Skip to main content

Full text of "Sir Henry Raeburn"

See other formats


SIR  wAiMmi  Amûmmmm 


HENRY 


HACHEmB&m 


X  LIBRIS 


MARGUERITE    JACOBS 


SIR    HENRY    RAEBURN 


SIR     HENR\'     RAEBURN,     R.A. 

F.nrd    Tweedmonth 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2010  with  funding  from 

Research  Library,  The  Getty  Research  Institute 


http://www.archive.org/details/sirhenryraeburnOOarms 


SIR    HENRY    Ry\EBURN 

MÉDAILLON     PAR     Lui-MEME 

Miss   Raehiirii 


SIR    HENRY 

RAEBURN 


PAR 

SIR    WALTER    ARMSTRONG 

DIRECTEUR  DE  LA  GALERIE  NATIONALE  D'IRLANDE 

AVEC  UNE  INTRODUCTION  PAR  R.  A.  M.  STEVENSON  ET  UN 
CATALOGUE  BIOGRAPHIQUE  ET  DESCRIPTIF  PAR  T.  L.  CAW, 
CONSERVATEUR  DE  LA  GALERIE  N'-^   DE   PORTRAITS   D'ECOSSE 

TRADUIT   PAR    B.-H.   GAUSSERON 


PARIS:     HACHETTE     ET     CIE 


M  C  M  1 1 


TABLE    DES    MATIERES 


CHAPITRE 

Introduction. 


PAGE 
I 


I.  Conditions    générales    favorables    à    l'Art — Ces   conditions    en     Ecosse — Apparition 
d'un    Maître   national      ........... 

II.  Caractère  de  l'Ecossais  des  Basses-terres — Naissance  de  Raeburn — Mort  de  ses 
parents — Son  éducation  à  Heriot's  Hospital — Son  apprentissage  chez  Gilliland 
— Influence  de  son  maître — de  Deuchar — de  David  Martin — Ses  miniatures — 
Le  Bijou   de  Darwin — Il   commence   à   peindre   le   portrait        .... 

III.  Fondation    de    la    Ville    neuve    d'Edimbourg — Elle    coïncide    avec    une    explosion 

d'énergie  écossaise — Son  influence  sur  la  carrière  de  Raeburn — Les  premiers 
amis  du  peintre — John  Clerk,  le  cadet,  d'Eldin — Mariage  de  Raeburn — 
Départ   pour  Londres — et    Rome — Gavin  Hamilton— James   Byres   de    Tonley. 

IV.  Disette   de   bons   peintres  en    Ecosse   avant   l'époque  de  Raeburn — Jamesone — Allan 

Ramsay — Raeburn  étudie  Michel-Ange — Son  indifférence  pour  les  souvenirs 
historiques  et  littéraires  dans  l'œuvre  d'art — Etudia  probablement 
1'"  Innocent  X"  de  Vélasquez — Raeburn  modeleur — Son  retour  en  Ecosse 
et  son  établissement  dans  George  Street,  Edimbourg — Les  premiers  tableaux 
qu'il  y  fit — Andrew  Duncan — William  Inglis — Les  Fergusons  de  Raith — Les 
Clerks  de  Penicuik — Les  Enfants  Paterson — Le  Dr.   Nathaniel   Spens 

V.  Point  culminant  de  la  première  manière  de  Raeburn — Le  "  Sir  John  Sinclair 
d'Ulbster  " — Comparaison  entre  Raeburn  et  Frans  Hais — "  Lord  Braxfieid  " 
— "Mrs.  Macqueen  " — "  Lady  Steuart  de  Coltness  " — "Mrs.  Campbell  de 
Ballimore  "  —  Le  "  Robison  "  —  La  Maison  de  Deanhaugh  —  Celle  de  St. 
Bernard's — Raeburn   chez   lui — Son  nouvel   atelier  dans  York  Place 

VI.  Changement  de  procédés — Influence  probable  de  Hoppner  et  de  Lawrence — 
Œuvres  envoyées  à  l'Académie  Royale — "  Mrs.  Cruikshank  " — "  Mrs.  James 
Campbell" — Portraits  de  Scott — Occupations  et  études  — Son  élection  à 
l'Académie   Royale — Dernières  œuvres — Sa   mort     ..... 

L'Art   de  Raeburn    d'après   les  Tableaux   reproduits. 

Catalogue  de  Tableaux    par   Sir  Henry   Raeburn        .... 

Etudes   et   Portraits   d'Inconnus    ........ 

Index  .............. 


29 


37 


48 


61 


74 


84 

99 

109 

133 
135 


LISTE     DES     ILLUSTRATIONS 


GRANDES   PLANCHES 


I.  Sir  Henry  Raeburn,  R.A.     ..... 

Peint  iSis 

|(a)  David  Deuchar 
Peint  vers  1772 
(b)  Andrew  IVood,  Chirurgien     .... 

III.  George  Chai  mers  de  Pittencrieff. 

Peint  1776 

IV.  Mrs.  Fergiison  de  Raith  et  ses  Enfants 

Peint  vers  1780 

V.  Le  Second  Lord  Président  Dundas    . 
Peint  1787 

VI.   George,    Robert,    et    Margaret,    Enfants    de    Mr. 

et  de  l'Hon.  Mrs.  Paterson,  de  Castle  Huntly 
Peint  vers  17S9 

VII.  Lord  Braxfield     ....... 


Lord  Tweedmouth 


Frontispice 


Mr.  Patrick  B.  Deuchar       .         En  face  de  la  page      4 


VIII.  Mrs.  McQueen  de  Braxfield     .... 
Peint  vers  1790 

IX.    William  Ferguson  de  Kilrie  .         .         .         . 

Peint  probablement  avant  1790 

X.  Dr.  Nathaniel  Spens 

Commandé  1791 

XI.  Lady  Perth  et  sa  Fille  ..... 

XII.  Le  Général  Sir  Ronald  Ferguson,   G.  C.B. 

XIII.  Margaret,     Comtesse    de    Dumfries,    et    sa    Fille, 

Lady  Elizabeth  Pénélope  Crichton  . 
Peint  1793 

XIV.  Mrs.  Newbigging 

XV.  Lady  Carnegie 

XVI.  Lady  Naesmyik 

XVII.  Sir  John  Sinclair,  Bart.,  LL.D. 


Miss  Edmonstoune   .         .         .         .  „ 

Municipalité  de  Dunfermline.         .  „ 

Mr.  R.  C.  Munro  Ferguson,  M.P.    .  „ 

Sir  Robert  Dundas,  Bart.      .         .  „ 

Mr.  Charles  James  George  Paterson  ,, 

La  Faculté  des  Avocats        .         .  „ 

Mr.  John  Ord  Mackenzie          .         .  „ 

Mr.  R.  C.  Munro  Ferguson,  M.P.  „ 

Compagnie  Royale  des  Archers         .  „ 

Comte  d'Ancaster.          ...  ,, 

Mr.  R.  C.  Munro  Ferguson,  M.P.        .  „ 

Marquis  de  Bute       .         .         .         .  „ 

Mrs.  Rainy    .....  „ 

Comte  de  Southesk,  K.T.         .         .  „ 

Mrs.  David  Anderson   ...  „ 

Sir  John  George  ToUemache  Sinclair,  Bart.  „ 


10 

12 

14 
14 

16 
i8 

20 

22 


24 
30 
32 
34 


viii  LISTE    DES    ILLUSTRATIONS 

XVIII.  Lady  Raebum  .......  Lord  Tweedmouth     .         .         .    En  face  œ  la  page    34 

XIX.  Mrs.   Gregory Mr.  A.  J.  Forbes,  Leith        .         .  „  38 

Peint  1796 

XX.  Lady  Steuart  de  Coltness  ....  Mr.  F.   Fleischmann.         .         .         .         „  40 

XXI.  Henry  Raeburn  sur  tin  Poney  gris        .         .         .  Comte  de  Rosebery,  K.G.,  K.T.  .  „  42 

XXII.  L'Amiral  Lord  Duncan    .....  La     Corporation      des     Patrons     de 

Teint  1798  Navires,     de     Leith  .         .         .         „  44 

XXIII.  Mrs.   Campbell  de  Ballitnore         ....  Galerie  Nationale  d'Ecosse    .         .  „  44 

XXIV.  Lady  Miller      .......  Les  Exécuteurs  testamentaires  de  feu 

Mr.  A.  W.  Miller      .         .         .         „  46 

XXV.  /o/m   Tait  de  Harvieston  et  son  Petit-fils       .         .  Mrs.  Pitman „  48 

Peint  1798-9 

XXVI.  Mrs.  Simpson Mr.  William  McEwan      .         .         .  „  50 

XXVII.  Reginald  George  Macdonald  de   Clanranald  et  ses 

deux  Frlres  cadets Mrs.  Ernest  Hills.         .         .   ^     .  „  52 

Peint  vers  1800 

XXVIII.    W.  Macdonald  de  St.  Martin's,    IV.S.      .         .  Société    des    Highlands    et     d'Agri- 

Peint  1803  culture „  52 

XXIX.  Mrs.  Cruikshank Mr.  Arthur  Sanderson   ...  „  54 

Peint  vers  1805 

XXX.  Le  Professeur  John   Wilson       ....  Académie  Royale  Ecossaise      .         .         „  56 

XXXI.  John  Gray  de  Newholm,    IV.S.     ....  Major-Général  Cunningham  .         .  „  58 

Peint  avant  1806 

XXXII.  Jeune  Pille  dessinant Mrs.  George  Holt    .         .         .         .         „  62 

XXXIII.  Dr.  Adam Galerie  Nationale  d'Ecosse    .         .  „  62 

Peint  vers  1808 

XXXIV.  Mrs.    IVelwood  de  Garvock        ....  Mr.  J.  A.   Maconochie  Welwood       .         „  64 

Peint  1808 

XXXV.  Lord  Newton Galerie  Nationale  d'Ecosse   .         .  „  66 

Peint  entre  1806  et  181 1 

XXXVI.  Miss  Helen  Stirling Mr.  Archibald  Stirling       .         .         .         „  68 

Peint  181 1 

XXXVII.  Z«  Lord  Président  Blair Société    d'Avoués    ("  Writers   to   the 

Signet  "),  à  Edimbourg  .         .  „  70 

XXXVIII.  Mrs.  James  Campbell Mr.  Lionel  B.  C.  L.  Muirhead  .  „  70 

'i^y^yilX.  Pév.  Sir  Henry  MoncreiffWellwood,  Baronet,  D.D.  Lord  Moncreifif         .         .         .         .         „  72 

XL.  Portrait  de  Deux  Garçons Mr.  G.  H.  Monro  Home      .         .  „  74 

Peint  1810-11 

XLI.  John   Wauchope,  IV.S. Galerie  Nationale  d'Ecosse        .         .         „  76 

XLII.   Thomas  Kennedy  de  Dunure        ....  Mr.  Kennedy        ....  „  78 

Peint  vers  1812 

XLIII.  Mrs.  Robert  Bell Lord  Moncreifif.         .         .         .         .         „  78 


LISTE     DES     ILLUSTRATIONS  ix 

XLIV.  Le  Macnab L'Hon.  Mrs.  Baillie  Hamilton      En  face  de  la  page    80 

XLV.  Lord  Bannatyne Mr.  William  McEwan       .         .         .  „             82 

XLVI.  Mrs.  Scott  Moncrieff Académie  royale  d'Ecosse    .         .  „             84 

XLVII.  Lord  Eldin Sir  James  H.  Gibson  Craig,  Baronet  „             86 

XLVIII.  Miss  Fraser  de  Reelig Mr.  William  Beattie      ...  „             88 

Peint  1S16 

XLIX.  James  Wardrop  de  Torbanhill    ....  Mr.  J-  C.  Wardrop  .         .         .         .  „             90 

L.  Mrs.  Irvine  Boswell Mr.  J.  Irvine  Fortescue         .         .  ,    „             92 

Peint  vers  1820 

LI.  Archibald  Smith  de  Jordanhill ....  Mr.  Thomas  Denroche  Smith  .         .  „             94 

LU.  Mrs.  Hamilton  de  Kames      .         .         .         .         .  Galerie  Nationale  d'Ecosse    .         .  „            102 

LUI.  Enfant  et  Lapin Académie  royale        .         .         .         .  „           104 

Œuvre  de  diplôme  ;  Présenté  1821 

LIV.  Portrait  sans  nom Mr.  Schwabacher  ....  „            106 

LV.  Mrs.  Stnvart  de  Fhysgill ]Mr.  Robert  Johnston  Stewart   .         .  „            112 

Peint  1822-3 

LVL  Robert  Fergu-son  de  Raith,  M.P.             .         .         .  Mr.  R.  C.  Munro  Ferguson,  M.P.  „            114 

LVII.  Mrs.  Lee  Harvey  et  sa  Fille      ....  Mr.  J.  W.  Shand-Harvey .         .         .  „            116 

LVIIL  Sir  Walter  Scott,  Baronet Comte  de  Home,  K.T.          .         .  „            118 

LIX.  Hannah  More Le  Louvre,  Paris       .         .         .         .  „           120 

LX.  Sir  Francis  Ckantrey,  R.A.  {Crayon) ,,  122 

LXL  Sir    Henry     Raebttrn,    R.A.     {Crayon   par    Sir 

Francis  Chantrey,  R.A.)        .............  124 

PETITES   PLANCHES 

Sir  Henry  Raeburn,  R.A.  {Médaillon  par  lui-même)       .         .  Miss  Raeburn        ....  Page  de  titre 
Daté  1792 

Sir  John  et  Lady  Clerk Sir  George  Douglas  Clerk,  Baronet .  Page      3 

Peint  vers  1790 

Miss  Janet  Suttie Sir  George  Grant  Suttie,  Baronet.  „     26 

Peint  vers  1818 

Lady  Carmichael Sir  T.  D.  Gibson  Carmichael,  Baronet  „     29 

Peint  vers  1812 

Airs.   W.  Urquhart Galeries  Municipales  de  Glasgow .  „     29 

Mrs.  Home  Drummond Colonel  Home  Drummond        .         .  »     97 

Peint  1816 

Ronald  et  Robert  Ferguson  de  Raith Mr.  R.  C.  Munro  Ferguson,  M.P.  „   loi 

Peint  vers  1789 

Miss  Eleanor  Gibson  Carmichael Sir  T.  D.  Gibson  Carmichael,  Baronet  „   107 


INTRODUCTION 

PAR 

R.  A.  M.  STEVENSON 


B 


SIR    JOHN    ET    LADY    CLERK 

Sir    George   Douglas    Clerk,    Banmel 


INTRODUCTION 


U  temps  d'avant  les  chemins  de  fer  et  la  "  Disruption," 
l'Ecosse  était  quelque  chose  de  plus  qu'une  division  de 
l'Angleterre.  Assurément  des  hommes  de  loisir,  de 
savoir,  de  qualité,  habitent  encore  la  capitale  du  Nord, 
et  peut-être  Edimbourg  diffère-t-il,  même  aujourd'hui,  de 
Londres  dans  ses  idées  sur  l'art,  les  lettres,  les  mœurs 
et  la  religion.  Mais  au  temps  de  nos  grands-pères,  où 
un  voyage  à  Londres  impliquait  un  déplacement  aussi  considérable  que,  de 
nos  jours,  une  visite  à  Madrid,  l'Ecosse  était  un  pays  non  pas  seulement 
de  nom,  mais  de  fait.  Elle  parlait  sa  propre  langue  ;  elle  coulait  dans  son 
moule  et  marquait  à  son  coin  ses  grands  hommes,  à  elle  ;  elle  admirait  et 
suivait  leur  direction,  acceptait  et  soutenait  leurs  opinions  sur  le  bien  et  le 
mal,   le   convenable   et   l'inconvenant,    le   beau   et   le   laid.     Aujourd'hui  encore. 


4  INTRODUCTION 

direz-vous,    l'Ecosse,    et   particulièrement   Glasgow,    défend  jusqu'à    un    certain 
point   les   vues   qu'une   secte   d'artistes   indigènes   entretient  sur  l'art.     Que  ces 
peintres  contemporains  aient  fait  leur   éducation  à  l'étranger,  cela   importe   peu, 
puisque   nos    Iles   ont   toujours,    en   ce  qui    concerne    les    beaux-arts,    été    des 
écolières;   et   pour    ce   qui   est    de   l'Ecosse   même,    alors    qu'elle    n'empruntait 
rien    à    l'Angleterre,    ses    peintres,    tels    que    Jameson,    Ramsay  et   Raeburn, 
n'en    étudiaient    pas    moins    leur    métier    dans    d'autres    pays,    ou    du    moins 
suivaient  des  exemples  étrangers.      Il  suffit  de  bien  comprendre   que    Raeburn, 
qui    vécut    de    1756    à    1823,  vint   au    monde    dans    un    pays    encore  étroit   et 
pauvre,   encore   divisé   par   le   souvenir   d'inimitiés   légendaires,    d'un   esprit  de 
parti,  encore  peuplé,  comme  la  Grèce  ou  les  Flandres,  par  des  races  vigoureuses 
unies   en    une    nationalité   qui    faisait    partout    reconnaître    ses    fils    pour    des 
Ecossais,  c'est-à-dire  pour  des  hommes  héritiers  d'un  tempérament  qui  s'élevait 
jusqu'au    génie   chez    les    natures    les    plus    favorisées,  et    qui,  chez    celles    qui 
l'étaient  moins,  n'aboutissait  qu'à  une  excentricité  sauvage  ou  à  une  redoutable 
bigoterie.     L'Ecossais  était  généralement  marqué  d'une  empreinte  d'individualité 
qui  le  signalait  comme  venant  d'un  pays  riche  en  hommes  de  caractère.     Et  en 
effet   le   caractère  était  estimé  dans  toute  l'Ecosse  comme  le  moule   naturel   du 
génie.     Si   fort   était  ce   goût   de   l'individualité   que   la   moitié    des   anecdotes 
et    la   moitié   de    la    conversation    du    temps    roulaient    sur    les    "caractères," 
comme   on   appelait  communément    les    personnages    excentriques    plus    fous, 
plus   futiles,   ou   moins   bien    équippés  intellectuellement,  que  les  autres.     Sans 
doute  cet  intérêt   était   souvent   superficiel  ;    mais  c'était  tout  aussi  souvent  un 
amour  sincère  de  l'originalité. 

Or,  Raeburn  était  organisé  pour  sentir  le  "caractère,"  et  il  acquit  l'art 
d'en  montrer  les  signes  physiques  avec  une  simplicité  et  une  énergie  rares. 
L'Ecosse  lui  offrait  des  sujets  de  quoi  le  rassasier  jusqu'à  l'assouvissement, 
et  comme  ce  pays  renfermait  alors  quelques-unes  des  têtes  les  plus  illustres 
de  l'époque,  l'œuvre  de  Raeburn,  tout  en  ayant  surtout  un  intérêt  national, 
acquiert  une  importance  aussi  large  que  la  réputation  de  Scott,  de  Burns, 
de  Hume,  de  Wilson  et  de  Dugald  Stewart. 

On  a  parfois,  pour  Raeburn  comme  pour  Rubens  et  d'autres  artistes, 
revendiqué  une  origine  noble.  La  race  des  nobles  nous  a  donné  assez  de 
grands  hommes  en  proportion  du  nombre  de  ses  membres  pour  ôter  toute 
envie  de  dérober  à  la  foule  des  bourgeois  et  des  paysans  leurs  noms  illustres, 


(a)    DAVID     DEUCHAR 

iWr.    Patrick   B.    Deuchar 


(b)  ANDREW    WOOD.    CHIRURGIEN 

Miss  EdmonstouJie 


INTRODUCTION  5 

peu  abondants  en  comparaison.  D'un  autre  côté,  le  noble  normand,  tout 
grand  qu'il  fût  dans  la  guerre  et  l'administration,  ne  se  montre  pas  si 
remarquable  dans  les  beaux-arts.  Son  sang  fut  un  véhicule  utile  de  courage,  de 
bon  sens,  de  gouvernement  de  soi-même.  Cette  sève  de  calme  force,  Raeburn 
peut  l'avoir  reçue  de  quelque  souche  ancestrale  inconnue,  mais  il  naquit 
réellement  dans  la  classe  moyenne,  étant  fils  d'un  meunier  de  Stockbridge, 
sur  la  rivière  de  Leith.  Ce  meunier  venait  d'une  famille  du  "  Border,"  ou 
frontière  écossaise,  propriétaire  d'une  ferme  portant  son  nom  de  Raeburn,  et 
située  quelque  part  dans  la  vallée  de  l'Annan  {Annandale).  \^2l  ferme, 
évidemment  bois  sacré  mtx  Mttses,^  passa  de  ses  possesseurs  momentanés  aux 
mains  de  la  famille  Scott,  qui  produisit  Sir  Walter.  Les  Raeburn  étaient 
donc  originellement  de  la  petite  "gentry"  de  province,  des  "lairds"  faisant 
valoir  leurs  terres,  et  le  peintre  avait  coutume  de  dire  qu'il  aurait  pu  avoir 
le  droit  de  s'appeler  Raeburn  of  that  ilk,  c'est-à-dire  Raeburn  de  la  maison 
de  ce  nom.  Ce  fut  son  père,  Robert,  qui  se  mit  dans  l'industrie  et  devint 
meunier  par  son  mariage  avec  Ann  Elder,  laquelle  possédait  les  moulins  de 
Stockbridge.  Il  eut  d'elle  deux  fils:  William,  né  en  1744,  et  le  peintre  Henry, 
né  le  4  mars  1756, 

Robert  Raeburn  et  sa  femme  moururent  avant  que  leurs  enfants  fussent 
des  hommes  faits.  William,  encore  tout  jeune  et  à  ses  débuts  dans  la  vie, 
continua  les  affaires  à  Stockbridge  et  prit  soin  de  son  petit  frère  Henry. 
On  choisit  pour  l'enfant  l'école  de  Heriot's  Hospital,  et  il  y  resta  jusqu'à  ce 
qu'il  eût  quinze  ans.  Naturellement  on  raconte — de  qui  ne  le  raconte-t-on 
pas? — qu'à  l'école  il  montra  une  disposition  marquée  pour  l'art  qu'il  pratiqua 
dans  la  suite.  Cela  veut  dire  qu'il  aimait  mieux  griffonner  des  caricatures 
de  ses  camarades  que  de  travailler  à  la  triste  routine  de  la  classe,  routine 
aussi  ennuyeuse  que  de  guetter  la  balle  au  cricket,  car  dans  les  deux  cas  il 
faut  de  l'attention,  bien  que  la  balle  ou  la  question  ne  vienne  de  votre  côté 
qu'une  fois  sur  cent.  On  raconte  que  ses  camarades  aimaient  les  dessins 
de  Henry  plus  que  tous  ceux  qui  se  faisaient  à  l'école.  Combien  d'enfants 
font  des  dessins  très  admirés  à  l'école,  qui  ne  montrent  dans  la  suite  aucun 
talent  pour  la  peinture,  aucune  faculté  de  voir  la  nature,  aucun  intérêt  pour 
la  vérité,  aucune  aptitude  à  faire  des  progrès  !  Le  dessin,  dans  le  jeune  âge, 
n'est  basé  sur  rien  ;    d'ordinaire  il  ne  signifie    rien,  si    ce    n'est   que   l'occasion 

*  En  français  dans  le  texte  anglais. — N.  d.  T. 

C 


6  INTRODUCTION 

a  enseigné  quelques  trucs  au  jeune  drôle.  Assurément  un  enfant  absolument 
incapable  de  dessiner, — ce  qui  est  rare, — n'apprendra  pas  ces  trucs  ;  mais  les 
apprendre  avant  d'avoir  acquis  la  faculté  de  réfléchir  et  d'observer  ne 
prouve  que  la  possession  des  moindres  dons  parmi  tous  ceux  qui 
contribuent  à  faire  un  artiste  original.  Les  nègres  montrent  souvent  une 
promptitude  peu  commune  à  saisir  les  choses  faciles  lorsqu'ils  sont  jeunes, 
de  même  que  les  animaux  apprennent  à  marcher  et  à  trouver  leur  nour- 
riture ;  mais  ils  n'apportent  pas  en  naissant  le  pouvoir  héréditaire  d'un  plus 
haut  développement,  et  ils  ont  bientôt  atteint  la  limite  de  leurs  progrès. 

Henry  Raeburn  commença  réellement  son  travail  d'artiste  lorsqu'il  eut 
quitté  l'école  et  qu'il  fut  entré  comme  apprenti  chez  Mr.  Gilliland,  joaillier 
et  orfèvre.  Ce  métier  étant  alors  plus  du  domaine  du  goût  et  moins 
mécanique  qu'il  ne  l'est  devenu  depuis,  on  le  tenait  en  quelque  estime 
à  Edimbourg.  Pendant  son  apprentissage,  Raeburn  fît  de  l'ornement. 
W.  Raeburn  Andrew,  l'arrière-petit-fils  de  l'artiste  et  son  biographe,  mentionne 
particulièrement  un  certain  dessin,  fait,  il  est  vrai,  lorsque  Raeburn  avait 
cessé  d'être  apprenti.  Il  fut  exécuté  pour  le  professeur  Duncan,  en  mémoire 
d'un  de  ses  meilleurs  élèves,  Charles  Darwin,  qui  mourut  en  1778.  Néan- 
moins le  fait  seul  de  l'avoir  composé  montre  que  Raeburn  devait  avoir  acquis 
quelque  connaissance  de  l'ornement,  et  qu'il  n'en  avait  pas  perdu  complètement 
l'amour  après  s'être  tourné  vers  la  peinture.  Bien  que  l'art  de  l'orfèvre  eût 
considérablement  décliné  depuis  les  jours  où  il  occupait  tant  de  grands  artistes 
florentins,  il  exigeait  encore,  au  XVI IP  siècle,  des  efforts  d'habileté,  de  goût  et 
d'imagination  de  la  part  des  dessinateurs.  Il  n'était  pas  tombé  aux  pénibles 
monstruosités  mécaniques  du  XIX"  siècle.  A  cette  école  Raeburn  commença 
à  prendre  quelque  idée  de  la  simplicité  et  de  la  proportion  dans  le  dessin. 
J'ai  vu  des  modèles  et  des  moulages  de  cette  époque  où  règne  une  certaine 
sévérité  de  goût,  non  sans  élégance.  Je  ne  sais  pas  toutefois  quelles 
traditions  de  travail  existaient  alors  parmi  ces  dessinateurs,  comment  ils 
étudiaient,  et  quelles  facilités  leur  étaient  offertes  pour  leur  perfectionnement. 
Probablement  les  plus  jeunes  copiaient  des  esquisses  et  des  dessins  sous  la 
direction  d'apprentis  plus  âgés.  Il  est  certain  qu'à  partir  de  cette  époque — 
il  avait  environ  seize  ans — Raeburn  commença  à  peindre  en  miniature 
les  portraits  de  ses  amis.  Peut-être  avait-il  dessiné  des  encadrements 
spéciaux     pour     miniatures,      et     s'était-il     ainsi     familiarisé     avec     de     bons 


GEORGE    CHALMERS    DE    PITTENCRIEFF 

Municipalité    de    Dunfertnline 


INTRODUCTION  7 

ouvrages.  En  tout  cas,  ses  ressemblances  étaient  assez  bonnes  pour  être 
vivement  recherchées  et,  voyant  qu'il  pouvait  en  tirer  de  l'argent,  il  commença 
à  négliger  ses  devoirs  d'apprenti  chez  Mr.  Gilliland.  Mais  celui-ci  était 
un  homme  à  la  fois  bienveillant  et  fin.  Il  consentit  bientôt  que  Raeburn 
détournât  de  la  joaillerie  le  temps  dont  il  avait  besoin  pour  ces  commandes, 
à  condition  qu'il  en  partagerait  les  profits  avec  son  maître  ;  encore,  Mr. 
Gilliland  présenta  son  apprenti  à  un  portraitiste  à  la  mode,  David  Martin. 

En  ces  jours  d'avant  la  photographie,  un  jeune  homme  de  famille  con- 
venable et  aisée,  qui  faisait  son  apprentissage  dans  un  métier  touchant  à 
l'art,  trouvait  abondance  de  maîtres,  portraitistes  à  l'huile,  à  l'aquarelle,  au 
crayon,  au  pastel,  n'ayant  peut-être  que  des  visées  purement  commerciales, 
mais  capables,  néanmoins,  de  l'instruire  dans  les  rudiments  ordinaires  et  la 
technique  pratique  de  la  peinture.  Il  va  de  soi  qu'une  présentation  à 
Martin  devait  signifier  quelque  chose  de  plus.  Martin  était  un  artiste  dans 
son  genre.  Il  avait  travaillé  en  Italie  et  à  Londres.  Il  était  de  la  lignée 
des  vieux  maîtres  par  son  maître  personnel,  Allan  Ramsay,  qui  avait 
"  diligemment  étudié  pendant  mainte  année  à  Rome."  Rares,  en  effet, 
étaient,  à  cette  époque,  les  peintres  de  quelque  distinction  qui  n'avaient  pas 
étudié  à  l'étranger.  Si  l'on  considère  l'école  anglaise,  on  ne  trouvera  dans 
les  œuvres  de  Wilson,  de  Reynolds,  de  Lawrence,  de  Gainsborough  et  des 
autres,  aucun  signe  de  naïveté  ou  de  sincérité  non  apprise.  La  tradition 
gouvernait  leur  pratique,  et  aucun  d'eux  n'osait  faire  le  rêve,  souvent  chéri 
plus  tard,  d'un  peintre  arrivant  à  l'art  sans  avoir,  depuis  ses  premiers  pas, 
d'autre  guide  que  ses  propres  yeux.  C'est  un  mérite  propre  à  Raeburn,  et 
jusqu'à  un  certain  point  à  Lawrence,  que  d'avoir  été  relativement  indé- 
pendants de  leur  siècle  et  de  leur  entourage.  La  leçon  la  plus  précieuse 
que  le  passé  donne  à  un  artiste,  c'est  d'employer  les  meilleures  méthodes  de 
ce  passé  pour  exécuter  ce  qu'il  veut  peindre,  mais  en  même  temps  de 
vouloir  peindre  ce  que  lui-même  voit  et  sent.  Raeburn  et  Lawrence  ont 
été  moins  maniérés  que  Reynolds  et  Gainsborough,  moins  personnels,  peut- 
être,  dans  leurs  méthodes,  mais  plus  près  de  la  nature  dans  leurs  visées. 
Leur  art  a  été  moins  national  et  plus  européen,  et  ils  s'accordent  avec 
certains  vieux  maîtres  et  certains  peintres  d'aujourd'hui  plutôt  qu'avec  leurs 
contemporains   et   leurs   aînés   immédiats. 

Martin    demeurait    dans    St.    James's    Square,    sur   la   hauteur   battue   des 


8  INTRODUCTION 

vents  qui  domine  Leith  Walk.  C'est  là  que  Raeburn  allait  chercher 
ses  conseils  et  ses  leçons.  Ils  se  bornèrent,  semble-t-il,  à  la  permission 
de  copier  quelques-unes  de  ses  études.  L'ancien  paraît  avoir  cru,  avec 
la  plupart  des  peintres  anglais,  que  l'art  dépend  de  certains  trucs  et 
procédés,  qu'il  faut  garder  'aussi  jalousement  que  le  secret  de  la  force  de 
Samson.  Un  peintre  américain  élevé  en  France  me  racontait,  avec  des 
expressions  et  une  pantomime  amusantes,  ses  impressions  d'un  voyage  au 
Pays  de  Galles  il  y  a  vingt  ou  trente  ans.  Quand  il  arrivait  en  vue  d'un 
peintre  insulaire  dans  la  campagne,  celui-ci  s'empressait  furtivement  de  cacher 
sa  toile  derrière  un  rocher  ou  un  buisson,  et  s'avançait  en  sifflant  d'un 
art  dégagé,  comme  s'il  n'avait  pas  la  moindre  idée  de  peindre.  En  France, 
au  contraire,  quelque  grand  que  soit  un  artiste,  il  vous  donnera  des  conseils, 
vous  permettra  de  le  voir  peindre,  travaillera  lui-même  à  votre  toile.  Il  se 
peut  que  le  Français  ne  soit  pas  plus  bienveillant  de  nature  que  l'autre  ; 
mais  il  ne  croit  pas,  comme  l'Anglais,  que  la  peinture  soit  surtout  une 
affaire  de  recettes  traditionnelles,  de  procédés  difficiles  et  de  préparations 
secrètes.  L'art  apparaît  au  Français  comme  une  chose  qui  dépend  principale- 
ment de  la  raison  et  du  sentiment.  Martin  croyait  évidemment  au  "  secret 
du  Titien,"  ce  mythe  auquel  on  ajoute  encore  foi,  et  il  avait,  en  conséquence, 
le  même  sentiment  que  le  possesseur  d'un  joyau  fameux  menacé  par  les 
voleurs.  Il  se  refusa  à  donner  à  Raeburn  aucun  enseignement  positif  sur 
la  peinture,  et  il  devint  bientôt  jaloux  d'un  soi-disant  élève  qui  avançait, 
grâce    à   son   aptitude   naturelle,    sans    l'aide   des  secrets-  du    métier. 

Quoi  qu'il  en  soit,  avant  même  de  quitter  Martin,  Raeburn  avait  acquis  assez 
de  savoir  pour  aller  de  l'avant,  et  ce  manque  relatif  de  précepteur  le  força,  heur- 
eusement sans  doute,  à  compter  sur  sa  vision,  son  bon  sens  et  son  goût 
personnels  plus  qu'on  ne  le  jugeait  désirable  en  ce  temps-là.  Il  trouva  des 
encouragements  de  la  part  d'hommes  haut  placés,  et  il  put  étudier  certains 
exemples  d'un  art  parfait,  qui  durent  être  d'un  service  immense  à  un  homme 
intelligent  et  impressionnable  comme  lui.  Parmi  les  nombreux  amis  qu'il  se 
fit,  se  trouvèrent  quelques  patrons  opulents,  et  il  n'éprouva  pas  de  grandes 
difficultés  à  gagner  sa  vie.  Celles  qu'il  rencontra,  il  les  aborda  de  belle 
humeur  et  en  compagnie  de  bons  camarades.  Le  jeune  avocat  John 
Clerk,  plus  tard  Lord  Eldin,  fut  l'ami  de  Raeburn  dès  ces  jours  lointains 
et   parfois    sans    le    sou.       Mais   la    pauvreté    disparut    vite    de    sa   route,    car 


MRS   FERGUSON  DE  RAITH  ET  SES 
E  N  F  A  N  T  S 

Mr.    R.    C.    A'Iiinro   /'e?-!;i/sini    jJti/K'/r   du    Farîement 


INTRODUCTION  9 

en  1778,  à  l'âge  de  vingt-deux  ans,  il  épousa  une  dame  de  quelque  fortune, 
Ann  Edgar,  de  Bridgelands,  veuve  d'un  certain  Comte  Leslie,  lequel  lui  avait 
laissé  deux   ou  trois   enfants   et   la  propriété   de    Deanhaugh. 

Raeburn  et  sa  femme  s'établirent  à  Deanhaugh  House,  à  l'ouest  d'Edim- 
bourg, près  du  pont  appelé  Dean  Bridge,  qui  enjambe  actuellement  la  gorge 
profonde  de  la  Rivière  de  Leith.  Site  plus  romantique,  au  milieu,  ou  plutôt 
dans  les  faubourgs  d'une  cité,  ne  saurait  guère  se  concevoir,  est  c'est  unique- 
ment la  faute  du  climat  si  Edimbourg  est  moins  beau  qu'une  ville  italienne. 
Pour  la  commodité  des  clients,  Raeburn  choisit  un  atelier  en  un  point 
plus  central,  dans  George  Street,  qui  va  le  long  de  la  principale  hauteur  de  la 
Nouvelle  Ville,  parallèlement  à  Princes  Street,  mais  au-dessus.  A  chacune 
des  voies  qui  croisent  cette  grande  rue  la  vue  s'échappe  au  nord  sur  la 
vaste  étendue  qui  se  déploie  au-dessous,  jusqu'au  Forth  et  aux  collines  de  Fife, 
tandis  qu'au  sud  elle  rencontre  la  masse  haute  et  escarpée  de  Castle  Hill. 
Cette  voie  large  et  magnifique  contient  beaucoup  de  bureaux,  de  banques, 
d'églises  et  d'édifices  importants,  ayant  certaines  prétentions  à  la  beauté  ;  du 
côté  ouest  elle  aboutit  à  Charlotte  Square,  le  triomphe  de  la  Renaissance 
grecque  dans  l'architecture  domestique. 

Raeburn  était  maintenant  presque  riche  ;  et  comme  il  améliorait  le  bien 
de  sa  femme  par  une  administration  intelligente,  il  ne  dépendait  plus  de 
sa  peinture  pour  le  nécessaire,  le  confort  et  le  luxe  de  la  vie.  Certames  per- 
sonnes, jugeant  d'après  la  conduite  de  gens  engagés  dans  des  professions  qui 
offrent  peu  d'intérêt  et  aucun  espoir  de  progrès  intellectuel,  considèrent  la 
fortune  personnelle  comme  la  condition  la  plus  fatale  au  succès.  Si  elles 
entendent  par  succès,  en  ce  qui  concerne  les  professions  artistiques,  la  noto- 
riété commerciale  et  populaire  rapidement  gagnée,  qui  vient  de  la  capacité 
pour  les  aff'aires,  de  l'esprit  d'initiative  et  de  ventes  faciles,  elles  peuvent,  que 
je  sache,  avoir  raison.  Mais  vivre  bien  n'est  pas  une  ambition  tout  à  fait  du 
même  ordre  que  travailler  bien  ;  et  dans  les  aff'aires  on  voit  que  trop  de  gens 
réussissent  en  donnant  le  moins  qu'ils  peuvent  ofi"rir  pour  gagner  le  plus  qu'ils 
peuvent  prendre.  Si  jamais  la  politique  utilitaire  supprimait  le  véritable 
artiste,  le  monde  perdrait  plus  que  de  belles  œuvres  d'art,  il  perdrait  aussi  le 
spectacle  et  l'exemple  de  ceux  qui,  plus  que  le  commun  des  hommes,  aiment 
à  bien  faire  ce  qu'ils  font  et  mènent  une  vie  désintéressée,  même  si  parfois 
quelques-uns   d'entre   eux   quémandent,  empruntent,    ou    dérobent    les   moyens 

D 


lo  INTRODUCTION 

nécessaires  à  la  prolongation  de  leur  existence  et  de  leur  art.  Lorsqu'un 
peintre  a  les  goûts  peu  relevés  du  vulgaire  ami  de  l'anecdote,  de  l'allusion 
littéraire,  des  teintes  brillantes,  du  détail  abondant  et  menu,  de  l'exécution  nette 
ou  voyante,  et  lorsqu'il  joint  à  ces  goûts  l'énergie,  l'adresse  et  l'assiduité 
d'un  commerçant  à  fournir  aux  demandes  du  marché,  il  peut  s'attendre  à 
vivre  de  son  état  comme  un  épicier  ;  mais  il  ne  peut  raisonnablement  espérer 
que  des  qualités  pareilles  lui  serviront  à  faire  des  progrès,  à  élever  son 
idéal,  à  devenir  un  artiste  véritable,  et  à  intéresser  la  postérité  ou  les  vrais 
amants  de  l'art.  Voici  donc  un  dilemme.  Pour  vivre  dans  les  premières 
étapes  de  sa  carrière,  l'artiste  doit  plaire  au  public  ;  en  effet,  avec  quelque 
sincérité  qu'il  proteste,  il  ne  persuadera  pas  l'acheteur  d'accepter  une  bonne 
chose  à  la  place  des  beautés  de  pacotille  qui  flattent  le  goût  des  profanes. 
Pour  se  perfectionner,  il  faut,  au  contraire,  qu'il  oublie  les  clients,  leurs 
exigences,  leur  vague  souvenir  d'autres  tableaux  ;  il  faut  qu'il  s'efforce  par 
l'étude  de  comprendre  de  mieux  en  mieux  les  plus  fines  et  essentielles  qualités 
de  son  art,  d'apercevoir  de  jour  en  jour  plus  intimement  la  véritable  rela- 
tion entre  la  vision  de  son  œil  et  les  moyens  d'expression.  En  un  mot,  il 
faut  qu'il  travaille  à  se  plaire,  à  lui,  et  plus  il  croît  en  habileté,  plus  il  faut 
qu'il  devienne  un  critique  sévère  et  éclairé  de  lui-même.  Mais  le  réel  artiste 
grandit  lentement,  et  ne  fait  sortir  ce  qu'il  y  a  de  meilleur  en  lui  que  par 
degrés,  à  mesure  que  son  sentiment  subit  l'épreuve  de  l'expérience,  qu'une  con- 
stante application  à  méditer  ses  goûts  lui  montre  ce  qu'il  aime  véritablement, 
et  que  la  puissance  croissante  de  l'imagination  lui  enseigne  à  tirer  parti  de 
son  talent  et  des  leçons  de  la  tradition  qui  conviennent  à  l'expression  de 
sa  vue  personnelle  de  la  nature.  C'est  seulement  en  agissant  ainsi  qu'il  peut 
échapper  au  pastiche  et  au  manniérisme  pur,  d'un  côté,  tandis  qu'il  évite, 
de  l'autre,  la  crudité  du  rendu  dans  un  réalisme  timide  et  fragmentaire. 
John  Thomson,  de  Duddingston,  Puvis  de  Chavannes,  Corot,  Manet,  Sergent, 
et  Raeburn,  voilà  quelques-uns  des  nombreux  artistes  du  XIX°  siècle  que  leur 
fortune  personnelle  a  mis  à  même  de  vivre  sans  la  peinture,  ou  plutôt  de  vivre 
pour  la  peinture  et  non  pour  le  pain  quotidien.  Tous  sont  des  hommes  qui 
ont  ajouté  à  la  tradition  et  augmenté  les  ressources  d'expression  de  leur  art. 

Les  six  ou  sept  années  qui  suivirent  son  mariage,  Raeburn  les  passa  à 
peindre  des  portraits,  vivant  tranquillement  dans  sa  maison  de  Deanhaugh 
et   dans   son   atelier   de   George  Street.      Pendant  cette  période  de  sa  jeunesse. 


LE    SECOND    T.ORD    PRESIDENT    DUNDAS 


INTRODUCTION  ii 

il    fit   le   portrait   de   plusieurs   personnages    notables;    il     fréquenta    des    gens 
d'esprit   et   d'intelligence  ;    il    prit   part   aux   divertissements   de   son    temps    et 
de    son    pays.      Il    aimait     la    compagnie,    et   savait   tenir   sa   place   dans   une 
conversation    sérieuse   ou   amusante.     Comme   on  peut  le  voir  par  son  portrait, 
Raeburn    était    un    grand    Ecossais,   hardiment   découplé,    plein    à'htmiotir   et 
d'intelligence,     capable    d'absorber    un    tas    de    besogne   et    d'avoir    encore   de 
l'appétit    pour    les    plaisirs    sociaux,     le     "golf,"     le   tir  à   l'arc,    la   pêche,    les 
excursions   avec   des   amis,    et   la   conversation,    un    peu   lourde   à   la   tête,    que 
l'homme   du   nord   aimait   après   son   dîner.     Le   visage  de  Raeburn    était  fort, 
matois,    mais    nullement    antipathique   ni    malveillant.       Un  front  large,    ample 
à  la  ligne  des  sourcils,  sans  être  ni  trop   élevé  ni  trop  saillant   au-dessus,   des 
yeux    bien    ouverts,    bien    séparés,    sereins   et   attentifs,   un    nez    grand    plutôt 
que    proéminent,    se    dilatant    aux    narines,    une    lèvre    supérieure    longue,    un 
menton    large,    une    bouche    fendue    d'un    trait    droit    et    ferme    à    travers    le 
visage    massif,    donnent    l'idée    d'un    homme    d'émotions    vraies    et    de   génie 
pratique    plutôt    qu'adonné   aux   fantaisies   irréelles   et   aux   poétiques   rêveries. 
Ce   beau   type   de   visage,    qui   a   appartenu   à   un   grand    nombre   de   docteurs, 
de  jurisconsultes,    d'ingénieurs  et  d'hommes   d'action   éminents,    est   bien  écos- 
sais ;   on  peut  le  remarquer  chez  des  hommes  énergiques  de  tous  les  rangs  et 
à   tous   les   degrés   du   développement    intellectuel.        Il     accompagne    toujours 
le  bon    sens   et   la   faculté   d'observation;  mais  chez    Raeburn    il  apparaît  dans 
tout    son    avantage,    contrebalancé   par   une   dose    convenable   de   tolérance    et 
par   cette   faculté   contemplative   et   cette   instinctive    bonté    qu'on   voit   chez   le 
chien,  ennobli  par  une  sagesse  naturelle,  animé  par  la  sympathie   et   Xhumour, 
affiné    par    l'entendement,    le    sentiment    et    la    pratique    habituelle    d'un    art 
intellectuel   et   absorbant.      Raeburn    a   l'air  sage,    intrépide,    indépendant,    bon 
ami,    point    flatteur,    homme    de    bon    conseil,    qui    n'oublierait  pas   les  moyens 
d'arriver   au    but   si    on    lui    demandait   son    avis    sur   un    projet.      En    ce   qui 
concerne   son    art,    il    se   consulta   sagement   en    son    for   intérieur,    et    quoique 
riche,    ambitieux   et    sans    instruction    première,  il    fit    de  lui-même  un   ouvrier 
solide  et  sain  et  un  interprète  de  la  nature,  plutôt  qu'un  adroit  adaptateur   de 
styles  et  un  habile  adepte  des  manniérismes  décoratifs  vénérés  alors. 

L'habitude  de  se  critiquer  et  le  désir  de  se  perfectionner,  qui  en  est  la 
conséquence,  ne  l'abandonnèrent  jamais;  et  ses  moyens  lui  permettaient  d'en 
agir   à   son   gré.     Au   bout   d'un   séjour   de   six   ans   environ   à   Deanhaugh,  le 


12  INTRODUCTION 

sentiment  de  ce  qui  lui  manquait  le  poussa  à  voyager.  Il  alla  à  Londres, 
où  il  consulta  le  Président  de  l'Académie  Royale.  Sir  Joshua  Reynolds  fit 
bon  accueil  au  jeune  homme,  et  lui  permit,  dit-on,  de  travailler  un  mois  ou 
deux  sous  sa  direction.  Mais  en  ce  temps-là,  bien  entendu,  le  refrain  de 
tous  les  avis  était  :  "  Allez  à  Rome."  En  ce  cas  Sir  Joshua,  en  même 
temps  que  l'avis,  offrit  de  quoi  le  suivre  :  de  l'argent  et  des  recommandations 
pour  des  personnages  notables  en  Italie.  C'est  chose  agréable  à  enregistrer  et 
à  mettre  dans  la  balance  en  regard  de  cette  jalousie  à  garder  des  secrets 
que  l'Anglo-Saxon  copiait  peut-être  sur  l'Italien.  Elle  offre  aussi  une  preuve, 
s'il  en  était  besoin,  qu'il  n'y  a  point  de  sentiment  malveillant  à  l'origine 
de  cette  répugnance  à  profaner  l'art  et  à  enseigner  ses  procédés  à  qui  n'en 
est  pas  digne,  mais  bien  plutôt  un  respect,  jaloux  sans  doute,  mais  non 
malséant,  pour  les  mystères  professionnels. 

Raeburn  n'avait  pas  besoin  d'argent,  mais  il  accepta  avec  gratitude  les 
recommandations  qui  pouvaient  l'aider  à  pousser  ses  études  à  l'étranger.  Il 
ne  resta  guère  plus  de  deux  ans  à  Rome  ;  mais  il  tira  un  excellent  parti  de 
son  temps,  car  l'amitié  d'hommes  comme  James  Byers  et  Gavin  Hamilton 
doit  lui  avoir  épargné  de  la  peine,  des  fautes,  et  des  dépenses  d'énergie 
mal  appliquée.  Ils  étaient  plus  âgés  que  Raeburn,  le  premier  de  vingt-trois 
ans,  l'autre  de  vingt-six,  et  tous  deux  avaient  vieilli  dans  la  connaissance  de 
Rome  et  de  ses  trésors  d'art.  Byers  était  un  faiseur  de  fouilles,  un  archi- 
tecte, un  archéologue,  un  conférencier  sur  l'antiquité.  Il  passa  quarante  ans 
de  sa  vie  en  Italie  à  collectionner  et  à  s'informer.  A  un  moment  il  posséda 
le  Vase  de  Portland.  Raeburn  fit  son  portrait.  Hamilton  était  une  sorte 
de  traficant  ;  il  faisait  des  fouilles  ;  il  peignait  des  sujets  classiques  ;  il  était 
très  versé  non  seulement  dans  les  ruines  italiennes,  mais  aussi  dans  les 
peintures  et  les  galeries  de  tableaux  d'époques  plus  récentes.  Il  passa  la  plus 
grande  partie  de  sa  vie  à  Rome,  visitant  à  plusieurs  reprises  son  pays 
natal.  C'est  au  retour  d'une  de  ses  visites  qu'il  escorta  en  Italie  "  Emma," 
la  future  femme  de  Sir  William   Hamilton  et  la  maîtresse  de   Nelson. 

Après  cette  brève  période  d'étude  à  l'étranger,  Raeburn  revint  tout  droit 
dans  sa  patrie,  s'arrêtant  à  peine  en  route  et  ne  voyant  pas  même  Paris. 
Une  fois  de  retour  il  se  mit  à  l'œuvre,  dans  la  pleine  maturité  de  ses 
forces,  et  commença  cette  longue  carrière  de  portraitiste  où  il  marcha  sans 
faiblir  jusqu'au  bout.      Du  premier  coup  presque,   il  fut  le  plus  admiré   de  sa 


GEORGE,  ROBERT  ET  MARGARET 

ENFANTS       DE    Mr.     EÏ    UK    l'HoN.     MrS.     P.TKRSON,    DE     CLvSTLE     HUNTLV 
Jfr.    Charles  James    Georgi    ,'akrsi»i 


INTRODUCTION  13 

profession,  et  comme  homme  et  comme  peintre.  Sir  John  et  Lady  Clerk  de 
Penicuik  comptèrent  parmi  ses  premiers  patrons,  sans  doute  grâce  aux  bons 
offices  du  vieil  ami  du  peintre,  John  Clerk  (Lord  Eldin),  qui  appartenait  à 
la  famille  Penicuik.  Le  Principal  Hill,  de  St.  Andrew's,  et  John  Clerk  lui- 
même,  eurent  aussi  leur  portrait  peint  par  lui  à  cette  époque  relativement  reculée. 
Raeburn  doit  avoir  vu  Burns  lorsque  le  poète  fournissait  sa  brève  course 
après  la  gloire  dans  les  dîners  et  les  réceptions  d'Edimbourg  ;  cependant  on 
a,  jusqu'à  ces  derniers  temps,  affirmé  sans  hésitation  que,  si  Raeburn  avait 
vu  Burns,  il  n'avait  jamais  peint  son  portrait.  Sir  Walter  Scott,  John 
Wilson,  Kames,  Mackenzie,  Hume,  Robertson,  Dugald  Stewart,  Hutton, 
Ferguson — bref,  tout  le  monde  posa  devant  lui,  excepté,  peut-être,  le  plus 
grand  de  tous,  Robert  Burns. 

Peu  après  son  retour  de  Rome,  Raeburn,  par  la  mort  de  son  frère 
aîné,  devint  propriétaire  des  biens  de  son  père  à  Stockbridge.  Ce  domaine 
était  tout  près  de  celui  de  sa  femme,  Deanhaugh  House,  que  le  peintre 
résolut  alors  de  quitter,  pour  retourner  vivre  là  où  il  était  né.  Pendant  le 
reste  de  sa  vie,  il  occupa  la  demeure  de  son  père,  la  Maison  de  St.  Bernard 
{Sf.  Bernard's  House),  près  du  Puits  de  St.  Bernard  {St.  Bernard's  IVell). 
Il  augmenta  la  valeur  de  ses  terres  en  construisant  des  terrasses,  des  maisons 
et  des  jardins  ;  et,  dans  l'intérêt  de  son  art,  il  se  bâtit  un  grand  atelier, 
de  cinquante-cinq  pieds  sur  trente-cinq.*  A  cet  effet,  il  choisit  une  situation 
suffisamment  centrale,  dans  York  Place,  qui  continue  Queen  Street  à  l'est. 
Le  voilà  maintenant  fixé  pour  la  vie.  Il  n'apportera  plus  de  changement  ni  à 
ses  habitudes  ni  dans  sa  demeure  ;  et  la  description  que  Mrs.  Ferrier,  la  fille  de 
John  Wilson,  a  laissée  de  la  vie  de  famille  de  Raeburn,  lors  de  sa  visite  à 
St.  Bernard's  House  en  1820,  peut  s'appliquer,  en  tenant  compte  des 
différences  d'âge,  à  une  période  de  plus  de  trente  ans.  Les  noms  d'Ann 
Street,  de  Dean  Terrace,  de  Dean  Street  et  de  Raeburn  Place  marquent 
encore  l'emplacement  de  sa  propriété.  Il  allait  tous  les  jours  à  son  atelier 
à  pied  et  en  revenait  de  même  ;  il  péchait,  il  faisait  des  excursions  avec  ses 
amis,  il  lançait  des  petits  bateaux  à  voile  avec  les  enfants,  il  jouait  encore 
au  golf  une  semaine  avant  sa  mort.  En  toute  sa  vie  il  n'alla  à  Londres  que 
trois  fois,  et  encore  en  visite  volante.  Vers  18 10,  pourtant,  il  nourrit  un 
moment  l'idée  de  s'établir  à  Londres.      Lawrence  le  persuada   de    rester  où   il 

*    Le  pied  anglais  vaut  305  millimètres. 

E 


14  INTRODUCTION 

était — tâche  facile,  pensera-t-on,  car  Raeburn,  avec  ses  goûts,  sa  fortune,  sa 
réputation  en  Ecosse,  n'avait  pas  grand'chose  à  gagner  en  allant  à  Londres. 
Il  aurait  pu  voir  plus  de  tableaux  ;  mais  les  gens  l'intéressaient  plus  que  les 
portraits.  Il  aurait  pu  acquérir  une  renommée  plus  prompte  et  plus  étendue  ; 
mais  ce  qu'il  en  avait  lui  suffisait,  et  l'événement  prouva  qu'il  avait  autant  à 
gagner  à  Edimbourg  qu'il  aurait  pu  le  faire  à  Londres.  En  1812  il  fut  élu 
Associé  de  l'Académie  Royale  sans  aucune  brigue  de  sa  part,  et  en  1815  on 
lui  conféra  le  titre  complet  de  Membre  de  l'Académie,  R.A.  Qu'il  ait  été  élu 
à  cause  du  mérite  de  ses  tableaux,  cela  fait  honneur  et  à  l'Académie  et  au 
peintre,  qui  écrivait  en  ces  termes  à  un  ami  :  "  Si  cela  ne  peut  s'obtenir  que 
par  la  brigue  et  les  sollicitations,  il  faut  que  je  renonce  à  tout  espoir,  car 
j'estime  qu'il  serait  malhonnête  d'employer  ces  moyens-là."  Mais  tenir  une 
telle  conduite  pour  honorable,  ou  même  pour  mieux  que  simplement  correcte, 
n'est-ce  pas  attaquer  quelque  peu  l'honneur  des  artistes  d'aujourd'hui  ? 

D'autres  honneurs  l'attendaient  vers  la  fin  de  sa  vie.  George  IV 
visita  Edimbourg  en  1822.  Le  gras  et  bel  homme  qu'était  le  Roi  se 
sentit  du  goût  pour  le  peintre,  plus  gros  et  plus  beau  que  lui,  et  il  l'aurait 
fait  baronet  n'eût  été  ce  sens  des  convenances,  cette  juste  estimation  des 
proportions  qui  sied  à  un  personnage  royal,  et  qui  était  très  remarquable 
chez  George  IV.  Reynolds,  le  Président  de  l'Académie  à  Londres,  était 
mort  simple  chevalier;  il  n'eût  pas  été  délicat  de  placer  le  peintre  écossais 
au-dessus  de  lui.  Raeburn,  toutefois,  fut  fait  chevalier  avec  l'épée  de  Sir 
Alexander    Hope,  à   Hopetoun    House. 

Assurément  cette  reconnaissance  de  son  talent  était  méritée  ;  mais  ce  ne 
sont  pas  là  ses  vrais  titres.  Le  lent  accroissement  de  sa  renommée  depuis 
qu'il  est  mort,  l'excellent  état  de  conservation  de  ses  toiles  jusqu'à  nos  jours, 
la  confirmation  de  sa  méthode  de  travail,  simple  et  directe,  par  la  pratique 
des  écoles  qui  se  sont  succédées  font  plus  pour  établir  sa  réputation  dans 
nos  esprits  que  tous  les  honneurs  ou  dignités  qu'il  reçut  pendant  sa  vie. 
L'estampille  officielle  du  talent,  d'ailleurs,  ne  lui  fut  pas  mise  un  instant  trop 
tôt.  L'année  qui  suivit  celle  où  il  avait  été  fait  chevalier,  l'année  au  cours 
de  laquelle  il  reçut  le  titre  de  Lininer  (peintre)  de  Sa  Majesté  pour  l'Ecosse, 
fut  aussi  l'année  de  sa  mort.  De  tous  ceux  qui  ont  tenu  ce  titre  de  lininer, 
il  fut  sans  aucun  doute  le  plus  grand.  Il  revenait  d'une  expédition  archéo- 
logique  dans   le    Fife  et  il    travaillait  à  son   dernier   portrait  de  Scott  lorsqu'il 


LORD     BRAXFIELD 

La    Faculté  des   Avocats 


MRS.     McOUEEN     DE     BRAXFIELD 

Mr.    JkIui    Ord   Mackenzie. 


INTRODUCTION  15 

succomba  à  l'atteinte  d'une  maladie  mystérieuse.  Je  ne  puis  me  retenir  de 
citer  ici  les  paroles  de  Mr.  W.  E.  Henley  :  "  Il  ne  traîna  pas  plus  d'une 
semaine  ;  de  sorte  que  le  portrait  de  l'auteur  de  Waverley  fut  le  dernier 
à  faire  appel  à  une  puissance  de  cerveau  et  de  main  qui  n'a  pas  été  égalée 
ni  de  son  temps  ni  depuis.  C'est  ainsi  que  travaille  l'Ecosse  :  elle  a 
le  génie  de  la  convenance,  si  bien  que,  pour  le  reste  du  monde,  ce  qu'elle 
produit  paraît  animé  de  l'esprit  même  du  roman.  Il  y  a  deux  grands 
artistes  dans  l'Edimbourg  de  1823,  et  l'un  meurt  en  faisant  le  portrait  de 
l'autre — ce  qui,  disons-le  en  passant,  reste  pour  le  survivant  "  un  sujet  de 
regret  affectueux."  On  pense  à  Hugo — au  Je  crois  en  Dieu  de  ses  dernières 
volontés  et  de  son  testament,  à  son  soin  de  s'assurer  le  corbillard  des  pauvres 
pour  le  dernier  voyage,  et  on  revient  avec  fierté  et  gratitude  à  la  suprême 
rencontre   de  cette   auguste   paire   d'amis." 


II 

L'Ecossais,  souvent  prudent  parce  qu'il  est  intelligent,  va  jusqu'au  bout, 
quoi  qu'il  entreprenne,  car  il  est  avant  tout  excitable  et  ardent.  Toute 
mêlée  et  toute  complexe  en  ses  instincts  que  soit  sa  race,  elle  ne  nous  en 
présente  pas  moins  l'enthousiasme  comme  son  trait  caractéristique  le  plus  sûr 
et  le  plus  général.  Oui,  l'étroit  et  lourd  Ecossais  est,  lui  aussi,  convaincu 
qu'il  a  absolument  raison  lorsqu'il  s'engage  peu  ou  prou  dans  quelque 
pernicieuse  absurdité.  Le  type  moyen,  s'il  va  au  diable,  y  va  en  poste  ; 
mais  s'il  secoue  la  tête  devant  la  tentation,  il  se  besogne  à  gagner  de 
l'argent  avec  un  âpre  zèle  et  un  intérêt  qui  ne  fléchit  point.  J'ai  connu 
des  hommes  bornés,  tout  à  fait  ordinaires,  qui  vivaient  aussi  étrangers 
qu'un  ermite  à  tout  ce  qui  n'est  pas  bénéfice,  qui  parlaient  à  peine  aux 
personnes  de  leur  famille,  qui  grognaient  au  rire,  au  plaisir,  à  l'art,  aux 
exercices  corporels,  aux  belles  manières,  et  qui,  avec  la  dévotion  aveugle  d'un 
Saint  Simon  Stylite,  se  tuaient  à  la  poursuite  d'un  but  égoïste.  Un  homme 
semblable,  les  yeux  de  l'esprit  munis  d'œillères,  pour  ainsi  dire,  ne  voit 
qu'une  seule  chose  et  devient  un  agent  prompt  et  terrible  aux  mains  de 
quiconque  est  capable  de  lui  imprimer  une  direction  donnée  en  religion,  dans 
les   choses    du    sentiment,    en    politique,    en    pure    diablerie.       Il    fera    tête    à 


i6  INTRODUCTION 

tous  les  obstacles  et  souffrira  toutes  les  épreuves  pour  se  maintenir  dans 
son  chemin,  non  pas  comme  une  patiente  bête  de  somme,  mais  plutôt 
comme  un  lion  rugissant.  N'avons-nous  pas  vu  les  plus  enthousiastes 
parmi  les  ministres  et  leurs  sectateurs  faire  de  la  religion  un  tourment  si 
mortel  et  une  absurdité  si  furieuse  qu'aucune  autre  race  n'aurait  pu  endurer 
son  joug   d'inconséquence   et   d'inhumanité? 

En  Ecosse  les  exutoires  naturels,  guerre,  amour,  vie  violente,  ont  été 
bouchés  trop  subitement  par  le  rapide  développement  de  la  civilisation. 
Aussi  l'ardeur  du  tempérament  national  rend-il  désirable  que  les  Ecossais 
reçoivent  de  l'éducation,  qu'ils  voyagent,  s'il  est  possible,  et  surtout  qu'on 
les  initie  à  un  grand  nombre  d'occupations  et  de  plaisirs.  Mais  les 
mœurs,  la  morale  et  les  opinions  imposées  de  force  à  l'Ecosse  par  l'entho- 
siasme  de  quelques-uns,  n'ont  guère  été  de  nature  à  développer  la  largeur 
de  l'esprit,  ni  faites  pour  préparer  le  gros  de  la  race  à  offrir  un  sol 
propice  à  la  naissance  et  à  la  croissance  des  hommes  de  génie.  Cependant 
le  caractère  écossais  est  vraisemblablement  un  terrain  favorable  pour  la 
germination  du  génie,  et  le  type  du  génie  écossais  paraît  merveilleusement 
digne  de  culture.  Les  conventions,  les  idées  acceptées  fondent  et  dis- 
paraissent dans  une  tête  semblable,  tandis  que,  grâce  à  ce  besoin  national 
d'aller  jusqu'au  bout,  il  ne  craint  point  les  conclusions  de  l'intelligence,  et 
ne  se  laisse  arrêter  par  rien  quand  il  s'agit  de  suivre  un  raisonnement 
improvisé,  d'activer  sa  fantaisie,  de  sonder  jusqu'au  fond  la  profondeur  d'une 
idée.  Peut-être  sont-ce  les  arts  qui  offrent  à  l'énergie  de  ses  facultés  le 
champ  le  meilleur  et  le  plus  généreux.  Il  va  trop  droit  au  but  pour  la 
religion  moderne  ou  pour  rœu\Te  instable  de  la  politique,  qui  demande  une 
subordination  continuelle  de  l'idée  aux  changements  d'intérêt,  d'opinion  et 
de  possibilité.  La  religion,  de  son  côté,  a  suivi  ceux  qui  la  professent 
dans  leur  vie  terrestre,  s'adaptant  aux  besoins,  aux  idéals,  aux  conditions 
diverses  de  la  science  et  de  la  civilisation  en  progrès.  Pas  plus  que  la 
politique,  elle  ne  peut  regarder  avec  constance  un  idéal  fixe,  tandis  qu'elle 
poursuit  de  détours  en  détours  la  figure  toujours  fuyante  de  la  vérité 
religieuse.  La  Beauté  siège  en  une  plus  lointaine  retraite  que  les  dieux 
protées,  toujours  changeants,  de  la  politique  et  de  la  foi  ;  elle  est  plus 
difficile  d'accès,  moins  ouverte  à  l'adoration,  mais  aussi  éternelle  que  quoi 
que  ce  soit  en   un  monde   mortel.      Le    Hermès  de  Praxitèle  reste  aujourd'hui 


WILLIAM     FERGUSON     DE     KILRIE 

Mr.    R.    C.    Munro    Ferguso»,    Membre   du    Parlement. 


INTRODUCTION  17 

l'objet    d'un    culte   plus    sincère   et   plus    durable    que    celui    qu'on    lui    offrait 
comme   le   pur   symbole   d'une   idée   depuis    longtemps  oubliée. 

La  littérature,  la  peinture,  la  musique,  la  sculpture,  et  les  modes  persis- 
tants de  l'expression  religieuse  exigent,  et  non  à  un  petit  degré,  chez  ceux 
qui  les  pratiquent,  les  dons  de  l'enthousiasme,  du  courage  intellectuel  et  d'une 
logique  poussée  jusqu'au  bout.  Ce  sont  là  des  qualités  dont  Raeburn  était 
doué  richement.  Si  nous  comparons  son  talent  à  celui  de  Reynolds,  nous 
le  trouverons  moins  captivant  par  le  style,  mais  plus  entièrement  et  directe- 
ment dérivé  de  la  nature.  Nous  savons  que  Reynolds,  ayant  étudié  les 
Vieux  Maîtres,  élabora  des  méthodes  et  employa  des  procédés  indirects  pour 
obtenir  ses  résultats.  Il  était  moins  ardent  que  savant.  Il  réduisait  son 
modèle  à  des  lignes,  et  puis  il  lui  donnait  une  forme  assez  complète  en 
monochrome  avant  de  commencer  à  en  rendre  la  couleur  par  des  couches 
plates,  et   même,  à   l'occasion,  par  de  réels  glacis. 

C'est  une  question  discutable  de  savoir  combien  parmi  les  Vieux  Maîtres 
ont  usé  de  procédés  et  combien  ont  peint  directement  ;  et  personne  ne  con- 
naît avec  exactitude  les  méthodes  de  ceux  qui  paraissent  avoir  peint  par 
procédé.  Mais,  en  tout  cas,  les  artistes  qui  ont  renouvelé  la  façon  de  peindre 
dans  ce  siècle  ont  cherché  à  rendre  ce  qu'ils  voyaient  sans  passer  par  des 
phases  préliminaires  ou  intermédiaires,  durant  lesquelles  la  peinture  ne  sup- 
porte ancune  comparaison  avec  la  nature  et  a  un  air  tout  à  fait  différent 
de  son  aspect  final  et  achevé.  Les  modernes  ont  visé  au  faire  direct  de 
deux  façons,  dont  l'une,  je  ne  peux  m'empêcher  de  le  croire,  est  une  erreur. 
Les  innovateurs  anglais  travaillaient  directement  sur  un  dessin  détaillé,  fait 
sur  la  toile  blanche  et  nue  ;  ils  en  peignaient  chaque  pouce  d'un  travail  soigné 
et  minutieux  destiné  à  être  définitif  dans  le  tableau.  Ils  invoquaient,  non 
moins  que  les  adeptes  du  procédé,  la  sanction  de  la  tradition  ;  mais  c'était  de 
la  pratique  primitive  des  Pré-Raphaélites,  principalement  peintres  de  fresques, 
qu'ils  se  réclamaient,  et  non  des  œuvres  d'écoles  parvenues  à  leur  plus 
haut  degré  de  perfection  et  des  vrais  maîtres  de  la  peinture  à  l'huile.  Les 
Français  modernes,  qui  appliquèrent  aussi  directement  leur  couleur  sur  la 
toile,  suivirent  une  autre  méthode.  Ils  indiquaient  d'abord  le  dessin  très 
légèrement  au  fusain  ;  lorsqu'ils  prenaient  le  pinceau,  ils  n'essayaient  pas  de  finir 
morceau  par  morceau  ;  ils  tâchaient  plutôt,  pendant  que  l'enduit  était  encore 
humide,  de  couvrir   l'ensemble   en  disposant   généralement  les  grandes   masses 

F 


i8  INTRODUCTION 

dans  leurs  principales  valeurs  de  ton.  Ce  point  une  fois  atteint,  ils  cher- 
chaient et  déterminaient  les  relations  entre  les  masses  de  la  composition,  entre 
les  principaux  plans  de  la  structure,  entre  les  grands  éléments  de  l'effet,  et 
ce  n'était  qu'après  s'être  bien  assurés  de  ces  importantes  divisions  qu'ils  les 
chargeaient  de  subdivisions  et  y  plaçaient  le  détail  des  contours,  la  finesse  du 
modelé,  ou  les  raffinements  de  la  couleur.  Ils  étudiaient  la  vérité  du 
tout  avant  celle  de  la  partie,  semblant  ainsi  contredire  Léonard  de  Vinci 
qui  conseillait  aux  apprentis  dessinateurs  d'étudier  la  partie  avant  le  tout. 
Léonard  ne  parlait  pas  de  peindre  un  tableau,  mais  d'acquérir  la  con- 
naissance de  faits.  Incontestablement  les  habitudes  des  Français  conduisaient 
à  un  style  différent  de  celui  des  Anglais,  à  une  sorte  de  vérité  mieux 
généralisée  et  mieux  ordonnée,  à  une  toile  d'un  aspect  plus  ample  et  plus 
suave,  à  une  étude  plus  logique  de  l'atmosphère  et  de  la  lumière  réelle,  à 
une  perception  plus  délicate  du  plan,  à  une  touche  plus  large,  plus  mani- 
feste, plus  voulue,  et,  par-dessus  tout,  à  ce  pouvoir  de  sélection  si  vanté, 
qui  revient  vraiment  à  la  perception  de  la  valeur  des  détails  et  de  leur  con- 
venance ou  de  leur  disconvenance  avec  l'ensemble  d'un  tableau.  Les  Français 
invoquaient  aussi,  à  l'appui  de  leur  innovation,  l'exemple  des  Vieux  Maîtres  ; 
ils  soutenaient  que  Vélasquez  et  Hais  avaient  toujours  pratiqué  la  peinture 
directe,  que  Rembrandt  l'avait  fait  la  plupart  du  temps,  Léonard  de  Vinci, 
le  Titien  et  d'autres  Italiens  beaucoup  plus  souvent  qu'on  ne  le  suppose. 

L'indépendance  d'esprit,  l'absorption  dans  la  nature,  la  perception  directe 
de  la  beauté,  que  l'on  doit  justement  accorder  à  ces  innovateurs  plus  récents 
du  XIX'  siècle,  ne  peuvent  être  refusées  à  leur  avant-coureur  Raeburn.  Lui 
aussi  peignait  sans  recettes,  sans  préparations,  sans  aucun  procédé  entre  lui  et  la 
réalisation  immédiate  de  sa  vision.  Ce  qu'on  a  dit  du  caractère  de  l'Ecossais 
doit  rendre  probable  que  la  peinture  directe  convenait  à  la  chaleur  de  son 
tempérament,  et  que  les  longs  labeurs  préliminaires,  sans  motif  apparent,  n'étant 
inspirés  que  très  indirectement  par  les  spectacles  qu'il  avait  devant  les  yeux, 
auraient  refroidi  son  zèle,  amené  de  l'hésitation  et  fatigué  chez  lui  ces 
muscles  de  l'esprit  qui  saisissent  ensemble  les  éléments  constitutifs  de  tout 
un  tableau.  Un  tel  homme  a  besoin  d'aller  tout  droit  à  l'ensemble  ;  il  déteste 
l'établissement  et  la  construction  à  tête  reposée  de  fondations  qui  peuvent  non 
seulement  n'être  pas  nécessaires,  mais  encore  être  nuisibles,  et  qui  certaine- 
ment sont  désolantes  pour  un    poétique   et  enthousiaste  esprit. 


DR.    NATHANIEL    SPENS 

Compagnie   royale    des   Archers 


INTRODUCTION  19 

Il  est  bon  de  se  mettre  en   garde  ici  contre   des  malentendus   qui  peuvent 
provenir  d'une  exposition  si  brève  et  si  nue  du  caractère  et  de  l'histoire  de  la 
peinture  directe,  fort  en  faveur  aujourd'hui.      Il  se  peut  que  Léonard  de  Vinci 
soit  un  des  principaux  auteurs  de  cette  tradition  de  la   peinture   à  l'huile  con- 
sultés par  les   artistes   plus   récents.       Il    peignit,    en    somme,    directement,    du 
moins  par  comparaison  avec  d'autres,  tels  que    Michel-Ange    et   Durer.      Dans 
ses  écrits,  il   a  certainement  posé  les  visées  et  les  principes  de  l'art  moderne, 
quand  même  il  ne  les  aurait  guère  mis  en  pratique.     Quant  à  la  méthode  elle- 
même,    on   peut   dire,    peut-être,    que   depuis   le   commencement  de   la   peinture 
à   l'huile,    différents    artistes    ont    pratiqué    la    peinture    directe    à    des    degrés 
divers,    selon   que   leurs   visées   et   leurs    connaissances   le   permettaient.       Des 
Vénitiens   comme  Lotto,    le   Titien,    le   Tintoret,    Véronèse,  bien  que  cherchant 
avant   toute   autre   qualité   la  couleur,    employaient   sans    doute    des    méthodes 
moins    détournées    que    celles    de     peintres     postérieurs,    comme     Sir    Joshua 
Reynolds.     Au  XVI IP  siècle  et  au  commencement   du    XIX',    Lawrence   offre 
l'exemple   d'un   artiste   enclin   à  peindre   directement,    comme   on    peut   le   voir 
dans   son   profil  inachevé  de  George   IV,  à  la   Galerie   Nationale   de    Portraits. 
Il  faut  se  rappeler  que  les   artistes    qui    commencèrent   le   mouvement   français 
de  1830  avaient  toujours  son  nom  à  la  bouche.      Longtemps   après   cette   date, 
cependant,  j'ai  vu  de  mes  yeux  toute  sorte   de   peinture   demi-indirecte,    même 
parmi    les  groupes   de   paysagistes   français   qui   travaillaient   dans   les   colonies 
de  peintres  aux  environs  de    Fontainebleau.      Les   uns   employaient   des   fonds 
secs  de  noir,  de  pur  vert  émeraude,  ou  de  rouge  ;   d'autres,  des  fonds  frais  de 
blanc   pur   ou   de   bitume.       Ce   sont   là   des   considérations   qui   font   qu'il   est 
difficile   de   dire   quand    la    peinture    directe    apparut    pour    la    première    fois, 
impossible   de    lui    assigner    exclusivement   une   époque,    une   contrée,    ou   une 
école    spéciale,    et    hasardeux    d'estimer    le    mérite    d'originalité    appartenant    à 
Raeburn  ou  à   tout  autre  artiste  qui  pratiqua   individuellement  cette  méthode. 
On  peut  dire  toutefois  que  les  principaux   représentants  de  la  peinture  directe 
sont,  dans    le   passé.    Hais   et   Vélasquez,  et   au    XIX'   siècle   les   peintres   des 
écoles  françaises  récentes. 

D'un  autre  côté,  nous  savons  comment  Raeburn  se  servait  de  la  couleur, 
et  cette  manière  serait  parfaitement  acceptable  aujourd'hui.  En  fait,  elle  diffère 
à  peine  de  celle  qui  s'enseignait  naguère  dans  l'atelier  de  M.  Carolus  Duran. 
Mais   avant   de   décrire   les    habitudes   de    Raeburn    à   son   chevalet,   telles   que 


20  INTRODUCTION 

plusieurs  de  ses  modèles  nous  les  ont  racontées,  il  n'est  peut-être  pas 
mauvais  de  jeter  un  coup-d'œil  rapide  sur  son  éducation.  Comparé  aux 
artistes  théâtraux,  mystiques,  académiques  et  maniérés,  Raeburn  avait  plus 
appris  de  l'observation  que  de  la  tradition.  Il  ne  reçut  que  fort  peu 
d'enseignement  régulier  ;  les  portraits  en  miniature,  qu'il  fit  de  très  bonne 
heure,  étaient  la  copie  spontanée  de  la  nature.  Sa  liaison  avec  Martin 
veut  dire  simplement  qu'il  copia  les  tableaux  de  cet  artiste.  Ses  travaux 
pour  le  bijoutier  Gilliland  consistaient  en  dessins  à  exécuter  en  métal. 
Lorsqu'il  alla  en  Italie,  le  critique  d'art  Byers  lui  conseilla  de  ne  jamais 
travailler  que  d'après  nature,  ne  s'agît-il  que  du  plus  mince  accessoire, 
recommandation  qui  s'accordait  parfaitement  avec  les  sentiments  personnels 
du  peintre  et  qui  confirmait  l'habitude  de  toute  sa  vie.  En  vérité,  si  l'on 
considère  d'un  point  de  vue  général  la  peinture  de  portrait  en  Angleterre 
depuis  Van  Dyck,  la  plupart  de  ses  productions,  les  meilleures,  paraissent 
maniérées  à  côté  de  l'œuvre  de  Raeburn.  Raeburn  fut  l'élève  de  la  Nature  ; 
mais  pour  apprendre  de  ce  maître  il  faut  d'abord  en  savoir  assez  pour 
comprendre  ses  leçons,  et  l'on  avait  sans  doute  enseigné  à  Raeburn  un  peu 
de  dessin,  de  perspective,  et  l'emploi  vulgaire  de  la  couleur  à  l'huile.  De  ses 
premiers  maîtres  il  avait  appris  son  métier  et  l'usage  de  ses  instruments  ;  son 
art  et  son  style  direct  vinrent  de  sa  fréquentation  personnelle  de  la  Nature. 
Les  méthodes  de  travail  adoptées  par  Raeburn  n'étaient  pas  différentes  de 
celles  d'hommes  comme  Carolus  Duran  et  Manet,  qui  s'enseignèrent  con- 
sciemment à  eux-mêmes  à  chercher  une  manière  dans  une  certaine  façon  de 
regarder  la  nature.  Ni  les  Français  ni  l'Ecossais  ne  copièrent  ni  n'imitèrent 
une  manière  ;  ils  revinrent  simplement  à  cette  large  observation  de  la  lumière 
réelle,   qui  avait  produit  et  le  style  de  Vélasquez  et  le  style  de   Rembrandt. 

La  ressemblance  qu'il  y  a  entre  la  pratique  de  Raeburn  et  celle  des 
artistes  français  récents  apparaît  dans  les  particularités  suivantes  de 
sa  méthode  :  i°  il  faisait  rarement  poser  son  modèle  plus  d'une  heure  et 
demie  ou  deux  heures  de  suite.  2°  il  ne  donna  jamais  plus  de  quatre  à 
cinq  séances  à  une  tête  ou  à  un  buste  ;  3°  il  ne  dessinait  pas  d'abord  son 
sujet  au  crayon  blanc,  mais  il  le  traitait  directement  avec  le  pinceau  sur 
la  toile  nue  ;  4°  de  ses  premières  touches  il  indiquait  le  front,  le  menton  et 
la  bouche  ;  5°  il  plaçait  le  chevalet  derrière  le  modèle,  et  s'éloignait  pour 
regarder   en   même   temps  la  peinture   et   l'original  ;  6°   un   pli   de   draperie   lui 


LADY   PERTH    ET    SA    FILLE 

Cntnte   d'Ancnster 


INTRODUCTION  21 

coûtait  souvent  plus  de  peine  que  la  construction  ou  l'expression  d'une  tête  ; 
7°  iamais  il  ne  se  servait  d'appuie-main.  Or  ces  habitudes  sont  justement 
celles  des  peintres  français  à  premier  coup*  terme  qui  ne  signifie  pas 
que  chaque  touche  donnée  était  définitive,  mais  simplement  que  le  travail 
de  recherche  et  celui  d'achèvement  se  faisaient  directement  avec  la  couleur 
en  une  seule  et  même  opération.  Cette  peinture  pouvait  prendre  des 
minutes,  des  heures  ou  des  semaines  ;  mais  elle  ne  passait  que  par  un 
seul  état,  s'approchant  graduellement  du  fini  grâce  au  modelage,  au  per- 
fectionnement, à  la  correction  du  premier  jet.  En  réalité,  l'effet  général 
était  campé  tout  entier  dès  le  commencement,  et  l'on  n'y  arrivait  pas  par  des 
gradations  de  dessin,  de  clair-obscur,  et  enfin  de  couleur,  brun,  rouge  ou  vert. 
Si  la  recherche  et  le  fini  demandaient  longtemps,  ou  bien  on  conservait  la 
fluidité  de  la  couleur  en  se  servant  d'huile  d'œillette,  ou,  quand  on  la  laissait 
sécher,  on  avait  recours  au  grattage,  au  ponçage  au  papier  de  verre,  à  l'huilage, 
et  à  d'autres  "trucs"  analogues  pour  la  raviver.  Ces  habitudes  caractérisent 
non-seulement  Raeburn  et  les  Français  contemporains,  mais  les  "  naturalistes  " 
du  monde  entier,  et,  pourrait-on  dire,  le  peintre  à  l'huile  mis  en  opposition 
avec  le  dessinateur, — les  artistes  qui  cherchent  et  trouvent  la  forme  par  la 
masse,  le  modelé  intérieur,  la  tache,  la  gradation  de  la  lumière,  opposés  à  ceux 
qui  imaginent  et  construisent  avec  des  lignes  conventionnelles. 

Je  ne  veux  point  déprécier  ni  le  travail  conventionnel  ni  le  travail 
décoratif.  Les  dessins  à  la  pointe,  par  exemple,  peuvent  se  classer 
parmi  les  plus  belles  oeuvres  d'art.  Prendre  comme  moyen  d'expression  la 
ligne  à  la  pointe  sèche,  c'est  faire  l'usage  le  plus  direct,  le  plus  naturel,  le 
plus  beau  et  le  plus  légitime  de  l'instrument  intermédiaire.  Toutefois  rendre 
avec  la  pointe  toute  la  série  des  valeurs,  la  gamme  complète  de  la  lumière, 
c'est  forcer  l'instrument  intermédiaire  à  donner  au-delà  de  sa  capacité 
naturelle.  En  le  faisant,  on  peut  accomplir  un  tour  de  force,  mais  un 
peu  aux  dépens  de  la  vraie  et  simple  beauté.  Maintenant  la  peinture  à 
l'huile  a,  elle  aussi,  j'ose  le  dire,  ses  avantages  particuliers  et  naturels. 
Elle  est  propre  à  exprimer  certaines  qualités.  Si  l'on  gâte  les  beautés 
intrinsèques  de  la  ligne  en  écartant  ce  qu'elle  comporte  légitimement  de 
convention  et  en  cherchant  à  rendre  toutes  les  nuances  du  clair-obscur, 
on    gâte    tout    aussi    sûrement    la    puissance    et    la    richesse    de    la    peinture 

*  En  français  dans  le  texte  anglais. — N.  d.  T. 

G 


22  INTRODUCTION 

à  rhuile  en  abandonnant  l'expression  directe  dans  la  lumière  réelle  et  en  se 
réfugiant  dans  une  formule  conventionnelle  ou  dans  des  procédés  indirects 
ou  abstraits.  La  peinture  à  l'huile  est  le  moins  abstrait  et  le  moins  con- 
ventionnel des  intermédiaires.  C'est  l'intermédiaire  du  "  luminariste  "  et  de 
l'homme  qui  veut  rendre  compte  de  l'aspect  complet  de  la  nature.  Quel 
que  soit  d'ailleurs  l'intermédiaire,  en  faire  un  légitime  usage  c'est  assuré- 
ment s'assurer  de  ses  beautés  intrinsèques,  appelées  souvent  décoratives,  et 
rendre  son  œuvre  recommandable  aux  yeux  d'autrui  par  les  relations  les  plus 
directes   et  les  plus  naturelles   entre  les  moyens  et  la    fin. 

Si  un  peintre  du  XVI IP  siècle  a  eu  coutume  dans  ces  îles  de  suivre 
les  traditions  les  plus  saines  et  les  plus  durables,  c'est  Raeburn.  Nous  avons 
vu  que  sa  pratique  s'accordait  avec  celle  des  meilleurs  artistes,  avant  et  après 
son  époque  ;  nous  pouvons  donc  proclamer  qu'il  a  suivi  le  vrai  sentier  de  l'art. 
L'excellence  de  sa  méthode  franche  et  droite  fait  que  sa  couleur  s'est  tenue 
beaucoup  mieux  que  celle  de  Reynolds.  La  plus  grande  partie  de  l'œuvre 
de  Sir  Joshua  a  changé  presque  autant  que  les  dernières  peintures  de  Turner. 

On  ne  peut  guère  résister  au  désir  de  comparer  Sir  Joshua  à  Raeburn, 
et  Turner  à  un  autre  Ecossais,  Thomson  de  Duddingston.  Tout  en  admet- 
tant que  les  deux  Anglais  eurent  l'imagination  plus  vaste,  on  préfère  les 
vues  que  les  deux  Ecossais  eurent  de  la  nature,  c'est-à-dire  les  qualités  de 
leur  imagination  et  les  idées  d'exécution  qui  en  découlent.  Non  seulement 
la  peinture  solide  et  carrée  de  Raeburn  dure  mieux  que  celle  que  Sir  Joshua 
cuisine  d'après  les  recettes  italiennes,  mais  nous  croyons  qu'au  moment  même 
où  ils  venaient  d'être  peints,  seuls  les  plus  beaux  tableaux  de  Reynolds  étaient 
au-dessus  des  ouvrages  de  Raeburn.  Si  Thomson  avait  été  un  professionnel, 
il  aurait  probablement  surpassé  Turner  et  devancé  Théodore  Rousseau.  Sa 
conception  du  paysage  romantique  était  plus  grandiose  que  tout  ce  qu'on  a 
vu  dans  ce  genre,  certainement  plus  large  et  plus  épique  d'exécution  que  les 
données  un  peu  tourmentées  et  d'imagination  trop  inventive  de  Turner,  moins 
entravée  par  les  scrupules  de  la  recherche  que  ne  l'était  Rousseau,  excepté 
dans  ses  chefs-d'œuvre.  Mais  la  conception  de  Thomson  ne  fut  jamais 
adéquatement  soutenue  par  l'étude,  et  ainsi  il  n'en  effectua  jamais  la  réalisation 
adéquate.  Par  la  seule  ardeur  de  leur  imagination,  Raeburn  et  Thomson 
furent  amenés  à  anticiper  de  trente   ans   l'idéal    des    Français. 

Raeburn   n'eut   pas   souvent   la   tentation   de  faire   ressortir  ses  figures  sur 


LE    GÉNÉRAL    SIR     RONALD    FERGUSON,    G. C.B. 

Mr.    R.    C.    Munro    Fergusoii.    Membre   du    Pai-kmeni 


MARGARET.    COMTESSE     DE    DUMFRIES.    ET 

SA     FILLE,     LADY     ELIZABETH 

PENELOPE    CRICHTON 

Marquis   de    Bute 


I 


INTRODUCTION  23 

ce  fond  de  décor  irréel  dont  se  sont  tant  servis  en  Angleterre  Reynolds, 
Gainsborough  et  d'autres  peintres  de  portraits.  S'il  céda  un  moment  à  cette 
mode,  ce  fut  contre  sa  volonté  et  son  meilleur  jugement.  L'habitude  s'en 
accordait  mal  avec  son  mode  de  travail  direct  et  honnête,  avec  la  touche 
hardie  et  carrée  dont  il  accentuait  la  lumière  sur  les  plans  diversement 
inclinés  de  la  chair.  Son  style  personnel  était,  de  fait,  incompatible  avec  la 
joliesse  élégante,  le  coloris  par  taches,  et  la  composition  théâtrale  d'une 
toile.  Il  allait  mieux  avec  la  simplicité  à  la  fois  solennelle  et  naturelle  de 
Vélasquez,  des  Hollandais  et  des  Flamands.  Quelquefois  cependant,  son  faire 
s'accompagnait  d'un  coloris  grisâtre,  froid  et  assez  défectueux,  comme  dans 
l'extraordinaire  "John  Tait  et  son  Petit-fils,"  tableau  qui  offre  à  un  haut  degré 
les  caractéristiques  de  son  pinceau.  Le  coloris,  qui  en  est  bien  conservé, 
fait  qu'on  se  demande  si  l'éclat  d'autres  tableaux  n'est  pas  souvent  le 
résultat  du  temps  ou  du  vernis.  "John  Tait  et  son  Petit-fils"  a  été  peint  vers 
1798-99,  et  il  présente  le  plus  fort  contraste  avec  certain  portrait  trois-quarts 
nature,  beau,  mais  un  peu  artificiel,  d'un  homme  en  habit  vert  et  en  culottes 
chamois,  tenant  un  fusil  dans  une  main  sans  nerfs,  et  debout  sous  un  arbre 
de  peintre-décorateur.  L'enduit  colorant  est  mince,  le  modelé  du  visage  subtil, 
délicat,  mais  sans  accent  ;  les  accessoires  en  sont  plats  et  conventionnels,  tout 
en  ressemblant  quelque  peu,  dans  leur  aspect  superficiel,  à  ceux  de  Vélasquez 
au  début  de  sa  seconde  manière,  lorsqu'il  peignait  les  "  Trois  Chasseurs  {Sports- 
men)  royaux  dans  le  Prado."  Mais  partout  dans  cette  œuvre  de  Raeburn  (qui 
est,  je  crois,  le  portrait  de  Sinclair  d'Ulbster),  on  regrette  de  ne  pas  trouver 
la  fermeté  de  contours  que  l'Espagnol  donnait  à  ses  réalisations  de  la  forme. 
Les  portraits  les  plus  simples  de  Raeburn  sont  les  meilleurs.  Son  intérêt 
se  concentrait  sur  les  visages  ;  les  mains  mêmes  ne  sont  pas,  dans  ses  portraits, 
traitées  avec  le  soin  qu'il  faudrait.  Nous  trouvons  que  R.  L.  Stevenson  dit 
dans  Virginibus  Puerisque  :  "  Et  encore,  malgré  sa  propre  satisfaction  et 
malgré  le  Dr.  John  Brown,  je  ne  peux  pas  considérer  que  Raeburn  ait  été 
très  heureux  dans  ses  mains."  Bien  qu'il  l'eût  peint  d'après  nature  dans  sa 
jeunesse,  Raeburn  se  souciait  peu  du  paysage.  Les  visages  aussi,  il  fallait  qu'il 
les  vît  pendant  qu'il  les  peignait.  Ce  n'était  pas  un  peintre  d'histoire,  arrangeant 
des  expressions,  des  gestes,  des  groupes  dramatiques.  Ce  qui  le  stimulait, 
c'était  les  personnes  réelles,  la  lumière  réelle,  comme  Mr.  Sargent  de  nos 
jours.      Cependant   on  a  dit   qu'il   "  ennoblissait   des  visages    indignes,"  ce   qui 


24  INTRODUCTION 

pouvait  signifier  qu'il  en  idéalisait  les  traits.  Mais  ceci  est  improbable. 
Peut-être  a-t-on  voulu  dire  que  la  large  simplicité  de  son  style  leur  donnait 
la  dignité  plastique  que  l'orage,  la  nuit,  la  brume  ou  d'autres  effets  de  lumière 
peuvent  conférer  à  des  objets,  sans  apporter  aucune  altération  réelle  dans  leur 
structure.  Sir  Walter  Armstrong,  au  mot  "  Raeburn  "  dans  le  Dictionnaire 
de  Biographie  Nationale,  s'exprime  ainsi:  "Techniquement  ses  principaux 
défauts  sont  le  manque  de  substance  et  de  profondeur  dans  la  couleur,  et,  de 
temps  en  temps,  une  certaine  propensité  à  simplifier  à  l'excès  les  plans  dans  le 
modelé  d'une  tête."  De  même  qu'en  sculpture,  la  simplification  des  plans  en 
peinture  tend  à  la  grandeur  ;  et  l'on  peut  croire  que  ce  fut  là  le  seul  procédé 
d'ennoblissement  employé  consciemment  par  Raeburn.  Dans  sa  couleur,  il 
manquait  certainement  de  substance  ;  mais,  comparé  à  ses  contemporains,  on 
ne  peut  guère  dire  qu'il  manquât  de  profondeur.  On  remarque  dans  ses 
portraits  une  autre  cause  de  noblesse,  de  vitalité — devrions-nous  dire  peut-être — 
qu'en  raison  de  l'apathie  et  du  vide  d'expression  que  donne  la  pose  au  modèle, 
on  peut  appeler  une  sorte  d'idéalisation.  Pour  exprimer  cela  nous  emprunterons 
les  termes  de  R.  L.  Stevenson  :  "  Il  était  né  peintre  de  portraits.  Il  regardait 
les  gens  attentivement  entre  les  deux  yeux,  surprenait  leur  manière  d'être  sur 
leur  visage,  et  était  en  possession  de  ce  qu'il  y  avait  d'essentiel  dans  leur 
caractère  avant  qu'ils  eussent  été  de  longues  minutes  dans  son  atelier.  Ce 
qu'il  était  si  prompt  à  percevoir,  il  le  transportait  sur  la  toile  presque  au 
moment  même  de  la  conception." 

Au  sens  ordinaire  du  mot  Raeburn   n'était  pas   un   idéalisateur.      Peindre, 
pour  lui,  c'était  avoir   une   perception  sensuelle  et  directe  de  la  nature.     L'ex- 
pression  "imitation  de  la  nature"  n'aurait  point  effarouché  cet  enthousiaste  et 
ardent  amant  du  réel.       Il  connaissait  les  beautés  de  la  nature  trop  intimement 
pour  les  mépriser,  à   moins  qu'elles   ne  s'affublassent   de  l'ornement  d'un  style 
artificiel.     Il  n'y  a  que  le  décorateur  de  profession  et  le  peintre  qui  travaille  pour 
le  commerce — encore  tous  n'en  sont-ils  pas  là — qui  puissent  dire  :  "  Mais  où  est 
l'art,  où  est  la  poésie  dans  l'œuvre  d'un  homme  qui  copie  la  nature?"     Celui 
qui  connaît  les  mystères  sublimes  du  vrai  clair-obscur,   les  surprises  du  vérit- 
able  modelé,    les   beautés   infinies   et   incomparables   de   l'atmosphère   réelle,   ne 
conviendront  pas  avec  Mr.   L.   Housman,   dans  sa  monographie  de   Houghton, 
que  "  le  naturalisme  est  l'ennemi  de  toutes  les  formes  vigoureuses  de  l'Art." 
Les  différents   sens  qu'on  attache  au  mot  naturalisme  peuvent  embarrasser 


MRS.     NEWBIGGING 

Mrs.     Rainy 


INTRODUCTION  25 

certaines  personnes.  Je  le  prends  ici  comme  signifiant  la  révélation 
de  quelque  groupe  de  faits,  rare  peut-être,  mais  possible,  au  moyen  d'une 
imitation  de  la  lumière  vraie,  exprimée  aussi  naturellement  qu'il  se  peut  faire 
dans  la  convention  de  la  peinture.  Dans  cet  art,  vêtements,  accessoires, 
ciels,  paysage,  animaux,  centaures,  monstres,  tout  doit  être  soumis,  pour 
la  lumière,  à  la  même  loi  que  la  figure.  Il  n'y  a  pas  de  fond,  mais  de 
l'espace  tout  a'utour  de  la  figure.  Les  beautés  de  la  lumière  vraie  fournissent 
par  elles-mêmes  un  sujet  de  poésie  à  l'œil  qui  voit  ;  cependant  elles 
n'excluent  en  aucune  façon — elles  favorisent  plutôt,  avec  leur  langage  natu- 
rellement mystérieux  —  la  révélation  des  beautés  dans  la  structure  solide  de 
la  forme.  Entre  l'ombre,  l'espace,  l'air,  la  gradation  de  la  lumière  d'un 
côté,  et,  de  l'autre,  la  forme  solide  et  les  couleurs  locales,  il  n'y  a  point 
d'antagonisme  qui  force  à  soumettre  ces  deux  derniers  attributs  à  un  traite- 
ment arbitraire  pour  les  contours  et  le  modelé.  Est-ce  que  l'ombre  de 
Rembrandt  ou  l'espace  de  Vélasquez  est  dépourvu  de  poésie?  Sont-ils 
fondés,  l'une  et  l'autre,  sur  rien  autre  que  sur  la  véritable  action  de  la 
lumière,  seule  chose  par  quoi,  à  travers  des  milliers  d'années,  l'homme  ait 
jamais  reçu  une  impression?  Cette  poésie  du  réel  ne  se  produit  que 
lorsqu'un  homme  sensible  et  de  vue  pénétrante,  mettant  en  œuvre  son 
expérience  de  la  nature,  prend  la  résolution  de  tirer  le  plus  grand  parti 
des  choses  qu'il  aime  le  mieux.  Ce  faisant,  il  montre  combien  peuvent 
être  intéressants  et  beaux  le  dessin  et  les  nuances  de  la  lumière,  alors  même 
qu'elle  tombe  sur  des  objets  qu'on  a  appris  à  appeler  laids.  Combien  il  entre 
d'art  dans  cette  tâche,  que  ceux  qui  l'ont  tentée  vous  le  disent.  S'ils  s'étaient 
contentés  d'exposer  à  nouveau  des  qualités  de  la  nature  déjà  soumises  à  la 
convention,  déjà  revêtues  de  dignité,  déjà  acceptées  de  tous,  ils  auraient  pu 
raccourcir  de  moitié  leur  labeur,  et  ils  auraient  réduit  leur  réputation  finale  à  une 
simple  fraction.  Cette  autre  besogne,  qui  consiste  à  dérouler  des  dessins  qui 
n'ont  que  le  rapport  le  plus  lointain  avec  la  nature,  demande  assurément  aussi 
de  l'art,  le  sentiment  de  la  décoration,  du  goût  et  de  l'invention.  Un  tel 
art  peut  être  beau,  bien  qu'il  ne  soit  pas  vraiment  poétique  ;  et  il  ne  faut  pas 
toujours  le  mépriser,  même  lorsque  ceux  qui  le  professent  raillent  la  nature 
comme  une  personne  à  la  mode  raille  un  Apollon  parce  que  ses  cheveux 
sont  en  boucles  et  qu'il  n'a  ni  redingote  ni  chapeau  de  haute  forme.  C'est 
ainsi   que   les   couturières   bafouent   la  taille   de   la  Vénus   de   Milo.     Elles   ne 

H 


26 


INTRODUCTION 


sauraient  voir  une  femme  sans  corset,  et  toute  femme  qui  n'est  pas  une  dame 
en  toilette  à  la  mode  ne  doit  pas  compter.  Raeburn  appartient  à  cette  forte  école 
naturaliste  qui  dépouille  les  grâces  accessoires  pour  mieux  assurer  le  règne 
solennel  de  la  lumière.  Pour  conclure,  je  citerai  des  paroles  de  Mr.  W.  E. 
Henley  où  me  paraît  résonner  la  tonique  de  mon  propre  discours  :  "  Il  vint 
au  point  de  séparation  entre  le  vieux  et  le  nouveau,  lorsque  le  vieux  n'était 
pas  encore  discrédité,  et  que  le  nouveau  restait  inoffensif;  et,  avec  cet  exquis 
bon  sens  qui  marque  l'artiste,  il  s'identifia  à  ce  qui  était  connu,  et  non  à 
ce  qui,  tout  en  étant  gros  de  possibilités  de  bien  des  sortes,  ne  s'adaptait 
encore  parfaitement  à  rien  qui  fût  doué  d'une  existence  active  ....  Il  se 
contenta  de  peindre  ce  qu'il  connaissait,  et  cela  seulement  ;  et  sa  conscience 
lui  fut  profitable,  en  même  temps  qu'elle  était  sans  trouble  et  sereine." 


MISS    JANET    SUTTIE 

Su-    Geort^c     Granf    Suttie,    Baronet 


SIR    HENRY    RAEBURN 

PAR 

SIR    WALTER    ARMSTRONG 


MRS.    W.     UROUHART  LADY    CARMICHAEL 

Ga/eries   Municipales   de    Glasgmv  Str    T.    D.    Gibson    Carmichael,   Baronet 


CHAPITRE     I 

CONDITIONS    GÉNÉRALES    FAVORABLES    À    L'ART— CES    CONDITIONS    EN   ECOSSE- 
APPARITION   D'UN    MAÎTRE    NATIONAL 

'ETAIT,  si  je  ne  me  trompe,  une  croyance  acceptée 
jusqu'à  ces  derniers  temps  que  l'Ecossais  des  Basses-terres 
est  un  être  essentiellement  inartistique.  Peu  d'écrivains 
peut-être  ont  exprimé  cette  pensée  aussi  nettement  que 
feu  James  Fergusson,  lorsqu'il  a  dit,  dans  son  Histoire 
de  rArcJiitechire  *  : 

"  Personne,  ayant  quelque  notion  de  l'ethnographie  de  l'art,  ne 
soupçonnerait  le  peuple  qui  habite  maintenant  les  Basses-terres  d'Ecosse  d'avoir  inventé 
une  forme  quelconque  d'architecture,  ni  d'y  avoir  été  très  sensible  lorsqu'elle  lui  fut 
apportée  de  l'étranger." 

Ces  mots  ont  été  écrits  il  y  a  près  de  trente-cinq  ans,  avant  que 
se  fût  produit  de  l'autre  côté  de  la  Tweed  ce  grand  accroissement  de 
richesse  qui   a  conduit   au    mouvement   artistique  dont   se   marquent  les  deux 

*  History  of  Architecture,  vol.  ii.  p.  201. 

I 


30  SIR    HENRY    RAEBU.RN 

dernières  décades  du  XIX'  siècle.  Mais,  même  en  les  reportant  à  leur  date, 
et  toutes  limitées  qu'elles  soient  à  l'architecture  seule,  ces  paroles  de 
Fergusson  sont  un  peu  inconsidérées.  L'ethnographie  de  l'art  est  une 
expression  attrayante,  mais  dangereuse.  Il  est  peu  sûr  de  diviser  trop 
nettement  les  races  d'après  leurs  facultés  esthétiques,  et  moins  sûr  encore  de 
baser  un  raisonnement  sur  cette  division.  Dans  de  certaines  conditions,  par 
exemple,  le  Teuton  est  artistique  et  le  Latin  ne  l'est  pas.  On  peut,  sans 
doute,  rechercher  à  travers  le  passé  et  reconnaître,  dans  les  races  européennes, 
des  tendances  qui  paraissent  caractéristiques.  Mais  il  est  rare  que  ces 
tendances  soient  assez  permanentes  et  assez  nettement  définies  pour  fournir  de 
solides  fondements  à  la  déduction. 

Il  est  bien  certain  que,  si  la  mer  avait  englouti  les  Pays-Bas  au  XIV= 
siècle,  personne  ne  se  serait  douté  que  cette  catastrophe  avait  fait  perdre  au 
monde  un  grand  patrimoine  artistique.  La  racine  de  l'art,  l'aptitude  qui, 
lorsqu'elle  se  développe,  conduit  à  l'art  et  à  rien  autre,  fait  partie  de  la 
constitution  de  l'homme,  et  réussit,  dans  des  conditions  favorables,  à  s'épanouir 
en  une  sorte  de  floraison,  même  dans  les  races  les  plus  abjectes. 

D'un  autre   côté,  une  grande   apparence  d'énergie   artistique  n'est   pas   une 
preuve  infaillible  qu'il  y  ait  derrière  un  génie  artistique  proportionné.     Certaines 
qualités     morales     et    intellectuelles     provoquent     de    temps    en     temps    une 
remarquable    activité    esthétique   dans   des   races   qui    ne   sont   pas   plus   riches 
que   leurs  voisines   en   faculté   esthétique    spécifique.      Les    Français    en    sont 
un    exemple    frappant.      La    France    a    produit    moins    d'artistes    de    premier 
ordre   que   d'autres   pays,    et  cependant   son    énergie   productrice,    son    émission 
d'objets  artistiques  ou  quasi-artistiques  est  plus  grande,  depuis  des  siècles,  que 
celle  de   tout   le   reste  de  l'Europe  en   bloc.      A  première   vue,  la  chose  semble 
étrange,   mais  un   peu   de    réflexion   en    suggère    une    explication    fort    simple. 
Le  don  spécifique   des    Français   n'est  pas  plus  grand,  il   est   selon  toute  pro- 
babilité   moindre,    que    celui    de    certains    autres    peuples  ;    mais    le    caractère 
français    fournit    des    succédanés    qui,   pris    ensemble,   opèrent    presque    aussi 
bien.       Le    Français   aime    son    pays    comme    on    aime    sa    maîtresse  ;    il    est 
vain,  systématique,  et,  dans   les  questions   sociales,  d'un  conserv^atisme  intense. 
Ces  qualités   combinées  produisent  des  effets   aisés   à  confondre  avec  ceux  qui 
sont  dûs  à  un  génie  artistique  largement  répandu.      Elles    rendent   populaires 
la   prodigalité  des   dépenses   consacrées  aux    entreprises   d'art    de   toute   sorte  ; 


LADY    CARNEGIE 

Comte   de   Southesk.    K.T. 


CONDITIONS    FAVORABLES    A    L'ART  31 

elles  ont  pour  résultat  certain  que  chaque  entreprise  nouvelle  s'élève  sur  le 
succès  des  dernières,  et  elles  écartent  toutes  les  difficultés  touchant  l'éducation 
artistique  nationale.  Personne  ne  peut  étudier  l'art  français  des  deux  derniers 
siècles  sans  avoir  à  confesser  qu'à  côté  de  l'intelligence  et  du  goût  qui  en 
marquent  l'ensemble,  on  y  trouve  des  courants  de  vulgarité  esthétique  incom- 
patibles avec  cette  prétention  à  posséder  une  incomparable  faculté  pour  l'art, 
si  souvent  mise  en  avant  en  faveur  de  la  France.  Les  conditions  matérielles 
du  pays  sont  extrêmement  favorables  à  la  manifestation  artistique.  Un 
brillant  climat,  point  de  fumée,  quantité  de  belle  pierre  à  bâtir,  la  richesse 
largement  distribuée,  ce  qu'il  faut  d'isolement  et  ce  qu'il  faut  de  relations, 
tout  cela  joint  à  l'énergie  et  à  l'activité  générales  du  peuple  rendait  un  vaste 
mouvement  d'art  inévitable.  Il  ne  faudrait  pas,  bien  entendu,  pousser  ce 
raisonnement  trop  loin.  Mon  seul  objet  en  l'employant  est  d'appuyer  ma 
proposition  que,  dans  de  certaines  limites,  l'art  est  plutôt  une  affaire  de  con- 
ditions que  d'aptitudes  ethniques.  Lorsque  les  Français  se  trouvèrent  en 
face  d'une  page  blanche,  lorsqu'ils  eurent  de  nouveaux  besoins  à  satisfaire  et 
de  nouveaux  matériaux  à  mettre  en  œuvre,  ils  s'élevèrent  au  niveau  des 
circonstances  juste  comme  les  Grecs,  les  Italiens,  les  Hollandais  et  d'autres 
races  l'ont  fait  en  des  conditions  analogues. 

Avant  de  pouvoir  décider  quant  au  génie  artistique  inné  d'une  race  ou 
d'une  nation  particulière,  il  y  a  bien  des  choses  à  considérer  en  dehors  des 
seules  œuvres.  Les  races  reconnues  pour  artistiques  n'ont  fait  de  grandes 
choses  qu'à  des  moments  spéciaux,  dans  des  conditions  qui  ne  reviennent  pas 
souvent.  Les  Grecs,  par  exemple,  y  arrivèrent  à  la  fin  d'une  longue  période 
de  développement  continu.  Leurs  grands  artistes  avaient  derrière  eux  des 
générations  qui  s'étaient  portées  vers  un  but  encore  inatteint,  des  générations 
à  chacune  desquelles  il  avait  été  dit:  "Vous  voyez  à  quoi  nous  visons  et 
jusqu'où  nous  sommes  venus  ;  vous,  allez  encore  plus  loin  ;  rapprochez  le  but 
encore  davantage."  Elles  ne  restaient  point  dans  le  doute,  et  n'avaient  point 
la  tentation  de  copier.  Tout  homme,  en  ramassant  l'outil  qu'avait  laissé 
tomber  son  prédécesseur,  ramassait  en  même  temps  l'idéal  encore  indompté. 
Tant  que  le  Grec  put  regarder  en  arrière  et  voir  qu'il  pouvait  faire  mieux 
que  ses  maîtres,  il  n'eut  pas  le  désir  de  copier  leurs  œuvres  ou  de  changer 
le  but  commun.  Il  avait  toujours  devant  lui  le  progrès  final  qui  lui  per- 
mettrait d'exprimer  complètement  son  émotion  propre  et  les  idéals  de  sa  race. 


32  SIR    HENRY    RAEBURN 

Essayant  passionnément  de  l'atteindre,  il  ne  pouvait  pas  ne  pas  semer  sa 
route  des  preuves  de  cette  ambition  sincère,  qui  est  1  ame  de  l'art. 

Le  désastre  vint  lorsque  le  but  fut  touché,  lorsque  l'idéal  ne  marcha 
plus  en  tête.  Au  lieu  de  pousser  joyeusement  en  avant  ses  facultés, 
le  Grec  dut  marquer  le  pas,  et  refaire  avec  des  variantes  ce  qui  avait  été 
déjà  fait  parfaitement.  Il  fut  inévitablement  tenté  d'imiter  l'œuvre,  et  non  la 
conduite,  de  ses  maîtres.  La  même  tentation  causa  la  ruine  de  ses  disciples. 
Si  les  Grecs  n'avaient  jamais  existé,  si  les  Romains  avaient  été  appelés  à 
compléter  leur  développement  au  lieu  de  maintenir  une  perfection  déjà  atteinte, 
il  se  peut  qu'ils  eussent  fait  aussi  bien  que  les  Grecs.  Partout  où  l'emprunt 
n'était  pas  possible,  partout  où  il  y  avait  un  nouvel  art  à  créer,  les  Italiens 
furent  à  la  hauteur  des  exigences.  L'histoire  de  la  peinture  italienne  offre 
un  parallèle  à  celle  de  la  sculpture  grecque.  Venue  péniblement  à  la  vie 
avec  les  premiers  Chrétiens,  elle  s'attacha  à  l'existence,  tantôt  uniquement  par 
les  racines,  tantôt  poussant  au  grand  jour  de  visibles  surgeons,  jusqu'à  ce 
qu'enfin,  décidément  viable,  elle  s'élançât  et  terminât  sa  croissance  sous  les 
grands  maîtres  du  XV'  et  du  XVP  siècle.  Arrivée  à  ce  point,  elle  ne  put 
faire  davantage,  et  le  reste  de  son  histoire  est  semblable  à  celle  de  la  sculpture 
grecque  après  l'époque  de  Praxitèle. 

Un  autre  exemple  nous  est  fourni  par  la  peinture  dans  les  Pays-Bas.  Là 
aussi  surgit  un  besoin  original,  ou  du  moins  qui  n'avait  jamais  encore  été 
complètement  satisfait.  Les  membres  d'une  société  mercantile,  d'une  société 
qui  n'avait  ni  grands  palais  ni  vastes  églises  aux  murailles  nues,  furent  saisis 
de  l'inévitable  appétit.  Ils  invitèrent  des  peintres  à  décorer  leurs  chapelles, 
à  perpétuer  leur  personnalité,  à  leur  fournir  des  choses  jolies  à  regarder  dans 
leurs  demeures.  Le  besoin  était  nouveau  ;  nulle  perfection  passée  ne  pesait  sur 
le  pays  pour  en  réprimer  la  spontanéité.  Ses  peintres  eurent  à  inventer 
eux-mêmes  leurs  idéals,  à  exprimer  leurs  émotions  propres,  à  faire  certaines 
choses  enfin  parce  qu'ils  voulaient  les  faire,  et  non  parce  que  des  choses 
analogues   avaient   été   faites   déjà. 

L'architecture  gothique  de  l'Europe  occidentale  est  encore  un  autre  exemple 
à  citer.  Si  l'on  remonte  à  sa  naissance,  on  trouvera  qu'elle  aussi  fut  engendrée 
par  un  nouveau  groupement  de  conditions.  Il  fallait  des  édifices  capables 
de  recevoir  une  grande  affluence  de  peuple  dans  un  pays  où  les  matériaux  les 
plus    communs    et    les    plus    commodes   étaient   impropres    à  toute    forme  de 


LAD  Y    NAP'SMYTH 

Mrs.    David   Andersini 


L'ART    EN    ECOSSE  33 

construction  à  trav^ées.  Etant  donné  le  besoin  de  grandes  églises  et 
rien  pour  les  bâtir  que  des  briques  et  des  pierres  relativement  petites, 
l'activité  de  l'esprit  français  était  bien  sûre  de  faire  le  reste.  C'était 
un  problème  exactement  adapté  à  son  génie,  et  la  solution  en  reste 
peut-être  le  meilleur  exemple  qui  soit  au  monde  d'un  art  nourri  au  giron 
de  la  science. 

L'art  semble  donc  dépendre  moins  des  dons  spéciaux  de  la  race,  et  plus 
des  conditions  extérieures  favorables,  qu'on  ne  le  dit  généralement.  A  en  juger 
d'après  l'expérience,  le  grand  art  n'est  possible  que  lorsqu'un  peuple  énergique 
se  met  à  une  tâche  nouvelle,  ou  du  moins  à  une  tâche  assez  nouvelle  pour 
que  l'imitation  et  les  règles  et  canons  extérieurs  ne  puissent  se  substituer  au 
désir  individuel  et  à  l'expression  sincère  de  ce  désir.  Les  formes  plus  passion- 
nées de  l'art — la  poésie,  la  musique,  la  peinture — paraissent  si  entièrement 
dominées  par  cette  loi  qu'elles  ne  s'élèvent  jamais  deux  fois  à  la  même  hauteur 
de  la  même  façon.  D'un  autre  côté,  l'histoire  ne  nous  oblige  pas  à  croire 
qu'une  race  qui  n'a  jamais  fait  beaucoup  jusqu'ici  pour  montrer  des  aptitudes 
artistiques,  ne  le  fera  pas  lorsque  le  besoin  en  naîtra  dans  les  conditions 
convenables.  La  table  rase,  l'ardoise  nette  qu'exige  le  grand  art  est  difficile 
à  rencontrer  aujourd'hui.  Mais  si  nous  ne  pouvons  espérer  voir  se  poser  des 
problèmes  à  la  fois  neufs,  grands  et  solnbles,'^  nous  pouvons  du  moins  espérer 
qu'il  se  produira  dans  les  anciens  des  variantes  qui  mèneront  à  ces  triomphes 
de  l'équilibre,  de  la  mesure  et  du  goût,  qui  sont  peut-être  les  plus  grands 
que  garde  en  réserve  l'avenir. 

La  carrière  parcourue  par  l'Ecosse  n'a  pas  été  favorable  à  un  développe- 
ment indigène  de  l'art.  Pendant  les  siècles  de  son  existence  politique 
séparée,  elle  fut  à  la  fois  isolée  et  éclipsée  de  trop  près.  Les  idées  et  les 
ambitions  d'art  ne  pouvaient  pas  s'infiltrer  en  elle  continûment  et  sainement, 
comme  elles  le  firent  d'Italie  en  France.  Malgré  la  communauté  de  sang, 
l'esprit   écossais    était,    en    ces    matières,    distinct    de     l'esprit   anglais,  et    l'an- 

*  Le  seul  problème,  à  la  fois  neuf  et  grand,  qui  se  propose  aujourd'hui  à  l'art,  est,  il  se  peut, 
insoluble  ;  je  veux  parler  de  l'emploi  du  fer  dans  l'architecture.  Le  rapport  a  priori  entre  nos  sens 
et  la  nature  des  matériaux  parmi  lesquels  nos  sens  se  sont  développés,  est  absent  dans  cette 
question  du  fer.  Nos  yeux  nous  mettent  à  même  d'apprécier  le  bon  usage  d'une  colonne  de  pierre 
ou  d'une  solive  en  charpente,  mais  ils  ne  sont  d'aucun  secours  pour  calculer  la  résistance  d'une 
poutre  de  métal. 

K 


34  SIR    HENRY    RAEBURN 

tagonisme  politique  élargissait  le  fossé.  La  conséquence  fut  que  les  formes 
d'art  que  le  pays  avait  à  montrer  étaient  essentiellement  françaises  ;  et  elles 
y  furent  transplantées  de  France  à  un  mauvais  moment  de  leur  développe- 
ment. Elles  arrivèrent  déjà  trop  vieilles  pour  être  moulées  par  l'esprit 
écossais,  et  ainsi  elles  ne  perdirent  jamais  leur  caractère  exotique.  Si  elles 
avaient  été  importées  à  l'état  de  germes  dans  une  nation  prospère,  elles 
auraient  probablement  abouti  à  des  formes  plus  savantes  et  plus  logiques  que 
tout  ce  qu'on  peut  trouver  dans  la  moitié  méridionale  de  l'île.  Il  est 
impossible  d'étudier  les  restes  architecturaux  de  l'Ecosse  antérieurs  à  la 
Réforme  et  de  les  comparer  avec  ce  qui  a  été  fait  de  notre  temps,  sans  voir 
qu'une  certaine  communauté  de  sentiment  pénètre  le  tout.  L'Ecossais  est, 
plus  que  l'Anglais,  logique,  difficile  dans  ses  choix,  éveillé  au  sens  ultérieur 
des  formes  qu'il  emploie.  L'esprit  baroque,  la  disposition  à  charger  d'enjolive- 
ments lui  est  étrangère.*  Dans  les  vieux  temps,  lorsque  personne  n'avait 
d'argent,  il  ne  succomba  jamais  à  la  tentation  de  l'ornement  pas  cher  et  laid. 
Ses  ambitions  décoratives  ne  furent  jamais  loquaces,  jamais  irréfléchies.  Elles 
se  contentaient  de  quelque  attention  accordée  aux  proportions,  de  quelque 
ornement  modeste  à  une  porte  ou  à  une  fenêtre,  d'un  cordon  de  pierre  au  bon 
endroit,  et,  dans  des  cas  plus  modestes  encore,  d'une  bande  de  couleur.  Jamais 
il  n'eut  à  plonger  dans  l'intimité  de  son  âme  pour  en  tirer  de  nouvelles 
expressions  d'art.  Les  formes  importées  pouvaient  suffire  à  tout  ce  que 
réclamait  sa  modeste  civilisation,  et  ainsi,  du  XIP  siècle  jusqu'à  l'union  avec 
l'Angleterre,  l'histoire  de  ses  manifestations  esthétiques  se  résume  en  variations 
légères,  mais  coordonnées  et  généralement  judicieuses,  sur  un  air  emprunté. 
A  l'heure  présente,  aucune  contrée  de  l'Europe  n'use  avec  plus  de  dis- 
crétion que  l'Ecosse  des  libertés  d'expression  plus  grandes  apportées  par 
la  renaissance  architecturale.  Dans  tous  ces  comtés  méridionaux  que  Fergusson 
embrasse  en  une  même  condamnation,  se  dressent  aujourd'hui  des  édifices 
qui  sont  réellement  dessinés,  des  édifices  dont  les  proportions  sont  excel- 
lentes et  où  la  décoration  se  marie  à  la  construction  avec  un  sentiment  de 
convenance  qui  n'a  guère  de  rival  ailleurs.  L'architecte  écossais  ne  rêve 
pas.  Jusqu'à  présent,  il  n'a  rien  créé  qui  en  appelle  à  l'imagination  comme 
les  œuvres  de  Jones  ou  de  Wren  ;  mais  il  pense  ;  il  sait  voir  ce  qui  convient, 

*  La  chapelle  de   Roslin,  où  c'est   une  orgie,  ne  saurait  en  aucun  sens  être  acceptée  comme  une 
création  écossaise. 


SIR    JOHN    SIN'CLAIR,    BART.,    LL.D. 

Sir  John    George    Tolkmacht    Sinclair    Barofiel 


LAD  Y     RAEBL'RX 

Lord    Tweedmouth 


L'ART    EN     ECOSSE  35 

et,  par  dessus  tout,  il  a  cet  instinct  du  congru,  du  rapport  entre  l'usage  et  la 
forme,  entre  la  matière  et  sa  destination,  qui  est  la  base  de  tout  bon 
dessin. 

Ce  que  ie  viens  de  dire,  un  peu  à  bâtons  rompus,  je  le  crains,  tend  à 
montrer  qu'avant  d'émettre  des  assertions  absolues  sur  les  races  artistiques  et 
non  artistiques,  on  devrait  étudier  la  marche  de  l'art  lui-même,  voir  quand  et 
pourquoi  il  s'est  élevé  et  est  tombé,  en  retracer  les  méandres,  et  particulière- 
ment s'aasurer  des  causes  de  ces  manifestations  sporadiques  en  apparence  qui 
rendent  si  difficile  toute  généralisation  sur  ce  sujet.  Les  grands  mouvements 
artistiques  ont  toujours  coïncidé  avec  les  conditions  déjà  indiquées,  c'est  à 
dire  qu'ils  ont  eu  lieu  quand  des  races  énergiques  se  sont  mises  à  créer  sur 
des  fondements  inoccupés.  Quant  aux  développements  moins  importants, 
ils  paraissent  avoir  souvent  dépendu  de  l'existence  concurrente  d'un  besoin 
artistique  et  de  quelque  faculté  utile,  mais  non  pas  nécessairement  artis- 
tique, dans  la  race  où  ce  besoin  apparaît.  La  faculté  logique,  par  exemple, 
l'instinct  de  l'ordre  intellectuel,  suffit  pour  expliquer  une  bonne  architecture, 
dépourvue  d'ailleurs  des  hautes  qualités  de  l'imagination.  L'histoire  de  l'esprit 
écossais — sans  parler  du  témoignage  direct  fourni  par  les  productions 
contemporaines  —  aurait  dû  suffire  pour  préparer  ceux  qui  étudient  cette 
question  aux  développements  qui  se  sont  produits  récemment  de  l'autre  côté 
du  Border.^  Les  indices  ne  manquaient  pas.  Les  restes  d'architecture  épars 
sur  tout  le  pays  fournissent  abondamment  la  preuve  que,  bien  que  les  anciens 
constructeurs  tirassent  leur  inspiration  de  France  et,  à  l'occasion,  d'Angleterre, 
leur  esprit  ne  demeurait  pas  oisif.  Même  en  des  lieux  aussi  inattendus 
que  les  Border  peels,  ou  maisons  fortifiées  de  la  frontière,  on  rencontre  des 
signes  de  goût,  de  choix,  de  manipulation  intelligente  qui  auraient  dû  avertir 
l'historien  que  sous  le  copiste  était  un  artiste  latent  qui  attendait  le  souffle 
de  vie.  Le  constructeur  du  Nord  a  toujours  compris  les  formes  dont  il  se 
servait.  Même  lorsqu'il  tirait  de  France  quelque  trait  mieux  approprié  à  un 
climat  méridional  qu'au  sien,  il  s'arrangeait  pour  y  donner  une  certaine 
convenance,  pour  l'amener  de  telle  façon  qu'il  devenait  un  trait  organique  et 
raisonnable  de  son   style. 

Chez  un  peuple  dont   tout  ceci  peut    se   dire    avec  vérité,  l'apparition  d'un 

*  Le  pays  frontière  entre  l'Angleterre  et  l'Ecosse. — N.  du  T. 


36  SIR    HENRY    RAEBURN 

grand  peintre  n'était  qu'une  affaire  de  temps.  Avec  l'Angleterre  tout  près 
pour  séduire  ses  esprits  inquiets,  et  le  continent  d'Europe  non  loin  pour  lui 
imposer  un  modèle  étranger,  les  conditions  y  étaient  contraires  à  la  forma- 
tion d'une  école  nationale.  Mais  il  ne  fallait,  pour  produire  un  maître  isolé, 
rien  autre  chose  que  le  concours  dans  un  même  individu  de  certaines  qualités 
— et  de  certains  accidents — en  quoi  la  nation  était  riche,  nommément  l'amour 
du  foyer,  la  faculté  d'organisation,  de  l'œil,  de  l'intérêt  pour  l'aspect  des 
choses,  et  la  bourse  creuse.  Quarante  ans  après  le  traité  d'union  avec 
l'Angleterre,  cet  individu  fit  son  apparition  dans  la  personne  de  Henry 
Raeburn. 


CHAPITRE    II 

CARACTÈRE  DE  L'ÉCOSSAIS  DES  BASSES-TERRES-NAISSANCE  DE  RAEBURN-MORT 
DE  SES  PARENTS— SON  ÉDUCATION  À  HERIOT'S  HOSPITAL-SON  APPRENTISSAGE 
CHEZ  GILLILAND-INFLUENCE  DE  SON  MAÎTRE-DE  DEUCHAR-DE  DAVID  MARTIN 
-SES  MINIATURES-LE  BIJOU  DE  DARWIN— IL  COMMENCE  À  PEINDRE  LE  PORTRAIT 

'E   voyageur  étranger   qui   se    trouve    parmi    les    collines   qui 
traversent    le    sud    de    l'Ecosse    entre    les    vallées    de    la 
Nith  et  de  la  Tweed,  pourrait  s'imaginer   qu'il   est   tombé 
chez    une    population    de    jaloux.      Si,    par   exemple,    dans 
le  pays  d'Ecclefechan,  il  était  tenté   de   parler   de   Carlyle, 
il  pourrait  attribuer   à   quelque    motif  inavouable  l'opinion 
professée    par    ceux    à    qui     la    tradition    a    transmis    de 
première  main  la  considération   en    laquelle   l'auteur   de  Sartor  était   tenu   par 
les   personnes   de   son   entourage,    à   savoir   que   le    "voyant"    ne  voyait   guère 
mieux   que   le   reste    du    monde.      Mais   en    les   connaissant    plus    intimement, 
il  découvrira  qu'aucune  jalousie,  qu'aucun   désir   de  rapetisser  n'existe  au   fond 
de  cet  apparent  dénigrement.     "Tom   Carlyle"    ne  semblait  pas  un  héros  aux 
gens    au    milieu    desquels    il    s'éleva,    simplement   parce   que    ses    dons    natifs, 
les    puissances    virtuelles    qu'il    possédait    et    que    l'esprit    maternel     pouvait 
comprendre,    un    très    grand    nombre    autour    de    lui    en    avaient    aussi    leur 
part.       Franchissez   une    barrière   sur    quelqu'une    de    ces    routes    du    sud    et 
causez    avec    l'homme    qui    bêche   dans    le   champ.      Il   vous   fera   peut-être   un 
accueil  maussade  ;   il  ne  faut  pas  chercher  ici  les  belles  manières  et  la  souplesse 
celtique   du    Highlander   ou   du  paysan   irlandais;    vous   aurez   toute   une   zone 
de   réserve,   de  timidité  défiante   et   active,  à  pénétrer  ;    mais   une   fois   dans    la 
place,    vous   trouverez   un    esprit    qui    pense    réellement,    qui    sait   d'une   façon 
pratique  ce  que  la   logique  signifie,   capable   d'assaisonner   une   déduction  juste 

L 


38  SIR    HENRY    RAEBURN 

— et  une  induction  tout  aussi  bien — d'une  saveur  humoristique  rafraîchissante 
au  palais.  Pas  une  fois  sur  cent  \^ous  ne  rencontrerez  le  cerveau  inerte,  l'esprit 
modelé  uniquement  par  le  travail  manuel  obligatoire,  si  commun  au  sud  du 
Humber.  Je  ne  sais  pas  comment  son  travail  en  est  influencé,  mais 
l'Ecossais  des  Basses-Terres  a  touiours  l'air  d'avoir  en  réserve  une  provision 
d'activité  mentale  qu'il  dépense  à  je  ne  sais  quelle  construction  de  châteaux 
en  Espagne.  Peu  importe  l'humilité  de  sa  condition  et  la  façon  prosaïque 
dont  il  gagne  son  pain,  il  s'arrange  toujours  pour  amasser  les  matériaux  de 
cette  architecture  psychique  en  laquelle  il  trouve  à  se  consoler  de  la  grise 
monotonie  de  l'existence.  Je  me  rappelle  avoir  rencontré  un  jour  dans  une 
"  grande  maison  "  écossaise,  un  plombier,  venu  pour  réparer  un  tuyau,  qui 
possédait  l'histoire  de  l'art  moderne  anglais  sur  le  bout  du  doigt.  Il  avait  des 
façons  bizarres  et  merveilleuses  de  prononcer  les  noms  de  Millais  et  de 
Tadema  et  les  titres  de  leurs  tableaux,  mais  il  en  savait  autant  qu'un  homme 
cloué  dans  un  rustique  village  des  Lothians  pouvait  en  savoir  sur  un  tel 
sujet.  Ce  plombier  était,  d'ailleurs,  un  peu  peintre  lui-même,  et  certains  coins 
les  plus  retirés  de  la  maison  étaient  décorés  d'exemples  pratiques  de  ses  notions 
sur  l'art  du  paysage. 

En  règle  générale,  cependant,  l'ouvrier  écossais  aiguise  son  cerveau  sur 
des  sujets  plus  abstraits,  non  pas  tant,  je  pense,  par  préférence,  que  parce  que 
ces  sujets  n'ont  besoin  d'aucuns  matériaux  dispendieux.  La  pauvreté  pourrait 
bien  avoir  plus  contribué  à  l'amour  des  anciens  Ecossais  pour  la  métaphysique 
que  nous  ne  sommes  prêts  à  le  supposer. 

Mais  c'est  là  une  autre  question.  Ce  qui  nous  intéresse  particulièrement 
pour  l'instant  c'est  la  distribution  à  travers  certaines  parties  de  l'Ecosse  d'une 
activité  cérébrale,  d'une  capacité  intellectuelle  qui  doit  être  un  riche  terrain 
pour  la  culture  du  génie.  En  fait,  ce  terrain  produit  un  grand  nombre 
d'hommes  remarquables.  Mais,  comme  les  Juifs,  les  Ecossais  des  Basses- 
Terres  sont  à  noter  plutôt  pour  l'élévation  du  niveau  général  de  leur 
puissance  intellectuelle  que  pour  le  nombre  des  hommes  éminemment  grands 
ajoutés  par  eux  au  fonds  commun.  A  la  finesse,  à  Xhumour,  à  la  puissance 
de  compréhension  et  à  la  largeur  de  vue,  ils  joignent  trop  souvent  l'absence 
d'une  haute  ambition.  Presque  tous,  ils  atteignent  à  quelque  degré  de  succès  ; 
peu  d'entre  eux  meurent  sans  avoir  amélioré  leur  condition  dans  un  sens  ou 
dans  l'autre  ;    mais,  en    règle   générale,   ils    n'ont   point   de   grande  visée  imagi- 


MRS.    GREGORY 

.l/r.    A.    /.    For/'es   Leith 


SES    ORIGINES  39 

native.  Ils  ne  se  placent  pas  devant  les  yeux  un  but  éclatant  vers  lequel  ils 
dirigeront  leur  vie  tout  entière.  Leur  énergie,  toute  terrible  qu'elle  est 
parfois,  s'enroule  à  un  fil  d'indolence  qui  ressort  à  la  fin  et  prend  la  place 
du  joyau  dont  se  devrait  fermer  leur  carrière.  En  somme,  la  population  de  ces 
comtés  méridionaux  a  l'esprit  vif,  l'humeur  fine  et  prompte,  un  sentiment  de 
l'équilibre  et  de  la  proportion  dans  les  choses  intellectuelles  qui  est  rare  ; 
mais  il  lui  manque  cette  sorte  d'ambition  insatiable  sans  laquelle  de  tels  dons 
ne  peuvent  donner  leurs  plus  grands  résultats.  A  tous  ces  égards,  nous 
verrons  que  Henry  Raeburn  était  un  vrai  fils  de  sa  race. 

Le  véritable  berceau  de  la  famille  Raeburn  est  en  Annandale,  où  une 
ferme,  en  pays  de  coteaux,  connue  sous  le  nom  de  Raeburn,  fut  plus  tard  et 
est  encore,  je  crois,  la  propriété  de  cette  famille  Scott  dont  Sir  Walter  fut  le 
grand  et  brillant  ornement.  Allan  Cunningham  et  le  biographe  plus  récent  de 
l'artiste,  William  Raeburn  Andrew,  son  arrière  petit-fils,  sourient  tous  les  .deux 
de  la  prétention  ingénue  mise  en  avant  par  un  archéologue  du  nord  en  faveur 
de  Raeburn,  et  qui  le  ferait  descendre  directement  d'une  famille  guerrière  du 
Border.  Il  s'agit  des  Raeburns  de  Raeburn,  qui  portaient  pour  armes  un 
chevreuil  buvant  à  un  ru,  et  qui  étaient  apparentés  collatéralement  à  la  plupart 
des  grandes  maisons  du  sud.  Il  est  impossible,  après  le  laps  de  plus  d'un 
siècle  et  demi,  d'arriver  à  des  faits  exacts,  et  l'historien  fidèle  doit,  je  crois,  se 
contenter  de  compter  le  maître  parmi  ceux  qui  sont  des  ancêtres,  plutôt  que 
parmi  ceux  qui  en  ont.  Après  l'union  des  couronnes  d'Angleterre  et  d'Ecosse, 
les  Raeburns  de  proie — si  tant  est  qu'ils  fussent  de  proie — se  rangèrent  et 
devinrent,  comme  les  autres  de  leur  classe,  des  citoyens  paisibles.  Leurs 
noms  ne  se  présentent  pas  parmi  ceux  des  hommes  qui  contribuèrent  à  la 
confusion  où  tomba  l'Ecosse  pendant  la  seconde  moitié  du  XVI P  siècle. 
Le  premier  membre  de  la  famille  qui  émerge  de  l'obscurité  la  plus  absolue 
est  un  certain  Robert  Raeburn,  qui  échangea  le  séjour  de  l'Annandale 
pour  celui  d'Edimbourg  il  y  a  quelque  deux  cents  ans.  Quelque  étincelle 
d'ambition  brûlait  en  lui,  et  il  quitta  les  champs  où  il  était  né  pour  s'établir 
meunier  dans  ce  qui  était  alors  le  village  de  Stockbridge,  légèrement  à  l'ouest 
de  la  route  qui  joint  Leith  à  la  capitale  écossaise.  A  l'époque  de  ce  change- 
ment, la  ville  neuve  d'Edimbourg  n'était  pas  née  ;  on  n'y  songeait  même  pas. 
Le  "  Nor'  Loch  "  protégeait  encore  le  Château  du  côté  où  il  ne  reçoit  pas 
le   soleil,    et    occupait    le    glen    aujourd'hui    déshonoré    par    le    North    British 


40  SIR     HENRY     RAEBURN 

Raihvay  ;  et  l'Eau  de  Leith  cheminait  vers  la  mer  sans  avoir  à  passer  devant 
le  front  de  ces  régiments  de  maisons  indiscrètes  qui  maintenant  surveillent 
sa  marche.  Même  alors,  cependant,  le  cours  d'eau  avait  à  travailler  pour 
vivre,  et  le  moulin  de  Stockbridge  était  loin  d'être  le  premier  auquel  il  com- 
muniquait le  mouvement. 

L'entreprise  de  Raeburn  tourna  bien.  Il  prospéra,  ajouta  moulin  sur 
moulin,  et  se  maria.  Sa  femme,  Mademoiselle  Anne  Elder,  pour  employer  la 
phraséologie  des  vieux  Ecossais,  lui  donna  deux  fils:  l'un,  William,  en  1744 
ou  environ;  l'autre,  Henry,  notre  héros,  le  4  mars  1756.  Ni  Robert  ni  sa 
femme  ne  vécurent  assez  pour  \'oir  leur  second  fils  grand.  Ils  moururent 
lorsqu'il  était  encore  enfant  et  que  son  frère  aîné,  William,  avait  à  peine 
l'âge  d'homme.  William,  néanmoins,  fut  à  la  hauteur  de  sa  responsabilité 
nouvelle.  Plus  âgé  d'une  douzaine  d'années,  non  seulement  il  conduisit  le 
commerce  de  la  famille  avec  succès,  mais  il  fut  pour  le  petit  Henry  un  père 
judicieux  et  affectionné.  Il  est  agréable  de  savoir  qu'il  vécut  assez  long- 
temps pour  jouir  de  la  récompense  de  sa  vertu. 

Dans  la  plupart  des  biographies  du  peintre,  on  aftirme  qu'il  fut  élevé  à 
Heriot's  Hospital,  mais  l'auteur  anonyme  de  la  courte  notice  sur  Raeburn 
dans  le  Dictionnaire  biograpJiiqne  des  Ecossais  fameux  de  Robert  Chambers, 
contredit  formellement  cette  assertion,  et  déclare  que  "loin  d'avoir  été  redevable 
à  la  charité  publique  de  son  apprentissage  dans  les  humanités,  son  frère 
William  lui  avait  de  bon  cœur  fait  donner  l'éducation  succincte,  mais 
habituelle,  de  l'époque."  Dès  que  je  fus  averti  qu'on  avait  ainsi  jeté  le 
doute  sur  la  croyance  commune  touchant  le  lieu  où  Raeburn  avait  reçu  son 
éducation,  je  m'adressai  aux  directeurs  de  la  Fondation  George  Heriot,  qui  me 
mirent  sur  la  trace  de  renseignements  qui  paraissent  régler  la  question.  Dans 
\ Histoire  de  Heriofs  Hospital  du  Dr.  William  Steven,*  il  est  dit  qu'une 
certaine  Sarah  Sandilands  jouissait  du  droit  de  présenter  deux  garçons  pour 
recevoir  l'entretien  et  l'éducation  à  Heriot's  Hospital,  droit  qui  avait  été 
acheté  par  son  père  aux  Gouverneurs.  Steven  poursuit  :  "On  peut  dire 
qu'elle  fut  ainsi  la  première  patronne  de  Sir  Henry  Raeburn,  qu'elle 
présenta  à  Heriot's  Hospital  en  1764.  Cet  orphelin,  devenu  plus  tard  le 
célèbre   peintre   de   portraits,  sa   petite-fille   (Mrs.   Durham  Weir)  eut    le   plaisir 

l'Idition  de  1872,  revue  et  augmentée  par  F.  W.  Bedford,  qui  succéda  à  Steven  comme  Gouverneur 
intérieur  de  l'Hôpital  et  Inspecteur  des  Ecoles  de  la  Fondation  Heriot. 


LADY    STEWART     DE    COLTNESS 

Mr.    F.    Fleisck/iia/m 


SON    ÉDUCATION  41 

de  le  voir  fait  chevalier  par  George  IV  à  Hopetoun  House."  Cette  assertion 
est  confirmée  par  les  minutes  de  l'administration  de  l'Hôpital.  A  une  séance 
des  Gouverneurs  tenue  le  15  avril  1765,  une  présentation  leur  fut  soumise, 
"accordée  par  Sarah  Sandilands,  veuve  de  Thomas  Durham  de  Boghead,  en 
faveur  de  Henry,  fils  de  Robert  Raeburn,  Bourgeois  et  Libre  Homme,  dont  les 
parents  sont  tous  deux  morts."  Sur  quoi  les  Gouverneurs  admirent  Henry 
Raeburn  comme  pensionnaire  de  l'Hôpital.  Le  nom  de  Raeburn  reparut 
devant  les  Gouverneurs  en  1770,  six  ans  après  son  entrée  à  l'école.  A  une 
séance  du  4  juin,  le  jour  anniversaire  de  la  naissance  du  roi,  les  Gouverneurs 
"approuvèrent  le  rapport  du  comité  visiteur,  en  date  du  seize  de  mai 
dernier,  déclarant  que  Henry  Raeburn  et  Francis  Ronaldson,  par  leur 
talent  en  écriture,  etc.,  avaient  le  plus  de  titres  à  bénéficier  de  la  dota- 
tion du  Doyen  de  Guilde  Heriot,  et  chargèrent  le  Trésorier  de  l'Hôpital 
de  faire  paiement  à  chacun  de  ces  Garçons  de  la  somme  de  Une  livre 
cinq  shillings  sterling"  (31  fr.  25).  Semblable  récompense  fut  donnée  à 
Henry  Raeburn  douze  mois  plus  tard.  De  tout  ceci  il  appert  que  le 
garçon  resta  sept  ans  dans  l'école,  et  que  son  séjour  n'y  fut  pas  tout-à-fait 
sans  gloire. 

Le  jeune  Raeburn,  suivant  les  traditions  de  la  famille,  ne  fut  pas  un  génie 
précoce.  On  nous  dit,  il  est  vrai,  que  les  croquis  et  les  caricatures  qu'il 
griffonnait  aux  heures  et  sur  les  livres  défendus,  étaient  les  meilleurs  de 
l'école  ;  mais  ce  n'est  pas,  probablement,  dire  beaucoup.  Et  pourtant  lorsqu'on 
se  rapelle  la  suite  de  sa  carrière  et  qu'on  réfléchit  qu'il  devint  le  meilleur  des 
peintres  écossais  sans  avoir  guère  d'autre  secours  que  son  intelligence,  ce 
n'est  vraiment  pas  être  trop  hardi  que  de  supposer  que,  s'il  ne  réussit  pas 
dans  son  enfance  à  se  faire  remarquer  de  ses  amis,  cela  est  dû  à  leur 
aveuglement  bien  plus  qu'au  peu  d'espérances  qu'il  donnait.  Peu  de  peintres 
sont  arrivés  aussi  rapidement  que  lui  à  commander  à  leurs  instruments.  Dès 
l'abord  ses  portraits  sont  exempts  de  ces  tâtonnements  qui  marquent  les 
tentatives  d'une  lente  initiation.  Sans  être  exactement  des  oeuvres  d'art,  ils 
sont  évidemment  la  production  de  quelqu'un  qui  n'éprouve  pas  de  difficulté  à 
trouver  les  moyens  de  dire  ce  qu'il  a  dans  l'esprit.  Même  ses  miniatures, 
toutes  sèches  et  raides  qu'elles  sont,  ont  de  la  décision.  La  main  dont  elles 
viennent  a  de  la  sûreté,  si  la  fantaisie  n'y  a  pas  encore  son  développement. 
En  dépit,  donc,  de  la  tradition,  on   doit   s'attendre   à   trouver   des   qualités   de 

M 


42  SIR     HENRY     RAEBURN 

dextérité,  tout  au  moins,  dans  ses  premières  gribouillages.  Et  la  conduite 
suivie   par  son   frère   et  tuteur  confirme  cette  impression. 

Henry  Raeburn  fut  retiré  de  l'école  à  l'âge  de  quinze  ans,  et  mis  tout 
de  suite  en  apprentissage  chez  un  orfèvre,  commençant  ainsi  sa  carrière  artis- 
tique dans  la  même  direction  que  beaucoup  d'Italiens  célèbres.  Le  commerce 
de  joaillier  à  Edimbourg  ne  devait  être  alors  ni  étendu  ni  ambitieux.  En 
ces  jours-là,  la  mode  des  choses  celtiques  dormait  encore  dans  le  sein  du 
temps.  La  joaillerie  des  Highlands  était  une  industrie  exclusivement  propre 
aux  Highlands,  et  ce  qu'on  demandait  à  l'ouvrier  en  métaux  précieux  devait 
être  rare  et  modeste. 

L'orfèvre  lui-même,  un  certain  Gilliland,  paraît  avoir  reconnu  que  son 
apprenti  avait  des  dons  à  la  manifestation  desquels  son  métier  ne  pouvait 
donner  d'occasions  convenables.  Lui,  sans  doute,  savait  mieux  voir  la  signi- 
fication d'un  griffonnage  sur  la  marge  d'une  grammaire,  qu'un  grammairien 
ou  qu'un  tendre  frère.  En  tout  cas,  il  ouvrit  de  nouveaux  horizons  au  jeune 
homme,  car  il  le  stimula  à  user  de  tous  les  talents  dont  il  donnait  des 
marques,  il  le  présenta  à  des  personnes  qui  pouvaient  l'aider  à  cultiver  ses 
facultés,  il  lui  amena  même  des  clients  dès  qu'il  fut  assez  mûr  et  capable  de 
peindre  une  miniature  passable.  Pendant  ces  années,  où  Gilliland  avait  les 
premiers  droits  à  ses  services,  le  temps  de  Raeburn  paraît  s'être  partagé  à  copier 
des  tableaux,  à  peindre  des  miniatures,  et  à  dessiner,  sinon  à  graver,  pour  son 
maître.  Toutes  ces  occupations  impliquent  une  préparation,  et  nous  verrons 
que  le  peintre  David  Martin,  le  graveur  et  aquafortiste  Deuchar,  et  proba- 
blement Gilliland  lui-même,  mirent  tous  la  main   à   son   éducation. 

Laissez-moi  raconter  ici  le  seul  épisode  de  l'histoire  de  ses  rapports 
avec  les  arts  décoratifs  dont  on  connaisse  quelque  chose,  épisode  assez  mince 
en  lui-même,  mais  intéressant  pour  la  manière  dont  il  rapproche  du  sien 
un  autre  nom  fameux.  Dans  la  jeunesse  de  Raeburn  et,  de  fait,  pendant 
toute  sa  vie,  un  des  nombreux  hommes  marquants  d'Edimbourg  fut  Andrew 
Duncan,  alors  médecin  actif,  qui  consacrait  une  grande  part  de  son  énergie 
à  la  tâche  de  mettre  les  secours  médicaux  à  la  portée  des  pauvres.  Comme 
professeur  de  l'Université,  Duncan  avait  parmi  ses  élèves  un  jeune  homme  qui 
donnait  de  rares  espérances,  et  qui  portait  le  nom,  illustre  aujourd'hui,  de 
Charles    Darwin.      C'était    un    fils   d'Erasmus    Darwin,    et   par    conséquent   un 


HENRY  RAEBURN  SUR  UN  PONEY  GRIS 

Comte    de   Aose/'en:    A'.  G-,    K.T. 


SON    ÉDUCATION    ARTISTIQUE  43 

oncle  du  grand  Charles  Robert,  qui  devait  mettre  sur  sa  famille  le  sceau 
définitif  de  la  gloire.  Charles  Darwin  était  de  deux  ans  plus  jeune  que 
Raeburn,  et  cependant,  avant  de  mourir  par  accident  en  1778,  il  avait  gagné 
une  médaille  d'or  de  la  Société  Esculapienne  pour  "une  investigation," 
montrant  ainsi  de  bonne  heure  qu'il  avait  hérité  le  don  de  la  famille.  Il 
mourut  à  vingt  ans,  d'un  empoisonnement  du  sang  à  la  suite  d'une  blessure 
reçue  dans  la  salle  de  dissection.  Son  maître  Duncan  ressentit  douloureuse- 
ment sa  perte  et,  suivant  une  belle  coutume  du  temps,  chargea  Gilliland  de 
lui  faire  un  "  mémento  "  de  son  élève.  Le  joaillier  s'adressa  à  Raeburn,  qui 
devait  alors — il  avait  vingt-deux  ans — avoir  fini  son  temps  d'apprentissage. 
Au  lieu  de  l'anneau  habituel,  Raeburn  suggéra  l'idée  d'une  pendeloque  pour  la 
chaîne  de  montre,  représentant  une  Muse  pleurant  au-dessus  d'une  urne. 
Son  projet  fut  adopté,  et,  dit  Duncan,*  on  lui  en  confia  l'exécution.  Une  fois 
terminé,  poursuit  Duncan,  cet  objet  "offrit  la  preuve  manifeste  d'un  génie 
très  supérieur,  et  je  le  conserve  encore  comme  un  souvenir  du  mérite  précoce 
et  singulier  de  Darwin  et  de  Raeburn."  On  a  quelquefois  raconté  cette 
anecdote  comme  si  elle  appartenait  à  l'enfance  du  peintre,  ou  du  moins  aux 
années  où  il  était  encore  apprenti  de  Gilliland.  Mais  en  comparant  les  dates 
on  ne  peut  guère  douter  que  les  choses  se  passèrent  comme  elles  sont  relatées 
plus  haut.  Duncan  peut  s'être  trompé  en  attribuant  au  peintre  l'exécution 
aussi  bien  que  le  dessin  du  bijou.  Mais  ceci  n'est  nullement  certain.  Il  est 
difficile  d'établir  la  chronologie  des  manifestations  de  l'activité  de  Raeburn 
pendant  ces  premières  années.  Au  cours  de  son  apprentissage  chez  Gilliland  il 
fit  la  connaissance  de  David  Deuchar,  l'aquafortiste  et  graveur  de  sceaux,  de 
qui  on  suppose  qu'il  reçut  sa  première  direction  dans  les  sentiers  élevés  de  l'art.f 
Il  se  peut  que  les  leçons  de  Deuchar  aient  compris  la  pratique  de  la  gravure. 
En  ce  cas,  son  élève  devait  à  cette  époque  être  extrêmement  laborieux.  En 
effet,  outre  son  travail  pour  Gilliland,  il  peignait  des  miniatures,  copiait  des 
tableaux   dans  l'atelier  de    David  Martin,  et   se  préparait   à  ces  portraits  gran- 

*  Tribut  à  la  Mémoire  de  Henry  Raeburn. 

\  Deuchar  naquit  en  1743,  près  de  Montrose,  et  avait  ainsi  treize  ans  de  plus  que  Raeburn.  Il 
était   graveur   héraldique   du    Prince   de   Galles,   et  bon    aquafortiste.     Il  publia  une  suite  d'eaux-fortes 

d'après   La   Danse   de   la    Mort    de    Holbein    (178S)    et    des    "Eaux-fortes,    principalement    d'après  les 

Ecoles    hollandaise    et   flamande"    {Etchings,   chiefly  from    the   Dutch   and  Flemish    Schools,    1803).  Il 

mourut  en  1808.  Son  portrait  au  crayon,  par  John  Brown,  est  à  la  Galerie  nationale  écossaise  de 
Portraits,  et  on  trouvera  dans  ces  pages  la  photogravure  d'une  miniature  de  lui  par  Raeburn. 


44  SIR    HENRY    RAEBURN 

deur    nature    où    il    allait    s'embarquer    lorsqu'il    aurait    vingt   ans.      Gilliland 
semble  avoir   été   la   perle    des    maîtres.      Il    fournit   à    Raeburn    les   occasions 
de   tirer   le    meilleur   parti    de   chacun    des   talents   qu'il    possédait.      Il    faisait 
son   éloge   auprès   des  clients  ;  il   le   présenta   à  Deuchar,  qui    fut   probablement 
le   premier  à  éveiller  son  ambition  ;    il  le   conduisit  à    Martin,    qui    le  mit  sur 
la   voie  d'ajouter  le  maniement  du    pinceau  à  celui  du    burin  ;  il  lui  permit    de 
consacrer   partie   de   ses   journées    à   la    miniature,    et   il  est  probable   qu'il    lui 
amena  des   clients.     Bref,  il  semble  avoir  été    un   troisième  père   pour  le  jeune 
homme,  et   avoir  contribué   pour   sa   pleine   part  à  jeter  en    lui  les  fondements 
de  cette  haute  opinion  de  la  nature  humaine  que  Raeburn  entretint   plus   tard. 
Toutes  les  miniatures  de  Raeburn  paraissent  avoir  été  faites  pendant  qu'il 
était    encore    nominalement   sous    la   direction    de   Gilliland.     On    raconte   qu'il 
devait  donner  une   partie   de   l'argent    ainsi   gagné    à   son    maître,    et    la  chose 
n'était  que   raisonnable.     Quant   aux   miniatures,  elles   sont    difficiles   à   trouver 
aujourd'hui.      J'en  ai    cependant   vu   quelques-unes.       Elles    sont   naturellement 
tout-à-fait   dénuées   de    la  liberté,    de   la    grâce,    du    sens    de    ce   qui    doit   être 
marqué  fortement  et  de  ce  qui   doit  être  simplement  suggéré,  qui  caractérisent 
les   belles  miniatures   anglaises  du    temps.      On    ne   pouvait   attendre   de   telles 
qualités    d'un     enfant.       D'un    autre   côté,    elles    ne    sont    ni    faibles   ni    super- 
ficielles,   mais    montrent   clairement   qu'un   œil    pénétrant   et    une   main    ferme, 
bien    qu'un   peu    trop    lourde,    cherchent    ici    leur   voie   vers    quelque   chose    de 
mieux.      La    miniature    du    Dr.    Andrew   Wood,    que   notre   première    planche 
reproduit,  n'a  ni  la  grâce  de  Cosway,   ni  la  grandeur  que  Samuel   Cooper  met 
dans  les  petites  choses,   mais  elle  montre  que  l'auteur  savait  voir  le  caractère 
et    éviter   l'impropriété   et   qu'il    était   doué   de    cette    absolue    confiance    en    la 
sincérité  sur  quoi  tout  grand  art  est  bâti.     Il  est  pour  moi   plus  que  probable' 
que  si  Raeburn  s'était  contenté  de  se  consacrer  à  ce  travail  en  petit,   il  aurait 
laissé  des    miniatures  dépassant  toutes  les  autres  par  ces  qualités  de  sélection 
et  de  concentration  qui   sont  la  vie  de  cette   forme  de  l'art.     Heureusement  la 
possession   même   des   dons   nécessaires   pour  justifier    cette   hypothèse   rendait 
impossible  qu'il  se  contentât  longtemps  d'un  champ  si  restreint. 

Suivant  les  récits  qui  sont  venus  jusqu'à  nous,  David  Martin  joua  le 
rôle  de  Titien  vis  à  vis  de  Raeburn  Tintoretto,  ou  de  Hudson  vis  à  vis  de 
Reynolds.  Mis  en  relation  avec  l'enfant  par  l'excellent  Gilliland,  il  l'accueillit 
d'abord   avec  bienveillance   et  générosité.     Il    lui   donna  le  libre  accès   de   son 


L  AMIRAL    LORD    DUNCAN 

La    Corporation   des  Patrons  de   J^avires,    Leith 


MRS.     CAMPBELL     DE     BALLIMORE 

Galerie    Xntionale   d'Ecosse 


SES    PREMIERS    OUVRAGES  45 

atelier  et  lui  permit  de  copier  ce  qui  lui  conviendrait,  ajoutant  peut-être,  de  ci 
de   là,    une   rapide   indication,    à    la    manière   de   Sir    Joshua.      Mais   le   jeune 
homme  faisait  de  tels  progrès  que  bientôt  Martin  prit  peur.     Il  vit  qu'il  nour- 
rissait  un    rival    capable   de   devenir   promptement   un    vrai    danger.      C'est    la 
répétition  presque  exacte  de  l'histoire  de  la  rupture  entre  Hudson  et  Reynolds. 
Martin  chercha   querelle   au   jeune    homme,    l'accusant   d'avoir   vendu   une    des 
copies   qu'il    avait    l'autorisation    de    faire  dans    l'atelier.      Raeburn   était,    nous 
dit-on,  parfaitement  innocent  du  fait  ;    mais  les  protestations  furent  inutiles,  et 
finalement  les  deux  hommes  se  séparèrent.     David  Martin  n'était  pas  un  grand 
peintre,   comme   ceux   qui   visitent   les   deux   Galeries   d'Edimbourg   peuvent    le 
voir  par   eux-mêmes.      C'était   un    de   ces    hommes   trop   fréquents   au    XVI IP 
siècle,  qui  devinrent  des  ouvriers  suffisamment  bons,   et  qui  pourtant  ne  firent 
pas  grand'chose  avec  leur  talent.     Il  avait  étudié  sous  Allan   Ramsay  et  était 
de  vingt  ans  plus  âgé  que  Raeburn.     La  Galerie  nationale  d'Ecosse  a  récem- 
ment   fait    l'acquisition    d'un    intéressant    portrait    de    lui    par    lui-même.      Il 
rappelle    Keats   et    Romney   et   donne   Tidée   d'un   tempérament   à   la   fois   très 
vigoureux  et  très  sobre,  nerveux  et  pourtant  désireux  de  rester  dans  la  raison. 
D'exécution   sèche   et   serrée,    il    n'est   pas    néanmoins    sans    attrait,    et    il    fait 
penser    que    Martin,    s'il    l'eût   voulu,    eût    pu    être    un    maître    excellent.      La 
Galerie    nationale  de    Portraits    d'Ecosse   a   de   lui    le   portrait   du    panégyriste 
de    Raeburn,    Andrew   Duncan.      Raeburn    sut    profiter    de    ses    rapports    avec 
Martin.      Il    fallait  vraiment  qu'il  eût  le  génie   de  tirer  parti  des  occasions  de 
s'instruire   qui  se   présentaient   sur   sa   route.      Son    art   n'a   point   du    tout    le 
home-made  stanip,   la   marque  ordinaire   de   ce   qui    s'est  formé  sans  maître   et 
sans  études.      En  règle  générale,    qu'il   y    ait   seulement  un    léger   défaut,    une 
simple    fissure    dans    la    laborieuse     préparation     nécessaire    à    l'artiste    pour 
apprendre  à  peindre,  et   cela   se    trahit   dans   son   œuvre.     Reynolds  commença 
de  bonne  heure  et  travailla  dur  ;  de  même  fit  Gainsborough.     Mais  leurs  études 
furent    irrégulières,    et    par    suite,    même    en    leurs    plus    belles   choses,    il   est 
évident   qu'ils   sont   souvent   préoccupés  de   cacher  des  lacunes  dans   leur  con- 
naissance du  métier.     Il  n'en  est  pas  ainsi   de    Raeburn.      Son  art   est  plutôt 
celui    d'un   peintre   qui    sait  trop  que  d'un  peintre  qui   ne   sait   pas   assez.      II 
choisit  et   simplifie  avec  un  courage  qui  va   parfois  jusqu'à   la   témérité  ;   mais 
il  ne  donne  jamais  la  tentation  d'attribuer  ses  procédés  sommaires  à  l'ignorance. 
.11  fait  penser  quelquefois  à  la  sténographie,  jamais  à  une  laborieuse  syntaxe. 

N 


46  SIR    HENRY     RAEBURN 

Il  semble  qu'on  puisse  tenir  pour  positif  que,  dès  l'âge  de  vingt-et-un  ans, 
Raeburn  avait  abandonné  en  fait  les  formes  inférieures  de  l'art  auxquelles  il  s'était 
tant  appliqué.  Le  bijou  de  Darwin  se  place  sans  doute  à  une  date  postérieure, 
mais,  à  la  lumière  des  renseignements  que  nous  possédons,  nous  pouvons 
croire  qu'en  ce  cas  il  obligeait  son  vieil  ami  Gilliland.  L'exemple  de  Martin 
avait  du  moins  eu  l'effet  d'exciter  son  ambition  et  de  le  convaincre  qu'un 
vaste  champ  était  ouvert  à  un  peintre  de  portraits  dans  la  capitale  écossaise. 
Son  plus  ancien  portrait  grandeur  nature  dont  on  connaisse  sûrement  la  date 
est  le  portrait  en  pied  de  George  Chalmers  de  Pittencrieff.  Il  le  peignit  en 
1776,  dans  sa  vingt-et-unième  année.  On  dit  qu'à  partir  de  ce  moment  c'est 
à  peine  s'il  consentait  à  regarder  une  miniature  et  qu'il  n'aimait  pas  qu'on 
lui  rappelât  celles  qu'il  avait  commises.  Le  "George  Chalmers"  a  ses 
faiblesses,  sans  doute  ;  aucun  peintre  de  vingt  ans  n'a  jamais  fait  de  tableau 
qui  en  fût  exempt  ;  mais  il  montre  beaucoup  de  ce  qui  caractérise  Raeburn, 
et  il  est  peint  avec  un  air  d'aisance  étonnant  chez  quelqu'un  dont  l'éducation 
avait  été  ce  que  j'ai  dit.  Il  est  en  pied.  Pittencrieff  est  assis  dans  un 
fauteuil,  devant  le  rideau  conventionnel,  avec  un  paysage  et  des  ruines  qu'on 
voit  par  une  fenêtre  à  droite.  Son  attitude  et  son  expression  sont  celles  d'un 
homme  qui  regarderait  son  bourreau.  La  figure  est  bien  dessinée,  si  ce  n'est 
que  les  membres  inférieurs  sont  petits  pour  le  tronc,  défaut  fréquent  chez 
Raeburn.  D'un  autre  côté  il  a  fait,  dans  le  dessin  du  siège,  une  curieuse  et 
déconcertante  erreur.  La  ligne  de  face  du  fauteuil  et  la  ligne  qui  passe  par 
les  angles  saillants  des  deux  bras  ne  convergent  pas  vers  l'horizon,  comme 
c'est  le  strict  devoir  de  toutes  les  honnêtes  parallèles  tirées  diagonalement  au 
plan  du  tableau.     Elles  s'écartent  ! 

Récapitulons  les  faits  saillants  de  cet  exposé  quelque  peu  décousu.  Les 
rapports  de  Raeburn  avec  Gilliland  commencèrent  lorsqu'il  avait  quinze  ans 
et  durèrent  probablement  jusqu'à  ce  qu'il  en  eut  vingt.  Durant  ce  temps,  il 
fit  la  connaissance  de  Deuchar.  Les  deux  hommes  lui  apprirent  à  s'entraîner 
l'œil  et  la  main  par  certains  travaux  techniques — le  dessin,  la  gravure  peut-être, 
et  sans  doute  l'usage  modeste  de  la  couleur.  Cet  entraînement,  il  trouva  à 
l'utiliser  dans  l'exécution  de  miniatures,  pour  lesquelles  son  maître  lui  procura, 
sans  doute,  la  plupart  de  ses  modèles,  prélevant,  comme  droit,  une  certaine 
part  dans  les  profits.     Au  bout  de  quelque  temps,   Gilliland  s'apercevant   qu'il 


LAD Y    MILLER 

Les   Exkutiurs    testonientnivis   tn      hii    Mr.    A.     W.    Mi /ici- 


SES    PREMIERS    OUVRAGES  47 

donnait  de  plus  hautes  espérances,  le  présenta  à  Martin,  dans  la  maison  duquel 
il  eut  du  moins  l'occasion  de  prendre  quelque  idée  de  ce  qu'on  peut  faire 
avec  la  peinture  à  l'huile.  Il  dut  s'en  rapporter  à  ses  propres  observations 
pour  des  choses  telles  que  la  préparation  de  la  palette,  le  mélange  des  teintes 
et  le  maniement  de  la  brosse.  En  tout  cela  il  fit  des  progrès  si  rapides 
qu'il  se  trouva,  n'étant  encore  qu'un  enfant  au  point  de  vue  légal,  en 
situation  de  regarder  au-delà  des  arts  modestes  qui  l'avaient  jusqu'alors  fait 
vivre,  et  de  se  mettre  hardiment  sur  les  rangs  pour  prendre  sa  part  des  com- 
mandes de  portraits  que  ses  concitoyens  avaient  à  donner.  Quel  fut  son 
succès  dans  les  premières  années  de  son  émancipation,  il  est  trop  tard  main- 
tenant pour  le  découvrir.  On  peut  assigner  à  cette  première  période  un  petit 
nombre  de  portraits,  mais  pas  assez,  je  crois,  pour  impliquer  une  affluence  de 
clients.  Ce  qui  est  probable,  c'est  qu'il  demeura  avec  son  frère,  versant  ses 
gains  au  fonds  commun,  jusqu'à  ce  qu'un  événement  eut  lieu  qui  le  mit 
au-dessus  des  soucis  d'argent  pour  le  reste  de  ses  jours,  et  qui  en  d'autres 
choses  encore  contribua  largement  à  son  bonheur.  La  personnalité  de  Raeburn 
déjoue  l'examen  direct.  Elle  n'a  point  laissé  de  documents.  Ils  nous  faut  la 
deviner  d'après  la  manière  d'être  des  autres,  exactement  comme  l'astronome 
déduit  la  nature  de  quelque  corps  invisible  dans  l'espace  de  son  effet  sur 
les  corps  visibles  qui  l'avoisinent.  Jugé  d'après  cette  méthode,  Raeburn 
semble  avoir  eu  tout  ce  qu'il  faut  pour  se  faire  aimer.  Tous  ses  amis 
l'aidaient  dans  ses  désirs,  et  plus  tard  dans  la  vie  nous  le  trouvons  entouré 
d'affection  là  où  un  sentiment  plus  tiède  est  de  règle.  Avant  d'avoir  cessé 
d'être  un  jouvenceau,  son  charme  lui  avait  conquis  la  fortune  et  une  femme 
auprès  de  laquelle  il  chercha  son  réconfort  jusqu'à  la  fin  de  ses  jours. 


CHAPITRE     III 

FONDATION  DE  LA  VILLE  NEUVE  D'EDIMBOURG— ELLE  COÏNCIDE  AVEC  UNE 
EXPLOSION  D'ÉNERGIE  ÉCOSSAISE-SON  INFLUENCE  SUR  LA  CARRIÈRE  DE 
RAEBURN— LES  PREMIERS  AMIS  DU  PEINTRE— JOHN  CLERK,  LE  CADET,  D'ELDIN— 
MARIAGE   DE   RAEBURN— DÉPART  POUR   LONDRES— ET   ROME— GAVIN   HAMILTON— 

JAMES    BYRES  DE   TONLEY 


VANT  d'entamer  le  récit  du  mariage  de  Raeburn,  il 
serait  peut-être  bon  de  jeter  un  regard  rapide  sur  la 
société  dans  laquelle  il  allait  se  lancer,  et  d'examiner  les 
chances  qu'elle  offrait  à  un  homme  de  sa  naissance  et 
de  son  talent.  Edimbourg  en  1775  entrait  juste  dans 
ce  qu'on  peut  appeler  son  âge  de  Périclès.  L'Angleterre 
avait  déjà  drainé,  sans  doute,  beaucoup  de  ce  qui  avait 
de  la  valeur  dans  la  population  écossaise,  mais  la  cité  était  encore  essentielle- 
ment une  capitale.  Elle  aussi  était  un  puissant  aimant  pour  les  Ecossais  qui 
n'étaient  pas  attachés  au  sol  ou  à  quelque  forme  de  commerce  étranger.  Le  dos 
de  la  colline  entre  Holyrood  et  le  Château  ne  suffisait  plus  à  loger  les  citoyens 
dans  sa  longue  rue  unique  et  dans  les  allées  et  les  cours  qui  y  donnaient. 
Pendant  des  siècles  ces  citoyens  avaient  tiré  tout  le  parti  qu'ils  pouvaient  de 
cet  emplacement.  Ils  avaient  entassé  leurs  demeures  les  unes  sur  les  autres 
jusqu'à  ce  que  les  "terrains,"  les  lands,  comme  ils  les  appelaient,  eussent  plus 
l'air  de  falaises  que  de  maisons,  et  ils  avaient  accepté  d'être  isolés  du  pays 
environnant  par  le  Nor'  Loch  d'un  côté  et,  de  l'autre,  par  un  profond 
ravin.  De  la  maison  de  Robert  Raeburn  à  Stockbridge  la  vue  se  portait  au 
sud,  lorsque  naquit  Henry,  sur  une  longue  crête  herbeuse,  semée  ça  et  là  de 
maisons,  et  coiffée,  vers  son  extrémité  occidentale,  par  les  toits  gris  du  château 
qui    s'élevait    sur    son    rocher    à   part,    à   quelque   trois    cents   mètres   au-delà. 


JOHN    TAIT    DE     HARVIESTON     ET    SON 
PETIT-FILS 


Mrs.    Pihnan 


LE    NOUVEL    EDIMBOURG  49 

Juste  vers  le  temps  où  la  mère  du  peintre  préparait  sa  layette,  les  bourgeois 
d'Edimbourg  prenaient  les  premières  dispositions  pour  rompre  leur  long 
confinement.  Les  aimables  champs  qui  s'étendaient  au-delà  du  Nor'  Loch 
avaient  été  distribués,  sur  des  plans,  en  rues,  en  squares,  en  circus  et  en 
cresceuts,  et  on  avait  déjà  posé  les  premières  pierres  de  la  Ville  Neuve.  Le 
Pont  du  Nord  {Nortk  Bridgé)  était  en  projet,  et  on  commença  à  le  con- 
struire lorsque  Henry  était  dans  sa  huitième  année.  Son  achèvement 
imprima  une  vigoureuse  impulsion  aux  autres  constructions,  et  vers  l'an  1780, 
au  moment  où  Raeburn  lui-même  allait  songer  à  mettre  la  main  dans  l'entre- 
prise, un  tiers  du  plan  arrêté  était  à  l'état  de  complète  exécution.  L'énergie  et 
la  force  de  coopération  qu'implique  une  tâche  comme  celle  de  changer 
délibérément  le  centre  de  gravité  d'une  métropole  considérable  contribuèrent 
beaucoup,  sans  aucun  doute,  à  l'explosion  de  vie  intellectuelle  qui  suivit.  Tout 
ce  qui  remue  une  population,  fait  irruption  dans  ses  habitudes,  lui  impose  une 
nouvelle  activité  mentale,  semble  avoir  pour  résultat  un  accroissement  considé- 
rable d'action  productrice  en  toutes  sortes  de  directions  imprévues.  Les 
soulèvements  politiques,  les  grandes  guerres  et  même  les  catastrophes  domes- 
tiques sont  sujets  à  accompagner,  ou  à  précéder  immédiatement,  ces  élans 
d'ardeur  créatrice.  La  migration  vers  de  nouveaux  foyers  de  tout  ce  qu'il  y 
avait  de  mieux  dans  la  société  d'Edimbourg  est  une  petite  aftaire,  comparée  à 
la  résistance  de  la  Hollande  aux  Espagnols  ou  aux  guerres  de  la  Révolution 
française  ;  mais  son  effet  sur  le  petit  milieu  social  qui  s'y  trouvait  intéressé 
paraît  avoir  été  analogue.  Il  est  certain  en  tout  cas,  que  les  grands  jours 
d'Edimbourg  suivirent  de  si  près  cet  exode,  ce  frek,  comme  on  peut  justement 
l'appeler,  que  Raeburn,  dont  la  carrière  s'avance  pari  passu  avec  la  première 
génération  des  nouveaux  citoyens  de  la  Nouvelle-Athènes,  peignit  les  portraits 
de  tous  les  hommes,  presque  sans  exception,  dont  la  renommée  est  inséparable 
de  cette  ville  dans  notre  mémoire.  Hume,  il  est  vrai,  vint  trop  tôt  pour 
lui,  et  il  est  probable  qu'il  ne  fit  pas  le  portrait  de  Burns  ;  mais  le  comté 
d'Ayr  protesterait  si  nous  mettions  son  poète  parmi  les  lumières  de  la 
capitale.* 

*  On  a  essayé  plusieurs  fois  de  trouver  la  main  de  Raeburn  dans  des  portraits  et  des  quasi-portraits 
de  Burns  ;  mais  jusqu'ici  on  n'a  mis  au  jour  aucun  tableau  où  puissent  se  reconnaître  les  traits  si  caractéris- 
tiques de  Burns  et  la  main  non  moins  caractéristique  de  Raeburn.  On  dit  que  Raeburn  fit  un  portrait 
de  Burns  pour  les  éditeurs  Cadell  et  Davies,  en  1803,  sept  ans  après  la  mort  du  poète.  Si  le  fait  est  e.xact, 
le  tableau  a  disparu. 

O 


50  SIR     HENRY     RAEBURN 

La  société  d'Edimbourg  était  alors  essentiellement  aristocratique.  Elle  se 
composait  des  descendants  d'un  grand  nombre  de  ces  nobles  truculents  qui 
contribuèrent  tant  au  roman  de  l'histoire  d'Ecosse  ;  d'une  foule  de  lairds, 
hobereaux  chassés  de  leurs  terres  par  les  misères  et  les  conséquences  de  17 15 
et  de  1745,  mêlés  à  une  aristocratie  d'intelligence  et  à  une  aristocratie  de 
fonctions  dans  l'Eglise  ou  dans  la  magistrature  et  le  barreau.  Sur  ses  bords, 
et  comme  en  formant  la  frange,  se  trouvaient  les  fondateurs  de  ce  qui  devait 
devenir  la  plus  fameuse  école  de  médecine  du  XIX'  siècle,  et  l'on  peut 
supposer  que  la  voie  la  plus  facile  par  laquelle  un  jeune  homme  tel  que  Henry 
Raeburn  pût  entrer  dans  le  cercle  enchanté  était  un  ami  comme  le  Dr. 
Andrew  Duncan.  Une  société  est  comme  un  club  ;  elle  ne  peut  prendre  une 
expansion  soudaine  sans  se  relâcher  de  sa  garde  aux  portes.  Dans  un 
changement  comme  celui  qui  accompagne  le  bond  fait  par  Edimbourg  hors 
de  ses  anciennes  limites,  bien  des  bornes  durent  être  emportées,  et  bien 
des  occasions  offertes  auxquelles  l'étroite  cité  et  l'étroite  société  d'autrefois, 
d'autant  plus  étroite  qu'elle  était  dans  la  nécessité  de  coudoyer  toutes  sortes 
de  gens,    n'avaient  jamais   donné  lieu. 

Aux  jours  d' "  Auld  Reekie,"  de  la  "Vieille  Enfumée,"  lorsque  les 
cheminées  libérales  bordées  de  suie,  comme  une  armée  marchant  coude  à 
coude  et  bannières  déployées  vers  le  Château,  représentaient  aux  paysans  de 
Fife  et  des  Lothians  leur  capitale,  la  plupart  de  ceux  qui  naissaient  dans  la 
classe  moyenne  avec  des  facultés  cérébrales  au-dessus  de  l'ordinaire,  quittaient 
Edimbourg  pour  chercher  fortune  ailleurs.  Ramsay,  le  poète,  resta  dans  le 
pays,  il  est  vrai,  mais  son  fils,  le  peintre,  alla  où  ses  talents  pouvaient  mieux 
se  faire  valoir.  Ainsi  fit  Hume,  et  ainsi  aurait  fait  très  probablement,  sans 
les  perspectives  d'avenir  que  lui  ouvrait  une  société  désengourdie,  Raeburn  à 
son  tour.  Pour  un  artiste  sortant  de  Heriot's  Hospital  et  de  derrière  le 
comptoir  d'une  boutique  de  joaillier  de  la  Vieille  Ville,  l'ancienne  société 
n'aurait  rien  eu  de  sérieusement  utile.  On  aurait  pu  lui  demander  de  dessiner 
une  bague  ou  de  faire  une  miniature  à  suspendre  au  poignet.  Pour  quoi  que 
ce  soit  de  plus  relevé,  il  n'y  avait  ni  désir  dans  l'esprit  des  gens,  ni  place 
dans  leurs  maisons,  ni,  cà  vrai  dire,  rien  qui  en  justifiât  particulièrement  le 
besoin  dans  leur  propre  culture.  Depuis  un  siècle  environ  on  se  passait  fort 
bien  de  tout  artiste  peintre.  Entre  le  mystérieux  John  Scougall,  qui,  d'après 
certains  récits,  pratiquait  la  peinture  en    1625,  et   qui  pourtant  vécut  assez  pour 


MRS.    SIMPSON 

AFr.     William    McEwan 


JOHN    CLERK,     LORD     ELDIN  51 

mourir  à  Preston  Pans  en  1730,  et  l'arrivée  de  David  Martin  en  1775,  aucun 
peintre  n'avait  réussi  à  s'établir  dans  la  capitale  écossaise.  Ramsay  y  travailla 
pendant  un  temps  ;  mais  il  quitta  bientôt  le  Nord  pour  Rome  et  pour 
Londres,  où  son  beau  talent  et  son  caractère  exquis  lui  donnèrent  une  position 
qu'il   n'aurait  pu  atteindre  chez  lui. 

Le  changement  de  lieu  changea  tout.  Avec  la  cité  nouvelle,  de 
nouveaux  besoins  de  toutes  sortes  surgirent,  et  des  chances  nouvelles 
s'ofifrirent  aux  hommes  nouveaux.  Le  théâtre  était  ouvert,  et  le  succès 
attendait  la  première  personne  bien  outillée  qui  y  monterait.  Nous  ne 
pouvons,  à  cette  distance,  dire  exactement  comment  Raeburn,  ayant  pris  pied, 
s'affermit.  Il  convient  cependant  de  supposer  que  ses  premiers  parrains 
furent  Andrew  Duncan,  le  Professeur,  qui  avait  des  raisons  pour  lui  être 
reconnaissant  de  son  savoir-faire,  et  John  Clerk,  le  cadet,  d'Eldin,  avec  lequel 
il  était  en  termes  d'intimité  dès  1777  au  moins.  D'Andrew  Duncan  j'ai  déjà 
dit  tout  ce  qui  est  nécessaire.  Clerk  demande  une  petite  notice,  juste  pour 
le   faire   entrer  dans   notre  tableau,  dont    Raeburn  est  la  principale   figure. 

Les  Clerks  d'Eldin  étaient  une  branche  de  la  famille  de  Penicuik. 
John  Clerk  l'aîné,  le  fameux  inventeur  de  la  tactique  navale  en  ligne  brisée, 
était  le  sixième  fils  de  Sir  John  Clerk  de  Penicuik.  Il  hérita  le  domaine 
d'Eldin,  non  loin  de  la  résidence  paternelle,  et  épousa  Susanna  Adam,  sœur 
de  ces  quatre  frères  énergiques  qui  ont  laissé  une  marque  si  profonde  sur 
notre  art  domestique.  C'est  peut-être  de  sa  mère  que  Clerk  le  jeune  hérita 
ce  penchant  artistique  qui  l'aida  à  devenir  un  ami  sympathique  de  Raeburn. 
Nous  avons  une  preuve  directe  de  l'intérêt  que  prenait  Clerk  le  jeune 
aux  choses  esthétiques  de  la  main  même  de  Raeburn.  Dans  le  beau  portrait 
de  son  ami  qui  appartient  aujourd'hui  à  Sir  James  Gibson  Craig,  il  a 
introduit,  au  milieu  d'actes  et  de  papiers  juridiques,  une  statuette  de  la 
Vénus  accroupie.*  Il  ne  peut  y  avoir  aucun  doute  sur  la  signification  de  cet 
accessoire.  Clerk  était  difforme  et  boiteux,  "impropre  à  l'amour  des  dames," 
des  dames  du  type  cythéréen,  tout  au  moins  !  Dans  son  essai  sur  Lord 
Eldin,  Lord  Cockburn  raconte  que,  lorsque  son  fils  eut  acquis  une  grande 
distinction  au  barreau,  le  vieux  Clerk  d'Eldin  aimait  à  dire:  "Je  me 
souviens  du  temps  où  les  gens,  en  voyant  John  claudiquer  dans  la  rue, 
demandaient  quel   était    ce  jeune    boiteux,    et    on    leur    répondait  :     '  Le    fils    de 

*  C'est  le  portrait  gravé  en  mezzotinto  par  Charles  Turner. 


52  SIR     HENRY     RAEBURN 

Clerk  d'EIdin.'  Mais  maintenant,  quand  je  passe,  je  les  entends  dire  : 
'Quel  est  ce  vieillard  à  tête  grise?'  Et  la  réponse  est:  'C'est  le  père  de 
John  Clerk.'  "  Quant  à  l'influence  de  Clerk  sur  Raeburn,  les  biographes 
du  peintre  nous  disent  que  sa  distraction  favorite,  dans  un  âge  avancé,  était 
de  fabriquer  des  modèles,  très  délicatement  construits,  de  navires  et  de 
bateaux.  Cette  fantaisie  ne  peut-elle  pas  lui  avoir  été  inspirée  par  le  père 
de  son  ami,  qui,  dans  la  Préface  de  son  Essai  sur  la  Tactique  navale, 
explique  comment,  étant  enfant,  il  avait  toute  une  flotte  de  modèles  qu'il 
faisait  voguer  sur  une  pièce  d'eau  à  Penicuik  ? 

La  condition  sociale  de  Clerk  et  les  précoces  promesses  de  son  ami 
rendent  assez  difficiles  à  comprendre  les  anecdotes  sur  leurs  luttes  de  jeunesse 
et  leur  fréquent  état  de  sans-le-sou.  Pour  ce  qui  concerne  Raeburn,  tout  est 
possible.  Après  tout,  il  avait  été  élevé  par  une  institution  charitable — nous 
n'avons  pas  le  droit  de  supposer  que  son  frère  se  soit  déchargé  sur  d'autres 
d'un  fardeau  qu'il  aurait  pu  facilement  supporter  seul — et  il  est  assez  vrai- 
semblable que,  pendant  les  années  qui  séparèrent  son  apprentissage  de  son 
mariage,  le  jeune  artiste  ait  senti  souvent  la  pinçure  de  la  pauvreté.  Mais 
Clerk  n'était  pas  dans  le  même  cas,  et  les  historiettes  d'Allan  Cunningham 
n'illustrent,  selon  toute  apparence,  rien  de  plus  tragique  que  l'incapacité  de 
faire  durer  la  pension  paternelle  jusqu'au  bout  du  mois,  incapacité  commune 
à  la  plupart  des  jeunes  gens.  Clerk  avait  son  logement  dans  un  des  lands 
de  la  vieille  ville,  et  Cunningham  raconte  ce  qui  a  été  souvent  répété 
depuis  et  ce  qu'il  faut  répéter  encore  une  fois,  comment  il  donna  un  dîner 
dont  la  dépense  totale  dut  monter  à  deux  sous  tout  au  moins  !  Il  y 
avait  pour  convives  lui  et  Raeburn,  et  il  se  trouva  que  le  menu  consistait 
en  trois  harengs  et  trois  pommes  de  terre.  Appelant  violemment  la  maîtresse 
de  la  maison,  le  futur  Lord  Eldin  lui  reprocha  d'avoir  servi  si  chichement  : 
"  Ne  vous  ai-je  pas  dit,  femme,  qu'un  gentleman  devait  dîner  avec  moi,  et 
qu'il  vous  fallait  six  harengs  et  six  pommes  de  terre!"  Un  tel  état  de  choses 
ne  dura  pas  longtemps.  Le  mouvement  ascensionnel  qui  devait  finir  par  le 
placer  sur  le  banc  des  juges  commença  bientôt  pour  Clerk,  tandis  que 
Raeburn,  comme  Gainsborough,  trouva  aux  environs  de  la  vingt-troisième 
année  une  Dea  ex  machina  qui  mit  fin  à  toutes  ses  inquiétudes  d'argent. 

Il  est  curieux  que  les  divinités  de  Gainsborough  et  de  Raeburn  aient  été 
toutes    deux    des    Ecossaises.     Les    deux    histoires    sont    presque    exactement 


REGINALD  GEORGE  MACDONALD 

DE  C  LAN  R  AN  A  LE) 
ET  SES  DEUX  FRÈRES  CADETS 

Mrs    Ernest   Hills 


W.    MAC  DON  ALI)     DK     ST.    MARTIN  S,     \V.  S. 

Socicté   des   Highlaiids   el   d' Agriculture 


SON    MARIAGE  53 

parallèles,  si  .ce  n'est  que  le  peintre  du  Suffolk  trouva  le  compagne  de  sa  vie 
en  une  tendre  jeune  fille,  tandis  que  le  cœur  de  Raeburn  fut  capturé  par  une 
veuve  ayant  des  enfants.  Dans  chacun  de  ces  cas  peut-être,  le  parfait  bon 
sens  écossais  fit  faire  le  premier  pas  à  la  dame  plutôt  que  de  s'en  remettre  à 
l'occasion  pour  porter  à  fruit  le  bouton  de  l'amour.  Parmi  les  jeunes 
Calédoniens  qui,  par  une  conduite  n'ayant  pas  précisément  en  vue  la  prospérité 
de  la  Maison  de  Hanovre,  avaient  gagné  des  titres  de  noblesse  étrangers,  était 
un  certain  Comte  James  Leslie.  Il  était  des  Leslies  de  Balquhun,  dans  le 
comté  d'Aberdeen.  Vers  l'année  1768  il  épousa  Anne,  fille  de  Peter  Edgar, 
intendant  du  Comte  de  Selkirk  et  Laird  de  Bridgelands  dans  le  comté  de 
Peebles,  des  droits  de  sa  femme.  Elle  donna  au  comte  trois  enfants,  et 
resta  veuve  avec  une  jolie  fortune,  comprenant  la  maison  et  les  terres  de 
Deanhaugh,  sur  le  bord  septentrional  de  l'Eau  de  Leith.  C'est  cette  dame 
que  Raeburn  épousa. 

Les  premières  rencontres  des  deux  personnages  furent  accidentelles. 
Dans  une  excursion  à  la  recherche  de  croquis  à  prendre,  leurs  yeux  se 
croisèrent  et  il  semble  qu'une  impression  en  soit  résultée,  du  moins  sur  la 
dame.  Etant  sensible,  elle  donna  à  son  goût  la  possibilité  de  prendre  racine. 
Dans  l'Edimbourg  de  1778  il  n'était  pas  difficile  de  découvrir  qui  pouvait 
être  un  jeune  homme  hantant  le  flanc  des  collines,  un  album  à  la  main.  De 
nos  jours  ce  serait  aussi  inutile  que  de  chercher  une  aiguille  dans  une  meule 
de  foin,  mais  alors  l'art  n'était  pas  "répandu  par  la  ville."  Ses  recherches  lui 
tracèrent  un  chemin  tout  droit.  Le  grand  jeune  homme  dont  l'image  lui 
emplissait  les  yeux  était  un  peintre  de  portraits,  ayant  un  atelier  et  une  porte 
ouverte  aux  clients.  Elle  monta  donc  son  escalier,  frappa,  et  tranquillement 
fit  entendre  qu'il  devrait  peindre  son  portrait.  On  peut  voir  la  scène.  La 
comtesse  était  de  beaucoup  plus  âgée  que  l'artiste,  de  douze  ans  au  moins,  ce 
ce  qui  faisait  trente-quatre  à  côté  de  vingt-deux.  Elle  était  avenante  plutôt 
que  belle;  petite,  absolument  maîtresse  de  soi,  sachant  parfaitement  ce  qu'elle 
faisait  et  tout  à  fait  préparée  à  poursuivre  l'aventure  ou  à  se  retirer,  selon 
que  le  voudrait  le  Destin.  Elle  fit  la  proposition  et  attendit  la  réponse. 
Celle-ci,  probablement,  prit  la  forme  d'un  geste  respectueux  lui  indiquant  un 
siège,  et  d'une  toile  neuve  mise  sur  le  chevalet.* 

*  Cette  histoire  repose  en  substance  sur  le  témoignage  d'Allan   Cunningham,  dont  le  récit  à  été 
adopté   par  Mr.   Raeburn    Andrew.     Mais  un   fait  jette   un   certain  doute  sur  elle:  la   veuve  du  Comte 

P 


54  SIR     HENRY     RAEBURN 

Le  seul  portrait  de  Lady  Raeburn  qui  me  soit  connu  est  celui  qui 
se  trouve  maintenant  dans  la  collection  de  Lord  Tweedmouth.  Ce  ne  peut 
être  celui  qui  fut  peint  en  cette  occasion.  Par  le  style  il  appartient  aux 
environs  de  1792,  et  il  représente  certainement  une  femme  d'à  peu  près 
cinquante-quatre  ans.  Le  \isage  est  typiquement  écossais  :  tendre  autour  des 
yeux,  résolu  dans  la  bouche  et  le  menton,  avec  ces  signes  d'un  hitmoiir 
contenu  tapi  derrière  la  faculté  d'observation  qu'on  trouve  si  fréquemment 
chez  les  Ecossaises.  C'est  la  tête  d'une  femme  qui  n'est  pas  accoutumée  à 
échouer.  La  seule  chose  qui  pût  nous  faire  douter  qu'elle  était  bien  la  femme 
qu'il  fallait  à  Raeburn,  c'est  l'excessive  similitude  de  leurs  caractères.  A  en 
juger  par  leurs  visages,  ils  étaient  le  double  plutôt  que  le  complément  l'un  de 
l'autre.  En  fait,  cependant,  le  mariage  leur  réussit  grandement.  Non  seulement 
il  mit  le  peintre  au-dessus  des  inquiétudes  matérielles,  mais  il  lui  donna  une 
bonne  mère  pour  ses  enfants  et  une  compagne  qui  ne  faillit  jamais  à  faire 
de  son  foyer  le  lieu  le  plus  attrayant  qu'il  pût  trouver  dans  son  monde.  Il 
était,  de  son  côté,  aimé  des  parents  de  sa  femme,  et  une  de  ses  belles- 
fîlles  alla  jusqu'à  donner  son  nom  à  son  fils  aîné,*  chose  très  significative 
dans    l'Ecosse   de   ce   temps    là. 

Ayant  épousé  de  l'argent,  selon  la  disgracieuse  expression  courante,  Raeburn 
sentit  bientôt  s'émouvoir  en  lui  le  sentiment  des  limites  où  l'enfermait  l'insuffis- 
ance de  son  savoir  artistique.  Il  avait  fait  des  portraits  qui  avaient  eu  du 
succès,  et  il  était  parvenu,  par  ses  efforts  personnels,  à  se  mettre  en  tête  de  tous 
ses  rivaux  dans  sa  ville  natale.  Mais  il  ne  l'avait  point  fait  sans  avoir  la 
pleine  conscience  des  pièges  dont  est  entouré  l'artiste  qui  s'est  instruit  tout  seul. 
Dans  son  introduction  au  présent  volume,  R.  A.  M.  Stevenson,  que  sa  mort 
lamentable  a  empêché  de  voir  son  travail  imprimé,  reproche  aux  peintres 
anglais  leurs  allures  mystérieuses  et  le  manque  de  cette  large  générosité  qui 
fait  de  chaque  artiste  à  succès  sur  le  Continent  un  centre  où  se  distribuent 
les    résultats    de    l'expérience.      Stevenson    n  est    peut-être    pas    tout-à-fait  juste 

Leslie  et  les  Raeburns  étaient  proches  voisins,  la  grande  porte  de  Deanhaugh  se  trouvant  à  côté, 
sinon  en  dedans  de  celle  de  l'avenue  qui  conduisait  à  Bernard's  House,  où  le  peintre  demeurait 
avec  son  frère  William.  Si  les  choses  se  sont  réellement  passées  comme  on  le  dit,  il  faut  que  le 
couple  ait  été  jusque-là  séparé  par  quelque  barrière,  sociale  ou  autre. 

*  Ann  Leslie,  ou  Inglis,  la  fille  aînée  du  Lady  Raeburn  et  de  son  premier  mari,  eut  deux  fils, 
dont  l'un,  Henry  Raeburn  Inglis,  était  sourd-muet.  Il  servit  de  modèle  au  peintre  pour  son  tableau 
de  diplôme  à  l'Académie  Royale,  représentant  un  jeune  garçon  avec  un   lapin. 


MRS.    CRUIKSHANK 

Mr.    Arthur    Sanderson 


DAVID     MARTIN  55 

envers  ses  compatriotes  ;  leurs  allures  mystérieuses  ne  proviennent  pas,  ou 
plutôt  ne  provenaient  pas — car  elles  disparaissent  rapidement  de  nos  jours — 
de  la  jalousie  ou  d'un  manque  de  générosité,  mais  simplement  de  l'ignorance. 
Très  peu  d'entre  eux  avaient  appris  leur  art  de  la  manière  strictement 
systématique  qui  était  de  rigueur  à  l'étranger.  Leur  savoir  n'était  pas  d'une 
espèce  qui  pût  être  communiquée  aisément  ni  avec  grand  espoir  d'abréger  le 
temps  d'épreuves  d'autrui.  Sir  Joshua  lui-même  fut  un  type  du  "  maître  " 
anglais.  Il  avait  dans  sa  tête  l'idée  claire  de  ce  qu'il  voulait,  de  la  chose  qu'il 
désirait  construire  sur  sa  toile  ;  mais  il  aurait  eu  honte  d'en  laisser  voir  à  un 
autre  peintre  les  phases  embryonnaires,  car,  en  beaucoup  de  cas,  ce  n'était 
que  de  simples  tâtonnements.  Dans  un  pays  comme  la  France,  où  les 
traditions  sont  fortes  et  où  domine  une  notion  parfaitement  claire  des  degrés 
par  où  l'aspirant  peintre  doit  passer,  tout  artiste  qui  est  arrivé  au  talent 
a  traversé  la  même  filière,  a  les  mêmes  faits,  à  bien  peu  près,  au  bout  des 
doigts,  et  ne  sent  qu'une  bien  légère  responsabilité  personnelle  dans  les  éléments 
de  connaissance  qu'il  transmet  à  la  prochaine  génération.  Exprimé  brièvement, 
c'est  le  procès  de  la  "  règle  du  pouce  "  contre  l'éducation  scientifique.  Quelque 
capable  qu'il  soit,  l'homme  qui  a  acquis  sans  méthode  ce  qu'il  sait  sera  toujours 
plus  timide  à  expliquer  la  genèse  de  son  savoir  que  celui  qui  l'a  reçu  par 
les  canaux  réguliers.  Il  n'est  pas  jaloux  de  son  bien  :  il  est  honteux  des 
titres  en  vertu  desquels  il  le  possède.  Selon  toute  probabilité  David  Martin 
ne  mérite  pas  les  reproches  qu'il  a  subis  à  l'occasion  de  Raeburn.  L'examen 
de  ses  peintures  montre  qu'il  était  tout  aussi  incertain  dans  sa  méthode 
que  d'autres  artistes  de  son  temps  et  de  sa  nation.  Comparez-le,  par  exemple, 
à  un  homme  comme  Pompeo  Battoni.  Avec  celui-ci,  vous  vous  trouvez 
devant  un  peintre  qui  a  appris  son  métier  point  par  point,  qui  procède  à 
l'exécution  d'une  peinture  comme  un  maçon  procède  à  la  construction  d'une 
maison,  qui  n'a  jamais  l'idée  de  laisser  une  opération  empiéter  sur  l'autre,  ou 
de  courir  le  risque  de  ce  qui  peut  arriver  si  la  brosse  fait  l'office  du  fusain, 
ou  le  vernis  celui  d'un  glacis  ;  bref,  une  peinture  signifie  pour  lui  le 
résultat  de  certains  procédés  définis,  de  sorte  que  ses  ouvrages  ne  diffèrent 
les  uns  des  autres  que  par  un  peu  plus  de  félicité  dans  la  ligne,  ou  un  peu 
moins  d'insipidité  dans  la  couleur.  Chez  Martin,  il  n'y  a  aucune  assurance. 
A  un  moment  il  réussira  d'une  façon  tout  à  fait  honorable,  comme  dans 
son  propre  portrait,  mentionné  plus  haut  ;   à   un   autre,    il   échouera   misérable- 


56  SIR    HENRY    RAEBURN 

ment.  Je  me  rappelle  que,  quand  j'étais  écolier,  j'avais  un  chic  pour  arriver 
aux  réponses  justes  dans  ce  qu'on  appelait  à  Harrow  les  "  mathématiques  "  ; 
mais  je  rougissais  quand  on  me  demandait  de  montrer  mon  travail.  Des 
résultats  auxquels  devait  mener  directement  la  règle  de  trois  étaient  rac- 
crochés par  des  combinaisons  téméraires  nullement  propres  à  la  publicité.  Il 
en  était  de  même,  je  pense,  pour  David  Martin,  et  probablement  pour  le  peintre 
dont  parle  Stevenson,  qui  cachait  son  dessin  dans  la  broussaille  et  s'avançait 
en  sifflant  au  devant  de  l'irruption  de  l'étranger. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  n'y  a  pas  de  doute  que  Raeburn,  tôt  après  que  son 
mariage,  en  mettant  de  l'argent  à  sa  disposition,  eut  ouvert  la  porte  à  de 
telles  ambitions,  commença  à  sentir  la  nécessité  de  faire  une  visite  à  ce 
qu'on  regardait  alors  comme  la  pépinière  de  l'art.  Les  tableaux  peints 
avant  son  mariage  montrent  qu'il  était  en  état  de  profiter  du  voyage,  ne 
dût-il  en  tirer  d'autre  information  que  l'assurance  d'être  déjà  sur  le  bon 
chemin.  Son  "  Chalmers  de  Pittencrieff,"  le  seul  de  ces  ouvrages  de  jeunesse 
qui  soit  reproduit  ici,  révèle  que  le  courage  ne  lui  manquait  pas  ;  les  jambes 
sont  posées  de  manière  à  donner  un  très  difficile  morceau  de  raccourci  ;  mais 
on  y  voit  que  Raeburn — ce  n'était  encore  qu'un  enfant — mettait  alors  trop 
de  temps  à  étudier  chaque  détail  et  le  tracé  de  chaque  ligne.  Londres,  Paris 
et  Rome  le  guériraient  de  cela  et  lui  enseigneraient  que,  s'il  était  un  artiste, 
l'expression  de  son  propre  plaisir  plairait  inévitablement  aux  autres,  et  que,  s'il 
n'en  était  pas  un,  il  n'importait  vraiment  pas  beaucoup  quel  genre  de  simili-art 
il  pouvait  choisir. 

Après  son  mariage,  il  était  allé  demeurer  à  Deanhaugh,  la  propriété  de 
sa  femme,  au-dessus  de  l'Eau  de  Leith.  Il  y  goûta  quelques  années 
tranquilles,  devenant  père  de  famille  et  peignant  assez  de  portraits,  dit-on, 
pour  se  rendre  indépendant  de  la  fortune  de  sa  femme.  Ces  portraits, 
cependant,  ne  sont  pas  nombreux  ;  il  n'en  est  qu'un  petit  nombre  datant 
d'avant  son  voyage  à  Rome  qu'on  puisse  authentiquer,  et  je  ne  crois 
pas  lui  faire  injure  en  supposant  que  son  séjour  en  Italie  fut  en  partie 
inspiré  par  le  désir  d'augmenter  sa  clientèle  dans  son  pays.  Le  plus 
important  et  le  meilleur  est  peut-être  le  groupe  en  pied  de  Mrs.  Ferguson 
de  Raith  avec  ses  deux  enfants,  qui  est  reproduit  ici.  Il  fut  peint  dans  la 
première  ou  la  seconde  année  de  son  mariage,  probablement  en  1781. 
L'inspiration    procède    clairement    de    Reynolds,    avec     les     tableaux    de    qui 


LE    PROFESSEUR    JOHN    WILSON 

Académie    royale   écossaise 


DÉPART    POUR     LONDRES  57 

Raeburn  ne  pouvait  être  familier  que  par  les  gravures  en  mezzotinto.  Il 
montre  avec  force  une  des  préoccupations  de  notre  peintre  ;  je  veux  dire  son 
amour  pour  la  concentration  de  la  lumière  en  un  point,  et  le  soin  qu'il  met 
à  en  éviter  la  dispersion.  C'est  pour  cela  qu'il  a  peint  le  chien  dans  le 
même  ton  que  le  fond,  de  sorte  qu'il  est  à  peine  visible  dans  une  photo- 
graphie. C'est  une  production  très  remarquable  pour  un  homme  de  vingt- 
cinq  ans,  quoiqu'il  n'ait  réussi  ni  la  physionomie  de  la  dame,  ni  la  draperie 
de   la  jupe. 

En  1785,  Mr.  et  Mrs.  Raeburn  partirent  pour  leur  voyage  dans  le  midi. 
Le  peintre  était  homme  de  réflexion  et  de  prévoyance  en  tout  ce  qu'il  entre- 
prenait, aussi  se  munit-il,  en  avant  de  quitter  Edimbourg,  de  deux  ou  trois 
bonnes  recommandations.  On  ne  sait  pas  si  une  lettre  de  Sir  Joshua  était, 
ou  non,  du  nombre  ;  mais  on  sait  qu'il  alla  voir  le  grand  Président  et  qu'il 
fut  bienveillamment  reçu.  Reynolds  lui  conseilla  d'aller  jusqu'à  Rome,  et, 
une  fois  là,  de  mettre  toute  sa  foi  en  Michel-Ange,  conseil  que,  pendant  une 
brève  période,  Raeburn  ne  prit  que  trop  à  cœur.  Il  est  possible  que  son 
séjour  à  Londres  ait  été  plus  long  qu'on  ne  le  dit  d'ordinaire  ;  il  se  peut 
même  qu'il  y  ait  travaillé  quelque  temps.  Le  récit  que  fait  Allan  Cunningham 
de  ses  adieux  à  Sir  Joshua,  la  veille  de  son  départ  pour  l'Italie,  semble 
certainement  impliquer  qu'il  le  connaissait  autrement  que  par  une  simple 
entrevue.  Après  avoir  engagé  le  jeune  Ecossais  à  faire  ses  dévotions  à  la 
Chapelle  Sixtine,  Reynolds  le  prit  à  part  et  lui  dit  à  l'oreille:  "Jeune  homme, 
je  ne  sais  rien  de  votre  position  ;  les  jeunes  peintres  sont  rarement  riches  ; 
mais  s'il  vous  faut  de  l'argent  pour  vos  études  à  l'étranger,  dites-le  et  vous 
n'en  manquerez  pas."  Même  si  Reynolds  avait  été  un  homme  à  la  main 
facilement  ouverte,  une  telle  offre  faite  à  quelqu'un  de  complètement  étranger 
serait  surprenante.  Mais  le  Président  n'était  pas  ardent  à  donner,  et  pour 
s'expliquer  sa  générosité  il  faut  supposer  qu'il  avait  eu  l'occasion  de  voir,  non 
seulement  le  travail  de  Raeburn,  mais  son  caractère  en  action.  Au  temps  où 
la  tradition  sur  les  deux  peintres  était  encore  vivante,  on  appelait  quelquefois 
Raeburn  l'élève  de  Reynolds.  Ceci  Cunningham  le  nie  positivement,  et  à 
l'époque  où  il  écrivait  il  pouvait,  sans  doute,  aisément  découvrir  la  vérité. 
Mais  peut-être  la  tradition  a-t-elle  quelque  fondement.  Des  quantités  de 
jeunes  gens  traversèrent  l'atelier  ou,  pour  parler  plus  exactement,  la  maison  de 
Reynolds,  dans  la  dernière   partie   de  sa   carrière.      Il  est   possible   que    parmi 

o 


58  SIR    HENRY     RAEBURN 

tout  ce  monde  Raeburn  ait  séjourné  quelques  semaines  et  fait  quelque  copie 
qui  aurait  attiré  l'attention  du  maître  et  lui  aurait  donné  à  penser,  qu'au 
milieu  de  tous  ces  indécrottables  rapins  il  y  avait  un  jeune  homme  dont  il 
pourrait  être  bien  d'encourager  l'ambition.  Je  suis  d'autant  plus  porté  à  croire 
que  tel  fut  à  peu  près  le  cours  des  relations  entre  les  deux  artistes  que,  deux 
années  plus  tard,  lorsqu'il  fut  revenu  en  Ecosse,  le  travail  de  Raeburn 
gardait  encore  un   fort  arrière-goût  de  Sir  Joshua. 

Les  Raeburns  s'établirent  à  Rome  dans  l'automne  de  1785.  Leur  intro- 
ducteur dans  la  société  romaine  fut  Gavin  Hamilton,  homme  plein  de  bien- 
veillance, mais  peintre  d'une  froideur  extrême,  envers  qui  tant  de  voyageurs  du 
XVIIP  siècle  ont  contracté  une  dette  de  reconnaissance.  Hamilton  était  un 
cadet  de  la  maison  de  Murdieston,  avec  laquelle  Raeburn  lui-même  devait 
plus  tard  être  allié  par  sa  femme.  Il  était  à  Rome  depuis  une  trentaine 
d'années  ;  c'était  donc  le  meilleur  parrain  qu'un  Ecossais  pût  désirer.  Douze 
ans  auparavant,  il  avait  publié  un  énorme  volume  où  il  retrace  les  progrès  de 
l'art  depuis  l'époque  de  Léonard  jusqu'à  celle  des  Carrache.  La  composition 
d'un  ouvrage  semblable  *  impliquait  une  somme  d'étude  qui  devait  faire  de 
Hamilton  un  ami  extrêmement  utile  pour  un  jeune  peintre,  bien  que,  je  dois 
l'avouer,  les  indices  soient  assez  rares  que  Raeburn  ait  pris  un  intérêt 
particulier  à  l'histoire  générale  de  l'art  qu'il  pratiquait.  Le  principal  titre  de 
Hamilton  à  la  gratitude  de  la  "  postérité,"  c'est  la  part  qu'il  prit  à 
l'enrichissement  de  l'Angleterre  par  les  chefs-d'œuvre  de  l'art  italien.  Les 
exemples  les  plus  connus  de  son  heureuse  activité  dans  cette  direction  sont  les 
deux  tableaux  de  la  Galerie  Nationale,  la  "Madone  d'Ansidei  "  et  la  "Vierge 
aux  Rochers."  Dans  d'autres  innombrables  circonstances,  il  servit  de  conseiller 
et  d'intermédiaire,  pour  les  choses  de  cette  nature,  aux  Anglais  accomplissant 
le  "  Grand  Tour,"  aussi  bien  qu'à  des  collectionneurs  sédentaires.  Sa 
profession  ostensible,  néanmoins,  était  la  peinture,  avec  des  sujets  généralement 
homériques,  tels  que  "Achille  se  séparant  de  Briséis,"  "Andromaque  pleurant 
sur  le  corps  d'Hector,"  et  ainsi  de  suite.  Ces  goûts-là  n'étaient  pas  précisément 
ceux  de  Raeburn,  et  il  est  possible  que  lui  et  Hamilton  fussent  amis  pro 
forma  plutôt  que  "de  cœur."  Autant  que  j'ai  pu  m'en  assurer,  Raeburn  ne  fit 
point  son  portrait,  et  cette  omission  ne  laisse  pas  que  d'être  significative. 

*  Gavianus  Hamilton  :    Schola  Italien  Picturae,  sive   selectae   quaedam   summorum   e   schola   Italica 
piciorum  fabulae  aère  incisae. — Romac,   177J,  in  fol. 


JOHN    GRAY    DE    NEWHOLM.    W.S. 

Major- Général   Cunningham  ■ 


JAMES     BYRES  59 

C'est  d'un  autre  Ecossais  de  Rome,  guide  aussi  des  Insulaires  errants, 
qu'il  nous  a  laissé  les  traits.  Je  veux  parler  de  James  Byres,*  "le  Cicérone," 
comme  je  le  trouve  nommé  dans  des  lettres  particulières  du  temps.  Byres  était 
le  fils  aîné  de  Patrick  Byres,  le  laird  Jacobite  de  Tonley,  comté  d'Aberdeen, 
où  il  naquit  en  1734.  Il  fut  élevé  en  France,  se  fit  catholique,  et  servit 
quelque  temps  dans  l'armée  française  comme  officier  au  régiment  de  Lord 
Ogilvie.  Finalement  il  se  fixa  à  Rome,  où  il  vécut  près  de  quarante  ans. 
Il  paraît  s'être  occupé,  comme  tant  d'Anglais  le  faisaient  alors  et  l'ont  fait 
depuis,  à  "cornaquer"  ses  compatriotes  et  à  s'entremettre  dans  leurs  transac- 
tions avec  les  indigènes  possesseurs  d'œuvres  d'art.  Il  consacra  beaucoup 
de  son  temps  à  la  préparation  d'un  ouvrage  sur  les  cavernes  funéraires 
de  rEtrurie,t  mais  son  principal  titre  à  notre  souvenir  c'est  qu'il  posséda 
un  moment  le  Vase  de  Portland.  Il  l'acheta  à  la  famille  Barberini  et  le 
vendit  ensuite  à  Sir  William  Hamilton  pour  la  somme  de  mille  livres  sterling.."]: 
Quelque  quinze  ans  avant  que  Raeburn  fût  à  Rome,  Byres  eut  quelque 
temps  son  égalité  d'âme  troublée  et  son  sang  tourné  en  fiel  par  les 
attaques  inconsidérées  et  méchantes  de  Barry.  Le  grand  homme  de  Cork 
avait  adopté  l'antipathie  de  Hogarth  pour  tous  ceux  qui  avaient  aucun  trafic 
avec  la  bande  noire  ou  qui  mettaient  la  main  à  la  distribution  des  débris  de 
la  Grèce  républicaine  et  de  la  Rome  impériale  par  tout  le  Royaume-Uni.  Il 
baissa  sa  lance  et  fournit  une  course  contre  eux  tous,  montrant  par  là 
le  manque  de  discernement  qu'on  devait  attendre  d'un  Irlandais  de  vingt-cinq 
ans  qui  peignait  des  machines  comme  son  "Adam  et  Eve"  ou  sa  "Naissance 
de  Vénus."  Que  Byres  comprît  beaucoup  mieux  que  Barry  la  valeur 
artistique   des   débris   en   question,  on  peut  le  conclure  sans   crainte   de  l'achat 

*  On  ne  sait  pour  quelle  mystérieuse  raison  ce  nom  est  fautivement  épelé  Byers  par  la  plupart  de 
ceux  qui  ont  eu  à  l'écrire. 

t  Hypogaci,  publié  en  1842,  longtemps  après  sa  mort.  Ce  livre  fut  illustré  par  son  neveu,  Christopher 
Norton,  qui  vécut  avec  lui  à  Rome  pendant  bien  des  années.  L'auteur  de  l'introduction  parle  de  Byres 
comme  de  l'ami  de  Winckelmann,  de  Lanzi,  d'Agincourt,  et  d'autres  amateurs  fameux  jadis,  qui  avaient 
garanti  son  aptitude  à  bien  s'acquitter  de  sa  tâche. 

I  On  trouve  un  exposé  intéressant  de  toute  la  transaction  dans  une  lettre  de  Sir  William  à  Wedgvvood, 
citée  par  Smiles  dans  sa  vie  du  grand  potier.  Les  médaillons  de  Wedgvvood  comprennent  un  portrait 
de  Byres.  Dans  son  "Manuel  des  Wedgwood  "  {Wedgzvood  Handbook,  p.  190),  Miss  Mateyard  dit 
que  ce  médaillon  a  été  "indubitablement  modelé  par  Flaxman."  J.  M.  Gray,  cependant,  déclare 
{Ja7nes  and  William  Tassie,  p.  45)  qu'il  est  encore  plus  indubitablement  l'œuvre  de  James  Tassie  ! 
Pour  les  deux,  les  impressions  dans  l'émail  de  Tassie  et  dans  la  pâte  de  Wedgwood  portent  sa 
signature. 


6o  SIR    HENRY     RAEBURN 

qu'il  fit  du  Vase  de  Portland,  et  encore  davantage  de  l'excellent  conseil, 
rarement  entendu  à  cette  époque,  qu'il  donna  à  Raeburn,  de  ne  jamais  peindre 
un  objet  sans  l'avoir  devant  lui,  opinion  qui  peut  bien  lui  avoir  été  imposée 
par  les  œuvres  de  Barry  même.  En  somme,  Byres  paraît  avoir  été  une 
personnalité  intéressante  et  romanesque.  Winckelmann,  dans  son  Histoire  de 
lArt  antique,  le  cite  comme  "un  connaisseur  en  architecture  à  Rome."  Je 
l'ai  vu  souvent  mentionné  dans  des  lettres  particulières  *  sous  le  nom  de  Byres, 
le  cicérone  ;  une  tradition  qui  existe  dans  la  famille  veut  qu'il  ait  été  cardinal 
laïque,  et  Mr.  A.  J.  Mitchell  Gill,  dans  son  livre  :  Familles  de  Moir  et  de 
Byres,  parle  d'un  portrait  de  lui  en  costume  de  cardinal.  Byres  mourut  à 
Tonley,  célibataire,  en  1817  ou  1819.  Il  doit  être  retourné  en  Angleterre  bien 
des  années  avant  sa  mort,  car  son  portrait  f  par  Raeburn  ne  peut  avoir  été 
fait   plus   tard   que    1805. 

Après  tous  ces  préliminaires,  le  lecteur  a  le  droit  de  s'attendre  à  ce  qu'on  lui 
dise  des  choses  très  intéressantes  sur  l'amitié  de  Raeburn  et  de  Byres.  Per- 
sonne ne  saurait  regretter  plus  que  je  ne  le  fais  de  n'avoir  rien  à  ajouter  ;  et 
ma  seule  justification  pour  insister  aussi  longtemps  sur  une  personnalité  oubliée 
est  mon  désir  de  montrer  le  milieu,  du  moins,  dans  lequel  le  peintre  vivait. 
Raeburn  ne  tenait  ni  journal,  ni  comptes  ;  il  n'écrivait  pas  de  lettres,  de  sorte 
que,  pour  ce  qui  le  concerne,  les  canaux  habituels  d'information  n'existent  pas. 
Nous  avons  à  nous  former  une  idée  de  son  caractère  à  la  lumière  de  quelques 
maigres,  bien  que,  sans  doute,  significatives,  déclarations  de  personnes  qui  le 
connurent,  d'après  ce  qu'en  révèle  son  propre  portrait,  et  sur  le  témoignage 
confirmatif  qu'apporte  le  choix  qu'il  faisait  de  ses  amis.  Lord  Eldin  fut  le 
compagnon  de  sa  jeunesse  ;  une  personne  qui  remplit  admirablement  son  devoir 
pendant  plus  de  quarante  ans  fut  la  femme  qu'il  choisit  entre  toutes  ;  il  eut 
Byres  pour  principal  ami  à  Rome.  Les  présomptions  sont  bonnes,  dans  les 
limites  où  elles  se  présentent  ;  pour  les  années  subséquentes  nous  pourrons 
les  étayer  du  jugement  d'hommes  comme  Scott  et  d'autres  qui  connurent  bien 
le  peintre  pendant  la  partie  la  plus  importante  de  sa  carrière. 

*  Spécialement  dans  quelques  lettres  de  Roger  Wilbraham,  qui  m'ont  été  gracieusernent 
communiquées  par  Mr.  Wilbraham,  de  Delamere  Park,  dans  le  comté  de  Chester.  J.  M.  Gray 
l'appelle  "  Byres,  l'architecte  "  {Jaunes  and  William  Tassie,  p.  45). 

t  II  appartient  à  Mr.  D.  Scott  Moncreiff,  à  Edimbourg,  et  il  figurait  à  l'Exposition  d'œuvres 
prêtées  de  la  présente  année  (1901). 


CHAPITRE     IV 

DISETTE  DE  BONS  PEINTRES  EN  ECOSSE  AVANT  L'ÉPOQUE  DE  RAEBURN-JAMESONE 
— ALLAN  RAMSAY-RAEBURN  ÉTUDIE  MICHEL-ANGE— SON  INDIFFÉRENCE  POUR 
LES  SOUVENIRS  HISTORIQUES  ET  LITTÉRAIRES  DANS  L'ŒUVRE  D'ART— ETUDIA 
PROBABLEMENT  L' "  INNOCENT  X"  DE  VÉLASQUEZ  —  RAEBURN  MODELEUR  — SON 
RETOUR  EN  ECOSSE  ET  SON  ÉTABLISSEMENT  DANS  GEORGE  STREET,  EDIMBOURG- 
LES  PREMIERS  tableaux;  QU'IL  ^Y  FIT— ANDREW  DUNCAN— WILLIAM  INGLIS— LES 
FERGUSONS   DE    RAITH-LES    CLERKS    DE    PENICUIK— LES   ENFANTS   PATERSON-LE 

DR.  NATHANIEL  SPENS 


'A  cité  du  Nord,  depuis  le  temps  de  Jamesone,  n'avait 
produit  aucun  portraitiste  digne  d'être  nommé  avec  les 
Lely,  les  Kneller  et  les  Reynolds  de  la  capitale  du 
Sud."  Ainsi  parle  Allan  Cunningham  après  avoir 
ramené  Raeburn  à  Edimbourg  en  l'année  1787. 
L'assertion  est  de  nature  à  induire  en  erreur,  car  elle 
implique  que  Kneller  était  un  meilleur  artiste  qu'Allan 
Ramsay,  et  que  Jamesone  est  digne  d'être  nommé  avec  Sir  Joshua!  Or  la 
gloire  de  Jamesone  est  purement  une  affaire  de  dates.  C'est  le  premier 
portraitiste  écossais  au  sens  moderne  du  mot;  aussi  les  familles  qui  possèdent 
ses  portraits  et  les  écrivains  qui  ambitionnent  une  vogue  effective  pour  leurs 
livres,  ont-ils  conspiré  pour  lui  faire  une  réputation  qu'il  n'a  nullement  gagnée. 
Jamesone  était  le  contemporain  des  grands  Hollandais,  des  grands  Flamands, 
des  grands  Espagnols.  Il  naquit  juste  au  bon  moment,  et  s'il  avait  été 
heureusement  inspiré,  il  aurait  pu  traverser  la  Mer  du  Nord  lorsqu'il  était 
encore  jeune  homme  et,  en  un  an  ou  deux,  en  apprendre  assez  pour  fonder 
réellement  une  école  dans  son  pays  natal.  Mais  il  ne  le  fit  que  lorsqu'il  était 
trop  vieux,  et  ainsi  il  disparut,  laissant  des  choses  que  seule  la  naïveté  du 
patriotisme  local  peut  accepter  pour  de  sérieuses  œuvres  d'art. 

R 


62  SIR    HENRY     RAEBURN 

Allan  Ramsay  était  un  personnage  fort  différent.  Malheureusement  pour 
sa  gloire,  ou  plutôt  pour  son  succès  aux  yeux  de  ceux  qui  jugent  d'après  la 
qualité  de  l'œuvre  plutôt  que  d'après  le  montant  des  droits  de  succession 
acquis  au  trésor,  il  était  doué  de  grandes  qualités  mondaines  et  du  génie 
d'aplanir  les  difficultés  sur  son  chemin.  Il  en  résulta  qu'avant  d'avoir  cin- 
quante ans  il  était  nommé  peintre  de  la  Cour,*  et  que  les  rois  et  les  reines 
fabriqués  mécaniquement  par  ses  élèves  ont  fait  presque  oublier  son  art 
personnel,  délicat  et  raffiné.  Reynolds  lui-même  le  jugeait  sur  les  productions 
de  son  officine.  "Voilà  Ramsay;  c'est  un  homme  frcs  intelligent,  mais  il  n'est 
pas  bon  peintre."  Sir  Joshua  n'aurait  jamais  dit  cela  s'il  avait  pensé  à  la 
"  Mrs.  Ramsay  "  aujourd'hui  dans  la  Galerie  Nationale  Ecossaise,  ou  à  un 
grand  groupe  de  deux  dames  intensément  dix-huitième  siècle,  que  j'ai  nu  chez 
Agnew  l'autre  été,t  ou  à  une  "Comtesse  de  Kildare,"  à  Carton, J  ou  à  une 
demi-douzaine  de  tableaux  du  même  ordre,  qu'on  pourrait  nommer.  Toutes 
ces  choses  sont  délicieuses  en  leur  genre,  et  montrent  que,  si  Ramsay  avait 
été  obligé  de  rester  à  la  maison  et  de  peindre  ses  portraits  lui-même,  il  aurait 
pu  laisser  un  nom  digne  d'être  écrit  en  lettres  d'or  comme  celui  du  premier 
Ecossais  qui  ait  atteint  les  régions  supérieures  de  l'art  qu'il  pratiquait.§ 

En  fait,  il  laissa  cela  à  Raeburn  ;  car  aucun  de  ceux  qui  peignirent  en 
Ecosse  pendant  les  quarante  années  qui  séparent  sa  génération  de  celle  du  fils 
du  "Gentil  Berger "||  ne  s'éleva  au-dessus  d'un  besogneux  parasitisme,  soutenu 
ici  et  là  par  des  activités  d'une  nature  mieux  reconnue.  Un  petit  nombre 
d'entre  eux  avaient  quelques  bribes  de  connaissances  spéciales.  Aikman,  par 
exemple,  n'était  pas  sans  avoir  cette  saine  compréhension  de  la  manière  dont 
la  couleur  doit  quitter  la  brosse,  qui  est  la  marque  de  fabrique  de  la  technique 
pré-Reynoldsienne.  Mais  nul  parmi  eux  n'avait  tenté  d'élever  leur  art  au 
niveau  d'une   recherche   exigeant  de  la  pensée,  de   l'ambition    et   de   la   culture, 

*  La  cause  immédiate  de  sa  nomination  fut  sans  doute  sa  nationalité,  car  en  1762  Bute  était 
au  pouvoir,  mais  ce  sont  ses  autres  titres  qui  la  mirent  au-dessus  de  toute  chicane. 

f  Charlotte  (Walpole),  Comtesse  de  Dysart,  et  Laura,  sa  sœur,  femme  de  l'Evêque  d'Exeter,  deux 
figures  de  grandeur  naturelle,  l'une  debout,  l'autre  assise,  avec  un  fond  gris. 

\  Dans  la  collection  du  Duc  de  Leinster. 

§  "  Eh  bien,  monsieur,"  disait  Johnson  à  Boswell,  "  Ramsay  nous  a  donné  un  dîner  splendide. 
J'aime  Ramsai|.  Vous  ne  trouverez  pas  un  homme  dans  la  conversation  de  qui  il  y  ait  plus  d'instruc- 
tion, plus  de  renseignements  et  plus  d'élégance  que  dans  celle  de  Ramsay  " — (Vol.  iii.  p.  336,  Edit.  de  la 
"  Clarendon  Press  "). 

Il  L'auteur  de  T/u  Getitle  Shepherd,  Allan  Ramsay  (1685-1 758). — N.  du  T, 


JEUNE     FILLE     DESSINANT 


Mrs.    Gt\>fie    Ho/f 


DR.    ADAM 

Galerie    nationale   d'Ecosse 


SON    TRAVAIL    À     ROME  63 

en  même  temps  que  du  sentiment;  ou  plutôt,  pour  être  tout  à  fait  exact, 
leurs  seuls  efforts  dans  cette  direction  avaient  été  parfois  le  choix  de  sujets 
grandioses  comme  ceux  de  Gavin  Hamilton. 

Il  paraît  probable  que  c'est  grâce  à  ses  deux  années  de  Rome  et  aux 
conseils  de  James  Byres  que  Raeburn  doit  d'avoir  échappé  à  l'ornière.  Sans 
doute  il  avait  montré  plus  de  puissance  qu'aucun  de  ses  contemporains  dès 
avant  son  mariage  ;  mais  ses  premiers  tableaux  ne  donnent  point  d'indices  de 
ce  désir  d'étendre,  ou,  du  moins,  d'expérimenter  les  choses  et  de  les  regarder 
sous  des  aspects  nouveaux  et  variés,  que  l'on  peut  distinguer  en  lui  après 
son  retour  à  Edimbourg.  Nous  n'avons  aucune  preuve  que  l'archéologie 
ait,  sous  une  forme  quelconque,  occupé  ses  pensées  en  Italie,  ni  qu'il  s'y 
soit  très  répandu  et  ait  beaucoup  diné  en  ville.  Sa  famille  était  là  et 
l'attachait  à  cette  vie  domestique  vers  laquelle  son  inclination  naturelle  le 
portait.  C'était  aussi  un  travailleur  âpre  et  assidu.  Plus  tard  il  avait 
coutume  de  dire  que  tout  le  profit  qu'il  avait  tiré  de  son  séjour  à  l'étranger 
était  dû  aux  conseils  de  Byres.  Or  Byres  lui  avait  conseillé  de  ne  jamais 
peindre  rien  sans  l'avoir  devant  lui.  Nous  avons  ici  le  secret  de  la 
puissance  de  Raeburn.  A  la  différence  d'autres  jeunes  gens  qui  cherchaient 
l'inspiration  dans  Rome,  il  ne  perdit  pas  son  temps  à  faire  des  copies,  ni 
même  à  regarder  les  maîtres  dont  l'individualité  ne  parlait  pas  à  la  sienne. 
A  la  vérité  il  étudia  Michel-Ange,  peut-être  par  déférence  pour  le  conseil 
de  Sir  Joshua,*  et  il  se  peut  qu'il  soit  redevable  à  ce  maître  d'une  certaine 
largeur  de  mouvement,  aussi  bien  que  de  certaines  perversités  curieuses  qu'on 
rencontre  en  ses  tableaux.  Autrement  il  traita  Rome  comme  un  lieu  où  il 
avait  à  apprendre  la  technique  de  l'art,  et  à  acquérir  de  bonnes  habitudes 
pour  son  atelier,  chez  lui.  Il  y  perdit  la  tendance  à  l'abaissement  excessif  du 
ton  et  à  la  monotonie  de  couleur  qui  était  le  péché  mignon  des  premiers 
peintres  écossais,  et  mettant  en  action  le  principe  du  cardinal  laïque,  il  se 
rendit  capable  de  peindre  tout  ce  qu'il  avait  devant  lui  d'une  façon  simple, 
solide  et  directe.  Le  grand  avantage  de  cette  méthode  d'étude,  pour  un 
peintre   déjà    mûr,    c'est    la    puissance  qu'elle   a  pour  instruire   l'œil    à   choisir. 

*  Des  signes  de  cette  étude  apparaissent  dans  ce  qu'il  fit  pendant  les  premières  années  qui 
suivirent  son  retour.  Dans  les  tableaux  de  cette  époque  on  trouve  d'étranges  complications  de  dessin 
qui  rappellent  comment  Michel  Ange  violente  les  membres  humains  pour  les  mettre  en  des  endroits 
invraisemblables.  Le  groupe  des  enfants  Paterson,  dont  on  va  parler  tout  à  l'heure,  en  ofiTre  un 
exemple. 


64  SIR     HENRY     RAEBURN 

Un  jeune  étudiant  prend  tout  ce  qu'il  voit,  parce  qu'il  apprend  avant  tout  à 
se  servir  de  la  couleur  et  à  imiter.  Une  fois  cela  appris,  l'attention  se 
détourne  un  peu  de  la  palette  et  de  la  toile  pour  se  porter  avec  sollicitude  sur 
la  nature  même  de  l'objet.  On  n'accepte  plus  les  faits  purement  et  simple- 
ment parce  que  ce  sont  des  faits.  A  moins  qu'ils  ne  contribuent  activement 
à  l'impression  finale,  on  les  laisse  de  côté,  et  c'est  ainsi  que  l'œil  apprend  à 
saisir   d'un    regard    l'essentiel. 

Il  se  peut  que  tout  ceci  semble  trop  évident  pour  être  écrit.  Mais, 
évident  ou  non,  il  est  nécessaire  de  le  dire,  parce  que  c'est  dans  des  choses 
semblables  que  se  doivent  chercher  les  racines  de  l'individualité  de  notre 
peintre.  Lui  mis  à  part,  tous  les  jeunes  artistes  qui  allèrent  à  Rome  au 
XVIIP  siècle,  et,  par  le  fait,  fort  avant  dans  le  X1X%  y  allèrent  pour  y 
acquérir  des  idées.  Ils  acceptèrent  ce  qu'ils  entendaient  dire  sur  le  grand 
style,  et  ils  crurent  qu'il  leur  incombait  de  saisir,  s'ils  le  pouvaient,  les 
moindres  perfections  des  grands  hommes  de  la  Rennaissance  italienne.  Même 
ceux  qui,  comme  Sir  Joshua,  se  consacrèrent,  dans  la  pratique,  au  développe- 
ment de  leur  propre  génie,  débutèrent  dans  la  vie  avec  une  notion  fausse  de 
ce  que  Rome,  ou  tout  autre  grand  centre  artistique,  pouvait  faire  pour  eux. 
La  conséquence  est  que  leur  œuvre  montre  qu'il  relève  de  deux  influences,  et 
que  le  mouvement  auquel  cet  œuvre  appartient  doit  être  considéré  comme 
le  suprême  effort  de  la  Renaissance  expirante,  plutôt  que  comme  une  des 
causes  de  l'art  moderne. 

Raeburn  se  présenta  au  milieu  de  ces  hommes,  avec  la  capacité,  à  tout 
le  moins,  de  comprendre  et  de  s'assimiler  une  suite  de  principes  tout  à  fait 
différents.  Il  étudia  les  grands  hommes  de  la  Renaissance  italienne,  non 
pour  leurs  méthodes  de  conception  qui  ne  pouvaient  être  ressuscitées,  mais 
pour  leurs  méthodes  de  travail,  qui  pouvaient  l'être.  Tandis  qu'on  discutait 
autour  de  lui  ce  qui  constitue  le  grand  style,  il  s'enquérait  du  faire  de 
Vélasquez,  du  dessin  de  Michel-Ange,  de  la  couleur,  peut-être,  de  quelques 
uns  de  ces  hommes  adroits  du  XVII'^  siècle,  qui  n'avaient  guère  que  leur 
dextérité  à  montrer.  Il  me  semble  indéniable  que  1'  "  Innocent  X  "  de 
Vélasquez  fut  pour  beaucoup  dans  son  développement.  En  1785-87,  les 
visiteurs  du  palazzo  Doria-Pamphili  y  allaient  pour  voir  tout  autre  chose 
que  ce  que  nous  considérons  aujourd'hui  comme  le  joyau  de  la  collection  ; 
mais  en  cela,  comme  en  d'autres  choses,   il    se  peut  bien  que  Raeburn  ait  été 


MRS.    WELWOOD    DE     GARVOCK 

Mr.  J.    A.    Maconochie    Wehvood 


INFLUENCE     DE     ROME     SUR    SON    TALENT        65 

en  avance  sur  son  temps.  Son  but  n'était  pas  de  s'assimiler  des  idées,  mais 
d'apprendre  son  métier.  Je  suis  bien  sûr  que  s'il  était  passé  dans  Leicester 
Field  en  retournant  à  Edimbourg,  sa  conversation  n'aurait  pas  plu  à 
Reynolds.  Rien  dans  son  art  ou  dans  sa  vie  ne  laisse  soupçonner  la  moindre 
sympathie  avec  les  préoccupations  qui  se  trahissent  dans  les  Discours. 
Plus  peut-être  qu'aucun  autre  peintre  de  sa  valeur,  il  se  confina  dans  le  côté 
pratique  de  son  art.  Il  est  probable  que  personne  n'alla  jamais  à  Rome  pour 
y  être  moins  affecté  par  l'atmosphère  du  lieu,  pour  le  faire  servir  plus 
complètement  à  l'achèvement  de  sa  propre  éducation,  et  moins  à  l'acquisition 
de  notions  exotiques. 

Nous  touchons  donc  ici  à  la  marque  particulière  de  Raeburn,  au  trait 
qui  le  met  à  part  des  autres  peintres  de  son  temps  et  qui  fait  de  lui  un 
précurseur.  Il  mit  de  côté  toutes  les  théories  touchant  le  motif  ou  le  but 
de  l'art  ;  il  ne  prit  aucun  intérêt  à  ses  relations  avec  la  littérature  ou  l'histoire  ; 
il  voulait  ignorer  ces  distinctions  entre  le  grand  style  et  le  genre,  à  propos 
desquelles  on  a  gaspillé  tant  d'ingéniosité  de  bon  aloi,  et  il  se  mit  à  peindre 
ce  qu'il  voyait  en  un  style  qui,  par  la  largeur,  par  l'équilibre  et  la  cohésion 
intimes,  avait  en  soi  de  quoi  élever  son  œuvre  à  un  haut  niveau  artistique. 
D'abord,  comme  nous  le  verrons,  ces  intentions  se  compliquèrent  d'une 
aptitude  à  tomber  dans  des  combinaisons  linéaires  trop  cherchées,  consé- 
quence, comme  je  l'ai  déjà  indiqué,  de  l'étude  des  dessins  les  plus  contournés 
de  Michel-Ange.  Au  bout  d'une  ou  deux  années  passées  dans  son  pays,  il 
abandonna  ces  malheureuses  tentatives,  et  dès  lors  Raeburn  se  limita  à  la 
simplicité  de  dessin  qui  lui  a  aujourd'hui  apporté  la  gloire  et  qui  lui  donne 
le  droit  d'être  considéré  comme  un  pionnier  de  l'art. 

On  a  prétendu  que  Raeburn  variait  ses  études  à  Rome  en  faisant 
parfois  de  la  sculpture.  On  sait  que  plus  tard  il  modelait  à  l'occasion,  ce  qui 
n'est  pas  surprenant,  quand  on  se  rappelle  son  éducation  première.  Cependant, 
le  seul  reste  qui  subsiste  encore  de  ce  genre  de  travail  est  son  propre  portrait 
en  émail  de  Tassie,  reproduit  sur  notre  page  de  titre.  Je  cite  ce  que  feu 
J.  M.  Gray  dit  de  ce  médaillon.  "  Le  portrait  de  Sir  Henry  Raeburn,  un 
des  médaillons  qui  existent  en  pâte  émaillée  de  Tassie,  et  qu'on  regarde 
ordinairement  comme  modelé  de  ses  mains,  est  particulièrement  intéressant. 
Il  est  exécuté  d'une  manière  beaucoup  plus  simple  et  plus  libre  que  les 
médaillons    signés    de   l'artiste   (Tassie),    avec    un    faire    qui,    surtout    dans    le 

s 


66  SIR    HENRY    RAEBURN 

traitement  de  la  chevelure,  rappelle  de  façon  marquée  la  '  touche  carrée  '  de 
Raeburn  peintre.  Il  n'a  pas  le  titre  en  lettres  romaines  imprimées  qu'on 
trouve  généralement  sur  la  coupe  du  cou  des  grands  médaillons  de  Tassie, 
il  n'est  pas  marqué  du  Tassie  F.,  ni  de  la  majuscule  'T'  qui  distinguent 
d'ordinaire  ses  ouvrages  ;  mais  il  porte  cette  simple  inscription,  '  H.  Raeburn, 
1792,'  incisée  en  caractères  d'écriture  courantes.  Raeburn  avait  l'habitude  de 
faire  du  modelage  de  temps  en  temps,  et  son  fils,  Henry  Raeburn  le  jeune, 
croyait  que  ce  médaillon  avait  été  exécuté  par  le  peintre  lui-même.  Le  style 
de  l'ouvrage,  dans  son  ensemble,  est  favorable  à  cette  conclusion  ;  le  traitement 
légèrement  défectueux  des  méplats  de  l'oreille  fait  penser  à  un  artiste  qui  ne 
serait  pas  accoutumé  au  relief,  et  on  peut  probablement  admettre  sans  crainte 
que  nous  avons  là  le  seul  exemple  qui  existe  des  efforts  de  Sir  Henry  dans 
l'art  plastique."*  Je  suis  d'accord  avec  lui  sur  tous  les  points.  La  comparaison 
entre  ce  médaillon  et  ceux  qui  sont  signés  par  Tassie  ne  nous  laisse  guère  de 
doute  qu'il  est  d'une  autre  main,  et  les  différences  se  rapportent  toutes  à  la 
simplicité  de  conception,  au  rythmne  de  mouvement  et  à  la  largeur  de  faire 
caractéristiques  de  Raeburn.  Ce  médaillon  représente  un  homme  d'un  attrait 
singulier,  beau,  vigoureux,  portant  la  tête  comme  un  roi. 

Raeburn  revint  dans  sa  patrie  au  commencement  de  l'été  de  1787.  Chose 
bien  caractéristique  de  sa  part,  il  fit  le  voyage  de  Rome  à  Edimbourg  sans  s'arrêter 
nulle  part  en  chemin.  Avec  une  femme  et  des  enfants  à  remorquer,  cette  manière 
de  faire  était,  sans  doute,  économique  et  commode  à  la  fois  ;  mais  d'après  ce  que 
nous  savons  de  lui,  nous  soupçonnons  qu'il  aurait  agi  sensiblement  de  la  même 
manière  s'il  avait  été  garçon.  Il  avait  alors  trente-et-un  ans,  et  sa  femme  n'en 
avait  pas  moins  de  quarante-trois.  Il  avait  des  enfants  à  lui,  et  il  avait  gagné 
l'affection  des  enfants  du  premier  lit  à  un  degré  très  peu  ordinaire.  Son  esprit 
était  donc  plein,  probablement,  de  l'idée  de  rentrer  au  milieu  de  ses  gens  et  de 
se  mettre  à  l'ouvrage  pour  tirer  parti  de  l'habileté  acquise  dans  la  capitale  des 
arts.  Il  revint  demeurer  à  Deanhaugh,  mais  il  chercha  un  emplacement  plus 
central  pour  y  peindre.  La  ligne  de  faîte  de  la  ville  neuve  était  alors  entièrement 
revêtue  de  maisons.  L'artère  principale  était  George  Street,  car  on  n'avait 
pas  encore  bien  reconnu  les  possibilités  d'avenir  de  sa  voisine  au  sud.  Il  est 
vrai  qu'avec  un  trou  béant  entre  elle  et  le  château,  trou  dans  lequel,  en  maint 
endroit,   les  ordures  de   la  vieille  ville   et   la   terre   tirée   des   fondations   de   la 

*  James  and  William   Tassie,  par  J.  M.  Gray,  F.S.A.  Scot,  pp.  44-45  ;  Edimbourg,  1894. 


LORD     NEWTON 

Galerie   nationale   d'Ecosse 


RETOUR    EN    ECOSSE  67 

nouvelle  étaient  lancées  par  les  baillis  et  les  entrepreneurs,  Prince's  Street 
devait  encore  vivre  des  promesses  de  l'avenir.  En  tout  cas,  Raeburn  choisit 
George  Street  ;  il  y  prit  un  appartement  où  il  devait  peindre  pendant  huit  ans, 
jusqu'à  ce  que  l'accroissement  de  sa  clientèle  le  chassât  dans  une  installation 
plus  spacieuse. 

Le  lecteur  n'aura  pas  oublié  qu'un  des  premiers  patrons  de  Raeburn,  ou 
plutôt  un  des  premiers  à  mentionner  par  écrit  ses  relations  avec  le  jeune 
peintre,  fut  Andrew  Duncan,  professeur  suppléant  à  l'Université.  Suivant  le 
Tribut  lu  devant  la  Société  Harveyienne  d'Edimbourg  dans  l'année  qui  suivit 
la  mort  de  l'artiste,  Duncan  se  retrouva  parmi  les  premiers  qui  l'employèrent 
lors  de  sa  réinstallation  à  Edimbourg.  Duncan  avait  contribué  plus  qu'aucun 
autre  à  la  fondation  du  Dispensaire  public  royal  ;  il  n'était  donc  que  naturel 
que  son  portrait  en  ornât  les  murs.  La  commande  en  fut  donnée  à  Raeburn, 
qui  exécuta  le  portrait  en  pied  appartenant  aujourd'hui  à  la  Société  royale  de 
Médecine.  Vers  le  même  temps,  la  Société  Harveyienne  s'adressa  à  lui  pour 
un  portrait  de  William  Inglis,  un  de  ses  membres,  et  suivant  le  Tribut 
souvent  cité,  le  principal  "restaurateur  des  Ludi  Apollinares  à  Edimbourg, 
jeux  célébrés  sur  les  Links  (landes)  de  Leith,  où  les  exercices  salubres  se 
combinent  admirablement  avec  la  gaieté  publique."  Cette  commande  fut  suivie 
de  celle  du  portrait  d'Alexander  Wood,  Président  de  la  Société.  Autant  qu'on 
peut  le  découvrir  aujourd'hui,  ces  portraits  furent  ce  qui  rompit  la  glace  pour 
Raeburn  à  Edimbourg.  Ils  lui  donnèrent  l'occasion  de  montrer  ce  que  l'Italie 
avait  fait  pour  lui,  et  ils  provoquèrent  de  la  part  de  David  Martin  l'inévitable 
dépréciation  d'œuvres  avec  lesquelles  il  ne  pouvait  rivaliser.  "  Le  gars  de 
George  Street,  declarait-il,  peignait  mieux  avant  d'aller  à  Rome,"  trente-cinq 
ans  avant  que  Hudson,  ayant  regardé  le  Giiiseppe  Marchi  de  Reynolds,  se 
fut  exclamé  ;  "  Par  Dieu,  Reynolds  !  vous  ne  peignez  pas  si  bien  que  quand 
vous  avez  quitté  l'Angleterre."  Les  deux  hommes  étaient  probablement  sincères. 
Malgré  la  sotte  tournure  que  prit  sa  rupture  avec  Reynolds,  Hudson  avait 
l'esprit  généreux,  et  dans  les  années  qui  suivirent  il  ne  manifesta  aucune  jalousie 
des  succès  de  son  ancien  élève.  Je  ne  vois  aucune  raison  pour  accuser  Martin 
d'avoir  eu  des  intentions  moins  honnêtes.  La  méthode  raide,  ramassée,  de 
Raeburn  dans  des  tableaux  comme  le  "  George  Chalmers  de  Pittencrieff," 
devait  naturellement  lui  sembler  plus  satisfaisante  que  la  manière  un  peu 
décousue  qui  marqua  les  premières  années  de  sa  réinstallation  en  Ecosse. 


68  SIR     HENRY    RAEBURN 

Mais  l'opinion  de  Martin  n'était  pas  partagée  par  cette  partie  de  la  société 
d'où  venaient   les  commandes,  et  il  semble   que   la   popularité   de  Raeburn  ait 
été  assurée  dès  l'abord.     Cunningham  se  laisse  aller  à  une  ironie  quelque  peu 
déplacée  sur  les   causes  du  succès  du  jeune  peintre.     "Aux  yeux  des  hommes 
de  goût  et  de  sentiment,  c'était,  dit-il,  le  triomphe  du  génie  sur  la  médiocrité  ; 
mais  la  multitude  ne  voyait  qu'un  artisan  expert,   qui  avait  réussi  mieux  qu'un 
autre   moins   soigneux   ou    moins   habile   dans   le   dessin   et   la  mise  en  œuvre 
des  matériaux.      Il   n'y  avait  pas  à  combattre  l'obstination  du  préjugé  national 
à    cet    égard,    &c."      Il    serait    absurde,    bien    entendu,    de    prétendre    que    la 
multitude,    quelle    qu'elle     soit,    puisse    jamais    être    attirée    par   des   qualités 
purement   artistiques.     Les   traits   qui    rendent   l'œuvre   de  Raeburn    si   intéres- 
sante   pour    un    peintre    étaient   hors    de    la    compréhension    de    la    "société" 
d'Edimbourg,  tout  autant  qu'ils  le  sont  de  la  "  société  "  de  Londres  ou  de  Paris 
à    l'heure    qu'il    est.       Mais    un    bon    portrait    doit   avoir   des   qualités   qu'une 
personne  intelligente  et  convenablement  élevée  peut  goûter.       Il  doit  avoir  de 
la  vie  ;  il  doit  avoir  cette  harmonie  d'action  que  nous  pouvons  tous  apercevoir 
chez  les  vivants  ;   il  doit  être  plus  ressemblant  que  le  modèle  même,  par  quoi 
je  veux  dire  que  le  portrait  doit  nous  en  apprendre  plus  sur  le  modèle  que  le 
propre   visage   de   celui-ci  à  n'importe  quel  moment  donné.      Il  doit  combiner 
le  présent  avec  quelque  chose  de  l'avenir  et  du  passé.      On    trouve   tout   cela 
dans  un  bon  Raeburn,  même  des  premiers  temps.     La  société  écossaise  voyait 
le  contraste  entre  de  telles  œuvres  et   la   lourdeur  constante   de    Martin.       La 
largeur  de   Raeburn,  sa  faculté   de   choisir   les    traits   essentiels   et   de  négliger 
les  détails  n'allant  pas  au  but,   la  vigueur  de   son  modelé   et  la   rigueur  avec 
laquelle    il    sacrifiait    la    joliesse    à    l'unité,    étaient   naturellement   hors   de   sa 
compréhension  ;    mais  elle   en   comprenait  certains  résultats,   et  elle  donna  tout 
de   suite   sa   foi   en    l'homme   qui   animait   ses    modèles  d'une  vie  cohérente  et 
logique. 

Il  n'est  pas  facile  de  déterminer  quels  furent  exactement  les  premiers 
portraits  peints  par  Raeburn  après  son  retour.  Duncan,  dans  son  Tribut, 
nous  donne  à  entendre  que,  parmi  les  premières  œuvres  auxquelles  il  travailla 
dans  George  Street,  il  faut  compter  trois  portraits  qui  sont  aujourd'hui  dans 
la  salle  du  sénat  [Senate  Hall)  de  l'Université,  à  savoir:  le  Professeur  Adam 
Ferguson,  le  Principal  William  Robertson  et  le  Lord  Prévôt  Thomas  Elder. 
Mais  l'un  d'eux,  au  moins,  le  "Thomas  Elder,"  à  été  peint  in  1798,  onze  ans  après 


MISS     HELEN     STIRLING 


\fr.     Arrhihald    Stirling 


PREMIERS    TRAVAUX  69 

1787,  et  lorsque  quantité  de  portraits  étaient  sortis  de  son  atelier.  Cependant, 
s'il  est  parfois  difficile  de  découvrir  la  chronologie  des  œuvres  particulières,  il 
est  assez  aisé  de  reconnaître  les  grandes  phases  par  lesquelles  Raeburn  passa. 
On  peut  prendre  un  certain  groupe  de  tableaux  exécutés  pour  les  Fergusons  de 
Raith  et  pour  les  Clerks  de  Penicuik  comme  de  bons  exemples  de  sa  manière 
aux  environs  de  1790.  Le  plus  ancien  est  un  portrait  de  William  Ferguson 
de  Kilrie  {voy.  la  Planche),  le  troisième  fils  de  William  Ferguson  de  Raith.  A 
en  juger  d'après  l'âge  du  modèle,  il  doit  avoir  été  peint  aussitôt  après  que 
Raeburn  se  fut  établi  dans  George  Street.  Il  jette  un  jour  éclatant  sur  sa 
méthode  de  travail.  Le  garçon — il  a  environ  treize  ans — paraît  avoir  posé 
sous  une  fenêtre  très  petite  et  un  peu  haute,  la  tête  tournée  et  regardant  la 
partie  obscure  de  la  chambre.  Le  peintre  a  appuyé  lourdement  la  main  sur 
les  plissés  du  col,  découvrant  la  gorge,  et  ménageant  une  agréable  complication 
de  gaufrures  et  de  linge  tuyauté  pour  accrocher  la  lumière.  La  vivacité  de 
l'artiste  et  l'amusement  qu'elle  donnait  au  modèle  sont  aussi  faciles  à  lire  sur 
la  toile  que  si  l'on  était  dans  l'atelier.  Immédiatement  après  dans  l'ordre  des 
temps  vient  un  groupe  des  deux  frères  aînés  de  William  Ferguson,  Ronald  et 
Robert  {voy.  la  Planche).  Elégamment  conçu  et  bien  dessiné,  il  fait  un  grand 
effet  en  noir  et  blanc.  Le  tableau  lui-même  est  moins  attrayant,  car  le  ton 
général  est  malheureux  et  la  surface  est  plutôt  noire  et  terne.  Le  bras  gauche 
du  jeune  garçon  est  aussi  un  peu  dépourvu  de  nerfs  et  d'équilibre  pour  ce 
qu'il  fait.  Comme  exécution,  sinon  comme  dessin,  le  groupe  de  Sir  John  et 
Lady  Clerk  de  Penicuik,  peint  quelques  mois  après,  est  beaucoup  meilleur 
{^oy.  la  Planche).  Ici  encore  nous  avons  une  donnée  originale  et  hardie  de 
lumière  et  d'ombre,  car  la  figure  principale,  celle  de  Sir  John,  a  le  dos  tourné 
au  soleil,  et  est  éclairée  surtout  par  les  reflets  de  la  robe  blanche  de  Lady 
Clerk.  A  la  même  année  appartient,  très  vraisemblablement,  le  portrait  en 
pied  de  Sir  Ronald  Ferguson  de  Raith,  avec  son  fusil  et  son  épagneul  iyoy. 
la  Planche).  Cette  fois,  l'idée  générale  relève  d'une  époque  antérieure  dans 
la  carrière  du  peintre,  car  elle  est  évidemment  dominée  par  le  désir  de 
faire  un  pendant  au  groupe  de  Mrs.  Ferguson  et  ses  deux  jeunes  Garçons, 
que  Raeburn  avait  peint  en  1781,  avant  d'aller  à  Rome  i^oy.  la  Planche). 
Ce  que  nous  remarquons  tout  d'abord  dans  tous  ces  tableaux,  c'est  la 
preuve  qu'ils  donnent  d'un  éveil  d'ambition  chez  leur  auteur.  Chacun  d'eux 
exprime   une    idée    au-delà    de    ce    qui    est    strictement    nécessaire    au    succès 

T 


yo  SIR    HENRY    RAEBURN 

pictural.  Le  groupe  des  deux  fils  Ferguson  est  un  symbole  du  droit  d'aînesse  1 
Je  ne  puis  m'empêcher  de  croire  qu'il  y  avait  quelque  chose  de  cela  dans 
l'esprit  du  peintre  lorsqu'il  mettait  le  frère  aîné  dans  la  pleine  lumière  du 
soleil,  concentrait  sur  lui  toute  action  et  toute  initiative,  et  lui  donnait  une 
attitude  agressive  ;  tandis  que  le  frère  cadet  est  maintenu  dans  l'ombre,  n'ayant, 
on  le  voit  à  sa  pose  et  à  sa  mine,  rien  à  faire  qu'à  attendre,  comme  si  sa  seule 
fonction  était  de  ser\'ir  de  repoussoir  à  l'héritier.  Comme  composition  rem- 
plissant un  espace  donné,  ce  portrait  montre  Raeburn  à  son  plus  grand  avantage. 
Le  "Sir  John  et  Lady  Clerk"  est  moins  heureux.  Ici  encore  c'est  une  idée 
extérieure  au  tableau  qui  éperonna  l'esprit  de  l'artiste.  Mais  le  tableau  veut 
en  dire  trop,  de  sorte  qu'il  nous  met  devant  une  chose  à  deviner,  au  lieu  de 
nous  donner  à  la  fois  l'énigme  et  le  mot,  comme  le  doit  faire  un  portrait. 
Qu'est-ce  que  Sir  John  suggère,  et  pourquoi  la  dame  a-t-elle  l'air  si  hésitant? 
Nous  sommes  troublé  par  une  question  au  lieu  d'être  calmé  et  charmé  par 
l'art.  Le  portrait  en  pied  de  Sir  Ronald  Ferguson  est  plus  simple  ;  mais 
là  même  on  peut  découvrir  les  signes  de  l'activité  mentale,  la  détermination 
de  rejeter  ce  qui  se  présente  naturellement  et  de  se  façonner  des  détails  que 
l'artiste  aurait  jadis  considérés  comme  sous-entendus,  chose  qu'il  semble  avoir 
appris  à  l'étranger.  Comparez,  par  exemple,  la  vivacité  d'esprit  qui  en  gouverne 
le  tracé  des  lignes  secondaires,  avec  des  choses  analogues  dans  le  tableau  de 
1781.  Dans  ce  dernier,  on  peut  reconnaître  une  tentative  pour  donner  un 
air  d'aisance  et  de  nature,  rien  de  plus.  Dans  le  "  Sir  Ronald  Ferguson  "  les 
lignes  secondaires  sont  maintenues  dans  leur  subordination  en  vertu  d'une 
pensée  positive,  d'un  sentiment  actif  de  la  valeur  esthétique.  Imaginez  que 
le  fusil  du  jeune  homme  soit  tenu  à  un  angle  tel  qu'il  se  détache  sur  la 
partie  lumineuse  du  fond  ;  aussitôt  l'œil  serait  attiré  maladroitement  sur  un 
autre  point  du  tableau,  et  l'unité  de  conception  serait  détruite.  Quatres  lignes 
traversent  le  tableau,  mais  elles  sont,  au  point  de  vue  pictural,  réduites  à 
deux,  en  les  groupant  par  paires  ;  le  fusil  est  parallèle  à  une  pente  du  paysage, 
et  le  dos  du  chien  à  l'autre.  L'idée  est  assez  mince,  trop  mince  pour  qu'on 
la  signale,  pensera-t-on  peut-être  ;  mais  elle  marque  un  grand  progrès  sur  le 
temps  où  le  peintre  était  capable  de  jeter  une  draperie  comme  la  jupe  de 
Mrs.   Ferguson,   dans  le  groupe  plus  ancien. 

Dessin  à  part,   ces  tableaux   de   la   première  époque   sont   loin   d'être   sans 
défauts.     La  couleur  en  est  souvent  froide  et  criarde,  le  tissu  sec  et  floconneux  ; 


J.E    LORD    PRESIDENT    BLAIR 

Société   des    "  Writers   io   the   Signet"    (Avoués,    à   Edimbourg) 


MRS.    JAMES    CAMPBELL 

Mr.   Lionel  B.    C.    L.   Muirhead 


LES     DÉFAUTS  71 

tandis  que  le  faire  a  l'air  inspiré  par  le  désir  d'être  rapide  et  net,  plutôt  que 
par  une  incapacité  naturelle  d'être  autre  chose.  Il  est  assez  curieux  que  ces 
défauts,  au  lieu  de  perdre  de  leur  empire,  n'aient  fait,  pendant  un  certain 
temps,  que  croître  chez  Raeburn.  Ils  ne  sont  nulle  part  plus  visibles  que  dans 
quelques  uns  des  tableaux  qui  suivirent  immédiatement  ceux  que  nous  venons 
de  discuter.  En  nous  bornant  pour  l'instant  aux  œuvres  reproduites  ici, 
nous  pouvons  prendre  "  Mrs.  Newbigging,"  les  "  Enfants  Paterson  "  de  Castle 
Huntly,  et  "  Lady  Perth  et  sa  Fille"  comme  échantillons  de  la  moyenne  de 
ce  qu'il  faisait  au  commencement  des  dix  dernières  années  du  XVI IP  siècle. 
"  Mrs.  Newbigging  "  est  un  exemple  typique  de  ce  qu'un  modèle  assidu  pouvait 
espérer  obtenir  de  lui.  Le  mouvement  est  agréable  ;  la  composition  se  tient 
bien,  même  dans  ses  détails  ;  les  mains  sont  cachées  sans  effort  trop  visible,  et 
la  tête  a  une  individualité  suffisante.  Le  tableau  de  "  Lady  Perth  et  sa  Fille  " 
est  moins  réussi,  surtout  parce  que  la  mère  et  l'enfant  sont  trop  indépendantes 
l'une  de  l'autre.  Le  peintre  semble  avoir  visé  à  être  naturel,  mais  il  n'a  réussi 
qu'à  rompre  sa  composition,  ce  qui  n'est  pas  tout  à  fait  la  même  chose.  Le 
troisième  tableau  pèche  dans  le  sens  opposé.  Le  motif  en  est  trop  complexe 
et  cherché  trop  loin.  C'est  un  des  tableaux  auxquels  je  pensais  en  disant, 
dans  un  précédent  chapitre,  que  Raeburn  se  rappela  parfois  le  conseil  de 
Sir  Joshua  à  propos  de  Michel-Ange  alors  qu'il  aurait  mieux  fait  de  le 
chasser  de  son  esprit.  Ces  trois  figures  d'enfants,  violemment  disposées  en 
pyramide,  avec  leurs  mains  portées  à  la  fois  vers  un  même  but,  sans  que  ce 
but  apparaisse  bien  clairement,  rappellent,  au  point  de  vue  artistique,  quelques- 
unes  des  moins  heureuses  conceptions  de  Michel-Ange,  d'une  façon  tout-à- 
fait  curieuse.* 

Dans  tous  ces  tableaux,  et  dans  nombre  d'autres  du  même  temps  et  du 
même  ordre,  la  couleur  est  facilement  criarde  et  froide,  les  demi-teintes  se  font 
remarquer  par  leur  absence,  les  lumières  hautes  sont  blanches  et  crayeuses,  le 
faire  ne  se  rapporte  que  superficiellement  aux  formes  qu'il  traite,  et  la  pâte 
est  mince  et  sèche.  Cependant,  pour  que  cette  critique  ne  paraisse  pas  trop 
sévère,   il  faut  nous  hâter  d'ajouter  qu'au  cours  de  ces  mêmes  années  Raeburn 

*  Il  se  peut  que  Raeburn  ait  vu  le  tableau  inachevé  de  "  La  Mise  au  Tombeau,"  de  Michel-Ange, 
aujourd'hui  dans  la  Galerie  Nationale.  On  ignore  l'histoire  de  ce  tableau  avant  qu'il  arrivât  dans  les 
mains  du  Cardinal  Fesch,  mais,  suivant  toute  probabilité,  il  était  à  Rome  en  1783-85.  L'arrangement 
des  jambes  du  Christ  mort  et  des  deux  porteurs  a  son  écho  dans  celui  des  bras  des  enfants  du  groupe 
Paterson. 


72  SIR    HENRY    RAEBURN 

exécuta  quelques-uns  de  ses  plus  beaux  portraits,  des  morceaux  sur  lesquels 
on  peut  faire  reposer  sa  réputation  aussi  sûrement  que  sur  les  meilleures 
œuvres  de  sa  maturité  triomphante.  Le  plus  connu  est  peut-être  celui  du 
Dr.  Nathaniel  Spens,  à  Archers  Hall,  ou  Salle  de  l'Archer,  à  Edimbourg 
{voy.   la  Planche). 

La  vogue  actuelle  de  Raeburn  date  de  l'apparition  de  ce  portrait  à 
Burlington  House  en  1877.  Il  avait  autour  de  lui  maints  dignes  compagnons, 
mais  aucun  où  la  grandeur  du  maître  écossais  se  déployât  aussi  pleinement. 
Il  étonna  ceux  qui,  comme  les  Redgrave,  s'étaient  formé  une  opinion  du  talent 
de  Raeburn  sans  prendre  la  peine  de  l'étudier  ;  *  encore  ne  peut-on  guère  le 
considérer,  quelque  beau  qu'il  soit,  comme  le  chef-d'œuvre  de  cette  période  de 
jeunesse  à  laquelle  il  appartient.  Nous  verrons  dans  le  chapitre  suivant 
que  presque  avant  que  la  couleur  eût  séché  sur  le  "  Dr.  Spens,"  les  fortes 
qualités  de  celui-ci  étaient  répétées  et  développées  dans  le  grand  portrait  de 
Sir  John   Sinclair  d'Ulbster. 

Ce  qu'il  y  a  de  plus  remarquable  dans  le  "  Spens,"  c'est  qu'il  est  à  la  fois 
contenu  et  complet.  Pour  employer  un  terme  du  jeu  de  golf  que  tout  le 
monde  comprendra  aujourd'hui,  il  n'y  a  rien  de  pressing,  rien  de  forcé,  nulle 
part.  Tout  est  fait  avec  aisance  et  noblesse,  et  pourtant,  pour  continuer 
la  métaphore,  la  balle  est  à  la  fois  "longue  et  droite."  Rien  n'est  escamoté. 
Le  vêtement  de  tartan,  par  exemple,  doit  avoir  suggéré  la  tentation  d'un 
traitement  sommaire,  mais  on  a  résisté  à  la  tentation.  On  lui  a  accordé  sans 
compromission  tous  ses  détails,  et  pourtant  il  n'occupe  que  sa  place  stricte 
dans  la  peinture.f  Le  bras  gauche,  comme  celui  de  Sir  Ronald  Ferguson,  n'est 
pas  tout  à  fait  assez  ferme  pour  ce  qu'il  a  à  faire,  ce  qui  diminue  l'impression 

*  Dans  leur  Century  of  Painters  ils  déclarent  tranquillement:  "En  caractérisant  le  talent  de 
Raeburn,  nous  nous  trouvons  devant  certaines  difficultés,  parce  que  sa  pratique  fut  limitée  presque 
entièrement  à  l'Ecosse.  Nous  avons  eu  ainsi  peu  d'occasions  de  voir  beaucoup  de  ses  œuvres  "  (vol.  ii, 
P- 45.  édit.  de  1866).  Figurez-vous  un  critique  entreprenant  d'écrire  sur  Vélasquez  et  commençant  par 
invoquer  froidement  ce  fait,  qu'il  s'est  trouvé  en  face  de  certaines  difficultés,  parce  que  presque  tous  les 
meilleurs  tableaux  du  maître  sont  en  Espagne  !  L'académicien  et  son  frère  paraissent  avoir  borné  leurs 
recherches  à  une  visite  à  la  Galerie  Nationale  d'Ecosse,  où  il  n'y  avait  en  1866  qu'un  vraiment  bon 
tableau  de  Raeburn,  le  portrait  de  Mrs.  Scott-Moncrieff,  œuvre  qui  fut  belle,  mais  qui  est  aujourd'hui 
presque  invisible. 

t  A  Dalmahoy,  Midlothian,  il  y  a  un  portrait  en  pied  du  seizième  Comte  de  Morton  dans  le  même 
costume,  par  Sir  William  Beechey.  Il  est  intéressant  de  le  comparer  avec  le  "  Spens,"  et  de  voir  combien 
furent  fatales  à  Beechey  les  difficultés  si  aisément  surmontées  par  Raeburn. 


LE     RÉV.     SIR    HENRY     MONCREIFF    WELLWOOD. 

BART.,     D.D. 

Lord   Moncreiff 


LE    PORTRAIT    DE    SPENS  73 

d'énergie  ;  mais  c'est  la  seule  faute  positive  que  nous  ayons  à  y  trouver.  On 
se  demande  si  le  chardon  auprès  du  pied  du  docteur  a  été  mis  là  pour  faire 
plaisir  à  l'artiste  ou  au  modèle.  Raeburn  l'a  peint  avec  une  dévotion  curieuse, 
au  point  de  nous  rappeler,  comme  à  Horace  Walpole,  mais  pour  une 
meilleure  raison,  quelque  peintre  de  fleurs  hollandais.  Et  cependant  il  ne 
tire  nullement  l'œil  au  détriment  de  l'ensemble. 


u 


CHAPITRE     V 

POINT  CULMINANT  DE  LA  PREMIÈRE  MANIÈRE  DE  RAEBURN— LE  "SIR  JOHN 
SINCLAIR  D^ULBSTER"— COMPARAISON  ENTRE  RAEBURN  ET  FRANS  HALS— "  LORD 
BRAXFIELD"— "MRS.  MACQUEEN  "— "  LADY  STEUART  DE  COLTNESS  "— "  MRS.  CAMP- 
BELL DE  BALLIMORE"— LE  "ROBISON"— LA  MAISON  DE  DEANHAUGH— CELLE  DE 
ST.  BERNARD'S— RAEBURN  CHEZ  LUI— SON  NOUVEL  ATELIER  DANS  YORK  PLACE 


'E  point  culminant  de  la  première  manière  de  Raeburn — 
et  par  là  j'entends  celle  où  il  réussit  pour  la  première 
fois  à  exprimer  ce  qu'il  avait  à  dire — est  marqué,  je 
crois,  par  le  superbe  portrait  de  Sir  John  Sinclair 
d'Ulbster  {voy.  la  Planche),  qui  a  sa  place,  au  moment 
où  j'écris,  dans  les  Nouvelles  Galeries  de  Glasgow. 
Comme  tour  de  force,  comme  morceau  achevé  de  dex- 
térité manuelle,  il  serait  difficile  de  trouver  mieux  dans  l'art  moderne.  Ulbster 
était  un  /a/rc/  des  Highlands,  à  l'extrême  pointe  septentrionale  de  la  grande 
terre  d'Ecosse.  À  la  fin  de  l'avant-dernier  siècle,  il  devint  soldat  de  circonstance, 
comme  la  plupart  des  hommes  de  sa  condition.  En  prévision  de  la  descente 
de  "l'ogre  de  Corse," — ce  qui,  soit  dit  en  passant,  est  anticiper  un  peu, — il 
revêtit  l'extraordinaire  collection  de  formes  et  de  couleurs  fantastiques  qui 
constituaient  alors  l'uniforme  d'un  officier  supérieur  de  la  milice  des  Highlands. 
Par  dessus  la  tunique  et  les  braies  en  tartan  écarlates  des  Sinclairs,  il  portait 
deux  écharpes,  l'une  chamois,  l'autre  rouge,  un  très  grand  plaid  et  le  sporran, 
sorte  de  bourse  en  peau.  Les  braies  étaient  galonnées  de  jaune,  et  son  épée, 
chose  curieuse,  n'était  pas  la  claymore  avec  l'estampille  d'Andra"  Ferrara, 
mais  un  pesant  sabre  de  cavalerie  du  type  ordinaire  du  Sud.  Figurez-vous 
un  peintre  de  nos  jours  aux  prises  avec  un  pareil  costume  !  Un  ou  deux 
l'ont  tourné  de  flanc,  si  je  puis  dire,  grâce  à  des  expédients  divers,  tels  que  ceux 


PORTRAIT  DE  DEUX  ENFANTS 

Mr.    G,    H.     Monro    Hi>me 


RAEBURN     ET     HALS  75 

qu'employa  Sir  John  Millais  dans  le  portrait  de  son  fils.  Mais  personne  n'a 
poussé  l'attaque  de  front,  acceptant  toutes  les  difficultés,  et  de  goût  et  de  tech- 
nique, et  en  sortant  victorieux  par  pure  volonté,  savoir,  et  talent.  Ce  qu'il  y  a 
de  plus  étonnant  dans  l'ouvrage  de  Raeburn,  c'est  l'absolue  perfection  dans  la 
dextérité.  Rien  n'est  escamoté  ni  négligé.  L'importance  de  chaque  détail  est 
acceptée  comme  une  donnée  nécessaire  ;  et  il  occupe  sur  la  toile  exactement  la 
même  place  que  sur  le  modèle.  Pour  son  effet  le  peintre  s'en  est  entièrement 
remis  à  l'art  qui  cache  l'art,  aux  modulations  insensibles  de  la  couleur  réelle,  et 
à  une  exécution  qui  fait  sortir  l'unité  d'éléments  discordants  en  apparence,  par 
sa  parfaite  con\'enance  au  but  auquel  elle  s'applique.  A  première  vue  on 
pourrait  croire  que  cette  peinture  carrée  est  dans  son  élément  lorsqu'elle 
exécute  un  tartan.  Assurément  une  étoffe  toute  en  carrés  doit  être  peinte 
carrément,  si  possible.  Mais,  en  fait,  il  serait  presque  plus  facile  de  peindre 
le  mât  et  le  gréement  d'un  navire  (comme  on  disait,  à  une  époque,  que  les 
peintres  de  Newlyn  avaient  l'habitude  de  faire)  avec  des  coups  horizontaux 
d'une  brosse  en  soies  de  porc,  que  les  carrés  rigoureusement  définis  d'un 
tartan  des  Highlands.  Le  côté  gauche  du  carré  serait  encore  assez  simple  ; 
mais  comment  se  tirer  du  côté  droit  et  de  l'écrasement  final  de  la  touche? 
C'est  pourtant  ce  que  Raeburn  a  fait  à  la  perfection.  Le  tartan  est 
splendidement  dessiné  ;  les  formes  en  dessous  sont  indiquées  aussi  exacte- 
ment que  si  la  surface  eût  été  tout  entière  d'une  seule  couleur,  et  la 
perspective  est  impeccable.  Et  cependant  le  tout  est  peint  avec  autant  de 
largeur,  avec  une  liberté  aussi  exempte  de  tatillonnement,  d'ajustement,  ou  de 
retouche,  que  s'il  n'y  avait  pas  de  tartan  de  tout.  C'est  au  point  que  l'œil  qui 
a  su  conserver  l'harmonie  au  milieu  de  tout  cela  n'est  peut-être  pas  aussi 
admirable,  ou  du  moins  pas  aussi  rare,  que  la  main  qui  a  su  l'exécuter. 

Les  deux  peintres  à  qui  l'on  est  inévitablement  tenté  de  comparer  Raeburn 
sont  Hais  et  Vélasquez.  Le  parallèle  avec  l'Espagnol  sera  plus  convenable- 
ment entrepris  tout  à  l'heure,  lorsque  l'expérience  aura  encore  affiné  l'Ecossais 
davantage.  Mais  ce  "Sir  John  Sinclair  d'Ulbster"  nous  offre  une  occasion 
aussi  bonne  que  nous  en  aurons  jamais,  pour  le  mesurer  avec  l'exécutant  le 
plus  habile  des  Pays-Bas.  Ni  Hais  ni  Raeburn  n'étaient  de  profonds  penseurs, 
du  moins  en  ce  qui  concerne  leur  art.  Hais  était  celui  des  deux  qui  pensait 
le  moins,  car  un  grand  nombre  de  ses  portraits  ne  se  sauvent  de  l'échec 
final  que  par  leur  exécution.  Je  dois  avouer  qu'on  rencontre  de  temps  en 
temps  un  Raeburn  avec  le  même  défaut  :  un  ou  deux  ouvrages  reproduits  dans 


^6  SIR     HENRY     RAEBURN 

ce  volume   donnent   à    croire    qu'il   avait   peint    la  tête   avant  de   commencer  à 
songer   au    reste.       En    règle  générale,  cependant,   il    avait  plus   de    prévoyance, 
et    il    partait   sur    un    plan    qui    graduellement   se    développait.      La   meilleure 
preuve  en    est   dans    l'effet   que  conservent  les    reproductions   en    noir   et   blanc 
de  ses   tableaux.     Il  y  en  a  soixante-six  dans  ces  pages,  et  je  crois  que  le  lecteur 
qui  est  familier  avec  l'œuvre   de  Raeburn  conviendra  qu'ils  perdent  singulière- 
ment peu    au    change.       Un    autre   point    où    Raeburn    est    supérieur   à    Hais 
est  le    sentiment    qu'il    a    du    vrai    foyer   d'une   composition.       Le    Hollandais 
nous  oblige  fréquemment   à   détourner   les   yeux  de   ce  qui    doit   être   la   partie 
dominante    de   son    tableau,    pour    les    fixer    sur    quelque   détail,    relativement 
peu  important,  sur  lequel,  par  je    ne   sais  quelle  bizarre  perversité,  il  lui  a  plu 
de  concentrer    son    savoir-faire.       Tous    ceux    qui  le    connaissent    bien  se    rap- 
pelleront des  portraits  où  les  mains  sont  beaucoup  meilleures  que  la  tête,  et  les 
gants    que  les    mains.      Chez    Raeburn,    ce   n'est    jamais   le  cas.     Ses   tableaux 
sont   toujours   bien  mis  au  point.       L'œil  est  invariablement   attiré  du  premier 
coup  sur  ce  qui  mérite  le  plus  d'être   le  centre,    où  siège  comme  sur  un  trône 
la  personnalité  du  modèle,  parmi  les  contingences  de  sa  condition  et  de  la   dis- 
position actuelle  du  peintre.      Par  certains  côtés,  cet  amour  de  la  concentration 
est  porté  plus  loin  chez  lui  que  chez  n'importe  quel  autre,  excepté  Rembrandt. 
Raeburn,  pour  en  donner  un  exemple,  était  gêné  par  la  compétition  d'effet  entre 
la  tête  et  les  mains.      Dans  les  portraits  à  draperie    sombre,  il  avait  recours  à 
toutes  sortes  de  stratagèmes   pour   éviter    cette  rivalité.     Tantôt    il    mettait   les 
mains    dans    l'ombre,    comme    dans    le    beau    portrait    de    Mrs.    Kinnear,    qui 
appartient  à  Lord  Kinnear  ;    parfois  il  les  enveloppait  d'un  châle,  comme  dans 
celui  de  Lady  Carmichael    icàoy.  la    Planche),  ou    il    tirait    les    manches    dessus, 
comme    dans    l'étonnant    "  Mrs.    James    Campbell,"    appartenant   à    Mr.    Lionel 
Muirhead  {voy.    la    Planche).     Le  maître    de    Haarlem    n'aurait    pas    hésité    un 
moment  à  montrer  toutes  ces    mains,    et  à    les   peindre  de   telle    façon    qu'elles 
auraient  éclipsé  le  visage  et  détruit  ainsi  l'équilibre  du  tableau.* 

Je   crois   qu'on    pourrait    plaider   avec   succès   la   cause   de  Raeburn   contre 

*  J'ai  lu  l'assertion  que  Raeburn  éludait  les  mains  parce  qu'il  ne  savait  pas  les  peindre.  Le  fait 
qu'il  les  omettait  rarement  lorsque  ses  modèles  avaient  des  vêtements  clairs  montre  que  mon  explication 
est  la  bonne.  En  réalité,  il  peignait  très  bien  les  mains  à  son  point  de  vue,  à  lui,  bien  qu'il  ne  le  fît 
pas,  est-il  besoin  de  le  dire?  de  façon  à  plaire  à  ceux  qui  aiment  qu'un  tableau  soit  "fini"  partout, 
comme  le  vernissage  d'une  paire  de  bottes.  Le  seul  échec  notable  que  je  me  rappelle  est  dans  son 
propre  portrait,  où  la  main  gauche  est  trop  traitée  en  symbole  pour  la  position  qu'elle  occupe  contre  le 
menton.     Ainsi  placée,  elle  aurait  dû  être  aussi  poussée  que  la  tête. 


JOHN    WAUCHOPE.    W.S. 

Galerie   nationale   d'Ecosse 


RAEBURN     ET     HALS  77 

Hais,  même  au  point  de  vue  de  l'exécution.  De  temps  en  temps,  je  l'avoue, 
le  Hollandais  éclate  en  une  sorte  d'extravagante  orgie  du  pinceau  où 
l'Écossais  ne  saurait  nullement  le  suivre.  Il  semble  créer  le  chaos,  uniquement 
pour  le  plaisir  d'en  faire  sortir  l'ordre.  Dans  la  Galerie  Nationale  d'Ecosse, 
sous  le  même  toit  que  maints  bons  Raeburn,  est  suspendu  un  ouvrage  qui 
illustre  ceci  à  souhait.  La  tête  de  "  Une  Femme  noble  hollandaise,"  de 
Hais,  est  peinte  avec  sobriété  et,  peut-être,  un  certain  manque  d'intérêt.  Ce 
n'est  pas  une  tête  excitante.  Lorsque  l'artiste  en  arriva  aux  mains,  il  retrouva 
son  ardeur,  et  s'y  livra.  Elles  sont  trop  grandes,  et  les  gants  et  les  manches 
sont  arrangés  de  telle  sorte  qu'elles  paraissent  encore  plus  grandes  qu'elles 
ne  sont.  Mais  comme  elles  sont  peintes  !  On  dirait  qu'il  a  plu  une  averse 
de  coups  de  pinceau,  contraints  par  une  sorte  de  sorcellerie  à  se  disposer 
d'eux-mêmes  pour  produire  l'aspect  et  le  dessin  désirés.  Le  résultat  est, 
en  réalité,  plus  étonnant  que  raisonnable,  car  une  partie  considérable 
du  travail  semble  n'avoir  eu  pour  but  que  la  complication  du  problème. 
Tout  de  même  c'est  d'une  habileté  stupéfiante,  et  si  l'habileté  était  la 
seule  pierre  de  touche,  nous  devrions  retirer  notre  champion,  car  Raeburn 
n'a  jamais  fait  rien  de  si  habile.  D'un  autre  côté,  il  a  fait  beaucoup 
de  choses  plus  vraies,  je  veux  dire  plus  justement  balancées  entre  le  besoin 
d'exprimer  sa  propre  personnalité  et  les  exigences  objectives  de  son  thème. 
Le  faire  de  Raeburn  ne  tourne  jamais  à  la  débauche.  Il  ne  se  livre  pas 
à  une  propensité  ;  il  exerce  un  pouvoir.  Son  exécution  est  toujours  le 
plus  court  moyen  de  combiner  le  fait  avec  la  logique  esthétique  qu'il  a  en 
vue.  Sa  brosse  n'est  jamais  ni  bavarde  ni  débordante.  Avec  toute  sa 
facilité,  elle  se  limite  à  son  but,  et  s'arrête  à  temps.  Comme  conséquence,  on 
sent   toujours   qu'il  a  une  réserve   à  quoi  recourir  si  le  besoin  s'en    présente. 

Enfin,  nous  arrivons  à  la  question  de  la  couleur.  Ici  Raeburn  ne 
saurait  lutter  avec  Hais.  Dans  le  "  Sinclair  d'Ulbster,"  et  peut-être  plus 
encore  dans  un  portrait  dont  j'aurai  à  parler  tout  à  l'heure,  celui  du 
Professeur  John  Robison,  la  couleur  est  employée  avec  une  vigueur  et  un 
talent  extraordinaires,  mais  la  visée  du  peintre  n'était  pas  celle  d'un  coloriste. 
Il  a  accepté  la  couleur  qu'il  trouvait  ;  il  l'a  acceptée  dans  toute  sa  crudité, 
puis  il  s'est  mis,  par  une  légère  et  presque  imperceptible  modulation,  à  en 
dérouler  une  harmonie.  Mais  il  n'a  pas  essayé  d'atteindre  à  la  qualité. 
Il    joue    juste,    seulement    son    instrument    n'est    pas    un    Stradivarius.      La 

X 


yg  SIR     HENRY    RAEBURN 

lumière  captive,  qui  rend  toute  couleur  glorieuse,  et  ces  contrastes  subtils  qui 
produisent  presque  autant  d'eiïet,  étaient  également  ignorés  de  Raeburn  à  cette 
époque  de  sa  carrière,  bien  qu'on  le  trouve,  dans  ses  dernières  années, 
expérimentant  ce  qu'il  est  possible  d'un  tirer.  Son  ambition  était  bornée,  d'un 
côté,  par  le  désir  de  la  vérité  et,  de  l'autre,  par  celui  d'éviter  les  discordances, 
de  sorte  que,  comme  coloriste,  on  ne  peut  pas  le  citer  sur  la  même  ligne 
que  l'auteur  des   grands    peintures   corporatives   de    Haarlem. 

J'ai  fait  allusion  à  un  portrait  du  Professeur  John  Robison  (avec  un 
i  long,  prononcé  ail).  Comme  tour  de  force,  il  n'est  guère  inférieur  au 
"  Sinclair."  Mais  avant  de  le  décrire,  je  ferais  peut-être  mieux  de  dire  ce  qu'il 
y  a  à  dire  de  plusieurs  portraits  qui  certainement  le  précédèrent  dans  l'ordre 
du   temps,  même  s'ils  n'ont  pas  précédé  le    "Sinclair." 

Un  des  plus  intéressants  parmi  ceux-ci  est,  au  point  de  vue  modèle,  le 
portrait,  demi-nature  de  "  l'immortel  Braxfield,"  légué  au  Palais  du  Parlement 
[Parliament  Hoiise)  d'Edimbourg  en  1892.  Louis  Stevenson  dit  dans  une 
lettre  à  Mr.  Andrew  Lang  :  "Pour  le  portrait  de  Braxfield,  merci  beaucoup! 
Il  est  gravé  d'après  le  même  portrait  de  Raeburn  que  je  vis  en  '76  ou  '77,  et 
qui  me  fut  un  tel  régal  que  j'ai  toujours  été  depuis  l'humble  serviteur  de 
Braxfield,  et  que  je  suis  en  train  de  tâcher,  comme  vous  le  sa^•ez,  de  le  fixer 
dans  un  roman.  Hélas  !  on  pourrait  aussi  bien  tâcher  d'y  fixer  Napoléon. 
Le  tableau  \a  être  encadré  et  suspendu  dans  mon  cabinet  de  travail,  non 
seulement  comme  un  souvenir  de  vous,  mais  comme  un  perpétuel  encourage- 
ment à  traiter  mieux  Sa  Seigneurie."  Stevenson  écrivit  cette  lettre  le  i" 
Décembre,  1894,  deux  jours  avant  sa  mort.  Braxfield  fut  peint  deux  fois  par 
Raeburn,  la  seconde  fois  comme  Lord  Justice  Clerk,  a\'ec  robe  et  per- 
ruque. C'est  le  premier  portrait,  reproduit  ici,  qui  a^-ait  fait  tant  d'effet  sur 
Stevenson.  Il  confirme  d'une  façon  extraordinaire  ce  qu'on  sait  tradition- 
nellement de  Braxfield.  Même  dans  une  photographie  d'après  le  tableau, 
on  ne  peut  examiner  cette  tête  sans  avoir  la  profonde  et  lourde  impression 
d'une  personnalité  qui  ne  compte  que  sur  soi.  Sur  le  fond  du  caractère 
de  Braxfield, — une  tolérance  sardonique,  mi-amusée,  de  l'existence  comme 
étant  due  à  un  caprice  du  Créateur, — les  qualités  de  l'homme  se  détachent 
avec  une  vivacité  que  rend  d'autant  plus  grande  son  indifférence  absolue 
pour  ce  qu'on  pense  de  lui.  Il  y  a  là  de  \ liunwur,  a\-ec  la  compréhension 
complète     des     côtés     de     la     nature     humaine     auxquels     il     avait    cà    faire, 


THOMAS  KENNEDY  DE  DUNURE 

yir.    Kennedy 


MRS.     ROBERT     BELL 

Lord  Motureiff 


LORD     BRAXFIELD    ET    MRS.    MACQUEEN  79 

l'intelligence  claire  et  facile  des  faits  tangibles,  jointe  à  l'absence  de  toute 
idéalité,  de  toute  vénération,  de  tout  intérêt  pour  la  faiblesse  et  l'hésitation, 
de  toute  pitié  pour  ces  écarts  hors  du  bon  sens  auxquels  un  Français 
appliquerait  son  épithète  commode  de  passionnel.  Ce  n'est  pas  exactement 
Weir  de  Hermiston  ;  ce  n'est  pas  non  plus  Mrs.  Macqueen,  la  "pauvre 
chienne  "  {puir  bifc/i),  qui  mourut  d'une  mort  si  semblable  à  celle  de  son 
créateur  ;  l'homme  a  plus  de  bienveillance  et  la  femme  moins  de  futilité. 
Mais  le  contraste  entre  le  traitement  superficiel  accordé  par  Raeburn  à  la 
femme,  et  l'expression  pénétrante  qu'il  a  prodiguée  aux  traits  de  son  seigneur 
et  maître,  rendent  les  deux  portraits  aussi  mal  assortis  que  les  Weir  l'étaient 
eux-mêmes. 

Ces  deux  tableaux  datent  d'environ  1790,  époque  où,  d'ordinaire,  Raeburn 
ne  construisait  pas  ses  têtes  avec  un  soin  aussi  étudié  qu'il  l'a  fait  pour 
celle  du  juge.  Son  modelé,  au  contraire  de  la  plupart  des  peintres,  devint 
plus  détaillé  à  mesure  qu'il  amassa  de  l'expérience.  Les  têtes  qui  semblent 
modelées  avec  une  hache  appartiennent  aux  premiers  temps  de  sa  maturité, 
aux  années  qui  suivirent  immédiatement  son  retour  de  Rome.  Les  formes 
plus  rondes  et  plus  détaillées  du  "  Braxfield  "  sont  probablement  dues  à 
l'intérêt  inspiré  par  le  modèle.  Une  séance  de  pose  chez  Raeburn  durait 
généralement  une  heure  et  demie  ;  mais  lorsqu'une  personne  douée  de 
qualités  hors  de  l'ordinaire  venait  à  son  atelier,  il  avait  coutume  de  l'y 
retenir  aussi  longtemps  qu'il  pouvait.  Il  en  résultait  un  accroissement 
proportionnel  d'étude  tel  que  les  facultés  intellectuelles  des  clients  de  Raeburn 
peuvent  généralement  s'induire  de  la  somme  de  travail  qu'il  a  mise  dans 
leurs   portraits. 

Deux  des  meilleurs  de  ses  premiers  portraits  de  femmes  appartiennent 
à  peu  près  à  ce  temps.  Ce  sont  ceux  de  Lady  Steuart  de  Coltness  et  de 
Mrs.  Campbell  de  Ballimore.  On  l'a  souvent  accusé  d'être  incapable  de 
peindre  une  jolie  femme.  En  fait,  l'occasion  ne  lui  en  a  pas  été  souvent 
offerte.  Les  jolis  visages  sont  moins  fréquents  en  Ecosse  que  dans  l'une 
ou  l'autre  des  deux  contrées  sœurs,  et,  il  y  a  un  siècle,  les  prix  mêmes 
de  Raeburn  étaient  affaire  si  sérieuse  pour  une  bourse  écossaise,  qu'on 
amenait  rarement  des  jeunes  filles  à  son  atelier.  La  grande  majorité  de 
ses  modèles  féminins  étaient  d'un  âge  jù  le  caractère  est  plus  important 
que    la    beauté.       Dans    la    dernière   période,  lorsque   sa   renommée   et   l'aug- 


8o  SIR     HENRY    RAEBURN 

mentation  des  revenus  en  Ecosse  lui  amenèrent  un  plus  grand  nombre  de 
jeunes  clientes,  comme  celles  qui  a\aient  afflué  chez  Reynolds,  Gainsborough, 
Romney,  Hoppner,  et  Lawrence,  il  montra  qu'il  sa\'ait,  lorsqu'il  le  fallait, 
plier  son  talent  au  joli.  Dans  un  petit  nombre  de  ses  premiers  ouvrages, 
on  trouve  des  indications  de  la  même  faculté.  Lady  Perth,  dans  le  groupe 
déjà  décrit  {voy.  la  Planche),  est  une  jolie  femme;  le  "William  Ferguson  de 
Kilrie,"  quoique  ce  soit  un  garçon,  donne  l'impression  d'un  don  semblable  ; 
et  le  portrait  de  Lady  Steuart  de  Coltness  montre  un  pouvoir  de  rendre  la 
beauté  de  la  femme  mûre  qui  n'est  inférieur  à  celui  d'aucun  peintre  britan- 
nique. De  tous  les  Raeburn  que  je  connaisse,  celui-ci  est,  je  crois,  le  meilleur 
de  son  genre  et  de  son  époque.  D'un  dessin  heureux,  d'un  coloris  agréable, 
peint  d'une  touche  large,  l'air  y  circule,  et  c'était,  peut-être,  à  l'époque  où  il 
fut  fait,  le  meilleur  morceau  de  "beauté"  qu'eût  encore  exécuté  une  brosse 
écossaise.  Celui  de  Mrs.  Campbell  de  Ballimore  doit  avoir  été  conçu  le  même 
jour.  La  dame  est  plus  vieille,  plus  lourde,  et  a  abandonné  toute  prétention. 
Elle  rappelle  une  dame  de  Frans  Hais,  et  elle  n'est  pas  peinte  avec  beaucoup 
moins  de  vivacité.  Pour  la  couleur,  on  peut  dire  que  c'est  un  des  meilleurs 
ouvrages  du  maître.  Le  siège  de  jardin  \ert,  les  troncs  d'arbres  argentés,  et 
le  feuillage  automnal  se  combinent  bien  avec  le  blanc,  le  noir,  et  le  gris 
verdâtre  du  costume  de  la  dame,  lesquels  sont,  en  outre,  de  qualité  plus 
riche  qu'à  l'ordinaire.  Ces  deux  tableaux  datent  de  1795  environ,  et  montrent 
la  façon  dont  Raeburn  peignait  les  portraits  de  ladies  vers  le  temps  où  Sinclair 
d'Ulbster  posait  devant  lui.  Plus  tard,  lorsque  son  goût  aura  été  influencé 
par  des  séjours  à  Londres  et  par  la  connaissance  de  Hoppner  et  de  Lawrence, 
il  introduira  dans  son  œuvre  plus  de  douceur,  une  séduction  féminine  plus 
abondante;  mais  il  ne  devait  guère  dépasser  l'union  du  caractère  et  du  charme 
qu'on  trouve  dans  "  Lady  Steuart." 

La  manière  de  Raeburn  pendant  cette  période  donne  sa  dernière  fleur  parfaite 
dans  le  "  Professeur  John  Robison,"  auquel  il  a  déjà  été  fait  allusion.  Le 
tableau  appartient  à  l'Université  d'Edimbourg  ;  mais  il  a  figuré  dans  l'Exposi- 
tion d'œuvres  prêtées,  dans  l'été  de  1900,  à  la  Galerie  Nationale  d'Ecosse, 
et  j'ai  eu  l'occasion  de  l'admirer  à  loisir.  C'est  un  peu  plus  qu'une  demi- 
nature,  étant  peint  sur  une  toile  de  50  pouces  sur  40  (r"-27  x  r'-oi6).  Le 
Professeur  se  montre  presque  de  face,  assis,  appuyé  sur  un  coude,  et  fixant 
un  regard  aigu  sur  le  spectateur.     Il  est  enveloppé  dans  une  robe  de  chambre 


LE     MACNAB 

L'Hon.    Mrs.    Baillu   Bamiltoti 


LE    PROFESSEUR    JOHN    ROBISON  8i 

à  raies  rouges,  vêtement  aussi  difficile  à  peindre  que  le  tartan  des  braies  de 
Sinclair  ;  au  lieu  de  perruque,  il  porte  un  grand  chapeau  blanc.  La  conception 
montre  dans  tout  son  avantage  la  combinaison  de  courage,  de  franchise,  et  de 
simplicité  particulière  à  Raeburn.  Peu  d'artistes  auraient  songé  à  peindre 
une  telle  figure,  et  ceux-là  en  auraient  inévitablement  atténué  ou  éludé  de 
quelque  façon  l'éclat  brutal.  Raeburn  la  prend  exactement  comme  elle  est  ; 
il  imprime  aux  bras  et  au  corps  un  mouvement  harmonieux  qui  donnent  un 
rythme  à  ces  rayures  monstrueuses,  et  puis  il  peint  ce  qu'il  voit  de  la 
manière  la  plus  large  et  la  plus  directe  qu'il  peut.  C'est  de  la  peinture  carrée, 
s'il  en  fut  jamais.  Tous  les  coups  de  pinceau  sont  rectangulaires.  Il  est 
aussi  difficile  d'y  trouver  une  courbe  que  dans  une  mosaïque.  La  tache  à 
bords  étalés,  qui  devait  être  plus  tard  l'élément  essentiel  du  faire  de  Raeburn, 
n'a  pas  encore  fait  son  apparition.  Le  pinceau,  saisi  nerveusement,  laisse  derrière 
lui  un  parallélogramme  bien  défini  de  couleur  grasse.  Si  ce  Robison  avait 
été  peint  à  Paris,  ou  même  à  Londres,  on  l'aurait  accepté  comme  l'origine  de 
l'école  la  plus  caractéristique  du  XIX^  siècle,  car  il  met  en  action  vigoureuse- 
ment et  avec  un  entier  succès  les  principes  d'après  lesquels  les  plus  habiles 
de  nos  jeunes  peintres  travaillent  depuis  tantôt  vingt  ans.  Mais  il  n'a  été 
peint  ni  à  Londres,  ni  à  Paris,  et  ainsi  il  faut  prendre  son  anticipation  sur 
les  méthodes  modernes  pour  une  de  ces  racines  cachées — comme  les  conjectures 
justes  de  Léonard  en  physique — dont  fourmille  l'histoire. 

Le  "Robison"  fut  peint  vers  1798,  et  il  marque  la  fin  en  même  temps 
que  le  développement  le  plus  audacieux  de  la  seconde  manière  de  Raeburn. 
Bientôt  après  il  commença  à  modérer  l'extrême  largeur  de  son  modelé  et  à 
indiquer  plus  complètement  le  tissu  de  la  chair  et  de  la  peau.  La  touche 
rectangulaire  se  substitue  graduellement  à  la  tache,  et  le  modelé  plus  ou  moins 
lentement  construit  prend  la  place  de  ce  qui  semble  n'être  que  le  travail  d'une 
seule  séance.  Ce  changement  fut,  sans  doute,  en  partie  le  résultat  de  son 
expérience  personnelle,  mais  il  doit  avoir  été  causé  aussi,  jusqu'à  un  certain 
point,  par  l'exemple  de  peintres  plus  méridionaux.  Raeburn  était  vaillant, 
confiant  en  soi,  et,  dans  la  pratique  de  la  peinture,  infiniment  hardi  et  adroit  ; 
mais  il  était  aussi  modeste,  et  toute  belle  œuvre  qu'il  rencontrait  avait  son 
effet  sur  ses  procédés.  Les  modifications  que  subit  sa  méthode  dans  les 
premières  années  du  XIX'  siècle  sont  trop  en  accord  avec  ce  que  faisaient 
alors  des  hommes  comme  Lawrence  et  Hoppner  pour  que  nous  les  acceptions 

Y 


82  SIR     HENRY     RAEBURN 

comme  entièrement  dues  à  l'initiative  propre  de  Raeburn.  On  nous  dit  qu'il 
ne  fut  que  trois  fois  dans  la  capitale  anglaise:  en  1785,  en  chemin  pour 
l'Italie;  en  1810,  lorsqu'il  alla  voir  Wilkie  et  avoua  qu'il  était  tenté 
d'émigrer  et  de  réclamer  sa  part  de  la  clientèle  et  du  patronage  anglais  ;  et 
en  18 15,  après  son  élection  de  membre  de  l'Académie  Royale  (R.A.).  Même 
en  ajoutant  une  visite  en  1787,  lorsqu'il  y  passa  en  revenant  de  Rome  à 
Edimbourg,  il  resta  hors  de  la  portée  de  l'influence  anglaise  pendant  vingt- 
trois  ans,  et  il  n'avait  pu  connaître  Hoppner  et  Lawrence  qtle  par  des  gravures 
et  par  les  quelques  spécimens  de  leur  talent  parvenus  jusqu'en  Ecosse. 

Pendant  les  premières  années  qui  suivirent  son  expédition  en  Italie, 
Raeburn  vécut  dans  la  maison  de  sa  femme.  Deanhaugh  était  une  maison 
carrée,  à  trois  étages,  mais  de  grandeur  médiocre.  "  Elle  n'était  distinguée 
d'aucune  manière,  nous  apprend-on,  ni  par  l'antiquité,  ni  par  la  beauté  architec- 
turale, ni  par  les  dimensions  ....  mais  les  environs  en  étaient  très  beaux  et 
très  pittoresques  :  un  peu  en  arrière  de  l'Eau  de  Leith,  une  petite  avenue 
qui  se  détachait  de  l'entrée  de  la  maison  St.  Bernard's  conduisait  à  sa  porte 
principale."*"  Quoi  qu'il  en  soit,  Deanhaugh  devint  bientôt  trop  petit  pour 
Raeburn,  surtout  lorsque  la  mort  de  son  frère  William  eut  ajouté  con- 
sidérablement à  ses  ressources.  Le  transfert  à  St.  Bernard's  se  fit 
aisément,  car  deux  cents  mètres  à  peine  séparaient  les  deux  maisons.  La 
fille  de  Lady  Raeburn,  Ann  Leslie,  resta  à  Deanhaugh  avec  son  mari,  le 
Capitaine  Inglis,  de  la  marine  royale,  et  y  fonda  une  famille  qui  existe 
encore.  La  maison  et  les  terrains  de  St.  Bernard's  s'étendaient  sur  la  rive 
septentrionale  de  l'Eau  de  Leith,  depuis  un  point  au-dessus  du  Puits  de 
St.  Bernard  (5/.  Bernard's  Well)  jusqu'au  village  de  Stockbridge,  et  depuis 
le  bord  du  cours  d'eau  jusqu'au  côté  sud  d'Ann  Street.  La  description  de 
Raeburn  chez  lui,  donnée  par  feu  Mrs.  Ferrier,  se  rapporte  à  une  époque 
bien  postérieure  de  la  vie  du  peintre,  mais  on  peut  y  renvoyer  le  lecteur 
comme  fournissant  un  fond  à  ces  vives  esquisses  de  l'artiste  qui  sont  tout 
ce  qu'on  en  peut  avoir  aujourd'hui.  Mrs.  Ferrier  et  les  autres  enfants  de 
"  Christopher  North  "  étaient  constamment  à  St.  Bernard's,  car  leur  demeure 
était   tout   près,   dans    Ann    Street. 

*  Andrew  :  Life  of  Sir  Henry  Raeburn,  R.A.,  p.  63.  Deanhaugh  eut  d'autres  souvenirs  histo- 
riques que  ceux  qui  se  rattachent  à  Raeburn.  L'Amiral  Dundas,  qui  commanda  en  chef  la  flotte 
pendant  une  partie  de  la  guerre  de  Crimée,  y  naquit. 


LORD    BANNATYNE 

Mr.     William    McE'wan 


À    YORK    PLACE  83 

Le  passage  de  sa  famille  de  Deanhaugh  à  St.  Bernard's  fut  bientôt 
suivi  d'un  changement  d'atelier.  Trouvant  que  l'installation  de  George 
Street  ne  suffisait  plus  à  son  activité  croissante,  il  se  transporta  à  l'extrémité 
de  Queen  Street  connue  sous  le  nom  de  York  Place,  dans  une  maison  qu'il 
avait  fait  bâtir.  La  maison  subsiste  encore,  avec  une  palette  sculptée  sur  sa 
façade   pour  en    rappeler    l'histoire. 


CHAPITRE     \'  I 

CHANGEMENT     DE    PROCÉDÉS  —  INFLUENCE    PROBABLE     DE     HOPPNER     ET    DE 

LAWRENCE-ŒUVRES   ENVOYÉES   À    L'ACADÉMIE   ROYALE— "  MRS,  CRUIKSHANK"— 

•MRS.  JAMES  CAMPBELL"— PORTRAITS  DE  SCOTT— OCCUPATIONS   ET  ÉTUDES— SON 

ÉLECTION  À  L'ACADÉMIE  ROYALE— DERNIÈRES  ŒUVRES— SA  MORT. 


'E  changement  qui  survint  dans  les  procédés  de  Raeburn 
au  commencement  du  XIX'  siècle  est  si  marqué  et  si 
subit  qu'il  doit  avoir  eu  une  cause  spécifique.  Ce  n'est 
pas  un  changement  qui  saute  aux  yeux  inattentifs,  car  il 
n'implique  ni  rétractation,  ni  nouveau  point  de  départ. 
C'est  simplement  une  accélération  soudaine  de  l'évolution  en 
cours  depuis  qu'il  était  revenu  d'Italie,  et  une  disposition 
croissante  à  s'incliner  devant  les  droits  de  la  beauté  extérieure.  J'ai  tracé,  un  peu 
à  bâtons  rompus,  j'en  ai  peur,  le  développement  de  Raeburn  depuis  des  tableaux 
comme  le  "George  Chalmers  de  Pittencrieff"  de  1776  et  le  "Mrs.  Fergnson 
et  ses  Enfants"  de  1781.  tableaux  où  la  tradition  et  les  graveurs  des  œuvres 
de  Reynolds  comptent  pour  beaucoup,  jusqu'au  "  Robison  "  des  environs  de 
1798  et  au  "MNab"  de  1802  ou  à  peu  près.  Envisagé  au  point  de  vue  de 
son  mérite  le  plus  éclatant,  sinon  le  plus  grand,  comme  peintre — ^je  veux  dire 
le  faire — le  progrès  entre  ces  dates  extrêmes  \a  d'une  largeur  exagérée  dans 
le  travail  de  la  brosse  et  dune  simplification  exagérée  aussi  dans  les  plans,  à 
une  méthode  qui  a  plus  souci  des  demi-tons,  qui  adoucit  les  transitions  entre 
les  plans  et  y  insiste  avec  moins  de  dureté,  et  qui  fait  meilleur  accueil,  d'une 
manière  générale,  aux  éléments  tendant  à  donner  de  la  rondeur  et  de  la 
sua\*ité  au  modelé.  Dans  les  portraits  de  femmes,  dans  ceux  du  moins  qui, 
par  la  jeunesse  et  la  bonne  mine,  ont  quelque  droit  à  sa  tendre  sympathie,  il 
montre  qu'il  a  de  plus  en  plus  conscience  qu'on  attend  d'un  peintre  qu'il  modère 


MRS     SCOTT    MONCRIEFF 

Académie   royale  écossaise 


MODIFICATION    DANS    SA    MANIÈRE  85 

son  analyse  et  qu'il  permette  au  pouvoir  fondant  et  adoucissant  de  l'art  de 
prévaloir  sur  ses  qualités  d'investigation.  Même  pour  les  hommes,  quelque 
chose  du  même  genre  se  produit.  A  partir  de  1802- 1805,  environ,  on  ne 
rencontre  plus  de  modelé  comme  dans  le  "  Spens,"  le  "  Braxfield,"  le  "  Sinclair 
d'Ulbster,"  et  le  "  Robison."  Il  conserve  la  largeur  et  l'ampleur  de  la  vision 
de  l'artiste  ;  mais  il  a  perdu  l'air  d'être  exécuté  avec  une  hache.  Qui- 
conque a  jamais  vu  un  sculpteur  travailler  à  un  buste  sait  qu'après  une  séance 
ou  deux,  la  tête  de  terre  glaise  est  là  comme  une  agglomération  de  facettes, 
pareille  à  un  diamant,  et  qu'au  cours  des  séances  suivantes  ces  facettes  per- 
dent leurs  arêtes  jusqu'à  ce  qu'elles  disparaissent  graduellement  dans  l'arron- 
dissement final.  Et  cependant  le  fait  qu'elles  ont  été  là  se  fait  sentir  jusqu'à 
la  fin.  La  tête  qui  a  été  à  un  moment  jîiste  à  l'état  d'agglomération  de 
facettes,  apparaîtra,  une  fois  finie,  vraie  d'un  bout  à  l'autre,  vraie  dans  sa 
construction,  dans  sa  texture,  dans  ses  formes  et  dans  la  qualité  de  sa 
surface.  La  peinture  de  Raeburn  a  passé  par  des  phases  semblables. 
Il  commença  par  les  facettes,  et  il  finit  par  le  modelé  le  plus  complet 
qu'aucun  peintre  anglais  ait  jamais  atteint.  Un  portrait  comme  celui  de 
Lord  Newton,  le  juge  endormi,  dans  la  Galerie  Nationale  d'Ecosse,  représente 
la  transition  entre  les  deux  {:yoy.  la  Planche).*  Ici  le  modelé  consiste  encore 
en  plans  nettement  arrêtés  ;  mais  la  touche  commence  à  s'écraser,  à  s'étaler, 
au  lieu  du  coup  de  pinceau  net  et  décisif  qui  donne  un  air  sec,  comme  d'un 
dessin  de  carte  géographique,  au  modelé  de  sa  première  manière.  Après 
1805,  ou  environ,  rien  ne  rappelle  plus,  dans  ses  têtes,  la  façon  dont  sont 
peints  les  tartans  du   "Sinclair   d'Ulbster." 

On  nous  a  dit  que  Raeburn  n'avait  vu  Londres  que  trois  fois  en  tout  : 
en  1785,  en  allant  à  Rome  ;  en  1810,  lorsqu'il  y  poussa  une  reconnais.sance 
pour  voir  quelle  chance  il  aurait  s'il  transportait  ses  talents  dans  le  sud  ;  et 
en  181 5,  lors  de  sa  nomination  à  l'Académie  Royale.  S'il  n'y  a  pas  là 
d'erreur,  l'influence  qui  amena  la  soudaine  augmentation  de  rapidité  dans  la 
marche  de  son  développement  doit  s'être  produite  en  son  milieu  ordinaire. 
Pour  moi,  il  paraît  incontestable  que  les  exemples  de  Lawrence  et  de 
Hoppner  sont  au  fond  de  ce  changement.  Non  seulement  Raeburn  précipite 
une    tendance    qui     était    déjà    en    lui,     mais     il    modifie    ses    visées    en    un 

*    Mr.    Munro-Ferguson,   de    Raith,   a   un   autre   portrait   de    Lord    Newton,   peint   vers   le   même 
temps,  mais  sans  la  perruque  et  la  robe. 


86  SIR    HENRY    RAEBURN 

point  spécial  et  il  suit  la  même  ligne  que  les  deux  peintres  anglais. 
Tandis  que  son  modelé  devient  plus  doux  et  sa  couleur  plus  riche,  il 
se  met  subitement  à  introduire  dans  ses  portraits  de  femme  une  certaine 
grâce  ménagée  qui  n'y  avait  jamais  été  auparavant.  La  grâce  de  la  dignité, 
il  l'avait  montrée  sou\-ent,  comme  dans  le  portrait  de  Lady  Steuart  de 
Coltness  ;  mais  à  la  grâce  du  sexe,  à  ce  signe  qui,  dans  l'allure  de  la 
femme,  fait  voir  qu'elle  a  conscience  de  son  devoir  de  plaire,  il  fermait 
obstinément  les  yeux.  Maintenant,  cependant,  arrivé  aux  deux-tiers  de  son 
existence,  on  le  trouve  exprimant  dans  ses  œuvres  l'aveu  que  la  femme  n'en 
vaut  que  mieux  si  elle  regarde  la  vie  avec  des  yeux  ardents,  et  si  elle  trouble 
ceux  qui  se  trouvent  sur  son  chemin.  Ce  changement  n'atteignit  son 
développement  complet  qu'à  la  veille  de  sa  mort,  mais  les  premiers 
symptômes  en  sont  visibles  quelques  années  avant  son  voyage  de  1810  à 
Londres.  Il  serait  fastidieux  d'examiner  ses  œuvres  en  détail,  et  de  montrer 
comment  l'influence  méridionale  l'envahit  peu  à  peu,  lui  imposant  un  change- 
ment dans  le  faire  rugueux  et  large  qui  marque  la  manière  qu'il  s'était  faite 
lui-même  et  tout  seul.  Bien  peu  d'échantillons  du  talent  de  Lawrence  avaient 
pénétré  en  Ecosse  avant  1810,  si  tant  est  qu'il  y  en  eût  un  seul.  Il  y  avait 
un  ou  deux  Hoppner,  notamment  un  morceau  superbe  appartenant  au  Comte 
de  Morton,  et  que  Raeburn  peut  parfaitement  avoir  \u,  car  il  n'était  pas  logé 
loin  d'Edimbourg.*  Mais  en  somme  je  crois  probable  que  l'adoucissement  de 
sa  manière — je  ne  peux  imaginer  d'autre  nom  à  lui  donner — fut  causée  tout 
d'abord  plus  par  ce  qu'il  entendit  que  par  ce  qu'il  vit.  Tout  robuste  d'esprit 
et  tout  personnel  qu'il  fût,  il  n'était  pas  imperméable  au  précepte  et  à 
l'exemple.  Son  style  antérieur  au  voyage  de  Rome  devait  beaucoup  à 
Reynolds,  et  l'histoire  des  dix  ou  douze  dernières  années  de  sa  vie  montrent 
combien  il  savait  facilement  adopter  un  nouvel  idéal  lorsqu'il  croyait  bien  de 
le  faire.  Il  est  difficile  à  cette  distance  de  déterminer  quelles  influences  le 
travaillèrent  entre  1805  et  1810,  mais  on  a  des  indices,  en  outre  de  ceux  que 
contiennent  ses  tableaux,  qu'il  était  accessible  aux  conseils,  et  que  des  hommes 
qui  étaient  ses  cadets  par  l'âge  et  ses  inférieurs  par  le  talent,  n'hésitaient  pas 
à  lui  proposer  avec  insistance  leurs  opinions.  Dans  le  Journal  de  Wilkie 
pour  1813,  on  lit  à  la  date  du  13  février:  "Ecrit  une  lettre  à  Mr.  Raeburn 
pour  le  presser  de  faire   montre   de   toute   sa   force   à  la  prochaine  exposition." 

*  A  Dalmahoy,  Kirknevvton,  pour  être  précis. 


LORD    ELDIN 

Sir  Javm   H.    Gibson    Crais;,   Baronet 


LES    ENVOIS    À    L'ACADÉMIE    ROYALE  87 

Si    l'on    considère    que    Wilkie    était    de    près    de    trente    ans    plus   jeune   que 
l'homme   auquel    il    donnait   des   avis,  et   qu'il    n'avait   nullement   la   réputation 
d'être  lui-même  un    personnage   à   se   mettre   en   avant,  on   peut   accepter  cette 
note    comme    une    preuve    que    Raeburn    accueillait    bien    les    conseils,    ou    du 
moins    n'en    savait    pas    mauvais    gré.       D'un    autre    côté,    Allan    Cunningham 
imprime   un    fragment   de   lettre   d'un    membre   de   l'Académie    Royale   qu'il    ne 
nomme    pas,    en    caractérisant   le    style   comme   à   la   fois    "hardi   et   agréable." 
L'objet   de   cette    lettre   est   d'approuver    un    changement   récent    dans   la   façon 
dont    Raeburn    traitait    ses    fonds,    lesquels,    au    lieu    d'être    "  systématiques  " 
comme  autrefois,  se  mettaient  mieux  en  harmonie  avec  ses  têtes.     Mrs.  Heaton 
suppose  que  cette  lettre  est  de  Wilkie,  en  quoi  elle  est  suivie  par  Mr.  Raeburn 
Andrew.       Je   crois   qu'ils   ont   tort    ici.      On    connut   le   talent  de    Raeburn    à 
Londres    presque   aussitôt   qu'à    Edimbourg.     Mr.   Raeburn  Andrew  se  trompe 
lorsqu'il  dit   que   l'Académie    Royale    élut    Raeburn    pour   Associé  en   1814,   "à 
l'occasion  du  premier  tableau  envoyé  par  lui."     Le  fait  est  qu'il  avait  exposé  à 
Somerset    House   dès    1792,   et   que,    entre   cette   année-là  et    18 14,  où    le   titre 
d'Associé    de    l'Académie    Royale    (A.R.A.)    lui    fut    décerné,  il  y  envoya  douze 
toiles  en  tout.     Raeburn  paraît    ne    s'être  jamais    présenté  dans  toute  sa  gloire 
aux  artistes  de  Londres,  ses  confrères.       Les  tableaux  qu'il  envoya  à  Somerset 
House  étaient,  à  tout    le    mieux,  de  bons  exemples  moyens.     Il    ne    s'y    trouve 
pas  une  seule  de  ces  pages  étonnantes  où  il  portait  l'exécution  à  un  point  dont 
n'approcha  aucun  de    ses    critiques    méridionaux.     Le    "Sinclair    d'Ulbster,"    le 
"John  Tait  et  son  petit-enfant,"  le  "  Spens,"  le  "  M'Nab,"  le    "Lord  Duncan," 
le  "  Lord  Eldin,"  le  "  Mrs.  Cruikshank,"  le  renversant  "  Mrs.  James  Campbell," 
dont  j'aurai   à   parler    tout    à    l'heure,    aucun    de   ceux-là   ne   fit   le    voyage    de 
Londres  ;    et  la  capitale   dut  juger  de  la   vigueur  du  peintre  d'après  le  "  Glen- 
garry,"    le    plus    mauvais   peut-être   de   ses    Highlanders,    et    peut-être    aussi    la 
toile  qui  provoqua  la  remarque  critique  sur  ses  "fonds  systématiques";  de  ses 
procédés   par  masses,  d'après   le    "  Sir   Henry   Moncrieff  Wellwood  "  ;   et  de  sa 
puissance  à   pénétrer   une   grande   et   rare   personnalité,    d'après    le  "  Scott  "  de 
1810,   le   portrait  ckowdey-headed,    "la   hure,"    pour   employer   l'épithète   de   Sir 
Walter  lui-même,  où    le   peintre   reste   au-dessous   de  la  circonstance  plus  qu'il 
ne  le  fit  jamais,   ni  avant,  ni  après,  autant  que  j'en  puis  juger. 

On     est    réellement    tenté    de    croire    que    c'est   de   propos    délibéré    que 
Raeburn   envoyait  ses   œuvres    les    plus   ternes   et   les    plus  conventionnelles  à 


88  SIR     HENRY     RAEBURjN 

Londres,  comme  s'il  pensait  qu'il  aurait  plus  de  chances  ainsi  de  se  concilier 
la  faveur  des  autres  artistes.  On  a  noté  que  l'absence  complète  de  toute 
sanction  académique  l'inquiétait.  L'Ecosse,  en  ce  temps-là,  n'avait  point 
d'Académies,  et  aucune  de  celles  des  autres  pays  ne  lui  avait  offert  ses 
diplômes.  Ceci,  ajouté  à  des  con.seils  que  nous  devons,  je  suppose,  regarder 
comme  bien  intentionnés,  peut  ra\oir  poussé  à  envoyer  à  l'Académie  Royale 
des  tableaux  "sûrs,"  comme  il  les  pouvait  croire,  et  comme,  en  effet,  ils 
l'étaient,  aussi  bien  qu'à  modifier  son  style  dans  le  sens  du  goût  du  jour. 
Son  art  était  d'une  qualité  telle  que  même  ses  créations  les  moins  notables 
suffirent  à  lui  apporter  l'honneur  convoité,  pas  tout  à  fait  aussi  vite,  cependant, 
que   son    plus    récent   biographe  voudrait    nous    le    faire   croire. 

Mais  c'est  anticiper  un  peu.  Dans  la  série  de  nos  illustrations,  nous 
avons  deu.x  ou  trois  tableaux  datant  des  années  qui  séparent  le  "  Lord 
Newton  " — auquel  je  faisais  allusion  comme  à  une  sorte  de  tableau-sandwich, 
de  toile  à  double  effet,  montrant  à  un  haut  degré  la  largeur  agressive  de  son 
style  primitif  combinée  avec  quelque  chose  du  fondu  qui  marque  ses  dernières 
années, — et  son  élection  comme  A.R.A.  Ces  tableaux  comprennent  quelques- 
unes  des  plus  belles  choses  qu'il  fit  jamais.  L'ordre  dans  lequel  je  vais  les 
mentionner  peut  n'être  pas  chronologiquement  exact.  Avec  un  peintre  ayant  la 
facilité  de  Raeburn  et  sa  promptitude  à  essayer  la  valeur  d'une  suggestion,  il 
n'est  pas  commode  d'être  certain,  à  une  ou  deux  années  près,  à  moins  qu'on 
ne  connaisse  sur  le  bout  du  doigt  les  minuties  de  la  mode,  et  je  ne  les 
connais  pas.  Je  ne  puis,  pourtant,  me  tromper  de  beaucoup  en  plaçant  le 
"Mrs.  Cruikshank,  de  Langley  Park,"  entre  1805  et  1808.  C'est  le  portrait 
d'une  grosse  femme  de  bonne  humeur,  de  trente-huit  à  quarante  ans,  le  genre 
de  personne  qu'un  Ecossais,  arrivé  au  milieu  de  la  vie,  aurait  appelé,  il  y  a  un 
demi-siècle,  une  sonsy  /ass,  une  appétissante  commère.  Elle  porte  un  manteau  de 
velours  d'un  gris-bleu  foncé,  a  l'air  très  moderne,  sur  une  robe  blanche  ;  dans 
une  main,  elle  tient  une  toque,  et  le  seul  détail  de  son  costume  qui  paraîtrait 
insolite  aujourd'hui,  est  une  sorte  de  petite  calotte  sur  le  haut  du  crâne. 
Derrière  elle  est  un  "  fond  .systématique,"  un  ton  gris,  bien  choisi  et  judicieuse- 
ment rompu,  semblable  à  un  fond  de  Frans  Hais.  Rien  ne  saurait  être  plus 
simple,  en  apparence,  que  la  conception  ;  mais  elle  n'est  pas  si  simple  qu'elle 
le  paraît.  La  dame  est  assez  dodue  pour  que  son  contour,  du  menton  au 
genou,  ne  fasse  presque  qu'une  ligne  ininterrompue.     Elle  n'a  pas  de  taille  et 


MISS     FRASER     DE     REELIG 

j\Ir.     William   Beat  fie 


PORTRAIT     DE     MRS.     CRUIKSHANK  89 

elle  a  trop  de  hanche  ;  ses  bras  sont  courts  et  gras,  avec  des  mains  en 
rapport,  et  elle  n'a  pas  de  cou  ;  mais  le  peintre  s'est  si  habilement  servi  de 
ses  matériaux,  que,  tant  que  nous  ne  regardons  pas  les  choses  de  l'œil 
indiscret  d'un  critique  scrutateur,  nous  ne  voyons  rien  de  tout  cela.  Le 
déploiement  presque  uni  du  satin  blanc  est  si  habilement  brisé  sur  les  bords, 
la  draperie  supplémentaire  du  manteau  est  ramenée  si  adroitement,  que  le 
jeu  des  lignes  satisfait  l'œil  sans  aucune  altération  dans  l'exactitude.  La  tête 
est  posée  avec  une  dextérité,  ou  une  sensibilité,  toute  particulière.  Sa  grandeur 
apparente  est  réduite  par  la  prolongation  de  la  ligne  de  la  collerette  avec  un 
pli  de  la  robe,  à  droite. 

R.  A.  M.  Stevenson  compare  les  procédés  de  Raeburn  à  ceux  qu'on 
enseigne  dans  l'atelier  de  Carolus  Duran.  Le  portrait  de  Mrs.  Cruikshank 
justifie  absolument  cette  comparaison.  Il  aurait  pu  être  peint  par  les  plus 
fameux  des  élèves  qu'a  formés  Carolus.  Il  ne  va  pas,  à  la  vérité,  aussi 
loin  que  Mr.  Sargent  dans  ce  qu'il  exige  d'un  coup  de  pinceau  ;  je  veux 
dire  que  Raeburn  se  contentait  de  réaliser  sa  vision  ;  il  n'espérait  pas  que 
chaque  trace  du  passage  de  sa  main  résumât  toute  la  vérité  dans  l'espace 
qu'elle  recouvre,  comme  le  fait  Mr.  Sargent.  Mais  les  visées  de  Raeburn, 
sa  méthode,  et  ses  notions  sur  l'aspect  que  doit  avoir  un  tableau  anticipent 
celles  de  notre  maître  contemporain  d'une  façon  vraiment  saisissante  lorsqu'on 
se  rappelle  que  juste  un  siècle  les  sépare.  Pour  ce  qui  est  de  la  couleur, 
Raeburn  a  rarement  fait  aussi  bien  que  dans  le  "  Mrs.  Cruikshank,"  qui 
montre  aussi  dans  tout  son  avantage  sa  faculté  de  modeler  par  changements 
de   ton    presque    imperceptibles. 

Et  cependant,  quelque  beau  qu'il  soit,  le  "  Mrs.  Cruikshank  "  n'est  pas  à 
la  hauteur  de  certain  autre  portrait  de  dame  fait  vers  le  même  temps.  Je 
veux  parler  du  "  Mrs.  James  Campbell  "  qui  était  à  l'exposition  de  prêts 
d'Edimbourg  il  y  a  deux  ans  *  {voy.  la  Planche).  Autant  que  j'ai  pu  voir  son 
œuvre,  ce  portrait  me  semble  la  plus  belle  chose  que  Raeburn  ait  faite.  Je 
ne  pourrais  dire  pourquoi  cette  vieille  dame  lui  a  ainsi  échauffé  le  sang. 
Je  ne  sais  rien  d'elle,  si  ce  n'est  que,  de  toute  évidence,  elle  débordait 
d^Jiiimouv  et  qu'elle  avait  à  la  fois  une  volonté  formidable  et  un  cerveau 
subtil.  Elle  semble  avoir  ému  Raeburn  jusque  dans  les  profondeurs  de  son 
être,  car  jamais,  ni  avant  ni  après,  autant,  du   moins,  que   mon   expérience   me 

*  Il  appartient  à  Mr.  Lionel  Muirhead,  de  Hazley  Court,  Oxfordshire. 

A  A 


90  SIR    HENRY    RAEBURN 

permet  de  l'affirmer,  il  ne  peignit  a\ec  la  même  intensité,  le  même  feu,  le 
même  bonheur.  Le  fond  est  très  sombre.  Sur  ce  fond,  le  nmtcJr^  et  le 
curieux  arrangement  du  fichu  autour  de  la  gorge  et  du  buste  sont  encore 
plus  "parlants"  qu'ils  ne  le  sont  dans  notre  planche.  Le  châle,  jeté  avec 
le  plus  grand  bonheur,  est  du  rouge  ordinaire  à  Raeburn,  avec  du  jaune, 
du  cramoisi  et  du  vert  dans  la  bordure.  La  manche,  tirée  sur  la  main 
gauche,  est  noire  ;  la  note  la  plus  vive  du  tableau  est  donnée  par  le 
curieux  triangle  que  font  le  bonnet  et  le  cache-gorge.  C'est  ce  qui  attire 
l'œil  tout  de  suite  et  le  retient  où  il  doit  être,  jusqu'à  ce  qu'il  ait 
convenablement  saisi  l'équilibre  et  la  concentration  extraordinaires  de  la 
composition.  Ensuite  il  pourra  s'égarer  sur  la  peinture  du  châle,  ou  des 
mains,  parlantes  à  travers  l'étoffe  dans  laquelle  elles  sont  masquées,  et  du 
merveilleux  miitch,  fait  tout  entier  d'une  douzaine  de  taches  grasses  d'un 
pinceau  chargé.  Mais  il  ne  tardera  pas  à  revenir  à  ce  visage  étonnant,  où  le 
caractère,  la  structure,  la  texture  et  les  possibilités  de  mouvement  sont  réalisés 
avec  une  combinaison  d'aisance  et  de  détermination  à  laquelle  je  ne  vois  rien 
à  comparer  dans  l'art  anglais.  Je  dis  anglais  par  modestie  ;  mais  je  ne  sais 
réellement  pas  où  l'on  trouvera  cette  union  particulière  de  l'aisance  et  de  la 
vérité  complète,  même  de  l'autre  côté  de  la  Manche.  Il  est  inutile  de  la 
chercher  parmi  les  Vieux  Maîtres,  car  Vélasquez  lui-même  admit  plus  de 
convention  que  la  peinture  n'en  exige  strictement.  L'effort  conscient  de 
Raeburn  a  été  de  rendre  la  vieille  dame  telle  qu'elle  était,  assise  sur  son 
siège  de  pose,  la  lumière  descendant  sur  elle  de  la  haute  fenêtre  à  gauche, 
et  les  pensées  qui  naissent  naturellement  dans  une  vieille  tête  en  train  de 
subir,  en  dépit  de  son  âge,  une  expérience  nouvelle,  passant  visiblement  sur 
son  visage.  Il  ne  l'a  pas  construite  par  des  reprises  successives,  lentes  et 
pénibles.  Son  nombre  habituel  de  séances — quatre  ou  cinq,  d'une  heure  et 
demie — a  suffi.  Ni  la  toile  ni  la  pâte  ne  porte  le  moindre  indice  que 
quelque  chose  ait  été  fait  deux  fois.  L'intérêt  du  peintre  était  intense,  et 
il  l'a  traduit  par  le  rendu  le  plus  vivant  qu'on  puisse  faire,  peut-être, 
d'un  être  humain.  Comme  habileté  de  métier  pure,  le  tableau  est  stupéfiant. 
Pas  une  touche,  pas  un  fragment  de  touche,  qui  soit  de  trop.  La  peinture  de 
la  bouche,  avec  ses  vigoureux  vieux  muscles,  celle  du  menton,  large  et  volon- 
taire, et,  au-dessus,  du  nez,  à  la  fois  humoristique  et  entendu,  tout    est  parfait 

*  Sorte  de  bonnet  blanc. — N.  d.  T. 


JAMES    WARDROP     UE    TORBANHILL 

Mr.  J.    C.    Wardrop 


LES    PORTRAITS    DE     WALTER    SCOTT  91 

dans  l'exactitude  avec  laquelle  s'unissent  la  vérité  objective  et  l'empire,  le 
rythme,  le  mouvement  harmonieux  de  l'artiste  créateur.  Pour  trouver  quelque 
chose  à  mettre  en  parallèle  à  cela,  il  faut  arriver  jusqu'à  nos  jours,  à  cette 
Ecole  Française  de  peinture  directe,  dont  M.  Carolus  Duran  et  Mr.  Saroent 
sont  les  représentants  les  meilleurs.  La  rivalité  est  si  âpre  de  nos  jours 
qu'un  peintre  contemporain  de  quelque  mérite  est  moins  sujet  à  tomber 
au-dessous  d'une  certaine  moyenne  que  son  prédécesseur  d'il  y  a  un  siècle. 
Raeburn  ne  s'est  pas  élevé  souvent  à  la  hauteur  du  "Mrs.  James  Campbell"; 
il  ne  s'en  est  même  pas  souvent  approché  ;  tandis  que  les  artistes  de  notre 
temps  avec  qui  nous  aimerions  à  le  comparer  ne  varient  pas  grandement  d'un 
jour  à  l'autre.  Mais  si  la  comparaison  se  faisait  sur  une  base  fournie  par  ce 
portrait  et  une  demi-douzaine  d'autres  reproduits  dans  ce  volume,  nous  ne 
craindrions  pas  qu'on  lui  conteste  ses  titres  à  être  considéré,  non  seulement 
comme  le  plus  ancien,  mais  comme  le  meilleur  des  peintres  directs. 

Je  suppose  que  le  "Mrs.  Campbell"  a  été  peint  entre  1808  et  1812.^' 
Il  n'avait  jamais  été  exposé  avant  l'année  dernière,  aussi  a-t-il  encore  son 
rôle  à  remplir  comme  témoin  affirmant  le  génie  de  Raeburn.  S'il  avait  été 
envoyé  à  l'Académie  Royale,  nous  ne  pouvons  croire  que  son  auteur  aurait  eu 
à  attendre  jusqu'à  1814  pour  être  distingué  par  ses  confrères  en  art. 

L'élection  de  Raeburn  comme  A.R.A.  résulta  des  tableaux  qu'il  envoya 
à  Londres  entre  1810  et  18 14.  J'y  ai  déjà  fait  allusion,  et  j'ai  fait  remarquer 
que  la  plupart  d'entre  eux  appartiennent  à  ce  qu'on  peut  appeler  la  catégorie 
des  œuvres  "sûres."  Un  portrait  de  Scott  était,  bien  entendu,  une  bonne 
carte  à  jouer,  et  pourtant  Raeburn  ne  fut  jamais  tout  à  fait  heureux  avec 
Sir  Walter.  Selon  toute  probabilité,  il  donnait  la  littéralité  des  faits  plus 
fidèlement  que  d'autres  peintres,  car  ils  s'accordent  mieux  avec  le  moulage.  Il 
n'esquive  pas,  par  exemple,  les  joues  légèrement  pendantes.  Mais,  pour  une 
raison  ou  une  autre,  il  échoue  à  saisir  l'homme  intérieur.  Il  n'y  a  pas 
de  comparaison  entre  la  manière  dont  il  comprend,  et  dont  il  nous  montre 
qu'il  comprend,  une  vieille  dame  comme  Mrs.  Campbell  ou  un  Highlander 
comme  M'Nab,  et  celle  dont  il  saisit  les  puissances  intellectuelles  du  Shirra 
(Shériff).      Les    deux    portraits    de    1808    et    de     1809,    dont    l'un,    le   dernier 

*  Mrs.  Campbell  était  née  en  1739;  elle  aurait  eu  par  conséquent  soixante-dix  ans  environ  lorsque 
le  tableau  fut  exécuté,  ^si  mes  dates  sont  exactes.  Cela  s'accorde  avec  son  apparence.  Son  nom  de  fille 
était  Marion  Muirhead  de  Croy  Leckie,  et  elle  était  cousine  de  James  Watt. 


92  SIR     HENRY    RAEBURN 

probablement,  fut  à  l'Académie  en  1810,  sont  des  peintures  entièrement 
extérieures.  L'attitude  du  poète  est  évidemment  une  réminiscence  du  Vatican, 
et  la  pensée  du  peintre  était  plus  occupée  au  décor  qu'à  pénétrer  au  cœur 
de  son  sujet.  Mais  peut-être  n'est-ce  pas  complètement  de  sa  faute.  Scott 
ne  paraît  pas  avoir  été  jamais  bien  enthousiaste  de  poser  devant  Raeburn. 
En  une  occasion,  il  déclare  sa  préférence  pour  Sir  William  Allan,  "un 
homme  de  réel  génie  !  "  Avec  des  sentiments  semblables,  il  n'est  que  trop 
probable  que  sa  vivacité  s'éteignait  lorsqu'il  se  trouvait  dans  York  Place,  et 
que  le  feu  du  peintre  se  refroidissait  en  conséquence. 

Il  est  intéressant  de  noter  que  l'apparition  régulière  de  Raeburn  à 
l'Académie  Royale  date  de  ce  voyage  à  Londres,  où  il  passa  une  si  grande 
partie  de  son  temps  avec  Wilkie.  Le  peintre  du  "Penny  Wedding"  avait 
été  admis  dans  le  cercle  enchanté  en  1809,  et,  en  bon  Ecossais,  il  n'y  était 
pas  plus  tôt  entré  qu'il  s'était  mis  à  la  besogne  pour  y  introduire  un  frère 
d'Ecosse.  Raeburn  fut  élu  Associé  en  1814,  et  Académicien  douze  mois  plus 
tard.  Son  élection  fut  suivie  d'un  autre  changement  dans  sa  méthode,  et 
d'une  soumission  plus  complète  qu'il  ne  l'avait  encore  accordée  aux  idées 
dominantes  du  moment.  Mais  avant  de  poursuivre  la  discussion  de  la 
dernière  période  de  son  talent,  il  convient  peut-être  de  revenir  un  peu  sur 
nos  pas  et  de  dire  ce  qu'on  sait  de  sa  vie  de  famille  pendant  toutes  ces 
années. 

Une  des  particularités  de  Raeburn,  c'est  la  manière  dont  il  répandait  son 
intérêt  sur  une  grande  variété  de  sujets.  Nous  l'avons  laissé  établi  à  St. 
Bernard's  House,  seul  sur\nvant  de  la  famille  qui  y  avait  vécu  depuis  l'arrivée 
de  son  père  à  Edimbourg,  dans  le  premier  quart  du  siècle.  Il  avait  autour 
de  lui  ses  enfants  et  ceux  de  sa  femme,  et  il  devait,  avec  le  temps,  y  réunir 
aussi  ses  petits-enfants  sous  son  aile.  Pendant  ce  temps,  il  semble  avoir  confiné 
sa  peinture  et  les  pensées  qui  s'y  rapportaient  aux  heures  du  milieu  du  jour. 
Personne  de  ceux  qui  l'ont  représenté  en  dehors  de  son  atelier  ne  fait  figurer 
le  moins  du  monde  son  art  dans  le  tableau.  Autant  que  nous  pouvons  le 
découvrir,  il  n'y  donnait  jamais  une  pensée  une  fois  qu'il  avait  tourné  le  dos 
à  York  Place.  Après  la  mort  de  son  frère  et  son  établissement  sur  les  bords 
de  l'Eau  de  Leith,  son  esprit  semble  s'être  principalement  porté  sur  la  bâtisse. 
En  dehors  des  dépendances  {policies)  de  St.  Bernard's,  s'étendaient  des  champs 
dont  la  valeur  agricole  s'était  rapidement  changée  en  valeur  de  terrain  à  bâtir, 


MRS.    IRVINE    BOSWELL 


Mr.    /.    Irz'ine    Fortesiuc 


SES     OCCUPATIONS  93 

avec  l'expansion  d'Edimbourg  vers  le  nord.  Il  élabora  pour  ces  terrains  un 
plan  de  rues,  de  places  et  de  crescents,  louant  le  sol  et  en  donnant  la  tenure 
à  ceux  qui  y  bâtissaient  d'après  ses  dessins.  Il  s'était  toujours  intéressé  à 
l'architecture,  goût  encouragé  sans  doute  par  son  amitié  avec  Byres,  et  auquel 
il  lâchait  maintenant  la  bride.  La  tradition  dit  que,  pendant  un  temps,  ce  fut 
l'unique  objet  de  ses  pensées  et  de  ses  conversations  ;  et  c'est  une  nouvelle 
preuve  du  bon  sens  qui  formait  le  fond  de  son  caractère  que,  malgré  son 
enthousiasme,  il  ne  se  soit  pas  laissé  tenter  de  dépasser  les  besoins  locaux  dans 
ses  spéculations.  La  pierre  et  le  mortier  sont  des  sujets  de  rêves  dangereux. 
Son  confrère  en  peinture,  William  Allan,  rend  un  témoignage  curieux  de  cette 
idée  absorbante.  Dans  le  tableau  bien  connu  d'un  "symposium"  chez  le 
Berger  d'Ettrick,  où  Allan  a  introduit  tous  les  Néo-Athéniens  fameux, 
Raeburn,  indifférent  à  la  joie  qui  se  donne  carrière  autour  de  lui,  trace 
tranquillement    avec   son    doigt   le   plan   de   Raeburn-Ville   sur  l'acajou. 

Il  avait  aussi  pour  la  mécanique  un  goût  qu'il  satisfaisait  partiellement 
en  construisant  ces  modèles  de  vaisseaux  dont  nous  avons  déjà  parlé. 
C'était  des  bateaux  sérieux,  longs  de  trois  pieds,  et  finis  avec  beaucoup  de 
soin.  Aucun  de  ses  biographes  ne  nous  dit  quel  but  particulier  il  pour- 
suivait en  les  faisant,  s'il  s'intéressait  à  leur  structure  et  à  leur  gréement, 
ou  à  leur  galbe.  Probablement  à  celui-ci,  car  son  esprit  à  certains  égards 
avait  une  tournure  spéculative.  On  raconte  même  qu'il  dépensait  beau- 
coup d'argent  et  d'énergie  mentale  à  chercher  le  mouvement  perpétuel  ! 
C'est  le  seul  indice  que  nous  trouvions  que  son  vigoureux  sens  avait  des 
limites. 

Le  seul  indice  ?  Eh  bien,  non  ;  il  faut  peut-être  en  voir  un  autre  dans 
son  amour  pour  les  procès.  Son  esprit  se  délectait  aux  subtilités  légales, 
ce  qui  était  assez  inoffensif  ;  mais  il  se  livrait  aussi  à  des  expériences 
pratiques.  Il  abordait  volontiers  le  Parlement,  et  une  fois  là,  il  était  de 
caractère  à  se  réjouir  des  détours  compliqués  d'un  procès  interminable,  d'un 
ganging  plea.  Dans  les  vingt  années  de  1790  à  1810,  sa  faculté  de  gagner  de 
l'argent  fut  souvent  mise  à  contribution  jusqu'aux  dernières  limites  par  les 
exigences  de  ses  entreprises  de  construction  et  surtout  par  les  batailles 
judiciaires  auxquelles  elle  donnèrent  lieu.  Cunningham  cite  un  homme  de  loi 
de  sa  connaissance  qui  disait  :  "  De  tous  nos  clients,  Raeburn  était  le  plus 
enthousiaste,    et,  en   même   temps,    le   plus   aiguisé   d'esprit   et    le   plus    malin 

B   B 


.94-  SIR    HENRY    RAEBURN 

Il  adorait  un  ganging  plea,  et  souriait  de  voir  s'élever  des  difficultés  qui 
promettaient  un  nouveau  litige.  C'était,  comme  le  dit  Prior  à  propos  d'une 
autre  question,  '  un  grand  amateur  de  la  même  chose,'  mais  ....  il  ne 
désirait  opprimer  personne,  et  il  ne  faisait  jamais  la  guerre  que  pour  son 
droit,  et  pour  garantir  ses  plans  contre  tout  reproche,  les  ayant  tracés 
parfaits." 

Apparenté  à  la  bâtisse,    si    non — excepté   dans  ses    ennuyeux  délais — à   la 
procédure,  est   le  jardinage,  et  Raeburn   trouvait  le  temps  d'en   faire   beaucoup. 
Le  go/f  comptait   aussi    parmi  ses  récréations.     Il   joua   une   partie  assez   peu 
de  jours  avant  sa  mort, — le  17  juin   1823,  pour  être  précis, — avec  le  Professeur 
Duncan    sur   les    landes    de    Leith    {Leifh   Links).     C'était    aussi    un    pêcheur 
enthousiaste,    et  il  pouvait  jouir   de   ce   plaisir   pendant  les  longues  excursions 
qu'il   avait  l'habitude    de    faire  à   travers    l'Ecosse   en    été.      Bref,    sa  vie  était 
bien  remplie,  et  il  me  paraît  avoir   partagé  son   intérêt  entre  ses  diverses  occu- 
pations   plus    également    que    personne    dont    je    me    souvienne,     si     ce    n'est 
Léonard.      Il    savait    se   donner  à    une   chose,    mais    non  s'y    absorber.      Tout 
ce  qu'il  faisait,  il  le  faisait  bien,   moins  bien  cependant  qu'il  ne  l'eût  fait  s'il  y 
eût  concentré  son  esprit  et  son  talent.     En  voyant  ce  qu'il  a  accompli  comme 
peintre,  je  ne  puis  m'empêcher   de   penser  que,    s'il   avait   eu  des   goûts   moins 
universels,    son     rang    d'artiste    serait    aujourd'hui    encore    moins    contestable 
qu'il    ne  l'est.     Je   ne  sais  ce   que  je   pourrais  ajouter   à   cette  esquisse,  à  cette 
indication  plutôt,  de  sa  personnalité.     Il  semble  avoir  été,  de  toute  manière  sauf 
une,    aussi   aimable  qu'il  était  bien  doué  ;   et  beaucoup,  sans  doute,  regarderont 
cette     unique    exception    comme    un    autre    titre    à   leur    estime, — ^j'entends    la 
satisfaction    que   lui    donna    comme    femme  la    mère   des    enfants    d'un    autre 
homme,   plus  vieille  que   lui  de   douze  ans.     Du    point  de  vue  de  la  prudence 
il  se  peut  qu'il  y  ait  eu  là  un  arrangement  idéal,  et  on   ne   peut   nier   que   le 
couple  n'ait  vécu  en  harmonie  pendant  près  d'un    demi-siècle.      Du  côté  de  la 
dame,  il  y  avait,  sans   doute,  la  passion.       Chez  l'homme  un    sentiment    moins 
héroïque  en  prit  la  place,  laissant  s'endormir  dans  son  âme  des  puissances  qui, 
si  elles  avaient  été  réveillées,  auraient  porté  son  art   à   un  idéal  qu'il  n'atteignit 
jamais. 

C'est  de  son  élection  à  l'Académie  Royale  que  date  pour  Raeburn  la 
dernière  époque.  Il  n'était  point  du  tout  un  des  iioli  episcopariaus,  et  était 
disposé  à  accepter  toute  distinction  officielle  digne  de  lui.     INIais  il  ne   voulait 


ARGHIBALD    SMITH    DE    JORDANHILL 

Mr.     Thomas    Denrochc    Smith 


SA    DERNIÈRE     MANIÈRE  95 

pas  solliciter,  et  préférait  se  reposer  entièrement  sur  les  mérites  de  son  œuvre. 
On  ne  peut  douter,  je  crois,  que  s'il  avait  envoyé  de  façon  suivie  ses  meilleurs 
ouvrages  à  Somerset  House,  il  n'eût  été  Académicien  bien  avant  18 15.  En 
ce  temps-là  la  compétition  n'était  pas  rude,  et  les  artistes  anglais  ont  toujours 
été  honorablement  exempts  de  la  jalousie  qui  rejette  les  gens  à  cause  de  leur 
nationalité.  Mais  le  fait  étrange,  c'est  qu'aucune  des  vraiment  grandes  pro- 
ductions de  Raeburn  n'ait  été  présentées  au  public,  du  moins  à  Londres.  Son 
pouvoir  réel  resta  ignoré  de  ses  confrères  anglais,  et  ne  commença  même  à 
être  connu  que  plus  d'un  demi-siècle   après  qu'il  fût  couché  dans  la  tombe. 

Raeburn  fut  donc  élu  sur  des  créations  relativement  ternes.  Après  son 
élection  il  vint  à  Londres  pour  lier  connaissance  avec  ses  collègues,  et  c'est 
alors  qu'il  modifia  sa  manière  pour  la  dernière  fois.  Hoppner  était  mort, 
mais  Lawrence  était  au  zénith  de  sa  gloire.  Ses  tableaux  semblent  avoir 
exercé  sur  Raeburn  une  attraction  étrange.  Ses  défauts*  de  couleur  devaient 
paraître  péchés  véniels  à  un  homme  qui  n'était  guère  coloriste  lui-même, 
tandis  que  sa  puissance  de  dessinateur,  sa  facilité  comme  peintre,  et  son 
sentiment  de  la  mode  devaient  avoir  leur  influence.  Quoi  qu'il  en  soit, 
il  n'y  a  pas  à  mettre  en  doute  que,  depuis  environ  1815  jusqu'à  la  fin,  il  ne 
mêlât  un  peu  du  style  de  Lawrence  au  sien  propre.  Les  dernières  signes 
du  modelage  à  la  hache  de  sa  jeunesse  disparaissent,  si  bien  que,  dans 
quelques-uns  des  meilleurs  ouvrages  de  ces  dix  années  de  sa  vie,  son  faire 
est  presque  aussi  fondu  que  celui  d'un  Vélasquez  des  derniers  temps. 

Regardez,  par  exemple,  le  "John  Wauchope,"  dans  la  Galerie  Nationale 
d'Ecosse  {voy.  la  Planche).  Les  résultats  de  trente  années  de  peinture  carrée 
et  du  modelé  le  plus  large  sont  là.  Les  plans  sont  fortement  visibles,  et 
l'exécution,  avec  tout  son  fondu,  ne  donne  pas  la  moindre  impression  de 
légèreté.  Mais  les  facettes  ont  disparu,  et  les  courbes  sont  aussi  infinies  que 
celles  de  la  nature.  Ce  tableau  est  à  Raeburn  ce  que  le  "Philippe  IV"  de 
la  Galerie  Nationale, — le  buste, — est  à  Vélasquez.  Il  connaît  tellement,  il  a, 
dans  son  temps,  si  souvent  peint  la  structure  humaine  et  vu  les  larges  dessins 
que  forme  la  lumière,  qu'ici  enfin  il  exécute  une  toile  qui  repousse  l'analyse, 
l'imitation  et  toute  discussion  sur  la  façon  dont  elle  a  été  faite.  Le  "  James 
Wardrop  de  Torbanhill,"  est  d'un  an  ou  deux  plus  vieux  que  le  "  Wauchope," 
mais  on  peut  le  mettre  avec  ce  dernier  comme  exemple  suprême  de  ce  que 
pouvait  Raeburn  dans  les  cinq  ans  qui    précédèrent   sa  mort.      Sa  veine   plus 


96  SIR    HENRY    RAEBURN 

légère,  celle  où  se  montre  plus  clairement  l'effet  de  son  dernier  voyage  à 
Londres,  apparaît  dans  un  certain  nombre  de  portraits  de  femmes  faits  entre 
1816  et  1823.  Parmi  les  meilleurs,  deux  sont  reproduits  dans  ces  pages  : 
"Miss  Janet  Suttie,"  peint  en  1820,  et  "Mrs.  Lee  Harvey  et  son  Enfant," 
laissé  inachevé  dans  son  atelier  à  sa  mort.  La  manière  dont  il  a  rendu 
justice  aux  charmes  opulents  de  la  plus  jeune  est  une  réponse  à  ceux  qui 
disent  qu'il  ne  savait  pas  peindre  une  jolie  femme.  Il  n'a  pas  seulement 
reproduit  sa  beauté,  il  a  gardé  le  feu  de  son  œil,  la  rosée  de  sa  lèvre,  l'éclat 
de  son  sang  et  la  pensée  bienveillante  pour  lui  dont  elle  était  émue  pendant 
qu'elle  posait.  Il  y  a  plus  de  vie  et  de  sentiment  humain  dans  cette  tête  que 
dans  aucun  des  Lawrence  que  j'aie  vus.  L'autre  tableau  est  intéressant 
surtout  pour  le  jour  qu'il  jette  sur  la  méthode  de  Raeburn  à  la  fin  de  sa 
vie.  Il  avait  été  un  peintre  "  carré  "  et  un  peintre  à  preniiey  coup  *  avant  tout 
le  monde  ;  mais  à  la  fin  de  ses  jours  il  modifia  ses  habitudes  à  ces  deux 
égards.  Une  grande  partie  du  groupe  "  Lee-Harvey  "  est  un  dessous  de 
peinture,  attendant  un  glacis.  Depuis  quelques  années  il  faisait  usage  de 
glacis,  tenté,  sans  doute,  par  le  brillant  des  peintures  anglaises  qu'il  avait 
vues  à  Somerset  House.  Mais  l'effet  d'ensemble  de  ce  groupe  devait  dépendre 
de  la  peinture  transparente  pour  laquelle  la  plus  grande  partie  de  ce  que  nous 
voyons  était  une  préparation. 

Ces  quelques  dernières  années  de  la  vie  de  Raeburn  sont,  à  certains 
égards,  plus  chargées  d'événements  que  les  autres.  Son  élection  à  l'Aca- 
démie Royale  fut  suivie  d'honneurs  semblables  conférés  par  les  Académies  de 
Florence,  de  New  York,  et — pourquoi  celle-ci  entre  toutes  les  autres? — de  la 
Caroline  du  Sud.  Il  devint  Fellow  de  la  Société  Royale  d'Edimbourg,  malgré 
son  flirt  avec  le  mouvement  perpétuel  ;  en  1822,  lorsque  George  IV  fit  à 
l'Ecosse  cette  visite  fameuse,  la  première  d'un  roi  de  la  famille  de  Hanovre, 
il  reçut  l'accolade,  et,  quelques  mois  après,  sa  nomination  de  peintre  du  roi 
{Jimner).  Puis  vint  la  fin,  inattendue  comme  celle  de  Constable  et  de  beaucoup 
d'hommes  de  génie.  Dans  l'été  de  1823,  il  quitta  Edimbourg  pour  faire  une 
excursion  dans  les  parties  historiques  du  Fife,  avec  Sir  Walter  Scott,  Sir 
Adam  Ferguson,  Miss  Edgeworth,  et  d'autres.  Le  temps  était  très  chaud  ; 
Raeburn  marchait,  son  chapeau  à  la  main,  donnant  le  bras  à  Miss  Edgeworth. 
Le   lendemain   de   son    retour  à   Edimbourg,    il    essaya    de    se    remettre    à    sa 

*  En  français  dans  le  texte  anglais. — N.  d.  T. 


MRS.    HOME    DRU  M  MON  D 

Colonel  Home  Drumniond 


ou     IL     REPOSE 


97 


peinture,  mais  il  dut  y  renoncer.     Il    rentra  chez   lui  ;    ses   facultés  déclinèrent 
rapidement  et   une   semaine   plus   tard    il  était  mort. 

Au  bout  de  la  promenade  qui  s'étend  à  l'ouest  le  long  de  Prince's  Street 
à   l'extrémité  orientale  de  l'églfse  St.  John,  se  trouve  une  grille  de  fer  derrière 
laquelle  sont  des  pierres  tombales.     A  droite  on  aperçoit  une  dalle  fixée  au  mur 
d'enceinte.      C'est   là,   dans  ce  dorniitory  de  l'Eglise  St.  John,  que  gît  tout  ce 
qui  est  mortel  de  Sir  Henry  Raeburn. 


c  c 


L'ART    DE    RAEBURN    D'APRÈS    LES 
TABLEAUX    REPRODUITS 


PAR 


JAMES    L.    CAW 


RONALD  ET  ROBERT  FERGUSON  DE  RAITH 

Mr.    A'.    C.    Alunro    Ferouson    Membre   du    Parlement 


LUS  exclusivement  peut-être  qu'aucun  autre  artiste  d'égal 
talent,  Sir  Henry  Raeburn  fut  un  peintre  de  portraits. 
Mais  s'il  n'a  rien  laissé  qui  puisse  être  décrit  sous  un 
autre  nom  que  portrait,  son  sentiment  de  la  peinture 
était  si  actif  que  chacune  de  ses  plus  belles  productions, 
tout  en  étant  animée  d'un  intérêt  biographique,  est  en 
même  temps  un  tableau.  A  la  fois  biographie  admirable 
et  grand  art,  son  œuvre  révèle  une  étendue  et  une  variété  qu'on  n'attendait 
guère  de  la  nature  limitée  de  ses  sujets  ;  et  c'est  pour  montrer  cela,  pour 
résumer,  pourrait-on  dire,  son  œuvre  de  peintre  dans  la  mesure  où  le  noir  et 
le  blanc  peuvent  le  faire,  que  les  illustrations  de  ce  volume  ont  été  choisies. 
Ses   tableaux  ne   sont  ni   signés  ni  datés  ;    son  style  fut  mûr  de   bonne  heure 

D    D 


I02  SIR    HENRY     RAEBURN 

et  ne  montre  pas  de  périodes  bien  marquées.  D'un  autre  côté,  toutes  les 
listes  de  clients  et  tous  les  livres  de  compte  qu'il  peut  avoir  tenus  ont  été 
détruits  ou  disparurent  immédiatement  après  sa  mort.  Il  est  donc  difficile 
d'assigner  une  date  à  ses  peintures.  Mais  comme  il  était  possible  d'arriver  à 
une  sorte  d'ordre  chronologique  en  groupant  les  exemples  dont  on  peut  fixer 
la  date  avec  ceux  dont  le  style  leur  ressemble,  on  a  suivi  ce  plan  dans  le 
classement  des  planches.  Deux  miniatures,  représentant  la  première  phase  de 
son  talent,  sont  suivies  de  deux  spécimens  des  portraits  à  l'huile  qu'il  peignit 
avant  d'aller  à  Rome  ;  la  planche  suivante  montre  le  premier  tableau  important 
qu'il  fit  après  son  retour,  et  ensuite  presque  chaque  année  est  marquée  par  un 
exemple  qui  porte  sa  date. 

A  voir  les  choses  en  gros,  la  carrière  de  peintre  de  Raeburn  se  divise 
en  deux  périodes,  et  l'une  ne  fut  que  le  prélude  de  l'autre,  court  d'ailleurs. 
Il  débuta  comme  peintre  miniaturiste;  mais  il  n'avait  pas  vingt  ans  lorsqu'il 
commença  la  série  de  portraits  grandeur  nature  sur  lesquels  repose  sa 
réputation.  L'art  de  la  miniature  en  Angleterre  touchait  à  son  plus  haut 
point  quand  Raeburn  commença  à  peindre  ;  mais  ses  œuvres  en  ce  genre 
n'ont  rien  de  la  grâce  et  du  charme  qui  sont  les  qualités  les  plus  distinctives 
de  Cosway  ou  d'Edridge.  Sa  miniature  de  Deuchar,  l'aquafortiste  et  graveur 
de  sceaux,  qu'on  dit  être  le  second  portrait  fait  par  lui  pendant  le  temps 
qu'il  fut  apprenti  chez  Mr.  Gilliland,  orfèvre  d'Edimbourg,  montre  qu'il  fut 
réaliste  dès  le  début.  S'il  y  a  peu  d'effort  vers  la  vérité  de  ton  et  la  solidité 
du  modelé,  et  si  la  couleur  locale  est  seulement  indiquée,  on  ne  peut  pas  ne  pas 
reconnaître  le  soin  dans  le  dessin  et  la  façon  directe  de  caractériser  le  sujet. 
Dans  la  miniature  du  chirurgien  Andrew  Wood,  peinte  un  an  ou  deux  plus  tard 
et  qui  est  typique,  la  couleur  est  devenue  plus  définie,  les  tons  ont  pris  plus  de 
\ariété,  et  les  reliefs  sont  obtenus  par  un  modelé  régulier.  En  outre,  dans  la 
manière  dont  sont  placées  et  éclairées  les  têtes,  on  peut  noter  une  analogie 
avec  ses  premiers  portraits  à  l'huile. 

Mais  il  est  inutile  de  s'attarder  à  ces  commencements  ;  à  peine  con- 
sentait-il lui-même  à  regarder  ses  miniatures  après  qu'il  se  fut  mis  à  peindre 
des  "grandeur  nature."  Il  est  cependant  remarquable  que  quelqu'un,  sans 
réelle  éducation  spéciale,  ait  passé  tout  d'un  coup  de  miniatures  comme 
celles-ci  à  un  tableau  comme  le  "George  Chalmers  de  Pittencrieff."  Peint 
en   1776,  lorsque  l'artiste  n'avait  pas    plus    de   vingt    ans,    ce   portrait   en   pied 


MRS     HAMILTON    DE    KAMES 

Galerie   nationale  d  Ecosse 


L'ART     DE     RAEBURN  103 

porte  la  plupart  des  traits  qui  le  caractérisent  :  il  est  peint  d'une  brosse 
facile  et  montre  cette  simplification  des  plans  qui  est  peut-être  le  caractère 
fondamental  de  son  art.  Sans  doute,  dans  ce  portrait  et  dans  d'autres  qu'il 
fit  avant  son  voyage  sur  le  Continent,  tels  que  le  "  Dr.  Hutton  "  ou  le 
"  Mrs.  Ferguson  et  ses  Enfants,"  cette  méthode  est  poussée  à  un  degré  qu'il 
modifia  plus  tard  dans  le  sens  d'un  modelé  plus  complet.  Ainsi,  dans  les 
peintures  de  cette  période,  les  grandes  masses  ne  sont  pas  rompues  par 
un  modelé  intérieur  ;  elles  tendent  au  vide  ;  de  son  côté  la  couleur  est  sans 
modulations,  les  étoffes  et  draperies  étant  rendues  par  des  teintes  simples,  et 
les  ombres  par  des  couches  plus  foncées  de  la  même  couleur  ou  de  noir.  Son 
style  était  donc,  bien  qu'il  se  soit  grandement  développé  plus  tard,  pratique- 
ment formé  avant  son  départ  pour  Rome  en   1785. 

Deux  ans  après,  il  revenait  à  Edimbourg,  et  avant  la  fin  de  1787  il 
peignait  un  portrait  du  second  Lord  Président  Dundas,  qui  montre  de  la 
façon  la  plus  claire  l'influence  de  son  séjour  en  Italie.  A  première  vue,  il 
ne  fait  pas  du  tout  l'effet  d'un  Raeburn.  Cependant,  si  l'arrangement  fait 
un  peu  souvenir  du  "Jules  11"  de  Raphaël,  si  la  facture  est  plus  ferme, 
plus  achevée,  et  la  couleur  plus  riche  que  dans  ses  premiers  ouvrages,  on 
ne  remarque  pas  dans  certaines  qualités,  particulièrement  dans  la  com- 
préhension et  le  rendu  du  caractère  et  dans  la  simplicité  du  motif,  une 
divergence  marquée  entre  ce  portrait  et  tel  autre,  celui,  par  exemple,  de  Hutton, 
le  géologue.  Et  ce  sont  aussi  ces  qualités  qui  le  rattachent  le  plus  nettement 
aux  œuvres  d'un  style  plus  mûr.  L'empâtement  en  est  partout  plus  épais 
qu'il  ne  le  sera  plus  tard  ;  mais  la  caractéristique  dominante  de  ce  tableau, 
lorsqu'on  le  met  en  regard  de  l'aisance  et  de  la  liberté  d'œuvres  plus 
typiques,  c'est  le  soin  et  le  détail  avec  lesquels  il  est  exécuté.  Ceci,  qui  est 
évident  dans  la  peinture  du  visage  et  le  dessin  des  mains,  est  marqué 
surtout  dans  le  rendu  des  accessoires  et  du  costume.  Le  même  soin,  à 
très  peu  près,  a  été  dépensé  à  un  portrait  d'un  des  premiers  amis  du 
peintre,  John  Clerk,  plus  tard  Lord  Eldin — ce  n'est  pas  celui  qui  est  re- 
produit ici,  lequel  fut  fait  vingt-cinq  ans  plus  tard — et  à  d'autres  tableaux  du 
même  temps.  Mais  cette  précision  plus  grande  n'appartient  qu'à  une  phase 
transitoire,  car  dans  des  productions  datant  seulement  d'un  peu  plus  tard 
il  revient   à   une   manière   plus   semblable   à   son   premier   style. 

Beaucoup   des   tableaux   qu'il    peignit   de    1790   à    1800   sont    remarquables 


104  SIR     HENRY     RAEBURN 

pour  la  façon  dont  la  forme  et  le  caractère  y  sont  exprimés,  comme  dans 
l'œuvre  de  Holbein,  par  le  dessin  et  par  la  mise  en  place  des  traits,  plutôt 
que  par  le  modelé.  On  peut  en  prendre  comme  exemples  le  portrait  de 
Mrs.  McQueen,  de  Braxficld,  la  femme  du  fameux  juge  écossais,  et  celui  de 
Mrs.  Newbigging.  Mais  presque  simultanément  il  produisait  des  ouvrages 
dont  la  qualité  saillante  est  le  ton  ou  la  disposition  de  la  lumière  et  des 
ombres,  deux  choses  qui  n'étaient  ni  l'une  ni  l'autre  à  noter  dans  son 
premier  style.  Un  groupe  de  "Sir  Ronald  et  Robert  Ferguson  "  {circa  1789), 
à  Raith,  est  particulièrement  intéressant  pour  la  manière  dont  le  ton  est 
conduit.  La  couleur  s'y  restreint  à  une  harmonie  de  gris  et  de  bruns,  et 
le  modelé  s'exprime  très  subtilement  par  une  délicate  gradation  des  valeurs. 
D'autre  part,  le  "William  Ferguson  de  Kilrie"  et  le  double  portrait,  trois- 
quarts  nature,  de  "Sir  John  et  Lady  Clerk,"  peints  tous  les  deux  vers 
1790,  sont  des  exercises  de  lumière  et  d'ombre  d'une  recherche  très  raffinée 
et  d'une  grande  beauté.  La  pratique  habituelle  de  Raeburn  était  de  peindre 
dans  une  lumière  diffuse  mais  forte,  qui,  découpant  les  traits  par  des  ombres 
nettes,  marquait  la  construction  et  le  bâti  de  la  tête  d'une  façon  très  définie. 
Mais  dans  ces  portraits,  et  dans  quelques  autres  faits  vers  ce  temps-là,  les 
visages  sont  largement  dans  l'ombre,  et  les  formes  sont  d'un  modelé  très 
tendre   et   très   plein. 

La  plus  grande  partie  de  son  œuvre  pendant  cette  période  est  d'une 
couleur  qui  tend  au  gris,  accentuée,  de  temps  en  temps,  par  des  touches 
de  blanc  pur,  de  jaune  ou  de  rouge  vif;  le  ton  s'élève  d'ordinaire  au-dessus 
du  médium  ;  la  pâte  est  égale  et  plutôt  mince,  le  tissu  de  la  toile  se 
laissant  voir  clairement  ;  la  technique  est  plus  marquée  par  la  rapidité  et 
l'abondance  facile  que  par  la  puissance  et  l'expression  de  la  brosse.  Ces 
qualités,  toutefois,  sont  plus  évidentes  dans  les  portraits  de  femmes,  car 
beaucoup  de  ses  portraits  d'hommes  sont  extrêmement  puissants  d'exécution 
et  d'un  modelé  très  plein.  Le  "  Dr.  Nathaniel  Spens  "  a  été  peint  aux  environs 
de  1791 — 92,  et  c'est  la  force  et  la  virilité  qui  s'y  remarquent,  associées  à 
plus  de  fraîcheur  et  de  franchise  dans  l'emploi  de  la  couleur,  qui  font  de 
l'imposant  portrait  en  pied  de  l'infatigable  "Sir  John  Sinclair,"  lequel  date 
de  quatre  ou  cinq  années  plus  tard,  une  œuvre  qu'à  certains  égards  Raeburn 
n'a  jamais  dépassée.  On  peut  mettre  dans  la  même  accolade  le  magnifique 
portrait  de   l'Amiral   Lord   Duncan,  commandé  par  la  Corporation  des  Patrons 


ENFANT    ET    LAPIN 

Académie   royale.    Londres 


L'ART    DE     RAEBURN  105 

de  Navires,  de  Leith,  l'année  qui  suivit  sa  mémorable  victoire  au  large  de 
Camperdown,  à  laquelle  il  dut  la  pairie  et  une  renommée  durable.  Mais 
pour  l'aisance,  la  vigueur  et  la  fraîcheur  d'exécution  rien  de  ce  qu'a  fait 
Raeburn  ne  surpasse  encore  le  groupe  de  "  Reginald  Macdonald  de  Clarendal 
et  ses  deux  jeunes   Frères,"  qui  fut  peint  juste  comme  le  siècle  se  terminait. 

L'œuvre  de  Raeburn  était  allée  ainsi  d'un  mouvement  de  croissance 
continu  ;  et,  sans  déviations  notables,  il  continua  à  croître.  La  fraîcheur  et 
la  puissance  d'exécution  dominèrent  de  plus  en  plus  sa  technique,  et  bientôt 
ce  fut  sur  la  simplicité  de  sa  vision  directe  qu'il  compta  en  très  grande  partie 
pour  produire  l'effet  pictural.  Le  "Macnab"  que  Sir  Thomas  Lawrence 
pensait  être  la  meilleure  représentation  d'un  être  humain  qu'il  eût  jamais  vue, 
le  portrait  de  "  Mrs.  Stewart  of  Physgill  "  et  celui  de  "  Mrs.  Lee  Harvey  et  sa 
Fille,"  le  dernier  de  ses  derniers  ouvrages,  qui  ne  fut  probablement  jamais 
tout  à  fait  fini,  montrent  qu'il  gardait  encore  un  certain  pittoresque  de 
convention  en  arrangeant  beaucoup  de  ses  portraits  en  pied  ;  mais  dans  les 
bustes  et  les  trois-quarts  nature  on  remarque  distinctement  un  emploi 
croissant  des  fonds  unis  ;  ceci  est  plus  évident  peut-être  dans  les  portraits 
de  femmes,  car,  en  peignant  des  hommes,  il  était  toujours  plus  porté  à 
compter  sur  ses  impressions  personnelles  de  la  réalité  ambiante.  S'il  avait 
déjà  accidentellement,  comme  dans  le  charmant  portrait  de  Mrs.  Gregory 
(1796),  ou  dans  celui  de  Lady  Miller,  mis  en  usage  des  arrangements  très 
simples,  ceux-ci  devinrent  beaucoup  plus  fréquents  dans  les  vingt  dernières 
années  de  sa  carrière.  En  comparant  les  planches  qui  précèdent  le  portrait 
des  Enfants  Macdonald  avec  celles  qui  le  suivent,  cela  saute  aux  yeux  tout 
de  suite.  Et,  en  même  temps  qu'il  était  devenu  complètement  maître  de  sa 
technique,  son  appréciation  du  caractère  atteignait  une  expression  plus  pleine, 
plus  belle  et  d'une  plus  convaincante  vérité.  Ses  portraits,  soit  d'hommes 
soit  de  femmes,  se  conforment  moins  à  un  type  et  sont  plus  pleinement 
individualisés  que  ceux  d'aucun  autre  peintre  de  son  temps  ou  de  son  école. 
En  fait,  peu  de  peintres  ont  jamais  tenu  en  un  aussi  juste  équilibre  les  droits 
de  la  peinture  proprement  dite  et  ceux  de  l'expression  du  caractère.  Mais, 
comme  l'art  de  Raeburn  fut  toujours  très  pénétrant,  les  qualités  qui  distinguent 
de  ses  dernières  œuvres  celles  où  il  apportait  une  maturité  moindre  se  trouvent 
dans  l'expression  plutôt  que  dans  la  technique,  car  son  dessin  et  son  habileté 
à  manier  le  pinceau  prirent  leur  plein  développement  pratique   pendant  les  dix 

E    E 


io6  SIR     HENRY     RAEBURN 

dernières     années     du    XVI IP    siècle.       Ses     tableaux     ultérieurs,     cependant, 
témoignent    d'une    modification    dans    sa     manière    de    concentrer    l'attention. 
Auparavant   il   s'en   remettait    très    fréquemment  à  une  ombre  jetée   arbitraire- 
ment  sur    la  partie   inférieure  de   la   peinture,    comme   dans   là    "  Comtesse   de 
Dumfries    et    Lady  Elizabeth    Pénélope   Crichton  "   (1793)  ou   dans  1'   "Amiral 
Lord    Duncan"    (1798);    maintenant,    sans    rejeter    ce    moyen,    il    le    combine 
avec    celui,    plus    légitime,    qui   consiste   à   subordonner  les    entours  au   visage. 
Ainsi,    dans    des    portraits    comme    celui    de    "  Mrs.     Robert    Bell,"    ou    d'une 
fort    belle    femme    dont    le    nom     est     inconnu,     en    la    possession    de    Mr. 
Schwabacker,    c'est    à    la    tête    et    au    buste    que    l'attention    principale   a    été 
donnée,     les    draperies    et    les    fonds    n'étant    poussés    qu'autant   qu'il    le   faut 
pour  soutenir  le  visage.      Dans  d'autres  encore,   comme  dans  le    mieux   connu 
et     peut-être     le     plus     aimable     des     ouvrages     de     Raeburn,     "  Mrs.     Scott 
Moncrieff,"  les   draperies  sont  adroitement   disposées   pour    obtenir   un    résultat 
analogue.      A  la  fraîcheur  et  à  la   qualité   supérieure    de   l'exécution,    qui    sont 
remarquables  dans  des  morceaux  comme  les  "  Macdonalds,"  ou   le   "Sir   John 
Sinclair,"  s'ajoutent    maintenant  une  pâte  plus   variée,    un    modelé   plus   plein, 
un  ton  plus  concentré,    une   couleur,    plus   sombre   peut-être,    mais   plus   riche. 
Cette    plus    grande   portée   de   ton    et   de   couleur,    combinée   avec   les    masses 
simples    et    pourtant    distinctes    qui    sont    l'élément    le    plus    marqué   de    son 
dessin,     donne    à    ses    œuvres    vraiment    typiques     beaucoup     d'allure    et    de 
dignité  ;    et    si    quelques-uns    des    tableaux   de    ses    dernières    années   laissent 
voir   les    traces    d'une    hâte    presque    inséparable    d'une    pratique    qui,    suivant 
ses   propres    termes,    "  ne   peut    admettre    d'augmentation,"    les    plus   beaux    de 
ceux-ci  sont,  tout   bien    considéré,    les   meilleurs   qu'il    ait  jamais    peints.      La 
perspicacité  à  déchiffrer  les  caractères,  la  simplicité  de  la  conception    picturale, 
la  combinaison  de  plénitude  et  d'assurance  dans  le   modelé,    l'éclat   du   ton    et 
la    sombre    richesse   de   la   couleur   qui    marquent    "Mrs.    Cruikshank  "   (1805), 
"Lord    Newton"   (entre    1806   et    181 1),    "Mrs.    James   Campbell"   ou    "Mrs. 
Irvine    Boswell  "    (1820),     "James     Wardrop     de     Torbanhill,"     ou     "Robert 
Ferguson   de    Raith  "   (1823),    pour   n'en   pas    nommer    d'autres,    ont    plus    de 
valeur  et  plus  de  certitude  de  durée  que  n'en  ont  des  tableaux  d'un  effet  plus 
immédiat   et   d'un   pittoresque  plus  conventionnel,  qu'il  peignit    antérieurement 
ou    même   dans   cette    dernière    période.       Et   comme    Raeburn    travailla    sans 
diminution  de  puissance  jusqu'à  son  dernier  jour,  et  que  ces  qualités  se  firent 


PORTRAIT    SANS     NOM 

Mr.    Schivobacker 


MISS    ELEANOR    GIBSOX    CARMICHAEL 

Sir    T.    D.    Gibsoii    Cnrmicluul,    Baroitct 


L'ART    DE    RAEBURN 


107 


plus  évidentes  avec  l'accroisement  de  son  savoir  et  de  sa  force,  on  peut 
considérer  ces  toiles  comme  caractérisant  bien  son  génie,  comme  indiquant 
ses  vues  et  ses  préférences  personnelles  en  art. 

Ma  tâche  de  sélection  a  été  rendue  très  agréable  par  la  bienveillante 
assistance  d'un  grand  nombre  d'amis  et  par  la  courtoisie  de  ceux  dont  j'ai 
vu  les  tableaux.  Des  remerciements  spéciaux — ceux  de  l'éditeur  aussi  bien 
que  les  miens — sont  dûs  aux  personnes  qui  ont  permis  de  reproduire  les 
tableaux  de  Raeburn  en  leur  possession. 


CATALOGUE    DE    TABLEAUX    PAR 
SIR    HENRY    RAEBURN 


F  F 


NOTE 

Cette  liste  des  tableaux  de  Raeburn  ne  prétend  pas  être  définitive. 
Le  premier  Catalogue  des  Œuvres  d'un  peintre  fécond  a  nécessairement 
le  caractère  d'un  essai  ;  les  pages  qui  suivent,  où  sont  mentionnés  plus 
de  sept  cents  tableaux,  peuvent  cependant  rendre  des  services  en  attendant 
un  catalogue  plus  complet.  Le  nom  du  propriétaire  actuel  des  tableaux, 
ou  à  son  défaut  celui  du  dernier  possesseur  connu,  ainsi  que  le  lieu  où 
ils  se  trouvent,  ont  été  donnés  chaque  fois  que  cela  a  été  possible  ;  enfin, 
tout  en  prenant  soin  d'exclure  les  œuvres  d' attribution  douteuse,  on 
a  dû  malgré  tout  en  accepter  de  confiance  un  nombre  encore  trop 
considérable. 


On  a  employé  les  abréviations  suivantes 


R.  i%z^-=  Exposition  Raeburn   dans    la 
Galerie  des  Artistes,  York 
Place,     Edimbourg,    tenue 
après  sa  mort. 
R.  li'j6  =  Exposition  Raeburn,   Galeries 
Nationales,         Edimbourg, 
1876. 
R.  A.  =  Académie  Royale. 
E.  E.  =  Expositions  d' Edimbourg, 

1809-18 16. 
A.  T.  =  Art  Treasures  (Trésors  d'art), 

Manchester,  1857. 
N.  P.  =  Expositions  nationales  de  Por- 
traits, 1866-8. 
S.  N.  P.  =  Exposition  de  Portraits  nation- 
aux    écossais,     Edimbourg, 
1884. 
G.  P.  =  Exposition  de  Portraits,  Glas- 
gow, i868. 


'E..  1,.  =  Edinburgh  Loan    Exhibitions 
(Expositions  d' œuvres  prê- 
tées, à  Edimbourg),  1883  f/ 
1901. 
G.  I.  =  Expositions  internationales  de 
Glasgow,  1888  et  1901. 
Gr.  G.  =  Galerie      Grafton  ;       t^ieux 
maîtres  écossais,  1895. 
R.  S.  A.  =  Académie  royale  écossaise. 

N.  G.  =  Galerie  Nationale. 
N.  G.  S.=  Galerie  Nationale  d* Ecosse. 
N.  G.  I.  =  Galerie  Nationale  d' Irlande. 
N.  P.  G.  =  Galerie  nationale  de  Portraits. 
N.  P.  G.  =  Galerie  nationale   écossaise  de 
portraits. 

C.  =  Chris  tie,  Mans  on  et  Woods. 
R.  &  F.  =  Robinson  et  Fisher. 

D.  =  Dowell,  Edimbourg. 


Un  certain  nombre  de  portraits  ayant  été  gravés  plusieurs  fois,  les 
gravures  les  plus  importantes  sont  seules  mentionnées. 


CATALOGUE    DE    TABLEAUX 


PORTRAITS 


Abercrombie,  Dr.  John  (i 780-1 844) 
Médecin  et  Auteur  ;  Me'decin  de  la 
Reine.     [Miss  Abercrombie] 

Abercromby,  Alexander  ;  Lord  Aber- 
cromby  de  Tulliebody  (1745-1795)  ; 
Sénateur  du  Collège  de  Justice; 
noté  pour  son  charme  personnel  ; 
collaborateur  au  Alirror  et  au 
Lounger.  [Parliament  House,  Edim- 
bourg.    [R.  1876] 

La  tête  et  tes  épaules  ;  presque  de  profil  à 
gauche  ;  les  bras  croisa  ;  costume  sombre  ; 
•abot  blanc  ;  fond  gris  uni 

Peint  en  1789 
Mezz.  par  J.  Dawe.     074  X  0-25 

Abercromby,  Sir  George,  Bart. 
(1750-1831),  4™^  baronet  de  Birken- 
bog.     [Lady  Abercromby] 

Buste  d'homme  âgé  ;  la  tête  presque  de 
profil  à  gauche  ;  cheveux  bruns  ;  habit  noir  ; 
fond  uni 
Gr.  en  Mezz.  par  T.  Luptox.    076  x  0-63 

Abercromby,  Lady,  nk  Hon.  Jane 
Ogilvie,  fille  de  Lord  Banff 

Jusqtià  la  ceinture;  dame  âgée;  bonnet 
blanc,  robe  blanche  ;  les  épaules  et  les  bras 
enveloppés  dans  un  châle  de  dentelle  noire. 
076xo'63 

Abercromby,  Sir  Robert  (1784- 
1855),  5^"*  Baronet.  [Lady  Aber- 
cromby] 

Buste  ;  jeune  homme  aux  cheveux  bloiuJs, 
au  teint  frais  ;  légers  favoris  ;  la  tête  tournée 
un  peu  à  gauche  ;  habit  noir  à  boutons  de 
bronze  ;  fond  d''un  brun  gi-is.     076  x  063 

Abercromby,  Lady.  [Lady  Aber- 
cromby] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  jeune  et  jolie  femme; 
robe  blanche  ;  châle  bleu  et  vert  foncés  sous 
les  bras  ;  chaîne  d'or  et  médaillon.  076  x 
0-63 

Aboyne,  Comtesse  de  ;  Lady  Mary 
Douglas.  [Marquis  de  Huntl)'.  Gr.  G.] 


Adam,  Alexander  (i 741-1809),  LL.D. 
Recteur  de  la  High  School  d'Edim- 
bourg de  1768  jusqu'à  sa  mort  en 
1809.  Scott,  Brougham,  Horner, 
Jeffrey  et  Cockburn  furent  ses  élèves. 
[N.  G.  S.     N.  P.  1867  ;  R.  1876] 

Trois-quarts  ttature  ;  assis  à  droite,  la 
main  droite  éteiulue  ;  robe  et  costume  iwirs  ; 
foiui  gris 

Peint  vers  iSoS  pour  quatorze  de  ses 
anciens  élèves 

Gr.    en   Mezz.    par  C.    Turner  (1809). 
i'25  xo-99 

Adam,  Très  Hon.  William  de  Blair 
Adam,  élevé  pour  le  barreau,  il  devint 
Lord  Chief  Commissioner  de  la  Jury 
Court  d'Ecosse.  Ami  de  Sir  Walter 
Scott  et  fondateur  du  Blair  Adam 
Club.  [Messrs.  T.  Agnew  et  Fils 
R.  1824  et  1876.  Vente  Raeburh, 
C.  1877  (Hall)] 

Agnew,  Andrew.  [Sir  Andrew  N. 
Agnew,  Bart.,  JNLF.] 

En  lieutenant  du  I2ème  Régiment  ;  uni- 
forme rouge  avec  des  revers  jaunes  et  une 
seule  épaulette  ;  la  tête  tournée  à  gauche  ; 
cheveux  poudrés 

Peint  probablement  vers  1791.    07S  x  0'66 

Agnew,  Sir  Andrew,  Bart.  :  7=""=  Bart. 
deLochnaw.  [Sir  Andrew  N.  Agnew, 
Bart,  1\LP.] 

Presque  de  face  ;  habit  sombre,  gilet  jaune 
pâle  ;  ruban  de  Baronet  de  Nova  Scotia 
Peint  vers  1816.     078  x  0-66 

Alexander,  Colonel,  de  Ballochmyle 
(1789-1845).  [Sir  Claude  Ale.x- 
ander,  Bart.    G.  P.] 

Alison,  Rév.  Archibald  (175 7-1839). 
clergyman  et  auteur;  son  principal 
ouvrage,  le  fameux  "Essai  sur  le 
Goût,"  parut  en  1790.  [Sir  John 
Stirling  Maxwell,  Bart.,  M.P.,  ex 
famille  Raeburn.  R.  1824  ;  R.  S.  A. 
1863;  G.  P.;  G.  L  1901  ;  C.  1877] 

Buste  ;  les  épaules  à  demi  à  gauche  ;  la 
tête  presque  de  face  ;  habit  croisé,  boutonné 
devant  ;  fond  uni 
Gr.  au  Pointillé  par  W.  Walker 


Allen  :  Groupe  de  deux  jeunes  garçons 
qu'on  suppose  être  les  AUens  d'Errol. 
[Mr.  Leopold  Hirsch.  Pavillon 
britannique,  Paris  1900] 

Deux  figures  en  pied,  en  brun  et  chamois, 
debout  dans  un  paysage 

Andersen,  David,  (1750-1825),  de 
St.  Germains  ;  servit  dans  la  Com- 
pagnie des  Indes  Orientales  sous 
Warren  Hastings.  [Capitaine  D.  I\L 
Anderson] 

Ce  tableau  primitivement  contenait  aussi 
un  portrait  de  Mrs.  Anckrson,  mais  comme 
il  ne  plaisait  pas  à  Mr.  Anderson,  l'artiste 
l'effaça.     1-45x1 -15 

Anderson,  John,  d'Inchyra.  [Mrs. 
Anderson.     R.  1876] 

Anderson,  Mrs.,  d'Inchyra,  née  ISIary 
Mitchelson.  [Mr.  A.  R.  Wilson 
Wood.     R.  1876] 

Demi-nat.  ;  une  belle  jeune  femme  est 
assise  vers  la  gauche  sur  un  siège  cramoisi, 
les  bras  croisés  devant,  la  corps  et  le  visage  à 
droite;  robe  blanche;  cheveux  poudrés; 
fond  d'un  jaune  grisâtre 

AUan,  Alexander,  banquier.  [Lieut.- 
Col.  Allan.     R.  1824  :  R.  1876] 

AUan,  Lieut.-Col.  George.  [Lieut.- 
Col.  William  Allan.  R.  S.  A.  1863; 
R.  1876] 

AUan,  Robert  (1740-1818),  banquier. 
[Mr.  T.  Henry  Allan.  R.  1876; 
R.  A.  1879] 

Trois  quarts  nat.;  assis  dans  un  fau- 
teuil ;  tient  un  papier  dans  la  main  droite  ; 
habit  bleu  foncé,  culottes  noires 

Peint  en  1800.     I  -26  x  0-99 

AUan,  Mrs.,  avec  sa  fille.  [Lieut.- 
Col.  Allan.     R.  1876] 

ArgyU,  John,  7^™=  Duc  d'  (1777- 
1847).  [Duc  d'Argyll,  K.T.  G.  I. 
1888] 

En  pied,  debout  ;  costume  de  chasse,  fusil 
et  chien;  lande  et  ciel  pour  fond.  2-36 
X  1-50 


112 


CATALOGUE    DE    TABLEAUX 


Armadale,  Lord  (1756-1825):  William 
Honyman  d'Armadale.  Sénateur  du 
Collège  de  Justice  ;  cre'é  baronet 
en  1804.     [Mrs.  Dallas,  R.  1876.] 

Austin,  Hon.  Mrs.  [La  Baronne 
Sempill.     R.  S.  A.  1863] 

Baird,  Ge'néral  Sir  David  (1757- 
1829),  le  he'ros  de  Seringapatam. 
[Lord  Abercromby.  R.  A.  1814; 
E.  E.  1815] 

En  pied;  en  uniforme  ;  debout  à  cité  de 
son  cheval  de  bataille  ;  le  bras  droit  tendu  ; 
pour  fo)id,  ciel  et  paysage 
Gr.  en  Mezz.  par  Hodgetts 

Baird,  Lady,  femme  de  Sir  David 
Baird.  [Lord  Abercromby,  Fern- 
tower.     R.   1824] 

En  pied 

Balfour,  James  :  "Singing  Jamie 
Balfour."  [Mrs.  Babington.  R. 
1876  ;  Gr.  G.] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  droite  ;  en 
train  de  chanter  sa  chanson  favorite, 
'' Toddlin'  Hame"  ;  costume  sombre  ;  bas 
blancs  :  fond  uni  avec  une  bande  de  taysage 
d'un  côté 

Peint  pour  le  Golfers'  Hall  de  Leith 
Gr.  en  Mezz.  par  J.  Jones  (1796) 

Balfour,  Mrs.,  fille  de  Mr.  Cant  de 
Thurston  et  femme  de  John  Balfour 
(17 15-1796),  e'diteur  à  Edimbourg. 
[Mrs.  Beith.     Gr.  G.] 

Jusqu'à  la  ceinture;  vieille  dame  en 
cornette,  avec  un  châle  tacheté  ;  les  épaules 
de  face,  la  tlte  tournée  à  droite  et  penchée  en 
avant  ;  fond  uni 

Balfour,  Miss  Margaret,  de  Pilrig. 
[Mrs.  Junor] 

A'it-Cat 

Bannatyne,  Sir  William  Macleod 
(1743- 1833),  Sénateur  du  Collège 
de  Justice  avec  le  titre  de  Lord 
Bannatyne  de  1799  ^  1823;  il  col- 
labora au  Mirror  et  au  Lounger, 
qu'il  contribua  à  fonder.  [Mr.  Wil- 
liam McEwan  ex  collection  de  Sir 
Daniel  Macnee.  R.  1876  ;  S.  M.  P.  ; 
Gr.  G.] 

Petite  demi-nat.  ;  visage  et  corps  frresqtie 
de  face  :  perruque  ;  robe  rouge  foncé  ;  rabat 
blanc.     0-88  x  068 

Barclay,  d'Urie  :  set.  63 
Gr.  par  Beugo. 

Barns,  Sir  James  Stevenson.  [Mr. 
James  Hope] 

Buste  ;  visage  tourné  à  gauche  ;  uni- 
forme.    O73xo'6i 

Bedford,  John,  6="":  Duc  de,  K.G. 
(1766-1839).  Mr.  Adam.  R.  A. 
1830:  R.  1824  et  1876] 


Belhaven,  Lady.  [Mr.  J.  H.  Mc- 
Fadden.     R.  A.  1896] 

Demi-nat.  ;   assise,   la  tête  légèrement  à 
gauche,    les   bras  croisés  ;   robe  blanche,    à 
manches    courtes  ;  fond  de  taysage.     O'SS 
X06S 

Bell,  Dr.  Benjamin  (i 749-1806), 
chirurgien.      Publia    "A  System  of 

Surgery  "  (1783- 1788). 

Gr.    au    Trait   par  Walker    et    par 
Beugo 

Bell,  George  Joseph  (i 770-1843), 
avocat  ;  Professeur  de  Droit  écossais 
à  l'Université  d'Edimbourg,  auteur 
des  "  Principes  "  de  Bell.  [Parlia- 
ment  House,  Edimbourg  ;  offert  par 
son  fils,  le  Dr.  Bell.     R.  1876] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  vers  le  milieu  du 
tableau,  la  main  gauche  sur  le  genou,  la 
droite  lez'ée  vers  la  tête  ;  porte  des  lunettes  ; 
costume  noir  ;  siège  rouge  ;  rideau  vermeil 
dans  le  fond.     I  '26  x  O'çg 

Bell,    George  Joseph,    Professeur   de 

Droit   à    l'Université    d'Edimbourg. 

[Mr.  T.  Jeffrey  Bell.     G.  L  1901] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  habit  noir,  cravate 
blanche  ;  la  figure  est  tournée  à  droite  ;  le 
visage  de  face  ;  lunettes  ;  fond  uni.  076 
xo-63 

Bell,  Mrs.,  femme  du  Professeur  G. 
J.  Bell.  [Mr.  T.  Jeffrey  Bell.  G.  I. 
1901] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  chile  jaune  sur  une 
robe  blanche  décolletée  ;  monocle  suspendu  à 
un  cordon  ;  visage  de  face  ;  fond  uni. 
076x0-63 

Bell,  Robert  (1782-1861),  avocat; 
SherifT  du  Berwickshire,  et  Procura- 
teur de  l'Eglise  d'Ecosse.  [Lord 
Moncreiff  de  Tullibole.     R.  1896] 

Buste.     076x0 '63 

Bell,  Mrs.  Robert  (1788-1831); 
Eleanorajane  Ross,  fille  du  Colonel 
Ross,  épousa  le  SherifT  Bell  en  1806. 
[Lord  Moncreiff  de  Tullibole.  R. 
1876;  S.  N.  P.;  Gr.  G.] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  la  tête  à  gauche  ; 
robe  blanche  décolletée,  à  taille  haute  ;  les 
bras  nus  :  manteau  mune.     o"j^xO't2 

Bell,  Mrs.,  sœur  du  Dr.  Hamilton. 
[Mr.  W.  Hamilton  Bell.  R.  S.  A. 
1880J 

Bell,  Mrs.  Catherine.  [Sir  E.  Vincent, 
K.C.M.G.,  M.P.] 

Inachevé  ;  de  la  dernière  période 

Binning,  David  Monro,  Les  fils  de 
[Mr.  G.  H.  Monro  Home.  E.  E. 
1811] 

Double  portrait  en  pied  ;  deu.x  jeunes 
garçons  en  costumes  couleur  prune  ;  colle- 
rettes et  bas  blancs  ;  assis  dans  un  paysage 

Peint  vers  1811.      l'ayxi'OI 

Probablement  le  portrait  de  deux  jeunes 
garçons  exposé  à  Edimbourg  en  l8n 


Black,  John,  1\LD.  Kirkcaldy.  Mort 
en  1799.     [Mrs.  Hunter.     R.  1876] 

Black,  Joseph  (i 728-1 799),  chimiste  ; 
gradué  en  médecine  ;  succéda  au 
Dr.  CuUen  comme  Professeur  de 
Chimie  aux  Universités  de  Glasgow 
(1756)  et  d'Edimbourg  (1766).  [Sir 
George  Warrender,  Bart.  R.  1876  ; 
S.  N.  P.] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis,  à  gauche  ;  cos- 
tume sombre,  avec  de  la  dentelle  blanche  à  la 
gorge  et  aux  poignets  ;  siège  et  rideau  rouges 
Gr.     au     Pointillé     par     Rodgers. 
I  -23  X  I  -00 

Blair,  Très  Hon.  Robert,  d'Avon- 
toun  (1741-1811),  Lord  Président 
de  la  Cour  de  Session  à  partir  de 
1808;  fils  de  l'auteur  de  "The 
Grave  "  ;  Solicitor-General  sous  Pitt. 
[Mr.  J.  A.  Maconochie  Welwood. 
Gr.  G.] 

Trois  quarts  nat.  ;  debout  à  droite  ;  cos- 
tume noir,  rabat  blanc  ;  table  couverte  en 
rouge,  avec  des  papiers  et  une  masse  à 
gauche  ;  rideau  cramoisi  et  muraille  grise 
Gr.  au  Trait  par  James  Heath  (1813). 
I'27  X  i-oi 

Blair,  Robert  d'Avontoun.  [W.  S. 
Society,  Edimbourg.  R.  1876; 
S.  N.  P.  ;  Gr.  G.] 

Répétition  du  précédent 

Peint  en  Mai  iSll.     I '28  x  l 'oo 

Blair,  Rév.  Hugh,  D.D.  (17 18-1800), 
clergyman  et  Professeur  de  Rhéto- 
rique à  l'Université  d'Edimbourg  ; 
auteur  d'une  "  Dissertation  touchant 
Ossian,"  de  "  Sermons,"  et  d'autres 
ouvrages.  [Mr.  Blair.  R.  1824  et 
1876] 

Jusqu'à    la  ceinture;    assis    à   gauche; 
perruque,  robe  et  rabat  ;  les  mains  croisées 
devant 
Gr.  au  Pointillé  par  Bartolozzi  et 

par  Bestland  (1822) 

Blair,    Maître    William,  d'Avontoun, 
fils  du  Lord  Président  Blair  ;  avocat 
en  1821  ;  mort  en  1873.  [Miss  Blair. 
R.  1824  et  1876] 
Peint  vers  18 14 

Bonnar,  Alexander  (1750-1820),  de 
Ratho,  banquier  à  Edimbourg.  [N. 
G.  S.  (offert  par  sa  petite-fille).  R. 
1876] 

Buste  ;  la  tête  légèrement  à  gauche  ;  habit 
noir  et  cravate  blanche  ;  un  rideau  vermeil 
pour  fond.  076x0 '63  [^sous  un  passe- 
partout  ovale) 

Bonnar,  Mrs.,  de  Ratho,  fille  de  John 
M'Call  de  Glasgow.  [N.  G.  S.  (offert 
par  sa  petite  fille)      R.  1876J 

Buste  ;  dame  entre  deux  âges  ;  la  tête 
presque  de  face  ;  bonnet  et f chu  de  mousseline 
blanche;  robe  noire  ;  fond  uni.  076  x  0*63 
\jous  un  passe-partout  ovale  ) 


MRS.     STEWART     DE    FHYSGILL 

Mr.    Rnbert   /ohnsfon    Stewart 


PORTRAITS 


113 


Bonnar,  Enfants  de  John,  du  Grove  : 
John,  Thomas,  Andrew,  Christine,  et 
Anne.  [D.  9,  3,  1901  ;  C.  15,  6,  1900] 

Cùiq  enfants  avec  un  poney  brun  et  un 
chien  noir,  dans  tm  encadrement  de  paysage 
ou  de  jardin.  Attribué  à  Raebitrn.  2'o8 
XI  39 

Boothby,  Sir  Brooke,  Bart.,  poète. 
Auteur  de  "  Fables  et  Satires,"  et 
d'autres  ouvrages  de  second  ordre. 
[Lord  Melville,  ex  collection  Gibson 
Craig.    R.  1876  ;  D.  1887] 

Buste  ;  habit  noir,  gilet  jaune,  écharpe 
sombre.     073  x  062 

Boswall,  Thomas,  de  Blackadder. 
[Sir  G.  L.  Houston  Boswall,  Bart. 
R.  1876] 

Peint  vers  1822 

Boswall,  Mrs.,  de  Blackadder.     [Sir 
G.   L.  Houston   Boswall,  Bart.     R. 
1876] 
Peint  vers  1822 

Boswell,  Mrs.  Irvine  :  Margaret,  fille 
de  Thomas  Christie  de  Durie.  [Mr. 
J.  Irvine  Fortescue] 

Jusqu'à  la  ceinture;  tournée  à  droite; 
lumière  venant  de  gauche  ;  boucles  brunes 
sur  le  front  ;  manteau  brun  et  jaune  ;  robe 
blanche  ;  fond  uni 

Peint  vers  f'&ïO.     076x0-63 

Boyle,  Très-Hon.  David  (1772-1853), 
avocat  en  1793  ;  élevé  aux  fonctions 
de  juge  en  181 1  ;  Lord  Justice 
Clerk  18  n  :  Lord  Justice  General 
1841.  [Comte  de  Glasgow.  E.E. 
181S  ;  R.  A.  1816] 
Peint  lorsqiiil  était  Lord  Justice  Clerk 

Braidwood,  William  ;  administrateur 
de  la  Caledonian  Lisurance  Company, 
dont  Raeburn  était  un  des  directeurs. 
[Caledonian  Insurance  Company. 
R.  1824  et  1876;  R.  A.  1877] 

Buste;  la  tête  et  les  épaules  légèrement 
tournées  à  gauche;  éclairé  du  même  côté  ; 
habit  noir  ;  fond  sombre 

Peint  en  liic).     076x0-63 

Braxfield,  Lord  [i 722-1 799),  Robert 
^lacqueen  de  Braxfield,  Lord  Justice 
Clerk.  Un  des  plus  fameux  juges 
écossais  et  l'original  de  R.  L.  Ste- 
venson dans  "Weir  of  Hermiston." 
[Parliament  House,  Edimbourg  ; 
légué  par  Mrs.  ISIacqueen,  1892. 
R.  1876] 

Petite  demi-nat.  ;  assis  à  gauche  ;  les  mains 
croisées  devant  ;  pcritique  blanche,  vêtements 
noirs,  siège  rouge,  rideau  cramoisi,  fondgris 
foncé 
Gr.  en  Mezz.  pak  C.  D.WE  (iSoi).    o-SS 

xo6j 


Braxfield,  Lord  (lorsqu'il  était  Lord 
Justice  Clerk) 

Trois  quarts  nat.  ;  en  robe  et  perruque  ; 
assis  dans  un  fauteuil  à  droite  ;  rideau 
relevé  à  gauche,  dans  lefona. 

Air  plus  âgé  que  le  précédent 
Gr.  au  Trait  par  D.  Lizars  (179S) 

Breadalbane,  i"  Marquis  de  (1726- 

1834).  [Hon.  Mrs.  Baillie  Hamilton. 

R.  1824] 

En  pied  ;  assis  sur  un  sofa  jaune,  une 
main  à  la  tête  ;  dans  le  fond  toi  rideau 
relevé  au-dessus  de  la  tête 

Bremner,  James,  Solicitor  du  Timbre 
pour  l'Ecosse  ;  premier  Président  de 
la  S.  S.  C.  Society.  Mort  en  1826 
dans  sa  80^"'  année.  [S.  S.  C. 
Society,  Edimbourg.     R.  1S76] 

Brewster,  Sir  David  (1781-186S), 
D.C.L.  Elevé  pour  l'Eglise,  devint 
un  savant  remarquable  ;  Principal  du 
Collège  Uni  de  St.  Andrews,  et  depuis 
1860  Principal  de  l'Université 
d'Edimbourg,  [ex  famille  Raeburn. 
R.  1824  et  1876;  C.  1877] 
Gr.  au  Trait  par  W.  Hall 

Brown,  John,  de  AA'aterhaugh,  Ayr- 
shire.     [Ex  famille] 

Trois-quarts  nat.  ;  assis.     1  -27  x  i  -oi 

Brown,  Mrs.  John.     [Mrs.  Burn,  ex 

famille] 

Trois-quarts  nat.  ;  assise  à  gauche  ;  cor- 
nette  ;  costume  gris.     I  '25  x  i  -00 

Brown,   Robert,  de    Newhall.     [Mr. 
Brown] 
Gr.  au  Trait  par  W.  H.  Lizars 

Bruce,  Lady  Christian.  [Mr.  Hay,  de 
Duns  Castle.     E.  L.  1883] 

Bruce,  James.  Historiographe  de  la 
Compagnie  des  Indes  Orientales. 
[Gr.  G.  1895] 

Bruce,  John 
Gr.  au  Trait  par  Mitchell 

Bruce,  Robert  (1795-1864),  de  Ken- 
net,  M.P.  Son  fils  (d'une  fille  de 
Sir  James  Fergusson,  Bart.)  fut  remis 
en  possession  du  titre  forfait  de  Lord 
Balfour  de  Burleigh.  [Lord  Balfour 
de  Burleigh,  K.T.  R.  1876  ;  G.  I. 
1901] 

Trois  quarts  petite  nat.  ;  jeune  homme 
debout,  tourné  à  gauche  ;  le  visage  de  face  ; 
la  main  sur  Fépée;  uniforme  écarlate 

Bruce,  Colonel  Robert,  R.A.  [Mr. 
A.  Hamilton  Bruce.     Gr.  G.] 


Buchan,  David  Steuart,  Comte  de 
(i 742-1829).  Ambitieux  de  dis- 
tinction httéraire  et  artistique,  il 
suivit  les  cours  de  l'Université  de 
Glasgow  et  étudia  les  beaux  arts  à 
l'Académie  Foulis  ;  il  fonda  en  fait 
la  Société  des  Antiquaires  écossais, 
et  aida  Pinkerton  et  Smith  dans  leurs 
travaux  sur  les  portraits  écossais. 
[N.  G.  I.  ex.  famille  Raeburn.  R. 
S.  A.  1863;  R.  1876;  C.  1877] 
Portrait  en  buste 

Buchan,  Robert.     [Mrs.  Henderson, 
R.  1876] 
Peint  en  1823 

Buchanan,  Rév.  Walter,  D.D.  Mi- 
nistre de  Canongate 

Buchanan,  Mrs.  [Dr.  FouHs.  R. 
1876] 

Buchanan,  Mrs.  ;  Murray  Kynyn- 
mond  Edmondstone,  femme  de  John 
Buchanan  d'Arnprior.  [Mr.  Bucha- 
nan Baillie  Hamilton.     R.  1876] 

Bute,  Marquis  de  ;  John  Crichton 
Stuart.  [Marquis  de  Bute,  Dum- 
fries  House.     R.  A.  182 1] 

En  pied  ;  debout  sur  le  rivage  ;  les  collines 
d'Ai-ran  à  l'horizon  ;  costume  7ioir  sous  un 
manteau  tartan  doublé  de  rouge  ;  un  bâton 
à  la  main  ;  le  ciel  sombre  pour  fond 

Peint  vers  1820 
Gr.   en  Mezz.  par  Ward  (planche    non 
mise  dans  le  commerce) 

Byres,  James,  de  Tonley(i734-i8i7), 
archéologue  et  architecte.  Ancien 
ami  et  conseiller  de  Raeburn  ;  auteur 
de  "  Hypogaei,"  publié  (1842)  après 
sa  mort.  [Mr.  D.  Scott  Moncreiff, 
Edimbourg;  R.  S.A.  1863;  R.  1876  ; 
E.   L.    1901.     Vente    Raeburn,    C. 

1877] 

Buste  ;  la  tête  tournée  h  droite  ;  visage 
rasé;  cheveux  blancs;  vêtements  et  fond 
sombres.     0-76  x  0-63 

Cadell,    William,   de   Banton.     [Mr. 
H.  M.  Cadell] 
Peint  enlZlo 

Calderwood,  Mrs.  ;  Elizabeth  Young, 
femme  de  Thomas  Durham  Calder- 
wood de  Polton.  [Sir  Robert  Dundas, 
Bart.     R.  1876;  E.  L.  1901] 

Petite  demi-nat.  ;  assise  à  gauche  ;  robe 
blanche,  châle  jaune  sur  les  bras  croisés  ;  fond 
de  paysage  et  de  ciel  sous  la  lumière  du  soleil 
couchant.     0-73x0-61 

Cameron,  Dr.  George,  enfant.    [Mrs. 

Banks] 

fusqiCà  la  ceinture;  le  visage  de  trois 
quarts  à  droite  ;  habit  bleu  foncé,  veste  jautte, 
col  blanc  ;  une  tête  de  chien  dans  le  coin 
inférieur;  ciel  sombre  pour  fond.  Ouvrage 
de  jeunesse 

G  G 


114 


CATALOGUE    DE    TABLEAUX 


Cameron,  Dr.  George.  [Sir  W. 
Mitchell  Banks] 

Peint  lorsqu'il  avait  atleini  Cage 
d^  homme 

Campbell,     Ge'néral,    de     Lochnell. 

[Duc  d'Argyll] 

Peint  en  1822 

Gr.  par  J.   B.   Bird  (1834); //a«c.4«  tian 
mise  dans  le  commerce 

Campbell,  Alexander,  de  Hallyards 
(1768-1817),  marchand  des  Indes. 
[Mr.  A.  Campbell.     G.  P.] 

La  tête  à  demi  à  droite,  fortement  iclairée 
de  ce  cuti  ;  visage  roii,  cheveux  noirs  ;  fond 
sombre 

Campbell,  Alexander,  de  Hillyards. 
[Mr.  R.  B.  Don.     Gr.  G.  1895] 

Campbell,  Mrs.  Barbara.  Femme 
d' Alexander  Campbell,  de  Hillyards, 
et  fille  de  Campbell  de  Jura.  [Mr. 
A.  B.  Don.     Gr.  G.] 

Campbell,  Alexander,  de  Haylodge. 
[Miss  Campbell.    G.  P.] 

Campbell,  Colonel  Alexander,  de 
Possil.  [Mrs.  Atherton.  G.  P.  ;  R. 
1876] 

Campbell,  Mrs.,  de  Possil.  Harriet, 
fille  de  Donald  Maclachlan,  de  Castle 
Lachian,  et  femme  d'Alexander 
Campbell,  de  Possil.  [Mrs.  Atherton. 
R.  1876.] 

Au-dessotts  de  la  ceinture  ;  Jolie  jeune 
femme  ;  le  corps  et  le  visage  à  demi  tournés 
à  gauche;  la  tête  renversée  un  peu  en 
arrière  ;  les  cheveux  rassemblés  en  boucles 
de  chaque  côté  du  front  ;  robe  décolletée,  à 
taille  haute  ;  par  dessus,  un  manteau  à 
manches 

Campbell,     Mr.,    de     Parle.      [Mrs. 
Atherton.     R.  1876] 
o76xo'63. 

Campbell,  Mrs.  Colin,  de  Park. 
[Mrs.  Atherton.     R.  1876] 

Buste;  vieille  dame  en  capote  noire  et 
châle  moucheté  ;  le  visage,  obomèré  par  la 
capote,  et  le  corps  sont  de  face  ;  fond  uni 

Campbell,  Mrs.,  de  Park.  [Mr.  J. 
Staat  Forbes] 

Campbell,  Lord  Frederick  (1736?- 
1816),  frère  du  4^=  Duc  d'Argyll. 
Il  fut  M. P.  pour  Glasgow  et  pour 
l'Argyllshire,  et  en  1768  nommé 
Lord  Clerk  Register;  fondateur  de 
la  Register  House  à  Edimbourg. 
[General  Register  House,  Edim- 
bourg.    R.  1824  et  1876  ;  S.  N.  P.] 

En  pied  ;  assis;  robe  noir  et  or  ;  costume 
sombre  ;  siège  et  rideau  rouges 
2-36  X  149 


Campbell,  Mrs.  James  :  Marion 
{1739-1S15),  fille  de  John  Muir- 
heid  de  Croy  Leckie  et  cousine  de 
James  Watt.  [Mr.  Lionel  B.  C.  L. 
Muirhead.     E.  L.  1901] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  magnifique  tête  de 
vieille  dans  un  haut  "  mutek,"  ou  bonnet, 
blanc,  qui  rejoint  le  f  chu  blanc  sur  sa  robe  ; 
châle  rouge  autour  des  épaules  et  sur  les  bras 
croisés  ;  fond  sombre.     076  x  063 

Campbell,  Sir  John.  [Sir  Arthur 
Halkett,  Bart.] 

Kit-cat  ;  teint  frais  ;  cheveux  poudrés  ; 
habit  bleu  foncé,  collet  doublé  de  rouge  ;  cra- 
vate blanche 

Peint  vers  1795 

Campbell,  John,  l'aîné,  de  Possil. 
[Mrs.  Atherton.  R.  1876  ;  E.  L. 
1901] 

Buste;  le  visage  légèrement  tourné  à 
droite  ;  perruque  d'un  jaune  fauve  ;  habit 
brun  ;  fond  uni 

o  76xo'63 

Campbell,  Mrs.,  femme  de  John 
Campbell,  l'aîné.  [Mrs.  Atherton. 
R.  1876;  E.  L.  1901] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  tête  tournée  à  gauche  ; 
bonnet,  collerette  et  fichu  blancs  ;  robe  noire  ; 
on  voit  la  main 
076xo'63 

Campbell,  John,  de  Clathick.  [Mr. 
Colquhoun.     G.  P.] 

Campbell,  Mungo  Nutter,  de  Balli- 
more  (1790-1862).  [Mr.  Campbell  ; 
G.  P.] 

Campbell,  Lady  Hume,  et  son 
Enfant  :  femme  du  6^""=  Bart.,  et 
son  fils,  plus  tard  Sir  Hugh  Hume 
Campbell,  Bart.,  de  Marchmont. 
[N.  G.  S.  légué  par  Sir  H.  Hume 
Campbell,  Bart.     R.  1876] 

En  pied  ;  dame  en  blanc,  assise  à  droite, 
avec  son  enfant  à  demi-nu  perché  sur  son 
genou  ;  châle  jaune  ;  rideau  cramoisi,  relevé 
à  gaîiche  pour  montrer  le  paysage.  2'00 
XI -52 

Campbell,  Mrs.,  de  Ballimore  (1735- 
1810),  née  Christina  Lamond  Drum- 
mond.     [N.  G.  S.] 

Trois  quarts  nat.  ;  vieille  dame  assise  à 
droite  sur  un  siège  de  jardin  vert  ;  robe 
blatuhe,  manteau  gris,  pèlerine  noire;  fond 
de  feuillage 

Peint  vers  1795.     I  '27  >:  I  01 

Campbell,  Miss  Margaret,  voy.  Com- 
tesse de  Wemyss 

Campbell,  Mrs.  Louise.  [Sheriff  A. 
E.  Mackay.     G.  G.] 

Campbell,  Mrs.    [C.  13,  7,  1901] 

Bonnet  blanc  et  manchon  de  fourrure  ; 
manteau  gris  avec  col  et  manches  de  four- 
rure.    o73xo'6l 

Campbell,   Mrs.     [Mr.   Byres,   Pitts- 

burg] 


Campbell,  le  père  de  feu  Robert  N., 
de    Kailzie.     [Mrs.    Atherton.      R. 
1876] 
o76xo'63 

Carmichael,  Sir  John  Gibson,  Bart., 
6™«  baronet  de  Skirling.  [Sir  T.  D. 
Gibson  Carmichael,  Bart.  E.  L. 
1901] 

Trois  quarts  nat.  ;  debout,  le  corps  à  demi 
tourné  à  gauche  ;  habit  vert  foncé,  culottes 
grises  ;  une  main  gantée  :  le  ciel  pour 
fond 

Peint  vers  iSoo.     i  -23  x  o'gg 
Képetition,  dans  les  mêmes  mains 

Carmichael,  Sir  Thomas  Gibson, 
Bart.,  7='"=  baronet  de  Skirling.  [Sir 
T.  D.  Gibson  Carmichael,  Bart.] 

Buste  ;  cheveux  blonds,  yeux  bleus  ;  habit 
gris  foncé,  veste  blanche;  fond  sombre. 
076x0  63 

Carmichael,  Lady,  née  Janet  Mait- 
land  Dundas,  femme  de  Sir  Thomas. 
[Sir  T.  D.  Gibson  Carmichael,  Bart. 
E.  L.  1901] 

La  tête  et  les  épaules  ;  corps  à  gauche, 
visage  presque  de  face  ;  châle  rouge  sur  robe 
blatuhe  ;  fond  uni.     076xo'63 

Carmichael,  Miss  Eleanor  Margaret 
Gibson,  fille  de  Sir  John.  Epousa 
(1828)  Mr.  Begbie.  [Sir  T.  D. 
Gibson  Carmichael,  Bart.] 

En  pied  ;  enfant  debout  au  milieu  de  la 
toile,  caressant  un  gros  chien  noir  et  blanc  ; 
robe  blanche  ;  fond  de  feuillage  et  de  ciel. 
1-18x078 

Répétition  dans  les  mêmes  mains.  073 
xo-63 

Carnegie,  David.  [Mr.  James  Car- 
negie.    R.  1876] 

Carnegie,  Lady,  née  Agnes  Murray 
Elliot  (i  763-1860).  Comte  de 
Southesk,  Kinnaird  Castle] 

En  pied  ;  figure  en  robe  blanche,  debout  à 
côté  d'un  arbre  à  droite  ;  la  partie  inférieure 
du  tableau  est  dans  f  ombre  ;  coucher  de  soleil 
nuageux  à  gauche 

Peint  après  1790.     2"43  x  I  -52 

Carnegie,  Agnes,  Lady.  [Sir  Andrew 
N.  Agnew,  Bart.  M. P.] 

Trois  quarts  nat.  ;  debout,  les  bras  légère- 
nunt  croisés  ;  presque  de  feue  ;  robe  noire  à 
taille  haute  ;  collerette  et  turban  blancs 

Peint  probablement  vers  1810.  I  27 
X  roi 

Cathcart,  Robert  (1773-1812),  W.S., 
de  Drum.  [Mr.  H.  Hirsch.  R. 
1876  :  Paris  (Pavillon  Britannique) 
1900] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  ;  rideau  cramoisi 
pour  fond 

Peint  en  1812-13 
Gr.  en  Mezz.  par  Tirner 

Cathcart,  Maître,  et  un  chien. 
[Messrs.  T.  Agnew  et  Fils] 


ROBERT    FERGUSON     DE     RAITH,    M.P 

Mr.    R.    C     Munro   Ferguson,  Membre  dti    Parlement 


PORTRAITS 


115 


Cay,  Robert  Hodshon,  de  North 
Charlton,  Juge  de  la  Cour  de  l'Ami- 
rauté. [Mrs.  Cay.  R.  S.  A.  1863; 
et  R.  1876] 

Peint  vers  18 10 

Cay,  Mrs.  John,  de  North  Charlton, 
mère  du  Juge  Cay.  [Mrs.  Cay.  R. 
1876] 

Peint  avant  1810 

Chalmers,  George,  de  Pittencrieff. 
[Municipalité  de  Dunfermline.  R. 
1876] 

En  pied  ;  assis  sur  un  siège  noir,  à  droite  ; 
le  visage  tourné  à  gauche  ;  vêtements  bruns  ; 
bas  blancs  ;  rideau  à  droite  laissant  voir  une 
église  ou  un  château  à  gauche 

Peint  en  1776 

Chantrey,  Sir  F.  L.,  R.  A.     [R.  A. 
1819] 
Gr.  au  Pointillé  par  J.  Thomson  (1S20) 

Charteris,  Mr.,  et  Lord  Elcho.  Voy. 
Elcho 

Cleghorn,  Robert,  M.D.  (m.  182 1). 
[Asile  royal  d'aliénés  de  Glasgow. 
G.  R] 

La  tête  et  le  corps  légèrement  à  gauche  ; 
fond  uni 

Cleghorn,  Dr.  [Mr.  R.  Mann.  G.  I. 
1901]. 

Buste  ;  le  corps  tourné  à  gauche  ;  chauve  ; 
favoris  blancs  ;  costume  noir 

Cleghorn,  Miss.  [Mr.  R.  Bennet. 
Guildhall  1892] 

Clerk,  John.      Voy.  Lord  Eldin. 

Clerk,  John  (i736?-i8i2),  d'Eldin. 
Archéologue  et  aquafortiste  ;  inven- 
teur d'un  développement  en  tactique 
navale.  [Sir  G.  D.  Clark,  Bart. 
R.  1824;  R.  1876] 

Buste  ;  la  tête,  très  caractcristiçue,  est 
légèrement  tournée  à  gauche  et  éclairée  à 
droite;  les  épaules  presque  de  face  ;  habit  et 
veste  noirs,    cravate  blanche  ;  fond  sombre 

U7li 

Lithographie  dans  la  collection  de  ses  eaux- 
fortes  publiée  par  le  Bannatyne  Club 

Clerk,  Sir  John,  Bart.,  et  Lady 
Clerk,  de  Penicuik.  Cinquième 
Bart.,  marié  à  Rosemary  Dacre, 
de  Kirkington,  Cumberland.  [Sir 
George  Douglas  Clerk,  Bart.  R. 
1876] 

Double  portrait,  trois  quarts  nat.  ;  oblong  ; 
tous  deux  debout  dans  un  paysage,  la  dame 
tête  nue,  en  blanc  ;  Ihomme  coiffé  d'un 
chapeau  à  larges  bords,  en  habit  foncé  et  en 
culottes  claires 

Peint  vers  1790 

Clunis,   Major,  avec  un  cheval.     [R. 
824] 


Cochrane,  Mrs.  [Miss  Cochrane. 
R.  S.  A.  1863] 

Miniature 

Cockburn,  Henry,  Lord  Cockburn 
(1779-1854).  Juge  de  la  Cour  de 
Session  ;  collaborateur  à  The  Edin- 
burgk  Review,  et  auteur  de  très 
amusants  "Mémoires"  sur  son  temps. 
[Vente  Raeburn,  C.  1877  (Thorn). 
R.  1824;  R.  S.  A.  1863;  G.  P.; 
A.  T.  ;  R.  1876] 
Gr.  au  Trait  par  Bell.     Tête 

Colquhoun,  Archibald  Campbell,  de 
Claythorn,  Killermont  et  Garscadden, 
Sheriff  de  Perthshire.  [Mr.  Colqu- 
houn.    G.  P.] 

En  perruque,  robe  et  rabat  d'avocat  ;  le 
visage  presque  de  face  ;  éclairé  à  gauche 

Colt,  Robert,  d'Auldhame,  M.  P.,  et 
Lady  Colt.  Robert  Colt  (1756- 
1797)  épousa  en  1778  Grâce,  fille  du 
Lord  Président  Dundas  d'Arniston. 
[Capitaine  Colt.     R.  1876] 

Colville,  le  Général  l'Hon.  Lord, 
G.C.B.     (?) 

Gr.  en  Mezz.  (  7V/.?)  par  Payne 

Compton,  Comte,  plus  tard  Marquis 
de  Northampton.  [Marquis  de 
Northampton,  K.G.     R.  A.  1821]. 

Trois  quarts  nat.  ;  debout.     I  "27  x  O'gg 

Compton,  Lady  :  plus  tard  Marquise 
de  Northampton;  fille  aînée  du 
Général  Clephane  ;  amie  de  Sir 
Walter  Scott.  [Marquis  de  North- 
ampton, K.G.] 

Lord  Alwyne  Compton,  M. P.,  en  a  une 
répétition 

Trois  quarts  nat.  ;  assise  ;  joue  de  la 
harpe 

Peint  probablement  vers  181 5.   I  '27  x  l 'Ol 

Constable,  Archibald  (1775-1827), 
éditeur.  [Mr.  A.  Constable.  R. 
1823   and    1876;    R.  S.  A.    1863; 

S.  N.  P.] 

Trois  quarts  nat.  ;  debout,  à  gauche  ;  la 
main  droite  sur  une  table  verte,  à  gauche  ; 
habit  vert  ;  rideau  cramoisi  dans  le  fond 
Gr.  en  Mezz.  par  Payne.     1-26x078 

Constable,  Archibald.  [MM.  T.  et 
A.  Constable] 

Portrait  en  buste  ;  esquisse  de  Raeburn, 
terminée  plus  tard  par  une  autre  main. 

"  Contemplation."— Mrs.  Johnstone, 
[Ex  famille  Raeburn.  R.  i876;C. 
1877  (Hall)] 

Cowley,  J.,  Esq.     [R.  A.  1816] 


Craig,  Sir  James  Gibson,  Bart.  (1765- 
1850),     W.S.       Eminent     Libéral. 
[Sir  James  H.  Gibson  Craig,  Bart. 
R.  1876] 
Gr.  au  Trait  par  R.  Bell 

Craig,  Sir  William  Gibson,  Bart. 
(i 797-1878),  M.P.  Un  des  Lords 
de  la  Trésorerie  ;  Lord  Clerk  Register 
et  Garde  du  Sceau.  [Sir  James  H. 
Gibson  Craig,  Bart.     R.  1876] 

Peint  vers  1818 

Craig,  Lady  Gibson.  [Sir  James  H. 
Gibson  Craig,  Bart.  R.  S.  A.  1863; 
R.  1876] 

Craig,  Mrs.  [Rév.  John  Weir.  R. 
1876  ;  Gr.  G.] 

Craig,  William,  Lord  Craig  (1745- 
18 13).  Sénateur  du  Collège  de 
Justice  de  1792  jusqu'à  sa  mort. 
[Parliament  House,  Edimbourg  ; 
légué  par  Mr.  A.  H.  Wilson.  R. 
1876] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  assis  à  gauche  ;  les 
mains  reposent  sur  les  bras  du  siège  ;  costume 
sombre  ;  fond  brun  fomé 

Peint  vers  1810.     o-86xo'67 

Crawford,  Mr.,  marchand  de  Glasgow. 
[Mr.  A.  W.  Inglis.     R.  1876] 

Buste  ;  le  visage  est  à  moitié,  et  le  corps 
presque  entièrement  à  gauche  ;  chauve  ; 
porte  des  lunettes  ;  habit  brun  ;  fond  uni 

Crawford,  Capitaine  James  Coutts, 
R.N.    [Mr.  J.  C.  Crawford.   R.  S.  A. 

iSSo] 

Creech,  William  (1745-1815),  éditeur 
et  Lord  Prévôt  d'Edimbourg  ;  fut 
quelque  temps  l'ami  intime  de  Burns 
et  publia  l'édition  d'  "  Edimbourg  " 
de  ses  poésies.     [Dr.  Miller] 

Peint  en  1 806 
Gr.  au  Trait  par  W.  &  D.  Lizars  co?>ime 
frontispice     des     '  '  Edinbiirgh     Fugitive 
Pièces"  de  Creech  (1815) 

Creech,  William  (le  "Sweet  WiUie" 
de  Burns).  [Rév.  R.  B.  Watson. 
Gr.  G.] 

Crichton,  Lady  Elizabeth  Pénélope. 
{Voy.  Comtesse  de  Dumfries.) 

Cruikshank,  Mr.,  de  Langley  Park. 
[MM.  Forbes  et  Paterson,  ex 
famille] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  gauche ,  visage 
de  face,  les  genoux  croisés  ;  habit  tzoit  ;  cu- 
lottes chamois  s' arrêtant  aux  genoux  ;  bottes 
à  revers  jaunes  ;  fond  verdâtre.    I  '27  x  i  "oi 


ii6 


CATALOGUE    DE    TABLEAUX 


Cruikshank,  Mrs.,  femme  de  Mr. 
Cruikshank  de  Langley  Park.     [Mr. 

A.  Sanderson,    ex   famille.      E.    L. 

1901] 

Trois  quarts  tiat.  ;  assise  vers  le  milieu 
du  tableau;    manteau  gris  foncé  sur  une 
robe  blanche  ;  son  chapeau  dans   la   main 
droite  ;  bonnet  sur  la  tête  ;  fond  gris 
i'24xo'99 

Cuming,  Mrs.  [R.  1824] 

Cumming,  Miss  [Mr.  Callander] 

En  pied;  vieille  dame  debout  ;  fond  uni, 
avec  un  vase  de  fleurs  d'un  côti 

Cuninghame,  Fairlie,  de  Fairlie  et 
Robertland.  [Mr.  J.  C.  Cuning- 
hame] 

Demi-nature 

Cuninghame,  John,  de  Craigends. 
[Mr.  C.  J.  Cuninghame] 

En  pied 

Cunningham,  Ale.xander.  L'ami  et 
correspondant  de  Burns.  [Mr.  J.  H. 
Cunningham.     Gr.  G.] 

Dalrymple,  Lady,   femme    de   Lord 

Hailes  et  fille  de  Sir  James  Ferguson, 

Bart.  [Sir  Charles  Dalrymple,  Bart., 

M.  P.     Gr.  G.] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  le  corps  et  le  visage 
légèrement  à  gauche;  bonnet  blanc,  robe 
noire  ;  fond  uni.     076  x  o'ôj 

Dalrymple,  Elizabeth,  fille  du  Gé- 
néral Dalrymple-Horne-Elphinstone  ; 
épousa  George  Leith,  d'Overhall. 
[Sir  G.  H.  Dalrymple-Horne-Elphin- 
stone,  Bart.  Exposition  de  portraits 
d'Aberdeen,  1859] 

Dalzel,  Andrew  (1742-1806),  Profes- 
seur de  Grec  à  l'Université  d'Edim- 
bourg. [S.  N.  P.  G.  ex  famille 
Raeburn  et  collections  Gibson  Craig. 
R.  1876;  C.  1877;  C.  1887] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  droite  sur  un 
siège  rouge  ;  costume  et  robe  noirs  ;  des 
livres  sur  une  table  verte  à  gauche  ;  fond 
uni.     I  -25  X  o'99 

Gr.  au  Trait  par  R.  C.  Bell  (1862)? 

Davidson,  Rév.  Thomas  (1746- 
1827),  de  Muirhouse,  D.D.  [Mr. 
Davidson.     R.  1876] 

Deuchar,  David  (i  745-1808),  graveur 
héraldique  et  aquafortiste  ;  le  premier 
maître  de  Raeburn.      [Mr.    Patrick 

B.  Deuchar.     R.  1876] 

Miniature.     La  tête  et  les  épaules  légère- 
ment tournées  à  droite  ;   couleur  de  chair 
très  pâle;  habit  gris  clair,  veste  jaune  pâle  ; 
fond  d'un    brun  grisâtre.      Ovale.      O'O? 
xo'04 


Dickie,  William,  premier  secrétaire  de 
la  Compagnie  d'Assurances  Calé- 
donienne, dont  Raeburn  était  un 
des  directeurs.  [Compagnie  d'Assur- 
ances Calédonienne] 

Buste  ;  presque  de  face  ;  front  chauve  ; 
fond  uni 

Portrait  posthume  peint  en  1819  d'après 
un  portrait  existant 

Dickson,  Rév.  Robert,  D.D.,  ministre 
de    South   Leith.      Mort   en    1824, 
âgé  de  66  ans.     [Kirk    Session  de 
South  Leith.     R.  1876] 
Gr.  en  Mezz.  par  Charles  Turner 

Dougal,  de  Castle  Semple,  en  uniforme, 
avec  un  chien.     [Miss  Raeburn] 

Douglas,  Lord.  [Comte  de  Home. 
R.  A.  1822] 

En  pied  ;  assis  à  gauche  ;  habit  et  cu- 
lottes sombres;  bonnet  sur  la  tête;  parc  et 
château  à  gauche,  rideau  à  droite 

Douglas,  Rév.  Robert,  D.D.,  ministre 
de  Galashiels.     Mort  en  1820  dans 
sa  74^™^  année.     [Mr.  R.  D.  Thom- 
son.    R.  1876] 
Peint  en  181 3 

Douglas,  Mrs.,  de  Brigton  {née 
Elizabeth  Graham  de  Fintry).  [Mrs. 
Cox] 

Drummond,  Général,  de  Machanay. 
[Mr.  J-  Buchanan  Baillie  Hamilton. 
R.  1876] 

Peint  avant  1817 

Drummond,  Harley.  [Mr.  Mac- 
knight  Crawfurd.     R.  1876] 

Drummond,  Henry  Home,  7^">=  Laird 
de  Blair  Drummond.  [Colonel  Home 
Drummond] 

Trois  quarts  nat.  ;  robe  et  capuchon 
cT  Oxford.     I  -27  X  o  '99 

Drummond,  Mrs.  Home,  de  Blair 
Drummond.  [Colonel  Home  Drum- 
mond.    E.  L.  1901] 

Demi-nat.  ;  assise  à  droite  ;  bonnet  cra- 
moisi sur  la  tête  ;  ciel  sombre  pour  fond.  Le 
châle  gris  sur  les  épaules  et  les  bras  a  été 
ajouté  par  une  autre  main.     0"86  x  0^94 

Peint  en  1816 

Drummond,  Capitaine  J.,  R.N.  [Sir 
James  H.  Drummond,  Bart.  R. 
1876] 

Drummond,  Lady  de  Hawthornden, 

née  Mary  Ogilvie,  femme  de  Sir  John 

Forbes-Drummond,  Bart.  [Sir  James 

H.  Drummond,  Bart.     R.  1876] 

Demi-nat.  ;  debout  ;  robe  blanche  et  man- 
teau bleu  ;  chapeau  dans  la  main  droite 


Dudgeon,  Portrait  d'une  Dame,  mem- 
bre de  la  famille  Dudgeon.  [Galerie 
Nationale] 

En  pied  ;  debout,  appuyée  contre  un  socle  ; 
robe  blanche,  châle  orange,  chapeau  de  paille 
à  larges  bords  ;  jeunes  arbres  dans  le  fond. 
2-37  X  1-49 

Duff,  Mrs.  Patrick 

Trois  quarts  nat.  ;  assise  à  gauche  ;  robe 
blanche,  écharpe  rose  ;  perles  dans  les  cheveux 
poudrés;  dans  le  fond,  feuillage  à  gauche  et 
paysage  à  droite 

Duff,  Capitaine 
Gr.  en  Mezz.  par  D.\we 

Dumfries,  Patrick,  5«">=  Comte  de,  et 
Flora,  Comtesse  de  Loudon.  Lady 
Loudon  était  une  pupille  de  Lord 
Dumfries.  [Marquis  de  Bute,  Dum- 
fries House.     R.  1876] 

En  pied  ;  Lora  Dumfries  en  costume  bleu, 
foncé,  assis  sur  n'n  banc  de  jardin  ;  Lady 
Loudon  (petite  fille]  en  blanc,  une  de  ses 
mains  tendue  et  caressant  son  chien  '  Lion  ' ; 
arbres  dans  le  fond  ;  la  lumière  et  les  ombres 
fortement  contrastées.  2°4I  X  I  '49 
Peint  en  1793 

Dumfries,  Comtesse  de,  et  Lady 
Elizabeth  Pénélope  Crichton.  Mar- 
garet,  fille  de  Ronald  Craufurd,  de 
Restalrig,  épousa  Patrick,  5'"=  Comte 
de  Dumfries,  en  1771;  Lady  Eliza- 
beth, sa  fille,  épousa  (Oct.  1792) 
John  Vicomte  Mountstuart,  et  leur 
fils  aîné  devint  2='n«  Marquis  de  Bute 
et  6^"n«  Comte  de  Dumfries.  [Marquis 
de  Bute,  Dumfries  House.  R.  1876  ; 
G.  \.  1888;  E.  L.  1901] 

Double  portrait,  en  pied;  toutes  les  deux, 
en  blanc,  sont  debout  dans  un  paysage,  la 
plus  âgée  à  gauche.     2  '40  x  I  '49 

Peint  en  1793 

Dunbar,  Sir  Archibald.     [Sir  Archi- 

bald  Dunbar,  Bart.     G.  L  igoi] 

La  tête  et  les  épaules  tournées  à  droite  ; 
habit  sombre,  gilet  jaune,  cravate  blanche; 
fond  uni 

Duncan,  Alexander.     [R.  1824] 

Duncan,  A.,  l'aîné, M.D.  (i 744-1828), 

Professeur  de  Médecine,  Université 

d'Edimbourg  ;   Médecin  du  Roi  et 

du  Prince  Régent.     [Royal  Médical 

Society,  Edimbourg.     S.  N.  P.] 

En  pied;  debout,  à  droite  ;  visage  rasé; 
vêtements  noirs  ;  une  table  à  droite.  2  "37 
XI -49 

Duncan,  Andrew,  l'aîné,  M.D.     [Col- 
lège Royal  des  Médecins,  Edimbourg, 
[R.  S.  A.  1863  ;  R.  1876] 
Peint  vers  18 19 


MRS.     LEE     HARVEY    ET    SA    FILLE 

Mr.  J.     W.    Shand-Harvty 


PORTRAITS 


II 


7 


Duncan,  Amiral  Vicomte  f  1 7  3 1  - 1 804). 
Adam  Duncan,  2^'"*^  fils  du  Laird  de 
Lundie,  entra  dans  la  Marine  à  treize 
ans  et  fut  nommé  Amiral  en  1795. 
Deux  ans  plus  tard  il  remporta  une 
brillante  victoire  sur  la  flotte  hollan- 
daise au  large  de  Camperdown  et 
fut  élevé  à  la  Pairie.  [Corporation 
des  Patrons  de  Navires,  Trinity 
House,  Leith.  R.  S.  A.  1863  ;  R. 
1876] 

En  pied  ;  en  uni/orme  ;  debout  à  côté 
d'une  table,  les  doigts  posés  sur  mie  carte 
marine 

Peint  pour  la  Cortoration  en  1798 

Dundas,  Colonel,  plus  tard  i'^"^  Comte 
de  Zetland.  [Marquis  de  Zetland, 
K.T.] 

Dundas,  Sir  David,  K.C.B.  (1735- 
1820),  Commandant-en-Chef.  [Sir 
Robert  Dundas,  Bart.  E.  E.  181 5  ; 
S.  N.  P.] 

Btiste  à  droite  ;  visage  de  face  ;  habit 
icarlate  galonné  ;  écharpe  cramoisie.  075 
XO'62 

Pei7it  en  1809 


Dundas,   Henry. 
Melville) 


(  Voy.   I  "■  Vicomte 


Dundas,  Mrs.  Philip,  ««  Margaret 
Wedderburn.  [Sir  David  Wedder- 
burn.    R.  S.  A.  1863] 

Dundas,  2=""^  Lord  Président  (1713- 
1787)  ;  Robert,  fils  du  i^''  Lord  Prési- 
dent Dundas  ;  il  siégea  dans  la 
Chambre  des  Communes  pour  le 
Mid-Lothian,  et  fut  successivement 
Solicitor-General,  Doyen  de  Faculté, 
et  Lord  Advocate  ;  en  1760,  il  fut 
nommé  Lord  Président.  [Sir  Robert 
Dundas,  Bart.  N.  P.  1868;  R. 
1876] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  gauche  ;  robe 
rouge  et  noire  ;  siège  vert  ;  rideau  brun 

Peint  en  1787 
Gr.  au  Trait  par  W.  Sharp  (1798) 

Il  y  a  une  copie  de  ce  portrait  à  Par  lia- 
ment  House,  Edimbourg,     i  '24  x  I  '01 

Dundas,  2=""=  Lord  Président.  [Mrs. 
Hamilton  Ogilvy,  Biel.] 

La  tête  et  les  épaules  ;  d'ailleurs  presque 
semblable  au  précédent,     o  '  7  5  x  o  -62 

Dundas,  Mrs.,  femme  du  i"  Lord 
Président  Dundas.  [Lord  Melville. 
Gr.  G.] 

Trois  quarts  nat.  ;  vieille  dame  ;  la  ti-te 
de  trois  quarts  à  droite  ;  la  main  droite 
repose  sur  une  table  brune,  devant,  à 
gauche  ;  la  main  gauche  abandonnée  sur  «j 
genoux  ;  robe  noire  et  tablier  blanc,  bonnet 
blanc;  rideau  cramoisi  et,  derrière,  un 
mur  brun 


Dundas,  Chief  Baron,  Robert  Dundas 
d'Arniston  (1758-18 19),  Solicitor- 
General  1784  ;  Lord  Advocate  1789  ; 
Chief  Baron  de  la  Cour  de  l'Echi- 
quier en  Ecosse.  [Sir  Robert  Dun- 
das, Bart.    R.  1876] 

Costume  sombre  ;  la  tête  se  détache  sur 
un  rideau  cramoisi  foncé 

Peint  en  IT)^.  Voy.  "  receipt  for  pay- 
ment"  dans  les  "  Mémoires  d'Arniston  " 

Dundas,  Général.  [Sir  T.  D.  Gibson 
Carmichael,  Bart.] 

La  tête  et  les  épaules;  le  visage  à  demi  à 
droite;  uniforme.     o"76xo"63 

Dundas,  Lady  Eleanor.  [Sir  T.  D. 
Gibson  Carmichael,  Bart.] 

Tète  et  épaules  ;  entre  deux  âges  ;  robe 
noire,  f  chu  blanc  ;  les  bras  emmaillotés  dans 
un  châle  noir.     076  x  0'63 

Dundas,  Mrs.,  d'Arniston.  [Sir  Robert 

Dundas,  Bart.     R.  1876] 

Demi-nat.  ;  le  visage  à  demi  à  gauche  ; 
penchée  en  avant,  un  livre  à  la  main  ;  robe 
blanche  décolletée  ;  paysage  avec  des  arbres 
dans  le  fond 

Dundas,  Mrs.,  de  Dundas.  Voy. 
Christian  Stirling 

Dunlop,  John,  auteur  de  "  Here's  to 

the  year  that's  awa'."  Marchand  et 
Lord  Prévôt  de  Glasgow.  [Les  Miss 
Donald.     G.  P.  1S68] 

La  tête  à  droite,  fortement  éclairée  d'en 
haut  à  gauche;  cravate  blanche;  habit 
sombre 

Dunsinnan,  Lord  ;  Sir  William  Nairne 
(1731  ?-i8ii),  Lord  de  Session  de 
1786  à  1809.  [Parliament  House, 
Edimbourg.  Offert  par  Mr.  William 
Nairne  de  Dunsinnan] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis,  le  visage  tourné 
légèrement  à  gauche;  robe  écarlate  et  blanche, 
rabat  et  perruque  ;  les  bras  reposent  sur  les 
bras  du  siège  rouge  ;  rideau  cramoisi  pour 
fond.     1-24x0 '97 

Durham,  Mrs.  ;  Elizabeth  Sheldon, 
femme  du  Général  Durham  de  Largo. 
[Sir  Robert  Dundas,  Bart.    R.  1876] 

Petite  demi-nat.  ;  debout  ;  robe  blanche  ; 
fond  uni.     o '88x0 '68 

Dyce,  Rév.  Alexander.  [Salle  Dyce, 
Muséum  Victoria  et  Albert] 

Enfant 

Edgar,  Alexander,  d'Auchingrammont 
et  de  Wedderly  à  la  Jamaïque. 
Mort  en  1820.  [Mr.  A.  J.  Forbes 
Leith.     R.  1876  ;  C.  15,  7,  1901] 

Cheveux  gris  ;  teint  frais  ;  habit  bleu, 
cravate  blanche.     073  x  0'6l 

Edgar,  Handasyde,  M.D.,  F.R.S.E., 
fils  d'Alexander  Edgar  d'Auchin- 
grammont. Mort  en  1810.  [Mr. 
H.  Roberts.     R.  1876] 


Edgar,  James,  d'Auchingrammont. 
Mort  en  1813.  [MM.  T.  Agnew  et 
Fils.     R.  1876] 

Edgar,  James,  fils  de  James  Edgar 
d'Auchingrammont,  en  bas  âge.  Mort 
en  1794.  [Mr.  C.  A.  Barton.  R. 
1876] 

Edgar,  Mr.  [Prêté  par  la  famille 
Raeburn.     R.  1876] 

Edgar,  Miss.     [Mr.  T.  Baring] 

Edmonstone,  M.  K.  {Voy.  Mrs. 
Buchanan) 

Eglinton,  Archibald,  is^"'  Comte  d'. 
[Comte  d'Eglinton.     R.A.  1818] 

Peint  lorsqu'il  était  Lord  Montgomery. 
En  pied.     2-I3X1-52 

Elcho,  Lord,  et  Mr.  Charteris. 
Comte  de  Wemyss.  E.  E.  18 13  ; 
E.  L.  1883] 

Double  portrait,  en  pied  ;  tous  deux  de- 
bout ;  costumes  sombres  ;  fusils  ;  fond  de 
feuillage 

Elder,  Thomas  (i 737-1 799),  de  For- 
neth  ;  Lord  Prévôt  d'Edimbourg 
et  Directeur-Général  des  Postes  pour 
l'Ecosse.  [Mr.  George  Bayley.  R. 
1876;  S.  N.  P.] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  gauche  ;  per- 
ruque blanche  ;  robe  rouge  et  blanche  ;  siège 
rouge  ;  table  à  gauche.     I '24x0 '99 

Elder,  Lord  Prévôt.  [Université 
d'Edimbourg] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  ;  en  robe  et 
avec  la  chaîne  de  son  office  ;  sur  la  table  à 
gauche,  un  plan  de  F  Université  d'Edim- 
bourg ;  rideau  dans  le  fond. 

Peint  potir  r  Université  d' Edimbourg,  en 
1798 
Gr.  en  Mezz.  par  R.  Earlom 

Eldin,  Lord;  John  Clerk  (1757-1832), 
célèbre  Avocat,  élevé  à  la  dignité  de 
juge  avec  le  titre  de  Lord  Eldin  ; 
fut  un  des  premiers  amis  de  Rae- 
burn. Son  père  perfectionna  la 
tactique  navale.  [Sir  George  Douglas 
Clerk,  Bart.     R.  1876] 

Trois  quarts  nat.  ;  jeune  homme  en  per- 
ruque et  robe  d'avocat  ;  livres  reliés  en  veau 
sur  une  table  à  côté  de  lui 

Peint  vers  1787 

Eldin,  Lord.  [Sir  James  H.  Gibson 
Craig,  Bart.,  au  grand-père  de  qui 
Lord  Eldin  le  légua.  R.  S.  A. 
1863;  R.  1876;  R.  A.  1877] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  ;  en  costume 
sombre,  la  main  gauche  tenant  un  livre  sur 
une  table  à  droite  ;  le  visage  regarde  hors 
du  tableau;  des  lunettes  dans  la  main 
droite  ;  des  papiers  et  une  statuette  sur  la 
table.  I  -27  X  I  -oi 
Gr.  en  Mezz.  par  C.  Torner 
H    H 


ii8 


CATALOGUE    DE    TABLEAUX 


EUiot,  William,  Major  du  i"  "  Madras 
Cavalry,"  fils  aîné  de  Cornélius  Elliot 
de  Wolfelee.  Mort  dans  l'Inde  en 
1805.     [R.   1876] 

Elliot,  Cornélius,  de  Wolfelee.  [R. 
1876] 

Elliot,  Mrs.  (Miss  Margaret  Rannie), 
femme  de  Cornélius  Elliot  de  Wolfe- 
lee.    Morte  en  1796.     [R.  1876] 

Enfants  et  Dame.  [C.  1877,  vente 
de  la  famille  Raeburn.     R.  1876] 

Les  enfants  peints  par  Raeburn,  la  dame 
par  {Sir  )J.  l'Vatson  Gordon 

Erskine,  Hon.  Henry  (i 746-181 7), 
Avocat  et  bel-esprit  fameux  ;  fils  du 
Comte  de  Buchan  ;  M.  P.  pour  Dum- 
fries  ;  Lord  Advocate  et  Doyen  de  la 

Faculté'  ;  chef  du  parti  Whig  en 
Ecosse.  [Sir  James  Wolfe  Murray. 
S.  N.  P.] 

Presque  en  pied  ;  assis,  /o;tm<f  vers  la 
gauche  ;  les  bras  croisés  ;  vêtement  noir  ; 
siège  et  rideau  rouges  ;  paysage  à  gauche 

Feint  vers  1805.     I  -24  x  0-99 
Gr.  en  Mezz.  par  James  Ward 

Erskine,  Hon.  Henry.  [Les  Miss 
Fullarton.     S.  N.  P.] 

Le  même  que  ci-dessus,  mais  en  buste 
seulement 

Peint  vers  1805.     074  x  0'6l 

Erskine,  Hon.  Henry.  [Mr.  Camp- 
bell Munro.     Gr.  G.] 

Erskine,    Hon.    Henry.     [Mrs.    Wil- 
braham  Tolleniache.     R.  A.  1873] 
i'2i  xo'96 

Erskine,  James,  de  Cardross.  [Mr. 
^V.  J.  Hay,  Duns  Castle.  E.  L. 
1883] 

Erskine,  James,  de  Cardross.  [Mr. 
J.  E.  Erskine.     Gr.  G.] 

Erskine,  Re'v.  John,   D.D.,   de  Car- 

nock  ;  ministre  d'  "  Old  Greyfriars." 

Mort  en  1803,  dans  sa  82^""=  année. 

C'était  un  chef  du  Parti  Evangélique. 

[Mr.  Burnett.     R.  1S76] 

Buste  ;  visage  légèrement  tourné  à  droite  ; 
robe  et  rabat  ;  fond  uni 

Gr.  ex  MEzr.  par  G.  Dawe  (1804) 

Erskine,  Hon.  Mrs.,  fille  de  George 
Mackay,  petite-fille  du  3*""=  Lord 
Reay,  et  femme  du  Rév.  John 
Erskine,  D.D.,  de  Carnock.  [Mr. 
Burnett  de  Kemnay.     R.  1876] 

Erskine,  Lady  Christian.  [Mr.  J. 
E.  Erskine.     Gr.  G.] 

Erskine,  Anne.  (  Voy.  Mrs.  Wauchope) 


Erskine,  William.  (  Voy.  Lord  Kin- 
nedder) 

Erskine,  Colonel 
Gr.  en  Mezz.  (tête)  par  Dawe 

Eskgrove,  Lord  ;  Sir  David  Rae, 
Bart.  (1724- 1804),  Lord  -  Justice 
Clerk  ;  reçu  avocat  en  1751  ;  élevé 
à  la  magistrature  en  1782.  [Parlia- 
ment  House,  Edimbourg.  Offert 
par  sa  petite-fille,  Eliza  Coït  Rae] 

Petite  demi-nat.  ;  la  figure  vers  le  centre 
du  tableau,  tournée  légèrement  à  droite  ;  les 
mains  pétulantes  sur  les  bras  d  un  fauteuil  ; 
robe  blanche  et  écarlale  ;  rabat  et  perruque  ; 
rideau  cramoisi  au-dessus  du  siège.  0'88 
xo'69 

Farquhar,  Sir  Walter.    [R.  A.  1 798] 
Gr.  au  Trait  (demi-nat.)  par  W.  Sharpe 
(>797) 

Farquharson,  Archibald,  de  Finzean. 
[Dr.  Farquharson,  M.  P.     Gr.  G.] 

Ferguson,  Professeur  Adam,  LL.D. 
(1724-1816),  entra  dans  l'Armée 
comme  Chapelain  et  servit  dans  les 
Flandres  ;  nommé  Professeur  de 
Physique  à  l'Université  d'Edim- 
bourg en  1759,  il  fut  transféré  à  la 
Chaire  de  IMorale  cinq  ans  plus  tard  ; 
auteur  d'une  "  Histoire  de  la  Répub- 
lique Romaine."  [Université  d'Edim- 
bourg.    N.  P.  1867] 

Trois  quarts  7iat.  ;  assis  dans  un  fauteuil 
rouge,  à  côté  d'une  table  à  gauche  ;  costume 
noir;  rideau  cramoisi  pour  fond.  I '25 
X  0-99 

Ferguson,  Adam,  LL.D.  [Mrs.  Fer- 
guson.    R.  1876;  S.  N.  P.] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  gauche  ;  les 
mains  sur  les  bras  d'un  fauteuil  rouge  ; 
vêtements  noirs  ;  livres  sur  une  table  verte  à 
gauche.     I  •25x099 

Ferguson,  Hugh  Munro,  de  Raith. 
[Mr.  R.  C.  Munro  Ferguson,  M.P. 
Gr.  G.] 

Ferguson,  Général  Sir  Ronald,  G.  C.B. 
(1773-1841).  Servit  dans  l'Inde,  au 
Cap,  et  en  Espagne  avec  distinction  ; 
M.P.  de  1806  jusqu'à  sa  mort.  [Mr. 
R.  C.  Munro  Ferguson,  M.P.] 

En  piea  ;  habit  gris,  culottes  jaunes, 
bottes  à  revers  ;  debout  à  gauche,  avec  un 
fusil  ;  chien  couchant  brun  et  blanc  sur  le 
devant  ;  paysage  indiqué  dans  le  fond,  avec 
un  arbre  derrière  la  figure 

Peint  vers  1792.     2-41  x  i  -49 

Ferguson,  Sir  Ronald,  G.C.B.  [Mr. 
R.  C.  Munro  Ferguson,  M.P. 
Gr.  G.] 

En  pied  ;  debout  près  dun  cheval  gris 
foncé;  le  chapeau  à  la  main;  habit  gris, 
gilet  rouge  ;  un  arbre  à  droite;  fond  de  pay- 
sage et  de  ciel. 

Peint  en  1795 


Ferguson,  Sir  Ronald  et  Robert. 
[Mr.  R.  C.  Munro  Ferguson,  M. P., 
Gr.  G.     E.  L.  1901] 

Toile  oblongue  ;  fgures  demi-nat.  ;  Sir 
P.  à  gauche,  en  gris,  sur  le  point  de  lancer 
une  fiche  ;  son  frère  en  habit  brun  et 
culottes  grises  ;  ciel  gris  pour  fond 

Peint  probablement  vers  1 790.  I  '23 
xo'99 

Ferguson,  Robert  (i 770-1840),  de 
Raith,  M.P.  [Mr.  R.  C.  Munro 
Ferguson,  Af.P.  R.  1824  ;  E.  L. 
1901] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  droite  :  habit 
noir  garni  de  fourrure  :  fond  sombre 
Peint  vers  1822-1S23.      I  •27x1-00 
l'oy.  aussi  à  Sir  Ronald  Ferguson 

Ferguson,  William,  de  Raith,  et  son 
^ème  f,is_  Frère  delà  spirituelle  Miss 
Berrys,  il  hérita  du  domaine  de  Raith 
et  prit  le  nom  de  Ferguson.  [Mr. 
R.  C.  Munro  Ferguson,  M. P.] 

Trois  quarts  nat.  ;  l'homme  en  habit  gris 
et  en  veste  jaune  et  rouge  ;  l'enfant  en  brun 

Ferguson,  Mrs.,  de  Raith,  et  ses 
deux  enfants,  Ronald  et  Béatrice. 
[Mr.  R.  C.  Munro  Ferguson,  M.P. 
R.  1876] 

En  pied;  la  dame  en  blanc,  assise  à 
droite  ;  sa  file  en  blanc,  à  côté  d'elle  ;  le 
garçon  en  complet  brun,  retenant  un  chien 
noir  avec  un  mouchoir  ;  feuillage  brun  à 
gauche  ;  ciel  et  paysage  à  droite 

Peint  vers  1781.     2^41  x  1-49 

Ferguson,  William,  de  Kilrie,  3*™= 
fils  de  William  Ferguson  de  Raith. 
Il  possédait  le  domaine  de  Kilrie  et 
demeurait  à  Balsusney  House,  Kirk- 
caldy.  [Mr.  R.  C.  Munro  Ferguson, 
M.P.    R.  1876  ;  Gr.  G.  ;  G.  I.  1901] 

Buste,  dans  un  ovale  ;  jaquette  noire, 
veste  jaune;  chemise  blanche  bouffante; 
cheveujc  bruns  ;  le  visage  très  dans  l'ombre, 
éclairé  de  la  gauche  et  tourné  vers  la  droite  ; 
fond  uni 

Peint  probablement  avant  1790.  075 
xo'ôi 

Fergusson,  Sir  Adam,  de  Kilkerran. 
[Sir  James  Fergusson,  Bart.,  M.P. 
E.  L.  1883] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  gauche  ;  habit 
prune,  culottes  et  bas  noirs  ;  les  mains 
croisées  ;  table  avec  des  papiers  à  droite  ; 
fond  uni 

Fettes,  Sir  William,  Bart.  (1750- 
1S36),  marchand  et  Lord  Prévôt 
d'Edimbourg  ;  fondateur,  par  legs, 
de  "Fettes  Collège."  [Administra- 
tion de  "  Fettes  Collège."     R.  1876] 

Fettes,    William     (1787-1815),    fils 
unique  de  "Sir  William  Fettes,  Bart. 
[Administration  de  "  Fettes  Collège," 
Edimbourg.     R.  1876] 
Jusqu'à  la  ceinture  ;  tout  jeune  homme 


SIR     WALTER     SCOTT.     BART. 

Comte    de    Hume,    K.T. 


PORTRAITS 


119 


Fife,  Alexander,  Comte.  [Duc  do 
Fife,  K.T.,  Duff  House] 

Assis  sur  un  siège  rouge  ;  visage  de  face 

Fife,  James,  4^'"'  Comte.  [Duc  de 
Fife,    K.T.,    Duff    House.      R.    A. 

1815] 
En  pied  ;  en  uniforme 

Finlay,  Mrs.  Alexander  (Justine 
Camilla  Wynne),  de  Glencorse.  [Mrs. 
Glassford  Bell.     R.  1S76] 

En  pied;  robe  blanche,  manteau  jaufte  ; 

debout,  elle  se  penche  sur  le  parapet  au  pied 
d'un  escalier  de  pierre  ;  un  chien  la  caresse 
à  gauche  ;  feuillage  au-dessus  d'un  mur  à 
droite 

Forbes,  James,  de  Seaton.  [Tuteurs 
des  neveux  de  Miss  Hay.     Gr.  G.] 

Forbes,  John  Stuart  (1804-1866) 
(plus  tard  S''"^  Baronet),  3'""=  fils  de 
Sir  William  Forbes,  v»""^  Bart.  [Hon. 
C.  F.  Trefusis.     R.  1876] 

En  pied  ;  jeune  garçon  avec  un   limier 
danois 

Peint  vers  1 808.      I  -37  x  1  •  1 1 

Forbes,  Sir  William  (i  739-1806), 
gème  Bart.,  de  Pitsligo  ;  banquier  à 
Edimbourg  ;  auteur  d'une  "  Vie  de 
Beattie."  [Hon.  C.  F.  Trefusis. 
R.  1876] 

Demi-ttat, 

Peint  probablement  vers  1805.  0'83  x  o'6i 

Forbes,  Sir  William,  ô^"'^  Bart., 
de  Pitsligo.  Mrs.  Mackenzie.  R. 
1876] 

Portrait  en  buste 

Forbes,  Sir  William,  Bart.  (7=""=),  de 
Pitsligo  ;  ami  de  Sir  Walter  Scott  ; 
épousa  Williamina,  fille  unique  et 
héritière  de  Sir  John  Stuart,  Bart.,  de 
Fettercairn.  [Mrs.  Mackenzie.  R. 
1876] 

Trois  quarts  nat.  ;  inachevé  ;  Raeburn  y 
travaillait  lorsqu'il  mourut 

Forbes,  William  (1802-1826),  fils 
aîné  de  Sir  W.  Forbes,  7*^'"«  Baronet. 
[Hon.  C.  F.  Trefusis.    R.  1876] 

En  pied;  jeune  garçon  assis,  avec  un 
chien  de  berger  écossais 

Peint  vers  1808.      I -37  x  i  -i  i 

Forbes,  Lady.  [Lord  Sempill. 
Gr.  G.] 

Forbes,  Miss.     [Mr.  F.  Fleischmann] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  cheveux  poudrés  : 
robe  blanche  ;  icharpe  noire  ;  châle  tartan 
des  Forbes  (.?).     073  x  0-59 


Fox,  Charles  James  (1749-1806), 
homme  d'Etat  et  orateur  ;  fils  de 
Lord  Holland  ;  grand  "  leader  " 
Whig  et  ministre  des  affaires  étran- 
gères sous  trois  gouvernements. 
[INIr.  R.  A.  Oswald] 

Trois  quarts  nat.  ;  debout,  visage  ae 
face  ;  habit  bleu  à  boutons  de  cuivre  ;  gilet 
chamois 

Fraser,  Lieut.-Col.  Mackenzie,  de 
Castle  Fraser.  [Colonel  Mackenzie 
Fraser.     Gr.  G.] 

Fraser,  I>ieut.  -  Général  Alexander 
Mackenzie,  de  Castle  Fraser.  [Mrs. 
Mackenzie.     R.  1876] 

Trois  quarts  nat.  ;  inachevé 

Fraser,  Alexander  Charles,  Jeune,  de 
Reelig  (i  789-1816).  [Mr.  A.  Hirsch. 
Ex  Collection  Fraser.     C.  10,  7,  97] 

La  tête  et  les  épaules  ;  de  face,  le  corps 
à  droite;  jaquette  tartan;  jafiot  ouvert; 
fond  uni 

Peint  en  1803.     076  x  0-63 

Fraser,  Edward  S.,  de  Reelig  (1751- 
1S35).  [Ex  Collection  Fraser.  C. 
10,  7>  97] 

Buste  ;  la  tête  légèrement  à  gauche  ;  habit 
bleu  foncé  à  boutons  de  cuivre 
Peint  en  1800.     076xo'63 

Fraser,  E.  S.  (1786-1813).  [Ex 
Collection  Fraser.     C.  10,  7,  97] 

Tête  et  épaules  ;  le  visage  à  gauche  ;  habit 
tartan,  veste  blanche 

Peint  en  1S05.     076xo"63 

Fraser,  Miss  Eliza,  de  Castle  Fraser. 
[Colonel  Mackenzie  Fraser.     Gr.  G.] 

Fraser,  George  John,  de  Reelig 
(1800-1842).  [Ex  Collection  Fraser. 
C.  10,  7,  97] 

Btisfe  ;  de  face,  le  corps  à  droite  ;  costume 
brun  ;  jabot  blanc  boudant 
Peint  en  1815.     076  x  0-63 

Fraser,  James  Baillie  (i 783-1856). 
[Ex  Collection  Fraser.    C.  10,  7,  97] 

Buste  ;  la  tête  à  gauche  ;  cravate  longue, 
blamhe  ;  habit  lie  de  vin,  gilet  jaune 
Peint  en  iSo^.     076xo'63 

Fraser,  Jane  A.  C,  de  Reelig  (1797- 
1880).  [Mr.  W.  Beattie,  ex  Collec- 
tion Fraser.  C.  10,  7,  97.  Glasgow 
Institute;  E.  L.  190 1] 

Buste;  de  face;  boucles  sur  le  front  ;  robe 
pourpre  ;  col  blanc,  lâche 
Peint  en  1S16.     076  x  0-63 

Fraser,  Jane  Fraser  Tytler,  femme 
de  James  Baillie  Fraser,  et  fille  de 
Lord  Woodhouselee.  Ex  Collection 
Fraser.     [C.  10,  7,  97] 

Tête  et  épaules;  de  face  ;  manteau  rouge 
foncé,  garni  de  fourrure,  sur  une  robe 
blanche  décolletée,    o  76  x  o  63 


Fraser,  William,  Jr.,  de  Reelig  (1784- 
1835).  [Ex  Collection  Fraser.  C. 
10.  7.  97] 

Buste;   tête  ii  droite;  habit  lie  de  vin; 
cravate  longue  et  gilet  blancs 
Peint  en  iSoi.     076x0-63 

Fullarton,  William,  de  Skeldon,  Ayr- 
shire,  avocat.  [Miss  Fullarton. 
R.  1876] 

Peint  vers  1805 

Galloway,  William,  magistrat  d'E- 
dimbourg et  Trésorier  de  George 
Watson's  Hospital.  [Compagnie  des 
Marchands,  Edimbourg.  R.  1876  ; 
R.  S.  A.  1880] 

Tête  et  épaules  ;  à  demi  à  gauche 

Gardiner,  Dr,     [Miss  Lee] 

A/inia/ure 

Gellion,  Charles  F.  [MM.  Forbes  et 
Paterson] 

Buste  ;  jeune  homme  ;  habit  boutonné  de- 
vant ;  visage  tourné  à  gauche  ;  front  haut, 
cheveux  bouclés  ;  fond  uni 

Gevine,    Mrs.       [Dr.     Farquharson, 

M.R     Gr.  G.] 
Gibb,   Mr.       [Administrateurs    de   la 

Vente  du  Capitaine  Robertson  Reid. 

C.  15,6,  1901] 

Pastel.     0-36  X  0-25 

Gilchrist,  Ebenezer,  de  Newtonaird, 
administrateur  de  la  "  British  Linen 
Coy.  Bank."  [Mr.  John  McCulloch. 
R.  1876] 

Gladstone,  Thomas,  grand-père  du 
Très-Hon.  W.  E.  Gladstone.  Mort 
en  1809.  [Sir  J.  R.  Gladstone, 
Bart.     N.  P.  1868;  S.  N.  P.] 

Buste  ;  à  droite  ;  perruqtte  grise,  costume 
noir.     o76xo"63 

Glenlee,  Lord:  Sir  Thomas  Miller 
(17 17-1789),  de  Barskimming  et 
Glenlee  ;  Lord  Président  de  la  Cour 
de  Session.  [R.  1824] 
Gr.  en  Mezz.  (en  pied)  par  Walker 
(Planche  non  mise  dans  le  com- 
merce) 

Gordon,  Alex.,  4^'"'=  Duc  de  (1743- 
1827).  [Duc  de  Manchester.  N.  P. 
1868] 

Jusqu'à  la  ceinttire ;  regarde  à  gauche; 
uniforme  militaire;  casquette  à  la  main 
droite.     0-91x071 

Gordon,  George,  5^'"^  et  dernier 
Duc  de  (1770-1836),  leva  le  92»"'= 
Régiment,  les  "Gordon  Highlanders." 
Général  en  1819  ;  G.C.B.  1820  ;  suc- 
céda au  Duché  en  1827.  [Mr.  A. 
W.  Liglis.  R.  1876  ;  S.  N.  P.  ;  Gr. 
G.  ;  S.  N.  P.' G.] 

Tête  et  épaules  ;  en  uniforme  ;  ciel  pour 
fond.     0-75x0-62 


I20 


CATALOGUE    DE    TABLEAUX 


Gordon,  George,  5*™"^  Duc  de  (1770- 
1836).  [Miss  Raeburn,  prêté  à 
S.  N.  P.  G.  ;  S.  N.  P.] 

La  tlte  seulement  ;  à  gauche  ;  cheveux 
toudris  ;  yeux  hruiis.      030  x  0-27 

Gordon,  Jane,  Duchesse  de  (174g?- 
18 12),  fille  de  Sir  W.  Maxwell  de 
Monreith  et  femme  du  4™'=  Duc  ; 
beauté,  bel-esprit  ;  faisait  autorité 
dans  les  salons  de  son  temps. 
[MM.  T.  Agnew  et  Fils.  C.  13,  7, 
1901] 

Buste  ;  robe  blanche  avec  garniture  dorée; 
collier  de  perles  et  chaîne  cfor  avec  minia- 
ture.   O76xo'63 

Gordon,  John,  d'Aitkenhead.  [Mr. 
Gordon.     G.  P.;  R.  1876] 

Gordon,  Mrs.,  d'Aitkenhead.  [Mr. 
Gordon.     R.  1S76] 

Gow,  Neil  (1727-1807),  compositeur 
et  violoniste.  [S.  N.  P.  G.  ;  A.  T.  ; 
G.  P.  ;  R.  1876] 

Presque  en  pied  ;  assis,  jouant  du  violon; 
habit  et  veste  sombres  ;  culottes  et  bas  tartan, 
vert  et  rouge  ;  fond  uni.  Offert  far  le  fis 
de  Raeburn  à  Mr.  Robert  Salmond. 
Original  de  plusieurs  répétitions 

Peint  en  \-]Zt .     i  •23x0-97 
Gr.    e.\    Mezz.    par    W.    Say,    et    au 

Pointillé  par  Scott 

Gow,  Neil.     [County  Hall,  Perth] 

Répétition 

Gow,  Neil.     [Duc  d'AthoU,  K.T.] 

Répétition 

Gow,   Neil.     [Hon.    Mr.    Gray,   Kin- 
fauns] 
I  •44x0-99 

Gow,  Neil.  [Mrs.  Mackenzie.  S.  N.  P.] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  droite  ;  habit 
et  veste  bleus,  culottes  tartan  vert  et  rouge  ; 
ioiie  du  violon.  C'est  le  portrait  que 
Raeburn  donna  à    Go^u.     l-23xi"ii 

Gow,    Neil.     [Comte    de    Rosebery, 

K.G.,  K.T.,  Dalmeny] 

Trois  quarts  nat.  :  assis  vers  le  milieu  du 
tableau  ;  la  main  droite,  tenant  un  bonnet 
ae  highlander,  repose  sur  un  bâton,  avec  la 
main  gauche  par-dessus,  qui  tient  des 
lunettes 

Graeme,     John,     d'Eskbank.      [Mr. 
Maxtone  Graham.     R.  1876] 
Kit-Cat 

Graeme,  Mrs.,  née  Mary  Scott  d'Usan. 
[Mr.  Maxtone  Graham.  R.  1876  ; 
Gr.  G.] 

Kit-  Cat 

Graham,  John,  de  Gartin.  [Mr.  H. 
D.  Erskine.     Gr.  G.] 

Graham,  Mrs.,  de  Gartin.  [Mr.  H. 
D.  Erskine.     Gr.  G.] 


Graham,  Robert  Cunningham,  de 
(Jartmore  (i 730-1 798),  Lord  Rec- 
teur de  l'Université  de  Glasgow. 
[Mr.  Spens.     G.  P.] 

Commencé  par  David  Martin  et  fini  par 
Raeburn 

Le  visage  légèrement  à  droite;  double 
menton  ;  yeux  noirs  ;  perruque  g^'ise  ; 
montre  de  la  ?nain  irauche  le  buste  de  C.  J. 
Fox 

Grahame,  Mrs.,  de  Whitehill,  tik 
Helen     Geddes.       [Mr.     Grahame. 

(;.  P.] 

Grant,  Alan,  du  Service  Indien.  [Mr. 
Arthur  Sanderson.     Gr.  G.] 

Tête  et  épaules  ;  le  visage  et  le  corps 
légèrement  à  gauche;  cheveux  poudrés; 
habit  sombre;  jabot  blanc  ;  fond  uni 

Grant,  Sir  James,  23^""=  Laird  de 
Grant.  [Comtesse  Douairière  de 
Seafield.     G.  I.  1901] 

Tête  et  épaules  ;  le  corps  de  face,  la  tête  à 
demi  à  gauche  ;  habit  brun  foncé  ;  rideau 
cramoisi.     0-76  x  0-63 

Grant,  Sir  John  Peter,  de  Rothie- 
murchus.  Part.,  M.P.  ;  occupa  une 
importante  situation  dans  la  magis- 
trature de  l'Inde.  [Mr.  J.  P.  Grant, 
ex  Collection  Gibson  Craig.  R. 
1876] 

Miniature.  Habit  bleu  à  boutons  de 
cuivre  ;  gilet  blanc  ;  cheveux  poudrés  ;  fond 
t&le.     Sur  ivoire 

Grant,  Sir  J.  P.  [Mr.  J.  P.  Grant, 
The  Doune] 

Trois  quarts  nat.  ;  tourné  à  droite  ;  habit 
bleu,  gilet  blanc  ;  cheveux  toudrés  :  fond 
sombre 

Peint  en  1 796 

Grant,  Lady.  [Mr.  J.  P.  Grant,  The 
Doune] 

Trois  quarts  nat.  ;  à  gauche  ;  robe 
blanche  :  ceinture  d'argent,  grise,  et  rubans 
aux  bras 

Peint  en  1 796 

Grant,  Mrs.,  de  Kilgraston,  fille  de 
Francis,  Lord  Gray.  [Hon.  Mr. 
Stuart  Gray] 

Buste.     o-76xo'6i 

Grant,  Mrs.,  de  Kilgraston.  [Mr.  E. 
Grant  Fraser  Tytler.     Gr.  G.] 

Gray,  Francis,  Lord.  [Hon.  Mr. 
Stuart  Gray,  Kinfauns] 

I  -85  X  I  -52 

Gray,  Francis,  Lord.  [Hon.  Mr. 
Stuart  Gray] 

Peint  en  iy86.     073x0-61 

Gray,  Hon.  John.  [Hon.  Mr.  Stuart 
Gray] 

Buste.     076x0-61 
Gr.  en  Mezz.  par  Hodcetts 


Gray,  John,  Baron  Gray 
Gr.  (en  pied)  par  Bond  :  planche  non 

MISE  dans  le  CO.MMERCE 

Gray,  John  (1731-1811),  de  Newholm, 
Secrétaire  de  la  Municipalité  ("  Town 
Clerk  ")  d'Edimbourg.  [Major- 
Général  Cunningham  (prêté  pendant 
maintes  années  à  N.  G.  S.).  R. 
1S76] 

Trois  quarts  nat.  ;  vieux  monsieur  cor- 
pulent, une  tabatière  à  la  main  ;  habit  brun, 
gilet  blanc,  culottes  noires  s'arrclant  aux 
genoux  ;  fond  uni,  avec  une  bande  de 
paysage  à  gauche,  i  -27  x  i  -oi 
Mezz.  par  G.  Dawe  (1806) 

Gray,  Rév.  John  Hamilton,  de  Carn- 
tyne  (1800-1867),  clergyman  et 
généalogiste.     [Mrs.  Gray.     G.  P.] 

Enfant 

Gregory,  James,  M.D.  (1753-1821), 
fils  du  Prof.  John  Gregory  ;  Pro- 
fesseur de  Médecine  théorique  et  de 
Médecine  pratique  à  l'Université 
d'Edimbourg  ;  Président  du  Collège 
royal  des  Médecins  ;  auteur  de 
plusieurs  ouvrages  de  médecine.  [Mr. 
A.  J.  Forbes  Leith.  N.  P.  1868; 
R.  1876;  Gr.  G.] 

Trois  quarts  7iat.  ;  assis  dans  un  fau- 
teuil ;  vêtement  noir.     i-24x  1-27 
Gr.  en  Mezz.  par  Dawe  (1805) 

Gregory,  Prof.  James.  [Collège  Royal 
des  Médecins,  Edimbourg] 

Répétition  du  précédent 

Gregory,  Mrs.  (i 770-1847),  fille  de 
Donald  Macleod,  Sheriff  du  Ross- 
shire,  et  femme  du  Professeur  James 
Gregory.  [Mr.  A.  J.  Forbes  Leith. 
R.  A.  1872  ;  R.  1876  ;  R.  A.  1877  ; 
Gr.  G.  ;  Pavillon  britannique,  Paris 
1900] 

Trois  quarts  nat.  ;  assise  face  au  specta- 
teur, le  visage  ii  droite  ;  robe  blanche  avec 
écharpe  verte  ;  coiffure  blanche  ;  fond  uni 

Peint  vers  1796.      i  24  x  099 
Gr.  en  Mezz.  parJ.  B.  Pratt(iS97) 

Greig,  Mrs.     [R.  1824] 

Griffith,  Mr.,  M.P.     [Baron  Gustave 
de  Rothschild,  Paris] 
0-88x0 -60 

Guthrie,  John,  de  Carbeth  (1768- 
1S34),  marchant  des  Indes  Occiden- 
tales. [Mr.  Guthrie  Smith.  G.  P.] 
//  tourne  la  tête  légèrement  à  droite,  et  les 
épaules  à  demi  ;  col  blanc  ;  cravate  blanche, 
lâche  ;  veste  rayée  ;  lunettes 

Haddington,  Comtesse  de.  [Dr. 
Paton.     G.  I.  1901] 

Buste  ;  robe  jaune  décollettée  ;  tête  de  trois 
quarts  à  gauche 

Attribué  à  Raeburn 


HANNAH     MORE 

Le   Louvre,   Paris 


PORTRAITS 


121 


Haig,  James.     [C.  i,  7,  1899] 

Halkett,  Mrs.  Craigie.  [Mr.  W.  H. 
B.  Sands.     R.  1876J 

Jtisqit^à  la  ceinture  ;  vieille  darne  portant 
une  cornette  blanche  et  une  robe  sombre  ;  la 
tête  et  les  épaules  légèrement  tournés  àgauche 
et  éclairés  par  la  droite 

Hamilton,  Douglas,  8™=  Duc  de. 
[Duc  de  Hamilton.     S.  N.  P.] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  à  droite  ;  habit 
rouge  et  col  noir  ;  les  bras  croisés.  074 
X0-S9 

Hamilton   et  Brandon,    Duc    de, 

avec  son  cheval  arabe  favori.    [Duc 
de  Hamilton.     R.  1824] 

Hamilton,  William,  ii=""=  Duc  de 
(1811-1863).     [Duc  de  Hamilton] 

En  pied  ;  enfant  aux  cheveux  bruns  ; 
robe  et  chaussettes  blanches  ;  pantouffles 
rouges  ;  livre  couvert  en  rouge,  gisant  ou- 
vert, le  dos  en  haut,  sur  le  sol  ;  ciel  bleu  et 
blanc 

Peint  vers  1813.  Fixé  dans  un  panneau 
à  la  muraille 

Hamilton,    Elizabeth     (1758-1816), 
auteur  de   les   "  Cottagers  of  Glen- 
burnie  " 
Gr.  en  Meez.  p.\r  Meyer 

Hamilton,  James,  l'aîné,  M.D.  (1749- 
1835),  médecin  de  la  "Royal  Infir- 
mary,"  Edimbourg  ;  a  écrit  sur  des 
sujets  médicaux.  [Lord  Moncreifif. 
R.  1876;  S.  N.  P.;  Gr.  G.] 

Buste;    légèrement    à  gauche;    cheveux 
blancs  ;  visage  rasé  ;  robe  noire  ;  manchettes 
blanches 
Gr.  en  Mezz.  par  C.  Turner 

Hamilton,  James,  M.D.,  Professeur 
d'Accouchement,  Edimbourg.  [Mrs. 
Leatham.     R.  1876] 

Miniature 

Hamilton,  Lady  Jane  Montgomerie. 
[Comte  d'Eglinton] 
£n  pied.     2  '  1 3  x  i  '52 

Hamilton,  John,  de  Pencaitland 
(1754-1804),  2=""=  fils  de  W.  Hamil- 
ton Nisbet,  de  Dirleton  et  Bel- 
haven.     [Sir  Robert  Dundas,  Bart.] 

Buste,  costume  gris.     076  x  o'ôj 
Mrs.    Hamilton    Ogilvy  en  possède   une 
répétition.     [Gr.   G.] 

Hamilton,  Mrs.  John,  de  Pencait- 
land ;  fille  du  2="^'=  Lord  Président 
Dundas.  [Sir  Robert  Dundas,  Bart. 
Gr.  G.  ;  E.  L.  1901] 

Buste  ;  collier  de  perles  ;  cheveux  bruns, 
yeux  bleus  ;  fond  de  paysage.     076  x  0'63 

Hamilton,    Général    John,    d'Orbis- 
ton  et  Daizell  (i 742-1834).    [Lord 
Hamilton  de  Daizell.     G.  P.] 
En  uniforme  ;  torte  des  lunettes 


Hamilton,  John,  de  North  Park 
{1754-1829).  [Mr.  Hamilton.  G.  P.] 

Hamilton,  Mrs.,  née  Helen  Bogie. 
[Mr.  Hamilton.     G.  P.] 

Hamilton,  Mrs.,  de  Kames,  née 
Harriet  Wynne.  [N.  G.  S.  Ex 
famille  Raeburn.     C.  1877] 

En  pied  ;  debout  vers  la  droite,  à  coté 
d'un  arbre  ;  robe  blanche  ;  châle  rouge  ; 
paysage  et  ciel  à  gauche.     2  '38  x  I  '52 

Hardwicke,  Comte  de.     [R.  1824] 

Harrower,  James,  d'Inzievar.  [MM. 
Forbes  et  Paterson] 

Jusqu'au-dessous  de  la  ceinture  ;  assis  à 
droite  dans  un  fauteuil  ;  les  mains  croisées 
devant  ;  la  tête  légèrement  tournée  àgauche; 
perruque  ;  rideau  dans  le  fond,  avec  une 
échappée  de  ciel  à  gauche 

Harrower,  James,  d'Inzievar,  avec 
sa  femme  et  son  fils.  [Mr.  Mac- 
farlane] 

Groupe  trois  quarts  nat.  ;  disposition 
perpendiculaire  ;  r  homme  à  droite,  en  habit 
brun  et  en  cravate  blanche  ;  la  dame  au 
milieu,  robe  blanche,  cheveux  gris  ;  le  garçon 
à  gauche,  un  livre  à  la  main  ;  tous  assis 
sur  un  siège  de  jardin  vert  ;  des  arbres 
indiqués  derrière.     I  '21  x  o'97 

Hart,    Mrs.  ;    fille   de   Sir   J.    Mont- 

gomery    de    Stanhope,  Lord   Chief 

Baron  d'Ecosse,  et  femme  du  Major 

Hart,  de  Castlemilk,  Dumfriesshire. 

[Major    Hotchkis,    Crookston     par 

Paisley] 

En  pied  ;  tournée  à  droite  ;    la  tête  in- 
clinée à  gauche  ;  le  bras  droit  sur  un  socle 
Peint  vers  1810.     2'38  x  i  -49 

Harvey,  John,  de  Castle  Semple. 
[Mr.  J.  W.  Shand  Harvey] 

En  pied  ;  en  costume  sombre;  chapeau  à 
la  main  ;  fond  de  paysage 

Harvey,  Colonel  Lee,  K.H.,  des 
"Gordon  Highlanders."  [Mr.  J. 
W.  Shand  Harvey.  R.  1824;  E. 
L.  18S3] 

En  pied  ;  debout,  en  uniforme  ;  bonnet  de 
highlander  et  épée  à  la  main  ;  ciel  pour 
fond 

Harvey,  Mrs.  Lee,  et  sa  fille.  [Mr.  J. 
W.  Shand  Harvey.  R.  1824;  E.  L. 
1901] 

En  pied  ;  dame  en  blanc,  assise  sur  un 
sofa  rouge,  sur  lequel  l'enfant,  aussi  en 
blanc,  se  tient  debout  derrière  elle  ;  rideau 
cramoisi  à  droite,  et  fond  de  paysage 

Peint  vers  1823.     2'36  x  i  -49 

Hastings,  Warren.  [Vente  de  l'exé- 
cuteur testamentaire  de  W.  Russell. 
C.  1884] 

Hay,  Charles,  de  Newton.  {Voy. 
Lord  Newton) 


Hay,  Sir  James,  4=™  Bart.,  de  Hays- 
town.  [Sir  Duncan  E.  Hay,  Bart. 
R.  1876] 

En  pied 
Gr.  en  Mezz.  par  Hodgetts 
Peint  vers  1806 

Hay,  Sir  James,  Bart.,  de  Haystown. 
[Mrs.  Mackenzie] 
Buste. 

Hay,  Sir  John,  de  Haystoun,  Bart. 
(1755-1830).  [Sir  Duncan  Edwin 
Hay,  Bart.  R.  A.  182 1  ;  Edin. 
Institution  1822;  R.  1876] 

Peint  vers  181 8 

Hay,  John,  Maître  de  Trinity  House. 
[Trinity  House,  Leith  (Corporation 
des  Patrons  de  Navires).     R.  1876] 

Tète  et  épaules 
Peint  en  1820 

Hay,  Capitaine  Robert,  de  Spot.  [Mr. 
Arthur  Sanderson.     Gr.  G.] 

En  pied  ;  debout  au  centre,  appuyé  sur  le 
canon  d'une  carabine  qui  repose  sur  le  sol  ; 
habit  écarlate,  pantalons  blancs,  guêtres 
noires  ;  ciel  nuageux  pour  fond 

Hay,  Mrs.,  de  Spot.  [Mr.  Arthur 
Sanderson.     E.  L.  1901] 

Trois  quarts  nat.  ;  assise  à  gauche,  devant 
du  feuillage  brun;  éclairée  à  gauche;  robe 
brun  pourpre  foncé,  et  manteau  doublé  de 
blanc.     I  '24  x  l 'oi 

Hepburn,  Nellie.  [Comte  de  Had- 
dington.     Gr.  G.] 

Hill,  Dr.  John,  Professeur  de  Belles- 
Lettres  à  l'Université  d'Edimbourg, 
et  son  fils.  [Mr.  Charles  Cook.  R. 
1876] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  gauche,  avec 
un  enfant  debout  près  de  lui 
Peint  vers  i8oi 

Hill,  Principal:  George  Hill  (1750- 
18 19),  Professeur  de  Grec  et  plus 
tard  Principal  de  St.  Mary's  Collège, 
St.  Andrews.  [Mr.  Baillie.  Vendu 
chez  Fraser,  Inverness,  1900] 

Hill,  Mrs.,  femme  du  Principal  Hill 
et  fille  (Harriet)  d'Alexander  Scott, 
Edimbourg.  [MM.  Wallis.  Vendu 
chez  Fraser,  Inverness,  1900] 

Home,  George,  de  Branxton.  [Colonel 
Milne  Home] 

Buste 

Home,  George  H.  M.  B.  {Voy.  les 
fils  de  D.  M.  Binning) 

Home,    Miss   Jean.     [Colonel  Milne 
Home] 
Buste  ;  fond  sombre  ;  bonnet  blanc 
I    I 


122 


CATALOGUE    DE    TABLEAUX 


Home,  Rév.  John  (1724-1808),  entra 
dans  les  Ordres  ;  mais  sa  tragédie, 
"  Douglas,"  ayant  fait  scandale,  il  se 
de'mit  de  sa  cure  ;  a  écrit  une 
"  Histoire  de  la  Rébellion  de  1745." 
[Ex  Mrs.  Ferguson.  R.  1876; 
S.  N.P.     C.  25,  s,  9S] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  gauche  ;  habit 
vert  ;  sUge  et  rideau  rouges.     O'S/  x  o'ôy 
Gr.   au   Trait    i-ar    Haig    et  par  A. 

BiRRELL  (1799) 

Home,  Rév.  John.     [N.  P.  G.] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  la  _figure  est  légère- 
ment tournée  à  droite  ;  habit  ronge  foncé  : 
cravate  blanche  ;  fond  uni.     o  73  x  o  6 1 

Home,  Rév.  John.  [Comte  de  Had- 
dington.     N.  T.  1868  ;  Gr.  G.] 

Jusqu'à  la  ceinture;  assis  à  droite  ;  la 
main  droite  tendue  ;  fond  de  taysage. 
o-gi  X071 

Honyman,  Sir  \Villiam.  {  Voy.  Lord 
Armadale) 

Honyman,  Lady,  fille  de  Lord  Brax- 
field  et  femme  de  Lord  Armadale. 
[Mrs.  Dallas.     R.  1876] 

Peint  vers  1800 

Hope,Très-Hon.  Charles  (1763-185 1), 
de  Granton,  Lord  Président  de  la 
Cour  de  Session  pendant  trente  ans, 
depuis  1831  ;  Lord  Advocate  ;  M. P. 
pour  Dumfries  et  pour  Edimbourg. 
[Comte  de  Hopetoun,  K.T.  Por- 
traits de  Birmingham,  1900] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  gauche  ;  en 
robe,  perruque,  et  rabat  ;  dans  le  fond, 
rideau,  relevé  vers  la  droite,     i  -27  x  i  -oi 

Hope,  Très-Hon.  Charles.  [Mr. 
Adrian  Hope.     R.  1876] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  vers  le  milieu  du 
tableau  et  tourné  légèrement  à  gauche  ;  les 
mains  tiennent  un  lorgnon  et  reposent  sur 
les  genoux  croisés  ;  table  avec  des  papiers  à 
gauche  :  fond  uni.  :  -27  x  i  "oi 
Gr.  e.n-  Mezz.  par  Dawe 

Hope,  le  Général  Hon.  Charles  (1768- 
1828],  fils  du  2=">=  Comte  de  Hope- 
toun. [Comte  de  Hopetoun,  K.T. 
R.  1876  ;  Birmingham  1900] 

Buste;  face  au  spectateur;  uniforme, 
tunique  écarlale,  nœud  d'épaule  en  or  ;  col 
noir.     073X0'6l 

Hope,  Lady  Charlotte,  fille  de  John, 
2*'"«  Comte  de  Hopetoun,  et  femme 
du  Lord  Président  Hope.  [.Mr. 
Adrian  Hope.     R.  1876] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  robe  noire,  manteau 
cramoisi,  bordé  de  fourrure  ;  fond  uni 
Peint  vers  181 1 

Hope,  Hugh,  fils  de  Sir  Archibald 
Hope  (1782-1822).  [Sir  Alexander 
Hope,  Bart.,  Pinkie] 

Cheveux  blonds,  yeux  bleus  ;  habit  brun 
foncé,  veste  jaune  ;  devant  de  chemise  tilissé 

Peint  vers  1810 


Hope,  Thomas  Charles  (1766-1844), 
célèbre  chimiste  ;  Professeur  de 
Chimie  à  l'Université  d'Edimbourg. 
[Mr.  Hope.     R.  1876] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  dans  un  fauteuil 
rouge  ;  un  livre  à  la  main  gauche  ;  visage 
trcsque  de  face  ;  vêtements  noirs  ;  fond  gris. 
r27  X  loi 
Gr.  en  Mezz.  par  T.  Hodgetts 

Cette  planche,  à  laquelle  on  avait  ajouté 
l'insigne  d'un  ordre  et  d'autres  modifica- 
tions,fut  publiée  plus  tard  comme  le  portrait 
du  Roi  George  IV,  que  Raeburn  ne  peignit 
iamais 

Hope,  Major.  [Mr.  Horsburgh. 
Gr.  G.] 

Hope,  Mrs.  [Mr.  Henry  Cook. 
Gr.  G.] 

Demi-nat.  ;  debout  ;  costume  noir  et 
'aune  ;  arbres  bruns  dans  le  fond 

Hopetoun,  2™^  Comte  de.  [Comte 
de  Hopetoun,  K.T.] 

En  pied  ;  en  robe  de  pair.  Copié  par 
Raeburn  sur  un  original  d'Alton  Ramsay 

Hopetoun,  John,  4^"=  Comte  de 
(1765-1823),  G.C.B.,  Général,  élevé 
à  la  Pairie  du  Royaume-Uni  pour 
ses  services  pendant  la  guerre  de  la 
Péninsule.  [County  Hall,  Linlithgow. 
R.  1876] 

En  pied  ;  en  uniforme;  debout  près  de 
son  cheval  ;  ciel  pour  fona 

Peint  en  1S17 
Gr.  en  Mezzo-Pointillé  par  Walker 

Hopetoun,  4='"=  Comte  de.    [County 

Hall,  Cupar] 

Répétition  du  précédent.  L'un  était  à  R. 
\%2i,et  à  E.  E.  1821 

Horner,  Francis  (i 778-181 7),  homme 
politique  et  financier.  [N.  P.  G.;  N.  P. 
1868] 

Trois  quarts  iml.  ;  assis  à  gauche  à  une 
table  recouverte  de  vert  ;  rideau  cramoisi 
dans  le  fond.      I  '29  x  l 'oi 

Peint  <r«  1812 

Derrière  la  toile,  cette  inscription  :  "  Il  y 
a  trois  copies  de  ce  tableau  ;  mais  celui-ci  est 
l'original  pour  lequel  mon  père  posa,  pour 
ma  femme  et  pour  moi. — Léonard  Horner." 
Gr.  en  Mezz.  par  Reynolds 

Horner,  Francis.  [Société  Spéculative, 
Edimbourg.     R.  1876] 

Répétition  du  précédent  peint  pour  la 
Société  en  iSiy.     I  '27  x  l 'oo 

Horner,  Francis.  [Comte  de  Rose- 
bery,  K.G.,  K.T.,  Dalmeny] 

Répétition  de  la  partie  supérieure  du  pré- 
cédent 

Horner,  Francis.     [S.  N.  P.  G.,  légué 

par  Lady  Murray] 

Buste  ;  le  visage  à  aroite  ;  habit  noir, 
cravate  blanche  ;  fond  sombre.     076  x  0"6l 

Houston,  le  Gouverneur  Alexander, 
de  Clerkington.  [Major  Houston. 
R.  1876] 


Houston,  Mrs.,  de  Clerkington. 
[Major  Houston.     R.  1876] 

Hume,  David  (i 756-1838),  avocat, 
Professeur  de  Droit  écossais  à 
l'Université  d'Edimbourg  ;  auteur 
de  "  Commentaires  sur  le  Droit 
Criminel  d'Ecosse  "  (1797)  ;  nommé 
Baron  de  l'Echiquier  en  1822. 
[Parliament  House,  Edimbourg. 
R.  1876] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  droite  ;  la  tête 
légèremettt  à  gauche  ;  costume  noir  ;  siège 
rouge  ;  rideau  cramoisi  et  un  mur  gris  dans 
le  fond.     I  -27  X  l 'oo 

Peint  en  1822 

Hume,  Hon.  David.  ["Society  of 
Writers  to  H.M.  Signet."  R.  1876; 
S.  N.  P.  ;  Gr.   G.] 

Répétition  du  précédent 
Gr.  en  Mezz.  par  C.  Turner 

Hume,  Joseph,  avocat,  fils  du  Baron 
Hume.     [LordKingsburghJ 

Buste  d'un  jeune  homme  ;  le  visage 
légèrement  à  droite  ;  manchette  et  cravate 
blanches  ;  ciel  four  fond 

Hunt,  William,  of  Pittencrieff. 
[Colonel  Hunt.     R.  1876] 

En  pied  ;  jeune  homme  assis  dans   un 
paysage,  avec  un  chien 
Peint  en  18 10 

Hunt,  William.     [Mr.  Macfarlane] 
Répétition  du  précédent 

Hunter,   Andrew,  D.D.,   de   Barjarg  ; 

Professeur  de  Théologie,  Université 

d'Edimbourg,  et  ministre  de  l'Eglise 

de  Tron.      Mort  en    1806,  âgé   de 

66   ans.       [Mrs.     Hunter    Arundel. 

R.  1876] 

Buste 
Gr.  en  Mezz.  par  Dawe  et  Hodgetts 

Hunter,  Mrs.,  de  Bumside.  [Mrs. 
Cox] 

Huntly,    iSLirquis   de.     [R.  A.  1820  ; 

R.  1824] 

"Dans  le  costume  des  Htghlands  et  le 
tartan  de  la  famille  " 

Hutton,  James,  M.D.  (1726-1797), 
étudia  la  médecine  à  Edimbourg  et 
à  Leyde,  mais  se  consacra  aux  études 
scientifiques  et  devint  fameux  comme 
géologue  ;  son  plus  grand  ouvrage 
est  la  "Théorie  de  la  Terre."  [Sir 
George  Warrender,  Bart.  R.  1876  ; 
S.  N.  P.] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  ;  les  mains 
croisées  devant  ;  fossiles  et  papiers  sur  une 
table  verte  à  droite  ;  habit  brun,    i  "25  x  i  '02 

Peint  pour  Mr.  Davidson  de  Stcwartfield 

Inglis,  l'Amiral  Charles,  frère  de  Sir 
Patrick  Inglis.  [Sir  J.  D.  Don 
Wauchope,  Bart.     R.  1S76] 


SIR    FRANCIS    CHANTREY 

Dessin  en   crayon 


^r~ 


y 


\ 


/ 


\i  > 


/ 


\ 


•'-7' 


,// 


/ 


/ 


/ 


1 

Y 


I 


PORTRAITS 


123 


Inglis,  Rév.  Harry.  [Mr.  A.  W. 
Inglis] 

Buste  ;  la  tête  à  doni  à  gauche  ;  robe  et 
rabat  ;  perruque.  Copie  par  Raeburn  d'un 
portrait  par  un  artiste  inconnu 

Inglis,  Henry  David,  avocat  et  auteur 

Jusqu'à   la  ceinture  ;    la  tête  est  légère- 
ment, et  le  corps  à  moitié,  tourné  à  droite 
Gr.  en   Mezz.   par  C.   Turner,  et  en 
Pointillé  par  Scott 

Inglis,  Henry  Raeburn.  (  Voy.  Jeune 
Garçon  et  Lapin) 

Inglis,  Sir  Patrick,  de  Sunnyside  ; 
fils  de  John  Inglis  de  Cramond 
et  d'Anne  Cockburn  d'Ormiston. 
[Sir  John  Don  Wauchope,  Bart. 
R.  1876] 

Jackson,  James,  Commissaire  de 
l'Excise.     [Dr.  Jackson.     R.  1876] 

Jaegar,  John  M.  Bucklitsch,  avec 
un  poney,  garde  de  Lord  Kintore. 
[Comte  de  Kintore,  Keith  Hall. 
R.  A.  1820;  Edin.  Institution  1821] 

Jameson,  John.  [Mr.  John  Jame- 
son] 

Trois  quarts  petite  nat.  ;  assis 

Jameson,  Mrs.     [Mr.  John  Jameson] 

Jamieson,  William,  marchand  à 
Glasgow.  Mort  en  1886.  [Galeries 
de  la  "  Glasgow  Corporation  "] 

JusqiCà  la  ceiitture  ;  le  corps  et  le  visage 
légèrement  tournés  à  gauche  ;  habit  noir, 
cravate  blanche 

Jardine,  George,  de  Hallside  (1742- 
1827),  Professeur  de  Logique  à 
l'Université  de  Glasgow.  [Mr. 
Jardine.     G.  P.] 

Tête 

Gr.  en  Mezz.  par  Thos.  Hodgetts{iS27) 

Jardine,  Mrs.,  femme  du  Professeur 
Jardine,  née  Janet  Lindsay.  [Mr. 
Jardine.     G.  P.] 

Jardine,  Sir  Henry.     [Miss  Cullen] 

Buste  :  costume  sombre,  fond  uni. 
076  xo'63 

Peint  vers  1820 

Jeffrey,  Francis,  Lord  Jeffrey  (1773- 
1850),  juge  et  auteur;  avocat 
1794  ;  Doyen  de  la  Faculté  et  Lord 
Advocate  ;  M.  P.  pour  Edimbourg  ; 
élevé  à  la  magistrature  en  1834  ; 
célèbre  comme  critique  et  comme 
l'un  des  projeteurs  et  le  rédacteur 
en  chef  de  YEdinburgh  Revieiv. 
[Comte  de  Rosebery,  K.G.,  K.T.,  ex 
famille  Raeburn.    R.  1876  ;  S.  N.  P.] 

fuiquà  la  ceinture  :  assis  à  gauche  : 
habit  noir  ;  i'ant  dans  la  main  droite. 
0-87  xo-67 


Johnstone,  Rév.  David,  D.D.  (1734- 
1824).  On  lui  attribue  la  fondation 
de  l'Asile  des  Aveugles  (Blind 
Asylum)  à  Edimbourg.  [Mr.  Mac- 
briar.     R.  1876] 

Tête  ;  répétition  au  Blind  Asylum 
Gr.  en  Mezz.  par  Dawe 

Johnstone,  Commodore  George 
(i72o?-i787),  M.P.,  Gouverneur  de 
la  Floride  occidentale  ;  adversaire 
de  Clive  et  de  la  Compagnie  des 
Indes.  [Mrs.  Ferguson.  R.  1876; 
S.  N.  P.] 

JusqtCà  la  ceinture  ;  debout,  â  gauche  ; 
uniforme  de  marine  galonné  d'or,  veste 
blanche  ;  les  mains  réunies,     o^%^  x  O'ôg 

Johnston,  Commodore  George. 
[Répétition  prêtée  par  la  famille 
Raeburn  à  R.  1876.  [MM.  T. 
Agnew  et  Fils.  R.  et  F.  27,  6, 
1901] 

Johnston,  Mrs.,  femme  du  Commo- 
dore Johnston.  [Mrs.  Ferguson. 
R.  1876;  S.  N.  P.] 

Trois  quarts  nat.  ;  assise,  à  gauche  ; 
robe  blanche,  écharpe  noire  ;  se  regarde  dans 
un  miroir  qu'elle  tient  de  la  main  gauche. 
O'SgxQ-ôg 

Johnston,  James,  de  Straiton.  [Lady 
Baillie.     R.  1876] 

Johnston,  Mrs.,  femme  de  James 
Johnston,  de  Straiton,  et  2=""=  fille  de 
Lord  Polkemmet  (William  Baillie). 
[Lady  Baillie.     R.  1876] 

Peint  vers  1800 

Johnston,  Lucy.    {Voy.  Mrs.  Oswald) 

Johnstone,  John,  d'Alva,  avec  sa 
sœur.  Dame  Betty,  et  sa  nièce,  Miss 
Wedderburn.     [Miss  Johnstone] 

Trois  figures  demi-nat.  ;  assises  ;  toile 
oblongue 

Johnstone,  Sir  William  Pulteney. 
[Miss  Johnstone] 

Johnstone,  Mrs.  {Voy.  "Contempla- 
tion ") 

Johnstone,  Mrs.,  de  Baldovie.  [E.  L. 
1883.     Gr.  G.] 

A  été  attribué  à  Allan  Ramsay,  mais  est 
probablement  un  Raeburn  de  jeunesse 


Keith,  Alexander,  de  Ravelstone. 
[Miss  Murray  Gartshore.  R.  1876  ; 
E.  L.  1901] 

En  pied  ;  debout  vers  la  droite,  élevant  un 
arbre  ;  une  béquille  d'agriculteur  à  la  main  ; 
habit  vert  foncé,  gilet  gris,  culottes  jaunes. 
2-38  XI  "47 

Kennedy,  Thomas,  de  Dunure  et 
Dalquharan.  [Mr.  Kennedy.  R. 
1876] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  droite  ;  le 
chapeau  dans  la  main  gauche  ;  costume 
noir;  rideau  et  siège  rouges  ;  le  Château  de 
Dunure  à  gauche.     I  '27  x  l 'OI 

Peint  vers  181 2 

Kennedy,  Mrs.,  de  Dunure  et  Dal- 
quharan ;  fille  de  John  Adam  de 
Blair-Adam,  architecte.  [Mr.  Ken- 
nedy, Dalquharan  Castle.     R.  1876] 

Trois  quarts  nat.  ;  assise  à  gauche  sur  un 
siège  rouge  ;  costume  vert,  bonnet  blanc  ; 
rideau  cramoisi  laissant  voir  le  paysage  avec 
un  château  à  droite.     I  '27  x  I  '01 

Peint  vers  iSil 

Kennedy,  Mrs.,  de  Dunure.  [Acadé- 
mie Royale  d'Ecosse,  donné  par  Mr. 
Heugh  en  1877  ;  prêté  à  N.  G.  S.] 

Répétition  du  précédent 

Kennedy,  Très-Hon.  Thomas  F.,  de 
Dunure  (i  788-1879),  homme  poli- 
tique ;  M.  P.  pour  Ayr,  et  un  des 
chefs  du  Parti  Libéral  en  Ecosse. 
[Mr.  Kennedy.     R.  1876] 

Jusqu'à  la  ceinture;  manteau  noir  à 
pèlerine  ;  la  main  droite  tient  le  bord  du 
manteau,  et  le  bras  gauche  est  replié  sur  la 
poitrine 

Kerr,  Sir  James  Innés.  [Duc  de 
Roxburghe.     E.  E.  18 12] 

Kerr,  Lady  Innés.  [Duc  de  Rox- 
burghe.    E.  E.  181 2] 

King,  Thomas,  de  Drums.  [MM. 
Forbes  et  Paterson,  ex  Collection 
Lady  Napier.  E.  L.  1901.  C.  10. 
6,  99] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  gauche,  le 
visage  légèrement  tourné  à  droite,  les  bras 
posés  sur  les  bras  du  siège  rouge  ;  dans  la 
main  gauche  un  livre  ;  une  table  avec  des 
papiers  à  gauche  ;  rideau  cramoisi  pour 
fo7td.     i'27xi-oi 

Peint  à  l'âge  de  18  ans 

Kinnear,  Mrs.  :  Feame,  fille  du  Dr. 
Gardiner,  et  femme  de  George  Kin- 
near, banquier,  Edimbourg.  [Lord 
Kinnear.     Gr.  G.     E.  L.  1901] 

Petite  demi-nat.  ;  assise  à  droite,  sur  un 
siège  contre  un  mur  de  pierre,  à  la  gauche  et 
au  haut  duquel  on  voit  du  feuillage  ;  la 
tête  légèrement  tournée  à  droite,  le  corps 
tourné  à  gauche  ;  les  bras  croisés  stir  les 
genoux  ;  robe  blanche  ;  les  bras  emmitouflés 
dans  un  châle  de  dentelle  noire.  oSj  x  o'68 
Gr.  à  l'Eau-forte  par  W.  G.  Burx 
Murdoch 


124 


CATALOGUE     DE    TABLEAUX 


Kinnedder,  Lord  :  William  Erskine 
(i 769-1822),  ami  et  confident  litte'- 
raire  de  Sir  Walter  Scott  ;  reçu 
avocat  en  1790;  élevé  à  la  magis- 
trature avec  le  titre  de  Lord 
Kinnedder  en  1822  ;  mourut  la 
même  année.     [Capitaine  Erskine] 

Petile  deini-nat.  ;  assis  à  droite  ;  jouven- 
ceau ;  le  coiide  gauche  repose  sur  le  bras  du 
siège  et  les  mains  se  rencontrent  presque  par 
devant  ;  habit  noir,  cravate  et  manchettes 
blanches  ;  rideau  cramoisi  tour  fond. 
0-91  xo-68 

Kinnoul,  lo*»'  Comte  de.  [Comte 
de  Kinnoul,  Dupplin.     R.  A.  181 5] 

En  pied  ;  en  uniforme  de  Colonel  de  la 
Milice  de  Perth 

Lauzun,  Anne  Neale  (1776-1861). 
[N.  G.] 

JusqiCà  la  ceinture;  le  corps  à  gauche  ; 
cheveux  poudrés;  robe  blanche;  fond  de 
feuillage  ;  la  partie  inférieure  de  la  peinture 
est  dans  r  ombre.     076  x  63 

Peint  en  1795' 

Law,  James,  d'Elvinston,  F.R.C.S.E. 

Buste  ;  le  visage  de  face,  le  corps  tourné  à 
droite 
Gr.  e.\  Mezz.  par  a.  Hav 

Law,  John,  d'Elvinston.  [E.x  Collec- 
tion Gibson  Craig.     Mort  en  1887] 

Demi-nat.  ;  habit  gris.     072  x  o'58 
Gr.  en  Mezz.  par  D.^iWE 

Law,  A\'illiam  (17 14-1806),  d'Elvin- 
ston, avocat.  Sheriff  du  Hadding- 
tonshire.  [E.x  Collection  Gibson 
Craig.     R.  1876] 

"Leslie  Boy,"  Le.  [Sir  Charles 
Tennant,  Bart.  Ex  famille  Raeburn. 
"Fair  Children,"  Gr.  G.  1895] 

Figure  à  mi-corps;  s'appuie  contre  le 
tronc  d'un  arbre  à  droite  ;  chapeau  à  larges 
bords  ;  habit  vert  ;  col  blanc,  lâche  ;  les 
mains  croisées  devant.     076  x  o'ôj 

Liddell,  Mrs.,  belle-mère  du  Juge 
Cay.     [Mrs.  Cay.     R.  1876] 

Peint  avant  1810 

Lindesay,  Col.  John  Scott,  enfant. 
[Mr.  W.  H.  B.  Sands.     R.  1876] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  le  visage  et  le  corps 
bien  tournés  à  droite  et  éclairés  de  gauche  ; 
cheveux  bouclés  ;  cravate  sombre,  gilet  rave, 
iaguette  sombre  ;fond  uni 

Lindsay,  Alexander,  de  Pinkieburn. 
[Mr.  Lindsay- Alexander.     R.  1876] 

Peint  vers  1807 

Lindsay,  Rév.  James  (1711-1796),  de 
Penkieburn,  ministre  de  Kircliston. 
[Mr.  W.  L.  Alexander.     R.  1876] 


Liston,  Sir  Robert,  K.G.C.B.  (1742- 
1826),  diplomate  et  linguiste. 
[Sir  William  Liston-Foulis,  Bart. 
S.  N.  P.] 

Buste;  à  gauche;  perruque  blanche; 
habit  noir  ;  les  bras  croisés  ;  rideau  rouge  et 
ciel  pour  fond.     07lxo'S9 

Liston,  Lady,  femme  de  Sir  Robert 
Liston.  [Sir  William  Liston-Foulis, 
Bart.     S.  N.  P.] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  tournée  à  droite  ; 
chapeau  de  paille  doublé  de  bleu;  robe  blanche  ; 
elle  tire  sur  un  gant  jaune  ;  arbres  bruns 
pourfend.     072  X  0'59 

Livingstone,    Rév.    Archibald,    mi- 
nistre    de     Cambusnethan.       [Dr. 
James  Livingstone.     R.  1876] 
Livingstone,  E.     [R.  A.  1820] 
Loch,  ^Nliss.     [Mrs.  Atherton] 

Lothian,  Walter  ;  Magistrat  de  la 
Cité  d'Edimbourg  et  Trésorier  de 
George  Watson's  Hospital.  [Com- 
pagnie des  Marchands,  Edimbourg. 
R.  1876] 

Lothian,  ^\'illiam,  6^™=  Marquis  de, 
K.T.,  Lord-Lieutenant  de  Mid- 
Lothian  et  Roxburghshire.  [Mar- 
quis de  Lothian,  Newbattle.  R. 
1876] 

Petite  demi-nat.  ;  assis  dans  un  paysage 
boisé  ;  habit  vert 

Low,  Adam,  de  Fordel  :  Prévôt  de 
Dunfermline  en  1787-89.  [Munici- 
palité de  Dunfermline.     R.  1876] 

En  pied  ;  assis  à  gauche  ;  costume  som- 
bre ;  rideau  cramoisi  à  gauche  ;  ciel  sombre, 
le  soir,  à  droite 

Peint  pour  quelques-uns  de  ses  concitoyens 
en  reconnaissance  de  leurs  attentions 

Lyon,    Lieut.-Col.      [Mr.    D.    Smith. 

R.  1876.     Autre  portrait  du  même. 

Lord  Kinnear.     Gr.  G.] 
McCall,  Mrs.,  d'Ibroxhill.     [ÏNIr.    T. 

Denroche  Smith.     E.  L.  1901] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  jeune  femme  avec 
une  chevelure  brune  et  bouclée  qui  tombe  bas 
sur  le  front  ;  robe  d'un  pourpre  cramoisi 
foncé,  décolletée,  avec  l'échancrure  du  cou 
bordée  de  gaze  blanche  ;  fond  sombre.  076 
xo-63 

Macartney,  Miss.  [Mr.  F.  C.  Pawle. 
Guildhall  1894] 

Demi-nat.  ;  robe  blanche,  écharpe  bleue, 
et  ruban  bleu  dans  des  cheveux  blonds  ;  fona 
sombre 

Peint  en  1794 

McCormick,  Edward,  Sheriff  de 
l'Ayrshire.  [Parliament  House, 
Edimbourg.     R.  1876] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  gauche  ;  le 
coude  droit  sur  le  bras  cPun  siège  noir  ;  un 
tapier  dans  la  main  gauche  ;  la  tête  légère- 
ment à  droite  ;  une  table  avec  des  papiers  à 
droite;  rideau  cramoisi;  ciel  nuageux  à 
droite.     I  '25  x  099 


Macdonald,  Reginald  George,  de 
Clanranald,  et  ses  deux  jeunes 
frères,  Robert  et  Donald.  L'aîné 
(i 788-1873),  18^""=  Chef  de  Clan- 
ranald, représenta  Plympton  au 
Parlement  de  1812  à  1824.  [Mrs. 
Ernest  Hills.  R.  A.  1795  ;  Guild- 
hall 1899] 

Deux  jeunes  garçons,  à  droite  et  à  gauche, 
habillés  (técarlate  ;  celui  du  milieu  en  cha- 
mois, avec  une  écharpe  bleue;  l'enfant  de 
gauche  embrasse  un  chien  ;  les  autres,  assis 
sur  un  rocher,  agitent  les  bras.     I  '47  x  ri4 

Peint  vers  iSoo 

Macdonald,  William  (i 732-1814),  de 
St.  Martin,  W.S.  ;  Premier  Secrétaire 
de  la  "Highland  and  Agricultural 
Society  "  d'Ecosse.  ["  Highland  and 
Agricultural  Society,"  Edimbourg. 
R.  1824;  R.  1876;  E.  L.  1901] 

En  pied  ;  assis  à  droite  à  côté  d'une  table 
recouverte  en  vert,  sur  laquelle  se  trouve  le 
sceau  rouge  de  la  Société,  à  gauche  ;  costume 
noir  ;  fond  uni.      2 '09  x  I  '49 

Peint  en  1S03 

Macdonald,  Colonel,  de  St.  Martin. 
[Galerie  de  Fairmount  Park,  Phila- 
delphie, Etats-Unis] 

En  pied  ;  assis 

MacDonald,  Major  Robert,  R.H.A. 
[R.  1824] 

Macdonell,  Alastair,  Chef  des  Mac- 
donells  de  Glengarry.  C'est,  dit-on, 
l'original  de  "  Fergus  Macivor  " 
dans  "Waverley."  [Mr.  Cunning- 
hame.  R.  A.  1S12  ;  R.  1876  ;  R.  A. 
1877.     Prêté  à  N.  G.  S.] 

En  pied  ;  en  costume  des  Highlands,  avec 
une  toqtie  à  plume  ;    tient   un   mousquet  ; 
des  armes  sur  la   muraille  dans  le   ^ond. 
2'43x  1-52 
Gr.  EN  Mezz.  par  T.  Hodoetts 

Macdonell,  Somerled.     [R.  1S76] 

Macdougall,     Alan,    de     Gallanach 

(1768-1807).       [Sir    John     Stirling 

Maxwell,  Bart.,  M. P.    C.  7,  7,  1900] 

o-cSSxo7i 

Macdowell,  le  Général    Hay.     [Mr. 

H.  D.  Erskine.     Gr.  G.] 

MacFarlane,  William.     [R.  1842] 

Mackenzie,  Sir  Alexander,  5^™=  Bart., 

de    Coul  ;    mort    en     1792.       [Sir 

Arthur  G.  R.  Mackenzie,  Bart.] 

Buste  ;  habit  rouge  ;  cheveux  poudrés 
Peint  vers  \']%2..     076xo'6l 
Buste  ;     habit    noir  ;    cravate    longue. 
Hanche.     076xo'6l 

Mackenzie,  Lady;  Janet,  fille  de 
Sir  James  Macdonald  de  Sleat  et 
femme  du  s^m":  Bart.  de  Coul.  [Sir 
Arthur  G.  R.  Mackenzie,  Bart.] 

Deux  bustes  ;  robe  noire  ;  bonnet  blanc. 
Chacun  o  76  x  o'6l 


SIR    HENRY    RAEBURN,    R.A. 

Crayon  par  Sir  Francis  Chantrey,  R.A. 


/ 


'i^i 


/ 


/fa7^^ 


PORTRAITS 


125 


Mackenzie,    Sir     Alexander     Muir, 

Bart.  (i 764-1835),  de  Delvine.    [Sir 

Alexander  Muir  Mackenzie,  Bart.] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis,  en  habit  rotige, 
en  train  de  mettre  des  bottes  de  chasse  ;  tlte 
de  cheval  à  gauche;  fond  de  feuillage. 
I  -27  X  I  •01 

Mackenzie,  Lady  Muir  (fille  de  Sir 

Robert  Murray  de  Clermont).     [Sir 

Alexander  Muir  Mackenzie,  Bart.] 

Trois  quarts  nat.  ;  dame  blonde  ;  dra- 
perie de  mousseline  gris  clair  ;  les  mains 
sur  un  manchon  ;  fond  sombre.     I  -27  x  i  -01 

Mackenzie,  Mrs.  Alexander,  de  Port- 
more. 

Tête  ;  frété  à  l'exposition  Raeburn,  1876/ 
perdu  dans  l'incendie  de  Portmore  en  1883 

Mackenzie,  Lieut.-Col.  Alexander,  le 

cadet,  de  Portmore.  [Mrs.  Mackenzie. 

R.  1876] 

Portrait  équestre,  granaeur  nature 
Peint  vers  1800 

Mackenzie,  Alexander,  le  cadet,  de 

Portmore,  fils  de  Colin   Mackenzie. 

Mort  à  17  ans.     [Mrs.   Mackenzie. 

R.  1876] 

Kit-Cat 
Peint  en  1822 

Mackenzie,  Colin,  de  Portmore, 
D.K.S.  ;  "Clerk  of  Session"  et  ami 
de  Sir  Walter  Scott.  [Mrs.  Mac- 
kenzie.    R.  1876] 

Trois  quarts  nat. 

Mackenzie,  Mrs.  Colin,  de  Portmore. 
[Mrs.  Mackenzie.     R.  1876] 

Trois  quarts  nat. 

Mackenzie,  L'Hon.  Francis  John,  de 
Seaforth.  [Miss  Mackenzie.  R.  1876] 

Mackenzie,  Sir  George  Steuart,  Bart., 
de  Coul(i  780-1848),  Vice-Président 
de  la  Société  Royale,  Edimbourg. 
[Rév.  John  Mackenzie.  R.  A.  1 8 1 3  ; 
R.  1876] 

Peint  vers  l8u 

Mackenzie,  Sir  George  Steuart,  Bart. 
[Sir  Arthur  G.  R.  Mackenzie,  Bart.] 

Enfant  ;  en  pied,  debout  près  d'un  arbre  ; 
habit  rouge  et  culottes  s' arrêtant  aux  genoux. 
1-52  XI -19 

Mackenzie,  Sir  George  Steuart,  Bart. 
[Sir  Arthur  G.  R.  Mackenzie,  Bart.] 
Demi-nat.     O'go  x  0-67 

Mackenzie,  Alexander,  de  Portmore. 
[Mrs.  Mackenzie.     R.  1876] 

Kit-  Cat.  Peint  avant  le  voyage  de  Rae- 
burn à  Rome 


Mackenzie,  Henry  (1745-1831), 
auteur,  connu  d'après  son  principal 
ouvrage  sous  le  nom  de  "  The  Man 
of  Feeling"  (l'Homme  sensible). 
[N.  P.  G.  ex  famille  Raeburn.  R. 
1824;  R.  1876;  C.  1877] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  habit  sombre,  bou- 
tonné ;  cravate  et  jabot  blancs  ;  fond  uni. 
o73xo'6i 

Mackenzie,  Henry  (1745-1831), 
"The  Man  of  Feeling"  (l'Homme 
sensible).  [Mr.  S.  Mackenzie.  N.  P. 
1867] 

Puste  ;  habit  noir,  foulard  de  cou  blanc. 
076  xo-63 

Mackenzie,      Henry.      [R.      1876; 

S.  N.  P.] 

Buste;  de  face,  un}'"  à  gauche  ;  visage 
rasé;  vêtements  noirs.    o74xo"62 

Mackenzie,  Henry.  [MM.  Forbes 
et  Paterson] 

Jusqic'à  la  ceinture;  vieillard;  la  tête 
légèrement  à  droite;  perruque;  habit  som- 
bre ;  jabot  blanc  ;  fond  uni 

Mackenzie,  L'Hon.  William,  de  Sea- 
forth. [Col.  Mackenzie  Fraser. 
Gr.  G.] 

Mackenzie,  Lady  (1754-1829),  de 
Coul,  mère  de  Sir  George.  [Rév. 
John  Mackenzie.     R.  1876] 

Peint  vers  1794 

Mackenzie,  Lady:  femme  du  6=">'^ 
Bart.  de  Coul,  et  fille  de  Mr. 
Ramsay  de  Camno.  [Sir  Arthur  G. 
R.  Mackenzie,  Bart.     Gr.  G.] 

Robe  verte  ;  cheveux  poudrés.    0-96  x  0"68 

Macleod,  Donald  (175S-1834),  de 
Geanies,  Sheriff  de  Ross-shire.  [Rév. 
John  Mackenzie.     R.  1876] 

Peint  vers  1800 

MacLeod,  Général  Norman,  de 
MacLeod.    [MacLeod  de  MacLeod] 

Buste  ;  le  corps  et  le  visage  légèrement  à 
droite  ;  costume  sombre  ;  fana  sombre  uni 

MacLeod,  Mrs.,  2=™=  femme  du 
Général  Norman.  [MacLeod  de 
MacLeod] 

Jusqu'à  la  ceinture;  la  tête  tournée 
légèrement,  et  le  visage  à  demi,  à  gauche  ; 
robe  claire 

McMurdo,  Lieut.-Col.  Bryce.  [N.  G.] 

En  pied  ;  assis,  avec  une  canne  à  pêche 
et  un  panier,  près  d'un  cours  d'eau  ;  habit 
vert  sombre;  pantalon  de  nankin;  bas 
blancs.    2  •15x1-47 


Macnab,  Le.  Francis  Macnab  (1734- 
1816],  12^""=  Laird  de  Macnab, 
Lieut.-Col.  des  "  Breadalbane  Fen- 
cibles,"  excentrique  fameux  dans  son 
temps  et  le  héros  de  maintes  histoires. 
[Hon.  Mrs.  Baillie  Hamilton,  Lang- 
ton.  R.  A.  1819  ;  A.  T.  ;  R.  1876  ; 
Gr.  G.  ;  E.  L.  1901] 

En  pied  ;  debout,  sous  l'uniforme  de  son 
régiment,  au  milieu  d'un  paysage  des  High- 
lands.     2'43XI'52 

MacNeill,  Roderick,  de  Barra,  Chef 
du  Clan.     [C.  25,  5,  95J 

Trois  quarts  nat.  ;  dans  un  paysage  ; 
habit  bleu  et  jabot  blanc  ;  un  fusil  dans  la 
main  droite.     i'2ixroi 

MacNeill,  Mrs.,  fille  de  Sir  Ewen 
Cameron  de  Fassifern,  et  femme  de 
Roderick  MacNeill  de  Barra.  [C. 
25,  5.  1895] 

Trois  quarts  nat.  ;  assise  ;  robe  de  mous- 
seline blanche,  écharpe  bleue  ;  fond  de  pay- 
sage.     I  "21  XI '01 

Maconochie,  Hon.  AUan  (1748- 
18 16),  Juge  de  la  Cour  de  Session 
avec  le  titre  de  i"  Lord  Meadow- 
bank';  un  des  fondateurs  de  la  Société 
Spéculative;  Professeur  de  Droit 
Public,  Université  d'Edimb.  [Mr.  J. 
A.  Maconochie  Welwood.  R.  1824; 
R.  1876;  E.  L.  1901] 

Buste;    tourné  à  gauche;    habit  noir; 
mains  blanches  ;  fond  uni.     076  x  0'63 
Peint  en  1814 

Maconochie,  Mrs.  Allan,  de  Meadow- 
bank,  femme  du  i"  Lord  Meadow- 
bank.]  Mr.  J.  A.  Maconochie  Wel- 
wood.    R.  1824;  R.  1876] 

Tête  et  épmiles  ;  bonnet  blanc  sur  la  tête  ; 
fraise  blanche  au  col  d'tine  robe  noire; 
rideau  cramoisi  pour  fond 

Peint  en  181S 

Macqueen,  Robert.  (  Voy.  Lord  Brax- 
field) 

Macqueen,  Mrs.,  femme  de  Lord 
Braxfield  et  fille  (Elizabeth)  du 
"Chief  Baron"  Ord.  [Mr.  John 
Ord  Mackenzie.  R.  1876  ;  E.  L. 
1901] 

Trois  quarts  petite  nat.  ;  assise  à  aroite  ; 
robe  blanche  ;  cheveux  poudrés  ;  feuillage 
brun  et  ciel  gi-is  pour  fond,     o '88x0 '67  . 

Peint  vers  1790 

Maitland,  L'Amiral.  [Les  Miss 
Raeburn.  Prêté  à  l'Ex.  Navale  et 
Militaire  d'Edimb.,  1889] 

Maitland,  Lady,  femme  de  l'Amiral 
Sir      Frederick      Maitland.       [Mrs. 
Maitland  Dougall.     R.  1876] 
K  K 


120 


CATALOGUE     DE    TABLEAUX 


Makgill,  Capitaine  George,  de  Kim- 
back 

Makgill,  Mrs.,  femme  du  Capitaine 

MakgiU 

Miss  ?  sœur  de  Mrs.  Makgill.     [Mr. 
Makgill] 
Tous  l'og  xo'91 

Malcolm,  Sir  James,  K.C.B.,  de 
l'Infanterie  de  Marine.  [Mr.  W.  E. 
Malcolm.     R.  1876] 

Malcolm,  Mrs.,  de  Burnfoot,  née 
Margaret  Pasley.  [l\Ir.  Malcolm. 
R.  A.  1878;  "Glasgow  Institute," 
1896] 

Buste  ;  presque  de  face  ;  cornette  blanche, 
robe  blanche  ;  châle  brun  clair.    0'66  x  0'53 

Mar,  John  Francis,  7»'"=  Comte  de. 
[Comte  de  Mar  et  Kellie,  Alloa 
Park] 

Buste  ;  le  visage  et  It  corps  U'gèrement  à 
gauche;  habit  brun  sombre,  cravate  et  col 
blancs  ;  fond  gris 

Mar,  John  Francis,  Comte  de. 
[Comte  de  Mar  et  Kellie.  G.  I. 
1901] 

Trois  quarts  liât.  ;  assis  à  droite  ;  vête- 
ments gris  ;  siège  sombre,  rideau  cramoisi, 
et  ciel  dans  le  fond 

Marcet,  Alexander,  M.D. 
Gr.  par  Meyer 

Maxwell,  Harriet,  de  Pollok  (1789- 
1841).     [Sir  John  Stirling  Maxwell, 
Bart.,  M.P.     R.  1876] 
En  pied.     2-39  x  1-53 

Maxwell,  Sir  John,  Bart.,  de  Pollok 
(1791-1865).  [Sir  John  Stirling 
Maxwell,  Bart.,  M.P.     C.  1877] 

Buste.     076x0-63 

La  tête  seule  est  terminée,  Pauvre  ayant 
été  interrompue  par  la  juort  de  V artiste. 
Elle  resta  dans  r  atelier  du  peintre,  et  fut 
achetée,  à  la  vente  de  la  famille  Raeburn, 
par  Sir  IV.  Stirling  Maxwell 

Maxwell,  Le  Général  Sir  William, 
de  Calderwood,  Bart.  (1754-1837). 
[Col.  Neilson.     R.  1876] 

En  pied  ;  en  uniforme,  debout  près  d'un 
cheval  de  bataille  bai  brun,  la  main  droite 
posée  sur  le  cou  ;  ciel  pour  fond 

Maxwell,  Sir  William,  Bart.  (1748- 
1829).     [Capitaine  Gill.     R.  1876] 

Meadowbank,  i"  Lord.  (  Voy.  Allan 
Maconochie) 

Meadowbank,  2^"!=  Lord.  {Voy. 
Alexander  Maconochie  Welwood) 

Meath,  Le  Trbs  Rév.  Lord  Evêque 
de.     {Voy.  O'Beirne) 


Melville,  Henry,  i^r  Lord  (1742- 
i8ii),  homme  d'Etat;  fils  du  Lord 
Président  Dundas  d'Arniston  ;  re- 
présenta Edimbourg  au  Parlement, 
remplit  beaucoup  de  hautes  fonctions 
et  gouverna  l'Ecosse  sous  Pitt  ;  créé 
Vicomte  en  1802.  [Banque  d'Ecosse, 
Edimbourg.  R.  1876;  S.  N.  P.; 
E.  L.  1901] 

En  pied  ;  debout  dans  sa  robe  de  pair  ; 
vltements  sombres  en  dessous  ;  table  verte, 
avec  papiers,  à  droite  ;  rideau  rouge  dans  le 

fond.     2-36  X  i"52 

Gr.  en  Mezz.  par  Dawe 

Melville,  Henry,  i"  Vicomte  (1742- 
181 1),  homme  d'Etat.  [Mr.  A.  W. 
Inglis.     Prêté  à  S.  N.  P.  G.] 

Presque  jusqiià  la  ceinture  ;  perruque 
blanche;  costume  de  pair;  fond  uni.     073 
xo-6i 
Répétition    de    la  partie  supérieure  dit 
précédent 

Melville,  John  Whyte,  de  Bennochy 
(1755-1813).  [Mr.  Balfour  Mel- 
ville] 

Jusqu'à  la  ceinture;   le  visage  de  trois 

quarts    à  droite  ;    habit    vert    à    boutons 

d'argent  ;  veste  et  cravate  blanches  ;  fond 
sombre 

Melville,  Le  Général  Robert,  de 
Strathkinness  (i  723-1 809).  [Mr. 
Balfour  Melville] 

Menzies,  Sir  Robert,  5^™=  Bart. 
Mort  en  18 14.  [Sir  Robert  Menzies, 
Bart.] 

Peint  en  1802 


Miller,    Sir    Thomas. 
Glenlee) 


{Voy.    Lord 


Miller,  Lady,  de  Glenlee,  fille  de 
John  Lockhart  de  Castlehill,  Lanark- 
shire,  et  2ème  femme  du  Ld.  Prés. 
Sir  Thomas  Miller.  Mort  en  18 17. 
[Les  Exécuteurs  de  feu  Mr.  A.  W. 
Miller.  R.  1876.  Prêté  pendant 
plusieurs  années  à  la  Galerie 
Nationale  d'Ecosse] 

Buste;  le  corps  et  le  visage  tournés  à 
gauche;  robe  noire  ouverte  au  cou  ;  f  chu 
blanc  sur  la  tête  ;  ruban  noir  autour  du 
cou;  cheveux  gris  ;  fond  uni.     076  x  0-63 

Milne,   L'Amiral  Sir    David,    G.C.B. 

(i 763-1845),  Commandant-en-Chef, 
Station  Nord-Américaine  et  Ply- 
mouth.  [Colonel  Milne  Home. 
R.  A.  1818] 

En  pifd  ;  debout,  en  uniforme  de  capi- 
taine de  la  flotte,  avec  une  vue  d'Alger  dans 
le  fond 

Peint  en  1819 

Moir,  Miss  Annie.  [Rév.  C.  G.  Hen- 
derson.     R.  S.  A.  1880] 


Molesworth,  Sir  Arscott  CurrJ',  Bart., 
de  Pencarrow,  Cornwall.  [Mrs. 
Ford] 

En  pied  ;  jeune  homme  debout  contre  un 
rocher,  un  fusil  et  un  mouchoir  dans  la 
main  ;  habit  de  chasse  gi-is  et  culottes 
chamois;  à  ses  pieds  un  chien  et  une  paire 
de  grouses  ;  arbre  et  ciel  dans  le  fond 
Peint  eti  1816.     2'36  x  i  -49 

MoncrieffjMrs.  Scott,  née  Margaritta 
MacDonald.  [Académie  royale  écos- 
saise; prêté  à  N.  G.  S.     R.  1876] 

Jusqu'à  la  ceinture;    la  tête  légèrement 
rejetée  en  arrière  et  tournée  à  droite  ;  robe 
blanche    et    manteau    rouge;    fond    uni. 
076x0-63 
Eau-forte  par  C.   O.   Murray  (1879); 

Mezz.  par  T.  G.  Appleton  (1887)  et 

R.  S.  Clouston 

Moncrieff,  Mrs.  Scott.  [Répétition, 
à  Mr.  Thomas  J.  Barratt.  Birming- 
ham Portraits,  1900] 

0-73  X0-61 

Moncrieff,  Robert  Scott,  de  Newhall, 
Trésorier  de  l'Hôpital  des  Orphelins, 
1772-1781.  [Hôpital  des  Orphehns, 
Edimbourg] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  tourné  à  gauche  ; 
habit  sombre,  gilet  brun,  cravate  blanche  ; 
fond  uni.     0-76x0-63 

Monro,  Alexander,  M.D. 
Gr.  en  Pointillé  par  Heath 
Tête 

Monro,  Alexander  Binning.  (  Voy.  les 
Fils  de  D.  M.  Binning) 

Monteith,  Henry,  de  Carstairs,  M.P. 
(i  765-1848),  marchand  et  Lord 
Prévôt  de  Glasgow.  [Mr.  Monteith. 
G.  P.] 

Monteith,  Mrs.  James  (Miss  Margaret 
Thomson,  Camphill).  [Dr.  Walter 
C.  Smith.     R.  1876] 

0-76  x  0-63 

Peint  vers  1820 

Montgomery,  Sir  James,  Bart.(i72i- 
1803),  Lord  Chief  Baron  de  l'Echi- 
quier; 2'"'=  fils  de  William  Mont- 
gomery de  Magbie  Hill;  Solicitor- 
Generalet  Lord  Advocate;  M.  P.  pour 
Peebles.  [Sir  James  Graham  Mont- 
gomery, Bart.     R.  1876] 

En  pied  ;  assis  à  droite  ;  robe  noire  sur 
un  costume  noir;  table  avec  une  masse  et 
des  papiers  à  gauche  ;  rideau  cramoisi  pour 
fond 

Peint  en  1801 

Montgomery,  Sir  James,  Bart.  [Sir 
W.  S.  Walker,  K.C.B.  Prêté  à  S.  N. 
P.  G.] 

Réplique  du  précédent.      I  -95  x  i  -47 
//  en  existe  une  troisième 


PORTRAITS 


12' 


Montgomery,  Sir  James  (i  766-1839), 
jème  Bart.  de  Stanhope  ;  M.P.  pour 
le  Peebleshire  1800-1831  ;  Lord 
Advocate  1804- 1806.  [Sir  James 
Graham  Montgomery,  Bart.] 

En  pied  ;  debout,  tourné  à  gauche,  les 
bras  croisés  ;  costume  S07nbre  ;  rideau  et 
mur  pour  fond,  avec  une  ouverture  à 
gauche 

Peint  en  1S07 

Montgomery,  Sir  James,  Bart.,  de 
Stanhope,  avocat.  [Mrs.  Mackenzie. 
R.  1876] 

Trois  quarts  nature 

Montgomery,  Lady,  femme  de  Sir 
James  Montgomery  et  fille  de  James 
Graham  de  Kinross,  M.P.  [Sir  James 
Graham  Montgomery.     R.  1876] 

Peint  vers  18 10 

Montgomery,  Lord.  {Voy.  Comte 
d'Eglinton) 

Montgomery,  Robert.    (R.  1876] 

Peint  vers  1800 

More,  Hannah  (i  745-1833),  femme 
auteur,  amie  de  Garrick,  de  Johnson, 
de  Burke,  de  Reynolds,  et  de  Wil- 
berforce.  Ses  principaux  ouvrages 
sont  :  "  Drames  Sacrés  "  et  "  Cœlebs 
en  quête  d'une  Femme  "  ;  sa  tragédie 
"  Percy  "  fut  jouée  par  Garrick. 
[Louvre,  Paris] 

Plus  bas  que  la  ceinture  ;  assise  ;  robe  et 
boiuiet  blayics  ;  cheveux  bruns  ;  fond  uni 

Munro,  Sir  Thomas  (1760-1827), 
Gouverneur  de  Madras.  [Mr.  Camp- 
bell Munro.     N.  P.  1868;  Gr.  G.] 

Buste,  à  droite  ;  habit  sombre,  cravate 
blanche.     076xo'63 

Munro,  Mrs.,  mère  de  Sir  Thomas 
Munro.  [Mr.  Campbell  Munro. 
Gr.  G.] 

Murdoch,  George,  marchand  et  Lord 
Prévôt  de  Glasgow.  [Mr.  Yuille. 
G.  P.] 

Le  visage  tourné  à  gauche  ;  perruque  à 
double  rang  de  boucles  ;  cravate  blanche; 
habit  foncé 

Mure,  Thomas,  de  Warriston.  [Miss 
Mure] 

Jusqiià  la  ceinture;  le  corps  à  demi 
tourné  à  gauche  ;  habit  bleu  foncé  à  col  de 
velours  ;  cravate  blanche  ;  fond  gris  uni 

Mure,  Mrs.,  de  Warriston,  née  Helen 
Boyle.     [Miss  Mure] 

Trois  quarts  petite  nat.  ;  assise  ;  cheveux 
poudrés  ;  robe  blanche,  ceinture  bleu  foncé  ; 
tronc  d''arbre  à  gauche,  ciel  et  collines  à 
droite 


Murray,  Lord  (1779-1859),  Sir  John 
Archibald  Murray,  M. P.;  Lord  Advo- 
cate, 1833;  Lord  de  Session,  1839. 
[Mr.  Kennedy,  Dalquharan  Castle. 
R.  1876] 

Tête  et   épaules  ;    tourné    légèrement    à 
gauche  ;  fond  uni  avec  ombre  à  gauche 
Gr.  en  Mezz.  par  Walker 

Murray,  Sir  William,  Bart.,  d'Ochter- 
tyre.  Mort  en  1800.  [Sir  Patrick 
Keith  Murray.     R.  1876] 

Naesmyth,  Lady  ;  Eleanor,  2^"'  fille 
de  John  Murray,  de  Philiphaugh, 
et  femme  de  Sir  James  Naesmyth, 
Bart.,  de  Posso.  [Mrs.  David  An- 
derson] 

Petite  demi-nat.  ;  s'appuie  sur  une  table, 
à  droite,  un  livre  à  la  main  ;  robe 
blanche,  châle  brun  ;  fond  uni 

Le  Capt.  D.  M.  Anderson  en  possède  une 
réplique.   o"9ixo'68 

Nairne,  Capitaine  Alexander, 
H.E.LC.S.  [Rév.  Spencer  Nairne. 
R.  1876] 

Peint  vers  1813 

Newbigging,  James.     [Mr.  Rolland. 

R.  1S76] 
Newbigging,  Mrs.,  née  Myrtle,  femme 

de    James    Newbigging   de    White- 

house.    [Mrs.  Rainy.  R.  1876  ;  E.  L. 

1901] 
Jusqu'à  la  ceinture  ;  assise  à  droite;  le 

visage  moitié  à  gauche  ;  robe  blanche  et  châle 

noir  ;    cheveux  poudrés;  feuillage  et  ciel 

pour  fond.     072  x  o'6o 
Peint  vers  1795 

Newton,  Lord,  Charles  Hay  (1740- 
181 1),  de  Newton  ;  appelé  au  Barreau 
en  1768,  il  devint  Lord  de  Session 
en  1806.  Connu  populairement  sous 
le  nom  de  "The  Mighty"  (Le  Puis- 
sant). [N.  G.  S.  depuis  1864.  R. 
S.  A.  1863;  N,  P.  1868;  R.  1876] 

Buste  ;  robe   rouge    et    rabat    de  juge  ; 
visage  de  face  ;  fond  brun    sombre.     076 
X063 
Peint  entre  1806  et  l&lï 
Gr.  en  Mezz.  par  C.  Turner  (1814); 
SUR  Bois  par  T.  Cole  {1S98) 

Newton,   Lord.    [Mr.  R.  C.  Munro- 
Ferguson,    M.P.     R.    1896;    G.   I. 
1901] 
Buste  ;  costume  sombre 

Newton,  Lord.     [Mr.  Henry  Graves. 

S.  N.  P.] 

Buste;    à  gauche;    perruqzie    blanche; 
robe  noire.     075  x  o'62 

Nicol,  Rév.  Francis,  D.D.  ;  Principal 
du  Collège  Uni,  St.  Andrews. 
[Ministers'  Widows'  Fund,  ou  l'Œu- 
vre des  Veuves  de  Pasteurs,  Eglise 
d'Ecosse.  R.  1824  et  1876;  R.  A. 
1883] 


Northampton,  Marquis  de.  {Voy. 
Comte  Compton) 

O'Beirne,  Rév.  Lucius  ;  Evêque  de 
Meath  et  Secrétaire  particulier  du 
Lord  Lieutenant  d'Irlande.  [Galerie 
de  Dresde.  E.  E.  1812;  R.  A. 
1888  (sous  le  nom  de  Hoppner)  ; 
Glaspalast,  Munich,  1897] 

Assis  ;  demi-nat.  ;  visage  presqtte  de  face, 
éclairé  par  la  gauche  ;  perruque  blanche  ; 
costume  ecclésiastique  noir  ;  un  gant  dans 
la  main  gauche,  la  droite  étendue  ;  siège 
rouge  ;  fond  sombre,     o  '88  x  o  '68 

Acheté  à  M.  Sedelmeyer,  Paris.  Autre- 
fois dans  la  possession  de  la  famille  O'Beirne 
et  de  Mr.  Henry  Willett 

O'Beirne,  Mrs.,  femme  de  l'Evêque 
de  Meath.  [R.  A.  1888,  sous  le 
nom  de  Hoppner] 

Trois  quarts  nat.  ;  de  face  ;  les  bras 
croisés  ;  robe  rouge  et  coiffure  blanche  en 
forme  ae  turban  ;  fond  sombre,     o  '88  x  o  'ôS 

Etait  en  1896  en  la  possession  de  M. 
Sedelmeyer,  Paris.  Appartint  autrefois 
à  la  famille  O'Beirne  et  à  Mr.  Henry 
Willett 

Ord,  Elizabeth.  (  Voy.  Mrs.  Macqueen) 

Oswald,  Mrs.,  d'Auchincruive,  Ayr- 
shire,  née  Lucy  Johnston.  [Mr. 
Oswald] 

Trois  quarts  nat.  ;  assise  à  gauche  ;  robe 
blanche  ;  les  mains  tiennent  un  livre  sur  les 
genoux  ;  arbres  et  paysage  pour  fond 

Peint  vers  1794 
Gr.  au  Pointillé  par  Ryall 

Oswald,  Mrs.  [Ex  collection  Gibson 
Craig.  C.  1887  (MM.  Agnew).  R. 
1876] 

Réplique  du  précédent 

Paterson,  George,  de  Castle  Huntly. 
[Mr.  Charles  J.  G.  Paterson.  E.  L. 
1901] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  gauche  ;  habit 
et  culottes  d'un  jaune  clair,  veste  à  raies 
rouges,  bas  blancs  ;  dans  le  fond,  du  feuillage 
à  gauche,  un  parc  avec  château  à  droite. 
I  -23  x  I  -oo 

Paterson,  George,  John,  et  Mar- 
garet,  enfants  de  Mr.  et  de  l'Hon. 
Mrs.  Paterson,  de  Castle  Huntly. 
[Mr.  Charles  J.  G.  Paterson.  E.  L. 
1901] 

Trois  figures  trois  quarts  nat.  ;  l'aîné  des 
garçons,  en  jaquette  rouge  et  collerette  blanche 
et  lâche,  an  milieu;  leplus jeune,  en  bleu  avec 
collerette  blanche,  à  droite  ;  la  petite  file,  en 
blanc,  à  gauche  ;  ils  tiennent  un  panier  de 
pommes.     I  '24  x  o'gg 

Peint  vers  1790 

Pattison,  John,  de  Kelvingrove 
(1755-1807).  [Mr.  Pattison.    G.  P.] 

Assis  à  gauche  ;  le  visage  presque  de  face  ; 
gilet  clair  ;  le  bras  "droit  sur  le  bras  du 
siège  ;  fond  uni 


128 


CATALOGUE    DE    TABLEAUX 


Pattison,  Mrs.,  nk  Hope  Margaret 
Moncrieff.    [Mr.  Pattison.     G.  P.] 

Perth,  Lady,  et  sa  fille,  plus  tard  Lady 
VVilloughby  de  Eresby.  [Comte 
d'Ancaster.     E.  L.  1901] 

La  dame  à  gauche,  trois  quarts  nat.  ; 
l'enfant  debout  sur  un  sit'ge  de  jardin  vert, 
auprès  d'elle,  en  pied  ;  toutes  les  deux  en 
blanc  ;  tronc  d'arbre  et  feuillage  à  droite  ; 
le  ciel  à  gauche.     I  '22  x  o  '96 

Peint  vers  1 792 

Phillips,    Mrs.    John,  de    Stobcross. 

[Gr.  G.     C.  7.  5.  1898] 
Pillans,  le  Professeur  James  (1778- 

1864),    Professeur    de     Littérature 

Romaine.     [Edin.  Institution,  1822  ; 

R.  1824] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  ;  une  robe  sur  des 
vêtements  noirs  ;  un  livre  dans  la  main 
droite,  qui  repose  sur  une  table,  chargée  de 
livres,  à  gauche;  front  chauve  avec  des 
boucles  sur  les  cât^s  ;  fond  uni,  rideau  à 
droite 
Gr.  en  Mezz.  par  Turner 

Pitcairn,  John,  de  Pitcaim.  [Mr. 
W.  F.  Pitcairn.  R.  S.  A.  1863; 
R.  1876;  R.  A.  1877] 

Grandeur  nature  ;  habit  et  gilet  sombres. 
075x053 
Peint  vers  1819 

Pitcairn,  John,  Prévôt  de  Dundee. 
Académie  royale  écossaise,  ex  famille. 
R.  1876] 

Buste;  tête  à  demi  tournée  à  gauche; 
habit  noir  ;  fond  uni.     o  76  x  o  '63 

Pitcairn,  Mrs.,  femme  du  Prévôt  Pit- 
cairn. [Acade'mie  royale  écossaise, 
ex  famille.     R.  1876] 

Buste  ;  dame  d'un  certain  âge  ;  robe 
de  soie  noire  ;  fraise  et  bonnet  blancs  ;  le 
visage  légèrement  à  gauche  ;  fond  uni. 
076x0-63 

Playfair,  John,  M.A.  (1748-1819), 
Professeur  de  Mathématiques,  et  plus 
tard  de  Physique,  à  l'Université 
d'Edimbourg.  [Université  d'Edim- 
bourg.    N.  P.  1867  ;  R.  1876] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  dans  un  fau- 
teuil à  droite  ;  vêtement  7ioir  ;  table  et 
sphère  à  gauche  ;  rideau  et  mur  pour  fond. 
i-28x  l'oi 

Playfair,  Professeur  John.  [N.  P.  G. 
ex  famille  Raeburn.  R.  1824  et 
1876.     C.  1877] 

Réplique  du  précédent 
Un  portrait  de  Playfair  avait  le  No. 
277,  R.A.,  1815;  et  le  No.  83,  E.  E., 
1815 
Playfair,  Professeur  John.  [Mar- 
quis de  Lansdowne,  K.G.  E.  L. 
1901] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  gauche  ;  en 
costume  sombre  ;  les  genoux  croisés  ;  des 
limettes  dans  la  main  droite  ;  des  livres,  des 
spécimens,  et  un  télescope  sur  une  table  verte 
à  droite  ;  rideau  cramoisi  relevé,  laissant 
voir  le  paysage  vers  la  droite,     i  '27  x  i  -oo 


Polkemmet,  Lord  :  William  Baillie 
de  Polkemmet,  Juge  écossais.  [Sir 
Andrew  N.  Agnew,  Bart.,  M.P.] 

En  perruque  et  robe  de  Lord  de  Session  ; 
le  visage  regardant  à  droite.        078  x  o'66 

Preston,  Sir  Robert.  [Mr.  J.  A. 
Maconochie  Welwood] 

Buste  ;  visage  rond,  haut  en  couleurs  ; 
r  insigne  de  la  Nova  Scotia  attaché  sur  le 
devant  de  sa  veste  blanche 

Pringle,    Miss   Anne,  fille  de  Mark 

Pringle,  de  Crichton.  [Le  Professeur 

A.  S.  Pringle  Pattison] 

Buste.     o76xo'63 
Probablement  peint  vers  181 3 

Pringle,   Miss  Violet,  fille    de  Lord 

Haining  et  sœur  de  Lord  Alemoor  ; 

succéda  à  son  père  comme  "laird." 

Mourut  en  182 1,  âgée  de  96  ans.  [Le 

Professeur  A.  S.  Pringle  Pattison] 

Buste  dune  vieille  dame.     076  x  0'63 
Probablement  peint  vers  1813 

Pulteney,  Sir  William,  Bart.,  M.P. 
[Lord  Grantley.     N.  P.  1867] 

Demi-nat.  ;  assis  dans  un  fauteuil,  re- 
garde à  gauche.     0-90  X  0-69 

Au  dos  une  inscription  porte  que  c'est 
une  copie  faite  par  Raeburn  de  son  tableau 
original 

Rae,  Sir  David,  Bart.  (  Voy.  Lord  Esk- 
grove) 

Raeburn,  Sir  Henry,  R.A.  [Lord 
Tweedmouth  ex  famille  Raeburn. 
E.  E.  1815  ;  R.  1824  et  1876  ;  Inter- 
national 1862  ;  R.  S.  A.  1863  ;  N.  P. 
1868;  R.  A.  1877;  S.  N.  P.  C. 
1877;  1887] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  la  main  gauche  au 
menton,  le  coude  gauche  dans  la  main 
droite  ;  habit  noir,  veste  jaune  ;  rideau 
rouge  derrière.     0'88x0"67 

Peint  vers  1815 

Gr.    au    Pointillé  par  W.   Walker  ; 

À    l'Eau-forte    par    w.   Nicholson 

(I8I8) 

Raeburn,  Lady  (1744- 1833  ?).  femme 
de  Sir  Henry  Raeburn  (1778), 
fille  de  Peter  Edgar,  de  Bridgelands, 
et  veuve  du  Comte  Leslie.  [Lord 
Tweedmouth.  R.  S.  A.  1863;  R. 
1876  ;R.  A.  1877  et  1888;  S.  N.  P. 
C.  1877  (Vente  Raeburn);  C.  1878 
(Vente  Heugh)] 

En  pied  ;  assise  à  droite  ;  les  bras  nus, 
croisés;  manteaud'un  brun  lie  de  vin  sur  une 
robe  blanche  ;  draperie  blanche  sur  la  tête  ; 
dans  le  fond,  feuillage  et  ciel.     I  -47  x  i  •  I  o 

Peint  après  1790 


Raeburn,  Henry  (1784-1863),  2^"'= 
fils  de  Sir  Henry  Raeburn  ;  il  épousa 
Miss  Logan  White,  de  Howden. 
[Comte  de  Rosebery,  Dalmeny,  ex 
famille.  R.  1824;  R.  1876.  C.  1877 
et  1887] 

En  pied  ;  monté  sur  un  poney  gris  ; 
jaquette  écarlate,  bonnet  " tam  o'shanter"  ; 
la  plus  grande  partie  du  visage  dans 
l'ombre;  ciel  d  un  jaune  vermeil  et  paysage 
bas 

Peint  vers  1 796 

Ramsay,  Robert,  de  Camno,  père  de 
Lady    Mackenzie     de    Coul.      [Sir 
Arthur  G.  R.  Mackenzie,  Bart.] 
Trois  quarts  nat.      1  '27  x  O'gâ 

Rannie,  James,  marchand  de  vin, 
à  Leith.  [Mr.  Campbell  Swinton. 
R.  1876] 

Reid,  Mrs.  F.  Robertson,  de  Gallow- 
flat.     [C.  18,  6,.  99,  ex  famille] 

Demi-nat.  ;  robe  noire  ;  bonnet  tuyauté. 
076x0 '62 

Reid,  Dr.  Thomas  (1710-1796),  Pro- 
fesseur de  Morale  à  l'Université 
de  Glasgow,  et  un  des  meilleurs 
philosophes  écossais.  [Mr.  A.  J. 
Forbes  Leith.  R.  1876  ;  N.  P.  1868  ; 
Gr.  G.] 

Buste  ;  bonnet  cramoisi,  costume  noir. 
073X061 

Le  Hunterian  Muséum,  Glasgow,  en 
possède  deux  répétitions  (l'une  prêtée  à 
S.  N.  P.  G.  )  ;  une  autre  appartient  à  Mr. 
Mark  Bannatyne,  C.  /.,  1901 

Rennie,  John  (1761-1821),  célèbre  in- 
génieur ;  né  dans  le  Lothian  oriental  ; 
a  construit  le  Pont  de  Waterloo,  et 
fait  les  plans  des  Docks  de  Londres, 
du  brise-lames  de  Plymouth,  et 
d'autres  grands  travaux.  [N.  P.  1868. 
Prêté  par  Mr.  W.  H.  Rennie] 

Buste  ;  visage  de  face  ;  habit  sombre. 
076xo'63 

Rennie,  John.  [Ex  famille  Raeburn. 
C.  1877  (Mr.  Gladwell).  R.  1824; 
R.  1876] 

Ritchie,  Miss.    [Mrs.  Brown] 

Miniature 

Robertson,  Andrew.  [Ex  famille 
Robertson  Reid.     C.  15,  6,  1901] 

Habit  brun,  veste  chamois  ;  cheveux 
poudrés  ;  un  livre  à  la  main.     076  x  0'63 

Robertson,  Patrick  W.  S.,  de  Gallow- 
flat.  [Ex  famille  Robertson  Reid. 
C.  15,  6,  1901] 

Assis,  tenant  un  papier  ;  habit  et  gilet 


PORTRAITS 


129 


Robertson,  Mrs.  Patrick,  de  Gallow- 
flat.  [Ex  famille  Robertson  Reid. 
C.  15,  6,  1901] 

Buste  ;  robe  rouge,  châle  noir,  bonnet  et 
fichu  blancs.     076  x  0'63 

Robertson,  Mrs.  George,  née  Susanna 

Morrison.     [Mr.  R.  Laking.     C.  27, 

4,  1901] 

La  tête  tournée  à  droite  ;  robe  sombre  avec 
un  grand  col  de  mousseline  ;  coiffure  blanche. 
076  xo'63 

Robertson,  William,  D.D.  (172 1- 
1793);  Principal  de  l'Université 
d'Edimbourg  pendant  plus  de  trente 
ans  ;  pre'dicateur  éloquent  et  éminent 
historien.  [Université  d'Edimbourg. 
N.  P.  1868;  R.  1876] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  gauche  ;  habit 
ecclésiastique  ;  une  masse  et  des  livres  sur 
la  table  à  droite.     I  '24  x  0-99 

Robison,  John  (i  739-1895).  Pro- 
fesseur de  Physique  à  l'Université 
d'Edimbourg,  et  secrétaire  de  la 
Société  Royale.  [Université  d'Edim- 
bourg. N.  P.  1867;  R.  1876;  E. 
L.  1901] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  ;  robe  de  chambre 
rouge,   à  raies  ;  bonnet  de  nuit  blanc  ;  un 
tilescope  à  V arrière-plan.     I  "25  x  i  -oo 
Gr.  en  Mezz.  par  Turner 

Robison,  John,  LL.D.  (1739-1805). 
[Société  Royale,  Edimbourg.  R. 
1876;  S.  N.  P.] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis,  le  bras  gauche 
sur  une  table  verte  à  droite  ;  costume  noir, 
perruque  blanche  ;  télescope  dans  le  fond. 
1-25  xo-97 

Rolland,  Adam,  de  Gask  (1734-1819), 
avocat.  [N.  G.  S.  Déposé  par  la 
Société  écossaise  pour  la  Propagation 
des  Connaissances  chrétiennes] 

En  pied;  assis,  face  au  spectateur  ; 
s'apptiie  le  coude  sur  une  table  à  droite  ; 
vêtements  noirs  ;  rideau  bleu  dans  le  fond. 
I  -98  X  I  -52 

Mrs.  Rainy  et  Mrs.  Rolland  en  possèdent 
des  répétitions 

Rolland,  James.  [Mr.  Rolland.  R. 
1876] 

Rosebery,  Neil,  3*"'  Comte  de,  K.T. 
(  1 7  2  S- 1 8 1 4).  [Comte  de  Rosebery, 
K.G.,  K.T.  E.  E.  1812;  R.  1824 
et  1876] 

En  pied 

Ross,  John  Cockburn,  de  Rowchester. 
[MM.  T.  Agnew  et  Fils] 

I'27X  l'OI 

Ross,  Jane,   femme    de  John  Cock- 
burn Ross,  et  héritière  de  William 
Ross     de     Shandwick.      [MM.    T. 
Agnew  et  Fils] 
i-a/x  i-oi 


Ross,  Walter,  fils  de  John  Ross,  Esq., 
W.S.  [Mr.  Henry  Cook.  R.  1824; 
Gr.  G.] 

En  pied  ;  jeune  garçon  en  costume  jaune, 
tenant  un  album  à  dessiner  recouvert  en 
rouge  ;  il  est  debout  dans  un  paysage 

Connu  aussi  sous  le  nom  "  The  Yellow 
Boy"  (Le  Garçon  en  jaune) 

Ross,  William,  de  Shandwick,  Ross- 
shire.  Tué  en  duel.  [MM.  T. 
Agnew  et  Fils] 

I"27  X  l'OI 

Ross,  Miss  Wilhelmina,  de  Shandwick 
[MM.  T.  Agnew  et  Fils] 

I'27  X  i-oi 

Rosslyn,  Comte  de,  Alex.  Wedder- 
burn  (1733-1805),  Lord  Chancelier. 
[N.  P.  1867] 

Demi-nat.  ;  robe  de  Lord  Chancelier. 
i'32x  i-oi 

Russell,  Lord  William  (1767-1840), 

petit-fils  du  4«™«  Duc  de  Bedford, 

assassiné  par  son  valet  en  Mai  1840. 

[Mr.  Adam.     R.  1824  et    1876;  R. 

A.  1877] 

Assis  ;  le  bras  gauche  sur  le  dos  du 
siège  ;  habit  sombre.     1  "27  x  0^99 

Russell,  Mrs.,  fille  de  Sir  Alexander 
Bannerman,  d'Elsick,  Bart.  [Mr. 
Barstow.     R.  1876] 

Rutherford,  Dr.,  Professeur  de  Bota- 
nique à  l'Université  d'Edimbourg. 
[R.  A.  1799] 

Sands,  Major  W.  J.,  H.E.LC.S.     [R. 

1876] 

Scott,  Col.  Francis.  [Mr.  M.  Trevel- 
yan  Martin.     C.  i,  7,  1899] 

Scott,  Sir  Walter,  jeune  homme. 
[Vente  W.  Russell  C.  1863;  Vente 
de  la  succession  W.  Russell  C. 
1884] 

Scott,  Sir  Walter,  Bart.  (1771-1832). 
[Duc  de  Buccleuch,  K.G.,  K.T. 
Bowhill,  ex  A.  Constable.  A.  T.  ; 
N.  P.  1868;  R.  1876;  S.  N.  P.; 
E.  L.  1901] 

En  pied  ;  assis  à  droite  devant  un  viur  en 
ruine  ;  paysage  à  gauche  ;  le  chien  noir  et 
feu  "  Camp"  au  premier  plan,  dans  le  coin 
à  droite;  costume  vert  foncé  et  bottes. 
I  -82  X  I  "47 

Peint  pour  A.  Constable  en  1808 
Gr.  en  Mezz.  par  C.  Turner  (1810),  et 
plusieurs  fois  au  trait,  en  réduction 

Scott,  Sir  Walter,  Bart.  [Hon.  Mrs. 
Maxwell  Scott] 

Réplique  du  précédent  avec  changemejits 
En  pied  ;  assis  à  droite,  avec  des  pierres 
derrière  et  un  paysage  à  gauche  ;  le  chien 
noir  et  feu  à  droite  ;    un  limier  brun  et 
blanc  à  gaiiche.     I  '80  x  I  '47 
Peint  en  1809 


Scott,  Sir  Walter,  Bart.  [Comte  de 
Home,  ex  Lord  Montagu] 

Buste,  légèrement  à  droite;  le  visage 
presque  de  face  ;  habit  sombre,  garni  de 
fourrure,  boutonné  ;  fond  uni 

Peint  en  1822-3 /»«r  Lord  Montagu 

Scott,  Sir  Walter,  Bart.  [Mr.  Arthur 
Sanderson,  ex  famille  Raeburn.  R. 
1824;  R.  1876.     C.  1877] 

Buste  ;  le  visage  presque  de  face  ;  habit 
sombre,  veste  jaune,  col  blanc,  cravate 
foncée;  chaîne  d'argent;  fond  uni. 
074x0-61 

Peint  en  1822-3 
Gr.  au  Tointillé  par  Walker  (1826),  et 
souvent  au  trait  ou  au  pointillé  en  ré- 
duction 

Scott,  Sir  Walter,  Bart.  [Baronne 
Burdett-Coutts.     R.  A.  1893] 

Réplique  du  précédent.     073  x  0'62 

Seafield,  Lord.     [R.  A.  1814] 

Seaforth,  Lord.     [E.    E.    1813  ;    R. 

1824] 

Selkrigf,  Charles,  expert  comptable, 
Edimbourg.  [Mr.  James  Hay.  R. 
1876] 

Shirriff,  Lieut.-Col.,  Armée  de  Madras, 
H.E.LC.S.  [Mrs.  Gillespie.  R. 
1876] 

En  pied  ;  debout  à  droite,  en  uniforme 
écarlate  galonné  d'argent  ;  sabre  recourbé  ; 
fond  de  paysage 

Shuttleworth,  Mr.  [Lady  Marjori- 
banks,  Lees] 

Simpson,  Mrs.,  femme  de  Mr.  Simp- 
son de  Parson's  Green.  [Mr.  W. 
McEwan,  ex  collection  Mitchell  Innés. 
D.  II,  4,  1896] 

Trois  quarts  nat.  ;  jeune  et  jolie  femme  ; 
assise  à  gauche  ;  robe  blanche,  à  taille  haute  ; 
fond  de  feuillage  et  de  ciel.     I  '23  x  o'97 

Sinclair,  George  (plus  tard  Sir 
George),  fils  de  Sir  John  Sinclair, 
Bart.  Né  en  1790  ;  épousa,  en  1816, 
Lady  Catherine,  sœur  du  Comte  de 
Dysart.     [R.  1876] 

Erifant  de  quatre  ou  cinq  ans 
Peint  vers  1794 

Sinclair,  Sir  John,  Bart.  (1754-1835), 
économiste  et  philanthrope  ;  fonda 
le  Bureau  ou  "  Board  "  d'Agriculture, 
et  publia  "  Statistical  Account  of 
Scotland,"  et  beaucoup  d'autres 
livres  et  brochures  ;  M.P.  pendant 
beaucoup  d'années,  il  prit  part  à  la 
discussion  de  toutes  les  questions 
d'intérêt  public.  [Mr.  A.  Sinclair. 
R.  1876] 

Peint  vers  1 790 

L    L 


I30 


CATALOGUE    DE    TABLEAUX 


Sinclair,  Sir  John,  of  Ulbster,  Bart. 
[Sir  J.  Tollemache  Sinclair,  Bart. 
G.  I.  1901] 

En  pied  ;  en  uniforme  ;  habit  écarlate, 
braies  en  tartan  et    " sporran"  ;    fond  de 
paysage  et  de  ciel 
Peint  vers  1795 

Sinclair,    Le  Très-Hon.    Sir    John, 
Bart.     [Mr.  A.  Sinclair.     R.  1876] 
Peint  vers  1 794 

Sinclair,  Sir  John,  Bart.  [L'Archi- 
diacre Sinclair.     N.  P.  1868] 

Buste  ;  assis,  tient  un  papier  dans  la 
main  droite  ;  habit  noir.     076  x  0'63 

Sinclair,  Sir  John,  d'Ulbster,  Bart. 
[Rév.  John  Sinclair.     Gr.  G.] 

Sinclair,  Sir  John,  Bart.  [N.  P.  G. 
ex  famille  Raeburn.  R.  1876;  G. 
1877] 

Plus  bas  que  les  genoux  ;  assis  sur  un 
siège  écarlate  ;  vêtu  de  noir  ;  acs  papiers  et 
une  écritoire  sur  la  table  ;  le  visage  de  trois 
quarts  à  gauche  ;  rideau  rouge  pour  fotid. 
I -23  X  0-97 

Sinclair,  Rév.  William,  s*'"^  fils  de  Sir 

John  Sinclair,  Bart.,  Recteur  de  Pul- 

borough.      [L'Archidiacre     Sinclair. 

R.  S.  A.  1863;  R.  1876;  Gr.  G.] 

"  Peint  à  l'âge  de  quatre  ans  " 
Peint  vers  1801 

Skene,  James,  de  Rubislaw;  reçu 
Avocat  en  1797  ;  mort  en  1864, 
âgé  de  90  ans  ;  ami  intime  de  Sir 
VV.  Scott.     [Miss  Skene.     R.  1876] 

Skene,  Mrs.,  femme  de  James  Skene 
de  Rubislaw,  et  fille  de  Sir  W. 
Forbes,  Bart.  [Miss  Skene.  R. 
1876] 

Skirving,     Archibald     (i  749-1819), 

portraitiste,  fameux  pour  ses  dessins 

au  crayon,  dont  celui  de  Burns  est 

le  plus  connu.    .[Mr.  R.  C.  Johnson, 

Washington,    ex    famille    Raeburn. 

R.  S.  A.  1863;  N.  P.  1867;  G.  P.; 

R.  1876] 

Buste  ;  habit  sombre,  bordé  de  fourrure  : 
fond  uni.     076xo"63 

Smith,  Archibald,  de  Jordanhill  (1749- 
182 1),  marchand  des  Indes  Occiden- 
tales. [Mr.  T.  Denroche  Smith.  G. 
P.  ;  E.  L.  1901] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  droite^  les 
mains  croisées  devant;  habit  sombre,  à 
boutons  de  cuivre  ;  fond  sombre.    o*86  x  0'67 

Peint  vers  1820 

Mrs.  Archibald  Smith  en  possède  une 
répétition 

Smith,  Mrs.  Alexander.  [Mr.  D. 
Smith.     R.  1876] 

Smith,  David,  banquier,  Edimbourg. 
[R.  1878] 


Smith,  George,  Maître  de  Trinity 
House.  [Corporation  des  Patrons 
de  navires,  Trinity  House,  Leith. 
R.  1876] 

Tête    et    épaules;    habit  brun,  gilet    à 
carreaux  bruns  et  gris,  cravate  blanche 
Peint  en  1807 

Smith,  James,  de  Jordanhill  (1782- 
1867).  [Mr.s.  Archibald  Smith. 
G.  L  1S88;  R.A.  1892;  Gr.  G.] 

Buste  ;  le  visage  de  face  ;  habit  noir  à 
boutons  de  cuivre  ;    cravate  blanche  ;  fond 
sombre.     074X0"62 
Peint  en  1S23 

Smith,  Mrs.,  de  Jordanhill  (1789- 
1847).  [Mrs.  Archibald  Smith. 
G.  L  1888;  R.A.  1892;  Gr.  G.] 

A  mi-corps  ;  robe  d'un  bleu  vert  ;  chaîne 
d'or  autour  du  cou  ;  fond  sombre.  074  x  0'62 

Peint  en  1823 
Gr.  en  Mezz.  par  J.  W.  Chapman  (1890) 

Smith,  John,  de  Craigend  (1739- 
1816),  marchand  de  Glasgow.  [Mr. 
J.  S.  Rankin.     G.  P.] 

Tête  de  trois  quarts  à  gauche;  visage 
rasé,  à  double  menton;  perruque,  cravate 
lâche,  gilet  rayé,  habit  noir 

Speirs,  Archibald,  d'Elderslie  (1758- 
1832).     [Mr.  Speirs.     G.  P.] 

Les  épaules  à  droite,  le  visage  de  face  ;  tin 
rideau  pour  fond 

Speirs,  Margaret  Dundas,  plus  tard 
Mrs.  Archibald  Speirs,  d'Elderslie, 
Renfrew.  [Marquis  de  Zetland, 
K.  T.] 


[Lord   Spencer, 


Spencer,  le  Poète. 

Althorp] 

Copie  par  Raeburn  d'un  tableau  qti'on 
dit  avoir  été  à  Dupplin  Castle 

Spens,  Nathaniel,  M.D.  (1728-18x5), 
Président  du  Collège  Royal  des 
Médecins  (Edimb.)  de  1794  à  1796, 
membre  infîuent  de  la  Compagnie 
Royale  des  Archers.  [Compagnie 
Royale  des  Archers.  R.  S.  A.  1863; 
R.  1876  ;  R.  A.  1877  ;  S.  N.  P.  ;  Gr. 
G.  ;   E.  L.  1901] 

En piea  ;  en  uniforme  cT archer;  debout, 
en  train  de  lancer  une  flèche  ;  entouré  d'un 
paysage 

Peint    en     1791    pour    P.C.    de    S.A. 
2  •36x1-49 
Gr.  au  Trait  par  Beugo  (1796) 

Steuart,  Le  Général  Sir  James 
Steuart-Denham,  de  Coltness.  [N. 
G.  L] 

Trois  quarts  nat.  ;  debout,  regarde  de 
feue,  mais  est  tourné  à  gauche;  uniforme 
avec  décoration  et  insignes;  chapeau  à 
plumes  rouge  et  blanc  sous  le  bras  gauche. 
I  -24  X  6-97 


Steuart,  Lady  :  Alice,  fille  de  Wm. 
Blacker  de  Carrick  Blacker,  comté 
d'Armagh,  épousa  en  1772  le  Géné- 
ral Sir  James  Steuart-Denham  Steuart 
de  Coltness.  [Mr.  F.  Fleischmann. 
E.  L.  1901] 

Tiois  quarts  nat.  ;  jeune  et  jolie  femme, 
en  robe  blanche  et  châle  gris  d  argent,  assise 
à  droite  sur  un  siège  rustiqtte  vert  ;  fond  de 
feuillage  et  de  ciel.     l'l8xo'92 

Stevenson,  Lieut.-Gén.  Sir  James, 
K.C.B.,deBarns.  [Mr.  Hope.  R. 
1876] 

Stewart,  Daniel  (1741-1814),  fonda- 
teur de  Stewart's  Hospital  (Ecole), 
Edimbourg.  [Compagnie  des  Mar- 
chands, Edimbourg.  R.  1876  ;  S. 
N.  P.] 

En  pied;  assis,  <)  gauche;  habit  sombri 
et  culottes  s'arrltant  aux  genoux  ;  siège  et 
rideau  rouges  ;  table  à  gauche.     I  '95  x  i  -49 

Stewart,  Professeur  Dugald  (1753- 
182S),  philosophe.  [Mr.  E.  G.  Fraser 
Tytler.  R.  1824  ;  N.  P.  1868  ; 
S.  N.  P.] 

Buste,  à  droite  ;  cheveux  blancs,  visage 
rasé,  costume  sombre.     073  x  0'6l 
Gr.  en  Mezz.  par  Turner,  et  au  Trait 

par  Lizars 

Stewart,  G.  H.  de  Physgill,  avec  un 

cheval.     [Mr.  R.  J.  Stewart  de  Glass- 

erton.     R.  1824] 
Stewart,  Mrs.,  de  Physgill  et  Glass- 

erton.     [Mr.  R.  J.  Stewart  de  Glass- 

erton.     R.  1824] 

En  pied  ;  debout  dans   un  paysage,   un 
parapluie  et  un  chapeau  à  la  main 
Peint  vers  1823 

Stewart,  John,  de  Garth.  [Sir 
Donald  Currie,  K.C.M.G.  Vendu 
par  Poster,  Juillet  1901] 

Stewart,  Sir  Michael  Shaw 

Tête 
Gr.  en  Mezz.  par  Cousins 

Stewart,  Mrs.,  de  Kirkchrist.  [Mr. 
Lawson  Peacock.     Gr.  G.] 

Stirling,  Miss  Christian,  2^"'«  fille  de 
Sir  \\'illiam  Stirling  d'Ardoch,  née 
en  1762  ;  épousa  en  1784  George 
Dundas  de  Dundas  ;  morte  en  1832. 
[Mr.  Archibald  Stirling.     R.  1876] 

Buste;  robe  noire  décolletée;  châle  7toir  sur 
la  tête,  croisé  sur  les  seins  ;  fond  de  ciel  très 
sombre 

Stirling,  Helen  (1808-182 2),  seul 
enfant  de  Robert,  fils  de  ^^'illiam 
Stirling  de  Keir  et  Cawdor.  [Mr. 
Archibald  Stirling.     R.  1876] 

Eii  pied  ;  enfant  assise  dans  un  paysage  ; 
robe  et  chausettes  blanches,  pantouffles  rouges, 
des  fleurs  sur  ses  genoux.     0'8S  x  o'68 

Peint  vers  1811 


Stirling;,  John,  de  Kippendavie,  et  sa 
plus  jeune  fille,  Jane.  [Mr.  Stirling 
de  Kippendavie.     R.  1876] 

Stirling,   Robert  (1772-1808),    5^™= 
fils  de  William  Stirling  de  Keir.  [Mr. 
Archibald  Stirling] 
Buste 

Stirling,  William,  de  Cordale  (1780- 
1847).     [Mr.  Stirling.     G.  P.] 

La  tête  légèrement  à  droite  ;  le  visage  rasé 
à  V exception  des  favoris  ;  col  blanc,  lâche  ; 
Jaquette  et  manteau  sombres  ;  fond  uni 

Stodart,  Robert,  de  Kailzie  et  Ormis- 
ton  Hill.     [Mrs.  Wyld.     R.  1876] 

StOthert,  William,  de  Cargen.  [Rév. 
Burton  Alexander.     R.  1876] 

Strachan,  Mrs.  Renny.  [C.  15,  7, 
1899] 

Stuart,  Charles,  d'Edimbourg.  [C, 
27>  4,   1901] 

Buste  ;  habit  noir,  cravate  blanche  à  bouts 
pendants,     o  76  x  o  '63 

Stuart,  Sir  James,  d'Allarton 
Demi-nat. 
Gr.  en  Mezz.  par  Burton 

Stuart,  Sir  John,  Bart.  (1751  ?-i82i), 
de  Fettercairn  ;  M.P.  pour  Kincar- 
dine  1797;  Baron  de  l'Echiquier 
1807.  [Hon.  C.  F.  Trefusis.  R. 
1876] 

Demi-nat. 

Probablement  peint  vers  1805.  0'83XO'6l 

Suttie,  George,  du  Service  de  la  Com- 
pagnie des  Indes  Orientales.  [Sir 
George  Grant  Suttie,  Bart.    R.  1876] 

Peint  vers  1 795 

Suttie,  Miss  Janet,  fille  de  Sir  James 
Suttie.  [Sir  George  Grant  Suttie, 
Bart.  R.  1876;  Gr.  G.;  G.  I. 
1901] 

Buste  ;    ovale  ;   la  tête  à  gauche  ;    robe 
blanche  et  rose  ;  fond  verdâtrc 
Peint  vers  1818 

Suttie,  Miss  Margaret,  fille  de  Sir 
James  Suttie.  [Sir  George  Grant 
Suttie,  Bart.  R.  1876;  Gr.  G.; 
G.  I.  1901] 

Buste  ;  le  visage  toiirné  à  droite  ;  cheveux 
noirs  ;  corsage  rose,  manches  blanches  ; 
pour  fond,  un  rideau  cramoisi.     Ovale 

Peint  vers  1818 
Gr.  en  Mezz.  par  R.  S.  Clouston  (1893) 

Suttie,  Lady,  fille  de  J.  Hamilton  de 
Bangour,  épousa  Sir  James  Grant 
Suttie  de  Prestongrange.  [Sir 
George  Grant  Suttie,  Bart.  R. 
1876] 

Peint  vers  1795 


PORTRAITS 

Sym,  Robert  (175^-1844),"  W.S., 
oncle  du  Professeur  Wilson  ("  Chris- 
topher  North")  et  le  "  Timothy 
Tickler"  des  "Noctes  Ambrosianœ." 
[Miss  J.  Grant.     R.  1876;  Gr.  G.] 

Buste  ;  la  tête  et  le  corps  tournés  à  gauche  ; 
costume  sombre;  devant  de  chemise  à  jabot  ; 
fond  uni 
Gr.  au  Trait  par  Bell 

Tait,  John  (i 727-1800),  de  Harvie- 
ston,  W.S.,  grand-père  de  l'Arche- 
vêque Tait  de  Canterbury.  [Mrs. 
Pitman.     R.  1876] 

Tait,  John,  de  Harvieston  et  Cum- 
loden,  et  son  petit-fils,  John  Tait. 
L'enfant  (1796-1878)  fut  plus  tard 
Doyen  de  Faculté  et  Sheriff  de  Perth. 
[Mrs.  Pitman.  R.  S.  A.  1863  ;  R. 
1876;  Gr.  G.] 

Trois  quarts  nat.  ;  le  vieillard  assis  à 
gauche,  l'enfant  debout  près  de  lui  ;  fond 
de  feuillage  et  de  ciel 

Peint  vers  1 798-99.  On  ait  qtie  F  enfant 
fut  ajouté  après  la  mort  du  grand-père 

Taylor,  Rév.  William,  l'aîné,  D.D. 
(i 744-1823),  Principal  de  l'Univer- 
sité de  Glasgow.  [Mrs.  Monteith. 
G.  P.  ;  S.  N.  P.] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  assis  à  gauche  ;  robe 
noire;  un  livre  rouge  dans  la  main 
gauche.     I '39x075 

Telford,  Thomas  (1757-1834),  fils 
d'un  berger  du  Dumfries-shire,  il 
devint  célèbre  comme  ingénieur 
civil,  et  fut  inhumé  dans  l'Abbaye  de 
Westminster.  [Mrs.  Burge.  N.  P. 
1868;  R.  1876] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  le  visage  presque  de 
face;  liabit  noir.     076x0 '63 
Peint  vers  181 2 

Tliomson,  Rév.  Andrew,  D.D.  (1778- 
1831),  ministre  populaire  d'Edim- 
bourg, paroisse  St.  George.  [R. 
1824;  R.  S.  A.  1863;  G.  P.;  R. 
1876;  C.  1877] 

La  tête  et  les  épaules  ;  tourné  légèrement 
à  droite  ;    robe  ecclésiastique  sur  un  habit 
noir  ;  rabat  ;  cheveux  bouclés  ;  favoris. 
Gr.     (Vignette)     au    Pointillé    par 
Walker 

Thomson,  Christina  ;  fille  de  Robert 
Thomson  de  Camphill  et  femme  du 
Rév.  Thomas  White,  M.A.,  de  Lich- 
field  et  de  l'University  Collège, 
Oxford.  [Col.  Sir  Robert  White- 
Thomson,  K.C.B.] 

Peint  vers  \%22.     076xo'6l 

Thomson,  George.  [Les  Miss  Thom- 
son.    R.  S.  A.  1863] 

Tête 
Gr.     au    Pointillé    (Vignette)    par 
cochrane 


Thomson,  John,  marchand,  Edim- 
bourg.    [Mrs.  Bell.     R.  1876] 

Thomson,  Rév.  John  (1778-1840), 
ministre  de  Duddingston,  près 
d'Edimbourg,  paysagiste  de  talent  et 
membre  honoraire  de  l'Académie 
Royale  écossaise.  [Mr.  Archibald 
Stirling.  R.  1824  et  1876.  C. 
1877] 

Buste  ;  les  épaules  de  face  ;  la  tête  à  demi 
à  gauche  ;  habit  et  veste  noires  ;  fond  uni. 
076xo'63 
Gr.  en  Mezz.  par  A.  Hay 

Thomson,  Robert,  de  Camphill 
(1771-1831),  manufacturier  de  Glas- 
gow ;  Juge  de  Paix  pour  Renfrew  et 
Lanark.  [Col.  Sir  Robert  White- 
Thomson,  K.C.B.] 

Peint  vers  1820.      i'2l  xO'99 

Thomson,  Thomas  (1768-1852), 
archéologue;  édita  les  "Actes  du 
Parlement  d'Ecosse,"  etc.  ;  Prési- 
dent du  Bannatyne  Club  ;  frère  du 
Rév.  John  Thomson,  le  paysagiste. 
[Mr.  Kennedy,  Dalquharan  Castle. 
R.  1876] 

Tod,  John,  de  Kirkhill,  W.S.  [Mr. 
Tod.     R.  1876] 

Torphichen,  James,  9^"'  Lord  (1759- 
1815),    servit    dans    l'armée  ;    pair 
représentatif.     [Lord  Torphichen] 
I  •29x0-99 

Torphichen,  Lady  :  Anne,  femme  du 
çème    Baron    et    fille    de   Sir  John 
Inglis,    Bart.,   de  Cramond.     [Lord 
Torphichen.     R.  1876] 
1*29  XO'99 

Towers,  Le  Professeur  James,  chirur- 
gien.    [Mr.  R.  Towers.     G.  P.] 
Peint  en  1818 

Trotter,  Archibald,  de  Bush.  [Lieut.- 
Colonel  Trotter.     R.  1876] 

Tytler,  Alexander  Fraser.  (  Voy.  Lord 
Woodhouselee) 

Tytler,  Mrs.  Grant  Fraser.  [Mr.  E. 
Grant  Fraser  Tytler.     Gr.  G.] 

Tytler,  William,  W.S.,  F.R.S.E. 
(1711-1792).  [Mr.  E.  G.  Fraser 
Tytler.     N.  P.  1868  ;  S.  N.  P.] 

Jusqu'à  la  ceinture;   à  droite  ;  chapeau 
noir,  habit    noir  bleu  ;  fond  de  paysage. 
o76xo'62 
Gr.  en  Mezz.  par  Jones  (1790) 

Urquhart,  William,  marchand  de 
Glasgow.  [Galeries  de  la  Munici- 
palité de  Glasgow] 

Buste  ;  tête  légèrement  à  droite;  habit 
brun,  boutonni  ;  veste  jaune  ;  cravate 
blanche.     076x0 '63 


132 


CATALOGUE    DE    TABLEAUX 


Urquhart,  Mrs.  [Galeries  de  la 
Municipalité'  de  Glasgow] 

Jusqii au-dessous  de  la  ceinture  ;  le  corps 
de  face,  la  tête  bien  tournée  à  moitié  à 
gauche  et  éclairée  de  ce  côté  ;  cheveux  noirs 
en  boucles  sur  le  front  ;  robe  blanche  à 
haute  taille,  décolletée  ;  manteau  gris 
lavande,  ouvert  au  cou  et  ramené  en  une 
masse  au  bas  du  tableau  ;  fond  uni. 
076x0-63 

Vere,  Mrs.,  fille  de  Lady  Raeburn  et 
de  son  premier  mari,  épousa  Daniel 
Vere  de  Stonebyres.  [Mrs.  Keiller. 
R.  1876;  Gr.  G.] 

Walker,  Mrs.  F.,  de  Hawthornden, 
[Sir  J.  Drummond,  Bart.     R.  1824] 

Wallace,  Hugh,  servit  avec  distinc- 
tion au  7'™=  Fusiliers  pendant  la 
guerre  de  la  Péninsule.  [Mr.  Hugh 
R.  Wallace] 

Buste.     076  X  0-63 

Wallace,  Mrs.,  de  Biscally,  nie  Fanny 
Ritchie.     [Mr.  Hugh  R.  Wallace] 

Miniature 

Wardrop,  James  (1731-1830),  de 
Torbanehill,  Linlithgowshire.  [Mr. 
J.  C.  Wardrop.  R.  S.  A.  1863; 
R.  1876;  R.  A.  1877;  Gr.  G.; 
E.  L.  1901] 

Buste;  tête  de  vieillard,  fortement  accen- 
tuée, un  peu  tournée  à  gauche  ;  reçoit  la 
lumière  de  ce  côté  ;  habit  et  fond  très 
sombres.     075xo'62 

Wardrop,  James,  M.D.  (1782-1869), 
né  à  Torbanehill,  il  devint  un  ocu- 
liste fameux  et  chirurgien  du  Roi 
George  IV.  [Mrs.  Wardrop.  R. 
1876] 

Watson,  Walter  T.,  fils  du  Capt. 
Andrew  Watson,  de  Hunthill. 
[Prêté  par  feu  le  Dr.  Sidey  à  R. 
1876] 

Crayon  Français  ou  pastel,  vers  1796 

Wauchope,  Andrew,  de  Niddrie. 
[Les  Exécuteurs  testamentaires  du 
Général  Wauchope.  R.  S.  A.  1863; 
R.  1876] 


Wauchope,  John  (1767-1797), 
avocat.  [Sir  J.  D.  Don  Wauchope, 
Bart.     R.  1876] 

Wauchope,  John  (i 742-1810),  d'Ed- 
monstone.  [Sir  J.  D.  Don  Wauchope, 
Bart.     R.  1876] 


Wauchope,      John      (1751-1828), 

W.S.  ;    le  plus  jeune  fils  d'Andrew 

Wauchope,  de  Niddry  ;  admis  W.S. 

1774.     [N.  G.  S.,  légué  par  le  Rév. 

H.  B.  Sands  1884.     R.  1876] 

Jusqii' à  la  ceinture  ;  gilet  blanc,  croisé; 
habit  bleu  foncé  ;  fond  gris  uni.     076  x  o'63 

Wauchope,  Mrs.,  fille  de  John  Ers- 
kine  de  Dun.  Morte  en  181 1.  [Sir 
J.  D.  Don  Wauchope,  Bart.  R. 
1876] 

Wedderburn,  Alex.  (  Voy.  Comte  de 
Rosslyn) 

Wedderburn,  James  (1782-1822), 
Solicitor-General  pour  l'Ecosse. 
[Mrs.  Mackenzie.     R.  1876] 

Wedderburn,  Mrs.,  nie  Isabella 
Clerk,  femme  de  James  Wedderburn. 
[Mrs.  Mackenzie.     R.  1876] 

Wellwood,  Rév.  Sir  Henry  Mon- 
creiff,  Bart.,  D.D.  (1750-1827), 
ministre  de  St.  Cuthbert's,  Edim- 
bourg, et  chef  influent  du  parti 
Evangélique.  A  écrit  une  "  Vie  du 
Dr.  Erskine."  [Lord  Moncreiff, 
R.  A.  1811;  R.  1824  et  1876; 
R.  S.  A.  1863;  S.  N.  P.;  E.  L. 
1901] 

Trois  quarts  nat.  ;  assis  à  droite,  la  niain 
gauche  étendue,  la  droite  reposant  sur  une 
table  chargée  de  livres  ;  vêtement  noir. 
I'26x  I-QI 

Gr.  en  Mezz.  par  C.  Turner 

Wellwood,  Le  Rév.  Sir  Henry  Mon- 
creiff, Bart.,  D.D.  [Eglise  d'Ecosse. 
Administrateurs  de  la  Caisse  des 
Veuves.] 

En  pied  ;  la  figure  est  posée  comme  la 
précédente 

Wellwood,  Rév.  Sir  Henry  Mon- 
creiff. [Ex  Mr.  AV.  E.  Malcolm. 
N.  P.  1868  ;  R.  1876.  C.  16,  6, 
1900] 

Buste,  à  gauche  ;  habit  sombre  ;  cravate 
longue,  blanche.     076xo'63 

Welwood,  L'Hon.  Alexander  Mac- 
onochie  (1777-1861),  Sénateur  du 
Collège  de  Justice,  comme  (2'^'"«) 
Lord  Meadowbank  ;  auparavant 
M. P.,  Solicitor-General  et  Lord 
Advocate.  [Mr.  J.  A.  Maconochie 
Welwood.  R.  A.  1818;  R.  1824; 
R.  S.  A.  1863;  R.  1876] 

Peint  lorsquUl  était  Lord  Advocate  en\%\(> 
Gr.  en  Mezz.  par  Dick  (Planche  no.n 

MISE  dans  le  commerce) 

Welwood,  Elizabeth.  {,Voy.  Mrs. 
Alan  Maconochie) 


Welwood,  Mrs.  (i 728-1813),  fille 
aînée  de  Sir  George  Preston,  4*^"= 
Baronet  de  Valleyfield  et  femme 
(mariée  en  1744)  de  Robert  Wel- 
wood de  Touch  et  Garvock.  [Mr. 
J.  A.  Maconochie  Welwood.  R.  S.  A. 
1863;  R.  1876;  Gr.  G.] 

Buste  dune  vieille  femme  ;  bonnet  blanc  à 
rubans  njirs  ;  les  épaules  enveloppées  dans 
un  châle  jaune  ocre  ;  fond  uni.  Ovale. 
071  xo-57 

Beint  vers  1810 

Welwood,  Mrs.,  fille  aînée  du  Lord 
Président  Blair  d'Avontown,  et 
femme  du  2*^""=  Lord  Meadowbank. 
[Mr.  J.  A.  Maconochie  Welwood. 
R.  1876;  Gr.  G.;  G.  L  1901] 

Tête  ;  ovale.;  robe  brune  et  blanche  ;  perles 
autour  du  cou 
Peint  en  181 8 

Wemyss,  Francis,  7*™=  Comte  de 
(1779-1853).  [Comte  de  Wemyss, 
Gosford.     R.  1876] 

Petite  demi-nat.  ;  assis  à  droite,  les 
bras  croisés;  la  tête  légèrement  à  gauche; 
fond  uni 

Peint  en  1812 
Lithographie  par  Carbonnier 

Wemyss,  Comtesse  de,  femme  du 
7^™=  Comte,  et  fille  de  Walter 
Campbell  de  Shawfield  ;  mariée 
en  1794.  [Comte  de  Wemyss. 
R.  1876;  R.  A.  1877] 

Demi-nat.  ;  debout,  la  main  droite  au  sein, 
le  bras  gauche  pendant  ;  chaîne  cTor 
autour  du  cou  ;  draperie  bleue  ;  fond 
verdâtre 

White,  Mrs.,  de  Howden;  mère  de 
Miss  Logan  White,  qui  épousa  le 
fils  de  Raeburn.  [MM.  Forbes  et 
Paterson] 

Jusqu'à  la  ceinture  ;  le  visage  presque  de 
face,  les  épaules  un  peu  à  gauche  ;  femme 
d'un  certain  âge,  de  mine  avenante  ; 
boucles  sur  le  front,  s'échappant  d'un 
bonnet  blatte  ;  petite  collerette  blanche  autour 
du  cou  ;  châle  de  aentelle  noire  sur  une 
robe  blanche 

Williams,  Hugh  William  (1773- 
1829),  aquarelliste,  connu,  à  cause 
de  ses  sujets  ordinaires,  sous  le  nom 
du  "  Grec  "  Williams  ;  écrivit  et 
illustra  des  "  Voyages  en  Italie  et  en 
Grèce."  [N.  P.  G.  ;  Edin.  Institu- 
tion 1822;  R.  1824;  R.  S.  A. 
1863;  N.  P.  1867  ;  G.  P.;  R. 
1876] 

Buste  ;  habit  noir,  foulard  blanc  au  cou. 
076xo'63 

Willoughby  de  Eresby,  Lady.  (  Voy. 
Lady  Perth  et  sa  fille) 


ETUDES    ET    PORTRAITS    D'INCONNUS 


133 


Wilson,  Le  Professeur  John  (1785- 
1857),  poète  et  essayiste,  auteur  des 
"  Noctes  Ambrosianje  "  et  l'un  des 
plus  brillants  collaborateurs  de 
"  Maga  "  (Blcickwood's  Magazine) 
en  ses  premiers  jours  ;  Professeur  de 
Morale  à  l'Université'  d'Edimbourg. 
[Acade'mie  Royale  e'cossaise  ;  prête'» 
à  S.  N.  P.  G.     R.  1876] 

E)i  pied  ;  debout  à  droite  h  (ôtidiin  clicval 
brun;  Itabit  cliocolat,  veste  blaïuhe,  culottes 
de  cheval  jaunes  et  bottes  à  revers  ;  un 
arbre  brun  et  le  ciel  pour  fond.     2"36  x  1*47 

feint  vers  1805 

Wood,  Andrew  (1742-1821),  chirur- 
gien, pratiqua  à  Edimbourg,  associe' 
avec  son  cousin,  "  le  chef  octoge'- 
naire,  le  bon  vieux  Sandy  Wood." 
[Miss  Edmonstoune.     R.  1S76] 

Miniature  ;  la  tête  tournée  légèrement  à 
droite  et  éclairée  de  gauche  ;  habit  pourpre, 
veste  blanche  et  jabot  court  ;  fond  ver- 
di! tre.     Ovale,     o  "048x0 '031 


Wood,    Andrew,     chirurgien.       [Dr. 
Russell  Wood.     R.  1S76] 
Buste.     o'76  X  063 

Wood,  Mrs.  Andrew  (1754-1S45), 
fille  de  John  Russell  de  Roseburn, 
et  femme  d'Andrew  Wood,  chirur- 
gien. [Dr.  Russell  Wood.  R.  1876; 
Gr.  G.  ;  E.  L.  1901] 

Buste  ;  le  visage  et  le  corps  tournés  à  droite; 
robe  verte,  garnie  de  blanc  aux  épauletlcs 
et  au  cou  ;  bonnet  blanc  ;  fond  sombre. 
073  X061 

Wood,  Peter.     [R.  1824] 

Wood,  Thomas,  père  de  "  lang 
Sandy  Wood."  [Mr.  A.  R.  W^ilson 
Wood] 

Demi-nat.  ;  le  corps  presijne  de  face  ;  le 
visage  tourné  à  droite  ;  une  main  dans 
Pouverture  de  P habit,  l'autre  pendant  à 
son   côté  ;  habit  sombre,  perruque  blanche. 

Un  de  ses  tout  premiers  ouvrages 

Woodhouselee,  Lord,  Alexander 
Fraser  Tytler  (1747-1812),   juge  et 


auteur.     [Ex  Collection  Fraser.     C. 
10.  7,  97] 

Buste  ;  le  visage  de  face  ;  le  corps  tourné 
il  gauche  ;  habit  noir  ;  cravate  blanche  à 
longs  bouts.     076  X  0'63 

Peint  en  1804 

Woodhouselee,  Lord.      [Mr.  Fraser 

Tytler.     N.  P.  1868;  S.  N.  P.] 

fusqu'à  la  ceinture  :  à  droite  ;    cheveux 

blancs,  habit  noir.     075  x  o'62 
Peint  en  \  804 

Gr.    (Vignette)     au    Pointillé    par 

PiCART 

Wyld,  Mrs.,  de  Gilston.    [Mrs.  Wyld. 
R.  1876] 

Wynyard,  Colonel  Henry.     [Colonel 
Cornwallis  West.     Gr.  G.] 

Young,    Alexander,    W.S.      [Mr.    A. 
Rutherford.     R.  S.  A.  1880] 

Young,    Mrs.     [Mr.   A.    Rutherford. 
R.  S.  A.  1881] 


ETUDES    ET    PORTRAITS    D'INCONNUS 


Chien,  Etude  de.  [Mrs.  Wardrop. 
R.  1876] 

Dame,  Portrait  d'une.  [Mr.  Siegfried 
Schwabacker] 

Jusqu^à  la  ceinture  ;  le  visage  presque  de 
face,  le  corps  tourné  vers  la  gauche  ;  elle 
porte  un  mouchoir  jaune  sur  la  tCic,  et 
mu  robe  rose  et  blanche,  très  décolletée 
aux  épaules  ;  un  petit  chien  dans  ses  bras  ; 
fond  de  ciel  et  de  paysage 

Dame,  Portrait  d'une.  [Mr.  Arthur 
Sanderson.     Gr.  G.;  E.  L.  1901] 

Jusqu'au-dessous  de  la  ceinture  ;  jeune 
femme,  portant  une  robe  blanche  décolletée 
sous  un  manteau  cramoisi  ;  le  front  est 
ombragé  par  des  boucles  brunes  ;  fond  d'un 
brun  sombre,     o  '80  x  o  67 

Dame,  Portrait  d'une  jeune.  [Mr.  M. 
Colnaghi  ex  collection  Arthur  Kay. 
C.  n.  S,  1901] 

Assise  ;  robe  blanche,  iunùjue  rouge. 
O76xo'63 

Dame,  Portrait  d'une.     [Mr.  A.  Wer- 

theimer] 

Trois  quarts  nat. 

Dame,  Portrait  d'une.      [C.    16,    3. 
1901] 
Robe  gi'isc  ;   assise,  avec  un  livre.     073 

XO'ÔI 

Dame,  Portrait  d'une.  [Major-Ge'ne'ral 
Cunningham  ;  prêle'  pendant  plu- 
sieurs anne'es  à  N.  G.  S.] 

Demi-nat.  ;  vieille  dame  ;  robe  grise  ;  bon- 
net et  chàle  blancs  ;  assise  sur  un  siè^e 
rouge,  à  gauche;  fona  uni.     o-gi  x  o'âg 


Dame.     [Lord  Shand  ex  famille  Rae- 
burn.     R.  1876  et  C.  1S77] 
£n  pied 

Dame,  Portrait  d'une  vieille.  [Mrs. 
Beith.     Gr.  G.] 

Dame,  Vieille,  avec  un  grand  bonnet. 
[Ex  collection  Gibson  Craig.  R. 
1876;  C.  1887] 

Dame  et  Enfants.    (Voy.  Enfants 

avec  une  Dame) 

Dame,  et  d'un  Gentleman,  Portrait 
d'une.  [Mr.  Pierpont  Morgan  ex 
Sir  W.  Agnew,  Bart.  R.  A.  1895  ; 
Pavillon  britannique,  Paris  1900] 

Figures  trois  quarts  nat.  ;  la  dame  en  robe 
et  coiffure  blanches,  assise  ii  gauche;  le 
gentleman  debout  à  côté  cfelle,  le  bras  posé 
sur  le  dossier  du  siège  ;  habit  rouge  ; 
paysage  pour  fond.     I"2ix0'97 

Enfant,  Etude  d'.  [Prêté  par  la 
famille  Raeburn  à  R.  S.  A.  1863; 
R.  1876;  C.  1877] 

Enfant,  Portrait  d'un.  [Prêté  par  la 
famille  Raeburn  à  R.  1824  et 
1876] 

Enfants  avec  une  Dame.  (Les  en- 
fants peints  par  Raeburn,  la  dame 
par  Sir  J.  Watson  Gordon.)  [Prêté 
par  la  famille  Raeburn,  R.  1876] 

Peut-être  le  tableau  "  Lady  andChildren," 
vendu  à  la  vente  Raeburn,  C.  1877 


Femme,    Etude   de.     [Ex  collection 
Gibson  Craig.     D.  1887] 
Peint  à  Route.    0'I4  x  0'20 

Garçon  en  Jaune,  Le.  (  Voy.  ^Valter 
Ross) 

Gentleman,  Portrait  d'un,  en  habit 
gris  et  en  perruque  grise.  [D.  10,  4, 
1896] 

Gentleman,  Portrait  d'un.  [D.  10,  4, 
1896] 

Gentleman,  Portrait  d'un.  [Les 
Administrateurs  de  la  Vente  du 
Capt.  Robertson  Reid.  C.  15,  6 
1901] 

Habit  bleu,  cheveux  boudrés  ;   tient    un 
livre.     076x0 '63 

Gentleman,   Portrait  d'un.     [D.  11, 
4,  1896] 
I  '24  X  0*99 

Gentleman,  Portrait  d'un.     [D.   11 
4,  1896] 
o'goxo'68 

Gentleman,  Portrait  d'un.     [C.   15. 

6,  1901] 

Habit  sombre  avec  de  la  fourrure.      076 
xo-63 

Gentleman,  Portrait  d'un.     [Mr.  A. 
Wertheimer] 
Trois  quarts  nat. 

M    M 


134 


CATALOGUE    DE    TABLEAUX 


Gentleman,  avec  chapeau.  [Prêté 
par  la  famille  Raeburn  à  R.  1876] 

Gentleman.  [Prêté  par  la  famille 
Raeburn  à  R.  1S76] 

"  Innocence."  [MM.  Sedelmeyer 
C.  13,  5,  1S99] 

Uuc  petite  fille,  en  lolie  de  iiiousseliiie 
blanche  à  Diane hes  courtes,  est  assise  dans  un 
taysage,  tenant  un  boiuptel  de  tcnsces  et 
de  giroflies.     o  '86  x  o  'ôS 

Invalide  de  Greenwich,  Un.  [Louvre, 
Paris,  ex  collections  Laurent  Richard 
et  Marquis  de  Rochebrune] 

Buste  ;  le  visage  presque  de  face  ;  perruque 
blanche,    habit    bleu,    boutons  d'or  ;    fond 
uni.     Ovale.     0-48  x  0-38 
Gr.  par  Hedouin 
Attribué  à  Raeburn 

Jeune  Fille,  assise,   penchée  sur  un 

carton,  connue  aujourd'hui  sous  le 

nom  de  "  Girl   Sketching  "   (Jeune 

fille  esquissant).     [Mrs.  George  Holt 

ex    collection    Gibson    Craig.      R. 

1S76;  G.   I.   1S88  and   1901.     C. 

1887] 

fust/u^A  la  ceinture  ;  le  coude  appuya  sur 
un  album;  robe  blanche;  fond  uni. 
075  X  0-62 


Jeune  Garçon  et  Lapin.  [Aca- 
démie Royale] 

El!  pied  ;  un  jeune  garçon,  agenouillé  au 
centre  dit  tableau,  passe  le  bras  droit 
autour  dun  lapin  assis  sur  un  banc  à 
irauche  ;  le  ciel  pour  fond,     l  -04  x  078 

Présenté  en  1821  à  P Académie  comme 
son  auvre  de  réception  ;  c'est  en  réalité  le 
portrait  de  Henry  Kaehurn  Inglis,  fils  de 
la  belle-file  de  rartistc,  ijui  épousa  le 
Capitaine  Inglis,  R.N. 

Jeune  Garçon  aux  Cerises,  Étude 
d'un.  [Capitaine  Gaskell  ex  collec- 
tions de  Sir  W.  Cunliffe  Brooks  et 
de  la  famille  Raeburn.  R.  1876; 
C.  1877  et  1888;  Vente  Brooks, 
juin  1901] 

Enfant  aujc  chevcu.\  blonds,  aux  yeux 
bleus,  en  chemise  blanche,  assis  dans  un  pay- 
sage, tenant  un  tanier  de  cerises.  073 
xo-63 

Jeune  Garçon,  Portrait  d'un.  [:\Ir. 
R.  C.  Johnson,  Washington,  Etats- 
Unis] 

Tête  et  épaules  ,  la  main  levée  ;  iaquette 
verte,  veste  rouge.     076  x  O'ÔJ 

Jeune  Garçon,  Portrait  d'un.    [Lord 

Iveagh] 

Jeune  Garçon,  Etude  de.  [Prêté 
par  la  famille  Raeburn  à  R.  1876] 


Jeune    Homme,    Etude    de.     [Ex 
collection  Gibson  Craig.     D.  18S7] 

Peint  à  Rome.     0"I4X0'20 

Madonne,   Tête  de.     [Ex  collection 
Gibson  Craig.     R.  1876] 

-Miniature:  signé  "H.  A'.,"  et  datée 
1777- 

Officier,  avec  un  chien.    [Prêté  par  la 
famille  Raeburn.     R.  1S76] 

Officier  polonais.     [Sir  Henry  Rol- 
land, Bart.     R.  A.  1872] 

Officier   de  la  Yeomanry,    1798. 

[Mr.  J.  C.  ^Vardrop,    ex   Navale   et 
Militaire,  Edimb.,  1889] 
Esquisse 

Petite    Fille.      [Mr.    James    Coats. 
G.  I.  igoi] 

En  pied;  assise,  tenant  dans  ses  mains  des 
bleuets,  des  coquelicots  et  des  marguerites  ; 
robe  blanche,  échancrée  au  cou,  les  man- 
ches courtes,  avec  une  étroite  écharpe  de 
ruban  bleu  ;  souliers  -aunes  ;  au  milieu 
cCuii  paysage 

Tête.     [Prêté  par  la  famille  Raeburn 
à  R.  1876] 

Tête.     [Prêté  par  la  famille  Raeburn 
à  R.  1901] 


INDEX 


INDEX 


Académie  Royale,  14,  85,  87,  88,  91, 

92 
Adam,  Susanna,  51 
Aikman,  William,  62 
AUan,  Sir  William,  92,  93 
Andrew,  W.  Raeburn,  6,  39,  53,  87 
Archer's  Hall,  Edimbourg,  72 
Architecture,  1',  Ecossaise,  34,  35 
„  r,  gothique,  32 

„  du  fer,  33 

Art,  r,  de  quoi  il  dépend,  31,  33 

,,    ethnographie  de  1',  29,  30 

„    français,  30,  31 

„    grec,  31 

„    en  Ecosse,  33,  34 

„    inné,  31 

„    italien,  32,  33 

„    des  Pays-Bas,  32 

,,    vues  écossaises  sur  1',  2,  61 
Artiste,   développement    du    véritable, 

7.8 
Artistes     du     X\'IIP     siècle.     Ecole 

anglaise,  7 
Artistes  anglais,  traits  d',  8,  16,  54,  55 

Barry,  James,  R.A.,  59,  60 
Battoni,  Pompeo,  55 
Beechey,  Sir  William,  72 
Bell,  Mrs.  Robert,  106 
Boswell,  Mrs.  Irviiie,  106 
Bra.xfield,  Lord  Justice  Clerk,  78,  85 
Burlington  House,  72 
Burns,  Robert,  4,  13,  49 
Byres  ou  Byers,  James,  12,  59,  60,  63, 
93 

Campbell  de  Ballimore,  Mrs.,  79,  80 

Campbell,  Mrs.  James,  76,  87,  89,  91, 
106 

Carlyle,  Thomas,  37 

Carmichael,  Lady,  76 

Caw,  Mr.  James  L.,  sur  l'Art  de  Rae- 
burn, 101-107 

Chalmers  de  Pittencrieflf,  George,  46, 
56,  67,  84,  102 

Chavannes,  Puvis  de,  10 

"Christopher  North,"  82 


Clerk,  John,  d'Eldin,  5 1 

Clerk,  Lord  Eldin,  John,  9,  13,  51,  52, 

portrait,  87,  103 
Clerk,  Sir  John,  de  Peniaiik,  et  Lady, 

13.  69.  70.  104 
Cockburn,  Lord,  51 
Constable,  John,  96 
Cooper,  Samuel,  44 
Corot,  10 

Cosway,  Samuel,  44,  102 
Craig,  Sir  James  Gibson,  5 1 
Crichton,  Lady  E.  P.,  106 
Cruikshank,  Mrs.,  87,  88,  106 
Cunningham,  Allan,  39,  52,  57,  61,  68, 

87.  93 

Darwin,  Charles  (oncle  du  Professeur), 

6,  42.  43 
Darwin,  Erasmus,  42 
Darwin,  le  joyau  de,  43,  46 
Deanhaugh  House,  9,  13,  82 
Dessin,    les  premiers   efforts  prouvent 

peu,  5,  6 
Deuchar,  David,  42-44,  46,  102 
Dumfries  et   Lady  Elizaheth    Pénélope 

Crichton,  Comtesse  de,  106 
Duncan,  Aniiral  Lord,  87,  104,  106 
Duncan,  Professeur  Andrew,  4,  50,  51, 

67,  94  ;  "  Tribut  à  la  Mémoire  de 

Henry    Raeburn,"   43,  67,  portrait, 

67 
Dundas,  Amiral,  82,  87 
Dundas,  Lord  Président,  103 
Duran,  M.  Carolus,  20,  89 
Durer,  Albert,  19 
Durham  Weir,  Mrs.,  40 
Dysart  et  sa  sœur,   Charlotte  Comtesse 

de,  par  Ramsay,  62 

Ecoles,  françaises,  19 

Ecossais  des  Basses-terres,  30,  35,  38 

Ecossais,    traits    caractéristiques    des, 

4.  II.  15.  30.  33-35.  37.  38 

Ecosse,  r,  défavorable  à  l'art  national 

33 
Edgar,  Ann  {voy.  Raeburn) 

Edgeworth,  Miss,  97 


Edimbourg,  9,  13,   39,48,49.53.  86, 
97;   site  de  la   maison   de   Sir  H. 
Raeburn,  13 
Edimbourg,   Exposition  de  prêts  d',  89 
Edimbourg,  Université  d',  80 
Elder,  Ann  {voy.  Raeburn,  Ann) 
Elder,  Lord  Provost  Thomas,  68 
Enfant  au  Lapin,  54 

Fer  en  architecture,  le,  33 
Ferguson,  Sir  Adam,  97 
Ferguson,  Professeur  Adam,  68 
Ferguson,    William,  de  Kilrie,  69,  80, 

104 
Ferguson,  Sir  Ronald,  de  Raith,  69,  70, 

72 
Ferguson,  Ronald  et  Robert,  69,  104 
Ferguson,  Robert,  de  Raith,  106 
Ferguson,  Mrs.,  et  ses  deu.x  garçons,  69, 

84.  103 

Ferguson  de  Raith,  Mrs.,  56 

Fergusson,  James,  Architecture,  23,  34 

Ferrier,  Mrs.,  née  Wilson,  14,  82 

Fontainebleau,  19 

Français   et    Anglais,    procédés   artis- 
tiques, 18,  55 

Français,  l'art,  et  l'Ecosse,  33,  34 

Français  modernes,  les,  20,  21 

Gainsborough,   Thomas,    7,    23,  45, 

52,80 
Galerie  Nationale,  58,  71 
Galerie   Nationale  Ecossaise,   45,   62, 

72,  77.  85,  95 
Galerie  Nationale  Ecossaise  de  Portraits, 

43.45 
George  IV,  Roi,  14,  19,  41,  96 
Gill,  Mr.  A.  J.  Mitchell,  60 
Gilliland,  joaillier,  maître  de  Raeburn, 

6,  7,  42-44,  46 
Glasgow,  Galeries  nouvelles  de,  74 
Glengarry,  87 
Gregoiy,  Mrs.,  105 

Hals,  Frans,    18,   19,   75,  8S  ;  Femme 

?toble  hollandaise,  7  7 
Hamilton,  Emma  Lady,  12 

N   N 


138 


INDEX 


Hamilton,  Gavin,  12,  58,  63 
Hamilton,  Sir  William,  59 
Heaton,  Mrs.,  87 
Henley,  Mr.  W.  E.,  22 
Heriot's  Hospital,  5,  40,  41,  50 
Hill,  Principal  de  St.  Andrcw's,  13 
Hogg,  le  Berger  d'Ettrick,  93 
Hope,  Sir  Alexander,  14 
Hopetoun  House,  14,  41 
Hoppner,  80,  82,  85,  86,  95 
Housinan,  Mr.  L.,  25 
Hudson,  Thomas,  44,  67 
Huile,  peinture  à  1',  17,  iS 
Hume,  David,  4,  13,  49,  50 
Hutton,  Dr.,  géologue,  13,  103 
"Hypogœi,"  de  Ryres,  59 

Inglis,  Capitaine,  R.N.,  82 
Inglis,  Henry  Raeburn,  54 
Inglis,   William,  67 
Italie,  18,  31,  85 

Jameson,  George,  4,  61 

Kames,  Lord,  13 

Kildare,  Comtesse  de,  par  A.   Ramsay, 

62 
Kinnear,  Mrs.,  76 

Lang,  Mr.  Andrew,  78 

Lawrence,  Sir  Thomas,  7,    14,    19,  80, 

81,  85,  86,  95,  96,  105 
Lee,  Harvey,  et  son  Enfant,  Mrs.,  96, 

i°S 
Léonard  de  Vinci,  18,  19,  94 
Leslie,  Comte  James,  9,  46 
Londres,  82,  85-87,  92,  95 
Lotto,  19 

Macdonald  de    Clanranald,    Reginald, 

105,  106 
Mackenzie,  13 
MNah,  Le,  84,  87,  91 
McQueen,  Mrs.,  de  Braxfield,  79,  104 
Madona  d'Ansidei,  58 
Manet,  10,  20 
Martin,  David,  7,  8,  20,  42-46,  51,  55, 

67,  68,  portrait,  51 
Meteyard,  Miss,  59 
Méthodes  en  Art,  1 7 
Michel-Ange,  19,  57,  63-65,  71 
Millais,  Sir  John,  75 
Miller,  Lady,  105 
Miniature,  peinture  en,  102 
Moncreiff,  Mr.  D.  Scott,  60 
Moncrieff,  Mrs.  Scott,  72,  106 
Moncrieff-Welhvood,  Sir  Henry,  87 
Morton,  Comte  de,  86 


Muirhead,  Mr.  Lionel,  76,  89 
Muirhead,    Marion    {voy.    Cruikshank, 

Mrs.) 
Munro-Ferguson  de  Raith,  85 

Natur.\lismk,  le,  dans  l'Art,  25 
A'e7vl>igging,  Mrs.,  71,   104 
Newton,  Lord,  85,  88,   106 
Norton,  Christopher,  59 

Orfèvre,  l'art  de  1',  6 

Paterson,  Les  enfants,  63,  71 
Patrons  de  Navires  de  Leith,  Corpora- 
tion des,  104,  105 
Penny  Wedding,  par  Wilkie,  92 
Perth,  Lady,  et  sa  fille,  71,  80 
Portland,  le  \'ase  de,  12,  59,  60 

Raeeurn,     Sir     Henry,     conditions 
locales   à  l'époque  de  sa  naissance, 
4  ;    lignage,    5  ;    lieu    natal,    5,   39  ; 
ses    parents,    39,    40  ;    armes,    39  ; 
orphelin,   40  ;    soins   de    son    frère, 
40;  éducation,   5,  40,   41,  46;   ap- 
prenti  chez  un   joaillier,  6,  42-44  ; 
dessine  un  joyau,  6,  43  ;    peint  des 
miniatures,  6,   7,  43,  44,   46,   102  ; 
mis  en  contraste  avec  Reynolds,  7, 
14,   20;   et  avec  Gainsborough,   7; 
élève   de   David   Martin,   7,  8,   44  ; 
leur  rupture,   45  ;    ressources   finan- 
cières, 5  2  ;  s'assure  l'aisance  par  son 
mariage,    9,    52;    fait   sa   cour,   53; 
amitié  de  D.  Deuchar,  44  ;  goûts,  9, 
13;  personnalité,  11,  41,  47,  81,  84, 
93i  94  ;  voyages  à  Londres,    12,  82  ; 
consulte   Sir   Joshua  Reynolds,    12, 
57  ;  visite  Rome,  12,  57,  58,  60,  63  ; 
influence    de    cette    visite    sur   ses 
procédés,  63,  64  ;  amis  utiles,  12,  13, 
51,    60;  recueille   la   succession  de 
son    frère,     13  ;    élu    à    l'Académie 
Royale,    14,    82,    85,    92,    94;    fait 
Chevalier,    14,    96;     Limner    pour 
l'Ecosse,  15,  96;  ses  procédés  d'art, 
1 7,  68,  69  ;  leurs  rapports  avec  les 
procédés    français,     20  ;     concentre 
l'intérêt   dans    le    visage,    23  ;    l'ex- 
pansion  d'Edimbourg   favorable  au 
succès  dans  ses   premières   années, 
49i  50;  essais  en  sculpture,  65  ;  son 
médaillon,  65,  66  ;  retour  de  Rome, 
66  ;   s'établit   à  Deanhaugh  House, 
g,  66,   82  ;  son  atelier  dans  George 
Street,  à   Edimbourg,  9,  66,  67  ;  ses 
enfants  et  ceux  de  Lady  Leslie,  66, 
82  ;  portrait  de  son  ami,  le  Dr.  A. 


Duncan,  67  ;  commandes  au  retour 
d'Italie,  67,  68  ;  portraits  Ferguson, 
69,  70  ;  beau  portrait  du  Dr.  Spens, 
7  2  ;  mis  en  contraste  avec  Frans 
Hais,  75-78  ;  sait  trouver  le  foyer 
d'une  composition,  76  ;  son  traite- 
ment des  mains,  23,  76  ;  Le 
Professeur  Robison,  taljleau  qui 
marque  une  époque,  81  ;  change- 
ment de  méthode,  84  ;  son  plus 
grand  mérite  comme  peintre,  84  ; 
ses  portraits  de  femmes,  84,  85,  96  ; 
manière  adoucie,  86  ;  expose  à 
Somerset  House,  87,  88,  91  ;  son 
chef-d'œuvre,  89  ;  le  meilleur  des 
peintres  directs,  91  ;  se  transporte  à 
St.  Bernard's  House,  82,  92  ;  l'atelier 
de  York  Place,  83,  92  ;  architecte  et 
entrepreneur,  92,  93  ;  goût  pour  la 
mécanique,  93  ;  amour  des  subtilités 
juridiques,  93,  94;  récréations,  93,  94; 
influence  de  Sir  T.  Lawrence,  95  ; 
reçoit  des  distinctions,  96  ;  sa  mort, 
sa  sépulture,  97  ;  essentiellement 
peintre  de  portraits,  96  ;  ses  tab- 
leaux, ni  signés  ni  datés,  loi  ;  livres 
de  comptes  perdus,  102  ;  style  formé 
avant  le  voyage  à  Rome,  loi,  102  ; 
tableau  typique  à  son  retour,  102  ; 
son  modelé,  85,  95,  96,  104  ;  le  zénith 
de  son  talent,  104,  105  ;  membre 
honoraire  de  la  Corporation  des 
Patrons  de  Navires,  104,  105;  emploi 
croissant  des  fonds  unis,  104,  105  ; 
individualité  de  ses  portraits,  105  ; 
persistance  de  son  talent  jusqu'à  la 
fin  de  sa  vie,  106 
Raeburn,  Robert  (père  de   Henry),   5, 

39.  40 
„         William  (frère  de  Henry),  5, 

39.  82 
„         Ann,  née  Elder,  5,  40 

„         Lady,  nie  Edgar,  plus  tard 

Leslie,  9,  53,  54,  66,  82 

Ramsay,  Allan,  4,  7,  45,  50,  51 

Ramsay,  Mrs.,  par  Allan  Ramsay,  62 

Redgrave,  72 

Rembrandt,  18,  20,  76 

Reynolds,  Sir  Joshua,  7,  12,  14,  22,  23, 

44.  45.  55-58.  61,  62,64,  80 
Reynolds,  Graveurs  de,  84 
Robertson,  William,   13 
Rohertson,  Principal  William,  68 
Robison,  Professeur  John,   77,  78,   So, 

84 
Rome,  amateurs  d'art  à,  63-65 
Roslin,  chapelle  de,  34 
Rousseau,  Théodore,  22 


INDEX  139 

St.  Bernard's  House,  13,  54,  82,  92  Steivart  de  F/iysgill,  Mrs.,  105  Véronèse,  P.    19 

Salle  de  l'Archer,  Edimbourg,  72  Stockbridge,  Ecosse,  5,  13  Vierge,  la,  aux  Rochers,  58 

Sandilands,  Sarah,  40,  41 

Sargent,  Mr.,  10,  24,  89,  91  Twi:,  John  Tait  et  soti  petit-fils,  23,  87      Walpole,  Horace,  73 

Schwabacker,  Mr.,  106  Tassie,  émaux  de,  59,  65,  66  Wardrop  de  Torbanhill,  James,  95,  ic6 

Scott,   Sir  Walter,   5,    13,   39,  91,  97,  Thomson  de  Duddingston,  John,  10,      Watt,  James,  91 

portrait,  87,  91  22  Wauchope,  John,  95 

Scougall,  John,  50  Tintoret,  le,  19,  44  Weir,  Mrs.  Durham,  40 

Sinclair,  Sir  John,  d'Ulbster,    23,   72,  Titien,  le,  18,  19  Welhfood,  Sir  Henry  Moncrieff,  87 

74>  75.  85.  87.  i°4>  106  "Tribut,"  par  Duncan,  67,  68  Wilbraham,  Mr.,  de  Delamere  Park,  60 

Somerset  House,  87,  95,  96  Trois  Chasseurs  royaux,  Vélasquez,  23      Wilbraham,  Roger,  60 

Spens,    Dr.    Nathaniel,     72,     85,    87,  Turner,  W.  M.,  22  Wilkie,  Sir  David,  82,  86,  92 

104  Tweedmouth,  Lord,  54  Wilson,  John,  13 

Steuart  de  Coltness,  Lady,  79,  80,  85  Type,  écossais,  11  Wilson  Richard   7 

Steven,  Dr.  ^\'illiam,  40  i^god,  Alexander,  67 

Stevenson,  R.  A.  M.,  54,  89  Van  Dvck,  Sir  A.,  20  Wood,  Dr.  Andrew,  44,  102 

Stevenson,  R.  L.,  23,  78  Vélasquez,  18-20,  23,  25,  64,   75,  90, 

Stewart,  Dugald,  4,  13  95  York  Place,  Edimbourg,  92 


Richard  Clay  and  Sons,  Limited, 
london  and  bungav. 


1