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Full text of "Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais"

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BULLETINS 

DE  LA  SOCIÉTÉ 


ARCHÉOLOGIOIIË  ET  HISTORIQUE 


DE     L'ORLEANAIS. 


"5^ 


ORLÉANS.  —  IMPRIMERIE  DE    GEORGES  JACOH,    CLOÎTRE  SAINT-ÉTIENNK,  4. 


BULLËTIIVS 


DE  LA  SOCIETE 


ARCHifllOGIOllï  IT  HISTORIftllE 


DE  L'ORLEANAIS 


TOi?IE     HUITIEME. 


N°^  116  A  131.  —  1883-1886. 


ORLÉANS 

H.    HERLUISON,    LIBRAIRE-ÉDITEUR 

17,  RUE  jeanne-d'arc,  17 


1880 


BULLETIN 


DE   LA   SOCIETE 


ARCeÉOLOfilQUE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉANAIS 


]\«  U6. 

PREMIER  TRIMESTRE  DE   1883. 


LISTE 
DES  MEMBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE  ET  HISTORIOIE  DE  L'ORLÉA\AiS 


MEMBRES  HONORAIRES  DE  DROIT. 

MM.   le  Gc'-néral  commandant  à  Orléans  le  3^  corps  d'armée, 
le  premier  Président  de  la  Cour  d'Orléans, 
le  Préfet  du  Loiret, 
le  Préfet  de  Loir-et-Cher, 
le  Préfet  d'Eure-et-Loir. 
l'Évêque  d'Orléans. 
l'Évêque  de  Blois. 
l'Évèque  de  Chartres, 
le  Maire  d'Orléans. 

BULLETIN   NO   116.  1 


MEMimES  IIONOUAIRES  ÉLUS. 

1859  MM.  Uelisle  fLéopolcl),  niLMiihic  de  l'inslilut,  adminislraleur  gé- 
néral de  la  Bibliollièiiue  nalionah^  Paris. 

1861  Ef;<;Eit,  nicmbre  de  l'Iiistilul,  rue  Madame,  68,  Paris. 

1863  CiiABOiiiLLKT,  coiiserv;iU'ur  au  déparleinenl  des   médailles    el 

antiques  de  la  Bibliothèque  nationale,  Paris. 

ISfio  Gn.\M)PEnRET,  ancien  garde  des  sceaux,  sénateur,  Paris. 

1808  Renier  (Léon),  membre  de  l'Institut,  coriservaleur  de  la  bihlio- 

li)è(iue  de  l'Université,  à  la  Sorbonne,  Paris. 
1869  WiTTE  (de),  membre  de  l'Institut,  Paris. 

1S74  Uozii.r.E  (de),  membre  de  l'Institut,  sénateur,  Paris. 

Bautiiélemy  (Anatole  de),  membre  du  Comité  des  travaux  his- 
toriques, au  Ministère  de  l'instruction  publique,  Paris. 

1875  NVam.on.  sénateur,  secréliire  perpétuel  de  rAcadémie  des  ins- 

crii)tions  et  l)flles-leltres,  au  p.ihiis  Mazarin,  Paris. 

Jourdain,  membre  de  l'Institut,  Paris. 

Manteluer,  correspondant  de  l'inslilut,  conseiller  honoraire 
il  la  Cour  de  cassation,  Paris. 

18S3  Bertrand    (Alexandre),  membre    de   l'Inslitut,   directeur    du 

nmâée  de  Sainl-Germain-en-Laye. 

DUMONT  (Albert),  membre  de  l'Institut,  directeur  de  rEnsei.;ne- 
ment  supérieur  au  Ministère  de  rinslruction  publi(iue,  Paris. 

Picot  [Georges),  membre  de  l'institut,  Paris. 

Tamîzey  de  Larroque,  correspondant  de  l'Institut,  Gontaud 
(Lot-et-(;aroniie). 


MEMBRES  TITULAIRES  RÉSIDANTS  (1). 

1849  MM.  '  Desnoyers,  vicaire  général,  membre  de  la  Société  des  sciences, 

belles-lettres  et  arts  d'Orléans,  directeur  du  Musée  histo- 
rique. 

18b2  CnoupPE,  professeur   de  dessin   au   lycée  et  aux  écoles   nor- 

ma'es,   mend)re  de  la  Société  des  sciences,  belles-lettres  et 
arts  d'Or'éaiis. 

Tranciiau,  inspecteur  honoraire  de  l'Académie  de  Paris. 

1850  BoixiiER  DE  Moi.ANDON,  mendne,  non  résidant,  du  Comité  des 

travaux    histon»iiies  au   Ministère   de   rMislniction  publique, 
membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix  d'Orléans. 
1857  BAf;i;ENAi  LT  de  Viiivii.i.E,  aiu  ien  président  de  la  Soiiélé  d'agri- 

culture,silences,  belles-lettres  et  aits  d'Orléans. 
Coi.LiN.  inspecteur  général   honoraire  des  ponts  et  chaussées, 
mend)re    de  la  Société  des  scienres,  belles-lettres  et  arts 
d'Oileans  et  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 


(1)  Les  noms  des  membres  foiulateurs    sont  prtWdés  d'un  astértque,  —   Les 
autres  membres  sont  inscrits  à  lo  date  de  leur  admission. 


—  3  — 

18j7  mm.  LoiSKLEcn,  biblioliiécairc  (1(>  la  ville,  correspondant  du  minis- 
tère de  l'IiislMiclion  pultHiine,  secrétaire  général  de  la  Société 
des  sciences,  belles-lellrcs  cl  arts  d'Orléans. 

1SG0  lÎASSEVii.LE,  avocat,  membre  de  la  Société  des  scicncis,  belles- 

lettres  et  arts  d'Orléans. 

Gasti.n'es  (Léonce  de),  ancien  élève  de  l'École  des  chartes, 
membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

ViG.NAT  iGaston^,  propriétaire. 

ISBi  PiBiuc  '  A.  DU  Faur  de^  membre  de  la  Société  des  sciences,  belles- 

lettres  et  arts  d'Orléans  et  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

1 805  J AHUV  (  Louis),  avocat,  membre  d"  la  Société  des  sciences,  belles- 

lettres  et  arts  d'Orléans  et  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

1868  Beaucorps  (Maxime  de),  ancien  élève  de  l'École  des  chartes, 

membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

18C9  Baguenault  de  Puchesse  (("îustavei,  docteur  ès-letlres,  membre 

de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

ROCHETERIE  (Maxime  de  la),  nienibredela  Sociélé  des  sciences, 
belles-lettres  et  arts  d'Orléans  et  de  l'Académie  de  Sainte- 
Croix. 

1871  D'  Patay,  médecin  chef  de  service  à  l'Hôtel-Dicu,  membre  de 

la  Sociélé  des  sciences,  belles  lettres  et  arts  d'Orléans. 

1875  Vauzelles  (Ludovic  de\  conseiller  honoraire  à  la  Cour  d'appel 

d'Orléans,  membre  de  !a  Sociélé  des  sciences,  belles-lettres 
et  arts  d'Orléans  et  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

1876  Baillet,  ancien  élève  de  l'École  des  chartes,  membre  de  la 

Société  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  d'Orléans. 

DoiNEL,  ancien  élève  de  l'École  des  Charles,  archiviste  du 
Loiret. 

BiMBENET  (Eugène),   président   de   la  Société  d'agriculture, 
sciences,  belles-lettres  et  arts  d'Orléans. 

Bailly,  professeur  au  lycée,  membre  du  Conseil  académique 
de  Paris,  membre  de  la  Société  des  sciences,  belles-lettres  et 
arls  d'Orléans. 

Dan'iox,  chef  de  division  à  la  Préfecture  du  Loiret. 

Davoust  (Emile),  membre  di;  la  Société  d'agriculture,  sciences, 
belles-lettres  et  arls  d'Oiléans,  attaché  au  Musée  historique, 

4879  0.    Raglenet  de  Saint-Albin,    ancien    élève   de    l'École  des 

chaite.N,  membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

IS'^O  DUMUYS  (Léon),  membre  de   la   Société   des  sciences,   belles- 

lettres  et  arts  d'Orléans,  a'taché  an  Musée  historique. 

!8.S!  TiiiLLiER,  notaire. 

Delorme,  président  du  Comité  départemental  de  secours  aux 
blessés  du  Loiret. 

1882  Herluison,  libraire. 

Po.wmii:r,  jtige  d'instruction  au  Tribunal  civil  d'Orléans. 

1885.  FouRiN'iP.R  jeune,  architecte. 


_  4  — 


MEMBIŒS  TITL'LAIRtS  NON  RÉSIDANTS. 

1849  MM.  Dlpré,  nncien  bihiiothôcaire  dH  la  ville  de  Blois,  correspondant 
du  niiiiislèie  de  l'insiruclion  publique,  lue  Dounissan,  41,  à 
Bordeaux. 

4851  MaIthe  (abl)!'),  îi  Pitliiviers  (Loiret). 

Makciiand,  <oiTt'S[)oii(innt  lionorairH  du  niinislt^rc  de  l'inslruc- 
lion  publique,  à  Ou^ouer-sur-Tiézée  iLoirel.) 

Df.lai'.ne,  à  Roinoraiilin. 
1854  Ballot,  docteur-médecin  à  Montargis. 

Lalhand  (Jules),  au  cliàteau  des  Montils  (Loir-et-Ciier). 
48.^7  Salvt-Laumer  (,de),  à  Chartres. 

1838  Demersay  (Alfred),  à  La  Chapelle-sur-Aveyron  (Loiret). 

18>9  De  la  Tour,  percepteur  à  Naucray  (Loiret). 

48tt-2  Pillard,  doctenr-médfcin  à  Ladon. 

18()3  DESKRViLLrats  (comte  de),  au  château  de  la  Mézière,  par  Lunay 

iLoir-ei-(;her). 

1881  Parseval  (de),  au  château  de  Chevilly  (Loiret.) 

1867  COURCY  (marquis  de),  conseiller-général  du  Loiret,  au  château 

de  Claireau,  à  Suliy-la-Cbapelle  (Loiret). 

1870  Maulde  (de),   archiviste    paléographe,  ancien    sous-préfet,  à 

Floltin,  près  Boiscommun  (Loiret). 

!872  Rancourt  de  Mlmerand  (Achille  de),  à  Cernoy  (Loiret). 

1873  Vernon  (comte  dej,   rhâleaii  de  la  Briais,  à  Saiiil-Julicn-de- 

Voiivatites  (Loire-Inférieure). 

1873  AnoviLLE  (vicomte  d'i,  ancien  député,  au  château  de  Rouville, 

pi  es  Male>herbes  (Loiret). 

Clouet,  architf-cte,  à  Boulogne-sur-Seine,  rue  Escudier,  7  bis. 
Filleul  (Edmond),  propririaire,  à  Monlbouy  (Loiret). 

1874  FoucHER  (abbé),  curé-doyen  de  Meung  (Loiret). 

1876  Jahan  (Henri),  ancien  auditeur  au  Conseil  d'État,  rue  Haute- 

ville,  34,  à  Paris. 

Harcourt  (comte  Bernard  d'),  ancien  député  du  Loiret,  rue  de 
(irenelle-Saint-Germaiii,  à  Paris. 

CiixSSEVAL  (Henri  de),  au  château  de  la  Bussière  (Loiret). 

1885  BuciiET,  ancien  avoué,  G3,  rue  Bayen  (les  Ternes),  Paris. 

Cochard  (abbé),  supérieur  de  l'école  de  Notre-Dame-de- 
Béihléem  à  Ferrières,  membre  de  la  Société  des  sciences, 
belles-lettres  et  arts  d  Orléans  et  de  l'Académie  de  Sainte- 
Croix. 

De  la  Tour-Du-Pin  la  Charge  (comte  de;,  au  château  de 
Bezonville,  près  bermaises  (Loiret). 


—  5 


ASSOCIÉS  CORRESPONDANTS  FRANÇMS. 

1830  MM.  DuvAL  (l'abbé),  à  Amiens. 

CouRMONT,  ancien  directeur  des  beaux-arts,  à  Cannes  (Var). 

1832  MORIN  (Henri),  à  Lyon. 

Raoul-Duval,  premier  présiflent  honoraire  de  la  Cour  d'appe 
de  Bordeaux,  avenue  Kiéber,  78,  à  Paris. 

CORBLET  (l'abbé  G.\  chanoine,  directeur  de  la  Revue  de  VArt 
chrétien,  à  Versailles. 

1836  Barthélémy  (Edouard  de),  membre  du  Comité  des  travaux  his- 

toriques, au  Ministère  de  l'instruction  publique,  à  Paris. 

Lacroix,  ancien  pharmacien,  à  Mâcon. 
ISo8  Renard,  ancien  député,  à  Bourbonne-Ies-Bains  (Haute-Marne). 

Clair,  avocat.  Président  de  la  Commission  archéologique  d'Arles, 
à  Arles. 

4860  Lenormant  (Françoisj,  membre  de  l'Institut,  professeur  d'ar- 

chéologie à  la  Bibliothèque  nutionalo,  Paris. 

18G3  Mallet  (Fernand),  à  Amiens. 

1864  Rey,  membre  de  la  Société  des  antiquaires  de  France,  Paris. 

1868  Geslin,  ancien  attaché  au  musée  des  antiques  du  Louvre,  à  Paris. 

1869  Ruelle,  bibliothécaire  à  Sainte-Geneviève,  Paris. 

1870  Pérot,  membre  de  la  Société  d'émulation  de  l'Allier  (Moulins). 

1873  Chollet  (Alfred),  rue  Millevoie,  à  Abbeville  (Somme). 
Ducmateau  (l'abbé),  curé-doyen  de  Chécy  (Loiret). 
GouRDON,  à  Malesherbes  (Loiret). 

1874  Beauvilliers    (Maxime),  officier  de   l'instruction  publique,  à 

Marcilly-le-Hayer  (.Aube). 

LOREAC,  conseiller  général  du  Loiret,  à  Briare  (Loiret). 
1873  Martellière,  juge  d'instruction,  à  Pithiviers. 

1876  Le  Curé  de  .Saint-BenoU-sur-Loire. 
Rathoin  (l'abbé),  curé  de  Montigny  (Loiret). 
Berton  (l'abbé),  curé  de  Chantecoq  (Loiret). 
Morillon,  cité  Condorcet,  4,  à  Paris. 
Felice  (Paul  de),  pasteur  à  Mer  iLoir-et-Cber). 
AiiDOUARi)  (l'abbé),  curé  de  Trinay  (Loiret). 

1 877  Michel  (Edmond),  associé  correspondant  de  la  Société  des 

antiquaires  de  France,  membre  non  rc~sidant  du  Cjuiilé  des 
beaux-arts  des  déparlements,  à  Touvent,  Fonlenay-sur-Lomg 
(Loiret). 

Lafenestre  (Georges),  inspecteur  général  des  beaux-arts,  rue 
Jacob,  23,  à  Paris. 


—  6  — 

1877  MM.  Massénat,  président  de  la  Société  archéologique  de  la  Corrèze, 

à  Brives. 

1878  Amelot,  curé  de  Saint-Jean-de-la-Rueile  (Loiret). 

Chacot  (Ludovic),  château  de   Uastignac,    par  la   Bikchellerie 
(Dordogne). 

1879  Le  Roy,  avoué  à  Montargis  (Loiret). 

Lavallière  (de),  directeur  d'assurances  à  Blois. 

CouiiTiNjà  Brinviile,  par  Boiirniont  (Haute-Marne). 

Hauvette-Besnault,  conservateur-adjoint  à    lu   bihliolhèque 
de  l'Université,  a  Paris. 

Dorange,  curé  de  Crottes. 

Bonn'ardot,  ancien  élève  de  l'École  des  chartes  et  de  l'École 
des  hautes  études,  avenue  Victoria,  1,  à  Paris. 

1880  GiLLET,  curé  de  Bou. 
Blanchard  (abbé),  à  Puiseaux. 

4881  Cartaud,  curé-doyen  de  Puiseaux. 

1882  Crochet,  curé-doyen  de  Ferrières. 

Sainsot,  (l'abbé),  curé  de  Terminiers  (Eure-et-Loir). 

La  Croix  (le  R.  P.   de',  membre  de  la  Société  des  antiquaires 
de  France,  à  Poitiers  (Vienne). 

1883  Grellet-Balgl'erie,  château    de  La  Chapelle-Faucher,   près 

Saint-Pierre-Côte  (Dordogne). 


ASSOCIÉS  CORRESPONDANTS  ÉTRANGERS. 

1849   MM.  MoREL-FATiO,  conservateur  du  musée  de  Lausanne  (Suisse). 

Marmol  (Eugène  del),  président  de  la  Société  arcbéologiciue  de 
Nainur. 

1852  Chalon  (Renier),  président  de  la  Société  belge  de  numismatique, 

rue  du  Trône,  115,  à  Bruxelles. 

L'Évêque  de  Bethléem,  abbé  de  St-Maurice-en-Valais  (Suisse). 

KOHNE  (de),  secrétaire  de  la  Société  impériale  d'archéologie  de 
Saint-Pétersbourg. 

Roach-Smith  (Charles),  à  Londres. 

1876  RiviER  (Alphonse),  professeur  de  droit,  à  Bruxelles. 

Hagen  (Hermann),  professeur  à  l'Université  de  Berne  (Suisse). 


SOCIÉTÉS  CORRESPONDANTES. 

SOCIÉTÉS  FRANÇAISES. 

Abbeville.  —  Société  d'émulation. 

Agen.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

Albi.  —  Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  du  Tarn. 

Amiens.  —  Société  des  Antiquaires  de  Picardie. 

Angers.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

Angers.  —  Académie  des  Sciences  et  Belles-Lettres  d'Angers. 

Angoulême    —  Société  archéologique  et  historique  de  la  Charente. 

Arras.  —  Académie. 

Autun.  —  Société  éduenne. 

Auxerre.  —  Société  des  Sciences  historiques  et  naturelles  de  l'Yonne. 

Beauvais.  —  Société  académique  d'Archéologie,  Sciences  et  Arts  du  dé- 
partement de  l'Oise. 

Belfort.  —  Revue  d'Alsace. 

Besançon.  —  Société  d'Émulation  du  Doubs. 

Béziers.  -  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire. 

Blois.  —  Société  des  Sciences  et  Lettres. 

Bordeaux.  —  Commission  historique  de  la  Gironde, 

Bordeaux.  —  Société  archéologique. 

Boulogne-sur-Mer.  —   Société  académique  de  l'arrondissement  de  Bou- 

logne-sur-Mer. 

Bourg.  —  Société  d'Émulation  de  l'Ain. 

Bourges.  —  Société  des  Antiquaires  du  Centre. 

Brives.  —  Société  scientifique,  historique  et  archéologique  de  la  Corrèze. 

Caen.  —  Société  des  Antiquaires  de  Normandie. 

Cahors.  —  Société  des  études  liiléraires,  scientifiques  et  artistiques  du  Lot. 

Castres.  —  Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts. 

Chalon-sur-Saône.  —  Société  d'Hisloire  et  d'Archéologie. 

Châlons-sur-Marne.  —  Société  d'Agriculture,  Commerce,  Sciences  et  Arts 

de  la  Marne. 
Chambéry.  — •  Société  d'Histoire,  et  d'Archéologie  savoisienne. 
Chambéry.  —  Académie  des  Sciences,  Lettres  et  Arts  de  Savoie  (1873). 
Chartres.  —  Société  archéologique  d'iiure-et-Loir. 
Chaieaudun.  —  Société  archéologique  danoise. 
Château-Thierry.  —  Société  histori(iue  et  archéologique. 
Cherbourg.  —  Société  académique. 

Clermont-Ferrand.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 
Constanline  (Algérie).  —  Soiiélé  archéologique. 


Dijon.  —  Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lcllres. 

Dijon.  —  Commission  des  Anliquilés  de  la  Côte-d'Or. 

Dijon.  —  Comité  du  Bulletin  d'iiisloire  et  d'archéologie  religieuses. 

Douai.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  du  Nord. 

Draguignan.  —  Société  des  Éludes  scientifiques  et  archéologiques. 

Gap.  —  Société  d'Études  scientifiques  et  littéraires  des  Hautes -Alpes. 

Guéret.  —  Société  des  sciences  naturelles  et  archéologiques  de  la  Creuse. 

Langres.  —  Société  historique  et  archéologique. 

Le  Havre.  —  Société  hâvraise  d'éludés  diverses. 

Le  Mans.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  la  Sartbe. 

Le  Mans.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Maine. 

Le  Mans.  —  Société  philotechnique. 

Lille.  —  Commission  historique  du  département  du  Nord. 

Limoges.  —  Société  archéologique  et  historique  du  Limousin. 

LoDs-le-Saulnier.  —  Société  d'Emulation  du  Jura. 

Lyon.  —  Académie  des  .Sciences,  Belles-Lettres,  et  Arts, 

Lyon.  —  Société  littéraire,  historique  et  archéologique. 

Lyon.  —  Musée  Guimet,  boulevard  du  Nord. 

Mâcon    —  Académie. 

Marseille.  —  Société  de  Statistique. 

Montauban.  —  Société  archéologique  et  historique  de  Tarn-et-Garonne. 

Montbéliard.  —  Société  d'Émulation. 

Montpellier.  —  Académie  des  Sciences  et  Lettres. 

Moulins.  —  Société  d'Émulation  du  département  de  l'Allier. 

Nancy.  —  Société  d'Archéologie  lorraine. 

Nancy.  —  Académie  de  Stanislas. 

Nantes.  —  Société  académique  de  Nantes  et  de  la  Loire-Inférieure. 

Nantes.  —  Société  archéologique. 

Nevers.  —  Société  nivernaise. 

Nice.  —  Société  des  Lettres,  Sciences,  et  Arts  des  Alpes-Maritimes. 

Nice.  —  Société  d'Agriculture,  d'Horticulture  et  d'Acclimatation  des  Alpes- 
Maritimes. 

Nîmes.  —  Académie  du  Gard. 

Orléans.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 

Orléans.  —  Académie  de  Sainte-Croix. 

Paris.  —  Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres. 

Paris.  —  Ministère  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts;   Revue 
des  Sociétés  savantes. 

Paris.  —  Société  des  Antiquaires  de  France. 

Paris.  —  Société  de  l'Histoire  de  France. 

Paris.  —  Société  Irançiise  de  Numismatique  et  d'Archéologie. 

Paris.  —  École  des  chartes. 


—  9  — 

Pau.  —  Sociétfî  des  Sciences,  Lettres  et  Arts  (1873). 

Périgueux.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Périgord. 

Poitiers.  —  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest. 

Pont -à-Mousson.  —  Société  philotechnique. 

Rambouillet.  —  Société  archéologique. 

Rennes.  —  Société  archéologique  du  dépaitement  d'Ille-et-Vilaine. 

Rhodez.  —  Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts  de  l'Aveyron. 

Romans.  —  BuUftiii  d'hibtoire  ecclésiastique  et  d'archéologie  religieuse  du 

diocèse  de  Valence. 
Rouen.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 
Rouen.  —  Commission  des  Antiquités  de  la  Seine-Inférieure 
Saint-Omer.  —  Société  des  Antiquaires  de  la  Morinie. 
Saintes.  —  Société  des  Archives  historiques  de  la  Saintonge  et  de  l'Aunis. 
Senlis.  —  Comité  archéoloj;ique. 
Sens.  —  Société  archéologique. 

Soissons.  —  Société  arciiéologique,  historique  et  scientifique. 
Toulon.  —  Société  des  Sciences,  Belles- Lettres  et  Arts  du  Var. 
Toulouse.  —  Société  archéologique  du  midi  de  la  France. 
Tours.  —  Société  archéologique  de  Touraine. 
Valence.  —  Société  d'Archéologie  et  de  Statistique  de  la  Drôme. 
Valenciennes.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 
Vannes.  —  Société  polymathique  du  Morbihan  (iST.î). 
Vendôme.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire  du  VendA- 
mois. 


SOCIÉTÉS  ÉTRANGÈRES. 

Anvers.  —  Académie  d'Archéologie  de  Belgique. 

Bruxelles.  —  Commission  royale  des  monuments. 

Bruxelles.  —  Société  de  Numismatique  belge. 

Christiania.  —  Université  royale  de  Norvège. 

Genève.  —  Société  de  Géographie. 

Genève.  —  Institut  national  genevois. 

Genève.  —  Société  d'Histoire  et  d'Archéologie. 

Gorlitz  (Prusse).  —  Université. 

Liège.  —  Institut  archéologique  liégeois. 

Liverpool.  —  Historié  Society. 

Lund  (Suède).  —  Universitas  Lundensis. 

Luxembourg.  —  Société  archéologique  et  historique. 

Metz.  —  Académie. 

Namur.  —  Société  archéologique. 


—  10  — 

Saint-Pétersbolirg.  —  Coramissiûn  archéologique. 

ToDgres.  —  Socioté  des  Sciences  et  Leitres  du  Liinbourg. 

Vienne  Aulrichei.  —  inslilut  géographique. 

Washington.  —  Smilhsonian  institution. 

Zagreb.  —  Société  archéologique  croate  de  Zagreb  (Agrano;. 


liiBLlOTHÈQUES  QUI  REÇOIVENT  LES  PUBLICATIONS. 

La  bibliothèque  publique  de  la  ville  d'Orléans. 

La  bibliothèque  de  la  Cour  d'appel  d'Orléans. 

La  bibliothèque  du  grand  Séminaire  d'Orléans. 

La  bibliothèque  du  petit  Séminaire  de  La  Chapelle-Saint -Mesmin. 

La  bibliothèque  du  petit  Séminaire  de  Sainte-Croix. 

La  bibliothèque  ailmiiiistrative  de  la  Préfecture  du  Loiret. 

La  bibliothèrue  des  einjiioyés  du  Loiret. 

La  bibliothèque  du  Lycée  d'Orléans. 

La  bibliolhè(]ne  de  l'École  normale  primaire  du  Loiret. 

La  bibliothèque  de  la  réunion  des  ofliciers  d'Orléans. 

La  bibliothèque  publique  de  la  ville  de  Montargis. 

La  bibliothèque  publique  de  la  ville  de  Blois. 

La  bibliothèque  publique  de  la  ville  de  Chartres. 

La  bibliothèque  Mazaiine  (Paris). 

La  bibliothèque  de  l'Université,  à  la  Sorbonne  (Paris). 

La  bihlioihèque  de  la  Société  de  l'histoire  de  France  aux  Archives  natio- 
nales (Paris). 

M.  l'administrateur  des  Musées  nationaux. 

-M.  le  conservateur  du  Musée  de  Saint-Germain. 


COMPOSITION  DU    BUREAU  DE  LA  SOCIÉTÉ  POUR  L'ANNÉE  1885. 

rrhidenl.  —  M.  G.  Baguenault  de  Puciiesse. 

Vice-Prisidenl.  —  M.  l'abbé  Desnoyers. 
Secrétaire.  —  M.  L.  Dlmijys. 

Vice-Secrélaire- Archiviste.  —  M.  Tranchau. 

Trésorier.  —  M.  Tuillier. 

Commission  des  publications.  —  MM.  Vigîsat,  Delorme  et  Jarrv. 


— 11 


Séance  du    vendredi    13    janvier    1883. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

.  M.  G.  Baguenault  de  Puchesse,  en  prenant  possession  du  fauteuil, 
adresse  à  ses  collègues  l'allocution  suivante  : 


Messieurs, 

Je  n'ai  aujourd'hui  qu'un  simple  remerciment  à  vous  adresser. 
Vous  m'avez  choisi  comme  votre  président,  quand  la  plupart 
d'entre  vous  ont  été  et  sont  encore  mes  maîtres.  Ce  sera  le  plus 
grand  honneur  d'une  jeunesse  qui  est  passée  déjà,  mais  qui  ne 
me  donnait  aucun  droit  à  une  distinction  que  vous  aviez 
réservée  jusqu'ici  pour  les  plus  éminents  de  vos  collègues. 
Piespectueux  à  l'excès  de  vos  traditions  vieilles  de  plus  de  trente 
années,  vous  avez  tenu  à  y  rester  fidèles  ;  vous  aviez  commis,  il 
y  a  trois  ans,  une  singulière  imprudence  en  me  nommant  vice- 
président;  vous  venez  de  Paggraver  encore,  en  m'imposant  la 
tâche  difficile  de  réparer  votre  propre  erreur.  Dieu  veuille  que 
vous  n'ayez  pas  à  vous  en  repentir  !  Mes  efforts,  du  moins, 
tendront  sans  cesse  à  ma  montrer  digne  de  votre  indulgence. 

Il  est  vrai  que  vous  avez  pris  la  sage  précaution  de  m'en- 
cadrer,  pour  ainsi  dire,  entre  deux  fermes  colonnes  de  votre 
savant  édifice.  Des  deux  seuls  fondateurs  de  notr:;  chère 
Société  que  le  temps  ait  respectés,  l'un  vient  de  me  montrer  la 
voie,  l'autre  est  appelé  par  vous  à  me  servir  de  guide  et  à  me 
remplacer  dès  que  vous  le  jugerez  utile  ;  le  premier,  dont 
l'infatigable  activité  et  la  verte  vieillesse  n'ont  pas  cessé  un 
instant  de  veiller  à  vos  intérêts,  qui  nous  a  donné  chaque  jour 
l'exemple  du  travail  opiniâtre,  en  même  temps  que  de  la  bien- 
veillance et  de  Paffabilité  pour  tous  ;  le  second,  si  ardemment 
dévoué   à   la  conservation    de  nos   antiquités   provinciales,   si 


—  12  — 

patient  chercheur  des  précieux  restes  du  passé,  si  heureux 
collectionneur,  et  —  singulier  contraste  —  plus  prompt  encore 
à  se  dépouiller  au  profit  de  tous,  qu'à  sauver  généreusement 
tant  de  richesses,  dont  la  majeure  partie  aurait  disparu  sans 
lui. 

Ce  qui  me  rassure  encore  un  peu,  Messieurs,  c'est  que  le 
vénéré  président,  auquel  vous  m'avez  appelé  à  succéder,  ne  me 
laisse  que  bien  peu  de  choses  à  faire.  C'est  lui  —  nous  ne  pou- 
vons l'oublier  —  qui  a  achevé  de  mener  à  bien  les  longues  et 
délicates  négociations  qui  nous  ont  mis  en  possession  de  la  belle 
salle  de  nos  séances.  C'est  lui  qui  a  présidé  à  notre  installation 
nouvelle,  et  a  solennellement,  l'année  dernière,  inauguré  le 
gracieux  édifice  si  heureusement  sauvé  et  restauré,  consacrant 
ainsi  la  vieille  gloire  de  l'Université  de  lois  d'Orléans,  dont  il 
s'était  fait,  trente  ans  auparavant,  le  savant  historien  ;  c'est  lui 
qui  a  dirigé  notre  troisième  concours,  qui  a  organisé  la  publica- 
tion de  deux  volumes  de  nos  Mémoires,  qui  a  fait  rejaillir  sur 
notre  Société  l'honneur  de  la  distinction  depuis  longtemps 
méritée,  qui  lui  était  accordée  au  milieu  même  de  la  trop 
courte  période  pendant  laquelle  il  a  marché  à  notre  tête. 

J'essaierai,  Messieurs,  avec  l'appui  de  votre  bienveillance,  de 
m'inspirer  de  ces  glorieux  modèles  et  de  suivre  des  exemples 
qui  n'ont  pas  été  rares  parmi  vous  ;  mais  il  m'a  semblé  que 
mon  premier  devoir  était  de  vous  proposer  de  voter  des  remer- 
cîments  publics  à  notre  regretté  président,  M.  Eugène 
Bimbenet,  et  je  suis  certain  d'être  ainsi  l'interprète  de  la  Société 
tout  entière. 

—  M.  Tranchau  propose  à  la  Société  l'impression  au  Bulletin  d'une 
reproduction  de  la  Tnédaille  commémorative,  récemment  frappée  par 
les  soins  de  M.  Boucher  de  Molandon.  Celte  proposition  est  adoptée  (1), 
et  il  est  décidé  que  la  médaille,  offerte  par  notre  collègue  à  la  Société, 
sera  encadrée  et  placée  dans  le  local  ordinaire  de  ses  séances. 

(1)  Cette  reproduction  Ogure  au  Bulletin  du  4'  trimestre  de  1882,  t.  VII, 
p.  563. 


—  13  — 

—  Le  Président  donne  lecture  des  ouvrages  reçus  depuis  la  der- 
nière séance  et  signale  à  ses  collègues  un  travail  de  M.  E.  Bimbenet, 
inséré  dans  le  dernier  fascicule  des  Mémoires  de  la  Société  des 
sciences,  belles-lettres  et  arts  d'Orléans.  Ce  travail  est  intitulé  : 
Montaigne  et  Montesquieu. 

—  M.  Bimbenet,  ancien  président,  annonce  qu'il  a  reçu  la  visite 
de  Mer  Coullié,  membre  honoraire  de  notre  Société,  et  que  Sa  Gran- 
deur a  daigné  lui  exprimer  l'intérêt  qu'elle  porte  à  nos  travaux  et  ses 
regrets  de  ne  p(^voir  assister  à  nos  réunions  ordinaires,  en  raison  de 
ses  occupations  multipliées. 

—  M.  le  docteur  Patay  annonce  à  ses  collègues  qu'il  maintient  sa 
démission  de  trésorier. 

En  conséquence,  des  remercîments  lui  sont  adressés  pour  les  ser- 
vices qu'il  a  rendus  au  cours  de  l'année  qui  vient  de  s'écouler  et 
l'élection  d'un  nouveau  trésorier  est  mise  à  l'ordre  du  jour  de  la  pro- 
chaine séance. 

—  Le  Président  donne  lecture  de  plusieurs  lettres  de  remercîment 
adressées  par  MM.  les  associés  correspondants  récemment  élus,  le 
R.  P.  C.  de  la  Croix,  M.  Sainsot,  M.  Hermann  Hagen;  la  lettre  de 
ce  dernier  membre  est  entièrement  écrite  en  langue  latine  dans  un 
style  aussi  pur  qu'élégant. 

—  La  commission  des  publications  se  prononce  en  faveur  de 
l'impression  au  Bulletin  d'un  rapport  présenté  par  M.  Tranchau,  sur 
un  travail  de  M.  Siméon  Luce. 

La  Société  sanctionne  cette  décision  par  son  vote  et  décide  que 
cette  publication  paraîtra  dans  le  Bulletin  du  A^  trimestre  de  1882(1). 

—  La  même  commission  propose  l'impression  aux  Mémoires  d'un 
travail  de  M.  Doinel,  sur  l'assassinat  du  maréchal  d'Ancre. 

La  Société  adhère  à  cette  proposition. 

(1)  V.  t.  VII  du  Bulletin,  p.  564. 


—  u  — 

—  Le  l'résideiit  donne  Icctnrc  d'une  nouvelle  lettre  de  M.  Grellet- 
lialguerie,  lehilive  ;i  son  tra\ail  sur  VEpHnphe  d'Aimoinus.  L'auteur, 
nianitestant  l'intention  d'adresser  d'autres  documents  sur  ce  môme 
?iujel,  la  lecture  et  le  rapport  de  la  commission  des  publications  sont 
mouientanéinent  suspendus. 

—  M.  l'abbé  Cocliard,  tenu  définitivement  éloigné  d'Orléans  par 
ses  fonctions  de  supérieur  du  petit-séminaire  de  Notrc-Dame-dc- 
Bethléem  de  Ferriéres,  donne  sa  démission  de  membre  titulaire 
résidant,  et  demande  à  être  inscrit  au  nombre  des  membres  non  rési- 
dants, ainsi  que  le  règlement  l'y  autorise. 

En  conséquence,  M.  le  Président,  faisant  droit  au  désir  exprimé 
par  M.  Cocbard,  déclare  sa  place  vacante;  et  la  Société  fixe  à  la 
première  séance  de  février  la  date  des  élections  pour  pourvoir  à  son 
remplacement. 

—  M.  de  Molandon  donne  lecture  de  changement^  importants  (ju'il 
a  apportés  à  son  travail  sur  la  Chronique  du  siège  d'Orléans  en 
1429,  dont  l'impression  avait  été  ajournée  sur  la  demande  de  l'au- 
teur. 

La  Société  décide  que  le  travail,  ainsi  corrigé,  pourra  être  inséré 
dans  le  volume  des  Mémoires  sans  être  soumis  de  nouveau  à  la  Com- 
mission des  publications. 

—  M.  le  Président  lit  une  lettre  de  M.  Bucliet,  dans  laquelle 
notre  collègue  démissionnaire  demande  à  être  inscrit  sur  la  liste  des 
membres  titulaires  non  résidants. 

Il  sollicite  en  même  temps  le  renvoi  à  la  commission  des  publica- 
tions d'un  travail  sui"  VOuvraqe  en  terre  de  Sermaises  (Loiret),  dont 
l'impression  avait  été  suspendue  sur  sa  demande. 

La  Société  décide  qu'il  sera  fait  droit  aux  désirs  exprimés  par 
l'honorable  correspondant. 

—  M.  l'ablié  Desnoyers  propose  qu'un  rapport  spécial  soit  fait  sur 
la  séance  itublii|ue  donnée  le  20  décembre  188:2,  dans  la  salle  de 
l'Institut,  par  le  U.  P.  Camille  de  la  Croix. 


—  15  — 

Sur  l;i  demande  de  ses  collègues,  M.    Desnoyers  veut  bien  se 
charger  de  rédiger  lui-même  ce  rapport  (1). 


—  Le  même  membre  annonce  à  la  Société  la  découverte  lalté  à 
Nids,  prés  Coinces  (Loiret),  d'une  médaille  semi- globulaire  en  or,  de 
l'ancienne  tribu  gauloise  des  Boiens,  qui  habitait  les  bords  du  Danube. 

—  M.  Dumuys  soumet  à  ses  collègues  un  débris  de  poterie  gau- 
loise, à  émail  interne,  noir  et  épais,  trouvé  en  1880,  sur  le  territoire 
de  la  comnume  d'Epieds  (Loiret). 

Le  R.  P.  de  la  CroiXj  auquel  ce  fragment  a  été  soumis,  l'a  déclaré 
identique  à  ceux  qu'il  a  découverts  dans  ses  fouilles  de  Sanxay. 

Or^  les  échantillons  soumis  par  le  P.  de  la  Croix  au  directeur  du 
musée  céramique  de  Sèvres,  avaient  été  considérés  par  ce  savant 
comme  uniques  jusqu'à  ce  jour  et  dignes  du  plus  haut  intérêt. 

Les  débris  recueillis  à  Sanxay  et  celui  d'Épicds  sont  donc,  jusqu'à 
présent,  les  seuls  spécimens  connus  de  ce  genre  de  poterie  gauloise. 


Séance  du  vendredi  26  janvier  1883. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  fait  remanpicr  que,  jiixr  \e  Bnlletin  du  quatrième 
trimestre,  sera  complété  le  VU*'  volume  de  notre  collection.  Il  propose 
en  conséquence  à  ses  collègues  de  dresser  une  table  analytique  dudit 
volume,  conformément  à  l'usage  adopté  pour  les  six  premiers. 

MM.  L.  Jarry,  Raguenet  de  Saint-Albin,  Pommier  et  IJerluison, 
veulent  bien  se  charger  de  ce  travail. 

(1)  On  trouvera  ce  compte-rendu  dans  le  Bulletin  du  4«  trimestre 
de  1882  (t.  VII.  p.  569),  ovi  la  Société  a  décidé  qu'il  devait  rétroactivement 
prendre  place. 


—  16  — 

—  l-a  parole  est  ensuite  donnée  à  M.  le  Trésorier  pour  rendre  les 
comptes  de  l'exercice  1882. 

Ces  comptes  sont  adoptés  sans  observation;  et  des  remercîments 
sont  adressés  do  nouveau  à  M.  le  Trésorier  démissionnaire. 

11  est  ensuite  procédé  à  l'élection  de  son  successeur. 

M.  Thillier,  ayant  réuni  la  majorité  absolue  des  suffrages,  est,  à  ce 
titre,  appelé  à  faire  partie  du  bureau. 

La  liste  générale  des  membres  de  la  Société  est  arrêtée,  conformé- 
ment à  l'art.  "M  du  résrlement. 


"3" 


—  M.  l'abbé  Desnoyers  dépose  sur  le  bureau  la  présentation  au 
titre  de  membre  titulaire  résidant,  de  M.  Charpentier,  avocat. 

M.  Boucher  de  Molandon  présente  M.  Grellet-Balguerie  au  titre 
de  membre  associé  correspondant  français. 

—  M.  Desnoyers  donne  lecture  d'un  travail  sur  une  clochette 
de  bronze,  linemcnt  décorée  dans  le  goût  du  XVI^  siècle,  trouvée  à 
Orléans. 

Ce  travail  est  renvoyé  à  la  commission  des  publications. 

—  Quelques  membres  demandent  des  explications  au  sujet  d'objets 
divers  des  XV"  et  XVI«  siècles,  déposés  sur  le  bureau,  trouvés  dans 
la  Loire,  en  face  l'église  Saint-Aignan,  par  les  ouvriers  dragueurs,  et 
dont  la  découverte  avait  été  signalée  par  M.  Danton. 

Ce  lot  d'objets,  composé  d'une  clef,  d'une  croix  de  plomb,  d'une 
longue  baïonnette  massive,  de  deux  haches  d'armes  à  longue  hampe 
pour  hommes  de  pied,  et  d'une  petite  hachette  de  fer,  vient  d'être 
acheté  par  la  direction  du  Musée  historique. 


-  17  — 

Séance  du   vendredi  t>  février  1883. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président,  donnant  connaissance  des  ouvrages  reçus,  signale 
à  l'attention  de  ses  collègues  :  Les  Recherches  historiques  sur  l'ancien 
chapitre  de  l'église  d'Orléans,  de  san  origine  jusqu'au  XVI°  siècle^ 
par  M"e  de  Foulques  de  Villaret,  lauréat  du  dernier  concours  organisé 
par  la  Société,  et  rappelle  que  ce  travail  doit  prendre  place  dans  le 
XIXe  volume  de  nos  Mémoires. 

Des  remercîments  sont  adressés  à  l'auteur. 

—  Le  Président  donne  ensuite  lecture  de  trois  circulaires  minis- 
térielles, relatives  à  la  réunion  des  Sociétés  savantes,  qui  doit  avoir 
lieu  à  Paris,  au  mois  de  mars  de  la  présente  année.  Les  membres 
qui  voudraient  prendre  part  aux  travaux  de  l'assemblée,  à  titre  de 
délégués  ou  de  lecteurs,  sont  invités  à  se  faire  iuscrire  au  plus  tôt, 
afin  que  leurs  noms  soient  envoyés  au  ministère  en  temps  opportun. 

—  M.  Boucher  de  Molandon  dépose  sur  le  bureau  un  plan  réduit 
de  l'ancien  cloître  Sainte-Croix,  dressé  d'après  celui  qui  est  conservé 
aux  archives  départementales.  Ce  document  intéressant  est  accom- 
pagné d'une  légende  qui  a  pu  être  établie,  grâce  aux  minutieuses 
recherches  entreprises  par  notre  honorable  collègue. 

M.  de  Molandon  demande  à  la  Société  l'autorisation  d'insérer,  dans 
le  volume  du  concours,  à  la  suite  du  travail  de  M"^  de  Villaret,  ce 
plan  qu'il  a  fait  exécuter  à  ses  frais  personnels,  et  sur  lequel  il  veut 
bien  fournir  quelques  explications. 

Celte  proposition  est  acceptée  et  des  remercîments  sont  adressés  au 
généreux  donateur. 

La  liste  des  candidats  éligibles  aux  prochaines  élections  est  définiti- 
vement arrêtée  comme  il  suit  : 

MM.  Cuissard,  Fournier  jeune,  Dupin,  Charpentier. 


BULLETIN  N"  IIG. 


—  18  — 


Séance  du  vendredi  2  3  février   1883. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  lit  une  lettre  de  M.  le  chanoine  Victor  Pelletier, 
avertissant  la  Société  qu'il  restitue  aux  archives  divers  documents  de 
bibliographie  orléanaise  demeurés  entre  ses  mains  depuis  qu'il  a  quitté 
la  Compagnie. 

—  M.  Boucher  de  Molandon  fait  hommage  d'un  exemplaire  du  plan 
du  cloître  Sainte-Croix,  complété  par  l'indication  d'une  tour  de  ville 
omise  dans  la  planche  d'impression. 

—  Un  exemplaire  des  statuts  d'une  Société  historique  et  archéolo- 
gitjue  du  Gàtinais,  nouvellement  fondée,  est  remis  à  chaque  membre 
présent.  Cette  Société  a  son  siège  social  à  Fontainebleau. 

M.  le  Président  souhaite  la  bienvenue  à  cette  nouvelle  association, 
sœur  de  la  nôtre,  composée  de  membres  actifs  et  érudits,  dont  les 
travaux  historiques  nous  aideront  puissamment  à  atteindre  le  but  scien- 
tifique que  nous  nous  proposons. 

—  M.  Doînel  dépose  sur  le  bureau  une  liste  par  lui  dressée  <l«s 
Dominicains  d'Orléans,  du  WI"  siècle  à  l'année  1775.  Ce  U'avail  est 
renvoyé  à  la  commission  des  publications. 

—  M.  Grellet-Balguerie,  officier  de  l'instruction  publique,  membre 
de  diverses  Sociétés  savantes,  auteur  de  recherches  sur  l'Orléanais, 
est  proclamé  associé  correspondant. 

—  M.  le  Président  annonce  qu'il  va  être  procédé  à  l'élection  d'un 
membre  titulaire  résidant,  en  remplacement  de  M.  l'abbé  Cochard, 
démissionnaire;  il  donne  lecture  des  articles  du  règlement  relatifs 
aux  élections  et  d'une  lettre  de  M.  Cuissard,  par  laquelle  le  signataire 
déclare  retirer  sa  candidature. 


—  19 


M.  Fouriiier  jeune,  architecte  à  Orléans,  ayant  réuni  la  majorité 
absolue  des  sulïVages  aiii  second  tour  de  scrutin,  est  élu  membre 


^5 

titulaire  résidant. 


—  La  commission  des  publications  lit  un  rapport  concluant  à  l'im- 
pression du  projet  de  Bulletin  pour  le  quatrième  trimestre  de  188:2. 

La  même  commission  se  prononce  en  faveur  de  l'insertion  aux 
Mémoires  du  travail  de  M.  l'abbé  Desnoyers,  sur  Une  clochette  de 
bronze  trouvée  à  Orléans.  11  est  décidé  également  qu'un  dessin  de 
cette  petite  pièce  artistique  sera  exécuté  aux  frais  de  la  Société  et 
inséré  dans  l'atlas  ([ui  doit  compléter  le  volume  en  cours  d'impression. 

—  M.  Bimbenet  donne  lecture  d'une  Note  écrite  à  l'occasion  du 
plan  de  rancien  cloUre  Sainte-Croix,  présenté  par  M,  Boucher  de 
Molandon. 

Cette  note  est  renvoyée  à  la  commission  des  publications. 

—  M.  Tranchau  communique  un  travail  sur  la  Corporation  des 
boulangers  établis  dans  la  ville  et  la  généralité  d'Orléans. 

M.  le  Président  propose  de  demander  à  l'auteur  de  vouloir  bien 
donner  lecture  de  cet  intéressant  Mémoire  dans  la  réunion  des  Sociétés 
savantes  qui  doit  avoir  lieu  prochainement  à  la  Sorbonne,  et  il  fait 
remarquer  que  les  recherches  de  notre  collègue  cadrent  absolument 
avec  le  programme  nouvellement  tracé  par  M.  le  Ministre  de  l'ins- 
truction publique. 

Cette  proposition  est  adoptée  à  l'unanimité. 

—  M.  Desnoyers,  directeur  du  iimsée  historique,  donne  lecture  de^ 
deux  notes  suivantes  relatives  à  des  objets  gaulois  et  gallo-romains, 
découverts  dans  notre  département  et  récemment  acquis  par  ses  soins. 


OBJETS   TROUVES  A   YEVRE-LE-CHATEL 

Le  Musée  a  acquis  deux  monnaies  gauloises  en  or,  trouvées 
en  18G5;  dans  un  champ  labouré.  C'est  un  statère  et  un  demi- 


—  20  — 

slalt^re,  dont  la  face  représente  une  tête  tournée  à  droite,  et  le 
revers,  un  cheval  conduit  par  un  personnage;  une  roue  est 
placée  sous  les  pieds  du  cheval  du  statère,  et  un  ornement 
carré,  avec  quatre  gros  points  aux  angles,  sous  les  pieds  du 
cheval  du  demi-sfalère. 
Ces  deux  pièces  appartiennent  à  la  tribu  des  Morins. 


OBJET    TROUVE    A    PITHIVIERS- LE-VIEUX. 

Le  Musée  historique  vient  d'acquérir  une  statuette  en  bronze, 
haute  de  102  millimètres,  trouvée  en  1866,  par  un  laboureur, 
dans  bon  champ,  à  Pilhiviers-le- Vieux.  Elle  représente  Vénus 
pudique. 


iïéance  du  vendredi   9  mars  1883* 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 
Présidence  d'honneur  de  M.   Georges  Picot,  membre  de  l'Institut. 

M.  le  Président  inti'oduit  et  présente  M.  Georges  Picot,  membre 
de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  membre  du  Comité 
des  travaux  historiques  et  des  Sociétés  savantes,  venu  à  Orléans,  où 
l'attachent,  d'ailleurs,  des  souvenirs  de  famille,  pour  faire  des  recher- 
ches historiques.  Il  l'invite  à  s'asseoir  au  fauteuil  de  la  présidence. 

—  M.  le  Président  lait  connaître  les  publications  déposées  sur  le 
bureau  depuis  la  dernière  séance,  notamment  une  brochure  intitulée  : 
La  Croix  de  Frounrd,  dont  l'auteur,  M.  Léon  Germain,  membre  de 
l'Académie  de  Stanislas,  à  Nancy,  fait  hommage  à  la  Société. 

Il  lit  une  lettre  de  M.  de  Lavallière,  associé  correspondant  à  lilois, 
(jui  prie  la  Société  d'appuyer  une  demande  qu'il  a  adressée  à  l'admi- 


—  21  — 

nistration  des  forêts,  à  l'effet  d'tHre  autorisé  à  faire  des  fouilles  dans 
la  forêt  de  Russy  (Loir-et-Cher),  afin  de  poursuivre  des  recherches 
relatives  à  des  stations  gallo-romaines.  M.  le  Président  fait  savoir 
qu'il  s'est  empressé  d'apostiller  cette  demande. 

—  M.  Grellet-Balguerie  remercie  la  Société  de  son  élection  au 
titre  d'associé  correspondant,  et  envoie  l'estampage  Hthographié  de 
l'inscription  tuniulaire  incrustée  dans  le  mur  méridional  extérieur  de 
l'église  de  Saint-Benolt-sur-Loire,  inscription  dont  il  a  essayé  l'in- 
terprétation dans  plusieurs  notes,  et  qu'il  se  propose  d'expliquer  à 
nouveau,  en  substituant  le  nom  de  Girardus  à  celui  à'Aimoinus,  qu'il 
avait  d'abord  indiqué  pour  la  fin  de  la  première  ligne. 

Au  sujet  de  la  même  inscription,  M.  Boucher  de  Molandon 
demande  la  parole  pour  lire  un  rapport  présenté  au  Comité  des  tra- 
vaux historiques,  par  un  de  ses  vice-présidents,  .M.  Alfred  Ramé.  Ce 
savant  combat  l'opinion  de  M.  Grellet-Balguerie,  relativement  à 
Aimoin,  et  croit  que  l'épitaphe  tant  discutée  appartiendrait  plutôt  à 
Raoul  Tortaire  (Radulfus),  poète  et  professeur  de  poésie  à  Saint- 
Benoît,  au  XI«  siècle. 

L'épitaphe  est  en  l'honneur  d'un  poète  {clams  versu),  et  Aimoin 
est  surtout  connu  comme  chroniqueur  en  prose.  Du  reste,  dit  M.  Ramé 
en  terminant  son  excellent  rapport,  pourquoi  substituer  une  hypothèse 
«^  une  autre  hypothèse?  Il  y  a  dans  l'inscription  une  lacune  qu'on  ne 
saurait  combler  en  l'état  actuel.  Il  faudrait  que  le  monument  original 
fût  l'objet  d'un  nouvel  examen  au  moyen  d'un  très  fidèle  moulage. 

M.  Picot  fait  savoir  que  M.  Ramé  a  le  dessein  de  venir  lui-même  à 
Saint-Benoît,  et  qu'en  tout  cas,  le  Comité  des  travaux  historiques  a 
déclaré,  suivant  les  conclusions  de  son  rapporteur,  qu'il  compte  sur  la 
Société  archéologique  de  l'Orléanais,  si  dévouée  aux  grands  souvenirs 
de  Saint-Benoît-sur-Loire,  pour  la  solution  définitive  de  cette  question, 
après  qu'elle  aura  scrupuleusement  relevé  l'inscription. 

M.  Boucher  de  Molandon  et  M.  Dumuys  veulent  bien  se  charger  de 
ce  soin. 

—  M.  Picot,  après  avoir  dit  combien  il  est  heureux  de  l'occasion 
qui  lui  a  permis  d'assister  à  la  séance,  exprime  à  la  Société  l'estime 


—  22  — 

particulière  que  le  Comité  des  travaux  historiques  fait  de  ses  recher- 
ches et  de  ses  études.  Puis,  dans  une  improvisation  pleine  à  la  fois 
de  simplicité  et  d'entrain,  il  expose  la  pensée  qui  inspire  constam- 
ment le  Comité  :  venir  en  aide  aux  Sociétés  de  province,  encourager 
leurs  efforts,  faciliter  leurs  investigations  dans  le  domaine  de  l'his- 
toire et  de  l'archéologie.  De  là,  le  Répertoire  commencé  des  travaux 
historiques,  qui  sera  pour  les  travailleurs  une  ressource  du  plus  haut 
prix,  en  leur  indiquant  toutes  les  publications  faites  en  France  et  à 
l'étranger,  sur  les  divers  sujets  qui  peuvent  tenter  les  érudits.  La 
première  préoccupation  d'un  travailleur,  dit-il,  c'est  de  chercher  la 
bibliographie  de  la  question  qu'il  veut  traiter.  Combien  de  fois 
arrive-t-il  qu'après  bien  des  mois  consacrés  à  un  labeur  persévérant, 
il  s'aperçoit  que  le  sujet  qu'il  a  entrepris  a  déjà  été  traité  !  Cette 
déception  lui  sera  épargnée  par  le  Répertoire,  où  seront  rangés, 
d'après  un  plan  méthodi(jue,  tous  les  travaux  parus  dans  le  cours  de 
chaque  année,  en  histoire,  en  archéologie  et  en  philologie.  L'an- 
née 1881,  qui  va  être  publiée,  comprend  plus  de  ^jOOO  numéros,  et 
une  table  détaillée  pour  laquelle  ont  été  faites  environ  3,200  liches. 
L'année  1882  est  commencée.  Le  Comité  se  propose  de  faire  un 
travail  analogue  sur  les  questions  de  philosophie,  de  législation  et 
d'économie  sociale. 

Une  deuxième  publication,  —  celle-là  entreprise  par  l'Académie  des 
inscriptions  et  belles-lettres,  avec  le  concours  le  plus  empressé  du 
Comité,  —  c'est  la  continuation  du  Recueil  des  Ordonnances  des  7'ois 
de  France,  qui  s'est  arrêté  à  la  mort  de  Louis  XIL  C'était  déjà  le 
plus  précieux  des  instruments  de  travail  pour  les  historiens.  Uuels 
immenses  services  rendra  la  suite  de  ce  Recueil!  Enfin,  M.  Picot 
signale  comme  un  inestimable  bienfait  pour  les  travailleurs,  l'accès 
rendu  désormais  facile  aux  archives  des  Affaires  étrangères,  où  sont 
accumulées  tant  de  richesses  pour  l'histoire  de  la  diplomatie.  Très 
prochainement  va  paraître  le  premier  volume  des  instructions  données 
à  nos  ambassadeurs  en  Autriche,  recueil  rédigé  par  MM.  Sorel, 
Geffroy  et  Armand  Baschet. 

Vous  voyez,  dit  en  terminant  M  Picot,  (juel  mouvement  se  produit 
à  Paris,  à  l'Institut  et  au  Comité,  pour  favoriser  les  études,  et 
combien  on  s'y  préoccupe  de  seconder  les  eflbrts  de  la  province. 


—  23  — 

W.  le  Président  remercie  M.  Picot  de  cette  communication  inté- 
ressante et  le  prie,  au  nom  de  tous  ses  collègues,  d'accepter,  avant 
de  se  retirer,  un  jeton  d'argent. 

—  M.  le  Président  fait  connaître  que,  tous  les  exemplaires  du 
diplôme  de  membre  titulaire  résidant  étant  épuisés,  il  y  a  lieu  d'aviser 
à  faire  un  autre  modèle;  et  il  propose  de  prier  M.  Davoust  de  vouloir 
bien  se  charger  de  ce  soin.  .M.  Davoust  accepte  volontiers  le  mandat, 
mais  à  la  condition  que  la  Société  lui  manifestera  ses  idées  et  ses  inten- 
tions sur  la  composition  et  l'ornementation  du  nouveau  diplôme.  Il 
est,  en  conséquence,  décidé  qu'un  projet  sera  dressé  à  cet  effet  par 
une  commission  composée  de  MM.  de  Pibrac,  Patay,  Jarry  et  Davoust. 

—  La  commission  des  publications  conclut  à  l'insertion  au  Bulletin 
de  la  note  de  M.  Bimbenet  sur  le  plan  de  l'ancien  cloître  Sainte- 
Croix. 

Cette  proposition  est  adoptée  (1). 

—  M.  le  Président  rappelle  que  la  liste  des  membres  honoraires 
a  été  réduite  par  suite  de  la  perte  si  regrettable  de  MM.  de  Long- 
perrier,  Quicherat  et  Charles  Blanc,  que  l'honneur  et  les  travaux  de 
la  Société  sont  également  intéressés  à  l'adjonction  de  savants,  connus 
par  leurs  publications  et  par  leurs  sympathies  pour  les  Sociétés  de 
province.  Il  présente  donc,  avec  la  signature  de  plusieurs  collègues, 
les  candidatures  pour  le  titre  de  membres  honoraires,  de  M.  Alexandre 
Bertrand,  directeur  du  musée  de  Saint-Germain,  membre  de  l'Ins- 
titut, depuis  longtemps  déjà  en  relations  avec  la  Société;  de  M.  Georges 
Picot,  membre  de  l'Institut,  que  beaucoup  de  souvenirs  personnels  et 
de  travaux  rattachent  à  l'Orléanais;  de  M,  Albert  Duniont,  directeur 
de  l'Enseignement  supérieur,  membre  de  l'Institut  qui,  lui  aussi,  a 
des  liens  étroits  avec  notre  ville;  et  de  M.  Tamizey  de  Larroque,  cor- 
respondant de  l'Institut,  à  qui  des  travaux  historiques  considérables 
ont  donné  une  si  juste  notoiiété. 

Aux  termes  de  l'art.  18  des  statuts,  l'élection  pourra  se  faire  à  la 
deuxième  séance  qui  suit  la  présentation. 

(1)  Voir  la  note,  p.  27. 


-  24  — 

—  M.  Doinel  dépose  sur  le  bureau  la  liste  des  étudiants  Scandi- 
naves (danois,  suédois,  norwégiens),  qui  ont  fréquenté  l'Université 
d'Orléans,  du  XIV"  au  XV11«  siècle. 

Ce  travail  est  renvoyé  à  la  commission  des  publications. 

—  Le  jour  de  la  deuxième  séance  mensuelle  tombant  le  Vendredi- 
Saint,  il  est  décidé  que  la  prochaine  réunion  se  tiendra  le  lundi 
i9  mars. 


Séance  du  lundi  19  mars  1883. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  donne  connaissance  des  ouvrages  reçus  depuis  la 
dernière  réunion  et  fait  hommage  à  la  Société,  au  nom  de  M.  Picot, 
de  l'Institut,  d'une  brochure  intitulée: Le  dépôt  légal  et  nos  collections 
nationales. 

Des  remercîments  sont  adressés  au  donateur. 

—  Lecture  est  donnée  d'une  lettre  de  M.  le  conservateur  des 
forêts,  accordant  à  notre  associé  correspondant,  M.  de  Lavallière,  de 
Blois,  l'autorisation  par  lui  sollicitée  d'entreprendre  des  fouilles  dans 
un  endroit  déterminé  de  la  foret  de  Russy  (Loir-et-Cher). 

—  Plusieurs  membres  présentent  M.  de  la  Tour  du  Pin,  ancien 
officier,  chevalier  de  laLégion-d'Honneur,  habitant  le  château  de  Be- 
zonville,  prés  de  Pithiviers,  au  litre  de  membre  titulaire  non  résidant. 

—  M.  l'abbé  Maître  membre  titulaire  non  résidant,  fait  connaître  à 
ses  collègues,  dans  une  lettre  adressée  à  M.  le  Président,  qu'il  s'occupe 
en  ce  moment  de  travaux  d'intérêt  local  destinés  à  être  soumis  pro- 
chainement à  leur  appréciation. 

—  La  commission  des  publications  présente  un  rapport  concluant  à 


—  25  — 

l'insertion  au  Bulletin  de  la  notice  de  M.  l'abbé  Berton  sur  Courtemaux 
(Loiret). 
Cette  proposition  est  adoptée  (1). 

—  M.  Boucher  de  Molandon,  déjà  inscrit  comme  délégué  de  la 
Société  à  la  future  réunion  de  la  Sorbonne,  demande  l'autorisation  d'y 
lire  un  mémoire  relatif  aux  anciennes  portes  de  la  première  enceinte 
d'Orléans. 

Cette  autorisation  lui  est  accordée. 

—  M.  E.  Davoust,  membre  de  la  commission  chargée  de  l'étude 
d'un  nouveau  diplôme  pour  les  membres  de  la  Société,  soumet  à  ses 
collègues  deux  croquis  de  genres  différents,  l'un  contenant  des  mé- 
daillons composés  de  vues  pittoresques  des  principaux  monuments  de 
l'Orléanais,  l'autre  rappelant,  par  sa  disposition  générale,  l'ornemen- 
tation d'une  page  de  missel. 

La  Société  adopte  en  principe  le  second  modèle,  tout  en  exprimant 
le  désir  que,  dans  les  détails  qu'il  doit  comporter,  soient  reproduits 
les  écussons  des  principales  villes  de  la  Généralité  d'Orléans. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'un  fragment  de  l'inventaire  des 
archives  nouvellement  classées  par  ordre  du  Ministre  des  affaires  étran- 
gères. 

Les  liasses  indiquées  comme  pouvant  intéresser  l'Orléanais  for- 
ment six  volumes  in-folio,  dont  la  table  sera  insérée  in  extenso  dans 
le  présent  Bulletin  (2). 

—  L'un  des  derniers  fascicules  des  pubhcations  de  la  Société 
archéologique  du  .Midi  contient  un  rapport  sur  une  visite  faite  par  les 
délégués  de  cette  compagnie,  au  château  de  Pibrac  (Haute-Garonne), 
nouvellement  restauré  par  notre  honorable  collègue,  M.  le  comte 
du  Faur  de  Pibrac. 

Ce  rapport,  dont  la  Société  écoute  la  lecture  avec  plaisir,  rend  un 
hommage  mérité  au  goût  et  à  l'intelligence  du  savant  propriétaire  de 
l'antique  manoir. 

(1)  Voir  la  Notice,  plus  bas,  p.  35. 

(2)  Voir  plus  bas  p.  3t. 


-   26  - 

—  ^1.  Dumiiys  rend  compte  verbalement  à  ses  collègues  des 
résultats  que  lui  a  fournis  une  excursion  archéologique  qu'il  vient  de 
faire  à  Neuvy-sur-Loire  (Nièvre),  et  à  Chantecoq  (Loiret). 

Dans  la  première  de  ces  localités,  il  a  exploré  une  station  romaine 
composée,  selon  toute  apparence,  d'une  villa  et  de  nombreuses  dépen- 
dances ayant  eu  sans  doute  une  destination  industrielle  céramique 
ou  métallurgique.  A  Chantecoq,  il  a  visité,  en  compagnie  de  M.  l'abbé 
Cochard,  membre  titulaire  non  résidant,  et  de  M.  l'abbé  Berton,  curé 
de  la  paroisse,  associé  correspondant,  les  souterrains  connus  dans  le 
pays  sous  le  nom  de  :  «  Caves  de  la  reine  Blanche.  » 

Ces  galeries,  dont  M.  Dumuys  a  levé  un  plan  aussi  exact  que 
possible,  eu  égard  aux  moyens  insuffisants  dont  il  a  dû  se  servir  pour 
arriver  au  but  qu'il  se  proposait  d'atteindre,  s'étendent  sous  l'ancienne 
résidence  royale  de  Chantecoq,  détruite  en  135G  par  les  Anglais. 

Le  secrétaire  demande  à  la  Société  de  nommer  une  commission 
spéciale  composée  d'un  dessinateur,  d'un  architecte  et  d'un  rappor- 
teur, pour  refaire  d'une  façon  plus  précise  le  travail  qu'il  n'a  pu 
qu'ébaucher. 

La  Société,  après  avoir  pris  connaissance  des  plans  du  château  et 
de  ses  galeries  souterraines  qui  lui  sont  soumis,  déclare  s'en  rapporter 
à  M.  Dumuys  pour  composer  cette  commission,  et  ouvrir  le  crédit 
nécessaire  à  son  fonctionnement. 


NOTE 

SllR  LE  PLAN  DE  L'ANCIEN  CLOITRE  SAINTE-CROIX 

Offert  à  la  Société  par  M.  Boucher  de  Molandon. 


L'hôtel  ou  auberge  qui,  du  côté  de  la  place  de  l'Étape,  avec  la 
muraille  de  THôtel-Dieu,  fermait  l'enceinte  du  cloître,  portait 
l'enseigne  de  :  L'Épervier. 

Il  a  été  longtemps  le  plus  confortablement  tenu  de  tous  les 
anciens  hôtels  de  la  ville. 

Comme  le  plan  l'indique,  il  s'arrêtait  à  l'impasse  des  Barba- 
cannes. 

Cette  impasse  était  fermée  par  une  habitation  de  luxe,  qui 
fut  pendant  longtemps  le  siège  de  la  direction  de  l'enregistre- 
ment et  des  domaines. 

Cette  habitation  existe  encore,  et  son  entrée  est  placée  sous  le 
no  6  de  la  rue  Jeanne-d'Arc. 

L'impasse  était  désignée  sous  le  nom  de  :  Barbacana,  Bar- 
hacannes,  que  Ducange  définit  par  le  mot  forteresse  :  Propu- 
gnaculum  exterius,  monument  de  défense  accompagnant,  dans 
l'ancienne  stratégie,  les  portes  des  villes  :  quo  prœsertim  verà 
earum  portœ  aut  mûri  muniuntur. 

Les  bâtiments  opposés  à  l'hôtel  de  YÉpervier,  sur  la  même 
ligne  et  formant  l'autre  côté  de  l'impasse,  se  prolongeaient 
jusqu'à  une  rue  étroite  appelée  de  Hennequins  ou  des  Hanne- 
quins. 

M.  Vergnaud  est  le  seul  de  nos  annalistes  qui  ait  fait  con- 
naître l'étymologie  de  ce  mot.  Il  viendrait  de  :  hamiart,  hen- 
nart,  henné,  hinnus,  se  rapportant  à  la  race  chevaline^  d'où, 


—  28  — 

probal)lement,  le  mot  :  hennir,  que  le  vieux  Richelet  déter- 
mine ainsi  :  Cri  naturel  du  cheval. 

Cette  rue,  rapprochée  de  l'impasse  des  Barbacannes,  explique 
bien  ce  mot  lui-même;  les  chevaux,  les  écuries,  devaient  être 
dans  le  voisinage  de  la  forteresse  qui  défendait  la  porte  de  la 
ville,  dite  Parisis,  ouvrant  sur  le  chemin  que  les  hommes,  les 
gens  d'armes  devaient  suivre  pour  aller  à  la  rencontre  des 
attaquants  ou  les  poursuivre. 

Ces  bâtiments  contenaient,  outre  les  chevaux,  leur  équipe- 
ment et  les  armes  d'attaque  et  de  défense  à  l'usage  des  gens 
d'armes. 

Ces  équipements,  pour  les  hommes  et  même  pour  les  ani- 
maux, étaient  en  fer  et  en  cuir.  Aussi,  la  ligne  d'habitations  qui 
partait  de  la  rue  des  Hennequins  s'étendait  jusqu'à  une  autre 
rue,  celle  des  Éperonniers,  c'est-à-dire  de  la  corporation  des 
ouvriers  de  la  ferroimerie  et  de  la  corroierie. 

C'est  ce  que  nous  dit  Cheruel  :  Vexistence  de  la  cor- 
poration des  éperonniers  tient  étroitement  à  la  chevalerie 
(à  tous  ceux  qui  composent  un  système  de  cavalerie),  les  épe- 
ronniers furent  loyigtemps  réunis  aux  selliers  et  larmiers 
(ceux-ci  faiseurs  des  mors  pour  les  chevaux  et  des  étriers). 

Au  delà  de  cette  rue  se  trouvait  une  église  sous  le  vocable  de 
saint  Eloi,  patron  de  toutes  les  corporations  d'ouvriers  forge- 
rons, depuis  l'orfèvre,  le  coutelier,  jusqu'au  maréchal-ferrant. 

L'église  et  ses  dépendances  étaient  bornées,  au  midi,  par  la 
rue  de  la  Clousterie,  séparant  la  rue  de  la  Petite -Horloge  (du 
Petit-Horloge)  ou  des  Grands-Ciseaux,  de  la  rue  de  Semoi, 
cette  dernière  s'étendant  alors  seulement  de  la  rue  Saint- 
Martin-de- la-Mine  et  de  la  rue  du  Battoir- Vert  ou  de  la 
Véronique,  à  la  rue  des  Gobelets. 

La  rue  de  la  Clousterie  faisait  suite  à  la  rue  des  Grands- 
Ciseaux,  probablement  celle  ou  résidaient  plus  particulièrement 
les  membres  de  la  corporation  des  couteliers.  (Le  père  de 
M.  Lottin,  auteur  des  Recherches  historiques  de  la  ville 
d'Orléans,  exerçait  cette  profession  dans  cette  rue.) 

Enfin,  la  rue  de  l'Aiguillerie  ou  Sainte-Catherine  était  peu 


—  29  — 

éloignée  de  ce  groupe  consacré  à  tout  ce  qui  concernait  le  tra- 
vail des  métaux. 

La  longue  suite  de  maisons  s'étendant  de  la  place  de  VEtape- 
au-Vin  à  cette  rue  de  la  Clousterie  était  composée  d'habita- 
tions irrégulières,  misérables  et  très  mal  famées  ;  cafés,  ca- 
barets, masures  abritant  des  métiers  abjects,  occupaient  celte 
façade  odieusement  élevée  devant  la  Cathédrale,  elle-même 
inachevée  et  offrant  encore  l'aspect  des  ruines  que  les  lenteurs 
apportées  dans  la  marche  des  choses  administratives  de  ces 
temps  n'avaient  pas  permis  de  réparer. 

L'église  Saint-Éloi  et  ses  dépendances  existaient  encore,  mais 
elles  étaient  transformées  en  une  usine  où  se  ratfinait  le  sucre, 
en  magasins  et  en  bâtiments  destinés  à  l'habitation  de  l'indus- 
triel auquel  elles  appartenaient. 

L'église  Saint-Pierre-Lenlin,  jusqu'au  Concordat,  comme 
l'église  Saint- Michel,  était  devenue  une  salle  de  spectacle 
occupée  tantôt  par  des  amis  de  l'art  théâtral  appartenant  à  la 
Société  orléanaise,  tantôt  par  des  troupes  d'acteurs  en  passage. 
Depuis  le  Concordat,  elle  devint  le  Temple  protestant,  et  rem- 
plaça pour  cette  communion  une  des  chapelles  de  l'église  de 
Saint-Paul  où,  depuis  la  Révolution,  s'exerçait  le  culte  de  la 
réforme. 

La  maison  qui  l'accompagnait,  dans  la  rue  conduisant  de 
la  rue  Saint-Martin-de-la-Mine  au  cloître  Sainte-Croix,  devint 
l'habitation  du  pasteur  et  de  sa  famille 

Cet  état  de  choses  s'est  maintenu  jusqu'à  l'année  -1833,  où 
l'Église  Sainl-Pierre-Empont  a  été  détruite  et  remplacée  par  la 
coupole,  assez  disgracieuse,  attribuée  à  l'église  protestante. 

Il  n'est  rien  qui  puisse  et  doive  être  ajouté  à  ces  détails. 

En  les  réunissant,  on  n'a  eu  d'autre  but  que  celui  de  faire 
connaître  la  distribution  et  la  destination  primitives  de  ce  quar- 
tier considérable  de  la  ville,  sa  disposition  et  les  regrettables 
négligences  dont  il  a  été  l'objet  de  la  part  de  l'administration 
publique,  depuis  sa  première  transformation  jusqu'à  sa  trans- 
formation définitive. 

L'œuvre  municipale,  aussi  remarquable  par  sa  belle  exécu- 


—  30  — 

lion  que  par  le  sentiment  de  haute  convenance  qui  l'a  inspirée 
recevra  bientôt,  il  faut  l'et^pérer,  son  complet  accomplissement. 
Ce  quartier,  jadis  le  centre  des  éléments  de  combat  et  de 
défense,  nécessaires,  dans  ces  temps  encore  entachés  de  la 
barbarie  du  moyen  âge,  à  la  sécurité  précaire  et  inquiète  de  ses 
habitants,  aujourd'hui  le  centre  de  tous  les  établissements  où 
s'enseignent  et  se  cultivent  la  science,  les  lettres  et  les  arts, 
groupés  à  l'ombre  de  son  illustre  et  magnifique  cathédrale, 
deviendra,  il  faut  l'espérer,  par  l'achèvement  qu'il  exige,  digne 
de  sa  nouvelle  destination. 

E.    BiMBENET. 


DOCUMENTS   RELATIFS  A  L'ORLÉANAIS 


CONSERVÉS     AUX    ARCHIVES     DES     AFFAIRES    ETRANGERES. 


Le  ministère  des  affaires  étrangères  a  fait  récemment  publier 
un  Inventaire  sommaire  des  archives  du  département  des 
affaires  étrangères.  Le  premier  volume  est  intitulé  :  Mémoires 
et  Documents  :  France  (1).  Le  classement  nouveau,  communiqué 
pour  la  première  fois  au  monde  savant,  comprend  1_,883  nu- 
méros, pris  dans  divers  fonds. 

Six  volumes  in-folio  concernent  notre  ancien  Orléanais.  En 
voici  les  sommaires  (2)  : 

N»  1669  (Petits  fonds.  —  Orléanais,  246).  —  1280-1697. 
Droits  de  la  maison  de  Vendôme  sur  l'Orléanais  ;  franchises 
de  la  ville  de  Chartres  (copie  de  pièces  des  XIV^  et  XVI^  siè- 
cles). —  Extrait  des  ordonnances  du  roi  Charles  IX,  faites 
sur  les  plaintes  des  députés  des  Trois-États,  tenus  à 
Orléans.  —  Lettres  de  MM.  de  Beauharnais,  Bouthillier  et 
Chavigny  ;  expédition  et  commission.  — Difficultés  entre  les 
trésoriers  de  France  et  le  bailliage  d'Orléans.  —  Différend 
entre  le  présidial  et  le  prévôt  des  maréchaux.  —  Correspon- 
dance de  Mazarin  avec  Palluau,  Piloys,  Herville.  —  Pièces 
relatives  à  Romoranlin^  Montargis,  etc.  —  Lettre  pastorale  de 
l'évêque  de  Chartres. 

Un  vol.  in-fol.,  minutes,  originaux  et  copies  du  XYIII^  siè- 
cle ;  trois  pièces  imprimées  ;  289  folios. 

(i)  Paris,  Imprimerie  nationale,  1882,  in-8"  de  376  payes. 
(2)  Mémoires  el  documents,  p.  320  à  322. 


—  32  — 

No  d670  (Petits  fonds.  —  Orléanais,  247).  -—  1698-1730. 
Mémoire  de  la  généralité  d'Orléans  (1698^.  —  Affaires  ecclé- 
siastiques ;  lettres  adressées  au  régent  par  les  évèques  d'Or- 
léans et  de  Blois  ;  reliques  de  Vendôme  ;  prêtres  appelants. 

—  Établissement  d'un  hôtel  des  monnaies  à  Orléans.  — 
Requête  des  officiers  de  la  chambre  des  comptes  de  Blois.  — 
Mémoire  et  faveur  des  franchises  de  la  ville  de  Chartres. 

Un  vol.  in-fol.,  minutes,  originaux,  copies  et  imprimés  des 
XVII«  et  XVIIIe  siècles  ;  390  folios. 

No  1671  (Petits  fonds.  —  Orléanais,  248).  —  1731-1740. 
Correspondance  de  Fleury  avec  les  prélats.  —  Chambre  des 
comptes  de  Blois.  —  Accord  avec  l'évêque  d'Orléans  au  sujet 
des  droits  régaliens.  —  Religieux  de  Neauphile-le-Vieux  ; 
petit-séminaire  de  Chartres,  etc.  —  Requêtes  et  règlements 
pour  l'Hôtel-Dieu  de  Blois.  —  Édits  ;  arrêts  du  conseil.  — 
Suppression  de  péages.  —  Refus  de  sacrements  ;  censure. 

Un  voL  in-fol.,  minutes,  originaux,  copies  et  imprimés  du 
XVIII"  siècle  ;  360  folios. 

No  1672  (Petits  fonds.  —  Orléanais,  249).  —  1741-1749. 
Correspondance  de  Fleury.  —  Refus  de  sacrements.  — 
Contestation  entre  l'évêque  de  Chartres  et  M.  d'Aligre.  — 
Affaires  des  chercheurs  de  trésors  ;  interrogatoires  et  mé- 
moires. —  Copies  des  lettres  de  M.  Barentin,  intendant 
d'Orléans,  à  M.  de  Beaumont  et  à  M.  de  Maurepas.  — 
Etat  de  la  recette  et  dépense  du  comté  de  Blois.  —  Édits; 
arrêts  du  conseil.  —  Péages;  confiscation  de  toiles  peintes. 

—  Mémoire  pour  le  prieur  de  Beaugency,  appelant  comme 
d'abus  contre  l'abbé  Garnier. 

Un  vol.  in-fol.,  minutes,  originaux,  copies  et  imprimés  du 
XVIlIe  siècle  ;  358  folios. 

No  1673  (Petits  fonds.  —  Orléanais,  250).  —  1750-1761. 
Recettes  et  dépenses  de  la  généralité  d'Orléans  et  du  comté 
de  Blois.   —  Finances  de  la  communauté  de  Fargeau.   — 


—  33  — 

Refus  de  sacrements.  — Édits;  arrêts  du  conseil.  —  Péao'es  : 
octroi  de  Clamecy.  —  Société  d'agriculture.  —  Délivrance 
des  prisonniers  à  l'avènement  des  évèques  d'Orléans.  — 
Appel  comme  d'abus. 

N»  1674  (Petits  fonds.  —  Orléanais,  251).  —  1762-1788. 
Différend  entre  M.  Pascault,  ancien  chargé  d'afîaires  à 
Hambourg,  et  M.  de  Cypierre,  intendant  d'Orléanais.  — 
Mémoire  pour  le  notaire  du  plat  pays  de  Vendôme.  — 
Requêtes,  placets,  etc.  —  Affaires  ecclésiastiques.  —  Cha- 
pitre d'Orléans.  —  Arrêts,  lettres-patentes,  etc. 

Un  vol.  in-fol.,  minutes,  originaux,  copies  et  imprimés  du 
XVIIIe  siècle  ;  315  folios. 


BULLETIN  NO  116. 


NOTICE  SUR  GOURTEMAUX 


La  seigneurie  de  Courtemaux  appartenait,  sous  l'ancien 
régime,  à  l'abbaye  de  Ferrières,  et  spécialement  à  la  mense 
conventuelle  et  non  à  la  mense  abbatiale.  Tous  les  actes  féodaux 
s'y  faisaient  au  nom  des  «  vénérables  prieurs  et  religieux  » 
représentés  par  le  Père  cellérier.  C'était  le  cellérier  qui  insti- 
tuait le  prévôt  et  le  procureur  fiscal.  C'était  lui  aussi  qui 
nommait  le  notaire  seigneurial,  et  louait  l'étude  ainsi  que  la 
charge  de  greffier  près  du  tribunal  de  haute  justice  que 
l'abbaye  avait  à  Courtemaux.  Le  «  receveur  de  seigneurie,  » 
délégué  par  le  cellérier,  lui  rendait  ses  comptes.  Parfois,  ce 
receveur  louait  à  forfait  tous  les  droits  seigneuriaux  annuels  et 
casuels.  En  1750,  par  exemple,  Pierre  Noguet,  laboureur  à 
Pennery,  paroisse  de  Saint-Hilaire-les-Andrésis,  et  Claude 
Noguet,  marchand  de  bois  à  Égreville,  avaient  loué  la  recette  de 
de  la  seigneurie  pour  sept  ans.  Ils  devaient  verser  au  Père 
cellérier  «  cinq  cent  cinquante  livres,  bon  an,  mal  an,  »  non 
compris  une  redevance  que  le  curé  devait  à  l'abbaye  sur  sa 
dime.  Cette  redevance  s'élevait  à  «  cinq  muids  de  grains  en 
cinq  sacs  et  six  feuillettes  de  vin.  » 

Disons,  en  passant,  que  le  Père  cellérier  n'était  pas  bien 
terrible  ;  nous  rencontrons,  en  effet,  des  laboureurs  qui  n'ont 
pas  payé  leurs  censives  depuis  vingt-neuf  ans,  et  que  l'économe 
se  voit  obligé  d'amener  devant  M.  le  prévôt,  pour  empêcher  la 
prescription.  Et  encore  transige-t-il  avec  les  retardataires,  en 
leur  remettant  un  tiers,  ou  même  la  moitié  de  leur  dette,  «  par 
commisération  et  charité  chrétienne.  » 

Dom  Morin  nous  apprend  que  la  seigneurie  et  justice  de 


—  36  — 

Courlemaux  avaient  été  données  à  l'abbaye  de  Ferrières,  par  e 
pape  Eugène  III. 

L'abbaye  de  Ferrières  avait  une  redevance,  pour  Courte- 
maux,  envers  le  seigneur  de  Courtenay.  Nous  le  constatons 
dans  un  acte  d'aveu  et  dénombrement  de  la  chatellenie  de  Cour- 
tenay, fait  au  roi,  en  1383,  par  Raymond  de  Mareuil,  sire  de 
Courtenay.  On  y  lit  :  «  Item  sur  l'abbé  de  Ferrières,  au  lieu 
dit  Courthemault,  quarante  septiers  d'avoyne  fournyz  à  la 
mesure  dudit  Courtenay.  »  Ceci  semblerait  indiquer  que  les 
seigneurs  de  Courtenay  avaient  été  les  possesseurs  primitifs  de 
Courtemaux.  En  tous  cas,  ils  avaient  encore  la  possession  d'une 
bonne  partie  de  la  paroisse,  car  leur  prévôté  et  justice  de 
Chantecoq  s'étendait  «  ju'^qu'au  Gué-des-Moines.  »  Le  che- 
min qui  descend  des  Ronds  traversait,  autrefois,  la  Clairis  et 
les  prés,  et  se  raccordait,  de  l'autre  côté  de  la  vallée,  au  che- 
min nommé  la  Rue  Bas-Blanc.  Ce  chemin  faisait  la  limite  de  la 
seigneurie  de  Courtenay,  qui  s'étendait  ainsi  jusqu'à  deux  cents 
mètres  «  du  bourg  de  Courthemault.  » 

Par  contre,  la  seigneurie  et  justice  de  Courtemaux  s'étendait 
sur  une  partie  de  la  paroisse  de  Saint-Loup-de-Gonois  ;  ainsi 
le  domaine  des  Grands-Légers  payait  les  censives  à  la  recette 
de  Courlemaux,  et  était  soumis,  en  justice,  au  prévôt  de  Cour- 
temaux. 

Tout  près  du  bourg  de  Chantecoq,  à  500  mètres  environ  de 
l'église  et  dans  la  direction  de  l'ouest,  se  trouve  une  ancienne 
gentilhommière,  habiiée  aujourd'hui  par  M™^  veuve  Habert,  et 
portant  le  nom  de  la  Grand'Cour.  Sa  façade  présente  quelques 
particularités  suffit^anfes  pour  attirer  l'attention  d'un  archéo- 
logue. Une  baie  rectangulaire,  destinée  à  éclairer  la  pièce  prin- 
cipale du  rez-de-chaussée,  et  autrefois  divisée  dans  sa  largeur 
par  un  croisillon  de  pierre,  se  remarque  à  gauche  de  la  petite 
porte  d'entrée.  A  l'angle  du  bâtiment,  sur  cette  même  façade, 
et  à  hauteur  du  premier  étage,  apparaît  une  console  de  pierre 
semblable  à  celles  qui  furent  employées  dans  la  construction 
des  mâchicoulis  juqu'au  XV!"  siècle. 

Le  rez-de-chaussée  de  cette  antique  demeure  se  compose 


—  37  — 

d'une  vaste  pièce,  dans  laquelle  se  dresse  encore  une  large 
cheminée  adossée  aii  mur  de  l'ouest.  Son  manteau  de  bois, 
dont  les  moulures,  très-endommagées  par  le  temps,  sont  recou- 
vertes en  partie  de  planches  modernes,  est  soutenu  par  deux 
demi-colonnettes  cylindriques,  reposant  sur  un  socle  quadran- 
gulaire,  décoré,  aux  angles,  de  grossièj'es  figurines  en  relief. 

Ces  colonnettes  sont  ornées  à  leur  partie  supérieure,  de  deux 
écussons  similaires,  inclinés  d'arrière  en  avant,  tenant  lieu  de 
chapiteaux,  et  rattachés  seulement  à  la  construction  par  quatre 
minces  attaches  de  pierre. 

■  Ils  portent  d'azur  à  la  bande  de  gueules  bordée  d'argent 
à  deux  fleurs  de  lys  d'or,  l'une  en  pointe,  l'autre  en  chef, 
bordée  d'argent.  Les  métaux  et  émaux  n'étant  indiqués  par 
aucune  hachure,  nous  ne  pouvons  les  dénommer  sûrement  : 
seules  les  pièces  qui  chargent  l'écu  restent  avec  leur  valeur 
certaine. 

Une  énorme  poutre,  sur  laquelle  s'appuient  les  solives  appa- 
rentes et  régulièrement  espacées,  partage  la  pièce  en  deux  par- 
ties égales,  et  vient  s'asseoir  avant  de  s'engager  dans  le  mur  du 
midi  sur  un  large  corbeau  orné  de  sculptures  grossières,  repré- 
sentant l'écu  de  France,  soutenu  par  deux  anges. 

D'après  ces  quelques  détails  architectoniques ,  nous  sommes 
porté  à  fixer  au  commencement  du  XV''  siècle  la  date  de  la 
construction  de  cette  intéressante  habitation. 

Il  y  avait,  sur  la  paroisse,  quelques  petits  fiefs  censitaires, 
mais  non  justiciers.  Le  principal  était  le  fief,  encore  nommé 
aujourd'hui  «  la  Mort-aux-Juifs.  »  Nous  rencontrons,  dans 
les  registres  paroissiaux,  à  la  fin  du  XVII"  siècle,  le  nom  de 
«  noble  homme  Messire  Pierre  Ozon,  sieur  de  la  Mort-aux- 
Juifs.  »  Quelle  est  l'origine  du  nom  étrange  de  ce  fief?  Y  a-t-ii 
un  rapport  historique  entre  ce  nom  et  une  oi"donnance  du  roi 
Jean-le-Bon,  datée  de  Clianlecoq,  et  dirigée  contre  les  Juifs, 
Lombards,  et  autres  usuriers,  qui  opprimaient  les  populations  ? 
Nous  ne  pouvons  que  poser  la  question  sans  la  résoudre. 

Le  sieur  de  la  Mort-aux-Juifs  appartenait  à  la  famille  Ozon, 
une  des  familles  nobles  les  plus  iulluentes  de  la  contrée.  Elle 

3* 


—  38  — 

avait  acquis,  par  une  alliance  avec  la  famille  du  Boucher,  le 
nom  de  Chasseval,  fief  situé  à  Courtenay.  Les  Ozon  habitaient 
un  petit  manoir  attenant  à  l'église  et  au  cimetière  de  Courte- 
maux,  qui  appartient  encore  aujourd'hui  à  un  de  leurs  descen- 
dants, M.  Verdier  (de  Pennery),  conseiller  général  de  Cour- 
tenay. Nous  rencontrons,  en  1677,  le  nom  de  damoiselle  Marie 
Ozon,  inhumée  dans  l'église  ;  Marie-Anne  Ozon,  sa  sœur, 
souvent  marraine  des  enfants  pauvres  ;  en  1680,  maître  Etienne 
Ozon,  conseiller  du  roi  au  i)résidial  de  Montargis,  puis  sieur  de 
Lanfaiiiau,  et,  plus  tard,  maître  des  eaux  et  forêts  de  Montargis  ; 
en  1693,  Jacques  Ozon,  seigneur  de  Maltaverne,  commissaire 
aux  revues  de  la  ville  de  Montargis;  en  1710,  Pierre  Ozon, 
prêtre,  bachelier  en  théologie  de  la  Faculté  de  Paris  ;  en  1713, 
Marie-Madeleine,  fille  de  Jacques  Ozon,  écuyer,  seigneur  de 
Chasseval,  assesseur  de  la  maréchaussée  de  Montargis  et  de 
Louise  Fadeau,  son  épouse  ;  en  1714,  Marie-Louise  Ozon  de 
Chasseval  et  Marie-Anne  Ozon  de  (>hanvallon.  En  1716,  est 
inhumé  dans  l'église  de  Courtemaux  René  Ozon,  écuyer, 
seigneur  de  Bois-le-Roy,  en  la  paroisse  de  Griselles,  officier  de 
feu  S.  A.  R.  Monsieur,  et  de  S.  A  S.  Monseigneur  le  duc 
d'Orléans,  régent  du  royaume,  en  présence  de  noble  homme 
Etienne  Ozon,  sieur  de  Lenfarnau,  receveur  du  grenier  à  sel 
et  des  consignations  de  Montargis,  et  de  Jacques-René  Ozon, 
sieur  de  Chasseval,  neveux  du  défunt. 

Le  nom  de  Chasseval  est  aujourd'hui  porté  par  deux  hono- 
rables gentilshommes,  châtelains  d'Adon  et  de  La  Bussière, 
dont  le  nom  patronymique  est  Duchemin.  Ce  fut  en  1729  que 
s'accomplit  à  Courtemaux  l'alliance  qui  devait  faire  passer  aux 
Duchemin  le  nom  et  la  terre  de  Chasseval.  Marie-Louise  Ozon 
de  Chasseval,  fille  de  Jacques-René  Ozon,  sieur  de  Chasseval, 
épouse  Maître  Noël-Augustin  Duchemin,  employé  dans  les 
fermes  du  roi,  demeurant  à  Clieroy,  fils  de  feu  noble  homme 
Maître  Noël  Duchemin,  conseiller  du  roi,  lieutenant-général  de 
police  de  la  ville  de  Dreux.  En  1771,  inhumation  de  ladite 
Marie-Louize  Ozon  de  Chasseval,  femme  de  messire  Noël- 
Augustin  Duchemin,  écuyer,    secrétaire  du  roi,   seigneur  de 


—  89  — 

Ghasseval.  Marie-Madeleine  Ozon,  sœur  de  Marie-Louise,  avait 
épousé,  en  1734,  noble  homme  Louis  Gaillard  des  Aulnes, 
ancien  maire  de  Montargis. 

Enlin  M.  de  Ghasseval,  qui  demeurait  à  Gourtemaux,  voulut 
joindre  à  la  situation  qu'il  y  occupait  les  droits  seigneuriaux. 
Par  transaction  sans  doute  avec  l'abbaye  de  Ferrières,  il  devint 
«  seigneur  échangiste  y>  de  Gourtemaux.  Jl  y  mourut  le 
16  mars  1788,  et  fut  inhumé  sous  le  porche  de  l'église  où  l'on 
voit  encore  sa  tombe.  On  y  lit  : 

Cy  gist 
Messire  Noël  Aug 
ustin  Duchemin 
écuyer,  s""  de  Chas   ' 
seval,  seigneur  échangiste 
de  cette  paroisse 
et  autres  lieux 
lequel  trépassa  en  son  ch 
ateau  de  Courtem 
eaux  le  seize  mars 
il 83  étant  âgé  de 
quatre  vingts  ans. 
Ce  tombeau  lui  a  été 
élevé  par  les  soins  de 


Les  autres  lignes  ont  été  effacées  à  coups  de  ciseau.  Je  pense 
que  la  qualité  de  seigneur  échangiste  était  personnelle,  car, 
après  la  mort  de  M.  de  Ghasseval,  l'abbaye  de  Ferrières  reprend 
ses  droits.  On  rencontre  en  effet,  en  1787,  sur  les  registres 
paroissiaux,  l'inhumation  de  «  Michel  Jacquemin,  huissier  à 
La  Selle-sur-le-Bied,  trouvé  mort  sur  la  justice  des  vénérables 
religieux  de  l'abbaye  royale  de  Ferrières,  seigneurs  de  cette 
paroisse.  » 

M.  de  Ghasseval  laissait  un  fils,  Messire  Gharles-Pierre- 
Augustin  Duchemin,  écuyer,  sieur  de  Ghasseval,  lequel  avait 
lui-même    deux    fils,     Edme-Louis-Augustin    Duchemin     de 


—  40  — 

Chasseval,  mousquetaire  du  roi,  et  Gabriel  Duchemin,  chevalier 
de  Chanvallon,  aussi  mousquetaire  du  roi.  MM.  de  Chasseval 
émigrèrent  à  la  Révolution,  et  leurs  biens  furent  confisqués. 

Le  monument  le  plus  ancien  de  l'histoire  de  Courtemaux 
est  la  cloche  de  l'église,  dont  voici  l'inscription  :  «  L'an  mil  cinq 
cent   et  vingt,  je  fus  faite  à  Gortemault  et  nommée  Martine. 

M.  Hubert  Champé,  N Le  Hongre,  marguillers  pour  lors.  » 

Martine  est  la  plus  vieille  cloche  de  tout  le  canton  de  Cour- 
tenay. 

L'église  n'a  aucune  espèce  de  caractère  architectural.  Cepen- 
dant, sur  le  porche,  on  lit  la  date  de  1550.  Les  marches  du 
sanctuaire  portent  celle  de  1783.  On  voit  deux  vieilles  tombes 
qui  portent  les  noms  de  Denis  Jobert  et  de  Marguerite 
Jobert  (1). 

(1)  Furent  aussi  inhumés  dans  l'église  :  en  1677,  Angélique  Ozon  ; 
1671,  Nicolas  Chastin  et  Antoinette  Deschaumes,  veuve  de  Michel  Doin, 
procureur  fiscal  en  cette  prévosté  ;  1672,  Marie  Doin  ;  le  19  mars  1680, 
messire  Nicolas  Chastin,  curé,  âgé  de  quarante-neuf  ans,  et  curé  de 
Courtemaux  depuis  vingt-quatre  ans,  inhumé  dans  le  chœur;  1683,  Jean 
Pignon  ;  1684,  Jean  Brie,  Pierre  Champlay,  Marie-Madeleine  Léger, 
femme  d'Edme  AnthoinatJ  laboureur  ;  1686,  Isabelle  Bance  ;  en  1692, 
noble  homme  Edme  du  Régnier  de  Beaurepaire,  et  Michel  Doin,  prévost 
de  la  Selle-sur-le-Bied  et  Bazoches-sur-le-Betz  ;  en  1693,  Marie  Chastin, 
et  damoiselle  Anne  Gauvert  ;  en  1695,  Madeleine  Passerat,  Louis  Passerat, 
Marc  fils  de  Anian  Gogois,  Edme  Léger,  ancien  procureur  en  cette 
justice  ;  en  1700,  Jeanne  Landry,  Marie  Landry,  Nicolas  Doin  ;  en  1702, 
messire  Antoine  Léger,  prêtre,  âgé  de  vingt- cinq  ans  ;  1704,  Elisabeth 
Doin,  Marie  Doin  ;  1709,  Claude  Lahoussois,  Madeleine  Séguin  ; 
1710,  Reine  Castin,  Edme  Anthoinat  ;  1714,  M«  Laurent  Chastin,  chirur- 
gien, noble  homme  messire  Louis  de  Saxe,  écuyer,  sieur  de  la  Molhe, 
âgé  de  soixante-quinze  ans;  1716,  noble  homme  messire  René  Ozon, 
écuyer,  sieur  de  Bois-le-Roy^  officier  de  M.  le  Régent  ;  1720,  damoiselle 
Madeleine  de  Beaurepaire;  1721,  Charlotte  Passerat  ;  1724,  messire  Pierre 
Chastin,  curé  de  ce  lieu,  âgé  de  soixante  et  un  ans,  inhumé  dans  le 
chœur,  et  Aimée-Françoise  Pité,  veuve  de  Laurent  Chastin;  1727,  messire 
Augustin  du  Régnier  de  Beaurepaire,  écuyer,  ancien  major  d'Antrevaux, 
âgé  de  soixanle-dix  ans  ;  1728,  noble  homme  Jacques  Ozon,  écuyer, 
seigneur  de  Chasseval;  1729,  François  Jobert,  laboureur  ;  1739,  Guillaume- 
Nicolas  Geolfrion,  ancien  procureur  au  baillage  de  ViUeneuve-la-Grande, 
au  diocèse  de  Troyes,  âgé  de  soixante-dix-huit  ans,  père  de  M.  le  curé, 
Edme  Landry,  laboureur  ;  1740,  Françoise  Chastin,  femme  de  François 
Henriet  ;  1742,  Elisabeth  Dequeulx,  veuve  de  Guillaume  Geoffrion,  mère 


—  41  — 
Voici  les  noms  des  curés  parvenus  jusqu'à  nous  : 

Nicolas  Chastin 1656-80 

JeanChastin 1680-83 

Jacques  Trencart 1683-84 

Dominique  Fougère 1685-87 

Pierre  Chastin 1687-1724 

Nicolas  Geofïrion 1724-54 

Louis  Lebrun 1754-60 

J.-B. -Dominique  Haleine 1760-81 

Jean-Pierre-Savinien  Daubleine  . . .  1781-1822 

L'église  Saint-Martin  de  Courtemaux  avait  des  prés  qui 
furent  loués,  en  1786,  639  livres,  non  compris  un  arpent 
et  demi  qui  était  abandonné  au  sonneur  pour  ses  gages  (1). 

Elle  possédait,  en  outre,  quelques  terres,  à  savoir  :  un  demi- 
arpent  et  6  cordes  au  Champ-des-Ors,  2  arpents  proche  le 
Bois-Carré,  3  quartiers  au  même  climat,  5  quartiers  au  bois 
de  la  Bécaude,  3  autres  au  même  lieu,  7  quartiers  à  la  vallée 
des  Gobets,  5  quartiers  aux  Aumôneries,  le  tout  sur  la  censive 
de  Courtemaux,  et  un  demi-arpent  au  Verdeau,  sur  celle  de 
Courtenay,  en  la  paroisse  de  Saint-Loup.  Enfin,  un  demi- 
arpent  de  bois  «  à  la  forêt  des  Chapelles,  paroisse  et  seigneurie 
de  Courtemaux,  »  qu'on  appelle  aujourd'hui  les  Chopilles,  au 
lieu  des  Chapelles. 

du  sieur  curé  ;  1757,  M"  Julien  Lebrun,  frère  du  sieur  curé  ;  1760,  messire 
Louis  Lebrun,  curé  de  ce  lieu,  inhumé  dans  le  chœur,  sous  la  lampe  du 
Sainl- Sacrement  ;  1771,  noble  dame  Marie-Louise  Ozon  de  Chasseval, 
femme  de  messire  Noël-Augustin  Duchemin,  écuyer,  seigneur  de  Chas- 
seval; 1775,  Michel  Landry,  manœuvre. 

(1)  Voici,  du  reste,  la  nomenclature  de  ces  prés  :  «  Les  18  cordes  de 
Chantecoq,  le  demi-arpent  et  les  18  cordes  des  Corrillons,  l'arpent  de 
Tanneuse,  le  quartier  de  la  grosse  Aulne,  le  quartier  le  long  du  meunier, 
le  quartier  des  Écorcheriaux,  le  quartier  le  long  de  la  roule,  les  23  cordes 
des  prés  Tauppiers,  le  quartier  et  demi  du  petit  pré  de  la  Haye,  le 
demi-arpent  et  les  32  cordes  des  grands  prés  de  la  Haye,  le  demi-arpent 
de  Martin-Tantot,  les  trois  quartiers  des  Regains,  le  tiers  de  Marie  Pinon, 
les  43  cordes  de  Saint-Loup,  le  quartier  le  long  de  la  cure  et  l'arpent 
Ç  cordes  du  Roussoir,  pour  le  sonneur,  » 


—  42  —  . 

De  tous  ces  biens  il  reste  aujourd'hui,  à  la  paroisse  de 
Courtemaux,  quelques  morceaux  de  prés,  sur  Courtemaux  et 
Saint- Loup,  dont  le  revenu  moyen  n'atteint  pas  200  francs,  La 
cure  de  Courtemaux  avait  9  quartiers  de  pré,  sis  en  la  masure 
Taupière  ;  elle  n'a  plus  rien. 

Les  bancs  de  l'église  étaient  héréditaires.  La  construction  du 
banc  et  son  entretien  étaient  à  la  charge  du  concessionnaire,  qui 
payait  un  droit  de  3  livres  en  entrant,  et  5  sols  par  an,  moyen- 
nant quoi  le  banc  se  transmettait  dans  la  descendance  directe 
dudit  concessionnaire,  tant  qu'il  habitait  la  paroisse.  En  cas 
d'extinction,  d'émigration,  ou  de  non  paiement,  le  banc  revenait 
à  la  fabrique. 

Nous  n'avons  pas  grand'chose  à  dire  sur  les  événements 
arrivés  à  Courtemaux  dans  les  siècles  précédents,  et,  d'ailleurs, 
ces  événements  ne  sauraient  avoir  d'intérêt  qu'autant  qu'ils 
montrent  le  jeu  des  institutions  de  l'époque. 

En  1726,  nous  rencontrons  cette  note  :  «  ...  est  comparue 
devant  M.  Pitan,  doyen  du  Gastinois  et  curé  de  Beaune, 
vice-gérant  et  faisant  la  visite  pour  M.  l'archidiacre  du  Gastinois 
en  cette  paroisse,  Marie  Deloince,  femme  de  Jean  Lepage, 
laboureur  en  cette  paroisse,  laquelle  a  prêté  le  serment  requis 
et  accoutumé,  et  a  été  reçue  aux  fonctions  de  sage-femme,  en 
présence  et  du  consentement  de  plusieurs  habitants,  hommes 
et  femmes,  dont  acte.  Signé  :  Pitan,  Geoffrion,  curé.  » 

Les  actes  d'assemblée  des  habitants  contiennent  d'incessantes 
difficultés  à  l'occasion  de  l'église,  du  presbytère  et  des  curés. 
Le  15  août  1756,  les  habitants  de  Courtemaux  déclarent  à 
Sa  Grandeur  Monseigneur  l'intendant  de  la  généralité  de  Paris, 
que  si  le  presbytère  n'est  pas  solide  et  menace  ruine,  ce  n'est 
pas  leur  faute  et  que  le  nouveau  curé,  messire  Lebrun,  a  tort 
de  les  attaquer  «  là- dessus.  »  Ce  même  curé  Lebrun,  étant 
mort  en  laissant  à  son  église  tout  ce  qu'il  possédait,  les  habi- 
tants refusèrent  le  legs,  pour  ne  pas  payer  aux  fermiers-géné- 
raux du  roi  le  centième  denier. 

Le  successeur  de  M.  Lebrun,  messire  Haleine,  eut  de  sem- 
blables ennuis.   Dès  son  arrivée,   les  habitants  autorisent  un 


—  43  — 

marguiller  à  poursuivre  son  prédécesseur  et  à  aclieter  une 
bannière,  malgré  l'avis  du  curé. 

M.  Haleine  quitta  la  cure  de  Courtemaux  pour  celle  de  Pers, 
où  il  resta  jusqu'en  1793.  En  s'en  allant,  il  demanda  que  les 
réparations  locatives  du  presbytère,  qui  pouvaient  être  exigées 
de  lui,  fussent  appréciées  par  arbitres.  Les  habitants  y  consen- 
tirent, et  les  arbitres  fixèrent  la  somme  à  328  livres. 

On  parle  beaucoup  contre  l'ancien  régime.  Or  beaucoup  de 
gens  savent-ils  que  les  paroisses  et  communautés  d'habitants 
s'administraient  directement  elles-mêmes  ?  On  se  réunissait 
sous  le  porche  de  l'église,  à  l'issue  de  la  messe  paroissiale,  et 
là,  sous  la  présidence  du  syndic,  et  à  son  défaut,  de  l'un  des 
deux  marguillers,  on  délibérait  librement,  et  chaque  paroissien 
disait  son  avis.  Et  comme  un  notaire  assistait  à  ces  réunions  et 
en  dressait  procès -verbal,  il  s'en  suit  que  nous  avons  encore 
aujourd'hui,  dans  les  études  de  notaires,  l'histoire  municipale 
de  nos  paroisses.  J'ajoute  qu'à  la  fin  des  XVIIe  et  XYIII^  siècles, 
les  signatures  des  laboureurs  et  manœuvres  sont  nombreuses 
au  bas  de  ces  procès-verbaux.  En  revanche,  elles  sont  presque 
entièrement  absentes  pendant  toute  la  première  période  du 
XVIIIe  siècle. 

M.  le  curé  Daubleine,  que  bien  des  personnes  vivantes  encore 
ont  connu,  avait  l'habitude  d'inscrire,  sur  chacun  de  ses 
registres,  le  personnel  officiel  de  la  paroisse.  Ainsi,  on  lit 
en  1782  : 

«  Annecdotte 

<f  Seigneur  échangiste .     Monsieur  Duchemin  de  Chasseval  . 

(X  Syndic Pierre  Angeau. 

«  Marguillers Claude  Beaudinet. 

Edme  Fauvillon. 
«  Collecteurs Laurent  Josse. 

Antoine  Séguin. 
«  Notaire  et  receveur.. .     Pierre  Faffe. 
«  Sonneur Savinien  Hure  au,  âgé  de  90  ans.  » 


—  44  — 

La  même  «  annecdotte  »  est  inscrite  chaque  année.  La  seule 
différence  consiste  dans  les  noms  et  dans  l'adjonction  d'un 
«  marguiller  des  trépassés.  » 

En  1788,  on  lit  la  note  suivante  :  ce  Le  31  décembre  1787, 
j'ai  fait  placer  le  tableau  au-dessus  du  tabernacle,  fait  à  Joigny, 
par  M.  Schmitz,  peintre,  élève  de  l'Académie.  Ce  tableau  a  coûté 
240  livres  tout  nu,  et  le  cadre  a  été  fait  par  Lepeau,  menuisier 
à  Chantecoq,  pour  13  livres  10  sols.   » 

Après  le  Concordat,  la  paroisse  de  Courtemaux  fut  supprimée 
et  annexée  à  celle  de  Chantecoq.  M.  Daubleiae  en  fut  nommé 
curé  ;  mais  il  continua  à  demeurer  à  Courtemaux,  jusqu'à  1822, 
date  de  sa  mort.  Sa  tombe  se  voit  encore  au  cimetière  de  Cour- 
temaux, près  la  grand'croix  ;  on  y  a  gravé  un  calice  et  un 
bonnet  carré.  La  commune  de  Courtemaux  a  été  érigée  de 
nouveau  en  succursale,  par  ordonnances  de  Louis-Philippe  et 
de  M^""  Fayet,  évêque  d'Orléans.  Un  arrêté  du  général  Cavaignac 
a  restitué  à  la  fabrique  les  quelques  débris  de  son  patrimoine 
qui  n'avaient  pas  été  vendus,  et  qui  avaient  été  réunis  à  l'église 
de  Chantecoq. 

AuG.  BERTON, 

Cui'é  de  Chantecoq,  desservant  de  Courtemaux, 
Membre  correspondant  de  la  Société. 


ORLÏANS.  —  IMPRIMERIE  DE  GEORGES  UCOB,  CLOÎTRE  SAINT-ÊTIENNK.  U. 


BULLETIN 


DE   LA   SOCIETE 


ARCHÉOLOGIQUE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉANAIS 


N^  1J7. 


DEUXIEME  TRIMESTRE  DE   1883. 


Séance  du    vendredi    13    avril    18S3. 

Présidence  de  M.  Raguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président,  en  donnant  connaissance  des  volumes  reçus, 
signale  un  rapport  de  M.  Léopold  Delisle,  inséré  dans  le  Répertoire 
des  travaux  historiques,  sur  le  mémoire  de  notre  collègue  M.  Roucher 
de  Molandon,  intitulé  :  Documents  Orléanais  du  règne  de  Philippe- 
Auguste. 

—  La  Société  procède  à  la  nomination  de  quatre  membres  hono- 
raires. 

Sont  élus  successivement  :  MM.  A.  Rertrand,  G.  Picot,  A.  Dumont, 
membres  de  l'Institut,  et  Ph.  Tamizey  de  Larroque. 

—  M.  Roucher  de  Molandon  offre  à  la  Société  un  cadre  renfermant 

BULLETIN  N"  H7.  ^ 


-  40  — 

deux  spécimons  —  l'un  en  bronze,  l'autre  en  argent  —  de  la  mé- 
daille coramémorative  de  la  restauration  de  la  salle  des  Thèses.  Des 
remercîments  unanimes  sont  adi'essés  au  donateur. 

—  La  commission  des  publications  propose  l'impression  au  Bulletin 
(le  deux  notes  de  M.  Doinel,  contenant  la  liste  des  Dominicains  d'Or- 
léans, et  celles  des  Étudiants  Scandinaves,  ayant  suivi  les  cours  de 
l'Université  d'Orléans  (1). 

—  M.  Tranchau  rend  compte  sonmiairement  des  réunions  des 
Sociétés  savantes  à  la  Sorbonne,  aux(juclles  il  a  assisté,  ainsi  que 
M.  (le  Molandon  et  M.  Dumuys. 

Une  indisposition  Ta  malheureusement  empêché  de  lire  son  travail 
sur  la  corporation  des  boulangers. 

Il  indique  l'intérêt  (ju'a  présenté  l'exposition  par  le  R.  P.  de  la 
Croix  des  découvertes  de  Sanxay.  Cette  lecture  a  été  suivie  d'une  im- 
portante discussion  scientifique,  à  laquelle  plusieurs  délégués  ont  pris 
part. 

M.  Dumuys  reproduit  en  quelques  mots  la  théorie  qu'il  a  émise  à  la 
Sorbonne. 

Le  Pi,  P.  de  la  Croix  pense  avoir  découvert  à  Sanxay  l'ensemble 
des  monuments  gallo-romains,  élevés  sur  le  lieu  primitif  des  assem- 
blées des  Piétons.  D'autre  part,  cette  interprétation  a  été  rejetée  par 
plusieurs  archéologues  distingués. 

Il  n'est  donc  pas  sans  utilité  de  faire  remarquer  l'analogie  qui 
existe  entre  ce  lieu  d'assemblées  gauloises  romanisé  et  le  Champ- de- 
Mars  de  Piome,  qui  dut  être  en  qucl(]ue  sorte  le  type  selon  lequel  le 
peuple  vainqueur  dut  modifier  ce  genre  d'établissement  chez  le  peuple 
vaincu. 

Or,  ici  comme  là,  se  dressaient  des  temples,  un  balnéaire,  un 
théâtre,  un  amphithéâtre,  en  un  mot  tous  les  monuments  nécessaires 
aux  assemblées  pohtico-religieuses  des  Romains  et  des  Gaulois  asservis. 
La  configuration  même  du  terrain  semble  présenter  une  certaine  res- 
semblance dans  ces  deux  centres  de  réunimi.   On  peut  donc  assurer 

CI)  Voir  ces  deux  notes,  plus  loin,  p.  59  et  tô. 


—  Al  — 

qu'une  î'tiule  comparative  approfondie  serait  de  nature  à  éclairer  la 
question  pendante  en  fortifiant  l'opinion  du  l*.  de  la  Croix. 

—  M.  Boucher  de  Molandon  dépose  sur  le  bureau  un  plan  détailllé 
de  la  porte  de  la  première  enceinte  d'Orléans,  qu'on  peut  voir  encore 
sur  le  marché  à  la  Chaîne,  mais  qui  va  bientôt  disparaître  par  suite 
de  la  construction  des  nouvelles  halles. 

Ce  plan,  minutieusement  dressé  par  notre  honorable  collègue, 
M.  Fournier,  était  destiné  à  la  section  archéologique  du  congrès  de  la 
Sorbonne.  La  Société  regrette  qu'il  n'ait  pu  être  présenté  aux  savants 
réunis  à  Paris  -,  mais  elle  prie  M.  de  Molandon  de  rédiger  sur  ce  sujet 
un  mémoire  destiné  à  nos  publications  et  qui  accompagnerait  le  cu- 
rieux dessin  de  M.  Fournier. 


Séance  du  vendredi   ZH  avril  1883. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  dépose  sur  le  bureau  un  exemplaire  de  V Inventaire 
sommaire  des  Archives  du  déparlement  des  affaires  étrangères,  qu'il 
a  demandé  et  obtenu  au  nom  de  la  Société.  Le  Bulletin  du  premier 
trimestre  1883  contient  le  sommaire  des  documents  relatifs  à  l'Or- 
léanais, inventoriés  dans  cette  intéressante  pubhcation  (1). 

—  Les  membres  honoraires  récemment  élus  adressent  à  la  So- 
ciété des  lettres  de  remercîment,  dont  il  est  donné  lecture  et  (jui 
seront  conservées  dans  les  archives. 

—  M.  le  Secrétaire  présente  le  projet  de  Bulletin  pour  le  premier 
trinoestre,  qui  est  renvoyé  à  la  commission  des  publications. 

(1)  Voir  plus  haut,  pages  31  et  33  du  présent  volume. 


—  48  — 

—  Il  est  procédé  à  l'élection  d'un  membre  titulaire  non  résidant  : 
M.  de  la  Tour  du  Pin  est  nommé  en  cette  qualité. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  donne  la  nomenclature  d'objets  anciens  et 
de  monnaies  romaines  trouvés  en  mars  1 883  à  Montigny,  canton  de 
Bazoches-les-Gallerandes  (Loiret). 

Voici  la  liste  des  pièces  composant  cette  découverte  : 

'Gauloise  carnute.  Tête  à  gauche.  —  ^.  Bœuf  couché. 
Gauloise.  Aigle  éployé. 
Hache  en  silex. 
Grattoir  en  silex. 

Fragnnent  de  poterie  rouge  vernie. 
Deux  clés  en  fer  mérovingiennes. 
Auguste.  Moyen  bronze.  —  r;.  Fruste. 
Vespasien.  Moyen  bronze.  —  R(.  Fruste. 
Antonin.  Moyen  bronze.  —  ^.  Personnage   debout  dans  un 
temple. 

Antonin.  Grand  bronze.  —  ^.  Fruste. 
Antonin.  Moyen  bronze.  —  i^.  Fruste. 
Marc  Aurèle.  Grand  bronze.  —  r|.  L'Empereur  sacrifiant. 
Trajan.  Grand  bronze.  —  ^.  Fruste. 
Trajan.  Moyen  bronze.  —  R|.  L'Abondance. 
Trajan.  Moyen  bronze.  —  Rj.  Femme  debout. 
Alexandre  Sévère.  Grand  bronze.  —  R).  Rome  assise. 
Posthume.  Petit  bronze.  —  i^.  La  Paix  debout. 
Posthume.  Petit  bronze.  —  ^.  Fruste. 
Marius.  Petit  bronze.  —  f^.  Femme  debout. 
Constantin,  L  Petit  bronze.  —  r,.  Le  Soleil  debout. 
Deux  petits  bronzes  des  Tyrans  des  Gaules. 

—  Le  même  membre  lit  une  note  relative  à  un  poids  de  terre  cuite 
trouvé  récemment  à  Orléans.  La  Société  en  décide  l'impression  au 
Biillehn  (1). 

(I)  Voir  plus  loin,  p.  7'.t. 


—  49  — 

—  iM.  l'.imhoiiot  lionne  locliiro  de  la  in-omit'ro  parlic  iTmi  travail 
intitulé  :  Resliliilion  de  l'ancienne  lthra<ru  de  rCniremilé  d'Or- 
léans. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  signale  encore  la  tlécouverte,  faite  au  cours 
des  travaux  de  terrassement  nécessités  par  l'établissement  du  nouveau 
square  de  l'iïôtel-de-Ville,  de  deux  objets  gallo-romains  :  un  fond  de 
vase  en  terre  rouge  vernie,  portant  le  nom  de  Nigrini,  et  un  fragment 
de  grand  vase  de  même  sorte. 


jiîéanee  du  vendredi   11    mai   1883. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

En  ouvrant  la  séance,  M.  le  Président  a  le  regret  d'annoncer  à  la 
Société  la  perte  d'un  de  ses  membres  les  plus  distingués,  M.  le  baron 
de  Girardot,  mort  ces  jours  derniers  à  Bourges.  Ancien  sous-préfet 
de  Montargis,  il  était  notre  correspondant  depuis  1852.  Bien  que  la 
plus  grande  partie  de  ses  recherches  aient  concerné  le  Berri  et  sa 
vieille  capitale,  il  nous  avait  souvent  envoyé  d'intéressantes  communi- 
cations, qu'on  relit  avec  plaisir  dans  nos  volumes  du  Bulletin.  Membre 
de  la  Société  des  Antiquaires  de  France  et  du  Comité  des  monuments 
historiques,  M.  le  baron  A.  Th.  de  Girardot  a  publié  de  nombreux 
travaux  d'archéologie  et  d'histoire,  parmi  lesquels  il  faut  rappeler  son 
Essai  sur  le<  Assemblées  provinciales  de  1778  à  1790  (1843,  in-S"), 
et  la  Correi-pondance  de  Louis  XIV  avec  M.  Amelot,  son  ambassadeur 
en  Esiinfjne,  1705-1709  (18G4,  2  vol.  in-8").  Enfin,  les  liens  qui 
l'attachaient  à  l'Orléanais  n'avaient  jamais  été  rompus,  et  il  y  laisse 
de  regrettés  souvenirs,  dont  notre  Société  tient  à  honneur  de  prendre 
sa  large  part. 

l^ia  Socicti'  décide,  en  son  nom,  ((u'aiie  lettre  de  coiiilDlriuice  sera 
adressée  à  la  famille  de  notre  défunt  collègue. 


—  50  — 

—  M.  HagiK^naiilt  do  Pnchesse,  en  émimérant  los  ouvrages  reçus 
depuis  la  dernière  séance,  distingue  parmi  eux  une  brochure  ofTerte 
par  M.  llorliiison  et  réimprimée  par  ses  soins  :  Dhc.onrs  sur  la  déli- 
vrance d'Orléans  par  Jehan  ne  d'Arc,  d'île  la  Piicclle  d'Orléans,  par 
Maître  Jean-François  Colas,  prêtre  prévosl  de  Tillay. 

—  La  Société  vote  l'écliange  de  ses  publications  avec  celles  de  la 
Société  des  Etudes  fcienlifiques  et  lilléruires  des  Hanles-Alpes. 

—  M.  le  comte  de  la  Tour  du  Pin,  récemment  élu  membre  de  la 
Société,  accompagne  ses  renierciments  de  l'envoi  d'un  beau  volume 
in-quarto  consacré  à  la  généalogie  de  sa  famille,  depuis  longtemps 
fixée  dans  l'Orléanais. 

—  M.  Doinel  donne  lecture  d'un  travail  sur  Anne  du  Bourg,  régent 
de  rUniversité  d'Orléans.  Renvoi  à  la  commission  des  publications. 

—  Le  UR-ime  membre  signale  à  l'attention  de  ses  collègues  los 
ruines  de  la  chapelle  Saint-Sulpice,  ainsi  que  des  substructions  im- 
portantes et  des  tombes  en  forme  d'auge  trouvées  à  La  Neuville,  canton 
de  Piiiseaux. 

M.  Durauys  est  chargé  par  la  Société  d'aller  étudier  ces  vestiges 
d'anciens  monuments. 


Séance  du  vendredi    IS&    mai    IS83. 
Présidence  de  M.  Baguenault  dk  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  lit  le  programme  d'un  concours  ouvert  pour  188i 
par  l'Académie  de  Metz. 

I,;i   Snriri,:  d'hhlnirr  rrJiificuo'   du  dimcxc  de  Dijon    sojlicili' 


-  51   — 

l'échange  do  sos  publications  avec  celles  de  la  Société.  Il  est  ilé- 
cidé  que  le  Bulletin  lui  sera  adressé  à  partir  du  premier  trimestre 
de  1883. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  annonce  la  découverte,  dans  les  démolitions 
de  la  chapelle  Saint-Jacques,  d'un  vase,  dont  la  pioche  des  ouvriers 
a  brisé  une  partie  et  qui  était  placé  dans  une  excavation  pratiquée  le 
long  de  l'escalier  situé  à  droite  de  l' édifice.  11  est  en  argile  et  de  forme 
vukaire  ;  un  couvercle  en  bois  le  fermait.  Au  fond  était  une  feuille  de 
papier  blanc,  plice  et  très-altérée  par  le  temps,  dont  les  fragments 
rapprochés  ont  pei-mis  de  lire  les  mois  suivants,  en  écriture  bâtarde 
du  XVIII°  siècle  : 

Insanm,  vmiiis  ridiculus  que 

Lahor 

pro  nïhilo 

JVI,  Desnoyers  l'ait  passer  le  vase  et  l'inscription  sous  les  yeux  de 
ses  collègues,  en  leur  demandant  leur  opinion  sur  l'un  et  sur  l'autre. 
En  l'absence  d'avis  très-arrêté  à  ce  sujet,  il  se  propose  d'émettre  ulté- 
rieurement ses  conjectures. 

—  M.  Dumuys  fait  connaître  que,  sur  le  désir  exprimé  par  la  So- 
ciété, il  a  entrepris  avec  M.  Fournier  jeune  une  excursion  archéolo- 
gique dans  le  département  du  Loiret  pour  visiter  certaines  localités 
récemment  signalées  à  l'attention. 

Et  d'abord,  les  ruines  du  château  de  Chantecoq,  sur  lequel  notre 
correspondant,  M.  l'abbé  Berton,  a  envoyé  à  la  Société  un  important 
travail  :  M.  Dumuys  présente  un  plan,  dont  il  explique  les  détails.  L'édi- 
fice, qui  paraît  appartenir  au  style  de  transition  du  Xl^  au  Xlilo  siècle, 
présente  des  particularités  curieuses  par  ses  dispositions  extérieures 
et  par  les  caves,  que  les  deux  visiteurs  ont  explorées  avec  le  plus  i^i'and 
soin  et  dont  ils  ont  relevé  la  direction  et  les  caractères  arcliitccto- 
niques. 

M.  Dumuys  s'est  également  rendu  à  Briares-sur-Essonnc  pour  y 
continuer  l'étude  d'un  champ  de  sépultures  gallo-romaines  et  franques, 
explorées  sans  aucune  méthode  par  les  gens  du  pays,  depuis  de  Ion- 


sues  anni'Ps.  Il  a  reconnu,  en  cette  localité,  l'existence  certaine  de 
deux  voies  romaines,  et  recueilli  de  nouveaux  éléments  pour  le  travail 
f|u'il  prépare  sur  ce  sujet. 

A  La  Neuville,  il  a  visité  les  ruines  de  l'ancienne  chapelle  de  Saint- 
Snlpice,  ainsi  qu'un  cimetière  fort  antique  établi  sur  le  coteau  qui  les 
domine,  et  sur  lequel  la  Société  l'avait  chargé  de  recueillir  quelques 
renseignements. 

A  Boësse,  il  a  exploré  une  cave  récemment  découverte  au  centre  du 
pays,  et  dont  les  arcs-doubleaux,  les  voûtes  ogivales  et  les  autres  dé- 
tails architectoniques  semblent  indiquer  le  XII^  siècle. 

Il  convient  de  remarquer  que  les  parties  principales  de  l'église  de 
Boësse  appartiennent  à  cette  même  époque,  notamment  son  magni- 
fique porche,  dessiné  par  M.  Edmond  Michel,  et  reproduit  dans  son 
ouvrage  sur  les  monuments  du  Gâtinais. 

Il  termine  le  récit  de  <:ette  intéressante  excursion  par  quelques  mots 
sur  des  fresques,  assez  grossières  d'ailleurs,  découvertes  dans  l'église 
de  Mérinville,  canton  de  Courtenay,  par  M.  Berton,  curé  de  Chan- 
tecoq. 

M.  Fournier  ajoute  qu'un  notable  de  cette  commune  lui  a  prêté  un 
plan  à  vol  d'oiseau  de  l'église  et  de  l'abbaye  de  Ferrières,  plan  daté 
de  1080,  et  qu'il  se  propose  de  copier  pour  l'offrir,  s'il  y  a  lieu,  à  la 
Société. 

—  M.  Doinel  fait  connaître  que,  recherchant  des  documents  sur  la 
condition  des  serfs  au  moyen-âge,  il  a  trouvé  un  parchemin  du 
XV"  siècle  (1  i58)  qui  donne  la  description  du  Livre  rouge  du  cha- 
pitre cathédral  de  Sainte-Croix  d'Orléans,  livre  précieux,  souvent 
cité  par  les  écrivains  du  XVII^  et  du  XYIII"  siècle,  qui  ont  traité  de 
l'histoire  ecclésiastique  de  l'Orléanais  et  qu'il  ne  faut  pas  confondre 
avec  le  cariulavhim  telm^,  copié  par  Baluze.  Le  parchemin  ne  saurait 
suppléer  au  document  pei'du,  mais  en  donnant  au  moins  l'aspect  exté- 
rieur, il  peut  aider  à  la  réintégration  si  désirable  dans  nos  archives 
du  célèbre  volume. 

Ces  pages  ont  un  réel  intérêt  ;  elles  sont  accompagnées  de  la 
charte  royale  d'affranchissement  et  d'un  procès-verbal  notarié,  daté' 
de  148."». 


—  53  — 

La  Société  décidoqne  ros  trois  importnnts  docnnients  soroiit  publiés 
dans  le  Bulletin  (1). 

—  Le  même  membre  annonce  qu'il  a  trouvé  à  la  uKiirie  de  Fer- 
rières  et  réintégré  dans  le  dépôt  départemental,  une  charte  latine  de 
Philippe-Auguste,  accordant  l'atTranchissement  des  hommes  de  corps 
de  la  banlieue  de  cette  ville,  et  en  même  temps  la  traduction,  en 
langue  vulgaire  contemporaine,  de  l'original. 

La  Société  félicite  M.  Doinel  de  cette  heureuse  découverte,  qui 
pourrait  fournir  les  éléments  d'une  très-curieuse  étude  de  philologie. 
Elle  apprend  avec  plaisir  que  le  savant  archiviste  a  fait  rentrer  égale- 
ment à  Orléans  une  relation  des  ravages  faits  dans  le  pays  de  Fer- 
riéres  par  les  guerres  de  religion. 


Séance  du  vendredi   8  juin  1M83. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président,  parmi  les  ouvrages  envoyés  à  la  Société,  signale 
une  traduction  de  la  Rhélorique  et  de  la  Poétique  d'Aristole  faite  par 
notre  honorable  associé-correspondant,  M.  Emile  Ruelle  (cet  ouvrage 
a  été  couronné  par  l'Académie  française)  ;  et  la  brochure  récemment 
publiée  par  le  P».  P.  de  la  Croix,  sur  les  fouilles  d'Herbord,  dites  de 
Sanxay. 

Des  remercîments  sont  adressés  aux  donateurs. 

—  Une  lettre  de  l'amiral  Jauréguiberry,  président  du  CiOmité 
chargé  de  recueillir  les  fonds  nécessaires  à  l'érection  d'une  statue  au 
général  Chanzy,  fait  appel  au  concours  de  la  Société. 

Considérant  que  l'honneur  rendu  au  général  commandant  en  chef 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  81. 


^    54  _ 

«11»  l'armée  df  la  Loire  est  en  mt^mo  lom\is  un  hommage  au  eonragd 
et  au  dévouement  des  soldats  français  tués  ou  blessés  sous  ses  ordres, 
aux  portes  de  la  Ville  d'Orléans,  la  Société,  par  un  vote  unanime, 
souscrit  pour  une  somme  de  cinquante  francs  à  l'érection  du  monu- 
ment projeté. 

—  Plusieurs  membres  présentent  au  titre  d'associés  correspondants 
M.  Pierre  d'Arc,  avocat  à  la  Cour  d'appel  d'Aix,  et  M.  G.  de  Braux, 
tous  deux  descendants  de  la  famille  de  Jeanne  d'Arc. 

L'élection  des  candidats  est  remise  à  une  prochaine  séance,  confor- 
mément au  règlement. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  présente  à  ses  collègues  une  fibule  gallo- 
romaine,  trouvée  dans  les  terrassements  entrepris  dans  le  quartier  dit 
des  Marchés-Couverts,  et  une  bague  d'argent  trouvée  dans  la  Loire. 

—  M.  Vignat  dépose  sur  le  bureau  le  croquis  d'une  pierre  tombale 
de  grande  dimension,'  découverte  dans  l'église  de  Bucy-saint-Lipliard, 
récemment  démolie.  Celte  pierre  avait  été  placée  dans  le  mur  près 
duquel  l'autel  était  dressé  ;  elle  porte  sur  sa  face  extérieure  une  épée 
et  un  écusson  fort  simple,  le  tout  grossièrement  sculpté. 

—  W.  Danton  donne  quelques  renseignements  sur  une  vieille  tapis- 
serie, appartenant  à  M.  Fougeron,  d'Orléans.  Selon  notre  honorable 
collègue,  cette  tapisserie  pourrait  bien  provenir  de  l'ancienne  église 
Sainte-Catherine,  à  laquelle  elle  aurait  été  donnée  par  un  des  curés  de 
la  paroisse. 

M.  Danton,  sur  la  demande  de  ses  collègues,  veut  bien  s'engager  à 
continuer  ses  recherches  et  à  rédiger  une  note  sur  cet  intéressant 
sujet. 


;)o 


l^i'iance   du    wentlredi    2S    juin    m83. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  lit  une  lettre  par  laquelle  la  Commission  des  arts  et 
monuments  historiques  de  la  Charente-Inférieure  établie  à  Saintes, 
demande  l'échange  de  ses  publications  avec  celles  de  la  Société. 

Cette  proposition  est  acceptée. 

—  La  Commission  des  publications  propose  l'impression  aux  Mé- 
moires du  travail  de  M.  Doinel  sur  Anne  du  Bourg,  réyent  de  l'Uni- 
versité d'Orléans. 

La  Société  sanctionne  cette  décision  par  son  vote. 

—  M.  Boucher  de  Molandon  annonce  qu'il  est  possesseur  d'une 
copie  de  a  la  Monodie  »  coUationnée  par  M.  Oudebine  et  qu'il  est  tout 
disposé  à  favoriser  la  publication  de  cet  ouvrage,  dont  l'original  est 
considéré  comme  perdu  depuis  l'invasion  allemande  de  1870. 

Cette  proposition  est  acceptée. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  dépose  sur  le  bureau  la  partie  supérieure 
d'une  croix  processionnelle  du  XII"  siècle,  achetée  par  lui,  pour  le 
musée  historique. 

Cette  croix  de  cuivre  mesure  environ  55  centimètres  de  hauteur  ; 
ses  bras,  ornés  d'arabesques  légèrement  gravées  au  pointillé,  sont  ter- 
minés par  trois  demi-lleurs  de  lys. 

On  remarque  sur  la  lace  un  Christ  diadème,  revêtu  d'une  longue 
robe,  décoré  d'émaux  rouges  et  blancs,  dont  les  yeux  sont  indiqués 
par  deux  perles  de  môme  matière  ;  au-dessous,  la  sainte  Vierge  dans 
'attitude  de  la  Mater  doiorosa. 

Le  revers  est  orné  d'une  large  rosace  gravée,  sur  laquelle  est 
représenté  le  Christ,  assis  et  bénissant.  Quatre  gros  cabochons  de 
cuivre  sont  disposés  symétriquement  sur  les  quatre  bras  de  la  croix. 


—  50  — 

A  lu  partie  infôripure,  so  trouve  un  bourrelet  de  cuivre  repoussé 
aiïectant  la  forme  d'une  sphère  aplatie  et  côtelée,  ornée  de  cabochons 
de  cuivre  et  de  deux  petits  émaux  ronds  représentant  deux  têtes 
d'hommes  vues  de  profil,  peut-être  celles  des  saints  apôtres  Pierre  et 
Paul. 

A  ce  bourrelet  est  soudée  une  douille  de  même  métal,  renfermant 
encore  un  morceau  de  la  hampe  de  bois  qui  servait  à  porter  la  croix 
dans  les  cérémonies  reliaieuses. 


'S' 


—  M.  Boucher  de  Molandon  annonce  que,  selon  le  désir  exprimé 
par  la  Société  et  par  M.  A.  Ramé,  vice-président  du  Comité  des 
travaux  historiques,  dans  son  rapport  au  Comité,  il  s'est  rendu,  le 
21  juin  dernier,  à  Saint-Renoît-sur-Loire,  accompagné  de  M.  Maxime 
de  Reaucorps,  son  collègue  à  la  Société,  et  de  notre  habile  modeleur 
Orléanais,  M.  Lanson,  pour  faire  le  moulage  de  la  précieuse  inscription 
du  XI^  siècle,  récemment  étudiée  par  notre  associé  correspondant, 
M.  Grellet-Ralguerie,  et  considérée  par  lui  comme  étant  l'épitaphe  du 
célèbre  Aimoin. 

Il  ajoute  qu'après  que  l'empreinte  eut  été  prise,  avec  un  soin 
minutieux,  et  avec  le  bienveillant  et  intelligent  concours  des  Pères 
Rénédictins,  chargés  du  ministère  paroissial  à  Saint-Renoît,  trois 
siirmoulages  en  plâtre  en  furent  immédiatement  tirés  :  l'un,  destiné 
au  Musée  historique  d'Orléans  ;  l'autre  au  Musée  de  Cluny,  sur  la 
demande  de  son  émineut  directeur,  M.  du  Sommerard;  le  troisième 
offert  aux  Pères  Bénédictins  eux-mêmes,  qui  lui  en  avaient  exprimé 
le  vif  désir. 

L'épitaphe  de  l'abbé  Véran  (1085),  très-approximativement  de  la 
même  date  que  la  première  et  du  même  aspect  épigraphique,  encas- 
trée, comme  elle,  dans  le  parement  extérieur  du  mur  de  la  nef 
méridionale  de  l'église,  fut  ensuite  moulée  avec  un  égal  soin,  puis 
surmoulée  aussi,  en  trois  exemplaires,  pour  les  mêmes  destinations. 

M.  Roucher  de  Molandon  soumettra  à  la  Société,  dans  une  de  ses 
prochaines  séances,  un  rapport  plus  complet  sur  ces  précieux  monu- 
nieiits  épigraphifiues  et  sur  l'accomplissement  de  la  mission  (|ui  lui 
avait  été  conliée  à  leur  égard.  Il  déposera  sur  le  bureau  les  deux 
surmoulages  en  plâtre  destinés  au  Musée  histoiique,  ainsi  que  celui 


—  57  — 

d'une  troisième  inscription  tumiilaire,  contemporaine  dos  deux  pre- 
mières, et  malheureusement  mutilée,  dont  l'original,  très-fruste,  est 
relégué  à  Saint-Benoît,  dans  une  chapelle  close  de  planches,  avec 
d'autres  débris,  et  dont,  par  bonheur,  un  moulage  en  plâtre,  vraisem- 
blablement fait  par  feu  M.  de  Vassal,  ancien  président  de  la  Société, 
est  conservé  aux  Archives  départementales. 

Il  propose  à  la  Société  de  faire  eflectuer,  avec  une  minutieuse 
exactitude,  les  fac-similé  de  grandeur  naturelle  de  ces  trois  inscrip- 
tions, pour  être  joints  à  nos  publications. 

Des  dangers  de  toute  sorte,  dit  M.  Boucher  de  Molandon,  me- 
nacent, en  effet,  à  chaque  instant,  ces  curieux  textes  épigraphi([ues, 
gravés  peu  profondément  sur  des  pierres  de  nature  friable,  encas- 
trées, sans  nul  abri  qui  les  protège,  dans  le  parement  extérieur  d'une 
muraille,  et  dont  l'altération,  déjà  si  profondément  regrettable,  s'ag- 
grave de  jour  en  jour. 

Ces  propositions  sont  acceptées  par  la  Société. 

M.  de  Beaucorps  exprime,  à  son  tour,  le  sentiment  de  tristesse 
qu'il  a  éprouvé  devant  l'état  de  délabrement  du  transept  nord  de 
cette  magnifique  abbatiale.  Le  pignon  menace  ruine  dans  sa  partie 
supérieure  ;  la  toiture  est  effondrée  ;  les  voûtes  et  les  murs  ver- 
dissent à  l'intérieur  par  l'infiltration  des  eaux  pluviales  ;  la  char- 
pente de  comble  et  la  couverture  d'ardoises  appellent  des  réparations 
urgentes. 

M.  de  Molandon  s'associe  à  ces  observations  et  sollicite  l'autori- 
sation de  signaler,  au  nom  de  la  Société,  à  la  sollicitude  de  M.  l'Ins- 
pecteur général  des  monuments  historiques,  les  périls  auxquels  sont 
exposés  les  inscriptions  tumulaires  et  l'état  douloureux  de  plusieurs 
parties  essentielles  d'un  monument  si  cher  à  nos  souvenirs  Orléanais. 

Cette  autorisation  lui  est  unaniment  accordée. 

—  M.  E.  Bimbenet  continue  la  lecture  de  son  travail  intitulé  : 
Hestilution  de  Vancienne  librairie  de  l'Université  d'Orléans. 

—  M.  Doinel  annonce  que,  s'étant  livré  à  quchiues  recherches  sur 
les  ruines  de  la  chapelle  Saint-Sulpice  qui  avoisinent  La  Neuville 
(Loiret),  il  a  été  assez  heuieux  pour  retrouver  un  procès-verbal  de 


—  58  — 

transfert,  relatif  à  ce  monument,  dressé  vers  1065  ou  1070,  par  de- 
vant le  lieutenant  particulier  au  baillage  d'Yèvre-le-Chastel. 

Cette  pièce  très-intéressante  contient  une  description  complète  et 
détaillée  de  l'ancienne  église  paroissiale  de  Saint-Sulpiee,  telle  ((u'elle 
était  à  cette  éj^que.  M.  Doinel  est  invité  â  fournir  une  note  sur  ce 
sujet. 

Notre  honorable  collègue  dit  encore  (|u'il  a  retrouvé  des  baux, 
signés  dos  enfants  d'Androuet  du  Cerceau,  établissant  que  notre  cé- 
lèbre coinpatriolc  avait  acquis  une  propriété,  sise  entre  Saint-IIilnire- 
les-Andrésis  et  Chantecoq. 


LISTE 


DES 


DOMINICAINS    D'ORLEANS 

RECONSTITUÉE   A   L'aIDE   DES   DOCUMENTS. 


La  liste  suivante  a  été  dressée  au  moyen  des  documents  qui 
nous  restent  de  l'ancien  fonds  des  Dominicains,  conservé  dans 
les  archives  départementales. 

Ces  documents,  comme  on  le  voit,  ne  remontent  pas  au  delà 
duXVIe  siècle  et  s'arrêtent  à  l'année  1775. 

Jules  DOINEL. 

1544.  —  F.  Pierre-Gabriel  R.egnard,  docteur  en  théologie. 

1613.  —  F.  Laurent,  prieur.  —  F.  Gervais,  vicaire.  — 
Archambaud,  procureur. 

1615.  —  F.  Antoine  ïaulon  ou  Tanton,  procureur. 

1624  (27  août).  —  F.  Gentien  Chouard,  docteur  en  théo- 
logie, prieur.  —  F,  Pierre  Damour,  docteur  en  théologie.  — 
F.  Jean  Champenois,  docteur  en  théologie.  —  F,  Jacques 
Beauhaire.  —  F.  Michel  Cottereau.  —  F.  Christophe  Per- 
doulx.  —  F.  Ligier  Raguin. 

1627  (29  juillet).  —  F.  Pierre  Damour,  docteur  en  théologie, 
prieur.  —  F.  Gentien  Chouard,  docteur  en  théologie.  — 
F.  Christophe  Perdoulx,  procureur.  —  F.  Toussaint  Paillet.  — 
F.  René  Maillard.  —F.  Baptiste  d'Hirebec. 


—  60  - 

1663  (22  mars).  —  F.  François  Fariolle,  prieur. 

1667  (19  décembre).  —  F.  Antoine  Gaujard,  bachelier  de 
Paris,  vicaire.  —  F.  François  Carré.  —  F.  François  L'Huillier. 

—  F.  Louis  Dugué.   —  F.   Joseph  Charbonnier.  —  F.  Pierre 
Iinbert.  —  F.  Pierre  Cardillon. 

1670  (5  juillet).  —  F.  Dominique  Talvat,  prieur.  —  F.  Noël 
Proust,  sous-prieur.  —  F.  Le  Maire  (Regnard).  —  F.  François 
L'Huillier.  —  F.  Louis  Dugué.  —  F.  Joseph  Renault.  — 
F.  Claude  Tassin.  —  F.  Pierre  Iinbert.  —  F.  Charles  Dupuis. 

1673(25  novembre).  —  F.  Nicolas  Isabeau,  prieur.  —  F.  Do- 
minique Talvat.  —  F.  Regnard  Lemaire.  —  F.  Joseph  Char- 
bonnier. —  F.  François  Carré.  —  F.  Louis  Dugué.  —  F.  Jean 
Choppin.  —  F.  Jean- Baptiste  Barelier. 

1675  (5  avril).  —  F.  Hyacinthe  Charpignon,  prieur.  — 
F.  Dominique  Talvat.  —  F.  L'Huillier,  sous-prieur.  —  F.  Louis 
Dugué.  —  F.  Claude  Tassin.  —  F.  Pierre  Inibault.  —  F.  Bap- 
tiste Barelier,  procureur. 

1677  (15  novembre).  —  F.  Jean  Lamy,  prieur.  —  F.  Domi- 
nique Talvat.  —  F.  Philippe  Quau,  sous-prieur.  —  F.  Jean  Ce- 
derheur,  procureur. 

1678  (1er  avril).  —  F.  Jean  Lamy,  prieur.  —  F.  Philippe 
Quau,  procureur.  —  F.  François  L'Huillier.  —  F.  Louis  Dugué. 

—  F.  Pierre  Imbert.  —  F.  Nicolas  Deschannel.  —   F.  Jean 
Tiercelin. 

1679  (15  novembre).  —  F.  Nicolas  Isabeau,  prieur.  — 
F.  Antoine  Gaujard,  docteur  en  théologie.  —  F.  Pierre  Imbert, 
sous-prieur.  —  F.  Jacques  Guau  ou  Guan.  —  F.  Basile  Chouin. 

—  Charles  Dupuis,  procureur. 

1689.  —  F.  P.  Bidault. 

1690  (7  juillet).  —  F.  Jean  Cotharet,  prieur.  —  F.  Vincent 
Asselin,  docteur  de  Sorbonno.  —  F.  François  Lemaiie,  sous- 
prieur.  —  F.  Pierre  Lelebvre.  —  F.  Charles  Dupuis.  — 
F.  Jean-Baptiste  Barelier.  —  F.  Michel  Gadoit.  —  F.  Pierre 
Richaid,  procureur.  —  F.  I>ouis  Bidault. 


—  61  — 

1(391  (17  janvier).  —  F.  Nicolas  Isabeau,  prieur.  —  F.  Vin- 
cent Asselin,  docteur  en  tliéologie.  —  F.  François  Lemaire, 
sous-prieur.  —  F,  Jean-Baptiste  Barelier.  —  F.  Charles  Dupuis. 

—  F.   Michel  Gadois.   —  F.  Pierre  Richard,  procureur.  — 
F.  Louis  Bidault. 

4699  (21  mai).  —  F.  Nicolas  Isabeau,  vicaire  et  commissaire 
général.  —  F.  Fvobert  Cadiou,  docteur  de  Sorbonne,  sous- 
prieur.  —  F.  Vincent  Asselin.  —  F.  Thomas  Bidault,  docteur 
en  théologie.  —  F.  Jean-Bapliste  Barelier,  sous-prieur.  • — 
F.  Antoine  de  la  Malmaison.  —  F.  Claude  Véron.  —  F.  Fer- 
dinand de  Gauville  de  Javezey.  —  F.  Louis  Bidault.  — 
F.  Joseph  Pichard.  —  F.  François  Haussonville.  —  F.  Guil- 
laume Maries. 

4705.  —  F.  Bluttier,  prieur.  —  F.  Monginot,  procureur. 

4706  (26  avril).  —  F.  Jacques  Bluttier,  prieur.  —  F.  Pierre 
Richard.  —  F.  Louis  Bidault,  procureur.  —  F.  Charles  Dupuis. 

—  F.  Louis  Pichot.  —  F.  Jérôme  Manginot.  —  F.  Joseph  Pi- 
chard. —  F.  François  Hubert,  sacristain. 

4748  (29  octobre).  —  F.  Joseph  Guignard,  prieur.  — 
F.  Alexis  Poitevin,  sous-prieur.  —  F.  Pierre  Richard.  —  F.  Jo- 
seph Pichard.  —  F.  Charles  Boucher.  —  F.  Jacques  Bourgeois. 

—  F.  Jacques  (Très  ou  Ors)  Victor  Mainrard  Vaullet. 

4720  (30  janvier).  —  F.  Jacques  (Ors),  Victor  Mainrard  Vaul- 
let, procureur. 

4726  (8  mars).  —  F.  Alexandre  Poietevin,  prieur.  —  F.  Be- 
noît Morel,  sous-prieur,  —  F,  Augustin  Davis,  procureur.  — 
F.  Pierre  Fourneret.  —  F.  Marc-Antoine  Jouvenet. 

4728.  —  F.  Jacques,  docteur  en  théologie  et  professeur, 
prieur. 

4734  (45  juin).  —  F.  Pierre  Gaultrin,  prieur.  —  F.  Terras, 
sous-prieur.  —  F.  Le  Beau,  procureur. —  F.  Charles  Boucher, 
fils  d'un  joaillier  d'Orléans,  père  du  conseil.  —  F.  Fourneret. 

4748  (8  septembre).  —  F.  Pierre  Terras,  prédicateur  général, 
prieur.  —  F.  Joseph  Pelletier,  bachelier  de  Paris,  sous-prieur. 

BULLÎTIN  N»  117.  5 


—  02  — 

—  F.  Charles  Boucher.  —  F.  Paul  Peigné  de  Villereau,  prédi- 
cateur-général. —  F.  Aignan  Portault.  —  F.  Louis  Finault.  — 
F.  Aubert  Boyvin.  —  F.  Jacques  Jacqvietel. 

1751  (3  février).  —  F.  Pierre  Terras,  prieur,  —  F.  Aubert 
Banvet,  sous-prieur,  prédicateur-général.  —  F.  Jacques  des 
Vignes,  docteur  et  professeur  en  théologie.  —  F.  Paul  Peigné 
de  Villereau,    prédicateur-général.    —    F.    Aignan   Porteau. 

—  F.  Louis  Voillemin.  —  F.  Nicolas-François  Vassort.  — 
F.  François  Massonneau,  clerc. 

1753  (27  juin).  —  F.  Terras,  prieur.  —  F.  Des  Vignes,  doc- 
teur et  professeur  en  théologie.  —  F.  Eoivin.  —  F.  Delagent. 

—  F.  .1.  Grougnard.  —  F.  Peigné  de  Villereau. 

1768  (8  mars).  —  F.  Louis  Vital  Révol,  prieur.  —  F.  Jac- 
ques Dupont.  —  F.  Louis  Grougnard,  procureur. 

1772  (2  décembre).  —  F.  Adrien  Albert,  prieur.  —  F.  Pierre 
Ragu,  sous-prieur.  —  F.  Jacques  Dupont.  —  F.  Joseph-Alexis 
Lasnier.  —  F.  Louis  Grougnard,  procureur. 

1775  (21  septembre).  —  F.  i-'rançois  Pavy,  docteur  de  Sor- 
bonne,  prieur.  —  F.  Pierre  Ragu.  —  F.  Jacques  Dupont.  — 
F.  Louis  Grougnard,  procureur. 


LISTE 


DES 


ETUDIANTS     SCANDINAVES 

A    L'UNIVERSITÉ    D'ORLÉANS. 


Cette  liste  a  été  extraite  des  registres  des  Procurateurs  alle- 
mands. J'ai  dû,  pour  faire  ce  travail,  feuilleter  ces  volumineux 
manuscrits.  Je  n'ai  tenu  aucun  compte  de  VIndex  qui  est  infi- 
dèle et  rempli  d'erreurs  1 1  de  négligences.  On  jugera  peut-être 
que  ma  peine  n'a  pas  été  perdue,  si  l'on  veut  bien  jeter  les  yeux 
sur  les  notes  et  sur  les  noms  des  Brahe,  des  Munck,  des  Sparre, 
des  Lunge,  des  Rantzow,  etc. 

Jules  DOINEL. 

1384.  —  Ericus  Tobias,  suecus. 

1548.  —  Henricus  Bilde,  danus  (nobilis  dominus)  (1).  — 
Laurentius  Jacobi,  danus  (dominus)  (2).  —  Andréas  Olai, 
suecus  (dominus)  (3). 


(1)  Comme  ce  Danois  est  le  premier  de  sa  nation  inscrit  sur  nos  re- 
gistres, nous  retraçons  ici  ce  qu'en  dit  le  Secundus  liber  prontralonwi 
folio  65,  recto.  Le  procurateur  Georges  Clefféld,  qui  exerçait  sous  le  rec- 
torat de  Jean  Texier,  s'exprime  ainsi  :  «  Danus.  Nobilis  D.  Henricus  Bilde 
ex  Danue  regno  oriundus,  solvit  10  solides.  » 

(2)  Le  Sccunclus  liber,  ibidem,  nous  apprend  qu'il  était  du  diocèse 
d'Odensée,  «  diocesis  Otthoniensis.  » 

(3)  Ibidem  :  «  Diocesis  Strengnensis.  »  Slrengnes,  en  Sudermanie.  Le 
mot  SuccKs,  mis  en  marge  devant  ce  nom,  indique  (juc  rattcTition  fut  ap- 
pelée sur  la  présence  jusqu'alors  inconnue  d'un  Suédois  dans  l'Université. 


—  04  - 
1561.  —  Alberlus  Beck,  danus  (nobilis  dorninus)  ([). 

-1566.  —  Arnoldus  el  Jacobus  Wytfeld,  fratres,  dani  (nobi- 
les  domini)  (2).  —  Karolus  Kioernung,  danus  (nobilis  domi- 
nus)   (3). 

1581.  —  Corfîtz  Grubbe,  nort'/egius  (nobilis  dominus)  (4). 

1581.  —  Melchior  Ulftstand,  danus  (nobilis  dominus)  (5).  — 
Ludovicus  Goch,  finneus  (6).  —  Canutus  Wlfeldius,  danus  (7). 
—  Petrus  Rud,  danus  (8).  —  Nicolaus  Cragius,  ripensis,  da- 
nus (9). 

1582.  —  Melchior  UIffstand,  nobilis  danus.  —  Ludovicus 
Goch,  finneus.  —  Ganutus  Wlfeldius,  nobilis  danus  (10).  —  Pe- 
trus Rud,  danus.  —  Nicolaus  Gragius,  ripensis,    danus   (11). 


(1)  Albertus  Beck,  solda  «  unum  talerum  »,  un  thaler.  Il  fut  inscrit  sous 
le  procurât  d'Eugène  Pister.  Secitndiis  liber,  fol.  297,  recto. 

(2)  Liber  secundiis,  fol.  435.  Ils  payèrent  43  sous.  Ces  deux  frères 
furent  reçus  sous  le  procurât  de  Paul  Intelmann. 

(3)  Liber  secundus,  fol.  471.  Procurât  de  Hugues  van  Bloot  (Blotius). 
Il  paya  24  sols. 

(4)  Voilà  le  premier  Norvégien  inscrit  sur  nos  listes.  Nous  en  trouvons 
mention  dans  le  Liber  tertius  procuratorum,  fol.  182,  en  ces  termes  : 
«  Nobilitatem  professus  est  solus  nobilis  dominus  Corfitz  Grubbe,  nort- 
«  vegius;  unam  coronam.  »  Et  en  marge  :  Norhvegius.  Le  procureur  était 
Jean,  baron  de  Wirben;  le  recteur  de  l'Université,  Jean  Robert. 

(5)  -'est  à  torique  V Index  Matriculariua  porte  OIffeland.  Le  Tertius 
liber,  fol.  190,  verso,  écrit  le  nom  comme  ci-dessus.  Ce  Melchior  est  dit  : 
A  Voabinrj.  Son  admission  eut  lieu  sous  le  procurât  de  Jean  Perez  de 
Malvenda. 

(G)  Liber  tertius,  fol.  204,  recto  :  «  24  julii  anno  1582;  dimidium  Co- 
ronc.  »  Procurât  de  Je.ui  de  Palant.  Louis  Goch  fut  questeur  la  même 
année.  Voir  le  troisième  registre  des  Acta  quœsloria. 

(7)  Ibidem,  fol.  204,  verso.  «  40  solidos  ».  Même  procurât. 

(8)  Ibidem.  Sic. 

(9)  Ibidem.  Il  est  qualilié  de  Ripensis.  Même  procurai.  Ce  Nicolas 
Cragius  naquit  à  Rypen  en  Jutland,  et  fut  recteur  du  collège  de  Copen- 
hague. Christian  IV  le  choisit  pour  historiographe.  Il  mourut  en  1()02.  11 
a  laissé  des  ouvrages  fort  estimés. 

(10)  De  l'illustre  maison  des  Ulefeld,  qui  donna  dans  la  personne  d'un 
Ulefeld  un  grand  chancelier  au  Danemark. 

(11)  Nicolas  Craig  (Cragius)  naquit  à  Rypen,  dans  le  Jutland,  vers 
15i9,  dit  Miciiaud.  Il  étudia   sous  Mélanchton,   fut   nommé   recteur  de 


-  65  — 

1584.  —  Byrgerus  Trolle,  danus  (i).  —  Nicolaus  Kaas,  da- 
nus  (2).  —  Ericus  P^aas,  danus  (3).  —  Hago  Johannes,  da- 
nus (4). 

d584.  —  Iro  Julius,  danus  (5).  —  Andréas  Ghristianus  Ri- 
pensis,  danus  (6).  —  Hesse  Bilde,  danus  (7).  —  Johannes 
Munck,  danus  (8). 

1584.  —  Fridericus  Munck,  danus  (9).  —  Georgius  Spiegell, 
danus  (10).  — ■  Andréas  Xragius,  ripensis,  danus  (11). 

1587.  —  Petrus  Brasco,  gothus  (12). 

1595.  —  Christopliorus  Lunge,  danus  (13).  —  Georgius 
Lunge,   danus  (14).   —  Magister  Johannes-Severinus    Zytha- 


l'école  de  Copenhague  en  1576.  En  1578,  il  se  démit  de  cette  place  et 
entreprit  un  voyage  en  France.  Après  avoir  passé,  comme  on  le  voit,  en 
1582,  par  l'Université  d'Orléans,  il  alla  à  Bourges  se  faire  recevoir  doc- 
teur. De  retour  dans  son  pays,  il  obtint  le  rectorat  de  l'Université  de 
Copenhague,  la  chaire  de  grec,  puis  celle  d'histoire.  Il  mourut  le  14  mai 
1602.  Voir  sa  biographie  dans  Moréri  et  Michaud. 

(1)  Reçu  le  9  juillet  1584.  Il  paya  un  couronne.  Procurât  de  Wolfgang- 
Sigismond  von  Haunsperg.  Liber  tertius,  fol.  258,  recto.  De  la  famille  de 
l'amiral  Herluf  Trolle. 

(2)  Reçu  le  même  jour.  Ibidem. 

(3)  Reçu  le  même  jour.  Ibidem. 

(4)  Reçu  le  même  jour.  Ibidem.  Il  paya  trente  sols. 

(5)  Liber  tertius,  fol.  266,  verso.  Procurât  de  Philippe  de  Mansbach.  11 
fut  reçu  le  9  septembre  et  paya  une  couronne. 

(6)  Ibidem.  Il  paya  trente  sols. 

(7)  Ibidem,  fol.  272,  recto.  Il  fut  reçu  le  26  novembre  et  paya  une  cou- 
ronne. Procurât  de  Pierre  de  Palant. 

(8)  Ibidem.  Il  paya  une  couronne.  Reçu  le  20  novembre.  Le  navigateur 
,lean  Munck. 

(9)  Liber  tertius,  fol.  272,  verso.  Il  paya  une  couronne. 

(10)  Ibidem.  Il  paya  une  couronne. 

Ml)  Ibidem.  Il  paya  une  couronne.  Il  était  de  Rypen. 

(12)  Gothvs  veut  dire  ici  de  l'ile  de  Gothland.  Liber  quarius,  fol.  20. 
Procurât  de  Bai  thclemy  Peijer.  Pierre  Brasco  fut  reçu  le  15  août.  Il  paya 
une  couronne. 

(13  et  14)  Liber  quarlus  procuratorum,  fol.  60,  recto.  Les  deux  frères 
Lunge,  inscrits  7  et  8,  payèrent  une  couronne,  et  furent  admis  le  5  juillet 
sous  le   procurât  de  Gunther  de  Bunaw.  —  Christophe  fut   procurateur 


-  m  — 

li^atlius,  tlanus  (1).  —  Joliannes  Lindonou,  danus  (2).  —  Ma- 
thias  Jacobœus,  ripensis,  danus  (3). 

1596.  —  Carolus  Caroli,  niiscopiensis,  suecus(4).  —  Malheus 
VifTert,  danus  (5).  —  Nicolaus  Paschasius,  danus  (6). 

1596.  —  Christianus  Johannis,  danus  (7).  —  Otho  Skyell, 
danus  (8).  —  Georgius  Schiel,  danus  (9). 

1597.  —  Janus  Brache,  danus  (10).  —  Corficus  Rudt,  da- 


l'année  suivante.  Ses  actes  sont  contenus,  écrits  de  sa  main,  dans  le 
Quartus  liber,  fol.  79  ii  85.  Il  exerça  du  17  juin  au  17  septembre  1596, 
sous  les  recteurs  Guillaume  Chartier  et  Jérôme  Lhuillier.  Sous  son  admi- 
nistration, le  substitut  du  bedeau  ayant  montré  de  la  négligence,  Lunge 
lui  fit  enlevei-  la  masse  de  la  nation.  Il  poursuivit  contre  le  chevalier 
du  guet  le  droit  de  port  d'armes  concédé  aux  Allemands  par  les  rois  de 
France.  Sous  lui  encore,  le  bailli  d'Orléans  ordonna  aux  Allemands  qui 
venaient  étudier  le  droit  à  Orléans  de  donner  leurs  noms  au  procureur 
de  leur  nation  dans  trois  semaines  au  plus.  Notre  Liber  quartus  offre  à 
notre  étude  les  armes  de  Lunge,  peintes  sur  parchemin.  Une  banderole 
déployée  en  haut  de  la  page  porte  sa  devise  :  Ars  Mars.  L'Écu  est  de 
forme  irrégulière.  Lunge  porte  d'azur  à  deux  cornes  d'argent  adossées. 
Le  cimier  consiste  en  un  casque  d'argent  de  face,  à  dix  grilles  d'or,  sur- 
monté de  deux  cornes  d'argent  ;  de  ce  cimier  s'épanchent  des  lambre- 
quins d'argent  et  d'azur.  Tout  au  bas,  dans  un  cartouche  orné,  on  lit  : 
Chrislop/iorus  Lunge,  danus. 

(1)  Ibidem.  Reçu  le  même  jour  que  les  Lunge  et  paya  une  couronne. 

(2)  Liber  quartus,  fol.  62.  Procurât  de  Rœverdus  Resendael.  N»  14. 
Ileçu  le  23  octobre.  Il  paya  une  couronne. 

(3)  lliidoii.  Sic.  Il  était  de  Rypen.  Médecin  illustre. 

(4)  Reçu  le  G  février.  Il  donna  une  couronne.  Liber  quartus,  fol.  64, 
verso.  Procurât  de  Georges  de  Schulenbourg.  Nlscopiensis,  c'est-à-dire 
de  Nykoeping. 

(5)  Liber  quartus,  fol.  72,  verso.  Procurât  de  Tobias  Cunius.  11  fut  reçu 
le  13  juin  et  donna  une  couronne. 

(6)  Ibidem.  Sic. 

(7)  Liber  quartus,  fol.  78,  verso.  Reçu  le  8  août,  sous  le  procurât  de 
Christophe  Lunge.  Il  donna  une  couronne.  Inscrit  sous  le  n"  9. 

(8)  Otho  Skyell  et  non  Skiel,  comme  porte  YIndex.  Inscrit  sous  le  même 
procurât,  n"  15,  le  9  septembre  ;  donna  une  couronne. 

(9)  Ibidem.  Sic. 

(10)  Reçu  le  12  juillet.  Inscrit  sous  le  n»  14.  Liber  quartus,  fol.  100, 
verso.  Pio(iii:it  do  .Arliion  de  Flndrrfl",  baron  à  Loiifh. 


-   ()7  — 

nus  (1).  —  Uldaricus  Schele,  danus.  Hic  frater  régis  Baniœ 
est  (2). 

1598.  —  Magnus  Krable,  danus  (3). 

1598.  —  Petrus  Galtt,  danus  (4).  — Absalon  Galtt,  danus  (5). 
—  Joannes  Sparre,  danus  (6).  —  Hans  Sparre,  danus.  Hic, 
frater  régis  Daniœ  fuit  il).  —  Otho  Brahe  S.,  danus  (8).  — 
Cunradus  Aslachus,  bergensis,  norwegianus  (9). 

1601.  —  Axelius  Brahe,  danus  (10).  —  Janus  Mulenius,  da- 
nus (11).  —  Janus  Julius,  danus  (12).  —  Bartolomeus  Janus, 
danus  (13).  —  Andréas  Bilde,  danus  (14).  —  Paulus  Martinius, 

(,1)  Et  non  Rud,  comme  écrit  YTndex.  Liber  quartus,  fol.  100,  verso. 
Reçu  le  12  juillet,  sous  le  n"  15. 

(2)  Reçu  le  12  juillet,  a"  17.  Ibide)n.  Je  ne  sais  à  quel  titre  il  est 
qualifié  de  frère  de  Christian  IX.  11  était  sans  doute  fils  naturel  de 
Frédéric  II  et  de  Christine  Munck 

(3)  Liber  quarlus,  fol.  133,  recto.  Inscrit  le  26  juin,  sous  le  n»  9.  11 
donna  une  couronne.  Christophe  d'Aw  était  procurateur. 

(4)  Liber  qiiarlKS,  fol  140,  verso.  Reçu  le  4  novembre,  sous  le  n"  11, 
et  le  procureur  Cornélius  Claessins;  donna  une  couronne. 

(5)  Ibidem.  N»  12. 

(6)  Ibidem,  fol.  141,  recto.  Reçu  le 4  décembre.  Il  donna  une  couronne. 
N''24. 

(7)  Ibidem.  Il  est  nommé,  sous  le  n"  25  :  Hans  Sparre  Bang.  Il  donna 
une  couronne.  Je  ne  sais  comment  il  était  frère  du  roi  de  Danemark. 
C'était  peut-être  encore  un  bâtard  de  Frédéric  II. 

(8)  Liber  quartus,  fol.  148  recto.  Cyriaque  de  Tritsum,  procurateur.  11 
donna  une  couronne,  et  est  inscrit  sous  le  n»  4. 

?  (9)  Ibidem,  n"  5.  Il  donna  une  couronne.  Bcnjoisis,  c'est-à-dire  de 
Bergenn.  Conrad  Aslachus  naquit  en  156i.  Il  étudia  d'abord  à  l'Uni- 
versité de  Copenhague.  Il  la  quitta,  en  1590,  pour  se  rendre  auprès  de 
Ticho-Brahe.  En  1599,  il  était  de  retour  à  Copenhague.  En  1600  et  1607, 
nous  le  trouvons  professeur  de  latin  et  de  grec,  puis  de  théologie.  En 
1614,  il  releva  les  erreurs  de  ses  collègues  Résénius  et  Coccius.  Résénius, 
à  son  tour,  l'accusa  de  nestorianisme.  Il  mourut  le  7  février  1624.  Il  a 
laissé  de  savants  ouvrages. 

(10)  Et  non  Axenitis  Bruche,  comme  porte  VLidex.  IJber  quartus, 
fol.  233,  verso.  N"  13.  Procurateur,  Barthélemi  Buchow.  Axelius  fut  reçu 
le  25  avril,  et  paya  une  couronne. 

(11)  Ibidem.  N"  14. 

(12)  Ibidem.  Reçu  le  4  mai.  N»  20.  Il  paya  une  couronne. 

(13)  Ibidem.  N»  21. 

(14)  Ibidem.  N"  22. 


-  68  — 

danus  (i).  —  Tago  Tôt,  otthomides,  danus  (2).  —  Nicolaus 
Mathiades,  l)achendorphius,  danus  (3). 

1602.  —  Tancredus  Lelius,  danus  (4).  —  Christianus,  Gre- 
gorius  et  Biorus  Frisius,  dani  (5).  —  Hermannus  Forslerius, 
danus  {G).  —  Georgius  Schongaurd,  de  Gunderstrup,  danus  (7). 
—  Nicolaus-Johannes-Jegerus,  hafniensis,  danus  (8). 

1603.  —  Gibranus  Krabbe,  danus  (9).  —  Joannes-Nicolaus 
Holmius,  danus,  cymbec  (10).  —  Bruns  Brahe-Steno,  da- 
nus (11).  —  Georgius  Brahe-Steno,  danus  (12).  —  Falko  Brahe, 
danus  (13).  —  Wulffgangus  Rhumannus,  danus  (14).  — 
Georgius  Rostrup,  danus  (15).  —  Gundœus  Rostrup,  da- 
nus (16).  —  Fridericus  Retzius,  danus  (17). 


(1)  Omis  dans  YIndex.  Ibidem.  N"  23.  Reçu  le  4  mai. 

(2)  Liber  quarlus,  fol.  262,  verso.  Louis  de  Fleckesinstein,  procurateur. 
Inscrit  sous  le  no  16.  Peçu  le  12  novembre.  «  Coronam  persolvi.  »  Les 
Ton  sont  une  ancienne  famille  alliée  aux  Brahe.  Otthonides:  d'Odensee. 

(3)  Ibidem.  N"  17.  «  Tribui  coronatum.  » 

(4)  Liber  quartus,  fol.  282,  verso.  Tancrède  Gras,  procurateur.  Tan- 
crède  est  inscrit  sous  le  n^  19.  Dédit  coronam. 

(5)  Ibidem,  fol.  2i)0,  verso.  Ces  trois  frères  payèrent  chacun  une  cou- 
ronne. Le  procureur  était  Barlhold  de  Bulow.  N^^  14,  15  et  16. 

(6)  Ibidem.  N»  17.  Il  paya  une  couronne. 

(7)  A  partir  de  la  fin  de  1602,  les  étudiants  inscrivent,  de  leur  propre 
main,  leur  nom  sur  le  grand  Index  Matricularius.  En  revanche,  ils  ne 
l'inscrivent  plus  sur  les  registres  des  procurateurs.  Georges  se  porte  sous 
le  n"  61.  Reçu  le  27  novembre.  Il  paya  deux  couronnes.  Procureur,  Tacite 
de  Burmanie. 

(8)  No  62.  Hafniensis  :  de  Copenhague.  11  paya  une  couronne  et  cinq 
sous,  et  fut  reçu  le  27  novembre,  sous  le  procureur  de  Burmanie. 

(9)  No  1.  Il  paya  deux  couronnes  6  sols.  Jean  Goyer,  procureui'.  Reçu 
le  5  décembre. 

(10)  N»  3.  Ibidem.  Il  paya  une  couronne  et  cinq  sols. 

(11)  N"  13.  Reçu  le  4  janvier.  Il  paya  deux  couronnes. 

(12)  N"  14.  Reçu  le  4  janvier.  Il  paya  deux  couronnes. 

(13)  No  15.  Reçu  le  4  janvier.  Il  paya  deux  couronnes. 

(14)  No  1(5.  Reçu  le  4  janvier.  Il  paya  deux  couronnes. 

(15)  No  30.  Bernhad  de  Ueringha,  procureur.  Il  paya  une  cnuioiuic  o\ 
cinq  sols. 

(16)  No31.  Wl-w. 

(17)  N»  45.  Reçu  le  15  juillet.  11  paya  une  couronne  et  cinq  sols. 


~  69  — 

1604.  —  Nicolaus  Frûss,  danus  (1).  —  Christophorus  Frûss, 
danus  (2).  —  Tycho  Langhe,  danus  (3). 

4605.  —  Guilhielmus  Corvinus,  danus  (4).  —  Ericus  à  Rant- 
zow,  danus  (5).  —  Fridericus  Zoyl,  helfengorensis,  danus  (6). 

1606.  —  Suanto  Stare,  suecus  (7).  —  Suanto  Stenbock,  sue- 
cus   (8). 

1607.  —  Petrus  Hundermarck,  danus  (9).  — PetrusStygge, 
danus  (10).  —  Jacobus  Bonde,  danus,  Juris  utriusque  doc- 
tor  (11).  —  Yvarus  Bryske,  fyonus,  danus  (12).  —  .loliannes 
Michaelius,  othoniensis,  danus  (13). 

1609.  —  Olaûs  Roza-Cranzius,  danus  (14).  —  Harthricus 
Lindenow,  danus  (15).  —  Fridericus  Frisius,  danus  (16),  — 


(1)  Index.  N"  41.  Il  paya  une  couronne  et  six  sols.  Samuel  à  Winter- 
felt,  procurateur. 

(2)  N"  42.  Sic. 

(3)  N"  19.  J.-B.   de  Wasquehal,   procurateur.  Il  paya  une  couronne  et 
quatre  sols. 

(4)  N»  33.  Reçu  le  l'"''  juin.  Il  paya  une  couronne  et  quatre  sols.   Max 
Fugger,  procurateur. 

(5)  N^'  IG.  Reçu  le  28  juin.  Il  paya  une  couronne  et  sept  sols.  Balthazar 
de  Scliankenberg,  procurateur. 

(6)  N^'  32.   Reçu   le  4  novembre.  Il  paya  une  couronne  et  sept  sols. 
Conrad  Ulrich  Iloen  ab  Hoensbrouch,  procurateur. 

(7)  Procurateur,  Lancelot  de  Brederode.  Reçu  le  17  novembre.  Il  paya 
une  couronne  et  un  sol. 

(8)  Ibidem.  11  paya  une  couronne  et  huit  sols. 

(9)  Procurateur,  Christophe  de  Rappuch.   Reçu  le  31  janvier.   Il  paya 
une  couronne  et  4  sols. 

(10)  Sic.  11  paya  une  couronne. 

(11)  Reçu  le  31  janvier.  Il  paya  une  couronne. 

(12)  Procurateur,  Adrien  de  Roy.  Il  paya  une  couronne.  Reçu  le  22  mai. 
F]jO)ius,  ile  de  Funen. 

(13)  Othoniensis,  d'Odensée.  Reçu  le  22  mai.  Il  paya  une  couronne  et 
quatre  sols. 

(14)  Procurateur,  .Jean-Albert  de  Quitzow.  Reçu  le  7  juillet.  Il  paya  une 
couronne  et  deux  sols. 

(15)  Procurateur,   André  de  Sytzama.  Reçu  le  27  octobre.  Il  paya  une 
couronne  et  deux  sols. 

(KJ)  Sic.  Il  paya  une  couronne. 


—  70  — 

Johannos  Olai,  danus  (i).  —  Christophorus  Dil)vadius,  medi- 
cus-doctor,  danus  (2).  —  Ghristianus  Thoma,  danus  (3).  — 
Petrus  Langhe,  dJnus  (4).  —  Ghristianus  Paulus  Von  Zdozf- 
fensii,  suecus  (5). 

1610.  —  Tycho  Sandberg,  danus  (6). 

1611.  —  Manderopius  de  Appelgaardt,  danus  (7).  —  Petrus 
Adolphus,  norvegus  (8).  —  Edoarus  de  Barden,  norvegus(9). 
Tyclio  Brahe,  danus  (nobilissimus  dominus)  (10). 

1612.  —  Andreas-Andreas  Buchius,  danus  (11).  —  Magnus 
Hycke,  danus  (12).  —  Petrus-Nicolaus  Gœlstrupius,  danus  (ma- 
gister)    (13).   —  Johannes-Andreas  Tauhanu&,    danus  (14).  — 


(1)  Sic.  Il  paya  une  couronne  et  deux  sols. 

(2)  Sic.  Reçu  le  29  octobre.  Il  paya  une  couroane  et  deux  sols.  Ce  per- 
sonnage fut  bibliothécaire  de  la  Nation  du  14  janvier  au  23  avril  IbOi)» 
sous  le  procurât  de  Charles  de  Friessen.  (Le  registre  des  bibliothécaires^ 
année  1609.)  Il  fut  pasteur  en  juin  et  juillet.  {Vide  :  Quarlum  libnun  der 
questum.)  Il  s'y  intitule  lecteur  de  mathématiques  et  philosophie,  et  se 
dit  né  à  Copenhague. 

(15)  Sic.  Il  paya  une  couronne  et  deux  sols. 

(4)  Sic.  Il  paya  une  couronne  et  deux  sols. 

(5)  Sic.  Reçu  le  (3  novembre.  Il  paya  une  couronne  et  cinq  sols. 

(6)  Procurateur,  Baudoin  de  Berlicon.  Reçu  le  13  juillet.  Il  paya  une 
couronne  et  douze  sols. 

(7)  Procurai eur,  Ernest  de  Donia.  Il  paya  une  couronne. 

(8)  Il  paya  une  couronne  et  treize  sols. 
(*))  Sic. 

(10)  TycVio-Brahe  fut  procurateur  en  septembre,  octobre,  novembre  et 
décembre  1611  (voir  le  Liber  quinlus  procuratorum),  sous  le  rectorat  de 
Legrand  et  de  Luillier.  IS Index,  au  folio  171,  retrace  ses  armes,  les 
mêmes  que  dans  le  Liber  quintus,  fol.  710.  Ce  Tycho  était  fils  de  l'il- 
lustre Tycho-Brahe,  seigneur  de  Knud-Strup.  Les  armes  sont  de  sable 
guilloché  d'or,  au  pal  d'argent  guilloché  d'or  et  d'argent  ;  casque  taré  de 
front  à  cinq  grilles  d'or.  Tycho  a  rédigé  les  actes  de  son  procurât,  6  fo- 
lios. Il  y  signale  une  transaction  intervenue  avec  les  nations  de  France, 
de  Bourgogne,  de  Picardie  et  de  Bretagne. 

(11)  Procurateur,  Jacques  Gerstenbergk.  Reçu  en  avril.  11  paya  une 
couronne  et  quatorze  sols. 

(12)  .Sic.  Il  paya  une  couronne  et  vingt  sols. 

(13)  Sic.  Reçu  le  2  avril.  Il  paya  une  couronne  et  quatorze  sols. 

(14)  Sir.  Reçu  lo  i  juin.  Il  paya  une  couronne  et  vingt  sols. 


—  71  — 

Severinus  Andréas  VelK'ius,  Cimber  (4).   —   Nicolaus  Fries, 
danus  ("2). 

1613.  —  Gregorius  Krabbe,  danus  (3).  —  Johannes-Lauren- 
tius  Blixius,  norvegianus  (4). 

4 614,  —  Nicolaus  Laurentis  Wlpitius,  danus  (5). 

1615.  —  Nicolas  Arnfeld,  danus  (6).  —  Nicolaus-Wilhelmius, 
danus  haffniensis  (7). 

1616.  —  Henricus  Rodburg,  danus  (8).  —  Johannes  Bu- 
chittus,  danus  (0).  —  Burhardus  Rudt,  danus  (10). 

1618.  —  Janus  Bille,  danus  (11).  —  Canutus  Wlfïeldius,  da- 
nus (42).  —  Jacobus  Wlffeldius,  danus  (13). —  Henricus  Rœnt- 
zovius,  danus  (44).  —  Franciscus  Wlffeldius,  danus  (45).  — 
Nicolaus  Fossius,  danus  (46).  —  Olaus  Jacobœus,  danus  (47). 
—  Petrus  Laurentius  et  Gornificius  WlfTeldius,  dani  (48). 

(1)  Procurateur,  Louis  de  La  Rivière.  Reçu  le  15  août.  Il  paya  une  cou- 
ronne et  quatorze  sols. 

(2)  Christian  Pebelius,  procurateur.  Il  paya  une  couronne  et  vingt  sols. 

(3)  Georges-Théodore  de  Wolman,  procurateur.  Il  paya  une  couronne 
et  quinze  sols. 

(4)  Sic.  Il  paya  une  couronne  et  quinze  sols. 

(b)  Louis  Broomann,  procurateur.  Il  paya  une  couronne  et  douze  sols. 
Reçu  le  21  octobre. 

(6)  Reçu  le  20  mai.  Il  paya  une  couronne  et  quinze  sols.  Procurateur, 
Goswin  d'Orma. 

(7)  Reçu  le  5  juin.  Il  paya  une  couronne  et  quatre  sols.  Ce  Nicolas  fut 
bibliothécaire  de  la  nation,  en  février,  mars  et  avril  1G16,  et  questeur  en 
mai,  juin  et  juillet  1G16. 

(8)  Reçu  le  16  août.  Il  paya  une  couronne  et  quinze  sols. 

(9)  Reçu  le  10  octobre.  Il  paya  une  couronne  et  quinze  sols. 

(10)  .Sic. 

(11)  Procurateur,  .T.-J.  de  Syrgenstoin.  Reçu  le  13  juin.  Il  paya  une  cou- 
ronne et  quinze  sols. 

(12)  .Sir. 

(13)  Sic. 

(14)  .Sic. 

(15)  Sic. 

(16)  Sic.  Il  a  été  bibliothécaire  et  qucsteiu-  en  juillet,  août  et  septembre. 

(17)  Cet  étudiant  est  l)arré  sur  Y  Index. 

(18)  Reçus  le  4  juillet.  Ont  payé  trois  rourotuies  et   qiiaranto-ninq  sn]-. 


-  72  — 

1G19.  —  Georgius  Krausse,  danus  (1).  —  Tycho  Krausse, 
danus  (2).  —  Mychael  Mauritius,  norvegus  (3).  —  Jacobns 
Fincklius,  hafnia-danus  (4). 

1620.  —  Magnus  Sesta,  danus  (5).  —  Johannes  Revenius, 
danus  (6). 

1621.  —  Nicolaus  Sys,  danus  (7).  —  AntoniusBoecker,  hâff- 
niensis,  danus  (8).  —  Johannes  Boecker  von  Delden,  haffnia- 
danus  (9).  —  Georgius  Boekerus,  haffniensis,  danus  (10). 

1624.  —  Ivarus  Krabbe,  danus  (11).  —  Nicolaus  Krabbe, 
danus  (12), 

1626.  —  Abrahamus  Mechelburg,  danus  (13).  —  Hans 
Niklas   Lundt,  danus  (14). 

1627.  —  Johannes  Willeman,  fnine,  suecus  (15).  —  Antho- 
nius  Willeman,  finne-danus  (16). 


(1)  Procurateur,  Enric,  comte  de  Bergh,  baron  de  Heeswick,  prince 
de  Berlekom,  Middebray  et  Dintardt.  Reçu  le  23  mai.  Il  paya  une  cou- 
ronne et  quatre  sols. 

(2)  Sic. 

(3)  Sic. 

(4)  Procurateur,  Pierre  Eistinge.  Reçu  le  11  janvier.  Il  paya  une  cou- 
ronne et  vingt  sols.  Ce  Fincklius,  alias  Finckius,  fut  doyen  de  l'Académie 
de  Copenhague. 

(5)  Procurateur,  Henning  Lubnen.  Reçu  le  7  novemljre.  11  paya  une 
couronne  et  douze  sols. 

(6)  Sic.  Depuis  évèque  de  Secland,  père  de  Pierre-Jean. 

(7)  Melchior  Martint,  procurateur.  Il  paya  une  couronne  et  quinze  sols. 

(8)  Jean  Wuesthoff,  procurateur.  11  paya  une  couronne  et  deux  sols. 

(9)  Cornélius  Balsene,  procurateur.  Il  paya  une  couronne  e!  quinze  sols. 

(10)  Il  paya  une  couronne  et  vingt  sols. 

(11)  Bussus-Henri  de  Bulow,  procurateur.  Il  paya  une  couronne  et  deux 
sols.  Reçu  le  13  avril. 

(12)  Sic. 

(13)  Le  chiffre  de  la  cotisation  n'est  pas  indiqué. 

(14)  Jean-Frédéric  de  Ow,  procurateur.  Il  paya  une  couronne  et  seize 
sols. 

(15)  Henri-Ferdinand  Vœhlin,  procurateur.  Reçu  le  22  juin.  Il  paya  une 
couronne  el  seize  sols. 

(Ki)  Sic. 


—  73  -^ 

1628.  —  Canutijs  Wifl'eldius,  danus  (l).  —  Buriliolooiiuiis 
Georgius,  danus  (2).  —  Severinns-Nicolaus  Halï'inan,  da- 
nus (3). 

1629,  —  Petrus  Lapon,  randrusius,  danus  (4), 

1632.  —  Georgius  Rosencrantz,  danus  (5). 

1633.  —  Martinus  Grennenbergius,  suecus  (6).  —  Distenius 
Grennenberg,  suecus  (7). 

1G34.  —  Carolus  de  Besche,  suecus  (8). 

1635,  —  Gabriel  Goldenansker,  suecus  (9).  —  Johannes 
Pvosenlian,  suecus  (10).  —  Petrus  Garelius,  tuecus  (11).  — 
Haraldus  Appellbem,  suecus  (12). 

1636,  —  Ovenius,  Welfeldt,  danus  (nobilis)(13),  —  Nicolaus 
Kaas,  danus  (nobilis).  —  Johannes  Petrœus-Calunda,  danus 
(magister)  (14).  —  Petrus  Ivari,  liaiirnia-danus. 

1637,  —  Georgius,  Biorno,  Johannes  Kaas,  Dani,  —  Johannes 
Petreyus,  otthonia-danus.  —  Gustavus  Rosenhan,  suecus. 


{\)  Jean-Érasme  de  Schonfeldt,  procurateur.  Inscrit  sous  le  n"  40.  Il 
paya  une  couronne  et  vingt  sols. 

(2)  No  42.  Il  paya  une  couronne  et  vingt  sols. 

(3)  Vitus-Georges  Holtzchuler,  procurateur.  N"  46.  Il  paya  une  couronne 
et  vingt  sols. 

(4)  Procurateur,  Antoine-Jacques  Fugger,  comte  en  Kirchberg,  Randru- 
sius, de  Randersen,  dans  le  Nord-Jutland. 

(5)  Procurateur,  Christian  Rantzow. 

(6)  Procurateur,  Gérard  Kreynck  de  Averlaev,  Reçu  !c  21)  mai. 

(7)  Sic. 

(8)  Procurateur,  Guillaume  de  Schoone. 

(9)  Procurateur,  Simon  Graswinckel. 

(10)  Sic. 

(11)  Procurateur,  T. -T.  A.  Streithagen. 

(12)  Sic. 

(13)  Il  fut  procurateur  en  septembre,  octobre,  novembre  et  décembie. 
Il  est  qualifié  de  generosus  et  nobilissimus  Dominus  in  Swenslrup.  Il 
porte  d'argent  au  loup  en  pal,  ailes  de  gueules,  los  pattes  étendues. 

(14)  Il  fut  assesseur  cette  même  année.  Il  est  qualifié  de  clarissiiuKs  et 
ornatissimus. 


—  74  — 

1638.  —  Tycho,  Laurentius,  Friderictis  Below,  Dani,  —  Ma- 
thias  Mylonius,  suecus. 

1639.  —  Petrus-Jona  Charisius,  danus. 

1640.  —  Franciscus  Hantzow  de  Estrawadgaard,  danus.  — 
Magnus  Gyldenstiern  de  Upsolm,  danus.  —  Yitus  Pétri  Bering, 
viburgo-danus,  — Tlieodorus  Fuiren,  danus.  —  Bartolus  Bar- 
tholinus,  danus. 

1641. — Thomas  Bartholinus,  hafniensis-danus.  —  Ericus 
HoUk,  dominus  de  Hasdorf,  danus.  —  Petrus  Georgius  Obel- 
lius,  danus.  —  Louris  Plichael,  othoniensis,  danus.  —  Nicolaus 
Parsberg,  danus.  —  Petrus  Burgerus,  cimbro-danus. 

1642.  —  Jarus-Hilarius  Seselerus,  nobilis,  danus.  —  Jaco- 
bus-Frasmius  Ruedt,  norlbergensis.  —  Otto-Erasmius  Stud, 
nortbergensis.  —  Georgius,  Hermanus  Bielke,  nobiles  norvegi. 

—  Petrus  Jûell,  danus.  —  Christianus  Brodt,  danus.  —  Glau- 
dius  Sparre,  nobilis,  danus.  —  Severinus-Johannes  Bentzow, 
danus,  —  Martinus  Pauli  Grum,  danus.  —  Witikindus  Husius, 
norvegus.  —  Ericus  Handenberg-Gyldenstiern,  danus  —  Bar- 
tholdus  Lepdorpbius,  danus. 

1643.  —  Johannes  Hiermannus,  danus.  —  Marcius  Rodstein 
Pall,  danus. —  Antonius  FûU,  danus.  — Laurentius  Bordingius, 
aarhusio-danus.  —  Cliristianus  Dop,  hafïnia-danus.  —  Ludo- 
vicus  Ponchius,  riparius-cimber.  —  Clodius  Iririll,  eques  citn- 
ber.  —  Micliael  Johannis  Michaelius,  otthona-danus.  —  Joan- 
nes-Petrus  Duns,  danus. 

1644.  ■ —  Accilius  Brahe,  danus.  —  Nicolaus-Johannes  Ruth, 
suecus.  —  Ovenius  Tliott,  danus.  —  Fridericus  de  Barnewitz, 
danus.  —  Asilius  Rosencrantz,  danus. 

1646.  —  Georgius  Bels,  nobilis  danus. 

1647.  —  Tycho  Krùûsse,  danus.  —  Magnus  Krïiusse,  danus. 

—  Alexius  Soiieslius,  danus.  —  Johannes  Helverschorr,  danus. 
Nicolaus  Liordingius,  danus. 


—  75  — 

1648.  —  Ghristianus  Sparre,  danus.  —  Jacobus  Olthonius, 
danus.  —  Brostrop  Gedde,  norwegus.  —  Ghristianus  Mathia 
Lundius,  danus.  —  Petrus  Laurentii  Scavenius,  danus.  ^  Cris- 
tianus  Barnekov,  danus.  —  Cristianus  Wrinc,  danus.  —  Johan- 
nes  Faber,  danus. 

1649.  —  Ghristianus  Wind,  danus.  —  Johannes-Glaudius 
Mulenius,  danus.  —  Ghristophorus  Wlffeldt,  danus.  —  Cas- 
parus  Bartholinus,  danus,  Juris  utriusque  doctor.  —  Ottho 
Lindenow,  danus.  —  Ghristianus  Lindenow,  danus.  —  Henri- 
cus  Jûell,  danus.  —  Ghristianus  Schoring,  danus. 

1650.  —  Petrus  Oslendfeldt,  danus.  —  Martinus  Laurentii, 
Scavenius,  haffnia-danus.  —  Nicolaus  Krûse,  danus.  —  Haral- 
dus  Erici,  Westrogothus,  suecus.  —  Wilhehïius  Danielen,  Sto- 
khohn-suecus.  —  Gorfîtius  Kornnkrantz,  danus.  —  Johannes 
Johannis  Warbierg,  danus.  —  Nicolaus  Kaass,  danus.  —  Erns 
Bille,  danus.  —  Jacobus  Bille,  danus. 

1651.  —  Gorfitz  TroUe,  danus.  —  Marcus  Bothseen,  danus. 
-^  Jacob  Bothseen,  danus.  —  Johannes  Rothseen,  danus. 

1652.  —  Johannes  Hnaas  Ghristophori,  danus  nobilis.  —  Se- 
verinus-Mathias  Massn,  haffnia-danus. 

1653.  —  Tago  Krabbe,  danus.  —  Erasmus,  Nicolaus  Ran- 
dolf,  dani.  —  Johannes  Oldeland,  eques  danus. 

1654.  —  Jacobus  Friïss,  danus.  —  Ericus,  Enowaldus  Bilde, 
dani.  —  Martinus  Sehenkice,  danus.  —  Wilhelmus  Mulenius, 
danus.  —  Garolus,  Nicolaus  Tungell,  sueci.  —  Martinus 
Brenner,  suédois  (sic). 

1655.  —  Johannes  Sténo,  eques  danus.  —  Canutus  Sténo, 
danus.  —  Stenningius  ValchendorfF,  eques  danus.  —  Johannes 
Wind,  eques  danus.  —  SeverinusSchewing,  danus.  — Henricus 
Hassily,.  eques  danus.  —  Henricus,  Marcus,  Gioë-Falcksen, 
équités  dani.  —  Otto  Ganuti,  ottoniensis,  danus. 

1656.  — Johannes  Detlenius  Sténo,  danus.  — Hilarius  Sténo, 


—  7U  — 

eques  Jaiuis.  —  George  Rosencraniz  Gundœi,  danus.  —  Nico- 
laus  Jûell,  Asilii  filius,  danus.  —  Johannes  Wiuc,  danus.  — 
Laurentius  Gabrifil,  danus. 

1657.  —  Otho  Schiel,  nobilis  danus.  —  MichaelMalhiœVibe, 
danus.  —  Johannes  Jùlly,  danus.  —  Wilhelm  Hennisch , 
danus. 

1658.  —  Rudbeck  von  Ditthen,  danus. 

1659.  —  Thomas  Nascho,  danus.  —  Avenius  Ramel,  danus. 

1660.  —  Jacobus  TroUe,  danus. 

1661. — Nicolaus  de  Rroborgre,  danus-cimber. —  Malhias 
AVorm,  Olai  filius,  haffnia-danus.  —  Nicolaus  Frischerius,  da- 
nus. —  Ilenricus  Gyldenstiern,  danus.  —  Dancretus  Pétri 
Gruner,  haflnia,  danus.  —  Petrus  Windengius,  Joannis  filius, 
danus. 

1662.  —  Christianus  Slochfledt,  norwegus.  —  Marcus 
Bahrnholt,  norwegus.  —  Hans  von,  Lossow  Jacobzten,  Jutland- 
danus. 

1664.  —  Johannes  et  Nicolaus  Kaas,  dani  (1). 

1666.  —  Guàtanus  von-Keberfeld,  suecus.  —  Johannes  Hop- 
ner,  danus. 

1669.  —  Henningus  Mejer,  haffnia-danus. 

1670.  —  Henricus  Stalhausen,  snecus.  —  Erick  Rente, 
suecus. 

1671.  —  Johannes  Frisius,  Sigfridi  filius,  haffnia-danus  (2). 
—  Johannes-Adolphus  Bornemannus,  haffnia-danus.  —  Petrus 
Worm,  Olai  filius,  halfnia-danus  (3j. 

1671. — Johannes  Worm,  Olai  filius,  haffnia-danus  (4). — 


(1^  De  rancienne  maison  do  Kaas.  Nicolas  Kaas,  sou  giaiid-péio,  fut 
chancelier  du  royaume,  après  Friis. 

(2)  De  la  famille  illustre  des  Fri'is  qui  donna  un  chancelier  au  royaume. 

(3)  Fils  du  célèbre  OlaiisWorm  et  frère  de  Jean,  cité  en  1(372. 

(i)  Fils  du  célèbre  Olaiis  Worm  (Wormius),  mort  en  165i,  recteur  de 


-11  — 

Johannes-Lambeitius  Liemius,  danus.  —  Martinus,  Petrus  Ro- 
senstand,  cimbri-dani.  —  Johannes  Benzon,  nobilis-danus. 

1680.  —  Laurentius  jocobsen,  norwegus. 

1682.  —  Henricus  Adelar,  norvegus. 

1683.  —  Feugrer  Spormanel,  danus.  —  Christian  Tuxen, 
danus. 

1684.  —  Sigrardus  Frùss,  Christiani  fîlius,  danus.  —  Olaus 
Lassonius,  Arhusio-danus.  —  Gasparus  Barlholinus,  haffnia- 
danus  (1). 

1686.  —  Canutus  Rodstheen,  danus  nobilis. 

1687.  —  Severinus  Bors,  norvegus.  —  Christophorus  Lûnt, 
danus. 


l'Académie  de  Copenhague;  frère  de   Guillaume  Worm,  créé  docteur  à 
Padoue,  mort  en  1704,  et  de  Pierre  Worm,  cité  en  1671. 

(1)  Gaspard  Barthoiin,  fils  de  Thomas,  petit-fils  de  Gaspard,  célèbre 
écrivain  danois,  fut,  comme  l'un  et  l'autre,  professeur  de  médecine  à 
Copenhague  et  attaché  à  la  cour.  Haller,  dans  sa  Bihliotlieca  Academica, 
dit  de  lui  :  Vir  in  adhibendis  alienis  laboribus  non  meliculosus.  Il  eut 
pour  frère  Thomas  Barthelin,  archiviste  du  roi  de  Danemark,  professeur 
de  droit  et  d'histoire,  docteur-médecin,  mort  en  1690.  (Voir  Moréri,  Mi- 
châud  et  tous  les  biographes). 


BULLETIN  N"  1 1 7 


NOTICE 


SUR 


UN  CONTREPOIDS  GALLO-ROMAIN 


Les  fouilles  entreprises  dans  le  jardin  de  l'hôtel  d'Hardoui- 
neau,  en  vue  de  l'établissement  de  l'ancien  portail  de  Saint- 
Jacques,  viennent  de  fournir  un  objet  très-intéressant,  non  par 
sa  rareté,  car  il  est  commun,  mais  par  l'inscription  qu'il  porte. 
J'ai  vu  et  manié  des  centaines  de  ces  objets,  c'est  pour  la  première 
fois  que  je  l'ai  trouvé  avec  le  sceau  du  potier  qui  l'a  ouvragé. 

C'est  un  de  ces  contrepoids,  dont  les  tisserands  romains  et 
gallo-romains  se  servaient  pour  maintenir  les  fils  de  leur  tis- 
sage; il  porte  sur  un  des  côtés,  en  caractères  parfaitement  for- 
més, le  nom  de  VRBANVS,  la  lettre  S  seule  est  imparfaite. 

J'ai  dit  contrepoids,  car  voici  encore  une  de  ces  erreurs  ar- 
chéologiques consacrées  par  le  temps  et  qu'il  faut  ranger  a  côté 
des  sifffets,  des  lacrymatoires  et  autres  sottises  qui  ont  pris 
droit  de  cité  dans  les  ouvrages  archéologiques.  Travaillons  à 
chasser  ces  usurpations;  et,  s'il  y  a  parmi  les  antiquaires,  il  faut 
bien  l'avouer,  des  moutons  de  panurge,  protestons  sans  lassi- 
tude, protestons  sans  cesse  contre  l'irréflexion,  l'habitude  et 
l'aveugle  respect  d'une  opinion  reçue  ! 

Notre  objet,  comme  ses  centaines  de  frères,  n'est  pas  un 
poids.  Allez  dans  les  musées  sérieux,  dans  les  musées  d'étude, 
dans  le  nôtre,  vous  y  verrez  les  véritables  poids  ayant  servi  aux 
transactions  commerciales,  vous  les  verrez  faits  d'une  matière 
très-dure,  telle  que  le  marbre,  le  cuivre;  et  cela  se  comprend. 


—  80  — 

car  toute  autre  matière  étant  sujette  à  la  puissance  du  choc,  à 
l'influence  des  éléments,  aurait  bientôt  dénaturé  le  calcul,  en 
changeant  la  valeur  du  poids  devenu  mensonger.  Tel  serait  le 
poids  fait  en  terre  cuite  et  qui  trône  fastueusement  dans  les 
collections  et  les  livres  sous  un  nom  usurpé  ;  rendons-le  à  son 
véritable  usage,  et  ne  croyons  pas  lui  faire  injure,  en  lui  resti- 
tuant son  ancien  honneur.  Le  boulanger  romain  qui  pesait  son 
pain,  le  commerçant  d'Italie  qui  pesait  sa  marchandise  avec 
leurs  poids  de  marbre  et  de  bronze,  et  le  tisserand  qui  fabri- 
quait sa  toile  à  l'aide  des  contrepoids  en  argile,  sont  dignes  du 
même  intérêt.  Au  premier,  l'honneur  de  donner  la  nourri- 
ture; au  second,  celui  de  nous  fournir  les  aisances  de  la  vie; 
au  troisième,  celui  de  nous  livrer  le  vêtement  qui  nous  protège. 
Notre  curieux  contrepoids  s'en  ira  donc,  sans  rougir,  se  placer 
en  notre  musée,  à  côté  de  ceux  qui  déjà,  dans  un  rayon  particu- 
lier, rappellent  le  souvenir  de  nos  aïeux,  les  Tisserands  gallo- 
romains. 

DESNOYERS. 


DOCUMENTS 


CONCERNANT 


LE    LIVRE  ROUGE  DE   SAINTE-CROIX 

PUBLIÉS  PAR  M.  Jules  DOINEL  (1). 


I 


En  ung  gros  livre  escript  en  parchemin,  relyé  entre  deux  ays, 
couvert  de  cuir  de  basane,  aiant  d'un  cousté  quatre  doux  et  de 
l'autre  cousté  troix  doux,  fermant  à  deux  fermoirs,  lequel  livre 
on  dit  estre  le  Livre  Rouge  où  sont  inscriptz  la  fondacion  et  do- 
tacion  de  l'église  d'Orléans  ;  au  commancement  duquel  y  a  une 
majesté  où  est  le  crucifiement,  et  deux  figures  d'anges,  Notre- 
Dame  et  saint  Jehan,  et  deux  anges  au-dessus,  tenant  la  croix  ; 
et  en  dessoubz  la  figure  de  ung  empereur  d'un  cousté,  la  figure 
de  une  femme  de  l'autre,  à  diadames  d'or  ;  et  au  pied  de  la  croix 
la  figure  d'un  chanoine,  et  au  dessoubz  est  la  table  dudit  livre, 
où  y  a  escriptz  au  commancement  :  «  Lictera  Eugemi,pape  III, 
de  villis,  castris  et  aliis  possessionibus  ad  episcopatum  Aurelia- 
nis  pertinentibus,  et  quomodo,  vacante  sede,  ministri  regales 
habere  se  debeant  circa  domos  et  alias  res  ad  episcopatum  spec- 
tantes  »  ;  et  ou  dix-septiesme  feuillet  après  ensuivant  qui  est 
marqué  en  la  marge  de  au-dessus  :  I,  y  a  escript  :  «  Eugenius 
episcopus,  servus  servorum  Dei,  veneraliili  fratri  Manasse,  Au- 
relianensi  episcopo,  eiusque  successoribus  canonice  substituen- 

(1)  Voir  plus  haut,  p.  52. 


—  82  — 

dis,  in  perpetuum  »  ;  dedans  lequel  E.  est  le  crucifiement,  et 
où  est  enfîguré  du  cousté  destre  ung  ange  ;  et  en  le  seconde  co- 
lombe dudit  feuillet  y  a  escript  comme  sur  la  fin,  en  lectre  roige  : 
Littere  Ludovici  régis,  super  remissio7ie  quarundam  exaccio- 
nuni  quas  ministri  regales  exercere  consueverant,  vacante 
sede,  in  possessionihus,  hominihits  et  domibus  ;  ad  episco- 
2)atnm  Aurelianensem  pertinentihus  »  ;  et  au  feuillet  marqué 
XXXIIIIesm'^  dudit  livre,  est  escript  sur  la  fin  de  la  première 
colombe  dudit  fueillet,  en  lectre  roige  : 

Lictere  Ludovici  régis,  in  quihus  confitetur  Petrum, 
niaiorem  ecclesie  Sancte-Crucis,  essé  servum  ecclesie  Sancte- 
Crucis  ;  in  quihus  eciam  fit  mencio  de  particione  servo- 
mm  inter  capitulum  Aurelianense  et  Regem.  Et  après  ladicte 
lectre  roige  y  a  ung  I  en  lectre  roige,  et  le  seurplus  en  lectre 
d'ancre,  contenant  ce  qui  ensuit  : 


II 


In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  ego  Ludovicus  Dei 
gratia  Francorum  rex,  notum  esse  volumus  tam  presencium 
quam  futurorum  sancte  Dei  ecclesie  curam  gerencium  solercie, 
lioinines  sive  clientes  nostros  nobis  (blanc)  misisse  ut  Petrum 
Sancte-Crucis  maiorem,  innostrum  servum  (6?anc) clamaremus 
ea  scilicet  racione  quod  mater  cuius  ex  eo  génère  sive  familia 
noslrorum  servorum  erat  qui  inter  duas  aquas  Uxanciam  scilicet 
et  Bionam  habitant,  ubi  consuetudo  usque  ad  nostra  tempora 
extiterat  cum  regibus,  in  servis  sive  ancillis,  neminem  posse 
partiri.  Quorum  verbis  adquiescentes,  utipsi  nobis  infimaverant, 
eum  in  nostrum  servum  clamavimus.  Unde  ecclesie  Sancte- 
Crucis  canonicis  miranlibus,  immo  perturbatis,  quia  pater 
ipsius  ecclesie  iam  dicte  servus  extiterat,  adierunt  serenitatem 
nostram  Johannes,  Aurelianis  ecclesie  episcopus  et  cum  eo  Ste- 
phanus,  eiusdem  ecclesie  deçà  nus  episcopus,  adibitis  secum  pre- 
dicte  ecclesie  venerabilibus  canonicorum  personis,  crantes  et 


—  83  — 

supplicantes  quatinus  eorum  ecclesie  misereremur,  neque  res 
suas  quas  antecessores  nostri  reges,  pro  animarum  suarura  re- 
médie, ampliaveranl,  minueremus  aut  inquietaremus.  Quorum 
racionabilibus  et  modestis  precibus  flexi,  ad  consilium  et  coii- 
cessionem  uxori  (sic)  nostre  Adelaidis  scillcet  regine,  liaronum 
eciam  nostrorum,  pro  peccatorum  nostrorum  remissione,  totam 
calumpniam  sive  rectitudinem,  predictam  quam  super  Petrum, 
maiorem,  ponebamus,  Sancte-Grucis  canonicis  quitam  clamavi- 
mus.  El  quia  Petrus  et  eius  uxor  etoranes  eorum  heredes,  servi 
Sancte-Crucis  esent,  concessimus,  hoc  insuper  addentes,  quod 
si  dictus  Petrus  sine  herede  masculo  moreretur,  canonici  pre- 
dicti  fratrem  ipsius  Johannem  qui  cognominatur  Paganus,  et 
omnes  quos  habebil  heredes,  habeant.  Et  ne  ultra  super  huius- 
modi  internoset  ipsos  lis  sive  controversia  oriretur,  hoc  in  per- 
petuum  eis  concessimus  ut  in  toto  regnonostro,  sive  servi  eorum, 
sive  ancille,  nostris  servis  vel  ancillis  maritali  coniuncti  fuerint, 
nos  cum  eis  et  ipsi  nobiscum,  nuUo  loco  penitus  excepto,  omnes 
qui  ex  eis  processerint  heredes  parciantur.  Quod  inviolabile  fu- 
turis  temporibus  maneat,  sigilli  nostri  impressionne  corroborari 
precepimus,  astantibus  in  Palacio  nostro  quorum  nomina  subii- 
tulata  sunt  et  signa. 

S.  Anselmi,  dapiferi. 

S.  Hugonis,  constabularii. 

S.  Gilberti,  buticularii. 

S.  Widonis,  camerarii. 

Data  per  manum  Stephani  cancellarii.  Actum  publiée  in 
palacio  nostro,  anno  Incarnati  verbi  M»»  C°  XVP. 

Et  à  la  fin  de  la  première  marge  du  cinquiesme  fueillet  dudit 
livre,  qui  est  en  la  fin  dudit  livre,  y  a  escript  :  Jour  de  mars, 
l'an  Mil  GCCG  cinquante  et  huit.  Sic  signatum  :  Garsonnet.  Et 
au  dessoubz  signé  :  D.  Gahoet,  pro  copia  collacione  facta  cum 
originalihus  licteris  superius  inscriptis.  Manu  propria  scrip- 
tum. 


84  — 


III 


Lesquelles  choses  ainsi  extraictes  dudit  livre  ont  esté  colla- 
cionnés  ce  jourduy  vingtiesme  jour  de  may,  l'an  mil  quatre  cens 
quatre  vingtz  et  cinq,  par  moy  Estienne  Belaller,  sergent  royal 
ou  bailliaige  de  Chartres,  et  Pierre  Girart,  notaire  de  Chastellet 
d'Orléans,  à  ce  par  moy  appelle  et  requis,  en  la  présence  de 
Pierre  de  Feins,  laboureur,  demeurant  en  la  paroisse  de  Men- 
triou  en  Sauloigne,  et  en  l'absence  de  Jehan  Gaulteron,  soy 
disant  prévost  de  la  Basse-Sauloigne  et  des  doien  et  chappitre 
de  l'église  d'Orléans,  chargés  par  Guillaume  de  Sassay,  leur 
procureur,  et  Guillaume  Atarguy,  qui  pour  veoir  faire  ladite 
collacion  ont  esté  par  moy  adiournez  en  la  ville  d'Orléans,  sur 
ledit  livre  qui  baillé  a  esté  par  lesdiz  de  chappitre,  en  obéissant 
au  commandement  à  eulx  par  moy  fait,  par  vertu  de  lectres  de 
compulsoire  qui  sont  datées  du  lundi  après  Cantate,  deuxiesme 
jour  de  ce  présent  mois  de  may,  signées  :  Champi,  obtenues  par 
lesdiz  Jehan  Gaulteron,  doyen  et  chappitre,  chargés  pour  lesdiz 
Jehan  de  Sassay  et  Atarguy  en  la  clause  qu'ilz  ont  pendant  par- 
devant  monseigneur  le  bailly  et  cappitaine  de  Chartres,  ou  son 
lieutenant,  contre  ledit  Pierre  de  Feins,  appellant,  pour  servir  et 
valloir  ausdiz  Gaulteron  et  de  chappitre,  ce  que  de  raison.  En 
tesmoing  de  ce,  je  signex  ces  présentes  de  mon  seing  et  scelées 
de  mon  seel,  fait  signer  du  seing  manuel  dudit  Pierre  Girart, 
notaire  dessusdit,  les  an  et  jour  dessus  devant  diz. 

P.  Girart.  Bellaler  (1). 

(1)  Arch.  du  Loiret,  série  G.  Fonds  de  Sainte-Croix  d'Orléans. 


ORlfiANS.  —  IMPRIMERIE  DE  GEORGES  JACOB,  CLOÎTRE  SAINT-ÉTJENNE    U. 


BULLETIN 


DE   LA   SOCIETE 


ARCHÉOLOGIQUE  Bî  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉAMIS 


TROISIÈME  TRIMESTRE  DE    1883. 


Séance  du  vendredi   13  juillet  1883. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président,  en  donnant  connaissance  des  ouvrages  reçus  depuis 
la  dernfére  séance,  signale  à  l'attention  de  ses  collègues  un  discours 
prononcé  par  M,  Delorme  devant  les  membres  de  la  Société  de 
secours  aux  blessés  du  Loiret,  et  inséré  dans  le  bulletin  de  cette 
association.  Ce  discours  a  pour  sujet  :  Des  soins  donnés  dans  tous  les 
temps  aux  victimes  de  la  guerre. 

—  M.  Desnoyers  lit  un  rapport  sur  la  découverte  récemment  faite, 
dans  l'ancienne  chapelle  Saint- Jacques,  d'un  vase  grossier  renfer- 
mant une  inscription  latine. 

Ce  travail  est  renvoyé  à  la  Commission  dos  pidilications. 

BULLETIN  N"  118.  7 


—  8()  — 

—  M.  l?oii(.lier  de  Molaudoii  dciiose  sur  le  bmeaii  les  niuulages 
faits  sous  sa  direction  d'qiitaplics  appartenant  à  l'abbatiale  de  Saint- 
Benoît-sur-Loirc,  et  il  lit  un  travail  relatif  à  ces  inscriptions. 

Des  remercîrnents  unanimes  sont  adressés  à  notre  honorable  col- 
lègue pour  cet  intéressant  mémoire,  qui  est  renvoyé  à  la  Commission 
des  publications. 

—  M.  le  l'résident  lit  une  note  de  M.  Tamizey  de  Larroque  sur  la 
Correspondance  de  Monseigneur  de  l'Aiibespine,  évêque  d'Orléans, 
avec  le  savant  Peiresc,  suivie  de  lettres  inédites. 

—  1\I.  Fournicr  jeune  soumet  à  la  Société  le  plan  du  château  de 
Cliantccoq  (Loiret),  et  M.  Dumuys  donne  lecture  de  la  description 
des  ruines  de  cette  antique  résidence  royale. 

(^es  diveis  travaux  sont  renvoyés  à  la  Commission  des  publications. 


îiéanoe   du    veudredi    2  9    juillet    1883. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

La  Commission  des  publications  propose  à  la  Société  : 

l»  L'impression  aux  Mémoires  d'une  note  de  M.  Boucher  de  Mo- 
landon,  relative  à  l'épitaphe  du  poète  inconnu  de  Saint-Benoît- 
sur-Loire,  ainsi  (|ue  la  reproduction  en  grandeur  naturelle  de  cette 
inscription  dans  V Album. 

"1"  L'insertion  dans  les  Mémoires  du  plan  du  château  de  Chanteco(j, 
dessiné  par  M.  Fournier,  et  la  description  des  ruines  de  la  vieille 
habitation  royale  faite  par  M.  Léon  Dumuys. 

'à"  L'insertion  dans  les  Mémoires  du  travail  de  M.  Tamizey  de 
Larrofjue,  intitulé  :  Correspondance  inédite  de  Monseigneur  de  l'.iu' 
hcspine,  cvcque  d'Orléans. 

La  Société  sanclionni'  par  sun  v(  t  •  ces  divei'scs  pnipiisilJKnsj 


-   87   - 

—  M.  Boiu'hi'i'  de  Mulaïuloii  donne  IccUire  d'une  lellie  d(; 
M.  Litsch,  par  laquelle  l'honorable  Inspecteur  général  des  monu- 
ments historiques  informe  la  Société  qu'il  a  fait  toutes  les  démarches 
nécessaires  en  vue  d'être  autorisé  à  entreprendre  sans  délai  les  répa- 
rations signalées  comme  indispensables  à  la  conservation  de  l'église 
abbatiale  de  Saint-Benoît-sur-Loire. 

—  M.  le  Président  fait  part  de  la  nomination  au  titre  d'Officier  de 
l'Instruction  publique  de  notre  collègue  M.  Chouppe,  auquel  ses 
longs  et  dévoués  services  ont  valu  cette  distinction  si  bien  méritée. 

—  M.  le  Secrétaire  donne  lecture  du  projet  de  Bulletin  pour  le 
deuxième  trimestre  de  1883. 

—  M.  Bimbenet  achève  la  lecture  de  son  mémoire  intitulé  :  Resli- 
tulion  de  la  Librairie  de  l'Université  d'Orléans. 

Ces  travaux  sont  renvoyés  à  la  Commission  des  publications. 


Séance  du  vendredi   9  août  1883. 
Présidence  de  M.  Baiiuenault  de  Puchesse,  président. 

—  M.  Baillet  ))résente  quelques  observations  relatives  aux  ins- 
criptions de  Saint-Benoît,  dont  la  Société  s'est  particulièrement  oc- 
cupée depuis  quelque  temps. 

Il  fait  le  récit  de  son  excursion  à  ranti(iu('  abbaye  liénédicline  ;  il 
appelle  de  nouveau  l'attention  de  la  Société  sur  l'état  de  détérioration 
croissante  des  monuments  qu'il  y  a  étudiés,  et  termine  en  lisant  un 
travail  sur  les  épitaphes,  dont  il  présente  un  fac-siniile  minutieu- 
sement fait. 


s 


ui'  l;i  priipiisilion  de  M.  rxiuclii'r  de  Mnlumlon,  la  Société  déciile 


—  88  — 

que  les  quatre  inscriptions  lapidaires,  dont  plusieurs  de  ses  membres 
l'ont  entretenue,  seront  reproduites  dans  V Allait  de  ses  Mémoire?,  en 
Qfrandeur  naturelle. 


a 


—  M.  l'abbi'  Desnoyers  fait  un  rapport  verbal  sur  la  découverttî  de 
cinq  sarcophages,  mis  au  jour  dans  la  rue  de  l'Oriflamme  (à  Orléans), 
et  annonce  un  travail  plus  complet  sur  ce  sujet  pour  une  séance 
prochaine. 

—  La  Commission  des  publications  propose  l'insertion  au  Bullelin 
du  travail  de  M.  Desnoyers,  sur  un  vase  trouvé  dans  les  démolitions 
de  l'église  Saint-Jacques  (1). 


Séance  du    vendredi    184    août    1883. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  le  Ministre  de 
l'Instruction  publique,  par  laquelle  une  subvention  de  raille  francs  est 
accordée  à  la  Société,  en  considération  des  nombreux  travaux  dont 
elle  a  entrepris  la  publication. 

—  M.  Baguenault  de  Puchesse  dit  qu'il  a  reçu  de  M.  Léopold 
Delisle,  et  qu'il  est  heureux  d'offrir  à  la  Société  une  brochure  toute 
récente  intitulée  :  Les  manuscrits  du  comte  d'AMurnham.  On  connaît 
les  vicissitudes  de  cette  affaire  ;  le  gouvernement  français  espérait 
pouvoir  racheter  à  l'héritier  de  Lord  Ashburnham  de  précieux  ma- 
nuscrits, acquis  mystérieusement  en  18-47,  et  provenant  de  vols 
commis  peu  d'années  auparavant  dans  nos  grands  dépôts  publics  par 
Libri  et  Barrois.  La  négociation  a  échoué,  et  une  partie  des  collections 
d'Ashburnhaiii  Place  a  été  acquise  par  le  British  Muséum  au  mois  de 

fl)  Voir  plus  bas,  p.  Ul. . 


—  89  — 

juillet  dernier,  tandis  que  la  portion  suspecte  reste  encore  entre  les 
mains  du  détenteur. 

Notre  éminent  collègue  s'attache  à  prouver  que  non  seulement  les 
manuscrits  dont  les  catalogues  ont  été  publiés  ont  bien  été  volés  à  nos 
collections  nationales,  mais  que  leur  origine  devait  forcément  sembler 
suspecte  aux  acquéreurs.  Une  restitution,  largement  payée,  n'aurait 
rien  eu  que  de  très-légitime.  Ce  qui  nous  intéresse  particulièrement, 
c'est  qu'un  certain  nombre  de  ces  manuscrits,  et  non  les  moins 
précieux,  ont  été  soustraits  par  Libri,  vers  1842,  à  la  bibliothèque 
publique  d'Orléans.  Aussi,  nous  ne  pouvons  que  remercier  le  savant 
directeur  général  de  la  bibliothèque  nationale,  d'avoir  bien  voulu  nous 
communiquer  un  travail  qui  est  pour  nous  d'un  prix  inestimable. 
Grâce  à  lui,  nous  sommes  assurés  de  conserver  du  moins  le  souvenir 
et  la  trace  de  richesses  qui  ont  été  si  odieusement  dérobées. 

—  Notre  collègue  M.  Loiseleur,  qui  sait  si  bien  élucider  les  pro- 
blèmes historiques  les  plus  obscurs,  vient  de  publier  dans  le  journal 
le  Temps  {n°  du  19  août  1883  et  suivants)  une  série  d'articles  inti- 
tulés :  Lingratiiiide  de  Charles  Vil.  C'est  l'examen  de  la  question 
de  savoir  si  Jeanne  d'Arc  a  été  absolument  abandonnée  par  le 
roi  et  s'il  n'y  avait  pas  quelque  moyen  de  la  sauver.  M.  Loiseleur 
discute  et  analyse  les  documents  récemment  mis  au  jour  par  M.  de 
Beaucourt,  dans  sa  remarquable  Histoire,  de  Charles  Vil,  dont 
le  second  volume  est  presque  entièrement  consacré  à  la  Pucelle 
d'Orléans. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  soumet  à  l'examen  de  la  Société  les  objets 
suivants  : 

1»  Un  pot  acoustique,  trouvé  récemment  dans  un  mur  de  l'égHse 
Saint-Paterne  ;  ces  vases  étaient  en  usage  dans  les  églises  aux  XVII"  et 
XVIlIe  siècles  ; 

2°  Un  pihim  romain  ; 

3°  Un  graphium,  trouvé  dernièrement  à  Auxy,  canton  de  Beaune- 
la-Rolande  ; 

4°  Un  jeton  d'argent  gravé  du  XYI^  siècle,  trouvé  dans  la  Loire, 
portant  d'un  côté  un  buste  de  femme  avec  celte  inscription  :  (j'ona 


-  ou  — 

lliixa  péril,  et  im  biisle  irhommo  sur  le  revers,  avec  rette  autre 
inscription  :   sola  i^etvat  virltis. 

—  M.  Boucher  de  Molandon  lit  une  note  sur  un  tableau  représen- 
tant la  maison  de  Jeanne  d'Arc  à  Donirémy,  qui  vient  d'être  donné 
par  M"'"  de  Candé,  née  de  Bizemonl,  au  Musée  d'Orléans. 

Ilette  note  sera  imprimée  au  Bulletin  (1). 

—  M.  le  Président  communique  une  circulaire  de  M.  le  Ministre  de 
rinstruction  publique,  relative  à  la  réunion  des  Sociétés  savantes  qui 
doit  avoir  lieu  à  la  Sorbonne  en  1 884. 

—  La  Société  décide  qu'il  y  a  lieu  d'accepter  l'offre  d'échange  de 
ses  publications  avec  celles  de  l'Académie  royale  de  Stockholm. 

—  M.. le  Président  est  heureux  de  constater,  —  au  nom  de  la  So- 
ciété, gardienne  vigilante  de  nos  vieux  monuments,  —  qu'on  vient 
d'achever  le  ti'ansport  dans  le  square  nouveau  du  jardin  de  l'IIùtel  de- 
Ville  des  restes  les  plus  intéressants  de  l'église  Saint-Jacques,  que  des 
travaux  de  la  voirie  condamnaient  à  disparaître-  La  reconstruction  de 
cette  jolie  façade  a  été  dirigée  avec  autant  de  soin  que  de  goiit,  et 
elle  a  fait  ressortir  des  beautés  et  des  grâces  de  détails  que  l'on  ne 
soupçonnait  pas.  Cette  délicate  entreprise  de  sauvetage  artistique  ne 
pouvait  s'accomplir  dans  de  meilleures  conditions  ;  et  elle  est  tout  à 
l'honneur  de  l'administration  municipale. 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  95. 


Vase  trouvé  dans  l'épaisseur  du  mur  de  l'Escalier 
de  la  Chapelle  S^  Jacques. 


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DÉCOUVERTE  FAITE  A  SAINT-JACQUES 


En  parcourant,  dans  les  vitrines  de  notre  Musée  historique,  la 
curieuse  collection  des  grotesques  en  terre  cuite  qu'elles  ren- 
ferment, je  suivais  d'un  œil  attentif  ces  figures  grimaçantes, 
ces  visages  désordonnés,  ces  bouches  béantes  comme  un  four, 
ces  rats  jouant  de  la  double  flûte  par  leurs  narines,  ces  singes 
comédiens,  ces  personnages  à  l'abdomen  monstrueux  ;  je  me 
demandais  comment,  au  milieu  des  tristesses  de  tout  genre  qui 
assiègent  notre  existence,  l'espèce  humaine  éprouvait  un  tel  be- 
soin de  rire  ;  car  les  grotesques  dont  je  vous  parle  ne  sont  pas 
le  travail  d'une  seule  nation,  mais  celui  de  tous  les  peuples  : 
Égyptiens,  Asiatiques,  Grecs,  Romains,  Gaulois  ont  travaillé 
pour  notre  Musée,  et  un  immense  éclat  de  rire  s'est  échappé 
et  s'élève  encore  de  toutes  les  parties  du  monde. 

Si  nous  étions  une  assemblée  de  grands  philosophes,  consa- 
crés à  l'étude  des  hautes  questions  de  l'âme  humaine,  je  m'ef- 
forcerais d'arriver  à  la  solution  de  ce  mystère  ;  je  bénirais  Dieu 
d'avoir  donné  à  l'homme  le  sourire,  ce  charmant  reflet  de  l'âme, 
ce  gracieux  épanouissement  de  nos  facultés  intérieures  que  nous 
aimons  tant  à  voir  dans  sa  naïve  fraîcheur,  sa  délicieuse  bonté, 
quelquefois  même  dans  sa  douce  malignité  ;  mais  je  réserverais 
mon  droit  d'investigation,  parfois  agréable,  souvent  moqueur, 
très  souvent  inutile,  rarement  irréprochable  ;  je  lui  demanderais 
un  compte  sévère  de  son  origine  et  de  sa  conduite. 

Je  ne  puis  agir  ainsi,  car  sans  nul  doute  nous  sommes  tous 
ici  des  savants;  mais  si  l'étude  de  la  psychologie  n'est  pas  notre 
but  principal,  du  moins  cette  science  ne  nous  est-elle  pas  étran- 
gère :  l'histoire  de  l'humanité  par  les  faits  et  surtout  par  les 


—  92  — 

monuments,  voilà  la  cause  et  la  fin  de  nos  recherches  et  de 
nos  travaux. 

Je  viens  vous  raconter  un  de  ces  faits.  Vous  savez  que,  pour 
constiuire  des  marchés  nouveaux,  la  municipalité  a  dû  ordon- 
ner la  démolition  de  la  chapelle  Saint-Jacques,  en  décrétant 
toutefois  par  un  vote,  que  nous  avons  su  apprécier,  que  la  fa- 
çade et  les  parties  remarquables  de  ce  précieux  monument  du 
XV^  siècle  seraient  reconstruites  dans  le  jardin  de  l'hôtel-de- 
ville.  Les  ordres  du  Conseil  municipal  ont  été  fidèlement  suivis, 
et  les  démolitions  soigneusement  exécutées. 

Or,  le  21  mai,  en  abattant  avec  précaution  l'escalier  intérieur 
placé  à  la  droite  de  la  chapelle,  et  qui  montait  à  la  galerie  domi- 
nant la  façade,  un  ouvrier,  en  attaquant  la  muraille,  découvrit 
une  excavation  qu'on  y  avait  pratiquée  :  un  vase  en  terre  cuite, 
grise,  vernissée,  muni  d'une  anse,  fermé  par  un  couvercle  de 
bois  grossièrement  travaillé,  avait  été  scellé  dans  cette  cachette 
à  l'aide  de  deux  grosses  pierres.  Sa  forme  rappelle  celle  de  nos 
anciens  pots-au-feu  ;  il  ne  renfermait  aucune  pièce  de  mon- 
naie, mais  une  petite  feuille  de  papier  carrée,  au  filigrane  du 
Griffon,  pliée  en  trois  et  très-rongée  par  les  insectes.  La  par- 
tie supérieure  portait  deux  lignes  d'écritures  en  caractères  du 
XVIIIe  siècle.  Après  d'opiniâtres  recherches,  dont  M.  Perron^ 
secrétaire  de  la  Mairie,  eut  l'honneur  de  couronner  le  succès, 
on  y  déchiffra  ces  mots  : 

Insanus,  vanus,  ridiculusque 
Labov  pro  nihilo. 

En  écoutant  cette  lecture,  un  large  éclat  de  rire  sortit  de  mes 
lèvres,  car  cette  inscription  n'élait  que  la  traduction  latine  du 
proverbe  critique  que  nous  employons  souvent  : 

Bien  fou  qui  travaille  pour  le  roi  de  Prusse  — 
Pour  la  reine  Gillette,  —  pour  des  prunes. 

L'enfouisseur  du  vase  avait  donc  cédé  à  une  intention  maligne, 
et  l'emploi  de  la  langue  latine  n'indiquait  pas  un  esprit  étranger 


-  93  — 

à  la  littérature,  une  main  vulgaire.  Je  no  tardai  pas  à  me  rap- 
peler une  autre  inscription,  gravée  sur  une  vitre  par  un  écolier 
de  notre  ancienne  Université  et  découverte  rue  du  Gros-An- 
neau, par  M.  le  docteur  Charpignon  (1).  Ces  deux  inscriptions, 
quoique  de  genre  bien  différent,  car  l'une  est  sérieuse  l'autre 
plaisante,  dénotent  la  même  famille,  les  mêmes  Ijabitudes,  le 
besoin,  chez  les  écoliers,  de  consigner  par  écrit  les  impressions 
de  l'âme. 

La  gent  écolière  est  moqueuse,  vous  le  savez,  peut-être  même 
par  expérience,  et  se  plaît  (je  prends  son  langage)  à  jouer  des 
tours.  Orléans,  au  XYIII^  siècle,  possédait  encore  dans  son 
Université  des  écoliers  qui,  pour  être  disciples  de  Gujas  et  de 
Barthole,  n'en  étaient  pas  moins  les  amateurs  du  gai  savoir  et 
de  la  plaisanterie.  Serait-il  donc  téméraire  de  croire  que,  pour 
se  moquer  des  futurs  inventeurs  de  ce  vase  si  bien  caché,  si  bien 
scellé,  quelques  malins  écoliers  aient  eu  recours  à  tout  ce  qui 
pouvait  piquer  ou  la  curiosité  ou  la  cupidité? 

Voici,  croirions-nous,  comment  la  cachette  a  pu  être  prati- 
quée, et  la  scène  que  dut  provoquer  son  aménagement  : 

«  Elles  sont  donc  enfln  terminées,  les  leçons  de  nos  doc- 
ii.  leurs -régents  ,  sur  la  jurisprudence  des  trésors  trouvés  : 
«  histoires,  exposés,  explications,  commentaires,  objections,  so- 
ft lutions,  rien  n'a  manqué  à  leur  science,  rien  n'a  manqué  à 
«  notre  fatigue  :  vengeons-nous  de  notre  lassitude  sur  les  cher- 
«  cheurs  de  trésors  ;  Orléans,  à  cause  de  ses  longues  guerres 
«  religieuses,  doit  en  receler  beaucoup.  Jouons-leur  un  bon 
«  tour,  en  les  faisant  tomber  dans  un  cruel  désappointement, 
«  cachons  dans  la  chapelle  Saint-Jacques,  aujourd'hui  presque 
((  abandonnée,  un  vieux  vase,  qui,  par  sa  fermeture  et  son 
«  scellement,  présentera  toutes  les  apparences  d'une  cachette 
«  exécutée  avec  sein.  » 

Ainsi  dit,  ainsi  fait  :  nos  écoliers  pénètrent  facilement  dans  la 
chapelle  qui,  au  XYIIP  siècle,   par  suite  de  l'affaiblissement  de 


(1)  Voir  les  Mémoires  de  la  Société  des  belles-lettres,  sciences  et  arts 
d'Orléans. 

BULLETIN  NO  118.  7* 


—  94  — 

la  corporation  des  pèlerins,  devait  être  presque  déserte;  un  trou 
est  pratiqué  dans  la  muraille  de  l'escalier  qui  conduit  à  la  ga- 
lerie, l'inscription  moqueuse  que  vous  connaissez  y  est  dùpo>ée, 
la  cavité  fermée  avec  soin,  et  nos  joyeux  écoliers  partent  de  la 
chapelle  en  riant  à  pleine  gorge  du  succès  présent  et  futur  de 
leur  espièglerie. 

Ne  serait-il  même  pas  possible  que  la  cause  de  l'enfouisse- 
ment ait  éié  notre  titre  d'antiquaire  ?  De  tout  temps  ce  véné- 
rable et  glorieux  titre  a  été  l'objet  de  l'injure  des  sols,  du  mépris 
de  l'ignorance  et  des  joyeusetés  de  la  plaisanterie  :  Horace,  La 
Bruyère,  Walter  Scott  eux-mêmes  ont  décoché  des  traits  malins 
contre  nous  ;  devrions-nous  donc  être  surpris  que  des  jeunes 
écolit-rs  aient  tourné  leur  malice  et  taillé  leur  plume  dans  un 
but  semblable  ? 

Chercheurs  de  trésors,  savants  antiquaires,  pardonnez  leur 
plaisanterie  à  ces  jeunes  écoliers  qui,  dans  leur  vie  monotone, 
purent  un  jour  se  donner  quelques  joies  et  grandement  rire  sans 
être  punis  ;  songeons  que,  parmi  eux,  quelques-uns  peut-être 
sont  devenus  l'honneur  de  l'Allemagne  ou  de  la  France.  Pour 
moi,  si,  dans  mes  visites  à  la  chapelle  Saint-Jacques,  j'avais  pu 
apercevoir  leurs  onibres  errant  sur  les  ruines  du  monument, 
bien  loin  de  les  réprimander,  je  leur  aurais  dit  :  «  Salut,  gra- 
cieux souvenirs  d'une  noble  institution  si  bien  décrite  par  notre 
collègue  M.  Bimbenet,  vous  avez  été  joyeux,  mais  savants;  plai- 
sants, mais  aimables  ;  oui,  vous  avez  eu  raison. 

«  Il  y  a  une  folie,  celle  de  l'orgueuil. 

«(  Il  y  a  une  duperie,  celle  des  passions. 

«  11  y  a  un  ridicule,  celui  de  la  vanité. 

Mais  le  travail  honnête,  sincère,  vertueux,  est  digne  de 
toute  estime  :  tel  a  été  le  vôtre,  tel  est  le  nôtre.  Retournez 
joyeusement  dans  les  régions  supérieures,  car  vous  n'av.  z  été 
que  de  charmants  espiègles,  et  la  cachette  de  la  chapelle 
Saint-Jacques  est  votre  œuvre.  » 

Elle  n'est  qu'une  espièglerie  des  écoliers  de  l'Université 
d'Orléans. 

DESNOYERS. 


LA  MAISON  DE  JEANNE  D'AUO 

A  DOMREMY 

ET    NICOLAS    GÉRARDIiN,  SON    DERNIER  POSSESSEUR 


TABLEAU    DE   M.    G.    DE   CYPIERRE 

DONNÉ    AU     MUSÉE    D'ORLÉANS 

Par  M^e  l'Amirale  comtesse  Maussion,  de  Candé,  née  de  Bizemont. 


Les  riches  collections  de  notre  Musée  de  peinture,  dont  la 
valeur  grandit  chaque  jour,  sous  la  féconde  impulsion  de  son 
éminenl  directeur,  viennent  de  s'accroîire  d'un  tableau  double- 
ment cher  à  nos  patriotiques  souvenirs,  par  les  faits  qu'il  retrace 
et  par  les  noms  tout  Orléanais  du  peintre  et  de  la  généreuse 
donatrice. 

L'humble  chaumière  où,  le  6  janvier  1412,  naquit,  à  Dom- 
remy,  l'incomparable  enfant  qui  délivra  Orléans  et  la  France, 
appartenait,  en  1818,  à  un  brave  soldat  retiré  du  service, 
Nicolas  Gérardin,  de  la  famille  de  la  Pucelle. 

Gérardin  n'était  pas  riche.  Pour  subvenir  aux  besoins  de  ses 
enfants,  il  lui  fallait  mettre  en  vente  son  cher  et  modeste  patri- 
moine. Un  riche  étranger  l'apprend  et  lui  en  offre  dix  mille 
francs  :  quatre  fois  sa  valeur.  Pour  le  pauvre  vétéran,  c'était 
une  fortune.  Mais  son  noble  cœur  était  digne  du  sang  qui 
coulait  dans  ses  veines.  Vendre  à  un  étranger  la  maison  de 
Jeanne  d'Arc  !  Spolier  son  pays  de  cette  sainte  relique  1  Dé.^ho- 
norer  son  nom  !  Manquer  à  son  devoir  !  Gérardin  n'hésite  pas. 


-  96  - 

il  refuse,  et,  peu  après,  sur  le  vœu  du  Conseil  général,  il  cède 
sa  glorieuse  demeure  au  département  des  Vosges,  pour  le  mo- 
dique prix  de  deux  mille  cinq  cents  francs.  Il  exprime  seule- 
ment le  désir  d'en  rester  gardien  jusqu'à  sa  mort  (1). 

Cet  acte  de  généreux  désintéressement,  accompli  avec  une 
simplicité  si  touchante,  ne  tarda  pas  à  s'ébruiter  au  dehors. 

Le  3  août  1818,  le  conseil  municipal  d'Orléans,  sur  la  propo- 
sition du  maire,  M.  le  comte  de  Rocheplatle,  votait  à  Nicolas 
Gérardin  de  chaleureuses  félicitations. 

Le  12  août,  par  ordonnance  royale,  Louis  XVIII  lui  conférait 
la  croix  d'honneur. 

Le  12  septembre,  le  conseil  d'Orléans,  par  nouvelle  délibé- 
ration, <L  voulant,  y  est-il  dit,  transmettre  à  la  postérité,  par  un 
monument  durable,  le  souvenir  d'une  action  éminemment  ho- 
norable, statuait  qu'une  médaille  d'or,  frappée  au  nom  de  la  ville, 
serait  remise  à  Nicolas  Gérardin  (2)  ;  qu'elle  porterait  d'un  côté 
l'effigie  du  Roi,  et  de  l'autre  une  légende  conçue  en  ces  termes  : 

LA   VILLE  D'ORLÉANS 

A    NICOLAS    GÉBAKDIN 

DE    LA    FAMILLE    DE    JEANNE    D'aHC    (3) 

l'OUR   AVOIR  PAR   UN   LOL'ABLE   DÉSINTÉRESSEMENT 

CONSERVÉ  A   LA    FRANCE 

LA    MAISON    OU    NAQUIT 

LA     PUCELLE     d'ORLÉANS 


(1  j  L'acte  de  vente  du  20  juin  1818,  fut,  le  5  août,  approuvé  par  ordon- 
nance royale. 

(2)  Cttle  médaille  d'or  est  religieusement  conservée  par  les  enfants  de 
M   Gérardin. 

Ci)  Nous  ne  saurions  dissimuler  que  dans  son  Histoire  abrégée  de 
Jeanne  d'Arc,  M.  Jollois  révoque  en  doute  cette  parenté. 

Mais,  en  présence  des  obscurités  et  des  graves  incertitudes  de  la  des- 
cendance collatérale  de  la  Pucelle,  dans  ses  lointaines  origines,  nous 
croyons  pouvoir,  jusqu'à  preuve  contraire,  préférer  à  la  simple  dénégation 
de  Ihonorable  liistorien,  la  formelle  affirmation  de  l'édilité  orléanaise, 
accpplée  et  tacitement  ratifiée  par  1  auturité  préfectorale  et  le  Conseil  gé- 
néral des  Vosges,  et  justifiée  d'ailleurs  par  les  nobles  sentiments  du  pos- 
sesseur héréditaire  de  la  maison  de  Jeanne  d'Arc. 


-  97  — 

«  Le  conseil  statuait,  en  outre,  qu'un  extrait  de  la  délibération 
accompagnerait  la  médaille  d'or,  et  que  deux  exemplaires  en 
argent  seraient  offerts,  au  nom  de  la  ville,  l'un  à  M.  le  Préfet 
des  Vosges,  l'autre  au  Président  du  Conseil  général  (l).  -» 

Le  vieux  soldat  ne  comprenait  rien  à  tant  d'éloges  et  d'hon- 
neurs, pour  avoir,  disait-il,  tout  simplement  fait  son  devoir  ; 
mais  les  bons  habitants  de  Domremy  en  étaient  comblés  de  joie; 
et  le  jour  où  Gérardin  revint  au  pays,  portant  sur  sa  poitrine 
sa  croix  d'honneur  si  bien  méritée,  ce  fut  comme  une  explosion 
d'enthousiasme. 

Par  un  hasard  providentiel,  un  peintre,  Orléanais  de  nom  et 
de  cœur,  M.  Casimir  de  Cypierre  (2),  visitait  à  ce  moment  les 
hameaux  et  les  riantes  prairies  de  la  Meuse. 

«  ....  J'éJais  à  Domremy,  écrivait-il  peu  après  à  M.  le  comte 
Adrien  de  Bizemont,  son  ami,  dans  une  lettre  dont  M^^  de 
Candé  a  bien  voulu  se  dessaisir  pour  nos  archives,  j'étais  à 
Domremy  au  moment  où  le  généreux  propriétaire  de  la  maison 
de  Jeanne  d'Arc  rentrait  dans  son  village,  après  avoir  reçu 
la  croix  d'honneur,  en  récompense  de  son  noble  désintéres- 
sement. 

«  C'était  une  bonne  fortune  pour  un  peintre  de  reproduire, 
d'après  nature,  la  fête  touchante,  sujet  de  sa  composition. 

«  Tout  y  est  donc  pris  sur  le  vif,  avec  une  rigoureuse  exac- 
titude; la  maison  de  Jeanne  d'Arc,  l'église  où  elle  fut  baptisée, 
les  groupes  d'habitants  près  de  leurs  demeures....  J'ai  fait  de 
mon  mieux  pour  retracer  fidèlement  cette  scène  du  plus  grand 
intérêt. 

«c  Je  m'estimerais  heureux.  Monsieur,  ajoutait  M.  de  Cypierre, 
que  cette  toile  pût  vous  satisfaire,  et  trouver  place  un  jour  dans 

(1)  Parmi  les  signataires  de  cette  délibération,  se  lit  le  nom  de  M.  Mar- 
cille-Pelletier,  aïeul  de  M.  le  Directeur  du  Musée  de  peinture,  qui,  de 
1815  à  1830,  fit  partie  du  Conseil  municipal  d'Orléans. 

(2)  Cypierre  (Casimir  de),  peintre  paysagiste,  né  à  Paris,  1783.  — 
{Dictionnaire  historique  des  Peintres,  p'ir  Adolphe  Siret.) 


—  98  — 

votre  ville  d'Orléans,  où  la  mémoire  de  la  Pucelle  est  si  reli- 
gieusement honorée....  » 

Un  caractère  frappant  de  vérité,  rehaussé  par  un  coloris  sobre 
et  lumineux,  donne,  en  effet,  à  ce  gracieux  tableau  l'intérêt 
d'une  page  d'histoire. 

Sur  une  toile  de  80  centimètres  de  hauteur  et  d'un  mètre  de 
largeur,  l'artiste  a  reproduit,  à  gauche,  la  maison  de  l'immor- 
telle héroïne,  avec  sa  porte  ogivale,  surmontée  d'une  statue 
tenant  une  épée.  Une  vigne  tapisse  les  murs;  un  drapeau 
fleurdelysé  flotte  au  sommet  de  la  toiture  en  tuiles,  et  porte,  en 
lettres  d'or,  la  devise  :  Vive  le  Roi. 

La  vieille  église,  telle  qu'elle  était  alors,  avec  son  antique 
aspect,  son  abside  demi-circulaire  et  sa  grosse  tour  carrée,  oc- 
cupe la  droite  du  tableau. 

Au  centre  est  un  groupe  plein  d'animation.  Nicolas  Gérardin, 
en  vieux  costume  militaire,  coiffé  d'un  tricorne  galonné  d'or, 
et  portant  sur  sa  poitrine  la  croix  qu'il  vient  de  recevoir,  est 
conduit  par  le  Maire  vers  la  modeste  habitation  rurale  par  lui 
conservée  à  la  France.  Il  presse  contre  lui  son  fils  aîné  qui 
l'accompagne.  Des  villageois,  en  habits  de  fête,  portent  une 
bannière  aux  armes  de  France.  Un  ménétrier  joue  sur  son 
violon  les  plus  beaux  morceaux  de  son  répertoire.  Des  femmes, 
des  enfants,  des  amis,  attendent  à  la  porte  ;  les  mains  se  lèvent, 
les  fronts  se  découvrent,  la  joie  épanouit  tous  les  visages,  l'en- 
thousiasme est  dans  tous  les  cœurs. 

Le  tableau  est  signé  et  daté  :  De  Cypierre —  1819. 

Au  mois  de  décembre  1825,  M.  de  Cypierre,  réalisant  son 
affectueuse  promesse,  faisait  don  à  M.  Adrien  de  Bizemont,  de 
sa  toile  historique;  et  madame  la  comtesse  Maussionde  Candé 
la  recueillait  à  son  tour  dans  la  succession  paternelle. 

Digne  héritière  de  son  vénérable  aïeul,  fondateur  de  notre 
musée  de  peinture  (1),  Madame  de  Candé  écrivait,  le  3  juillet 

(Ij  Le  Musée  de  l'einture  d'Orléans  a  été  fondé  le  30  décembre  1823, 


—  99  — 

dernier,  à  M.  Eudoxe  Marcille,  notre  dévoué  directeur,  la  lettre 
suivante  que  nous  aimons  à  reproduire,  en  sa  teneur  : 

Château  de  Frileuse,  commune  des  Montils  (Loir-et-Cher),  '6  juillet  1883. 

«  Monsieur  le  Directeur, 

«  J'ai  ici  un  tableau  capital,  peint  par  M.  de  Cypierre  et  offert 
à  M.  le  comte  Adrien  de  Bizemont,  mon  père,  dont  il  était 
l'ami.  Il  représente  la  maison  de  Jeanne  d'Arc,  l'église  où  elle 
fut  baptisée,  enfin  des  paysans  en  habit  de  fête... 

«  J'ai,  en  outre,  des  lettres  de  M.  de  Cypierre,  d'un  véri- 
table intérêt  pour  les  possesseurs  du  tableau. 

«  J'ai  pensé,  monsieur,  que  le  Directeur  du  musée  de  pein- 
ture d'Orléans,  qui,  mieux  que  personne,  a  connu  la  donatrice, 
son  père  et  son  aïeul,  serait  heureux  de  joindre  à  la  riche 
collection  confiée  à  ses  soins  le  tableau  et  les  lettres  que  je 
m'empresserai  d'y  joindre.  Veuillez,  monsieur,  me  faire 
connaître  votre  réponse,  heureuse  que  je  serai  de  me  rappeler  à 
votre  bon  souvenir. 

«  Comtesse  de  Candé,  née  de  Bizemont.  » 

La  réponse,  on  le  croit  sans  peine,  ne  se  fît  pas  attendre  ;  et 
quinze  jours  après,  la  toile  pour  nous  si  précieuse  et  la  corres- 
pondance autographe  arrivaient  au  musée  d'Orléans. 

Les  faits  qui  viennent  d'être  rappelés  et  que  le  peintre  a 
fidèlement  retracés  doivent  être  complétés  par  quelques  détails 
ultérieurs. 

Les  constructions  qui,  en  1818,  enveloppaient  la  maison  de  la 
Pucelie,  et  dont  une  partie  a  été  habilement  dissimulée  par  l'ar- 
tiste, furent  achetées  en  1819,  démolies  et  remplacées  par 
deux  pavillons  neufs  que  relie  une  grille  de  fer. 

L'un  des  pavillons  abrite  une  école  primaire,  où  sont  gratui- 
tement élevées  les  jeunes  filles  de  GreuxetdeDomremy;  l'autre 

sur  l'initiative  intelligente  et  dévouée  de  M.  le  comte  Gaspard  de  Bize- 
mont, aïeul  de  madame  de  Candé. 


_  100  — 

un  petit  musée,  destiné  à  recueillir  les  souvenirs  de  l'immor- 
telle enfant. 

Une  fontaine  monumentale,  alimentée  par  la  source  dite  des 
Groseillers,  fut  de  plus  érigée  à  la  mémoire  de  Jeanne  d'Arc 
entre  sa  maison  paternelle  et  le  bras  de  la  Meuse  qui  arrose 
la  place  du  village. 

Sur  un  socle  carré  do  2""  50  de  large  et  de  In^SO  d'épaisseur, 
muni  d'une  vasque  pour  recevoir  l'eau,  quatre  pilastres  do- 
riques de  2™  20  de  hauteur,  supportent  un  toit  de  pierre  orné 
d'une  corniche  et  de  deux  frontons.  Au  centre  de  cette  sorte 
de  portique  est  posé,  sur  un  cippe,  le  buste,  en  marbre  blanc, 
donné  par  le  roi,  de  l'héroïne  du  XV®  siècle  (1). 

La  principale  chambre  de  l'humble  chaumière,  celle  où  vrai- 
semblablement naquit  Jeanne  d'Arc,  conservée  avec  un  religieux 
respect,  est  aujourd'hui  comme  un  sanctuaire  de  patriotisme, 
où  viennerit  successivement  prendre  place  de  nobles  témoi- 
gnages d'admiration  et  de  respect. 

La  restauration  de  cette  habitation  si  modeste,  transformée 
par  la  munificence  royale  et  la  reconnaissance  publique  en 
monument  national,  l'érection  de  la  fontaine  et  la  construction 
de  la  maison  d'école  furent  rapidement  achevées,  et  le  dimanche 
10  septembre  1820  l'inauguration  en  fut  faite  avec  une  véritable 
solennité  (2). 

Sur  l'initiative  de  l'administration  départementale  des  Vosges, 
les  localités  voisines  s'y  associèrent  avec  un  chaleureux  em- 
pressement; Orléans  et  le  département  du  Loiret,  spécialement 

(  Ij  Pour  subvenir  à  la  construction  du  monument  et  de  la  maison 
d'école,  le  roi  donna  12,000  fr.  sur  sa  cassette,  plus  8,000  fr.  pour  capital 
d'une  rente  perpétuelle  de  400  fr.  destinée  à  l'entretien  d'une  sœur  de 
charité  chargée  de  tenir  la  classe.  Le  (  Conseil  général  des  Vosges  vota, 
en  1819,  une  allocation  complémentdire  de  3,000  fr. 

Tous  les  travaux  furent  exécutés  sous  la  du'eclion  do  M.  Jollois,  alors 
ingénieur  en  chef  du  département  des  Vosges  et  depuis  appelé  aux  mêmes 
fonctions  dans  le  département  du  Loiret. 

(2)  Chaque  année,  depuis  ce  jour,  soit  le  10  septembre,  soit  le  S,  fête 
de  la  nativité  de  la  Sainte- Vierge,  un  anniversaire  commémoratif  est  cé- 
lébré dans  l'église  de  Domremy. 


—  101  — 

invités,  s'y  firent  représenter  par  une  délégation  officielle  (1). 
Le  procès-verbal  de  cette  fête  nationale  fut  inscrit  dans  les  re- 
gistres publics,  et,  pour  mieux  en  perpétuer  le  souvenir,  sur  la 
demande  de  M.  le  Maire  d'Orléans,  une  plaque  de  cuivre,  aux 
armes  de  la  ville  et  de  Jeanne  d'Arc  fut  scellée  dans  la  chambre 
principale,  avec  cette  légende  : 

Hommage  a  Jeanne  d'Arc.  Députation  de  la  ville  d'Orléans 
à  Domremy  pour  Vinauguration  du  monument  érigé  à  la 
mémoire  de  cette  héroïne,  le  10  septembre  i820  (2). 

Tel  fut  le  digne  couronnement  de  l'épisode  historique  dont  le 
tableau  donné  au  musée  retrace  les  premières  phases. 

Un  dernier  fait  doit  être  consigné  ici  avant  de  terminer  celte 
notice. 

Cinquante-huit  ans  s'étaient  écoulés  depuis  le  jour  où,  sous 
les  yeux  de  M.  de  Cypierre,  Nicolas  Gérardin,  nouvellement 
décoré,  rentrait  triomphalement  dans  son  village,  tenant  à  la 
main  l'aîné  de  ses  fils,  et  conduit  par  le  Maire  vers  la  maison 
vénérée  que  son  noble  cœur  avait  assurée  à  la  France. 

Dans  les  premiers  mois  de  1876,  un  prêtre  orléan;îis,  cha- 
noine de  la  Cathédrale  et  membre  de  la  Société  archéologique 
et  historique,  avait  reçu  l'honorable  mission  de  prononcer  à 
Domremy  le  panégyrique  de  Jeanne  d'Arc,  devant  une  impo- 
sant auditoire,  le  jour  de  la  fête  commémorative  de  la  restau- 
ration de  sa  chaumière  en  monument  national  (3). 

(1)  La  députation  orléanaise  se  composait  de  MM.  le  comte  de  Roche- 
platte,  maire  d'Orléans;  le  vicomte  de  Gremion,  premier  adjoint;  de 
Noury,  membre  du  conseil  municipal  ;  Rabelleau,  conseiller  de  préfec- 
ture, délégué  de  M.  le  vicomte  de  Riccé,  préfet  du  Loiret. 

(2)  Une  médaille  du  module  de  60  millimètres  portant  au  revers  celte 
même  inscription,  et  au  droit  Jeanne  d'Arc,  en  pied,  d'après  la  statue  de 
Gois,  fut,  de  plus  frappée  par  la  ville  d'Orléans  à  l'occasion  de  cette  solen- 
nité. 

(3)  Le  panégyrique  de  Jeanne  d'Arc  par  M.  l'abbé  Patron  a  été  imprimé, 
en  1878,  à  Neufchâteau. 


—  102  — 

A  l'exemple  de  Mfc''  Dupanloup,  son  illustre  évèque,  M.  l'abbé 
Patron  voulut  raviver  ses  religieuses  inspirations  dans  un  pieux 
pélei'inage  aux  lienx  bénis  où  naquit  la  Pucelle. 

Il  apprit  à  son  arrivée  que  le  fils  aîné  de  Nicolas  Gérardin, 
celui  que  le  peintre  a  représenté  près  de  son  père  ;  chargé  de 
trois  enfants,  à  son  tour,  devenu  septuagénaire  et  contraint  par 
des  infirmités  prématurées  de  résigner  ses  modestes  fonctions 
forestières,  se  trouvait  dans  un  état  de  fortune  presque  voisin 
de  la  gêne  (1). 

Ému  de  ces  douloureux  détails,  M.  l'abbé  Patron  (2),  d'ac- 
cord avec  le  respectable  curé  de  Domremy  (3),  et  presqu'à 
l'insu  de  cette  honorable  famille,  se  hâta  d'en  informer  le  maire 
d'Orléans,  M.  Alexis  Germon. 

M.  Germon  en  référa  sans  retard  à  son  conseil,  et  par  déli- 
bération du  7  juillet  1876,  sur  le  rapport  favorable  de  la  com- 
mission des  finances,  une  subvention  annuelle  et  indéfiniment 
renouvelable,  de  deux  cent  cinquante  francs  fut,  d'un  vote  una- 
nime, accordée  à  M.  Gérardin. 

Depuis  lors,  elle  lui  est  régulièrement  comptée  chaque  année. 

Personne  assurément  n'eut  blâmé  nos  administrateurs  Or- 
léanais de  donner,  en  cette  occasion,  un  plus  large  cours  à  leur 
munificence.  Hâtons-nous  toutefois  d'ajouter  qu'en  demeurant 
fidèles  aux  traditions  de  leurs  devanciers,  ils  ont,  par  ce  digne 
emploi  de  nos  deniers  publics,  fait  à  notre  ville  un  véritable 
honneur, 

(t)  La  famille  Gérardin  se  compose  aujourd'hui  de  cinq  membres,  dont 
quatre  ont  postérité.  Tous  habitent  Domremy,  et,  fidèles  à  l'honorable 
profession  des  père  et  mère  de  la  Pucelle,  et  à  la  touchante  devise  — 
Vire  labeur  —  inscrite  sur  sa  demeure,  ils  y  sont  tous  cultivateurs. 

(2)  L'honorable  initiative  de  M.  l'abbé  Patron  nous  était  inconnue, 
lorsqu'après  la  mort  de  ce  vénéré  collègue,  la  Société  archéologique 
et  historique  voulut  bien,  en  1882,  nous  confier  la  mission  de  recueillir, 
dans  une  notice  nécrologique,  quelques  souvenirs  de  sa  vie.  C'est  une 
consolation  pour  nous  de  réparer,  ici,  une  involontaire  omission. 

(.'!)  M.  l'abbé  Bourgaud,  curé  de  Domremy  et  chanoine  honoraire  d'Or- 
léans, est  auteur  de  l'iuléressant  ouvrage  :  Guide  et  souvenirs  du  pèlerin 
ù  Dn)i)rcmii.  Nancy,  1878. 


—  10;  5  — 

Depuis  quatre  siècles  et  demi,  en  effet,  la  famille  de  la 
Pucelle  a  droit  de  cifé  parmi  nous. 

Lorsqu'en  1440,  la  vénérable  Isabelle  Romée,  mère  de 
Jeanne  d'Arc,  vint,  avec  son  fils  Pierre  et  sa  jeune  nièce  Mar- 
guerite, abriter  ses  derniers  jours  sous  les  murs  de  la  ville 
affranchie  par  sa  fille,  nos  vieux  échevins  d'alors  la  reçurent 
avec  un  filial  respect,  pourvurent  à  ses  besoins  pendant  sa 
maladie,  et  durant  dix- huit  années,  jusqu'à  sa  mort. 

Son  fils  aîné,  Jean  d'Arc,  chaque  fois  qu'il  passait  à  Orléans, 
y  trouvait  un  sympathique  accueil. 

Son  second  fils,  le  chevalier  Pierre  du  Lis,  chambellan  du 
Roi  (1),  fixé  avec  sa  mère  en  la  banlieue  et  à  peu  de  distance  de 
la  ville,  dans  les  communes  limitrophes  de  Chécy  et  de  San- 
dillon,  y  tenait,  en  une  vaste  exploitation  agricole,  au  milieu 
d'amis  dévoués  et  de  témoins  des  exploits  de  sa  sœur,  un  rang 
égal  à  celui  des  bons  gentilshommes  de  la  province. 

Lorsqu'en  1457,  Jean  du  Lis,  fils  unique  et  dernier  des- 
cendant du  chevalier  Pierre  du  Lis,  contracta  mariage  avec  de- 
moiselle Macée  de  Vezines,  fille  de  Jehan  de  Vezines,  écuyer, 
seigneur  de  Villiers 

«  ....  Le  lundi,  xviii^  jour  de  juillet,  disent  nos  vieux  re- 
gistres de  comptes,  fut  présenté,  de  par  la  ville,  au  disner  et 
soupper  des  nopces  du  fils  de  messire  Pierre  du  Lis,  chevalier, 
frère  de  feue  Jehanne  la  Pucelle,  xv  pintes  de  vin  blanc  et 
xxxvi  pintes  de  vin  vermeil,  pour  ce  qu'il  estoit  venu  faire  sa 
fesle  du  village  en  ceste  ville,  et  n'avoit  point  de  bon  vin  vieil 
de  provision,  pour  povoir  festoier  et  faire  plaisir  à  messeigneurs 
de  la  justice  et  autres  notables  gens  de  la  dicte  ville  et  de 
dehors,  qui  estoient  venus  aux  dictes  nopces.... 

«  ....  Et  le  lendemain   mardi,   xix*'  jour  dudit  mois,  par 


(1)  Bail  de  la  métairie  de  Baigneaiix,  du  'M  Janvier  14^2;  reprise  du- 
dit bail  après  la  mort  de  l'ierre  du  Lis,  par  Jean,  son  lils,  le  H  janvier 
1467.  (Voir  La  Famille  de  Jeanne  d'Arc,  et  son  séjour  dans  l'Orléanais. 
—  Orléans,  1878. 


_  104  - 

Michelet  Filleul,  l'un  des  procureurs,  fut  présentée,  ou  nom 
de  la  ville,  dans  une  bource  par  lui  achaptée,  la  somme  de  vint 
livres  tournois,  au  filz  dudit  messire  Pierre  du  Lis,  en  aiigmen- 
lacion  de  son  mariage,  pour  considération  des  grans  biens,  bons 
et  agréables  services,  que  Osl  durant  le  siège  feu  Jehanne  la 
Pucelle,  seur  dudit  messire  Pierre,  à  ceste  cité  d'Orliens  (1).  » 

Le  8  mai  1501,  ce  même  Jehan  du  Lis,  très-avancé  en  âge 
et  sans  postérité,  était  invité,  «  à  la  feste  commémorative  de  la 
délivrance,  et  au  disner  offert  par  les  échevins  au  bailly  du 
comté  de  Dunois  et  au  prédicateur  (2).  » 

Quant  à  la  sainte  héroïne,  une  solennité  patriotique  et  reli- 
gieuse, toute  imprégnée  d'admiration  et  de  respect,  toujours 
populaire  toujours  parée  d'une  inaltérable  jeunesse,  célèbre 
chaque  année,  depuis  455  ans,  sa  mémoire  et  son  nom. 

C'était  donc  à  la  cité  de  Jeanne  d'Arc,  si  constamment  dé- 
vouée à  sa  libératrice,  qu'appartenait  d'honorer,  comme  il  devait 
l'être,  le  patriotique  désintéressement  du  vieux  soldat  issu  du 
sang  de  la  Pucelle;  d'en  recueillir  dans  son  musée  la  fidèle 
peinture,  et  de  tendre  à  son  fils  aîné,  devenu  septuagénaire, 
une  main  généreuse  et  amie... 

Les  faits  historiques,  que  le  précieux  don  de  madame  la 
comtesse  de  Candé  nous  a  donné  l'occasion  de  remettre  en 
lumière,  étaient  déjà  peut-être  connus  de  plus  d'un  lecteur  ; 
mais  le  sentiment  dont  ils  émanent  est  si  sympathique  aux 
cœurs  Orléanais,  qu'il  nous  sera  pardonné,  nous  osons  l'espérer, 
d'en  avoir  ravivé  le  souvenir. 

Ils  sont  de  ceux  dont  on  aime  à  dire  avec  le  poète  : 

Indocli  discant  et  ament  meminisse  perili. 

Boucher  de  Molandon  (3). 

(1)  Archives  municipales  d'Orléans,  Compte  de  commune  de  Hervé. 
l^aris,  1457- 1458  (vnio  mande).  (Voir  La  Famille  de  Jeanne  d'Arc....) 

(2)  Voir  Ibidem,  page  54. 

(3)  Cette  notice  était  déjà  sous  presse,  lorsqu'un  des  généraux  les  plus 


—  105  — 

distingués  de  notre  armée  voulut  bien  nous  honorer  de  la  communication 
suivante,  qu'avec  une  vive  gratitude,  nous  nous  empressons  d'accueillir. 

«  En  1867,  nous  écrit-il,  j'étais  en  garnison  en  Lorraine,  et  je  pro- 
fitai du  voisinage  de  Domrerny  pour  visiter  la  maison  de  Jeanne  d'Arc. 

«  Mon  pèlerinage  accompli,  je  me  rappelai  l'acte  de  désintéressement 
patriotique  dont  Nicolas  Gérardin  s'était  honoré  en  1818.  Son  fils  avait 
continué  d'habiter  le  village,  je  me  rendis  chez  lui. 

«  Garde  forestier,  il  était  retenu  au  dehors  par  les  devoirs  de  son  em- 
ploi ;  ce  fut  sa  femme  qui  me  reçut.  La  dignité  de  son  maintien,  son  air 
distingué,  la  tenue  correcte  de  sa  maison  m'impressionnèrent  favorable- 
ment dès  mon  entrée. 

«  La  conversation  s'engagea,  et  j'exprimai  le  désir  de  voir  la  décoration 
qu'avait  reçue  Nicolas  Gérardin,  les  titres  qui  l'accompagnaient,  et  tout 
spécialement  les  honorables  témoignages  de  souvenir  que  la  ville  d'Or- 
léans lui  avait  donnés. 

«  Tout  cela  me  fut  montré  de  bonne  grâce  et  avec  un  légitime  orgueil. 

«  Mais  le  traitement  d'un  garde  forestier,  fùt-il  brigadier,  est  bien  mo- 
deste ;  je  parlai  des  difficultés  financières  que  devait  susciter  l'éducation 

des  enfants et  comme  j'exprimais  la  pensée  que  si  la  situation  du 

ménage  était  connue,  l'intérêt  si  vif  qui  s'était  autrefois  porté  sur  Nicolas 
Gérardin  ne  ferait  pas  aujourd'hui  défaut  à  ses  enfants  :  «  No^is  ne  nous 
«  plaignons  pas,  Monsieur  le  Commandant,  me  fut-il  répondu;  car  si 
«  nous  sommes  trop  pauvres  pour  refuser  un  secours  honorablement 
(f  offert,  nous  sommes  trop  fiers  pour  le  demander,  » 

«  Ces  paroles,  prononcées  d'un  ton  simple  et  digne,  près  de  dix  ans 
avant  la  gracieuse  allocation  de  la  ville  d'Orléans,  m'ont  paru  mériter 
d'être  recueillies.  Peut-être  auraient-elles  place  dans  votre  notice? 

«  Veuillez,  cher  Monsieur,  agréer  l'expression,  etc. 

«  Général  **■*.  » 

11  n«us  sera  permis  d'ajouter,  à  notre  tour,  que  l'intéressant  récit  du 
général  *'*  est  une  heureuse  fortune  pour  nous  et  nos  lecteurs  ;  il  est 
pour  la  famille  Gérardin,  un  nouveau  titi-e  honneur. 


■«>«  « 


BULLETIN 


DE  LA   SOCIETE 


ARCHÉOLOGIQUE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉANAIS 


rs°  U9. 


QUATRIÈME  TRIMESTRE  DE    1883. 


Séance  do  vendredi    9  novembre    1883. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M  le  Président  annonce  que  la  Société  a  reçu  de  M.  le  Ministre 
de  l'Instruction  publique  l'autorisation  d'accepter  le  legs  Danger. 

—  Plusieurs  membres  présentent  en  qualité  d'associé  correspon- 
dant M.  Agricol  Bénard,  dessinateur  chromolithographe,  ancien  élève 
de  M.  Clouet,  à  l'école  de  dessin  d'Orléans. 

—  MM.  de  Braux  et  Pierre  d'Arc  sont  proclamés  associés  corres- 
pondants. 

—  M,  Emile  Besnard,  ancien  président  du  tribunal  civil  de  Blois, 
est  élu  membre  titulaire  non  résidant. 

BULLETIN  N»  119  9 


—  108  — 

—  M.  Desnoyers  donne  lecture  d'une  liste  d'objets  divers  de 
l'époque  gallo-romaine,  découverts  à  Jouy-en-Pitliiverais  (Loiret). 
La  Société  décide  que  cette  liste  sera  insérée  au  Bulletin. 

En  mai  1883,  un  laboureur  a  trouvé,  dans  son  champ,  une  mon- 
naie gauloise  carnute  en  or.  Tête  à  droite.  ^.  Aigle  éployé. 
Les  carnutes  en  or  sont  fort  rares. 

—  M.  Herluison  propose  d'organiser  dans  l'ancienne  salle  des 
Thèses,  à  l'occasion  du  concours  régional  qui  doit  avoir  lieu  au  mois 
de  mai  1884,  une  exposition  rétrospective. 

Elle  comprendrait  :  1"  Tout  ce  qui  a  trait  à  l'histoire  de  l'Univer- 
sité d'Orléans  ;  2°  Les  prodaetions  typographiques  de  la  province  en- 
tière. 

Cette  proposition,  adoptée  en  principe,  est  renvoyée  à  l'étude  d'une 
commission  spéciale  composée  de  MM.  Baguenault  de  Puchesse, 
Boucher  de  Molandon,  Patay,  Herluison,  Jarry,  Doinel,  Bimbenet, 
Loiseleur  et  Basseville  (1). 

—  Lecture  est  donnée  d'une  circulaire  de  M.  le  Président  de  la 
commission  du  Répertoire  des  travaux  historiques,  sollicitant  le  con- 
cours de  la  Société  en  vue  de  contrôler,  particuHèrement  en  ce  qui 
concerne  TOrléanais,  les  indications  contenues  dans  le  volume  publié 
sous  les  auspices  du  Ministre  de  l'Instruction  publique,  et  de  signaler 
les  erreurs  ou  omissions  qui  auraient  pu  se  glisser  dans  cet  immense 
travail. 

Une  commissioiL,  composée  de  MM.  Herluison,  Jarry,  Delorrae  et 
Basseville,  est  chîBrgée  de  faire  un  rapport  qui  satisfasse  au  désir  ex- 
primé par  le  Comité  des  travaux  historiques. 

—  M.  Bouiher  de  Molandon  dépose  sur  le  bureau  au  nom  de 
M.  Pérot,  associé  correspondant,  un  silex  marqué  d'un  signe  sans 
doute  conventionnel,  mais  encore  inexpliqué. 

—  M.  Fournier  jeune  présente  un  plan  détaillé  de  l'église  de  Pont- 
aux-Moines  (Loiret),  et  la  copie  d'un  plan  de  l'abbaye  de  Ferrières, 
dressé  au  XVUl»^  siècle. 

(1)  Voir,  page  158,  la  circulaire  relative  à  cette  exposition. 


—  109  - 


Séance  da  vendredi  t3  novembre    1883. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  donne  lecture  des  lettres  de  remercîments  adressées 
par  MM.  Emile  Besnard,  Pierre  d'Arc  et  de  Braux,  récemment  élus 
membres  de  la  Société. 

—  M.  Doinel  est  autorisé  à  insérer  dans  son  Mémoire  sur  le  maré- 
chal d'Ancre  des  documents  complémentaires  qu'il  vient  de  retrouver. 

—  M.  L.  Jarry  appelle  l'attention  de  la  Société  sur  un  nouveau 
travail  publié  par  M.  L.  Delisle,  à  l'imprimerie  nationale,  intitulé  : 
Notice  sur  plusieurs  manuscrits  de  la  Bibliothèque  d'Orléans. 

Cette  étude,  consacrée  à  l'examen  détaillé  des  manuscrits  provenant 
du  monastère  de  Fleury,  a  pour  nous  un  intérêt  tout  particulier  ;  et 
la  Société  prie  M.  Loiseleur,  qui  s'est  occupé  beaucoup  de  cette 
importante  question,  de  faire  un  rapport  spécial  sur  la  Notice  de 
M.  L.  Delisle. 

— '  M.  Boucher  de  Molandon  donne  lecture  d'un  mémoire  sur  di- 
verses épitaphes  de  l'abbaye  de  Saint-Benoit-sur-Loire,  et  dépose  sur  le 
bureau  une  copie  des  fragments  de  celle  de  Jocerand,  ainsi  qu'une 
restitution  complète  de  l'inscription  relevée  sous  sa  direction,  par 
MM.  Poulain  et  Fournier. 

La  Société,  répondant  au  désir  exprimé  par  l'auteur,  autorise  la  re- 
production de  celte  inscription  dans  l'Album  du  volume  des  Mémoires, 
en  cours  de  publication. 

■^  M.  l'abbé  Desnoyers  donne  lecture  d'une  Hstc  d'objets  découverts 
dans  le  département  du  Loiret,  et  fait  remarquer  que  dans  la  salle  du 
Musée  historique,  spécialement  consacrée  depuis  quelques  années  seu- 


—  110  — 

loment  aux  produits  des  découvertes  locales,  quatre-vingt-dix-sept 
communes  sur  trois  cents  sont  déjà  représentées. 


Objets  trouvés  à  Jouy  en  Pitliiverais,  canton  de  Bazoches- 

les-G  aller  andes. 

Au  mois  d'octobre  1883,  un  laboureur  de  Jouy  a  trouvé, 
dans  son  champ,  trois  monnaies  gauloises.  —  Garnutes.  Tête  à 
gauche.  —  ^.  Bœuf  couché.  Et  quelques  monnaies  romaines, 
savoir  : 

Auguste.  Petit  bronze.  —  Autel  de  Lyon. 

Trajan.  Grand  bronze.  —  i^.  Fruste. 

Antonin.  Grand  bronze.  —  lî,.  Femme  debout. 

Antonin.  Grand  bronze.  —  û.  Fruste. 

Antonin.  Moyen  bronze.  —  i^.  Femme  assise. 

Antonin.  Petit  bonze.  —  i^.  Fruste. 

Marc-Aurèle.  Grand  bronze.  —  Fruste. 

Faustine  II.  Grand  bronze.  —  ^.  Femme  debout. 

Faustine  II.  Moyen  bronze.  —  Fruste. 

Tetricus  I.  Petit  bronze.  —  i^.  Génie  debout. 

Tyran  des  Gaules.  —  Fruste. 

Deux  silex  taillés,  fragments  de  poterie  rouge  vernissée. 

Deux  fragments  de  verrerie,  fibule  en  bronze  étamé. 

Fer  de  lance. 

Petite  agrafe  mérovingienne. 

Deux  boutons  mérovingiens. 

Poids  de  tisserand  en  terre  cuite. 


Objets  trouvés  à  Léouville,  canton  de  Bazoches-leS' 

Gallerandes. 

Ces  objets  ont  été  trouvés  en  octobre  1883  dans  le  labourage 
des  champs  : 
Claude.  Moyen  bronze.  —  i"^.  La  Liberté. 


—  111  — 

Néron.  Moyen  bronze.  —  r|.  La  Victoire. 
Trajan.  Grand  bronze.  —  ^.  L'Abondance. 
Trajan.  Grand  bronze.  —  ^.  Fruste. 
Adrien.  Grand  bronze.  —  i^.  Fruste. 
Antonin.  Grand  bronze.  —  Soldat  debout. 
Antonin.  Grand  bronze.  —  b\.  Fruste. 
Faustine  IL  Grand  bronze,  —  ^.  Vénus  debout. 
Marc-Aurèle.  Grand  bronze.  —  i^.  Femme  de])out. 
Marc-Aurèle,  Grand  bronze.  —  ^.  Femme  tenant  la  haste. 
Marc-Aurèle.  Grand  bronze.  —  :^.  Soldat  debout. 
Faustine  IL  Grand  bronze.  —  ^.  Vénus  debout. 
Commode.  Grand  bronze.  —  i^.  Hercule  et  l'Empereur. 
Lucille.  Grand  bronze.  —  i^.  Femme  tenant  un  long  ra- 
meau. 
Posthume.  Petit  bronze.  —  i^.  Soldat  debout. 
Constantin  IL  Petit  bronze.  —  ^.  Castre  prétorienne. 
Silex  taillé. 

Fragment  de  poterie  rouge  vernie. 
Grain  de  collier  en  verre. 
Fibule  en  bronze. 
Agrafe  mérovingienne. 

Objets  trouvés  à  Auxy,  canton  de  Beaune-la-Rolande. 

Des  charretiers  ont  trouvé  dans  le  labourage  des  champs,  en 
juin  1883,  les  objets  suivants  : 

Gauloises  en  bronze.  Tête  à  gauche.  —  i^.  Bœuf  couché  (?). 

Trajan.  Grand  bronze.  —  ^.  Femme  debout. 

Deux  Trajan.  Grand  bronze.  —  ^.  Fruste. 

Trajan.  Moyen  bronze.  —  ^.  Fruste. 

Antonin.  Grand  bronze.  —  %  Femme  debout. 

Antonin.  Moyen  bronze.  —  i^.  Fruste. 

Victorin.  Petit  bronze.  —  ^.  Victoire  debout. 

Victorin.  Petit  bronze.  —  ^.  Fruste. 

Fond  de  vase  en  terre  grise. 


—  112  — 

—  M.  Emile  Besnard  expose  verbalement  un  importante  découverte 
archéologique  qu'il  vient  de  faire  dans  sa  propriété  de  Courbenton 
(Loir-et-Cher). 

Il  s'agit  d'une  station  agricole  gallo-romaine,  établie  sur  une  station 
gauloise. 

Des  échantillons  de  céramique,  de  verrerie,  et  des  monnaies  pro- 
venant des  fouilles,  sont  déposés  sur  le  bureau. 

M.  Besnard  est  invité  à  rédiger  un  rapport  sur  sa  découverte. 

—  Un  travail  de  M.  Tranchau,  intitulé  :  Un  contrat  d'apprentissage 
de  boulanger  en  1771 ,  lu  dans  une  séance  précédente,  est  renvoyé  à 
la  Commission  des  publications. 

—  M.  Grellet-Balguerie  adresse  une  nouvelle  lettre  relative  à  l'ins- 
cription anonyme  de  Saint-Benoit,  tendant  à  établir  que  Giraldus 
serait  le  titulaire  de  l'épitaphe  visée. 

M.  Baillet  objecte  qu'il  a  cru  avoir  donné  la  preuve  que  ce  nom  ne 
remplissait  pas  les  conditions  épigraphiques  exigées. 

—  M.  Fournier  jeune  dépose  sur  le  bureau  un  plan  avec  resti- 
tution de  l'ancienne  Librairie  de  l'Université  d'Orléans,  destiné  à 
prendre  place  à  la  suite  du  travail  de  M.  Bimbenet. 

Des  remercîments  sont  adressés  à  M.  Fournier,  et  son  travail  est 
renvoyé  à  la  Commission  des  publications. 


Séance    da    vendredi    i4    décembre    1883. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président, 

M.  le  Président  annonce  en  ces  termes  la  mort  de  M.  François 
Lenormant,  membre  correspondant  de  la  Société  : 


—  H3 


Messieurs, 


J'ai  aujourd'hui  une  triste  nouvelle  à  vous  apprendre.  Nous 
avons  perdu,  cette  semaine  même,  un  de  nos  membres  les  plus 
illustres  et  les  plus  dévoués  à  la  Société.  M.  François  Lenor- 
MANT  est  mort  à  Paris,  le  9  décembre,  à  un  âge  où  sa  belle  car- 
rière de  savant  et  d'érudit  ne  faisait  presque  que  commencer. 
Il  a  péri,  comme  son  père,  à  vingt-cinq  années  de  distance, 
victime  de  son  ardeur  pour  les  découvertes  archéologiques.  C'est 
dans  la  Grande-Grèce,  où,  depuis  deux  ans,  il  poursuivait  les 
fouilles  et  les  investigations  les  plus  curieuses,  qu'il  a  pris  le 
germe  du  mal  implacable  auquel  il  vient  de  succomber.  Déjà, 
il  avait  fait  connaître  au  public  une  partie  des  découvertes  ac- 
quises, et  notre  Musée  du  Louvre  s'était  enrichi,  grâce  à  lui, 
d'importants  vestiges  de  cette  civilisation  de  l'Italie  méridionale, 
qui  a  précédé  de  beaucoup  celle  des  Romains. 

Vous  savez,  Messieurs,  quels  ont  été  les  immenses  travaux  à'e 
M.  Fr.  Lenormant  :  cette  Histoire  ancienne  de  VOfiûnt, 
entièrement  renouvelée  d'après  toutes  les  recherches  modernes, 
que  personne  ne  possédait  et  ne  résumait  mieux  que  lui  ;  ses 
belles  études  de  numismatique,  —  la  monnaie  dans  Van- 
tiquitè,  —  qu'il  tenait  à  achever  jusque  sur  son  lit  de  mort  ; 
tant  de  publications  archéologiques,  où  la  passion  de  l'antique 
s'alliait  au  goût  artistique  le  plus  délicat. 

François  Lenormant  appartenait  à  notre  Société  depuis  1860, 
en  qualité  de  membre  correspondant.  Il  était  très  particulièrement 
attaché  à  Orléans  comme  au  berceau  de  sa  famille  ;  il  avait  tou- 
jours été  plein  de  sollicitude  pour  nos  intérêts,  ne  manquant  pas 
de  faire  connaître  nos  Mémoires  dans  les  grands  dépôts  publics, 
à  l'Institut,  dont  il  avait  été  membre  très  jeune.  Plusieurs  fois, 
il  s'était  rendu  avec  empressement  dans  notre  ville  pour  quel- 
ques solennités  littéraires  ;  et,  l'hiver  dernier  encore,  il  m'avait 
promis  d'y  revenir  et  d'apporter  à  nos  publications  le  précieux 
concours  de  quelques-uns  de  ses  travaux,  qu'il  aurait  spécia- 
lement détachés  pour  nous.  J'aurais  eu  plaisir,  avec  plusieurs 
de  nos  collègues,  à  vous  proposer  d'inscrire  son  nom  parmi  ceux 


—  114  — 

de  nos  membres  honoraires,  où  sa  place  était  marquée  depuis 
longtemps.  Sa  mort  a  tout  arrêté,  comme  elle  est  venue  in- 
terrompre une  vie  si  bien  remplie  par  son  infatigable  ardeur 
pour  les  grandes  causes  de  la  Science,  de  la  Patrie  et  de  la 
Religion. 

J'espère,  Messieurs,  que  la  Société  sera  d'avis  d'insérer  au 
procès-verbal  l'expression  publique  de  ses  regrets,  en  même 
temps  qu'un  hommage  à  la  mémoire  de  François  Lenormant, 
et  un  respectueux  témoignage  de  sympathie  pour  ceux  qu'il 
laisse  après  lui. 

La  Société  décide  que  rallociition  de  M.  le  Président  sera  inséré 
au  Bulletin,  et  adressée,  en  son  nom,  à  la  famille  de  M.  Fr.  Le- 
normant. 

—  M.  Edmond  Michel,  membre  correspondant,  fait  hommage  à  la 
Société  de  deux  notices  :  l'une  sur  M.  le  baron  de  Girardot,  mort  à 
Ferrières-Gâtinais,  au  mois  de  mai  dernier  ;  l'autre  sur  le  tombeau 
de  Blanchefort,  abbé  de  Ferrières  (1). 

—  Sont  également  déposés  sur  le  bureau  :  Y  Autel  chrétien,  de 
M.  l'abbé  Corblet,  et  une  notice  biographique  sur  le  docteur  Quiquerez, 
par  M.  Hermann-Hagen. 

Des  remercîments  sont  votés  aux  donateurs. 

—  La  Commission  des  publications  propose  l'insertion  aux  Mé- 
moires d'un  travail  de  M.  Tranchau  sur  :  La  corporation  des  Bou- 
langers, et  un  contrat  d'apprentissage  en  1171. 

Ces  conclusions  sont  adoptées. 

—  M.  Agricol  Bénard  est  élu  associé  correspondant. 


(1)  Le  tombeau  de  l'abbé  de  Blanchefort  dans  Véglise  de  l'ancienne 
abbaya  de  Ferrières,  notice  insérée  dans  la  Gazette  des  Beaux-Arts, 
numéro  d'août  1883.  —  M.  Tranchau  avait  déjà  présenté  à  la  Société  un 
travail  sur  le  même  sujet.  (Voir  Bulletin  de  la  Société  archéologique, 
t.  II,  pp.  43  et  62.) 


—  115  — 

—  M.  Louis  Jarry  donne  lecture  d'un  mémoire  de  M.  l'abbé 
Crochet,  membre  titulaire  non  résidant,  intitulé  :  Recherches  histo- 
riques sur  Satut-Paterne-d'Avranches,  et  sur  le  transport  de  ses  re- 
liques à  Orléans. 

—  M.  Tranchau  lit  une  note  sur  une  peinture  murale,  qui  décore 
une  des  arcades  intérieures  d'une  ancienne  chapelle  du  grand  cimetière 

d'Orléans. 
Ces  deux  travaux  sont  renvoyés  à  la  commission  des  publications. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  du  rapport  de  M.  Loiseleur,  sur 
les  manuscrits  de  la  Bibliothèque  d'Orléans,  décrits  par  M.  L.  Delisle 
dans  sa  récente  Notice  (l). 

La  Société  décide  l'insertion  au  Bulletin  du  travail  de  M.  Loise- 
leur (2). 


Séance  da  vendredi  S  8  décembre  1883. 

Présidence  de  M.   Baguenault  de  Puchesse,  président. 

Conformément  à  l'art.  13  de  ses  statuts,  la  Société  procède  au 
renouvellement  du  bureau  pour  l'année  1884. 

M\L  Baguenault  de  Puchesse  et  Desnoyers,  tous  deux  rééligibles, 
sont  nommés  président  et  vice-président  de  la  Société. 

M.  de  Beaucorps  est  élu  vice- secrétaire  archiviste,  en  rempla- 
cement de  M.  Tranchau,  non  rééligible. 

M.  Thillier  est  nommé  trésorier  pour  trois  ans. 

M.  Tranchau  remplace,  à  la  Commission  des  publications,  M.  Vi- 
gnat. 

(1)  Voir  plus  haut,  page  109. 

(2)  Voir  plus  loin,  page  117. 


—  116  — 

—  M.  le  Secrétaire  donne  lecture  du  Bulletin  du  3^  Trimestre 
de  1883,  qui  est  renvoyé  à  la  Commission  des  publications. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  annonce  que  M.  le  comte  du  Passage  a 
gracieusement  offert  au  iMusée  d'Orléans  le  moulage  en  plâtre  d'une 
statue  de  Jeanne  d'Arc,  dont  il  est  l'auteur. 

—  Le  même  membre  fait  connaître  qu'il  a  récemment  acquis  au 
profit  de  notre  collection  municipale  : 

1°  Une  monnaie  d'or  gauloise  au  type  du  Statère  de  Macédoine, 
trouvée  à  la  Nivelle,  prés  Meung  (Loiret).  Cette  pièce  porte  au  droit  : 
une  tête  d'Apollon  à  droite,  et  au  revers,  la  victoire  conduisant  un 
bige. 

2"  Une  très  belle  agrafe  mérovingienne,  trouvée  dans  le  cimetière 
d'Izy  (Loiret). 

—  M.  G.  Yignat  lit  une  note  sur  le  plan  de  l'abbaye  de  Ferrières, 
dont  la  copie  a  été  offerte  à  la  Société  par  M.  Fournier  jeune. 

Ce  travail  est  renvoyé  à  la  Commission  des  publications. 

—  M.  Boucher  de  Molandon  est  autorisé  à  faire  imprimer  à  ses 
frais  une  cinquième  planche,  destinée  à  compléter  son  mémoire  sur 
les  inscriptions  tumulaires  des  XI^  et  Xl^  siècles  à  Saint-Benoît-sur- 
Loire. 

—  M.  Pérot  adresse  à  la  Société  une  note  sur  la  nécropole  gallo- 
romaine  de  Ce  (Allier). 

Lecture  est  donnée  de  ce  travail,  qui  est  remis  à  la  Commission 
des  publications. 


LES   LARCINS  DE   M.   LIBRI 

A   LA   BIBLIOTHÈQUE    D'ORLÉANS 


Sous  ce  titre  :  Notice  sur  plusieurs  manuscrits  de  la  ville 
d'Orléans,  M.  Léopold  Delisle  vient  de  publier  une  étude  qui 
servira  à  l'histoire  de  notre  Bibliothèque  publique,  et  qu'il  me 
paraît  utile  de  faire  connaître  à  la  Société  archéologique  de 
l'Orléanais,  Elle  se  rattache  à  cette  suite  de  travaux  où  l'illustre 
érudit  a  entrepris  de  dénoncer  à  l'opinion  publique  les  sous- 
tractions opérées,  il  y  a  bientôt  un  demi-siècle,  dans  diverses 
bibliothèques  françaises,  par  le  mathématicien  Libri-Garucci, 
membre  de  l'Institut. 

On  sait  qu'en  1842  cet  habile  escroc  fut  chargé  par  M.  Vil- 
lemain,  alors  ministre  de  l'instruction  publique,  d'inspecter  les 
manuscrits  des  bibliothèques,  et  de  signaler  les  plus  intéres- 
sants. Muni  de  ce  mandat  officiel,  il  put  sans  gêne  pénétrer  dans 
les  dépôts  dont  les  richesses  lui  paraissaient  le  plus  enviables 
et  y  exercer  des  déprédations.  Les  bibliothèques  de  Lyon,  de 
Troyes,  de  Tours  et  d'Orléans  eurent  particulièrement  à  souffrir 
de  ses  agissements.  L'attention  du  ministère  finit  par  s'éveiller. 
Un  rapport  secret,  daté  du  4  février  1848,  rapport  écrit  par 
M.  Boucly,  procureur  du  roi,  et  communiqué  à  M.  Guizot,  afin 
d'agir  suivant  ses  instructions,  estimait  approximativement  à 
500,000  francs  la  valeur  des  objets  soustraits  de  1842  à  1848. 
Un  arrêt  de  la  cour  d'appel  de  Paris,  en  date  du  22  juin  1850, 
condamna  le  soustracteur  à  dix  ans  de  réclusion.  Mais,  à  cette 
époque   et   depuis  quelques  années  déjà,  il  s'était  réfugié  à 


—  118  — 

Londres,  protestant  de  son  innocence  et  rencontrant  à  Paris, 
parmi  des  hommes  haut  placés  dans  la  littérature,  de  puissants 
défenseurs. 

Je  n'ai  point  à  dire  ici,  après  M.  Delisle,  comment  il  ren- 
contra en  Angleterre  un  protecteur,  j'allais  presque  dire  un 
complice,  dans  la  personne  de  lord  Ashburnham,  célèbre 
bibliophile,  qui  avait  réuni  dans  son  château  une  collection 
de  manuscrits  où  figuraient  près  de  4,000  articles.  La  partie  de 
cette  collection,  qu'on  appelle  aujourd'hui  le  fonds  Libri,  fut 
acquise  par  ce  lord,  en  1847,  au  prix  de  200,000  francs.  Lord 
Ashburnham  mourut  le  22  juin  1880,  et,  son  fils  ayant  annoncé 
l'intention  de  vendre  ses  manuscrits,  M.  Delisle  entama  avec 
lui  une  négociation  qui  n'aboutit  point.  Bientôt  il  apprit  que  le 
nouveau  comte  d'Ashburnham  offrait  au  musée  britannique 
l'ensemble  de  cette  vaste  collection  pour  une  somme  de  quatre 
millions.  S'entêtant  dans  son  entreprise  patriotique,  l'infatigable 
administrateur  de  la  bibliothèque  nationale  s'adressa  alors  à  la 
loyauté  des  conservateurs  de  ce  musée,  essayant  de  leur  dé- 
montrer que  parmi  ces  richesses  qu'on  leur  proposait  d'acheter 
à  un  prix  si  élevé,  beaucoup  étaient  le  produit  d'insignes 
rapines. 

Dans  un  mémoire  lu  à  l'Académie  des  Inscriptions,  le 
23  février  1883,  il  passa  en  revue  quatorze  des  plus  anciens 
manuscrits  du  fonds  Libri,  et  prouva  avec  la  clarté  de  l'évi- 
dence que  tous  provenaient  de  vols  commis  à  Lyon,  Tours, 
Troyes  et  Orléans.  Deux  avaient  été  soustraits  en  tout  ou  partie 
à  ce  dernier  dépôt. 

Ce  mémoire  fut  de  suite  reproduit  par  le  journal  le  Temps  et 
acquit  ainsi  un  grand  retentissement.  M.  le  Maire  d'Orléans 
s'en  émut.  Dans  une  conversation  que  j'eus  avec  lui  le  27  fé- 
vrier, je  cherchai,  selon  le  désir  que  m'en  avait  témoigné 
M.  Delisle,  à  le  sonder  sur  le  concours  pécuniaire  de  notre  ville, 
au  cas  où  ce  concours  deviendrait  nécessaire  pour  la  récupé- 
ration des  volumes  perdus.  M.  le  Maire  se  montra  disposé  à 
solliciter,  en  effet,  un  sacrifice  du  conseil  municipal  ;  il  re- 
marqua toutefois,  avec  sa  sagacité  habituelle,  que,  dans  cette 


—  119  — 

triste  affaire,  la  faute  première  et  la  responsabilité  incombaient 
à  l'État. 

Bientôt  après,  M.  Ferry,  ministre  de  l'instruction  publique, 
instituait  une  commission  chargée  de  lui  proposer  les  mesures 
les  plus  efficaces  pour  assurer  la  réintégration  des  richesses 
enlevées  à  notre  pays.  Pour  préparer  le  travail  de  cette  commis- 
sion, M.  Delisle  résolut  d'examiner  les  volumes  renfermés  dans 
la  bibliothèque  d'Ashburnham -Place.  Il  m'annonça  ce  projet 
dans  une  lettre  en  date  du  6  mars,  dont  je  détache  le  passage 
suivant  : 

«  Je  garde  votre  volume  d'homélies  en  lettres  onciales.  Je 
compte  l'emporter  ce  soir  à  Londres  pour  faire  la  preuve  des 
faits  que  j'ai  avancés.  J'espère  que  lui  et  moi  nous  reviendrons 
sans  avoir  couru  de  périls  ni  sur  terre,  ni  sur  mer. 

«  Si  le  gouvernement  français  consent  à  faire  un  sacrifice, 
nous  rentrerons  en  possession  de  notre  bien.  Je  rencontre  un 
excellent  esprit  chez  nos  collègues  du  musée  britannique. 

«  Votre  tout  dévoué,  L.  Delisle.  » 

Le  surlendemain  de  son  arrivée  à  Londres,  où  il  s'était  fait 
accompagner  de  M.  Julien  Havet,  jeune  savant  qui  porte  digne- 
ment un  nom  illustre,  il  m'écrivit  le  petit  mot  que  je  transcris 
ici  et  qui  me  causa  une  vive  satisfaction. 

Londres,  le  9  mars  1883. 
«  Cher  collègue, 

«  La  plupart  de  vos  fugitifs,  y  compris  les  Testimonia 
S.  Gregorii,  sont  retrouvés.  Ce  n'est  pas  à  dire  que  vous  les 
recouvrerez  sans  peine  ;  mais  on  travaille  à  obtenir  ce  résultat. 

d  Tout  à  vous.    L.  Delisle.  » 

Le  11  mars,  je  recevais  une  nouvelle  lettre  de  M.  Delisle, 
écrite  aussitôt  après  son  retour  à  Paris. 

«  Votre  manuscrit  de  S.  Augustin,  etc.,  en  onciales,  est 
revenu  sain  et  sauf  du  voyage   d'Angleterre.    Il    m'a  servi 


—  120  — 

d'exemple  pour  démontrer  comment  les  cahiers  volés  par  Libri 
s'ajustent  dans  nos  manuscrits  mutilés. 

«  J'espère  que  le  mal  sera  en  grande  partie  réparé,  si  le 
gouvernement  français  accepte  le  projet  de  traité  que  nous  offre 
le  musée  britannique,  et  que,  pour  ma  part,  je  me  suis  engagé 
à  défendre  auprès  de  l'administration  française. 

((  J'espérais  trouver  des  indications  précieuses  pour  vous  et 
pour  nous  dans  un  catalogue  détaillé  des  manuscrits  de  Fleury, 
que  Libri  a  possédé,  mais  qui  a  disparu.  Ce  catalogue  datait 
du  XVIIIe  siècle.  N'y  en  aurait-il  pas  uii  double  dans  quelque 
dépôt  Orléanais?  Au  reste,  il  ne  nous  serait  plus  d'aucune 
utilité  pratique,  la  liste  de  nos  réclamations,  soumise  hier  au 
conseil  des  Trustées,  ayant  été  déclarée  définitive.  » 

Dans  les  deux  jours  qu'ils  passèrent  à  Londres,  MM,  Delisle 
et  Havet  examinèrent  sommairement  la  collection  d'Ashburnham- 
Place,  et  dressèrent  une  liste  d'environ  200  volumes  du  fonds 
Libri  et  d'un  autre  fonds  aussi  suspect  que  celui-là,  provenant 
d'un  ancien  libraire  de  Paris,  nommé  Barrois  :  ces  deux  cents 
volumes  parurent  provenir  de  vols  commis  dans  diverses  biblio- 
thèques et  archives  de  France.  Cette  liste  fut  agréée  par  les 
administrateurs  du  musée  britannique,  et,  de  part  et  d'autre, 
il  parut  équitable  de  fixer  à  600,000  fr.  la  valeur  des  200  vo- 
lumes auxquels  la  France  aurait  consenti  à  borner  ses  récla- 
mations. 

M.  Ferry  approuva  le  projet  de  cette  convention,  et,  le 
31  mars,  dans  un  discours  prononcé  devant  le  congrès  des 
Sociétés  savantes,  il  prit  l'engagement  solennel  de  présenter  un 
projet  de  loi  qui  ferait  restituer  à  notre  pays  des  documents  qui 
n'auraient  dû  jamais  en  sortir. 

Malheureusement  le  gouvernement  anglais  ne  souscrivit  point 
à  la  convention  projetée  ;  la  Trésorerie  refusa  d'allouer  les  fonds 
nécessaires  pour  l'achat  en  bloc  des  manuscrits  de  lord 
Ashburnham,  et,  dès  le  mois  de  juillet,  le  conseil  des  Trustées 
traita  directement,  avec  les  représentants  de  ce  lord,  des  ma- 
nuscrits q^e  le  musée  britannique  convoitait  tout  particuliè- 


—  121  — 

rement,  laissant  aux  Français,  sans  plus  unir  son  action  à  la 
leur,  le  soin  de  recouvrer  ceux  qu'ils  réclament. 

M.  Léopold  Delisle  a  alors  adressé  à  M.  le  ministre  de  l'ins- 
truction publique  un  rapport  où  il  expose  les  négociations  dont 
les  manuscrits  enlevés  à  la  France  venaient  d'être  l'objet  ;  il  a 
établi  les  conditions  dans  lesquelles  le  comte  d'Ashburnham  les 
avait  acquis,  et  montré  qu'il  en  connaissait  l'origine  suspecte.  Il 
a  prouvé  enfin  itérativement,  par  des  exemples  tirés  de  la 
bibliothèque  nationale  et  des  bibliothèques  de  Lyon,  de  Tours 
et  d'Orléans,  que  beaucoup  d'articles  décrits  dans  le  catalogue 
de  ce  lord  proviennent  de  vols  commis  dans  les  dépôts  français. 
Il  ne  s'en  est  pas  tenu  là  ;  il  a  imprimé  des  recherches  sur  les 
manuscrits  disparus  de  la  bibliothèque  de  Tours  dans  la  pre- 
mière moitié  du  dix-neuvième  siècle  :  il  en  résulte  que,  pendant 
cette  période,  cet  établissement  a  perdu  près  de  300  ma- 
nuscrits. 

Le  savant  administrateur  de  la  bibliothèque  nationale  vient  de 
publier  un  rapport  analogue  sur  les  manuscrits  disparus  de  la 
bibliothèque  d'Orléans,  laquelle,  par  bonheur,  a  été  beaucoup 
moins  victimée  que  celle  de  Tours.  Cette  bonne  fortune,  elle  la 
doit  surtout  à  ce  fait  que,  dès  1820,  l'abbé  Septier  avait  publié  un 
catalogue  des  manuscrits  d'Orléans,  et  à  ce  que,  depuis  celte 
publication,  ces  documents  étaient  régulièrement  cotés.  Le  nou- 
veau travail  de  M.  Delisle  ne  porte  que  sur  33  manuscrits  ; 
encore  compte-t-il  comme  perdus  les  numéros  61  et  266,  quoi- 
qu'il paraisse  bien  que,  par  un  tour  de  passe-passe  de  Libri,  le 
premier  ait  été  substitué  au  second  que  seul  il  convoitait,  et  qui 
est,  en  effet,  le  seul  des  deux  qu'on  ait  rencontré  chez  lord 
Ashburnham. 

Il  n'est  pas  inutile,  en  effet,  de  dire  ici,  qu'à  Orléans,  c'est 
presque  toujours  par  voie  de  substitution  que  Libri  a  opéré  ses 
fraudes.  Il  commençait  par  décoller  le  numéro  du  manuscrit  qu'il 
voulait  soustraire,  puis  il  le  recollait  sur  un  autre  manuscrit  de 
format  analogue,  mais  moins  précieux;  soit,  comme  je  l'ai  sou- 
vent entendu  raconter,  qu'il  eût  apporté  ce  dernier  volume  sous 
son  bras,  dans  le  but,  disait-il,  de  le  comparer  avec  ceux  qu'il 


—  122  — 

voulait  étudier,  soit,  ainsi  que  le  suppose  M.  Delisle,  qu'il  l'eût 
tout  simplement  emprunté  à  un  résidu  négligé  par  Septier  et 
qui  ne  contenait  que  des  manuscrits  de  très  minime  intérêt. 
Pour  se  procurer  le  manuscrit  266,  qui  datait  du  neuvième 
siècle,  il  fit  mieux,  et  son  procédé  fut  plus  compliqué.  Il  com- 
mença par  coller  le  numéro  266  sur  le  manuscrit  61  ;  puis,  à  la 
place  de  ce  dernier,  il  mit  un  office  de  sainte  Anne,  portant  la 
date  du  27  juillet  1641 .  Le  vrai  manuscrit  266  {Beda  de  ratione 
tetnporis)  a  été  retrouvé  à  Londres  ;  quant  au  manuscrit  61,  il 
occupe  encore  aujourd'hui  sur  nos  rayons  la  place  de  cet  ouvrage 
de  Bède-le-Vénérable. 

Sur  les  sept  ou  huit  manuscrits  entiers  disparus  de  la  biblio- 
thèque d'Orléans,  six  ont  été  retrouvés  dans  la  collection 
formée  des  larcins  de  M.  Libri  :  mais  il  faut  joindre  à  ces  pertes 
des  fragments  ou  feuillets  dont  M.  Delisle  donne  la  liste. 
Quelques-uns  sont  d'un  grand  intérêt  ;  tels  sont  par  exemple 
ceux  arracliés  du  manuscrit  numéro  131,  écrit  en  lettres 
onciales,  qui  provient  de  l'abbaye  de  Saint-Benoît  et  contient 
des  sermons  de  saint  Augustin,  du  pape  Léon  1er  gt  autres 
saints  personnages  ;  deux  pages  de  ce  manuscrit  ont  été  pho- 
tographiées pour  l'enseignement  de  l'école  des  Chartes. 

Le  travail  auquel  s'est  livré  M.  Delisle  en  commun  avec 
M.  Julien  Havet,  pour  identifier  tous  ces  fragments  avec  ceux 
qui  ont  passé  sous  leurs  yeux  à  Londres,  présentait  d'autant 
plus  de  difficultés  qu'il  ne  disposait  que  de  renseignements 
insuffisants.  Le  catalogue  des  manuscrits  de  Saint-Benoit, 
rédigé  vers  1720,  dont  parle  sa  lettre  du  11  mars,  et  qui  eût 
été  d'un  certain  secours,  a  probablement  élé  détruit  par  Libri. 
Pour  comble  de  malheur,  un  autre  catalogue,  dressé  en  1763 
et  donné  en  1851  par  M.  Jacob  à  la  Société  archéologique  de 
l'Orléanais,  a  disparu  des  collections  de  cette  Société  (1),  Le  ca- 
talogue de  1720,  dressé  par  dom  Chazal,  auteur  d'une  histoire 


(1)  Voir,  à  la  fin  de  la  présente  étude,  la  note  additionnelle  relative  à 
deux  inventaires  des  manuscrits  de  Saint-Benoît  par  moi  découverts  de- 
puis la  rédaction  de  cette  notice. 


—  123  — 

manuscrite  de  Saint-Benoit  (1),  a  été  certainement  entre  les 
mains  de  l'abbé  Septier,  qui  s'en  est  servi  pour  dresser  le  sien  : 
voilà  pourquoi  la  plupart  de  ses  notices  sur  les  volumes  prove- 

(1)  Cette  histoire  manuscrite  de  Saint-Benoit  n'a  été  donnée  à  la  biblio- 
thèque d'Orléans  que  le  10  mars  183i,  dix  ans  après  la  mort  de  Septier, 
et  par  l'intermédiaire  de  Ms^  Erumauld  de  Beauregard,  évêque  d'Orléans, 
qui  l'avait  reçue  de  M.  Brillard.  Ce  dernier  l'avait,  ainsi  qu'il  le  dit  dans 
une  lettre  du  26  mai  1826,  annexée  au  premier  volume,  trouvé  dans  la 
bibliothèque  de  son  frère,  curé  de  Poilly,  petit  village  très-voisin  de 
Gien.  Je  suppose  qu'au  moment  de  la  Révolution,  plusieurs  manuscrits  se 
trouvaient  hors  de  l'abbaye  de  Saint-Benoît,  prêtés  ou  confiés  par  les 
religieux  à  divers  érudits  et  que  l'histoire  de  dom  Chazal  était  du  nombre. 
La  remise  de  ce  travail  entre  les  mains  de  M.  Petit-Semonville,  biblio- 
thécaire, successeur  de  Septier,  n'était  donc  au  fond  qu'une  restitution. 
Les  mêmes  conjectures  s'appliquent  à  l'histoire  de  Saint-Iîenoît,  par  dom 
Leroy.  Pour  ce  volume,  l'auteur  de  la  restitution  a  sans  doute,  par  un 
motif  facile  à  deviner,  désiré  n'être  pas  connu-,  car  M.  Semonville  n'a 
point  mentionné  la  provenance  sur  le  registre  d'entrée,  comme  il  l'a  fait 
pour  l'ouvrage  de  dom  Chazal.  Mais  ce  fait  qu'il  l'a,  de  sa  main,  inscrit 
sur  le  catalogue,  tend  à  prouver  que  c'est  seulement  de  son  temps  que 
cette  œuvre  de  dom  Leroy  est  parvenue  à  la  bibliothèque.  Comment 
croire  d'ailleurs  que  Septier,  aidé  comme  il  l'était  par  plusieurs  jeunes 
abbés  du  grand  séminaire,  qui  préparaient  et  mettaient  au  net  son  tra- 
vail, ait  négligé  ce  gros  volume  in-folio  de  1056  pages,  d'une  écriture  si 
nette,  et  dont  le  titre,  tracé  en  gros  caractères  sur  la  première  page,  de- 
vait immédiatement  attirer  l'attention  ? 

Le  recueil  des  capitulaires,  retrouvé  dans  le  fonds  Libri  par  M.  Delisle 
et  qu'il  a  analysé  dans  sa  notice  n^  32,  soulève  une  question  plus  délicate. 
Dom  Fabre  l'a  décrit  à  la  page  315  de  son  catalogue  des  livres  de  la  bi- 
bliothèque publique  fondée  par  M.  Prousteau,  publié  en  1777,  et  cepen- 
dant Septier  n'en  a  rien  dit  dans  le  sien,  publié  en  1820.  C'est  même 
sur  cette  étrange  omission  qu'on  se  fonde  principalement  pour  supposer 
que  son  travail  n'est  pas  complet.  Comment  comprendre  un  tel  oubli  ?  Il 
avait  le  catalogue  de  dom  Fabre  entre  les  mains,  et  l'un  des  exemplaires 
contient  même  encore  des  notes  de  son  écriture.  Notre  savant  collègue 
M.  Bimbenet,  qui  a  beaucoup  écrit  sur  l'histoire  de  la  bibhothéque  d'Or- 
léans, atteste  qu'un  grand  nombre  de  manuscrits,  provenant  de  cet  éta- 
blissement et  des  bibliothèques  de  couvents,  ont  été  pillés  et  vendus  pen- 
dant la  Révolution.  Libri  avait-il  acheté  ce  recueil  de  capitulaires  chez 
quelque  brocanteur,  sans  se  vanter  de  cet  achat,  parce  qu'il  savait  bien 
qu'on  ne  prescrit  pas  contre  les  établissements  publics;  ou,  ce  qui  n'est 
pas  moins  admissible,  ne  l'avait-il  pas  dérobé  dans  quelque  bibliothèque 
privée  ou  publique,  autre  que  celle  d'Orléans?  Je  soumets  humblement 
ces  hypothèses  à  mon  illustre  confrère,  eu  m'inclinant  devant  son  juge- 
ment si  perspicace  et  si  sûr. 

BULLETIN  M»  119.  fO 


-  124  — 

nant  de  Fleury  sont  rédigées  avec  soin  et  présentent  souvent  des 
analyses  étendues.  Ainsi  s'explique  la  valeur  relative  de  cette 
partie  importante  de  son  œuvre.  Je  dis  relative,  car,  dans  des 
analyses  de  ce  genre,  où  il  s'agit  de  manuscrits  souvent  com- 
posés de  fragments  nombreux  de  provenances  diverses,  la  per- 
fection est  à  peu  près  impossible  ;  il  est  rare  qu'on  n'y  puisse 
relever  des  omissions  et  des  erreurs,  même  quand  leurs  auteurs 
ont  passé  par  l'école  des  Chartes.  Quoiqu'il  en  soit,  il  est  hors 
de  doute  à  mes  yeux  que  Septier  a  eu  pour  guide  le  travail  de 
son  savant  devancier,  dom  Chazal  ;  j'ai  même  retrouvé  la 
chemise  en  papier  grossier  où  il  avait  enfermé  ce  travail  :  on  y 
lit  ces  mots  tracés  de  sa  grosse  écriture  :  Ancien  catalogue  de 
Saint-Benoit.  On  suppose  que  Libri  s'est  emparé  de  cette 
pièce  et  l'a  détruite,  afin  de  rendre  plus  difficile  dans  l'avenir  la 
constatation  de  ses  détournements. 

Mais,  à  défaut  des  documents  de  1720  et  1763  si  malheu- 
reusement disparus,  la  bibliothèque  nationale  possède  une  liste, 
bien  sommaire  il  est  vrai,  des  manuscrits  de  Fleury,  dressée 
en  1552,  et  dont  l'illustre  directeur  de  cet  établissement  a  tiré 
d'utiles  indications  :  il  en  a  même  publié  le  texte  et  c'est  un 
des  principaux  attraits  de  sa  brochure.  Ce  vieux  catalogue  a 
permis  à  M.  Omont,  l'un  de  ses  plus  zélés  collaborateurs,  de 
reconnaître  l'origine  de  plusieurs  des  feuillets  en  lettres  on- 
ciales  contenus  dans  le  manuscrit  numéro  16  de  la  bibliothèque 
d'Orléans,  le  plus  ancien  de  ceux  que  possède  cet  établissement, 
et  que  Libri,  par  bonheur,  a  respecté.  M.  Omont  publiera  pro- 
chainement, sur  ces  fragments  et  sur  ceux  que  renferme  le 
manuscrit  numéro  169,  une  étude  particulière,  dont  M.  Delisle 
pense  dès  à  présent  le  plus  grand  bien.  Lui-même  doit  consa- 
crer une  notice  spéciale  à  un  beau  sacramentaire  respecté  aussi 
par  Libri,  et  cela  dans  un  travail  où  il  passera  en  revue  une 
soixantaine  d'ouvrages  du  même  genre  appartenant  à  diverses 
bibliothèques  de  l'Europe. 

Je  saisis  ici  l'occasion  de  le  remercier  des  paroles  bienveil- 
lantes qu'il  a  bien  voulu  insérer,  dans  son  rapport  au  ministre, 
sur  le  faible  concours  que  j'ai  eu  la  bonne  fortune  de  lui  prêter 


—  125  — 

pour  ce  qui  concerne  les  manuscrits  d'Orléans.  Il  est  de  ces 
esprits  d'élite  qui  pour  discerner  la  vérité  n'ont  besoin  de  l'aide 
de  personne.  Ce  rapport,  il  vient  de  le  réimprimer  sur  l'invi- 
tation de  M.  Jules  Ferry,  dans  une  fascicule  où  il  a  réuni,  avec 
quelques  notes  additionnelles  relatives  surtout  au  fonds  Barrois, 
les  principaux  écrits  par  lui  mis  au  jour  sur  les  manuscrits  du 
comte  d'Ashburnham.  Bien  que  toutes  ces  publications  s'a- 
dressent principalement  à  un  petit  nombre  d'érudits,  l'infati- 
gable directeur  de  la  bibliothèque  nationale  vise  et  atteint  un  but 
élevé  et  d'un  intérêt  général.  Non  content,  en  effet,  d'édifier  le 
public  sur  la  valeur  des  documents  enlevés  à  la  France,  et  cela 
avec  une  science,  une  sûreté,  une  autorité  hors  de  ligne,  l'au- 
teur tend  surtout  à  en  assurer  plus  tard  le  recouvrement  ;  car 
il  estime,  avec  raison,  qu'après  la  publicité  donnée  à  ces  détour- 
nements, aucun  collectionneur,  aucune  bibliothèque  qui  se 
respecte  ne  consentira  à  acquérir  nos  dépouilles,  et  qu'ainsi, 
tôt  ou  tard,  leur  détenteur  actuel  sera  conduit  à  nous  les 
restituer. 

J.    LOISELEUR. 


NOTE  ADDITIONNELLE. 

Le  19  décembre  1883,  cinq  jours  après  la  communication  à 
la  Société  archéologique  de  la  présente  notice,  comme  je  com- 
pulsais, dans  le  but  de  cataloguer  les  moins  insignifiants,  les 
manuscrits  formant  le  résidu  dont  il  est  question  plus  haut, 
j'ai  fait  une  découverte  qui  n'est  pas  sans  intérêt.  C'est  celle  de 
l'inventaire,  en  cinq  feuillets  in-folio,  des  manuscrits  de  Saint- 
Benoît,  dressé  en  1796  par  l'abbé  Carré,  chargé  de  réunir  ces 
volumes  dans  un  dépôt  provisoire  à  Gien.  Ces  cinq  feuillets 
étaient  plies  sous  la  couverture  d'un  mince  volume  in-4<',  relié 
en  parchemin,  écrit  en  l'année  1656,  et  contenant  un  catalogue 


—  126  — 

des  livres  appartenant  alors  à  l'abbaye  ;  à  la  fin  se  trouve  une 
liste  très-sommaire  de  ses  manuscrits.  Je  regrette  d'avoir  connu 
ces  deux  inventaires  trop  tard  pour  pouvoir  utilement  les  com- 
muniquer à  M.  Delisle.  Ils  seront  prochainement  publiés  par 
M.  Louis  Jarry,  membre  de  la  Société  archéologique,  qui  les 
rapprochera  de  la  liste  de  1552  et  du  catalogue  Septier. 

J.  L. 


ON'VOVS'FERA'C 


OR  FAVLT  IL  DONQ  =  Q 

REG 


Anci 


ei 


Fac  Similé  des  peu 


^ 


A\ 


G  VETE 


IME  VOVS->NOVS    FEREZ 

.•>NOVS'^'VOVS->VOVS  MIREZ 
(DEZ    NOVS^  I 


rand  Cimetière. 

?s  murales  des  Chanoines  (jll6I6 


Dessiné  par  le  soussigné  membre  de  la 
Société  archéolopque  et  historique  de 
1  Orléanais 
Orléans  le  10  Février  1884. 


NOTE 


SUR 


UNE    PEINTURE    MURALE 

DU    GRAND   CIMETIÈRE   D'ORLÉANS 


Dans  quelques  mois,  la  Halle  Saint-Louis,  bâtie  de  1824  à 
1826,  au  milieu  de  l'ancien  grand  cimetière,  sera  devenue  un 
palais  pour  l'Exposition  du  Concours  régional,  et  après,  dit-on, 
un  lieu  destiné  aux  réunions  publiques,  aux  conférences,  aux 
fêtes.  La  ville  a,  en  outre,  repris  possession  des  galeries  qu'elle 
avait  affermées  comme  magasins  ou  affectées  à  différents 
usages  (infirmerie  de  la  caserne,  appartement  du  bibliothécaire, 
de  l'instituteur  communal,  bureau  d'un  commissaire,  etc.). 
Avant  que  ce  changement  s'accomplisse,  nous  avons  eu  la 
pensée  de  visiter  ces  galeries,  auxquelles  se  rattachent  tant  de 
souvenirs  pour  les  familles  orléanaises  qui  avaient  là  des  cha- 
pelles funéraires  ou  les  sépultures  de  leurs  ancêtres. 

Dans  un  magasin  de  la  galerie  de  l'ouest,  loué  à  M.  Gau- 
cheron,  grainetier ,  et  dont  l'entrée  est  à  la  porte  marquée  du 
no  6,  nous  avons  trouvé,  à  l'étage  formé  pour  recevoir  des  sacs 
de  blé  ou  de  farine,  les  restes  d'une  peinture  murale,  dont  la 
description,  nous  le  croyons  du  moins,  n'a  été  faite  nulle  part. 
Nous  voudrions  la  faire  connaître  par  une  note  sommaire. 

Cette  peinture  occupe  la  partie  supérieure  de  l'arcade  ogivale 
no  H  de  la  galerie.  Au  milieu  à  peu  près,  s'élève  une  croix 
avec  le  Christ  attaché.  A  ses  pieds,  une  femme,  Marie  Made- 


—  128  — 

leine,  est  accroupie,  entourant  la  croix  de  ses  bras.  Devant  elle, 
sont  une  tête  de  mort  et  un  vase  à  parfums.  Sa  pose  et  les  plis 
de  son  vêtement  —  robe  bleu  pâle  et  manteau  ocre  jaune  — 
paraissent  assez  habilement  traités  ;  malheureusement,  sa  tête, 
comme  celle  du  Christ,  est  à  peu  près  effacée. 

A  droite  de  la  croix,  on  aperçoit  un  dôme  et  quelques  tours 
ou  clochers,  qui  représentent  probablement  Jérusalem,  peints 
avec  un  certain  art  de  la  perspective. 

En  face  de  la  Madeleine  est  un  personnage  à  genoux,  les 
mains  jointes,  la  tête  levée  vers  le  Christ.  Il  porte  un  large 
rabat,  au  bras  gauche  une  aumusse  garnie  d'hermines,  un 
surplis  dont  la  bordure  est  brodée,  et,  par  dessus  le  tout,  un 
vaste  manteau  qui  se  termine  aussi  par  une  broderie.  L'en- 
semble, quoique  d'une  teinte  pâle  et  grise,  a  de  l'ampleur  et 
un  certain  moelleux  de  draperie.  L'attitude,  très-naturelle,  et 
la  figure,  quoique  fort  maltraitée  par  des  entailles,  semblent 
indiquer  chez  le  chanoine  le  recueillement,  la  prière  et  la 
confiance. 

De  l'autre  côté  de  la  croix,  et  derrière  la  Madeleine,  sont 
deux  personnages  revêtus  du  même  costume  que  le  premier,  et 
exactement  dans  la  même  posture.  La  tète  est  de  même  dressée 
vers  le  Sauveur  avec  le  même  caractère  de  ferveur. 

Les  trois  personnages  sont  à  peu  près  de  niveau,  et  de  même 
grandeur,  environ  ln>30.  Celui  qui  touche  à  la  Madeleine, 
contrairement  aux  deux  autres  qui  ont  une  épaisse  chevelure, 
est  chauve  et  porte  sa  barbe.  De  sa  bouche  sort  un  phylactère 
montant  vers  le  Christ,  et  dont  l'inscription  à  demi-eïTacée  laisse 
très-bien  deviner  les  mots  :  Jésus,  miserere  met. 

L'espace  occupé  par  la  fresque,  dans  l'arcade  qui  l'encadre,  est 
large  de  4™  65  sur  S^nSO  de  haut.  Le  tout  est  à  la  détrempe.  Le 
fonds  est  en  ocre  rouge,  semé  de  nuages  d'ocre  gris-pâle.  En 
résumé,  nous  n'avons  pas  devant  les  yeux  un  chef-d'œuvre.  La 
peinture  ne  révèle  même  pas  une  certaine  finesse  de  touche; 
toutefois  de  la  composition  dans  son  ensemble  se  dégage  une 
impression  vraiment  religieuse. 

Malheureusement  le  temps  a  produit  son  effet,  aidé  par  le 


~  129  — 

frottement  des  sacs  da  blé  et  aussi,  prétend  le  locataire  de  ce 
magasin,  par  le  sabre  des  Prussiens,  qui  ont  occupé  ces  galeries 
en  1870.  Pour  comble,  une  ouverture  énorme  a  été  pratiquée, 
sans  doute  pour  prendre  jour  de  l'autre  côté,  dans  toute  l'épais- 
seur du  mur,  entre  le  chanoine,  dont  elle  supprime  les  mains, 
et  la  Madeleine,  dont  elle  entame  largement  le  dos. 

Telle  qu'elle  est  encore,  cette  peinture  mériterait,  ne  fut-ce 
qu'à  titre  de  souvenir  local,  d'être  relevée  par  le  crayon  habile 
d'un  de  nos  collègues  (1). 

Reste  pour  achever  notre  description  à  reproduire  une  ins- 
cription en  grandes  lettres  romaines  du  XVII^  siècle,  qui  se  lit 
en  trois  lignes,  au-dessous  de  la  fresque.  On  la  connaissait  déjà 
par  le  recueil  intitulé  :  Épitaphes  du  grand  cimetière,  re- 
cueillies en  1786,  sur  l'ordre  de  la  municipalité,  par  le  sieur 
Blondel  (2). 

En  voici  le  fac-similé  : 

ON  .  VOVS  .  FERA  .  COMME  VOVS  •  NOVS  FEREZ  . 
OR  .  FAVLT  IL  DONQ  .  QVA  .  NOVS  •  VOVS  VOVS  MIREZ . 
REGARDEZ  NOVS. 

Ces  paroles  sont,  ce  nous  semble,  une  invitation  adressée  par 
les  trois  défunts  à  prier  pour  eux,  et  à  les  prendre  pour  miroir 
ou  modèle  de  la  confiance  qu'il  faut  mettre  dans  le  Sauveur 
qu'ils  invoquent  dans  cette  humble  posture. 

Et  maintenant,  quels  sont  ces  trois  personnages  d'une  ressem- 
blance si  frappante  par  le  costume,  l'attitude,  la  physionomie  ? 
Nous  sommes  évidemment  dans  une  chapelle  de  famille.  Un 
vaste  cadre  de  pierres  de  taille,  dont  la  bordure  du  bas  est 
sculptée  avec  soin,  indique  que  sous  le  moellon  il  y  avait,  il  y  a 
peut-être  encore,  soit  un  tombeau,  soit  un  bas-relief.  Certains 

(1)  M.  Fournier  jeune  a  mis  la  plus  grande  obligeance  à  satisfaire  un 
vœu  exprimé  par  la  Société  après  la  lecture  de  cette  note.  Il  a  calqué  le 
dessin  et  il  en  a  fait  ensuite  une  réduction  au  trait  qui  nous  parait  un 
travail  très-heureusement  réussi,  copie  à  la  fois  fidèle  et  sobre  de  la 
fresque. 

(2)  Manuscrit  462  de  la  Bibliothèque  d'Orléans. 


—  i30  — 

indices,  —  des  trous  el  des  restes  de  bois  engagés  dans  le  mur, 
—  feraient  croire  qu'il  y  aurait  eu  en  bas  un  autel.  Quoi  qu'il  en 
soit,  nous  savons  le  nom  des  trois  défunts  :  on  le  lit  deux  fois, 
à  droite  et  à  gauche  :  M""*  GVETE.  Nous  savons  même  la  date 
de  leur  mort.  «  Au-dessous  du  premier,  dit  Blondel,  il  y  a  1691  ; 
au-dessous  du  deuxième,  1627,  et  1708  sous  le  troisième 
(celui  qui  est  isolé  en  face  de  Madeleine)  ». 

Puisque  nos  personnages  sont  ou  paraissent  être  des  cha- 
noines, nous  devions  naturellement  chercher  aux  archives  de 
l'Évêché  s'ils  se  trouvent  sur  la  liste  des  dignitaires  du  chapitre 
de  Sainte-Croix.  L'obligeance  de  M.  le  chanoine  Séjourné,  se- 
crétaire-général de  l'Évêché,  et  de  M.  l'abbé  Laurent,  archi- 
viste, nous  a  permis  de  consulter  le  Répertoire  des  titres  du 
chapitre  (manuscrit  in-4o).  Voici  ce  que  nous  y  avons  lu  aux 
pages  236  et  345  :  «  Pierre  Guetté,  pre  de  Tours  (prêtre  ou  pé- 
nitencier), pourvu  sur  datte  en  cour  de  Rome,  mai  1637,  au  lieu 
de  Simon  Quillet.  Il  a  été  syndic  deux  ans  (1645-1647),  fauteur, 
officiai  et  enfin  jubilaire  (1).  Mort  le  30  novembre  1691  », 
et  à  la  marge  :  «  M.  ord.  300  liv.  Le  27  octobre  d.  m.  34  liv. 
10  s.  »  —  Ce  qui  veut  dire  que  ce  chanoine  jouissait  d'une  fon- 
dation de  300  liv.  pour  messes  ordinaires,  et  que  le  27  octobre 
il  avait  sa  part  d'une  autre  fondation  de  34  liv.  10  s.  pour  une 
distrihutio7i  manuelle.  —  Cette  distribution  se  faisait  à  cer- 
tains jours  pour  l'assistance  aux  offices  extraordinaires  (les 
messes  anniversaires,  par  exemple).  Elle  consistait  en  parts 
plus  ou  moins  considérables  suivant  le  nombre  des  chanoines 
assistants  (les  absents  avaient  tort). 


(1)  Voir  l'excellent  mémoire  de  M"«  de  Villaret  :  L'ancien  Chapitre  de 
l'église  d'Orléans,  couronné  par  la  Société  archéologique  en  1880.  —  Le 
syndic  était  chargé  des  afiaires  temporelles  du  chapitre,  et  c'est  lui  qui, 
la  nuit,  avait  les  clés  de  la  prison  capitulaire.  Le  fauteur  ou  pointeur 
prenait  note  des  manquements  et  dos  fautes  des  chanoines  au  chœur  ; 
on  voit  qu'il  touchait  pour  cela,  en  1492,  10  liv.  de  gages.  Vof/icial  exer- 
çait, au  nom  et  par  délégation  du  chapitre,  la  juridiction  spirituelle  et 
contentieuse;  le  tribunal  qu'il  présidait  s'appelait  l'officialité.  Enfin  on 
nommait  jubilaire  le  chanoine  qui  avait  quarante  ans  de  présence  au 
chœur  et  qui  désormais  n'était  plus  tenu  d'assister  à  l'office  canonial. 


—  131  — 

-Pierre  Guetté  eut  pour  successeur  (1691)  Simon  Guetté. 
€  Sa  fondation  de  300  liv.  jointe  à  celle  de  Simon  Quillet  pour 
m.  ord.  du  ss.  nom  de  Jésus,  avec  Libéra  et  De  profundis.  » 

—  Ce  qui  veut  dire  que  la  fondation  cumulée  de  ces  deux  cha- 
noines servait  aux  distributions  ordinaires  pour  les  messes 
dites  le  jour  du  Saint-Nom-de-Jésus,  le  27  octobre,  messes 
après  lesquelles  le  Libéra  et  le  De  Profundis  étaient  chantés 
à  l'intention  des  fondateurs. 

Voilà  donc  deux  de  nos  chanoines,  Pierre  et  Simon,  mais 
vainement  nous  avons  cherché  le  troisième  dans  le  Répertoire. 
A  la  suite  de  Simon,  nous  avons  lu  seulement  les  deux  men- 
tions suivantes  : 

1°  <  Guetté  (Madeleine)  a  donné  en  1711  600  livres  bien 
employées  pour  quatre  messes  ordinaires  de  B.  m.  v.  (Beatce 
Mariœ  Virginis)  les  samedis  des  quatre-temps  ;  cuilibet  5  ; 
unis  les  mercredis  des  quatre-temps  à  Pierre  Fougeu,  et  unis 
à  Simon  des  Marchais  pour  1  m  B,  prébende  de  M.  Cordier.  » 

—  Ce  qui  veut  dire  qu'une  partie  des  600  liv.  était  destinée 
aux  quatre  messes  de  la  sainte  Vierge  dites  le  samedi  des 
qualre-temps,  une  autre  servait  à  la  distribution  cuilibétaire 
(commune  à  tous  les  chanoines  et  sans  condition  de  présence 
au  chœur)  faite  à  la  suite  de  ces  messes,  et  aussi  le  mercredi 
des  quatre-temps  pour  une  messe  basse  dont  étaient  chargés 
Pierre  Fougeu  et  Simon  des  Marchais  comme  mandataires  de 
M.  Cordier  à  la  prébende  duquel  elles  étaient  attachées. 

20  «  Guetté  (Marguerite),  2  m  B  (messes  basses),  prébende 
de  M.  de  Saint-Mesmin  major.  »  —  Ce  qui  veut  dire,  sans 
doute,  que  les  fonds  affectés  aux  messes  avaient  été  réunis  à 
la  prébende  de  ce  chanoine  et  qu'il  était  tenu  de  les  faire  ac- 
quitter, lui  et  ses  successeurs,  à  la  même  prébende. 

C'est  tout  ce  que  nous  fournit  le  Répertoire  sur  la  famille 
Guetté  :  deux  chanoines  seulement,  et  probablement  deux 
sœurs  de  l'un  d'eux  ;  l'une,  Madeleine,  sœur  sans  doute  de 
celui  qui  est  mort  en  1711,  et  qu'on  peut  supposer  avoir  fait 
exécuter  notre  peinture  murale  ;  c'est  elle  peut-être  que  l'ar- 
tiste à  mise  au  pied  de  la  croix,  sous  la  figure  de  Madeleine. 


—  132  — 

Les  Guetté  méritent-ils  qu'on  pousse  plus  loin  les  recher- 
ches? Nous  en  doutons.  Toutefois,  si  l'un  d'eux  au  moins 
n'est  pas  célèbre,  ce  n'est  pas  la  faute  d'un  de  ses  contempo- 
rains et   de  ses  confrères  au   chapitre,  François  Chevillard. 

Ghevillard  a  fait  des  vers bourrés  de  chevilles,  il  l'avoue 

lui-même.  Ce  très-médiocre  poète  a  été  présenté  en  1864  à  la 
Société  d'agriculture  et  belles-lettres  d'Orléans  par  M.  Bague- 
nault  de  Viéville  qui  a  esquissé  sa  physionomie  littéraire  à  pro- 
pos d'une  pauvre  tragédie  intitulée  :  Théandre.  Mais  le  bon 
chanoine  a  fait  autre  chose  qu'une  tragédie.  Outre  des  hymnes 
religieux  en  vers  latins  et  en  vers  français,  il  a  écrit  un  sin- 
gulier poème  qui  a  pour  titre  :  les  Portraits  parlants  ou  ta- 
bleaux animés  des  vénérables  doyens,  chanoines  et  dignités 
(sic)  de  l'église  d'Orléans;  imprimé  à  Orléans  chez  Claude 
Verjon.  libraire,  au  Cloistre  de  Saincte-Croix,  mdcxlvi.  C'est 
une  série  de  quarante-cinq  portraits,  dont  le  trente-sixième  est 
consacré  à  Pierre  Guetté.  Voici  la  pièce  : 

«  A  vénérable  et  discrette  personne  messire  Pierre  Guetté, 
chanoine  promoteur  et  sindic  dans  ladite  église,  licencié  en 
droit,  etc.  > 

ANAGRAMME. 


C'est  le  préambule  de  tous  ses  portraits.  Il  se  met  l'esprit 
à  la  torture  pour  trouver  un  éloge  ce  parlant  y>  de  tous  ses 
confrères  par  la  combinaison  plus  ou  moins  ingénieuse  des 
lettres  dont  se  compose  leur  nom. 

Dans  Pierre  Guetté,  il  trouve  guerre  et  piété,  et  voici  le 
portrait  : 

Tu  es  l'unique  sur  la  terre 
A  qui  l'impossible  est  permis  ; 
Qui  puis  ioindre  deux  ennemis, 
loignant  Ia  piété  à  la  guerre; 
Ce  n'est  seulement  dans  ton  nom, 
Puisqu'au  moyen  du  droit  canon, 


—  133  — 

Parmy  les  combats  de  l'École 

Tu  t'es  rendu  victorieux, 

Et  que  ta  piété  sur  le  Pôle 

Te  prépare  à  jamais  un  séiour  glorieux  1 


Ce  Pierre  Guetté,  objet  d'une  louange  si  emphatique  et  si 
alambiquée,  est  bien  un  de  nos  chanoines,  celui  de  gauche,  qui 
mourut  en  1691,  après  cinquante-quatre  ans  de  canonicat. 

Tel  est  le  maigre  résultat  de  nos  investigations.  Cette  note 
provoquera-t-elle  de  nouvelles  recherches?  On  n'a  pas  affaire 
évidemment  à  des  personnages  d'un  grand  intérêt  pour  l'his- 
toire locale,  pas  plus  qu'à  une  œuvre  d'art  remarquable.  Cette 
peinture  ne  mérite  guère  d'être  conservée  ni  restaurée,  et  par 
conséquent  elle  va  disparaître  dans  les  travaux  que  l'adminis- 
tration municipale  se  propose  d'exécuter  pour  la  réfection  des 
galeries  du  grand  cimetière.  Nous  avons  cru  cependant  qu'elle 
n'était  pas  indigne  d'un  dernier  souvenir,  ne  fût-ce  que  comme 
témoignage  de  la  piété  de  nos  ancêtres  pour  les  morts,  et  du 
genre  de  décoration  qui  ornait  certaines  chapelles  funéraires  du 
plus  vaste  cimetière  de  la  ville. 

Tranchau. 


135  - 


Ouvrages  offerts  à  la  Société   pendant  l'année  18S3. 

I.   —    DONS    DU   MINISTÈRE   DE   l'INSTRUCTION   PUBLIQUE   ET  DES 

BEAUX- ARTS. 

Gazette  des  Beaux-Arts  :  les  12  numéros  de  l'année  1883, 

Chronique  des  Arts  et  de  la  curiosité. 

Romania  :  8  livraisons  1882,  janvier,  avril,  juillet  et  octobre  1883. 
no»  44,  45,  46,  47  et  48. 

Bulletin  du  Comité  des  travaux  historiques  et  scientifiques  :  section 
(l'histoire,  d'archéologie  et  philologie,  n°»  3  et  4(1882)  n°s  1  et  2 
(1883). 

Répertoire  des  travaux  historiques  :  les  4  numéros  de  1882,  t.  I, 
avec  le  supplément  et  l'index.  —  T.  II  n»*  1  et  2  (publications  de 
1882). 

Inventaire  sommaire  des  archives  du  département  des  affaires 
étrangères.  Mémoires  et  documents  ;  France,  1882. 

Mémoire  sur  le  recueil  original  des  dépêches  des  ambassadeurs 
vénitiens,  par  Armand  Baschet.  (Extrait  des  Archives  des  missions 
scientifiques  et  littéraires,  3«  série,  t.  IV). 

Discours  de  M.  Jules  Ferry,  ministre  de  l'instruction  publique,  à  la 
réunion  des  Sociétés  savantes,  mars  1883. 


IL    —   HOMMAGES. 

M.  Alexandre  Bertrand  et  G.  Perrot.  Revue  archéologique  ;  anti- 
quité et  moyen-âge.  —  3«  série,  \^^  année,  octobre  1883. 

M.  Boucher  de  Molandon  :  Plan  lithographie  du  cloître  Sainte-Croix; 
médaille  de  la  Salle  des  Thèses,  argent  et  bronze  sous  cadre.  —  La 
délivrance  d'Orléans  et  l'institution  de  la  fête  du  8  maiy  chronique 


—  136  — 

anonyme  du  XV'=  siècle.  Jean  de  Mascon,  broch.  in-S",  Herluison, 
1882. 
M.  Chautard,  doyen  de  la  Faculté  catholique  des  Sciences  de  Lille. 

—  Jetons  des  princes  de  Vendôme  de  la  deuxième  maison  de  Bourbon. 
Broch.  in-8°,  Vendôme,  1882. 

M.  Corblet  (l'abbé). —  L'Autel  chrétien,  étude  archéologique  et 
liturgique.  Broch.  in-i".  (Extrait  de  la  Revue  de  l'art  chrétien.) 

Le  B.  V.  Camille  de  la  Croix.  —  Mémoire  sur  les  découvertes 
d'Herbord,  dites  de  Sanxay. 

M.  Delisle  (Léopold).  —  Notice  sur  plusieurs  manuscrits  de  la 
Bibliothèque  d'Orléans.  Broch.  in-4°. 

M.  Dumuys  (Léon).  —  Germonville^  son  château,  sa  chapelle  et 
ses  seigneurs. 

M.  Fau,  Procureur  général  près  la  cour  d'appel.  —  Discours 
d'installation.  31  mars  1883. 

M.  Germain  (Léon).  Etudes  historiques  sur  la  croix  d'affran- 
chissement de  Frouard.  Broch.  in-S»,  Nancy,  1883. 

M.  Grellet-Balguerie.  —  Estampage  lithographie  d'une  inscn'p- 
tion  tumulaire  de  Saint-BenoU-sur-Loire.  —  Biographie  et  biblio- 
graphie. Broch.  in-12.  Ribérac,  1883. 

M.  Hagen  (Herraann),  docteur,  professeur  à  l'Université  de  Berne. 

—  Docteur  Auguste  Quiquerez.  Broch.  in-8o.  Berne,  1883. 

M.  Herluison.  —  Discours  sur  la  délivrance  d'Orléans,  S  mai  176G, 
par  Jean  François  Colas.  Broch.  in-8o,  1883. 

M.  Lottin  de  Laval.  —  Manuel  complet  de  lottinoplastique.  Broch. 
in-16,  1857. 

M.  Michel  (Edmond.) —  Le  baron  de  G irar dot,  archéologue;  sa 
vie,  son  œuvre.  Broch.  in-S»,  1883- 

—  Tombeau  de  Blanchefort,  abbé  de  Ferrières.  (Extrait  de  la 
Gazette  des  Beaux-Arts,  l*'  septembre  1883.) 

M.  Pérot  (Francis).  —  Pierre  de  Belleperche,  professeur  en  droit 
à  Orléans,  évêque  d'Auxerre,  12S0-1307. 

M.  Picot  (Georges) .  —  Le  dépôt  légal  de  nos  collections  nationales. 
Broch.  in-8«,  1883. 

M?r  Regnault,  évêque  de  Chartres.  —  Histoire  des  premiers  siècles 
de  VEglise.  3  vol.  in-12. 


-  137  — 

—  Lettres  pastorales  et  mandements.  2  vol.  in-S».  Chartres 
1873-1877. 

—  Lettres  à  un  ecclésiastique.  Broch.  in-8o,  1881. 

M.  Ruelle,  bibliothécaire  à  Sainte-Geneviève.  —  Aristote.  Poétique 
et  rhétorique,  traduction  nouvelle,  ouvrage  couronné  par  l'Académie 
française.  1  vol.  in-12.  Garnier  1883. 

M.  de  la  Tour  du  Pin.  —  Tableaux  généalogiques  et  raisonnes  de 
la  maison  de  la  Tour  du  Pin,  dressés  en  1788  par  J.-B.  Moulinet, 
et  continués  jusqu'à  nos  jours.  in-4°  cartonné.  Paris,  H.  Charpentier, 
1870. 

M"e  Foulques  de  Villaret.  —  Recherches  historiques  sur  l'ancien 
chapitre  de  Sainte-Croix.  Broch.  in-8°.  Mémoire  couronné  par  la 
Société  archéologique. 

Société  de  secours  aux  blessés  du  Loiret.  —  Assemblée  générale 
du  21  mai  1883. 

Société  d'horticulture  du  Loiret.  —  Bulletin  n^  1  du  t.  XII. 

M.  le  Préfet  du  Loiret.  —  Rapports  et  procès-verbaux  des  sessions 
d'avril  et  d'août  1883. 

M.  le  Préfet  du  Loir-et-Cher.  —  Rapports  et  procès-verbaux  des 
sessions  d'avril  et  d'août  i88S. 


in.   ■ —  PUBLICATIONS  ADRESSÉES  PAR  LES   SOCIÉTÉS   SAVANTES.- 

Alby.  —  Société  archéologique  du  Tarn.  Revue  du  département  du 
Tarn,  n»  12,  décembre  1882.  N^s  1  à  9,  janvier  à  septembre  1883. 

Amiens.  —  Société  des  antiquaires  de  Picardie.  Bulletin,  n^^S  et 4 
de  1882,  avec  table  du  t.  XIV,  1880,  1881,  1883.  N^^  i,  2,  3  de 
1883.  Mémoires,  3^  série,  t.  VII,  1882. 

Angouléme.  —  Société  archéologique  et  historique  de  la  Charente. 
Bulletin,  5«  série,  t.  V,  année  1882. 

Arras.  —  Académie  des  sciences,  lettres  et  arts.  Mémoires, 
2*  série,  t.  Xin  et  XIV. 

—  Commission  des  antiquités  départementales.  Bulletin,  t.  I^", 
nM,  2,  3,  5;  t.  II,  IV,  V  jusqu'au  11  janvier  1883). 


—  138  — 

Aiitun.  —  Société  éduenne.  Mémoires,  t.  XI,  1882. 

Auxerre.  —  Société  des  sciences  historiques  et  naturelles  de  l'Yonne. 
Bulletin,  1881,  36«  vol.,  6«  de  la  3«  série,  et  37e  volume. 

Beauvais.  —  Société  académique  d'archéologie,  sciences  et  arts  de 
l'Oise.  Mémoires,  t.  XI,  3«  partie. 

Besançon.  —  Société  d'émulation  du  Doubs.  Mémoires,  5«  série, 
vol.  VI,  1881. 

Béziers.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire.  Bulletin, 
2«  série,  t.  XI,  2^  livr.,  1882. 

Bourg.  —  Société  d'émulation  de  l'Ain.  Annales,  l-i«  année, 
1881;  15®  année,  4^  livraison  de  1882;  2  liv.  de  janvier  à  sep- 
tembre 1883. 

Bourges.  —  Société  des  antiquaires  du  Centre.  Mémoires,  t.  X, 

1882,  et  table  des  dix  premiers  volumes, 

Brives.  —  Société  scientifique,  historique  et  archéologique  de  la 
Corrèze.    Bulletin,  t.   IV,  4^  livr.  de  1882,  de  janvier  à  septembre 

1883,  3  livraisons. 

Cahors.  —  Société  des  études  littéraires,  scientifiques  et  artistiques 
du  Lot.  Bulletin,  t.  VII,  4«  livraison  de  1882,  les  2  premières  de 
1883. 

Châlons-sur-Marne.  —  Société  d'agriculture,  commerce,  sciences 
et  arts  de  la  Marne.  Mémoires,  année  1882-1883. 

Chàlons-sur-Saône.  —  Société  d'histoire  et  d'archéologie.  Mémoires, 
t.  VII,  l""*  partie. 

Chambéry.  —  Société  savoisienne  d'histoire  et  d'archéologie.  Mé- 
moires et  documents,  t.  XXI,  1883. 

Chartres.  —  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir.  Bulletin,  de 
101  à  164.  Mémoires,  Procès-verbaux,  Lettres  de  Saint-Yves. 

Châteaudun.  —  Société  archéologique  dunoise.  Bulletin,  n°^  56,  58. 

—  Histoire  du  comté  de  Dunois,  II*  vol.,  3'^  fasc. 

Château-Thierry.  —  Société  historique  et  archéologique.  Annales, 
année  1881. 

Clerraont-Ferrand.  —  Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts. 
Mémoires,  t.  XXIll,  1881.  Bulletin,  d'août  1882  à  juillet  1883. 

Constantine.  —  Société  archéologique  du  département.  Recueil  des 
Notices  et  Mémoires,  XXII«  de  la  collection,  1882. 


—  139  — 

Dijon.  —  Bulletin  d'hisloire  et  d'archéologie  religieuse  du  diocèse 
de  Dijon,  année  1883. 

—  Commission  des  antiquités  de  la  Côte-d'Or.  Mémoires,  t.  X, 
IrMivr.,  1878-1882. 

Draguignan.  —  Société  des  études  scientifiques  et  littéraires.  — 
Bulletin,  t.  XIII,  1880-1881. 

Gap.  —  Société  d'études  des  Hautes-Alpes.  Bulletin,  les  4  nu- 
méros de  1882,  et  les  4  numéros  de  1883. 

Langres.  —  Société  historique  et  archéologique.  Mémoires,  t.  III, 
1882.  —  Bulletin,  t.  II,  n^^  20  et  21.  —  Curluluire  du  prieuré  de 
Saiut-Hilaire-de-Vignory,  par  M.  d'Arbaumont,  vol.  in-S**,  1882. 

Le  Mans.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Maine.  Revue, 
t.  XI,  Icr  semestre,  1882  ;  t.  XII,  2«  semestre.  —  Bullelin,  L  XX, 
3«  fasc.  (1881-1882). 

—  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe.  Bullelin, 
^•^  série,  t.  XX,  1881,  et  4^  fasc.  de  1882;  1"  et  2^  de  1883, 
t.  XXI. 

Limoges.  —  Société  archéologique  du  Limousin.  Bulletin,  t.  XXX, 
1"  et  2«  livr.  (t.  VIII  de  la  2^  série). 

—  Nobiliaire  du  diocèse  et  de  la  généralité  de  Limoges,  par 
M.  l'abbé  Leclerc,  t.  I«^  1882. 

Lons-le-Saulnier.  —  Société  d'émulation  du  Jura.  Mémoires, 
3e  série,  III«  vol.,  1883. 

Lyon.  —  Musée  Guimet.  Revue  de  l'histoire  des  religions,  3' année, 
nos  4,  5,  6,  1882,  t.  VI  ;  n»  1  du  t.  VII.  —  Annales  du  Musée,  t.  V, 
10-4°.  —  Catalogue  du  Musée  Guimet,  l"""  partie,  par  M.  Milloué. 

Mâcon.  —  Académie.  Annales,  2"  série,  t.  IV,  1883. 

Montauban.  —  Société  archéologique  et  historique  de  Tarn-et- 
Garonne.  Bulletin,  les  4  livraisons  de  1882,  t.  X. 

Moulins.  —  Société  d'émulation  du  département  de  l'Allier. 
Bulletin,  [^^  liv.  du  t.  XVII,  1883. 

Nancy.  —  Société  d'archéologie  lorraine.  Journal,  31»  année, 
1882;  Mémoires,  3«  série,  X^  vol.,  1882. 

Nantes.  —  Société  académique  de  Nantes  et  de  la  Loire-Inférieure. 
Annales,  vol.  III  de  la  6«  série,  2«  semestre  1882. 

—  Société  archéologique.  Bulletin,  t.  XXI,  1882. 

BULLTEIN  N«»  119.  H 


-  140  — 

Nevers,  —  Société  nivernaise.  Bulletin,  3«  série,  t.  I,  2«  de  la 
collection,  -i^  fascicule  1883. 

Nice.  —  Société  des  lettres,  sciences  et  arts  des  Alpes-Maritimes. 
Annales,  t.  VIII,  1882. 

—  Société  centrale  d'agriculture,  d'horticulture  et  d'acclimatation. 
Bulletin,  n<"  88,  89  de  1882,  90,  91,  92  de  1883. 

Nîmes.  — Académie  du  Gard.  Mémoires,  7«  série,  t.  IV,  1881. 

Orléans.  —  Société  d'agriculture,  sciences,  belles-letttres  et  arts. 
Mémoires,  t.  XXIV,  les  3  premiers  trimestres  de  1883. 

Paris.  —  Société  des  antiquaires  de  France.  Bulletin,  A^  trimestre 
de  1881  ;  Mémoires,  5^  série,  t.  Il,  1881. 

—  Société  française  de  numismatique  et  d'archéologie.  Annuaire, 
t.  IV,  2e  et  3e  livr.,  2^  série;  t.  I«r,  Ire  partie,  1877;  2^  partie, 
1878. 

—  Société  de  l'histoire  de  France.  Annuaire  -  Bulletin,  19  vol. 
broch.  in-S",  de  1863  à  1882;  les  2  premières  livraisons  de  1883. 

—  Société  française  d'archéologie  pour  la  conservation  des  monu- 
ments historiques.  —  Congrès  archéologique  de  France,  48^  session, 
tenue  à  Vannes  en  1881. 

—  Société  des  études  historiques.  —  L'investigateur,  48^  année, 
t.  LUI,  1882. 

—  Société  des  amis  des  sciences.  Compte-rendu  de  la  Gestion  du 
Conseil  d'administration,  1882-1883. 

—  Journal  des  Savants,  année  1883. 

—  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes,  année  1882,  G«  livr.  ; 
année  1883,  les  4  premières  livr.,  t.  XLIV. 

—  Cabinet  historique.  —  Nouvelle  série,  les  5  premiers  numéros 
de  janvier  à  octobre  1883. 

Pau.  —  Société  des  sciences,  lettres  et  arts.  Bulletin,  2^  série, 
t.  XI,  1881-1882. 

Périgueux.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Périgord. 
Bulletin,  1883,  les  6  livr.  du  t.  X. 

Poitiers.  —  Société  des  antiquaires  de  l'Ouest.  Bulletin,  4*  tri- 
mestre 1882,  les  3  premiers  trimestres  de  1883. 

Rennes.  —  Société  archéologique  du  département  d'Ille-et- Vilaine. 
Bulletin  et  Mémoires,  16°  volume,  l^o  partie,  1883.  —  Inventaire 


-  141  — 

des  monuments  mégalithiques  du  département  d'Ille-et-Vilàine,  par 
M.  Bélier,  inspecteur  primaire. 

Romans.  —  Bulletin  d' histoire  ecclésiastique  et  d'archéologie  reli- 
gieuse du  diocèse  de  Valence.  6  livraisons,  1883,  de  septembre  1882 
à  août  1883. 

Rouen.  —  Académie  des  sciences,  belles- lettres  et  arts.  Précis 
analytique  des  travaux  de  l'Académie,  1881-1882. 

—  Commission  des  antiquités  de  la  Seine-Inférieure.  Bulletin, 
t.  V,  3e  livr.,  1882,  t.  VI,  l^e  livr.  1883. 

Saint-Omer.  —  Société  des  antiquaires  de  la  Morinie.  Bulletin, 
lir.  124,  125,  126,  127,  jusqu'à  septembre  1883.  —  Mémoires, 
t.  XVIII,  1882-1883. 

Saintes.  —  Société  des  archives  historiques  de  la  Saintonge  et  de 
l'Aunis.  Bulletin,  t.  IV,  n°s  1,  2,  3,  4,  1883. 

—  Société  d'archéologie.  Recueil  de  la  Commisssion  des  arts  et 
monuments  historiques,  2«  série,  t.  II,  12^  et  13^  livr.;  t.  III, 
14«  livr. 

Senlis.  —  Société  archéologique.  Comptes-rendus  et  Mémoires, 
2«' série,  t.  VU,  1881. 

Soissons.  —  Société  archéologique,  historique  et  scientifique, 
Bulletin,  2^  série,  t.  XI,  1880. 

Toulouse.  —  Société  archéologique  du  midi  de  la  France.  Bulletin 
des  séaîices,  d'avril  à  juillet  1882,  de  novembre  1882  au  20  mars 
1883.  —  Mémoires,  t.  XIII,  l^e  livr.  1883. 

Tours,  —  Société  archéologique  de  la  Touraine.  Bulletin,  t.  V. 
3^  et  4«  trimestres  1881,  l^r  et  2*^  trimestres  1882. 

Valence.  —  Société  d'archéologie  et  de  statistique  de  la  Drôrae. 
Bulletin,  année  1883,  4  livraisons. 

Valenciennes.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts.  Bévue, 
année  1883. 

Vannes.  —  Société  polymathique  du  Morbihan.  Bulletin,  année 
1882. 

Vendôme.  —  Société  archéologique  du  Vendômois.  Bulletin, 
t.  XXI,  1882. 


—  142 


IV.    —   SOCIÉTÉS   ÉTRANGÈRES. 

Bruxelles.  —  Société  belge  de  numismatique.  Revue  de  numis- 
matique, 1883,  39"  année,  A  livr.,  avec  planches.  —  l"""  livr.  de 
1884. 

Genève.  —  Institut  national  genevois.  Bulletin,  t.  XXV,  1883. 

—  Société  de  géographie.  Le  Globe,  3^  et  4"  séries,  t.  I^r,  n°  4  ; 
t.  II,  n"'  1,  2,  3.  —  Travaux  de  rAssocialioti  des  Sociétés  suisses 
de  géogi'aphie,  dans  sa  2^  session,  août  1882. 

Gorlitz.  —  Commission  de  la  Société  des  belles-lettres  de  Ilautc- 
Lusace,  57^,  58c,  59c  yol.,  l^e  partie  1883. 

Liège.  —  Institut  archéologique  liégeois.  Bulletin,  t.  XXVI,  3^ livr. 
de  1882;  !■•«  livr.  de  1883,  t.  XVII. 

Luxembourg.  —  Société  archéologique  et  historique  de  l'Institut 
royal  grand-ducal.  Publications  de  la  section  historique,  t.  XXXV, 
1883. 

Namur,  — Société  archéologique.  Annales,  t.  XV,  4«  livr.  ;  t.  XVI, 
Ire  livr.,  1883. 

Stockholm.  —  Académie  royale,  10  vol.  br.,  1872-1881. 

Vienne.  —  Société  impériale  et  royale  de  géographie.  Commu- 
nications de  la  Société  géographique  (en  allemand),  XXV*^  vol., 
ir)«  de  la  nouvelle  série. 

Washington.  —  Smithsonian  institution.  Premier  rapport  annuel  du 
Bureau  d'ethnologie,  par  J.  W.  Powel,  1879-1880;  Rapport  de 
l'année  1881. 

Zagreb  (Âgram).  —  Société  archéologique  croate.  Vieslnik,  IV, 
les  4  livr.  de  1883. 


V.   —   ABONNEMENTS. 

Bévue  critique,  les  52  numéros  de  l'année  1883. 
Revue  historique,  les  G  livraisons  de  1883. 


—  143  — 

Bulletin  de  la  Suciélé  bibliographique,  les  12  livraisons  de  1883. 
Poljjhiblion,  partie  littéraire  et  partie  technique,  année  1883. 
Biillelin  d'archéologie  chrétienne,  par  de  Rossi,  édition  française 
par  l'abbé  Diichesne,  4<'  série,  l^^  année,  livr.  3,  4,  1882. 
Belfort.  —  Revue  d'Alsace,  les  4  livraisons  de  1882. 


VI.    —   ACQUISITIONS. 

Gazette  des  Beaux-Arts,  Icr  semestre  de  l'année  1859. 

Histoire  générale  des  pays  du  Gaslinois,  Sennonois  et  Hurpois,  par 
dom  Guillaume  Morin,  gr.  in-lio,  !«'•  vol.  Pithiviers,  1883. 

La  chapelle  Saint-Jacques,  par  M.  Swagers,  Orléans.  In-4o  avec 
planches. 


MINISTÈRE  OE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE  ET  DES  BEAUX-ARTS 


INSTRUCTION   SOMMAIRE 

RÉDIGÉE  PAR  LA  SECTION  DES  SCIENCES  ÉCONOMIQUES  ET  SOCIALES 
DU   COMITÉ    DES   TRAVAUX   HISTORIQUES   ET   SCIENTIFIQUES. 


La  section  des  sciences  économiques  et  sociales,  instituée  par 
arrêté  du  12  mars  1883,  est  une  des  sections  du  Comité  des  tra- 
vaux historiques  et  scientifiques.  Elle  a,  comme  les  autres 
sections  de  ce  comité,  pour  objet  général  de  former  le  lien 
scientifique  des  sociétés  savantes  de  Paris  et  des  départements, 
de  faire  connaître  leurs  travaux,  de  correspondre  avec  les  savants 
en  recevant  leurs  communications  et  de  publier  des  documents 
inédits  concernant  notre  histoire  nationale. 

L'objet  particulier  de  la  section  des  sciences  économiques  et 
sociales  est,  d'une  part,  Texamen,  à  un  point  de  vue  différent  de 
celui  de  l'histoire  proprement  dite,  des  faits  qui,  dans  le  passé, 
intéressent  d'une  manière  toute  spéciale  la  vie  économique  et 
morale,  le  droit  et  les  institutions  de  la  France,  et,  d'autre  part, 
l'étude,  à  un  point  de  vue  exclusivement  scientifique,  des  faits  et 
des  questions  qui,  dans  le  présent,  portent  sur  les  mêmes 
matières. 

L'étude  du  présent  et  même,  jusqu'à  un  certain  point,  celle 
du  dernier  siècle,  dont  les  idées  ont  préparé  et  dont  les  institu- 
tions expliquent  en  partie  les  temps  contemporains,  sont  une 
nouveauté  dans  les  travaux  du  Comité.  Elle  sera  une  des  préoc- 
cupations principales  de  la  section  des  sciences  économiques  et 
sociales. 

L'étude  du  passé  n'est  pas  une  nouvauté  dans  le  Comité.  Elle 
a  toujours  été  et  elle  reste  le  domaine  de  la  section  d'histoire  et 


—  146  — 

de  philologie  ;  cette  section  ne  s'est  désintéressée  et  ne  doit  se 
désintéresser  d'aucune  des  institutions  ni  d'aucun  des  événe- 
ments de  la  vie  économique  et  morale  qui  peuvent  éclairer  les 
destinées  de  la  nation  et  qui  sont  des  dépendances  de  l'iusloire 
générale. 

Mais  ces  institutions  et  ces  événements  peuvent  être  étudiés  à 
deux  points  de  vue,  celui  de  l'histoire  proprement  dite  et  celui 
des  sciences  juridique,  administrative,  économique,  pédagogi- 
que. C'est  à  ce  dernier  que  se  placera  la  section  des  sciences 
économiques  et  sociales.  Le  même  document  qu'une  section 
aura  analysé  pourra,  dans  certains  cas,  être  utilement  examiné 
par  l'autre  et  devenir  l'objet  de  deux  études  distinctes.  Par 
exemple,  un  travail  sur  les  monnaies,  dont  la  section  d'archéo- 
logie aura  fait  connaître  l'intérêt  numismatique,  pourra  être, 
dans  la  section  des  sciences  économiques  et  sociales,  l'objet 
d'un  rapport  au  point  de  vue  de  la  circulation  et  de  l'échange  ; 
un  tarif  de  douanes  dont  la  section  d'histoire  aura  apprécié 
l'importance  historique  sera  étudié  par-  la  section  des  sciences 
économiques  et  sociales  au  point  de  vue  de  la  nature  des  droits 
fiscaux,  de  leur  relation  avec  les  systèmes  économiques  et  de 
leur  influence  sur  le  commerce  ;  un  jugement  rendu  par  un  tri- 
bunal intéressera,  d'une  part,  la  section  d'histoire  en  lui  faisant 
connaître,  par  exemple,  l'existence  du  tribunal  de  la  sentence, 
d'autre  part,  la  section  des  sciences  économiques  et  sociales  en 
lui  révélant  la  solution  d'un  point  de  droit  ou  quelques  formes 
de  la  procédure  et  en  lui  permettant  de  les  comparer  avec  la 
procédure  moderne. 

Les  faits  qui  se  rapportent  au  moyen  âge  ont  un  intérêt  par- 
ticulier pour  la  section  d'histoire,  parce  que  les  matériaux  de 
riiistoire  étant  alors  relativement  rares,  sont  plus  précieux. 
Pour  la  section  des  sciences  économiques  et  sociales  au  contraire, 
ce  sont  les  faits  des  temps  modernes  qui  ont  le  plus  d'intérêt, 
parce  qu'ils  appartiennent  à  une  société  dont  la  manière  de 
s'administrer  et  de  vivre  ressemble  davantage  à  la  nôtre,  et  cet 
intérêt  s'accroît,  pour  ainsi  dire,  à  mesure  que  ses  faits  se 
rapprochent  par  leur  date  de  la  période  contemporaine. 


—  147  — 

La  section  des  sciences  économiques  et.  sociales  aura  quelque- 
fois à  aborder  des  questions  de  travaux  publics,  d'agriculture, 
de  colonisation,  qui  sont  aussi  du  domaine  des  deux  sections  des 
sciences  ;  elle  s'abstiendra  de  toucher  aux  côtés  purement 
techniques  ou  géographiques  de  ces  questions  et  envisagera  seu- 
lement leur  côté  économique. 

La  méthode  de  la  section  des  sciences  économiques  et  sociales 
est  celle  que  la  tradition  a  consacrée  depuis  longtemps  dans  le 
Comité  des  travaux  historiques  :  c'est  la  méthode  le  l'érudition, 
laquelle  consiste  à  n'appuyer  de  conclusions  que  sur  des  docu- 
ments précis,  authentiques  et  bien  étudiés.  Cette  méthode  est 
applicable  aux  études  contemporaines  comme  à  l'histoire  du 
passé  ;  elle  leur  est  même  d'autant  plus  utile  qu'elle  les  garantit 
contre  les  digressions  et  qu'elle  leur  fournit  un  terrain  solide, 
celui  de  l'observation  des  faits. 

La  section  considère  les  dissertations  théoriques  comme  étant 
beaucoup  moins  de  son  ressort  que  les  faits.  Elle  s'attachera 
surtout  à  la  publication  des  textes,  à  la  connaissance  des  actes, 
aux  statistiques,  qui,  si  elles  peuvent  égarer  le  jugement  lors- 
qu'elles sont  mal  établies  ou  mal  interprétées,  sont  un  puissant 
instrument  d'investigation  dans  les  sciences  sociales  lorsqu'elles 
sont  bien  faites,  aux  monographies,  qui  peuvent  égarer  aussi,  si 
le  type  est  mal  choisi,  mais  qui,  composées  avec  méthode  et 
discernement,  sont  aussi  un  moyen  efficace  pour  pénétrer  dans 
le  détail  de  la  vie  économique  et  sociale  d'un  peuple. 

La  section  signalera  dans  le  Bulletin  du  Comité  les  travaux 
des  sociétés  savantes  de  Paris  ou  des  départements  qui  seront 
adressés  à  Monsieur  le  Ministre  et  qui  seront  de  son  ressort  ; 
elle  le  fera  en  rendant  compte,  soit  dans  le  procès-verbal  de  ses 
séances,  soit  dans  un  rapport  spécial  et  plus  étendu,  de  ceux 
qui  présenteront  un  intérêt  suffisant.  Elle  pourra  même  insérer 
intégralement  dans  le  Bulletin  les  travaux  inédits  qui  auront  une 
importance  particulière  pour  les  études  sociales. 

Elle  procédera  de  la  même  manière  à  l'égard  des  communi- 
cations qui  lui  seront  faites  par  les  correspondants  du  ministère 
de  l'Instruction  publique  ou  par  d'autres  savants. 

BULLETIN  NO   119.  11* 


-    148  — 

Elle  croit  utile,  au  début  de  ses  travaux,  de  signaler  aux 
sociétés  savantes  et  aux  correspondants  les  principaux  sujets 
dont  elle  partagera  l'étude  avec  la  section  d'histoire  et  de  philo- 
logie pour  les  siècles  passés  et  dont  elle  traitera  spécialement 
pour  la  fin  du  XVIII«  siècle  et  pour  le  temps  présent. 

lo  La  population,  état  numérique  aux  diverses  époques  de 
notre  histoire,  nombre  de  feux  ou  des  habitants,  changements 
économiques  qui  ont  exercé  une  influence  sur  la  population, 
constatations  relatives  à  l'état  moral  et  matériel  de  la  population 
française. 

2°  La  condition  des  personnes  et  des  terres,  droit  privé,  pro- 
priété foncière  et  mobilière,  amodiation  des  terres,  nature  et 
rendement  des  cultures. 

30  Le  commerce  et  l'industrie,  foires  et  marchés,  péages, 
tarifs  de  douanes,  routes  et  voies  navigables,  corps  de  métiers 
et  liberté  de  travail,  manufactures  royales,  règlements  de  fabri- 
cation et  d'atelier,  résultats  de  la  production  industrielle. 

4<»  Les  prix,  valeur  des  marchandises,  valeur  de  la  terre, 
salaires,  circulation  des  monnaies. 

5"  Le  système  financier,  impôts,  comptes  de  finances,  projets 
financiers,  administration  des  impôts. 

6"  La  pédagogie,  petites  écoles,  collèges  et  universités,  plans 
de  réformes,  enseignement  primaire,  secondaire,  supérieur, 
technique. 

7"  L'organisation  judiciaire,  justices  royales  et  seigneuriales, 
officialités,  tribunaux,  coutumes  et  lois,  réformes  introduites 
dans  le  droit  par  les  ordonnances  royales,  par  les  lois  et  règle- 
ments de  la  période  contemporaine. 

8»  L'organisation  administrative,  conseils,  intendances,  élec- 
tions, pays  d'État,  districts,  départements,  municipalités. 

Pour  les  deux  derniers  groupes,  dont  l'étude  est  liée  étroite- 
ment à  l'histoire  générale,  la  section  des  sciences  économiques 
et  sociales  n'envisagera,  dans  les  périodes  antérieures  à  la  Ré- 
volution de  1789  et  dans  les  événements  qui  l'ont  préparée, 
que  les  côtés  qui  concernent  le  droit  civil,  criminel  et  adminis- 
tratif. 


—  149  — 

D'ailleurs  la  section  indique  par  ses  exemples  la  nature  des 
travaux  qui  rentrent  dans  ses  attributions  et  sur  lesquels  elle 
pense  que  les  recherches  des  savants  avec  lesquels  on  se  trou- 
vera en  relation  peuvent  se  porter  avec  fruit  ;  mais  elle  ne 
prétend  ni  déterminer  les  frontières  d'un  domaine,  ni  circons- 
crire ses  études  aux  sujets  qui  viennent  d'être  énumérés.  Elle 
rappelle  même  que  l'investigation  des  temps  passés  lui  est  en 
partie  commune  avec  la  section  d'histoire  et  de  philologie,  que 
chaque  section  prendra  dans  les  documents  qui  parviendront  au 
Ministère  ce  qui  est  de  son  ressort,  et  que  les  mêmes  matières 
fourniront  ainsi  plus  d'une  fois  l'objet  de  deux  études  spéciales. 
Dans  les  siècles  antérieurs  au  XVII»  siècle,  la  publication  des 
textes,  quand  il  y  aura  lieu  de  les  insérer  au  Bulletin,  sera  faite 
par  la  section  d'histoire  et  de  philologie  ;  ce  qui  n'empêchera 
pas  la  section  des  sciences  économiques  et  sociales  d'apprécier 
à  son  point  de  vue  le  document  lorsqu'il  lui  aura  été  renvoyé  et 
même  de  le  publier  s'il  ne  l'a  pas  été  par  la  section  d'histoire. 

Tout  mémoire  et  tout  document  portant  sur  ces  matières  qui 
sera  communiqué  sera  examiné  par  elle  avec  l'intérêt  que  mé- 
rite le  sujet.  Dans  une  étude  sociale  ou  économique,  un  fait 
révèle  quelquefois  un  état  des  mœurs  et  des  institutions.  Plus 
souvent,  il  ne  suffit  pas  pour  conduire  seul  à  une  conclusion; 
mais  un  grand  nombre  de  faits  du  même  genre  réunis  de  divers 
côtés  peuvent  constituer  un  faisceau  utile  à  l'histoire  des  sciences 
sociales  :  la  section  s'appliquera,  entre  autres  choses,  à  former 
de  tels  faisceaux  avec  le  concours  des  sociétés  savantes. 

Le  succès  dépendra  surtout  du  zèle  des  savants  qui  fourniront 
les  éléments  de  la  synthèse. 

La  section  ne  bornera  pas  son  rôle  à  concentrer  les  recherches 
dont  les  résultats  lui  seront  spontanément  fournis  par  les  bulle- 
tins des  sociétés  savautes  ou  par  les  communications  personnelles 
des  correspondants.  Elle  pourra  provoquer  elle-même  des 
recherches  et  indiquer  sur  quels  points  de  la  vie  économique  de 
la  France  il  serait  intéressant  de  diriger  des  investigations  scien- 
tifiques. Elle  le  fera  notamment,  ainsi  que  le  pratiquent  les 
autres  sections  du  Comité,  à  propos  du  Congrès  des  sociétés 


—  450  — 

savantes,  en  choisissant  les  questions  â  discuter  parmi  celles  qui 
seront  proposées  par  ces  mêmes  sociétés  ou  par  ses  propres 
membres. 

Elle  le  fera  également  par  la  publication  de  documents  rela- 
tifs à  l'histoire  administrative,  juridique  ou  économique  de  la 
France. 

Déjà  de  nombreux  volumes  intéressant  ces  matières  ont  été 
publiés  dans  la  collection  des  documents  inédits  par  les  soins  de 
la  section  d'histoire  et  de  philologie.  Les  publications  de  ce  genre 
relatives  aux  siècles  antérieurs  au  XVIIP  siècle  resteront, 
comme  par  le  passé,  dans  les  attributions  de  cette  section. 

Les  documents  inédits  qui  se  rapporteront  à  une  époque  plus 
récente  seront  du  ressort  de  la  section  des  sciences  économiques 
et  sociales.  Celle-ci  étudiera  les  projets  de  ce  genre  émanant  de 
son  initiative  ou  soumis  â  son  examen  par  des  savants  :  elle 
pourra  les  proposer  ensuite  à  la  Commission  centrale  du  Comité 
des  travaux  historiques  et  scientifiques,  et  elle  aura  à  en  sur- 
veiller l'impression,  si  le  Ministre,  sur  l'avis  de  cette  commis- 
sion, décide  que  la  publication  aura  lieu. 


CIRCULAIRE  DE  M.  LE  MINISTRE  DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE 

Relative  au  Congrès  des  sociétés  savantes  à  la  Sorbonne  en  4884. 


Monsieur  le  président, 

J'ai  l'honneur  de  vous  adresser  le  programme  du  Congrès  de 
la  Sorbonne  en  1884  :  il  comprend  cinq  parties  distinctes  ré- 
pondant aux  cinq  sections  du  Comité  des  travaux  historiques  et 
scientifiques. 

Cette  haute  assemblée,  après  examen  attentif  des  nombreuses 
questions  proposées  par  les  sociétés  savantes,  s'est  préoccupée 
de  signaler  celles  qui  dans  leur  ensemble  paraissent  répondre 
aux  besoins  actuels  de  la  science  aussi  bien  qu'aux  tendances  in- 
diquées par  les  sociétés  elles-mêmes. 

Beaucoup  d'autres  questions,  présentant  peut-être  un  intérêt 
moins  immédiat,  mais  dont  le  Comité  a  spécialement  remarqué 
l'importance,  figureront  à  l'ordre  du  jour  de  vos  prochains 
congrès  :  il  fallait  faire  un  choix,  le  mettre  en  proportion  avec 
le  nombre  d'heures  restreint  de  vos  séances,  s'attacher  de  préfé- 
rence à  des  sujets  d'études  généraux,  insister  sur  certains  points 
encore  obscurs  que  des  recherches  simultanées  et  comparatives 
pourront  sans  doute  éclairer. 

Vous  remarquerez,  Monsieur  le  Président,  que  les  sections 
scientifiques  du  Comité,  sans  vouloir  peser  en  rien  sur  la  di- 
rection des  recherches  auxquelles  peuvent  se  livrer  leurs  colla- 
borateurs, et  bien  convaincues  que  c'est  surtout  par  l'initiative 
individuelle  des  hommes  d'études  que  les  sciences  progressent, 
ont  cru  cependant  devoir  cette  année  signaler  à  l'attention  des 
sociétés  savantes  un  certain  ordre  de  travaux  à  entreprendre, 


—  452  — 

toute  une  série  d'enquêtes  qui,  faites  sur  les  divers  points  de  la 
France,  et  réunies  ensuite  en  un  seul  faisceau,  permettront  le 
contrôle  certain  des  faits  jusqu'ici  ignorés  dans  leurs  causes  et 
leurs  résultats. 

Je  joins  à  cet  envoi  un  questionnaire  détaillé,  rédigé  par  le 
bureau  central  météorologique  et  relatif  aux  phénomènes  pério- 
diques de  la  végétation,  aux  époques  d'arrivée  et  de  départ  des 
oiseaux  de  passage,  à  la  date  de  l'apparition  des  principales  es- 
pèces d'insectes  qui  nuisent  à  l'agriculture  et  à  d'autres  faits  du 
même  ordre.  Je  vous  prie  d'appeler  à  ce  sujet  l'attention  de  tous 
les  travailleurs  de  votre  société  :  des  observations  faites  simul- 
tanément sur  toute  l'étendue  de  notre  territoire,  signalées  en- 
suite dans  les  séances  la  Sorbonne  par  les  comptes  rendus  de 
MM.  les  Délégués,  apporteront  sans  nul  doute  à  la  science  des 
données,  des  renseignements,  qui  feront  le  plus  grand  honneur 
à  la  France. 

Je  vous  serai  obligé,  M.  le  Président,  de  donner  à  cette  cir- 
culaire et  au  programme  qui  l'accompagne  toute  la  publicité  dé- 
sirable, et  en  ordonner  l'insertion  au  procès-verbal  de  votre 
prochaine  réunion. 

Recevez,  Monsieur  le  Président,  l'assurance  de  ma  considé- 
ration la  plus  distinguée. 

Le  Président  du  Conseil,  Ministre  de  l'instruction  publique 

et  des  beaux-arts. 

Signé  :  Jules  FERRY. 


I.  —  SECTION  d'histoire  et  de  philologie. 

1°  Origine,  signification  et  formes  successives  des  noms  de 
lieu  d'une  région. 

2°  Mode  d'élection  et  étendue  des  pouvoirs  des  députés  aux 
Etats  provinciaux. 

3"^  Les  villes  neuves,  les  bastides,  les  sauvetats  et  autres  fon- 
dations analogues  à  partir  du  xii^  siècle. 


—  153  — 

4»  Les  biens  communaux  au  moyen  âge. 

50  Origine  et  organisation  des  anciennes  corporations  d'arts 
et  métiers. 

6»  Indications  fournies  par  l'emplacement  des  établissements 
charitables  pour  fixer  le  tracé  des  anciennes  voies. 

7°  Origine  et  organisation  des  anciennes  foires. 

8»  Utilité  et  importance  des  registres  de  notaires,  des  registres 
de  paroisse  et  des  documents  des  greffes  ;  —  mesures  prises  où 
à  prendre  pour  en  assurer  la  conservation  et  en  faciliter 
l'usage. 

9"  Anciens  livres  de  raison  et  journaux  de  famille. 

10°  Données  géographiques  et  statistiques  à  tirer  des  procès- 
verbaux  de  rédaction  des  coutumes. 

11»  Etat  de  l'instruction  primaire  et  secondaire  avant  1789. 

12°  Liturgies  locales  antérieures  au  xviii®  siècle. 

130  Les  ermites  et  les  reclus. 

14°  Origine  et  règlements  des  confréries  et  charités  anté- 
rieures au  xviii«  siècle. 

150  Quel  jour  commençait  l'année  dans  les  différentes  pro- 
vinces de  la  France  au  moyen  âge  ? 


IL   —  SECTION  d'archéologie. 

1°  Quelles  sont  les  contrées  de  la  Gaule  où  ont  été  signalés  des 
cimetières  à  incinération  remontant  à  une  époque  antérieure  à 
la  conquête  romaine?  —  Quels  sont  les  caractères  distinctifs 
de  ces  cimetières  ? 

2°  Essayer  une  classification  des  enceintes  [fortifiées,  oppida 
gaulois,  camps  romains,  mottes  féodales.  —  Indiquer  quels  sont 
les  caractères  distinctifs  de  chacune  de  ces  séries  ;  donner  des 
exemples. 

3'^  Déterminer  la  date  exacte  des  murs  d'enceinte  de  l'époque 
romaine  dans  la  construction  desquels  sont  entrés  des  monu- 
ments funéraires  ou  des  débris  d'anciens  édifices. 

4**  Décrire  les   monuments   connus   sous  le  nom  de  piles, 


—  154  — 

comme  la  pile  de  Cinq-Mars,  près  de  Tours.  —  Caractériser  ces 
monuments  ;  en  rechercher  l'origine  et  la  destination. 

5<*  Dresser  la  liste,  faire  la  description  et  rechercher  l'origine 
des  œuvres  d'art  hellénique  et  des  inscriptions  grecques  qui 
existent  dans  los  collections  publiques  ou  privées  de  Marseille 
et  des  villes  delà  Provence  ou  de  la  basse  vallée  du  Rhône,  Dis- 
tinguer entre  ceux  de  ces  monuments  qui  sont  de  provenance 
locale  ceux  qui  ont  été  importés  dans  les  temps  modernes. 

6'>  Étudier  les  plus  récentes  théories  qui  ont  pu  être  émises 
sur  l'oriLjine  des  basiliques  chrétiennes.  Décrire  les  plus  an- 
ciennes basiliques  que  l'on  connaisse  en  dehors  de  l'Italie,  en 
particulier  celles  de  l'Algérie. 

7°  Étudier  les  caractères  qui  distinguent  les  diverses  écoles 
d'architecture  religieuse  à  l'époque  romane  en  s'atfachant  à 
mettre  en  relief  les  éléments  constitutifs  des  monuments  (plans, 
voûtes,  etc.). 

8"  Quels  sont  les  monuments  qui,  par  l'authenticité  de  leur 
date,  peuvent  être  considérés  comme  des  types  certains  de  l'ar- 
chitecture en  France  avant  le  XIII^  siècle  ? 

9°  Quelle  est  la  distribution  géographique  des  églises  à  une 
seule  nef  dont  les  cathédrales  d'Albi  et  de  Perpignan  sont  les 
types  principaux?  Quelle  est  l'origine  du  plan  de  ces  édifices? 

lOo  Quelles  sont  les  églises  à  coupoles  de  l'Aquitaine  dont  la 
date  peut  être  établie  par  des  documents  historiques?  Produire 
et  discuter  les  textes  relatifs  à  leur  construction. 

11°  Quels  sont  les  monuments  dont  la  date  attestée  par  des 
documents  historiques  peut  servir  à  déterminer  l'état  précis  de 
l'architecture  militaire  en  France  aux  différents  siècles  du  moyen 
âge? 

12"  Étudier  avec  accompagnement  de  coupes  et  de  plans,  les 
constructions  rurales  élevées  par  les  abbayes,  telles  que  granges, 
moulins,  étables,  colombiers,  etc. 

13»  Signaler  et  décrire  les  peintures  murales  antérieures  au 
XVP  siècle  existant  encore  dans  les  monuments  civils  ou  reli- 
gieux de  la  France. 

14o  Signaler  les  œuvres  de  la  sculpture  française  antérieures 


—  155  — 

au  XVP  siècle,  qui  se  recommandent  soit  par  la  certitude  de  leur 
date,  soit  par  des  signatures  d'artistes. 

15"  Étudier  les  tissus  anciens  et  les  broderies,  qui  existent 
dans  les  trésors  des  églises,  dans  les  musées  et  dans  les  collec- 
tions particulières, 

16°  Quels  sont  les  progrès  réalisés  depuis  dix  ans  dans  le  classe- 
ment des  monnaies  gauloises,  soit  au  point  de  vue  chronologi- 
que, soit  au  point  du  vue  de  leur  distribution  géographique. 


III.  —  SECTION   DES   SCIENCES    ÉCONOMIQUES   ET    SOCIALES. 


1"  La  division  de  la  propriété  en  France,  avant  et  après  1789. 

2°  Etudier  les  mouvements  de  la  population  sur  un  point  dé- 
terminé de  la  France  rurale,  soit  sous  l'ancien  régime,  soit 
depuis  la  Révolution. 

3"  Étudier  sur  un  point  quelconque  de  la  France  rinfluence 
économique  et  sociale  d'une  voie  de  communication  nouvelle- 
ment ouverte  :  chemin  de  fer,  canal,  route,  pont. 

II 

4''  Les  colonies  françaises  considérées  au  point  de  vue  des 
conditions  politiques  et  économiques  dans  lesquelles  elles  se  sont 
formées  et  des  moyens  propres  à  en  assurer  le  développement. 

III 

5"  Étudier  la  situation  légale  des  sociétés  commerciales  fran- 
çaises à  l'étranger  et  des  sociétés  étrangères  en  France. 

G"  De  l'unification  de  la  législation  en  matière  de  lettres  de 
change  ;  rapprocher  les  législations  étrangères  de  la  législation 
française  et  mesurer  à  ce  sujet  les  besoins  du  commerce. 

7"  Rechercher  s'il  ne  conviendrait  pas,  à  l'exemple  de  cer- 


—  156  — 

laines  législations  étrangères,  d'accorder  à  la  femme  mariée, 
indépendamment  de  toute  convention  matrimoniale,  l'adminis- 
tration et  la  libre  disposition  d'une  partie  de  ses  biens. 

IV 

8°  L'enseignement  secondaire  spécial,  ses  caractères  distinc- 
tifs,  ses  limites  et  ses  relations  avec  l'enseignement  supérieur. 


IV.    —    SECTION   DES   SCIENCES   MATHÉMATIQUES,    PHYSIQUES, 
CHIMIQUES   ET   MÉTÉOROLOGIQUES. 

1°  E]tude  du  mistral. 

2»  Observations  de  tremblements  de  terre  avec  les  enregis- 
treurs. 

3°  Éclairs  de  chaleur  ;  fréquence  des  orages  dans  la  même 
journée. 

4"  Études  des  phénomènes  périodiques  de  la  végétation. 

5°  De  quelle  utilité  peuvent  être,  au  point  de  vue  de  la  pré- 
vision du  temps,  les  renseignements  fournis  par  les  observa- 
tions magnétiques  et  électriques. 

6°  Recherches  sur  la  présence  de  la  vapeur  d'eau  dans  l'air 
par  les  observations  actinométriques  et  spectroscopiques. 

7°  Comparaison  des  climats  du  Midi  et  du  Sud-Ouest  de  la 
France. 


V.  —  SECTION   DES   SCIENCES  NATURELLES  ET  DES   SCIENCES 

GÉOGRAPHIQUES. 

1°  Étude  du  mode  de  distribution  topographique  de  chacune 
des  espèces  animales  qui  habitent  une  partie  du  littoral. 
Marquer  sur  une  carte  à  grande  échelle  (par  exemple  sur  les 
feuilles  séparées  du  pilote  français)  leâ  points  où  chacune  de 


—  157  — 

ce.s  espèces  a  été  trouvée  et  indiquer  par  des  signes  de  conven- 
tion si  elle  y  est  très  commune,  assez  commune  ou  rare. 

2°  Étude  détaillée  de  la  France  fluviale  dans  des  régions  bien 
déterminées.  Marquer  sur  une  carte  les  localités  fréquentées 
par  chaque  espèce  de  poisson,  de  crustacé  et  de  mollusque  ; 
indiquer  si  elle  est  sédentaire  ou  voyageuse  ;  et,  dans  ce  dernier 
cas,  les  époques  d'arrivée  et  de  départ.  Noter  aussi  l'époque  de 
la  ponte. 

3°  Répondre  aux  demandes  du  questionnaire  du  bureau  cen- 
tral météorologique,  relatif  aux  phénomènes  périodiques  de  la 
végétation,  aux  époques  d'arrivée  et  de  départ  des  oiseaux  de 
passage,  à  la  date  de  l'apparition  des  principales  espèces  d'in- 
sectes qui  nuisent  à  l'agriculture,  et  à  d'autres  faits  du  même 
ordre. 

4°  Étudier  les  relations  qui  peuvent  exister  entre  les  variétés 
de  diverses  espèces  zoologiques  ou  botaniques  et  les  conditions 
dans  lesquelles  les  représentants  de  ces  espèces  vivent  (altitude, 
sécheresse  ou  humidité,  etc.). 

5°  Étudier  au  point  de  vue  de  l'anthropologie  les  différentes 
populations  qui,  depuis  les  temps  les  plus  reculés,  ont  occupé 
en  totalité  ou  en  partie  une  région  déterminée  de  la  France. 

6°  Étudier  les  changements  qui,  depuis  les  temps  historiques, 
ont  été  efl"ectués  dans  la  configuration  du  sol  d'une  localité  par 
l'action  de  la  mer,  par  la  formation  d'alluvions,  par  l'action  des 
vents  ou  par  toute  autre  cause  naturelle. 

7»  Indication  sommaire  des  anciennes  cartes  possédées  par 
les  différentes  sociétés  de  géographie,  par  des  établissements 
publics  ou  par  des  particuliers. 


EXPOSITION     RE  T  R  O  S  P  E  C  T  I  V  E 

Comprenant  l'histoire  de  l'UNIVERSITÉ 

Et  celle  de  la  TYPOGRAPHIE    ORLÉANAISE 


Monsieur, 

La  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais  prépare 
pour  le  mois  de  mai  1884,  époque  de  la  réunion  du  Concours 
régional  agricole,  une  Exposition  rétrospective. 

Cette  Exposition  aura  lieu  dans  la  Salle  des  Thèses,  siège  de 
la  Société,  et  se  divisera  en  deux  sections. 

La  première  comprendra  tout  ce  qui  a  rapport  à  l'histoire  de 
l'UNIVERSITÉ  D'ORLÉANS;  la  seconde  sera  composée 
à  l'aide  des  PRODUCTIONS  TYPOGRAPHIQUES  de 
la  province  entière. 

La  Société  fait  appel  à  votre  concours,  vous  priant  de  vou- 
loir bien  inscrire  en  regard  de  la  liste  ci-jointe  la  nomencla- 
ture des  livres  ou  objets  en  votre  possession  qu'il  vous  plairait 

de  lui  confier. 

Le  Président  de  la  Société, 

G.  Baguenault  de  Pughesse. 


l'"c  Section.  —Série  A.  Bulles,  Chartes,  Registres  des  différentes  nations, 

Autographes  des  docteurs  ou  élèves.  Diplômes, 
Thèses. 

Série  B.  Livres  ou  Documents  imprimés  concernant  l'Uni- 
versité. 

Série  C.  Plans  et  Vues,  manuscrits  ou  imprimés. 

Série  D.  Portraits  de  docteurs  ou  élèves,  fondateurs,  Inen- 
faiteurs  ;  Costumes,  etc.,  peints,  dessinés  ou 
gravés. 

Série  E.  Sceaux,  Médailles,  Jetons  et  autres  objets  se  rat- 
tachant à  h  numismatique. 

Série  F.  Livres  ayant  appartenu  à  l'Université,  Catalogues 
de  la  librairie.  —  Objets  divers. 
S"-'  Section.  —  Série  A.  Livres  imprimés  dans  la  province  (spécimen). 

Série  B.  Estampes  de  même  provenance. 

Série  C.  Portraits  de  typogr.iphes  et  de  bibliophiles,  mar- 
ques typographiques,  ex  libris. 


lup.  eitoaoBs  jaoob,  —  onLtASs. 


BULLETIN 


DE   LA   SOCIETE 


ARCBÉOLOGIQUE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉANAIS 


1\«  i20. 


PREMIER  TRIMESTRE  DE    1884. 


LISTE 
DES  MEMBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE  ET  fllSTORIQLE  DE  L'ORLÉANAIS 


MEMBRES  HONORAIRES  DE  DROIT. 

MM.   le  G(Miéral  commandant  à  Orléans  le  5«  corps  d'armée, 
le  premier  Président  de  la  Cour  d'Orléans, 
le  Préfet  du  Loiret, 
le  Préfet  do  Loir-et-Cher, 
le  Préfet  d'Eure-et-Loir. 
l'Évêque  d'Orléans. 
l'Évêque  de  Blois. 
l'Évêque  de  Chartres, 
le  Maire  d'Orléans. 

BULLETIN  NO  120.  12 


—  160  — 

MEMBRES  HONORAIHES  ÉLUS. 

1839  MM.    Helisle  fLéopold),    membre  de  l'InstilMt,  administrateur  gé- 
néral de  la  Bibliothèque  nationale,  Paris. 

1861  EGGEfi,  membre  de  l'Institut,  rue  Madame,  68,  Paris. 

1863  Chabouillet,  conservateur  au  département  des   médailles   et 

antiques  de  la  Bibliolbèque  nationale,  rue  Colbert,  12,  Paris. 

d86o  Grandi'ERRET,  ancien  garde  des  sceaux,  sénateur,  rue  de  Mari- 

gnan,  24,  Paris. 

18G8  Reniek  (Léon),  membre  de  l'Institut,  conservateur  de  la  biblio- 

lbèque de  l'Université,  à  la  Sorbonne,  Paris. 

4869  WiTTE  (de),  membre  de  l'Institut,  rue  Fortin,  3,  Paris. 

1S74  RoziÈRE  (de),  membre  de  l'Institut,  sénateur,  rue  Lincoln,  8, 

Paris. 
Bauthélemy  (Anatole  de),  membre  du  Comité  des  travaux  bis- 

riques,  au  Ministère  de  l'instruction  publique,  rue  d'Anjou,  9, 

Paris. 
187.3  Wallon,  sénateur,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  ins- 

cripiions  et  belles-lettres,  au  palais  Mazarin,  Paris. 

Jourdain,  membre  de  l'Institut,  rue  Cambon,  21,  Paris. 

MAiNTELLiER,  Correspondant  de  l'Institut,  conseiller  honoraire 
à  la  Cour  de  cassation,  rue  Gounod,  6,  Paris. 

1883  Bertrand    (Alexandre!,   membre    de   l'Institut,    directeur    du 

musée  de  >ainl-(;erniain-eii-Laye. 

Du.MONT  (Albert),  membre  de  l'Inslilut,  directeur  de  l'Enseigne- 
ment supérieur  au  Ministère  de  l'instruction  |)ublique,  rue  du 
(3lier«:he-Midi,  42,  Paris. 

Picot  (Georges),  membre  de  l'institut,  rue  Pigalle,  64,  Paris. 
Tamizey  de   Larroque,  correspondant  de  l'Institut,   Gontaud 
(Lot-et-Garonne). 

MEMBRES  TITULAIRES  RÉSIDANTS  (1). 

1849  MM.  *  Desnoïers,  vicaire  général,  membre  de  la  Société  des  sciences, 
belles-lettres  et  arts  d'Orléans,  directeur  du  Musée  histo- 
rique. 

1832  CiioupPE,  professeur  de   dessin   au   lycée  et  aux  écoles   nor- 

males, membre  de  la  Société  des  sciences,  belles-lettres  et 
arts  d'Orléans. 
Trancuau,  inspecteur  honoraire  de  l'Académie  de  Paris. 

1833  BOCCHER  DE  Moi.ANDOiN,  membre,  non  résidant,  du  Comité  des 

travaux    historiques,  au   .Ministère  de  l'instmetiou  publique, 
membre  de  l'Académie  de  Sainie-Croix  d'Orléans. 
1837  Baguenault  de  Viéville,  ancien  président  de  la  Société  d'agri- 

culture, sciences,  belles-lettres  et  arts  dOrléans. 

(1)  Les  noms  des  membres  fondateurs  sont  précédés  d'un  astériquc,  —  Les 
autres  membres  sont  inscrits  à  la  date  de  leur  admission. 


—  161  — 

1857  MM.  COLLIN,  inspecteur  général  honoraire  des  ponts  et  chaussées, 
membre  de  la  Société  des  sciences,  belles-lettres  et  arts 
d'Orléans  et  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

l8o9  LoiSELEUR,  bibliothécaire  de  la  ville,  correspondant  du  minis- 

tère de  l'Instruction  publique,  secrétaire  général  de  la  Société 
des  sciences,  belles-lettres  et  arts  d'Orléans. 

1860  Basseville,  avocat,  membre  de  la  Société  des  sciences,  belles- 

lettres  et  arts  d'Orléans. 

Gastines  {Léonce  de),  ancien  élève  de  l'École  des  chartes, 
membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

ViGNAT  (Gaston),  propriétaire. 

1864  PiBRAC(A.  duFauu  DE),  membre  de  la  Société  des  sciences,  belles- 

lettres  et  arts  d'Orléans  et  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

1 865  J ARRY  (  Louis),  avocat,  membre  de^  la  Société  des  sciences,  belles- 

lettres  et  arts  d'Orléans  et  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

1868  Beaucorps  (Maxime  de),  ancien  élève  de  l'École  des  chartes, 

membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

1869  Baguenault  de  Puchesse  (Gustavei,  docteur  ès-lettres,  membre 

de  l'Académie  de  Samte-Croix. 

ROOHETERIE  (Maxime  de  la),  membre  de  la  Société  des  sciences, 
belles-lettres  et  arts  d'Orléans  et  de  l'Académie  de  Sainte- 
Croix. 

1871  Di"  Patay,  médecin,  chef  de  service,  à  l'Hôtel-Dieu,  membre  de 

la  Société  des  sciences,  belles -lettres  et  arts  d'Orléans. 

1875  Vauzelles  (Ludovic  de),  conseiller  honoraire  à  la  Cour  d'appel 

d  Orléans,  membre  de  la  Société  des  sciences,  belles-lettres 
et  arts  d'Orléans  et  de  l'Académie  de  Sainte-Cioix. 

1876  Baillet,  ancien  élève  de  l'École  des  chartes,  membre  de  la 

Société  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  d'Orléans. 

DoiNEL,  ancien  élève  de  l'École  des  chartes,  archiviste  du 
Loiret. 

'  Bimbenet  (Eugène),  président  de  la  Société  d'agriculture, 
sciences,  belles-lettres  et  aits  d'Orléans. 

Bailly,  professeur  au  lycée,  membre  du  Conseil  académique 
de  Paris,  membre  de  la  Société  des  sciences,  belles-lettres  et 
arts  d'Orléans. 

Danto.n,  chef  de  division  à  la  Préfecture  du  Loiret. 

Davoust  (Emile),  membre  de  la  Société  d'agriculture,  sciences, 

belles-lettres  et  arts  d'Orléans,  attaché  au  Musée  historique. 

4879  Raguenet   de    Saint-Albin  lOctave),  ancien  élève  de  l'École 

des  chartes,  membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

1880  DUMUVS  (Léon),  membre  de   la  Société  des  sciences,   belles- 

lettres  et  arts  d'Orléans,  attaché  au  Musée  historique. 

1881  Thillier,  notaire. 

Delorme,  président  du  Comité  départemental  de  secours  aux 
blessés  du  Loiret. 

1882  Herluison,  libraire-éditeur. 

Pommier,  juge  d'instruction  au  Tribunal  civil  d'Orléans. 
1883.  FouRNiER  jeune,  architecte. 


162  — 


MEMBRES  TITULAIRES  NON  RÉSIDANTS. 


1849  MM.  DupRÉ,  ancien  bibliothécaire  de  la  ville  de  Blois,  correspondant 
du  ministère  de  l'inslruclion  publique,  rue  bonnissan,  41,  à 
Bordeaux. 

1851  Maîtke  (abbé),  à  Pilhiviers  (Loiret). 

Marchand,  correspondant  bonoraire  du  ministère  de  l'instruc- 
tion publique,  à  Ouzouer-sur-Trézée  (Loiret.) 

Delaune,  avocat  k  Romorantin. 
1834  Ballot,  docteur-médecin  à  Moulargis. 

Laurand  (Jules),  au  château  des  Montils  (Loir-et-Ciier). 
4857  Saint-Laumer  (.de),  à  Chartres. 

4838  Demersay  (Alfred),  à  La  Cbapelle-sur-Aveyron  (Loiret). 

1859  De  la  Tour,  percepteur  à  Nancray  (Loiret). 

4862  PiLLAKD,  docteur-médecin  à  Ladon. 

1863  Deservillers  (comte  de),  au  château  de  la  Mézière,par  Lunay 

^Loir-et-Cher). 

185i  Parseval  (de),  au  château  de  Chevilly  (Loiret.) 

1867  COURCY  (marquis  de),  conseiller-général  du  Loiret,  au  château 

de  Claireau,  à  Suily-la-Cbapelle  (Loiret). 

1870  Maulde  (de),   archiviste    paléographe,  ancien    sous-préfet,  à 

KIottin,  près  Boiscommiin  (Loiret). 

?872  Rancourt  de  Mlmerand  (Achille  de),  à  Cernoy  (Loiret). 

1875  Vernon  (comte  de),   château  de  la  Briais,  à  Saint-Julien-de- 

Vouvantes  (Loire-Inférieure). 

1873  Aroville  (vicomte  d';,  ancien  député,  au  château  de  Rouville, 

près  Malcbhei'bes  (Loiret). 

Clouet,  architecte,  à  Boulogne-aur-Seine,  rue  Escudier,  7  bis. 

Filleul  (Edmond),  propriétaire,  à  Monlbouy  (Loiret). 

4874  FouciiER  (abbé),  curé-doyen  de  Meirng  (Loiret). 

1876  Jahan  (Henri),  ancien  auditeur  au  Conseil  d'État,  rue  Haute- 

ville,  54,  à  Paris. 

Harcourt  (Bernard   d'),    ancien   député    du    Loir-et,    rue    de 
(irenelle-Saint-Germain,  à  Paris. 

ChaSSEval  (Henri  de),  au  château  de  la   Bussière  (Loiret). 

1883  BuCHET,  ancien  avoué,  69,  rue  de  Hennés,  à  Paris. 

CociiARD  (abbé),  membre  de  la   Société  des  sciences,  belles- 
lettres  et  arts  d'Orléans  et  de  l'Académie  de  Sainte-Croi.x. 

De  f.A  ToLR-Uu-PiN  LA  Charce  (comtc  de  ,   au  château   de 
Bezonville,  près  Serniaises  (Loiret). 

Besnakd,    ancien    magistrat,  ù  Courbanton,  près    Neung-sur- 
Beuvron  (Loir-et-Chei-). 


163 


ASSOCIÉS  CORRESPONDANTS  FRANÇAIS. 

1850MM.  DuvAL  (l'abbé),  à  Amiens. 

CouRMONT.  ancien  directeur  des  beaux-arts,  à  Cannes  (Var), 

1832  R\0UL-Duv\L,  premier  présiilent  honoraire  de  la  Cour  d'appel 

de  Bordeaux,  avenue  Kléber,  78,  à  Paris. 

CORBLET  (l'abbé  G.),  chanoine,  directeur  de  la  Revue  de  VArl 
chrétien,  à  Versailles. 

1836  Barthélémy  (Edouard  de),  membre  du  Comité  des  travaux  his- 

toriques, rue  Las-Cases,  22,  à  Paris. 

Lacroix,  ancien  pharmacien,  à  Mâcon. 

1858  Renard,  ancien  disputé,  à  Dourbonne-les-Bains  (Haute-Marne). 

1863  Mallet  (Fernand),  à  Amiens. 

1864  Rey,  membre  de  la  Société  des  antiquaires  de  France,  Paris. 

1868  Geslin,  ancien  attaché  au  musée  des  antiques  du  Louvre,  à  Paris. 

1869  Ruelle,  bibliothécaire  à  Sainte-Geneviève,  Paris. 

1870  PÉROT,  membre  de  la  Société  d'émulation  de  l'Allier  (Moulins). 

1873  CuOLLET  (Alfred',  rue  Millevoie,  à  Abbeville  (Somme). 
Duchatead  (l'abbé),  curé-doyen  de  Chécy  (Loiret,^ 
GOURDON,  à  Malesherbes  (Loiret). 

1874  Loreau,  conseiller  général  du  Loiret,  à  Briare  (Loiret). 
1873  Martellière,  ancien  magistrat,  à  Pitbiviers. 

1876  Le  Curé  de  Saint-Benoît-sur-Loire. 
Rathoin  fl'abbé),  curé  de  Montigny  (Loiret). 
Berton  l'abbé^  curé  de  Chantecoq  (Loiret). 
MoiiiLLON,  cité  Condorcet,  4,  à  Paris. 

Felice  (Paul  de),  pasteur  à  Chartres  (Eure-et-Loir). 
AiiDOUARD  ;rabbé),  curé  de  Trinay  (Loiret). 

1877  Michel   (Edmond),  associé  correspondant  de    la   Société  des 

antiquaires  de  France,  membre  non  rr^sidant  du  C  >milé  des 
beaux-arts  des  départements,  à  Touvent,  Fontenay-sur-Loing 
^Loiret). 

Lafenestre  (Georges),  inspecteur  général  des  beaux-arts,  rue 
Jacob,  23,  à  Paris. 

Massénat,  président  de  la  Société  archéologique  de  la  Corrèze, 
à  Brives. 

1878  Amelot,  curé  de  Saint-Jean-de-la-Ruelle  (Loiret). 

Chagot  (Ludovic),  château  de  Rastignac,   par  la  Bâchellerie 
(Dordogne). 

1879  Le  Roy,  avoué  à  Montargis  (Loiret). 
Lavallière  (de),  directeur  d'assurances  à  Blois. 
COURTIN,  à  Brinviile,  par  Bourmont  (Haute-Marne). 


—  164  — 

1879  MM.  Hauvette-Bksnault,  conservateur-adjoint  à    la  bibliothèque 

de  l'Université,  à  Paris. 

DORANGE,  curé  de  Crottes. 

BONNARDOT,  ancien  élève  de  l'École  des  chartes  et  de  l'École 
des  hautes  études,  avenue  Victoria,  1,  à  Paris. 

1880  GiLLET,  curé  de  Bou  (Loiret). 
4881  Blanchard  (abbé),  à  Puiseaux. 

Cartaud,  curé-doyen  de  Puiseaux. 

1882  Crochet,  curé-doyen  de  Ferrières. 

Sainsot,  (l'abbé),  curé  de  Terminiers  (Eure-et-Loir). 

La  Cboik  (le  R.  P.   de  ,  membre  de  la  Société  des  antiquaires 
de  France,  à  Poitiers  iVienne). 

1883  Grellet-Balguerie,  38,  rue  Saint-Sulpice  (Paris). 
D'Arc  (Pierre),  avocat  à  Aix  (Bouches-du-Rhône). 
De  Braux  à  Boncq  par  Foug  (Meurthe). 

Benard  (Agricole),  dessinateur,  17,  rue  de  la  Collégiale  (Paris). 


ASSOCIÉS  CORRESPONDANTS  ÉTRANGERS. 

1849   MM.  Morel-Fatio,  conservateur  du  musée  de  Lausanne  (Suisse). 

Marmol  I  Eugène  del),  préBideot  de  la  Société  archéologique  de 
Namur. 

1852  Chalo.n  ^Renier),  président  de  la  Société  belge  de  numismatique, 

rue  du  Irône,  113,  à  Bruxelles. 

L'Évéque  de  Bethléem,  abbé  de  St-Maurice-en-Valais  (Suisse). 

Kohne  (dej,  secrétaire  de  la  Société  impériale  d'archéologie  de 
Saint-Pétersbourg. 

Roach-Smith  (Charles),  à  Londres. 

1876  Rivier  (Alphonse),  professeur  de  droit,  à  Bruxelles. 

Hagen  (Hermann),  professeur  à  l'Université  de  Berne  (Suisse). 


SOCIÉTÉS  CORRESPONDANTES. 

SOCIÉTÉS  FRANÇAISES. 

Abbeville.  —  Société  d'émulation. 

Agen.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

Albi.  —  Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  du  Tarn. 

Amiens.  —  Société  des  Antiquaires  de  Picardie. 

Angers.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 


—  165  — 

Angers.  —  Société  académique  de  Maine-et-Loire. 

Angoulème    —  Société  archéologique  et  historique  de  la  Charente. 

Arras.  —  Académie  des  Sciences,  Lettres  et  Arts. 

Arras.  —  Commission  des  Antiquités  du  Pas-de-Calais. 

Autun.  —  Société  éduenne. 

Auxerre.  —  Société  des  Sciences  historiques  et  naturelles  de  l'Yonne. 

Beauvais.  —  Société  académique  d'Archéologie,  Sciences  et  Arts  du  dé- 
partement de  l'Oise. 

Belfort.  —  Revue  d'Alsace. 

Besançon.  —  Société  d'Émulation  du  Doubs. 

Béziers.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire. 

Blois.  —  Société  des  Sciences  et  Lettres. 

Bordeaux.  —  Commissions  historiques  des  manuscrits  de  la  Gironde. 

Bordeaux.  —  Société  archéologique. 

Boulofjne-sur-Mer.  —   Société  académique  de  l'arrondissement  de  Bou- 

logne-sur-Mer. 

Bourg.  —  Société  d'Émulation  de  l'Ain. 

Bourges.  —  Société  des  Antiquaires  du  Centre. 

Bourges.  —  Société  historique,  littéraire,  artistique  et  scientifique  du  Cher. 

Brives.  —  Société  scientifique,  historique  et  archéologique  de  la  Corrèze. 

Caen.  —  Société  des  Antiquaires  de  Normandie. 

Cahors.  —  Société  des  études  littéraires,  scientifiques  et  artistiques  du  Lot. 

Castres.  —  Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts. 

Chalon-sur-Saône.  —  Société  d'Histoire  et  d'Archéologie. 

Châions-sur-Marne.  —  Société  d'Agriculture,  Commerce,  Sciences  et  Arts 

de  la  Marne. 
Chambéry.  —  Société  d'Histoire,  et  d'Archéologie  savoisienne. 
Chambéry.  —  Académie  des  Sciences,  Lettres  et  Arts  de  Savoie  (1873). 
Chartres.  —  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir, 
Châteaudun.  —  Société  archéologique  dunoise. 
Château-Thierry.  —  Société  historique  et  archéologique. 
Cherbourg.  —  Société  académique. 

Clermont-Ferrand.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 
Constantine  (Algérie).  —  Société  archéologique. 
Dijon.  —  Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres. 
Dijon.  —  Commission  des  Antiquités  de  la  Côte-d'Or. 
Dijon.  —  Comité  du  Bulletin  d'histoire  et  d'archéologie  religieuses. 
Douai.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  du  Nord. 
Draguignan.  —  Société  des  Études  scientifiques  et  archéologiques. 
Éplnal.  —  Société  d'Émulation  des  Vosges. 

Gap.  —  Société  d'Études  scientifiques  et  littéraires  des  Hautes -Alpes. 
Grenoble.  —  Académie  Delphinale. 


—  166  - 

Guf^rel.  —  Société  des  sciences  naturelles  et  archéologiques  de  la  Creuse. 

Langres.  —  Société  historique  et  archéologique. 

Le  Havre.  —  Société  hâvraise  d'études  diverses. 

Le  Mans.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  la  Sarthe. 

Le  Mans.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Maine. 

Le  Mans.  —  Société  philotechnique  du  Maine. 

Lille.  —  Commission  historique  du  département  du  Nord. 

Limoges.  —  Société  archéologique  et  historique  du  Limousin. 

Lons-le-Saulnier.  —  Société  d'Émulytion  du  Jura. 

Lyon.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres,  et  Arts. 

Lyon.  —  Sociéié  littéraire,  historique  et  archéologique. 

Lyon.  —  Musée  Guimet. 

Màcon    —  Académie. 

Marseille.  —  Société  de  Statistique. 

Montauban.  —  Société  archéologique  et  historique  de  Tarn-et-Garonne. 

Montbéliard.  —  Société  d'Émulation. 

Montpellier.  —  Académie  des  Sciences  et  Lettres. 

Moulins.  —  Société  d'Émulation  du  déparlement  de  l'Allier. 

Nancy.  —  Société  d'Archéologie  lorraine. 

Nancy.  —  Académie  de  Stanislas. 

Nantes.  —  Société  académique  de  Nantes  et  de  la  Loire-Inférieure. 

Nantes.  —  Société  archéologique. 

Nevers.  —  Société  nivernaise  des  lettres,  sciences  et  arts. 

Nice.  —  Société  des  Lettres,  Sciences,  et  Arts  des  Alpes-Maritimes. 

Nice.  —  Société  d'Agriculture,  d'Horticulture  et  d'Acclimatation  des  Alpes- 
Maritimes. 

Nimos.  —  Académie  du  Gard. 

Oiléans.  —  Société  d'AgricuUure,  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 

Orléans.  —  Académie  de  Sainte-Croix. 

Paris.  —  Ministère  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts;  Revue 
des  Sociétés  savantes.  —  Comité  des  travaux  historiques. 

Paris.  —  Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres. 

Paris.  —  Société  des  Antiquaires  de  France. 

Paris.  —  Société  de  l'Histoire  de  France. 

Paris.  —  Société  française  de  Numismatique  et  d'Archéologie. 

Pdris.  —  Société  de  l'École  des  chartes. 

Paris.  —  Société  bibliographie. 

Paris.  -  Société  française  d'Archéologie  pour  la  conservation  des  monu- 
ments 

Paris.  —  Société  des  études  historique. 

Pau.  —  Société  des  Sciences,  Lettres  et  Arts  (1873). 

Périgueux.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Périgord. 


—  467  — 

Poitiers.  —  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest. 

Rambouillet.  —  Société  archéologique. 

Rennes.  —  Société  archéologique  du  département  d'Ille  et-Vilaim'. 

Rhodez.  —  Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts  de  l'Aveyron. 

Romans.  —  Bulletin  d'histoire  ecclésiastique  et  d'archéologie  religieuse  du 
diocèse  de  Valence. 

Rouen.  —  Académie  des  Sciences,  Bclles-Lelltes  et  Arls. 

Rouen.  —  Commission  des  Antiquités  de  la  Seine-Inférieure 

Saiiit-Omcr.  -    Société  des  Antiquaires  de  la  Morin  e. 

Saintes.     -  Société  des  Archives  historiques  de  la  Saintonge  et  de  l'Aunis. 

Saintes.  —  Commission  des  Arts  et  Monuments  historiques  de  la  Cliarent-i- 
Inférieure. 

Senlis.  —  Comité  archéologique. 

Sens.  —  Sociéié  archéologique. 

Soissons.  —  Société  archéologique,  historique  et  scientifique. 

Toulon.  —  Société  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  du  Var. 

Toulouse.  —  Société  archéologique  du  midi  de  la  France. 

Tours.  —  Société  archéologique  de  Touraine. 

Valence.  —  Société  d'Archéologie  et  de  Statistique  de  la  Drôuie. 

Valencienues.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

Vannes.  —  Société  polymathique  du  Morbihan  (187.1). 

Vendôme.  — ■  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire   du  VendA- 
mois. 

Verdun      -  Société  philomalique. 


SOCIÉTÉS  ÉTRANGER  lis. 

Anvers.  -  Académie  d'Archéologie  de  Belgique. 

Bruxelles.    -  Commission  royale  des  monamenis. 

Bru.xelles.     -  Société  de  Numis  nalique  belge 

Christiania.  —    Université  royale  de  Norvège. 

Genève.  —  Société  de  Géographie. 

Genève.  —  Institut  national  genevois. 

Genève.    —  Société  d'Histoire  et  d'Archéologie. 

Gorlitz  (Prusse).  —  Société  des  Belles-Lettres  de  la  Haute-Lusace. 

Liège.  —  Institut  archéologique  liégeois. 

Liverpool.    -  llisloric  Society. 

Lund  (Suède).  —  Universitas  Lundcnsis. 

Luxembourg.  —  Société  archéologique  et  hi'5tori(|ue. 

Metz.  —  Académie. 

Namur.  —  Société  archéologique. 


-  168  — 

Saint-Pétersbourg.   —  Société  impériale  d'Archéologie. 

Stockholm.  —  Académie  royale. 

ToDgres.  —  Société  des  Sciences  et  Lettres  du  Limbourg. 

Vienne  'Aulrichel.  —  Institut  géographique. 

Wa.shington.  ~  Smilbsouian  institution. 

Zagreb.   —  Société  archéologique  croate  de  Zagreb  (Agramj. 


BIBLIOTHÈQUES  QUI  REÇOIVENT  LES  PUBLICATIONS. 

La  bibliothèque  publique  de  la  ville  d'Orléans. 

La  bibliothèque  de  la  Cour  d'appel  d'Orléans. 

La  bibliothèque  du  grand  Séminaire  d'Orléans. 

La  bibliothèque  du  petit  Séminaire  de  La  Chapelle-Saint  Mesmin 

La  bibliothèque  du  petit  Séminaire  de  Sainte-Croix. 

La  bibliothèque  administrative  de  la  Préfecture  du  Loiret. 

La  bibliothèque  des  employés  du  Loiret. 

La  bibliothèque  du  Lycée  d'Orléans. 

La  bibliothèque  de  l'École  normale  primaire  du  Loiret. 

La  bibliothèque  de  la  réunion  des  officiers  d'Orléans. 

La  bibliothèque  publique  de  la  ville  de  Montargis. 

I.a  bibliothèque  publique  de  la  ville  de  Blois. 

La  bibliothèque  publique  de  la  ville  de  Chartres. 

La  bibliothèque  Mazarine  (Paris). 

La  bibliothèque  de  l'Université,  à  la  Sorbonne  (Paris.) 

La  bibliothèque  de  la  Société  de  l'histoire  de  France  aux  Archives  nalio- 
n;ilcs  (Paris). 

M.  l'administrateur  des  Musées  nationaux. 

M.  le  conservateur  du  Musée  de  Saint-Germain. 


COMPOSITION  DU    BUREAU  DE  LA  SOCIÉTÉ  POUR  L'ANNÉE  1884. 

Président.  —  M.  G.  Baguenault  de  Puchesse. 

Vice-Prcsidenl.  -  M.  l'abbé  Desnovers. 

Secrétaire.  —  M.  L.  Dumcys. 

Vice-Secrétaire- Archiviste.  —  M.  Maxime  de  Beaucori'S. 

Trésorier.  —  M.  Thillier. 

Commission  des  publications.  —  MM.  Delorme,  Jarrv  et  Tranchau. 


169  -^ 


Séance   du    vendredi    I  I    janvier    1884. 

Présidence  de   M.   Baguenâult  de  Puchesse,  président. 

M.  l'abbé  Desnoyers  fait  hommage  à  la  Société  d'un  exemplaire  du 
Catalojjue  du  Musée  historique  de  la  ville  d'Orléans,  dont  il  vient  de 
terminer  la  laborieuse  publication. 

—  M.  Desnoyers  annonce  à  cette  occasion  qu'il  vient  d'achever  le 
classement  méthodique  des  1 4,000  objets  dont  se  composent  les  col- 
lections de  notre  musée  historique.  Cet  important  ensemble  de  pièces 
et  de  monuments  forme  maintenant  une  véritable  histoire  du  travail, 
dans  laquelle  le  visiteur  trouvera  chaque  époque  représentée  depuis  les 
temps  préhistoriques  jusqu'au  XIX"  siècle. 

—  La  Société,  après  avoir  pris  connaissance  d'une  lettre  qui  lui  est 
adressée  par  le  Père  de  la  Croix  relativement  aux  monuments  de 
Sanxay,  décide  de  s'associer  à  la  pétition  adressée  au  Ministre  par 
presque  toutes  les  Sociétés  savantes  de  France,  dans  le  but  d'obtenir 
la  conservation  des  ruines  gallo-romaines  découvertes  par  cet  intré- 
pide explorateur. 

—  M.  Tranchau,  au  nom  delà  Commission  des  publications,  pro- 
pose l'insertion  au  Bulletin  d'extraits  d'un  travail  sur  le  Cimetière 
Gallo-Romain  de  Ce  (Allier),  présenté  par  M.  Pérot,  associé  corres- 
pondant (i). 

—  Le  Secrétaire  donne  lecture  du  projet  de  Bulletin  pour  le 
quatrième  trimestre  de  1883.  —  Renvoi  à  la  Commission  des  pu- 
blications. 

(1)  Voir  plus  loin,  page  181  le  rapport  de  la  eommisson. 


—  170 


—  M.  E.  Davoust  présente  un  surmoulage  ancien  d'une  grande 
médaille  de  Lucius  Verus,  trouvé  à  Vouzon  (Loir-et-Cher). 


—  M.  Dumuys  annonce  qu'il  vient  de  recevoir  de  M.  Perrin, 
d'Orléans,  un  fragment  important  d'un  moule  de  pierre  trouvé  sur 
la  propriété  du  Grand-Malmusse,  commune  de  Gémigny  (Loiret).  Il 
croît  reconnaître  dans  cette  pierre  gravée  un  moule  à  patène  méro- 
vingien, datant  très-probablement  du  VII'' ou  du  VIII«  siècle,  et  s'en- 
gage à  présenter  ultérieurement  un  travail  complet  sur  ce  sujet. 

—  M.  Tranchau  commence  la  lecture  d'un  mémoire  intitulé  :  Les 
Chevaliers  du  Saint-Esprit,  .*e  rattachant  à  l'histoire  d'Orléans. 


Séance  du  vendredi  Si   janvier    1884. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  circulaire  de  M.  le  Ministre 
des  beaux-arts,  relative  à  la  prochaine  réunion  des  Sociétés  savantes 
qui  doit  avoir  lieu  à  la  Sorbonne. 

Il  signale  au  nombre  des  ouvrages  reçus  : 

Un  tirage  à  part  des  lettres  inédite^  de  Gabriel  de  l'Aubespine, 
évéque  d'Orléans,  publiées  par  M.  Tamizey  de  Larroque,  membre  ho- 
noraire de  la  Société. 

—  M.  Francis  Pérot,  associé  correspondant,  adresse  à  la  Société 
une  légende  bourguignonne,  intitulée  :  Les  Sahots  d'amour,  par  lui 
publiée  dans  :  L'Alliance  des  Sciences  et  des  Arls  de  l'Allier. 

—  M.  Edmond  Jolianrt  lait  hommage  d'un  numéro  du  journal  : 


—  171  — 

L'Art  consacré  à  la  mémoire  et  aux  travaux  à'Andrieu,  graveur  en 
médailles  (1761-182^2). 
Des  remerciments  sont  votés  aux  deux  donateurs. 

—  La  liste  des  membres  composant  la  Société  est  arrêtée,  confor- 
mément au  règlement. 

—  Sur  la  proposition  de  M.  Desnoyers,  un  crédit  de  100  francs  est 
ouvert  à  M.  Dumuys,  pour  entreprendre  des  fouilles  à  Gémigny 
(Loiret),  sur  l'emplacement  d'une  station  gallo-romaine  ou  mérovin- 
gienne, par  lui  signalée  dans  une  séance  précédente. 

—  M.  le  Trésorier  rend  ses  comptes  pour  l'exercice  188.3.  Ils 
sont  approuvés  conformément  au  règlement,  et  des  remerciments  sont 
adressés  à  notre  honorable  collègue. 

—  La  Société,  sur  le  rapport  lu  par  M.  Delorme,  au  nom  de  la 
Commission  des  publications,  vote  l'impression  du  projet  de  Bulletin 
des  troisième  et  quatrème  trimestres  de  1883. 

—  iM.  Tranchau  continue  la  lecture  de  son  mémoire  sur  Les  Che- 
valiers (le  l'ordre  du  Saint-Esprit,  se  rattachant  à  l'histoire  de 
l'Orléanais.  —  Fienvoi  à  la  Commission  des  publications. 


Séance    dn    vendredi    8    février    1884. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  annonce  la  mort  de  M.  Louis  Bellaguet,  chef  de 
division  honoraire  au  Ministère  de  l'instruction  publique.  Il  rappelle 
que  M.  Bellaguet  avait  toujours  témoigné  une  grande  bienveillance 


—  172  - 

envers  la  Société,  et  propose  en  conséquence  que  le  présent  procès- 
verbal  porte  mention  des  regrets  que  cette  perte  fait  éprouver  h  la 
Compagnie. 
Cette  proposition  est  unanimement  adoptée. 

—  M.  de  la  Vallière,  membre  correspondant,  fait  bommage  d'une 
brochure  sur  La  Motte-Mandraï  {Loir-et-Cher). 

—  M.  le  Président  signale  un  travail  de  M.  Ramé,  inséré  dans  le 
Bulletin  du  Comité  des  travaux  historiques,  sur  l'inscription  turau- 
laire  d'un  poëte  du  XI"  siècle  inbumé  à  Saint-Benoît-sur-Loire,  étu- 
diée par  MM.  Grellet-Balguerie. 

—  La  Société  décide  de  souscrire  à  l'ouvrage  de  M"e  de  Villaret, 
intitulé  :  Les  antiquités  de  l'église  Saint-Paul  d'Orléans,  d'après  des 
documents  inédits. 

—  M.  Louis  Jarry  dépose  sur  le  bureau,  tant  en  son  nom  qu'en 
celui  de  MM.  Herluison,  Pommier,  Raguenet  de  Saint-Albin,  la  table 
des  matières  du  VII'^  volume  des  Bulletins. 

—  Sur  le  rapport  fait  par  M.  Delorme,  au  nom  de  la  Commission 
des  publications,  la  Société  décide  l'insertion  dans  les  Mémoires  d'un 
travail  de  M.  l'abbé  Crochet  sur  Saint-Paterne  d'Avranches. 

—  M.  P.oucher  de  Molandon  rappelle  à  ses  collègues  que,  le 
8  mai  1885,  aura  lieu  la  séance  solennelle  du  quatrième  concours 
public  sur  l'histoire  et  les  antiquités  de  notre  province. 

Il  les  prie  d'examiner  si,  après  quinze  années  d'essais  accueillis 
avec  une  constante  faveur  et  couronnés  de  succès,  il  ne  leur  semble- 
rait pas  opportun  d'asseoir  désonnais  sur  des  bases  stables  et  per- 
manentes celte  institution  tout  orléanaise,  inaugurée  en  18()*.),  sous 
les  auspices  de  la  Société,  continuée  en  1875,  1880  et  1885,  par 
son  active  et  bienveillante  coopération. 

Préoccupé  de  cette  pensée,  et  d'après  les  conseils  de  savants  émi- 


—  173  — 

nents,  il  s'est  efforcé  de  la  réaliser  par  quelques  dispositions  qu'i 
vient  soumettre  à  la  souveraine  appréciation  de  la  Société. 

Ces  propositions  lues  et  sommairement  discutées  sont  renvoyées  à 
l'examen  approfondi  d'une  commission  spéciale  composée  des  mem- 
bres du  bureau  et  de  MM.  Basseville,  Patay,  Pommier  et  Tranchau. 

M.  Boucher  de  Molandon  est  invité  à  se  mettre  en  rapport  avec 
elle,  afin  que  la  question  soit  étudiée  en  pleine  connaissance  de  cause 
et  résolue  d'un  commun  accord. 

—  M.  Dumuys  donne  lecture  d'une  note  relative  aux  découvertes 
faites  dans  le  quartier  Nord  de  la  ville  d'Orléans  depuis  1880.  — 
L'auteuF  est  autorisé  à  faire  insérer  son  travail  dans  le  volume  des 
Mémoires,  sous  forme  d'appendice  à  sa  notice  sur  Les  Puits  funé- 
raires de  Cenabuin . 

—  La  Commission  de  l'Exposition  rétrospective,  projetée  en  la 
Salle  des  Thèses,  annonce  (|u'elle  a  adressé  un  pressant  appel  aux 
diverses  Sociétés  savantes  des  départements  d'Eure-et-Loir,  de 
Loir-et-Cher  et  du  Loiret,  pour  leur  demander  communication  des 
pièces  qu'elles  possèdent  relatives  à  l'Université  d'Orléans  ou  à  l'his- 
toire de  la  Typographie  orléanaise. 


Séance   da   vendredi    2%    février    1884. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  communication  de  M.  Dumuys 
annonçant  que  Msf  Barbier  de  Montault  veut  bien  se  mettre  à  la 
disposition  de  la  Société  pour  lui  faciliter  les  moyens  d'obtenir  le 
surmoulage  d'une  plate-tombe,  d'Antoine  Brachet,  d'Orléans,  conser- 
vée à  l'Université  de  Pavie. 


—  174  — 

L'examen  de  la  question  est  renvoyé  à  MM.  Desnoyers  et  Boucher 
de  Molandon. 

—  M"«  de  Villaret,  remercie  la  Société  d'avoir  souscrit  à  son 
nouvel  ouvrage  sur  Les  nntiquités  de  Véglise  Saint-Paul. 

—  Une  lettre  de  M.  Bernaull,  de  Blois,  signale  un  document  daté 
de  1468,  portant  la  signature  de  François  de  Brilhac,  abbé  de  Pont- 
levoy,  qui  devint  plus  tard  évêque  d'Orléans  (1473). 

—  M.  Besnard,  membre  titulaire  non  résidant,  rend  compte  dans 
un  intéressant  Mémoire  d'importantes  découvertes  qu'il  a  faites  à 
Courbanton  (Loir-et-Cher),  Les  plans  des  localités  explorées  et 
nombre  d'objets  trouvés  dans  les  fouilles  sont  déposés  sur  le  bureau. 

Ce  travail  est  renvoyé  à  la  Commission  des  pubUcations. 


Séance  dn   vendredi    t4   mars    t883. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  Desnoyers  fait  hommage  à  la  Société  d'un  ancien  plan  de  la 
Garde  de  Neuville  (forêt  d'Orléans). 

—  Le  Père  de  la  Croix,  associé  correspondant,  adresse  un  exemplaire 
de  son  Hy pogée-Martyrium  des  Dunes  de  Poitiers,  accompagné  d'un 
atlas. 

Des  remercîments  sont  votés  aux  deux  donateurs. 

—  M.  Martellière,  associé  correspondant,  annonce  deux  décou- 
vertes faites  dans  l'arrondissement  de  Pilhiviers. 


—  175  — 

Un  habitant  d'Estouy  a  trouve  dans  sa  cour  un  pot  de  terre  renfer- 
mant une  trentaine  de  jetons  d'argent  de  la  communauté  des  mar- 
chandes de  modes,  plumassières  et  fleuristes  de  Paris  portant  la  date 
de  1777. 

M.  Boucher,  cultivateur  à  Oimpuits  (ancien  domaine  de  l'évêché 
d'Orléans),  a  trouvé  dans  son  champ  une  trentaine  de  pièces  du 
XVI«  siècle,  savoir  :  des  testons  mal  frappés  des  règnes  de  Henri  II 
et  Charles  IX,  et  une  vingtaine  de  pièces  d'alliage  (Henri  II). 

—  M.  Bailly  mentionne  une  analyse  des  travaux  couronnés  à  notre 
dernier  concours  quinquennal,  insérée  dans  la  Revue  critique  et 
accompagnée  de  l'allocution  prononcée  par  M.  Egger  à  l'occasion  de 
cette  solennité. 

—  MM.  Baillet,  Dumuys  et  Boucher  de  Molandon  se  font  inscrire 
comme  délégués  de  la  Société  au  prochain  Congrès  de  la  Sorbonne. 

—  M.  Baillet  donne  communication  du  travail  qu'il  est  dans  l'in- 
tention de  lire  dans  cette  réunion  et  qui  est  intitulé  :  Mémoire  sur 
une  épitaphe  du  Xl^  siècle  de  Saint-Benoît-sur-Loire. 

—  M.  Pérot,  associé  correspondant,  présent  à  la  séance,  fait  hom- 
mage à  la  Société  d'un  Mémoire  dont  il  est  l'auteur  et  intitulé  : 
Pierres  entaillées  des  temps  préhistoriques. 

—  M.  Dumuys  commence  la  lecture  d'un  Mémoire  sur  un  Moule 
mérovingien,  qu'il  compte  présenter  au  congrès  des  Sociétés  savantes. 


BULLETIN  N«  120,  13 


-  176  - 


Séance  da    vendredi   S8    mars   i88S. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  souhaite  la  bienvenue  à  M.  Henri  Courtin,  associé 
correspondant,  présent  à  la  séance. 

—  M.  Pérot  fait  hommage  d'un  inventaire  des  objets  antiques 
trouvés  en  1882,  dans  le  département  de  l'Allier. 

—  M.  Dumuys  achève  la  lecture  de  son  Mémoire  sur  un  Moule 
mérovingien.  La  Société  l'autorise  à  donner  un  résumé  de  son  travail 
dans  le  Bulletin  Monumental,  avant  que  le  volume  des  Mémoires  ait 
été  publié. 

—  M.Gougeon,  curé  de  Coudes  (Eure-et-Loir),  signale  plusieurs 
curiosités  archéologiques  visibles  dans  son  église.  La  Société  décide 
que  la  lettre  de  cet  honorable  correspondant  sera  adressée  selon  son 
désir  à  M.  Edmond  Michel. 


—  177  — 


CONCOURS 


SUR 


L'HISTOIRE  ET  LES   ANTIQUITÉS  DE   L'ORLÉANAIS 


INSTITUTION     DEFINITIVE 


M.  le  Président  annonce  que  la  commission  spéciale  nommée  dans 
la  séance  du  8  février,  après  mûr  examen  des  propositions  soumises 
à  la  Société,  par  M.  Roucher  de  Molandon  pour  instituer  d'une  ma- 
nière stable  et  permanente  ces  concours  quinquennaux  sur  l'histoire 
et  les  antiquités  de  l'Orléanais,  les  a  unanimement  approuvées,  ainsi 
que  les  modifications  indiquées  au  programme  actuellement  en  vigueur. 

Il  appartient  maintenant  à  la  Société  de  les  ratifier,  s'il  y  a  lieu, 
par  son  vote. 

Ces  concours  historiques,  périodiquement  renouvelés  depuis  1869, 
se  trouveraient  ainsi  définitivement  constitués,  grâce  aux  nouvelles 
libéralités  de  notre  dévoué  collègue  et  à  l'accord  accepté  et  sanctionné 
par  la  Société. 

Lecture  faite  des  propositions  approuvées  par  la  commission  et  du 
programme  définitif  dont  suit  la  teneur,  la  Société,  après  en  avoir 
délibéré,  en  vote  unanimement  l'adoption.  Elle  décide  que  ce  pro- 
gramme sera  à  l'avenir  la  règle  de  ses  concours  et  qu'une  large 
publicité  lui  sera  donnée  dans  le  plus  bref  délai. 

D'alfectueux  remcrcîments  sont  adressés  au  généreux  fondateur 
qui  a  déjà  tant  contribué  à  perpétuer  les  glorieux  souvenirs  de  notre 
vieil  Orléanais. 


—  178  — 


PROGRAMME  ET  CONDITIONS  DES  CONCOURS 

Les  concours  quinquennaux,  inaugurés  à  Orléans,  sous  les 
auspices  de  la  Société  arcliéologique  et  historique  de  l'Or- 
léanais, pour  les  années  1869,  1875,  1880  et  1885,  sont  dé- 
finitivement institués,  conformément  au  programme  ci-après  : 

Art.  1".  —  Un  prix  de  mille  francs  sera  tous  les  cinq  ans,  à 
partir  du  8  mai  1885,  décerné  à  Orléans,  en  séance  publique, 
le  8  mai  ou  un  jour  très-rapproché  de  cette  fête  traditionnelle, 
à  l'auteur  du  meilleur  mémoire  adressé  à  la  Société  :  sur 
l'histoire,  l'archéologie,  la  numismatique,  la  géographie,  la  t^io- 
graphie,  la  bibliographie  de  l'ancienne  province  de  l'Orléanais, 
correspondant  approximativement  aux  trois  départements  du 
Loiret,  de  Loir-et-Cher  et  d'Eure-et-Loir;  —  sur  une  localité 
particulière;  —  sur  une  institution  religieuse,  civile  ou  mili- 
taire, de  cette  circonscription. 

Art.  2.  —  (^e  prix  de  mille  francs  pourra  être  attribué  à  un 
seul  ouvrage,  ou  partagé  entre  plusieurs,  et  divisé,  s'il  y  a  lieu, 
en  premiers  et  seconds  prix. 

A  chaque  prix  sera  jointe  une  médaille  d'argent  du  module 
de  soixante- dix  millimètres,  au  type  adopté  pour  les  précé- 
dents concours.  Des  médailles  de  bronze,  du  même  module, 
pourront  être  accordées  aux  mentions  honorables. 

Art.  3.  —  Il  sera  loisible  à  la  Société  de  prélever  sur  la  do- 
tation du  concours  quelques  médailles,  soit  d'argent,  soit  de 
bronze,  qu'elle  croirait  devoir  décerner,  en  séance  publique, 
aux  auteurs  d'ouvrages  conçus  dans  les  conditions  du  présent 
programme  et  publiés  durant  la  période  quinquennale,  sans 
lui  avoir  été  adressés  pour  concourir. 

Art.  4.  —  Si,  contre  toute  attente,  à  l'expiration  d'une  pé- 
riode quinquennale,  l'ensemble  des   ouvrages  présentés  était 


—  179  - 

jugé  trop  insuffisant,  la  Société,  avant  d'ouvrir  les  plis  cachetés, 
et  à  la  majorité  prescrite  par  l'article  9  ci-après,  pourra,  soit 
proroger  le  concours  à  l'année  suivante,  soit  attribuer  les  raille 
francs  qui  lui  étaient  destinés  à  celui  qui  périodiquement  devra 
suivre,  lequel,  devenu  ainsi  décennal  donnera  lieu  à  des  prix 
doubles  de  la  valeur  habituelle. 

Art.  5.  —  L'organisation  des  concours,  l'appréciation  et  le 
classement  des  mémoires,  la  répartition  des  récompenses, 
la  remise  des  prix  et  médailles  sont  confiés  aux  soins  de  la 
Société. 

Art.  6.  —  Les  membres  titulaires  résidants  sont  seuls 
exclus  du  droit  de  concourir.  Ils  constituent  le  jury  d'examen  ; 
ils  peuvent,  pour  des  questions  spéciales,  s'adjoindre  des  per- 
sonnes étrangères  à  la  Compagnie. 

Art.  7.  —  Les  mémoires  présentés  au  concours  doivent  être 
adressés  franco  au  président  de  la  Société,  au  siège  des  réu- 
nions habituelles,  avant  le  i^r  janvier  de  la  dernière  année 
de  la  période  quinquennale. 

Art.  8.  —  Les  Mémoires  ne  seront  pas  signés  ;  ils  porteront 
une  devise  ou  épigraphe,  reproduite  sur  l'enveloppe  d'une  lettre 
cachetée,  jointe  au  travail.  Cette  lettre  contiendra  le  nom  de 
l'auteur,  son  adresse,  et  la  déclaration,  signée  de  lui,  que  son 
ouvrage  est  inédit  et  n'a  été  couronné  à  aucun  concours  anté- 
rieur. 

Art.  9.  —  Tout  auteur  qui  se  sera  volontairement  fait  con- 
naître avant  le  jugement  du  concours,  pourra  être  exclu  du 
droit  de  concourir,  par  décision  de  la  Société  rendue  à  la  majo- 
rité des  suffrages  exprimés  ;  les  suffrages  exprimés  devront 
toutefois  atteindre  les  deux  tiers,  au  moins,  du  nombre  des 
membres  résidants  inscrits  au  tableau. 

Art.  10.  —  Si  la  Société  jugeait  qu'il  fût  utile  de  suspendre 
la  condition,  prescrite  par  l'article  8,  de  n'admettre  à  concourir 
que  des  auteurs  anonymes  et  des  ouvrages  inédits,  il  lui  sérail 


—  180  — 

loisible  de  le  faire,  par  décision  prise  à  la  majorité  fixée  par 
l'article  9  ci-dessus. 

Art.  11.  —  Les  auteurs  des  mémoires  couronnés  seront 
immédiatement  informés  de  la  décision  qui  les  concerne. 

Art.  12.  —  Les  ouvrages  couronnés  appartiendront  à  la 
Société,  si  elle  déclare  être  dans  l'intention  de  les  publier  dans 
le  plus  prochain  volume  de  ses  Mémoires.  Les  auteurs  auront 
droit  d'en  faire  un  tirage  à  part,  à  leurs  frais. 

Art.  13.  —  Les  mémoires  couronnés  que  la  Société  ne  vou- 
drait pas  publier  et  ceux  qui  n'auraient  pas  été  couronnés 
seront  remis,  dans  les  trois  mois  qui  suivront  la  séance  publique, 
aux  auteurs  qui  en  auront  fait  la  demande. 

Art.  14.  —  La  Société,  avant  la  remise  des  manuBcrits,  aura 
droit,  si  elle  le  juge  convenable,  d'exiger  qu'une  copie,  signée 
de  l'auteur,  soit  laissée  entre  ses  mains,  comme  justification, 
en  cas  de  besoin,  de  ses  décisions. 


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—  181  - 


COMMUNICATION   DE   M.   PEROT 

Associé  correspondant 
SUR  LA   NÉCROPOLE   DE    GÉ 

(A.LLIER) 


La  Commission  des  publications  a  pris  connaissance  de  la 
note  envoyée  par  M.  Francis  Pérot,  de  Moulins,  relative  à 
La  Nécropole  de  Ce. 

Après  avoir  rendu  hommage  à  l'ardeur  et  à  la  sagacité  de 
l'honorable  correspondant  dont  les  communications  sont  fré- 
quentes, la  Commission  estime  que  les  divers  objets  trouvés 
dans  l'antique  cimetière  bourbonnais  appelé  la  Ville  de  Ce, 
urnes  contenant  des  cendres,  vases  en  terre,  fibules,  clés, 
meules  à  bras,  etc.,  ne  constituent  pas  une  découverte  nouvelle 
et  intéressant  particulièrement  notre  région.  Elle  signale  toute- 
fois «  un  vase  en  terre  blanche  de  forme  cylindrique,  orné  de 
moulures,  et  présentant  deux  aigles  à  ailes  déployées,  le  corps 
légèrement  incliné,  la  tête  levée  vers  le  ciel,  prêts  à  prendre 
leur  essor.  »  L'auteur  y  voit  l'emblème  de  la  croyance  à  l'im- 
mortalité de  l'âme. 

Parmi  les  divers  objets  qu'il  énumère,  il  y  en  a  un  qui  est 
plus  rare,  et  dont  la  Commission,  à  cause  de  sa  rareté  même, 
propose  de  reproduire  la  description  et  le  dessin. 

«  C'est,  dit  M.  Pérot,  une  fourche  formée  de  cinq  branches 
obtenues  dans  un  même  morceau  de  métal;  au  départ  de 
celles-ci,  deux  petites  volutes  servant  d'ornement  et  de  support 


—  182  — 

aux  deux  branches  du  bord.  A  l'endroit  de  la  cassure  se  voit, 
un  trou  destiné  à  fixer  un  manche.  Plusieurs  auteurs  ont  décrit 
cet  objet  sous  le  nom  de  Furca  et  œrumna,  fourche  à  porter 
des  bagages.  » 

M.  Pérot  aurait  pu  ajouter  qu'on  trouve  aussi  pour  le  dési- 
gner le  mot  œrumnulœ.  On  lit  dans  Festus  :  JErumnulas 
Plautus  refert  furcillas  quihus  religatas  sarcinas  viatores 
gerehant,  d'où  cette  indication  dans  le  Dictionnaire  des  Anti- 
quités grecques  et  romaines  de  Daremberg  et  Saglio  au  mot 
œrumnulœ,  instrument  en  forme  de  fourche  à  l'aide  duquel 
les  voyageurs  portaient  leur  bagage.  Marius  en  introduisit 
l'usage  dans  l'armée  :  d'où  le  nom  de  Mulets  de  Marius  {Midi 
mariani),  donné  plaisamment  aux  soldats. 

M.  Pérot  promet  de  tenir  la  Société  au  courant  des  fouilles 
qui  se  feront  prochainement  dans  «  l'immense  nécropole  de 
Ce  >,  laquelle,  dit- il,  révèle  à  la  fois,  d'après  la  différence  des 
urnes,  le  mode  d'inhumer  après  incinération  les  différentes 
classes  d'une  même  population,  l'indication  très-probable  de  la 
profession  du  défunt  d'après  les  outils  qui  lui  étaient  particu- 
liers, enfin  le  dogme  de  l'immortalité  de  l'âme,  d'après  les 
dessins  qui  ornent  quelques  urnes  et  vases  funéraires. 


BULLETIN 


DE  LA  SOCIETE 


ARCHÉOLOGIQUE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉANAIS 


N°  121. 

DEUXIÈME  TRIMESTRE  DE   1884. 


Séance    da   mardi    8    avril    1884. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

La  Société  accepte  l'échange  de  publications  proposé  par  la  Société 
d'Emulation  des  Vosges. 

—  MM.  Boucher  de  Molandon  et  Fournier  signalent  la  découverte 
récemment  faite  à  Orléans  d'un  bas -relief  en  pierre  représentant  la 
scène  de  l'Annonciation. 

Ce  monument,  dont  le  style  semble  indiquer  le  XVI^  ou  le 
XVII«  siècle,  a  été  mis  à  jour  par  la  restauration  extérieure  d'une 
maison,  rue  du  Poirier,  n"  G. 

Une  note  relative  à  cette  découverte  et  le  croquis  du  monument, 
dessiné  par  M.  Fournier  jeune,  seront  insérés  dans  \c  Bulletin  (l). 

(1)  Voir  plus  loin,  page  201. 
BULLETIN  NO  121.  14 


—  184  — 

—  M.  E.  Davoiist  annonce  qu'il  vient  d'achcYcr  la  gravure  tlii 
nouveau  diplôme  de  la  Société,  et  propose  d'en  faire  tirer  trente 
épreuves  avant  la  lettre  pour  les  membres  titulaires  résidants. 

Cette  proposition  est  unanimement  adoptée,  et  des  remercîments 
empressés  sont  adressés  à  notre  collègue. 

—  L'administration  du  Musée  historique  a  acheté  le  médaillon  de 
L.  Vcrus  (108  ans  de  Jésus-Christ),  que  M.  Davoust  avait  signale 
à  la  séance  du  H  janvier  dernier  (i). 

Bien  que  cette  pièce  ne  soit  qu'un  surmoulage,  elle  offre  un  double 
intérêt. 

D'abord  c'est  un  siirraoulage  ancien.  Il  a  été  reconnu  tel  par  le 
savant  expert  M.  Feuardent,  qui  a  bien  voulu  l'étudier. 

D'un  autre  côté,  cette  pièce  a  été  trouvée  dans  notre  région  orléa- 
naise,  sur  le  territoire  de  Vouzon  en  Sologne,  dans  les  dépendances 
du  château  de  la  Grillaire. 

En  voici  la  description  : 

Au  droit.  L.  Vérus.  Aug.  Anneniacus-Par liens,  Maximus  (buste 
lauré). 

Au  revers.  T.  R.  P.  VIII.  (Tribun  huit  fois),  Imp.  IIII.  (Empe- 
reur quatre  fois).  Cos.  III.  (Consul  trois  fois). 


Séance  du  vendredi  S 5   avril  1884. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  signale  dans  le  dernier  numéro  du  Pohjhihlion  nn 
long  article  de  M.  J.  lierthelé,  archiviste  des  Deux-Sèvres,  sur  la 
Bibliographie  des  ruines  de  Sanxay.  Quelques  lignes  y  sont  consa- 

(1)  Voir  plus  haut,  p.  170. 


—  185  — 

crées  à  la  brochure  publiée  sur  ce  sujet  en  188^  par  notre  collèi^uc 
M.  Duniuys,  secrétaire  de  la  Société. 

—  M.  L.  Palustre,  directeur  du  Bulhl'm  monumenlal,  invite  la 
Société  à  prendre  part  à  une  souscription,  ouverte  sous  les  auspices 
de  la  Société  française  d'archéologie,  dans  le  but  de  concourir  à 
l'acquisition  des  ruines  de  Sanxay. 

La  Société  décide  de  s'inscrire  sur  la  liste  des  souscripteurs  pour 
une  somme  de  100  francs. 

—  M.  le  Président  fait  connaître  qu'une  somme  de  1,500  francs 
vient  d'être  mise  à  la  disposition  de  la  Société  par  la  municipalité 
orléanaise,  en  vue  de  l'organisation  de  l'exposition  relative  à  l'histoire 
de  l'ancienne  Université  qui  s'ouvrira  bientôt  dans  la  Salle  des 
Thèses. 

La  Société  adresse  des  remercîments  à  M.  le  Maire  d'Orléans. 

—  Au  nombre  des  ouvrages  déposés  sur  le  bureau  figurent  :  Les 
Antiquités  de  l'église  Saint-Paul  d'Orléans,  d'après  des  documents 
inédits,  par  M"^  de  Villaret,  et  le  Tome  XVIII  de  nos  Mémoires, 
dont  l'impression  vient  d'être  achevée  par  M.  Jacob. 

—  M.  Delorme,  rapporteur  de  la  Commission  des  publications  pro- 
pose, conformément  au  désir  de  l'auteur,  de  déposer  aux  archives  le 
travail  de  M.  Tranchau  relatif  aux  chevaliers  du  Saint-Esprit  et  d'in- 
sérer dans  le  Bulletin  un  résumé  de  cette  intéressante  notice. 

Cette  proposition  est  adoptée  (1). 

—  M.  Boucher  de  Molandon  rend  compte  des  séances  du  Congrès 
des  sociétés  savantes  qui  vient  d'avoir  lieu  à  la  Sorbonnc.  Il  signale 
tout  spécialement  le  légitime  succès  obtenu,  dans  la  section  d'ar- 
chéologie, par  deux  membres  de  la  Société  : 

M.  Léon  Uumuys,  pour  sa  savante  Etude  sur  le  moule  mérovin- 
gien trouvé  à  Gémigny,  et  dans  laquelle  des  recherches  pleines  d'éru- 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  l'Jô. 


—  i8G  — 

dilion  étaient  rendues  plus  facilement  appréciables  par  d'élégants 
moulages  annexés  à  cet  excellent  travail. 

M.  Raillet,  ancien  archiviste  aux  Archives  nationales,  pour  son 
ingénieuse  restitution  d'une  des  inscriptions  tumulaires  des  XI»  et 
XII«  siècles  à  Saint-Benoît-sur-Loire,  dont  la  Société  a  récemment 
publié  les  jac-aimile  dans  le  XVIII^  volume  de  ses  Méînoires  : 


In  mundo  mundum  non  es  Gausberte. 


Ces  communications,  écoutées  avec  un  vif  intérêt,  ont  mérité  à  nos 
honorables  collègues,  les  éloges  du  bureau  et  des  nombreux  délégués 
présents  à  la  séance. 

Ces  deux  lectures  seront,  au  surplus,  analysées  avec  détails,  dans 
le  compte-rendu  officiel  des  réunions  de  la  Sorbonne. 

—  Le  Secrétaire  donne  communication  du  projet  de  Bulletin 
pour  le  premier  trimestre  de  1884.  —  Renvoi  à  la  Commission  des 
publications. 

—  M.  le  Président  rend  compte  des  démarches  qu'il  a  faites 
auprès  de  M.  l'Aminislrateur-Directeur  de  la  Bibliothèque  Natio- 
nale diuis  le  but  d'obtenir  à  titre  de  prêt  et  pour  la  durée  de 
l'exposition  d'Orléans  le  Manipiiliis  Curatoriim  et  la  Bible  de  Théo- 
dulfe. 

Les  règlements  administratifs  s'opposant  à  la  réalisation  des  désirs 
de  la  Société,  M.  Dolisle  n'a  pu  laisser  sortir  du  dépôt  public,  dont  la 
garde  lui  est  confiée,  ces  documents  d'un  prix  inestimable. 

D'autre  part,  la  Bibliothèque  nationale  ne  renferme  aucune  Charte 
concernant  l'Université  non  plus  qu'aucun  portrait  inédit  des  docteurs 
régents. 

—  M.  Dumuys  rend  compte  des  négociations  entreprises  en  vue 
d'obtenir  le  surmoulage  de  la  plate-tombe  d'Antoine  Brachet  d'Or- 
léans, appartenant  à  l'Université  de  Pavie. 

En  présence  des  frais  assez  considérables  qu'entraîneraient  le 
moulage  et  son  transport  en  France,  la  Société  est  d'avis  de  renoncer 
à  cette  acquisition. 


—  187  — 

Elle  décide  toutefois  qu'un  jeton  d'argent  et  un  volume  de  ses 
Mémoires  seront  offerts  à  M.  le  Chanoine  Prelini,  en  témoionase 
de  reconnaissance  pour  la  peine  qu'il  a  prise  dans  cette  aflaire. 


Séance    dn    vendredi    9    mat    1884. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  donne  lecture  de  deux  lettres  de  remercînient 
adressées  par  Ms'-  l'évêque  d'Orléans  et  M.  le  colonel  Brunet, 
chef  d'état-major  du  V«  corps  d'armée,  relativement  à  l'envoi  du 
XVIIle  volume  de  nos  Mémoires. 

—  M.  Vignat,  rapporteur  de  la  Commission  des  publications,  pro- 
pose l'impression  aux  Mémoires  d'un  travail  de  M.  Bimbenet  intitulé  : 
RestitiUioti  de  la  Librairie  de  l'Université  d'Orléans,  ainsi  que  celle 
du  plan  qui  l'accompagne  et  qui  a  été  dressé  par  M.  Fournier  jeune. 

—  M.  Delorme  propose,  au  nom  de  la  même  Commission,  l'im- 
pression du  projet  de  Bulletin  du  premier  trimestre  de  1884. 

—  M.  Jarry  fait  un  rapport  sur  le  travail  de  M.  Besnard  intitulé  : 
Les  Antiquités  de  Courbanton,  et  demande  l'insertion  dans  les  Mé- 
moires du  texte  et  des  planches  qui  l'accompagnent. 

Ces  propositions  sont  adoptées. 

—  Plusieurs  membres  présentent,  à  titre  de  membre  titulaire  non- 
résidant,  M,  Paul  Dcbrou,  docteur  en  droit,  propriétaire  au  Mazuray, 
commune  de  Ménestreau-en-Yillette. 

—  M.  Louis  Jarry  lit  un  travail  ayant  pour  titre  :  Note  sur  les 
ori(jines  de  l'Imprimerie  à  Orléans. 


—  188  — 

La  Société  décide  que  ce  travail  sera  immédiatement  imprimé,  en 
raison  de  l'opportunité  qu'il  présente  à  cause  de  l'exposition  rétros- 
pective de  la  librairie  orléanaisc.  Il  devra  figurer  dans  les  Mémoires. 

—  La  Société  décide  qu'une  inscription  commémorative  provisoire 
sera  apposée  sur  la  façade  de  la  Salle  des  Thèses  à  l'occasion  de 
l'exposition. 

—  ]\L  Boucher  de  Molandon  donne  lecture  de  la  note  qui  lui  avait 
été  demandée  sur  le  bas-relief  récemment  découvert  dans  la  rue  du 
Poirier. 

Renvoi  à  la  Commission  des  publications. 

—  M.  Fournier  jeune  propose  de  colorier  trente  épreuves  de  la 
fresque  du  grand  Cimetière  d'Orléans,  reproduite  dans  le  Bulletin 
du  IV"  trimestre  de  1883,  à  l'intention  des  membres  titulaires  rési- 
dants. 

Cette  proposilion  est  adoptée  et  des  remercîments  sont  adressés  à 
M.  Fournier. 


Séance  du  vendredi    3  3   mai    1884. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puciiesse,  président. 

MM.  Besnard  et  Ed.  Michel,  membres  titulaires  non  résidants, 
assistent  à  cette  réunion. 

—  M.  Boucher  de  Molandon  est  heureux  d'annoncer  à  ses  col- 
lègues, que  la  Société  de  Vhhtoire  de  France,  dans  son  assemblée 
générale  de  188  i,  vient  d'élire  pour  trois  années,  suivant  l'usage, 
membre  de  son  Conseil  d'aiiministration,  notre  Président,  M.  G.  Ba- 
guenault de  Puchesse. 

Ce  titre  très  envié,  ajoute  M.  Boucher  de  Molandon,  n'est  conféré 


—  189  — 

par  la  Société  de  l'histoire  de  France,  qu'à  des  savants  éprouvés, 
souvent  à  des  membres  de  l'Institut. 

La  nomination  de  notre  Président  est  donc  pour  lui,  tout  d'abord 
et  pour  notre  Compagnie  elle-même,  un  véritable  honneur. 

—  La  Société  des  antiquaires  de  l'Ouest  fait  gracieusement  hom- 
mage à  la  Compagnie  des  volumes  de  ses  Mémoires  qui  manquaient  à 
notre  collection. 

—  M.  le  Président  annonce  que  l'exposition  de  la  Salle  des 
Thèses  est  ouverte  au  public  et  qu'elle  a  été,  dès  le  22  mai,  inau- 
gurée en  présence  de  M.  le  Maire  d'Orléans  et  de  M.  le  Préfet  du 
Loiret. 

—  Plusieurs  membres  présentent  comme  associé  correspondant 
M.  l'abbé  Argant,  curé  de  Boiscommun  (Loiret). 

—  M.  Desnoyers  donne  lecture  d'une  liste  de  monnaies  romaines, 
récemment  trouvées  dans  la  Loire,  à  la  hauteur  de  l'École  d'artillerie 
d'Orléans  (1). 

—  M.  le  Chanoine  Prelini,  de  Pavie,  remercie  la  Société  du  sou- 
venir qu'elle  lui  a  envoyé  et  lui  offre  en  échange  le  premier  volume 
de  son  travail  sur  saint  Cyr,  évéque  de  Pavie. 


Séance  du  vendredi  13  juin  1884. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président,  en  donnant  connaissance  des  ouvrages  reçus, 
signale  le  dernier  numéro  du  Bulletin  du  Comité  des  Travaux  histo- 
riques et  scientifiques.  (Section  d'archéologie.) 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  203, 


—  190  — 

Cette  publication  contient  un  résumé  des  Mémoires  lus  au  Congrès 
de  la  Sorbonne  par  les  délégués  de  la  Société  archéologique  et  histo- 
rique de  l'Orléanais. 

—  M.  le  Président  annonce  la  mort  récente  de  M.  Charles  de 
Parseval,  qui  depuis  vingt  ans  faisait  partie  de  la  Société  comme 
membre  titulaire  non  résidant.  Esprit  distingué,  ami  des  traditions, 
fidèle  aux  vieux  souvenirs,  M.  de  Parseval  s'intéressait  à  nos 
travaux.  Il  nous  avait  lait  plus  d'une  communication,  et  il  avait 
bien  voulu  mettre  à  la  disposition  d'un  de  nos  collègues  les  titres 
de  la  baronnie  de  Chevilly,  à  l'aide  desquels  M.  l'abbé  de  Torquat 
a  publié  une  intéressante  notice  dans  nos  Mémoires. 

—  L'Académie  de  Nîmes  annonce  à  la  Société  qu'un  concours  litté- 
raire va  prochainement  être  ouvert  par  ses  soins. 

—  M.  Tranchau,  rapporteur  de  la  Commission  des  publications, 
propose  l'impression  dans  le  volume  des  Mémoires  du  travail  de 
M.  Dumuys  sur  un  moule  mérovingien.  —  Deux  planches  obtenues 
par  l'héliogravure  seraient  jointes  à  ce  travail. 

La  Société  adopte  ces  conclusions. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  annonce  qu'il  vient  d'acquérir,  au  profit  du 
musée  historique,  le  sceau  royal  aux  contrats  d'Artenay,  et  signale 
une  récente  découverte  de  débris  de  sculpture  faite  à  Orléans. 

—  M.  le  Président  attire  l'attention  de  ses  collègues  sur  une  note 
de  M.  Stein,  dont  il  donne  lecture,  et  qui  est  relative  à  un  nommé 
Jean  Godeffroy,  voyageur  Orléanais,  dont  les  manuscrits  du  XVI«  siècle 
existent  à  bibliothèque  publique  de  La  Rochelle. 

—  M.  Delaune,  avocat  à  Romorantin,  membre  titulaire  non-rési- 
dant, adresse  la  copie  d'une  sentence  du  Bailly  de  Vouzon  relative  au 
droit  seigneurial  de  I5anvin,  datée  du  dimanche  de  Quasimodo  132-4. 

Il  ollVe  également  à  la  Société  de  lui  adresser  une  copie  du  Car- 
tulaire  de  Vabbaye  du  Lieu  (Loir-et-Cher). 


—  491  — 

Cette  proposition  est  adoptée  en  principe,  et  l'examen  des  précieux 
documents  est  renvoyé  à  la  Commission  des  publications. 

—  M&'r  Barbier  de  Montault  signale  l'annonce  de  nouveaux  docu- 
ments sur  Jeanne  d'Arc  insérés  dans  le  recueil  périodique  intitulé  : 
Analeda  Juris  pontificii  (Paris,  Palmé,  1884.  In-fol.  Livraison  de 
janvier.  Col.  H3-M8.) 


Séanee  du    vendredi    SU    jnin    1884. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  signale  deux  notes  relatives  à  l'exposition  rétros- 
pective de  la  Salle  des  Thèses,  insérées  dans  le  Polybiblion  (n"  545) 
et  le  Gutenberg-Journal  (n°  du  18  juin  1884). 

—  M.  Louis  Jarry,  membre  titulaire  résidant,  offre  un  tirage  à 
part  de  son  Mémoire  sur  les  Débuts  de  r Imprimerie  à  Orléans. 

—  M.  Ed.  Michel,  associé  correspondant,  fait  déposer  sur  le 
bureau  son  Guide  complet  de  l'étranger  dans  la  ville  d'Orléans,  ainsi 
que  son  Guide  complet  des  étrangers  dans  la  ville  de  Blois  et  ses 
environs j  récemment  parus. 

—  M.  ILiuvette-Besnault,  associé  correspondant,  fait  hommage  de 
son  important  ouvrage  intitulé  :  Bhâgavata  Purâna.  Ce  tome  qua- 
trième est  la  suite  de  la  savante  publication  d'Eugène  Burnouf,  et 
offre  un  remarquable  modèle  de  typographie  orientale,  exécuté  avec 
autant  d'érudition  que  de  goût. 

—  M.  le  Président  dit  que  la  Société  sera  heureuse  d'apprendre 
qu'un  de  ses  vœux  les  plus  chers  vient  de  se  réaliser.  Le  Père  de  la 


—  192  — 

Croix,  assistant  le  20  juin  dernier  à  la  séance  de  l'Académie  des  Ins- 
criptions, a  pu  annoncer  à  la  docte  compagnie  que  l'acquisition  du 
terrain  où  sont  situées  les  belles  ruines  de  Sanxay,  mises  au  jour  par 
lui,  est  maintenant  im  fait  accompli.  Ce  résultat  est  dû  aux  efforts 
persévérants  et  au  dévouement  du  Père  de  la  Croix,  au  concours 
qu'il  a  trouvé  dans  la  Commission  des  monuments  historiques,  quj 
a  voté  une  somme  de  18,000  fr.,  dans  la  Société  française  d'archéo- 
logie, qui  a  ouvert  une  souscription  à  laquelle  ont  pris  part  trente- 
trois  sociétés  savantes,  enfin  à  la  généreuse  libéralité  de  M.  Raphai'l 
Bischofsheim,  qui  a  donné  14,000  fr. 

Deux  fois,  la  Société  archéologique  de  l'Orléanais  avait  joint  ses 
efforts  à  ceux  des  principaux  corps  savants,  pour  sauver  d'une  immi- 
nente destruction  ces  ruines  précieuses  ;  elle  ne  peut  aujourd'hui 
qu'envoyer  de  nouveau  au  Père  de  la  Croix  toutes  ses  félicita- 
tions à  l'occasion  du  succès  qui  vient  de  couronner  ses  efforts  per- 
sévérants. 

—  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  invite  la  Société  à  lui 
faire  connaître  dans  le  plus  bref  délai  les  questions  qu'elle  dési- 
rerait voir  insérer  dans  le  programme  du  prochain  congrès  des 
Sociétés  savantes. 

—  Sur  la  proposition  de  M.  Tranchau,  rapporteur  de  la  Commis- 
sion des  publications,  la  Société  décide  que  la  note  de  M.  Stein  sur 
Jean  Godeffroy,  voyageur  Orléanais,  sera  insérée  au  Bulletin.  Il  est 
en  outre  arrêté  (|ue  les  renseignements  complémentaires  recueillis  sur 
ce  même  personnage  et  sa  famille  par  M.  Tranchau  seront  imprimés 
à  la  suite  de  la  note  sus-indiquée  (1). 

—  M.  P.  DebroUjdont  la  candidature  avait  été  posée  dans  une 
séance  précédente,  ayant  réuni  la  majorité  des  suffrages,  est  proclamé 
membre  titulaire  non-résidant. 

—  M.  l'abbé  Argant,  curé  de  Boiscommun,  est  élu  associé  cor- 
respondant. 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  205. 


—  193  — 

—  M.  Desnoyers  donne  lecture  d'une  note  relative  à  l'offrande 
d'une  couronne  faite  à  la  mémoire  de  Jeanne  d'Arc  par  l'ûrphéon 
alsacien-lorrain  de  passage  à  Orléans. 

Renvoi  à  la  Commission  des  publications. 

—  M.  Boucher  de  Molandon  fait  connaître  à  la  Société  que 
M.  A.  Ramé,  membre  distingué  du  Comité  des  travaux  historiques, 
ayant  cru  devoir  résigner  son  titre  de  Vice-Président  de  la  section 
d'archéologie,  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  vient  d'appeler 
à  ces  hautes  fonctions,  par  une  décision  toute  spontanée,  notre  savant 
collègue,  M,  A.  Chabouillet,  conservateur  du  département  des  mé- 
dailles et  antiques  à  la  Bibliothèque  nationale. 

En  diverses  circonstances,  et  spécialement  dans  la  récente  étude 
des  monuments  épigraphiques  des  XI"  et  XII'^  siècles,  à  Saint-Benoît- 
sur-Loire,  la  Société  a  pu  apprécier  la  solide  érudition  de  M.  Ramé 
et  sa  bienveillante  courtoisie. 

Mais  nous  ne  saurions  non  plus  oublier  les  témoignages  d'affec- 
tueux dévouement  que  M.  Chabouillet  n'a  cessé  de  nous  donner,  du- 
rant plus  de  vingt  ans  qu'il  était  à  la  fois  Secrétaire  de  la  section 
d'archéologie  du  Comité  des  travaux  historiques,  et  membre  honoraire 
de  notre  Société. 

Son  chaleureux  appui  a  notablement  concouru  au  succès  de  nos 
efforts  pour  sauver  d'une  ruine  imminente,  en  1869,  la  Salle  des 
Thèses,  où  nous  siégeons  aujourd'hui. 

Dans  ses  remarquables  rapports,  aux  séances  solennelles  de  la  Sor- 
bonne,  il  ne  laissa  jamais  échapper  l'occasion  de  mettre  en  lumière 
les  travaux  des  sociétés  provinciales  et  particulièrement  de  la  nAtre, 
et  ses  bienveillantes  appréciations  ont  été  pour  beaucoup,  assurément, 
dans  les  honorables  distinctions  décernées  en  1875  et  1876  à  notre 
Compagnie. 

Ainsi  que  iMM.  Quicherat  et  Léopold  Delisle,  il  nous  a  plusieurs 
fois  favorisé  de  son  affectueuse  collaboration. 

Quelque  honneur  rejaillit  donc  sur  notre  Société  de  voir  siéger 
au  bureau  du  Comité  des  travaux  historiques^  les  savants  éniinents 
dont  nous  aimons  à  inscrire  les  noms  au  premier  rang  de  nos 
membres. 


—  194  — 

M.  boucher  de  Molamlon  propose  d'offrir  à  M.  Ramé  l'expression 
de  nos  regrets,  et  à  M.  A.  Chabouillet  nos  vives  et  sincères  félici- 
tations. 

La  Société  s'associe  tout  entière  aux  sentiments  qui  viennent  d'être 
exprimés,  et  statue  qu'ils  seront  mentionnés  au  procès-verbal  de  la 
séance. 

—  Le  même  membre  demande  que  des  mesures  soient  prises  en 
vue  de  faciliter,  le  cas  échéant,  l'acquisition  de  pièces  importantes 
pour  notre  histoire  locale,  lorsque  celles-ci  viennent  à  être  mises  en 
vente  publique. 

La  Société  décide  que  des  démarches  seront  faites  dans  ce  sens 
auprès  de  M.  le  Préfet  du  Loiret,  afin  que  des  fonds  spéciaux  soient 
mis,  s'il  est  possible,  à  la  disposition  de  M.  l'Archiviste  départemental 
en  vue  de  faciliter  la  rentrée,  dans  nos  dépôts  publics,  des  pièces 
authentiques  qui  pourraient  être  signalées. 

—  M.  Tranchau  donne  lecture  d'une  note  intitulée  :  Adieux  au 
vieux  quartier  d'Orléans  démoli  pour  l'établissement  des  marchés 
couverts. 

La  Société  décide  que  cet  intéressant  travail,  ainsi  que  les  dessins 
de  M.  Fournier  jeune,  qui  l'accompagnent,  sera  publié  sans  retard  à 
la  fin  du  présent  Bulletin  (1). 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  215. 


—  195  — 


CHEVALIERS    DE   L'ORDRE    DU    SAINT-ESPRIT 

QUI  SE  RATTACHENT  A  L'HISTOIRE  DE  L'ORLÉANAIS. 


Voici  le  résumé  du  travail  de  M.  Tranchau,  réduit  à  peu 
près,  suivant  son  désir,  à  une  liste  de  noms  : 


Fondation   de  l'Ordre    du    Saint-Esprit  par    Henri    III, 

31  décembre  1518. 

Les  statuts,  composés  de  95  articles,  attribuent  la  grande- 
maîtrise  au  Roi  qui,  le  lendemain  de  son  sacre,  prenait  le  col- 
lier et  l'habit  de  sa  dtgnité,  et  faisait  serment  de  maintenir  les 
règlements  de  l'Ordre. 

Les  conditions  requises  pour  être  chevalier  (le  nombre  en  était 
d'abord  fixé  à  cent),  étaient  :  la  profession  de  la  Religion  catho- 
lique, la  preuve  de  trois  quartiers  au  moins  de  noblesse  pater- 
nelle, —  sauf  pour  les  prélats  —  et  l'âge  de  35  ans.  Seuls  les 
princes  du  sang  pouvaient  être  reçus  à  25  ans  el,  par  la  suite, 
aussitôt  après  leur  première  communion. 

Il  y  avait  dans  l'Ordre  cinq  grandes  charges  d'officiers,  aux- 
quelles était  attaché  le  titre  de  Commandeur. 

1»  Le  Grand  aumônier  (le  !«■■  titulaire  fut  Jacques  Amyot, 
évêque  d'Auxerre)  ; 

2»  Le  chancelier  (1"  titulaire  Philippe  Hurault,  comte  de 
Cheverny,  qui  fut  gouverneur  d'Orléans)  ; 

3°  Le  prévôt  et  grand-maitre  des  cérémonies  (!<"■  titulaire 


—  196  — 

Guillaume  Pot,  seigneur  de  Chemault,  déjà  prévôt  de  l'Ordre  de 
Saint-Michel); 

4°  Le  grand  trésorier  (!<=■'  titulaire  Nicolas  de  Neufville,  mar- 
quis de  Villeroi,  secrétaire  d'État,  déjà  trésorier  del'Ordre  de 
Saint-Michel)  ; 

5'^  Le  secrétaire  (!«•■  titulaire  Claude  de  l'Aubespine^  tréso- 
rier des  finances  du  Roi  et  de  la  Reine.  C'est  le  père  de 
l'évêque  d'Orléans,  Gabriel  de  TAubespine). 

Saint-Simon  a  donné  de  nombreux  détails  sur  toutes  ces 
dignités,  et  sa  verve  caustique,  son  orgueilleux  dédain  de  grand 
seigneur,  sa  passion  à  défendre  les  droits,  prérogatives  et  pré- 
séances de  la  vraie  noblesse  ne  se  sont  peut-être  jamais  exhalés 
avec  plus  de  chaleur  que  contre  ceux  qu'il  appelle  les  vétérans 
et  les  râpés  de  l'Ordre  du  Saint-Esprit  où  certaines  promo- 
tions avaient  «  fourré  le  chien,  le  chat  et  le  rat.  » 

Tous  nos  rois  ont  fait  des  promotions  plus  ou  moins  nom- 
breuses. Les  principales  époques  qu'ils  choisissaient  étaient  le 
l*''  janvier,  le  jour  de  leur  fête  ou  de  leur  sacre,  et  le  jour  de 
la  Pentecôte.  La  cérémonie  de  réception  se  faisait  habituellement 
dans  la  chapelle  des  Grands-Augustins  de  Paris,  mais,  à  partir 
de  1686,  elle  eut  lieu  dans  la  chapelle  du  château  de  Versailles, 
et,  sous  la  Restauration,  dans  la  chapelle  des  Tuileries. 

Henri  III       fit    10  promotions  de  1578  à  1587  (le  31  dé- 
cembre de  chaque  année). 

Henri  IV  —  G  —  de  1591  à  1608. 

Louis  XIII  —  8  —  de  1610  à  1642. 

Louis  XIV  —  32  —  de  1653  à  1713. 

Louis  XV  —  72  —  de  1717  à  1773. 

Louis  XVI  —  23  —  de  1776  à  1789. 

Louis  XVIII  —      8  —  la  première   en  1808,  la  der- 
nière le  5  février  1824. 

Charles  X     —      6  —  de  1824  à  1830. 


Total 167  promotions. 

Les  personnages  Orléanais,  ou  se  rattachant  à  l'histoire  de 


—  197  — 

notre  province,  qui  ont  appartenu  à  l'Ordre  du  Saint-Esprit 
peuvent  se  ranger  dans  les  quatre  catégories  suivantes  : 


/.  —  Gouverneurs  d'Orléans  ou  lieutenants  généraux  du 
roi  dans  le  gouvernement  de  l'Orléanais. 

Après  Philippe  Hurault,  qui  fut  le  l^""  chancelier  de  l'Ordre, 
Arthus  de  Cossé-Gonor,  Grand-Pannetier  de  France,  frère  du 
maréchal  de  Brissac  {1^°  promotion  1578). 

Charles  de  Balzac,  seigneur  d'Entraigues  et  de  Malesherbes, 
1583. 

François  de  Balzac,  son  frère,  qui  de  Marie  Touchet,  maî- 
tresse de  Charles  IX,  eut  Henriette  d'Entraigues,  maîtresse  de 
Henri  IV,  1578. 

Claude  de  La  Châtre,  1585. 

François  d'Orléans-Longueville,   comte  de  Saint-Pol,  1595. 

Charles  d'Escoubleau,  marquis  de  Sourdis  et  d'Alluye,  1633. 

Antoine  d'Aumont,  marquis  de  Nolai,  1633. 

Jacques  d'Étampes,  marquis  de  la  Ferté-Imbault,  1661. 

Louis- Antoine  de  Gondrin,  marquis  de  Montespan  (seul  fils 
légitime  de  la  maîtresse  de  Louis  XIV),  premier  duc  d'Antin  et 
duc  de  Bellegarde-en-Gâtinais,  1724.  (Son  fils  et  son  petit-fils, 
Louis  II  et  Louis  III  d'Antin,  furent  comme  lui  gouverneurs 
de  l'Orléanais.  (Les  d'Antin  possédaient  le  petit  domaine  de 
Maison-Rouge,  près  de  la  Madeleine). 

François-Charles,  comte  de  Rochechouart,  1759. 

Enfin  parmi  les  personnages  investis  un  instant  du  gouver- 
nement de  l'Orléanais,  et  qui  appartinrent  à  l'Ordre  du  Saint- 
Esprit  comme  dignitaires,  sans  être  chevaliers  : 

Félix  Le  Pelletier  de  La  Houssaye,  contrôleur  des  finances 
après  Law  ;  il  fut  Prévôt-Commandeur,  1718,  et  Poisson,  mar- 
quis de  Marigny,  frère  de  M"»"  de  Pompadour,  qui  fut  Secré- 
taire-Commandeur, 1756. 


—  198  — 


//.  —  Évêques  d'Orléans. 

En  1619,  Gabriel  de  l'Aubespine  (1608-1630),  sous  qui  les 
Jésuites  vinrent  s'établir  à  Orléans  pour  fonder  le  Collège 
(1619). 

En  1C88,  Pierre  de  Camboust  de  Coislin  (1665-1706),  car- 
dinal en  1700.  C'est  lui  qui  a  commencé  la  construction  du 
grand  séminaire,  achevé  par  son  successeur,  Mf  Fleuriau 
d'Armenonville. 

En  1761,  Louis  Sextius  Jarente  de  La  Bruyère.  C'est  durant 
son  épiscopat  (1758-1788)  que  furent  abandonnés  le  grand  ci- 
metière et  ses  galeries,  dont  la  restauration  vient,  à  l'occasion 
de  l'Exposition,  de  recevoir  un  commencement  d'exécution. 


III .  —  Ducs  d'Orléans. 

Gaston,  frère  de  Louis  XIII,  fait  chevalier  du  Saint-Esprit  en 
1619,  à  11  ans,  comme  premier  prince  du  sang. 

PhiUppe  d'Orléans,  frère  de  Louis  XIV,  1654.  (Il  contribua 
beaucoup  à  la  fondation  de  notre  hôpital  général,  1672,  et  à 
l'ouverture  du  canal  de  Combleux  à  Briare.) 

Philippe  II  d'Orléans,  Régent  de  France  sous  Louis  XV, 
reçut  l'Ordre  en  1680.  C'est  lui  qui  ouvrit  au  public  la  Biblio- 
thèque léguée  par  Guillaume  Prousteau  aux  Bénédictins  de 
Bonne-Nouvelle. 

Louis  d'Orléans,  en  1722.  (Sous  lui  commença  la  construction 
de  notre  nouveau  pont  et  de  la  rue  Royale.) 

Louis-Philippe  d'Orléans,  en  1740.  (Il  fit  bâtir  le  Pavillon  de 
la  Chancellerie  pour  les  archives  du  Duché.) 

Louis-Philippe-Joseph  (Égalité),  en  1762. 

Louis-Philippe  II,  qui  n'était  encore  que  duc  de  Chartres 
quand  il  reçut  le  cordon  bleu,  1789.  (C'est  le  futur  roi  de  1830). 

Enfin  ses  deux  fils,  Ferdinand,  duc  d'Orléans,  en  1825 
(alors  duc  de  Chartres),  et  Charles,  duc  de  Nemours,  en  1829. 


—  199  — 


IV.  —  Personnages  célèbres  à  divers  titres  dans  l'histoire  de 

l'Orléanais. 

Parmi  les  dignitaires  de  l'Ordre,  comme  prévôts-comman- 
deurs, nous  avons  déjà  nommé  Guillaume  Pot,  seigneur  de  Clie- 
mault  ;  ses  deux  fils,  Guillaume  et  François,eurent  cette  charge 
après  lui. 

Louis  Phelypeaux,  seigneur  de  la  Vrillière  et  marquis  de 
Châteauneuf-sur-Loire,  mort  en  1G80  et  à  qui  un  de  ses  fils 
éleva  un  magnifique  monument  dans  l'église  de  cette  ville. 

Parmi  les  secrétaires-commandeurs,  son  fils  Balthazar  Phe- 
lypeaux, en  1689  ;  son  petit-fils  Louis,  1701,  qui  fut  fait  che- 
valier en  1713,  et  un  autre  Phelypeaux,  comte  de  Saint-Flo- 
rentin, en  1736. 

Parmi  les  chevaliers  : 

Le  maréchal  Jean  d'Aumont,  fidèle  serviteur  d'Henri  III  et 
d'Henri  IV  pendant  la  Ligue,  que  nous  voyons  assiégeant  deux 
fois  Orléans,  forçant  les  Ligueurs  à  lever  le  siège  de  Gien(1585), 
combattant  avec  gloire  à  Ivry,  et  enlevant  la  Bretagne  au  duc 
de  Mercœur. 

Biron  (Charles  de  Gontaut),  que  l'histoire  de  ces  temps  trou- 
blés nous  montre  bien  des  fois  dans  notre  pays,  notamment  au 
siège  de  Chartres  et  d'Orléans,  où  il  prend  position  à  Olivet,  à 
Saint-Mesmin  et  aux  moulins  de  Saint-Samson.  Quand,  aveuglé 
par  l'orgueil  et  l'ambition,  il  conspira  deux  fois  contre  le  roi, 
il  entraîna,  dit-on,  avec  lui  un  certain  nombre  d'Orléanais, 
anciens  ligueurs  mécontents  de  la  tolérance  d'Henri  IV  pour  les 
protestants. 

Louis  de  l'Hospital,  baron  de  Vitry  et  seigneur  des  terres  et 
château  du  Hallier,  de  la  promotion  de  1597,  mort  en  IGll. 
En  1699,  Jacques  de  l'Hospital,  seigneur  de  Choisy-aux-Loges 
(plus  tard  Bellegarde). 

François  de  l'Hospital,  fils  de  Louis  et  frère  de  Nicolas  de 
Vitry,  qui  arrêta  et  tua  Concini.  François  vendit  le  Hallier  et 
Boiscommun  à  Particelli  d'Emeri,  surintendant  des  finances, 

BULLETIN  N"  12L  15 


—  200  — 

dout  la  veuve  céda  ce  domaine  (4G61),  à  son  gendre  Louis 
Phelypeaux  de  la  Vrillière  (celui  du  mausolée  de  Châteauneuf). 

Les  derniers  noms  se  rattachant  à  l'Orléanais  que  nous  trou- 
vons dans  les  diverses  promotions  du  Saint-Esprit,  sont  : 

Trois  Béthune,  ducs  de  Sully,  faits  chevaliers  en  1688,  1724 
et  1784. 

Deux  Henri  de  Saint-Nectaire,  seigneurs  de  La  Ferté-Nabert 
(aujourd'hui  La  Ferté  Saint-Aubin),  terre  érigée  en  marquisat 
pour  l'un  en  1(550,  et  en  duché-pairie  pour  l'autre  en  1661,  sous 
le  nom  de  Ferté-Senneterre.  Elle  fut  vendue  en  1748  à  Ulrich 
Woldemar,  comte  de  Lowendal,  un  des  principaux  lieutenants 
de  Maurice  de  Saxe.  Il  fut  fait  chevalier  en  1746. 

Enfin,  Paul  de  Bcauvilliers,  duc  de  Saint- Aignan,  de  la  pro- 
motion de  1688.  L'austère  et  vertueux  gouverneur  du  duc  de 
Bourgogne  fut  inhumé  dans  l'église  des  Bénédictines  de  Mon- 
targis,  où  sept  de  ses  filles  étaient  religieuses. 

L'Ordre  du  Saint-Esprit  fut  enveloppé  dans  la  proscription 
commune  à  toutes  les  distinctions  nobiliaires  et  à  toutes  les  ins- 
titutions monarchiques.  Il  reprit  avec  la  Restauration,  puisqu'il 
y  eut  des  promotions  faites  par  Louis  XVIII  dès  1808,  et  par 
Charles  X.  La  Révolution  de  1830  le  fit  disparaître  de  nouveau, 
et  nous  croyons  que  le  duc  de  Nemours  est  aujourd'hui  le  seul 
représentant  de  cet  Ordre  illustre.  Ses  annales  offrent  un  très- 
grand  intérêt  par  la  succession  des  personnages  éminents  de  la 
France  ou  de  l'étranger  qui  ont  reçu  le  Cordon  bleu  entre  les 
années  1578  et  1830,  c'est-à-diro  pendant  deux  siècles  et  demi. 
Sans  avoir  le  grand  prestige  de  la  Jarretière  et  de  la  Toison  d'Or, 
l'Ordre  du  Saint-Esprit  a  jeté  un  très-vif  éclat. 

On  trouvera  aux  Archives  de  la  Société,  dans  le  travail  de 
M.  Tranchau,  des  notes  détaillées  sur  son  institution  et  sur  les 
chevaliers  ou  dignitaires  appartenant  à  l'histoire  orléanaise  dont 
la  liste  est  publiée  ci-dessus.  Pour  l'histoire  générale  de  l'Ordre 
consulter  surtout  Ilelyot,  Les  Ordres  monastiques,  religieux  et 
niilUaires.  (Paris  1719,  4  vol-in-4",) 


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—  201 


LE  BAS-RELIEF   DE  LA  RUE  DU   POIRIER 


Le  7  avril  dernier,  des  maçons  crépissant,  à  neuf,  la  façade 
extérieure  d'une  maison,  sise  rue  du  Poirier  n°  6,  mirent  à 
découvert  un  bas-relief  en  pierre  qu'une  couche  épaisse  de 
mortier  dérobait  jusqu'alors  aux  regards. 

J'en  fus  informé  et  m'y  rendis  aussitôt,  avec  notre  zélé  col- 
lègue, M.  Fournier  jeune,  dont  le  talent  et  le  dévouement,  tou- 
jours à  la  disposition  de  la  Société,  m'ont  été,  en  de  nom- 
breuses circonstances,  d'un  si  précieux  secours. 

La  parfaite  obligeance  du  propriétaire,  M.  Merlin-Biton,  nous 
permit  d'examiner  avec  soin  ce  petit  monument  sculptural,  in- 
crusté dans  le  mur  entre  les  fenêtres  et  au-dessus  du  balcon  du 
premier  étage. 

Il  est  en  pierre  d'Apremont,  de  forme  oblongue,  et  mesure 
soixante  centimètres  de  longueur  sur  quarante- sept  de  hauteur. 

Sa  surface  a  été  refouillée  de  quatre  centimètres,  pour  que 
les  figures  sculptées  en  ressortissent  en  demi-relief,  et  qu'un 
rebord  fortement  accentué  et  chanfreiné  à  l'intérieur  les  enca- 
drât au  pourtour. 

Dans  ce  chanfrein  saillant  est  figuré,  au  trait, du  côté  gauche, 
une  porte  entr'ouverte  ;  à  droite,  une  fenêtre  à  carreaux  lo- 


sanges. 


Au  fond,  entre  les  personnages,  se  voit  une  autre  fenêtre 
également  quadrillée. 

A  gauche  du  spectateur,  un  ange  en  pied,  aux  larges  ailes, 

tète  nue,  mais  vêtu  d'une  robe  flottante  que  retient  une  double 


—  202  — 

ceinture,  tend  les  bras  vers  la  Vierge  et  lui  présente  une  branche 
de  lis. 

La  Vierge,  agenouillée  sur  un  prie-Dieu,  dont  le  socle  supporte 
une  crédence  en  forme  de  corne  d'abondance,  tourne  la  tête 
vers  le  messager  du  ciel,  en  posant  sa  main  droite  sur  son  cœur 
et  sa  gauche  sur  un  livre  ouvert,  en  signe  de  foi  dans  les 
divines  Écritures.  Elle  est  vêtue  d'une  robe  flottante  ;  un  voile 
à  large  plis  couvre  sa  tête  et  ses  épaules. 

Sans  avoir  rien  de  très-remarquable,  ce  petit  bas-relief,  par 
la  simplicité  du  style,  la  pose  des  figures  et  le  correct  agence- 
ment des  détails,  n'est  dépourvu  ni  d'élégance  ni  de  valeur. 

Il  nous  conserve  un  curieux  spécimen  des  enseignes  peintes 
ou  sculptées,  qui,  avant  la  récente  invention  du  numérotage, 
distinguaient,  les  unes  des  autres,  les  maisons  particulières  et 
donnaient  parfois  leur  dénomination  aux  rues  dans  lesquelles 
elles  étaient  situées. 

La  piété  de  nos  pères  aimait  à  mettre  leurs  demeures  sous  la 
protection  de  ces  religieux  souvenirs. 

On  sait  que  V Hôtel  de  VAnnonciade  (rue  du  Tabourg),  où 
Jeanne  d'Arc  fut  respectueusement  accueillie  pendant  la  durée 
du  siège,  devait  son  nom  à  une  sculpture  extérieure,  analogue  à 
celle  qui,  après  plusieurs  siècles  d'oubli,  nous  apparaît  aujour- 
d'hui. 

Selon  le  vœu  de  la  Société,  M.  Fournier  jeune,  après  avoir 
relevé  ces  détails,  >'est  empressé  d'en  faire  un  croquis  aussi  élé- 
gant que  fidèle.  Son  joli  dessin  sera  le  principal  attrait  de  cette 
simple  notice. 

BOUCHER  DE  MOLANDON. 


203 


RECENTES   DECOUVERTES 


Les  dragueurs  ont  rencontré  dans  la  Loire,  en  avril  1884, 
vis-à-vis  l'Ecole  d'Artillerie,  les  monnaies  suivantes  : 
Auguste.  Médaille  bronze.  —  lî).  Neptune  debout. 
Antonin.  Grand  bronze.  —  b\.  Femme  debout. 
Antonin.  Grand  bronze.  —  r).  Fruste. 
Marc-Aurèle.  Grand  bronze.  —  Êj.  Femme  debout. 
Marc-Aurèle.  Grand  bronze.  —  r).  Femme  debout. 
Faustine  IL  Grand  bronze.  —  i^.  Femme  debout. 

Je  viens  de  trouver  à  Orléans  le  sceau  aux  contrats  d'Artenay  : 
il  est  rond,  en  cuivre,  et  porte  sur  sa  tige  de  suspension  les  mar- 
ques d'un  marteau  avec  lequel  on  le  frappait. 

Au  centre  se  voit  l'écusson  royal  de  France  couronné,  ac- 
costé de  deux  palmes;  on  lit  autour  :  Sel  roial  aux  contracts 

d'Artenay. 

» 

Sa  forme  et  son  écriture  le  donnent  au  XYI^  siècle. 

Je  tiens  ce  sceau,  si  précieux  pour  notre  histoire  provinciale, 
de  la  générosité  de  M.  Sevestre,  ancien  typographe  de  la 
maison  Puget. 

Je  signale  à  la  Société  plusieurs  fragments  de  chapiteaux 
appartenant  à  une  église,  portant  le  caractère  du  XI"  ou 
XII«  siècle. 

Ils  ont  élé  découverts  dans  une  maison  de  !a  rue  du  Cloître 
Saint-Étienne,  chez  M.  de  la  Selle.  Ils  servaient  de  moellons, 


—  204  — 

dans  une  muraille  de  la  cour,  qu'il  a  fallu  abattre  pour  en  cons- 
truire une  autre. 

Il  semble  très-probable  que  cette  église  était  celle  de  Saint- 
Étienne,  dont  on  voit  encore  deux  arceaux  dans  la  maison  de 
M.  Jacob,  imprimeur,  sise  dans  la  même  rue. 

DESNOYERS. 


—  2or 


UN   VOYAGEUR   ORLEANAIS 

AU    XVIo    SIÈCLE. 


A  l'un  des  derniers  congrès  de  V Association  française  pour 
l'avancement  des  sciences,  tenu  à  La  Rochelle  en  1882,  le 
savant  archiviste  de  la  Charente-Inférieure,  M.  L.-M.  Mes- 
CHiNET  DE  RiCHEMOND,  a  donné  quelques  détails  sur  un  voya- 
geur Orléanais  du  XVl^  siècle,  Jehan  Goddeffroy,  Sa  relation, 
autographe  et  inédite,  est  conservée  dans  un  des  manuscrits  de 
la  bibliothèque  publique  de  La  Rochelle  (no  653).  Elle  serait 
intéressante  assurément  à  publier  dans  son  entier.  Nous  n'en 
voulons  aujourd'hui  donner  que  l'avant-goût,  et  sans  doute  la 
primeur. 

Jehan  Goddeffroy  sortait  d'Orléans,  sa  ville  natale,  en  '1568, 
rapporte-t-il,  pour  fuir  les  guerres  civiles,  «  lesquelles  je  prie 
«  Dieu  de  bon  cœur  ester  de  ce  pauvre  royauime.  d  II  consa- 
cra trois  années  à  parcourir  «  les  païs  de  Picardie,  Flandre, 
Zellande,  OUande,  «  Allemaigne  ;  cantons  de  Souisse  ;  païs  des 
(T  Grisons,  Millanois,  Ytallie,  Rommanye  ;  reaulme  de  Naples, 
«  Piedmont,  Savoye  ;  »  il  relate  «  les  villes,  forteresses,  bourgs, 
bourgades  »,  et  cote  «  en  chacun  article  la  distance  qu'il  y  a  de 
traicte  à  l'aultre.  » 

Le  catalogue  de  la  bibliothèque  de  La  Rochelle,  en  enregis- 
trant cette  relation,  dit  que  le  récit  de  Goddeffroy  n'est  qu'une 
simple  nomenclature.  Notre  voyageur  sait  cependant  mêler  les 
appréciations  à  son  itinéraire  ;  après  avoir  décrit  les  monuments 
de  la  ville  de  Strasbourg,  par  exemple,  il  se  plaît  à  rappeler  que 


—  200  — 

cette  ville  est  peuplée  de  «  gens  de  bien  aymant  les  Françoys.  » 
Si  les  seigneurs  de  Genève  sont,  selon  sa  propre  expression, 
grands  politiques  et  rudes  censeurs,  il  ajoute  «  qu'y  séjournant 
«  trois  jours,  on  est  tenu  prandre  lettre  de  bourgeoisie  qui 
«  coustera  environ  troys  sols  ;  l'ayant  prise,  vous  estes  subject 
«  aux  lois  du  païs  et  à  la  justice  qui  juge  souverainement,  sans 
«  appel.  3>  Venise  lui  paraît  une  ville  admirable  en  richesses, 
situation  et  beauté.  Quatre  cents  galères  sont,  chaque  jour,  à 
flot  dans  cet  arsenal,  qui  peut  «  équiper  en  un  jour  vingt  mil 
«  hommes  combatans.  »  La  relation  se  termine  par  le  récit 
obligé  de  la  solennité  que  font  les  seigneurs  le  jour  de  l'Ascen- 
sion, «  pour  espouser  la  mer,  comme  roys  d'icelle,se  mettant  ce 
«  jour  même  tous  ensemble  en  ung  vaisseau  appelé  le  Bone 
((  Sanctore,  tout  doré  dedans,  lequel  chascun  y  est  en  son 
(c  rang,  le  duc  de  la  seigneurie  y  commandant,  lesquelz  sont 
«  suyviz  de  nombre  de  petits  bateaulx  couverz  que  on  appelle 
«  gondolles,  où  il  y  a  nombre  de  peuples  de  toutes  sortes,  pour 
«  veoir  jetter  en  la  mer,  par  ledit  duc,  un  anneau  de  diamant, 
«  en  signe  d'espouser  ladite  mer,  et  allors  qu'il  est  jette,  quan- 
«  tité  d'hommes  se  jettent  dedans  pour  trouver  ledit  anneau  qui 
«  demeure  à  celuy  qui  le  trouve.  Le  tout  se  faict  avec  haults 
«  bois,  instrumens  et  grand  triomphe.  M.  de  Foys  y  estoit  en 
«  son  rang  d'ambassadeur  de  France,  en  1569;  je  luy  veis  et 
«  parlois  à  luy.  Aussi  audict  jour  de  l'Ascention,  lesdits  sei- 
((  gneurs  font  mettre  en  évidanse  tous  les  tressors  de  Sainct- 
«  Marc  qui  est  une  richesse  grande  par  leur  estimation.  L'acte 
«  le  plus  à  remarquer  est  que  les  seigneurs  font  coucher  en 
«  leurs  registres  le  nom,  surnom  et  argent  que  chacun  qui  s'em- 
((  barque  porte  avec  luy,  affin  que  le  patron  du  navire  en  res- 
te ponde,  en  cas.  de  mort,  pour  après  le  rendre,  par  les  sei- 
«  gneurs,  aux  héritiers.  » 

La  description  de  «  Piomme,  ville  capitalle  du  païs  de  Rom- 
«  manye,  dont  le  pape  est  seigneur,  enrischie  de  beaulx  pallais, 
ce  jardins  et  chasteaulx,  en  laquelle  vous  voyés  de  grandes 
«  ruynes,  de  longtemps  faites,  comme  les  arcades  de  Vius?  qui 
«  venoyent  au  chasteau  de  Dioclessien  »,  est  également  digne 


—  207  — 

d'être  citée.  Goddeffroy  y  remarque  «  aultres  vestiges  de  grands 
a  édifices  qui  encores  apparoissent,  grands  téâtres,  haultes 
«  couUonnes  et  piramides  en  plusieurs  quantons  dressés  d'an- 
«  sienetté,  entre  toutes  aultres  une  piramide  deporfiUe,  toute 
«  d'une  piesse  et  carrera,  en  coulonnant  de  haulteur  dehuict  à 
«  dix  toisses,  assise  derrière  le  tample  Sainct-Pierre,  sur 
«  laquelle  y  a  une  grosse  bouUe  dedans  laquelle  on  tiant  les 
«  sandres  de  Sézart  (sic)  avoir  esté  mises  pour  mémoire  à 
«  jamais,  laquelle  piramide  par  commung  bruict  on  dict  avoir 

«  esté  amenée  de  Gresse  avec  aultres  antiquités » 

Goddeffroy  était  encore  à  Rome,  le  jour  de  la  Fête-Dieu  1570, 
et  termina  son  voyage  l'année  suivante.  Ces  quelques  extraits 
suffisent  à  faire  connaître  notre  explorateur  Orléanais,  et  nous 
devons  remercier  M.  deRichemond  de  nous  l'avoir  fait  voir  sous 
un  jour  aussi  favorable.  Nous  savons  encore  que  Jehan  Goddef- 
froy était  de  la  religion  réformée,  et  que,  en  décembre  1573,  il 
fut  témoin  dans  l'acte  de  baptême  de  Jacques  Esprinchart,  à 
La  Rochelle,  et  parrain  de  ce  futur  savant  explorateur  qui,  de 
la  même  religion,  a  laissé  aussi  une  relation  inédite  de  ses  voyages. 
Nous  ignorons,  quant  à  nous,  la  date  exacte  de  sa  mort. 

H.  STEIN, 

Élève  de  l'École  des  chartes. 

A  l'occasion  de  cette  note,  nous  avons  recherché  s'il  y  avait 
une  ancienne  famille  Godefroi  connue  à  Orléans.  Le  manuscrit, 
si  précieux  pour  nous,  du  chanoine  Hubert  nous  a  indiqué,  au 
t.  VIII,  feuillet  146,  des  Godeffroy,  dont  le  premier  cité, 
Estienne,  est  dit  «  marchand  drapier  à  Orléans  et  orùfinaire  de 
«  La  Rochelle  »,  ce  qui  explique  le  séjour  de  notre  Jean  en 
cette  ville,  où  sa  famille  avait  sans  doute  encore  des  relations  de 
parenté. 

Etienne  «  était  vivant  en  sa  profession  en  1480  et  1499.  » 

Il  eut  pour  enfants  :  Denis  Godeffroy  et  Jean  Godeffroy,  bour- 
geois d'Orléans. 

Celui-ci  épousa  Catherine  Taillebois,  fille  de  Nicolas  Taille- 
bois,  bourgeois  d'Orléans,  qui  y  fut  échevin  en  1483. 

15* 


—  208  — 

De  leur  mariage  naquit,  entre  autres  enfants  : 

Jean  Godeffroy,  lequel  épousa  Marie  Germé,  qui  vivaient  en- 
semble eu  1522  etl550,  et  eurent: 

Jean  GodefTroy  qui,  par  contrat  du  17  janvier  1556,  épousa 
Catherine  Aleaume,  fille  de  ce  Jacques  Aleaume  et  de  sa  femme 
Madeleine  Compaing,  très-connus  dans  notre  histoire,  morts 
l'un  en  1574,  l'autre  en  1583,  et  qui  furent  inhumés  dans 
l'église  des  Jacobins,  restaurée  de  leurs  deniers. 

Ce  Jean  est-il  notre  voyageur?  C'est  très-probable.  Les  dates 
s'accordent  bien.  En  1568,  au  moment  où  il  quittait  Orléans, 
sans  doute  à  la  suite  des  désordres  qui  avaient  signalé  le  re- 
tour de  Condé  dans  notre  ville,  il  pouvait  avoir  de  35  à  40  ans. 
Mais  pour  fixer  la  généalogie  et  surtout  la  biographie  de  Jean 
«  GoddefTroy  »,  il  y  aurait  des  recherches  à  faire. 

La  famille  GoddefTroy  avait  des  armoiries  :  d'après  Duleau  qui 
a  copié  Hubert,  elle  portait  d'azur  au  chevron  d'or  accompagné 
de  trois  cahnettes  d'argent,  ou,  dans  une  autre  branche  de  la 
famille,  de  trois  étoiles  d'argent. 

Ces  diverses  indications,  jointes  à  une  étude  plus  approfondie 
du  manuscrit  de  La  Rochelle,  permettront  peut-être  de  trouver 
des  renseignements  plus  précis  sur  le  «  voyageur  Orléanais  du 
XVIe  siècle  ». 

TRANCHAU, 

Membre  titulaire  résidant. 


—  209  — 


SENTENCE  DU    BAILLY  DE  VOUZON 

RELATIVE    AU    DROIT    SEIGNEURIAL    DE    BANVIN 

DU   DIMANCHE  DE   QUASIMODO   (22  AVRIL)   132i. 


Celte  sentence  nous  a  paru  intéressante  ;  nous  la  ferons  pré- 
céder de  quelques  observations. 

1°  Au  point  de  vue  paléographique  : 

Il  n'y  a  aucune  ponctuation,  sauf  quelques  points  indiqués  sur 
la  copie. 

Quelques  i  sont  surmontés  d'un  accent  aigu. 

L'écriture, quia  beaucoup  pâli,  est  encore  celle  du  XIII^  siècle. 

Enfin  l'orthographe  est  assez  bonne. 

Le  parchemin  a  dans  son  large  0"»  36  et  dans  son  haut  0™  27. 

Le  sceau  du  seigneur  manque. 

2»  Au  point  de  vue  de  la  formule  : 

Cette  formule  est  parfaite  ;  elle  établit  bien  le  point  en  discus- 
sion, les  raisons  données  de  part  et  d'autre  et  la  décision  pro- 
noncée. Seulement,ainsiquecela était  d'usage  alors  et  a  continué 
dans  les  siècles  suivants,  les  motifs,  ce  qu'on  appelle  aujourd'hui 
les  considérants,  ne  sont  pas  donnés.  Le  bailly  se  contente  de 
dire  que  le  prieur  a  meaus  (mieux)  prouvé  que  la  partie 
adverse. 

Il  est  à  remarquer,  toutefois  encore,  qu'elle  a  été  rendue  le 
dimanche  et  par  le  conseil  de  «  bone  gens  ».  S'agissait-il  là  des 
«  boni  homines  »  des  chartes  de  franchise  V 

3«  Au  point  de  vue  du  fond  : 


—  210  — 

La  question  à  vider  était  celle  de  savoir  si  le  prieur  de 
Vouzon  pouvait,  ainsi  qu'il  le  prétendait,  vendre  le  vin  des 
vignes  de  son  prieuré  à  emporter  «  au  potn,  pendant  le  ban  du 
seigneur  qui  était  de  quarante  jours  pour  vendre  le  sien  à  l'ex- 
clusion de  tous  autres. 

Le  seigneur,  par  son  procureur,  contestait  le  droit  prétendu 
par  le  prieur. 

Des  enquêtes  eurent  lieu  de  part  et  d'autre,  et,  après  examen, 
le  bailly  décida  que  le  prieur  pouvait  vendre  son  vin  pendant  le 
ban  du  seigneur,  mais  sauf  à  celui-ci  de  dépécier  les  pots  qui 
«  istraient  hors  de  l'hôtel  dudit  prieur,  garnis  du  vin  de  la 
«  taverne  ;  »  de  sorte  que  le  prieur  conservait  le  droit  de  faire 
consommer  sur  place,  sans  avoir  celui  de  laisser  emporter. 

Il  faut  dire  que  ce  malheureux  bailli  était  placé  entre  Ven- 
clume  et  le  marteau:  d'un  côté,  le  pouvoir  ecclésiastique  dont  il 
pouvait  craindre  les  foudres,  et  de  l'autre  le  pouvoir  seigneurial 
qui  pouvait  le  révoquer  de  ses  fonctions. 

Il  en  sortit  par  une  sentence  transactionnelle  «  par  le  conseil 
des  bonne  gens  »,  et  cassa,  comme  on  dit  vulgairement  aujour- 
d'hui, unejamhe  à  l\m,  un  hras  à  Vautre. 

Une  dernière  remarque  à  faire,  c'est  que  la  possession  du 
prieur,  sa  saisine,  comme  il  disait,  ne  pouvait  suffire  pour 
constituer  un  droit  à  son  profit.  Le  droit  de  banvin  était,  en 
effet,  d'essence  seigneuriale.  Or,  le  prieur  ne  pouvait,  en  aucune 
façon,  diminuer  l'étendue  de  ce  droit  et  participer,  pour  ainsi 
dire,  à  la  puissance  seigneuriale,  sans  avoir  une  concession 
écrite  à  lui  délivrée  par  le  seigneur  à  titre  de  sous-inféodation  ; 
et  il  n'arguait  d'aucune. 

Quoiqu'il  en  fût,  on  ne  voit  pas  que  le  seigneur, Grassay,  qui, 
suivant  Polluche,  avait  dans  ses  armées  un  léopard,  pas  plus 
que  le  prieur,  se  soient  pourvus  en  appel  contre  la  sentence. 

4°  Quel  est  le  Vouzon  dont  il  s'agit? 

Il  n'est  pas  douteux  qu'il  ne  s'agisse  du  Vouzon  solognot, 
dernière  petite  commune  de  l'arrondissement  de  Romorantin, 
canton  de  la  Motte-Beuvron,  du  côté  de  l'Orléanais,  et  dont  la 
Ghùtellenie  mouvait  autrefois  du  duché  d'Orléans. 


—  211  — 

Ce  prieuré-cure  était,  dans  l'ancien  évêché  d'Orléans,  de 
l'archidiaconé  de  Sully,  et  avait,  d'après  Guyon,  pour  présenta- 
teur l'abbé  de  Beaugency  et  pour  collateur  l'évèque. 

Il  était  dédié  à  saint  Pierre,  qui  est  encore  le  patron  d'aujour- 
d'hui, et  son  église  a  été  citée,  sous  le  même  vocable,  dans  plu- 
sieurs chartes  du  premier  fascicule  du  cartulaire  de  l'abbaye  de 
Beaugency,  publié  pour  la  Société,  par  M.  G.  Vignat. 

De  plus,  le  seigneur  dont  il  est  question  dans  la  sentence  est 
«  Monseigneur  de  Grassoy  »,  les  Grassay  dont  parle  PoUuche 
à  l'occasion  du  Vouzon  solognot. 

«  A  tous  ceaus  qui  verront  cestes  présentes  lestres.  Mestre 
Antoine  Doé,  baillif  de  Vouson,  salut.  Sachent  tuit  que,  comme 
le  prieur  de  Vouson,  on  nom  de  son  prioré,  deist  et  proposast 
par  deuant  nous,  en  jugement,  que  il  et  ses  dauenciers,  prieurs 
de  Vouson,  on  nom  de  leur  dite  prioré,  estoient  et  auoient  esté 
en  sesine  et  en  possession,  par  diz  ans  et  par  vint,  et  par  si  long- 
tens  comme  il  poet  souuenir  à  mémoire  d'orne,  que  droit  de 
saisine  li  estoit  aquis  de  vendre,  en  l'ostel  dou  dit  prioré,  le  vin 
creu  es  vignes  doudit  prioré,  durant  le  bam  monseigneur  de 
Gracoy  à  Vouson,  et  que  en  ceste  saisine  il  et  ses  dauenciers 
estoient  et  auoient  esté  peisiblement,  à  veu  et  à  seu  doudit  sei- 
gneur de  Vouson  et  de  ses  gent  et  de  ses  dauenciers  et  de  tous 
ceus  qui  veir  le  vouloient.  De  rechief  deit  que  nouuellement, 
puis  an  et  puis  jour,  comme  le  dit  prieur  eust  mis  en  tauerne, 
on  dist  ostel  de  son  prioré,  Vin  es  vignes  de  son  dit  prioré,  du- 
rant le  bam  dou  dit  seigneur  de  Vouson,  en  continuent  sa  dite 
saisine  et  en  usent  de  celé,  le  dit  Seigneur  de  Vouson,  par  ses 
gent  qui  on  nom  de  lui  le  fesaint  et  li  auoient  enpeschié,  sa  dite 
saisine  de  son  vin  vendre  en  la  manière  que  dit  est,  en  li  ostant 
la  mensure  et  en  li  défendent  que  il  ne  vendit,  et  ce  disoit  le  dit 
prieur  que  ce  li  auoit  esté  fait  à  tort,  et  de  nouel  si  réquéroit 
que  le  dit  enpêchement  li  fast  osté  et  sa  mesure  renduee,  en  li 
déclarent  et  aiugent  la  dite  saisine  de  vendre  son  vin  en  la  ma- 
nière que  dit  est,  et  toute  fois  que  il  li  pléroit  se  ce  li  estoit 
cogneu,  et  se  ce  li  estoit  nié  il  l'offroit  à  prouer  si  auant  comme 


—  212  — 

raison  donroit;  à  la  quele  demande  ou  requeste  ouïr  et  contre- 
dire nous  apeslâmes  Robin  Moreau,  procureur  de  mon  dit  sei- 
gneur, lequel  procureur  ainsi  apelé,  ouïe  la  dite  demande  ou 
requeste  en  la  manière  que  dite  est,  dit  et  proposa,  on  nom  du 
procureur,  pour  mon  dit  seigneur,  que  il  et  ses  deuanciers,  sei- 
gneurs de  Vouson,  estoient  et  auoient  esté  en  saisine,  par  si 
long  temps  que  il  n'estoit  mémoire  dou  comancement,  d'auoir, 
en  la  ville  de  Vouson,  banie  de  vin  vendre,  l'espèce  de  quarante 
jours,  chacun  an,  sus  et  contre  toute  manière  de  genz,  habitans 
en  ladite  ville,  de  contredire  et  défendre  que  nul,  en  la  dite 
ville,  ne  vendeit  vin  durant  le  dit  bam,  de  prendre  les  mesures  et 
de  traire  à  amande  tous  ceaus  qui,  contre  la  bannie,  fesoient  et 
qui  vin  vendoient  durant  le  dit  bam,  sans  congiédou  dit  seigneur, 
ou  de  ses  gent,  et  espéciaument  de  prendre  chiês  le  dit  prieur  les 
mesures  toute  fois  que  ledit  prieur  et  ses  dauanciers  s'estoient 
eflburciéz  de  vendre  vin  durant  le  dit  bam  ;  le  dit  prieur  disent 
le  contreire  et  que  toute  fois  que  ses  mesures  auoient  esté  prises 
pour  cause  de  vin  vendre  durant  ledit  bam,  elles  li  auoient  esté 
rendues  pour  son  vin  vendre  durant  le  dit  bam  en  la  manière 
que  dit  est.  Les  queles  demandes,  responses  et  défenses  ainsi 
proposées,  d'une  part  et  d'autre,  plet  entamé  sus  ce,  tesmoinz, 
très  d'une  partie  et  d'autre,  examinez  et  publiez,  et  jour  asséné 
au  jour  d'ué,  c'est  à  sauoir  le  dimanche  que  l'en  chante  quasi- 
modo,  aus  dites  parties  à  ouïr  droit,  nous  baillif  desus  dit, 
veues  et  diligeamment  regardées  les  enquestes  faites  sus  ce, 
oies  les  raisons  d'une  partie  et  d'autre,  et  considéré  tous  cen  qui 
mouoir  nous  poeit  et  deuoit,  tant  pour  une  partie  comme  pour 
autre,  par  le  conseil  de  bone  genz.  Disons  et  à  droit  que  le  dit 
prieur,  on  nom  de  son  dit  prioré,  à  méaus  proué  sen  tancion, 
à  la  fin  où  il  tendoil,  que  le  procureur  de  mondit  seigneur,  et 
adingeons  et  déclairons  au  dit  prieur,  on  nom  desus  dit,  la  sai- 
sine de  vendre  en  l'ostel  dou  dit  prioré,  le  vin  creu  es  vignes 
dou  dit  prioré,  en  tauerne;  à  la  mesure  de  Vouson,  bailliée  au 
dit  prieur,  ou  à  son  commendement  par  les  genz  mon  seigneur 
de  Vouson,  sauue  à  mon  dit  seigneur  la  saisine  de  dépécier  les 
pos  qui  istront  hors  de  l'ostel  au  dit  prieur,  garnis  dou  vin  de  la 


—  213  — 

tauernedou  dit  prioré,  durant  le  dit  bam.  En  tesmoing  de  la 
quele  chouse  nos  auons  sellées  cestes  présentes  lestres  dou  scel 
dou  quel  nos  usons  pour  mon  dit  seigneur  à  la  dite  bailliee.  Ce 
fut  fait  l'an  de  notre  Seingneur  mil  trois  cenz  et  vingt  et  quatre 
le  dimenche  que  l'en  chante  quasimodo  desus  dit.  » 

Signé  :  J.  Deschans. 
J.  DELAUNE. 


—  215  — 


ADIEUX 

AU     VIEUX     QUARTIER     D'ORLÉANS 

DÉMOLI  POUR  l'Établissement  des  marchés  couverts. 


Dans  quelques  mois  les  moindres  vestiges  du  plus  vieux,  du 
plus  intéressant  quartier  d'Orléans  auront  disparu.  Plusieurs 
des  plus  vénérables  rues  de  la  cité  seront  tombées  tout  entières 
sous  la  pioche  et  le  marteau,  instruments  dociles  de  l'idée  du 
progrès  qui,  au  nom  de  l'hygiène,  du  commerce,  du  bien-être, 
et  de  l'honneur  même  des  villes  modernes,  exige,  à  bon  droit 
d'ailleurs,  de  grandes  percées  et  de  vastes  places.  Chaque 
ville  a,  comme  Paris,  son  Haussmann  qui  taille  en  grand,  plus 
ou  moins,  pour  la  rajeunir,  et  lui  donner,  autant  que  possible, 
de  l'air,  de  la  lumière  et  du  confort. 

Tandis  que  sont  encore  debout  les  derniers  débris  de  notre 
première  enceinte  et  une  partie  de  l'étroite  et  sombre  rue  des 
Hôtelleries,  jadis  une  des  plus  belles  de  la  cité,  nous  aimons 
à  visiter  souvent  ces  tristes  restes  d'un  passé  plein  de  souvenirs, 
pour  leur  adresser  un  mélancolique  adieu.  Les  regrets  de 
l'archéologue  sont  toutefois  mêlés  de  quelque  consolation.  Il 
sait  que  l'Administration  municipale  a  l'intention  d'édifier  sur 
un  autre  emplacement  quatre  au  moins  des  précieuses  maisons 
condamnées  avec  les  rues  où  on  les  voit  encore  aujourd'hui. 
Il  a  comme  garantie  du  soin  qu'on  y  mettra  le  scrupuleux  et 
intelligent  respect  qui  a  présidé  à  la  reconstruction  de  la 
chapelle  Saint-Jacques  dans  le  square  de  l'IIôlel-de-Ville. 


—  216  — 

Ces  quatre  maisons,  dont  la  description  a  été  faite  trop  souvent 
pour  qu'il  soit  utile  de  la  renouveler  ici,  sont  les  trois  de  la  rue 
Pierre -Percée:  la  Coquille,  et  ses  deux  vis-à-vis  le  Lion  rouge 
et  la  Cordelière.  La  quatrième  c'est  le  n"  17  de  la  rue  des 
Hôtelleries,  qui,  outre  sa  belle  façade  de  briques  encadrée  de 
pierres,  a  dans  sa  cour  une  tourelle  avec  escalier  en  colimaçon, 
le  tout  vraiment  digne  d'être  conservé. 

Mais  que  de  types  remarquables  du  style  des  XV"  et 
XVIe  siècles  sont  déjà  abattus  ou  vont  l'être  !  Les  anciens  Guides 
d'Orléans,  Vergniaud,  de  Torquat,  Godou,  Biémont,  VHistoire 
architecturale  de  M.  de  Buzonniére,  et  mieux  encore  les 
dessins,  aquarelles,  eaux-fortes  de  MM.  Vaudoyer,  Pensée? 
Chouppe,  Davoust,  etc.,  seront  les  seuls  documents  qui  rappel- 
leront ces  joyaux  d'art  perdus,  par  exemple  :  les  maisons 
nos  6^  31  et  18  de  la  rue  Triballe,  de  VEcurie,  des  Bahutiers 
qui  a  dû  son  dernier  nom  de  rue  de  VÉcrevisse  à  l'enseigne  de 
cette  maison  n"  18.  Décrite  par  M.  Patay  dans  son  mémoire 
sur  nos  vieilles  enseignes  et  gravée  par  M.  Davoust,  l'Écre- 
visse  a  été  déposée  au  Musée.  Nous  y  retrouverons  heureuse- 
ment aussi  quelques  détails  de  la  maison  en  bois  n»  31,  les  sta- 
tuettes de  ses  moines  si  vigoureusement  taillées,  les  pendentifs 
de  son  puits,  et  l'écusson  qui  porte  la  date  de  1545.  C'est  de 
la  belle  époque  de  la  Renaissance  sous  François  l»»". 

Les  touristes  en  quête  des  vieilles  maisons,  qui  étaient  un  des 
principaux  attraits  de  notre  ville,  ne  trouveront  plus  celles  qui, 
dans  la  rue  des  Hôtelleries,  portaient  les  n"»  H  (la  Carpe), 
15,  19  et  21,  23,  45  et  47,  51,  24,  28  et  30,  qui  ont  été  soi- 
gneusement décrites  par  M.  Biémont  (p.  413-419).  Il  ne  res- 
tera dans  la  rue  des  Hôtelleries  que  la  maison  n»  60  bâtie  et 
habitée,  dit-on,  par  Jacques  Androuet  Ducerceau,  le  premier 
des  architectes  du  même  nom  dont  s'honore  la  France  du  XYI^ 
et  XVHe  siècles.  Détruite  également  la  maison  n^  1  de  la  rue 
de  la  Cholerie,  avec  son  large  auvent  de  bois  en  encorbelle- 
ment, et  ses  grosses  consoles  soutenant  trois  étages  ornés  de 
sculptures  brutes,  qui  paraissaient  remonter  au  XIII'=  siècle. 

En  dehors  de  ces  constructions  d'un  cachet   si  original   qui 


Plan  de  cave  d'une  maison 

d'habitation  me  des  Hôtelleries 

S^^  Catherine. 


Foupnier  J".®  del. 


CAVE 

d'une  maison  d'habitation  rae  des 
Hôiellepies  S^^  Catherine. 
Apcade  etvoûte  ogivale  duXII?  au XIil^  siècle. 


Foupniep  J1'  del 


—  217  — 

s'élevaient  sur  le  sol  de  la  vieille  cité,  il  y  en  a  sous  terre  de 
très-curieuses  aussi.  Nous  voulons  parler  des  caves  qui  sil- 
lonnent en  tous  sens  le  quartier  démoli. 

En  parcourant  le  chantier,  en  ce  moment  très-actif,  où  com- 
mencent a  sortir  de  terre  les  piliers  des  deux  nouveaux  pavillons 
des  marchés,  nous  avons  vu  çà  et  là  des  compartiments  séparés 
les  uns  des  autres  par  des  arcs  brisés,  de  pierre  dure,  taillés  en 
ogive  avec  chanfrein,  et  reposant  sur  des  piliers  engagés,  éga- 
lement en  pierre  ;  ceux-ci  se  raccordent  aux  arcs  doubleaux  par 
un  tailloir  qui  est  presque  toujours  à  cinq  pans.  En  quelques 
endroits  il  y  a  plusieurs  travées  de  ce  genre  placées  à  côté  l'une 
de  l'autre  en  équerre.  Le  style  de  ces  arcs  doubleaux  paraît 
être  de  la  transition  du  XII^  au  XIII"  siècle. 

Au  premier  abord,  en  présence  de  ces  arcades  ogivales,  nous 
pensions  avoir  affaire  à  des  chapelles;  mais  bientôt  en  les 
voyant  disséminées  sur  toute  l'étendue  du  chantier,  en  trouvant 
des  escaliers  en  hélice,  dont  les  marches,  d'un  seul  morceau  de 
pierre,  conduisent  dans  ces  substructions,  notre  conviction  fut 
faite.  Elle  devint  l'évidence  même  quand,  grâce  à  l'obligeance 
de  M.  Rayneau,  directeur  des  travaux  municipaux,  nous  pûmes 
descendre  dans  le  sous-sol  des  deux  pavillons  déjà  construits. 

Nous  avons  nos  catacombes  orléanaises,  —  moins  les  dimen- 
sions, moins  les  ossements,  les  tombes  des  martyrs,  et  les 
peintures  religieuses.  — ■  On  y  accède  par  deux  escaliers  ména- 
gés au  nord-est  et  ouest  des  pavillons.  Sous  tout  leur  périmètre 
existent  des  compartiments  semblables  à  ceux  qui,  pour  quel- 
ques jours  encore,  sont  à  ciel  ouvert.  La  plupart  s'ouvrent  par 
une  ogive,  quelques-uns  par  un  cintre,  appuyés  toujours  sur 
des  piliers  avec  tailloir  plus  ou  moins  grossier,  de  la  même 
nature  de  pierre.  Les  voûtes  sont  en  grosse  maçonnerie  et 
moellons.  Nous  sommes  bien  en  présence  de  caves.  Plusieurs 
des  murs  qui  les  séparaient  ont  été  démolis  pour  la  construc- 
tion des  piliers  de  soutien  des  pavillons.  C'est  aujourd'hui  un 
véritable  labyrinthe  d'où  le  visiteur  sortirait  difficilement,  si  sa 
lumière  s'éteignait  dans  sa  main  comme  dans  celles  du  jeune 
peintre  dont  l'abbé  Delille  a  si  bien  décrit  les  angoisses  dans 


—  218  — 

les  catacombes  de  Rome.  Il  y  a,  nous  a  dit  notre  guide,  sous 
certains  de  ces  compartiments,  un  et  quelquefois  deux  étages 
tout  semblables  dont  les  escaliers  ont  été  bouchés. 

Curieux  de  savoir  si  les  auteurs  qui  ont  étudié  les  antiquités 
de  notre  ville  ont  parlé  de  ces  constructions  souterraines,  nous 
avons  cherché  dans  YHistoire  architecturale  et  dans  le  Réper- 
toire archéologique  de  M.  de  Buzonnière,  et  nous  y  avons  vu 
qu'il  en  cite  un  grand  nombre,  notamment  une  sous  la  maison 
des  rues  du  Tabour  n»  35  et  du  Cheval-Ilouge  n°  35.  «  On  y 
descend,  dit-il,  par  un  escalier  en  hélice  très-étroit,  construit 
en  pierre  dure  ;  les  voûtes  sont  soutenues  tantôt  par  des  arcs 
doubleaux  plein  cintre,  tantôt  par  des  arcs  croisés,  tous  chan- 
freinés  ».  Cette  construction  ne  formait  autrefois  qu'une  seule 
galerie,  ainsi  que  beaucoup  d'autres  du  même  genre  ;  elle  a  été 
ensuite  divisée  par  un  mur  de  refend  pour  l'usage  séparé  des 
maisons  sous  lesquelles  elle  s'étend. 

Il  en  existe  d'analogues  sous  beaucoup  de  maisons  des  deux 
premières  enceintes,  ainsi  rue  du  Gloître-Saint-Étienne  n»  4;  rue 
Jeanne-d'Arc  n"  31  ;  rue  des  Grands-Ciseaux  n»  13  ;  rue  Louis- 
Roguet  n»  18  ;  sous  presque  toute  l'ancienne  rue  Pomme  de  Pin 
(entre  les  rues  Louis-Roguet  et  des  Pastoureaux)  ;  rue  Bour- 
gogne nos  267,  25G,  27-2;  rue  des  Trois-Maries  n°  9,  vaste 
galerie  continuée  sous  le  n"  278  de  la  rue  Bourgogne,  qui  porte 
tous  les  caractères  de  la  première  période  ogivale. 

Enfin,  et  sans  prolonger  inutilement  cette  émunération,  il  y  en 
a  une  très-curieuse  aussi  sous  les  bâtiments  actuels  du  Sacré- 
Cœur,  emplacement  occupé  autrefois  par  les  Chartreux,  qui 
eux-mêmes  succédèrent  en  1621  à  une  léproserie  établie  là 
au  XII"  siècle  sous  le  nom  de  Saint -Ladre  ou  Saint-Lazare. 

De  toutes  ces  constructions  souterraines  la  plus  grande  qui 
soit  connue  est  sous  l'ancien  presbytère  de  Sainte-Croix  : 
c'étaient,  croit-on,  les  caves  du  chapitre  cathédral. 

L'opinion  que  toutes  ces  galeries  étaient  des  caves  est  partagée 
par  l'éminent  architecte  VioUet-Leduc. 

Il  s'exprime  ainsi  au  mot  cave,  dans  son  Diclioinaire  rai- 
sonné (le  l'arcJnteciiire  française  : 


-  219  — 

«  De  tout  temps,  les  maisons  ont  été  bâties  sur  caves.  Les 
caves  ont  l'avantage  d'empêcher  l'humidité  naturelle  du  sol 
d'envahir  les  rez-de-chaussée,  et  procurent  un  lieu  dont  la 
température  égale,  fraîche,  permet  de  conserver  des  provisions 
de  bouche  qui  entreraient  en  fermentation  si  elles  restaient 
exposées  aux  cliangements  de  la  température  extérieure.  Mais 
c'est  surtout  dans  les  pays  vignobles  que  les  caves  ont  été  parti- 
culièrement pratiquées  sous  les  maisons.  En  Bourgogne,  en 
Champagne,  dans  le  centre  et  le  sud-ouest  de  la  France,  on  voit 
des  maisons  anciennes,  d'assez  chétive  apparence,  qui  possèdent 
jusqu'à  deux  étages  de  caves  voûtées,  construites  avec  soin, 
quelquefois  même  taillées  dans  le  roc. 

«  Pendant  le  moyen -âge,  les  villes  étant  entourées  de  mu- 
railles ne  pouvaient  s'étendre  ;  il  en  résultait  que  les  terrains 
réservés  aux  constructions  particulières,  lorsque  la  population 
augmentait,  devenaient  fort  chers  ;  on  prenait  alors  en  hauteur 
et  sous  le  sol  la  place  que  l'on  ne  pouvait  obtenir  en  surface,  et 
les  caves  étaient  quelquefois  habitées.  » 

Cette  citation  suffit  amplement,  ce  nous  semble,  pour  expli- 
quer la  destination  des  constructions  souterraines  si  multi- 
pliées dans  notre  ville.  Nos  caves  modernes  ne  se  bâtissent 
plus  avec  le  même  cachet  architectural.  Ce  type  tombé  en  dé- 
suétude témoigne  du  soin  que  nos  pères  mettaient  dans  les 
moindres  détails  de  leur  architecture  domestique,  et  aussi  peut- 
être  de  l'influence  du  sentiment  religieux  qui  se  marquait 
ainsi  par  l'imitation  du  style  employé  pour  les  églises  et  les 
chapelles.  Quant  au  quartier  de  la  rue  des  Hôtelleries-Sainte- 
Catherine  qui  a  été  l'occasion  de  cette  note,  on  peut  ajouter 
qu'il  était  peuplé  surtout  par  des  gens  de  robe  attachés  au 
Châtelet  et  par  de  riches  commerçants  qui  ne  regardaient  pas 
à  la  dépense  pour  rendre  leurs  habitations  solides  et  confor- 
tables. 

Nous  avons  voulu  que  le  souvenir  de  ces  caves  qui  vont  être 
recouvertes  dans  quelques  jours  ne  se  perdît  pas  tout  à  fait  ; 
de  là,  le  croquis  dont  nous  accompagnons  ce  petit  travail  ; 
grâce  à  l'obligeance  de  notre  collègue,  l'architecte,  M.  Fournier 


—  220  - 

jeune,  qui  a  attentivement  étudié  la  question.  Son  dessin  repré- 
sente l'entrée  de  la  cave  qui  se  voit  encore  aujourd'hui  en  avant 
du  pavillon  de  l'est,  à  l'endroit  où  la  rue  du  Brigondeau  rejoi- 
gnait celle  des  Hôtelleries. 

Nous  croyons  savoir  que  d'autres  notes  se  préparent  sur  la 
la  destination  encore  controversée  de  ces  constructions  souter- 
raines, auxquelles,  malgré  certaines  hypothèses,  il  faut  selon 
nous,  attribuer  le  nom  et  l'usage  vulgaires  de  caves. 

TRANGHAU. 


IMF.   UEOliUES   JACOn,  —  OULÉAKS. 


BULLETIN 


DE   LA  SOCIETE 


ARCHÉOLOGIQUE  ET  HISTORIOUE  DE  L'ORLÉAMIS 


N^  122. 

TROISIÈME  TRIMESTRE  DE   1884. 


Séance  dn   vendredi  il   juillet  1884. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  annonce  à  la  Société  la  morte  récente  de  M.  l'abbé 
Blanchard,  associé  correspondant,  résidant  à  Puiseaux. 

—  M.  Edmond  Michel  offre  à  la  Société  une  brochure,  extraite  du 
Bulletin  de  la  Société  du  Gâtinais,  intitulée  :  Les  Audran,  peintres 
et  graveurs. 

—  M.  Charles  Jourdain,  membre  de  l'Institut,  membre  honoraire 
de  la  Société,  fait  hommage  de  son  Discours  à  l'Assemblée  générale 
de  l'histoire  de  Paris  et  d'une  notice  intitulée  :  La  Société  de  l'his- 
toire de  France  de  18S3  à  i884. 

BULLETIN  NO  122.  16 


--   2'22  — 

—  M.  le  docteur  Patay  dépose  sur  le  bureau  un  mémoire  inti- 
tulé :  Visite  à  l'Exposition,  organisée  par  le  comité  êéparlcmenial  du 
Loiret  de  la  Société  française  de  secours  aux  blessés  militaires,  à 
roccasion  du  Concours  régional. 

Une  notice  sur  Les  œuvres  et  pro'hiils  7noderiies  admis  à  l'Expo- 
sition des  arts  décoratifs  d'Orléans  est  offerte  par  M.  Hcrluison. 
Des  remerciements  sont  adressés  aux  donateurs. 

—  M.  Ed.  Michel  adresse  à  la  Société  la  copie  d'une  inscription 
campanaire  par  lui  relevée  à  La  Chapelle-du-Noyer  près  de  Château- 
dun,  portant  le  nom  de  l'illustre  jurisconsulte  J.-R.  Pothier. 

En  voici  le  texte  exact  : 

f   EN   l'an   1771    lAY   ETE   BENITE   PAR   M^E   ieAN    SATURNIN   RALMBERT 
CURE   DE   CETTE 

PAROISSE   ET   NOMMEE   MARIE   CATHERINE     PAR   M^E   ROBERT    lOSEPH 
POTHIER   DOY 

EN    DU    PRESIDIAL   DORLEANS    ET    MARIE   CATHERINE    DE   LA    GEULLE 
DE   COINCES 

DEMOISELLE   EPOUSE     DE     M^E   PIERRE   ELIE    ROBERT     BOILERE    {sic) 
DE  DOMCY   ECUYER 
SEIGNEUR   FONDATEUR   DE    CETTE   EGLISE.         IULLIOT   FONDEUR. 

—  M'«e  d'Escures,  qui  porte  la  dernière  un  nom  illustre  depuis 
trois  cents  ans  dans  les  fastes  d'Orléans,  offre  à  la  Société  trois  pré- 
cieux souvenirs  de  sa  famille. 

Ce  sont  :  i°  Un  buste  en  marbre  de  Pierre  Fougeu  d'Escures  ; 
2°  une  épitaphe,  gravée  sur  cuivre,  autrefois  placée  au-dessous  de  ce 
buste  ;  3"  l'épitaphe,  gravée  sur  marbre  noir,  du  fils  du  même  per- 
sonnage. 

La  Société  décide  que  ces  monuments  seront  déposés  au  Musée 
historique  et  que  des  remercîments  seront  adressés  à  la  généreuse 
donatrice. 

M.  G.  Baguenault  de  Puchesse  annonce  qu'il  présentera  prochaine- 
ment à  la  Société  une  notice  sur  la  famille  d'Escures  et  le  château  du 
Poutil,  construit  par  Pierre  Fougeu  d'Escures,  l'ami  de  Henri  IV. 


—  223  — 

-^  M.  Ludovic  Guignard,  vice-président  de  la  Société  d'iiistoire 
naturelle  de  Loir-et-Cher,  secrétaire  général  du  Comité  local  de 
l'association  française  pour  l'avancement  des  sciences,  invile  la  Société 
à  prendre  part  au  congrès  qui  doit  s'ouvrir  très-prochainement  à 
Blois. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers,  président  de  l'Exposition  orléanaise  des 
arts  appliqués  à  l'industrie,  annonce  à  ses  collègues  que  le  jury  de 
cette  section  vient  de  décerner  une  médaille  de  bronze,  pour  ses  pho- 
tographies, à  M.  Dumuys,  secrétaire  delà  Société. 

—  M.  Doinel  lit  une  note  complémentaire  du  travail  de  M.  Ed.  Mi- 
chel sur  Les  Audran  peintres  et  graveurs. 

Renvoi  à  la  Commission  des  publications. 

—  M.  Thillier  fait  hommage  à  la  Société  d'un  titre  du  XVI<'  siècle, 
relatif  à  des  procès  survenus  entre  les  habitants  de  Chanteau  et  les 
moines  de  l'abbaye  d'Ambert  (Loiret). 

Notre  collègue  lit  ensuite  un  mémoire  analytique  et  explicatif  de  cet 
important  dossier,  sous  le  titre  suivant  :  Le  Cliamp  aux  Nonnains  à 
Chanteau. 

Renvoi  à  la  Commission  des  publications. 


Séance  du   vendredi   3  5  juillet   1884. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  Tamizey  de  Larroque,  membre  honoraire,  écrit  à  la  Société 
qu'il  vient  de  découvrir  une  autobiographie  de  Mfc''"  du  Camboust  de 
Coislin,  évéque  d'Orléans,  et  consulte  la  Compagnie  sur  la  question  de 
savoir  si  ce  document  est  publié  ou  inédit. 

Les  membres  présents  se  prononcent  en  faveur  de  la  négative,  et 


224  

invitent  M.  le  Président  à  insister  en  leur  nom  auprès  de  M.  Tamizcy 
de  Larroque  pour  qu'il  fasse  connaître  cette  pièce  intéressante. 

Le  même  correspondant  fait  hommage  d'une  brochure  sur  La 
Messaiine  de  Bordeaux. 

—  M.  Desnoyers  annonce  la  découverte  de  médailles  gau- 
loises et  romaines,  recueillies  sur  le  territoire  des  communes  de 
Chevilly  et  d'Ardon  (Loiret)  : 

Le  fermier  du  château  de  Boisgibault,  commune  d'Ardon,  a 
trouvé  au  mois  de  décembre  1883,  en  déracinant  un  arbre  près 
du  château,  treize  monnaies  gauloises  en  bronze,  type  Carnute  ; 
elles  étaient  renfermées  dans  un  vase  de  poterie  brisé.  M.  A.  de 
Bengy  de  Puyvallée  a  bien  voulu  faire  don  de  la  plupart  de  ces 
pièces,  qui  ont  été  déposées  au  Musée  dans  la  salle  orléanaise. 

Tête  à  droite.  —  rJ.  Aigle  éployé. 

Deux  médailles  romaines  grand  bronze  ont  été  découvertes 
en  juin  4884  dans  un  champ  labouré  à  Chevilly. 

Marc  Aurèle,  pièce  congiaire  :  —  p^.  Marc  Aurèle  et  Antonin 
assis  sur  une  estrade,  l'Abondance  est  debout  auprès  d'eux,  un 
personnage  monte  les  degrés  de  l'estrade. 

Lucile.  — '^.  Femme  assise. 

—  M.  Louis  Jarry,  au  nom  de  la  commission  des  publications, 
propose  l'insertion,  dans  le  Bulletin,  de  la  note  de  M.  Doinel  sur 
Les  Audran.  à  Louzouer  (1). 

Cette  proposition  est  adoptée. 

—  M.  Tranchau  signale  la  publication  de  deux  ouvrages  de 
M.  Fabre,  relatifs  à  Jeanne  d'Arc.  La  somme  nécessaire  à  leur  ac- 
quisition est  allouée  à  la  Commission  de  la  bibliothèque. 

(1)  Voir  plus  loin,  page  237. 


—  225  — 


Séance  du  vendredi    8    août    1884. 
Présidence  de  M,  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  offre  à  la  Société  un  volume  intitulé  :  Notices  et 
documents  publiés  par  la  Société  de  rHistoire  de  France  à  l'occasion 
du  50'^  anniversaire  de  sa  fondalion.  Cet  ouvrage  contient  une  lettre 
de  Villeroy  sur  l'attentat  de  Jean  Chastel  (27  décembre  1594), 
publiée  par  M.  G.  Baguenault  de  Puchesse. 

—  M.  William  AYagner  de  Philadelphie  adresse  à  la  Société  des 
échantillons  de  silex  taillés  trouvés  dans  le  Nouveau-Continent  et  sol- 
licite le  titre  d'associé  correspondant. 

—  Sur  la  proposition  de  la  Commission  des  publications,  la  Société 
vote  l'impression  du  projet  de  Bulletin  du  2^  trimestre  de  1884. 

—  Sur  le  rapport  de  M,  Jarry,  l'impression  aux  Mémoins  du  tra- 
vail de  M.  ThiUier  sur  Le  Champ  aux  Nonnains  est  décidée. 

—  M.  Tranchaulit  également,  au  nom  de  la  commission  des  publi- 
cations, un  rapport  sur  la  note  présentée  par  M.  Vignat,  relative  à 
ufie  vue  de  l'abbaye  de  Ferriéres,  copiée  par  M.  Fournier  jeune  sur 
un  ancien  plan  du  XVIP  siècle. 

Considérant  que  ce  plan  est  sensiblement  le  même  que  celui  publié 
par  M.  Ed.  Michel  dans  son  Histoire  des  monuments  civils  et  reli- 
gieux du  Câlinais,  la  Société  décide,  conformément  aux  conclusions 
du  rapporteur,  que  le  plan  dessiné  par  M.  Fournier  sera  encadré 
et  placé  dans  la  salle  des  Thèses;  que  les  lacunes  signalées  par 
M.  Vignat  dans  la  copie  de  ce  plan  publié  dans  le  Monasticon  Callica- 
num  seront  indiquées  dans  le  Biillelin  (i);  et  enfin,  que  ces  obser- 

(1)  Voir  plus  loin,  page  '229. 


—  2^^G  - 

valions  seront  communiquéos  à  notre  collègue,  M.  Ed.  Michel,  qui 

pourra  à  son  gré  en  faire  l'objet  d'un  carton  pour  son  bel  ouvrage. 

Des  remercîments  sont  adressés  à  M.  Fournier  pour  son  travail. 

—  M.  Basseville,  rapporteur  de  la  Commission  des  publications, 
propose  l'impression  aux  Mémoires  d'un  travail  de  M.  Bimbenet  sur 
Les  Nations  de  Picardie  et  de  Champagne  à  l'Université  d'Orléans. 

Ces  conclusions  sont  adoptées. 

—  M.  Doinel  commence  la  lecture  d'un  mémoire  sur  Les  Cham- 
parts  de  Deauce. 

—  MM.  Herluison,  Basseville  et  Tranchau  se  font  inscrire  comme 
délégués  de  la  Société  au  Congrès  scientifique  de  Blois. 


Séance    dn    vendredi    3%    août    1884. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  fait  part  à  la  Société  de  la  mort  récente  de  deux 
de  nos  collègues,  M.  l'abbé  Cosson  et  M.  Albert  Dumont. 

d  M.  l'abbé  Cosson  appartenait  à  la  Société  depuis  nombre  d'an- 
nées. 11  avait  longtemps  siégé  dans  ses  réunions  comme  membre  titu- 
laire ;  puis,  tenu  définitivement  éloigné  d'Orléans,  par  ses  fonctions, 
il  était  devenu  membre  titulaire  non  résidant. 

«  Nos  Mémoires  renferment  d'importants  travaux  dus  à  sa  plume, 
et  beaucoup  d'intéressantes  communications. 

«  M.  Albert  Dumont,  membre  de  l'Institut,  avait  été  récemment 
élu  membre  honoraire  de  la  Société;  et  il  était  attaché  à  notre  ville 
par  d'étroits  liens  de  famille. 

«  La  mort,  en  l'enlevant  jeune  encore  aux  études  qu'il  allectionnait, 


—  227  — 

vient  de  priver  le  monde  scientifique  d'un  de  ses  représentants  les 
plus  distingués.  » 

La  Société  entière,  s'associant  aux  regrets  exprimés  par  M.  le  Pré- 
sident, décide  que  l'expression  de  ses  sentiments  sera  consignée  au 
procés-verbal. 

—  M.  Boucher  de  Molandon  est  invité  à  rédiger  la  notice  biogra- 
phique de  M.  l'abbé  Cosson. 

—  M.  Massénat,  associé-correspondant,  fait  parvenir  sa  démission 
à  la  Société. 

Cette  démission  est  acceptée. 

M.  Tranchau  signale  un  article,  reproduit  dans  les  Annales  relï- 
gieuxes  d'Orléans  (n"  du  23  août  1884),  relatif  à  l'installation,  dans 
l'église  de  Saint -Vincent  de  Rouen,  de  verrières  représentant  les 
principaux  épisodes  de  la  vie  de  Jeanne  d'Arc. 


—  229 


NOTE 

SUR   UNE   VUE    A    VOL   D'OISEAU 

DE  L'ABBAYE  DE  FERRIÈRES. 


Au  mois  de  mai  1883,  deux  de  nos  honorables  collègues, 
MM.  Léon  Dumuys  et  Fournier  jeune,  vous  rendaient  compte 
d'une  intéressante  excursion  archéologique  entreprise  par  eux 
dans  la  partie  de  l'ancien  Gâtinais  Orléanais  comprise  aujour- 
d'hui dans  les  limites  de  notre  département  (1).  M.  Fournier 
signalait  alors  à  votre  attention  une  vue  à  vol  d'oiseau  de 
l'abbaye  de  Ferrières,  dont  il  avait  obtenu  la  gracieuse  commu- 
nication de  son  possesseur,  M.  Fausse,  propriétaire  à  Mérin- 
ville  (Loiret). 

C'est  de  ce  plan,  dont  il  vous  offre  aujourd'hui  un  très  fidèle 
fac-similé,  que  je  vous  demanderai  la  permission  de  vous 
entretenir  quelques  instants. 

Il  a  été  exécuté,  sur  parchemin,  en  1680,  par  Rocheu,  arpen- 
teur à  Gien,  et  mesure  0^615  de  hauteur  sur  0'"7G2  de  largeur. 
En  l'examinant  avec  tant  soit  peu  d'attention,  il  est  facile  de 
reconnaître  que  c'est  bien  celui  qui  a  été  reproduit  par  D.  Ger- 
niain,  dans  son  importante  publication  du  Monasticon  Gallica- 
num,  La  date  de  sa  confection  même  concorde  parfaitement 
avec  l'époque  pendant  laquelle  le  savant  bénédictin,  mort 
en  169i,  réunissait  les  matériaux  de  l'immense  travail  entrepris 
par  lui  et  qui  était  destiné  à  reproduire,  avec  une  notice  histo- 

(1)  Voy.  Bulletin,  n»  117,  p.  51. 


—  230  — 

rique,  les  vues  de  toutes  les  abbayes  bénédictines  de  France 
Les  notices  sont  demeurées  manuscrites  et  inachevées  ;  les 
planches  seules  ont  été  gravées  et  ont  paru. 

Mais  les  exemplaires  en  étaient  devenus,  de  notre  temps, 
d'une  rareté  extrême;  à  peine,  en  les  comptant  bien,  en  trou- 
vait-on une  quinzaine  de  connus.  C'est  alors  que  M.  Peigné- 
Delacourt  entreprit  de  rééditer  le  Monasticon  Gallicanum, 
secondé  par  M.  Léopold  Delisle,  qui  ne  craignit  pas,  en  fournis- 
sant une  érudite  introduction,  d'associer  son  nom  à  cette  repro- 
duction. 

Presque  toutes  les  vues  cavalières,  dont  se  compose  l'ouvrage, 
sont  anonymes.  C'est  à  peine  si  M.  Courajod,  qui  a  publié  une 
étude  approfondie  sur  le  Monasticon  Gallicanum,  a  pu  retrou- 
ver les  noms  de  deux  ou  trois  des  dessinateurs  qu'il  pense  avoir 
été  des  religieux,  plus  ou  moins  inexpérimentés,  ajoute-t-il, 
dans  l'art  du  dessin,  à  en  juger  du  moins  par  l'exécution  lourde 
et  maladroite  des  planches. 

L'examen  de  la  minute  du  plan  utilisé  par  D.  Germain  pour 
l'abbaye  de  Ferrières  permet  au  moins  de  restituer  le  nom  de 
son  auteur,  l'arpenteur  Rocheu  ;  nous  l'avons  déjà  nommé. 
Mais  là  ne  se  borne  pas  l'intérêt  de  la  découverte  faite  par 
M.  Fournier. 

D.  Germain,  en  effet,  pour  faire  rentrer  dans  un  même  cadre 
tous  les  dessins  qu'il  recevait,  a  été  obligé,  la  plupart  du  temps, 
de  les  réduire  ou  de  les  tronquer.  C'est  ainsi  que  la  planche  con- 
sacrée à  l'abbaye  de  Ferrières  ne  mesure  plus  que  0™  19  sur 
0™  27,  et  encore  toute  la  partie  sud  du  mur  de  clôture  et  du 
grand  jardin  de  l'abbé  a-t-elle  disparu. 

De  même  la  légende  en  latin,  rédigée  évidemment  par  un 
bénédictin  de  Ferrières  et  qui  comprend  vingt-huit  articles  sur 
l'original,  n'en  comprend  plus  que  vingt-deux  très  écourtés 
dans  le  Monasticon.  Partant,  bien  des  détails  omis.  On  pourra 
en  juger  en  comparant  les  textes  des  deux  légendes  que  nous 
juxtaposons  ici. 


231 


PLAN  ORIGINAL. 

A.  Porta  monaslerii  exterior  et 
inferior  cid  adiunctum  est  prœ- 
toriinn  (I). 

B.  Area  major  et  aditus  ad  sacras 
œdes. 

C.  .Edes  sacra  B.  Mariœ  viilgo  de 
Bethléem. 

D.  Basiliea  SS.  Apostolorum  Pé- 
tri et  Pauli. 

E.  Claustrum  maius  clngens  are- 
olascoronarias. 

F.  Sacellurn  B.Elisabeth  cui  subi- 
unctiim  capituhim  latet. 

G.  Claustrum  minus  quo  descrip- 
tusvarîis  fnjuris  hortulasclau- 
dilur. 

H.  Dormitorium  vêtus  cuisuhjec- 
lum  rcfectorium  cum  coquina 
latet. 

I.  Fenestrœ  vitreœ  refectorii. 

K.  Secessus, 

L.  Dormitorium  novum  daigna- 
tum. 

M.  Cella  hospitum  designata  In- 
fra  dormitorium. 

N.  Hortus  superior  monasterii. 

0.  Hortus  oUtorius  inferior  in 
longum  porrectus  ad  Clareiœ 
cdveum  et  aquam,  fluentem  ex 
stagni  cataracta  minore. 

P.  Minor  stagni  cataractes. 

Q.  Pistrinum. 

R.  Porta  monasterii  superior  anli- 
qua  adiuncto  ponte  ductario  (2) . 

S.   Valetudinarium. 

T.  Porta  monasterii  superior  (3) 
nova  designata  cui  adiungen- 
dus  pons  ductarius. 

U.  Aditus  noms  designatus  ad 
janunm  monasterii  interiorem 
et  ad  cellam  janitoris. 

X.  Cellœ  ministrorum  domesli- 
corum,  torcularia,  equilia. 


MONASTICON. 

A.  Porta    monasterii   exterior   et 
inferior. 

B.  Area  major  et  aditus  ad  sacras 
œdes. 

C.  .-Edes   nova    B.   M.    vulgo    de 
Bethléem. 

D.  Basiliea  SS.  Apostolorum  Pétri 
et  Pauli. 

E.  Claustrum  magnum. 

F.  Sacellurn  B.  Elisabeth. 

G.  Claustrum  minus. 


H.  Dormitorium  vêtus. 


I.  Secessus. 

K.  Dormitorium. 

L.  Cellse   hospitum. 

II.  Hortus  superior  monasterii. 
N.  Hortus  infeiior. 


0.  Minor  stagni  cataractes. 
P.  Pistrinum. 


Q.  Porta  supeiior  monasterii  nova. 


(1)  Les  mots  en  italique  n'existent  pas  dans  le  Monasticon. 

(2)  Pont  tournant,  Dictio)inaire  de  Trévoux. 

(3)  Les  mots  porta  superior  nous  semblent  désigner  ici  la  porte  prin- 


—  232 


PLAN  ORIGINAL. 

AA.  Domus  abbatialis. 

B6.  Janua  domus  abbatialis. 

ce.  Area  domus  abbatialis. 

DD.  .'Edes  infenores  mir.istrorum 
domesticorum  abbatis. 

EE.  Ilortus   voluptiiarids     vaviis 
figuris  descriplus. 

FF.  Ilortus  amplissimus  abbatis. 

GG.    Horrea,    torcularia,    equilia 
abbatis. 


MONASTICON. 

R.  Domus  abbatialis. 

S.  Janua  abbatialis. 

T.  Area  abbatialis . 

V.  .Elles  inferiores  domesticorum 
abbatis. 

X,  Hortulus. 

Y,  Ilortus  amplissimus  abbatis. 

Z.  Horrea,  torcularia,  equilia  ab- 
batis. 


Ainsi  le  Monasticon  n'indique  pas  le  prétoire  situé  au-dessus 
de  la  porte  A,  à  l'endroit  même  où  M.  Edmond  Michel,  notre 
honorable  collègue,  a  constaté  dernièrement  l'existence  de  pri- 
sons. Il  ne  mentionne  pas  non  plus  le  réfectoire,  la  cuisine,  l'in- 
firmerie, ni  la  salle  du  chapitre,  située  en  contrebas  de  la  cha- 
pelle de  Sainte-Elisabeth.  Enfin,  ce  qui  est  tout  aussi  grave,  il 
place  la  nouvelle  porte  principale  de  Tabbaye  à  l'endroit  où  était 
l'ancienne,  bien  que  ces  deux  portes  soient  distinguées  avec 
soin  dans  le  plan  original.  L'abbé  avait  ses  communs  (écuries, 
greniers,  pressoir,  etc.)  distincts  de  ceux  de  l'abbaye  ;  ils  sont 
confondus  dans  le  Monasticon. 

Les  observations  précédentes  s'appliquent  au  plan  de  l'abbaye 
de  Ferrières,  gravé  par  M.  Edmond  Michel  dans  son  bel  ouvrage 
sur  les  Monuments  du  Gâtinais.  N'ayant  sans  doute  pas  eu 
connaissance  du  plan  qui  fait  l'objet  de  cette  notice,  il  a  réé- 
dité simplement  celui  du  Monasticon,  reproduisant  les  mêmes 
inexactitudes,  qu'on  ne  saurait  par  conséquent  lui  imputer,  mais 
qu'il  faut  bien  cependant  signaler.  Ajoutons  que  M.  Michel  place 
les  chambres  des  hôtes  dans  le  bâtiment  de  l'infirmerie,  et  non 


cipale,  la  porte  d'honneur,  par  opposition  à  porta  inferior,  porte  secon- 
daire, porte  de  service.  Nous  ne  pensons  pas  que  les  épithètes  superlor 
et  inferior  s'appliquent  aux  dimensions  des  portes,  ni  à  leur  situation  sur 
un  sol  plus  ou  moins  élevé,  auquel  cas  il  faudrait  dire  :  porte  du  haut  et 
porte  du  bas.  M.  Edmond  Michel  a  simplement  traduit  parles  mots  :  porte 
supérieure  et  porte  inférieure,  ce  qui  n'élucide  pas  beaucoup  la  question. 


—  233  — 

comme  elles  étaient  au-dessous  du  nouveau  dortoir,  et  que  le 
mot  secessvs,  qu'il  traduit,  fort  discrètement  du  reste,  par  lieu 
de  retraite,  ne  signifie  autre  chose  que  latrines.  De  même  jns- 
trimim  ne  doit  pas  se  traduire  littéralement  par  moulin,  mais 
bien  par  boulangerie. 

On  voit  que  la  planche  du  Monaslicon  et  celles  auxquelles 
elle  a  servi  de  type  contiennent  de  nombreuses  inexactitudes  et 
omissions.  Désormais  tout  auteur  sérieux  qui  voudra  écrire  sur 
l'abbaye  de  Ferrières  devra  donc  s'en  rapporter  exclusivement 
au  fac-similé,  si  habilement  exécuté  par  notre  nouveau  col- 
lègue, M.  Fournier  jeune. 

G.  VIGNAT. 


234 


LES  AUDRAN  A  LOUZOUER 


Les  Audran,  peintres  et  graveurs,  ont  fourni  à  notre  savant 
confrère,  M.  Ed.  Michel,  le  sujet  d'une  brochure  intéressante  (1). 
La  lecture  de  ce  travail  me  remit  en  mémoire  que  j'avais  décou- 
vert en  1883,  dans  le  fonds  des  Visitandines  de  Montargis,  trois 
actes  concernant  le  lieu  du  bourg  de  Louzouer,  et  que  ces  actes 
se  rapportaient  justement  à  la  famille  artistique  des  Àudran  (2). 

Je  revis  ce  fonds  et  pris  copie  des  actes.  Je  donne  aujour- 
d'hui à  la  Société  archéologique,  le  résultat  de  mes  recherches, 
qui  viennent  compléter  celles  de  M.  Michel  et  leur  servir  de 
modeste  appoint. 

Ce  savant  a  fait  une  description  des  plus  précises  et  des  plus 
élégantes  des  registres  paroissiaux  qui  lui  ont  permis  d'élucider 
la  filiation  des  Audran.  lia  mis  au  jour  un  acte  du  10  juin  1721, 
signé  de  Benoît  Audran;  —  un  actedu  13  août  1721,  mention- 
nant le  décès  d'une  domestique  de  ce  même  Benoît  ;  —  un  acte 
de  décès  de  Marguerite  Audran,  du  4  septembre  1721  ;  —  l'acte 
de  décès  de  Benoît,  du  3  septembre  1721  ;  —  un  acte  du  27  mai 
1721,  signé  Jean  Audran,  graveur  du  Roi. 

A  la  suite  de  ces  documents,  M.  Michel  a  dressé  un  essai 
généalogique  de  la  famille  à  l'aide  des  registres  de  Louzouer  et 
des  Actes  d'état-civil  d'artistes  français  de  notre  confrère, 
M.  H.  Herluison. 

Le  premier  document  dont  je  vais  rendre  compte  est  un  con- 

(1)  Les  Audran.  Orléans,  H.  Herluison,  188'f,  in-8»  de  '21  pages. 
('2)  Arch.  du  Loiret,  série  II,  3  pièces  parchemin,  -f^  liasse. 


-  235  - 

trat  du  14  juin  1720,  par  devant  de  Rancy  et  Doyen,  notaires 
au  Châtelet  de  Paris.  C'est  l'acte  d'origine  de  la  propriété  des 
Audran  de  Louzouer.  Le  14  juin  1720,  en  effet,  Claude  Audran, 
«  peintre  ordinaire  des  bastimens  du  Roi,  »  et  Benoît  Audran, 
son  frère  «graveur  ordinaire  de  S.  M.,  conseiller  en  son  acadé- 
mie, »  demeurant  tous  les  deux  à  Paris,  au  Luxembourg, 
achetèrent  de  Joseph  Thomas,  marchand  de  bois,  et  de  Marie- 
Marguerite  Bechans,  sa  femme,  demeurant  au  château  de 
Lounay,  paroisse  de  Saint-Martin-sur-Horey,  près  Sens,  et 
quand  ils  venaient  à  Paris,  logeant  au  Luxembourg,  un  corps  de 
ferme,  sis  à  Louzouer-en-Gâtinais,  consistant  en  maison,  bâti- 
ments, granges,  bergeries,  écuries,  colombier  au-dessus  de  la 
grande  porte,  cour  fermée  de  murs  par  le  devant,  jardin  der- 
rière; vigne  y  conliguë,  closeau  et  accins;  —  plus,  un  verger,  le 
long  de  la  vigne,  contenant  six  quartiers,  le  tout  entouré  de 
haies  vives  et  fossés,  tenant  d'un  long  au  chemin  tendant  de 
Louzouer  au  Marchais-des-Sonnettes,  d'autre  long  et  des  deux 
bouts  à  divers  héritages  énumérés  dans  le  contrat;  —  plus, près 
de  150  arpents  de  terres,  prés  et  bois,  dont  la  description  serait 
trop  longue  ;  le  tout  moyennant  20,000  livres,  dont  9,000  pour 
le  prix  des  bestiaux,  grains,  vin,  récoltes  et  mobiliers. 

Les  acquéreurs  prenaient  la  charge  des  cens  et  droits  seigneu- 
riaux etmarchois  de  fermages  existants.  Les  Thomas  possédaient 
ce  bois  depuis  1714.  Ils  l'avaient^eux-mèmes  acheté  à  M.  Pierre 
Proqueau,  prêtre,  bachelier  en  théologie,  archidiacre  de  Provins 
en  l'église  métropolitaine  de  Sens  et  curé  de  Saint-Hilaire  de 
cette  ville. 

M.  Michel  nous  apprend  que  Claude  et  Benoît  élaient  fils  de 
Germain  Audran,  graveur,  et  de  Jeanne  Cizeron.  Claude  III  était 
né  à  Lyon  en  1628,  et  Benoît  I  à  Lyon  en  1661. 

Le  30  octobre  1722,  Claude  III,  Gabriel,  «  peintre  et  sculp- 
teur, »  et  Jean,  «  graveur  ordinairedu  Roy,  »  les  deux  premiers 
domicihés  au  Luxembourg,  le  troisième  à  l'hôtel  royal  des  Go- 
belins,  paroisse  Saint-Hippolyte,  échangent  avec  Edme  Garnot, 
sieur  de  Senneville,  ancien  chevau-léger  de  la  garde  ordinaire 
du  Roi,  et  Anne  Pvoullin,  sa  femme,  demeurant  tous  deux  à 


—  236  — 

Fontainebleau,  la  ferme  du  bourg  de  Louzouer  et  ses  apparte- 
nances, pour  la  moitié  d'une  maison  sise  à  Paris,  rue  du  Paon, 
paroisse  Saint-Côme.  Cette  maison  consistait  en  «  une  cuisine  et 
deux  salles  par  bas  au  rez-de-chaussée,  doubles  caves  dessous, 
quatre  étages  de  chambres  et  grenier  au-dessus,  cour,  puits  en 
icelle  ».  Elle  avait  pour  enseigne  le  Roy  d'Angleterre.  Elle  te- 
nait d'un  côté  aux  Cordeliers,  au  collège  de  Bourgogne,  et 
d'autre  à  M.  Minguy.  Elle  ouvrait  par  devant  sur  la  rue  du 
Paon.  Elle  relevait  de  la  censive  de  Saint-Germain-des-Prés,  à 
quatre  sols  parisis  par  an.  L'acte  d'échange  fut  reçu  par  Guer- 
don  et  Doyen,  notaires  à  Paris. 

Ce  n'est  qu'en  1741,  le  28juin,queles  Visitandines  acquirent 
de  M.  Garnot  la  ferme  du  bourg  de  Louzouer,  par  acte  passé 
devant  Roger  Hubert,  notaire  à  Montargis. 

Ces  actes  nous  permettent  de  restreindre  entre  1720  (14  juin) 
et  1722  (8  octobre),  le  laps  de  temps  que  les  Audran  résidèrent 
dans  l'Orléanais,  sans  doute  pendant  la  belle  saison,  et  de  fixer 
au  30  octobre  1721,  l'époque  où  ils  s'établirent  à  Paris,  dans 
une  maison  à  eux. 

Les  documents  publiés  par  M.  Michel  étant  postérieurs  à 
1720  et  le  dernier  datant  du  27  mai  1722,  on  voit  que  le  séjour 
de  ces  illustres  artistes  ne  fut  pas  long  à  Louzouer.  Ils  y  demeu- 
rèrent assez  longtemps  cependant  pour  que  leur  souvenir  de- 
meure attaché  à  l'histoire  de  la  province,  et  pour  que  le  Gâtinais 
le  revendique  avec  une  légitime  fierté. 

Jules  DOINEL. 


Imp.  Qeorgea  Jacob ,  —  Orléans. 


BULLËTliN 


DK   LA   SOCIETE 


ARCHÉOLOGIQUE  ET  HISTORIQUE  DE  l'ORLÉAMIS 


No  125. 

QUATRIÈME  TRIMESTRE  DE    1884. 


séance  du   ««ndredl   14   novembre    1884. 

Présidence  de  M.  Desnoyers,  vice -pré  si  dent. 

M.  l'abbé  Desnoyers  rappelle  en  termes  émus  les  tristes  circons- 
tances qui  tiennent  notre  honorable  Président  éloigné  de  cette  réu- 
nion. «  L'affreux  accident  qui  vient  de  jeter  le  deuil  dans  la  famille  de 
M.  Baguenault  de  Puchesse,  dit-il,  est  trop  présent  à  l'esprit  de  tous 
les  Orléanais,  pour  qu'il  soit  nécessaire  d'en  retracer  les  douloureux 
détails.  Je  propose  simplement  à  la  Société  d'insérer  au  procès- 
verbal  de  cette  séance  de  rentrée  l'expression  de  sa  vive  sympathie 
envers  la  personne  de  son  président,  b 

Cette  proposition  est  unanimement  adoptée  ;  et  M.  le  Secrétaire  est 
chargé  de  faire  parvenir  à  M.  G.  Baguenault  de  Puchesse  l'extrait  du 
présent  procès-verbal. 

BLLLETIN  N<»   123.  17 


—  '238  — 

— ■  M.  Francis  Péiol  l'ail  liimimagc  d'un  travail  iiililulé  :  l/aiild 
primitif  de  Cont'ujny. 

—  M,  Grellet-BalL-uerie  adresse  un  mémoire  sur  le  reliquaire 
portatif  de  Saint-Mommolenus. 

—  M.  Léopold  Delisle,  toujours  préoccupé  défaire  valoir  les  droits 
de  la  France  sur  les  manuscrits  que  les  vols  de  Libri  ont  introduits 
dans  la  collection  de  f^ord  Ashburnbam,  a  employé  (juclques  jours 
de  ses  vacances  à  examiner  les  volumes  provenant  de  Saint-Benoît, 
conservés  dans  la  bibliothèque  publique  d'Orléans,  ainsi  que  les 
anciens  catalogues  des  livres  de  la  célèbre  abbaye.  Le  catalogue 
du  XVIlIe  siècle,  donné  en  1853  à  la  Société  arcbcologique  par  M.  Alex. 
Jacob,  lui  a  été  particulièrement  utile,  et  il  a  pu  ainsi  contrôler  la 
liste  des  manuscrits  conservés  avant  la  Révolution  avec  ceux  qui  furent 
transportés,  en  1792,  à  la  bibliothèque  d'Orléans  et  dont  Septier  a 
dressé  la  nomenclature  en  1827.  Le  savant  directeur  de  la  Biblio- 
thèque nationale  a  communiqué,  le  20  août,  à  l'Académie  des  inscrip- 
tions, des  observations  sur  l'origine  du  manuscrit  dérobé  par  Libri 
et  formant  dans  la  collection  vendue  à  Lord  Ashburnbam  le  2^  ar- 
ticle du  Uo  10.  M.  Ilort,  professeur  à  l'Université  de  Cambridge,  y 
avait  reconnu  des  fragments  étendus  du  Miroir  de  saint  Augustin. 
M.  Delisle  établit  que  les  treize  feuillets  du  Miroir  faisaient  partie  du 
manuscrit  10  de  l'abbaye  de  Saint-Benoît,  tel  qu'il  est  indiqué  dans 
le  catalogue  de  la  Société  archéologique,  et  que  Dom  Sabalier  et 
Dom  Bivet  l'avaient  autrefois  consulté,  sans  soupçonner  du  reste  que 
l'ouvrage  était  de  saint  Augustin.  Ce  manuscrit  n»  10  est  arrivé  à  la 
bibliothèque  d'Orléans,  où  il  porte  aujourd'hui  le  no  10.  Mais  les  feuil- 
lets du  Miroir  de  saint  Auguslin,  signalés  encore  dans  le  catalogue 
Septier,  ont  été  enlevés  du  volume  par  Libri,  qui  en  a  fait  un  recueil 
distinct,  vendu  par  lui  en  1817. 

—  M.  Boucher  de  Molandon  dépose  sur  le  bureau  au  nom  de 
M.  Léopold  Delisle  une  brochure  intitulée  :  Le  plus  ancien  manuscrit 
du  Miroir  du  saint  Augitslin.  C'est  un  tirage  à  part,  extrait  du 
tome  XI^V  (1881)  de  la   liibliolhcquc  de  l'Fcole  des  Charles,  ci  i[u\ 


—  239  — 

contient  d'intéressants  détails  sur  les  faits  exposés  par  notre  éminent 
membre  honoraire,  à  l'Académie  des  Inscriptions  et  Relies-Lettres. 

—  M.  Tranchau  expose  dans  quelles  conditions  a  été  retrouvé 
l'exemplaire  du  catalogue  des  manuscrits  de  Saint-Benoît,  apparte- 
nant à  la  bibliothèque  de  la  Société. 

Sa  note  explicative  est  renvoyée  à  la  Commission  des  publica- 
tions. 

—  M.  Bailly  appelle  l'altenlion  de  la  Société  sur  une  demande 
adressée  par  M.  Stein,  dans  la  Revue  critique,  aux  personnes  en  situa- 
tion de  lui  communiquer  des  renseignements  sur  Jeanne  d'Arc  ;  il 
signale  également,  d'après  la  même  revue,  une  pièce  intéressante, 
publiée  au  tome  VIII^  des  Documents  rarea  on  inédits  de  l'histoire  des 
Vosges,  relative  aux  parents  de  la  Pucelle  d'Orléans.  Il  s'agit  d'un 
acte,  daté  de  1426,  établissant  que  Jacques  d'Arc  jouissait  à  Domremy 
d'une  assez  grande  aisance  contrairement  à  l'opinion  généralement 
admise. 

—  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  adresse  à  la  Société  le 
programme  des  questions  qui  seront  traitées  dans  le  prochain  congrès 
des  Sociétés  savantes.  Cette  communication  sera  insérée  au  présent 
Bulletin  (1). 

—  Plusieurs  membres  présentent  à  titre  d'associé-correspondant 
M.  Gabriel  Simon,  président  du  tribunal  civil  deGien. 

—  M.  le  Président  annonce  la  mort  de  M.  Lacroix,  pharmacien, 
à  Mâcon,  l'un  de  nos  plus  anciens  associés-correspondants. 

—  M.  l'abbé  Maître  adresse  à  la  Société  une  monographie  de  Saint- 
Péravy-la- Colombe. 

—  M.  Fournier  jeune  dépose  sur  le  bureau  les  plans  d'une  cave 
(1)  Voir  plus  loin,  page  "249. 


—  240  — . 

d'architecture  ogivale  (Xll"  siècle)  sise  sous  la  maison  de  M.  l'aumô- 
nier du  couvent  du  Sacré-Cœur  d'Orléans,  et  autrefois  dépendante  de 
laMaladrcrie  de  Saint-Lazare. 

Ce  dessin  est  destiné  à  accompagner  un  travail  de  M.  l'abbé  Co- 
chard. 

Des  remercînicnts  sont  adressés  à  M.  Fournier. 

—  M.  Henry  Stein,  ancien  élève  de  l'École  des  Chartes,  secrétaire 
de  la  Société  archéologique  du  Gàtinais,  ayant  réuni  la  majorité  ab- 
solue des  suffrages,  est  proclamé  associé-correspondant. 

—  M.  Doinel  termine  la  lecture  de  son  travail  sur  ;  Les  Champarts 
di  Deaiicc.  Renvoi  à  la  Commission  des  publications. 


Séance  dn    vendredi    8  8    novembre    1884. 

Présidence  de  M.  Desnoyers,  vke-président. 

M.  le  Président,  retenu  loin  de  ses  collègues  par  son  deuil  récent, 
adresse  à  la  Société  ses  remercînicnts  pour  le  témoignage  de  sympa- 
thique condoléance  qu'elle  lui  a  adressé. 

—  M.  II.  Stein  remercie  la  Société  de  sa  nomination  au  titre  d'as- 
socié-correspondant. 

—  La  Commission  des  antiquités  et  des  arts  de  Seine-et-Oise 
(Versailles)  propose  l'échange  de  ses  publications  avec  celles  de  la 
Société.  Cette  demande,  mise  aux  voix,  est  adoptée. 

—  M.  Hcrluison  fait  hommage  à  la  Société  d'un  opuscule  très-rare 
de  Léon  Tripault,  imprimé  chez  Éloy  Gibier  d'Orléans  (L')83),  qu'il 


—  241  — 

vient  de  faire  réimprimer  à  GO  exemplaires;  il  a  pour  titre  :  Joannœ 
Darcice  obsidionis  Aurelianœ  lïberatrms  res  geslœ,  imago,  et  judi- 
cium.  Les  faites,  pourtraict,  et  jugement  de  Jeanne  Darc,  dicte  la 
Pucelle  d'Orléans. 

—  M.  Desnoyers  dépose  sur  le  bureau  son  mémoire  sur  VExposi- 
tion  d  Oiléamet  ses  devancières.  (Extrait  des  Mémoires  de  la  Société 
des  sciences,  belles-lettres  et  arts  d'Orléans.) 

—  M.  J.  Berthelé  fait  hommage  à  la  Société  de  sa  Bihliogmphie  des 
foiiUlcs  de  Sanxay.  (Extrait  du  PoltjbibUon.) 

Des  remercîments  sont  adressés  à  ces  différents  donateurs, 

—  M.  le  Secrétaire  donne  lecture  d'un  rapport  de  M.  Martellière, 
associé-correspondant,  sur  un  souterrain-refuge  récemment  décou- 
vert à  Ormes,  prés  Pithiviers  (Loiret). 

Dans  cet  exposé  sommaire  de  la  découverte,  l'auteur  fait  connaître 
l'état  des  fouilles  entreprises  jusqu'ici  par  M.  Philippot,  propriétaire 
du  sol,  et  fait  appel  à  la  Société,  en  vue  d'obtenir  son  concours  pécu- 
niaire pour  la  continuation  des  travaux. 

Une  somme  de  50  fr.  est  allouée  à  notre  honorable  collègue,  qui 
veut  bien  s'engager  à  présenter  ultérieurement  un  mémoire  complet 
sur  les  résultats  de  son  exploration. 

—  M.  l'abbé  Maître  fait  déposer  sur  le  bureau  la  deuxième  partie 
de  sa  notice  sur  Saint-Péravy-la-Colombe. 

—  M.  Tranchau,  membre  de  la  Commission  des  publication>,  pro 
pose  l'insertion  aux  Mémoires   du  travail  de   M,   Doinel  intitulé  : 
Les  Champarts  de  Bcauce. 

—  M.  Louis  Jarry,  s'exprimant  au  nom  de  la  même  commission, 
se  prononce  en  faveur  de  l'impression  du  projet  de  Biillclin  du  3"  tii- 
mestre  de  188i. 

—  M.  Tranchau  demande  la  parole  et  s'exprime  en  ces  termes  : 


—  2-'j2   — 

La  Société  est  heureuse  de  voir  une  des  plus  hautes  ré- 
compenses de  rAcadémie  française,  le  deuxième  prix  Gobert, 
décernée  à  un  de  ses  membres,  M.  de  Maulde,  titulaire  non 
résidant. 

Voici  dans  quels  termes  M.  Camille  Doucet,  secrétaire  perpé- 
tuel de  l'Académie,  apprécie  le  livre  de  M.  de  Maulde  :  Jeanne 
de  France. 

«  Elle  décerne  le  2«  prix  Gobert  à  un  très  intéressant  et  très 
touchant  volumeconsacré  à  latriste  histoire  de  Jeanne  de  France, 
fille  infortunée  de  Louis  XI,  épouse  plus  malheureuse  encore  de 
ce  lier  duc  d'Orléans  qui,  à  un  moment  donné,  put  devenir  un 
bon  roi,  mais  un  bon  mari  jamais!  Si  Louis  XTI  se  vantail  de 
pratiquer  le  pardon  des  injures,  il  ne  cessa  pas,  en  revanche,  de 
se  montrer  cruellement  inflexible  envers  la  pauvre  princesse, 
qui  aurait  eu  tous  les  mérites  et  toutes  les  grâces,  si  la  beauté  de 
son  corps  eût  égalé  celle  de  son  âme. 

«  Les  moindres  incidents  de  cette  douloureuse  existence  et  de 
ce  long  martyre  sont  racontés  par  M,  de  Maulde  avec  une  com- 
plaisance attendrie  qui  a  son  intérêt,  son  charme  et  son  élo- 
quence. » 

C'est  aussi  avec  un  grand  plaisir  qu'on  relève  parmi  les 
auteurs  honorés  d'un  prix  par  l'Académie  française  le  nom  de 
M.Tamizey  de  Larroque,  qui  nous  appartient  comme  membre 
honoraire  é'.u.  Les  Lettres  de  Jean  Cliapelain,  pleines  de  noin- 
breux  et  piquants  détails  sur  la  fondation  de  l'Académie  des 
Inscriptions  et  Belles-Lettres  et  le  développement  de  la  langue 
française,  ont  partagé  le  prix  Archon-Desperouses.  M.  le  Secré- 
taire perpétuel  estime  qu'il  a  rempli  sa  tâche  avec  un  soin,  un 
goût  et  une  compétence  qu'on  ne  saurait  trop  louer. 


—  2 '.3 


Séance    du    vendredi    fl9    décembre    1884. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puceiesse,  président. 

M.  l'abbé  Desnoyers  annonce  à  ses  collègues  le  décès  de 
M.  Mantellier,  conseiller  à  la  Cour  de  cassation,  correspondant  de 
l'Institut,  membre  fondateur  et  ancien  président  de  la  Société  archéo- 
logique, ancien  directeur  du  Musée  historique  d'Orléans,  et  fait  en 
quelques  mots  l'éloge  du  défunt. 

M.  Mantellier  avait  été  élu  membre  honoraire  de  la  Société,  à  son 
déparât  d'Orléans,  en  1875. 

iM.  le  Président  fait  part  aussi  de  la  mort  de  M.  Dumas,  pre- 
mier président  de  la  Cour  d'appel  d'Orléans,  membre  honoraire  de  la 
Compagnie. 

La  Société  décide  que  l'expression  des  regrets  que  lui  font  éprouver 
ces  deux  pertes  simultanées  sera  consignée  au  procès-verbal  de  ses 
séances  et  elle  confie  à  M.  l'abbé  Desnoyers  le  soin  de  rédiger  la 
notice  biographique  de  M.  Mantellier. 

—  Les  ouvrages  suivants  ont  été  offerts  par  les  auteurs  : 
Les  Souterrains  d" Ar feuille,  par  M.  Francis  Pérot. 

Note  sur  la  succession  dans  la  maison  de  la  Tour-du-Pin  et 
L' Hôtel-de-Ville  de  Paris,  par  M.  de  la  Tour  du  Pin  la  Charce,  mem- 
bre titulaire  non  résidant. 

Une  excurs'ton  archéologique  en  Angoumois  et  la  Description  du 
châlenu  de  Chanlecoq,  par  M.  Léon  Dumuys. 

Des  remercîments  sont  adressés  aux  donateurs. 

—  M.  Desnoyers  donne  connaissance  de  découvertes  récemment 
fiiites  à  Santeau,  à  Baccon  et  à  Coinces  (Loiret)  (1). 

d)  Voir  plus  loin,  page  '2i7. 


—  244  — 

—  La  Société  souscrit  aux  œuvres  poétiques  de  M.  Tabbé 
Guiot. 

—  M.  Bcsnard,  membre  titulaire  non  résidant,  donne  lecture 
d'une  note  relative  à  plusieurs  découvertes  de  monnaies  carolingiennes 
faites  aux  environs  de  Courbanton  (Loir-et-Cher). 

—  >1.  Tranchau  lit  deux  notices  intitulées  :  Souvenir  des  Etats- 
Généraux  d'Orléans  en  1560;  Une  thèse  de  droit  au  XVII^  siècle  à 
V Université  d'Orléans. 

Ces  travaux  sont  renvoyés  à  la  Commission  des  publications. 

—  Il  est  ensuite  donné  lecture  d'un  travail  de  M.  H.  Stein,  associé 
correspondant  sur  :  Les  préparatifs  faits  à  Chartres  en  1008  pour 
l'entrée  de  Marie  de  Médici'i. 

—  M.  Delaune,  de  Romorantin,  adresse  la  copie  d'un  acte  relatif  au 
servage. 

—  M.  Louis  Jarry  lit  une  note  de  M.  G.  de  Barthélémy,  associé 
correspondant,  intitulée  :  Le  collège  de  Champagne  à  Orléans. 

Ces  diverses  communications  sont  renvovées  à  la  Commission  des 
publications. 

—  M.  le  Président  signale,  dans  la  Revne  de  VEcole  des  Chartes 
(Tome  XLV,  année  1884,  5"  livraison,  p.  549),  un  article  élogieux 
sur  les  travaux  suivants  de  M.  de  Molandon  : 

)o  Inscriptions  tumnlaires  des  XI^  et  Xll^  siècles  à  Sainl-Benoit- 
sin-Loire  ; 
2"  La  maison  de  Jeanne  d'Arc  à  Domrerny  et  Nicolas  Gérardin. 


245  — 


Séance    du    vendredi   S6  décembre    1884. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  Max.  de  Beaucorps,  vice-secrétaire-archiviste,  adresse  à 
M.  le  Président  sa  démission  de  membre  du  bureau  dans  le  but  de 
permettre  à  M.  Tranchau  de  reprendre  la  place  qu'il  avait  dû  quitter, 
en  vertu  du  règlement,  à  la  fm  de  l'année  dernière. 

—  Conformément  à  l'article  13  de  ses  statuts,  la  Société  procède  à 
l'élection  annuelle  des  membres  de  son  bureau. 

MM.  G.  Baguenault  de  Puchesse,  président,  et  M.  l'abbé  Desnoyers, 
vice-président,  tous  deux  rééligibles,  sont  maintenus  dans  leurs  fonc- 
tions ; 

M.  Basseville  est  élu  secrétaire,  en  remplacement  de  M.  Dumuys, 
non  rééligible  ; 

M.  Tranchau  est  proclamé  vice-secrétaire  archiviste,  en  remplace- 
ment de  M.  de  Beaucorps  démissionnaire. 

M.  Dumuys  est  nommé  membre  de  la  Commission  des  publi- 
cations, en  remplacement  de  M.  Delorme,  parvenu  au  terme  de  son 
mandat. 

—  M.  Tranchau  est  remplacé,  comme  membre  de  la  Commission 
de  lo  oibliothèque,  par  M.  Herluison. 

Cette  Commission  se  trouve  en  conséquence  composée  ainsi  qu'il 
suit  :  MM.  Jarry,  Herluison  et  Basseville,  ce  dernier  étant  désigné 
comme  sortant  au  mois  de  décembre  1885. 

—  Le  Concours  quinquennal  fondé  sous  les  auspices  de  la  Société 
devant  avoir  lieu  au  mois  de  mai  1885,  la  Société  désigne  les  membres 
du  jury  chargé  d'examiner  les  travaux  présentés. 

Cette  Commission  est  ainsi  composée  : 

BULLETIN  >°   123,  17* 


—  246  — 

MM.  Boucher  de  Molandon,  Desnoyers,  Vignat,  Tranchau,  Thillier, 
de  Beaucorps,  Raguenet  de  Saint-Albin,  Herluison  et  Davoust. 

—  M.  Boucher  de  Molandon  résume  le  travail  de  M.  l'abbé  Maître, 
intitulé:  Monographie  de  Saiut-Péravy-ta-Colombe. 

Renvoi  à  la  Commission  des  publications. 

—  M.  Desnoyers  annonce  que  la  Municipalité  orléanaise  vient  de 
changer  le  nom  de  la  rue  des  Noyers  en  celui  de  rue  Desfriches. 
Notre  honorable  collègue  demande  à  la  Société  de  s'associer  à  la  péti- 
tion qu'il  compte  présenter  à  M.  le  Maire  d'Orléans  à  ce  sujet. 

M.  le  Directeur  du  Musée  historique  déclare  apprécier  hautement 
la  pensée  qui  a  guidé  la  municipalité  et  l'a  poussée  à  rendre  un  hom- 
mage mérité  à  la  mémoire  de  l'artiste  Orléanais  ;  mais  il  émet  le  vœu 
que  le  nom  de  Desfriches  soit  donné  à  la  rue  Neuve,  dans  laquelle  cet 
artiste  est  né,  et  près  de  laquelle  se  trouvent  les  musées  renfermant 
ses  œuvres. 

Prenant  en  considération  les  observations  de  son  vice-président, 
la  Société  déclare  s'associer  à  sa  proposition  et  l'autorise  à  présenter, 
en  son  nom,  sa  requête  à  M.  le  Maire  d'Orléans. 


—  247  — 


REGENTES   DÉCOUVERTES 


Commune  de  Santeau,  canton  de  Pithiviers. 

Dans  le  labourage  des  champs  de  cette  commune,  en  1884, 
un  cultivateur  a  trouvé  les  objets  suivants  : 

Trois  pièces  gauloises  en  bronze,  cheval  galopant.  -  rJ  Tête  à 
gauche. 

Trois  autres,  tête  à  gauche.  —  ^.  Bœuf  couché.  Carnute. 

Trois  autres,  tête  à  gauche.  —  b).  Aigle  et  aiglon.  Carnute. 

Trois  autres,  tête  à  gauche.  —  r).  Aigle  éployé.  Carnute. 

Un  Adrien,  grand  bronze.  -•  r).  L'abondance. 

Un  Adrien,  moyen  bronze.  —  i%  Fruste. 

Quatre  Antonin,  grand  bronze.  —  ^.  Femme  assise. 

Antonin,  grand  bronze.  —  i^.  L'abondance. 

Antonin,  grand  bronze.  —  i\.  Femme  debout. 

Antonin,  moyen  bronze.  —  f^.  Temple  octostyle. 

Antonin,  grand  bronze.  —  r).  Fruste. 

Faustine  II,  grand  bronze.  —  i^.  Femme  debout. 

Faustine  II,  grand  bronze.  —  ri|.  Fruste. 

Postume,  grand  bronze.  —  r).  Proue  de  vaisseau. 

Tetricus  I,  petit  bronze.  —  ^.  Fruste. 

Gallien,  petit  bronze.  —  lîj.  Fruste. 

Constantin  II,  petit  bronze.  —  i^.  Deux  soldats  et  enseigne. 

Claude  le  gothique,  petit  bronze.  ~  it).  Fruste. 

Magnence,  petit  bronze.  —  r).  Reipuhlicœ  reparatio,  femme 
debout  devant  l'empereur. 

Valentinien  I,  petit  bronze.  —  r).  L'empereur  debout. 

Sept  pièces  frustes,  grand,  moyen  et  petit  bronzes. 

Total  37  pièces. 

Une  hache  en  silex  poli. 


—  248  - 

Un  nucleus  en  silex. 

Deux  grains  de  collier  en  terre  cuite. 

Un  strigile  en  fer. 

Un  manche  de  vase  en  bronze. 

Les  objets  gallo-romains  suivants  : 

Un  fer  de  lance. 

Un  couteau  en  fer. 

Une  clé  en  fer. 

Un  long  clou  en  fer. 

Des  anneaux  et  des  boucles  en  bronze. 

Une  lampe  ronde  en  terre  cuite. 

Un  vase  à  trois  pieds,  en  terre  grise. 

Un  fragment  de  vase  ollaire  en  terre  grise. 

Un  poids  de  tisserand,  en  terre  cuite. 

Deux  fragments  de  vase,  en  poterie  rouge  vernie. 

Une  boucle  de  ceinturon  mérovingien. 

Commune  de  Coinces,  canton  de  Patay. 

En  octobre  1 884,  on  a  trouvé  dans  un  labourage  une  hache 
celtique  en  bronze. 

Commune  de  Baccon,  canton  de  Meung. 

Dans  un  terrain  appelé  Prunay,  on  a  découvert,  en  labourant, 
en  1884,  un  tombeau,  formé  avec  des  pierres  sèches,  contenant 
un  squelette  orienté.  Il  portait  un  collier  formé  de  grosses  perles 
en  terre  cuite,  dont  dix  ont  été  gardées  par  le  fermier;  une  a  été 
déposée  au  Musée.  Dans  le  tombeau, a  dit  le  charretier,  se  trouvait 
(le  la  ferraille  qui  a  été  jetée  dans  les  tombereaux  de  terre  qu'on 
extrayait  du  champ.  Cette  ferraille  se  composait  évidemment 
des  débris  de  ceinturon  et  d'épée  de  l'époque  gauloise. 

DESNOYERS. 


^9 


BIMSTÈRE   DB  L'INSTRUCTION   PUBLIQUE   ET  DES   BEAM-1RT8 


PROGRAMME 


DU 


CONGRÈS  DES  SOCIÉTÉS  SAVANTES 

A   LA   SORBONNE   EN   1885. 


SECTION  D'ARCHÉOLOGIE. 

1°  Quelles  sont  les  contrées  de  la  Gaule  où  ont  été  signalés 
(les  cimetières  à  incinération  remontant  à  une  époque  antérieure 
à  la  conquête  romaine  ? 

Quels  sont  les  caractères  distinctifs  de  ces  cimetières  ? 

2°  Dresser  la  liste,  faire  la  description  et  rechercher  l'origine 
des  œuvres  d'art  hellénique,  des  inscriptions  et  des  marbres 
grecs,  qui  existent  dans  les  collections  publiques  ou  privées  des 
divers  départements.  Distinguer  ceux  de  ces  monuments  qui 
sont  de  provenance  locale  de  ceux  qui  ont  été  importés  dans  les 
temps  modernes. 

3»  Étudier  les  plus  récentes  théories  qui  ont  pu  être  émises 
sur  l'origine  des  basiliques  chrétiennes.  Décrire  les  plus  an- 
ciennes basiliques  que  l'on  connaisse  en  dehors  de  l'Italie,  en 
particulier  celles  de  l'Afrique  romaine. 

4°  Signaler  les  nouvelles  découvertes  de  bornes  militaires  ou 
les  constatations  de  chaussées  antiques  qui  peuvent  servir  à  dé- 
terminer le  tracé  des  voies  romaines  en  Gaule  ou  en  Afrique. 


—  250  — 

5«»  Grouper  les  renseignements  que  les  noms  des  lieux-ditt 
peuvent  fournir  à  l'archéologie  et  à  la  géographie  antique. 

60  Signaler  les  édifices  antiques  de  l'Afrique  tels  que  arcs  de 
triomphe,  temples,  théâtres,  cirques,  portes  de  ville,  tombeaux 
monumentaux,  aqueducs,  ponts,  etc.,  et  dresser  le  plan  des 
ruines  romaines  les  plus  Intéressantes. 

7°  Étudier  les  caractères  qui  distinguent  les  diverses  écoles 
d'architecture  religieuse  à  l'époque  romane  en  s'attachant  à 
mettre  en  relief  les  éléments  constitutifs  des  monuments  (plans, 
voûtes,  etc.) 

80  Rechercher,  dans  chaque  département  ou  arrondissement, 
les  monuments  de  l'architecture  militaire  en  France  aux  diffé- 
rents siècles  du  moyen-âge.  En  donner  des  statistiques,  signaler 
les  documents  historiques  qui  peuvent  servir  à  en  déterminer 
la  date. 

9°  Signaler  les  constructions  rurales  élevées  par  les  abbayes, 
telles  que  granges,  moulins,  étables,  colombiers.  En  donner, 
autant  que  possible,  les  coupes  et  plans. 

IQo  Étudier  les  tissus  anciens,  les  tapisseries  et  les  broderies 
qui  existent  dans  les  trésors  des  églises,  dans  les  anciens 
hôpitaux,  dans  les  musées  et  dans  les  collections  particu- 
lières. 

11°  Signaler  les  actes  notariés  du  XIV^  au  XVI*  siècle,  conte- 
nant des  renseignements  sur  la  biographie  des  artistes  et  parti- 
culièrement les  marchés  relatifs  aux  peintures,  sculptures  et 
aux  autres  œuvres  d'art  commandées  soit  par  des  particuliers, 
soit  par  des  municipalités  ou  des  communautés. 

12o  Étudier  les  produits  des  principaux  centres  de  fabrication 
de  l'orfèvrerie  en  France  pendant  le  moyen  âge  et  signaler  les 
caractères  qui  permettent  de  les  distinguer. 


—  251 


CIRCULAIRE 

DE   M.    LE   MINISTRE   DE   L'INSTRUCTION   PUBLIQUE   ET  DES 

BEAUX -ARTS. 


Monsieur  le  Président, 

J'ai  l'honneur  de  vous  informer  que,  par  arrêté  en  date  du 
24  décembre,  M.  le  Minisire  de  l'Instruction  publique  et  des 
Beaux-Arts  a  décidé  que  la  neuvième  réunion  des  délégués  des 
Sociétés  des  Beaux -Arts  des  Départements  aurait  lieu  comme 
les  précédentes,  à  la  Sorbonne,  à  la  même  époque  que  la  réu- 
nion des  délégués  des  Sociétés  savantes,  c'est-à-dire  du  mardi 
7  avril  au  samedi  11  avril  prochain. 

Des  lectures  et  des  conférences  publiques  seront  faites  pen- 
dant les  journées  des  8,  9  et  10  avril,  et  les  récompenses  seront 
distribuées  dans  la  séance  générale  que  M.  le  Ministre  doit  pré- 
sider le  samedi  11  avril. 

Les  mémoires  devront  être  envoyés  à  la  Direction  des  Beaux- 
Arts,  rue  de  Valois,  n»  3,  avant  le  8  février  prochain,  après 
avoir  été  revêtus  de  l'approbation  de  la  Société  que  vous  pré- 
sidez. Ces  mémoires  devront  être  inédits  (car  il  est  de  règle  que 
tout  travail  imprimé  soit  rigoureusement  exclu)  et  seront  sou- 
mis au  Comité  des  Sociétés  des  Beaux-Arts  chargé  de  désigner 
ceux  qui  pourront  être  lus  en  séance  publique  et  de  fixer  l'ordre 
des  lectures. 

La  durée  de  chaque  communication  sera  de  20  minutes  envi- 
ron :  pour  les  mémoires  trop  étendus,  les  auteurs  se  borneraient 
à  en  donner  un  résumé. 

En  vous  faisant  parvenir  les  lettres  d'invitation  destinées  aux 
délégués  de  votre  Société,  j'aurai  l'honneur  d'y  joindre  les  ins- 


—  252  - 

tructions  concernant  les  mesures  adoptées  d'un  commun  accord 
par  les  Compagnies  de  chemin  de  fer  et  mon  Administration. 

Je  vous  prie,  Monsieur  le  Président,  de  dresser  la  liste  de  vos 
délégués  avec  la  plus  grande  circonspection  et  la  plus  grande 
réserve.  En  dehors  des  personnes  qui  auront  à  faire  des  commu- 
nications, chaque  Société  ne  pourra  déléguer,  pour  la  repré- 
senter, que  trois  de  ses  membres  qui  devront,  dès  l'ouverture  de 
la  session,  lelO  avril,  inscrire  leur  adresse  à  Paris  sur  un  re- 
gistre déposé  dans  la  salle  Gerson,  à  la  Sorbonne. 

Je  vous  invite  à  m'adresser  très  exactement,  dans  les  délais 
ci-dessus  indiqués,  la  liste  des  délégués,  ainsi  que  les  mémoires 
inédits  dont  ils  se  proposeraient  de  donner  lecture  à  la  Sorbonne, 
afin  qu'il  soit  possible  de  communiquer  ces  travaux  au  Comité 
en  temps  utile. 

Agréez,  Monsieur  le  Président,  l'assurance  de  ma  considéra- 
tion très  distinguée. 

Le  Directeur  des  Beaux-Arts, 
A.  KyEMPFEN. 


'D" 


Ouvrages  offerts  à  la  Société  pendant  l'année  1884. 

I.    —   DONS   DU   MINISTÈRE    DE   l'iNSTRUCTION   PUBLIQUE   ET   DES 

BEAUX-ARTS. 

Gazette  des  Beaux-Arts  :  les  12  numéros  de  l'année  1884. 

Romania  :  janvier,  avril,  juillet  1884,  0°'  49,  50,  51. 

Bulletin  du  Comité  des  travaux  historiques  et  scientifiques  :  section 
d'histoire,  d'archéologie  et  philologie,  année  1883  et  n^^  |  à  3,  1884. 

Inventaire  sommaire  des  archives  du  département  des  affaires 
étrangères.  Mémoires  et  documents;  France,  1883. 

Discours  de  M.  Fallière,  ministre  de  rinslruction  publique,  à  la 
réunion  des  Sociétés  savantes,  1884. 

Annuaire  de  CAssociatiou  des  éluda  grecques,  \1^  année,  1883. 


—  253  — 

Dictionnaire  topographiqne  du  Calvados,  par  M  Ilippeau,  in-i", 
Imprimerie  nationale,  1883. 

Diclionnaire  topographique  des  Hautes-Alpes,  par  M,  Roman, 
in-4'',  Paris,  Imprimerie  nationale,  1884. 

II.  —  HOMMAGES. 

M.  Baguenault  de  Piicbesse  (Gustave).  —  Notices  et  documents 
publiés  par  la  Société  de  l'histoire  de  France,  1884. 

M.  Berthelé  (Joseph).  —  Bibliographie  des  fouilles  de  Sanxay. 

M.  Boucher  de  Molandon.  —  La  maison  de  Jeanne  d'Arc  à  Dom- 
rcmy  et  Nicolas  Gérardin. 

—  Inscriptions  tumnlaires  des  Xh  et  XII^  siècles  à  Saint-Bcnoît- 
sur- Loire. 

Le  R.  P.  de  la  Croix.  —  L'Hypogée  Martyrium,  de  Poitiers,  avec 
atlas  de  29  planches,  in-f",  Paris,  Didot,  1883. 

M.  Delisle  (Léopold).  —  Le  plus  ancien  manuscrit  du  Miroir  de 
saint  Augustin,  1884. 

M.  Desnoyers  (l'abbé).  —  Catalogue  du  Musée  historique  d'Or- 
léans, par  M.  Desnoyers,  directeur  du  Musée,  1884. 

—  Ancien  plan  manuscrit  de  la  forêt  d'Orléans,  garde  de  Neuville. 

—  L'Exposition  d'Orléans  en  J884  et  ses  devancières. 

M.  Dumuys  (Léon).  —   Description   du  château    de  Chantecoq. 

—  Une  excursion  archéologique  en  Angonmois.  {Lettre  de  M.  Du- 
muys à  M.  Berthelé.) 

M.  Grellel-Balguerie.  —  Notice  sur  le  reliquaire  portatif  de  saint 
Mommole,  abbé  de  Saint-Benoît-sur-Loire,  1884. 

M.  Hauvette-BesnauU.  —  Le  Bhagavo.ta  piirana  ou  Histoire  poé- 
tique deKrichna,  Imprimerie  nationale,  1884. 

M.  Herluison.  —  Arts  décoratifs,  beaux-arts  et  arts  appliqués  à  l'in- 
dustrie, notice  des  œuvres  et  produits  modernes  exposés  à  Orléans, 
dans  la  halle  Saint-Louis,  du  17  mai  au  30  juin  1884.  In-i6,  pa- 
pier tienté. 

—  Joannœ  Darciœ  obsidionis  Anrelianœ  liberatricis  res  gestœ, 
imago  et  judicium,  par  Léon  Trippault,  Orléans,  E.  Gibier,  1583, 
pet.  in-8o,  tiré  à  00  exemplaires. 

M.  Jarry  (Louis).  —  Les  débuts  de  l'Imprimerie  à  Orléans,  1884. 


—  i54  — 

M.  Johanet  (Edmond).  —  Andiien,  graveur  en  médaUles,  1761- 
1822.  —  {Varl,  revue  hebdomadaire,  U^  année,  t.  III.) 

M.  Jourdain  (Charles).  —  La  Société  de  r histoire  de  France, 
de  183S  à  1884. 

—  Discours  prononcé  à  rassemblée  générale  de  la  Société  deVhxs- 
toire  de  Paris,  115  mai  iSS^. 

M.  Michel  (Edmond).  —  Guide  complet  de  l'étranger  dans  la  ville 
d'Orléans,  188i. 

—  Guide  de  l'étranger  dans  la  ville  de  Blois  et  les  environs,  1881. 

—  Les  Audran,  peintres  et  graveurs,  1884. 

M.  Patay.  —  Visite  à  l'Exposition  organisée,  à  Orléans,  par  luS)- 
ciété  de  Secours  aux  blessés,  mai  1884. 

M.  Prelini  (César).  —  San  Siro,  évêque  et  patron  de  Pavie,  Pavio, 
1880. 

M.  Pérot  (Francis). —  Inventaire  des  objets  trouvés  dans  le  dé- 
partement de  l'Allier  en  1882. 

—  La  Belle  Bourbonnaise,  chanson  du  XVIIIe  siècle. 

—  Autel  primitif  de  l'Eglise  de  Contigny. 

—  Les  Sabots  d'amour.  (Dans  ['Alliance  des  avis  et  des  lettres,  du 
1"  décembre  1883.) 

—  Pierres  entaillées  des  temps  préhistoriques.  Chàlons-sur-Sai'ine, 
Marceau,  1883. 

—  Les  souterrains  d'ArfeuiUes.  .Moulins,  Desrosiers,  1884 

M.  Ruelle  (Emile).  —  Le  Congrès  européen  d'Arezzo,  pour  le 
chant  liturgique,  Paris,  Didot,  1884. 

M.  Sainsot  (l'abbé).  — .%lice  nécrologique  sur  l'abbé  Harel,  curé 
de  Crécy.  Chartres,  188  i. 

M.  Simon  (Gabriel).  —  Recherches  sur  le  nom  de  Comeranum 
attribué  à  Boiscommun .  Orléans,  llerluison,  1884. 

M.  Tamizey  de  Larroque.  —  Gabriel  de  l'Anbespiiie,  évêque  d  Or- 
léans, lettres  à  Peiresc   (16^7).  Orléans,  Herluison,  1883. 

—  La  Messaline  de  Bordeaux.  Bordeaux,  Chollet,  1884. 

M.  le  comte  de  la  Tour-du-Pin.  —  Note  sur  la  succession  dans  la 
maison  de  la  Tour-du-Pin. 

—  L'Hôtel-de-Yille  de  Paris.  Broch.  in-8''. 

M.  de  LaVallière.  —  La  Motte  Maindray  (Loir-et-Cher).  Blois, 
Lecesne,  1883. 


—  255  — 

Société  de  Secours  aux  blessés  du  Loiret.  —  Assemblée  générale 
du  28  mai  1884. 

M.  le  Préfet  du  Loiret.  -  Rapports  et  procès-verbaux  de  là  session 
d'avril  1884. 

M.  le  Préfet  du  Loir-et-Cher.  —  Rapports  et  procès-verhaux 
de  1884.  2  vol.  in-S». 


IIL    —    PUBLICATIONS   ADRESSÉES   PAR  LES   SOCIETES   SAVANTES. 

Abbeville.  —   Société  d'émulation.  Mémoires,  3<^  série,  t.  III.  — 
Rulletins,  années  1881,  1882,  1883. 

Agen.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  aris.  Mémoires,  t.  VIU, 
1883. 

Alby.  —  Société  archéologique  du  Tarn.  Revue  du  département  du 
Tarn.  N«»  1  à  10,  janvier  à  octobre  1884. 

Amiens.  —Société  des  antiquaires  de  Picardie,  bulletin,  n°  4  de 
1883  ;  —  Nom,  2,  3  de  1884. 

Angouléme.  —  Société  archéologique  et  historique  de  la  Charente. 
Bulletin,  5«  série,  t.  VI,  année  1883. 

Autun.  —  Société  éduenne.  Mémoires,  t.  XII,  1883. 

Auxerre.  —  Société  des  sciences  historiques  et  naturelles  de  l'Yonne. 
Bulletin,  1883  et  1884,  38«  vol..  S»  de  la  3°  série. 

Beauvais.  —  Société  académique  d'archéologie,  sciences  et  arts  de 
l'Oise.  Mémoires,  t.  XII,  l'"^  partie. 

Besançon.  —  Société  d'émulation  du  Doubs.  Mémoires,  5«  série, 
vol.  VII,  1882  ;  vol.  VIII,  1883. 

Béziers.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire.  Bulletin, 
2«  série,  t.  XII,  l^e  livr.,  1883. 

Blois.  --  Société  des  sciences  et  lettres.  Mémoires,  t.  X,  1883. 

Bordeaux.  —  Société  archéologique,  Bulletins,  t.  VIII,  l^"",  2«, 
3«  trimestres  de  1881. 

Boulogne-sur-Mer.  —  Société  académique.  Mémoires,  t.  XI,  XII. 
—  Bulletins,  3^  vol.,  3^  liv.  (187H)  ;  4«  liv.  (1880-83);  —  5«  et 
6«  liv.  (les  trois  premiers  trimestres  de  1884). 

Bourg.  —  Société  d'émulation  de  l'AiiU.  Annales,  lO  année, 
4"  livr.  de  1883  ;   17"  année,  3  livr.  de  janvier  à  septembre  1884. 


—  256  — 

Bourges.  —  Société  des  antiquaires  du  Centre  Mémoiref,  t.  XI, 
1883.  —  Armoi'ial  (jénéraJ,  t.  XII,    1^'"  fascicule. 

—  Société  lnstorif|uc,  littéraire,  artistique  et  scientifique  du  Cher, 
4"  série,  l^r  vol.  188  i. 

Brives.  —  Société  scientifique,  historique  et  archéologique  de  la 
Corréze.  Bulletin,  t.  V,  4  livr.  de  1883  ;  t.  VI,  4  livr.  de  1884. 

Caen. —  Société  des  antiquaires  de  Normandie.  Bulletins,  t.  XI  et 
XII,  1883,  188i. 

Cahors.  —  Société  des  études  littéraires,  scientifiques  et  artistiques 
du  Lot,  Bnllelin,  t.  YIII,  3«  et  4«  livraisons  de  1883;  t.  IX,  les 
2  premières  livraisons  de  1884. 

Chambéry.  —  Académie  des  sciences,  arts  et  belles-lettres  de  la 
Savoie.  3*  série,  t.  IX,  1883.  —  Documents,  4"  volume.  —  Le 
prieuré  de  Chamonix,  5®  volume.  —  Catalogue  des  médailles  de  la 
Savoie,  par  M.  Perrin. 

—  Société  savoisienne  d'histoire  et  d'archéologie.  Mémoires  et  do- 
cuments, t.  XXII,  1884. 

Chartres.  —  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir.  Bulletin,  de 
165  à  1G8.  Mémoires,  Procès-verbaux,  Lettres  de  Suint-Yves. 
Chàteaudun.  —  Société  archéologique  dunoise.  Bulletin,  n°^b9,  à  62. 

—  Histoire  du  comté  de  Diinois,  7  fascicules. 
Château-Thierry.  —  Société  historique  et  archéologique.  Annales, 

année  1882. 

Clermont-Ferrand.  —  Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts. 
Mémoires,  t.  XXIV,  1882.  Bulletin,  d'août  1883  à  octobre  1884, 
n°*  19  à  26. 

Dijon.  —  Bulletin  dliistoire  et  d'archéologie  religieuse  du  diocèse 
de  Dijon,  année  1884  (6  livraisons). 

Douai.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  du  Nord.  Mémoires, 
t.  XV,  1878-80. 

—  Comité  historique  et  archéologique.  2«  série,  t.  II,  III,  IV. 
Épinal. — Société  d'émulation  des  Vosges.  Annales,  années  1883-84. 
Fontainebleau.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Gàtinais. 

Annales,  année  1883  et  les  3  premiers  trimestres  de  1884. 

Gap.  —  Société  d'études  des  Hautes-Alpes.  Bulletin,  les  4  numé- 
ros de  1884. 


—  257  — 

Langres.  —  Société  historique  et  archéologique.  Mémoires,  t.  III, 
n"  -4,  1883-1881.  —  Bulletin,  t.  II,  n^^  22  et  23. 

Le  Mans.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Maine.  R'vue, 
t.  XIII,  XIV,  1883. 

—  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe.  DuUetin, 
2«  série,  t.  XXI,  1883-84. 

—  Société  philolechnique  du  Maine.  Bulletin,   3*^  et  i^  années. 
Lons-le-Saulnier.    —  Société   d'émulation   du    Jura.   Mémoires, 

3"  série,  IV«vol.,  1884. 

Lyon.  —  Musée  Guimet.  Revue  de  llùstoire  des  religions,  t.  VIII, 
4"  année,  1883,  t.  IX,  n»»  1,  2,  3  et  4.  —  Annales  du  Musée,  t.  VI. 

—  Le  laliia  Vntara. 

Montauhan.  —  Société  archéologique  et  historique  de  Tarn-et-Ga- 
ronne.  Bulletin,  les  4  livraisons  de  1883,  t.  XI. 

Montbéliard.  —  Société  d'émulation.  Mém,  t.  XIV,  XV,  1882-83. 

Moulins.  —  Société  d'émulation  du  département  de  l'Allier.  Bullc- 
t'm,  2"  liv.  du  t.  XVII,  1883. 

Nancy.  —  Société  d'archéologie  lorraine.  Journal,  32«  année,  1883. 

—  Mémoires,  3e  série,  Xl«  \'ol.  1883. 

—  Académie  de  Stanislas.  Mémoiresy  5^  série,  t.  I,  1883. 
Nantes.  —  Société  académique  de  Nantes  et  de  la  Loire-Inférieure, 

Annales,  vol.  IV  de  la  6^  série,  1883. 

—  Société  archéologique.  Bulletin,  t.  XXII  et  XXIII,  1883-1884. 
Nevers.  —  Société  nivernaise  des  lettres,  sciences  et  arts.  Bulletin, 

3*^  série,  t.  II,  4  fascicules  de  1877  à  1880.  Sacramentarium.  — 
Monographie  de  la  Cathédrale.  —  Vie  des  Saints.  —  Inventaire  de 
l'ahbé  de  Marottes.  —  Droits  el  Privilèges. 

Nice.  —  Société  des  lettres,  sciences  et  arts  des  Alpes-Maritimes, 
Annales,  t.  VIII,  1882. 

—  Société  centrale  d'agriculture,  d'horticulture  et  d'acclimatation. 
Bulletin,  nos  93  de  1883,  94,  05,  UO,  97  de  1884. 

Nîmes.  —  Académie  du  Gard.  Mémoires,  1^  série,  t.  V,  1882. 

Orléans.  —  Société  d'agriculture,  sciences,  belles-lettres  et  arts. 
Mémoires,  \.  XXIV,  année  1884. 

Paris.  —  Société  des  antiquaires  de  France.  Mémoires,  5'  série, 
t.  m  cl  IV  (43'^  et  440). 


—  258  — 

—  Société  française  de  numisnialiqiie  et  d'archéologie.  Atinuaire. 
^^  série,  t.  V^,  \¥  partie,  1879;  i«  partie,  1880;  5%  G®,  "^  parties, 
1881.  —  T.  II(YI°  de  la  collection),  1882. 

—  Société  de  l'histoire  de  France.  Annuaire-Bulletin,  année 
1883. 

—  Société  des  études  historiques.  —  L'investigateur,  lU^  année, 
t.  LIV,  1883. 

—  Journal  des  Savants,  année  1884. 

—  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes,  année  1883,  5'  et  6*>  liv., 
année  188-i  (XLV^  volume). 

—  Cabinet  historique,  —  Nouvelle  série,  n"  6,  nov.-déc.  1883. 
Pau.  —  Société  des  sciences,  lettres  et  arts.  Bulletin,  2e  série, 

t.  XII,  1882-1883. 

Périgueux.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Périgord. 
Bulletin,  1883,  les  5  premières  livraisons  du  t.  XI.  —  Table  ana- 
lytique de  1874  à  1883. 

Poitiers.  —  Société  des  antiquaires  de  l'Ouest.  Bulletin,  i^  tri- 
mestre de  1883,  les  2  premiers  trimestres  de  1884.  —  Mémoires, 
années  1808  à  1882. 

Rambouillet.  —  Société  archéologique.  Mémoires  et  Documents, 
t.  VII,  1882-1883. 

Rennes.  —  Société  archéologique  du  département  d'Ille-et- Vilaine. 
Bulletin  el  Mémoires,  10^  volume,  2*  partie,  1883. 

Romans.  —  Bulletin  d'histoire  ecclésiastique  et  d'archéologie  reli- 
gieuse du  diocèse  de  Valence.  7  livraisons,  1883-1884. 

Rouen.  —  Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts.  Précis 
analytique  des  travaux  de  l'Académie,  1882-1883. 

Saint-Omer.  —  Société  des  antuiuaires  de  la  Morinie.  Bulletin, 
livr.  128,  1883;  129,  130,  131,  1884.  —  Table  des  Bulletins  et 
Mémoires. 

Saintes.  —  Société  des  archives  historiques  de  la  Saintonge  et  de 
l'Aunis.  Bulletin,  IV,  n«s  5  et  6,  t.  V,  1^«  et  2*  livr.  1884. 

—  Société  d'archéologie.  Recueil  de  la  Commission  des  arts  et 
monuments  historiques,  2«  série,   t.  Il;  Table,  t.  III,  livr.  15  à  19. 

Senlis.  —  Société  archéologique.  Comptes-rendus  et  Mémoires, 
2«  série,  t.  VIII,  1882-1883. 


—  259  - 

Toulon.  —  Société  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  du  Var.  Uul- 
let'ni,  t.  XI,  1883,  2  fascicules. 

Toulouse.  —  Société  archéologique  du  midi  de  la  France.  Bulletin 
des  séances,  d'avril  à  juillet  1883,  de  novembre  1883  au  25  mars  1884. 

Tours.  —  Société  archéologique  de  la  Touraine.  Bullelin,  t.  V. 
3°  et  A'-  trimestres  1882  ;  t.  VI,  année  1883. 

Valence.  —  Société  d'archéologie  et  de  statistique  de  la  Drôme. 
Bullelin,  année  1884,  4  livraisons  08  à  71. 

Valencienues.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts.  Itevue, 
t.  XXXVl,  décembre  1883.  -  T.  XXXVII,  n"«  1  à  10,  1881. 

Vendôme.  —  Société  archéologique  du  Vendômois.  Bulletin, 
t.  XXII,  1883. 

Verdun.  —  Société  philarmonique.  Mémoires,  t.  IX,  1881. 

Versailles.  -  Commission  de  l'inventaire  des  richesses  d'art,  4«  fas- 
cicule, 1884. 


IV.    —   SOCIÉTÉS   ÉTRANGÈRES. 

15ruxelles.  —  Société  belge  de  numismatique.  Revue  de  numxsma- 
tfque,  1884,  40"  année,  4  livr.,  avec  planches.  —  1'"''  livr.  de  1885. 

—  Commission  royale  des  monuments  d'art  et  d'archéologie.  Bid- 
leiins   de  la  ^ï"  année,  9  à  12.  — 22<=  année,  de  1  à  12. 

Genève.  — Société  de  géographie.  Le  Globe,  t.  X.N.III,  octobre  1883 
à  avril  1884.  —  Mémoires,  4''  série,  t.  III. 

Gorlilz.  —  Commission  de  la  Société  des  belles-lettres  de  Haute- 
Lusace,  59«  vol.,  2°  partie  1883;  ùO''  vol.,  1"  partie. 

Liège.  —  Institut  archéologique  liégeois.  Bullelin,  t.  XXVII,  1883. 
■ —  Rapport  sur  la  situation  de  l'Institut  liégeois. 

Metz.  —  Académie.  Mémoires,  3«  série,  10«  année,    1880-1881. 

Namur.  —  Société  archéologique.  Annales,  t.  XVI,  !•■«  et  2'  livr., 
1881.  : —  Bibliographie  namuroise,  par  Doyen,  1  i73-l()39. 

Saint-Pétersbourg.  — ^  Société  impériale  d'archéologie  russe.  Comp- 
tes-rendus \^our  1881,  avec  atlas. 

Stockholm.  —  Académie  royale,  !'-'•  et  2^  vol.,  1873-1878.  Mé- 
v.oires,  1882-1883. 


—  2G0  — 

Vienne.  —  Société  impériale  et  royale  de  géographie.  Commu- 
nications de  la  Société  géographique  (en  allemand),  XXVI'  vol. 

Washington.  —  Smithsonian  institution.  Rapport  annuel  du  Bureau 
d'ethnologie,  par.!.  AV.  Powel,  année  188:2. 

Zagreh  (Agram).  —  Société  archéologique  croate.  Viestnik.  VI,  les 
4.  livr.de  1881. 

V.  —   ABONNEMENTS. 

Revue  critique,  année  188  i. 
iXfvue  historique,  les  G  livraisons  de  1884. 
Bulletin  de  la  Société  bibliographique,  les  12  livraisons  de  188  i. 
PolybibHon,  partie  littéraire  et  partie  technique,  année  1884. 
Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  par  de  Rossi,  édition  française 
par  l'ahbé  Duchesne,  4"  série,  2e  année,  livr.  l,  2,  3,  4,  1883. 
Belfort.  —  Revue  d'Alsace,  les  4  livraisons  de  1884. 

VI.  —    ACQUISITIONS. 

Les  antiquités  de  l'église  Saint-Paul  d'Orléans,  d'après  des  docu- 
ments inédits,  par  M''^  de  Foulques  de  ViUaret,  vol.  in-8,  Orléans, 
Heriuison,  1884. 

Histoire  du  Gastinois,  par  Dom  Morin,  Pithiviers,  1883,  t.  II. 

Jeanne  d'Arc  libératrice  de  la  France,  par  M.  Joseph  Fabre,  2  vol. 
Paris,  Delagrave,  1884. 

Procès  de  condamnation  et  de  réhabilitation  de  Jeanne  d'Arc,  pu- 
blié par  M.  Quicherat,  5  vol.  in-8o,  Paris,  Renouard,  1841. 

Aperçus  nouveaux  sur  r histoire  de  Jeanne  d'Arc,  par  Quicherat, 
plaquette,  1850. 

Topographie  historique  du  vieux  Paris,  par  MM.  Rorty  et  Tisse- 
rand. —  Région  du  [aubourg  Saint-Germain,  gr.  in-l",  1882. 

Œuvres  poétiques  de  l'abbé  Guiot,'.]  so\.   in-18,  Heriuison.   1885. 


JMP.    QKOUaBfl    JACOU,  —  OUI.^AKS. 


BULLETIN 


DE  LA  SOCIETE 


ABCHÉOLOGIQUE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉAMIS 


1\°  124. 

PREMIER  TRIMESTRE  DE   1885. 


LISTE 
DES  MEMBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  ARCflÉOLOGIdUE  ET  UISTORIQIE  DE  L'ORLÉANAIS 


MEMBRES  HONORAIRES  DE  DROIT. 

MM.  le  Général  commandant  le  5^  corps  d'armée  à  Orléans, 
le  premier  Président  de  la  Cour  d'Orléans, 
le  Préfet  du  Loiret, 
le  Préfet  de  Loir-et-Cher, 
le  Préfet  d'Eure-et-Loir. 
l'Évéque  d'Orléans. 
rÉvèq[ue  de  Blois. 
l'Évèque  de  Chartres, 
le  Maire  d'Orléans. 

BULLETIN  N"   124.  18 


—  262  — 

MEMBRES  HONORAIRES  ÉLUS. 

1859  MM.  Delisle  (Léopold),  membre  de  l'Institut,  administrateur 

général  de  la  Bibliothèque  nationale,  Paris. 
1801  Eggep.,  membre  de  l'Institut,  rue  Madame,  G8,  Paris. 

18b5  Chadouillet,  conservateur  au  département  des  médailles 

et  antiques  de  la  Bibliothèque   nationale,  rue  Colbert, 

12,  Paris. 
Grandperret,  ancien  garde  des  sceaux,  sénateur,  rue 

de  Marignan,  24,  Paris. 
18G9  WiTTE  (de),  membre  de  l'Institut,  rue  Fortin,  5,  Paris. 

1874  RoziÈRE  (de),  membre  de  l'Institut,  sénateur,  rue  Lin- 

coln, 8,  Paris. 
Barthélémy  (Anatole  de),  membre  du  Comité  des  tra- 
vaux  historiques  et  de  la  Société  des  Antiquaires  de 
France,  rue  d'Anjou-Saint-Honoré,  9,  Paris. 

1875  Wallon,  sénateur,  secrétaire  perpétuel   de  l'Académie 

des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  au  palais  Mazarin, 

Paris. 
Jourdain,  membre  de  l'Institut,  rue  Cambon,  21,  Paris. 
1883  Bertrand  (Alexandre),  membre   de   Tlnstitut,  directeur 

du  Musée  de  Saint-Germain-en-Laye. 
Picot  (Georges),  membre  de  l'Institut,  rue  Pigalle,  54, 

Paris. 
Tamizey  de  Lârroque,  correspondant  de  l'Institut,  Gon- 

taud  (Lot-et-Garonne). 
1885  Luge  (Siméon),  membre  de  l'Institut,  boulevard  Saint- 

Michel,  95,  Paris. 
Lasteyrie  (Robert  de),  professeur  à  l'École  des  Chartes, 

membre  du  Comité  des  travaux  historiques,   rue  des 

Saints-Pères,  13. 


MEMBRES  TITULAIRES  RÉSIDANTS  (1). 

1849  MM.  *  Desnoyers,  vicaire  général,  membre  de  la  Société  d'A- 
griculture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans, 
Directeur  du  Musée  historique. 


(I)  Les  noms  dos  membres  fondateurs  sont  précédés  d'un  astérisque.  —  Les 
autres  membres  sont,  inscrits  à  la  date  de  leur  admission. 


—  263  — 

4852  MM.  Chouppe,  professeur  de  dessin  au  Lycée  et  aux  Écoles 
normales,  membre  de  la  Société  d'Agriculture,  Scien- 
ces, Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans. 
Tranchau,  inspecteur  honoraire  de  l'Académie  de  Paris. 

1855  Boucher  de  Molandon,  membre  non  résidant  du  Comité 

des  travaux  historiques  au  Ministère  de  l'Instruction 
publique,  membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix  d'Or- 
léans. 

1857  Baguenault  de  Viéville,  ancien  président  de  la  Société 

d'Agriculture ,  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Or- 
léans. 

4857  CoLLiN,  inspecteur  général  honoraire  des  ponts  et  chaus- 

sées, membre  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences, 
Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et  de  l'Académie  de 
Sainte-Croix. 

1859  LoiSELEUR,  bibUothécaire   de  la  ville,  correspondant  du 

Ministère  de  l'Instruction  publique,  secrétaire  général 
de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles-Lettres  et 
Arts  d'Orléans. 

1860  Basseville,   avocat,  conseiller  général  de  Loir-et-Cher, 

membre  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles- 
Lettres  et  Arts  d'Orléans. 

Gastines  (Léonce  de),  ancien  élève  de  l'École  des  Char- 
tes, membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

ViGNAT  (Gaston),  propriétaire. 

1864  PiBRAC  (A.  DU  Faur  de),  membre  de  la  Société  d'Agri- 

culture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et 
de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

1865  Jarky  (Louis),  avocat,  membre  de  la   Société  d'Agricul- 

ture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et  de 
l'Académie  de  Sainte-Croix. 

1868  Beaucorps  (Maxime    de),  ancien    élève   de    l'École  des 

Chartes,  membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

1869  Baguenault  de  Puchesse  (Gustave),  docteur  es  lettres, 

membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix,   membre  du 
Conseil  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France. 
Rociieterie  (Maxime  de  la),  membre  de   la  Société  d'A- 
gi-iculture,  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et 
de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 
1871  D""  Patay,  médecin  chef  de  service  à  l'Hôtel-Dieu,  mem- 

bre de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles-Lettres 
et  Arts  d'Orléans. 


—  264  — 

1875  MM.  Yauzelles  (Ludovic  de),  conseiller  honoraire  à  la  Cour 

d'Orléans,  membre  de  la  Société  d'Agriculture,  Scien- 
ces, Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et  de  l'Académie 
de  Sainte-Croix. 

1876  Baillet,  ancien  élève  de  l'École  c"?.  Chartes,  membre  de 

la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles-Lettres  et 
Arts  d'Orléans. 

*  BiMBENET  (Eugène),  président  de  la  Société  d'Agricul- 
ture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans. 

Bailly,  professeur  au  Lycée,  membre  du  Conseil  acadé- 
mique de  Paris,  membre  de  la  Société  d'Agriculture, 
Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans. 
4877  Danton,  chef  de  division  à  la  Préfecture  du  Loiret. 

1878  Davoust  (Emile),  membre   de  la  Société  d'Agriculture, 

Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans,  attaché  au 
Musée  historique. 

1879  Raguenet  de    Saint-Albin    (Octave),   ancien   élève   de 

l'École  des  Chartes,  membre  de  l'Académie  de  Sainte- 
Croix. 

1880  DuMUYS  (Léon),   membre  de   la   Société    d'Agriculture, 

Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans,  attaché  au 
Musée  historique. 

1881  TiiiLLiER,  notaire. 

Delorme,  président  du  Comité  départemental  de  secours 
aux  blessés  du  Loiret. 

1882  Herluison,  libraire-éditeur. 

Pommier,  juge  d'instruction  au  Tribunal  civil  d'Orléans. 

1883  Fournier  jeune,  architecte. 

1885  CocHARD,    professeur    au    petit    Sémina're    de    Sainte- 

Croix,  membre  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences, 
Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et  de  l'Académie  de 
Sainte-Croix. 


MEMBRES  TITULAIRES  NON  RÉSIDANTS. 

1849  MM.  DuPRÉ,  ancien  bibhothécaire  de  la  ville  de  Blois,  corres- 
pondant du  Ministère  de  l'Instruction  publique,  rue 
Donnissan,  41,  à  Bordeaux. 

1851  Maître  (abbé),  rue  de  Beauce,  à  Pithiviers  (Loiret). 

Maiiciiamj,    correspondant   honoraire    du    Ministère   de 
l'Instruction  publique,  à  Ouzouei'-sur-Trézée  (Loiret). 


—  SJ65  — 

1851  MM.  Delalnh,  avocat  à  Romorantin. 
1854  Ballot,  docteur-médecin  à  Montargis. 

Laurand  (Jules),  au  château  des  Montils  (Loir-et-Gher). 

1857  Saint-Laumer  (de),  ancien  maire  de  Chartres. 

1858  Demersay  (Alfred),  à  La  Chapelle-sur-Aveyron  (Loiret). 

1859  De    la    Tour,    percepteur   à    Saint-Maurice-sur-Fessard 

(Loiret). 

1862  Pillard,  docteur-médecin  à  Ladon. 

1863  Deservillers  (comte  de),  au  château  de  la  Mézièi'e,  par 

Lunay  (Loir-et-Cher). 

1867  CouRCY  (marquis  de),   conseiller  général  du  Loiret,  au 

château  de  Claireau,  à  SuUy-la-Chapelle  (Loiret). 

1880  Maulde  (de),  archiviste  paléographe,  lauréat  de  l'Insti- 

tut, ancien  sous-Préfet,  à  Flottin,  près  Boiscommun 
(Loiret). 

1872  Rancourt  de  Mimerand  (Achille  de),  à  Cernoy  (Loiret). 

1873  Vt'RNON  (comte  de),  château  de  la  Briais,  à  Saint-JuUen- 

de-Vouvantes  (Loire-Inférieure) . 
Aboville  (vicomte  d'),  ancien  député,  au  château  de  Rou- 

ville,  près  Malesherbes  (Loiret). 
Clouet,  architecte,  à  Boulogne-sur-Seine,  rue  Escudier, 

7  bis. 
Filleul  (Edmond),  propriétaire,  à  Montbouy  (Loiret). 

1874  FouciiER,  curé-doyen  de  Meung  (Loiret). 

1876  Harcourt  (marquis  Bernard  d'),  ancien  député  du  Loiret, 

rue  de  Grenelle-Saint-Germain,  142,  à  Paris. 
Chasseval  (Henri  de),  au  château  du  Muguet,  à  Ouzouer- 
sur-Trézée  (Loiret). 

1883  BuciiET,  ancien  avoué,  rue  de  Rennes,  à  Paris. 

De  la  Tour-du-Pin  la  Ciiarce  (comte  de),  au  château  de 

Bezonville,  près  Sermaises  (Loiret). 
Besnard,  ancien  magistrat,  à  Courbanton,  près  Neung- 

sur-Beuvron  (Loir-et-Cher). 

1884  Debrou  (Paul),  ancien  avocat  au   Conseil  d'État  et  à  la 

Cour  de  cassation,  château  du  Mazuray,  commune  de 
Ménestreau-en-Villette  (Loiret). 

1885  ViGNAT  (Eugène),  ancien  député,  ancien  maire  d'Orléans, 

château  de  la  Salle,  Boigny  (Loiret). 


—  266  — 

ASSOCIÉS  CORRESPONDANTS  FRANÇAIS. 

1850  MM.  DuVAL  (l'abbé),  à  Amiens. 

CouRMONT,  ancien   directeur  des   beaux-arts,  à   Cannes 
(Var). 

1852  Raoul-Duval,  premier  président   honoraire  de  la   Cour 

d'appel  de  Bordeaux,  avenue  Kléber,  78,  à  Paris. 
CoRRLET  (l'abbé  G.),  chanoine,  directeur  de  la  Revue  de 
l'Art  chrétien,  à  Versailles. 

1856  Barthélémy  (Edouard  de),  membre  du  Comité  des  tra- 

vaux historiques,  rue  Las-Cases,  22,  à  Paris. 

1863  Mallet  (Fernand),  à  Amiens. 

1464  Rey,  membj-e  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France, 

Paris. 

1868  Geslin,  ancien  attaché  au  Musée  des  antiques  du  Louvre, 

à  Paris. 

1869  Ruelle,  bibliothécaire  à  Sainte-Geneviève,  Paris. 

1870  Pérot,  membre  de  la    Société    d'émulation  de  l'Allier 

(Moulins). 

1873  Chollet  (Alfred),  rue  Millevoie,  à  Abbeville  (Somme). 
Duchateau,  curé-doyen  de  Chécy  (Loiret). 
GouRDON,  à  Malesherbes  (Loiret). 

1874  Loreau,  conseiller  général  du  Loiret,  à  Briare  (Loiret). 

1875  Martellière,  ancien  magistrat,  à  Pithiviers. 

1876  le  Curé  de  Saint-Benoît-sur-Loire. 
Rathoin,  curé  de  Montigny  (Loiret). 
Berton,  curé  de  Saint-Martin-d'Abbat  (Loiret). 
Morillon,  cité  Condorcet,  4,  à  Paris. 

Felice  (Paul  de),  pasteur  à  Chartres  (Eure-et-Loir). 
AuDOUARD,  curé  de  Trinay  (Loiret). 

1877  Michel  (Edmond),  associé   correspondant  de  la   Société 

des  Antiquaires   de  France,    président  de  la   Société 
historique   et  archéologique  du  Gâtinais,   à  Touvent, 
Fontenay-sur-Loing  (Loiret). 
Lafenestre  (Geo)ges),   inspecteur  général  des  beaux- 
arts,  rue  Jacob,  23,  à  Paris. 

1878  Amelot,  curé  de  Saint-Jean-de-la-Ruelle  (Loiret). 
Chagot  (Ludovic),  château  de  Rastignac,  par  la  Bâchel- 

lerie  (Dordogne). 

1879  Le  Roy,  avoué  à  Montargis  (Loiret). 

La  Vallière  (de),  directeur  d'assurances  à  Blois. 


—  267  — 

1879  MM.  GouRTiN  (Henri),  à  Brinille,  par  Bourmont  (Haute-Marne). 

Hauvette-Besnault,  conservateur-adjoint  à  la  biblio- 
thèque de  l'Université,  à  Paris. 

DoRANGE,  curé  de  Crottes. 

BoNNARDOT,  ancien  élève  de  l'École  des  Chartes  et  de 
l'École  des  Hautes  études,  avenue  Victoria,  1,  à  Paris. 

1880  GiLLET,  curé  de  Sougy  (Loiret). 

1881  Cartaur,  curé-doyen  de  Puiseaux. 

1882  Crochet,  curé-doyen  de  Ferrières. 

Sainsot,  curé-doyen  de  Terminiers  (Eure-et-Loir). 

La  Croix  (le  R.  P.  de),  membre  de  la  Société  des  Anti- 
quaires de  France,  à  Poitiers  (Vienne). 

D'Arc  (Pierre),  avocat  à  Aix  (Bouches-du-Rhône). 

De  Braux,  à  Boucq,  par  Foug  (Meurthe). 

Benard  (Agricol),  dessinateur,  17,  rue  de  la  Collégiale, 
Paris. 

1884  Argant,  curé  de  Boiscommun  (Loiret). 

Stein,  archiviste  paléographe,  rue  du  Cherche-Midi,  55. 
Paris. 

1885  Simon  (Gabriel),  président  du  Tribunal  civil  de  Gien. 
Champion,  instituteur  à  Coulmiers. 
Foucher-Veillard,  pharmacien,  à  Beaugency. 
GuiGNARD,  vice-président  de  la  Société  d'Histoire  natu- 
relle de  Loir-et-Cher,  à  Chouzy,  près  Blois. 


ASSOCIÉS  CORRESPONDANTS  ÉTRANGERS. 

1849  MM.  Morel-Fatio  ,     conservateur    du   Musée   de    Lausanne 
(Suisse). 
Marmol  (Eugène  del),  président  de  la  Société  archéolo- 
gique de  Namur. 
1852  Chalon  (Renier),  président  de  la  Société  belge  de  numis- 

matique, rue  du  Trône,  113,  à  Bruxelles. 
l'ÉvÊQUE  de  Bethléem,  abbé  de  Saint-Maurice-en- Valais 

(Suisse). 
KoHNE  (de),  secrétaire  de  la  Société  impériale  d'archéolo- 
gie de  Saint-Péter.'^bonrg. 
Roach-Smith  (Charles),  à  Londres. 
1876  RiviER  (Alphonse),  professeur  de  droit,  à  Bruxelles. 

1883  Hagen  (Hermann),  professeur  à  l'Université   de    Berne 

(Suisse). 


—  268  — 

SOCIÉTÉS   CORRESPONDANTES. 

SOCIÉTÉS  FRANÇAISES. 

Abbeville.  —  Société  d'émulation. 

Agen.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

Albi.  —  Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  du  Tarn. 

Amiens.  —  Société  des  Antiquaires  de  Picirdie 

Angers.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

Angers.  —  Société  académique  de  Maine-et-Loir'e. 

Angoulême.  —  Société  archéologique  et  historique  de  la  Charente. 

Arras.  —  Académie  des  Sciences,  Lettres  et  Arts. 

Arras.  —  Commission  des  Antiquités  du  Pas-de-Calais. 

Autun.  —  Société  éduenne. 

Auxerre.  —  Société   des    Sciences    historiques    et    naturelles    de 

l'Yonne. 
Beauvais.  —  Société  académique  d'Archéologie,  Sciences  et  Arts  du 

département  de  l'Oise. 
Belfort.  —  Revue  d'Alsace. 
Besançon.  —  Société  d'Émulation  du  Doubs. 
Béziers.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire. 
Blois.  —  Société  des  Sciences  et  Lettres. 
Boue.  —  Académie  d'Hippone. 
Bordeaux.  —  Société  archéologique. 
Boulogne-sur-Mer.  —  Société   académique  de  l'arrondissement  de 

Boulogne-sur-Mer. 
Bourg.  —  Société  d'Émulation  de  l'Ain. 
Bourges.  —  Société  des  Antiquaires  du  Centre. 
Bourges.  —  Société  historique,  littéraire,  artistique  et  scientifique 

du  Cher. 
Brive.  —  Société    scientifique,   historique    et   archéologique   de    la 

Corrèze. 
Caen.  —  Société  des  Antiquaires  de  Normandie. 
Cahors.  —  Société  des  études  littéraires,  scientifiques  et  artistiques 

du  Lot. 
Castres.  —  Commission  d'antiquités. 
Chalon-sur-Saône.  —  Société  d'Histoire  et  d'Archéologie. 
Châlons-sur-Marne.  —  Société  d'Agriculture,   Commerce,   Sciences 

et  Arts  de  la  Marne. 
Chambéry.  —  Société  savoisiennc  d'Histoire  et  d'Archéologie. 


—  269  — 

Ghambéry.  —  Académie  des  Sciences,  Lettres  et  Arts  de  Savoie. 

Chartres.  —  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir. 

Ghâteaudun.  —  Société  archéologique  dunoise. 

Château-Thierry.  —  Société  historique  et  archéologique. 

Cherbourg.  —  Société  académique. 

Clermont-Ferrand. — Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 

Gonstantine  (Algérie).  —  Société  archéologique. 

Dijon.  —  Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres. 

Dijon.  —  Commission  des  Antiquités  de  la  Côte-d'Or. 

Dijon.  —  Comité  du  Bulletin  d'histoire  et  d'archéologie  religieuses. 

Douai.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  du  Nord. 

Draguignan.  —  Société  d'Études  scientifiques  et  archéologiques. 

Épinal.  —  Société  d'Émulation  des  Vosges. 

Fontainebleau.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Gâtinais. 

Gap.  —  Société  d'Études  historiques,  scientifiques  et  littéraires  des 

Hautes-Alpes. 
Grenoble.  —  Académie  Delphinale. 
Guéret.  —  Société  des  Sciences  naturelles  et  archéologiques  de  la 

Creuse. 
Langres.  —  Société  historique  et  archéologique. 
Le  Havre.  —  Société  havraise  d'études  diverses. 
Le  Mans.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  la  Sarthe. 
Le  Mans.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Maine. 
Le  Mans.  —  Société  philotechnique  du  Maine, 
Lille.  —  Commission  historique  du  Nord. 
Limoges.  —  Société  archéologique  et  historique  du  Limousin. 
Lons-le-Saulnier.  —  Société  d'Émulation  du  Jura. 
Lyon.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 
Lyon.  —  Société  littéraire,  historique  et  archéologique. 
Lyon.  —  Musée  Guimet. 

Mâcon.  —  Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres. 
Marseille.   —  Société  de  Statistique. 
Montauban.  —  Société    archéologique    et    historique    de    Tarn-et- 

Garonne. 
Montbéliard.  —  Société  d'Émulation. 
Montpellier.  —  Académie  des  Sciences  et  Lettres, 
Moulins.  —  Société  d'Émulation  du  département  de  l'Allier. 
Nancy.  —  Société  d'Archéologie  lorraine. 
Nancy.  —  Académie  de  Stanislas. 

Nantes.  —  Société  académique  de  Nantes  et  de  la  Loire-Inférieure, 
Nantes.  —  Société  archéologique. 
Nevers,  —  Société  nivernaise  des  Lettres,  Sciences  et  Arts, 


—  270  — 

Nice.  —  Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts  des  Alpes-Maritimes, 
Nice.  —  Société  d'Agriculture ,   d'Horticulture  et    d'Acclimatation 

des  Alpes-Maritimes. 
Nîmes.  —  Académie  de  Nîmes. 

Orléans.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 
Orléans.  —  Académie  de  Sainte-Croix. 
Paris.  —  Ministère   de   l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts; 

—  Bulletin  du  Comité  des  travaux  historiques  et  scientifiques  ; 

—  Répertoire  des  travaux  historiques. 

Paris.  —  Institut  de  France;  —  Journal  des  Savants. 

Paris.  —  Société  des  Antiquaires  de  France. 

Paris.  —  Société  de  l'Histoire  de  France. 

Paris.  —  Société  française  de  Numismatique  et  d'Archéologie. 

Paris.  —  École  des  Chartes. 

Paris.  —  Société  bibliographique. 

Paris.  —  Société  française  d'Archéologie  pour  la  conservation  et 
la  description  des  monuments. 

Paris.  —  Société  des  études  historiques. 

Pau.  —  Société  des  Sciences,  Lettres  et  Arts  (ISTS). 

Périgueux.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Périgord. 

Poitiers.  —  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest. 

Rambouillet.  —  Société  archéologique. 

Rennes.  —  Société  archéologique  du  département  d'IUe-et- Vilaine. 

Rodez.  —  Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts  de  l'Aveyron. 

Romans.  —  Bulletin  d'histoire  ecclésiastique  et  d'archéologie  reli- 
gieuse du  diocèse  de  Valence,  Digne,  Gap,  Grenoble  et  Viviers. 

Rouen.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 

Rouen.  —  Commission  des  Antiquités  de  la  Seine-Inférieure. 

Saint-Omer.  —  Société  des  Antiquaires  de  la  Morinie. 

Saintes.  —  Société  des  Archives  historiques  de  la  Saintonge  et  de 
l'Aunis. 

Saintes.  —  Commission  des  Arts  et  Monuments  historiques  de  la 
Charente-Inférieure. 

Senlis.  —  Comité  archéologique. 

Sens.  —  Société  archéologique. 

Soissons.  —  Société  archéologique,  historique  et  scientifique. 

Toulon.  —  Académie  du  Var. 

Toulouse.  —  Société  archéologique  du  midi  de  la  France. 

Tours.  —  Société  archéologique  de  Touraine. 

Valence.  —  Société  d'Archéologie  et  de  Statistique  de  la  Drôme. 

Valenciennes.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

Vannes.  —  Société  polymathique  du  Morbihan. 


—  271  — 

Vendôme.  —  Société    archéologique  ,   scientifique  et  littéraire  du 

Vendômois. 
Verdun.  —  Société  philomathique. 
Versailles.  —  Commission  des  Antiquités  et  des  Arts  de  Seine-et- 

Oise, 


SOCIÉTÉS  ÉTRANGÈRES. 

Anvers.  —  Académie  d'Archéologie  de  Belgique. 

Bruxelles.  —  Commission  royaLe  des  monuments. 

Bruxelles.  —  Société  de  Numismatique  belge. 

Christiania.  —  Université  royale  de  Norvège. 

Genève.  —  Société  de  Géographie. 

Genève.  —  Institut  national  genevois. 

Genève.  —  Société  d'Histoire  et  d'Archéologie. 

Gorlitz  (Prusse).  —  Société  scientifique  de  la  Haute-Lusace. 

Liège.  —  Institut  archéologique  liégeois. 

Liverpool.  —  Historié  Society. 

Lund  (Suède).  —  Universitas  Lundensis. 

Luxembourg.  —  Société  archéologique  et  historique. 

Metz.  —  Académie. 

Namur.  —  Société  archéologique. 

Saint-Pétersbourg.  —  Société  impériale  d'Archéologie. 

Stockholm.  —  Académie  royale. 

Tongres.   —  Société  des  Sciences  et  Lettres  du  Limbourg. 

Vienne  (Autriche).  —  Institut  géographique. 

Washington.  —  Smithsonian  institution. 

Zagreb.  —  Société  archéologique  croate  de  Zagreb  (Agram). 

BIBLIOTHÈQUES  QUI  REÇOIVENT  LES  PUBLICATIONS. 

La  bibliothèque  publique  de  la  ville  d'Orléans. 

—  de  la  Cour  d'appel  d'Orléans. 

—  •    du  grand  Séminaire  d'Orléans. 

—  du  petit  Séminaire  de  La  Chapelle-Saint-Mesmin. 

—  du  petit  Séminaire  de  Sainte-Croix. 

—  administrative  de  la  Préfecture  du  Loiret. 

—  des  employés  du  Loiret. 

—  du  Lycée  d'Orléans. 

—  de  l'École  normale  primaire  du  Loiret. 


—  272  — 

La  bibliothèque  de  la  réunion  des  officiers  d'Orléans. 

—  publique  de  la  ville  de  Montargis. 

—  publique  de  la  ville  de  Blois. 

—  publique  de  la  ville  de  Chartres. 

—  Mazarine  (Paris). 

—  de  l'Université,  à  la  Sorbonne  (Paris). 

—  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France  aux  Archives 

nationales  (Paris). 
M.  l'Administrateur  des  Musées  nationaux. 
M.  le  Conservateur  du  Musée  de  Saint-Germain, 


COMPOSITION  DU  BUREAU  DE  LA  SOCIETE  POUR  L'ANNEE  1885 

Président.  —  M,  G.  Baguenault  de  Puchesse. 

Vice-Président.  —  M.  l'abbé  Desnoyers. 

Secrétaire.  —  M.  Basseville. 

Vice-Secrétaire-Archiviste.  —  M.  Tranciiâu. 

Trésorier.  —  M.  Tiiillier. 

Commission  des  publications.  —  MM.  Jarry,  Tranciiâu,  Dumuys. 


—  273  — 


Séance    du   vendredi  O  Janvier    1885. 

Présidence  de  M.  l'abbé  Desnoyers,  vice-président. 

M.  le  Président  dépose  sur  le  bureau  deux  Mémoires  envoyés  pour 
le  concours  : 

L'un  intitulé  :  Histoire  du  diocèse  d'Orléans,  avec  cette  épigraphe  : 
Una  ex  îiobilissiniis  Galliœ  ecclesiis  (lettres  de  saint  Grégoire); 

L'autre  :  Recherches  sur  IHnstruclion  primaire  à  Chuelles,  avec 
cette  épigraphe  :  Recueillons  pieusement  les  souvenirs  de  ceux  qui 
nous  ont  précédés. 

—  MM,  Desnoyers,  Boucher  de  Molandon,  Gaston  Vignat,  Tran- 
chau  et  Fournier  jeune,  présentent  comme  membre  titulaire  non  rési- 
dant M.  Eugène  Vignat,  ancien  maire  d'Orléans,  ancien  conseiller 
général  du  Loiret,  ancien  député. 

—  M.  Doinel  entretient  la  Société  de  la  découverte  faite  à  Saint- 
Georges-de-Rex  (Poitou)  d'une  tombe  en  pierre  dans  laquelle  se 
trouvaient  deux  têtes,  et,  à  côté  de  ces  deux  têtes,  deux  urnes  d'ar- 
gile émaillée  vert.  Sur  le  couvercle  on  remarque  un  ornement  figu- 
rant une  sorte  de  hampe  d'étendard  avec  un  large  disque,  aux  quatre 
coins  duquel  sont  quatre  autres  disques  et  un  losange. 

M.  Doinel  pense  qu'on  se  trouve  en  présence  d'une  tombe  méro- 
vingienne. 

M.  l'abbé  Desnoyers  émet  l'opinion  que  l'émail  vert  des  vases  in- 
dique une  tombe  du  Xl^  siècle. 

—  M.  Jarry,  au  nom  de  la  Commission  des  publications,  fait  un 
rapport  : 

lo  Sur  une  notice  de  M.  de  Barthélémy  intitulée  :  le  Collège  de 
Champagne  à  Orléans; 


-  274  - 

2°  Sur  une  notice  de  M.  Emile  Besnard  relative  aux  découvertes 
de  monnaies  caiiovingiennes  de  Courbanton  ; 

3°  Sur  un  travail  de  iM.  Tranchau  portant  pour  titre  :  Quelques 
motn  sur  un  catalogue  (1763)  des  manuscrits  de  Sainl-BenoU,  qui 
appartient  à  la  Société. 

Adoptant  les  conclusions  du  rapporteur,  la  Société  vote  l'insertion 
au  Bulletin  de  ces  divers  travaux  (1). 

—  M.  Dumuys  lit  le  projet  de  Bulletin  du  quatrième  trimestre  de 
l'année  188-4,  qui  est  renvoyé  à  la  Commission  des  publications. 

—  Au  nom  de  la  Commission  des  publications,  M.  Dumuys  fait  un 
rapport  sur  la  notice  de  M.  Tranchau  intitulée  .•  Une  thèse  de  droit  au 
XVll^  siècle  à  propos  de  la  thèse  sur  soie,  du  sieur  Rivière,  offerte  à 
la  Société  par  M.  Desnoyers  et  exposée  dans  la  salle  des  séances. 

L'impression  de  cette  notice  au  Dulhtin  est  votée  par  la  Société  (:2). 

—  Le  même  membre  fait  encore  un  rapport  sur  une  pièce  com- 
muniquée par  M.  Delaune  relative  à  un  aflVanchissement  de  servage. 

La  Société,  sur  l'intention  exprimée  par  M.  Delaune  de  faire  un 
travail  complet  sur  ce  sujet,  en  ce  qui  concerne  la  Sologne,  décide 
qu'il  sera  sursis  à  statuer  sur  la  communication  qui  lui  est  faite. 

—  M.  Jarry  fait  savoir  à  la  Société  qu'en  publiant  le  catalogue 
possédé  par  la  Bibliothèque  d'Orléans  des  manuscrits  de  l'abbaye 
Saint-Benoît,  il  se  propose  d'étabUr  une  concordance  des  divers 
catalogues  entre  eux  et  d'y  joindre  des  notes  et  quelques  documents 
inédits. 

La  Société  invite  M.  Jarry  à  mettre  ce  travail,  du  plus  haut  intérêt 
et  dont  elle  accepte  le  patronage,  le  plus  promptement  à  chef. 

—  M.  Doinel  annonce  qu'il  avait  l'intention  de  publier  une  charte 
concernant  la  famille  de  Guillaume  de  Lorris  en  l'accompagnant  d'un 
sceau  symbolique  du  XIII»  siècle,  mais  que  devant  faire  paraître  un 

(1)  Voir  plus  loin,  page  '284,  288  et  295. 

(2)  Voir  plus  loin,  page  299. 


—  275  — 

nouveau  texte  du   Roman  de  la  Rose,  d'après  un  manuscrit    du 
XIIlo  siècle,  il  réserve  cette  charte  pour  la  joindre  ;\  sa  publication. 

—  Le  même  membre  fait  observer,  à  propos  du  désir  exprimé  par 
la  Société,  dans  l'une  de  ses  précédentes  séances,  de  voir  le  nom  de 
la  rue  Neuve  changé  en  celui  de  rue  Desfriches,  que  le  nom  de 
rue  Neuve  est  un  nom  historique  relaté  dans  plusieurs  actes  du 
XIIl*  siècle  ;  que  plusieurs  familles  distinguées  d'Orléans,  et  entre 
autres  celles  de  Lorris,  de  Meung,  Alagueule  et  Dubey,  ont  habité  ce 
quartier;  aussi  pense-t-il  qu'il  faut  laisser  à  la  rue  Neuve  le  nom 
qu'elle  porte  depuis  longtemps. 

—  M.  Desnoyers  fait  la  communication  suivante  : 

Je  suis  heureux  d'annoncer  à  la  Société  que  je  viens  de  faire 
entrer  au  Musée  une  brique  découverte  à  Ninive,  capitale  de 
l'Assyrie,  dans  les  ruines  du  palais  de  Sennacherib,  qui  assiégea 
Jérusalem  vers  l'an  695  avant  Jésus-Christ,  sous  le  roi  Ezéchias. 
Elle  porte  sur  le  côté,  en  caractères  cunéiformes,  une  inscrip- 
tion sur  deux  lignes,  ainsi  lue  à  Orléans,  Paris  et  Rome  : 


SENNACHERIB.... 
A    FAIT    EXÉCUTER. 


Ce  roi  assyrien  amenait  avec  lui  une  armée  de  180,000  hommes 
commandée  par  Rabsacès  :  tous  périrent  sous  les  murs  de  la 
ville.  Sennacherib  s'enfuit  et  fut  tué  dans  le  temple  du  dieu 
Nesroch  par  ses  deux  fils  Adramalech  et  Sarrazar  :  il  était  fils 
de  Sargon  et  eut  pour  successeur  Assarhadan,  son  fils. 

Celte  précieuse  brique,  qui  porte  une  couronne  de  2700  ans 
et  fera  la  gloire  de  notre  Musée  historique,  a  été  envoyée  de 
Mossoul  par  le  Père  Lhuillier,  religieux  dominicain  en  cette 
ville,  située  auprès  de  l'ancienne  Ninive;  il  l'a  adressée  à  son 
père,  inspecteur  des  cimetières  en  notre  ville;  et,  sur  ma  de- 
mande, M.  Lhuillier  en  a  fait  généreusement  don  au  Musée 
historique.  Je  me  plais  à  lui  en  témoigner  ici  toute  ma  recon- 


—  276  — 

naissance,  et  serais  désireux  que  la  Société  lui  exprimât  égale- 
ment sa  gratitude  pour  le  présent  que  lui  a  inspiré  son  amour 
pour  notre  ville. 


Séance   du   vendredi  2  3  janvier  188B. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  donne  connaissance  des  ouvrages  qui  ont  été 
adressés  à  la  Société,  parmi  lesquels  il  signale  le  troisième  volume 
des  Œuvres  de  Vahbé  Guiot,  et  le  compte-rendu  des  séances  du  Con- 
seil général  du  Loiret  pendant  la  session  d'août  188-i,  qui  contient 
un  rapport  de  M.  Doinel  sur  les  archives,  renfermant  d'intéressants 
détails  sur  notre  histoire  locale. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  fait  hommage  à  la  Société  d'un  manuscrit 
intitulé  :  Journal  d'un  bourgeois  d'Orléans,  1767-1805  (Silvain  Rous- 
seau, marchand  grainetier). 

Des  reniercîments  sont  adressés  au  donateur. 

—  M.  le  Président  dépose  sur  le  bureau  trois  mémoires  envoyés 
pour  le  concours  : 

1°  Histoire  et  monuments  de  la  Beauce,  avec  cette  épigraphe  :  La 
France  et  Dieu  ; 

2°  Colardeau,  avec  cette  épigraphe  :  Pro  patria  ; 

3°  Les  premiers  évèques  d'Orléans,  examen  et  solution  des  diffi- 
cultés que  présentent  leurs  actes,  avec  cette  épigraphe  :  Magis  elïgit 
sobrielas  ecclesiœ  cum  pietate  nescire,  quam  aliquid  frivolum  et  apo- 
cryphum  tenendo  docere  (S.  Ado,  libellus  de  jestmtate  SS.  aposlo- 
lorumj. 

—  M.  Thillier,  trésorier,  rend  les  comptes  de  l'exercice  1884.,  et 
donne  lecture  du  projet  de  budget  pour  1885. 


—  277  — 

—  M.  Gabriel  Simon,  président  du  tribunal  civil  de  Gien,  présenté 
à  la  séance  du  14  novembre  1884,  est  élu  membre  correspondant. 

—  M.  de  Molandon  lit  une  notice  sur  Jacques  d'Arc,  père  de  la 
Pucelle,  sa  notabilité  personnelle,  d'après  les  textes  déjà  connu  set  des 
documents  récemment  découverts. 

Cette  notice  est  renvoyée  à  la  Commission  des  publications. 

—  M.  Tranchau,  au  nom  de  cette  Commission,  donne  lecture  de 
deux  rapports  : 

L'un  sur  un  travail  de  M.  l'abbé  Maître,  portant  pour  titre  :  Mono- 
graphie de  Saint- Péravy-la- Colombe. 

Ce  mémoire  étant  inachevé,  et  l'auteur  annonçant  son  intention  de  le 
compléter,  la  Société  décide,  en  adressant  ses  remerciements  à 
M.  Maître,  de  surseoir  sur  l'usage  à  faire  de  ce  travail  jusqu'à  son 
complet  achèvement. 

L'autre  sur  un  mémoire  de  M.  Slein,  intitulé  :  L'entrée  de  Marie 
de  Médias  à  Chartres  en  1608. 

Un  membre  fait  remarquer  que  ce  travail,  qui  offre  plus  d'intérêt 
pour  Chartres  que  pour  Orléans,  serait  mieux  à  sa  place  dans  les 
Mémoires  de  la  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir  que  dans  ceux 
de  la  Société. 

Néanmoins  la  Société  vote  l'impression  du  mémoire  au  Bulletin,  en 
exprimant  le  désir  que  l'auteur  y  fasse  quelques  rectifications  et  sup- 
pressions. 

—  M.  Jarry,  au  nom  de  la  même  Commission,  propose,  et  la  So- 
ciété adopte,  l'impression  du  Bulletin  du  quatrième  trimestre  de 
1884. 

—  M.  Baguenault  de  Puchesse  donne  lecture  d'un  travail  intitulé  : 
La  campagne  du  duc  de  Guise  da7is  l'Orléanais  en  1 587. 

Ce  mémoire  est  renvoyé  à  la  Commission  des  publications. 


BULLETJN  NO  124.  l9 


—  278  — 


Séance   da  vendredi    13   février  1885. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  lit  une  lettre  de  M.  Simon,  président  du  tribunal 
de  Gien,  qui  remercie  la  Société  de  l'avoir  élu  membre  correspon- 
dant. 

—  M.  Lorin  de  Chaffin  fils,  par  l'intermédiaire  de  M.  Jarry,  fait 
hommage  à  la  Société  : 

4°  De  l'ouvrage  d'Adolphe  Duchalais,  ayant  pour  titre  :  Description 
des  médailles  gauloises  du  cabinet  de  France; 

2»  Des  essais  liuloriques  sur  la  ville  et  le  canton  de  Deaugency, 
par  Pellieux,  nouvelle  édition  publiée  par  iM.  Lorin  de  Chaffin  père, 
2  vol.  in-12. 

—  M.  Herluison,  au  nom  de  M.  Eugène  Lour,  offre  à  la  Société 
un  plan  de  la  ville  de  Beaugency. 

Des  remercîments  sont  votés  au  donateur. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  Doinel  qu  lui 
envoie  sa  démission  de  membre  delà  Société  archéologique. 

Sur  la  proposition  de  M.  de  Molandon,  la  Société  décide  qu'il  sera 
sursis  à  l'acceptation  de  la  démission  de  M.  Doinel  jusqu'à  la  séance 
prochaine. 

—  M.  le  Président  annonce  qu'il  a  reçu  un  nouveau  travail  pour  le 
concours  ayant  pour  titre  :  A  propos  de  deux  chartes  du  XIII'^  siècle, 
avec  celte  épigraphe  :  Multis  ntilis,  inutilis  ipsi. 

—  M.  Vignat,  ancien  maire  d'Orléans,  est  élu  membre  titulaire 
non  résidant. 


—  279  — 

—  Au  nom  de  la  Commission  des  publications,  M.  Jarry  fait  un 
rapport  sur  le  travail  de  M.  Baguenault  de  Pucliesse  :  La  campagne 
du  duc  de  Guise  en  1587 . 

La  Société  vote  l'impression  de  ce  travail  dans  les  Mémoires,  et 
décide  que  la  carte  qui  l'accompagne  fera  partie  de  X Atlas  en  cours 
de  publication. 

—  M.  Tranchau,  au  nom  de  la  même  Commission,  propose  l'im- 
pression, dans  les  Mémoires^  du  travail  de  M.  de  Molandon  sur 
Jacques  à' Arc. 

Ces  conclusions  sont  adoptées. 


Séance  du  vendredi  29   février  1885. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  Dumuys  fait  hommage  d'un  exemplaire  du  tirage  à  part  de  son 
mémoire  sur  un  Moule  mérovingien. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  Vignat  qui 
remercie  la  Société  de  l'avoir  admis  au  nombre  de  ses  membres  titu- 
laires non  résidants. 

—  M.  Doinel  ayant  de  nouveau  fait  savoir,  par  une  lettre  adressée 
à  M.  le  Président,  qu'il  maintenait  sa  démission,  cette  démission  est 
acceptée  par  la  Société. 

—  M.  le  docteur  Patay  témoigne  le  désir,  en  raison  de  ses  occu- 
pations, de  ne  plus  faire  partie  de  la  Commission  du  concours. 


—  280 


Séance    dn    vendredi    13    mars    1885. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  l'abbé  Cochard,  titulaire  non  résidant,  habitant  actuellement 
Orléans,  fait  connaître  son  intention  de  remplir  la  place  laissée  vacante 
par  la  démission  de  M.  Doinel,  conformément  aux  dispositions  de 
l'art.  8  du  règlement. 

—  M.  le  Président  communique  une  lettre  de  M.  le  Président  de 
la  Société  dunoise  qui  informe  la  Société  de  la  démolition  projetée  de 
la  chapelle  de  Notre-Dame-de-Champdé,  classée  parmi  les  monu- 
ments historiques,  et  demande  son  concours  pour  obtenir  du  Ministre 
compétent  la  conservation  de  cet  intéressant  édifice. 

MM.  de  iMolandon,  Jarry,  Desnoyers  et  Fournier  sont  chargés 
d'étudier  le  parti  à  prendre  pour  donner  satisfaction  au  légitime  désir 
de  la  Société  dunoise. 

—  M.  de  Molandon  fait  hommage,  au  nom  de  M.  Philibert  Man- 
tellier,  d'un  portrait  de  M.  Mantellier,  ancien  premier  président 
de  la  cour  d'appel  d'Orléans,  un  des  fondateurs  et  ancien  président  de 
la  Société. 

—  M.  le  Président  annonce  à  la  Société  que  M.  Stein,  manifestant 
e  désir  de  voir  son  mémoire  sur  VEntrée  de  Marie  de  Médicis 

à  Charlres  en   1608  imprimé  par  la  Société,  est  disposé  à  accepter 
toutes  les  réductions  et  modifications  qui  lui  seraient  proposées. 

—  xM.  Danton  fait  part  d'une  trouvaille  faite  le  28  novembre  der- 
nier à  ïournoisis,  au  lieu  dit  Bel-Air,  dans  la  voûte  d'une  cave  appar- 
tenant à  M.  Juchet,  cultivateur. 


—  281  — 

Cette  trouvaille  comprend  cinquante-quatre  pièces  d'or  et  quatre- 
vingt-dix-sept  pièces  d'argent  des  XV^  et  XV1«  siècles,  le  tout  repré- 
sentant une  valeur  intrinsèque  de  924  fr. 

La  pièce  la  plus  récente  date  de  1565. 

La  Société  décide  que  la  nomenclature  de  ces  pièces  sera  insérée 
au  Bulletin  (1). 

—  M.  le  Président  signale  dans  le  Bullelin  de  la  Société  archéolo- 
gique et  historique  de  Tarn-et-Garonne,  un  travail  de  M.  le  chanoine 
Potlier  sur  des  clochettes  d'église  desXV^,  XVI«  et  XVIIe  siècles,  sem- 
blables à  celle  qui  a  été  récemment  décrite  par  M.  l'abbé  Desnoyers. 

A  propos  de  ce  travail,  M.  Dumuys  lit  une  note  de  M.  l'abbé  Bar- 
bier de  Montaud  relative  à  ces  sortes  de  clochettes  qui  servaient 
principalement  à  sonner  YAvgelus  dans  les  familles. 

—  M.  le  Président  communique  une  lettre  de  M.  Grellet-Balguerie, 
concernant  un  masque  en  pierre  de  Réginald,  trouvé  à  Saint-Benoît, 
et  l'épitaphe  d'Amoin . 

—  M.  de  Molandon  fait  connaître  qu'il  a  tout  récemment  'entretenu 
M.  Lisch  sur  le  projet  d'utiliser  les  combles  de  la  Salle  des  Thèses  au 
moyen  d'une  tourelle-escalier  qui  en  permettrait  l'accès,  et  que  l'émi- 
nent  architecte  lui  a  promis  son  appui  pour  solliciter  de  la  commission 
des  monuments  historiques  un  concours  pécuniaire  en  vue  de  l'édifi- 
cation de  cette  tourelle. 


Séance   du    vendredi  Z3    mars    1885. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M,  le  Président  dépose  sur  le  bureau  un  certain  nombre  de  volumes 
de  la  collection  des  Documents  inédits  sur  l histoire  de  France,  qu'il  a 
reçus  de  M.  le  ministre  de  l'Instruction  publique. 

(1)  Voir  plus  loin,  page  308. 


—  282  — 

i°  Négociations,  lettres  et  pièces  diverses  relatives  au  règne 
de  François  II,  par  Louis  Paris,  1841,  1  vol. 

2"  Lettres  des  rois,  reines  et  autres  personnages  des  cours  de 
France  et  d'Angleterre  depuis  Louis  VII  jusqu'à  Henri  IV,  par 
M.  Champollion-Figeac,  1839  et  1847,  2  vol. 

'3°  Procès- verbaux  des  États-généraux  de  1593,  par  Aug. 
Bernard,  1842,  1  vol. 

4»  Le  mistère  du  siège  d'Orléans,  publié  par  MM.  Guessard 
et  de  Certain,  1862,  1  vol. 

50  Inscriptions  de  la  France  du  V^  au  XVIII»  siècle.  —  An- 
cien diocèse  de  Paris,  par  M.  F.  de  Guilhermy,  1873  à  1883, 
5  vol. 

6»  Monographie  de|  Notre-Dame-de-Charlres;  explication 
des  planches,  par  P.  Durand,  1881.  —  Atlas  des  planches,  1842 
à  1875. 

La  Société  adresse  ses  remercîraenls  à  M.  le  ministre  et  à  M.  le 
Président,  par  l'intermédiaire  duquel  ces  ouvrages  ont  été  obtenus. 

—  MM.  Desnoyers,  Herluison  et  Danton  présentent  comme 
membres  correspondants  M.  Champion,  instituteur  à  Coulmiers,  et 
M.  Foucher-Veillard,  pharmacien  à  Beaugency. 

—  M.  Fournier  donne  lecture  d'un  projet  de  lettre  à  adresser  à 
M.  le  ministre  relativement  à  la  conservation  de  la  chapelle  de 
Champdé,  de  Châteaudun. 

La  Société  adopte  le  projet  qui  lui  est  soumis  et  arrête  qu'une  copie 
de  cette  lettre  sera  envoyée  à  M.  le  Président  de  la  Société  dunoise. 

—  Sur  la  proposition  de  M.  Tranchau,  la  Société  déclare  s'associer 
aux  vœux  fornmlés  par  l'Académie  des  Inscriptions  et  belles-lettres  el 
par  beaucoup  de  Sociétés  savantes  pour  la  conservation  des  monu- 
ments historiques  dans  les  colonies  et  possessions  françaises. 

M.  Tranchau  est  invité  à  rédiger  un  projet  de  lettre  destinée  à  être 
adressée  à  cette  occasion  à  M.  le  ministre. 


—  283  — 

—  M.  le  Président  informe  la  Société  que  M.  Loiseleur  lui  a  fait 
parvenir  une  lettre  qui  lui  a  été  adressée  par  M.  Léopold  Delisle,  re- 
lativement à  un  manuscrit  de  Saint- Benoît. 

—  La  Société  vote  l'impression  au  Bulletin  de  cette  lettre  et  de 
celle  de  M.  Loiseleur  (1). 

—  M.  de  Beaucorps  commence  la  lecture  d'un  travail  de  M.  l'abbé 
Maître  sur  Saint-Péravy-I a-Colombe  et  Cotdmelle. 


(1)  Voir  plus  loin,  page  312. 


—  284  — 


LES  ANTIQUITÉS  DE  COURBANTON 


Chaque  localité  tient  à  honneur  de  prendre  rang  parmi  celles 
dont  le  territoire  a  fourni  aux  savants  des  matériaux  utiles  pour 
l'histoire  de  la  France  ou  de  la  contrée  dont  elles  dépendent. 

C'est  pour  maintenir  sans  conteste  à  l'Orléanais-Blésois  et  à 
la  commune  de  Montrieux  (Loir-et-Cher)  leurs  titres  à  trois 
importantes  découvertes  déjà  anciennes,  dont  les  témoins  sont 
morts  ou  vieillissent,  que  je  résumerai  en  quelques  mots  les 
souvenirs  qui  s'y  rattachent. 

Il  y  a  un  peu  plus  d'un  demi-siècle,  certaines  monnaies  car- 
lovingiennes  étaient  rares,  et  à  peine  connaissait-on  celles  du  roi 
Eudes  ;  aussi  les  collectionneurs  accueillirent-ils  comme  une 
bonne  fortune  inespérée  les  découvertes  faites  à  Courbanton 
de  monnaies  frappées  au  monogramme  de  ce  roi,  mêlées  à  des 
deniers  et  oboles  de  Charles-le-Chauve  assez  nombreux  pour 
enrichir  toutes  les  collections. 

La  première  trouvaille  eut  lieu  vers  4830,  à  un  kilomètre  et  à 
l'est  de  Courbanton;  un  ouvrier  qui  creusait  un  des  fossés  du 
chemin  de  Montrieux  à  Villeneuve,  brisa  avec  sa  pioche  un  pot 
en  terre  contenant  environ  douze  cents  monnaies  carlovingiennes, 
deniers  et  oboles  en  argent.  On  les  vendit  à  un  bijoutier  d'Or- 
léans qui  en  fit  fondre  une  partie  et  céda  probablement  le  reste 
à  de  plus  connaisseurs  que  lui. 

La  seconde,  postérieure  d'une  dizaine  d'années,  fut  faite  au 


—  285  — 

lieu  dit  Le  Tertre,  à  deux  cents  mètres  au  plus  et  au  midi  de  la 
première,  par  un  locaturier  en  cultivant  son  champ.  Elle  con- 
sistait en  un  pot  en  terre  contenant  aussi  douze  cents  pièces  du 
même  type  que  les  précédentes,  qui  furent  vendues  pour  le  compte 
de  l'inventeur  par  M.  Martin,  propriétaire  de  Courbanton,  à 
M.  Boileau,  tenant  à  Blois  l'hôtel  d'Angleterre  et  numismatiste 
fervent.  Il  est  à  croire  qu'après  avoir  fait  son  choix,  M.  Boileau 
vendit  ou  échangea  le  reste.  Le  pot  fut  donné  à  M.  de  la  Saus- 
saye. 

La  troisième  date  de  mars  i  857  ;  une  bergère  ayant  trouvé 
sur  le  sol,  à  200  mètres  et  au  midi  du  château  de  Courbanton, 
trois  pièces  de  monnaie  en  argent,  M.  Martin  fit  fouiller  à  l'en- 
droit indiqué  et  découvrit  un  pot  en  terre,  écorné  antérieure- 
ment par  la  charrue,  contenant  quinze  cents  pièces  semblables 
aux  autres.  Le  tout,  sauf  quelques  pièces  dont  je  parlerai  plus 
loin,  fut  vendu,  en  ma  présence,  à  un  marchand  antiquaire  de 
Paris. 

M.  Martin  qui  a  vu  et  touché  les  trois  pots  et  leur  contenu,  a 
toujours  dit  qu'il  y  avait  identité  entre  les  pots  comme  entre  les 
monnaies. 

Ces  cachettes  sont-elles  l'œuvre  d'une  seule  personne  ou  d'un 
groupe  d'individus  exposés  à  un  même  danger?  Il  est  hors  de 
doute,  dans  l'un  comme  dans  l'autre  cas,  que  le  triple  enfouis- 
sement a  été  simultané  et  mofivé  par  le  même  événement. 

Si  l'on  doit  juger  les  trois  trésors  par  les  vingt-six  pièces  ré- 
servées au  hasard  lors  de  la  dernière  vente,  ils  étaient  composés 
de  monnaies  de  provenances  très  diverses,  mais  toutes  frappées 
au  bord  de  la  Loire  ou  au  nord  du  fleuve;  ainsi,  pour  Charles- 
le-Chauve,  les  lieux  de  monnayage  sont  :  Attiniacoida,  Altigny  ; 
Suessio  civitas,  Soissons  ;  Ebrocas  civitas,  Evreux  ;  Remis  ci- 
vitas,  Reims;  Turones  civitas,  Tours;  Aurelianis  civitas,  Or- 
léans; Medenas  vitciisi,  Meulan  ;  Qwentowici,  Quentovic;  An- 
decavis  civitas,  Angers  ;  Ciiio^nanis  civitas,  Le  Mans  ;  Anii- 
sioder  civis,  Auxerre,  et  Ciirtisasoiiien,  précédé  d'une  H, 
nom  à  racines  germaniques  qu'on  a  traduit  par  Courtessin  ou 
Courtisson,  localité  inconnue  et  presque  certainement  située 


—  286  — 

dans  la  partie  du  territoire  qui  avait  été  l'ancienne  Neustrie  (1), 
et  par  Saosne  (traduction  de  M.  Doucet),  petite  commune  de 
l'arrondissement  de  Mamers.  Pour  Eudes  :  Angers,  Tours,  Or- 
léans, avec  les  mêmes  dénominations  que  ci-dessus  et  Blesianis 
Castro,  Blois. 

(Dans  ce  même  trésor,  se  trouvaient  aussi  des  deniers  de 
Louis  II,  le  Bègue  (2).) 

Cette  diversité  d'origines  semble  rendre  inadmissible  un  en- 
fouissement fait  par  un  habitant  du  pays,  car  on  ne  s'explique- 
rait ni  qu'il  pût  posséder  tant  de  monnaies  frappées  dans  tout  le 
nord  de  la  France  à  une  époque  des  plus  troublées,  où  le  com- 
merce était  nul,  les  voies  de  communication  peu  fréquentées  et 
où  les  monnaies  frappées  dans  chaque  pays  devaient,  presque 
seules,  alimenter  les  transactions  locales,  ni  qu'il  eût  divisé  son 
trésor  en  trois  cachettes  aussi  distantes  les  unes  des  autres. 
L'hypothèse  d'un  trésor  caché  par  une  troupe  nomade  semble 
donc  la  plus  naturelle. 

Or,  le  fait  principal  qui  se  dégage  de  ces  temps  de  profonde 
obscurité  historique,  fait  non  accidentel  mais  permanent,  c'est 
la  présence  des  Normands  dans  tout  le  nord  de  la  France  et  sur 
les  bords  de  la  Loire,  même  après  la  cession  de  la  Normandie 
par  Charles-le-Simple  au  duc  Rollon  (912)  (3  et  4). 

Depuis  le  règne  d'Eudes,  le  sentiment  national  s'était  sensi- 
blement relevé;  déjà  les  Normands,  sans  cesser  pour  cela  leurs 
incursions,  essuyaient  de  sanglantes  défaites  et  n'étaient  plus 
les  maîtres  incontestés  des  pays  qu'ils  ravageaient.  Ce  mouve- 
ment de  résistance  s'était  nécessairement  propagé  sur  les  bords 
de  la  Loire  comme  ailleurs,  et   courir  sus  aux  petites  troupes 


(l)  Au  IXo  siècle,  la  Neustrie,  absorbée  par  le  royaume  de  France,  était 
à  peu  près  réduite  à  la  Normandie. 

(2j  Deuxième  volume  des  Bulletins  de  la  Société  archéologique  de 
l'Orléanais,  page  322.  Communication  de  M.  Mantellier. 

(3)  En  897  et  à  la  veille  de  sa  mort,  Eudes  avait  permis  aux  Normands 
d'hiverner  sur  la  Loire.  (Henri  Martin,  Histoire  de  France,  t.  11,  p.  49i.) 

(4)  En  927,  l'aljbaye  de  Saint-Benoit-sur-Loire  fut  encore  pillée  par  les 
Normands  que  conduisait  un  chef  du  nom  de  Regnaud.  (Depping,  His- 
toire dev  expéditions  maritimes  des  Normands,  t.  II,  p.  142.) 


—  287  — 

normandes  qui  s'éloignaient  trop  du  fleuve  devait  être  la  plus 
grande  préoccupation  des  populations;  des  surprises,  des  com- 
bats obscurs,  dont  la  tradition  s'est  vite  perdue,  devaient  résulter 
chaque  jour  de  cet  état  des  esprits  (1),  et  il  n'est  pas  déraison- 
nable de  supposer  qu'une  bande  normande  campée  auprès  de 
Courbanton  se  voyant  en  danger,  aura  enfoui,  avec  l'espoir  de 
les  retrouver  plus  tard,  ces  trois  mille  neuf  cents  pièces  de 
monnaie  pillées  par  elle  dans  tout  le  nord  de  la  France. 

A  défaut  d'aucun  événement  local  retenu  par  l'histoire  (2) 
pouvant  donner  l'explication  du  fait,  je  hasarde  cette  conjecture 
en  m'excusant  d'avoir  dépassé  les  bornes  d'un  simple  récit. 

Je  possède  deux  pièces  en  or  de  Charles  VII,  dites  Franc  à 

-pied,  trouvées  à  Courbanton,  à  2  mètres  de  distance  l'une  de 

l'autre,  sur  le  sol  d'une  bruyère  nouvellement  défrichée.  Des 

fouilles  consciencieuses  n'ont  révélé  la  présence  d'aucune  autre 

monnaie  en  cet  endroit. 

E.  Besnard, 
Membre  titulaire  non  résida)it. 


(1)  (Eli  898).  «  Les  Normaiidb  sont  encore  là,  courant  par  toute  la 
Neustrie,  IWquitaine  et  la  Bourgogne  ;  mais  le  butin  devient  journelle- 
ment plus  rare  et  plus  disputé,  quoique  la  résistance  ne  soit  guère  que 
locale  et  partielle.  »  (Henri  Martin,  Histoire  de  France,  t.  Il,  p.  493.) 

(2)  «  11  est,  en  général,  à  regretter  que  les  historiens  n'aient  pas  in- 
diqué distinctement  les  exploits  des  diverses  troupes  de  Normands  qui 
occupaient  le  royaume;  celle  de  la  Loire,  par  exemple,  n'a  jamais  évacué 
ses  cantonnements  :  nous  ne  savons  pourtant  que  des  traits  épars  de 
l'histoire  de  cet  établissement  de  pirates.  »  (Depping,  t.  II,  p.  83.) 


288  — 


QUELQUES    MOTS 


SUR  UN 


CATALOGUE  DES  MANUSCRITS  DE  SAINT-BENOIT  (1763) 

Appartenant  à  la  Société  archéologique  (1) 


En  1851  —  il  y  a  trente-quatre  ans  —  une  notice  écrite  à  la 
main  et  reliée,  des  manuscrits  de  Saint-Benoît,  avait  été  donnée 
à  la  Société  par  un  de  ses  membres,  M.  Alexandre  Jacob. 
En  1883,  M.  Léopold  Delisle,  au  moment  où  il  recueillait  des 
documents  sur  les  nombreux  manuscrits  volés  par  Libri,  désira 
connaître  cette  notice;  elle  ne  put  être  retrouvée  dans  nos 
collections,  et  l'éminent  érudit  fut  par  là  autorisé  à  écrire  dans 
sa  Notice  sur  2ilusieurs  manuscrits  de  la  Bibliothèque  d'Or- 
léans, qu'un  exemplaire  du  catalogue  de  don  Chazal,  appar- 
tenant à  la  Société  archéologique  de  l'Orléanais,  était  perdu. 

Cette  déclaration,  faite  en  quelque  sorte  iirhi  et  orhi,  était 
presque  une  accusation  d'incurie  contre  nous  ;  elle  nous  mit  en 
grand  émoi.  Qui  donc  avait  emprunté  et  non  rendu  ce  précieux 
manuscrit?  Nulle  trace,  dans  les  souvenirs  ni  dans  le  registre, 
d'un  prêt  non  restitué!  Fallait-il  attribuer  sa  disparition  au  dé- 
ménagement précipité  de  l'incendie  qui  nous  avait  tant  elîrayés 

(1)  Note  lue  dans  la  séance  du  14  novembre  1884,  six  mois  avant  la 
publication  de  YInventaire  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  d'Orléans, 
par  M.  Cuissard. 


—  289  — 

en  janvier  1878,  ou  au  déplacement  qui  s'était  fait  plus  posé- 
ment  aux   vacances  de    1883?   Celui   des   bibliothécaires  qui 
s'était  chargé  plus  spécialement  du  transport  de  vos  collections 
dans  cette  salle   fut  plus  que  personne  ému   de   cette   perte 
qu'on   pouvait  lui  imputer.   De  là  chez  lui  la   préoccupation 
constante    d'arriver    à     remettre     la     main     sur     ce    trésor. 
Après  avoir  bien  des  fois  pris  un  à  un  tous  les  ouvrages  de 
nos  armoires,  il  eut  la  joie  de   surprendre,  cachée   au    milieu 
d'in-quarlo  plus  particulièrement  consacrés  à  l'art,  la  petite  pla- 
quette que  voici.  Oui;  la  pauvrette  avait  été  victime  du  démé- 
nagement de  1883!  Elle  n'était  pas  à  sa  place  naturelle,  c'est-à- 
dire  dans  l'armoire  orléanaise  qui  est  derrière  le  fauteuil  du 
président.  C'était  le  samedi  24  août  qu'elle  fut  découverte.  Dès  le 
lendemain  elle  était  présentée  à  M.  Léopold  Delisle  qu'une  heu- 
reuse fortune  avait  amené  à  Orléans,  où  il  avait  précisément 
passé  les  deux  journées  du  23  et  du  24  à  explorer  les  manuscrits 
de   la   Bibliothèque   publique.    Qu'on  juge  de   la  surprise   et 
de  la   satisfaction   du   savant   qui    avait   si    vivement  déploré 
la  perte  de  notre  manuscrit  !  Il  a  passé  plusieurs  heures  à  l'exa- 
miner et  à  prendre  des    notes.  Celte  étude  nous  vaudra  cer- 
tainement, de  la  part  du  sagace  et  infatigable  chercheur,  quelques 
pages  comme  il  en  sait  écrire  sur  cette  question  des  manus- 
crits de  Saint-Benoît  qu'il  a  tant  à  cœur  d'élucider  complète- 
ment. Lui-même  a  annoncé  dans  la  Notice  citée  plus  haut  qu'il 
est  à  la  recherche  des  pertes  que  cette  riche  collection  a  subies 
depuis  la  Révolution,  et  déjà,  dès  le  29  août  dernier,  il  signalait, 
à  l'aide  du  catalogue  retrouvé,  une  lacune  très  importante  dans 
un  des  manuscrits  de  notre  Bibliothèque  publique,  le  n*  16,  d'où 
a  disparu  un  fraj^ment  considérable  du  Miroir  de  saint  Augus- 
tin. 

11  n'entre  nullement  dans  ma  pensée  de  devancer  par  une 
étude  approfondie  de  notre  catalogue  la  publication  déjà  an- 
noncée de  travaux  considérables  sur  les  manuscrits  de  Saint- 
Benoit.  La  Société  n'a  pas  perdu  le  souvenir  du  savant  mémoire 
présenté  sur  la  matière  au  concours  de  1880  par  M.  Cuissard. 
M.  Jarry  en  prépare  un  qui  sera  certainement  du  plus  grand 


—  290  — 

intérêt,  vu  sa  compétence  et  ses  longues  éludes  sur  la  question; 
enfin  M.  Léopold  Delisle  signale  connme  devant  être  prochaine- 
ment publiées  les  recherches  faites  par  un  de  ses  plus  érudits 
collaborateurs,  M.  Omont,  sur  plusieurs  de  nos  plus  précieux 
manuscrits. 

La  tâche  que  nous  avons  proposée  est  bien  plus  modeste  : 
elle  se  borne  à  quelques  notes  très  sommaires  sur  ce  petit 
cahier  manuscrit,  qui,  depuis  son  entrée  dans  nos  collections, 
n'a  été  l'objet  d'aucun  travail. 

Et  d'abord  comment  est-il  arrivé  aux  mains  de  M.  Alexandre 
Jacob,  qui  nous  l'a  donné  il  y  a  trente-quatre  ans?  Par  son  père, 
M.  Charles- Abraham-Isaac  Jacob,  lequel  avait  été  chargé  d'in- 
ventorier, en  1792,  les  livres  et  manuscrits  des  bibliothèques 
provenant  des  monastères,  supprimés  dans  l'Orléanais  comme 
partout.  Il  fit  faire  sans  doute  une  copie  textuelle  de  cette  notice, 
et  c'est  peut-être  cette  copie  que  M.  Doinel  a  récemment  trouvée 
aux  archives  départementales.  Elle  n'est  pas  de  l'écriture  de 
M.  Charles  Jacob,  laquelle  est  connue  par  le  titre  qu'il  a  mis 
de  sa  main  en  tête  du  texte  de  notre  manuscrit  :  «  Manuscrit 
du  ci-devant  monastère  de  Saint-Benoît-sur-Loire,  »  et  aussi 
par  quelques  lignes  insérées  dans  le  texte. 

La  notice  est  écrite  sur  un  cahier  de  papier  jauni  par  le 
temps,  qui  a  270  millimètres  de  haut  sur  480  de  large.  Il  se 
compose  de  quarante  feuillets;  les  deux  premiers  sont  en  blanc, 
et  trente-huit  sont  écritS;  au  recto  et  au  verso,  sauf  un  qui  l'est 
seulement  au  recto.  Les  troisième  et  quatrième  feuillets  con- 
tiennent la  liste  des  auteurs  ou  écrivains  cités  dans  le  manus- 
crit ;  il  y  a  192  noms.  Puis  viennent,  au  nombre  de  19,  les 
divisions  suivies  par  le  rédacteur  pour  l'énumération  des  ou- 
vrages. On  verra  plus  loin  que  les  ouvrages  répondant  à 
plusieurs  de  ces  divisions  manquent,  et  que  par  conséquent  ce 
catalogue,  tel  que  nous  l'avons,  est  inachevé. 

En  haut  du  premier  feuillet  on  lit  :  Notice  des  manuscrits  de 
Vahbaye  de  Saint- Benoisi-sur- Loire,  et  en  dessous  :  i163. 
Plus  bas  une  main,  que  M.  Georges  Jacob  a  reconnu  être  celle  de 
son  père,  a  mis  :  «  Ecriture  de  Dom  Verninac  ou  Dom  Fabre.  » 


—  291  — 

Lequel  des  deux?  C'est  en  172(3  que  Dom  Verninac  succéda  à 
Dom  Duplessis  comme  bibliothécaire  de  la  collection  confiée  en 
1714  par  Prousleau  aux  Bénédictins  de  Bonne-Nouvelle,  et 
qui  avait  eu  pour  premiers  gardiens  Dom  Billouet,  1715,  et  Dom 
Méry,  1720.  Dom  Verninac  mourut  en  1748.  Cette  date  l'écarle 
comme  auteur  de  notre  manuscrit. 

Quant  à  Dom  Fabre,  son  successeur,  qui  mourut  en  1788, 
après  avoir  publié,  en  1777,  le  précieux  catalogue  complétant 
celui  que  Dom  Méry  avait  fait  imprimer  en  1721,  son  écriture 
est  trop  connue  pour  le  faire  admettre  comme  copiste  de  notre 
notice.  Il  faut  donc  chercher  un  autre  nom.  Pour  le  trouver, 
nous  avons  eu  recours  à  M.  Loiseleur,  qui  connaît  si  bien  ses 
livres  et  ses  manuscrits,  et  voici  la  note  qu'il  a  écrite  au  pre- 
mier feuillet  :  «  L'écriture  de  ce  catalogue  est  celle  de  Dom 
Guillaume  Gérou,  auteur  de  la  Bibliothèque  des  écrivains 
Orléanais,  né  à  Orléans  en  1700,  et  mort  à  l'abbaye  de  Saint- 
Benoît  le  27  avril  1767.  » 

L'opinion  du  savant  bibliothécaire  est  pleinement  partagée 
par  M.  Jarry  qui  possède  tant  de  documents  émanés  de  Dom 
Gérou.  M.  Léopold  Delisle,  dans  sa  notice,  supposait  que  notre 
catalogue  égaré  était  un  des  deux  exemplaires  qui  ont  «  dû 
exister  »  du  catalogue  fait  par  Dom  Chazal  en  1724.  Mais  môme 
avant  de  pouvoir  l'attribuer  à  Dom  Gérou,  il  nous  semblait  que 
notre  manuscrit,  daté  de  1763,  n'était  pas  l'original  de  Dom 
Chazal.  En  est-il  du  moins  la  reproduction  exacte?  Tout  ce 
que  nous  pouvons  dire,  c'est  qu'il  y  a  concordance  entre 
beaucoup  des  numéros  du  présent  manuscrit  et  ceux  qui  sont 
cités  dans  l'histoire  manuscrite  de  Saint-Benoît  par  Dom  Chazal, 
dans  VHisloire  littéraire  de  la  France,  et  dans  d'autres 
ouvrages.  Son  catalogue  comprenait,  paraît-il,  266  numéros. 
Le  nôtre  n'en  a  que  209.  Dom  Gérou  n'a-t-il  pas  eu  le  temps 
d'achever,  ou  bien  y  avait-il  un  deuxième  cahier  qui  s'est  perdu? 
Nous  ne  savons;  aucune  piqvire  d'aignille  n'indique  qu'un  fil 
joignît  un  deuxième  cahier  au  premier.  Ce  qui  fait  présumer 
qu'il  y  avait  une  suite,  c'est  que  le  dernier  numéro,  209,  n'est  suivi 
ni  du  mot  fin  ni  d'aucun  signe  indiquant  l'achèvement  du  travail. 


—  292  ~ 

A  coup  sûr,  il  n'est  pas  complet,  puisque  6  des  19  divisions 
mises  par  le  rédacteur  en  tête  de  sa  notice  n'ont  pas  de  numéro 
d'ouvrages  qui  s'y  rattachent  (à  savoir  :  e;  Historiens  pro- 
phanes  (sic),  orateurs,  grammairiens,  livres  liturgiques,  né- 
crologe de  S. -Benoist,  Coutumier  de  S. -Ben.)  »  Mais  la  preuve 
que  le  n»  209  avait  été  cependant  dépassé,  ou  du  moins  que  le 
catalogue  original  copié  par  Dom  Gérou  allait  au  delà,  c'est  que 
plusieurs  numéros  au-dessous  de  209  renvoient  à  des  numéros 
au-dessus,  par  exemple,  136  {Traité  d'Alcuin  sur  les  vertus  et 
les  vices)  renvoie  à  215,  et  nous  pourrions  en  citer  bien  d'autres. 

L'inachèvement  du  manuscrit  ou  la  perte  d'un  deuxième  cahier 
sont-ils  bien  regrettables?  Oui,  si  la  notice  de  4763  avait  elle- 
même  une  haute  valeur  pour  nous  en  l'état  de  nos  connais- 
sances. Sans  doute,  il  faut  attacher  toujours  un  grand  prix  à  la 
possession  d'un  ouvrage  écrit  de  la  main  d'un  auteur  célèbre  ; 
notre  manuscrit  serait  inestimable  s'il  nous  révélait  beaucoup 
d'œuvres  qui  ne  nous  seraient  pas  connues  par  d'autres  docu- 
ments. Mais  nous  avons,  d'une  part,  le  catalogue  très  sommaire, 
il  est  vrai,  de  300  volumes  de  Saint-Benoît,  fait  en  1552,  et  pu- 
blié par  M.  Delisle  à  la  fin  de  sa  notice,  puis  celui  que  l'abbé 
Carré  a  rédigé  à  Gien,  en  1796,  et  que  M.  Loiseleur  a  récem- 
ment retrouvé  dans  sa  bibliothèque;  d'autre  part,  le  catalogue 
de  l'abbé  Septier,  composé  en  1820.  Or,  celui-ci  est  la  copie 
presque  littérale  de  206  numéros  de  notre  notice.  Trois  seule- 
ment ne  s'y  trouvent  pas,  à  savoir,  les  numéros  : 

|o  j^o  445^  petit  in-folio  renfermant  quelques  traités  de  théo- 
logie de  M.  de  Sainte-Beuve,  docteur  de  la  Faculté  de  Paris, 
1613-1677,  «  Sur  la  grâce,  sa  nature,  sa  nécessité,  son  es- 
sence, la  justification,  les  divers  états  de  la  nature  »; 

2°  «  N°  194,  in-folio  de  1,231  pages,  où  se  voit  un  calendrier 
perpétuel  pour  former  un  ordo  ou  directoire  de  l'office  divin,  à 
l'usage  de  la  congrégation  de  Saint-Maur,  par  un  moine  deSaint- 
Benoist  :  Ouvrage  d'un  Relligieuxqui  a  l'esprit  de  son  état,  ainsi 
que  l'avait  Dom  Pierre  Desvignes,  auteur  de  cet  ouvrage  »  ; 

3°  N°  207,  in-folio  de  207  p.,  du  XI'  siècle.  Recueil  de  lé- 
gendes et  de  sermons  pour  la  fête  de  plusieurs  saints. 


—  293  — 

En  revanche,  en  dehors  de  ces  3  numéros,  Septier  en  donne 
29  qui  ne  sont  pas  dans  notre  manuscrit.  Il  arrive  donc,  d'après 
notre  calcul,  à  un  total  de  235  volumes,  et  comme  plusieurs  ont 
été  retrouvés  récemment,  de  238  vol.,  chiffre  qui  est  précisé- 
ment adopté  par  M.  L.  Delisle. 

Donc  notre  notice  ne  nous  apprend  rien  qui  ne  soil  dans  Sep- 
tier, sauf  3  numéros.  Excepté  4  ou  5  articles,  où  elle  est  plus 
détaillée,  il  a  l'avantage  d'une  description  plus  précise  de  chaque 
manuscrit  au  point  de  vue  de  la  date,  de  la  reliure,  de  l'écriture, 
des  vignettes  ou  lettres  majuscules.  Parfois  il  ajoute  à  la  notice 
quelques  lignes  de  renseignements  sur  l'auteur  ou  sur  l'ou- 
vrage. Laissant  aux  érudits  dont  nous  attendons  les  laborieuses 
et  très  compétentes  études  le  soin  de  signaler  en  détail  ces  dif- 
férences, nous  nous  bornerons  à  dire,  sans  donner  ici  les 
exemples  dont  nous  avons  pris  note,  que  le  classement  de 
Septier  nous  paraît  plus  méthodique  que  celui  du  manuscrit. 
S'il  n'a  pas  distingué,  comme  celui-ci,  les  Pères  grecs  des  Pères 
latins,  il  a  eu  raison  de  cataloguer  à  part  les  manuscrits  fran- 
çais au  nombre  de  li,  qui,  tous,  sauf  un  du  XI'=  siècle  (poème 
en  vers  romans  sur  Boèce),  appartiennent  aux  XVI^  et  XVII« 
siècles. 

Du  reste,  un  classement  absolument  méthodique  est  très  dif- 
ficile à  faire  à  cause  de  la  composition  arbitraire  des  volumes 
qui  renferment  souvent  les  matières  les  plus  disparates.  Les 
ouvrages  de  grammaire,  de  médecine  ou  de  musique  sont  mêlés 
à  des  sermons  ou  à  des  canons  de  conciles.  Cette  confusion  rend 
les  recherches  fort  difficiles.  Des  tables  soigneusement  faites  par 
ordre  de  matière  pourraient  seules  aider  à  trouver  dans  ces 
volumes  si  variés  les  renseignements  dont  on  a  besoin.  Il  nous 
est  permis  d'espérer  que  cet  utile  travail  sera  bientôt  fait. 

Aussi,  par  respect  et  par  confiance  dans  une  érudition  qui 
donnera  pleine  satisfaction  à  votre  curiosité,  nous  achevons  notre 
humble  tâche. 

On  trouvera  à  l'appui  de  cette  note  une  liste  de  concordance 
entre  les  numéros  de  la  notice  de  1763  et  ceux  de  Septier,  avec 
l'indication  des  principaux  ouvrages  qu'ils  contiennent. 

BULLETIN  NO  124.  20 


—  294  — 

Nous  la  déposons  aux  archives  ainsi  que  les  fiches  plus 
détaillées  de  chacun  des  209  numéros  de  notre  manuscrit. 

En  attendant  mieux,  ces  fiches  seront  peut-être  de  quelque 
secours  pour  faciliter  les  recherches.  Elles  pourront  suppléer 
dans  une  certaine  mesure,  pour  ceux  qui  voudront  les  consulter 
sur  place,  au  catalogue  de  Septier  qui  manque  à  notre  biblio- 
thèque. 

TRANCHAU. 


—  295 


LE   COLLEGE   DE  CHAMPAGNE 

A     ORLÉANS 


Voici  un  détail  peu  connu,  sinon  inédit,  sur  l'histoire 
d'Orléans  au  XVI^  siècle,  que  nous  avons  récemment  dé- 
couvert. 

il  existe  une  plaquette  très  rare,  intitulée  :  «  Réponse 
av  discovrs  de  M.  Gentien  Hervet  sur  ce  qve  les  pillevrs, 
volevrs  et  brvslevrs  d'esglises  disent  qu'ils  n'en  veulent 
qv'avx  prestres,  par  J.  Loys  Micqueav,  de  Reims,  maître 
d'école  à  Orléans  (1).  »  Cette  lettre  est  ainsi  datée  à  la 
fin  :  «  D'Orléans,  en  nostre  collège  de  Champagne  le 
150  d'apvril  ISô^.  »  Cette  mention  a  naturellement,  pour 
nous  Champenois,  excité  notre  curiosité,  et  nous  avons  été 
assez  heureux  pour  en  trouver  l'explication. 

Jean-Louis  Micqueau  naquit  à  Reims  vers  1523,  et  il  y 
étudia  la  médecine  aux  frais  du  cardinal  de  Lorraine;  il 
devint  professeur  au  collège  de  Reims  en  1550,  puis  au 
collège  de  Boncourt  à  Paris  en  1553,  enfin  à  Orléans 
en  1557.  En  relation  avec  les  lettrés  rémois,  —  ils  étaient 

(1)  A  Lyon,  1564,  petit  in-S"  do  59  feuillets.  Un  exemplaire  se 
trouve  à  la  Bibliothèque  nationale.  Lb.  35,  n"  50. 


—  296  — 

nombreux  à  celte  époque,  —  il  élait  particulièrement  lié 
avec  Gentien  Hervet,  un  Orléanais  singulièrement  versé 
dans  la  connaissance  de  l'hébreu,  l'un  des  docteurs  les 
plus  écoulés  au  concile  de  Trente,  appelé  à  Reims  par  le 
cardinal  qui  lui  donna  un  canonicat  vers  4560(1).  Durant 
celte  première  période,  Micqueau  publia  divers  ouvrages, 
entre  autres  Lycampœi  castri  ohsidio  et  excidium  (récit  du 
siège  de  la  place  de  Linchamps  dans  les  Ardennes),  en 
1555;  un  recueil  d'épigrammes  sous  le  titre  de  Tumuli 
et  divers  autres  recueils  de  poésies,  dont  un  dédié  au  car- 
dinal de  Lorraine. 

A  Orléans,  Micqueau  prêta  l'oreille  aux  idées  nouvelles 
et  en  1562  il  était  devenu  un  ardent  prolestant.  Il  fit  du 
collège  où  il  professait  un  asile  pour  les  jeunes  hugue- 
nots champenois,  ce  qui  explique  la  mention  que  nous 
citions  en  commençant.  Plus  tard  Micqueau,  sur  lequel 
pendant  de  longues  années  on  ne  trouve  aucun  rensei- 
gnement, reprit  le  chemin  de  la  Champagne  et  devint 
ministre  du  saint  Evangile  à  Raucourt  et  à  Sedan,  où  il 
mourut  à  un  âge  très  avancé:  en  1594,  il  composa  en 
vers  latins  l'épilaphe  de  Charlotte  de  la  Marck,  femme  de 
Henri  de  Turenne,  duc  de  Bouillon.  Pendant  son  séjour 
à  Orléans,  Micqueau  publia  encore  :  De  consliluenda  apud 
Aiirelias  jiiventutis  disciplina  oralio,  en  1558;  puis  : 
Aureliœ  urbis  memorahilis  ab  Anglis  obsidio,  anno  1-428, 
et  Joannœ  Virginis  Lotharingie  res  geslœ,  en  1560. 

Gentien  Ilervet  fit  imprimer  en  1561  un  «  Discours  sur 
ce  que  les  pilleurs,  voleurs  et  brusleurs  d'esglises   disent 


(1)  Gentien  Hervet  mourut  à  Reims  en  1584;  il  y  avait  amené 
son  neveu  Simon  Hervet,  qui  l'avait  accompagné  au  concile  et  de- 
vint un  des  plus  célèbres  médecins  de  son  temps.  H  exerça  toute 
sa  vie  à  Reims,  où  il  mourut  à  l'âge  de  quatre-vingt-deux  ans  ;  il  fut 
enterré  dans  l'église  des  Carmes. 


i»'] 


—  297  — 

qu'ils  n'en  veulent  qu'aux  preslres,  au  peuple  de  Reims  et 
des  environs  >  (1).  C'est  un  factiim  très  violent  contre 
les  protestants  qui  commettaient  en  effet  de  déplorables 
excès,  «  plus  que  Turquesques»,  et  dans  lequel  l'auteur  con- 
clut en  recommandant  «  au  chrestien  et  catholique  peuple 
rémois  de  prier  pour  continuer  à  être  soutenu  contre  les 
rebelles,  pilleurs  et  voleurs  ». 

Celte  publication  paraît  avoir  exaspéré  Louis  Micqueau, 
car  on  ne  peut  autrement  expliquer  la  réplique  qu'il 
lui  adressa  de  «  son  collège  de  Champagne  »,  surtout  en 
se  rappelant  qu'il  avait  été  intimement  lié  avec  le  chanoine 
de  Reims.  Cette  réponse,  dont  nous  avons  transcrit  le  titre 
copié  sur  celui  de  la  plaquette  de  Hervet,  est  divisée  en 
deux  parties.  Dans  la  première,  Micqueau  adresse  d'abord 
à  Ilervet  «  paix  et  salut  en  N.-S.-J.-C.  »  ;  puis,  après 
avoir  déclaré  qu'en  qualité  de  rémois  il  avait  cru  devoir 
prendre  la  plume,  il  l'attaque  avec  une  extrême  violence, 
le  prenant  directement  à  parti,  en  accablant  ensuite  les 
catholiques  en  général.  A  la  fin,  il  semble  regretter  ses 
excès  de  langage  et  espère  que  Hervet  ne  les  prendra  point 
pour  lui. 

La  seconde  partie  est  infiniment  plus  rude.  Cette  fois 
Micqueau  trace  la  biographie  de  son  ancien  ami  «  un  galo- 
pin de  la  cuisine  du  cardinal  de  Lorraine..,  dont  chacun 
connaît  l'ignorance  et  la  bestise  ».  Puis  il  réfute  point 
par  point  le  travail  du  chanoine  et  attaque  le  catholi- 
cisme sur  toutes  ses  faces  et  dans  tous  ses  détails.  «  Pour 
conclusion,  dit-il,  combien  que  lu  sois  plus  stupide  que 
ceux  qui  ont  perdu  le  sentiment  de  leurs  membres,  loule- 


(1)  A  Rheims,  imprimé  par  Jean  de  Foigny,  devant  le  Collège 
des  Bons-Enfants,  petit  in-S»  de  20  feuillets  n.  n.  (Bibliothèque  na- 
tionale). 


—  298  — 

fois  je  te  dénonce  que  ce  que  tu  crains  le  plus  t'adviendra 
en  brief.  C'est  que  le  feu  de  votre  purgatoire  sera  esteint 
et  ainsi  vos  grandes  cuisines  gèleront.  J'ai  voulu  achever 
mon  propre  ouvrage  par  cette  conjuration,  parce  que  tu 
es  de  cette  espèce  de  diables  qu'on  ne  peut  chasser  que 
par  le  jeûne.  » 

On  indique  encore  un  autre  travail  de  Micqueau  contre 
Genlien  Hervet  :  «  Confutation  des  erreurs  et  prodigieuses 
hérésies  de  Gentien  Ilervet.  »  Mais  nous  n'en  avons  pas 
rencontré  d'exemplaire. 

Cte  E.  DE  BARTHÉLÉMY, 

Membre  correspondant. 


—  299  — 


UNE  THESE  DE  DROIT  AU  XVIF  SIÈCLE 


Parmi  les  objets  offerts  à  la  curiosité  du  public  pendant  notre 
Exposition  de  la  Salle  des  Thèses,  il  y  a  une  pièce  qui  a  souvent 
attiré  les  regards  et  provoqué  les  questions  des  visiteurs  :  c'est 
la  thèse  de  doctorat  que  notre  cher  et  vénéré  collègue,  M.  l'abbé 
Desnoyers,  nous  a  donnée,  encadrée  et  mise  sur  chevalet.  Cette 
pièce  mérite  intérêt  à  plusieurs  titres  :  nous  voudrions  lui  con- 
sacrer une  courte  étude. 

On  peut  y  distinguer  quatre  parties  : 

1o  Les  armoiries  et  les  dignités  de  messire  Jean -Jacques 
Charron,  auquel  la  thèse  est  dédiée  ; 

2'^  Une  lettre  dédicatoire  ; 

3''  L'énumération  de  seize  questions  (Intricatœ  questiones) , 
à  discuter  par  le  candidat  sur  le  droit  d'accroissement  (De  jure 
adcrescendi]  ; 

4°  La  rubrique  traditionnelle  pour  les  soutenances  de  thèses, 
qui  est  ainsi  conçue  :  «  Ces  positions  de  droit  civil  seront,  avec 
l'aide  de  Dieu  (auspice  Deoj,  soutenues  par  Edmond  Rivière, 
Orléanais,  le  jour  d'avril  1677  à  deux  heures  de  l'après- 
midi  dans  la  salle  publique  de  droit  (in  publico  juris  audi- 
torio)  —  c'est  ici  même,  Messieurs  —  Pro  Doctoratu.  »  Orléans, 
de  l'imprimerie  de  Claude  et  veuve  Jacques  Borde,  imprimeur 
du  collège  royal  d'Orléans  et  libraire  au  cloître  Sainte-Croix, 
1677(1). 

Avant  de  donner  quelques  renseignements  sur  le  candidat  Ri- 
vière et  sur  le  personnage  à  qui  il  dédie  sa  thèse,  un  mot  d'abord 
sur  la  pièce  même  que  nous  avons  devant  nous. 

(1)  Jacques  Borde,  marié  à  Jeanne  Nyon,  était  mort  le  15  janvier  1674, 
et  avait  été  enterré  dans  l'église  de  Bonne-Nouvelle.  (Herluison,  Impri- 
meurs et  libraires  d'Orléans.) 


—  300  — 

C'est  une  feuille  imprimée  sur  soie  qui  a  75  centimètres  de 
haut  sur  53  de  lar^e. 

L'usage  d'écrire  sur  la  soie  est  fort  ancien,  mais  assez  rare.  La 
première  mention  que  nous  en  trouvions  est  dans  une  lettre  de 
Symmaque  qui  l'attribue  à  la  Perse.  Depuis  l'invention  de  l'im- 
primerie on  a  fait  sur  soie  des  livres  entiers.  On  cite  en  Angle- 
terre une  très  belle  édition  in-8°  des  poèmes  de  Goldsmilh  et 
de  Parnell  faite  en  1795.  En  1812,  on  publia  une  édition  de  la 
Grande-Charte  du  roi  Jean  en  lettres  d'or  sur  satin  pourpre. 
En  France,  un  traité  sur  «  le  malheur  qui  affligea  la  ville  de 
Nismes  en  1606  »  était  imprimé  sur  soie  blanche.  Mais  au 
XVII*  siècle,  l'emploi  de  la  soie  ne  se  rencontre  guère  que  pour 
les  thèses  de  théologie,  de  philosophie,  de  droit  ou  de  médecine, 
parfois  pour  les  mémoires  produits  en  justice.  Ce  sont  des 
exemplaires  de  luxe,  destinés  à  des  témoignages  de  gratitude, 
de  respect  ou  d'affection,  et  qui  étaient  adressés  à  des  person- 
nages dont  on  voulait  acquérir  ou  consolider  la  protection.  Il 
paraît  que  ces  morceaux  de  soie  servaient  quelquefois  aux 
femmes  de  ceux  qui  les  recevaient  pour  s'en  faire  des 
robes.  C'est  du  moins  ce  que  nous  dit  plaisamment  Boileau 
pour  achever  le  portrait  de  M""*  Tardieu,  femme  du  lieute- 
nant —  criminel  dont  il  a  si  rudement  flagellé  l'avarice  dans 
la  satyre  X  : 

Peindrai-je  son  jupon  bigarré  de  latin, 
Qu'ensemble  composaient  trois  thèses  de  satin, 
Présent  qu'en  un  procès  sur  certain  privilège 
Firent  à  sou  mari  les  régents  d'un  collège, 
Et  qui  sur  cette  jupe  à  maint  rieur  encore 
Derrière  elle  faisait  lire  :  argumentabor. 

Heureusement  M">«  Charron  n'était  pas  de  l'école  de  Mm«  Tar- 
dieu et  n'a  pas  fait  une  robe  de  la  thèse  de  M.  Rivière,  puis- 
qu'elle est  venue  intacte  aux  mains  de  M.  Desnoyers. 

Sur  ce  candidat  au  doctorat  ès-lois  avons-nous  quelque 
donnée?  A-t-il  marqué  sa  trace  dans  notre  Université?  Nous  ne 
le  croyons  pas.  On  trouve  bien  un  Edme  Rivière  qui  fut  Régent 
et  même  Recteur  après  Delalande,  au  moment  d'une  lutte  fa- 


—  301  — 

meuse  entre  cinq  concurrents  pour  deux  chaires  devenues  va- 
cantes par  la  mort  des  docteurs  Davezan  et  Colas  de  Brouville, 
lutte  qui,  au  bout  d'un  an,  aboutit  (23  mai  1668)  à  la  nomina- 
tion de  M»  Guillaume  Prousteau  et  de  M^  Leberche.  Cet  Edme 
Rivière  est-il  le  père,  l'oncle,  le  parent  de  celui  qui  soutint  sa 
thèse  en  1677?  Nous  n'avons  pu  le  savoir.  Toujours  est-il  qu'il 
ne  figure  pas  au  nombre  des  docteurs  régents  de  l'Université. 

Nous  sommes  mieux  renseigné  sur  l'homme  à  qui  s'adresse 
son  épître  dédicatoire.  Jean-Jacques  Charron,  marquis  de  Mé- 
nar,  baron  de  Gonflans,  tient  une  place  honorable  parmi  les  no- 
tabilités secondaires  du  règne  de  Louis  XIV.  Il  fut  conseiller  du 
roi,  maître  des  requêtes  à  la  quatrième  chambre  du  Parlement, 
intendant  des  finances,  domaines  et  affaires  de  la  reine  Marie- 
Thérèse,  puis  intendant  de  police,  de  justice  et  de  finances 
pour  le  roi,  à  Orléans  d'abord  (1674),  ensuite  à  Paris  (1681),  et 
enfin,  depuis  1691,  président  à  mortier  au  Parlement  de  Paris, 
charge  qu'il  exerça  pendant  vingt-sept  ans.  Né  en  1643,  il  mou- 
rut en  1718  à  soixante-quinze  ans,  au  château  de  Menars,  où, 
dans  la  chapelle  seigneuriale,  se  lit  encore  son  épitaphe  avec 
tous  les  titres  ci-dessus  énumérés. 

Qu'on  nous  permette  ici  une  remarque  au  sujet  de  l'expres- 
sion qui  s'applique  à  la  fonction  d'intendant.  L'épitaphe  de 
Jacques  Charron  la  traduit  par  ces  mots  :  juricundo,  politicœ 
administrationi,  reique  œrariœ  regia  delegatione  prœfectus. 
Rivière  dit  la  même  chose  en  deux  mots  :  Missus  dominicus. 
L'autre  formule  aurait  bien  allongé  le  préambule  de  son  épître, 
mais  son  expression  n'est  pas  claire,  et  constitue,  ce  nous 
semble,  un  anachronisme.  Les  intendants  des  provinces  en  1677 
ne  ressemblaient  pas  à  ces  missi  chargés,  sous  Charlemagne 
et  ses  premiers  successeurs,  de  parcourir  les  10  ou  12  missatica 
de  l'empire.  L'expression  Missus  dominicus  répondrait  davan- 
tage à  la  fonction  des  Commissaires  départis  par  le  roi  dès 
saint  Louis  et  jusqu'à  Henri  III  (1580)  pour  faire,  dans  les 
provinces,  des  inspections  appelées  chevauchées.  Généralement 
cette  fonction  ne  durait  pas  plus  d'une  année,  quoique  les 
enquêteurs,   choisis  parmi  les   maîtres  des  requêtes   ou   les 

BULLETIN  N"   124.  20* 


—  302  — 

conseillers  d'Étal,  fussent  déjà  à  poste  fixe  dans  certaines  pro- 
vinces, par  exemple  la  Touraine,  la  Normandie  (1),  le  pays 
Messin.  Les  commissaires  départis,  supprimés  en  1580  à  la 
suite  de  remontrances  faites  au  roi  par  les  trois  ordres  aux 
États  de  Blois,  forment  la  transition  entre  les  Missi  domi- 
nici  carlovingiens  et  les  intendants  proprement  dits,  insti- 
tués par  Richelieu  en  1637,  ou  plutôt  établis  à  partir  de  cette 
année  dans  toutes  les  provinces,  malgré  les  doléances  des  Par- 
lements et  de  l'Assemblée  des  notables  de  1626,  Celle-ci  s'était 
exprimée  ainsi  :  «  Reçoivent  vos  Parlements  grand  préjudice 
d'un  nouvel  usage  d'intendants  de  justice  qui  sont  envoyés  ès- 
ressort  et  étendue  desdits  Parlements  près  Messieurs  les  gou- 
verneurs et  lieutenants  généraux  de  Votre  Majesté  en  ces  pro- 
vinces, ou  qui,  sur  autres  sujets,  résident  en  icelles  plusieurs 
années,  fonctions  qu'ils  veulent  tenir  à  vie  (2).  » 

Les  résistances  se  manifestèrent  longtemps  encore.  On  sait 
que  la  volonté  énergique  de  Richelieu  en  triompha.  Si,  au  début 
de  la  Fronde,  le  Parlement  de  Paris  imposa  à  la  reine-mère  la 
suppression  de  ces  magistrats,  excepté  en  six  provinces  (décla- 
ration du  15  juillet  1648),  ils  furent  rétablis  dès  1654. 

Nous  connaissons  la  suite  des  intendants  de  l'Orléanais 
depuis  l'organisation  définitive  de  cette  charge.  Successeur 
d'Arnoul  Marin,  seigneur  de  la  Chateignerie,  maître  des  re- 
quêtes, Jacques  Charron  est  le  dixième  de  la  liste  (1674). 

Dans  une  très  intéressante  notice  sur  Menars-les-Blois,  notre 
laborieux  collègue,  M.  Dupré;  qui  connaît  si  bien  le  Blésois,  a 
donné,  sur  la  famille  Charron,  des  renseignements  puisés  dans 
les  archives  de  Loir-et-Cher  et  dans  le  vieil  historien  de  Blois, 
Bernier.  Nous  lui  en  empruntons  la  substance. 

Cette  famille  avait  une  origine  modeste.  Le  premier  connu  est 
Guillaume  Charron,  écuyer  d'écurie  du  roi,  c'est-à-dire  maître 
de  la  poste  royale  aux  chevaux  à  Saint-Dyé-sur-Loire.  Un  de 
ses  fils,  Jean,  acheta  la  terre  seigneuriale  de  Nozieux,  vis-à-vis 


(1)  Floquet,  Histoire  du  Parlement  de  Norniandie. 

(2)  Histoire  de  l'administration  en  France,  de  M.  Cheruel, 


—  303  — 

Menars,  sur  la  rive  gauche  de  la  Loire.  La  châtellenie  de  Me- 
nars  même  fut  achetée  en  1633  par  un  de  ses  neveux,  Guil- 
laume, qui  la  fit  ériger  en  vicomte  par  lettres-patentes  de 
Louis  XIV  en  1657.  Ce  Guillaume  avait  un  frère,  Jacques,  qui 
fut  intendant  des  levées  et  turcies  de  la  Loire  (1640),  conseiller 
d'État  (1643),  bailli  et  gouverneur  de  Blois  (1661),  où  il  mourut 
dans  une  maison  connue  depuis  sous  le  nom  d'hôtel  Saumery. 
Jacques  est  le  père  de  notre  Jean-Jacques  Charron,  en  faveur 
de  qui  la  vicomte  de  Menars  fut  érigé  en  marquisat  (1676).  Il 
avait  une  sœur,  née,  comme  lui,  de  Marie  Bégon,  dont  le  père, 
Michel  Bégon,  était  receveur  des  tailles  de  l'élection  de  Blois. 
Marie  Charron  épousa,  en  1648,  Jean-Baptiste  Colbert,  alors 
simple  intendant  de  Mazarin  et  destiné  à  une  si  haute  fortune. 
On  peut  croire  que  cette  illustre  alliance  ne  contribua  pas  peu 
à  l'élévation  d'une  famille  jusque-là  assez  obscure.  Jean-Jacques, 
qui  avait  pour  beau-frère  le  puissant  ministre  de  Louis  XIV, 
eut  par  conséquent  pour  neveu  le  marquis  de  Seignelay,  et  pour 
nièces  les  duchesses  de  Luynes,  de  Beauvilliers  et  de  Morte- 
mart,  filles  de  Colbert  et  de  Marie  Charron. 

Devenu  très  grand  seigneur  par  la  réunion  des  domaines  de 
Nozieux  et  de  Menars,  où  il  avait  le  droit  de  haute,  moyenne  et 
basse  justice,  avec  fourches  patibulaires,  sur  plus  de  quinze  pa- 
roisses (Mer,  Suèvres,  Maves,  Cour-Cheverny,  etc.),  Jean- 
Jacques  Charron  employa  une  partie  de  sa  fortune  à  agrandir 
et  orner  le  manoir  de  Menars,  et  à  étendre  son  parc  ;  il  en  fit, 
au  dire  d'André  Félibien  (1),  une  des  plus  belles  résidences  de 
la  contrée.  A  Paris,  il  avait  un  hôtel,  situé  près  de  la  rue  Bi- 
chelieu,  où  se  réunissaient  des  lettrés  dont  il  était  le  généreux 
Mécène  ;  sa  bibliothèque  était  réputée  une  des  plus  riches  parmi 
tant  d'autres  formées  pas  les  gens  de  goût,  si  nombreux  à  cette 
époque.  Il  avait  acheté,  en  1679,  celle  du  président  de  Thou 
dont  le  Journal  des  Savants  de  l'année  1679  signale  la  grande 
richesse.  M.  Dupré  rappelle  dans  sa  notice  les  vers  latins  que 
lui  adressa,  au  sujet  de  cette  bibliothèque,  le  poète  Santeuil.  De 

(1)  Description  manuscrite  des  châteaux  du  Blésois. 


—  304  — 

ces  éloges  singulièrement  hyperboliques,  qui  sont  si  familiers  à 
la  poésie,  nous  ne  voulons  citer  qu'un  trait  : 

Delicice  et  sœcli  decus  admirabile  nostri. 

Ce  vers  va  nous  aider  à  comprendre  le  langage  pompeux  du 
candidat  Rivière  dans  la  dédicace  de  sa  thèse  à  Charron. 

Hâtons-nous  de  la  traduire;  nous  ferons  à  la  suite  quelques 
observations  : 

«  Les  deux  choses  qui,  d'ordinaire,  ravissent  le  cœur  de  tous 
les  savants  et  les  attachent  aux  grands,  se  rencontrent  au  plus 
haut  degré  en  voire  personne,  très  illustre  messire,  à  savoir 
l'éclat  de  la  dignité  et  une  affabilité  qui  s'associe  au  don  d'ap- 
précier le  talent.  Aussi  vous  voit-on  non  seulement  assister  à 
nos  doctes  discussions  en  tout  genre,  mais  même  y  présider, 
et,  non  content  de  patronner  les  savants,  vous  savez  les  estimer 
à  leur  valeur.  De  là  l'affluence  et  pour  ainsi  dire  la  clientèle  de 
tant  de  lettrés  et  d'hommes  instruits  qui  se  pressent  autour  de 
vous.  Oui,  les  poètes  vous  appellent  leur  Mécène,  les  philosophes 
saluent  en  vous  la  sagesse,  les  orateurs  l'éloquence,  les  méde- 
cins l'intelligence  de  leur  art,  tous  le  savoir  ;  et  il  n'est  pas  un 
artiste  si  habile  en  son  genre  qui  ne  proclame  votre  glorieuse 
supériorité  de  goût. 

«  Quant  à  moi,  c'est  à  bien  plus  forte  raison  que  je  la  reven- 
dique pour  notre  science  ;  ils  le  savent  bien,  ceux  qui  ne  se 
lassent  pas  de  louer  votre  équité  et  votre  prudence.  C'est  un 
bien  grand  mérite  de  traiter  à  fond,  comme  en  vous  jouant,  cette 
science  si  compliquée  du  droit  et  des  lois,  au  point  que  nulle 
question  ne  vous  arrête,  que  rien  n'est  un  écueil  pour  vous, 
que  vous  y  trouvez  dans  vos  loisirs  autant  de  charmes  que  dans 
les  affaires,  qui  sont  votre  triomphe;  au  milieu  des  débats 
des  parties  adverses,  vous  écoutez  l'une  sans  froisser  l'autre, 
vous  vous  gagnez  les  bonnes  grâces  des  deux,  enfin  vous  rendez 
â  chacun  de  façon  à  faire  reconnaître  par  tous  votre  justice. 

«  Généreux  pour  vos  amis,  juge  intègre  au  palais,  vous  vous 
faites  presque  l'égal  des  humbles  par  votre  aménité,  l'égal  des 
grands  par  la  dignité  de  vos  manières. 


—  305  — 

«  C'est,  dis-je,  un  grand  mérite  d'avoir  atteint  ce  degré 
d'honneur  et  de  gloire  ;  mais  voir  votre  dignité  accrue  et  votre 
dévouement  loué  par  un  prince  si  digne  de  louanges  lui-même, 
c'est  à  mon  sens  votre  gloire  la  plus  belle  et  comme  la  couronne 
de  votre  carrière. 

«  Telles  sont,  très  illustre  messire,  les  grandeurs  que  nous 
sommes  heureux  d'applaudir  en  vous,  et  que  j'ai  particu- 
lièrement, au  nom  de  tous,  la  bonne  fortune  de  mettre  en 
lumière. 

«  Ce  modeste  produit  de  mes  études,  celle  sorte  de  prélude 
aux  luttes  de  l'école,  j'ai  voulu  vous  le  dédier,  dans  la 
pensée  que  tous  les  fruits  de  mon  labeur,  s'il  doit  en  avoir, 
s'épanouissent  en  quelque  sorte  sous  vos  auspices  et  vous  soient 
consacrés.  » 

On  voit  le  ton  de  cette  épître,  l'encens  n'y  est  pas  ménagé. 
Faut-il  d'ailleurs  s'en  étonner  de  la  part  d'un  jeune  homme 
obscur  qui  veut  se  concilier  la  bienveillance  d'un  protecteur, 
quand  on  voit  même  le  fier  génie  de  Corneille,  qui  déjà  avait 
fait  le  Cid  et  Cinna,  s'abaisser  à  des  louanges  si  ampoulées  à 
M.  de  Montauron  en  lui  dédiant  Cinna?  Cet  usage  des  dédi- 
caces passa  en  tradition  chez  les  écrivains  des  XVII^  et 
XVIIP  siècles.  Voltaire  lui-même  ne  s'en  est  pas  affranchi. 
«  La  forme  trop  ordinaire  des  épîtres  dédicatoires,  aditd'Alem- 
bert  (Essai  sur  les  gens  de  lettres)  est  une  des  choses  qui  ont 
le  plus  avili  les  lettres.  »  Mais  l'exagération  des  éloges  était  la 
faute  de  l'état  social  et  des  mœurs  plus  que  des  caractères.  C'est 
que  les  écrivains  d'alors,  vivant  dans  une  société  tout  aristocra- 
tique, n'avaient  pas  l'indépendance  de  ceux  d'aujourd'hui.  Bien 
mince  était  pour  eux  le  profit  de  leu  ;  œuvres,  même  les  meil- 
leures; la  fortune  ne  marchait  guèie  de  compagnie  avec  le  ta- 
lent ou  même  la  gloire,  témoin  Corneille  et  tant  d'autres.  Pen- 
sionnés par  les  grands  pour  vivre,  il  n'avaient  pas  un  aussi  vif 
sentiment  de  la  dignité  personnelle. 

Du  reste,  en  ce  qui  concerne  les  louanges  prodiguéespar  Ri- 
vière à  Charron,  elles  s'accordent  assez  avec  l'hommage  en  latin 
qu'on  lit  sur  l'épitaphe  du  président.  «  Il  montra  constamment  un 


—  306  — 

vif  amour  du  bien  public,  de  la  justice,  de  la  vérité,  de  la  religion, 
sans  jamais  se  laisser  ébranler  par  la  crainte  ou  par  la  difficulté 
des  conjonctures.  Il  relevait  ses  vertus  vraiment  chrétiennes 
par  une  singulière  bonté  de  caractère,  l'aménité  des  manières, 
l'afTabilité  du  langage,  qui  lui  conciliaient  l'affection  de  tous.  » 

Sans  doute  il  faut  faire  la  part  de  la  tendresse  de  la  femme  et 
des  enfants  qui  élèvent  un  monument  à  l'époux  et  au  père  qu'ils 
pleurent,  mais  ici  l'éloge  se  retrouve,  moins  complet,  mais 
presque  aussi  flatteur  sous  la  plume  d'un  homme  qui  ne 
prodiguait  pas  les  louanges.  Voici  comment  Saint-Simon  parle 
de  Charron  :  «  Menars  était  une  très  belle  figure  d'homme  et  un 
fort  bon  homme  aussi,  peu  capable,  mais  plein  d'honneur,  de 
probité,  d'équité,  et  modeste,  —  prodige  dans  un  président 
à  mortier  !  Le  cardinal  de  Rohan  acheta  sa  précieuse  biblio- 
thèque qui  était  celle  du  célèbre  M.  de  Thou,  qui  fut  pour 
tous  les  deux  un  meuble  de  fort  grande  montre,  mais  de  très 
peu  d'usage.  ï  (T.  X,  p.  28,  de  l'édition  Lahure.) 

Le  marquis  de  Menars  avait  naturellement  des  armoiries.  On 
les  voit  en  tête  de  la  pièce  que  nous  étudions.  L'écu,  surmonté 
d'une  couronne  de  marquis  et  accosté  de  deux  cygnes,  porte 
d'azur  au  chevron  d'or  accompagné  de  trois  étoiles  d'or.  La  gra- 
vure de  ce  blason,  d'un  trait  ferme  et  vigoureux,  est  signée 
L.  Hermann  Weyen  sculpsit. 

Nous  avons  vainement  cherché  ce  nom  dans  les  recueils  et 
dictionnaires.  Nous  ne  l'avons  trouvé,  et  sans  aucune  mention 
caractéristique,  que  dans  le  livre  des  peintres  et  graveurs  de 
l'abbé  de  MaroUes,  sous  la  rubrique  «  Les  curieux  d'estampes, 
quelques-uns  desquels  ont  fait  des  bibliothèques  entières,  » 
(38^  quatrain)  : 

Langlois  le  fils,  de  Fer,  Honneruvg,  Mariette 
Quesnel  intelligent,  comme  l'estoit  aussi 
Le  défiant  Leblond,  la  Hove  et  Marcoussi, 
Herman  Weyen,  Valot,  Boissevin^  Brebietle. 

Weyen  n'est  pas  là  en  mauvaise  compagnie  :  Pierre  Brebielte 
et  Jean  Mariette  surtout  sont  très  connus;  on  sait  que  plusieurs 
des  autres,  cités  dans  le  quatrain  si  baroque  de  Marolles,  sont 


--  307  — 

des  éditeurs  graveurs.  Weyen  était  donc  probablement  aussi  un 
graveur  commerçant  d'estampes  (1).  Nous  appelons  sur  ce  nom 
les  recherches  de  nos  collègues  plus  compétents  que  nous. 

Ce  n'étaient  pas  toujours  les  armoiries  du  protecteur  qu'on 
gravait  en  haut  de  la  thèse  qui  lui  était  dédiée.  On  voit  beaucoup 
de  ces  pièces  ornées  de  belles  gravures,  et  parfois  encadrées 
plus  ou  moins  richement  de  figures  et  de  dessins.  On  en  con- 
naît qui  reproduisent,  gravés  par  G.  Edelhick  et  Nanteuil,  des 
tableaux  de  maîtres  comme  Poussin,  Le  Sueur,  Mignard; 
quelques-unes  portent  tantôt  l'image  de  Louis  XIV  ou  de  Ma- 
zarin,  Colbert,  Le  Tellier,  tantôt  celle  de  quelque  membre  illustre 
de  la  famille  du  candidat  ou  de  son  saint  patron  (2).  C'est  à  cet 
usage  que  fait  allusion  la  Toinette  du  Malade  imaginaire,  quand 
elle  dit  à  Thomas  Diafoirus  présentant  sa  grande  thèse  roulée  à 
Angélique  qui  n'en  veut  pas  :  ce  Donnez,  donnez  ;  elle  est  tou- 
jours bonne  à  prendre  pour  Vimage  ;  cela  servira  à  parer  notre 
chambre.  » 

Il  y  aurait  intérêt  à  faire  une  étude  développée  de  ces  thèses 
à  images  qui  sont  en  grand  nombre  dans  les  bibliothèques  de 
Paris,  à  Sainte-Geneviève  surtout,  dans  celles  de  province  et 
dans  bien  des  collections  particulières.  M.  Daniel  Bimbenet 
possède  une  très  belle  thèse  de  théologie  passée  par  un  clerc  de 
sa  famille.  M.  l'abbé  Desnoyers  nous  en  a  donné  plusieurs  sur 
papier;  celle  sur  soie  qui  est  là  sous  nos  yeux  méritait  bien,  ce 
nous  semble,  d'être  signalée.  Cette  note  n'a  d'ailleurs  d'autre 
valeur  que  d'être  un  nouveau  remercîment  pour  la  libéralité 
qui  a  orné  notre  salle  d'une  pièce  assez  rare  parce  qu'elle  est 
imprimée  sur  soie,  et  assez  intéressante  parce  qu'elle  rappelle 
un  personnage    d'une    certaine    notoriété   dans    l'histoire  de 

l'Orléanais. 

TRANCHAU. 

(1)  Voir  Charles  Leblanc,  Manuel  de  l'amateur  d'estampes,  ouvrage 
préci«ux  en  2  volumes  (1850  à  1857),  qui  s'arrête  au  nom  de  Penez. 

(2)  Jules  Desnoyers,  Revue  des  Sociales  savantes,  article  sur  des 
thèses  historiées  présentées  à  la  Société  des  antiquaires  de  Picardie,  par 
M.  Pouy. 


—  308  — 


MONNAIES  DES  XV'  ET  XVP  SIECLES 

Trouvées  à  Tournoisis  (Loiret)  en  1884 


OR 

France 

Louis  XII,  3  écus  d'or. 

François  I",  9  écus  d'or. 

François  I^r,  2  écus  pour  le  Dauphiné. 

Henri  II,  4  écus  d*or. 

Angleterre 

Edouard,  1  noble  à  la  rose. 
Edouard,  1  angelot. 
Henri  VIII,  G  angelots. 
Elisabeth,  1  angelot. 
Marie,  1  angelot. 

Ecosse 
Jacques,  demi-pistolet  ou  un  quart  d'écu  d'Ecosse. 

Espagne 

Ferdinand  et  Elisabeth,  4  castillans  d'or. 
Ferdinand,  demi-castillan  d'or. 


—  309  — 

Charles,  1  florin  Carolus  d'Espagne. 

Philippe,  3  réaux  d'or. 

Philippe,  demi-réal  d'or. 

Jean  et  Charles,  Espagne  et  Sicile,  2  pistolets  d'Espagne. 

Bourgogne 
Philippe,  1  noble  comme  duc  de  Bourgogne. 

Portugal 

Jean  III,  1  millerès  de  Portugal . 

Jean  III,  5  ducats  ou  écus  à  la  longue  croix. 

Italie 
Pic  de  la  Mirandole,  1  double  ducat  de  Mirandole. 

Hollande 

Nimègue,  1  double  ducat. 

Batenbourg,  1  ducat  (Gueldre  hollandaise). 

Batenbourg,  1  angelot. 

Abbaye  de  Thor  (pays  de  Liège),  2  angelots, 

ARGENT 

Grands  écus 

5  Plùlippe  II,  roi  d'Espagne  et  Aug.,  duc  de  Gueldres. 

1  Philippe  II,  roi  d'Espagne  et  comte  de  Flandres. 

1  Le  margrave  Guillaume,  duc  de  Juliers,  de  Clèves  et  de 
Bergues. 

1  L'électeur  Frédéric,  comte  Palatin  du  Rhin,  duc  de  Ba- 
vière. 


—  310  — 
Écus 

6  Charles-Quint,  empereur,  roi  d'Espagne,  duc   de   Bour- 
gogne et  de  Brabant. 
1  Charles-Quint,  empereur,  roi  d'Espagne. 

1  Charles-Quint,  empereur.  —  i^.  Insignia  urhis  imperialis 
Novi  mag. 

2  Philippe  II,  roi  d'Espagne. 

2  Charles,  duc  de  Gueldres,  cavalier  armé. 

TESTONS 

France 

9  François  I",  profil  couronnné.  —  ]^.  Christus  vincit,  etc. 

5  François  I*''",  profil  couronné.  —  i^.  Nonnohis  domine  sed 
nomini  tuo  da  gloriam. 

1  François  F"",  profil  couronné  de  trois  quarts. — i^.  Nonnohis 
Domine  sed  nomini  tuo  da  gloriam. 

1  François  I*"",  roi  de  France  et  duc  de  Bretagne. 

1  François  I«r,  roi  de  France  et  dauphin. 
18  Henri  II. 

2  Henri  II,  pour  le  Dauphiné,  écu  écartelé. 
16  Charles  IX. 

(Ces  pièces  de  Henri  II  et  de  Charles  IX  sont,  en  général,  en 
bon  état  et  peu  usées.  La  plus  récente,  de  Charles  IX,  date  de 
l'année  1565  et  doit  bien  se  rapprocher  de  l'époque  où  fut  caché 
le  petit  trésor). 

6  cruzades  d'Emmanuel,  roi  de  Portugal  et  des  Algarves,  duc 
de  Guinée. 

3  cruzades  de  Jean,  roi  de  Portugal  et  des  Algarves. 

1  Monnaie  de  Berne  aux  armes  de  la  ville  et  au  nom  de  son 
fondateur  Berthold  V  de  Zaeringhen. 

2  Monnaies  de  Soleure  aux  armes  de  la  ville  et  à  l'effigie  de 
son  patron,  saint  Ours. 

1  teston  d'Emmanuel-Philibert,  duc  de  Savoie. 

1  teston  de  Jean-Galéas- Marie  Sforza,  duc  de  Milan. 


—  311  — 

1  teston  d'Antoine,  duc  de  Lorraine  et  de  Bar,  frappé  à 
Nancy. 

4  monnaies  de  Ferdinand-le-Catholique  et  Isabelle  roi  et  reine 
de  Castille. 

1  blanc  de  Ferdinand-le-Catholique,  roi  de  Navarre. 

2  demi-testons  de  François  I",  roi  de  France. 

2  demi-testons  de  François  I'^'",  roi  de  France,  duc  de  Bre- 
tagne. 

2  quarts  d'écu  de  Henri  II,  roi  de  France. 
1  quart  d'écu  de  Charles  IX. 

CUIVRE 

15  petites  pièces  de  billon  très  oxydées  :  blancs,  douzains, 
gros  liards. 


—  312 


LETTRES  DE  MM.  LOISELEUR  ET  L.  DELISLE 


A  Monsieur  Baguenault  de  Puchesse, 

Président  de  la  Société  archéologique  et  historique 

de  l'Orléanais. 

Cher  Président, 

J'ai  l'honneur  de  vous  transmettre  une  longue  et  curieuse 
lettre  que  je  reçois  de  M.  Léopold  Delisle,  directeur  de  la  bi- 
bliothèque nationale.  Il  me  laisse  juge  de  la  convenance  de  la 
communiquer  à  notre  Société  archéologique  dont  il  est  membre 
honoraire.  Je  n'hésite  pas  à  le  faire  et  j'ai  même  la  conviction 
que  la  Société  tiendra  à  honneur  de  donner  place  dans  son  pro- 
chain Bulletin  à  cette  communication,  qui  intéresse  l'histoire 
de  l'ancienne  collection  de  Fleury-sur-Loire  et  qui  forme  une 
utile  et  savante  addition  à  la  notice  que  M.  Delisle  a  publiée  sur 
plusieurs  manuscrits  de  la  Bibliothèque  d'Orléans. 

J'ai  rapproché  de  notre  manuscrit  n*^  224  les  deux  feuillets 
dont  parle  sa  lettre  et  qui  se  trouvent  aujourd'hui  dans  le  re- 
cueil de  fragments  portant  le  n"  169,  et  je  me  suis  convaincu 
que  ces  deux  feuillets  ont  dû,  en  effet,  comme  il  le  pense,  for- 
mer jailis  la  garde  supérieure  du  manuscrit  224.  C'est  une  nou- 
velle preuve  de  cette  perspicacité,  de  cette  merveilleuse  péné- 
tration d'esprit  dont  l'illustre  directeur  de  la  bibliothèque  natio- 
nale donne  chaque  jour  d'éclatants  témoignages. 

Veuillez  agréer  l'assurance  de  mes  sentiments  dévoués  et  af- 
fectueux. 

J.    LoiSELEUR. 


—  313  - 

A  Monsieur  J.   Loiseleur,  conservateur  de  la  hihliotlièque 

publique   d'Orléans. 

Mon  cher  et  honoré  collègue, 

En  parcourant  de  nouveau  les  fragments  de  manuscrits  en 
lettres  onciales  qui  forment  le  n»  169  de  la  collection  confiée  à 
votre  garde,  j'ai  fait  sur  l'un  d'eux  des  observations  que  je  crois 
devoir  vous  communiquer.  Il  s'agit  des  deux  feuillets  cotés  32 
et  33.  L'examen  de  ces  deux  feuillets  m'a  suggéré  l'idée  de  les 
rapprocher  de  deux  autres  feuillets  analogues,  que  j'avais  re- 
marqués dans  deux  manuscrits  de  la  Bibliothèque  nationale,  le 
n»  13368  du  fonds  latin  et  le  n»  2199  des  nouvelles  acquisitions. 
La  comparaison  minutieuse  à  laquelle  j'ai  soumis  ces  différents 
morceaux  m'a  donné  la  certitude  qu'ils  ont  tous  appartenu  pri- 
mitivement à  un  même  manuscrit.  Ils  nous  offrent  en  effet  les 
mêmes  caractères  d'écriture  :  un  texte  copié  en  lettres  semi-on- 
ciales,  avec  des  annotations  marginales  en  lettres  minuscules, 
d'une  élégance  et  d'une  régularité  remarquables,  inclinées  de 
droite  à  gauche,  et  se  rapprochant  assez  des  onciales  pour  que 
des  paléographes  anglais  aient  qualifié  d'onciale  cursive  ce 
genre  d'écriture.  La  communauté  d'origine  n'est  pas  seulement 
attestée  par  l'identité  des  caractères  :  on  la  reconnaît  encore  à 
d'autres  particularités.  Sur  chacun  des  fragments  dont  il  s'agit 
la  page  se  compose  de  23  lignes,  et  le  cadre  occupé  par  l'écri- 
ture mesure  183  millimètres  sur  98.  Ce  que  l'état  matériel  des 
quatre  feuillets  m'avait  fait  conjecturer  sur  leur  communauté 
d'origine  s'est  trouvé  confirmé  par  la  vérification  du  texte  qu'ils 
renferment.  On  y  trouve  des  fragments  du  premier  livre  de 
l'ouvrage  de  saint  Augustin  contre  les  deux  lettres  des  Péla- 
giens,  et  ces  fragments  sont  assez  rapprochés  les  uns  des  autres 
pour  qu'on  doive  supposer  que  les  feuillets  sur  lesquels  ils  sont 
transcrits  ont  fait  partie  du  même  cahier. 

Voici  maintenant  l'indication  exacte  du  contenu  de  chacun 
des  trois  fragments  : 

I.  —  Feuillet  relié  en  tète  du  manuscrit  latin  2,199  des  nou- 


—  314  — 

velles  acquisitions.  Il  contient  la  portion  de  texte  comprise  entre 
les  mots  dicit  sed  ad  cognitionem  peccati  (I.  I,  c.  viii,  14; 
dans  Migne,  vol.  44,  col.  557,  ligne  10  du  §  14),  et  les  mots 
ante  racionales  annos  volu[erit\  {Ibid.,  col.  558,  ligne  5). 

II.  —  Double  feuillet  qui  forme  les  feuillets  32  et  33  de  votre 
manuscrit  169.  Il  commence  aux  mots  [carjnis  nostrœ  facientes 
voluntatem  (1.  I,  c.  ix,  15;  dans  Migne,  vol.  44,  col.  558, 
ligne  30),  et  s'arrête  aux  mots  expeditum  est  quomodo  de  (1. 1, 
c.  X,  17  ;  dans  Migne,  vol.  44,  col.  559,  ligne  25). 

III.  —  Feuillet  relié  comme  garde  à  la  fin  du  manuscrit  la- 
tin 13,368  de  la  Bibliothèque  nationale.  Nous  y  lisons  le  passage 
compris  entre  les  mots  corpus  ejus  vel  venundatum  (1.  I,  c.  x, 
17;  dans  Migne,  vol.  44,  col.  559,  ligne  5  en  remontant),  et  les 
mots  non  enim  melius  intel[ligiti(,r]  (l.  I,  c.  x,  18;  dans  Migne, 
vol.  44,  col.  560,  ligne 21). 

Le  double  feuillet  du  second  fragment  formait  le  milieu  d'un 
cahier;  au  môme  cahier  appartenaient  les  deux  autres  fragments 
qui  devaient  être  réunis  pour  constituer  un  seul  et  même  double 
feuillet.  Ce  double  feuillet,  dont  la  bibliothèque  nationale  a  re- 
cueilli les  deux  morceaux,  était  à  l'origine  séparé  de  celui  que 
vous  possédez  par  un  double  feuillet  dont  l'existence  n'est  plus 
connue.  En  effet,  chacun  des  feuillets  subsistants  renferme  la 
valeur  d'environ  24  lignes  de  l'édition  de  Migne,  et  c'est  exacte- 
ment l'étendue  de  la  lacune  qui  existe,  d'une  part,  entre  le  pre- 
mier et  le  deuxième  fragment,  d'autre  part  entre  le  deuxième  et 
le  troisième. 

Reste  à  déterminer  l'origine  des  trois  fragments. 

Les  deux  feuillets  que  vous  possédez  ont  jadis  servi  de  garde 
à  un  manuscrit  qu'un  ancien  bibliothécaire  a  désigné  par  ces 

mots    :    COMMENTVM     SVPER     LIBROS     DIALETICOS   |  |  LIBER   BEAT! 

ODONis.  Ces  mots  se  lisent  à  la  dernière  page  de  votre  fragment, 
en  caractères  du  XII^  siècle  semblables  à  ceux  qu'on  lit  sur  les 
gardes  de  beaucoup  de  manuscrits  de  l'abbaye  de  Fleuri-sur- 
Loire.  Ils  s'appliquent  merveilleusement  à  votre  manuscrit  224, 
qui  figure  au  catalogue  de  Septier  (p.  131)  sous  le  litre  de  Com- 
mentarius  Severini  Boelii   in  Itagogas  Porphyrii  ;  liber  de 


—  315  — 

virtutihus  et  vitiis  animœ,  Odonis  abhatis.  Votre  manuscrit 
224  vient  de  l'abbaye  de  Fleuri;  il  est  porté,  sous  le  n»  140,  dans 
la  «  Notice  des  manuscrits  de  l'abbaye  de  Saint-Benoist-sur- 
Loire,  »  datée  de  1763,  que  possède  notre  Société  historique  et 
archéologique  de  l'Orléanais. 

Les  deux  feuillets  qui  sont  échus  à  la  bibliothèque  nationale 
sont  déshonorés  par  des  trous  et  des  traces  de  rouille,  qui  ont 
d'ailleurs  l'avantage  de  nous  montrer  que  ces  deux  feuillets  ont 
été  juxtaposés  pendant  de  longues  années.  Or  il  sufflt  d'ouvrir 
le  manuscrit  latin  13,368  pour  acquérir  la  certitude  que  notre 
troisième  fragment  du  traité  de  saint  Augustin  y  est  attaché  à  la 
fois  comme  feuillet  de  garde  depuis  le  moyen  âge.  C'est  là  qu'a 
dû  être  également  fixé  notre  premier  fragment,  assez  longtemps 
pour  y  subir  des  dégradations  absolument  semblables  à  celles 
du  troisième.  Il  est  donc  évident  que,  si  nous  découvrons  l'ori- 
gine du  manuscrit  13,368,  nous  serons  du  même  coup  édifiés 
sur  l'origine  des  deux  fragments  qui  nous  préoccupent.  Le  ma- 
nuscrit 13,368  portait,  à  Saint-Germain-des-Prés,  avant  la  Ré- 
volution, le  no  1310,  et  les  détails  qu'a  donnés  sur  lui  M.  Cou- 
sin dans  la  préface  des  Ouvrages  inédits  d'Abélard  permet- 
taient de  supposer  qu'il  venait  de  l'abbaye  de  Fleuri-sur-Loire; 
mais  nous  ne  sommes  pas  réduits  à  des  conjectures,  puisque, 
sur  la  dernière  page  du  premier  cahier  du  manuscrit,  nous  li- 
sons, en  caractères  du  XII*  siècle,  absolument  semblables  à  ceux 
que  j'ai  signalés  tout  à  l'heure  sur  l'ancienne  garde  de  votre 
manuscrit  224,  l'inscription  :  décréta  antica.  jeronimvs  svper 
.lEREMiAM.  GLOSE  SVPER  DiALETiCAM.  De  plus,  un  catalogue  des 
manuscrits  de  l'abbaye  de  Fleuri,  dressé  en  1551  et  que  j'ai  pu- 
blié à  la  (in  de  ma  Notice  sur  plusieurs  manuscrits  de  la  bi- 
hliothèque  d'Orléans,  mentionne,  sous  le  n"  91,  un  volume  in- 
titulé :  Décréta  aniiqua.  Hieronymus  super  Hieremiam.  Glo- 
siœ  super  dialecticam.  Tout  se  réunit  donc  pour  attester  que 
notre  manuscrit  13,368  est,  lui  aussi,  un  survivant  de  l'ancienne 
bibliothèque  de  Fleuri-sur-Loire. 

C'est  donc  à  Fieuri-sur-Loire  qu'il  faut  attribuer  le  précieux 
manuscrit  du  traité  de  saint  Augustin,  dont  je  viens  d'étudier 


—  316  — 

avec  vous  les  quatre  feuillets  que  le  hasard  des  temps  a  partagés 
entre  la  bibliothèque  nationale  et  la  bibliothèque  de  la  ville 
d'Orléans.  L'origine  de  ces  fragments  méritait  bien  d'être 
éclaircie  ;  il  convient,  en  effet  d'attacher  une  grande  importance 
à  l'écrituçe  semi-onciale  et  aux  annotations  en  minuscule  dé- 
rivée de  l'onciale  dont  ils  nous  offrent  d'excellents  modèles,  et 
que  l'on  peut  sans  témérité  rapporter  au  VJe  siècle.  La  minus- 
cule employée  pour  les  annotations  est  surtout  remarquable, 
parce  qu'elle  se  retrouve  sur  les  marges  d'un  livre  d'Évangiles, 
en  lettres  cnciales  et  d'origine  française,  qui,  après  avoir  appar- 
tenu au  cardinal  Mazarin  et  avoir  été  volé,  en  1707,  à  la  biblio- 
thèque du  roi,  par  Jean  Aymon,  se  trouve  aujourd'hui  au  Musée 
britannique,  sous  le  n"  1775  du  fonds  Narleien.  On  peut  s'en 
assurer  en  recourant  aux  fac-similé  qui  en  ont  paru  dans  le 
recueil  de  la  Société  paléographique  (planche  16)  et  dans  le  ca- 
talogue des  anciens  manuscrits  latins  du  Musée  britannique 
(planche  3). 

En  voilà  bien  long  sur  quatre  petits  feuillets  qui  nous  ont 
conservé  à  peine  cent  lignes  d'un  ouvrage  de  saint  Augustin, 
connu  d'ailleurs  par  beaucoup  d'autres  copies.  Mais  les  détails 
dans  lesquels  je  suis  entré  touchent,  par  bien  des  côtés,  à  l'his- 
toire de  la  bibliothèque  de  Fleuri-sur-Loire.  Voilà  ce  qui  m'a 
décidé  à  les  communiquer  à  un  collègue  aussi  bienveillant 
qu'instruit,  digne  à  tous  égards  de  conserver  les  vénérés  débris 
d'une  des  plus  célèbres  collections  de  livres  qui  aient  existé  en 
France  au  moyen  âge. 

Croyez-moi  bien,  cher  et  honoré  collègue,  votre  tout  dévoué. 

L.  Delisle. 


IXP.   QBOBQBa  JACOB  ,  —  OULÈÂJSS. 


BULLETl 


DE   LA   SOCIETE 


ARCHÉOLOiilIJUE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉA^IS 


rV"  125. 

DEUXIÈME  TRIMESTRE  DE    1885. 


Séance    du  landi    13    avril    1885. 

Prétiidence  de  M.  Baguenault  de  PuciiESSE,  président. 

M.  le  Président  annonce  que  M.  Boucher  de  Molandon,  membre 
titulaire  résidant  [de  la  Société,  autour  de  nombreux  et  importants 
mémoires  sur  l'histoire  et  les  antiquités  de  l'Orléanais,  vient  d'être, 
sur  la  proposition  de  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique,  nommé 
chevalier  de  la  Légion -d'Honneur  Cette  distinction  si  justement 
conférée  à  notre  savant  collègue,  le  1 1  avril  dernier,  dans  la  réunion 
solennelle  des  délégués  des  Sociétés  savantes  à  la  Sorbonne,  n'est  que 
la  légitime  récompense  de  ses  travaux  et,  à  ce  titre,  elle  honore  la 
Société  tout  entière. 

—  Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  la  Société  charge  la  com- 
mission du  concours,  à  laquelle  elle  adjoint  MM.  Patay,  Dumuys 
et  Fournier,  du  soin  d'organiser  la  séance  publique  qui  doit  avoir  lieu 

BULLETIN  NO  125.  21 


—  318  — 

pour  la  distiibiition  des  récompenses,  le  7  mai,  sous  la  présidence  de 
M.  G.  Picot,  membre  de  l'Institut  et  membre  honoraire  de  la  Société. 

—  M.  le  Président  de  la  Société  dunoise  remercie  la  Société  de 
l'appui  qu'elle  veut  bien  lui  prêter  pour  la  conservation  de  la  chapelle 
de  Champdé. 

—  MM.  G.  Baguenault  de  Puchesse,  Boucher  de  Molandon  et 
Thillier  présentent,  comme  membre  honoraire,  M.  Siraéon  Luce, 
membre  de  l'Institut. 

—  M.  Robert  de  Lasteyrie,  membre  du  Comité  des  travaux  his- 
toriques ,  est  également  présenté  comme  membre  honoraire  par 
MM.  Baguenault  de  Puchesse,  Boucher  de  Molandon  et  Tranchau. 

—  M.  l'abbé  Cochard  communique  une  note  de  M.  Doinel,  archi- 
viste du  Loiret,  qui  signale  la  découverte,  par  lui  faite,  dans  une  charte 
de  1323  qu'il  se  propose  de  publier,  du  nom  de  l'architecte  de  Saint- 
Vrain  (de  Jargeau),  Jean  de  Creil,  maître  de  l'œuvre. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  rend  compte  de  la  trouvaille  faite,  dans  le 
lit  de  la  Loire,  d'une  chausse-trappe  de  fer  à  cinq  pointes,  que  sa 
présence  parmi  d'autres  instruments  provenant  du  siège  de  1428  doit 
faire  attribuer  à  cette  époque. 

Le  même  membre  donne  aussi  quelques  détails  sur  des  plombs  em- 
ployés autrefois  pour  rendre  plus  facile  le  maniement  des  fuseaux.  Des 
instruments  analogues  en  terre  cuite  ont  été  trouvés  dans  les  tombeaux 
des  anciens  indigènes  du  Pérou. 

Notre  savant  collègue  signale  l'analogie  des  peintures  dont  ces  ins- 
truments sont  ornés  avec  les  anciennes  peintures  égyptiennes. 

—  Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  la  Société  vote  l'insertion 
aux  Mémoires  du  Catalogue  raisonné  dressé  par  MM.  Jarry  et  Herlui- 
son  de  l'exposition  qui  a  eu  lieu  dans  la  Salle  des  Thèses,  à  l'occasion 
du  concours  régional  de  1884.  Ce  Catalogue  sera  accompagné  de 
planches  et  précédé  d'une  introduction. 


—  319  — 


Séance  du  vendredi  S 4  avril  188 S. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

MM.  Champion,  instituteur  à  Coulmiers,  et  Foucher-Veillard, 
pharmacien  à  Beaugency,  sont  élus  membres  correspondants. 

—  M. 'de  Molandon,  rapporteur  de  la  commission  du  Concours,  fait 
connaître  les  conclusions  de  cette  commission  et  soumet  à  la  Société 
les  propositions  suivantes  : 

Un  premier  prix,  consistant  en  une  médaille  d'argent  et  six  cents 
francs,  pour  les  deux  mémoires  portant  les  n^^  3  et  5,  et  intitulés  : 

L'un,  Les  premiers  évêques  d'Orléans,  l'autre,  Glossaire  de  la 
langue  orléanaise  au  Xllb  siècle. 

Un  deuxième  prix  ex  œquo,  consistant  en  une  médaille  d'argent  et 
deux  cents  francs,  à  chacun  des  deux  mémoires  portant  les  n»»  1  et  8, 
et  ayant  pour  titre  : 

Histoire  du  diocèse  d'Orléans  et  Histoire  de  Chouzy,  près  Blois 
(Loir-et-Cher). 

Une  mention  honorable  à  l'auteur  du  travail  n"  7  intitulé  :  A  propos 
de  deux  chartes  du  XUl^  siècle. 

Quant  aux  trois  autres  mémoires,  la  commission,  tout  en  remer- 
ciant les  auteurs  de  leurs  efforts,  ne  croit  pas  qu'il  y  ait  lieu  de  les 
récompenser. 

Ces  propositions  sont  acceptées  par  la  Société. 

Le  nouveau  règlement  du  Concours,  art.  3,  permettant  d'ac- 
corder des  médailles  pour  les  ouvrages  relatifs  à  l'Orléanais  publiés 
pendant  la  période  quinquennale,  la  Société  décide  qu'il  sera  décerné 
une  médaille  à  l'ouvrage  intitulé  :  Les  lépreux  et  les  chevaliers  de 
Saint-Lazare  de  Jérusalem  et  de  Notre-Dame-du-Mont-Carmel,  dont 
l'auteur  est  M.  Eugène  Vignat,  ancien  maire  d'Orléans,  et  une  autre 


—  320  - 

à  M"e  (le  Yillaret,  pour  son  travail  sur  les  Anliquiléa  de  réglise 
Saint- Paul  d'Orléans. 

M.  l'abbé  Cochard  exprime  vivement  le  regret  qu'il  éprouve 
de  voir  la  commission  attribuer  le  premier  prix  à  un  travail  qui, 
selon  lui,  conteste  la  tradition  de  l'Église  d'Orléans,  en  mettant  en 
doute  l'apostolicité  de  saint  Altin,  et  reparaissant  porter  son  exis- 
tence vers  le  III"  siècle  de  notre  ère, 

M.  le  rapporteur  répond  que  la  commission  n'a  pas  voulu  prendre 
parti  dans  une  question  d'histoire  controversée;  qu'elle  entend  se  dé- 
sintéresser absolument,  comme  la  Société  elle-même,  de  la  thèse  sou- 
tenue par  l'auteur  du  mémoire,  mais  qu'elle  a  dû  mettre  en  relief  un 
travail  qui,  par  ses  mérites  divers,  lui  paraît  digne  de  la  première  ré- 
compense. 

M.  l'abbé  Cochard  propose,  afin  de  mieux  accentuer  la  neu- 
tralité que  veut  garder  la  Société,  de  récompenser  aussi  d'une  médaille, 
en  vertu  de  l'art.  3  du  règlement,  un  livre  publié  récemment,  qui  sou- 
tient l'apostolicité  de  l'Église  d'Orléans;  c'est  l'ouvrage  de  M.  l'abbé 
Hénault,  intitulé  :  Recherches  historiques  sur  la  fondation  de  l'èfjlise 
de  Chartres,  et  des  églises  de  Sens,  Troyes  et  Orléans. 

La  Commission  déclare  accepter  très  volontiers  celte  proposition  ; 
et  M.  le  Président  met  aux  voix  la  liste  et  l'attribution  dos  récom- 
penses du  Concours,  qui  est  adoptée  par  la  Société. 

M.  de  Molandon  est  invité  à  lire  à  la  prochaine  réunion  le  rapport 
qui  devra  être  présenté  à  la  séance  solennelle. 

M.  le  Secrétaire  procède  à  l'ouverture  des  plis  cachetés  et  fait 
connaître  que  les  deux  mémoires  qui  ont  obtenu  le  premier  prix  ont 
pour  auteur  M.  Cuissard,  professeur  libre  à  Orléans,  et  membre  de 
l'Académie  de  Sainte-Croix  ;  —  que  les  auteurs  de  Y  Histoire  du  dio- 
cèse d'Orléans  et  de  VHistoire  de  Chouzy  sont  MM.  l'abbé  Duchâ- 
,  teau,  curé  doyen  de  Chécy  et  membre  correspondant  de  la  Société, 
et  Guignard,  vice-président  de  la  Société  d'histoire  naturelle  de  Loir- 


—  321  — 

et-Cher,    et  que  celui  du   n»    7,   A   propon   de  deux   charL's   du 
XIW  siècle,  est  M.  Godou,  avocat  à  Orléans. 

—  M.  Dumiiys  lit  une  notice  sur  un  buste  en  bronze  découvert  à 
Marcilly-en-Villette  au  cours  du  mois  de  février  dernier. 

—  Au  nom  de  M.  Davoust,  M.  Jarry  donne  lecture  d'une  note 
sur  des  pièces  d'argent  trouvées  à  la  Ilaltaudiére,  commune  de  Saint- 
Viatre  (Loir-et-Cher). 

Ces  deux  notes  seront  insérées  au  Bulletin  (1). 


Séance    da    landl    4    mal    1885. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

MM.  Siméon  Luce,  membre  de  l'Institut,  et  R.  de  Lasteyrie,  pro- 
fesseur à  l'Ecole  des  chartes  et  secrétaire  du  Comité  des  travaux  his- 
toriques, sont  élus  membres  honoraires. 

—  M.  le  Président  annonce  qu'il  a  reçu  de  M^^  l'archevêque  de 
Reims,  de  Msr  l'évêque  de  Blois,  de  M.  le  général  Hacca,  comman- 
dant la  10e  division  d'infanterie  à  Orléans,  de  M.  Grandperret,  séna- 
teur, de  M.  Dumesnil,  sénateur,  et  de  M.  Anatole  de  Barthélémy,  des 
lettres  dans  lesquelles  ces  messieurs  expriment  le  regret  de  ne  pou- 
voir assister  à  la  séance  publique  du  Concours. 

—  M.  Boucher  de  Molandon  donne  lecture  de  son  rapport  sur  les 
mémoires  présentés  au  Concours. 

Le  rapport  de  M.  de  Molandon  est  adopté. 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  32(3  et  32«. 


—  322  — 


Séance   da   vendredi  tt    mai    1885. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  dépose  sur  le  bureau  une  lettre  de  M.  le  Ministre 
de  l'instruction  publique,  qui  fait  connaître  son  désir  de  recevoir  le 
texte  des  questions  que  la  Société  jugerait  dignes  d'être  portées  à 
l'ordre  du  jour  du  Congrès  des  Sociétés  savantes  en  1886. 

—  MM,  Siméon  Luce  et  de  Lasteyrie  remercient  la  Société  de  les 
avoir  admis  comme  membres  honoraires. 

—  MM.  de  Molandon,  Tranchau  et  Thillier  présentent,  comme 
membre  correspondant,  M.  Guignard,  lauréat  du  dernier  Concours. 

—  M"e  de  Villaret  exprime  ses  remercîments  à  la  Société  pour  la 
médaille  qu'elle  lui  a  décernée,  hors  con';ours,  pour  son  travail  sur  les 
Antiquités  de  Saint-Paul  d'Orléans. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  donne  la  nomenclature  de  différents  objets 
antiques  trouvés  à  Ramouiu,  à  Charment,  à  "Villeneuve-le-Roi,  à  En- 
genville  et  à  Bouzonville-en-Beauce  (1). 

—  M.  de  Molandon  annonce  qu'il  a  été  découvert  chez  M.  Rigault, 
restaurateur,  place  du  Martroi,  les  restes  d'une  tour  appartenant  à  la 
deuxième  enceinte  d'Orléans,  et  lit  une  note  dont  l'insertion  est  votée 
au  Bulletin  avec  la  réduction,  faite  par  M.  Fournier  jeune,  d'un  plan 
censier  appartenant  aux  Archives  (2). 

—  M.  le  Président  fait  connaître  que  les  premiers  tomes  de  la 
Correspondance  de  Catherine  de  Médicis,  publiée  dans  la  collection 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  333  et  suiv. 

(2)  Voir  p.  329. 


—  323  — 

des  documents  inédits  sur  l'histoire  de  France,  contiennent  des  ren- 
seignements importants  sur  l'histoire  d'Orléans. 

Il  signale  aussi  le  grand  travail  de  M.  de  Ruble  sur  Jeanne 
d'Aïbrel,  comme  présentant  également  un  certain  intérêt  pour  notre 
histoire  locale,  et  il  lit  sur  ces  ouvrages  une  note  dont  la  Société  vote 
l'insertion  au  Bulletin  (l). 


Séance  da   vendredi  it    Juin    t88S. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

—  M.  le  Président  annonce  en  ces  termes  la  mort  de  M.  Léon 
Renier,  membre  honoraire,  et  de  M.  Henri  Jahan,  membre  titulaire 
non  résidant  : 

«  La  Société  a  fait,  dans  la  semaine  qui  vient  de  s'écouler, 
deux  pertes  qui  lui  seront  très-pénibles  : 

«  M.  Léon  Renier,  membre  honoraire  élu,  qui  appartenait 
depuis  dix-sept  ans  à  notre  Compagnie,  a  succombé  à  une 
longue  maladie.  Il  n'est  pas  besoin  de  retracer  la  carrière  de 
l'éminent  épigraphiste  qui  s'était  fait  une  spécialité  de  l'étude 
des  inscriptions  latines,  et  pour  lequel  la  chaire  d'antiquités 
romaines  avait  été  créée  au  Collège  de  France.  Nous  avons  pu 
nous-mêmes  apprécier  autrefois  sa  science,  au  moment  de  la 
découverte  des  inscriptions  qui  sont  comme  l'acte  de  naissance 
de  notre  Genabum.  Mieux  que  personne,  il  en  avait  tiré  des 
conclusions  auxquelles  l'Académie  des  Inscriptions,  dont  il  était 
l'une  des  lumières,  avait  donné  sa  haute  sanction. 

«  Le  second  de  nos  colltigues  que  la  mort  vient  de  nous  en- 
lever est  M.  Henri  Jahan,  si  jeune  et  naguère  encore  si  plein 

(I)  Voir  pp.  337  et  340. 


—  324  — 

de  vie,  membre  titulaire  non  résidant  depuis  1874,  et  dont  le 
nom  doublement  Orléanais  réunissait  tant  de  sympathies, 

—  M.  Marchand,  membre  correspondant,  fait  hommage  à  la  So- 
ciété d'une  brochure  qu'il  vient  de  publier  et  ayant  pour  titre  :  La  ville, 
les  seigneurs  et  le  comté  de  Gien. 

—  La  Société,  sur  la  proposition  de  M.  Tranchau,  vote  l'acquisi- 
tion, pour  la  bibliothèque,  de  l'ouvrage  intitulé  :  Traité  théorique  et 
pratique  des  Archives  piibliques^  par  M.  Gabriel  Richou. 

—  MM.  Cuissard,  Duchâteau  et  Guignard,  lauréats  du  Concours, 
ayant  demandé  à  rentrer  en  possession  de  leurs  manuscrits  dans  le 
cas  où  la  Société  ne  serait  pas  dans  l'intention  de  les  publier,  on 
conformité  des  dispositions  de  l'art.  1:2  du  règlement  des  Concours, 
la  Société,  après  avoir  entendu  les  observations  de  M.  le  Trésorier 
sur  la  situation  financière  de  la  Société,  décide  qu'elle  fera  imprimer  à 
ses  frais,  en  tout  ou  en  partie,  les  mémoires  qui  ont  obtenu  les  pre- 
mier et  second  prix,  et  même,  s'il  y  a  lieu,  le  travail  de  M.  Godou. 

Elle  décide  également  que  les  mémoires  seront  déposés  sur  le  bu- 
reau pour  être  mis  à  la  disposition  des  membres  qui  voudraient  en 
faire  la  lecture. 


Séance   do   vendredi   tC  Juin    1885. 

Présidence  de  M.  l'abbé  Desnoyers,  vice-président. 

M.  Perigois,  député  de  Tlndre,  fait  hommage  à  la  Société,  par  l'in- 
termédiaire de  M.  Doinel,  d'un  volume  intitulé  :  Francj.sn  Florenti 
opéra,  œuvre  d'un  jurisconsulte  Orléanais. 

Des  remercîments  sont  votés  au  donateur. 


—  325  - 

—  M.  Ludovic  Guignard  est  élu  membre  correspondant. 

—  M.  Jarry  Ut  une  note  sur  une  sépulture  ancienne  trouvée  sur  le 
territoire  de  Sully-la-Chapelle. 

La  Société  vote  l'insertion  de  cette  note  au  Bulletin  (1). 

—  M.  Tranchau  donne  lecture  d'un  travail  de  M.  Champion,  insti- 
tuteur à  Coulmiers,  sur  un  manuscrit  de  musique  religieuse  datant  de 
IGOl. 

Le  travail  de  M.  Champion  est  renvoyé  à  la  Commission  des  publi- 
tions. 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  ^42. 


NOTE 


SUR  LA 


DÉCOUVERTE    D'UN    ŒQUIPONDIUM 

FAITE   A   MARCILLY    (LOIRET). 


M.  Roland  de  Dreuzy,  membre  de  la  Société  des  sciences, 
belles-lettres  et  arts  d'Orléans,  vient  de  faire  don  au  Musée 
historique  d'un  petit  buste  de  bronze  recueilli,  au  mois  de 
février  1885,  sur  le  territoire  de  la  commune  de  Marcilly 
(Loiret). 

Cet  objet  a  été  trouvé  par  un  bûcheron,  sous  une  très  an- 
cienne souche  de  chêne,  dans  le  bois  «  des  Nimourys  »  ap- 
partenant à  M"^«  la  comtesse  de  Seraincourt,  et  peu  distant  de 
l'antique  voie  d'Orléans  à  Bourges. 

Il  représente  le  buste  d'un  jeune  homme  imberbe,  dont  le 
visage,  légèrement  tourné  vers  la  gauche,  est  encadré  d'une 
longue  chevelure.  L'épaule  et  le  sein  droits  du  personnage  sont 
nus,  la  partie  gauche  de  son  corps  est  couverte  d'une  draperie, 
on  dirait  une  tête  d'Apollon  ou  de  Camille. 

Ce  bronze  mesure  75  millimètres  de  hauteur  sur  55  milli- 
mètres de  largeur;  il  est  orné  d'une  bélière  mesurant  10  milli- 
mètres de  diamètre  destiné  à  le  suspendre. 

La  pièce,  creuse,  du  poids  de  120  grammes,  devait  être 
intérieurement  garnie  de  plomb,  en  effet,  une  masse  informe 
de  ce  métal  (pesant  458  grammes),  a  été  recueillie  près  d'elle,  et 
d'autre  part  des  traces  de  ce  même  métal  étaient  visibles  sur  sa 
face  interne. 

11  nous  semble  légitime  de  conclure  de  ces  observations  que 


—  327  — 

l'objet  décrit  a  dû  subir,  sur  place,  l'action  du  feu,  et  que,  sous 
l'influence  d'une  chaleur  intense,  se  sont  séparés  les  deux 
métaux  dont  il  était  primitivement  formé. 

Disons  encore  que  son  âge  et  sa  destination  nous  semblent  fa- 
ciles à  déterminer.  Nous  croyons,  en  effet,  reconnaître  dans  cet 
objet  un  œquipondium  de  lïbra  ou  de  statera,  semblable  à 
ceux  qui  ont  été  trouvés  en  maints  endroits,  notamment  à 
Pompéi,  et  dont  quelques  spécimens  sont  déposés  dans  les  col- 
lections publiques. 

Le  Musée  historique  d'Orléans  possède  une  statera  munie 
de  tous  ses  accessoires,  dont  V œquipondium  affectait  la  forme 
d'une  tête  de  femme. 

Il  ressort  de  ces  explications  que  l'objet  décrit  appartient  à 
l'époque  gallo-romaine. 

V.  DUMUYS 


COMMUNICATION 


SUR   UNE 


DÉCOUVERTE  DE  MONNAIES  DE  CHARLES  VI 


Messieurs, 

J'ai  l'honneur  de  déposer  sur  le  bureau  une  monnaie  d'or  et 
neuf  d'argent  comme  spécimens  d'une  importante  découverte 
faite  ces  jours  passés  dans  notre  région.  Ces  monnaies  sont  au 
type  de  Charles  VI. 

Monnaies  d'or  :  Ecu  à  la  couronne. 

Monnaies  d'argent  :  Gros  tournois  présentant  plusieurs  va- 
riétés. 

Elles  ont  été  trouvées  dans  les  circonstances  suivantes  : 

Le  sieur  Crespeau  (Louis),  cultivateur  à  la  Haltaudière,  com- 
mune de  Saint-Viatre,  en  labourant  un  champ  proche  l'étang 
de  la  Haltaudière,  sentit  le  soc  de  sa  charrue  butter  sur  des  ra- 
cines profondément  enfouies.  Jugeant  convenable  de  dégager  le 
terrain  de  ces  racines,  il  mit  à  jour  des  fragments  de  poterie  et 
la  quantité  de  cent  dix  pièces  de  monnaie,  parmi  lesquelles  deux 
en  or. 

J'ai  joint  à  mon  envoi  quelques  fragments  du  vase  qui  conte- 
nait le  trésor,  insuffisants  malheureusement  pour  en  reconsti- 
tuer la  forme. 

J'ai  cru  devoir  aviser  la  Société  de  celte  découverte  qui  vient 
grossir  le  nombre  des  trésors  importants  ou  modestes  trouvés  si 
fréquemment  dans  nos  contrées. 

E.  DAVOUST. 


LA  TOUR  DU  HEAUME 

ET  LA   SECONDE   ENCEINTE   D'ORLÉANS. 


Rectification  d'une  erreur  de  MM.  Vergnaud-Romagnési  et   Jollois, 
dans  le  tracé  de  cette  enceinte. 


Au  cours  du  mois  de  mai  1885,  M.  Rigault  propriétaire  du 
restaurant  dit  de  Jeanne -dC Arc,  place  du  Martroy,  n»  5,  près 
la  rue  Saint-Pierre,  faisait  creuser  un  caveau,  derrière  la  salle 
à  manger  de  son  établissement. 

Un  peu  au-dessous  du  carrelage,  les  terrassiers  chargés  du 
déblai  rencontrèrent,  au  côté  méridional  de  leur  excavation,  le 
segQient  extérieur  d'une  grosse  tour,  rasée  au  niveau  du  sol,  et 
dont  le  surplus  du  périmètre  semblait  enfoui  sous  le  pavé  de  la 
cour. 

Ce  segment,  mis  à  découvert,  mesurait  3'^  50  de  pourtour 
circulaire,  sur  I^sq  de  hauteur,  à  partir  du  fond  de  l'exca- 
vation. La  tour  dont  il  faisait  partie  paraissait  avoir  environ 
7  mètres  de  diamètre,  et  s'enfonçait  dans  le  sol,  au-des- 
sous du  déblai  actuel,  car  rien  n'apparaissait  de  l'empâtement 
de  sa  base. 

L'épaisseur  de  ce  mur  circulaire  était  considérable  ;  elle  n'a 
pu  être  exactement  mesurée.  Les  assises,  en  pierre  de  taille 
avaient  25  centimètres  de  hauteur  sur  45  de  longueur. 

Cette  tour  faisait  incontestablement  partie  de  la  seconde  en- 
ceinte fortifiée  d'Orléans,  c'est-à-dire  de  la  glorieuse  enceinte 
du  siège  de  1429.  Construite  au  XIVc  siècle,  cette  enclôture  fut 


—  330  — 

détruite  et  rasée,  vers  la  fin  du  XV^,  lorsque  le  dernier  agran- 
dissement de  la  ville,  l'enveloppant  de  tous  côtés,  la  rendit  dé 
sormais  inutile. 

C'était  sans  nul  doute  la  tour  dite  du  Heaume,  plusieurs  fois 
inscrite  dans  nos  comptes  de  ville,  et  située  près  de  l'hôtel  du 
même  nom,  qu'habitait  en  1779,  ainsi  qu'il  est  dit  dans  les 
plans  censiers  ci-après  indiqués,  M.  Colas  des  Francs,  maire 
d'Orléans  en  1760  et  1762. 

Cet  ancien  hôtel  du  Heaume,  où  se  voit  encore  un  fragment 
considérable  du  mur  de  cette  seconde  enceinte,  auquel  attenait 
la  tour,  forme  aujourd'hui  les  maisons  n°  7,  rue  Saint-Pierre, 
et  n°  68,  rue  Sainte-Catherine,  occupées  par  le  Pensionnat  de 
M»e  Mojon. 

Les  travaux  de  terrassement  de  M.  Rigault  s'effectuaient 
donc  dans  les  anciens  fossés  de  la  ville,  remblayés  au  XV^  siècle, 
et  dans  lesquels  les  tours  de  défense  faisaient  saillie  d'une  partie 
de  leur  diamètre. 

Cette  découverte  inattendue  ravive  ainsi  de  vieux  souvenirs  de 
notre  cité. 

Elle  a  de  plus  le  réel  intérêt  de  préciser  l'emplacement,  un 
peu  oublié,  de  la  tour  du  Heaume,  et  de  rectifier,  d'une  ma- 
nière incontestable,  une  inexactitude  commise  par  M.  Vergnaud- 
Romagnési  (1),  et  après  lui  par  M.  JoUois  (2),  dans  le  tracé  par 
eux  fautivement  indiqué  dans  leurs  ouvrages,  du  côté  nord- 
est  de  cette  seconde  enceinte  de  la  ville. 

Le  légitime  renom  de  ces  deux  auteurs  rend  plus  nécessaire 
cette  rectifi<;ation. 

La  première  enceinte  d'Orléans  était  de  forme  quadrilatérale. 
Elle  partait,  à  l'occident,  de  l'ancien  pont  et  du  Chàtelet, 
remontait,  parallèlement  à  la  rue  des  Hôtelleries-Sainte- Cathe- 
rine, jusqu'à  la  tour  Saint-Samson,  existant  encore  dans  les 

(t)  Vergnaud-Romagnesi.  Plan  lithographie  de  la  ville,  d'Orléans  an- 
nexé à  la  seconde  édition  de  son  Indicateur  Orléanais. 

(2)  JoLLois.  Histoire  du  sicye  d'Orléans,  plan  gravé  de  la  ville  en  1428 
et  1429. 


—  331  — 

bâtiments  du  Lycée,  au  point  où  la  rue  Saint-Pierre  débouche 
dans  la  rue  Sainte-Catherine. 

A  la  tour  Saint-Samson,  elle  faisait  un  retour  d'équerre, 
et,  passant  entre  l'église  Saint-Pierre  et  les  constructions  du 
Lycée,  se  dirigeait  en  ligne  droite  jusqu'à  la  grosse  tour  de  la 
Fauconnerie,  dont  on  voit  encore  des  restes  dans  une  des  ar- 
rières-cours actuelles  de  l'Évêché.  (A.  A.  A.  A.  du  plan  ci-an- 
nexé.) 

Là,  par  un  nouveau  retour  d'équerre,  elle  redescendait  di- 
rectement vers  la  Loire,  parallèlement  aux  rues  du  Bourdon- 
Blanc  et  de  la  Tour  Neuve,  un  peu  en  arrière  du  côté  droit  de 
ces  deux  rues. 

Lorsqu'au  XlVe  siècle,  le  bourg  d'Avenum,  aujourd'hui 
quartier  Saint-Paul,  fut  annexé  à  la  ville,  une  nouvelle  clôture 
de  murs,  flanqués  de  tours,  enferma,  pour  la  défendre,  cette 
nouvelle  accrue  de  la  cité. 

Cette  seconde  enceinte,  comme  on  le  voit  sur  le  plan  ci-joint, 
se  greffa  sur  la  première  à  la  tour  Saint-Samson  (n»  2  du  plan). 

Dans  une  longueur  d'environ  80  mètres,  elle  remontait  vers 
le  nord,  presque  parallèlement  à  la  rue  actuelle  de  Saint-Pierre, 
jusqu'à  la  tour  du  Heaume,  (n»  1  du  plan.) 

A  ce  point  elle  s'infléchissait  vers  l'occident,  sous  un  angle 
presque  droit,  mais  un  peu  ouvert,  et  se  dirigeait,  en  ligne 
droite^  vers  l'ancienne  porte  Bannier  ou  Bernier  de  cette  se- 
conde enceinte,  laquelle  ouvrait  dans  la  place  actuelle  du  Mar- 
troy,  entre  l'emplacement  de  la  statue  équestre  et  l'ouverture 
de  la  rue  Royale.  (N"  5  du  plan.) 

De  la  porte  Bernier  ou  Bannier  les  murs  redescendaient  à 
la  Loire  par  une  ligne  parallèle  aux  rues  de  la  Hallebarde  et  de 
l'Écu  d'Or  (B.  B.  B.  du  plan.)  La  grosse  tour  de  Saint-Paul  est 
assise  sur  une  des  tours  de  cette  nouvelle  enclôture  fortifiée. 

Ce  tracé  de  la  seconde  enceinte,  spécialement  en  son  côté 
nord-est,  est  constaté  : 

1°  Par  la  récente  découverte  de  la  tour  du  Heaume; 


—  33'2  — 

20  Pour  le  fragment  de  mur  de  ville,  existant  encore  dans 
l'ancien  hôtel  du  Heaume; 

3°  Par  deux  plans  censiers,  en  plusieurs  feuilles,  conservés 
aux  archives  départementales  du  Loiret,  dont  l'un  (A.  598, 
10e  feuille)  porte  la  date  de  1778,  et  l'autre  (A.  614, 12^  feuille) 
non  daté,  est  d'une  époque  fort  rapprochée  de  la  première. 

C'est  dans  le  tracé  de  cette  partie  de  la  seconde  enceinte, 
comprise  entre  la  tour  Saint- Samson  et  l'ancienne  porte  Ban- 
nier,  que  M.  Vergnaud-Romagnési  et,  après  lui,  M.  JoUois 
ont  commis  l'un  et  l'autre  une  grave  inexactitude. 

Dans  les  plans  annexés  à  leurs  ouvrages,  ces  deux  savants, 
paraissent  n'avoir  connu  ni  l'emplacement  réel  de  la  tour  du 
Heaume,  ni  les  fragmentsde  vieux  murs  conservés  dans  l'ancien 
hôtel  du  même  nom,  ni  les  plans  censiers  déposés  aux  archives 
départementales.  Ils  ont  arbitrairement  substitué  au  tracé 
réel  des  murs  de  ville  qui,  sous  un  angle  ouvert,  reliaient  la 
tour  Saint-Samson  à  la  tour  du  Heaume,  puis  la  tour  du 
Heaume  à  l'ancienne  porte  Bannier,  une  ligne  droite  et  fautive 
qui,  en  forme  d'hypoténuse,  unit  directement  la  tour  de  Saint- 
Samso7i  à  la  porte  Bannier.  C'est  vers  le  milieu  de  cette  dia- 
gonale imaginaire  qu'ils  plaçaient  à  tort  la  tour  du  Heaume. 

La  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais,  fidèle 
gardienne  de  nos  vieux  souvenirs,  a  pensé  que  cette  inexactitude 
dans  le  tracé  de  notre  seconde  enceinte,  précisément  parce 
qu'elle  émanait  de  deux  savants  justement  renommés,  devait 
être  rectifiée.  Elle  a  estimé  qu'il  serait  utile  pour  plus  de  pré- 
cision, qu'une  réduction,  confiée  au  talent  de  noire  dévoué  col- 
lègue M.  Fournier  jeune,  des  plans  censiers  conservés  aux 
archives,  fût  jointe  à  cette  simple  notice.  (Voir  le  plan  ci-an- 
nexé.) 

Boucher  de  Molandon. 


Réduction  pap  M.FOURNIER 

Société,  des  plans  censieps,du. 

conservés  aux  Archives  du  Loiret 

(coté  Mord-Est)de  la  première  etc 

(  JMotice  sur  la  tour  du  Heai: 
Mai  1885  dans  la  maison  pla 

second  érimeslpe  168 S,  pa^e  329  . 

Rectification  du  plan  de  M.VERGNAi: 


l\lofcl 


Rue  dilliers 


X, Architecte,    Membre   delà 
siècle,  en  plusieurs   feuilles, 
e  qui  concerne  le  raccordement, 
;econde  enceinte  d'Orléans 

2?  enceinte  )  retrouvée  en 
.  Martroi  N°  5  )    Bulletin  du 

lAGNÉSl  et  de  celui  de  M.  JOLLOIS 


LEGENDE 


k 

(/,l//f/i/j/i/iii////ii//i/7àh 


1  _  Tour  au.  Heaume. 

2  —  Tour  de  S'  Samson. 

3_  Tour  des  Vergers  de  S^ Sâmson 

^_  Tour  de  l'Allen  S'!}(esmm 

5_  Emplacement  approximatif  de  h  Porte  Banmer  ou  Berner, 
dans  la  seconde  enceinte  de  laVille. 

G_  Maison  dite  du  Heaume,  qm  parait  avoir  donné  son  nom 
a  la  tour  du  Heaume. et  qu'habitait, au  XVUl^  Siècle 
M' Colas  des  Tnancs.  Maire  d'Orléans  de  17Q0al762 

AAAA.-ilfurs  de  la  première  enceinte  d'Orléans 

BBB  :  Mans  de  la  seconde  enceinte 

D  :    Tracé  fautif  de  MM.  VERGNAUD  et  JOLLOIS 

:^:mmL  Poptlon  dcmuF  dd  Ville , mapquéd , comme  encore  exis- 
tant, dans  les  plans  du  XVIH^  siècle  .  (  i^f^ef^^  enceintes) 


soo  . 

=1 


RÉCENTES    DÉCOUVERTES. 


Objets  découverts  à  Ramoulu,  canton  de  Malesherhes. 

Dans  les  mois  d'octobre  et  de  novembre  1884,  le  labourage  a 
donné  les  objets  suivants  : 

Gauloise  :  tète  à  gauche,  aigle  éployé.  Carnule. 

Gauloise:  tète  à  droite,  bœuf  couché.  Carnute. 

Adrien,  grand  bronze.  Fruste. 

Antonin,  grand  bronze.  Femme  sacrifiant. 

Antonin,  grand  bronze.  Femme  debout. 

Antonin,  grand  bronze.  L'Abondance. 

Antonin,  moyen  bronze.  L'Abondance. 

Antonin,  moyen  bronze.  Minerve  debout. 

Antonin,  moyen  bronze.  Femme  assise. 

Deux  Antonin,  moyen  bronze.  Fruste. 

Marc-Aurèle,  moyen  bronze.  L'Abondance. 

Gratien,  petit  bronze.  Fruste. 

Constantin  1''',  petit  bronze.  Génie  debout. 

Constantin  11,  petit  bronze.  Castre  prétorienne. 

Magnence,  petit  bronze.  L'Empereur  relevant  une  femme. 

Deux  Valens,  petit  bronze.  Victoire. 

Grand  bronze.  Fruste. 

Dix  petits  bronzes.  Frustes.  Époques  de  Postume,  Tetricus, 
Probus,  etc. 

Hache  en  silex  taillé. 

Deux  boucles  de  ceinturon. 

Boucle  d'ornement. 

Deux  fragments  de  poterie  rouge  vernie. 

BULLETIN  N"   125.  22 


—  33i  — 

Plat  rouge  veini. 

Deux  clés  en  fer. 

Poids  en  terre  cuite. 

Vase  en  terre  cuite. 

Hache  en  fer. 

Long  clou  en  fer. 

Trois  cubes  de  mosaïque  en  pierre. 

Trois  cubes  de  mosaïque  en  verre  :  deux  sont  dorés. 

Un  biscaïen  en  fer. 

Mors  de  cheval. 

Fer  de  ciieval. 

Deux  carnutes.  —  ^.  Bœuf  couché. 

Deux  gauloises.  —  ^.  Aigle  éployé. 

Dix  Antonins,  grand  et  moyen  bronze. 

Un  Gallien,  petit  bronze. 

Deux  Magnence,  petit  bronze. 

Quatre  Constantin  I^""  et  II, 

Deux  Valens,  petit  bronze. 

Quinze  petits  bronzes.  Frustes. 


Objets  trouvés  à  Charmo7it,  canton  de  Bazoches-les- 

Gallerandes. 

Hache  en  silex. 

Grain  de  collier  en  terre  cuite. 

Fragment  de  vase  en  terre  rouge  vernie. 

Clé  en  fer. 

Fibule  en  bronze. 

Clé  en  fer  gallo-romaine. 

Cuillère  en  cuivre  XVI"  siècle, 
f  ^Sept  grands  et  moyens  bronzes  d'Antonin  et  Marc-Aurèle. 

Petit  boulet  en  fer  ;  il  est  cerclé  et  porte  un  anneau,  ce  qui 
indiquerait  un  boulet  ramé. 


—  335  — 


Objets  trouvés  à  Ville7ieuve-le-Roi,  canton  de  Bazoches- 

les-Gallerandes. 

Deux  haches  en  silex. 
Lampe  à  pied  en  terre  grise. 
Vase  en  terre  grise. 
Tige  de  miroir  en  bronze. 
Grain  de  collier  en  verre. 
Fragments  de  collier  en  bronze. 
Agrafes  et  ornements  mérovingiens.] 
Deux  clés  franques. 
Ciseau  franc. 
Éperon  franc. 
Trois  Garnutes. 

Onze  médailles  grands  et  moyens  bronzes  :  Antonin,  Faustine, 
Tetricus,  Gallien,  Maxence,  Valens. 


Objets  trouvés  à  Engenville,  canton  de  Malesherbes. 

Une  tige  en  cuivre  de  chandelier  romain. 

Une  petite  clé  en  cuivre. 

Trois  fragments  de  poterie  rouge  vernie. 

Une  fibule. 

Un  biscaïen  et  deux  balles  en  fer. 

Trois  gauloises,  tète  à  gauche. 

Un  Néron,  grand  bronze. 

Six  Antonin,  grand  bronze. 

Un  Marc-Aurèle,  grand  bronze. 

Cinq  grands  et  moyens  bronzes.  Frustes. 

Six  petits  bronzes.  Frustes. 


—  33G  — 


Objets  trouvés  à  Bouzonville-en-Beauce,  canton  de  Pithivîers. 

Un  fond  de  vase  en  terre  rouge  vernie. 

Deux  fibules  en  bronze. 

Une  petite  clé  en  bronze. 

Deux  agrafes  mérovingiennes. 

Un  poids  en  terre  cuite. 

Un  étrier  en  fer  XV^  siècle  (?). 

Carnute,  tête  à  droite.  —  ^.  Aigle  et  aiglon. 

Cinq  Antonin,  grands  et  moyens  bronzes.  Frustes. 

Faustine  II,  grand  bronze.  Femme  debout. 

Magnence  et  Tetricus,  petit  bronze  (?). 

Deux  petits  bronzes  bas  empire.  Frustes. 

Une  monnaie  coupée. 


DEUX  PUBLICATIONS  REGENTES 

SUR    LE    XVIe    SIÈCLE 


Les  grandes  publications  de  documents  originaux  sur  le 
XVIc  siècle  enrichissent  l'histoire  d'Orléans,  en  même  temps 
que  l'histoire  générale.  Quelques-unes  méritent  d'être  analysées 
brièvement,  et  la  Correspondance  de  Catherine  de  Médicis, 
recueillie  avec  tant  de  peines  par  M.  le  comte  H.  de  la  Fer- 
rière,  doit  être  avant  tout  signalée. 

Le  premier  volume  des  Lettres  de  Catherine  de  Médicis,  pu- 
blié en  1880,  contenait  déjà  un  grand  nombre  de  pièces  datées 
de  1560  et  de  1561,  dont  les  annales  de  la  ville  d'Orléans 
peuvent  tirer  grand  profit. 

Le  17  octobre  1560,  une  lettre  de  la  reine-mère  est  écrite 
d'  «  Arfhenay,  »  et  adressée  au  roi  de  Navarre.  EUo  a  pour  but 
d'engager  vivement  Antoine  de  Bourbon  à  venir  à  Orléans,  Les 
suivantes,  écrites  à  diverses  personnes,  sont  datées  d'Orléans 
même,  les  23  octobre,  7,  8, 10, 13,  28,  30  novembre,  5  à  28  dé- 
cembre 1560.  (V.  p.  150  à  160.)  On  y  trouve  des  détails  précis, 
dictés  par  Catherine  elle-même,  sur  la  maladie  et  la  mort  de 
François  II  et  l'avènement  de  Charles  IX.  La  dernière  lettre 
écrite  par  la  reine  à  Orléans  est  datée  du  3  février  1561.  Durant 
ce  séjour  de  plus  de  trois  mois  que  Catherine  de  Médicis  fit  dans 
notre  ville,  sa  correspondance  retrouvée  ne  comprend  pas  moins 
de  trente  lettres. 

La  moitié  du  volume  est  ensuite  remplie  d'allusions  ou  de 
renseignements  sur  la  prise  d'Orléans  par  Condé,  en  1562. 
(V.  passiniy  p.  286-513.)  Le  22  février  1563,  une   lettre  est 

22. 


—  338  — 

datée  «  du  camp  de  Saint-Mesmyn  »  ;  d'autres  «  du  camp,  près 
Orléans  »,  jusqu'au  31  mars  1563.  Ces  lettres,  retraçant  des 
événements  aussi  graves  que  le  siège  d'Orléans  par  l'armée  ca- 
tholique, l'assassinat  du  duc  de  Guise  et  la  paix  de  Tlsle-aux- 
Bœufs,  sont  au  nombre  de  soixante.  Elles  sont  adressées  natu- 
rellement aux  plus  grands  personnages  du  temps. 

Le  second  volume  de  ce  beau  recueil,  paru  en  1885  (1),  est 
moins  riche  en  documents  intéressant  Orléans;  il  débute  pour- 
tant par  quelques  lettres  racontant  la  rentrée  de  la  reine-mère 
et  de  la  cour  dans  notre  ville,  à  la  suite  de  la  paix,  le  l*""  avril 
1563.  Puis,  la  reine  se  rend  à  Amboise,  où  le  traité  définitif  est 
signé.  Elle  entreprend  ensuite  son  grand  voyage  à  travers  les 
provinces,  et  en  passant  à  Orléans  et  Saint-Mesmin,  les  25  et 
27  avril,  elle  écrit  encore  deux  lettres  à  M.  de  Gonnor,  qui  ont 
trait  aux  préparatifs  pour  la  reprise  du  Havre  aux  Anglais. 

Il  semble  intéressant  de  joindre  à  ces  indications  le  texte  iné- 
dit d'une  lettre  que  nous  avons  récemment  trouvée  dans  un  ma- 
nuscrit de  la  Bibliothèque  nationale  (2).  C'est  une  sorte  de  rap- 
port adressé  à  Catherine  de  Médicis  par  M.  de  Sipierre,  qu'elle 
avait  nommé  gouverneur  d'Orléans  aussitôt  après  la  reprise  de 
la  ville.  Sipierre  rend  compte  à  la  reine-mère  des  événements 
qui  se  sont  passés  du  5  au  22  avril  1563,  et  il  attend  le  retour 
de  Catherine  pour  lui  en  dire  plus  long.  Voici  cette  lettre  : 


«   A   LA   ROYNE, 

«  Madame,  suivant  ce  quil  vous  a  pieu  mescripre  je  vous 
envoyé  tout  par  ordre  ce  qui  sest  faict  en  ceste  ville  depuis  que 
je  suis  entré  par  vre  commandement,  qui  fut  le  cinquiesme  de 
ce  mois,  jusques  a  aujourdhui,  a  tout  le  moings  ce  qui  se  peult 

(1)  Voir  sur  ces  deux  volumes  publiés  dans  la  grande  collection  des 
Documents  inédits  sur  l'Histoire  de  France,  un  article  de  la  Revue  des 
questions  hislorujues,  du  ler  octobre  1885,  intitulé  :  Correspondance  de 
Catherine  de  Médicis. 

(2)  Ms  fr.  15,879,  fol.  206. 


—  339  — 

mectre  par  escripl  ;  car  il  se  faict  à  toutes  heures  de  petittes 
choses  quil  nesl  point  aultrement  besoing  de  vous  en  ronnpre  la 
teste,  comme  ces  jours  passez  je  fiz  mectre  prisonnier  ung  ja- 
cobin qui  avait  dict  quelques  parolles,  auquel  Ion  faict  son  pro- 
cès et  sera  chastié  comme  la  justice  laura  condampné,  nonobs- 
tant sa  lettre  de  cléricature.  Devant  hier  aussi  je  fuz  adverty 
quil  y  avoit  six  gallands  qui  avoient  faict  faire  une  requeste,  la- 
quelle ilz  avoient  signée  pour  la  me  pnter  incontinant  sans  faire 
semblant  de  rien.  Je  leur  fiz  mettre  la  main  sur  le  collet  lun 
après  lautre,  de  sorte  quilz  furent  tous  aux  prisons  avant  ql  en 
fut  nouvelle;  et  depuis  jay  descouvert  celuy  qui  a  escript  et 
dressé  lad.  requeste,  qui  est  prisonnier  semblablement  comme 
les  aultres,  et  leur  est  en  toute  diligence  faict  leur  procès,  le- 
quel instruict  quil  sera,  jassembleray  des  plus  fameux  person- 
nages de  justice  que  je  pourray  choisir  en  ceste  ville,  tant  d'une 
part  que  daultre,  pour  avoir  de  chacun  leur  advis,  et  après  je 
seray  le  juge  qui  prononcera  ;  et  asseurez-vous,  Madame,  quil 
ne  sera  rien  pardonné  de  ce  quil  se  trouvera  devoir  estre  exé- 
cuté pour  l'obéissance  du  Roy  et  vostre  et  pour  faire  vuivre  en 
paix  et  union  de  tout  ce  peuple  en  général,  sans  en  espargner 
pas  ung  de  quelque  quallilé  et  condition  quil  soit.  Bien  vous 
veulx-je  asseurer,  Madame,  que  sur  ce  que  jay  peu  entendre  et 
descouvrir  des  prisonniers  ilz  n'auront  pas  moien  de  mectre  des 
hommes  ensemble  et  ne  fault  poinct  aultrement  que  vous  vous 
en  mectiez  en  penne,  car  je  vous  en  relleveray  bien  sil  plaist  à 
Dieu  et  à  tous  ceux  de  ceste  ville  qui  en  pourroient  avoir  im- 
primé en  leur  entendement  quelque  peur.  Gela  ne  sest  faict  sans 
avoir  deffiance  les  ungs  des  aultres  ;  mais  tant  il  y  a  que  à  vostre 
arrivée,  jespère  quil  ny  aura  dune  part  ni  daultres  aultres  armes 
gueres  plus  grandes  qu'un  costeau,  oultre  la  permission  que 
jen  ay  donnée  à  ceux  qui  sont  contenuz  en  un  rolle  que  je  vous 
envoyé  et  à  quelques  offlciers  du  royet  vostre,  pour  porter  l'es- 
pée  simplement.  Au  demeurant,  Madame,  jattantz  aujourdhuy 
Mons.  de  Monstrud  quy  retourne  de  Berry  où  il  a  mis  lordre 
quil  convenait  pour  le  service  de  Votre  Majesté,  selon  l'instruc- 
tion quil  en  avoit  de  moy,  de  sorte  (jue  tout  est  en  bon  chemin. 


—  340  — 

11  vous  en  fera  jjIus  arnple  rapport  à  vostre  venue  en  cesle  ville, 
quy  sera  lenciroict  où  je  suppliray  Dieu  vous  donner,  Madame, 
en  très  parfaite  santé,  très  bonne,  très  longue  et  très  heureuse 
vie,  avec  accomplissement  de  vos  bons  désirs. 

«  Elscript  à  Orléans  le  xxii"  jour  davril  1563. 

«  Votre  très  heumble  et  très  obéissant  seuget  et  serviteur, 

«   SiPIERRE.    » 

On  voit  que  c'est  surtout  le  désarmement  des  rebelles  et  le 
rétablissement  de  la  paix  publique  qui  préoccupait  le  gouver- 
neur. Sipierre  resta  à  Orléans,  où  il  y  avait  fort  à  faire;  car, 
comme  disait  un  contemporain,  «  la  ville  est  toute  ruinée  et 
ne  la  recognoit-on  plus.  t> 

—  Le  grand  ouvrage  que  M.  le  baron  A.  de  Ruble  a  consacré 
à  Antoine  de  Bourbon  et  Jeanne  d'Alhret  (4  vol.  in-8")  est 
également  rempli  de  détails  inédits  sur  des  événements  pas- 
sés à  Orléans  à  la  même  époque.  La  dernière  partie  du  tome  II 
(publié  en  '1882)  contenait  déjà,  depuis  la  page  390  jusqu'à  la 
page  443,  nombre  de  renseignements  sur  l'arrivée  de  la  cour 
à  Orléans,  l'arrestation  du  prince  de  Condé,  la  mort  de  Fran- 
çois Il  (novembre  et  décembre  1560).  Le  nP  xxxiv  des  Pièces 
justificalives  indiquait  di.K  dépèches  ou  lettres  écrites  d'Orléans, 
du  !20  novembre  au  3  décembre,  tant  des  Vénitiens  Michieli 
et  Suriano  que  de  Chautonnay,  l'ambassadeur  d'Espagne,  du 
maréchal  de  Thermes  et  du  duc  de  Guise. 

Le  tome  111  (paru  en  1885)  renferme  un  récit  complet  des 
États  d'Orléans  et  du  séjour  des  princes  en  notre  ville.  Mais  ce 
sont  surtout  les  analyses  des  documents  contemporains  qui 
fournissent  les  plus  précieuses  indications.  Six  lettres  de  Chan- 
tonnay  à  Philippe  II  sont  datées  d'Orléans,  les  5,  6,  8,  17,  24, 
28  décembre  1560.  11  y  raconte  les  intrigues  de  la  reine-mère 
pour  se  rallier  les  prolestants,  l'arrivée  du  connétable  de  iMont- 
morency,  les  discussions  entre  le  duc  de  Guise  et  l'amiral  de 
Coligny,  le  besoin  d'argent  de  la  cour  et  la  pénurie  si  grande  du 


—  341  — 

Trésor,  qu'on  ne  peut  pas  procéder  aux  obsèques  solennelles  de 
François  II.  Puis  il  donne  des  détails  sur  Marie  Stuart,  sur  la 
mise  en  liberté  de  Condé,  sur  la  mort  du  vidame  de  Chartres. 

Une  autre  série  de  correspondances  diplomatiques,  écrites 
d'Orléans,  du  12  janvier  1561  au  1«>"  février,  se  trouve  aux 
no»  XIII  à  XVI  des  Pièces.  L'Espagne  se  rapproche  du  roi  de  Na- 
varre qui,  en  sa  qualité  de  lieutenant-général  du  royaume,  peut 
exercer  sur  la  politique  une  réelle  influence.  Quant  à  Venise, 
ses  agents  observent  les  événements,  et  ils  se  bornent  à  raconter 
que  la  disette  est  générale  et  que  la  cour  est  obligée  de  quitter 
Orléans  à  cause  du  manque  de  vivres. 

Il  faudrait  rentrer  dans  l'histoire  générale  pour  analyser  en 
détail  ce  curieux  volume,  mais  il  importait  surtout  d'en  signaler 
les  points  principaux  dont  les  études  locales  pourront  tirer  un 
utile  profit. 

G.  Baguenault  de  Puchesse. 


SÉPULTURES    ANCIENNES 


DE   SULLY-LA-CHAPELLE. 


Au  mois  de  mars  1884,  des  ouvriers  de  la  commune  de 
Sully-la-Chapelle  étaient  occupés  à  la  rectification  d'un  chemin 
vicinal  sur  le  territoire  de  cette  commune,  le  long  du  bois  dit  de 
la  Femme-Morte,  c'est-à-dire  à  une  distance  de  100  mètres  en- 
viron de  la  Croix  de  la  Femme-Morte,  et  à  150  mètres  de  l'entrée 
de  la  route  forestière  de  Sully-la-Chapelle  à  Gallerand.  Ils  creu- 
saient, de  chaque  côté  du  nouveau  chemin,  un  fossé  ayant 
1  mètre  d'ouverture  sur  50  centimètres  de  profondeur,  lors- 
qu'une singulière  découverte  attira  leur  attention. 

A  40  centimètres  du  sol,  sur  un  espace  d'environ  40  mètres 
carrés,  régnait  une  couche  de  mortier  épaisse  de  10  centimètres 
sur  laquelle  étaient  déposés,  l'an  près  de  l'autre,  une  cinquan- 
taine de  squelettes,  couchés  sur  le  liane,  la  tête  regardant  le 
sud.  Déjà,  vers  1868,  on  avait  trouvé,  au  même  endroit,  un 
corps  renfermé  dans  une  grande  auge  de  pierre  dure  avec  un 
couvercle  de  même  matière. 

Divers  indices  font  soupçonner  aux  ouvriers  que  si  des  fouilles 
étaient  continuées,  soit  sur  le  chemin,  soit  en  dehors,  les  décou- 
vertes s'étendraient  à  proportion. 

Aucun  objet,  du  reste,  n'a  été  rencontré  auprès  des  corps, 
qui  puisse  assigner  une  date  à  cette  importante  inhumation,  ni 
monnaies,  ni  armes,  ni  antiquités  d'aucune  sorte.  Mais  comme 
elle  emprunte  son  principal  intérêt  aux  lieux  mêmes  où  elle  fut 
faite,  nous  n'avons  pas  hésité  à  en  entretenir  la  Société. 

Le  chemin  vicinal  à  rectifier   dont   nous  venons  de  parler 


-^  343  — 

porte  le  nom  de  Chemin  pavé  ou  Chemin  de  César.  C'est  l'an- 
tique voie  romaine,  ou  même  gauloise  suivant  Jollois,  d'Orléans 
à  Sens,  venant  de  Trainou,  se  dirigeant  ensuite,  à  travers  une 
partie  de  forêt  et  les  terres  de  la  Motte-des-Rués,  vers  la  ferme 
d'Hordeville,  point  où  elle  traverse  la  route  de  Jargeau  à  Pithi- 
viers  pour  prendre,  par  Ingrannes,  la  direction  du  Gâtinais. 

Au  bord  de  cette  voie  et  en  remontant  de  quelques  pas  vers 
l'est,  à  partir  de  l'endroit  où  fut  faite  la  découverte  qui  nous 
occupe,  se  trouvent  une  petite  source  et  une  antique  manœu- 
vrerie  appelées,  de  toute  ancienneté,  d'après  de  vieux  plans  et 
des  titres  plus  vieux  encore,  l'orme  Thivé  et  la  fontaine  de 
Thivé.  C'est,  à  bien  peu  de  chose  près,  le  même  nom  que  por- 
tait, au  XVe  siècle,  la  fontaine  l'Étuvée,  près  d'Orléans,  si 
connue  des  antiquaires  par  son  inscription  votive  en  l'honneur 
d'Accionna,  une  divinité  locale. 

En  s'éloignant  du  même  point,  à  400  mètres  dans  la  direc- 
tion du  nord,  on  rencontre,  à  l'extrémité  de  la  plaine  et  le  long 
de  la  forêt,  le  petit  hameau  de  Philipponet,  dont  M.  Jollois  fait 
à  tort  une  commune,  et  que  notre  confrère  M.  Eugène  Bimbe- 
net,  trompé  sans  doute  par  un  document  inexact,  appelle  Phi- 
lissanet.  Au  milieu  des  jardins  de  ce  hameau  se  dresse  une  im- 
portante motte  de  terre  ronde,  entourée  de  fossés  larges  et  pro- 
fonds ;  le  tout  est  recouvert  de  bois  et  d'épais  ronciers.  Cette 
motte  porte,  dans  le  pays,  le  nom  de  Château  des  quatre-vingts 
fenêtres.  Là  fut  trouvée  jadis  une  jolie  clé  de  bronze  remontant 
à  l'époque  du  moyen  âge  et  que  nous  avons  recueillie. 

Enfin,  c'est  entre  ce  hameau  et  la  Cour-Dieu  que  M.  Bimbenet 
fixe  la  station,  dite  Fines,  dans  la  forêt  d'Orléans.  A  la  place 
désignée  sous  ce  nom  caractéristique  par  notre  confrère,  place 
éloignée  de  400  mètres  à  peine  du  cimetière  improvisé  dont  nous 
venons  de  parler  et  de  200  mètres  d'un  point  plus  rapproché  du 
Chemin  pavé,  nous  avons  parcouru  souvent  une  enceinte  fos- 
soyée,  en  plein  bois,  à  laquelle  les  habitants  du  pays  donnent  le 
nom  de  Camp  de  César. 

L'accès  en  a  été  rendu  facile  par  l'ouverture  d'une  nouvelle 
route  forestière,  qui  va  de  la  route  de  Gallerand  à  la  Petite- 


—  3ii  — 

Dieu,  et  qui  coupe  diagonalement  l'enceinte  romaine  à  trois 
portées  de  fusil  de  la  maison  du  brigadier. 

Comme  l'existence  de  ce  camp  est  à  peine  connue,  nous  en 
avons  relevé  avec  soin  les  dimensions.  Il  forme  un  rectangle 
presque  régulier  contenant  la  superficie  d'un  hectare,  soit 
9,0G4  mètres  carrés  pour  être  exact  ;  il  mesure,  en  dedans  des 
fossés,  une  longueur  de  110  mètres  à  l'ouest,  90  au  nord,  97  à 
l'est  et  86  au  sud. 

Les  fossés  ont  6  mètres  de  largeur  et  l"*  60  de  profondeur  ac- 
tuelle; à  l'origine,  il  devait  y  avoir  environ  2  mètres  de  profon- 
deur; mais  elle  a  été  en  partie  comblée  sous  les  couches  de 
feuilles  et  de  menues  branches  accumulées  par  chaque  hiver, 
de  même  que  les  arêtes  vives  des  fossés  ont  été  arrondies  par  le 
temps  et  par  l'exploitation  des  bois  qui  couvrent  le  sol. 

La  terre  rejetée  en  dedans  pour  former  un  agger,  ce  qu'in- 
dique bien  nettement  la  surélévation  du  sol  de  l'enceinte,  s'est 
tellement  affaissée  qu'on  ne  peut  donner  avec  certitude  la  me- 
sure de  cette  défense.  Le  camp  est  établi  sur  une  pente  douce 
dont  le  choix  est  recommandé  par  les  anciens  auteurs  pour  les 
camps  fixes  ou  les  simples  postes  d'observation. 

Les  sépultures  découvertes  au  bois  de  la  Femme-Morte,  à 
SuUy-la-Ghapelle,  se  trouvent  donc  à  une  égale  distance  d'un 
ancien  camp  et  d'un  vieux  château.  Elles  proviennent  sans  doute 
d'un  combat  qui  eut  lieu  dans  les  environs.  D'autres  fouilles 
mettront  plus  tard  au  jour,  il  faut  l'espérer,  des  indices  carac- 
téristiques à  l'aide  desquels  on  fixera  l'époque  de  l'engagement 
meurtrier  et  la  nationalité  de  ceux  qui  en  furent  les  victimes. 

L.  Jarry. 


BULLETIN 


DE   LA   SOCIETE 


ARCHÉOLOGIQUE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉANAIS 


IN»  126. 

TROISIÈME  TRIMESTRE  DE   1885. 


Séance    du   vendredi    lO  juillet    1885. 

Présidence  de  M.  l'abbé  Desnoyers,  vice-président. 

M.  le  Président  annonce  la  mort  de  M.  le  comte  de  la  Tour  du  Pin 
La  Charce,  membre  titulaire  non  résidant,  décédé  le  4  juillet,  qui 
s'était  fait  apprécier  par  des  travaux  historiques  et  généalogiques. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  fait  connaître  qu'en  procédant  à  la  démo- 
lition de  l'église  Saint-Hilaire,  on  a  découvert  un  certain  nombre  de 
pots  funéraires,  les  uns  avec  trou  sur  la  panse,  les  autres  sans  trou, 
différence  qu'il  ne  saurait  d'ailleurs  expliquer. 


BULLETIN  N»  126.  23 


—  346  - 

Séance  dn  vendredi  S4  jaillet   1885. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puciiesse,  président. 

M.  Lour  fait  hommage  à  la  Société  de  deux  plans  de  Reaugency, 
dont  il  est  l'auteur  ;  la  Société  Un  vote  des  remercinients. 

—  MM.  Ilciiuison.  abbé  Cochard,  docteur  Patay,  Louis  Jarry  et 
Desnoyers  présentent,  comme  membre  correspondant,  M.  l'abbé  Por- 
cher, chanoine  honoraire  de  Blois. 

—  M.  Jarry,  au  nom  de  la  commission  des  publications,  fait  un 
rapport  sur  le  travail  de  M.  Champion,  instituteur  à  Goulmiers,  relatif 
à  un  manuscrit  de  musique  religieuse  du  XVII'-  siècle. 

La  Société,  adoptant  les  conclusions  de  la  commission,  remercie 
l'auteur  de  sa  communication,  et  vote  le  dépôt  de  son  travail  aux  ar- 
chives. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  l'abbé  Maître, 
relative  à  la  famille  Alleaume. 


Séance    du    vendredi    14    aoikt    1885. 

Préside7ice  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  ■président. 

—  M.  Tranchau,  au  nom  de  la  commission  des  publications,  fait  le 
rapport  sur  les  procès-verbaux  du  deuxième  trimestre  de  1885. 

Adoptant  les  conclusions  de  ce  rapport,  la  So(;iété  vote  l'impression 
du  Bidlelin. 

—  M.  de  Molandon  donne  comnumication  d'un  article  du  Courrier 
de  Naticy,  qui  rend  compte  d'une  visite  faite  par  la  Société  historique 
de  Compiègne,  sous  la  direction  de  M.  le  comte  de  Marsy,  à  Domreniy. 

En  souvenir  de  cette  visite,  les  délégués  de  Compiègne  ont  apposé 


—  347  — 

sur  la  maison  de  Jeanne  d'Arc  une  plaqLie  en  marb'e  blanc  portant 
l'inscription  suivante  : 

A    JEANNE    d'arc 

LA 

SO  CI  ÉTÉ     HISTORIQ  UE 

DE 

COMPIÈGNE 

24  juillet  1885. 


Séaaiee    du    vendredi   28    aoAt    18^5. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  de  Molandon  fait  connaître  à  la  Société  que  M.  Léopold  Delisle, 
au  cours  d'une  mission  scientifique  en  Italie,  a  trouvé,  dans  un  ma- 
nuscrit de  la  bibliothèque  Lauren tienne,  à  Florence,  une  cantilène 
orléanaise  du  XIII°  siècle,  relative  aux  sanglantes  rixes  survenues  en 
l'année  1236  entre  les  élèves  des  grandes  écoles  d'Orléans  et  les  habi- 
tants de  la  cité. 

M.  Delisle  a  eu  l'heureuse  pensée  de  recueilUr  cette  curieuse  chanson 
latine,  de  la  signaler  dans  l'allocution  par  lui  prononcée,  le  26  mai 
dernier,  à  l'assemblée  générale  de  la  Société  de  l'histoire  de  France 
et  d'y  joindre  la  notation  musicale  transcrite  également  par  lui  sur  le 
manuscrit  et  reproduite  par  l'héliogravure. 

La  Société  prie  M.  de  Molandon  de  lui  faire  un  rapport  sur  l'inté- 
ressante découverte  de  M.  Delisle,  et,  de  plus,  l'invite  à  joindre  ses 
efibrts  à  ceux  de  M.  le  Président  pour  obtenir  de  la  bienveillance  de 
notre  savant  membre  honoraire  l'autorisation  de  reproduire  dans  nos 
publications  la  notation  musicale  de  ce  vieux  et  précieux  spécimen  de 
la  poésie  orléanaise  au  commencement  du  XIII'  siècle  (1). 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  signale  la  découverte  d'objets  anciens 
trouvés  à  Marsainvilliers  (canton  de  Pithiviers)  (2). 

(1)  Le  travail  de  M.  de  Molandon  et  le  fac-shnile  offert  par  M.  Delisle 
sont  insérés  dans  le  Bulletin,  pages  349  à  362. 

(2)  Voir  cette  nomenclature  à  la  page  348  du  présent  volume. 


348  — 


Objets  trouvés  à  Marsainvilliers,  canto7i  de  Pithiviers. 

Hache  en  silex. 
Trois  éclats  de  silex. 
Un  plat  en  poterie  rouge. 
Plusieurs  fragments  de  poterie  grise. 
Une  agrafe  à  deux  crochets. 
Deux  cubes  de  mosaïque. 
Une  tête  de  bélier  en  terre  cuite. 
Un  poids  de  tisserand. 
Un  résidu  de  fusion  de  verre. 
Quatre  clés  en  fer  gallo-romaines. 
Trois  agrafes  et  boutons  mérovingiens. 
Un  fragment  de  dague. 
Un  boulet  en  marbre. 
Quatre  gauloises  carnutes. 
Une  colonie  de  Nismes. 
Un  Auguste,  moyen  bronze.  Autel  de  Lyon. 
Un  Auguste.  Femme  assise. 
Un  Néron.  Temple  de  Janus. 
Un  Néron.  Victoire. 

Un  Antonin,  grand  bronze.  L'Empereur  debout. 
Un  Antonin.  L'Empereur  sacrifiant. 
Six  Antonin.  Frustes. 
Une  Sabine,  grand  bronze.  Autel. 
Une  Sabine.  Fruste. 

Une  Sabine,  moyen  bronze.  Femme  assise. 
Deux  Faustine,  grand  bronze.  Frustes. 
Un  Trajan,  grand  bronze.  L'Abondance. 
Onze  Magnence,  moyen  bronze.  L'Empereur  foulant  un  captif. 
Un  Justinien  I",  petit  bronze.  Chrisme. 
Quinze  petits  bronzes,   Gallien,  Tetricus  l'^'"  et  autres  du  bas- 
empire.  Frustes. 

Desnoyers. 


COMPLAINTE  ORLEANAISE  DU  X\W  SIECLE 

A.VEG   SA.    NOTATION   MUSICALE, 

,  Retrouvée  par  M.  Léopold  DELISLE, 

Membre  de  l'Institut, 
Dans  un  manuscrit  de  la  Bibliothèque  Lauren tienne,  à  Florence. 


LE   MANUSCRIT  DE   FLORENCE. 

Dans  une  savante  étude  sur  les  Écoles  d'Orléans  au  XII^  et 
au  XIIP  siècle,  l'éminent  membre  honoraire  de  notre  Société, 
M.  Léopold  Delisle,  a  mis  en  pleine  lumière  que  «  longtemps 
avant  d'être  le  siège  d'une  université,  Orléans  possédait  des 
écoles  dont  la  réputation  se  répandit  dans  toute  la  France  et 
même  dans  les  pays  étrangers.  Ces  écoles,  dit-il,  dont  il  con- 
vient de  rapporter  la  fondation  à  l'évêque  Théodulphe,  contem- 
porain de  Charlemagne,  jetèrent  un  vif  éclat  depuis  le  XI«  siècle 
jusqu'au  milieu  du  XIII*^  (1)  ». 

Par  de  curieux  documents  dus,  pour  la  plupart,  à  ses  érudites 
recherches,  M.  Delisle  établit  que,  dans  ces  foyers  d'ensei- 

(1)  Les  Écoles  cVOrléans  au  Xll'  et  au  XIII^  siècle,  par  M.  Léopold 
Delisle,  membre  de  l'Institut,  lu  à  l'assemblée  générale  de  la  Suciélé  de 
VInsîoire  de  France  le  4  mai  1861).  (Extrait  de  V Annualre-BuUelin  de  la 
Société  de  l'histoire  de  France,  t.  VII,  1809.) 


—  350  — 

gnement,  les  sciences  littéraires  cultivées  alors,  la  grammaire, 
la  rhétorique,  le  style  épistolaire  (dictamen),  la  poésie  la- 
tine, etc.,  étaient  professées  avec  une  supériorité  universelle- 
ment reconnue.  Il  en  déduit,  avec  les  auteurs  de  l'Histoire 
littéraire  de  la  France  (1),  qu'à  l'époque  de  Philippe-Auguste 
et  de  saint  Louis,  «  Orléans  était  une  source  de  lumière  et 
de  doctrine  dont  les  influences  se  répandirent  dans  plusieurs 
provinces  du  royaume  et  pénétrèrent  jusqu'au  sein  de  l'Angle- 
terre ». 

Un  de  ces  heureux  hasards  qui  n'adviennent  jamais  qu'à 
ceux  qui  en  sont  dignes  a  fait  récemm.ent  tomher  sous  les 
yeux  de  M.  Delisle,  dans  un  manuscrit  oublié  de  la  Biblio- 
thèque de  Florence,  un  nouveau  spécimen  de  la  poésie  orléa- 
naise  au  moyen  âge  :  une  cantilène  en  vers  latins  inspirée  par 
un  grave  événement  dont  nos  écoles  épiscopales  furent  le  san- 
glant théâtre  en  l'année  1236.  —  Ce  qui  double  le  prix  de 
cette  complainte  historique,  c'est  qu'elle  est  accompagnée,  dans 
le  volume,  de  sa  notation  musicale. 

L'affectueuse  bienveillance  de  M.  Delisle  nous  permet  d'offrir 
aux  amis  de  nos  vieux  souvenirs  ce  petit  monument  poétique 
et  musical  d'une  époque  si  éloignée  de  la  nôtre.  Nous  lui  em- 
pruntons, de  plus,  sur  les  circonstances  de  sa  curieuse  décou- 
verte, des  détails  d'un  vif  intérêt,  racontés  avec  le  charme  de 
style  que  connaissent  si  bien  ses  lecteurs. 

Au  mois  d'avril  dernier,  le  savant  président  du  Comité  des 
travaux  historiques,  chargé  d'une  mission  scientifique  en  Italie, 
s'acheminait  vers  Florence. 

Si  cet  hommage  rendu  à  M.  Delisle  priva,  à  notre  pro- 
fond regret,  notre  quatrième  Concours  quinquennal  de  l'hon- 
neur de  sa  présence,  nous  lui  devons  une  riche  moisson  de 
documents  recueillis  dans  ce  voyage,  dont,  à  son  retour,  il  a 
rendu  compte  à  la  Société  de  Vhistoire  de  France,  dans  une 

(1)  Histoire  liltéraire  de  la  Franco,  t.  VH,  p.  100,  et  t.  IX.  p.  69. 


—  351  — 

allocution  prononcée  le  26  mai  dernier  à  son  assemblée  gé- 
nérale (1). 

«  ....  J'avais  passé,  dit  M.  Delisle,  toute  une  semaine,  qui 
m'avait  paru  bien  courte,  dans  le  somptueux  et  imposant  vais- 
seau que  Michel  Ange  a  construit,  à  côté  de  l'église  Saint-Lau- 
rent, à  Florence....  J'avais  concentré  mon  attention  sur  une  sé- 
rie de  manuscrits  que  j'avais  un  intérêt  particulier  à  examiner. 

((  Avant  de  recevoir  mes  adieux,  l'excellent  bibliothécaire, 
M.  l'abbé  Anziani,  voulut  m'offrir  un  régal  qui  me  dédomma- 
geât des  pénibles  constatations  auxquelles  j'avais  été  amené.  Il 
fit  passer  sous  mes  yeux  plusieurs  de  ces  merveilles  qui  ont  fait 
la  réputation  de  la  Laurentienne  ;  puis,  quand  j'allais  me  reti- 
rer, ébloui  par  la  contemplation  de  tant  de  trésors,  mon  savant 
ami  me  déclara  qu'il  ne  me  laisserait  pas  partir  sans  m'avoir 
montré  un  volume,  sommairement  indiqué  dans  le  catalogue  de 
Bandini  (2),  mais  dont  le  contenu,  fort  intéressant  pour  la 
France,  ne  lui  semblait  pas  avoir  encore  été  suffisamment  re- 
marqué. Il  alla  aussitôt  déchaîner  le  manuscrit  qui  occupe  la 
première  place  sur  le  pupitre  XXIX,  et  il  m'invita  à  le  parcourir 
attentivement. 

«  C'est  un  volume  assez  petit  de  taille  (232  millimètres 
sur  157),  mais  d'une  forte  épaisseur,  puisqu'il  consiste  en 
471  feuillets  de  parchemin....  Les  deux  planchettes  de  bois 
entre  lesquelles  il  est  relié  sont  recouvertes  de  peau  rouge  et 
garnies  au  milieu  et  aux  angles  de  petites  plaques  de  bronze 
aux  armes  des  Médicis....  Sur  la  partie  supérieure  du  premier 
plat,  une  lamelle  transparente  protège  une  petite  étiquette  qui 
porte,  en  caractères  gothiques,  le  titre  ANTIPHONARIVM.  En 
ouvrant  cet   antiphonaire,  admirons-en  d'abord  l'exquise  élé- 

(1)  Discours  prononcé  à  l'assemblée  générale  de  la  Société  de  V histoire 
de  France,  le  26  mai  1885,  par  M.  Léopol  Delisle,  membre  de  l'Institut, 
président  de  la  Société.  (l:Ixlrail  de  VAiinuairc-Bultetiii  de  la  Sociétéde 

'  l'histoire  de  France,  1885.) 

;  (2)  CataLogus  codicuni  latinoru)n  Bihliolhecœ  Mediceœ  Laurentianœ 
t.  II,  pp.  1-i. 


—  352  — 

gance  et  la  fraîcheur  immaculée.  Constatons,  en  outre,  qu'il  est 
entré,  depuis  bien  longtemps,  dans  la  maison  des  Médicis.  Nous 
lisons,  en  effet,  au  bas  de  la  dernière  page,  les  mots  suivants 
tracés  en  lettres  capitales  du  XV«  siècle  :  LIBER  PETRI  DE 
MEDICIS  C0S[MAE'1FILII.  Le  volume  est  donc  à  Florence 
depuis  le  XV®  siècle  ;  mais  il  n'en  est  pas  moins  d'origine 
française;  l'écriture  et  l'enluminure  ne  peuvent, à  cet  égard, 
laisser  aucune  espèce  de  doute.  L'aspect  en  est  tout  à  fait  sem- 
blable à  celui  des  volumes  copiés  et  enluminés  chez  nous  du 
temps  de  Philippe-le-Bel.... 

«  Pour  justifier  ce  titre  d^A^itiphonaire,  il  y  a  bien  un  assez 
grand  nombre  de  pièces  liturgiques,  surtout  dans  la  première 
partie  que  j'ai  rapidement  feuilletée,  jusqu'au  feuillet  184; 
mais  j'ai  soigneusement  compulsé  la  seconde  partie,  du  folio  201 
au  folio  471,  et  j'y  ai  relevé  les  premières  lignes  des  quatre 
cents  morceaux,  ou  environ,  qui  la  composent  et  qui  sont  de 
petites  pièces  accompagnées  d'une  notation  musicale,  à  une, 
deux,  trois,  ou  même  quatre  voix.  Beaucoup  de  ces  morceaux 
ont  un  caractère,  sinon  liturgique,  au  moins  religieux  ;  mais 
beaucoup  sont  absolument  profanes.  Tous  doivent  rentrer  dans 
la  catégorie  de  ces  chansons  qui,  au  dire  du  Frère  Salimbène, 
dont  la  curieuse  chronique  ne  tardera  pas,  nous  l'espérons,  à 
être  publiée,  étaient  si  goûtées  des  clercs  séculiers  au 
XIIP  siècle  :  Canlilenœ  de  cantu  melodiato,  sive  fracto,  in 
quïbus  clerici  sœçulares  maxime  delectantur. 

«  Si  je  ne  me  trompe,  il  faut  y  voir  un  choix  de  chansons 
latines  qui  étaient  en  vogue,  à  la  fin  du  XII''  siècle  et  au  com- 
mencement du  XIII*',  dans  Je  monde  ecclésiastique  et  dans  les 
grandes  écoles  de  la  France.... 

((  La  gaieté  n'en  est  pas  bannie,  mais  le  sujet  et  le  ton  en 
sont  généralement  sérieux.... 

«  Ce  qui  leur  donne  un  prix  particulier,  c'est  qu'on  y 
retrouve  l'écho  de  plusieurs  des  événements]  qui  ont  frappé 
l'imagination  des  sujets  de  Philippe-Auguste  et  de  saint  Louis, 
depuis  la  mort,  par  exemple,  de  Henri-le-Libéral,  comte  de 
Champagne,  en  1181,...  jusqu'aux  troubles  d'Orléans  dans  les- 


—  353  — 

quels  plus  de  cent  écoliers  furent  massacrés  en  1236..,.  Je  ne 
crois  pas  qu'il  y  ait  d'allusion  à  des  événements  plus  récents.... 

c  Ces  chansons  datent  donc  de  la  fin  du  XII''  siècle  et  des 
quarante  premières  années  du  XIII''....  Et  des  personnages  et 
des  événements  qui  en  ont  fourni  la  matière,  on  peut  induire 
que  c'est  sur  les  bords  de  la  Seine  ou  de  la  Loire  qu'elles  ont 
dû  être  composées. 

«  Aucune  ne  porte  de  nom  d'auteur,  mais  beaucoup  doivent 
avoir  été  composées  par  un  homme  qui  a  tenu  une  grande  place 
dans  le  monde  littéraire  au  commencement  du  XIII''  siècle, 
Philippe  de  Grève,  chancelier  de  l'Église  de  Paris  depuis  1218 
jusqu'en  1236....  Plusieurs  pièces  que  nous  savons  lui  apparte- 
nir se  retrouvent  dans  ce  recueil.... 

«  L'Antiphonaire  de  Pierre  de  Médicis,  paroles  et  musique, 
est  donc,  selon  toute  apparence,  une  œuvre  purement  française, 
qui  nous  intéresse  au  premier  chef,  pour  notre  histoire  générale, 
notre  histoire  littéraire  et  notre  histoire  musicale  au  temps  de 
Philippe-Auguste  et  de  saint  Louis....  » 

Comme  complément  de  ces  judicieuses  observations,  M.  De- 
lisle,  dont  le  dévouement  à  la  science  ne  connaît  aucune  fa- 
tigue, ne  nous  a  pas  seulement  rapporté,  par  copie  de  leurs 
premières  lignes,  le  relevé  des  quatre  cents  pièces  de  vers  dont 
se  compose  la  seconde  partie  de  ce  recueil  ;  une  quarantaine  de 
ces  petites  poésies,  dignes,  à  ses  yeux,  de  plus  d'intérêt,  ont  ob- 
tenu l'honneur  d'une  reproduction  intégrale.  Parmi  elles  son 
affection  pour  notre  province  lui  a  fait  comprendre  la  complainte 
orléanaise,  et,  par  une  exception  toute  spéciale,  il  y  a  joint  sa 
notation  musicale. 


BULLETIN   NO   126.  23* 


?54  — 


II 


LA    COMPLAINTE 

Voici,  en  quatre  strophes,  une  de  dix,  une  de  sept  et  deux 
de  huit  vers,  cette  cantilène  que  M.  Delisle  avait  bien  voulu 
communiquer  à  notre  Société  avant  sa  pubUcation. 

(Fo  437  vo  du  manuscrit  de  Florence.) 

Anrelianis  civitas  (i) 
Te  replevit  iniquitas 
Novo  pollîitam  scelere. 
Amnis  (2)  qui  prius  aiireus 
Factits  torrens  sanguineiis 
Ex  innocentum  funere. 

Sancte  crucis  exaltata 
Triumphali  nomine, 
Passione  renovata, 
Fuso  cleri  sanguine, 
Sanctumnomen  polluisti, 
Occidisti  servos  Christi, 
Quos  servare  debuisti 
A  turbarum  turbine. 

Plange,  civitas  sanguinum, 
Indigna  crucis  titulo, 
Pro  gravitate  criminum 
Digna  crucis  patibulo  ; 
Nomen  perdis  sancte  crucis, 
Digna  crucepenc  ti'ucis, 
Capitali  piaculo . 

(1)  Les  troubles  de  la  ville  d'Orléans,  dans  lesquels  beaucoup  d'écoliers 
perdirent  la  vie,  sont  de  l'année  1236.  — Voyez  Le  Nain  de  Tillemont,  Vie 
de  saint  Louis,  II,  288.  —  (Note  de  M.  L.  Delisle.) 

(2)  L'original  porte  fautivement  annis  au  lieu  de  amnis  restitué  par 
M.  L.  Delisle. 


—  355  — 

Urbs  beata  Parisius, 
In  quo  si  peccet  impius, 
Ultione  redimitur 
Quidquid  inique  gesserit; 
Studio  locus  proprius, 
Citis  clero  propitius, 
Ad  quem  redire  cogitur 
Quisquis  ab  ea  fugerit  (i). 


M.  Delisle  estime  que  cette  poésie  pleine  d'imprécations  et 
d'amertume  a  trait  aux  rixes  sanglantes  survenues  en  1236 
entre  les  habitants  d'Orléans  et  les  élèves  des  grandes  écoles, 
et  qui  souillèrent  de  sang  les  rues  de  la  cité  et  les  eaux  du 
fleuve  qui  l'arrose. 

Les  récits  du  temps,  sans  préciser  la  cause  de  cette  lutte  fra- 
tricide, nous  en  ont  transmis  les  détails,  et  justifient  l'exacti- 
tude de  cette  attribution. 

Vers  l'année  1230,  dit  un  chroniqueur  contemporain,  Ma- 
thieu Paris,  en  son  histoire  d'Angleterre  (2)>  sous  la  régence  de 


(1)  «  Ville  d'Orléans,  l'iniquité  t'a  envahie  et  souillée  d'un  nouveau 
crime.  Ta  rivière,  au  sable  d'or,  s'est  changée  en  fleuve  de  sang,  par  le 
meurtre  d'innocentes  victimes. 

«  Glorieusement  annoblie  par  le  saint  nom  de  la  croix,  tu  as  pollué  ce 
nom  sacré,  renouvelé  la  passion  et  versé  le  sang  des  clercs.  Tu  as  mis 
à  mort  les  serviteurs  du  Christ  que  tu  devais  sauvegarder  de  la  fureur  des 
foules. 

«  Pleure,  ville  de  sang,  indigne  du  vocable  de  la  croix,  digne,  au  con- 
traire, par  la  gravité  de  tes  crimes,  du  gibet  des  crucifiés.  Déchue  du  titre 
vénéré  de  la  croix,  tu  mérites  pour  expier  ton  forfait  que  la  croix  devienne 
ton  supplice. 

i  Heureuse  cité  de  Paris  !  si  l'impie  pêche  en  ton  sein,  par  une  juste 
expiation,  il  peut  racheter  toutes  ses  fautes.  Lieu  propice  à  l'étude,  peuple 
sympathique  aux  clercs  !  quiconque  s'est  éloigné  de  toi  n'a  de  pensée  que 
pour  te  revoir.  » 

(2)  «  Discordia  inter  cives  Aurelianenses  et  clericos. 

«  Anno  quoque  eodem  (l'236)  circa  dies  Pentecostes  orta  est  dissentio 
lamentabilis  in  civitate  Aurelianensi  inter  clerum  et  cives  ;  mulierculà 
quàdam  incentivum  seminariumque  discordiîB  suscitante.  Eatenùs  quo- 
que cœpit  tumultus  ventilatus  incrementum;  quôd  occisi  sunt  in  civitate  à 
civibus  scholares,  juvenes  illustrissimi  et  gênera  praîclari.  Nepos  scilicet 


—  356  — 

Blanche,  mère  de  saint  Louis,  des  troubles  survenus  en  l'Uni- 
versité de  Paris  firent  affluer  aux  grandes  écoles  d'Orléans  un 
nombre  considérable  d'écoliers  et  de  professeurs  ;  mais  l'es- 
prit d'insubordination  qui  régnait  alors  les  y  accompagna,  et 
vers  la  Pentecôte  de  l'an  1236,  une  violente  dissension  éclata 
entre  les  habitants  de  la  ville  et  les  turbulents  élèves  des 
grandes  écoles  au  sujet  d'une  jeune  femme  qui  suscitait  entre 
eux  la  discorde.  Plusieurs  étudiants  poursuivis  par  les  Orléa- 
nais s'enfuirent  ou  se  cachèrent  dans  les  bois  et  les  vignes 
d'alentour.  —  D'autres  furent  précipités  dans  la  Loire  et  s'y 
noyèrent.  —  Des  fils  de  puissantes  familles  :  les  neveux  des 
comtes  de  la  Marche  et  de  Champagne,  des  alliés  du  comte  de 
Bretagne  et  d'Archambault  de  Bourbon,  etc.,  furent  ainsi  mas- 
sacrés. Les  parents  de  ces  jeunes  seigneurs  vinrent,  à  leur  tour, 
venger  leur  mort  par  de  terribles  représailles,  entrèrent  dans  la 
ville  et  passèrent  au  fil  de  l'épée  une  foule  d'habitants  et  même 
de  paysans  et  de  marchands  inofîensifs. 

A  cette  nouvelle  le  pieux  évêque  d'Orléans,  Philippe  Ber- 
ruyer,  excommunia  les  meurtriers,  frappa  la  ville  d'interdit, 
et  durant  quelque  temps  s'en  éloigna  lui-même.  La  main  ferme 
et  équitable  de  saint  Louis  put  seule  mettre  un  terme  à  ces 
désordres. 

comilis  de  Marchia,  nepos  comitis  Campaniœ,  scilicet  régis  Navarrœ, 
propinquiisque  consanguineus  comitis  Britanniœ,  et  quidam  alius  pro- 
pinquus  consanguinitate  nobili  Baroni  Erkenwado  de  Burbune  {Archam- 
bault  de  Bourbon)^  et  alii  multi,  quorum  aliqui  in  flumine  Ligeri  sunt 
submersi,  alii  trucidati,  alii  vero,  qui  evaserunt,  vix  in  speluncis  et  vineis 
et  diversis  latibulis  delitescentes,  à  mortis  discrimine  sunt  erepti.  —  Quo 
audito  Episcopus  civitatis  accinctus  zelo  jusliciœ,  exiit  a  civitate,  et  ipsis 
malefactoribus  excommunicatis,  civitatem  ipsam  supposait  interdicto.  In- 
super magnâtes  prsenominati,  audientes  suorum  stragem  consanguineo- 
rum,  ingressi  hostiliter  civitatem,  multos  civium,  sine  judicii  cxpectatione, 
in  ore  gladii  trucidârunt.  Alios  quoque  dum  à  quibusdam  nundinis  re- 
mearent,  clitellis  et  sarcinis  oneratos,  ensibus  adhuc  cruentatis,  in  itinere 
detruncârunt. 

<  Nec  cessavit  mota  seditio,  donec  Regium  mandatum  per  utrarumque 
partium  voluntates  factis  compositionibus  tumultum  prudenter  tempe- 
raret...  »  (Malhœi  Parisiensis,  monachi  Albanensis.  Angli  historia  major, 
t.  II,  p.  432.  In-fol.,  Londini,  1640.) 


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—  357  — 

On  ne  saurait  méconnaître  une  frappante  conformité  entre  le 
récit  du  chroniqueur  et  les  transparentes  objurgations  du  poète. 

La  rivière  au  sable  d'or,  amnis  aureus,  devenue  un  torrent 
de  sang,  est  bien  notre  fleuve  de  Loire,  où  trouvèrent  la  mort 
ces  jeunes  étudiants,  innocents  aux  yeux  du  poète,  criminels 
aux  yeux  des  Orléanais. 

Les  anathèmes  de  la  seconde  et  de  la  troisième  strophes  sont 
une  série  d'allusions  à  la  cathédrale  d'Orléans,  —  à  son  vocable 
de  Sainte-Croix,  —  à  son  fragment  de  la  vraie  Croix  respec- 
tueusement vénéré,  —  à  ses  grandes  écoles  et  à  leurs  élèves 
tués  ou  dispersés  par  l'émeute. 

La  pièce  n'est  pas  signée,  mais  les  sentiments  exprimés  dans 
les  derniers  vers  permettent  de  l'attribuer  à  quelqu'un  des 
élèves  ou  des  maîtres  forcés  de  quitter  Paris  en  1230  pour 
se  réfugier  à  Orléans,  et  qui,  proscrits  d'Orléans  en  1236,  re- 
tournèrent à  Paris,  ou  regrettaient  amèrement  de  n'y  pouvoir 
revenir. 

Tout  induit  donc  à  penser,  avec  M.  Delisle,  que  la  cantilène 
dont  nous  lui  devons  la  découverte  s'applique  réellement  aux 
rixes  sanglantes  de  nos  grandes  écoles  en  1236.  Cette  petite 
pièce  de  vers  n'est  donc  plus  seulement  une  curiosité  littéraire, 
mais  un  document  historique  confirmant  le  récit  d'un  grave 
événement,  dont  Mathieu  Paris  nous  avait  seul  jusqu'ici  con- 
servé le  souvenir. 


IH 

LA  NOTATION   MUSICALE   (1). 

La  notation  musicale,  heureusement  recueillie  par  M.  L.  De- 
lisle, n'a  pas  moins  d'intérêt  que  le  texte  pour  notre  histoire 
littéraire. 

(1)  Voir  la  planche  ci-aniieiée. 


—  358  - 

La  musique,  ce  gracieux  don  du  ciel,  fut,  au  moyen  âge, 
spécialement  enseignée  dans  les  établissements  scolaires  de 
notre  Orléanais. 

Les  récits  de  nos  vieux  chroniqueurs  nous  en  ont  transmis  le 
souvenir. 

Dès  le  jour  où  Charlemagne,  charmé  des  pieuses  mélodies 
qu'il  avait  entendues  dans  les  basiliques  de  Rome,  voulut  que  le 
chant  grégorien  fût  enseigné  dans  les  villes  de  son  obéissance, 
notre  illustre  évêque  Théodulphe,  réalisant  le  vœu  du  grand 
empereur,  dont  il  était  le  conseiller  et  l'ami,  fonda  l'ensei- 
gnement musical  dans  les  principaux  foyers  d'instruction  de  son 
diocèse . 

Il  avait  composé,  en  distiques  latins,  pour  guider  les  élèves  et 
les  maîtres,  une  sorte  d'arbre  symbolique  où  la  musique  figu- 
rait entre  la  dialectique  et  la  grammaire  (1). 

Ces  semences  ne  demeurèrent  pas  infertiles,  et,  dans  les 
écoles  épiscopales,  ainsi  que  dans  celles  de  Saint-Aignan,  de 
Mici-Saint-Mesmin,  et  de  Saint-Benoît-sur-Loire,  elles  eurent 
un  magnifique  épanouissement. 

Les  historiens  de  nos  vieux  rois,  Grégoire  de  Tours,  Éginhard, 
d'autres  encore,  nous  le  racontent.  Lorsque  Charlemagne,  dans 
les  dernières  années  de  sa  vie,  vint  prier  au  tombeau  de  saint 
Aignan,  quand  peu  d'années  après,  en  814,  Louis-le-.Débon- 
naire  traversa  notre  ville,  pour  aller  prendre  possession  du 
trône  laissé  vacant  par  la  mort  de  son  illustre  père,  un  nom- 
breux clergé  venait  à  leur  rencontre,  puis  les  accompagnait 
dans  nos  églises  en  chantant  des  hymnes  et  de  pieuses  mélo- 
dies qui  ravissaient  d'admiration  les  populations  et  les  princes. 

Deux  siècles  plus  tard,  Robert,  fils  de  Hugues-Gapet,  né, 
baptisé  et  couronné  à  Orléans,  donnait  à  l'école  musicale  de 
Saint-Aignan   une  brillante  impulsion. 


(1)  L'hymne  Gloria,  Laus  et  Honor,  qui  se  chante  encore  le  dimanche 
des  Rameaux,  est  attribuée  par  de  graves  critiques  à  notre  évéque  Théo- 
dulphe. 


—  359  — 

Assis  près  du  sanctuaire,  au  milieu  des  prêtres  et  des  clercs, 
il  présidait,  en  personne,  à  l'exécution  des  chants  sacrés  qu'il 
avait  honorés  de  sa  faveur  ou  composés  lui-même  (1). 

Les  modernes  choristes  de  notre  vieille  église  de  Saint-Aignan 
ont  quelque  droit  d'être  fiers  de  leur  royal  prédécesseur. 

Les  maîtrises  d'Orléans  avaient  dès  lors  pris  rang  parmi  les 
plus  renommées  du  royaume  et  bien  des  fois  elles  fournirent 
d'habiles  artistes  à  la  Chapelle  de  nos  rois. 

Le  monastère  de  Mici-Saint-Mesmin  eut,  lui  aussi,  au 
XI^  siècle,  sous  la  gestion  abbatiale  de  Constantin,  ancien  éco- 
lâtre  de  Fleury,  musicien  et  compositeur  renommé  de  son 
temps,  des  jours  de  splendeur  pour  son  enseignement  musical. 

Mais  plus  que  toute  autre  peut-être,  l'école  monastique  de 
Saint-Benoît-sur-Loire  nous  a  laissé  sur  l'étude  de  la  mu- 
sique en  notre  province  d'intéressants  documents  et  de  précieux 
souvenirs. 

L'étude  du  chant,  de  la  mélodie,  même  de  la  composition  har- 
monique, y  constituait  une  partie  essentielle  du  programme  de 
l'enseignement  supérieur,  du  Quadriviiim,  comme  on  disait 
alors. 

L'orgue,  à  peine  introduit  en  France,  recevait  à  Saint-Benoît 
de  notables  perfectionnements. 

Abbon,  son  grand  et  saint  abbé,  avant  d'être  élevé,  en  988, 
à  cette  haute  dignité,  avait  parcouru  les  plus  célèbres  monas- 
tères, pour  s'y  perfectionner  dans  les  diverses  branches  des 
sciences  divines  et  humaines  cultivées  de  son  temps.  A  Orléans 
seulement,  disent  ses  biographes,  il  put  trouver  un  ensei- 
gnement musical  à  la  hauteur  de  ses  aspirations. 

Ses  successeurs  aux  fonctions  abbatiales,  Gauzlin,  fils  de 
Hugues-Capet,  élu  en  1004,  Macaire,  en  1144,  etc.,  suivirent 
la  voie  magistralement  tracée  par  Abbon. 

Les  manuscrits  de  Saint-Benoît  appartenant  à  cette  époque. 


(1)  L'hymne  Victimes  Paschali  Ltudes,  du  jour  de  Pâques,  est  attri- 
buée au  roi  Robert. 


—  360  — 

conservés  aujourd'hui  à  Orléans,  au  Vatican  et  à  Berne,  nous 
donnent  à  cet  égard  d'intéressantes  indications. 

On  y  trouve  des  traités  sur  la  musique,  des  hymnes  et  des 
séquences,  avec  leur  chant  inscrit,  soit  en  neumes,  soit  en  notes 
carrées,  sur  portée  de  quatre  lignes,  selon  la  méthode  créée  au 
XI^  siècle  par  le  bénédictin  Gui  d'Arezzo. 

Mais  le  manuscrit  178  de  la  collection  d'Orléans  appelle  sur- 
tout l'attention. 

Au  XIII«  siècle,  les  fêtes  de  Noël,  dans  les  écoles  de  Saint- 
Benoît,  donnaient  lieu  à  des  vacances  scolaires  célébrées  avec 
certaines  solennités. 

Des  mystères,  sorte  de  drames  liturgiques,  composés  par  les 
maîtres,  étaient  joués  et  chantés  par  les  élèves. 

Or  le  manuscrit  178,  écrit  sur  vélin,  au  XlIP  siècle,  contient 
dix  de  ces  mystères,  ayant  pour  sujet  :  quatre,  les  Miracles  de 
sai7it  Nicolas,  et  les  six  autres,  diverses  scènes  du  Nouveau- 
Testament:  r Adoration  des  Mages,  le  Massacre  deshmocents, 
les  Saintes  Femmes,  l'Apparition  d'Emmaus,  etc. 

Le  texte  de  chacun  de  ces  petits  drames  religieux  est  accom- 
pagné de  sa  notation  musicale. 

Ce  précieux  document  signalé  par  l'abbé  Lebœuf,  étudié  par 
plusieurs  érudits,  a  été  de  nos  jours  intégralement  publié  et 
dignement  apprécié  par  un  savant  distingué,  M.  Gousse - 
maker  (1). 

On  le  considère  comme  le  plus  précieux  monument  que  nous 
possédions  sur  la  musique  au  moyen  âge  et  sur  les  origines  ru- 
dimentaires  de  notre  art  dramatique  (2). 

Le  cartulaire  Orléanais  de  Saint-Avit,  que  notre  savant  col- 
lègue à  la  Société    M.  G.  Vignat  va   prochainement  publier, 


(1)  Drames  lilurriiqucs  au  moyen  ârje,  texte  et  musique,  par  M.  CousSE- 
MAKER,  correspondant  de  l'Institut.  —  Paris,  Didron,  1861. 

(2)  Plusieurs  des  faits  ici  rappelés  ont  été  développés  dans  deux  ex- 
cellentes notices  publiées  dans  les  Lectures  et  Mémoires  de  l'Académie 
de  Sainte-Croix,  par  notre  laborieux  prolesseur  M.  Ch.  Cuissard  :  Mys- 
tères joués  à  Flcury  et  à  Orléans^  t.  IV,  1865.  —  Étude  sur  la  musique 
dans  VOrléanais,  t.  V,  1886. 


—  361  — 

contient  aussi,  au  verso  du  dernier  feuillet,  un  répons  en 
l'honneur  du  saint,  avec  sa  notation  musicale  qui  semble  ap- 
partenir à  la  fin  du  XIP  siècle. 

Enfin  de  vieux  missels  et  antiphonaires  nous  ont  conservé 
quelques  chants  sacrés,  accompagnés  de  leur  antique  mélodie. 

Ces  détails  sommaires  sur  la  musique  au  moyen  âge  dans 
notre  Orléanais  peuvent  au  moins  indiquer  le  rang  consi- 
dérable de  cet  enseignement  spécial  dans  l'ensemble  des 
études. 


IV 


La  notation  musicale  annexée  par  M.  L.  Delisle  aux  paroles 
de  la  cantilène,  et  que  sa  gracieuse  obligeance  nous  permet 
de  faire  connaître  à  nos  lecteurs  (1),  a  donc  pour  nous  un  réel 
intérêt,  en  ajoutant  un  document  nouveau  au  petit  nombre  de 
ceux  que  nous  possédions  à  cet  égard. 

Elle  ofire  cette  particularité  d'être  écrite  sur  portée  de  cinq 
lignes,  et  non  de  quatre  suivant  l'usage  habituel. 

Il  serait  téméraire,  assurément,  en  l'état  actuel,  d'affirmer 
que  cette  grave  et  mélancolique  mélodie  soit  d'origine  orléa- 
naise  ;  mais  assez  de  liens  semblent  l'y  rattacher  pour  lui 
mériter  une  sérieuse  attention,  et  ce  jalon,  placé  par  la  main 
d'un  maître  dans  un  champ  peu  exploré,  peut  devenir  le 
point  de  départ  d'intéressantes  recherches  et  de  déductions 
inattendues. 

Cette  curieuse  découverte  n'est  pas,  au  surplus,  nous  sommes 
heureux  de  le  dire,  le  seul  titre  de  M.  L.  Delisle  à  la  gratitude 
des  amis  de  nos  vieux  souvenirs. 

Sa  publication  annotée  de  la   Vie   de  l'ahhé  Gauzlin  par 


(i)  Sur  la  demande  de  la  Société,  M.  Léopold  Delisle  a  bien  voulu 
mettre  à  sa  disposition  le  cuivre  qu'il  avait  fait  héliograver  pour  sa  propre 
publication. 


—  362  — 

André  de  Fleury  (1)  a  projeté  de  nouvelles  lumières  sur  l'his- 
toire de  noire  abbaye  de  Saint-Benoît  au  moyen  âge. 

Ses  Écoles  d'Orléans  au  XIl-  et  au  XIII'^  siècle  ont  enrichi 
de  textes  oubliés  et  de  révélations  pleines  d'intérêt  notre  patri- 
moine littéraire. 

Ses  érudites  appréciations  des  manuscrits  de  Saint-Benoît, 
conservés  en  notre  bibliothèque  publique,  ont  fait  mieux  com- 
prendre leur  incomparable  valeur  ;  et  l'ineflaçable  flétrissure 
imprimée  par  ses  écrits  aux  criminelles  spoliations  de  Libri 
prépare,  nous  en  avons  la  confiance,  la  réintégration  des  tré- 
sors qui  nous  ont  été  dérobés  (2). 

Et  voilà  qu'au  moment  où  s'instruit  la  cause  de  béatification 
de  notre  Jeanne  d'Arc,  sa  patriotique  intuition  découvre,  avec 
une  merveilleuse  opportunité,  dans  les  archives  du  Vatican, 
un  des  plus  graves  témoignages  de  la  renommée  d'héroïsme  et 
de  sainteté  qui,  à  Rome  même,  couronna  le  nom  de  la  Pucelle, 
à  la  nouvelle  de  la  délivrance  d'Orléans  (3). 

De  tels  services  rendus  à  notre  histoire  locale  ne  sauraient 
s'oublier. 


(1)  Vie  de  Gaiizliii,  abbé  de  Fleury  et  archevêque  de  Bourges,  par 
André  de  Fleury,  publiée  par  M.  Léopold  Delisle.  (Mémoire!;  de  la 
Sociélé  arcJiéoloçjique  et  historique  de  V Orléanais ,  t.  Il,  p.  257,   1883.) 

('2)  Notice  sur  plusieurs  tnanuscrits  de  la  Bibliotlièque  d'Orléans, 
par  M.  Léopold  Delisle.  Paris,  Imprimerie  natioîiale,  1883.  —  Les  rna- 
nuscrils  du  comte  d'Ashhurnham.  —  Rapport  au  Jlinistre  de  l'Iastruc- 
tion  piii.liquo.  Ibid.  -1883. 

M.  Delisle  a  bien  voulu,  en  outre,  honorer  de  son  patronage  et  de  ses 
conseils  l'Inventaire  des  manuscrits  du  fonds  de  FUur\j-iiuini-Benoit 
à  la  Bibliothèque  d'Orléans,  œuvre  excellente  de  M.  Ch.  Cuissard,  cou- 
ronnée par  la  Société  à  son  concours  de  1880,  ot  publiée,  en  1885,  avec 
une  subvention  de  M.  le  Ministre  de  l'instruction  publique. 

(3)  Nouveau  témoiijnage,  relatif  à  la  mission  de  Jeanne  d'Arc.  —  Di- 
bliothèque  de  l'École  des  Chartes,  t.  XLVI,  1885. 


—  363  — 


CIRCULAIRE 

DE    M,    LE  MINISTRE   DE   L'INSTRUCTION   PUBLIQUE,    DES    BEAUX- 
ARTS     ET     DES    CULTES. 


Monsieur  le  Président, 

J'ai  l'honneur  de  vous  adresser  le  programme  du  Congrès  des 
Sociétés  savantes  en  1886,  en  vous  priant  de  lui  donner  toute  la 
publicité  désirable.  Gomme  les  années  précédentes,  il  comprend 
cinq  parties  distinctes  afférentes  aux  cinq  sections  du  Comité 
des  travaux  historiques  et  scientifiques. 

Les  Sociétés  savantes  ont  collaboré  dans  une  large  mesure  à 
l'ensemble  de  ce  programme  ;  en  réponse  à  ma  circulaire  du 
12  mai  dernier,  elles  m'ont  transmis  un  grand  nombre  de  sujets 
qu'elles  jugeaient  dignes  de  figurer  à  l'ordre  du  jour  du  Con- 
grès, et  le  Comité,  en  arrêtant  la  rédaction  définitive,  a  essayé 
de  tenir  compte  de  tous  les  vœux,  s'attachant  seulement  à  géné- 
raliser les  termes  de  certaines  questions  quand  elles  ne  sem- 
blaient viser  qu'un  intérêt  local. 

Un  assez  grand  nombre  de  sujets  d'études,  surtout  ceux  qui 
intéressent  les  historiens  et  les  archéologues,  vous  avaient  été 
déjà  soumis  dans  des  sessions  antérieures;  vos  Sociétés  ont  com- 
pris que  les  nombreuses  et  intéressantes  communications  aux- 
quelles ils  ont  donné  lieu  n'avaient  fait  qu'en  accentuer  l'intérêt, 
et,  devant  les  vœux  émis,  le  Comité  a  cru  devoir,  cette  année 
encore,  les  maintenir  au  programme. 

L'initiative  prise  par  vos  Sociétés  et  que  je  tiendrai  toujours  à 
leur  laisser  m'est  une  garantie  précieuse  pour  l'avenir  :  j'ai  la 
confiance  que  l'an  prochain,  sur  tous  les  points  qui  constituent 
ce  programme  et  que  j'ai  choisis  d'accord  avec  vous,  MM.  les 
délégués  apporteront  les  résultats  de  leurs  travaux  et  seront 
prêts  à  soutenir  des  discussions  qui  assureront  l'éclat  de  votre 


—  364  — 

Congrès  et  en  démontreront  de  plus  en  plus  la  haute  importance 
scientifique. 

Agréez,  Monsieur  le  Président,  l'assurance  de  ma  considéra- 
tion la  plus  distinguée. 

Le  Ministre  de  l'Instruction  publique,  des  Beaux-Arts 
et  des  Cultes, 

René  GOBLET. 


PROGRAMME 

DU  CONGRÈS  DES  SOCIÉTÉS  SAVANTES  A  LA  SORBONNE  EN  1886. 

1.  —  Section  dliistoire  et  de  philologie. 

1°  Mode  d'élection  et  étendue  des  pouvoirs  des  députés  aux 
États  provinciaux. 

2»  Les  esclaves  sur  les  bords  de  la  Méditerranée  au  moyen 
âge. 

3°  Recherche  des  documents  d'après  lesquels  on  peut  déter- 
miner les  modifications  successives  du  servage. 

4"  Origine  et  organisation  des  anciennes  corporations  d'arts 
et  métiers. 

5°  Origine,  importance  et  durée  des  anciennes  foires. 

6°  Anciens  livres  de  raison  et  de  comptes  et  journaux  de  fa- 
mille. 

70  Liturgies  locales  antérieures  au  XVII<'  siècle. 

8°  Origine  et  règlements  des  confréries  et  charités  antérieures 
au  XVIIe  siècle. 

9°  Étude  des  anciens  calendriers. 

10°  Indiquer  les  modifications  que  les  recherches  les  plus 
récentes  permettent  d'introduire  dans  le  tableau  des  constitu- 
tions communales  tracé  par  M.  Augustin  Thierry. 

11°  Des  livres  qui  ont  servi  à  l'enseignement  du  grec  en 
France,  depuis  la  renaissance  jusqu'au  XVIII«  siècle. 


—  365  — 

12"  Les  exercices  publics  dans  les  collèges  (distributions  de 
prix,  académies,  représentations  théâtrales,  etc.),  avant  la  Révo- 
lution. 

13°  Anciennes  démarcations  des  diocèses  et  des  cités  de  la 
Gaule,  servant  encore  aujourd'hui  de  limites  aux  départements 
et  aux  diocèses. 

14°  Étude  des  documents  antérieurs  à  la  Révolution  pouvant 
fournir  des  renseignements  sur  le  chiffre  de  la  population  dans 
une  ancienne  circonscription  civile  ou  ecclésiastique. 

15<»  L'histoire  des  mines  en  France  avant  le  XVII^  siècle. 

16°  De  la  signification  des  préfixes  EN  et  NA  devant  les 
noms  propres  dans  les  chartes  et  les  inscriptions  en  langue  ro- 
mane. 

17°  Objet,  division  et  plan  d'une  bibliographie  départemen- 
tale. 


IL  —  Section  d'archéologie. 

1°  Quelles  sont  les  contrées  de  la  Gaule  où  ont  été  signalés 
des  cimetières  à  incinération  remontant  à  une  époque  antérieure 
à  la  conquête  romaine?  —  Quels  sont  les  caractères  distinctifs 
de  ces  cimetières? 

2»  Dresser  la  liste,  faire  la  description  et  rechercher  l'origine 
des  œuvres  d'art  hellénique,  des  inscriptions  et  des  marbres 
grecs,  qui  existent  dans  les  collections  publiques  ou  privées  des 
divers  départements.  Distinguer  ceux  de  ces  monuments  qui 
sont  de  provenance  locale  de  ceux  qui  ont  été  importés  dans  les 
temps  modernes. 

3"  Dresser  la  liste  des  sarcophages  païens  sculptés  de  la 
Gaule.  En  étudier  les  sujets,  rechercher  les  données  histo- 
riques et  les  légendes  qui  s'y  rattachent  et  indiquer  leur  prove- 
nance. 

4°  Signaler  les  nouvelles  découvertes  de  bornes  milliaires  ou 
les  constatations  de  chaussées  antiques  qui  peuvent  servir  à  dé- 
terminer le  tracé  des  voies  romaines  en  Gaule  ou  en  Afrique. 


—  366  — 

5°  Grouper  les  renseignements  que  les  noms  de  lieux-dits 
peuvent  fournir  à  Tarchéologie  et  à  la  géographie  antique. 

6°  Signaler  dans  une  région  déterminée  les  édifices  antiques 
de  l'Afrique,  tels  que  :  arcs  de  triomphe,  temples,  théâtres, 
cirques,  portes  de  ville,  tombeaux  monumentaux,  aqueducs, 
ponts,  etc.,  et  dresser  le  plan  des  ruines  romaines  les  plus  inté- 
ressantes. 

7'^  Étudier  les  caractères  qui  distinguent  les  diverses  écoles 
d'architecture  religieuse  à  l'époque  romane  en  s'attachant  à 
mettre  en  relief  les  éléments  constitutifs  des  monuments  (plans, 
voûtes,  etc.). 

8"  Rechercher,  dans  chaque  département  ou  arrondissement, 
les  monuments  de  l'architecture  militaire  en  France  aux  diffé- 
rents siècles  du  moyen  âge.  En  donner  des  statistiques,  signaler 
les  documents  historiques  qui  peuvent  servir  à  en  déterminer  la 
date. 

9"  '  Signaler  les  constructions  rurales  élevées  par  les  abbayes, 
telles  que  granges,  moulins,  étables,  colombiers.  En  donner, 
autant  que  possible,  les  coupes  et  plans. 

10"  Etudier  les  tissus  anciens,  les  tapisseries  et  les  broderies 
qui  existent  dans  les  trésors  des  églises,  dans  les  anciens  hôpi- 
taux, dans  les  musées  et  dans  les  collections  particulières. 

11"  Signaler  les  actes  notariés  du  XIV''  au  XYI^  siècle,  conte- 
nant des  renseignements  sur  la  biographie  des  artistes  et  parti- 
culièrement les  marchés  relatifs  aux  peintures,  sculptures  et 
autres  œuvres  d'art  commandées  soit  par  des  particuliers,  soit 
par  des  municipalités  ou  des  communautés. 

12°  Étudier  les  produits  des  principaux  centres  de  fabrication 
de  l'orfèvrerie  en  France  pendant  le  moyen  âge  et  signaler  les 
caractères  qui  permettent  de  les  distinguer. 

13°  Quelles  mesures  pourraient  être  prises  pour  améliorer 
l'organisation  des  musées  archéologiques  de  province,  leurs  ins- 
tallations, leur  mode  de  classement  et  pour  en  faire  dresser  ou 
perfectionner  les  catalogues  ? 


367 


///.  —  Section  des  sciences  économiques  et  sociales. 

i°  Des  procédés  de  mobilisation  de  la  propriété  foncière 
expérimentés  ou  proposés  en  France  et  à  l'étranger  (cédules 
hypothécaires,  dettes  foncières,  billets  de  banque  fonciers,  etc.). 

2"  De  la  propriété  en  pays  musulman. 

3"  Analyse  des  dispositions  prises,  depuis  le  XVI*  siècle  jus- 
qu'à nos  jours,  pour  créer  et  développer  la  vicinalité.  Avan- 
tages et  inconvénients  de  la  prestation  en  nature  ;  appréciation 
des  conditions  actuelles  de  la  législation  sur  les  chemins  vicinaux. 

40  Historique  de  la  législation  ayant  eu  pour  but  de  conserver 
les  forêts  sous  l'ancien  régime  et  de  nos  jours.  Indication  de 
quelques  mesures  à  prendre  pour  prévenir  les  défrichements  et 
les  exploitations  abusives  de  bois  et  forêts  des  particuliers. 

5''  Réforme  de  l'impôt  foncier  des  propriétés  non  bâties. 

G''  Quelle?  étaient  les  données  générales  de  l'organisation  des 
anciennes  universités  françaises  ?  Y  aurait -il  avantage  à  créer  des 
universités  régionales?  Quels  services  pourraient-elles  rendre? 

1'^  De  l'enseignement  agricole  dans  les  écoles  primaires. 

8°  Ouvrages  anciens  et  tentatives  diverses  pour  la  réforme 
et  l'amélioration  des  prisons  avant  1789. 

9"  Messagers,  messageries,  courriers,  poste  dans  une  région 
donnée,  du  moyen  âge  à  la  Piévolution. 

10°  La  diminution  de  la  population  rurale. 

11'^  Étudier  la  valeur  vénale  de  la  propriété  non  bâtie  au 
XVIII«  siècle  dans  une  province,  et  comparer  cette  valeur  avec 
la  valeur  vénale  actuelle. 

12"  Du  crédit  agricole  et  des  moyens  de  l'organiser  efficace- 
ment, son  fonctionnement  en  Allemagne  et  en  Italie.  Syndicats 
d'agriculteurs  pour  l'achat  des  instrunoents  et  des  engrais  et 
pour  la  vente  des  produits  ;  ne  serait-ce  pas  là  le  moyen  de  ré- 
soudre la  question  du  crédit  agricole  et  des  banques  agricoles? 

13"  Étude  dos  résultats  statistiques  de  la  participation  aux 
bénéfices  dans  l'industrie. 


—  368  - 

14'>  Pourrait-on  reprendre  la  frappe  des  pièces  de  5  fr.  en  ar- 
gent sans  avoir  à  redouter  un  rapide  drainage  de  l'or  ? 

15°  Des  conditions  d'exécution  qui  peuvent  justifier  le  rang 
que  la  transportation  et  la  relégation  occupent  dans  l'échelle  des 
peines  établies  par  le  Code  pénal  et  par  la  loi  de  1885. 

IV.  —  Section  des  sciences  mathématiques,  physiques, 
chitniques ,  météorologiques  et  naturelles. 

Vingt-deux  questions. 

V.   —   Section  de  géographie   historique  et  descriptive 
(créée  par  arrêté  du  5  novembre  1885). 

Le  programme  de  cette  section  nouvelle  se  compose  des  ques- 
tions suivantes  : 

1°  N»  13,  inscrite  ci-dessus  (p.  365)  à  la  section  d'histoire 
et  de  philologie. 

2°  et  3°  Nos  4  et  5  de  la  section  d'archéologie  (p.  366). 

4°  Exposer  les  découvertes  archéologiques  qui  ont  servi  à 
déterminer  le  site  de  villes  de  l'antiquité  ou  du  moyen  âge,  soit 
en  Europe,  soit  en  Asie,  soit  dans  le  nord  de  l'Afrique. 

5°  Signaler  les  documents  géographiques  curieux  (textes  et 
cartes  manuscrits)  qui  peuvent  exister  dans  les  bibliothèques 
publiques  et  les  archives  des  départements  et  des  communes. 

6°  Etudier  les  mouvements  généraux  des  sables  en  Afrique 
et  en  Asie.  Déterminer  les  régions  où  les  sables  reculent  et 
celles  où  ils  progressent. 

7"  Etudier  les  résultats  géographiques  obtenus  à  la  suite  de 
grandes  explorations  accomplies  récemment  au  Congo,  dans 
rindo-Chine  et  au  Tonkin. 

8"  Etudier  les  communications  fluviales  ou  par  canaux  entre 
la  Manche  et  la  Méditerranée. 

ORLÉANS.    —   IMPRIMERIE   DE  GEOROEÏ  JACOR,  CLOtTBE  BAINT-tTIBNWEi  k. 


BULLETIN 


DE   LA   SOCIETE 


ARCBÉOLOGIOUE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉANAIS 


I\«  127. 

QUATRIÈME  TRIMESTRE  DE    1885. 


Séance    du  Tendredi    8  3    novembre    1885. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  donne  communication  d'une  lettre  de  M,  Lallemand, 
faisant  l'hommage  à  la  Société  de  son  livre  intitulé  :  Histoire  des  en- 
fants abandonnés,  couronné  récemment  par  l'Académie  des  sciences 
morales  et  politiques  ;  il  accueillerait  avec  la  plus  vive  reconnaissance 
les  renseignements  qui  pourraient  lui  être  transmis  sur  les  établisse  - 
ments  de  bienfaisance  de  la  province. 

—  M.  le  Président  fait  part  à  la  Société  de  la  mort  de  M.  Egger, 
membre  honoraire  de  la  Société,  survenue  au  cours  des  vacances,  et 
donne  lecture  de  la  lettre  qu'il  a  écrite  au  fils  de  notre  regretté  col- 
lègue, à  l'occasion  de  cette  perte  si  douloureuse  pour  le  monde  savant. 

La  Société  en  vote  l'insertion  au  Bulletin. 

BULLETIN  N"  127.  25 


—  370  -- 


Monsieur, 

La  Société  archéologique  de  l'Orléanais  a  été  profondément 
émue  en  apprenant  la  mort  si  inopinée  de  votre  illustre  père. 
M.  Egger  était  intimement  uni  à  Orléans  par  sa  famille;  et,  bien 
que  sa  noble  carrière  se  soit  passée  tout  entière  à  Paris,  à  la 
Faculté  des  lettres,  à  l'Institut,  il  aimait  à  se  souvenir  de  ses 
origines,  et  nous  tenions  à  honneur  de  le  regarder  comme  un 
compatriote. 

Membre  de  notre  Société  depuis  de  longues  années,  il  prenait 
un  constant  intérêt  à  nos  modestes  travaux,  et  trois  fois  il  avait 
accepté  do  venir  à  Orléans  présider  notre  séance  solennelle  du 
Concours  quinquennal,  nous  laissant  le  vivant  souvenir  de  sa 
parole  si  nourrie  de  doctrines,  si  bienveillante  dans  sa  finesse, 
si  féconde  en  aperçus  nouveaux.  Pour  plusieurs  d'entre  nous,  il 
était  l'indulgent  ami  que  tant  de  ses  contemporains  ont  pu  ap- 
précier, toujours  prêt  à  rendre  un  service,  à  partager  une  dou- 
leur, à  s'associer  à  un  succès  auquel  ses  conseils,  le  plus  sou- 
vent, n'avaient  pas  été  étrangers. 

Vous  nous  permettrez.  Monsieur,  d'unir  nos  regrets  aux 
vôtres,  et  vous  voudrez  bien  être  près  de  Madame  votre  mère 
l'interprète  de  la  sympathique  condoléance  et  des  respectueux 
hommages  de  notre  Société,  comme  de  la  ville  d'Orléans. 

Agréez,  Monsieur,  la  vive  expression  de  mes  sentiments  dis- 
tingués. 

G.  Baguen.\ult  de  Puchesse, 

Président   de   la   Société   archéologique. 

—  M.  le  Président  ajoute  que  le  bureau  a  reçu  communication 
d'une  notice  fort  remarquable,  faite  sur  notre  savant  rollèguc  par 
M.  iiailly,  son  élève  et  son  ami,  et  propose  de  faire  la  lecture  de  ce 
travail  dans  une  séance  spéciale  à  laquelle  seraient  convoqués  les 
membres  des  deux  autres  Sociétés  savantes  d'Orléans,  dont  M.  Egger 
faisait  également  partie. 


-   371  — 

Cette  proposition  est  adoptée,  et  la  Société  fixe  la  séance  extraor- 
dinaire au  vendredi  27  septembre. 

—  M.  Chouppe  offre  une  aquarelle  représentant  une  Lanterne  des 
morts  aux  Moustiers  (Loire-Inférieure). 

Sur  la  demande  qui  lui  en  est  faite,  M.  Chouppe  voudra  bien  rédi- 
ger une  petite  note  sur  ce  monument. 

—  M.  de  Molandon  signale,  dans  le  BuUelin  mensuel  des  acquisi- 
tions de  la  Bibliothèque  nationale,  un  ouvrage  dii  aux  presses  d'un 
imprimeur  Orléanais  inconnu  jusqu'ici,  nommé  Asselineau  (1). 

—  Le  même  membre  donne  lecture  d'un  document  trouvé  par 
M.  Delisle  dans  un  manuscrit  du  Vatican  signalé  par  le  comte  Balzani. 
Ce  document  est  l'un  des  témoignages  contemporains  les  plus  écla- 
tants rendus  à  Jeanne  d'Arc  à  Rome,  de  son  vivant  même  (1429)  (2). 

—  M.  Tranchau  si2;nale  dans  le  dernier  numéro  de  la  Revue  cri- 
liqiie  un  compte-rendu  du  travail  de  M.  G.  Baguenault  de  Puchesse 
sur  la  Campagne  du  duc  de  Guise  dans  VOrléanah  en  1587,  et  de 
celui  de  M.  de  Molandon  relatif  au  père  de  la  Pucelle. 


(1)  Le  titre  de  cet  ouvrage  est  :  Templa.rii  (Stephani),  Aurelii,  in  ad- 
venturn  dominl  Germani  Ganeii,  Aurelie  episcopi,  in  edibus  Pétri 
Asselineau,  Chalcographi,  octavo  kalendas  septembres.  —  Orléans,  1515, 
in-4''  de  4  feuillets.  Caractères  gothiques. 

Ce  Pierre  Asselineau  est-il  le  môme  que  Pierre  Asselin,  cité  par 
M.  Herluison  dans  ses  Rechcrc/ies  sur  les  iinprimews  et  libraires  (p.  G), 
comme  ayant  imprimé  en  1(JOO  un  ouvrage  en  latin  de  Jean  d'Angle- 
bermes  ? 

(2)  Le  prochain  Bulletin  donnera  la  traduction  française  de  ce  nouveau 
Icmoiijnaye  relatif  à  la  mission  de  Jeanne  d'Arc  et  un  résumé  succinct  de 
la  savante  étude  sur  l'origine,  la  date  et  l'autlienticité  de  ce  précieux  docu- 
ment historique  insérés  par  M.  Léopold  Delisle  dans  la  46^  livraison,  ré- 
cemment parue,  de  la  Bibliothèque  de  VEeole  des  Chartes. 


—  372  — 

Séance    spéciale   dn  vendredi    S")    novembre    188S. 
Présidence  de  M.  Bâguenault  de  Puchesse,  président. 

Aux  côtés  de  M.  le  Président  prennent  place  :  M.  Bimbenet,  Prési- 
dent de  la  Société  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  d'Orléans; 
M.  l'abbé  Hautin,  Président  de  l'Académie  de  Sainte-Croix,  et  M.  Max 
Egger,  professeur  au  collège  Stanislas,  deuxième  tlls  de  l'illustre 
défunt. 

Dans  l'assistance  on  remarque,  parmi  un  grand  nombre  de  membres 
des  trois  Sociétés  savantes  d'Orléans  et  de  professeurs  du  Lycée, 
M.  l'inspecteur  d'Académie,  M.  le  proviseur  et  M.  le  censeur. 

M,  le  Président  ouvre  la  séance  par  l'allocution  suivante  : 

Messieurs, 

Avant  d'ouvrir  cette  séance,  j'ai  le  très  doux  devoir  de  remer- 
cier, au  nom  de  la  Société  archéologique,  toutes  les  personnes 
qui  ont  bien  voulu  répondre  à  son  appel. 

Si  nous  avons  pris  l'initiative  de  cette  réunion,  c'est  que  nous 
tenons  en  haute  estime  les  liens  de  confraternité  qui  unissent 
nos  Sociélés  savantes  orléanaises.  Un  peu  diverses  par  les  tra- 
vaux particuliers  auxquels  elles  se  livrent,  elles  sont  vraiment 
sœurs  par  le  but  élevé  qu'elles  poursuivent,  par  leur  culte  pour 
les  arts  et  les  lettres,  par  leur  amour  pour  les  belles  choses,  par 
leur  admiration  pour  toutes  nos  gloires  nationales.  Quelle  occa- 
sion meilleure  pour  les  réunir  que  de  leur  offrir  de  rendre  un 
commun  témoignage  de  respect  à  la  mémoire  d'un  homme  qui 
leur  tenait  à  toutes  les  trois  par  des  liens  intimes,  d'un  savant 
qui  a  donné  durant  une  longue  vie  l'exemple  de  l'altaclieinent 
au  bien  sous  toutes  ses  formes,  du  devoir  sévèrement  rempli, 
d'un  caractère  à  la  hauteur  de  l'érudition  la  plus  vaste  et  du 
talent  le  plus  varié  ! 

Mais  je  me  reprocherais,  Messieurs,  de  relarder  d'un  moment 


—  373  — 

le  plaisir  que  vous  fera  goûter  la  notice  sur  la  vie  de  M.  Egger, 
composée  avec  un  soin  tout  filial  par  M.  Bailly,  et  je  lui  donne 
la  parole  pour  commencer  sa  lecture. 

Après  cette  lecture,  dont  l'intérêt  captive  pendant  prés  de  deux 
heures  l'attention  de  toute  l'assistance,  M.  Max  Egger,  avec  une 
émotion  qu'il  avait  peine  à  contenir,  remercie  chaleureusement  M.  Bailly 
et  tous  ceux  qui,  par  leur  présence  à  cette  réunion,  se  sont  associés  à 
l'hommage  rendu  à  son  père  par  notre  savant  collègue. 

La  Société  décide  que  la  notice  de  M.  Bailly  sera  insérée  dans  son 
Bulletin  (1). 


Séance    du    vendredi    flt    décembre    1885. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  la  Société  arrête  qu'elle 
souscrira  à  V Alliance  française  tmiverselle. 

—  M.  Vignat  communique  un  petit  carré  de  papier  noirci  par  la 
fumée,  trouvé  par  M.  Fournier  jeune,  sous  la  frise  d'une  cheminée 
ancienne  en  bois,  qu'il  était  chargé  de  démolir  dans  une  maison, 
n»  2  bis,  de  la  rue  des  Grands-Champs  (dite  autrefois  de  Mes-Chevaux). 

Ce  papier,  plié  avec  soin,  et  mis  à  cette  place  avec  intention,  ce 
semble,  contient  deux  quatrains,  de  l'écriture  du  XVl^  siècle,  et  qui 
n'ont  d'autre  signature  que  :  «  Ung  pour  tout  » . 

Le  premier,  dit  M.  Vignat,  est  l'épitaphe  de  Clément  Marol,  par  le 
poète  Etienne  Jodelle  : 

Quercy,  la  court,  le  piedmont,  l'univers  ^^. 

Me  fist,  me  tint,  m'enterra,  me  cogniuaf;         /^^Z-' 
Ouercy  mon  los,  la  court  tout  mon  temps  eut, 
Piedmont  mes  os  et  l'univers  mes  vers. 

(I)  Cette  notice  terminera  le  VllI'^  volume  des  Bulletins. 


—  374    - 

Le  second  quatrain  est  une  épigrammc  sur  Thcodo/.c  (sic)  de 
Besze  ;  il  est  cité  par  Bayle  ;  le  voici  avec  l'orthographe  de  notre  vieux 
papier  : 

Baisze  fui  lors  de  la  peste  accuilly 
Qu'il  retouchait  ceste  harpe  immortelle  ; 
Mais  pourquoy  fut  Eesze  d'elle  assailly? 
Besze  assailloit  la  peste  à  tous  mortelle. 

Bèzc,  on  le  sait,  a  traduit  cent  psaumes  non  traduits  par  Clément 
Marot.  C'est  pendant  ce  travail  qu'il  tomba  malade  ;  le  dernier  vers 
est  une  allusion  à  sa  lutte  contre  la  doctrine  romaine. 

Bayle  attribue  ce  quatrain  à  Jodelle.  M.  Vignat  ne  l'a  pas  trouvé 
dans  la  dernière  édition  des  œuvres  de  ce  poète. 

—  M.  le  Président  fait  part  à  la  Société  du  vœu  émis  par  l'Aca- 
démie de  Sainte-Croix  d'une  réunion  annuelle  des  trois  Sociétés  sa- 
vantes d'Orléans. 

La  Société  décide  la  prise  en  considération  de  cette  proposition  et 
en  renvoie  l'examen  au  bureau. 

—  M.  le  Président  signale,  dans  le  dernier  Bulletin  de  la  Société 
archéolo(jîque  d'Eure-et-Loir,  un  compte-rendu  des  Mémoires  con- 
tenus dans  le  XIX<=  volume  de  la  Société. 


Séance    «lu    mardi    23    déceuibre    1885. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  G.  Baguenault  de  Puchesse,  dont  les  fonctions  de  président 
expirent  avec  la  présente  séance,  s'exprime  en  ces  termes  : 

Messieurs, 

Arrivé  au  terme  extrême  du  mandat  que  votre  bienveillance 
m'a  trois  fois  de  suite  imposé,  j'ai  le  devoir  de  vous  remercier 


—  375  — 

encore  aujourd'hui  du  concours  si  unanime  par  lequel  vous 
avez  facilité  ma  lâche. 

Grâce  à  votre  zèle  pour  les  intérêts  de  la  Société,  grâce  à  vos 
travaux  persévérants,  la  période  qui  vient  de  s'écouler  n'a  pas 
été  stérile.  Sans  parler  des  communications  ordinaires,  plus 
courtes,  mais  non  moins  importantes,  qui  trouvent  place  dans 
notre  Bulletin  trimestriel,  nous  avons  publié  deux  volumes  de 
Mémoires  et  deux  At'as,  l'un  en  1884  (le  tome  XVIII),  l'autre 
il  y  a  quelques  semaines  (tome  XX,  1885).  Vous  ne  me  per- 
mettriez pas.  Messieurs,  de  faire  devant  vous  l'éloge  de  ces  re- 
cherches, si  diverses  et  si  intéressantes,  qui  vont  du  Xni<^  au 
XVIIe  siècle,  embrassant  des  sujets  spéciaux  à  Orléans,  comme 
l'Université  et  les  comptes  de  ville,  ou  des  épisodes  tenant  à 
l'histoire  générale,  —  sans  oublier  la  sainte  héroïne  à  laquelle 
un  de  nos  érudits  collègues  a  voué  un  culte  d'une  ferveur  iné- 
puisable, —  ou  encore,  passant  de  l'étude  d'un  objet  d'art  au 
récit  détaillé  de  quelque  heureuse  fouille  et  à  l'examen  d'une 
inscription  difficile  à  restituer.  En  même  temps,  nous  avons 
imprimé  le  recueil  du  concours  de  1880  (tome  XIX,  1883);  et 
celui  moins  considérable  de  cette  année  est  déjà  commencé. 

Notre  installation  dans  la  salle  des  Thèses  s'est  achevée  ;  nous 
devons  à  la  générosité  d'un  de  nos  regrettés  confrères  d'avoir 
pu  terminer  le  mobilier  nécessaire  à  nos  collections  et  à  la 
tenue  de  nos  séances,  et  jusqu'à  ce  fauteuil  monumental,  que 
vous  allez  attribuer  tout  à  l'heure  à  un  plus  digne  occupant. 

L'Exposition  rétrospective  de  1884  a,  en  quelque  sorte,  con- 
sacré pour  le  public  Orléanais  et  pour  les  étrangers  même  l'af- 
fectation toute  scientifique  que  l'administration  a  bien  voulu 
faire  de  ce  monument  au  profit  de  ceux  qui  ont  contribué  à  le 
sauver  d'une  perte  irréparable.  Le  curieux  catalogue,  pubHé 
par  deux  de  nos  collègues,  avec  tant  d'érudition  et  de  goût  ar- 
tistique, restera  la  preuve  vivante  du  succès  de  cette  exposition 
et  de  l'honneur  mérité  qu'elle  nous  a  procuré. 

Par  une  bonne  fortune  trop  rare,  la  Société,  pendant  ces  trois 
années,  n'a  eu  à  déplorer  la  perte  d'aucun  de  ses  membres 
titulaires.  Trente  nous  étions,  et  trente  nous  nous  retrouvons 


—  376  — 

encore  ce  soir,  avec  quelques  années  de  plus,  qui  pèsent  lour- 
dement sur  la  tête  de  ceux  qui  se  croyaient  jeunes,  tandis  que 
nos  doyens  nous  donnent  l'exemple,  difficile  à  suivre,  d'une 
vieillesse  qui  ne  paraît  pas,  et  d'une  activité  intellectuelle  qui 
ne  connaît  point  de  défaillance.  Pourquoi  faut-il  que  l'un  de 
ceux-là,  dans  le  cabinet  duquel  la  Société  a  pris  naissance,  il 
y  a  près  de  quarante  ans,  ne  veuille  pas,  une  fois  encore,  ac- 
cepter l'honneur  que  tous  lui  préparaient  et  qu'il  faudra  lui 
réserver  pour  le  cinquantenaire? 

C'est  noire  gloire,  Messieurs,  d'être  fidèles  à  nos  traditions 
déjà  respectables.  Chaque  jour  apporte  sa  pierre  à  l'œuvre  de 
reconstruction  de  nos  origines  nationales,  pour  laquelle  l'his- 
toire et  l'archéologie  se  prêtent  un  mutuel  sec  »urs.  Mais,  tout 
en  étudiant  le  passé,  nous  ne  saurions  oublier  ceux  de  nos  con- 
temporains —  et  non  des  moins  illustres  —  qui  ont  encouragé 
les  travaux  de  la  Société  de  toute  la  force  de  leur  autorité  et  de 
^iur  savoir.  C'est  ainsi  que,  tout  récemment,  confiants  dans  le 
iharme  d'une  plume  éloquente  et  émue,  nous  avons  pu  convier 
nos  confrères  des  Sociétés  savantes  d'Orléans  à  rendre  hommage 
avec  nous  à  la  mémoire  de  M.  Egger,  l'un  de  nos  membres  ho- 
noraires. Grâce  à  la  bonne  volonté  de  tous,  cette  initiative  a  été 
goûtée,  et  no-us  espérons  qu'elle  sera  le  point  de  départ  d'autres 
réunions  de  ce  genre.  Les  académies,  comme  les  nations,  s'ho- 
norent par  la  reconnaissance,  et  nos  statuts  mêmes  nous  forcent 
très  sagement  de  laisser  à  la  politique  le  monopole  de  l'ingra- 
titude. 

Quant  à  nous.  Messieurs,  nous  continuerons  à  poursuivre, 
dans  l'union  et  dans  le  travail,  nos  communs  efforts  vers  une 
science  moins  ardue  que  ne  le  croit  le  vulgaire;  car  ceux  qui 
essaient  d'y  contribuer  pour  leur  modeste  part  sont  assurés  de 
trouver,  dans  votre  indulgence  même,  leur  meilleure  récom- 
pense. 

—  M.  le  Secrétaire  donne  lecture  du  Dnlletin  du  troisièiiic  tri- 
mestre de  l'année  1885.  Ce  Dullelin  est  renvoyé  à  la  Commission  des 
publications. 


—  377  — 

—  M.  Tabbé  Porcher,  chanoine  honoraire  de  Blois,  secrétaire  de 
M?»"  l'Évéqne,  est  élu  associé, correspondant. 

—  Conformément  à  l'art.  13  de  ses  statuts,  la  Société  procède  au 
renouvellement  du  bureau  pour  l'année  188G. 

MM.  Tranchau  et  de  la  Rocheterie  sont  nommés  Président  et  Vice- 
Président,  en  remplacement  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  non 
rééligible,  et  de  M.  Desnoyers,  qui  a  décliné  la  candidature  pour  la 
présidence. 

M.  Léon  Dumuys  est  élu  secrétaire,  à  la  place  de  M.  Basseville, 
démissionnaire. 

lAi.  l'abbé  Cochard  est  élu  vice-secrétaire  archiviste,  en  remplace- 
ment de  M.  Tranchau,  élu  président. 

MM.  Baguenault  de  Puchesse,  Vignat  et  Basseville,  sont  nommés 
membres  de  la  Commission  des  publications,  en  remplacement  de 
M.  Jarry,  non  rééUgible,  de  M.  Tranchau,  élu  président,  de  M.  Du- 
muys, élu  secrétaire.. 

.M.  Basseville  sortira  en  1886,  et  M.  Vignat  en  1887. 

M.  Delorme  est  élu  membre  de  la  Commission  de  la  Bibliothèque. 


Ouvrages  offerts  A  la  Société  pendant  Tannée   1885. 

I.   —   DONS   DU   MINISTRE    DE   l'iNSTRUCTION    PUBLIQUE    ET   DES 

BEAU.V-ARTS. 

Gazelle  des  Beaux-Arts  :  les  12  numéros  de  l'année  1885. 
Chronique  des  Arts  :  année  1885. 
/îomanio  :  janvier,  avril  1885,  n"»  53,  54. 
Répertoire  des  travaux  historiques,  t.  III,  n"M,  2  et  3. 
Bulletin  archéologique  du  Comité  des  travaux  historiques  et  scien- 
tifiques :  année  1885,  n°^  1  et  2. 

Bulletin  historique  et  philologique,  année  1885,  n"*  1  et  2. 


—  378  — 

Bulletin  des  Bibliothèques  et  des  Archives,  année  188-i,  4  niimcros 
avec  table. 

Journal  des  Savants,  année  1885. 

Discours  de  M.  Goblet,  ministre  de  l'Instruction  publique,  à  la 
réunion  des  Sociétés  savantes,  1885. 

Annuaire  de  l'Association  des  éludes  grecques,  18<'  année,  1884. 

Documents  inédits  (Imprimerie  nationale)  : 

Mistère  du  siège  d'Orléans,  1  vol.  in— i". 

Procès-verbaux  des  Etats-Généraux  de  1593,  1  vol. 

Lettres  des  Rois  et  Reines,  de  Louis  VII  à  Henri  IV,  2  vol. 

Négociations  sous  François  II,  1  vol. 

Inscriptions  de  la  France  du  V'^  au  XVIII"  siècle,  par  M-.  de  Guil- 
hermy,  5  vol. 

Monographie  de  la  cathédrale  de  Chartres,  texte  1  vol.  ;  — planches  : 
1  vol.  gr.  in-f^. 


II.   —   DO.NS   ET   HOMMAGES. 

M.  Auvray  (Lucien),  archiviste-paléographe.  —  Position  des  thèses 

r 

soutenues  par  les  élèves  de  l'Ecole  des  chartes  en  1885. 

M.  Baguenaull  de  Puchesse  (Gustave).  —  (Juatre  numéros  de  la 
Revue  des  questions  historiques. 

Mgr  Barbier  de  Montault.  —  Le  marlyrium  de  Poitiers.  Poitiers, 
1885,  brochure  in-8°. 

M.  Basseville.  —  Arcliives  communales  de  Romorantin  anté- 
rieures à  1790,  par  F.  Bournon,  archiviste  du  département  de  Loir- 
et-Cher.  Blois,  1885,  gr.  in-i". 

M.  Boullé,  Premier  Président  de  la  Cour  d'appel  d'Orléans.  — 
Discours  d'installation. 

M.  de  Braux.  —  Note  bibliographique  sur  une  pièce  de  vers  d'Al- 
phonse de  Rambervillcr,  brochure  de  4  pages  in-8°. 

M.  Chouppe.  —  Lanterne  des  morts  au  village  de  Moutiers  (Loire- 
Inferieure),  aquarelle. 

.M.  Colleville  (vicomte  de).  —  La  mission  secrète  du  genéral-major 
baron  de  Kalb,  brochure  in- 18.  Paris,  1885. 


—  379  — 

M.  Corblet  (l'abbé).  —  Recherches  historiques  sur  les  agapes.  — 
Z)''.s  dictons  historiques  et  populaires  de  Picardie. 

M.  Léopold  Delisle.  —  Les  collections  de  Bastard  d'Eslangà  la  Bi- 
bliothèque nationale^  catalogue  analytique,  1  vol.  in-8°. 

M.  Desnoyers  (l'abbé).  —  Journal  (^manuscrit)  de  Sylvain  Roiis- 
spdit,  marchand  grainetier  à  Orléans,  3  cahiers,  1767  à  1805. 

M.  Dumuys  (Léon).  —  Mémoire  sur  un  moule  mérovingien,  1885. 
(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société.) 

M.  Hermann  Hagen.  —  Berner  Palimpsestblattes  zur  Passio 
Sancti  Sebastiani,  brochure  in-8°,  Vienne,  1881.  —  Cinquante- 
naire de  l'Université  et  de  V Académie  de  Bâle  (en  latin),  brochure 
in-4.0-  Berne,  1885. 

M.  Hénault  (l'abbé).  —  Recherches  historiques  sur  la  fondation  de 
l'église  de  Chartres  et  des  églises  de  Troyes,  Sens,  Orléans,  1  vol. 
in-8°,  1881. 

M.  Herluison.  —  Notice  des  collections  composant  le  Musée  de 
Jeanne-d'Arc.  —  Portrait  de  Desfriches  (Cochin,  1765). 

M.  Lalleraand  (Léon).  —  Histoire  des  enfants  abandonnés  et  dé- 
laissés (couronné  par  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques), 
1  vol.  in-8o,  Picard.  Paris,  1885. 

Société  de  secours  aux  blessés.  —  Comité  du  Loiret,  assemblée 
générale  de  1885. 

M.  Loiseleur.  —  L'Université  d'Orléans  pendant  la  période  de  dé- 
cadence, d'après  des  documents  récemment  découverts,  brochure  in-8°, 
1880.  (Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  d'agriculture,  sciences, 
arts  et  belles-lettres.) 

M.  Lorin  de  Chaffin.  —  Essai  historique  sur  la  ville  et  le  canton  de 
Beaugency,  2  vol.  in-18,  1856.  —  Description  des  médailles  gau- 
loises faisant  partie  des  collections  de  la  Bibliothèque  royale,  par 
Ad.  Ducbalais.  Paris,  1846,  1  vol.  in-8o. 

M.  Lour  (Eugène).  —  Deux  plans  de  Beaugency  gravés. 

M.  L.-B.  Marchand.  —  Histoire  de  la  ville,  des  seigneurs  et  du 
comté  de  Gien,  brochure  in-18.  Herluison,  1885. 

M.  de  Maulde.  —  Pierre  de  Rohan,  duc  de  Nemours,  dit  le  maré- 
chal de  Gié,  brochure  in-A".  Imprimerie  nationale,  1885.  (Extrait  des 
Documents  inédits.) 


-  380  - 

M.  Morel-Fatio.  —  Histoire  monétaire  de  Lausanne,  fragment 
extrait  de  la  Société  suisse  de  numismatique. 

M.  Périgois,  député  de  l'Indre.  —  Francisa  Florentis  jiirisconsuUi 
Aurelianensis  primum,  deindepari&iensis,  opéra  juridica,  il  \o\.  reliés 
en  un.  Parisiis,  1079. 

M.  Pérot  (Francis).  —  Diverses  brochures  extraites  de  la  Revue 
bourbonnaise  :  Le  Ré  des  écoliers;  La  montayne  de  l'école;  Le  Ré 
mur  Sinle.  Le  dolmen  du  Maroc  ;  Catalogue  de  l'Exposition  de  Mou- 
lins, 18S5. 

M.  le  docteur  Plicque.  —  Un  talisman  gallo-romain.  (Extrait  des 
Mémoires  de  l'Acadétnie  de  Clermont-Ferrand.) 

M.  le  Préfet  du  Loiret.  —  Rapports  et  procès-verbaux  de  la  session 
d'août  ISSA. 

M.  Raguenet  de  Saint-Albin  (Octave).  —  Joseph-Etienne  Vaslin, 
anualisle  de  l'église  de  Bcauvais.  (Extrait  des  Mémoires  de  l'Académie 
de  Sainte-Croix,  t.  V.) 

M.  Vignat  (Eugène).  —  Les  lépreux  et  les  chevaliers  de  Saint- 
Lazare  de  Jérusalem  et  de  N.-D.  du  Mont-Carmel,  1  vol.  in-S", 
1884.  Orléans,  Herluison. 


m.    —   PUBLICATIONS   .^DRESSÉES    PAR   LES   SOCIÉTÉS    SAVANTES. 

Abbeville.  —  Société  d'émulation.  —  Bulletins,  année  1884. 
Table  analytique. 

Alby.  —  Société  archéologique  du  Tarn.  Revue  du  département  du 
Tarn:  n^»  n  et  12,  novembre  et  décembre  1884;  — n"s  1  à  10,  jan- 
vier à  octobre  1885. 

Amiens.  —  Société  des  antiquaires  de  Picardie.  Bulletin  n»  4  de 
188  i  ;  —  nos  i^  9^  3  de  1885.  —  Mémoires,  S-'  série,  t.  VIII, 
1885. 

Angers.  —  Académie  des  sciences  et  belles-lettres.  Mémoires, 
t.  XXXVllI,  1883. 

Angers.  —  Société  nationale  d'agriculture.  Mémoires,  t.  XXVI, 
1884. 


—  381  — 

Arras.  —  Académie  des  sciences,  lettres  et  arts.  Mémoires,  t.  XV. 

Autun.  —  Société  éduenne.  Mémoires,  t.  XIII,  \^M. 

Auxerre.  —  Société  des  sciences  historiques  et  naturelles  de  l'Yonne. 
Bulletin,  188i,  2^  partie,  et  t.  XXXIX,  1885. 

Beauvais.  —  Société  académique  d'archéologie,  sciences  et  arts  de 
l'Oise.  Mémoires,  t.  XII,  2^  partie. 

Besançon.  —  Société  d'émulation  du  Doubs.  Mémoires,  5«  série, 
t.  IX,  188i. 

Béziers.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire.  Bulletin, 
2e  série,  t.  XII,  2^  livr.,  i88-i. 

Bone. — Académie  d'Hippone.  Bulletins  n°^  9,  10,  12,  14,  15, 
17,  19,21. 

Bordeaux.  —  Société  archéologique.  Bullelitis,  t.  VIII,  4^  fas- 
cicule de  1881  ;  t.  IX,  l^r  fascicule  de  1882. 

Boulogne-sur-Mer.  — Société  académique.  —  Bulletins,  S^vol., 
7«  liv.  de  188-4;  les  trois  premiers  trimestres  de  1885. 

Bourg.  —  Société  d'émulation  de  l'Ain.  Annales,  4"  trimestre 
1884;  18e  année,  les  4  livr.  de  1885. 

Bourges.  —  Société  des  antiquaires  du  Centre.  Mémoires,  t.  XII, 
1884.  —  Armoriai  général,  2*  fascicule. 

Brives.  —  Société  scientifique,  historique  et  archéologique  de  la 
Corrèze.  Bulletin,  t.  VII,  3  livr.  de  1885. 

Cahors.  —  Société  des  études  littéraires,  scientifiques  et  artistiques 
du  Lot.  Bulletin,  t.  IX,  3^  fascicule  de  1884;  t.  X,  les  3  premiers  de 
1885. 

Châlons-sur- Marne.  —  Société  d'agriculture,  commerce,  sciences 
et  arts  de  la  Marne.  Mémoires,  année  1883-1884  avec  planches. 

Chfdon-sur-Saône.  —  Société  d'histoire  et  d'archéologie.  Mé- 
moires, t.  VII,  2e  partie. 

Chambéry.  —  Académie  des  sciences,  arts  et  belles-lettres  de  la 
Savoie.  Mémoires,  3^  série,  t.  VII  et  X. 

—  Société  savoisienne  d'histoire  et  d'archéologie.  Mémoires  et  Do- 
cuments, t.  XXIIl,  1885. 

Chartres.  —  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir.  Bulletins, 
n^s  169  à  171.  — Mémoires,  t.  II  et  111.  Monographie  de  la  cathé- 
drale de  Chartres,  par  l'abbé  Bulteau. 


-  382  -- 

Cliàteaiulun.  —  Société  archéologique  dunoise.  Bulletin,  n°^  63  à 
67. 

Château -Thierry.  — Société  historique  et  archéologique.  i4n «a/es, 
année  1883. 

Clerniont-Ferrand.  —  Académie  des  sciences,  belles  -  lettres  et 
arts.  Mémoires,  t.  XKV,  1883  ;  t.  XXVI,  1884.  —  Bulletin,  n^s  27 
à  37. 

Constantine.  —  Société  archéologique.  Becueil  des  Notices  et  Mé- 
moires, t.  XXllI. 

Dijon.  —  Bulletin  d'histoire  et  d'archéologie  religieuse  du  diocèse 
de  Dijon,  année  1885  (6  livraisons). 

Dijon.  —  Académie  des  sciences,  arts  et  belles-lettres.  Mémoires, 
t.  VIII,  1883  et  1884.  Bibliographie  bourguignonne,  par  Ph.  Mil- 
sand. 

Dijon.  —  Commission  des  antiquités  de  la  Côte-d'Or.  Mémoires, 
années  1878  à  1884. 

Draguignan.  — èocléié  tVékiàes.  Bulletin,  t.  XIV,  1882-83. 

Épinal.  —  Société  d'émulation  des  Vosges.  Annales,  année  1885. 

Fontainebleau.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Gâtinais. 
Annales,  ¥  trimestre  de  1884,  l^f  trimestre  de  1885. 

Gap.  —  Société  d'études  des  Hautes-Alpes.  Bulletin,  les  4  numé- 
ros de  1885. 

Le  Havre.  —  Société  d'études  diverses.  Recueil  des  publications, 
1880  à  1883,  année  1884,  4  fascicules. 

Langres.  —  Société  historique  et  archéologique.  Mémoires,  t.  III, 
w-  5,  1885.  —  Bullelin,  t.  II,  x\°^  24  à  31. 

Limoges.  —  Société  archéologique  du  Limousin.  Bulletin,  t.  XXI 
et  XXII,  l^"»  et  2"  livr.  Registres  consulaires  de  la  ville  de  Limoges, 
2'  registre,  1502-1062,  188  i. 

Lons-le-Saulnier.  —  Société  d'émulation  du  Jura.  Mémoires. 
',V'  série,  V'^  vol.,  1885.  Notice  sur  les  anciens  vitraux  des  églises  de 
Saint-Julien  et  de  Notre-Dame-de-Brou,  par  Prost,  n"  1. 

Lyon.  —  Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts.  Mémoires 
(classe  des  lettres),  t.  XXI  et  XXH. 

Lyon.  —  Musée  Guimet.  Revue  de  Hiistoire  des  religions,  t.  X 
et  XI,  no  1  du  t.  XII.  —  Annales  du  Musée,  t.  VII. 


—  383  — 

Le  Mans.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Maine.  Revue, 
t.  XV  et  XVI,  1884. 

—  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe.  Bulletin, 
2°  série,  t.  XXil,  1884-85;  1886,  1"  fascicule. 

—  Société  philotechnique  du  Maine.  Bulletin,  ¥  année,  2^  fasci- 
cule. 

Marseille.  —  Société  de  statistique.  Répertoire  des  travaux, 
t.  XLI,  Ire  partie,  1885. 

Montauban.  —  Société  archéologique  et  historique  de  Tarn-et-Ga- 
ronne.  BuUeliîi,  les  4  liviaisons  de  1884,  t.  X(I. 

Montpellier.  —  Académie  des  sciences  et  lettres.  Mémoires,  t.  Vfl, 
2e  fascicule,  1883-1884  (section  des  lettres). 

Nancy.  —  Société  d'archéologie  lorraine.  Journal,  1884.  —  Mé- 
moires, 3e  série,  XIl^  vol.,  1884. 

—  Académie  de  Stanislas.  Mémoires,  5^  série,  t.  II,  1884. 
Nantes.  —  Société  académique  de  Nantes  et  de  la  Loire-Inférieure. 

Annales,  vol.  V  de  la  6'^  sé)'ie,  1884. 

—  Société  archéologique.  Bulletin,  t.  XXIV,  1885. 

Nice.  —  Société  des  lettres,  sciences  et  arts  des  Alpes-Marilimes, 
Annales,  t.  IX,  1884. 

—  Société  centrale  d'agriculture,  d'horticulture  et  d'acclimatation. 
Bulletin,  n«s  98,  90,  100,  101,  1885. 

Nîmes.  —  Académie  du  Gard.  Mémoires,  S"  série,  t.  VI,  1883. 

Orléans.  —  Société  d'agriculture,  sciences,  belles-lettres  et  arts. 
Mémoires,  t.  XXV,  1885,  l^r  et  2^^  trimestres. 

Paris.  —  Société  française  de  numismatique  et  d'archéologie.  An- 
nuaire, les  4  trimestres  de  1884. 

—  Société  de  l'histoire  de  France.  Annuaire-Bulletin,  année 
1884,  t.  XI;  1885,  t.  XII  (11°  feuille). 

—  Société  des  études  historiques.  —  Revue,  4c  série,  t.  Il, 
(50^  année),  1885. 

—  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes,  année  1885,  0'=  liv. 
(XLVIe  volume). 

Pau.  —  Société  des  sciences,  lettres  et  arts.   Bulletin,  3c  série, 

t.  XIII,  1883-1884.  —  Bulletin,  l^e  année,  18 il  ;  2«  année,  1842. 

Périgueux.  —  Société  historique   et  archéologique  du   Périgord. 


—  384  - 

Bulletin,  1883,  G«  livraison  du  t.  XI,  —  Les  G  livraisons  du  t.  XII, 
1885. 

Poitiers.  —  Société  des  antiquaires  de  l'Ouest.  Bulletin,  les  trois 
premiers  trimestres  de  1885.  —  Mémoires,  1883  et  1884,  t.  VI 
et  VII. 

Rodez.  —  Société  des  lettres,  sciences  et  arts  de  l'Aveyron. 
Mémoires,  t.  XIII  (18G0-1884).  —  Bonal,  Comté  et  comtes  de 
Rodez. 

Piomans.  —  Bulletin  d'histoire  ecclésiastique  et  d'archéologie  reli- 
gieuse du  diocèse  de  Valence.  7  livraisons,  1884-1885,  de  2G  à  33. 

Rouen.  —  Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts.  Précis 
analytique  des  travaux  de  l'Académie,  1883-1884. 

—  Commission  des  antiquités  de  la  Seine- Inférieure.  Bulletin, 
t.  VL  2«  livr.,  188i. 

Saint-Omer.  —  Société  des  antiquaires  de  la  Morinic.  Bulletin, 
livr.  132, 133, 134, 135,  13G  (1885).  —  Mémoires,  t.  XIX,  1884- 
1885. 

Saintes.  —  Société  des  archives  historiques  de  la  Saintonge  et  de 
l'Aunis.  Bulletins,  t.  V,  3«,  4«,  5«,  6^  livr.,  1885. 

—  Société  d'archéologie.  Reçue, l  de  la  Commission  des  arts  et 
monuments  historiques,  3^  série,  t.  I;  4  livraisons,  1885. 

Senlis.  —  Société  archéologique.  Comptes-rendus  et  Mémoires, 
2«  série,  t.  IX,  1884. 

Soissons.  —  Société  archéologique,  historique  et  scientifique. 
Bulletin,  t.  XII,  XIH,  XIV,  1881,  1882,  1883. 

Toulon.  —  Société  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  du  Var.  Bul- 
letin, t.  XII,  1884,  1er  fascicule. 

Toulouse.  —  Société  archéologique  du  midi  de  la  France.  Bulle- 
tin des  séances,  d'avril  à  juillet  1884.  —  Mémoires,  t.  XIII,  2°  livr., 
1884. 

Tours.  —  Société  archéologique  de  la  Touraine.  Bulletin,  t.  VI, 
année  1884;  Ic"  et  2^  trimestres  1885. 

Valence.  —  Société  d'archéologie  et  de  statistique  de  la  Drôme. 
Bulletin,  année  1885,  4  livraisons  :  72  à  75. 

Valencicnnes.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts.  Revue, 
nos  1  à  10,  1885. 


—  385  — 

Vannes.  —  Société  polymalhique  du  Morbihan.  Bulletin,  années 
1883,  1884. 

Vendôme.  —  Société  archéologique  du  Vendômois.  linllelin, 
t.  XXIII,  1884. 


IV.     —   SOCIÉTÉS   ÉTRANGÈRES. 

Bruxelles.  —  Société  royale  de  numismatique  belge.  Revue  de  nu- 
mismatique, 1885,  41<=  année,  4  livr.,  avec  planches. 

—  Commission  royale  des  monuments  d'art  et  d'archéologie.  Bul- 
letins, 20°  année,  9  à  12.  -  21«  année,  de  1  à  8  (1882). 

Genève.  —  Société  de  géographie.  Le  Globe,  t.  XXIII,  nov.  1884 
à  mai  1885. 

—  Institut  national  genevois.  Mémoires,  t.  XV,  1880-1883.  — 
Bulletin,  t.  XXVI,  1884. 

Gorlitz.  ~  Commission  de  la  Société  des  belles-lettres  de  Haute- 
Lusace,  60^  vol.,  2^  partie,  1884. 

Liège.  —  Institut  archéologique  Uégeois.  Bulletin,  t.  XXVIII,  1884, 
Ire  livraison. 

Lund.  —  Universitas  Lundensis.  Acla  universiiatis,  t.  XX  en 
4  volumes,  1883-84.  —  Catalogue  de  sa  bibliothèque,  1884. 

Namur.  —  Société  archéologique.  Annales,  t.  XVI,  3"  livr.,  1885. 
—  Bibliographie  namuroise,  par  Doyen,  1"  partie,  2°  livr. 

Saint-Pétersbourg.  —  Société  impériale  d'archéologie  russe.  Essai 
sur  le  (■oslume  et  les  armes  des  gladiateurs,  1  vol.,  1882.  —  Bulletin 
archéologique,  i.  II,  1882. 

Stockholm.  —  Académie  royale.  2  vol.  de  Mémoires,  1882,  in-4° 
et  in-8°. 

Tongres.  —  Société  scientifique  et  littéraire.  Bulletin,  t.  XVI, 
1884. 

Vienne.  —  Société  impériale  et  royale  de  géographie.  Communica- 
tions de  la  Société  géographique  (en  allemand),  t.  XXVII. 

Washington.  —  Smithsonian  institution.  2'  Rapport  du  Bureau 
d'ethnologie.  —  Annual  report  of  the  board  of  Régents,  1882.  — 
Contributions  to  north  américain  ethnology,  V,  1882. 


—  386  — 

Zagreb  (Agraiii).  —  Société  arclK'ologiqne  croate.  Viestnik,  M,  les 
4  livr.  de  1885. 


V.    —    ACQUISITIONS. 

Trailé  hhlonqnt  et  pratique  des  Archivi-s  publiques,  par  Gabriel 
Riclioii,  1885,  Paris,  1  vol.  in-8o,  P.  Dupont. 

Le  bourg  d'Avenum.,  ses  murailles,  ses  tours,  ses  tempks,  avec 
planches,  par  Poullain,  membre  de  la  Société  française  d'archéologie, 
Orléans. 


VI.    —   ABONNEMENTS. 

Revue  critique,  année  1885. 
Revue  historique,  les  6  livraisons  de  1885. 
Bulletin  de  la  Société  bibliographique,  les  12  livraisons  de  1885. 
Polijbiblion,  partie  littéraire  et  partie  tochnirpie,  année  1885. 
Dulletino  di  archeologia  cristiatia,  de  Rossi,  4«  série,  3"  année, 
livr.  1,  2,3,  188i-85. 
Belfort.  —  Revue  d'Alsace,  les  A  livraisons  de  1885,  t.  XIV. 


IHP.    QEOUaES    JACOll,  —  OULKAKS. 


BULLETIN 


DE   LA   SOCIETE 


ARCHÉOLOGIQUE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉAMIS 


N"  128. 

PREMIER  TRIMESTRE  DE    1886. 


LISTE 
DES  MtMBDES  DE  LA  SOCIÉTÉ  ARCIlÉOLOUIdUE  ET  IIISTORIÛIJE  DE  L'ORLÉANAIS 


MEMBRES  HONORAIRES  DE  DROIT. 

MM.  le  Général  commandant  le  5e  corps  d'armée  à  Orléans. 
le  premier  Président  de  la  Cour  d'Orléans, 
le  Préfet  du  Loiret, 
le  Préfet  de  Loir-et-Cher, 
le  Préfet  d'Eure-et-Loir. 
l'Evoque  d'Orléans. 
l'Évcque  de  Blois. 
l'Évéïiue  de  Chartres, 
le  Maire  d'Orléans. 

BLLLtTIN    N"    128.  il» 


—  388  — 


MEMBRES  HONORAIRES  ELUS. 

1859  MM.  Deusi.e  (Léopold),  membre  de  l'Institut,  administrateur 

trénéral  do  la  lîibliollu'que  nationale,  Paris. 
I8G5  Gil.vnoi"iLlj:T,  conservateur  au  départenieiil  des  médailles 

et  antiques  de  la  Bibliothèque   nationale,  rue  Colbert, 

i2,  Paris. 
GRANDPr.RiiET,  ancien  garde  des   sceaux,   sénateur,   rue 

de  Marignan,  24,  Paris. 
1809  AViTTE  (de),  membre  de  l'Institut,  rue  Fortin,  5,  Paris. 

1874  RoziÈRE  (de),   membre  de  l'Institut,  sénateur,  rue   Lin- 

coln, 8,  Paris. 
Barthélémy  (Anatole  de),  membre  du   Comité  des  tra- 
vaux histoi'iques  et  de  la  Société  des  Antiiiuaires  de 
France,  rue  d'Anjou-Saint-IIonoré,  9,  Paris. 

1875  Wallon,   sénateur,   secrétaire  perpétuel    de  l'Académie 

des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  au  palais  Mazarin, 

Paris. 
Jourdain,  membre  de  l'Institut,  rue  Cambon,  21,  Paris. 
1883  Bertrand  (Alexandre),  men)bie   de   l'Institut,  directeur 

du  Musée  de  Saint-Germain-en-Laye. 
Picot  (Georges),  membre   de  llnstitut,  rue  Pigalle,  54, 

Paris. 
ÏAMizEY  DE  Larroque,  Correspondant  de  l'Institut,  Gon- 

taud  (Lot-et-Garonne). 
1885  LucE  (Siméon),  membre  de  l'Institut,  boulevard  Saint- 

Michel,  95,  Paris. 
Lasteyrie  (Robert  de),  professeur  à  rKcole  des  Chartes, 

membre  du  Comité  des   travaux   historiques,   rue  des 

Saints-Pères,  13. 


MEMBRES  TITULAIRES  RESIDANTS  (1). 

1849  MM.  *  Desnoyers,  vicaire  géM(''ial,  membre  de  la  Société  d'A- 
griculture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Oiléans, 
Directeur  <iu  Musée  historique. 


(1)  Les   noms  des  membres  fondateurs  sont   prceidés  d'un  .isliiriKiiic.   —  Les 
autres  membres  sont  inscrits  à  la  date  de  leur  admission. 


—  389  — 

1852  MM.  GiiouE'PE,  professeur  de   dessin   au   Lycée  et  aux  Écoles 
normales,  membre  de  la  Société  d'Agriculture,  Scien- 
ces, Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans. 
Tranciiau,  inspecteur  honoraire  de  l'Académie  de  Paris. 

1855  Boucher  de  Molandon,  membre  non  résidant  du  Comité 

des  travaux  historiques  au  Ministère  de  l'Instruction 
publique,  membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix  d'Or- 
léans. 

1857  Baguenault  de  Viéville.  ancien  président  de  la  Société 

d'Agriculture,  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Or- 
léans, 

1857  GoLLiN,  inspecteur  général  honoraire  des  ponts  et  chaus- 

sées, membre  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences, 
Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et  de  l'Académie  de 
Sainte-Croix. 

1859  LoiSELEUU,  bibliothécaire   de  la  ville,  correspondant  du 

Ministère  de  ITnsduction  publique,  secrétaire  général 
de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles-Lettres  et 
Arts  d'Orléans. 

1860  Basseville,   avocat,  conseiller  général  de  Loir-et-Cher, 

membre  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,   Belles- 
Lettres  et  Arts  d'Orléans. 
Gastines  (Léonce  de),  ancien  élève  de  l'École  des  Char- 
tes, membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 
ViGNAT  (Gaston),  propriétaire. 

1865  Jarky  (Louis),  avocat,  membre  de  la   Société  d'Agricul- 

ture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et  de 
l'Académie  de  Sainte-Croix. 

18G8  Beaucorps  (Maxime    de),  ancien    élève   de    l'École  des 

Chartes,  membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

1869  Baguenault  de  Puchesse  (Gustave),  docteur  es  lettres, 

membre  de  l'Académie   de   Sainte-Croix,    membre  du 
Conseil  de  la  Société  de  l'Histoire  de  Fi'ance. 
RociiETERlE  (Maxime  de  la),  membre  de   la  Société  d'A- 
gricultui-e,  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et 
de  l'Académie  de  Sainte-Croix. 

1871  1)''  Patav,  médecin  chef  de  service  à  l'Ilùlel-Dieu,  mem- 

bre de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles-Lettres 
et  Arts  d'Orléans. 

1875  GocHAUD   (abbé),    membre  de  la   Société  d'Agriculture, 

Sciences,  Beiles-Leltres  et  Arts  d'Orléans  et  do  l'Acn- 
déinie  de  Sainte-Croix. 


—  300  — 

1875  MU.  Val'zelles  (Ludovic  (1(!),  conseiller  honoraire  à  la  t'.our 

d'Orléans,  membre  de  la  Société  d'Agriculture,  Scien- 
ces, Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et  de  l'Académie 
de  Sainte-Croix. 

1876  Baillet,  ancien  élève  de  l'École  des  Chartes,  membre  de 

la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles-Lettres  et 
Arts  d'Orléans. 

*  BiMBENET  (Eugène),  président  de  la  Société  d'Agiicul- 
ture,  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans. 

Bailly,  professeur  au  Lycée,  membre  du  Conseil  acadé- 
mique de  Paris,  membre  de  la  Société  d'Agriculture, 
Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans. 

1877  Danton,  chef  de  division  à  la  Préfecture  du  Loiret. 

1878  Davoust  (Emile),  membre   de  la  Société  d'Agriculture, 

Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans,  attaché  au 
Musée  historique. 

1879  Raguenet  de    Sainï-Aliun    (Octave),    ancien   élève    de 

l'École  des  Chartes,  membre  de  l'xVcadémie  de  Sainte- 
Croix. 

1880  Du.viUYS   (Léon),   membre  de    la    Société    d'Agriculture, 

Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans,  attaché  au 
Musée  historique. 

1881  TiiiLLiEii,  notaire,  ancien  élève  de  l'École  des  chartes, 
Delorme,  président  du  Comité  départemental  de  secours 

aux  blessés  du  Loiret. 

1882  IlErxLUisON,  libraire-éditeur. 

Pommier,  juge  d'instruction  au  Tribunal  civil  d'Orléans. 

1883  FouuNiER  jeune,  architecte. 

1886  Guerrier,    docteur    es -lettres,    professeur    au    Lycée, 

membre  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles- 
Lettres  et  Arts  d'Orléans. 


MEMBRES  TITULAIRES  NON  RÉSIDANTS. 

1849  MM.  Dui'RÉ,  ancien  bibliothécaire  de  la  ville  de  l>lois,  corres- 
pondant du  ]\Iinistèi-e  de  l'Instruction  publiijue,  rue 
Donnissan,  41,  à  Bordeaux. 

1851  Maître  (abbé),  rue  de  Beauce,  à  Pithiviers  (Loiret). 

Marchand,    correspondant   honoraire    du    Ministère   de 
l'Instruction  publique,  à   Ouzouor-.sur-Trézée   (Loiret). 

1851  Delvunk,  avocat  à  Koiuorantin. 


—  391   - 

1854  MM.  Rallot,  docteur-médecin  à  Montargis. 

Laurand  (Jules),  au  château  des  Montils  (Loir-et-Cher). 

1857  Sâint-Laumer  (de),  ancien  maire  de  Chartres. 

1858  Demersay  (Alfred),  à  La  Chapelle-sur-Aveyron  (Loiret). 

1859  De   la    Tour,    percepteur   à    Saint-Maurice-sur-Fessard 

(Loiret). 

18G2  Pillard,  docteur-médecin  à  Ladon. 

1867  CouRCY  (marquis  de),   conseiller  général  du  Loiret,   au 

château  de  Glaireau,  à  Suliy-la-Chapelle  (Loiret). 

1880  Maulde  (de),  archiviste  paléographe,  lauréat  de  l'Insti- 

tut, ancien  sous-Préfet,  à  Flottin,  près  Boiscommun 
(Loiret). 

1872  Rancourt  de  Mlmerand  (Achille  de),  à  Cernoy  (Loiret). 

1873  Vernon  (comte  de),  château  de  la  Briais,  à  Saint-Julien - 

de-Vouvantes  (Loire-Inférieure) . 
Aboville  (vicomte  d'),  ancien  député,  au  château  de  Rou- 

ville,  près  Malesherbes  (Loiret). 
Clouet,  architecte,  à  Boulogne-sur-Seine,  rue  Escudier, 

7  bis. 
Filleul  (Edmond),  propriétaire,  à  Montbouy  (Loiret). 

1874  FouGHER,  curé-doyen  de  Meung  (Loiret). 

1876  Harcourt  (marquis  Bernard  d'),  ancien  député  du  Loiret, 

rue  de  Grenelle-Saint-Germain,  142,  à  Paris. 
Chasseval  (Henri  de),  au  château  du  Muguet,  à  Ouzouer- 
sur-Trézée  (Loiret). 

1883  BuciiET,   ancien  avoué,  rue  de  Vaugirard,  111,  à  Paris. 
Besnard,  ancien   magistrat,  à  Courbanton,  près  Neung- 

sur-Beuvron  (Loir-et-Cher). 

1884  Debrou  (Paul),  ancien  avocat  au  Conseil  d'État  et  à  la 

Cour  de  cassation,  château  du  Mazuray,  commune  de 
Ménestreau-en-Villette  (Loiret). 

1885  ViGNAT  (Eugène),  ancien  député,  ancien  maire  d'Orléans, 

château  de  la  Salle_,  Boigny  (Loiret). 


ASSOCIES  CORRESPONDANTS  FRANÇAIS. 

1850  MM.  DuvAL  (l'abbé),  à  Amiens. 

CouRMONT,  ancien    directeur  des    beaux-arts,  â    Cannes 

(Var). 
1852  Haoul-Duval,  premier  président   honoraire  do  la   Cour 

d'appel  (le  lîordcaux,  avenue  Kléher,  78,  â  Paris. 


-  302  — 

1852  MM.  CouBLKT  (l'ablji-  J.),  cliiinoine,  directeur  de  la  Revue  de 
l'Art  chrétien,  à  Versailles. 
Garnier  (Jules),  président  de  la  Société  des  Antiquaires 
de  Picardie,  à  Amiens. 

1856  Barthélémy  (Kdouard  de),  membre  du  Comité  des  tra- 

vaux histori([ues,  rue  Las-Cases,  22,  à  Paris. 

1863  Mallet  (Fernand),  à  Amiens. 

1864  Rey,  membre  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France, 

rue  de  la  Neva,  10,  à  Paris. 

1868  Geslin,  ancien  attaché  au  Musée  des  antiques  du  Louvre, 

rue  de  la  Condamine,  21,  à  Paris. 

1869  RuELi.E,  bibliothécaiï'e  à  Sainte-Geneviève,  Paris. 

1870  Pérot,  membre  de   la    Société    d'émulation  de   l'Allier 

(Moulins). 

1873  CiiOLLET  (Alfred),  rue  Millevoie,  à  Abbeville  (Somme). 
DuciiATEAU,  curé-doyen  de  Chécy  (Loiret). 
GouHDON,  vétérinaire,  à  Malesherbes  (Loiret); 

1874  Lor.EAU,  conseiller  général  du  Loiret,  à  Briare  (Loiret). 

1875  Martellikhe,  ancien  maiiistrat,  à  Pitliiviers. 

1876  le  Cuié  d(î  Saint-Benoît-sur-Loire. 
Raïhoin,  curi!  de  Montigny  (Loiret). 
Berton,  curé  de  Saint-Martin-d'Abbat  (Loiret). 
Morillon,  cité  Condorcet,  4,  à  Paris. 

Felice  (Paul  de),  pasteur  à  Chartres  (Eure-et-Loir). 
AuDOUARD,  curé  de  Trinay  (Loiret). 
Lafenestre  (Geo)'ges),  conservateur-adjoint  et  professeur 
au  Louvre,  rue  Jacob,  23,  à  Paris. 

1878  Amelot,  curé  de  Saint-Jean-de-la-Ruelle  (Loiret). 
CiL^GOT  (Ludovic),  château  de  Rastignac,  par  la  Bâchel- 

lerie  (Dordogne). 

1879  Le  Roy,  avoué  à  Montargis  (Loiret). 

La  Vallière  (de),  directeur  d'assurances  à  Blois. 

GouRTiN  (Henri),  à  Brinille,  par  Bourmont  (Haute-Marne). 

Hauvette-Besnault,  conservateur-adjoint  à  la  biblio- 
thèque de  l'Université,  à  Paris. 

Dorange,  curé  de  Crottes. 

BoNNARDOT,  archivist(»-pa!éo.ur;i]iln'.  soiis-inspedeur  du 
service  histoi'ique  de  Paris,  rue  de  la  Sanlt-,  46,  Paris. 

1880  GiLLET,  curé  de  Sougy  (Loiret). 

1881  CAi'.TArn,  curé-doyen  de  Puiseaux. 

1882  Crochet,  curé-doyen  d(>  Ferrières. 

Sainsot,  curé-ilnyeu  de  TiM'miiiiiTs  fIviiT'-(>!-L'iir). 


—  393  — 

1882  MM.  La  Croix  (Io  R.  P.  de),  membio  de  la   Sociôlé  dos  Anti- 

quaires de  France,  à  Poitiers  (Vienne). 
D'Arc  (Pierre),  avocat  à  la  Coui-  d'Appel  d'Aix  (lîouclies- 

du-Rhône). 
De  Draux,  à  Boucq,  par  Foug  (Meurthe). 
lÎENARD  (Agiicol),  dessinateur,  17,  rue  de  la  GoUégialt., 

Paris. 

1883  CiRELlet-Balguerie,  membre  correspondant  delà  Société 

des    Antiquaires    de    France,    rue    Saint-Sulpice,    38, 
Paris. 

1884  Arc.ant,  curé  de  Chevilly  (Loiret). 

Stein,  archiviste  aux  Archives  nationales,  rue  de  l'Abbc- 
Grégoire,  37,  Paris. 

1885  Simon  (Gabriel),  président  du  Tribunal  civil  de  Gien. 
Champion,  instituteur  à  Goulraiers. 
Foucher-Veillard,  pharmacien,  à  Beaugency. 
GuiGNARU,  vice-président  de  la  Société  d'Histoire  natu- 
relle de  Loir-et-Cher,  à  Cliouzy,  près  Blois. 

188G  Porcher  (l'abbé),  docteur  en  théologie,  chanoine  hono- 

raire, à  Blois. 
Casati,  conseiller  à  la  Cour  de  Paris,  25,  rue  Las  Cases, 
Paris. 


ASSOCIES  CORRESPONDANTS  ETRANGERS. 

1849  MM.  Morel-Fatio  ,     conservateur     du    Musée    de    Lausanne 
(Suisse). 
MaiîMol  (Eugène  del),  président  de   la    Société  archéolo- 
gique de  Namur. 
1852  Chalon  (Renier),  président  de  la  Société  belge  de  numis- 

matique, rue  du  Trône,  113,  à  liiuxelles. 
l'ÉvÈQUE  de  Bethléem,  abbé  de  Saint-Mauricc-en-Valais 

(Suisse). 
KoiiNE  (de),  secrétaire  de  la  Société  impériale  d'archéolu- 

gie  de  Saint-Pétersbourg. 
RoACH-SMrrn  (Charles),  à  Londres. 
1870  RiviER  (Alphonse),  j)role<seur  de  (Iri)if,  à  Bruxelles. 

1883  IIagen  (Heiaïami),   pi'olesseur  à  riluiveisilé    de     liei'iie 

(Suisse). 


—  394  — 

SOCIÉTÉS    CORRESPONDANTES. 

SOCIÉTÉS  FRANÇAISES. 

Abbeville.  —  Société  d'émulation. 

Agen.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

Albi.  —  Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  du  Tarn. 

Amiens.  —  Société  des  Antiquaires  de  Picardie. 

Angers.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

Angers.  —  Société  académique  de  Maine-et-Loire. 

Angouléme.  —  Société  archéologique  et  historique  de  la  Charente. 

Arras.  —  Académie  des  Sciences,  Lettres  et  Arts. 

Arras.  —  Commission  des  Antiquités  du  Pas-de-Calais. 

Autun.  —  Société  éduenne. 

Auxerre.  —  Société   des    Sciences     historiques    et     naturelles    de 

l'Yonne. 
Beauvais.  —  Société  académique  d'Archéologie,  Sciences  et  Arts  du 

département  de  l'Oise. 
Belfort.   —  Revue  d'Alsace. 
Besançon.  —  Société  d'Émulation  du  Doubs. 
Béziers.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire. 
Blois.  —  Société  des  Sciences  et  Lettres. 
Bone.  —  Académie  d'Hippone. 
Bordeaux.  —  Société  archéologique. 
Boulogne-sur-Mer.  —  Société   académique   de   Tarrondissement  de 

Boulogne-sur-Mer. 
Bourg.  —  Société  d'Émulation  de  l'Ain. 
Bourges.  —  Société  des  Antiijuaires  du  Centre. 
Bourges.  —  Société  historique,  littéraire,  artistique  et  scientilicjue 

du  Cher. 
Brive.  —  Société   scientifique,  historique   et   archéologique   de   la 

Corrèze. 
Caen.  —  Société  des  Antiquaires  de  Normandie. 
Cahors.  —  Société  des  études  littéraires,  scientifiques  et  artistiques 

du  Lot. 
Castres.  —  Commission  d'antiquités. 
Chalon-sur-Saône.  —  Société  d'Histoire  et  d'Archéologie. 
Chàlons-sur-^Iarne.  —  Société  d'Agiicu'ture,   Commerce,   Sciences 

et  Arts  (le  la  Mai-iie. 
Chambéry.  —  Société  savoisicniK^  (.fllistoiio  et  d'Archéologie. 


—  395  — 

Clininbéry.  —  Académie  des  Sciences,  Lettres  et  Arts  de  Savoie. 

Gliaitros.  —  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir. 

Gliàteaudun.  —  Société  archéologique  dunoise. 

Chàteau-ïhierry.  —  Société  historique  et  archéologique. 

Cherbourg,  —  Société  académique. 

Clermont-Ferrand. — Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 

Gonstantine  (Algérie).  —  Société  archéologique. 

Dijon.  —  Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres. 

Dijon.  —  Gommission  des  Antiquités  de  la  Gùte-d'Or. 

Dijon.  —  Bulletin  d'histoire  et  d'archéologie  religieuses. 

Douai.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  du  Nord. 

Draguignan.  —  Société  d'Études  scientifiques  et  archéologiques. 

Épinal.  —  Société  d'Émulation  des  Vosges. 

Fontainebleau.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Gâtinais. 

Gap.  —  Société  d'Études  historiques,  scientifiques  et  littéraires  des 

Hautes-Alpes. 
Grenoble.  —  Académie  Delphinale. 
Guéret.  —  Société  des  Sciences  naturelles  et  archéologiques  de  la 

Creuse. 
Langres.  —  Société  historique  et  archéologique. 
Le  Havre.  —  Société  havraise  d'études  diverses. 
Le  Mans.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  la  Sarthe. 
Le  Mans.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Maine. 
Le  Mans.  —  Société  philotechnique  du  Maine. 
Lille.  —  Gommission  historique  du  Nord. 
Limoges.  —  Société  archéologique  et  histoi'ique  du  Limousin. 
Lons-le-Saulnier.  —  Société  d'Émulation  du  Jura. 
Lyon.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 
Lyon.  —  Société  littéraire,  historique  et  archéologique. 
Lyon.  —  Musée  Guimet. 

Màcon.  —  Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres. 
Marseille.  —  Société  de  Statistique. 
Montauban.  —  Société    archéologique    et    historique    de    Tarn-et- 

Garonne. 
Montbéliard.  —  Société  d'Emulation. 
Montpellier.  —  Académie  des  Sciences  et  Lettres. 
Moulins.  —  Société  d'Émulation  du  département  de  l'Allier. 
Nancy.  —  Société  d'Archéologie  lorraine. 
Nancy.  —  Académie  de  Stanislas. 

Nantes.  —  Société  académicjue  do  Nantes  et  de  la  Loiro-Inférieuro. 
Nantes.  —  Société  archéologi([ue. 
Nevers.  —  Société  nivernaise  des  Lettres,  Sciences  et  Arts. 


—  39G  — 

Nice.  —  Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts  des  Alpes-Maritimes. 

Nice.  —  Société  d'Agriculture  ,  d'Horticulture  et  d'Acclimatation 
des  Alpes-Maritiines. 

Nîmes.  —  Académie  de  Nîmes. 

Orléans.  —  Société  d'Agriculture,   Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 

Orléans.  —  Académie  de  Sainte-Croix. 

Paris.  —  Ministère  do  l'Instruction  ]iuI)Iiquo  et  des  Beaux-Arts; 
—  Bulletin  des  travaux  historiques  et  scientifiques  ;  —  Réper- 
toire des  travaux  historiques. 

Paris.  —  Listitut  de  France;  —  Jommal  des  Savants. 

Paris.  —  Société  des  Antiquaires  de  France. 

Paris.  —  Société  de  l'Histoire  de  France. 

Paris.  —  Société  française  de  Numismatique  et  (rArchéologie. 

Paris.  —  Ecole  des  Chartes. 

Paris.  —  Société  française  d'Archéologie  pour  la  conservation  et 
la  description  des  monuments. 

Paris.  —  Société  des  études  historiques. 

Pau.  —  Société  des  Sciences.  Lettres  et  Aits. 

Péi'igueux.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Périgord. 

Poitiers.  —  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest. 

Rambouillet.  —  Société  archéologique. 

Rennes.  —  Société  archéologique  du  département  d'Rle-et- Vilaine. 

Rodez.  —  Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts  de  l'Aveyron. 

Romans.  —  Bulletin  d'histoire  ecclésiastique  et  d'archéologie  reli- 
gieuse du  diocèse  de  Valence,  Digne,  Gap,  Grenoble  et  Viviers. 

Rouen.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 

Rouen.  —  Commission  des  Antiquités  de  la  Seine-Inférieure. 

Saint-Omer.  —  Société  des  Antiquaires  de  la  Morinie. 

Saintes.  —  Société  des  Archives  historiques  de  la  Saintonge  et  de 
l'Aunis. 

Saintes.  —  Commission  des  Arts  et  Monuments  hisfori(|ues  de  la 
Charente-Intérieure. 

Sentis.  —  Comité  archéologique. 

Sens.  —  Société  archéologique. 

Soissons.  —  Société  archéologique,  historique  et  scientifique. 

Toulon.  —  Académie  du  Var. 

Toulouse.  —  Société  archéologique  du  midi  de  la  France. 

Tours.  —  Société  archéologique  de  Touraine. 

Troyes.  —  Société  académi({ue  d'Agriculture,  des  Sciences,  Arts  et 
Belles-Lettres  de  l'Aube. 

Valence;.  —  Société  d'Ai'cliéologie  et  de  Statistique  de  la  Drônie. 

Valenciennes.   —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 


—  397  — 

Vannes.   —  Société  polymatlii(iue  du  Morijilian. 

Vendôme.  —  Société    archéologique ,    scientifique   et   littéraire    du 

Vendômois. 
Verdun.  —  Société  philomatliiquo. 
Versailles.  —  Commission  des  Anti({uités  et  des  Arts  de  Seine-ct- 

Oise. 

SOCIÉTÉS  ÉTRANGÈRES. 

Anvers.  —  Académie  d'Aicliéologie  de  Belgique. 

Bruxelles.  —  Commission  royale  des  monuments. 

Bruxelles.  —  Société  de  Numismatique  belge. 

Christiania.  —  Université  royale  de  Norvège. 

Genève.  —  Société  de  Géographie. 

Genève.  —  Institut  national  genevois. 

Genève.   —  Société  d'Histoire  et  d'Archéologie. 

Goilitz  (Prusse).  —  Société  scientifique  de  la  Ilaute-Lusace. 

Liège.  —  Institut  archéologique  liégeois. 

Lund  (Suède).  —  Universitas  Lundensis. 

Luxembourg.  —  Société  archéologique  et  historique. 

Metz.  —  Académie. 

Namur.  —  Société  archéologique. 

Saint-Pétersbourg.  —  Société  impériale  d'Archéologie. 

Stockholm.  —  Académie  royale. 

Tongres.   —  Société  des  Sciences  et  Lettres  du  Limbourg. 

Vienne  (Autriche).  —  Institut  géograpliique. 

Washington.  —  Smithsonian  institution. 

Zagreb.  —  Société  archéologique  croate  de  Zagreb  (Agram). 


BIBLIOTHÈQUES  QUI  REÇOIVENT  LES  PUBLICATIONS. 

La  biljliothèquc  publique  de  la  ville  d'Orléans. 

—  de  la  Cour  d'api)cl  d'Orléans. 

—  du  grand  Séminaire  d'Orléans. 

—  du  petit  Séminaire  de  La  Cliapelle-Saint-Mesmin. 

—  du  petit  Séminaire  de  SaintoCroix. 

—  administrative  de  la  Préfecture  du  Loiret. 

—  des  employés  du  Loiret. 

—  du  fAci'e  d'Orléans. 

—  lie  l'Iù'.ole  normale  prininiii^  flu  Loirtït. 


-  398  — 

La  bibliothèque  de  la  réunion  des  officiers  d'Orléans. 

—  publique  de  la  ville  de  Montargis. 

—  publique  de  la  ville  de  Pithiviers. 

—  publique  de  la  ville  de  Blois. 

—  publique  de  la  ville  de  Chartres. 

—  Mazarine  (Paris). 

—  de  l'Université,  à  la  Sorbonne  (Paris). 

—  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France  aux  Archives 

nationales  (Paris). 
M.  l'Administrateur  des  Musées  nationaux, 
M.  le  Conservateur  du  Musée  de  Saint-Germain. 


COMPOSITION  DU  BUREAU  DE  LA  SOCIÉTÉ  POURL'ANNÉE188G 

Président.  —  M.  Tranchau. 
Vice-Président.  —  M.  Max.  de  la  Rociieterie. 
Secrétaire.  —  M.  Dumuys. 

Vice-Secrétaire- Archiviste.  —  M.  l'abbé  Cocitard. 
Trésorier.  —  M.  Thillier. 

Commission  des  jniblications.  —  MM.  Baguenault  de  Puchesse, 
ViGNAT  et  Basseville. 


—  399 


Séance    du   vendredi    15  janvier    1886. 

Présidence  de  M.   Tranchau,  président. 

M.  Tranchau,  nommé  président  aux  élections  du  22  décembre, 
ouvre  la  séance  par  l'allocution  suivante  : 

Messieurs  et  chers  collègues, 

Un  sentiment  très  sincère,  bien  plus  que  l'usage  et  la  conve- 
nance, me  commande  ma  première  parole.  Elle  ne  peut  être 
que  l'expression  d'une  profonde  gratitude  pour  le  témoignage 
de  confiance,  et,  j'oserai  dire,  d'amitié,  qui  m'a  forcé  de  m'as- 
seoir,  pour  une  année,  sur  ce  fauteuil.  J'aurais  été  heureux  de 
garder  le  modeste  emploi  que  vous  m'aviez  plusieurs  fois  donné, 
le  seul  qui  convienne  à  mes  goûts  et  à  mes  aptitudes  :  vous  en 
avez  décidé  autrement;  je  m'incline  ému  et  reconnaissant.  Cet 
honneur,  que  je  n'avais  ni  désiré,  ni  recherché,  vous  avez 
voulu  me  le  conférer  comme  couronnement  d'une  carrière  qui 
s'achève,  et  comme  souvenir  des  trente-trois  années  que  j'ai 
passées,  presque  sans  interruption,  parmi  vous.  Ce  n'est  pas 
mes  travaux  que  vous  avez  entendu  récompenser  ;  —  ils  sont 
bien  humbles  et  occupent  peu  de  place  dans  vos  recueils.  — 
Tous  ceux  qui  m'ont  précédé  à  la  présidence  s'étaient  distin- 
gués par  des  recherches,  des  études,  des  mémoires,  des  livres, 
en  un  mot  par  une  compétence  d'archéologue,  de  numismate 
ou  d'historien  que  j'envie  et  que  j'admire,  sans  espérer  pou- 
voir y  atteindre  jamais.  Je  ne  suis  plus  d'âge  à  apprendre,  ni 
surtout  à  produire,  pas  même  un  discours  académique.  Car 
l'activité  féconde  du  travail  dans  la  vieillesse  est  un  privilège 
rare,  départi  à  plusieurs  d'entre  vous  pour  notre  grand  profit, 
mais  dont  la  nature  se  montre  généralement  avare,  et  qu'elle 
m'a  refu.sé. 


—  40U  — 

Vous  avez  eu,  messieurs,  onze  présitleiils,  —  dont  quelques- 
uns  plusieurs  fois  élus,  —  depuis  la  fondation  de  notre  Société, 
née,  vous  le  savez,  dans  le  cabinet  de  notre  vénéré  confrère, 
M.  l'abbé  Desnoyers,  le  28  janvier  1848. 

Je  me  suis  fait,  d'après  nos  Bulletins,  l'hisloire  de  leur  pré- 
sidence. J'aurais  eu  grand  plaisir  à  retracer  ici  la  physionomie 
de  chacun  d'eux,  et  tout  au  moins  l'esquisse  des  services  qu'ils 
nous  ont  rendus  ;  c'eût  été  leur  payer  une  fois  de  plus  la  dette 
de  notre  reconnaissance.  Je  renonce  avec  peine  à  cette  revue 
rétrospective,  dans  la  crainte  de  répéter  ce  que  vous  savez  tous, 
et  de  blesser  la  modestie  de  ceux  d'entre  eux  qui  m'écoutent. 
Je  me  borne  à  rappeler,  pour  m'exciter  moi-même  à  l'elfort, 
que  tous  ont  contribué  largement  à  élever  notre  Compagnie  à 
une  hauteur  d'où  il  ne  faut  pas  la  laisser  déchoir.  Et  c'est  là 
précisément  ce  qui  m'effraie,  je  le  dis  sans  fausse  modestie. 

Le  Président  d'une  Société  comme  la  nôtre  doit  n'être  étran- 
ger à  aucune  partie  du  vaste  domaine  de  l'archéologie;  il  doit 
être  toujours  prêt  à  donner  son  opinion  sur  les  questions  qui 
peuvent  être  soulevées  parmi  vous  sur  la  numismatique,  l'épi- 
graphie,  la  philologie,  l'architecture,  les  arts,  les  l)elles-lettres, 
l'histoire,  et,  en  me  regardant  de  l'œil  même  le  plus  indulgent, 
je  me  trouve  sur  tous  ces  points  d'une  grande  pauvreté. 

Donc,  Messieurs  et  chers  collègues,  j'ai  besoin,  pour  m'aidfr 
à  remplir  ma  tâche,  de  toute  votre  amicale  bienveillance  et  de 
l'appui  constant  du  Bureau,  dont  je  ne  manquerai  pas  d'invo- 
quer les  conseils  et  les  lumières  en  toute  circonstance. 

A  défaut  des  qualités,  des  mérites  et  des  titres  que  vous  aviez 
trouvés  chez  mes  prédécesseurs,  je  vous  apporte  ma  bonne  vo- 
lonté et  mon  dévoûment  absolu.  Mon  plus  vif  désir  comme  le 
vôtre  à  tous,  c'est  de  voir  toujours  régner  entre  nous  l'union  la 
plus  paifaite,  la  plus  adectueuse  courtoisie  dans  nos  relations, 
un  sincère  esprit  de  concorde  dans  les  discussions,  l'amour  dé- 
sintéressé de  la  science  et  de  la  vérité,  l'unique  piéoccupation 
des  talents  à  honorer  et  des  travaux  à  récompenser  pour  le  plus 
grand  profit  delà  Compagnie.  Inutile  de  vous  assurer  de  l'ini- 
pariialilé  dunl  je  im;  forai    Ioiijdui's  un  devoir  et    un   |il,ii>ir.  l.e 


—  401  — 

sentiment  de  confraternité  fait  le  plus  grand  charme  de  nos 
réunions,  en  même  temps  qu'il  est  la  meilleure  garantie  d'une 
cordiale  rivalité  dans  le  travail. 

Et,  puisque  je  parle  de  travail,  voulez-vous  bien  me  per- 
mettre de  vous  entretenir  encore  un  instant  des  travaux  entre- 
pris par  la  Société,  restés  inachevés,  et  que  peut-être  nous  pour- 
rons reprendre  en  commun  et  mener  à  chef? 

Dans  la  séance  du  13  juin  1879,  sur  la  proposition  de  M.  Des- 
noyers, une  commission  a  été  nommée  pour  dresser  la  carte  des 
voies  romaines  du  déparlement.  Elle  était  composée  de  MM.  Bim- 
benet,  Bailly,  Cochard  et  Trancliau.  S'est-elle  réunie?  Je  ne 
crois  pas.  Quand  une  commission  est  nommée,  elle  devrait  aus- 
sitôt se  donner  un  président.  J'avoue  à  ma  honte  que,  pour  ma 
part,  je  me  suis  borné  à  prendre  çà  et  là  quelques  notes.  Ne  se- 
rait-il pas  possible  de  reconstituer  celte  commission,  qui  ferait 
appel  au  concours  de  nos  correspondants  du  Loiret,  et  qui,  en 
attendant  les  renseignements  pris  sur  place,  recueillerait  les 
matériaux  épars  dans  nos  BuUeiiits  et  Mémoires,  et  les  com- 
pléterait par  les  indications  données  dans  le  Mémoire  de  Jol- 
lois  sur  les  Antiquités  du  Loirel,  dans  les  travaux  divers  de 
M.  de  LaSaussaye,  dans  la  Géographie  Jiistorique  de  la  Gaule 
de  Desjardins,  dans  les  Voies  romaines  de  la  Gaule  d'Alexandre 
Bertrand,  dans  les  Mémoires  des  sociétés  limitrophes  d'Eure- 
et-Loir,  de  Loir-et-Cher,  de  Châteaudun,  du  Gâlinais,  de  Ven- 
dôme, de  la  Touraine,  des  Antiquaires  du  Centre,  etc.?  Vous 
déciderez,  Messieurs,  sur  l'opportunité  de  cette  proposition. 

Une  autre  entreprise  suspendue  depuis  longtemps  est  digne 
aussi  d'appeler  votre  attention  :  c'est  le  Répertoire  archéolo- 
gique du  département.  Un  seul  fascicule  a  paru,  vous  le  savez  : 
c'est  celui  qui  comprend  la  ville  d'Orléans  et  le  canton  d'Olivet; 
les  autres  cantons  attendent  leur  tour.  La  Société  aura  à  exa- 
miner si  le  temps  n'est  pas  venu  du  reprendre  l'œuvre  sus- 
pendue, après  reconslitution  des  commissions  qui,  pour  les  trois 
autres  arrondissements,  avaient  promis  leur  collaboration.  Nous 
possédons,  dans  notre  biblioUièque,  b.'  répi-rtoire  archéolo- 
gique d'un  certain  noinbi'ededéj'arlemcnls  :  le  Morbiban  (18GI), 


—  402  — 

l'Oise  (1862),  le  Tarn  (1865),  l'Yonne  (1868),  la  Seine-Infé- 
rieure (1872),  la  Meuse  (1875),  Et  combien  d'autres  départe- 
ments nous  ont  devancés  dans  une  publication  qui  véritable- 
ment s'impose  à  toute  Société  archéologique  ! 

Beaucoup  d'autres  aussi  ont  édité  elles-mêmes  ou  encouragé 
de  leur  patronage  un  Dictionnaire  lopographique.  Notre  bi- 
bliothèque nous  offre  ceux  des  départements  suivants  : 

Hautes-Alpes,  Aisne,  Aube,  Calvados,  Eure,  Gard,  Mayenne, 
Meuse,  Morbihan,  Moselle.  N'est-il  pas  regrettable  que  le  Loiret 
n'ait  pas  un  travail  analogue,  si  utile  pour  l'intelligence  des 
vieux  textes,  des  cartulaires,  des  noms  de  lieux,  etc.? 

Et  la  Bibliographie  orléanaise,  sur  lequel  M.  l'abbé  Pelletier 
a  fait  jadis  plusieurs  rapports,  dont  l'un,  lu  dans  la  séance  du 
9  décembre  1859,  contenait  les  propositions  de  la  commission? 
En  vue  d'exécuter  le  programme  approuvé  par  elle,  la  Société 
avait  nommé  une  commission  de  sept  membres  : 

M.  Pelletier,  pour  la  théologie; 

M.  Pillon,  pour  les  sciences  ; 

M.  Bimbenet,  pour  la  jurisprudence; 

M.  Dupuis,  pour  les  belles-lettres; 

M.  Baguenault  de  Viéville,  pour  l'histoire; 

M.  Mantellier,  pour  l'archéologie  et  la  numismatique  ; 

M.  Loiseleur,  pour  la  médecine  et  les  arts. 

La  mort  a  fait  bien  des  vides  dans  cette  commission.  M.  Pel- 
letier seul,  je  crois,  a  rempli  sa  tâche,  et  nous  avons  les  fiches 
écrites  de  sa  main  pour  les  livres  et  brochures  de  théologie 
imprimés  à  Orléans  ou  dans  une  localité  du  Loiret.  Ne  pensez- 
vous  pas,  Messieurs,  que  nous  pourrions  peut-être  reprendre 
cette  idée,  dont  la  réalisation  est,  ce  me  semble,  devenue 
plus  facile  par  le  livre  de  M.  Herluison  sur  les  Imprimeurs  et 
libraires  d'Orléans,  par  son  Plan  d'une  bibliothèque  orléa- 
naise, par  les  catalogues  de  ventes  de  bibliothèques  qui  se  sont 
faites  depuis  quelques  années  à  Orléans,  par  le  très  curieux  tra- 
vail, V  Université  et  la  typographie  orléanaise,  dû  surtout  à 
la  collaboration  de  MM.  Jarry  et  Herluison,  ctc  ?  —  Je  n'ai  pas 
la  prétention  d'énumércr  ici  toutes  les  sources   de    maléiiaux 


—  403  — 

pour  ce  travail  dont  l'accomplissemenl  serait  d'une  grande  uti- 
lité pour  les  travailleurs. 

En  dehors  des  travaux  qui  exigent  le  concours  de  plusieurs, 
il  est  bien  des  questions  d'histoire  et  d'archéologie  locale  qui 
s'offrent  à  l'activité  laborieuse  de  chacun  de  nous.  Je  sais  bien 
que  la  grande  variété  d'études  dont  témoignent  nos  '20  volumes 
de  Mémoi7'es  et  nos  8  volumes  de  Bullelins  explique  l'embar- 
ras où  nous  sommes  quelquefois  de  trouver  un  sujet  nouveau  à 
traiter.  Depuis  l'origine  de  la  Société,  que  de  fouilles  ont  été 
faites  !  Que  de  monuments  ont  été  découverts  et  décrits  !  Com- 
bien de  documents  tirés  de  la  poussière  des  archives  et  mis  en 
plein  jour!  Mais  n'en  reste-t-il  plus?  N'y  a-t-il  pas  quelque  part, 
par  exemple,  des  Livres  de  raison,  tels  qu'en  publient  depuis 
quelque  temps  plusieurs  Sociétés,  documents  parfois  si  intéres- 
sants pour  faire  connaître  la  vie  intime  de  nos  pères  et  aussi  les 
conditions  de  la  vie  matérielle  à  différentes  époques?  Dans  la 
dernière  réunion  des  Sociétés  savantes  à  la  Sorbonne,  un 
membre  de  l'Institut,  M.  Deloche,  signalait  le  haut  intérêt  qu'il 
y  aurait  à  mettre  à  profit  ces  documents  pour  établir  un  tableau 
de  comparaison  entre  les  valeui'S  de  la  terre,  des  denrées,  des 
bêtes  de  somme,  des  tissus,  et  des  journées  de  travail.  Nous 
avons  peu  à  faire  sous  ce  rapport  pour  Orléans  depuis  les  très 
savants  Mémoires  de  M.  Mantellier  sur  la  valeur  des  principales 
denrées  et  marchandises  dans  Orléans  du  XIV°  au  XYIII^  siècle 
{Mémoires,  t.  V,  4862),  et  de  M.  Loiseleur  sur  le  compte  des 
dépenses  de  Charles  VII  au  temps  du  siège  de  1428  {Mémoires, 
t.  XI,  1868)  ;  mais  il  y  a  d'autres  filons  à  exploiter  dans  une 
aussi  vaste  mine. 

Enfin  il  y  aurait  sans  doute  un  attrait  particulier  pour  quel- 
ques-uns de  nous  à  traiter  une  des  questions  indiquées  d'avance 
pour  les  réunions  de  la  Sorbonne.  Voulez-vous  me  permettre  de 
vous  en  rappeler  quelques-unes  qui  se  rattachent  plus  particu- 
lièrement à  nos  travaux  habituels? 

Origine  et  organisation  des  anciennes  corporations  d'arls  et 
métiers. 

Oiigine,  importance  et  durée  des  anciennes  foires. 

BULLETIN    N"    l'28.  "21 


—  404  — 

Cimetières  à  incinérations  en  Gaule  avant  la  conquête  ro- 
maine; leurs  caractères  distinclifs. 

Étude  des  sarcophages  païens  sculptés. 

Quels  renseignements  les  noms  de  lieux  dits  peuvent-ils  four- 
nir à  l'archéologie  et  à  la  géographie  antique? 

Signaler  les  documents  géographiques  curieux  (textes  et 
cartes,  monuments),  qui  peuvent  exister  dans  les  bihliutlièques 
publiques  et  les  archives. 

Monuments  de  l'architecture  militaire  en  France  au  moyen 


âge. 


Assemblées  générales  de  communautés  d'habitants  sous  l'an- 
cien régime,  etc.,  etc. 

Mais  il  siérait  mal  à  un  des  moindres  travailleurs  qui  soient 
dans  vos  rangs  d'insister  davantage  sur  l'émulation  qui  doit 
nous  animer  tous.  Je  sais,  d'ailleurs,  que  les  lectures  ne  nous 
manqueront  pas.  M.  Baguenaull  de  Puchesse  a  bien  voulu 
nous  promettre  une  étude  sur  la  Famille  d'Escures;  M.  Loise- 
\e\xr,  sur  les  Privilèges  de  l'ancienne  Université  d'Orléans  ; 
M.  l'abbé  Cochard,  sur  les  Caves  de  V ancien  couvent  des 
Chartreux.  M.  Dumuys  prépare  la  Biographie  du  gouverneur 
d'Orléans,  Audri  Marchand,  et  un  mémoire  sur  le  Cimetière 
de  jBWarres-sMr-E'ssonwe.  D'autres  engagements  ont  été  pris; 
nous  entendrons  des  notices  sur  deux  collègues  que  la  mort 
nous  a  enlevés  en  1884,  et  sur  celui  dont  nous  avons,  avec  une 
profonde  tristesse,  suivi  le  convoi  il  y  a  quelques  jours. 

Indépendamment  de  nos  travaux,  nous  aurons.  Messieurs,  à 
nous  préoccuper  sérieusement  d'une  grave  question  :  la  cons- 
truction, si  possible,  d'une  tourelle-escalier  qui  nous  donnerait 
accès  dans  ces  combles  où  il  devient  urgent  de  trouver  un  sup- 
plément de  place  pour  nos  livres  et  nos  archives,  dont  je  vous 
dirai  un  mot  tout  à  l'heure.  Celte  question,  soulevée  par 
M.  l'abbé  Desnoyers,  est,  vous  le  savez,  déjà  engagée,  et,  dans 
la  séance  du  13  mars  1885,  M.  Boucher  de  Molandon  nous 
annonçait  qu'il  s'était  mis  en  rapport  avec  l'inspecteur  général 
des  monuments  historiques  de  notre  contrée,  M.  Lisch,  qui  lui 
avait  promis  son  appui  pour  solliciter  une  subvention  de   la 


—  405  — 

commission  des  travaux  historiques;  nous  suivrons  tous  avec 
sollicitude  cette  affaire  tout  à  fait  capitale  pour  nous.  Je  n'y 
épargnerai  pas  mes  efforts  et  mes  démarches,  et  je  serais  parti- 
culièrement heureux  qu'elle  pût  être  menée  à  bien  pendant 
l'année  qui  s'ouvre  devant  nous. 

Un  dernier  mot,  Messieurs  ;  je  suis  sûr  d'être  votre  interprète 
applaudi  en  vous  priant  de  voter  et  d'insérer  au  procès-verbal 
deux  choses  :  d'abord  des  remercîments  au  président  sortant, 
M.  G.  Baguenault  de  Puchesse,  qui,  courageusement  dévoué  à 
sa  fonction,  rnème  après  la  plus  cruelle  des  épreuves,  n'a  cessé 
de  diriger  nos  séances  avec  un  zèle,  une  sagesse  et  une  aménité 
que  nous  n'oublierons  jamais;  ensuite  l'expression  des  regrets 
que  nous  éprouvons  tous,  et  moi  le  premier,  de  la  détermina- 
tion prise  par  M.  Desnoyers,  au  moment  où  votre  respectueuse 
reconnaissance,  d'accord  avec  nos  traditions,  l'appelait  à  ce  fau- 
teuil. 

Puissiez-vous  ne  pas  trop  vous  repentir,  pour  le  bien  et  l'hon- 
neur de  la  Société,  de  m'y  avoir  mis  à  sa  place  ! 

Après  cette  allocution,  dont  Tinsertion  au  BuUelin  est  votée, 
M.  le  Président  rappelle  la  perte  récente  éprouvée  par  la  Société  en 
la  personne  d'un  de  ses  membres  les  plus  anciens  et  les  plus  labo- 
rieux, M.  le  comte  Du  Faur  de  Pibrac,  et  il  consacre  à  sa  mémoire 
les  lignes  suivantes,  dont  l'impression  est  également  votée. 


M.    LE    COMTE    DU    FAUR    DE   PIBRAC 

Avant  de  continuer  l'ordre  du  jour  de  cette  séance,  j'ai  encore 
un  devoir  à  remplir,  devoir  douloureux  qui  inaugure  tristement 
ma  fonction  de  président. 

Une  place  reste  vide  parmi  nous  qui  était  dignement  occupée 
par  un  collègue  entouré  par  nous  d'autant  d'affection  que  de 
respect,  auditeur  assidu,  attentif,  bienveillant,  de  nos  séances, 
qui  s'était,  un  peu  dei^habitué  d'y  prendre  la  parole,  mais  dont 


-   406  — 

la  voix  y  avait  toujours  une  grande  autorité  et  un  grand  cliarme, 
quand  il  voulait  bien  se  mêler  à  la  discussion. 

M.  Anatole  du  Faur  de  Pibrac  avait  été  élu  titulaire  résidant 
en  1 864,  et,  familiarisé  de  longue  date  avec  toutes  les  matières 
louchant  à  l'archéologie,  il  s'était  fait  aussitôt  dans  la  Société 
une  situation  considérable.  On  y  eut  bien  vite  apprécié  son  sa- 
voir et  sa  sagacité  d'antiquaire,  son  rare  talent  de  dessinateur, 
sa  remarquable  habileté  de  paléographe,  son  goût  délicat  de 
lettré,  et  la  ferme  allure  de  son  style  d'écrivain  archéologue.  Il 
y  avait  chez  lui  un  ensemble  de  qualités  d'homme  du  monde  et 
de  savant  qui  rendait  son  commerce  aussi  sûr  qu'agréable,  et  sa 
collaboration  très  précieuse  pour  nos  études. 

Un  autre  vous  dira  longuement,  dans  une  Notice  digne  d'un 
tel  mérite,  tout  ce  que  la  Compagnie  doit  à  M.  de  Pibrac  de  re- 
cherches fécondes,  de  jugements  mûrs  et  solides,  de  saines  cri- 
tiques, de  vues  ingénieuses,  de  solutions  décisives  sur  toutes 
les  questions  qu'il  étudiait  avec  l'ardeur  et  la  pénétration  d'un 
esprit  qui  aimait  à  aller  au  fond  des  choses. 

Je  dois  me  borner  à  vous  rappeler  ici  les  plus  marquants  de 
ses  travaux,  par  exemple,  ses  Rapports  d'une  si  lumineuse  pré- 
cision sur  les  fouilles  pratiquées  par  lui  autour  de  Saint-Euverte, 
sur  celles  qu'il  fit  exécuter  dans  l'église  de  Meung  pour  re- 
trouver le  tombeau  de  saint  Liphard. 

C'est  après  la  lecture  de  ce  Mémoire  à  la  Sorbonne  (1866) 
qu'il  reçut  des  mains  du  Ministre  de  l'instruction  publique  les 
palmes  d'officier  d'Académie,  récompense  que  nous  aurions 
voulu  voir  suivie  plus  tard,  après  ses  persévérants  labeurs, 
d'une  distinction  plus  éclatante  et  plus  en  rapport  avec  sa  va- 
leur. 

Ceux  d'entre  nous  qui  appartenaient  à  la  Société  en  4865  se 
souviennent  du  retentissement  qu'eurent  dans  le  monde  savant 
la  découverte  et  la  description  par  notre  heureux  collègue  de  la 
pierre  du  faubourg  Saint-Vincent,  dont  M.  Léon  Renier  a  dit 
«  qu'elle  était  le  premier  titre  de  l'histoire  d'Orléans  (Cenab) 
et  le  monument  le  plus  important  de  son  Musée.  » 

Les  patientes  recherches  de  M.  de  Pibrac  ont  aussi  jeté  une 


—  407  — 

grande  lumière  sur  la  question  des  cimetières  antiques,  des 
puits  funéraires  et  des  sépultures  gauloises  dans  notre  pays. 
Il  établit  indiscutablement  que,  derrière  Saint-Euverte  comme 
sur  l'emplacement  de  la  fameuse  inscription  CENAB,  il  y  avait 
eu  un  ciaietière  gallo-romain.  En  1857,  il  en  avait  trouvé  un 
celtique  à  Beaugency,  où  il  avait  dirigé  de  s?,  personne  les  ter- 
rassements des  ouvriers,  comme  il  le  fit  encore  dans  le  puits  des 
Minimes,  et  partout  où  il  espérait  rencontrer  des  richesses  sou- 
terraines profitables  à  l'archéologie.  Le  courage  et  la  ténacité 
qu'il  mettait  dans  ces  explorations,  quelquefois  périlleuses,  sont 
admirables,  et  il  savait  tirer  parti  avec  un  art  merveilleux  de 
toutes  ses  trouvailles  pour  exposer  des  théories  ou  des  conjec- 
tures qui,  presque  toutes,  sont  entrées  depuis  dans  le  domaine 
des  faits  acquis  à  la  science. 

La  dernière  production  de  sa  plume  qu'il  nous  ait  offerte  est 
VHistoire  de  l'ahhaye  de  Voisins,  dont  le  Cartulaire,  qui  doit 
foimer  la  2*^  partie  de  notre  tome  XVI,  est  si  impatiemment 
attendu  et  si  vivement  réclamé  par  tous  nos  correspondants. 

Nous  pouvions  encore  attendre  de  M.  de  Pibrac  l'exécution 
d'un  travail  auquel  il  a  consacré  bien  des  années  de  sa  labo- 
rieuse existence.  Longtemps  administrateur  des  Hospices  d'Or- 
léans, il  avait  dépouillé  l'énorme  série  des  registres  de  l'Hôtel - 
Dieu.  Il  se  proposait  de  faire  l'histoire  de  cette  vénérable 
maison.  La  mort  l'a  frappé  trop  tôt  pour  la  science  comme  pour 
l'afTection  de  sa  famille  et  de  ses  collègues.  Puissent  les  docu- 
ments recueillis  par  lui  trouver  une  main  pieuse  qui  en  entre- 
prenne la  publication  ! 

Membre  de  la  Société  des  antiquaires  de  France  et  des  trois 
Sociétés  savantes  d'Orléans,  M.  de  Pibrac  appartenait  aussi  à 
l'Académie  des  sciences,  inscriptions  et  belles-lettres  de  Tou- 
louse. C'est  pour  elle  qu'il  composa  et  lut,  en  1882,  l'histoire  de 
ce  château  de  Pibrac,  possédé  jadis  par  l'homme  célèbre  dont  il 
était  fier  de  descendre,  Gui  du  Fanr  de  Pibrac,  magistrat,  écri- 
vain, poète,  auteur  des  Quatrains  devenus  si  populaires  eu 
France,  et  de  beaucoup  d'autres  œuvres  qui  lui  ont  donné  un 
rang  honorable  parmi  les  lettrés  du  XVI«  siècle  (1529-1584). 


—  408  — 

C'est  par  cette  mention  de  ses  origines  que  je  veux  achever 
cet  hommage  si  court  et  si  incomplet.  Il  avait,  ce  me  semble, 
largement  hérité  de  son  illustre  aïeul.  Au  physique,  il  avait  la 
dignité  d'allure,  l'austérité  de  visage,  la  gravité  de  parole,  qui 
caractérisent  généralement  les  hommes  de  l'ancienne  magistra- 
ture française;  au  moral,  l'urbanité  des  manières,  la  loyale 
franchise  du  caractère,  l'élévation  et  la  finesse  de  l'esprit, 
l'étendue  et  la  variété  des  connaissances,  l'atlicisme  du  langage, 
la  fermeté  des  convictions  religieuses,  traits  qui  lui  donnent,  à 
mon  sens,  une  ressemblance  frappante  avec  les  érudits  et  les 
lettrés  contemporains  de  son  grand  ancêtre. 

Nous  garderons  tous  de  M.  Du  Faur  de  Pibrac  un  inaltérable 
souvenir  pour  sa  nature  chevaleresque  et  simple  à  la  fois,  et 
pour  les  éminents  services  qu'il  a  rendus  à  notre  Société. 


—  Conformément  à  l'usage  constamment  snivi  par  la  Société,  une 
notice  sera  faite  par  un  de  ses  membres  pour  honorer  la  vie  et  les 
travaux  de  M.  de  Pibrac,  M.  Coucher  de  Molandon  veut  bien  se  char- 
ger de  la  rédiger. 

—  M.  le  Président  rend  compte  des  ouvrages  adressés  à  la  Société  ; 
il  signale  entre  autres,  dans  le  Bulletin  de  la  Société  archéolo- 
gique d'I'AU'e-et-Loir,  le  mémoire  de  M.  l'abbé  Sainsot,  associé 
correspondant,  sur  La  Cathédrale  de  Chartres  sous  la  Terreur, 
travail  présenté  au  concours  de  1885,  et  que  la  Société  a  eu  le 
regret  de  ne  pouvoir  admettre,  parce  que  son  récit  avait  trait  à 
une  époque  postérieure  à  178'.);  —  le  volume  de  M.  Siméon  Luce, 
intitulé  Jeanne  d'Arc  à  Domreiny.  Il  appelle  enfin  l'attention  de 
ses  collègues  sur  le  deuxième  volume  de  YHistoire  d'Orléans  par 
M.  Bimbcnet. 

—  M.  Pierre  d'Arc,  avocat  à  la  cour  d'appel  d'Aix  et  associé  cor- 
respondant, olîre  à  la  Société  la  photographie  d'une  statuette  de 
Jeanne  d'Arc,  qui  fait  partie  de  son  cabinet. 

Des  remorcîmonts  sont  adressés  au  donateur. 


—  409  — 

—  M.  le  Pr«^sident,  en  qualité  d'ancien  archiviste,  donne  la  situa- 
tion de  la  réserve  des  publications  et  de  la  bibliothèque  de  la  Société. 

A  la  fin  de  l'année  1885,  cette  réserve  se  compose  de  7,255  exem- 
plaires. Mémoires,  BxiUeiim  et  Allaa  ;  la  bibliothèque  contient  en- 
viron 2,810  volumes,  tant  imprimés  que  manuscrits,  non  compris  les 
brochures. 

—  M.  Basseville,  en  qualité  d'ancien  secrétaire,  lit  le  projet  de 
Bulletin  pour  le  4«  trimestre  de  l'année  1885. 

Ce  projet  est  renvoyé  à  la  commission  des  publications. 

—  M.  l'abbé  Maître  envoie  un  travail  sur  Saint- Péravy  ;  renvoyé 
à  la  commission  des  publications. 

—  Lecture  est  donnée  d'une  lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'instruc- 
tion publique  donnant,  comme  proposé  par  la  section  des  sciences 
économiques  et  sociales,  le  sujet  suivant  :  Des  assemblées  générales  de 
communautés  d'Iiahitatits,  en  France,  sous  l'ancien  régime. 


Séance    du    vendredi    29    janvier    flHS(>. 
Présidence  de   M.  Tranciiau,  président. 

M.  le  Président  dépose  sur  le  bureau  : 

1"  Notice  sur  un  nouveau  témoignage  relatif  à  la  mission  de 
Jeanne  d'Arc,  par  M.  L.  Dclisle; 

2°  Épigraphie  de  la  numismatiqve  étrusque,  par  M.  Casati,  con- 
seiller à  la  cour  de  Paris  ; 

8"  Un  compte-rendu  sur  l'ouvrage  du  P.  Ayrolles  intitulé  :  Jeanne 
d'Arc  sur  les  autels,  par  M.  Pierre  d'Arc,  associé  correspondant. 

—  M.  Hcrluison  offre  une  notice  sur  les  collections  composant  le 
Musée  de  Jeanne  d'Arc,  par  M.  Mantellier. 


—  410  — 

—  iM.  Pierre  d'Arc  envoie  la  reproduction  photographique  d'un 
triptyque  représentant  Jeanne  d'Arc  écoulant  ses  voix,  prise  à  Com- 
piè(jne  et  hiûlée  à  Rouen. 

La  Société  vote  des  rcmercînients  à  tous  ces  donateurs. 

—  M.  le  Président  lit  une  invitation  de  la  Société  des  Antiquaires 
de  Picardie  au  Congrès  qui  se  tiendra  à  Amiens  pour  le  cinquantième 
anniversaire  de  sa  fondation. 

—  M.  Thillier,  trésorier,  rend  compte  de  la  situation  financière  et 
propose  le  budget  de  l'année  1880.  Ses  comptes  sont  approuvés  et 
des  remerciements  lui  sont  votés. 

—  M.  le  Président  annonce  que  la  notice  de  M.  Bailly,  sur 
M.  Egger,  qui  vient  d'être  publiée  dans  le  Bulletin  du  i*  trimestre 
1885,  sera  complétée  par  un  Appendice  bibliographique  et  par  un 
Appendice  littéraire  destinées  à  paraître  avec  le  BnlleHn  du  {''''  tri- 
mestre 1886. 


Séance    dn    vendredi    13     février    1886. 

Présidence  de  M.  Trancuau,  président. 

Parmi  les  ouvrages  adressés  à  la  Société,  M.  le  président  signale  à 
l'attention  de  ses  collègues  : 

1°  U école  calligraphique  de  Tours  au  LV"  siècle,  par  M.  Léopold 
Delisle  ; 

2°  Fortis  Elruria,  par  .M.  Casati  ; 

3°  Histoire  de  Charlemagne,  par  iM.  le  chanoine  van  Drivai. 

—  M.  Guerrier  offre  à  la  Société,  en  hommage  d'auteur,  la  Vie  de 
Madame  Giiijon  et  le  Divorce  de  Louis  VII. 


—  411  — 

—  M.  Heiiiiison  fait  hommage  d'éditeur  à  la  Société  du  portrait  de 
Jli.-Agnan  Desfriches,  d'après  Cociiin,  qu'il  vient  de  publier. 

Des  remercimcnts  sont  votés  à  tous  ces  donateurs. 

—  M.  le  Président  relève  dans  le  Journal  de  la  Société  d'archéo- 
logie Lorraine  (1885)  une  étude  de  M.  Chapellier  sur  la  véritable 
nationalité  de  Jeanne  rf'/lrc,  et  dans  la  Bibliothèque  de  l'Ecole  des 
C/iflr/es  une  notice  de  M.  Bouchot  sur  le  portrait  de  Louis  d'Orléans, 
publié  par  André  Thevet  dans  ses  Fies  (ies  Hommes  illustres  (1584). 

—  MM.  -Tarry,  de  la  Rocheterie  et  Tranchau  présentent,  comme 
associé  correspondant,  M.  Casati,  conseiller  à  la  cour  de  Paris. 

—  M.  de  Molandon  lit  une  étude  sur  le  Nouveau  témoignage  re- 
latif à  la  mission  de  Jeanne  U'Arc,  par  M.  L.  Delisle. 

Ce  travail  est  renvoyé  à  la  commission  des  publications. 


Séance    du    vendredi    SC    février    fl88C. 

Présidence  de  M.  Tranchau,  président. 

M.  le  Président  signale  dans  le  Bulletin  de  la  Société  d'Eure- 
et-Loir  un  article  de  M.  Merlet  sur  les  Chevaliers  du  Papeguay,  à 
Chàteauneuf-en-Thimerais;  et,  dans  celui  de  la  Société  archéologique 
vendômoise,  un  extrait  du  volume  publié  par  son  président,  M.  le  mar- 
quisde  Rochambeau,  sur  YEpigraphie  et  l'iconographie  vendômoises  ; 
deux  biographies  sur  M.  Chautard,  poète  de  valeur,  et  sur  M.  Ucs- 
saignes,  chimiste  distingué,  cette  dernière  par  M.  E.  Nouel,  profes- 
seur au  Lycée  de  Vendôme  ;  deux  articles  du  même,  intitulés  :  Ce 
qu'on  troîive  dans  les  aimens  registres,  et  copie  du  Journal  d'un 
vicaire  de  Souday  (1580-1<);J1)  ;  deux  articles  de  l'abbé  Métais  sur 
Les  derniers  jours  de  la  (oUég'iale  de  Saint-Georges  et  Inventaire 


—  412  — 

des  litres  et  objeta  précievx,  dressé  en  1700;  un  travail  de  M.  Mar- 
tellière  sur  les  travaux  de  restauraiion  du  clocher  de  la  Tiinité, 
et  un  autre  de  M.  Bournon  sur  le  Pèlerinage  de  la  Sainte-Larme  de 
Vendôme. 

—  M,  Herluison  fait  hommage  à  la  Société  d'un  opuscule  sur 
Setinehj,  par  M.  Guillard,  et  de  lettres-patentes,  imprimées,  relatives 
à  la  création  du  collège  d'Orléans. 

Des  remercînients  sont  votés  au  donateur, 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  le  comte 
Deservilliers,  titulaire  résidant,  qui  donne  sa  démission,  —  elle  est  ac- 
ceptée avec  regrets,  —  et  de  M.  Bonnardot,  sous-directeur  du  service 
historique  de  Paris,  donnant  aussi  sa  démission  pour  des  raisons  per- 
sonnelles. La  Société,  reconnaissante  de  sa  collaboration,  le  priera  de 
rester  associé  correspondant,  et  décide  que  les  Bulletins  continueront 
il  lui  être  adressés  à  titre  gracieux. 

—  Lecture  est  donnée  d'une  lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'instruc- 
tion publique  invitant  les  membres  de  la  Société  qui  se  proposeraient 
de  participer  à  la  24°  réunion  des  Sociétés  savantes  des  départements 
à  donner  leurs  noms;  se  font  inscrire  :  MM.  Tranchau,  Loiseleur, 
Baillet,  de  Molandon,  Baguenault  de  Puchesse  et  Vignat. 

—  La  liste  des  candidats  pour  remplir  la  vacance  faite  par  le  dé- 
cès de  M.  le  comte  de  Pibrac,  comme  membre  titulaire  résidant, 
est  arrêtée  dans  cet  ordre  :  MM.  P.  Charpentier,  Vacher,  A.  Didier 
et  Guerrier.  La  Société  arrête  (jue  l'élection  aura  lieu  à  la  séance 
prochaine,  ainsi  que  celle  de  M.  Casati,  proposé  comme  associé  cor- 
respondant. 

—  M.  Fournier  rend  compte  de  l'inspection  du  calorifère,  qui  ne 
donne  plus  le  degré  de  chaleur  primitif.  La  Société  l'invite  à  s'ad- 
joindre M.  Dusscrr(!,  architecte  départemental  et  délégué  de  M.  Lisch, 
pour  trouver  les  moyens  de  remédier  à  cette  fâcheuse  situation. 


—  413  — 

—  M.  G.  Bagiienault  de  Piichesse  lit  un  mémoire  ^mVExprdilion 
des  Allemands  en  France  et  la  Bataille  de  Dormans  (1575).  Ce  tra- 
vail est  renvoyé  à  la  commission  des  publications. 

—  M.  le  Président  commence  la  lecture  d'un  mémoire  de  M.  Loi- 
seleur,  intitulé  :  Les  privilèges  de  rUniversité  de  lois  d'Orléam, 
d'après  un  document  inédit  du  XV*  siècle  (1 11^). 


Séance    du    vendredi     t%     mars     1886. 
Présidence  de  M.  Tranchau,  président. 

M.  Fournier  rend  compte  de  l'entretien  qu'il  a  eu  avec  MM.  Dus- 
serre,  architecte,  et  Ghaussidière,  fumiste,  relativement  à  l'insuffisance 
de  chaleur  fournie  par  le  calorifère.  La  décision  à  prendre  est  renvoyée 
au  bureau. 

—  M.  le  Président  signale  dans  les  volumes  déposés  sur  le  bureau 
divers  articles  particulièrement  intéressants  pour  la  Société,  entre 
autres  un  extrait  de  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité  relatif  à 
la  maison  des  Genêts,  à  Paris,  où,  le  8  septembre  1429,  fut  trans- 
portée Jeanne  d'Arc  blessée  au  siège  de  Paris,  et  une  mention  élo- 
gieuse  sur  M.  Loiseleur  pour  avoir  discuté  la  question  des  signatures 
autographes  de  Molière,  et  provoqué  la  nomination  d'une  commission 
spéciale  à  cet  effet. 

—  M.  l'abbé  Corblet  fait  hommage  d'une  brochure  sur  V Elévation 
du  Saint-Sacrement,  où  l'on  voit  que  l'usage  de  chanter  VO  Salu- 
taris  hostia  pendant  l'élévation  fut  établi  en  1513,  sous  Louis  XII, 
malade  et  inquiet  de  l'invasion  des  ennemis  sur  toutes  ses  frontières. 

—  La  liste  des  délégués  à  la  réunion  des  Sociétés  savantes  des 
départements  à  la  Sorbonne  est  ainsi  arrêtée  : 


—  414  - 

M.  de  Molandon,  qui  se  propose  de  lire  deux  mémoires  :  1"  Explo- 
ralion  faïle  en  1885  du  Ininulus  Je  Reuilly;  2"  Jeanne  d'Arc  et  sa 
mission,  nouveaux  documenls,  nouvelles  éludes. 

M.  G,  Baguenault  de  Puchesse  ;  Expédition  des  Allemands  en 
France  (1575). 

M.  G.  Yigndit:  Enceinte  gallo-romaine  d'Orléans. 

M.  Loiseleur  :  Privilèges  de  VUniversité  de  lois  d'Orléans. 

M.  Baillet  :  Epitaphe  de  Mummoleus,  ahbé  de  Fleury. 

M.  Tranchau  :  Représentalïons  théâtrales  et  exercices  classiques 
au  collège  d'Orléans,  ITôO-lTT^. 

—  Lecture  est  donnée  d'une  lettre  de  M.  Grellet-Balguerie,  solli- 
citant le  titre  de  délégué  de  la  Société  à  la  Sorbonne.  La  Société, 
considérant  que,  pour  avoir  une  délégation,  il  faut  être  membre  titu- 
laire, regrette  de  ne  pouvoir  conférer  ce  mandat  à  l'honorable  sollici- 
teur, qui  n'est  que  membre  associé  correspondant. 

—  Au  nom  de  la  commission  des  publications,  M.  G,  Vignat  pro- 
pose d'insérer  dans  nos  Mémoires  le  mémoire  de  M.  G.  Baguenault 
sur  y  Expédition  des  Allemands  en  France  (1575),  et  M.  Basseville, 
dans  nos  Bulletins,  l'étude  de  M.  de  Molandon  intitulée  :  Nouveau  té- 
moignage relatif  à  la  mission  de  Jeanne  d'Arc  (I). 

—  M.  de  Molandon  annonce  qu'il  donnera  communication  d'une 
étude  des  documents  relatifs  à  YEmeute  de  1236,  trouvés  récemment 
dans  les  archives  départementales  par  M.  J.  Doinel,  archiviste. 

—  M.  Fournier  dépose  sur  le  bureau  le  plan-lavis  d'une  cave 
(XII«  siècle)  située  rue  des  Gobelets.  Des  remercîments  lui  sont  votés. 

—  On  procède  à  l'élection  d'un  membre  titulaire  résidant  et  d'un 
membre  associé  correspondant. 

M.  le  Président  annonce  le  désistement  de  M.  P.  Charpentier, 
candidat  pour  la  place  vacante  de  titulaire. 

(I)  Voir  plus  loin  page  417. 


—  415  — 

M.  Guerrier,  professeur  au  lycée  et  docteur  es  lettres,  est  élu  et 
proclamé  membre  titulaire  résidant  en  remplacement  de  M.  le  comte 
de  Pibrac,  décédé;  M.  Casati  est  élu  et  proclamé  membre  associé  cor- 
respondant. 

—  M.  le  Président  continue  la  lecture  du  mémoire  de  M.  Loiseleur 
sur  Les  privilèges  de  l'Université  de  lois  d'Orléans. 


Séance    du    vendredi     S 6    mars     1886. 

Présidence  de  M.  ïranchau,  président. 

M.  le  Président  souhaite  la  bienvenue  à  M.  Guerrier,  élu  dans 
la  dernière  séance  membre  titulaire  résidant,  et  à  M.  Paul  Debrou, 
membre  titulaire  non  résidant,  présent  à  la  séance. 

—  Parmi  les  ouvrages  énumérés,  M.  le  Président  signale  les  ou- 
vrages offerts  en  hommage  d'auteur  : 

De  M.  l'abbé  Porcher  :  1°  M.  de  Verneuïl;  2"  Entreliens  sur 
l'histoire  de  la  conversion  d'un  jeune  gentilhomme  hollandais,  d'après 
Jacques  Félibien. 

De  M.  François  Bonnardot  :  1°  Documents  pour  servir  à  f  histoire 
du  droit  contumier  à  Metz,  aux  A7//c  et  XIV^  siècles  ;  2"  Documents 
sur  le  siège  de  Metz  en  1552. 

De  M.  Pérot  :  Inventaire  des  découvertes  archéologiques  dans  le 
dépar tendent  de  l'Allier. 

De  M.  de  Bracqueniond,  membre  de  la  Société  des  Anti(juaircs  de 
Picardie  :  Lettres  sur  la  peinture  et  les  principaux  peintres  du  A7F« 
an  XIX''  siècle. 

—  M.  de  iVIolandon  offre  à  la  Société  un  exemplaire  du  tirage  à 
part  de  son  mémoire  intitulé  :  Complainte  orléanaise  du  A'///»  siècle, 


—  416  — 

et  M.  Herluison  un  exemplaire  du  Panégynque  de  Jeanne  d'Arc,  par 
Ms:r  Thomas,  archevêque  de  Rouen,  qu'il  vient  d'éditer. 
Des  remerciments  sont  votés  à  tous  ces  donateurs. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  Casati,  re- 
merciant la  Société  de  son  titre  de  membre  associé  correspondant  ; 
de  M.  Donnardot  remerciant  la  Société  de  l'avoir  maintenu  sur  sa 
liste. 

—  La  Société  décide  qu'on  continuera  d'adresser  le  Bulletin  à 
M.  Geslin,  ancien  attaché  au  musée  du  Louvre. 

—  Lecture  est  donnée  d'une  lettre  de  l'Académie  royale  de 
Stockolm  annonçant  qu'elle  célébrera  le  centenaire  de  sa  fondation. 

—  M.  le  Président  achève  la  lecture  du  mémoire  de  M.  Loiseleur 
sur  Les  privilèges  de  l'Université  de  lois  d'Orléans. 

—  M.  de  Molandon  lit  son  mémoire  :  Jeanne  d'Arc  et  sa  mission, 
nouveaux  documents,  nouvelles  études. 


NOUVEAU   TÉMOIGNAGE 


RELATIF 


A  LA  MISSION  DE  JEANNE  D'ARC 

Commmiication  faite  à  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres, 

le  23  octobre  1885, 
par  M.  Léopold  Delisle,  membre  de  l'Institut  (1). 


Les  lecteurs  du  Bulletin  de  la  Société  nous  sauront  gré,  nous 
l'espérons,  de  mettre  sous  leurs  yeux  la  traduction  d'un  texte 
précieux  découvert  en  1885  par  M.  Léopold  Delisle  dans  un 
manuscrit  de  la  Bibliothèque  Vaticane.  Un  résumé  sommaire 
du  savant  commentaire  dans  lequel  notre  éminent  membre  ho- 
noraire a  mis  en  lumière  l'origine,  la  date  et  l'authenticité  de 
ce  document  historique,  en  Tara  mieux  encore  apprécier  la 
valeur. 

Un  clerc  français  résidant  à  Rome,  mais  doi)t  le  nom  est  en- 
core inconnu,  y  achevait,  vers  la  fin  de  l'année  1428,  une  de 
ces  chroniques  universelles,  fort  goûtées  au  moyen  âge,  dont  les 
récits,  partant  de  l'origine  du  monde,  se  continuaient  jusqu'au 
jour  où  écrivait  l'auteur. 

L'œuvre  terminée,  les  transcriptions  s'en  répandirent  dans 
divers  centres  d'études. 

Sept  copies  manuscrites  existent  encore  aujourd'hui  :  quatre 
à  notre  Bibliothèque  nationale,  une  à  celle  de  Genève  et  deux  à 
la  Vaticane,  soit  dans  le  fonds,  dit  de  la  Reine  de  Suède,  soit 
dans  le  propre  fonds  du  Vatican,  sous  le  numéro  3757. 

(l)  Voir  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes,  t.  XLVI,  1885,  p.  (549-608. 


—  418  — 

Elle  a  été,  de  plus,  imprimée  à  Poitiers,  en  1479,  en  un  vo- 
lume petit  in-4°. 

Tous  ces  exemplaires,  à  l'exception  d'un  seul,  l'article  3757 
du  Vatican,  sont  identiquement  semblables.  Ce  manuscrit  3757 
paraît  être  resté  seul  entre  les  mains  de  l'auteur,  car,  seul,  il 
contient  le  curieux  complément,  objet  de  cette  notice. 

En  rinscrivant  à  la  suite  de  sa  chronique,  l'auteur  l'a  carac- 
térisé lui-même  en  ces  termes  : 

((  Me  adhuc  in  urhe  Romana  dcgente,  'post  liujus  operis 
compilationem,  inter  alias  que  supervenerunt  in  orbe  novi- 
tates,  uti  dielim  evenerunt,  una  est  tam  grandis,  tam  alla, 
sic  invisa,  quod,  a  mundi  origine,  nec  legitur  similis.  Ideo 
huic  addenda  operi  quid  modicum,  de  ipsa  fabor.  » 

Comment  ce  manuscrit  entra-t-il  dans  le  fonds  de  la  Biblio- 
thèque Vaticane?  Comment,  durant  quatre  siècles  et  demi,  y 
resta-t-il  enseveli?  On  l'ignore  absolument. 

Toujours  est-il  qu'en  1885,  un  savant  italien,  le  comte  Ugo 
Balzani,  signala  le  volume  à  une  académie  romaine,  sans 
apprécier  suffisamment,  parait-il,  le  curieux  document  qu'il 
renfermait.  M,  L.  Delisle,  informé  de  cette  découverte,  comprit 
aussitôt,  avec  sa  vive  intuition,  sa  haute  valeur  historique,  s'en 
fit  délivrer  une  exacte  transcription,  puis,  dans  une  savante 
étude,  en  fit  ressortir  l'importance,  avec  la  solide  érudition  qui 
caractérise  ses  écrits. 

Après  avoir  observé  que  cette  chronique,  d'auteur  inconnu, 
désignée  sous  le  nom  de  Breviarum  historiale,  dans  l'imprimé 
de  1479,  est,  en  partie,  puisée  dans  le  Breviarium  historia- 
rum  de  Landolphe  de  Colonne,  chanoine  de  Chartres,  auteur 
renommé  du  XIY^  siècle,  M.  L.  Delisle  établit  : 

1"  Que  le  chroniqueur  résidait  à  Rome  quand  il  recueillit  et 
consigna,  sur  l'exemplaire  manuscrit  qu'il  avait  en  mains,  son 
témoignage  en  l'honneur  de  la  Pucelle,  puisqu'il  dit  dans  le  pas- 
sage cité  plus  haut  :  «  me  adiiuc  in  urbe  romana  degente, 
post  hiijus  operis  compilationem,  »  etc.; 

2"  Qu'il   était    Français,   puisqu'il    nomme    Jeanne    d'Arc, 


—  419  — 

comme  on  le  verra  ci-après,  nostra  puella,  et  les  Anglais  : 
Adversarios  nostros; 

3"  Qu'il  était  attaché,  en  1 414,  à  la  Cour  pontificale,  car  en 
parlant  de  ce  qui  le  concerne  lui-même,  il  s'exprime  ainsi  qu'il 
suit  : 

Dictus  summus  Pontifex  cum  curià  Bononiam  7'ediit,  a 
cujus  urhis  palatio,  anno  Domini  millesimo  CCCCXIIII 
prima  octohris,  post  prandium  me  tung  ibi  existente,  dis- 
cessit  versus  Constanciam  ; 

4°  Que  la  chronique  était  achevée  vers  la  fin  de  1428,  car  à 
la  page  antépénultième  du  manuscrit  on  lit  ce  passage  :  Sigis- 
7nundus  imperator  anno  prœsenti  mccccxxviii  et  de  mense 
Augusti,  prœlio  asperrimo  inito,  etc.; 

5°  Enfin  que  le  témoignage  en  l'honneur  de  la  Pucelle  est 
postérieur  à  la  levée  du  siège  d'Orléans,  puisque  ce  fait  d'armes 
y  est  raconté  dans  ses  glorieux  détails,  mais  qu'il  est  nécessai- 
rement antérieur  au  sacre  de  Reims  (17  juillet  1429),  puisque 
cette  solennité  décisive,  but  spécial  et  splendide  couronnement 
de  la  mission  de  la  Pucelle,  n'y  est  pas  même  indiquée,  non  plus 
qu'aucun  des  grands  événements  qui  en  furent  la  suite. 

Après  avoir  ainsi  mis  en  relief,  avec  une  netteté  qui  ne 
laisse  place  à  aucune  incertitude,  les  caractères  essentiels  du 
document,  M.  L.  Delisle  en  reproduit  le  texte  latin,  accom- 
pagné d'une  traduction  que  nous  sommes  heureux  d'offrir  aux 
lecteurs. 


BULLETIN  N"  128.  28 


-.  420  — 
NOUVEAU  TÉMOIGNAGE 

RELATIF   A   LA    MISSION    DE    JEANNE    D'ARC. 


Pendant  que  je  Hemeiirais  à  Rome,  après  l'achèvement  de  ce  tra- 
vail, entre  les  nouveaux  événements  qui  sont  survenus  dans  l'uni- 
vers, il  s'en  est  produit  un  si  grand,  si  considérable,  et  si  inouï,  qu'il 
ne  paraît  pas  en  être  arrivé  de  pareil  depuis  l'origine  du  monde.  Je 
ferai  donc  une  addition  à  mon  ouvrage  pour  en  dire  quelques  mots. 

Une  Pucelle  nommée  Jeanne  est  entrée  dans  le  royaume  de 
France;  elle  y  est  seulement  arrivée  quand  le  royaume  était  à  la  veille 
d'une  ruine  complète.  Au  moment  où  le  sceptre  de  ce  royaume  devait 
passer  dans  une  main  étrangère,  cette  jeune  fdle  accomplit  des  actes 
qui  paraissent  plutôt  divins  qu'humains.  J'aime  mieux  passer  sous 
silence  sa  bravoure  à  la  guerre  que  d'en  parler  inexactement  et  insuf- 
fisamment. Il  me  plait  cependant  de  marquer  ici  les  moyens  employés 
pour  s'assurer  qu'on  devait  avoir  confiance  en  elle. 

Ici  onze  lignes  sont  restées  en  blanc  dans  le  manuscrit. 
L'écrivain  se  proposait  évidemment  d'y  indiquer  les  épreuves 
auxquelles  le  conseil  du  roi  avait  soumis  Jeanne  dans  les 
villes  de  Chinon  et  de  Poitiers.  L'intention  de  l'auteur  est 
clairement  exprimée  par  la  note  Ponantur  hic  moliua,  qu'il 
a  mise  en  tête  du  blanc. 

En  second  lieu,  reprend  l'écrivain,  je  veux  parler  des  habits 
d'homme  dont  Jeanne  tient  à  se  servir,  sur  quoi  trois  points  sont  à 
faire  remarquer. 

Ici  nouveau  blanc  de  neuf  lignes,  apparemment  réservé  pour 
un  développement  sur  l'usage  des  babits  masculins.  —  Il 
n'y  aura  plus  d'autre  interiuption  dans  le  récit  de  notre 
auteur,  qui  continue  en  ces  termes  : 

Les  guerres  et  les  combats  de  ladite  très  glorieuse  l'ucclle  paraî- 
tront encore  plus  merveilleux  si  je  rappelle  ici  les  exploits  belliqueux 


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des  femmes  que  nous  trouvons  racontés  dans  l'Histoire  sainte  et  dans 
les  histoires  des  Gentils. 

La  sainte  Écriture  rapporte,  au  chapitre  iv  des  Juges,  que  Debora, 
qui  jugeait  le  peuple  d'Israël,  ordonna  à  Barac  de  prendre  avec  lui 
10,000  combattants  et  promit  de  faire  tomber  en  son  pouvoir 
900  chars  à  faux,  et  toute  l'armée  du  roi  Jabin.  Barac  ne  voulut 
tenter  ce  coup  de  main  qu'accompagné  de  Debora.  Elle  y  consentit,  et 
toute  l'armée  ennemie  fut  exterminée.  11  n'est  pas  dit,  cependant,  que 
Debora  ait  donné  de  sa  personne  dans  le  combat. 

Le  chapitre  xiv  du  livre  de  Judith  nous  apprend  que  l'héroïne, 
profitant  du  sommeil  d'Holopherne,  coupa  la  tête  de  ce  capitaine, 
envoyé  par  Nabuchodonosor  pour  assiéger  Jérusalem.  Elle  fit  exposer 
cette  tête  sur  les  murs  de  la  ville  et  ordonna  aux  habitants  de  prendre 
les  armes,  de  s'élancer  en  poussant  des  cris  et  des  hurlements  et  de 
poursuivre  les  Assyriens  qui  furent  ainsi  rejetés  au  delà  des  frontières 
du  pays.  Judith  n'en  fit  pas  davantage. 

Quant  cà  Esther,  nous  lisons  aux  chapitres  xiv-xvi  de  son  livre, 
qu'ayant  déposé  les  habits  royaux,  elle  prit  des  vêtements  de  deuil,  se 
couvrit  la  tête  de  cendre  et  livra  son  corps  aux  macérations  et  aux 
jeûnes,  pour  toucher  le  cœur  du  roi,  qui  rapporta  un  édit  promulgué 
contre  le  peuple  Juif,  et  autorisa  les  Israélites  à  vivre  conformément 
à  leurs  lois. 

On  trouve  enfin  dans  les  livres  des  Gentils  que  Penthésilée,  avec 
un  millier  de  filles  adonnées  aux  exercices  militaires,  vint  au  secours 
du  roi  Priam,  et  qu'elle  et  ses  compagnes  combattirent  si  vaillamment 
qu'elles  taillèrent  les  Wyrmidons  en  pièces  et  qu'elles  massacrèrent 
plus  de  2,000  Grecs,  comme  le  rapporte  l'histoire  troyenne. 

Que  notre  Pucelle  {Nostra  Puella)  égale  ou  même  dépasse  toutes 
ces  femmes,  c'est  ce  qui  est  rendu  évident  par  des  actes  extraordi- 
naires de  bravoure,  de  courage  et  d'intrépidité,  dont  je  rappellerai 
seulement  le  commencement,  sans  aller  plus  loin,  pour  les  motifs  ci- 
dessus  énoncés. 

La  ville  d'Orléans  était  assiégée  par  les  ennemis  du  royaume  ;  la 
longueur  du  siège  l'avait  réduite  à  une  telle  extrémité  que  les  habi- 
tants ne  pouvaient  plus  espérer  de  secours  qu'en  Dieu.  C'est  alors  que 
cette  jeune  fdle,  qui  n'avait  encore  connu  que  la  garde  des  troupeaux, 


accompagnée  d'un  très  petit  nninhre  de  gens  de  guerre,  attaqua  avec 
une  telle  impétuosité  l'armée  assiégeante,  composée  d'une  innombrable 
quantité  de  combattants,  qu'en  trois  jours,  toute  celte  armée  fut  con- 
damnée cà  l'inaction  ou  mise  en  fuite.  A  voir  le  brillant  appareil  de 
cette  armée,  la  force  des  combattants,  le  courage  des  gens  d'armes,  la 
bonne  entente  des  chefs  et  l'ardeur  de  la  jeunesse,  ont  eût  pensé  que 
les  forces  réunies  de  l'univers  n'auraient  pas  pu  faire  en  un  mois  ce 
que  la  Pucelle  accomplit  en  trois  jours.  A  qui  l'attribuer,  sinon  à 
Celui  qui  peut  faire  tomber  une  grande  foule  sous  les  coups  de  quel- 
ques hommes,  et  pour  qui  le  saUu  d'un  grand  nombre  ne  présente  pas 
plus  de  difficultés  que  le  salut  d'un  petit  nombre?  C'est  donc  à  vous, 
mon  Dieu,  roi  de  tous  les  rois,  que  je  rends  grâce  d'avoir  humilié  le 
superbe  en  le  brisant,  et  d'avoir  maîtrisé  nos  adversaires  {aduersarios 
noslros)  par  la  force  de  votre  bras. 

La  Pucelle  est  âgée  de  dix -sept  ans  ;  la  force  et  l'adresse  dont  elle 
est  douée  lui  font  supporter  les  fatigues  avec  autant  et  plus  de  vail- 
lance que  les  hommes  les  plus  robustes.  Elle  ne  recherche  aucun 
avantage  temporel.  De  l'argent  qu'on  lui  donne,  elle  ne  dépense  rien  ; 
elle  en  fait  des  cadeaux.  Ses  réponses  sont  brèves  et  simples,  elle  est 
très  prudente  au  fait  de  sa  mission  {in  facto  suce  legalionis  pniden- 
tissma).  Ses  mœurs  sont  irréprochables;  elle  est  sobre,  nullement 
superstitieuse,  ni  adonnée  aux  sortilèges,  quoique  les  envieux  l'en 
aient  accusée. 

Qu'elle  soit  exempte  de  superstitions  et  de  sacrilèges,  c'est  ce  qu'on 
reconnaîtra  aisément  à  trois  caractères  qui  empêchent  de  confondre  les 
miracles  accomplis  par  les  bons  avec  ceux  des  mauvais.  Les  premiers 
s'opèrent  au  nom  de  Dieu.  Ils  ont  toujours  une  véritable  utilité  ;  tandis 
que  les  autres  aboutissent  à  des  maux  ou  à  des  futilités,  comme  quand 
on  vole  dans  les  airs  ou  qu'on  plonge  les  membres  d'un  homme  dans 
'engourdissement.  Un  dernier  caractère  des  vrais  miracles,  c'est 
(juils  ont  pour  but  le  développement  de  la  foi  et  l'amélioration  des 
mœurs. 

Or,  il  faut  remarquer  que  ladite  Pucelle  se  confesse  tous  les  jours 
avant  d'entendre  la  messe;  elle  communie  chaque  semaine;  ses  ac- 
tions dépassent  les  forces  de  son  sexe.  Elle  combat  pour  une  cause 
utile  et  juste,  puisque  c'est  pour  pacifier  le  royaume  de  Erance,  ce 


—  41>3  — 

qui  entraînera  le  relèvement  de  la  foi,  qui,  à  en  juger  par  l'expé- 
rience des  siècles  passés,  n'aurait  pas  tant  souffert,  si  la  France  n'avait 
pas  été  entraînée  dans  un  tourbillon  de  guerres  désastreuses.  11  faut 
donc  nécessairement  conclure  que  les  succès  de  la  Pucelle  sont  dus  à 
la  volonté  divine  et  non  pas  à  des  sortilèges,  comme  le  prétend  la  ja- 
lousie. 

Que  dire  de  plus?  Un  jour  la  Pucelle  a  demandé  au  roi  de  lui  faire 
un  présent.  Cette  prière  fut  aussitôt  accordée.  Jeanne  ne  demanda 
rien  moins  que  le  royaume  de  France.  Le  roi,  étonné,  fit  le  cadeau, 
après  un  instant  de  réflexion.  Jeanne  l'accepta  et  s'en  fit  faire,  par  les 
quatre  secrétaires  du  roi,  une  charte  dont  il  fut  donné  une  lecture 
solennelle.  Le  roi  en  était  un  peu  ébahi,  et  Jeanne,  en  le  montrant 
à  l'assistance,  tint  ce  propos  ;  «  Voilà  le  plus  pauvre  chevalier  de 
son  royaume.  »  Presque  en  même  temps,  par  devant  les  mêmes 
notaires,  elle  livra  au  Dieu  tout-puissant  le  royaume  de  France  qu'elle 
venait  de  recevoir  en  don.  Puis,  au  bout  d'un  instant,  obéissant  à  un 
ordre  de  Dieu,  elle  investit  le  roi  Charles  du  royaume  de  France,  et 
de  tout  cela  elle  fit  dresser  un  acte  solennel. 


Ce  témoignage,  si  précieux  qu'il  soit,  nous  révèle,  il  faut  le 
reconnaître,  peu  de  notions  nouvelles  sur  les  actes  et  la  per- 
sonnalité de  la  Pucelle.  Le  singulier  récit  qui  le  termine,  de  la 
donation  que,  sur  sa  demande,  Charles  VII  lui  fait  de  son 
royaume,  n'est,  à  vrai  dire,  que  la  reproduction,  un  peu 
agrandie,  des  paroles  de  Jeanne  d'Arc,  racontées  plus  tard  par 
Bertrand  de  Poulengy  et  par  le  duc  d'Alençon  dans  leurs  dépo- 
sitions aux  enquêtes  de  1456  pour  la  réhabilitation.  (Quiche- 
rat,  Procès,  t.  II,  p.  455,  et  t.  III,  p.  90.) 

Mais  l'enthousiaste  affirmation  formulée  à  Rome,  et,  en 
quelque  sorte,  sous  les  yeux  du  Souverain  Pontife,  à  la  pre- 
mière nouvelle  de  la  délivrance  d'Orléans  (1),  d'une  interven- 
tion plus  divine  qu'humaine  et  sans  exemple  dans  l'histoire,  du 
courage  et  de  l'intelligence  militaire  de  la  jeune  vierge  de  Dom- 
rémy,  de  son  désintéressement,  de  sa  douceur,  de  sa  piété  pi'o- 


—  424  — 

fonde  et  de  la  pureté  de  ses  mœurs,  impriment  à  ce  document 
une  incontestable  valeur. 

Ainsi  l'a  jugé  M.  L.  Delisle,  ainsi  l'apprécieront  tous  ceux 
qui  l'étudieront  avec  une  sérieuse  attention. 

Quelques  détails  encore  ne  paraîtront  peut-être  pas  dépourvus 
d'intérêt. 

Le  23  octobre  1885,  M.  Léopokl  Delisle  donnait  connais- 
sance à  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-lettres  de  son 
intéressante  découverte.  Par  une  singulière  coïncidence,  à  ce 
même  moment,  l'information  prescrite  pour  l'introduction  de 
la  cause  de  Béatification  de  Jeanne  d'Arc,  et  faite  à  Orléans  par 
les  soins  de  l'autorité  épiscopale,  allait  être  close  sous  quelques 
jours. 

Ce  nouveau  témoignage  de  la  réputation  de  sainteté  de 
la  Pucelle,  retrouvé,  avec  une  si  étrange  opportunité,  après 
quatre  siècles  et  demi  d'oubli,  dans  le  riche  dépôt  du  Vatican, 
apportait  une  haute  confirmation  aux  recherches  déjà  faites 
pour  répondre  au  questionnaire  officiel,  de  famâ  sanctilatis. 

Sur  la  demande  qui  lui  en  fut  immédiatement  adressée, 
M.  L.  Delisle,  avec  cette  délicate  courtoisie  qui  lui  est  habituelle, 
voulut  bien  transmettre,  sur  épreuves,  à  la  commission  orléa- 
naise,  le  texte  complet  du  document,  et  son  propre  travail  des- 
tiné à  la  Bibliothèque  de  V École  des  Chartes. 

L'un  et  l'autre  purent  ainsi  être  annexés  au  dossier  de  l'in- 
formation et  portés  à  Rome  par  notre  pieux  évèque  dans  les 
derniers  jours  de  novembre  1885. 

Nous  croyons  pouvoir  ajouter,  sans  être  indiscret,  qu'ils  y 
furent  appréciés  comme  ils  méritent  de  l'être.  Léon  XIII  lui- 
même,  informé  par  M?""  l'évêque  d'Orléans  de  cette  intéres- 
sante découverte,  en  fut  Irès-ému,  et  exprima  le  vif  désir  de 


(1)  Le  mariage  de  Louis  d'Orléans  avec  Valentine  de  Milan  avait  créé 
d'aflectueuses  relations  entre  les  cours  de  France  et  d'Italie.  Le  siège  et  la 
délivrance  d'Orléans  devaient  donc  exciter,  au  delà  des  Alpes,  une  vive 
sollicitude. 


—  425  — 

posséder  un  exemplaire  de  la  publication  de  notre  éminent 
membre  honoraire. 

Le  Nouveau  témoignage  relatif  à  la  mission  de  Jeanne 
d'Arc  est  donc,  pour  nous,  Orléanais,  quelque  chose  de  plus 
qu'un  monument  historique  d'une  haute  valeur  ;  il  apporte  un 
précieux  élément  à  la  sainte  cause  dont  le  succès  comblera  tous 
nos  vœux. 

BOUCHER  DE  MOLANDON. 


IMP.   aKOBOEH   JAOOB,  —  0ULÉA.1I8. 


BULLETIN 


DE   LA   SOCIETE 


ABCHÉOLOGIOUE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉANAIS 


]\°  129. 

DEUXIÈME  TRIMESTRE  DE    1886. 


Séance    dn    vendredi    9    avril    1886. 

Présidence  de  M.  Tranchau,  président. 

M.  le  Président  annonce  en  ces  termes  la  mort  de  M,  Edmona 
Michel,  associé  correspondant  de  la  Société  : 

Messieurs, 

C'est  avec  une  douloureuse  surprise  et  un  vif  sentiment  de 
regret  que  nous  avons  appris  hier  le  décès  de  notre  col- 
lègue, M.  Edmond  Michel,  qu'une  maladie  de  cœur  a  enlevé 
brusquement,  dans  sa  résidence  de  Touvent,  à  la  tendresse  de 
ses  vénérables  parents  et  à  l'affection  de  ses  amis.  Né  à  Paris  le 
6  avril  1831,  il  n'était  âgé  que  de  cinquante-cinq  ans. 

M.  Edmond  Michel  nous  appartenait  depuis  1877,  à  titre 

BULLETIN  NO  129.  29 


—  428  — 

d'associé  correspondant,  et  nous  étions  fiers  de  lui  avoir  ouvert 
nos  rangs,  car  c'était  uii  travailleur  intrépide  et  infatigable,  très 
heureux  dans  ses  recherches  et  habile  à  les  mettre  en  œuvre, 
un  érudit  plein  de  sagacité,  un  artiste  plein  de  goût.  Il  laisse, 
pour  témoigner  de  sa  valeur  comme  antiquaire,  épigraphiste  et 
dessinateur,  plusieurs  études  et  notices  (1),  un  beau  livre  sur 
les  Monuments  religieux,  civils  et  militaires  du  Gâtinais,  pu- 
blié à  Lyon  en  1879,  et  un  grand  travail  sur  les  Inscriptions  de 
l'ancien  diocèse  d'Orléans.  Il  avait  pris  pour  modèle  dans  cette 
étude  le  précieux  ouvrage  de  M.  de  Guilhermy  {Inscriptions  du 
diocèse  de  Paris).  Vous  vous  rappelez  qu'Ici  même,  il  y  a  quatre 
ans  (28  avril  1882),  il  nous  en  avait  expliqué  le  pian  et  la  dis- 
position avec  sa  facile  et  chaude  parole.  Dans  ses  épanchements 
à  des  amis,  il  ne  cachait  pas  son  espoir  de  voir  ce  livre  lui  ouvrir 
les  portes  de  l'Institut.  Mais  comme  Dieu  se  joue  «  des  longs 
espoirs  et  des  vastes  pensées  »  !  L'auteur  n'avait  pu  en  voir  que 
la  première  livraison,  celle  qui  concerne  l'archidiaconé  d'Or- 
léans ;  le  manuscrit  du  surplus  est  complet,  et  nous  pouvons 
espérer  que  sa  famille  tiendra  à  assurer  à  la  mémoire  d'Edmond 
Michel  l'honneur  que  l'impitoyable  mort  lui  a  arraché  au  mo- 
ment où  il  allait  jouir  de  son  courageux  et  persévérant  labeur. 
Ses  travaux,  du  reste,  lui  avaient  déjà  valu,  en  1877,  les 
palmes  académiques,  en  1880,  la  croix  de  la  Légion-d'Honneur, 
et  dans  le  Loiret,  le  prix  Robichon  acccordé  par  le  Conseil  géné- 
ral aux  hommes  dont  la  vie  honore  notre  région.  Associé  cor- 
respondant de  la  Société  des  Antiquaires  de  France,  membre 
non  résidant  du  comité  des  Beaux-Arts  des  départements,  il 
était  président  de  la  jeune  Société  du  Gâtinais,  à  laquelle  il 
donnait  une  impulsion  intelligente  et  énergique.  A  tous  ces 
titres,  il  aurait  certainement  rendu  de  précieux  services  à  l'ar- 
chéologie, et  spécialement  à  l'étude  des  antiquités  de  la 
province  orléanaise.  Esprit  ardent,  constitution  alerte,  pleine  de 


(1)  Les  Tischbein,  peintres  allemands,  Lyon,  1881;  —  Les  Audran, 
peintres  et  graveurs,  Orléans,  1883,  —  et  Le  baron  de  Girardot,  Orléans, 
1883. 


-  429  - 

vigueur  et  d'entrain,  totijours  en  mouvement,  on  pourrait  dire 
toujours  en  feu,  il  ne  se  lassait  jamais  de  courir  après  les  docu- 
ments et  les  monuments  qui  pouvaient  accroître  sa  riche  col- 
lection de  notes  et  de  dessins.  On  ne  saurait  se  faire  une  idée 
de  sa  puissance  de  travail.  Il  faut  de  pareils  tempéraments  pour 
explorer  avec  une  activité  que  rien  n'arrête  le  vaste  domaine 
de  l'archéologie  monumentale. 

Cet  esprit  si  vif,  si  passionné  pour  le  travail,  était  en  même 
temps  un  cœur  excellent,  généreux,  plein  de  loyauté  et  de 
franchise,  sympathique  à  tous,  et  très  aimé  de  tous  dans 
son  pays,  qu'il  aimait  lui-même  d'une  si  tendre  affection.  Aussi 
peut-on  dire  en  toute  sincérité  que  l'homme  sera  aussi  regretté 
que  le  savant. 

Quant  à  nous,  Messieurs,  nous  garderons  de  M.  E.  Michel  le 
plus  profond  souvenir.  Nous  remercions  M.  Herluison  d'avoir 
représenté  la  Société  à  ses  obsèques,  et  nous  envoyons  à  son.- 
vieux  père,  à  sa  vénérée  mère  surtout,  associée,  nous  dit-on,  à 
tous  ses  travaux  et  à  toutes  ses  espérances,  l'expression  de  nos 
condoléances  et  de  nos  plus  respectueuses  sympathies. 

La  Société  décide  que  les  paroles  de  M.  le  Président  seront  repro- 
duites au  procès-verbal,  imprimées  au  Bidlelin  du  deuxième  tri- 
mestre, et  adressées  à  la  famille  de  M.  Edmond  Michel. 

Comme  souvenir  de  notre  regretté  collègue,  M.  Herluison,  éditeur 
dés  Inscriptions  de  l'ancien  diocèse  d'Orléans,  fait  hommage  du 
premier  fascicule  paru,  qui  comprend  l'archidiaconé  d'Orléans.  La 
Société  lui  en  exprime  toute  sa  gratitude. 

—  M.  Pierre  d'Arc,  associé  correspondant,  fait  hommage  d'un  nu- 
méro de  la  Bibliographie  catholigue,  où  il  a  rendu  compte  du  beau 
travail  de  M.  Siméon  Luce:  Jeanne  d'Arc  à  Domrémy.  Des  remer- 
cîraents  lui  seront  adressés. 

—  Parmi  les  ouvrages  déposés  sur  le  bureau,  le  Président  signale 
le  numéro  de  mars  du  Journal  des  savants  contenant  le  sommaire  du 
livre  où  M.  René  de  Maulde,  associé  correspondant  de  la  Société,  a 


—  430  - 

recueilli  les  documents  relatifs  à  la  procédure  criminelle  dirigée  contre 
le  fameux  Gilles  de  Rais,  maréchal  de  France,  dit  Barbe  bleue;  — 
puis  le  Bulletin  de  la  Société  des  antiquaires  de  France,  où.  M.  Alfred 
Ramée,  après  avoir  rendu  hommage  â  l'ardeur  et  au  savoir  du 
P.  Camille  de  La  Croix,  notre  associé  correspondant,  conteste  vive- 
ment son  opinion  sur  l'hypogée  chrétien  qu'il  a  découvert  à  Poitiers  ; 
ce  n'est  pas,  selon  M.  Ramée,  un  martyrium  où  auraient  été  enterrés 
cinquante-deux  martyrs,  mais  une  Memoria,  c'est-à-dire  le  tombeau 
d'un  personnage  de  marque  :  l'abbé  Mellebaude.  C'est  une  question 
qui  passionne  les  savants  :  adhuc  sub  judice  lis  est. 

—  Parmi  la  correspondance  reçue,  M.  le  Président  lit  une  lettre  de 
M.  Pasteur  faisant  appel,  au  nom  de  la  Société  des  Amis  des  sciences, 
à  des  oflYandes  destinées  à  soulager  les  familles  des  savants  qui  meu- 
rent sans  laisser  de  ressources  ; 

Une  lettre  du  directeur  de  la  Société  française  d'archéologie, 
iM.  de  Marsy,  invitant  au  Congrès  qui  se  tiendra,  à  Nantes,  du  l^r  au 
8  juillet  ; 

Une  lettre  du  Président  de  la  Société  académique  de  Troyes, 
M.  Albert  Babeau,  demandant  l'échange  de  ses  publications  avec  les 
nôtres  ;  —  cette  proposition  est  acceptée  ; 

Enfin,  une  lettre  de  M.  Léon  Dumuys,  qui,  ne  pouvant,  par  suite 
d'un  nouveau  deuil  de  famille,  assister  à  nos  séances,  envoie  sa  démis- 
sion de  secrétaire. 

La  Société  refuse  unanimement  de  l'accepter,  et  prie  M.  Ilerluison 

* 

de  vouloir  bien  aider  le  vice-secrétaire  archiviste  dans  les  détails  ma- 
tériels de  sa  double  fonction. 

—  La  prochaine  séance  tombant  le  vendredi-saint,  la  Société  décide 
qu'elle  aura  lieu  le  mardi-saint,  20  avril,  à  4  heures  1/2  du  soir. 

—  M.  G.  Vignat  lit  une  note  sur  les  débris  d'une  inscription  ro- 
maine trouvée  dans  les  substructions  des  murs  de  la  première  enceinte 
d'Orléans. 

—  M.  de  Molandon  lit  un  Mémoire  sur  l'exploration  faite,  en  1885, 
d'un  tumulus  sis  en  sa  propriété  de  Reuilly  et  sur  un  vase  curieux 
qu'il  y  a  trouvé. 


—  431  — 

La  Société  autorise  les  auteurs  à  présenter  ces  deux  études  à  la 
réunion  des  Sociétés  savantes  à  la  Sorbonne. 

—  M.  de  Beaucorps  donne  lecture  d'un  travail  de  M.  Doinel, 
archiviste  du  Loiret,  qui  a  pour  titre:  Hugues  leBoutellier  et  Je  mas- 
sacre des  clercs,  à  Orléans,  en  1236.  Ce  travail,  suivi  de  plusieurs 
documents  inédits,  fera  un  très  curieux  complément  de  celui  que 
M.  Boucher  de  Molandon  a  publié  dans  le  Bulletin  du  3«  trimestre 
1885,  sous  le  titre  de  Complainte  orléanaise  du  XIII'^  siècle,  avec  sa 
notation  musicale.  Il  est  renvoyé  à  la  Commission  des  publications. 


Séance  du  mardi  !80  avril  1880. 
Présidence   de    M.    Tranchau,   président. 

Parmi  les  ouvrages  déposés  sur  le  bureau,  M.  le  Président  signale 
le  Supplément  aux  recherches  historiques  sur  la  fondation  de  l'église 
de  Chartres  et  des  églises  de  Sens,  de  Troyes  et  d'Orléans,  par 
M.  l'abbé  A.-C.  Hénault,  offert  par  M.  l'abbé  Cochard;  et  la  Ques- 
tion dîfcana/,  par  M.  Croissandeau,  offerte  par  M.  Herluison. 

Des  remercîments  sont  adressés  aux  donateurs. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  LibUn,  direc- 
teur de  la  Revue  d'Alsace,  expliquant  la  situation  de  la  Revue,  qu'il 
a  maintenue  et  qu'il  publie  à  ses  risques  et  périls.  La  Société,  voulant 
donner  au  courageux  et  patriotique  directeur  un  témoignage  de  ses 
sympathies,  décide  que  l'abonnement  à  cette  Revue  sera  continué, 
ainsi  que  l'envoi  de  nos  publications. 

—  Au  nom  de  la  Commission  des  publications,  M.  G.  Vignat  pro- 
pose d'insérer  au  Bulletin  du  troisième  trimestre  le  travail  de  M.  Doinel 
intitulé  :  Hugues  le  Boutellier  et  le  massacre  des  Clercs,  à  Orléans, 
en  1236. 

Cette  proposition  est  adoptée. 


—  432  - 

—  M.  le  vice-secrétaire  lit  le  projet  de  Bulletin  du  premier  tri- 
mestre pour  l'année  1880. 

Ce  projet  est  renvoyé  à  la  Commission  des  publications. 

—  M.  Eug.  Vignat,  membre  titulaire  non  résidant,  lit  un  Mémoire 
intitulé  :  Clochelte  des  morts  de  1242.  Ce  travail,  qui  soulève  une 
question  des  plus  intéressantes,  à  savoir  la  date  de  l'emploi  des 
cliiiïres  arabes  dans  les  inscriptions,  est  renvoyé  à  h  Commission  des 
publications. 

—  M.  Tranchau,  président,  présente  un  aperçu  de  l'étude  qu'il 
destine  à  la  prochaine  réunion  des  Sociétés  savantes  des  départements, 
et  qui  est  intitulée  :  Représentations  théâtrales  et  exercices  publics  au 
Collège  royal  d'Orléans  sous  les  jésuites  et  après  eux  [i750-1772). 


Séance    dn    vendredi     t4t    mai    t886. 
Présidence  de  M.  Tranchau,  président. 

M.  Grellet-Balguerie,  associé  correspondant,  assiste  à  la  séance. 

—  M.  le  Président  rend  hommage  à  la  mémoire  de  iM.  l'abbé 
Corblet,  associé  correspondant  de  la  Société,  décédé,  à  Versailles,  le 
30  avril  1886. 

Messieurs, 

La  Société  vient  encore  de  perdre  un  de  ses  membres  cor- 
respondants, M.  l'abbé  Corblet,  qui  s'était  acquis  une  si  grande 
et  si  légitime  notoriété  dans  le  domaine  de  la  linguistique,  de 
l'archéologie,  de  l'histoire  de  la  liturgie  et  des  beaux-arts.  Il 
nous  appartenait  depuis  1852,  et  il  se  plaisait  à  nous  envoyer  la 
plupart  des  brochures  publiées  par  lui  dans  diflerents  recueils, 
notamment  dans  les  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires 


—  433  — 

de  Picardie,  dont  il  était  un  des  membres  les  plus  laborieux  et 
les  plus  savants.  La  liste  de  ses  travaux  est  très  considérable  ; 
je  ne  puis  citer,  ici,  que  les  principaux  : 

Le  Glossaire  du  j'xitois  picard  (1849),  qui,  sans  être  à  l'abr  i 
de  la  critique,  est  remarquable  de  sagacité  et  de  science  ;  et  une 
étude  sur  les  proverbes  et  dictons  picards; 

Le  Manuel  d'archéologie  nationale,  publié  en  1852,  et  qui 
eut  une  2^  édition  en  1873  ; 

V Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens^  en  5  volumes  (1869- 
1874),  œuvre  de  bénédictin,  comme  on  l'a  caractérisée,  où  une 
ferme  critique  éclaire  des  documents  du  plus  grand  intérêt  ; 
l'Institut  lui  a  décerné  en  1879  pour  ce  beau  travail  une  mention 
honorable. 

Fondateur  en  1857  de  la  Revue  de  l'art  chrétien,  M.  Corblet 
a  traité  dans  les  32  volumes  de  ce  recueil,  ornés  de  planches, 
une  foule  de  questions  relatives  à  l'histoire  et  à  l'archéologie 
religieuses. 

Enfin,  il  a  commencé,  sans  pouvoir  l'achever,  une  Histoire 
dogmatique,  liturgique  et  archéologique  des  Sacrements^  dont 
2  volumes  seulement,  sur  le  Baptême,  ont  été  publiés. 

M.  l'abbé  Corblet  était  correspondant  du  ministère  de  l'Ins- 
truction publique  et  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France, 
membre  d'un  grand  nombre  de  Sociétés  françaises  et  étrangères, 
officier  d'Académie  et  chevalier  de  la  Légion-d'Honneur. 

Né  à  Roye  en  1817,  il  meurt  à  soixante-neuf  ans,  trop  tôt 
pour  la  science  qui  attendait  encore  beaucoup  de  son  ardente 
activité,  trop  tôt  pour  les  nombreux  amis  qu'il  s'était  faits  par- 
tout par  son  caractère  bienveillant  et  aimable. 

C'est  une  grande  perte  ;  elle  excitera  de  sincères  regrets  parmi 
les  sociétés  savantes,  qui  doivent  beaucoup  à  ses  travaux.  La 
société  archéologique  de  l'Orléanais  ne  pouvait  manquer  de 
s'associer  au  deuil  commun  par  ce  court  hommage. 

—  M.  le  Président  annonce  que  M.  Stein,  associé  correspondan 
et  secrétaire  de  la  Société  archéologique  du  Gâtinais,  a  reçu,  dans 
l'assemblée  générale  de  la  Sorbonne,  les  palmes  d'officier  d'académie. 


—  434  — 

—  Parmi  les  ouvrages  déposés  sur  le  bureau,  M.  le  Président 
signale  comme  hommage  à  la  Société  une  notice  intitulée  :  Découvertes 
gallo-romaines  au  Guimier  (commune  d'Herbault),  près  Blois,  par 
M.  Guignard,  associé  correspondant,  un  des  lauréats  de  notre  der- 
nier concours  ; 

Dans  la  Gazelle  des  beaux-arts  (l^r  mai  1886),  un  article  sur  l'Ex 
position  posthume  des  œuvres  de  M.  Baudry,  par  M.  G.  Lafenestre, 
qui  a  consacré  quelques  lignes  aux  esquisses  que  le  grand  artiste  avait 
faites  comme  études  sur  Jeanne  d'Arc,  qu'il  avait  été  chargé  de  peindre 
sur  les  murs  du  Panthéon  ; 

Dans  la  Revue  Je  l'histoire  des  religions,  un  article  de  notre  savant 
compatriote,  M.  Charles  Ploix,  sur  les  Mijlhes  de  Kronos  el  de 
P  sache; 

Dans  la  Revue  critique  d'avril,  un  sommaire  de  notre  XX«  volume 
de  Mémoires,  fait  par  M.  Ruelle,  bibliothécaire  à  Sainte-Geneviève, 
associé  correspondant  de  la  Société  ; 

Enfin  dans  les  Annales  de  l'Académie  de  Belgique  (Anvers),  un 
long  et  savant  Mémoire   sur  les  voies  romaines    en  Belgique,  avec 
•arte,  et  dans  le  Bullelin  delà  même  Société  une  étude  sur  les  sépul- 
tures gauloises  et  franques. 

—  M.  le  Président  rend  compte  verbalement  des  différentes  lec- 
tures, relatives  à  l'histoire  et  l'archéologie,  qui  ont  été  faites  à  la  réu- 
nion des  Sociétés  savantes. 

Il  signale,  à  côté  des  mémoires  ou  notes  présentés  par  MM.  Loise- 
Icur,  Vignat,  Tranchau,  Baguenault  de  Puchesse,  Boucher  de  Mo 
landon,  membres  titulaires  de  la  Société,  les  deux  lectures  faites  par 
notre  associé  correspondant,  M.  Grellet-Balguerie,  sur  l'Histoire  d'un 
manuscrit  et  sur  un  document  inédit  des  Rôles  gascons. 

Il  signale  enfin  une  étude  lue,  à  la  section  des  beaux-arts,  par 
M.  Eudoxe  Marcille,  sur  Lavallée,  secrétaire-général  du  Musée  du 
Louvre  de  1804  à  1816. 

Lecture  est  donnée  d'une  lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'instruction 
publique  réclamant  une  communication  de  la  Société  pour  concourir  au 
Catalogue  des  ma7iuscrits  appartenant  aux  Sociétés  savantes.  Une  com- 
mission, composée  de  MM.  Basseville,  Jarry,  Baguenault,  Desnoyers  et 


—  435  — 

Gaston  Vignat,  est  nommée  pour  inventorier  et  décrire,  s'il  y  a  lieu, 
les  manuscrits  qui  appartiennent  à  la  Société. 

—  M.  Baguenault  de  Puchesse  dit  avoir  vu,  au  Salon,  le  portrait  de 
M.  le  comte  de  Pibrac,  peint  par  un  de  ses  fils,  et  exprime  le  désir  que 
cette  toile,  remarquable  de  ressemblance,  serve  de  modèle  au  portrait 
que  la  Société  fait  tirer  habituellement  pour  honorer  ses  membres 
décédés. 

—  Au  nom  de  la  Commission  des  publications,  M.  Basseville  pro- 
pose l'impression  du  Bulletin  du  premier  trimestre  de  1886. 

—  M.  le  Président  donne  la  parole  à  M.  Grellet-Balguerie,  pour 
faire  l'analyse  d'un  des  deux  Mémoires  qu'il  a  lus  en  Sorbonne  :  Histoire 
(Tim  manuscrit  d'origine  française. 

M.  Grellet-Balguerie  essaie  de  démontrer  que  la  célèbre  épopée 
de  Gauthier  d'Aquitaine,  ou  de  Walter,  a  une  origine  exclusivement 
française,  et  que  les  prétentions  de  l'Italie  et  de  l'Allemagne  à  la  pa- 
ternité du  Walter  ne  reposent  sur  aucun  fondement  sérieux  ou 
n'ont  pour  elles  que  d'invraisemblables  conjectures.  Il  croit  que 
ce  poème  fut  composé  entre  986  et  989,  à  l'époque  du  soulè- 
vement de  l'Aquitaine,  par  un  jeune  moine  bénédictin  de  Fleury-sur- 
Loire,  Giraud,  ami  de  son  abbé  Abbon  et  d'abord  disciple  d'Archam- 
bault  de  Sully,  archevêque  de  Tours...  Les  érudits  allemands  ont 
voulu  attribuer  la  composition  du  Walter  à  Ekkehard  I^r  de  Saint-Gall, 
sur  la  foi  suspecte  d'un  écrivain  de  la  fin  du  XI«  siècle.  Ekkehard  r"" 
n'avait  laissé  qu'une  ébauche  informe,  en  mauvais  latin  tudesque, 
qu'Ekkehard  IV  prétend  avoir  reprise. 

C'est  par  des  dates,  des  faits  et  des  documents  incontestables  que 
M.  Grellet-Balguerie  entend  réfuter  les  prétentions  de  l'Allemagne  sur 
le  Walter  d'Aquitaine,  œuvre  de  Giraud,  de  Fleury,  et  patrimoine 
exclusif  de  la  France. 

La  Société  remercie  vivement  M.  Grellet-Balguerie  de  cette  com- 
munication, qui  a  pour  elle  un  intérêt  tout  local. 


—  436  — 

Séance    da    vendredi    S 8    mal    1886. 
Présidence  de  M.  Tranchau,  président, 

M.  le  Président  annonce  la  mort  de  M.  le  baron  de  Koehne,  archéo- 
logue et  numismate,  membre  correspondant  étranger  de  notre  So- 
ciété depuis  4852. 

M.  de  Koehne,  né  à  Berlin,  en  1817,  s'était  établi,  vers  184^,  en 
Russie,  où  il  devint  conseiller  privé  de  l'empereur  et  conservateur  de 
la  section  de  numismatique  au  musée  de  l'Ermitage.  Ses  travaux  occu- 
pent une  place  considérable  dans  les  Mémoires  de  la  Société  d'archéo- 
logie et  de  numismatique  de  Saint-Pétersbourg. 

—  M.  Herluison,  comme  éditeur,  offre  à  la  Société  un  exemplaire 
du  Panégyrique  de  Jeanne  d'Arc  prononcé,  le  8  mai  4880,  dans  la 
cathédrale  d'Orléans,  par  M.  l'abbé  Vie,  directeur  du  Petit  Séminaire 
de  La  Chapelle  et  membre  de  l'académie  de  Sainte-Croix. 

—  M.  Lucien  Auvray,  élève  de  l'école  française  à  Rome,  fait  hom- 
mage d'un  opuscule  intitulé  :  Notice  sur  le  vianuscril  ottohonien 
S988,  et  principalement  sur  le  Cartulaire  de  Nolre-Dame-de- Bourg- 
Moyen,  à  Blois,  document  inédit  dont  il  fait  ressortir  l'intérêt. 

Des  remercîments  sont  adressés  à  M.  Herluison  et  votés  à  M.  Auvray. 

—  Parmi  les  ouvrages  déposés  sur  le  bureau,  M.  le  Président 
signale,  dans  la  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes  (l^^^  et  2^  livrai- 
sons  de  4886)  une  7ioiice  sur  la  vie  et  les  travaux  d'Etienne  Marlel- 
Innge,  architecte  des  jésuites  (458U-4G41),  qui  fut  l'architecte  de  la 
chapelle  du  Collège  d'Orléans  et  des  transepts  de  notre  cathédrale. 
A  ce  sujet,  un  membre  rappelle  qu'un  de  nos  collègues,  M.  G.  Vignat, 
a  écrit  une  notice  sur  ce  même  personnage  (4); 


(i)  Le  frère  Martellange,  jésuite,  architecte  des  transepts  de  la  cathé- 
drale d'Orléans.  (T.  VI  des  Bulletins,  p.  101. 


—  437  - 

Dans  la  Revue  historique,  un  compte-rendu  des  Mémoires  de 
Durfort,  comte  de  Cheverny,  personnage  qui  intéresse  l'Orléanais 
puisqu'il  fut  lieutenant-général  du  Blésois  et  résida  à  Cheverny  prés 
Blois  ;  —  un  autre,  relatif  à  l'étude  de  M.  Loiseleur  sur  VUniversité 
d'Orléans  à  sa  décadence. 

—  M.  le  Président  annonce  que  M.  François  Bonnardot,  associé 
correspondant,  vient  de  publier  le  t.  I  du  Registre  des  délibérations 
de  la  ville  de  Paris  ;  que  M.  Georges  Picot,  membre  honoraire  élu,  a 
déjà  revu  dix- sept  feuilles  de  la  collection  (in-4o)  des  Ordonnances 
des  rois  de  France  à  partir  de  François  F^,  travail  dont  l'initiative  et  la 
mise  à  exécution  font  le  plus  grand  honneur  à  M.  Picot,  secrétaire  de 
la  Commission;  que  M.  Auvray  est  à  la  veille  d'éditer  à  Rome  le  Re- 
gistre de  Grégoire  IX,  d'après  les  manuscrits  originaux  du  Vatican, 
et  qu'il  fait  des  recherches  sur  les  manuscrits  de  Fleury  ;  enfin  que 
M.  Ruelle  vient  de  terminer  par  un  quatrième  fascicule  sa  Bibliogra- 
phie générale  des  Gaules. 

—  Lecture  est  donnée  d'une  lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'instruction 
publique  annonçant  l'envoi  de  deux  ouvrages  de  M.  Edmond  Le  Blant  : 
Etude  sur  les  sarcophages  chrétiens  de  la  ville  d'Arles,  les  Sarco-^ 
phages  chrétiens  de  la  Gaule. 

Ces  deux  ouvrages  font  partie  de  la  collection  des  Documents  iné' 
dits. 

—  A  propos  de  cette  collection  si  précieuse,  M.  le  Président  fait 
remarquer  que  des  quatre  volumes  qui  composent  le  Cartidaire  de 
Notre-Dame  de  Paris,  et  qui  ont  été  envoyés  par  le  ministère,  le  pre- 
mier volume  a  disparu  depuis  bien  des  années  de  notre  bibliothèque, 
ainsi  que  les  Éléments  de  paléographie  de  M.  de  Wailly.  Il  invite 
chacun  de  ses  collègues  à  bien  rechercher  s'il  n'aurait  pas  jadis  em- 
prunté ces  volumes  en  oubliant  de  les  restituer. 

—  Il  donne  connaissauce  d'une  lettre  de  M.  Eugène  Vignat,  qui 
déclare  se  prêter  volontiers  à  la  proposition  de  soumettre  sa  cloche  des 
morts  à  la  Société  des  antiquaires  de  France  ; 

D'une  lettre  de  M.  Grellet-Balguerie  appelant  l'attention  de  la  So- 


—  438  — 

ciété  sur  l'église  de  Saint-Benoît-sur-Loire,  où  le  mauvais  état  de  la 
toiture  compromet  la  restauration  et  la  conservation  même  du  monu- 
ment. 

M.  le  Président  ditqu'il  a  vu,  à  ce  sujet,  M.  Lisch,  lequel  déplore  son 
impuissance  en  présence  de  la  diminution  du  crédit  affecté  aux  monu- 
ments historiques. 

Il  propose  de  lui  écrire  pour  jeter  un  nouveau  cri  d'alarme,  et  en 
même  temps  d'adresser  une  lettre  pressante  à  M.  le  Ministre  des 
beaux-arts,  au  nom  de  la  Société. 

Cette  proposition  est  adoptée  à  l'unanimité. 

—  Lettre  de  M.  le  comte  de  Pibrac,  pour  l'informer  qu'il  mettra 
volontiers  à  la  disposition  de  la  Société  la  photographie  du  portrait  de 
son  père,  afin  qu'il  puisse  être  reproduit  par  une  épreuve  photogra- 
phique au  charbon  ou  autre  procédé. 

—  M.  le  Président  présente  à  titre  de  membre  correspondant,  con- 
jointement avec  MM.  Patay,  Jarry,  de  Molandon  et  Cochard,  M.  Lu- 
cien Auvray,  archiviste  paléographe,  élève  de  l'École  française  de  Rome. 

—  Lettre  de  M.  l'abbé  Maître  relative  à  la  découverte  d'une  ci- 
terne gallo-romaine  à  Pithiviers-le-Vieil. 

La  Société  décide  qu'elle  attendra  une  étude  plus  complète  pour  se 
prononcer. 

—  Lecture  est  donnée  d'une  lettre  de  M.  l'abbé  Audouard,  curé 
de  Trinay,  sur  une  tombe  découverte  dans  sa  paroisse. 

Cette  note  est  renvoyée  à  la  Commission  des  publications. 

—  M.  le  Président  lit  un  document  qui  lui  a  été  communiqué  par 
M.  Paul  Ratouis.  C'est  une  lettre  de  Ms''  D'Elbène,  évêque  d'Orléans, 
écrite,  en  1G56,  à  la  reine-mère  Anne  d'Autriche,  au  sujet  de  deux 
chanoines  qu'il  avait  pourvus  de  bénéfices,  faveur  qui  avait  soulevé  les 
plaintes  des  jésuites  à  cause  des  opinions  jansénistes  attribuées  aux- 
dits  chanoines.  Cette  lettre  est  extraite  d'un  journal  rédigé  par  la 
Mère  Nourrisson,  dite  de  Jésus,  qui  fut  prieure,  en  IGGl,  de  la 
maison  des  Ursulines,  établie,  en  1622,  rue  de  la  Bretonneric  et  qui 
eut  une  succursale  fondée  par  M?""  D'Elbène,  non  loin  des  Capucins, 


—  439  — 

près  Saint-Jean-le-Blanc,  sous  le  vocable  de  Saint- Charles  (caserne 
actuelle).  C'est  de  cette  succursale  que  la  Mère  Nourrisson  était 
prieure. 

La  lettre,  très  digne  et  très  ferme,  dans  laquelle  l'évêque  justifie  son 
choix,  est-elle  inédite?  M.  le  Président  dit  qu'il  s'en  assurera  en  le 
demandant  à  l'écrivain  qui  passe  pour  connaître  le  mieux  l'histoire  du 
jansénisme,  M.  Gazier,  maître  de  conférences  à  la  Sorbonne. 


Séance    du    vendredi     11    juin     1886. 
Présidence  de  M.  Tranchau,  présideîil. 

M.  le  Président  dépose  sur  le  bureau  les  deux  ouvrages  de  M.  Edm. 
Le  Blant,  envoyés  par  le  ministère:  Les  Sarcophages  chrétiens, 

—  Il  relève  dans  le  Bulletin  de  la  Société  des  sciences  histo- 
riques  et  naturelles  de  l'Yonne  (XXXIX«  vol.,  1885)  une  Elude  sur 
les  mœurs  et  coutumes  de  l'ancien  Sénonais,  par  E.  Vaudin  ;  et  une 
brochure  de  M.  Milsand  intitulée  :  Objet,  division  et  plan  d'une  biblio- 
graphie départementale. 

—  M.  le  Président  fait  savoir  qu'une  communication  officieuse  lui 
permet  d'annoncer  que  M.  le  Ministre  des  beaux-arts  a  mis  k  la  dis- 
position de  M.  le  Préfet  du  Loiret  la  somme  de  15,000  fr.,  pour 
continuer  la  restauration  de  l'église  de  Saint -Benoit-sur-Loire. 

—  M.  Auvray  écrit  qu'il  s'occupe  de  copier  un  dossier,  relatif  à  la 
collégiale  de  Saint-Pierre-Empont,  qui  fait  partie  de  la  bibliothèque 
vaticane.  Un  membre  fait  observer  que  ce  dossier  avait  déjà  été  signalé, 
à  la  Société,  par  notre  collègue  M.  G.  Vignat.  (V.  Bidlelin  n"  42, 
IV«  volume.) 

—  La  Société  historique  de  l'État  de  Nébruska  (Amérique  du  Nord) 


—  440  - 

demande,  en  envoyant  le  ier  fascicule  de  ses  publications,  un  échange 
avec  les  nôtres. 
Cette  motion,  mise  aux  voix,  est,  quant  à  présent,  ajournée. 

—  La  Société  académique  de  l'Aube,  admise  à  l'échange,  dans  la 
séance  du  9  avril  dernier,  pourra  recevoir  nos  Mémoires  et  nos  Bul- 
letins depuis  le  troisième  volume. 

—  Un  questionnaire  sur  les  dolmens,  adressé  à  la  Société  par 
M.  Gaillard  de  Plouharnel,  est  renvoyé  à  M.  L.  Dumuys,  afin  qu'il  y 
réponde,  s'il  y  a  lieu. 

—  M.  Gazier,  maître  de  conférences  à  la  Faculté  de  lettres  de 
Paris,  à  qui  M.  le  Président  avait  demandé  si  la  lettre  de  Ms^D'Elbène, 
communiquée  par  M.  Piatouis  et  lue  dans  la  dernière  séance,  était  iné- 
dite, répond  qu'il  la  possède  en  manuscrit  et  se  propose  de  la  publier 
intégralement. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  par  laquelle 
Madame  Egger  remercie  la  Société  de  «  l'excellente  notice  »  sur 
M.  Egger  qu'elle  vient  de  recevoir. 

La  Société  décide  que  cette  lettre,  si  flatteuse  pour  l'auteur  de  la 
notice  et  si  honorable  pour  la  Société,  sera  insérée  au  procès-verbal. 

Paris,  29  mai. 
Monsieur, 

J'ai  reçu  ce  matin  l'exemplaire  que  vous  avez  bien  voulu 
m'envoyer  et  je  m'empresse  de  vous  en  remercier.  J'ai  eu  une 
véritable  satisfaction  à  tenir  entre  mes  mains  cette  excellente 
Notice  que  j'avais  appréciée  comme  elle  le  mérite,  il  y  a  déjà 
plusieurs  mois,  à  la  voir  accompagnée  des  appendices  que 
M.  Bailly  a  si  judicieusement  choisis,  à  voir  enfin  la  Biblio- 
graphie, si  bien  exécutée  malgré  la  difficulté  que  présentent  tant 
de  chiffres  et  de  caractères  différents. 

C'est  une  consolation  pour  moi,  au  milieu  d'un  deuil  que  le 
temps  ne  diminue  pas,  que  la  chère  mémoire  de  M.  Egger  soit 


—  4M  - 

honorée  comme  elle  l'est  par  ses  confrères  et  amis  de  la  Société 
archéologique  de  l'Orléanais.  Le  monument  qu'ils  lui  ont  élevé 
par  cette  belle  Notice  ne  le  cède  en  rien  à  celui  que  nous 
allons  inaugurer  demain,  et  arrive  à  point  pour  le  compléter. 

Veuillez  bien,  Monsieur,  être,  à  la  prochaine  occasion,  l'in- 
terprète de  ma  reconnaissance  auprès  de  la  Société  archéologique 
et  agréer  l'expression  de  mes  sentiments  très  distingués. 

El.  Egger. 

—  L'ordre  du  jour  appelle  la  question  relative  à  l'ouverture  des 
vacances,  déjà  mise  en  discussion  l'année  dernière  ;  il  est  décidé  qu'elles 
comprendront  désormais  les  mois  d'août  et  de  septembre  et  que  les 
séances  reprendront  en  octobre. 

—  En  ce  qui  concerne  le  projet  d'une  séance  générale  annuelle  des 
trois  Sociétés  savantes  d'Orléans,  le  Président  est  invité  à  se  mettre 
en  communication  avec  MM.  les  Présidents  de  la  Société  d'agriculture, 
sciences,  belles-lettres  et  arts  d'Orléans,  et  de  l'académie  de  Sainte- 
Croix,  pour  rédiger  un  projet  de  règlement  et  aviser  aux  mesures 
d'exécution,  s'il  y  a  lieu. 

—  M.  de  Molandon  lit  la  notice  nécrologique  dont  il  s'était  chargé 
comme  hommage  à  notre  regretté  collègue,  M.  le  comte  de  Pibrac. 

La  Société,  à  l'unanimité,  en  vote  l'insertion  dans  le  prochain  Btil- 
lelin. 

—  M.  le  Président  dépose  sur  le  bureau  une  très  intéressante  col- 
lection d'épigraphie  romaine  en  Algérie,  achetée  par  M.  l'abbé 
Desnoyers  pour  en  faire  don  à  la  Société.  Elle  contient  les  inscriptions 
relevées,  dessinées  et  reproduites  au  lavis  par  M.  Delamare,  capitaine 
d'artillerie,  et  par  M.  Leclère,  chirurgien-major,  de  1841  à  1852,  à 
Biskra  et  dans  ses  environs. 

Des  reraercîraents  sont  votés  au  généreux  donateur. 

—  M.  de  Molandon  ht  un  compte-rendu  de  la  cérémonie  célébrée, 
à  Janville,  le  23  mai,  pour  l'érection  d'une  statue  de  Jeanne  d'Arc 
devant  la  façade  de  l'hospice.  Ce  récit  est  mêlé  de  détails  historiques 


—  44'2  — 

sur  cette  petite  ville  si  pleine  de  souvenirs,  et  se  termine  par  le  vœu 
de  voir  respectueusement  conservé  le  donjon  du  vieux  château. 
Ce  travail  est  renvoyé  à  la  Commission  des  publications. 


Séance    dn    vendredi     t5    juin    1886. 
Présidence  de  M.  Tranchau,  président. 

M.  le  Président  dépose  sur  le  bureau  diverses  brochures  :  La 
Maison  de  Jeanne  d'Arc  à  Duinrémy,  hommage  de  l'auteur, 
M.  Alexandre  Sorel,  Président  du  tribunal  civil  de  Compiégne  ; 

M.  Vahhé  Méranll,  par  AI.  l'abbé  Mouillé,  directeur  du  Grand 
Séminaire  d'Orléans,  offert  par  M.  l'abbé  Cochard  ; 

Des  vases  et  des  ustensiles  eucharistiques  de  feu  M.  l'abbé  Corblet, 
extrait  de  la  Revue  de  l'art  chrétien  ; 

Deux  volumes  in-8°,  la  Coalition  de  1701  contre  la  France,  offerts 
par  l'auteur,  M.  le  marquis  de  Courcy,  membre  titulaire  non  rési- 
dant; M.  Baguenault  de  Puchesse,  sur  la  demande  du  Président,  veut 
bien  se  charger  de  présenter  le  compte-rendu  de  cet  ouvrage  important; 

Deux  épreuves  photographiques  de  trois  vues  des  travaux  de  Sainte- 
Croix,  en  1623,  dessinées  par  le  P.  Martellange,  jésuite,  offertes  par 
M.  Gaston  Vignat. 

La  Société  prie  M.  Vignat  de  vouloir  bien  rédiger  sur  ces  curieux 
dessins  une  note  explicative. 

Des  remercîments  sont  adressés  à  tous  ces  donateurs. 

—  M.  le  Président  signale  dans  la  Chronique  de  la  Gazette  des 
beaux-arts  une  lettre  de  M.  Eudoxe  Marcille  sur  les  dons  nombreux  et 
importants  faits  récemment  au  musée  d'Orléans,  entre  autres  plusieurs 
grandes  toiles  décoratives  d'Amaury  Duval  ; 

Dans  le  Bulletin  des  bibliothèques  et  des  archives,  une  circu- 
laire du  iMinistre  de  l'instruction  publique  sur  un  catalogue  à  faire  des 
incunables  des  bibliothèques  de  France.  Parmi  ceux  qui  sont  men- 


—  443  — 

tiennes  pour  modèles  d'inventaire  à  dresscM"  ;  Cvj^aTc  le  i)/a/.7/)/(/»s  r»- 
ratorum,  dont  la  traduction  en  français  par  niaistre  Guy  de  Montro- 
cher  fut  imprimée,  à  Orléans,  en  ii'.lO,  par  Mathieu  Vivian,  dont 
l'atelier,  a-t-on  dit,  était  sous  la  Salle  des  Thèses. 

—  Lecture  est  donnée  de  deux  lettres  de  M.  le  Ministre  de  l'ins- 
truction publique  :  l'une  qui  demande  à  la  Société  des  questions  à 
inscrire  sur  le  programme  du  Congrès  de  la  Sorbonne  en  1887  ; 
l'autre  relative  à  un  Questionnaire  sur  le  p'ix  des  denrées  dans 
un  certain  nombre  de  communes  en  1886  et  n  différentes  époques  de- 
puis 1800  ; 

D'une  lettre  de  M.  Quévillon,  d'Orléans,  commandant  d'état-major 
au  Havre,  demandant  les  5/ai«/.sdela  Société; 

D'une  lettre  de  M.  le  vicomte  de  Pibrac  autorisant  à  se  servir  des 
notes  par  ordre  chronologique  que  son  père  avait  recueillies  pour 
composer  un  travail  sur  THôtel-Dieu  d'Orléans.  M.  le  Président 
ajoute  qu'il  met  à  la  disposition  de  la  Société,  pour  compléter,  s'il  y  a 
lieu,  ce  travail,  les  notes  recueillies  par  M.  Lecomte.  son  beau-père, 
ancien  Recteur  de  l'académie  d'Orléans  et  ancien  administrateur  des 
hospices. 

L'examen  des  notes  de  MM.  de  Pibrac  et  Lecomte  est  renvoyé 
une  commission,  dont  les  membres  sont  :  MM.   de  Molandon,   de 
Beaucorps,  Thillier,  docteur  Patay,  G.  Yignat  et  l'abbé  Cochard. 

—  Le  Président  communique  une  lettre  de  M.  Armand  Bourgeois, 
vice-président  de  l'Académie  champenoise,  sollicitant  de  la  Société 
une  médaille  pour  un  concours  littéraire  ouvert  par  cette  académie 
en  l'honneur  de  Jeanne  d'Arc. 

La  Société,  toujours  empressée  de  s'associer  aux  hommages  rendus 
à  Jeanne  d'Arc,  vote  une  médaille  de  vermeil. 

—  M.^L  Tranchau,  de  Molandon,  de  Beaucorps,  Patay,  présentent 
^L  Alexandre  Sorel  comme  membre  correspondant. 

—  MM.  Tranchau,  Patay,  Thillier,  Basscville,  Desnoyers  et 
Cochard,  présentent,  comme  membre  honoraire,  M.  Bardoux,  ancien 
ministre  de  l'instruction  publique,  qui  récemment  a  été,  au  Sénat,  W. 

PULLETIN  N"  129.  30 


—  444  — 

rapporteur  éloquent  du  projet  de  loi  pour  la  conservation  des  monu- 
ments et  objets  d'art. 

—  M.  le  Président  présente  deux  spécimens  de  pots  funéraires 
trouvés  dans  les  fouilles  qui  se  font  actuellement  au  pied  de  la  Tour  de 
ville,  dont  la  solidité  inspirait  quelques  inquiétudes  et  qui  vient  d'être 
l'objet  de  travaux  considérables  pour  en  consolider  les  fondations. 

Sur  cette  tour  s'appuyait  autrefois  une  des  chapelles  de  l'église 
Sainte-Catherine  démolie  en  1791.  Le  sol  est  plein  d'ossements  et 
de  débris  de  cercueils  contenant  ces  petits  pots.  Le  musée  historique 
en  a  reçu  une  dizaine. 

—  M.  Fournier  jeune  signale  la  découverte,  dans  une  maison 
située  rue  d'Escures,  n°  8,  et  appartenant  au  Séminaire,  d'une  série 
de  blasons  peints  de  la  famille  de  Chalus,  dite  Chaludet;  il  annonce 
qu'ils  seront  relevés  et  feront  l'objet  d'un  rapport  spécial. 

—  M.  Basseville,  au  nom  de  la  Commission  des  publications,  lit 
une  note  rédigée,  pour  le  Bnllelin,  d'après  la  communication  de 
M.  l'abbé  Audouard,  sur  la  découverte,  à  Trinay,  d'une  tombe  antique. 

«.  M.  l'abbé  Audouard,  membre  correspondant  de  la  Société, 
signale  la  découverte  faite,  le  10  mars  dernier,  près  du  bourg 
de  Trinay,  sur  les  dépendances  de  la  ferme  du  moulin  de 
Trinay,  d'une  tombe  en  forme  d'auge,  paraissant  avoir  été  dé- 
grossie en  carrrière  et  terminée  sur  place,  renfermant  des  osse- 
ments qui  ont  été  reconnus  pour  être  ceux  d'une  femme. 

«  Près  de  cette  tombe  ont  été  trouvées,  il  y  a  quelques 
années,  une  hache  en  silex,  mesurant  cinq  centimètres  de 
longeur,  cinq  autres  haches  et  une  dague.  » 

—  M.  Basseville,  au  nom  de  la  Commission  des  publications,  rend 
compte  du  travail  de  M.  de  Molandon  sur  l'inauguration  de  la  statue 
de  Jeanne  d'Arc  à  Janville  et  propose  de  le  publier  dans  le  prochain 
Bnlletiîi. 


JANVILLE 


SON  DONJON,  SON  CHATEAU,  SES  SOUVENIRS  DU  XV^  SIÈCLE 

MONUMENT  ÉRIGÉ  A  JEANNE  D'ARC 

(23  mai  1886) 


Un  éloquent  admirateur  de  la  Pucelle  disait  naguère,  que, 
partout  où  l'héroïque  et  sainte  enfant  avait  laissé  trace  de  ses 
pas,  un  monument  commémoratif  devrait  en  perpétuer  le  sou- 
venir. 

Cette  patriotique  pensée  tend  à  se  réaliser  de  nos  jours. 

Orléans,  tout  d'abord,  par  son  imposante  et  religieuse  so- 
lennité, depuis  quatre  siècles  et  demi  renouvelée  chaque  année, 
offre  à  la  vierge  de  Domremy  un  des  plus  magnifiques  hom- 
mages dont  l'histoire  ait  recueilli  le  souvenir. 

Dans  une  sphère  plus  modeste,  Chécy  a  consacré  par  un 
monument  épigraphique  et  célèbre,  depuis  trente  ans,  par  de 
pubUques  actions  de  grâces  son  heureux  privilège  d'avoir,  le 
28  avril  l^'iO,  rendu  les  premiers  hommages  à  la  libératrice 
de  la  France,  de  l'avoir,  le  premier,  abritée  sous  un  toit  Orléa- 
nais, et  accueillie  au  pied  de  ses  autels. 

Beaugency,  rendu  à  la  France  le  17  juin  1429,  a  solennisé 
par  une  belle  verrière  le  souvenir  de  sa  délivrance. 

Patay,  par  un  vitrail  aussi,  vient  de  rappeler  les  deux  immoi'- 
telles  journées  qui  porteront  à  jamais  son  nom  :  —  le 
18  juin  1429,  jour  d'incomparable  triomphe  ;  le  2  décembre  1870, 
jour  (le  deuil  ;  mais  d'un  deuil  aussi  glorieux  qu'une  victoire. 

Jargeau,  la  noble  cité,  prise  d'assaut  par  la  Pucelle,  com- 
mence, à  s'émouvoir. 


—  AAG  — 

Et,  le  23  mai  dernier,  une  des  petites  capitales  de  notre 
Beauce  orléanaise  honorait,  par  l'inauguration  d'une  statue,  la 
part  qui  lui  revient  dans  le  grand  épisode  du  XV"  siècle. 

Janville  (1),  chatellenie  féodale  au  moyen  âge,  ceinte  de  fossés 
et  de  remparts,  était  défendue  à  l'intérieur  de  ses  murs  pur  un 
château  muni  d'une  grosse  tour,  «  en  manière  de  donjon  », 
forlissima  turris,  disent  nos  vieux  chroniqueurs. 

Cette  tour,  signe  du  rang  qu'occcupait  cette  petite  place  for- 
tifiée dans  la  France  militaire  d'alors,  commandait  les  plaines 
d'alenlour,  et  plus  d'une  fois  servit  de  prison  d'État. 

L'infortuné  chambellan  de  Philippe  III,  Pierre  de  la  Brosse, 
dont  le  sort  est  encore  enveloppé  de  tant  de  mystères,  y  fut 
enfermé  en  4277,  puis  mis  à  mort  quelque  temps  après,  au  gibet 
(le  Monlfaucon.  Petrus  de  Brocia,  dit  Guillaume  deNangis(2), 
apud  Janvillam  in  Delsia  ductus  fuit,  ibidem  in  tiirri  for- 
iissimâ  collocatiis. 

Dans  la  dernière  phase  de  la  guerre  de  Cent-Ans,  si  glorieu- 
sement terminée  après  tant  de  désastres,  Janville  eut  sa  part 
des  souffrances  de  l'invasion  et  des  glorieuses  délivrances  opé- 
rées par  la  Pucelle. 

Salisbury,  après  s'en  être  emparé  le  19  août  1428,  y  mit  gar- 
nison et  institua  son  propre  neveu  lord  Grey  pour  gouver- 
neur. Il  enferma  dans  le  donjon  ses  prisonniers  de  guerre,  dont 
la  rançon  figure  dans  les  comptes  rendus  par  ses  héritiers  après 
sa  mort,  et  conservés  aux  archives  d'Angleterre  (3). 

Le  15  décembre  1428,  deux  chevaliers  anglais,  Jehan  Popham, 
conseiller  du  roi  d'Angleterre,  et  Jehan  Hauford,  capitaine  du 
château  du  bois  de  Vincennes,  recevaient  mission  de  se  rendre 
à  Janville  et  d'en  inspecter  la  garnison  en  même  temps  que 

(1)  Aujourd'hui  chef-lieu  de  canton  du  département  d'Eure-et-Loir. 

(2)  Guillaume  de  Nangis,  mort  vers  1302  :  Gesla  P/iilippi  fil,  audacis 
dicli.  {Recueil  des  hisloriens  des  Gaules  et  de  la  France,  t   XX.) 

(3)  Joseph  Stkvi:nson,   Lellcrs  and  papers...  Ilotry  (lie  sLrih  king  of 
England,  London,  1801. 


—  447  — 

celles  de  Meung,  de  Beaugency,  de  Jargeau  et  de  la  Bastille  des 
Tourelles  (1). 

Janville  était  ainsi,  du  côté  nord,  l'un  des  sommets  du 
triangle  de  forteresses  dont  l'habile  stratégie  du  général 
anglais  enlaçait  la  vaillante  cité  qu'il  voulait  assiéger  :  Jargeau 
l'étreignait  au  levant;  Montpipeau,  Saint-Sigismond,  Meung, 
Beaugency,  à  l'occident  et  en  aval  de  la  Loire. 

Un  cercle  plus  restreint  de  bastilles  et  de  boulevards  devait, 
peu  après,  l'enserrer  plus  étroitement  encore,  formidable  cein- 
ture que  Jeanne  d'Arc  allait  bientôt  briser,  en  trois  coups  de 
son  invincible  épée. 

Après  l'investissement  d'Orléans,  lord  Grey,  comme  la  plu- 
part des  capitaines  des  places  conquises  par  l'Angleterre,  vint, 
de  sa  personne,  prendre  rang  dans  l'armée  assiégeante,  laissant 
à  son  lieutenant  le  commandement  de  Janville  et  de  la  gar- 
nison. Il  fat  tué  le  3  mars  1429,  par  l'habile  canonnier  Jean  le 
Lorrain,  d'un  coup  de  sa  couleuvrine,  dans  une  sortie  des  Or- 
léanais contre  le  boulevard  de  la  Croix-Boissée. 

((  Les  Anglais,  dit  le  journal  du  siège,  en  firent  grand  regret, 
parce  qu'il  estoit  de  grande  hardiesse  et  vaillance.  » 

Il  n'eut  pas  de  successeur  dans  le  commandement  de  la  forte- 
resse ;  son  lieutenant  en  continua  les  fonctions. 

Pendant  que  Janville  était  aux  mains  des  ennemis  de  la  France, 
de  graves  événements  s'y  accomplirent  du  13  au  18  juin  1429. 

Orléans  avait  été  délivré  le  8  mai,  Jargeau  emporté  d'assaut 
et  son  commandant  Suffolk  fait  prisonnier  le  11  juin,  Meung  et 
Beaugency  serrés  de  près  par  la  Pucelle. 

Le  régent,  duc  de  Bedford,  effrayé  de  cette  série  d'échecs, 
envoya,  en  toute  hâte,  un  de  ses  meilleurs  généraux,  John 
Falstolf,  porter  secours  aux  villes  assiégées,  avec  des  troupes 
d'élite  concentrées  à  Janville. 

Plusieurs  officiers  de  distinction  l'accompagnaient. 


(1)  L'armée  anglaise  au  siège  d'Orléans   (collection  particulière  de 
l'auteur). 


—  448  — 

Jean  deWavrin,  auteur  bourguignon  et  lieutenant  de  Falstolf 
dans  cette  expédition,  donne  en  sa  chronique,  avec  l'autorité  d'un 
témoin  oculaire,  sur  ce  grave  incident  de  la  campagne  de  1429 
d'intéressants  détails  que  nous  regrettons  d'être  forcé  d'abréger. 

«  Nouvellement  retourné,  dit-il,  des  marches  de  l'Or- 

lyennois,  avec  Philippe  d'Aigreville,  capitaisne  de  Nemours, 
m'en  vins  à  Paris  devers  le  Régent,  lequel  me  retint  au  service 
du  roy  Henry,  dessous  messire  Jehan  Fastre  (Falstolf),  grand 
maistre  d'hostel  dudit  régent,  auquel  il  ordonna  aller  au  pays 
de  Beauce,  pour  bailler  secours  aux  assiégés  dedans  Beaugency. 

«  Et  partismes  en  la  compaignie  dudit  Fastre...,  environ  cinq 
mille  combatants,  aussi  bien  prins  que  j'eusse  oncque  veu  ou 
pays  de  France,  en  laquelle  brigade  estoient  messire  Thomas  de 
Rameston,  et  plusieurs  autres  chevalliers  et  escuiers  natifs  du 
royaulme  d'Angleterre,  qui,  tous  ensemble,...  allâmes  gésir  à 
Estampes...  puis  cheminasmes  parmi  la  Beauce,  tant  que  nous 
vinsmes  à  Janville,  qui  est  une  assez  bonne  petite  ville;  ou  par 
dedans  a  une  grosse  tour,  en  manière  de  donjon  (1),  laquelle 
avoit  été  prinse  par  le  conte  de  SaHsbury,  dedans  laquelle  ville 
feusme  quatre  jours,  attendant  encore  plus  grande  puissance  qui, 
par  le  duc  de  Bethfort,  nous  devoit  être  envoyé,  car,  en  Angle- 
terre, enNormandieetà  tous,  avoit  mandé  secours  et  ayde(2)...» 

Talbot,  de  son  côté,  après  la  prise  de  Jargeau,  avait  quitté  les 
bords  de  la  Loire  avec  sa  compagnie  d'hommes  d'armes  et  d'ar- 
chers, et  s'était  également  rendu  dans  la  petite  forteresse  de 
Beauce,  pour  se  concerter  avec  les  autres  chefs  sur  ce  qu'il 
convenait  de  faire  en  de  telles  circonstances. 

«...  Les  capitaines  anglois  estant  à  Jenville,  continue  Jean  de 
Wavrin  (3),  se  mirent  en  conseil  pour  avoir  advis  tous  ensemble 


(1)  Cette  formelle  affirmation  d'un  témoin  oculaire  que  le  donjon  de 
Janville  attenait  au  château  et  était  à  l'intérieur  de  la  ville  réfute  pé- 
remptoirement l'opinion  de  quelques  savants  qui,  nous  ne  savons  à  quel 
titre,  veulent  que  ce  donjon  fût  situé  hors  des  murs. 

(2)  Mémoires  de  Jean  de  Wavrin.  (Quicherat,  t.  IV,  p.  411  et  414.) 

(3)  Ibidem,  p.  414. 


—  449  — 

et  ainsi  comme  ils  estoient  en  ce  conseil,  entra  en  la  ville  le  sei- 
gneur de  Thalbot  a  tout  environ  quarante  lanches  et  deux  cents 
archiers,  de  la  venue  duquel  furent  les  Anglois  moult  joyeux 
car  on  le  tenoit,  pour  ce  temps,  estre  le  plus  sage  et  vaillant  che- 
vallier du  royaume  d'Angleterre. 

«  ...  Quand  ledit  seigneur  de  Thalbot  fut  descendu  en  son 
hostel,  messire  Jehan  Falstolf,  messire  Thomas  Rameston  et  les 
autres  seigneurs  Anglois  l'allèrent  révérencier...  et,  après  disner 
tous  ensemble,  entrèrent  en  une  chambre  à  conseil,  où  maintes 
choses  furent  débattues,  car  messire  Jehan  Falstolf,  que  l'on 
tenoit  moult  sage  et  vaillant  chevalier,  fist  maintes  remon- 
trances au  seigneur  de  Talbot  et  aux  autres,  disant  comment  ils 
sçavoient  la  perte  de  leurs  gens  devant  Orliens,  Gergeau,  et 
pour  lesquelles  choses  estoient  ceulx  de  leur  parti  moult  amatis 
et  elïraez,  et  leurs  ennemis,  au  contraire,  moult  s'en  exal- 
toient  et  resvigoroient,  pourquoi  il  conseilloit  de  non  aller  plus 
avant,  et  laisser  faire  aux  assiégés  de  Beaugency  le  meilleur 
Iraitié  qu'ils  pourroient  avoir  et  se  tirassent  entre  eulx,  es 
villes,  chasteaux  et  forteresses,  tenant  leur  party  et  qu'ils  ne 
combattissent  point  leurs  ennemis  jusqu'à  ce  que...  leurs  gens 
feussent  à  eulx  venus,  que  le  duc  de  Bedfort  régent  leur  debvoit 
envoler. 

«  Lesqueles  remonstrances  faites  en  iceluy  conseil  par  ledit 
messire  Jehan  Falstolf  ne  furent  pas  bien  agréables  à  aulcuns 
(les  aultres  capitaines,  en  espécial  au  seigneur  de  Thalbot,  lequel 
dit  que  s'il  n'avoit  que  sa  gent  et  ceulx  qui  le  volroient  ensievir, 
si  les  yroit  il  combattre  à  l'aide  de  Dieu  et  de  monseigneur  saint- 
Georges...  > 

Ces  débats,  continués  durant  la  nuit,  recommencèrent  avec 
une  égale  vivacité  le  lendemain. 

Ils  ne  soupçonnaient  pas,  ces  fiers  capitaines,  que  les  résolu- 
lions  qu'ils  prenaient  en  ce  vieux  castel  de  Janville  préparaient, 
à  leur  insu,  la  victoire  de  Jeanne  d'Arc  à  Patay,  la  glorieuse 
issue  de  la  guerre  de  Gent  ans  et,  à  bref  délai,  la  libération 
de  la  France. 


—  450  — 

Falstolf,  en  général  expérimenté, redoublait  vainement  d'efTorlg 
pour  faire  prévaloir  des  mesures  de  sage  prévoyance;  l'orgueil 
britannique  et  la  vaillance  des  capitaines  s'indignaient  de  ces 
conseils.  Falstolf  dut  céder,  et,  le  17  au  matin,  «  il  commanda 
aux  estandars  qu'ils  prensissent  le  droit  chemin  vers  Meung. 
«  ...  Si  veissiés  de  toutes  parts  en  cette  Beauce  qui  est  ample  (  t 
«  large  les  Anglais  chevaulcher  en  très  belle  ordonnance...  » 

La  confiance  était  telle,  disent  les  chroniqueurs,  que  nombre 
d'Anglais,  en  partant,  baillèrent  leur  argent,  en  garde,  aux  habi- 
tants de  Janville  pour  le  reprendre  au  retour. 

Les  Anglais,  pour  leur  malheur,  avaient  compté  sans  la 
Pu  celle. 

A  peine  arrivés  à  Meung,  ils  apprennent  que  Beaugency  vient 
(le  capituler  entre  les  mains  du  duc  d'Alençon  et  de  Jeanne,  et 
que  la  garnison  se  replie  sur  Janville,  en  se  dirigeant  par  Coinces 
et  Palay. 

L'armée  de  Falstolf  et  de  Talbot  dut  rétrograder  également 
en  bonne  ordonnance  et  en  suivant  la  même  route. 

Mais  Jeanne,  dans  son  héroïque  ardeur,  insiste  pour  qu'on  t-e 
lance  après  l'ennemi.  «  Les  Anglais  seront  déconfits,  avait-elle 
dit,  et  il  faudra  de  bons  éperons  pour  les  poursuivre.  » 

Avec  la  petite  armés  royale,  elle  les  suit  à  la  piste,  les  rejoint 
après  quelques  heures,  les  bat  à  plate  couture  dans  les  champs 
de  Coince  et  de  Patay,  couche  deux  mille  cinq  cents  soldats  dans 
la  poussière,  fait  cinq  cents  prisonniers,  et  parmi  eux  les  prin- 
cipaux chefs  :  Talbot,  Lord  Scales,  Thomas  Rameston,  etc.  (1), 

(l)  Lord  Suffolk.  Lord  Scales  et  Talbot  étaient  les  trois  illustres  capi- 
taines placés,  par  le  légent  duc  de  Bedford,  à  la  tête  de  l'armée  réunie 
sous  les  murs  d'Orléans,  après  la  mort  du  comte  de  Salisbury,  le  27  no- 
vembre 1428. 

Suffolk  avait  été  pris  au  siège  de  Jargeau,  Scales  et  Talbot  à  la  bataille 
de  Patay.  Ainsi  la  jeune  béroïne  de  dix-huit  ans,  après  avoir  brisé  en 
quelques  jours  la  ceinture  de  forteresses  anglaises,  chef-d'œuvre  de  la 
stratégie  d'alors,  tenait  entre  ses  mains  les  trois  généraux  en  chef. 

On  comprend  quelle  humiliation  et  quelle  haine  durent  fermenter  au 
cœur  de  ces  orgueilleux  insulaires  :  le  bûcher  de  Rouen  en  fut  la  cruelle 
conséquence. 


—  451  — 

contraint  Falstolf,  après  une  inutile  résistance,  à  fuir  devant, 
elle,  avec  les  débris  de  son  armée  et  le  poursuit  l'épée  dans  les 
reins  jusqu'aux  portes  de  Janville. 

C'était  la  première  victoire  en  rase  campagne  que  gagnait  la 
France  depuis  les  sanglantes  défaites  de  Poitiers  et  d'Azincourl. 

Courbés  sous  le  joug  de  l'étranger,  les  habitants  de  Janville 
étaient  restés  Français  par  le  cœur.  Au  bruit  de  la  victoire  de 
Jeanne,  ils  fermèrent  leurs  portes  aux  restes,  encore  redoutables, 
de  l'armée  vaincue. 

«  ...  Les  bonnes  gens  d'Yenville,  dit  une  chronique  du  temps, 
fermèrent  leurs  portes  contre  les  Anglois  qui  fuyaient  et  mon- 
tèrent sur  leurs  murailles  à  leur  défense.  Pour  lors,  estoit  au 
chastel,  à  peu  de  compagnie,  un  escuier  anglois,  lieutenant  du 
capitaine  qui  avoit  le  chastel  en  garde,  lequel,  cognoissani  la 
desconfiture  des  anglois,  traita  avec  les  bonnes  gens  de  rendre 
ledit  chasteau,  sa  vie  saulve,  et  fist  serment  d'estre  bon  et  loyal 
François,  à  quoy  ilz  le  recourent. 

«  Il  demeura  grand  avoir  en  icelle  ville,  qui  y  avoit  esté 
laissé  par  les  Anglois  à  leur  partir,  pour  aller  à  la  bataille,  avec 
grande  quantité  de  traicts,  de  canons,  et  autres  habillements  de 
guerre,  de  vivres  et  marchandises.  Et  tantôt  ceux  de  ladite  ville 
d'Yenville  se  réduisirent  en  l'obéissance  du  roy...  (1)  .» 

Ce  fut  ainsi,  sous  le  regard  de  la  Pucelle  et  dans  le  rayonne- 
ment de  sa  victoire,  que  Janville,  par  l'énergie  de  ses  habitants, 
recouvra  son  indépendance  et  replaça  sur  son  fier  donjon  le 
drapeau  français,  qui  ne  devait  plus  en  descendre. 


La  petite  forteresse  du  moyen  âge  a,  depuis  le  XV«  siècle, 
notablement  changé  ses  habitudes  et  son  aspect.  Devenue  l'un 
des  centres  les  plus  fréquentés  du  commerce  de  la  Beauce,  elle 
a  comblé  ses  fossés,  abaissé  ses  remparts,  ouvert  ses  places  et  ses 
rues  aux  transactions  et  aux  paisibles  solennités  de  la  culture. 

(1)  Chronique  de  la  Pucelle,  (Recueil  de  Denys  Godefroy,  et  QuiciiE- 
RAT,  IV,  p.  244.) 


—  459  — 

Son  n«ax  chitean,  siège  d'un  déçoit  de  sel  et  d'une  im^or- 
Unte  -^estioa  des  gadbdles,  d'où  soq  samom  de  JancUU-*.tu- 
<^l^  ibrila  saceesshcment  des  instituticas  judiciaires,  admi- 
DÎstratifcs  oa  militaires. 

L*boispke  commanal,  dont  les  andcns  bâtiments  serrent  au- 
jourd'hui d<  salle  d'aâle  pour  l'enfuice,  y  a  été  transféré  en  1879. 
D'ntiies  modifications  Font  approprié  au  service  médical,  en  don- 
uaai,  à  son  aspect  extérieur  on  caractère  d'élfégaole  simpftdié. 

Les  sœurs  de  ia  Préstniatkm  «ont  chargées  du  soin  des 
malades  (1). 

La  lé^Ucie  préixcupativa  des  inténèts  actuels  n'a  ras  toute- 
fois  eiiacê  du  cx-ur  des  Libitants  un  passé  dont  ils  ont  droit 
d'être  fier?. 

Une  femme  Ténérable  est  venue  parmi  eux,  dont  l'esprit 
distingué  a  voulu  honorer  ce  passé  comme  il  mérite  de  l'être. 

Madame  de  Saint -Guilhem,  en  religion  soeur  Saint-Henri, 
sapâieure  de  l'hospice.  n*a  pas  vécu  en  Tain  au  milieu  des  sou- 
venirs historiques  que  cet  antique  château  rappelle. 

Elle  a  désiré  que  la  libératrice  de  Janviile  y  reçût  llMNaunage 
d'un  monument  public  ;  elle  le  lui  a  érigé  de  ses  deniers  per- 
sonnels. 

Au  pied  du  perron  de  l'hospice,  une  bige  pelouse  descend  en 

(l\  Les  SoEtirs  d«  U  rr>éseE.uuo:i  irxicn;  «tes  titres  lê^tLisézï  a  c<  le- 

Cette  duritable   îih*'»"*'*"  prit  mtssanee,  en  IGM.  i  SuBTQle,  en 
Beuœ,  pcès  Aoocaa  (Eue-e»-Loir)L  La  «nrw  oè  elle  (irt  taOée.  y  est 


Pca  4e  teaps  après,  elle  fat  cfaar]gée  4a  soia  des  malades  dus  Hiospice 
de  JanTiUe. 

IjOts  de  la  RéiokÉûa,  la  HMîsaamêre s'y  rcfiagia.  —  Les  reUpeases 
forent  contraintes  de  qaittcr  lear  lobit  Bnnastiqae  ;  akais  on  ne  pat  arra- 
cher de  lenr  ocenr  lenr  noble  dêraàaent  aox  infirmes  et  aux  panvras  :  et, 
comme  îimplr-  infirmières.  eQes  restèrent  an  dieret  de  leors  ""i^**^ 

En  iSOQ,  on  ponveraeoieat  mieu  inspiré  leor  accorda  son  appnî  ;  les 
antoffiai  à  reprendre  le  frtitnm*  de  lear  orins.  et  sur  U  demande  dn 
Préfet  d  Eure-et-Loir,  atthboa  i5.ÛD0  £r.  4  leur  inutallation 

En  iSli,  U  nuison-m«r«  a  été  transférée  à  Toors.  Elle  t  est  encore  an- 


—  453  — 

pente  adoucie  jusqu'à  la  grille  monumentale  qui  sépare  de  la 
voie  publique  le  jardin  de  l'établissement. 

Vers  le  milieu  de  ce  tapis  de  verdure,  au  centre  de  deux 
vasques  superposées,  s'élève,  sur  un  piédestal,  une  copie  de  la 
Jeanne  d'Arc  de  la  princesse  Marie. 

Cette  statue  de  fonte  bronzée,  au  galbe  pudique  et  religieux, 
placée  au  seuil  d'un  établissement  charitable,  est  du  plus  gracieux 
effet. 

La  population  de  Janville  s'est  associée  à  cette  pensée  toute 
française,  avec  une  sympathie  qui  lui  fait  un  véritable  honneur. 

La  solennité  de  l'inauguration  avait  été  fixée  au  23  mai,  jour 
de  la  fête  du  Comice  agricole. 

Sur  une  estrade  officielle  ont  pris  place  les  notabilités  locales, 
les  députés  du  département,  le  maire  et  son  Conseil  municipal, 
les  présidents  du  Comice,  les  représentants  et  délégués  des 
diverses  institutions  communales. 

Autour  d'eux  se  pressait  la  population  de  la  ville  et  des  com- 
munes environnantes. 

D'excellents  discours  ont  été  prononcés;  nous  aimons  à  repro- 
duire quelques  passages  de  l'allocution  de  M.  Paul  Deschanel, 
député  d'Eure-et-Loir. 

«s:  Nous  sommes  ici,  Messieurs,  a  dit  l'orateur,  à  l'une  des 

stations  de  cette  marche  triomphante  d'Orléans  à  Reims,  si 
rapide,  et  pourtant  si  pleine  de  gloire  qu'elle  éclaire  à  jamais 
toute  l'histoire  de  notre  race. 

c  Que  ces  lieux  soient  bénis  !  Car  l'enfant  naïve  et  sublime, 
l'humble  fille  du  laboureur  de  Domremy,  ne  fut  pas  seulement 
le  sauveur  de  la  France  ;   elle  en  fut  la  personnification. 

«  Et  quand,  bien  des  années  après,  sur  ce  même  champ  de 
bataille  de  Patay  où  Jeanne  avait  vaincu  l'envahisseur,  les 
zouaves  de  Charette,  les  mobiles  du  Maine-et-Loire  et  nos 
troupes  d'Afrique  tombèrent  sous  les  coups  d'un  autre  ennemi, 
l'âme  de  la  Pucelle  combattait  avec  eux. 

«  Nous  voyons  dans  sa  douce  et  fîère  image  tous  les  traits 
essentiels  du  caractère  national  :  la  finesse  avec  la  vaillance, 


—  454  — 

l'enthousiasme  dans  le  bon  sens,  un  inexprimable  mélange  fie 
raison  et  d'exaltation,  de  sagesse,  d'esprit  et  d'héroïque  folie, 
l'amour  de  l'humanité  et  de  la  paix  jusque  dans  les  horreurs 
de  la  guerre. 

«  Veuillez  donc,  Madame  la  Supérieure,  recevoir  l'hommage 
de  notre  gratitude.  Votre  cœur  ne  vous  a  point  trompée  ;  car 
l'inspiration  première  de  Jeanne,  la  source  de  son  courage  fut  la 
charité,  l'immense  pitié  qu'elle  ressentit  pour  la  France  mal- 
heureuse et  pour  le  prince  faible  et  persécuté  qui  en  soutenait 
la  cause.  Il  appartenait  bien  à  une  femme  telle  que  vous,  à  une 
femme  de  dévoûment  et  de  sacrifice,  d'élever,  dans  le  lieu 
même  où  vous  accomplissez  votre  admirable  mission,  celte 
statue  à  la  Vierge  immortelle,  à  la  sainte  du  peuple  et  de  la 
patrie. 

4  Soyez  sûre  que  votre  générosité  ne  sera  point  perdue  :  car, 
dans  cette  figure  adorée,  nous  ne  trouvons  pas  seulement  le 
génie  de  la  France  et  le  souvenir  de  la  Lorraine,  c'est-à-diie 
ce  que  nous  avons  de  plus  cher  au  monde,  nous  y  trouvon^^ 
aussi  une  raison  de  croire  et  d'espérer... 

((  Que  le  passé  nous  inspire;  ne  nous  laissons  pas  abattre  \r,\r 
des  malheurs  passagers  si  cruels  qu'ils  puissent  être,  et  que 
l'âme  de  Jeanne  soit  toujours  avec  nous...  (1).  >^ 

A  ces  mots,  le  voile  qui  enveloppait  la  statue  s'est  abaissé,  le 


fl)  Nous  sommes  d'autant  plus  heureux  de  reproduire,  ici,  les  belles  et 
religieuses  paroles  de  M.  le  député  d'Eure-et-Loir,  qu'elles  sont,  en  quel- 
que sorte,  la  publique  réparation  dune  omission  certainement  involon- 
taire, mais  profondément  regrettable,  en  la  solennité  du  23  mai. 

A  Orléans,  à  Rouen,  à  Chécy,  partout  où  le  souvenir  de  Jeanne  d'Arc 
est  dignement  honoré,  on  sait,  avec  les  Jules  Quicherat,  les  Michelet,  les 
Wallon,  les  Siméon  Luce,  avec  tous  les  hommes  éminents  qui  ont  mûre- 
ment apprécié  cette  incomparable  jeune  fille,  qu'en  elle  la  foi  chrétienne 
et  l'amour  de  la  France  étaient  unis  par  un  lien  indissoluble. 

Une  fête  exclusivement  laïque  et  civique,  en  l'honneur  de  la  Pucelle, 
nous  semble  donc  un  contre-sens  historique. 

.\ussi  la  noble  et  savante  cité  de  Jeanne  d'Arc,  dans  sa  fête  séculaire, 
a-t-elle  constamment  associé  la  religion  et  ses  ministres  à  la  magistra- 
ture, à  l'armée,  à  l'administration,  en  un  commun  hommage  de  gratitude 
et  de  respect  aussi  imposant  que  conforme  aux  convenances  et  à  l'histoire. 


—  455  — 

canon  a  retenti,  la  Société  musicale  a  fait  entendre  ses  plus 
chaleureux  accents,  les  applaudissements  ont  éclaté  de  toutes 
parts. 


L'administration  municipale  de  Janville ,  par  son  dévoué 
concours  à  l'inauguration  du  monument  de  la  Pucelle,  a  droit, 
sauf  le  regret  qui  vient  d'être  exprimé,  à  d'unanimes  éloges.  Sa 
tâche,  toutefois,  ne  semble  pas  encore  complètement  remplie. 

Janville  a  l'heureuse  fortune  de  posséder,  dans  un  bon  état 
de  conservation,  l'antique  donjon  qui  personnifie  les  traditions 
historiques  de  la  cité  :  son  importance  féodale  et  militaire  au 
moyen  âge,  le  rang  qu'elle  occupait  parmi  les  places  fortifiées 
d'alors,  les  sièges  qu'elle  a  subis,  sa  délivrance  par  l'énergie  de 
ses  habitants  et  l'aide  de  la  Pucelle,  puis  les  institutions  qui 
constatent  son  existence  administrative  et  sociale. 

On  sait  apprécier  aujourd'hui,  mieux  qu'on  ne  la  comprenait 
naguère,  la  valeur  des  antiques  monuments,  témoins  de  la  vie 
publique  de  nos  pères. 

Rouen,  si  riche  pourtant  en  trésors  historiques,  rachetait  gé- 
néreusement, il  y  a  peu  d'années,  le  donjon  de  son  château 
féodal,  où  Jeanne  d'Arc,  plusieurs  fois  interrogée,  fut  menacée 
de  la  torture;  et  celte  tour  massive,  restaurée  avec  une  intel- 
ligente simplicité,  est  devenue   l'objet  d'un  religieux  respect. 

Paris,  après  avoir  conservé  les  restes  mutilés  des  thermes 
de  Julien  et  reconstitué,  sur  le  pavé  de  la  cour  du  Louvre,  le 
tracé  du  donjon  de  Philippe-Auguste,  fait  en  ce  moment 
d'énormes  sacrifices,  pour  acquérir  et  remettre  au  jour  les 
débris  enfouis  des  arènes  de  Lutèce. 

Orléans,  où  de  récents  travaux  ont  occasionné  des  des- 
tructions si  douloureuses,  a  respectueusement  transporté  dans 
le  jardin  de  son  hôtel-de-ville  et  réédifié  à  grands  frais  l'élégante 
façade  de  la  cli;i pelle  Saint-Jacques,  et,  de  plus,  conservé  dans 
les  sous-sols  de  ses  nouveaux  marchés,  en  les  rejointoyant  avec 


-  456  — 

soin,  de  nombreux  fragments  des  murs  gallo-romains  de  sa 
première  enceinte  militaire. 

Il  serait  digne  de  l'administration  municipale  de  Janville  de 
s'inspirer  de  ces  louables  exemples  et  de  montrer  que  son  res- 
pect pour  nos  antiquités  nationales  ne  le  cède  en  rien  aux  sen- 
timents dont  s'honorent  nos  grandes  cités. 

Les  dévastations  qui  ont  si  douloureusement  amoindri  la 
richesse  monumentale  de  la  France  ont  rendu  fort  rares  aujour- 
d'hui les  vieux  donjons  avec  leurs  toits  coniques  d'un  aspect  si 
pittoresque. 

La  grosse  tour  de  Janville  attenant  aux  constructions  du 
nouvel  hospice  pourrait,  semble-t-il,  sans  dépenses  considé- 
rables, être  convenablement  restaurée  et  utilement  appropriée  à 
quelque  service  de  l'établissement  charitable.  Cette  association 
du  passé  aux  institutions  modernes  de  la  cité  serait  pleine  de 
convenance,  et  la  conservation  d'un  des  rares  donjons  de  notre 
Beauce  mériterait  la  gratitude  de  tous  ceux  qui  attachent 
quelque  prix  aux  traditions  historiques  de  notre  Orléanais. 

Boucher  de  Molandon. 


GERMAIN  -  PHILIPPE  -  ANATOLE 

C™    DU    FAUR    DE    PIBRAC 

Élève  de  l'École  polytechnique, 

Conseiller  municipal  et  administrateur  des  Hospices  d'Orléans, 

Officier  d'académie, 

Membre  de  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais, 

de  la  Société  d'agriculture,  sciences,  belles-lettres  et  arts, 

de  l'Académie  de  Sainte-Croix  d'Orléans,  etc. 

NOTICE    NÉCROLOGIQUE 

LUE  EN  SÉANCE  DE  LA  SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE  ET  HISTORIQUE 

Par  M.  Boucher  de  Molandon 

Ancien    Président  de  la    Société,    membre   non  résidant 
du  Comité  des  travaux  historiques  au  Ministère  de  Tlnstructioii  publique. 


Messieurs, 

Les  premiers  jours  de  cette  année  ont  été  attristés  par  un 
deuil  aussi  funeste  à  nos  travaux  que  douloureux  à  nos  cœurs. 

Un  de  nos  confrères  les  plus  justement  aimés,  un  des  plus 
studieux  enfants  de  notre  province,  M.  le  comte  Anatole  de 
Pibrac,  soudainement  atteint  par  la  mort,  a  été  prématurément 
enlevé  à  l'affection  de  sa  famille  et  de  ses  amis. 

Assis  au  milieu  de  nous,  le  22  décembre  1885,  il  prenait 
part  au  renouvellement  annuel  du  bureau  de  notre  Compagnie. 
Peu  de  jours  après,  le  8  janvier  1886,  il  avait  cessé  de  vivre. 
Le  digne  Président,  qu'avec  tant  de  joie  il  avait  concouru  à 
placer  à  notre  tète,  inaugurait  ses  fonctions  en  nous  conviant 
à  de  tristes  obsèques,  et  les  premières  paroles  prononcées  à  la 
séance  du  15  janvier  1886  furent  consacrées  à  ce  funèbre  sou- 
venir. 


-  -  458   - 

Tous,  nous  nous  rappelons,  Messieurs,  la  touchante  allocu- 
tion dont  les  accents  émus  et  les  délicates  appréciations  répon- 
daient si  bien  à  nos  sentiments  unanimes. 

Ce  fut  pour  notre  vénéré  collègue  un  hommage  digne  de  sa 
mémoire  :  nulle  parole,  en  effet,  ne  pouvait  retracer  avec  une 
fidélité  plus  exquise  les  belles  qualités  que  nous  aimions  en 
lui,  la  noblesse  de  ses  sentiments,  son  goût  si  pur,  son  dévoue- 
ment à  la  science,  la  dignité  de  son  caractère  et  la  régularité 
de  sa  vie  (1). 

Mais  fidèles  aux  traditions  qui  sont  l'honneur  de  noire  Com- 
pagnie, vous  avez  émis  le  vœu  que  des  détails  plus  précis  sur  les 
nombreux  travaux  auxquels  M.  de  Pibrac  consacra  sa  laborieuse 
existence,  fussent  consignés  dans  nos  recueils. 

Il  vous  a  paru  que  la  série  de  ses  érudites  recherches,  de 
quelque  manière  qu'elles  eussent  été  publiées  à  l'origine,  se  rat- 
tachaient par  des  liens  si  étroits  au  but  spécial  de  nos  études, 
qu'elles  appartenaient  à  notre  propre  domaine,  et  constituaient 
l'indivisible  patrimoine  du  savant  qui,  durant  vingt  années, 
siégea  parmi  nous. 


Germain-Philippe-Anatole  du  Faur  de  Pibrac,  né  à  Orléans, 
le  3  février  1812,  appartenait  à  une  famille  de  noblesse  parle- 
mentaire qui  compte  avec  une  légitime  fierté  des  évêques,  des 
abbés  commendataires,  des  présidents  à  mortier,  dont  doux  au 
Parlement  de  Paris,  des  présidents  aux  enquêtes,  des  conseillers 
d'État  et  au  Conseil  privé,  des  maréchaux  de  camp  et  lieute- 
nants-généraux aux  armées  du  Roi,  des  ambassadeurs,  des  gou- 
verneurs de  villes,  etc. 

La  branche  aînée  eut  sa  principale  résidence  dans  le  midi  de 
la  France,  à  Toulouse  et  en  Armagnac,  bien  que  plusieurs  de  ses 


(1)  Voir  Bulletin  de  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Or- 
Uanais  {n<>  128,  l"'  tiimestre  de  188G,  pp.  405-408).  —  Allocution  de 
M.  Tranchau,  inspecteur  d'Académie  honoraire,  élu  Président  de  la 
Société. 


—  459  - 

membres  aient  occupé  de  hautes  fonctions  à  Paris.  Quelques- 
uns  ont  laissé  des  souvenirs  historiques  en  notre  province  (1). 

Ainsi  le  célèbre  auteur  des  quatrains,  Guy  du  Faur  de  Pibrac, 
chancelier  de  Navarre,  grand  chancelier  de  Pologne,  sous 
Henri  III,  conseiller  au  Parlement  de  Toulouse,  puis  président 
au  Parlement  de  Paris,  ambassadeur  de  France  au  Concile  de 
Trente,  assistait  à  Orléans,  le  13  décembre  1560,  aux  États- 
Généraux  ouverts  par  Catherine  de  Médicis.  Les  doléances  qu'il 
y  fit  entendre,  au  nom  du  Tiers-État,  ont  été  recueillies  par 
l'histoire. 

Un  de  ses  proches,  Jérôme  du  Faur  de  Pibrac,  abbé  de  Mici- 
Saint-Mesmin  en  1692,  fut  nommé  en  1706,  sur  la  présen- 
tation du  duc  d'Orléans,  abbé  de  Sainl-Benoit-sur-Loire.  Il 
fit  introduire  la  cause  de  béatification  de  Germaine  Cousin  (née 
à  Pibrac),  par  l'intermédiaire  de  son  neveu  Guy,  comte  de 
Pibrac,  maréchal  de  camp  et  ambassadeur  à  Rome.  Il  mourut 
à  Saint-Benoît  en  1733.  Son  épitaphe,  échappée  aux  dévasta- 
tions révolutionnaires,  s'y  lit  encore  aujourd'hui. 

La  branche  cadette  s'établit  au  XVI^  siècle  en  notre  Orléanais. 
Un  de  ses  membres,  Jean  du  Faur  de  Saint- Jorry,  seigneur  de 
Cormont  et  de  Courcelles,  près  Châtillon-sur-Loire,  avait  un 
commandement  dans  l'armée  royale  qui,  sous  les  ordres 
d'Henri  III  et  du  roi  de  Navarre  (Henri  IV),  fît,  en  1589,  le 
siège  de  Jargeau. 

A  la  prise  de  la  ville,  il  en  fut  nommé  gouverneur,  et  déploya 
une  remarquable  activité  à  relever  les  brèches  et  à  réparer  les 
remparts. 

Ses  descendants  se  fixèrent  parmi  nous,  et  y  acquirent  bientôt, 
par  leurs  fonctions  et  leurs  alliances,  un  rang  des  plus  hono- 
rables. 

Vers  1780,  la  branche  aînée,  à  qui  le  château  de  Pibrac 
appartenait  depuis  le  XVI^  siècle,  était  à  la  veille  de  s'éteindre  ; 


(1)  Voir  Notice  sur  la  famille  Du  Faur.  Orléans,  Alexandre  Jacob, 
sans  date.  —  Et  Pibrac,  Histoire  de  l'église,  du  village  et  du  château. 
Toulouse,  Edouard  Privas,  libraire-éditeur,  1882. 

BULLETIN  NO  129.  31 


—  460  — 

Jérôme-François  du  Faur  de  Pibrac,  conseiller  au  Parlement 
de  Toulouse,  et  ses  sœurs  étaient  avancés  en  âge  et  n'avaient 
pas  contracté  d'alliances. 

Le  chef  de  la  branche  cadette,  Daniel  du  Faur  de  Cormont, 
qui  habitait  Gien,  se  rapprocha  du  dernier  rejeton  de  la  tige 
aînée  de  sa  famille,  et  fit  reconnaître  sa  parenté  par  Jérôme- 
François  et  par  ses  sœurs.  Après  la  mort  de  leur  frère,  elles 
lui  transmirent  par  testament,  en  1788,  le  château  de  Pibrac 
avec  obligation  d'en  porter  le  nom. 

Daniel-Germain  du  Faur  de  Pibrac,  fils  de  Daniel  du  Faur 
de  Cormont,  député  suppléant  de  la  noblesse  aux  États-Géné- 
raux de  1789,  chevalier  de  Saint-Louis,  fut,  en  1814,  adjoint  à 
la  mairie  d'Orléans  et  administrateur  des  hospices.  Il  montra, 
dans  cette  dernière  fonction,  un  dévouement  digne  d'éloges, 
lors  de  la  terrible  épidémie  qui  dévasta  si  douloureusement 
alors  nos  hôpitaux  des  Capucins  et  de  Saint-Charles. 

Son  petit-fils,  Germain-Anatole,  notre  regretté  Collègue,  doué 
des  plus  brillantes  qualités  de  l'intelligence  et  du  cœur,  devait 
ajouter  un  nouveau  lustre  au  nom  qu'il  portait. 

Il  fit  ses  études  au  Petit-Séminaire  d'Orléans,  puis  au  Collège 
Stanislas,  fut  admis  en  1832  à  l'École  polytechnique,  et  en  1835 
entra  dans  l'artillerie. 

Un  vif  attrait  vers  des  travaux  d'un  autre  ordre  lui  fit  bientôt 
abandonner  cette  carrière  pour  suivre,  à  titre  d'élève  libre,  les 
cours  de  l'école  des  Chartes,  et  se  livrer  tout  entier  à  l'étude  de 
la  paléographie,  des  antiquités  et  de  l'histoire,  et  en  même  temps 
à  celle  du  dessin,  qu'il  cultivait  avec  un  remarquable  talent. 

Une  alliance  des  plus  honorables  l'unit,  en  1842,  à  une  épouse 
digne  de  ses  vœux  par  sa  naissance,  ses  grâces  personnelles  et 
la  noblesse  de  son  cœur,  M"û  Claire  de  Renepont,  fille  du  mar- 
quis de  Pons -Renepont. 

Dès  1837,  une  étude  sur  Vorigine  du  calendrier,  publiée 
dans  le  journal  l'Orléanais  et  devenue  fort  rare  aujourd'hui, 
révéla  ses  préférences  pour  les  recherches  archéologiques. 


—  461  — 

Un  débat  plus  retentissant,  une  double  lutte  sur  deux  ques- 
tions d'épigraphie  monumentale,  mit  en  relief  vers  1843  et  IBM, 
la  souplesse  et  la  solidité  de  son  talent. 

Un  religieux  de  Saint-Benoît-sur-Loire  avait,  au  XI"  siècle, 
sculpté,  sur  un  chapiteau  du  magnifique  péristyle  de  son  église 
abbatiale,  une  scène  empruntée  à  l'apocalypse,  puis,  au-des- 
sus, ce  passage  du  livre  sacré  :  Gladii  ex  ore  Domini  exite,... 
(Johan.)  tremite  :  «  Glaives,  sortez  de  la  bouche  du  Seigneur,.. 
Tremblez.  » 

Plus  loin,  deux  anges  tenaient  un  livre  ouvert,  sur  lequel  on 
pouvait  lire,  sans  trop  de  difficulté  :  Quce  videris  ei  audieris 
scribe  in  libro  :  «  Ce  que  tu  auras  vu  et  entendu,  écris-le 
dans  ce  livre.  y> 

Huit  siècles  s'étaient  écoulés,  lorsqu'en  1827,  un  antiquaire 
Orléanais,  mal  inspiré,  eut  l'étrange  pensée,  en  modifiant  des 
mots,  en  supposant  des  abréviations,  en  intercalant  des  lettres, 
d'imaginer  et  surtout  d'imprimer  que  le  texte  comminatoire  de 
la  première  inscription  voulait  dire  : 

Mort  du  normand  Deorednus,  vaincu  par  Giadisophe,  et 
défaite  de  toute  Varmée  normande,  par  saint  Benoît,  en 
l'honneur  du  Christ  (1). 

Continuant  ce  libre  procédé  de  lecture,  il  imagina  et  im- 
prima dans  le  même  ouvrage  (2)  que  la  seconde  inscrip- 
tion :  Quœ  videris  et  audieris,  scribe  in  libro,  signifiait  :  Par 
les  mérites  de  saint  Benoît  et  de  sainte  Marie,  Deorednus 
a  été  vaincu  et  'pendu  par  Giadisophe. 

A  cette  incroyable  aberration,  où  l'on  eût  pu  voir  une  incon- 
venante dérision  sans  l'imperturbable  sérieux  de  l'auteur,  les 
hommes  respectueux  du  passé  jetèrent  un  cri  de  surprise  indi- 
gnée. Et  lorqu'en  1838  M.  Marchand  fit  paraître  ses  Souvenirs 
historiques  de  Saint- Benoit-sur-Loire  (3),  notre  vénérable  et 

(1)  Albwn  du  Loiret,  par  M.  Veronaud-Romagnési.  Orléans,  1827. 

(2)  Ibidem. 

(3)  Souvenirs  historiques  de  Vancienne  abbaye  de  Saint-BenoU-sur- 
Loire,  dédiés  à  M'Jf  Brumauld  de  Beauregard,  par  Marchand.  Orléans, 
Gatineau,  1838. 


—  462  — 

savant  évêque,  M?^  Brumauld  de  Beauregard,  sous  le  nom  de 
son  jeune  collaborateur,  fit  justice  avec  sévérité  des  élucubra- 
tions  par  trop  fantaisistes  de  M.  Vergnaud. 

Si  le  malencontreux  traducteur  eût,  simplement,  reconnu  sa 
faute,  on  la  lui  eût  pardonnée  peut-être  :  Errare  humanum  est. 

Il  eut  la  fâcheuse  faiblesse  d'y  vouloir  persister  :  Perseverare 
diabolicum.  Ce  fut  alors  qu'entra  dans  la  lice  un  nouveau 
lutteur  armé  de  toutes  pièces,  le  jeune  Anatole  de  Pibrac. 

En  quelques  pages  étincelantes  de  bon  sens,  de  science 
solide  et  de  verve  caustique,  il  démontra  jusqu'à  l'évidence  que 
M.  Vergnaud  avait  foulé  aux  pieds  la  théologie,  l'histoire,  la  pa- 
léographie et  la  grammaire. 

Nulle  réplique  n'était  possible,  et  notre  spirituel  épigraphiste 
eut  à  la  fois,  pour  lui,  les  savants  et  les  rieurs  (1). 

Une  nouvelle  joute,  à  l'encontre  du  même  adversaire,  vint 
bientôt  se  greffer  sur  la  première. 

La  cloche  de  Beaune-la-Rolande,  chef-lieu  de  canton  de 
l'arrondissement  de  Montargis,  porte  à  son  bord  inférieur  une 
légende  en  relief.  Un  inconnu  entreprit  de  la  transcrire  ;  puis, 
cette  besogne  tant  bien  que  mal  accomplie,  il  transmit  son 
texte  à  M.  Vergnaud-Piomagnési,  qui,  inspiré  cette  fois  encore 
comme  il  l'avait  été  pour  son  Giadisophe,  eut  la  malheureuse 
pensée  de  s'en  constituer  éditeur  responsable,  tout  en  décla- 
rant qu'il  n'avait  pu  ni  le  déchiffrer,  ni  le  comprendre. 

M.  Vergnaud,  au  lieu,  ce  qui  eût  été  sage,  d'en  vérifier  préala- 
blement l'exactitude  sur  l'original,  en  adressa  des  copies,  soi- 
disant  exactes,  à  tous  les  érudits  de  l'Europe  savante  :  à  la 
Société  des  antiquaires  de  France,  et  à  celle  d'Edimbourg,  à 
l'Académie  des  Inscriptions  et  belles-lettres,  à  la  Société  des 
antiquaires  de  Rome,  à  l'Institut  de  Saint-Pétersbourg,  etc. 

Ces  corps  éminenls  perdirent,  oserions-nous  dire,  leur  latin 


(1)  Giadisophe  ou  Commentaire  de  M.  Vergnaud-Romagnési  sur 
quelques  inscriptions  de  Saint-Benoît-sur-Loire,  par  M.  A.  du  Faur 
DE  Pibrac.  Orléans,  Gatineau,  1845. 


—  463  — 

à  chercher  une  lecture  acceptable  et  un  sens  possible  à  ce 
bizarre  assemblage  de  caractères  fantastiques  et  de  mots  abso- 
lument inintelligibles. 

Mais  quelques-uns,  comme  le  cardinal  Mezzofante  et  M.  Éloy 
Johanneau  des  Antiquaires  de  France,  ne  se  refusèrent  pas 
quelques  sarcasmes,  à  l'adresse  des  paléographes  Orléanais 
dupes,  peut-être,  d'un  lecteur  ignorant,  ou  d'une  irrespectueuse 
mystification. 

Piqué  au  vif  de  ces  ironies,  dont  il  avait  sa  part,  M.  de  Pibrac, 
à  peine  remis  de  sa  lutte  avec  M.  Vergnaud  sur  les  inscriptions 
de  Saint-Benoît,  vint  de  nouveau  lui  demander  compte  du 
bruit  qu'il  suscitait,  comme  auteur  ou  complice,  à  propos  de 
notre  cloche  orléanaise. 

Plus  avisé  que  son  adversaire,  il  se  rendit  à  Beaune,  tout 
d'abord,  monta  sans  peine  au  clocher,  s'approcha  sans  diffi- 
culté du  bronze  objet  de  tant  de  débats,  déchiffra  l'inscription 
à  première  vue  et  en  prit  une  estampage  qu'il  publia  sans 
retard. 

L'inscription  portait  simplement,  en  caratères  gothiques  :  la 
date,  i538  ;  —  le  nom  du  fondeur,  P.  Vandard  ;  —  et  celui 
du  patron  S. -Sébastien. 

Toute  difficulté  disparut  comme  par  enchantement  devant 
cette  révélation  aussi  complète  qu'inattendue. 

La  Société  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  d'Orléans  avait, 
dès  1843,  ouvert  ses  portes  au  jeune  et  spirituel  antiquaire. 
Le  mémoire,  aussi  solide  que  malin,  qu'il  lui  adressa  sur  l'ins- 
cription et  les  antiquités  de  Beaune-la-Rolande,  obtint  du  rappor- 
teur, M.  de  Buzonnière,  des  éloges  bien  mérités  et  accrut  la 
considération  qui  déjà  s'attachait  à  son  nom  (1). 

En  1852,  l'administration  municipale  d'Orléans  fit  appel  à 

(1)  Mémoires  sur  quelques  antiquités  de  Beaune-la-Rolande  en  Gâti- 
nais,  par  M.  A.  DU  Faur,  vicomte  de  Pibkac.  —  Rapport  de  M.  Léon 
DE  Buzonnière.  (Mémoires  de  la  Société  des  sciences,  belles-lettres  çt 
arts  d'Orléans.) 


—  4(54  — 

nos  Sociétés  savantes  pour  que  l'ornementation  de  l'ancien 
Hôtel  du  bailli  Groslot  nouvellement  restauré,  et  devenu  l'Hùtel- 
de-Ville,  rappelât  dignement  ses  glorieux  souvenirs.  Ce  fut  à 
M.  de  Pibrac  que  la  commission  nommée  pour  répondre  à 
ce  témoignage  de  déférence  confia  la  rédaction  du  rapport. 
Ce  travail  a  été  publié.  Ses  conclusions,  dictées  par  un  patrio- 
tisme éclairé  et  une  connaissance  approfondie  de  notre  histoire 
locale,  furent  favorablement  accueillies  et  réalisées  pour  la 
plupart  (1). 

L'appréciation  des  ruines  gallo-romaines  découvertes  en  1856 
à  Verdes  (Loir-et-Cher),  près  des  limites  du  département  du 
Loiret,  fut  également  remise  à  ses  soins  par  la  Société  des 
Sciences,  à  qui  elles  avaient  été  signalées  (2). 

Des  fouilles  effectuées  avec  intelligence,  jointes  à  une  sérieuse 
étude  des  objets  recueillis  et  spécialement  d'une  magnifique 
mosaïque,  permirent  à  M.  de  Pibrac  d'établir,  dans  un  excellent 
rapport,  que  ces  débris  remis  en  honneur  étaient  les  restes  d'un 
établissement  thermal  affecté  soit  à  l'usage  d'une  population 
aujourd'hui  disparue,  soit  à  l'une  des  splendides  villas  où  les 
Romains  vainqueurs  étalaient,  au  sein  de  la  Gaule  opprimée, 
leur  opulence  et  leur  orgueil. 

De  fidèles  dessins  complétèrent  le  mémoire  qu'il  soumit  à  la 
Société. 

Au  printemps  de  1857,  M.  de  Pibrac  était  revenu  visiter  à 
Verdes  les  ruines  gallo-romaines  qu'il  avait  explorées  l'année 
précédente,  avec  l'affectueux  concours  du  propriétaire,  M.  le 
marquis  de  Courtarvel. 

Il  traversait  Ceuugency,  à  son  retour,  lorsqu'il  apprit  que 
des  ouvriers  carriers,   en  déblayant,  pour  l'exploitation  d'un 

(1)  Rapport  sur  V ornementation  de  l'hôtel-de-ville  d'Orléans,  par  M.  le 
vicomte  du  Faur  de  Pibrac.  Orléans,  Pagnerre,  1852. 

(2)  Mémoires  sur  les  ruines  gallo-romaiiies  de  Verdes,  par  M.  A.  du 
Faur  de  Pibrac.  (Mémoires  de  la  Société  des  sciences,  belles-lettres  et 
arts  d'Orléans,  1857.) 


—  465  — 

four  à  chaux  le  rocher  calcaire  sur  lequel  est  assis  le  joli 
village  de  Vernon,  y  avaient  rencontré  une  vingtaine  de  cavités 
cylindriques,  en  forme  de  puits,  peu  distantes  les  unes  des 
autres,  et  contenant,  toutes,  de  la  cendre,  des  pierres  calcinées, 
des  ossements  d'animaux  et  des  débris  de  poterie  grossière. 

Il  pressent  instinctivement  une  importante  découverte, 
ajourne  son  départ,  interroge  les  ouvriers,  examine  les  débris 
qu'on  lui  présente,  et  ouvre,  sur  ce  fait  singulier,  une  enquête 
scientifique. 

Quelques  semaines  après,  muni  d'une  petite  subvention 
obtenue  de  l'administration  municipale  d'Orléans,  et  avec  la 
bienveillante  autorisation  du  propriétaire  de  la  carrière,  M.  Huet, 
il  revint  étudier  lui-même  cette  antique  nécropole  si  inopiné- 
ment mise  au  jour. 

Il  y  découvrit  quatre  nouveaux  puits,  et  les  explora,  non 
comme  l'avaient  fait  les  ouvriers,  en  les  éventrant  perpendicu- 
lairement par  le  flanc,  mais  en  descendant  graduellement  de 
l'orifice  au  fond  de  la  cavité.  Il  put  constater  alors  que  les 
puits  avaient  uniformément  1™50  environ  de  diamètre  à  l'ou- 
verture, puis  s'élargissaient  en  forme  de  cône,  sur  une  profon- 
deur de  3  à  4  mètres. 

Au-dessous  de  quelques  couches  superficielles  et  alternatives 
de  terre  végétale  et  de  pierres  calcinées,  ils  ofî'raient  constam- 
ment un  lit  inférieur  d'ossements,  soit  épars,  soit  à  l'état  de  sque- 
lette, appartenant,  pour  la  plupart,  à  des  animaux  domestiques, 
à  de  petits  vertébrés,  même  à  des  oiseaux,  mêlés  à  des  cendres 
et  à  des  débris  de  poterie  grossière. 

Tout  au  fond,  une  sorte  de  petite  cuvette  creusée  dans  le 
roc  contenait  le  vase  funéraire,  plein  de  cendres  et  d'os  calcinés, 
généralement  brisé  par  l'infiltration  dissolvante  des  eaux  plu- 
viales, et  le  poids  des  couches  supérieures. 

Les  vingt-six  puits,  rencontrés  dans  un  espace  restreint  et 
qu'on  eût  vraisemblablement  trouvés  en  plus  grand  nombre 
si  les  recherches  eussent  pu  se  faire  sur  un  périmètre  plus 
étendu,  ainsi  que  la  similitude  des  dispositions  intérieures, 
autorisèrent  M.  de  Pibrac  à  penser  qu'il  venait  de  mettre  en 


—  466  — 

lumière   un   cimetière   celtique  d'une  forme  jusqu'à  présent 
inconnue  dans  nos  contrées. 

Après  avoir  soigneusement  recueilli  tous  les  détails  de  sa 
découverte,  il  voulut  la  compléter  par  l'étude  des  faits  analogues 
antérieurement  constatés.  Il  consulta  les  savants  particulière- 
ment voués  à  ces  sortes  de  recherches,  tout  spécialement  l'au- 
teur de  la  Normandie  souterraine,  l'érudit  abbé  Cochet  ;  puis 
il  se  rendit  à  Paris  pour  puiser  aux  meilleures  sources  des 
notions  précises  sur  les  rites  funéraires  de  l'antiquité.  De  ces 
informations  personnelles  et  de  ces  consciencieuses  investiga- 
tions, il  put  conclure  qu'il  venait  de  révéler  à  la  science  un  mode 
d'inhumation  soupçonné  peut-être,  mais  qui  jusque-là  n'avait 
pas  été  scientifiquement  constaté  (1). 

Le  résumé  de  ces  travaux,  inscrit  par  lui  à  la  suite  et  comme 
corollaire  de  son  mémoire,  n'en  est  pas  la  partie  la  moins 
intéressante.  Cette  justice  lui  fut  rendue  par  le  membre  distin- 
gué de  la  Société  chargé  du  rapport  (2). 

L'élan  était  donné.  Ainsi  qu'il  arrive  d'ordinaire,  des  décou- 
vertes analogues  ne  tardèrent  pas  à  se  produire. 

Peu  après,  M.  l'abbé  Baudry,  curé  du  Bernard,  en  Vendée, 
trouvait  à  la  métairie  de  Troussepoil  les  puits  funéraires  auxquels 
ses  publications  et  le  savant  rapport  de  M.  Quicherat  au  Comité 
des  travaux  historiques  donnèrent  tant  de  notoriété  (3). 

Plus  tard,  d'autres  puits  furent  trouvés  encore.  M.  le  docteur 
Charpignon  et  notre  jeune  confrère  M.  Léon  Dumuys  en  signa- 
lèrent à  Orléans  près  de  l'antique  enceinte  de  Genahum  (4). 


(1)  Mémoire  sur  un  cimetière  celtique  trouvé  à  Beaugency,  par  M.  A. 
DU  Faur,  vicomte  de  Pibrac.  Orléans,  1860,  52  pages  et  planches.  (Ex- 
trait des  Mémoires  de  la  Société  des  sciences^  belles-lettres  et  arts  d'Or- 
léans.) 

(2)  Rapport  de  M.  Dupuis  sur  les  puits  celtiques  de  Beaugency  et  le 
travail  de  M.  de  Pibrac.  (Mémoires  de  la  Société  des  sciences,  belles- 
lettres  et  arts  d'Orléans,  t.  IV,  p.  145.  1859.) 

(3)  Revue  des  Sociétés  savantes. 

(4)  Puits  funéraires  de  Genabum,  par  M.  Léon  DuMUVS.  (Mémoires 
de  la  Société  archéologique  et  historique  dç  VOrléanais,  t.  XVIII.) 


—  467  — 

Nous-même  en  avons  reconnu  un,  dans  un  banc  de  marne 
calcaire  de  la  commune  de  Donnery  (Loiret),  non  loin  du 
tumulus  celtique  de  Reuilly  (1). 

Mais  M.  J.  Quicherat,  M.  l'abbé  Cochet,  M.  l'abbé  Baudry, 
tous  ceux  enfin  qui  s'occupèrent  de  ce  curieux  usage  funéraire, 
reconnurent,  d'une  voix  unanime^  que  l'honneur  de  la  première 
découverte  appartenait,  sans  conteste,  à  M.  de  Pibrac. 

Par  une  déférence  pleine  de  délicatesse,  M.  l'abbé  Baudry 
adressa  à  notre  Société,  dont  il  était  correspondant,  un  rapport 
spécial  où  il  rendait  un  loyal  hommage  à  la  priorité  de  son  heu- 
reux prédécesseur  (2). 

Cet  épisode  archéologique  mit  en  plein  relief  les  traits  carac- 
téristiques du  talent  de  notre  savant  collègue:  son  flair  d'anti- 
quaire, don  naturel  comme  le  diagnostic  l'est  au  médecin,  puis 
sa  studieuse  persévérance  à  faire  jaillir  d'un  fait  acquis  toutes 
les  conséquences  qu'il  est  permis  d'en  déduire.  Nulle  difficulté 
ne  l'arrêtait,  en  effet,  nul  péril  n'effrayait  son  courage. 

L'exploration  du  puits  des  Minimes,  à  Orléans,  en  jan- 
vier 1864,  lui  off'rit  une  nouvelle  occasion  de  révéler  ses  rares 
qualités  d'investigateur. 

Une  institution  ecclésiastique  occupe  depuis  une  trentaine 
d'années  l'ancien  couvent  des  Minimes,  sis  rue  d'Illiers,  dans  la 
circonscription  de  la  troisième  et  dernière  enceinte  de  la  ville. 

Le  Supérieur,  M.  l'abbé  Renaudin,  voulut,  en  janvier  1864, 
déblayer,  jusqu'au  sol  primitif,  un  puits  d'extraction  des  vieilles 
carrières  sur  lesquelles  sont  assis  les  bâtiments  de  cet  ancien 
monastère.  Ce  puits,  situé  au  milieu  d'une  cour  intérieure,  servait 
de  temps  immémorial  de  puisard  et  de  perte  d'eau  et  s'était  peu 
à  peu  comblé  de  débris  de  toutes  sortes. 

(1)  Notice  sur  le  tumulus  celtique  do  Reuilly,  près  d'Orléans,  lue  à 
la  section  d'archéologie  des  réunions  de  la  Sorbonne,  le  '29  avril  1886. 

(2)  Fosses  ijallo  -  romaines  de  Troussepoil,  commune  du  Bernard 
(Vendée),  par  M.  l'abbé  Baudry,  membre  correspondant.  (Mémoires  de 
la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais,  t.  VI,  p.  460.) 


—  468  — 

Informé  que  quelques  fragments  de  poterie  sigillée  s'étaient 
rencontrés  parmi  les  déblais,  M.  de  Pibrac  obtint  de  M.  le 
supérieur  que  les  travaux  fussent  suspendus.  Accompagné 
d'un  ouvrier  intelligent  et  dévoué,  il  descendit,  à  plusieurs  re- 
prises, dans  le  puisard.  Malgré  la  gêne  occasionnée  par  le  peu 
d'élévation  des  galeries  souterraines  qui  le  contraignait  à  de 
meurer  courbé  sur  lui-même,  il  fit  remuer  sous  ses  yeux,  à 
tranchée  ouverte  et  jusqu'au  sol,  ces  débris  entassés  depuis  des 
siècles,  et  durant  des  journées  entières  poursuivit  ce  pénible 
travail . 

Son  énergique  persévérance  obtint  pour  récompense  de  nom- 
breux fragments  de  poterie  antique,  soit  commune,  soit  fine  et 
sigillée,  parfois  ornée  d'élégantes  arabesques  et  de  figures  en 
demi-relief,  une  hache  celtique  en  pierre  calcaire,  d'autres  en 
silex  ou  en  bronze,  une  lame  de  fer  oxydée,  quelques  médailles 
romaines,  etc. 

Mais  de  même  que  les  puits  celtiques  de  Beaugency  nous 
avaient  valu  une  excellente  étude  sur  les  usages  funéraires  de 
l'antiquité,  le  mémoire  sur  le  puits  des  Minimes  contient  un 
intéressant  traité  sur  la  céramique  romaine,  sur  sa  fabrication, 
son  ornementation  et  son  classement  rationnel  (1). 

Cette  année  1864,  si  courageusement  inaugurée,  fut  une  des 
plus  fécondes  de  la  laborieuse  existence  de  notre  dévoué  col- 
lègue. En  même  temps  qu'il  rédigeait  le  compte-rendu  de  cette 
dernière  fouille,  son  crayon  savant  et  délicat  préparait  pour 
l'Académie  de  Sainte-Croix,  récemment  fondée  et  dont  il  avait 
été  élu  secrétaire,  un  gracieux  jeton  de  présence,  chef-d'œuvre 
d'ornementation  symbolique,  d'élégance  et  de  bon  goût,  que  les 
sociétés  les  plus  haut  placées  envient  à  cette  Compagnie. 

Le  juste  renom  de  sa  science  d'antiquaire  et  de  son  talent 
d'explorateur  l'appela  cette  même  année,  par  un  vote  unanime. 


(1)  Mémoires  sur  les  fouilles  du  puits  des  Minimes,  par  M.  de  Pibrac. 
(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  des  sciences,  belles-lettres  et  arts, 
1864.) 


_  469  — 

au  sein  de  notre  Société,  et  ses  intéressantes  communica- 
tions lui  créaient,  dès  le  premier  jour,  un  rang  considérable 
parmi  nous. 

A  peine,  en  effet,  son  étude  du  puits  des  Minimes  était-elle 
achevée,  qu'il  entreprenait  au  nord  de  l'église  Saint- Euverte, 
sous  les  auspices  de  l'administration  municipale,  une  de  ses  plus 
importantes  explorations. 

Il  pressentait  depuis  longtemps,  plusieurs  fois  il  avait  affirmé 
qu'un  cimetière  antique  devait  exister  au  levant  de  notre  Gena- 
hum,  au  nord  de  la  grande  voie  celtique,  parallèle  au  cours 
de  la  Loire,  qui  reliait  V Emporium  de  la  tribu  Carnute  avec 
les  cités  riveraines  du  fleuve  :  d'un  côté  Belca  (Bonnée?),  Brivo- 
durum  {Bnare),  Massava  (Mesve);  de  l'autre  Cœsarodunum 
(Tours),  etc.  de  la  carte  de  Peutinger. 

Il  saisit  donc  avec  empressement  l'occasion  de  vérifier  ses  con- 
jectures. Il  eut  la  joie  de  les  voir  dépassées.  Et  si  ces  pénibles 
recherches  lui  coûtèrent  bien  des  fatigues,  si  même  elles 
l'exposèrent  à  de  graves  périls  (i),  la  lumière  qu'il  en  fit  jaillir 
pour  la  science  archéologique  et  pour  notre  histoire  locale  fut 
du  moins  une  glorieuse  compensation. 

La  Société  suivait  ses  travaux  avec  une  vive  sollicitude  ;  elle 
aimait  à  consigner  dans  les  procès-verbaux  des  séances  avec  quel 
intérêt  elle  écoutait  ses  rapports  (2). 

Ce  n'était  pas,  en  effet,  une  seule  nécropole  que  retrouvait 
M.  de  Pibrac,  mais  trois  cimetières  superposés  par  suite  de  la 
surélévation  successive  du  sol,  révélant  chacun,  par  la  nature  de 
son  mobilier  funéraire,  les  dates  approximatives  de  ces  inhuma- 
tions. 

A  la  plus  grande  profondeur  se  rencontraient  les  ornements 
et  bijoux  tumulaires  qu'offrent  habituellement  les  sépultures 
gallo-romaines:  des- lacrymatoires  et  coupes  en  verre,  des  col- 

(1)  En  voulant  pénétrer,  une  bougie  à  la  main,  dans  une  galerie  sou- 
terraine, obstruée  par  des  décombres,  la  bougie  s'était  subitement  éteinte, 
et  M.  de  Pibrac  avait  failli  être  asphyxié. 

(2)  Voir  le  Bulletin  de  la  Société,  no  45,  séances  des  26  février, 
12  mars,  et  8  avril  1864. 


—  470  - 

liers,  des  bracelets,  des  fibules,  des  épingles  en  bronze  ;  des  sta- 
tuettes de  Pan  et  de  Vénus  en  terre  blanche  ;  des  lampes,  des 
clefs,  des  fragments  de  poterie  sigillés,  des  monnaies  ro- 
maines, etc. 

A  un  mètre  environ  au-dessus  de  cette  couche  inférieure,  les 
objets  mêlés  aux  ossements  étaient  d'origine  mérovingienne  ou 
carlovingienne  :  c'étaient  des  sarcophages  en  pierre,  des  vases 
non  percés  de  trous,  des  plaques  de  ceinturons  ciselées  ou 
étamées,  etc. 

Dans  les  sépultures  supérieures,  plus  rapprochées  du  sol 
actuel,  se  trouvaient  des  ustensiles  relativement  modernes  :  des 
cachets  à  légende,  des  bagues  à  chaton,  des  vases  à  charbon  et  à 
encens,  percés  de  trous,  des  bijoux  du  XII*  et  du  XIII^  siècles, 
une  broche  niellée  du  XV1«,  une  petite  cuillère  à  parfums  du 
XVIIe,  etc. 

L'emplacement  et  la  disposition  de  ces  nécropoles,  le  nombre 
des  objets  recueillis  et  déposés  à  notre  musée  historique,  le 
courage  et  le  talent  du  savant  investigateur,  donnèrent  à  cette 
exploration  un  légitime  retentissement. 

En  1865,  l'éminent  directeur  de  la  Société  française  d'archéo- 
logie exprima  le  désir  que  le  rapport  adressé  au  maire  d'Orléans 
par  M.  de  Pibrac  fût  lu  au  Congrès  des  sociétés  savantes,  ou- 
vert sous  sa  présidence.  Notre  Compagnie,  heureuse  de  s'asso- 
cier au  légitime  honneur  fait  à  l'un  de  ses  membres  et  qui 
rejaillissait  sur  elle-même,  s'empressa  d'acquiescer  au  vœu 
de  M.  de  Caumont. 

Un  an  après  les  fouilles  de  Saint- Euverte,  une  découverte 
(l'un  plus  haut  intérêt  que  celles  qui  déjà  faisaient  tant  d'hon- 
neur à  M.  de  Pibrac  vint  couronner  en  quelque  sorte  sa 
carrière  archéologique. 

Lors  des  travaux  exécutés  en  1846,  pour  l'établissement  du 
chemin  de  fer  de  Vierzon,  à  un  kilomètre  nord  d'Orléans,  au 
point  d'intersection  du  faubourg  Saint-Vincent  avec  l'ancienne 
voie  romaine  de  Genahum  à  Lutèce,  quelques  ouvriers  trou- 
vèrent, dans  les  déblais,  une  dalle  de  marbre  blanc,  brisée  à  ses 


—  471  — 

deux  extrémités  et  mesurant  77  centimètres  de  hauteur,  sur  67 
à  sa  plus  grande  largeur,  et  8  à  9  d'épaisseur.  Quelques  mots 
y  étaient  gi-avés. 

N'attachant  à  ce  fragment  aucune  importance,  ils  le  déposèrent 
dans  la  cour  d'un  vigneron  dont  la  maison  était  proche.  Il  y  resta 
dix-neuf  ans,  menacé  de  nouvelles  mutilations,  exposé  à  tous 
les  outrages,  dédaigné  de  ceux  qui  jetaient  sur  lui  un  regard 
inattentif. 

Le  3  mars  1865,  M.  de  Pibrac  instruit,  depuis  quelque 
temps,  de  son  existence,  et  sur  les  indications  de  M.  le 
docteur  Charpignon,  son  collègue  à  la  Société  des  sciences, 
guidé  surtout  par  cet  instinct  d'antiquaire  qui  le  trompait  rare- 
ment, vint  le  visiter  à  son  tour. 

Il  le  retrouva  dans  la  cour,  à  la  porte  d'un  hangar,  couvert  de 
moisissures  et  de  poussière.  Il  le  fit  laver,  l'examina  attentive- 
ment, y  reconnut  un  texte  latin  gravé  en  magnifiques  caractères, 
et  ne  put  en  croire  ses  yeux,  quand,  à  la  quatrième  ligne,  il 
lut  sans  difficulté  le  glorieux  nom  de  Cenahum.  C'était  la  pre- 
mière fois  depuis  près  de  deux  mille  ans  que  ce  nom  historique 
apparaissait  sur  un  monument  public. 

Transporté  de  joie,  il  se  hâte  d'acheter  ce  marbre  d'inappré- 
ciable valeur,  le  fait  conduire  en  sa  demeure,  l'étudié  à  loisir, 
en  envoie  de  fidèles  estampages  à  l'Académie  des  inscriptions  et 
à  quelques  notabilités  scientifiques,  puis,  le  10  mars,  à  la  pre- 
mière séance  de  notre  Société,  lit  une  excellente  notice  sur  les 
incidents  de  sa  précieuse  découverte,  et  sur  ses  tentatives  de 
restitution  du  texte  mutilé,  les  morceaux  manquant  à  la  dalle 
n'ayant  pu  être  retrouvés  (1). 

Dans  la  séance  suivante  (24  mars),  notre  savant  collègue, 
M.  Loiseleur,  apportait  un  nouvel  essai  d'interprétation,  plein 
d'érudition  et  de  sagacité  (2). 

Mais  tandis  que  la  Société  accueillait  avec  un  vif  intérêt  les 


(1)  Bulletin  de  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais, 
no  47, 1865,  p.  234,  t.  IV. 

(2)  Ibidem,  p.  244. 


—  472  — 

érudiles  études  élaborées  dans  son  sein,  l'éminent  épigraphiste 
M.  Léon  Renier  (de  l'Institut),  saisi  de  la  question  par  l'Acadé- 
mie des  inscriptions,  proposait  à  son  tour,  avec  sa  haute  et  légi- 
time autorité,  un  projet  de  lecture,  fort  rapproché  de  ceux  de 
nos  deux  collègues,  et  qui  fut  universellement  accepté  : 

[Lucius  Cor}i]eUus  Mag[nus,  —  Ate]pomari  [Filius,  — 
Civi]s  Senoni{us,  —  CuratG\r.  Cenah[ensiu'in,  —  Vi]vos  (pour 
Vivus)  Sibi... 

Dans  son  rapport  à  l'Académie,  M.  Léon  Renier,  après  avoir 
discuté  et  justifié  sa  restitution,  et  fixé  la  date  de  l'inscription 
au  premier  siècle  de  l'ère  chrétienne,  fit  ressortir  la  haute 
valeur  du  monument  épigraphique  retrouvé  par  M.  de  Pibrac 
et  décerna  de  justes  éloges  aux  essais  de  lecture  de  nos  deux 
collègues  (1). 

Par  un  singulier  à-propos,  l'inscription  de  Cenahum,  après 
dix-huit  siècles  d'oubli,  reparaissait  au  grand  jour,  au  moment 
précis  où  quelques  savants,  avec  plus  de  zèle,  il  faut  l'avouer, 
que  de  sérieuses  études,  s'épuisaient  d'efforts  à  raviver  les  pré- 
tentions, un  peu  vieillies,  de  la  ville  de  Gien  sur  l'héritage  histo- 
rique du  célèbre  Ernporium  Carnute. 

La  discussion  s'animait,  quand  la  découverte  de  M.  de  Pibrac 
vint  éclater  comme  une  bombe  au  milieu  du  débat. 

L'effet  en  fut  considérable.  M.  Léon  Renier,  avec  une  sage 
discrétion,  avait  dit  dans  son  lucide  rapport  que,  si  ce  texte 
épigraphique  ne  résolvait  pas  absolument  la  question,  au  moins 
apportait-il,  en  faveur  d'Orléans,  les  plus  graves  probabilités. 

Mais  il  était  réservé  à  l'année  1865  de  clore  définitivement 
cette  discussion  géographique  depuis  si  longtemps  engagée. 
Quatre  mois  après,  en  juillet  1865,  dans  une  petite  paroisse 
du  département  de  la  Nièvre,  sur  la  rive  droite  de  la  Loire, 
à  Mesve,  l'antique  Massava  de  la  carte  de  Peutinger,  la  terre, 


(1)  Sur  une  inscription  récemment  retrouvée  à  Orléans.  (Mémoire  lu  à 
l'Académie  des  Inscriptions,  par  M.  Léon  Renier,  1865.) 


—  473  — 

qui  tient  tant  de  secrets  en  réserve,  révélait  à  l'intelligente 
attention  du  curé,  M.  l'abbé  Boëre,  un  nouveau  texte  épigra- 
phique,  contenant  une  solution  péremptoire. 

L'inscription  lapidaire  de  Mesve,  par  l'identité  des  distances 
anciennes  entre  Genahum  et  Massava,  et  des  distances  actuelles 
entre  Orléans  et  Mesve,  constate  sans  hésitation  possible  que,  là 
où  est  aujourd'hui  Orléans,  là  était  autrefois  Cenahum. 

Les  inductions  tirées  de  la  découverte  de  M.  de  Pibrac  se 
trouvaient  ainsi  pleinement  confirmées,  et  la  question,  d'après 
M.  de  Gaumont  et  nos  plus  éminents  géographes,  résolue  à  tou- 
jours et  sans  appel  (1). 

Notre  généreux  collègue  s'était  empressé  de  faire  don  de  son 
marbre  épigraphique  à  notre  musée  historique.  Près  de  lui  est 
un  moulage  de  l'inscription  de  Mesve  (2).  Ils  constituent  par  leur 
ensemble  les  titres  les  plus  précieux  et  les  plus  irrécusables  de 
l'antique  origine  de  notre  cité. 

Les  investigations  archéologiques  et  les  études  artistiques 
n'absorbaient  pas  exclusivement  le  zèle  infatigable  de  M.  de 
Pibrac.  Des  travaux  d'un  autre  ordre  offrirent,  à  partir  de 
1860,  un  nouvel  aliment  à  son  activité. 

Son  rapport  sur  l'ornementation  de  l'hôtel  de  ville  avait  per- 
mis de  l'apprécier  ;  et  en  diverses  circonstances,  l'administra- 
tion municipale  avait  fait  appel  à  son  intelligence  et  à  son  goût 
éprouvé. 

Elle  y  recourut  de  nouveau  pour  résoudre  les  difficultés  sou- 
levées par  l'abaissement  du  sol  de  l'Étape  et  pour  doter  l'hôtel 
de  ville  d'un  mobilier  digne  de  la  cité. 

M.  de  Pibrac  apporta  à  ces  œuvres  communales  l'actif  dé- 


(1)  Voir  sur  celte  grave  solution  :  Nouvelles  études  sur  l'inscription 
romaine  de  Mesve.  Conséquences  de  cette  démuverte  pour  la  détermina- 
tion géographique  de  Genabum.  Orléans,  Ilerluison,  1868.  (Mémoires  de 
la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais,  t.  XI,  1868.) 

(2)  L'original  de  l'inscription  de  Mesve  est  conservé  au  Musée  lapidaire 
de  Nevers. 


■    —  474  — 

vouement  que  nul  ne  trouva  jamais  en  défaut.  Ses  avis  ne  furent 
pas  inutiles  pour  raccorder  convenablement  la  place  avec  les 
rues  environnantes  et  pour  orner  un  de  ses  côtés  de  perrons  et 
de  balustres. 

Quant  au  riche  mobilier,  en  chêne  sculpté  aux  armes  de  la 
ville,  pour  le  grand  salon  et  la  salle  du  conseil,  et  aux  beaux 
chenets  de  la  cheminée  monumentale,  exécutés  plus  tard  sur 
ses  dessins,  avec  le  concours  de  l'habile  sculpteur  AUelit,  il  n'y 
eut  qu'une  voix  pour  rendre  hommage  à  la  parfaite  convenance, 
à  la  correction  de  style,  et  à  l'élégance  artistique  de  ce  magni- 
fique ameublement. 

La  population  orléanaise  tint  compte  à  M.  de  Pibrac  de  son 
talent  et  de  son  dévouement  si  gracieusement  offerts  à  la  ville; 
aux  élections  de  1865,  elle  l'appela,  dès  le  premier  tour  de 
scrutin,  à  faire  partie  du  Conseil  municipal. 

Peu  après,  il  fut  nommé  membre  de  la  commission  des  bâti- 
ments civils. 

Il  sut,  dans  ces  diverses  fonctions,  justifier  la  confiance  dont 
on  l'avait  honoré.  De  remarquables  rapports  témoignèrent,  en 
de  nombreuses  circonstances,  que  les  préoccupations  adminis- 
tratives s'alliaient  toujours  en  lui  au  culte  des  souvenirs  histo- 
riques. 

En  1865,  le  Conseil,  sur  sa  proposition,  votait  3.500  fr. 
applicables  au  payement  des  bronzes  de  Neu\y-en-Sullias,  ache- 
tés 7.080  fr.  pour  le  musée  historique,  par  M.  Mantellier, 
son  éminent  directeur. 

En  1866,  conformément  à  ses  conclusions,  le  Conseil  associait 
la  ville  au  rachat  de  la  tour  de  Jeanne  d'Arc  à  Rouen. 

En  1867,  d'accord  avec  l'administration  municipale,  il  ap- 
puyait le  projet  d'une  loterie  pour  subvenir  à  la  restauration  et 
à  l'agrandissement  de  notre  musée  de  peinture.  La  proposition 
fut  adoptée  par  le  conseil  ;  des  circonstances  ultérieures  s'op- 
posèrent à  sa  réalisation. 

Dès  1864,  avant  son  entrée  au  conseil  municipal,  M.  de 
Pibrac  avait  été   appelé   à   la  commission  administrative  des 


—  475  — 

hospices.  Durant  quatre  années,  il  rappela,  par  son  zèle  chari- 
table, les  souvenirs  qu'y  avait  laissés  son  aïeul  lors  de  l'épidé- 
mie de  1814.  Fidèle  à  ses  constantes  habitudes,  il  voulut  pro- 
fiter de  son  libre  accès  dans  les  archives  hospitalières  pour 
en  étudier  les  trésors.  Il  avait  conçu  la  pensée  d'écrire  l'histoire 
de  cet  établissement  charitable,  fondé  au  XII«  siècle  par  le  cha- 
pitre cathédral,  doté  d'âge  en  âge  par  nos  évêques  et  les  prin- 
cipales familles  de  notre  ville. 

Quatre  années  d'infatigables  labeurs  lui  permirent  d'inven- 
torier, d'analyser  en  quelques  lignes  et  de  classer  méthodi- 
quement sur  trois  mille  fiches,  les  titres  et  registres  con- 
servés dans  ce  riche  dépôt,  bien  que  sa  vue  affaiblie  par  ces 
lectures  paléographiques  les  lui  rendît  plus  difficiles  et  plus 
pénibles. 

Sa  mort  inattendue  le  priva  d'ériger  ce  monument  à  la  cha- 
rité orléanaise;  mais  il  lui  sera  tenu  compte  d'en  avoir,  au 
prix  de  bien  des  fatigues,  posé  les  premières  assises  et  préparé 
le  désirable  achèvement. 

Tel  s'était  révélé  M.  de  Pibrac  dans  les  fonctions  adminis- 
tratives de  la  grande  cité,  tel  il  se  montra  dans  le  village  de 
Saint-Ay,  qu'il  habitait  durant  la  belle  saison. 

Il  y  avait  accepté  les  humbles  fonctions  de  trésorier  de  la 
fabrique  et  de  capitaine  des  pompiers;  mais,  là,  comme  tou- 
jours, l'artiste  et  l'antiquaire  restèrent  inséparablement  unis  au 
fonctionnaire  rural,  et  ce  séjour  de  villégiature  devint  une  des 
principales  étapes  de  ses  infatigables  labeurs. 

L'église  paroissiale  réclamait,  au  dehors,  des  travaux  consi- 
dérables et  d'utiles  appropriations  à  l'intérieur;  son  active 
coopération  aida  puissamment  à  la  réfection  de  l'édifice;  sur 
ses  dessins  furent  restaurés  les  boiseries  du  chœur  et  du  banc 
d'oeuvre  et  les  rétables  des  autels. 

Ce  n'était  pas  assez  pour  son  zèle.  Cet  antique  village, 
coquettement  assis  sur  le  coteau  de  la  Loire,  a  des  traditions 
qui  lui  sont  chères.  Son  patron,  Agylus  (Agyle  ou  Ay),  gouver- 
neur d'Orléans  au  VI»  siècle,  issu  d'une  noble  famille  du  pays, 

BULLETIN  N«  129.  3î 


—  476  — 

y  vécut  saintement.  Atteint  par  la  mort,  au  retour  d'un  pèleri- 
nage, il  voulut  reposer  au  pied  de  l'autel  où  il  avait  prié,  parmi 
ceux  qu'il  avait  aimés  durant  sa  vie.  L'église  fut  placée  sous 
son  vocable  et  ses  restes  y  étaient  vénérés. 

En  1562,  dans  l'effervescence  des  luttes  religieuses,  sa  sépul- 
ture fut  violée,  ses  ossements  dispersés  et,  depuis  trois  siècles, 
l'oubli  s'était  fait  sur  ce  qu'ils  avaient  pu  devenir. 

Une  telle  recherche  devait  tenter  notre  pieux  investigateur. 
Il  se  mit  à  l'œuvre,  et  après  plusieurs  jours  de  travaux  effec- 
tués sous  ses  yeux,  il  eut  la  consolation  de  porter  la  lumière 
sur  ces  longues  incertitudes.  Au  point  indiqué  par  les  tradi- 
tions et  les  légendes,  il  rencontra  la  tombe  du  saint,  et  ses 
ossements  que  les  sectaires  du  XVI®  siècle  avaient  seulement 
jetés  hors  du  sarcophage.  Il  eut  de  plus  l'heureuse  fortune  de 
découvrir,  dans  les  registres  de  l'état-civil,  un  titre  pleinement 
justificatif. 

Ce  fut  une  de  ses  joies  les  plus  douces  de  voir  l'autorité  reli- 
gieuse, après  mûr  examen,  sanctionner  ses  affirmations  et 
rendre  à  la  vénération  publique  les  restes  du  patron  de  la 
paroisse,  retrouvés  par  ses  soins.  Sur  la  sépulture  restaurée, 
il  put  faire  graver  cette  inscription  commémorative  :  Defunc- 
tiim  anno  593  —  Violatum  anno  i562  —  Restitiitum 
anno  i860  (1). 

L'heureux  succès  des  fouilles  de  Saint- Ay  encouragea  M.  de 
Pibrac  à  tenter,  quelques  années  plus  tard,  une  exploration 
du  même  genre  dans  l'Église  collégiale  de  Meung-sur-Loire, 
limitrophe  de  Saint- Ay. 

Lyphard,  contemporain  d'Agylus,  comme  lui  d'origine 
orléanaise,  investi  de  hautes  fonctions  judiciaires  sous  les  rois 
mérovingiens,  après  avoir  vécu  dans  le  monde,  avait  embrassé 
la  vie  religieuse  à  Saint-Mesmin-de-Mici.  Il    mourut  en  550, 

(1)  Découverte  du  tombeau  mérovingien  de  saint  Ay,  vicomte  d'Or- 
léans, par  A.  DU  Faur  de  Pibrac.  (Extrait  du  tome  V  des  Mémoires 
de  la  Société  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  d'Orléans,  27  pages  et 
2  planches.)  Orléans,  18GL 


—  477  — 

dans  l'abbaye  qu'il  avait  fondée  à  Meung-sur-Loire,  et  y  fut 
inhumé. 

Ses  restes,  vénérés  depuis  lors,  temporairement  déplacés, 
vers  le  XI«  siècle,  furent,  au  XII«  ,  solennellement  réintégrés 
dans  l'Église  qui  portait  son  nom. 

Au  XVIe  siècle,  les  sectaires  de  la  Réforme  violèrent  sa 
sépulture  comme  ils  avaient  fait  à  Saint-Ay  et  à  Cléry,  et,  selon 
la  tradition,  les  ossements,  livrés  aux  flammes,  auraient  été 
presque  entièrement  consumés. 

Les  évêques  d'Orléans  possèdent,  à  Meung,  un  château  féodal 
et  une  résidence;  l'un  d'eux,  Germain  de  GuesUs,  fut,  en  1587, 
inhumé  dans  cette  Église. 

Diverses  questions  restaient  dès";  lors  indécises. 

Les  restes  de  saint  Lyphard  avaient-ils  été  complètement 
détruits  par  les  flammes  en  4562,  hormis  ceux,  en  petit 
nombre,  qu'une  pieuse  femme  parvint  à  soustraire  à  la  pro- 
fanation et  que  l'on  vénère  encore  aujourd'hui? 

La  sépulture  de  Germain  de  Gueslis  occupe-t-elle  identique- 
ment la  place  où  fut  autrefois  celle  de  saint  Lyphard? 

M.  de  Pibrac  fut  prié  d'aider  de  son  érudite  expérience 
la  vérification  de  ces  faits  archéologiques  et  religieux.  Après 
une  étude  approfondie  des  documents,  il  entreprit,  à  l'inté- 
rieur de  l'église,  des  fouilles  méthodiquement  dirigées. 

La  lumière  se  fit  complètement.  Il  fut  constaté  : 

En  premier  lieu,  que  la  tombe  mérovingienne  de  saint 
Lyphard  avait  été  brisée  au  XVIe  siècle  ; 

Puis  que  ses  ossements,  rompus  d'abord,  avaient  ensuite  été 
brûlés  près  du  pilier  d'angle  du  transept  et  de  la  nef;  les  assises 
inférieures,  calcinées  par  le  feu,  rendent  aujourd'hui  encore, 
de  cette  indigne  profanation,  un  témoignage  accusateur; 

En  second  lieu,  que  le  corps  de  Ms^"  Germain  de  Gueslis  repo- 
sait, non  dans  la  tombe  de  saint  Lyphard,  brisée  en  1562,  mais 
dans  le  caveau  où  elle  avait  été  originairement  déposée. 

Le  mémoire  en  lequel  notre  docte  collègue  rendait  compte 
de  ses  recherches  documentaires  et  des  fouilles  opérées  sous  sa 
direction  fut,  en  avril  1866,  lu,  par  lui,  à  la  réunion  des  délé- 


—  478  — 

gués  des  Sociétés  savantes,  à  la  Sorbonne,  au  nom  de  notre 
Compagnie.  La  parfaite  érudition,  la  discussion  méthodique,  le 
style  sobre  et  élégant  de  ce  remarquable  travail,  lui  obtinrent 
un  légitime  succès.  Avec  quelques  autres  morceaux  d'élite,  il 
fut  publié  à  l'imprimerie  nationale,  par  décision  et  aux  frais  du 
Comité  des  travaux  historiques  (1). 

Dans  les  communes  limitrophes  du  village  où  notre  laborieux 
confrère  allait,  pendant  la  belle  saison,  chercher  quelque  repos, 
nul  incident  archéologique  n'échappait  à  sa  vigilance,  tout  sou- 
venir historique  sollicitait  ses  études. 

Il  apprend  qu'une  ancienne  église  des  environs  de  Beaugency 
est  menacée  d'être  transformée  en  abattoir  ;  sa  plume  alerte  e 
incisive  vient  en  aide  au  vieil  oratoire,  défend  sa  cause  et  lui 
évite  une  douloureuse  profanation. 

Le  château  de  Voisins,  situé  près  de  son  habitation,  rappelait 
incessamment  à  sa  pensée  la  célèbre  abbaye  de  femmes,  de 
l'ordre  de  Citeaux,  qu'un  siècle  écoulé  n'a  pu  faire  oublier  dans 
la  contrée,  où  elle  prospéra  si  longtemps. 

Placé,  pour  ainsi  dire,  au  foyer  de  ces  souvenirs  monastiques, 
si  curieux  pour  notre  histoire  orléanaise,  il  conçut  le  projet  de 
les  recueillir.  Il  se  mit  donc  à  compulser  les  documents,  à  dé- 
chitîrer  les  chartes,  à  interroger  les  traditions,  puis  à  coordon- 
ner tout  l'ensemble.  Après  vingt  ans  de  travail,  en  1882,  il  fit 
paraître  son  Histoire  de  l'ahbaije  de  Voisins,  l'un,  assurément, 
de  ses  meilleurs  écrits,  digne  de  servir  de  prolégomènes  au  pré- 
cieux cartulaire  que  possèdent  nos  archives  départementales,  et 
que  notre  Société  va  prochainement  publier. 

Dans  un  récit  plein  d'attrait  se  déroule  la  série  des  faits  histo- 
riques et  religieux  qui  constituent  l'existence  de  ce  monastère, 
depuis  sa  fondation  en  1215  jusqu'à  son  extinction  en  1778  : 

(1)  Découverte  de  la  sépulture  de  saint  Lyphard,  magistrat  Orléanais 
du  VI'  siècle^  par  M.  le  comte  de  Pibrac,  membre  de  la  Société  archéolo- 
gique et  historique  de  lOrléanais,  avec  planches.  —  Imprimerie  Impé- 
riale, 1867. 


—  479  — 

les  donations  qui  successivement  l'enrichirent,  les  noms  de  ses 
bienfaiteurs,  la  biographie  sommaire  de  ses  abbesses,  les  inci- 
dents anecdotiques  dont  s'émaiile  parfois  la  gravité  de  ses  an- 
nales, les  dissensions  qui,  aux  temps  agités  du  Jansénisme, 
troublèrent  la  paix  de  ses  cloîtres,  la  diminution  successive  du 
nombre  des  religieuses,  la  résistance  des  rares  survivantes  qui, 
réduites  à  trois,  puis  à  deux,  puis  à  une  seule,  ne  pouvaient  se 
résigner  à  voir  leur  chère  abbaye  mourir,  enfin  la  suppression 
du  monastère  par  décision  épiscopale  et  l'attribution  de  ses  biens 
à  l'abbaye  blaisoise  de  Notre-Dame  du  Lieu. 

Des  tableaux  synoptiques  dressés  avec  soin,  des  documents 
originaux  extraits  du  cartulaire,  des  détails  archéologiques 
appuyés  de  plans  et  de  dessins,  donnent  à  cette  étude  historique 
un  véritable  intérêt  (1). 

Notre  illustre  évoque  Mg""  Dupanloup  honorait  M.  de  Pibrac 
d'une  vive  affection.  Dans  un  de  ses  voyages  à  Rome,  il  voulut 
déposer  lui-même  aux  pieds  du  Souverain-Pontife  un  exem- 
plaire manuscrit  de  cette  histoire  encore  inédite  de  l'abbaye  de 
Voisins,  aujourd'hui  conservé  dans  la  bibliothèque  du  Vatican. 
Un  Bref  des  plus  flatteurs,  adressé  à  l'auteur  le  2  mars  1864  et 
signé  de  la  main  de  Pie  IX  fut  la  digne  récompense  de  cet 
hommage  filial  (2). 


Une  vie  si  généreusement  dépensée  au  service  de  la  science 
historique,  de  si  persévérants  travaux  et  de  si  belles  décou- 
vertes, semblaient  assurer  à  M.  de  Pibrac  les  distinctions  que 
les  études  sérieuses  peuvent  légitimement  espérer. 

Il  n'en  fut  pas  ainsi  :  notre  vénéré  collègue  eut  l'honneur  de 
mériter  ces  hautes  récompenses,  il  n'eut  pas  l'heureuse  fortune 
de  les  recueillir. 

Le  7  avril  1866,  à  l'une  des  solennités  de  la  Sorbonne-  peu 

(1)  Histoire  de  l'abbaye  de  Voisins,  ordre  de  Citeaux,  diocèse  d'Or- 
léans, par  A.  DU  Faur,  comte  de  Pibrac.  Orléans,  1882. 
v2)  Voir  le  Bref  à  l'Appendice. 

BULLETIN  N»  129.  32. 


—  480  — 

après  les  fouilles  de  Saint-Euverte  et  l'inscription  de  Genabum, 
il  reçut  de  M.  le  Ministre  de  l'instruction  publique  les  palmes 
d'officier  d'Académie.  Il  n'obtint  jamais  rien  de  plus. 

Ses  amis,  justes  appréciateurs  de  son  mérite,  s'affligeaient, 
plus  que  lui,  d'un  inexplicable  délaissement. 

Les  témoignages  multipliés  d'une  considération  justement 
acquise  purent  du  moins  l'en  dédommager. 

Les  Sociétés  savantes  tenaient  à  honneur  d'inscrire  son  nom 
sur  leurs  listes. 

En  1843,  on  l'a  dit  plus  haut,  la  Société  d'agriculture, 
sciences,  belles-lettres  et  arts  d'Orléans,  l'accueillait  dans 
son  sein. 

Lorsqu'en  1863,  M?'  Dupanloup  voulut  renouer  l'ancienne 
tradition  des  Écoles  et  des  Académies  épiscopales,  et  réunit 
autour  de  lui,  sous  la  belle  devise  :  Christianœ  veritatis  et  lit- 
terarum  concordia,  un  groupe  d'hommes  instruits,  dévoués  à 
la  fois  à  la  religion  et  aux  lettres,  M.  de  Pibrac  fut  l'un  des 
premiers  inscrits  sur  sa  liste  de  fondateurs. 

L'année  suivante  (1864),  ce  fut  à  notre  tour  de  l'accueillir 
en  notre  Compagnie. 

Le  25  mai  1865,  la  Société  des  antiquaires  de  France  lui 
conférait  le  titre  de  correspondant  national. 

L'Académie  des  sciences  et  belles- lettres  de  Toulouse,  et  la 
Société  archéologique  du  Midi  de  la  France,  l'associaient  égale- 
ment à  leurs  travaux. 

Dans  ces  nombreuses  réunions,  vouées,  sous  des  points  de 
vue  divers,  à  de  sérieuses  études,  M.  de  Pibrac  avait  toujours 
une  place  considérable  ;  sa  parole,  grave  et  toujours  bienveil- 
lante, était  respectueusement  écoutée,  ses  communications 
accueillies  avec  empressement. 

Les  suffrages  de  ses  concitoyens,  de  hautes  amitiés,  d'affec- 
tueuses déférences,  s'unissaient  aux  sympathies  des  Sociétés 
savantes. 

Enfin  l'insigne  faveur  que  le  souverain  Pontife  daigna  lui 
accorder  fut,  pour  son  cœur  profondément  religieux,  la  conso- 
lation d'un  douloureux  oubli. 


—  481  — 

Dévoué,  comme  l'était  M.  de  Pibrac,  aux  souvenirs  de  sa  ville 
natale,  il  ne  pouvait  demeurer  indifférent  à  ceux  de  sa  propre 
famille.  Aussi  le  culte  de  cette  part  si  précieuse  à  ses  yeux  de 
son  patrimoine  héréditaire  fut-elle  l'objet  constant  de  ses 
pensées. 

Allié  de  près  au  vénérable  fondateur  de  notre  musée  de  pein- 
ture, il  consacra,  en  1855,  à  son  digne  fils,  le  comte  Adrien  de 
Bizemont,  une  notice  nécrologique  où  la  délicatesse  des  appré- 
ciations s'inspire  des  plus  nobles  sentiments  du  cœur. 

Il  professait  pour  le  célèbre  auteur  des  quatrains  un  respect 
quasi-filial  ;  il  recueillait  avec  une  pieuse  sollicitude  ses  por- 
traits, ses  manuscrits  et  les  nombreuses  éditions  de  ses  œuvres. 

Le  vieux  manoir  de  Pibrac,  possédé  depuis  le  XVIe  siècle  par 
sa  famille,  lui  était  également  cher.  Sa  restauration,  dirigée 
par  les  éminenls  conseils  de  M.  VioUet-Leduc,  le  préoccupait 
constamment. 

Pour  l'honorer  plus  encore,  il  entreprit  d'en  retracer  l'his- 
toire, et  cette  monographie,  œuvre  de  sa  vieillesse,  n'est  infé- 
rieure à  aucun  de  ses  meilleurs  écrits. 

Après  avoir  déduit  de  titres  authentiques  que  l'administra- 
tion religieuse  du  village  fut  durant  700  ans,  de  1128  à  1789, 
confiée  aux  Frères  hospitaliers  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  dont 
un  Grand  Prieur  résidait  à  Toulouse,  et  respectueusement  rap- 
pelé le  nom  vénéré  de  la  sainte  bergère  de  Pibrac,  Germaine 
Cousin,  dont  les  restes,  retrouvés  en  1661,  furent  depuis  lors 
conservés  dans  la  sacristie  de  l'église  paroissiale,  il  retrace  la 
série  des  faits  historiques  où  sa  famille  prit  une  large  part. 

Ce  petit  fief  de  Pibrac  mouvait,  à  l'origine,  de  la  puissante 
seigneurie  de  l'Isle-Jourdain.  En  1323,  il  entra  dans  le  domaine 
royal  par  la  condamnation  à  mort  du  sire  de  l'Isle-Jourdain,  et  la 
confiscation  de  ses  biens. 


(1)  Pibrac,  Histoire  de  l'église,  du  village  et  du  château,  par  du 
Faur,  comte  de  Pibrac  Iq-8",  60  pages,  1882.  (Extrait  des  Mémoires  de 
l'Académie  des  sciences,  inscriptions  et  belles-lettres  de  Toulouse.) 


—  482  — 

En  1515,  le  château  advint  à  la  famille  du  Faur  par  le  ma- 
riage de  Pierre  du  Faur  avec  Causide  Douce,  fille  de  Jean  Doux, 
seigneur  de  Pibrac.  Ils  le  réédifièrent  complètement  en  1540. 

Leur  cinquième  fils,  Guy  du  Faur  de  Pibrac,  chancelier  de 
Navarre,  le  meubla  somptueusement;- y  reçut  des  hôtes  illustres, 
le  Président  de  Thou,  le  savant  Pierre  Pithou  et  Catherine  de 
Médicis,  qui,  se  rendant  aux  conférences  de  Nérac,  y  coucha  le 
10  novembre  1579.  Guy  de  Pibrac  y  composa  ses  quatrains, 
publiés  pour  la  première  fois  en  1574  et  devenus  si  populaires, 
ainsi  que  son  poème  sur  les  plaisirs  de  la  vie  rustique.  Son 
cabinet  est  conservé  dans  une  des  tours  et  contient  des  boiseries 
Renaissance  d'un  merveilleux  travail. 

Après  la  mort  du  chancelier  de  Navarre  en  1584,  le  château 
resta  en  la  possession  de  ses  descendants  jusqu'à  l'extinction  de 
sa  ligne  en  1788.  A  cette  époque,  il  advint  par  testament  à  la 
branche  cadette,  qui  le  possède  aujourd'hui. 

A  ce  résumé  d'actes  authentiques,  l'auteur  a  joint  des  détails 
d'un  réel  intérêt,  puisés  dans  des  inventaires  de  famille,  sur 
l'ameublement  d'une  habitation  seigneuriale  aux  XYI^,  XVII« 
et  XVIIIe  siècles. 

Cette  étude  historique,  publiée  en  1882,  suscita  dans  la  stu- 
dieuse capitale  du  Languedoc  une  touchante  manifestation  en- 
vers son  vénérable  et  sympathique  auteur. 

Le  23  mai  1882,  les  membres  de  l'Académie  des  sciences 
et  belles-lettres,  et  ceux  de  la  Société  archéologique  de  Tou- 
louse, vinrent,  en  une  sorte  de  pèlerinage,  au  vieux  manoir  du 
conseiller  de  Catherine  de  Médicis  et  de  Henri  IV.  On  visite 
respectueusement  son  cabinet  de  travail  et  la  chambre  de 
la  reine  Catherine  ;  on  examine  les  travaux  déjà  terminés 
et  ce  qui  reste  encore  à  faire;  et  les  feuilles  locales,  en  publiant 
le  récit  de  cette  solennité  toute  provinciale,  rendirent  en  termes 
chaleureux  un  égal  hommage  au  bon  goût  de  la  restauration  et 
à  la  gracieuse  urbanité  de  l'arrière-neveu  de  Guy  de  Pibrac. 

Ainsi  s'écoulaient  les  dernières  années  du  collègue  aimé  que 


—  483  — 

nous  devions  bientôt  perdre.  L'âge,  en  blanchissant  ses  cheveux, 
ne  portait  nulle  atteinte  aux  brillantes  qualités  de  sa  jeunesse, 
et  semblait,  au  contraire,  leur  imprimer  plus  de  vigueur  et  de 
maturité.  Soutenu  dans  les  inévitables  épreuves  de  la  vie  par  le 
sentiment  d'une  considération  justement  acquise,  la  fermeté  de 
ses  religieuses  croyances,  la  tendresse  de  sa  digne  épouse  et  la 
respectueuse  affection  de  ses  fils,  la  mort,  qui  l'atteignit  presque 
à  rimproviste,  le  trouva  préparé  au  suprême  sacrifice. 


Selon  le  vœu  de  la  Société,  j'ai  tâché,  dans  la  mesure  de  mes 
forces,  de  remettre  sous  vos  yeux,  avec  quelques  détails,  la  vie 
laborieuse  de  notre  regretté  collègue.  Mais  cette  incomplète 
esquisse  ne  saurait  dignement  retracer  les  dons  précieux  qui 
nous  le  rendaient  si  cher.  Vos  cœurs.  Messieurs,  suppléeront 
à  mon  insuffisance,  et  le  nom  de  M.  de  Pibrac  vivra  longtemps 
parmi  nous. 

D'autres  hommages,  d'ailleurs,  y  perpétueront  son  souvenir. 

Déjà,  sur  une  toile  magistrale,  honorée  des  plus  hauts  suf- 
frages, l'habile  pinceau  d'un  de  ses  fils,  noblement  inspiré  par  le 
respect  et  l'affection,  a  su  faire  revivre,  avec  une  rare  fidélité, 
la  grave  physionomie  où  se  reflétaient,  à  la  fois,  l'élévation  des 
pensées  et  l'austère  dignité  qui  devaient  caractériser,  semble- 
t-il,  les  magistrats  et  les  lettrés  contemporains  de  son  illustre 
ancêtre. 

Nous  avons  aussi  la  confiance  que  son  laborieux  dépouille- 
ment de  nos  archives  hospitalières  ne  demeurera  pas  stérile. 
Un  membre  de  notre  société,  dont  mieux  que  personne  je 
connais  les  aptitudes  spéciales,  mais  dont  seul  je  ne  puis  faire 
ici  l'éloge,  tentera,  nous  l'espérons,  au  prix  de  longues  études, 
d'asseoir  sur  ces  bases  l'histoire  de  nos  hospices  séculaires. 

Peut-être  serait-il  permis  de  désirer  plus  encore. 

Les  amis  de  notre  archéologie  provinciale,  dévoués,  comme 
l'était  M.  de  Pibrac,  au  culte  de  ces  vieux  souvenirs,  verraient, 


—  484  - 

avec  bonheur,  ses  intéressants  mémoires,  épars  dans  des  re- 
cueils divers,  parfois  difficiles  à  rencontrer  aujourd'hui,  se 
grouper,  en  faisceau,  dans  une  publication  nouvelle,  métho- 
diquement coordonnés  pour  se  fortifier  l'un  par  l'autre.  Ce 
recueil  tout  Orléanais  serait  un  précieux  mémorial  des  princi- 
pales découvertes  faites,  en  notre  temps,  dans  le  riche  trésor  de 
nos  antiquités  locales.  Il  serait  un  légitime  hommage  au  savant 
dont  le  nom  en  est  inséparable. 

Si  ces  vœux  venaient  à  s'accomplir,  l'homme  excellent,  dont 
la  perte  nous  est  si  douloureuse,  ne  nous  serait  pas  ravi  tout 
entier.  Ses  traits  nous  seraient  conservés  dans  une  fidèle  pein- 
ture ;  sa  belle  intelligence  revivrait  dans  les  œuvres  qui  furent 
l'objet  de  ses  chères  éludes,  le  tribut  de  son  patriotisme  et 
l'honneur  de  sa  vie. 


485  — 


APPENDICE 


BREF  DU  PAPE  PIE  IX  (1) 

Plus  :  p.  p.  IX. 

Dilecte  fili,  salutem  et  apostolicam  benedictionem.  Quanto 
nos  prosequaris  amore  et  obsequio  non  minus  litterœ  tuœ 
significarunt  nobis,  quam  oblata  historia  Viciniensis  monasterii 
diuturno  labore  accurataque  solertia  a  te  elucubrata  et  uti  pignus 
animi  addictissimi  submissa  nobis  per  eximium  Episcopum 
tuum  fratrem  nostrum.  Multipliées  equidem  gravissimœque 
cura3  nostrœ  nondum  nos  frui  siverunt  ejus  lectione.  Verum 
hujus  modi  opéra  quœ  per  latentia  aut  rarissima  monumenta  a 
bibliothecis  vel  tabulariis  eruta  chronologiam  restituunt,  pra}te- 
ritarum  œtatum  mores  hominumque  memoriam  et  gesta  in 
lucem  educunt,  qua3que  monasticarum  institutionum  bénéficia 
objiciunt  oculis,  ac  detrimenta  abolitionis  illarum,  causasque 
recensent  undè  ortum,  incrementa  declinationem,  exitium 
duxerunt.  Sicuti  non  parum  prodesse  putamus  historia^,  sic 
haud  levi  emolumento,  iis  esse  posse  arbitramur  qui  non 
temere  et  è  prasconceptis  opinionibus,  sed  experientia  duce  de 
factis  et  rerum  indole  decernere  cupiunt.  Gratulamur  itaque  tibi 
quod,  dum  patrio  ductus  amore,  illustrandam  suscepisti  sedem 
nobilis  olim  asceterii,  hujus  modi  contuieris  bénéficia  historiœ 
cuUoribus.  Simul  vero  gratum  tibi  signifîcamus  animum  nos- 

(1)  Voir  page  479. 


—  486  - 

trum.  Cujus  ut  pignus  habeas  indubium,  sicut  et  paternao  quû 
te  compleclimur  benevolentia?,  benedictionem  apostolicam  libi 
tolique  familia;  tuse  peramanter  impertimus.  —  Datum  Romaî 
apud  Sanctum  Petrum  die  2  martii  1864,  Pontificatus  nostri 
anno  xviii. 

Plus   p.    p.    IX. 

Dilectio  filio  Germano  Philippe  Anatolio    du   Faur   Comiti 
Pibracensi. 

AureHanis. 


Imp.  Owirai  JM*b,~OiUMu. 


BULLETIN 


DE   LA  SOCIETE 


ARCDÉOIOGIOUE  ET  HISTORIOUE  DE  L'ORLÉANAIS 


N'  150. 

TROISIÉiME  TRIMESTRE  DE    1880. 


Séance     du    vendredi     9    juillet     1886. 
Présidence  de  M.  Tranchau,  président. 

Parmi  les  ouvrages  déposés  sur  le  bureau,  M.  le  Président  signale  : 
Les  Juifs  dans  les  Etats  français  du  Saint-Siège  au  moyen  âge,  par 
M.  René  de  Maulde,  hommage  de  l'auteur.  11  relève  dans  la  Chronique 
des  arts  un  article  sur  l'Ecole  du  Louvre,  dans  lequel  on  fait  l'éloge 
du  cours  professé  par  M.  G.  Lafeneslre,  notre  compatriote,  membre 
correspondant  de  la  Société;  — dans  \c  Bulletin  de  la  Société  d'agricul- 
ture, sciences,  belles-lettres  et  arts  d'Orléans  (t.  XV,  n"  i),  un  travail 
intitulé  :  Documents  d'épigraphie  orléanaise,  par  M.  L.  Durauys,  et  le 
Rapport  sur  ce  travail  par  M.  l'abbé  Gochard;  — dans  h  Revue  archéo- 
logique, une  note  de  M.  Germain  Rapst  sur  le  tombeau  de  saint  Martin 
par  saint  Éloi,  et  une  de  M.  Paul  Tannery  sur  les  chiiïres  arabes  dans 
les  manuscrits  grecs  ;  —  enlin  dans  le  Bulletin  de  la  Société  del'histoire 

BULLETIN   K"    130.  33 


-  488  - 

de  Frmce,  la  réélection  de  M.  Baguenaiilt  de  Puchesse  comme  membre 
du  conseil  avec  MM.  V.  Duruy,  L.  Gautier,  G.  Picot. 

La  Société  apprend  avec  une  vive  satisfaction  le  nouvel  honneur 
conféré  à  un  de  ses  membres.  Ce  même  Bulletin  contient  un  discours 
du  président,  M.  G.  Picot,  qui  rend  hommage  à  la  mémoire  de 
M.  Egger. 

—  Lecture  est  donnée  de  plusieurs  lettres  : 

1"  De  M.  de  Maulde,  sollicitant  une  souscription  à  la  Revue  de  la 
Société  d'histoire  diplomatique  et  internationale,  qui  vient  de  se 
fonder. 

La  Société  décide  qu'elle  échangera,  s'il  y  a  lieu,  ses  publications 
avec  celles  de  la  nouvelle  Pievue  et  ajourne,  (juant  à  présent,  la  ques- 
tion d'abonnement. 

2°  De  M.  Grellet-Balguerie,  annonçant  l'envoi  d'un  mémoire  sur 
Saint  Dagobert  III,  martyrisé  à  Stenay  ; 

3°  De  M.  l'abbé  l'erton,  demandant  en  quoi  consistaient  Les  droits 
de  justice  des  chevaliers  du  bailliage  d'Orléans,  en  leurs  terres  et 
seigneuries  ; 

4°  De  M.  Pierre  d'Arc,  demandant  la  publication  dans  nos  Mémoires 
d'une  Bibliographie  des  ouvrages  relatifs  à  Jeanne  d'Arc,  qu'il  vient 
de  composer. 

La  Société,  considérant,  d'une  part,  qu'un  travail  de  même  nature 
fait  par  un  autre  de  ses  membres  correspondants,  M.  Stein,  est  à  la 
veille  de  paraître,  et,  d'autre  part,  que,  d'après  ses  statuts,  elle  doit 
avoir  entendu  et  renvoyé  à  la  commission  des  publications  tout  travail 
destiné  à  ses  Mémoires,  ne  croit  pas  pouvoir  accueillir  cette  proposition. 
M.  le  Président  se  charge  d'expliquer  cette  décision  à  M.  Pierre  d'Arc. 

La  parole  est  ensuite  donnée  à  M.  G.  Baguenault  de  Puchesse, 
qui  a  bien  voulu  se  charger  de  rendre  compte  de  l'important  ouvrage 
de  M.  le  marquis  de  Courcy,  intitulé  :  La  Coalition  de  IllOi  contre 
la  France. 

Voici  le  résumé  de  la  note  lue  par  lui  : 

La  lin  de  la  guerre  de  la  succession  d'Espagne,  les  décisives 
victoires  de  Villars,  ses  négociations  à  Jlastadt  avec  le  prince 


—  489  — 

Eugène,  son  rival  de  la  veille  sur  les  champs  de  bataille,  le 
rétablissement  de  l'équilibre  européen  par  les  traités  d'Utrecht, 
tel  est  le  vaste  sujet  de  cet  ouvrage,  où  se  révèlent  les  meilleures 
qualités  de  l'historien  avec  la  compétence  marquée  de  l'ancien 
diplomate. 

Ce  qui  fait  surtout  le  mérite  de  ce  grand  et  beau  travail, 
c'est  le  nombre  considérable  de  documents  inédits  que  l'auteur 
a  tirés  du  dépôt  des  archives  des  Affaires  étrangères.  Il  a  pu, 
grâce  à  cette  mine  précieuse  qui  contient  tant  de  richesses 
inexplorées,  retracer  avec  des  détails  tout  nouveaux  les  péri- 
péties de  ces  négociations  laborieuses,  tant  de  fois  rompues  et 
renouées. 

On  rencontre  fréquemment,  surtout  dans  le  deuxième  volume, 
de  longs  et  très  intéressants  fragments  de  correspondances 
restées  secrètes  ou  imparfaitement  connues. 

On  y  suit,  exposées  avec  beaucoup  d'art  et  de  finesse,  les 
phases  d'un  vrai  duel  diplomatique  entre  les  deux  plus  grands 
hommes  de  guerre  de  ce  temps.  Le  portrait  des  deux  personnages 
est  tracé  de  main  de  maître  ;  rien  de  leur  physionomie,  de  leur 
caractère,  de  leurs  habitudes,  n'a  échappé  au  peintre. 

Villars  a-t-il  été  aussi  habile  négociateur  que  grand  et  heu  - 
reux  général?  S'est-il  au  contraire  laissé  duper  par  l'apparente 
bonhomie  du  prince  Eugène  ?  Si  le  débat,  depuis  longtemps 
ouvert  sur  ce  point,  n'est  pas  absolument  clos  par  le  livre  de 
M.  le  marquis  de  Courcy,  toujours  est-il  qu'on  trouve  réunis 
pour  la  première  fois  tous  les  éléments  nécessaires  pour  un 
examen  minutieux  de  la  question. 

Cette  étude  approfondie  d'une  période  si  importante  de  notre 
histoire  militaire  et  diplomatique  lui  fait  le  plus  grand  honneur, 
et  ajoute  à  la  notoriété  qu'il  avait  déjà  acquise  par  un  livre 
composé  au  retour  d'un  séjour  fait  en  Chine  comme  secrétaire 
d'ambassade  :  l'Empire  du  miliPAi, 

Notre  honoré  collègue  nous  permettra  de  joindre  à  nos  com- 
pliments un  regret,  celui  de  ne  pas  recevoir  plus  souvent  de  sa 
plume  habile  des  travaux  spécialement  consacres  à  noire  pro- 
vince et  à  notre  Société. 


—  490  — 

—  La  commission  nommée  pour  l'examen  des  noies  conrernant 
riIôtcl-Dieu  d'Orléans,  recueillies  par  M.  le  comte  de  Pibrac,  rend 
compte,  par  l'organe  de  son  président,  i\I.  de  Molandon,  de  sa  déli- 
bération. Notre  honorable  collègue  annonce  que  M.  de  Beaucorps, 
sur  les  instances  de  la  commission,  a  bien  voulu  se  charger  de  les 
étudier  à  son  temps,  et  de  les  prendre  pour  guide  dans  un  travail 
historiiiue  qu'il  avait  depuis  longtemps  en  vue  sur  cette  maison  hospi- 
talière. 

La  Société,  reconnaissante  des  intentions  de  M.  de  Beaucorps,  l'en 
remercie  vivement. 

—  M.  de  Beaucorps  entrelient  la  Société  de  plusieurs  objets  an- 
tiques trouvés  à  Melleray,  commune  d'Oinville,  canton  de  Janvillc 
(Eure-et-Loir),  savoir  :  une  balle  de  fronde,  un  buste  du  dieu  Risus 
en  terre  cuite,  quelques  fragments  de  poterie  rouge. 

—  M.  de  Molandon  communique,  de  la  part  de  M.  Francis  Pérot, 
de  l\Ioulins,  une  double  note  tirée  des  Archives  de  V Allier  : 

1"  Copie  d'un  envoi  de  poudre,  d'argent  et  pièces  d'artillerie,  de 
Moulins  à  Orléans,  pendant  le  siège  de  1429; 

2°  Un  article  de  compte  par  lequel,  en  IGTC»,  le  trésorier  de  la  ville 
do  Moulins  a  payé  à  Louis  Roy,  maîlre  jardinier  à  Orléans,  la  somme 
de  150  livres,  pour  prix  de  200  arbres  destinés  aux  plantations  faites 
pour  les  promenades  de  cette  ville,  —  preuve  que  les  pépinières 
d'Orléans  étaient  déjà  célèbres  à  cette  époque. 


ISéancc   du    vendredi    23    juillet    1886. 
Présidence  de  M.  Tranciiau,  président. 

M.  le  Président  annonce  en  ces  termes  la  mort  de  iM.  Jourdain, 
membre  de  l'Institut,  membre  honoraire  de  la  Société  depuis  1875. 


—  491 


Messieurs 


Notre  Société  a  une  nouvelle  perte  à  déplorer.  Le  20  juillet 
est  mort,  à  soixante-neuf  ans,  un  de  ses  membres  honoraires 
les  plus  éminents,  M.  Charles^  Jourdain,  qui  nous  appartenait  à 
ce  titre  depuis  1875.  Né  en  1817,  il  a  parcouru  une  laborieuse 
et  brillante  carrière  comme  professeur  de  philosophie,  inspec- 
teur irénéral  de  l'Université,  secrétaire  général  du  ministère  de 
l'instruction  publique,  membre  de  l'Académie  des  inscriptions 
et  belles-lettres,  membre  du  Conseil  de  perfectionnement  de 
l'École  des  Chartes,  président  de  l'Association  pour  l'encourage- 
ment des  études  grecques,  etc. 

Les  ouvrages  de  M.  Jourdain  sont  nombreux  ;  la  plupart  se 
rattachent  à  ses  études  approfondies  en  philosophie  ;  ainsi  :  La 
Philosophie  de  saint  Thomas,  une  édition  des  Œuvres  philo- 
sophiques d'Arnauld,  de  Nicole  et  d'Abélard.  Le  plus  célèbre 
au  point  de  vue  littéraire  est  V Histoire  de  l'Université  de 
Paris  aux  XVII'^  et  XVIII^  siècles.  Il  a  publié,  en  outre,  un 
grand  nombre  de  Mémoires  dans  beaucoup  de  recueils,  surtout 
le  Journal  des  Savants  et  le  Bulletin  de  la  Société  de  rHis- 
toire  de  France,  dont  il  a  rappelé  les  services  et  les  travaux 
dans  une  très  intéressante  notice  en  1884.  M.  Jourdain  tenait 
une  grande  place  dans  l'érudition  française.  Il  honorait  notre 
Société  d'une  particulière  bienveillance,  et  nous  adressait  la 
plupart  de  ses  brochures.  La  collection  complète  en  serait  d'un 
très  grand  prix  pour  notre  bibliothèque. 

Nous  adressons  à  la  famille  de  M.  Jourdain  l'hommage  de 
notre  plus  respectueuse  sympathie. 

—  Parmi  les  ouvrages  déposés  sur  le  biiroau,  M.  lo  Président 
signale  : 

1°  Le  discours  de  M.  le  Ministre  de  rinbtruction  publique  à  la  Sor- 
bonne,  188(». 

2"  Le  Carlidaire  de  Ljjon  (1«'"  vol.),  par  M.  Guigue,  documents 


-  492  — 

antérieurs  à  1255,  hommage  do  l' Académie  de  Lyon,  qui  envoie  en 
même  temps  le  XXIII^  volume  de  ses  savants  Mémoires  (section  des 
lettres)  ; 

3"  Documents  d'épigraphie  orléanaise,  par  M.  Léon  Dumuys,  et 
Rapport  sur  ce  travail,  par  M.  l'abbé  Cochard,  hommage  de  l'auteur 
et  (lu  rapporteur. 

Des  remercîments  sont  votés  aux  donateurs. 

—  M.  le  Président  relève,  dans  le  n»  69  des  Bulletins  de  la  So- 
ciété dunoise,  un  mémoire  intitulé  :  Epîtres  farcies  pour  les  fêles  de 
saint  Etienne  et  de  l'Epiphanie,  par  M.  Cuissard,  d'Orléans,  épîtres 
tirées  des  manuscrits  de  Flcury,  n"  97  de  la  liibliothèque  d'Orléans, 
et  un  article  de  notre  collègue,  M.  l'abbé  Sainsol,  intitulé:  Testa- 
ment d'une  noble  damoiselle,  Hélène  de  Beaufils,  châtelaine  de  Ville- 
pion;  —  dans  la  Chronique  de?.  Deaux-Arti,  l'histoire  de  la  décou- 
verte de  la  momie  authenticjue  du  grand  Sesostris  (Uamsès  II),  par 
M.  Maspcro;  —  dans  le  Polybiblion,  un  article  de  notre  collègue, 
M.   Baguenault  de  Puchesse,  sur  l'ouvrage  du  comte  de  Bâillon, 
Hcnrietle-Anne  d'Angleterre;  l'annonce  de  la  mort  du  savant  histo- 
rien allemand,  Léopold  Ranke,  auteur  d'œuvres  magistrales  :  Les 
Piipts  romainx,  leur  Eglise  et  leur  Etal  aux  XV I"  et  XVII^  siècles  ; 
Histoire  de  l'Allemagne  au  tcwps  de  la  Réforme,  Histoire  de  Prusse, 
Histoire  de  France  aux  XVI'^  et  XV [[^  siècles,  etc.;  la  publication 
prochaine  par  M.  René  de  Maulde  d'un  Recueil  des  Capitulaires  et  des 
Ordonnances  des  rois  de  la  troisième  race  relative  à  l'étranger  ;  —  enfin, 
dans  le  Bulletin  de  Saint-Omcr,  le  compte-rendu  de  la  thèse  soutenue 
par  M.  Loth,  à  savoir  que  la  musique  de  la  Marseillaise  est  non  pas 
de  Rouget  de  l'Isle,  mais  de  J.-B.  Grisons,  maître  de  chapelle  de  la 
cathédrale  de  Saint-Omer. 

—  M.  le  Président  annonce  que  M.  Wilbois,  commandant  de  gen- 
darmerie à  Orléans,  a  bien  voulu  se  charger  de  faire  un  compte-rendu 
des  travaux  publiés  en  langue  russe  dans  les  beaux  volumes  de  Mé- 
moires que  nous  adresse  l'Académie  impériale  de  Saint-Pétersbourg, 
et  aussi  qu'un  jeune  Suédois,  de  passage  à  Orléans,  a  proposé  de 
siriMialer  à  notre  attention  les  phis  intéressants  des  travaux  archéolo- 


—  i<j;^  — 

giqiies  (lu  Recueil  très  considérai  île  que  nous  envoie  régulièrement 
l'Université  de  Lund.  Des  remercîments  seront  adressés  par  le  Prési- 
dent à  ces  deux  bienveillants  collaborateurs. 

—  Lecture  est  donnée  :  l»  d'une  lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'Ins- 
truction publique  annonçant  la  concession,  après  demande  du  Prési- 
dent, de  la  collection  des  comptes-rendus  des  réunions  de  la  section 
des  beaux-arts  à  la  Sorbonne  depuis  1877  ;  2°  d'une  circulaire  par 
laquelle  M.  le  Ministre  demande  l'avis  de  la  Société  sur  la  question  de 
transférer  de  la  semaine  de  Pâques  au  lundi  de  la  Pentecôte  la  réunion 
des  Sociétés  savantes  à  la  Sorbonne. 

La  Société  se  prononce  pour  le  maintien  de  la  date  adoptée  dès 
l'origine  et  invite  son  Président  à  transmettre  son  avis  à  M.  le  Mi- 
nistre. 

3°  D'une  lettre  de  M.  Armand  Bourgeois,  président  du  concours 
littéraire  de  Reims  sur  Jeanne  d'Arc,  remerciant  la  Société  de  la  mé- 
daille de  vermeil  qu'elle  a  votée  en  envoyant  le  programme  du  con- 
cours. 

—  M.  le  Président  lit  une  note  de  M.  Loiseleur  relative  à  la  dé- 
couverte d'une  feuille  d'un  palimpseste  appartenant  au  fonds  des  ma- 
nuscrits de  Fleury  à  la  Bibliothèque  d'Orléans  et  dans  laquelle  un 
savant  allemand,  le  docteur  Hauler,  a  retrouvé  des  fragments  des 
lîisloires  de  Salluste. 

La  Société  décide  que  la  lettre  et  la  traduction  de  l'article  qui 
explique  l'importance  de  cette  découverte  seront  insérées  au  Bullelin 
du  troisième  trimestre. 

—  M.  le  Président  lit  une  note  concluant  à  la  reprise  du  projet 
déjà  ancien  de  dresser  une  Cdrte  générale  archéologique  du  départe- 
ment du  Loiret.  La  Société  accueille  avec  faveur  cette  proposition  et 
nomme  une  nouvelle  commission  chargée  d'étudier  la  question  et  de 
chorcher  les  moyens  pratiques  de  la  mettre  à  exécution.  Des  cartes 
cantonales,  apportées  par  le  Président,  sont  mises  à  la  disposition  de 
chaijue  membre  pour  préparer  d'abord,  sur  une  carte  de  canton  choisie 
à  la  convenance  de  chacun,  le  travail  d'ensouihlc  qui  serait  lait  ensuite 


—  494  — 

pour  tout  le  département.  Feront  partie  de  la  commission  :  MM.  de 
Molandon,  Desnoyers,  Jarry,  Patay,  Yignat,  Fournier  et  Cochard. 

—  Enfin,  M.  le  Président  propose  de  déposer  dans  la  salle  des 
Thèses  un  registre  sur  lequel  les  v'siteurs  seraient  invités  à  écrire 
leurs  noms,  et  aussi  un  tableau  (dont  la  matière  et  la  forme  seraient  à 
étudier)  destiné  à  recevoir  les  noms  des  fondateurs  et  des  donateurs 
de  la  Société.  Ces  propositions  sont  adoptées,  sauf  examen  des  moyens 
d'exécution  pour  la  seconde. 

—  M.  Jarry  lit  une  notice  sur  Jean  Grancher,  connu  jusqu'ici  sous 
le  nom  de  Jean  d'Orléans,  peintre  des  rois  Charles  VI  et  Charles  VII 
et  du  duc  de  Berry.  Grâce  à  des  actes  inédits,  découverts  dans  les 
actes  du  laLellionage  d'Orléans,  chez  M.  Fauchon,  l'auteur  établit 
que  le  village  de  Traînou  est  le  lieu  d'origine  de  Jean  Grancher  et 
que  l'on  peut  considérer  comme  Orléanais  cet  excellent  artiste  de  la 
vieille  école  française.  M.  Jarry  demande  et  la  Société  vote  l'insertion 
immédiate  de  cette  notice  au  Bulletin  en  cours  d'impression. 


—  493  — 


A  M.  le  Président  de  la  Société  archéologique  de  l'OIrléanais. 

Cher  Président, 

Au  mois  de  mars  1885,  j'ai  eu  l'honneur  de  communiquer  à 
notre  Société  archéologique,  qui  l'a  insérée  dans  son  Bulletin 
n"  124,  une  lettre  à  moi  adressée  par  M.  Léopold  Delisle,  et  où 
l'illustre  administrateur  de  la  Bibliothèque  nationale  signalait 
les  curieuses  observations  que  lui  avaient  suggérées  deux  feuil- 
lets du  manuscrit  n"  169  de  la  Bibliothèque  d'Orléans. 

Ce  même  manuscrit  vient  de  donner  lieu  à  une  découverte 
des  plus  intéressantes.  Il  se  compose  de  55  feuillets  de  dimen- 
sions inégales,  dont  plusieurs  ont  jadis  servi  de  gardes  à  d'an- 
ciens manuscrits  et  portent  des  extraits  d'écrits  des  Pères  de 
l'Église.  Au  mois  de  mai  dernier,  je  l'envoyai  de  nouveau  à 
M.  Léopold  Delisle  qui  voulait  bien  le  communiquer  à  un  jeune 
savant  allemand,  le  docteur  Hauler,  chargé  par  l'Académie  de 
Vienne  de  faire  à  Paris  l'examen  de  divers  manuscrits  qui  doivent 
servir  à  la  publication  d'un  Corpus  scriptorum  ecclesiasticorum. 
A  force  de  retourner  les  feuillets,  et  en  les  exposant  à  tous  les 
jours,  M.  Hauler,  guidé  par  les  observations  qu'avait  déjà  faites 
à  ce  sujet  M.  le  professeur  Brandt,  de  Heidelberg,  put  se  con- 
vaincre que  certains  d'entre  eux,  appartenant  aux  5e  et  7«  frag- 
ments, folios  15,  18  et  20,  étaient  palimpsestes.  Sous  le  texte 
du  commentaire  de  saint  Jérôme  sur  Isaïe  qu'ils  contiennent,  il 
découvrit  de  nouveaux  fragments  de  la  grande  Histoire  de 
Salluste.  Il  suppose  même  que  l'un  des  feuillets  est  ter  scriptus^ 
c'est-à-dire  que  deux  écritures  auraient  été  successivement 
superposées  sur  la  primitive. 

En  m'instruisant  de  cette  curieuse  découverte  par  lettre  du 
2  avril  dernier,  M.  Delisle  me  disait  :  ^c  Depuis  environ  qua- 
rante ans,  la  Bibliothèque  royale  de  Berlin  possède  un  feuillet 
sur  lequel  M.  Pcrtz  a  jadis  fait  un  mémoire,  et  que  M.  Haiiler 
prouvera  être  le  frère  de  celui  de  vos  feuillets  dont  il  s'agi*.  Le 


—  496  - 

feuillet  de  Berlin  a  dû  être  arraché  dans  voire  volume.  On 
croyait  jusqu'à  présent  qu'il  venait  de  Tolède,  en  Espagne  ; 
mais  il  y  a  là,  selon  toute  apparence,  une  erreur  intentionnelle 
qu'un  brocanteur  aura  mise  en  circulation  pour  donner  le 
change  sur  un  méfait  commis  à  Orléans.  » 

Dans  une  lettre  du  15  mai  suivant.  M.  Delisle  complétait  ces 
renseignements  en  ces  termes  :  «  Je  suis  fort  impatient  de 
connaître  le  résultat  des  patientes  investigations  du  docteur 
Hauler  sur  votre  feuillet  palimpseste.  C'est  décidément  un 
morceau  de  Salluste,  frère  des  feuillets  qui  sont  à  Berlin  et  à 
Rome.  Le  tout  a  servi  de  garde  à  des  manuscrits  de  l'Abbaye 
de  Fleury. 

M.  le  professeur  von  Harlel,  que  je  crois  membre  de  l'Aca- 
démie de  Vienne,  a  publié,  en  mai  dernier,  dans  le  n"  XI  de 
Vlndicateur  de  la  section  de  yhilosophic  et  d'histoire,  un 
compte-rendu  détaillé  de  la  précieuse  découverte  de  M.  Hauler, 
lequel  a  eu  l'obligeance  de  mêle  communiquer.  Il  m'a  paru  assez 
intéressant  pour  trouver  place  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
archéologique  de  l'Orléanais.  C'est  à  M.  l'abbé  Rocher,  profes- 
seur d'histoire  à  la  pension  des  Minimes,  que  je  dois  la  traduc- 
tion de  cet  article,  laquelle  présentait  d'assez  grandes  difticultés. 
Je  suis  heureux  de  consigner  ici  l'expression  de  ma  gratitude. 

Tout  courts  que  soient  les  passages  déchiflVés,  au  prix  d'un 
travail  de  plusieurs  mois,  par  le  jeune  savant  autrichien,  ils  ont 
cependant  un  grand  prix.  La  grande  Histoire  de  Salluste,  qui 
embrassait  les  événemenis  accomplis  dans  une  partie  du 
VU"  siècle  de  l'ère  romaine,  est  perdue,  ainsi  que  sa  descrip- 
tion du  Pont-Euxin.  On  n'en  connaît  que  des  fragments,  nom- 
breux il  est  vrai,  et  presque  tous  épars  dans  les  anciens  gram- 
mairiens latins  et  les  vieux  glossateurs;  en  sorte  que  toute  dé- 
couverte nouvelle  qui  ajoute  à  ce  qu'on  possède  déjà  de  cette 
œuvre  importante  du  célèbre  narrateur  de  la  guerre  de  Jugurtha 
est  une  véiilable  conquête  pour  la  science  historique. 

Veuillez  agréer,  mon  cher  Président,  l'expression  de  mes 
arieclueux  senlinunls. 

,1.    LoiSKLKUlt. 


—  497  — 
TRADUCTION 

DE   l'article  mentionné  DANS   LA    LETTRE    QUI    PRÉCÈDE 


M.  lo  professeur  W.  von  Harlel  fait  part  de  la  découverto  par 
M.  le  docteur  E.  Haulor  de  nouveaux  fragments  des  Histoires  do 
Salluste,  dans  un  manuscrit  d'Orléans  ;  ces  indications  sont  destinées 
à  VAnzeiger  (l'Indicateur). 

«  Je  voudrais  donner  ici,  en  passant,  un  court  aperçu  des  intéres- 
santes découvertes  d'un  jeune  savant  autrichien  avec  lequel  j'ai  eu, 
sur  ce  sujet,  une  cori'espondance  suivie.  Ces  découvertes  se  rappor- 
tent aux  nombreux  restes  de  manuscrits  patristiques  contenus  dans 
le  Codex  aurelianensis  n"  1G9.  Les  travaux  préparatoires  sur  le 
Corpus  scriptorum  ecclesiasticoriim  ont  plus  d'une  fois  appelé 
notre  attention  sur  ce  Codex,  et  M.  le  professeur  Brandt,  de  Heidel- 
berg,  nous  en  a  donné  une  connaissance  plus  précise,  grâce  à  la 
description  exacte  que  nous  lui  devons,  description  publiée  dans  les 
procès-verbaux  de  cette  section.  M.  Brandt,  en  effet,  a  pu,  en  1884, 
à  Paris,  avoir  quelques  instants  entre  ses  mains  ce  manuscrit  qu'il 
était  impossible  d'envoyer  à  l'étranger.  Il  avait  reçu  de  M.  Gun- 
dermann  des  indications  plus  précises  sur  les  fragments  patris- 
tiques, et  lui-même  remarque,  dans  la  description  qu'il  en  donne 
(page  171),  la  présence  de  palimpsestes  (i).  » 

Un  examen  plus  attentif  a  été  fait  dernièrement  de  ce  même 
manuscrit  par  M.  le  docteur  E.  Hauler,  à  la  Bibliotlièque  de  Paris, 
grâce  à  l'entremise  de  M.  Léopold  Delisle,  qui  favorise  avec  une 
rare  bienveillance  tous  les  travaux  relatifs  au  Corpus  scriptorum 
ecclesiasticorum.  M.  E.  Hauler,  après  un  travail  de  plusieurs  mois, 
eut  le  bonheur  de  découvrir  et  de  déchiffrer  sous  le  texte  de  saint 

(1)  Page  171,  remarque  1  :  €  11  serait  à  désirer  qu'on  recherchât  les 
feuilles  de  paUmpseste  dans  les  fascicules  5  et  7  ;  malheureusement  le 
temps  nous  a  manqué  pour  ce  travail,  à  M.  le  docteur  Gundermann  et  à 
moi.  M.  Gundermann  ayant  lu  dans  un  endroit  du  fragment  7  le  mot 
Quirites,  on  en  pourrait  induire  qu'il  y  a  là  un  discours.  » 


—  498  — 

Jérôme  (fragments  5  et  7,  folios  15,  18  et  20)  de  nouveaux  fragments 
des  Histoires  de  Salluste. 

Le  dernier  fragment,  plus  facile  à  lire  sur  sa  face  antérieure 
(fol.  20='),  non  seulement  montre,  sous  le  ra})port  de  la  mutilation  de 
l'écriture,  des  lignes  et  du  nombre  de  colonnes  du  palimpseste,  une 
ressemblance  frappante  avec  le  fragment  de  Berlin  (Berolinense 
Jordan's  Sallust-Ausgabe,  2,  S  .124),  mais  encore  il  complète  ce 
dernier,  car  sa  première  et  sa  quatrième  colonne  trouvent  leur 
achèvement  dans  les  restes  de  lettres  que  présentent  les  feuilles  IV 
et  I  de  l'édition  de  Jordan. 

On  a  pu  ainsi  retrouver  en  mémo  temjjs,  dans  le  fragment  de 
Berlin  acheté  parle  docteur  Heine,  en  1847,  chez,  un  libraire  de 
Tolède,  pour  le  professeur  Pertz,  la  seconde  petite  feuille  du  Codex 
d'Orléans,  perdue  mais  indiquée  par  les  données  de  la  couverture 
de  notre  fragment.  Ce  qui  reste  de  cette  page  est  encore  très  visible 
dans  ce  même  manuscrit  d'Orléans,  et  montre  qu'elle  en  a  été 
arrachée  (peut-être  par  Libri)  dans  un  moment  où  la  surveillance  a 
manqué. 

Le  texte  de  ce  fragment  met  définitivement  à  néant  l'opinion  de 
Pertz  (Académie  de  Berlin,  1847,  page  221  et  suivantes),  et  d'autres 
savants  prétendant  que  ce  fragment  appartenait  à  Tite-Live  ;  il  con- 
firme l'hypothèse  de  Bergk  et  de  Rotli  (Rhein.  Mus.,  YIII,  p.  433 
et  suivantes),  savoir  que  ce  fragment  présente  le  commencement  du 
discours  de  Cotta  dans  les  Histoires  de  Salluste. 

L'ensemble  de  ces  textes  permet,  de  plus,  maintenant,  de  corriger 
plusieurs  leçons  de  Pertz  et  autres  dans  le  palimpseste  de  Berlin, 
qui,  aussitôt  après  sa  découverte,  est  devenu  pres(iue  illisible  jiar 
suite  de  l'emploi  de  la  teintui'e  de  Gioberti.  Les  mots  qui  précèdent 
le  discours  de  Cotta  nous  aident  à  rétablir  la  relation  existant  entre 
la  dangereuse  démonstration  du  peui)le  contre  les  consuls  de  l'an  75 
av.  J.-C.  (G.  Cotta  et  L.  Octavius)  et  le  discours  conservé  en  entier 
dans  le  manuscrit  3864  du  Vatican. 

Le  fragment  plus  étendu  du  folio  20'',  qui  complète  la  première 
colonne  dans  Jordan  et  précède  l'autre,  traite  de  l'entrée  en  fonc- 
tion des  mêmes  consuls  et  donne  un  court  mais  frappant  portrait 
de  ces  deux  personnages  peu  connus  de  nous.  La  jirochaine  livi-ai- 
son  des  Wiener  Stiidien  présentera  une  dissertation  abrégée  sur  ce 
fragment  et  sur  la  photographie  que  nous  a  si  aimablement  prêtée 
M.  Omonf. 


—  499  — 

Le  second  fragment  est  beaucoup  plus  étendu  (folios  45-18)  ;  la 
parfaite  ressemblance  de  l'ancienne  et  de  la  nouvelle  écriture  qu'il 
renferme  nous  la  montre  comme  appartenant  au  même  manuscrit. 
Ce  qui  rend  cette  supposition  tout  à  fait  vraisemblable,  c'est  que,  là 
aussi^  Salluste  se  retrouve  sous  le  couvert  de  saint  Jérôme.  Ce  que 
l'on  a  déjà  lu  de  ce  fragment  dissipe  tous  les  doutes.  En  effet,  deux 
colonnes  présentent  des  parties  de  la  lettre  de  Pompée  au  Sénat  ; 
l'historien  se  sert  habilement  de  cet  antique  et  remarquable  Bulle- 
tin, en  en  tournant  la  vérité  à  l'avantage  de  son  héros,  pour  faire 
ressortir  la  capacité  de  Pompée. 

Un  fragment  plus  considérable  (mais  difficile  à  lire)  relate  les 
débats  occasionnés  par  celte  lettre  dans  le  Sénat.  Plusieurs  autres 
contiennent  des  scènes  intéressantes  de  la  lutte  de  Pompée  et  de 
Sertorius  en  Espagne,  ainsi  que  sur  les  campagnes  et  les  succès  de 
Servilius  Isauricus  contre  les  pirates.  Ces  fragments  sont  tous  com- 
plets, ayant  le  même  nombre  de  lignes  (21),  quelques-uns  même 
sont  intacts.  Ainsi  se  trouve  résolue  la  question  de  la  longueur  du 
fragment  mutilé  du  Salluste  du  Vatican,  fragment  dont  la  prove- 
nance, la  complète  ressemblance  de  l'écriture  (Cf.  E.  Châtelain, 
Paléographie  des  classiques  latins,  planche  LI),  l'orthographe  et  les 
abréviations  démontrent  qu'il  appartient  au  même  manuscrit. 

Sans  doute  la  lecture  du  fragment  5  présente,  en  certaines  par- 
ties, de  plus  grandes  difficultés  que  celle  du  plus  petit.  Les  quinze 
siècles  qui  ont  passé  sur  ces  feuilles  depuis  la  copie  du  texte  de 
Salluste,  surtout  l'action  visible  du  feu  et  de  l'humidité,  ont  enlevé 
aux  belles  capitales  leur  couleur  primitive.  Mais  le  moine  du  Vlfe 
ou  du  Ville  siècle  qui  brisa  les  vieux  volumes  (Quaternions)  en 
coupa  les  feuilles  pour  y  copier  les  commentaires  de  saint  Jérôme 
et  chercha,  en  grattant,  à  faire  disparaître  le  texte  profane,  ce  moine 
y  a  contribué  pour  sa  bonne  part. 

De  plus,  l'on  aperçoit,  par  ci  par  là,  entre  les  lignes  faiblement 
marquées  du  texte  de  Salluste,  une  capitale  semblable  qui  ressort 
par-dessous  et  lui  ôte  encore  de  l'éclat.  Ainsi  donc  ces  feuilles  ap- 
partenaient à  un  Codex  ter  scriptus,  comme  le  manusciit  du 
British-Museum,  avec  ses  fragments  des  annales  de  Cranius  Lici- 
nianus. 

Les  petites  caractéristiques  {charakleristiha)  d'une  rangée  de 
capitales  qui  sont  souvent  couvertes  de  nouvelles  lignes  courant 
dans  la  même  direction,  les  fautes  de  copies  qui   s'y  mêlent,  fautes 


—  500  - 

dues  en  partie  à  l'inadvertance  de  l'ancien  copiste,  en  partie  à  l'in- 
correction de  l'archétype,  toutes  ces  difficultés  rendent  extrême- 
ment laborieuse  la  lecture,  surtout  du  dernier  l'raLjment. 

Maitjré  tout,  la  persévérance  et  le  soin  que  M.  le  docteur  E.  Hau- 
1er  met  dans  cette  lecture,  et  le  déchifïrement  déjà  avancé  de  ces 
ragments  donnent  presque  la  certitude  que  dans  peu  de  temps, 
(grâce  en  particulier  à  une  i)ublication  du  numéro  de  mai  di;  la 
Revue  de  philologie)  tout  ce  qu'un  œil  bien  armé  et  habitué  à  celte 
écriture  peut,  sans  l'emploi  de  réactifs,  reconnaître  de  ces  précieux 
restes  de  cette  histoire  renommée  de  l'écrivain  romain,  sera  rendu 
accessible  aux  recherches  de  la  philologie  historique.  » 

(Tiré  de  VAnzeiyer,  l'Indicateur  de  la  section  de  philosophie  et  d'his- 
toire du  5  mai  1886,  n»  XI,  et  reproduit  à  part.) 


HUGUES  LE  BOUTELLIER 

ET  LE  MASSACRE  DES  CLERCS  A  ORLÉANS  EN  1230 


Note  pour  faire  suite  à  la   Complainte  oHéanaise  du  XIII^  siècle, 
découverte  par  M.  Léopold  Delisle,  à  Florence  (1). 


Un  texte  de  Mathieu  Paris,  dans  son  «  Historia  Major  (2),  » 
était  le  seul  monument  connu,  jusqu'à  nos  jours,  de  la  grande 
et  sanglante  sédition  orléanaise  de  1236.  Ce  texte,  d'une  impor- 
tance et  d'une  signification  considérables,  n'avait  pas  échappé  à 
la  patiente  et  sûre  érudition  de  Le  Nain  de  Tillemont,  qui  l'avait 
commenté  dans  son  Histoire  de  saint  Louis  (3).  Une  récente 
découverte  de  l'éminent  M.  Léopold  Delisle  vient  d'ajouter  à  ce 
témoignage  du  chroniqueur  anglais  un  second  témoignage  non 
moins  précieux.  Je  veux  parler  de  la  «^  complainte  orléanaise  du 
XIIP  siècle  »  retrouvée  dans  un  manuscrit  de  la  bibliothèque 
Laurentienne,  et  que  M.  Boucher  de  Molandon,  mon  honoré  et 
savant  ami,  vient  de  publier  avec  le  consentement  du  Maître 
lui-même  (4).  La  conformité  la  plus  complète  existe  entre  le 

(1)  Bulletin  de  la  Soc.  archéoL,  3«  trimestre,  1885,  n"  126. 

(2)  Tome  II,  p.  432,  in-fol.  Londres,  1640. 

(3)  Tome  II,  p.  288. 

(4)  Complainte  orléanaise  du  XlW  siècle.  Orléans,  H.  Herluison, 
1886.  Plaquette  de  16  pages,  suivie  d'une  reproduction  de  la  notation  mu- 
sicale. (Extrait  du  Ihillctin  de  la  Société  archéologique  et  historique  de 
VOrléanaiK  t.  VIII.  p.  349.) 


—  50^2  — 

récit  du  moine  et  «  les  transparentes  objurgations  du  poète»  (1), 
Il  est  indubitable  que  la  cantilène  s'appHque  au  massacre  de 
1236,  massacre  qui  fut  causé  par  une  femmelette,  dit  Mathieu 
Paris  (2)  et  coûta  la  vie  à  des  enfants  des  plus  hautes  familles 
du  Royaume,  les  maisons  de  la  Marche,  de  Champagne,  de  Bre- 
tagne et  de  Bourbon. 

Une  heureuse  rencontre  me  permet  d'apporter  un  troisième 
élément  historique  et  de  compléter  le  récit  de  l'annaliste  et  les 
indications  de  la  complainte.  Cette  rencontre  est  d'autant  plus 
heureuse  qu'elle  va  nous  donner  le  nom  du  chef  de  la  révolte 
et  nous  faire  connaître  l'expiation  que  la  justice  de  saint  Louis 
imposa  à  ce  personnage. 


H 


La  grande  maison  des  Boutellier  de  Senlis  est  bien  connue. 
De  Louis  VI  à  Louis  VIII,  pendant  plus  de  cent  années,  elle 
exerça  la  haute  charge  dont  elle  prit  le  nom.  Elle  possédait 
dans  l'Orléanais  des  fiefs  nombreux.  Hugues,  fds  de  Guarin  et 
d'Eremburge,  neveu  d'AlgrinLe  Boutellier,  chanoine  de  Sainte- 
Croix  d'Orléans,  et  d'Hugues,  qualifié  de  «  Chevalier  le  Roi  » 
sous  Philippe-Auguste,  était  l'un  des  seigneurs  les  plus  puissants 
de  la  première  moitié  du  XIII"  siècle.  Il  comptait  parmi  ses 
domaines,  les  Ruées  et  Loury,  tout  le  territoire  de  Sully-la- 
Chapelle,  Saint-Germain-de-Luyères,  les  Hayes,  etc.  Il  avait 
épousé  Eustachie,  veuve  de  Renaud  de  Beaune,  et  en  eut  une 
fille  du  même  nom  qu'il  donna  pour  femme  à  Etienne  de 
Pithiviers.  Il  était  mort  en  1249,  comme  il  appert  d'une  charte 
de  Guillaume  de  Bussy  (3).  Hugues  était  l'un  des  serviteurs  les 

(1)  Complainte  orléanaise  du  XIII'  siècle,  p.  11. 

(2)  «  Muliercula.  t 

(3)  Carlnlaire  de  Voisins,  par  Jules  DoiNEL,  n"  74,  p.  76-78.  —  Cf. 
Carlulaire  de  la  Cour-Dieu,  et  L.  Jarry,  Ilisloire  de  la  Couv-Dieu, 
p.  71-72.  Hugues  possédait  encore  des  biens  à  Poinville-en-Beauce.  Voir 
plusieurs  chartes  du  Carlulaire  de  Voisins,  n»  3. 


-  503  — 

plus  fidèles  et  les  plus  aimés  de  la  reine-douairière,  veuve  de 
Philippe-Auguste,  Ingeburge  de  Danemarck.  On  sait  que  celte 
princesse,  très  attachée  à  l'ordre  de  Citeaux,  combla  de  ses 
dons  Pabbaye  de  la  Cour-Dieu.  Hugues  suivit  l'exemple  de  sa 
souveraine  (1).  Ingeburge  possédait  à  Chécy,  une  maison  qui, 
paraît-il,  existe  encore  ;  elle  l'avait  achetée  à  Hugues  afm  de  la 
donner  à  l'abbaye  (2).  Les  moines  avaient  placé  le  nom  du 
chevalier  d'Ingeburge  parmi  ceux  de  leurs  bienfaiteurs.  Ils 
célébraient  son  obit  le  m  des  kalendes  du  mois  d'août. 

Or,  ce  personnage  si  charitable  envers  les  églises  va  nous 
apparaître  sous  un  jour  inattendu,  grâce  à  la  découverte  de  huit 
chartes  inédites  du  fonds  de  Sainte-Croix,  série  G  de  nos  ar- 
chives départementales. 

Je  dois  expliquer  comment  et  dans  quelles  circonstances  j'ai 
fait  cette  découverte,  ou  plutôt  comment  j'ai  été  amené  à  remar- 
quer ces  chartes  et  à  constater  leur  valeur  documentaire. 


HI 


Au  mois  d'avril  1875,  quand  je  pris  possession  de  ma  charge, 
mon  premier  soin  fut  de  me  rendre  compte  du  contenu  du 
dépôt  confié  à  mon  -administration.  Le  premier  fonds  que  j'ex- 
plorai fut  celui  du  chapitre  collégial  de  Sainte-Croix  d'Orléans. 
En  classant  les  chartes  du  XHI'' siècle,  j'en  distinguai  quelques- 
unes  que  je  rangeai  dans  un  dossier  spécial,  sous  ce  titre  provi- 
soire :  «  Afïaire  de  Hugues  Le  Boutellicr.  » 

Ces  pièces  offraient,  selon  moi,  un  intérêt  puissant,  à  cause 
d'une  phrase  du  texle  ainsi  conçue  :  De  occisione  clericorum. 
J'eus  tout  d'abord  l'idée  qu'il  s'agissait  de  quelque  violence 
exercée  sur  des  prêtres,  dans  l'intérieur  de  l'église  ou  du 
cloître,  et  je  mis  le  dossier  à  part,  me  réservant  de  l'examiner  à 

(1)  L.  Jarry,  ibidem. 

(2)  Décembre  1231.  Carlulairc  de  Cour-Dieu,  .'ij,  II.  Cette  charte  a  élé 
reproduite  par  M.  L.  Jarry,  p.  11)8-199. 

BULLETIN  N"  1 30.  34 


—  504  - 

mon  loisir.  Le  dossiei'  dormit  dix  années  dans  un  tiroir, 
grande  mortalis  œvi  spatium.  Vers  la  fin  de  1885, M.  Boucher 
de  Molandon  me  parla  d'une  découverte  de  notre  maître  com- 
mun, M.  Léopold  Delisle.  Il  s'agissait  de  la  complainte  rappe- 
lant le  meurtre  des  clercs  en  1236.  Je  discutai  avec  mon  savant 
interlocuteur  sur  le  sens  qu'il  fallait  attribuer  au  mot  dénis  de 
la  cantilène  (1).  M.  de  Molandon  pensait  que  ce  vocable  dési- 
gnait les  écoliers.  Je  prétendais  qu'il  s'appliquait  au  clergé.  Je 
n'étais  pas  dans  le  vrai. 

Quand  M.  de  Molandon  m'apporta,  avec  sa  bonne  grâce  habi- 
tuelle, la  plaquette  qu'il  avait  publiée,  j'eus,  en  la  lisant,  comme 
une  rapide  et  victorieuse  intuition.  Je  pris  le  dossier,  je  le  relus 
et  j'eus  la  joie  de  constater,  cum  pleno  lumine,  que  l'aflaire 
d'Hugues  Le  Boutellier  et  l'événement  de  1236  ne  faisaient 
qu'un,  et  que  tout  prouvait  qu'Hugues  était  le  premier  instiga- 
teur du  massacre  dont  Mathieu  Paris  nous  a  conservé  le  drama- 
tique récit. 

Que  dit  Mathieu  Paris  ?  Citons  le  récit  de  M.  de  Molandon  en 
renvoyant  le  texte  en  note  (2). 

«  Vers  l'année  1230,  sous  la  régence  de  Blanche,  mère  de 
saint  Louis,  des  troubles  survenus  en  l'Université  de  Paris  firent 
affluer  aux  grandes  écoles  d'Orléans  un  nombre  considérable 
d'écoliers  et  de  professeurs  ;  mais  l'esprit  d'insubordination  qui 
régnait  alors  les  y  accompagna,  et  vers  la  Pentecôte  de  l'an 
1236,  une  violente  dissension  éclata  entre  les  habitants  de  la 


(1)  «  Fuso  cleri  sanguine.  » 

(2)  «  Discordia  inter  cives  Aureliancnses  et  clericos. 

«  Anno  quoque  eodein  (l'23G)  oirca  dies  Pentecostes  orta  est  dissentio 
lamentabilis  in  civitate  Aurclianensi  inter  clerum  et  cives,  mulicrcula 
quadam  incentivum  seminariumque  discordiio  suscitante.  Eatenus  quo- 
que cœpil  turnultus  venlilatus  incrcmentuin,  quod  occisi  sunt  in  civitate  à 
civibus,  scholares  juvenes  illustrissimi  et  génère  pra>clari.  Nepos  scilicet 
comitis  de  Marcliia,  nepos  comitis  Campaniœ,  scilicet  régis  jS'avarro', 
propinquusque  consanguineus  coinilis  Brilanniœ,  et  quidam  alius  pro- 
pinquus  consanguinitate  nobili  Baroni  Erkenwado  de  Burbune  (Arcltam- 
bauU  de  Bourbon),  et  alii  mulli  ;  quorum  aliqui  in  lluniine  Licjcri  sunt 
submcrsi,  alii  Irucidati,  alii  vero,  qui  cvaserunt,  vix  in  speluncis  et  vineis 


—  505  - 

ville  et  les  turbulents  élèves  des  grandes  écoles  au  sujet  d'une 
jeune  femme  qui  suscitait  entre  eux  la  discorde.  Plusieurs  étu- 
diants poursuivis  par  les  Orléanais  s'enfuirent  ou  se  cachèrent 
dans  les  bois  d'alentour.  —  D'autres  furent  précipités  dans  la 
Loire  et  s'y  noyèrent.  —  Des  fils  de  puissantes  familles  :  les 
neveux  des  comtes  de  la  Marche  et  de  Champagne,  des  alliés 
du  comte  de  Bretagne  et  d'Archambault  de  Bourbon,  etc., 
furent  ainsi  massacrés.  Les  parents  de  ces  jeunes  seigneurs 
vinrent,  à  leur  tour,  venger  leur  mort  par  de  terribles  re- 
présailles, entrèrent  dans  la  ville  et  passèrent  au  fil  de  l'épée 
une  foule  d'habitants  et  même  de  paysans  et  de  marchands 
inoffensifs. 

«  A  cette  nouvelle,  le  pieux  évéque  d'Orléans,  Philippe  Ber- 
ruyer,  excommunia  les  meurtriers,  frappa  la  ville  d'interdit, 
et  durant  quelque  temps  s'en  éloigna  lui-même.  La  main  ferme 
et  équitable  de  saint  Louis  put  seule  mettre  un  terme  à  ces 
désordres.  î 

Tel  est  le  fait.  La  cantilène  le  confirme  absolument.  La  voici, 
telle  que  M.  Delisle  l'a  publiée  : 

(Fo  437  v»  du  manuscrit  de  Florence.) 

Aurelianis  civitas 
Te  replevit  iniguitas 
Novo  pollutam  scelere . 
Amnis  qui  prius  aureus, 
Factiis  torrens  sangninevs 
Ex  innocentum  ftinere. 

et  diversis  latibulis  delitescentes  à  moiiis  discrimine  sunt  erepti.  Quo 
audito,  Episcopus  civitatis,  accinctus  zelo  justicico,  exiit  a  civitate,  et  ipsis 
malefactoribus  excommunicatis,  civitatem  ipsam  supposuit  interdicto.  In- 
super magnâtes  prienominati,  audientes  suorum  stragem  consanguineo- 
rum,  ingressi  hostiliter  civitatem,  multos  civium,  sine  judicii  cxpectalione, 
in  ore  gladii  trucidarunt.  Alios  quoque  dum  à  quibusdam  nundinis  re- 
mearent,  clitellis  et  sarcinis  oneratos,  ensilais  adhuc  cruentatis,  in  ilinere 
detruncarunt.  «  Nec  cessavit  mota  seditio,  donec  Regium  n.andatum  per 
utrarumque  partium  volunlates,  factis  composilionihus,  tumultum  pru- 
denter  temperaret...  »  (Mathmi  Parisiensis,  monachi  Albanensis,  Angli, 
historia  major,   t.  II,  p.  4;J2.  In-fol.  Londini,  1640.) 


—  oOô  — 

Sancle  crucis  exaltala 
Triumphali  nomine, 
Passmie  renovata, 
Fuso  cleri  sanguine. 
Sanctiim  nomen  poUuisti, 
OccidisH  servos  Christi, 
Quos  servare  debuisti 
A  turbarum  turbine. 

Plange,  civitas  sanguinum, 
Indigna  crucis  titulo, 
Pro  gravitate  criminum 
Digna  crucis  patibulo  ; 
Nomen  perdis  sancte  crucis, 
Digna  cruce  pêne  trucis, 
Capitali  piaculo. 

Urbs  beata  Parisius, 
In  qua  si  peccet  impiiis, 
Ultione  redimitur 
Quidqnid  inique  gesserit  ; 
Studio  locus  proprius, 
Civis  clero  propitius, 
Ad  qiiem  reddire  cogitur 
Quisqids  ab  ea  fugerii. 

Il  est  acquis  dès  maintenant  que  le  récit  du  moine  anglais 
donne  au  mot  clerus  de  la  cantilène  sa  signification  vraie.  Clerus 
veut  dire  les  clercs,  étudiants,  la  clergie  scolaire.  Et  il  ne  reste 
plus  qu'à  trouver  le  promoteur  de  cette  épouvantable  sédition. 

Voici  les  huit  précieux  témoins  que  j'ai  à  produire. 


IV 


1°  Lettres  missives  de  Louis  IX,  données  à  Villoiseau,  près 
Montargis,  au  mois  d'août  1236,  adressées  à  l'évèque  d'Orléans 
et  au  chapitre  de  Sainte-Croix,  et  appliquant  les  12  livrées  de 
revenu  imposées  sur  le  domaine  de  Hugues  Le  Boutellier  à  la 
construclion  d'un  autel  pro  clericis  interfectis,  dans  la  basi- 


—  507  — 

lique  d'Orléans.  Le  roi  ajoute  cent  livres  à  prendre  sur  le  bien 
de  Jean  Gastin,  lesquelles  seront  consacrées  à  l'achat  de  livres 
et  d'ornements  (1). 

2"  Sentence  rendue  par  Jean,  dit  Poulet  [Pulliis),  clerc-le- 
Roi  et  Adam  Le  Panetier,  bailli  d'Etampes,  en  application  d'une 
condamnation  infligée  par  Louis  IX  à  Hugues  Le  Boutellier, 
pour  l'expiation  d'un  forfait  énorme  commis  par  ce  dernier  en 
tuant  les  clercs  d'Orléans.  Le  Roi  avait  saisi  sur  les  domaines 
du  coupable  douze  livrées  de  revenu  annuel,  pour  les  appliquer 
à  l'œuvre  d'une  chapellenie  dans  l'église  d'Orléans, pot«r  le  repos 
de  l'âme  des  victimes.  Les  mandataires  du  Ptoi  assignent  ces 
revenus  sur  48  arpents  de  terre,  moins  un  quart,  sis  à  Luyères, 
entre  Saint-Germain  et  la  forteresse  de  Luyères,  près  des  Haies. 
Hugues  Le  Boutellier  déclare  qu'il  consent  à  cette  sentence. 
Guillaume  Le  Boutellier,  son  seigneur  direct,  l'approuve,  et  la 
reine  Ingeburge,  dame  souveraine  de  ces  domaines,  la  sanc- 
tionne. Eustachie,  femme  du  meurtrier,  donne  également  son 
approbation. 

Fait  à  Orléans,  en  décembre  1236  (2). 

S"»  Charte  de  Hugues  Le  Boutellier,  donnée  en  décembre 
1236,  sanctionnant  la  sentence  précédente  (3). 

4°  Charte  de  la  reine  Ingeburge,  sanctionnant  la  sentence  ci- 
dessus.  Donnée  à  la  Cour-Dieu,  en  décembre  1236  (4). 

5"  Charte  de  la  reine  Ingeburge,  confirmant  la  sanction  don- 
née par  Guillaume  Le  Boutellier  à  l'assignation  des  48  arpents 
ci-dessus  mentionnés.  Donnée  à  la  Cour-Dieu,  décembre 
1236  (5). 

6°  Charte  de  Nicolas,  abbé  de  la  Cour-Dieu,  donnée  en  dé- 
cembre 1236,  abandonnant  le  quint  qui  lui  appartenait  par 
don  de  Hugues  Le  Boutellier,  sur  les  48  arpents  précités  (6). 


(1)  Pièce  justi/icaiive  n'  i. 

(2)  Pièce  jusli/icalive  n"  2. 

(3)  Pièce  junti/icative  n"  'à. 

(4)  Pièce  jusiificaliva  n*  4. 

(5)  Pièce  justijicalive  n"  5. 

(6)  Pii'ce  JHuli/irative  n»  0. 


—  508  — 

7°  Charte  du  roi  Louis  IX,  donnée  à  Meulant  en  janvier  i237, 
nouveau  style,  vidimant  la  charte  par  laquelle  Hugues  Le 
Boutellier,  approuvait  l'abandon  de  la  terre  sur  laquelle  étaient 
assises  les  12  livrées  de  revenu  (i). 

8°  Charte  d'Eudes,  doyen  de  Sainte-Croix,  approuvant  la 
vente  des  48  arpents  de  terre,  faite  par  Etienne,  chapelain  de 
l'autel  des  Saints-Innocents,  à  Giraud,  de  Luyères,  à  Adam 
Talbert  et  à  Yves  Arpin,  pour  10  livres  parisis.  Donné  en  dé- 
cembre 1255.  La  cote  ancienne  de  cette  charte  prouve  que 
la  chapellenie  fondée  par  Hugues  Le  Boutellier  était  celle  des 
Saints-Innocents  (2). 


De  ces  documents  il  ressort  que  Hugues  Le  Boutellier,  assisté 
de  Jean  Gastin,  fut  le  promoteur  du  massacre;  que  saint  Louis 
le  frappa  d'une  saisie  terrienne  dont  le  produit  était  applicable 
à  la  fondation  et  à  l'entretien  d'une  chapelle  dite  des  Saints- 
Innocents,  créée  en  souvenir  des  victimes.  Bien  que  les  chartes 
ne  mentionnent  pas  ce  titre  des  Saints-Innocents,  il  est  hors  de 
doute  qu'il  appartient  à  cette  chapelle  expiatoire,  puisque  les 
chartes  faisaient  partie  de  l'ancien  fonds  inventorié  sous  ce  vo- 
cable, comme  il  appert  de  cotes  des  XV,  XVI»  et  XVII''  siècles, 
mises  au  dos  des  documents  (3). 

Il  est  vrai  que  nos  chartes  ne  nous  disent  pas  dans  quelles 
circonstances  s'éleva  ce  grave  tumulte.  Mais  tout  au  moins,  pos- 
sédant le  nom  de  l'instigateur  de  ce  tumulte,  pouvons-nous  ha- 

(1)  Pièce  justijicalive  n"7. 

(2)  Pii'ceJHSti/icalivii  n°  8. 

(3)  Il  nous  paraît  utile  et  équitable  de  faire  remarquer  ici  que  dans  le 
savant  ouvrage  de  M"^  de  Villaret,  intitulé  :  Recherches  historiques  sur 
l'ancien  chapitre  de  l'église  d'Orléans,  et  couronné  par  la  Société  ar- 
chéologique au  concours  de  1880,  le  fait  de  fondation  de  la  chapelle  des 
Innocents  est  menlionné  to;it  au  long  (p.  49),  et  que  le  nom  d'Hugues 
1g  noulellier  y  est  cité  comme  étant  celui  du  fondateur.  M"«  de  Villaret 
n'ayant  pas  connu  nos  fhirlos,  ne  pouvait  savoir  le  sens  que  comportai^ 


~  509  — 

sarcler  quelques  timides  conjectures,  et  dire  ce  qui  nous  parait 
résulter  du  fait  même  de  la  part  prise  par  un  grand  seigneur, 
comme  Hugues  Le  Boutellier,  à  une  exécution  aussi  sanglante. 

On  remarque  dans  le  texte  de  Mathieu  Paris  ce  membre  de 
phrase  :  Muliercula  qiiadam  incentivum  seminariumque 
discordiœ  suscitante.  Une  femme  qualifiée  de  Muliercula, 
c'est-à-dire  femme  de  condition  douteuse,  est  à  la  tête  de 
ce  mouvement.  Par  quels  liens  cette  femme  tenait-elle  à 
Hugues  Le  Boutellier?  Nous  l'ignorons.  Peut-être,  et  ce 
n'est  là  qu'une  hypothèse,  peut-être  cette  femme  lui  était-elle 
chère  et  avait-elle  été  recherchée,  ou  insultée,  par  quelque 
clerc  marquant,  tel  que  l'un  de  ces  fils  de  maisons  princières 
que  mentionne  le  texte  du  chroniqueur?  Dans  ces  conditions, 
Hugues,  assisté  de  ce  Jean  Gastin,  dont  le  nom  apparaît 
dans  la  lettre-missive  de  saint  Louis,  aurait-il  suscité  la  colère 
des  bourgeois  d'Orléans,  toujours  animés  contre  les  écoliers? 
Cela  est  probable,  possible,  sinon  certain.  En  tous  cas,  l'évé- 
nement eut  assez  d'importance  pour  amener  l'intervention 
royale.  Saint  Louis,  dont  l'esprit  '.'e  justice  ne  reculait  devant 
aucune  considération  secondaire  et  ne  fléchissait  pas  devant  la 
puissance,  la  fortune  ou  l'influence,  sut  contraindre  le  fier 
seigneur,  que  protégeait  une  reine ,  à  se  courber  devant  ses 
juges  et  à  couvrir  de  son  or  l'autel  expiatoire  élevé  en  souve- 
nir des  clercs  assassinés. 

L'autel  des   Innocents  demeura  comme  monument  authen- 
tique du  repentir  du  coupable  et  de  la  sévérité  du  prince. 

Jules  DOINEL. 


le  mot  clerici,  quelle  semble  identifier  avec  l'appellation  de  clergé. 
M"»  de  Villaret  fait  observer  tros  justement,  selon  nous  fnote  2,  p.  4!l), 
que  si  Hubert  a  attribue  à  un  autre  Boutellier  le  meurtre  du  sous-doycn 
Arohambaud,  en  1130,  lOG  ans  avant  l'attentat  de  1236,  c'est  très-vrai- 
semblal)lement  par  suite  d'une  erreur  de  date,  due  au  Répertoire  de 
Sainte-Croix,  et  par  une  confusion  des  faits  due  à  la  plume  du  savant 
chanoine.  Nous  nous  rangeons  pleinement  à  l'avis  fort  sagace  de  M''»  de 
Villaret. 


—  510  — 


PIÈGES    JUSTIFICATIVES 


De  mi  i,ri;p..\Tis  tehre  assignatis  pro  intetifectione  clericorum 

AURELIANIS. 

Ludovicus,  Dei  gralia  Francorum  rex,  dilecto  et  fidcli  suo,  epis- 
copo,  et  dilectis  suis,  decano  et  capitule  Aureliauensibus,  salutera  et 
dilectioncm.  Noverilis  quod  bene  volunius  et  placet  nobis,  ([uod  ille 
duodeciiii  libiaie  redditus,  que  debent  capi  in  terra  lluj^onis  Buticu- 
larii,  militis,  jjonantur  in  ecclesia  Aurelianensi,  in  quodam  altari 
quod  ibi  statuotar  in  perpetuum,  pro  clericis  intcrfectis  ;  ot  quod 
de  ducentis  iibris  cpie  debent  levai'i  de  robus  Johannis  Gastin,  ca- 
l)iantur  centura  libre  ad  oraamenta  et  libros  emendos,  ad  opus  altaris 
supradicti.  Actuni  a])ud  Yillam-Oiselli  juxta  Montem-Argi,  anno 
Domini  M"  CC"  XXX  sexto,  mense  Augusto. 


II 


De  XL  OCTO    ARPENTIS  TERRE    ASSIGNATIS    PER  JoHANNEM  PULLUM  ET 

Adam  Penetarium  pro  interfectione  clericorum  At:relianis. 

Magister  Johannes  dictus  PuUus,  clericus  domini  Régis,  et  Adam 
Panetarius,  baillivus  Starnpeiisis,  universis  présentes  litteras  inspec- 
turis,  in  domino  salutem.  Notum  facimus  ((uod  cum  Karissimus 
doniinus  noster  Ludovicus,  rex  Francurum  illustris,  occasione 
enormis  forisfacti  quod  super  occisione  clericorum  facta  Aurelianis, 
Hugoni  Buticulario,  militi,  imponebatui-,  per  dictum  suum  et  ordina- 
tionem  suani  retinuit  de  terra  eiusdem  Ilugonis  Buficularii,  mililis, 
duodccini  libratasanuui  redditus,  ad  opus  cuiusdamcapellanie  Aurelia- 
nis faciende,  pro  animabus  ipsorum  clericorum  occisorum  et  alio- 
rum   fidelium;   Nos,   do    voluntate    et    speciali    mandato    eiusdem 


—  511  — 

(lomini  Régis,  quadrauiiita  et  octo  arpenta  terre,  uno  quarterio  mi- 
nus, si(n  apud  Luères,  inter  sanctum  (!eriaanum  et  fortericiam  de 
Lueriis,  iuxta  Ilaias,  pro  dictis  duodecim  libratis  annui  redditus,  ad 
0})us  prefate  lapellanio  assignaviinus  et  tradidimiis  capitule  Aurelia- 
nensi,  in  quadam  pecia  continua,  sicut,  nobis  presentibus,  niensu- 
rata  fuerunt  et  metata.  Hanc  auiem  assis^nationem  et  traditioneni 
factam  capitule  memorato,  voluit  et  concessit  idem  Hugo  Buticula- 
rius,  coram  nol)is.  promittens  fide  prestita  corporali,  quod  in  pre- 
fatis  quadraginta  et  octo  arpentis  terre,  nichil  per  se,  vel  per  alium, 
de  cetero  reclamabit.  Hanc  etiam  assignationem  et  traditionem 
Willelmus  Buticularius,  miles,  a  quo  dictus  Hugo,  dictam  terram, 
nullo  intermedio,  tenebat  in  feodum,  coram  nobis  concessit,  voluit  et 
laudavit.  Karissima  etiaia  domina  Isenburgis,  Francorum  regina 
illustris,  a  qua  idem  Willelmus,  feodum  dicte  terre,  ratione  dotalicii 
sui,  immédiate  tenebat,  prenominatam  assignationem  et  traditionem 
concessit,  voluit  et  laudavit.  Eustachia  etiam,  uxor  dicti  Hugonis 
Buticularii,  sepedietam  assignationem  et  traditionem  voluit  et  con- 
cessit, fide  prestita  cori)orali  promittens,  quod  ratione  dotalicii  vel 
alia  quacumque  ratione,  nichil  de  cetero,  in  dicta  terra,  per  se,  vel 
per  alium  reclamabit.  Actum  Aurelianis,  anno  Doraini  M"  GCo  trice- 
simo  sexto,  mense  decembri. 


III 


Ratihicatio    Hugonis  Buticularii,   super  assignatione  xl  octo 
arpentorum  terre  sue,  pro  occisione  clericorum,  aureliams. 

Ego  Hugo  Buticularius,  miles,  notum  facio  universis  présentes  lit- 
teras  inspecturis,  ([uod  cum  Karissimus  dominus  meus,  Ludovicus, 
rex  Francoruin  illustris,  occasione  cuiusdam  l'acti  quod  sujjer  occi- 
sione  clericorum  Aurelianis  facta,  michi  imponebatur,  per  dictum  et 
ordinationem  suam,  duodecim  Jibratas  terre  mee,  ad  opus  cuiusdam 
capellanio,  Aurelianis  iiiciende,  retinuerit,  et  dilecti  moi,  magister 
Joliannes  dictus  Pullus,  clericus  eiusdeni  domini  régis  et  Adam 
Panetarius,  baillivus  Stampensis,  de  maiulato  ij)sius  domini  Régis, 
pro  dictis  duodecim  libratis  annui  redditus,  ad  opus  dicte  capellonie, 
assignaverint  et  tradiderint  capitule  Aurelianensi,  quadraginta  et 
octo  ai-penta  terre,  uno  quatcrio  minus,  sita  apud  Luières,  inter 
Sanctum  Germanum  et  fortericium  de  Luières,  iuxta  Haias  ;  ego,  in 


—  512  — 

moa  libern  potesiato  constitutus,  tain  ordinalionom  ab  ipso  domino 
llego  factam,  quam  etiam  assignationem  et  tradilionom  a  prenomi- 
natis  J.  et  A.  factam  capitulo  memorato,  ratam  liaboo  parilcr  et 
acceptam  ;  promittens  et  fidom  corporalem  prestans,  quod  in  dictis 
quadraginta  et  octo  arpentis  terre,  uno  quarterio  minus,  nichil  pei' 
me,  vel  per  alium,  de  cetero  rcclamabo.  Eustachia  etiam,  uxor  mea, 
ad  preces  meas,  tani  ordinationem  premissam,  quam  etiam  assigna- 
tionem et  traditionem  supradictam,  spontanea  voluit  et  concessit, 
promittens  et  fidem  corporalem  prestans,  quod  in  dicla  terra,  sicut 
dictum  est,  assignata  et  tradita,  ratione  dotalicii,  vel  alia  quacumque 
ratioue,  per  se,  vel  per  alium,  nichil  de  cetei'o  reclamabit.  In  cuius 
rei  testiraonium,  présentes  litteras  sigilli  mei  munimine  roboravi. 
Acfum  anno  Domini  M"  GC"  tricesimo  sexto,  mense  decembri. 


IV 


LaUDATIO  FACTA  ab  ISENlîERGI  REGINA,  SUPER  QUADRAGINTA  ET  OCTO 
ARPENTA  TFr.RF.  ASSIGXATÎS  CAPELLAME  EACTE  PRO  OCCISIONE  Cr.E- 
RICORUM. 

I.  Dei  gratia  Francorum  regina,  universis  ad  quos  littere  présentes 
pervenerint,  salutem  in  Domino.  Notum  facimus  quod  cum  Karissi- 
mus  noster  Ludovicus,  rex  Francorum  illastris,  occasione  enormis 
facti  quod  pro  occisione  clericorum  Aurelianis  facta,  dilecto  nostro 
Hugoni  Buticulario,  militi,  imponebatur,  per  dictum  suum  et  oïdi- 
nationom  suam,  retinuerit  duodecim  libratas  terre  eiusdem  Hugonis, 
ad  opus  cuiusdam  capellanie  Aurelianis  faciende;  et  dilecti  nostri, 
magistcr  Johannes  dictus  Pullus,  eiusdem  Régis  clericus,  et  Adam 
Panetarius,  baillivus  Stempensis,  ad  opus  dicte  capellanie,  pro  duo- 
decim libratis  annui  redditus,  assignaverint  et  tradiderint  capitulo 
Aureliancnsi,  quadraginta  et  octo  arpenta  terre,  uno  quaterio  minus, 
sita  apud  Luières,  intor  Sanctum  Germanum  et  Ibrtericiam  de 
Luicriis,  iuxta  Haias,  de  voluntate  ipsius  Régis  et  nostra  ;  Nos,  de 
cuius  leodo  dicta  terra,  ratione  dotalicii  nostri,  movet,  dictam  assi- 
gnationem et  traditionem  gratam  habemus,  volumus  et  laudamus. 
In  cuius  roi  testimoniuni,  presontibus  litloris  sigillum  nosfruni  duxi- 
mus  apponendum.  Actum  apud  Guriam  Dt-i,  anno  Ddinini  M"  CG" 
tricesimo  sexto,  mense  decembri. 


513 


Laudatio  (juam   fecit  Hugo  Buticularius   de   xl^"  octo  arpenta 

TERRE     ASSIGNATIS      CAPITULO     A     MAGISTRO     JOHANNE     PuLI.O     ET 

Adam  Panetario,  baillivo  Stampensi,  pro  interfegtione  cle- 
ricorum  aurelianis. 

I.  Dei  gratia  Francorum  legina,  universis  ad  quos  littere  présentes 
pervenerint,  salutem  in  Domino.  Notum  t'acimus  quod  dilectus  et 
fidelis  noster  Willelmus  Buticularius,  miles,  in  nostra  prescntia 
constitutus,  assignationem  et  traditionem  quadraginta  et  octo  arpen- 
toruni  terre,  uno  quaterio  minus,  de  feodo  suo  moventium,  que  fue- 
runt  Hugonis  Buticularii,  militis,  quam  dilecti  nostri,  magister 
Johannes  dictus  PuUus  et  Adam  Panetarius,  baillivus  Stampensis, 
fecerunt  capitulo  Aurelianensi,  de  spécial!  mandate  Karissimi  nostri 
Ludovici,  régis  Francoium  iilustris,  concessit,  voluit  et  laudavit,  et 
cum  proprium  sigiUum  non  haberet,  Nos  rogavit  ut  presentibus 
litteris  sigillum  nostrum  apponeremus.  Nos  vero  ipsius  precibus 
annuontes,  in  huius  rei  testimonium,  presentibus  litteris  sigillum 
nosti'um  duximus  apponendum.  Actum  apud  Curiam  Dei,  anno 
Doraini  M»  CC"  tricesimo  sexto,  mense  deccmbri. 


VI 

De  terra  collata  pro  ixterfectioxe   clericorum 
aurelianensium. 

Universis  présentes  litteras  inspecturis,  Irater  N.  dictus  abbas 
Curie  Dei,  totusque  eiusdem  loci  conventus,  salutem  in  Domino. 
Notum  facimus  quod  cum  Hugo  Buticularius,  miles,  quintam  par- 
fem  in  quadraginta  et  octo  arpentis  terre  site,  uno  quarterio  minus, 
que  de  mandata  doniini  Régis,  ad  opus  cuiusdam  capellanie  faciende 
Aurelianis,  occasione  clericorum  interlectorum ,  capitulo  Aurelia- 
nensi assignata  sunt  et  tradita,  nobis  in  elemosinam  contulisset  ; 
Nos,  ad  preces  dicti  Hugonis,  quitaviraus  penitus  quintam  partom 
terre  superius  memorate,  capitulo  supradicto.  In  cuius  rei  testimo- 
nium, presentibus  litteris,  sigillum  nostrum  duximus  apponendum. 
Actum  anno  Domini  M"  CC"  tricesimo  sexto,  mense  decembri. 


—  514 


VII 


De   XII   LIBRATIS    REDDITUS   ASSIGNATIS   APUD   LuÈRES,  PRO    OCCISIONE 
CLERICJORUM.    LUDOVICUS    REX. 

Ludovicus,  Dei  gralia  Francoruin  rex,  notum  facimus  quod  Nos, 
litteras  Ilngonis  Buticularii,  inilitis,  vidimus  in  hec  verba.  [Suit  la 
chai'te  n"  III.]  Nos  autem,  prenoiuinatain  assignationein  et  traditio- 
nem  dicte  terre  que  de  nostro  movet  feodo,  factam  capitulo  Aure- 
lianensi  a  prel'atis  Jolianne,  clerico  nostro  et  A.  Panetario  nostro,  tune 
ballivo  Stampensi,  vûluraus  et  approbamus.  In  cujus  rci  testiinonium, 
presentibus  littoris  sigillum  nostrum  duximus  apponendum.  Actuni 
apud  Mellentuui,  anno  Domini  M^  CG"  tiicesimo  sexto,  niense  ja- 
nuarin. 


VIII 

TRADITIO   TERRARUM   DE   LUIÈRES   AD    CENSUM    X   LIBRARUM 
PRO   ALTARI   InNOCENTIUM. 

Universis  présentes  litteras  inspecturis,  Odo,   decanus,  totumque 
capitulum  Aurelianense  et  officialis  curie  Aurelianensis,  sahitom  in 
Domino.  Novei'int   universi   quod    in   nostra    presencia    constitutus 
Stephanus,    capellanus  altaris    sanctorurn   Innocentiuni,  in    ecclesia 
Aurelianensi,  quadraginta  et  octo   arpenta  terre  arabilis  (juc  diotus 
capellanus  habebat  in  parrocliia  de  Lueriis,  ad   dictuni  altare  pei-ti- 
nencia,  tradidit  et  concessit  Giraldo  coiisturario  de  Lueriis,  Ade  dicto 
ïalebert  et  Yvoni  dicto  Arpin  et  eorum  beredibus  et  successoribus, 
iuiperpetuum  de  cetero  possidenda,  pro  decem  libris  Parisiensium  ; 
videlicet    quolibet  arpento  pro  quatuor  solidis  et   duobus  denariis 
annui  census,  reddendis  singulis  annis,  dicto  capellano  et  eius  suc- 
cessoribus,   Aurelianis,  videlicet    centum    solidos    Parisiensium   in 
crastino  Omnium   Sanctorum  et  residuos  centum  solidos  dominica 
Brandonum  ;  ita  tamen  quod,  etc.  {Suivent  les  conditions  du  bail.) 
Datum  anno  Domini  Millesimo  ducentesimo  quinquagesimo  quinto, 
rnense  decembri. 

(Fonds  de  Sainte-Croix,  série  G,  chapelle  des  Saints-Innocents, 
In  primo  scrinio  capcllanDU.) 


JEAN     GRANGHER 

DE    TRAINOU 


DIT 


JEAN     D'ORLÉANS 

PEINTRE   DES   ROIS    CHARLES    VI  ET    CHARLES   VII 
ET    DE    JEAN,    DUC    DE    BERRY 

(Documents  inédits) 


10     0     3» 


La  Gazette  des  Beaux- Arts  a  publié,  dans  ses  livraisons  des 
mois  de  février,  avril  et  mai  1884,  un  travail  magistral  de 
M.  Léopold  Delisle,  sous  ce  titre  :  Les  Livres  d'heures  du  duc 
de  Berry.  11  avait  déjà  consacré  à  la  superbe  bibliothèque  du 
frère  de  Charles  V  un  chapitre  de  son  Cabinet  des  Manuscrits. 
Mais,  en  restreignant  son  sujet  aux  livres  d'heures  de  Jean  de 
Berry,  M.  Delisle  a  pu  s'attacher  davantage  aux  manifestations 
artistiques  de  la  fin  du  XIV^  et  du  commencement  du  XV«  siècle, 
dont  la  collection  princière,  la  principale  du  temps,  offre  des 
modèles  très  remarquables. 

Ces  études  sont  un  double  service  rendu  aux  savants  et  aux 
artistes.  Pour  les  premiers,  la  publication  des  inventaires  fait 
revivre,  par  la  pensée,  des  trésors  qui  ne  sont  plus,  ou  dont  la 
description  permettra  d'exhumer  de  temps  à  autre  quelques 
épaves. 


—  516  — 

Pour  les  peintres,  les  critiques  d'art,  les  collectionneurs  ; 
M.  Delisle  leur  indique,  avec  une  attribution  certaine,  date, 
nom  d'auteur,  un  véritable  état-civil  en  un  mol,  des  chefs- 
d'œuvre  de  noire  vieille  école  française,  si  brillante  par  d'ex- 
quises qualités,  et  dont  les  défauts  même,  avec  leur  naïve 
inexpérience,  ne  sont  pas  exempts  d'un  certain  charme. 

L'administrateur  général  de  la  Bibliothèque  Nationale  a  re- 
connu environ  le  liers  des  manuscrits  du  duc  de  Berry,  89  sur 
environ  300  ;  et,  pour  les  livres  d'heures,  où  s'est  particulière- 
ment exercé  l'art  des  calligraphes  et  des  enlumineurs,  il  permet 
de  les  retrouver  avec  leur  numéro  d'ordre  dans,  l'immense 
dépôt  qui  lui  est  confié,  sur  les  rayons  d'une  bibliothèque  quasi- 
royale,  dont  une  généreuse  donation  vient  d'enrichir  le  premier 
corps  savant  de  la  France,  et  chez  quelques  amateurs  privi- 
légiés. 

Comme  celui  de  tous  les  initiateurs,  ce  travail  engendrera 
certainement  de  nouvelles  recherches  et  des  découvertes,  par 
conséquent.  C'en  est  une  bien  modeste,  en  ce  genre,  que  nous 
venons  signaler. 

Il  est  presque  banal  de  dire,  pour  la  France  surtout,  que  les 
noms  de  nos  plus  anciens  artistes  sont  presque  tous  inconnus, 
et  que,  parmi  ceux  que  l'on  a  fait  surgir  en  assez  grand  nombre  ; 
depuis  quelques  années,  beaucoup  ne  furent  jamais  que 
d'obscurs  artisans.  A  la  vérité,  c'est  chose  difficile  que  de  les 
distinguer  les  uns  des  autres,  puisque  les  plus  renommés  pein- 
tres du  moyen-âge  s'astreignent  souvent  aux  besognes  les  plus 
vulgaires  ;  ils  font  tout  ce  qui  concerne  leur  métier. 

Le  nom  patronymique  et  la  qualification  de  peintre,  retrouvés 
dans  un  article  d'archives  ou  un  registre  de  notaire,  ne  suffisent 
donc  pas  toujours  à  désigner,  à  coup  sûr,  un  artiste.  Quant  à  la 
découverte  d'un  «  marché  d'oeuvres  »  intéressant,  c'est  le  rara 
avis  au  commencement  du  XV^  siècle. 

Nous  devons  donc  nous  estimer  heureux  d'avoir  rencontré  le 
nom  de  Jehan  Granchier  avec  la  qualification  de  «  peintre  de 
Monseigneur  le  duc  de  Berry  »  sur  un  acte  en  apparence  dénué 
d'intérêt.  Bien  qu'il  soit  complètement  ignoré  des  écrivains  qui 


—  517  — 

ont  pris  la  tâche  de  dresser  la  liste  de  tous  les  noms  d'artiste* 
français,  comme  M.  Emile  Bellier  de  la  Chavignerie,  la  dési- 
gnation ci-dessus  est  suffisante  pour  qu'on  le  range  parmi  les 
peintres  qui  ont  travaillé  pour  le  duc  de  Berry,  et  dans  les  meil- 
leurs; c'est  déjà  une  illustration,  pour  un  artiste,  que  d'avoir 
été  attaché  à  la  personne  de  ce  protecteur  éclairé  des  arts.. 

Il  a  certainement,  en  apparence,  un  désavantage,  c'est  qu'on 
ne  connaît  aucune  de  ses  œuvres;  mais  peut-être  en  décou- 
vrira-t-on  plus  tard.  Que  savait-on,  il  y  a  un  siècle,  d'André 
Beaunepveu,  de  Jacquemart  de  Hesdin,  de  Pol  de  Limbourg? 
Pas  même  leur  nom,  sauf  peut-être  quelque  savant  archiviste 
de  la  Chambre  des  Comptes.  Le  nom  de  Granchier  survit  au- 
jourd'hui; prenons  patience  pour  ses  oeuvres,  elles  se  révéle- 
ront aussi. 

Les  trois  artistes  ci-dessus  sont  désignés  par  M.  Delisle, 
d'après  les  inventaires,  comme  ayant  peint  les  heures  du  duc  de 
Berry.  Comme  beaucoup  de  peintres  et  de  verriers  à  cette 
époque,  ils  étaient  d'origine  flamande;  le  nom  de  deux  d'entre 
eux  l'indique  assez,  et  Beaunepveu,  le  plus  célèbre  des  trois, 
parce  qu'il  fit  aussi  des  œuvres  de  sculpture  pour  Charles  V, 
était  de  Valenciennes. 

Notre  Granchier  a  donc  sur  eux  un  avantage  à  son  tour, 
celui  d'être  Français  ;  et  l'intérêt  s'augmente  encore  pour  nous 
qui  le  croyons  Orléanais.  Les  documents  suivants  semblent 
l'établir  suffisamment  : 

«  Le  venredi  vi''  jour  de  juing  (mil  IIII<=  et  X), 
«  Jehan  Granchier,  pintre  de  Mons.  le  duc  de  Berry , 
vent  et  transporte  à  touzjours  à  Michau  Josse,  de  la  parroisse  de 
Trino  (1),  pour  lui,  ses  hoirs,  etc.,  une  masure,  vergier,  vigne 
et  terres  que  led.  vendeur  disoit  avoir  assis  en  ladicle  parroisse 
de  Trino,  au  lieu  de  l'Orme  au  Creux,  en  plusieurs  pièces,  tout 
contenant  deux  arpens  et  demi  d'crilaige  et  tout  l'éritaige  que 
led.  vendeur  a  voit,  povoit  et  devoit  avoir  aud.  lieu  de  l'Orme, 

(1)  C'est  la  forme  du  nom  de  ïrahiou  au  XV"  siècle. 


—  518  - 

tenans  à  Jehan  Granchier  de  Trino,  d'une  part,  et  à  Jehan  Pe- 
guin,  d'autre  part.  A  telx  cens,  etc.,  Geste  vente  faicte  pour 
liuit  Uvres  tournois  paie,  etc.,  quiet,  etc.,  dessaisi,  etc., 
saisi,  etc.,  Promectant  non  venir  contre,  garenlir,  etc., 
Oblig.,  etc. 

«  Led.  vendeur  doit  aud.  acheteur  lesd.  viii  Hvres  tournois 
pour  autre  cause,  à  paier  moitié  à  la  Toussains  prochaine  venant 
et  moitié  à  la  Toussains  ensuivant,  nonobstant,  etc.  Gous,  etc., 
plége  Jehan  Peguin,  de  Trino.  Obi.  lesd.  debteur  et  plége 
chacun  pour  le  tout, 

«  Jehan  Granchier,  de  la  parroisse  de  Trino,  donne  et 
transporte  à  touzjours  à  Jehan  Granchier,  son  filz,  pour  lui, 
ses  hoirs,  etc.,  les  héritaiges  qui  ensuivent  assis  en  la  parroisse 
de  Trino  ;  c'est  assavoir  :  Une  pièce  de  terre  contenant  ung  ar- 
pent, estant  à  la  masure  aux  Roys,  tenant  au  chemin  qui  vient 
de  Lory  et  va  à  Jargueau,  d'une  part;  aux  marches  de  l'Orme 
aux  Greux,  d'autre  part;  à  Gilet  Gourte,  d'autre  part,  et  à  la 
rue  de  ladicte  masure,  d'autre  part.  It.  une  autre  pièce  de  terre, 
contenant  ung  tercier  à  ladicte  masure,  tenant  à  Thenot  Bonnet, 
de  deux  pars,  et  à  ladicte  rue  de  la  masure^  d'autre  part, 
en  la  censive  de  Ghapitre  de  Sainte  Groix  d'Orléans,  lesquelles 
deux  pièces  de  terre  led.  donneur  a  naguères  achetées  de  Jehan 
Sohier  et  Belon,  sa  femme.  Jt.  une  autre  pièce  de  terre,  conte- 
nant trois  quartiers  assis  ou  clos  au  Soudant,  tenans  à  Michau 
Josse,  d'une  part,  et  aud.  Gilet  Gourte,  d'autre  part.  Réservé 
l'usulTruit  desd.  héritaiges  à  les  tenir  et  prendre  par  led.  don- 
neur et  par  Jehanne,  sa  femme,  leurs  vies  et  du  seurvivant 
durans  seulement.  Gest  don  fait  pour  Dieu  et  en  aumosne,  etc., 
et  en  avansement  de  succession,  etc.,  dessaisi,  etc.,  saisi,  etc., 
Promett.  non  venir  contre,  obi.  et  par  foy,  etc.  ï» 

(6«  Registre  de  Guillaume  Giraut,  notaire  à  Orléans.) 
(Étude  Fauchon.)  —  (1). 


(1)  Nous  adressons  tous  nos  remerciments  à  M.  Fauchon,  tilulairc  do 
l'étude  de  Guillaume  Giraut,  pour  nous  avoir  laissé  prendre  copie  de  ces 
actes. 


—  519 


II 


De  tout  temps,  les  artistes  ont  été  prodigues  et  les  pères 
indulgents.  Jehan  Granchier  n'avait  certes  pas  fait  fortune  ;  les 
actes  qui  précèdent  le  prouvent  abondamment.  Mais  il  n'y  a 
qu'un  père  pour  donner  à  son  fils,  qui  vend  son  bien  pour 
payer  ses  dettes,  d'autres  héritages  destinés,  sans  nul  doute,  à 
suivre  le  même  chemin.  Aussi  stipule-t-il  qu'il  le  fait  «  pour 
Dieu,  en  aumône  et  en  avancement  de  succession  ». 

Or,  Jehan  Granchier,  le  père,  est  désigné  par  les  actes  comme 
étant  «  de  la  parroisse  de  Traînou  ».  Connaissant  l'adhérence 
au  sol  des  famillles  rurales,  surtout  au  moyen  âge,  nous  nous 
croyons  autorisé  à  voir  dans  ce  village,  situé  à  6  lieues  nord- 
est  d'Orléans,  le  pays  où  vivaient  les  Granchier  et,  par  consé- 
quent, le  lieu  d'origine  de  Jehan  Granchier,  le  fils  ;  et  à  récla- 
mer ce  dernier,  comme  artiste  Orléanais.  Il  est  ainsi  tout  proche 
voisin,  à  deux  cent  cinquante  ans  de  distance,  de  notre  graveur 
Antoine  Masson,  né  à  Loury  en  1636,  et  mort  à  Paris  en 
1700. 

Notre  artiste,  dans  ces  actes  authentiques,  comparaît  avec  son 
véritable  nom  ;  et  nous  avons  constaté  qu'il  est  complètement 
inconnu.  Mais  n'aurait-il  pas,  comme  beaucoup  de  ses  confrères 
et  de  même  qu'un  grand  nombre  de  ses  contemporains  de  tout 
ordre,  été  tenté  de  prendre  un  nom  de  guerre,  un  surnom? 
Traînou,  même  avec  sa  forme  Trino,  sonne  assez  mal  à  l'oreille, 
et  ne  dit  rien  à  l'imagination.  Mais  ce  village  est  à  proximité 
d'Orléans. 

Or,  on  est  effrayé  et  dérouté  tout  à  la  fois,  dans  les  recherches, 
en  voyant  le  nombre  de  gens  qui  prennent,  comme  sobriquet, 
le  nom  de  leur  province  ou  de  sa  capitale. 

BULLETIN  N"   130  35 


—  520  — 

Nous  avons  vu  plus  haut  Pol  de  Limbourg  et  Jacquemart  de 
Hesdin;  à  la  même  époque  vivaient  Colart  de  Laon,  Ancelet  de 
Sens;  et,  un  siècle  plus  tard,  Colin  d'Amiens. 

La  liste  de  ces  exemples  serait  trop  longue.  Limitons-nous  à 
Orléans,  qui  n'échappe  pas  à  la  loi  commune,  et  restreignons- 
nous  seulement  aux  artistes.  Dès  1292,  on  trouve  «  Jehan  d'Or- 
liens  le  paintre  »  au  Rôle  de  la  Taille  de  Paris  en  i292, 
publié  par  M.  Géraud,  dans  la  Collection  des  documents 
inédits;  et  sa  femme  dans  le  rôle  de  1313  publié,  pour  les 
peintres  seulement,  par  M.  V.  Dufour. 

Les  peintres  cités  dans  ces  rôles  portent  surtout  des  prénoms, 
auxquels  on  joint  l'indication  du  métier  ;  presque  tous  ceux  qui 
ajoutent  des  noms  les  empruntent  à  la  ville  ou  à  la  province 
dont  ils  sont  originaires. 

Au  siècle  suivant,  se  pressent  :  Girart  d'Orliens,  peintre  et 
valet  de  chambre  du  roi  Jean,  qui  le  suivit  en  Angleterre  (les 
actes  le  concernant  vont  de  1344  à  1379)  ;  Jehan  d'Orléans,  qui 
remplit  les  mêmes  fonctions  auprès  de  Charles  V  et  de 
Charles  VI.  La  carrière  de  celui-ci  fut  longue,  de  1364  à  1426; 
à  moins  qu'on  ne  doive  compter  successivement  deux  person- 
nages du  même  nom,  pour  cette  durée  de  temps.  Son  fils,  Fran- 
çois d'Orléans,  le  remplace  près  du  roi,  en  l'an  1408,  avec  les 
mêmes  attributions  et  les  mêmes  gages.  Un  autre  François 
d'Orléans  avait  déjà  peint,  pour  le  roi,  en  1365. 

Faut-il  citer  Simon  et  Raoulet  d'Orléans,  copistes  et  enlumi- 
neurs célèbres  au  XIV^  siècle  ;  et,  pour  le  nom  de  Jean  seul  : 
Jean  d'Orléans,  chirurgien  du  roi  en  1486,  Jean  d'Orléans, 
charpentier,  employé  à  la  construction  de  l'hôtel  de  ville  de 
Bourges  en  1487,  et  encore  Jean  d'Orléans,  peintre  à  Bourges 
en  1506? 

Pour  tous  ces  artistes,  les  documents  abondent  ;  ils  ont  été 
publiés  dans  les  Anciennes  et  Nouvelles  Archives  de  l'art 
français,  la  Bibliothèque  de  l'École  des  Charles,  les  Ducs 
de  Bourgogne,  VHistoire  du  Berry,  la  Gazette  des  Beaux- 
Arts  ,  le  Cabinet  des  manuscrits  et  les  Mandements  de 
Charles    V,    sous   les    noms,   qui    reviennent   toujours  à  la 


—  521  — 

plume  quand  il  s'agit  d'histoire  de  l'art,  de  MM.  de  Montaiglon, 
Vallet  de  Viriville,  de  Laborde,  de  Girardot,  UI.  Robert,  Grand- 
maison,  J.  Guiffrey,  L.  Delisle. 

Revenons  à  Jean  d'Orléans,  dont  nous  avons  dit  quelques 
mots.  De  1364  à  1408,  il  est  peintre  en  titre  des  rois  de  France 
et  leur  valet  de  chambre.  Dans  cette  condition,  il  n'exécute  pas 
seulement  des  tableaux  pour  le  roi  et  les  nombreux  présents 
offerts  à  l'entourage,  il  décore  en  outre  les  châteaux  et  les  appar- 
tements royaux  et  s'occupe  même  du  mobilier,  des  chaeres  pour 
le  sacre  et  des  hers  pour  les  enfants  de  France.  Ce  n'en  est  pas 
moins  un  des  plus  célèbres  maîtres  de  notre  vieille  école 
française. 

En  1408,  il  disparaît  de  la  cour,  où  son  fils  François  d'Or- 
léans le  remplace  officiellement  dans  ses  fonctions.  En  1416,  le 
15  juin,  Jean,  duc  de  Berry,  meurt  à  l'hôtel  de  Nesle,  à  Paris  ; 
c'est  un  Jean  d'Orléans,  peut-être  le  même,  qui  préside,  le  21, 
au  service  funèbre,  et  décore  de  peintures  et  d'écussons  une 
chapelle  provisoire  construite  aux  Augustins  ;  et,  le  27,  avec  des 
détails  analogues,  figure  à  la  cérémonie  de  Bourges. 

Jehan  Granchier,  peintre  du  duc  de  Berry,  en  1410,  ne  devait- 
il  pas  être  chargé  de  ce  soin,  alors  qu'André  Beaunepveu  est 
déclaré  feu  dans  un  inventaire  de  1413? 

On  voit  qu'un  Jehan  Gauchier,  clerc  des  joyaux  du  duc  de 
Berry,  reçoit  des  petites  heures  manuscrites  pour  avoir  fait 
l'invenlaire  des  biens  du  duc,  Y  a-t-il  lieu  d'insister  sur  cette 
similitude  de  noms,  peut-être  fortuite,  avec  ce  Gauchier,  qui 
rappelle  toute  une  famille  de  peintres  exerçant  à  Orléans  aux 
XVe  et  XVIe  siècles?  doit-on  l'identifier  avec  Jehan  Granchier? 

Nous  préférons  appeler  l'attention  sur  un  autre  rappro- 
chement. 

M.  l'abbé  Valentin  Dufour,  Parisien,  à  qui  l'on  doit  tant  de 
brochures  curieuses  sur  l'histoire  de  sa  ville,  a  rassemblé  et 
coordonné  les  documents  et  pièces  originales,  déjà  publiés  par- 
tout ailleurs,  sur  Girard  d'Orléans,  les  Jean  d'Orléans  et  Fran- 
çois d'Orléans,  dans  une  charmante  brochure  de  164  pages, 
intitulée  :  Une  famille  de  peintres  parisiens. 


-  522  — 

Il  y  aurait  bien,  si  l'on  voulait,  quelques  chicanes  à  faire  sur 
une  lecture  un  peu  négligée  des  textes  originaux  ;  sur  les  liens 
étroits  dont  l'auteur  rattache  à  une  même  famille  tous  ces  mem- 
bres épars,  en  exceptant  Jean  (II)  et  François  d'Orléans,  dont 
la  filiation  est  parfaitement  justifiée  ;  sur  le  titre  même  de  l'ou- 
vrage, où  l'écrivain,  Pay^isien  un  peu  exclusif,  accapare  pour 
Paris  des  artistes  qui  portent  tous  le  nom  ou  le  surnom  d' Orléans. 
N'y  regardons  pas  de  trop  près  ;  nous  souscrivons  volontiers, 
pour  notre  part,  à  l'attribution  faite  à  Jean  d'Orléans,  plutôt 
qu'à  Colart  de  Laon,  de  la  scène  où  Louis  d'Orléans  est  repré- 
senté dans  la  chapelle  des  Célestins,  et  de  la  danse  macabre  du 
Charnier  des  Innocents. 

Mais  ce  dont  nous  sommes  surtout  reconnaissant  à  M.  l'abbé 
Valentin  Dufour,  c'est,  après  avoir  rapporté  tout  ce  qu'on  doit  à 
notre  confrère,  le  regretté  baron  de  Girardot,  sur  le  séjour  de 
Jean  d'Orléans  à  Bourges  jusqu'en  1426 ,  d'ajouter ,  à  la 
page  127,  cette  note,  que  nous  voulons  reproduire  in-extenso  : 

«  M.  H.  Boyer,  bibliothécaire  de  la  ville,  dont  il  connaît  bien 
«  l'histoire,  nous  a  dit  avoir  trouvé  notre  Jehan  d'Orléans,  sur- 
ce  nommé  Grangier;  ce  qui  prouverait  qu'il  était  propriétaire  et 
a  bourgeois  de  Bourges.  » 

Ne  semble-t-il  pas,  sauf  que  nous  disons  le  contraire,  que 
nous  soyons  bien  près  de  nous  entendre  avec  M.  l'abbé  V.  Du- 
four? D'après  lui,  Jean  d'Orléans  aurait  porté  le  surnom  de 
Grangier.  Nous  croyons,  nous,  que  Jean  Granchier,  de  Traînou, 
s'est  fait  nommer  Jean  d'Orléans.  Conclusion  :  l'un  et  l'autre 
ne  feraient  qu'un  même  personnage. 

Nous  n'avons  pas  voulu  traiter  la  question  dans  tous  ses  dé- 
tails, en  reprenant  à  nouveau  toutes  les  mentions  relatives  aux 
travaux  de  Jean  d'Orléans;  ce  sera  peut-être  l'objet  d'un  autre 
travail.  Nous  avons  seulement  présenté  des  hypothèses  qui  nous 
semblent  toucher  de  bien  près  la  vérité. 

La  parole  est  maintenant  à  M.  A.  de  Champeaux,  inspecteur 
des  beaux-arts,  à  la  haute  compétence  duquel,  sur  la  demande  de 
M.  Delisle,  nous  renvoyons  les  documents  sur  Jean  Gran- 
chier, pour  l'étude  qu'il  prépare  concernant  les  travaux  d'art 


_  523  — 

exécutés  par  les  ordres  du  duc  de  Berry.  Nous  serions  heureux 
de  l'avoir  mis  sur  la  voie  d'une  importante  découverte  artis- 
tique. 


III 


Nous  en  étions  à  ce  point  de  nos  recherches  où,  après  s'être 
avancé  prudemment,  comme  le  voyageur  sur  un  sentier 
presque  disparu,  l'on  s'arrête  hésitant  ;  lorsque  deux  excellents 
guides  sont  venus  nous  assurer  que  nous  étions  dans  le  bon 
chemin. 

MM.  de  Champeaux  et  H.  Boyer  furent  consultés  tout  natu- 
rellement sur  le  problème  qui  s'ofTrait  à  nous,  et  dont  nous 
pensions  entrevoir  la  solution.  Leur  réponse,  inspirée  par  une 
parfaite  obligeance,  ne  laisse  rien  à  désirer. 

C'est  une  véritable  moisson  que,  pour  nous,  M.  Boyer  a  bien 
voulu  récolter  dans  ses  archives  du  Cher.  Qu'on  en  juge  par  les 
extraits  suivants  ;  nous  ne  pouvons  mieux  faire  que  de  citer 
textuellement  les  termes  de  sa  lettre  : 

«  En  1410,  deux  actes,  l'un  de  la  Sainte-Chapelle,  l'autre  du 
Chapitre  du  Château,  montrent  :  l'un,  —  Johannes  Grancher, 
aliàs  d'Orléans,  pictor;  —  l'autre,  —  Johannes  Grancherii, 
aliàs  de  Aurelianis,  —  acquérant  des  immeubles,  l'un  des- 
quels doit  servir  d'emplacement  à  l'hôtel  qu'il  fit  bâtir  alors. 

Nous  devons  faire  amende  honorable,  pour  l'accusation  de 
prodigalité  que  nous  avons  légèrement  portée  plus  haut 
contre  Jean  Granchier.  S'il  vendait  ses  immeubles  de  Traînou 
pour  payer  des  dettes,  en  1410;  la  même  année,  il  en  achetait 
d'autres  à  Bourges,  dans  le  but  de  se  construire  un  hôtel  ! 

((  Cet  hôtel  existe  encore  derrière  celui  du  Bureau  des 
finances  et  presque  à  égale  distance  de  l'hôtel  Jacques-Cœur  et 
du  Palais  ducal  ou  plutôt  de  la  Sainte-Chapelle  du  duc  Jean  de 
Berry.  » 


—  524  — 

Ici  une  légère  contradiction,  du  moins  en  apparence;  cor  on 
peut  être  propriétaire  d'une  maison  et  locata're  d'une  autre. 
M,  de  Cliampeaux  cite,  de  mémoire,  à  la  date  de  1430  ou 
environ,  «  une  quittance  du  trésorier  de  la  Sainte-Chapelle 
portant  remise  à  —  Joliannes  Grangier,  aliàs  d'Orléans,  — 
d'une  somme  de  trois  écus  qu'il  devait  à  titre  de  locataire  d'une 
maison  située  rue  Secrétain,  en  considération  des  démarches 
qu'il  avait  failes  pour  faire  confirmer  le  chapitre  dans  la  posses- 
sion d'une  tour  qui  dépendait  de  cette  maison,  » 

M.  Boyer  reprend  : 

((  Il  est  encore  nommé  —  Granchier  —  dans  un  titre  de 
vente  du  fonds  du  chapitre  de  Saint-Pierre-le-Puellier  (de 
Bourges),  en  date  de  1417. 

«  Meis  un  mandat  du  trésorier  de  la  Sainte- Chapelle,  de 
1433,  le  nomme  —  Johannes  Grangier,  alws  de  Aurelianis.  — 

«  Des  lei.lres-pa; entes  de  Charles  VII,  du  28  avrU  143^2 
(n.  st.),  en  faveur  de  la  Sainte-Chapelle  et  tirées  de  ce  fonds, 
portent  :  —  Noslre  amé  varlet  de  chambre  Jehan  Grancher  dit 
dOrleans. 

((  Enfin,  dans  le  registre  des  comptes  de  la  Sainte-Chapelle, 
pour  l'exercice  1453-59,  figure  encore  —  Jehan  Granger,  aliàs 
d'Orléans,  peintre,  —  tandis  que  dans  l'exercice  de  14(52-63, 
(les  intermédiaires  manquent),  il  est  remplacé  par  Guillaume. 

ï  Un  acie  de  vente  des  minutes  du  notsire  RWière,  du  2  jan- 
vier 1407,  mentionne  —  l'oslel  des  héritiers  feu  Jehanny  Gaul- 
cher  dit  d'Orléans,  —  et  dit  que  cet  hôtel  appartient  à  son  fils, 
Guillaume  d'Oiléans,  demeurant  à  Yssouldun  ». 

Ce  nom  de  Jean  Gaucher,  qui  décidément  nous  poursu'J, 
semble  ici  mis  par  erreur  pojr  Jean  Grancher,  remplacé  vers  la 
même  époque,  à  cause  de  son  décès  probablement,  par  son  fils, 
appelé  Guillaume  dans  les  deux  documents. 

A  l'aide  de  ces  extraits  de  documents  aulhenîiqres,  notre 
base  s'est  bien  élargie,  semble- t-il,  depuis  le  commencement  de 
cette  notice  et  n'en  est  devenue  que  plus  solide.  On  peut 
essaye*',  du  moins,  de  trouver  des  solutions  plus  satisfaisantes 
aux  questions  qui  viennent  de  se  présenter. 


—  525  — 

Le  nom  de  l'artiste,  comme  dans  les  actes  de  M.  Fauchon, 
s'écrit  presque  toujours  Granchier;  ce  que  traduit  fidèle- 
ment le  latin:  Grancherii.  Le  mot  Grangiern'en  est  que  la 
forme  adoucie,  ch  en  g,  par  le  langage  vulgaire.  En  outre,  au 
XV»  siècle,  on  écrivait  volontiers  ier  la  iinale  des  noms  en  er; 
ainsi  :  Fouchier,  Bouchier,  pour  Foucher,  Boucher.  Nous  écri- 
rions actuellement  Granclier  et  Granger. 

Quaut  à  l'identité  de  Jean  Granclier  avec  Jean  d'Orléans,  elle 
est  absolument  traachée  par  les  nombreuses  citations  de 
M.  Boyer  :  Jehan  Granchier,  aliàs  d'Orléans  ;  c'est  également 
l'opinion  de  nos  honorables  correspondants. 

En  ce  qui  concerne  la  durée  de  la  vie  de  Jean  Grancher, 
l'embarras  ne  fait  qu'augmenter. 

M.  l'abbé  V.  Dufour,  qui  donne  généreusement,  mais  sans 
preuves,  à  Girart  d'Orléans  Jean  d'Orléans  pour  fils,  attribue 
à  ce  dernier  un  exercice  allant  de  1364  à  1426,  années 
extrêmes,  fournies  par  les  documents  connus  alors  qu'il  publiait 
son  volume.  Cela  est  déjà  bien  raisonnable,  car  le  peintre  devait 
être  dans  la  maturité  de  son  talent,  ainsi  que  l'auteur  le  cons- 
tate, pour  être  chargé,  par  Charles  V,  et  comme  peintre  du 
roi,  de  certains  travaux  du  Sacre. 

Mais  ce  système  n'est  plus  soutenable,  en  présence  des  nou- 
veaux faits  produits  par  M.  Boyer,  puisqu'il  faudrait  encore  pro- 
longer cette  longévité  durant  trente-quatre  ans,  de  1426  à  1460. 
En  effet,  le  savant  archiviste  du  Cher  nous  fait  justement  re- 
marquer que,  dans  les  registres  de  la  Sainte-Chapelle  de 
Bourges,  Jean  figure  encore  en  1458-59;  mais  il  est  remplacé, 
au  compte  de  1462-63,  par  son  fils  Guillaume.  Il  mourut  donc 
vers  1460. 

Il  faut  alors,  de  toute  nécessité,  reconnaître  l'existence  de 
deux  personnages  surnommés  Jean  d'Orléans,  pour  le  moins. 
Mais  comment  les  distinguer? 

Cela  serait  facile,  peut-être,  si  l'on  mettait  un  jour  à  exécu- 
tion l'excellente  idée,  émise  par  M.  J.  Guiffrey,  de  publier  inté- 
gralement tous  les  Comptes  royaux  du  XV»^  siècle  ;  et  il  en  reste 
encore  un  bon  nombre  d'inédits,  ou  que  l'on  a  déllorés  seule- 


—  526  - 

ment  en  partie  et  sans  méthode,  même  au  point  de  vue  exclusif 
de  l'histoire  artistique. 

Jusqu'à  l'accomplissement  de  ce  vœu,  que  nous  appelons  de 
toutes  nos  forces,  notre  indécision  n'aura  sans  doute  pas  lieu 
d'être  fixée. 

Nous  observons  bien,  avec  M.  V.  Dufour,  une  longue  lacune 
de  seize  ans,  dans  les  articles  des  Comptes  royaux  relatifs  à  Jean 
d'Orléans,  de  1392  à  1408;  et  l'on  peut  se  demander  si  cette 
lacune  n'est  pas,  précisément,  la  limite  de  la  carrière  des  deux 
peintres  ;  le  second  étant  seulement  au  service  de  Charles  VI, 
du  duc  de  Berry  et  de  Charles  VIL 

C'est  le  parti  que  nous  adoptons,  sur  le  titre  de  cette  notice, 
sans  en  être  bien  satisfait. 

On  observera,  en  effet,  que  Jean  Grancher,  cédant  à  son  fils 
le  titre  de  peintre  du  roi,  en  1408,  et  mourant  en  1460,  aurait 
encore  joui  d'une  longue  existence;  même  en  admettant  que 
l'un  et  l'autre  aient  été  doués  d'un  talent  assez  précoce  pour 
occuper,  tous  deux  dans  leur  jeunesse,  un  office  qui  exigeait 
de  l'expérience  et  du  talent. 

Quoi  qu'il  en  soit  ;  nous  pouvons  revendiquer,  en  toute  certi- 
tude, comme  peintre  Orléanais,  Jean  Grancher,  originaire  de 
Traînou,  bien  qu'il  ait  passé  une  partie  de  sa  vie  à  Paris  et  à 
Bourges,  où  il  mourut. 

Quant  aux  autres  artistes  portant  aussi  le  surnom  d'Orléans, 
malgré  la  présente  découverte  et  les  graves  présomptions  qui  en 
sont  la  conséquence  naturelle,  nous  croyons  qu'il  sera  toujours 
sage  de  s'appuyer  sur  un  document  analogue  à  ceux  du  re- 
gistre de  M.  Fauchon,  avant  de  réclamer,  pour  eux,  une  sorte 
de  rectification  d'état-civil,  dans  les  annales  de  l'art  français. 

L.  JARRY. 


IMP.  «E0ÏGB3  JACOB  ,  — ORLiAHS. 


BULLETIN 


DE   LA   SOCIETE 


ARCHÉOLOGIQUE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉANAIS 


IN«  151. 

QUATRIÈME  TRIMESTRE  DE   1886. 


Séance    du    vendredi    S    octobre     1886. 

Présidence  de  M.  Tranchau,  président. 

Parmi  les  ouvrages  déposés  sur  le  bureau,  M.  le  Président  signale  : 
1°  Le  deuxième  volume  de  l'Inventaire  sommaire  des  archives  dépar- 
tementales du  Loiret,  olîert  à  la  Société  par  M.  l'archiviste  au  nom 
de  l'administration. 

2"  Un  don  de  M.  le  Préfet  de  la  Seine  :  le  tome  III  du  Cabinel  des 
manascnts  de  la  Bibliothèque  nationale,  avec  le  volume  de  planches 
d'écritures  anciennes,  parmi  lesquelles  le  fac-similé  du  fameux  copiste 
Raoulet,  d'Orléans;  le  tome  III  de  la  Topoi^raphie  historique  de 
Paris,  Région  du  bourg  SainL-Germain.  (Collection  de  documents 
inédits  publiés  sous  les  auspices  de  la  ville  de  Paris.) 

3°  Jeanne  de  France,  duchesse  d'Orléans  et  de  Berry,  don  de 
l'auteur,  M.  René  de  Maulde. 

BULLETIN   N»   134.  36 


—  528  — 

4"  Un  exemplaire  de  la  Notice  des  tnnnuacrils  de  F.  Libri,  conservés 
à  la  Laurentienne,  par  M.  Léopold  Delisle,  et  oflert  par  l'auteur. 

5"  La  Bd)liographie  générale  des  Gaules,  4"  livraison,  par  M.  Era, 
Ruelle. 

6°  Janville,  monument  érigé  à  Jeanne  d'Arc  ;  tirage  à  part  de  la 
Notiix  publiée  par  M.  Boucher  de  Molandon. 

7"  Les  (yhartrenx  d'Orléans,  avec  plan  de  ce  monastère  au 
XV1II«  siècle,  par  M.  l'abbé  Cochard. 

8"  Néris,  recherches  mr  ses  monuments,  par  M.  Fr.  Esmonnot, 
suivi  d'un  compte -rendu  de  cet  ouvrage,  par  M.  Francis  Pérot,  et 
oflert  au  nom  de  l'auteur. 

U^'  La  Seigneurie  de  Courcelles-le-Roi  (Loiret),  par  M.  l'abbé 
Bernois,  don  de  l'auteur. 

lU"  Vie  de  Sainl-Pol  de  Léon,  d'après  un  manuscrit  de  Fleury. 
—  L'abbaye  de  l'Aumône  ou  le  Petil-Citeanx  {1 102-1776).  —  Epîtres 
farcies  pour  les  fêtes  de  saint  Etienne  et  de  l'Epiphanie.  —  La  terre 
de  la  Jambe  (paroisse  de  Saint-Péravy-la-Colombe).  —  La  musique 
dans  l'Orléanais.  —  Inventaire  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque 
i'OrUans  (fonds  de  Fleury),  ouvrages  de  M  Cuissard  et  dons  de 
l'auteur. 

Diverses  autres  brochures,  dont  la  liste  est  à  la  fin  de  ce  Bulletin, 
ont  été  ofl'ertes  par  M.  de  Dion.  La  Société  reçoit  ces  divers  envois 
avec  reconnaissance  et  vote  des  remercîments  aux  donateurs. 

Elle  décide  l'échange  de  ses  publications  avec  celles  de  la  Société 
de  Borda  à  Dax. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  le  Ministre  de 
l'Instruction  publique  annonçant  l'envoi  de  l'ouvrage  intitulé  :  Les 
procédures  politiques  du  règne  de  Louis  XII,  par  M.  de  Maulde. 

Il  signale  dans  la  Bibliothèque:  da  l'Ecole  des  chartes  (3^  livraison) 
le  catalogue,  dressé  par  M.  Bouchot,  des  dessins  d'Etienne  Martel- 
lange,  architecte  des  Jésuites,  dont  le  n"  30  est  une  «  Veue  d'une 
partie  des  ruines  de  l'intérieur  de  l'église  Sainte-Croix  d'Orléans  en 
1(323  »,  dessin  en  deux  parties  dont  nous  avons  la  bonne  fortune  de 
posséder  la  photographie,  grâce  à  notre  collègue  M.  G.  Vignat; 

Dans  les  Mémoires  de  la  Société  académique  de  l'Aube,  t.  XXII, 


—  529  - 

une  étude  de  M.  Le  Clert  sur  l'emplacement  du  Campus  Maiiriacns, 
lieu  de  la  défaite  d'Attila. 

—  La  Société  accepte  la  proposition  faite  par  un  de  ses  membres 
correspondants,  M.  Pierre  d'Arc,  d'échanger  la  collection  de  ses 
publications  contre  trente-cinq  exemplaires  de  la  Bibliographie  de 
Jean  ne  d'Arc  en  cours  de  publication,  l^'auteur  se  propose  de  faire 
hommage  d'un  exemplaire  de  son  travail  à  chaque  membre  titulaire 
résidant. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  énumére  des  objets  antiques  trouvés  à 
Saint-Aignan-des-Gués,  à  Viglain  et  à  Isdes.  —  L'insertion  de  sa 
note  est  votée. 

SAINT-AIGNAN-DES-GUÉS,    CANTON   DE   GHATEAUNEUF. 

Les  enfants  de  l'école,  en  jouant  dans  un  champ,  situé  près 
de  la  maison,  ont  trouvé  une  bague  en  argent,  plate  et  sans 
chaton  :  elle  porte  sur  la  tige^  en  lettres  du  XIIP  siècle  :  Ave 
Maria.  Des  croix  séparent  les  mots. 

Je  l'ai  acquise  pour  le  Musée,  grâce  à  l'obligeance  de 
M.  Berton,  curé  de  Saint-Martin-d'Abbat. 

VIGLAIN,    CANTON   DE    SULLY. 

Le  travail  des  champs,  en  mai  et  juin  1886,  a  fait  venir  en 
ma  possession  les  objets  suivants  : 

Époque  préhistorique. 

Hache  en  silex  blond  taillé. 
Fragment  de  hache  en  silex  brun  poli. 
Quatre  nucleus  en  silex  blond  et  brun. 

Époque  gallo-romaine. 

Deux  cubes  de  mosaïque. 

Fragment  de  mortier  stuqué  en  rouge. 

Six  débris  de  vases  gris  et  noirs. 


—  530  — 

Fragment  de  vase  gris  orné  de  mouchetures. 

Embouchure  de  lagène  en  terre  blanche. 

Deux  clés  en  fer. 

Charnière  en  bronze. 

Deux  aiguilles  plates  en  bronze. 

Epoque  franque. 

Boîte  en  plomb. 

Lampe  en  terre  cuite  noire,  avec  pédoncule,  pour  être  placée 
dans  un  chandelier. 
Couteau  en  fer. 

i3  médailles. 

Néron,  moyen  bronze.  —  ^.  Femme  debout. 

Lucille,  grand  bronze.  —  r}.  Fruste. 

Antonin,  grand  bronze.  —  b).  Femme  debout. 

Antonin,  grand  bronze.  —  i^.  L'Abondance  assise. 

Antonin,  grand  bronze.  —  r).  Antonin  et  Marc  Aurèle  se 
donnant  la  main. 

Antonin,  grand  bronze.  —  ^.  Fruste. 

Faustine,  grand  })ronze.  —  ^.  Fruste. 

Adrien,  grand  bronze.  —  r).  Restitutori  Asiœ  :  l'empereur 
relevant  ime  femme. 

Adrien,  grand  bronze.  — r>.  L'empereur  relevant  une  femme. 

Constantin  I'"'",  petit  bronze.  —  r).  Deux  enseignes  entre  deux 
soldats. 

Constantin  h^,  petit  bronze.  -  i^.  Tète  de  l'empereur 
casquée. 

Magnus  Maximus,  petit  bronze.  —  i^.  Vlcloria  Augusti  : 
l'empereur  debout,  tenant  le  labarum  et  une  Victoire  :  marque 
LVGD,  frappé  à  Lyon. 

Constans  I"'',  petit  bronze.  —  v\.  L'empereur  debout  tenant 
le  labarum  et  un  aigle  dans  un  vaisseau  conduit  par  la  Victoire. 

Gauloise  bronze  globuleuse,  tète  à  gauche.  —  i^.  Aigle 
éployé. 

Colonie  de  Nisme. 


—  531  - 

Vespasien,  grand  bronze. — r).  La  Justice  dehoni  :  Justifia 
Augusti. 

Anlonin,  grand  bronze.  —  ^.  L'Espérance  debout. 

Marc  Aurèle,  grand  bronze.  —  i^.  Femme  sacrifiant. 

Constans,  petit  bronze.  —  b\.  Victoire  :  Reparatio  reipuhlicœ. 

Constantius,  moyen  bronze.  —  ^.  Deux  Victoires  tenant  un 
bouclier  vot.  X  :   Victoria  cœsarum  nostrorum. 

Constantius(?)  petit  bronze.  —  r^.  Génie  debout. 

ISDES,    CANTON   DE   SULLY. 

En  mai  1886,  les  champs  d'Isdes  ont  fourni  les  objets  sui- 
vants : 

Époque  préhistorique. 

Hache  en  silex  blond. 
Silex  blond  taillé. 

Époque  (jallo-romaine. 

Un  palet  très  épais  en  verre. 

Col  d'amphore  en  terre  blanche. 

Fragment  de  la  partie  inférieure  d'un  vase  en  terre  blanche. 

Deux  fragments  de  bol  en  terre  rouge,  ornements  sur  le  bord. 

Fragment  de  mosaïque. 

Agrafe. 

Cinq  objets  en  bronze  indéterminés. 

Époque  franque. 
Quatre  clés  en  fer. 

Moyen  âge. 
Petit  boulet  en  pierre. 


Deux  aiguillettes  en  cuivre. 
Extrémité  en  fer  d'une  flèche. 
Éperon  en  fer. 
Couteau  en  fer. 


—  532  — 

40  médailles. 

Une  gauloise  bronze.  Fruste. 

Auguste,  moyen  bronze.  Fruste. 

Ve.«pasien,  moyen  bronze.  —  4*  Femme  debout. 

Domitien,  moyen  bronze.  —  i^.  La  Justice  debout  :  j^quitas 
Augiisti. 

Domitien,  moyen  bronze.  —  i^.  Femme  debout. 

Antonin,  moyen  bronze.  —  ^.  Femme  tenant  un  gâteau  et 
des  épis  de  blé. 

Faustine  I""^,  moyen  bronze.  —  ï^.  Femme  assise. 

Marc  Aurèle,  moyen  bronze.  —  i^.  Femme  assise. 

Faustine  II,  grand  bronze.  —  ^.  Femme  sacrifiant. 

Trajan,  moyen  bronze.  —  r|.  Fruste. 

Trajan,  moyen  bronze.  —  ^.  Femme  assise. 

Trajan,  moyen  bronze.  —  i^.  Femme  debout. 

Trajan,  grand  bronze.  —  rJ.  Femme  sacrifiant. 

Adrien,  grand  bronze.  —  rJ.  Feumie  debout. 

Philippe  II,  billon.  —  i^.  Femme  debout. 

Postume,  moyen  bronze.  —  v^.  Soldat  debout. 

Gallien,  petit  bronze.  —  i^.  Cerf. 

Gallie)!,  petit  bronze.  —  i^.  La  Liberté  debout  :  Libertas 
Augusti. 

Gallien,  petit  bronze.  —  lîj.  Apollon-Centaure. 

Gallien,  petit  bronze.  —  i^.  Panthère. 

Victorin,  petit  bronze.  —  r^.  La  Providence  debout  :  Provi- 
dentia  Augusti. 

Tetricus,  petit  bronze.  —  r).  L'Abondance  debout. 

Tetricus,  petit  bronze.  —  R(.  La  Paix  debout  :  J^ax  Augusti. 

Claude  le  Gothique,  petit  bronze.  —  i\.  Soldat  debout. 

Claude  le  Gothique,  petit  bronze. —  i^î}.  L'Abondance  :  Anjiojia 
Augusti. 

Claude  le  Gothique,  petit  bronze.  —  r).  La  Paix  debout. 

Constantin  Ie%  petit  bronze.  —  ^.  Castre  prétorienne. 

Gralien(?),  petit  bronze.  —  i^.  La  Victoire  debout:  Victoria 
Augusti. 


—  533  — 

Valens(?),  petit  bronze.   ~  ^.  L'empereur  traînant  un  captif. 
Dix  moyens  et  petits  bronzes  illisibles. 

—  M.  le  Président  lit  une  lettre  de  M.  Le  Roy,  membre  corres- 
pondant, dont  il  avait  sollicité  la  collaboration  pour  le  travail  de  pré- 
paration de  la  carte  archéologique  départementale. 

Notre  honorable  collègue  répond,  en  accusant  réception  des  cartes 
cantonales  de  l'arrondissement  de  Montargis,  qu'il  se  met  à  la  dispo- 
sition de  la  Société. 

Sa  lettre  renferme  quelques  observations  fort  judicieuses  sur  le 
tracé  des  voies  Romaines,  et  quelques  lignes  qu'il  nous  semble  utile 
d'enregistrer  : 

«  M.  Victor  Duruy  avait  suivi,  dit-il,  l'erreur  commune  sur  l'em- 
placement de  Vellaunoduiium  et  de  Cenalnnn  dans  son  Histoire  dea 
Romaina.  Je  me  suis  permis  de  lui  signaler  cette  erreur.  11  l'a  très 
loyalement  reconnue  et  a  promis  de  la  rectifier  si  son  ouvrage  a  une 
nouvelle  édition.  «  C'est,  m'a-t  il  répondu,  à  ceux  qui  sont  sur  place, 
«  aux  Sociétés  locales,  qu'il  appartient  de  fixer  ces  points.  » 

—  M.  Herluison  offre  à  la  Société  des  fiches  sur  les  lieux-dits  du 
département  du  Loiret  rédigées  par  M.  de  Vassal,  quand  il  était  archi- 
viste du  Loiret. 

La  Société,  considérant  que  ces  fiches,  au  nombre  de  plusieurs 
milliers,  seront  d'une  très  grande  utilité  pour  le  Dictionnaire  topo- 
f]raphi(jue  du  Loiret,  adresse  au  donateur  d'unanimes  remercîinents. 

—  M.  le  Président  lit  :  une  lettre  de  M.  Fr.  Pérot,  de  Moulins, 
accompagnée  de  notes  avec  dessins  sur  le  dolmen  de  la  Pieirn  hachée 
à  Erceville,  le  Tronc  de  Boulay  et  des  Sdex  trouvés  à  Jsdes.  près 
Sully  (Loiret)  ;  une  autre  lettre  du  Secrétaire  de  l'Alliance  française 
annonçant  au  [^résident  qu'il  a  été  nommé,  à  ce  titre,  «  membre 
annuel  »  de  cette  Société. 


—  534  — 


Séance    du    vendredi     2t     octobre     1886. 
Présidence  de  M.  Tranchau,  'président. 

M.  le  Président  souhaite  la  bienvenue  à  M.  Guignard,  associé  cor- 
respondant, qui  assiste  à  la  séance  pour  y  donner  lecture  d'un  travail 
relatif  à  de  récentes  découvertes  par  lui  faites  à  Blois. 

Parmi  les  ouvrages  reçus,  il  signale  deux  brochures,  dont  l'auteur, 
M.  Guignard,  fait  hommage  : 

d"  Origine  du  boury  de  Chouzy  (Loir-et-Cher)  nu  jioint  de  vue 
celtique  et  gallo-romain; 

'i°  Influence  de  l'url  gaulois  sur  le  portail  de  l'église  de  Medand 
[Loir-et-Cher). 

—  M.  Tranchau  fait  don  à  la  bibliothèque  d'un  bel  ouvrage  de 
M.  Morel,  accompagné  d'albums  fort  remarquables  et  intitulé  :  La 
Champagne  souterraine. 

—  Mn'e  la  comtesse  du  Faur  de  Pibrac  et  iM.  Robert  du  Faur  de 
Pibrac  adressent  à  la  Société  leurs  remercîments  pour  sa  décision 
relative  à  la  gravure  du  portrait  de  notre  regretté  collègue,  M.  le 
comte  Anatole  du  Faur  de  Pibrac. 

—  MM.  Cochard,  Desnoyers,  Herluison,  présentent,  à  titre  de 
membre  correspondant,  M.  l'abbé  Prévost,  curé  de  Germigny-des 
Prés. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  donne  lecture  d'une  note  relative  h  des 
découvertes  laites,  rue  d'IUiers,  n^  02,  et  cloître  Sainte-Croix,  n^  8,  à 
Orléans  (1).  La  Société  décide  que  cette  note  sera  insérée  dans  le 
prochain  Bulletin. 

—  M.  Guignard  donne  lecture  d'un  mémoire  intitulé  :  Bloia  gallo- 
(1)  Voir  plus  loin,  page  545. 


—  535  — 

romo.in,  sur  de  récentes  découvertes  faites  dans  la  ville  de  Blois;  il 
montre  à  l'appui  divers  échantillons  de  poterie  recueillis  au  cours  de 
son  travail  d'exploration. 

Des  remercîments  sont  adressés  à  notre  honorable  collègue,  et  son 
travail  est  renvoyé  à  la  Commission  des  publications. 


Néance    da    vendredi     tS     novembre     1886. 
Présidence  de  M.  Tranchau,  président. 

M.  le  Président  annonce  que  l'Académie  champenoise  a  décerné  un 
diplôme  d'honneur  à  la  Société,  pour  la  remercier  d'avoir  accordé  en 
prix  une  médaille  de  vermeil  au  grand  concours  littéraire  en  l'honneur 
de  Jeanne  d'Arc,  concours  dont  les  lauréats  ont  été  proclamés  le  3  oc- 
tobre 1886. 

Il  dépose  sur  le  bureau  les  brochures  suivantes  offertes  par  leurs 
auteurs  : 

Jean  Granchier  de  Trainou  dit  Jean  d'Orléans,  peintre  du  duc  de 
Berrv,  notice  tirée  de  documents  inédits,  par  M.  L.  Jarry;  diverses 
brochures  de  M.  Stein,  associé  correspondant  :  Notice  biographique 
sur  Edmond  Michel  ;  Les  archives  municipales  de  Saint-Germain- 
en-Laije  ;  Les  manuscrits  du  musée  Plantin  Morelus,  k  Xnyers;  L'' 
sculpteur  Claude  Vassé. 

—  M.  Camille  Gaillard,  rédacteur  en  chef  de  Mon(ar(}h-Revuc , 
fait  hommage  des  six  premiers  numéros  de  cette  publication. 

Des  remercîments  sont  votés  aux  donateurs. 

—  M.  le  Président  relève,  dans  la  Chronique  des  aris  {n°  53),  un 
article  intitulé  :  Découverte  an  Musée  britannique  des  dessins  origi- 
naux d'Androuët  du  Cerceau  sur  tes  plus  excellents  bâtiments  de 
France,  2  vol.  in-folio. 

—  En  réponse  à  une  lettre  qui  lui  a  été  adressée  par  le  Président, 


—  536  — 

M.  Frédéric  Moreau,  auteur  de  la  célèbre  collection  de  Caranda, 
exprime  à  la  Société  ses  regrets  de  ne  pouvoir  compléter  sa  collection 
en  lui  envoyant  les  fascicules  qui  lui  manquent. 

—  Sur  la  proposition  d'un  membre,  la  Société  décide  que  les  noms 
des  auteurs  des  Mémoires  non  couronnés  au  Concours  de  1885  pour- 
ront être  insérés  dans  le  rapport,  mais  seulement  s'ils  en  expriment 
le  désir. 

—  M.  le  Président  annonce  qu'il  a  reçu  de  M.  l'abbé  Maître  une 
note  intitulée  :  Remarques  sur  Venquêle  relahve  aux  limites  de  la 
juridiction  de  fEvêque  d'Orléans  à  Pilhiviers.  Elle  sera- lue  dans  une 
prochaine  séance. 

Lecture  est  donnée  :  1°  des  trois  notes  de  M.  Pérot  sur  des  anti- 
quités trouvées  ou  étudiées  par  lui  à  Isdes,  à  Erccville  et  Boulay. 

La  Société  prie  M.  le  Président  de  demander  à  M.  Pérot  les  silex 
qu'il  a  recueillis  dans  la  première  de  ces  localités  (1). 

2°  D'une  note  de  M.  Moreau,  ancien  instituteur  de  Chuelles,  conte- 
nant copie  de  l'acte  d'inhumation  de  la  mère  de  Girodet,  décédée  à 
Chuelles,  en  1787. 

La  Société  décide  que  cette  pièce  sera  insérée  au  Bulletin  (:2). 

—  .M.  le  Président  rend  compte  des  études  faites  par  la  Commis- 
sion de  la  carte  archéologique  départementale.  Il  soumet  la  liste  des 
signes  indicatifs  quelle  a  adoptés.  La  Société  y  donne  son  approbation, 
et  décide  que  cette  liste  sera  autographiée  à  100  exemplaires  et  que 
l'ancien  questionnaire,  revu  et  modifié,  sera  adressé  aux  membres 
correspondants  de  la  Société,  à  i\h\L  les  curés,  instituteurs  et  agents 
voyers  du  département. 

—  M.  Camille  Gaillard,  de  Montargis,  est  présenté  comme  can- 
didat au  titre  d'associé  correspondant. 

—  M.  le  Président  rend  compte  de  la  visite  qu'il  a  faite,  avec 
M.  Léon  Dumuys,  à  Fréville,  le  11  novembre. 

(1)  Voir  plus  loin,  page  54G. 

(2)  Voir  plus  loin,  page  549. 


—  537  — 

Une  note  insérée  au  Journal  du  Loiret  avait  signalé,  dans  cette 
localité,  la  découverte  de  tombes  en  pierre.  Les  renseignements 
fournis  par  M.  Poirier,  instituteur  communal,  et  mieux  encore  l'explo- 
ration des  lieux,  permettent  de  supposer  qu'on  est  en  présence  d'un 
champ  de  sépultures  mérovingiennes. 

La  Société,  après  avoir  écouté  avec  intérêt  cette  communication, 
décide  qu'il  y  aurait  lieu  de  poursuivre  les  fouilles  en  temps  opportun 
et  de  les  étendre  jusqu'à  un  chemin  dallé  signalé  comme  existant 
près  de  là  par  les  habitants  du  pays. 

MM.  Fournier  jeune  et  Dumuys  sont  désignés  pour  entreprendre 
ces  travaux  de  recherche. 

—  M.  Tranchau  signale  encore  la  présence,  dans  le  clocher  de 
l'église  de  Fréville,  de  plusieurs  statues  de  bois  d'un  travail  ancien  et 
grossier,  mais  présentant  toutefois  un  certain  intérêt.  L'une  d'elles, 
notamment,  est  un  saint  Martin  à  cheval  partageant  son  manteau  avec 
un  indigent  à  genoux  derrière  lui. 

M.  Desnoyers  veut  bien  se  charger  de  faire  les  démarches  néces- 
saires auprès  de  l'administration  préfectorale  pour  obtenir  le  dépôt  de 
ces  curiosités  archéologiques  dans  les  collections  du  Musée  départe- 
mental. 

—  La  Société  décide  que  le  portrait  de  M.  de  Pibrac  sera  gravé  à 
l'eau- forte. 

—  M.  Guignard  annonce  à  la  Société  quelques  nouvelles  décou- 
vertes archéologiques  faites  à  Blois. 

—  M.  le  Président  propose  qu'après  la  publication  du  XXI«  volume 
de  nos  Mémoires,  soit  rédigée  une  table  générale  des  Mémoires  et  des 
BuUeiim,  qui  serait  précédée  de  la  liste  alphabétique  de  tous  les 
membres  honoraires,  titulaires  et  correspondants  qui  ont  fait  ou  font 
partie  de  la  Société. 

Cette  proposition  est  adoptée. 


538  — 


Séance    du    vendredi     S  6    novembre     1886. 
Présidence  de   M.  Tranchau,  président. 

M.  Herluison  fait  hommage  à  la  Société  de  V Histoire  d'Orléans, 
par  M.  René  Biémont. 
Des  remercîments  sont  adressés  à  notre  collègue. 

—  Plusieurs  membres  présentent,  au  titre  de  membre  associé-cor- 
respondant, M.  Bourgeois,  percepteur  à  Pierry  (Marne),  vice-prési- 
dent de  l'Académie  champenoise,  et  M.  Bazot,  professeur  de  rhéto- 
rique au  collège  d'Épernay. 

—  Lecture  est  donnée  d'une  lettre  de  M.  Georges  Picot  annonçant 
la  prochaine  publication  du  I^''  volume  de  la  continuation  des  Ordon- 
nances des  rois  de  France  ; 

Et  de  M.  Guignard  faisant  savoir  à  la  Société  qu'il  se  tient  à  sa 
disposition  pour  lui  soumettre  deux  Mémoires,  savoir  : 

1"  Des  ciinelières  et  des  rites  funéraires  chez  les  principaux 
peuples  de  l'antiquité  et  des  temps  modernes  ; 

2°  De  la  méthode  expérimentale  pour  la  découverte  des  hiéro- 
glyphes des  dolmens  tant  français  qu  étrangers. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  donne  lecture  d'une  notice  nécrologique 
sur  M.  Mantellier,  membre  fondateur  de  notre  Société. 

La  Société  adresse  des  remercîments  à  l'auteur  et  décide,  séance 
tenante,  l'impression  de  son  travail  au  Bulletin. 

—  Sur  la  proposition  de  M.  Boucher  de  Molandon,  la  Société  vote 
une  somme  de  cent  francs  pour  contribuer  à  la  reproduction,  par  la 
gravure  à  l'oau-forto  ou  la  photogravure,  du  portrait  de  iM.  Mantellier. 

—  MM.  Maxime  Beauvilliers.  Pinsard  et  Moreau,  en  réponse  à  une 
lettre  du  Président,  font  savoir  qu'ils  verraient  volontiers  leurs  noms 


—  539  — 

figurer  sur  le  rapport  du  Concours  de  1885,  bien  qu'ils  n'aient  paé 
reçu  de  récompenses  pour  les  travaux  qu'ils  y  ont  présentés. 

—  M.  Boucher  de  Molandon  fait  un  rapport  verbal  sur  le  travail  de 
M.  l'abbé  Maître  intitulé  :  Remarques  sur  l'enquête  relative  aux 
limites  de  la  juridiction  de  Vévêché  d'Orléans  à  Pithiviers. 

La  Société  prie  M.  le  rapporteur  de  vouloir  bien  rédiger  un  résumé 
de  ce  travail  en  vue  de  son  insertion  au  Bulletin. 


Séance    du    vendredi     lO    décembre    1886. 

Présidence  de  M.  Tranchau,  président. 

M.  Herluison  fait  hommage  d'une  composition  musicale  de  M.  Jules 
Brosset,  artiste  Orléanais,  intitulée  :  Le  vieux  Noël  dt  la  ville  de 
Blois.  —  La  Société  l'en  remercie. 

—  M,  Delaune,  de  Romorantin,  membre  associé  correspondant, 
prévient  la  Société  qu'il  poursuit  son  travail  sur  la  Féodalité  en  So- 
logne, et  propose  de  lui  soumettre  la  transcription  qu'il  a  faite  du 
Cariulnire  de  Notre-Dame  da  Lieu,  sous  réserve  que  ce  manuscrit 
lui  serait  rendu  dans  le  cas  où  l'impression  n'en  serait  pas  votée. 

Cette  proposition  est  adoptée. 

—  La  Société  s'associe  à  une  pétition  adressée  à  M.  le  Ministre  de 
l'instruction  publique,  sur  l'initiative  de  M.  Butor,  Président  de  la 
Société  des  antiquaires  de  la  Morinie.  Celte  pétition  a  pour  but  d'ob- 
tenir l'ouverture  des  Musées  et  Bibliothèques  publiques  pendant  la 
durée  du  séjour  de  MM.  les  délégués  des  Sociétés  savantes  des 
départements,  réunis  annuellement  à  la  Sorbonne.  Une  lettre  sera 
adressée  à  cet  effet  au  Ministre  de  l'instruction  publique. 

T-  M.  Léon  Fernand  Quévillon,  natif  d'Orléans,  chef  de  bataillon 


—  540  - 

d'infanterie,  commandant  d'armes  à  Eu,  membre  de  plusieurs  So- 
ciétés savantes,  sollicite  le  titre  de  membre  associé  correspondant  de 
la  Société.  Il  sera  procédé  à  Télection  suivant  les  statuts. 

—  M.  Tranchau  donne  connaissance  du  projet  de  règlement  rédigé 
par  les  Présidents  des  trois  Sociétés  savantes  d'Orléans  en  vue  de  la 
réunion  générale  annuelle,  qui  est  encore  à  l'état  de  projet. 

La  Société  adopte  les  deux  propositions  suivantes  qui  lui  sont 
soumises  : 

1"  Chaque  Société  recevra,  à  son  tour,  les  autres  Sociétés  dans  le 
local  ordinaire  de  ses  séances  ; 

2°  Un  jeton  sera  offert  à  chaque  assistant. 

Il  reste  entendu,  d'ailleurs,  (ju'il  sera  fait  une  rédaction  définitive 
du  règlement  de  cette  séance  annuelle  d'un  commun  accord  entre  les 
trois  Sociétés. 

—  M.  le  Président  rend  compte  des  travaux  de  la  Commission  de 
la  carte  archéologique,  qui  a  achevé  la  rédaction  de  son  Question- 
naire. 

—  M.  Baguenault  de  Pucbesse  fait  don  à  la  Société  [des  quatre 
numéros  de  la  Revue  des  questions  historiques  parus  en  188G. 

Le  même  membre  otfre  également  l'ouvrage,  récemment  cou- 
ronné par  l'Académie,  de  notre  compatriote,  M.  Miron  de  Lépinay  : 
François  Miron  et  l'administration  municipale  de  Paris  sous 
Henri  IV.  Notre  honorable  collègue  lit  une  note  destinée  à  faire 
ressortir  les  liens  qui  unissent  la  famille  Miron  à  l'Orléanais. 

L'insertion  de  cette  note  au  Bulletin  est  aussitôt  votée  et  des  re- 
mercîments  sont  adressés  au  donateur.  Voici  cette  note  : 

Cet  ouvrage  conlient  peu  de  docunaenls  d'histoire  locale; 
mais  l'auteur  est  fils  et  petit-fils  de  magistrats  bien  connus  dans 
notre  ville.  C'est  au  XVI'=  siècle  que  la  famille  Miron,  originaire 
de  Catalogne,  d'autres  disent  de  Naples  (Miro  ou  Myro),  est 
venue  de  Perpignan  à  Paris,  dans  le  Nivernais  et  à  Orléans.  Le 
premier  de  ses  représentants  qui  intéresse  notre  province  est 
l'oncle  de  celui  dont  l'histoire  vient  d'être  écrite  avec  une  grande 


-  54i  — 

abondance  de  recherches  etiinc  vraie  piété  filiale.  Il  s'appelait  Ro- 
bert Miron  et  fut  maître  des  comptes,  conseiller  d'État,  intendant 
des  finances  en  1£84,  et  enfin  contrôleur  général.  Il  épousa 
Marie  Vallée,  héritière  du  domaine  de  Chenailles,  près  Chàteau- 
neuf  ;  et  c'est  par  la  propriété  de  cette  terre  seigneuriale  qu'il 
devint  Orléanais.  Nous  trouvons  ses  descendants  unis  par  des 
mariages  à  la  plupart  des  vieilles  familles  de  là  province,  aux 
Mariette,  aux  de  Loynes,  aux  Vandebergue,  aux  Seurrat,  aux 
d'Aussy,  aux  Barbot  du  Plessis,  aux  Courcy,  aux  Crignon. 

C'est  assez  dire  que  ce  volume  est  digne,  à  tous  points  de  vue, 
de  figurer  avec  honneur  dans  la  bibliothèque  de  notre  Société. 

—  La  Société  décide  l'insertion  au  Bullelin  du  résumé  d'une  note 
de  M.  l'abbé  Maître,  demandé  dans  une  réunion  précédente  à  M.  Bou- 
cher de  Molandon  (1). 

—  M.  Desnoyers  signale,  en  ces  termes,  la  récente  découverte 
faite  à  Coinces  de  deux  monnaies  d'or  gauloises  dont  l'une  est  semi- 
globulaire. 

On  a  trouvé  et  j'ai  acquis,  à  Coinces,  une  monnaie  gauloise 
en  or,  de  petit  module,  globuleuse;  elle  ne  porte  rien  sur  la 
partie  convexe;  elle  porte,  sur  la  partie  concave,  un  aigle 
éployé. 

Une  autre  monnaie  gauloise  en  or  a  été  trouvée  à  Nids, 
hameau  de  Tournoisis;  elle  est  de  petit  module,  tète  à  droite. 

^.  Aigle  éployé  et  une  croix. 

Toutes  deux  appartiennent  aux  Carnutes. 

—  M.  le  Président  lit  une  note  déjà  ancienne  dans  laquelle 
M.  Moreau,  ancien  instituteur  de  Chuellcs,  décrit  deux  roches  sises 
sur  le  territoire  de  cette  commune  et  considérées,  à  tort  ou  à  raison, 
comme  des  monuments  de  l'âge  de  pierre. 

Cette  note  est  renvoyée  à  la  Commission  des  publications  (4). 

(1)  Voir  plus  loin,  page  551. 

(2)  Voir  plus  loin,  page  5'i*J. 


—  542  — 

Séance     du     mardi     2t      décembre     188<ï. 
Présidence   de    M.    Tranchau,    président. 

M.  Herluison  dépose  sur  le  bureau  un  certain  nombre  d'épreuves 
avant  la  lettre  du  portrait  de  M.  le  comte  du  Faur  de  Pibrac,  desti- 
nées aux  membres  titulaires  résidants.  M.  le  Président,  au  nom  de 
tous  les  membres  présents,  remercie  notre  collègue  d'avoir  confié  ce 
travail  à  un  jeune  artiste  Orléanais  aussi  distingué  que  M.  Ruet,  à 
qui  son  œuvre  fait  le  plus  grand  honneur.  M.  Piuet  a  fait  ses  pre- 
mières études  au  Séminaire  de  La  Chapelle-Saint-Mesmin. 

—  Sur  la  proposition  de  M.  Boucher  de  Molandon,  la  Société 
décide  que  le  portrait  de  M.  Mantellier,  l'un  des  fondateurs  de  la 
Société,  pourra  être  exécuté  dans  le  format  in-i"  colombier,  et 
confirme  l'allocation  de  100  fr.  votée  pour  subvenir  à  une  partie  des 
frais  que  nécessitera  ce  travail.  Le  même  membre  annonce  que  quel- 
ques personnes  amies  du  défunt  s'offrent  à  concourir  par  une  sous- 
cription à  l'hommage  que  lui  rend  la  Société  ;  elle  les  en  remercie 
d'avance. 

—  M.  (iuignard,  associé  correspondant,  fait  hommage  à  la  Biblio- 
thèque de  deux  brochures  dont  il  est  l'auteur  et  intitulées  :  Découveiie 
dans  l'église  de  Saiitt-Secondin  {Loir-et-Cher)  et  Excursion  dans  le 
vieux  Blois. 

—  M.  le  Président  relève,  dans  le  rapport  annuel  fait  par  M.  le 
Préfet  du  Loiret  au  Conseil  général,  dans  la  session  d'août  1880, 
(luelques  faits  particulièrement  intéressants  pour  la  Société  : 

1"  M.  l'archiviste  y  signale  l'avancement  du  travail  de  dépouille- 
ment des  registres  paroissiaux  de  la  ville  d'Orléans  déposés  aux 
archives  municipales; 

-2°  La  décision  prise  par  le  Conseil  général  au  sujet  de  l'exécution 
d'une  carte  routière  pour  chaque  canton  du  département. 


—  543  — 

M.  le  Président  fait  observer  que  cette  carte  pourrait  servir  de  base 
à  celle  que  prépare  la  Compagnie  au  point  de  vue  archéologique  et 
historique. 

M.  Danton  signale,  dans  ce  même  rapport,  le  vote  de  crédits 
accordés  par  l'État  pour  l'entretien  de  l'église  abbatiale  de  Saint- 
Benoît-sur-Loire  et  l'hôtel  de  ville  de  Lorris.  Il  ajoute  que  le  projet 
de  restauration  de  celui  de  Beaugency  est  pris  en  considération. 

—  M,  le  Préfet  du  Loir-et-Cher  envoie  son  rapport  annuel.  On  y 
remarque  la  décision  relative  au  transfert  des  archives  départemen- 
tales dans  la  chapelle  Sainte-Marie-de-Blois,  à  la  suite  d'un  rapport 
présenté  par  notre  collègue,  M.  Basseville,  conseiller  général  pour  le 
canton  de  La  Motte-Beuvron. 

—  M.  le  Président  signale,  dans  le  Bulletin  archéologique,  un 
travail  de  notre  savant  collègue,  le  Père  G.  de  la  Croix,  Siii'  les  Sar- 
cophages et  Cimetières  mérovingiens  du  Poitou. 

—  M.  le  Préfet  de  la  Seine  adresse  à  la  Société  le  premier  volume 
d'un  grand  ouvrage  de  M.  René  de  Lespinasse,  intitulé  •  Métiers  et 
corporations  de  la  ville  de  Paris. 

—  La  Société  procède  à  l'élection  de  plusieurs  membres  présentés 
à  différents  titres  : 

MM.  Bardoux  et  Flouest  sont  nommés  membres  honoraires. 
MM.  Auvray,  Sorel,  abbé  Prévost,  Bourgeois,  Bazot  et  C.  Gaillard, 
sont  élus  membres  associés  correspondants. 

—  Conformément  à  l'art.  13  de  ses  statuts,  la  Société  procède  au 
renouvellement  de  son  bureau  pour  l'année  1887. 

MM.  Tranchau  et  de  la  Rocheterie,  tous  deux  rééligibles,  sont 
maintenus  dans  leurs  fonctions  de  Président  et  Vice-Président. 

M.  Pommier  est  élu  Trésorier  en  remplacement  de  M.  Thillier, 
sortant  et  non  rééligible. 

MM.  Cochard  et  Dumuys  conservent  leurs  fonctions  de  Vice-Secré- 
taire archiviste  et  de  Secrétaire. 

BULLETIN  N»   131  37 


-  544  — 

M.  Guerrier  est  élu  membre  de  la  Commission  des  publications  en 
remplacement  de  M.  Basseville,  membre  sortant  non  rééligible. 

MM.  Baguenault  de  Pucliesse  et  Vignat,  élus  en  décembre  1885, 
conservent  leurs  fonctions  dans  la  m(^me  commission. 

La  Commission  de  la  l'ibliothèque  restf  composée  de  MM.  Her- 
'  i-on,  Delorme  et  Janv,  suiiaiit  et  réélu. 

'J.  Tranchai)  j'emercie  la  Société  du  témoignage  de  confiance  et 
.i'e.^linie  qu'elle  ieiit  de  lui  donner.  11  exprime  toutefois  l'opinion  que 
la  durée  de  la  présidence  serait  utilement  réduite  à  une  année,  confor- 
mément à  l'usage  établi  dans  toutes  les  Sociétés  savantes  de  Paris  et 
quelques-unes  de  province. 

Comme  aucune  proposition  ne  lui  est  expressément  soumise  à  ce 
sujet,  la  Société  estime  qu'il  n'y  a  pas  lieu,  quant  à  présent,  d'exa- 
miner la  question. 


-  545  — 


NOTE   DE   M.  DESNOYERS 

SUR    DEUX    DÉCOUVERTES   FAITES    A   ORLÉANS. 

Je  porte  à  la  connaissance  de  la  Société  deux  faits  qui  sont  liés 
à  l'histoire  romaine  de  notre  ville. 

Le  premier  consiste  dans  la  découverte  d'un  four  romain, 
cloître  Sainte-Croix,  n°  8,  dans  une  maison  appartenant  à 
M.  Huet.  Un  effondrement  ayant  eu  lieu,  au  mois  de  juin,  dans 
la  cour  de  cette  maison,  le  propriétaire  voulut  consoliiler  les 
murailles  qui  étaient  ébranlées  et  atteindre  leurs  fondations.  A 
la  profondeur  de  quinze  pieds,  les  ouvriers  trouvèrent  un  sol 
pavé  de  larges  et  épaisses  briques,  les  fragments  d'une  meule  à 
blé  en  matière  volcanique,  une  grande  quantité  de  blé  carbonisé 
et  des  fragments  de  poterie  rouge  vernie;  je  fus  appelé  pour 
constater  ce  fait  par  le  propriétaire,  qui  a  bien  vouhi  me 
remettre  les  objets  trouvés  dans  cette  fouille.  Vous  savez,  Mes- 
sieurs, que,  dans  une  brochure,  j'ai  signalé  la  découverte  faite, 
en  1875,  d'un  atelier  de  charnières  romaines,  dans  la  maison  du 
même  cloître  Sainte-Croix,  n"  10,  à  la  profondeur  de  dix-huit 
pieds,  et  je  disais  en  ce  même  travail  que,  dans  une  autre 
maison  de  ce  cloître  Sainte-Croix,  n°  6,  existe  le  cintre  d'une 
porte  romaine.  D'autre  part,  aux  mois  de  juin  et  juillet  1881, 
d'autres  découvertes  avaient  été  faites  dans  le  sous-sol  de  ces 
mêmes  immeubles  au  cours  de  travaux  de  terrassements  néces- 
sités par  des  affouillements  produits  par  des  pluies  torrentielles. 

M.  Dumuys,  qui  suivit  alors  les  fouilles,  constata,  sous  l'im- 
meuble récemment  acquis  par  M.  des  Francs  et  annexé  à  ceux 
de  l'œuvre  de  Saint-Joseph,  deux  puits  ou  fosses  non  maçonnés 
d'un  mètre  environ  de  diamètre,  s'ouvrant  à  4  mètres  de  pro- 
fondeur et  descendant  jusqu'aux  carrières,  c'est-à-dire  à  40  pieds 


—  546  — 

environ.  Ces  puits,  remplis  de  terre  noirâtre  mêlée  de  tessons  de 
poterie  rouge  et  noire,  fournirent  plusieurs  charretées  d'osse- 
ments d'animaux  de  diverses  espèces  (ovine,  bovine,  porcine,  etc.). 
Voilà  donc  bien  acquise  la  cité  romaine  d'Orléans. 

Un  second  fait  confirme  le  premier  :  au  mois  de  septembre,  en 
pratiquant  des  travaux,  rue  d'Illiers,  92,  dans  une  maison 
occupée  par  M.  Thelia,  on  a  trouvé,  à  une  profondeur  de  quinze 
pieds,  une  demi-douzaine  de  vases  gallo-romains  en  terre  cuite, 
une  dent  de  sanglier  et  un  moyen  bronze  d'Auguste  au  revers 
d'un  autel.  M.  Thelia  a  généreusement  offert  tous  ces  objets  au 
Musée  historique.  Cette  découverte  nous  rappelle  ce  qu'un  puits 
de  l'ancien  couvent  des  Minimes,  aujourd'hui  le  Petit-Séminaire 
de  Sainte-Croix,  a  fourni  de  poteries  gallo-romaines  sur  lesquelles 
M.  de  Pibrac  a  lu  un  travail  à  la  Société  des  Sciences  et  belles- 
lettres. 

Desnoyers. 


NOTES  DE  M.  F.  PÉROT,  DE  MOULINS. 


SILEX    TROUVES   DANS   LE    DEPARTEMENT   DU    LOIRET. 

Époque  paléolithique. 

Les  silex  ci-dessous  indiqués  proviennent  tous  de  Isdes, 
canton  de  Sully,  arrondissement  de  Gien. 

Nucleus  en  silex  roux  du  grand  Pressigny  (Indre-et-Loire), 
vulgairement  nommé  langue  de  chat  ou  livre  de  beurre  ;  un  seul 
enlevage  sur  la  face  médiane,  et  petits  enlevages  pour  obtenir 
un  tranchant  sur  chaque  côté. 

Tête  de  lance  acheuléenne  en  silex  fortement  cacholonné  ;  le 
tranchant  porte  des  traces  d'usage. 

Hachettiforme  en  beau  silex  blanc,  très  fortement  cacho- 
lonnée  en  blanc;  le  taillant  est  ébréché  par  l'usage. 


—  547  — 

Belle  hache  en  pélrosilex  parfaitement  polie  et  d'un  travail 
soigné. 

Hache  en  diorite  verdâtre  d'un  beau  poli,  et  altérée  par 
l'usage. 

Instrument  en  forme  de  navette,  en  grès  rouge  ferrugineux, 
arrondi  sur  une  face  et  plat  sur  l'autre  ;  ce  côté  porte  une 
rainure  ronde,  longitudinale. 

J'ai  trouvé  des  éclats  de  silex  à  Fleury-aux-Choux,  à  Ingré,  à 
Montabuzard,  à  la  Justice,  à  La  Fossière  et  à  Olivet. 


LE    DOLMEN    DE    LA    PIERRE  -  HACHÉE, 
Entre  Boisseaux  et  Erceville  (Loiret). 

Ce  beau  dolmen  complet,  mais  fouillé  à  une  époque  qui  paraît 
déjà  bien  éloignée,  porte  aussi  le  nom  de  Pierre  Reloué  ;  il  est 
édifié  entre  les  communes  de  Boisseaux  et  d'Erceville,  canton 
d'Outarville,  au  centre  de  quatre  allées  qui  divisent  un  bouquet 
d'arbres,  véritable  oasis  au  milieu  de  ces  vastes  plaines. 

Il  est  à  remarquer  que  le  village  de  Boisseaux  porte  le  nom 
de  Boisseaux-la-Afarc/ie,  ou  limite,  et  l'on  sait  que  beaucoup 
de  monuments  mégalithiques  ont  été  élevés  sur  les  limites,  soit 
des  territoires,  soit  aussi  des  peuples. 

Ce  dolmen  est  formé  d'une  table  aux  proportions  colossales  ; 
elle  est  légèrement  inclinée  vers  l'est  ;  elle  est  supportée  par 
trois  énormes  blocs;  le  quatrième,  qui  formait  la  chambre 
sépulcrale,  a  été  renversé  au  moment  de  l'enlèvement  de  la 
butte  de  terre  qui  recouvrait  le  monument,  et  c'est  de  ce  temps 
que  date  sa  violation  ;  la  culture  a  fait  disparaître  les  dernières 
traces  du  monticule. 

Les  grandes  surfaces  des  blocs  sont  brutes,  tandis  que  cer- 
tains bords  accusent  un  travail  rudimentaire  ;  c'est  le  premier 
exemple  de  taille  que  j'ai  reconnu  sur  les  blocs  employés  pour 
les  constructions  mégalithiques. 

La  longueur  de  la  table  mesure  près  de  4  mètres,  sa  largeur 


—  548  — 

est  de  2n>  70,  son  épaisseur  est  d'environ  80  centimètres,  son 
poids  peut  être  estimé  à  20,000  kil.  La  pierre  du  fond  mesure 
4™  35,  les  côtés  ont  un  peu  plus  de  2  mètres,  la  hauteur  totale 
tlu  monument  est  de  S»"  90,  sans  y  comprendre  les  parties 
enfoncées  dans  le  sol. 

Ce  mégalithe  est  en  grès  d'Étampes;  près  de  là  est  un  énorme 
bloc  qui  a  reçu  un  travail  très  grossier;  il  doit  provenir  des 
environs  de  Vierzon  ou  de  Graçay;  des  roches  semblables  de 
irilex  laminaire  existent  dans  ces  localités. 

Non  loin  du  dolmen  s'élève,  du  côté  de  l'Ouest,  la  hutte 
d'Halemont,  qui  doit  recouvrir  un  semblable  dolmen  ;  c'est  un 
immense  parallélogramme  aux  côtés  arrondis,  et  de  forme 
conique  avec  plate-forme  supérieure. 

Ces  deux  monuments  doivent  appartenir  à  la  fin  de  la  période 
du  bronze. 

La  tradition  rapporte  que  Gargantua  nettoya  ses  sabots  en 
cet  endroit  et  en  a  formé  la  butte  d'Halemont,  puis,  une  autre 
fois,  se  sentant  blessé  par  des  cailloux  qui  s'étaient  introduits 
dans  ses  souliers,  il  les  quitta  pour  se  débarrasser  d'eux  :  c'est 
l'origine  du  dolmen. 

Ne  serait-ce  point  les  populations  barbares  des  premiers 
siècles  de  notre  ère  qui  auraient  imaginé  ces  légendes  pour 
indiquer  un  peuple  supérieur  capable  d'édifier  ces  monuments? 
C'était,  pour  ces  populations,  une  race  de  géants!  Rabelais 
n'aurait  donc  rien  inventé  ni  de  Gargantua,  ni  de  Grand- 
Gousier;  il  n'a  fait  que  rajeunir  en  son  style  une  légende 
qui,  de  son  temps,  était  encore  empreinte  de  son  caractère 
d'originalité. 

Dans  le  Berry,  le  Bourbonnais,  la  Bourgogne,  l'Auvergne  et 
le  Forez,  l'on  retrouve  ces  mêmes  traditions,  mais  avec  des 
variantes  qui  n'en  altèrent  pas  le  fond  (1). 


(1)  Nous  regrettons  de  n'avoir  pas  pu  publier  plusieurs  dessins  accom- 
pagnant cette  note. 


—  549  — 


LE   TRONC   DE   BOULAY. 


Dans  la  commune  de  Boulay,  entre  les  Barres  et  Saint-Péravy- 

la- Colombe,   existe  une  butte   conique    complètement  isolée, 

connue  sous  le  nom  de  Tronc-de- Boulay,  à  cause  des  offrandes 

que  l'on  avait  l'habitude  d'y  déposer  autrefois  ;  la  même  légende 

de  Gargantua  nettoyant  ses  sabots  est  attachée  à  cette  butte 

comme  à  celle  d'Halemont. 

Francis  PÉROT. 


NOTES    DE    M.    MOREAU 

INSTITUTEUR  A  COURTENAY. 


La  mère  de  Girodet  habitait  à  Chuelles,  canton  de  Chàteaure- 
nard,  le  château  du  Verger.  C'est  dans  le  cimetière  de  cette 
commune  qu'elle  fut  inhumée.  Voici  l'acte  d'inhumation  : 

«  Le  vingt  et  un  octobre  mil  sept  cent  quatre-vingt-sept,  j'ai 
soussigné,  inhumé  dame  Anne-Angélique  Cornier,  veuve  de 
Antoine-Florent  Girodet,  directeur  et  receveur  de  l'apanage  des 
ducq  d'Orléans,  décédée  d'hier  en  son  château  du  Verger,  âgée 
d'environ  cinquante-cinq  ans,  en  présence  des  sieurs  Anne- 
Louis  Girodet  de  Roussy,  son  fils,  élève  de  l'Académie  royale 
(le  peinture  et  sculpture  ;  sire  Antoine-François  Cornier,  son 
neveu,  bourgeois  de  Châtillon-sur-Loing;  de  sieur  Louis-Hec- 
tor Becquerel  de  la  Chevrotière,  aussi  son  neveu  à  cause  de 
Anne-Philippe  Cornier,  sa  femme,  controUeur  des  guerres,  et 
de  maître  François  Descarie,  ancien  procureur  au  Châtelet  de 
Paris,  qui  ont  signé  avec  nous.  > 

L'acte  est  signé  :  Becquerel  de  la  Chevrotière,  Cornier, 
Descarie,  Girodet  de  Roussy  et  Hervieu,  vicaire. 


—  550  — 


II 


DEUX   ROCHES   SITUEES  SUR   LE   TERRITOIRE   DE   CHUELLES. 

4°  Au  HAMEAU  DE  LA  DuRANTERiE.  —  Cette  Foche  est  tout  à 
fait  digne  de  remarque.  On  ne  saurait  admettre,  lorsqu'on 
l'examine,  qu'elle  est  là  par  l'effet  du  hasard.  Elle  est  placée 
dans  un  endroit  sans  doute  autrefois  couvert  de  bois,  à  en  juger 
du  moins  par  la  contrée  avoisinante,  et  auprès  d'une  mardelle 
assez  profonde.  Celte  pierre  est  parfaitement  perpendiculaire,  et 
mesure  3  mètres  de  hauteur  sur  If^SO  de  largeur, 

A  son  pied,  en  avant,  règne  une  sorte  de  galerie  grossière 
ayant  l'aspect  d'une  petite  enceinte.  Cette  galerie  a  1  mètre  de 
haut,  et  se  tient  à  50  centimètres  du  monument  principal.  La 
terre,  qui  forme  comme  un  remblai  en  arrière,  ne  permet  pas 
de  distinguer  si  cette  enceinte  en  fait  complètement  le  tour. 
Toujours  en  avant,  mais  un  peu  à  droite,  une  solution  de  conti- 
nuité présente  comme  un  passage  donnant  accès  au  pied  du 
monolithe.  D'autres  roches,  que  l'on  voit  à  une  distance  variant 
entre  5  et  12  mètres  de  la  pierre  centrale,  forment  pour  ainsi 
dire  une  seconde  enceinte.  Il  est  à  croire  que  cette  pierre,  fort 
curieuse,  est  un  monument  celtique  comme  il  s'en  trouve  dans 
nos  environs. 

2"  Au  BOIS  DE  LA  Roche.  —  Au  centre  de  ce  bois,  se  trouve 
une  deuxième  pierre,  moins  remarquable  que  la  première,  mais 
qui  paraît  digne  d'intérêt. 

Ses  dimensions  sont  d'environ  2  mètres  de  large  et  l^SO  de 
hauteur  verticale.  Il  faut  observer  qu'en  réalité  sa  hauteur  est 
plus  considérable,  puisqu'elle  est  inclinée  suivant  un  angle  de 
45  degrés  environ.  En  l'examinant  de  près,  on  voit  que,  dans  sa 
position  inclinée,  elle  a  été  consolidée  de  main  d'homme.  11  y  a 
donc  lieu  de  croire  que,  là  aussi,  on  se  trouve  en  présence  d'un 
monument  celtique  (?). 


—  551  — 

Plusieurs  raisons  viennent  à  l'appui  de  cette  supposition. 
D'abord,  la  commune  n'offre  que  peu  ou  point  de  ces  roches,  et 
là  où  l'on  en  voit,  elles  sont  à  fleur  de  terre.  Encore  faut-il 
ajouter  que  la  chose  est  fort  rare.  En  second  lieu,  Triguères, 
jadis  siège  d'un  établissement  celtique  fort  important,  est  limi- 
trophe de  Chuelles,  et  la  voie  celtique  de  Gien  à  Sens,  devenue 
plus  tard  voie  romaine,  et  dite  dans  le  pays  Chemin  du  Diable, 
Chemin  ferré  (aujourd'hui  chemin  vicinal  ordinaire  entretenu 
par  Triguères  et  Chuelles),  étant  à  proximité  des  deux  roches 
très  sommairement  décrites  ci- dessus,  il  est  permis  d'en  dé- 
duire que  cette  roche  a  une  origine  celtique. 

C.  MOREAU, 

Ancien  instituteur  de  Chuelles. 


NOTE  SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.  L'ABBÉ  MAITRE. 
(Séance  du  26  novembre  1886.) 

Nos  évêques  d'Orléans  jouissaient,  depuis  le  commencement 
du  XI«  siècle,  d'une  juridiction  féodale  sur  la  ville  et  la  banlieue 
do  Pithiviers. 

Une  enquête  relative  à  ces  droits  épiscopaux.  a  été  récemment 
retrouvée  dans  le  plus  ancien  monument  de  notre  chancellerie 
royale,  le  Registrum  veterius  de  Philippe-Auguste,  sorti  à  une 
époque  inconnue  de  nos  Archives  nationales  pour  entrer  dans  le 
riche  dépôt  du  Vatican. 

La  date  de  cette  enquête  et  le  registre  dans  lequel  elle  fut 
consignée  autorisent  à  penser  qu'elle  eut  lieu  à  l'occasion  de  la 
saisie  faite  par  Philippe-Auguste  du  temporel  de  l'évêque  d'Or- 
léans, Manassès  II,  lorsque  ce  prélat  et  Guillaume  d'Auxerre, 
son  frère,  se  refusèrent  à  ce  que  leurs  vassaux  servissent  dans 
l'armée  royale  quand  elle  n'était  pas  commandée  par  le  roi  en 
personne. 


—  552  — 

Nous  croyons  devoir  reproduire,  pour  l'intelligence  de  ce  qui 
va  suivre,  le  sommaire  de  ce  curieux  document,  textuellement 
publié  par  nous  dans  le  XYIII^  volume  des  Mémoires  de  la 
Société  (1). 

«  Les  chevaliers  et  sergents  de  la  Châtellenie  de  Piviers  f  l 
de  Yèvre  ont  déclaré  par  serment  que  la  baillie  de  l'évéque 
d'Orléans  à  Piviers  avait  pour  bornes  :  le  pont  de  l'abbaye,  le 
pont  de  Bondarroy,  le  chemin  de  Bruerant,  le  pont  Hournois, 
l'Orme -des-Pendus  et  l'Orme  de  feue  Milisende.  Au  delà  de 
ces  points,  l'évéque  et  son  prévôt  n'ont  ni  droits  ni  pouvoir.  » 

A  l'aide  de  renseignements  dus  à  la  bienveillance  de  personnes 
considérables  et  autorisées  (2),  nous  nous  étions  efforcés  de 
reconstituer  dans  leurs  dénominations  actuelles  les  points  déli- 
milatifs  inscrits  dans  l'information  du  XIII«  siècle. 

Notre  érudit  collègue,  M.  l'abbé  Maître,  actuellement  fixé  à 
Pithiviers,  a  étudié  à  son  tour  les  indications  par  nous  propo- 
sées, et  a  consigné  ses  recherches  dans  une  notice  récemment 
adressée  à  la  Société. 

Il  remarque  judicieusement  tout  d'abord  que  les  chevaliers 
et  sergents  de  Pithiviers  et  ceux  d'Yèvre-le-Chàtel  représen- 
taient contradictoirement,  selon  toute  vraisemblance,  les  uns, 
l'évéque,  haut  justicier  de  la  ville,  les  autres  le  roi,  seigneur 
ilu  château  féodal. 

Il  se  déclare  en  complet  accord  avec  nous  en  ce  qui  touche  la 
date  de  l'enquête,  \e  pont  de  ra6?>aye,  qui,  dit-il,  séparait  la  jus- 
lice  de  l'évéque  de  celle  du  prieuré  de  Saint-Pierre,  le  pont  de 
Bondarroy ,  près  du  village  qui  a  donné  son  nom  à  l'une  de  nos 
familles  les  plus  recommandables,  et  le  jwnt  Hournois  (pont 
Horreneis),  aujourd'hui,  par  altération  populaire,  pont  Tour- 
nois. 

Mais  quant  au  chemin  de  Bruerant,  il  incline  à  le  reconnaître 

(1)  Documents  Orléanais  du  règne  de  Pfiilippc-Aur/uste,  par  M.  Bou- 
cher DE  MoLANDON.  {Mémoires  de  la  Société  arc/œologique  et  histo- 
rique de  l'Orléanais,  lome  XVIII,  p.  83,  Ilerluison,  Orléans,  1881.) 

Ci)  Spécialement  M.  l'abbé  de  la  Taille,  doyen  du  chapitre  cathodral 
d'Orléans,  et  M.  Sosthène  de  Fougeroux. 


—  553  — 

dans  le  chemin  de  Saint-Mathurin,  servant  de  limite  entre  Pithi- 
viers  et  Pithiviers-le-Vieil. 

Selon  lui,  V Oryne-des- Pendus  aurait  été  dans  le  voisinage  de 
Bellecour,  entre  le  pont  Hournois  et  l'abbaye,  la  série  des 
points  délimitatifs  lui  paraissant  décrire  une  ligne  circulaire  entre 
l'abbaye  et  le  faubourg  gâlinais. 

Enfin,  l'Orme  de  feue  Milisende  devrait,  à  ses  yeux,  être 
placé  non  loin  du  pont  de  l'Abbaye,  point  de  départ  des  limites 
de  juridiction  constatées  dans  l'enquête. 

Bien  que  ces  appréciations  de  notre  dévoué  collègue  ne 
reposent,  comme  les  nôtres,  que  sur  de  simples  hypothèses, 
elles  ne  doivent  pas  moins  être  accueillies  avec  une  juste  défé- 
rence, car  elles  tendent  à  projeter  d'utiles  lumières  sur  des 
détails  intéressants  de  notre  histoire  locale  au  moyen  âge. 

BOUCHER  DE  MOLANDON. 


NOTICE 


SUR 


M.  MANTELLIER 

DE    MONTRACHY 

Correspondant  de  l'Institut, 
Membre,  et  l'un  des  fondateurs  de  la  Société  archéologique  et  historique 

de  l'Orléanais. 


Messieurs, 

Il  en  est  des  Sociétés  comme  des  individus  ;  la  Providence 
a  voulu  que  leurs  jours  s'écoulent  de  la  même  façon  et 
subissent  les  mêmes  lois  ;  les  joies  comme  les  tristesses 
doivent  donc  entrer  dans  leur  existence  et  en  partager 
tour  à  tour  les  douces  ou  fatigantes  époques.  Vous  avez 
eu,  Messieurs,  vos  jours  de  joie,  car  de  glorieux  succès  ont 
embelli  vos  trente  années  de  travail  ;  vingt  volumes  de 
bulletins  et  mémoires  rendent  témoignage  de  votre  bril- 
lante vitalité,  et  la  Sorbonne  a  couronné  justement  les 
efforts  qu'elle  ne  voyait  pas  au  même  degré  dans  les 
autres  Sociétés  françaises;  mais  vous  avez  eu  également 
vos  jours  de  tristesse,  lorsque  l'inexorable  faucheuse  est 
venue,  plusieurs  fois  dc^k,  enlever  du  milieu  de  nous  nos 
compagnons  de  travail  et  nos  amis  de  longues  années  : 
une  tristesse,  récente  encore,  est  entrée  dans  vos  âmes 
à  peine  consolées,  et  vous  m'avez  demandé  de  vous 
parler  quelque  peu  de  celui  dont  le  souvenir  vivra  long- 
temps parmi  nous,  car  M.  Mantellier  était  pour  nous  un  de 
ces  hommes  dont  le  sillon  dans  la  vie  a  trop  de  profondeur 
pour  être  facilement  effacé. 

J'aurais  dû.  Messieurs,  exécuter  plus  tôt  votre  désir; 
mais  vous  connaissez  l'obstacle  impérieux  qui  en  arrêta 
l'accomplissement  :  il  m'est  devenu  possible  aujourd'hui  de 


—  556  - 

vous  donner  satisfaction,  et  je  veux  qu'une  des  premières 
séances  de  l'année  soit  consacrée  à  un  lionimage  envers 
M.  Mantellier. 

Nous  sommes  des  antiquaires,  Messieurs,  et  surtout  des 
antiquaires  Orléanais.  Toute  autre  science,  quelle  que  soit 
sa  splendeur,  doit  être  pour  nous,  non  pas  indifférente  et 
étrangère,  mais  placée  dans  une  attention  simplement  res- 
pectueuse. Je  ne  viens  donc  pas  vous  parler  de  M.  Mantellier 
comme  magistrat,  vous  dire  quelle  fut  sa  belle  carrière 
dans  les  travaux  de  la  justice  ;  il  me  faut  taire  sa  science 
des  lois,  la  sûreté  de  son  jugement,  son  estime  pour  les 
nobles  devoirs  qu'impose  la  magistrature  :  d'autres  l'ont 
dit  et  l'éloge  du  légiste  n'a  pas  eu  de  contradicteurs. 

C'est  de  l'archéologue  que  je  parlerai  et  j'aime  à  le  faire, 
car  j'ai  été  trop  longtemps,  trop  souvent  placé  près  de 
M.  Mantellier  pour  n'avoir  pas  su  apprécier  ce  qu'il  était 
dans  les  travaux  de  science  historique.  La  Providence  avait 
richement  doué  notre  collègue  d'une  rare  pénétration  de 
coup  d'œil,  d'une  remarquable  solidité  de  jugement,  d'une 
grande  ténacité  de  travail,  et  il  montra  ces  précieuses  qua- 
lités dès  son  début  dans  les  sciences  archéologiques,  car, 
en  4844,  il  fit  paraître,  jeune  encore,  une  excellente  mono- 
graphie de  la  monnaie  de  Trévoux  et  de  Dombes,  dont  la 
valeur  rangea  bientôt  M.  Mantellier  parmi  les  meilleurs 
numismates  :  l'épuisement  rapide  de  cet  ouvrage  témoigna 
trop  vite  l'estime  qu'ils  lui  accordaient  ;  c'était  effecti- 
vement vers  la  science  des  médailles  que  ses  goûts  l'atti- 
raient plus  particulièrement,  et  durant  toute  sa  vie  il  la 
cultiva  avec  prédilection.  Cependant  son  goût  pour  la 
numismatique  n'avait  en  aucune  façon  nui  à  un  autre  pen- 
chant qui  se  développa  puissamment  chez  notre  collègue: 
la  science  archéologique  dans  sa  brillante  étendue  et  ses 
nobles  explorations  trouva  chez  M.  Mantellier  un  ouvrier 
intelligent,  dont  la  perspicacité  rapide,  l'appréciation  sûre, 
lui  ouvrirent  une  carrière  où  nous  l'avons  vu  marcher  glo- 
rieusement jusqu'à  la  fin  de  sa  vie. 


—  557  — 

De  si  heureuses  qualités  devaient  conduire  M.  Mantellier 
vers  quelque  chose  de  plus  que  les  pensées  ordinaires  et 
les  lui  faire  accueillir  avec  la  joie  des  âmes  élevées.  C'est  le 
moment,  Messieurs,  de  vous  raconter  l'histoire  de  la  fon- 
dation de  la  Société  archéologique  de  l'Orléanais  :  votre 
histoire,  Messieurs,  l'écrivain  de  cette  notice  l'a  vue  de 
près,  de  bien  près  ;  il  a  vu  le  premier  instant  de  l'humble 
naissance  de  cette  Société  aujourd'hui  si  vigoureuse,  et 
j'aime  à  vous  en  rappeler  les  intéressants  détails. 

C'était  au  mois  de  décembre  1847,  la  journée  était  froide, 
pluvieuse  et  ne  présageait  rien  d'agréable  ;  je  songeais 
uniquement  à  éviter  au  coin  du  feu  le  froid  et  sa  dange- 
reuse humidité,  car  aucun  visiteur  ne  me  semblait  pos- 
sible: tout  à  coup,  j'entends  retentir  la  sonnette  tout 
étonnée,  je  pense,  de  recevoir  une  main  sur  laquelle  elle 
ne  comptait  guère.  Cette  main  était  celle  M.  Mantellier;  je 
le  vis  entrer  de  meilleure  humeur  que  le  temps.  Après 
l'échange  de  quelques  paroles  indifférentes,  il  me  dit  sans 
préparation  :  «  Si  nous  fondions  une  Société  archéolo- 
gique ?  qu'en  pensez- vous  ?  »  Il  connaissait  depuis  son 
arrivée  à  Orléans,  en  1842,  comme  substitut  du  Procureur 
général,  mes  habitudes  archéologiques,  et  plusieurs  fois 
nous  avions  mis  en  commun  nos  goûts  et  nos  études.  La 
réponse  ne  fut  pas  longue:  «  Oui,  lui  répondis-je  aussitôt, 
la  fondation  est  à  faire,  exécutons-la  »,  et  sans  ajourner  le 
projet,  nous  jetâmes  de  suite,  au  coin  du  feu,  les  pre- 
mières bases  de  la  future  Société,  avec  les  quelques  noms 
appelés  à  devenir  ceux  de  nos  collègues  futurs.  (>})endant 
il  nous  parut  que  deux  ouvriers  pourraient  être  insuffisants 
pour  construire  une  œuvre  dont  nous  pressentions  l'agran- 
dissement; un  troisième  nous  parut  nécessaire,  et  notre 
choix  tomba  sur  M.  de  Buzonnière,  que  ses  études  archéo- 
logiques désignaient  pour  cette  adjonction  :  quelques 
séances  suffirent  pour  étudier,  former  et  bientôt  produire 
l'œuvre  qui  allait  enrichir  Orléans  d'une  nouvelle  Aca- 
démie. Nous  nous  entourâmes  de  l'expérience  des  Sociétés 


—  558  — 

semblables  qui  déjà  foiictioniiaieiit  en  France  ;  nous  choi- 
sîmes parmi  nos  concitoyens  ceux  qui  nous  paraissaient 
pouvoir  être  de  fermes  appuis  et  de  bons  travailleurs  pour 
Faccomplissement  de  noire  projet  ;  tout  était  disposé  pour 
que  le  mois  de  mars  1848  vit  paraître  au  grand  jour  la 
Société  archélogique,  lorsque  la  tempête  du  24  février 
éclata  brusquement.  Les  sciences  et  les  arts.  Messieurs, 
n'aiment  pas  les  orages  politiques;  ils  s'épanouissent 
durant  les  jours  d'ordre,  de  calme  et  de  sérénité  ;  mais, 
lorsque  le  ciel  des  âmes  est  troublé  violemment,  comme 
les  fleurs,  ils  se  replient  tristement  et  attendent  le  retour  de 
meilleures  journées.  Ces  jours  n'arrivèrent  qu'au  mois  de 
mars  1849  :  les  mauvais  furent  cependant  employés,  dans 
l'ombre,  à  consolider  le  projet  et  à  chercher  de  nouveaux 
associés  dont  le  dévoûment  ne  nous  ferait  pas  défaut. 

Enfin  le  29  février  1849,  à  trois  heures  du  soir,  rue  du 
Cloître-Sainte-Croix,  n"  4,  une  première  séance  préparatoire 
se  tint  dans  le  cabinet  de  travail  de  l'auteur  de  cette  notice,  le 
règlement  fut  lu  et  adopté,  puis  le  bureau  ainsi  constitué  : 
M.  Lacave,  maire  de  la  ville,  président  ;  M.  Desnoyers, 
vice-président;  M.  Mantellier,  secrétaire;  M.  de  Buzonnière, 
trésorier. 

C'est  le  9  mars  1849,  dans  le  même  lieu  et  avec  quel- 
ques membres  nouveaux  conquis  depuis  le  29  février, 
que,  dans  une  séance  définitive,  votre  historien  adressa 
aux  membres  présents,  tous  gens  d'étude  et  de  vail- 
lance, quelques  paroles  expliquant  le  but  de  la  nou- 
velle Société  ;  le  règlement  fut  de  nouveau  adopté  et  le 
premier  bureau  confirmé  dans  son  existence;  MM.  Dupuis, 
de  Vassal,  de  Torquat,  furent  nommés  membres  de  la 
Commission  des  publications;  les  séances,  régulièrement 
tenues,  eurent  lieu  successivement  :  dans  la  salle  de  lecture 
de  la  Bibhothèque  de  la  ville,  mise  à  notre  disposition  par 
M.  Lacave;  chez  M.  de  Buzonnière,  rue  Croix-de-Malte;  chez 
M.  Mantellier,  rue  du  Bourdon-Blanc;  enfin  dans  un  des 
appartements  de  la  seconde  cour  de  la   Préfecture,   où 


—  559  — 

M.  Pereira  nous  offrit  un  lieu  de  réunion  ;  la  Société  y 
siégea  jusqu'en  janvier  188:2,  où,  la  Salle  des  thèses  ayant 
été  restaurée,  nous  y  transportâmes  nos  séances  et  nos 
ardents  labeurs,  pour  ne  plus  jamais,  je  l'espère,  chercher 
un  autre  asile.  Nous  y  entrâmes  en  prononçant  le  nom  de 
M.  Mantellier,  qui,  par  ses  ardentes  réclamations,  avait 
contribué  à  conserver  l'existence  de  la  salle  menacée  de 
destruction. 

Telle  est.  Messieurs,  l'histoire  de  votre  naissance  :  comme 
toute  œuvre  élevée  et  vigoureuse,  appelée  à  de  grandes 
choses,  la  Société  a  d'abord  été  petite,  mais  vivace;  puis, 
grandissant  sous  le  souffle  du  travail  et  de  la  confiance  en 
l'avenir,  elle  est  devenue  ce  que  vous  la  voyez  aujourd'hui, 
une  des  belles  Sociétés  de  notre  France;  ses  mains  sont 
aguerries  au  labeur  et  son  front  porte  couronne. 

M.  Mantelher  avait  donc  trouvé  ce  qui  convenait  à  ses 
riches  aptitudes  et  son  intelligence  respirait  à  l'aise  dans 
le  nouveau  milieu  qu'il  s'était  créé  :  son  secrétariat  a  été 
heureux  d'exactitude,  de  précision  et  de  clarté,  et  depuis 
cette  époque  il  n'a  cessé  de  donner  à  nos  Mémoires  et  au 
monde  savant  des  travaux  fort  appréciés  par  tous.  Son 
Mémoire  sur  le  Prix  des  denrées,  son  Histoire  des  Mar- 
chands fréquentant  la  Loire,  lui  ont  valu  des  récompenses 
flatteuses  (1),  et  YHistoire  des  bronzes  de  Neuvy-en-Sullias 
l'entrée  à  l'Institut  en  qualité  de  correspondant  (1869)  ; 
vous  lui  avez  confié  plusieurs  fois  les  charges  les  plus 
importantes  de  la  Société,  et  il  les  remplit  toutes,  surtout 
celle  de  président,  avec  distinction,  fermeté  et  savoir. 

Je  viens  de  parler,  Messieurs,  des  bronzes  de  Neuvy-en- 
Sullias;  c'est  dans  l'acquisition  de  cet  incomparable  trésor, 
au  profit  du  Musée,  que  M.  Mantellier  s'est  révélé  loul 
entier  l'homme  d'appréciation,  d'activité  et  de  savoir-faire; 

(1)  1862,  Médaille  d'or  de  l'Académie  des  sciences  ;  1866,  Médaille  d'or 
de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres;  186'J,  Prix  de  1,01)0  fr. 
pour  le  meilleur  travail  dhistoire  publié  par  les  sociétés  savantes  du 
ressort  de  l'Académie  de  Paris. 

BULLETIN   N'>    l3l.  38 


—  5G0  — 

c'est  grâce  à  ses  démarches,  à  ses  instances,  à  son  habileté, 
que  cette  trouvaille  sans  précédent  est  entrée  dans  notre 
Musée  et  en  fait  la  principale  gloire.  M.  deLangahn'ie.  direc- 
teur de  notre  Musée  de  peinture,  a  le  premier,  sans  doute, 
signalé  l'importance  de  cette  découverte,  et  je  le  vois  encore 
entrer  chez  moi,  radieux,  triomphant,  et  ce  n'était  pas  sans 
raison,  m'annoncer  la  découverte  de  Neuvy,  dont  il  fut  le 
premier  instruit  ;  mais  M.  Mantellier.  une  fois  saisi  de  cette 
découverte,  n'épargna  ni  soin,  ni  voyage,  ni  correspon- 
dance, ni  démarches  pour  négocier  l'acquisition  de  nos 
bronzes,  et  il  réunit  enfin,  avec  le  concours  du  (lonseil 
général  et  de  notre  municipalité,  la  somme  de  sept  mille 
francs,  dont  le  versement  au  propriétaire  du  terrain  et  aux 
ouvriers  le  rendit,  en  1864,  au  nom  de  la  ville,  possesseur 
d'un  trésor  avec  lequel  aucun  Musée  ne  peut  rivaliser. 

Le  Musée  historique  ne  lui  était  pas,  il  est  vrai,  étranger. 
Lorsque  cet  établissement  commença  à  devenir  plus 
sérieux,  sa  direction  fut  distraite,  en  1855,  de  celle  des 
tableaux,  que  M.  de  Langalerie  continua  à  régir,  et  confiée 
à  M.  Mantellier.  Bientôt,  grâce  à  ses  soins,  la  salle  conte- 
nant les  objets  d'art  et  d'histoire  devint  trop  étroite  ;  il 
obtint  du  Conseil  municipal,  en  ÏH&l,  l'achat  de  l'hôtel  de 
Farville,  rue  des  Albanais,  et  quelque  temps  après  la  cons- 
truction d'une  salle  dans  les  maisons  Lorraine  et  Lam- 
bron.  Le  départ  de  M.  Mantellier  pour  Paris  où,  après  avoir 
été  Premier  Président  à  Orléans  (1875),  il  devint,  en  1877, 
conseiller  à  la  Cour  de  cassation,  ne  lui  permit  pas  de  voir 
la  construction  de  cette  salle  indispensable  pour  une  orga- 
nisation sérieuse  du  Musée.  C'est  elle  qui  a  donné  au  nou- 
veau directeur  de  cet  établissement,  en  1877,  la  possibilité 
de  faire  un  classement  méthodique:  quatre  salles,  abon- 
damment remplies,  permettent  maintenant  au  visiteur  de 
suivre  et  d'étudier  successivement  les  travaux  de  l'homme 
aux  différentes  époques  de  sa  vie  sociale.  Notre  Musée  est 
aujourd'hui  un  lieu  déludes  et  s'est  placé  au  rang  des  plus 
riches   Musées  de    la  France.    Pour  nous,  Orléanais,  une 


—  561  — 

cinquième  salle  complète  les  précédentes,  celle  qui  con- 
tient, commune  par  commune,  les  objets  concernant  notre 
histoire;  c'est  un  livre  plus  sûr  encore  que  celui  de  nos 
historiens,  car  un  monument,  quel  qu'il  soit,  ne  peut 
tromper  :  la  parole  de  ce  narrateur  est  vraie  et  sans  appel. 

Je  m'adresserais.  Messieurs,  un  sévère  reproche,  si  je  ne 
parlais  pas  du  dévouement  de  M.  Mantellier  à  la  mémoire 
de  Jeanne  d'Arc.  11  a  voulu  que  notre  ville  ne  se  bornât  pas 
aux  pompes  reconnaissantes  du  8  mai ,  mais  que  cette 
reconnaissance  fût  de  chaque  jour,  par  un  établissement 
spécial  où  notre  libératrice  reçût  un  hommage  continuel  : 
c'est  l'origine  du  musée  de  Jeanne  d'Arc,  où  trois  salles 
réunissent  tout  ce  que  les  arts  ont  produit  et  produisent 
encore  en  l'honneur  de  la  vierge  de  Domremy.  Grâce  à  sa 
pensée  et  à  celle  d'un  autre  collaborateur,  Orléans,  par  les 
milliers  de  pièces  placées  dans  les  trois  salles,  peut  bien 
dire  à  la  France  que,  si  elle  est  la  reine  du  monde,  notre 
cité  est  la  ville  de  Jeanne  d'Arc. 

C'est  encore  le  dévouement  si  français  de  M.  Mantellier 
qui  l'a  fait  choisir,  en  1855,  pour  organiser  les  fêtes  qui 
ont  eu  lieu  à  l'occasion  de  l'érection,  sur  la  place  du  Mar- 
troi,  de  la  statue  de  Jeanne  d'Arc  par  Foyatier.  Cette  orga- 
nisation fut  très  remarquable  par  sa  science  historique. 
M.  Mantellier  se  livra,  pour  en  assurer  le  succès,  à  de  vastes 
recherches  dont  j'ai  été  le  témoin,  et  qu'il  a  consignées 
dans  un  livre  fort  savant  intitulé  :  Le  456^  anniversaire  de 
la  délivrance  d'OrUayis.  C'est  également  à  l'occasion  de 
l'érection  de  cette  statue  qu'il  demanda  et  obtint  du  Maire 
d'Orléans,  M.  Genteur,  l'institution  d'une  cérémonie  com- 
mémorative  de  la  levée  du  siège  d'Orléans  le  7  mai,  repré- 
sentant l'entrée  de  Jeanne  d'Arc  et  de  ses  troupes  victo- 
rieuses, le  soir,  après  la  prise  du  fort  des  Tourelles.  Vous 
savez.  Messieurs,  tout  ce  qu'il  y  a  d'émouvant  dans  l'en- 
trée de  la  garnison,  les  voix  triomphales  de  la  musique, 
les  splendeurs  des  torches,  rillumiiiation  des  tours  de  la 
Cathédrale,  la  remise  de  la  bannière  de  Jeanne  d'Arc  ;i 


—  562  — 

l'évêque,  les  flots  enthousiastes  de  la  population,  toujours 
fidèle,  depuis  quatre  cents  ans,  à  la  mémoire  chérie  de  sa 
libératrice.  Tout  cela  est  beau,  Messieurs  ;  aussi  quand  re- 
viendra, chaque  anné(\  le  soir  du  7  mai,  donnez  un  remer- 
ciment  à  M.  Manlellier  et  dites  avec  le  Titvre  de  Virtrile  : 


'f 


Nobis  hœc  gaudia  fecit. 


Les  plus  heureuses  intelligences  doivent.  Messieurs, 
comme  les  plus  vulgaires,  subir  les  inflexibles  lois  de  la 
Providence;  ces  lois  vinrent  donc  atteindre  M.  Mantellier 
peu  de  temps  après  son  séjour  ;i  Paris,  et  ses'  amis  virent 
progressivement  décroître  sa  santé.  Notre  collègue  en- 
visao^ea  cette  décroissance  sans  murmure  et  sans  fai- 
blesse,  car  M.  Mantellier  n'était  pas  de  ces. hommes  qui 
se  croient  ou  se  disent  forts  contre  Dieu  ;  il  avait  trop  de  bon 
sens  et  de  lumière  pour  ne  pas  regarder  cette  prétendue 
force  comme  une  audace  insensée.  11  s'était  donc  accou- 
tumé à  demander  à  la  religion  ce  qui  soutient  durant  les 
épreuves  de  la  vie  et  les  approches  de  la  mort  :  cette  mes- 
sagère de  l'immortalité  vint  une  dernière  fois  visiter  celui 
qu'elle  avait  plusieurs  fois  averti,  et  le  7  décembre  1884 
M.  Mantellier  entra  dans  le  véritable  monde  des  âmes  per- 
fectionnées et  de  la  science  complète. 

D'autres  ont  regretté  et  justement  loué  le  jurisconsulte 
et  le  magistrat,  en  saluant  dans  les  journaux  son  départ 
prématuré.  Nous,  Messieurs,  nous  donnerons  nos  regrets, 
nos  louanges  et  nos  souvenirs  fidèles  au  savant,  à  l'érudit, 
à  l'archéologue  qui  a  laissé  un  profond  sillon  dans  le 
champ  de  la  science,  et  en  l'egardanl  le  j)ortrait  (|iii  orne 
noire  salle,  nous  sentirons  tout  ce  (ju'il  y  a  de  pur.  de 
noble,  d'élevé  dans  l'étude  sérieuse  de  notre  histoire  sur  la 
terre,  et  nous  apprendrons  par  son  exempk»  à  travailler 
sans  fléchir,  et  à  mourir,  s'il  le  faut,  les  armes  à  la  main. 

Desnovkrs. 


—  563 


SOCIÉTÉ   ARCHÉOLOGIQUE    ET    HISTORIQUE 

DE    L'ORLÉANAIS 


QUESTIONNAIRE 


Commune  d 

Canton  d 

Arrondissement  d 

Noms  anciens  de  la  commune 


Étymologie  du  nom 


Que  sait-on  des  orir/ines  de  la  commune  ? 


—  564 


SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE  ET  HISTORIQUE 

DE  L'ORLÉANAIS. 


Monsieur, 

Notre  Société  travaille  depuis  longtemps  à  recueillir 
toutes  les  indications  relatives  aux  monuments  et  à  l'his- 
toire de  la  province  orléanaise,  dans  la  pensée  de  composer 
un  Répertoire  archéologique,  et,  s'il  se  peut,  un  Diction- 
naire topographique  de  notre  département. 

Elle  a  déjà  publié  le  Répertoire  de  la  ville  d'Orléans  et  du 
canton  d'Olivet.  Les  renseignements  qu'elle  a  réunis  sur  les 
autres  cantons  du  Loiret  ont  besoin  d'être  complétés.  Il 
importe  qu'elle  connaisse  dans  le  plus  minutieux  détail  les 
monuments  de  toutes  sortes  que  le  passé  a  légués  à  notre 
pays,  depuis  l'époque  mégalithique  jusqu'à  1780. 

La  Société  voudrait  tout  d'abord  dresser  une  Carte 
archéologique  du  Loiret,  qui  put  permettre  de  retrouver 
facilement,  et  d'embrasser  comme  d'un  coup  d'œil.  au 
moyen  de  signes  conventionnels,  les  divers  monuments  ou 
vestiges  antiques  dont  notre  région  est  aliondamment 
pourvue. 

C'est  dans  ce  but  qu'elle  a  rédigé  le  questionnaire  ci-joint. 

Elle  vous  prie  instamment.  Monsieur,  de  vouloir  bien  y 
répondre  sur  ce  cahier.  Si  certaines  questions  exigent  des 
développements   auxquels  ne  suffirait  pas  l'espace  laissé 


—  565  — 

en  blanc ,  nous  espérons  que  vous  voudrez  bien,  dans  ce 
cas,  écrire  vos  réponses  sur  des  feuillets  annexés  où  serait 
répété  le  numéro  du  questionnaire. 

C'est  avec  confiance  que  la  Société  sollicite  votre  coopé- 
ration à  ses  travc  ux  ;  il  suffit  qu'elle  invoque  votre  amour 
du  pays  et  votre  zèle  éclairé  pour  tout  ce  qui  touclie  notre 
province,  et,  en  particulier,  notre  département. 

Les  membres  titulaires  non  résidants  de  la  Société  et  ses 
associés  correspondants  s'empresseront  particulièrement 
de  lui  donner,  en  cette  occasion,  le  témoignage  de  leur 
intérêt  pour  l'œuvre  qu'elle  poursuit. 

Nous  vous  serions  bien  reconnaissants.  Monsieur,  si  vous 
pouviez  faire  parvenir  votre  réponse  dans  un  délai  de  trois 
mois  à  l'un  des  membres  de  la  Commission  de  la  Carte 
archéologique,  savoir  : 

MM.   l'Abbé  Desnoyers,  Directeur  du  Musée  historique 
Boucher  de  Molandon  ; 
Abbé  CocHARD,  Archiviste  de  la  Société  ; 
Léon  DuMUYS,  Secrétaire; 
FouRNiER  jeune, 
Herluison  ; 
L.  Jarry  ; 
D""  Patay. 
Tranchau, 

G.    ViGNAT. 

Veuillez,  Monsieur,  recevoir  d'avance  nos  remerciements, 
et  agréer  l'expression  de  ma  considération  la  plus  distin- 
guée. 

Le  Président^ 
TRANCHAU, 

Inspecteur  d'Académie  honoraire 
du   département  du  Loiret. 


566  — 


I.  —  Monuments  primitifs. 


1.  Existc-t-il  dans  la  cumuiunc  des 

pierres  monumentales  placées 
de  main  d'homme? 

Sont-elles  isolées  ou  réunies? 
Quel  nom  leur  donne-t-on?.    . 

S'y  attache-t-il  ({uelque  croyance 
superstitieuse,  quelque  pratique 
locale?  

2.  Existe-t-il  des  mottes,  tombelles 

ou  monticules  faits    de    main 

d'homme? 

Indiquer  leur  nom,  leur  forme, 
leurs  dimensions.  Sont-ils  en- 
tourés de  fossés? 

3.  Existe-t-il  des  souterrains  d'ori- 

gine ancienne?  Sont-ils  ma- 
çonnés?   

4.  A-t-on  trouvé  des  sépultures  pri- 

mitives? isolées  ou  groupées? 
des   puits  funéraires?  .    .   .    . 

5 .  Y  a-t-on  découvert  des  ossements, 

des  objets  en  pierre,  terre,  mé- 
tal, verre,  émail?  (Haches,  col- 
liers, fibules,  bijoux,  poteries, 
armes,  médailles.) 


II.   Monuments   Gallo-Romaina. 


Y  a-t-il  trace  de  chaussée  ou  de 
cliemin  pavé  diMiommé  voie 
romaine,  chemin  de  César  ou 
autrement? 

Remarque-t-on  des  terrains  en- 
tourés de  fossés  ou  de  talus  et 
connus  sous  le  nom  de  camp 
romain,  c-amp  de  César,  etc.?. 


CARTE    A] 


Sigjies  coiivttiliaiviels . 


\ .     iL  Mat/iêf". -^ 

%.    J)û{^ien, A 

3 .     CfvnUec/i^ »^t 

k.     Titfjudus A. 

S.    J^nilcjfUdtès  J^le/'re | 

€.    ,Al^lù,Jtdteif3roJ^.^e J 

7'.    ^^Jiiùjfuiles  Pkr^. i 

è .     Vote.  j^oifivUfie^ =1=1=1= 

9.     Caf?vp- cuiciefL A 

'\(f.   YeslUfeS  deconSlructw/troTitacùie.  .  i^ 

M .  Jiijipliit^ie<x£i^ ^ 

-1^.   TÀùfvnes sa 

A^.  tAcimcUiC' — n-n 

Ak-.  .AfosoLiAjue- s^ 

a5.   Cùnelùèf'e  pa^eJZ-^. \i 

-iô.   Puits  tluicrccùre^ Û 

i!/.  IBorttc  jjiUliaiï'e^ û 

-18".   CùTi-èUeriL.  c/u'éiieru w 

i^-  J^oLroù'Se- i 

^c.   ChupcUe,:. % 

%\ .    ChxpUryL  ow  CoileaicU^ ^ 

22.  (3y^/e ^ 

23.  CrcizxL  Isciet 1 

i4.   ^AbhcuJt  cL'hot?tf7ze.r £ 

%S    >^bhvuje,    .Je^einfiie^^ _  di 


OGIQUE 

Signes  Cchiwejiiic>ruieL9 , 

i6.    Trieià^e   ci'Jwvwics X 

ay.     J^'ieuri  c^t^e/JvmeS i 

%%.   JSefiecUcilfvs 0-83. 

^9.     Cileauux^. o.c. 

3<r    7}^e/7iûTilf'è. -  O.P. 

31.  J^ JhujtliStÙl^. O.S.A. 

32.  CCuru^ ocl- 

33.  Crnxndfnarxb. 0.0. 

3A-.    if^J)ovtiawitce^ o.D. 

3^.   jJ^Frcuicois o.SX 

3é.  JHt/u'meif o.M. 

37.     Celej'H/is o.CeL. 

3^.   jaSulDieu^ â 

35.    L^ro^fCf^ic  oic-jyfoUcodf^ej-'ie. î 

U<f.    CviTWia.f%da'U. -i]^ 

Us.   Tèléf^bia^z^  cêUhi^ A 

k%.   ToiiloMi^ -^ 

A3.    C/tateUa-'ie  rcifode^ ^ 

Al^.    ChaiecuL^. A 

A^.  JlSieide-mU J[^ 

/fé.   Jluùicfeo<lalt - ^ 

A7.   J^ouUn,  i*^  a  oviv ..  e^  ^  vevit  (?)          -îyc  $ 

Ar  JfcLuie. -Justice x 

Aq.  jJhtU^y^aài^. JL 

Scf.  Jh7it , -  JVÎ- 

S\.    Cliounp- de  hahUll^^ 5^ 


—  567  — 


8.  Y  a-t-il   (les   restes  de  pont?  de 

gué  pavé?  des  débris  do  mu- 
railles en  pierres  de  lirandeur 
égale  et  d'un  appareil  régu- 
lier? des  vestiges  de  substruc- 
tions?  de  thermes?  d'aque- 
ducs? d'amphithéâtie?.    .    .    . 

9.  Rencontre-t-on  des  bornes  mil- 

liaires?  Portent-elles  des  lettres 


ou  des  figures? 


10.  A-t-on  trouvé  des  tombes?  mo- 
nolithes ou  maçonnées?  Leur 
forme?  Que  contenaient-elles? 

41.  A-t-on  découvert  des  fragments 
de  mosaïque,  de  marbres,  des 
tuiles  à  rebord,  de  la  poterie 
rouge  ou  grise,  des  verroteries, 
des  armes,  des  médailles,  des 
objets  de  mobilier,  etc.?  Pré- 
ciser l'emplacement  des  décou- 
vertes   


III.  Monuments  du  Moyen  âge,  de  la  Renaissance 
et  des  Temps  modernes. 


42.  L'église  est-elle  ancienne?  Con- 
naît-on un  titre  authentique  de 
sa  fondation?  Où  se  trouve-t-il 
mentionné?  Si  elle  est  de  cons- 
truction récente,  de  quelle 
date  était  l'ancienne?  .  .  .  . 
A  quel  saint  est-elle  dédiée?  In- 
diquer, autant  que  possible,  ses 
dimensions 

IS.  A-t-elle  une   crypte  ou   chapelle 
souterraine?  La  déciire   .    .    . 

44.  La  voûte   est-elle  portée  par  des 
piliers  ou  des  ct)lonnes?  .    .    . 


—  568  - 

15.  Est-elle   en  plein  cintre    ou    en 

ogive?     en     pierre,     bois     ou 

brique? 

Les  fermes  sont-elles  apparentes 
à  l'intérieur? 

16.  Quelle  est  la  forme  des  fenêtres? 
S'il  y  a  des  vitraux,  sont-ils  an- 
ciens ou  modernes? 

17.  Les  portes  de  l'église  sont-elles 

carrées?  en  plein  cintre?  en 
ogive?  en  arc  surbaissé?  Sont- 
elles  accompagnées  de  co- 
lonnes ou  do  pilastres?  N'ont- 
elles  qu'une  ouverture,  ou  un 
pilier  sépare-t-il  les  deux  van- 
taux?     

T  a-t-il  des  porches?  en  bois  ou 
en  pierre? 

18.  Voit-on,   au  dehors  ou  à   l'inté- 

rieur,   des     statues     ou     des 

sculptures  antiques? 

S'y  tronve-t-il  des  peintures  mu- 
rales, des  tableaux,  des  tapis- 
series, des  stalles,  des  reli- 
quaires anciens,  ou  quelque 
objet  remarquable  servant  au 
culte? 

19.  Y  a-t-il    des  pierres  tumulaires, 

des  inscriptions  sur  pierre  uu 
sur  cuivi'e? 

20.  Les  fonts  baptismaux  et  les  béni- 

tiers sont-ils  anciens?  .... 

21 .  Existe-t-il  une  tour  ou  un  clo- 

cher? Le  clocher  est-il  en 
pierre  ou  en  bois?  Où  est-il 
placé?  S'appuie-t-il  sur  les 
quatre  piliers  du  chceur?.  .  . 
Les  cloches  sont-elles  anciennes? 
Donner  leurs  inscriptions.    .    . 

22.  L'église  est-elle  un  lien  de  pèle- 

rinage? A-t-elle  conservé  de 
vieilles  bannières,  des  enseignes 
de  Gonirérie  ou  corporation?  . 


—  569  - 

23.  Kxiste-t-il  dans  le  pays  quelque 

chapelle  isolée?  Est-elle  l'objet 

d'une  dévotion  particulière?  . 

Décrire  sa  forme  et  sa  décoration . 

24.  A-t-il  existé  sur  le  territoire   de 

la  commune  un  monastère? 
d'hommes  ou  de  femmes?  un 
prieuré?  un  chapitre?  un  hos- 
pice? une  léproserie  ou  mala- 
drerie?  une  commanderie?  .    . 

25.  Les  bâtiments,  cloîtres,  etc.,  sont- 

ils  encore  debout  en  tout  ou  en 
partie?  A  quel  usage  servent- 
ils?   

26.  Connaît-on  le  sceau  de  ces  divers 

établissemjnts?  Y  a-t-il  dans  le 
pays  quelque  objet  i-éputé 
leur  avoir  appartenu?   .... 

27.  Voit-on,    dans    le    cimetière    ou 

ailleurs,  quelque  croix  an- 
cienne, objet  d'une  légende  ou 
d'une  dévotion  spéciale?  une 
lanterne  des  morts? 

28 .  Le  cimetière  renferme-t-il  quelque 

tombeau  ou  monument  de  date 
ancienne,  ou  élevé  à  un  per- 
sonnage marquant?  A-t-il  une 
chapelle  funéraire  consacrée 
au  culte  des  morts? 

29.  Existe-t-il  une  enceinte  fortifiée, 

des  murs,  des  portes,  des  tours, 
ou  des  restes  de  ces  construc- 
tions?   

30.  La  commune  possède-t-elle  quel- 

que ancien  château?  Quels  en 
ont  été  les  propriétaires?  ,  .  . 
S'il  est  détruit,  en  reste-t-il  des 
ruines?  Connaît-on  des  souter- 
rains sous  le  château  ?  Quels 
souvenirs  s'y  rattachent?.    .    . 

31.  La  commune  a-t-elle  un  hùtel  de 

ville  (le  date  ancienne?.   .    .    . 


-  570  - 


32.  Existe-t-il    (juclquc    maison    re- 

marqualtle  par  sa  construction 
ou  sa  décoration  (sculjitiires, 
inscriptions,  écusson  seigneu- 
rial, enseigne,  etc.)? 

33.  Y  a-t-il  dans  le  château,  la  mai- 

rie, les  maisons,  quelque  ta- 
bleau, portrait,  tapisserie,  meu- 
ble, objet  d'art,  manuscrit, 
livre  ou  titre   ancien?  .... 

34.  Signalez    les     maisons,    fermes, 

champs,  lieux-dits,  dont  le 
nom  peut  l'aire  sujjposer  qu'un 
établissement  intéressant  ait 
existé  sur  le  territoire  de  la 
commune? 

35.  Y     trouve-t-on     des     fontaines, 

puits,  pierres,  arbres,  etc., 
consacrés  par  des  idées  reli- 
gieuses ou  des  pratiques  su- 
perstitieuses?  

A-t-on  recueilli  dans  les  fon- 
taines ou  puits  des  monnaies, 
médailles,  épingles,  etc.  ?.    .    . 

36.  Existe-t-il,  sur  le  territoire   de  la 

commune,  des  moulins  à  eau? 
Indiquer  leur  nom,  leur  situa- 
tion    

37.  Y  a-t-il   quelque  usage   particu- 

lier ,  croyance  ,  superstition , 
cérémonie  religieuse  ou  civile, 
relatives    aux    mariages,    aux 

décès,  etc.  ? 

Gonnaît-on  la  date  de  l(>ur  ori- 
gine, les  causes  qui  les  ont  l'ait 
naître  ou  adopter? 

38.  Mentiduner  les  légendes,  les  pro- 

verbes, les  dictons  propres  au 
pays? 

39.  Quelque  événement  notable  s'est- 

il  passé  dans  la  commune  an- 
térieurement au  XÎX«  siècle 
(siège,  bataille,  etc.)?  .    .    .    . 


571  — 


40.  La  contrée    a-t-elle  donné    nais- 

sance à  quelque  homme  cé- 
lèbre dans  les  arts,  les  lettres, 
les  sciences,  etc.  ? 

41 .  Existe-t-il  quelque  corporation  de 

métier  ayant  laissé  des  regis- 
tres uu  procès- verbaux?  .  .  . 
Connaît-on  d'anciens  chefs-d'œu- 
vre de  maîtie  ou  d'apprenti 
conservés  chez  quelque  habi- 
tant?  

42.  Y  a-t-il  encore,  dans  la  contrée, 

quelque  fabrique,  usine  ou  ate- 
lier de  produits  artistiques? 
Indiquer  leur  nature  (poterie, 
tapisserie,  vitraux,  etc.).  .    .    . 

43.  Peut-on   signaler   dans    la    com- 

mune quelque  personne  possé- 
dant une  collection  d'objets 
d'art,  une  bibliothèque  impor- 
tante au  point  devuehistoiique, 
des  archives  de  famille,  etc., 
ou  se  livrant  à  des  rechei'ches 
d'histoire  ou  d'archéologie?.   • 

44.  Les  archives   de    la   mairie  ren- 

ferment-elles encore  des  docu- 
ments anciens  ou  des  pièces 
relatives  à  l'histoire   du   pajs? 


La  Société  sera  très  reconnaissante  à  ses  correspondants 
de  tous  les  renseignements  qu'ils  voudraient  bien  lui  trans- 
mettre en  dehors  de  ce  questionnaire,  qui,  malgré  sa  lon- 
gueur, est  loin  d'être  complet. 


572 


Onwrages  offerts  À  la  iiociété  pendant  l'année    1886. 

i.  —  DONS  DE  l'État. 

M.   le    Ministre  de   l'Instruction  publique.   —   Rapports   sur  les 
Musées  et  les  Ecoles  d'arl  industriel^  par  Marius  Vachon,  1885. 

—  Réunion   des  Sociétés  samntes   et  des  Sociétés  des  beaux -arts 
des  départements  à  la  Sorbonne  [1877-1885),  9  vol.  in-8°. 

—  Gazette,  des  Beaux-Arts  :  les  12  numéros  de  l'année  1886. 

—  Chronique  des  Arts  :  année  1886. 

—  Répertoire  des  travaux  historiques,  t.  IV,  n'"  1  et  2, 

—  Bibliographie  des  travaux  historiques  et  arcliéolugiques,   par 
R.  de  Lasleyrie,  2^  liv.,  1886. 

—  Revue  historique,  année  1880. 

—  Revue  archéologique,  années  1885  et  1880. 

—  Bulletin  archéologique  du   Comité  des  travaux  historiques  et 
scientifiques  :  année  1885,  n"*  2,  ,'J  et  -i  ;  1886,  1,  2,  o. 

—  Bulletin  historique  et  philologique,  année   1885,   n"*  3  et  4  ; 
1886,  1  et  2. 

—  Revue  des  travaux  historiques,  t.  V,  n^^  10  et  11. 

—  Bulletin  des  Bibliothèques  et  des  Archives,  année  1885,  -4  nu- 
méros avec  table. 

Journal  des  Savants,  année  1886. 

Association  pour  l'encouragement  des  études  grecques.  Annuaire 
de  1885. 

II.   —   DONS   ET    HOMMAGES. 

M.  le  Préfet  de  la  Seine.  —  Topographie  du  vieux  Paris,  Région 
du  bourg  Saint-Germain,  par  Berty. 


—  573  — 

—  Lu  cabinet  (les  manuscrils  de  la  Bibliothèque  nationale,  t.  lll, 
et  un  volume  de  planches  d'écritures  anciennes. 

M.  le  Préfet  du  Loiret.  —  Rapports  et  procès-verbaux  du  Conm 
général,  avril  et  août.  1885  et  18S6. 

—  Inventaire  sommaire  des  Archives  du  Loiret,  par  .T.  Doinel, 
2e  vol. 

M.  le  Préfet  de  Loir-et-Cher.  —  Rapports  de  lasesi^ion  du  Conseil 
général  de  1885  et  1886. 

M.  H.  Stein.  —  Le  sculpteur  L.-L.  Vasse. 

—  Les  manuscrits  du  Musée  Plan  tin. 

—  Inventaire  des  Archives  municipales  de  Saint-Germain-en- 
Laye. 

—  Notice  nécrologique  sur  i)].  Edmond  Michel. 

M.  Tranchau.  —  La   Champagne   souterraine.  Atlas   in-folio    de 
3G  planches  et  i  livraisons  de  texte  explicatif,  par  AL  Morel. 
M.  Casati.  —  Epigraphie  d-'  la  numismatique  élrmqite. 

—  For  lis  Etruria. 

M.  Porcher  (l'abbé).  —  M.  de  Vineuil. 

—  Entretiens  sur  la  conversion  d'un  gentilhomme  hollandais. 
M.  Van  Drivai  (le  chanoine).  —  Histoire  de  Charlemagne. 

M.  Siniéon  Luce.  —  Jeanne  d'Arc  à  Domremy,  1  vol.  in-S". 

M.  d'Arc  (Pierre). — Compte-rendu  sur  Jeanne  d'Arc  à  Dom- 
remy,  par  Siméon  Luce.   (Extrait  de   la  Bibliographie  catholique, 

mars,  188G.) 

M.  Corblet  (l'abbé).  —  Elévation  du  Saint-Sacrenient. 

M.  Bonnardot.  —  Documents  sur  le  droit  coutumier  à  Metz  (XIII^ 
et  XI V«  siècles). 

—  Documents  sur  le  siège  de  Metz  en  155Î. 

M.  Pérot  (Francis).  —  Inventaire  des  découvertes  archéologiques 
dans  l'Allier. 

M.  Guerrier.  —  Madame  Guyjn,  1  vol.  in-H". 

—  Le  divorce  de  Louis  VII,  brochure  in-S". 
M.  Fournier,  —  La  verrerie  de  Portieux. 

—  La  commune  de  la  Bresse-en-Vosges. 

M.  Lenierle  (l'abbé).  —  Essai  de  bibliographie  raisonnée  de 
Jeanne  d'Arc  :  les  Eloges  et  les  Panégyriques. 


—  574  - 

M.  Esmonnot.  —  Recherches  sur  Néris.  Moulins,  1885,  in-4". 
M.    Cochard    (l'abbé).   —  Cartniaire    sénonuais,    par    Taveau. 
(Échange.) 

—  Documents  d'épigi'aphie  orléanaise,  par  M.  L.  Diimuys,  et 
Rapport  sur  ce  Mémoire,  brochure  in -8". 

—  Les  Chartreux  d'Orléans,  brochure  10-8",  avec  planches,  1886. 
M.  Cuissard.  —  Inventaire  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  d'Or- 
léans. 

—  Vie  de  saint  Paul  de  Léon. 

—  La  Terre  de  la  Jambe,  paroisse  de  Saint-Pérary. 

—  L'abbaye  de  l'aumône. 

—  Epitres  farcies. 

--  Etude  sur  la  musique  à  Orléans. 

M.  Bernois  (l'abbé).  —  La  seigneurie  de  Courcellcs-le-Roi. 

M.  Sorel.  —  La  maison  de  Jeanne  d'Arc  à  Ihmremy,  brochure 
n-H"  avec  planches,  1880. 

M.  Michel  (Edmond).  —  Inscriptions  de  l'ancien  diocèse  d'Orléans. 
Archidiaconé  d'Orléans,  in-i",  planches. 

M.  L.  Jarry.  —  Jean  Grauchier  de  Traînon,  dit  Jean  d'Orléans, 
brochure  in-8". 

M.  Guignard.  —  Origine  du  bourg  de  Chouzy  au  point  de  vue  cel- 
tique, gallo-romain  et  franc. 

—  Origine  de  l'art  gaulois  sur  le  portail  de  l'église  de  Mesland. 

—  Une  excursion  dans  le  vieux  Blois. 

—  Découverte  dans  l'église  de  Saint-Secondin . 

M.  Boucher  de  Molandon.  —  Janville,  son  donjon,  son  château. 

—  Nouveau  témoignage  relatif  à  Jeanne  d'Arc. 

M.  A.  de  Dion.  —  Les  seigneurs  de  Breteuil,  0  brochures. 

—  Sur  la  date  de  l'église  de  de  Saint-Germer-de-Flay  (Oise). 

—  Lettre  sur  le  château  de  Gisors. 

—  Faits  divers  du  vieux  Montfort. 

—  Description  des  monnaies  trouvées  à  Montfort-l' Amaury . 

—  Le  Puiset  aux  Xl^  et  XII"  siècles. 

M.  Delislc  (Lcopold).  —  Nouveau  témoignage  relatif  à  la  mission 
de  Jeanne  d'Arc. 

—  Mémoire  sur  l'école  de  calligraphie  de  Tours  au  IX'^  siècle. 


-  575  — 

-  Notice  sur  des  7nanusc7'its  du  fonds  Lihri,  conservés  à  la  Lau^ 
rentlentie,  à  Florence,  in-4". 

M.  de  Maulde.  —  Jeanne  de  France,  duchesse  d'Orléans. 

M.  G.  Baguenaull  de  Puchesse.  —  Revue  des  questions  historiques 
(année  1886). 

—  François  Miron  et  V administration  municipale  de  Paris  sous 
Henri  IV,  par  A.  Miron  de  l'Épinay. 

M.  Deseilles.  —  Les  antiquités  au  pays  Boulonnais,  brochure  in-8<>. 
M.  Herliiison.  —  Sennely  et  son  ancien  prieuré,  par  M.  Giiillard. 

—  Panégyrique  de  Jcanrie  d'Arc,  par  Msr  Thomas,  archevêque  de 
Rouen,  188  k 

—  Orléans,  par  René  Biémont. 

—  Le  vieux  Noël  de  la  ville  de  Blois. 

M.  G.  Gaillard.  —  Montar gis-Revue,  8  numéros. 


III.    —   PUBLICATIONS   ADRESSÉES   PAR   LES   SOCIÉTÉS   SAVANTES. 

Abbeville.  —  Société  d'émulation.  —  Bulletins,  année  1885. 
Table  analytique. 

Agen.  —  Société  d'agriculture,  sciences  jet  arts.  Recueil  des  tra- 
vaux, t.  IX,  1885. 

Alby.  —  Société  archéologique  du  Tarn.  Revue  du  département  du 
Tarn  :  n''»  11  et  12,  novembre  et  décembre  1885;  — n°^  1  à  10,  jan- 
vier à  août  1880. 

Amiens.  —  Société  des  antiquaires  de  Picardie.  Bulletin  n"  1  et  5 
de  1886,  —  Mémoires,  G'^  série,  t.  VIII,  1885. 

Angers.  —  Académie  des  sciences  et  belles-lettres.  Mémoires, 
t.  X.XXVII,  1882. 

Angouléme.  —  Société  archéologique  et  historique  de  la  Charente. 
Bulletin,  t.  VIII,  1886. 

Arras.  —  Académie  des  sciences,  lettres  et  arts.  Mémoires,  t.  XVI. 

Autun.  — Société  édueniie.  Mémoires,  t.  XIV,  1885. 

Auxerre.  —  Société  des  sciences  iiistoriques  et  naturelles  de 
l'Yonne.  Bulletin,  t.  XL,  1880. 

BULLETIN  N"  131.  39 


—  576  - 

Besançon.  —  Société  d'émulation  du  Doubs.  Mémoires,  5«  série, 
t.  IX,  1884. 

Béziers.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire.  Bul- 
letin, 2»  série,  t.  XIII,  1"  livr.,  1885. 

Bone.  —  Académie  d'IIippone.  Dullelin  n°  21,  fascicules  2,  3,  4. 

Bordeaux.  —  Société  archéologique.  BuHelhn,  t.  IX. 

Boulogne-sur-Mer.  —  Société  académique.  Bulletins,  t.  XIII. 

Bourg.  —  Société  d'émulation  de  l'Ain.  Annales,  3  livr.  de 
1886. 

Bourges.  —  Société  des  antiquaires  du  Centre.  Mé7noires,  t.  XIII 
et  XIV,  1885  et  1880. 

Brives.  —  Société  scientifique,  historique  et  archéologique  de  la 
Gorrèze.  Bulletin,  t.  VII,  4  hvr.  de  1885;  t.  VIII,  1880. 

Chambéry.  —  Académie  des  sciences,  arts  et  belles-lettres  de  la 
Savoie.  Mémoires,  3"  série,  t.  XI. 

—  Société  savoisienne  d'histoire  et  d'archéologie.  Mémoires  et  Do- 
cuments, t.  XXIV,  1880. 

Chartres.  —  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir.  Bulletins, 
nos  172  à  175.  —  Mémoires,  t.  IV  et  V.  Mojiograpkie  de  la  cathé- 
drale de  Chartres,  par  l'abbé  Bulteau. 

Châtcaudun.  —  Société  archéologique  dunoise.  Bulletin,  n°^  07  à 
70. 

Château-Thierry.  —  Société  historique  et  archéologique.  Annales, 
année  1884. 

Clermont-Ferrand.  —  Académie  des  sciences,  belles-lettres  et 
arts.  Bulletin,  n°^  1  à  5,  1880. 

Dax.  —  Société  de  Borda,  années  1878,  1870,  1881,  1882,  1883, 
1884,  1885,  1880. 

Dijon.  —  Bulletin  d'histoire  et  d'archéologie  religieuse  du  diocèse 
de  Dijon,  années  I88(»  (0  livraisons). 

Douai.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  du  Nord.  Mémoires, 
3"  série,  t.  I^r. 

Draguignan.  —  Société  d'études.  Bulletin,  t.  XV,  1884-1885. 

Epinal.  —  Société  d'émulation  des  Vosges.  Annales,  année  1880. 

Fontainebleau.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Gfitinais. 
Annales,  2^,  3^  et  4'''  trimestres  de  1885. 


—  577  — 

Gap.  —  Société  d"études  des  Hautes -Alpes.  Bulletin,  les  4  numé- 
ros de  1886. 

Le  Havre.  —  Société  d'études  diverses.  Hecveil  des  publicatmis, 
1880  à  1883,  année  1881,  i  fascicules. 

Langres.  —  Société  historique  et  archéologique.  Bulletin,  t.  II, 
nos  31,  3-2,  33,  34. 

Limoges.  —  Société  archéologique  du  Limousin.  Bulletin,  t.  XXXIH, 
!>••*  et  2"  livr. 

Lons-le-Saulnicr.  —  Société  d'émulation  du  Jura.  Mémoires, 
A"  série,  I*^""  vol.,  1885. 

Lyon.  —  Musée  Guimet.  Revue  de  P histoire  des  religions,  t.  XIV. 

—  Annales  du  Musée,  t.  XI,  XII,  Xlll. 

Le  Mans.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Maine.  Revue, 
t.  XVII,  XVIII  et  XIX. 

—  Société  philotechnique  du  Maine.  Bulletin,  4^  année,  3«  fas- 
cicule. 

Mâcon.  —  Académie.  Annales,  2^  série,  t.  V. 

Monlbéliard.  —  Société  d'émulation.  Mémoires,  t.  XVI  et  XVII. 

.Montauban.  —  Société  archéologique  et  historique  de  Tarn-et-Ga- 
ronne.  Bulletin,  les  4  de  1885,  t.  XIII. 

Montpellier.  —  Académie  des  sciences  et  lettres.  Mémoires,  t.  VII, 
3«  fascicule,  1883-1884  (section  des  lettres). 

Nancy.  —  Société  d'archéologie  lorraine.  Journal,  1885,  1886. 

—  Mémoires,  3''  séiie,  XHI«  et  XIV^  vol.,  1885. 

—  Académie  de  Stanislas.  Mémoires,  5«  série,  t.  III,  1885. 
Nantes.  —  Société  académique  de  Nantes  et  de  la  Loire-Inférieure. 

Annnlei-,i.  VI  et  VII  de  la  G^  série,  1885. 

—  Société  archéologique.  Bulletin,  t.  XXV,  1886. 

Nevers.  —  Société  nivernaise  des  lettres,  sciences  et  arts.  Bulletin, 
4^  fascicule,  1886. 

Nice.  —  Société  des  lettres,  sciences  et  arts  des  Alpcs-Marilimes, 
Annales,  t.  X,  1885. 

—  Société  centrale  d'agriculture,  d'horticulture  et  d'acclimatation. 
Bulletin,  année  1886. 

Nîmes.  —  Académie  du  Gard.  Mémoires,  8"  série,  t.  VII,  1884. 
Orléans.  —  Académie  de  Sainte-Croix.  Mémoires,  t.  V. 


—  578  — 

Paris.  —  Société  iVançaise  de  numismatique  et  d'archéologie.  An- 
nuaire, les  4  trimestres  de  1885. 

—  Société  de  l'histoire  de  France.  Annuaire- BiiUethi,  année 
1880,  t.  XllI  (8  cahiers). 

—  Société  des  études  historiques.  Revue,  A"  série,  1. 11(50*' année), 
1885. 

—  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes,  année  ISSO,  4«  liv. 
(XLVir  volume). 

—  Société  des  antiquaires  de  France.  Mémoires,  t.  XLV. 

Pau. —  Société  des  sciences,  lettres  et  arts.  Bulletin,  9e  série, 
t.  XIV,  1884-1885. 

Périgueux.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Périgord. 
Bulletin,  les  G  livraisons  du  t.  XIII,  1886. 

Poitiers.  —  Société  des  antiquaires  de  l'Ouest.  Bulletin,  les  trois 
premiers  trimestres  de  188G.  —  Mémoires,  1886,  t.  VII. 

Piambouillet.  —  Société  archéologique,  t.  VII,  2«  fascicule, 
1886. 

Rennes.  —  Société  archéologique  d'Ille-et-Vilaine.  Mémoires, 
t.  VII,  \^^  partie. 

Rouen.  —  Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts.  Précis 
analytique  des  travaux  de  l'Académie,  1884-1885. 

—  Commission  des  antiquités  de  la  Seine-Inférieure.  Bulletin, 
t.  VI,  3"  livr.,  1885. 

Saint-Omer.  —  Société  des  antiquaires  de  la  Morinie.  Bulletin, 
livr.  de  137  à  140.  —  Mémoires  :  Les  chartes  de  saint  Berlin. 

Saintes.  —  Société  des  archives  historiques  de  la  Saintonge  et  de 
l'Aunis.  Bulletins,  t.  VI,  4  livr.,  1886, 

—  Société  archéologique.  Recueil  de  la  Commission  des  arts  et 
monuments  historiques,  3«  série,  t.  I;  4  livraisons,  1886. 

Senlis.  —  Société  archéologique.  Comptes-rendus  et  Mémoires, 
2«  série,  t.  IX,  1885. 

Soissons.  —  Société  archéologique,  historique  et  scientifique. 
Bulletin,  t,  XV,  1884. 

Toulon.  —  Société  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  du  Var. 
liulletin,  t.  XII,  1885,  2»  fascicule. 

Toulouse.  —  Société  archéologique  du  midi  de  la  France.  Bulletin 


—  579  — 

des  séances,  du  25  novembre  1884  au  21  juillet  1885.  —  Mémoires, 
t.  XII,  3«  livr.,  1885. 

Tours.  —  Société  archéologique  de  la  Touraine.  Bulletin,  t.  VI, 
année  1885,  'S"  et  ie  trimestres  1885. 

Troyes,  —  Société  académique  du  département  de  l'Aube.  Mé- 
moires, t.  XXII  de  la  .S^  série,  1885. 

Valence.  —  Société  d'archéologie  et  de  statistique  de  la  Drôme. 
Bulletin,  année  188(),  i  livraisons. 

—  Bulletin  d'histoire  ecclésiastique  et  d'archéologie  religieuse  du 
diocèsede  Valence.  Livraisons  :  1885,  de  33  à  35;  188G,  de  37  à42. 

Valenciennes.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts.  Revue, 
t.  XXXVIII,  XXXIX. 

Vannes.  —  Société  polymathique  du  Morbihan.  Bulletin,  année 
1886. 

Vendôme.  —  Société  archéologique  du  Vendômois.  Bulletin, 
t.  XXIV. 

Versailles.  —  Commission  de  Y  Inventaire  des  richesses  d'art,  5° 
et  (3«  fascicules. 


IV.    —    SOCIÉTÉS   ÉTRANGÈRES. 

Anvers.  —  Académie  archéologique  de  Bruxelles.  Bulletins,  de  1 
à  7  ;  t.  XXXVIII,  1882;  t.  XXXIX,  1883;  t.  XL,  1886. 

—  Cartes  des  voiei:  romaines  de  la  Gaule.  Belgique. 
Bruxelles.  —  Société  royale  de  numismatique  belge.  Revue  de  nu- 

miimaiique,  188G,  42"  année,  4  livr.,  avec  planches. 

—  Commission  royale  des  monuments  d'art  et  d'archéologie.  Bul- 
lelms,  23«  année,  1884;  24«  année,  1885. 

Genève.  —  Société  de  géographie.  Le  Globe,  t.  V.  —  Bulletin, 
1  et  2,  1886. 

—  Institut  national  genevois.  Mémoires,  t.  XVI,  1883-1886.  — 
Bulletin,  t.  XXVII,  1885. 

Gorlitz.  —  Commission  de  la  Société  des  belles-lettres  de  Haute- 
Lusace,  61«  vol.,  l"""  partie,  1885. 


—  580  - 

Liège.  --  Institut  archéologique  liégeois,  Bulleliu,  t.  XXVIII,  1848, 
2^  et  3«  livraisons. 

Lund.  —  Uinveri>itas  Lundensis.  Acla  iiinversitalis,  t.  X\l. 

Luxembourg.  —  Inslitut  royal  grand  ducal,  t.  XV  et  XVI. 

Metz.  —  Académie.  Mémoires,  3e  série,  années  1881-1882^ 
1882-1883. 

Namur.  —  Société  archéologique.  Annules,  t.  XVI,  3*=  livr.,  1885. 
—  Bibliographie  namuroise,  par  Doyen,  !'■«  partie,  2"  livr. 

Vienne.  —  Société  impériale  et  royale  de  géographie.  Communica- 
tions de  la  Société  géographique  (en  allemand),  t.  XXVllI. 

Washington.  —  Smithsonian  institution.  3"  Rapport  du  Bureau 
d'ethnologie,  1881- 1882.  —  Anuuul  report  of  Ike  board  of  RegcîUs, 
1884. 

Zagreb  (Agram).  —  Société  archéologique  croate.  Viefliiik,\\\\, 
les  4  livr.  de  188G. 


V.  —  ACQUISITIONS. 

Livret  de  l'Ecole  des  chartes,  1879. 

VL  —  ABONNEMENTS 

Alliauce  française.  Bulletin,  n°s  13  et  14. 

Bulletin  de  la  Société  bibliographique,  \gs  ]'îl\\\'rMsoï\s  de  1885. 

Polgh'ibiion ,  partie  littéraire  et  partie  technique,  année  1886. 

Revue  critique,  année  1886. 

Belfort.  —  Revue  d'Alsace,  les  4  livraisons  de  1885,  t.  XIV. 


IMP,   OEORCKS   JACOIl,  —  OHI.ÉASS. 


TABLE    DES    PRINCIPAUX    AUTICLES 


CONTENUS    DANiS     LE     HUITIEME    VOLUME     DES     BULLETINS 


(Bulletins  n"*  110  à  131.  —  1883-1886.) 


Note  sur  le  plan  de  l'ancien  cloître  Sainte -Croix,  par 
M.  E.  BiMBENET .       27 

Documents  relatifs  à  l'Orléanais  conservés  aux  Archives  des 
Affaires  étrangères 31 

Notice  sur  Courtemaux,  par  M.  l'abbé  Eug.  Beutux 35 

Liste  des  Dominicains  d'Orléans,  reconstituée  à  l'aide  des  do- 
cuments, par  M.  J.  DoiNEL 59 

Liste  des  Étudiants  Scandinaves  à  l'Université  d'Orléans,  par 
M.  J.   DoiNEL 63 

Notice  sur  un  contre-poids  gallo-romain,  par  M.  l'abbé  Des- 
NOYEIîS 79 

Documents  concernant  le  Livre  Rouge  de  Sainte-Croix,  publiés 
par  J.  DoiNEL 81 

Découverte  d'un  pot,  lors  de  la  démolition  do  la  chapelle 
Saint-Jacques,  par  M.  l'abbé  Desnoyeus 91 

La  maison  de  Jeanne  d'Arc  à  Domrémy  et  Nicolas  Gérardin, 
son  dernier  possesseur,  par  M.  Boucher  de  Molandon..   ,      95 

Les  larcins  de  M.  Libri  à  la  Bibliothèque  d'Orléans,  par 
M.  Loiseleur 117 

Note  sur  une  peinture  murale  du  grand  Cimetière  d'Orléans, 

par  M.  Tranghau {'27 

La  Nécropole  de  Gé  (Allier),  communication  de  M.  PÉHdT. .    .     181 
bulletin  n"  131.  40 


—  582  — 

Clievaliers  de  l'Ordre  du  ^aint-Esprit  qui  se  raltaclieiil  à 
l'histoire  de  l'Orléanais,  par  M.  Tranciiau 195 

Le  bas-reliof  de  la  rue  du  Poirier,  par  M.  l'.orcHER  m; 
MOLAMION 201 

Jean  Godeffroy,  voyai^eur  Orléanais  au  XVIe  siècle,  par  H.  Stein, 
avec  note  additionnelle,  par  M.  Tranciiau '205 

Sentence  du  bailly  de  Vouzon,  relative  au  droit  seigneurial  de 
Banvin  (22  avril  1324),  par  M.  Delaune 209 

Adieux  aux  vieux  quartiers  d'Orléans,  par  ^1.  Tranciiau  ...     215 

Note  sur  une  vue  à  vol  doiseau  de  Tabbaye  de  Ferrières,  par 
M.  G.  Vignat 229 

Les  Audran  à  Louzouer,  par  M.  J.  Doinel 234 

Les  antiquités  de  Courbanton,  par  M.  E.  Besnard 284 

Sur  un  catalogue  des  manuscrits  de  Saint-Benoît-sur-Loire 
appartenant  à  la  Société  archéologique,  par  M.  Tranchau.  .     288 

Le  collège  de  Champagne  à  Orléans,  par  M.  E.  de  Barthé- 
lémy   295 

Une  thèse  de  droit  au  XVIIc  siècle,  par  M.  Tranchau 299 

Monnaies  trouvées  à  Tournoisis  en  1884,  par  M.  l'abbé  Des- 
NOYEflS 308 

Lettres  de  MM.  Loiseleur  et  L.  Delisle,  relatives  aux  manus- 
crits volés  par  Libri 312  et  495 

Note  sur  la  découverte  d'un  mquipondium,  faite  à  Marcilly 
(Loiret),  par  M.  L.  DuMuvs 32(3 

Sur  une  découverte  de  monnaies  de  Charles  VI,  communica- 
tion de  M.  E.  Davoust 328 

La  tour  du  Heaume  et  la  seconde  enceinte  d'Orléans,  par 
M.  Boucher  de  Molandon 329 

Deux  publications  :  Lettres  de  Catherine  de  Médicis  et  An~ 
toine  de  Bourbon  et  Jeanne  d'Albret,  par  M.  Baglexault 
DE  Puchesse " 337 

Sépultures  anciennes  de  Sully-la-Chapelle,  par  M.  L.  Jaruy.  .     342 

Complainte  orléanaise  du  XIII^  siècle,  avec  sa  notation  musi- 
cale, retrouvée  par  M.  Léopold  Delisle 349 

M.  le  comte  du  Faur  de  Pibrac,  par  M.  Tranchau 405 


—  583  — 

Nouveau  témoignage  lelatii'  à  la  mission  de  Jeanne  d'Arc, 
communication  faite  à  l'Académie  des  Inscriptions  par  M.  L. 
Delisle,  par  M.  Boucher  DE  MoLANDuN Ml 

Notice  sur  M.  Edmond  Michel,  par  M.  Tranchau 427 

Janville,  son  donjon,  son  château,  ses  souvenirs  du  XVe  siècle, 
monument  érigé  à  Jeanne  d'Arc,  par  M.  Boucher  de  Mo- 
LANDON 445 

Notice  sur  M.  du  Faur  de  Pibrac,  par  M.  Boucher  de  Mo- 
LANDON 457 

Hugues  le  Boutellier  et  le  massacre  des  clercs  à  Orléans  en 
1230,  par  M.  J.  Doinei 501 

Jean  Grancher  de  Traînou,  dit  Jean  d'Orléans,  peintre  de 
Charles  VI,  Charles  VII  et  de  Jean,  duc  de  Berry,  par  M.  L. 
Jarry 515 

Notice  sur  M.  Mantellier,  par  M.  l'abbé  Desnoyers 555 

Notice  sur  M.   Emile  Egger,  par  M.  A.  Bailly.   (Cette  notice, 

portant  une  pagination  séparée,  peut  être  mise  à  la  fin  du 

volume  ou  en  être  distraite.) 


TABLE  ALPHABETIQUE 


DES   MATIÈRES  CONTENUES  DANS  LE  HUITIÈME  VOLUME 


Abbaye  (Pont  de  1'),  p.  552,  553. 

Abbon  (Saint),  moine  de  Saint- 
Benoît,  p.  359,  435. 

Abailard,  p.  315. 

Académie  champenoise,  p.  443, 
5:55. 

Académie  française,  p.  242,  516, 
540. 

Académie  de  Saint-Pétersbourg, 
p.  492. 

Académie  de  Sainte-Croix  d'Or- 
léans, p.  372,  374,  468,  480. 

Académie  de  Vienne,  p.  495,  490. 

Académie  des  Inscriptions, p.  282, 
417,  424,  462,  471,  491,  .559. 

Académie  des  Sciences,  p.  559, 

Académie  des  Sciences  de  Tou- 
louse, p.  480,  482. 

AccioNNA,  divinité,  p.  343. 

Acquisitions  faites  pour  la  So- 
ciété, ]).  200,  580. 

Adam  lk  Panetiki;,  bailli  d'É- 
tampes,  p.  507,  510,  511,  512, 
513,  514. 

Adieux  aux  vieux  quartiers  d'Or- 
léans, par  M.  Tranchau,  p.  215. 

Adkamaleck,  p.  275. 

Agyle  (Saint),  gouverneur  d'Or- 
léans, p.  475,  47(5. 


AicNAX  (Église  Saint-),  p.  .358, 
359. 

AiGREViLLE  (Philippe  d'),  capi- 
taine, p.  448. 

AiGuiLLERiK  (Rue  de  !'),  p.  28. 

AiMoiN,  chroniqueur,  p.  14.  Son 
épitaphe,  21. 

Alagueule,  p.  275. 

Albanais  (Rue  des),  p.  .560. 

Alkmbert  (D'),  p.  305. 

Alençon  (Duc  d'),  p.  42.3,  450. 

Algérie,  p.  441. 

Alleaume  (Famille),  p.  208,  346. 

Allélit,  sculpteur,  professeur  à 
l'École  municipale  d'Orléans, 
p.  474. 

Allemagne,  p.  435. 

Alliance  i'I'.ancaisk  i-niverselle 
(Société),  p.  373,  533,  580. 

Alliei!  (Département  de  1'),  p.  415. 

Altin  (Saint),  évêque  d'Orléans, 
p.  320. 

Amaiky-Duval,  p.  442. 

Ambekt  (Abbaye  d'),  p.  223. 

Ambcjise,  p.  338. 

Amiens,  p.  410,  433. 

Analecta  juris  pontificii,  p.   191. 

Ancelet  de  Sens,  p.  .520. 


Andiu':  de  FLErny,  auteur  d 
Vie  de  Gaiizlin,  p.  'MYI. 

A.NDRJEUX,  yravcui-  eu  médailles, 
p.  171. 

Anduouet  du    Ckuck.vu    (dessins 
de  cet  artiste),  p.  535. 

Anglais,  p.  419,  447,  4-49,  450, 
451. 

Anglebermes  (Jean  d'),  p.  371. 

Anoleteure,   p.  282,    350,    355, 
446,  447,  448,  449,  520. 

Angoumois,  p.  243. 

Annales  de  l'Académie  de  Bel- 
gique, p.  434. 

Anne  d'Autriche,  p.  438. 

Annonciade  (Hôtel  de  1'),  p.  202. 

Antiphonaire,  p.   351,  352,  361. 

Antiouaires  de  France  (Société 
des),  p.  428. 

Antiquaires  du  Centre  (Société 
des),  p.  40-1. 

Antiquaires  de  Picardie  (Société 
des),  p.  410. 

Antiquités  découvertes  à  Or- 
léans, p.  545;  —  à  Saint-Ai- 
gnan-des-Gués,  à  Viglain,  Isdes, 
p.  529,  533. 

Antiquités  et  Médailles,  p.  333, 
33'i,  335,  336,  342,  344. 

Antiquités  et  Arts  (Commission 
des)  de  Seine-et-Oise,  p.  240. 

Antoine  de  Bourdon,  p.  337, 
340,  341. 

Anvers,  p.  434,  535. 

AuziANi,     bibliothécaire 


—  586  — 

r    la 


Flo- 


rence, p. 


351. 


Aquitaine,  p.  435. 

Arc  (Joan  d'),  frère  de  la  Pucelle, 
p.  103. 

Arc  (Picrre-Lanéry  d'),  présenté 
comme  membre  coi'respondant, 
p.  54;  —  t'-lu,  p.  107  ;  —ses  dons 
à  la  Société,  p.  408,  409.  410, 
429,  488,  529. 


489. 
(Prix), 


Arciiambault  de  Bourdon,  p.  504, 
505,  509. 

AuCHAMIiAlLT  DE  SULLY,  p.  435. 

Architecture  militaire,  404. 

Aiu:hives  de  l'Art  français,  p. 
520. 

Archives  des  Affaires  étran- 
gères (Dépôt  des),  p. 

Archon-Desperouses 
242. 

Ardon,  p.  224. 

Arfeuille,  p.  243. 

Argant  (L'abbé),  )>.  189,192. 

Arles,  p.  437. 

Armagnac,  p.  458. 

Arpin  (Yves),  p.  508,  514. 

Artenay  (Sceau  aux  contrats  d'), 
p.  203,  337. 

ASHiiURNHAM  (Lord),  possesseur 
des  manuscrits  détournés  par 
Libri,  p.  118,  238,  362. 

ASSARIIADAN,  p.  275. 

Asselineau  (P.),  imprimeur  Or- 
léanais, \).  371. 

xVssemblées  de  Communautés 
d'haritants,  p.  404. 

Assyriens,  p.  421. 
Atepomarus,  p.  472. 
Attigny,  p.  285. 
Attila,  p.  529. 

AuiîK  (Société  académique  de  1'), 
p.  440,  528. 

AiDOiARD  (L'abbé),  curé  de  Tri- 
nay,  membie  correspondant. 
Note  sur  une  tombe  trouvée  à 
Trinay,  p.  43S,  444. 

AUDRAN  (Les),  peintres  et  gra- 
veurs, p.  221,  223,  224,  234, 
235,  236,  'i2S. 

AuorsTLN  (Saint), manuscrits  Libri, 
p.  313,  314,  315,  316. 

Ana-sTiNs  (Les)  de  Paris,  p.  521. 

AiMALE  (Duc  d'),  p.  516. 


—  587  — 


Aumône  (Abbaye  de  L'),  p.  528. 

AuNEAU,  p.  452. 

Auvergne,  p.  548. 

AuvRAY  (L.),  p.  378;  ses  dons, 
p.  436,  437  ;  est  présenté  comme 
membre  correspondant,  p.  438, 
439  ;  est  élu,  p.  543. 

AUXERRE,  p.  285. 

AuxY  (Objets  trouvés  à),  p.  111. 


AvENUM  (Bourg  d'),  p.  331. 

AvRAXCHES  (Saint-Paterne  d'), 
p.  172. 

Av  (Saint-)  (Loiret),  p.  i75. 

AvMON  (Jean),  p.  316. 

AvROLLES  (Le  R.  P.),  auteur  de 
Jeanne  à'Arc  sur  les  autels, 
p.  409. 

AziNCOURT  (Défaite  d'),  p.  451. 


B 


Babeau  (A.),  Président  de  la  So- 
ciété de  l'Aube,  p.  430. 

Baccon  (Loiret).  Découverte  d'un 
tombeau  de  l'époque  gauloise, 
p.  243,  248. 

Baguenault  de  Pughesse  (Gus- 
tave), prend  possession  du  fau- 
teuil présidentiel  et  prononce 
une  allocution,  p.  1 1  ;  —  signale 
le  travail  de  M.  Bimbenet,  Mon- 
taigne et  Montesquieu,   p.  13; 

—  signale  les  reclierches  sur 
Tancien  chapitre  de  Sainte-Croix, 
par  M'ie  de  Villaret,  p.  17;  — 
annonce  la  mort  du  baron  de 
Girardot,  p.  49;  —  signale  une 
traduction  de  M.  Ruelle  sur  la 
Rhétorique  cVAristote,  p.  53;  — 
réélu  président,  p.  115  ;  — 
membre  du  conseil  d'adminis- 
tration delà  Société  de  l'Histoire 
de  France,  p.  188,  221  ;  —  se 
propose  de  lire  une  note  sur  la 
famille  d'Escures,  p.   222,  22:5  ; 

—  offre  :  notices  et  documents 
publiés  par  la  Société  de  l'His- 
toire dt;  France,  p.  225;  — con- 
doléances de  la  Société  à  l'occa- 
sion de  la  perte  de  sa  femme, 
p.  238;  —  retenu  par  son  deuil, 
adresse  ses  remercîmcnts  à  la 
Société  pour  le  témoignage  de 
sympathique  condoléance  ({u'elle 
lui   a  adressé,  p.  2'pO,   2't3;  — 


réélu  président,  p.  245,  276;  — 
donne  lecture  de  son  travail  sur 
la  campagne  du   duc  de  Guise 
dans  l'Orléanais  en  1587,  p.  277, 
279,  280,   281;  —lettre  à    lui 
adressée  par  M.    Loiseleur    au 
sujet   des  manuscrits   Libri,    p. 
312,  318;  —  rend  compte  de  la 
correspondance  de  Catherine  de 
Médicis  et  de  Antoine  de  Bour- 
bon et  Jeanne  d'Albret,  par  de 
Ruble,  p.  337,  341  ;  —  commu- 
nique  une   lettre  de  M.    Lalle- 
mand,   p.  369  ;   —   annonce  la 
mort  de  M.  Egger  et  lit  une  note 
sur  ce  savant,   p.  369,    370  ;  — 
son  allocution  à  la  séance  géné- 
rale des  trois  sociétés   savantes, 
le  27  novembre  1885,  p.    372, 
373;  —  communique  à    la  So- 
ciété le  vœu  émis  par  l'Acadé- 
mie de  Sainte-Croix  d'une   réu- 
nion annuelle  des  trois  sociétés 
savantes,  p.  .374  ;  —  son  allocu- 
tion  à   l'expiration  de  sa  prési- 
dence,   p.    374,    376;    —    élu 
membre  de  la  Commission   des 
publications, p. 377  ; —  ses  dons, 
p.  378,  398,  404,  405,  'tl2,  540; 

—  lit  une  note  sur  l'expédition 
des  Allemands  en  France,  p. 413; 

—  délégué  à  la  Sorbonne,  p.  414, 
43 i.  435,  VM\,  4i2;  —élu  mem- 
bre du  conseil  de  la  Socic-té  de 
l'Histoire  de  France,  p.  488;  — 


—  588  — 


rend  compte  de  l'ouvrage  du 
marquis  de  Gourcy,  La  Coali- 
tion contre  la  France,  p.  488, 
489  ;  —  son  compte-rendu  de 
l'ouvrage  de  M.  le  comte  de 
Bâillon,  Henriette  d'Angleterre, 
p.  492;  —  lit  une  note  sur  l'ou- 
vrage François  Miron,  p.  540, 
544. 

Bacuenault  T)E  A'iK VILLE  (Gabriel) , 
p.  402. 

Baillet,  ses  observations  sur  les 
insci'iptions  de  Saint-Benoît, p. 87; 
—  restitution  d'une  inscription 
tumulaire,  p.  186,  412,  414. 

B.MLLON  (Comte  de),  p.  492. 

Bmlly  (Anatole),  sa  communica- 
tion relative  à  ÏHistoire  de 
Jeanne  d'Arc,  p.  239;  —  lit  une 
notice  sur  M.  Egger,  p.  370, 
373;  —  notice  sur  M.  Egger  in- 
sérée après  les  pages  344  et  426. 
(Nota.  —  Cette  notice,  coupant 
deu.v  fois  la  pagination  du  bulle- 
tin, devra,  pour  la  reliure,  être 
repoi'tée  à  la  fin  du  volume.) 
Remerciements  de  M""'  Egger, 
p.  440. 

Balzac.  (Cliarles  de),  p.  197. 

Balzac  (François  de),  p.  197. 

Balzam  (Comte),  signale  un  ma- 
nuscrit du  Vatican  où  il  est  ques- 
tion de  Jeanne  d'Arc,  p.  371,  418. 

Bandim,  p.  351. 

Bannier  (La  Porte-),  p.  331,  332. 

Ba.n.mére  de  Jeanne  d'Arc,  p.  561. 

Bapst  (Germain),  sa  note  sur  saint 
Martin,  insérée  dans  la  Revue 
archéologique,  p.  487. 

l'.AKAC,  p.   421. 

Bauhacan.nes  (Impasse  des),  p.  27. 

Bahkiei!  de  Montault  (Ms^'), 
p.  173,  281,  378. 

i'.Aiir.oT  m;  Plessl^^  (Famille), 
]).  5'»1. 

Ai'.Dni.N,    sénafeui-,    ancien    mi- 
nistre de  l'instruction  publicjue, 


directeur  des  Beaux-Arts,  est 
présenté  au  titre  de  membre 
lionorairo,  p.  343  ;  —  est  élu, 
p.  543. 

Barres  (Les),  p.  549. 

Barthélémy  (E.  de),  communique, 
par  l'entremise  de  M.  Jarry,  une 
note  sur  le  Collège  de  Cham- 
pagne à  ()rléans,  p.  244,  273, 
295;  note  sur  le  Collège  de 
Champagne,  p.  298,  321. 

Bas-Reliefs  de  la  rue  du  Poirier, 
p.  201. 

Basseville  (A.),  propose  l'impres- 
sion du  travail  de  M.  Bimbenet 
sur  les  Nations  de  Champagne 
et  de  Picardie  à  V  Université 
d'Orléans,  p.  226;  —  délégué 
au  Congrès  de  Blois,  p.  226;  — 
élu  secrétaire,  p.  245;  —  mem- 
bre de  la  Commission  de  la  Bi- 
bliothèque, p.  245;  —  de  la 
Commission  des  publications, 
p.  377;  —  ses  dons,  p.  378, 
398,  409,  414,  434,  435,  443;  — 
note  sur  une  découverte  faite  à 
Tiinay,  p.  4i4,  543,  544. 

Battoil-Vert  (Rue  du),  \k  28. 

Baudry  (F^aul),  peintre,  auteur 
d'études  sur  Jeanne  d'Arc, p.  434. 

Baudry  (L'abbé),  p.  466,  467. 

Bayle,  p.  374. 

Bazot,  p.  538,  543. 

Béatificatio.n  de  Jeanne  d'Arc, 
p.  424. 

Reauce,  p.  276,  446,  448,  450, 
451,  452. 

Beaucorps  (Max.  de),  est  élu  vice- 
secrétaire  archiviste,  p.  115, 
245;  —  membi'e  du  jury  pdur 
le  concours  de  1885,  p.  246;  — 
lit  la  notice  sur  Saint-Péravg- 
la-Colomhc  par  M.  l'abbé  Maître, 
p.  283;  —  lit  un  travail  de 
M.Doinel,  p.  431,  443,  490. 

Beaufils  (Hélène  de),  p.  492. 

Beaucency,  p.  282,  407,  445,  ii7. 


589  — 


448,  449,  450,  464  ;  —  son  cime- 
tière celtique,  p.  460,  478;  son 
hôtel  de  ville,  p,  .")43. 

Beaune-l.\-Rolande,  p.  462,  403. 

Beaunepyef  (André),  peintre,  p. 
517,  521. 

Beauvillieus  (Maxime),  p.  538. 

BEAUviLLiEKs(Diichesse  de), p.  303. 

Bechans  (M.  M.),  p.  235. 

Becquerel  (Louis-Hector),  p.  549. 

Bede  (Le  vénérable),  p.  121. 

Bedf(ird  (Duc  de),  régent  d'Angle- 
terre, p.  447,  449,  450. 

Begon  (Michel   et  Marie),  p.  303. 

Bel-Aih,  nom  de  lieu  à  Tournoi- 


sis, 


p.  280. 


Bellaguet  (L.),  sa  mort,  p.  171- 

Bellecouu,  p.  553. 

Bellier  de  la  Chavignerie  (E.), 
p.  517. 

Belox,  p.  518. 

lîÉXARD  (Agricol),  élu  associé  cor- 
respondant, p.  114. 

Bénédictiox  de  Bonne-Nouvelle, 
p.  291. 

BK^(;Y  DE  PuYVALLÉE  (A.),  offre 
au  musée  des  monnaies  gau- 
loises, p.  224. 

Re.\oît-sui!-L()II!K  (Saixt-),  cata- 
logue des  manuscrits,  détruit  par 
libri,  p.  122;  —  238,  286,  288, 
294;  —  note  de  M.  Tranchau 
sur  les  manuscrits  volés  par 
Libri,  p.  312,  314,  315. 

Bergk,  p.  498. 

Berlix,  p.  430. 

Bkrxaiîd  (Le),  Vendée,  p.  400, 
467. 

Berxault,  p.  174. 

Berxe  (Bibliothèque  de),  p.  300. 

Berxier,  historien  de  Blois,  p.  302. 

Bernois  (L'abbé),  ofl're  sa  notice 
sur  CoH)'celleti-le-Jioi,  p.  .528. 


Berruveiî  (Ph.),  évêquo  d'Or- 
léans, p.  356,  505,  50(i. 

Berry,  p.  494,  515,  51(),  517,  .520, 
.548. 

Berry  (Duc  de),  p.  535. 

Bers  (Berceaux),  p.  521. 

Berthelé,  archiviste  des  Deux- 
Sèvres,  p.  184,  2 il. 

Bertox  (L'abbé),  sa  notice  sur 
Courtenay,  p.  25,  35,  488,  529. 

Bertraxd  (Alex.),  élu  membre 
honoraire,  p.  45;  —  son  livre 
sur  les  voies  romaines  de  la 
Gaule,  p.  401. 

Bertrand  de  Poulexgv,  p.  423. 

Besnard  (B.),  élu  titulaire  non  ré- 
sidant, p.  107  ;  sa  notice  sur 
Courbantoii,  les  antiquités  dé- 
couvertes, p.  174,  244,  274,  284- 
287. 

BliXHFORT,  p.  448. 

Bèze  (Théodore  de)  (Epigramme 
sur),  p.  374. 

Bezonvillk  (Château  de),   p.   2'f. 

BiRLE  DE  THÉODULPHE,p.  349,358. 

Birliograi'hie  des  Gaules,  par 
M.  Ruelle,  p.  437,  528. 

Bibliographie  orléanaise,p.  402. 

Bibliothèque  de  l'îIgole  des 
Chartes,  p.  371,  417,  424,  520. 

Bibliothèque  xatioxalk  deParis, 
p.  297,  312,  313,  314,  315,  316, 
317,  495,  516. 

BlBrJOTHÉQUK       PUBLIQUE       d'Or- 

LÉAXs,   p.    238,   312,  310,  495, 
558. 

Bibliothèques  qui  l'eçoivent  les 
publications  de  la  Société,  p.  397, 
398. 

IjIblioiiikquk  royale  de  Bkblix, 
p.  495,  iUO,  498. 

BiÉMoxT  (René),  auteur  du  livre  : 
Orléans,  p.  538. 

BiMi'.EXKT  (Eugène),  reçoit  la  visite 
de   Mi^i'   Coullié,   p.   13;      -    lit 


—  590 


une  noie  relative  à  l'ancien 
cloître  Sainte-Croix,  p.  19,  23, 
27;  —  lit  un  travail  sur  la  l'es- 
titution  de  l'ancienne  librairie 
de  l'Université  d'Orléans,  }>.  4*.), 
57,  —  226,  243;  —  président  de 
la  Société,  p.  372,401,402,408. 

BiMBENET  (Daniel).  \).  307. 

BiSKRA,  p.  441. 

'    BizEMONT  (Adrien  de),  p.  481. 

Blanchard  (L'abbé),  membre  coi- 
respondant,  sa  mort,  p.  221. 

Blanche   de   Casïille,    p.    35(i,  V'' 
504. 

Blois  (Les  États  he),  p.  286, 
302,  303,  434,  437,  534,  .^SS, 
542,  543. 

Boece  (Manuscrit  sur),  p.  2!>3. 

BoEHE  (Labbé),  curé  de  Mesve, 
p.  473. 

BOILLEVE   DE     DOMCY     (P.    E.    R.), 

p.  222. 

BoH.EAr,  numismate  blésois,p.  285. 

BoiSGiBAULT  (Château  de),  p.  224. 

Boisseaux,  p.  547. 

BoissEviN,  marchand  d'estampes, 
p.  206. 

BoNCOuiîT  (Collège  de),  à  Paris, 
p.  295. 

BONDAROY,  p.  552. 

BoNNAitDOT,  associé  correspon- 
dant, p.  412,  415,  416;  —  édi- 
teur du  registre  des  déliljérations 
de  Paris,  p.  437. 

BONNÉE,  p.  409. 

Bonnet  (Tliénot),  p.  518. 

BoNNONL\u  (Benoît),  p.  419. 

Borda  (Société  de),  p.  528,  576. 

Borde  (Claude),  imprimeur,  p.  299. 

Borde  (Veuve),  p.  299. 

Boucher    (La  famille  nu),  p.  38. 

IjOUchei!  dk  Moi.ANiiON,  SU  note 
sur  la  chronique  du  siège,  p.  14; 
—  dépose  un  plan   de  l'ancien 


cloître  Sainte-Croix,  p.  17,  18; 

—  documents  Orléanais  du  règne 
de  Philippe-Auguste,  p.  45;  — 
ses  dons,  p.  45,  46  ;  —  dépose 
un  plan  de  la  porte  de  la  pre- 
mière enceinte  d'Orléans,  p.  47; 

—  offre  une  copie  de  la  mono- 
die,p.  55 ;  — insoiption  de  Saint- 
Benoît,  p.  56,  57;  — note  sur 
un  tableau,  p.  90;  —  mémoire 
sur  dos  épitaphes  de  Saint-Be- 
noît, p.  i09;  —  ses  dispositions 
pour  le  concours  de  1885,  p.  173, 
4JÊè ;  —  est   chaigé  de  la  notice 

^'nécrologique  de  M.  l'abbé  Gos- 
son,  227,  238,  244:  —  membre 
du  jury  chargé  d'examiner  les 
travaux  présentés  au  concours 
de  1885,  p.  246;  —  résume  le 
travail  de  M.  l'abbé  Maître  sur 
Saint-Péravy-la-Colombe,Yi.''l'i6- 
273;  —  lit  une  notice  sur  Jeanne 
d'Arc,  p.  277,  278,  279,  280, 
281  ;  ^  est  nommé  chevalier  de 
laLégiond'honneur,  p.  317,318; 

—  fait  connaître  la  conclusion 
de  la  Commission  du  concours, 
p.  319,  320;  —  donne  lecture 
de  son  rapport  sur  le  concours, 
p.  321,  322  ;  —  lit  une  note  sur 
les  restes  d'une  tour  de  la  deuxiè- 
me enceinte  d'Oi'léans,  p.  322; 

—  note  sur  cette  tour,  p.  329- 
332  ;  —  signale  le  Bulletin  men- 
suel de  la  Bibliothèque  natio- 
nale sur  lequel  ligure  un  livre 
dû  aux  presses  d'un  imprimeur 
Orléanais,  p.  37 1  ;  —  donne  lec- 
ture d'un  document  Orléanais 
trouvé  par  M.  Léopold  Delisle, 
p.  371  —  404,  408;  —  lit  une 
notice  de  M.  Léon  Delisle  :  Nou- 
veau témoifinage  relatif  à  la 
mission  de  Jeanne  d'Arc,^^.  'ill, 
412  ;  —  délégué  à  la  Sorbonne, 
p.  414;  —  offre  sa  brochure 
Complainte  orléanaisc.  p.  415  ; 

—  lit  sa  note  sur  Jeanne  d'Arc 
et  sa  mission,  p.  416,  417,  425, 
438;  —  sa  notice  sur  M.  du 
Faur  de  Pibrac,  p.  441,  457- 
486:  —  lit  un  compte-rendu  de 


591  — 


la  fête  de  Jeanne  d'Arc  célébrée 
à  Janville,  p.  44i,  443,  444;  — 
son  travail  sur  Janville,  p.  445, 
456  ;  —  rend  compt(>  des 
notes  sur  l'Hùtel-Dieu  délaissées 
par  M.  de  Pibrac,  p.  490;  — 
membre  de  la  Commission  de  la 
carte  archéologique  du  Loiret, 
p.  494-501,  504;  offre  sa  no- 
tice sur  Janville,  p.  528,  538; 

—  rapport  verbal  sur  la  note  de 
M.  l'abbé  Maître,   p.  539,   541  ; 

—  note  sur  le  travail  de  l'abbé 
Maître,  p.  551,  553;  —commu- 
nication au  sujet  du  portrait  de 
M.  Mantellier,  p.  5i2. 

Bouchot,  notice  sur  le  portrait  du 
duc  Louis  d'Orléans,  p.  411, 
528. 

BouLAY,  p.  533,  536,  549. 

BouCLY,  procureur  du  roi,}».  116. 

BouLr.É,  premier  président  de  la 
cour  d'appel  d'Orléans,  offre  son 
discours  d'installation,  p.  378. 

Bourbon  (Maison  de),  p.  502,  504, 
505. 

Bourbon  (GomteAiiCHA.MBAULT  de), 
p.  356. 

B0URK0NN.\IS,   p.  548. 

Bourdon-Blanc  (Rue  du),  p.  331. 

BouHCEOis  (Armand),  p.  443,  493. 
538,  543. 

Bourges,  p.  326,  520,  521,  522, 
523,  526. 

Bourgogne  (Ducs  de),  p.  520. 

Bournon,  archiviste  de  Loir-et- 
Cher,  p.  412. 

Boutellier  (Famille  Le),  p.  ,501, 
514. 

BouzoNviLLE,  p.  322,  336. 

BoYER  (H.),  libraire  à  Bourges, 
p.  522,  523,  524,  525. 

Br.^chet  (Antoine),  p.  173. 

Bracquemoni)  (de),  p.  415. 

Brandt  (professeur),  p.  495,  497. 

Braux  (G.  de),    présenté    comme 


associé  correspondant,  p.  53  ;  — 
est  élu,  p.  107;  —  offre  à  la  So- 
ciété une  note  bibliographique 
sur  une  pièce  d'Alphonse  de 
Rambervilliers,  p.  378. 

Brebiette  (P.),  marchand  d'es- 
tampes à  Paris,  p.  300. 

Brek  iiK  Pie  LX  à  M.  de  Pibrac 
pour  son  Histoire  de  l'abbaye 
de  Voisins^  p.  485,  486. 

Biîetacne  (Maison  de),  p.  502, 
504,  505. 

Bretonnekie  (Rue  de  la),  p.  438. 

Brevarium  historiale,  p.  418. 

Briarre-sur-Essonne,  p.  414. 

Buiare,  p.  469. 

Brilhac  (François  de),  p.  174. 

British-Museum  (Bibliothèque  du), 
p.  499. 

Brivodurum  (Briare),  p.  469. 

Brosset  (Jules),  p.  .539. 

Bruerant,  p.  552. 

BrUMAT;lD  de  BEAURECiAIîD    (MS-'i'), 

évoque  d'Orléans,  p.  123,  461, 
'iB2. 

Brunet  (Le  colonel),  p.  187. 

Buf:nET,  son  travail  sur  l'ouvrage  t,  f  "    # 

en  terre,  de  Sermaise,  p.  14.   RLL<Mi*-/^' 

Bulletin  arciiéolociqi;e,  p.  543.  j' "'^"^  ^ 

Bulletin  de  la  Société  archéo- 
locioue  d'Eure-et-Loir,  p.  374. 

PjIIJ.ETIN  Itn  COMITÉ  DES  travac.v 
IIISI'()R|nri:S    KT     SCIENTlFinUES, 

p.  377. 

Bulletin  historique  et  philolo- 
ClnUE,  p.  377. 

Bulletin  de  la  Société  de  l'his- 
toire DE  France,  p.  488. 

BcREAU  DE  LA  SOCIÉTÉ  pour  1886, 

p.  398. 
BussY  (Guillaume  de),  p.  .502. 

BuToii,  président  de  la  Société  des 
antiquaires  de  la  Morinie,  p.  53'.l. 

lîu/ii\\iÈRE(iiE),  ().  i63,  .5.57,  .558. 


—  592 


Calligraphes,  p.  r)16. 

Gambout  de  Coislin  (du),  évrque 
d'Orléans.  Son  autobiographie 
découverte  par  M.  Taniizey  de 
Larroque,  p.  223. 

Candé  (Comtesse  de),  née  de  Bize- 
mont,  offre  un  tableau  au  musée 
d'Orléans,  p.  i)i). 

Capucins  (Couvent  des),  p.  438, 
460. 

Caranda  (Fouilles  de),  p.  536. 

CaPiNutes  (Monnaies),  p.  541. 

Carnute,  p.  46'J,  472. 

Carré  (l'abbé),  de  (lien,  p.  21»2. 

Carte  archéologique  bu  Loiuki, 
p.  530,  540. 

CAI!TKI!OrTIÈI!K  DU  LoiiiKT,  p.  542, 

543. 

Cartulaire  dk  N.-I).  hk  Paris, 
p.  437. 

CaRTUIAIRE       de       ?.On!G-MOYEN, 

p.  436. 

Casati,  présenté  au  titre  d'associé 
correspondant,  p.  411,  413;  — 
élu,  p.  415,  416;  —  ses  dons  à 
la  Société,  p.  409,  410. 

Catalogne  (La),  p.  540. 

Catalogue  des  manuscrits  de  la 
Société,  p.  4:^4;  —  de  l'abbaye 
de  Saint-Benoît-sur-Loire, p.  2SS, 
204;  —  de  l'exposition  de  la 
salle  des  thèses,  p.  318. 

Cathédrale  d'Orléans,  p.  436, 
507,  511,  512,. .513,  514,   561. 

Catherine   (Rue   Sainte-),  p.  28. 

Cathi:rine  de  Mkdicis  (sa  corres- 
pondance), p.  322,  337,  338,  — 
459,  482. 

Caumont  (M.  DE),  p.  470,  473. 

Caves  de  la  rki.nk  Blanche,  p.  20. 


Cesarodunim  (Tours),  p.  469. 

Ce  (Allier),  sa  nécropole,   p.  181. 

Célestins   (Chapelle   des)  de  Pa- 
ris, p.  522. 

Genar.  ou  Genad.  (Inscription  ro- 
maine relative  à),  p.  406,   407. 

Cent  Ans  (Guerre  de),  p.  446,449. 

Certain  (de),  p.  282. 

Ch.\bouillet,  p.  193. 

Chaeres  (Chaises),  p.  521. 

Gh.^lus  ou  Chaludet  (Famille), 
p.  444. 

Chambre  des  comptes,  p.  517. 

Champs-aux-Nonnains,  commune 
de  Chanteau,  p.  223,  225. 

CiiAMPDÉ  (Chapelle  de),  à  Château- 
dun,  p.  280,  282,  318. 

Champagne  (Maison  de),  p.  502, 
504,  505. 

CiiAMPAtiNK  (Collège  do),  à  Or- 
léans, p.  226,  295. 

Chami'AGNe  (Comtes  de),   p.  356. 

Champagne  (Province  de),  p.  296, 
2S)7. 

Chami'KAix  (dk),  inspecteur  des 
beaux-arts,  p.  .522,  523. 

Champion,  instituteur  à  Coulmiers, 
présenté  à  titre  de  correspon- 
dant, p.  282;  —  est  élu,  }).319, 
325. 

Champollio.n-Figeac,  p.  282. 

Chanteau,  p.  223,  243. 

Chantecoq,  p.  26,  36,  243. 

Chantonnay,  p.  340. 

Chapelain  (Jean),  p.  242. 

Chapelle  des  Saints-Innocents 
au  cimetière  d'Orléans,  p.  508, 
509,  510,  511,  512,  51.3,  514. 


—  593  — 


Chapelle  Saint-Jacques,  à  Or- 
léans, p.  455. 

Chapellier.  Étude  sur  la  véritable 
nationalité  de  Jeanne  d'Arc, 
p.  411. 

Chapitre  de  Sainte-Croix  d'Or- 
léans, p.  506,  510,  518. 

Chapitre  DU  Château  de  Bourges, 
p.  523,  524. 

Gharette  (Le  général),  p.  453. 

Gharlemacne,  p.  301,  349,  358, 
359,  410. 

Charles-le-Chauve,  p.  284. 

Charles-le-Simple,  p.  286. 

Charles  V,  p.  515,  517,  520,  525. 

Charles  VI,  p.  328,  494,  515, 
520,  526. 

Charles  VII,  287,  494,  403,  423, 
515,  524. 

Charles  IX,  p.  337. 

Charmont,  p.  322,  334. 

Charnier  des  Innocents  à  Paris, 
p.  522. 

Charpentier  (P.),  se  présente 
comme  candidat  au  titre  de 
membre  résidant,  p.  17,  412  ;  — 
son  désistement,  p.  414. 

Charpignon,  p.  466,  471. 

Charron  (Guillaume),  p.  302, 303. 

Charron  (Jacques),  p.  302. 

Charron  (Jean),  p.  302. 

Charron  de  Menars,  p.  299,  300, 
301,  302,  303,  304,  305,  306. 

Chartres  (N.-D.  de),  p.  282,  408. 

Chartres,  p.  244,  277,  280. 

Chartres  (Vida.me  de),  p.  341. 

Chartreux  d'Orléans,  notice  sur 
ce  monastère,  p.  528. 

Ghasseval,  fief  situé  près  Gour- 
tenay,  p.  38. 

Ghassevai,(M.  de), seigneur  échan- 
giste de  CourtiMiiaux,  mort  en 
1783,  p.  38,  39. 


Ghastel  (Jean),  p.  225. 

Château  des  80  fenêtres,  p.  343. 

Chateaudun,  p.  280,  282,  401. 

Ghateauneuk,  p.  529,  541. 

Ghateauneuf  -  en  -  Thimerais,  p. 
411. 

Ch.\teaurenard,  p.  549. 

Châtelain,  p.  499. 

Ghatelet  (Le)  d'Orléans,  p.  330. 

Chatillon-sur-Loing,  p.  459,549. 

Chautard,    de  Vendôme,  p.  411. 

Ghazal  (Dom),  p.  122,  288,  2W. 

Chécy,  p.  445,  454,  503. 

Chemin  de  César,  p.  343. 

Ghenailles  (Domaine  de),  p.  541. 

Ghéruel,  sur  la  corporation  des 
éperonniers,  p.  28;  —  histoire 
de  l'administration  en  Franco, 
p.  302. 

Cheverny,  p.  437. 

Ghevillard  (F.),  p.  132. 

Ghevilly,  p.  224. 

Guevrotière  (Bechuerel  de  la), 
p.  549. 

Chine,  p.  489. 

Ghinon,  p.  420. 

Ghoui'PE,  est  nommé  officier  de 
l'instruction  publique,  p.  87  ;  — 
offre  une  aquareUc  représentant 
une  Lantetvie  des  morts  au 
Moustier  (Loire-Inférieure),  p. 
371,  378. 

Chouzy  (Loir-et-Cher),  p.  319,  320, 
.534. 

Christine  de  Suède,  p.  417. 

Chronique  dks  Arts,  p.  377. 

Ghuellks  (Loiret),  p.  273,  536, 
541,  549,  550,551. 

Cimetières  anti(|ues  et  à  inciné- 
rations, p.  404,  407. 

('.iRc:ui,.\iRE  du  Ministre  do  l'ins- 
truction pubhiiue  relative  au 
congi'ès  des  Sociétés  savantes  en 


594  — 


■1884  et  pour  188C,  p.  l')!,  :m, 
308. 

Ciseaux  (Hue  des  Grands-)  ou  de 
la  Petite-ilorloge,  p.  28. 

GiTEAUX  (Ordre  de),  p.  503. 

Cléry,  p.  477. 

Cloche  des  Morts,  p.  437. 

Cloître  Sainte-Croix,  p.  27,  545. 

Clousterie  (Rue   de  la),  p.  28. 

CoiniAiU)  (L'abbé),  donne  sa  dé- 
mission de  membre  titulaire 
résidant,  p.  14  ;  —  son  travail 
sur  les  caves  du  couvent  du 
Sacré-Cœur,  p.  240;  —  titulaire 
résidant,  pose  sa  candidature 
pour  la  place  vacante,  p.  280  ;  — 
—  conununique  une  note  rela- 
tive à  Jargeau,  p.  318;  —  sa 
motion  relative  au  mémoire  au- 
quel est  attribué  le  premier  prix 
au  concours,  p.  320;  —  présente 
Tabbé  Porcher,  p.  346;  —  est 
élu  vice-secrétaire  archiviste, 
p.  377,  398  ;  —  fait  partie  de  la 
Commission  pour  la  carte  des 
voies  romaines,  p.  i01-40i;  — 
ses  dons  à  la  Société,  p.  -431, 
442,  443,  492,  528  ;  —  présente 
M.  Auvray,  p.  438;  —  son  rap- 
port sur  le  méraoii'e  :  Docu- 
ments c^épigraphie  orléanaise, 
p.  i87  ;  —  membre  de  la  Com- 
mission de  la  carte  archéoloi,'-ique 
du  Loiret,  p.  494;  —  présente 
M.  l'abbé  Prévost,  p.  534,  —  543. 

Cochet  (L';ibbé),  p.  460,  467. 

CoiNXES  (Loiret),  p.  243,  248,  450, 
541. 

COLARDEAU,  p.  276. 

Colart  HE  Laon,  p.  .520. 

Colas  de  Brouville,  docteur   en 
l'Université  d'Orléans,  p.  301. 

Colas  des  Francs  (L.),  p.  330, 545. 

CoLiiERT  (J.-B),  p.  303,  307. 

CoLKiNV  (Amiral  de),  p.  340. 

CoLLKViLi.K    (Vicomte    dk),    oflrc 
une  brochure,  p.  378. 


CoLLÉtii;  d'Orléans,  p.  412,  432, 
436. 

Comité  des  Travaux  historiques, 
p.  466,  478. 

Comité  des  Beaux-Ahts  des  dé- 
partements, p.  428. 

CoMPAiNi;  (Madeleine),  p.  208. 

GoMPiÈcNE,  p.  346,  410,  442. 

Cojiplainte  orléanaise  trouvée  à 
Florence  par  M.  Léo]>pold  Ue- 
lisle,  p.  347,  349,  362,  415,  501, 
514. 

Comptes  U(tvAux  du  XV«  siècle, 
p.  525,  526. 

Concours  sur  l'histoire  et  les  an- 
tiquités de  l'Orléanais,  p.  173, 
177,  178,  319,  32(1,  321,  324, 
536,  539. 

CoNDÉ,  p.  339,  340,  341 . 

Congrès  des  Sociétés  savantes, 
programme,  p.  239,  249. 

Constantin,  p.  359. 

CoNTiiEPoiDs  (Notice  sur  un),  par 
M.  l'abbé  Desnoyers,  p.  79. 

ConuiLLK  (ÎMaison  dite  de  la), 
p.  216. 

Cor.r.LET  (L'abbé),  fait  don  d'une 
brochure,  p.  379,  413;  —  sa 
mort,  p.  432,  433,  442. 

Cordelière  (Maison  de  la),  p.  246. 

GoRDELiERs  (Les),  de  Paris,  p.  2.36. 

(ioiiMiKii  (Anne-Angélique),  mère 
de  Girodet,  son  acte  de  décès, 
p.  536,  549. 

CoRMONT,  p.  459,  460. 

Corneille  (P.),  p.  305. 

Cornélius  Macnus  (  Lucius  ) , 
p.  472. 

CoRNiER  (Anne),  p.  549. 

Corporations  d'Arts  et  Métiers, 
p.  403. 

Corpus  si;RiPTourM  ecclesiasti- 
coRUM,  p.  495,   497. 

CossoN  (L'abbé),  ancien   membie 


—  595 


titulaire  de  la  Sociélé,  sa  mort, 
p.  226,  227. 

COTTA,  p.  498. 

CoULLiÉ  (Mg'),  évêque  d'Orléans, 
informe  S.  S.  Léon  XIII  de  la 
découverte  faite  par  M.  L.  De- 
lisle  dans  la  bibliothèque  du 
Vatican  d'un  nouveau  témoignage 
relatif  à  Jeanne  d'Arc,  p.  424. 

GouRAJOi),  p.  230. 

CouKBANTON  (Loir-et-Cher),  décou- 
vertes d'antiquités,  p.  112,  244  ; 
—  notice  par  M.  Besnard,  p.  28 't, 

287. 

COURCELLES,  p.  459. 
C0URC£LLES-LE-R0J,  p.  528. 

Cour-Chevernv  (Loir  -  et  -  Cher), 
p.  303. 

GouRCY  (Famille  de),  p.  541. 

CouRf.v  (Le  marquis  de),  auteur 
de  Touvarge  :  La  Coalition  de 
i  101  contre  la  France,  l'offre 
à  la  Société,  p.  442,  488,  489. 

Goun-DiEU  (La),  p.  343,  502,  503, 
507,  512,  513. 

GouRTARVEL  (Marquis  de),  p.  404. 

Courte  (Gilet  ou  Gilles),  p.  518. 

CouRTEMAUX  (Loiret)  (notice  sur), 
p.  35  ;  —  la  cluche  de  l'église 
fondue  en  1520,  p.  40;  le  nom 
de  ses  curés,  p.  41. 

COURÏENAY,  p.  549. 


CouRTiN  (Henri),  p.  175. 
COURTISSON,  p.  285. 

Cousin  (Germaine),  p.  459,  480. 

Cousix  (Victor),  p.  315. 

CoUSSEMAKEli,  p.  300. 

Grkinon  (Famille),  p.  541. 

Crochet  (L'abbé),  curé  de  Fer- 
rières,  p.  172. 

Choissandeau  (J.),  p.  431, 

Cnoix  (Le  U.  P.  de  la),  élu  associé 
correspondant,  p.  13  ;  —  exa- 
mine un  débris  de  poterie  trouvé 
àÉpieds,  i".  15;  —  conservateur 
des  ruines  de  San.xay,  p.  169, 
174,  192,  543. 

Croix-Boissée  (Boulevard  de  la), 
p.  447. 

Cuissard,  professeur  à  Orléans, 
est  présenté  au  titre  de  titulaii'e 
résidant,    p.   17,  —  288,   289; 

—  obtient  le  premier  prix  au 
concours  de  1885,  p.  320;  — 
demande  son  manuscrit,  p.  324; 

—  son  travail  sur  la  musique 
dans  l'Orléanais,  p.  360;  — 
son  inventaire  des  manuscrits 
de  Saint  -  Benoît  -  sur  -  Loire , 
p.  362. 

Gypierre  (Casimir  de),  auteur 
d'un  tableau  olfert  au  musée 
d'Orléans,  représentant  la  Mai- 
son de  Jeanne  d'Arc  à  Dom- 
remy,  p.  97. 


D 


Dagodert  (Saint),  p.  488. 

Danger  (M'ic),  son  legs  à  la  So- 
ciété, p.  107. 

Danton,  a  signalé  la  découverte 
dans  la  Loire  d'objets  d<>s  XV'- 
et  XVle  siècles,  p.  16  ;  —  sur 
une  vieille  tapisserie,  p.  54;  -- 
fait  part  d'une  découverte  faite  à 
Tournoisis,   p.    280,    281,   282, 


308  à  311  ;  —  au  sujet  du  crédit 
voté  par  l'Etat  pour  Saint-Benoît, 
Lorris  et  Beaugency,  p.  543. 

Daubleine,  curé  de  Gourteniaux, 
p.  43;  nommé  au  concordat  curé 
de  Chantecoq,  p.  44. 

Dave/an,  docteur  en  l'Université 
d'Orléans,  p.  301. 

Davoisi'  (E.),  accepte  de  dessiner 


—  59(5  — 


un  nuiiveau  diplùinu  puur  la  So- 
ciété, p.  '23;  —  soumet  deux 
croquis  du  diplôme,  p.  25  ;  — 
signale  une  médaille  de  Lucius 
Verus,  p.  170,  1S4;  —  membre 
du  jury  chargé  d'examiner  les 
travaux  du  concours  de  1885, 
p.  24()  ;  —  sa  note  sur  une 
découverte  de  momiaie  de 
Charles  VI,  p.  328. 

Dax,  p.  526,  576. 

Dehoua.,  p.  421. 

Deukou  (Paul),  pi'ésenté  au  titre 
de  titulaire  non  résidant,  p.  187  ; 
—  élu,  p.  192,  —  415. 

DÉcoi'VERTEs  faites  à  la  chapelle 
Saint-Jacques,  p.  91;  —  dans  la 
Loire,  p.  203. 

Defeu,  graveur,  p.  30(). 

De  la.  Croix,  p.  430. 

Delâgkulle  de  Coinces,  p.  222. 

Delalande  (J.),  recteur  à  l'Uni- 
versité d'Orléans,  p.  300. 

Delamarre  (Le  capitaine),  p.  441. 

Delaune,  p.  190;  —  adresse  co- 
pie d'actes  relatifs  au  servage, 
p.  244,  —  274  ;  —  prépare  la 
publication  du  cartulaire  de  N.- 
D.  du  Lieu,  p.  539. 

Délégués  à  la  Sorbonne,  p.  539. 

Dehsle  (Léopold),  p.  45;  —  dire 
à  la  Société  sa  brochure  sur  les 
manuscrits  de  lord  Ashburnham, 
p.  88,  —  109;  —  auteur  de  l'in- 
troduction au  Monasticum  ijal- 
licanum,  p.  230;  —  sa  visite  à 
la  bibliothèque  d'Orléans  à  pro- 
pos des  manuscrits  volés  par 
Libri,  p.  238;  —  offre  sa  bro- 
chure :  Les  plus  anciens  ma- 
nuscrits du  miroir  de  saint  Au- 
gustin, p.  238  ;  —  sa  lettre  sur 
les  manuscrits  de  Saint-Benoît, 
p.  !283,  313,  316,  —  288,  289, 
291,  292,  293;  —  découvre  en 
Ifali(î  un  cartulaire  Orléanais 
du  XIU''  siècle,  p.  347,—  349, 
;r)0,  351,    353,   354,  355,    357, 


361,  362;  —  trouve  au  \'atic;tn 
un  document  sui'  Jeanne  d'Arc, 
p.  371  ;  —  fait  don  du  volume  : 
Les  collections  Bastard  d'Es- 
tang  à  la  Bibliothèque  natio- 
nale, p.  379;  —  oflre  sa  notice  : 
Nouveau  témoignage  relatif  à 
Jecinne  d'Arc,  p.  409;  —  sur 
V École  calligrapliique  de  2'owrs 
au  JX"  siècle,  p.  410;  —  son 
mémoire  :  Nouveau  témoignage 
relatif  à  Jeanne  d'Arc,  p.  417 
à  425,  —  495,  496,  497,  .501, 
504,  505,  515,  516,  517,  520, 
.521,  522,  527,  528. 

Deloche,  p.  4U3. 

Deloince  (Marie),  femme  de  Jean 
Lepage,  p.  42. 

Delorme,  p.  171,  245;  —  élu 
membre  de  la  Commission  des 
})ublications,  p.  377  ;  —  de  la 
Commission  de  la  bibliothèque, 
p.  544. 

Denys  Godefkoy,  p.  451. 

Depping,  p.  286,  287. 

Descarie  (François),  p.  549. 

Deschanel  (Paul),  député  d'Eure- 
et-Loir,  p.  453,  454. 

Deservilliers  (Comte  de),  p.  412. 

Deschans  (J.),  p.  213. 

Desfriches,  p.  246,  275. 

Desjardins,  sa  géographie  de  la 
Gaule,  p.  401 . 

Desnoyeus  (L'abbé),  annonce  la 
découverte  à  Nids,  près  Coinces, 
d'une  médaille  desBoïens,  p.  15- 
16;  —  donne  lecture  d'un  tra- 
vail sur  une  clocliette  trouvée  à 
Orléans,  p.  16;  — lit  deux  notes 
sur  des  objets  gallo-romains, 
p.  19;  —  énumère  les  monnaies 
romaines  trouvées  à  Montigny, 
et  lit  une  note  sur  un  })oids  en 
terre  cuite  trouvé  à  Orléans, 
p.  48,  49;  —  sur  un  pot  trouvé 
dans  la  chapelle  Saint-Jacques, 
p.  51  ;  —  piésentc  une  libule 
gallo-romaine  et  une  croix    du 


597  — 


Xll' 


sii.'cie. 


1' 


expose 


divers  objets  romtiins,  p.  89,  i)0; 

—  est  élu  vice-pi'ési(ient,i).  il.'); 

—  entretient  la  Société  d'un  don 
fait  au  musée  d'Orléans,  p.  liti; 

—  offre  le  catalogue  du  musée 
historique,  }>.  ItJi);  —  propose 
d'ouvrir  un  crédit  à  M.  L.  Du- 
muys,  pour  des  fouilles  à  faire  à 
Géraigny  p.  171  ;  —  offre  un  plan 
de  la  garde  de  Neuville,  p.  174  ; 

—  fait  part  d'une  découverte  de 
monnaies,  j).  224,  238,  240,  248; 

—  otfre  sa  brochure  :  ['Exposi- 
tion d'Orléans,  p.  241  ;  —  an- 
nonce la  mort  de  M.  Mantellier, 
et  est  chargé  de  sa  notice  né- 
crologique, p.  243;  —  réélu  vice- 
président,  p.  245;  —  membi'e 
du  Jury  pour  le  concours  de 
'1885,  p.  246;  —  sa  communi- 
cation relative  à  la  rue  Desfri- 
ches, p.  240,  —  273;  —  signale 
une  brique  provenant  de  Ninive, 
offerte  au  Musée  historique, 
p.  275,  276  ;  —  offre  un  manus- 
crit :  Journal  d'un  bourgeois 
d'Orléans,  p.  276,  —  280,  282, 
21)9,  300,  307  ;  —  rend  compte 
d'une  trouvaille  faite  dans  la 
Loire,  p.  318;  —  énumère  les 
objets  antiques  tiouvés  dans  di- 
verses localités,  p.  322,  3'tO, 
3i7,3i8,  377,  370,  400,  i01,i04, 
405,  434,441,443;  — membre  de 
la  Commission  de  la  carte  ar- 
chéologique, p.  40't;  —  sa  note 
sur  les  antiquités  découvertes  à 
Saint-Aignan-des-Gués,  Viiilain, 
Isdes,  p'.  520-532,  534,  537  ;  — 
lit  sa  notice  sur  M.  Mantellier, 
p.  538;  —  notice,  p.   555-562; 

—  note  sur  deux  découvertes 
faites  à  Orléans,  p.  541,  545, 
540. 

Desnoyeus  (Jules),  p.  307. 

Dessar;nes,  p.  411. 

Desvignes  (Dom  Pierre). 

DlCT[(tNNAII!E    AKC.IIKOl.or.K.iUn,    p. 
402. 

Ihiiii'i;,  p.  413. 

lîi  i.i.KTiN  N"  i:m. 


Dki.n  (m:),  ses  dons  à  la  Société, 
p.  528. 

Di)GU.\iENT.'<  Orléanais  conservés 
aux  archives  des  atfaires  étran- 
gères, p.  31. 

DoiNEi.  (Jules),  l'impression  de 
son  travail  sur  le  maréchal 
d'Ancre  est  votée,  p.  13;  —  dé- 
])ose  une  liste  des  Dominicains 
au  Wl'^  siècle,  p.  18,  50-62  ;  — 
sa  liste  des  étuiliants  Scandinaves 
à  l'Université  d'Orléans,  p.  24, 
63-77  ;  —  lit  un  travail  sur  Anne 
du  Bourg,  p.  50;  — donne  la  des- 
cription du  Livre  ronge  du  cha- 
pitre de  Sainte-Groix,  livre  dis- 
paru, p.  52;  —  communique  une 
charte  de  Philippe-Auguste,  ap- 
partenant à  la  mairie  de  Fer- 
rières  (Gâtinais),  p.  .53  ;  —  la 
chapelle  Saint-Sulpice  à  la  Neu- 
ville, p.  58,5!);  —  ht  une  note  sur 
les  Audran,  p.  223,  224;  —  un 
mémoire  sur  les  champarts  de 
Beauce,  p.  226  ;  —  sa  note  sur 
les  Audran  à  Louzouer,  p.  234- 
230;  —  termine  la  lecture  de  son 
mémoire  sur  les  champarts  de 
Beauce,  p.  240,  241  ;  —  entre- 
tient la  Société  d'une  découverte 
faite  à  Saint-Georges  de  Rex 
(Poitou),  p.  273; —  à  propos 
d'une  charte  concernant  Guil- 
laume de  Lorris,  p.  274,    275; 

—  ses  observations  au  sujet  du 
nom  porté  par  la  rue  Neuve, 
p.  275,  276  ;  —  donne  sa  démis- 
sion, p.  278,270,  280,  — 2i)0;  — 
adresse  à  la  Société  une  note  re- 
lative à  Jean  de  Greil,  maître  de 
r(Euvre  de  Saint-Vrain  de  Jar- 
geau,  p.    318,   —  324,  —  414; 

—  son  travail  sur  Hugues  le 
lîouteiller,  p.  431,  501-514;  — 
offre  le  volume  :  InvoUaire  des 
archives  du  Loiret,  p.  527, 
5i.2. 

Doi.Micx  de  la  pierre  hachée,    p. 
533,  547. 

Do.MiiKS  (Les),  p.  5,56. 

DoMiMCM.Ns  d'Orléans  (Liste  des) 

.41 


)'J8 


die.ssco  par  .M.  Doiiiol,  tlu  XV]« 
siècle  à  1775,  p.  5i»-G2. 

DoMitKMY,  p.  316,  442,  445,  453, 
501. 

DONNERY  (Loiret),  p.  467. 

Dons,  p.  377-386. 

DOUMANS,  p.   413. 

DoucET  (Camille),  p.  242. 

Doyen,  notaire  au  Châlelot  de  Pa- 
ris, p.  225,  236. 

DiiEUZY  (Roland  dk)  offre  au  Mu- 
.sée  historique  un  petit  buste  en 
bronze  trouvé  à  Marcilly,  p.  326. 

Dr>iY.\L  (Le  chanoine  Van)  ollre  à 
la  Société  son  Histoire  de  Cliar- 
lemagne,  p.  410. 

DuBEY,  p.  275. 

DUGHAL.MS,  p.  278. 

DuGn.\Tf;.vTJ  (L'abbé),  lauréat  du 
concour.s  de  1885  pour  son  His- 
toire du  diocèse  d'Orléans,  p. 
320,  324. 

DuciiKMix  (Charles-Pierre-Augus- 
tin), sieur  do  Cliasseval,  p.39. 

DuFOUJi  (L'abbé  Valentin),  p.  520, 
521,  522,  525,  520. 

Dumas  (M.),  premier  président  de 
la  cour  d'appel  d'Orléans,  sa 
mort,  p,  243. 

DU.MESML  (J.),  p.  321. 

DuMO.Nï  (Albert),  membre  de  l'Ins- 
titut, est  élu  membre  honoraire, 
p.  45  ;  sa  mort,  p.  22G. 

DUMIJYS  (Tvéon),  présente  un  dé- 
bris de  poterie  gauloise  trouvé 
à  Épieds,  p.  15  ;  —  son  excur- 
sion archéolo?i({uc  à  Neuvy-sur- 
Loire  et  à  Chantecoq,  p.  20  ;  — 
reproduit  la  tliéorie  du  H.  P.  de 
la  Croix  sur  les  découvertes  de 
Sanxay,  p.  46;  —  a  visité  les 
ruines  du  château  de  Chantecoq, 
des  sépultures  l'ran([uesà  Briare- 
sur-Essonne,les  ruines  de  la  cha- 


pelle Sainf-Sulpicc  ùla  Neuville, 
une  cave  du  Xil"  siècle  à IJoësse, 
p.  51-52;  —  note  sur  les  dé- 
couvertes dans  le  quartier  nord 
d'Orléans,  p.  173; —  mémoire 
sur  un  moule  à  patène  mérovin- 
gien, p.  170,  175,  176;  —  ob- 
tient une  médaille  pour  ses  re- 
productions photographiques  à 
l'Exposition  des  ai'ts  appliqués  à 
l'industrie,  p.  223,  22i)  ;  —  ses 
dons  à  la  Société,  p.  243,  279, 
379;  —  élu  membre  de  la  Com- 
mission des  publications,  p.  245  ; 

—  t'ait  un  rapport  sur  la  notice 
de  M.  Tranchau  ;  Une  Thèse  de 
droit,  et  sur  une  pièce  commu- 
niquée par  M.  Delaune,  p.  274; 

—  lit  une  note  de  Ms''  Èarbier 
de  Montault  sur  les  clochettes 
d'église,  p.  281  ;  —  lit  une  note 
sur  un  buste  en  bronze  et  m 
Q'jquipondium  découverts  à  Mar- 
cilly-en-Villetle,  p.  321,  326, 
327  ;  —  est  élu  secrétaire,  p.  377, 
398,  —  404  ;  —  adresse  sa  démis- 
sion de  secrétaire,  qui  n'est  point 
acceptée,  p.  430,  —440,  466;  — 
son  travail  :  Document  d'épigra- 
phie  orléanaise,  p.  487  ;  —  sa 
visite  à  Fréville,  p.  536,  537,  — 
543,  545. 

DuPA.NLOrp    (Myi"),    évê({ue    d'Or- 
léans, p.  479,  480. 

DuPLEssis    (Don),    bibliothécaire, 
p.  291. 

DuPRÉ,  archiviste  de  Loir-et-Cher, 
p.  302,  303. 

Dupufs  (F.),  p.  402,  406,  556. 

DurtAXD,  p.  282. 

Duu.VNTiKRE  (L.\),  hameau,  p.  550. 

DuiîFOP.T   DE    ClIEVEUNV,    SCS    Ulé- 


mon'es,  p. 


437. 


DunUY  (V.),  membre  de  l'Institut, 
p.  488,  533. 

DussEUUE,  architecte,  p.  412,413. 


—  :,[)[) 


E 


Égoi.i:s  (Les  grandes)  de  France, 
p.  ?Î52. 

Écoles  (Les  grandes)  d'Orléans, 
p.  3i7,  349,  350,  353,  354,  356, 
302. 

Écu-d'Oi!  (Rue  de  1'),  p.  331. 

Edklixck  (Gérard),  graveur,  p.  307. 

Egger  (Emile),  membre  de  l'Ins- 
titut, p.  175;  —  notice  sur  ce 
savant  par  M.  A.  Bailly,  entre 
les  pages  344  et  345  ;  —  appen- 
dice entre  les  pages  426  et  't27  ; 
—  sa  mortel  lettre  du  président 
de  la  Société  à  son  fils  à  cette 
occasion,  p.  369,  370,  372,  373, 
376,  —  410,  —  488. 

Egger  (Max.),  p.  272,  373. 

EcGER  (M"i«;),  sa  lettre  à  la  Société 
pour  remercier  de  la  notice  sur 
M.  Egger,  p.  -440,  -441. 

Egixhart,  p.  358. 

Église  Saim-Hilaire  d'Orléans, 
découverte  de  vases  funéraires 
sur  son  emplacement,  p.  346. 

Église  de  Saint-Ay,  p.  475,  470. 

Église  Saint-Éloi,  p.  28, 

Ekkehard,  seigneur  de  Saint-Oall, 
p.  435. 

ELRKNE(Msî''d'),  évêque  d'Orléans, 
p.  -438,  -439,  440. 

E.ngenyille,  p.  322,  335. 

Enlumineurs,  p.  516,  520. 

Éperonniers  (Rue  des),  j).  28. 

Épervier  (Auberge  de  1'),  p.   27. 

Épitres  farcies,  p.  528. 

Ercevii.i.e  (Loiret),  p.  535,  536, 
547. 

Ermitagk  (Musée  de  1'),  à  Saint- 
l'élei'sbourg.  p.  'i30. 

Ksci'i'.;:s  (Fiiinillc  i)'),  [i.   ÎO'i-. 


EscuRES  (Rue  d'),  p.  i44. 

Esmonnot  (F.),  p.  528. 

Esp.uiNE,  p.  340,  341,  496,  499. 

Estampes,  p.  548. 

ESTIIER,  p.    421. 

Estouy  (Découvertes  à),  p.  175. 

EsTUVKE  (Fontaine  1'),  343. 

ÉTAMPES  (Yille  d'),   p.  4't8,    507, 

510,  511,  512,  513,  514. 

Étapk-au-Vin  (Place  de  1'),  p.  29. 

États-Généraux  d'Orléans,  p.  459. 

Etienne,  chapelain  de  l'autel  des 
Saints-Innocents,  p.   514. 

Etienne  de  Pithivikrs,  p.  .502. 

Étudiants  Scandinaves  (Liste  des)  à 
l'Université  d'Orléans,  p.  63-77. 

Eudes,  p.  284,  286. 

Eudes,    doyen     de    Sainte-Croix, 
p.  508,  514. 

Euc;knk  III,  pape,  p.  30. 

Eugène  de  Savoie  (prince),  p.  489. 

EURE-ET-L0IP.,  p.  401. 

Eustaciiie  de  Beaune,  p.  502,507 

511,  512. 

Euverte  (Famille  de  saint),  p.  406 
407. 

Euverte  (Église  Saint-),  p.   469 
470,  479. 

Évêques  d'Orléans,    p.   319,  551 
552.  ' 

ÉvREUx,  p.  285. 

Exposition  rétrospective  universi- 
taire et  typographi(|ue  installée 
dans  la  salle  des  thèses,  son  pro- 
gramme et  appel  aux  collection- 
neurs, p.  158;  —  ouverte  en  pré- 
sence de  M.  le  préfet  et  de  M  le 
maire,  p.  189,  299,  -  375. 

É/.i';i::ii.\s,  n.  275. 


-    GUO  — 


Fabre  (Don),  p.  123,  290,  291. 
Fat.stolf,  gént'i'al  anglais,  p.  447- 

451. 
FARVirxE  (Hôtel  de),  aujourd'hui 

Musée  historique,  p.  560. 

Fauchox,  notaire,  p  49^,525,526. 
Faixonnkrie  (Tour  de  la),  p.  331. 

Faur  de  PiBRAC  (Du),  i'amille,  p. 

459,  534. 
Faur   de  Pirrac  (Dr)    (Anatole), 

p.  534,  537,  5'i0,  542,54(3. 

Ykvn  DE  Saint-Joruy  (Jean   du), 
capitaine,  p.  459. 

Fausse,  p.  229. 

FÉLiBiEN    (André),   sa  description 
des  châteaux  du  Blaisois,  p.  303. 

FÉLIBIEN  (Jacques),  p.  415. 
Femme  morte  (Le  bois  dit  (h;   la), 

p.  342,  344. 
FÉODALITÉ  (La)  en  Sologne,  p.  539. 

Ferrières  (Abbaye  de),  p.  35, 
225,  229-233. 

Ferry  (Jules),  p.  119. 
Fête  commémorative  de  la   levée 
du  siège  d'Orléans,  \).  561. 

Fines,  p.  343. 
FLK^•|•.Y-.^.u.\-CIIOU.\,  p.  547. 

FLi;uRY-sui;-LoiiiE  ou  Fleirv- 
Saint-BenoÎt,  p.  414,  435,  493, 
496,  52S. 

FudouET,  histnii-e  (hi  Pailomont 
de  Normandie,  p.  302. 

Florence,  p.  347,  349,  350,  351. 

Flouest,  ancien  procureur  général 
à  Orléans,  est  nommé  membre 
honoraire,  p.  5i3. 


Foires  (Anciennes),  p.  403. 

Fontainebleau,  p.  236. 

Forez  (Le),  p.  548. 

Fossière  (La),  p.  547. 

FouciiER,  pliarmacien  à  Beau- 
gency,  présenté,  p.  282;  —  est 
élu  membre  correspondant, 
p.  319. 

FouGEROu.x  (Sosthene  de),  p.  552. 

FouGEU  d'Escures  (M<"''),  offre  à 
la  Société  le  buste  de  P.  Fougcu 
d'Escures  et  deux  épitaphes 
concernant  cette  famille,  p.  222. 

Fournier  jeune,  candidat,  p.  17  ; 
—  est  élu  membre  titulaire, 
p.  19;  —  présente  des  plans, 
p.  47,  108,  112,  —  188,  —  225, 
229,  V.30,  233;  —  offre  les  plans 
dune  cave,  p.  240,  273,  280  ;  — 
lit  un  projet  de  lettre  relative  à 
la  chapelle  de  Cliarapdé,  p.  282, 
317,  322,  332,  373,  412,  M3, 
444  ;  —  membre  de  la  Commis- 
sion de  la  carte  archéologique, 
p.  494. 

Foyatier,  p.  561. 

France,  p.  282,  420,  423,  435, 
i48,  449,  451,  453,  454. 

Fii.vNcois  d'Orléans,  peintre,  p. 
520,  521,  522. 

Fii.vNUOis  II,  roi  de  France,  p. 282, 
337,  340,341. 

Kiti:i!i;s  hospitaliers  de  Saint-Jean 
de  Jérusalem,  p.   481. 

FiiEYiLLE,  p.  536,  537. 

Fp.onde  (Lk),  p.  302. 

l'iidrAiih  (La  croix  de),  p.  20. 


—  601  — 


G 


Gaillard  (Camille),  p.  535,  543. 

Gaillard  de  Plouharnel,  p.  440. 

Galleuand,  p.  342,  343. 

Gargantua,  p.  5i8,  549. 

G.\RXOï  (Edme),   sieur  de  Senne- 
ville,  p.  235,  236. 

Gastin  (Jean),  p.  507,   508,  509, 
510. 

Gatinais  (Le),  p.  236,  401,  428. 

Gatinais  (Société  historique  du), 
p.  18,  428. 

Gauchier  (Jean),  peintre,  p.  521. 

Gaule  (La),  p.  404,  404. 

Gauthier  d'Aquitaine  (L'épopée 
de),  p.  435. 

Gautier  (Léon),  p.  488. 

Gauzlin,  moine  de  Saint-Benoît, 
p.  359,361. 

Gazette  des  Bkaux-Arts,  p.  377, 
434,  515,  520. 

Gazier,  p.  439,  4i0. 

Genarum,  p.  466,  469,  470,  533. 

Genêts  (La  maison  des),  p.  413. 

Genève  (Bibliothèque  de),  p.  417. 

Geneviève  (Bibliothèque  Sainte-), 
p.  307. 

Genteur,  maire  d'Orléans,  p.  561. 

Gerardin  (Nicolas),  possesseur  de 
la  maison  de  Jeanne  d'Arc,  p. 
95  ;  —  nommé  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur,  p.  96,  — 
244. 

Geraud,  p.  .520. 

Germain  (Léon),  sa  brochure  sur 
la  croix  de  Frouai'd,  p.  20. 

Germain  (Don),  auteur  du  Monaa- 
ticon  (jallicanuYïi,  p.  229-230. 

Germain  des  Luyèiîes  (Saint),  p. 
502,  507,  .511,  512. 


Germigny  des  Prés,  p.  534. 

Gerou  (Don),  p.  291,  292. 

Geslin,  p.  416. 

GiADisopiiE,  p.  461,  462. 

Gie,\  (Loiret),  p.  229,  239,  324, 
460,472,546,551. 

Gilles  de  Rais,  p.  430. 

GiOREi'.Ti,  p.  498. 

GiRARDOT  (Le  baron  de),  p.  428, 
521,  522. 

GiRART  d'Orléans,  p.  520,  .521, 
525. 

GiRAUD,  moine  de  Saint-Benoît, 
p.  435. 

GiRAUD,  p.  508,  514. 

Giraitlt  (Guillaume),  notaire,  p. 
518. 

GiRODET  (Anne-Angélique  Cor- 
mier, mère  de),  son  acte  de 
décès,  p.  536,  549. 

GiRODKT  (Antoine-Florent),  p.  549. 

GiRODET  (Anne-Louis),  peintre, 
p.  549. 

Glossaire  de  la  langue  orléanaise 
au  XlIIe  siècle,  p.'319. 

Gorelets  (Rue  des),  p.  28,  414. 

Gorelins  (Les),  à  Paris,  p.  235. 

GORERT  (Prix),  p.  242. 

GooEKiiov  (Jean),  voyageur  Orléa- 
nais, p.  192,205,  207. 

GoDKb'iiov  (Denis),  p.  207. 

GoDOu  (Alex.),  avocat,  obtient  une 
mention  iionoral)li'  pour  son  tra- 
vail présenté  au  concours  :  A 
propos  de  deux  Chartres  du 
Xnh  siècle,  p.  321,  324. 

Gonnor  (De),  p.  338. 

Gour.EON,  curé  de  Coinces,  p.  176. 

Gracav,  p.  548. 


G02  — 


Granciier  (Jean),  dit  -Joan  d'Or- 
léans, p.  40'j;  —  notice  sur  ce 
pointre  par  M.  Jarry,  p.  515,516, 
535. 

Granciieh  (Jean),  jx'-re,  p.  5'IS, 
519. 

GiiANiaiER  (Jeanne),  p  518. 

Gr.vnds-Ciiamps  (Rue  des),  p.  373. 

Gkand-Coiiî  (La),  p.  30. 

GRANDfiOf.-^IER,  J).  5i8. 

Gr.ANTis-LKiiEits  (Le  domaine  des), 

p.  3(3. 
Grandmaison,  p.  521. 
Grandperret,    scnateui-,  p.   321. 
Gr.\ss.\y,  p.  211. 

Grégoire  IX  (Registres  de),  p.  437. 
GiîÉGoiRE  DE  Tours,  p.  358. 

Grellet-Balguerie,  écrit  à  [)ro- 
pos  de  son  travail  :  Épifaphe 
d'Ainioinus,  p.  14;  —  nommé 
associé  correspondant,  p.  18;  — 
remercie  la  Société,  p.  21  ;  — 
envoie  l'estampage  d'une  inscrip- 
tion de  Saint-Benoît,  p.  21  ;  — 
son  ojjinion  sur  Aimoin  combat- 
tue par  M.  D.  Ramée,  p.  21,  — 
432,  43 't  ;  —  analyse  les  deux  mé- 
moires qu'il  a  lus  à  la  Sorbonne, 
p.  435,  437  ;  —  adresse  un  mé- 
moire sur  le  reliquaire  de  Saint- 
Mommolenus,  j).  238;  —  sa 
lettre  au  sujet  d'un  masque  de 
lleginald  et  de  l'épitaplie  d'Ai- 
moin,  p.  281. 

(jREY  (Lord),  gouverneur  de  Jan- 
viile,  p.  4i6,  417. 

Gi;is(».\,  maître  de  chapelle  de  la 
cathéih'ale  do  Saint-()mei-,  pre- 
mier auteur  du  cliant  la  Mar- 
seillaise, p.  492. 

Grosi.ot  (Hôtel),  J).  ICI. 

(liELis  (Germain  lu:),  (Uéque 
d'Orléans,  p.    177. 


GuERDoN,  notaire  au  Cliâtolet  de 
Paris,  p.  236. 

Guerres  de  la  succession  d'Es- 
pagne, p.  488. 

Guerrier,  offre  son  livre  sur  M'"e 
Guyon,  p.  410; —  sur  le  divorce 
de  Louis  YII,  p.  410;  —  can- 
didat, p.  412  ;  —  élu  membre  île 
la  Société,  p.  415;  —  membre 
de  la  Gomraission  des  publica- 
tions, p.  544. 

GuEssAiti),  p.  282. 

GrÉTÉ  ou  Guetté  (Famille),  p.  130, 
131. 

Gui  i/Arezzo,  p.  360. 

Guide  de  l'étranger  à  Orléans, 
p.  191. 

Guiffrey  (J.),  p.  521,  525. 

GuiGNARD  (Ludovic),  p.  223,  lau- 
réat du  concoui's  pour  son  his- 
toire de  Ghouzy,  p.  320;  —  pré- 
senté au  titre  de  membre  cor- 
respondant, p.  322,  324;  —  est 
élu,  p.  325  ;  —  ses  dons  à  la 
Société,  p.  434,  534,  542  ;  —  lit 
une  notice  sur  Blois  gallo-ro- 
main, p.  534,  535,  537,  538. 

Guigne,  p.  491. 

(IriLHER.MY,  p.  282,  428. 

GiJlLr.ARD  (Eusice),  auteur  de 
VHistoire  de  Semichj,  p.  412. 

Guillaume  d'Aixerhe,  p.  551. 

Guillaume  de  Lorris,  p.  274, 
275. 

Guillaume  DE  Nangis,  p.  IKi. 

Guillaume  d'Orléans,  p.  524. 

(iii.MiER  (Le),  p.  431. 

Guise  (Duc  de),  p.  338,  340,  371. 

Gundermaxn.  p.  407. 

Gutrmrero-Journal,  p.  1  itl . 

GuvoN  (.M"'^'),  qniétiste,  sa  vie, 
J).  410. 


U03  - 


H 


Habert  (Veuve),  p.  30. 

Hacca  (Général),  p.  321. 

Hagen  (Hermann),  élu  membre 
correspondant,  remercie  la  So- 
ciété, p.  '13;  —  fait  don  de  deux 
brochures,  p.  379. 

Haleine  (Messire),  p.  42,  43. 

Halemont  (Butte  d'),  p.  548,  5i9. 

Hallebarde  (Rue  de  la),  p.  331. 

Haltaudikue  (La),  commune  de 
Saint-Yiatre,  découverte  de  mon- 
naies, p.  321,  328. 

Hannequins  ou  d_^es  Hennequlns 
(Rue  des),  p.  2?! 

Hautel  (Von),  professeur,  p.  496, 
497. 

Haufoiui  (Jean),  capitaine  anglais, 
p.  440. 

Hauler  (Le  docteur),  p.  493,  495, 
490,  497,  500. 

IlArriN  (L'abbé),  président  de  l'A- 
cadémie de  Sainte-Croix,  p.  372. 

Hauvette-Besxault,  p.  191. 

Havet  (Julien),  p.  119. 

Havre  (Le),  p.  338,  443. 

Hayes  (Les)  ou  Haies,  p.  502,507, 
511,  512. 

Heidelberc,  p.  495,  497. 

Heine  (Le  docteur),  p.  498. 

Henault  (L'abbé),  olfre  son  ou- 
vrage :  Recherches  lùstoviques 
sur  la  fondation  des  églises  de 
Char  très,  Sens,  Troijes,Orléans, 
p.  379;  —  lauiéat  du  concours, 
p.  320,  '(31 . 

Henri  III,  loi  de  France,  p.  301, 
459. 

IIemu  TV,  roi  de  Fi'anco,  p  222, 
28-2,  459,  482. 


Henki,  rui  d'Angleterre,  p.  448. 

Henri-le  -  Libéral  ,  comte  de 
Champagne,  p.  352. 

Henry,  préfet  du  Loiret,  p.  380. 

Herrault,  p.  434. 

I1erluiso>'  (H.),  propose  d'organi- 
ser dans  la  salle  des  thèses  une 
exposition  l'étrospective  relative 
à  l'Université  et  à  la  typographie 
orléanaise,  p.  108;  —  ses  dons 
à  la  Société,  p.  50,  222,  240, 
241,  278,  379,  409,  411,  412, 
416,  429,  431,  436,  533,  534, 
538,  539,  540,  542;  —  est  délé- 
gué au  congrès  scientifique  de 
Blois,  p.  220  ;  —  son  livre  : 
Actes  d' état-civil  d'artistes  fran- 
çais, p.  234;  —  est  élu  membre 
de  la  Commission  de  la  biblio- 
thèque, p.  245,544  ;  —  membre 
du  jury  du  concours  de  1885; 
p.  240,  —  282;  —  son  livre  : 
Recherches  sur  les  imprimeurs 
et  libraires  d'Orléans,  p.  299  ; 
—  auteur  avec  M.  JaiTy  du  Ca- 
talogue de  V exposition  de  la,  salle 
des  thèses,  p.  318;  —  présente 
M.  l'abbé  Porcher,  secrétaire  de 
Ms'"  l'évèque  de  Blois,  au  titre 
de  membre  correspondant,  j). 
3i6;  — 371,—  402  ;  — représente 
la  Société  aux  obsèques  de  M. 
Edmond  Michel,  p.  429-430,  473, 
501  ;  —  offre  à  la  Société  10,000 
liches  formant  le  Dictionnaire 
des  noms  de  lieux  du  J^oiret, 
p.  533,  534,  —  552  ;  —  membre 
de  la  commission  pour  la  carte 
ai'cliéologique  du  Loiret,  p.  .505. 

Hervkt  (Gentien),  d'Olivet,  cha- 
noine de  Reims,  |).  295  ;  —  son 
discourssur  les  pilloui's  d'églises, 
p.  296,  297,  298. 

Ili:i;vi:r  (Sjinnn),  p.  290. 


—  (5U4 


Hruviki-,     vicniie     (i<»    (Ihucllcs, 
p.  5V.I. 

Hesdin  (Jacquemart    m),  peintre, 
p.  ryl7,  520. 

HisToïKK  (les  luarcliands  fi'écjuen- 
tant  la  Loire,  p.  559. 

HiSTOiHK    du    diocèse    d'Orléans, 
p.  310. 

Holupiikkm:,  p.  421. 

HoxNKi'.voc,  graveur,  p.  306. 

HoitDEvir.iJ-:  (Ferme  d'),  p.  3i3. 

HoHLtxiE    (Rue    de    la    Pktiti;-), 

p.  28. 
Hop.T,  professeur  à  l'Université  de 

Cambridge,  p.  238. 

Hospices  d'Orléans,  p.  475. 

HnTKL   liK  Vir.LF  D'OliLKANS,  p.  404, 


ll(rn:r,-r)ii;i-  i)T)i!i,i;.\Ns  (travail  do 
M.  de  Piljrac  sur),  p.    't07,  ii3. 

IlnTKLI.KillES-    (Rue    dos)     SaINTE- 

Cathkhi.ne,  p.  330,  331. 

lliiriîNois  (Le  pont),  ou  pontToun- 
Nois,  p.  .552,  553. 

Hubert  (Robert),  chanoine  de 
Saint-Aiiinan  d'Orléans,  historien 
Orléanais,  p.  500. 

Hubert  (Roger),  notaire  à  Mon- 
targis,  p.  230. 

HuET,  p.  465,  545. 

Hu(irES-CAPET,  roi  de  l'"ranco,  p. 
358,  359. 

HuRAULT  DE  CiiEVERNY,  gouver- 
neur d'Orléans,  p.  195. 

HYPOGÉE-MAiiTYRiiM  des  dunes 
de  Poitiers,  p.  174. 


I 


Ixc.KiuiîCK  DE  Daxrmap.k,  p.  503, 
.507,  511,  512. 

Inguannes,  p.  343. 

IxGRÉ,  p.  547. 

Inscription  de  Genap^vm,  p.  170, 
471,  472,  473,  470. 

Inscriptions  du  diocèse  d'Orléans, 
])ar  Edmond  Michel,  p.  428. 

Instructions  rédigées  pai-  le  Co- 
mité des  travaux  historiques, 
p.  I'm. 


Intendants  d'Orléans,  p.  302. 

ISAÏE,  p.  495. 

Isdes,  p.  520,  533,  536,  546. 

ISLE- Aix -Bœues   (Paix    de    1') , 
p.  338. 

Isr.E  .lorp.DATN  (Seigneuiio   de    1'), 
p.  481. 

IsRAÉt,ITKS,  p.  421. 

Italik,  p.  424.  435. 


J  K 


Jap.in,  p.  121 . 

Jacor    (Alexandre),    p.   122,    2.38, 
2SS,  200,  450. 

Jacoue.min,  huissier  à  la  Sdie-sur- 
le-Bied,  p.  30. 

Jacouks     (Découverte     faite    à    la 
cliapelle  Saint-),  p.  01. 


Jacoues-Cceir  (Hôtel),  à  Bourges, 
p.  .523. 

Jacijues   d'Arc,   frère  de   la   Pu- 
celle,  p.  230,  277,  279. 

.Taiian    (Henri),    membre    corres- 
pondant, sa  mort,  j).  323. 

.Tamre  (Terre  de  la),  p.  528. 


—  GU5  — 


Jansiîmsmi;,  p.  't38,  430,  47i). 

Janvillk  (Eure-et-Loir),  notir.e  par 
M.  Jjoucherde  Molandon,  p.  441, 
4i4,  4i5-i5G,  490,  528. 

Jaiîgeau  (És'lise  Saint-Yuain  de), 
p.  318,  3i3. 

Jargeau,  p.  445,447, 448,449,518. 

JAKity  (Louis),  lit  un  mémoire  de 
M.  l'abljé  Crochet  :  Recherches 
sur  Saint-Paterne  d'Avranches, 
p.  115;  —  dépose  la  Table  du 
YlJe  volume  des  Bulletins,  p. 
172  ;  —  sa  note  sur  les  origines 
deTimpriinerie  à  Orléans,  p. 187, 

—  224,  225,  241  ;  —  lit  une  note 
de  M.  de  Barthélémy  sur  le  col- 
lège de  Champagne  à  Orléans, 
p.  244  ;  —  membre  de  la  Com- 
mission de  la  bibliothèque, p. 2i5; 

—  fait  un  rapport  sur  trois  mé- 
moires, p.  273,  274  ;  —  se  pro- 
pose de  publier  le  catalogue  des 
manuscrits  de  Saint-Benoît  d'a- 
près l'exemplaire  appartenant  à 
la  Bibliothè(fue  publique  d'Or- 
léans, p.  274,  277  ;  —  fait  un 
rapport  sur  le  travail  de  M.  P)a- 
guenault  :  La  Campagne  du  duc 
de  Guise,  p.   280,   —  289,  281  ; 

—  rapport  sur  le  travail  de 
M.  Champion,  instituteur  :  Un 
Manuscrit  de  musique  religieuse 
au  XVII^  siècle,  p.  346  ;  —  ré- 
dige avec  M.  Herluison  le  Cata- 
logue de  l'exposition  faite  dans 
la  salle  des  thèses,  p.  318;  — 
donne  lecture  d'une  note  de  M. 
Davoust  relative  à  des  monnaies 
trouvées  à  Saint- Viatre,  p.  321, 
328;  —  note  sur  des  sépultures 
anciennes  de  Sully-la-Ghapelle, 
p . 341  -344, 377-4!  1 ,  434,  438  ;  — 
membre  de  la  Commission  de  la 
carte  archéologique,  p.  4-94  ;  — 
lit  une  note  sur  Jehan  (Iranchier, 
j).  494,  502,  503  ;  —  notice  sur 
Jehan  Granchier,  p.  515,  —  520, 
535,  544. 

J\i:iiÉc.riTiKi!RY (Amiral),  fait  ai)pel 
au  concours  de  la  Société  pnur 
la  statue  de  Chanzy,  p.  53. 


Jka.n  di:  Beurv,  p.  iO'p,  515,  516, 
517,  521,  .523,  .520. 

Jeax  ok  Creil,  maître  de  l'Œuvre 
de  Saint-Vrain  de  Jargeau, p.  318, 
32  i. 

Jean  d'Orléans,  peintre,  p.  494, 
515  à  526,  535. 

Jeax  d'Orléans,    charpentier,    p. 

520. 

Jeax  d'Oiiléa.ns,  chirurgien,  p.  520. 

Jeax  le  Loriîaix,  canonnier  au 
siège  d'Orléans,  p.  447. 

Jean  (Le  roi),  p.  520. 

Jeanne  d'Arc,  sa  maison  à  Dom- 
remy,  tableau  de  M.  de  Cypierre, 
p.  Oo,  —  22 i,  239,  241  ;  —  ins- 
cription placée  sur  sa  maison  à 
Domremy,  p.  347,  302,  371,  375, 
408,  410,  ill,  il3,  414,  416, 
417  à  425,  429,  436  ;  —  statue 
élevée  à  Janville  en  son  honneur, 
p.  441,  442,  443,  445,  446,  447, 
449  à  455  ;  —  concours  sur  l'hé- 
roïne, p.  493;  —  bibliographie 
des  ouvrages  relatifs  à  la  Pucelle, 
p.  535,  —561. 

Jeaxxk  d'Albret,  p.  323,  340. 

Jeanne  de  {'France,  p.  242. 

Jérôme  (Salnt),  p.  495,  499. 

Jértsalem,  p.  421. 

Jésuites,  p.  438. 

Jeton  de  l'Académie  de  Sainte- 
Croix,  p.   468. 

JoDELLK  (Ktienne),  son  épitaphe 
de  Clément  Marot,  p.  373  ;  — 
({uatrain  sur  Théodore  de  Bèze, 
p.  374. 

JOHANET,  p.  171. 

JOHANNEAU  (Éloy),  p.    463. 

JoLLOis,  p.  329,  330,  332,  343, 
401. 

Jordan,  p.  498. 

JnssE  (Michau),  p.  517. 

Joi'RDAiN  (Ch.),de  l'Institut,  mem- 
bi'o  honoraire,  ses  dons  à  la  So- 


—  Gon  — 


ciété,  p.  221  ; —  sa  mort,  p.  490; 
—  ses  ouvrages,  p.  Wl. 

JouY-EN-PiTHiYERAis  (Objets  gallo- 
romains  trouvés  à),  p.  108,  MO. 

Judith,  p.  421. 

JUGLRTIIÂ,  p.   490. 

Juifs,  p.  421. 


JiijjKN (L'empereur),  ses  thermes, 
p.  455. 

JuLLiOï,  fondeur  de  cloches,  p.  222, 

Justice  (La),  p.  547. 

KoEHiVE  (baron  de),  archéologue, 
membre  correspondant,  sa  mot, 
p.  436. 


Lai!()i;de  (IM^'^i),  évèque  do  P.lois, 
p.  321. 

Laboude  (De),  les  ducs  de  Bour- 
gogne, p.  520,  521. 

Lac.vv]:,  maire  d'Orléans,  président 
d'honneur  de  la  Société,  p.  558. 

La  Chapkm.e  du  Noyer,  p.  222. 

La  Chapelle  Saint-Mesmin,  p. 436, 

542. 
Lacroix,  membre  correspondant, 

p.  239. 

Lafknestrk  (Georges),  p.  43i, 
487. 

LAFERRiKi;E-pKr.ov((;omte.sseDE), 
p.  337. 

La  Hove,  amateur  d'estampes,  p. 
306. 

Lallkman"]!,  oliVo  à  la  Société  son 
Histoire  des  Enfanls  abandon- 
nés, p.  369,  379. 

Lambron,  p.  560. 

La  Mottk-Bi;uvrox,  p.  543. 

JaMotte-des-PiUés,  p.  343. 

La  MOTTE-MAIiNOliAI,    p.  171. 

Lamioli'iie  oe  Colonne,  p.  418. 

Lanfarnau  (Le  sieur  de),  p.  38. 

LAM.Af.KRH':  (De),  directeur  du 
Musée  de  peinture,  p.   560. 

Laxoéxieux  (Mi-''"),  archevêque  de 
Reims,  ji.  'M\. 

Langlois,  graveur  et  mnrchnnd 
d'estampes,  ji.  3116. 


Laon,  p.  520,  522. 

La  Rochetkiuk  (Max.  de),  élu 
vice-président  de  la  Société,  p. 
377,  398. 

La  Saissaïe  (De  la),  membre  de 
l'Institut,  p.  401. 

Lastevrie  (Robert  de),  membre 
du  Comité  des  travaux  histo- 
riques, est  présenté  à  titre  de 
membre  honoraire,  p.  318;  — 
est  élu,  p.  321  ;  —  remercie  la 
Société,  p.  322. 

LAniE.NT  (Église  Salnt-),  à  Flo- 
rence, p.  351. 

Laure.ntiknne  (Bibliothèque),  p. 
347,  3i9,  351,  501,  528. 

Lavallée,  p.  434. 

Lavallière  (M.  he),  demande 
à  être  autorisé  à  l'aire  des  touilles 
dans  la  forêt  de  Russy,p.  21;  — 
l'administration  des  forêts  l'au- 
torise, p.  24. 

Le  Beuche,  docteur  en  ri'niver- 
sité,  p.  301. 

Le  Blanc  (Charles),  auteur  du 
Manuel  de  l'amateur  d'estam- 
pes, p.  307. 

Le  Blanc.  (Edmond),  p.  437,  439. 

Lebload,  marchand  d'estampes, 
p.  306. 

Le  Boctellier  (Hugues),  p.  431. 

Leclère,  p.  4 'il. 

LEcr.Eirr,  p.  52i>. 


—  (107  — 


Lecomte,  ancien  recteur  de  l'Aca- 
démie d'Orléans,  son  travail  sur 
les  hospices,  p.  443. 

Le  Naix  de  Tillemonï,  p.  354, 
501. 

Lenoumant  (François),  annonce 
de  sa  mort,  p.  ïl2  ;  —  allocu- 
tion de  M.  le  président  à  cette 
occasion,  p.  113. 

Léon  XIII  (Le  pape),  p.  424. 

Leouvii.le  (Objets  trouvés  à),  p. 
110,  111. 

Lepeai",  menuisier  à  Chantecoq 
en  1784,  p.  44. 

Le  Roy,  p.  533. 

Lespinasse  (René  de),  p.  543. 

Lesuelt.    (Eustache),    peintre,    p. 

307. 
Le  Tellieh,  p.  307. 

LiiuiLLiER  (R.  P.),  dominicain,  p. 
275. 

Lhuillier  (M.),  ancien  instituteur, 
onVe  au  Musée  historique  une 
brique  provenant  de  Ninive,  p. 
275. 

LiBLiN,  directeur  de  laRevue  d'Al- 
sace, p.  431. 

LiBiii,  auteur  du  détournement  de 
manuscrits  à  la  bibliothèfjue 
d'Orléans,  p.  SS,  89,  117,  3(52, 
498,  528. 

LiBHi  Cauucci,  p.  110.  • 

LiGINIANUS  GllANIUS,  p.    499. 

Lieu  (Abbaye  du),  p.  190,  479. 

LiMBoiiRG(PoL  de),  peintre,  p.  517, 
520. 

Li.NCHAMPs  (Ardennes),  p.  290. 

Lion  Rouge  (La  Maison  du),  p.  216. 

Lji'Haud  (Saint-),  p.  406. 

Lis  (Jean  du),  p.  103,  104. 

Lis  (Pierre  nu),  p.  103. 

LlscH  (.lust),  areliitccfe,  p.  281, 
i04,  413,  i38. 

Liste  dos  membres  de   la   Soriétt' 


archéologique,  p.  201,  272,  387, 
393. 

LiviiK  Rouge  de  Sainte-Croix,  p. 81. 

Livre  de  Raison,  p.  40i5. 

Li\r,!:s  h'iiKURKs,  p.  51(). 

Loii-.E  (La),  p.  285,  286,  303,  354, 
356,  357,  447,  448,  469,  472, 
475,  504,  505. 

Loiret  (Département  du),  p.  540. 

Loiu-KT-CiiKi!,  p.  464,  534. 

LoiSKLEUR  (J.),  ses  articles  sur 
l'ingratitude  de  Charles  VII,  p. 
89;  —  sur  les  larcins  de  Libri, 
p.  117,  125;  —  sur  le  catalogue 
des  manuscrits  de  Saint-Benoît, 
p.  283,  312,  316;  —  otlVe  sa 
brochure  :  L'Université  d'Or- 
léans, p.  379,  —  402,  403,  404, 
412,  413,  415,  416,  434,  437, 
471;  —  sa  note  sur  un  palimp- 
seste, p.  493,  495,  496. 

LoiuN  DE  Chaffin,  ses  dons  à  la 
Société,  p.  278,  379. 

Lorraine  (Le  cardinal  de),  p.  295, 
296,  297. 

Lorraine  (La),  p.  454,  500. 

LoRRis  (Hôtel  de  ville  de),  p.  543. 

LoRY  (Louis  de),  p.  518. 

LoTii  (A.),  p.  492. 

LoiT[N,  auteur  des  Recherches 
sur  Orléans,  p.  28. 

Loris  Ici-  LE  Débonnaire,  p.  358. 

Louis  II,  p.  286. 

Louis  VI,  p.  502. 

LoLis  Vil,  p.  282,  410,  .502. 

Louis  IX,  p.  301,  350,  352,  353, 
354,  356,  504,  505,  506,  508  à 
514. 

Louis  XI,  p.  242. 

Louis  XII,  p.  242,  413,  528. 

Louis  XIV,  p.  301,  303,  307. 

Loris  d'Oim.kans,  p.  411,  421, 
5-2 -2. 

LoiNw.  p.  235. 


—  608  — 


LouR  (EuL;'ène),  offie  à  la  Société 
un  plan  de  lîeaugency  dont  il 
est  l'auteur,  j).  'IIH,  3iG,  379. 

LoURY,  p.  502,  519. 

Louvre  (Musée  du),  p.  434. 

LouzoL'ER  (Loiret),  p.  224,  234, 
235,  236. 

LoYNES  (Famille  de),  p.  541. 

LucE  (Siméon),  membre  de  l'Liy- 
titut,  présenté  au  titre  de  mem- 
bre honoraire,  p. 318  ;  —  est  élu, 
p.  321  ;  —  remercie  la  Société, 
p.   322;   —  auteur    de    Jeanne 


d'Arc  à  Domremy,  p.  iOS,  429, 
45  i. 

Lr.Nh  (l'niversité  de),  p.  493. 

LuTÈCE  (Voie  romaine  de),  p.  470. 

LuYÈuEs,  p.  502,  507,  508,  511, 
512,  513,  514. 

LuYNES  (Duchesse  de),  p.  303. 

Lycée  d'Orléans,  p.  372. 

Lyon,  p.  235,  295,  491. 

Lyphai'.d  (Saint),  patron  de  l'é- 
glise de  Meung,  p.  470,  477, 
478. 


M 


Macaire,  moine  de  Saint-Benoît, 
p.  359. 

Macé  de  Vezixes  (D"e),  p.  103. 

Maçon,  p.  239. 

Mai.ne-et-Loirk  (Mobiles  de),  p. 
453. 

Maître  (M.  l'abbé),  ses  travaux 
d'intérêt  local,  p.  24  ;  —  sa  lettre 
l'elative  à  la  famille  AUeaume; 

—  son  mémoire  sur  Saint-Péra- 
vy-la-Colombe,  p.  239,241,  246, 
277,  283,  409,  438. 

Maîtrises  d'Orléans,  p.  359. 

Malâdrerie  de  Saint-Lazare,  p. 
240. 

Mamers,  p.  280. 

Manassès  II,  évéque  d'Orléans, 
p.  551. 

Mandement  de  Charles  V,  p.  520. 

Manipulus  curatorum,  p.  186, 
443. 

Mans  (Le),  p.  285. 

Mantellikr,  son  portrait,  p.  280, 

—  286,  402,  403,  409;  —  sa 
notice  nécrologique,  p.  538,  5i2, 
.).).),  .)u2. 

Marchand,    oiïre  son  Histoire  de 


Crien  et  ses  seigneurs,  p.  328, 
379,  —  461 . 

Marchand  (André),  gouverneur 
d'Orléans,  p.  404. 

Marche  (Maison  de  la),  p.  .502, 
504,  505. 

Mai'.che  (Comtes  de  la),  p.  356. 

Marcille  (Eudoxe),  directeur  du 
Musée  d'Orléans,  lit  à  la  Sor- 
bonne  une  note  sur  Lavallée, 
secrétaire  général  du  Musée  du 
Louvre  sous  le  premier  empire, 
]).  434;  —  sa  lettre  à  la  Chro- 
nique  des   Arts  relative    à   des 

'  dons  faits  au  Musée  d'Orléans, 
j).  442. 

MAItCILLV-EN-VlLLETTE,  p.  326. 

Marck  (Charlotte  de  la),  p.  296. 

Marc.dussi,  marchand  d'estampes, 
p.  306. 

Marie  de   Médicis,  p.   24i,  277, 

280. 

Marie  d'Orléans  (Princesse),  sa 
statue  de  Jeanne  d'Arc,  p.  453. 

Marie  Stuart,  p.  3 VI. 

Marie-Thérèse,  p.  301. 

Mariette  (Famille),  p.  541. 


()09  — 


3lAi!ii;ri'E,  gi-avcui'  et  iiiiucliaiul 
d'estampes,  p.  306. 

Makix  (Arnoul),  intendant  d'Or- 
léans, p.  302. 

M.VROLLES  (Michel  de),  amateur, 
p.  306. 

Marot  (Clément),  son  épitaphe. 
p.  373,  374. 

Marseillaise  (La),  p.  492. 

Marsy  (M.  de),  directeur  de  la 
Société  française  d'archéoloi;ie, 
p.  346,  430.  " 

Martell.îJnge  (le  P.  Etienne),  ar- 
chitecte, p.  436  ;  —  vue  des  tra- 
vaux de  Sainte-Croix,  p.  442, 
528. 

Martelliékk,  p.  174,  412. 

Martin   (Saint),  statue  en   bois  à 

Fréville,  p.  537. 

Martin-de-la-Mink  (Rue  Saint-), 
p.  28. 

Martin,  p.  285. 

Martin  (Henri),  historien,  p.  286, 

287. 

Martuoi  (La  place  du),  p.  329, 
331. 

Maspkro,  professeur  au  collège 
de  France,  p.  492. 

Massacre  des  clercs  à  Orléans, 
p.  501  à  514. 

Massava  (Mesve),  p.  469,  472,  473. 

Massénat,  associé  correspondant, 
p.  227. 

Masson  (Antoine),  graveur,  p.  519. 

Mathieu  Paiîis,  chroniqueur,  p. 
351,  357. 

Mallde  (R.  de),  lauréat  de  l'Aca- 
démie française,  p.  242;  —  ses 
dons  à  la  Société,  p.  379,  487, 
488,  —  492,  527,  528. 

Mauriacus  (Campus),  p.  529. 

:\rAVKs  (Loir-et-Cher),  p.  303. 

Ma/ai!1.\  (Le  cardinal),  p.  303,  307, 
316. 


Mkhaii.lk.s  trouvées  à  Clievilly, 
Saint-Aignan-des-Gués,  Viglain, 
Isdes,  p.  224,  530,  532. 

MÉDicis  (Les),  p.  351,  352,  353. 

Mellkijaude  (L'abbé),  son  tom- 
beau, p.  i3(). 

Melleuay   (Eure-et-Loir),  p.  490. 

Mémoire  sur  les  bronzes  de  Neu- 
vy-en-SuUias,  p.  .559. 

MÉMOir.K  sur  les  denrées  et  mar- 
chandises d'Orléans,  p.  559. 

Mémoires  adressés  pour  le  con- 
cours de  1885,  p.  273,  278. 

Menars  (Loir-et-Cher),  p.  301, 
302,  303. 

Mer  (Loir-et-Cher),  p.  303. 

Mkrault  (L'abbé),  p.  442. 

Merinville  (Loiret),  p.  229. 

Meui.et  (Lucien),    sa   note  sur  les 
chevaliers  de  Papeguay,  p.  411. 
Mery  (Dom),  p.  291. 
Meschinet  de  Rociiemond,  p.  105. 

Meslaud  (Église  de),  Loir-et-Cher, 
p.  534. 

Mesmin  (Saint-),  p.  338. 

Mesve,  p.  469,  472,  473. 

Metais  (L'abbé),  curé  de  Saint- 
Rhnay,  p.  411  ;  —  offre  son  tia- 
vail  sur  les  pèleilnages  de  la 
Sainte-Larme  de  Vendôme,  p. 
412. 

Métiers  et  Coupokations  de  la 
ville  de  Pai'is,  par  R.  de  Lespi- 
nasse,  p.  543. 

Metz  (Ville  de),  p.  415. 

Meulant,  p.  285,  508,  514. 

Meuno-sur-Loire,  fouilles  dans 
l'éiilise,  p.  406,  476,  477,  —  447, 
450. 

Mez/ofanik  (Le  colonel),  p.  463. 

Michel  (Edmond),  ollVe  sa  bro- 
chure sur  les  .\udian,  p.  221  , 
—  adresse  la  copie  d'une  ins- 
crij)tion  caiiipaDairc  relevée  à  la 


—  GIO  — 


Cli.ilH'lle-du-N'ovci-,  |).  222.  2-2:), 
22C),  232,  234,  -135,  230  ;  —  an- 
nonce de  sa  moit  et  notice  né- 
crologique sur  ce  savant,  par 
.M.  Tranchau,  président,  p.  427, 
428^  '.29,  —  535. 

MiCIlELET,   p.  "454. 
MlCHELET-FlLLEUl.,  p.    104. 

MiciiiKLi,  p.  340, 

MiCQiKAU  (Jean-Louis),  jirofesscur 
à  Orléans,  auteur  d'uni;  Uéponse 
à  Gentien  Hervet  et  do  divers 
autres  ouvrages,  p.  295,  296, 
297,  298. 

.MiCY,  p.  358,  359,  459,  470. 

MiGNARL),  peintre,  p.  307. 

MiGNE  (Collection),  p.  314. 

MtLS.vND,  plan  d'une  bibliothèque 
départementale,  p.  439. 

MiNc.uv,  p.  230. 

MiNiMKs  d'Orléans  (Clouvent  des), 
p.  407,  467,  408,  546. 

MiNisTi'.E  de  l'Instruction  publique, 
p.  528,  539. 

Mmoiii  (Le)  de  saint  Augustin 
(Manuscrit  du),  p.  238. 

MmON  (Famille),  p.  540,  541. 

Molière,  p.  413. 

MoMMOLENUS  (S.VNCTUS),  abbé  de 

Fleurv  (Reliquaire  de),  p.  238, 

-  414. 

Monasticon  gallicanum  de  don 
(Jermain,  p.  225,  230  à  233. 

Monnaies  (Découvertes  de),  à 
Courbanton,  Tournoisie,  etc., 
p.  244,  'IM,  248,  280,  281,  284 
à  287,  308  à  311. 

MoNSTnub  (De),  p.  339. 

MONTAIiUZ.VHD,  p.  547. 

MoNTAiOLON  (A.  de),  critique  d'art, 
p.  .521 . 

MoNTAiic.is  (Ville  de),  p.  23'i.,  230, 
102,500,  .510. 


.\k).NrAtiiON  (De),  p.  305. 

MoNïEspAN  (Louis-Antoine  deCîoii- 
drin,  marquis  de),  ji.   197. 

]MoNTFAUCON    (Gibct  dc),    p.    440. 

MoNTMonENGY  (Connétable  de),  p. 
340. 

MONTPIPEAU,  p.  447. 

MoNTRiEUX  (Loir-et-Cher),  p.  284. 

310NTK0CHER  (Guy  de),  p.  443. 

Monuments  du  Gàtinais,  par  Ed- 
mond Michel,  p.  225,  220,  232. 

]\IoREAi;  (Frédéric),  auteur  des 
Fouilles  de  Caranda,  p.  530. 

MoREAU,  instituteur  à  Chuelles, 
adresse  copie  de  l'acte  d'inhu- 
mation de  la  mère  de  Girodet, 
p.  536,  538,  549,  —  541,  549- 
555,  551. 

MoiiEL   Fatio,  don   à    la   Société, 

p.  380. 
MonEL,la  Champagne  souterraine, 

p.  534. 

MORIN  (Don),  sur  la  seigneurie  de 
Courtemaux,  p.  .35. 

MoRiNS  (Objets  appartenant  à  la 
tribu  des)  trouvés  à  Yèvrc-le- 
Châtel,  p.  19,  20. 

Mort  (La)  aux  Juifs,  p.  .37. 

MoRTEMART  (Duchesse  de),  p.  303. 

Mosaïque  de  Verdes,  p.  464, 

MouuNS,  p.  491,  533. 

MouLi.iÉ  (L'abbé),  offre  sa  bro- 
chure sur  M.  Mérault,  p.  442. 

Musée  Britannique,  p.  535. 

MusÉK  Historique  d'Orléans,  p. 
224,  400,  442,  444,  540,  5(i0. 

Mu-sique  (La)  dans  l'Orléanais,  p. 
3.58,  359,  360,  361,  528. 

Myrmidons,  p.  421. 

Mv.sTKiiK  du  siège  d'Orléans,  p.  282. 

Mystères  joués  à  Orléans  et  à 
Saint-Benoît,  \>.  300. 


ull 


N 


N.VBP.USKA  (Société  américaine  de), 
p.  439. 

NAJîUCHODOxosor.,  p.  420. 

Nantes  (Congrès  de),  p.  430. 

Naîjteuil (Robert),  graveur,p.  307. 

Naples,  p.  540. 

Nemours,  p.  448. 

Nérac  (Conférences  de),  p.  482. 

Néris,  p.  528. 

Nesle  (Hôtel  de),  p.  521. 

Nesroch,  p.  275. 

Neustrie  (La),  p.  28(5,  287. 

Neuve  (Rue),  p.  24G. 

Xeuvy-ex-Sullias  (Bronzes  anti- 
ques trouvés  à),  p.  474,  —  559, 
5G0. 

Nevei'.s  (Musée  lapidaire  de),  p. 473. 

Nicolas,  abbé  de  la  Cour-Dieu, 
p.  507. 


Nièvre  (Département  de  la),  p.  472. 

NiMouRVs  (Bois  des),  à  Marcillv, 
p.  320. 

NiNiVK,  p.  275. 

Nivernais,  p.  540. 

NoGUET  (Pierre),  loue  en  17.50  la 
recette  de  la  seigneurie  de  Cour- 
temaux,  p.  35, 

Noël  de  Blois,  p.  539. 

Normands  (Les),  p.  28(5. 

Normandie,  p.  302,  448,  466. 

NouEL  (E.),  professeur  au  lycée 
de  Vendôme,  p.  41 1. 

NouRRis.soN  (La  Mère),  dite  de 
Jésus,  prieure  du  couvent  des 
Ursulines  de  Saint-Charles,  i). 
438,  439. 

Noyers  (Rue  des),  p.  246. 

NoziEux  (Loir-et-Cher),  p.  302, 
303. 


0 


OcTAVius,  p.  498. 

OiMPurrs  (Découverte  à),   p.  175. 

OiNviLLE  (Eure-et-Loir),  p.  490. 

Olive  r,  p.  401,  547. 

Omont,  p.  124,  498. 

Ordonnances  des  rois  de  Franco, 
p.  538. 

Orléanais,  p.  31,  32,  33,  230, 
447,  448,456,  .502,505,510,  511, 
512,  513,  519,  520,  521,  522, 
523,    524,   525,  526. 

Orléanais  (Journal  l'),  p.  460. 

Orléans,  p.  273,  274,  275,  276, 
277,   28'i,    285,   '.'86,    289,   295, 


301,    319,  320,  321,  322, 

326,   337,  340,  341,  3i3, 

349,  352,   354,  355,  356, 

358,    359,  360,  361,  3()2, 

430,  443,   4i4,  ii7,  449, 

453,    454,   455,  458,  459, 

470,  472,   473,  494,  496, 

498,   501,   502,  503,  504, 

507,  508,   509,  510,  511, 

513,  514,    519,  520,  521, 
523,  524,  525,  526. 

Orléans  (Duc  d'),  p.  459. 

(Jrléans  (Administration  mi 
pale  d'),  p.  4(J3,  465. 

Orléans  (Siège  d'),  p.  419. 

Oi!ME-Ai  -r.i;i:r\  (L'),  p.  517, 


323, 
347, 
357, 
401 , 
450, 
466, 
497, 
505, 
512, 
522 


inici- 


>I8. 


—  012 


Ui;.Mi:-J)i>-Pii.M>L'.s,  p.  .Wi,  05^5. 

OlïMK  DE  MlLlSEMtE,    p.    552,  553. 
OSMii.NT,   [).  2!)0. 
OUTAKVILLE,  p.  547. 


OLViiAiiE.s  uflcits   à    la  Société,  p. 
135,  252  ù  200,  572  à  575. 

OzoN  (Famille),  )).  :'.7,  38. 


Palais  ducal  de  Bourges,  p.  527. 

Paléographie  de  Natalis  de 
Wailly,  p.  437. 

Paléogr.vpiiie  dos    Classiques  la- 
tins, p.  490. 
Pallmpseste,  p. 493,  495, 496, 497. 
Palustre,  p.  185. 
Panthéon,  p.  434. 

Paris,  p.  235,  236,  282,  .301,  303, 
3.55,  356,  413,  427,  448,  455, 
458,  459,  466,  495,  497,  506, 
519,  520,  .521,522,  526. 

Paris  (Louis),  p.  282. 

Paris  (Mathieu),  p.  .501,  502,  504, 

505,  509. 
Parisiens,  p.  520,  521,  522. 
Parisis  (Porte),  p.  28. 

Parlements  (Les)  de  Paris  et  de 
France,  p.  301,  302. 

Parseval  (Charles  m;),  p.  l'.li>. 

Pasteur,  p.  430. 

Patay  (DO,  P-  13;— don  à  la 
Société,  p.  222;  —  donn(>  sa  dé- 
mission de  membre  du  concours, 
p.  279,  —  346,  438,  443  ;  — 
membre  de  la  Commission  de 
la   carte  archéologique,  p.  494. 

P.vtay  (La  journée  do),  p.  445. 

Patay,  p.  449,  450,  453. 

Paterne  (Saint-),  p.  172. 

Patron  (L'abbé),  prononce  le  i)a- 
négyrique  de  Jeanne  d'Arc  à 
ÎJomremy,  p.  101. 

Pâme,  p.  173. 

P.\YS    MESSIN,   }).  302. 


Peguin  (Jean),  p.  518. 
Peigné-Delagouivt,  p.  2.30. 

Peintres  desXIV"  au  XIX"  siècles, 
p.  415. 

Pelletier  (Le  chanoine  Victor), 
remet  aux  archives  des  docu- 
ments pour  la  bibliographie  or- 
léanaise,  p.  18,  402. 

Pellieux,  p.  278. 

Penthésilée,  p.  421. 

Pépinières  d'Orléans,  p.  4'.K). 

Péravy-  (Saint-)  la-Columre,  p. 
528. 

Pereira,  préfet  du  Loiret,  p.  559. 

Pei!I(;(iis,  député  de  l'Indre,  offi'e 
un  volume  à  la  Société,  p.  324, 
380. 

Perot  (Francis),  associé  corres- 
pondant, envoie  un  silex,  p.  108, 

—  175,  176;  —  sa  communica- 
tion sur  la  nécropole  de  Ce  (Al- 
lier), p.  181;  —  ses  dons  à  la 
Société,  p.  238,  243,  380,  415  ; 

—  note  sur  un  envoi  de  poudres 
de   Moulins   à  Orléans,   p.  490, 

—  528,  533  ;  —  note  sur  des  anti- 
quités trouvées  à  Isdes,  Erce- 
ville,  IJoulay,  p.  536,  546-549. 

Perpignan,  p.  540. 

Pertz,  p.  495,  498. 

Petit-Citeaux  (Le),  p.  528. 

Petite-Dieu  (La),  p.  343,  .344. 

Pktit-Semon VILLE,  bibliothécaire, 
p.  123. 

Peutin(;ei;  (Carte  di'),  p-  469,  472. 


613  — 


Philippe  II,  p.  340,  350,  455,  502, 
503,  551,  552. 

Philippe  III,  p,  44G. 

Philippe-le-Bel,  p.  352. 

Philippe-de-Grève,  chancelier  de 
l'Église  de  Paris  au  XIII^  siècle, 
p.  353. 

Philipponet,  p.  343. 

PiBRAC  (Château  de),  p.  25,  407, 
481 ,  482. 

PiBP.AC  (Comte  Anatole  de),  notice 
nécrologique  par  M.  Tranchau, 
président,  p.  405-408  ;  —  notice 
biographique,  par  M.  Boucher 
de  Molandon,  p.  457,  —  484;  — 
son  portrait,  p.  435,  —  490. 

PiBRAC  (Famille  de),  p.  438,  443, 
458,  459,  460,  482. 

Picardie  (Étudiants  de  la  nation 
de,  p.  226,  —  410. 

Picot  (Georges),  membre  de  l'Ins- 
titut, préside  comme  président 
d'honneur  la  séance  du  9  mars 
1883,  p.  20;  —  expose  le  projet 
du  Comité  des  travaux  histo- 
riques, p.  21-22;  —  offre  sa 
brochure  :  LeBépôt  légal,]}. 'M; 
—  est  élu  membre  honoi'aire, 
p.  45  ;  —  éditeur  des  ordonnances 
des  rois  de  France  à  partir  de 
François  I^'-,  p.  437,—  488,  538. 

Pie  IX  (Bref  adressé  par  S.  S.)  à 

M.  le  comte  de  Pibrac,  p.  479, 

480. 
Pierre  de  la  Brosse,  chambellan 

de  Philippe  III,  p.  446. 
Pierre-Lentin     (Église     Saint-), 

p.  29. 

PlERRE-LE-PUELLIER      (SAINT-),    à 

Bourges,  p.  .524. 
PiERRY  (Marne),  p.  538. 
PiLLON  (Ernest),  p.  402. 
PiTAN,  doyen  du  Gâtinais,  p.  42. 

PiTHiviERS  (Loirot),  p.   343,    347, 
536,  539,551,  552,  .553. 

PlTHIVIERS-LE-VlEIL,  p.  20,  4.38. 
BULLETIN  NO  131. 


PiTHOU  (Pierre),  p.  481. 

Planches  hors  texte  :  Pot  trouvé 
dans  la  dr-molition  de  la  cha- 
pelle Saint -Jacques,  entre  les 
pages  90  et  91.  ~  Peintures 
murales  du  grand  cimetière, 
entre  les  pages  120  et  127.  — 
Nécropole  de  Ce,  Furca  œrum- 
na,  entre  les  pages  180  et  181. 

—  Bas-relief  de  la  rue  du  Poi- 
rier, en  regard  de  la  page  201 . 

—  Plan  et  coupe  d'une  cave  d'une 
maison  sise  rue  des  Hôteller-ies, 
entre  les  pages  210  et  217.  —  La 
tour  du  Ileaume,  d"api-ès  le  plan 
censier  conservé  aux  archives 
du  Loiret,  entre  les  pages  332  et 
333.  —  Notation  musicale  d'une 
cantilène  du  XIII^  siècle  trouvée 
par  M.  Léopold  Delisle,  entre 
les  pages  356  et  .357.  —  Signes 
conventionnels  pour  la  carte  ar- 
chéologique du  Loiret,  entre  les 
pages  .562  et  563. 

Plantin  (Musée),  à  Anvers,  p. 535. 

Pr.iQUE  (Dr),  offre  une  brochure  à 
la  Société,  p.  380. 

Ploix  (Charles),  auteur  d'un  tra- 
vail sur  les  Mythes  de  Kronos  et 
de  Psyché,  p.  4S4. 

Poinville,  p.  502. 

Poirier,  instituteur,  p.  537. 

Poitiers,  p.  418,  420,  430  ;  —  ba- 
taille de  Poitiers,  p.  451. 

Poitou  (Cimetières  mérovingiens 
du),  p.  543. 

POLLUCHE,  p.  210. 

POLYBIBLION,  p.  492. 

Pommier  (A.),  élu  trésorier,  p.  543. 

Pompée,  p.  499. 

Pons-Renepont,  p.  460. 

PoNT-EuxiN,  p.  496. 

Pont-Levoy,  p.  74. 

PoPHAM  (.lean),  p.  440. 

Porcher  (M.  l'abbé),  chanoine 
honoraire,  secrétaire  <le  M-""  La- 

42 


borde,  évêque  de  Blois,  est  pré- 
senté comme  associé  correspon- 
dant, 3 '(G;  —  est  élu,  p.  377; 
—  don  à  lii  Société,  p.  415. 

PoTHiEH    (Robert-Joseph),     juris- 
consulte, p.  222. 

PoTTiER  (M.  le  chanoine),  p.  281. 

Poulet  (Jean),  p.   507,  510,  514, 
512,  513. 

Poussin  (Nicolas),  pentre,  p.  307. 

PouTiL  (Château  du),  p.  222. 

Pou  Y,  p.  307. 

PF.ÉfECTur.E  du  Loiret,  p.  558. 

PfîÉFEf  de  Loir-et-Cher,  p.  543. 

Préfet  de  la  Seine,  fait   don   de 
volumes  à  la  Société,  p.  543. 

Prej-l\i  (Le  chanoine)    de   Pavie, 
p.  487,  489. 


014  — 

Pressigny  (Le  Grand),  p.  546. 

Prévost  (L'abbé),  curé  de  Germi- 
gny-des-Pi-és,  est  présenté  au 
titre  de  membre  correspondant, 
p.  534  ;  —  est  élu,  p.  543. 

Pria  M,  p.  421. 

Progédup.e  politique  du  règne  de 
Louis  Ml,  p.  528. 

Programme  du  Congrès  des  socié- 
tés savantes  à  'a  Sorbonne  et  cir- 
culaire de  M.  le  ministre  de  l'Ins- 
truction publique,  p.  249  à  252. 

Proqueau  (P.),  prêtre,  p.  235. 

Prouste.vu  (Guillaume),  fondateur 
de  la  bibliothèque  d'Orléans, 
p.  294,  301. 

Puisard,  p.  538. 

Puits  funéraire  de  Genabum,  par 
L.  Dumuys,  p.  400. 


Q 


QUENTOVIC,  p.  285. 

QuESNEL,  dessinateur,  p.  300. 

Q  u  EST  10  N  N  A I H  E  archéologique 
adressé  aux  membres,  aux  curés, 
aux  maires  et  instituteurs,  p.  563- 
571. 


QuEviLLON  (Fernand),  chef  de  ba- 
tail'on,  p.  443  ;  —  pose  sa  can- 
didature, p.  539,  540. 

QuicHERAT  (Jules),  p.  193,  423, 
448,  454,  406,  467. 


R 


Rabelais,  p.  548. 

Rabsacès,  p.  275. 

Radulfus,   professeur,  p.  21. 

Raguknet  DE  Saint-Albin  (Octave), 
ollrc  sabrochure  sur  J.-E.  Vaslin, 
p.  380;  —  membre  du  jury 
chargé  d'examiner  les  mémoires 
présentés  au  concours  de  1885, 
p.  246. 

Raimreut  (J.-S.),  prêtre,  p.  222, 

Ralncy  (De),  notaire  au  Cliâtelet 
de  Paris,  p.  235. 


Ramé  (Alfred),  p.  21,  430. 

Rameston  (Thomas  de),  chevalier 
anglais,  p.  448,  449. 

RAMO1.U,  p.  322,  333. 

Ramsès  II,  p.  492. 

llA.NKE  (L.),  n.  492. 

Raoul    Tortajre,     professeur    à 
Stiinî-BenoîNsu'-Loire,   p.  21. 

RAOU'Ef  d'0rléa»7s,   p.   520,527. 

Rapport  du  Pré."et  du  Loiret  au 
Conseil  général,  p.  542. 


—  615  — 


Rastadt  (Congrès  de),  p.  488. 

FiATOU  s  ^Paul»,  comniunique  une 
Jeitre  de  Mb''  d'Elbène,  évèque 
d'Oi  lésps,  p.  4C8,  440. 

R/ucounT,  p.  293. 

Raymond  de  Mar^utl,  p.  36. 

Recuk'L  des  o^dormances  des  ro^'s 
de  Fi'an^e,  p.  22. 

Rfcis')BES  paro'ssi?ux  d'Or'éans, 
p.  5/:2 

B"g'>^i,vm  ve'eiii's  de  Pbl^iope- 
Augot^ie.  p.  551. 

RcGNAua,    chef    dei    No  mands,      RocHEir'a.Tenfe'r'à    Gien 

P-  ^^•'-  XViTe  siècle,  p.  229,  230. 

Rejm.î  (Ville  de^,  p.  235,  205  2%, 


ROCERT-LE-Pl£UX,  p.  358,  359. 

Robert  (Ulysse),  p.  521. 

RoBicnoN  (Prix),  décerné  à  M.  Ed- 
mond Michel,  p.  428. 

RocHAMBEAU  (Marquis  de),  p.  411. 

Roche  (Bois  de  la),  p.  550. 

RocHEPLATTE  (Le  comte  de),  maire 
d'Orléans,  p.  96. 

Rocher   (L'abbé),   aumônier    des 
prisons,  p.  ^96. 

RoCHTTERIE    (M.    DE    LA),    p.    411, 

my'ntenu  vice-président. 

au 


2n,  419, 453, 49 

Penaud  de  Pe^une,  p.  502. 

Renauotv  (L'abbé),  supé'eur  du 
Pe.'t  Sémna'>e  de  Sa'oie-C'oix, 
T).  407. 

R?N'Ea  (Léon),  raerrbi-e  de  l"jo„t'- 
tul,  sa  morfj  p.  323,  —  400;  — 

Revue  d'Alsacî,  p.  431. 

Re\ue  cnr.  (QUE,  p.  434. 

Revue  dg  l'Art  chrétign.  p.  4^3, 
442. 

R^^UE  DE  L'HiSlOIRE  DES  PELI- 
GONf;  p.  434. 

Revue  de  la  Soc(été  d'histoire 

DiP>  0MA"iQUE,  p.  488. 

Revue  des  Socjétés  lavantes, 
p.  406. 

Rkhelet,  auieuv  du  D'ctionnaire, 
p.  28. 

Richelieu  (Le  cardinal  de),  p.  302. 

Richou,  T.'o.ilé  des  archivs  pu- 
bliques, p.  324. 

Risus  (Le  dieu),  terre  cuite,  p. 490. 

R'ViÈRE,  notaire  à  Bou^-ges,  p.  524. 

Rivi^BE  (Edme),  ifctaur  de  l'Un»- 
ve-sifé  d'Orléans,  p.  3C3,  301. 

RiviÈf'.E  (Edmond),  éiud'ant  en 
droit  en  l'Univers-té,  sa  thèse  de 
docteur,  p.  299,  —  306. 


Rohan  (Le  cardinal  de),  p.  306. 

RoLLON,  duc  de  Normandie,  p. 
286. 

Romains  (Les),  p.  4û4. 

PoMAN  DE  :  A  Rose  (Le),  p.  275. 

RoMAN/A  (La),  p.  377. 

Ro.v>^:,  p.  3.-3,  362,  371,  417,  418, 
419,   420,  4>:^,  437,  459,  496. 

Bom'e  (Isabelle),  mère  de  Jeanne 
d'Arc,  p.  lOo. 

RomorantjN,  p.  5."!9. 

POTH,    r).    493. 

Roues,   410,  416,  454,  455,  474 

Poucet  de  l'Isle,  p.  402. 

BouLLtN  (A.),  p.  235. 

Rous-^EAU  (Sylvain),  p.  276. 

Ilov  vLou^-.),  maî-re  jardinier  à 
Orléans,  p.  490. 

Royale  (Rue),  p.  331. 

RovE,  p.  433. 

RoYS  (Masure  aux),  lieu  dit,  p.  518. 

RuBLi  (uc),  son  Hi'^toire  de  Jeanne 
d'Albret,  p.  323,  3F.7,  340. 

Rués  (Le.s),  p.  502. 

Ruelle  (E.),  auieur  d'une  Bihlio- 
(jraphie  des  Gaules,  p.  434, 
437. 

Ruet,  p  -liste  yraveur,  p.  528,  542. 


—  616  — 


Sacké-Cœuu  d'Orléans  (Couvent 
du),  p.  240. 

Sainsot  (L'abbé),  élu  associé  cor- 
respondant, rcraercie  la  Société, 
p.  13;  —  rend  compte  dans  le 
Bulletin  d'Eure-et-Loir  du  tome 
XIX  des  Mémoires  de  la  Société 
d'archéologie  de  l'Orléanais,  p. 
374. 

Sai.nt-Aignan-I)ES--Gués  (  Décou- 
verte archéologique  à),  p.  529. 

Saint-Avit  (Gartulaire  de),  p.  360, 

Saint-Bknoît-suu-Loire,  p.  281, 
283,  358,  359,  360,  362,  438, 
439,  459,  461,  462,  463,  543. 

Saint-Charles  (Couvent  de),  p. 
439,  400. 

Sainte-Beuve,  traité  de  théologie 
manuscrit,  p.  292. 

Sainte-Catherine  (Éghse),  p.  444. 

Sainte-Chapelle  de  Bourges,  p. 
523,  524,  525. 

Sainte-Croix,  cathédrale  d'Or- 
léans, p.  354,  355,  357,  442, 
502,  503,  506,  509,  510,  511, 
512,  513,  514,  528. 

Sainte-Croix  (Ancien  cloître),  p. 
27. 

Saint-Dié-sur-Loire,  p.  302. 

Saint-Esprit  (Ordre  du),  p.  195. 

Sainte-Geneviève  (Bibliothèque), 
p.  434. 

Saint-Geoi-.gls  i»i:  Rex  (Poitou), 
découverte  d'une  tombe),  p.  273. 

SAINT-GERMAIN-EN-LA"i'E,  p.   535. 

Saint-Germain-des-Prés  (Abbaye) 
p.  236,  315. 

Saint-Guilhem  (Mi"e  (In),  reli- 
gieuse, 452. 

Saint-Jean-le-Blanc,  p.  439. 


S.UNT- Joseph  (Œuvre  de),  p.  545. 
Saint-Loup,  p.  36,  42. 
Sainte-Marie  de  Blois   (Chapelle), 

p.  543. 
Saint-Martin-de-la-Mine    (Rue), 

p.  29. 
Saint-Martin-sur-Horey,  p.  235. 

Saint-Matiiurin  (Chemin  de),   p. 

553. 
Saint-Michel  (Église),  p.  29. 
Saint-Omer,  p.  492. 
Saint-P.\ul,  p.  331. 
Saint-Péravy-la-Colomre,  p.  239, 

241,  246,  283,  409,  549. 

Saint-Pétersrourg,  p.  436. 

Saint-Pierre  (Prieuré  de),  p. 552, 

553. 
Saint-Pierre  (Église),  p.  331. 

Saint-Pierre-Empont  (Église),  p. 
29,  439. 

Saint  PoL  ue  Léon  (Vie   de),  p. 

.528. 
Saint-Samson  (Tour  de),   p.  330, 

331,  332. 

Saint-Sébastien,  p.  463. 

Saint-Secondin  (Loir-et-Cher),  p. 
542. 

Saint-Sigismond,  p.  447. 

Saint-Simon  (Le  duc  de),  son  opi- 
nion sur  le  marquis  Charron  de 
Menars.  p.  306. 

Sainville  (Beauce),  p.  452. 

Salimbène  (Le  frère),  chroni- 
queur, p.  352. 

Salisbury,  p.  446,  447,  450. 

Salle  des  thèses,  p.  225,  281, 
299,  375,  443,  494,  497,  498, 
499,  559. 


-  617  — 


Salluste,  p.  493,  495,  496. 

Santeau   (Loiret),    p.    243,    247, 
248. 

Santeuil,  poète,  p.  303,  304. 

Sanxay,  p.  169, 184, 185,  192,  241. 

Saosne,  p.  286. 

Sarcophages  chrétiens  et  païens, 
p.  404,  437,  439. 

Sargon,  p.  275. 

Sarrazar,  p.  275. 

Saumery  (Hôtel),  à  Blois,  303. 

S.VUSSAYE  (L.  DE  LA),  p.  285. 


membre  correspondant,  p.  239  ; 
-  est  élu,  p.  277,  278. 

SiPJERRE,  t^ouverneur  d'Orléans, 
sa  lettre  à  Catherine  de  Médicis, 
p.  338,  340. 

Société  archéologique  du  Vendô- 
mois,  p.  411 . 

Sociétés  savantes  à  la  Sorbonne, 
p.  403,  413,  478,  493. 

Sociétés  savantes  d'Orléans,  p. 
441,  540. 

Société  archéologique  de  l'Or- 
léanais, p.  466,  473,  480,  50-1, 
557,  558. 


^"p."  45a  °''^^'   ''^''*''"'  ''"^'''''      Sociétés    savantes   de   Paris,    p 


Scandinaves  (Etudiants),  p.  63. 

Secret.un  (Rue),   à  Bourses,    p. 
524. 

Sedan,  p.  296. 

Séminaire  de  La  Chapelle  Saint- 
Mesmin,  p.  436. 

Séminaires  d'Orléans,  p.  448. 

Semoi  (Rue  de),  p.  28. 

Senlis,  p.  562. 

Sennacherib,  p.  275. 

Sennely,  p.  412. 

Senonais  (Coutumes  du),  p.  439. 

Sens  (Ville  de),  p.  235,  343,  551. 

Sentence   du  bailli    de   Vouzon, 
p.  209. 

Septier    (L'abbé),    p.    121,   123, 
238,  292,  293,  294. 

Sépultures  gauloises,  p.  407. 

Sertorius,  p.  499. 

Servilius  Isauricus,  p.  499. 

Sesostris,  p.  492. 

Seurrat  (Famille),  p.  541. 

SiGiSMOND,  empereur,  p.  419. 

Silex  taillés,  p.  546,  547. 

Simon  d'Orléans,   peintre,  p.  520. 

Simon  (Gabriel),  président  du  tribu- 
nal à  Gien,  présenté  au  titre  de 

BULLETIN  N°  131. 


539,  544. 

Société  des  Antiquaires  de  France, 
p.  437,  480. 

Société  de  l'Histoire  de  France, 
p.  347,  349,  350,  351. 

Société  d'Émulation  des  Vosges, 
p.  183. 

Société  Française  d'Archéologie, 
p.  430,  470. 

Société  d'Archéologie  Lorraine, 
p.  411. 

Société  dunoise,  p.  282,  318. 

Société  des  Amis  des  Sciences, 
p.  430. 

Société  des  Antiquaires  de  Picar- 
die, p.  415,  432. 

Société  archéologique  de  Tou- 
louse, p.  482. 

Société  des  Sciences  d'Orléans, 
p.  372,  463,  464,  471,  480,  487. 

Sociétés  correspondantes  (Liste 
des),  p.  394-397,  575-580. 

Soiiier  (Jean),  p.  518. 

SoissoNS,  p.  285. 

Sologne,  p.  539. 

Sorbonne,  p.  403,  406,  413,  491, 
555  ;  —  réunion  des  sociétés  sa- 
vantes, p.  431,  477,  479. 

Sorel  (Alexandre),  président  du 
tribunal  de   Gompiègne,  offre  à 

42* 


618 


la  Société  sa  brochure  sur  Jeanne 
d'Arc  à  Domremy,  p.  442  ;  — 
est  présenté  au  titre  de  membre 
correspondant,  p.  443;  —  est 
élu,  p.  543. 

Soudant,  p.  518. 

SOUDAY,  p.  411. 

Stanislas  (Collège),  p.  372. 

Stein  (Henri),  secrétaire  de  la  So- 
ciété archéologique  et  historique 
du  Gâtinais,  sa  note  sur  Jean 
Godefroy,  p.  190  —  ses  commu- 
nications relatives  à  la  famille 
de  Jeanne  d'Arc,  p.  239  ;  —  est 
élu  membre  correspondant,  p. 
240;  —  lecture  de  son  travail 
sur  les  préparatifs  faits  à  Char- 
tres en  1608   pour   l'entrée  de 


Marie  de  Médicis,  p.  244,  — 
277,  280;  est  nommé  officier 
d'académie,  \>.  433  ;  —  auteur 
d'une  bibliographie  relative  à 
Jeanne  d'Arc,  p.  488;  —  ses 
dons  à  la  Société,  p.  535. 

Stenay,  p.  488. 

Stevenson  (J.),  p.  446. 

Stockolm  (Académie   royale  de), 
p.  416. 

SuÈvr.ES  (Loir-et-Cher),  p.  303. 

SuFFOLK,  capitaine  anglais,  p.  447, 

450. 
Sully,  p.  529,  533. 

Sully-la-Chapelle,  p.  342,  344, 

502. 
Sl'riano,  p.  340. 


Tanneiiy  (Paul),  p.  487. 

Templier  (Etienne),  son  livre  sur 
Germain  de  Ganay,  évêque  d'Or- 
léans, p.  371. 

Tertre  (Le),  commune  de  Cour- 
banton  (Loir-et-Cher),  décou- 
vertes de  monnaies,  p.  285. 

Testimonia  s.  Gregorii,  p.  119. 

TiiELiA,  ses  dons  au  Musée  histo- 
rique, p.  540. 

Théodulphe,  évêque  d'Orléans,  p. 
349,  358. 

Taules  des  mémoires  et  des  bul- 
letins de  la  Société,  p.  537. 

Taille  (De  la),  doyen  du  chapitre 
d'Orléans,  p.  552. 

Taillebois  (Nicolas  et  Catherine), 
p.  207. 

Talbert  (Adam),  p.  508,  514. 

Talhot,  général  anglais,  p.  448, 
449,  450. 

Tamizet  de  Larroque,  élu  membre 
honoraire,  p.  45,  —  223;  —  ses 


dons  à  la  Société,  p.  224  ;  — 
lauréat  de  l'Académie  française, 
p.  242. 

Thermes  (Le  maréchal  de),  p.  340. 

Thèse  de  droit  (Une),  note  par 
M.  Tranchau,  p.  299,  306. 

Thevet  (André),  p.  411. 

Thillier,  élu  trésorier,  p.  16,  115; 
—  fait  don  à  la  Société  d'un 
titre  du  XYI*  siècle,  p.  223, 
225  ;  —  membre  du  jury  chargé 
d'examiner  les  travaux  du  con- 
cours de  1885,  p.  246  ;  —  rend 
les  comptes  de  l'exercice  1884, 
p.  276,  -  318,322,  308;  —  fait 
connaître  la  situation  fmancière, 
p.  410  ;  —  membre  de  la  Com- 
mission chargée  d'examiner  les 
notes  laissées  par  M.  de  Pibrac, 
p.  443,  543. 

Thivé,  p.  343. 

Thomas  (Ms'^),  archevéïiue  de 
Rouen,  p.  416. 

Thomas  (J.),  p.  235. 


—  619  — 


Thou  (Le  président  de),  sa  biblio- 
thùque,  p.  303,  306. 

TiscHBEiN  (Les),  peintres,  p.  428. 

Tolède,  p.  49G,  498. 

Tombes  en  pierre  à  Fréville,  p.  537. 

Topographie  de  Paris,  p.  527. 

ToRQUAT  (L'abbé  de),  p.  190,  558. 

Toulouse,  p.  407,  458,  459,  460, 
481,  482. 

Tour  du  Pin  (M.  de  la),  est  pré- 
senté comme  membre  titulaire 
non  résidant,  p.  24;  —  est  élu, 
p.  48;  —  offre  une  brocliure  à  la 
Société,  p.  243  ;  —  sa  mort,  p. 
346. 

Tour  (La)  de  ville,  p.  444. 

Tour  de  Jeanne  d'Arc  à  Rouen, 
p.  474. 

Tour  du  Heaume,  p.  322,  329, 
332  ;  —  son  plan  :  entre  les 
pages  332  et  333. 

Tour-Neuve  (Rue  de  la),  p.  331. 

ToURAliNE,  p.  302,  401. 

Tourelles  (Les),  bastille,  p.  447. 

Tourelles  (Fort  des),  p.  561. 

TouRNOisis,  p.  280,  308,  541. 

Tours,  p.  285,  286,  435,  452. 

TouvENT  (Château  de),  à  Fontenay- 
sur-Loing,  p.  427. 

Trainou,  p.  343,  490,  517,  518, 
519,  522,  523,  526,  535. 

Tranchau,  demande  la  reproduc- 
tion au  Bulletin  de  la  médaille 
commémorative  de  la  salle  des 
thèses,  p.  12  ;  —  son  rapport 
sur  un  travail  de  M.  Siméon 
Luce,  p.  13  ;  communique  son 
travail  sur  la  corporation  des 
boulangers  Orléanais,  p.  19  ;  — 
rend  compte  des  réunions  des 
Sociétés  savantes  à  la  Sorbonne, 
p.  46  ;  —  lit  une  note  sur  une 
peinture  murale  du  grand  cime- 
tière, p.  115  ;  —  note  insérée, 
p.  127  ;  —  remplace  M.  G.  Vi- 
gnat  à  la  Commission  des   pu- 


blications, p.  115;  —  propose 
l'insertion  au  Bulletin  d'une 
note  sur  le  cimetière  de  Ce,  p. 
169  ;  —  lit  un  mémoire  sur  les 
chevaliers  du  Saint-Esprit,  p.  170, 
171,  195  ;  —  son  rapport  sur  un 
travail  de  M.  L.  Dumuys,  p.  190; 

—  ses  adieux  aux  vieux  quar- 
tiers d'Orléans,  p.  194;  —  si- 
gnale la  publication  du  livre  de 
M.  Fabre,  sur  Jeanne  d'Arc,  p. 
224  ;  —  lit  un  rapport  sur  une 
note  de  .^L  Vignat,  relative  à 
une  vue  de  Ferrières,  p.   225; 

—  lit  un  article  sur  une  verrière 
relative  à  Jeanne  d'Arc,  p.  227  ; 

—  lit  une  note  sur  le  catalogue 
des  manuscrits  de  Saint-Benoît, 
p.  239,  241,  242;  -  lit  deux 
notices  intitulées  :  Souvenir  des 
Etats-Généraux  d'Orléans  et 
une  Thèse  de  droit  soutenue  à 
V Université,  p.  244;  —  est 
nommé  vice-secrétaire  archiviste, 
p.  245  ;  —  membre  du  jury  pour 
les  travaux  présentés  au  concours 
de  1885,  p.  246,  273;  -  lit  un 
rapport  sur  la  monographie  de 
St-Péravy-la-Colombe,  de  l'abbé 
Maître  et  sur  l'entrée  de  Marie 
de  Médicis  à  Chartres,  do  M. 
Stein,  p.  277  ;  —  propose  l'im- 
pression dans  les  Mémoires,  du 
travail  de  M.  de  Molandon  sur 
Jacques  d'Arc,  p.  279,  —  est 
chargé  de  rédiger  un  projet  de 
lettre  au  Ministre  de  l'instruc- 
tion publique  pour  la  conserva- 
tion des  monuments  historiques, 
p.  282  ;—  sa  note  sur  un  cata- 
logue des  manuscrits  de  Saint- 
Benoît,  p.  288,  294;  —  sur  une 
thèse  de  droit  au  XYIIe  siècle 
p.  290,  307,  318,  322;  -  ht  un 
travail  de  M.  Champion  sur  un 
manuscrit  de  musique  religieuse 
dnté  de  1601,  p.  325;  —  est  élu 
président  de  la  Société,  p.  377, 
398;  —  son  allocution  en  pre- 
nant le  fauteuil  de  la  présidence, 
p.  399;  — sa  notice  nécrologi((ue 
sur  M.  le  comte  de  Pibrac,  p.  405- 


—  620 


408; —  donne  la  situation  des 
publications  en  réserve,  p.  410, 
411,  412;  —  lit  le  mémoire  de 
M.  Loiseleur  :  Les  privilèges  de 
l'Université  de  lois  d'Orléans, 
p.  413,  414,  415,  416;  —  délé- 
gué à  la  réunion  des  Sociétés 
savantes  à  la  Sorbonne,  p.  414; 
—  fait  part  de  la  mort  de  M. 
Edmond  Michel,  p.  417  ;  —  lit 
une  notice  nécrologique  sur  cet 
archéologue,  p.  427  —  429,430, 
431  ;  —  présente  un  aperçu  de 
son  étude  :  Représentations 
théâtrales  au  collège  d'Orléans, 
p.  482  ;  —  rend  hommage  à  la 
mémoire  de  l'abbé  Gorblet,  p. 
432;  —  l'end  compte  des  lec- 
tures faites  à  la  Sorbonne,  p.  434, 
435  ;  —  annonce  la  mort  de  M. 
le  baron  de  Koehne,  archéologue 
russe,  et  signale  une  notice  sur 
Etienne  Martellange,  p.  436, 
437,  438,  439,  440,  441,  442, 
443,  444,  457,  458,  487,  490;  — 
lit  une  note  nécrologique    sur 


M.  Jourdain,  membre  de  l'Ins- 
titut, p.  490-491,  —  492,  493; 
—  propose  la  continuation  de  la 
carte  archéologique  du  Loiret, 
p.  493,  494,  527,  528,  533  ;  - 
l'ait  don  de  l'ouvrage  de  M.  Mo- 
rel  :  La  Champagne  souter- 
raine, p.  534  à  541. 

Trévoux,  p.  556. 

TuiBALLE  (La  rue),  p.  216. 

TlîlGUÉUES,  p.  551. 

Trinay,  p.  438,  444. 

ÏUINO  (Voy.  Traînou),  p.  517,  518. 

Trinité  (La)  de  Vendôme,  p.  411, 
412. 

TnoNC  de  Boulay,  p.  549. 

TnoussEPOiL    (Vendée),    p.    466, 

467. 

Tr.OTES    (Société  académique  de), 
p.  430. 

TuRENNE    (Henri    de),     duc    de 
Bouillon,  p.  296. 


u 


Univki'.sité  d'Orléans,  p.  226, 
.375,  413,  414,  415,  416,  437, 
505. 


Université  de  Paris,  p.  504. 
Ursulines  d'Orléans,  p.  438. 


Vacher,  p.  412. 

Valencienne,  p.  517. 

Valentine  de  Milan,  p.  424. 

Vallée  (Marie),  p.  541. 

Vallet  de  Viriville,  p.  521. 

Vaij,ièi'.e(De  la),  ollVe  sa  brochure 
sur  La  Molle  Maindraij,  p.  172. 

Valet,  marchand   d'estampes,   p. 
306. 


V.\NDARi)  (P.),  maître  fondeur, 
p.  463. 

Vandebergue  (Famille),  p.  541. 

Vassal  (De),  archiviste,  auteur 
d'un  dictionnaire  du  Loiret, 
p.  533,  558. 

Vassé  (Claude),  sculpteur,  p.  535. 

Vatican  (Le),  p.  371,  437. 

Vatican  (BibIiothè(|uc  du),  p.  360, 
362,  417,  418,  479,  551. 


—  621 


Vaudin,  p.  489. 

Vellaunodunum,  p.  533. 

Vendée,  p.  466. 

Vendôme,  p.  401,  411. 

Vendômoises   (Épigraphie  et  ico- 
nographie), p.  41  ii. 

Venise,  p.  340,  345. 

Verdes  (Loir-et-Cher),  ses  ruines 
romaines,  p.  464. 

Verdieu   de  Penneuy,  conseiller 
général,  p.  38. 

Vergeu  (Château  du),  p.  549. 

Vergnaud  Romagnesi,  donne  l'é- 
tyraologie  de  Hennequin,  p.  27, 

—  329,  330,  332  ;  -  son  inter- 
prétation d'une  inscription  de 
Saint-Benoît-sur-Loire,  p.  461, 

-  463. 

Verninac  (Dom),  p.  290,  291. 

Vernon  (Cimetière  celtique  de), 
p.  465,  466. 

VÉRONIQUE  (Rue  de  la),  p.  28. 

Vezines  (Jean  de),  p.  103. 

Viatke  (Saint-),  Loir-et-Cher,  p. 
321,  328. 

VlÉ  (L'abbé),  auteur  du  panégy- 
rique de  Jeanne  d'Arc  prononcé 
en  mai  1886,  p.  436. 

ViERZON,  p.  548;  —  chemin  de  fer 
de  Vierzon,  p.  470. 

Viglain,  p.  529. 

ViGNAT  (Eugène),  est  présenté  au 
titre  de  membre  non  résidant, 
p.  273;  —  est  élu,  p.  278;  re- 
mercie de  son  élection,  p.  279; 
—  une  médaille  hors  concours 
lui  est  décernée  pour  son  ou- 
vrage :  Les  Lépreux  et  les 
chevaliers  de  Saint-Lazare  de 
Jérusalem  et  de  Notre  -  Dame 
du  Mont  Carmel,  p.  319;  - 
don  à  la  Société,  p.  380;  —  lit 
un  mémoire  sur  une  clochette 
des  morts,  p.  432;  —  lettre  au 
sujet  de  sa  cloche  des  morts, 
p.  437. 


Vignat  (Gaston),  titulaire  rési- 
dant, dépose  un  croquis  de 
pierre  tombale,  p.  54  ;  —  sa 
note  sur  le  plan  de  l'abbaye  de 
Ferrières,  p.  229,  233;  —  mem- 
bre du  jury  chargé  d'examiner 
les  travaux  du  concours  de  1885, 
p.  246,  273,  —  360;  -  com- 
munique une  copie  de  l'épitaphe 
de  Clément  Marot  et  un  quatrain 
sur  Théodore  de  Bèze,  p.  373, 
374;  —  élu  membre  de  la  Com- 
mission des  pubhcations,  p.  377, 
398  ;  —  délégué  à  la  Sorbonne, 
p.  412,  414;  —  propose  l'inser- 
tion du  mémoire  de  M.  Bague- 
nault  de  Puchesse  sur  VExpé- 
dition  des  Allemands  en  France 
en  1575,  p.  414;  —  lit  une  note 
sur  un  débris  d'inscription  ro- 
maine trouvée  à  Orléans,  p.  430; 

—  propose  l'insertion  au  Bul- 
letin du  travail  de  M.  Doinel, 
i.  431  ;  —  présente  une  note  à 
a  Sorbonne,  p.  434  ;  —  mem- 
jre  de  la  Commission  chargée 
d'inventorier  les  manuscrits  de 
la  Société,  p.  435;  —  auteur 
d'une  notice  sur  le  F.  Martel- 
lange,  jésuite  architecte,  p.  436, 

—  439  ;  —  don  à  la  Société, 
p.  442  ;  —  membre  de  la  Com- 
mission chargée  de  l'examen  des 
notes  laissées  par  M.  de  Pibrac, 
p.  443;  —  membre  de  la  Com- 
mission de  la  carte  archéologique 
du  Loiret,  p.  491  ;  —  offre  la 
photographia  d'un  dessin  de 
Marteilange,  p.  528,  —  544. 

ViLLARET  (Mlle  de),  auteur  du 
livre  :  Les  Antiquités  de  Saint- 
Paul,  p.  172-174;  —  une  mé- 
daille lui  est  décernée  pour  son 
livre  sur  les  Antiquités  de  Saint- 
Paul,  p.  320;  —  remercie  pour 
la  médaille  qui  lui  a  été  décer- 
née hors  concours,  p.  322;  — 
auteur  de  recherches  sur  l'an- 
cien chapitre  de  Sainte-Croix 
d'Orléans,  p.  508,  509. 

ViLLAiis  (Le  maréchal  de),  p.  488, 
489. 


—  622  — 


ViLLEMAIN,   p.   116. 

ViLLENEUVE-iK-r.oi,  p.  322,  335. 

Villeneuve  (Loir-et-Cher),  p.  284. 

ViLLEPION,  p.  492. 

ViLLEROY  (Nicolas   de    Neufville, 
raarqais  de),  p.  196,  225. 

ViLLOisE.ui,  p.  506,  .5-10. 

ViNCENNES,  p,    MO. 

Vincent  (Faubourg  Saint-),  à  Or- 
léans, p.  470. 

ViNEUiL  (De),  p.  415. 

Viollet-Leduc,  p.  218,  481. 


VisiTANDiNES  de  Montargis,  p.  234, 
230. 

Vivian  (Mathieu),   imprimeur  Or- 
léanais, p.  443. 

Voisins  (Abbaye  de),  p.  407,  478, 
479,  502. 

Voltaire,  p.  305. 

Vosges  (Les),  p.  239. 

Vosges  (Société  d'émulation  des), 
p.  183. 

VouzoN   (Le  bailli  de),   p.   209  à 
213. 


w 


Wagner  (William),  de  Philadel- 
phie, envoie  des  feilex  taillés 
d'Amérique,  p.  225. 

Wallon,  auîeur  de  la  Vie  de 
Jeanne  d'Arc,  p.  4u4. 

Walter  (Épopée  de),  p.  435. 

Wavrin  (Jean  de),  «hroniqueur, 
p.  448. 


Weven  (L.  Herraann),  graveur 
d'une  thèse,  p.  306,  307. 

Wi'JiOis  (De),  commandant  de 
gendarmerie  à  O'Iéaps,  com- 
mence un  compîe  rendu  des 
•ravaux  publiés  en  langae  russe 
par  rAcadéni'e  impériale  de 
Saint-Pétersbourg,  p.  492. 


Yèvre-le-Ciiatel,    objets  trouvés 
en  1865,  p.  19,  —  552. 

Yonne,  p.  439. 


YssouDUN,  p.  524. 
Yves  Ar^in,  p.  508,  514. 


FIN  DE  la  table  DU   TOME   VIII   DES   BULLETINS. 


IMF.   GBOUeBS   JACOB,  —  OBLAAKB. 


NOTICE 


SUR 


EMILE    EGGER 


IMP.  OEOSGES  JACOB ,  —  OBLÉAKS. 


NOTICE 


SUR 


EMILE  EGGER 

PROFESSEUR    A    LA    FACULTÉ    DES   LETTRES   DE    PARIS 
MEMBRE  DE  L'INSTITUT 

(ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES) 

SA    VIE    ET    SES    TRAVAUX 


PAR 

Anatole  BAILLY 

PROFESSEUR   AU   LYCÉE   D'ORLÉANS 
MEMBRE   DU    CONSEIL   ACADÉMIQUE   DE   PARIS 


Lecture  faite  le  27  novembre  1885 

dans  une  séance  de  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais, 

en  présence  des  trois  Sociétés  savantes  d'Orléans 


c:-.<r-<è^^$3BÇgKc>sS>-;>-3 


ORLÉANS 
H.    HERLUISON,    LIBRAIRE -ÉDITEUR 

17,    RUE    jeanne-d'arg,    17 

1886 


/^^^^^i^'^/^^l 


EMILE  EGGER 


SA   VIE   ET  SES  TRAVAUX 


Messieurs  <^>, 

OUR  parler  du  professeur,  de  l'académicien,  du 
savant  illustre  que  la  France  vient  de  perdre, 
je  n'ai  aucun  titre,  et,  succédant  aux  témoins 
autorisés  (2)  qui  ont  raconté  déjà  cette  belle  vie,  je  me 


P 


(i)  La  présente  Notice  a  été  lue,  le  27  novembre  1885,  dans  une 
séance  de  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais,  à 
laquelle  M.  Egger  appartenait  comme  membre  honoraire.  Les  membres 
des  deux  autres  sociétés  savantes  d'Orléans  (la  Société  d'agriculture, 
sciences,  belles-lettres  et  arts,  et  l'Académie  de  Sainte-Croix),  dont 
M.  Egger  faisait  également  partie,  les  autorités  universitaires  et  les  pro- 
fesseurs du  lycée,  avaient  été  conviés  et  ont  assisté  à  cette  lecture.  La 
séance  était  présidée  par  M.  Gustave  Baguenault  de  Puchesse,  docteur 
es  lettres,  ancien  élève  et  ami  de  M.  Egger,  et  Président  de  la  Société 
archéologique.  La  famille  de  M.  Egger  était  représentée  par  le  second 

fils  de  l'illustre  helléniste,  M.  Max  Egger,  professeur  au  collège  Stanislas. 
(2)  Voyez,  vers  la  fin  de  cette  Notice,  la  liste  des  discours  prononcés 

aux  obsèques  de  M.  Egger. 

1 


<■) 


liâte  d'invoquer  ma  seule  excuse  :  c'est  d'avoir  été  jadis, 
à  l'École  normale,  un  de  ceux  auxquels  M.  Egger  a 
ouvert  la  voie,  qu'il  a  conseillés  et  soutenus  plus  tard 
dans  des  travaux  auxquels  il  n'a  pas  dédaigné  de  s'asso- 
cier^ un  de  ceux  surtout  qui  ont  connu  son  bon  cœur 
et  joui  de  son  amitié.  Ai-je  besoin  de  dire  que  je  ne  pré- 
tends pas  à  retracer  en  détail  une  existence  si  remplie, 
ni  à  porter  un  jugement  sur  tant  de  travaux  dans  des 
directions  si  diverses?  Le  simple  exposé  de  ce  qu'a  fait, 
tenté  ou  conseillé  M.  Egger  suffira  sans  doute  à  inté- 
resser le  lecteur,  et  je  m'assure  qu'après  avoir  pénétré 
dans  son  intimité,  ceux  qui  ne  connaissent  en  lui  que 
l'homme  public  conviendront  que  l'homme  privé  n'est 
pas  moins  digne  de  respect,  et  qu'une  telle  vie  mérite 
d'être  offerte  en  exemple. 

Pour  nous  d'ailleurs,  Orléanais,  M.  Egger  est  presque 
un  compatriote.  Son  père  était  originaire  d'Orléans, 
qu'une  partie  de  sa  famille  habite  encore.  Lui-même  y 
vint  plusieurs  fois  dans  sa  jeunesse  et  y  contracta  des 
relations  qu'il  ne  cessa  d'entretenir,  qu'il  étendit  même 
par  la  suite.  Enfin  membre  de  nos  trois  sociétés  sa- 
vantes, il  s'honorait  de  ce  lien  nouveau  qui  le  rattachait 
plus  étroitement  encore  à  la  ville  paternelle.  Je  n'ai  pas 
à  rappeler  qu'en  1864  la  Société  archéologique,  sur  la 
proposition  et  grâce  aux  libéralités,  devenues  mainte- 
nant perpétuelles,  d'un  de  ses  membres  (1),  décida  la 
création  d'un  concours  quinquennal  à  la  suite  duquel 
seraient  décernées  des  récompenses.   C'est  M.  Egger 


{\)  M.  Boucher  de  Molandon,  membre  et  à  plusieurs  reprises  Pré- 
sident de  la  Société  archéologique,  membie  et  ancien  Président  de 
l'Académie  de  Sainte-Croix,  bien  connu  par  ses  dons  généreux  à  la  So- 
ciété archéologique. 


—  3  — 

qui  vint  présider  la  séance  solennelle  où  furent  procla- 
més, en  1869,  le  8  mai  (notre  date  sainte,  la  date  com- 
mémorative  de  notre  Jeanne  d'Arc),  les  résultats  du 
premier  de  ces  concours.  Bien  que  ce  souvenir  date  de 
seize  ans,  plus  d'un  parmi  nous  se  rappelle  l'allocution 
charmante  où  M.  Egger  loua  le  zèle  de  ceux  qu'il  appe- 
lait ses  confrères  pour  l'étude  des  inscriptions,  des 
chartes,  de  tous  les  documents  authentiques,  étude 
facile  dans  une  cité  où  les  collections  renommées  ne 
sont  pas  rares  (1)  et  où  de  généreuses  donations 
ont  fait  de  notre  dépôt  public  un  des  plus  riches 
musées  provinciaux  (2).  Nous  l'avons  revu  deux  fois 
depuis  :  en  1875,  encore  le  8  mai;  il  nous  parla  d'an- 
tiquités, comme  toujours,  nous  adjurant  de  recueillir 
avec  un  soin  pieux  nos  vieux  mots  Orléanais,  ces 
débris  d'un  passé  qui  se  survit  dans  les  noms  de 
nos  rues  ou  de  nos  églises,  et  dans  le  parler  de  nos 
campagnes.  «  Un  peu  Orléanais  par  ma  naissance  (et 
j'aime  à  m'en  faire  honneur),  nous  disait-il,  je  ne 
parcours  pas  ce  pays  sans  y  relever  dans  la  bouche  du 
peuple  quelques-uns  de  ces  mots  qu'on  regrette  de  voir 
tomber  d'usage  parmi   les  gens  du  monde  poli  (3).  » 


(1)  Il  suffira  de  citer  celles  de  M.  l'abbé  Desnoyers,  vicaire  général, 
membre  de  nos  trois  sociétés  savantes,  plusieurs  fois  Président  de  la 
Société  archéologique  (voy.  la  note  suivante),  et  les  collections  de  livres, 
de  monnaies  et  de  médailles  de  M.  Louis  Jarry,  membre  de  nos  trois 
sociétés  savantes. 

(2)  M.  l'abbé  Desnoyers  a  fait  don  à  notre  ville,  en  1868,  d'une 
collection  de  livres  aujourd'hui  déposée  à  la  Bibliothèque  publique,  et, 
plus  tard,  d'une  collection  d'objets  d'art  maintenant  exposée  dans  les 
salles  du  Musée  histoiique. 

(3)  E.  Egger,  Tradition  et  Réformes,  p.  222.  Les  deux  autres  allo- 
cutions, du  8  mai  1869  et  du  8  mai  1880,  ont  été  également  recueillies 


—  4  — 

Gomment  furent  accueillis  ses  conseils,  donnés  avec 
tant  d'esprit  et  de  bonne  grâce,  je  n'ai  pas  à  vous  en 
faire  souvenir.  Une  dernière  fois  il  a  reparu  parmi  nous, 
en  1880,  le  8  mai  toujours.  L'âge  était  venu  ;  avec  l'âge 
les  infirmités,  hélas  !  nous  le  retrouvions  aveugle  !  et 
avec  les  infirmités  bien  des  chagrins.  Il  nous  parla  en- 
core, toujours  avec  la  même  bonne  grâce,  mais  plus 
sérieuse,  presque  grave,  oserais-je  dire  avec  un  accent 
de  tristesse?  11  nous  félicita  de  notre  culte  constant  pour 
les  antiquités,  souhaitant  que  l'étude  n'en  fût  jamais  sé- 
parée de  celle  des  lettres  proprement  dites.  Nous  aurions 
dû  le  revoir  cette  année  à  notre  dernier  concours.  Pour 
la  première  fois,  et  malgré  d'instantes  et  affectueuses 
sollicitations,  nous  avons  été  privés  de  sa  présence. 
La  Société  du  moins  sait  ce  qu'elle  doit  à  l'homme 
éminent  qui  comptait  dans  son  sein  plus  d'un  ami  per- 
sonnel, et  qui  lui  a  donné  tant  de  marques  d'affection  : 
elle  recueillera  son  souvenir,  n'oubliant  pas  que,  si  ce 
Musée  dont  je  parlais  tout  à  l'heure  conserve  son 
image  (1),  c'est  à  nous,  qui  l'avons  entendu  jadis  et 
applaudi,  de  garder  vivants  au  fond  de  nos  cœurs  sa 
spirituelle  et  cordiale  parole,  non  moins  que  les  ensei- 
gnements précieux  de  sa  vie. 

Emile  Egger,  ainsi  désigné  sur  l'acte  de  l'état-civil, 
et  prénommé  Auguste-Emile  sur  l'acte  de  baptême  (2), 

in  extenso  par  M.  Egger  dans  le  même  ouvrage,  p.  208  et  suiv.  et 
p.  225  et  suiv. 

(1)  Le  musée  d'Orléans  possède  le  buste  de  M.  Egger  par  M.  Cougny, 
de  Versailles. 

(2)  Quelques-uns  de  ses  premiers  ouvrages,  par  exemple  le  Latini 
sermonis  vetustioris  Reliquiœ  sclectcc  (février  -1843),  VEpigraphices 
grsecce  Specimina  selecta  (1844),  portent  comme  nom  d'auteur 
A.  E.  Egger.  De  bonne  heure,   M.  Élgger  prit  l'habitude  de  ne  signer 


_  5  — 

naquit  à  Paris,  le  18  juillet  1813,  d'une  famille  devenue 
française,  mais  originaire  de  Carinthie  en  Autriche  (1). 
Son  arrière-grand-père,  maître  tailleur  à  Strassburg, 
petite  localité  aujourd'hui  de  2,000  âmes  environ,  à  30  ki- 
lomètres nord  de  Klagenfurt,  avait  eu  au  moins  (2 
quatre  enfants  :  un  fils,  Maximilien  Egger,  vraisembla- 
blement l'aîné  de  la  famille,  né  vers  1746,  qui  vint  s'éta- 
blir en  France  vers  1764,  et  trois  filles  qui  se  marièrent 
dans  leur  pays,  et  dont  la  descendance  existe  encore, 
disséminée  à  Vienne,  à  Gratz,  à  Tropau  et  à  Klagenfurt. 
Comme  dans  beaucoup  de  familles  nombreuses,  la  for- 
tune de  ces  quatre  enfants  a  été  bien  diverse.  Tandis 
que  les  deux  sœurs  cadettes  se  mariaient  à  des  maîtres 
tailleurs,  l'aînée  épousait  en  1775  un  docteur  en  méde- 
cine nommé  Vest,  que  l'empereur  Joseph  II  anoblit  en 
1782,  et  dont  un  fils,  le  docteur  Lorenz  Otto  von  Vest, 
fut  lui-même  un  médecin  renommé.  En  1875  il  restait 
de  la  descendance  de  cette  aînée  un  grand  nombre  de 
petits-enfants  et  plusieurs  arrière -petits-enfants,  dont 
cinq  mineurs  sous  la  tutelle  d'un  capitaine  autrichien, 
leur  parent,   qui  avait   fait  la  campagne   du  Mexique 

que   de   son    prénom   d'Éniile,   le  seul  sous   lequel  il  soit  en   géné- 
ral connu. 

(1)  Les  renseignements  qui  concernent  les  origines  de  M.  Egger  sont 
empruntés  à  des  papiers  de  famille,  en  particulier  à  des  notes  de  la 
main  de  M.  Egger,  et  que  Mn'e  Egger  a  bien  voulu  me  commu- 
niquer. 

(2)  Une  lettre  de  Marie-Anne  de  Vest,  sœur  de  Maximilien,  à  sa 
belle-sœur,  Marguerite  Bellanger  (13  janvier  1805),  parle  de  deux 
autres  frères  d'ailleurs  inconnus.  Les  dates  qui  suivent  semblent 
résulter  de  renseignements  fournis  par  la  même  lettre.  M.  Egger, 
dans  ses  notes  biographiques,  dit  simplement,  et  sans  doute  d'après 
des  souvenirs  vagues,  que  son  grand-père  «  vint  s'établir  vers  1770 
en  France  ». 


—  6  — 

avec  ^infortuné  Moximilien.  La  seconde  fille  eut  quatre 
enfants,  dont  un  devint  prélat  (abbé  mitre)  des  Bé- 
nédictins de  Saint-Paul  à  Klagenfurt.  La  troisièuie  n'a 
pas  laissé  de  postérité  connue.  Quant  au  fils  émigré, 
c'est  à  Orléans  qu'il  était  venu  se  fixer,  d'abord  comme 
ouvrier,  puis  comme  maître  tailleur.  Après  la  mort  d'une 
première  femme,  il  s'y  remaria  le  25  janvier  1774  avec 
une  Orléanaise,  Marguerite  Bellanger.  De  ce  mariage, 
qui  fut  célébré  à  l'église  Saint-Pierre-Ensentelée  (1), 
naquirent  six  enfants,  quatre  filles  et  deux  fils. 

Le  père,  très  estimé,  et  qui  était  un  homme  d'ordre  et 
de  sens,  autant  qu'on  peut  l'induire  de  sa  correspon- 
dance, avait  un  bon  atelier,  rue  d'Illiers,  au  n°  121 
d'alors  (2),  dans  la  maison  portant  aujourd'hui  le  n'^  14 
et  où  demeure  notre  confrère  M.  Chouppe.  C'est  là  que 
sont  nés  les  six  enfants.  M""®  Chouppe,  qui  habitait  la 
maison  contiguë  (n'^'  16  d'aujourd'hui),  avait  connu  par- 
ticulièrement la  famille  Egger,  et,  lorsque  plus  tard  les 
membres  de  cette  famille  se  dispersèrent,  elle  conserva 
des  relations  avec  eux,  surtout  avec  le  père  et  une  des 
tantes  de  M.  Egger.  Maximilien  mourut  en  1804,  lais- 
sant aux  siens  une  modeste  aisance.  De  ses  six  enfants, 
trois  au  moins  se  trouvent  représentés  encore  au- 
jourd'hui, l'aînée  par  une  fille,  septuagénaire  et  aveugle, 
à  Versailles;  une  autre  par  une  fille  aussi,  octogénaire 
et  depuis  peu  paralytique,  à  Orléans,  et  dont  les  des- 
cendants  sont  également  Orléanais;   un   troisième  en- 


(1)  Proprement  :  «  Saint-Pierre  en  sente  lée  »  (in  semita  lata). 

(2)  Cette  indication  résulte  d'une  lettre  adressée  de  Pai'is,  le  15  ni- 
vôse an  XIII  (5  janvier  iSOà),  par  Jean  de  Ve&t,  lils  aîné  de  Marie- 
Anne  de  Vest,  à  sa  tante  Marguerite  Bellanyer,  veuve  de  Maximilien 
ïCgprer. 


fant,  le  second  par  ordre  de  primogéniturc  (Ij.  était  un 
fils,  Gaston-Maximilien,  né  le  14  août  1779,  baptisé  à 
la  ménae  église  Saint-Pierre-Ensenlelée,  et  qui  fut  le 
père  du  célèbre  helléniste.  Gaston-Maximilien  fut  placé 
dans  un  collège  d'Orléans,  où  il  commença  des  classes 
que  la  Révolution  interrompit;  mais  il  garda  toujours  le 
goût  de  l'étude  sans  pouvoir  presque  jamais  s'y  livrer 
librement.  Soustrait  au  service  militaire,  grâce  aux  sa- 
crifices que  son  père  s'imposa  pour  le  faire  remplacer, 
il  alla  en  1797  se  fixer  à  Paris,  où  il  épousa,  le  l*^""  oc- 
tobre 1802,  Anne-Victurnienne  Décors,  et  où  il  ne  tarda 
pas  à  s'établir  comme  tapissier.  De  son  mariage  il  eut, 
lui  aussi,  six  enfants,  trois  garçons  et  trois  filles.  Quatre 
moururent  jeunes.  Seuls,  Emile  et  sa  sœur,  Anne-Ida, 
plus  âgée  de  quatre  ans  et  demi  (elle  était  née  le  30  dé- 
cembre 1808),  devaient  survivre  à  leur  père.  Ce  père  était 
un  homme  remarquablement  doué  ;  dessinateur  habile 
et  d'un  goût  délicat  pour  les  travaux  de  sa  profession, 
il  a  laissé,  parait-il,  des  modèles  charmants  de  meubles 
et  de  tentures;  par  surcroit,  d'un  esprit  inventif,  et,  se- 
lon l'expression  de  M.  Egger,  de  «  quelque  génie  pour 
la  mécanique  »  (2).  Des  notes  autographes  de  son  fils 
assurent  qu'il  avait  apporté  certains  perfectionnements  à 


(1)  Dans  ses  notes  autobiographiques,  datées  de  1854,  M.  Egger  a 
écrit  :  «  Mon  grand-père  eut  plusieurs  enfants,  dont  mon  père  était 
l'aîné.  »  Soit  oubli,  soit  méprise  sur  les  dates  de  naissance,  ce  rensei- 
gnement est  inexact,  à  moins  qu'on  n'entende  <r  le  fils  aîné  ».  D'un 
tableau  généalogique  dressé  avec  un  grand  soin  par  M">e  Egger  sur 
des  indications  envoyées  d'Autriche,  en  1875,  par  un  ami  de  la 
famille,  il  résulte  que  le  premier  enfant  fut  une  fille  née  en  1776, 
et  qui  mourut  en  1842;  Gaston-Maximilien,  né  en  1779,  fut  le 
second. 

(2)  Le  papier  dans   l'antiquité  et  dans  les  temps  modernes,   par 


—  8  — 

des  appareils  orthopédiques;  il  s'occupait  aussi  de  la  di- 
rection des  ballons;  surtout  il  avait  imaginé  un  sys- 
tème pour  la  construction  des  tentes  mobiles  qui 
fut  admis  à  l'Exposition  des  produits  de  l'industrie 
en  1827.  Les  jours  de  congé,  le  fils  allait  assister  le 
père  sous  la  tente-modèle  exposée  dans  la  cour  du 
Louvre  (1).  Parfois  même,  suppléant  l'inventeur  ab- 
sent, il  expliquait  au  public  le  mécanisme  de  l'appa- 
reil. On  voit  qu'il  fit  jeune  son  apprentissage  de 
professeur.  Ce  souvenir  a  dû  se  représenter  souvent 
à  son  esprit,  lorsque,  plus  tard,  nous  menant  de 
l'École  normale  à  ce  même  Louvre  pour  nous  faire 
admirer  quelque  statue  ou  déchiffrer  quelque  inscrip- 
tion récemment  acquise,  il  se  voyait  suivi  dans  les  salles 
par  les  visiteurs  qui  se  joignaient  à  notre  petit  groupe. 
En  1830,  nouvelle  invention  :  il  s'agit  d'un  moteur  à  vent 
d'un  mécanisme  ingénieux  et  simple,  au  dire  du  fils,  qui 
en  a  conservé  les  dessins  et  l'explication  manuscrite. 
Malheureusement,  et  comme  tant  d'inventeurs,  notre 
compatriote  poussait  le  désintéressement  jusqu'à  l'im- 
prudence :  il  n'avait  pas  pris  de  brevet  pour  ses  appa- 
reils d'orthopédie;  pour  son  moteur  à  vent,  il  contracta 
avec  un  capitaliste  des  engagements  qui  ne  lui  furent  pas 
avantageux.  Même  dans  la  direction  de  son  commerce, 
universellement  aimé  et  estimé  de  ses  confrères  aussi 
bien  que  de  sa  clientèle,  il  semble  avoir  apporté,  comme 
l'a  écrit  son  fils,  avec  une  probité  sévère,  une  médiocre 

E.  Egger,  Paris,  18G6  (page  44).  Dans  ses  notes  autobiographiques 
M.  Egger  a  écrit  de  même  :  «  Avec  une  vive  prédilection  pour  la  méca- 
nique et  la  physique,  où  il  apportait  un  véritable  génie  d'inven- 
teur, etc.  » 

(1)  Elle  a  été  déposée  avec  les  dessins  et  les  notes  explicatives  au 
Conservatoire  des  arts  et  métiers. 


—  9  — 

aptitude.  Plus  qu'à  demi  ruiné,  en  1815,  par  le  départ 
d'un  grand  fonctionnaire  de  l'Empire  auquel  il  avait 
fourni  un  ameublement  somptueux  qui  ne  fut  pas  payé, 
il  avait  beau  donner  tout  le  jour  aux  soins  de  sa  profes- 
sion, et  le  soir,  à  dix  ou  onze  heures,  c'est  son  fils  qui 
l'atteste,  «  reprendre  le  crayon,  la  plume  et  le  compas 
pour  tracer  des  plans,  faire  des  calculs  et  mettre  au  net 
les  projets  dont  sa  tête  était  sans  cesse  occupée  »,  il 
n'avançait  pas.  Sa  santé  s'épuisait  dans  cette  lutte  conti- 
nue. L'excès  de  travail,  la  déception  que  lui  causa  le 
succès  insuffisant  de  son  système  de  tentes  dont  les  dé- 
penses furent  à  peine  couvertes,  enfin  le  chagrin  de  ses 
démêlés  au  sujet  du  moteur  à  vent,  déterminèrent  une 
maladie  longue  et  douloureuse  qui  l'emporta  à  l'âge  de 
cinquante  ans,  le  30  avril  1830.  Cette  période  d'épreuves 
avait  laissé  dans  l'esprit  du  fils,  devenu  jeune  homme, 
une  impression  pénible  qui  ne  s'effaça  jamais.  «  C'est 
un  des  plus  tristes  souvenirs  de  ma  vie,  a-t-il  écrit  dans 
ses  notes,  mais  un  des  plus  nobles  aussi  ;  car  je  ne 
songe  pas  sans  quelque  orgueil  à  cette  généreuse  con- 
fiance de  l'inventeur  (1),  »  qui  croyait  assurer  l'hon- 
neur de  son  nom  et  l'indépendance  de  sa  famille. 

Le  père  mort  laissait  dans  la  gêne  sa  veuve  et  les 
deux  seuls  enfants  survivants,  la  fille,  alors  âgée  de 
vingt-deux  ans,  et  son  frère,  qui  en  avait  dix-sept  à 
peine.  Avant  tout  il  fallait  pourvoir  aux  nécessités  de 
la  vie.  La  fille  avait  appris  la  peinture,  et  si  l'on  se  re- 
porte aux  temps  éloignés  où  nous  placent  ces  événe- 
ments de  famille,  et  qu'on  se  rappelle  en  quel  discrédit 
était  alors  dans  certaines  classes  la  profession  d'artiste, 
on  sera  frappé  que  les  parents  aient  songé  pour  leur  fille 

(1)  Notes  autobiographiques. 


—  10  - 

à  lui  réserver  ce  moyen  d'assurer  son  avenir;  mais 
le  goût  de  l'étude,  des  arts,  des  lettres  fut  toujours  en 
honneur  dans  cette  famille  dont  le  chef,  on  l'a  vu, 
n'était  assurément  pas  un  esprit  vulgaire.  Quoi  qu'il 
en  soit,  la  jeune  artiste  se  mit  courageusement  à 
l'œuvre.  Elle  avait  reçu  les  leçons  du  célèbre  Redouté. 
Entre  plusieurs  de  ses  tableaux,  M.  Chouppo  possède 
encore  le  premier  qu'elle  ait  peint  dans  l'atelier  du 
maître,  une  simple  rose.  Elle  était  d'ailleurs  réputée 
comme  l'une  de  ses  meilleures  élèves.  Un  témoignage 
du  temps  (1),  que  confirment  les  souvenirs  de  familles 
orléanaises  qui  l'ont  connue,  nous  apprend  qu'elle  avait 
du  goût  et  du  talent,  et  que  ses  productions  furent 
souvent  remarquées  aux  expositions  annuelles  du 
Louvre  :  à  ceux  qui  ont  fréquenté  plus  tard  la  maison 
de  M.  Egger,  où  se  voient  encore  plusieurs  tableaux 
de  sa  sœur,  ces  marques  d'estime  paraîtront  sans 
doute  justifiées.  Tout  en  produisant,  elle  donnait  des 
leçons  de  peinture  dans  des  pensions  de  jeunes  filles, 
dans  des  familles  riches;  elle  en  donna  à  M'"®  Ville- 
main  :  elle  contribua  ainsi,  par  le  produit  de  ses  leçons 
et  la  vente  de  tableaux  de  fleurs,  à  introduire  quelques 

(1)  A  l'occasion    d'une    pièce  de  vers    intitulée    :    Les    cinq  petits 
tableaux  de  ma  chambre,  et  qui  commence  ainsi  : 

Trois  clochettes  d'Ida,  bouquet  délicieux, 
Toujours  plein  de  fraîcheur,  que  la  rosée  inonde; 
Un  beau  myosotis,  fleur  de  l'âme  et  des  yeux, 

l'auteur,  Charles  Auguste  Chopin,  dont  il  sera  question  plus  loin  dans 
cette  Notice,  ajoute  en  note  :  «  Volubilis,  peint  par  M'ie  Ida  Egger, 
jeune  talent  enlevé  à  la  peinture  par  une  mort  prématurée,  et  dont  les 
productions  ont  été  souvent  remarquées  au  Louvre.  »  Le  Myosotis  du 
dernier  vers  était  un  Bouquet  d'après  Redouté.  {Au  coin  du  feu.  Paris, 
imprimerie  Grapelet,  janvier  1844,  p.  95.) 


—  11  — 

ressources  dans  la  maison.  M.  Egger  ajoute  qu'elle 
était  un  modèle  de  grâce  et  de  vertu,  et  nous  verrons 
qu'en  effet  elle  fut  la  plus  tendre  des  sœurs  et  la  plus 
dévouée. 

Quant  au  fils,  il  avait  sans  doute  montré  tout  enfant 
de  la  bonne  volonté  et  d'heureuses  dispositions  pour 
l'étude;  car  il  aimait  à  raconter  qu'un  vieil  ami  de  sa 
famille,  parlant  de  lui  (il  avait  alors  sept  ans),  disait  â 
ses  parents  :  «  Voilà  un  petit  gaillard  qu'il  faut  faire  tra- 
vailler ;  il  sera  un  jour  pair  de  France.  »  —  «  Depuis  ce 
temps,  ajoutait  gaiement  M.  Egger,  trois  Chambres  de 
pairs  ont  passé  sous  le  pont,  et  je  n'ai  fait  partie  d'aucun 
de  ces  naufrages.  »  Le  vieil  ami  s'était-il  à  ce  point 
trompé  ?  Il  y  a  des  pairies  de  plus  d'une  sorte,  et  celle 
de  la  république  des  lettres  n'a  jamais  été  la  moins 
enviée,  ni  peut-être  la  moins  enviable;  elle  ne  passe 
pas,  dans  tous  les  cas,  pour  la  plus  accessible.  Ce  qui 
est  sur,  c'est  que  le  conseil  fut  suivi  :  les  parents  hési- 
taient à  y  faire  honneur;  mais  l'enfant  avait  une  tante, 
Anne-Élisabeth,  née  à  Orléans  en  1789,  qui  mourut  à 
Paris  en  1849,  et  qui  aimait  l'étude  comme  presque 
tous  les  membres  de  sa  famille.  Elle  était  alors  di- 
rectrice d'études  dans  la  pension  très  florissante  de 
^{me  Place,  rue  de  Vaugirard,  C'était  une  personne 
excellente,  aimée  et  vénérée  de  ses  élèves,  et  que 
sa  bonté  avait  fait  surnommer  «  Maman  Egger  »  : 
j'en  ai  recueilli  le  témoignage  jusqu'à  Orléans 
dans  la  famille  Gombault  et  près  de  nos  confrères, 
MM.  Tranchau  et  Chouppe.  Sur  ses  instances,  l'enfant 
fut  placé  au  collège  Saint-Louis,  dont  il  suivit  les  cours 
comme  externe  depuis  1823  ;  il  y  fut  bientôt  renommé 
comme  l'un  des  meilleurs  élèves.  De  1823  à  1830,  en 
effet,  ses  succès  ne  se  démentent  pas,  constants  et  ré- 


—  12  — 

guliers  plutôt  que  brillants.  Les  palmarès  mentionnent 
son  nom  dans  toutes  les  facultés,  en  histoire  et  en  ma- 
thématiques comme  en  latin  et  en  français,  mais,  ce 
qui  est  remarquable,  pas  plus  en  grec  que  dans  le  reste  : 
un  2*^  accessit  de  version  grecque  en  cinquième,  un  5^^ 
en  quatrième,  un  l''"  en  troisième,  un  3^  en  rhétorique: 
voilà  pour  le  grec  la  part  du  futur  helléniste.  Sa  faculté 
de  prédilection  paraît  avoir  été  les  vers  latins  :  il  y  ob- 
tient le  O  accessit  en  quatrième,  le  2"^  en  seconde,  le 
l^""  prix  en  rhétorique,  et,  dans  ces  deux  dernières 
classes,  c'est  surtout  pour  les  vers  latins  qu'il  est  envoyé 
au  Concours  général  où  il  remporte,  en  seconde,  un 
3^  accessit,  en  rhétorique  un  8"  avec  un  1^'^  accessit  de 
version  latine  (1).  Trente  ans  plus  tard,  lî  souvenir  de 
ses  solides  études  n'était  pas  effacé,  et,  lorsque  se  fonda, 
en  1860,  l'Association  des  anciens  élèves  de  Saint-Louis, 
c'est  à  M.  Egger  que  ses  camarades  de  1823  à  1830 
vinrent  offrir  la  présidence  de  l'œuvre. 

A  la  mort  de  son  père,  le  jeune  Emile  achevait  sa  rhé- 
torique. N'était-ce  pas  une  imprudence,  quand  la  famille 
était  dans  la  gêne,  et  l'avenir  incertain,  de  continuer 
des  études?  Ne  valait-il  pas  mieux  que  le  jeune  homme 
fît  son  apprentissage  dans  quelque  atelier  pour  attendre 
l'âge  de  succéder  à  son  père?  Sans  aller  au  devant  de 
cette  résolution  extrême,  le  pauvre  collégien,  par  respect 
pour  le  nom  et  la  profession  paternels,  se  résignait. 
Heureusement  une  parente  qu'il  faut  nommer  (car  elle  a 
bien  mérité  de  la  science  par  la  résolution  qu'elle 
inspira),    M"^'^    Duverdy,    remontra  que   l'écolier    était 


(1)  Le  principal  lauréat  de  la  classe  était  M.  Ernest  Havet,  qui  prélu- 
dait par  les  plus  brillants  succès  de  collège  à  sa  belle  carrière  de  savant 
et  d'écrivain,  et  qui  resta  l'ami  de  M.  Egarer. 


—  13  — 

d'apparence  débile,  peu  propre  à  des  travaux  manuels, 
qu'il  faisait  honneur  à  ses  études,  que  l'exemple  du  père 
n'était  pas  d'ailleurs  tellement  encourageant  (1).  Bref,  il 
fut  décidé  que  les  études  seraient  poursuivies.  Du  moins 
le  courageux  rhétoricien  voulut-il  ne  pas  être  à  charge 
aux  siens,  et  doué  déjà  de  cette  force  de  volonté  dont  il 
devait  donner  tant  de  preuves  dans  sa  carrière,  il  s'ar- 
rangea, tout  en  faisant  sa  philosophie  comme  externe  au 
collège  Henri  IV,  pour  avoir  quelques  élèves  en  répé- 
tition. 

Vers  la  fin  de  1831,  ses  études  étaient  terminées  et  le 
jeune  philosophe  reçu  bachelier  (l'^^  août).  11  avait  dix- 
huit  ans.  L'École  Normale  s'offrait  naturellement  à  la 
juste  ambition  d'un  tel  humaniste.  Mais  se  faire  admettre 
à  l'École,  c'était  s'interdire  ou  à  peu  près  les  répétitions 
fructueuses  qui  assuraient  pour  une  part  le  bien-être  de 
sa  famille.  Il  y  renonça.  L'École  y  perdait  un  élève  qui 
lui  eût  fait  honneur  :  elle  devait  se  dédommager  huit  ans 
après  en  l'appelant  dans  son  sein  comme  maître,  et 
vingt-huit  autres  années  plus  tard  en  accueillant  à  son 
tour  comme  élève  son  fils  aîné.  Au  reste,  l'indépendance 
qu'il  avait  dû  se  réserver  ne  fît  pas  tort  à  ses  succès. 
Tout  en  perfectionnant  ses  études  littéraires,  il  suivit 
une  année  encore  divers  cours  de  sciences,  celui  de 
mathématiques  élémentaires,  où  il  obtint  deux  acces- 
sits, au  collège  Henri  IV,  et,  à  la  Faculté  des  sciences, 
les  cours  de  Thénard,  de  Dulong  et  de  Pouillet.  Par- 
lant aux  élèves  du  lycée  Louis-le-Grand  à  la  distribu- 


(1)  Mme  Duverdy  possédait,  rue  d'Eiil'er,  à  iu  hauteur  de  la  place 
Médicis  actuelle,  une  maison  où  avaient  demeuré  deux  universitaires, 
V.  Cousin  et  Lefébure  de  Fourcy,  et  professait  un  grand  respect  pour 
la  science  et  les  savants. 


_  14  — 

tion  des  prix  de  1876,  il  rappelait  avec  gratitude  le  sou- 
venir «  du  bon  Despretz  (1)  »  et  des  maîtres  éminents 
qui  l'avaient  initié  à  1  étude  des  sciences  expérimentales. 
On  verra  plus  loin  que  cet  apprentissage  scientifique 
ne  fut  pas  perdu.  Pour  le  moment,  pressé  par  d'autres 
devoirs,  il  continua  de  rechercher  des  leçons.  Sa  ré- 
putation de  lauréat  et  son  grade  de  bachelier  lui  ou- 
vrirent successivement  les  portes  de  deux  établisse- 
ments, l'institution  Vauthier,  située  au  n°  37  de  la  rue 
de  la  Montagne-Sainte-Geneviève  sur  l'emplacement  de 
l'ancien  collège  de  la  Marche,  où  il  donna  des  répéti- 
tions de  grec  et  de  latin,  d'octobre  1831  à  juin  1836,  et 
l'institution  Michelot,  rue  de  Vaugirard,  où  il  enseigna 
le  français  à  partir  de  1834  (2).  En  même  temps,  il 
aborda  les  examens  et  les  concours  d'ordre  littéraire. 
Toute  cette  série  d'épreuves,  qui  effraient  à  bon  droit 
les  plus  courageux  et  dont  chacune  exige  d'ordinaire 
une  longue  préparation,  il  la  parcourut  en  trois  an- 
nées :  bachelier  à  dix-huit  ans  (l^""  août  1831),  il  était 
licencié  à  dix-neuf  (27  juillet  1832),  docteur  à  vingt 
(27  juillet   1833),    agrégé  à   vingt   et  un  (12  septem- 

(1)  Tradition  et  Reformes,  p.  97. 

(2)  Par  suite  de  renseignements  forcément  hâtifs  et  qui  n'avaient  pu 
être  vérifiés  à  tempSj  il  a  été  dit  au  lendemain  de  la  mort  de  M.  Egger 
qu'il  avait  donné  des  leçons  dans  les  deux  institutions  Barbet  (il  faut  dire 
Vauthier)  et  Michelot  tout  en  faisant  sa  philosophie.  Les  carnets  de 
recettes  et  de  dépenses  que  M.  Egger  tenait  à  jour  dès  cette  époque,  et 
dont  j'ai  des  extraits  sous  les  yeux,  font  foi  que  les  relations  avec  l'insti- 
tution Vauthier  datent  seulement  d'octobre  1831  (M.  Vauthier  délivra 
même,  en  1836,  un  certificat  en  règle  constatant  la  durée  du  séjour  de 
M.  Egger  comme  répétiteur  dans  sa  maison),  et,  avec  l'institution  Mi- 
chelot, de  1834.  Au  reste,  je  ne  sais  si  la  législation  universitaire  d'alors 
aurait  permis  à  des  chefs  d'institution  d'avoir  comme  répétiteur  un 
maître  non  bachelier. 


—  15  — 

bre  1834j.  A  la  licence  comme  à  l'agrégation,  il  fut 
reçu  le  premier.  Au  concours  d'agrégation,  sa  pièce 
de  vers  latins  charma  le  président,  M.  Villemain.  Le 
sujet  était  un  Songe  d'Ennius.  Le  vieux  poète  racontait 
qu'Homère  lui  était  apparu,  l'exhortant  à  laisser  de  côté 
les  imitations  grecques  et  à  chanter  dans  un  poème 
d'inspiration  nationale  les  rudes  combats  des  Romains 
et  la  gloire  de  Rome.  Pour  faire  parler  son  héros,  le 
candidat  avait  eu  l'idée  d'emprunter  à  Ennius  lui- 
même  quelques-uns  de  ses  archaïsmes  :  sa  pièce  avait 
ainsi  par  endroits  comme  une  saveur  de  vieux  latin. 
M.  Villemain  fut  ravi  de  l'originalité  de  cet  essai,  où 
l'érudition  ne  faisait  tort  ni  à  la  noblesse  des  idées  ni 
à  l'ampleur  de  l'imagination,  et  l'on  verra  plus  loin 
qu'il  conçut  le  projet  d'utiliser  pour  le  bien  des  études 
latines  le  précoce  savoir  du  nouvel  agrégé.  Les 
épreuves  orales  du  même  concours  avaient  offert  au 
candidat  une  autre  occasion  de  faire  apprécier  sa 
science  :  interrogé  par  M.  Villemain  sur  le  Collège 
des  Augustales,  à  peine  défini  par  les  historiens  la- 
tins, mais  mieux  connu  depuis  la  découverte,  alors 
récente,  d'inscriptions  nombreuses,  le  candidat  avait 
montré  une  telle  connaissance  de  la  question  que  le 
président,  surpris  et  presque  déconcerté  par  l'éton- 
nante érudition  de  son  justiciable,,  crut  devoir  men- 
tionner cet  incident  dans  son  rapport. 

Pour  l'examen  du  doctorat,  qu'il  subit,  contraire- 
ment aux  habitudes  universitaires,  avant  l'agrégation, 
M.  Egger  avait  choisi  comme  sujet  de  thèse  fran- 
çaise une  Étude  sur  l'éducation,  et  particulièrement 
sur  l'éducation  littéraire  chea  les  Romains,  depuis  la 
fondation  de  Rome  jusqu'aux  guerres  de  Marius  et 
de  Sylla.  La  thèse  latine  avait  pour  titre  :  De  Archytœ 


—  16  — 

tarentini ,    pi/thagorici ,    vita,    open'bus    et   philosophia 
clisquisitio.  Ces  deux  opuscules  étaient  de  courtes  dis- 
sertations  comme  toutes   les   thèses   d'alors,   l'une  de 
46  pages  in-8'',  l'autre  de  67.  A   l'inverse  de  l'usage 
qui  a  prévalu,  la  thèse  latine  est  la  plus  développée. 
C'est  à  cet  examen   que   M.   Victor  Le    Clerc   ouvrit 
la  séance  par  ces   mots  qui  causèrent  quelque  émoi, 
parait-il,    dans  l'auditoire  :   ((   Enfin,   Monsieur,   voilà 
des  thèses  qui   nous  apprennent  quelque  chose.  »  — 
((  Sans  doute,  remarque  M.  Egger  (1),  il  regrettait  un 
peu  de   s'être   montré   trop    facile   dans   quelques-uns 
des  précédents  doctorats.  »  Une  autre  particularité  si- 
gnala cette  soutenance  :  ce  fut  la  dernière  fois  que  deux 
candidats  subirent  l'épreuve  le  même  jour.  Celui  qui 
succéda  à  M.  Egger  devant  le  célèbre  tapis  vert  de  la 
Sorbonne  fut  M.   Lafaye  (2),  l'auteur  du  Dictionnaire 
des  synonymes  français,  et  qui  enseigna  la  philosophie 
dans  notre  collège   royal   de  1833   à  1837  (3).  M.   Le 
Clerc,    jugeant  que   la  nécessité  d'argumenter  en   un 
même  jour  sur  quatre  thèses  se  conciliait  difficilement 
avec    une    discussion    approfondie,    décida    qu'il    n'y 
aurait   plus    de    soutenance  dans  une   même  journée 


(1)  Tradition  et  Réformes,  p.  338. 

(2)  De  son  vrai  nom  Lafaist  (P.-B.),  ainsi  appelé  dans  les  palmarès  du 
collège,  et  désigné  sous  les  deux  noms  dans  le  Catalogue  général  de  la 
librairie. 

(3)  Sous  le  provisorat  de  M.  Lecomte,  dont  il  suffit  de  citer  le  nom, 
et  dont  un  des  gendres,  notre  confrère  M.  Tranchau,  est  lui-même  de- 
venu plus  tard  proviseur  du  lycée.  On  n'apprendra  pas  non  plus  sans 
intérêt,  à  Orléans,  que  le  successeur  de  M.  Lafaye  fut,  de  1837  à  4839, 
M.  Francisque  Bouillier,  ancien  Inspecteur  général  de  l'Instruction 
publique,  aujourd'liui  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 
politiques. 


—  il  — 

que  pour  un  candidat.  Cette  simple  innovation  n'a 
pas  été  sans  influence  sur  le  développement  qu'ont  pris 
dans  la  suite  les  thèses  de  doctorat. 

Docteur  et  agrégé,  le  jeune  professeur  pouvait  main- 
tenant prétendre  aux  plus  hautes  chaires  de  collège. 
M.  Villemain,  qui  avait  conçu  pour  son  justiciable  de 
l'agrégation  une  grande  estime,  lui  proposa  la  rhéto- 
rique de  Rouen.  Mais  le  débutant  souhaitait  ardem- 
ment ne  pas  quitter  Paris,  où  le  retenaient  d'impé- 
rieux devoirs  de  famille,  et  où  ses  brillants  succès  lui 
donnaient  quelque  droit  de  prétendre.  Le  ministre  eut 
égard  à  son  désir  en  l'appelant  (12  novembre  1834)  aux 
fonctions  modestes  et  peu  lucratives  d'agrégé  suppléant 
au  collège  Saint-Louis  pour  les  classes  de  lettres.  Les 
premiers  mois  furent  pénibles.  A  vingt  et  un  ans,  diri- 
ger d'emblée  une  classe  nombreuse  d'élèves  qui  ne  sont 
plus  des  enfants  n'est  pas  chose  facile:  tous  ceux  qui  ont 
l'expérience  de  l'enseignement  l'ont  plus  ou  moins 
éprouvé.  M.  Egger  eut  besoin  de  toute  son  habileté  au- 
tant que  de  son  énergie  naturelle.  Il  réussit,  «  mais  non, 
dit-il  lui-même,  sans  laisser  derrière  lui  un  souvenir  de 
ses  premiers  échecs  qui  gêna  fort  son  avancement  »  (1). 
Ce  n'est  que  trois  ans  et  demi  après  (15  mai  1838)  qu'il 
fut  chargé  de  la  rhétorique  supplémentaire  (sorte  de 
cours  préparatoire  au  baccalauréat  es  lettres  pour  les 
élèves  destinés  aux  écoles  spéciales)  et  des  conférences 
de  rhétorique  au  collège  Henri  IV.  Le  25  septembre  de 
la  "même, Cannée  on  lui  confiait,  avec  avancement,  la 
deuxième  division  de  seconde  au  même  collège,  et 
l'année  suivante  il  devenait  agrégé  divisionnaire  au  col- 
lège Charlemagne.  Parmi  les  élèves  qui  ont  passé  par  sa 

(1)  Notes  autobiographiques. 


—  is- 
olasse dans  ce  dcriiier  établissement,  il  se  souvenait  par- 
ticulièrement de  M.  Geffroy,  devenu  son  collègue  en 
Sorbonne,  et  membre  de  l'Académie  des  sciences  mo- 
rales et  politiques,  qui  racontait  naguère  que  l'exemple 
de  ce  maître,  déjà  renommé  à  l'âge  où  la  plupart 
entrent  dans  la  carrière,  avait  décidé  de  sa  propre 
vocation. 

Avec  le  traitement  d'agrégé,  la  position  conquise 
n'assurait  pas  plus  de  1,900  fr.,  auxquels  s'ajoutait 
heureusement  le  produit  de  leçons  particulières.  Même 
avec  cet  appoint,  les  ressources  étaient  médiocres. 
Un  trait  à  noter,  c'est  que  néanmoins  le  jeune  pro- 
fesseur prélevait  régulièrement  sur  son  gain  quelques 
petites  sommes  pour  des  achats  de  livres.  J'ai  sous 
les  yeux  un  extrait  de  ses  carne'ts  de  dépenses  tenus  à 
jour,  dès  ce  moment,  avec  cet  esprit  d'ordre  dont  il  ne 
devait  jamais  perdre  l'habitude  :  dès  1831,  l'année  de 
son  baccalauréat,  il  se  procure  un  Dictionnaire  français- 
grec,  une  Gêorjraphie  de  Letronne,  un  Suétone,  un  So- 
phocle, une  Cyropédie,  un  Térence,  d'autres  ouvrages 
encore.  Ces  acquisitions  continuent  en  1832;  elles  de- 
viennent plus  importantes  en  1833,  l'année  de  son  doc- 
torat. Sur  le  conseil  de  M.  Le  Clerc  il  achète  un 
Forcellini.  Ce  sont  les  commencements  de  cette  biblio- 
thèque qui  deviendra  peu  à  peu  si  riche,  et  dont  il  sera 
si  justement  fier  plus  tard.  Sans  doute,  parmi  ceux  qui 
liront  ces  lignes,  il  y  aura  peu  d'universitaires  licenciés 
ou  docteurs  de  1840  à  1876,  à  qui  elles  ne  rappellent 
quelque  prêt,  fait  par  le  maître,  et  toujours  régulière- 
ment inscrit  par  lui  sur  le  registre  où  il  notait  les 
sorties  et  les  rentrées  des  volumes  qu'il  communiquait 
si  libéralement. 

Au   moins  l'avenir  était-il  assuré.   Le  jeune   agrégé 


—  19  — 

pouvait  attendre  un  avancement  certain;  mais  surtout 
sa  mère  et  sa  sœur  étaient  désormais,  et,  pour  une 
large  part,  grûce  à  lui,  à  l'abri  du  besoin.  Il  semble 
qu'après  tant  d'épreuves,  ces  années  autour  de  1835 
aient  été  pour  la  famille  comme  une  courte  période 
d'apaisement.  L'intérieur  se  ressent  de  l'aisance  que 
consolide  le  travail  de  tous,  de  la  joie  que  causent  les 
succès  du  frère  et  de  la  sœur,  et  que  troublent  seule- 
ment des  inquiétudes  naissantes  pour  la  santé  de  la 
jeune  fille.  Quelques  amis  viennent  y  causer  d'nrt  et  de 
littérature.  C'est  le  temps  des  Lamartine,  des  Hugo,  des 
Musset.  Comme  tant  d'autres,  alors,  on  s'essaie  timi- 
dement à  les  imiter  :  de  cette  période  sont  datées  la 
plupart  des  petites  pièces  de  vers  que  signe  l'un  des 
familiers  de  la  maison,  Charles-Auguste  Chopin,  avo- 
cat, futur  bienfaiteur  de  M.  Egger,  et  qui  ont  été 
réunies,  en  1844,  sous  le  titre  :  Au  coin  du  feu  (1).  Dans 
quelques-unes  se  lit  le  nom  d'Ida  Egger;  d'autres  sont 
dédiées  à  deux  jeunes  hommes  qui  devaient  rester  les 
amis  de  la  famille,  M.  Auguste  Robert,  auteur  lui  aussi 
de  quelques  opuscules  poétiques  (2),  et  un  Orléanais, 
M.  Médéric  Fontaine,  seul  survivant  aujourd'hui  de  ce 
petit  cénacle.  A  cinquante  années  de  distance,  on  se  re- 
présente les  joies  discrètes  de  ces  réunions  intimes,  et 
l'impression  revit  d'un  intérieur  où  les  vulgarités  de 
la  vie  sont  parfois  oubliées  pour  les  pures  jouissances 
de  l'esprit. 
La  période  scolaire  terminée,  le  laborieux  professeur 


(1)  Voyez  les  notes  des  pages  10,  28,  etc. 

(2)  Le  Connétable  de  Bourbon,  drame  en  cinq  actet,  en  vers,  honoré 
d'un  prix  de  l'Académie  française  (épuisé);  Louis  XI en  belle  humeur, 
Paris,  Ollondorf,  1879  ;  «te. 


—  '20  — 

employait  ses  vacances  à  donner  des  leçons  dans  de 
riches  familles,  trop  heureuses  d'avoir  pour  leurs  fils 
un  répétiteur  d'un  tel  mérite,  et  que  son  âge  rapprochait 
naturellement  des  jeunes  gens  qu'on  lui  confiait.  C'est 
ainsi  qu'en  1837  il  accompagna,  dans  un  voyage  de  va- 
cances à  Dunkerque,   la  famille  Cochin,   dont  le  chef, 
Denys  Cochin,  le  célèbre  fondateur  des  Salles  d'asile,  lui 
avait  demandé  son  assistance  pour  ses  deux  fils  :   l'un 
d'eux  était  Augustin  Cochin,  qui  devint  membre  de  l'A- 
cadémie des  sciences   morales  et  polit".ques,  et  préfet 
de  Seine-et-Oise  en  1871,  et  qui  ne  cessa  d'entretenir 
avec  son  ancien  maître  des  relations  affectueuses.  De 
même  encore  et  à  deux  reprises  (du   moins  les  notes 
personnelles  de  M.  Egger  portent  deux  fois  cette  men- 
tion), nous  le  retrouvons  à  Orléans,  où  nous  pouvons 
recueillir  sur  son  caractère  et  ses  goûts  des  renseigne- 
ments précieux.  Il  y  vint,  en  effet,  passer  les  vacances 
de  1833  et  de  1836  au  château  du  Buisson,  sur  la  com- 
mune de   Mézières  (Loiret),   appartenant  à   la   famille 
Gombault.  M.  Gombault  père,  banquier  à  Paris,   avait 
connu  Gaston-Maximilien  Egger,  qu'il  employait  comme 
tapissier;  il  s'était  intéressé  aux  succès  du  jeune  Emile, 
devenu    si   rapidement  un   des  professeurs   renommés 
des  collèges  parisiens.  Son  fils,  M.  Charles  Gombault, 
ne  crut  mieux  faire  que  de  remettre,  pendant  les  va- 
caiices,  cl  ce  maître  éprouvé  la  direction  des  éludes  de 
son    propre    fils.    Lui-même    était    d'ailleurs    instruit, 
membre  d'une  de  nos  sociétés  savantes  orléanaises  (1), 
où  je   l'ai  rencontré  dans  sa  vieillesse,  et  possesseur 


(1)  La  Société  d'agriculture,  sciences,  belles-lettres  et  arts  d'Orléans. 
La  Table  générale  des  matières  contenues  dans  les  Bulletins^  Annules 
et  Mémoires  rie  lii  Société  iiiLMititjniio  (Hvimhcs  études  de  M.  Cionibault 


—  21  — 

d'une  bibliothèque  composée  avec  goût  et  d'une  très 
belle  collection  d'estampes.  Dans  cette  maison  Emile 
Egger  se  fit  aimer  de  tous  pour  son  obligeance  et  sa 
conversation  aimable,  autant  qu'estimer  pour  ses  goûts 
studieux  et  sa  passion  pour  la  lecture.  Lui-même  avait 
gardé  de  ce  temps  lointain  et  des  bontés  du  galant 
homme  qui  l'accueillait  le  meilleur  souvenir.  Il  s'en  mon- 
tra toujours  reconnaissant,  s'intéressant  à  son  tour  aux 
succès  de  tous  les  membres  de  cette  famille,  et  conser- 
vant avec  eux  des  relations  amicales  (1).  Chaque  fois 
qu'il  venait  parmi  nous,  il  n'oubliait  jamais  d'aller  revoir 
ses  anciens  hôtes,  soit  à  Orléans,  soit  dans  leur  nouvelle 
propriété  de  Villecante,  sur  la  commune  de  Dry  (Loiret). 
M.  Gombault,  de  son  côté,  ne  manquait  guère,  aux 
séances  académiques  où  je  le  voyais  fréquemment,  de  me 
demander  des  nouvelles  d'  «  Emile  »,  dont  la  brillante 
fortune  l'avait  réjoui  sans  le  surprendre. 

Au  moins  une  fois,  la  sœur  accompagna  le  frère  dans 
un  de  ces  voyages  de  vacances.  Elle  s'établit  quelques 
jours  dans  une  petite  campagne  que  possédait  la  famille 
Chouppe,  à  Saint-Pryvé,  près  Orléans,  el,  en  retour 
de  l'hospitalité  qui  lui  était  offerte,  elle  y  peignit  un 
petit  tableau  de  fleurs  que  notre  confrère  a  conservé. 
Le  jeune  Emile  venait  de  temps  à  autre  dans  la 
maison,  et  parfois   s'essayait,   lui   aussi,   à   dessiner  : 

sur  V Acclimatation  des  plantes  exotiques  (p.  35),  sur  le  Robina  Acacia 
viscosa  et  hispida  (p.  52).  La  Notice  nécrologique  que  lui  a  consacrée 
l'ancien  président  de  la  Société,  M.  de  Sainte-Marie,  a  été  insérée  au 
tome  XV,  p.  125,  des  Mémoires  de  la  Société  (6  juin  1873). 

(1)  On  sait  que  les  plus  proches  descendants  ou  représentants  de 
cette  famille  à  Orléans  sont  aujourd'hui,  outre  Mine  Albert  Gombault, 
veuve  de  Tancien  élève  de  M.  Egger,  et  ses  fils,  M.  et  M""2  de  Montma- 
rin,  gendre  et  fille  de  M.  Charles  Gombault,  et  leurs  enfants. 


_  22  

M.  Chouppe  a  gardé  le  souvenir  d'une  tête  d'Énée  que 
son  ami  esquissa  sans  la  finir.  On  voit  que,  même  dans 
le  choix  de  ses  modèles,  il  n  était  pas  infidèle  à  l'anti- 
quité grecque.  Il  s'en  tirait  d'ailleurs  avec  un  médiocre 
succès,  et  la  conversation  du  savant,  racontant  les  aven- 
tures de  son  héros,  était  plus  intéressante,  paraît-il,  que 
son  ébauche  d'artiste.  M.  Egger  n'avait  pas  oublié  non 
plus  ces  vieilles  relations.  Au  voyage  qu'il  fit  parmi 
nous,  pour  le  mariage  du  regretté  Albert  Dumont,  au- 
quel il  servait  de  témoin,  il  me  demanda  de  le  conduire 
chez  M"^^  Chouppe,  alors  presque  nonagénaire  et 
aveugle.  Il  éprouvait  une  joie  filiale  à  la  pensée  de  re- 
voir la  maison  où  avaient  vécu  ses  grands-parents  et 
où  son  père  était  né.  Il  charma  la  pauvre  aveugle  en 
lui  rappelant  quelques  noms  amis  d'autrefois,  et,  comme 
elle  le  questionnait  sur  les  devoirs  de  sa  profession,  il 
trouva  le  moyen  de  l'égayer  en  lui  racontant  diverses 
anecdotes  sur  quelques  examens  légendaires  du  bacca- 
lauréat. 

Bien  que  pourvu  de  tous  ses  grades,  notre  profes- 
seur ne  se  croyait  pas  tenu,  pour  cela,  de  se  reposer. 
Dès  ce  temps,  il  avait  de  la  science  et  des  devoirs  d'un 
maître  l'opinion  que  nous  l'entendrons  bien  souvent 
exprimer  :  c'est  qu'il  faut  apprendre  pour  savoir,  et  non 
pour  emmagasiner,  en  vue  d'un  examen,  un  fonds  de 
connaissances  sur  lequel  on  vivra  ensuite.  Pour  cette 
science  de  commande,  vieillie  presque  aussitôt  qu'ac- 
(juise,  il  avait  une  sorte  d'aversion.  Se  tenir  au  courant 
du  perpétuel  devenir  de  toutes  les  questions,  même  de 
celles  qui  semblent  résolues,  lui  a  toujours  paru  la  pre- 
mière obligation  d'un  professeur.  Aussi,  quel  souci  d'in- 
formations !  quel  soin  pour  se  renseigner!  Lectures 
continuelles,  la  plume   à   la  main  ;   visites  aux   biblio- 


—  23  — 

tlièqucs  et  aux  collections;  acquisition,  dans  la  mesure 
où   le   lui  permettaient    ses   ressources   ù  l'origine   si 
modiques,  de   livres   et    de    revues;    choix    des    nou- 
velles publications  savantes  que,  plus  tard,  les  grands 
libraires  étrangers  de  Paris  lui  envoyaient  chaque  mois 
et  où  il  faisait  son  tri,  il  ne  négligeait  rien.  Jusqu'à  la 
fin  de  sa  vie  il  a  conservé   incessant   ce  besoin  d'être 
informé.  Il  n'y  a  guère  plus  d'un  an  qu'ayant  rencontré 
dans  un   texte   des   Géorrjiques,    proposé   au   concours 
d'agrégation,  un  certain  vere  suo  (1),  simple  au  premier 
abord,  mais  qu'à  la  réflexion  on  ne  sait  trop  comment 
entendre,  je  lui  en  parlai,  comme  il  m'arrivait  souvent. 
Rien  ne  l'intéressait  comme  cette  sorte  de  difficultés.  A 
quelques-uns  de  ses  anciens  élèves  il  ne  craignait  pas, 
lui,  le  maître  par  excellence,  de  demander  des  consulta- 
tions de  ce  genre,  et  il  aimait  qu'on  lui  en  demandât.  Il 
s'y  attachait  avec  la  ténacité  d'un  esprit  exigeant  qui 
veut  avoir  raison  de  l'énigme,  et  c'était  une  jouissance 
de  le  voir  mettre  en  jeu,  avec  sa  vaste  science,  sa  péné- 
tration d'esprit  et  son  étonnante  mémoire.  Il  était  bien 
rare  que  de  cette  lutte  avec  un  texte  difficile  ne  jaillît  pas 
quelque  lumière  inattendue.  Ma  question  piqua  sa  cu- 
riosité. Le  lendemain    il   me   donnait  une   solution   à 
laquelle  n'avait  songé  aucun  commentateur.  Gela  même 
ne  lui  suffit  pas  :  il  écrivit  à  M.  Reinhold  Dezeimeris, 
de  Bordeaux,   correspondant  de  l'Institut,   qui  a  com- 
menté avec  une  autorité  particulière  certains  passages 
des   Géorgtques  (2),    et  qui   à    son    tour    envoya    une 
réponse  d'une  nouveauté  imprévue. 


(1)  Géorgiques,  IV,  22. 

(2)  Dans  ses   Correctiona  el  remarques  mr  le  texte  de  divers  au- 
teurs, Rordeaux,  '1883. 


—  24  — 

Si  tel  il  était  ^à  soixante  et  onze  ans,  on  peut  se  figurer 
ce  qu'il  devait  être  à  vingt-cinq.  En  fait,  les  années  qui 
s'écoulent  de  183 i  à  1840,  où  commencera  pour  lui  un 
rôle  nouveau,  paraissent  avoir  été  par  le  jeune  maître 
singulièrement  mises  à  profit.  De  quelque  côté  qu'on  se 
tourne,  vers  la  Sorbonne,  le  Collège  de  France,  les 
journaux  universitaires,  les  revues  savantes,  on  retrouve 
sa  trace.  Son  temps  se  partage  entre  le  soin  de  sa  classe, 
les  leçons  particulières  qu'il  n'avait  pas  le  droit  de  négli- 
ger, l'assiduité  aux  grands  cours  publics,  la  fréquenta- 
tion d'une  Société  des  Méthodes  d'enseignement,  présidée 
par  M.  de  Lasteyrie,  dont  il  devint  lui-même  un  des 
administrateurs  (11  janvier  1837),  et  où  il  raconte  plai- 
samment qu'en  peu  d'années  on  avait  inscrit  quatre- 
vingts  méthodes  nouvelles  pour  l'enseignement  de  la 
lecture  (1),  enfin  le  séjour  presque  quotidien  dans  les 
bibliothèques.  On  le  voit  auditeur  attentif  de  Letronne, 
d'Eugène  Burnouf,  de  Fauriel,  de  Victor  Le  Clerc,  sui- 
vant leurs  cours  en  prenant  dps  notes,  rédigeant  leurs 
leçons,  si  bien  que  plusieurs  nous  sont  aujourd'hui 
connues  uniquement  par  les  comptes-rendus  qu'il  en  a 
faits.  Justement,  M.  Dubois,  futur  directeur  de  l'École 
normale  et  Conseiller  de  l'Université,  venait  de  lui  ou- 
vrir l'accès  au  Journal  général  de  l'Instruction  pu- 
blique. Il  en  profita  pour  y  publier,  dans  une  série  de 
douze  articles,  le  résumé  des  mémorables  leçons  de 
Fauriel  sur  l'épopée  homérique  (2).  Les  grands  travaux 
d'érudition  trouvaient  en  lui  un  critique  toujours  prêt  à 


(1)  Tradition  et  Réformes^  p.  310  et  suiv. 

(2)  Ce  compte-rendu  a  été  résumé  par  M.  Talbot,  professeur  au  lycée 
Condorcet,  dans  V Annuaire  de  V Association  pour  l'encouragement  des 
études  grecques  en  France,  '14«  année,  1880. 


--  25  — 


en  faire  apprécier  l'inlérêi.  C'est  lui,  par  exemple,  qui 
rendit  compte  dans  le  même  journal  du  classique 
mémoire  de  M.  Le  Clerc  sur  les  Journaux  ches  les 
Romains  et  sur  les  Annales  des  Pontifes  ;  du  traité  de 
Bureau  de  la  Malle  sur  l'Économie  politique  des  Romains, 
de  la  Nouvelle  méthode  latine,  publiée  par  J.  L.  Burnouf, 
des  Oracles  Sibyllins,  édités  par  Alexandre.  De  la  variété 
même  de  ces  sujets  on  peut  induire  combien  son  savoir 
était  déjà  étendu,  combien  souple  devait  être  son  talent 
d'écrivain. 

Mais  de  tous  les  cours  deux  surtout  l'attiraient,  ceux 
de  Hase  et  de  Boissonade.  Hase  faisait  à  l'École  des 
langues  orientales  vivantes,  depuis  1819,  un  cours  de 
grec  moderne,  auquel  il  avait  adjoint  plus  tard  des 
notions  de  paléographie  grecque;  il  était  réputé  pour  sa 
science  de  grammairien  et  d'épigraphiste.  Boissonade, 
titulaire  de  la  chaire  de  littérature  grecque  à  la  Faculté 
des  lettres,  avait  succédé  le  28  décembre  1812  à  l'hellé- 
niste Larcher.  Mais  nommé  par  surcroît  en  1828  pro- 
fesseur au  Collège  de  France,  en  remplacement  de  Gail, 
il  s'était  fait  suppléer  à  la  Sorbonne  par  Guigniaut 
(1828-1830),  puis  par  J.  David,  fils  du  grand  peintre, 
qui  conserva  cette  suppléance  jusqu'en  1840.  En  1833, 
Boissonade  professait  donc  seulement  au  Collège  de 
France;  on  vantait  son  érudition  et  la  finesse  de  sa  cri- 
tique philologique  et  littéraire.  A  ce  moment  (1833)  il 
achevait  la  publication  do  ses  Anecdota.  C'est  à  ces  deux 
maîtres,  d'un  savoir  égal,  mais  d'aptitudes  diverses,  que 
s'attacha  notre  agrégé.  Tous  deux  contribuèrent  surtout 
à  le  former,   a  A  l'un,  dit  M.  Bréal  (1),  il  dut  son  pen- 

(1)  Article  nécrologique  sur  M.   Egger,   dans  le  journal  Le   Temps 
(numéro  du  6  septembre  4885). 


—  !2()  — 

chant  pour  la  grammaire,  la  paléographie,  l'archéologie, 
les  inscriptions;  l'autre  lui  inspira  l'amour  delà  langue 
grecque,  de  la  poésie  grecque.  »  Ajoutons  qu'ils  n'eurent 
pas  seulement  une  influence  certaine  sur  le  développe- 
ment de  son  esprit  ;  c'est  encore  auprès  d'eux,  surtout 
auprès  de  Boissonade,  que  se  décida  pour  une  grande 
part  la  destinée  de  M.  Egger.  C'est  en  écoutant  son 
illustre  maître  qu'il  se  prépara  à  recueillir  sa  sup- 
pléance ;  c'est  autour  de  sa  chaire  qu'il  rencontra  une 
élite  de  jeunes  hommes  avec  lesquels  il  se  lia  d'une  vive 
amitié,  et  qu'il  retrouva  ou  qui  vinrent  le  rejoindre  plus 
tard  à  l'Institut  :  Laboulaye,  de  Longpérier,  Berger  de 
Xivrey,  surtout  Brunet  de  Presle,  qui  fut  dans  la  suite 
l'un  de  ses  amis  préférés,  enfin  l'excellent  Dehéque  dont 
il  allait  devenir  peu  d'années  après  le  fils  d'adoption. 

Tout  en  recevant  ces  enseignements  précieux,  le  stu- 
dieux professeur  travaillait  pour  son  compte.  C'est  dans 
cette  période  de  sa  vie  que  se  place  la  publication  des  trois 
premiers  ouvrages  qui  attirèrent  sur  lui  l'attention  des 
érudits  :  l'édition  du  traité  attribué  à  Longin,  et  auquel 
il  ajouta  un  appendice  inédit  (1837);  la  même  année, 
l'édition  du  livre  de  Varron  De  lingua  latina  ;  en  1838, 
celle  des  fragments  de  Verrius  Flaccus,  avec  le  fragment 
de  S.  Pompeius  Festus.  Le  choix  de  ces  textes  semblait 
indiquer  la  voie  où  M.  Egger  allait  s'engager  :  deux 
grammairiens  et  un  des  rhéteurs  qui  ont  le  mieux  inter- 
prété l'art  de  la  composition,  quels  écrivains  pouvaient 
mieux  convenir  aux  débuts  du  savant,  grammairien 
lui-même,  qui  devait  être  en  mémo  temps  un  des 
maîtres  de  la  critique  littéraire?  En  1837  l'Académie 
des  inscriptions  ayant  mis  au  concours  pour  1839 
un  Examen  critique  des  historiens  anciens  de  la  vie  et 
du   règne  d'Auguste,   M.   Egger  résolut  de  concourir. 


—  21  — 

Après  avoir  réuni  et  classé  tous  les  matériaux  de  son 
travail,  il  se  disposait  à  le  rédiger  et  déjà  même  avait 
commencé  cette  rédaction,  lorsqu'il  tomba  et  se  cassa 
le  coude  du  bras  droit  (1).  Le  terme  fixé  pour  le  con- 
cours approchait  ;  tout  le  labeur  de  deux  années  de 
recherches  et  de  méditations  allait  être  perdu  :  sa  sœur 
prit  la  plume  et  écrivit  sous  sa  dictée  le  célèbre  mé- 
moire qui  obtint  le  prix  (2).  Il  le  publia  en  1814  avec 
une  épigraphe  empruntée  à  Sénèque  :  Per  muLta  im- 
pedimenta eluctatus,  allusion  tout  à  la  fois  au  regret- 
table accident  qui  avait  failli  l'empêcher  de  concourir, 
et  au  malheur  de   famille  dont  je  vais   bientôt  parler. 

L'administration  voulut  récompenser  le  jeune  lauréat  : 
M.  Cousin,  alors  ministre,  l'appela  (27  août  1839)  à  l'É- 
cole normale,  comnie  chargé  de  la  conférence  de  gram- 
maire, et  peu  après  (7  septembre)  au  jury  d'agréga- 
tion de  grammaire,  présidé  par  l'Inspecteur  général 
J.  L.  Burnouf.  Une  démarche  délicate  de  M.  Rinn,  alors 
maître  de  conférences  à  l'École,  qui  n'avait  cependant 
aucune  relation  personnelle  avec  M.  Egger,  avait  fait  dé- 
cider la  première  de  ces  deux  nominations. 

Tant  de  succès  furent  attristés  par  un  deuil.  Le  22  jan- 
vier 1840  M.  Egger  perdit  sa  sœur,  cette  compagne 
des  mauvais  jours,  qui  l'avait  aidé  à  relever  la  fortune 
de  la  famille,  et  qui  eut  au  moins  la  consolation  d'en- 
trevoir pour  son  frère  tout  un   avenir  de   sécurité   et 

(1)  Notes  autobiographiques. 

(2)  On  sait  que  ce  mémoire  contient  une  remarquable  étude  du 
Monument  (VAncijre.  Sur  ce  texte  célèbre,  dont  la  première  copie  exacte 
est  due  à  M.  Georges  Perrot,  ancien  professeur  de  rhétori(iue  à  notre 
lycée  (1860),  aujourd'hui  membre  de  l'Académie  des  inscriptions  et 
directeur  de  l'École  normale  supérieure,  voyez  {'Exploration  archéolo- 
fjique  de  la  Galatie,  etc.  Paris,  Didot,  1802-1872. 


—  28  — 

d'honneurs.  Elle  s'éteignit  doucement  à  l'âge  de  trente- 
deux  ans,  minée  par  la  consomption  (1).  En  apprenant 

(1)  Cette  mort  inspira  au  poète  Auguste  Chopin,  l'ami  de  la  famille, 
dont  j'ai  déjà  parlé,  les  deux  pièces  de  vers  suivantes  : 

Sur  la  mort  de  M»e  Ida  E"' 

Sonnet  dédié  k  sa  mère. 

Une  femme  au  front  pâle,  à  la  joue  amaigrie, 
Du  chevet  de  son  lit  contemplait  tristement 
Dans  une  urne  fêlée,  où  l'onde  était  tarie, 
Une  rose  penchant  son  front  languissamment, 

Quand  du  sein  de  la  fleur  vers  son  âme  attendrie 
Une  voix,  s'exhalant  comme  un  gémissement  : 
«  Jeune  femme,  pitié  pour  la  rose  flétrie!... 
«  Pour  la  rose  qui  va  mourir  dans  un  moment!... 

c  Ton  art  peut  lui  donner  une  nouvelle  vie... 

«  Ah  !  pour  voir  à  la  mort  son  image  ravie, 

«  Peintre  que  j'aime...  adieu  !...  Je  reviendrai  demain  !  * 

Et  tu  semhlas  sourire,  et  de  ta  faihle  main 
Tu  cherchas  ton  pinceau...  Mais  la  rose  infidèle 
S'elTeuilla  tout  à  coup...  et  tu  mourus  comme  elle! 

1840. 

Saison  d'hiver. 

A  feu  Ida  "*  et  Élisa  "',  mes  sœurs  en  poésie. 

Au  printemps,  quand  tout  rit,  ciel  d'azur,  hois,  champs  verts, 
Dans  les  champs  et  les  hois  errant  à  l'aventure. 
Silencieusement  je  t'admire,  ô  nature! 
Sans  songer  à  chanter  ta  beauté  dans  mes  vers. 

Mais  plus  tard,  quand  revient  la  saison  des  hivers, 
Que  les  cliamps  et  les  hois  ont  perdu  leur  verdure, 
Les  oiseaux  leurs  chansons,  les  sources  leur  murmure, 
Et  qu'un  morne  silence  attriste  tes  déserts. 

C'est  alors  que  les  voix  dans  ma  lyre  cachées 
S'éveillent  pour  pleurer  les  feuilles  desséchées, 
Les  oiseaux  envolés,  le  printemps  qui  n'est  plus... 

Alors  que  je  vous  chante,  ô  mes  pauvres  sœurs  mortes, 
Frêles  rameaux  brisés  de  secousses  trop  fortes, 
Mais  que  ma  foi  rattache  à  l'arbre  des  élus! 

Novembre  1840. 


—  29  — 

cette  mort,  M.  Villemain,  qui  savait  toutes  les  marques 
de  dévouement  dont  le  frère  était  redevable  à  la  sœur, 
lui  rappela  une  belle  page  de  Fourier  sur  la  collabora- 
tion de  miss  Herschell  aux  magnifiques  travaux  de  son 
frère,  le  grand  astronome.  «  A  part  l'importance  de  ces 
travaux  mêmes  et  l'illustration  d'Herschell,  écrivait  à 
ce  propos  M.  Egger,  il  n'y  a  rien  que  de  vrai  dans  la 
comparaison.  L'heureux  souvenir  de  M.  Villeniain  me 
toucha  jusqu'aux  larmes,  et  je  ne  le  rappelle  pas  sans 
une  nouvelle  émotion.  » 

Quelques  mois  après  (5  septembre),  Emile  Egger  était 
nommé  suppléant  dans  la  chaire  de  seconde  au  collège 
Saint-Louis.  Une  ambition  bien  naturelle  le  poussait 
vers  l'enseignement  des  Facultés,  pour  lequel  il  se  sen- 
tait mûr  malgré  son  jeune  âge.  Peu  auparavant  (24  mars) 
une  ordonnance  royale,  rendue  sur  le  rapport  de 
M,  Cousin,  venait  justement  d'instituer  pour  le  recrute- 
ment des  professeurs  de  Facultés  une  agrégation  nou- 
velle. Les  épreuves  de  ce  concours  étaient  destinées  à 
mettre  en  relief,  outre  le  savoir  des  candidats  qui 
devaient  être  docteurs,  leur  méthode  de  discussion  et 
leur  talent  de  parole.  M.  Egger  se  fit  inscrire.  Le  con- 
cours de  1840  est  demeuré  célèbre;  les  contemporains  en 
ont  gardé  le  souvenir  comme  du  «  plus  remarquable 
peut-être  qui  ait  été  »  (1).  Les  juges  étaient  (2)  :  Victor 
Le  Clerc,  doyen  de  la  Faculté  des  lettres,  président; 
Alexandre,  Inspecteur  général  de  l'Université;  Fauriel, 
I)rofesseur    de  littérature  étrangère  à    la   Faculté    des 

(1)  M.  Vaciieuot.  (Notice  sur  M.  Beiger,  dans  le  Mémorial  de  l'As- 
sociation des  anciens  élèves  de  l'Ecole  normale,  p.  293.) 

(2)  Les  renseignements  qui  suivent  sur  ce  concours  sont  empruntés 
au  Bulletin  universitaire,  organe  alors  officiel  des  actes  du  Minis- 
tère de  l'instruction  publique,   t.  IX,   année   1840,  nouvelle  série. 


-   30  — 

lettres  ;  Patin,  professeur  de  poésie  latine  à  la  même 
Faculté  ;  Ampère,  professeur  de  littérature  française  au 
Collège  de  France.  Hait  docteurs  es  lettres  se  présen- 
taient, parmi  eux  quelques-uns  des  maîtres  les  plus  en 
renom  de  ce  temps,  Berger,  Demogeot,  Ozanam.  Par  de 
tels  adversaires  les  premières  places  ne  pouvaient  qu'être 
chaudement  disputées.  Le  concours  s'ouvrit  le  16  sep- 
tembre. Après  quinze  jours  d'une  lutte  publique,  dont 
le  bruit  attira  dans  le  grand  amphithéâtre  de  la  Sorbonne 
une  foule  extraordinaire  de  professeurs  et  de  lettrés,  le 
jury  rendit  son  jugement  le  2  octobre:  Ozanam  était  reçu 
premier;  Egger,  second;  Berger,  qui,  paraît-il,  ne 
l'avait  cédé  à  aucun  de  ses  adversaires  dans  les  deux 
épreuves  de  l'explication  et  de  l'argumentation,  fléchit 
dans  la  leçon  et  fut  classé  troisième.  Voici  comment  le 
président  appréciait  dans  son  Rapport  au  ministre  les 
résultats  du  concours  :  «  Trois  concurrents,  disait-il,  ont 
paru  prendre  dès  l'abord  dans  ces  diverses  épreuves 
une  supériorité  qui  leur  a  été  quelquefois  disputée  vive- 
ment, mais  qu'ils  ont  cependant  presque  toujours  con- 
servée. 

«  M.  Ozanam,  déjà  connu  comme  ses  deux  rivaux, 
dont  les  noms  suivent,  par  les  plus  honorables  épreuves 
devant  notre  Faculté,  a  semblé  au  jury  mériter  le  pre- 
mier rang,  moins  par  ses  connaissances  classiques,  fort 
étendues  sans  doute,  mais  égales  peut-être  chez  d'autres, 
que  par  sa  manière  large  et  ferme  de  concevoir  un 
auteur  ou  un  sujet,  par  la  grandeur  de  ses  commentaires 
et  de  ses  plans,  par  ses  vues  hardies  et  justes,  et  par  un 
langage  qui,  alliant  l'originalité  à  la  raison  et  l'imagina- 
tion à  la  gravité,  paraît  éminemment  convenir  au  profes- 
sorat public.  Seul  des  candidats,  il  a  fait  preuve  d'une 
étude    grammaticale   et    littéraire    des   quatre   langues 


—  31  — 

étrangères  indiquées  au  programme,  Titalien,  l'espagnol, 
l'allemand  et  l'anglais. 

(.(.  M.  Egger,  qu'un  prix  remporté  à  l'Académie  des 
inscriptions  et  belles-lettres  et  des  services  distingués 
dans  les  collèges  de  Paris  avaient  signalé  de  plus  près  à 
notre  attention,  est  avant  tout  un  philologue  très  savant 
et  très  habile";  mais  la  rapidité  de  sa  pensée,  la  vivacité 
de  sa  parole,  et  l'immense  avantage  qu'il  a  obtenu  dans 
la  composition  française  qui  a  fait  partie  de  ce  concours, 
prouvent  qu'il  est  appelé  à  joindre  au  mérite  de  savoir 
beaucoup  le  talent  d'être  écouté. 

«  M.  Berger,  esprit  plus  calme  et  plus  froid,  aussi 
incapable  de  commettre  une  faute  de  goût  que  de  se 
tromper  dans  l'interprétation  d'un  texte  difficile,  porte 
à  un  degré  singulier  la  netteté  et  la  précision  du 
langage;  on  ne^iipeut  appliquer  aux  lettres  avec  plus 
d'art  et  d'élégance  la  rigueur  des  études  philoso- 
phiques. 

«  Vous  me  permettrez.  Monsieur  le  Ministre,  de  vous 
rappeler  que  ces  trois  concurrents,  qui  ont  si  digne- 
ment inauguré  une  institution  nouvelle  et  mérité  de  vous 
être  proposésj^unanimement  pour  le  titre  d'agrégés  de 
notre  Faculté  des  lettres  de  Paris,  avaient  conquis  leur 
diplôme  de  docteur  devant  le  tribunal  sévère  de  cette 
Faculté  même,  dans  ces  longues  et  graves  séances  de 
doctorat  dont  vous  connaissez  et  dont  vous  avez  souvent 
partagé  les  travaux. 

«  S'il  était  possible  d'accorder  le  même  titre  à  un 
quatrième  concurrent,  qui,  dans  un  concours  moins 
fort,  aurait  pu  être  le  premier,  à  M.  Demogeot,  profes- 
seur instruit,  d'une  élocution  ingénieuse  et  ornée,  qui  a 
très  bien  expliqué  l'italien  et  l'anglais,  ce  serait  peut-être 
le  dédommager  avec  justice  des  efforts  qu'il  a  dû  faire 


-  3-2  — 

pour  combattre,  sans  trop  d'inégalité,  contre  des  rivaux 
si  redoutables  (1).  » 

Ce  que  le  rapport  ne  pouvait  pas  dire,  c'est  que 
M.  Egger  avait  fait  preuve  dans  ce  concours  d'une  gé- 
nérosité vraiment  chevaleresque,  et  pour  ceux  qui  n'ont 
pas  connu  l'homme  ce  trait  suffirait  à  le  faire  apprécier. 
Les  épreuves  étaient  déjà  fort  avancées,  et  de  l'aveu  du 
public,  comme  sans  doute  dans  l'opinion  des  juges,  le 
seul  concurrent  qui  pût  disputer  la  première  place  à 
M.  Egger  était  Ozanam.  Celui-ci  tire  au  sort  le  sujet  de 
la  leçon  qu'il  devait  faire  le  lendemain,  après  vingt- 
quatre  heures  de  préparation.  Le  président  donne  lec- 
ture du  billet  :  Histoire  des  Scholiastes  grecs  et  latins. 
Ici  je  laisse  la  parole  à  Ozanam  lui-même.  «  Ceci,  écri- 
vait-il à  un  ami,  semblait  une  méchanceté  du  sort,  et 
l'on  savait  si  bien  que  je  n'étais  nullement  au  courant 
de  ces  spécialités  philologiques  que  la  lecture  du  billet 
fut  accueillie  par  un  rire  général  de  malice...  Je  me 
croyais  perdu,  et,  bien  qu'un  de  mes  rivaux,  M.  Egger, 
avec  beaucoup  de  générosité,  m'eût  fait  passer  d'excel- 
lents livres,  cependant  après  une  nuit  de  veilles  et  une 
journée  d'angoisses,  j'arrivai  plus  mort  que  vif  au  mo- 
ment de  prendre  la  parole.  Bi-ef,  votre  ami  parla  sur  les 
Scholiastes  pendant  sept  quarts  d'heure  avec  une  assu- 
rance, une  liberté,  dont  il  s'étonnait  lui-même  ;  il  parvint 
à  intéresser,  à  émouvoir  même,  à  captiver  non  pas  seu- 
lement ses  juges,  mais  l'auditoire,  et  se  retira  avec  tous 
les  honneurs  de  la  guerre,  ayant  mis  les  rieurs  de  son 
côté  (2).  »  —  «  Heureux  M.  Ozanam!  écrivait  à  ce  propos 
un  journaliste  contemporain  (3);  plus  heureux  M.  Eg- 

(1)  Bulletin  universitaire,  t.  IX,  année  1840,  nouvelle  série. 

(2)  Lettres  d'Ozanam  (lettre  du  14  octobre  1840),  t.  I,  p.  304. 

(3)  Écho  de  Vlnslruclion  publique  (n"  du  18  octobre  1840). 


—  33  — 

ger  !  puisqu'il  a  montré  une  admirable  générosité  dans 
des  circonstances  où  l'on  a  souvent  à  déplorer  les  effets 
d'une  jalouse  et  basse  rivalité.  » 

En  revanche,  et  le  rapport  ne  pouvait  rien  en  dire  da- 
vantage, M.  Egger  avait  failli  subir  un  désagrément 
dont  tout  autre  que  lui  se  fût  trouvé  déconcerté,  mais 
qu'avec  son  extraordinaire  possession  de  lui-même  il 
sut  tourner  à  son  profit.  Il  venait  de  commencer  sa  le- 
çon, qui  devait  durer,  comme  celle  d'Ozanam,  une  heure 
et  demie,  et  il  pariait  déjà  depuis  dix  minutes,  lorsque  à 
d'imperceptibles  indices  il  croit  s'apercevoir  qu'il  ne 
s'empare  pas  de  l'esprit  de  ses  juges.  Il  avait  préparé 
une  leçon  savante  et  méthodique,  remplie  de  faits, 
touffue  d'érudition  ;  sa  parole  en  demeurait  comme 
alourdie,  et  il  sentait  qu'elle  ne  prenait  pas  son  essor 
habituel.  Il  s'arrête  alors,  se  recueille  quelques  instants; 
par  un  effort  presque  incroyable  de  concentration  d'es- 
prit, il  change  de  fond  en  comble  le  plan  de  son  expo- 
sition, abandonne  ses  notes,  et  reprenant  la  parole  la 
garde  une  heure  et  demie  durant,  charmant  ses  juges 
et  l'auditoire. 

On  aura  sans  doute  remarqué  le  passage  du  rapport 
où  M.  Le  Clerc  signale  «  l'immense  avantage  »  que 
M.  Egger  a  obtenu  dans  la  composition  française.  Le 
sujet  était  :  De  L'autorité  quoti  doit  accorder  dans  te 
jugement  des  faits  et  des  caractères  au  témoignage  des 
Oraisons  funèbres  de  Bossuet.  M.  Egger  avait  conservé 
une  copie  de  sa  composition,  qui  reste  intéressante, 
même  à  un  demi-siècle  de  distance  et  après  tant  de  tra- 
vaux critiques  sur  le  génie  et  les  œuvres  de  Bossuet. 

Agrégé  des  Facultés,  M.  Egger  avait  franchi  tous  les 
degrés  de  la  hiérarchie  des  concours.  Il  ne  lui  restait 
plus  qu'à  recueillir  le  fruit  de  tant  d'efforts.  Déjà,  en  1838, 

3 


-  34  — 

Fauriel,  qui  lui  témoignait  une  grande  estinne,  lui  avait 
proposé  de  le  faire  agréer  comme  suppléant  dans  sa 
chaire  de  littérature  étrangère.  Mais  M.  Egger,  se  défiant 
de  sa  connaissance  insuffisante  des  langues  et  des  litté- 
ratures modernes,  et  préférant  d'ailleurs  se  consacrer 
aux  lettres  anciennes  qui  l'attiraient,  déclina  l'honneur 
d'une  succession  qu'il  jugeait  périlleuse  (1).  Quelques 
mois  après  le  concours  d'agrégation,  la  récompense 
s'offrit  enfin  :  Boissonade  ayant  proposé  au  jeune  hellé- 
niste sa  suppléance  en  Sorbonne,  celui-ci  accepta  avec 
reconnaissance.  Le  29  octobre,  il  recevait  l'investiture 
ministérielle.  Il  avait  vingt-sept  ans.  C'est  à  cet  âge,  où 
souvent  on  cherche  encore  sa  voie,  qu'Emile  Egger 
prenait  pied  comme  professeur  dans  cette  Sorbonne 
qu'il  ne  devait  plus  quitter  et  dont  il  n'allait  pas  tarder 
à  devenir  l'une  des  forces. 

Il  y  retrouvait  comme  doyen  l'homme  savant  et  bon 
qui  venait  de  l'apprécier,  et  qui  ne  cessa  de  lui  témoi- 
gner une  affection  presque  paternelle.  En  même  temps 
il  entretenait  avec  un  autre  personnage,  alors  ministre 
de  l'instruction  publique,  et  qui  a  fait  grande  figure 
dans  cet  âge  d'or  de  l'Université,  M.  Villemain,  des 
relations  singulièrement  honorables  à  la  fois  pour  le 
débutant  et  pour  celui  qui  se  faisait  son  protecteur. 
M.  Villemain  avait  conservé  le  meilleur  souvenir  du 
jeune  agrégé  de  1834,  devenu  si  rapidement  l'une  des 
espérances  du  haut  enseignement  public.  En  1842 
(6  août),  il  le  désigna  pour  siéger  à  son  tour  au  jury 
de  cette  même  agrégation  des  lettres,  et,  se  rappelant  la 
pièce  de  vers  latins  qu'il  avait  remarquée,  il  proposa  à 
l'ancien  candidat  devenu  maître  l'idée    d'un  livre  que 

(1)  Note»  autobiographiques. 


-  35  - 

M.  Egger  composa  sous  le  titre  de  Latini  sermonis  oe- 
tustr'oris  veliqaiœ  selectœ,  et  qui  fut  alors  une  nouveauté 
originale  (février  1843).  Pour  beaucoup  de  lettrés  qui  ne 
connaissaient  guère  de  la  langue  et  de  la  littérature 
latine  que  les  grands  classiques,  ce  choix  de  textes  ar- 
chaïques fut  comme  la  révélation  d'une  littérature  incon- 
nue. En  tête  du  livre,  dédié,  comme  c'était  justice,  au 
ministre  qui  en  avait  suggéré  la  pensée  et  tracé  le  plan, 
l'auteur  avait  placé  une  préface,  sorte  de  tableau  des 
origines  de  la  langue  latine,  des  institutions  et  du 
génie  de  l'ancienne  Rome.  L'ouvrage  fut  accueilli  avec 
faveur  par  la  presse  universitaire.  Malheureusement 
M.  Egger,  pressé  par  le  ministre  de  publier  son  livre, 
et  n'osant  pas  modérer  l'impatience  de  son  protecteur, 
s'était  trop  hâté;  il  n'avait  pas  pris  le  loisir  de  sou- 
mettre ces  textes  difficiles  et  peu  connus  à  une  ré- 
cension  critique  et  il  avait  laissé  dans  son  recueil 
un  certain  nombre  de  leçons  mauvaises  ou  suspectes. 
On  le  lui  reprocha  avec  raison,  mais  en  termes  si  âpres 
qu'il  en  conçut  un  vif  chagrin.  Le  souvenir  de  cet  inci- 
dent n'a  pas  peu  contribué  à  le  rendre  par  système 
indulgent  pour  les  ouvrages  qu'il  appréciait.  «  J'ai  tou- 
jours préféré,  écrivait-il  à  ce  sujet  dans  ses  notes  in- 
times, la  critique  qui  encourage  à  celle  qui  dénigre... 
Dans  ce  monde,  si  peu  de  gens  vivent  de  la  vie  des 
lettres  que  la  petite  société  des  philologues  ferait  bien 
de  vivre  en  paix  avec  elle-même.  Les  discussions  d'ail- 
leurs ne  gagnent  rien  à  devenir  des  disputes,  ni  les 
objections  à  laisser  une  blessure  au  cœur  de  nos  con- 
frères. »  Ces  lignes  sont  de  1854  :  elles  ont  leur  com- 
mentaire dans  ce  souvenir  que  rappelle  M.  Bréal  (1)  : 

(1)  Journal  Le  Temps,  n.°  du  6  septembre  1885. 


—  36  - 

comme  il  était  un  jour  question  devant  M.  Egger 
d'une  polémique  acerbe  entre  deux  savants  :  «  et  que 
deviennent,  dit-il,  dans  tout  cela,  les  Jiumaniores  lit- 
terœ?  « 

M.  Villemain  ne  se  laissa  pas  émouvoir  par  ces  cri- 
tiques. Loin  de  \i\,  il  conçut  le  projet  d'une  entreprise 
autrement  vaste  et  hardie,  celle  d'un  Recueil  général 
(Vépinraphie  latine  sur  le  modèle  du  Corpus  inscrip- 
tionum  grœcarum  de  Bœckh,  dont  la  publication  venait 
d'être  commencée  en  Allemagne.  Il  institua  à  cet  effet 
une  commission  où  figurent  les  plus  grands  noms  de 
la  science  française  d'alors,  Letronne,  Naudet,  J.  L.  Bur- 
nouf,  Le  Clerc,  Hase,  Bureau  de  la  Malle,  Patin,  Gi- 
raud,  d'autres  encore,  et  où  son  protégé,  auquel  il  des- 
tinait un  rôle  particulièrement  actif  dans  le  travail 
commun,  eut  l'office  de  secrétaire.  Le  10  juillet  1843, 
le  ministre  réunissait  la  commission  et  lui  exposait 
ses  vues;  moins  d'un  mois  après  (3  août),  M.  Egger 
lisait  le  Rapport  qu'il  venait  de  rédiger  et  où  étaient 
exposés  le  plan  et  les  principales  divisions  du  recueil 
projeté.  A  peine  annoncée  au  monde  savant,  l'entre- 
prise recueillit  l'adhésion  des  plus  illustres  représen- 
tants de  la  science  épigraphique  en  Europe  :  Borghesi 
promit  son  concours;  Freund,  Mommsen,  écrivirent  à 
M.  Egger  pour  offrir  leur  collaboration.  On  ne  songe 
pas  sans  douleur  que  tout  ce  zèle  fut  stérile  pour  la 
France.  M.  Villemain  ayant  quitté  le  ministère,,  l'entre- 
prise fut  abandonnée.  L'Académie  de  Berlin,  comme 
on  sait,  la  reprit  pour  son  compte  et  sut  la  mener  à 
boime  fin.  M.  Egger  ne  s'est  jamais  consolé  de  l'avorte- 
ment  de  ce  dessein,  duquel  il  avait  espéré  quelque  re- 
nom pour  lui-même  et  un  grand  honneur  pour  son 
pays. 


—  37  — 

Vers  ce  moment  sa  vocation  semble  se  décider  pour 
les  études  grecques.  Bien  que  suppléant  de  Boissonade, 
il  était  resté  jusqu'alors  latiniste  autant  qu'helléniste  :  à 
partir  de  1844  l'hellénisme  va  l'occuper  presque  sans 
partage.  Cette  année  même,  il  publie  une  Méthode 
pour  étudier  V accentuation  grecque,  rédigée  avec  la  col- 
laboration d'un  ami,  M.  Galuski,  et  où  se  trouvait 
exposée  sur  la  nature  de  l'accent  circonflexe  une  théorie 
neuve  et  ingénieuse,  puis  le  recueil  intitulé  :  Epigra- 
phices  grœcœ  spedniina  selecta,  choix  de  49  pièces  rares 
ou  intéressantes  empruntées  surtout  au  riche  trésor  de 
Bœckh,  et  que  l'auteur  proposa  en  1844  comme  sujet 
d'explication  aux  auditeurs  de  son  cours  pour  les  initier 
à  l'étude  des  inscriptions  grecques.  Ce  fut,  pour  ainsi 
parler,  le  premier  pas  fait  en  France  dans  une  voie  où 
l'étranger,  comme  souvent,  a  fini  par  nous  distancer, 
et  où  de  jeunes  savants  en  ce  moment  même  nous  aident 
à  regagner  le  terrain  perdu  (1). 

Plus  que  par  ces  livres  modestes,  M.  Egger  donnait 
par  son  cours  en  Sorbonne  une  vive  impulsion  aux 
études  d'antiquité  grecque.  En  1844,  il  professait  déjà 
depuis  quatre  ans.  Dès  le  débat,  son  enseignement  eut 
le  caractère  d'originalité  qui  devait  le  distinguer  parmi 
tant  d'autres  cours  diversement  célèbres.  Boissonade, 
que  M.  Egger  suppléait,  on  se  le  rappelle,  ne  s'attachait 

(1)  M.  Salomon  Reinach,  ancien  élève  de  l'École  normale,  ancien 
membre  de  l'École  d'Athènes  et  agrégé  de  l'Université,  qui  vient  de 
publier  un  excellent  Traité  d'épigraphie  grecque,  1  vol.  gr.  in-S"  de 
xxxiii-560  p.,  Pari.s,  Ernest  Leroux,  1885;  et  M.  René  Gagnât,  ancien 
élève  de  l'École  normale,  chargé  de  cours  à  la  Faculté  des  lettres  de 
Douai,  qui  vient  également  de  faire  paraître  un  très  utile  Cours  élé- 
mentaire d'épigraphie  latine,  1  vol.  grand  in-8»,  Paris,  Ernest  Thorin, 
1885. 


~  '^8  — 

guère  qu'à  l'analyse  philologique  et  grammaticale  des 
textes.  A  peine  de  loin  en  loin  un  mot  bref,  échappé  pour 
ainsi  dire  à  l'attention  du  professeur,  révélait  comme  à 
la  dérobée  le  fin  critique  et  le  lettré  délicat.  M.  Egger 
pensa  qu'il  y  avait  profit  à  inaugurer  «  des  leçons  d'un 
intérêt  général  où  le  mouvement  des  idées,  la  diversité 
des  phases  de  la  poésie  et  de  l'éloquence,  les  progrès  de 
la  science  dans  le  sein  de  l'hellénisme,  seraient  exposés 
avec  ensemble  (1)  ».  Mais  trop  grammairien  lui-même 
pour  abandonner  les  traditions  de  son  maître,  il  proposa 
à  Boissonade,  qui  n'y  contredit  pas,  de  dédoubler  en 
quelque  sorte  son  enseignement  :  il  ferait  chaque  semaine 
deux  leçons,  l'une  d'analyse  philologique,  l'autre  de  cri- 
tique littéraire,  l'une  et  l'autre  se  prêtant  un  mutuel  se- 
cours et  l'explication  philologique  servant  comme  de 
support  au  développement  des  idées  générales.  Ce  fut 
l'origine  de  ce  qu'on  a  appelé  la  grande  et  la  petite  leçon, 
que  M.  Egger  mena  de  front  jusqu'à  la  fin  de  sa  car- 
rière, devançant  ainsi  dès  ses  débuts  une  réforme  dont 
l'esprit  n'a  pénétré  officiellement  dans  le  régime  des 
Facultés  que  vers  1870  (2). 

Même  dans  la  leçon  oratoire,  le  lettré  n'écartait  jamais 
les  préoccupations  de  l'antiquaire  et  du  savant.  C'est  ce 
mélange  de  l'érudition  et  de  la  critique  littéraire  qui  a 
marqué  son  enseignement  d'une  empreinte  originale. 
Pour  louer  ou  blâmer,  il  voulait  d'abord  être  sur  d'avoir 
compris,  et,  pour  comprendre,  il  s'aidait  de  toutes  les 

(1)  Tradition  et  Réformes,  p.  xxii. 

(2)  Les  conférences  instituées  vers  1879  diffèrent  de  la  petite  leçon 
en  ce  que  cette  dernière  était  publique,  comme  la  grande,  et  que  le 
professeur  y  prenait  seul  la  parole,  tandis  que  la  conférence  est  fermée 
et  ne  comprend  que  des  étudiants  régulièrement  inscrits  et  soumis  à  un 
régime  de  travaux  écrits  et  d'exercices  oraux. 


-  39  — 

ressources  de  la  science  :  philologie,  inscriptions,  objets 
d'art,  monuments  figurés,  tout  lui  était  bon;  il  ne  faisait 
fi  d'aucun  débris  de  l'antiquité,  pas  même  des  plus 
humbles  objets  de  la  vie  usuelle.  Aux  inscriptions  sur- 
tout il  aimait  à  demander  le  commentaire  des  récits 
d'historiens  ou  des  harangues  d'orateurs.  Quelle  plus 
naturelle  illustration  des  belles  pages  de  Plutarque  sur 
la  construction  de  l'Acropole  que  le  registre  des  dé- 
penses qui  nous  a  été  conservé  par  un  décret  ?  Comment 
comprendre  certains  discours  de  Démosthène  sans  les 
états  officiels  de  la  marine  athénienne,  tels  que  nous  les 
font  connaître  des  inscriptions  célèbres?  Le  bronze 
d'Olympie  retrouvé  en  1815  dans  le  cours  de  l'Alphée , 
les  tables  de  Ghaléion  et  d'Œanthéa,  la  grande  et  mé- 
morable inscription  de  Gortyne  sur  laquelle  s'exerce, 
à  l'heure  où  je  parle,  la  sagacité  de  toute  l'Europe  hellé- 
nisante, tant  d'oraisons  funèbres,  de  correspondances 
administratives,  de  pièces  de  poésie,  gravées  sur  la 
pierre  ou  le  bronze,  ou  écrites  sur  le  papyrus,  qu'est-ce 
sinon  la  vie  antique  saisie  sur  le  fait,  dans  sa  vérité  et 
sa  pureté  ?  Et  comment  se  flatter  de  faire  revivre  nos 
textes  classiques  sans  le  secours  de  ces  témoins  des 
vieux  âges?  Ainsi  faisait-il,  et  ce  perpétuel  témoignage 
de  l'érudition  communiquait  à  ses  jugements  une  auto- 
rité particulière.  C'est  pour  habituer  ses  auditeurs  à 
l'emploi  de  cette  méthode  qu'il  publia,  en  1844,  le  choix 
d'inscriptions  grecques  dont  j'ai  parlé  tout  à  l'heure.  De 
même,  professeur  de  collège,  il  avait  eu,  dès  1836,  la  pen- 
sée d'améliorer  le  Conciones  en  l'illustrant  de  textes  épi- 
graphiques,  de  fragments  de  sénatus-consultes,  des 
Tables  de  Claude.  Il  avait  exposé  ses  idées  sur  ce  sujet 
dans  un  article  du  Journal  général,  et,  pour  justifier  sa 
hardiesse,  il  n'avait  pas  craint  de  blâmer  l'abus  qu'on  fai- 


—  40  — 

sait  dans  les  classes  de  la  rhétorique  pure.  Lui-môme  a 
raconté  (1)  qu'entrant  deux  jours  après  dans  le  cabinet 
de  M.  Le  Clerc,  en  Sorbonne,  il  eut  à  subir  pour  sa 
témérité  un  reproche  amical  :  «  Monsieur  Egger,  dit  le 
bon  doyen,  vous  avez  médit  du  Conciones;  cela  vous 
portera  malheur,  et  vous  aurez  un  jour  à  faire  le  dis- 
cours latin  pour  la  distribution  des  prix  du  Concours 
général.  »  —  «  La  prédiction  n'eut  point  d'effet,  ajoute 
M.  Egger,  et  j'entrai,  en  1840,  comme  suppléant,  à  la 
Faculté  des  Lettres,  sans  avoir  eu  l'honneur  périlleux  de 
prononcer  le  fameux  discours  latin.  Ce  qui  vaut  mieux, 
c'est  que  le  Conciones,  quelques  années  après,  se  trou- 
vait amélioré  dans  un  sens  conforme  à  mes  vues  (2).  » 

Une  autre  singularité  de  ce  cours  est  que  M.  Egger 
lisait  ou  récitait  le  grec  selon  la  prononciation  des  mo- 
dernes Hellènes.  11  aurait  voulu  faire  pénétrer  cette  ré- 
forme jusque  dans  les  lycées,  et,  s'il  n'y  a  pas  réussi,  ce 
n'est  pas  faute  de  s'y  ctre  employé.  Mais  ni  le  bon 
exemple  qu'il  donnait,  ni  le  zèle  de  quelques  philhellènes, 
MM.  Dehèque  et  d'Eichthal  (3)  entre  tous,  n'ont  pu  pré- 
valoir contre  une  tradition  trois  fois  séculaire. 

Quant  à  la  doctrine  de  ce  cours,  à  la  distance  où  nous 
en  sommes  (je  parle  surtout  des  leçons  du  début  et  de 
la  période  de  maturité),  aujourd'hui  que  les  théories  qui 
en  formaient  la  substance  sont  entrées  dans  le  courant 
de  l'enseignement  même  secondaire,  il  faut  un  effort 
pour  se    représenter    ce  qu'elle  avait  alors  de  neuf  et 

(1)  Tradition  et  Réformes,  p.  vu. 

(2)  Par  M.  Julien  Girard,  alors  professeur  de  rhétorique,  aujourd'hui 
proviseur  au  lycée  Condorcet. 

(3)  Voir  le  mémoire  sur  cette  question  dans  l'Annuaire  de  l'Asso- 
ciation pour  V encouragement  des  éludes  grecques  en  France,  3"  année, 
1869,  p.  G5. 


-  41  — 

d'original.  La  vérité  est  que  le  professeur,  soit  en  expo- 
sant ses  idées  personnelles,  soit  en  propageant  parmi 
nous  ce  qu'il  y  avait  de  meilleur  dans  les  travaux  de  la 
critique  allemande,  contribuait,  pour  une  grande  part,  à 
renouveler,  presque  sur  toutes  les  questions,  notre  con- 
naissance de  la  littérature  grecque. 

Par  exemple,  il  est  de  ceux  qui  ont  le  mieux  fait  com- 
prendre, après  Fauriel  et  Guigniaut,  le  caractèi-e  de  la 
poésie  homérique.  Le  temps  était  loin  où  l'on  voyait 
dans  le  vieil  Homère  une  sorte  de  poète  moderne  alignant 
les  vers  de  V Iliade  et  de  YOdyssée;  la  critique  hardie  de 
Wolf  soutenait,  au  contraire,  qu'il  n'y  avait  jamais  eu 
d'Homère  et  que  les  deux  célèbres  poèmes  étaient 
d'anciens  chants  d'auteurs  inconnus  et  d'époques  di- 
verses, artificiellement  ajustés  les  uns  aux  autres. 
M.  Egger  se  ralliait  à  l'avis  de  ceux  qui  admettent  l'unité 
de  composition  primitive,  par  suite  l'existence  d'un 
poète  supérieur,  dont  l'œuvre,  achevée  dans  ses  parties 
principales,  aurait  été  ensuite  profondément  modifiée  par 
des  remaniements  successifs.  Aux  objections  de  Wolf, 
se  refusant  à  voir  dans  ces  vieux  chants,  jusqu'à  l'époque 
alexandrine,  autre  chose  que  des  fragments  épars  et  des 
textes  flottants,  M.  Egger,  appuyant  les  idées,  alors 
nouvelles,  de  Lehrs,  opposait  la  preuve  que,  dés  le 
VP  siècle  avant  Jésus-Christ,  les  Grecs  connaissaient 
les  poèmes  d'Homère  presque  tels  que  nous  les  possé- 
dons aujourd'hui.  Quant  à  reconstituer  le  texte  primitif, 
il  n'y  faut  pas  songer,  et,  si  la  critique  moderne  par- 
vient à  remonter  jusqu'à  un  Homère,  déjà  certainement 
transformé,  mais  fort  ancien,  qu'elle  ait  le  bon  sens  de 
ne  pas  vouloir  davantage.  Ces  conclusions  n'ont  pas 
été  contredites  dans  leur  généralité  :  les  recherches 
entreprises  sur  l'épopée  au  moyen  âge  les  ont  plutôt 


—  42  - 

confirmées  sur  certains  points  par  de  curieuses  ana- 
logies. 

C'est  à  l'occasion  des  poèmes  homériques  que  le  pro- 
fesseur émit  l'ingénieuse  idée  que,  pour  en  faire  passer 
chez  nous  la  grâce  naïve,  la  simplicité  et  la  force,  notre 
langue  n'aurait  jamais  offert  plus  de  ressources  qu'au 
XIP  ou  XIIP  siècle.  «  On  le  voit  bien  aujourd'hui, 
disait-il,  par  ces  nombreuses  chansons  de  geste  qui  sor- 
tent de  la  poussière  de  nos  bibliothèques  :  c'est  le  même 
ton  de  narration  sincère,  la  même  foi  dans  un  merveil- 
leux qui  n'a  rien  d'artificiel,  la  même  curiosité  de  détails 
pittoresques;  des  aventures  étranges,  de  grands  faits 
d'armes  longuement  racontés,  peu  ou  point  de  tactique 
sérieuse,  mais  une  grande  puissance  de  courage  per- 
sonnel, une  sorte  d'affection  fraternelle  pour  le  cheval, 
compagnon  du  guerrier,  le  goût  des  belles  armures,  la 
passion  des  conquêtes,  la  passion  moins  noble  du  butin 
et  du  pillage,  l'exercice  généreux  de  l'hospitalité,  le 
respect  pour  la  femme  tempérant  la  rudesse  de  ces 
mœurs  barbares  :  telles  sont  les  mœurs  vraiment  épiques 
auxquelles  il  n'a  manqué  que  le  pinceau  d'un  Homère.  » 
—  «  Rien  n'est  plus  vrai,  et  on  ne  saurait  mieux  dire,  » 
ajoutait  Littré  après  avoir  reproduit  ce  passage  (1). 
M.  Egger  revint  plus  tard  sur  cette  idée  pour  l'appli- 
quer à  nos  vieilles  traductions  d'Hérodote,  de  Xéno- 
phon,  de  Plutarque,  qu'il  jugeait  fort  supérieures  aux 
traductions  modernes  par  une  sorte  de  fidélité  géné- 
rale au  ton  et  à  la  couleur  du  style  de  ces  historiens. 
((  Jamais  tant  d'auteurs  grecs  ne  furent  traduits,  disait- 
il  en  parlant  du  XVP  siècle,  ni  de  plus  considérables, 
et,  j'ose  le  dire  au  risque  de  causer  quelque  surprise, 

(1)  Histoire  de  la  langue  française,  f.  I,  p.  314. 


—  43  — 

jamais  peut-être  on  ne  les  traduisit  plus  heureuse- 
ment (1).  » 

C'est  encore  une  des  nouveautés  par  lui  mises  en 
circulation  que  son  explication  de  la  célèbre  théorie 
d'Aristote  dans  la  Poétique  sur  la  purgation  des  pas- 
sions par  le  drame.  On  sait  en  quoi  consiste  cette  théo- 
rie. L'âme  a  en  elle-même  un  besoin  d'émotions  auquel 
ne  saurait  satisfaire  la  vie  de  chaque  jour  avec  son  cor- 
tège d'habitudes  vulgaires  ou  d'intérêts  infimes.  Il  lui 
faut  pourtant  de  temps  à  autre  y  donner  satisfaction  : 
le  théâtre  répond  à  ce  besoin.  Tel,  qui  a  le  cœur  tendre, 
prompt  à  s'émouvoir ,  voit  représenter  des  aventures 
terribles;  il  tremble  et  il  pleure  :  il  est  soulagé  du 
besoin  qu'il  éprouve  de  trembler  et  de  pleurer.  Tel 
autre,  chez  qui  déborde  la  gaîté,  se  soulage  pareillement 
du  besoin  de  rire  en  écoutant  une  pièce  de  Molière  ou 
de  Regnard.  Telle  est  cette  simple  explication,  qui  ne 
fut  pas  admise  sans  conteste  à  l'origine,  tant  elle  dérou- 
tait les  opinions  reçues,  mais  que  confirma,  par  un  rap- 
prochement inattendu  et  décisif,  un  autre  passage 
d'Aristote  lui-même  qu'on  avait  jusqu'alors  négligé, 
si  bien  qu'elle  est  aujourd'hui  presque  généralement 
adoptée  (2). 

Aristote  et  sa  doctrine  sur  le  drame  amenaient  natu- 
rellement le  professeur  à  parler  des  trois  unités.  Il  le  fit 
avec  sa  pénétration  d'esprit  habituelle,  et  c'est  encore 
lui  qui  a  le  premier  et  le  mieux  montré  comment  la 
Logique  de  ce  grand  esprit  avait  en  quelque  sorte  con- 
sacré le  nom  d'Aristote  pendant  le  moyen  âge,  comment, 

^1)  L'Hellénisme  en  France,  I,  p.  260. 

(2)  Voyez  Ullellcnisyne  en  France,  t.  II,  p.  21C,  et  lédition  de  la 
Poétique  d'Aristote,  par  E.  Egger  (Paris,  4874,  Hachette),  p.  87. 


—  44  — 

par  suite,  l'autorité  de  son  œuvre  philosophique,  s  éten- 
dant à  son  œuvre  de  critique,  l'avait  fait  accepter  comme 
le  code  suprême  de  Tépopée  et  de  l'art  dramatique. 
M.  Egger  expliqua  ainsi,  par  des  raisons  qui  n'avaient 
pas  encore  été  déduites  avec  cette  rigueur  ni  même 
entrevues  avec  cette  sagacité,  la  domination  persistante 
de  l'influence  aristotélique  en  Italie  et  en  France,  plus 
de  deux  siècles  après  la  Renaissance. 

Une  des  questions  où  il  a  fait  le  plus  de  lumière  dans 
l'étude  du  théâtre  grec  est  celle  du  drame  satyrique, 
dont  on  croyait  alors  que  le  Cyclope  d'Euripide  était  le 
seul  exemple  complet  parvenu  jusqu'à  nous.  D'un  texte 
publié  par  G.  Dindorf  en  1834,  et  que  la  critique  avait  à 
peu  près  négligé,  M.  Egger  tira  la  conclusion  que 
VAlcestc  du  même  poète  était  un  autre  et  non  moins 
curieux  spécimen  du  même  genre  dramatique.  Ainsi 
s'expliquait  le  mélange  bizarre,  que  les  anciens  eux- 
mêmes  avaient  signalé  dans  cette  pièce,  de  la  terreur  et 
de  la  gaîté.  Toutefois,  comment  se  faisait-il  que  la  pièce 
eût  un  caractère  si  touchant,  qu'à  l'encontre  des  règles 
du  drame  satyrique,  l'élément  comique  y  était  comme 
relégué  au  second  plan  ?  Dans  une  étude  des  plus  déli- 
cates M.  Egger  montra  comment  peu  à  peu  le  drame 
satyrique  s'était  élevé  à  une  sorte  de  dignité  tragique,  si 
bien  qu'il  fallait  juger  VAlceste  non  comme  une  tragé- 
die qu'aurait  déparée  la  vulgarité  de  certains  sentiments, 
mais  comme  un  drame  satyrique  ennobli.  «  Ce  n'est 
plus  pour  nous,  concluait-il,  la  tragédie  qui  s'abaisse, 
mais  le  drame  satyrique  qui  s'élève  en  se  purifiant  (1).  » 

Il  serait  difficile,  dans  une  simple  Notice,  de  donner 

(4)  Annuaire   de   VAssociation  pour   V encouragement    des   études 
grecques  en  France,  7*  année,  i873,  p.  57. 


—  45  — 

même  une  idée  des  nombreuses  leçons  que  M.  Egger  a 
consacrées,  durant  la  périodicité  de  ses  cours,  au  théâtre 
grec.  11  suffira  de  dire  que  le  professeur  s'attachait  avec 
une  prédilection  visible  à  l'analyse  des  caractères  et  aux 
mœurs  des  personnages.  Par  ses  observations  morales, 
empreintes  d'un  sentiment  profond  du  fatalisme  antique 
et  des  idées  religieuses  des  Grecs,  il  avait  l'art  d'inté- 
resser ou  d'émouvoir  son  auditoire.  Dans  la  comédie,  la 
même  préférence  pour  les  études  morales  lui  a  inspiré 
quelques  leçons  charmantes,  en  particulier  sur  Mé- 
nandre.  Enfin,  c'est  encore  à  la  même  tendance  de  son 
esprit  qu'il  faut  rapporter  ses  belles  leçons  sur  les 
Œuvres  morales  de  Plutarque.  Il  avait  une  sorte  de 
faible  pour  cette  philosophie  tolérante  et  si  vraiment 
humaine,  et  chaque  fois  que  l'y  ramenaient  les  obliga- 
tions de  son  cours,  il  y  revenait  avec  une  sorte  d'em- 
pressement. 

De  ces  leçons,  qui  représentent  un  travail  de  re- 
cherches considérable,  M.  Egger  n'a  publié  en  général 
que  des  résumés  ou  de  courls  fragments.  11  en  réunis- 
sait les  matériaux  avec  un  soin  extrême,  préparait  l'or- 
donnance de  son  développement  et  jetait  sur  le  papier  en 
quelques  lignes  l'esquisse  générale  ;  puis,  pour  le  détail 
de  l'élocution,  il  se  fiait  à  son  extraordinaire  facilité  de 
parole.  Fort  des  textes  qu'il  avait  sous  les  yeux,  et  tout 
plein  non  seulement  du  sujet  spécial  (ju'il  traitait,  mais 
de  la  connaissance  de  l'antiquité  entière,  il  soutenait  sans 
fatigue,  presque  sans  effort,  pendant  plus  d'une  heure, 
l'attention  de  son  auditoire.  Toutes  les  notes  qu'il  a 
recueillies  pour  ces  leçons  de  chaque  semaine  sont 
aujourd'hui  classées  dans  une  série  de  cartons  que 
connaissent  bien  ceux  qui  fréquentaient  son  cabinet  de 
travail  ;  les  leçons  mêmes  ne  vivent  plus   que   dans  le 


—  46  - 

souvenir  de  ses  auditeurs.  Quelques-unes  ont  été  ana- 
lysées par  lui-même,  ou  sous  sa  direction,  dans  la 
Revue  des  cours  littéraires  (depuis  Revue  politique  et 
littéraire)  ou  dans  le  Journal  général  de  l'Instruction 
publique  ;  d'autres  ont  été  insérées  sous  forme  de 
Mémoires  dans  V Annuaire  de  l'Association  pour  l'encou- 
ragement des  études  grecques.  Deux  fois  seulement,  il 
s'est  départi  de  cette  réserve,  pour  son  cours  de  1840- 
1841,  celui  de  ses  débuts,  et  pour  celui  de  1867-1868. 
Son  cours  de  1840  n'est  autre  que  le  célèbre  Essai  sur 
l'histoire  de  la  critique  chez  les  Grecs,  qui  fut  publié 
en  1849,  et  dont  une  nouvelle  édition  s'imprime  en  ce 
moment  même  ;  c'est  dans  ce  livre  que  furent  exposées 
quelques-unes  des  questions  dont  j'ai  parlé  sur  la  poésie 
homérique,  et  sur  les  théories  dramatiques  d'Aristote. 
Le  cours  de  1867,  qui  fut  imprimé  l'année  d'après, 
sous  la  forme  des  leçons  professées  en  Sorbonne,  est  le 
beau  livre  si  connu,  qui  demeure  le  véritable  ouvrage 
classique  sur  le  grand  sujet  dont  il  traite,  l'Hellénisme  en 
France,  et  qui  restera  peut-être  le  titre  littéraire  le  plus 
considérable  de  M.  Egger  à  l'estime  de  la  postérité. 
Recherchant  quelle  avait  pu  être  sur  le  développement  de 
l'esprit  français  et  de  la  langue  française  l'influence  de 
l'ancienne  Grèce,  l'auteur  montrait,  contrairement  à  une 
opinion  jusqu'alors  assez  répandue,  mais  inexacte,  que 
le  grec  n'a  laissé  dans  le  fonds  national  de  notre  langue 
aucune  trace  ;  au  contraire,  grâce  à  l'autorité  des  doc- 
trines aristotéliques  au  moyen  âge,  et  des  idées  platoni- 
ciennes à  partir  du  XVP  siècle,  grâce  aux  traductions 
d'auteurs  grecs,  à  l'étude  de  la  poésie  homérique,  à 
l'imitation  des  tragiques,  au  sentiment  de  plus  en  plus 
'uste  de  cette  civilisation  merveilleuse,  le  génie  français 
se  laissait  pénétrer  peu  à  peu  par  l'influence  du  génie 


—  47  — 

grec,  et  recevait  de  lui,  pour  une  grande  part,  ce  senti- 
ment de  la  naesure  et  cette  perfection  du  goût  qui  sont 
les  deux  traits  essentiels  de  l'un  et  de  l'autre.  11  termi- 
nait son  ouvrage  par  ces  lignes,  qui  montrent  bien  sa 
pensée  sur  l'influence  que  l'hellénisme,  même  en  dehors 
du  domaine  des  arts  et  de  la  littérature,  a  exercée  dans 
le  monde  :  «  Plus  nous  apprécions  les  grandes  civilisa- 
tions qui  se  sont  développées  en  dehors  de  la  civilisation 
gréco-romaine,  plus  nous  comprenons  qu'elles  ne  font 
rien  perdre  au  peuple  grec  de  ses  droits  à  notre  recon- 
naissance.... C'est  bien  lui  qui,  dans  l'ensemble  de  sa 
tradition  savante  et  de  son  histoire,  nous  représente 
l'image  la  plus  complète  de  l'humanité  toujours  en  voie 
de  progrès.  Nulle  nation  n'a  plus  varié  les  expériences 
de  la  vie  sociale,  ni  plus  médité  sur  la  théorie  des  gou- 
vernements; nulle  n'a  plus  fait  pour  fonder  la  méthode 
générale  des  sciences  et  pour  préparer  ainsi  l'avène- 
ment des  sciences  mêmes  qu'elle  n'a  pas  connues.  Avec 
Rome,  avec  Jérusalem,  au-dessus  d'elles  à  quelques 
égards,  Athènes  est  reconnue  comme  la  grande  insti- 
tutrice du  genre  humain  (1).  »  On  peut  rapprocher  de 
ce  passage  les  conclusions  par  lesquelles  il  terminait,  il 
y  a  quelques  mois  à  peine,  sa  nouvelle  édition  de  l'His- 
toire de  la  critique  chez  les  Grecs,  et  qui  ont  été  lues 
dans  la  séance  publique  annuelle  des  cinq  Académies,  le 
24  octobre  1885.  «  Ce  qui  est  certain,  dit-il,  c'est  que.  .. 
rien  ne  peut  diminuer  les  droits  de  la  Grèce  antique  à 
la  reconnaissance  des  peuples  dont  elle  a  été  presque 
l'unique  institutrice  dans  le  domaine  de  la  philosophie 
et  des  beaux-arts.  Avant  elle,  aucun  peuple  ne  peut  pré- 
tendre pour  nous  à  cette   maîtrise.  Après  elle,   aucune 

(1)  L'Héllénisme  en  France,  t.  Il,  p.  39. 


—  48  — 

des  nations  de  l'Occident  n'a  contribué  autant  qu'elle  à 
l'éducation  de  la  grande  famille  européenne.  )> 

Si  laborieuse  que  fût  la  préparation  de  ce  cours,  elle 
était  loin  de  suffire  à  l'activité  du  professeur.  Depuis  qu'il 
appartenait  à  la  Faculté  des  lettres  (1840),  il  avait  ouvert 
chez  lui  une  conférence  préparatoire  à  la  licence.  Les 
professeurs  titulaires,  n'ayant  pas  encore  à  se  débattre 
contre  les  envahissements  du  baccalauréat,  suffisaient 
sans  peine  aux  examens  de  licence  et  de  doctorat;  par 
suite,  les  suppléants,  qui  ne  participaient  point  au  juge- 
ment de  ces  épreuves,  pouvaient  y  préparer  des  aspi- 
rants. Même,  en  ce  temps  où  les  débuts  dans  la  carrière 
de  l'enseignement  étaient  si  difficiles,  c'était  rendre  aux 
jeunes  gens  laborieux  un  service  sans  prix.  Tous  n'en- 
traient pas  à  l'École  normale  (l'École,  d'ailleurs,  n'a  ja- 
mais été  fort  accessible)  et,  parmi  ceux  qui  échouaient 
ou  qui  se  dirigeaient  tardivement  vers  l'Université, 
combien  se  décourageaient  faute  de  conseils!  Pour  ces 
débutants  M.  Egger  fut,  selon  l'expression  de  M.  Re- 
nan, «  le  meilleur  des  introducteurs  dans  la  carrière 
des  travaux  utiles  (1)  ».  J'ai  sous  les  yeux  une  liste  de 
ceux  qui  ont  suivi  cette  conférence  de  184G  à  1848;  j'y 
relève  bien  des  noms  connus,  universitaires  ou  autres  : 
Talbot,  de  BHgnières,  Pierron,  Gérardin,  Cuvillier,  Ma- 
gnabal,  Chatel,  Baudry,  Malvoisin,  Pélissier,  Ruelle, 
Allaire  et  Francis  Monnier,  qui  furent  précepteurs,  l'un 
du  comte  de  Paris,  l'autre  du  prince  impérial;  Francis 
Meunier,  Guillaume  Guizot,  l'abbé  Gruice,  qui  devint 
plus  tard  évèque  de  Marseille,  Lefèvre-Pontalis.  C'est  à 
cette  conférence,  on  le  sait,  que  se  présenta  vers  la  fin 
de  18  i5  un  inconnu,  qui  ne  devait  pas  tarder  à  faire  du 

(1)  Journal  des  DcbatSy  n"  du  4  septembre  1885. 


—  49  — 

bruit  dans  le  monde,  M.  Renan,  tout  récemment  sorti 
du  séminaire  de  Saint-Sulpice.  M.  Egger  aimait  à  rap- 
peler la  surprise  de  ses  élèves,  lorsque  le  nouveau  venu 
donna  lecture  de  sa  première  dissertation,  sur  Quinti- 
lien  considéré  comme  critique  :  plus  d'un  se  risquait 
déjà  à  entrevoir,  pour  leur  nouveau  condisciple,  de 
hautes  destinées.  C'était  un  des  plus  vivants  souvenirs 
que  M.  Egger  eût  conservés  de  ce  temps,  et  c'est  d'alors 
que  date  entre  les  deux  illustres  savants  cette  amitié  qui 
ne  s'est  pas  un  instant  démentie,  et  dont  M.  Renan,  au 
lendemain  de  la  mort  de  son  ancien  maître,  parlait  en 
termes  si  nobles  et  si  touchants  (1). 

Ce  qu'était  la  conférence,  il  est  difficile  de  se  le  repré- 
senter aujourd'hui.  A  parcourir  seulement  la  liste  des 
sujets  traités  et  des  leçons  faites  (elle  a  été  conservée 
pour  l'année  1816),  on  devine  un  enseignement  initia- 
teur et  d'une  attrayante  variété,  rayonnant  dans  tous  les 
sens,  touchant  à  toutes  les  questions  de  littérature 
ancienne  et  moderne,  même  de  la  littérature  de  ce  temps 
(j'v  vois  par  exemple  une  étude  sur  le  Génie  lyrique  de 
Lamartine  ;  on  demande  Si  les  anciens  ont  connu  une 
évolution  littéraire  analoQue  à  celle  de  notre  Romantisme), 
de  morale,  de  philosophie,  de  grammaire.  Quant  au 
maître,  on  peut  être  assuré  qu'il  était  là  ce  qu'il  a  tou- 
jours été,  attentif,  silencieux  pendant  les  lectures  ou  les 
argumentations,  sobre  d'éloges,  avertissant  plutôt  que 
louant.  Ce  ((  prenez  garde  !  »  par  lequel  il  corrigeait 
d'ordinaire  les  méprises  ou  les  exagérations  de  ses 
interlocuteurs,  les  étudiants  de  sa  conférence  ont 
dû  souvent  l'entendre.  C'était  une  raison  de  confiance 
et   d'attachement  :  on    se  sentait  dirigé,   soutenu;  on 


(1)  Journal  des  Débats,  même  numéro. 


4 


—   OU  — 

pi'Ciiail    pied    peu   à   peu.   M.  Jules   Simon   disait  na- 
guère  de  Mignet,   qu'il  était  «  aimable  avec  beaucoup 
de  franchise  (1)  ».  On  le  peut  dire  de  M.   Egger.   Il   n'a 
Jamais  loué  pour  plaire  :  il  ne  disait  pas  toujours  tout 
le  bien  qu'il  pensait  des  gens;  mais  ce  qu'il  en  disait, 
on  savait   qu'il    le   pensait  et   sa   réserve   même   était 
souvent  accueillie  comme  un  encouragement.  Au  reste, 
voici  sur  cette  conférence  le  témoignage  des   acteurs 
eux-mêmes  :    M.   Talbot  d'abord,  qui  nous   montre  le 
maître  «  éclairant  denses  conseils  et  de  son  expérience 
les  discussions  philologiques  et  les  dissertations  litté- 
raires, animant  de  son   zèle  les  vocations   hésitantes, 
charmant  son  auditoire  par  les  saillies  de  son  esprit, 
et   par   les  jets   lumineux  de   son    érudition,    formant 
pour  l'Université  des  maîtres  d'un   savoir  éprouvé  et 
amassant  pour  lui-même  des  trésors  inépuisés  de  con- 
fiance,  de  gratitude   et  de   dévouement   amical   (2)   ». 
M.  Renan,   de  son  côté,   apporte  ce  témoignage  d'un 
accent  si  personnel  :  «  Le  mot  d'élève,   avec  lui,  avait 
une  signification  sérieuse.  Son  enseignement  n'était  pas 
la  parole  jetée  au  vent,  et  que  personne  ne  recueille. 
C'était  une  œuvre  de  communication  personnelle,  une 
transmission  sérieuse  de  quelque  chose  de  vrai  (3).  »  Un 
trait  bien  caractéristique  et  qui  suffirait  à  montrer  com- 
bien était  profonde  l'action  du  maître  sur  les  disciples, 
c'est  que  presque  tous  sont  demeurés  ses  amis.  Tel  qui 
n'était  venu  que  pour  apprendre  un  peu  de  grec  ou   de 
latin  était  pris  par  la  bonne  grâce  affectueuse  et  la  cor- 

(■1)  Eloge  de  Mignet,  prononcé  à  l'Académie  des  sciences  morales  et 
politiques  dans  la  séance  du  7  novembre  1885. 

(2)  Annuaire    de    l'Association  pour   l'encouragement    des   études 
grecques  en  France,  12c  année,  1878  (p.  xci). 

(3)  Journal  des  Débats,  n"  du  4  septembre  1885. 


—  51  — 

diale  franchise  de  l'homme.  De  là  tant  de  dévouements 
qui  lui  sont  restés  fidèles  jusqu'au  dernier  jour.  Quel 
commentaire  de  cette  «  communication  personnelle  » 
dont  parle  M,  Renan  ! 

Quelques  années  plus  tard,  M.  Egger  accepta  de  faire, 
à  l'École  ecclésiastique  des  Carmes,  des  examens  Htté- 
raires  mensuels,  analogues  à  ceux  que  subissent  pério- 
diquement dans  nos  lycées  les  candidats  aux  écoles 
militaires.  En  cela  il  était  d'accord,  si  je  ne  me  trompe, 
avec  M.  Victor  Le  Clerc.  Ces  deux  savants  hommes, 
dont  le  caractère  et  le  talent  offrent,  avec  des  nuances  à 
la  vérité  sensibles,  plus  d'un  trait  commun,  se  ressem- 
blaient en  particulier  par  un  zèle  égal  pour  l'avancement 
de  la  science.  Préparer  des  licenciés  et  des  docteurs  pour 
leur  Faculté  leur  semblait  presque  œuvre  pie,  et  ils  s'y 
employaient  de  tout  leur  bon  vouloir.  Au  clergé,  qui 
commençait  à  rechercher  les  grades  universitaires, 
M.  Le  Clerc  témoignait  à  dessein  aux  examens  de  li- 
cence ou  de  doctorat  une  bienveillance  particulière,  et 
M.  Egger  s'appliquait  à  seconder  ces  intentions  libé- 
rales. 11  appréciait  d'ailleurs  le  directeur  de  l'École, 
l'abbé  Cruice,  ancien  étudiant  de  sa  conférence,  et  qu'il 
assista  dans  la  préparation  d'une  thèse  sur  les  Philoso- 
phumena  du  Pseudo-Origène.  Surtout,  et  il  faut  lui 
en  faire  grandement  honneur,  à  ceux  qui  sollicitaient 
son  assistance,  M.  Egger  n'a  jamais  demandé  d'où  ils 
venaient  ni  ce  qu'ils  pensaient.  Aimer  la  science, 
être  honnête  et  laborieux  lui  tenait  lieu  de  tout.  Il 
était  de  cette  race  d'esprits  libres  et  élevés  qui  res- 
pectent toutes  les  croyances  sincères,  et  pei'sonnel- 
lement  attaché  de  cœur  à  l'Université  où  son  esprit 
de  tolérance  n'était  pas  pour  déplaire,  il  n'en  ac- 
cueillait  pas  moins  les  membres  du  clergé  au   même 


—  52  — 

tilre    et   pour   les   mêmes  raisons  qu'il  avait  encouragé 
M.  Renan  à  ses  débuts. 

A  son  cours  de  Sorbonne,  à  sa  conférence  privée,  à 
ses  examens  des  Carmes  s'ajoutait  toujours  une  collabo- 
ration active  à  diverses  publications  ou  revues.  De  cette 
période  datent,  par  exemple,   les  articles    qu'il    rédigea 
pour  le  Dictionnaire  des  sciences  philosophiques,  et  qui 
touchent  non  à  la  doctrine,  mais  à  l'histoire  de  la  phi- 
losophie, par  exemple  les  articles  Philosophie  gnomique 
et  Diorjènc  Lacrce.  Il  continuait  d'écrire  dans  le  Journal 
général.  Au  journal  de  pédagogie  L'Enseignement  et  à  la 
Revue  française  il  donnait  pareillement  des  articles  sur 
des  sujets  bien  divers,  car  à   côté  d'un   morceau  sur 
l'Egypte  et  la  Grèce  (1838),  on  est  presque  étonné  de 
rencontrer  un  article  sur  Versailles   et  une  Histoire  du 
château  de  Versailles  (1837).  Dans  la  Reçue  des  Deux- 
Mondes,    dont   le  caractère   tout  littéraire  ne   se  prête 
guère  aux  travaux  d'érudition,  il  lit  paraître  sur  Aris- 
tarque  un  article,  réimprimé  depuis  dans  les  Mémoires 
de  littérature  ancienne  (1),  et  dans  lequel  il  exposait  les 
vues  du  critique   allemand  Lehrs   sur   l'épopée   homé- 
rique.   La  variété  de  ces  comptes-rendus  montre   avec 
quelle  facilité  son  talent  se  pliait  ù  l'analyse  des  travaux 
les  plus  divers.  Il  serait  facile  d'en  multiplier  les  exem- 
ples, car  sa  collaboration  s'étendit  peu  à  peu  à  un  grand 
nombre  de  recueils  d'érudition  ou  de  littérature,  depuis 
VAthenwum  français,  la  Revue  archéologique,  la   Revue 
des  cours  littéraires,  la  Nouvelle  Revue  encyclopédique, 
jusqu'aux   Mémoires   de  la  Société   de    linguistique,    à 
l'Annuaire  pour  l'encouragement  des  études  grecques  en 
France,   au  Bulletin  de  correspondance  hellénique,  au 

(1)  P.  126  et  buiv. 


—  53  — 

Dictionnaire  des  antiquités  r/recqiœs  et  romaines  de 
Daremberg  et  Saglio,  au  Journal  des  Débats  et  même, 
plus  tard,  au  Magasin  d'éducation  et  de  récréation. 

M.  Egger  avait,  au  moment  où  nous  voici  parvenus 
(1841),  trente  et  un  ans.  Sa  réputation,  déjà  grande  dans 
l'Université,  commençait  à  se  répandre  dans  le  public, 
qu'attiraient  à  son  cours  sa  jeunesse,  ses  précoces  suc- 
cès, l'éclat  d'un  enseignement  où  la  solidité  de  l'érudi- 
tion et  l'ingénieuse  nouveauté  de  la  doctrine  s'alliaient  à 
une  élégante  facilité  de  parole.  11  vivait  toujours  avec  sa 
mère,  lui  continuant  ces  soins  dévoués  dont  il  ne  devait 
jamais  se  départir,  et  la  soutenant  de  ses  ressources 
encore  restreintes,  car  son  double  enseignement  à  la 
Faculté  et  à  l'École  était  alors  peu  rétribué  (1).  Un 
événement,  pénible  d'ailleurs,  qui  eut  pour  lui  une  suite 
heureuse,  améliora  la  situation  du  ménage.  En  jan- 
vier 1844  mourait,  à  trente-trois  ans,  Auguste  Chopin, 
l'avocat  poète  dont  j'ai  déjà  parlé,  et  qui  était  devenu 
l'hôte  familier  de  la  maison.  «  C'était,  dit  M.  Egger 
dans  ses  notes  intimes,  une  ûme  noble  et  délicate,  s'il 
en  fut  jamais  (2).  »   Il  partagea   sa  fortune  entre  des 

(1)  A  la  B'aculté,  où  le  traitement  fixe  était  alors  de  5,000  francs,  il 
recevait  comme  suppléant  un  peu  moins  de  2,400  francs  par  an  ;  à 
l'École  normale,  son  traitement  annuel  de  Chargé  de  la  conférence  de 
grammaire  (-1839-1843)  avait  été  de  1,500  francs;  maître  de  confé- 
rences à  partir  de  1843,  il  eut  3,000  francs.  Le  total  de  ses  deux  trai- 
tements s'élevait  donc,  en  1844,  à  5,400  francs  environ. 

(2)  M.  Egger,  qui  a  toujours  conservé  à  son  ami  une  reconnais- 
sance bien  méritée,  honora  sa  mémoire  en  écrivant,  en  tête  du  petit 
volume  de  vers  anonyme  que  Chopin  éditait  au  moment  de  sa  moit 
et  qu'il  n'eut  même  pas  la  joie  de  voir  publié,  la  courte  préface  sui- 
vante : 

«  Nous  déposons  sur  une  tom!)e  ce  modeste  recueil,  dont  la  publica- 
tion devait  couronner  une  joyeuse  fête  de  convalescence.  L'auteur  en  a 


—  oi  — 

parents  pauvres  et  ses  deux  plus  cliers  amis.  L'un  d'eux 
était  M.  Egger,  dont  la  nnère,  par  la  volonté  expresse 
du  mourant,  fut  mise  en  possession  d'un  héritage  suffi- 
sant pour  ses  modestes  besoins.  M.  Egger,  plus  libre  de 
disposer  pour  lui-même  de  son  traitement,  mais  sans  se 
séparer  pourtant  de  la  pauvre  veuve,  qui  vécut  jusqu'à 
sa  mort  auprès  de  lui,  se  maria.  Depuis  longtemps  il 
entretenait  d'affectueuses  relations  avec  la  famille 
Dehèque,  dont  il  avait  connu  le  chef,  on  s'en  souvient, 
aux  cours  de  Hase  et  de  Boissonade.  M.  Dehèque,  érudit 
délicat,  helléniste  distingué,  homme  affable  et  bon,  qu'une 
sorte  de  destinée  contraire  détourna  toujours  de  l'ensei- 
gnement où  le  portaient  ses  goûts,  était  alors  secrétaire 
chef  des  bureaux  à  la  mairie  du  X^  arrondissement  (plus 
tard  le  VIP),  mais  sans  renoncer  ù  des  travaux  qui  lui 
valurent  en  1859  le  titre  d'académicien  libre  à  l'Académie 
des  inscriptions  et  belles-lettres.  Il  avait  fait  au  jeune 
savant,  qui  le  recherchait  et  que  la  communauté  de  leurs 
études  rapprochait  de  lui  depuis  tant  d'années,  un  accueil 
empressé.  C'est  dans  cette  maison,  où  les  lettres  étaient 
aimées  et  honorées,  que  M.  Egger  apprécia  la  distinc- 
tion d'esprit,  la  haute  raison,  les  vertus  aimables  de  celle 

lu  d'un  œil  mourant  les  dernières  épreuves.  Il  avait  réglé  d'avance  la 
distribution  des  exemplaires  entre  ses  2J(i'>'cnts  et  ses  amis  :  sa  volonté 
sera  suivie  avec  respect.  Ainsi,  quelques  vers  simples  et  vrais,  livrés  au 
demi-jour  d'une  publicité  intime,  et  le  souvenir  de  nombreux  bienfaits, 
voilà  tout  ce  qui  restera  de  trente-trois  années  qui  furent  sans  tache, 
mais  non  sans  nuage ,  vie  trop  courte  et  pourtant  bien  pleine  des  mé- 
rites qu'nne  autre  vie  peut  seule  rérompenser. 

«  Paris,  26  janvier  1844,  » 
Ce  petit  volume,  qui  n'a  pas  été  mis  dans  le  commerce,  a  pour  titre  : 
Au  coin  du  feu,  Vers  dédiés  à  mes  amis.  Paris,  imprimeiie  de  Crape- 
let,  rue  de  Vaugirard,  n»  9.  Janvier  1844. 


55  - 


cjui  devait  être,  pondant  plus  de  quarante  ans,  la  com- 
pagne de  sa  glorieuse  vie,  et,  quand  vinrent  les  épreuves, 
le  soutien  et  la  consolation  des  dernières  années.  Le 
mariage  eut  lieu  le  :25  mars  1815.  Un  mois  après 
(27  avril),  M.  de  Salvandy,  alors  ministre,  envoyait  au 
jeune  professeur  la  croix  de  Chevalier  de  la  Légion 
d'Honneur. 

Au   milieu  des  événements  qui   vinrent  troubler  la 
France,  M.  Egger  demeura  fidèle  aux  habitudes  de  sa 
vie  studieuse.  Tout  entier  à  ses  devoirs  de  savant,  il  se  fit 
toujours  une  loi  de  rester  à  l'écart  des  querelles  reli- 
gieuses comme  des  luttes  politiques;   non   par  indiffé- 
rence :  il  se  tenait  au  courant  des   incidents  de  chaque 
jour,  s'acquittait  ponctuellement  de  ses  devoirs  civiques, 
volontiers  même,  dans  l'intimité,  donnait  son  avis  sur 
les  hommes  et  sur  les  choses,  -mais  il  ne  se  laissa  jamais 
entraîner  plus  loin  :  homme  de  science,  il  se  réservait 
pour  la  science.  Lui-même  a  raconté  qu'en  1848  il  fut 
abordé,  à  la  fin  d'une  leçon  sur  Platon,  par  un  petit 
vieillard  d'aspect  vénérable,  qui  lui  offrit  de  le  «  porter 
candidat  aux  prochaines  élections  politiques  ;  tout  fier 
d'être  devenu  électeur  depuis  un  mois,  en  quoi,  ajoute 
M.  Egger,  j'avais  le  même  honneur  que  lui,  il  osait  me 
promettre  de  recruter  dans  son  département  au  moins 
deux  mille  voix  !  A  vrai  dire,  il  en  aurait,  je  crois,  fallu 
quarante  mille  pour  réussir,  ce  qui  ôte  à  mon  refus  tout 
mérite  de  modestie  (1)  ».  A  des  sollicitations  semblables 
en  1874,  M.   Egger  opposa   la  môme   abstention.    En 
revanche  il  ne  refusait  aucun  des  services  qui  pouvaient 
être  réclamés  du  savant.  C'est  ainsi  qu'en  1848,  lorsque 
fut  fondée  l'École  d'administration,  il  accepta  d'en  être 

(I)  Tradition  et  Réformes,  p.  323. 


—  50  — 

nommé  membre  de  la  commission  d'examen;  surtout, 
lorsqu'en   1852  fut  inauguré  dans  le  nouveau   régime 
d'études   des   lycées   renseignement   de   la  grammaire 
comparée,    c'est  ù  lui   que  le  ministre   demanda   d'en 
tracer  le  plan  et  d'en  rédiger  le  programme.  M.  Egger, 
(|ui  avait  ainsi  l'honneur   de  créer  dans  nos  collèges 
un    enseignement  jusqu'alors    confiné   à   la   Sorbonne 
ou  dans   des  ouvrages  d'érudition,  fit  plus  :  il  écrivit 
en  quelques  semaines  un  petit  traité   sur  la  matière, 
les  Notions  de  grammaire  comparée,   qui   fut  le   pre- 
mier de  ce  genre,  et  qui  a  rendu  d«  grands  services. 
L'auteur  y  exposait  avec  méthode  et  clarté  les  prin- 
cipes généraux  de  cette  science  alors  peu  connue  en 
France.    Le    nouvel    enseignement   fut    malheureuse- 
ment   enveloppé    dans    le   juste    discrédit    qui    attei- 
gnit le   système   Fortoul;    mais   le   livre    survécut,    et 
tenu   à   jour    par    des    révisions    successives,    il    est 
parvenu  à  sa  8°  édition,  rare  fortune  pour  de  tels  ou- 
vrages (1)! 

Comme  la  plupart  de  ses  collègues  de  Sorbonne, 
M.  Egger  fît  partie,  de  1850  à  1853,  des  jurys  de 
délégation  qui  alors  se  transportaient  en  province 
pour  les  examens  du  baccalauréat.  C'est  ainsi  qu'il 
alla  à  Douai  en  1850  et  1853,  à  Orléans  et  à  Reims 
en  1851. 

(1)  Au  sujet  de  la  7^  édition,  M.  Bréal  a  très  finement  montré  {Revue 
critique  du  3  avril  1875,  p.  209)  que  «  l'originalité  de  ce  livre  est  dans 
l'intime  et  utile  mélange  des  données  de  la  linguistique  avec  les  en- 
seignements de  la  grammaire  gréco-latine...  Egalement  éloigné  de 
l'engouement  et  des  exclusions  systématiques,  il  fait  aux  découvertes 
nouvelles  leur  part  sans  renoncer  aux  théories  consacrées  par  l'ex- 
périence ».  Cet  ouvrage  a  été  traduit  en  italien  en  1853  et  en  hongrois 
en  1883. 


—  57  — 

L'autorité  de  M.  Egger  était  devenue  très  grande.  A 
la  Faculté  des  Lettres,  il  comnaençait  à  être  l'un  des 
conseillers  les  plus  recherchés  de  tous  ceux  qui  pour- 
suivaient les  hauts  grades.  Bien  peu  se  seraient  risqués 
à  affronter  les  épreuves  de  la  licence  sans  s'être  aguerris 
auprès  de  ce  maître  éprouvé,  et  presque  tous,  avant  de 
s'engager  dans  les  longs  travaux  préliminaires  au  doc- 
torat, allaient  lui  soumettre  ou  lui  demander  un  sujet 
de  thèse.  Il  en  avait  toujours  à  offrir,  jugeant  avec  une 
sorte  de  flair  ce  qui  pouvait  le  mieux  convenir  au  pos- 
tulant, à  sa  capacité  d'intelligence  ou  de  savoir,  mieux 
encore,  le  dirigeant  dans  ses  recherches,  l'assistant  de 
sa  propre  science,  de  ses  notes,  de  ses  livres,  qui  étaient, 
on  peut  le  dire,  au  service  de  ses  élèves  et  de  ses  amis 
autant  qu'à  son  propre  usage.  Combien  ont  gravi  l'es- 
calier de  la  maison  si  connue  de  la  rue  Madame  pour 
s'épargner  quelque  longue  station  à  la  Bibliothèque  de 
l'Université,  et  toujours  rapportant  chez  eux  le  volume 
désiré,  avec  quelque  mot  aimable  par  surcroît  ou  quelque 
avis  précieux  !  Entre  tant  de  licenciés  ou  de  docteurs 
dont  je  pourrais  produire  le  témoignage,  je  n'en  citerai 
qu'un,  notre  président,  qui  a  reçu  de  M.  Egger,  au 
cours  de  la  préparation  de  son  doctorat,  des  marques  de 
bon  vouloir  dont  il  conserve  avec  reconnaissance  la 
preuve  écrite  (1). 

A  l'École  normale,  l'activité  du  maître  de  conférences 
n'était  pas  moindre,  ni  son  action  moins  féconde. 
M.  Dubois,  l'ancien  Directeur  de  l'École,  a  pu  attester 
qu'il  y  avait  «  pour  ainsi  dire  créé  »  (2)  l'enseignement  de 

(1)  M.  Gustave  Baguenault  de  Puchesse  a  été  reçu  devant  la  Faculté 
de  Paris  licencié  es  lettres  en  1866,  et  docteur  es  lettres  en  1870. 

(2)  Mémorial  de  V Association  des  anciens  élèves  de  V École  normale, 
p.  85. 


-  r,s  — 

la  grammaire.  Le  mot  n'est  que  juste,  et,  si  les  études 
grammaticales  ont  pris  en  France  depuis  ce  temps  une 
importance  qu'entrevoyaient  à  peine  les  meilleurs  esprits 
d'alors,  M.  Egger  est  au  premier  rang  de  ceux  auxc^uels 
il  en  faut  reporter  l'honneur.  Pénétré  de  la  doctrine  de 
Bopp  et  de  notre  Eugène  Burnouf,  il  ouvrait  à  ses 
élèves  des  vues  toutes  nouvelles  pour  eux  sur  l'origine, 
^a  formation  et  le  développement  des  langues.  Ce  n'était 
pas  l'aride  nomenclature  de  quelques  formules  abs- 
traites, mais  bien  la  vie  même  du  langage  se  révélant  par 
l'étude  des  mots,  de  leurs  racines,  de  leurs  fonctions,  de 
leurs  produits.  Rien  n'était  fécond  comme  cet  ensei- 
gnement, qui,  partant  du  langage,  se  ramifiait  dans 
toutes  les  directions  :  arts,  histoire,  archéologie,  grec, 
latin,  français,  idiomes  de  tous  les  temps  et  de  toutes 
les  races,  le  maître  explorait  tout,  se  laissant  conduire 
aux  rapprochements  les  plus  imprévus,  et  cela  avec  la 
richesse  d'information  d'un  esprit  toujours  en  éveil,  qui 
se  tenait  au  courant  des  moindres  progrès  de  la  science. 
Il  inspirait  vraiment  le  goût  de  ces  nobles  études,  et 
plusieurs,  qui  sont  aujourd'hui  des  maîtres,  ont  senti 
leur  vocation  se  décider  ou  s'affermir  dans  cette  confé- 
rence, des  linguistes  comme  M.  Bréal,  des  antiquaires 
comme  MM.  Perrot  et  Heuzey,  des  épigraphistes  comme 
M.  Foucart,  des  philologues  comme  M.  Benoist,  et 
combien  d'autres!  sans  parler  de  ceux  que  leur  goût 
propre  portait  ailleurs,  mais  qui  se  faisaient  honneur,  à 
l'occasion,  de  quelque  maître  travail  de  grammaire  : 
telle  cette  leçon  sur  VArticle  qu'avait  rédigée  le  phi- 
losophe M.  Lachelier,  et  que  M.  Egger,  (jui  en  avait 
gardé  la  copie,  citait  volontiers  comme  un  des  meil- 
leurs souvenirs  de  sa  conférence.  Parmi  tant  de  titres 
de  ce   savant  à  la  reconnaissance   de   l'Université,   ce 


-  59  — 

n'est  là  ni  le  moindre,  ni  le  moins  considéré  de  ceux  qui 
ont  pu  recueillir  ces  leçons  précieuses. 

Au  reste,  à  l'École  non  plus  qu'à  la  Faculté,  il  ne  se 
croyait  libre  de  sa  tûche  quand  il  avait  terminé  la  confé- 
rence ou  la  leçon,  et,  si  quelque  doute  était  resté  dans 
l'esprit  d'un  auditeur,  ou  si  à  lui-môme  la  pensée  était 
venue,  chemin  faisant,  d'une  vérification  ou  d'une  addi- 
tion, il  conviait  ceux  qui  l'écoutaient  à  le  venir  voir.  Il 
était  né  professeur,  comme  on  l'a  dit  souvent,  et  ne  se 
lassait  pas  d'enseigner  :  dans  son  cabinet  comme  dans 
sa  chaire,  avec  le  ton  familier  d'une  causerie  comme 
sous  la  forme  oratoire  d'une  leçon,  il  enseignait  sans 
cesse.  C'était  pour  lui  un  plaisir  de  réunir  chez  lui,  le 
dimanche  matin,  dans  une  sorte  de  cercle  intime,  quel- 
ques visiteurs,  auditeurs  de  son  cours  ou  élèves  de 
l'École  :  il  était  heureux  de  se  voir  entouré,  écouté, 
surtout  de  sentir  qu'il  rendait  à  la  science  l'inappré- 
ciable service  de  la  faire  respecter  et  aimer. 

Cependant,  il  avait  commencé  discrètement  à  songer  à 
l'Institut.  Professeur  en  Sorbonne,  maître  de  confé- 
rences à  l'École  normale,  lauréat  de  l'Académie  des  ins- 
criptions, il  pouvait  se  préparer  à  devenir  le  confrère  des 
savants  qui  l'appréciaient  déjà  comme  un  des  maîtres 
de  l'érudition.  11  s'était  créé  un  nouveau  titre  à  leurs 
suffrages  par  la  publication,  en  1849,  d'un  ouvrage  dont 
j'ai  déjà  dit  un  mot,  l'Essai  sur  l'histoire  delà  critique 
c/ie:^  les  Grecs,  auquel  il  joignit  une  édition  de  la  Poétique 
iVAristote  et  d'Extraits  de  ses  Problèmes,  avec  traduction 
française  et  commentaire.  Un  livre  important  sur  le 
grammairien  grec  Apollonius  Dyscole,  où  il  appréciait 
avec  sa  science  et  sa  sûreté  de  jugement  habituelles  la 
valeur  des  doctrines  grammaticales  de  l'antiquité,  accrut 
encore  l'estime  des  juges  compétents.  Cette  môme  année 


—  60  — 

(1854),  la  mort  de  racadémicicn  Guérard  ayant  ouvert 
une  vacance,  M.  Egger  se  présenta  et  fut  élu  (28  avril). 
Un  an  après,  de  même  que  la  mort  de  sa  sœur  avait 
presque  coïncidé  avec  sa  nomination  en  Sorbonne,  et 
comme  s'il  était  dans  sa  destinée  que  chacun  de  ses 
grands  succès  fût  compensé  d'une  douleur^  il  perdit  sa 
mère  (15  avril  1855).  Elle  avait  eu  la  consolation  de  voir 
son  nom  honoré  du  plus  haut  titre  qu'un  savant  puisse 
envier,  récompense  suprême  bien  due  au  dévouement 
du  fils  comme  à  la  courageuse  tendresse  de  la  mère. 
Un  autre  motif  de  confiance  avait  adouci  Tamertume 
des  derniers  moments  :  Boissonade  avant  informé  le 
ministre  de  sa  résolution  de  se  retirer,  M.  Egger  avait 
reçu  la  promesse  de  la  chaire,  où  il  fut  appelé,  en  effet, 
le  4  juillet  suivant;  sa  mère,  sur  son  lit  de  mort,  put  lui 
exprimer  sa  joie  de  le  voir  enfin  parvenu  au  terme  des 
deux  plus  hautes  ambitions  qu'il  pût  concevoir. 

A  l'Institut,  M.  Egger  fut  dès  l'abord  ce  qu'il  devait 
être  trente  années  durant,  académicien  laborieux,  assidu 
aux  séances,  attentif  à  ses  confrères,  participant  aux 
discussions  où  sa  vaste  science  trouvait  de  fréquentes 
occasions  d'intervenir.  «  Sa  présence,  a  dit  sur  sa 
tombe  son  confrère  M.  Desjardins,  suffisait  pour  tenir 
le  lecteur  sur  ses  gardes  et  le  bureau  en  haleine  :  il  y 
avait  toujours  à  gagner  à  l'entendre,  et  son  silence  était 
certainement  une  approbation;  car  il  croyait  que  la 
louange  était  le  plus  souvent  stérile,  et  il  avait  bien 
raison.  Tel  nous  l'avons  vu,  nos  anciens  pendant  trente 
ans,  et  moi  pendant  dix.  » 

11  ne  m'appartient  pas  de  porter  sur  l'œuvre  de 
M.  Egger,  académicien,  un  jugement  pour  lequel  l'au- 
torité me  fait  défaut.  11  suffira,  dans  cette  courte  Notice, 
d'en  donner  une  idée  générale.  Les  Mémoires  qu'il  sou- 


—  61  — 

mit  au  jugement  de  ses  confrères  pendant  sa  longue 
carrière  académique  traitent  des  sujets  les  plus  di- 
vers :  problèmes  philologiques,  recherches  d'antiquité, 
études  littéraires,  il  a  tour  à  tour  abordé  ces  dif- 
férents ordres  de  questions,  et  toujours  avec  une  science 
consommée  unie  à  la  plus  élégante  précision  de  style. 
Bien  qu'il  se  fût  de  préférence  et  depuis  longtemps  at- 
taché à  l'antiquité  grecque,  on  n'est  pas  surpris  de  ren- 
contrer dans  la  Hste  de  ses  travaux  une  Notice  sur  un 
document  inédit  pour  servir  à  l'étude  des  langues  ro- 
manes (1857)  (1)  ;  car  on  sait  qu'il  suivait  avec  une  vive 
curiosité  le  progrès  des  recherches  sur  ce  groupe  de 
langues.  Son  goût  pour  les  mêmes  études  lui  a  inspiré  le 
Mémoire  sur  un  procédé  de  déri Dation  très  fréquent  dans 
la  langue  française  et  dans  les  autres  idiomes  néo- 
latins (18G4)  (2j.  Le  grammairien,  toujours  diligent,  avait 
remarqué  que  certains  substantifs  français,  auxquels  on 
rattachait  d'ordinaire  comme  dérivés  les  verbes  corres- 
pondants, procédaient  au  contraire  de  ces  verbes,  si 
bien  que  le  rapport  de  parenté  se  trouvait  renversé, 
le  substantif  provenant  du  verbe  et  non  le  verbe  du 
substantif,  tels  sont  :  cri  de  crier,  déji  de  défier, 
dédain  de  dédaigner,  chauffe  (surface  de)  de  chauff'ir. 
Une  fois  sur  cette  piste,  il  dirigea  avec  méthode  des 
recherches  qui  lui  firent  découvrir  par  centaines  des 
produits  de  ce  genre.  C'est  le  résultat  de  ce  travail 
qu'il  consigna  dans  son  mémoire  académique.  11  le  réim- 
prima en  1874  dans  la  Revue  des  langues  romanes 
sous  le  titre  plus  précis  :  Les  substantifs  verbaux  formés 
par  apocope  de  V infinitif,  et  avec  de  nouveaux  exemples, 

(i)  Mémoires  de  V Académie  des  Inscriplioiis,  t.  XXI,  l'e  partie. 
(2)  Ibid.,  t.  XXIV,  2c  partie. 


-  62  — 

Toutefois  la  plupart  de  ses  mémoires  traitent  de  l'an- 
tiquité grecque  ou  romaine.  Deux  ont  un  intérêt  litté- 
raire capital,  l'un  sur  quelques  nouveaux  fragments  iné- 
dits du  discours  d'Hypéride  contre  Démosthène  dans 
l'affaire  d'Harpalos,  l'autre  sur  les  Œconomica  attribués 
à  Aristote.  Le  premier  (1870)  (1)  est  un  modèle  de  saga- 
cité :  non  seulement  M.  Egger  parvint  à  restituer,  de 
façon  à  mériter  l'approbation  des  juges  compétents,  le 
texte  de  trois  lambeaux  de  papyrus  récemment  retrouvés 
en  Egypte  (1800),  mais  encore,  s'autorisant  d'une  magis- 
trale étude  de  M.  Jules  Girard,  consacrée  à  ce  procès 
célèbre,  et  couronnée  en  1801  par  l'Académie  des  ins- 
criptions, il  essaya  de  refaire  l'argumentation  de  l'ora- 
teur, tâche  périlleuse  où  sa  pénétration  d'esprit  et  sa 
grande  connaissance  de  l'éloquence  judiciaire  à  Athènes 
trouvèrent  également  leur  emploi.  Dans  le  mémoire  sur 
les  Œconomica,  lu  en  1879  devant  l'Académie  des  ins- 
criptions et  belles-lettres,  puis  devant  l'Académie  des 
sciences  morales  et  politiques,  publié  peu  après  dans 
las  Annales  de  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux,  et 
enfin  dans  les  Mémoires  de  l'Académie  des  inscrip- 
tions (2),  il  s'agit  d'un  ouvrage  en  dix  chapitres  long- 
temps attribué  à  Aristote,  que  la  critique  moderne  lui 
refusait  dans  son  ensemble,  tenant  pour  apocryphes  les 
quatre  derniers  chapitres,  et  qu'une  découverte  récente 
avait  démontré  tout  entier  authentique,  mais  comme 
ayant  pour  auteur  Théophraste.  Cependant  l'attribution 
n'était  pas  tellement  sûre  qu'il  ne  restût  quelque  doute. 
M.  Egger  examina  de  près  cette  curieuse  question  de 
propriété  littéraire,  et  pour  diverses  raisons,  surtout  à 

(i)  Mémoires  de  V Académie  des  inscriptions,  t.  XXVI,  2^  partie. 
(2)  T.  XXX,  lift  partie. 


—  (33  — 

cause  des  caractères  du  style,  qui  lui  parut  tout  aristoté- 
lique, il  conclut  au  maintien  du  traité  tout  entier  parmj 
les  œuvres  du  Stagirite. 

Deux  autres  mémoires  touchent  à  des  questions  qui 
concernent  la  vie  publique  ou  privée  des  anciens,  mais 
qui  ne  sont  pas  sans  intérêt  pour  les  modernes. 
L'un  est  une  histoire  des  Traités  publics  dans  l'anti- 
quité (1861)  (1).  Il  en  conçut  la  pensée  à  l'occasion  du 
Congrès  de  Paris,  qui  termina,  comme  on  sait,  la  guerre 
de  Crimée.  Remontant  jusqu'aux  plus  anciennes  con- 
ventions connues,  il  montrait  le  droit  des  gens,  con- 
trairement à  l'opinion  commune  qui  lui  attribuait  une 
origine  plus  récente  et  toute  chrétienne,  pratiqué  en 
Orient,  en  Grèce,  à  Rome;  il  se  complaisait  à  énumérer 
les  plus  vieux  traités  dont  les  historiens  grecs  nous  ont 
conservé  la  mention,  traités  de  paix,  de  guerre,  de 
commerce,  à  parcourir  la  hiérarchie  des  diplomates  de 
tout  grade  qui  composaient  une  ambassade  athénienne, 
depuis  l'ambassadeur  et  les  hérauts  jusqu'aux  officiers 
inférieurs,  sorte  d'attachés  et  de  secrétaires  de  légation, 
à  décrire  enfin  l'instrument  des  conventions  et  les  pré- 
cautions prises  pour  en  assurer  le  caractère  authen- 
tique. Ce  mémoire,  que  goûtèrent  beaucoup  de  lecteurs 
étrangers  d'ordinaire  aux  recherches  d'antiquité,  fut 
réimprimé  par  l'auteur  en  1866  et  est  regardé  comme  le 
traité  classique  sur  cette  matière.  L'autre  est  une  étude 
sur  Les  Historiens  officiels  et  les  Panégyristes  des  princes 
dans  Vantiquité  (1873)  (2).  De  même  que  les  cours  mo- 
dernes ont  connu  sous  le  nom  à! historiographes  des 
écrivains  chargés  officiellement  d'enregistrer  les  hauts 

(1)  Mémoires  de  l'Académie  des  inscrii>tio)is,  t.  XXIV,  l'""'  partie. 

(2)  lOid.,  t.  XXVII,  2c  paitie. 


—  64  — 

faits  du  roi,  de  môme  l'auteur  démontrait  qu'il  y  avait 
eu  dans  le  monde  ancien  des  flatteurs  officiels  tenus  de 
célébrer  la  vie  publique  ou  privée  des  princes.  Il  suivait 
leur  trace  depuis  la  cour  des  rois  de  Macédoine,  où  Phi- 
lippe et  surtout  Alexandre  entretenaient  auprès  de  leur 
personne  comme  une  académie  de  lettrés,  jusqu'à  Rome, 
où  les  empereurs  ont  rencontré  tant  d'historiens  com- 
plaisants qui,  à  la  vérité,  leur  faisaient  parfois  expier 
dans  quelque  Hhtoire  secrète,  comme  il  advint  pour 
Justinien  et  Théodora^  les  mensonges  de  leur  histoire 
officielle. 

On  voit  d'ici  le  genre  d'intérêt  de  tels  travaux,  où  les 
usages  de  la  vie  antique  étaient  mis  en  parallèle  avec 
des  usages  presque  semblables  dans  nos  sociétés  mo- 
dernes. M.  Egger  aimait  ces  rapprochements;  loin  de 
les  éviter,  il  les  recherchait  presque  :  il  pensait  que  de 
si  curieuses  analogies,  même  en  tenant  compte  de  dif- 
férences inévitables,  nous  aident  à  mieux  comprendre  le 
monde  ancien.  11  lui  semblait  d'ailleurs  qu'en  éveillant 
par  ces  piquantes  études  la  curiosité  des  gens  du 
monde  il  rendait  service  à  la  cause  des  lettres  antiques. 
En  général,  lorsqu'il  devait  parler  soit  dans  une  séance 
publique  à  l'Institut,  soit  dans  quelque  conférence  litté- 
raire, il  choisissait  un  sujet  de  ce  genre,  mettant  une 
sorte  de  coquetterie  de  bon  goût  à  rendre  intéressante 
par  cette  comparaison  avec  le  monde  moderne  l'étude 
des  sociétés  grecque  ou  romaine.  De  cette  pensée  sont 
nés  tant  d'attrayants  chapitres  de  ses  œuvres,  l'étude 
sur  La  profession  cVavocat  chez  les  anciens,  Un  ménage 
d'autrefois,  le  court  mémoire  lu  à  la  Société  des  anti- 
quaires de  France  sur  un  sénatus-consulte  contre  les 
industriels  qui  spéculent  sur  la  démolition  des  édifices, 
ù  peu    près    comme   chez   nous    les   fameuses  Bandes 


—  65  — 

nôtres.  Dans  ce  travail,  développant  cette   idée   que  les 
anciens  ont  connu  beaucoup  d'usages  que  nous  croi- 
rions volontiers  modernes,  il  prenait   plaisir  à  en   rap- 
peler quelques-uns  déjà  signalés  par  d'autres  savants  ou 
par    lui-même,    l'emploi    des  pigeons  voyageurs   pour 
l'échange  des  communications,  celui  des  chiffres  conve- 
nus pour  dérober  aux  cabinets  noirs  des  Grecs   et   des 
Romains  le  secret  des  correspondances;  l'usage   d'une 
sorte  de  sténographie  pour  la  rédaction  des  procès-ver- 
baux du  sénat  romain,  l'idée  d'une  véritable  télégraphie 
militaire,  l'habitude  des  voitures  de  louage,  les  ventes 
au  rabais  pour  cause  de  liquidation,  l'institution   d'une 
lettre  de  crédit,  des  assurances  mutuelles,  des  exposi- 
tions publiques   d'objets  d'art.   Toutes  ces   révélations 
érudites  étonnaient  autant  qu'elles  charmaient.  Même  à 
l'Institut,  où  ses  auditeurs  étaient  mieux  préparés  à  de 
telles  surprises,  on  lui   savait  gré,  tout  en  goûtant   sa 
science,    de   la  forme   agréable   dont  il  savait    l'enve 
lopper. 

Une  des  publications  importantes  auxquelles  il  a  pris 
part  dans  les  recueils  de  l'Académie  est  celle  des  Papyrus 
grecs  du  Musée  du  Louvre  et  de  la  Bibliothèque  natio- 
nale .    On  sait  que   Letronne ,   qui   s'en  était    chargé , 
mourut  (1848)  sans  avoir  pu  l'achever.  Brunet  de  Presle, 
à  qui  l'Académie  avait  confié  le  travail,   demanda  plus 
tard,  pour  mener  l'entreprise  à  bonne  fin,  le  concours 
de  M.  Egger.  Celui-ci  eut  à  rédiger  les  tables,  besogne 
modeste  en  apparence,  mais  délicate,   qui  l'obligea  de 
réviser  le  texte  entier,  parfois  la  traduction,  et  dont  il 
s'acquitta  si  utilement  pour  l'entreprise  commune  que 
le  principal   auteur  crut  devoir,   dans  l'Avertissement 
placé  en  tête  du  volume,   lui  exprimer  sa  reconnais- 
sance. 


5 


-  Gi)  — 

Ce  sont  là  ses  grands  travaux  à  l'Institut.  Je  n'en- 
treprends pas  de  donner  ménae  une  idée  de  ses  lectures 
moins  importantes.  L'analyse  en  serait  impossible  dans 
cette  Notice,  tant  est  grande  la  variété  des  questions 
étudiées  ou  signalées.  Les  Comptes-rendus  de  l'Acadé- 
mie en  conservent  du  moins  le  souvenir.  Ce  qu'on  peut 
dire,  c'est  que,  durant  les  trente  années  de  sa  vie  acadé- 
mique, il  n'y  a  guère  de  séance  où  M.  Egger  n'ait  pris 
la  parole  soit  pour  communiquer  quelque  brève  obser- 
vation sur  un  sujet  d'antiquités,  soit  pour  présenter  de 
la  part  d'un  auteur  tel  ouvrage  dont  il  faisait  valoir  l'in- 
térêt de  nouveauté  ou  le  mérite  d'érudition. 

Il  est  naturel  que  l'Académie  ait  tenu  constamment  à 
profiter  de  tant  de  zèle  uni  à  tant  de  savoir.  Aussi, 
M.  Egger  n'a-t-il  cessé  de  faire  partie  des  commissions 
les  plus  importantes,  celles  de  l'École  d'Athènes  ou  des 
Antiquités  de  la  France,  qui  l'ont  plus  d'une  fois  élu 
comme  rapporteur;  la  Commission  des  travaux  litté- 
raires, chargée,  comme  on  sait,  de  la  direction  des 
grandes  collections  publiées  par  l'Académie;  la  Com- 
mission permanente  des  inscriptions  et  médailles,  où 
son  habileté  de  latiniste  et  d'épigraphiste  a  rendu 
plus  d'un  service.  Dans  toutes  M.  Egger  était  un  colla- 
borateur recherché,  et  dans  les  délibérations  intimes, 
où  se  discutent  les  intérêts  de  l'Académie  pour  le  recrute- 
ment de  ses  membres  ou  l'ordonnance  de  ses  travaux, 
M.  Renan  atteste  que  ses  confrères  appréciaient  les 
qualités  de  son  judicieux  esprit,  de  sa  parole  claire  et 
correcte  (1). 

Pour  achever  de  marquer  son  rôle  à  l'Académie  des 
inscriptions,  je  dois  ajouter  qu'elle  le  choisit  plusieurs 

(i)  Journal  des  Débats,  n»  du  4  septembre  1885. 


—  (37  — 

fois  comme  lectem'  dans  ses  séances  publiques,  notam- 
ment en  1861  (9  août),  où  il  parla  de  L' État-civil  chez  les 
Athéniens,  en  1862  (14  août),  où  il  lut  des  Observations 
sur  un  papyrus  grec  contenant  des  fragments  d'un  ora- 
teur inconnu;  tout  récemment,  jl  venait  d'être  désigné 
pour  lire,  dans  la  séance  publique  annuelle  des  cinq  aca- 
démies (24  octobre  1885),  les  conclusions  de  sa  nouvelle 
édition  de  VEssai  sur  l'histoire  de  la  critique  chez  les 
Grecs.  En  1874,  l'Académie  le  délégua  avec  M.  le  baron 
de  Witte  pour  la  représenter  aux  fêtes  anniversaires  de 
la  fondation  de  l'Académie  royale  de  Belgique.  Enfin 
elle  l'élut  son  vice-président  le  8  janvier  1864  et  son 
président  le  6  janvier  1865.  Au  cours  de  sa  présidence 
il  porta  la  parole  pour  l'Académie  aux  funérailles  de 
V.  Le  Clerc  (14  novembre  1865),  de  même  que,  plus 
tard,  pour  la  Faculté  des  lettres,  à  celles  de  Saint-Marc 
Girardin  (avril  1873)  et  à  celles  de  Patin  (20  février  1876). 
Les  autres  classes  de  l'Institut  reçurent  également  de 
lui  diverses  communications.  A  l'Académie  des  sciences 
morales  et  politiques,  il  lut,  en  1879,  des  Observations 
et  réflexions  sur  le  développement  de  f intelligence  et  du 
langage  chez  les  enfants,  rédigées  pendant  les  tristes 
loisirs  de  la  Commune,  et  qui  furent  alors  insérées  dans 
les  Comptes-rendus  de  l'Académie  (1).  A  l'Académie 
des  sciences,  quelques  confrères  lui  demandaient  à 
l'occasion,  pour  la  création  de  termes  de  physique  ou 
d'histoire  naturelle,  des  conseils  que  sa  double  compé- 
tence d'helléniste  et  de  grammairien  habitué  à  la  forma- 
tion des  mots  lui  permettait  de  donner.  Nul  n'excellait 
comme  lui  à  trouver  le  composé  grec  ou  latin  qui  répon- 
dait le  mieux  au  sens  de  telle  découverte,  à  l'intention  de 

(i)  Réimprimées  depuis  en  1  vol.  in-12  (4^  édition,  1883).  Paris,  Picard. 


—  G8  — 

tel  inventeur.  Ces  cousultations  ramenèreiil,  en  1871, 
pendant  le  premier  siège,  à  rédiger  des  Observations  cri- 
tiques sur  l'emploi  des  termes  empruntés  à  la  langue 
grecque  dans  la  nomenclature  des  sciences.  S'autorisant 
d'exemples  trop  nombreux  de  mots  scientifiques  mal 
formés,  hectomètre,  hectolitre,  pluviomètre,  rhéométre, 
parallélipipède,  ou  de  mots  qui,  bien  formés  gramma- 
ticalement, ne  répondent  pas  à  l'idée  qu'ils  veulent  tra- 
duire, endosmose,  e.rosmose,  théodolite,  etc.,  il  récla- 
mait en  faveur  des  règles  étymologiques  méconnues. 
Il  est  revenu  plusieurs  fois  sur  l'inconvénient  de  ces 
formations  vicieuses  :  dans  une  conférence  à  la  Société 
pliilotechnique,  par  exemple,  il  prit  à  partie  le  micro- 
phone récemment  inventé.  «  Puisqu'il  a  l'oreille  si  fine, 
je  lui  dirai  volontiers,  avec  toute  sorte  de  respects 
pour  le  physicien,  son  père,  qu'on  l'a  mal  baptisé; 
car  microphone  veut  dire  instrument  à  petite  voix,  et 
c'est  justement  à  grossir  la  voix  que  le  microphone 
doit  s'employer  (1).  »  Les  Observations  de  1871,  lues 
à  l'Académie  des  sciences,  furent  insérées  dans  les 
Comptes-rendus  d'avril  ;  elles  ont  été  reproduites  en 
Appendice  avec  diverses  corrections  ou  additions  à  la 
lin  de  la  8^  édition  des  Notions  de  grammaire  compa- 
rée. A  la  suite  d'une  discussion  courtoise  provoquée 
par  cette  Note  dans  la  Gazette  hebdomadaire  de  mé- 
decine et  de  chirurgie  (2),  et  au  cours  de  laquelle 
M.  le  D""  Dechambrc  avait  contesté  certaines  étymo- 
logies,  M.  Egger  revint  sur  le  môme  sujet  avec  de 
nouveaux  développements  dans  un  article  Etymologic 
destiné  au  Dictionnaire  encyclopédique  des  sciences  mé- 

(1)  Revue  politique  cl  littéraire,  1878. 

(2)  Année  1873,  page-  47  et  413. 


—  69  — 

dicales  (1),  où  il  paraîtra  prochainement.  Les  services 
qu'il  rendait  aux  savants  par  ces  conseils  autorisés 
l'avaient  déjà  fait  désigner  en  1864  (17  juillet),  comme 
membre  du  Comité  de  l'association  scientifique  pour 
l'avancement  de  l'astronomie,  de  la  physique  et  de  la 
météorologie.  M.  Egger  entretenait  d'ailleurs  avec  plu- 
sieurs membres  de  l'Académie  des  sciences,  Bienaymé, 
Lamé,  les  frères  Sainte-Claire  Deville,  surtout  Michel 
Chasles,  des  relations  personnelles  amicales,  et  je  ne 
jurerais  pas  qu'au  fond  dans  ce  commerce  affectueux, 
auquel  il  se  prêtait  avec  un  empressement  visible,  il  n'y 
eût  en  lui  comme  un  secret  sentiment  de  juste  fierté 
ù  traiter  de  pair,  lui,  le  fils  de  l'obscur  inventeur  de 
1827,  avec  les  hommes  de  science  les  plus  renommés 
de  son  temps.  Au  reste,  son  esprit  lucide  ne  répugnait 
pas  à  la  rigueur  du  raisonnement  mathématique  :  on  se 
souvient  que  dans  sa  jeunesse  il  avait  suivi  volontaire- 
ment certains  cours  de  sciences,  et  ceux  qui  ne  con- 
naissent en  lui  que  l'helléniste  n'apprendront  pas  sans 
surprise  qu'à  sa  sortie  du  collège,  en  1832,  il  avait  ima- 
giné un  nouveau  pendule  compensateur,  dont  le  mathé- 
maticien Vincent,  le  futur  membre  de  l'Institut,  l'aida 
plus  tard  à  rédiger  la  formule.  Ce  petit  travail,  commu- 
niqué par  Vincent  à  la  Société  philomatique  de  Paris, 
dans  la  séance  du  29  juillet  1843,  a  été  réimprimé  en 
appendice  au  volume  Tradition  et  Réformes. 

Cependant  divers  changements  s'étaient  produits  dans 
la  situation  officielle  de  M.  Egger.  Devenu  professeur 
titulaire  à  la  Faculté  des  lettres,  et  dès  lors  participant 

(i)  Ce  n'est  pas  le  seul  article  que  M.  Fgger  ait  écrit  pour  ce  grand 
recueil  :  il  rédigea  également  dans  les  derniers  temps  l'article  Encijcln- 
pédie,  qui  ne  tardera  pas  à  y  être  publié. 


—  70  — 

aux  examens  de  licence,  il  avait  dû  fermer  sa  conférence 
privée  et  cesser  ses  interrogations  périodiques  à  l'École 
des  Carmes.  Rien  ne  s'opposait  à  ce  qu'il  gardât  son 
poste  à  l'École  normale.  Mais  sa  vie  était  maintenant 
d'autant  plus  laborieuse  qu'aux  obligations  du  profes- 
seur en  Sorbonne  s'ajoutaient  pour  lui  depuis  quelques 
années  les  devoirs  de  l'académicien.  Désireux  d'ailleurs 
de  laisser  la  voie  libre  à  un  maître,  grammairien  déjà 
fort  renommé,  M.  Charles  Thurot,  professeur  à  la  Fa- 
culté des  lettres  de  Clermont,  et  son  futur  confrère  à 
l'Institut,  il  demanda  le  5  novembre  1861  un  congé 
d'inactivité,  prélude  d'une  retraite  définitive.  Le  4  no- 
vembre de  l'année  suivante,  il  se  retirait  en  effet  avec  le 
titre  de  Maitre  de  conférences  honoraire  :  môme  dans  sa 
retraite  il  continua  de  se  rendre  utile  à  l'École  pour  les 
examens  de  classement  annuel. 

A  cette  époque  (1861)  M.  Egger  était  placé  par  l'opi- 
nion de  ses  collègues  et  de  ses  confrères  au  premier 
rang  des  philologues  et  des  hellénistes.  Dans  le  domaine 
spécial  des  études  de  grammaire  et  d'antiquités,  il  allait 
devenir  comme  le  chef  reconnu  de  toutes  les  fondations 
et  de  tous  les  travaux.  C'est  à  ce  titre  qu'en  1866  il  par- 
ticipa comme  président  aux  débuts  officiels  de  la  Société 
de  linguistique  (1),  qu'il  devait  présider  encore  en 
1870-1871  et  en  1876;  en  1869,  comme  membre  corres- 
pondant, à  ceux  de  la  Société  pour  l'étude  des  langues 
romanes,  à  Montpellier.  Dans  le  même  ordre  d'études 
son    nom    demeure    associé    à    diverses    publications 


(1)  Fondée  en  1864  par  l'initiative  de  MM.  de  Charencey  et  d'Ab- 
badie,  elle  avait  eu  ce  dernier  pour  président  dès  la  fondation  ;  mais 
elle  ne  fut  reconnue  qu'en  186G,  année  où  M.  Egger  inaugura  la  nou- 
velle  série  des  présidences. 


•      —  71    — 

savantes  qui  datent  de  cette  période,  et  qui  allaient  popu- 
lariser en  France  les  nouvelles  doctrines  grammaticales. 
Par  exemple,  M.  Egger  est  un  de  ceux  qui  encouragèrent 
la  traduction  de  la  Grammaire  de  Bopp,  et  à  la  fin  de  la 
Préface  du  premier  volume,  M.  Bréal  remercia  publi- 
quement son  ancien  maitre,  qui  avait  «  prêté  à  ce  travail, 
commencé  sur  son  conseil,  l'attention  affectueuse  et  le 
concours  efficace  que  trouvent  auprès  de  lui  toutes  les 
entreprises  utiles  aux  lettres  (1)  ».  A  de  moindres  tra- 
vaux M.  Egger  ne  prêtait  pas  un  concours  moins  actif  : 
je  citerai  seulement  le  Dictionnaire  cttjmolor/ique  delà 
langue  française  de  M.  Brachet,  pour  lequel  il  écrivit 
une  Préface  (1869),  et  le  Manuel  pour  l'étude  des  Racines 
grecques  et  latines  (1869),  que  je  m'excuse  de  mentionner 
ici  ;  mais  je  ne  puis  oublier  que  je  dois  aux  conseils  et  à 
l'entremise  de  M.  Egger  de  l'avoir  publié,  de  même  que 
la  Grammaire  grecque  qui  parut  en  1873.  C'est  encore 
auprès  de  M.  Egger,  dans  de  continuels  entretiens,  avec 
le  secours  de  sa  riche  bibliothèque,  que  Francis  Meunier 
poursuivit  ses  belles  recherches  sur  le  Pronom  latin  (2), 
sur  les  Composés  syntactiques  en  grec  (3),  sur  les  Mots 
grecs  à  déclinaison  double  (4).  Jusqu'à  la  fin  de  sa  vie 
M.  Egger  continuera  ainsi  d'assister  les  travailleurs, 
M.  Boucherie  pour  la  publication  des  Épp.v;v£jfx«Ta  et  de 
la   K6c9»jfAE/5tvfl  ôat).ta  attribués   par    l'éditeur    A    J.    Pollux 

(1)  Grammaire  comparée  des  langues  indo-européennes,  par  M.  Fran- 
çois Bopp,  traduite  par  M.  Michel  Bréal,  Paris,  1866  (t.  1er,  p.  lvii).  Une 
2e  édition  en  a  été  publiée  en  1882. 

(2)  Mémoires    de    la    Société    de    linguistique    de    Pari$,    t.    1er, 

p.  14. 

(3)  Annuaire  de  l'Association  pour  l'encouragement  des  études 
grecques  en  France^  G«  année,  1872,  p.  245. 

(4)  Même  Annuaire,  7«  année,  1873,  p.  01. 


—  72  —      • 

(1872)  (1),  M.  Decharme,  qui  lui  a  dédié  son  beau  livre 
Mtjtholor/ie  de  la  Grèce  antique  (1879,  2"^  édit.  1885), 
M.  Edon,  qui  lui  a  demandé  plus  d'un  avis  pour  ses 
consciencieux  travaux  sur  ï Ecriture  et  la  prononciation 
du  latin  (1882),  M.  Choisy,  dont  les  importantes  Études 
cpir/raphiques  sur  V architecture  grecque  (1884)  lui  sont 
dédiées,  bien  d'autres  encore.  Et  ce  n'est  pas  là,  dans  sa 
vie  de  savant,  le  trait  le  moins  original  :  M.  Egger  a 
beaucoup  produit;  il  n'a  guère  moins  aidé  à  produire, 
et  il  restera  certainement  un  des  érudits  qui  auront  le 
plus  contribué  au  progrés  de  la  science  à  la  fois  par  ses 
travaux  propres  et  par  ceux  qu'il  a  suscités." 

Les  derniers  ouvrages  que  j'ai  rappelés  nous  ramènent 
à  son  œuvre  d'helléniste.  C'est  surtout  comme  helléniste 
en  effet  que  M.  Egger  exerça  une  sorte  de  suprématie.  On 
a  dit  avec  raison  que  la  Grèce  lui  était  comme  une  seconde 
patrie  :  il  en  aimait  tout,  non  pas  la  langue  seulement, 
mais  le  génie,  les  arts,  la  civilisation.  Son  active  intelli- 
gence se  sentait  comme  attirée  vers  cette  race  hellénique 
dont  l'esprit  curieux  avait  abordé  toutes  les  questions  et 
sondé  tous  les  mvstères,  ceux  de  l'âme  comme  ceux  de 
la  science  ;  de  même,  éloigné  en  toutes  choses  du  parti- 
pris  et  de  l'exagération,  il  goûtait  cette  mesure  exquise 
qui  fait  du  génie  grec,  parmi  les  variétés  de  l'esprit 
humain,  une  exception  merveilleuse  et  unique.  Aussi 
n'en  parlait-il  qu'avec  une  sorte  de  gravité  et  d'émotion. 
«  Nous  n'avons  pas  vécu  une  vie  d'homme,  nous  autres 
Grecs,  et  nous  sommes  nés  pour  faire  l'éternel  étonne- 
ment  des  hommes  à  venii-  (2).  »  Ce  mot  du  grand  ora- 

(1)  Notices  et  Extraits  des  manuscrits,  publiés  par  l'Institut  national 
de  France,  t.  XXIII,  Ile  partie,  et  t.  XXVII,  II«  partie. 

('2)  Athènes  et  Paris  ou  l'Éducation  par  les  musées.  Paris,  Delagrave 
(page  3). 


—  73  — 

teur  athénien,  ne  dirait-on  pas  qu'en  le  citant  il  se 
l'approprie  ?  et  ne  croirait-on  pas  entendre  le  patriote 
justement  fier  des  destinées  de  sa  race?  Et  plus  bas,  il 
rappelle  (avec  quel  sentiment  de  vénération  presque  reli- 
gieuse !)  le  mot  de  M""®  de  Staël  à  Herculanun>,  en  pré- 
sence de  quelques  fragments  de  papyrus  grecs  :  «  Devant 
ces  fragiles  débris,  on  n'ose  respirer,  car  on  craint  que 
le  moindre  souffle  ne  disperse  cette  poussière  où  de 
nobles  pensées  sont  encore  empreintes  (1).  »  Aussi, 
même  en  dehors  de  la  Sorbonne,  il  ne  manquait  jamais 
une  occasion  de  parler  de  l'objet  de  son  culte  :  la  Grèce, 
l'art  grec,  le  génie  grec,  c'est  là  le  sujet  presque  cons- 
tant des  conférences  qu'il  a  faites  ou  des  discours  qu'il 
a  prononcés  devant  les  auditoires  les  plus  divers.  Quant 
à  la  langue,  il  la  possédait  à  fond  ;  il  en  avait  plus  que 
la  science  que  donne  le  maniement  des  auteurs,  mais  le 
sentiment  en  quelque  sorte  naturel.  Que  de  fois,  feuille- 
tant nos  dictionnaires  grecs  qui  enregistrent  les  mots 
sans  la  mention  d'un  texte  ou  d'un  nom  d'écrivain,  et 
flairant  quelque  terme  suspect,  mal  fait  ou  de  formation 
récente,  il  se  plaisait  à  en  deviner,  presque  toujours  avec 
une  étonnante  sûreté,  la  date  ou  l'auteur  !  Aussi,  parmi 
tant  de  sujets  d'étude,  c'était  toujours  au  grec  qu'il 
revenait  de  préférence  :  arts,  littérature,  institutions,  il 
en  connaissait  tout,  les  auteurs  classiques  comme  les 
byzantins,  le  grec  ancien  comme  le  moderne,  le  sacré 
comme  le  profane.  Et  ce  sera  là,  parmi  les  hellénistes 
éminents  dont  la  France  peut  s'honorer  dans  notre 
siècle,  sa  marque  distinctive.  Sans  être  de  préférence, 
dans  les  choses  grecques,   antiquaire    plutôt  que   lin- 

(1)  Athènes  et  Paris  ou  l'Éducation  par  les  musées.  Paris,  Delagravo 
(page  5). 


—  74  - 

guiste,  ou  ci-itiquo  d'art  ou  de  litlérature,  il  était 
cependant  maître  en  chacune  de  ces  spécialités  d'é- 
tude :  passionné  pour  le  grec  de  l'antiquité  comme 
un  Beulé,  épris  du  grec  contemporain  comme  un 
Brunet  de  Presie,  érudit  comme  Hase  et  fin  lettré 
comme  Boissonade,  il  aura  eu  la  gloire  d'embras- 
ser dans  son  admirable  intelligence  la  science  et 
comme  le  sentiment  de  l'hellénisme  entier.  Il  était 
ainsi  devenu  comme  le  patron  reconnu  et  en  quelque 
sorte  officiel  des  études  grecques  en  France.  Tous 
ceux  qu'attiraient  ces  études  pouvaient  s'adresser  à  lui, 
sûrs  d'un  bon  accueil,  savants  de  profession  ou  gens 
du  monde,  magistrats  comme  M.  Plougoulm  ou 
M.  Dareste,  prêtres  comme  l'abbé  Cruice  ou  l'abbé 
Thénon,  hommes  de  science  comme  le  docteur  Four- 
nier  ou  M.  l'ingénieur  Choisy.  De  là  sont  nées  pour 
lui  bien  des  relations  précieuses  qu'il  savait  tourner 
au  profit  de  la  science,  avec  le  duc  de  Glermont-Ton- 
nerre,  le  ministre  de  la  Restauration,  bien  connu 
comme  helléniste  par  sa  traduction  d'Isocrate  (1);  avec 
le  duc  d'Albert  de  Luynes,  son  confrère  à  l'Institut,  et 
si  magnifiquement  secourable  aux  savants  et  aux 
artistes;  avec  le  comte  Sclopis  de  Salerano,  qui  pré- 
sida le  Conseil  arbitral  de  Genève  dans  l'affaire  de 
l'Alabama  (1872);  avec  le  savant  et  libéral  empereur 
du    Brésil,     qui    ne    laissait  guère    passer    l'annonce 


(1)  Notice  historique  sur  le  duc  de  Clermont-Tonneri^e,  traducteur 
et  commentateur  des  œuvres  d'Isocrate,  par  E.  Egger,  2e  édition. 
Paris,  1866.  On  sait  que  le  général  comte  Aynard  de  Glermont-Ton- 
nerre,  troisième  fils  du  duc,  mort  en  1884  au  château  de  Bezonville, 
près  Sermain  (Loiret),  et  que  nous  avons  vu  à  Orléans  chef  d'état-major 
du  général  commandant  le  5*  corps  d'armée,  avait  conservé  les  tradi- 


—  75  — 

d'une  découverte  notable  en  épigrapliie  ou  en  litté- 
rature grecque  sans  lui  demander  quelque  surcroit 
d'information.  «  J'attends  avec  impatience,  lui  écrivait 
le  souverain,  quelque  travail  sur  la  grande  inscrip- 
tion trouvée  à  Délos.  Je  regrette  infiniment  que 
mes  occupations  ne  me  permettent  pas  d'étudier  un 
peu  plus  l'archéologie  grecque »  Et  le  l^'"  sep- 
tembre 1879  :  «  Vous  avez  eu  l'occasion  de  connaître 
personnellement  mon  amour  pour  les  lettres  grecques 
et  combien  je  vous  estime  :  vous  trouverez  donc  bien 
naturel  qu'en  lisant  dans  un  compte-rendu  de  votre 
Académie,  que  l'on  venait  de  découvrir  des  vers  d'Eu- 
ripide, d'Eschyle  et  deux  belles  épigrammes,  j'aie  eu 
l'idée  de  vous  prier  de  m'en  faire  partager  la  jouissance 
le  plus  tôt  possible.  Je  lis  toujours  vos  articles  si  inté- 
ressants dans  le  Journal  des  Savants,  et  je  vous  prie  de 
ne  pas  me  retarder  la  lecture  de  vos  travaux  et  de  me 
croire  toujours 

«  Votre  bien  affectionné, 
«  D.  Pedro  d'Alcantara.  » 


Enfin  trois  ans  plus  tard  (14  décembre  1882)  :  «  L'ins- 
cription athénienne  me  semble  d'un  haut  intérêt;  mais 
je  n'ai  pas  encore  pu  l'étudier.  Ne  publierez-vous  pas 
vos  conférences  à  la  Sorbonne?  Je  me  rappelle  vous 
avoir  entendu  sur  VAnabasis.  Ces  études-là  sont  un 
grand  soulagement  pour  mon  esprit  et  la  lecture  de 


lions  paternelles  :  il  parlait  couramment  le  grec  moderne  et  fut,  de 
1878  à  1881,  membre  du  Comité  de  l'Association  pour  l'encouragement 
des  études  grecques  en  France. 


—  76  — 

bien   des  noms  me  rappelle  vivement   mon   séjour  à 
Paris. 
a  Comptez  toujours  sur  la  sincère  estime  de 

«  Votre  affectionné, 
((  D.  Pedro  d'Alcantara.  » 

((  Bien  des  souvenirs  à  tous  vos  confrères  qui  ont  été 
si  accueillants  pour  moi.  » 

On  a  plaisir  à  recueillir  de  tels  témoignages,  si  hono- 
rables pour  le  savant  qui  les  inspire  comme  pour  le  sou- 
verain qui  les  envoie. 

Passionné  pour  les  choses  grecques,  bienveillant  à 
tous  ceux  qui  s'en  occupaient,  à  plus  forte  raison  devait- 
il  être  hospitalier  aux  Hellènes  établis  à  Paris  ou  qui  le 
visitaient  en  passant.  En  effet,  il  ne  venait  guère  en 
France  de  Grec  notable  qui  ne  tînt  à  honneur  de  le 
saluer.  Tous  lui  étaient  reconnaissants  de  son  affection 
pour  leur  pays,  de  son  zèle  à  les  servir,  des  conseils 
qu'il  leur  donnait,  alors  même  qu'ils  ne  les  suivaient 
pas  toujours.  Selon  le  mot  d'un  de  ses  plus  vieux  amis, 
M.  Saripolos,  il  était  vraiment  leur  «  proxène  (1)  ».  On 
ne  saurait  mieux  dire,  ni  marquer  d'un  mot  plus  expres- 
sif la  communauté  de  bons  offices  qui  unissait  aux 
Hellènes  de  la  vraie  Grèce  l'illustre  Hellène  français. 
Aussi  son  nom  était-il  populaire  en  Grèce  :  tous  les 
lettrés  le  connaissaient  et  s'empressaient  à  lui  faire 
hommage  de  leurs  écrits  ;  tous  les  bureaux  de  revues 
ou  d'associations  savantes  se  faisaient  comme  un  devoir 
de  lui  envoyer  leurs  publications.  Dès  185G  (13  juin),  le 
roi  de  Grèce,  reconnaissant  de  tant  de  services  rendus  à 
l'hellénisme,  lui    fit  remettre  la  croix   de  Chevalier   de 

(1)  Discours  prononcé  sur  la  tombe  de  M.  Eyger, 


—  77  - 

l'Ordre  du  Sauveur;  onze  ans  après  (20  avril  1807} 
M.  Egger  était  promu  officier,  et  neuf  années  encore 
plus  tard  (18  novembre  1S7G)  commandeur. 

Cette  sorte  de  suprématie  lui  valut  en  deux  occasions 
en  France  même  l'honneur  d'une  désignation  bien  flat- 
teuse, la  première  fois  en  1807,  lorsque  fut  fondée  l'Asso- 
ciation pour  l'encouragement  des  études  grecques  en 
France.  Pour  présider  à  l'institution  naissante  il  fallait 
un  choix  de  noms  qui  ralliât  toutes  les  bonnes  volontés, 
celles  des  gens  du  monde  comme  des  hommes  du  mé- 
tier, des  littérateurs  comme  des  érudits.  Parmi  tant  d'hel- 
lénistes diversement  connus,  ce  fut  le  vénéré  M.  Patin, 
alors  doyen  des  hellénistes  français,  que  les  fondateurs 
élurent  comme  président,  en  lui  adjoignant  comme  vice- 
présidents  MM.  Egger  et  Beulé.  Dès  l'année  suivante 
M.  Egger  devenait  président  à  son  tour  :  nous  le  verrons 
bientôt  à  l'œuvre  dans  cette  fonction  où  il  a  rendu  tant 
de  services  (1).  Presque  en  même  temps,  et  à  l'occasion 
de  l'Exposition  universelle,  M.  Duruy,  ministre  de  l'Ins- 
truction publique,  avait  eu  l'heureuse  pensée  de  faire 
retracer  en  une  série  de  tableaux  une  image  des  progrès 
accomplis  chez  nous  depuis  trente  ans  dans  chaque  ordre 
de  sciences.  C'est  à  M.  Egger  qu'il  demanda,  comme  au 
juge  le  plus  autorisé,  le  Rapport  sur  l'état  des  études  de 
langue  et  de  littérature  grecques  en  France  (2).  M.  Duruy 
n'avait  pas  attendu  ce  travail  pour  récompenser  le 
savant  et  le  professeur  :  dès  le  13  août  1806,  M.  Egger 
avait  été  promu  officier  de  la  Légion  d'honneur. 

(1)  Sur  la  fondation  et  le  développement  de  l'Association  jusqu'en 
1877,  voir  une  Notice  de  M.  Gustave  d'Eichthal  dans  VAnnuaire  de 
l'Association  pour  V encouragement  des  études  grecques  en  France, 
11«  année,  1877  (pages  1  et  suiv.). 

Ci)  Kéiinprimé  dans  Vllellénismc  en  France,  t.  11,  p.  4i1. 


—  78  — 

Sa  renommée  était  alors  considérable  et  dépassait  de 
beaucoup  les  limites  de  l'Institut  et  de  l'Université.  Un 
grand  nombre  de  sociétés  savantes  se  l'étaient  adjoint. 
Membre  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France,  où  il  avait 
été  admis  le  8  janvier  1844,  et  qui  devait  l'élire  en  1870 
(4  mai)  membre  de  son  Conseil  administratif,  il  était 
entré  dans  la  Société  des  Antiquaires  de  .France  le 
5  mai  1858,  puis  s'était  agrégé  successivement  à  la 
Société  des  Antiquaires  de  Normandie,  à  celles  de  Caen, 
du  Havre,  d'Amiens,  de  Dunkerque.  d'Aix.  Chez  nous, 
et  bien  que  ses  attaches  orléanaises  fussent  peu  connues 
(pour  ma  part  elles  ne  m'ont  été  révélées  que  bien  après 
ma  sortie  de  l'École  normale),  il  fut  l'objet  d'égards  par- 
ticuliers, et  nos  trois  Sociétés  l'adoptèrent  l'une  après 
l'autre,  la  Société  archéologique,  dés  1861  (14  novembre), 
il  y  a  de  cela  vingt-cinq  ans,  tout  un  quart  de  siècle, 
dont  l'illustre  M.  Léopold  Delisle  demeure  désormais 
parmi  nos  membres  honoraires  appartenant  à  l'Institut 
le  seul  représentant;  l'Académie  de  Sainte-Croix  en  1873 
(14  mars)  ;  la  Société  d'agriculture,  sciences,  belles- 
lettres  et  arts  en  1876  (8  janvier).  A  l'étranger  même,  il 
eut  l'honneur  d'être  associé  aux  Académies  royales 
de  Berlin  et  de  Belgique,  et  à  diverses  Sociétés 
d'Athènes. 

Les  grandes  administrations  ne  négligeaient  pas 
davantage  le  concours  d'un  auxiliaire  si  zélé  pour  toutes 
les  entreprises  utiles  :  en  1862,  il  fut  nommé  membre  du 
Comité  des  souscriptions  aux  œuvres  de  littérature  ou 
de  science,  comité  fondé  par  le  Ministère  d'État  d'alors, 
transféré  depuis  au  Ministère  de  l'Instruction  publique, 
etoùM.Egger  n'a  jamais  cessé  de  siéger.  Deux  ans 
après  (6  mai  1864)  il  remplaçait  M.  Hase  au  Comité  des 
impressions  gratuites  près  l'imprimerie  alors  impériale. 


—  79  - 

Durant  quelques  années,  il  avait  même  accepté  de  figu- 
rer dans  la  Commission  consultative  de  l'Institution  des 
Sourds-Muets  (6  mars  1861);  mais  sa  vie  de  savant 
lui  imposait  trop  de  devoirs  et  de  trop  laborieux 
pour  qu'il  put  suffire  utilement  à  des  obligations  si  di- 
verses :  en  1865  il  se  démit  de  sa  fonction  à  l'Institution 
des  Sourds-Muets.  Il  se  réservait  au  moins  d'apporter  à 
toutes  les  œuvres  charitables,  comme  était  celle-là,  le 
concours  de  sa  parole. 

En  effet,  il  accueillait  volontiers  comme  un  hommage 
à  la  science,  autant  et  plus  qu'à  sa  personne,  toutes  ces 
marques  d'estime  ;  mais  il  ne  déclinait  aucune  des 
charges  qu'elles  imposent.  Partout  où  l'appelait  l'intérêt 
des  études  ou  le  souci  d'une  bonne  œuvre,  il  était  tou- 
jours prêt  à  porter  la  parole  :  orateur  de  conférences  à  la 
Salle  Saint-André,  à  l'Asile  de  Vincennes,  à  l'Associa- 
tion polytechnique  ;  de  distributions  de  prix  au  collège 
Charlemagne,  au  lycée  Louis-le-Grand,  à  l'institution 
libre  de  Saint-Vincent  àSenlis;  de  sociétés  savantes  à 
Gaen,  à  Orléans,  à  Aix,  à  Marseille,  partout  il  acceptait 
de  présider  ou  de  parler,  et  partout  il  avait  l'art  d'inté- 
resser tant  d'auditoires  divers.  Il  se  pliait  sans  effort  au 
degré  de  leur  intelligence  ou  de  leur  savoir,  parlant  à 
chacun  le  langage  qui  convenait,  d'une  cordialité  pater- 
nelle pour  les  jeunes  gens,  plein  d'égards  pour  le  zèle 
des  érudits  provinciaux,  prévenant  surtout  pour  les 
illettrés  qu'il  se  faisait  une  fête  d'entretenir.  Pour  se 
faire  entendre  d'eux  il  n'y  avait  pas  de  précaution  qu'il 
ne  prît,  et  ce  besoin  de  faire  la  lumière,  qui  est 
peut-être  la  marque  la  plus  certaine  d'un  esprit  su- 
périeur, il  ne  l'éprouvait  jamais  plus  vif  ni  plus  im- 
périeux que  devant  un  auditoire  d'ouvriers.  En  1866,  à 
l'asile  de  Vincennes,   dans  une  des  conférences   insti- 


-  80  — 

tuées  par  l'impératrice,  voulant  faire  comprendre  ce 
qu'était  le  papyrus  (1),  il  avait  eu  le  soin  d'apporter  avec 
lui  une  tige  du  précieux  roseau,  et  assisté  de  M.  André, 
le  jardinier  principal  de  la  Ville  de  Paris  qui  la  lui  avait 
procurée,  après  avoir  expliqué  ce  qu'était  ce  végétal,  où  il 
croissait,  de  quelle  manière  on  en  utilisait  les  diverses 
parties  pour  en  fabriquer  des  cordes,  des  tissus,  des  cor- 
beilles (comme  celle  où  fut  déposé  le  petit  Moïse),  des 
calâmes,  il  fit  couper  devant  son  auditoire  une  partie  de 
cette  tige,  montra  de  quelle  façon  on  en  rapprochait  les 
lamelles,  quelle  préparation  on  leur  faisait  subir,  com- 
ment enfin  on  obtenait  un  feuillet  propre  à  recevoir 
l'écriture.  Ce  mode  de  fabrication  une  fois  compris,  vou- 
lant montrer  l'objet  même  préparé,  il  fit  circuler  enfer- 
més entre  deux  verres  des  fragments  de  papyrus  antique. 
Quelle  explication,  même  donnée  par  lui,  eût  valu  cette 
leçon  de  choses?  Mais  en  même  temps  quel  sentiment 
délicat  des  égards  que  l'on  doit  aux  humbles  ! 

Le  sujet  de  ces  entretiens  était  d'ailleurs  des  plus 
variés  :  ici  le  papyrus,  là  une  comparaison  entre  Athènes 
et  Paris  ;  ailleurs  le  bon  usage  de  la  langue  française  ou 
l'utilité  qu'on  peut  tirer  des  inscriptions.  Mais  partout, 
et  quel  que  fût  l'auditoire,  c'était  au  culte  du  passé  qu'il 
conviait  les  esprits  et  les  cœurs,  le  passé  de  la  France 
comme  celui  de  Rome  ou  de  la  Grèce.  «  Un  des  signes 
de  la  supériorité  morale  des  races  auxquelles  nous 
sommes  fiers  d'appartenir,  disait-il  (2),  c'est  le  souci  de 
se  survivre  à  soi-même.  Celles-là  n'ont   point  d'avenir 


(1)  Conférences  populaires  faites  à  l'Asile  de  Vinccnnes  :  Le  Papier 
dans  l'antiquité  et  dans  les  temps  modernes,  par  E.  Egger.  Paris, 
Hachette,  18GG.  Voyez  particulièrement  p.  13  et  suiv. 

(2)  Tradition  et  Réformes,  p.  206. 


—  SI   — 

pour  qui  le  passé  n'est  rien,  et  qui,  selon  la  belle  expres- 
sion de  Plutarque,  laissent  chaque  jour  tomber  dans  un 
goufîre  d'oubli  le  trésor  de  leurs  sentiments  et  de  leurs 
pensées.  La  civilisation  est  une  chaîne  qu'il  ne  faut  pas 
laisser  rompre,  et  à  laquelle  chaque  génération  doit 
ajouter  un  anneau.  C'est  ce  qui  donne  ù  l'histoire,  à 
l'étude  des  antiquités,  un  si  noble  rôle  dans  les  sociétés 
humaines  vraiment  dignes  de  ce  nom.  ^) 

Partout  aussi,  et  quel  que  fût  le  sujet,  il  savait  le 
rendre  agréable  par  un  tour  de  franchise  et  presque  de 
bonhomie  spirituelle.  C'est  encore  là  un  des  traits  de  sa 
physionomie  de  savant  :  nul  n'a  été  plus  érudit  et  chez 
nul  autre  l'érudition  n'a  paru  plus  attrayante.  Il  détestait 
le  pédantisme,  qui  ne  choquait  pas  seulement  son  bon 
sens  et  son  esprit  de  mesure,  mais  qui  lui  semblait 
comme  une  atteinte  à  la  sincérité  de  la  science.  Par 
exemple,  il  ne  pouvait  souffrir  l'emploi  de  ces  termes 
modernes,  savants  et  prétentieux,  qu'il  est  presque  tou- 
jours si  facile  de  remplacer  par  un  de  nos  vieux  mots. 
Nul  n'a  plus  fait  que  ce  grand  helléniste  pour  écarter  de 
notre  langue  le  flot  de  mots  grecs  qui  la  déparent  et  Ta- 
lourdissent,  même  quand  ils  sont  bien  faits,  qui  finiront 
par  lui  donner  un  air  exotique,  et  dont  ce  n'est  pas  le 
moindre  tort  de  contribuer  à  faire  prendre  le  grec  en 
aversion.  Il  ne  manquait  jamais  une  occasion  de  railler 
cette  manie  de  parler  grec  en  français.  «  Nous  possédions 
déjà  le  Kaléidoscope,  le  Phénakistiscope,  dit-il,  quelque 
part  (c'était  au  moment  de  l'Exposition  universelle  de 
1878,  où  il  semblait  que  la  Grèce  eût  été  conviée  au 
baptême  de  toutes  les  inventions  de  ce  temps),  et  tant 
d'autres  noms  bien  faits  pour  écorcher  la  langue  des  en- 
fants qui  n'y  voient  rien  qu'une  variété  de  la  vieille  lan- 
terne magique.  Voici  maintenant  le  Praxinoscope  et  le 


-  S2  - 

Liimijuscupe,  deux  lermos  ù  taire  frémir  el  les  Heiléues 
et  les  hellénistes...  Quelque  temps  avant  l'ouverture  de 
l'Exposition,  n'est-on  pas  venu  me  demander  un  bel  et 
bon  mot  grec  pour  un  briquet  perfectionné,  un  autre 
encore  pour  je  ne  sîiis  quel  instrument  destiné  à  battre  la 
crème  et  à  faire  du  beurre  (1)  !  ))  Aussi,  à  l'inverse  de  tant 
de  conférences  savantes,  les  siennes  étaient  goûtées, 
même  des  femmes,  comme  un  des  plus  agréables  dé- 
lassements de  l'esprit;  et  de  ces  entretiens  familiers 
l'impression  qu'emportait  l'auditoire  était  que  jamais 
la  science  n'avait  été  plus  spirituelle  sans  cesser  d'être 
exacte,  ni  plus  française  tout  en  demeurant  imprégnée 
de  Tantiquité. 

C'est  au  cours  de  cette  existence  honorée  et  studieuse 
que  la  guerre  de  1870  surprit  M.  Egger.  Il  approchait 
alors  de  la  soixantaine.  Bien  que  sa  vie  de  savant  ne 
l'eût  guère  préparé  au  maniement  du  fusil,  il  n'hésita 
pas  un  instant,  et  comme  tant  d'autres  hommes  d'étude 
éminents,  qui  firent  alors  simplement  et  sans  bruit  leur 
devoir,  il  résolut  de  s'enfermer  dans  la  ville  menacée.  Il 
ne  pouvait  songer  à  braver  les  fatigues  qu'affrontaient 
avec  un  élan  viril  tant  d'hommes  plus  jeunes;  mais,  tandis 
que  M™^  Egger  emmenait  à  Étretat  sa  fille,  son  jeune  fils 
et  ses  parents  trop  âgés,  M.  Egger  se  faisait  inscrire 
sur  les  registres  des  Vétérans  chargés  de  la  garde  de 
l'intérieur  de  Paris.  C'est  ainsi  qu'il  passa  les  cinq  longs 
mois  du  siège,  isolé  du  monde  extérieur  comme  tous 
ses  concitoyens,  et  sans  nouvelles  des  siens  jusqu'au 
jour  où  l'une  des  rares  dépèches  qui  pénétraient  dans 
Paris  vint  lui  annoncer  la  mort  subite  de  M.  Dehèque, 


{\)  Conférences  de  l'Association  scientilique,  dans  la  Revue  politique 
vl  Utléraire,  numéro  du  15  février  1879  (pa^e  774). 


-  83  — 

en  décembre  1870  (1).  Dans  une  famille  si  étroitement 
unie,  et  dont  les  membres  se  trouvaient  séparés  par  la 
rigueur  des  événements,  c'était  pour  les  uns  et  pour  les 
autres  un  coup  doublement  cruel.  Sans  s'associer  aux 
espérances  que  des  esprits  généreux  persistaient  à  entre- 
tenir, mais  sans  se  laisser  atteindre  par  le  décourage- 
ment, M.  Egger  ne  déserta  aucune  de  ses  obligations, 
partageant  ses  loisirs  forcés  entre  les  devoirs  civiques  et 
ses  habitudes  de  travailleur.  Le  marquis  de  Saint-Hilaire, 
dans  sa  Notice  sur  Brunet  de  Presle,  raconte  (2)  avoir 
vu  un  jour  M.  Egger  avec  son  ami  en  faction  devant 
une  boucherie  de  la  rue  de  Rennes,  les  pieds  dans  la 
boue,  et  faisant  prendre  patience  à  la  file  des  femmes 
qui  venaient  attendre  leur  maigre  nourriture.  M.  Egger 
ne  parlait  jamais  des  tristesses  de  ces  mauvais  jours 
sans  rappeler  la  résignation,  presque  la  bonne  humeur 
de  ces  pauvres  gens,  durant  les  longues  stations  en  plein 
air,  au  plus  fort  des  intempéries  :  un  mot  viril,  une  bou- 
tade spirituelle,  suffisaient  à  relever  les  cœurs,  et  ces 
gardes  nationaux,  qui  s'appelaient  Duruy,  Egger  ou 
Brunet  de  Presle,  ne  se  faisaient  pas  faute  d'employer 
le  remède.  Ils  se  souvenaient  d'avoir  été  professeurs,  de 
l'être  encore  à  l'occasion,  et  de  tous  les  bienfaits  de  leur 
enseignement,  ils  n'étaient  pas  loin  de  croire  que  le 
meilleur  était  peut-être  encore  le  reconfort  de  leur  chaude 

(1)  Voir,  sur  M.  Dehèque,  une  Notice  par  M.  Léon  Heuzey,  de 
l'Institut  (Annuaire  de  V Association  pour  l'encouragement  des  études 
grecques  en  France,  5^  année,  1871,  p.  ISO),  et,  dans  le  même  vo- 
lume (p.  XLVii),  deux  pages  de  Brunet  de  Piesle,  enfin,  dans  la 
Revue  des  cours  littéraires  (no  du  19  août  1871),  un  article  d'Albert 
Dumont. 

(2)  Annuaire  de  V Association  pour  l'encouragement  des  études 
grecques  en  France,  9'^  année,  1875,  p.  364. 


—  Si  — 

parole  et  du  bon  exemple  qu'ils  donnaient.  Dautres  fois, 
c'était  en  travaillant  que  ces  vaillants  hommes,  même 
au  corps  de  garde,  trompaient  les  ennuis  du  service  :  il 
y  a,  prés  de  la  rue  de  Vaugirard,  un  poste  de  police,  de- 
vant lequel  nous  ne  passions  guère  sans  que  j\I.  Egger 
me  rappelât  qu'il  y  avait  corrigé  telle  épreuve  ou  préparé 
telle  lecture.  En  effet,  à  l'exception  des  cours  de  la  Sor- 
bonne,  que  le  manque  d'étudiants  ne  permettait  pas  de 
rouvrir,  ni  l'Institut  ne  vaquait,  ni  les  sociétés  savantes 
n'avaient  suspendu  leurs  réunions.  L'Association  pour 
l'encouragement  des  études  grecques,  par  exemple,  te- 
nait régulièrement  ses  séances  chez  Brunet  de  Presle. 
Le  marcjuis  de  Saint-Hilaire  a  retracé  avec  émotion,  dans 
cette  même  Notice  sur  Brunet  de  Presle,  le  souvenir  de 
ces  soirées,  «  où  tous  les  assistants  étaient  en  uniforme 
et  venaient  ou  de  la  garde  des  remparts  ou  des  postes 
les  plus  éloignés  (1)  ».  et  où,  devant  sept  ou  huit  audi- 
teurs (mais  quels  auditeurs  !  MAL  Patin,  Egger,  Duruy, 
Garo,  Brunet  de  Presle,  Chassang,  marquis  de  Saint-Hi- 
laire), M.  Gidel  lisait,  le  5  janvier  187L  premier  jour  du 
bombardement,  «  au  brait  du  canon  f|ui  tonnait  et  des 
bombes  qui  éclataient  non  loin  de  là,  un  mémoire 
sur  un  manuscrit  grec,  contenant  une  apocalypse  de 
la  Vierge  Marie,  qui  fut  inséré  dans  l'Annuan-e  en 
1871  (2)  )).  Pareillement,  c'est  chez  son  président  d'alors, 
M.  Egger,  que  s'était  réfugiée  la  Société  de  linguis- 
tique, et  c'est  dans  le  salon  hospitalier  de  la  rue  Madame 
que  furent  lues,  pendant  ces  jours  néfastes,  bien  des 
notes  curieuses,  dont  quelques-unes  se  ressentent  des 


(1)  Annuaire  de    VAssociation   pour    l'encouragement    des    études 
grecques  en  France,  Q"  année,  1875,  p.  365. 

(2)  Id.,  ibid. 


—  85  — 

préoccupations  du  moment,  la  note  de  Francis  Meu- 
nier, par  exemple,  sur  Tétymologie  des  mois  a  car- 
louche,  gargousse,  giberne  )>,  lue  à  la  séance  du  19  no- 
vembre 1870  (l).  A  l'Institut,  M.  Egger  n'avait  manqué 
non  plus  à  aucune  des  séances  hebdomadaires.  Parmi 
les  travaux  qu'il  poursuivit  au  milieu  de  cette  période 
de  deuil  public,  je  citerai  seulement  la  Note  commu- 
niquée à  l'Académie  des  sciences  sur  la  formation 
des  mots  scientifiques  (2),  le  mémoire  intitulé  :  Des 
mots  qui,  dans  la  langue  grecque,  expriment  le  com- 
mandement et  la  supériorité,  et  qui  fut  lu  à  l'Aca- 
démie des  inscriptions  et  devant  la  Société  de  lin- 
guistique (3),  surtout  une  série  d'articles  insérés, 
en  1871,  au  Journal  des  Savants,  sous  le  titre  :  Des 
principales  Collections  d'inscriptions  grecques  :  c'est 
l'histoire  des  grands  recueils  d'épigraphie  publiés  en 
Allemagne,  en  Grèce  ou  en  France.  Après  en  avoir 
apprécié  la  méthode,  l'auteur  en  faisait  comprendre 
l'intérêt,  et,  revenant  sur  une  idée  qui  lui  était  chère 
et  qu'il  ne  se  lassait  pas  de  développer,  il  exprimait 
le  vceu  que  des  régions  de  l'érudition  académique  et 
du  haut  enseignement  l'épigraphie  descendit  et  prît 
place  dans  les  livres  d'enseignement  secondaire.  En 
tète  du  recueil  de  ces  articles,  il  écrivit  un  court 
Avant-Propos  qui  se  terminait  par  ces  mots  :  a  Quant 
à  la  rédaction,  elle  est  d'un  temps  où  les  douleurs 
et  les  devoirs  de  la  vie  civique  laissaient  à  un  Fran- 
çais,   resté    volontairement   dans   Paris,   bien    peu    de 


(1)  Bulletin  de  la  Société  de  linguistique  de  Paris,  n<»  3.  JuilleH871. 

(2)  Voyez  ci-dessus,  p.  68. 

(3)  Coynptes-rendus  de  l'Académie  (1870)  et   UuUctin  de  la  Sociclc 
de  linguistique  de  Parift,  n»  3.  Juillet  1871. 


—  86  — 

calme  et  de  liberté  d'esprit  pour  les  travaux  littéraires. 
Mais  n'était-ce  pas  un  devoir  aussi  de  disputer  aux 
douleurs  du  moment  et  de  consacrer  au  pur  culte  de  la 
science  le  peu  d'heures  que  ne  réclamaient  pas  impérieu- 
sement d'autres  services ';*  D'ailleurs,  je  puis  dire  que, 
dans  mes  jugements  sur  les  œuvres  de  l'érudition  alle- 
mande, on  ne  trouvera  pas  trace  de  la  moindre  impres- 
sion qui  pût  altérer  les  sentiments  de  la  plus  sincère 
équité  ;  et  je  souhaite  que  tous  ceux  qui,  en  Allemagne, 
apprécient  nos  travaux  français  se  puissent  rendre  le 
même  témoignage  (ij.  »  Belles  paroles  qu'on  aime  à  re- 
lire à  quinze  ans  de  distance,  et  qui  montrent  de  quels 
sentiments  étaient  animés  les  hommes  qui  représen- 
taient alors,  dans  Paris  assiégé,  la  science  française. 

Lorsque  la  paix  eut  ramené  le  calme  dans  les  esprits, 
on  sait  de  quelle  ardeur  s'éprit  le  pays  tout  entier  pour 
la  réforme  de  notre  système  d'éducation.  Ce  n'étaient  que 
projets  de  réorganisation,  associations  pour  l'étude  des 
questions  pédagogiques,  fondations  de  toute  sorte.  Dans 
cette  mêlée  d'opinions,  il  était  impossible  que  l'expé- 
rience d'un  maître  comme  M.  Egger  ne  fût  pas  utilisée  : 
elle  le  fut  d'abord  au  Conseil  supérieur  de  l'instruction 
publique,  où  l'envoya  siéger,  dès  1873,  l'Académie  des 
inscriptions  et  belles-lettres,  puis  dans  un  des  postes 
où  son  acJvité  d'esprit,  toujours  en  quête  de  pro- 
grés, et  sa  compétence  reconnue  de  grammairien  at- 
tentif aux  découvertes  de  la  science  pouvaient  rendre  le 
plus  de  services  aux  études.  M.  Dutrey,  qui  présidait 
l'agrégation  de  grammaire  depuis  la  mort  de  J.  L.  Bur- 
nouf,  venait  de  mourir  (1870)  :  M.  Egger  fut  chargé  de 
le  remplacer.  Une  fois  de  plus,  il  témoigna,  dans  cette 

(1)  Ibid.,  p.  II. 


—  87  — 

nouvelle  foiiclioii,  de  l'esprit  d'initiative  qui  avait  tou- 
jours animé  son  enseignement.  Sans  faire  violence  aux 
programmes,  et  en  s'inspirant  tout  à  la  fois  de  l'esprit 
nouveau  qui  commençait  à  circuler  dans  l'Université  et 
de  la  lettre  du  règlement  interprété  au  sens  le  plus  large, 
il  introduisit  dans  l'épreuve  orale  certaines  innovations, 
entre  autres  une  courte  exposition  doctrinale  sur  un 
point  de  grammaire  grecque  ou  latine,  à  l'occasion  des 
textes  expliqués.  Si  nos  jeunes  maîtres  se  sont  initiés 
peu  à  peu  aux  méthodes  grammaticales,  que  la  France 
demeurait  presque  seule  à  ne  pas  pratiquer,  on  le  doit, 
pour  une  part  sans  doute,  à  la  publication  de  livres 
nouveaux  qui,  à  ce  moment,  popularisèrent  ces  mé- 
thodes, mais  pour  une  grande  part  aussi  à  l'initiative 
résolue  du  président  du  concours  d'agrégation.  Sur  un 
autre  point,  l'étude  du  vieux  français,  son  action  n'a 
pas  été  moins  efficace.  C'est  M.  Egger  qui,  le  premier, 
fit  inscrire  au  programme  le  texte  de  Joinville.  Pour  la 
première  fois,  les  candidats  étaient  invités  û  justifier 
d'une  connaissance  étymologique  de  la  langue  française. 
L'épreuve  donna  les  meilleurs  résultats.  Beaucoup  de 
maîtres  prirent  goût  à  cette  étude  nouvelle  ;  tous  s'ini- 
tièrent aux  principes  d'analyse  qu'elle  suppose.  Une 
fois  entrée  dans  les  habitudes  du  concours,  l'innovation 
s'établit,  protégée,  comme  toutes  celles  qu'avait  inau- 
gurées M.  Egger,  par  l'esprit  élevé  et  libéral  du  Prési- 
dent qui  lui  succéda  en  1875,  M.  Chassang  (1).  Ce  qui 
prouve,  d'ailleurs,  que  ces  deux  améliorations  répon- 
daient à  un  besoin  des  études,  c'est  que  le  principe  vient 
d'en  être  consacré  par  la  sanction    du    Conseil   supé- 

(1)  Aujourd'liui   Inspecteur   si-'it"''-'»!    de   rensei[;neineat   secondaire, 
vice-président  du  jury  pendnnf  1"  duiée  de  la  présidence  de  M.  Ej^ger. 


—  88  - 

rieur  (1).  Même  il  s'en  est  fallu  de  peu  que  la  haute 
assemblée  n'adoptât  une  proposition  fuite  depuis  long- 
temps par  M.  Egger,  je  veux  parler  de  la  fusion  en  une 
seule  des  deux  agrégations  de  lettres  et  de  grammaire. 
De  même  que  dans  son  cours  en  Sorbonne  il  s'était 
toujours  préoccupé  d'associer  à  l'étude  littéraire  des 
textes  certaines  notions  d'antiquités  ou  de  philologie,  de 
même  il  regrettait  que  nos  professeurs  d'humanités  pri- 
vassent leurs  élèves  et  se  privassent  parfois  eux-mêmes 
de  ce  secours,  et  comme  il  jugeait  les  professeurs  de 
grammaire  en  général  trop  peu  littérateurs,  il  souhaitait 
de  voir  les  professeurs  de  lettres  un  peu  plus  grammai- 
riens :  i)  demandait  donc  qu'on  imposât  aux  ans  cer- 
taines épreuves  littéraires,  aux  autres  certaines  épreuves 
grammaticales.  De  là  à  ne  constituer  qu'une  agrégation 
il  n'y  avait  qu'un  pas  :  M.  Egger  n'hésitait  pas  à  fran- 
chir la  distance.  Je  n'entre  pas  plus  avant  dans  l'examen 
de  ce  projet,  dont  la  pensée  repose  sur  un  principe  in- 
contestablement juste,  mais  sans  tenir  peut-être  assez 
de  compte  d'objections  diverses,  et  qui,  en  tout  cas,  se 
heurterait  dans  la  pratique  à  des  difficultés  presque 
insurmontables.  M.  Egger  eut  du  moins  la  satisfaction 
de  voir  le  Conseil  réaliser  une  partie  de  son  désir  :  le 
Statut  qui  vient  d'être  arrêté  dans  la  dernière  session, 
celle  de  juillet  1885,  introduit  dans  l'épreuve  écrite  de 
l'agrégation  de  grammaire  une  composition  de  littéra- 
ture, dans  celle  de  l'agrégation  des  lettres  deux  compo- 
sitions grammaticales. 

(1)  Dans  la  session  de  juillet  4885,  où  le  Conseil,  réformant  le  Sta- 
tut des  diverses  agrégations,  a  inscrit  au  programme  de  l'agréj^ation  de 
grammaire  une  explication  de  vieux  français  et  des  explications  critiques 
de  textes  grecs  et  latins,  qui  supposent  certaines  notions  de  grammaire 
et  de  philologie. 


—  89  — 

C'est  ainsi  que  celle  vigoureuse  iulelligeiice  marquait 
partout  son  empreinte.  Presque  au  même  moment, 
M.  Egger  donnait  de  la  souplesse  de  son  talent  une  autre 
preuve  bien  caractéristique.  L'Association  pour  l'ensei- 
gnement des  jeunes  filles,  fondée  en  18G7,  l'avait  dé- 
signé comme  président,  pour  remplacer  M.  Milne- 
Edwards,  qui  venait  de  résigner  sa  fonction  (1875). 
Tâche  délicate  entre  toutes  :  ne  se  pouvait-il  pas  faire 
que  ce  grand  helléniste,  ce  grammairien  éminent,  fami- 
lier avec  tant  de  matières  d'étude  que  ne  comporte  guère 
l'éducation,  même  la  mieux  ordonnée,  des  femmes, 
n'eût  pour  des  élèves  si  nouvelles  de  trop  hautes  ambi- 
tions ?  C'eût  été  le  bien  mal  connaître,  et  pas  un  ne  s'y 
méprit  parmi  les  maîtres  distingués  qui  le  choisirent. 
Ce  qu'en  effet  il  apporta  dans  sa  direction  de  bonne 
grâce  tout  ensemble  et  de  ferme  raison,  de  réserve  déli- 
cate sans  pruderie,  d'esprit  de  nouveauté  sans  témé- 
rité, on  peut  le  concevoir  en  relisant  les  allocutions 
qu'il  prononça  chaque  année  c»  la  réouverture  de  ces 
cours  (1).  Aucun  genre  de  connaissances,  même  phi- 
losophiques ou  scientifiques,  ne  l'effraie,  pourvu  qu'on 
les  dispense  avec  tact  et  mesure.  Professeur  de  l'Asso- 
ciation, de  1868  à  1875,  avant  d'en  être  le  président,  il 
avait  donné  l'exemple  d'innovations  heureuses,  et,  outre 
la  littérature  ancienne,  on  l'avait  vu  de  1871  à  1874 
professer  un  cours  d'histoire  et  de  grammaire  histo- 
rique   de    la    langue    française    (2).    Le    danger    dont 

(1)  Tradition  et  Réformes,  p.  100  et  suiv. 

(2)  En  1867,  date  de  la  création  des  cours,  renseignement  compre- 
nait huit  cours  :  économie  domestique,  littérature,  Itistoire  de  France, 
géographie  de  la  France,  mathématiques,  physique,  chimie,  histoire 
naturelle.  En  1882  (M.  Egger  exerça  la  présidence  de  1875  à  1881),  il 
y  en  avait  quinze  :  grammaire  historique  de  la  langue  française,  litté- 


—  DU  — 

il  veut  qu'on  se  garde  n'est  pas  <s  de  trop  savoir,  mais 
de  mal  savoir  fl)  »;  ce  qu'il  redoute,  ce  n'est  pas 
((  le  savoir  qu'on  possède,  mais  le  méchant  usage 
qu'on  en  fait  (2)  )>.  Du  reste,  toujours  fidèle  à  sa  vieille 
méthode,  celle  (ju'il  avait  pratiquée  pour  lui-même, 
qu'il  ne  cessait  de  recommander,  et  qui  peut  être 
regardée  comme  la  rôgle-maitresse  de  son  enseigne- 
ment à  tous  les  degrés  :  apprendre  pour  savoir;  de 
l'examen  n'avoir  souci  que  pour  adapter  à  ses  exi- 
gences variables  la  science  acquise.  «  N'arrive-t-il  pas 
chaque  jour,  disait-il,  que  le  succès  couronne,  comme 
c'est  justice,  ceux  qui  ont  uniquement  songé  à  faire  de 
bonnes  études,  ceux  qui  ont  aimé  les  choses  qu'on  leur 
enseigne,  la  société  des  grands  hommes,  le  spectacle  des 
grands  événements,  la  méditation  des  nobles  pensées, 
consacrées  par  l'autorité  des  chefs-d'œuvre  classi- 
ques (3)?  »  Et  encore:  «  Qu'importe  que  certaines  connais- 
sances ne  soient  pas  représentées  dans  le  programme 
de  l'examen  auquel  on  tend  ?  Sont-elles  pour  cela  moins 
utiles?  Il  y  a  des  faits,  il  y  a  des  idées  qu'il  faut  avoir 
traversées  une  fois  en  sa  vie  pour  être  un  homme  com- 

rature  ancienne  [grecque  et  lalinej,  littérature  française,  histoire 
(ancienne,  du  rrioyen  ùye,  modernej,  géographie,  arithmétique  et  géo- 
métrie, physique,  cliimie,  zoologie,  botanique,  astronomie,  beaux-arts 
[peinture  et  sculpture),  beaux-arts  [musique].  En  résumant  ainsi  le 
programme  en  juin  '188'2,  M.  le  Vice-recteur  Gréard  annonçait  que, 
l'année  suivante,  il  y  aurait,  en  outre,  des  cours  de  littérature  étran- 
gère et  de  2)}iilosophie.  {U Enseignement  secondaire  des  filles,  mémoire 
j)résenté  au  Conseil  académique  dans  la  séance  du  'il  juin  1882  par 
M.  Gréard,  membre  de  l'institul,  Vice-ieofeur  de  l'Académie  de  Paris. 
Paris,  Delalain,  p.  51.) 

(1)  Tradition  et  Réformes,  p.  -118. 

(2)  Ibid.,  p.  126. 

(3)  Thid.,  p.  131. 


—  91  — 

plet,  dût-on  même  n'y  pas  revenir.  Il  en  reste  dans  l'es- 
prit des  impressions  générales  de  rectitude  et  de  justesse, 
qui  ne  paraissent  point  à  la  surface  peut-être,  mais  qui 
forment  le  fond  d'une  raison  solide,  applicable  plus  tard 
dans  toutes  les  carrières  entre  lesquelles  vous  aurez  à 
vous  partager;  il  en  reste  une  sorte  de  curiosité  géné- 
reuse pour  tout  ce  qui  honore  et  fortifie  l'intelligence 
humaine  (i).  »  Ces  conseils,  qu'il  adressait  aux  fils  et 
aux  frères,  il  les  répétait  en  toute  occasion  aux  mères 
et  aux  sœurs.  «  Il  y  a  profit  pour  la  jeunesse  à  embras- 
ser, au  moins  sommairement,  dans  leur  ensemble,  les 
vérités  dont  la  possession  fait  l'honneur  de  l'esprit  hu- 
main. C'est  ainsi  qu'elle  s'élève  au-dessus  des  petits 
intérêts  de  la  vie  vers  les  régions  supérieures  où  aspire 
ce  que  M.  Villemain  appelait  si  noblement  et  si  juste- 
ment le  divin  patriotisme  de  l'âme  (2).  »  Belles  et  judi- 
cieuses paroles  que  n'eût  pas  désavouées  l'éminent 
auteur  du  mémoire  si  connu  sur  V Enseignement  se- 
condaire des  Jîlles,  M.  le  vice-recteur  Gréard  (3). 

De  ces  années  d'activité  date  l'entrée  de  M.  Egger  au 
Journal  des  Saoants  :  il  en  était  devenu  auteur  en  1871 
(6  octobre),  à  la  place  de  M.  Patin,  promu  assistant;  lui- 
même  devint  assistant  à  la  mort  de  M.  Naudet.  Dès  1871 
et  pendant  le  siège,  il  avait  communiqué  à  ses  futurs 
collègues  le  travail,  mentionné  plus  haut,  sur  les  Re- 
cueils d'inscriptions;  depuis,  il  ne  cessa  d'écrire  dans  le 
Journal  tantôt  des  articles  de  critique  littéraire,  par 
exemple  sur  le  Roman  grec,  à  l'occasion  des  travaux 
de  M.    Erwin  Rohde;   sur  la  Poésie  alexandrine  que 

(1)  Tradition  et  Réformes,  p.  97. 

^2)  Ibid.,  p.  133. 

(3)  Voyez  la  note  2  de  la  page  89. 


—  m  — 

venait  d'étudier  M.  Couat;  le  plus  souvent  des  comptes- 
rendus  d'éditions  nouvelles  d'auteurs  grecs  :  tels  les 
articles  sur  les  grandes  éditions  savantes  de  la  li- 
brairie Hachette,  VHomère  de  M.  Pierron,  le  Sophocle 
de  M.  Tournier,  VEaripide  et  le  Démosthènc  de 
M.  Wcil  ;  tels  encore  les  articles  sur  ['Apollonius  Dys- 
cole  de  Schneider  et  Uhlig,  sur  VHérodien  de  Lentz  ou 
sur  le  Babrius  de  Rutherford  ;  quelquefois  des  analyses 
d'ouvrages  d'érudition,  comme  la  traduction  de  la  Grani- 
inaire  de  Bopp  par  M.  Bréal,  le  livre  de  M.  Baret  sur 
la  Prononciation  du  grec,  le  volume  des  Mélanges  de 
Fr.  Thurot,  les  Opuscida  de  Th.  Vallauri,  surtout  les  ou- 
vrages de  Corssen,  de  Schuchardt,  de  Brambach  ;  quel- 
quefois même  enfin  des  dissertations  originales,  comme 
ses  Observations  concernant  une  inscription  attique, 
récemment  découverte  sur  l'Acropole  d'Athènes,  ou 
sa  Note  sur  une  inscription  inédite  de  Dodone,  cu- 
rieuse à  la  fois  par  l'exemple  presque  unique  qu'elle  a 
conservé  d'une  sentence  d'absolution  intéressante,  et 
par  des  singularités  de  langue  tout  à  fait  rares.  I)  tra- 
duisait parfois  le  texte  étudié,  et  toujours  avec  l'élégante 
précision  qu'on  admire  dans  ses  traductions  de  la  Poé- 
tique d'Aristote,  et  de  celles  des  Odes  de  Pindare  qu'il 
a  mises  en  français  pour  compléter  une  version  inédite 
de  Boissonade  (1)  qu'il  publia  lui-même  en  1867. 

Du  même  temps  date  sa  collaboration  régulière  au 
Journal  des  Débats.  W  y  écrivait  depuis  fort  longtemps  : 
par  exemple,    il  y  avait  inséré,  dès  1857,    une   Notice 


(1)  La  version  retrouvée  dans  les  papiers  de  Boissonade  était  incom- 
plète :  il  y  manquait  sept  odes  et  deux  n'étaient  pas  achevées.  M.  Egger  a 
marqué  de  ses  deux  initiales  celles  qu'il  a  traduites  en  totalité  ou  en 
partie. 


-  93  — 

nécrologique  sur  Boissonade.  A  partir  de  1871,  il  y 
publia  tantôt  des  notices  du  même  genre,  sur  Fr.  Mon- 
nier,  le  précepteur  du  prince  impérial,  que  M.  Egger 
avait  contribué  à  désigner  au  choix  du  souverain,  et 
qui  lui  conserva  toute  sa  vie  une  grande  reconnaissance, 
sur  Fr.  Meunier,  sur  A.  Boucherie;  tantôt  des  articles 
de  pédagogie  ou  de  littérature  :  «  Le  grec  est-il  mortV 
est-il  mourant  ?  »  —  «  Les  méthodes,  les  livres,  les  pro- 
fesseurs. »  —  ((  Les  cours  ouverts  et  les  cours  fermés.  » 
—  (.(  Grammairiens  et  littérateurs,  »  —  «  Notice  sur  les 
travaux  de  T.  Vallauri  »,  le  célèbre  latiniste  italien. 

En  1874,  et  de  concert  avec  lui,  l'objet  de  son  en- 
seignement en  Sorbonne  fut  modifié  :  au  lieu  d'un  cours 
unique  de  littérature  grecque,  on  en  créa  deux,  sur  le  mo- 
dèle de  l'enseignement  depuis  longtemps  institué  pour 
le  latin,  l'un  d'éloquence  grecque,  qui  fut  confié  à 
M.  Egger,  l'autre  de  poésie  grecque  dont  le  professeur 
fut  M.  Jules  Girard,  déjà  connu  par  ses  belles  études 
sur  Lysias,  Hypéride  et  Thucydide,  et  qui  publia  depuis 
son  ouvrage  sur  Le  sentiment  religieux  en  Grèce,  une 
des  œuvres  maîtresses  de  la  critique  littéraire  contempo- 
raine, et  qui  devint  le  confrère  de  M.  Egger  à  l'Académie 
des  inscriptions. 

Chargé  de  travaux  si  divers,  professeur  et  académi- 
cien toujours  ponctuel,  membre  actif  de  sociétés  sa- 
vantes et  de  comités  au  Ministère  de  l'instruction 
publique,  coWcihov'dieur  du  Jour/ lal  des  Savants,  du  Jour- 
nal des  Débats,  de  revues  d'érudition,  président  des  asso- 
ciations pour  l'encouragement  des  études  grecques  et 
pour  l'enseignement  des  jeunes  filles,  orateur  de  confé- 
rences, auxiliaire  de  tant  de  travailleurs  et  conseiller 
de  tant  d'entreprises  littéraires,  par  surcroît  engagé 
dans    une    correspondance    quotidienne    avec   des    sa- 


-  94  — 

vaiils  de  tout  pays  ou  des  obligés  de  toute  condition, 
et  cependant  ne  négligeant  aucun  des  devoirs  ({u'im- 
posent  les  bienséances,  on  se  demandera  sans  doute 
comment  M.  Egger  pouvait  suffire  ù  tant  d'occupations 
simultanées.  Ceux-là  seuls  peuvent  le  comprendre  qui 
vivaient  dans  l'intimité  de  cette  existence  laborieuse. 
Au  travail  dès  le  matin  de  bonne  heure,  il  ne  quittait 
guère  son  cabinet  que  pour  se  rendre  où  l'appelait  l'al- 
ternance de  tant  de  fonctions,  même  alors  ne  perdant 
pas  une  minute;  si  on  l'abordait,  emmenant  avec  lui 
jusqu'au  Ministère,  à  la  Sorbonne,  à  l'Institut,  le  visiteur 
de  rencontre,  ou,  si  l'entretien  demandait  un  complé- 
ment, assignant  un  rendez-vous  prochain,  toujours  et 
partout  exact,  régulier,  et  cela  sans  paraître  jamais 
affaire.  Peu  d'hommes  ont  su  mieux  régler  l'emploi  de 
leur  temps;  peu  surtout  ont  autant  travaillé,  et,  à  côté 
des  grands  travailleurs  de  notre  temps,  les  Le  Clerc  et 
les  Littré,  pour  ne  parler  que  des  morts,  il  mérite  d'avoir 
une  place.  Ces  habitudes  laborieuses,  qu'il  avait  con- 
tractées dès  sa  première  jeunesse,  alors  que  le  pres- 
saient les  nécessités  de  la  vie,  il  les  conserva  jusqu'à  la 
fin  de  sa  vie,  et  quoique  aveugle. 

Joignez-y  une  extraordinaire  facilité  pour  le  travail.  Il 
comprenait  vite,  même  les  questions  qui  lui  étaient  le 
moins  familières,  et  une  fois  comprises  elles  demeu- 
raient à  tout  jamais  classées  dans  son  cerveau.  Non 
moins  que  cette  aptitude  naturelle,  son  immense  lecture 
lui  rendait  plus  aisée  qu'à  bien  d'autres,  môme  émi- 
nents,  l'ordonnance  rapide  d'un  sujet,  la  perception  des 
grandes  lignes  et  des  points  secondaires  qui  s'y  pou- 
vaient rattacher.  11  avait  tant  lu,  fait  et  mis  en  oi-dre 
tant  d'extraits  de  livres  de  toute  sorte,  suivi,  la  plume  à 
la   main,    les  leçons  de  tant  de  maîtres,  qu'il  était,  en 


—  95  — 

matière  d'antiquité  ou  d  ei-adition,  comme  une  sorte  de 
bibliothèque  ou  de  musée  vivant.  II  n'y  avait  pas,  on  peut 
le  dire,  dans  cet  ordre  de  sujets,  une  question  qu'il  ne 
connût,  sur  laquelle  il  ne  pût  rappeler  l'opinion  de  tel 
ou  tel,  exposer  son  propre  avis  raisonné  et  motivé.  De 
là  venait  en  grande  partie,  et  sans  diminuer  pour  cela 
la  pai't  qu'il  en  faut  attribuer  à  son  talent  naturel,  l'abon- 
dance de  sa  parole  ou  l'aisance  de  son  style.  Comme 
orateur  ou  comme  écrivain,  sa  facilité  était  extraordi- 
naire, et  Ton  en  pourrait  citer  bien  des  preuves  caracté- 
ristiques :  aux  obsèques  de  Saint-Marc  Girardin  (mort 
le  l<^r  avril  1873),  M.  Patin,  qui  devait  parler  au  nom  de 
la  Faculté  des  lettres,  se  trouva  indisposé.  M.  Egger, 
prévenu  seulement  au  moment  où  commençait  la  céré- 
monie funèbre,  prononça,  après  le  duc  de  Broglie  et 
M.  Buffet,  un  discours  qu'il  venait  d'improviser,  et  que 
toute  l'assistance  jugea  vraiment  éloquent.  De  même,  en 
187G,  à  l'ouverture  des  cours  de  jeunes  filles,  en  Sor- 
bonne,  les  élèves  avaient  été  convoquées  par  erreur  une 
heure  trop  tôt  :  le  professeur  chargé  du  cours,  ignorant 
cette  méprise,  ne  devait  arriver  qu'à  l'heure  réglemen- 
taire. M.  Egger,  se  chargeant  de  faire  patienter  l'assis- 
tance, fit  sur  le  pédantisme,  après  s'y  être  préparé  une 
heure  à  peine,  une  de  ses  plus  aimables  et  plus  judi- 
cieuses causeries.  Tout  récemment  enfin,  quelques  se- 
maines avant  sa  mort,  on  sait  qu'à  l'Académie  même, 
l'ordre  du  jour  se  trouvant  épuisé,  et  la  séance  fort 
écourtée,  M.  Egger  s'offrit  à  la  remplir  en  improvisant 
d'intéressantes  explications  sur  les  origines  latines  de 
la  langue  roumaine.  Cette  abondance  et  cette  facilité  de 
parole,  quelques-uns  les  trouvaient  excessives.  Mais  on 
en  peut  penser  ce  que  lui-même  disait  du  système  d'édu- 
cation qui  procède,  non  toujours  nécessairement  par  la 


—  oc  — 

ligne  droite,  mais  souvent  par  des  échappées  dans  toutes 
les  directions.  «  S'il  y  a  de  grandes  routes,  il  y  a  aussi 
des  chemins  secondaires  qu'il  ne  faut  pas  négliger;  il  y  a 
des  digressions  qui  portent  bonheur  et  dont  il  ne  faut 
pas  trop  se  défendre  (1).  »  Au  reste,  comme  le  fait 
remarquer  M.  Bréal,  «  il  y  avait  beaucoup  à  apprendre 
dans  ces  sinuosités  d'une  pensée  qui  se  circonscrit 
d'avance  pour  ne  pas  dépasser  l'exacte  vérité  (2)  ». 

Ajoutons  enfin  son  admirable  mémoire,  non  pas  tant 
la  mémoire  mécanique  qui  retient  la  lettre  des  choses, 
quoique  celle-là  aussi  fût  chez  lui  d'une  sûreté  étonnante, 
que  cette  mémoire  du  cœur  ou  de  l'intelligence,  comme 
on  voudra  l'appeler,  qui  parfois  oublie  le  mot,  mais 
retrouve  l'accent  et  fait  revivre  le  sens  intime  d'un 
vers,  d'une  pensée,  d'un  développement. 

C'est  à  ces  dons  naturels  et  à  cette  judicieuse  répar- 
tition de  son  temps  qu'il  devait  de  pouvoir  mener  de 
front  tant  d'occupations  qui  auraient  écrasé  un  travail- 
leur ordinaire.  Encore  se  faisait-il  une  règle  de  ne 
jamais  refuser  sa  porte  :  à  quelque  heure  du  jour  qu'on 
lui  vînt  demander  un  conseil  ou  un  service,  si  ses  de- 
voirs ne  l'avaient  pas  appelé  au  dehors,  il  était  toujours 
prêt  ù  recevoir  le  visiteur,  et  cela  sans  paraître  jamais 
regretter  les  heures  que  dérobait  à  ses  occupations  cette 
continuité  d'entretiens;  mérite  rare  et  dont  on  devait 
savoir  gré  à  un  tel  travailleur;  car,  si  tous  les  hommes 
d'étude  ont  quelque  raison  d'être  ménagers  de  leur 
temps,  il  aurait  bien  eu,  lui,  le  droit  d'en  être  avare. 

Seulement,  on  s'explique  ainsi  que  M.  Egger  ait  peu 


(J)  Tradition  et  Réformes,  p.  '132. 

(2)  Aiticle  nécrologique  sur  M.   Egger  dans  le   Temps  du  6  sep- 
tembre 1885. 


—  97  — 

voyagé.  Retenu  sans  cesse  à  Paris  par  une  multiplicité 
de  devoirs  dont  il  tenait  à  ne  négliger  aucun,  assidu  à 
son  cours  de  Sorbonne  à  ce  point  qu'en  quarante-quatre 
ans    il   n'a   manqué   volontairement,  je   crois,    qu'une 
leçon,  celle  du  8  mai  1875,  où  il  était  venu  présider  une 
de    nos  séances    solennelles    (encore   l'autorisation   de 
s'absenter  lui  fut-elle  régulièrement  accordée  sur  la  de- 
mande adressée  directement  au  ministre  par  notre  pré- 
sident d'alors,  M.  Boucher  de  Molandon),  il  lui  restait 
peu  de  loisir  pour  des  déplacements  lointains.  Comme 
son   ami  Brunet  de   Presle,  rencontre  singulière  entre 
deux  savants  également  épris  de  la  civilisation  grecque, 
il  n'a  jamais  vu  la  Grèce.  En  1878  (17  mai,  1^^  juin)  des 
lettres  pressantes  d'A.  Dumont  faillirent  le  décider  à  ac- 
cepter la  direction  de  l'École  d'Athènes,  que  rendait  va- 
cante le  retour  en  France  d'A.  Dumont  lui-même.  Après 
réflexion,  il  y  renonça,  bien  qu'avec  regret.  Longtemps 
avant  il  avait  eu  la  pensée  d'assister  avec  M.  Bréal  aux 
fêtes  préparées  à  Berlin  en  l'honneur  de  Bopp  dont  le 
premier  ouvrage,  le  Système  de  la  conjugaison  du  sans- 
crit comparé  avec  celui  des  langues  grecque,  latine,  per- 
sane et  germanique  (Francfort- sur-le-Mein,  1816),  attei- 
gnait sa  cinquantaine;  mais  ù  ce  moment  même  (1860) 
l'ébranlement  commençait  en  Allemagne  pour  les  pré- 
paratifs de  mobilisation  contre  l'Autriche  :  les  deux  sa- 
vants y  renoncèrent.  Sauf  un  voyage  en  1841,  avec  un 
de  ses  anciens  élèves,  sur  les  bords  du  Rhin,  un  autre  à 
Zurich,   en   1841-,   pour  certaines  recherches  en  vue  du 
Recueil  d'épigraphie  latine  alors  projeté,  enfin  le  voyage 
en    Belgique,   au  nom  de  l'Académie  des  inscriptions 
(v.j  p.  67),   il    ne  fit  en  général  que  des  excursions  en 
France  même.  Du  moins  ne  se  refusait-il  pas  le  loisir  des 
villégiatures  au  temps  des  vacances,  ou  de  rares  distrac- 

7 


—  98  - 

tions  qu'il  savait  tourner  au  protit  de  son  instruction  per- 
sonnelle; car  cet  actif  esprit  ne  pouvait  se  résigner  au 
repos  :  coname  ti  beaucoup  d'honinnes  d'étude  le  mot  cé- 
lèbre :  «  nunquam  minus  otiosus  quam  cum  otiosus  (i)  » 
eût  pu  être  sa  devise  :  une  visite  à  l'atelier  d'in^res,  une 
promenade  à  travers  les   magnificences  du  château  de 
Dampierre(Seine-et-Oise),  dont  le  duc  d'Albert  de  Luynes, 
son  confrère,  lui  faisait  les  honneurs,  une  excursion  jus- 
qu'au Mesnil  (Eure),  où  IM.  Ambroise-Firmin  Didot,  son 
confrère  aussi,  lui  faisait  admirer  ses  belles  usines,  tels 
étaient  parfois  ses  délassements.  Surtout,  il. ne  s'interdi- 
sait pas  d'aller  dans  le  monde  :  il  y  était  aimé  pour  sa  vive 
franchise  et  son  obligeance  et  recherché  pour  sa  conversa- 
tion instructive  et  spirituelle.  Il  en  goûtait  d'ailleurs  les 
jouissances  délicates  et  se  récréait  au  commerce  de  tant 
d'hommes  distingués  que  ses  relations  de  savant  l'ame- 
naient à  fréquenter.  De  1872  à  1877,  en  particulier,  il  était 
un  des  hôtes  habituels  de  la  maison  de  M.  Thiers,  où 
il  se  rencontrait   avec   d'autres  universitaires  ou  aca- 
démiciens, Mignet,  Giraud,  Bersot,  INI.  Barthélémy  Saint- 
Hilaire,  M.  Jules  Simon;  AI.  Thiers  discutait  volontiers 
avec  lui  sur  des  questions  chères  à  l'homme  d'État  tou- 
jours  passionné    pour    les    lettres,     sur    Polybe,    par 
exemple,  dont  tous  deux  s'accordaient  à  admirer  le  sens 
politique,    mais  pour  lequel  M.  Thiers  souffrait  à  peine 
que  son  interlocuteur,  faisant  de  justes  réserves,  ne  le 
mit   pas   comme  écrivain  au  rang  d'un  Thucydide  ou 
d'un  Tacite.  Autant  que  la  parole  alerte  et  le  savoir  varié 
de  M.  Egger,   M.  Thiers  appréciait'son  caractère  élevé 
et  sûr;  et  il  lui  témoignait  d'ordinaire  une  véritable  ami- 


(1)  P.  Scipionem  diccre  soiilum  minqiiam  se  minufi  otiosum  esse, 
ijiiam  cuin  oliosits.  (Cicéron.  De  of/iciis.  III,  I.) 


—  DU  - 

lié  :  ((  Mille  remerciements  pour  vos  précieux  envois,  lui 
écrivait-il  le  21  août  1875,  à  la  veille  de  quitter  Paris  pour 
une  absence  prolongée.  Je  mets  dans  mon  sac  de  voyage 
le  volume  relatif  aux  (juestions  de  littérature  ancienne. 
C'est  la  place  réservée  à  ceux  de  mes  livres  desquels 
j'attends  les  plus  agréables  distractions  et  les  plus 
fructueuses. 

((  A  revoir  cet  hiver,  avec  le  même  désir  de  vous  retrou- 
ver souvent  à  mon  foyer,  au  milieu  des  amis  de  choix. 

u  Tout  à  vous, 
«  A.  Thiers.  » 

M.  Egger  lui-même  aimait  à  recevoir  toutes  les 
semaines  quelques  amis,  et  plusieurs  qui  liront  ces 
lignes  ne  se  rappelleront  pas  sans  émotion  les  soirées 
aimables  de  chaque  dimanche  auxquelles  M™®  Egger, 
assistée  de  son  gendre  et  de  sa  fille,  M.  et  M'"^  Lere- 
boullet,  présidait  avec  une  bonne  grâce  affable,  et  où  les 
hôtes  habituels,  la  plupart  célèbres,  d'autres  aspirant  à 
le  devenir,  voyaient  arriver  quelque  étranger  connu  dans 
le  monde  savant,  surtout  quelque  Hellène  de  marque. 
De  ce  salon  hospitalier  comme  du  cabinet  de  travail  la 
politique  était  rigoureusement  exclue;  les  lettres  seules 
et  les  questions  d'art  défrayaient  une  conversation  ai- 
mable et  sans  apparat.  Aussi,  même  parmi  les  jeunes 
gens  que  M.  Egger  se  plaisait  à  inviter,  plus  d'un  se 
laissait-il  gagner  au  charme  de  ces  réunions  simples  et 
cordiales  sans  rien  regretter  de  réceptions  plus  bruyantes 
ou  plus  fastueuses.  Au  milieu  de  celte  famille  qui  l'en- 
tourait de  tendresse,  d'amis  qui  le  comblaient  de  leurs 
égards,  et  dont  quelques-uns  lui  rappelaient  de  chers 
souvenirs,  M.  Egger  vieillissait  doucement,  heureux  de 
tant  de  soins  délicats,  fier  de  se  sentir  respecté  et  honoré. 


—  JOO  — 

Les  marques  de  considération,  en  effet,  ne  manquaient 
pas  à  cette  existence  modeste,  mais  non  sans  grandeur, 
et   les   plus   illustres    saisissaient    avec   empressement 
l'occasion    de    lui  témoigner  leur  estime  :  «  Mon  bien 
cher  confrère,    lui  écrivait  encore  M.  Thicrs  le  18  août 
1875,  je  vous  remercie  de  me  rappeler  deux  de  vos  écrits 
qui  ont  charmé  tous  les  vrais  érudils,  et  que  je  lirai  avec 
le  plus  grand  empressement.  Malheureusement,  je  ne 
puis  pas  emporter  beaucoup  de  livres,  mais  je  fais  cher- 
cher dans   ma   bibliothèque   ce  qui  concerne  les  docu- 
ments sur  lesquels  les  historiens  grecs  ont. fondé  leurs 
récits.  Ce  ne  sont  pas  des  leçons  de  critique  historique 
qu'on   a  à  vous  donner;    c'est  à  les  recevoir  qu'on  doit 
se  préparer,  et  c'est  un  plaisir  bien  réel  que  je  ressens, 
toutes  les  fois  que  vous  nous  donnez  un  de  vos  moments. 

Tout  à  vous  de  cœur, 

((   A.    TllIERS   ». 

Un  an  auparavant,  le  5  mai  1871,  présidant  l'assem- 
blée générale  de  la  Société  de  l'histoire  de  France  ù  la 
place  de  M.  Guizot  empêché,  M.  Egger  avait  dû  natu- 
rellement parler  de  celui  qu'il  suppléait;  il  l'avait  fait 
avec  la  déférence  due  à  un  tel  nom.  Quelques  jours 
après  il  recevait  le  billet  suivant  :  ((  Vous  avez  ra- 
mené mon  nom,  mon  cher  collègue,  en  termes  bien 
nobles  et  bien  aimables  pour  moi.  L'absence  perd  ses 
tristesses,  (luand  elle  est  ainsi  suppléée  et  honorée. 
Je  ne  regrette  (|ue  de  n'avoir  pas  entendu  moi-même 
vos  charmantes  paroles;  j'en  aurais  été  presiiue  em- 
barrassé. De  loin,  je  n'ai  fait  qu'en  jouir.  J'en  emporte 
au  Val-Richcr  un  bien  doux  souvenir. 

«  Tout  à  vous, 

((  Guizo'i".  )) 


—  101  — 

Les  distinctions,  comme  on  le  pense  bien,  étaient  ve- 
nues d'elles-mêmes  :  Officier  de  l'Insti-uction  publique, 
de  la  Légion  d'honneur,  du  Sauveur  de  Grèce,  des 
Saints  Maurice  et  Lazare,  du  Lion  de  Belgique,  il 
avait  été  fait,  par  l'Empereur  du  Brésil,  si  bon  appré- 
ciateur du  mérite,  si  justement  populaire  dans  le 
monde  savant,  et  qui  avait  pour  M.  Egger,  on  Ta  vu 
plus  haut,  une  estime  particulière.  Commandeur  de 
l'Ordre  de  la  Rose  (31  mars  1873).  C'était  le  prélude  de 
la  double  promotion  de  Commandeur,  qu'il  devait  bien- 
tôt recevoir  dans  les  deux  ordres  de  la  Légion  d'hon- 
neur et  du  Sauveur. 

Nous  touchons  au  pénible  incident  du  décanat. 
M.  Patin,  qui  avait  succédé,  en  1865,  à  M.  Le  Clerc, 
comme  Doyen  de  la  Faculté  des  Lettres,  étant  mort  en 
février  1876,  les  professeurs  furent  invités  à  élire  son 
successeur.  Ils  décidèrent  (14  mars)  de  désigner  pour 
doyen  celui  d'entre  eux  qui  avait  à  ce  moment  les  plus 
longs  services,  et  de  n'évaluer  ces  services  qu'à  partir 
du  jour  où  les  professeurs  avaient  pris  rang  comme  titu- 
laires. Par  suite  de  cette  décision,  les  quinze  années 
pendant  lesquelles  M.  Egger  avait  suppléé  Boissonade 
n'entraient  pas  en  ligne  de  compte,  et  par  là  même  il 
ne  pouvait  être  élu.  Il  en  ressentit  un  vif  chagrin;  mais 
l'ûme  était  trop  vaillante  pour  s'abandonner;  il  fut 
d'ailleurs  soutenu  par  d'innombrables  témoignages  de 
sympathie,  et  quelques  jours  après  (21  mars)  le  mi- 
nistre, M.  Waddington,  l'appelait  spontanément  comme 
successeur  de  M.  Patin  au  Comité  consultatif  de  l'en- 
seignement supérieur. 

Peu  après  il  recevait  de  l'Association  pour  l'encoura- 
gement des  études  grecciues  une  récompense  dont  l'in- 
tention délicate  le  toucha  vivement.  Il  lui  avait  rendu,  au 


—  1012  — 

cours  des  dix  années  écoulées  depuis  la  fondation  (1867- 
1877},  des  services  de  prennier  ordre,  s'employant  de 
tout  son  zèle  à  reci'uter  des  adhérents,  à  provoquer 
des  dons,  à  surveiller  les  intérêts  de  l'Association, 
de  concert  avec  le  dévoué  M.  Ruelle.  Son  rôle  pen- 
dant toute  cette  période,  écrivait  M.  G.  d'Eichthal,  a 
été  pour  la  Société  celui  «  d'une  sorte  de  Provi- 
dence (1)  ».  L'Association,  qui  lui  avait  renouvelé  trois 
fois  l'honneur  de  la  présidence,  en  1868,  1871  et 
1876,  voulut  perpétuer  l'expression  de  sa  gratitude,  et 
créant  pour  lui  une  fonction  que  n'avaient  pas  prévue 
les  Statuts,  elle  lui  décerna  le  titre,  dont  cette  excep- 
tion même  faisait  une  distinction  insigne,  de  Président 
honoraire.  Il  ne  s'était  pas  borné  aux  bons  offices  qui 
assuraient  la  prospérité  de  l'Association;  il  avait  encore 
prêché  d'exemple  en  publiant  dans  l'Annuaire  des  dis- 
sertations nombreuses.  Ces  mémoires  attestent  le  goût 
d'études  variées  qui  était  un  des  traits  caractéristiques 
de  son  esprit.  Le  critique  littéraire  rédige  les  Obser- 
vations sur  VEroticos  inséré,  sous  le  nom  de  Lysias,  dans 
le  Phèdre  de  Platon  (1871,  p.  17),  les  Observations  nou- 
velles sur  le  r/enre  de  drame  appelé  satyrique  (1873, 
p.  40),  les  travaux  intitulés  Des  documents  qui  ont  servi 
aux  anciens  historiens  yrecs  (1875,  p.  1),  Callimaque 
considéré  comme  bibliographe,  etc.  (1876,  p.  70);  mais, 
dans  un  recueil  consacré  ù  l'encouragement  des  études 
grecques  en  France,  le  savant  n'oublie  pas  de  rendre 
hommage  à  une  glorieuse  famille  d'érudits,  les  Estienne, 
hellénistes  et  imprimeurs  de  grec  au  XVP  siècle  (186U, 
p.  1),   et   le   philologue  recueille  des   Observations  sur 

(i)  Annuaire   de    V Association   poiiv   Vencouragement    des   études 
grecques  en  France,  11"-'  année.  1877,  p.  49. 


—  103  — 
le  rocahii taire  techfiicjuc  des  f/rammaij'ieiis  et  des  rhé- 
teurs anciens  (1877,  p.  13S)  ou  édite  un  Indco-  du  Com- 
mentaire de  Boissonade  sur  les  Heroica  de  Philostrate 
(187(),  p.  97).  Devenu  président  honoraire  il  publia 
encore,  en  i87(S  (p.  117)),  un  travail  qui  a  pour  titre  : 
De  la  part  qu'il  convient  de  faire  à  l'histoire  littéraire 
dans  renseignement  secondaire  du  r/rec  et  du  latin; 
en  1879  (p.  1),  Socrate  et  le  dialor/ue  socratique;  en 
1880  (p.  1),  un  résumé,  que  M.  Talbot  rédigea,  de  ses 
comptes-rendus  de  1835-1836  sur  l'épopée  homérique, 
d'après  le  cours  de  Fauriel;  en  1883  (p.  Ij,  un  Aperçu 
historique  sur  la  langue  grecque;  en  1884  (p.  79),  une 
Esquisse  d'un  examen  critique  de  la  Théogonie  d'Hé- 
siode. 

Les  forces  paraissaient,  au  moins  pour  le  public, 
n'avoir  subi  aucune  atteinte;  pourtant  ceux  qui  vivaient 
auprès  de  lui  n'observaient  pas  sans  inquiétude  quel- 
ques symptômes,  indices  de  la  cruelle  infirmité  qui  allait 
bientôt  l'atteindre.  Il  passa  ainsi  les  années  qui  suivirent 
(1877-1880),  continuant  de  remplir  ses  devoirs  de  profes- 
seur en  Sorbonne,  assistant  aux  examens  de  baccalau- 
réat et  de  licence,  présidant  parfois  les  séances  de  doc- 
torat, et,  quant  à  son  cours,  qu'il  n'avait  pas  discontinué, 
«  traînant  de  son  mieux,  comme  il  m'écrivait,  par  allu- 
sion à  la  grande  et  à  la  petite  leçon,  le  char  littéraire  du 
lundi  et  la  brouette  philologique  du  samedi.  »  Mais  son 
clairvoyant  esprit  ne  se  faisait  point  illusion  :  il  se  sen- 
tait vieillir;  la  cécité  le  menaçait  de  plus  en  plus;  des 
pensées  pénibles  s'emparaient  de  lui.  En  1878,  il  m'a- 
dressait à  Orléans  un  distique  latin  de  sa  composition, 
et  qui  n'était  autre  qu'un  projet  d'épitaphe  pour  lui- 
même.  Gomme  je  le  suppliais  d'écarter  de  telles  préoc- 
cupations,   il   insista,   m'oiivoyaiit  la  tr-aduction,    en  un 


—  104  — 

distique  grec,  des  deux  vers  lutins,  et  me  prévenant  que, 
le  cas  échéant,  ce  serait  l'original  latin  qu'il  faudrait 
seul  graver. 

Grûce  à  Dieu,  le  malheur  n'était  pas  aussi  proche,  et 
sa  vieille  expérience  devait  rendre  encore  plus  d'un  ser- 
vice à  la  cause  de  l'enseignement.  En   1880,  lorsque  se 
tirent  dans  les  corps  savants  les  élections  pour  le  Con- 
seil supérieur  réorganisé,  M.  Egger  reçut  de  ses  confrè- 
res de  l'Académie  des  inscriptions  le  renouvellement  du 
mandat  qu'ils  lui  avaient  déjà  confié  en   1873.  On  sait 
quelles  graves  questions   furent  soumises  à  la  haute 
assemblée.  Dans  le  conflit  d'opinions  qui  se  heurtèrent 
au  sein  du  Conseil,  M.  Egger  se  montra  ce  qu'il  avait 
toujours  été,  respectueux  de  ses  adversaires  et  ouvert  à 
toutes  les  idées  de  progrès.  11  était  trop  vieil  humaniste, 
surtout  trop  attaché  à  l'étude  du  grec,  qu'il  personnifiait 
en  quelque  sorte  dans  notre  pays,  pour  ne  pas  s'efTorcer 
de  lui  maintenir  une  place  d'honneur  dans  le  régime  de 
nos   études;    mais,    d'autre  part,  il  était  trop  de  son 
temps,  qu'il  avait  tant  de  fois  devancé,  pour  ne  pas  faire 
bon  accueil  au  nouvel  enseignement  industriel  ;   il  sou- 
haitait seulement  que  cet  enseignement  ne  fût  pas  exclu- 
sif, qu'on  le  rattachât,  par  une  étude  au  moins  sommaire 
du  latin,  aux  origines  de  notre  langue  et  de  notre  civili- 
sation,   surtout  qu'on    lui    ménageât,    par  des    cours 
appropriés,  par  des  visites  aux  collections  et  aux  mu- 
sées, quelques  échappées  vers  l'histoire,  les  usages,  les 
arts  et  les  professions  de  l'antiquité.  Les  discussions  de 
programmes  le  trouvaient  moins  accessible,  presque  in- 
différent :  qu'on   fixât  tant  d'heures  pour  les  langues, 
l'histoire  ou  les  sciences,  il  s'en  inquiétait  peu.  trop  peu 
sans  doute,  ne  croyant  guère  à  l'efficacité  des  program- 
mes, et  ne  comptant  pour  le  progrès  des  études  que  sur 


—    105  — 

riiitelligeiice  et  le  bon  vouloir  commun  des  maîtres  et 
des  élèves.  «  Tant  vaut  le  maître,  tant  vaut  le  pro- 
gramme »  était  une  de  ses  maximes  pédagogiques  fa- 
vorites. «  Améliorons  les  livres  et  les  méthodes,  écri- 
vait-il (1),  à  la  bonne  heure  ;  mais  songeons  avant  tout, 
professeurs  de  tous  les  degrés,  à  compléter  notre  savoir 
et  à  perfectionner  la  méthode  vivante  par  excellence, 
qui  est  et  qui  sera  toujours  notre  esprit.  Ne  comptons 
pas  trop  sur  la  vertu  des  règlements  et  sur  les  secours 
d'en  haut.  »  Une  mesure,  au  moins,  la  création  des 
bourses  de  licence  et  d'agrégation,  qui  furent  instituées 
par  un  arrêté  du  3  juin  1880  (2),  lui  causa  une  véritable 
joie  :  il  se  reportait  par  la  pensée  à  sa  jeunesse  labo- 
rieuse, à  ses  débuts  pénibles  ;  les  obstacles  qu'il  avait 
su  vaincre  à  force  de  talent  et  de  volonté,  il  se  deman- 
dait combien  d'autres  les  avaient  surmontés  comme  lui, 
et  comparant  des  temps  si  dissemblables,  il  trouvait  dans 
ce  contraste,  en  même  temps  qu'un  motif  de  fierté  pa- 
triotique, une  raison  nouvelle  d'avoir  confiance. 

Au  moment  où  nous  sommes  parvenus,  M.  Egger 
était  devenu  aveugle.  Sa  vue  n'avait  jamais  été  bonne, 
et  il  avait  achevé  de  l'user  par  d'incessantes  lectures, 
par  le  déchiffrement  des  inscriptions  et  des  papyrus.  En 
dépit  des  soins  dévoués  qu'il  trouvait  dans  sa  propre 
maison,  le  mal  avait  fait  de  1877  à  1879  des  progrès 
alarmants;  la  cécité  était  complète  l'année  suivante.  Ce 
coup,  qui  aurait  accablé  plus  d'un  vieillard,  et  qui  devait 
être  surtout  cruel  à  un  homme  d'étude,  lui  fut  moins 
sensible  qu'on  ne  devait  le  craindre  :  il  s'y  était  peu  ù 

(1)  Tradition  et  Réformes,  p.  315. 

(2)  Un  arnHc  du  5  novembre  1877  avait  été  comme  un  premier  essai 
d'ori,'anisation  des  bourses  de  b'cence. 


—  -lOG   — 

peu  préparé,  ot,  loi-squo  toute  espéi'ance  fut  perdue, 
après  une  courte  crise  d'un  désespoir  trop  concevable, 
il  accepta  cette  épreuve  avec  une  sérénité  touchante, 
réglant  sa  vie  en  conséquence,  mais  sans  se  dérober  à 
aucun  des  devoirs  qu'il  jugeait  impérieux,  parfois  même 
encore  acceptant  d'aller  dans  le  monde,  où  sa  bonne 
humeur,  l'entrain  de  sa  conversation,  sa  promptitude  à 
reconnaître  au  son  de  la  voix  les  invités  qui  venaient  le 
saluer  frappaient  d'étonnement  même  ceux  qui  ne  le 
connaissaient  pas. 

Autour  de  lui  tous  s'ingéniaient  ù  lui  alléger  son 
infortune,  sa  compagne,  dont  le  dévouement  veillait 
avec  une  sollicitude  de  tous  les  instants  sur  cette  pré- 
cieuse vie,  ses  enfants,  ses  petits-enfants  dont  la  ten- 
dresse imaginait  mille  prévenances  ;  ses  amis,  plus 
attentifs  que  jamais  à  l'entourer  d'égards.  Le  plus  diffi- 
cile était  de  concilier  avec  la  gêne  d'une  telle  infirmité 
les  besoins  du  savant.  Pour  sa  correspondance,  qu'il  ne 
se  résignait  pas  à  cesser  complètement,  il  eut  à  sa  dis- 
position un  appareil  ingénieux,  qui  lui  permit  de  s'en- 
tretenir au  moins  avec  ses  amis  les  plus  chers.  Pour  le 
reste,  sans  se  priver  des  bons  offices  de  son  entourage, 
il  se  fit  aider  d'abord  par  le  secrétaire  instruit  et 
dévoué,  qu'il  avait  auprès  de  lui  depuis  1878,  M.  Roger 
Peyre,  qui  dut  malheureusement  le  quitter  pour  entrer 
dans  l'enseignement  public  (1),  et  plus  tard  par  M.  Vic- 
tor Prou,   bon   helléniste  et  habile  mathématicien  (2). 


(1)  Aujourd'hui  professeur  agréi;é  d'histoire  au  collèi^e  Stanislas. 

(2)  Né  à  Tours  le  9  février  1831,  mort  en  cette  même  ville  le 
2  août  1884,  ingénieur  civil,  successivement  attaché  à  la  Compagnie  du 
chemin  de  fer  d'Orléans  et  à  diverses  sociétés  industrielles,  M.  Prou  a 
publié  plusieurs  ouvrages  fort  importants,  entre  nutros  une  édition,  avec 


—  407  — 

Mijis  les  services  mêmes  que  ses  secrétaires  lui  ren- 
dirent seraient  demeurés  insuffisants  sans  sa  mémoire 
vraiment   extraordinaire,    surtout    sans    les    habitudes 
d'ordre  qu'il  avait  toujours   eues.   Non   seulement  en 
effet  M.   Egger   possédait   avec   une  grande  sûreté  la 
plupart  des  auteurs  de  l'antiquité;  mais  en  outre  son 
cabinet  de  travail  aurait  pu  être  offert  en  exemple   à 
bien   des   savants   :   il  n'y  avait  pas  un   livre  sur   les 
rayons    de    cette    riche    bibliothèque,    pas    un    papier 
dans  ce  trésor  de  notes  accumulées  depuis  tant  d'an- 
nées, dont   le  possesseur  ne  sût  exactement  la  place, 
et,    s'il  en  fallait  rechercher  un,  il  indiquait  avec  une 
exactitude  qu'on  n'a  jamais,  je   crois,  trouvée  en  dé- 
faut,   le    carton   qui    devait   le   fournir.    Ses  familiers 
avaient  fini  par  ne  plus  même  le  remarquer;   mais,  si 
d'aventure  la  recherche  se   faisait   devant   un   visiteur 
de  passage,  c'était  une  cause  d'indicible  étonnement. 
Avec  cela,  d'une  adresse  singulière,  maniant  sans  em- 
barras ses  objets  de  travail  habituel,  les  déposant  à  la 
place  accoutumée,  faisant  lui-même  le  tri  des  brochures 

traduction  française,  commentaire  et  dessins,  de  la  Chirobaliste  d'Héron 
d'Alexandrie  (insérée  dans  le  tome  XXVI,  i^e  partie,  des  Notices  et 
Extraits  des  manuscrits,  publiés  par  l'Académie  des  inscriptions  et 
belles-lettres),  un  autre  mémoire  intitulé  Les  Ressorts-battants  de  la 
Chirobaliste  d'Héron  d\Alexandrie  {Notices  et  Extraits  des  manuscrits, 
t.  XXVI,  2"  partie),  le  Théâtre  d'automates  d'Héron  d'Alexandrie, 
avec  version  française  et  notes  (Mémoires  présentés  par  divers  savants 
éfrangeis  à  l'Académie,  i'"  série,  t.  IX).  A  l'aide  du  premier  de  ces  ou- 
vrai^cs,  M.  Albert  Piat,  mécanicien  français,  a  pu  faire  exécuter  dans 
ses  ateliers  une  véritable  restauration  de  la  Chirobaliste,  qui  a  figuré  à 
l'Exposition  universelle  de  1878,  et  qui  est  maintenant  déposée  au 
musée  de  Saint-Germain.  (Renseignements  extraits  d'une  Notice  sur 
Victor  Prou,  par  E.  Egger,  dans  le  Biograjihisches  Jahrbuch,  de  Cal- 
vary,  Berlin,  16  février  1885). 


—  108  — 

ou  des  papiers  qu'il  réservait  pour  ses  amis,  et  les  leur 
offrant  de  sa  main. 

Grâce  à  son  industrie  personnelle  comme  à  tous  ces 
secours  étrangers,   il  put  ne  pas  cesser  de  travailler  : 
or,  pourvu  qu'il  travaillûl,  la  vie,  au  milieu  des  siens, 
lui  était  encore  douce.  C'est  ainsi  qu'il  parvint  à  con- 
tinuer son  cours  pendant  cinq  années  (1880-1885),  le 
préparant  avec  le  même  soin   qu'autrefois,    le   renou- 
velant autant   que  le  lui  permettait  la  difficulté  de  ses 
recherches,    et,   chaque   fois   qu'il    paraissait    dans   sa 
chaire,  salué  par  d'unanimes  applaudissements.  Il  s'était 
repris,  en  même  temps,  à  ses  travaux  de  cabinet,  et 
dans  le  mouvement  de  son   immense  production,  ces 
cinq  années  ne  comptent  pas  parmi  les  moins  actives. 
Par  exemple,    il   n'avait  pas  cessé  de  collaborer  aux 
Débats  et  au   Journal  des  Savants;  du   même    temps 
datent   le  mémoire  sur  les  Œconomica  (1),    puis  cette 
charmante  histoire  du  Livre  (2),  qui  a  fait  les  délices 
de  tant  de  lecteurs  de  tout  âge,  et  qu'il  avait  d'abord 
publiée  en  une  série   de  onze  articles  dans  le  Maga- 
sin d'éducation  et  de  récréation;  enfin  l'ingénieux  ar- 
ticle,   publié  dans  les  Mélanges  Graux  (p.  35),   et  qui 
a  pour   titre  :   (<  Question   homérique  :  Manque-t-il  un 
épisode  dans  le  récit  que  fait  Homère  des  voyages  de 
Télémaque  à  la  recherche    de   son  père?  »  C'est   en- 
core  dans  la  même  période  qu'il  commença,  en  col- 
laboration  avec   le   docteur   Fournier,    une    traduction 
du    Traité  des  plantes   de   Théophraste,    dont   le   pre- 
mier livre  seul  est  achevé.   Il  ne  se  désintéressait  pas 
davantage  des  questions   de  pédagogie,   et  c'est  à  lui 

(1)  Voyez  p.  62. 

(2)  Publii'e  chez  Hetzel,  on  un  volume  \n-\1. 


—    1U9  — 

que  le  ministre  confia  en  1882  (25  novembre)  la  prési- 
dence de  la  Commission  chargée  d'arrêter  le  plan  et  la 
méthode  des  Lexiques  pour  le  Baccalauréat  es  lettres 
à  partir  de  la  session  de  1883. 

Malgré  la  continuité  de  tant  de  travaux  son  infirmité 
lui  était  parfois  plus  pesante.  A  ces  heures  tristes,  un 
de  ses  délassements  favoris  était  de  composer  de  petites 
pièces  de  poésie  latine.  Bien  qu'il  admît,  comme  beau- 
coup de  bons  esprits,  que  les  nécessités  du  temps  présent 
ne  permettent  guère  de  conserver  aux  vers  latins  leur 
ancienne  place  dans  le  cadre  de  nos  études,  il  ne  se  ré- 
signait pas  pour  sa  part  à  les  délaisser  tout  à  fait.  Il 
leur  était  reconnaissant  de  quelques-uns  de  ses  succès 
d'autrefois,  et  un  peu  pour  cette  raison,  beaucoup  par 
suite  d'un  goût  naturel,  il  se  laissait  aller  à  versifier.  11 
y  excellait  d'ailleurs,  enfermant  sans  effort  dans  un  vers 
élégant  et  ferme  une  pensée  ingénieuse  ou  élevée. 
C'est  lui,  par  exemple,  qui  a  composé  pour  l'Acadé- 
mie des  sciences  (1875),  sur  la  demande  du  grand 
chimiste  Dumas,  le  vers  concis  et  spirituel,  qui  fut 
gravé  sur  la  médaille  commémorative  du  Passage  de 
Vénus  : 

Quo  distent  spatio  sidéra  juncta  docent. 

Plus  d'un  de  ses  amis  a  reçu  ainsi  la  confidence  de 
vers  toujours  faciles,  souvent  gracieux,  et  qui  décèlent 
la  main  d'un  artiste  habile.  Au  cours  de  la  dernière 
année  il  avait  encore  écrit  plusieurs  pièces,  dont  une 
fort  touchante,  adressée  au  plus  ancien  survivant  de  ses 
amis  de  jeunesse  (l'orléanais  M.  Médéric  Fontaine),  et 
où  il  déplore  les  tristesses  de  son  infirmité  et  l'isolement 
auquel  trop  souvent  elle  le  condamne.  Jusf|ue  dans  les 
(lernici-s   jours    il   a    versifié,    et    l'on    se    rappelle  que 


—  110  - 

M.  Rciiaii  venait  de  recevoir  de  son  ami  un  distique 
auquel  lui-même  répondait,  lorsque  lui  parvint  de  Royat 
la  fatale  nouvelle  (1).  Souvent  M.  Egger  traduisait  en 
vers  grecs  le  distique  ou  la  pièce  qu'il  avait  tournés 
d'abord  en  latin,  parfois  même  il  composait  ses  vers 
tout  de  suite  en  grec,  selon  le  goût  et  l'inspiration  du 
moment.  On  ne  se  risque  guère  en  supposant  que,  seul 
peut-être  des  savants  de  nos  jours,  du  moins  en  France, 
il  avait  conservé  cette  aisance  et  cette  grâce  à  se  jouer 
avec  la  muse  grecque.  Involontairement  on  songe  aux 
érudits  du  XVP  siècle,  avec  qui  M.  Egger  avait  plus 
d'un  trait  de  ressemblance,  la  dignité  de  la  vie,  l'esprit 
de  tolérance,  l'amour  de  la  libre  recherche,  le  culte  du 
grec,  et  auxquels  il  ressemble  encore  par  ce  goût  pour 
la  versification  grecque  et  latine.  Plus  rarement  il 
s'essayait  û  la  poésie  française:  quelques  amis  se 
rappellent  avoir  lu  de  lui  d'agréables  vers  «  Ma  photo- 
graphie »,  puis  «  A  mes  soixante  ans  »,  d'autres  encore 
composés  pendant  ses  villégiatures,  et  qu'il  ne  produi- 
sait d'ailleurs,  sans  en  tirer  gloire  autrement,  que  dans 
l'intimité. 

Ces  occupations  mêmes  ne  suffisaient  pas  à  son  esprit 
demeuré  toujours  actif.  Non  seulement  il  se  faisait  lire 
les  principaux  articles  de  nos  Revues  savantes  ;  mais  si 
quelque  travail  lui  paraissait,  après  une  première  lecture, 
d'un  intérêt  particulier,  il  en  demandait  une  analyse 
exacte,  notant  les  points  qui  lui  semblaient  d'impor- 
tance, réclamant,  s'il  y  avait  lieu,  un  supplément  d'infor- 
mation ou  de  preuves.  Les  questions  universitaires  ne 
sollicitaient  pas  moins  sa  curiosité  :  sur  le  mouvement 
des  études  dans  nos  lycées  ou  aux  diverses  agrégations, 

(^)  Journal  des  Débats,  du  4  septembre  1885. 


—  111  — 

sur  les  travaux  du  Conseil  académicjue  de  Paris,  sur 
les  mémoires  que  M.  Gréard  communique  d'ordinaire 
au  Conseil,  et  où  sont  agitées  avec  une  si  haute  et 
lumineuse  raison  les  questions  d'éducation  les  plus 
délicates  (1),  il  navait  jamais  assez  de  renseignements; 
d'ailleurs,  toujours  bienveillant,  encourageant  comme 
autrefois  les  travailleurs,  ou,  selon  le  degré  de  leur 
familiarité,  les  entretenant  de  ses  propres  travaux.  Ceux 
qui  fréquentaient  en  ces  dernières  années  son  ac- 
cueillante demeure  ne  peuvent  se  rappeler  sans  atten- 
drissement ce  vieillard,  presque  toujours  debout  dans 
son  cabinet,  attentif  au  moindre  bruit  de  la  porte,  la 
tête  droite  et  le  regard  fixe  comme  s'il  pouvait  voir, 
cherchant  à  deviner  le  visiteur  qu'on  introduisait,  le 
reconnaissant  prescfue  toujours  au  son  de  la  voix,  et,  si 
ce  visiteur  était  un  ami,  lui  tendant  la  main  vivement, 
comme  pour  faire  comprendre  qu'à  défaut  des  yeux 
éteints  le  cœur  restait  bien  vivant. 

Sa  vieillesse  s'écoulait  ainsi  entourée  d'hommages. 
Aux  réunions  annuelles  de  l'Association  pour  l'encoura- 
gement des  études  grecques,  dont  il  était  devenu,  on 
s'en  souvient,  le  président  honoraire ,  les  présidents 
qui  se  succédaient,  M.  Miller,  son  ami  et  son  confrère  à 
l'Institut,  MM.  les  Inspecteurs  généraux  Glachant  et 
Chassang,  tous  deux  ses  anciens  élèves,  le  marquis  de 
Saint-Hilaire,  aimaient  à  le  saluer  en  termes  délicats  de 
leurs  respects  et  de  leurs  vœux.  En  1883,  quekjues 
amis,  se  rappelant  qu'il  avait  été  reçu  docteur  cinquante 

(1)  Voir  notamment  L'Enseignement  secondaire  spécial  (48X1), 
UEnseignement  secondaire  des  filles  (1882),  déjà  cité  (p.  89,  note  2,  et 
p.  91  (le  la  présente  Notice),  La  question  des  programmes  dans  Cen- 
aeignement  secondaire  (1844),  etc.  Paris,  Delalain. 


—  112  — 

ans  avant,  lui  adressèrent  leurs  félicitations;  il  en  fut 
vivement  touché  :  c'était  sa  jeunesse,  dont  les  pro- 
messes avaient  été  si  bien  tenues,  qui  revivait  pour 
un  instant  devant  lui,  et,  si  ce  souvenir  était  mêlé 
pour  lui  de  bien  des  tristesses,  il  y  retrouvait  aussi, 
avec  la  conscience  d'avoir  fait  tout  son  devoir,  plus 
que  son  devoir  souvent,  quelque  sérénité. 

Cependant,  en  dépit  de  ces  consolations  et  des  soins 
pieux  qui  veillaient  sur  lui,  il  s'attristait.  La  mort  de 
plusieurs  amis  chers  avait  ravivé  en  lui  le  sentiment  de 
sa  vieillesse  éprouvée.  Après  le  courageux  Francis 
jNieunier  enlevé  dès  1875,  et  dont  la  fin  prématurée 
lui  avait  fait  une  vive  impression,  il  vit  disparaître, 
en  quelques  années,  un  de  ses  amis  de  prédilection, 
Brunet  de  Presle,  le  vénéré  Michel  Chasles,  Auguste 
Robert,  l'un  des  compagnons  de  sa  jeunesse;  puis 
des  hommes  dans  la  force  de  l'âge  :  Anatole  Bou- 
cherie, àme  douce  autant  que  vaillante;  l'abbé  Thé- 
non,  cœur  ferme  et  droit  ;  Albert  Dumont,  ravi  dans 
tout  l'éclat  d'une  gloire  naissante,  et  dont  la  mort  fou- 
droyante lui  causa  une  véritable  douleur  ;  d'autres 
encore,  plus  obscurs  ou  plus  jeunes.  Malgré  la  juste 
fierté  que  lui  avait  fait  éprouver  sa  promotion  au  grade 
de  Commandeur  de  la  Légion  d'honneur  (27  juillet  1879), 
malgré  la  joie  qu'il  ressentit  d'heureux  événements  de 
famille,  la  renommée  croissante  de  son  gendre,  M.  le 
docteur  Lereboullet;  les  succès  de  ses  deux  fils,  l'aîné 
devenu  docteur  es  lettres  avec  une  thèse  remarquée  sur 
La  Parole  intérieure,  déjà  signalé  parmi  les  maîtres  de 
la  psychologie  contemporaine,  aujourd'hui  professeur  à 
la  Faculté  de  Nancy,  et  dont  un  mariage  récent  venait 
de  combler  les  vœux;  le  plus  jeune,  reçu  en  quatre  ans 
licencié  es  lettres,   agrégé   de  grammaire,    agrégé   des 


—  113  — 

lettres^  ai  depuis  appelé  comme  professeur  de  ti'oisième 
au  collège  Stanislas,  il  avait  comme  le  pressentiment 
d'une  fin  prochaine.  Sans  rien  témoigner  des  pensées 
qui  le  préoccupaient,  il  voulut  mettre  en  ordre  divers 
travaux  en  réserve  dans  ses  cartons.  Revenant  alors  en 
arrière  sur  sa  longue  vie,  il  se  mit  en  devoir  de  recueil- 
lir les  écrits  qui  pouvaient  le  mieux  faire  comprendre 
ce  qu'il  avait  souhaité,  tenté  ou  accompli  pour  le  bien 
de  notre  enseignement  public.  Déjà  vingt  ans  aupara- 
vant, il  avait  publié  deux  recueils  de  morceaux  ainsi 
choisis.  Mais  ses  Mémoires  de  littérature  ancienne  {iS62) 
et  de  littérature  ancienne  et  de  philologie  (1863)  avaient 
un  caractère  d'érudition  pure.  Ce  qu'il  avait  le  désir  de 
faire  cette  fois,  c'était,  si  je  puis  dire,  son  testament  de 
professeur.  Lui  qui  avait  toujours  et  partout  réclamé 
certaines  innovations,  et  dont  l'enseignement  avait  été 
la  mise  en  pratique  de  ces  idées  de  progrès,  il  avait  à 
cœur  de  se  redire  à  lui-même  comment  il  avait  com- 
pris son  rôle  d'éducateur.  De  cette  pensée  naquit  le 
livre  Tradition  et  Réformes,  imprimé  en  1883,  et  qui 
devait  être  le  dernier  ouvrage  de  lui  publié  de  son  vivant. 
Il  mit  en  tête  quelques  pages  adressées  «  au  lecteur  », 
où  il  rappelait  brièvement  ses  longs  services,  ses  débuts, 
sa  carrière  de  professeur  et  d'écrivain.  Ces  pages,  d'une 
gravité  singulière,  où  l'on  sentait  une  émotion  contenue, 
furent  comme  l'adieu  du  vieux  maître  prenant  congé  de 
tant  de  disciples  qu'il  avait  contribué  à  former,  et 
devant  eux  se  rendant  le  témoignage  qu'il  avait  fait  le 
possible  pour  bien  mériter  de  l'Université    et  de  son 

pays. 

Sa  conscience  en  repos  de  ce  côté,  il  reprit  à  loisir 
un  grand  travail  auquel  il  voulait  mettre  la  dernière 
main,  son  PJssai  sur  l'histoire  de  la  criti(/ue    chez  les 

8 


-  i\A  - 

Grecs,   qu'il  avait  depuis  longtemps  projeté  de  réviser 
en  vue  d'une  édition  nouvelle.  Pour  suffire  à  cette  tûche 
qu'il    sentait    devoir  être  laborieuse,  il  commença  par 
décliner   toute  candidature  au  Conseil  supérieur  alors 
renouvelable  (1884).  Puis  il  demanda  à  M.  Alfred  Croiset, 
déjà  maître  de  conférences  à  la  Faculté  des  lettres,  de  le 
suppléer  dans  sa  chaire.  Pour  la  première  fois  libre  de 
tout   devoir    professionnel,   il  se  mit  à  l'œuvre,  assisté 
(M.  Prou  venait  de  s'éteindre  tristement  au  loin)  d'un 
nouveau    secrétaire,    M.    Crépin,    aujourd'hui    licencié 
es  lettres.  Après  un  an  d'un  travail  continu,  la  révi- 
sion était  achevée  (1).    Les  derniers  jours  de   l'année 
scolaire   furent    employés    à    Tachèvement   d'un    mé- 
moire sur  les  Couronnes  chez  les  anciens,    commencé 
jadis   avec   le   docteur   Fournier,    et   destiné    au   Dic- 
tionnaire des  antiquités  grecques  de  MM.  Daremberg  et 
Saglio. 

A  ce  moment  (août  1885),  M.  Egger  avait  réglé  l'em- 
ploi de  ses  vacances.  Tandis  que  son  plus  jeune  fils 
allait  se  distraire,  dans  un  voyage  en  Suisse,  des  travaux 
d'une  première  année  de  professorat,  lui-même,  accom- 
pagné de  M"^*^  Egger,  devait  rejoindre  à  Royat  M.  et 
^me  Lereboullet  qui  s'y  trouvaient  installés  avec  leurs 
enfants,  et  de  là,  comme  les  deux  années  précédentes, 
aller  demander  au  château  du  marquis  de  Saint-Hilaire, 
dans  la  Charente-Inférieure,  une  affectueuse  hospitalité. 
Diverses  préoccupations  de  famille  retinrent  M.  et 
y[me  Egger  à  Paris  jusfju'au  22  août.  Rien  alors  ne  lais- 
sait pressentir  le  malheur  prochain.  Pendant  toute  la 
semaine  qui  précéda  le  départ,  j'eus  l'occasion  de  voir 
M.    Egger  presque  chaque  jour  :  son  égalité  d'humeur 

(1)  Le  voluiiiL-  paiiiitra  avantCpeu  à  la  librairie  Pedone-Lauriel. 


—  115  — 

était  toujours  la  même,  comme  toujours  avec  une 
nuance  de  tristesse  qui  n'excluait  pas  quelque  enjoue- 
ment. Il  m'entretenait  des  travaux  qu'il  venait  d'achever, 
de  ceux  qu'il  comptait  poursuivre  tout  en  se  reposant  à 
Royat,  et  ne  montrait  guère  d'appréhension  que  pour 
son  retour  qui  devait  coïncider  avec  la  date  des  élec- 
tions législatives  et  la  rentrée  scolaire  :  infirme  comme 
il  était,  et  bien  que  protégé  par  le  dévouement  qui 
veillait  sur  lui,  il  ne  songeait  pas  sans  ennui  aux  fatigues 
d'un  long  trajet  et  à  l'encombrement  des  gares.  Le  ven- 
dredi 21,  j'allai  lui  porter  avec  mes  adieux  mes  souhaits 
d'heureux  voyage.  Il  me  fit  quelques  recommandations 
pour  divers  intérêts  qu'il  voulait  bien  me  confier  d'ordi- 
naire, et  je  pris  congé  de  lui.  Je  ne  devais  plus  le 
revoir.  Dix  jours  plus  tard,  j'apprenais  avec  stupeur 
la  fatale  nouvelle. 

Il  avait  fait  heureusement  le  voyage,  et  avait  passé 
au  milieu  des  siens,  tranquille  et  gai,  les  derniers  jours 
du  mois.  Le  samedi  29  août,  la  journée  avait  été  plu- 
vieuse et  maussade.  Tandis  que  M"^*^  Egger  était  allée 
jusqu'à  Clermont  pour  quelques  emplettes,  M.  Egger 
avait  gardé  le  salon  tout  le  jour,  causant  avec  sa  fille  et 
son  gendre,  se  reportant  avec  eux  à  des  souvenirs  loin- 
tains, leur  rappelant  quelques  incidents  de  sa  longue 
vie,  s'entretenant  de  l'avenir  de  son  plus  jeune  fils, 
donnant  même  à  son  petit-fils,  Pierre  LerebouUet,  la 
leçon  quotidienne.  Cependant,  M'""  Egger  était  revenue, 
et,  selon  la  touchante  habitude  du  dîner  de  famille, 
deux  des  petites-filles  de  M.  Egger  étaient  venues 
prendre  chacune  par  une  main  leur  grand-père,  qu'elles 
menaient  à  sa  place  accoutumée  avec  une  gravité  presque 
religieuse.  Lui,  avec  sa  bonne  grûce  sérieuse,  se  laissait 
conduire,  reconnaissant  de  ces  soins  tendres,  mais  sans 


—    110  — 

qu'on  put  deviner  son  émotion  autrement  que  par  son 
silence  même.  La  soirée  s'était  passée  calme  et  heu- 
reuse comme  la  journée.  Au  matin,  vers  cinq  heures, 
]\jmc  Egger  s'entend  appeler  :  elle  se  lève  et  trouve 
son  mari  en  proie  à  une  crise  de  douleur  vive 
vers  le  cœur.  Depuis  une  heure,  il  souffrait,  disait-il, 
à  en  crier;  mais^  craignant  d'alarmer  les  siens,  il  avait 
étouffé  son  appel  jus([u'au  jour  naissant.  Son  gendre 
accourant  parvint  à  calmer  la  souffrance,  et  il  y  eut 
quelque  apaisement  jusque  vers  midi.  A  ce  moment,  le 
malade  se  leva,  s'habilla  en  partie  lui-même,  et,  comme 
il  témoignait  le  désir  de  reposer,  on  l'installa  dans  un 
fauteuil,  où  il  éprouva  presque  aussitôt  un  grand  bien- 
être.  Pour  éviter  que  le  moindre  bruit  troublât  son  som- 
meil, on  se  retira  discrètement  dans  la  chambre  voisine. 
Peu  après,  M™^'  Egger  crut  entendre  comme  un  long 
et  bruyant  soupir  ;  elle  ouvrit  doucement  la  porte  : 
M.  Egger  était  renversé  sur  son  fauteuil,  les  bras  pen- 
dants, le  visage  congestionné,  les  extrémités  glacées; 
moins  d'un  quart  d'heure  après,  en  dépit  des  soins  les 
|)lus  énergiques  et  les  plus  dévoués,  il  était  mort. 

11  n'est  que  juste  de  dire  que  la  France  perdait  en  lui 
un  des  hommes  qui  l'ont  le  mieux  servie  et  le  plus 
honorée.  Lorsque  la  triste  nouvelle  parvint  à  Paris,  ce 
fut  dans  le  monde  savant  une  émotion  générale.  A  l'Ins- 
titut, à  la  Faculté  des  lettres,  dans  toutes  les  associations 
(jui  s'honoraient  de  l'avoir  à  leur  tête  ou  dans  leur  sein, 
partout  on  eut  le  sentiment  d'une  grande  perte,  et  le 
jour  des  obsèques,  malgré  l'absence  de  tant  de  familles 
alors  éloignées  de  Paris,  une  foule  émue  se  pressait 
dans  l'église  Saint-Sulpice.  Au  premier  rang,  les  re- 
présentants de  l'administration  :  au  nom  de  l'Univer- 
sité, qu'ils  avaient  servie  ensemble  de])uis  tant  d'années, 


-  117  - 

M.  le  directeur  Zévort,  l'un  des  plus  considérables 
témoins  de  cette  longue  vie  (1);  pour  le  INIinistre,  son 
chef  de  cabinet,  M.  L.  Robert;  puis  les  délégations 
officielles  :  confrères,  collègues,  élèves,  amis,  obligés 
de  tout  âge  et  de  toute  condition,  tous  étaient  ve- 
nus, quelques-uns  de  fort  loin,  apporter  un  dernier 
hommage  à  l'homme  bon,  que  tous  avaient  quelque 
raison  de  pleurer.  Sur  sa  tombe,  MM.  Desjardins, 
au  nom  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres; 
Himly,  pour  la  Faculté  des  lettres;  Hauréau,  délégué 
du  Journal  des  Savants;  Jourdain,  représentant  de 
l'Association  pour  l'encouragement  des  études  grecques; 
Saripolos,  interprète  des  Hellènes  de  Grèce  et  de 
France,  lui  adressèrent  les  suprêmes  adieux.  La  presse 
s'associa  unanimement  à  ces  regrets  (2)  ;  même  de 
l'étranger  arrivèrent  à  Paris  les  plus  touchants  témoi- 
gnages de  l'estime  qu'il  inspirait  partout,  et  jusque  du 
Brésil  l'empereur  don  Pedro,  par  une  lettre  qui  vient 
d'être  lue  à  l'Académie  des  inscriptions  (3),  a  tenu  à 
s'associer,  en  termes  d'une  grande  noblesse,  à  ce  deuil 
de  la  science  et  des  lettres. 

M.  Egger  méritait  ces  hommages  et  ces  regrets. 
Depuis    son    humble  et  courageuse  jeunesse  jusqu'au 

(i)  On  n'a  pas  oublié  parmi  nous  que  M.  Zévort,  Directeur  de  l'en- 
seignement secondaire,  et  dont  les  attaches  orléanaises  sont  bien 
connues,  a  débuté  par  la  fonction  d'Inspecteur  d'Académie  à  Orléans 
(1er  avril  1848)  dans  les  services  administratifs  de  l'Université,  où  il 
occupe  aujourd'hui  un  si  haut  rang. 

(2)  Il  suffira  de  citer  les  articles  de  MM.  Renan  (Débats  du  4  sep- 
tembre 1885),  Bréal  (Temps  du  6  septembre),  Huit  [Monde  du  9  sep- 
tembre), Bigot  (Gagne-Petit  du  3  septembre),  S.  Reinach  (Biogra- 
phisches  Jahrbuch  de  Calvary,  Berlin).  Voyez  aussi  le  Journal  de 
Genève  (6  septembre),  etc. 

(3)  Dans  la  séance  du  .30  octobre  1885. 


—  118  — 

dernier  jour  de  sa  vieillesse  glorieuse,  sa  vie  avait  été 
un  long  exemple  de  dévouement  à  la  science  et  au  bien. 
A  dix-sept  ans,  soutien  de  sa  mère  veuve  et  de  sa  sœur, 
déjà  maître  avant  d'avoir  cessé  d'être  élève  ;  à  vingt 
ans,  professeur  à  Paris  après  les  plus  brillants  et  les 
plus  précoces  succès  dont  l'Université  ait  gardé  le  sou- 
venir; à  vingt-sept  ans,  professeur  en  Sorbonne  et 
maître  do  conférences  à  l'École  normale;  membre  de 
l'Institut  ù  quarante,  il  n'avait  dû  cette  fortune  éclatante 
autant  que  rapide  qu'à  son  travail  et  à  son  énergique 
volonté.  Puis,  quand  cette  fortune  était  venue,  au  lieu 
de  se  reposer  comme  bien  d'autres,  fidèle  à  ce  senti- 
ment profond  du  devoir  qui  a  été  la  règle  de  sa  vie,  il 
avait  continué  de  travailler  sans  relâche,  honorant  son 
pays  par  son  enseignement  populaire  bien  au-delà  de 
la  Sorbonne,  par  ses  travaux  appréciés  à  l'étranger  non 
moins  qu'en  France;  servant  la  science  par  tous  les 
moyens,  sous  toutes  les  formes,  dans  toutes  les  asso- 
ciations où  son  nom  était  à  la  fois  comme  une  force  et 
un  symbole  respecté.  Plus  tard,  lorsque  vinrent  les 
mauvais  jours,  on  l'avait  vu,  après  l'émotion  du  premier 
moment,  supporter  sa  disgrâce  avec  une  véritable  no- 
blesse d'âme,  et,  quand  la  plus  cruelle  des  infirmités 
l'avait  atteint,  se  soumettre  à  cette  nouvelle  épreuve  avec 
une  résignation  sereine.  Tant  de  courage,  de  dignité, 
de  grandeur,  lui  avait  valu  d'universels  respects,  et 
c'était  entouré  des  égards  et  de  l'admiration  de  tous  qu'il 
avançait  en  âge.  Surtout,  on  l'aimait  pour  son  exquise 
bonté.  Humble  de  naissance,  il  avait  conservé  pour  les 
humbles  la  sympathie  d'un  cœur  généreux;  il  se 
plaisait  avec  eux,  et,  de  tous  les  auditoires  (ju'il  a  ins- 
truits et  charmés,  on  l'a  bien  souvent  entendu  dire 
qu'aucun  ne  Pavait  jamais  plus  intéressé  ni  ému;  pauvre 


—  119    ~ 

et  sans  appui,  il  avait  trouvé  dans  sa  jeunesse  auprès 
d'hommes  excellents  les  encouragements  qui  lui  avaient 
ouvert  la  voie  :  il  ne  l'oublia  jamais,  et  devenu  capable 
à  son  tour  de  se  faire  écouter  des  puissants,  il  se  montra 
secourable  à  tous  ceux  qui  venaient  lui  demander  un 
conseil  ou  une  protection.  Aux  jeunes  gens  surtout, 
quand  ils  étaient  laborieux,  il  aimait  à  frayer  le  chemin, 
et  l'on  a  pu  dire  avec  raison  qu'il  n'attendait  pas  pour 
cela  d'être  sollicité  (1);  de  lui-même,  discrètement,  il  les 
signalait  pour  un  avancement  ou  une  distinction,  et  par- 
fois la  récompense  était  déjà  accordée  que  le  titulaire  se 
demandait  avec  étonnement  d'où  lui  venait  cette  faveur 
imprévue.  Que  de  surprises  délicates  il  a  faites  ainsi  1  et 
combien  lui  ont  dû  leur  fortune  de  savant  ou  de  pro- 
fesseur !  «  S'il  était  possible  à  tous  ceux  qui  ont  été  les 
obligés  de  M.  Egger  de  suivre  son  cercueil,  écrivait  un 
journaliste  au  lendemain  de  sa  mort,  le  convoi  serait 
long  (2)!  »  —  «  S'ils  parlaient  tous  aujourd'hui,  disait 
un  autre,  si  chacun  venait  raconter  à  son  tour  ce  qu'il 
doit  à  M.  Egger,  le  monde  serait  tout  étonné  de  voir  ce 
qui  peut  tenir  de  bienfaits  dans  une  vie  de  professeur, 
et  ce  qu'il  peut  y  avoir  de  bonté  dans  le  cœur  d'un  sa- 
vant (3).  »  S'il  était  tel  pour  ses  auditeurs  ou  ses 
élèves,  on  peut  se  figurer  ce  qu'il  devait  être  pour 
ses  amis  :  à  ceux  qu'il  avait  ainsi  choisis  et  comme 
adoptés  pour  siens  il  se  donnait  sans  réserve,  vivant, 
ce  n'est  pas  une  exagération  de  le  dire,  de  leur  vie, 
prenant    sa   part  de  leurs  joies  et  de  leurs  peines,  et. 


(i)  M.  le  doyen  Himly,  dans  le  discours  prononcé  sur  la  tombe  de 
M.  Egger. 

(2)  M.  Ch.  Bigot  (Gagne-Petit  du  3  septcmljro  1885). 

(3)  Journal  de  Genève  du  G  soptoml)ro  1885. 


—  120  — 

quand  ils  étaient  frappés,  soit  eux-mêmes,  soit  dans 
leurs  plus  chères  affections,  trouvant  pour  les  pleurer  ou 
s'associer  à  leur  douleur  des  accents  d'une  tendresse 
pénétrante  !  On  l'a  bien  vu  à  la  mort  de  Francis  Meu- 
nier, d'Anatole  Boucherie,  d'Albert  Dumont,  d'autres 
encore.  Quel  mari,  quel  père  devait  être  un  tel  homme, 
ceux-là  seuls  peuvent  s'en  faire  une  idée  qui  l'ont  vu 
dans  l'intimité  de  son  foyer,  entouré  de  sa  compagne 
dévouée,  si  digne  de  le  comprendre,  de  ses  enfants  dont 
il  était  fier,  de  son  gendre  qui  était  pour  lui  un  autre 
sujet  d'orgueil,  de  ses  petits-enfants  qui  étaient  la  joie 
de  sa  vieillesse  et  qui  ajoutaient  au  charme  sérieux  de 
cette  patriarcale  demeure  la  grûce  de  leur  jeune  âge. 

Tel  était  l'homme.  Mais  son  nom  ne  périra  pas.  I.e 
souvenir  n'est  pas  près  de  s'éteindre  de  ce  long  ensei- 
gnement où,  pendant  plus  de  quarante  années,  il  a  fait 
aimer  le  nom  de  la  Grèce,  ses  arts,  sa  civilisation;  où  il 
a  répandu  dans  l'àme  de  tant  d'auditoires  divers,  de 
savants,  de  jeunes  filles,  d'illettrés,  la  semence  de  sa 
parole  élégante  et  ingénieuse.  De  ses  livres,  on  peut  être 
assuré  que  la  plupart  lui  survivront,  et  que,  sans  parler 
de  tant  de  mémoires  achevés,  VHistoira  de  la  Critique, 
celle  de  Y  Hellénisme ,  celle  du  Livre,  d'autres  encore, 
trouveront  longtemps  des  lecteurs.  Longtemps  aussi,  on 
se  souviendra  du  patronat  glorieux  qu'il  a  exercé  pen- 
dant plus  de  trente  années  sur  toutes  les  choses  de  la 
Grèce  dans  notre  pays,  qui  a  fait  de  lui  comme  «  le 
patriarche  des  études  grecques  (1)  »  en  France,  et  qui 
lui  a  valu  la  reconnaissance  et  l'affection  des  Hellènes. 
Non  moins  que  tout  cela,  ce  qui  préservera  sa  mémoire, 
ce  sont  les  élèves  qu'il  a  faits  :  parmi  tant  de  savants 

(1)  M.  Desjardins,  dans  le  discours  prononcé  sur  la  tombe  de  M.  Egger. 


-   1<21   — 

dont  notre  pays  est  justement  fier,  il  aura  eu  cette 
gloire,  enviable  entre  toutes,  et  plus  rare  qu'on  ne 
pense,  d'exercer  une  maîtrise,  et  il  fallait  bien  que  son 
enseignement  fût  fécond  et  sa  parole  généreuse,  pour 
qu'il  ait  contribué  à  former,  dans  tant  de  directions 
diverses,  des  disciples  dont  quelques-uns  sont  devenus 
des  maîtres  célèbres  à  leur  tour.  C'est  au  milieu  de  ce 
cortège  innombrable  d'amis  et  d'obligés  de  toute  condi- 
tion, au  milieu  de  ce  groupe  d'élèves  choisis,  qu'il  peut 
se  présenter  à  la  postérité,  et  je  ne  crois  pas  que  la 
reconnaissance  ou  l'amitié  m'égarent,  si  j'ajoute  que  tant 
de  mérites  et  de  fortes  vertus  lui  assurent  parmi  les 
plus  savants  et  les  meilleurs  hommes  de  notre  temps 
une  des  plus  hautes  places. 

Encore  ne  le  connaissions-nous  pas  tout  entier.  Sous 
ces  dehors  sévères  que  redoutaient  seulement,  comme 
on  l'a  si  bien  dit  (1),  ceux  qui  ne  le  connaissaient  pas, 
se  cachait,  —  cela  nous  le  savions,  —  un  fonds  inépui- 
sable de  bonté  ;  mais  cette  âme  tendre  était  encore  une 
âme  stoïque.  En  185G,  1857,  1858,  M.  Egger  avait  souf- 
fert des  commencements  d'une  maladie  de  cœur,  et  la 
douleur  était  parfois  assez  aiguë  pour  qu'il  pût  se  croire, 
lui,  seul  survivant  de  ses  cinq  frères  et  sœurs,  menacé  à 
bref  délai.  Dans  un  de  ces  moments  d'appréhension  il 
avait  rédigé  des  confidences  intimes  qu'on  a  retrou- 
vées dans  ses  papiers,  datées  de  novembre  1856,  et  qui 
contenaient  ces  mots  :  «  J'ai  le  pressentiment  d'une  mort 
subite...  Ce  pressentiment  m'afflige  sans  me  trou- 
bler... Ma  vie  est  en  ce  moment  si  heureuse  que  je  dois 
la  quitter  avec  regret;  la  tâche  d'ailleurs  que  j'ai  à  y 
remplir  est  loin  d'être  achevée,  et  j'ai  toujours  tenu  à 
la  vie  plus  encore  pour  ses  devoirs  que  pour  ses  plai- 

(1)  M.  le  doyen  Himly,  dans  le  discours  mentionné  ci-dessus; 


422  

sirs.  Mais  je  veux  me  défendre  de  toute  faiblesse.  Si  je 
suis  frappé  subitement,  que  ma  chère  femme,  ({ue  mes 
chers  enfants,  que  tous  mes  amis  sachent  que  l'âme  du 
moins  n'aura  pas  été  surprise,  qu'elle  est  depuis  long- 
temps clairvoyante  et  résignée.  La  Providence  a  ses 
secrets  où  je  me  confie  sans  murmure...  Les  épreuves 
ne  m'ont  pas  manqué  ;  puis-je  être  sûr  de  les  avoir  tra- 
versées sans  erreur  et  sans  fautes  ?  Mais  la  volonté  du 
bien,  une  volonté  constante,  me  fait  espérer  que  Dieu 
me  jugera  avec  indulgence,  et  que,  s'il  reste  ici-bas 
quelque  souvenir  de  moi,  ce  sera  pour  tous  les  miens  un 
titre  acquis  à  l'estime  des  honnêtes  gens.  »  Et  un  peu 
plus  tard,  en  avril  1857:  a  Quel  triste  spectacle  que  celui 
de  ce  monde  avec  l'instabilité  de  nos  fortunes  et  la 
brièveté  de  notre  vie,  si  l'âme  ne  trouvait  pas  un  appui 
hors  d'elle-même  et  au-dessus  d'elle-même...  Sursum 
corda.  Non,  ces  misères  de  la  vie  ne  peuvent  être  une 
fin.  Elles  commencent  au  contraire  quelque  chose 
qu'elles  n'achèvent  pas.  Les  liens  sacrés  et  doux  qui 
m'attachent  à  ma  famille,  à  mes  amis,  à  mes  élèves, 
ne  peuvent  être  rompus  sans  retour  par  la  mort. 
Il  y  a  entre  l'autre  monde  et  celui-ci  une  commu- 
nion des  âmes  où  je  m'attache  avec  ardeur.  Dieu 
est,  donc  il  est  juste,  et  j'ai  besoin  do  sa  justice, 
non  tant  pour  moi  que  peut-être  il  a  comblé  déjà,  que 
pour  ces  milliers  d'autres  âmes  plus  éprouvées  et 
plus  malheureuses  que  la  mienne.  »  C'est  dans  ce  sen- 
timent d'une  fin  toujours  imminente,  mais  en  même 
temps  avec  cette  hauteur  et  cette  fermeté  d*âme  qu'il 
a  vécu,  travaillant  toujours,  fidèle  jusqu'au  scrupule 
à  tous  ses  devoirs,  aux  jours  heureux  comme  aux 
jours  sombres,  toujours  le  même,  tendre  ou  facile  aux 
autres,  dur  à  lui  seul.  11  y  a  seize  ans,  le  2  avril  1869, 


—  123  — 

Président  de  l'Association  pour  l'encouragement  des 
études  grecques,  il  saluait  d'un  dernier  adieu,  lors  de 
l'assemblée  générale,  un  de  ses  meilleurs  amis,  son 
confrère  à  l'Institut,  M.  Vincent  :  «  Gomme  profes- 
seur, disait-il,  et  comme  érudit,  il  a  donné  tous  les 
bons  exemples  et  surtout  celui  d'un  admirable  cou- 
rage contre  les  souffrances  du  corps  et  contre  celles 
de  l'âme.  Qu'il  me  soit  permis  d'en  témoigner  ici  au 
nom  des  souvenirs  d'une  vieille  amitié  :  c'a  été  un 
spectacle  à  la  fois  triste  et  beau  que  la  vie  de  cet 
homme  de  cœur...  Avec  la  pensée  des  choses  éter- 
nelles son  âme,  jusqu'au  dernier  moment,  a  vécu 
pour  la  famille,  pour  l'amitié,  pour  la  science  qui 
lui  avait  fait  à  l'Académie  et,  je  puis  dire  aussi,  parmi 
vous,  une  seconde  famille.  Combien  on  est  heureux 
de  croire,  Messieurs,  que  ces  fortes  âmes  ne  quittent 
nos  étroits  horizons  que  pour  en  embrasser  de  plus 
larges  et  de  plus  purs,  où  brillera  sans  nuages  de- 
vant elles  la  vérité  si  longtemps  et  si  ardemment  pour- 
suivie au  milieu  des  misères  de  ce  monde!  Et  pour- 
quoi chercherais-je  une  autre  fin  à  ce  discours  que  la 
religieuse  impression  de  pareils  souvenirs  ?  Ils  ont 
leur  moralité  consolante  :  sachons  nous  y  arrêter  sans 
molle  tristesse.  L'hommage  que  nous  rendons  à  nos 
morts  est  plein  d'augures  heureux  et  fortifiants  ;  il 
affermit  en  nous  l'amour  du  devoir  et  la  confiance 
en  l'avenir  par  la  certitude  que  nul  bon  exemple 
ne  sera  perdu  et  que  l'œuvre  commencée  ne  man- 
quera jamais  de  continuateurs.  D'ailleurs,  si  nous 
aimons  tant  l'antiquité  classique,  dont  le  culte  nous 
rassemble  ici,  n'est-ce  pas  parce  qu'elle  abonde  pour 
nous  en  leçons  qui  enseignent  tous  les  genres  de 
courage,  et  parce  que  son  viril  génie  nous  défend  dans 


—  124   - 

les  épreuves  de  la  vie  contre  les  défaillances  de  l'esprit 
et  contre  celles  du  cœur?  (1)  » 

Qu'ajouterais-je  à  ces  nobles  paroles?  Est-ce  bien  de 
son  ami  seul  qu'il  entendait  parler?  Lui,  que  hantait 
aussi  la  pensée  des  choses  éternelles,  qui  écrivait  dès 
185G  ces  confidences  où  se  reflète  son  àme  pure,  qui 
composait  vingt-deux  ans  plus  tard  la  belle  épitaphe  qui 
sera  bientôt  gravée  sur  sa  tombe  : 

Quantalibet  cvcutit  lu  his  sapientia  terris; 
Jamdudum  alterius  lucis  amore  trahor, 

en  même  temps  que  d'un  confrère,  d'un  ami  regretté, 
n'était-ce  pas  aussi  de  lui-même  qu'il  rendait  par  avance 
témoignage  ? 

Orl(\ins,  le  27  novonibre  1885. 

Anatole  BAILLY. 


(1)  Annuaire   de    V Association  -pour    V encouragement   des   études 
grecques  en  France,  3^  année,  1809,  p.  xuii. 


TABLE    DES    MATIÈRES 


Pages. 
PitÉAMUULE 1 

I.  —  Orijj;ines,  enfance,  études  jusqu'aux  examens  et  concours 

professionnels  (1813-1832) 4 

II.  —  Examens  et  concours  professionnels  (licence,  doctorat, 
agrégation  des  lettres),  enseignement  dans  les  collèges; 
premières  publications  (1832-1840) 14 

III.  —  Agrégation    des   Facultés  ;   enseignement    multiple    (Sor- 

bonne.    École   normale,    conférence    privée);    travaux 
divers  (1840-1854) 29 

IV.  —  Période  académique;  M.  Egger  grammairien  et  helléniste 

(1854-1870) 59 

V.  —  De  1870  à  1876  (décanat) 82 

YI.  —  Dernières  années,  derniers  travaux 101 

YII.  -  Résumé 110 


ItIP.   OKOttUKli    JAL'Uil,  —  Olil.KANS. 


APPENDICE 

LITTÉRAIRE    ET    BIBLIOGRAPHIQUE 


APPENDICE 

LITTÉRAIRE   ET   RIRLIOGRAPHIQUE 


PREMIERE  PARTIE 

APPENDICE     LITTÉRAIRE  (D 


CONCOURS    UNIVERSITAIRES 


Concours  pour  l'agrégation  des  collèges  (agrégation  des 
lettres,  1834).  —  V.  la  Notice,  p.  15. 

SONGE  D'ENNIUS 

Nostra  Tarentinse  jam  luserat  semula  Musse 
Tenlaratque  graves  si  digne  vertere  posset 
Musa  clioros,  Graîcumque  imitari  versibu'carmen. 
Jam  pronse  juvenum  mentes,  jamque  ipsa  senati 
Majestas,  dignata  novis  adsislere  ludis, 
Dulce  insueta  melos  sensim  auribus  accipiebal. 

Facla  insperato  nobis  fiducia  plausu 
Major,  inexpertos  quse  corda  citaret  ad  ausus  ; 

(1)  Nous  réunissons  sous  ce  titre  quelques  travaux  inédits  de  M.  Egger 
(compositions  scolaires  pour  les  concours  d'agrégation  de  1834  et  de  1840; 
pièces  de  vers  latins  ou  grecs)  et  un  choix  de  lettres  soit  de  M.  Egger,  soit 
de  personnages  divers  (académiciens,  littérateurs,  érudits)  ;  plusieurs  de  ces 
lettres  compléteront  utilement  certains  passages  de  la  Notice. 


—  128  — 

Nescio  quae  sensus  tenuere  injecta  furoris 
Semina  sollicilos.  Noctis  mens  pressa  lenebris 
Plenaque  plaudentis  grato  rumore  theatri 
Cesserai  in  somnos.  Oculis  tune  magnus  Homerus 
Visus  adesse  mihi,  propiorque  adstare  jacenti, 
Elysio  qualem  sibi  fingit  Graecia  campo 
Heroum  Isetis  cantus  miscere  choreis 
Puraque  divinœ  decerpere  gaudia  vitse. 
Idem  fronlis  lionos ,  gravitate  incedit  eadem 
Arduus  ;  ipsi  alta  quondam  sub  nocte  natanles 
Ignibu'nimc  oculi  redivivis  acrius  ardent. 
Hoc  milii  subridens  valum  paler  inclutus  ore 
Melliflua  his  tandem  solvit  prsecordia  verbis. 

«  Jam  satis,  o  vates,  veteris  conamine  Livi 
Mseonium  sonuit  Romana  per  oppida  carmen  ; 
Roma  Sophocleis  per  te  satis  artibu'suevit. 
Ipsa  ^ibi  indigenum  poscit  jam  digna  poetam 
iEneadmn  proies.  Dudum  jacet  obruta  Veiens 
Terra ,  decem  annorum  sœvis  exercita  bellis , 
Victa  suique  dolo  tandem  concessit  Ulyssei. 
Quidquid  Volscus  habet  camporum  et  ferrea  Martis 
Progenies,  Samnitis  quod  grave  sentit  aralrum 
In  rigides  docile  ad  pugnam  curvarier  enses , 
Quod  Locri  tenuere  solum ,  quod  Parthenidarum 
Invasit  pubes  et  Graeco  nomine  gaudet 
Romani  fecere  suum.  Nec  finibus  arctis 
Itala  conclusos  tellus  tenet  :  ausa  per  altum 
Insolitis  fragilem  committere  tluctibu'cymbam 
Romulidùm  petiit  longinqua  pericula  virtus. 
Jam,  quse  tuta  fuit  quondam  maris  aggere  vaste 
Insula  victori  completur  milite  portus. 
Surrexere  urbi  extremis  e  gentibus  hostes  ; 
Puppibu'Carthago  innumcris  pontum,  irrita  volvens 
Consilia,  inlravit:  ponlo  quoque  bellipotentes 
Biliu'Romanos  vult  esse.  En  ipsa  lumultu 
Africa  terra  tonat,  novaque  in  Carthagine  Troja  est. 
Vix  tandem  capienda ,  novum  ni  ferret  Acliillem 
Scipiadum  fecunda  domus  !  Sed  talia  vate 


—  129  — 

Facta  carere  suo  atque  iimbris  obducier  aevi 
Fata  vêtant,  et  quœ  nos  immortale  superne 
Diva  régit,  sidens  Parnassi  in  rupibus  altis. 

«  Eia ,  âge ,  divino  quem  numine  Calliopœa 
Sumere  corda  jubet  Trojani  celebrantis  Ilomeri  ; 
Tempus  adest,  Enni  ;  c;elestibus  annue  volis; 
Ecce  tuam  mea  vena  subit  divinilu'  nientcni, 
Carmina  ut  Iliacis  pangas  a'qualia  fatis.  » 


Concours  pour  l'agrégation  des  facultés,  1840. 

V.  la  Notice,  p.  33. 

Examiner  quelle  autorité  on  doit  accorder  dans  le  jugement  des  faits 
et  des  caractères  au  témoignage  des  Oraisons  funèbres  de  Bossuet. 

Bossuet  écrit  quelque  part  à  un  ami  que  la  plus  grande 
preuve  de  déférence  qu"on  pût  lui  demander,  c'était  une 
oraison  funèbre.  Il  avait  donc  une  conscience  bien  vive  des 
difficultés  d'un  pareil  genre  de  composition  et  des  sacrifices 
qu'il  impose  parfois  à  la  sévérité  du  saint  ministère.  L'anta- 
goniste de  Claude  et  de  Paul  Ferri,  l'orateur  des  assemblées 
du  clergé,  le  défenseur  de  toutes  les  vérités  chrétiennes 
contre  toutes  les  hérésies,  même  les  plus  innocentes  ;  le  per- 
sécuteur de  ce  Fénelon  qu'il  aima  longtemps  et  qu'il  estima 
toujours,  le  censeur  de  tant  de  livres  où  l'erreur  fut  soup- 
çonnée avant  même  de  devenir  contagieuse,  l'évêque  auquel 
semble  n'avoir  manqué  aucun  genre  de  courage  et  qui  sut, 
un  jour,  attaquer  une  princesse  de  sang  royal  dans  l'abbesse 
irrégulière  d'un  cloître  soumis  à  sa  juridiction,  pouvait-il 
accepter  sans  scrupule  la  mission  de  raconter,  du  haut  d'une 
chaire  chrétienne,  la  vie  plus  brillante  que  pure  d'une  jeune 
princesse,  ou  les  scandaleux  égarements  d'une  intrigante 
sans  pudeur,  ou  la  sèche  histoire  d'un  administrateur  égoïste 
et  dur?  Non,  sans  doute;  cet  aveu  même  nous  l'apprend; 
mais  c'est  tout  ce  qu'il  nous  apprend,  et  rien  n'autorise  à  y 
voir  les  regrets  d'une  conscience  agitée. 

Issu  d'une  famille  sans  noblesse,  mais  promptement  élevé 
par  ses  talents  aux  premiers  rangs  de  l'Église  et  du  monde, 

9 


—  430  — 

Bossuel  fut  admis  de  bonne  heure  au  secret  de  plus  d'une 
intrigue,  et  l'expérience  des  affaires  seconda  la  précocité  de 
son  génie.  Dans  la  carrière  de  l'éloquence  sacrée,  les  fautes 
mêmes  de  ses  prédécesseurs  ne  manquèrent  pas  à  son  ins- 
truction. Ainsi  avait-il  pu  entendre  cet  éloge  funèbre  de 
Gaston  d'Orléans,  oncle  de  Louis  XIV,  où  le  panégyriste  ne 
dit  mot  de  ce  qu'il  fallait  dire,  et  dit  précisément  tout  ce  qu'il 
fallait  taire.  {Mémoires  de  la  Grande  Mademoiselle.)  Il  savait 
bien  aussi  que  l'oraison  funèbre  n'est  pas  toujours  appelée  à 
célébrer  les  modestes  vertus  d'un  supérieur  de  congrégation, 
et  que  si  elle  s'élève  avec  son  sujet,  elle  devient  plus  difficile 
et  plus  périlleuse  ;  car  elle  trouve  alors  à  la  cour  et  dans  le 
public  deux  tribunaux  également  difficiles  à  satisfaire.  Ajoutez 
qu'entre  les  héros  du  siècle,  bien  peu  avaient  traversé,  purs 
de  crimes  ou  d'erreur,  les  désordres  d'une  minorité  orageuse 
qui  avait  confondu  tous  les  droits  et  tous  les  devoirs.  Ajoutez 
enfin,  durant  les  vingt  premières  années  du  nouveau  règne, 
ce  singulier  mélange  de  gloire  et  de  fastueux  scandales,  où  la 
rehgion,  toujours  honorée,  restait  trop  souvent  impuissante. 
Voilà  ce  que  Bossuet  connut,  et  de  bien  près  sans  doute,  et 
cependant,  précepteur  du  Dauphin,  ou  évéque  résident  de 
Meaux.  il  n'éluda  jamais  le  devoir  de  prêter  sa  voix  aux 
grands  deuils  de  la  monarchie.  S'il  ne  put  réformer  cette  bril- 
lante corruption,  il  ne  craignit  pas  de  la  peindre  au  pied  des 
autels  et  il  espéra  quelquefois  de  la  faire  rougir.  Jamais  peut- 
être  pareille  épreuve  ne  fut  imposée  à  un  orateur  chrétien  : 
mais  aussi  jamais  orateur  chrétien  n'en  fut  plus  digne.  Sa 
force  croit  avec  les  difficultés  ;  il  ne  les  accepte  pas  seule- 
ment, il  les  domine.  Rien  dans  ses  sujets  qui  l'arrête,  ni  les 
souvenirs  de  Mazarin  odieux  à  toute  la  cour,  ni  la  rébellion 
d'un  prince  du  sang,  en  présence  de  ceux  dont  elle  compro- 
mit l'autorité,  ni  les  souvenirs  plus  scabreux  encore  de  la 
mission  d'Henriette  d'Angleterre,  ni  les  honteux  désordres  de 
la  princesse  Palatine,  ni  la  monotone  simplicité  des  vertus 
d'une  reine  qui  occupa  vingt  ans  le  trône  sans  le  remplir 
[Saint-Simon)  ;  ni  même  (car  il  faut  bien  compter  aussi  parmi 
les  oraisons  funèbres  le  sermon  pour  les  vœux  de  M"*  de  La 
Vallière)  l'étrange  nécessité  d'humilier  une  pénitente  si  près 


-  131  — 

du  roi  qui  l'oubliait,  en  présence  d'une  reine  qu'elle  avait 
outragée.  Son  grand  secret,  au  milieu  de  tant  d'écueils,  pour 
allier  une  noble  franchise  à  de  justes  ménagements,  c'est  la 
religion,  c'est  la  Providence  qui  rattaclie  à  ces  tètes  illustres 
le  sort  des  nations  entières,  et  pour  dérouler  ces  ressorts, 
Bossuet  a  toutes  les  ressources  d'un  art  plus  qu'humain.  Il  a 
l'ardeur  du  Grand  Condé  avec  la  charité  de  Vincent  de  Paul  : 
sur  les  champs  de  bataille,  dans  un  hôpital,  sous  les  réduits 
du  pauvre  malade,  au  miheu  des  conférences  de  nos  ambas- 
sadeurs comme  auprès  de  l'échafaud  de  Charles  T""  ou  du 
trône  de  Cromwel,  c'est  la  même  grâce  dans  les  petites 
choses,  la  même  noblesse  dans  les  grandes,  dans  toutes, 
osons  le  dire,  la  même  vérité  ;  non  peut-être  cette  vérité  de 
la  biographie,  qui  doit  tout  raconter,  tout  juger,  si  elle  peut, 
mais  celle  de  l'éloquence  religieuse  qui  prend  du  bien  et  du 
mal  dans  la  vie  de  chacun  ce  qu'il  en  faut  pour  mettre  au 
grand  jour  les  lois  de  la  justice  divine,  qui  choisit  sans  doute, 
mais  qui  résume  en  le  voilant  ce  qu'elle  ne  peut  dire,  et  qui 
croit  sa  tâche  remplie,  quand  elle  a  vivement  frappé  les  ima- 
ginations et  remué  les  cœurs. 

Maintenant,  viendrons-nous,  avec  les  Ana,  les  lettres  et  les 
mémoires  du  temps,  contrôler  les  faits  et  les  caractères  re- 
tracés dans  les  oraisons  funèbres  ?  Demanderons-nous  si  la 
révolution  d'Angleterre  eut  pour  unique  objet,  dans  les  des- 
seins de  Dieu,  la  conversion  d'une  fiUe  de  Charles  Y%  si  la 
piété  de  cette  princesse  était  vive  et  sincère  autant  que  son 
esprit  était  aimable,  et  si  en  appelant  Xahhé  Bossuet  auprès 
d'elle,  on  voulut  seulement  lui  donner  un  confesseur  qui  eût 
bon  air  à  mettre  dans  la  gazette?  {Mém.  de  Mademoiselle.) 
Irons-nous  chercher  dans  les  mémoires  d'une  femme  célèbre 
un  plus  exact  détail  de  celte  terrible  scène  ?  Avec  les  naïves 
révélations  de  M""  de  Montpensier,  écrirons-nous  quelques 
noms  propres  sous  les  graves  allusions  que  l'orateur  a  su 
faire  aux  dégoûtantes  intrigues  de  la  princesse  Palatine? 
Essaierons-nous  de  comparer  le  Condé  de  Bossuet  à  celui  du 
cardinal  de  Retz  ou  de  La  Rochefoucauld,  la  magnifique 
description  du  mariage  du  roi  avec  les  venimeuses  médi- 
sances de  Gui  Patin  ?  Enfin,  emprunterons-nous  au  duc  de 


—  132  — 

Saint-Simon  d'obscures  et  douteuses  révélations  sur  les 
amours  secrètes  d'une  reine  à  qui  son  époux  a  rendu  au  jour 
de  sa  mort  un  tardif,  mais  touchant  témoignage  d'estime  et 
de  respect  ?  Travail  curieux,  sans  doute,  et  que  la  diligence 
des  éditeurs  de  Bossuol  n'a  pas  encore  épuisé,  mais  qui  im- 
porte peu  à  l'appréciation  de  ses  chefs-d'œuvre. 

L'oraison  funèbre,  en  effet,  l'oraison  funèbre  chrétienne, 
comme  Bossuet  la  comprend  et  comme  il  l'avait  presque  ap- 
prise à  quelques-uns  de  ses  pâles  imitateurs,  n'admet  pas  les 
timides  procédés  de  la  méthode  historique.  Sa  critique,  si  je 
puis  dire  ainsi,  est  plus  haute  :  elle  ne  dédaigne  point  les  réa- 
htés  de  ce  monde,  mais  elle  s'élève  au-dessus,  et  tout  son 
art  semble  être  de  les  tourner  à  l'effroi  du  méchant,  à  la  con- 
solation du  juste,  à  la  gloire  de  la  religion.  C'est  par  là  qu'elle 
se  distingue  de  ces  monuments  de  l'éloquence  païenne,  où 
l'orateur,  privé  de  grandes  inspirations,  tourne  sans  cesse 
dans  les  lieux  communs  et  dans  les  subtilités  d'un  étroit  pa- 
triotisme ;  c'est  par  là  surtout  qu'elle  se  rattache  à  l'esprit 
général  du  grand  siècle  où  Louis  XIV  et  l'évéque  de  Meaux 
représentèrent  si  longtemps  et  si  bien  la  majestueuse  unité 
de  l'État  et  de  l'Église. 

L'histoire  a  d'autres  lois,  d'autres  conditions,  qu'il  ne  faut 
pas  imposer  à  l'oraison  funèbre.  Un  homme  qui  fut  éloquent 
par  la  science  et  pour  elle,  Georges  Cuvier,  l'a  souvent  ré- 
pété :  c'est  une  noble  idée  que  celle  qui  nous  réunit  sur  le 
bord  d'une  tombe  pour  y  recueillir  en  silence  les  enseigne- 
ments d'une  vie  illustrée  par  de  grands  malheurs,  d'immor- 
telles découvertes,  par  de  grandes  vertus  ou  même  par  de 
grandes  fautes.  Ces  enseignements,  il  appartient  à  la  religion 
de  les  ennoblir  et  d'y  attacher  de  sublimes  espérances.  Plus 
tard  viendra  l'histoire  qui  parlera  froidement  à  notre  raison. 
L'éloge  académique  nous  fait  aimer  la  science  et  les  douces 
récompenses  qu'elle  porte  avec  elle;  l'oraison  funèbre  nous 
rallie  aux  vérités  du  Ciel  par  le  spectacle  du  néant  d'ici-bas. 
L'un  et  l'autre  agrandissent  les  tableaux,  épurent  les  portraits 
et  les  caractères  :  ce  n'est  pas  là  mentir  à  la  vérité.  Le  Tacite 
qui  écrira  un  jour  l'histoire  du  siècle  de  Louis  XIV  ne  cher- 
chera pas  dans  les  Oraisons  funèbres  de  Bossuet   tous  les 


—  133  — 

traits  des  illustres  personnages  que  l'évéque  de  Meaux  a  si 
noblement  pleures  ;  mais  il  n'y  trouvera  pas  d'erreurs  volon- 
taires, de  honteuses  falsifications.  Après  avoir  recueilli,  com- 
paré toutes  les  dépositions  de  la  médisance,  comme  tous  les 
arrêts  de  la  justice  et  tous  les  aveux  de  la  bonne  foi  contem- 
poraine, il  aimera  revenir  à  la  contemplation  de  ces  sublimes 
pages,  et  il  trouvera  que  le  génie,  qui  plane  sur  les  faits  pour 
en  mieux  saisir  le  sens  et  la  profondeur,  a  bien  aussi  sa 
bonne  foi,  son  exactitude  et  sa  justice. 


II 

LETTRES  DIVERSES 


1°  Lettre  de  Lamé,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  au 
sujet  de  l'aérostat-poisson,  imaginé  par  Gaston-Maximilien 
Egger,  père  de  E.  Egger.  —  V.  la  Notice,  p.  8. 

En  janvier  1860,  M.  Egger,  ayant  lu  dans  un  numéro  du  journal  Les 
Débats  la  description  d'un  ballon  inventé  par  un  officier  du  génie, 
nommé  Vert,  qui  l'avait  baptisé  du  nom  de  Poisson-Volant,  écrivit  en 
marge  du  journal  :  «  Cette  idée  d'un  aérostat-poisson  est  celle  même 
qu'avait  eue  mon  père,  et  dont  témoignent  les  dessins  que  j'ai  conservés. 
E.  Egger.  »  Il  soumit  ces  dessins  à  son  confrère,  M.  Lamé,  membre  de 
l'Académie  des  Sciences,  qui  demeurait  dans  la  même  maison  que  lui, 
rue  Madame.  M.  Lamé  répondit  par  la  lettre  suivante  : 

8  février  1860. 

Cher  et  aimable  voisin. 

En  plaçant  les  dessins  dans  un  autre  ordre,  l'analogie  et, 
conséquemment,  la  priorité,  sont  encore  plus  évidentes.  Mais 
l'auteur  de  ces  dessins  a-t-il  fait  quelques  expériences  en 
petit,  pour  vérifier  l'idée-mère  ?  C'est  la  réussite  de  cette  idée 
qu'il  importe  surtout  de  constater. 


—  134  — 

Décidément  la  fièvre  aérostatique  apparaît  périodiquement 
dans  ce  monde  tous  les  trente-cinq  à  quarante  ans  :  première 
période,  Mongolfier  et  le  ballon  de  Jemmapes;  deuxième 
période,  le  vénérable  inventeur  que  vous  me  signalez  et  plu- 
sieurs ingénieurs  que  j'ai  connus  vers  1825;  troisième  période, 
M.  Vert  et  d'autres  officiers  du  génie  que  le  même  sujet  em- 
pêche de  dormir. 

La  découverte  de  la  navigation  aérienne  sortira-l-elle  de 
là?  C'est  ce  qu'on  ne  saurait  prévoir.  On  peut,  toutefois,  affir- 
mer que  le  grand  problème  sérail  résolu  si  l'on  parvenait 
à  obtenir  un  moteur  de  la  force  d'un  cheval,  et  qui  ne  pèserait 
qu'un  petit  nombre  de  kilogrammes.  Aussi  travaille-t-on  dans 
ce  sens. 

M.  le  baron  de  Séguier,  membre  libre  de  l'Académie  des 

sciences,  est  très  au  courant  de  tous  les  essais  plus  ou  moins 

fructueux  qui  ont  été  faits  pour  diriger  les  ballons.  Si  vous  le 

connaissez,  montrez-lui  ces  dessins. 

Lamé. 


2°  "Correspondance  avec  M.  Reinhold  Dezeimeris,  de  Bor- 
deaux, correspondant  de  l'Institut,  au  sujet  d'un  passage 
des  Géorrjlques.  —  V.  la  Notice,  p.  23. 

Lettre  de  M.  Egger. 

Paris,  13  septembre  1884. 

Cher  correspondant  et  ami. 

En  rehsant,  il  y  a  quelques  jours,  le  IV  livre  des  Géorgi- 
ques,  j'ai  trouvé  ou  je  crois  avoir  trouvé  un  sens  nouveau 
pour  les  deux  mots  :  vere  suo  (v.  22)  qui  ont  tant  embarrassé 
les  commentateurs.  Vous  trouverez  ci-incluses  les  preuves  à 
l'appui  de  ma  petite  découverte  que  je  vous  soumets,  après 
l'avoir  fait  approuver  par  quelques  philologues  de  mon  voisi- 
nage   

E.  Egger. 

P.  S.  —  Vous  devinez  quel  est  mon  sens  nouveau  :  l'âge 
de  juste  maturité  pour  voler  à  travers  champs. 


—  i35  — 

Suivait  une  note  ainsi  conçue  : 

Varron  {De  re  rustica,  III,  16,  11),  parlant  de  deux  apicul- 
teurs romains,  dit  :  «  Tura  eos  et  velle  expectare,  ut 

suo  potius  tempore  mercatorem  admitterent,  quam  celerius 
alieno,  etc.  » 

CicÉRON  [De  lege  agraria,U,  2):  «   Petere  consulatum 

anno  suo.  Et...  me  esse  unum  ex  omnibus  novis  hominibus 
meminisse  possimus,  qui  consulatum  petierim,  cum  primum 
licitum  sit.  » 

Q.   ('icÉRON  {De  jwtitione  consulatus,  VI)  :    «  Nedum  ii 

quibus  saluli  fuisti,  quos  tu  habes  plurimos,  non  intelligant 
si  hoc  tuo  tempore  tibi  non  satisfecerint,  etc.  » 

Virgile  {Georcj.  IV,  190)  : 

Post  ubi  jam  thalamis  se  composuere,  siletur 
In  noctem,  fessosque  sopor  siius  occupât  artus. 

Servius  explique  le  vere  suo  du  v.  22,  par  :  vei^e  grato, 
aptissimo? 


Réponse  de  M.  R.  Dezeizneris. 

Loupiac,  par  Cadillac  (Gironde),  le  20  septembre  18&4. 

Cher  et  illustre  maître, 

Je  vous  remercie  de  tout  mon  cœur  de  ce  bon  souvenir  que 
vous  daignez  m'envoyer  et  qui,  pour  m'être  doux,  n'avait  pas 
besoin  de  tenir  à  Virgile. 

Oui,  certes,  vous  avez  raison  de  croire  que  le  vers  21  du 
F""  livre  des  Géorgiques  a  été  mal  expliqué  par  Servius,  et  que 
les  corrections  arbitraires  qu'on  a  voulu  y  introduire  sont  à 
repousser. 

D'un  autre  côté,  votre  relevé  d'exemples  sur  l'un  des  em- 
plois du  mot  suus  est  fort  intéressant,  et  montre  combien  les 
mêmes  instincts  de  race  nous  conduiseni  à  des  expressions 


—  136  — 

similaires,  puisque  dans  notre  propre  langue  nous  avons  des 
analogues  passant  pour  des  gaUicismes. 

Toutefois,  je  ne  pense  pas  que  ce  sens  de  suus  soit  appli- 
cable dans  le  passage  cité  des  Géorgiqiies,  et  je  vais  vous  dire 
mes  raisons. 

D'après  votre  lettre,  je  crois  que  vous  seriez  porté  à  croire 
que,  dans  vere  suo,  le  mot  vere,  employé  au  figuré,  serait  un 
qualificatif  de  Tabeille,  et  s'appliquerait  à  son  âge  propre,  à 
son  état  de  jeunesse  adulte. 

Mais,  plus  j'examine  le  passage  (Georg.,  IV,  18-24),  et  plus 
je  vois  la  nécessité  de  conserver  la  mention  du  jjrintemps 
proprement  dit,  de  celui  de  la  nature.  Reste  à  expliquer  le 
suus  qui  a  otïusqué  les  éditeurs  et  leur  a  fait  chercher  des 
variantes  arbitraires.  —  A  mon  sens,  ce  qui  a  été  la  cause  de 
la  difficulté  est  l'oubli  de  ce  fait  que  la  répartition  des  saisons 
chez  les  Romains  ne  concordait  pas  avec  la  nôtre.  Cette 
notion  utile  avait  cependant  été  rappelée  par  J.-H.  Voss,  dans 
son  excellent  commentaire  allemand.  Notre  printemps  officiel 
commence  à  la  fin  de  mars,  et,  ce  moment  même  étant  celui 
de  la  sortie  ordinaire  des  abeilles,  on  s'est  demandé  pourquoi 
Virgile  avait  appelé  printemps  des  abeilles,  verc  suo,  ce  qui, 
en  somme,  est  le  printemps  de  tout  le  monde.  Mais  les 
Romains  faisaient  commencer  cette  saison,  non  pas  au 
20  mars,  mais  au  9  février,  en  sorte  que  cette  concordance  de 
l'essaimage  avec  l'ouverture  du  renouveau  n'existait  pas  pour 
eux.  A  l'entrée  du  printemps  des  Romains,  il  faisait  froid. 
Virgile  lui-même  l'a  dit,  en  commençant  son  poème  (I,  43)  : 

Vere  novo,  gelidus  canis  cura  montibus  humor 
Liquitur. 

et  Ovide  l'a  dit  plus  expressément  encore  (Fast.  II,  149)  : 

Quintus  ab  tequorcis  nitidum  jubar  extulit  undis 

Lucifer,  et  primi  tempora  veris  erunt. 
Ne  fallere  tamen,  restant  tibi  frigora,  restant, 

Magnaque  discedens  signa  reiiquit  biems. 

Ce  n'est  évidemment  pas  en  cette  période  du  vere  novo  que 
les  abeilles  songeraient  à  sortir,  et,  si  elles  le  faisaient,  elles 


—  137  — 

n'auraient  pas  alors,  connue  le  constate  le  texte  contesté 
(I,  23).  à  se  protéger  contre  la  chaleur,  decedere...  calori. 
Une  telle  condition  ne  se  présente  que  vers  la  fin  de  mars  ou 
dans  le  mois  d'avril.  Cette  partie  spéciale  du  printemps,  c'est 
«  le  printemps  des  mouches  à  miel  »,  vere  suo.  C'est  parce 
qu'il  fait  déjà  chaud  alors  qu'elles  ont  besoin  de  s'abriter 
contre  les  coups  de  soleil,...  calori:  mais  comme  on  est  en- 
core en  un  temps  où  le  feuillage  est  peu  développé,  il  faut, 
près  de  leur  ruche  et  pour  leur  fournir  l'ombrage  et  l'abri, 
ohumbret,  un  arbre  à  feuilles  persistanles,  hospitiis  fronden- 
tibus,  et  Virgile  propose  pour  cela  l'olivier  sauvage,  oleaster, 
ou  bien  le  palmier,  palrna. 

Vous  devinez,  après  tout  ceci,  pourquoi  j'aurais  peine  à 
voir  retirer  de  ce  passage  la  mention  du  printemps,  en  tant 
que  saison  de  Tannée,  puisque  (si  j'ai  bien  compris  le  poète) 
tout  repose  sur  la  notion  des  faits  matériels  relatifs  à  une 
partie  spéciale  de  cette  saison.  A  propos  de  vere  novo 
(Georg.  I,  43),  Servius  dit  :  «  Anni  quatuor  sunt  tempera, 
divisa  in  ternos  menses,  qui  ipsorum  temporum  talem  faciunt 
discretionem,  ut,  primo  mense  veris,  novum  dicatur  ver; 
secundo,  adullum;  tertio,  prœceps.  Sic  enim  Sallustius  dicit 
ubique  :  nova  œstas;  —  adulta,  —  praeceps,  etc.  »  Il  me 
semble  qu'en  disant  vere  suo,  Virgile  n'a  pas  voulu  faire  autre 
chose  que  désigner  par  un  des  faits  rustiques  les  plus  connus 
cette  troisième  partie  du  printemps,  ver  prseceps. 

Je  ne  m'excuse  pas  de  ne  point  appliquer  ici  votre  ingé- 
nieuse et  utile  observation.  Je  sais  que  ce  que  vous  recher- 
chez avant  tout,  c'est  la  vérité;  et  ma  qualité  de  paysan 
(presque  du  Danube)  n'a  d'autre  compensation  que  de  m'a- 
voir  fait  remarquer  bien  des  choses  de  la  nature  qui  peuvent 
parfois  servir  à  faire  trouver  cette  vérité  dans  les  Géorgiques. 
Je  ne  prétends  pas  l'avoir  rencontrée  cette  fois;  mais  je  serais 
assuré  de  l'avoir  fait,  si  mon  explication  avait  votre  assenti- 
ment. Je  serais  bien  heureux  d'apprendre  qu'il  en  fût  ainsi. 

Recevez,  cher  et  illustre  maitre,  l'expression  de  mes  senti- 
ments les  plus  affectueusement  respectueux. 

R.  Dezeimeris. 


—  138 


NOTE  COMPLEMENTAIRE. 

Un  homme  qui  fut  l'héroïque  ami  de  Roland  et  de  M"*^  Ro- 
land, Bosc,  observateur  passionné  et  savant  de  la  nature,  a 
dit,  dans  un  article  ^uv\q^  Saisons  {Dictionnaire  d'agriculture 
de  i8-23,  t.  XIII,  p.  378)  : 

«  Les  astronomes  divisent  l'année  en  quatre  saisons  de 
trois  mois  chacune  :  le  printemps  qui  commence  au  20  mars  ; 
l'été  qui,  etc..  Mais  pour  l'agriculture,  les  saisons  commen- 
cent à  d'autres  époques...  A  leur  égard,  le  printemps,  par 
exemple,  commence  lorsque  la  végétation  commence  à  se 
développer...  Dans  cet  ouvrage,  c'est  toujours  le  piHntemps 
des  agriculteurs...  que  j'indique,  lorsque  je  parle  du  prin- 
temps en  général,  etc.  » 

Ainsi  Bosc  a  eu,  comme  Virgile,  le  dessein  de  spécifier  cer- 
taines conditions  spéciales  de  la  division  des  saisons.  Son 
«  printemps  des  agriculteurs  »  (qui  peuvent  dire  ainsi  ver 
nostrum)  comprend,  comme  celui  des  Romains,  toute  la  pé- 
riode qui  commence  avec  les  premiers  indices  de  végétation, 
et,  comme  cela  ne  peut  correspondre  avec  l'émigration  des 
abeilles,  il  faut  que  celles-ci  aient  leur  printemps  particulier 
dans  le  printemps  général,  ver  suum. 


Nouvelle  lettre  de  M.  Eggor. 

Château  de  Saint-Hilaire,  par  Soubize  (Charente-Inférieure), 
25  septembre  1884. 

Mon  cher  ami, 

Il  fait  bon  d'écrire  à  un  correspondant  si  bien  préparé  pour 
répondre  en  connaisseur,  et.  quant  à  moi,  je  réplique  aujour- 
d'hui avec  d'autant  plus  de  plaisir  que  je  crois  être,  d'avance, 
à  peu  près  d'accord  avec  vous. 

Ma  proposition  n'était  peut-être  pas  expliquée  en  termes 
assez  clairs.  .le  ne  prétends  imllcmciil  ciilevei-  au  mot  vere 
son  sens  propre  ;  mais  en  le  rapprocliant  des  mots  circonvoi- 


—  139  — 

sins  :  Primai  novi  reges,  et  juventus,  je  demandais  que  l'on 
entendît  siio,  non  pas  seulement  dans  le  sens  vague  de  grato, 
mais  dans  celui  de  la  maturité  des  jeunes  essaims  pour  sortir 
de  la  ruche  et  vaquer  au  travail  de  leur  industrie.  De  même 
qu'il  y  avait  un  âge  de  maturité  légale  pour  les  magistra- 
tures, à  Rome,  de  même  Virgile  marque,  pour  \2i.  juventus  des 
abeilles,  le  moment  de  l'année  où  leurs  novi  reges  peuvent 
les  conduire  hors  de  la  ruche,  et  quelles  précautions  encore 
cette  jeunesse  exige  pour  le  succès  de  sa  première  cam- 
pagne. 

Ne  sommes-nous  pas  bien  près  de  nous  accorder  ?  Cela  ne 
m'empêche  pas  de  vous  dire  :  Merci,  pour  les  précieux  rap- 
prochements que  contient  votre  note.  Je  la  rangerai  en  bon 
heu,  dans  quelque  cellule  de  ma  ruche  philologique. 

Mon  fils  Victor  est  retenu  à  Nancy,  pendant  ces  vacances, 
par  les  heureux  soins  d'une  grossesse  de  sa  femme.  Son  frère 
Max  vient  d'obtenir  en  Sorbonne  un  second  titre  d'agrégé,  et 
nous  sommes,  justement  à  cette  heure,  en  quête  pour  lui 
d'une  fonction  parisienne,  fût-ce  la  plus  modeste,  qui  lui  per- 
mette de  ne  pas  s'éloigner  trop  du  foyer  domestique,  et  de 
mon  cabinet  toujours  studieux. 

Ces  renseignements  et  ces  souvenirs  vous  sont  écrits  par  la 
main  de  mon  hôte  et  ami,  le  marquis  de  Saint-Hilaire,  qui, 
redevenu  possesseur  du  domaine  patrimonial,  en  Saintonge, 
voudrait  bien  y  avoir  apporté  votre  expérience  en  agri- 
culture. 

A  vous  de  cœur,  mon  cher  Servius  Honoratus. 

E.  Egger. 


30  Lettres  de  'Wladimir  Brunet  de  Presle,  membre  de 
l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  —  V.  la  Notice, 
p.  26. 

18  avril  1838. 

Mon  cher  ami, 

Je  ne  vois  pas  dans  le  recueil  de  Ross  l'inscription  que  vous 
recherchez.  Mais,  de  peur  d'inadvertance  de  ma  part,  je 
vais  remettre  le  livre  à  Mademoiselle  votre  sœur,  si  cela  ne  la 


—  140  — 

charge  pas  trop.  Gardez  encore  les  volumes  de  Bœckh  dont 
vous  tirez  un  si  bon  profit.  Ces  colosses  d'érudition  font  sur 
moi  l'effet  des  grands  monuments  de  l'Egypte  sur  les  pauvres 
fellah  qui  habitent  à  leurs  pieds.  Ils  ne  comprennent  pas  que 
ce  soient  des  êtres  de  leur  espèce  qui  aient  pu  les  élever.  Mais 
vous,  vous  ferez  comme  nos  ingénieurs  qui  ont  su  trans- 
porter dans  notre  pays  le  plus  précieux  de  ces  chefs-d'œuvre. 
Pour  moi,  je  m'occupe  de  chansons,  et  aussi  de  faire  entrer 
les  noms  de  quelques-uns  de  nos  contemporains  grecs  dans 
l'encyclopédie.  Bientôt  il  me  faudra  partir  pour  Brest  d'où  je 
reviendrai  peut-être  avec  une  fièvre  de  travail,  après  avoir  été 
privé  deux  mois  de  tout  commerce  littéraire.  S'il  en  est  ainsi, 
j'en  profiterai  pour  me  mettre  tout  de  bon  à  fouiller  le  sol 
égyptien.  Mais  je  crains  plutôt  d'achever  là-bas  d'oublier  grec 
et  latin,  à  moins  que  vous  ne  soyez  assez  bon  pour  m'y 
adresser  quelquefois  de  ces  lettres  cicéroniennes  dont  le  fond 
et  la  forme  sont  faits  pour  ranimer  le  goût  des  études,  même 
en  Bretagne. 

Tout  à  vous, 

Wladimir. 


Mardi  24  avril  1838. 
Mon  cher  ami, 

.Je  m'approchais  de  vous  tout  à  l'heure  uniquement  pour 
vous  remercier  de  m'avoir  fait  assister  à  une  séance  si  inté- 
ressante pour  tous  les  auditeurs  et  dont  vos  amis  ont  joui 
doublement.  Vous  m'avez  demandé  si  j'avais  quelque  objec- 
tion à  vous  faire.  Je  me  serais  gardé  de  vous  les  présenter 
devant  l'assemblée  ;  car  si  quelque  chose  m'en  a  suggéré, 
c'est  le  succès  même  que  vous  avez  obtenu.  Cette  masse  de 
faits  curieux  habilement  enchaînés,  et  exposés  avec  cette 
vivacité  de  débit  qui  peut  à  peine  suffire  à  l'étendue  de  votre 
érudition,  était  bien  faite  pour  faire  comprendre  tout  l'intérêt 
de  l'exégèse  et  de  la  critique.  Aussi  chacun  a-t-il  abondé  dans 
votre  sens,  et  même  essayé  d'étendre,  s'il  était  possible,  le  cercle 
que  vous  veniez  de  tracer.  Parmi  les  observations  qui  se  sont 
produites,  une  m'a  paru  mériter  surtout  considération.  Les 


—  Ul  — 

préceptes  moraux,  qui,  réunis  en  corps  de  doctrine,  seraient 
rarement  écoutés,  peuvent  s'insinuer  sous  l'autorité  des  au- 
teurs anciens.  Cette  idée  a  paru  favorablement  accueillie 
comme  l'introduction  de  l'histoire  des  sciences,  de  la  critique 
et  de  l'exégèse  dans  le  cours  des  études.  Qui  pourrait  con- 
tester, en  effet,  surtout  après  vous  avoir  entendu,  l'intérêt 
d'observations  de  ce  genre  semées  avec  discernement  au 
milieu  de  la  tâche  aride  des  pauvres  écoliers.  Ma  seule  objec- 
tion, ma  seule  crainte  est  que  l'intérêt  de  ces  questions  ne 
fasse  négliger  les  études  préhminaires  indispensables.  Peut- 
être  l'abus  est-il  moins  à  craindre  que  je  ne  me  le  figure.  Car 
il  suppose  dans  le  professeur  une  variété  d'instruction  peu 
commune.  Et  Ion  ne  trouvera  pas  beaucoup  de  professeurs, 
comme  MM.  Hase  et  Boissonade,  dont  les  commentaires  font 
oublier  le  texte.  Vous,  mon  cher  ami,  vous  êtes  venu  à  leurs 
leçons,  après  des  études  arides,  mais  fortes,  et  vous  avez 
regretté  de  n'avoir  pas  été  initié  plus  tôt  aux  aménités  de 
l'étude,  et  vous  voulez  en  faire  jouir  vos  successeurs.  Pour 
moi,  j'ai  suivi  leurs  cours  avant  seize  ans.  Je  suis  un  écolier 
gâté.  Je  n'étais  alors  pas  assez  instruit  et  pas  assez  raison- 
nable, et  j'ai  fait  comme  ces  enfants  gourmands  qui  ne  man- 
gent que  l'assaisonnement  des  mets  qu'on  leur  sert.  Je  me 
suis  attaché  aux  questions  de  critique  historique,  géogra- 
phique ou  littéraire  sur  des  auteurs  dont  je  n'aurais  pas  tou- 
jours su  faire  l'analyse  grammaticale.  Aujourd'hui,  je  sens 
trop  souvent  que  l'édifice  pèche  par  la  base,  et  je  n'ai  pas  le 
courage  de  reprendre  en  sous-œuvre  mon  éducation.  Eh  bien! 
je  crains  qu'en  voulant  perfectionner  l'éducation  des  collèges, 
on  ne  s'expose  à  un  pareil  danger.  Songez  qu'une  question 
géographique  ou  de  chronologie,  amenée  incidemment,  exige, 
pour  être  comprise,  des  développements  qui  peuvent  absorber 
une  séance,  et  qu'il  n'est  pas  de  page  des  auteurs  anciens  qui 
ne  présente  matière  à  de  semblables  excursus.  Restera-t-il 
assez  de  temps  pour  faire  marcher  l'exphcation  verbale,  qui 
n'offrirait  en  comparaison  que  peu  d'intérêt  aux  élèves  et  au 
professeur?  De  pareils  développements  me  semblent  avoir 
leur  place  marquée  dans  l'enseignement  supérieur  de  l'Uni- 
versité. Un  professeur  de  la  Faculté  des  lettres,  qui  les  négli- 


—  142  - 

gérait,  changerait  la  chaire  en  une  succursale,  assez  inutile, 
de  celles  du  collège,  tandis  quelle  doit  offrir  un  complcnient 
immédiat  à  l'enseignement  qu'on  y  reçoit.  Malheureusement, 
les  cours  de  la  Sorbonne  ne  sont  plus  guère  suivis  que  par 
des  auditeurs  bénévoles,  on  pourrait  presque  dire  par  les 
oisifs  de  la  science. 

Pour  conclure,  car  il  est  près  de  minuit,  je  crois  qu'il  fau- 
drait resserrer  les  liens  qui  unissent  les  cours  de  la  Faculté 
des  lettres  à  l'enseignement  des  collèges,  et  tenir  la  mam  à  ce 
que  la  critique  et  l'exégèse  ne  se  perdent  pas  dans  la  première 
avant  d'examiner  s'il  est  possible,  et  s'il  ne  serait  pas  un  peu 
dangereux,  de  les  introduire  dans  la  seconde.  En  un  mot,  si 
cela  dépendait  de  moi,  vous  n'introduiriez  pas  l'exégèse  au 
collège,  mais  vous  la  développeriez  en  Sorbonne. 

Votre  ami, 

Wladimir. 

P.-S.  —  J'ai  été  au  moment  de  prendre  la  parole  sur  la 
question  du  Bnêv?,  ayant  suivi  avec  attention  des  troupeaux  de 
moutons  pour  étudier  leur  prononciation. 


40  Lettre  de  Villemain  pour  recommander  le  projet  de  l'ou- 
vrage que  M.  Egger  publia  en  1843,  sous  le  titre  de  Latlnl 
sermonis  cetustioris  rellquiœ  selectœ.  —  V.  la  Notice,  p.  35. 

Je  n'ai  pas  encore,  Monsieur,  répondu  à  l'envoi  fort  savant 
et  fort  curieux  qui  m'était  obligeamment  adressé  de  votre 
part  (1).  Mais  je  vous  prie  de  croire  que  j'en  ai  senti  tout  le 
prix  :  non  seulement  vous  êtes  un  habile  éditeur  ;  mais  ces 
études  si  approfondies  que  vous  faites  sur  la  langue  latine 
vous  mettront  à  portée  de  rendre  de  plus  en  plus  instructif 
et  piquant  le  travail  dont  nous  avons  parlé,  et  que  je  recom- 
mande toujours  à  votre  zèle  de  philologue  et  d'homme  de 
goût.  Avec  votre  érudition  et  votre  esprit,  vous  ne  ferez  pas 

(1)  La  lettre  n'étant  pas  datée,  il  est  difficile  de  deviner  avec  certitude  à 
quel  ouvrage  Villemain  fait  allusion.  La  suite  de  la  lettre  autorise  à  penser 
qu'il  s'agit  de  l'édition  de  Varron  (1837)  ou  de  celle  des  fragments  de  Verrius 
Flaccus  avec  le  fragment  de  J.  Pompeius  Festus  (1838). 


—  143  — 

seulement  une  compilation,  mais  un  livre  qui  manque  à  nos 
études  et  à  l'histoire  de  la  littérature  latine.  J'espère,  Mon- 
sieur, que  votre  santé  vous  permet  de  mener  de  front  cela  et 
d'autres  choses,  et  je  serai  toujours  bien  charmé  d'en  causer 
avec  vous.  Vous  me  trouveriez  presque  tous  les  soirs. 

Recevez,  Monsieur,  la  nouvelle  assurance  de  ma  considé- 
ration très  distinguée, 

VlLLEMAIN. 
Ce  21  janvier. 

5°  Lettres  adressées  à  E.  Egger  par  divers  savants  pour  le 
projet  de  publication  d'un  Recueil  général  d'épigraphle  latine.  — 
V.  la  Notice,  p.  36. 

Lettre  de  F.  Diibner  (1). 

Monsieur  et  cher  collègue. 

Je  viens  d'arriver  et  dans  quel  arriérage  {sic)l  11  faut  que  je 
me  contente  de  vous  écrire  ces  lignes  à  la  hâte. 

Quant  aux  inscriptions,  tous  les  savants  que  j'ai  vus,  à  leur 
tète  MM.  Jacobs  et  Hermann,  sont  enchantés  de  cette  entre- 
prise et  désirent  vivement  qu'elle  s'accomplisse.  J'aurais 
désiré  pouvoir  leur  communiquer  votre  rédaction  du  plan  ; 
mais  ne  l'ayant  pas,  j'ai  dû  plus  de  douze  fois  en  faire  l'expo- 
sition orale.  A  quelques  petites  remarques  près,  qui  ne  sont 
d'aucune  portée  pour  l'ensemble,  on  en  était  généralement 
content.  Si  un  cahier  paraissait  avec  l'exposé  du  plan,  l'ou- 
vrage aurait  le  plus  immense  retentissement  en  Allemagne, 
et  un  nombre  fort  considérable  de  souscripteurs.  Cette  entre- 
prise n'aurait  pas  d'égale  en  grandeur  et  en  intérêt  et  tourne- 
rait tous  les  yeux  vers  elle.  Il  me  semble  que  quelques 
Inscriptions  de  la  Gaule,  oîi  probablement  il  n'y  a  pas  grand'- 
chose  de  nouveau  à  découvrir  ou  à  déterrer  par  des  fouilles, 
pourraient  être  exécutées  sans  trop  grand  retard;  car  je  ne 
suis  pas  d'avis  de  lancer  le  plan  sans  une  partie  de  l'exécu- 

(1)  Non  datée;  le  timbre  de  la  poste  est  du  9  novembre  1843. 


—  444  — 

tion  :  il  y  a  dans  ce  temps  trop  de  promisso7'es  largo  hiatu. 
Sur  tout  cela,  nous  allons  parler  oralement  :  le  temps  ne  me 
permet  aujourd'hui  que  ces  deux  mois  précipités. 

Tout  à  vous,  Monsieur,  dévoué, 

Fr.    Dl'BNER. 


Lettre  de  Moxnmsen. 

Monsieur, 

Il  y  a  quelques  mois  que  les  journaux  allemands  annon- 
cèrent le  projet  d'une  collection  complète  des  inscriptions  ro- 
maines, proposé  par  le  ministère  français  de  l'instruction 
publique.  Ce  vaste  plan  a  démontré  de  nouveau  aux  étrangers 
que  l'administration  française  savait  apprécier  et  seconder  les 
besoins  de  la  science  et  se  cliarger  de  ces  ouvrages,  qui  ne 
peuvent  pas  être  aclievés  par  des  individus  ;  il  est  digne  de 
votre  patrie  de  faire  pour  les  monuments  du  peuple  romain 
ce  que  l'Allemagne  fait  en  ce  moment  même  pour  ceux  de  la 
Grèce.  Aussi,  je  félicite  bien  sincèrement  le  pays  où  une  pa- 
reille entreprise  a  été  conçue,  qui,  pour  moi  en  particulier, 
est  des  plus  intéressantes.  La  science  spéciale  à  laquelle  je 
me  suis  voué,  celle  du  droit  romain,  m'a  fait  bientôt  sentir 
que  pour  l'approfondir  il  ne  suffisait  pas  de  connaître  les  lois 
du  Corpus  juris.  Ayant  essayé  de  joindre  à  cette  étude  du 
droit  la  connaissance  des  mœurs  romaines  et  de  l'organisa- 
tion de  cette  république,  je  n'ai  pas  tardé  à  en  apercevoir 
l'influence  favorable.  Voyant  que  de  toutes  les  sources  dont 
ces  études  se  nourrissent,  celle  des  inscriptions  était  la  plus 
négligée  quoique  une  des  plus  abondantes,  je  me  résolus  de 
donner  le  temps  qui  me  restait  à  étudier  ces  monuments  et  à 
les  rapprocher  de  ma  science.  Des  découvertes  importantes 
furent  ma  récompense,  dont  quelques-unes  se  trouvent  consi- 
gnées dans  l'ouvrage  ci-joint,  sur  les  corporations  des  Ro- 
mains. Mais,  (Ml  même  temps,  je  me  suis  trouvé  à  même  de 
juger  des  obstacles  immenses  qui  s'opposent  à  l'usage  des 
collections   des   inscriptions  latines  et  d(^  leur  imperfection 


—  145  — 

sous  tous  les  rapports.  En  comnioiicaiit,  j'eus  riulenlion  de 
joindre  à  mon  traité  un  exposé  de  celles  des  inscriptions  qui 
se   rapporleni    aux   corporations    romaines  ;   mais  j'aperçus 
bientôt  qu(\  même  avec  ra])plicalion  la  plus  consciencieuse, 
je  ne  faisais  que  feuilleter  un  livre  qu'on  ne  pourrait  lire  en 
entier  avant  la  publication  d'un  Corpus  inscriptionum  lati- 
narum.  Je  renonçai  ainsi  ;i  ce  projet,  sauf  à  y  revenir,  si  cet 
ouvrage  tant  désiré  venait  à  être  reconnnencé  par  un  gouver- 
nement éclairé  et  hardi.  Ce  désir,  exprimé  fortement  à  la  con- 
clusion de  mon  livre,   a  été  accompli  par  le  gouvernement 
français  plus  tôt  que  je  ne  l'aurais  attendu.  Avant  que  j'en 
fusse  instruit,  je  résolus  d(^  me  charger  moi-même  de  la  partie 
de  cet  ouvrage  qui  ne  saurait  être  bien  traitée  que  par  un 
légiste  :  je  me  proposais  de  recueillir  les  lois  romaines  qui 
ont  été  conservées  en  bronze,  S.  M.  le  roi    de    Danemark 
m'ayant    accordé    les    moyens    nécessaires    pour    séjourner 
quelque  temps  en  Italie  et  réviser  les  textes  sur  les  originaux 
avec  le  soin  le  plus  scrupuleux.  Maintenant  le  projet  français, 
en  comblant  nu^s  vœux,  a  renouvelé  mon  désir  ardent  de 
coopérer  aux  travaux  relatifs   à  votre  projet  de  collection. 
Dans  ce  but,  j'ai  voulu  me  mettre  en  rapport  avec   votre 
Comité  ;  peut-être  que  ses  intentions  se  trouveront  d'accord 
avec  mes  souhaits  sous  l'un  ou  l'autre  rapport.  Ne  sachant 
pas  de  quelle  nuniière  on  se  propose  d'exécuter  le  projet,  je 
m'abstiens   de  m'expliquer  davantage  ;  je  ne  demande  pas 
mieux  que  de  consacrer  mes  loisirs  à  un  ouvrage  indispen- 
sable pour  les  futurs  progrès  de  la  science.  Le  zèle  et  la  pa- 
tience ne  me  manqueront  pas  ;  je  suis  étranger,  mais  je  n'y 
vois  pas  d'obstacle,  puisque  vous  n'invitez  pas  seulement  vos 
compatriotes  à  participer  à  ces  recherches.  Les  nations  s'ho- 
noreront mutuellement,  en  s'entr'aidant  dans  leurs  travaux 
réciproques.  Puissé-je,  par  mon  voyage,  qui  aura  lieu  dans 
trois  mois,  pouvoir  contribuer  au  profit  de  votre  projet  ! 

Agréez,  Monsieur,  le  témoignage  de  la  haute  considération 
avec  laquelle  j'ai  l'homieur  d'être.  Monsieur,  votre  très 
humble  et  dévoué 

Th.  MuMMSEN,  />'■  iuris. 
Alton:»,  le  6  juin  184i. 

10 


—  146  — 

Lettre  de  Wilhelm  Freund. 

1«"-  décembre  1844. 

Monsieur , 

(]omme  tous  les  philologues  el  amateurs  de  rantiquité 
romaine,  je  prends  le  plus  vif  intérêt  à  la  publication  d'un 
nouveau  Corpus  inscriptionum  latinarum,  que  Son  Excellence 
le  Ministre  de  l'instruction  publique,  M.  Villemain.  a  com- 
mandé l'année  passée,  et  des  labeurs  presque  herculéens 
duquel  vous  avez  bien  voulu  vous  charger  :  c'est  pourquoi 
tous  les  savants,  auxquels  votre  mérite  littéraire  est  assez 
connu,  vous  feront  un  jour  les  remerciements  les  plus  chauds 
et  sincères. 

En  vertu  de  mes  études  philologiques,  dont  les  fruits  sont 
recueillis  dans  mon  grand  Dictionnaire  latin,  je  m'occupe 
depuis  bien  des  années,  et  quant  à  la  grammaire  et  à  la 
lexicographie,  et  quant  <à  l'histoire  et  aux  antiquités,  des 
inscriptions  latines,  et  jai  amassé  un  apparat  épigraphique 
bien  étendu,  chronologiquement  disposé,  depuis  le  chant  des 
Frères  Arvales  jusqu'aux  IV^  et  V^  siècles  de  notre  ère. 

C'est  pourquoi  j'éprouve  le  vif  désir  de  pouvoir  prendre 
part  à  la  grande  œuvre  que  vous  préparez  à  présent,  et  à 
qui.  j'espère,  mes  études  épigraphiques  seraient  peut-être  de 
quelque  utilité.  L'ordre  géographique  étant  adopté,  je  vou- 
drais bien  me  charger  de  la  publication  des  inscriptions  trou- 
vées in  Italia  superiore,  in  Germania.  in  Britannia,  aussi 
bien  que  d'un  Lexicon  epigraphicum  le  plus  complet  pos- 
sible. 

En  m'appuyant  sur  la  recommandation  bienveillante  de 
M.  le  professeur  Hase,  je  me  permets  de  vous  demander. 
Monsieur,  si  vous  voulez  être  assez  bon  de  me  donner  la  per- 
mission de  prendre  part,  de  la  manière  dont  je  viens  de  vous 
parler  ou  d'une  autre,  à  la  grande  entreprise  scientifique  du 
Corpus  inscriptionum.  L'impression  de  mon  dictionnaire  latin 
sera  achevée  dans  quelques  semaines,  et  je  serais  alors  prêt 


—  147  — 

si  cela  vous  convenait,  d'appliquer  mon  activité  à  l'ouvrage 
épigraplîique. 

Veuillez  me  répondre.  Monsieur,  sitôt  qu'il  vous  sera  con- 
venable. Agréez,  Monsieur,  l'assurance  de  ma  parfaite  estime 
et  considération. 

Votre  très  humble, 

D""   WlLHELM    FrEUND. 

Neue-Friedrich-Strasse  no  47. 
Berlin,  l"  décembre  1844. 


6°  Correspondance  de  Boissonade  avec  E.  Egger.  —  V.  la  Notice, 

p.  25  et  suiv. 


Lettre  de  Boissonade  à  E.  Egger. 

Jo.  Fr.  Boissonade  Eggero  mro  doct.  S.  p. 

Longinum  curis  tuis  (l)perpolitumincredibilicumvoluptate 
accepi,  eumque  mora  quam  brevissiraa  interposita  legam. 
Eum  gestio  légère.  Is  enim  est  Longinus  auctor  qui  per  se 
alliciat  lectorem,  et,  libello  raptim  inspecte,  intellexi  mullum 
esse  in  te  eruditionis,  diligentiae  multum.  Inde  te  studiis  nos- 
tris  magnum  adjumentum  et  ornamentum  fore  la?tus  augu- 
rer. Quod  in  fronte  priniœ  pagellae  te  meorum  auditorum 
numéro  modeste  accenseas,  id  per  mihi  jucundum  fuisse  fa- 
teor.  Nam  quid  professori  potest  jucundius  accidere  quam  si 
audiat  juvenem  eruditissimum  e  suis  scliolis  potuisse  non- 
nihil  capere  utilitatis  ?  Spicilegio  bibliographico  addesis  : 
«  Ilemarks  on  the  supposed  Dionysius  Longinus  witli  an 
attempt  lo  restore  the  Ireatise  on  Sublimity  to  its  original 
stat(\  »  London.  1826,  etc.  Vale,  Eggere  doctissime  ac  mihi 
f avère  perge. 

Lutet.  prid.  Id.  Aug.  37. 
(1)  V.  la  Notice,  p.  26. 


—  148  — 

Lettre  d'E.  Egger  à  Boissonade. 

Eggerus  Boissonado  viro  clarissimo  S.  p.  (1). 

Quod  tibi  librarii  manu  scribo,  vir  clarissimo,  ici  v(4  indicio 
erit  me  dexterae  usmii  desiderare.  El.  quidem  paiici  dies 
elapsi  sunt,  ex  quo  vici  proximi  slratis  cubitum  impingens 
tantmn  non  fregi.  Ne  quid  pejus  accidat,  ut  pote  maneo,  me- 
dicus  jubet  me  cubiculum  servare.  Nolui  tamen  facere  moram 
quin  debitum  tibi  solverem,  promissoque  non  ila  recenti  face- 
rem  satis,  priser tim  cum  nimis  diu  operae  Festuni  exire  fesli- 
nantem  detinuerint.  Habes  igitur  criticam  historiolam  miseri 
hujus  libri  quem  a  Verrio  Flacco  primum  conditum,  deinde  a 
Pompeio  Festo  breviorem  factum,  a  Paulo  Diacono  brevissi- 
mum  tlammse  et  vetustas  ultimo  malo  aftecerunt.  Ilabes  prae- 
terea  nova  cura  collectas  Verrii  Flacci  reliquias,  notulas 
perquam  brèves,  indices  non  absolutos,  sed  accuralius  com- 
posilos,  prœsertim  in  nominibus  auctorum,  monumenlorum, 
etc.  Qua  in  parte  novissimi  editoris  diligentia  maxime  deside- 
rabatur. 

Quse  a  benevolo  lectore  judicia  me  expectare  sub  finem 
prsefationis  significavi,  tnm  de  ratione  perfecla3  opera3,  tum 
de  proposito  inchoandi  laboris  alius,  ea  me  desiderare  intel- 
ligas  velim  potissimum  a  le  qui,  elsi  te  in  bis  grammaticorum 
latinorum  litteris  hos])item  dictitas,  id  nemini  justo  discipli- 
narum  luarum  arbitre  persuadebis.  Equidem  ita  tibi  petitio- 
nem  meam  probari  cupio  non  ut  ad  continuandum  opus 
utcumque  excitet,  sed  etiam,  si  œquum  est,  a  progrediendo 
ullerius  deterrear.  Vale,  vir  erudilissime,  et  salubri  severitate 
res  meas  juvare  perge. 

(1)  LeUre  non  datée;  mais  la  phrase  d'envoi  de  Venins  Flaccus  et  la 
mention  de  l'accident  survenu  à  l'auteur  montrent  qu'elle  a  dû  être  écrite 
vers  la  fin  de  1838  (v.  la  Notice,  p.  2G  et  '11). 


—  149  — 

Lettre  d'E.  Egger  à  Boissonade. 

E.  Egger  Boissonado,  viro  snmmo  S.  jj.  (1). 

Quod  Pselluiii  domi  me  légère  et  pr;electionibus  tuis  doctis- 
simis  absentera  interesse  voluisli,  oui  eas  audire  vix  jam 
liceret,  valde  tibi  me  obligatuni  profiteor,  vir  summe.  Psellum 
equidem  noraine  tenus  noveram,  etsi  fuerit  homo  scholas- 
ticus  de  nostra  faniilia,  quo  inajori  studio  excussi  librum, 
ipse  in  cathedra  recens,  quique  multa  quotidie  soleam  effutire 
Trphç  TOUS  P/3af1yvovT«ç  twv  nuQ-rizMv,  uiagiiura  opella3  mea3  pretium 
laturus  si  per  me  tantuni  placeant  discipulis  nostris  Plato  et 
Herodotus,  quantum  commentariis  tuis  eftecisti  ut  nugator 
iste  Byzantinus  doctis  omnibus  placeret.  Vale,  vir  summe, 
nostris  conatibus  favere  perge,  Festum  Pompeium  expeclans, 
qui  ad  finem  jam  properat,  mox  tuum  judicis  forniidabit 
acumen, 

XII  kal.  nov. 


Lettre  de  Boissonade  à  E.  Egger. 

L'honneur  que  vous  voulez  bien  me  faire,  Monsieur,  vous  et 
M.  Galusky  {sic)  (:2),  je  l'accepte  avec  reconnaissance,  ce 
qui  va  sans  dire,  et  aussi  avec  un  vrai  plaisir.  Car  j'y  vois  un 
témoignage  d'intérêt  et  d'amitié  qui  me  touche  sensiblement. 
Il  y  a  dans  votre  lettre  de  certains  termes  de  maître  et  d'élève 
qui  me  flattent,  mais  que  j'entends  avec  des  restrictions  con- 

(1)  Lettre  sans  millésime  ;  l'édition  des  poésies  de  Psellus  par  Boissonade 
est  de  1838. 

(2)  Exactement  Galuski,  comme  l'écrit  Boissonade  lui-même  (v.  ci-dessous, 
p.  152).  Il  s'agit  probablement  dans  cette  lettre  d'une  dédicace  offerte  à 
Boissonade  de  la  Méthode  pour  étudier  l'accentuation  grecque,  publiée 
par  MM.  Egger  et  Galuski,  en  1844.  (V.  la  Notice,  p.  37.) 


—  150  — 

venables.  Il  est  un  vers  de  comédie  que  je  sais  fort  bien  et 
dont  j'ai  eu  souvent  à  faire  l'application  :  no).).oi  nuBritai  y.pdaao^jsç 

Agréez,  Monsieur,  mon  dévouement  affectueux. 

BOISSONADE. 
3  novembre  1843. 

Lettre  de  Boissonade  à  E.  Egger. 

Vos  aperçus  sur  Voltaire  et  Lucien  m'ont  paru  pleins 
de  justesse,  Monsieur,  et  comme  tout  ce  que  vous  écrivez, 
d'un  excellent  style.  Mais  pourquoi  parler  même  brièvement 
de  Philostrate  et  de  Psellus,  etc.  ?  Laissons  toutes  ces  misères 
dans  l'oubli.  AàQs  jBtwTa;  est,  a  toujours  été  ma  devise.  Où 
voyez-vous  donc  qu'il  y  ait  nécessité  à  revenir  sur  des  livres 
de  cette  nature  ?  Employez  mieux  votre  temps,  .levons  prie 
bien  instamment  de  renoncer  à  cette  idée. 

Votre  dévoué  et  reconnaissant 

Boissonade. 
12  septembre  1845. 

Il  y  a  dans  cet  article  sur  Lucien,  par  vous  cilé  trop  obli- 
geamment, je  ne  sais  plus  quelle  confusion  typographique  ou 
autre,  pour  laquelle  M.  Michaud  m'avait  promis  un  carton, 
qu'il  n'aura  sans  doute  pas  fait.  Les  libraires  ont  peu  de  mé- 
moire pour  ces  promesses-là. 

Lettre  de  Boissonade  à  E.  Egger. 

EyyépM  vj  npàTzsti), 

Tw  fikolôyM  Sw^ôv  èoTt  ttxvtwv  ^aptéirraro'j  Xô-yoç'   oùzoOv,   et'  *ye  (fùolôyoç 

èyù,  Mç  tfCiiji  Ttveç  oiî  où  ^ila.  r.ùHo^a.i,  ri  àv  É)>oîp.v/V  o  ).ôyov,  xai  E'/yioou 

/d'yov  ;  oùSsîj  7roT£  xaXavStzà  sSw/.c'  ptot  àpiay.o-jxa.  ^ôùlo-j'  ■nutZziyy  yàp  ân^y.   /.ui 

y.o^i^ôzYiru  etç  Iv  (tvjÙBoûvou;  ^iQ-i^ipioi»  tô  aôv  «vayvoùç  sùpoti. 
"  , ,  «      ,  ,      , 

E/5jOW(TO.  O  aoç  x«Ta  Travra, 

Boa(r(Tovâ5>îç. 

T»!  dtvj  Toû  iawuap.   /«"'j'fJtç 
l»'  Janvier  1846. 


151  — 


Réponse  d'E.  Egger  à  Boissonade. 

Eyyspoç  BoKTaovâSv!  su  ■Kpâ.TTStv, 

oùrrBo.i  iZov.tL.  E70)  5i  j/dt).'  r,nôpovj  ttw;  av  à'^iaç  àvTôTrtoTîO.w,  si;  Tôjv  Iv  •^ae- 
Tî|5w  Tw  Ilavc77tT7-/jy.etw  oùz  ayav  àrTtztÇovTwv .  To).aviT£ov  ofiw;  toû  te  —péno'jzoç 
ÎVS-/M  y.vX  OTt  où  TZ'jQpWTrôv  (ra  twv  (T'j/),aêwv  SoztaauTviv,  k).).x  t/jv  Stdtvotav, 
piâW.ov  Sî  r/îv  É'jOyw  (j)t)>o(JTo/3'yt«v  àrTix-Àç  iv-ibrriq  t7/ç  Iv  V^'yotî  xopi/'ÂvjToç  Trpozi- 
uwvTc.  ytyvwazw. 

Epp(OTo,   0-jY.  avcu  Movawv  «Iç  outtote,    -^p^v  -y    é'vâza,    7r)ioy   tov    Siovroç 

TVî  ô'/j   I«vovaptou. 
9  janvier. 


Lettre  de  Boissonade  à  E.  Egger. 

Recevez,  Monsieur,  mes  sincères  compliments  sur  l'heureux 
événement  dont  vous  me  donnez  la  nouvelle  (1).  Si  M™"  Da- 
cier,  à  laquelle  vous  avez  pensé,  eût  assisté  à  la  naissance  de 
la  petite  nymphe  Égérie,  et  que,  pareille  aux  bonnes  fées  des 
vieux  contes,  elle  eût  voulu  la  douer,  se  rappelant  que 
la  science  ne  l'avait  pas  rendue  très  heureuse,  elle  eût  dit, 
peut-être,  non  sans  quelque  pédanterie  : 

Ep.oO  jévoto,  Q{jyuT£p,  £\/TJyjarépx, 
Ta  S'o^^   o^oiv.. 

Je  ferai  aussi  le  pédani,  (>n  vous  reprenant  d'avoir,  dans 
votre  élégante  étude  sur  Aristarque,  fait  de  six  étoiles  ou  de 
six  poètes,  la  pléiade  alexandrine  qui,  historiquement  ou 
astronomiquement,  en  comptait  sept.  S'il  y  a  variété  sur  les 
noms,  il  n'y  en  a  pas,  je  crois,  sur  le  nond)re.  La  seconde 

(1)  M.  Egger  venait  d'annoncer  à  Boissonade  la   naissance  d'un  premier 
enfant,  sa  fille  Ida,  aujourd'hui  .M"'«  Lercboiillet. 


—  152  — 

pléiade  alexandrine ,  formée  sous  les  auspices  du  pape 
Alexandre  Vil.  était  aussi  composée  de  sepl  poètes;  cl  aussi 
de  sept  poètes  la  pléiade  de  Paris,  où  brillaient  Rapin,  Coni- 
mire,  Santeul.  Ménage,  etc.  Les  Anglais  ont  leur  pléiade  de 
grécistes,  de  sept  grécistes  :  Bentley,  Dawes,  Markland, 
Taylor,  Toup,  Tyrwliitt  et  Porson. 

Ceci  établi,  je  vous  accorde  encore  moins  de  composer  une 
pléiade  bucolique  de  trois  poètes  seulement,  lîion,  Moschus  et 
Tliéocrite.  Et  pour  vous  contredire  encore,  j'ajoute  par  un 
amour  de  la  vérité  qui,  en  moi,  surpasse  Famour-propre.  que 
je  ne  puis  en  conscience  accepter  les  titres  de  noblesse  philo- 
logique que  vous  me  faites  l'honneur  de  m'accorder.  Je  n'ap- 
partiens pas  du  tout  à  l'illustre  famille  d'Aristarque,  ou,  si, 
par  hasard,  la  parenté  existe,  je  suis  un  collatéral  si  éloigné, 
si  dégénéré,  qu'il  vaut  mieux  n'en  pas  parler. 

Si  jamais  j'ai  eu  une  grande  surprise,  et  une  très  agréable 
surprise,  c'est  de  trouver  mon  nom  cité  dans  un  article  sur 
Schlegel.  M.  Galuski  est  pour  moi  plein  d'indulgence,  et  cette 
indulgence  est  excessive.  Dites-lui  toute  ma  reconnaissance. 
Je  suis  aussi  bien  sensible  à  l'extrême  complaisance  du  savant 
M.  H  ave  t. 

"Votre  bien  dévoué, 

BOISSONADE. 

4  mars  1846, 


70  Lettre  de  Sainte-Beuve,  de  l'Académie  française,  à  E.  Egger. 

Ce  25  décembre. 

Monsieur, 

Je  suis  bien  sensible  à  votr(>  tlalteuse  attention  (1),  et  je 
vous  en  aurais  déjà  remercié,  si  je  n'étais  plus  occupé  que  je 

(1)  Il  s'agit  d'une  lettre  que  M.  Egger  avait  écrite  à  Sainte-Beuve  à  l'occasion 
d'un  article  du  célèbre  critique  sur  Napoléon  écrivain  militaire  (Causeries 
du  lundi,  t.  I,  p.  182),  et  dans  laquelle  M.  Egger  avait  fait  quelques  réserves 
sur  l'atticisme  de  Xénophon,  tel  que  paraissait  l'entendre  Sainte-Beuve. 
Voici  le  passage  visé  dans  la  lettre  de  M.  Egger  et  que  Sainte-Beuve  s'applique 


—  153  — 

ne  puis  dire.  —  Vous  avez  bien  deviné  en  pensant  que  je 
n'avais  voulu  que  loucher  les  différences  qui  séparent  Napo- 
léon, écrivain,  des  juiciens  que  vous  connaissez  si  bien.  Ceux 
mêmes  qui  n'ont  fait  que  les  entrevoir  ne  peuvent  mécon- 
naître ces  différences.  Pour  Xénoplion,  en  parlant  de  son  alli- 
cisme,  je  n'ai  nullement  entendu  exclure  par  ce  mot  la  sim- 
plicité, la  familiarité  et,  au  besoin  même,  la  crudité  de  l'ex- 
pression. Mais  latticisme  de  diction,  selon  moi,  réside  plutôt 
dans  le  tour,  dans  la  manière  de  dire,  dans  une  certaine 
façon  à  la  fois  négligente,  aisée  et  clioisie.  Xénoplion  si 
simple  est  tout  plein  de  ces  petits  mots  ({ui  douucnt  a  la  pen- 
sée toutes  ses  nuances,  et  au  fait  toutes  ses  circonstances. 
Napoléon  est  plus  positif  et  si  brusque,  qu'il  a  même  sup- 
primé, pour  ainsi  dire,  la  conjonction  et. 

Vous  n'êtes  pas  trop  pelii,  Monsieur,  pour  venir  dans  ces 
essais  d'analyses;  vous  n'êtes  que  trop  fort  et  trop  savant  :  là 
est  pour  nous  la  difficulté,  .le  ne  choisis  pohit  absolument 
mes  sujets  ;  je  les  concerte  avec  la  direction  du  Confititution- 
nel ;  ie  propose,  jlnsiste,  j'ajourne;  j'obéis  enfin  aux  condi- 
tions nouvelles  du  mode  de  publication  que  j'ai  accepté  et  où 
j'ai  à  vaincre  des  difficultés  d'un  nouveau  genre,  .l'ai  donc 
besoin  de  votre  indulgence,  non  seulement  pour  ce  que  je  dis, 
mais  aussi  pour  ce  que  je  diffère  et  que  j'ajourne. 

Agréez,  je  vous  prie,  l'expression  de  mes  sentiments  k'S 
plus  distingués  et  les  plus  obligés.  • 

Sainte-Beuve. 


à  justifier  :  «  Napoléon est  simple  et  nu.  Son  style  militaire  offre  un  digne 

pendant  aux  styles  les  plus  parfaits  de  l'antiquité  en  ce  genre,  à  Xénophon  et 
à  César.  Mais  chez  ces  deux  capitaines  si  polis  la  ligne  du  récit  est  plus  fine 
ou  du  moins  plus  légère,  plus  élégante.  Napoléon  est  plus  brusque,  je  dirais 
plus  sec,  si  de  temps  en  temps  les  grands  traits  de  son  imagination  ne  fai- 
saient clarté.  Il  a  reçu,  on  le  sent,  une  éducation  moins  aUique,  et  il  sai^ 
plus  d'algèbre  que  ces  deux  illustres  anciens.  Sa  brièveté  a  un  cacliet  de  po- 
sitif. En  général  la  volonté  se  marque  dans  son  style.  » 


154  - 


8°  Fragments  de  lettres  du  duc  d'Albert  de  Luynes,  membre 
libre  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  — 
V.  la  Notice,  p.  74. 


A  l'occasion  de  l'inauguration  de  la  statue  de  Jeanne  d'Arc  par 
Foyatier,  la  municipalité  d'Orléans  avait  ou  la  pensée  de  faire  frapper  une 
médaille  commémorative  de  cette  cérémonie.  M.  Egger,  consulté  par 
M.  Mantellier,  alors  Directeur  du  Musée  historique  d'Orléans  (depuis 
Correspondant  de  l'Institut,  et  Conseiller  à  la  Cour  de  cassation),  avait 
écrit  au  duc  de  Luynes  pour  lui  demander  de  vouloir  bien  désigner  un 
graveur.  Le  duc  de  Luynes  répondit  par  la  lettre  suivante,  en  date  du 
14  mai  18G1  : 

Je  ne  saurais  répondre  avec  certitude  à  volr-e  question  sur 
le  meilleur  graveur  à  proposer  au  maire  d'Orléans., Si  la  détes- 
table statue  équestre  de  M.  Foyatier  doit  figurer  sur  cette 
médaille,  le  premier  venu  est  bon  pour  la  reproduire.  Si  l'on 
veut,  au  contraire,  un  graveur  dont  l'œuvre  fasse,  en  quelque 
Sorte,  oublier  un  si  mallieuroux  monument,  il  faut  le  bien 
choisir,  et  surtout  ne  pas  lui  imposer  des  idées  municipales. 
Dans  les  souvenirs  que  je  puis  recueillir,  MM.  Hari'e,  Bovy  et 
Oudiné  sont  restés  les  meilleurs.  Ce  que  je  connais  de 
M.  Bovy  me  le  ferait  préférer.  Toutefois,  le  meilleur  de  ces 
artistes  ne  peut  se  comparer,  préjugé  à  part,  aux  graveurs, 
auteurs  des  médaillons  romains  que  j'ai  vus  dans  la  collec- 
tion de  M.  Dupré  il  y  a  quelques  jours.  Mais  on  ne  peut  évo- 
quer ceux-là,  et  il  faut  se  contenter  des  vivants. 

Le  4  janvier  18G2,  quelques  mois  après  la  mort  de  sa  seconde  femme 
(juillet  1801),  le  duc  écrit  d'Hyères  : 

Vous  m  enseignez  par  votre  exemple,  mon  cher  confrère, 
que  Ton  peut  dompter  une  poignante  douleur  et  se  consacrer 
avec  une  énergie  nouvelle  au  bien  de  ceux  que  la  cruelle 
mort  a  encore  épargnés  ;  mais,  je  l'avoue,  si  autrefois  je  l'ai 
pu,  aujourd'hui  je  n'en  ai  plus  la  force...  Je  crois  qu'il  y  a 


—  155    - 

dans  la  vie  des  événements  qui  nous  avertissent  que  son 
terme  approche  et  qu'il  est  temps  de  tourner  son  esprit  vers 
d'autres  pensées. 

D'Hyéres  encore,  le  5  novembre  1865,  il  écrit,  à  propos  de  la  notice 
composée  par  M.  Egger  sur  le  duc  de  Clerraont-Tonnerre  : 

Comme  dans  tout  ce  que  vous  écrivez,  j'y  ai  trouvé  cette 
délicate  appréciation  du  bien  exprimée  en  termes  élégants  et 
simples,  qui  rehaussent  le  mérite  de  l'auteur  et  de  son  sujet. 
J'ignorais,  je  l'avoue,  que  M.  de  Clermont-Tonnerre  fût  aussi 
bon  helléniste  ;  mais  j'ai  vu  avec  grand  plaisir  combien,  en  le 
louant,  vous  avez  su  faire  aimer  son  caractère  et  la  conduite 
de  toute  sa  vie.  Dieu  nous  donne  dans  ce  qui  était  la  noblesse 
beaucoup  d'hellénistes  semblables  ! 

On  a  vu  (Notice,  p.  92)  que  M.  Egger  avait  publié,  en  la  révisant  et 
la  complétant,  une  traduction  de  Pindare  par  Boissonade.  De  concert  avec 
MM.  Paul  et  Gustave  Boissonade,  fils  de  l'illustre  helléniste,  l'ouvrasïe 
avait  été  dédié  au  duc  de  Luynes.  En  tête  du  petit  volume  et  à  la  suite 
de  la  dédicace,  l'éditeur  avait  fait  imprimer  en  épigraphe  le  fragment  de 
Pindare  suivant,  qui  était  une  aUusion  délicate  au  généreux  emploi  que  le 
duc  faisait  de  sa  grande  fortune  : 

Srav  Ttç  ùperâ  xexjoot  — 

fjtg'vov  YMQccpâ.  SjOorÂfftoç  ùvrip, 

Tfjr^.o\)  TiK^aSôvToç  aùrôv  àvâr^n 

7ro).ûyt).ov  ÉTTsTaV. 

(Pylh.  V,  1.) 

Cette  citation  était  suivie  d'un  passage  des  Éphémérides  de  Boissonade 
ainsi  conçu  :  «  Le  13  avril  1855,  M.  le  duc  de  Luynes,  avec  une  grâce 
infinie,  vient  à  ma  place  pour  me  demander  de  lui  permettre  de  se 
charger  des  frais  de  mon  édition  de  Lysias  (1)  ;  il  a  une  grande  fortune 
et  encourage  magnifiquement  les  artistes  et  même  les  philologues.  Cette 
offre  absolument  spontanée  m'a  sensiblement  touché  (2).  Nous  en  devons 

(1)  Il  s'agissait  d'un  travail  de  Boissonade  sur  le  discours  de  Lysias,  au 
sujet  du  meurtre  d'Eratosthéne.  Ce  travail  est  resté  inachevé. 

(2)  C'était  M.  Egger  qui  avait  signalé  au  duc  de  Luynes,  lequel  était  entré 
aussitôt  dans  ses  vues,  ce  service  à  rendre  à  Boissonade. 


—  156  — 

reparler,  mais  je  n'accepterai  pas  :  ses  libéralités  peuvent  avoir  maint 
emploi  plus  utile.  » 

Lorsque  le  volume  fut  imprimé,  M.  Egger  alla  à  Daiupierre  l'offrir  au 
duc  au(iuel  il  se  félicitait,  disait-il,  de  procurer  une  visite  où  on  lui  donnait 
quelque  chose  sans  rien  demander.  Le  duc,  qui  avait  accepté  la  dédicace 
par  une  lettre  du -4  juin  1867,  et  cela  dans  des  termes  d'une  extrême 
modestie,  fit  au  visiteur  le  plus  aimable  accueil,  et  quelques  jours  après 
(19  août  1807),  il  imvoyait  à  M.  Egger  une  lettre  où  se  lit  le  passage 
suivant  : 

.l'ai  écrit  à  M.  Boissonade  dès  le  lendeniaiii  de  votre 
visite,  mon  cher  confrère,  pour  lui  témoig-ner  la  gratitude  que 
je  lui  dois  ainsi  qiïi\  vous.  La  citation  des  Épliémérides  de 
feu  Monsieur  son  père  et  l'épigraplie  tirée  de  l'indare  m'ont 
profondément  louché,  et  je  vous  prie  de  recevoir  connue  lui 
mes  très  vifs  remerciements  pour  cette  honorable  dédicace  et 
pour  les  sentiments  qui  vous  l'ont  inspirée,  le  suis  honoré  de 
vous  avoir  cette  obligation  et  vous  en  offre  l'expression  avec 
celle  de  l'attachement  bien  dévoué  de  votre  très  peu  digne 
confrère. 

d'Albert  de  Luvnes. 

Le  15  octobre  1867,  le  duc  annonçait  à  son  correspondant  le  mariage 
de  son  petit-fils  Charles,  duc  de  Chevreuse,  avec  la  fdle  du  duc  de 
Bisaccia  ;  le  duc  de  Chevreuse  devenait  duc  de  Luynes  quelques  mois 
après  ;  c'est  le  même  qui  mourut  à  Patay.  11  avait  pour  frère  le  duc  de 
Chaulnes,  dont  le  nom  est  si  connu  par  les  douloureuses  contestations 
entre  la  duchesse  de  Chevreuse,  sa  mère,  et  la  duchesse  de  Chaulnes,  sa 
veuve. 

Par  une  dernière  lettre  du  21  octobre  1867,  datée  de  Dampierre,  le 
duc  annonçait  à  M.  Egger  son  départ  pour  Rome,  où  il  mourut  le 
15  décembre  suivant. 


9°  Lettres  du  duc  de  ClermontTonnerre.  —  V.  la  Xotice,  p.  74. 

Monsieur, 

J'ai  trouvé,  à  mon  retour  des  eaux  d'Aix-la-Chapelle,  l'inté- 
ressanl   travail  dont  vous   avez   eu  l'extrême   amabilité  de 


—  157  — 

m'envoyer  un  exemplaire.  Je  me  suis  empressé  de  le  lire  et 
de  le  méditer,  et  j'ai  hâte  de  vous  remercier.  C'est  une  vraie 
conquête  pour  la  science  littéraire  et  hellénique  que  la 
découverte  du  discours  funèbre  d'Hypéride  en  l'honneur  de 
Léostliène  et  de  ses  compagnons  d'armes,  et  c'en  est  une 
pour  la  littérature  française  que  la  traduction  que  vous  en 
avez  donnée,  que  j'ai  comparée  avec  le  texte,  avec  autant 
d'intérêt  que  d'attention,  et  à  laquelle,  bien  qu'en  ne  vous 
refusant  pas  l'usage  d'une  indispensable  liberté,  vous  avez 
donné  des  traits  de  ressemblance  tels  avec  l'original,  que 
ceux  qui  ne  pourraient  pas  lire  le  texte  pourront  se  dire  qu'ils 
ont  une  véritable  connaissance  d'Hypéride.  quand  ils  auront 
lu  une  traduction  qui  en  est,  pour  ainsi  dire,  une  contre- 
épreuve.  J'ai  principalement  remarqué.  Monsieur,  avec  quelle 
habileté  et  quel  bonheur  vous  êtes  parvenu  à  suppléer  les 
nombreuses  et  regrettables  lacunes  que  le  temps  avait  pro- 
duites dans  le  précieux  papyrus  qui,  grâce  à  vous,  se  trouve 
nous  avoir  rendu  dans  son  intégrité,  après  plus  de  deux  mille 
ans,  l'œuvre  du  grand  orateur  et  avoir  restitué  à  la  mémoire 
du  héros  qu'il  avait  célébré  les  louanges  qu'il  avait  méritées 
par  ses  exploits. 

J'ai  été  frappé  comme  vous.  Monsieur,  du  reflet  d'isocrate 
qui  apparait  visiblement  dans  le  discours  d'Hypéride;  mais  ;i 
cela,  comme  vous,  je  ne  vois  rien  qui  doive  surprendre, 
puisque  Hypéride  avait  été  le  disciple  d'isocrate;  les  jeunes 
gens  destinés  à  acquérir  de  la  célébrité  dans  l'avenir,  lors- 
qu'ils ont  le  bonheur  de  travailler  sous  la  direction  de  quelque 
honnne  d'une  grande  supériorité,  reçoivent  de  son  géni(>  une 
impression  plus  forte  et  plus  durable  que  les  autres,  parce 
qu'appréciant  mieux  ses  leçons,  ils  leur  (Umnent  une  attention 
plus  profonde  et  plus  suivie.  Or  il  était  naturel  qu'un  effet  de 
cette  nature  se  produisît  d'isocrate  à  Hypéride,  et  Isocrate  à 
coup  sûr  eût  été  loin  de  s'en  plaindre,  s'il  eût  vécu  à  cette 
époque,  lui  qui  pardonnait  à  ses  adversaires  de  se  servir  de 
ses  arguments  et  de  ses  paroles,  se  réservant  seulement  le 
droit  de  se  servir  de  ses  propres  richesses,  si  l'occasion  s'en 
présentait. 

Parmi  les  imitations  d'isocrate  que  renferme  le  discours 


—  158  — 

d'Hypéride,  la  plus  remarquable  est  dans  le  rapprochement 
que  fait  Hypéride  de  la  guerre  lamiaque  avec  la  guerre  de 
Troie,  de  même  qu"Isocrate  avait  rapproché  cette  dernière 
guerre  de  la  guerre  contre  les  Perses.  L'objet  commun  des 
deux  rapprochements  ne  pouvait  être  pris  dans  une  sphère 
plus  élevée,  et  les  deux  orateurs  semblent  s'être  etïorcés  de 
déployer  toutes  les  magnificences  de  leur  génie.  Or  il  semble 
qu'ici  la  supériorité  doit  appartenir  évidemment  au  maître  sur 
le  disciple.  Elle  apparaît  dans  le  choix  même  du  point  com- 
mun de  comparaison.  En  effet,  on  conçoit  parfaitement  qu'Iso- 
crate  n'ait  pas  craint  de  placer  la  guerre  persique  au  regard 
même  de  la  guerre  de  Troie  :  il  n'existe  pas  dans  l'antiquité 
une  guerre  plus  noble  et  plus  sainte  dans  son  motif,  plus  glo- 
rieuse dans  ses  développements,  plus  grande  dans  ses  résul- 
tats que  la  guerre  persique,  et  les  vérités  qu'elle  a  fournies  à 
l'histoire  soutiennent  la  comparaison  avec  les.  fictions  de  la 
guerre  des  héros  et  des  demi-dieux  ;  mais  personne  ne  s'ex- 
pliquera comment  on  a  pu,  si  ce  n'est  pour  faire  ostentation 
de  talent  et  d'éloquence,  essayer  d'assimiler  la  guerre  lamiaque 
à  la  guerre  de  Troie.  Les  sentiments  des  chefs  et  des  soldats 
étaient  certainement  les  mêmes  ;  le  but  était  aussi  la  gloire, 
la  puissance,  le  salut  de  la  Grèce;  mais  la  guerre  de  Troie 
était  une  guerre  juste  en  même  temps  que  politique,  car  elle 
punissait  une  grande  injure,  en  même  temps  qu'elle  prévenait 
un  grand  danger  ;  tandis  que  la  guerre  lamiaque,  si  elle  était 
conforme  à  la  politique  absolue,  en  ce  sens  que  la  Macédoine 
était  attaquée  dans  un  moment  où  la  guerre  d'Alexandre 
la  plaçait  dans  une  situation  périlleuse,  était  une  guerre 
sans  justice,  puisque  cette  agression  avait  lieu  pendant  qu'on 
était  en  paix,  et  qu'aucune  atteinte  réelle  n'avait  été  portée 
aux  traités.  Enfin,  pour  ce  qui  touche  à  l'importance  des  deux 
guerres,  il  est  certain  qu'il  n"y  a  pas  de  comparaison  à  étabhr 
entre  le  siège  de  la  petite  ville  de  Lamia  et  celui  de  la  capitale 
de  l'Asie,  entre  une  guerre  qui  dure  un  an  et  se  termine  par 
une  défaite  et  une  lutte  de  dix  ans  qui  a  pour  résultat  la  des- 
truction dune  puissance  qui  menaçait  de  soumettre  la  Grèce 
entière. 
Quant  à  l'œuvre  considérée  en  elle-même,  on  est  heureux 


—  159  - 

d'y  retrouver  les  principes  de  pliilosophie  d'Isocrale:  le  res- 
pect des  dieux,  l'amour  de  la  patrie  et  cette  profonde  convic- 
tion de  l'immortalité  de  l'âme,  comme  de  la  justice  divine, 
que  professait  aussi  Platon;  comme  aussi  tout  le  monde 
admirera  l'élévation  et  la  grandeur  des  pensées,  la  noblesse 
et  l'énergie  du  style;  seulement  il  est  probable  que  quelques 
lecteurs  regretteront  qu'il  n'ait  pas  été  donné  à  Ilypéride 
d'atteindre  cette  douceur  harmonieuse  par  laquelle  Isocrate 
rivalise  avec  les  poètes  et  surpasse  tous  les  orateurs. 

Je  m'arrête,  et  déjà.  Monsieur,  j'ai  dépassé  les  limites  que 
j'avais  voulu  me  fixer.  Permettez-moi  de  réclamer  votre 
indulgence  pour  de  simples  aperçus  que  je  soumets  à  votre 
jugement,  et  permettez-moi  aussi,  en  vous  renouvelant 
mes  remerciements,  de  me  féliciter  avec  vous,  pour  la  science, 
de  la  découverte  d'un  si  beau  discours,  considéré  comme 
à  jamais  perdu  depuis  si  longtemps. 

Agréez,  Monsieur,  l'assurance  de  ma  haute  considération. 

Duc  DE  Clermont-Tonnerre. 
GlisoUes,  le  10  octobre  1858. 

Dans  la  lettre  suivante,  en  date  du  21  novembre  ISG-'j,  le  duc,  qui 
parlait  facilement  l'anglais,  l'allemand,  l'italien  et  l'espagnol,  explique 
comment  il  apprit  le  grec  : 

Quant  au  grec,  dit-il,  j'avais  pris  de  bonne  heure  la  réso- 
tion  de  l'étudier  à  la  première  occasion  où  j'en  aurais  la  pos- 
sibilité sans  nuire  à  des  choses  de  devoir,  et,  afin  de  m'obh- 
ger  à  tenir  ma  résolution,  j'avais  pris  l'engagement  avec 
moi-même  de  ne  jamais  hre  Homère  en  français,  afin  de  le 
lire  pour  la  première  fois  dans  l'original  grec.  J'avais  tenu 
ma  résolution,  et  ayant  été  nommé  maréchal-de-camp  et 
commandant  de  la  brigade  des  grenadiers  à  cheval  de  la 
garde,  je  me  trouvai  assez  de  loisir  pour  étudier  le  grec.  J'y 
mis  de  la  suite  et  de  l'ardeur  :  je  continuai,  autant  que  je 
pus,  étant  ministre,  et  par  le  conseil  du  savant  M.  de  Pouque- 
ville,  qui  m'honorait  de  son  amitié,  j'entrepris  plus  tard  la 
traduction  d'Isocrate. 

Ce  n'est  pas  en  1830,  mais  en    18:28,  que  je  me  suis 


—  160  — 

trouvé  éloi;u;iiC'  des  affaires  par  la  dissoluUon  du  ministère  de 
Villèle,  dans  lequel  j'avais  été  successivement  ministre  de  la 
marine  et  de  la  guerre,  et  je  crus  alors  remplir  un  devoir  de 
dire  au  Jjon  roi  (Uiarles  X,  en  lui  témoignant  mes  regrets, 
que  j'étais  surtout  affligé,  parce  que  je  craignais  que  notre 
ministère  ne  fût  dans  la  nuance  de  royalisme  la  plus  forte 
qui  ])iit  convenir  à  la  France. 


10"  Lettres  du  comte  Sclopis  de  Salerano.  —  V.  la  Notice,  p.  74. 

Turin,  19  mars  1871. 
(Hier  ami  et  honoré  confrère, 

Il  nie  faut  absolumeni  de  vos  nouvelles  ;  j"ai  liesoiu  de  sa- 
voir comment  vous  vous  trouvez,  vous,  cher  ami,  et  toule 
votre  famille,  après  ce  que  je  n'hésite  point  à  appeler  un 
grand  désastre  politique  et  moral.  .l'ai  été  dans  le  temps 
effrayé  en  lisant  dans  les  journaux  que  plusieurs  obus  étaient 
tombés  rue  de  Madame  ;  cette  rue  est  longue,  et  j'espère 
qu'ils  auront  éclaté  loin  du  n"  48  (i).  Mais  encore  M"""  Egger 
et  vos  enfants  n'ont-ils  pas  été  trop  vivement  émotionnés? 
Étaient-ils  sortis  de  Paris  avant  l'investissement  de  la  ville? 
'Vous-même,  comment  allez-vous?  (^ar  après  loul  on  peut  bien 
braver  les  dangers,  sans  se  mettre  pour  cela  ;i  l'abri  des  at- 
teintes des  influences  malsaines  provenant  du  mauvais  air  et 
de  la  mauvaise  nourriture.  Soyez  donc  assez  bon  pour  me 
renseigner  sur  tout  ce  qui  tient  à  vous.  .le  vous  en  remercie 
d'avance. 

Au  milieu  de  loule  celle  agitation,  de  ioul  ce  fracas,  do 
toutes  ces  anxiétés,  la  conduite  tenue  jiar  rinstilul  a  été  ad- 
mirable ;  c'est  la  tranquillité  d'Archimède.  Voilà  encore  un 
triomphe  d(^  la  science,  la  supériorité  morale  prouvée  maté- 
riellement. 

Maintenant  après  ces  rudes  épreuves,  ces  énormes  sacri- 
fices, que  se  prépare-t-il  chez  vous?  .l'ai  la  plus  haute  idée 
des  forces  de  toute  espèce  que  possède  la  France,  et  je  ne 
doute  point  que  sous  peu  elle  se  redresse  complètement  ;  je 

(1)  Aujourd'hui  n"  68. 


—  161  - 

ne  crains  pour  elle  que  l'eftet  des  dissensions  poliliques,  les 
discordes  civiles.  On  peut  croire  cependant  que  l'expérience 
du  passé  répondra  de  la  sagesse  de  l'avenir.  On  se  retrempe 
dans  l'adversité.  La  fortune  peut-être  vous  avait  trop  souri  ; 
vous  avez  abusé  de  ses  avances  ;  mais  vous  ne  tarderez  pas  à 
vous  appuyer  sur  quelque  chose  de  plus  solide  :  la  fermeté 
des  institutions  et  la  vigueur  de  la  discipline.  Croyez,  cher 
ami  et  honoré  confrère,  à  la  sincérité  de  l'intérêt  que  je 
prends  au  bonheur  de  votre  noble  patrie,  et  au  dévouement 
affectueux  que  j'ai  pour  vous.  Offrez,  je  vous  prie,  mes  res- 
pects à  M'""  Egger,  et  recevez  les  compliments  empressés  de 
M"""  Sclopis. 

Frideric  Sclopis. 

Genève,  hôtel  de  la  Paix,  20  juillet  1872. 
Cher  et  honoré  ami. 

Je  ne  pense  pas  que  vous^puissiez  faire  à  mes  collègues  en 
arbitrage  le  tort  de  croire  qu'ils  n'apprécieraient  point  votre 
excellent  travail  sur  les  Traités  imhlics  chez  les  Grecs  et  les 
Romains.  Nous  ne  sonnnes  point  des  barbares,  et  si  vous 
voulez  nous  faire  cette  largesse,  vous  pourriez  être  sûr  de 
notre  reconnaissance.  Seulement,  je  vous  dirai  qu'outre  les 
cinq  arbitres  (ou  pluUJt  les  quatre,  car,  pour  ma  part,  j'ai 
déjà  reçu  ce  présent),  il  y  a  les  deux  Agents  d'Angleterre  et 
dAmérique,  et  ensuite  quatre  avocats,  tous  gens  de  beau- 
coup de  mérile  et  très  connus  dans  le  monde  diplomatique. 

.le  vous  prie  de  présenter  mes  devoirs  à  M'"*-"  Egger  et  de 
me  croire  à  vous  de  cœur. 

Frideric  Sclopis. 

M.  Egger  ayant  fait  à  tous  les  membres,  agents  et  conseils  du  Tri- 
bunal d'arbitrage  l'envoi  indique  dans  la  précédente  lettre,  le  comte 
Sclopis  lui  en  accusa  réception  par  la  lettre  officielle  suivante  : 

Genève,  le  30  juillet  1872. 
Monsieur, 

I);ins  la  sé.'iiicc  leniie  aiijourd'liiii  par  le  'ri-il)iiii;il  d'arbi- 
trage, je  me  suis  empressé  d'ofiVir,  d'après  vuli-e  tlesir,  et  de 

11 


—  iG2  — 

votre  part,  à  chacun  de  MM.  les  arbitres,  fU>  MM.  les  agents 
des  ,crouverneineiils  américain  et  britannique'  et  de  leurs  con- 
seils respectifs,  un  exemplaire  de  vos  «  Éludes  historiques 
sur  les  Traités  publics  chez  les  Grecs  et  chez  les  Romains,  de- 
puis les  temps  les  plus  anciens  jusqu'aux  premiers  siècles  de 
l'ère  chrétienne  ». 

Cette  offre  a  été  agréée  par  ces  Messieurs  avec  les  senti- 
ments de  la  plus  haute  estime,  due  aux  mérites  bien  connus 
de  l'auteur,  et  avec  tout  l'intérêt  que  leur  inspire  ce  genre  de 
travaux  qui  se  rattaclie  particulièrement  à  leurs  études  habi- 
tuelles. 

C'est  donc  en  leur  nom  que  Je  vous  adresse.  Monsieur,  les 
remerciements  les  mieux  sentis. 

Très  flatté  de  devenir  .luprès  de  vous  l'organe  de  ces  senti- 
ments, je  vous  remercie  à  mon  lom-  de  m'avoir  procuré  cette 
occasion  de  vous  renouvelei-  l'assurance  de  nu^s  vives  sympa- 
thies et  de  mon  parfait  dévouement. 

Votre  dévoué  serviteur  et  confrère, 

Frideric  Sci.uims. 

A  la  lettre  officielle  était  jointe  la  lettre  particulière  suivante  : 

Cher  ami  et  très  honoré  confrère, 

Après  la  lettre  en  grand  format  que  je  vous  ai  (>xpédiée  ce 
matin,  CvC  œdibus palafinis,  ccal-h-dive  de  riiôtel-de-Ville  de 
la  colonie  des  Allobroges,  vous  recevrez  cette  minuscule,  qui 
vous  parlera,  comme  toujours,  avec  et^'usion,  de  mon  amitié, 
et  vous  renouvellera  mes  remerciements  pour  l'envoi  des  livres. 
J'étais  fier  de  présenter  en  votre  nom  un  excellent  ouvrage, 
dont  mes  collègues  feront  sans  doute  leur  profit. 

M""'  Sclopis  a  rempli  la  tâche  que  vous  désiriez.  Elle  a  écrit 
de  sa  main  nitide  cl  diliyeutcrles  noms  des  destinataires, 
avec  rhonnnage  obligé  de  l'auteur.  Pour  que  vous  connaissiez 
bien  les  noms  de  ces  Messieurs,  la  même  main  vous  les  éci-ir;i 
de  nouveau.  Tout  ce  luonde-là  est  très  bien  pdui-  luoi,  cl  nous 
continuons  noire  lr;ivail  ;ivec  assiduih''.  I. es  jours  où  nous  ne 
nous  réunissons  pas,  nous  iaisons  nolri'  de\oir  chez  nous,  cl 


-  1G3  — 

cela  (lurera  t'iicuro  assez  loii,uieiiii)S.  En  allciidaiil,  /'/  nnnc  cl 
semper,  croyez  à  la  siiicériLé  de  mes  seiitiiuenls  affectueux. 

Frideric  Sclopis. 

Turin,  2  décembre  1872. 

Cher  el  honoré  ami. 

Les  deux  exemplahvs  du  mémoire  de  M.  Le  BlanI  sur  Le 
détachement  de  la  patrie  nu;  sont  parvenus  ainsi  que  voire 
aimable  lettre  du  25  du  mois  dernier.  Je  vous  remercie  de  ce 
double  témoignage  de  votre?  gracieux  souvenir.  L'Académie 
recevra  avec  reconnaissance  le  travail  de  M.  Le  HIant,  qui 
appelle  une  attention  particulière  d'abord  par  le  mérite  de 
l'ouvrage,  ensuite  i)ar  la  spécialité  du  sujet.  Aurions-nous 
cru  aux  jours  de  notre  jeunesse  devoir  être  réduits  à  ce  jxjint 
de  désorganisation  morale  d'avoir  à  plaider  la  cause  de  la 
nationalité  et  de  la  vraie  patrie?  L'Académie  ne  numquera 
certainement  pas  d'apprécier  la  haute  portée  des  études  aux- 
quelles M.  Le  Blant  se  livre  avec  tant  de  succès... 

Frideric  Sclopis. 

Turin,  23  mars  1877. 

Oh!  la  bonne,  l'aimable,  la  clu-re  lettre  que  vous  venez  de 
m'écrire  !  Recevez  donc  tous  mes  remerciements,  cher  et 
illustre  ami,  du  soin  que  vous  avez  pris  de  me  tenir  au  cou- 
rant de  vos  études,  de  vos  habitudes  et  même  de  vos  mon- 
danités... 

J'aime  à  vous  voir  dans  ce  salon  d(;  M.  TliicM's,  où  j'ai  si 
souvent,  dans  mes  voyages  alors  fréquents  à  Pai'is,  i-(>cu  un 
accueil  si  gracieux  et  si  flatt(;ur.  Ne  m'oubliez  ])as,  je  vous 
prie,  quand  vous  serez  au  milicni  de  cette  société  d'élite.  Dites 
à  l'illustre  maître  de  la  maison  (jue  je  ne  cesse  d'éli-e  son 
admirateur;  parlez  à  ces  dames  du  prix  (pic  j"atlaclie  à  la 
bienveillance»  dont  ell(>s  ont  bien  voiibi  iii'lionorei-. 

Vous  me  dites  qu'il  faut  des  and)ilieux  poui'  inenei'  un  peu 
les  hommes,  mais  (pi'il   n'en   faut   pas   Irop.  Je  voudi'ais  bien 


—  164  — 

voir  (1up1(|ug  .uraiid  ;niibilii'ux  c;ii)al)l('  (M  ))uiss;ml  nous  lircr 
rie  r{'-tal  (riiicpriitudc  ol,  (raiigoisse  dans  1(>((U('1  l'Europe 
s"t''])uisc'  depuis  bien  des  années. 

Vous  me  parlez  d'une  esquisse  d'une  histoire  générale 

de  la  lantiue  izrecque  :  c'est  Ihisloire  tout  entière  qu'il  faut 
dire.  Vous  (mi  avez  déjà,  })ar  vos  travaux  précédents,  donné 
une  g'rande  jjarlie.  Oui  mieux  ([ue  vous  pourrait  comprendre 
el  conduire  ;i  terme  ce  ,uTand  ouvrage?  (Test  vous  qui  pourrez 
alors  vous  écrier  :  Kxer/i,  etc.  A  l'œuvre  donc,  cher  et  illustre 
confrère,  el  qu(\je  puisse  encore  vous  applaudir. 

Croyez  à  la  sincérité  de  mon  affectueux  dévouement. 

Frideric  Sclopis. 


11"  Lettres   de  M.   A.    d'Abbadie,   membre  de  l'Académie 
des  sciences.  —  V.  la  Notice,  p.  68. 

Cher  confrère, 

Votre  dernier  tilleul  est  depuis  deux  jours  cluv.  le  petit-tils 
du  grand  Herschel.  Je  ne  sais  encore  si,  tout  entier  à  la  cons- 
truction de  son  appareil,  il  voudra  élever  votre  créature  et  la 
présenter  au  monde  savant  en  reniant  son  enfant  mulâtre  dit 
gravimètre. 

,Ie  vous  remercie  pour  vos  Notions  élénu^nlaires  de  gram- 
maire comparée,  et  suis  peu  surpris  d'en  voir  la  8"  édition, 
car  vous  vous  imposez  au  lecteur  et  je  me  suis  donné  le  i)lai- 
sir  de  vous  relire.  Permettez-moi  à  cet  égard  deux  petites 
remarques  :  à  la  page  55,  je  voudrais  suppi-imer  le  mot  tous 
dans  la  14"  hgne,  car  les  Anglais,  même  illettrés,  disent  tou- 
jours she  (elle)  en  parlant  d'un  navire.  11  est  vrai  que  l'excep- 
tion confirme  la  règle  et  c[ue  vous  n'aviez  pas  à  ciicr  fl'excep 
lions. 

Venons  ;i  laulre  l'cniarcjue.  Il  s'agit  d'une  <{Uœstio  vexata 
et  tellenumt  vexanle  ])our  moi,  que  j'ai  ou]:»lié  la  ti'ès  vrai- 
s(Mnhlahle  explication  donnée  par  un  antcui-  allemand  j)our 
l'origine  de  llirodoUlr.  Il  cijail  Ions  les  livi'cs  qui  en  enl  pai'lé 
successivemcnl,  cl  concluail  coumie  voire  lexle  :   «   Mauvaise 


—  1G5  — 

composiliuii  cl,  fautes  d'impression.  »  PWol,  dont  je  suivjus  le 
cours  d'astronomie  en  1831,  donnait  magistralement  Ôeâo.aat  et 
5o).iy^ôç,  mais  comme  Biot  n'était  point  pliilologue,  il  resta  court 
quand  je  lui  demandai  comment  un  ;)^p('ut  se  changer  en  /. 

Je  voudrais  que  votre  appendice  fût  lu  et  relu  par  tous  nos 
confrères,  car  la  fièvre  de  l'hybridilé  s'élend  d'une  manière 
alarmante. 

Veuillez  agréer  l'expression  de  mes  sentiments  distinu'ués. 

Antoine  d'Abbadie. 
Paris,  1881,  juillet  10. 

Cher  confrère. 

En  vous  remerciant  pour  le  don  de  vos  «  Notions  de  gram- 
maire comparée  »,  où  vous  cliàtiez  à  si  juste  titre  la  manie 
contemporaine  des  nouveaux  mots  hybrides  comme  pluvio- 
mètre, etc.,  permettez-moi  d'ajouter  quelques  détails  sur  le 
théodolite,  instrument  dont  j'ai  fait  grand  usage  en  Afrique. 

L'étymologie  que  vous  citez  pour  ce  terme  est  ancienne,  car 
je  l'ai  entendu  proposer,  en  183i,  par  Biot  dans  son  cours  de 
la  Sorbonne.  J'objectai  alors  à  cet  astronome  qu'un  ^  grec  ne 
saurait  se  changer  en  t,  mais  Biot,  n'(''lant  pas  philologue,  ne 
fit  pas  cas  de  mes  scrupules. 

M.  Radau,  mathématicien  français,  vient  de  m'envoyer  la 
note  suivante  qui  jette  un  peu  de  lumière  sur  la  question  : 

«  De  Morgan,  auteur  anglais,  dit  que  le  mot  théodolite  a 
été  employé  pour  la  première  fois  dans  l'ouvrage  de  Léonard 
et  Thomas  Digges,  iiditulé  :  Geometrical  practise  named  pan- 
tometria  (London,  ITiTi)  ;  il  y  signifie  simplement  un  cercle 
divisé,  muni  d'une  alidade.  \\'illiam  IJourne,  dans  son  Trea- 
sure  for  Travailers  (1578),  désigne  le  même  instrument  parles 
mois  horizontnll  or  /latte  sphère  :  le  mot  alidade  s'écrit  chez 
lui,  d'abord  alydeday,  ensuite  toujours  aiJirlida.  Il  nomme 
alhelidated  circle  ce  que  Digges  api)elle  theodolited  circle. 
On  est  donc  tenté  de  supposer  ((uc  théodolite  a  été  formé, 
par  corruption,  du  terme  alidade.  Le  dicliomiaire  de  Savé- 
rien,  i)ublié  en  175'-),  dit  que  le  llK-odolitt»  est  un  instrument 
semblable    ;i    un  graphomèlre.   Dans  un  hrcvel  américain  on 


—  1C6  — 

Irouvo  \o  mot  théodolite,  dos  l'annéo  1738,  Ce  brovol  fui  pris 
[)ar  Roland  Hougliloii  pour  un  new  théodolite  by  lohirh  hind 
could  be  surmyed.  » 

Je  me  plais  à  croire  que  vous  vous  joindrez  à  moi  pour 
engager  les  érudits  à  faire  pour  les  auteurs  français  une 
revue  analogue  à  celle  ([ue  de  Morgan  a  effectuée  pour  les 
livres  en  langue  anglaise.  11  faudrait  y  énoncer  le  sens  qu'on 
a  attaché  au  terme  théodolite.  Chez  nous,  c'est  une  lunelte 
munie  de  deux  cercles  divisés  et  perpendiculaires.  Ailleurs, 
c'est  tantôt  une  lunette  mobile  dans  le  sens  vertical  et  munie 
d'un  seul  cercle  horizontal;  enfin,  en  Allemagne,  dit-on,  un 
théodolite  est  une  lunette  mobile  au  centre  d'un  cercle  qui 
peut  élrc  établi  à  volonté  dans  une  situation  verticale  ou 
horizoïdale. 

Voilà  beaucoup  de  mots  à  propos  d'un  seul  :  ils  m'amènent 
au  moins  à  vous  renouveler  l'expression  de  mes  senlimenls 
très  distingués. 

Antoine  d'Auuadie. 
Abbadia,  Hendaye,  1881,  X"-o  9. 


12"  Lettres  d'Auguste  Barbier,  de  l'Académie  française. 

Paris,  10  octobre  1872. 

Monsieur  et  cher  confrère, 

J'ai  bien  des  excuses  à  vous  faire  pour  avoir  si  longtemps 
tardé  à  vous  remercier  de  l'envoi  de  vos  Méinoires  de  littéra- 
ture ancienne.  De  la  souffrance,  divers  déplacements,  ont 
interrompu  ma  lecture  de  votre  excellent  livre,  mais  enfin 
j'en  ai  pris  connaissance  entière,  et  je  puis  vous  exprimer 
tout  le  plaisir  qu'il  m'a  causé.  C'est  un  ouvrage  si  sul^slanticl 
et  si  plein  d'érudilion,  qu'il  faudrait  élrc  un  Hoissonadc  ou  un 
autre  Egger,  permettez-moi  celle  façon  de  dii'c,  pour  en  dis- 
courir pertinemmenl.  Je  ne  suis  (|u'uii  poèlc.  un  anu)ureux 
des  Muses,  prenant  la  rictii-  des  clioscs  cl,  p;iil;iiil.  u'ayaul 
guère  compétence  ])our  disculcr  le  fond;  n'iiiiporlc,  lous  les 
poinis  d'iiisloire  lill{''raire  ancieniK'  ('■liici(l(''s  p;ii-  xous  m'oul 


—  167  — 

paru  l'cMi-c  d'une  inanièro  profonde  ol  ])iquanlo  à  la  fois,  et, 
tous,  ils  m'ont  vivement  intéressé.  Vous  avez  rectifié  dans 
mon  esprit  bien  des  idées  trop  légèrement  acceptées,  et  je 
vous  en  remercie.  Parmi  vos  doctes  cliapiires,  ceux  qui  m'ont 
particulièrement  attaché  sont  vos  dissertations  sur  Homère 
et  ses  traducteurs,  vos  opinions  sur  le  théâtre  grec,  sur  la 
poésie  pastorale,  l'histoire  et  la  poésie  légendaire,  et  enlin 
votre  charmant  parallèle  de  Voltaire  et  de  Lucien.  Tous  vos 
jugements  me  paraissent  portés  avec  beaucoup  de  mesure  et 
une  grande  finesse  de  pensée,  et  à  ces  mérites  se  joint  une 
constante  élégance  de  slyle.  Il  n'est  pas  difticile  de  retrouver 
dans  votre  œuvre  et  dans  votre  enseignement  quelque  chose 
de  la  tradition  vollairienne.  Vous  tenez,  à  mon  sens,  au  grand 
Arouet  non  par  le  fond  entièrement,  mais  par  la  forme.  En 
un  mot.  votre  critique  est  bien  française  ;  elle  est  claire,  spi- 
rituelle, instruite  et  concise.  Sous  ces  rapports,  combien  je  la 
préfère  à  cette  critique  allemande,  fort  savante,  il  est  vrai, 
mais  si  lourde,  si  diffuse,  si  chimérique  parfois  et  toujours  si 
pédante  ! 

Je  n'ai  pas  encore  achevé  la  lecture  du  poème  de  votre 
ami,  M.  Robert,  mais  je  compte  bientôt  lui  dire  quel  est  mon 
sentiment  au  sujet  de  cette  haute  et  grave  conception. 

Veuillez,  Monsieur  et  cher  confrère,  agréer  l'assurance  de 
mes  meilleurs  sentiments. 

Votre  bien  dévoué, 

Auguste  BAiiniER, 

de  rAcadémie  française. 

Paris,  9  octobre  1879. 
Monsieur  et  cher  confrère. 

En  revenant  de  la  campagne,  j'ai  trouvé  votre  aimable 
envoi.  Je  vous  remercie  de  ce  bon  souvenir.  J'ai  lu  avec  un 
vif  intérêt  votre  dissertation  sur  Sacrale  et  le  Dialogue  socra- 
tique. Il  est  possible,  et  je  le  crois  avec  vous,  que  cette  forme 
de  discours  ait  été  employée  avant  le  grand  esprit  qui  en  fit 
usage,  mais  ce  qui  me  [)araii  ('(M-iain,  (•■('sl  (jue  le  génie  de 
Platon  la  rattachera  éternellement  à  Socrate. 


—  108  — 

VoIrc  ci'ilitiiio  est  (le  celles  qui  me  plaisent  le  plus.  (Tesl 
une  investigation  savante  et  judicieuse  sous  une  forme  pré- 
cise, claire  et  élég'anle,  eu  un  mol.  ("minennuent  française. 
Votre  nouvel  opuscule  conlient  un  beau  poilrail  du  divin 
causeur  d'Athènes,  et  j'applaudis  de  loul  mon  c(eui'  ii  ce  Irait 
final  :  l'Atticisme,  autrement  dit  la  mesure  et  l'élégance,  était 
pour  Socrate  une  seconde  forme  du  patrinti.wie. 

Continuez,  Monsieur  et  cher  confrère,  à  nous  montrer 

la  roule  du  beau  et  du  bien  ;  vous  avez  en  moi  un  auditeur 
attentif. 

Agréez,  je  vous  prie,  l'assurance  de  mes  serdiments  les 
plus  distingués  et  les  plus  dévoués. 

Auguste  Barbier. 


III 

CHOIX  DE  PIÈCES  DE  POÉSIE  LATINES  ET  GRECQUES  (1) 


1.  —  Traduction  en  vers  latins  de  l'inscription  commémora- 
tive  de  la  bataille  de  Leuctres  (371  av.  J.-C  ).  Épitaphe  du 
béotarque  Xénocratès  et  de  ses  deux  compagnons,  qui 
furent  chargés  de  porter  à  Jupiter  Trophonius  le  bouclier 
d'Aristomène. 

Mvaat'^aoç 
Avt'/a  70  Irzip'Kç  ixpy.TSi  Sô^su,  -fivaztç  eile-j 

Zeiwy.pizTii;  y^.ipM  Zvjvt  zpiTruiu  (fipzt-j, 

où  tÔv  (i~'  E'Jp'jtTU  0î('i7«ç  i77Ô).oy  oùSâ  lây.Kivwj 

àiKL^oc'  (d'/iZuloi  ■/.pd<j(70viç  h  Tro/î'aM. 

KxpdirTîi  Aeûy'poiç  vtzacpôpa  oo\>pl  ~p'jnuiv. 

0'j(î    V.vc/.azi'JwZv.  f^zûrepoi  iSjOanoii/sv 

(1)   J'.iitio    lioinii'diii)   i\f   inorcoauK  ilc   c.o    gcnro,    nous    nous    lioriioiis    à 
nhoisir  mn'  li  inluclioii  il'uin'  coiirlo  iiis(  ri(itioii  ifrt'('i|iit\  cl  deux  iii^T-os,  rime 


—  1G9  — 

Traduction  de  M.  Eggev  : 

Lancea  ciiin  SparUie  regnar(4,  miiiiinc  sortis 
Xeiiocrales  jussus  ferre  trop;ea  Jovi 

Sprevit  ab  Enrôla  niissos  et  scula  Laconis 
Hostica  :  Thebanis  bellica  pabna  venit. 

Proclamât  Leuclris  partum  virlule  tropauim, 
Nos  Epaiiiinonda>  iioii  pnieiere  pedes  (1). 


2.  —  Vers  composés  en  1883. 

Ettt  Its'wv  SsxâSaç  ^tzTaîç  IrsXeffda  TÛp^atTiv, 

XlloTS  fiév  né-jOovç,  â).).oT£  3'  svrpfiOTJvrii. 

NOv  §£,  ttHxç  0(/.mroio,  fz-t'av,  filoi,  z\iy'j]j.ox  iv;^r;v. 

EtQî  vc'wv  yz'JZKÏ;  &).§£«  Trâvra  sioi. 


3.  —  Vers  composés  en  1884  et  envoyés  par  M.  Egger  à 
M.  Médéric  Fontaine,  le  seul  survivant  de  ses  amis  de 
jeunesse,   en  août  de  la  même   année. 

Quis  mihi  loi  stériles  horas  pensabit,  inersque 
Olium  et  ingrato  producta  silentia  sonimo? 
Dum  viget  ingenium,  memorique  in  mente  recursant 
Et  studia  et  fîdis  doctrina  recondita  charlis, 
Quas  oculata  manns  vigili  versare  labore 
Gaudebat,  qntessu  cumulatas  usque  diurno. 
Sedula  quantumvis  refovens  me  cura  meorum 
Solatur,  pro  me  vigil  atque  indnstria,  ne  quid 

en  vers  grecs,  l'autre  en  vers  latins,  d'un  caractère  particulièrement  touchant: 
la  première  est  comme  l'adieu  du  vieillard  aux  jeunes  gens  qu'il  avait 
toujours  aimés,  accueillis  et  encouragés;  on  ne  peut  se  défendre  d'une  émo- 
tion bien  naturelle  en  lisant  dans  la  seconde  les  beaux  vers  où  l'auteur,  tout 
en  déplorant  la  cruelle  infirmité  de  ses  dernières  armées,  se  console  en  évo- 
quant les  pieux  souvenirs  du  passé  et  les  espérances  sereines  de  l'avenir. 

(1)  Publiée  par  E.  Egger  dans  le  Btdieîin  de  correspondance  heUéniqve 
(11,  p.  'i'O,  puis  reproduite  par  M.  Salomon  Rciiiacli  dans  .son  Traité  d'épi- 
yrap II ie  grecipie  {Vdiïs,  E.  Leroux,  1885),  p.  15'J. 


-  170  — 

Disporoat  vilnc  sogni  por  iiiaiie  volorno  ; 
Surit  tameu  in  lonti'is  vacua  inlervalla  dicbiis, 
Sci'iplor  ubi  lectorque  deest,  ubi  laiiguet  iiierniis 
Dexlra,  jacelque  ariimi  sensim  langiiontis  iinag'o. 
Hinc  sopor  invadit  sensus,  liiiic  strpo  vagaiilur 
Aille  oculos  passim  fals;r  ludibria  musœ. 
Rursus  at  ipse  dolor  rapil  ad  cœlestia  fessum 
Limiiia,  funotoruinque  pios  milii  roddit  aiuorcs; 
Uiido  redux,  ad  vos,  rocreal.T  j)i,2Tiora  vilie, 
Deferor,  alque  iiovas  conor  niilii  sumere  vires; 
Jamque  moas  pax  illustrai  divina  lenebras. 

Tum  slyhis  auxilio  est,  qui  docla  subditus  arte 
Aptalur  digilis,  servus  simul  alque  niagister, 
Quique  regil  docileni  certo  moderamine  dexlram, 
Nec  palitur  iiimium  incomplos  discurrere  versus. 
Sic  percppta  oliiii  visu  speciacula  vivis 
lledduiilur  tabulis,  sic  uiio  e  peclore  sensus 
Pectus  ad  absenlis  norunl  se  tradere  aniici, 
Gralaque  per  cœcani  comniercia  jungere  noclem. 


DEUXIEME  PARTIE 

BIBLIOGUAniIE  DES  TRAVAUX  DE  M.  E.   EGGEll  (^) 


SOMMAIRE 

I 

Ouvrages.  —  Opuscules. 

II 

ARTICLES   DE   REVUES   ET   DE  JOURNAUX. 

1834.  Journal    général    de    l'Instruction    jmbliqiœ ,    Paul 
Dupont. 

1837.  Revue  française. 

1842.  Revue  de  V Instruction  publique,  Hachelle  et  C'^. 

1844.  Dictionnaire  des  Sciences  philosophiques. 

1844.  Revue  archéologique. 

184o.  Encyclopjédie  du  XIX"  siècle. 

1846.  Nouvelle  Revue  encyclopédique. 

1848.  Journal  des  Savants. 

18o0.  Journal  des  Débats,  journal  quotidien. 

1850.  L'Ordre,  journal  quotidien. 

18o"2.  Nouvelle  biographie  universelle. 

1854.  Revue  contemporaine. 

1855.  LAlhenseum  français. 

1855.  Revue  des  Cours  publics. 

1858.  Bulletin  et  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de 
France. 

« 

18G0.  Revue  europjéenne. 

'18G(J.  Gazette  des  Tribunaux,  journal  quotidien. 

(1)  Cette  bibliographie  a  été  rédigée  par   M"">  Eggor,  qui  a  bien  voulu 
nous  autoriser  à  la  joindre  à  notre  Xotice. 


-  172  — 

1HG4.  Le  Correspondant . 

1868.  Annuaire  de   V Association  pour  Vencouragement  des 
études  grecques  en  France. 

1868.  Société  de  linguistique. 

1874.  Revue  des  langues  romanes. 

1874.  Bulletin  de  la  Société  de  r Histoire  de  Paris. 

1877.  Bulletin  de  correspondance  hellénique. 

1877.  Magasin  d'éducation  et  de  récréation. 

1879.  Annales  de  la  Faculté  des  Lettres  de  Bordeaux. 

Recueils  et  Journaux  divers  où  un  seul  article  se  trouve 
inséré. 

III 

INSTITUT   DR    FRANCE. 
Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres. 

a.  —  Mémoires. 

b.  —  Lectures  en  séances  pul)liques. 

Académie  des  sciences. 
Comptes-rendus  hebdomadaires. 

Académie  des  sciences  morales  et  pnUti(pies. 

Comptes-rendus  de  M.  Vero-é. 

IV 

Discours.  —  (;oiif("r('ii('(»s.  —  Collaborations. 


OCVRACES. 

Tiiïïsis  i>mi.()S()i>iii(;\  :  De  Ai'cliyta'  tarentini  ))ytlia.L;'orici  vita. 
opcribus  et  |)hilos()phia  dis(|uisilio  :  in-8",  67  [)a!J'es.  Parisiis, 
excudebant  F.  Didol  tVaIres.  IS'W. 

Thèse  de  i.rn-ÉitATntE.  Etude  sur  ri'dncation,  cl  i)articu- 
lièreinenl   sui-  rt-duc-ilion  clic'/  les  lîoiuains,  depuis  l;i  fonda- 


—  i73  - 

lion  de  Rome  jusqu'aux  li'uerres  de  Marins  cl  de  Sylla,  iii-8", 
46  pages.  Paris,  impriiu.  de  Didot  frères,  1883. 

Longini  qua3  supersuut  grsece,  posL  edit.  Lipsienseni  a. 
MDCccix  aucfa  et  enieiidata.  l.\.\vi-;2o3  pages  iii-Kî.  Paris, 
lîourgeois-Maze,  1837. 

M.  Verrii  Flacci  fragmenta  post  editionem  augustinianam 
deuuo  collecta  atque  digesta.  Sexti  Pompei  Festi  fragmeiitum 
ad  fideiii  ursiniaiii  exemplaris  recensitum.  xxi\-3o8  pages 
iu-lG.  Bouru'eois-Maze,  1838. 

Varronis  librorum  de  lingua  latiiia  qua^  supersuut  juxia 
recerisionem  et  cum  argumentis  (].  ().  Muelleri.  Lipsitu  'a})ud 
Michelsen,  1837,  in-'16,  249  pages. 

Latini  sermonis  vetuslioris  reliquiœ  seleclse',  in-8",  xxii- 
428  pages.  Paris,  Hachette,  1843. 

Examen  critique  des  historiens  anciens  de  la  vie  et  du  règne 
.  d'Auguste.  Mémoire  couronné  par  l'Académie  des  Inscriptions 
et  Belles-Lettres,  in-8''  de  476  pages.  Paris,  Dezobry  et  Magde- 
leine  et  0%  1844. 

Recherches  sur  les  Augustales,  suivies  des  fragments  du 
testament  politique  d'Auguste  connu  sous  le  nom  de  Monu- 
ment d'Ancyre.  Paris,  Dezobry  et  Magdeleine  et  C'«,  100  pages 
in-8%  1844. 

Essai  sur  l'Histoire  de  la  Critique  chez  les  Grecs,  suivi  de  la 
Poétique  d'Aristote,  et  d'extraits  de  ses  problèmes,  avec  tra- 
duction française  et  commentaire,  viii-o48  pages  in-8",  1849. 
Paris,  A.  Durand.  (2''  édition  chez  Pedone-Lauriel,  nmi  1886.) 

Notions  élémentaires  de  grammaire  comparée,  pour  servir 
à  l'étude  des  trois  langues  classiques,  conformément  au  nou- 
veau programme  officiel,  in-12,  viii-179  pages.  Paris,  Durand, 
1852. 

2«  édition,  viii-179  pages  (1852)-1853. 

3"  édition,  viii-216  pages,  1854. 

4'^  édition,  vni-216  pages,  1854-1855. 

S""  édition,  vni-216  pages,  1856-1857. 

e*"  édition,  revue  et  augmentée  de  quelques  notes,  xi-226  p., 
1865. 

7*=  édition,  revue,  corrigée  et  augmentée,  xv-231  pages.  A. 
Durand  et  Pedone-Lauriel,  1875. 

8*=  édition,  xv-247  pages,  1880. 

Traduit  en  italien  par  Diamilla  MuUer,  in-12,  1853;  Torino,  HoUa;  Mi- 
lauo,  Dumoiard  ;  (Jîenova,  Rossi. 


—  174  — 

Traduil  en  hongrois  par  Bartal  Antal.  Ikidapest,  1S83,  Ilortman  es 
Mulnar. 

Apollonius  Dyscole.  Essai  sur  riiisloire  des  Ihôories^Taniuia- 
licalos  dans  l'antiquité,  349  pa<>-es  in-8",  i8c4.  Paris,  A.  Durand. 

Mémoires  de  liLléralure  ancienne,  in-8",  x\in-o:20  pages, 
186:2.  Paris,  A.  Durand. 

Mémoires  d'histoire  ancienne  et  de  i)liilologie,  in-8",  xi- 
ol6  pages,  1863.  Paris,  A.  Durand. 

Étud(^  historique  sur  les  traités  publics  chez  les  Grecs  el 
chez  les  Konuiins,  depuis  les  temps  les  plus  anciens  jusqu'aux 
premiers  siècles  de  l'ère  chrétienne.  320  pages,  Nouvelle  édi- 
tion in-8".  Paris,  A.  Durand,  1866. 

1/Ilenénisme  en  France.  Leçons  sur  l'influonco  des  éludes 
grec(iues  dans  le  déveloi)pemenL  de  la  langue  et  de  la  littéra- 
ture française,  2  vol.  in-8".  l'"'"  vol.,  xin-Trl  iwiges;  2"  vol., 
498  pages!  Didier  el  (V",  1869. 

Ai'istote.  Poétique,  avec  des  extraits  de  la  Politique  et  des 
Problèmes.  —  Texte  grec,  avec  connnentaires  en  français. 

La  première  édition  se  trouve  à  la  suite  de  ï Histoire  de  (a 
Critique. 

2*"  édition  revue  el  corrigée,  in-12,  vii-141  pages,  1874. 

3"  édition  revue  et  corrigée,  in-12,  vn-141  pages,  1874. 

4"  édition  revue  et  corrigée,  in-12,  vii-141  pages,  1875. 

5"  édition  revue  et  corrigée,  in-12,  vii-141  pages,  1876. 

e*'  édition,  xii-144  pages,  1878.  ]»aris,  llachelte  et  O  et 
Pedone-Lauriel. 

Aristote.  Poétique,  avec  des  extraits  (1(>  l;i  Politique  el  des 
Problèmes.  —  Ti-aduclion  française,  2"  édition  revue  el  corri- 
gée, hi-12,  vu-6o  pages,  1874. 

3^  édition,  1875. 

4''  édition  revue,  corrigée  el  augiiienb'e  de  la  Iraduclion 
des  extraits  de  Proclus  relatifs  à  la  /'oêliquc,  vii-65  pages,  1878. 

Observations  et  réflexions  sur  le  développenuMit  de  rinlelli- 
gence  el  du  langage^  ch(>z  les  enfants.  (Exlrail  du  compte- 
rendu  de  l'Académie  des  Sciences  morales  et  })oliliques.) 

l"'*"  édition,  in-8",  72  pages,  1879. 

2"  édition,  in-12  ou  in-18,  lO'l  pages,  1880. 

3'"  édition,  lOo  pages,  1881.  Paris,  Alphons(>  l'icard. 

¥  édition,  1883. 

Histoire  du  Li\i'e  depuis  ses  origines  jus(ju';i  nos  jours. 

1''''  et  2''  éditions,  sepLendjre  ISSd. 


-  175  — 

3"  édition,  ocLobre  1880. 

4"  édilioii,  novembre  1883.  Ileizcl  cl  (>■,  in- 1:2. 

La  Tradition  et  les  Réformes  dans  l'enseig-nemenl  universi- 
taire. —  Souvenirs  et  conseils,  in-8",  .\.\iv-3G8  pages.  Paris,  G. 
Masson,  1883. 


OPUSCULES. 

Projets  et  rapporis  relatifs  n  la  publication  d  un  licvucil 
général  d'épigraj/hie  latine,  1843,  in-8",  3(5  pages. 

Epigrapliicesgni'Cfespecimina  selecta  in  usum  pra^'leclionum 
academicarum,  44  p.  in-8",  1844.  Dezobry,  Magdeleine  et  C'". 

Xolice  biographique.  Catalogue  composant  la  bibliothèque 
de  M.  Manger,  ])récedé  d'une  JVoticc  biographique  \y,\Y  E. 
Egger,  vn-l;^7  pages.  Paris,  Delion,  186:2.  Notice,  i-vii. 

Observations  sur  un  fragment  oratoire  en  langue  grecque 
conservé  su-r  un  papyrus  provenant  d'Egypte.  Paris,  1862, 
in-8'',  16  pages.  Librairie  académique  Didier  et  C'". 

Notice  historique  sur  le  duc  de  Clermont-Tonnerre,  traduc- 
teur et  commentateur  d'isocrate.  Paris,  Lahié,  1865,  hi-8", 
43  pages. 

S*'  édition,  octobre  1866,  47  pages. 

3"  édition,  1868,  52  pages. 

Traduit  en  anglais,  imprimé  et  publié  chez  Laine,  1867 
(48  pages). 

Notice  nécrologique  sur  M.  Casimir  Leconte,  in-8",  7  pages. 
Paris,  1867,  typographie  Renou  et  Maulde. 

Préface.  A.  Brachet.  Dictionnaire  étymologique  de  la 
lana'ue  française  avec  une  préface  ])ar  E.  Egger,  membre  de 
l'Institut.  Iletzel,  Paris,  1868,cvn-560  pages.  Préface  12pages.— 
Réimprimé  dans  Tradition  et  Réformes,  page  179. 

liapport  sur  les  études  de  langue  et  de  littératui-e  grecque 
en  l'rance,  40  pages.  Paris,  1868,  imprimé  ])ar  autorisation 
de  Son  Exe.  le  Garde  des  Sceaux,  ;i  riini)rinierie  imjjériale.  — 
Réimprimé  en  Appendice  dans  V Hellénisme  en  France,  t.  il, 
p.  442. 

Appendice.  —  L'Iliade  d'Homère,  t(>xt(>  grec,  etc.,  suivie  de 
dissertations  sur  diverses  questions  homériques,  pai-  Alexis 
Pierron,  2  vol.,  1869.  Paris,  Hachette  et  C'°.  Ajjpendice  vii- 
5S4-592.  Observations  sur  la  i)lus  ancienne  rédaction  des 
poèmes  homéri({ues,  par  E.  Egger,   membre  de  l'Institut.— 


—  176  — 

N.  H.  (lotie  (liss(M't;ilioii  n'est,  i);is  siiiii)leineiil  la  repi'oduclioii 
de  ce  qu'on  lit  p.  olo-o:2o,  dans  les  Notks  de  ÏJh'stoire  de  la 
Critique  chez  les  Grecs,  M.  Eu'ti-er  avait  donné  son  texte  revu, 
coriit^é,  au^t^-nienté ,  et  tel  ({u'il  l'avait  ])réparé  pour  une 
iin|)ression  future. 

Les  Substantifs  Verbaux  formés  par  a])0('oi)e  de  lintinitif. 
Observations  sur  un  procédé  de  dérivation  très  fréquent  dans 
la  langue  française  et  dans  les  autres  idiomes  néo-latins. 
.Monti)ellier,  au  bureau  des  publications  de  la  Société  ])()ur 
l'élude  des  langues  romanes.  Paris,  chez  Pedone-Lauriel, 
x-t)7  pages,  :2''  édition,  revue,  corrigée,  augmentée,  1875.  La 
I"'   édition   était   un   Mémoire   académique.   Voir  })lus    bas. 

Mélanges  Graux.  Paris,  Ernest  Tliorin,  i,vi-8:23  pages,  1884, 
in-S".  Question  iiuméiuoue.  Manque-l-il  un  épisode  dans  le  récit 
que  fait  Homère  des  voyages  de  Télémaque  à  la  recherche  de 
son  père?  p.  35-39. 


JOURNAUX  E'f  REVUES. 

Journal  général  de  l'instruction  publique.   —  Actes  officiels. 
—  Cours  publics.  —  Littérature.  —   Sciences.  —  Beaux-arts. 

(Paul  Dupont,  imprimeur-éditeur.) 

Volume  III,  no  38,  p.  181,  1834, 13  mars  : 
De  renseignement  de  la  grammaire  en  général. 

N"  104,  p.  340,  1834, 30  octobre  : 

(Premier  article). 

Revue  philologique.  —  Objet  de  cette  revue.  —  La  philologie 
en  Allemagne.  —  Scepticisme  romantique.  —  Réaction.  — 
MM.  Lœrs,  Knebel.  —  Une  édition  allemande.  —  MM.  Klotz, 
Sleigerthal,  de  Sinner.  —  Angleterre;  M.  G.  Hurges.  —  Tacite  : 
M.  Kiessling.  —  Nouvelle  espèce  de  connnen taire.  —  Une 
séance  de  l'Agora;  le  panégyrique  de  Trajan  ;  M.  Sliévenart 
et  M.  Burnouf. 

Vol.  IV,  n"  1,  p.  2,  1834,  2  novembre  : 
Cours  publics.  —  École  royale  des  langues  orientales.  Cours 
de  grec  moderne  et  de  paléographie  grecque.  M.  Hase,  pro- 
fesseur (premier  ai'ticle). 

N"  7,  p.  31,  23  novembre  : 
(Deuxième  article). 

Vol.  IV,  n"  17,  p.  77,  1834,  28  décembre  : 
Revue  philolof/ique.  (deuxième    article).    —    L'ordi'c"   et    le 
désordre   dans    les    travaux    philologiques.    -       Dil'liculté    de 


—  177  - 

suivre  dans  celte  revue  une  niéUiode  constante.  —  Les  livres 
classiques  et  élémentaires.  —  Plularque  :  M.  Vœgelin.  — 
Tacite  :  M.  Bœttiger.  —  Sophocle  :  M.  Neue.  —  M.  de  Sinner  : 
édition  du  Banquet  de  Platon.  —  Boissonade  :  opuscules  de 
Théophylacte.  —  Nouvelle  édition  des  œuvres  complètes  de 
saint  Jean  Chrysostome.  —  Considérations  sui-  le  choix  et 
l'usage  des  manuscrits.  —  MM.  Burnouf,  Vanderbourg,  Achain- 
tre,  E.  Léo. 

No  47,  p.  213,  1835,  12  avril  : 
Revue  philologique.  —  Langues  orientales;  MM.  E.  Burnouf 
et  Brosset.  —  Langues  classiques.  —  Aperçu  général  sur 
l'étude  des  sources  historiques.  —  Sources  de  l'histoire  de  la 
grammaire  grecque.  —  Quelques-uns  des  travaux  contem- 
porains sur  ce  sujet.  —  Influence  de  Niebuhr  ;  —  MM.  Classen, 
Kanke,  Ritschl,  Hésychius.  —  Thomas  Magister.  —  Orus  et 
Orion. 

No  51,  p.  239, 1835,  25  avril  : 
Cours  publics.  —  École  des  langues  orientales  :  Cours  de 
paléographie  grecque;  M.  Base,  professeur,  1834-1835.  Pre- 
mier article. 

No  64,  p.  315,  1835,  11  juin  : 

Premier  semestre.  —  Deuxième  article. 

No  66,  p.  330,  1835,  18  juin  : 
Bibliographie  de  Vagrégation.  —  (Classes  de  grammaire  et 
classes  supérieures  des  lettres.  Indications  nécessaires  aux 
concurrents. 

Volume  IV,  n"  74,  p.  377,  1835,  16  juillet  : 

Revue  des  travaux  universitaires.  —  Importance  des  livres 

classiques.  —  Abrégé  d'histoire  ancienne,  par  M.  Bourgot.  — 

Choix  méthodique  de  l'Histoire  naturelle  des  animaux,  d'Élien, 

par  M.  Valalour.  — Traduction  de  ce  recueil,  par  M,  Kumann. 

No  76,  p.  390,  1835,  23  juillet  : 
Correspondance.    —   A   propos   d'une    accusation    diilgée 
contre  l'étude  des  écrivains  de  l'anliciuilé  (signé  :  un  agrégé 
de  l'Université). 

No  78,  p.  403,  1835,  30  juillet  : 
Méthodes  d'enseignement.  —  Tableau  synoptique  et  compa- 
ratif des  trois  langues  française,  latine  et  gr(M'f[ue.  dédié  à 
mes  élevés,  par  M.  Th.  L(>turq[e,  inailre  de  i)ension  ;i  Rouen. 

Volume  IV,  no  80,  p.  412. 1835,  6  août  : 
Doctrine  du  progrès.  —  \a\  Boussole  (à  propos  d'un  article 
inséré  dans  le  Journal  général,  de  M.  Bodin). 

12 


—  178  — 

No  81,  p.  417,  1835,  9  août. 
Exnincns  de  doctoral  ôs  lettres.  —  Thèses  de  MM.  riuii;-iiiaul. 
Gros  et  Schwalbé. 

No  83,  p.  429;  1835,  16  août  : 

Littérature  ancienne.  —  Du  latin  des  premiers  siècles  litté- 
raires de  Koine  ;  le  grec  moderne. 

No  87,  p.  453,  1835,  30  août  : 

Revue  classique.  —  Les  préfaces  et  les  commentaires.  — 
Le  chef-d'œuvre  d'un  inconnu.  —  liéaction  nécessaire.  — 
Choix  d'élégies  latines,  avec  des  imitations  françaises,  par 
M.  L.  M...  —  Études  grannnaticales  et  littéraires  de  quelques 
morceaux  de  poésie  latine,  ])ar  M.  Toussaint  Hévillon.  — Com- 
paraison de  la  forme  et  du  ])ut  des  prosodies  en  Allemagne 
et  en  France.  —  Deux  prosodies  nouvelles,  de.  MM.  Uel  et 
Cabaret-Dupaty. 

No  91,  p.  477, 1835,  13  septembre  : 

Littérature  latine.  —  l'ne  édition  et  un  nouveau  manus- 
crit du  Dialogue  sur  les  orateurs. 

N"  99,  p.  525,  1835,  11  octobre  : 
Histoire.  —  La  Grèce  moderne. 

Volume  V,  no  3,  p.  19,  1835,  8  novembre  : 

Littérature.  —  Précis  de  riiisloire  de  la  lilli'-ralure  en 
France,  depuis  les  temps  les  plus  reculés  jusqu'à  la  Restau- 
ration, par  M.  Aigre. 

No  5,  p.  36,  1835,  15  novembre  : 
Rhétorique.  —  Coup  d'œil  sur  l'histoire  de  cet  art,  depuis 
les  anciens  jusqu'à  nos  join-s.  —  De  deux  nouveaux  ti-utés 
de  rhétorique.  —  l'ne  réflexion  générale. 

No  12,  p.  94,  1835,  10  décembre  : 

Revue  classique.  —  Grannnaire  grecque  de  M.  IJurnouf; 
intUience  de  cet  ouvrage  sur  les  progrès  de  l'enseignement 
du  grec;  questions  sur  la  grannnaire  greccjue,  —  Coiu's  de 
thèmes  de  MM.  Le  Bas  et  Régnier.  —  Grammaire  latine  de 
Lhomond.  —  Les  idiotismes  de  Viger.  —  MM.  Villemereux, 
Guéroult,  de  Hlignières,  Noël  et  de  Fallens,  et  leur  gram- 
maire. 

No  15,  p.  116,  1835,  20  décembre  : 
Archéologie.  —  De  la  peinture  chez  les  anciens.  (Résumé 
d'un(>  dissertation  de  M.  le  professeur  Tœ])tTer,  de  Genève, 
sur  la  peinture  ancienne,  elc.) 


—  179  — 
No  18,  p.  139,  1835,  13  décembre  : 
B.emie  classique.  —  Le  lliôàtro  .urivc  ol   le  Ihé.-Uro  lafiii.  — 
Édilions  de  MM.  Veiidel-lleyl,  de  Sinner,  Quicherat,  etc. 

N"  22,  p.  169,  1836,  14  janvier  : 

Littérature  latine.  —  Métamorphoses  d'Ovide,  traduction 
nouvelle,  par  M.  Gros. 

No  23,  p.  179,  1836,  17  janvier  : 

Revue  classique.  —  Extraits  des  principaux  monuments  de 
l'éloquence  profane  et  religieuse  des  anciens  (i'''  article).  Le 
(lonciones. 

No  24,  p.  190, 1836,  21  janvier  : 

Bibliographie.  Histoire  de  Védiication.  —  Commentatio  de 
liistoria  educationis  et  per  nostram  a3tatem  culta  et  in  poste- 
rum  colenda.  —  Scrps.  Alexander  Kappius  arcliigymnasii  8u- 
satensis  proreclor  Hammona.\  1834,  in-4 '. 

No  30,  p.  233,  1830.  11  février  : 

Philosoj)hie  morale.  —  Les  Devoirs  des  hortimes,  discours 
à  un  jeune  lionnne,  par  Silvio  Pellico  de  Saluées,  traduit  de 
l'italien  en  u'rec  moderne  par  Cébès  deTlièbes.  Paris,  librairie 
J.-A.  Macklein,  1835,  in-12. 

No  33,  p.  261,  1836,  21  février  : 

Revue  classique.  —  Éloquence  religieuse  et  profan(^  des 
anciens  ;  extraits  des  orateurs  attiques  et  de  Cicéron,  par 
M.  Ragon  (2''  article). 

No  37,  p.  295,  1836,  6  mars  : 
Biographie.  —  Notes  de  Vico  sur  l'art  poétique  d'Horace. 

No  44,  p.  345,  1836,  31  mars  : 

Traditions  lêratologiques,  ou  récits  de  l'antiquité  o\  du 
moyen-âge  en  Occident,  sur  quelques  points  de  la  fable,  du 
merveilleux  et  de  l'Iiistoire  natui-elle,  publiés  d'après  plu- 
sieurs manuscrits  inédits  grecs  et  latins  et  en  vieux  français, 
par  B.  de  Xivrey.  Paris,  1836. 

No  47,  p.  371.  1830,  10  avril  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Cours  de  M.  Fauriel.  —  1'''  article. 
—  (Dans  ce  cours,  M.  Fauriel  expose  et  discute  les  recherclies 
et  les  opinions  des  littératfMirs  allemands  sur  l'histoire  et 
l'authenticité  des  poèmes  attribués  à  Jlomère.) 

No  52,  p.  409,  1836,  28  avril  : 

Instruction  supérieure.  —  De  la  monograpliie  et  du  docto- 
rat ès-lettres. 


—  180  — 

N"  52,  p.  411,  1836,  28  avril  : 

Farullé  des  Lettres.  —  Cours  de  M.  Fauricl  {^''  ailicle). 

No  63,  p.  489,  1836,  5  juin  : 

Lilléralure  grecque.  —  CuUecLion  des  Hil- Leurs  gi-ecs  publiés 
par  M.  Clir.  Walz, 

No  64,  p.  507,  1836,  9  juin  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Cours  de  M.  Fauriel  (3"  article). 

No  65,  p.  517,  183:'.,  12  juin  : 

Revue  classique.  —  Extraits   de  Tacite   et  des  historiens 
grecs.  —  Chrestonialhie  grecque.  —  Extraits  d'AlIiénée. 

No  70.  p.  556,  1836,  30  juin  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Cours  de  M.  Fauriel  {¥  article). 

No  74,  p.  588,  1836,  14  juillet  : 
Cours  de  M.  Fauriel  (5"  article). 

No  81,  p.  645,  1836,  7  août  : 
Cours  de  M.  Fauriel  (6"  article). 

No  82,  p.  653.  1836,  10  août  : 
Faculté  des  Lettres.  —  Épreuves  du  doctoral. 

No  86,  p.  681, 1836,  25  août  : 
Philologie.  —  Coup  d'œil  sur  quelques  travaux  de  la  phi- 
lologie grecque  contemporaine,  en  vue  du  progrannne  publié 
par  le  conseil  royal  de  l'Instruction  publique,  pour  le  con- 
cours d'agrégation  de  philologie. 

No  89,  p.  708, 1836,  4  septembre  : 
Faculté  des  Lettres.  —  Cours  de  M.  Fauriel  (7''  article). 

No  92,  p.  731,  1836,  15  septembre  : 
Cou7^s  de  M.  Fauriel  (8'^  article). 

No  98,  p.  783,  1836,  9  octobre  : 
Cours  de  M.  Fauriel  (9''  article). 

Volume  VI,  no  4,  p.  28, 1836,  27  novembre  : 
Cours  de  M.  Fauriel  {W  article). 

No  8,  p.  62,  1836,  25  décembre  : 
Cours  de  M.  Fauriel  (il"  article). 

No  10,  p.  80,  1837,  8  janvier  : 
Revue   classique.  —  Ekxjuence    ])i'ofane  cl    i-eligieuse   des 
anciens  {?>'  article).  Déniosliiène.  —  Bibliographie  de  M.  Bec- 
ker.  —  Éditions  de  M.  l{égni(>r. 

No  12,  p.  93,  1837,  22  janvier  : 
Faculté  (les  Lrllirs.  —  Coiii-s  de  M.  l'anricl  (I:2('l  dernier 


—  181  ~ 

articlo).  [Ot  nrliclo  pst  signé  el  assure  ainsi  la  drlci-minalion 
des  articles  antérieurs.] 

No  14,  p.  108,  1837,  5  février  : 
Littérature  grecque.  —  I.  Collection  des  rhéteurs  grecs  de 
Walz  :  ix"  et  dernier  volume.  —  II.  Mémoire  sur  la  rhéto- 
rique chez  les  Grecs,  par  M.  E.  Gros. 

No  28,  p.  223,  1837,  14  mai  : 

Revue  classique.  —  I,  Selecla  principum  hisloricorum  : 
Ilerodoti,  Thucydidis,  Xenophontis,  Polyhii  illustres  loci.  — 
II.  Plutarchi  vitte  Demosthenis  et  Cicerônis.  Delectu,  pmefa- 
tione,  annotatione  discipulorum  institutioni  accommodatis. 
Dan.  Wyttembachii  éd.  passim  aucta,  et  emendata. 

Volume  VII,  no  54,  p.  313,  1838,  24  janvier  : 

Philologie.  —  Dictionnaire  grec-francais,  par  .1.  Planche, 
nouvelle  édition  par  S.-A.  Vendel-IIeyl  et  Al.  Pillon. 

No  124.  p.  832,  1838,  22  septembre  : 
Littérature.  —  Des  journaux  chez  les  Romains,  recherches 
précédées   d'un   mémoire   sur  les  Annales  des  Pontifes,  par 
J.-V.  Le  Clerc. 

No  149,  p.  1025,  1838,  19  décembre  : 

Littérature.  —  Des  journaux  chez  les  Romains,  etc.,  par 
J.-V.  Le  Clerc  (2'^  article).  Iléimprimé  dans  les  Mémoires 
d'histoire  ancienne  et  de  philologie,  p.  i286. 

Volume  VIII,  no  14,  p.  95,  1839,  16  février  : 

Publications.  —  Méthode  systématique  de  l'enseignement 
des  langues  appliqué  au  grec  ancien  et  moderne,  pai*^E tienne 
Marcello...  première  partie.  Paris,  1828. 

No  15,  p.  102,  1839,  20  février  : 

Littérature.  —  Traditions  tératoloR'iques  de  B.  de  Xivrey 

(2"  article). 

No  46,  p.  344,  1839,  8  juin  : 

Histoire  et  philologie.  —  Éclaircissements  sur  le  cercueil 
du  roi  memphite  Mycerinus,  traduit  de  l'anglais  et  accompa- 
gné de  notes  par  Ch.  Lenormant. 

No  50,  p.  375,  1839,  22  juin  : 

Géographie  ancienne.  —  Périple  de  Marcien  d'Héraclé(\ 
epitome  d'Artemidore,  Isidore  de  rjiarnx.  etc.,  supplémcnl 
aux  dernières  éditions  des  jx'tils  géographes,  d'après  un  ma- 
nuscrit grec  de  la  Hibli()lhè([ue  royale,  par  M.  E.  Miller.  Pai-is, 
Imprimerie  royale,  1831).  8". 


—  182  — 

N'-^  60,  p.  456,  1839,  27  juillet  : 

Littérature.  —  Essai  d'iiisloire  lilLéraire,  par  E.  CU'tuscz, 
1839,  iii-8". 

N"  81,  p.  626,  1839,  9  octobre  : 

Concours  d'agrégation  i)uiir  les  classes  de  grammaire. 

No  85,  p.  662,  1839,  23  octobre  : 

Publications.  —  Le  iHoyen-àt^-e  el.  le  (lix-iieuvi('iii(»  siècle, 
ou  analyse  de  la  inéLliode  sysLéinalique  d'enseigiieiiienl  des 
langues  appliquée  au  grec  ancien  et  moderne,  par  E.  Mar- 
cello. 

N"  93,  p.  722, 1839, 10  novembre  : 

Histoire  de  la  philosophie.  —  Vico  el  11  (aile,  par  .los.  Fer- 
rari. Paris,  1889,  in-8". 

N»  96,  p.  746,  1839,  20  novembre  : 

Philologie.  —  De  l'accenlualion  grecque  en  général  el  du 
trailé  élémentaire  de  raecenlualion  grecque,  par  M.  V.  Hélo- 
laud. 

Volume  IX,  no  38,  p.  283, 1840,  9  mai  : 

Archéologie.  —  1.  Inscriplions  grecques  el  lalines  recueil- 
lies en  (li'èr(^  par  la  eonnnission  de  Morée,  el  expli(pié(^s  ])ar 
J'h.  Le  lias,  l.  i  el  l.  n,  1835-39,  in-8^  —  11.  iMonunienls  d'anli- 
quilé  figurée  recueillis  en  Grèce  parla  commission  de  Morée 
et  expliqués  par  le  même,  l"''  et  2°  cahiers,  1835-37,  in-8". 

No  41,  p.  307,  1840,  20  mai  : 

Archéologie.  —  Inscriplions  en  vers  du  Musée  d'Aix,  sui- 
vies d'un  appendice  sur  une  slalue  antique  récennnenl  décou- 
verte aux  environs  de  cette  ville,  1839,  in-8''. 

No  98,  p.  686,  1840,  5  décembre  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Cours  de  littérature  grecque,  M.  Eg- 
ger,  suppléant.  —  Discours  d'ouverture. 

No  99,  p.  694,  1840,  9  décembre  : 

Discours  d'ouverture  (suile).  Héimprinu'  dans  les  Mémoires 
de  littératures  ancienne. 

Volume  X,  n"  14,  p.  82,  1841,  17  février  : 

Faculté  des  Lj'ttres.  —  Cours  de  lilléralni'e  gi'ecque  {V''  ar- 
ticle). —  Division  du  cours.  —  Antécédents  de  la  Poélicjue 
d'Arislole,  première;  partie.  —  Origine  de  la  critique.  —  Ti-i- 
vaux  entrepris  sur  les  poésies  traditionnelles,  (ïI  en  particu- 
lier sur  les  poésies  d'Homère,  au  siècle  de  IMsisIratc.  —  Inter- 
prétation pliilos()|)liique.  —  Diascévaslcs.  —  Clioi-Jzonles.  — 
Progrès  de  la  critiejue  sur  le  théâtre  d'Athènes.  —  Diascève 
dramati((U('  (ri'digé  par  M.  Sadoiis). 


—  183  — 

N'^  IG,  p.  89,  1841.  24  février  : 

Philologie.  —  Le  jardin  des  racines  grecques,  ivuiiit's  pai- 
C.-F.  Lancelot,  oL  mises  en  vers  par  do  Sacy.  Nouvelle  édition 
par  M.  Ad.  Régnier. 

N"  23,  p.  129,  1841,  20  mars  : 

Histoire.  —  Économie  politique  des  Romains,  ])ar 
M.  Dureau  de  la  Malle. 

N''27,  p.  151,  1841,3  avril  : 

Philologie.  —  Méthode  pour  étudier  la  langue  latine,  par 
J.-L.  Burnouf. 

No  28,  p.  1G2,  1841,  7  avril  : 
Faculté  des  Lettres.  —  Cours  de  littérature  grecque  (2"  par- 
tie). —  Critique  dans  la  comédie  grecque  et  particulièrement 
dans  Aristophane.  —  Les  Sophistes.  —  Esthétique  de  Platon. 
—  Poésie,  nmsique  et  philosophie  dorienne,  etc.  (Réd.  par 
A.  Sadous.) 

N"  32,  p.  187,  1841,  21  avril  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Cours  de  littérature  grecque  (3'"  ar- 
ticle). —  Aperçu  de  la  biographie  littéraire  d'Aristote.  Prin- 
cipes généraux  de  sa  doctrine  sur  l'art,  etc. 

No  33,  p.  190, 1841,  24  avril  : 

Philologie.  —  Philodemi  rhetorica;  ex  herculanensi  papyro 
etc..  restituit  E.  Gros. 

No  35,  p.  202,  1841,  lo''  mai  : 

Philologie.  —  Question  de  philologie  homérique.  — 
Aristote  lisait-il  dans  l'Odyssée  un  épisode  de  soixante-onze 
vers  que  nous  y  lisons  aujourd'hui? 

No  39,  p.  226.  1841,  15  mai  : 

IJttérature  grecque.  —  Fragment  d'un  examen  critique  de 
la  Poétique  d'Aristote. 

No  46,  p.  269, 1841,  9  juin  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Cours  de  littérature  grecque  {¥  ar- 
ticle). —  Témoignages  et  théories  d'Aristote  sur  les  origines 
de  la  poésie.  —  Poésie  populaire.  —  Poésie  épi({ue.  —  Le 
cycle  épique.  Les  poèmes  homériques  faisaient  partie  du 
cycle  épique.  —  Autorité  d'Aristote  dans  la  question  homé- 
rique. 

No  49,  p.  288,  1841,  19  juin  : 
Faculté  des  Lettres.  —  Cours  de  lilléralurc  grecque  (î)'^  ar- 
ticle). —  Origine  du  drame  grec.  —  Tragédie.  —  IJrame  saty- 


—  184  — 

riqiic.  —  La  conirdio  a-l-cUi'  la  iiirnio  oriuine  ?  —  Raj^porls 
de  la  tragédie  avec  le  cycle  épique;  avec  la  civilisation  con- 
temporaine. 

No  52,  p.  305,1841,  30  juin  : 

Littérature  grecque.  —  Les  Néméennes  de  Pindare,  tra- 
(Inclioii  nouvelle  avec  le  texte,  par  M.  Obry,  professeur  à  la 
Faculté  des  Lettres  de  Strasbourg. 

No  60,  p.  353,  1841,  28  juillet  : 

Philologie.  —  l'hilodenii  de  rhetorica  liber  quartus,  ex 
volum.  herculan.  Oxonii,  1825,  excussis,  edid.  Léonard 
Spengel. 

No  62,  p.  367,  1811,4  août  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Cours  de  littérature  gi'ccque 
(6*^  article).  —  llistoii'e  des  développements  de  Faclion  dans 
le  drame  tragique.  —  Trilogie  et  tétralogie.  —  Trilogie  tra- 
gique d'Eschyle.  —  Analyse  de  l'Orestia.  —  Les  (juati-e  autres 
tragédies  d'Eschyle,  caractères  généraux  de  son  théâtre. 

No  63,  p.  371,  1841,  7  août  : 

Archéologie.  —  Recherches  sur  les  monunuMils  cyclopéens 
et  pélasgiques,  par  L.  C.  F.  Petit-Radel.  Paris,  1841,  in-8. 

No  66,  p.  395,  1841,  17  août  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Cours  de  littérature  grecque. 
(7"  article).  —  Argument  :  Progrès  de  l'art  dans  les  drames 
de  Sophocle.  —  Retour  à  Aristote.  —  Euripide.  —  De  la  tétra- 
logie dans  Euripide.  —  (Caractère  de  ses  tragédies  rappro- 
cliees  de  la  théorie  aristotéhque. 

No  70,  p.  417,  1841,  loi-  septembre  : 

Philologie.  —  XVRIMOI  SIBYAAIAKOI,  oracula  sibyllina,  texl. 
ad  codices  mss.  recognit.  a  C.  Alexandre.  Vol.  1.  Paris,  1841, 
in-8. 

No  73,  p.  437,  1841,  11  septembre  : 

Faculté  des  Lettres.  —  (]ours  de  littérature  grecque 
(8''  article).  —  De  la  moralité  au  théâtre. 

No  86,  p.  526,  1841,  27  octobre: 

Faculté  des  Lettres.  —  Cours  de .  littérature  grecque 
(9"  et  dernier  article).  —  Diverses  opinions  (rArisl()l(>  sur 
les  poèmes  en  prose,  sur  In  poésie  lyriciue.  elc  —  l{e\ue 
des  ])rincipaux  ouvrages  de  critique  antérieiu's  à  la  P()éti(|ue 
d'Arislole.  —  Conclusion. 

No  89,  p.  543,  1841,  6  novembre  : 
l'/iiloiogie.   —   I.   Mémoire  siu"  le  système"  grannnalic;d  des 


—  185  — 

langues  do  quelques  nalions  iii(li(>iiiies  de  rAniéri(|ue  du 
Nord,  par  M.  El.  du  Ponceau.  Paris,  1838,  in-8.  —  11.  De  lin- 
gua  Othomitorum  dissertatio  aucl.  Enim.  Naxera.  Philadel- 
phie, 'I83o.  (Extrait  du  V  tome,  nouvelle  série  des  inénioires 
de  la  Société  américaine  de  philosophie).  III.  Synonymes 
français  par  Benj.  Lafaye.  Paris,  1841,  1  vol.  gr.  in-8. 

No  101,  p.  621.  1841,  18  décembre  : 

Cours  publics.  —  Faculté  des  Lettres.  —  Analyse  de  la 
première  leçon  de  littérature  grecque  (connnuniquée  par 
M.  Egger).  —  Réimprimée  dans  les  mém.  de  lit  t.  anc,  p.  386. 

Volume  XI,  no  10,  p.  54,  1842,  2  février  : 
Cours  de  littérature  grecque  (l'''  article,  signé  (].  G.). 
N'  17,  p.  94,  1842,  26  février  : 

Cours  de  littérature  grecque  {ît^  article).  —  De  la  vérilé  his- 
torique; son  caractère  relatif.  —  Distinction  de  l'histoire,  de 
la  poésie  et  du  roman.  —  Alliance  nécessaire  de  l'histoire  et 
de  la  poésie.  —  Du  style  historique.  —  Mélange  du  style 
scientifique  et  du  style  poétique.  —  De  la  vérité  considérée 
comme  loi  du  style  historique  :  exemples,  résumé. 

N"  26,  p.  151,  1842,  30  mars  : 

Philologie.  —  Dictionnaire  complet  d'Homère  et  des  Ilomé- 
rides,  résumé  des  travaux  de  la  critique  tant  ancii'inie  que 
moderne,  sur  Homère  et  ses  poèmes  par  MM.  Theil  et  Ilallez- 
d'Arroz.  1  vol.  in-8. 

N"  35,  p.  202,  1842,  30  avril  : 

Cours  de  littérature  grecque  (S''  article).  —  Examen  des 
thèses  anciennes  sur  l'histoire.  —  Le  symbolisme  considéré 
comme  première  forme  de  l'histoire. — ^' Des  divers  systèmes 
d'interprétation  de  la  mythologie  ancienne.  —  Examen  cri- 
tique de  la  Théogonie  d'Hésiode.  —  Conclusion.  (Signé  (1.  G.). 

No  41,  p.  238,  1842,  21  mai  : 

Littérature  grecque.  —  Théâtre  d'Eschyle,  traduction  nou- 
velle en  prose,  par  Alexis  Pierron.  Paris,  18-41,  \\\-\^l.  — 
l'ragment  inédit  de  la  traduction  en  vers  du  théâtre  d'Eschyle 
par  .1.  .1.  Puech. 

No  52,  p.  311,  1842,  29  juin  : 

Bibliographie.  —  Cours  de  litlérature  rédigé  d'après  le 
programme  pour  le  baccalaui-éat,  par  E.  Gérusez. 

No  56,  p.  333,  1842,  13  juillet  : 

Cours  de  littérature  grecque  (4''  arlicle).  —  De  l'Iliade  consi- 
dérée comme  œuvre  historique:  inl(M'])rétations  alli'.u'orifiiics 


—  18G  — 

des  anciens  ol  dos  modernes;  Paradoxes  do  Dion  Chrysos- 
lonio.  —  Kéalilé  des  événenienls  racontés  par  Homère.  Pein- 
ture des    mœurs  héroïques;   de  la   nationalité  hellénique. 

—  Résumé. 

N"  64,  p.  377,  1842,  10  août  : 

Cours  de  liltérature  grcrrjur  (o"  arliele).  —  Do  l'Odyssée 
considérée  comme  monument  historique.  —  Caractères  (^ui 
disthiguent  ce  poème  de  l'ihade.  —  Du  bouclier  dAchille  et 
du  bouclier  d'Hercule.  —  Du  poème  des  Œuvres  et  des  Jours. 

—  Résumé.  (Signé  C.  G.). 

No  71,  p.  422,  1842,  3  septembre  : 

Question  d'histoire  littéraire.  —  De  l'influence  du  papyrus 
égyptien  sur  le  développement  de  la  littérature  grecque. 

N"  100,  p.  604,  1842,  14  décembre  : 

Cours  de  littérature  grecque  (6''  article).  —  Premiers  écri- 
vains en  prose.  —  Logographes  connus  par  les  seuls  témoi- 
gnages des  critiques;  logographes  antérieurs  à  Hérodote, 
dont  il  reste  quelques  fragments.  —  Ilecatée  de  Milet.  — 
Acusilaus  d'Argos,  (fharon  de  Lampsaque,  Xanthus  de  Lydie. — 
Logographes  contemporains  d'Hérodote.  —  Hellanicus  de 
Lesbos,  Phérécide  d'Athènes,  etc. 

Volume  XII.  no  1,  p.  3,  1843,  4  janvier  : 

Littérature,  —  Bibhothèque  de  l'École  des  Charles.  T.  I, 
Il  et  IIL 

N»  7,  p.  39,  1843,  25  janvier  ; 

Cours  de  littérature  grecque  {V  article).  —  Hérodote,  sa 
biographie;  prélhninaires  de  la  lutte  des  Perses  et  des  Grecs. 

—  Traits  prhicipaux  de  l'art  historique  dans  Hérodote. 

N»  22,  p.  134, 1843,  18  mars  : 

Cours  de  littérature  grecque  (8"  article).  —  Fin  de  l'histoire 
d'Héi'odote,  récit  de  la  guerre  médique.  —  De  la  vie  d'Homère 
attribuée  à  Hérodote,  etc.  —  Résumé  du  cours. 

N"  33,  p.  199, 1843,  26  avril  : 

Question  dliisloire  littéraire.  —  De  la  deuxième  édition  des 
Nuées  d'Aristophane. 

N"  56,  p.  355,  1843,  15  juillet  : 

Bibliographie.  —  Histoire  romaine  par  M.  E.  Dumont. 
professeui"  au  Collège  Saint-Louis.  8  vol.  \\\-\-l. 

N"  92,  p.  917,  1844,  16  novembre  : 
Littérature  grecque.  —  Baêjoiou  ptuôta^fîof.  Babrii  fabuhr  iam- 


—  187  — 

bicnn  CXXIII,  jussu  sumnii  odiicalionis  public.-p  ndiniiiislra- 
toris  Aboli  Villemain,  viri  excell.  iiuric  pi'imuni  odila;.  Joli.  Fr. 
Boissonado  Litt.  gr.Tc.  pr.  recensuit,  latine  convertit,  anno- 
tavit,  etc.  Paris,  '1844,  Didot,  <ïr.  in-8.  — II.  Bal)rii  fabula> 
lambica;  CXXXI,  g-r.  in-8.  .1.  F.  Boissonade  recensuit,  secunda 
editio  novis  curis  expolita.  Paris,  1844,  in-8,  Klinkcsieck.  — 
111.  Frid.  Dûbner  :  aniniadversiones  crilicœ  de  Ba])i'iis  pjOiâf/Sotç 
(Lettre  h  M.  Fred.  Jacobs  1844,  in-8).  —  IV.  Fables  de  Hal^rius, 
traduites  pour  la  première  fois  en  français  par  A.-L.  Bover. 
Paris,  1844,  Didot.  ln-8.  (1"'  article). 

N"  94,  p.  927,  1844,  23  novembre  : 

Littérature  grecque.  —  Fables  de  Babrius  (i^"  oi  dernier 
article).  —  Articles  réimprimés  dans  les  Mém.  de  litt.  anc, 
p.  487. 

No  103,  p.  978, 1844,  25  décembre  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Cours  de  littérature  grecque  (ana- 
lyse de  la  1'"  leçon,  signé  C  G.). 

N"  104,  p.  986,  1844,  28  décembre  : 

Des  programmes  pour  les  concours  d'agrégation  aux 
classes  supéi'ieures  des  Lettres  et  aux  classes  de  grannnaire. 

Volume  XIV,  n^  3,  p.  14,  1845,  8  janvier  : 

OratorumroYiianorum  fragmenta  ab  Appio  Cîibco  et  M.  Porcio 
Calone,  usque  ad  Q-  Aurelium  Synnnachum,  collegit  atque 
illustravit  H.  Meyer.  Ed.  auctior  et  emendatior.  Zurich,  1842, 
in-8.  —  Réimprimé  dans  les  Mém.  de  litt.  anc,  p.  398. 

N"  11,  p.  62,  1845,  5  février  : 

Cours  de  littérature  grecque  (2"  article).  —  Des  écoles  en 
Grèce  et  à  Home.  —  Organisation  de  renseignement  ])ublic 
sous  les  empereurs.  —  Du  stoïcisme.  — Épictète.  (Signé  (^.  G.). 

No  38,  p.  226, 1845,  10  mai  : 

Cours  de  littérature  grecque  (3"  article).  —  Suite  du  stoï- 
cisme. —  Marc-Aurèle.  —  Influence  de  la  doctrine  stoïcienne 
sûr  les  formes  et  les  caractères  du  langage. 

No  53,  p.  325,  1845,  2  juillet  : 
De  quelques  documenls  sur  Y LJsclavage  dans  ranliquité. 
N"  61,  p.  379,  1845,  30  juillet  : 

Essai  critique  sur  une  inscription  grecque  de  (lyme  en 
Eolide.  —  Réimprimé  dans  les  Mém.  d'iiistoire  ancienne  el  de 
piiilologie,  j).  77. 

N"  68,  p.  437,  1845,  22  août  : 
Histoire   ancienne.    —    Recliercbes  sur  les  élaljlisscments 


—  188  — 

des  Grecs  en  Sicile,  jusqu'à  la  réduclion  de  celle  île  en  pro- 
vince romaine,  par  M.  Brunel  de  Presle,  1  vol.  in-8.  Paris,  1845. 

N"  73,  p.  473,  1845,  10  septembre  ; 

Littérature.  —  De  Lucien  et  de  Voltaire.  —  Réimprimé  dans 
les  Mém.  de  litt.  anc,  p.  473. 

N*^  70,  p.  499,  20  septembre. 

Littérature.  —  Gicéron,  Des  devoirs,  traduction  nouvelle  par 
J.  L.  Burnouf,  1  vol.  in-l;2,  Paris,  Delalain,  1845. 

No  91,  p.  634,  1845,  12  novembre  : 

Philologie  grecque.  —  1.  Fragments  des  poèmes  géogra- 
phiques de  Scynnius  de  Chio  et  du  faux  Dicéarque,  par 
M.  Letronne.  Paris,  1840,  in-8.  —  II.  Tlieophylacti  Simocaltse 
quîestiones  pliysicas  et  epistolas  ad  codd.  recensuit  versione 
Kimedonciana  et  notis  instruxit  J.  Fr.  Boissonade.  Paris, 
1835,  in-8.  —  111.  .Eneas  Gazteus  et  Zacharias  MitylenîBus,  de 
immortalitale  aninuï!,  et  mundi  consummatione,  ad  codd. 
recensuit  .1.  Fr.  Boissonade.  Paris,  1836,  in-8.  —  IV.  Miclia'l 
Psellus,  de  operalione  dîemonum,  cum  notis  Gaulminii  cu- 
rante .1.  Fr.  Boissonade;  acced.  opuscula  inedita  Pselli, 
Nuremberg,  1838,  in-8.  —  V.  Philostrali  epistobe,  quas  rec. 
.1.  Fr.  Boissonade.  Paris  et  Leipzig,  184^,  in-8.  — VI.Anecdota 
nova  descr.  et  annotavit  J.  Fr.  Boissonade.  Paris,  1844,  in-8. 

Volume  XIV,  n"  102,  p.  722,  1845,  20  décembre  : 
Faculté  des  Lettres  de  Paris.  —  Cours  de  littérature  grecque. 
—  Leçon  d'ouverture  prononcée  le  4  décembre  1845. 

N«  103.  p.  730,  24  décembre  : 

Suite  de  la  leçon  d'ouverture. 

Volume  XV,  n»  20,  p.  192,  1846,  7  mars  : 

Faculté  des  Lettres  de  Paris:  Cours  de  littérature  grecque, 
:2''  article  (signé  A.  Morel). 

No  23,  p.  215,  18  mars  : 

Philologie.  —  Essai  liistorique  sur  la  littérature  française 
(en  grec  moderne),  par  Jean  Minotos,  de  Crète,  tome  i  (Poé- 
sie), 1845,  in-1^2. 

N"  23,  p.  216,  18  mars   : 

Faculté  des  Lettres:  Cours  de  littéi-ature  grecque.  3''  article 
(signé  A.  Morel), 

N"  27,  p.  216,  1816,  lo>-  avril  : 

Philologie.  —  Olympiques  de  Pindare,  traduites  en  vers 
français  par.!.  Guichemerre.  1  vol.  iii-8". 


—  189  — 
No  30,  p.  271,  1846,  11  avril  : 

Histoire.  —  Histoire  romaine  de  Dion  (lassius.  traduite  en 
français  avec  notes,  texte  en  regard,  etc.,  par  E.  Gros,  I.  I, 
contenant  les  fragments  jusqu'à  Fan  de  Home  o4o.  (Héini- 
primé  dans  les  Mémoires  d'histoire  ancienne  et  de  pliilologie, 
p.  305.) 

No  34,  p.  302,  1846,  25  avril  : 

Faculté  des  Lettres  de  Paris  :  Cours  de  littérature  grecque, 
4'^  article  (signé  A.  Morel). 

No  40,  p.  352,  16  mai  : 

Histoire  de  la  poésie  promjirale.  Cours  fait  à  la  Faculté 
des  Lettres,  par  M.  C.  Fauriel.  Paris,  1846,  3  vol.  in-8". 

No  58.  p.  513,  18  juillet  : 

Faculté  des  Lettres  de  Paris  :  Cours  de  littérature  grecque, 
5"  article.  Argument  :  du  Cycle  épique.  Signé  A.  Morel. 

No  73,  p.  633, 1846,  9  septembre  : 

Note  additionnelle  à  la  dissertation  de  M.  Th. -II.  Martin  sur 
les  Pentétérides  athéniennes,  adressée  à  M.  le  Rédacteur  du 
Journal  général. 

No  77,  p.  664, 1846,  23  septembre  : 

Philologie  française.  —  Œuvres  complètes  d'Etienne  de  la 
Boétie,  réunies  pour  la  première  fois,  et  pubhées  par  M.  Léon 
Feugère.  (Signé  X.  R.) 

No  84,  p.  783,  17  octobre  : 

Faculté  des  Lettres  de  Paris  :  Cours  de  littérature  grecque, 
6*'  article  (signé  A.  Morel). 

No  93,  p.  797,  18  novembre  : 
Philologie.  —  De  la  plus  ancienne  rédaction  des  poèmes 
homériques. 

No  100,  p.  861, 12  décembre  : 

Faculté  des  Lettres.  Cours  de  httérature  grecque,  7"  article. 
-^  Argument  :  Examen  de  l'Odyssée.  —  Les  Chorizontes.  — 
Biographies  traditionnelles  d'Homère. 

Volume  XVI,  n"  6,  p.  38,  1847,  20  janvier  : 
Philologie.  —  Rome  au  siècle  d'Auguste,  ou  Voyage  d'un 
Gaulois  à  Rome  à  l'époque  du  règne  d'Auguste,  et  pendant 
une  partie  du  règne  de  Tibère,  pai-  M.  Ch.  Dezobry,  nouvelle 
édition,  4  vol.  in-8'^  (i'"'  article). 
No  11,  p.  80,  1847,  6  février  : 
Philologie.  —  1.  Éhte  des  monuments  céramographiques, 


—  190  — 

in.'iléi'iaiix  j30Ui'  rinlcUiti'eiice  des  rcliiiioiis  ol  (U^s  mœurs  de 
rauliqiiilé,  oxpliquôs  el  coninioiilés  par  MM.  CAi.  Loiioi'iiiaiil 
el  .1.  de  Willo,  t.  i  ol  ii,  g-rand  in-4°.  —  II.  Observations  philo- 
logiques et  archéologiques  sur  l'élude  des  noms  propres 
grecs,  suivies  de  l'examen  particulier  d'une  famille  de  ces 
iionis  par  M.  Lelronne,  1  vol.  in-8"  (1"'  article). 

No  20,  p.  162,  1847,  10  mars  : 

Idem  (2°  article). 

Volume  XVI,  no  26,  p.  217, 1847,  31  mars  : 

Faculté  des  Lettres  de  Paris  .-Cours  de  li  Itéra  lure  grecque, 
8"  el  dernier  article. —  Conclusion  sur  les  poèmes  homériques. 
—  Analyse  de  la  dernière  leçon  du  cours  de  'l84o-i8'd),  com- 
muniquée par  le  professeur.  (Uéimprimé  dans  les  Mémoires 
de  lilléralure  ancienne,  p.  96.) 

No  63,  p.  694, 1847,  11  août  : 
Vacuité  des  Lettres  de  Paris  :  Cours  do  lilléralure  gi'ecqu(\ 
i'"''  semestre   de  1846-1847.  —  Leçon  d'ouverture.  —  Analyse 
connnuniquée  par  le  professeur.  (Kéimprimée  dans  les  Mé- 
moires de  lilléralure  grecque,  p.  110). 

N"  73,  p.  768,  1847,  11  septembre. 

Littérature.  —  Quehjues  obsei-va lions  nouvelles  sui'  le 
Irailé  du  Sublime  ordinairement  attribué  h  Longin. 

No  85,  p.  867,  1847,  23  octobre. 

Philologie.  —  Rome  au  siècle  d'Auguste,  etc.,  par  M.  Ch. 
Dezobry  (t'  article). 

Volume  XVII,  n"  4,  p.  39,  1848, 12  janvier  : 

Archéologie.  — Nolice  empruntée  à  l'un  des  derniers  numé- 
ros de;  la  Revue  archéologique,  sui'  une  insci-iplion  latine^  : 
(1847,  p.  197  (îl  797).  Uéimprhnée  dans  les  Mémoircîs  d'histoire 
ancienne  el  de  pliilologie,  p.  377. 

N»  28,  p.  192,  1848,  5  avril  : 

Publications.  —  Les  Germains  avant  le  christianisme.  — 
Recherches  sur  les  origines,  (>lc.,  des  })euples  germaniques, 
par  A.-F.  Ozanani.  Paris,  1847,  in-8". 

No  30,  p.  208,  1848;  12  avril  : 
ldr7n  (2''  article). 

N"  11,  p.  272,  184S,  31  mai  : 

Piil)tieations.  —  Dicliomiain;  grec-francais,  composé  sur 
un  nouveau  plan  où  sont  réunis  et  coordonnés  les  travaux  de 
II.  Eslienne,  de  Schneider,  de  l'assow  el  di's  meilleurs  lexico- 


—  191  — 

,STaphos  cl  ,!i-i'aiiiiii;iiri('iis  anciens  cl  modernes,  elc,  etc.,  par 
C.  Alexandre,  M'  édition  (l'''  ai'Ucle). 

N"  60,  p.  357,  1848,  29  juillet  : 

Publications.  —  DicLionnairc  grec-francais,  par  C.  Alexandre 
(2-^  arlicle). 

No  73,  p.  425,  1848, 13  seplemlire  : 

Publications.  —  Cosmos,  Essai  d'une  doseriplion  pliysiqiio 
du  monde,  par  Al.  de  Humboldl,,  1'''  partie,  traduite  en  fran- 
çais par  M.  Fave  (1840);  2''  partie,  traduite  en  français  par  (lli. 
Galuski  (1848)',  1"^  article. 

No  76,  p.  438, 1848,  23  septembre  : 
Cosmos  {"H"  article). 

No  80,  p.  466,  1848,  7  octobre  : 
Littérature  contemporaine.  —  Ballanche,  par.l.-.l.  Ami)ére, 
1  vol.  in-12. 

No  100,  p.  625,  1848,  16  décembre  : 
Notice   bibliographique   sur  le   progranniic   des   concours 
d'agrégation   pour  les   classes   d(^    grannnaire   et    pour  les 
classes  supérieures  des  Lettres  (i'''  article).  —  I.  Observations 
générales.  —  II.  Auteurs  grecs. 

No  104,  p.  652, 1848,  30  décembre  : 
Nécrologie.  —  M.  Ant.-.I.  Letronne.  —  Leçon  en  Sorbonne 
du  20  décembre.  (Iléimprimée  dans  les  Mémoires  d'histoire 
ancienne  et  de  philologie,  p.  i.) 

Volume  XVIII,  n"  2,  p.  8,  1849,  6  janvier  : 
Histoire  de  M""'  de  Maintenon  et  des  principaux  événements 
du  règne  de  Louis  XIV,  par  le  duc  de  Noailles. 

No  7,  p.  33,  1849,  24  janvier  : 
Notice  bibliographique  sur  les  progrannnes  des  concours 
d'agrégation   pour  les  classes  de  grannnaire  et  les  classes 
supérieures  des  Lettres  (2''  article).  --  III.  Auteurs  latins. 

No  9,  p.  42,  1849,  31  janvier  : 
Méine  sujet  (3'"  article).  —  Agrégation  pour  les  classes  su|)é- 
rieures  des  Lettres.  —  Auteurs  grecs.  —  Auteurs  latins. 

No  19,  p.  91, 1849,  7  mars: 
Cours  de  littérature  grecque  (!'''  semestre  de  1848-1849).  — 
llisloire  des  Lettres  grecques  au  temps  d'Alexandre,  et  des 
premiers  Ptolémées. 

No  24,  p.  121,  1849,  24  mars  : 
Littérature  et  antiquités  grecques.  —  De  (luclqiies  ouvrages 
récemment  publiés  à  Athènes  et  ;i  (;onslanlin()|)le. 


—  192  — 

No  32,  p.  170,  1849,  21  avril  : 

Cours  de  littérature  grecque  (^"^  et  3''  leçons).  —  De  la  co- 
médie après  Ai'isloi)haiie.  —  (Comédie  moyenne.  —  Du  chœur 
à  Athènes.  —  IntUuMice  des  révolutions  politiques  sur  la  co- 
médie. 

No  51,  p.  288,  1849,  27  juin  : 

Cours  de  littérature  grecque  {¥  et  5"  leçons).  —  De  la  tra- 
gédie athénienne  après  Euripide.  —  Coup  d'œil  sur  Thistoire 
des  acteurs  dans  l'antiquité  (signé  E.  Chatel). 

No  55,  p.  306,  1849,  11  juillet  : 

Cours  de  littérature  grecque  (6"  leçon).  —  De  l'éloquence 
avant  Démosthène.  (Signé  E.  C). 

No  70,  p.  390,  1849,  loi'  septembre  : 
Cours  de  littérature  grecque  {'''  et  8'^  leçons).  —  Les  Sophis- 
tes. —  Etude  sur  les  progrès  de  l'éloquence  attique  d'après 
des  frau'ments  de  Gorgias,  d'Isocrate,  d'isée  et  de  Lycurgue. 
(Signé  E.  C). 

No  82,  p.  472,  1849,  13  octobre  ; 
Cours  de  littérature  grecque  (9'',   W  et  W  leçons).  —  De 
l'éloquence  grecque  :   l3émosthène,   Eschine,   llypéride,  Dé- 
made,  Dinarque  et  Phocion  (signé  Eug.  Chatel). 

No  97,  p.  581,  1849,  5  décembre  : 
Cours  de  littérature  grecque  (12'',  13",  W  et  15''  leçons).  — 
(^oup   d'œil  rétrospectif  sur  l'art  historique   chez  les  (irecs 
avant  le  siècle  de  Phihppe  et  d'Alexandre.  —  Ephore  et  Théo- 
pompe (signé  E.  Chatel). 

Volume  XIX,  no  19,  p.  154, 1850,  6  mars  : 

Cours  de  littérature  grecque  (16"  et  17''  leçons).  —  L'Orient 
au  moment  de  la  conquête  macédonienne.  —  Histoire,  lé- 
gende, roman  d'Alexandre  (signé  E.  Chatel). 

No  30,  p.  214,  1850,  13  avril  : 
Cours  de  littérature  grecque  ('I8'\  19",  20%  2 Pet  22"  leçons). 
—  Du   style   philosophique   à  Athènes.   —   Théophraste.   — 
Eratosthenes.  (Signé  E.  C). 

Volume  XIX,  no  33,  p.  230, 1850,  24  avril  : 

Faculté  des  Lettres  de  Paris.  Cours  de  littérature  grecque 
(23''  et  24'"  leçons).  —  Suite  de  l'Ecole  d'Alexandrie.  —  Poésie 
épique.  —  lui  réduction  générale  à  l'étude  de  la  poésie  buco- 
lique chez  les  Grecs. 

No  86,  p.  530,  27  oclobre. 
Faculté  des  Lettres  de  Paris.  Cours  de  littérature  greccjue 
(signé  E.  Chatel). 


—  193  — 

N"  92,  p.  566, 1850,  16  novembre  : 

Histoire  ancienne.  —  Nicolas  de  Damas  el,  Velleius  Pater- 
culus. 

No  102,  p.  626,  1850,  21  décembre  : 

Histoire  ancienne.  —  Histoire  romaine  de  Dion  Cassins, 
traduite  en  français  avec  notes,  texte  en  regard,  etc.,  par  E. 
Gros,  tome  ii.  Paris,  1848,  in-8"  (2'-  article).  Kéimprimé  dans 
les  Mémoires  d'histoire  ancienne  et  de  philologie,  p.  305. 

Volume  XX,  no  4,  p.  18,  1851,  11  janvier  : 

Cours  de  littérature  grecque  (deuxit'me  article).  —  Des  Sep- 
tante. —  Introduction  de  l'étude  des  littératures  étrangères  et 
particulièrement  des  littératures  sémitiques  chez  les  Grecs.  — 
La  httérature  orientale  jugée  par  les  Grecs.  —  Méthode  clas- 
sique :  Lowth.  —  Méthode  romantique  :  Herder  et  Chàteau- 
briant.  —  Littérature  orientale  traduite  par  les  Grecs  :  mé- 
thode interprétative  des  .Septante  :  méthode  oratoire  de 
•losèphe.  —  De  la  langue  des  Septante  et  de  ses  rapproche- 
ments avec  Tatticisme  ;  de  son  influence  sur  les  destinées  gé- 
nérales de  la  langue  grecque.  Signé  E.  Chatel. 

No  5,  p.  27,  1851,  15  janvier  : 

Cours  de  littérature  grecque.  —  Polybe  et  Diodore  de  Sicile 
(cours  de  1849-18S0,  troisième  et  dernier  arlicle).  Signé  Eug. 
Chatel. 

No  20,  p.  126,  185],  9  mars: 

Littératu7'e  grecque.  —  Theonis  Smyrnaei  platonici  liber  de 
astronomia,  cum  Sorani  fragm.  éd.  vert.,  etc.  Th.  IL  Martin. 
Acced.  G.  Pachymeri  e  libro  astronomico  délecta  fragmenta, 
acced.  etiam  Chahndii  locus  ex  Adrasto  vel  Theone  expressus. 
Paris,  1849,  in-8"  de  vni-480  pages. 

No  48,  p.  266,  1851,  14  juin  : 

Histoire.  —  Le  Tcheou-li  ou  Rites  des  Tcheou,  traduit  du 
chinois  par  Ed.  Biot.  Paris,  1851,  2  vol.  in-8"'. 

Volume  XX,  no  77,  p.  426,  1851,  24  septembre  : 

Cours  de  lillérature  grecque.  —  Introduction  à  l'hisloire  de 
la  littérature  grecque  durant  le  siècle  d'Auguste  (analyse 
connnuniquée  par  M.  Egger).  Réimprimé  dans  les  Mémoires 
de  httérature  ancienne,  p.  461. 

No  84,  p.  480,  15  octobre  : 

Des  autographes  et  des  collections  épistolaires  dans  l'anti- 
quité, particulièrement  au  siècle  [d'Auguste. 

Volume  XXI,  no  46,  p.  311,  1852,  9  juin  : 
Cours  de  littérature  grecque,  premier  article  (signé  E.  C). 

13 


—  194  — 

No  53,  p.  350,  1852,  3  juillet  : 
Cours  de  h'tfc7'alurc  r/rccqHC  ((l(Mixi('iii(>  arliclo).  —   Do  la 
poésie  au  siècle  des  Anluuins.  —  liiscri])liuiis.  — Epigrammes. 
—  Babrius. 

No  69,  p.  442,  1852,  2S  août  : 
Cours  de  liffèrafiirc  (/rrrqiu'.  —  Coup  d'œ'd  sur  la  lit  ((''ra- 
ture grecque  des  premier  el  d(>uxièuie  siècles  de  Tèi'e  chré- 
lieniie.  —  Apollonius  Dyscole.  —  Science  grammaticale  dans 
l'anliquile  et  chez  les  modernes.  —  Eug.  Buriiouf. 

Volume  XXII,  n^'  17,  IIG.  1853,  26  février: 

Archéologie.  —  Quelques  inscriptions  latines  inédites 
(premier  article). 

N"  30,  p.  215,  1853,  13  avril: 

Même  sujet  (deuxième  article).  —  Héimprimé  dans  les  Mé- 
moires d'histoire  ancienne  et  de  philologie,  p.  351. 

N»  22,  p.  157, 1853,  16  mars  : 
Cours  de  littérature  grecque  (signé  E.  C). 

N"  42,  p.  326,  1853,  25  mai  : 
Crih'qne   Utiérdire.  —  Rehgions  de  ranliquité  considérées 
principalement  dans  leurs  fonnes   symboliques  et  mylliolo- 
giques,  traduit  de  l'allenumd  de  F.  Creuzer,  par  J.-D.  Gui- 
gniaut,  t.  III,  3'^  partie.  Paris,  1852. 

No  42,  p.  331,  25  mai  : 
Revue  /jibliographique.  —  Notices  et  extraits  des  manus- 
crits médicaux  grecs  et  latins  des  principales  Lililiolhèques 
de  l'Europe,  par  le  D'"  Ch.  Daremberg,  l'"*^  partie,  manuscrits 
grecs  d'Angleterre.  Paris,  1853,  in-8". 

No  46,  p.  360,  1853,  8  juin  : 

Bibliographie.  —  T.  Mommsen  :  Inscriptiones  regni  nea- 
poUtani  ialin;e.  Berhn,  185-J,  in-f". 

No  72,  p.  570,  1853,  7  septembre  : 

Bibliographie.  —  Josephi  Scaligeri  oXupiTrtâSwv  àvay/ja^Â,  prole- 
gomena  de  olympiadum  recensu  univcrso  et  de  auctore  ejus, 
j.  Scaligero,  '  scripta  ])raMnisit,  etc.  Berlin.  185:2,  in-4"'. — 
Opuscula  sibyllina  lextu  ad  cudices  nuinuscri[)tos  recognito 
et  curante,  C.  Alexandre,  vol.  u,  pars  prior.  Pai'is,  1853. 

No  81,  p.  663,  1853,  8  octobre  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Doctorat.  —  I.  Alcuin  et  son  in- 
fliuMice  reli,u'ieus(\  politique  et  lit liM'aii'cMdiez  les  iM'ancs.  avec 
d  'S  fragmeids  d"un  commentaire  inédit  sur  saint  Matthieu  et 
d'autres  pièces  publiées  pour  la  première  fois.  —  !2"  De  Gothes- 


—  195  — 

calci  t'I  Johaiiiiis   Scoli  Ki-i.u'cnu'  coiilrovcrsia.  Iiismil:  dcceni 
Gothoscalci  cannina  hacloiius  iiiedila  (chez  A.  Uuraud). 

N'^  99,  p.  846,  1854,  13  décembre  : 

Critique  littéraire.  —  Les  séances  de  llaiiri,  avec  un  com- 
mentaire choisi,  par  S.  de  Sacy,  2"  édition,  revue  sur  les  ma- 
nuscrils  et  augmentée  d'un  choix  de  notes  historiques  et  ex- 
pheatives  en  français,  par  MM.  lleinaud  et  DeremJjuurg.  t'aris, 
!2  vol.  in-4". 

Ne  102,  p.  865, 1854,  23  décembre  : 

Critique  littéraire.  —  Corpus  grannnaticorum  latinorum 
veteruni  collegit,  auxit,  recensuit,  etc.,  adjecit  V.  Lindeman- 
nus  sociorum  opéra  adjutus.  Lips.,  t.  I,  1831;  t.  II,  1832; 
t.  III,  1833;  t.  IV,  1840,  in-4°. 

Volume  XXIV,  n»  55,  p.  382,  1855,  11  juillet  : 

Critique  littéraire.  —  Mélanges  dÉpigraphie,  par  Léon 
Kenier.  Paris,  18oo,  in-S". 

N"  101,  p.  685, 1855, 19  décembre  : 

Critique  philologique.  —  Extrait  des  Lectiones  Venusinae 
de  feu  Jacobs. 

Volume  XXV,  n»  27,  p.  167,  1856,  2  avril  : 

Philoloyie  latine.  —  Théorie  générale  de  l'accentuation 
latine,  suivie  de  recherches  sur  les  inscriptions  accentuées  et 
d'un  examen  des  vues  de  M.  Bopp  sur  l'iiistoire  de  l'accent, 
par  IL  Weil  et  Louis  Benlœw.  Paris  et  Berlin,  1856,  in-8''. 

N'J  58,  p.  325,  2  juillet  : 

Publications  récentes  de  MM.  Ph.  Le  Bas,  L.  Kenier,  E.  Le 
Blant,  A.  de  Boissieu. 

Volume  XXVI,  n"  31,  p.  230,  1857,  18  avril  : 

Archéologie.  —  Le  papier  dans  ^'antiquité.  (Extrait  de  la 
brochure  de  MM.  Egger  et  Didot.) 

No  35,  p.  249,  2  mai  : 

Correspondance.  —  Lettre  sur  le  mot  Éclectisme. 

No  40,  p.  293,  20  mai  : 

Études  sur  Vantiquité.  —  Aperçu  de  la  biographie  dllé- 
rodote. 

No  49,  p.  355,  20  juin  : 

Revue  des  livres  classiques.  -—  MM.  Dumas,  Marion,  Blangy, 
Kabache,  Kuelle,  Diibner,  (Mguet,  B.  .luUicMi,  A.  Uegiiier, 
Baudry,  Schœbel,  Thionville,  Bonafous,  etc.  (premier  article). 

No  91,  p.  680,  14  novembre  : 

Critique  littéraire.  —  Histoire  de   l'Église   de   Uome  sous 


■      —  196  — 

les  ]ioiilififiits  (k'  sailli  Viclor.  de  saiiil    Z(''])liyiiii  cl   de  saiiil 
Callixle,  par  M.  l'abbe  .M.-I'.  (j'uice. 

Volume  XXVI,  n^'  100,  p.  740,  1857,  16  décembre  : 
Critique  littéraire.  —  Slaiices  de  M.  Terreiilius  Vari'oii  cl 
liste  de  ses  ouvrages,  d'après  différents  manuscrits,  texte, 
traduction  française,  par  ('.li.  (Hiappuis. 

Volume  XXVII,  n^'  2,  p.  12,  1858,  6  janvier  : 
Observations  sur  quelques  textes  inédits  des  rhéteurs  grecs 
(note  lue  à  FAcadémie  des  Inscriptions,  le  2  octobre  ])récé- 
dent,    et  réimprimée    dans  les   Mémoires  de  littérature  an- 
cienne, p.  388). 

N^'  20,  p.  151,  10  mars  : 
Oracula   Sibyllina   curante   C.   Alexandre   vol.    ait.    l*aris, 
1856,  in-8^ 

N"  30,  p.  236,  14  avril  : 
Critique  littéraire.  —  Le  livre  des  malades.  Lectures  tirées 
de  rEcrilure  sainte,  par  A. -F.  Ozanam.  Paris,  1858,  in-8''. 

Volume  XXVII,  n'^'  34,  p.  267,  1858,  28  avril  : 
Revue  critique.  —  1.  Les  thèses  de  droit.    ~  Travaux  sur 
Fliistoire  de  la  famille.  —  Les  légistes  et  les  littérateurs.  — 
M.  Benech  et  M.  de  Caqueray.  —  M.  Desjaixlins.  —  L'Horace 
de  M.  Didot. 

N"  48,  p.  338,  29  mai  : 

Revue  critique.  —  11.  Travaux  de  géographie  et  d'archéo- 
logie, publiés  par  les  membres  de  FÉcole  française  d'Athènes. 
Bibliothèque  de  M.  F.  Didot.  —  Fragmenls  d(>s  historiens 
grecs  et  recueil  des  petits  géographes,  publiés  par  M.  (l. 
Mûller.  Edition  nouvelle  de  Strabon,  par  le  même. 

No  49,  p.  388,  19  juin  : 
Revue  critique.  —  III.  De  plusieurs  ouvrages  relatifs  à  l'his- 
toire de  la  langue  et  fie  la  httéralure  française.  —  MM.  Géru- 
sez,    Demogeol,   Guessard,   du   Méril,   liurguy,   Dielz   et  de 
Chevallet. 

No  101,  p.  810,  1858,  18  décembre  : 
Archéologie  athénie7ine. 

Volume  XXVIII,  n»  13,  p.  101,  1859,  12  février  : 
Variétés   l)ilj/ if/graphiques.  —   Veiil(>   des  bililiolhèques  de 
MM.  Et.  Oualremere  et  -l.-F.  Hoissonade. 

Volume  XXIX,  n"  9,  p.  66,  1860,  le-  février  : 
De  (pielques  progrès    récents  dans   leiiseignemenl    de  la 
lanu'ue  IVancaisc  (premier  arlicle). 


—  197  — 

No  21,  p.  162,  1860,  14  mars  : 

Mé7?ie  sujet  (douxièine  article).  —  Le  livre  de  M.  de  Che 
vallel. 

No  27,  p.  211,  1860,  4  avril  : 

(Troisième  et  dernier  article).  —  Le  livre  de  M.  Roget  de 
Bellog-uet. 

Volume  XXXI,  n"  89,  p.  855,  1862,  5  novembre  : 

Préface  des  Mémoires  de  littérature  ancienne. 
Volume  XXXII,  no  47,  p.  452,  1863,  13  juin  : 

Littérature  latine.  —  Reproduction  d'un  fragmoiil  des 
Mémoires  d'/fislo're  ancienne  et  de  Philologie  (lu  dans  la 
séance  publique  des  cinq  académies,  le  14  août  186:2).  Mé- 
moires d'Histoire  ancienne  et  de  Philologie,  p.  175. 

N"  60,  p.  577, 1863,  29  juillet  : 

Examen  de  quelques  travaux  récents  sur  Vhistoire  ro- 
maine. —  L'histoire  romaine  à  Rome,  ])ar  J.-.l.  Ampère,  L  I 
et  II.  Paris,  1852,  in-8.  —  L'Etrurie  et  les  Etrusques,  par  Noël 
des  Vergers,  V  part.  Paris,  1862,  in-8. 

No  61,  p.  594,  1863,  l^^''  août  : 

Mêmes  sujets  (deuxième  article). 

Volume  XXXVII,  n"  42,  p.  646,  1867,  17  octobre  : 
Obsèques  de  M.  Dûbner.  (Discours  de  M.  Egger.) 

Volume  XLIV.  n"  21,  p.  263,  1882,  l'^''  juin  : 

Littérature  grecque.  —  Essai  de  Iraduction  du  IX''  chant  de 
l'Odyssée. 

No  22,  p.  274,  1882,  8  juin  : 

Le  même  (suite  et  tin). 

Revue  française.  In-8o,  Paris. 

1837.  Tome  I^i-,  p.  301-305. 

Versailles.  —  1"  (loup-n'ot:!!,  iiistoriqte  i)ai'  Z.  J.  Zinkeisen 
(liistorisches   Tasclienbuch   de   llauiucr.    l.So6);  2"  Souvenirs 

IIISTORKJUES    DES     RESIDENCES  ROYALES  DE  FRANCE.   ])ar  .L  VatOUt.   — 

Palais  de  Versailles,  1  vol.  in-8,  chez  F.  Didot,  1837. 

1838.  Tome  V,  p.  132-134  : 

HiRLioGRAPiiiE.  ViTLCAiN.  —  Rec/wrc/ies  .sur  ce  dieu,  sur  son 
culte  et  sur  les  principaux  monuments  qui  le  représentent, 
par  T.-B.  Emeric-David.  Paris.  18/18.  iuip.  royale. 


—  198  — 

1838.  Tome  YII,  p.  378-381  : 

Élite  des  mont'ments  céd AMOfiRAPiiioTiES.  —  Mnlrriniix  pour 
rinlelligenco  des  religions  el  des  mœurs  de  raiiLiquilé,  expli- 
qués et  commentés  par  Ch.  Lenormant  et.I.  de  Witt.  Texte 
imprimé  chez  Firmin  Didot,  lithographies  de  M.  A.  Letronne. 

1838.  Tome  IX,  p.  158-168  : 

Histoire  des  sciences  p/ij/siqucs  et  philosophiques  nu  moyen 
âge.  Thèses  pour  le  doctorat  ès-lettres  de  Ch.  .lourckiin.  — 
Thèses  pour  le  doctorat  ès-lettres  de  Fr.  Huel,  professeur  à 
l'Université  de  Gand. 

1838.  Tome  X,  p.  112-121  : 

L'Egypte  et  la  Grèce.  — Thèses  pour  le  doctorat  ès-lettres 
par  V\\.  Lenormant.  Paris,  1838,  in-4. 

1838.  Tome  X,  p.  122-129  : 

'l'hèses  pour  le  doctorat  ès-lettres  :  1°  par  Pierre  Varin; 
2"  par  Hosseuw  Saint-llilaire;  3°  par  E.  Gérusez. 

1839.  Tome  XI,  p.  346-351  : 

Les  Choéphores.  —  Le  Proméfhée.  Traduction  d'Eschyle  en 
vers  français  avec  le  texte  en  regard,  par  .I.-.K  Puech.  ])ro- 
fesseur  agrégé  de  l'Université. 

1839.  Tome  XII,  p.  107-121  : 
Thèses   poui'  le  doctorat  ès-lettres   :   1"  M.  F.  Uavaisson; 
2°  M.  A.-F.  Ozanam;  3"  M   Fr.  Bouillier. 


Revue  de  l'instruction  publique,  des  lettres  et  des  sciences, 
en  France  et  dans  les  pays  étrangers.  (Publiée  par  Ja  maison 

Hachette  et  C'^'.) 

li'o  année,  no  1,  p.  3,  1S42,  12  avril  : 
Études  sur  les  Tragiques  grecs  par  M.  Patin,  t.  T'  el  2^ 

N"  2,  p.  22,  15  mai  : 

Fragmenta  historicoi-um  gnrcorum.  —  ApoUodori  Hiblio- 
thecacum  fragmentis.  Ed.'c.  et  Ch.  Mu11(m\  in-8;  t.  XI  de  la 
collection  des  classiques  grecs  de  Firmin  Didot. 

No  5,  p.  74,  15  août  : 

Longue  lettre  signée  E.  E.  sur  une  pétition  des  maîtres 
d'études. 

N"  6,  p.  85,  15  septembre  :  • 

L  Œuvres  com])lèt(^s  de  Démosthène  o\  (rEscliiiie.  Ti-nd. 
nouv.  par  Stiévenart.  ln-8.  Paris,  iSW. 


—  199  — 

II.  (laraclèros  dv  'rii(''()|)Iirasi(\  Irad.  i)ar  le  lurnio.  I11-8, 
Paris-Lyon,  i84-2. 

20  année,  n"  16,  p.  218,  1843,  15  juillet  : 
Linguistique.  —  Des  dialectes  el  des  patois. 

N^'  19,  p.  299,  15  octobre  : 

L  De  la  rhétoriquo  crArislote.  —  IL  De  homericorum  poe- 
matum  origine  et  unitate  (thèse  de  M.  E.  Ilavel,  signé  E.  E.). 

N"  20,  p.  316,  15  novembre  : 
Histoire  de  la  Renaissance  des  Lettres  en  Euroi)e  par  J.-P. 
Charpentier,  :2  vol.  iii-8.  —  (Signé  E.  E.) 

3°  année,  n"  53,  p.  522,  1844,  9  août  : 

Études  sur  les  tragiques  grecs  par  M.  Patin,  t.  III  et  IV. 

40  année,  n^'  72,  p.  718, 1845,  15  mai  : 
Philologie.  —  De  la  prononciation  do  la  langue  grecque. 

4c  année,  no  75,  p.  767, 1845,  15  août  : 
Philologie.  —  De  l'étude  philologique  de  la  langue  française. 

6'^  année,  n"  98,  p.  1134,  1847,  15  juillet: 

Les  odes  de  Pindare  et  les  chants  des  tragiques  grecs 
sont-ils  en  vers  ? 

N"  100,  p.  1167,  15  septembre  : 

Du  rylhnie,  des  vers  et  des  mètres  chez  les  anciens. 

12°  année,  n"  13,  p.  188,  1853,  30  juin  : 

Histoire  de  la  vie  de  Iliouen-Tlisang,  et  de  ses  voyages  dans 
rinde,  de  6:29  à  645,  par  Hoeï-Li  et  Yen-Tlisang.  traduit  ])ar 
Stanislas  Julien.  Paris,  '18o3,  in-8. 

Dictionnaire   des    sciences   philosophiques    par   une    société    de 
professeurs  de  pliilosophie.  (Paris,  I>.  Kai'lioLte,  1844,  in-8".) 

1814,  volume  l'^f,  p.  181-185  : 
Arcliytas  de  Ta  rente. 

1845,  volume  II,  p.  136-140  : 

Diogène  de  Laerte. 

P.  341-344  : 

Évhémère. 

P.  545-551  : 
Gnonii({U('  (pliilosophie).  —  Réinipriiiié  dans  les  Mémoires 
do  litléraliiro  aucitMiiio,  p.  227. 


—  200  — 
1817,  volume  III,  p.  77-83  : 

Ilerinéliques  (philosophie  et  livres).  —  Réimprimé  dans  les 
Mémoires  de  littérature  ancienne,  p.  ;2i8. 

P.  116-119  : 

Homérique  (philosophie) . 

1849,  volume  IV,  p.  16-17  : 
Macrobe. 

P.  89-92  : 
Mamertus  ou  Mamercus  Claudianus. 

P.  120-121  : 

Marinus. 

P.  411-413; 
Nemesius. 

P.  510-511  : 

Origène. 

1851,  volume  V.  p.  28-30  : 

Phaléas  de  (Ihalcédoine. 

P.  157-160  : 

Polybe. 

p.  270-272  : 

Psellus. 

Revue  archéologique. 

V série  (1844-1859).  Vannée  (1844),  p.  107-113  :  Rapport  de 
M.  E.srger,  secrétaire  du  comité  chargé  de  proposer  le  plan  et 
les  principales  divisions  du  Recueil  général  des  Inscriptions 
latines.  (Ce  Rapport  a  été  lu  dans  la  séance  de  la  connnission 
d'épigraphie  latine  du  ^  août  1843,  M,  le  ministre  de  Tlnslruc- 
tion  puljlique,  président.) 

P.   114  :  Sur  Torigine  du  nom  d'Horace. 

P.  7G0  :  Réponse  de  M.  Egger  à  une  réclamation  de  M.  Pli. 
Lebas  contre  le  Rapport  du  secrétaire  de  la  commission  épi- 
graphique.  (Voir  p.  686.) 

3"  année,  io  octobre  et  lo  novembre  (1846).  —  Pages  446  et 
490  :  Polémon  le  voyageur  archéologue.  —  Réiinpriiné  dans 
les  Mémoires  d'histoire  ancienne  et  de  philologie.  ]).  15. 

Page  63o  et  774  :  Nouvelles  observations  sur  les  Augustahvs 
et  les  Dieux  Lares. 

4"  année  (1847).  —  Pages  107  et  71)7  :  Note  sur  une  inscri])- 
tion  de  Terracine  et  une  de  dora.  —  Publié  dans  les  Mémoires 
d'hisloir.'  ancienne  et  de  philologie,  p.  377. 


—  201  — 

7"  année  (1859).  —  P.  ÏIOI  :  Note  de  M.  Eggor  sur  le  Mémoire 
de  M.  Letronne;  observations  sur  le  style  elliptique  ties  ins- 
criptions dédicatoires  en  Egypte. 

d''  année  (1853).  P.  576  :  Inscriptions  latines  récemment 
découvertes  et  en  parties  inédites. 

ï^l"  année  (1855).  P.  53  :  Remarques  sur  un  papyrus  grec. 

14*"  année  (1857).  —  P.  356  :  Lettre  à  M.  Renier  au  sujet  de 
l'inscription  de  T.  Clodius  Lovella. 

Reime  archéologique.  —  Xouvelle  série  (1860-188fî),  T.  I 
(1860).  —  P.  111  :  Sur  une  inscription  grecque  du  Sérapéum 
de  Menipliis.  Uéiniprinu^  dans  les  Mémoires  d'histoire  ancienne 
et  de  philologie,  p.  400. 

Tome  IV  (1861).  —  P.  169  :  Observations  historiques  sur 
l'inslilution  athénienne  correspondant  à  notre  état-civil. 
Uéinipi-inié  dans  les  Mémoires  d'histoire  ancienne  et  de  philo- 
logie, p.  105. 

P.  4:25  :  (Critique  d'un  passage  de  Cicéron  concernant  les 
artistes  grecs.  Réimprimé  dans  les  Mémoires  d'histoire  an- 
cienne et  de  philologie,  p.  95. 

Tome  VI  (1862).  —  P.  115  :  Post-scriptum  ;i  un  Mémoire 
d'archéologie  de  M.  Hittorft'. 

P.  139  :  Observations  sur  un  fragment  oratoire  de  la  langue 
grecque  conservé  d'un  papyrus  égyptien. 

To7ne  VIII,  novembre  (1863).  —  P.  410  :  La  Tour  d'Ordre  à 
Boulogne-sur-Mer.  (Analysé  dans  le  Moniteur  officiel  du 
15  novembre,  lu  à  l'Académie  des  Inscriptions  dans  sa  séance 
du  9  octobre  dernier). 

Tome  XIII  (1866).  —  Pages  103  et  2-24  :  Note  sur  une  stèle 
inédite  du  Séra])éum  de  Memphis. 

Tome  XXIII  (1872).  —  P.  137  :  Note  sur  un  papyiais  grec 
inédit  (lue  à  l'Académie  des  Inscriptions  le  17  juin  1870). 

To77ie  XXIX  (1875).  —  P.  1 17  :  Rapport  fait  au  nom  de  la 
commission  de  l'Ecole  française  d'Athènes  sur  les  travaux 
de  cette  Ecole  (première  année,  séjour  à  Rome,  1873-1874). 

Encyclopédie   du   XIXe   siècle,    répertoire,    universel   des   sciences, 
des  lettres  et  des  arts,  avec  la  biographie  des  hommes  célèbres. 

Tome  II.  1S45.  Paris,  l''>  édition.  (Cette  première  édition  étant 
introuvable,  la  pagination  a  été  donnée  d'après  la  troisième 
édition.) 

3"  édition,  tome  il,  1870. 

P.  224  : 
Apicius, 


—  202  — 

P.  302  : 

Arclliloquo, 

P.  316  : 
Ai'cliylas  do  Tarenlc. 

P.  518  : 

ALollaues. 

P.  578  : 

Aulu-Gello. 

Nouvelle   revue    encyclopédique. 

(Publiée  par  MM.  Firmin-Didot  frères.) 

Tome  loi-,  p.  518-531,  1846,  août  : 

lîcvuc  (les  IradueLions  françaises  d'Honièro  (premier  ar- 
ticle). 

Tome  II,  p.  36-56, 1816,  septembre  : 

(Deuxièiiio  article.)  l{éiinprinié  dans  les  Mémoires  de  lilléra- 
ture  ancienne,  p.  IGi. 

P.  210-215,  octobre  : 

Essai  sur  Pascal,  par  l'abbé  Idotles,  vicaire  général  à  Mont- 
pellier. Montpellier,  184(),  in-8'\ 

P.  349-355,  novembre  : 

Littérature  ancienne.  —  Étud(>  sur  la  Rhétorique  d'Aristole, 
par  Ernesl,  IFavet.  Paris,  1846,  in-8",  Delalain. 

Essai  liislorique  sur  les  prtnniers  niamu>ls  d'invenlion  ora- 
toire jusqu'il  Arislote,  ])ar  (Ui.  lîenoit.  1840,  in-8",  .loubert. 

Tome  II,  p.  355-361,  1846,  novembre  : 

Choricii  Gazaù  oi-al.iones,  declamationes,  fragmenla.  bisunl 
inedila^  oraliones  duae.  Curanle  .la.  Fr.  lioissonade,  l  vol. 
in-8",  chez  Dunionl,  à  l'Instilut. 

Tome  II,  p.  583-591,  décemljre  : 

Nouveaux  essais  d'histoire  littéraire,  par  E.  Gerusez,  pro- 
fesseur suppléant  d'éloquence  française  à  la  Faculté  des  Let- 
tres, etc.  —  1  vol.  in-8".  Paris,  1845,  llaclieLte. 

Tome  m,  p.  34-38,  1847  : 

Histoire  de  la  lilléralure  laline,  par  .Toh.  Clir.  Tel.  Baehr, 
]ir()f(>sseur  e(  l)ihliolhécaii'e  à  l'Iniversili''  (h>  lleidelberg  (en 
allemand).  M"  ('dilion  cori'igée  el  augmenl/'e,  2  vol.  in-8"  de 
5iîl  el  747  pages,  (larlsi-ulie. 


—  203  — 

Tome  IV,  p.  568-573,  1847  : 

Études  sur  le  lliéâlre  Intin,  par  Mnurice  Meyci-,  (locleur  es 
lellres,  professeur  suppléaul  au  (loUé.ac  de' France,  J  vol. 
in-8",  1847,  chez  Dezobry  el  Magdeleine. 

Tome  V,  p.  180-187,  1848,  octobre  : 

Littérature.  —  De  V accentuation  dans  les  lan.o'ues  indo- 
européemies,  lanL  anciennes  que  modernes,  par  Louis  Ben- 
lœw.  Paris,  llachelte  et  Jouberl,  1847,  in-8". 

Journal  des  savants.  (Paris,  Imprimerie  nationale,  in4".) 

1848,  août,  p.  495-510  : 

Histoire  de  l'esclavage  dans  l'antiquité,  par  H.  Wallon. 
Paris,  1847,  3  vol.  in-8".  Premier  article  (l'article  suivant  n'a 
pas  paru).  Iî(''imprimé  dans  les  Mémoires  d'iiistoire  ancienne 
et  de  philologie,  p.  H'-l!. 

1861,  février,  p.  109-119  : 

Alexander  und  Aristoteles  in  ihreri  gegenseitigen  Bezie- 
hungen,  etc.;  Aristote  et  Alexandre  dans  leurs  rapports  réci- 
proques, etc.,  par  H.  Geier.  Réimprimé  dans  les  Mémoires  dc^ 
littérature  ancienne,  p.  445,  et  dans  les  Mémoires  de  l'Aca- 
démie de  Caen. 

1862.  Septembre,  p.  569-580  : 

Fragmenta  historicorum  grœcorum,  etc.  —  Scriptorum  de 
rébus  Alexandri  Magni  fragmenta ,  par  (lar.  Mïdler.  — 
Diogenis  Laertii,  etc.,  libri  x"  par  G.  Cobet. —  Olympiodori, 
Ammonii,  lamblichi,  Porphyrii  et  aliorum,  vita^  Plalonis, 
Aristolelis,  Pythagor;ï%  par  Ant.  Westermann;  Marini  vita 
Procli,  par  ,I.-F.  Pioissonade.  —  Histoire  du  roman,  etc.  —  Le 
merveilleux  dans  l'antiquité  grecque  et  latine,  par  Chassang. 
—  Premier  arlicle. 

Novembre,  p.  700-711  :  Deuxième  arlicle. 

1863.  Février,  p.  122-133  :  Troisième  article. 

1864.  Février,  p.  125-134  :  Oratores  attici.  —  Premier  article. 
Avril,  p.  248-259  :  Deuxième  article. 

Juillet,  p.  412-456  :  Troisième  et  dernier  article. 

1871.  Janvier,  p.  48-00:  Frau-iuenla  histoi-icorum  gra^coi-um,  etc. 
Paris,  Didol,  1870. 


—  204  — 

Mars,  p.  157-183  :  Deii  principales  collections  cV inscriptions 
grecques  publiées  depuis  un  rlenii-siècle.  —  Corpus  de  Bœckli. 
—  PrcMuier  article. 

Avril,  Mai,  Juin,  p.  226-240  :  Deuxième  et  dernier  article. 

Juillet,  p.  296-309  :  Histoire  de  la  litléi-ature  grecque,  par 
(i.  Hei'nliardy,  etc.  —  Premier  article. 

Août,  p.  354-367  :  Deuxième  article. 

Octobre,  p.  475-484  :  Troisième  article. 

1871.  Novembre,  p.  576-590  :  Quatrième  et  dernier  article. 

Novembre,  p.  595  :  Nouvelles    I,ITTÉR.VIRES.    LlVRES    NOUVEAUX.   — 

Histoire  romaine  de  Dion  Cassius,  traduite  en  français,  etc., 
par  E.  Gros,  184o-18oo.  Ouvrage  continué  par  M.  V.  Boissée, 
I8GI-187i.  Didol. 

Décembre,  p.  611-622  :  Des  principaux  recueils  périodiques 
de-  littérature  savante  publiés  en  Grèce  depuis  l'indépen- 
dance. 

1872.  Janvier,  p.  29-39  :  Inscriptions  locriennes. 

Mars,  p.  179-188:  Les  Fragments  des  ouvrages  perdus  d'Aris- 
tote. 

Mai,  p.  269-280:  Les  Index  des  œuvres  d'Aristote. 

Juin,  p.  372-383  :  Éditions  d'Homère,  de  Sophocle  et  d'Euri- 
pide. —  Premier  article. 

1872.  Juillet,  p.  421-436  :  Coup  d'œil  sur  quelques  ouvrages 
récents  qui  concernent  l'histoire  et  la  grammaire  de  la  langue 
latine.  —  Premier  article. 

Août,  p.  480-491  :  Éditions  (rilomère,  de  Sophocle  et  d'Euri- 
pide. —  Deuxième  et  dernier  article. 

Septembre,  p.  566-570  :  Cou))  (l'œil  sur  quelques  ouvrages 
récents  qui  concernent  l'histoire  et  la  grannnaire  de  la  langue 
latine.  —  Deuxième  et  dernier  article. 

Novembre,  p.  685-699  :  Socrale,  Platon,  Aspasie. 

1873.  Janvier,  p.  30-41  :  Papyrus  gréco-égyptieii  inédit  apparte- 
nant ;i  la  bibliothèque  dé  l'Université  d'Athènes.  —  Premier 
arlicle. 

Février,  j).  97-112  :  Deuxième  arlicle. 


—  205  — 
1873.  Avril,  p.  197-208  : 

De  plusieurs  ouvrages  récemnieiit  i)ubliés  en  France  sur  le 
droit  public  et  sur  le  droit  privé  de  l'ancienne  Grèce.  —  Pre- 
mier article. 

Juin,  p.  333-344  : 

Deuxième  et  dernier  article. 

Juillet,  p.  401-414  : 

Des  principales  et  récentes  traductions  françaises  d'iléro- 
dote,  de  Thucydide  et  de  Xénophon. 

Août,  p.  473-488  : 

Grammaire  comparée  des  langues  indo-européennes,  com- 
prenant le  sanscrit,  le  zend,  Farménien,  le  grec,  le  latin,  le 
lithuanien,  Fancien  slave,  le  gothique  et  Fallemand ,  par 
François  Bopp,  traduite  par  M.  Michel  Bréal,  professeur  de 
grammaire  au  Collège  de  France.  Paris,  '1866-1872,  4  vol. 
hi-8%  Hachette  et  C'^" 

1873.  Septembre,  p.  537-547  : 

Les  Épistolographes  grecs.  —  Premier  article. 

Octobre,  p.  637-641  : 
É/>ixv!V£Ûpt.aTa  zat  xa9ï!pi£/5tv/î  ôptAta  de  .luHuS    Pollux,  publiés    poUr 

la  première  fois  par  M.  Boucherie.  Paris,  Pedone-Lauriel. 
Novembre,  p.  709-718  : 
Les  Épistolographes  grecs.  —  Deuxième  et  dernier  article. 

1874.  Janvier,  p.  23-34  : 

Epngrammaium  anthologia  jialaliua  dt>  François  Diibner, 
tome  F''.  Paris,  1864.  —  Anthologie  grecque  traduite  par  Fr. 
Jacobs.  —  Premier  article. 

Février,  p.  107-118  : 

Deuxième  et  dernier  article. 

1874.  Juin,  p.  369-378  : 

Premier  article.  Aozî|/iov  iczopiuq  t-â;  éXkYiJty.r)ç  '/Xwo-otjç  —  Essai 
d'une  histoire  de  la  langue  grecque,  compose  par  Demetrios 
Mavrophrydis,  etc.,  etc. 

Juillet,  p.  438-448  : 
Deuxième  et  dernier  article. 

Août,  p.  524-531  : 
P.  Virgilii  Maronis  Opéra,  de  M.  E.  Benoist. 

Novembre,  p.  719-729  : 
Corpus  inscriplionum  allicariim,  de  A.  Kiicholï.  (Berlin.) 


—  206  — 

1875.  Janvier,  p.  43-51. 

AvîpaGivou;  «t  hy:nyopiai.  —  Ixîs  liaraiiguos  de  I)éinoslhèru\ 
Texte  grec  publié  d'après  les  travaux  les  plus  récents  de  la 
philologie,  avec  un  commentaire  explicalif,  une  introducliou 
a-énérale  et  des  notices  sur  chaque  discours,  par  M.  11.  Weil. 
Paris,  1873. 

1875.  Mars,  p.  177-184  : 

Aide  Manuce  ou  rilellénisme  à  Venise,  par  A.  Firmin-Didot. 
Paris,  187o. 

Juin,  p.  381-389  : 

Premier  article.  —  Des  plus  récentes  histoires  de  la  httéra- 
ture  latine  publiées  en  Allemagne  et  en  France. 

Juillet,  p.  437-447  : 

Deuxième  et  dernier  article. 

Octobre,  p.  627-639  : 
Théâtre  d'Eschyle,    traduit    i)ar  M.  Pierron,  —  Théâtres  de 
Sopiiocle  et  d'Euripide,  traduits  par  Pessonneaux.  —  Premier 
article. 

Novembre,  p.  661-671  : 

Deuxième  et  dernier  article. 

1876.  Février,  p.  121-130  : 

The  collection  of  ancient  greek  inscriptions  in  tiie  lîritish 
Muséum  by  T.  C.  Newton,  keeper  of  the  greek  and  roman 
anli([uiiies,"  printed  by  order  oi"  the  trustées  at  the  Clarendon 
press.  Oxford,  1874,  iii-f.  Part  !.  Atlika,  edited  by  the  llev. 
E.  L.  Ilicks  M.  A. 

,    ATTtxvjç  èTrtypxfui   iriTxj^Qioi    szôtSô^s-JKt    Ûttci    STâyâvou    AO.    Koup.avoûà-/! 

A5/3t«vo7roÀtToy.  ht  ÀO-^'vatç,  in-4"  de  wxii-iGO  pages. 
Mars,  p.  149-157  : 

Premier  article.  —  La  Sainte  Bible.  Traduction  de  lAncien 
Testament  d'après  les  Septante,  et  du  nouveau  Testament 
d'après  le  grec,  par  P.  Oiguet,  revue  et  corrigée  par  le  11.  P. 
Duley. 

Avril,  p.  197-204  : 

Deuxième  article. 

1876,  Mai,  ]>.  272-280  : 

Premier  article.  —  l)y.Y,pov  ùSôo-c-sta  :  l'Odyssée  d'Homère, 
texte  grec  revu  et  corrigé  d'après  li>s  diorlhoses  alexan- 
drines,  etc.,  par  Alexis  Pierron.  Paris,  I87o. 

Juin,  p.  379-389  : 

Deuxième  et  dernier  article. 


—  207  — 

Juillet,  p.  418-457  : 

Inscription   allique   récemment  découverte  sur  l'Acropole 

d'AlIiènes. 

Août,  p.  495-504  : 

Premier  article,  —  Ilerodiani  lechnici  reliquia',  collo,a-il, 
disposuit,  emendavit,  priefatus  est  Augustus  I.enz.  Lipsia;, 
'1867-1870,  2  vol.  .uTaiid  iii-8"  ÇiVubner).—  Aug'ustus  Frcsnius, 
de  Ae^Ewv  Aristophancai'um  et  suetonianarum  excerptis  by- 
zantinis.  Aquis  Mattiacis  (Friedel),  in-8". 

Novembre,  p.  GS7-G95  : 

Deuxième  article. 

1877.  Janvier,  p.  42-51  : 

ThoniîB  Vallaurii  opuscula  varia  in  sex  classes  digesta. 
Augustîc  Taurinorum,  ex  officina  libraria.  Fodratli,  1876, 
in-8'\  (Réimprimé  dans  Tradition  et  Réformes,  p.  11.) 

Février,  p.  107-119  : 

Alexandre  d'Aphrodisias,  commenlaire  sur  le  traité  d'Aris- 
tote  de  Sensu  el  Sensibili,  édité  par  (Iharles  Tliurot. 

Avril,  p.  232-239  : 

Premier  article,  —  Essai  sur  l'Épliébie  attique,  par  Albert 
Dumont,  directeur  de  l'Ecole  française  d'Athènes,  tome  l'''. 
Paris,  1875,  tome  H,  1876. 

Mai,  p.  277-289  : 
Deuxième  article. 

Novembre,  p.  G69-G77  : 
Note  sur  une  insci'iption  inédite  de  Dodonc,  sentence  d'ab- 
solution portée  par  des  juges  étrangers. 

1877.  Décembre,  p.  719-729  : 

CoRNEi.ii  TAcrri  opeiu.  (Euvres  de  Tacite.  —Texte  lalin  revu 
et  publié  d'api'ès  les  travaux  les  plus  récents,  par  Emile  .lacob. 
Hachette  et  C'". 

1878.  Avril,  p.  235-245  : 

Avj/xofTÔEvouç  Twv  ôtxavtzwv  ^oy&)v  ot  Svjp.ôiTtot.  Les  ])laidoyers  poli- 
tiques de  Démosthène.  Texte  grec  publié  p;n'  Ifcnri  \V(m'I, 

Août,  p.  483-492  : 
Premier  article.  —  Les  plaidoy(M's  de  l)(''m()sliièii(\  traduits 
en  français  avec  arguments  et  notes  ])ar  Itodolphe  Daresle. 
Paris,  1875. 

Septembre,  p.  521-530  : 
Deuxième  arlicle. 


—  208  — 

Octobre,  p.  S'Jl-Onl  : 

Troisième  el  dernier  article. 
1879,  Janvier,  p.  41-52  : 

De  quelques  travaux  récents  sur  les  romans  grecs. 

1879.  Janvier,  p.  60-G2  : 

Nou\'ELLEs  LITTÉRAIRES.  —  LiVREs  NOUVEAUX.  —  Grammaire 
grecque  moderne,  suivie  du  })anornma  de  la  Grèce  d'Alexandre 
Soulzo,  par  Emile  Legrand,  I  vol.  in-8".  Paris,  1878. 

Mars,  p.  193-194  : 

Nouvelles  littéraires.  —  Livres  nouveaux.  —  r«>>txwv  <ntyyp'j<fslç 
lïkYi-juoi.  Extraits  des  auteurs  grecs  concernant  la  géographie  et 
riiisloire  des  Gaules,  texte  et  traduclion  nouvelle.  i)ubliés  par 
la  Société  de  TUistoire  de  France,  par  M.  Edm.  (^ougny,  pro- 
fesseur de  rhétorique  au  Lycée  Saint-Louis. 

Mai,  p.  314-324  : 

Premier  article.  —  Fragmenta  philosopliorum  graecorum 
collegit.  recensuit,  verlit,  annota tionibus  (4  ])rolegomenis  illus- 
travit,  indicibus  instruxit  Fr.-Guil.-Aug.  MuUacli.  Parisiis, 
vol.  !'■'•,  1860;  vol.  Il",  1867. 

Juillet,  p.  400-411  : 

Deuxième  article. 

Septembre,  p.  517-526  : 

Troisième  et  dernier  article. 

1880.  Février,  p.  65-73  : 

Premicn-  article.  —  lo.  Nie.  Madvigii  Adwrsarid  çrHiea  <i(l 
scriptores  grœcos  el  latinos,  vol.  I.  De  arle  conjecturali  : 
emendationes  gra3cse,  1871,  vol.  Il  :  emendationes  latina?, 
1873.  —  Colleclanea  critica.  Lugduni  Batavorum,  1878, 
in-8". 

Mars,  p.  142-154  : 

Deuxième  et  dernier  article. 

Mai,  p  .276-287  : 

La  poésie  de  Pindare  et  les  lois  du  lyrisme  grec,  par  A. 
Croiset.  Pai-is,  1880,  i  vol.  in-8". 

Août,  p.  504-512  : 

Essai  historique;  sur  la  prononciation  du  grec,  par  E.  Baret. 
—  À6av«(7i«  Tvîç  i),>v/vt/.v5î  yXwcrTvîç  j)ar  (^oiitopoulos ,  1880,  in-8'\ 

Novembre,  p.  706-713  : 
l'ne  ])a,u('  iiu'ilitc  de  Thisloire  de  Mithridate  Eupator,  dil 
Mithridalc  le  (irand. 


—  209  — 
1881.  Avril,  p.  204-212  : 

Mélanges  de  feu  François  Tliurot,  professeur  an  Collège 
royal  de  France,  membre  de  rinsLitut  (Académie  des  inscrip- 
tions et  Belles-Lettres).  Paris,  1880,  grand  in-8". 

Juin,  p.  329-338  : 

Premier  arlicle.  —  Pompei  e  la  regione  sollei'anea  del 
Vesiivio  nel  anno  lwix.  —  Memorie  e  Notizie  pub])li(%-ile  dall'- 
uffizio    tecnico   degli  scavi  délie  provincie  mei'idionali,  Napoli 

MDCCCLXXIX. 

Juillet,  p.  404-413  : 

Deuxième  et  dernier  article. 

Août,  p.  477-490  : 

Histoire  du  luxe  privé  et  public,  depuis  l'anliquilé  jusqu'à 
nos  jours,  par  M.  Baudrillart,  4  vol.  in-8'\ 

Août,  p    504-508  : 

Conjeclures  sur  une  tragédie  perdue  de  Tliéodecte,  à  pro- 
pos d'une  inscription  nouvellement  découverte  en  Carie. 

Septembre,  p.  542-552  : 

Premier  article.  —  Delectus  inscriptiunum  (ir.kcarum  propler 
dialectum  memorabilium.  Composuil  PaulusCauer.  —  Lij)sice, 
1877,  1  vol.  in-8'\ 

Epigrammata  graeca  ex  la])idibus  conlecta  edidit  Georu'ius 
Kaibeî.  —  Berolini,  1878,  1  vol,  in-8". 

Octobre,  p.  580-590  : 

Deuxième  et  dernier  article. 

Novembre,  p.  672-680  : 

De  la  critique  d'attribution  en  histoire  littéraire.  Chirurgie 
d"Hippocrate,  par  .1.  Petrequin.  —  La  République  d'Alhènes, 
lettre  sur  le  gouvernement  des  Athéniens,  ])ar  Xénophon 
(Emile  Belot).  —  Les  harangues  de  Démoslhène,  texte  grec 
par  M.  H.  Weil.  1  vol.  in-8%  2"  édition. 

Mars,  p.  149-166  : 

Premier  article.  —  De  quelques  éditions  d'extraits  des  clas- 
siques grecs  et  latins. 

Avril,  p.  215-223  : 

Deuxième  et  dernier  article. 

Mai,  p.  265-273  : 
Nouvelle  édition  d'Apollonius  Dyscole. 

14 


—  210  — 

Septembre,  p.  509-517  : 

A  NFaiiual  of  Girok  historical  Inscriptions  hy  E.  L.  Ilicks, 
M.  A.  lalo  foUow  and  lutor  of  Corpus  Clirisli  (lôlle^^e;  Oxfoi-d, 
1882,  1  vol.  in-8'\ 

Novembre,  p.  666-675  : 

^I.  Auo'usle  Couat.  —  La  poésie  alexandrinc  sous  les  trois 
premiers  Plolémées  (324-3:2!2  avant  .l.-C).  1  vol. 

18S3.  Janvier,  p.  46-53  : 

Essai  sur  la  vie  et  les  œuvres  de  Lucien,  par  Maurice 
Croiset.  Paris,  1882. 

Mars,  p.  154-162  : 

Pi-eniier  article. — ^  Écriture  et  prononciation  du  latin  savant 
et  du  latin  populaire,  et  appendice  sur  le  chant  dit  des  frères 
Arvales,  par  G.  Edon.  Paris,  1882.  — De  la  prononciation  fran- 
çaise depuis  le  coniniencenient  du  XIV''  siècle,  d'après  les 
témoignages  des  grannnairiens,  par  (lli.  Tliurot,  tome  I*"'. 
Paris. 

Mai,  p.  251-258  : 

Deuxième  article. 

Juin,  p.  297-307  : 

SfiRiPToHEs  i-MULAiuM  (iR.ECi.  —  Voluiue  fîrst,  conlaiuing  tlie 
Mylhiandjics  of  Babrius.  —  Babrius  edited  by  \V.  Gunion 
Rutherford.  London,  1883. 

1884.  Janvier,  p.  47-64  : 

Premier  article.  —  Les  grands  écrivains  de  la  France,  nou- 
velles éditions  publiées  sous  la  direction  de  M.  Adolphe 
Régnier,  meudjre  de  flnstitut,  sur  les  manuscrits,  les  copies 
les  plus  authentiques  et  les  plus  anciennes  impressions,  avec 
variantes,  notes,  notices,  portraits,  etc. 

Malherbe.  Paris,  5  vol.  in-8'',  1802  ;'i  1869. 

Février,  p.  73-89  : 
Deuxième  et  dernier  arti(;le. 

Mars,  p.  117-125  : 

Premier  article.  —  De  quelques  publications  nouvelles  con- 
cernant Plutarque  et  ses  écrits. 

Avril,  ]..  191-199  : 
Dcuxinnc  article. 

Mai,  p.  240-257  : 
Troisième  et  dernier  article. 


—  211  — 

Mars,  p.  174-175  : 

Note  sur  deux  inscriptions  grecques. 

Avril,  p.  230-231  : 

Nouvelles  littéraires.  Livres  nouveaux.  —  Études  géogra- 
phiques sur  l'architecture  grecque,  par  Auguste  Choisy.  Paris, 
1884. 

Mai,  p.  287-288  : 

Nouvelles  littéraires.  Livres  nouveaux.  —  G.-F.  Schœmann. 
Antiquités  grecques;,  traduites  de  l'allemand  par  Ch.  Galuski. 
Paris,  1884,  tome  I'"'",  iii-8'\  A.  Picard,  éditeur. 

Juin,  p.  346-349  : 

Conjectures  sur  le  nom  et  les  attributions  d'une  magistra- 
ture romaine  à  propos  de  la  biographie  du  philosophe  Muso- 
nius  Rufus. 

Septembre,  p.  509-516  : 

Mélanges  Graux,  recueil  de  travaux  d'érudition  classique 
dédiés  à  la  mémoire  de  Ch.  Graux.  1  vol.  in-8°  de  lvi-823  pages. 

Septembre,  p.  527-530  : 

Nouvelles  littéraires.  Livres  nouveaux.  —  Annuaire  de 
l'Association  pour  l'encouragement  des  études  grecques  en 
France,  1883,  1  vol.  in-8".  —  La  guerre  de  Troie,  ou  la  tin  de 
l'Iliade  d'après  Quintus  de  Smyrne,  traduction  nouvelle  par 
M.  Berlhaut,  1  vol.  in-8'\  Hachette  et  C'«. 

1885.  Janvier,  p.  16-23  : 

Essai  sur  Thucydide,  par  J.  Girard,  in-'12.  Paris,  1884, 
Hachette  et  G'«. 

Février,  p.  111-118  : 

L'Épigraphie  à  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres. 
—  Souvenirs  et  aperçus  historiques. 

Juin,  p.  341-349  : 

Étude  sur  la  poésie  grecoite.  —  Épicharme.  —  Pindare.  — 
Sophocle.  —  Théocrite.  —  Apollonius.  Par  .1.  Girard.  Paris, 
Hachette  et  G'«,  1884,  in-12,  354  p. 

Août,  p.  468-475  : 

Les  plaidoyers  politiques  de  Démosthène,  texte  grec... 
1'"  série  :  Leptine,  Midias,  Ambassack',  Couronne,  2''  édition 
entièrement  revue  et  corrigée  par  Henri  Weil.  Paris,  1883. 
in-8". 


—  212  — 

L'Ordre,  journal  quotidien.  Rédacteur  en  chef:  M.  Cliambolie. 

1850,  le-  avril  : 

Variétés.  —  ('.ours  de  législation  comparée  au  collège  de 
France,  par  M.  Laboulaye. 

1851,  30  avril,  feuilleton  : 

Recueil  de  monuments  inédits  de  YHistoire  du  Tiers-État. 
Première  série,  tome  F'",  avec  une  Introduction  par  M.  Augus- 
tin Thierry,  membre  de  ITnslilul.  Paris,  1850,  \  vol.  in-4. 

1851,  22  août  : 

Variétés  :  Les  Uats  et  les  Grenouilles,  poème  par  L.  Ber- 
tliereau,  chez  Amiot. 

Journal  des  Débats. 

1850.  10  décembre  : 

Variétés.  —  Philosojihie  spi'rifualiste  de  la  nnlurc.  —  Intro- 
duction h  riiistoiro  des  sciences  phvsiques  dans  r;inli(juité, 
par  M.  Th.-II.  Martin.  Paris,  1849,  2  vol.  in-8. 

1854,  6  octobre  : 

Variétés.  —  Supplément  à  FAntholog-ie  grecque,  par  le  doc- 
teur V.  Piccolos.  Paris,  1853,  1  vol.  in-8. 

1855,  11  mars  : 

Lettre  au  rédacteur  sur  un  papyrus  égyptien  retrouvé  par 
M.  Mariette  en  mai  1853  aux  environs  de  Sakkarah. 

1857,  31  mai  : 

Variétés.  —  Histoire  de  la  Révolution  grecque,  par  M.  Spy- 
ridion  Tricoupi,  3  vol.  in-8.  Londres,  1853-1856  (en  grec  mo- 
derne). Réimprimé  dans  l(^s  Mémoires  d'histoire  ancienne  et 
de  philologie,  p. ^488. 

1857,  8  octobre  : 

Nécrologie.  —  M.  L.  F.  Hoissonade.  Réim})riiné  dans  les 
Mémoires  de  littérature  ancienne,  p.  1. 

1858,  14  mai  : 

Article  sur  le  quatrième  et  dernier  volume  (h'  Yllistoire  de 
la  Révolution  grecque,  de  M.  Spyridion  Tricoupi.  Héimprinu' 
dans  les  Mémoires  d'iiistoire  ancienne  et  de  philologie,  p.  481). 

1858,  17  juin  : 

Les  svnonvmes  dans  la  laimue  française.  l{i'imi)i-iiiu''  d.-iiis 
Trad.  et  Réf.',  p.  157. 


—  213  — 

185!-i,  9  novembre  : 

Variétés.  —  Fragments  des  x>oèles  comiques  i/rccs,  \)\xh\\('^ 
d'après  les  travaux  de  M.  Meineke,  par  M.  Bolîie.  (Vol.  XLII 
de  la  Bibliothèque  grecque  de  M.  A.  Didol).  i  vol.  gr.  in-8. 
Hèimprimé  dans  les  Ménioii-es  d'hisloire  ancienne  et  de  phi- 
lologie, p.  478. 

1859,  5  novembre  : 
NÉCROLOGIE.  —  Léon  Feugère. 

1860,  23  septembre  : 

Variétés.  —  Essai  su7'  les  systèmes  métriques  et  monétaires 
des  anciens  peuples,  depuis  les  premiers  temps  historiques 
jusqu'à  la  fin  du  Khalifat  d'Orient,  par  M.  Queipo,  3  vol.  in-8. 

1860,  22  novembre  : 

NÉCROLOGIE.  —  M.  Philippe  Lebas,  de  l'Académie  des  Ins- 
criptions et  Belles-Lettres. 

1861,  29  novembre  : 

Discours  prononcé  sur  la  tombe  du  baron  d'Eckstein. 

1862,  28  mars  : 

NÉCROLOGIE.  —  M.  Manger,  professeur  de  philosophie  au 
lycée  Henri  IV,  ancien  inspecteur-adjoint  de  l'Académie. 

1862,  18  août  : 

Sur  le  pre^nier  volume  de  la  traduction  dlsocrate,  publiée 
par  le  duc  de  Clermont-Tonnerre. 

1863,  23  octobre  : 

Variétés.  —  J.-F.  Boissonadc,  critique  littéraire  sous  le 
premier  Empire,  publié  par  M.  l-\  (loliiicamp.  prc'cédé  d'une 
notice  historique  sur  M.  Boissonade,  j)ar  .\L  Naudel.  Paris, 
1863,  2  vol.  in-8. 

1863,  30  novembre  : 
Sur  VAristote  de  Piccolos. 

1863,  3  décembre  : 

Sur  l'exploration  archéologique  de  la  Galatie,  par  M.  G. 
Perrot. 

1864,  3  juin  : 
Notice  sur  M.  Hase. 

1864,  6  octobre  : 
Sur  les  pnblicalions  de  MM.  M.  WCil  d  Cli.  BenoisL 


—  214  — 

1864,  4  décembre  : 

Variétés.  —  L'Ant/inlof/i'e  grecque,  li'aduiLe  t'ii  IVanoais,  avec 
dos  notices  biographiques  et  littéraires  sur  les  poètes  de  l'An- 
Ihologie. 

1867,  9  décembre  : 

Notice  nécrologique  sur  M.  Casimir  Leconte. 

1869,  30  octobre  : 

Sur  les  Oracula  SibylUna  de  M.  C.  Alexandre. 

1870,  14  mai  : 

Préface  du  Dictionnaire  étymologique  de  la  langue  fran- 
çaise par  Aug.  Brachet.  Paris,  Hetzel  et  G-«. 

1871,  22  juin  : 

NÉCROLOGIE.  —  M.  Edelestand  du  Méril. 

1873, 11  mars  : 
Article  sur  le  Noniuft  de  M.  L.  Quicherat. 

1873,  22  mars  : 

Article  sur  les  publications  de  M.  Garcin  de  Tassy. 

1873,  29  octobre  : 

Article  sur  Les  Familles  et  la  Société  en  France,  avant  la 
Révolution,  d'après  les  documents  originaux,  par  M.  Ch.  de 
llibbe,  et  sur  Les  Savants  Godefroy,  mémoires  d'une  famille 
pendant  les  XVr,  XVIP,  XVII 1''  siècles,  par  le  marf[uis  de 
Godefroy  Ménilglaise. 

1873,  25  décembre  : 

Article  sur  Jehan,  sire  de  Joinville,  histoire  de  saint  Louis, 
Credo,  et  Lettre  à  Loiiis  X,  texte  original,  accompagné  d'une 
traduction  par  M.  Natalis  de  Wailly,  membre  de  l'Inslilut. 

1874,  25  février  :  Nécrologie.  —  Charles  Caboche. 

1874,  20  mars  :  Nécrologie.  —  L.  Francis  Meunier. 

1874,  13  mai  : 

Discours  de  M.  Egger,  vice-président.  ;i  l'assemblée  géné- 
rale annuelle  de  la  Société  de  lilisloire  de  France,  en  Fab- 
sence  de  M.  Guizot,  président. 

1874,  2  août  : 

Article  sur  les  pubhcalions  de  M.  Garcin  de  Tassy,  pro- 
fesseur d'hindoustani  à  FEcole  des  lan.n'ues  orientales  vi- 
vantes. 

1871,  17  octobre  : 

Nécrologie.  —  J.-A.-F.  Lemoine. 


—  245  — 

1875,  19  septembre  : 

Obsèques   de  W.    Brunel  de  Presle,  el  discours  de  M.  E. 

Eg'ger. 

1875,  29  septembre  : 
Variétés.  —  Coup-d'œil  sur  riiellénisme  en  Orient. 

1875,  27  novembre  : 

Discours  prononcé  par  M.  Egger,  comme  président,  ;i  l'ou- 
verture des  cours  pour  renseignement  secondaire  des  jeunes 
filles. 

1875,  16  décembre  : 

Nécrologie.  —  M.  Francis  Monnier. 

1876,  12  juin  : 

Allocution  de  M.  E.  Egger  pour  l'ouverture  do  la  seconde 
assemblée  générale  de  la  Société  des  anciens  textes  français, 
tenue  le  8  juin  à  la  Bibliothèque  nationale. 

1878,  11  novembre  : 

Lettre  au  directeur  du  Journal  des  Débats,  au  sujet  de  l'en- 
seignement spécial,  et  en  faveur  de  l'enseignement  du  latin. 
Héimprimé  dans  Tr.  et  Réf.,  p.  342. 

1878,  14  novembre  : 

Variétés.  —  Les  réclamations  historiques  de  la  Grèce. 

1879,  29  mars  : 

Lettre  aux  professeurs  de  la  Faculté  des  Lettres  de  Bor- 
deaux, à  propos  de  \-à  \iu\A\c'i\\\o\\  (\q^  Annales  de  la  Faculté 
des  Lettres  de  Bordeaux. 

1879,  12  août  : 

Variétés.  —  Mélanges  de  philosophie  par  L.  Quicherat, 
membre  de  l'institut,  1  vol.  in-8. 

1879,  20  septembre  : 
Variétés.  —  Dictionnaire  des  antiquités  grecques  et  ro- 
maiiies  d'après  les  textes  et  les  7nonuments,  ouvrage  l'édigé 
par  une  société  d'écrivains  spéciaux,  d'archéologues  et  de 
proff^sseurs,  sous  la  direction  de  MM.  (^h.  DarembergetSaglio, 
avec  3,000  figures  d'après  ranli(|ue,  fascicides  i-VI.  Paris, 
-187.3-1879,  in-4.  Rénnprimé  dans  Tiad.  et  Uéf.,  ]).  !235. 

1879,  18  octobre  : 
Variétés.  —  Le  Livre  de  famille,  par  Œ.  de  Kibbe.  Tours, 
Mame  et  O,  1879,  \\\-\^.  —  Une  famille  au  XVr siècle,  d'après 
les  documents  originaux,  \r,\v  le  même,  3''  ('dil.  'l'ours,  Mauie 
etO,  1879.  in-12. 


—  210  — 

1S79,  18  novembre  : 

Vauilté.s.  —  De  quelques  ouvi'ng(^s  ])u]jliés  en  Grèce  el  sur 
la  Grèce  moderne. 

1880,  10  mars  : 
Article   {non  signé)  siii  les  ÉUn-lioiis  des  représentants  de 
ri'niversité  de  France,  an  futur  conseil  de  lliistruction  pu- 
l)liqn(\ 

1880,  28  mars  : 

Variétés.  —  Questions  nnivcrsitaircs  :  l.  Le  Roman isme. 
Les  Cours  ouverts  el  les  Cours  fermés.  Réiniprinié  dans  'l'rad. 
et  Uéf.,  p.  310. 

1880,  21  avril  : 

Variétés.  —  Questions  universitaires  :  IL  Les  méthodes.  — 
Les  livres.  —  Les  professeurs.  Réimprimé  dans  'l'rad.  et  Réf., 
p.  308. 

1880,  2  mai  : 

Variétés.  —  Questions  universitaires  :  111.  Le  Doctorat  és- 
lettres.  Réimprimé  dans  Trad.  et  Réf.,  p.  334. 

1880,  6  juillet  : 

Variétés.  —  Questions  universitaires  :  1]'.  Le  grée  est-il 
mort  ?  Est-il  mourant  ?  Réimprimé  dans  'l'rad.  el  Réf.,  ]).  399. 

1880,  13  juillet  : 

V\i!iÉTÉs.  —  Questions  universitaires  :  V.  Grammairiens  et 
lil/érafcurs.  l{éimi)rinié  dans  Ti-id.  et  Réf.,  p.  326. 

1880,  9  août  : 

lîiBLiooRAPiiiE.  —  Mémoire  sui'  le  système  priniitif  d(>s  voyelles 
dans  les  laiiii'ues  indo-européennes,  par  M.  Ferd.  de  Saussure. 
Manuel  de  philologie  classique  par  M.  S.  Reinach. 

1880,  7  octobre  : 

Variétés.  —  Thomse  VaUaurii  Inscriptiones,  in-8.  Turiiio, 
'1880.  —  Letleri»  di  illustri  scrittori  a  Tonnnaseo  Vallauri,  iii-8. 
Turino,  1880.  Réimprimé  dans  Trad.  et  Réf.,  p.  355. 

1881,  11  janvier  : 

Dictionnaire  des  antiquités  grecques  et  roniaincs,  |)ar 
MM.  CAi.  Daremberg  et  E.  Saglio'.  7'' fascicule  :  de  Castrorum 
metator  à  Chorus.  1  tachette  et  (]"',  in-'i-,  1880. 

1881,  2C.  mars  : 
M.  Alexis  l'aiilin-Paris. 


-  217  — 
1881,  29  août  : 
Le  baccalauréat  spécial.  Réimprimé  dans  Trad.  et  l»(''f. ,  p.  846. 

1881,  7  octobre  : 

Variétés.  —  Bulletin  de  correspondruice  hellénique  publié 
par  l'Ecole  française  d'Athènes,  5  vol.  in-8,  1877-1(S(S1,  —  A 
Athènes,  Perris.  —A  Paris,  E.  Thorin.  Réimprimé  dans  Trad. 
et  Réf.,  p.  77. 

1881,  7  novembre  : 

Les  Musées  et  l'Enseignement  classique.  Réimprimé  dans 
Trad.  el  Réf.,  p.  253. 

1881,  6  décembre  : 
NÉCROLOGIE.  —  Alfred  Gérardin. 

1881,  29  décembre  : 

Bibliographie.  —  Essai  sur  le  patois  normand  (hi  Bessin, 
suivi  trun  dictionnaire  étvmologique,  par  0.  .loret,  ])rofesseur 
à  la  Faculté  des  Lettres  d'Aix.  Pai-is,  1881,  1  vol.  iii-8",  xi-I84 
pages. 

1882,  28  Mai  : 

Variétés.  —  Histoire  de  la  divination  dans  Vantirpiitè,  ])ar 
M.  Houché-Leclercq,  professeur  à  la  Faculté  d(\s  Lettres  de 
MontpeUier.  Paris,  1879-82,  4  vol.  in-8'\ 

1882,  4  juillet  : 

Variétés.  —  Deux  nouvelles  mines  pour  l"liistoii'e  de  la 
langue  française. 

1882,  19  octobre: 

Variétés.  —  Molière.  Le  Tartuffe,  comédie,  1664,  nouvelle 
édition  conforme  à  la  dernière  édition  revue  p;u'  Molière, 
avec  des  notes  historiques  et  grammaticales  et  un  lexiqu(>  de 
la  langue  de  Tartuffe,  par  Ch.-L.  Livel.  Paris,  1882,  iii-12. 

1883,  23  mars  : 

Les  Revues  et  les  Mémoires  académiques. 

1883,  22  avril  : 

Nécrologie.  —  Le  poète  A.  Robert.  Le  philologue  A.  Bou- 
cherie. 

1883,  31  octobre  : 
Variétés.  —  Encore  une  édition  dt>s  Fables  de  La  Fontaine. 
Les  grands  écrivains  de  la  France, .).  de  La  Fontaine,  tome  1'''. 
Paris,  -1883,  in-8",  Hachette. 

1883, 12  décembre  : 
Deux  éditions  nouvelles  du  géographe  Ptolémée. 


—  218  — 


1884,  23  février  : 


V\niÉTÉs.  —  La  Sociélc''  anglaise  des  Index  et  les  Index  en 
l'rance. 

1884,  21  juin  : 
Nécrologie.  —  Le  D'"  Eugène  Foumier. 

1884, 11  août  : 
L'œuvre  du  grand  antiquaire  Adrien  de  Longpérier, 

1884,  13  août  : 

Albert  Dumont.  —  Lettre  à  M.  le  Directeur  du  Journal  des 
Débats. 

1885,  2  et  3  janvier  : 

Publications  de  la  Société  des  Anciens  textes  français. 

1885,  20  août  : 
V\RiÉTÉs.  —  Fne  belle  découverte  dans  File  de  Crète. 

Nouvelle  biographie  universelle.  Paris,  Firmin-Didot  frères, 

éditeurs,  in-8^',  1852. 

Tome  Ilo,  p.  907-910  : 
Apollonius  Dyscole. 

p.  923-925  : 

Appien. 

Tome  IIIo,  p.  355-358  : 

Arrien. 

Tome  IV«,  p.  26-29  : 

Babrius. 

L'Athenaeum  français  et  Bulletin  archéologique  de  l'Athenaeum 
français.  Recueil  liebdomadaire,  in-4".  Firmin-Didot  frères. 

Bulletin,  n"  10,  p.  91,  1855,  octobre: 

Note  sur  une  inscription  laline  du  Musée  du  Louvre  et  à  ce 
propos  sin*  les  noms  des  affranchis  dc^s  einp(>reurs. 

Ath.  Vi\,  4"  année,  n"  49,  p.  1034,  1855,  8  décembre  : 

Lettres  au   Uédacteur   sur   les   publications  savantes   de   la 
Grèce  moderne. 

50  année,  n"  19,  1856,  10  mai  : 

Traili'  de  ];i  foi-malion  des  mois  dans  la   langue  gr(>C([ue, 
avec  des  notions  comparatives  sur  la   (h'i'ivalion  cl  la   coin- 


—  219  — 

position  on  sanscrit,  on  latin  et  dans  les  îdionios  a-onna- 
niques,  par  A.  Uognier,  membre  de  rAcadémie  des  Inscrip- 
tions et  Belles-Lettres.  Paris,  1855,  1  vol.  in-8°,  Hachette. 

Revue  des  Cours  publics  et  des  Sociétés  savantes  de  Paris, 
de  la  province  et  de  l'étranger. 

iro  année,  no  5,  p.  35,  1855,  10  juin  : 

Littérature  grecque.  M.  Eggeu.  —Analyse  do  leçon  d'ouver- 
ture du  second  semestre.  —  Pi.itarque. 

No  11,  p.  83,  22  juillet  : 

Littérature  grecque.  —  Plutarque  historien. 
No  30,  p.  244,  2  décembre  : 

Littérature  grecque.  (Leçon  d'ouverture.)  —  Do  la  poésie 
dramatique  en  Grèce  depuis  ses  origines  jusqu'à  la  conquête 
de.  la  Grèce  par  les  Romains. 

No  31,  p.  260,  9  décembre  : 

Littérature  grecque.  (Leçon  d'ouverture.)  —  II.  De  la  poésie 
dramatique  en  Grèce  depuis  ses  origines  jusqu'il  la  conquête 
de  la  Grèce  par  les  Romains.  (Leçon  reimprimée  dans  les 
Mémoires  de  httérature  ancienne,  p.  43.) 

20  année,  no  8,  p.  113, 1856,  24  février  : 

Faculté  des  L.ettres.  —  Littérature  grecque.  —  De  la  littéra- 
ture et,  en  particulier,  de  la  comédie  sicilienne.  —  Epicharme. 
—  Sophron. 

No  12,  179,  1856,  23  mars  : 

Littérature  grecqiie.  —  Extrait  d'un  examen  du  théâtre 
d'Eschyle. 

No  13,  p.  196,  1856,  30  mars  : 

Faculté  des  Lettres.  — ■  Littérature  grecque.  —  De  la  tragé- 
die grecque  dans  Euripide.  Caractère  idéal  de  la  fable  drama- 
tique sur  \o  lliéàtre  d'Athènes.  (R(''im])rimé  dans  les  Mémoires 
de  littérature  ancienne,  p.  424.) 

No  21,  p.  327,  1856,  25  mai  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Ljttérature  grecque.  —  Considi'ra- 
tions  générales  sur  le  rôle  des  fennnes  dans  la  (•onu'dic  alhc- 
nienné,  et  en  particulier  dans  les  pièces  d'Aristojjhane.  (Réim- 
primé dans  les  Mémoires  de  littérature  ancienne,  ]>.  435.) 


—  220  — 

No  23,  p.  355,  1856,  S  juin  : 

Faculté  des  Lettres.  —  ]Àttérature  grecque.  —  Los  nuées 
d"Arislophaiie.  —  Aristopliaiio  cl  le  procès  de  Socrale. 

No  29,  p.  33,  1856,  20  juillet  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  (irecque.  —  Coup  d"œil 
sur  riiistoire  des  acteurs  dans  l'anliquilé.  (lléiniprinié  dans 
les  Mémoires  de  littérature  ancienne,  p.  409.) 

30  année,  no  5,  p.  64, 1857,  1<=''  février  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  Des  origines 
de  la  prose,  histoire  et  philosophie. 

Revue  des  cours  littéraires. 

l™  année,  n"  4,  p.  41,  1863,  26  décembre  : 

Faculté  des  Lettres.  —  littérature  grecque.  {Cours  de 
M.  Fgger.)  —  I.  La  science  historique  chez  les  Grecs.  (Uédigé 
par  C.  de  La  Berge.) 

No  8,  p.  91,  1864,  23  janvier  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  IL  La  science 
historique  chez  les  Grecs  et  chez  les  autres  peuples  de  l'Anti- 
quité. (Rédigé  par  C.  de  La  Berge.) 

No  25,  p.  326, 1864,  21  mai  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  III.  Les  ori- 
gines de  l'histoire  en  Grèce.  (Rédigé  par  C.  de  La  Berge.) 

No  27,  p.  358,  4  juin  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecciue.  —  IV.  Hésiode. 

—  L(^s  poètes  cycliques.  (U(''dig('>  par  C.  de  La  Berge.) 

No  30,  p.  406,1864,  25  juin  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  V.  Prédéces- 
seui's  d'ih'rodole.  Les  origines  de  la  prose  dans  la  littérature 
grecque.  (Rédigé  par  (1.  de  La  Berge.) 

No  32,  p.  433,  1861,  9  juillet  : 

Facidté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  VI.  Ih'rodote, 
sa  biographie.  —  Plan  de  son  ouvrage.  —  Valeur  de  son  lé- 
nioignage.  —  Sa  philosophie.  (Rédigé  par  ('.  de  La  Berge.) 

No  36,  p.  199.  18(U,  6  août  : 
Facidté  des  Lettres.  Littérature  grecque.  —  \\\.  Thucydide. 


22[  

N«38,  p.  540,  1861,  20  août  : 

Variétés.  —  Séance  publique  annuelle  des  cinq  Académies. 

—  T)o  la  langue  et  de  la  nalionalilé  grecques,  réflexions  sur 
quelques  documents  historiques  du  temps  de  la  prise  de 
dons  tan  tinople  par  les  Turcs,  lu  à  la  séance  publique  an- 
nuelle des  cinq  Académies,  lo  •IG  août  i8()4. 

No  48,  p.  699,  1864,  29  octobre  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  Xénoplion 
(suite).  (Rédigé  par  C.  de  La  Berge.) 

No  49,  p.  717,  1864,  5  novembre  : 

Faculté  des  Lettres.  ■ —  Littérature  grecc^ue.  —  Xénoplion 
(suite).  (Rédigé  par  C.  de  La  Berge.) 

No  51,  p.  742,  1864,  19  novembre  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  Xénoplion 
(suite).  (Rédigé  par  C.  de  La  Berge.) 

2û  année,  no  1,  p.  9,  1864,  3  décembre  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  Des  lettres 
attribuées  à  Xénoplion.  (Rédigé  par  C.  de  La  Berge.) 

No  9,  p.  143,  1865,  28  janvier  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  Du  grec  an- 
cien et  du  grec  moderne.  (Article  signé  E.  Egger.) 

N»  16,  p.  261,  1865,  18  mars  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  De  la  pronon- 
ciation du  grec  ancien  et  du  grec  moderne.  (Rédigé  par  (].  de 
La  Berge.) 

No  27,  p.  445,  1865,  3  juin  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  Des  œuvres 
morales  de  Plutarque  et  de  leur  utilité  pour  l'histoire  reli- 
gieuse de  son  temps. 

N»  41,  p.  665, 1865,  9  septembre  : 
Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  Plularque 
historien.  —  1.  Considérations  générales. 

3°  année,  no  10,  p.  169,  1866,  3  février  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  Cours  de 
M.  Kgger.  —  Le  siècle  de  Périclès. 

No  40,  p.  652,  1866,  Ici-  septembre  : 

Institut  de  France.  —  Séance  annuelle  des  cinq  Académies. 

—  D'uiu>  renaissanc(>  nouveUe  des  lettres  grecques  et  hitines, 
au  XLV  siècle,  par  M.  Egger. 


—  222  — 

4"  année,  n"  20,  p.  310,  1867, 13  avril  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  De  la  lil  U-ra- 
ture  grecque  au  temps  d'Alexandre  le  drand  et  de  ses  succes- 
seurs. (Rédigé  par  J.  Bahaux.) 

N"  23,  p.  365,  1867,  4  mai  : 
Facilité  des  Lettres.  —  Littérature  f/recqne.  —  Coup  d'a'il 
sur  riiisloire  de  la  langue  grecque»  depuis  Homère  jusqu'aux 
premiers  temps  de  l'ère  chrétienne.  (Rédigé  par  J.  Bahaux.) 

50  année,  n"  1,  p.  6,  1867,  7  décembre  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  La  poésie  di- 
dactique chez  les  Alexandrins.  L'Hermès  d'André  Chénier. 

N"  12,  p.  188,  1868,  22  février  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  Influence  du 
génie  grec  sur  le  génie  français. 

No  34,  p.  538,  1868,  25  juillet  : 

Des  études  grecques  en  France  au  XVll'el  au  XVIIF  siècle. 

N"  45,  p.  714,  1868,  10  octobre  : 
Faculté  des  Lettres.  —  Littérature  grecque.  —  La  comédie 
eu  l'rance  avant  et  pendant  la  renaissance  de  l'hellénisme. 

60  année,  n"  32,  p.  498,  1869,  10  juillet  : 
Association  x>olgtcchnicjue.    ((Conférences  du  dimanche.)  — 
Origine  du  droit  des  gens.  —  La  diplomatie  dans  l'antiquité. 

N»  35,  p.  515,1869,31  juillet: 

Faculté  des  Lettres.  —  Cours  de  M.  Egger.  —  La  tradition 
classique  dans  la  pastorale  et  dans  l'apologue. 

N"  41,  p.  654, 1869,  11  septembre  : 

Faculté  des  Lettres.  —  Cours  de  M.  Egger.  —  De  l'influence 
du  génie  grec  au  XIX"  siècle. 

70  année,  no  24,  p.  374,  1870,  14  mai  : 

Conférences  de  la  salle  Saint- And?'é.  —  De  la  moralité  des 
légendes  dramatiques  chez  les  Grecs. 

No  47,  p.  737,  1870,  22  octobre  : 

Sorbonne.  —  Éloquence  grecque.  —  iUsloire  de  l'éloquence 
chez  les  Athéniens. 

Revue  politique  et  littéraire  (2°  série), 

l'o  année,  n»  3,  p.  54,  1871, 15  juillet  : 

S()rbo)ine.  —  Littérature  grecque.  —  Philosophie  politique 

de  'riiucvdide. 


—  223  — 
No  26,  p.  607,  1871,  23  décembre  : 

Sorbonne.  —  Littérature  grecque.  (Lcroii  d'ouverture.)  — 
L'hellénisme. 

N«  29,  p.  678,  1872,  13  janvier  : 

Sorbonne.  —  Littérature  grecque.  —  L'iiellc'iiisnie.  (Analyse 
revue  par  le  professeur.) 

20  année,  n"  25,  p.  597,  1872,  21  décembre  : 
Sorbonne.  —  Littérature  grecque.  —  Du  rôle  des  éludes 
grecques  dans  renseignement  secondaire  en  France.  (Analyse 
revue  par  le  professeur.)  Réimprimé  dans  Trad.  et  Réfornies. 

P.  1239, 1873,  28  juin  : 

Sorbonne.  —  Littérature  grecque.  —  Histoire  de  la  comédie 
attique  et  de  la  moyenne  comédie.  (Rédigé  par  Z...) 

3°  année,  n"  1,  p.  3,  1873,  5  juillet  : 
Sorbonne.  —  Littérature  grecque.  —  Histoire  de  la  comédie 
attique  et  de  la  moyenne  comédie  (suite  et  tin). 

4o  année,  no  25,  p.  587, 1874,  19  décembre  : 

Sorbonne  —  Éloquence  grecque.  —  Des  documents  qui  ont 
servi  aux  historiens  grecs. 

5c  année,  n"  15,  p.  337,  1875,  9  octobre  : 
Sorbonne.  —  Eloquence  grecque.  —  La  science  et  l'art  chez 
les  historiens  grecs  (dernière  leçon  du  cours  de  1874-1875). 

Go  année,  no  29,  p.  674,  1877, 13  janvier  : 
Sorbonne.  —   Éloquence  grecque.   —   Les   condilions   an- 
ciennes de  l'histoire  comparées   î»    ses  conditions   dans  les 
temps  modernes,  particulièrement  en  France. 

No  32,  p.  751,1877,  3  février: 
Sorbonne.  —  Eloquence  grecque.  —  Introduction   h  This- 
toire  de  la  langue  grecque. 

7o  année,  no  26,  p.  601,  1877,  29  décembre  : 
Sorbonne.  —  Eloquence  grecque.  —  Histoire  de  l'éloquence 
chez  les  Athéniens.  (Leçon  d'ouverture,  10  décembre  1877.) 

8o  année,  n»  33,  p.  772,  1879,  15  février  : 
Sorbonne.  — Conféroices  de  V Association  scientifique.  —  La 
Grèce  à  l'exposition  internationale  de  1878. 

9°  année,  n"  27,  p.  630,  1880,  3  janvier  : 
Sorbonne.  —  Éloquence  grecque.  —  État  actuel  des  études 
grecques. 

3°  série,  h'^  année,  n»  22,  p.  606,  1881,  26  novembre  : 
Ni:(jU()i,()(;iE.  —  Bernard  .lullien. 


—  2'24  — 

4"  année,  n''  10,  j).  310,  1884,  8  mars  : 
Peuples  latins  (reproduil  on  partie  d'après  la  lettre  adressée 
au  baron  de  Toni-loiiloii  et  ])iilili(''('  dans  la  Jiemic  du  Monde 
la  lin). 

Revue  contemporaine. 

Tome  XIV,  p.  G35-G3G,  1854  : 
BiuLiotaiAPiiiE.    —    Patroloii'iîr    grœci    sennonis   eleincnta, 
scripsit  C.  Aug.  Lobeck;  Pars  prier.  (Kœnigsberg,  1853,  in-8.) 

Tome  XV,  p.  329-335,  1854  : 
HinMoc.RAPiiiE.  —  Traité  des  synonymes  de  la  langue  latine, 
])ar   M.    liarrault.   —   Essai  historique   et    littéraire  sur  la 
Comédie  de  Ménandre,  par  M.  (Ui.  Benoit. 

Tome  XVI,  p.  362-364,  1854  : 
Bulletin  littéraire.  —  De  quelques  points  de  «cience  dans 
Tanliquité  (physique,  ni(''lri(jU('.  musique),  ])ar  M.  B.  JullicMi, 
docteur  ès-letlres,  etc.  Paris,  18o4,  1  vol.  in-8,  llaciielle. 

Tome  XVI,  p.  738-743,  1854  : 
Bulletin  littéraire.  —  Traité  du  sublime  de  Longin  et  dis- 
cours préliniinaire,  par  G. -M. -A.  Pujol.  Etudes  critiques  sur 
le  traité  du  Sublime,  par  L.  Vauclier.  —  Pompeii  Trogi  frag- 
menta, éd.  Bielowski. 

Tome  XXVII,  p.  171-173, 1856  : 
De  la  cherté  du  papier  au  temps  de  Périclès.  —  Lettre  à 
M.  Ambroise-Firmin  Didot. 

Bulletin  de  la  Société  des  antiquaires  de  France. 

1858.  —  P.  95  :  Anciens  artistes  grecs  omis  dans  les  cata- 
logues. 

P.  104  :  Explication  d'un  mot. 

P.  138  :  Objets  antiques  trouvés  près  de  Melle. 

1859.  —  P.  84  :  M.  Egger  signale  des  passages  de  Pline  et 
de  Pomponius  Mêla  sur  des  esclaves  apparemment  venus  des 
Indes  occidentales. 

P.  105  :  M.  Egger  signale  des  passages  des  7VN7o6Y>7>/mmena 
dOrigènes  i-elalifs  à  la  falsification  des  cachets  au  moyen 
d'empreintes,  et  à  l'usage  de  reporter  l'écriture  d'une  subs- 
tance sur  une  autre. 

1860.  —  P.  93  :  Les  Grecs  ont-ils  connu  l'usage  des  lettres 
de  change  ?  Héimprimé  dans  les  Mémoires  d'histoire  ancienne 
et  de  philologie,  \).  130. 

P.  151  :  Hapports  entre  les  textes  éi)igra[)hi(iues  et  les  an- 
thologies. 


—  225  — 

1861.  —  P.  72  :  Inscription  sur  plaque  (U^  plomb,  do 
l'an  1563,  trouvéo  à  (lompiègno. 

1862.  —  P.  94  :  Une  représentation  des  Perses  d'Eschyle 
au  palais  épiscopal  d'Orléans. 

Pages  95,  98  :  Découverte  de  puits  antiques  sui*  l'empla- 
cement de  l'Ecole-des-Mines;  poteries  romaines. 

P.  128  :  Explication  d'un  fragment  de  papyrus  grec  envoyé 
par  M.  Dugit. 

1863.  —  P.  146  :  Inscription  grecque  métrique  du  Sérapéum. 
P.  151  :  La  peinture  sur  toile  dans  l'antiquité. 

P.  157  :  Excursion  archéologique  dans  la  forêt  de  Com- 
piègne. 

P.  160  :  Explication  de  deux  inscriptions  grecques  copiées 
par  M.  Wescher. 

1865.  —  P.  39  :  Catalogue  et  photographie  des  antiquités 
de  la  collection  Loisel,  à  la  Uivière-Tibouville  (Seine-et-Marne). 

P.  63  :  Empreintes  de  deux  monnaies  mérovingiennes. 
P.  68  :  Késumé  des  Communications  de  M.  Allmer  sur  des 
fouilles  exécutées  à  Vienne  en  Dauphiné. 
P.  95  :  Les  fouilles  exécutées  à  Senlis. 

1866.  —  P.  80  :  La  mosaïque  de  Trêves. 
P.  105  :  La  géologie  de  l'Attique. 

1867.  —  P.  109  :  Explication  d"une  inscription  métrique 
d'Arles. 

P.  132  :  Les  anciennes  forêts  de  l'Attique. 

1868.  —  P.  136  :  Les  haies  vives  entrelacées,  moyen  de 
défense  employé  par  les  Gaulois,  et,  de  nos  jours,  au  siège 
d'Anvers. 

1869.  —  P.  101  :  Fouilles  aux  arènes  de  Senhs. 

1870.  —  P.  151  :  Les  noms  grecs  qui  ont  servi  à  désigner 
l'encre  chez  les  Anciens  et  au  moyen  âge. 

P.  162  :  Emploi  des  pigeons  voyageurs  dans  l'antiquité. 

1874.  —  P.  56  :  Observations  sur  l'os  gravé  du  renne  de 
Thayngen  et  sur  les  hommes  des  cavernes. 

1875.  —  P.  97:  Observations  sur  l'inscription  de  Kochemaure. 
1879.  —  P.  240  :  Observation  sur  le  gentihce  Julius. 
1883.  —  P.  236  :  Observation  sur  une  inscription  grecque 

du  musée  d'Avignon. 

Mémoires  de  la  Société  des  antiquaires  de  France. 

3°  série,  lome  V,  1862,  p.  85  : 
Lu  dans  les  séances  des  11  et  18  janvier  1860  : 
Observations  critiques  sur  divers  monuments  relalifs  à  la' 

15 


—  'J2«  — 

la  nirlrologio  grocquo  v\  h  la  iiu-lrolngic!  laliiu'.  —  Kt'iiiipi-iiiK' 
dans  les  Méiuoircs  d'histoiro  ancienne  et  do  {)hilologi(%  ]>.  1D8. 

3"  série,  tome  II,  1866,  p.  285  : 

Note  sur  le  mot  ussos  par  lequel  les  auteurs  grecs  tra- 
duisent le  latin  pilum. 

40  série,  tome  III,  1872,  p.  155  : 

T'n  sénalus-consulh^  romain  contre  les  industriels  qui  spé- 
culent sur  la  démolition  des  édifices. 

Revue  européenne.  In-80. 

2°  année,  tome  VII,  p.  258-272,  1860,  15  janvier  ; 

De  l'idée  de  l'Histoire  dans  l'antiquité  grecque.  —  Réim- 
primé dans  les  Mémoires  de  littérature  ancienne,  p.  310. 

2°  année,  tome  VIII,  p.  225-257,  1860,  avril  : 

Dos  oi"iginos  do  la  prose  dans  la  litléralnro  grecque.  • — 
Uéimprime  dans  les  Mémoires  de  littérature  ancienne,  p.  269. 

2°  année,  tome  X,  p.  484-5)3,  1860,  l»'-  août  : 
Le  droit  des  gens  dans  l'antiquité. 

Gazette  des  Tribunaux.  Journal  quotidien. 

1860,  9  décembre  : 

Variétés.  —  Si  les  Athéniens  ont  connu  la  profession 
d'avocat. 

(Mémoire  lu  la  veille  dans  la  séance  publique  annuelle  de 
l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres  et  reproduit 
comme  offrant  un  intérêt  particulier  aux  lecteurs  de  la 
Gazette.) 

1861,  8  août  : 

Variétés.  —  Les  hommes  d'Homère;  Essai  sur  les  mœurs  de 
la  Grèce  aux  temps  héro'iques,  par  S.  Dclormc.  Paris,  1  vol. 
in-8,  à  la  librairie  académique  de  Didier. 

Le   Correspondant.  In-S",    paraissant  tous   les   mois. 
Douniol,  rue  de  Tournon. 

Nouvelle  série,  tome  XXVII,  p.  564-572,  1864,  25  novembre  : 

Vu-Kiao-h.  Les  deux  cousines. 

Uoman  chinois.  Traduclion  nouvollo,  acconi|)agiU'(^  d'uii 
connnontairo  historique  par  StaiiisUis  Julien,  moiiil)ro  do 
l'Académie  des  Inscriptions  et  lielles-Lottros,  etc.,  ISOo, 
"1  vol.  in-12.  Libi-airio  acad(''iniqu(>  de  Didier. 


—  2-27  — 
Tome  XXVIII,  p.  830-847,  1865,  25  août  : 

Le  duc  de  Cleniioiil-Toiiiien-o,  traducteur  et  commentateur 
des  œuvres  d'Isocrate.  —  liéimprimé. 

Tome  XXXVII,  p.  322-341,  1868,  25  février  : 
Les  derniers  jours  de  Téloquence  athénienne.  Démosthène, 
Eschine  et  Hypéride. 

Annuaire  de  l'Association  pour  l'encouragement  des  études 
grecques  en  France.  Paris,  in-8",  A.  Durand  et  Pédone-Lauriel, 
Ad.  Laînéj  libraires. 

20  année,  p.  41,  1868  : 
Ilapport  de  M.  Egger  au  nom  de  la  commission  chargée  de 
décerner  le  prix  de  l'Association,  cité  par  M.  Patin  dans  son 
discours  à  F  Assemblée  générale  du  6  mars  1868. 

Supplément  à  l'Annuaire  de  1868,  p.  5-14  : 
Observations   sur  quelques  réformes  proposées  pour  l'en- 
seignement du  grec  en  France.  —  Réimprimé  dans  Trad.  et 
Réf.,  p.  280. 

30  année,  p.  xxxix-xuv,  1869  : 
Discours  de  M.  Egger,  président. 

P.  1-71  ; 

MÉMOIRES  ET  Notices.  —  Les  Estiennes,  hellénistes  et  impri- 
meurs de  grec  au  XVl''  siècle. 

1871,  50  année,  p.  17-38  : 

MÉMOIRES  ET  Notices.  —  Observations  sur  VErolicos  inséré 
sous  le  nom  de  Lysias,  dans  le  Phèdre  de  Platon. 

1872,  6c  année,  p.  1  : 

Note  sur  la  publication  de  la  traduction  inédite  de  feu  F.-D. 
Dehèque  de  \di  prise  de  Troie  par  Tryphiodore. 

1873,  7°  année,  p.  40-60  : 

Observations  nouvelles  sur  le  genre  de  drame  appelé  saty- 
rique. 

1875,  90  année,  p.  1-15  : 

Des  documents  qui  ont  servi  aux  anciens  historiens  grecs. 

1876,  10°  année,  p.  70-82  : 

Callimaque  considéré  connue  bibliographe  et  les  origines  de 
la  bibliographie  en  Grèce. 

1877,  11°  année,  p.  lv-lviii  : 

Séance  générale  du  13  avril.  —  Discours  de  M.  Egger,  pré- 
sident. 


—  228  — 

1877,  11^  année,  p.  138-146  : 
Observations   sur  le  vocabulaire  lechnique  des  graimuai- 
riens  et  des  rhéteurs  anciens. 

1878, 12°  année,  p.  175-183  : 
De  la  part  qu'il  convient  de  faire  à  Thistoire  littéraire  dans 
renseignement  secondaire  du  grec  et  du  latin. 

1879,  13°  année,  p.  1-14  : 

Socrale  et  le  dialogue  socratique. 

1880,  14e  année,  p.  1-3  : 

Les  questions  homériques  à  la  Sorbonne  en  1835-1836. 
Cours  de  M.  Faui'iel.  (Introduction  de  M.  Egger  à  l'analyse  des 
leçons  de  Fauriel  faite  par  M.  Eug.  Talbot.) 

1883,  17"  année,  p.  117  : 

Aperçu  historique  sur  la  langue  grecque  et  sur  la  pronon- 
ciation de  cette  langue. 

1884, 18°  année,  p.  79-89  : 

Esquisse  d'un  examen  critique  de  la  Théogonie  d'Hésiode. 

Société  de  linguistique  de  Paris.  —  Mémoires. 

1868,  tome  I--^'-,  Paris,  A.  Franck,  in-8",  p.  1-13  : 
De  l'état   actuel  de  la    langue  grecque    et   des    réformes 
qu'elle  subit.    (Réimprimé   en   appendice   dans   l'Hellénisme 
en  France,  tome  P"",  p.  411.) 

1881,  tome  IVo,  p.  146  : 
Note  sur  le  mot  iaSpoç. 

1882,  tome  V,  p.  47-48  : 

Essai  d'étymologie  du  mot  spaiium  et  de  ses  dérivés. 

Société  de  linguistique.  —  Bulletin. 

1870,  no  2,  p.  Lxxiv  : 

Note  de  M.  Egger  sur  les  Tvjptia.. 

1874,  n»  9,  p.  xcviii  : 
-  NÉCROLOGIE.  —  M.  Fr.  Meunier.  (Réimprimé  dans  Tradition 
et  Réformes,  p.  25.) 

1874,  n"  10,  rxxi  : 
Note  sur  le  mot  Novale. 

1875,  n"  14,  p.  i.xxviii  : 

NÉCROLOGIE.  —  M.  BruncI  de  Presle  (discours  prononcé  sur 
la  londjc>  de). 


—  229  — 

1876,  no  13  : 

Notice  sur  la  vie  et  les  écrits  de  M.  Wladimir  Brunet  de 
Preste. 

Revue  des  langues  romanes. 

Montpellier,  au  bureau  des  publications  de  la  Société,  Paris,  A.  Franck. 

1874,  tome  VI,  juillet  et  octobre,  p.  5-38  : 

Les  substantifs  verbaux  formés  par  apocope  de  l'infinitif. 
Observations  sur  un  procédé  de  dérivation  très  fréquent  dans 
la  langue  française  et  dans  les  autres  idiomes  néo-latins. 
:2''  édition  revue,  corrigée,  augmentée. 

P.  333-360  : 

Deuxième  partie. 

30  série,  tome  IX.  Tome  XXIII  de  la  collection,  1883,  p.  205-207  : 

Nécrologie  d'A.  Boucherie.  (Reproduction  de  l'article  des 
Débats  du  22  avril  1883.) 

Bulletin  de  la  Société  de  l'histoire  de  Paris 
et  de  l'Ile-de-France. 

Tome  /"■  (1874).  —  P.  35  :  Communication  sur  un  plan  de 
la  salle  des  écoles  extérieures  de  la  Sorbonne  en  1760. 

Tome  II  (1875).  —  P.  22  :  M.  Egger  connnunique  ce  plan. 

Tome  ir  {\S11).  —P.  33  :  M.  Egger  offre  à  la  Société  les 
lettres  inédites  de  Coray  à  Chardon  de  la  Rochette. 

Tome  17(1879).  —  P.  38  et  77  :  Renseignement  relatif  au 
petit  canon  du  jardin  du  Palais-Royal. 

P.  162  :  (^onnnunication  d'un  livre  lissé 
à  Lyon  au  métier  .lacquard  pai'  A.  Henry,  et  ayant  figuré  à 
l'Exposition  universelle  de  1878. 

Tome  F/// (1881).  —  P.  65  :  Discours  prononcé  à  l'Assem- 
blée générale  de  1881. 

Bulletin  de  correspondance  hellénique.  Paris,  Ernest  Thorin.  In-80. 
l'-o  année,  1877,  p.  254-258  : 

Inscription  inédite  de  Dodone. 

2°  année,  1878,  p.  22-27  : 

Note  sur  une  inscription  métrique  commémorative  de  la 
bataille  de  Loue  1res. 

90  année,  1885,  p.  375-379  : 
Inscription  de  l'île  de  Leucé. 


—  230  — 

Magasin  d'éducation  et  de  récréation.  Paris,  Hetzel  et  C'°.  In-S». 

13°  année,  n"  290,  p.  1877,  15  janvier  : 
L'Alphabet  eL  le  papier.  —  Proinier  article. 

No  291,  loi-  février. 

Deuxième  article. 

14°  année,  1<"'  semestre,  l^'  volume,  1878,  p.  115-151  : 

Histoire  du  livre. 

Introduction  :  1.  —  Le  livre  avant  rimprimerie. 

P.  167-172  : 

II.  —  Le  livre  chez  les  Grecs  et  les  Romains. 

p.  360-366  ; 

m.  —  Le  livre  depuis  l'ère  chrétienne. 

2°  semestre.  2°  volume  de  la  XI  Vc  année,  p.  17-24  : 

IV.  —  Les  livres  au  moyen  âge. 

P.  48-54  : 

V.  —  Invention  et  commencements  de  l'imprimerie. 

P.  82-89  : 

VI. —  Développements  de  l'imprimerie  et  de  la  librairie  jus- 
qu'à la  fin  du  XVI IP  siècle. 

P.  114-118  : 

VII.  —  Les  livres  au  XVIIP  siècle.  —  Uèa'lements  de  la 
librairie.  —  Correction  des  textes.  —  Les  fautes  d'impression. 

P.  139-145  : 

VIII.  —  Les  derniers  progrès  de  rimprimerie  et  de  la  librai- 
rie. —  Impression  mécanique;  sténographie  et  photographie. 

P.  172-178  : 

IX.  —  Compléments  et  réflexions.  —  Los  livres  illustrés.  — 
La  propriété  littéraire  et  le  plagiat.  —  Diffusion  des  langues 
au  moycîu  des  livres. 

P.  208-213  : 

X.  —  Coup  d'œil  sur  Tindustrie  des  livres  à  l'Exposition 
universelle.  Quelques  réflexions. 

P.  235-241  : 

XI.  —  Les  vendeurs,  les  j^réteurs  et  les  adielcui-s  (]o  livi-es. 
—  Conclusion.  —  Adieu  au  lecteur.  (I{éimpi'imé  chez  llelzt!l. 
1  vol.  in-1^  de  .\i-3:2o  pages.) 


—  234  — 

Annales  de  la  Faculté  des  Lettres  de  Bordeaux.  In  S", 

Bordeaux,  librairie  de  Dulhu.  —  Paris,  H.  Delaroque.  —  Berlin,  S.  Calvary. 

l'''^  année,  1879.  tome  !"•,  p,  78-80  : 

Co.MMUMGATioNs.  —  Lotlro  aux  rédactoui's  cl  fondalcurs  des 
Annales. 

P.  364-380  ; 

Communications.  —  Question  de  propriété  littéraire.  —  Les 
Économiques  d'Aristote  et  de  Tliéophraste. 

2c  année,  1880.  tome  II,  p.  80-85  : 

Communications.  —  Traduction  française  des  derniers  cha- 
pitres de  l'Economique  d'Aristote.  —  Appendice  au  mémoire 
sur  les  Economiques  de  Théoi)liraste. 

P.  85-86  : 

Sur  la  traduction  des  Économiques  d'Aristote. 

Recueils  et  journaux  divers,  avec  insertion  unique. 

L'Enseignement,  tome  l^i",  no  xi,  novembre  1840,  p.  428  : 

Des  soiii'ces  de  Vhistoire  ancienne.  —  Extrait  d'un  morceau 
lu  par  M.  Egger  à  la  séance  générale  de  la  Société  des  Mé- 
thodes, le  26  novembre  1831).  ' 

Revue  des  Deux-Mondes,  tome  XIII.  16o  année,  nouvelle  série, 
p.  461-487,  1846,  !«'•  février  : 

Elude  sur  Vanliquité.  —  Aui.staiujce.  (Uéimprimé  dans  les 
Mémoires  de  littérature  ancienne,  page  li26.) 

L'Institut,  journal  universel  des  sciences  et  des  sociétés  savantes 
en  France  et  à  l'étranger,  n"  502,  10  août  1848  : 

Société  philomalique  de  T'nris.  (Exirait  de  la  séance  du 
29  juillet  1848.)  —  Communicalion  de  M.  Vincent  au  nom  de 
M.  E.  Egger. 

Le  Moniteuh  Universel,  journal  officiel  de  la  République  fran- 
çaise, no  185,  samedi  3  juillet  1852  : 

Variétés  littéraires.  —  Pensées  de  Pascal,  pnbUc'es  dans 
leur  texte  authentique,  précédéi's  de  la  Vie  de  Pascal,  par 
M™"  Périer,  avec  un  supplérnenl,  et  lïune  élude  lillèraire,  et 
accompagné  d'un  commenlaire  suivi,  par  E.  Ilavet,  agrc'-gi''  de 
la  Faculté  des  Lettres  de  Paris. 

Le  Constitutionnei,,  1856,  26  février  : 
Précis  d'un  cours  élémentaire  de  higifjiio  d;iprès  les  pro- 
grammes officiels  de  i8.^>2,  ])ar  \\.  IN-Iissier,  agrég('  de  philo- 
sophie. 


—  232  — 

Moniteur    des    cours    publics,    littéraires,    scientifiques    et 
PHILOSOPHIQUES,  tome  loi-,  in-8o,  1857,  p.  425-133  : 

SoiinoNNE.  —  Cours'de  M.  Egtier.  —  La  Cyropédie  ou  l'uto- 
pie en  Grèce. 

Mémoires  de  l'Académie  des  sciences,  arts  et  belles- lettres. 
de  Caen,  1862  :  ' 

Aristole  considéré  connne  précepteur  d"Alexandre-le-Grand. 
(Ueiniprinié  dans  les  Mémoires  deliltéraLure  ancienne,  p.  445.) 

Revue  littéraire  de  Boulogne,  1863,  décembre  : 
Notice  sur  la  Tour  d'ordre.  (Reproduction  de  la  Kcvue  ar- 
chéologique de  novembre  1863.) 

Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  Normandie,  1864  : 
Discours  d'ouverture  i^'ononcé  le   15  décembre  '1864,  à  la 
séance  publique  de  la  Société  des  Antiquaires  de  Normandie. 
(Tiré  à  part.  Voyez  aux  Discours.) 

Revue  tiuTnjuE,  18G6,  30  juin  : 

Epigrammatum  Antholoiz'ia  Palatina...  instrnxil  !•'.  Dubiicr. 
grœce  et  latine.  Vol.  l"''.  Parisiis,  Didol,  1864. 

Compte-rendu  des  travaux  du  Congrès  scientifique    de   France, 
tenu  à  Aix-en-Provence  en  décembre  1866  : 

Note  sur  une  inscription  grecque  de  Marseilks  i4  pages. 
Aix,  1867. 

Élude  sin-  riiistoire  des  lettres,  des  institutions  c!  des 
mœurs  de  l'Egypte  durant  la  domination  grecque  et  l;i  domi- 
nation romaine. 

Sur  les  papyrus  découverts  dans  la  ville  d'ilerculanum. 

Mémoires    de    la    royale   Académie    des   sciences   de    Turin, 
Tome  XXIII,  série  2,  1866  : 

Etude  d'histoire  et  de  morale  sur  le  meurtre  politique  chez 
les  Grecs  et  les  Ilomains  (8o  pages). 

Le  Moniteur  de  la  Papeterie  française,  vol.  III,  1867  : 
No  6,  loi-  janvier,  p.  86-88  : 

TiE  PAPIER  dans  l'antiquité  et  les  temps  modernes.  (Premier 
article.) 

No  7, 15  janvier,  p.  105-1U7  : 

Deuxième  article. 

N*»  8,  Ici'  février,  p.  120-123  : 
Troisième  et  dernier  article,  (('onférence  faite  à  l'Asile  de 
Vincennes,  le  9  août  1866,  et  publiée  par  E.  fiachelte  et  V}'\ 
in-l:2.  o±  pages.) 

Congrès  scientifique  de  France,  tenu  dans  In  ville  dMiuiens,  1867. 
Mémoires,  5«  section,  p.  572-587  : 

I/ar!  (le  li'aduire  et  les  ti-adiK'teurs  français  (I"ll('M'0(]ot(\ 


—  233   - 

Annales     de    l'Institut    de    correspondance    arciikologique, 
tome  XLI,  Rome,  1868,  p.  133-143  : 

Noie  sur  une  stèle  en  marbre. 

Journal  de  Genève,  12  juin  1869  : 

Lettre  au  Directeur  du  Journal  sur  les  élections  du  Çf  ar- 
rondissement de  Paris  (non  signé). 

Le  Lien,  30  octobre  1869  : 

Fragment  d'étude  biographique  sur  Robert  Estiennc.  (Ue- 
production  d'un  chapitre" de  V Hellénisme  en  France.) 

Le  Français,  12  mai  1870  : 

Les  oljsèques  de  M.  Villeinain. 

Le  Temps,  7  novembre  1875  : 

_  Article  sur  la  séance  annuelle^  de  rAcadi'inic  (h'S  inscrip- 
tions et  Belles-Lettres  (non  signé). 

Gazette  iieddomadaiue  de  Médecine  et  de  CiiinrRGiE,  26°  année, 

no  27,  1879,  4  juillet  : 

Feuilleton.  —  Des  mots  empruntés  aux  langues  anciennes 
dans  le  vocabulaire  des  sciences. 

Bulletin  mensuel  de  l'Académie  de  Clermont,  4c  année,  n"  47, 
1883,  loi'  juin,  p.  20  : 

Le  poète  A.  Robert.  —  Le  philologue  A.  Boucherie.  (Repro- 
duction de  l'article  du  Journal  des  Débats  du  i2:2  avril.) 
Revue  du  monde  latin,  1884,  février  : 

Lettre  au  baron  de  Tourtoulon,  directeur  de  la  Revue. 

Jahresbericht    iiber    die  Fortschritte    des    classichen   altertlium 
swissenschaft,  publié  à  Berlin,  par  Calvary  et  O',  1884  : 

Victor  Prou,  né  le  9  février  1831,  mort  le  9  août  18<S''k 

Bibliothèque  de  l'école  des  Chartes,  1885,  octobre,  p.  585  : 

Traduction  d'une  lettre  de  Maxime  Planude  adressée  à 
Melchisédec  et  dont  le  texte  a  été  publié  dans  le  Bulletin  de 
la  Société  archéologique  d'Athènes  (11-6:2). 

Institut  de  France. 

Lectures,  rapports,  discours  prononcés  en  séance  publique. 

Lecture  faite  dans  la  séance  publique  annuelle  de  l'Académie  des 
inscriptions  et  belles-lettres,  le  10  août  1855  : 

De  l'étude  de  la  langue  latine  chez  les  Grecs  dans  l'anti- 
quité. (Réimprimé  dans  les  Mémoires  d'histoire  ancienne  etde 
philologie,  p.  ^259.) 

Lecture  faite  dans  la  séance  pulilique  annuelle  de  l'Académie  des 
inscriptions  et  belles  lettres,  le  8  août  185!j  : 

Considérations  historiques  sin-  h's  lr;iil(''s  iiilefiuilionanx 
chez  les  (irecs  et  chez  les  Romains  (3:2  |)). 


—  234  — 

Lecture  faito  dans  la  séance  publique  annuelle  des  cinq  Acadé- 
Miies,  le  14  août  185S  : 

Observations  historiques  sur  la  fonction  de  secrétaire  des 
princes  riiez  les  anciens  (39  p.).  —  l^éiniprinié  dans  les  Mé- 
moires d'histoire  ancienne  et  de  philologie,  p.  5:20. 

Lecture  faite  dans  la  séance  publique  annuelle  de  l'Académie  des 
inscriptions  et  belles-lettres,  le  2  décembre  1859  : 

Mémoire  sur  la  po(''sie  pastorale  avant  les  poètes  buco- 
liques (3U  p.).  —  Réimprimé  dans  les  Mémoires  de  littérature 
ancienne,  p.  242. 

Lecture  faito  dans  la  séance  publique  annuelle  de  l'Académie  des 
inscriptions  et  belles-lettres,  le  7  décembre  1860  : 

Mémoire  sur  cette  question  :  Si  les  Athéniens  ont  comui  la 
profession  d'avocat.  (Réimprimé  dans  la  Gazette  des  Tribu- 
naux le  9  décembre  18()0,  et  dans  les  Mémoires  de  litléi'alun» 
anciemie,  p.  354.) 

Lecture  faite  dans  la  séance  publique  annuelle  de  l'Académie  des 
inscriptions  et  belles  lettres,  le  9  août  1861  : 

De  l'état  civil  chez  les  Athéniens,  observations  histoi-iques 
à  propos  d'une  plaque  de  bronze  inédite  qui  pai-aîl  j)rovenir 
d'Athènes.  (Réimprimé  dans  les  Mémoires  d'histoire  ancienne 
et  de  philologie,  p.  lOo.) 

Lecture  faite  dans  la  séance  publique  annuelle  do  l'Académie  des 
inscriptions  et  belles-lettres,  le  1'^'''  août  J8G2  : 

Rapport  sur  les  travaux  de  l'École  française  d'Athènes. 

Lecture  faite  dans  la  séance  publique  annuelle  des  cinq  Acadé- 
mies, le  14  août  1862  : 

Observations  sur  un  pajjyrus  grec  contenant  des  fragments 
d'un  orateur  inconnu.  (Réimprimé  dans  les  Mémoires  d'his- 
toire ancienne  et  de  philologie,  p.  175.) 

Lecture  faite  dans  la  séance  publique  annuelle  de  l'Académie  des 
inscriptions  et  l)elles-lettres,  le  31  juillet  1863  : 

Rapport  sur  les  travaux  de  l'École  française  d'Athènes. 

Lecture  faite  dans  la  séance  publique  annuelle  des  cinq  Acadé- 
mies, le  16  août  1864  : 

De  «la  langue  et  de  la  nationalité  grecques,  réflexions  sin- 
quelques  documents  historiques  du  iemps  d(^  la  piise  de 
(lonslaiitinople  par  les  Grecs.  Réimprimé  dans  l'Hellénisme 
en  France,  t.  I,  p.  431. 

Séance  publique  annuelle  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles 
lettres,  tenue  le  28  juillet  1865  : 

Discorns  de  M.  Egger,  ])résidenl. 

Séance  du  13  juillet  I8G6  : 

I{apporl  fait  à  l'Acadéiiiio  des  inscriptions  et  belles-lettres 

au  nom  de  la  (".oiiimissiou  des  Aiilicjuiti's  de  la  France. 


—  235  — 

Lecture  faite  à  la  séance  publique  annuelle  des  cinq  Académies, 
le  14  août  1866  : 

Extrait  d'un  Mémoire  intitulé  :  D'une  renaissance  des  lettres 
grecques  et  latines  au  XIX"  siècle.  (Uéimprinu''  en  ajjpcndice 
dans  rilellénisme  en  France,  t.  H,  p.  307.) 

1872.  Rapport  fait  à  l'Académie  des  Inscriptions  o\.  Belles- 
Lettres  au  nom  de  la  commission  de  l'Ecole  française 
d'Athènes  sur  les  travaux  des  membres  de  cett(>  Ecole  pen- 
dant les  années  1869-1872.  (Réimprimé  dans  Trad.  et  Réf., 
p.  30.) 

1873.  Rapport  fait  au  nom  de  la  commission  de  l'École 
française  d'Athènes  sur  les  travaux  des  mendjres  de  cette 
Ecole  pendant  les  années  1872-1873.  (Réimprimé  dans  Trad. 
et  Réf.,  p.  45.) 

Lecture  faite  à  la  séance  publique   annuelle  de  l'Académie  des 
inscriptions  et  belles-lettres,  le  6  novembre  1874  : 

Rapport  fait  au  nom  de  la  commission  de  l'École  française 
d'Athènes  sur  les  travaux  des  membres  de  celle  Ecole.  (Pre- 
mière année,  séjour  h  Rome  1873-1874.)  —  (Réimprimé  dans 
Trad.  et  Réf.,  p.'70.) 

Lecture  faite  à  la  séance  publique   annuelle  des  cinq  Académies 
le  24  octobre  1885  (Lecteur  :  M.  M.  Bréal)  : 

Histoire  de  la  critique  chez  les  Grecs.  —  Conclusions.  (8  p.) 

Institut  de  France. 

Mémoires  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres. 

Tome  XXI,  l''c  partie,  1857,  p.  349-376  : 

Mémoire  sur  un  document  inédit  pour  servir  à  l'histoire  des 
langues  romanes.  (Réimprimé  dans  les  Mémoires  d'histoire 
ancienne  et  de  philologie,  p.  449.) 

Tome  XXI,  1857,  p.  377-408  : 

Observations  sur  quelques  fragments  de  poterie  antique 
provenant  d'Egypte  et  qui  portent  des  inscriptions  grecques, 
([{('"imprimé  dans  les  Mémoii^es  d'iiistoire  ancienne  cl  de  phi- 
lologie, p.  420.) 

Tome  XXIV,  1™  partie,  18G0,  p.  1-138  : 
Mémoire  historique  sur  les  traités  publics  dans  l'antiquité, 
depuis  les  temps  héroïques  delà  Grèce  jusqu'aux  jjremiers 
siècles  de  l'ère  chrétienne. 

Tome  XXIV,  2°  partie,  1864,  p.  279-342  : 

Observations  sur  un  proc(''dé  de  dérivation  li-ès  friuiucnt 
dans  la  langue  française  et  dans  les  idiomes  néo-latins.  (Ana- 
lysé dans  les  Comptes-rendus,  pages  77-81.) 


—  236  — 
Tome  XXVI,  2^^  partie,  1870,  p.  1-4S  : 

Mémoire  sur  quelques  nouveaux  fragments  de  Toraleur 
Hypéride. 

P.  557  : 

Noie  addilionnelle  au  Mémoire  de  M.  Egger. 

Tome  XXVII,  2°  partie,  1873,  p.  1-42  : 
Mémoire  sur  les  historiens  officiels  et  les  panégyristes  des 
princes  dans  l'antiquité  grecque. 

Tome  XXX,  l''o  partie,  1881,  p.  419-459  : 
Mémoire  sur  les  Œconomica  d'Aristote  et  de  Tliéoplirasle. 

P.  459-461  : 

Note  addilionnelle  sur  la  traduction  des  Économiques 
d'Aristote  attribuées  à  La  Boétie.  (Mémoire  lu  en  1879  ùTAca- 
(lémi(^  des  Inscriplions  et  Belles-Lettres,  puis  devant  l'Aca- 
démie des  Sciences  mondes  et  politiques,  imprimé  dans  le 
Compte-rendu  de  M.  Vergé,  publié  dans  les  Annales  de  la 
Faculfé  des  Lettres  de  Bordeaux,  1879,  I"''  volume,  revu  et 
remanié  pour  la  présente  publication. 

Institut  de  France. 

Comptes-rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie  des  sciences. 
In-4".  Paris,  Gautliier-Viilurs,  imprimeur-libraire. 

Tome  LXXI,  p.  465-468,  séance  du  3  octobre  1870  : 
Histoire   des  Sciences.   —  Note  sur  un  papyrus  qui  contient 
des  fragments   d"un  traité  d'optique  et  à  cette  occasion  sur 
roptique  inédite  de  Ptolémée. 

P.  607-611,  séance  du  7  novembre  1870  : 
Économie  domestique  des  anciens.  —  Notes  sur  quelques 
docuiiKMds  relatifs   h  l'économie  domestique  et  aux  denrées 
alimentaires  en  Egypte  sous  les  IMolémées. 

Tome  LXXII,  p.  497-503,  séance  du  24  avril  1871  : 

Nomenclature.  —  Observations  critiques  sur  l'emploi  des 
termes  empruntés  à  la  langue  grecque  dans  la  nomenclature 
des  sciences. 

Tome  LXXIII,  p.  159-160,  séance  du  17  juillet  1871  : 
llisToiuE  DES  Sciences.  — Nouveaux  documents  sur  les  quatre 
livres  conservés  de  l'Optique  de  Claude  IMolémée. 

P.  405,  séance  du  7  août  1871  : 
M.  Egii:er  fait   lionnnage  à  l'Académie  de  six  opuscules  de 
M.  (Jilberl  Ciovi. 


—  237  - 

Institut  de  France. 

Séances  et  travaux  de  rAcadémie  des  sciences  morales  et  politiques. 
(Comptes-rendus  de  M.  Vergé.; 

Tome  LIV  de  la  collection,  1860,  40  trimestre,  p.  307-308  : 
Rapport  sur  deux  ouvrages  de  iM.  Saripolos  iiililidés  :  rraité 
du  droit  constitutionnel  et  traité  du  droit  public  dans  (a  paix 
et  dans  la  guerre. 

1861.  4°  trimestre,  tome  LVIIl  de  la  collection,  p.  291-308  : 
De  l'état-civil  chez  les  AUiénieiis. 

Observations  historiques  à  propos  dune  table  de  bronze 
inédite  qui  parait  provenir  d'Athènes.  (Réimprimé  dans  les 
Mémoires  d'histoire  ancienne  et  de  philologie,  p.  iOo.) 

Tome  XI,  nouvelle  série  (0X1°  de  la  collection).  1879,  l'^'i'  trimestre, 
p.  209  et  478  :  ' 

Observations  et  réflexions  sur  le  développement  de  l'intel- 
ligence et  du  langage  chez  les  enfants.  (Réimprimé  en  i  vol. 
in-8  de  72  pages,  chez  A.  Picard.  Ce  volume  en  est  à  sa 
4"  édition.) 

Tome  CXIII  de  la  collection,  1880,  Ici-  trimestre,  p.  388-391  : 
Les  Économiques  d'Aiistote. 


DISCOURS. 


Association  des  anciens  élèves  du  lycée  Saint-Louis,  année  1861, 
Paris  (14  p.)  : 

Deuxième  banquet  annuel  des   anciens   élèves    du  lycée 
Saint-Louis,  16  janvier  i86i. 

Allocution  de  M.  Egger,  président,  pages  3-6. 
1861.  Institution  Saint-Vincent  de  Senlis  : 

Discours   prononcé   à   la   distribution  des  prix,  le  10  août 
1861.  (Senlis.) 

1861.   Institut  de   France,   Académie  des  inscriptions  et    belles- 
lettres  : 

Discours  de  M.  Egger  prononcé  aux  funérailles  de  M.  Flase 
au  nom  de  la  Faculté  des  Lettres,  le  jeudi  24  mars  1864  (4  p.). 
1864.  Société  des  antiquaires  de  Normandie  : 
Discours  d'ouverture  prononcé  le  15  décembre  1864  h  la 
séance  publique  de  la  Société  des  Antiquaires  de  Normandie. 
In-12  (21  p.).  Caen,  F.  Le  Blanc,  Ilardel,  imp.-bbraire. 
Association  des  anciens  élèves  du  lycée  Saint-Louis,  1865  : 
Sixième  banquet  annuel  des  anciens  élèves  du  lycée  Saint- 
Louis,  18  janvier  I860. 
Improvisation  du  M.  Egger,  p.    13. 


—  238  — 

1865.  Académie  des  inscriptions  et  belles  lettres  : 

.losoph-Viclor  Leclerc.  Discours  prononcé  le  Jour  de  ses 
funéi'ailles  (14  novembre  18C)o)  au  nom  de  rAcadéniie  des 
Inscriptions  el  Belles-Lellres.  (Kéiniprinié  dans  Trad.  el  Réf., 

p.  '!•) 

1866.  Société  des  antiquaires  de  Normandie  : 

Discours  prononcé  à  la  séance  publique  annuelle  de  1866. 
(Réimprimé  dans  Trad.  et  Réf.,  p.  190.) 

Société  archéologique  de  l'Orléanais,  1869;  8  mai  : 

Allocution  ])rononcée  par  M.  E^u'ger,  ])résidant  la  séance 
publiiiue  du  9  mai  1869.  (1:2  p.)  —  Réimprimé  dans  Trad.  et 
Réf.,  p.  i208. 

1873.  Académie  française  : 

Discours  de  M.  Eg'g'er,  membre  de  l'Académie  des  Inscrip- 
tions et  Belles-Lettres,  prononcé  aux  funérailles  de  M.  Saint- 
Marc-Girardin,  le  mardi  lo  avril  1873,  au  nom  de  la  Faculté 
des  Lettres. 

Bulletin  de  la  Société  bibliographique,  n»  6, 1873,  juin  : 
Assemblée  générale  tenue  le  25  mai  1873. 
Allocution  de  M.  Egger,  p.  141-151. 

1874.  Annuaire-bulletin  de  la  Sociictk  d'histoire  de  France  : 

Assemblée  générale  de  la  Société  d'histoire  de  l'^rance  tenue 
le  5  mai  1874. 

Discours  de  M.  Egger,  l'un  des  deux  vice-présidents  rem- 
plissant les  fonctions  de  président. 

Lycée  Cliarlemagne,  distribution  des  prix  du  6  août  1874  : 

Discoui\s  prononcé  par  M.  Egger,  etc.  (Réimprimé  dans 
Trad.  et  Réf.,  p.  86.) 

L'Union  nationale,  journal  quotidien,  bureaux  à  Montpellier  et  à 
Nîmes,  1875,  15  avril  : 

Concours  de  la  Société  des  langues  romanes.  Discours  de 
M.  Egger,  président. 

Messager  du  Midi,  1875,  avril  : 

Société  des  langues  romanes  de  Montpellier.  Discours  pro- 
noncé à  la  séance  de  distribution  des  prix  de  la  Société. 
(Même  discours  que  le  précédent.) 

Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais.  —  Concours 
quinquennal  de  1875,  séance  ])ublique  du  8  mai,  présidée  par 
M.  Egger  ; 

Allocution  du  président.  (Réimprimé  dans  Trad.  el  Réf., 
p.  216). 


—  239  — 

Institut  de  France.  —  Académie  des  inscriptions  et  i^elles-leltres  : 
Paroles    prononcées    par    M.    Eg-ger    aux    funérailles    de 
M.  Brunot  do  Presle,  membre  de  l'Académie,  le  i4  sepleudjre 
1870. 

Société  du  travail  du  XI"  arrondissement  : 
Discours  prononcé  à  la  réunion  du  !26  octobre  1875. 

Institut  de  France.  —  Académie  française  : 

Funérailles  de  M.  Patin. 

Discours  de  M.  Egger,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions 
et  Belles-Lettres,  prononcé  au  nom  de  la  Faculté  des  Lettres 
le  21  février  1876.  (Réimprimé  dans  Trad.  et  Réf.,  p.  7.) 

Association  pour  l'enseignement  secondaire  des  jeunes  filles,  année 
scolaire  1875-1876  : 

Allocution  du  président  (2-8  pages). 

Ouverture  des  cours  le  16  novembre  1876. 
Dlsgours  de  M.  Egger,  président  (8  p.). 

Ouverture  des  cours  le  22  novembre  1877. 
Allocution  de  M.  Egger,  président  (8  p.). 

Ouverture  des  cours  le  18  novembre  1878. 
Allocution  de  M.  Egger,  président  (7  p.).  —  (Ces  quatre  al- 
locutions sont  réimprimées  dans  Trad.  et  Réf.,  pages  100-133.) 

Lycée  Louis-le  Grand,  distribution  solennelle  des  prix,  le  8  août 
1876  : 

Allocution  prononcée  par  M.  Egger,  président.  (Réimprimée 
dans  Trad.  et  Réf.,  p.  94.) 

Bulletin  des  Beau^c-Auts.  Paris,  l'-^  année,  no  5,  p.  155-156,  1878, 
février  : 

Nécrologie.  Discours  prononcé  sur  la  tombe  d'Ernest  Vinet, 
bibliothécaire  de  l'Ecole  des  Beaux-Arts. 

Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais.  —  Troisième 
concours  quinquennal  sur  l'histoire  et  sur  les  antiquités  de 
l'Orléanais^  séance  publique  du  8  mai  1881)  : 

Allocution   d'Emile  Egger,   président.    Orléans,   impr.    de 

G.  Jacob,  1881,  tirage  à  part,  ([{éimprimé  dans  Trad.  et  Réf., 

p.  225.) 

Bulletin  de  la  Société  de  l'iiistouie  de  Pauis  et  de  l'Ile  de 
France,  8^  année,  1881,  p.  65-69  : 

Assemblée  générale  tenue  à  la  Bibliothèque  nationale  le 
10  mai  1881.  Présidence  de  M.  Egger. 

Discours  du  président. 

Discours  d'Emile  Egger  lu  à  la  fêle  d'inauguration  du  buste 
de  J.-J.  Courtaud  Diverneresse  à  l-'ellelin,  le  l't  aoùl  1881. 


—  'i/iO  — 
CONFÉRENCES. 

CONFÉRENCKS  POPULAIRES  FAriES  A  l'AsII.E  IMPÉRIAL  DE  ViNCENNES, 

Paris,  L.  Hachette  et  C'*^',  1866,  in-12,  52  pages  : 

Le  papier  dans  raiili(|uil('  cl  les  temps  modernes,  aperçu 
historique.  (Ti-idiiii  en  grec  moderne,  llermopolis  de  Syra, 
-1878.) 

1867,  in-12,  52  pages  : 

Étude  cVhisloire  ancienne.  —  Les  projets  de  réforme  sociale 
dans  l'antiquité. 

1.S67,  in-12,  52  pages  : 
Vn   ménage   d'autrefois,  étude   de   morale   et  d'économie 
domestique. 

1868,  in-12,  52  pages  : 

De  l'histoire  et  du  bon  usage  de  la  langue  française.  (Réim- 
primé dans  Trad.  et  Réf.,  p.  l'>4.) 
1868,  in-12,  .52  pages  : 

L'Egypte   nujderne   et   rÉgypLe    ancienne   à  pro])os  d'une 

visite  au  parc  égyptien  du  (Ihamp-de-Mars. 

Bulletin  monumental  ou  collection  de  mémoires,  etc.,  publié  par 
M.  de  Caumont,  4°  série,  tome  III'',  33'^  volume  de  la  collection, 
Parie,  Derache  : 

Du  Musée  lapidaire  de  Lyon  et  des  Musées  lapidaires  en 
général.  Conférence  faite  à  Lyon,  le  3  mars  18G7,  pour  l'As- 
sociation de  TEnseignemenl  professionnel.  (Analyse  connnu- 
niquée  par  un  auditeur.) 

Conférence  de  l'Union  centrale  des  Beaux-Arts  appliqués  a 
l'Industrie.  Paris,  Ch.  Delagrave,  in-12,  26  pages  : 

Athènes  et  Paris  ou  l'éducation  par  les  Musées.  (Traduit  en 
grec  moderne  par  Maria  Saripolos.) 

Congrès  et  Conférences  du  P.vlais  du  Trocadéro.  Comptes- 
rendus  sténographiés,  1878,  lor  août  : 

Allocution  de  M.  Egger,  président,  en  ouvrant  la  séance 
consacrée  à  la  conférence  de  M.  Léon  Feer  sur  le  Doudhisme 
à  i Exposition. 

Association     scientifique    de     France.    Bulletin    hebdomadaire, 
no  590  : 

Soirées  scieniitîques  et  littéraires.  Séance  du  iî.^)  janvier  1879. 

Conférence  sur  la  (Irèce  à  l'Exposition  internationale  de  1878. 
Bulletin  hebdomadaire,  no  643,  1880,  29  février  : 

Conférences  scientiti(jues  et  littéraires  de  l'Association  à  la 
Sorbonne.  —  T^ics  archives  d'un  ministère  grec  en  Egypte, 
d'après  les  découvertes  faites  dans  les  Papyrus  du  Séraj^Mim 
de  Memphis. 


241  — 


COLLABORATIONS. 

Méthode  pour  étudier  l'accentuation  grecque.  (En  collabo- 
ration avec  M.  Cli.  Galuski.)  x-144  pages.  Dezobry  et  Magde- 
leine,  1844,  in-12. 

Odes  de  Pinoare.  Traduction  nouvelle  par  J.  F.  Boissonade, 
complétée  et  publiée  par  E.  Ej^ger,  membre  de  l'Institut,  etc. 
xxii-287,  Paris,  Hachette  et  C"^,  Grenoble,  Ravanat,  éditeur, 
1867  : 

Préface,  i-xxii. 

Manuel  pour  l'étude  des  racines  grecques  et  latines,  etc.,  par 
A.  Bailly,  publié  sous  la  direction  de  E.  Egger,  Paris,  A.  Durand 
et  Pedone  Lauriel,  1809,  v-504  : 

Préface,  i-v. 

Dictionnaire  des  antiquités  grecques  et  romaines,  sous  la  di- 
rection de  MM.  Ch.  Daremberg  et  Saglio.  Paris,  Hachette  et  C'", 
1886: 

CoRONA,  p.  1520-1537.  Signé  :  E.  Egger,  D''  Eug.  Fournier. 


DISCOURS  ET  NOTICES  SUR  E.  EGGER. 

La  vie  et  les  travaux  d'E.  Egger  ont  été  exposés  ou  ap])ré- 
ciés,  sans  parler  de  la  Notice  qui  précède,  dans  un  grand 
nombre  de  discours,  d'articles  de  journaux  ou  de  notices  spé- 
ciales. Ses  anciens  élèves,  collègues  ou  confrères  et  ses  amis 
aimeront  sans  doute  à  connaître  les  plus  importants  de  ces 
témoignages  d'estime  et  d'affection.  Sans  parler  des  allocu- 
tions prononcées,  à  la  reprise  des  séances,  par  les  Présidents 
de  diverses  Compagnies  ou  Sociétés,  nous  citerons  seule- 
ment : 

1'^  Les  discours  prononcés  sur  la  tombe  par  MM.  Des  jar- 
dins, de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres;  Himly, 
doyen  de  la  Faculté  des  Lettres  de  Paris:  Ilauréau,  direcleur 
de  l'Imprimerie  nationale;  Jourdain,  président  de  \ Association 
pour  V encouragement  des  études  grecques  en  France;  Sari- 
polos,  représentant  officieux  des  Hellènes  (v.  Notice,  p.  117)  ; 

2"  Les  articles  nécrologiques  ])ul)liés  i)ar  MM.  Renan  {Di'Jxils 
du  4  septembre  1885),  Bréal  {Temps  du  G  septenibrrj ,  Huit 
{Monde  du  9  septembre).  Bigot  {Gagne-Petit  du  3  septembre), 
Sabatier  {Journal  de  Genève  du  6  sept(Mubre),  Salonu)n  Rei- 
nacli  {Biographisches  Jahrbuch  de  (]alvary,  Berlin)  ; 

3°  La  Notice  lue  par  M.  le  marquis  de  Queux  de  Saint- 
Ililaire  devant  V Association  pour  V encouragement  des  études 

16 


—  242  — 

grecques  en  France,  et  publiée  dans  V Annuaire  de  la  Société 
])()ui'  1885.  Olle  Notice  est  suivie  du  même  travail  l)il)lio,!4Ta- 
pliique  que  nous  venons  de  soumellre  à  nos  lecteurs  et  que 
JM'""  Egger  a  bien  voulu  rédiger  également  pour  la  Notice 
parisienne  et  pour  la  Notice  orléanaise; 

4"  La  Leçon  (VouDerture,  par  laquelle  M.  Croisef,  succes- 
seur de  ]\I.  Egger  dans  la  chaire  d'éloquence  grecque  en  Sor- 
bonne,  a  inauguré  son  cours  le  7  décembre  1885.  Cette  leçon, 
lirée  à  part,  a  été  publiée  dans  la  Revue  internationale  de 
V enseignement  (numéro  du  15  déc(>mbre  1885). 

5°  La  Notice  biographique  sur  M.  Emile  Egger,  mendjre 
correspondant  de  l'i^cadémie  de  Caen,  par  M.  E.  Cliatel,  lue  à 
l'Académie  des  sciences,  arts  et  belles-lettres  de  Caen,  dans 
la  séance  de  rentrée,  le  26  novembre,  et  dans  la  séance  du 
20  décembre  1885. 

En  outre,  le  Catalogue  des  livres  composaiit  la  bibliothèque 
de  M.  Egger  (Paris,  A.  Picard)  est  précédé  d'une  courte  pré- 
face où  se  trouve  apprécié  en  quelques  mots  1(^  caractère^  de 
cette  collection  de  livres  qui  était  connue  «  l'image  lldèle  de 
l'esprit  »  de  l'illustre  savant. 


TABLE    DES    MATIÈRES    . 


Pages. 

Préambule '1 

1.  —  Origines,  enfance,  études  jusqu'aux  examens  et  concours 

professionnels  (1813-1832) 4 

II.  —  Examens  et  concours  i)rofessionnel8  (licence,  doctorat, 
agrégation  des  lettres),  enseignement  dans  les  collèges; 
premières  publications  (1832-1840) 14 

III.  —  Agrégation    des   Facultés  ;   enseignement    multiple    (Sor- 

bonne.   École   normale,    conférence    privée);    travaux 
divers  (1840-1854) 29 

IV.  —  Période  académique;  M.  Egger  grammairien  et  helléniste 

(1854-1870) 59 

V.  —  De  1870  à  1876 82 

VI.  —  Dernières  années,  derniers  travaux 101 

VII.  —  Résumé 'l'16 


APPENDICE. 

Première  partie.  —  Appendice  littéraire 127 

Deuxième  partie.  —  Bibliographie  des  travaux  de  E.  Egger  ...     171 


niP.    OKOROKS    JACOB,  —  0!II,|Î:ANS. 


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