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BULLETINS
DE LA SOCIÉTÉ
ARCHÉOLOGIOIIË ET HISTORIQUE
DE L'ORLEANAIS.
"5^
ORLÉANS. — IMPRIMERIE DE GEORGES JACOH, CLOÎTRE SAINT-ÉTIENNK, 4.
BULLËTIIVS
DE LA SOCIETE
ARCHifllOGIOllï IT HISTORIftllE
DE L'ORLEANAIS
TOi?IE HUITIEME.
N°^ 116 A 131. — 1883-1886.
ORLÉANS
H. HERLUISON, LIBRAIRE-ÉDITEUR
17, RUE jeanne-d'arc, 17
1880
BULLETIN
DE LA SOCIETE
ARCeÉOLOfilQUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉANAIS
]\« U6.
PREMIER TRIMESTRE DE 1883.
LISTE
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIOIE DE L'ORLÉA\AiS
MEMBRES HONORAIRES DE DROIT.
MM. le Gc'-néral commandant à Orléans le 3^ corps d'armée,
le premier Président de la Cour d'Orléans,
le Préfet du Loiret,
le Préfet de Loir-et-Cher,
le Préfet d'Eure-et-Loir.
l'Évêque d'Orléans.
l'Évêque de Blois.
l'Évèque de Chartres,
le Maire d'Orléans.
BULLETIN NO 116. 1
MEMimES IIONOUAIRES ÉLUS.
1859 MM. Uelisle fLéopolcl), niLMiihic de l'inslilut, adminislraleur gé-
néral de la Bibliollièiiue nalionah^ Paris.
1861 Ef;<;Eit, nicmbre de l'Iiistilul, rue Madame, 68, Paris.
1863 CiiABOiiiLLKT, coiiserv;iU'ur au déparleinenl des médailles el
antiques de la Bibliothèque nationale, Paris.
ISfio Gn.\M)PEnRET, ancien garde des sceaux, sénateur, Paris.
1808 Renier (Léon), membre de l'Institut, coriservaleur de la bihlio-
li)è(iue de l'Université, à la Sorbonne, Paris.
1869 WiTTE (de), membre de l'Institut, Paris.
1S74 Uozii.r.E (de), membre de l'Institut, sénateur, Paris.
Bautiiélemy (Anatole de), membre du Comité des travaux his-
toriques, au Ministère de l'instruction publique, Paris.
1875 NVam.on. sénateur, secréliire perpétuel de rAcadémie des ins-
crii)tions et l)flles-leltres, au p.ihiis Mazarin, Paris.
Jourdain, membre de l'Institut, Paris.
Manteluer, correspondant de l'inslilut, conseiller honoraire
il la Cour de cassation, Paris.
18S3 Bertrand (Alexandre), membre de l'Inslitut, directeur du
nmâée de Sainl-Germain-en-Laye.
DUMONT (Albert), membre de l'Institut, directeur de rEnsei.;ne-
ment supérieur au Ministère de rinslruction publi(iue, Paris.
Picot [Georges), membre de l'institut, Paris.
Tamîzey de Larroque, correspondant de l'Institut, Gontaud
(Lot-et-(;aroniie).
MEMBRES TITULAIRES RÉSIDANTS (1).
1849 MM. ' Desnoyers, vicaire général, membre de la Société des sciences,
belles-lettres et arts d'Orléans, directeur du Musée histo-
rique.
18b2 CnoupPE, professeur de dessin au lycée et aux écoles nor-
ma'es, mend)re de la Société des sciences, belles-lettres et
arts d'Or'éaiis.
Tranciiau, inspecteur honoraire de l'Académie de Paris.
1850 BoixiiER DE Moi.ANDON, mendne, non résidant, du Comité des
travaux histon»iiies au Ministère de rMislniction publique,
membre de l'Académie de Sainte-Croix d'Orléans.
1857 BAf;i;ENAi LT de Viiivii.i.E, aiu ien président de la Soiiélé d'agri-
culture,silences, belles-lettres et aits d'Orléans.
Coi.LiN. inspecteur général honoraire des ponts et chaussées,
mend)re de la Société des scienres, belles-lettres et arts
d'Oileans et de l'Académie de Sainte-Croix.
(1) Les noms des membres foiulateurs sont prtWdés d'un astértque, — Les
autres membres sont inscrits à lo date de leur admission.
— 3 —
18j7 mm. LoiSKLEcn, biblioliiécairc (1(> la ville, correspondant du minis-
tère de l'IiislMiclion pultHiine, secrétaire général de la Société
des sciences, belles-lellrcs cl arts d'Orléans.
1SG0 lÎASSEVii.LE, avocat, membre de la Société des scicncis, belles-
lettres et arts d'Orléans.
Gasti.n'es (Léonce de), ancien élève de l'École des chartes,
membre de l'Académie de Sainte-Croix.
ViG.NAT iGaston^, propriétaire.
ISBi PiBiuc ' A. DU Faur de^ membre de la Société des sciences, belles-
lettres et arts d'Orléans et de l'Académie de Sainte-Croix.
1 805 J AHUV ( Louis), avocat, membre d" la Société des sciences, belles-
lettres et arts d'Orléans et de l'Académie de Sainte-Croix.
1868 Beaucorps (Maxime de), ancien élève de l'École des chartes,
membre de l'Académie de Sainte-Croix.
18C9 Baguenault de Puchesse (("îustavei, docteur ès-letlres, membre
de l'Académie de Sainte-Croix.
ROCHETERIE (Maxime de la), nienibredela Sociélé des sciences,
belles-lettres et arts d'Orléans et de l'Académie de Sainte-
Croix.
1871 D' Patay, médecin chef de service à l'Hôtel-Dicu, membre de
la Sociélé des sciences, belles lettres et arts d'Orléans.
1875 Vauzelles (Ludovic de\ conseiller honoraire à la Cour d'appel
d'Orléans, membre de !a Sociélé des sciences, belles-lettres
et arts d'Orléans et de l'Académie de Sainte-Croix.
1876 Baillet, ancien élève de l'École des chartes, membre de la
Société des sciences, belles-lettres et arts d'Orléans.
DoiNEL, ancien élève de l'École des Charles, archiviste du
Loiret.
BiMBENET (Eugène), président de la Société d'agriculture,
sciences, belles-lettres et arts d'Orléans.
Bailly, professeur au lycée, membre du Conseil académique
de Paris, membre de la Société des sciences, belles-lettres et
arls d'Orléans.
Dan'iox, chef de division à la Préfecture du Loiret.
Davoust (Emile), membre di; la Société d'agriculture, sciences,
belles-lettres et arls d'Oiléans, attaché au Musée historique,
4879 0. Raglenet de Saint-Albin, ancien élève de l'École des
chaite.N, membre de l'Académie de Sainte-Croix.
IS'^O DUMUYS (Léon), membre de la Société des sciences, belles-
lettres et arts d'Orléans, a'taché an Musée historique.
!8.S! TiiiLLiER, notaire.
Delorme, président du Comité départemental de secours aux
blessés du Loiret.
1882 Herluison, libraire.
Po.wmii:r, jtige d'instruction au Tribunal civil d'Orléans.
1885. FouRiN'iP.R jeune, architecte.
_ 4 —
MEMBIŒS TITL'LAIRtS NON RÉSIDANTS.
1849 MM. Dlpré, nncien bihiiothôcaire dH la ville de Blois, correspondant
du niiiiislèie de l'insiruclion publique, lue Dounissan, 41, à
Bordeaux.
4851 MaIthe (abl)!'), îi Pitliiviers (Loiret).
Makciiand, <oiTt'S[)oii(innt lionorairH du niinislt^rc de l'inslruc-
lion publique, à Ou^ouer-sur-Tiézée iLoirel.)
Df.lai'.ne, à Roinoraiilin.
1854 Ballot, docteur-médecin à Montargis.
Lalhand (Jules), au cliàteau des Montils (Loir-et-Ciier).
48.^7 Salvt-Laumer (,de), à Chartres.
1838 Demersay (Alfred), à La Chapelle-sur-Aveyron (Loiret).
18>9 De la Tour, percepteur à Naucray (Loiret).
48tt-2 Pillard, doctenr-médfcin à Ladon.
18()3 DESKRViLLrats (comte de), au château de la Mézière, par Lunay
iLoir-ei-(;her).
1881 Parseval (de), au château de Chevilly (Loiret.)
1867 COURCY (marquis de), conseiller-général du Loiret, au château
de Claireau, à Suliy-la-Cbapelle (Loiret).
1870 Maulde (de), archiviste paléographe, ancien sous-préfet, à
Floltin, près Boiscommun (Loiret).
!872 Rancourt de Mlmerand (Achille de), à Cernoy (Loiret).
1873 Vernon (comte dej, rhâleaii de la Briais, à Saiiil-Julicn-de-
Voiivatites (Loire-Inférieure).
1873 AnoviLLE (vicomte d'i, ancien député, au château de Rouville,
pi es Male>herbes (Loiret).
Clouet, architf-cte, à Boulogne-sur-Seine, rue Escudier, 7 bis.
Filleul (Edmond), propririaire, à Monlbouy (Loiret).
1874 FoucHER (abbé), curé-doyen de Meung (Loiret).
1876 Jahan (Henri), ancien auditeur au Conseil d'État, rue Haute-
ville, 34, à Paris.
Harcourt (comte Bernard d'), ancien député du Loiret, rue de
(irenelle-Saint-Germaiii, à Paris.
CiixSSEVAL (Henri de), au château de la Bussière (Loiret).
1885 BuciiET, ancien avoué, G3, rue Bayen (les Ternes), Paris.
Cochard (abbé), supérieur de l'école de Notre-Dame-de-
Béihléem à Ferrières, membre de la Société des sciences,
belles-lettres et arts d Orléans et de l'Académie de Sainte-
Croix.
De la Tour-Du-Pin la Charge (comte de;, au château de
Bezonville, près bermaises (Loiret).
— 5
ASSOCIÉS CORRESPONDANTS FRANÇMS.
1830 MM. DuvAL (l'abbé), à Amiens.
CouRMONT, ancien directeur des beaux-arts, à Cannes (Var).
1832 MORIN (Henri), à Lyon.
Raoul-Duval, premier présiflent honoraire de la Cour d'appe
de Bordeaux, avenue Kiéber, 78, à Paris.
CORBLET (l'abbé G.\ chanoine, directeur de la Revue de VArt
chrétien, à Versailles.
1836 Barthélémy (Edouard de), membre du Comité des travaux his-
toriques, au Ministère de l'instruction publique, à Paris.
Lacroix, ancien pharmacien, à Mâcon.
ISo8 Renard, ancien député, à Bourbonne-Ies-Bains (Haute-Marne).
Clair, avocat. Président de la Commission archéologique d'Arles,
à Arles.
4860 Lenormant (Françoisj, membre de l'Institut, professeur d'ar-
chéologie à la Bibliothèque nutionalo, Paris.
18G3 Mallet (Fernand), à Amiens.
1864 Rey, membre de la Société des antiquaires de France, Paris.
1868 Geslin, ancien attaché au musée des antiques du Louvre, à Paris.
1869 Ruelle, bibliothécaire à Sainte-Geneviève, Paris.
1870 Pérot, membre de la Société d'émulation de l'Allier (Moulins).
1873 Chollet (Alfred), rue Millevoie, à Abbeville (Somme).
Ducmateau (l'abbé), curé-doyen de Chécy (Loiret).
GouRDON, à Malesherbes (Loiret).
1874 Beauvilliers (Maxime), officier de l'instruction publique, à
Marcilly-le-Hayer (.Aube).
LOREAC, conseiller général du Loiret, à Briare (Loiret).
1873 Martellière, juge d'instruction, à Pithiviers.
1876 Le Curé de .Saint-BenoU-sur-Loire.
Rathoin (l'abbé), curé de Montigny (Loiret).
Berton (l'abbé), curé de Chantecoq (Loiret).
Morillon, cité Condorcet, 4, à Paris.
Felice (Paul de), pasteur à Mer iLoir-et-Cber).
AiiDOUARi) (l'abbé), curé de Trinay (Loiret).
1 877 Michel (Edmond), associé correspondant de la Société des
antiquaires de France, membre non rc~sidant du Cjuiilé des
beaux-arts des déparlements, à Touvent, Fonlenay-sur-Lomg
(Loiret).
Lafenestre (Georges), inspecteur général des beaux-arts, rue
Jacob, 23, à Paris.
— 6 —
1877 MM. Massénat, président de la Société archéologique de la Corrèze,
à Brives.
1878 Amelot, curé de Saint-Jean-de-la-Rueile (Loiret).
Chacot (Ludovic), château de Uastignac, par la Bikchellerie
(Dordogne).
1879 Le Roy, avoué à Montargis (Loiret).
Lavallière (de), directeur d'assurances à Blois.
CouiiTiNjà Brinviile, par Boiirniont (Haute-Marne).
Hauvette-Besnault, conservateur-adjoint à lu bihliolhèque
de l'Université, a Paris.
Dorange, curé de Crottes.
Bonn'ardot, ancien élève de l'École des chartes et de l'École
des hautes études, avenue Victoria, 1, à Paris.
1880 GiLLET, curé de Bou.
Blanchard (abbé), à Puiseaux.
4881 Cartaud, curé-doyen de Puiseaux.
1882 Crochet, curé-doyen de Ferrières.
Sainsot, (l'abbé), curé de Terminiers (Eure-et-Loir).
La Croix (le R. P. de', membre de la Société des antiquaires
de France, à Poitiers (Vienne).
1883 Grellet-Balgl'erie, château de La Chapelle-Faucher, près
Saint-Pierre-Côte (Dordogne).
ASSOCIÉS CORRESPONDANTS ÉTRANGERS.
1849 MM. MoREL-FATiO, conservateur du musée de Lausanne (Suisse).
Marmol (Eugène del), président de la Société arcbéologiciue de
Nainur.
1852 Chalon (Renier), président de la Société belge de numismatique,
rue du Trône, 115, à Bruxelles.
L'Évêque de Bethléem, abbé de St-Maurice-en-Valais (Suisse).
KOHNE (de), secrétaire de la Société impériale d'archéologie de
Saint-Pétersbourg.
Roach-Smith (Charles), à Londres.
1876 RiviER (Alphonse), professeur de droit, à Bruxelles.
Hagen (Hermann), professeur à l'Université de Berne (Suisse).
SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES.
SOCIÉTÉS FRANÇAISES.
Abbeville. — Société d'émulation.
Agen. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
Albi. — Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres du Tarn.
Amiens. — Société des Antiquaires de Picardie.
Angers. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
Angers. — Académie des Sciences et Belles-Lettres d'Angers.
Angoulême — Société archéologique et historique de la Charente.
Arras. — Académie.
Autun. — Société éduenne.
Auxerre. — Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne.
Beauvais. — Société académique d'Archéologie, Sciences et Arts du dé-
partement de l'Oise.
Belfort. — Revue d'Alsace.
Besançon. — Société d'Émulation du Doubs.
Béziers. - Société archéologique, scientifique et littéraire.
Blois. — Société des Sciences et Lettres.
Bordeaux. — Commission historique de la Gironde,
Bordeaux. — Société archéologique.
Boulogne-sur-Mer. — Société académique de l'arrondissement de Bou-
logne-sur-Mer.
Bourg. — Société d'Émulation de l'Ain.
Bourges. — Société des Antiquaires du Centre.
Brives. — Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze.
Caen. — Société des Antiquaires de Normandie.
Cahors. — Société des études liiléraires, scientifiques et artistiques du Lot.
Castres. — Société des Lettres, Sciences et Arts.
Chalon-sur-Saône. — Société d'Hisloire et d'Archéologie.
Châlons-sur-Marne. — Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts
de la Marne.
Chambéry. — • Société d'Histoire, et d'Archéologie savoisienne.
Chambéry. — Académie des Sciences, Lettres et Arts de Savoie (1873).
Chartres. — Société archéologique d'iiure-et-Loir.
Chaieaudun. — Société archéologique danoise.
Château-Thierry. — Société histori(iue et archéologique.
Cherbourg. — Société académique.
Clermont-Ferrand. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts.
Constanline (Algérie). — Soiiélé archéologique.
Dijon. — Académie des Sciences, Arts et Belles-Lcllres.
Dijon. — Commission des Anliquilés de la Côte-d'Or.
Dijon. — Comité du Bulletin d'iiisloire et d'archéologie religieuses.
Douai. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts du Nord.
Draguignan. — Société des Éludes scientifiques et archéologiques.
Gap. — Société d'Études scientifiques et littéraires des Hautes -Alpes.
Guéret. — Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse.
Langres. — Société historique et archéologique.
Le Havre. — Société hâvraise d'éludés diverses.
Le Mans. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sartbe.
Le Mans. — Société historique et archéologique du Maine.
Le Mans. — Société philotechnique.
Lille. — Commission historique du département du Nord.
Limoges. — Société archéologique et historique du Limousin.
LoDs-le-Saulnier. — Société d'Emulation du Jura.
Lyon. — Académie des .Sciences, Belles-Lettres, et Arts,
Lyon. — Société littéraire, historique et archéologique.
Lyon. — Musée Guimet, boulevard du Nord.
Mâcon — Académie.
Marseille. — Société de Statistique.
Montauban. — Société archéologique et historique de Tarn-et-Garonne.
Montbéliard. — Société d'Émulation.
Montpellier. — Académie des Sciences et Lettres.
Moulins. — Société d'Émulation du département de l'Allier.
Nancy. — Société d'Archéologie lorraine.
Nancy. — Académie de Stanislas.
Nantes. — Société académique de Nantes et de la Loire-Inférieure.
Nantes. — Société archéologique.
Nevers. — Société nivernaise.
Nice. — Société des Lettres, Sciences, et Arts des Alpes-Maritimes.
Nice. — Société d'Agriculture, d'Horticulture et d'Acclimatation des Alpes-
Maritimes.
Nîmes. — Académie du Gard.
Orléans. — Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts.
Orléans. — Académie de Sainte-Croix.
Paris. — Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
Paris. — Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts; Revue
des Sociétés savantes.
Paris. — Société des Antiquaires de France.
Paris. — Société de l'Histoire de France.
Paris. — Société Irançiise de Numismatique et d'Archéologie.
Paris. — École des chartes.
— 9 —
Pau. — Sociétfî des Sciences, Lettres et Arts (1873).
Périgueux. — Société historique et archéologique du Périgord.
Poitiers. — Société des Antiquaires de l'Ouest.
Pont -à-Mousson. — Société philotechnique.
Rambouillet. — Société archéologique.
Rennes. — Société archéologique du dépaitement d'Ille-et-Vilaine.
Rhodez. — Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron.
Romans. — BuUftiii d'hibtoire ecclésiastique et d'archéologie religieuse du
diocèse de Valence.
Rouen. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts.
Rouen. — Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure
Saint-Omer. — Société des Antiquaires de la Morinie.
Saintes. — Société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis.
Senlis. — Comité archéoloj;ique.
Sens. — Société archéologique.
Soissons. — Société arciiéologique, historique et scientifique.
Toulon. — Société des Sciences, Belles- Lettres et Arts du Var.
Toulouse. — Société archéologique du midi de la France.
Tours. — Société archéologique de Touraine.
Valence. — Société d'Archéologie et de Statistique de la Drôme.
Valenciennes. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
Vannes. — Société polymathique du Morbihan (iST.î).
Vendôme. — Société archéologique, scientifique et littéraire du VendA-
mois.
SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES.
Anvers. — Académie d'Archéologie de Belgique.
Bruxelles. — Commission royale des monuments.
Bruxelles. — Société de Numismatique belge.
Christiania. — Université royale de Norvège.
Genève. — Société de Géographie.
Genève. — Institut national genevois.
Genève. — Société d'Histoire et d'Archéologie.
Gorlitz (Prusse). — Université.
Liège. — Institut archéologique liégeois.
Liverpool. — Historié Society.
Lund (Suède). — Universitas Lundensis.
Luxembourg. — Société archéologique et historique.
Metz. — Académie.
Namur. — Société archéologique.
— 10 —
Saint-Pétersbolirg. — Coramissiûn archéologique.
ToDgres. — Socioté des Sciences et Leitres du Liinbourg.
Vienne Aulrichei. — inslilut géographique.
Washington. — Smilhsonian institution.
Zagreb. — Société archéologique croate de Zagreb (Agrano;.
liiBLlOTHÈQUES QUI REÇOIVENT LES PUBLICATIONS.
La bibliothèque publique de la ville d'Orléans.
La bibliothèque de la Cour d'appel d'Orléans.
La bibliothèque du grand Séminaire d'Orléans.
La bibliothèque du petit Séminaire de La Chapelle-Saint -Mesmin.
La bibliothèque du petit Séminaire de Sainte-Croix.
La bibliothèque ailmiiiistrative de la Préfecture du Loiret.
La bibliothèrue des einjiioyés du Loiret.
La bibliothèque du Lycée d'Orléans.
La bibliolhè(]ne de l'École normale primaire du Loiret.
La bibliothèque de la réunion des ofliciers d'Orléans.
La bibliothèque publique de la ville de Montargis.
La bibliothèque publique de la ville de Blois.
La bibliothèque publique de la ville de Chartres.
La bibliothèque Mazaiine (Paris).
La bibliothèque de l'Université, à la Sorbonne (Paris).
La bihlioihèque de la Société de l'histoire de France aux Archives natio-
nales (Paris).
M. l'administrateur des Musées nationaux.
-M. le conservateur du Musée de Saint-Germain.
COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR L'ANNÉE 1885.
rrhidenl. — M. G. Baguenault de Puciiesse.
Vice-Prisidenl. — M. l'abbé Desnoyers.
Secrétaire. — M. L. Dlmijys.
Vice-Secrélaire- Archiviste. — M. Tranchau.
Trésorier. — M. Tuillier.
Commission des publications. — MM. Vigîsat, Delorme et Jarrv.
— 11
Séance du vendredi 13 janvier 1883.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
. M. G. Baguenault de Puchesse, en prenant possession du fauteuil,
adresse à ses collègues l'allocution suivante :
Messieurs,
Je n'ai aujourd'hui qu'un simple remerciment à vous adresser.
Vous m'avez choisi comme votre président, quand la plupart
d'entre vous ont été et sont encore mes maîtres. Ce sera le plus
grand honneur d'une jeunesse qui est passée déjà, mais qui ne
me donnait aucun droit à une distinction que vous aviez
réservée jusqu'ici pour les plus éminents de vos collègues.
Piespectueux à l'excès de vos traditions vieilles de plus de trente
années, vous avez tenu à y rester fidèles ; vous aviez commis, il
y a trois ans, une singulière imprudence en me nommant vice-
président; vous venez de Paggraver encore, en m'imposant la
tâche difficile de réparer votre propre erreur. Dieu veuille que
vous n'ayez pas à vous en repentir ! Mes efforts, du moins,
tendront sans cesse à ma montrer digne de votre indulgence.
Il est vrai que vous avez pris la sage précaution de m'en-
cadrer, pour ainsi dire, entre deux fermes colonnes de votre
savant édifice. Des deux seuls fondateurs de notr:; chère
Société que le temps ait respectés, l'un vient de me montrer la
voie, l'autre est appelé par vous à me servir de guide et à me
remplacer dès que vous le jugerez utile ; le premier, dont
l'infatigable activité et la verte vieillesse n'ont pas cessé un
instant de veiller à vos intérêts, qui nous a donné chaque jour
l'exemple du travail opiniâtre, en même temps que de la bien-
veillance et de Paffabilité pour tous ; le second, si ardemment
dévoué à la conservation de nos antiquités provinciales, si
— 12 —
patient chercheur des précieux restes du passé, si heureux
collectionneur, et — singulier contraste — plus prompt encore
à se dépouiller au profit de tous, qu'à sauver généreusement
tant de richesses, dont la majeure partie aurait disparu sans
lui.
Ce qui me rassure encore un peu, Messieurs, c'est que le
vénéré président, auquel vous m'avez appelé à succéder, ne me
laisse que bien peu de choses à faire. C'est lui — nous ne pou-
vons l'oublier — qui a achevé de mener à bien les longues et
délicates négociations qui nous ont mis en possession de la belle
salle de nos séances. C'est lui qui a présidé à notre installation
nouvelle, et a solennellement, l'année dernière, inauguré le
gracieux édifice si heureusement sauvé et restauré, consacrant
ainsi la vieille gloire de l'Université de lois d'Orléans, dont il
s'était fait, trente ans auparavant, le savant historien ; c'est lui
qui a dirigé notre troisième concours, qui a organisé la publica-
tion de deux volumes de nos Mémoires, qui a fait rejaillir sur
notre Société l'honneur de la distinction depuis longtemps
méritée, qui lui était accordée au milieu même de la trop
courte période pendant laquelle il a marché à notre tête.
J'essaierai, Messieurs, avec l'appui de votre bienveillance, de
m'inspirer de ces glorieux modèles et de suivre des exemples
qui n'ont pas été rares parmi vous ; mais il m'a semblé que
mon premier devoir était de vous proposer de voter des remer-
cîments publics à notre regretté président, M. Eugène
Bimbenet, et je suis certain d'être ainsi l'interprète de la Société
tout entière.
— M. Tranchau propose à la Société l'impression au Bulletin d'une
reproduction de la Tnédaille commémorative, récemment frappée par
les soins de M. Boucher de Molandon. Celte proposition est adoptée (1),
et il est décidé que la médaille, offerte par notre collègue à la Société,
sera encadrée et placée dans le local ordinaire de ses séances.
(1) Cette reproduction Ogure au Bulletin du 4' trimestre de 1882, t. VII,
p. 563.
— 13 —
— Le Président donne lecture des ouvrages reçus depuis la der-
nière séance et signale à ses collègues un travail de M. E. Bimbenet,
inséré dans le dernier fascicule des Mémoires de la Société des
sciences, belles-lettres et arts d'Orléans. Ce travail est intitulé :
Montaigne et Montesquieu.
— M. Bimbenet, ancien président, annonce qu'il a reçu la visite
de Mer Coullié, membre honoraire de notre Société, et que Sa Gran-
deur a daigné lui exprimer l'intérêt qu'elle porte à nos travaux et ses
regrets de ne p(^voir assister à nos réunions ordinaires, en raison de
ses occupations multipliées.
— M. le docteur Patay annonce à ses collègues qu'il maintient sa
démission de trésorier.
En conséquence, des remercîments lui sont adressés pour les ser-
vices qu'il a rendus au cours de l'année qui vient de s'écouler et
l'élection d'un nouveau trésorier est mise à l'ordre du jour de la pro-
chaine séance.
— Le Président donne lecture de plusieurs lettres de remercîment
adressées par MM. les associés correspondants récemment élus, le
R. P. C. de la Croix, M. Sainsot, M. Hermann Hagen; la lettre de
ce dernier membre est entièrement écrite en langue latine dans un
style aussi pur qu'élégant.
— La commission des publications se prononce en faveur de
l'impression au Bulletin d'un rapport présenté par M. Tranchau, sur
un travail de M. Siméon Luce.
La Société sanctionne cette décision par son vote et décide que
cette publication paraîtra dans le Bulletin du A^ trimestre de 1882(1).
— La même commission propose l'impression aux Mémoires d'un
travail de M. Doinel, sur l'assassinat du maréchal d'Ancre.
La Société adhère à cette proposition.
(1) V. t. VII du Bulletin, p. 564.
— u —
— Le l'résideiit donne Icctnrc d'une nouvelle lettre de M. Grellet-
lialguerie, lehilive ;i son tra\ail sur VEpHnphe d'Aimoinus. L'auteur,
nianitestant l'intention d'adresser d'autres documents sur ce môme
?iujel, la lecture et le rapport de la commission des publications sont
mouientanéinent suspendus.
— M. l'abbé Cocliard, tenu définitivement éloigné d'Orléans par
ses fonctions de supérieur du petit-séminaire de Notrc-Dame-dc-
Bethléem de Ferriéres, donne sa démission de membre titulaire
résidant, et demande à être inscrit au nombre des membres non rési-
dants, ainsi que le règlement l'y autorise.
En conséquence, M. le Président, faisant droit au désir exprimé
par M. Cocbard, déclare sa place vacante; et la Société fixe à la
première séance de février la date des élections pour pourvoir à son
remplacement.
— M. de Molandon donne lecture de changement^ importants (ju'il
a apportés à son travail sur la Chronique du siège d'Orléans en
1429, dont l'impression avait été ajournée sur la demande de l'au-
teur.
La Société décide que le travail, ainsi corrigé, pourra être inséré
dans le volume des Mémoires sans être soumis de nouveau à la Com-
mission des publications.
— M. le Président lit une lettre de M. Bucliet, dans laquelle
notre collègue démissionnaire demande à être inscrit sur la liste des
membres titulaires non résidants.
Il sollicite en même temps le renvoi à la commission des publica-
tions d'un travail sui" VOuvraqe en terre de Sermaises (Loiret), dont
l'impression avait été suspendue sur sa demande.
La Société décide qu'il sera fait droit aux désirs exprimés par
l'honorable correspondant.
— M. l'ablié Desnoyers propose qu'un rapport spécial soit fait sur
la séance itublii|ue donnée le 20 décembre 188:2, dans la salle de
l'Institut, par le U. P. Camille de la Croix.
— 15 —
Sur l;i demande de ses collègues, M. Desnoyers veut bien se
charger de rédiger lui-même ce rapport (1).
— Le même membre annonce à la Société la découverte lalté à
Nids, prés Coinces (Loiret), d'une médaille semi- globulaire en or, de
l'ancienne tribu gauloise des Boiens, qui habitait les bords du Danube.
— M. Dumuys soumet à ses collègues un débris de poterie gau-
loise, à émail interne, noir et épais, trouvé en 1880, sur le territoire
de la comnume d'Epieds (Loiret).
Le R. P. de la CroiXj auquel ce fragment a été soumis, l'a déclaré
identique à ceux qu'il a découverts dans ses fouilles de Sanxay.
Or^ les échantillons soumis par le P. de la Croix au directeur du
musée céramique de Sèvres, avaient été considérés par ce savant
comme uniques jusqu'à ce jour et dignes du plus haut intérêt.
Les débris recueillis à Sanxay et celui d'Épicds sont donc, jusqu'à
présent, les seuls spécimens connus de ce genre de poterie gauloise.
Séance du vendredi 26 janvier 1883.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président fait remanpicr que, jiixr \e Bnlletin du quatrième
trimestre, sera complété le VU*' volume de notre collection. Il propose
en conséquence à ses collègues de dresser une table analytique dudit
volume, conformément à l'usage adopté pour les six premiers.
MM. L. Jarry, Raguenet de Saint-Albin, Pommier et IJerluison,
veulent bien se charger de ce travail.
(1) On trouvera ce compte-rendu dans le Bulletin du 4« trimestre
de 1882 (t. VII. p. 569), ovi la Société a décidé qu'il devait rétroactivement
prendre place.
— 16 —
— l-a parole est ensuite donnée à M. le Trésorier pour rendre les
comptes de l'exercice 1882.
Ces comptes sont adoptés sans observation; et des remercîments
sont adressés do nouveau à M. le Trésorier démissionnaire.
11 est ensuite procédé à l'élection de son successeur.
M. Thillier, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est, à ce
titre, appelé à faire partie du bureau.
La liste générale des membres de la Société est arrêtée, conformé-
ment à l'art. "M du résrlement.
"3"
— M. l'abbé Desnoyers dépose sur le bureau la présentation au
titre de membre titulaire résidant, de M. Charpentier, avocat.
M. Boucher de Molandon présente M. Grellet-Balguerie au titre
de membre associé correspondant français.
— M. Desnoyers donne lecture d'un travail sur une clochette
de bronze, linemcnt décorée dans le goût du XVI^ siècle, trouvée à
Orléans.
Ce travail est renvoyé à la commission des publications.
— Quelques membres demandent des explications au sujet d'objets
divers des XV" et XVI« siècles, déposés sur le bureau, trouvés dans
la Loire, en face l'église Saint-Aignan, par les ouvriers dragueurs, et
dont la découverte avait été signalée par M. Danton.
Ce lot d'objets, composé d'une clef, d'une croix de plomb, d'une
longue baïonnette massive, de deux haches d'armes à longue hampe
pour hommes de pied, et d'une petite hachette de fer, vient d'être
acheté par la direction du Musée historique.
- 17 —
Séance du vendredi t> février 1883.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président, donnant connaissance des ouvrages reçus, signale
à l'attention de ses collègues : Les Recherches historiques sur l'ancien
chapitre de l'église d'Orléans, de san origine jusqu'au XVI° siècle^
par M"e de Foulques de Villaret, lauréat du dernier concours organisé
par la Société, et rappelle que ce travail doit prendre place dans le
XIXe volume de nos Mémoires.
Des remercîments sont adressés à l'auteur.
— Le Président donne ensuite lecture de trois circulaires minis-
térielles, relatives à la réunion des Sociétés savantes, qui doit avoir
lieu à Paris, au mois de mars de la présente année. Les membres
qui voudraient prendre part aux travaux de l'assemblée, à titre de
délégués ou de lecteurs, sont invités à se faire iuscrire au plus tôt,
afin que leurs noms soient envoyés au ministère en temps opportun.
— M. Boucher de Molandon dépose sur le bureau un plan réduit
de l'ancien cloître Sainte-Croix, dressé d'après celui qui est conservé
aux archives départementales. Ce document intéressant est accom-
pagné d'une légende qui a pu être établie, grâce aux minutieuses
recherches entreprises par notre honorable collègue.
M. de Molandon demande à la Société l'autorisation d'insérer, dans
le volume du concours, à la suite du travail de M"^ de Villaret, ce
plan qu'il a fait exécuter à ses frais personnels, et sur lequel il veut
bien fournir quelques explications.
Celte proposition est acceptée et des remercîments sont adressés au
généreux donateur.
La liste des candidats éligibles aux prochaines élections est définiti-
vement arrêtée comme il suit :
MM. Cuissard, Fournier jeune, Dupin, Charpentier.
BULLETIN N" IIG.
— 18 —
Séance du vendredi 2 3 février 1883.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président lit une lettre de M. le chanoine Victor Pelletier,
avertissant la Société qu'il restitue aux archives divers documents de
bibliographie orléanaise demeurés entre ses mains depuis qu'il a quitté
la Compagnie.
— M. Boucher de Molandon fait hommage d'un exemplaire du plan
du cloître Sainte-Croix, complété par l'indication d'une tour de ville
omise dans la planche d'impression.
— Un exemplaire des statuts d'une Société historique et archéolo-
gitjue du Gàtinais, nouvellement fondée, est remis à chaque membre
présent. Cette Société a son siège social à Fontainebleau.
M. le Président souhaite la bienvenue à cette nouvelle association,
sœur de la nôtre, composée de membres actifs et érudits, dont les
travaux historiques nous aideront puissamment à atteindre le but scien-
tifique que nous nous proposons.
— M. Doînel dépose sur le bureau une liste par lui dressée <l«s
Dominicains d'Orléans, du WI" siècle à l'année 1775. Ce U'avail est
renvoyé à la commission des publications.
— M. Grellet-Balguerie, officier de l'instruction publique, membre
de diverses Sociétés savantes, auteur de recherches sur l'Orléanais,
est proclamé associé correspondant.
— M. le Président annonce qu'il va être procédé à l'élection d'un
membre titulaire résidant, en remplacement de M. l'abbé Cochard,
démissionnaire; il donne lecture des articles du règlement relatifs
aux élections et d'une lettre de M. Cuissard, par laquelle le signataire
déclare retirer sa candidature.
— 19
M. Fouriiier jeune, architecte à Orléans, ayant réuni la majorité
absolue des sulïVages aiii second tour de scrutin, est élu membre
^5
titulaire résidant.
— La commission des publications lit un rapport concluant à l'im-
pression du projet de Bulletin pour le quatrième trimestre de 188:2.
La même commission se prononce en faveur de l'insertion aux
Mémoires du travail de M. l'abbé Desnoyers, sur Une clochette de
bronze trouvée à Orléans. 11 est décidé également qu'un dessin de
cette petite pièce artistique sera exécuté aux frais de la Société et
inséré dans l'atlas ([ui doit compléter le volume en cours d'impression.
— M. Bimbenet donne lecture d'une Note écrite à l'occasion du
plan de rancien cloUre Sainte-Croix, présenté par M, Boucher de
Molandon.
Cette note est renvoyée à la commission des publications.
— M. Tranchau communique un travail sur la Corporation des
boulangers établis dans la ville et la généralité d'Orléans.
M. le Président propose de demander à l'auteur de vouloir bien
donner lecture de cet intéressant Mémoire dans la réunion des Sociétés
savantes qui doit avoir lieu prochainement à la Sorbonne, et il fait
remarquer que les recherches de notre collègue cadrent absolument
avec le programme nouvellement tracé par M. le Ministre de l'ins-
truction publique.
Cette proposition est adoptée à l'unanimité.
— M. Desnoyers, directeur du iimsée historique, donne lecture de^
deux notes suivantes relatives à des objets gaulois et gallo-romains,
découverts dans notre département et récemment acquis par ses soins.
OBJETS TROUVES A YEVRE-LE-CHATEL
Le Musée a acquis deux monnaies gauloises en or, trouvées
en 18G5; dans un champ labouré. C'est un statère et un demi-
— 20 —
slalt^re, dont la face représente une tête tournée à droite, et le
revers, un cheval conduit par un personnage; une roue est
placée sous les pieds du cheval du statère, et un ornement
carré, avec quatre gros points aux angles, sous les pieds du
cheval du demi-sfalère.
Ces deux pièces appartiennent à la tribu des Morins.
OBJET TROUVE A PITHIVIERS- LE-VIEUX.
Le Musée historique vient d'acquérir une statuette en bronze,
haute de 102 millimètres, trouvée en 1866, par un laboureur,
dans bon champ, à Pilhiviers-le- Vieux. Elle représente Vénus
pudique.
iïéance du vendredi 9 mars 1883*
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
Présidence d'honneur de M. Georges Picot, membre de l'Institut.
M. le Président inti'oduit et présente M. Georges Picot, membre
de l'Académie des sciences morales et politiques, membre du Comité
des travaux historiques et des Sociétés savantes, venu à Orléans, où
l'attachent, d'ailleurs, des souvenirs de famille, pour faire des recher-
ches historiques. Il l'invite à s'asseoir au fauteuil de la présidence.
— M. le Président lait connaître les publications déposées sur le
bureau depuis la dernière séance, notamment une brochure intitulée :
La Croix de Frounrd, dont l'auteur, M. Léon Germain, membre de
l'Académie de Stanislas, à Nancy, fait hommage à la Société.
Il lit une lettre de M. de Lavallière, associé correspondant à lilois,
(jui prie la Société d'appuyer une demande qu'il a adressée à l'admi-
— 21 —
nistration des forêts, à l'effet d'tHre autorisé à faire des fouilles dans
la forêt de Russy (Loir-et-Cher), afin de poursuivre des recherches
relatives à des stations gallo-romaines. M. le Président fait savoir
qu'il s'est empressé d'apostiller cette demande.
— M. Grellet-Balguerie remercie la Société de son élection au
titre d'associé correspondant, et envoie l'estampage Hthographié de
l'inscription tuniulaire incrustée dans le mur méridional extérieur de
l'église de Saint-Benolt-sur-Loire, inscription dont il a essayé l'in-
terprétation dans plusieurs notes, et qu'il se propose d'expliquer à
nouveau, en substituant le nom de Girardus à celui à'Aimoinus, qu'il
avait d'abord indiqué pour la fin de la première ligne.
Au sujet de la même inscription, M. Boucher de Molandon
demande la parole pour lire un rapport présenté au Comité des tra-
vaux historiques, par un de ses vice-présidents, .M. Alfred Ramé. Ce
savant combat l'opinion de M. Grellet-Balguerie, relativement à
Aimoin, et croit que l'épitaphe tant discutée appartiendrait plutôt à
Raoul Tortaire (Radulfus), poète et professeur de poésie à Saint-
Benoît, au XI« siècle.
L'épitaphe est en l'honneur d'un poète {clams versu), et Aimoin
est surtout connu comme chroniqueur en prose. Du reste, dit M. Ramé
en terminant son excellent rapport, pourquoi substituer une hypothèse
«^ une autre hypothèse? Il y a dans l'inscription une lacune qu'on ne
saurait combler en l'état actuel. Il faudrait que le monument original
fût l'objet d'un nouvel examen au moyen d'un très fidèle moulage.
M. Picot fait savoir que M. Ramé a le dessein de venir lui-même à
Saint-Benoît, et qu'en tout cas, le Comité des travaux historiques a
déclaré, suivant les conclusions de son rapporteur, qu'il compte sur la
Société archéologique de l'Orléanais, si dévouée aux grands souvenirs
de Saint-Benoît-sur-Loire, pour la solution définitive de cette question,
après qu'elle aura scrupuleusement relevé l'inscription.
M. Boucher de Molandon et M. Dumuys veulent bien se charger de
ce soin.
— M. Picot, après avoir dit combien il est heureux de l'occasion
qui lui a permis d'assister à la séance, exprime à la Société l'estime
— 22 —
particulière que le Comité des travaux historiques fait de ses recher-
ches et de ses études. Puis, dans une improvisation pleine à la fois
de simplicité et d'entrain, il expose la pensée qui inspire constam-
ment le Comité : venir en aide aux Sociétés de province, encourager
leurs efforts, faciliter leurs investigations dans le domaine de l'his-
toire et de l'archéologie. De là, le Répertoire commencé des travaux
historiques, qui sera pour les travailleurs une ressource du plus haut
prix, en leur indiquant toutes les publications faites en France et à
l'étranger, sur les divers sujets qui peuvent tenter les érudits. La
première préoccupation d'un travailleur, dit-il, c'est de chercher la
bibliographie de la question qu'il veut traiter. Combien de fois
arrive-t-il qu'après bien des mois consacrés à un labeur persévérant,
il s'aperçoit que le sujet qu'il a entrepris a déjà été traité ! Cette
déception lui sera épargnée par le Répertoire, où seront rangés,
d'après un plan méthodi(jue, tous les travaux parus dans le cours de
chaque année, en histoire, en archéologie et en philologie. L'an-
née 1881, qui va être publiée, comprend plus de ^jOOO numéros, et
une table détaillée pour laquelle ont été faites environ 3,200 liches.
L'année 1882 est commencée. Le Comité se propose de faire un
travail analogue sur les questions de philosophie, de législation et
d'économie sociale.
Une deuxième publication, — celle-là entreprise par l'Académie des
inscriptions et belles-lettres, avec le concours le plus empressé du
Comité, — c'est la continuation du Recueil des Ordonnances des 7'ois
de France, qui s'est arrêté à la mort de Louis XIL C'était déjà le
plus précieux des instruments de travail pour les historiens. Uuels
immenses services rendra la suite de ce Recueil! Enfin, M. Picot
signale comme un inestimable bienfait pour les travailleurs, l'accès
rendu désormais facile aux archives des Affaires étrangères, où sont
accumulées tant de richesses pour l'histoire de la diplomatie. Très
prochainement va paraître le premier volume des instructions données
à nos ambassadeurs en Autriche, recueil rédigé par MM. Sorel,
Geffroy et Armand Baschet.
Vous voyez, dit en terminant M Picot, (juel mouvement se produit
à Paris, à l'Institut et au Comité, pour favoriser les études, et
combien on s'y préoccupe de seconder les eflbrts de la province.
— 23 —
W. le Président remercie M. Picot de cette communication inté-
ressante et le prie, au nom de tous ses collègues, d'accepter, avant
de se retirer, un jeton d'argent.
— M. le Président fait connaître que, tous les exemplaires du
diplôme de membre titulaire résidant étant épuisés, il y a lieu d'aviser
à faire un autre modèle; et il propose de prier M. Davoust de vouloir
bien se charger de ce soin. .M. Davoust accepte volontiers le mandat,
mais à la condition que la Société lui manifestera ses idées et ses inten-
tions sur la composition et l'ornementation du nouveau diplôme. Il
est, en conséquence, décidé qu'un projet sera dressé à cet effet par
une commission composée de MM. de Pibrac, Patay, Jarry et Davoust.
— La commission des publications conclut à l'insertion au Bulletin
de la note de M. Bimbenet sur le plan de l'ancien cloître Sainte-
Croix.
Cette proposition est adoptée (1).
— M. le Président rappelle que la liste des membres honoraires
a été réduite par suite de la perte si regrettable de MM. de Long-
perrier, Quicherat et Charles Blanc, que l'honneur et les travaux de
la Société sont également intéressés à l'adjonction de savants, connus
par leurs publications et par leurs sympathies pour les Sociétés de
province. Il présente donc, avec la signature de plusieurs collègues,
les candidatures pour le titre de membres honoraires, de M. Alexandre
Bertrand, directeur du musée de Saint-Germain, membre de l'Ins-
titut, depuis longtemps déjà en relations avec la Société; de M. Georges
Picot, membre de l'Institut, que beaucoup de souvenirs personnels et
de travaux rattachent à l'Orléanais; de M, Albert Duniont, directeur
de l'Enseignement supérieur, membre de l'Institut qui, lui aussi, a
des liens étroits avec notre ville; et de M. Tamizey de Larroque, cor-
respondant de l'Institut, à qui des travaux historiques considérables
ont donné une si juste notoiiété.
Aux termes de l'art. 18 des statuts, l'élection pourra se faire à la
deuxième séance qui suit la présentation.
(1) Voir la note, p. 27.
- 24 —
— M. Doinel dépose sur le bureau la liste des étudiants Scandi-
naves (danois, suédois, norwégiens), qui ont fréquenté l'Université
d'Orléans, du XIV" au XV11« siècle.
Ce travail est renvoyé à la commission des publications.
— Le jour de la deuxième séance mensuelle tombant le Vendredi-
Saint, il est décidé que la prochaine réunion se tiendra le lundi
i9 mars.
Séance du lundi 19 mars 1883.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président donne connaissance des ouvrages reçus depuis la
dernière réunion et fait hommage à la Société, au nom de M. Picot,
de l'Institut, d'une brochure intitulée: Le dépôt légal et nos collections
nationales.
Des remercîments sont adressés au donateur.
— Lecture est donnée d'une lettre de M. le conservateur des
forêts, accordant à notre associé correspondant, M. de Lavallière, de
Blois, l'autorisation par lui sollicitée d'entreprendre des fouilles dans
un endroit déterminé de la foret de Russy (Loir-et-Cher).
— Plusieurs membres présentent M. de la Tour du Pin, ancien
officier, chevalier de laLégion-d'Honneur, habitant le château de Be-
zonville, prés de Pithiviers, au litre de membre titulaire non résidant.
— M. l'abbé Maître membre titulaire non résidant, fait connaître à
ses collègues, dans une lettre adressée à M. le Président, qu'il s'occupe
en ce moment de travaux d'intérêt local destinés à être soumis pro-
chainement à leur appréciation.
— La commission des publications présente un rapport concluant à
— 25 —
l'insertion au Bulletin de la notice de M. l'abbé Berton sur Courtemaux
(Loiret).
Cette proposition est adoptée (1).
— M. Boucher de Molandon, déjà inscrit comme délégué de la
Société à la future réunion de la Sorbonne, demande l'autorisation d'y
lire un mémoire relatif aux anciennes portes de la première enceinte
d'Orléans.
Cette autorisation lui est accordée.
— M. E. Davoust, membre de la commission chargée de l'étude
d'un nouveau diplôme pour les membres de la Société, soumet à ses
collègues deux croquis de genres différents, l'un contenant des mé-
daillons composés de vues pittoresques des principaux monuments de
l'Orléanais, l'autre rappelant, par sa disposition générale, l'ornemen-
tation d'une page de missel.
La Société adopte en principe le second modèle, tout en exprimant
le désir que, dans les détails qu'il doit comporter, soient reproduits
les écussons des principales villes de la Généralité d'Orléans.
— M. le Président donne lecture d'un fragment de l'inventaire des
archives nouvellement classées par ordre du Ministre des affaires étran-
gères.
Les liasses indiquées comme pouvant intéresser l'Orléanais for-
ment six volumes in-folio, dont la table sera insérée in extenso dans
le présent Bulletin (2).
— L'un des derniers fascicules des pubhcations de la Société
archéologique du .Midi contient un rapport sur une visite faite par les
délégués de cette compagnie, au château de Pibrac (Haute-Garonne),
nouvellement restauré par notre honorable collègue, M. le comte
du Faur de Pibrac.
Ce rapport, dont la Société écoute la lecture avec plaisir, rend un
hommage mérité au goût et à l'intelligence du savant propriétaire de
l'antique manoir.
(1) Voir la Notice, plus bas, p. 35.
(2) Voir plus bas p. 3t.
- 26 -
— ^1. Dumiiys rend compte verbalement à ses collègues des
résultats que lui a fournis une excursion archéologique qu'il vient de
faire à Neuvy-sur-Loire (Nièvre), et à Chantecoq (Loiret).
Dans la première de ces localités, il a exploré une station romaine
composée, selon toute apparence, d'une villa et de nombreuses dépen-
dances ayant eu sans doute une destination industrielle céramique
ou métallurgique. A Chantecoq, il a visité, en compagnie de M. l'abbé
Cochard, membre titulaire non résidant, et de M. l'abbé Berton, curé
de la paroisse, associé correspondant, les souterrains connus dans le
pays sous le nom de : « Caves de la reine Blanche. »
Ces galeries, dont M. Dumuys a levé un plan aussi exact que
possible, eu égard aux moyens insuffisants dont il a dû se servir pour
arriver au but qu'il se proposait d'atteindre, s'étendent sous l'ancienne
résidence royale de Chantecoq, détruite en 135G par les Anglais.
Le secrétaire demande à la Société de nommer une commission
spéciale composée d'un dessinateur, d'un architecte et d'un rappor-
teur, pour refaire d'une façon plus précise le travail qu'il n'a pu
qu'ébaucher.
La Société, après avoir pris connaissance des plans du château et
de ses galeries souterraines qui lui sont soumis, déclare s'en rapporter
à M. Dumuys pour composer cette commission, et ouvrir le crédit
nécessaire à son fonctionnement.
NOTE
SllR LE PLAN DE L'ANCIEN CLOITRE SAINTE-CROIX
Offert à la Société par M. Boucher de Molandon.
L'hôtel ou auberge qui, du côté de la place de l'Étape, avec la
muraille de THôtel-Dieu, fermait l'enceinte du cloître, portait
l'enseigne de : L'Épervier.
Il a été longtemps le plus confortablement tenu de tous les
anciens hôtels de la ville.
Comme le plan l'indique, il s'arrêtait à l'impasse des Barba-
cannes.
Cette impasse était fermée par une habitation de luxe, qui
fut pendant longtemps le siège de la direction de l'enregistre-
ment et des domaines.
Cette habitation existe encore, et son entrée est placée sous le
no 6 de la rue Jeanne-d'Arc.
L'impasse était désignée sous le nom de : Barbacana, Bar-
hacannes, que Ducange définit par le mot forteresse : Propu-
gnaculum exterius, monument de défense accompagnant, dans
l'ancienne stratégie, les portes des villes : quo prœsertim verà
earum portœ aut mûri muniuntur.
Les bâtiments opposés à l'hôtel de YÉpervier, sur la même
ligne et formant l'autre côté de l'impasse, se prolongeaient
jusqu'à une rue étroite appelée de Hennequins ou des Hanne-
quins.
M. Vergnaud est le seul de nos annalistes qui ait fait con-
naître l'étymologie de ce mot. Il viendrait de : hamiart, hen-
nart, henné, hinnus, se rapportant à la race chevaline^ d'où,
— 28 —
probal)lement, le mot : hennir, que le vieux Richelet déter-
mine ainsi : Cri naturel du cheval.
Cette rue, rapprochée de l'impasse des Barbacannes, explique
bien ce mot lui-même; les chevaux, les écuries, devaient être
dans le voisinage de la forteresse qui défendait la porte de la
ville, dite Parisis, ouvrant sur le chemin que les hommes, les
gens d'armes devaient suivre pour aller à la rencontre des
attaquants ou les poursuivre.
Ces bâtiments contenaient, outre les chevaux, leur équipe-
ment et les armes d'attaque et de défense à l'usage des gens
d'armes.
Ces équipements, pour les hommes et même pour les ani-
maux, étaient en fer et en cuir. Aussi, la ligne d'habitations qui
partait de la rue des Hennequins s'étendait jusqu'à une autre
rue, celle des Éperonniers, c'est-à-dire de la corporation des
ouvriers de la ferroimerie et de la corroierie.
C'est ce que nous dit Cheruel : Vexistence de la cor-
poration des éperonniers tient étroitement à la chevalerie
(à tous ceux qui composent un système de cavalerie), les épe-
ronniers furent loyigtemps réunis aux selliers et larmiers
(ceux-ci faiseurs des mors pour les chevaux et des étriers).
Au delà de cette rue se trouvait une église sous le vocable de
saint Eloi, patron de toutes les corporations d'ouvriers forge-
rons, depuis l'orfèvre, le coutelier, jusqu'au maréchal-ferrant.
L'église et ses dépendances étaient bornées, au midi, par la
rue de la Clousterie, séparant la rue de la Petite -Horloge (du
Petit-Horloge) ou des Grands-Ciseaux, de la rue de Semoi,
cette dernière s'étendant alors seulement de la rue Saint-
Martin-de- la-Mine et de la rue du Battoir- Vert ou de la
Véronique, à la rue des Gobelets.
La rue de la Clousterie faisait suite à la rue des Grands-
Ciseaux, probablement celle ou résidaient plus particulièrement
les membres de la corporation des couteliers. (Le père de
M. Lottin, auteur des Recherches historiques de la ville
d'Orléans, exerçait cette profession dans cette rue.)
Enfin, la rue de l'Aiguillerie ou Sainte-Catherine était peu
— 29 —
éloignée de ce groupe consacré à tout ce qui concernait le tra-
vail des métaux.
La longue suite de maisons s'étendant de la place de VEtape-
au-Vin à cette rue de la Clousterie était composée d'habita-
tions irrégulières, misérables et très mal famées ; cafés, ca-
barets, masures abritant des métiers abjects, occupaient celte
façade odieusement élevée devant la Cathédrale, elle-même
inachevée et offrant encore l'aspect des ruines que les lenteurs
apportées dans la marche des choses administratives de ces
temps n'avaient pas permis de réparer.
L'église Saint-Éloi et ses dépendances existaient encore, mais
elles étaient transformées en une usine où se ratfinait le sucre,
en magasins et en bâtiments destinés à l'habitation de l'indus-
triel auquel elles appartenaient.
L'église Saint-Pierre-Lenlin, jusqu'au Concordat, comme
l'église Saint- Michel, était devenue une salle de spectacle
occupée tantôt par des amis de l'art théâtral appartenant à la
Société orléanaise, tantôt par des troupes d'acteurs en passage.
Depuis le Concordat, elle devint le Temple protestant, et rem-
plaça pour cette communion une des chapelles de l'église de
Saint-Paul où, depuis la Révolution, s'exerçait le culte de la
réforme.
La maison qui l'accompagnait, dans la rue conduisant de
la rue Saint-Martin-de-la-Mine au cloître Sainte-Croix, devint
l'habitation du pasteur et de sa famille
Cet état de choses s'est maintenu jusqu'à l'année -1833, où
l'Église Sainl-Pierre-Empont a été détruite et remplacée par la
coupole, assez disgracieuse, attribuée à l'église protestante.
Il n'est rien qui puisse et doive être ajouté à ces détails.
En les réunissant, on n'a eu d'autre but que celui de faire
connaître la distribution et la destination primitives de ce quar-
tier considérable de la ville, sa disposition et les regrettables
négligences dont il a été l'objet de la part de l'administration
publique, depuis sa première transformation jusqu'à sa trans-
formation définitive.
L'œuvre municipale, aussi remarquable par sa belle exécu-
— 30 —
lion que par le sentiment de haute convenance qui l'a inspirée
recevra bientôt, il faut l'et^pérer, son complet accomplissement.
Ce quartier, jadis le centre des éléments de combat et de
défense, nécessaires, dans ces temps encore entachés de la
barbarie du moyen âge, à la sécurité précaire et inquiète de ses
habitants, aujourd'hui le centre de tous les établissements où
s'enseignent et se cultivent la science, les lettres et les arts,
groupés à l'ombre de son illustre et magnifique cathédrale,
deviendra, il faut l'espérer, par l'achèvement qu'il exige, digne
de sa nouvelle destination.
E. BiMBENET.
DOCUMENTS RELATIFS A L'ORLÉANAIS
CONSERVÉS AUX ARCHIVES DES AFFAIRES ETRANGERES.
Le ministère des affaires étrangères a fait récemment publier
un Inventaire sommaire des archives du département des
affaires étrangères. Le premier volume est intitulé : Mémoires
et Documents : France (1). Le classement nouveau, communiqué
pour la première fois au monde savant, comprend 1_,883 nu-
méros, pris dans divers fonds.
Six volumes in-folio concernent notre ancien Orléanais. En
voici les sommaires (2) :
N» 1669 (Petits fonds. — Orléanais, 246). — 1280-1697.
Droits de la maison de Vendôme sur l'Orléanais ; franchises
de la ville de Chartres (copie de pièces des XIV^ et XVI^ siè-
cles). — Extrait des ordonnances du roi Charles IX, faites
sur les plaintes des députés des Trois-États, tenus à
Orléans. — Lettres de MM. de Beauharnais, Bouthillier et
Chavigny ; expédition et commission. — Difficultés entre les
trésoriers de France et le bailliage d'Orléans. — Différend
entre le présidial et le prévôt des maréchaux. — Correspon-
dance de Mazarin avec Palluau, Piloys, Herville. — Pièces
relatives à Romoranlin^ Montargis, etc. — Lettre pastorale de
l'évêque de Chartres.
Un vol. in-fol., minutes, originaux et copies du XYIII^ siè-
cle ; trois pièces imprimées ; 289 folios.
(i) Paris, Imprimerie nationale, 1882, in-8" de 376 payes.
(2) Mémoires el documents, p. 320 à 322.
— 32 —
No d670 (Petits fonds. — Orléanais, 247). -— 1698-1730.
Mémoire de la généralité d'Orléans (1698^. — Affaires ecclé-
siastiques ; lettres adressées au régent par les évèques d'Or-
léans et de Blois ; reliques de Vendôme ; prêtres appelants.
— Établissement d'un hôtel des monnaies à Orléans. —
Requête des officiers de la chambre des comptes de Blois. —
Mémoire et faveur des franchises de la ville de Chartres.
Un vol. in-fol., minutes, originaux, copies et imprimés des
XVII« et XVIIIe siècles ; 390 folios.
No 1671 (Petits fonds. — Orléanais, 248). — 1731-1740.
Correspondance de Fleury avec les prélats. — Chambre des
comptes de Blois. — Accord avec l'évêque d'Orléans au sujet
des droits régaliens. — Religieux de Neauphile-le-Vieux ;
petit-séminaire de Chartres, etc. — Requêtes et règlements
pour l'Hôtel-Dieu de Blois. — Édits ; arrêts du conseil. —
Suppression de péages. — Refus de sacrements ; censure.
Un voL in-fol., minutes, originaux, copies et imprimés du
XVIII" siècle ; 360 folios.
No 1672 (Petits fonds. — Orléanais, 249). — 1741-1749.
Correspondance de Fleury. — Refus de sacrements. —
Contestation entre l'évêque de Chartres et M. d'Aligre. —
Affaires des chercheurs de trésors ; interrogatoires et mé-
moires. — Copies des lettres de M. Barentin, intendant
d'Orléans, à M. de Beaumont et à M. de Maurepas. —
Etat de la recette et dépense du comté de Blois. — Édits;
arrêts du conseil. — Péages; confiscation de toiles peintes.
— Mémoire pour le prieur de Beaugency, appelant comme
d'abus contre l'abbé Garnier.
Un vol. in-fol., minutes, originaux, copies et imprimés du
XVIlIe siècle ; 358 folios.
No 1673 (Petits fonds. — Orléanais, 250). — 1750-1761.
Recettes et dépenses de la généralité d'Orléans et du comté
de Blois. — Finances de la communauté de Fargeau. —
— 33 —
Refus de sacrements. — Édits; arrêts du conseil. — Péao'es :
octroi de Clamecy. — Société d'agriculture. — Délivrance
des prisonniers à l'avènement des évèques d'Orléans. —
Appel comme d'abus.
N» 1674 (Petits fonds. — Orléanais, 251). — 1762-1788.
Différend entre M. Pascault, ancien chargé d'afîaires à
Hambourg, et M. de Cypierre, intendant d'Orléanais. —
Mémoire pour le notaire du plat pays de Vendôme. —
Requêtes, placets, etc. — Affaires ecclésiastiques. — Cha-
pitre d'Orléans. — Arrêts, lettres-patentes, etc.
Un vol. in-fol., minutes, originaux, copies et imprimés du
XVIIIe siècle ; 315 folios.
BULLETIN NO 116.
NOTICE SUR GOURTEMAUX
La seigneurie de Courtemaux appartenait, sous l'ancien
régime, à l'abbaye de Ferrières, et spécialement à la mense
conventuelle et non à la mense abbatiale. Tous les actes féodaux
s'y faisaient au nom des « vénérables prieurs et religieux »
représentés par le Père cellérier. C'était le cellérier qui insti-
tuait le prévôt et le procureur fiscal. C'était lui aussi qui
nommait le notaire seigneurial, et louait l'étude ainsi que la
charge de greffier près du tribunal de haute justice que
l'abbaye avait à Courtemaux. Le « receveur de seigneurie, »
délégué par le cellérier, lui rendait ses comptes. Parfois, ce
receveur louait à forfait tous les droits seigneuriaux annuels et
casuels. En 1750, par exemple, Pierre Noguet, laboureur à
Pennery, paroisse de Saint-Hilaire-les-Andrésis, et Claude
Noguet, marchand de bois à Égreville, avaient loué la recette de
de la seigneurie pour sept ans. Ils devaient verser au Père
cellérier « cinq cent cinquante livres, bon an, mal an, » non
compris une redevance que le curé devait à l'abbaye sur sa
dime. Cette redevance s'élevait à « cinq muids de grains en
cinq sacs et six feuillettes de vin. »
Disons, en passant, que le Père cellérier n'était pas bien
terrible ; nous rencontrons, en effet, des laboureurs qui n'ont
pas payé leurs censives depuis vingt-neuf ans, et que l'économe
se voit obligé d'amener devant M. le prévôt, pour empêcher la
prescription. Et encore transige-t-il avec les retardataires, en
leur remettant un tiers, ou même la moitié de leur dette, « par
commisération et charité chrétienne. »
Dom Morin nous apprend que la seigneurie et justice de
— 36 —
Courlemaux avaient été données à l'abbaye de Ferrières, par e
pape Eugène III.
L'abbaye de Ferrières avait une redevance, pour Courte-
maux, envers le seigneur de Courtenay. Nous le constatons
dans un acte d'aveu et dénombrement de la chatellenie de Cour-
tenay, fait au roi, en 1383, par Raymond de Mareuil, sire de
Courtenay. On y lit : « Item sur l'abbé de Ferrières, au lieu
dit Courthemault, quarante septiers d'avoyne fournyz à la
mesure dudit Courtenay. » Ceci semblerait indiquer que les
seigneurs de Courtenay avaient été les possesseurs primitifs de
Courtemaux. En tous cas, ils avaient encore la possession d'une
bonne partie de la paroisse, car leur prévôté et justice de
Chantecoq s'étendait « ju'^qu'au Gué-des-Moines. » Le che-
min qui descend des Ronds traversait, autrefois, la Clairis et
les prés, et se raccordait, de l'autre côté de la vallée, au che-
min nommé la Rue Bas-Blanc. Ce chemin faisait la limite de la
seigneurie de Courtenay, qui s'étendait ainsi jusqu'à deux cents
mètres « du bourg de Courthemault. »
Par contre, la seigneurie et justice de Courtemaux s'étendait
sur une partie de la paroisse de Saint-Loup-de-Gonois ; ainsi
le domaine des Grands-Légers payait les censives à la recette
de Courlemaux, et était soumis, en justice, au prévôt de Cour-
temaux.
Tout près du bourg de Chantecoq, à 500 mètres environ de
l'église et dans la direction de l'ouest, se trouve une ancienne
gentilhommière, habiiée aujourd'hui par M™^ veuve Habert, et
portant le nom de la Grand'Cour. Sa façade présente quelques
particularités suffit^anfes pour attirer l'attention d'un archéo-
logue. Une baie rectangulaire, destinée à éclairer la pièce prin-
cipale du rez-de-chaussée, et autrefois divisée dans sa largeur
par un croisillon de pierre, se remarque à gauche de la petite
porte d'entrée. A l'angle du bâtiment, sur cette même façade,
et à hauteur du premier étage, apparaît une console de pierre
semblable à celles qui furent employées dans la construction
des mâchicoulis juqu'au XV!" siècle.
Le rez-de-chaussée de cette antique demeure se compose
— 37 —
d'une vaste pièce, dans laquelle se dresse encore une large
cheminée adossée aii mur de l'ouest. Son manteau de bois,
dont les moulures, très-endommagées par le temps, sont recou-
vertes en partie de planches modernes, est soutenu par deux
demi-colonnettes cylindriques, reposant sur un socle quadran-
gulaire, décoré, aux angles, de grossièj'es figurines en relief.
Ces colonnettes sont ornées à leur partie supérieure, de deux
écussons similaires, inclinés d'arrière en avant, tenant lieu de
chapiteaux, et rattachés seulement à la construction par quatre
minces attaches de pierre.
■ Ils portent d'azur à la bande de gueules bordée d'argent
à deux fleurs de lys d'or, l'une en pointe, l'autre en chef,
bordée d'argent. Les métaux et émaux n'étant indiqués par
aucune hachure, nous ne pouvons les dénommer sûrement :
seules les pièces qui chargent l'écu restent avec leur valeur
certaine.
Une énorme poutre, sur laquelle s'appuient les solives appa-
rentes et régulièrement espacées, partage la pièce en deux par-
ties égales, et vient s'asseoir avant de s'engager dans le mur du
midi sur un large corbeau orné de sculptures grossières, repré-
sentant l'écu de France, soutenu par deux anges.
D'après ces quelques détails architectoniques , nous sommes
porté à fixer au commencement du XV'' siècle la date de la
construction de cette intéressante habitation.
Il y avait, sur la paroisse, quelques petits fiefs censitaires,
mais non justiciers. Le principal était le fief, encore nommé
aujourd'hui « la Mort-aux-Juifs. » Nous rencontrons, dans
les registres paroissiaux, à la fin du XVII" siècle, le nom de
« noble homme Messire Pierre Ozon, sieur de la Mort-aux-
Juifs. » Quelle est l'origine du nom étrange de ce fief? Y a-t-ii
un rapport historique entre ce nom et une oi"donnance du roi
Jean-le-Bon, datée de Clianlecoq, et dirigée contre les Juifs,
Lombards, et autres usuriers, qui opprimaient les populations ?
Nous ne pouvons que poser la question sans la résoudre.
Le sieur de la Mort-aux-Juifs appartenait à la famille Ozon,
une des familles nobles les plus iulluentes de la contrée. Elle
3*
— 38 —
avait acquis, par une alliance avec la famille du Boucher, le
nom de Chasseval, fief situé à Courtenay. Les Ozon habitaient
un petit manoir attenant à l'église et au cimetière de Courte-
maux, qui appartient encore aujourd'hui à un de leurs descen-
dants, M. Verdier (de Pennery), conseiller général de Cour-
tenay. Nous rencontrons, en 1677, le nom de damoiselle Marie
Ozon, inhumée dans l'église ; Marie-Anne Ozon, sa sœur,
souvent marraine des enfants pauvres ; en 1680, maître Etienne
Ozon, conseiller du roi au i)résidial de Montargis, puis sieur de
Lanfaiiiau, et, plus tard, maître des eaux et forêts de Montargis ;
en 1693, Jacques Ozon, seigneur de Maltaverne, commissaire
aux revues de la ville de Montargis; en 1710, Pierre Ozon,
prêtre, bachelier en théologie de la Faculté de Paris ; en 1713,
Marie-Madeleine, fille de Jacques Ozon, écuyer, seigneur de
Chasseval, assesseur de la maréchaussée de Montargis et de
Louise Fadeau, son épouse ; en 1714, Marie-Louise Ozon de
Chasseval et Marie-Anne Ozon de (>hanvallon. En 1716, est
inhumé dans l'église de Courtemaux René Ozon, écuyer,
seigneur de Bois-le-Roy, en la paroisse de Griselles, officier de
feu S. A. R. Monsieur, et de S. A S. Monseigneur le duc
d'Orléans, régent du royaume, en présence de noble homme
Etienne Ozon, sieur de Lenfarnau, receveur du grenier à sel
et des consignations de Montargis, et de Jacques-René Ozon,
sieur de Chasseval, neveux du défunt.
Le nom de Chasseval est aujourd'hui porté par deux hono-
rables gentilshommes, châtelains d'Adon et de La Bussière,
dont le nom patronymique est Duchemin. Ce fut en 1729 que
s'accomplit à Courtemaux l'alliance qui devait faire passer aux
Duchemin le nom et la terre de Chasseval. Marie-Louise Ozon
de Chasseval, fille de Jacques-René Ozon, sieur de Chasseval,
épouse Maître Noël-Augustin Duchemin, employé dans les
fermes du roi, demeurant à Clieroy, fils de feu noble homme
Maître Noël Duchemin, conseiller du roi, lieutenant-général de
police de la ville de Dreux. En 1771, inhumation de ladite
Marie-Louize Ozon de Chasseval, femme de messire Noël-
Augustin Duchemin, écuyer, secrétaire du roi, seigneur de
— 89 —
Ghasseval. Marie-Madeleine Ozon, sœur de Marie-Louise, avait
épousé, en 1734, noble homme Louis Gaillard des Aulnes,
ancien maire de Montargis.
Enlin M. de Ghasseval, qui demeurait à Gourtemaux, voulut
joindre à la situation qu'il y occupait les droits seigneuriaux.
Par transaction sans doute avec l'abbaye de Ferrières, il devint
« seigneur échangiste y> de Gourtemaux. Jl y mourut le
16 mars 1788, et fut inhumé sous le porche de l'église où l'on
voit encore sa tombe. On y lit :
Cy gist
Messire Noël Aug
ustin Duchemin
écuyer, s"" de Chas '
seval, seigneur échangiste
de cette paroisse
et autres lieux
lequel trépassa en son ch
ateau de Courtem
eaux le seize mars
il 83 étant âgé de
quatre vingts ans.
Ce tombeau lui a été
élevé par les soins de
Les autres lignes ont été effacées à coups de ciseau. Je pense
que la qualité de seigneur échangiste était personnelle, car,
après la mort de M. de Ghasseval, l'abbaye de Ferrières reprend
ses droits. On rencontre en effet, en 1787, sur les registres
paroissiaux, l'inhumation de « Michel Jacquemin, huissier à
La Selle-sur-le-Bied, trouvé mort sur la justice des vénérables
religieux de l'abbaye royale de Ferrières, seigneurs de cette
paroisse. »
M. de Ghasseval laissait un fils, Messire Gharles-Pierre-
Augustin Duchemin, écuyer, sieur de Ghasseval, lequel avait
lui-même deux fils, Edme-Louis-Augustin Duchemin de
— 40 —
Chasseval, mousquetaire du roi, et Gabriel Duchemin, chevalier
de Chanvallon, aussi mousquetaire du roi. MM. de Chasseval
émigrèrent à la Révolution, et leurs biens furent confisqués.
Le monument le plus ancien de l'histoire de Courtemaux
est la cloche de l'église, dont voici l'inscription : « L'an mil cinq
cent et vingt, je fus faite à Gortemault et nommée Martine.
M. Hubert Champé, N Le Hongre, marguillers pour lors. »
Martine est la plus vieille cloche de tout le canton de Cour-
tenay.
L'église n'a aucune espèce de caractère architectural. Cepen-
dant, sur le porche, on lit la date de 1550. Les marches du
sanctuaire portent celle de 1783. On voit deux vieilles tombes
qui portent les noms de Denis Jobert et de Marguerite
Jobert (1).
(1) Furent aussi inhumés dans l'église : en 1677, Angélique Ozon ;
1671, Nicolas Chastin et Antoinette Deschaumes, veuve de Michel Doin,
procureur fiscal en cette prévosté ; 1672, Marie Doin ; le 19 mars 1680,
messire Nicolas Chastin, curé, âgé de quarante-neuf ans, et curé de
Courtemaux depuis vingt-quatre ans, inhumé dans le chœur; 1683, Jean
Pignon ; 1684, Jean Brie, Pierre Champlay, Marie-Madeleine Léger,
femme d'Edme AnthoinatJ laboureur ; 1686, Isabelle Bance ; en 1692,
noble homme Edme du Régnier de Beaurepaire, et Michel Doin, prévost
de la Selle-sur-le-Bied et Bazoches-sur-le-Betz ; en 1693, Marie Chastin,
et damoiselle Anne Gauvert ; en 1695, Madeleine Passerat, Louis Passerat,
Marc fils de Anian Gogois, Edme Léger, ancien procureur en cette
justice ; en 1700, Jeanne Landry, Marie Landry, Nicolas Doin ; en 1702,
messire Antoine Léger, prêtre, âgé de vingt- cinq ans ; 1704, Elisabeth
Doin, Marie Doin ; 1709, Claude Lahoussois, Madeleine Séguin ;
1710, Reine Castin, Edme Anthoinat ; 1714, M« Laurent Chastin, chirur-
gien, noble homme messire Louis de Saxe, écuyer, sieur de la Molhe,
âgé de soixante-quinze ans; 1716, noble homme messire René Ozon,
écuyer, sieur de Bois-le-Roy^ officier de M. le Régent ; 1720, damoiselle
Madeleine de Beaurepaire; 1721, Charlotte Passerat ; 1724, messire Pierre
Chastin, curé de ce lieu, âgé de soixante et un ans, inhumé dans le
chœur, et Aimée-Françoise Pité, veuve de Laurent Chastin; 1727, messire
Augustin du Régnier de Beaurepaire, écuyer, ancien major d'Antrevaux,
âgé de soixanle-dix ans ; 1728, noble homme Jacques Ozon, écuyer,
seigneur de Chasseval; 1729, François Jobert, laboureur ; 1739, Guillaume-
Nicolas Geolfrion, ancien procureur au baillage de ViUeneuve-la-Grande,
au diocèse de Troyes, âgé de soixante-dix-huit ans, père de M. le curé,
Edme Landry, laboureur ; 1740, Françoise Chastin, femme de François
Henriet ; 1742, Elisabeth Dequeulx, veuve de Guillaume Geoffrion, mère
— 41 —
Voici les noms des curés parvenus jusqu'à nous :
Nicolas Chastin 1656-80
JeanChastin 1680-83
Jacques Trencart 1683-84
Dominique Fougère 1685-87
Pierre Chastin 1687-1724
Nicolas Geofïrion 1724-54
Louis Lebrun 1754-60
J.-B. -Dominique Haleine 1760-81
Jean-Pierre-Savinien Daubleine . . . 1781-1822
L'église Saint-Martin de Courtemaux avait des prés qui
furent loués, en 1786, 639 livres, non compris un arpent
et demi qui était abandonné au sonneur pour ses gages (1).
Elle possédait, en outre, quelques terres, à savoir : un demi-
arpent et 6 cordes au Champ-des-Ors, 2 arpents proche le
Bois-Carré, 3 quartiers au même climat, 5 quartiers au bois
de la Bécaude, 3 autres au même lieu, 7 quartiers à la vallée
des Gobets, 5 quartiers aux Aumôneries, le tout sur la censive
de Courtemaux, et un demi-arpent au Verdeau, sur celle de
Courtenay, en la paroisse de Saint-Loup. Enfin, un demi-
arpent de bois « à la forêt des Chapelles, paroisse et seigneurie
de Courtemaux, » qu'on appelle aujourd'hui les Chopilles, au
lieu des Chapelles.
du sieur curé ; 1757, M" Julien Lebrun, frère du sieur curé ; 1760, messire
Louis Lebrun, curé de ce lieu, inhumé dans le chœur, sous la lampe du
Sainl- Sacrement ; 1771, noble dame Marie-Louise Ozon de Chasseval,
femme de messire Noël-Augustin Duchemin, écuyer, seigneur de Chas-
seval; 1775, Michel Landry, manœuvre.
(1) Voici, du reste, la nomenclature de ces prés : « Les 18 cordes de
Chantecoq, le demi-arpent et les 18 cordes des Corrillons, l'arpent de
Tanneuse, le quartier de la grosse Aulne, le quartier le long du meunier,
le quartier des Écorcheriaux, le quartier le long de la roule, les 23 cordes
des prés Tauppiers, le quartier et demi du petit pré de la Haye, le
demi-arpent et les 32 cordes des grands prés de la Haye, le demi-arpent
de Martin-Tantot, les trois quartiers des Regains, le tiers de Marie Pinon,
les 43 cordes de Saint-Loup, le quartier le long de la cure et l'arpent
Ç cordes du Roussoir, pour le sonneur, »
— 42 — .
De tous ces biens il reste aujourd'hui, à la paroisse de
Courtemaux, quelques morceaux de prés, sur Courtemaux et
Saint- Loup, dont le revenu moyen n'atteint pas 200 francs, La
cure de Courtemaux avait 9 quartiers de pré, sis en la masure
Taupière ; elle n'a plus rien.
Les bancs de l'église étaient héréditaires. La construction du
banc et son entretien étaient à la charge du concessionnaire, qui
payait un droit de 3 livres en entrant, et 5 sols par an, moyen-
nant quoi le banc se transmettait dans la descendance directe
dudit concessionnaire, tant qu'il habitait la paroisse. En cas
d'extinction, d'émigration, ou de non paiement, le banc revenait
à la fabrique.
Nous n'avons pas grand'chose à dire sur les événements
arrivés à Courtemaux dans les siècles précédents, et, d'ailleurs,
ces événements ne sauraient avoir d'intérêt qu'autant qu'ils
montrent le jeu des institutions de l'époque.
En 1726, nous rencontrons cette note : « ... est comparue
devant M. Pitan, doyen du Gastinois et curé de Beaune,
vice-gérant et faisant la visite pour M. l'archidiacre du Gastinois
en cette paroisse, Marie Deloince, femme de Jean Lepage,
laboureur en cette paroisse, laquelle a prêté le serment requis
et accoutumé, et a été reçue aux fonctions de sage-femme, en
présence et du consentement de plusieurs habitants, hommes
et femmes, dont acte. Signé : Pitan, Geoffrion, curé. »
Les actes d'assemblée des habitants contiennent d'incessantes
difficultés à l'occasion de l'église, du presbytère et des curés.
Le 15 août 1756, les habitants de Courtemaux déclarent à
Sa Grandeur Monseigneur l'intendant de la généralité de Paris,
que si le presbytère n'est pas solide et menace ruine, ce n'est
pas leur faute et que le nouveau curé, messire Lebrun, a tort
de les attaquer « là- dessus. » Ce même curé Lebrun, étant
mort en laissant à son église tout ce qu'il possédait, les habi-
tants refusèrent le legs, pour ne pas payer aux fermiers-géné-
raux du roi le centième denier.
Le successeur de M. Lebrun, messire Haleine, eut de sem-
blables ennuis. Dès son arrivée, les habitants autorisent un
— 43 —
marguiller à poursuivre son prédécesseur et à aclieter une
bannière, malgré l'avis du curé.
M. Haleine quitta la cure de Courtemaux pour celle de Pers,
où il resta jusqu'en 1793. En s'en allant, il demanda que les
réparations locatives du presbytère, qui pouvaient être exigées
de lui, fussent appréciées par arbitres. Les habitants y consen-
tirent, et les arbitres fixèrent la somme à 328 livres.
On parle beaucoup contre l'ancien régime. Or beaucoup de
gens savent-ils que les paroisses et communautés d'habitants
s'administraient directement elles-mêmes ? On se réunissait
sous le porche de l'église, à l'issue de la messe paroissiale, et
là, sous la présidence du syndic, et à son défaut, de l'un des
deux marguillers, on délibérait librement, et chaque paroissien
disait son avis. Et comme un notaire assistait à ces réunions et
en dressait procès -verbal, il s'en suit que nous avons encore
aujourd'hui, dans les études de notaires, l'histoire municipale
de nos paroisses. J'ajoute qu'à la fin des XVIIe et XYIII^ siècles,
les signatures des laboureurs et manœuvres sont nombreuses
au bas de ces procès-verbaux. En revanche, elles sont presque
entièrement absentes pendant toute la première période du
XVIIIe siècle.
M. le curé Daubleine, que bien des personnes vivantes encore
ont connu, avait l'habitude d'inscrire, sur chacun de ses
registres, le personnel officiel de la paroisse. Ainsi, on lit
en 1782 :
« Annecdotte
<f Seigneur échangiste . Monsieur Duchemin de Chasseval .
(X Syndic Pierre Angeau.
« Marguillers Claude Beaudinet.
Edme Fauvillon.
« Collecteurs Laurent Josse.
Antoine Séguin.
« Notaire et receveur.. . Pierre Faffe.
« Sonneur Savinien Hure au, âgé de 90 ans. »
— 44 —
La même « annecdotte » est inscrite chaque année. La seule
différence consiste dans les noms et dans l'adjonction d'un
« marguiller des trépassés. »
En 1788, on lit la note suivante : ce Le 31 décembre 1787,
j'ai fait placer le tableau au-dessus du tabernacle, fait à Joigny,
par M. Schmitz, peintre, élève de l'Académie. Ce tableau a coûté
240 livres tout nu, et le cadre a été fait par Lepeau, menuisier
à Chantecoq, pour 13 livres 10 sols. »
Après le Concordat, la paroisse de Courtemaux fut supprimée
et annexée à celle de Chantecoq. M. Daubleiae en fut nommé
curé ; mais il continua à demeurer à Courtemaux, jusqu'à 1822,
date de sa mort. Sa tombe se voit encore au cimetière de Cour-
temaux, près la grand'croix ; on y a gravé un calice et un
bonnet carré. La commune de Courtemaux a été érigée de
nouveau en succursale, par ordonnances de Louis-Philippe et
de M^"" Fayet, évêque d'Orléans. Un arrêté du général Cavaignac
a restitué à la fabrique les quelques débris de son patrimoine
qui n'avaient pas été vendus, et qui avaient été réunis à l'église
de Chantecoq.
AuG. BERTON,
Cui'é de Chantecoq, desservant de Courtemaux,
Membre correspondant de la Société.
ORLÏANS. — IMPRIMERIE DE GEORGES UCOB, CLOÎTRE SAINT-ÊTIENNK. U.
BULLETIN
DE LA SOCIETE
ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉANAIS
N^ 1J7.
DEUXIEME TRIMESTRE DE 1883.
Séance du vendredi 13 avril 18S3.
Présidence de M. Raguenault de Puchesse, président.
M. le Président, en donnant connaissance des volumes reçus,
signale un rapport de M. Léopold Delisle, inséré dans le Répertoire
des travaux historiques, sur le mémoire de notre collègue M. Roucher
de Molandon, intitulé : Documents Orléanais du règne de Philippe-
Auguste.
— La Société procède à la nomination de quatre membres hono-
raires.
Sont élus successivement : MM. A. Rertrand, G. Picot, A. Dumont,
membres de l'Institut, et Ph. Tamizey de Larroque.
— M. Roucher de Molandon offre à la Société un cadre renfermant
BULLETIN N" H7. ^
- 40 —
deux spécimons — l'un en bronze, l'autre en argent — de la mé-
daille coramémorative de la restauration de la salle des Thèses. Des
remercîments unanimes sont adi'essés au donateur.
— La commission des publications propose l'impression au Bulletin
(le deux notes de M. Doinel, contenant la liste des Dominicains d'Or-
léans, et celles des Étudiants Scandinaves, ayant suivi les cours de
l'Université d'Orléans (1).
— M. Tranchau rend compte sonmiairement des réunions des
Sociétés savantes à la Sorbonne, aux(juclles il a assisté, ainsi que
M. (le Molandon et M. Dumuys.
Une indisposition Ta malheureusement empêché de lire son travail
sur la corporation des boulangers.
Il indique l'intérêt (ju'a présenté l'exposition par le R. P. de la
Croix des découvertes de Sanxay. Cette lecture a été suivie d'une im-
portante discussion scientifique, à laquelle plusieurs délégués ont pris
part.
M. Dumuys reproduit en quelques mots la théorie qu'il a émise à la
Sorbonne.
Le Pi, P. de la Croix pense avoir découvert à Sanxay l'ensemble
des monuments gallo-romains, élevés sur le lieu primitif des assem-
blées des Piétons. D'autre part, cette interprétation a été rejetée par
plusieurs archéologues distingués.
Il n'est donc pas sans utilité de faire remarquer l'analogie qui
existe entre ce lieu d'assemblées gauloises romanisé et le Champ- de-
Mars de Piome, qui dut être en qucl(]ue sorte le type selon lequel le
peuple vainqueur dut modifier ce genre d'établissement chez le peuple
vaincu.
Or, ici comme là, se dressaient des temples, un balnéaire, un
théâtre, un amphithéâtre, en un mot tous les monuments nécessaires
aux assemblées pohtico-religieuses des Romains et des Gaulois asservis.
La configuration même du terrain semble présenter une certaine res-
semblance dans ces deux centres de réunimi. On peut donc assurer
CI) Voir ces deux notes, plus loin, p. 59 et tô.
— Al —
qu'une î'tiule comparative approfondie serait de nature à éclairer la
question pendante en fortifiant l'opinion du l*. de la Croix.
— M. Boucher de Molandon dépose sur le bureau un plan détailllé
de la porte de la première enceinte d'Orléans, qu'on peut voir encore
sur le marché à la Chaîne, mais qui va bientôt disparaître par suite
de la construction des nouvelles halles.
Ce plan, minutieusement dressé par notre honorable collègue,
M. Fournier, était destiné à la section archéologique du congrès de la
Sorbonne. La Société regrette qu'il n'ait pu être présenté aux savants
réunis à Paris -, mais elle prie M. de Molandon de rédiger sur ce sujet
un mémoire destiné à nos publications et qui accompagnerait le cu-
rieux dessin de M. Fournier.
Séance du vendredi ZH avril 1883.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président dépose sur le bureau un exemplaire de V Inventaire
sommaire des Archives du déparlement des affaires étrangères, qu'il
a demandé et obtenu au nom de la Société. Le Bulletin du premier
trimestre 1883 contient le sommaire des documents relatifs à l'Or-
léanais, inventoriés dans cette intéressante pubhcation (1).
— Les membres honoraires récemment élus adressent à la So-
ciété des lettres de remercîment, dont il est donné lecture et (jui
seront conservées dans les archives.
— M. le Secrétaire présente le projet de Bulletin pour le premier
trinoestre, qui est renvoyé à la commission des publications.
(1) Voir plus haut, pages 31 et 33 du présent volume.
— 48 —
— Il est procédé à l'élection d'un membre titulaire non résidant :
M. de la Tour du Pin est nommé en cette qualité.
— M. l'abbé Desnoyers donne la nomenclature d'objets anciens et
de monnaies romaines trouvés en mars 1 883 à Montigny, canton de
Bazoches-les-Gallerandes (Loiret).
Voici la liste des pièces composant cette découverte :
'Gauloise carnute. Tête à gauche. — ^. Bœuf couché.
Gauloise. Aigle éployé.
Hache en silex.
Grattoir en silex.
Fragnnent de poterie rouge vernie.
Deux clés en fer mérovingiennes.
Auguste. Moyen bronze. — r;. Fruste.
Vespasien. Moyen bronze. — R(. Fruste.
Antonin. Moyen bronze. — ^. Personnage debout dans un
temple.
Antonin. Grand bronze. — ^. Fruste.
Antonin. Moyen bronze. — i^. Fruste.
Marc Aurèle. Grand bronze. — r|. L'Empereur sacrifiant.
Trajan. Grand bronze. — ^. Fruste.
Trajan. Moyen bronze. — R|. L'Abondance.
Trajan. Moyen bronze. — Rj. Femme debout.
Alexandre Sévère. Grand bronze. — R). Rome assise.
Posthume. Petit bronze. — i^. La Paix debout.
Posthume. Petit bronze. — ^. Fruste.
Marius. Petit bronze. — f^. Femme debout.
Constantin, L Petit bronze. — r,. Le Soleil debout.
Deux petits bronzes des Tyrans des Gaules.
— Le même membre lit une note relative à un poids de terre cuite
trouvé récemment à Orléans. La Société en décide l'impression au
Biillehn (1).
(I) Voir plus loin, p. 7'.t.
— 49 —
— iM. l'.imhoiiot lionne locliiro de la in-omit'ro parlic iTmi travail
intitulé : Resliliilion de l'ancienne lthra<ru de rCniremilé d'Or-
léans.
— M. l'abbé Desnoyers signale encore la tlécouverte, faite au cours
des travaux de terrassement nécessités par l'établissement du nouveau
square de l'iïôtel-de-Ville, de deux objets gallo-romains : un fond de
vase en terre rouge vernie, portant le nom de Nigrini, et un fragment
de grand vase de même sorte.
jiîéanee du vendredi 11 mai 1883.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
En ouvrant la séance, M. le Président a le regret d'annoncer à la
Société la perte d'un de ses membres les plus distingués, M. le baron
de Girardot, mort ces jours derniers à Bourges. Ancien sous-préfet
de Montargis, il était notre correspondant depuis 1852. Bien que la
plus grande partie de ses recherches aient concerné le Berri et sa
vieille capitale, il nous avait souvent envoyé d'intéressantes communi-
cations, qu'on relit avec plaisir dans nos volumes du Bulletin. Membre
de la Société des Antiquaires de France et du Comité des monuments
historiques, M. le baron A. Th. de Girardot a publié de nombreux
travaux d'archéologie et d'histoire, parmi lesquels il faut rappeler son
Essai sur le< Assemblées provinciales de 1778 à 1790 (1843, in-S"),
et la Correi-pondance de Louis XIV avec M. Amelot, son ambassadeur
en Esiinfjne, 1705-1709 (18G4, 2 vol. in-8"). Enfin, les liens qui
l'attachaient à l'Orléanais n'avaient jamais été rompus, et il y laisse
de regrettés souvenirs, dont notre Société tient à honneur de prendre
sa large part.
l^ia Socicti' décide, en son nom, ((u'aiie lettre de coiiilDlriuice sera
adressée à la famille de notre défunt collègue.
— 50 —
— M. HagiK^naiilt do Pnchesse, en émimérant los ouvrages reçus
depuis la dernière séance, distingue parmi eux une brochure ofTerte
par M. llorliiison et réimprimée par ses soins : Dhc.onrs sur la déli-
vrance d'Orléans par Jehan ne d'Arc, d'île la Piicclle d'Orléans, par
Maître Jean-François Colas, prêtre prévosl de Tillay.
— La Société vote l'écliange de ses publications avec celles de la
Société des Etudes fcienlifiques et lilléruires des Hanles-Alpes.
— M. le comte de la Tour du Pin, récemment élu membre de la
Société, accompagne ses renierciments de l'envoi d'un beau volume
in-quarto consacré à la généalogie de sa famille, depuis longtemps
fixée dans l'Orléanais.
— M. Doinel donne lecture d'un travail sur Anne du Bourg, régent
de rUniversité d'Orléans. Renvoi à la commission des publications.
— Le UR-ime membre signale à l'attention de ses collègues los
ruines de la chapelle Saint-Sulpice, ainsi que des substructions im-
portantes et des tombes en forme d'auge trouvées à La Neuville, canton
de Piiiseaux.
M. Durauys est chargé par la Société d'aller étudier ces vestiges
d'anciens monuments.
Séance du vendredi IS& mai IS83.
Présidence de M. Baguenault dk Puchesse, président.
M. le Président lit le programme d'un concours ouvert pour 188i
par l'Académie de Metz.
I,;i Snriri,: d'hhlnirr rrJiificuo' du dimcxc de Dijon sojlicili'
- 51 —
l'échange do sos publications avec celles de la Société. Il est ilé-
cidé que le Bulletin lui sera adressé à partir du premier trimestre
de 1883.
— M. l'abbé Desnoyers annonce la découverte, dans les démolitions
de la chapelle Saint-Jacques, d'un vase, dont la pioche des ouvriers
a brisé une partie et qui était placé dans une excavation pratiquée le
long de l'escalier situé à droite de l' édifice. 11 est en argile et de forme
vukaire ; un couvercle en bois le fermait. Au fond était une feuille de
papier blanc, plice et très-altérée par le temps, dont les fragments
rapprochés ont pei-mis de lire les mois suivants, en écriture bâtarde
du XVIII° siècle :
Insanm, vmiiis ridiculus que
Lahor
pro nïhilo
JVI, Desnoyers l'ait passer le vase et l'inscription sous les yeux de
ses collègues, en leur demandant leur opinion sur l'un et sur l'autre.
En l'absence d'avis très-arrêté à ce sujet, il se propose d'émettre ulté-
rieurement ses conjectures.
— M. Dumuys fait connaître que, sur le désir exprimé par la So-
ciété, il a entrepris avec M. Fournier jeune une excursion archéolo-
gique dans le département du Loiret pour visiter certaines localités
récemment signalées à l'attention.
Et d'abord, les ruines du château de Chantecoq, sur lequel notre
correspondant, M. l'abbé Berton, a envoyé à la Société un important
travail : M. Dumuys présente un plan, dont il explique les détails. L'édi-
fice, qui paraît appartenir au style de transition du Xl^ au Xlilo siècle,
présente des particularités curieuses par ses dispositions extérieures
et par les caves, que les deux visiteurs ont explorées avec le plus i^i'and
soin et dont ils ont relevé la direction et les caractères arcliitccto-
niques.
M. Dumuys s'est également rendu à Briares-sur-Essonnc pour y
continuer l'étude d'un champ de sépultures gallo-romaines et franques,
explorées sans aucune méthode par les gens du pays, depuis de Ion-
sues anni'Ps. Il a reconnu, en cette localité, l'existence certaine de
deux voies romaines, et recueilli de nouveaux éléments pour le travail
f|u'il prépare sur ce sujet.
A La Neuville, il a visité les ruines de l'ancienne chapelle de Saint-
Snlpice, ainsi qu'un cimetière fort antique établi sur le coteau qui les
domine, et sur lequel la Société l'avait chargé de recueillir quelques
renseignements.
A Boësse, il a exploré une cave récemment découverte au centre du
pays, et dont les arcs-doubleaux, les voûtes ogivales et les autres dé-
tails architectoniques semblent indiquer le XII^ siècle.
Il convient de remarquer que les parties principales de l'église de
Boësse appartiennent à cette même époque, notamment son magni-
fique porche, dessiné par M. Edmond Michel, et reproduit dans son
ouvrage sur les monuments du Gâtinais.
Il termine le récit de <:ette intéressante excursion par quelques mots
sur des fresques, assez grossières d'ailleurs, découvertes dans l'église
de Mérinville, canton de Courtenay, par M. Berton, curé de Chan-
tecoq.
M. Fournier ajoute qu'un notable de cette commune lui a prêté un
plan à vol d'oiseau de l'église et de l'abbaye de Ferrières, plan daté
de 1080, et qu'il se propose de copier pour l'offrir, s'il y a lieu, à la
Société.
— M. Doinel fait connaître que, recherchant des documents sur la
condition des serfs au moyen-âge, il a trouvé un parchemin du
XV" siècle (1 i58) qui donne la description du Livre rouge du cha-
pitre cathédral de Sainte-Croix d'Orléans, livre précieux, souvent
cité par les écrivains du XVII^ et du XYIII" siècle, qui ont traité de
l'histoire ecclésiastique de l'Orléanais et qu'il ne faut pas confondre
avec le cariulavhim telm^, copié par Baluze. Le parchemin ne saurait
suppléer au document pei'du, mais en donnant au moins l'aspect exté-
rieur, il peut aider à la réintégration si désirable dans nos archives
du célèbre volume.
Ces pages ont un réel intérêt ; elles sont accompagnées de la
charte royale d'affranchissement et d'un procès-verbal notarié, daté'
de 148."».
— 53 —
La Société décidoqne ros trois importnnts docnnients soroiit publiés
dans le Bulletin (1).
— Le même membre annonce qu'il a trouvé à la uKiirie de Fer-
rières et réintégré dans le dépôt départemental, une charte latine de
Philippe-Auguste, accordant l'atTranchissement des hommes de corps
de la banlieue de cette ville, et en même temps la traduction, en
langue vulgaire contemporaine, de l'original.
La Société félicite M. Doinel de cette heureuse découverte, qui
pourrait fournir les éléments d'une très-curieuse étude de philologie.
Elle apprend avec plaisir que le savant archiviste a fait rentrer égale-
ment à Orléans une relation des ravages faits dans le pays de Fer-
riéres par les guerres de religion.
Séance du vendredi 8 juin 1M83.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président, parmi les ouvrages envoyés à la Société, signale
une traduction de la Rhélorique et de la Poétique d'Aristole faite par
notre honorable associé-correspondant, M. Emile Ruelle (cet ouvrage
a été couronné par l'Académie française) ; et la brochure récemment
publiée par le P». P. de la Croix, sur les fouilles d'Herbord, dites de
Sanxay.
Des remercîments sont adressés aux donateurs.
— Une lettre de l'amiral Jauréguiberry, président du CiOmité
chargé de recueillir les fonds nécessaires à l'érection d'une statue au
général Chanzy, fait appel au concours de la Société.
Considérant que l'honneur rendu au général commandant en chef
(1) Voir plus loin, p. 81.
^ 54 _
«11» l'armée df la Loire est en mt^mo lom\is un hommage au eonragd
et au dévouement des soldats français tués ou blessés sous ses ordres,
aux portes de la Ville d'Orléans, la Société, par un vote unanime,
souscrit pour une somme de cinquante francs à l'érection du monu-
ment projeté.
— Plusieurs membres présentent au titre d'associés correspondants
M. Pierre d'Arc, avocat à la Cour d'appel d'Aix, et M. G. de Braux,
tous deux descendants de la famille de Jeanne d'Arc.
L'élection des candidats est remise à une prochaine séance, confor-
mément au règlement.
— M. l'abbé Desnoyers présente à ses collègues une fibule gallo-
romaine, trouvée dans les terrassements entrepris dans le quartier dit
des Marchés-Couverts, et une bague d'argent trouvée dans la Loire.
— M. Vignat dépose sur le bureau le croquis d'une pierre tombale
de grande dimension,' découverte dans l'église de Bucy-saint-Lipliard,
récemment démolie. Celte pierre avait été placée dans le mur près
duquel l'autel était dressé ; elle porte sur sa face extérieure une épée
et un écusson fort simple, le tout grossièrement sculpté.
— W. Danton donne quelques renseignements sur une vieille tapis-
serie, appartenant à M. Fougeron, d'Orléans. Selon notre honorable
collègue, cette tapisserie pourrait bien provenir de l'ancienne église
Sainte-Catherine, à laquelle elle aurait été donnée par un des curés de
la paroisse.
M. Danton, sur la demande de ses collègues, veut bien s'engager à
continuer ses recherches et à rédiger une note sur cet intéressant
sujet.
;)o
l^i'iance du wentlredi 2S juin m83.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président lit une lettre par laquelle la Commission des arts et
monuments historiques de la Charente-Inférieure établie à Saintes,
demande l'échange de ses publications avec celles de la Société.
Cette proposition est acceptée.
— La Commission des publications propose l'impression aux Mé-
moires du travail de M. Doinel sur Anne du Bourg, réyent de l'Uni-
versité d'Orléans.
La Société sanctionne cette décision par son vote.
— M. Boucher de Molandon annonce qu'il est possesseur d'une
copie de a la Monodie » coUationnée par M. Oudebine et qu'il est tout
disposé à favoriser la publication de cet ouvrage, dont l'original est
considéré comme perdu depuis l'invasion allemande de 1870.
Cette proposition est acceptée.
— M. l'abbé Desnoyers dépose sur le bureau la partie supérieure
d'une croix processionnelle du XII" siècle, achetée par lui, pour le
musée historique.
Cette croix de cuivre mesure environ 55 centimètres de hauteur ;
ses bras, ornés d'arabesques légèrement gravées au pointillé, sont ter-
minés par trois demi-lleurs de lys.
On remarque sur la lace un Christ diadème, revêtu d'une longue
robe, décoré d'émaux rouges et blancs, dont les yeux sont indiqués
par deux perles de môme matière ; au-dessous, la sainte Vierge dans
'attitude de la Mater doiorosa.
Le revers est orné d'une large rosace gravée, sur laquelle est
représenté le Christ, assis et bénissant. Quatre gros cabochons de
cuivre sont disposés symétriquement sur les quatre bras de la croix.
— 50 —
A lu partie infôripure, so trouve un bourrelet de cuivre repoussé
aiïectant la forme d'une sphère aplatie et côtelée, ornée de cabochons
de cuivre et de deux petits émaux ronds représentant deux têtes
d'hommes vues de profil, peut-être celles des saints apôtres Pierre et
Paul.
A ce bourrelet est soudée une douille de même métal, renfermant
encore un morceau de la hampe de bois qui servait à porter la croix
dans les cérémonies reliaieuses.
'S'
— M. Boucher de Molandon annonce que, selon le désir exprimé
par la Société et par M. A. Ramé, vice-président du Comité des
travaux historiques, dans son rapport au Comité, il s'est rendu, le
21 juin dernier, à Saint-Renoît-sur-Loire, accompagné de M. Maxime
de Reaucorps, son collègue à la Société, et de notre habile modeleur
Orléanais, M. Lanson, pour faire le moulage de la précieuse inscription
du XI^ siècle, récemment étudiée par notre associé correspondant,
M. Grellet-Ralguerie, et considérée par lui comme étant l'épitaphe du
célèbre Aimoin.
Il ajoute qu'après que l'empreinte eut été prise, avec un soin
minutieux, et avec le bienveillant et intelligent concours des Pères
Rénédictins, chargés du ministère paroissial à Saint-Renoît, trois
siirmoulages en plâtre en furent immédiatement tirés : l'un, destiné
au Musée historique d'Orléans ; l'autre au Musée de Cluny, sur la
demande de son émineut directeur, M. du Sommerard; le troisième
offert aux Pères Bénédictins eux-mêmes, qui lui en avaient exprimé
le vif désir.
L'épitaphe de l'abbé Véran (1085), très-approximativement de la
même date que la première et du même aspect épigraphique, encas-
trée, comme elle, dans le parement extérieur du mur de la nef
méridionale de l'église, fut ensuite moulée avec un égal soin, puis
surmoulée aussi, en trois exemplaires, pour les mêmes destinations.
M. Roucher de Molandon soumettra à la Société, dans une de ses
prochaines séances, un rapport plus complet sur ces précieux monu-
nieiits épigraphifiues et sur l'accomplissement de la mission (|ui lui
avait été conliée à leur égard. Il déposera sur le bureau les deux
surmoulages en plâtre destinés au Musée histoiique, ainsi que celui
— 57 —
d'une troisième inscription tumiilaire, contemporaine dos deux pre-
mières, et malheureusement mutilée, dont l'original, très-fruste, est
relégué à Saint-Benoît, dans une chapelle close de planches, avec
d'autres débris, et dont, par bonheur, un moulage en plâtre, vraisem-
blablement fait par feu M. de Vassal, ancien président de la Société,
est conservé aux Archives départementales.
Il propose à la Société de faire eflectuer, avec une minutieuse
exactitude, les fac-similé de grandeur naturelle de ces trois inscrip-
tions, pour être joints à nos publications.
Des dangers de toute sorte, dit M. Boucher de Molandon, me-
nacent, en effet, à chaque instant, ces curieux textes épigraphi([ues,
gravés peu profondément sur des pierres de nature friable, encas-
trées, sans nul abri qui les protège, dans le parement extérieur d'une
muraille, et dont l'altération, déjà si profondément regrettable, s'ag-
grave de jour en jour.
Ces propositions sont acceptées par la Société.
M. de Beaucorps exprime, à son tour, le sentiment de tristesse
qu'il a éprouvé devant l'état de délabrement du transept nord de
cette magnifique abbatiale. Le pignon menace ruine dans sa partie
supérieure ; la toiture est effondrée ; les voûtes et les murs ver-
dissent à l'intérieur par l'infiltration des eaux pluviales ; la char-
pente de comble et la couverture d'ardoises appellent des réparations
urgentes.
M. de Molandon s'associe à ces observations et sollicite l'autori-
sation de signaler, au nom de la Société, à la sollicitude de M. l'Ins-
pecteur général des monuments historiques, les périls auxquels sont
exposés les inscriptions tumulaires et l'état douloureux de plusieurs
parties essentielles d'un monument si cher à nos souvenirs Orléanais.
Cette autorisation lui est unaniment accordée.
— M. E. Bimbenet continue la lecture de son travail intitulé :
Hestilution de Vancienne librairie de l'Université d'Orléans.
— M. Doinel annonce que, s'étant livré à quchiues recherches sur
les ruines de la chapelle Saint-Sulpice qui avoisinent La Neuville
(Loiret), il a été assez heuieux pour retrouver un procès-verbal de
— 58 —
transfert, relatif à ce monument, dressé vers 1065 ou 1070, par de-
vant le lieutenant particulier au baillage d'Yèvre-le-Chastel.
Cette pièce très-intéressante contient une description complète et
détaillée de l'ancienne église paroissiale de Saint-Sulpiee, telle ((u'elle
était à cette éj^que. M. Doinel est invité â fournir une note sur ce
sujet.
Notre honorable collègue dit encore (|u'il a retrouvé des baux,
signés dos enfants d'Androuet du Cerceau, établissant que notre cé-
lèbre coinpatriolc avait acquis une propriété, sise entre Saint-IIilnire-
les-Andrésis et Chantecoq.
LISTE
DES
DOMINICAINS D'ORLEANS
RECONSTITUÉE A L'aIDE DES DOCUMENTS.
La liste suivante a été dressée au moyen des documents qui
nous restent de l'ancien fonds des Dominicains, conservé dans
les archives départementales.
Ces documents, comme on le voit, ne remontent pas au delà
duXVIe siècle et s'arrêtent à l'année 1775.
Jules DOINEL.
1544. — F. Pierre-Gabriel R.egnard, docteur en théologie.
1613. — F. Laurent, prieur. — F. Gervais, vicaire. —
Archambaud, procureur.
1615. — F. Antoine ïaulon ou Tanton, procureur.
1624 (27 août). — F. Gentien Chouard, docteur en théo-
logie, prieur. — F, Pierre Damour, docteur en théologie. —
F. Jean Champenois, docteur en théologie. — F, Jacques
Beauhaire. — F. Michel Cottereau. — F. Christophe Per-
doulx. — F. Ligier Raguin.
1627 (29 juillet). — F. Pierre Damour, docteur en théologie,
prieur. — F. Gentien Chouard, docteur en théologie. —
F. Christophe Perdoulx, procureur. — F. Toussaint Paillet. —
F. René Maillard. —F. Baptiste d'Hirebec.
— 60 -
1663 (22 mars). — F. François Fariolle, prieur.
1667 (19 décembre). — F. Antoine Gaujard, bachelier de
Paris, vicaire. — F. François Carré. — F. François L'Huillier.
— F. Louis Dugué. — F. Joseph Charbonnier. — F. Pierre
Iinbert. — F. Pierre Cardillon.
1670 (5 juillet). — F. Dominique Talvat, prieur. — F. Noël
Proust, sous-prieur. — F. Le Maire (Regnard). — F. François
L'Huillier. — F. Louis Dugué. — F. Joseph Renault. —
F. Claude Tassin. — F. Pierre Iinbert. — F. Charles Dupuis.
1673(25 novembre). — F. Nicolas Isabeau, prieur. — F. Do-
minique Talvat. — F. Regnard Lemaire. — F. Joseph Char-
bonnier. — F. François Carré. — F. Louis Dugué. — F. Jean
Choppin. — F. Jean- Baptiste Barelier.
1675 (5 avril). — F. Hyacinthe Charpignon, prieur. —
F. Dominique Talvat. — F. L'Huillier, sous-prieur. — F. Louis
Dugué. — F. Claude Tassin. — F. Pierre Inibault. — F. Bap-
tiste Barelier, procureur.
1677 (15 novembre). — F. Jean Lamy, prieur. — F. Domi-
nique Talvat. — F. Philippe Quau, sous-prieur. — F. Jean Ce-
derheur, procureur.
1678 (1er avril). — F. Jean Lamy, prieur. — F. Philippe
Quau, procureur. — F. François L'Huillier. — F. Louis Dugué.
— F. Pierre Imbert. — F. Nicolas Deschannel. — F. Jean
Tiercelin.
1679 (15 novembre). — F. Nicolas Isabeau, prieur. —
F. Antoine Gaujard, docteur en théologie. — F. Pierre Imbert,
sous-prieur. — F. Jacques Guau ou Guan. — F. Basile Chouin.
— Charles Dupuis, procureur.
1689. — F. P. Bidault.
1690 (7 juillet). — F. Jean Cotharet, prieur. — F. Vincent
Asselin, docteur de Sorbonno. — F. François Lemaiie, sous-
prieur. — F. Pierre Lelebvre. — F. Charles Dupuis. —
F. Jean-Baptiste Barelier. — F. Michel Gadoit. — F. Pierre
Richaid, procureur. — F. I>ouis Bidault.
— 61 —
1(391 (17 janvier). — F. Nicolas Isabeau, prieur. — F. Vin-
cent Asselin, docteur en tliéologie. — F. François Lemaire,
sous-prieur. — F, Jean-Baptiste Barelier. — F. Charles Dupuis.
— F. Michel Gadois. — F. Pierre Richard, procureur. —
F. Louis Bidault.
4699 (21 mai). — F. Nicolas Isabeau, vicaire et commissaire
général. — F. Fvobert Cadiou, docteur de Sorbonne, sous-
prieur. — F. Vincent Asselin. — F. Thomas Bidault, docteur
en théologie. — F. Jean-Bapliste Barelier, sous-prieur. • —
F. Antoine de la Malmaison. — F. Claude Véron. — F. Fer-
dinand de Gauville de Javezey. — F. Louis Bidault. —
F. Joseph Pichard. — F. François Haussonville. — F. Guil-
laume Maries.
4705. — F. Bluttier, prieur. — F. Monginot, procureur.
4706 (26 avril). — F. Jacques Bluttier, prieur. — F. Pierre
Richard. — F. Louis Bidault, procureur. — F. Charles Dupuis.
— F. Louis Pichot. — F. Jérôme Manginot. — F. Joseph Pi-
chard. — F. François Hubert, sacristain.
4748 (29 octobre). — F. Joseph Guignard, prieur. —
F. Alexis Poitevin, sous-prieur. — F. Pierre Richard. — F. Jo-
seph Pichard. — F. Charles Boucher. — F. Jacques Bourgeois.
— F. Jacques (Très ou Ors) Victor Mainrard Vaullet.
4720 (30 janvier). — F. Jacques (Ors), Victor Mainrard Vaul-
let, procureur.
4726 (8 mars). — F. Alexandre Poietevin, prieur. — F. Be-
noît Morel, sous-prieur, — F, Augustin Davis, procureur. —
F. Pierre Fourneret. — F. Marc-Antoine Jouvenet.
4728. — F. Jacques, docteur en théologie et professeur,
prieur.
4734 (45 juin). — F. Pierre Gaultrin, prieur. — F. Terras,
sous-prieur. — F. Le Beau, procureur. — F. Charles Boucher,
fils d'un joaillier d'Orléans, père du conseil. — F. Fourneret.
4748 (8 septembre). — F. Pierre Terras, prédicateur général,
prieur. — F. Joseph Pelletier, bachelier de Paris, sous-prieur.
BULLÎTIN N» 117. 5
— 02 —
— F. Charles Boucher. — F. Paul Peigné de Villereau, prédi-
cateur-général. — F. Aignan Portault. — F. Louis Finault. —
F. Aubert Boyvin. — F. Jacques Jacqvietel.
1751 (3 février). — F. Pierre Terras, prieur, — F. Aubert
Banvet, sous-prieur, prédicateur-général. — F. Jacques des
Vignes, docteur et professeur en théologie. — F. Paul Peigné
de Villereau, prédicateur-général. — F. Aignan Porteau.
— F. Louis Voillemin. — F. Nicolas-François Vassort. —
F. François Massonneau, clerc.
1753 (27 juin). — F. Terras, prieur. — F. Des Vignes, doc-
teur et professeur en théologie. — F. Eoivin. — F. Delagent.
— F. .1. Grougnard. — F. Peigné de Villereau.
1768 (8 mars). — F. Louis Vital Révol, prieur. — F. Jac-
ques Dupont. — F. Louis Grougnard, procureur.
1772 (2 décembre). — F. Adrien Albert, prieur. — F. Pierre
Ragu, sous-prieur. — F. Jacques Dupont. — F. Joseph-Alexis
Lasnier. — F. Louis Grougnard, procureur.
1775 (21 septembre). — F. i-'rançois Pavy, docteur de Sor-
bonne, prieur. — F. Pierre Ragu. — F. Jacques Dupont. —
F. Louis Grougnard, procureur.
LISTE
DES
ETUDIANTS SCANDINAVES
A L'UNIVERSITÉ D'ORLÉANS.
Cette liste a été extraite des registres des Procurateurs alle-
mands. J'ai dû, pour faire ce travail, feuilleter ces volumineux
manuscrits. Je n'ai tenu aucun compte de VIndex qui est infi-
dèle et rempli d'erreurs 1 1 de négligences. On jugera peut-être
que ma peine n'a pas été perdue, si l'on veut bien jeter les yeux
sur les notes et sur les noms des Brahe, des Munck, des Sparre,
des Lunge, des Rantzow, etc.
Jules DOINEL.
1384. — Ericus Tobias, suecus.
1548. — Henricus Bilde, danus (nobilis dominus) (1). —
Laurentius Jacobi, danus (dominus) (2). — Andréas Olai,
suecus (dominus) (3).
(1) Comme ce Danois est le premier de sa nation inscrit sur nos re-
gistres, nous retraçons ici ce qu'en dit le Secundus liber prontralonwi
folio 65, recto. Le procurateur Georges Clefféld, qui exerçait sous le rec-
torat de Jean Texier, s'exprime ainsi : « Danus. Nobilis D. Henricus Bilde
ex Danue regno oriundus, solvit 10 solides. »
(2) Le Sccunclus liber, ibidem, nous apprend qu'il était du diocèse
d'Odensée, « diocesis Otthoniensis. »
(3) Ibidem : « Diocesis Strengnensis. » Slrengnes, en Sudermanie. Le
mot SuccKs, mis en marge devant ce nom, indique (juc rattcTition fut ap-
pelée sur la présence jusqu'alors inconnue d'un Suédois dans l'Université.
— 04 -
1561. — Alberlus Beck, danus (nobilis dorninus) ([).
-1566. — Arnoldus el Jacobus Wytfeld, fratres, dani (nobi-
les domini) (2). — Karolus Kioernung, danus (nobilis domi-
nus) (3).
1581. — Corfîtz Grubbe, nort'/egius (nobilis dominus) (4).
1581. — Melchior Ulftstand, danus (nobilis dominus) (5). —
Ludovicus Goch, finneus (6). — Canutus Wlfeldius, danus (7).
— Petrus Rud, danus (8). — Nicolaus Cragius, ripensis, da-
nus (9).
1582. — Melchior UIffstand, nobilis danus. — Ludovicus
Goch, finneus. — Ganutus Wlfeldius, nobilis danus (10). — Pe-
trus Rud, danus. — Nicolaus Gragius, ripensis, danus (11).
(1) Albertus Beck, solda « unum talerum », un thaler. Il fut inscrit sous
le procurât d'Eugène Pister. Secitndiis liber, fol. 297, recto.
(2) Liber secundiis, fol. 435. Ils payèrent 43 sous. Ces deux frères
furent reçus sous le procurât de Paul Intelmann.
(3) Liber secundus, fol. 471. Procurât de Hugues van Bloot (Blotius).
Il paya 24 sols.
(4) Voilà le premier Norvégien inscrit sur nos listes. Nous en trouvons
mention dans le Liber tertius procuratorum, fol. 182, en ces termes :
« Nobilitatem professus est solus nobilis dominus Corfitz Grubbe, nort-
« vegius; unam coronam. » Et en marge : Norhvegius. Le procureur était
Jean, baron de Wirben; le recteur de l'Université, Jean Robert.
(5) -'est à torique V Index Matriculariua porte OIffeland. Le Tertius
liber, fol. 190, verso, écrit le nom comme ci-dessus. Ce Melchior est dit :
A Voabinrj. Son admission eut lieu sous le procurât de Jean Perez de
Malvenda.
(G) Liber tertius, fol. 204, recto : « 24 julii anno 1582; dimidium Co-
ronc. » Procurât de Je.ui de Palant. Louis Goch fut questeur la même
année. Voir le troisième registre des Acta quœsloria.
(7) Ibidem, fol. 204, verso. « 40 solidos ». Même procurât.
(8) Ibidem. Sic.
(9) Ibidem. Il est qualilié de Ripensis. Même procurai. Ce Nicolas
Cragius naquit à Rypen en Jutland, et fut recteur du collège de Copen-
hague. Christian IV le choisit pour historiographe. Il mourut en 1()02. 11
a laissé des ouvrages fort estimés.
(10) De l'illustre maison des Ulefeld, qui donna dans la personne d'un
Ulefeld un grand chancelier au Danemark.
(11) Nicolas Craig (Cragius) naquit à Rypen, dans le Jutland, vers
15i9, dit Miciiaud. Il étudia sous Mélanchton, fut nommé recteur de
- 65 —
1584. — Byrgerus Trolle, danus (i). — Nicolaus Kaas, da-
nus (2). — Ericus P^aas, danus (3). — Hago Johannes, da-
nus (4).
d584. — Iro Julius, danus (5). — Andréas Ghristianus Ri-
pensis, danus (6). — Hesse Bilde, danus (7). — Johannes
Munck, danus (8).
1584. — Fridericus Munck, danus (9). — Georgius Spiegell,
danus (10). — ■ Andréas Xragius, ripensis, danus (11).
1587. — Petrus Brasco, gothus (12).
1595. — Christopliorus Lunge, danus (13). — Georgius
Lunge, danus (14). — Magister Johannes-Severinus Zytha-
l'école de Copenhague en 1576. En 1578, il se démit de cette place et
entreprit un voyage en France. Après avoir passé, comme on le voit, en
1582, par l'Université d'Orléans, il alla à Bourges se faire recevoir doc-
teur. De retour dans son pays, il obtint le rectorat de l'Université de
Copenhague, la chaire de grec, puis celle d'histoire. Il mourut le 14 mai
1602. Voir sa biographie dans Moréri et Michaud.
(1) Reçu le 9 juillet 1584. Il paya un couronne. Procurât de Wolfgang-
Sigismond von Haunsperg. Liber tertius, fol. 258, recto. De la famille de
l'amiral Herluf Trolle.
(2) Reçu le même jour. Ibidem.
(3) Reçu le même jour. Ibidem.
(4) Reçu le même jour. Ibidem. Il paya trente sols.
(5) Liber tertius, fol. 266, verso. Procurât de Philippe de Mansbach. 11
fut reçu le 9 septembre et paya une couronne.
(6) Ibidem. Il paya trente sols.
(7) Ibidem, fol. 272, recto. Il fut reçu le 26 novembre et paya une cou-
ronne. Procurât de Pierre de Palant.
(8) Ibidem. Il paya une couronne. Reçu le 20 novembre. Le navigateur
,lean Munck.
(9) Liber tertius, fol. 272, verso. Il paya une couronne.
(10) Ibidem. Il paya une couronne.
Ml) Ibidem. Il paya une couronne. Il était de Rypen.
(12) Gothvs veut dire ici de l'ile de Gothland. Liber quarius, fol. 20.
Procurât de Bai thclemy Peijer. Pierre Brasco fut reçu le 15 août. Il paya
une couronne.
(13 et 14) Liber quarlus procuratorum, fol. 60, recto. Les deux frères
Lunge, inscrits 7 et 8, payèrent une couronne, et furent admis le 5 juillet
sous le procurât de Gunther de Bunaw. — Christophe fut procurateur
- m —
li^atlius, tlanus (1). — Joliannes Lindonou, danus (2). — Ma-
thias Jacobœus, ripensis, danus (3).
1596. — Carolus Caroli, niiscopiensis, suecus(4). — Malheus
VifTert, danus (5). — Nicolaus Paschasius, danus (6).
1596. — Christianus Johannis, danus (7). — Otho Skyell,
danus (8). — Georgius Schiel, danus (9).
1597. — Janus Brache, danus (10). — Corficus Rudt, da-
l'année suivante. Ses actes sont contenus, écrits de sa main, dans le
Quartus liber, fol. 79 ii 85. Il exerça du 17 juin au 17 septembre 1596,
sous les recteurs Guillaume Chartier et Jérôme Lhuillier. Sous son admi-
nistration, le substitut du bedeau ayant montré de la négligence, Lunge
lui fit enlevei- la masse de la nation. Il poursuivit contre le chevalier
du guet le droit de port d'armes concédé aux Allemands par les rois de
France. Sous lui encore, le bailli d'Orléans ordonna aux Allemands qui
venaient étudier le droit à Orléans de donner leurs noms au procureur
de leur nation dans trois semaines au plus. Notre Liber quartus offre à
notre étude les armes de Lunge, peintes sur parchemin. Une banderole
déployée en haut de la page porte sa devise : Ars Mars. L'Écu est de
forme irrégulière. Lunge porte d'azur à deux cornes d'argent adossées.
Le cimier consiste en un casque d'argent de face, à dix grilles d'or, sur-
monté de deux cornes d'argent ; de ce cimier s'épanchent des lambre-
quins d'argent et d'azur. Tout au bas, dans un cartouche orné, on lit :
Chrislop/iorus Lunge, danus.
(1) Ibidem. Reçu le même jour que les Lunge et paya une couronne.
(2) Liber quartus, fol. 62. Procurât de Rœverdus Resendael. N» 14.
Ileçu le 23 octobre. Il paya une couronne.
(3) lliidoii. Sic. Il était de Rypen. Médecin illustre.
(4) Reçu le G février. Il donna une couronne. Liber quartus, fol. 64,
verso. Procurât de Georges de Schulenbourg. Nlscopiensis, c'est-à-dire
de Nykoeping.
(5) Liber quartus, fol. 72, verso. Procurât de Tobias Cunius. 11 fut reçu
le 13 juin et donna une couronne.
(6) Ibidem. Sic.
(7) Liber quartus, fol. 78, verso. Reçu le 8 août, sous le procurât de
Christophe Lunge. Il donna une couronne. Inscrit sous le n" 9.
(8) Otho Skyell et non Skiel, comme porte YIndex. Inscrit sous le même
procurât, n" 15, le 9 septembre ; donna une couronne.
(9) Ibidem. Sic.
(10) Reçu le 12 juillet. Inscrit sous le n» 14. Liber quartus, fol. 100,
verso. Pio(iii:it do .Arliion de Flndrrfl", baron à Loiifh.
- ()7 —
nus (1). — Uldaricus Schele, danus. Hic frater régis Baniœ
est (2).
1598. — Magnus Krable, danus (3).
1598. — Petrus Galtt, danus (4). — Absalon Galtt, danus (5).
— Joannes Sparre, danus (6). — Hans Sparre, danus. Hic,
frater régis Daniœ fuit il). — Otho Brahe S., danus (8). —
Cunradus Aslachus, bergensis, norwegianus (9).
1601. — Axelius Brahe, danus (10). — Janus Mulenius, da-
nus (11). — Janus Julius, danus (12). — Bartolomeus Janus,
danus (13). — Andréas Bilde, danus (14). — Paulus Martinius,
(,1) Et non Rud, comme écrit YTndex. Liber quartus, fol. 100, verso.
Reçu le 12 juillet, sous le n" 15.
(2) Reçu le 12 juillet, a" 17. Ibide)n. Je ne sais à quel titre il est
qualifié de frère de Christian IX. 11 était sans doute fils naturel de
Frédéric II et de Christine Munck
(3) Liber quarlus, fol. 133, recto. Inscrit le 26 juin, sous le n» 9. 11
donna une couronne. Christophe d'Aw était procurateur.
(4) Liber qiiarlKS, fol 140, verso. Reçu le 4 novembre, sous le n" 11,
et le procureur Cornélius Claessins; donna une couronne.
(5) Ibidem. N» 12.
(6) Ibidem, fol. 141, recto. Reçu le 4 décembre. Il donna une couronne.
N''24.
(7) Ibidem. Il est nommé, sous le n" 25 : Hans Sparre Bang. Il donna
une couronne. Je ne sais comment il était frère du roi de Danemark.
C'était peut-être encore un bâtard de Frédéric II.
(8) Liber quartus, fol. 148 recto. Cyriaque de Tritsum, procurateur. 11
donna une couronne, et est inscrit sous le n» 4.
? (9) Ibidem, n" 5. Il donna une couronne. Bcnjoisis, c'est-à-dire de
Bergenn. Conrad Aslachus naquit en 156i. Il étudia d'abord à l'Uni-
versité de Copenhague. Il la quitta, en 1590, pour se rendre auprès de
Ticho-Brahe. En 1599, il était de retour à Copenhague. En 1600 et 1607,
nous le trouvons professeur de latin et de grec, puis de théologie. En
1614, il releva les erreurs de ses collègues Résénius et Coccius. Résénius,
à son tour, l'accusa de nestorianisme. Il mourut le 7 février 1624. Il a
laissé de savants ouvrages.
(10) Et non Axenitis Bruche, comme porte VLidex. IJber quartus,
fol. 233, verso. N" 13. Procurateur, Barthélemi Buchow. Axelius fut reçu
le 25 avril, et paya une couronne.
(11) Ibidem. N" 14.
(12) Ibidem. Reçu le 4 mai. N» 20. Il paya une couronne.
(13) Ibidem. N» 21.
(14) Ibidem. N" 22.
- 68 —
danus (i). — Tago Tôt, otthomides, danus (2). — Nicolaus
Mathiades, l)achendorphius, danus (3).
1602. — Tancredus Lelius, danus (4). — Christianus, Gre-
gorius et Biorus Frisius, dani (5). — Hermannus Forslerius,
danus {G). — Georgius Schongaurd, de Gunderstrup, danus (7).
— Nicolaus-Johannes-Jegerus, hafniensis, danus (8).
1603. — Gibranus Krabbe, danus (9). — Joannes-Nicolaus
Holmius, danus, cymbec (10). — Bruns Brahe-Steno, da-
nus (11). — Georgius Brahe-Steno, danus (12). — Falko Brahe,
danus (13). — Wulffgangus Rhumannus, danus (14). —
Georgius Rostrup, danus (15). — Gundœus Rostrup, da-
nus (16). — Fridericus Retzius, danus (17).
(1) Omis dans YIndex. Ibidem. N" 23. Reçu le 4 mai.
(2) Liber quarlus, fol. 262, verso. Louis de Fleckesinstein, procurateur.
Inscrit sous le no 16. Peçu le 12 novembre. « Coronam persolvi. » Les
Ton sont une ancienne famille alliée aux Brahe. Otthonides: d'Odensee.
(3) Ibidem. N" 17. « Tribui coronatum. »
(4) Liber quartus, fol. 282, verso. Tancrède Gras, procurateur. Tan-
crède est inscrit sous le n^ 19. Dédit coronam.
(5) Ibidem, fol. 2i)0, verso. Ces trois frères payèrent chacun une cou-
ronne. Le procureur était Barlhold de Bulow. N^^ 14, 15 et 16.
(6) Ibidem. N» 17. Il paya une couronne.
(7) A partir de la fin de 1602, les étudiants inscrivent, de leur propre
main, leur nom sur le grand Index Matricularius. En revanche, ils ne
l'inscrivent plus sur les registres des procurateurs. Georges se porte sous
le n" 61. Reçu le 27 novembre. Il paya deux couronnes. Procureur, Tacite
de Burmanie.
(8) No 62. Hafniensis : de Copenhague. 11 paya une couronne et cinq
sous, et fut reçu le 27 novembre, sous le procureur de Burmanie.
(9) No 1. Il paya deux couronnes 6 sols. Jean Goyer, procureui'. Reçu
le 5 décembre.
(10) N» 3. Ibidem. Il paya une couronne et cinq sols.
(11) N" 13. Reçu le 4 janvier. Il paya deux couronnes.
(12) N" 14. Reçu le 4 janvier. Il paya deux couronnes.
(13) No 15. Reçu le 4 janvier. Il paya deux couronnes.
(14) No 1(5. Reçu le 4 janvier. Il paya deux couronnes.
(15) No 30. Bernhad de Ueringha, procureur. Il paya une cnuioiuic o\
cinq sols.
(16) No31. Wl-w.
(17) N» 45. Reçu le 15 juillet. 11 paya une couronne et cinq sols.
~ 69 —
1604. — Nicolaus Frûss, danus (1). — Christophorus Frûss,
danus (2). — Tycho Langhe, danus (3).
4605. — Guilhielmus Corvinus, danus (4). — Ericus à Rant-
zow, danus (5). — Fridericus Zoyl, helfengorensis, danus (6).
1606. — Suanto Stare, suecus (7). — Suanto Stenbock, sue-
cus (8).
1607. — Petrus Hundermarck, danus (9). — PetrusStygge,
danus (10). — Jacobus Bonde, danus, Juris utriusque doc-
tor (11). — Yvarus Bryske, fyonus, danus (12). — .loliannes
Michaelius, othoniensis, danus (13).
1609. — Olaûs Roza-Cranzius, danus (14). — Harthricus
Lindenow, danus (15). — Fridericus Frisius, danus (16), —
(1) Index. N" 41. Il paya une couronne et six sols. Samuel à Winter-
felt, procurateur.
(2) N" 42. Sic.
(3) N" 19. J.-B. de Wasquehal, procurateur. Il paya une couronne et
quatre sols.
(4) N» 33. Reçu le l'"'' juin. Il paya une couronne et quatre sols. Max
Fugger, procurateur.
(5) N^' IG. Reçu le 28 juin. Il paya une couronne et sept sols. Balthazar
de Scliankenberg, procurateur.
(6) N^' 32. Reçu le 4 novembre. Il paya une couronne et sept sols.
Conrad Ulrich Iloen ab Hoensbrouch, procurateur.
(7) Procurateur, Lancelot de Brederode. Reçu le 17 novembre. Il paya
une couronne et un sol.
(8) Ibidem. 11 paya une couronne et huit sols.
(9) Procurateur, Christophe de Rappuch. Reçu le 31 janvier. Il paya
une couronne et 4 sols.
(10) Sic. 11 paya une couronne.
(11) Reçu le 31 janvier. Il paya une couronne.
(12) Procurateur, Adrien de Roy. Il paya une couronne. Reçu le 22 mai.
F]jO)ius, ile de Funen.
(13) Othoniensis, d'Odensée. Reçu le 22 mai. Il paya une couronne et
quatre sols.
(14) Procurateur, .Jean-Albert de Quitzow. Reçu le 7 juillet. Il paya une
couronne et deux sols.
(15) Procurateur, André de Sytzama. Reçu le 27 octobre. Il paya une
couronne et deux sols.
(KJ) Sic. Il paya une couronne.
— 70 —
Johannos Olai, danus (i). — Christophorus Dil)vadius, medi-
cus-doctor, danus (2). — Ghristianus Thoma, danus (3). —
Petrus Langhe, dJnus (4). — Ghristianus Paulus Von Zdozf-
fensii, suecus (5).
1610. — Tycho Sandberg, danus (6).
1611. — Manderopius de Appelgaardt, danus (7). — Petrus
Adolphus, norvegus (8). — Edoarus de Barden, norvegus(9).
Tyclio Brahe, danus (nobilissimus dominus) (10).
1612. — Andreas-Andreas Buchius, danus (11). — Magnus
Hycke, danus (12). — Petrus-Nicolaus Gœlstrupius, danus (ma-
gister) (13). — Johannes-Andreas Tauhanu&, danus (14). —
(1) Sic. Il paya une couronne et deux sols.
(2) Sic. Reçu le 29 octobre. Il paya une couroane et deux sols. Ce per-
sonnage fut bibliothécaire de la Nation du 14 janvier au 23 avril IbOi)»
sous le procurât de Charles de Friessen. (Le registre des bibliothécaires^
année 1609.) Il fut pasteur en juin et juillet. {Vide : Quarlum libnun der
questum.) Il s'y intitule lecteur de mathématiques et philosophie, et se
dit né à Copenhague.
(15) Sic. Il paya une couronne et deux sols.
(4) Sic. Il paya une couronne et deux sols.
(5) Sic. Reçu le (3 novembre. Il paya une couronne et cinq sols.
(6) Procurateur, Baudoin de Berlicon. Reçu le 13 juillet. Il paya une
couronne et douze sols.
(7) Procurai eur, Ernest de Donia. Il paya une couronne.
(8) Il paya une couronne et treize sols.
(*)) Sic.
(10) TycVio-Brahe fut procurateur en septembre, octobre, novembre et
décembre 1611 (voir le Liber quinlus procuratorum), sous le rectorat de
Legrand et de Luillier. IS Index, au folio 171, retrace ses armes, les
mêmes que dans le Liber quintus, fol. 710. Ce Tycho était fils de l'il-
lustre Tycho-Brahe, seigneur de Knud-Strup. Les armes sont de sable
guilloché d'or, au pal d'argent guilloché d'or et d'argent ; casque taré de
front à cinq grilles d'or. Tycho a rédigé les actes de son procurât, 6 fo-
lios. Il y signale une transaction intervenue avec les nations de France,
de Bourgogne, de Picardie et de Bretagne.
(11) Procurateur, Jacques Gerstenbergk. Reçu en avril. 11 paya une
couronne et quatorze sols.
(12) .Sic. Il paya une couronne et vingt sols.
(13) Sic. Reçu le 2 avril. Il paya une couronne et quatorze sols.
(14) Sir. Reçu lo i juin. Il paya une couronne et vingt sols.
— 71 —
Severinus Andréas VelK'ius, Cimber (4). — Nicolaus Fries,
danus ("2).
1613. — Gregorius Krabbe, danus (3). — Johannes-Lauren-
tius Blixius, norvegianus (4).
4 614, — Nicolaus Laurentis Wlpitius, danus (5).
1615. — Nicolas Arnfeld, danus (6). — Nicolaus-Wilhelmius,
danus haffniensis (7).
1616. — Henricus Rodburg, danus (8). — Johannes Bu-
chittus, danus (0). — Burhardus Rudt, danus (10).
1618. — Janus Bille, danus (11). — Canutus Wlfïeldius, da-
nus (42). — Jacobus Wlffeldius, danus (13). — Henricus Rœnt-
zovius, danus (44). — Franciscus Wlffeldius, danus (45). —
Nicolaus Fossius, danus (46). — Olaus Jacobœus, danus (47).
— Petrus Laurentius et Gornificius WlfTeldius, dani (48).
(1) Procurateur, Louis de La Rivière. Reçu le 15 août. Il paya une cou-
ronne et quatorze sols.
(2) Christian Pebelius, procurateur. Il paya une couronne et vingt sols.
(3) Georges-Théodore de Wolman, procurateur. Il paya une couronne
et quinze sols.
(4) Sic. Il paya une couronne et quinze sols.
(b) Louis Broomann, procurateur. Il paya une couronne et douze sols.
Reçu le 21 octobre.
(6) Reçu le 20 mai. Il paya une couronne et quinze sols. Procurateur,
Goswin d'Orma.
(7) Reçu le 5 juin. Il paya une couronne et quatre sols. Ce Nicolas fut
bibliothécaire de la nation, en février, mars et avril 1G16, et questeur en
mai, juin et juillet 1G16.
(8) Reçu le 16 août. Il paya une couronne et quinze sols.
(9) Reçu le 10 octobre. Il paya une couronne et quinze sols.
(10) .Sic.
(11) Procurateur, .T.-J. de Syrgenstoin. Reçu le 13 juin. Il paya une cou-
ronne et quinze sols.
(12) .Sir.
(13) Sic.
(14) .Sic.
(15) Sic.
(16) Sic. Il a été bibliothécaire et qucsteiu- en juillet, août et septembre.
(17) Cet étudiant est l)arré sur Y Index.
(18) Reçus le 4 juillet. Ont payé trois rourotuies et qiiaranto-ninq sn]-.
- 72 —
1G19. — Georgius Krausse, danus (1). — Tycho Krausse,
danus (2). — Mychael Mauritius, norvegus (3). — Jacobns
Fincklius, hafnia-danus (4).
1620. — Magnus Sesta, danus (5). — Johannes Revenius,
danus (6).
1621. — Nicolaus Sys, danus (7). — AntoniusBoecker, hâff-
niensis, danus (8). — Johannes Boecker von Delden, haffnia-
danus (9). — Georgius Boekerus, haffniensis, danus (10).
1624. — Ivarus Krabbe, danus (11). — Nicolaus Krabbe,
danus (12),
1626. — Abrahamus Mechelburg, danus (13). — Hans
Niklas Lundt, danus (14).
1627. — Johannes Willeman, fnine, suecus (15). — Antho-
nius Willeman, finne-danus (16).
(1) Procurateur, Enric, comte de Bergh, baron de Heeswick, prince
de Berlekom, Middebray et Dintardt. Reçu le 23 mai. Il paya une cou-
ronne et quatre sols.
(2) Sic.
(3) Sic.
(4) Procurateur, Pierre Eistinge. Reçu le 11 janvier. Il paya une cou-
ronne et vingt sols. Ce Fincklius, alias Finckius, fut doyen de l'Académie
de Copenhague.
(5) Procurateur, Henning Lubnen. Reçu le 7 novemljre. 11 paya une
couronne et douze sols.
(6) Sic. Depuis évèque de Secland, père de Pierre-Jean.
(7) Melchior Martint, procurateur. Il paya une couronne et quinze sols.
(8) Jean Wuesthoff, procurateur. 11 paya une couronne et deux sols.
(9) Cornélius Balsene, procurateur. Il paya une couronne e! quinze sols.
(10) Il paya une couronne et vingt sols.
(11) Bussus-Henri de Bulow, procurateur. Il paya une couronne et deux
sols. Reçu le 13 avril.
(12) Sic.
(13) Le chiffre de la cotisation n'est pas indiqué.
(14) Jean-Frédéric de Ow, procurateur. Il paya une couronne et seize
sols.
(15) Henri-Ferdinand Vœhlin, procurateur. Reçu le 22 juin. Il paya une
couronne el seize sols.
(Ki) Sic.
— 73 -^
1628. — Canutijs Wifl'eldius, danus (l). — Buriliolooiiuiis
Georgius, danus (2). — Severinns-Nicolaus Halï'inan, da-
nus (3).
1629, — Petrus Lapon, randrusius, danus (4),
1632. — Georgius Rosencrantz, danus (5).
1633. — Martinus Grennenbergius, suecus (6). — Distenius
Grennenberg, suecus (7).
1G34. — Carolus de Besche, suecus (8).
1635, — Gabriel Goldenansker, suecus (9). — Johannes
Pvosenlian, suecus (10). — Petrus Garelius, tuecus (11). —
Haraldus Appellbem, suecus (12).
1636, — Ovenius, Welfeldt, danus (nobilis)(13), — Nicolaus
Kaas, danus (nobilis). — Johannes Petrœus-Calunda, danus
(magister) (14). — Petrus Ivari, liaiirnia-danus.
1637, — Georgius, Biorno, Johannes Kaas, Dani, — Johannes
Petreyus, otthonia-danus. — Gustavus Rosenhan, suecus.
{\) Jean-Érasme de Schonfeldt, procurateur. Inscrit sous le n" 40. Il
paya une couronne et vingt sols.
(2) No 42. Il paya une couronne et vingt sols.
(3) Vitus-Georges Holtzchuler, procurateur. N" 46. Il paya une couronne
et vingt sols.
(4) Procurateur, Antoine-Jacques Fugger, comte en Kirchberg, Randru-
sius, de Randersen, dans le Nord-Jutland.
(5) Procurateur, Christian Rantzow.
(6) Procurateur, Gérard Kreynck de Averlaev, Reçu !c 21) mai.
(7) Sic.
(8) Procurateur, Guillaume de Schoone.
(9) Procurateur, Simon Graswinckel.
(10) Sic.
(11) Procurateur, T. -T. A. Streithagen.
(12) Sic.
(13) Il fut procurateur en septembre, octobre, novembre et décembie.
Il est qualifié de generosus et nobilissimus Dominus in Swenslrup. Il
porte d'argent au loup en pal, ailes de gueules, los pattes étendues.
(14) Il fut assesseur cette même année. Il est qualifié de clarissiiuKs et
ornatissimus.
— 74 —
1638. — Tycho, Laurentius, Friderictis Below, Dani, — Ma-
thias Mylonius, suecus.
1639. — Petrus-Jona Charisius, danus.
1640. — Franciscus Hantzow de Estrawadgaard, danus. —
Magnus Gyldenstiern de Upsolm, danus. — Yitus Pétri Bering,
viburgo-danus, — Tlieodorus Fuiren, danus. — Bartolus Bar-
tholinus, danus.
1641. — Thomas Bartholinus, hafniensis-danus. — Ericus
HoUk, dominus de Hasdorf, danus. — Petrus Georgius Obel-
lius, danus. — Louris Plichael, othoniensis, danus. — Nicolaus
Parsberg, danus. — Petrus Burgerus, cimbro-danus.
1642. — Jarus-Hilarius Seselerus, nobilis, danus. — Jaco-
bus-Frasmius Ruedt, norlbergensis. — Otto-Erasmius Stud,
nortbergensis. — Georgius, Hermanus Bielke, nobiles norvegi.
— Petrus Jûell, danus. — Christianus Brodt, danus. — Glau-
dius Sparre, nobilis, danus. — Severinus-Johannes Bentzow,
danus, — Martinus Pauli Grum, danus. — Witikindus Husius,
norvegus. — Ericus Handenberg-Gyldenstiern, danus — Bar-
tholdus Lepdorpbius, danus.
1643. — Johannes Hiermannus, danus. — Marcius Rodstein
Pall, danus. — Antonius FûU, danus. — Laurentius Bordingius,
aarhusio-danus. — Cliristianus Dop, hafïnia-danus. — Ludo-
vicus Ponchius, riparius-cimber. — Clodius Iririll, eques citn-
ber. — Micliael Johannis Michaelius, otthona-danus. — Joan-
nes-Petrus Duns, danus.
1644. ■ — Accilius Brahe, danus. — Nicolaus-Johannes Ruth,
suecus. — Ovenius Tliott, danus. — Fridericus de Barnewitz,
danus. — Asilius Rosencrantz, danus.
1646. — Georgius Bels, nobilis danus.
1647. — Tycho Krùûsse, danus. — Magnus Krïiusse, danus.
— Alexius Soiieslius, danus. — Johannes Helverschorr, danus.
Nicolaus Liordingius, danus.
— 75 —
1648. — Ghristianus Sparre, danus. — Jacobus Olthonius,
danus. — Brostrop Gedde, norwegus. — Ghristianus Mathia
Lundius, danus. — Petrus Laurentii Scavenius, danus. ^ Cris-
tianus Barnekov, danus. — Cristianus Wrinc, danus. — Johan-
nes Faber, danus.
1649. — Ghristianus Wind, danus. — Johannes-Glaudius
Mulenius, danus. — Ghristophorus Wlffeldt, danus. — Cas-
parus Bartholinus, danus, Juris utriusque doctor. — Ottho
Lindenow, danus. — Ghristianus Lindenow, danus. — Henri-
cus Jûell, danus. — Ghristianus Schoring, danus.
1650. — Petrus Oslendfeldt, danus. — Martinus Laurentii,
Scavenius, haffnia-danus. — Nicolaus Krûse, danus. — Haral-
dus Erici, Westrogothus, suecus. — Wilhehïius Danielen, Sto-
khohn-suecus. — Gorfîtius Kornnkrantz, danus. — Johannes
Johannis Warbierg, danus. — Nicolaus Kaass, danus. — Erns
Bille, danus. — Jacobus Bille, danus.
1651. — Gorfitz TroUe, danus. — Marcus Bothseen, danus.
-^ Jacob Bothseen, danus. — Johannes Rothseen, danus.
1652. — Johannes Hnaas Ghristophori, danus nobilis. — Se-
verinus-Mathias Massn, haffnia-danus.
1653. — Tago Krabbe, danus. — Erasmus, Nicolaus Ran-
dolf, dani. — Johannes Oldeland, eques danus.
1654. — Jacobus Friïss, danus. — Ericus, Enowaldus Bilde,
dani. — Martinus Sehenkice, danus. — Wilhelmus Mulenius,
danus. — Garolus, Nicolaus Tungell, sueci. — Martinus
Brenner, suédois (sic).
1655. — Johannes Sténo, eques danus. — Canutus Sténo,
danus. — Stenningius ValchendorfF, eques danus. — Johannes
Wind, eques danus. — SeverinusSchewing, danus. — Henricus
Hassily,. eques danus. — Henricus, Marcus, Gioë-Falcksen,
équités dani. — Otto Ganuti, ottoniensis, danus.
1656. — Johannes Detlenius Sténo, danus. — Hilarius Sténo,
— 7U —
eques Jaiuis. — George Rosencraniz Gundœi, danus. — Nico-
laus Jûell, Asilii filius, danus. — Johannes Wiuc, danus. —
Laurentius Gabrifil, danus.
1657. — Otho Schiel, nobilis danus. — MichaelMalhiœVibe,
danus. — Johannes Jùlly, danus. — Wilhelm Hennisch ,
danus.
1658. — Rudbeck von Ditthen, danus.
1659. — Thomas Nascho, danus. — Avenius Ramel, danus.
1660. — Jacobus TroUe, danus.
1661. — Nicolaus de Rroborgre, danus-cimber. — Malhias
AVorm, Olai filius, haffnia-danus. — Nicolaus Frischerius, da-
nus. — Ilenricus Gyldenstiern, danus. — Dancretus Pétri
Gruner, haflnia, danus. — Petrus Windengius, Joannis filius,
danus.
1662. — Christianus Slochfledt, norwegus. — Marcus
Bahrnholt, norwegus. — Hans von, Lossow Jacobzten, Jutland-
danus.
1664. — Johannes et Nicolaus Kaas, dani (1).
1666. — Guàtanus von-Keberfeld, suecus. — Johannes Hop-
ner, danus.
1669. — Henningus Mejer, haffnia-danus.
1670. — Henricus Stalhausen, snecus. — Erick Rente,
suecus.
1671. — Johannes Frisius, Sigfridi filius, haffnia-danus (2).
— Johannes-Adolphus Bornemannus, haffnia-danus. — Petrus
Worm, Olai filius, halfnia-danus (3j.
1671. — Johannes Worm, Olai filius, haffnia-danus (4). —
(1^ De rancienne maison do Kaas. Nicolas Kaas, sou giaiid-péio, fut
chancelier du royaume, après Friis.
(2) De la famille illustre des Fri'is qui donna un chancelier au royaume.
(3) Fils du célèbre OlaiisWorm et frère de Jean, cité en 1(372.
(i) Fils du célèbre Olaiis Worm (Wormius), mort en 165i, recteur de
-11 —
Johannes-Lambeitius Liemius, danus. — Martinus, Petrus Ro-
senstand, cimbri-dani. — Johannes Benzon, nobilis-danus.
1680. — Laurentius jocobsen, norwegus.
1682. — Henricus Adelar, norvegus.
1683. — Feugrer Spormanel, danus. — Christian Tuxen,
danus.
1684. — Sigrardus Frùss, Christiani fîlius, danus. — Olaus
Lassonius, Arhusio-danus. — Gasparus Barlholinus, haffnia-
danus (1).
1686. — Canutus Rodstheen, danus nobilis.
1687. — Severinus Bors, norvegus. — Christophorus Lûnt,
danus.
l'Académie de Copenhague; frère de Guillaume Worm, créé docteur à
Padoue, mort en 1704, et de Pierre Worm, cité en 1671.
(1) Gaspard Barthoiin, fils de Thomas, petit-fils de Gaspard, célèbre
écrivain danois, fut, comme l'un et l'autre, professeur de médecine à
Copenhague et attaché à la cour. Haller, dans sa Bihliotlieca Academica,
dit de lui : Vir in adhibendis alienis laboribus non meliculosus. Il eut
pour frère Thomas Barthelin, archiviste du roi de Danemark, professeur
de droit et d'histoire, docteur-médecin, mort en 1690. (Voir Moréri, Mi-
châud et tous les biographes).
BULLETIN N" 1 1 7
NOTICE
SUR
UN CONTREPOIDS GALLO-ROMAIN
Les fouilles entreprises dans le jardin de l'hôtel d'Hardoui-
neau, en vue de l'établissement de l'ancien portail de Saint-
Jacques, viennent de fournir un objet très-intéressant, non par
sa rareté, car il est commun, mais par l'inscription qu'il porte.
J'ai vu et manié des centaines de ces objets, c'est pour la première
fois que je l'ai trouvé avec le sceau du potier qui l'a ouvragé.
C'est un de ces contrepoids, dont les tisserands romains et
gallo-romains se servaient pour maintenir les fils de leur tis-
sage; il porte sur un des côtés, en caractères parfaitement for-
més, le nom de VRBANVS, la lettre S seule est imparfaite.
J'ai dit contrepoids, car voici encore une de ces erreurs ar-
chéologiques consacrées par le temps et qu'il faut ranger a côté
des sifffets, des lacrymatoires et autres sottises qui ont pris
droit de cité dans les ouvrages archéologiques. Travaillons à
chasser ces usurpations; et, s'il y a parmi les antiquaires, il faut
bien l'avouer, des moutons de panurge, protestons sans lassi-
tude, protestons sans cesse contre l'irréflexion, l'habitude et
l'aveugle respect d'une opinion reçue !
Notre objet, comme ses centaines de frères, n'est pas un
poids. Allez dans les musées sérieux, dans les musées d'étude,
dans le nôtre, vous y verrez les véritables poids ayant servi aux
transactions commerciales, vous les verrez faits d'une matière
très-dure, telle que le marbre, le cuivre; et cela se comprend.
— 80 —
car toute autre matière étant sujette à la puissance du choc, à
l'influence des éléments, aurait bientôt dénaturé le calcul, en
changeant la valeur du poids devenu mensonger. Tel serait le
poids fait en terre cuite et qui trône fastueusement dans les
collections et les livres sous un nom usurpé ; rendons-le à son
véritable usage, et ne croyons pas lui faire injure, en lui resti-
tuant son ancien honneur. Le boulanger romain qui pesait son
pain, le commerçant d'Italie qui pesait sa marchandise avec
leurs poids de marbre et de bronze, et le tisserand qui fabri-
quait sa toile à l'aide des contrepoids en argile, sont dignes du
même intérêt. Au premier, l'honneur de donner la nourri-
ture; au second, celui de nous fournir les aisances de la vie;
au troisième, celui de nous livrer le vêtement qui nous protège.
Notre curieux contrepoids s'en ira donc, sans rougir, se placer
en notre musée, à côté de ceux qui déjà, dans un rayon particu-
lier, rappellent le souvenir de nos aïeux, les Tisserands gallo-
romains.
DESNOYERS.
DOCUMENTS
CONCERNANT
LE LIVRE ROUGE DE SAINTE-CROIX
PUBLIÉS PAR M. Jules DOINEL (1).
I
En ung gros livre escript en parchemin, relyé entre deux ays,
couvert de cuir de basane, aiant d'un cousté quatre doux et de
l'autre cousté troix doux, fermant à deux fermoirs, lequel livre
on dit estre le Livre Rouge où sont inscriptz la fondacion et do-
tacion de l'église d'Orléans ; au commancement duquel y a une
majesté où est le crucifiement, et deux figures d'anges, Notre-
Dame et saint Jehan, et deux anges au-dessus, tenant la croix ;
et en dessoubz la figure de ung empereur d'un cousté, la figure
de une femme de l'autre, à diadames d'or ; et au pied de la croix
la figure d'un chanoine, et au dessoubz est la table dudit livre,
où y a escriptz au commancement : « Lictera Eugemi,pape III,
de villis, castris et aliis possessionibus ad episcopatum Aurelia-
nis pertinentibus, et quomodo, vacante sede, ministri regales
habere se debeant circa domos et alias res ad episcopatum spec-
tantes » ; et ou dix-septiesme feuillet après ensuivant qui est
marqué en la marge de au-dessus : I, y a escript : « Eugenius
episcopus, servus servorum Dei, veneraliili fratri Manasse, Au-
relianensi episcopo, eiusque successoribus canonice substituen-
(1) Voir plus haut, p. 52.
— 82 —
dis, in perpetuum » ; dedans lequel E. est le crucifiement, et
où est enfîguré du cousté destre ung ange ; et en le seconde co-
lombe dudit feuillet y a escript comme sur la fin, en lectre roige :
Littere Ludovici régis, super remissio7ie quarundam exaccio-
nuni quas ministri regales exercere consueverant, vacante
sede, in possessionihus, hominihits et domibus ; ad episco-
2)atnm Aurelianensem pertinentihus » ; et au feuillet marqué
XXXIIIIesm'^ dudit livre, est escript sur la fin de la première
colombe dudit fueillet, en lectre roige :
Lictere Ludovici régis, in quihus confitetur Petrum,
niaiorem ecclesie Sancte-Crucis, essé servum ecclesie Sancte-
Crucis ; in quihus eciam fit mencio de particione servo-
mm inter capitulum Aurelianense et Regem. Et après ladicte
lectre roige y a ung I en lectre roige, et le seurplus en lectre
d'ancre, contenant ce qui ensuit :
II
In nomine sancte et individue Trinitatis, ego Ludovicus Dei
gratia Francorum rex, notum esse volumus tam presencium
quam futurorum sancte Dei ecclesie curam gerencium solercie,
lioinines sive clientes nostros nobis (blanc) misisse ut Petrum
Sancte-Crucis maiorem, innostrum servum (6?anc) clamaremus
ea scilicet racione quod mater cuius ex eo génère sive familia
noslrorum servorum erat qui inter duas aquas Uxanciam scilicet
et Bionam habitant, ubi consuetudo usque ad nostra tempora
extiterat cum regibus, in servis sive ancillis, neminem posse
partiri. Quorum verbis adquiescentes, utipsi nobis infimaverant,
eum in nostrum servum clamavimus. Unde ecclesie Sancte-
Crucis canonicis miranlibus, immo perturbatis, quia pater
ipsius ecclesie iam dicte servus extiterat, adierunt serenitatem
nostram Johannes, Aurelianis ecclesie episcopus et cum eo Ste-
phanus, eiusdem ecclesie deçà nus episcopus, adibitis secum pre-
dicte ecclesie venerabilibus canonicorum personis, crantes et
— 83 —
supplicantes quatinus eorum ecclesie misereremur, neque res
suas quas antecessores nostri reges, pro animarum suarura re-
médie, ampliaveranl, minueremus aut inquietaremus. Quorum
racionabilibus et modestis precibus flexi, ad consilium et coii-
cessionem uxori (sic) nostre Adelaidis scillcet regine, liaronum
eciam nostrorum, pro peccatorum nostrorum remissione, totam
calumpniam sive rectitudinem, predictam quam super Petrum,
maiorem, ponebamus, Sancte-Grucis canonicis quitam clamavi-
mus. El quia Petrus et eius uxor etoranes eorum heredes, servi
Sancte-Crucis esent, concessimus, hoc insuper addentes, quod
si dictus Petrus sine herede masculo moreretur, canonici pre-
dicti fratrem ipsius Johannem qui cognominatur Paganus, et
omnes quos habebil heredes, habeant. Et ne ultra super huius-
modi internoset ipsos lis sive controversia oriretur, hoc in per-
petuum eis concessimus ut in toto regnonostro, sive servi eorum,
sive ancille, nostris servis vel ancillis maritali coniuncti fuerint,
nos cum eis et ipsi nobiscum, nuUo loco penitus excepto, omnes
qui ex eis processerint heredes parciantur. Quod inviolabile fu-
turis temporibus maneat, sigilli nostri impressionne corroborari
precepimus, astantibus in Palacio nostro quorum nomina subii-
tulata sunt et signa.
S. Anselmi, dapiferi.
S. Hugonis, constabularii.
S. Gilberti, buticularii.
S. Widonis, camerarii.
Data per manum Stephani cancellarii. Actum publiée in
palacio nostro, anno Incarnati verbi M»» C° XVP.
Et à la fin de la première marge du cinquiesme fueillet dudit
livre, qui est en la fin dudit livre, y a escript : Jour de mars,
l'an Mil GCCG cinquante et huit. Sic signatum : Garsonnet. Et
au dessoubz signé : D. Gahoet, pro copia collacione facta cum
originalihus licteris superius inscriptis. Manu propria scrip-
tum.
84 —
III
Lesquelles choses ainsi extraictes dudit livre ont esté colla-
cionnés ce jourduy vingtiesme jour de may, l'an mil quatre cens
quatre vingtz et cinq, par moy Estienne Belaller, sergent royal
ou bailliaige de Chartres, et Pierre Girart, notaire de Chastellet
d'Orléans, à ce par moy appelle et requis, en la présence de
Pierre de Feins, laboureur, demeurant en la paroisse de Men-
triou en Sauloigne, et en l'absence de Jehan Gaulteron, soy
disant prévost de la Basse-Sauloigne et des doien et chappitre
de l'église d'Orléans, chargés par Guillaume de Sassay, leur
procureur, et Guillaume Atarguy, qui pour veoir faire ladite
collacion ont esté par moy adiournez en la ville d'Orléans, sur
ledit livre qui baillé a esté par lesdiz de chappitre, en obéissant
au commandement à eulx par moy fait, par vertu de lectres de
compulsoire qui sont datées du lundi après Cantate, deuxiesme
jour de ce présent mois de may, signées : Champi, obtenues par
lesdiz Jehan Gaulteron, doyen et chappitre, chargés pour lesdiz
Jehan de Sassay et Atarguy en la clause qu'ilz ont pendant par-
devant monseigneur le bailly et cappitaine de Chartres, ou son
lieutenant, contre ledit Pierre de Feins, appellant, pour servir et
valloir ausdiz Gaulteron et de chappitre, ce que de raison. En
tesmoing de ce, je signex ces présentes de mon seing et scelées
de mon seel, fait signer du seing manuel dudit Pierre Girart,
notaire dessusdit, les an et jour dessus devant diz.
P. Girart. Bellaler (1).
(1) Arch. du Loiret, série G. Fonds de Sainte-Croix d'Orléans.
ORlfiANS. — IMPRIMERIE DE GEORGES JACOB, CLOÎTRE SAINT-ÉTJENNE U.
BULLETIN
DE LA SOCIETE
ARCHÉOLOGIQUE Bî HISTORIQUE DE L'ORLÉAMIS
TROISIÈME TRIMESTRE DE 1883.
Séance du vendredi 13 juillet 1883.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président, en donnant connaissance des ouvrages reçus depuis
la dernfére séance, signale à l'attention de ses collègues un discours
prononcé par M, Delorme devant les membres de la Société de
secours aux blessés du Loiret, et inséré dans le bulletin de cette
association. Ce discours a pour sujet : Des soins donnés dans tous les
temps aux victimes de la guerre.
— M. Desnoyers lit un rapport sur la découverte récemment faite,
dans l'ancienne chapelle Saint- Jacques, d'un vase grossier renfer-
mant une inscription latine.
Ce travail est renvoyé à la Commission dos pidilications.
BULLETIN N" 118. 7
— 8() —
— M. l?oii(.lier de Molaudoii dciiose sur le bmeaii les niuulages
faits sous sa direction d'qiitaplics appartenant à l'abbatiale de Saint-
Benoît-sur-Loirc, et il lit un travail relatif à ces inscriptions.
Des remercîrnents unanimes sont adressés à notre honorable col-
lègue pour cet intéressant mémoire, qui est renvoyé à la Commission
des publications.
— M. le l'résident lit une note de M. Tamizey de Larroque sur la
Correspondance de Monseigneur de l'Aiibespine, évêque d'Orléans,
avec le savant Peiresc, suivie de lettres inédites.
— 1\I. Fournicr jeune soumet à la Société le plan du château de
Cliantccoq (Loiret), et M. Dumuys donne lecture de la description
des ruines de cette antique résidence royale.
(^es diveis travaux sont renvoyés à la Commission des publications.
îiéanoe du veudredi 2 9 juillet 1883.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
La Commission des publications propose à la Société :
l» L'impression aux Mémoires d'une note de M. Boucher de Mo-
landon, relative à l'épitaphe du poète inconnu de Saint-Benoît-
sur-Loire, ainsi (|ue la reproduction en grandeur naturelle de cette
inscription dans V Album.
"1" L'insertion dans les Mémoires du plan du château de Chanteco(j,
dessiné par M. Fournier, et la description des ruines de la vieille
habitation royale faite par M. Léon Dumuys.
'à" L'insertion dans les Mémoires du travail de M. Tamizey de
Larrofjue, intitulé : Correspondance inédite de Monseigneur de l'.iu'
hcspine, cvcque d'Orléans.
La Société sanclionni' par sun v( t • ces divei'scs pnipiisilJKnsj
- 87 -
— M. Boiu'hi'i' de Mulaïuloii donne IccUire d'une lellie d(;
M. Litsch, par laquelle l'honorable Inspecteur général des monu-
ments historiques informe la Société qu'il a fait toutes les démarches
nécessaires en vue d'être autorisé à entreprendre sans délai les répa-
rations signalées comme indispensables à la conservation de l'église
abbatiale de Saint-Benoît-sur-Loire.
— M. le Président fait part de la nomination au titre d'Officier de
l'Instruction publique de notre collègue M. Chouppe, auquel ses
longs et dévoués services ont valu cette distinction si bien méritée.
— M. le Secrétaire donne lecture du projet de Bulletin pour le
deuxième trimestre de 1883.
— M. Bimbenet achève la lecture de son mémoire intitulé : Resli-
tulion de la Librairie de l'Université d'Orléans.
Ces travaux sont renvoyés à la Commission des publications.
Séance du vendredi 9 août 1883.
Présidence de M. Baiiuenault de Puchesse, président.
— M. Baillet ))résente quelques observations relatives aux ins-
criptions de Saint-Benoît, dont la Société s'est particulièrement oc-
cupée depuis quelque temps.
Il fait le récit de son excursion à ranti(iu(' abbaye liénédicline ; il
appelle de nouveau l'attention de la Société sur l'état de détérioration
croissante des monuments qu'il y a étudiés, et termine en lisant un
travail sur les épitaphes, dont il présente un fac-siniile minutieu-
sement fait.
s
ui' l;i priipiisilion de M. rxiuclii'r de Mnlumlon, la Société déciile
— 88 —
que les quatre inscriptions lapidaires, dont plusieurs de ses membres
l'ont entretenue, seront reproduites dans V Allait de ses Mémoire?, en
Qfrandeur naturelle.
a
— M. l'abbi' Desnoyers fait un rapport verbal sur la découverttî de
cinq sarcophages, mis au jour dans la rue de l'Oriflamme (à Orléans),
et annonce un travail plus complet sur ce sujet pour une séance
prochaine.
— La Commission des publications propose l'insertion au Bullelin
du travail de M. Desnoyers, sur un vase trouvé dans les démolitions
de l'église Saint-Jacques (1).
Séance du vendredi 184 août 1883.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
— M. le Président donne lecture d'une lettre de M. le Ministre de
l'Instruction publique, par laquelle une subvention de raille francs est
accordée à la Société, en considération des nombreux travaux dont
elle a entrepris la publication.
— M. Baguenault de Puchesse dit qu'il a reçu de M. Léopold
Delisle, et qu'il est heureux d'offrir à la Société une brochure toute
récente intitulée : Les manuscrits du comte d'AMurnham. On connaît
les vicissitudes de cette affaire ; le gouvernement français espérait
pouvoir racheter à l'héritier de Lord Ashburnham de précieux ma-
nuscrits, acquis mystérieusement en 18-47, et provenant de vols
commis peu d'années auparavant dans nos grands dépôts publics par
Libri et Barrois. La négociation a échoué, et une partie des collections
d'Ashburnhaiii Place a été acquise par le British Muséum au mois de
fl) Voir plus bas, p. Ul. .
— 89 —
juillet dernier, tandis que la portion suspecte reste encore entre les
mains du détenteur.
Notre éminent collègue s'attache à prouver que non seulement les
manuscrits dont les catalogues ont été publiés ont bien été volés à nos
collections nationales, mais que leur origine devait forcément sembler
suspecte aux acquéreurs. Une restitution, largement payée, n'aurait
rien eu que de très-légitime. Ce qui nous intéresse particulièrement,
c'est qu'un certain nombre de ces manuscrits, et non les moins
précieux, ont été soustraits par Libri, vers 1842, à la bibliothèque
publique d'Orléans. Aussi, nous ne pouvons que remercier le savant
directeur général de la bibliothèque nationale, d'avoir bien voulu nous
communiquer un travail qui est pour nous d'un prix inestimable.
Grâce à lui, nous sommes assurés de conserver du moins le souvenir
et la trace de richesses qui ont été si odieusement dérobées.
— Notre collègue M. Loiseleur, qui sait si bien élucider les pro-
blèmes historiques les plus obscurs, vient de publier dans le journal
le Temps {n° du 19 août 1883 et suivants) une série d'articles inti-
tulés : Lingratiiiide de Charles Vil. C'est l'examen de la question
de savoir si Jeanne d'Arc a été absolument abandonnée par le
roi et s'il n'y avait pas quelque moyen de la sauver. M. Loiseleur
discute et analyse les documents récemment mis au jour par M. de
Beaucourt, dans sa remarquable Histoire, de Charles Vil, dont
le second volume est presque entièrement consacré à la Pucelle
d'Orléans.
— M. l'abbé Desnoyers soumet à l'examen de la Société les objets
suivants :
1» Un pot acoustique, trouvé récemment dans un mur de l'égHse
Saint-Paterne ; ces vases étaient en usage dans les églises aux XVII" et
XVIlIe siècles ;
2° Un pihim romain ;
3° Un graphium, trouvé dernièrement à Auxy, canton de Beaune-
la-Rolande ;
4° Un jeton d'argent gravé du XYI^ siècle, trouvé dans la Loire,
portant d'un côté un buste de femme avec celte inscription : (j'ona
- ou —
lliixa péril, et im biisle irhommo sur le revers, avec rette autre
inscription : sola i^etvat virltis.
— M. Boucher de Molandon lit une note sur un tableau représen-
tant la maison de Jeanne d'Arc à Donirémy, qui vient d'être donné
par M"'" de Candé, née de Bizemonl, au Musée d'Orléans.
Ilette note sera imprimée au Bulletin (1).
— M. le Président communique une circulaire de M. le Ministre de
rinstruction publique, relative à la réunion des Sociétés savantes qui
doit avoir lieu à la Sorbonne en 1 884.
— La Société décide qu'il y a lieu d'accepter l'offre d'échange de
ses publications avec celles de l'Académie royale de Stockholm.
— M.. le Président est heureux de constater, — au nom de la So-
ciété, gardienne vigilante de nos vieux monuments, — qu'on vient
d'achever le ti'ansport dans le square nouveau du jardin de l'IIùtel de-
Ville des restes les plus intéressants de l'église Saint-Jacques, que des
travaux de la voirie condamnaient à disparaître- La reconstruction de
cette jolie façade a été dirigée avec autant de soin que de goiit, et
elle a fait ressortir des beautés et des grâces de détails que l'on ne
soupçonnait pas. Cette délicate entreprise de sauvetage artistique ne
pouvait s'accomplir dans de meilleures conditions ; et elle est tout à
l'honneur de l'administration municipale.
(1) Voir plus loin, p. 95.
Vase trouvé dans l'épaisseur du mur de l'Escalier
de la Chapelle S^ Jacques.
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DÉCOUVERTE FAITE A SAINT-JACQUES
En parcourant, dans les vitrines de notre Musée historique, la
curieuse collection des grotesques en terre cuite qu'elles ren-
ferment, je suivais d'un œil attentif ces figures grimaçantes,
ces visages désordonnés, ces bouches béantes comme un four,
ces rats jouant de la double flûte par leurs narines, ces singes
comédiens, ces personnages à l'abdomen monstrueux ; je me
demandais comment, au milieu des tristesses de tout genre qui
assiègent notre existence, l'espèce humaine éprouvait un tel be-
soin de rire ; car les grotesques dont je vous parle ne sont pas
le travail d'une seule nation, mais celui de tous les peuples :
Égyptiens, Asiatiques, Grecs, Romains, Gaulois ont travaillé
pour notre Musée, et un immense éclat de rire s'est échappé
et s'élève encore de toutes les parties du monde.
Si nous étions une assemblée de grands philosophes, consa-
crés à l'étude des hautes questions de l'âme humaine, je m'ef-
forcerais d'arriver à la solution de ce mystère ; je bénirais Dieu
d'avoir donné à l'homme le sourire, ce charmant reflet de l'âme,
ce gracieux épanouissement de nos facultés intérieures que nous
aimons tant à voir dans sa naïve fraîcheur, sa délicieuse bonté,
quelquefois même dans sa douce malignité ; mais je réserverais
mon droit d'investigation, parfois agréable, souvent moqueur,
très souvent inutile, rarement irréprochable ; je lui demanderais
un compte sévère de son origine et de sa conduite.
Je ne puis agir ainsi, car sans nul doute nous sommes tous
ici des savants; mais si l'étude de la psychologie n'est pas notre
but principal, du moins cette science ne nous est-elle pas étran-
gère : l'histoire de l'humanité par les faits et surtout par les
— 92 —
monuments, voilà la cause et la fin de nos recherches et de
nos travaux.
Je viens vous raconter un de ces faits. Vous savez que, pour
constiuire des marchés nouveaux, la municipalité a dû ordon-
ner la démolition de la chapelle Saint-Jacques, en décrétant
toutefois par un vote, que nous avons su apprécier, que la fa-
çade et les parties remarquables de ce précieux monument du
XV^ siècle seraient reconstruites dans le jardin de l'hôtel-de-
ville. Les ordres du Conseil municipal ont été fidèlement suivis,
et les démolitions soigneusement exécutées.
Or, le 21 mai, en abattant avec précaution l'escalier intérieur
placé à la droite de la chapelle, et qui montait à la galerie domi-
nant la façade, un ouvrier, en attaquant la muraille, découvrit
une excavation qu'on y avait pratiquée : un vase en terre cuite,
grise, vernissée, muni d'une anse, fermé par un couvercle de
bois grossièrement travaillé, avait été scellé dans cette cachette
à l'aide de deux grosses pierres. Sa forme rappelle celle de nos
anciens pots-au-feu ; il ne renfermait aucune pièce de mon-
naie, mais une petite feuille de papier carrée, au filigrane du
Griffon, pliée en trois et très-rongée par les insectes. La par-
tie supérieure portait deux lignes d'écritures en caractères du
XVIIIe siècle. Après d'opiniâtres recherches, dont M. Perron^
secrétaire de la Mairie, eut l'honneur de couronner le succès,
on y déchiffra ces mots :
Insanus, vanus, ridiculusque
Labov pro nihilo.
En écoutant cette lecture, un large éclat de rire sortit de mes
lèvres, car cette inscription n'élait que la traduction latine du
proverbe critique que nous employons souvent :
Bien fou qui travaille pour le roi de Prusse —
Pour la reine Gillette, — pour des prunes.
L'enfouisseur du vase avait donc cédé à une intention maligne,
et l'emploi de la langue latine n'indiquait pas un esprit étranger
- 93 —
à la littérature, une main vulgaire. Je no tardai pas à me rap-
peler une autre inscription, gravée sur une vitre par un écolier
de notre ancienne Université et découverte rue du Gros-An-
neau, par M. le docteur Charpignon (1). Ces deux inscriptions,
quoique de genre bien différent, car l'une est sérieuse l'autre
plaisante, dénotent la même famille, les mêmes Ijabitudes, le
besoin, chez les écoliers, de consigner par écrit les impressions
de l'âme.
La gent écolière est moqueuse, vous le savez, peut-être même
par expérience, et se plaît (je prends son langage) à jouer des
tours. Orléans, au XYIII^ siècle, possédait encore dans son
Université des écoliers qui, pour être disciples de Gujas et de
Barthole, n'en étaient pas moins les amateurs du gai savoir et
de la plaisanterie. Serait-il donc téméraire de croire que, pour
se moquer des futurs inventeurs de ce vase si bien caché, si bien
scellé, quelques malins écoliers aient eu recours à tout ce qui
pouvait piquer ou la curiosité ou la cupidité?
Voici, croirions-nous, comment la cachette a pu être prati-
quée, et la scène que dut provoquer son aménagement :
« Elles sont donc enfln terminées, les leçons de nos doc-
ii. leurs -régents , sur la jurisprudence des trésors trouvés :
« histoires, exposés, explications, commentaires, objections, so-
ft lutions, rien n'a manqué à leur science, rien n'a manqué à
« notre fatigue : vengeons-nous de notre lassitude sur les cher-
« cheurs de trésors ; Orléans, à cause de ses longues guerres
« religieuses, doit en receler beaucoup. Jouons-leur un bon
« tour, en les faisant tomber dans un cruel désappointement,
« cachons dans la chapelle Saint-Jacques, aujourd'hui presque
(( abandonnée, un vieux vase, qui, par sa fermeture et son
« scellement, présentera toutes les apparences d'une cachette
« exécutée avec sein. »
Ainsi dit, ainsi fait : nos écoliers pénètrent facilement dans la
chapelle qui, au XYIIP siècle, par suite de l'affaiblissement de
(1) Voir les Mémoires de la Société des belles-lettres, sciences et arts
d'Orléans.
BULLETIN NO 118. 7*
— 94 —
la corporation des pèlerins, devait être presque déserte; un trou
est pratiqué dans la muraille de l'escalier qui conduit à la ga-
lerie, l'inscription moqueuse que vous connaissez y est dùpo>ée,
la cavité fermée avec soin, et nos joyeux écoliers partent de la
chapelle en riant à pleine gorge du succès présent et futur de
leur espièglerie.
Ne serait-il même pas possible que la cause de l'enfouisse-
ment ait éié notre titre d'antiquaire ? De tout temps ce véné-
rable et glorieux titre a été l'objet de l'injure des sols, du mépris
de l'ignorance et des joyeusetés de la plaisanterie : Horace, La
Bruyère, Walter Scott eux-mêmes ont décoché des traits malins
contre nous ; devrions-nous donc être surpris que des jeunes
écolit-rs aient tourné leur malice et taillé leur plume dans un
but semblable ?
Chercheurs de trésors, savants antiquaires, pardonnez leur
plaisanterie à ces jeunes écoliers qui, dans leur vie monotone,
purent un jour se donner quelques joies et grandement rire sans
être punis ; songeons que, parmi eux, quelques-uns peut-être
sont devenus l'honneur de l'Allemagne ou de la France. Pour
moi, si, dans mes visites à la chapelle Saint-Jacques, j'avais pu
apercevoir leurs onibres errant sur les ruines du monument,
bien loin de les réprimander, je leur aurais dit : « Salut, gra-
cieux souvenirs d'une noble institution si bien décrite par notre
collègue M. Bimbenet, vous avez été joyeux, mais savants; plai-
sants, mais aimables ; oui, vous avez eu raison.
« Il y a une folie, celle de l'orgueuil.
«( Il y a une duperie, celle des passions.
« 11 y a un ridicule, celui de la vanité.
Mais le travail honnête, sincère, vertueux, est digne de
toute estime : tel a été le vôtre, tel est le nôtre. Retournez
joyeusement dans les régions supérieures, car vous n'av. z été
que de charmants espiègles, et la cachette de la chapelle
Saint-Jacques est votre œuvre. »
Elle n'est qu'une espièglerie des écoliers de l'Université
d'Orléans.
DESNOYERS.
LA MAISON DE JEANNE D'AUO
A DOMREMY
ET NICOLAS GÉRARDIiN, SON DERNIER POSSESSEUR
TABLEAU DE M. G. DE CYPIERRE
DONNÉ AU MUSÉE D'ORLÉANS
Par M^e l'Amirale comtesse Maussion, de Candé, née de Bizemont.
Les riches collections de notre Musée de peinture, dont la
valeur grandit chaque jour, sous la féconde impulsion de son
éminenl directeur, viennent de s'accroîire d'un tableau double-
ment cher à nos patriotiques souvenirs, par les faits qu'il retrace
et par les noms tout Orléanais du peintre et de la généreuse
donatrice.
L'humble chaumière où, le 6 janvier 1412, naquit, à Dom-
remy, l'incomparable enfant qui délivra Orléans et la France,
appartenait, en 1818, à un brave soldat retiré du service,
Nicolas Gérardin, de la famille de la Pucelle.
Gérardin n'était pas riche. Pour subvenir aux besoins de ses
enfants, il lui fallait mettre en vente son cher et modeste patri-
moine. Un riche étranger l'apprend et lui en offre dix mille
francs : quatre fois sa valeur. Pour le pauvre vétéran, c'était
une fortune. Mais son noble cœur était digne du sang qui
coulait dans ses veines. Vendre à un étranger la maison de
Jeanne d'Arc ! Spolier son pays de cette sainte relique 1 Dé.^ho-
norer son nom ! Manquer à son devoir ! Gérardin n'hésite pas.
- 96 -
il refuse, et, peu après, sur le vœu du Conseil général, il cède
sa glorieuse demeure au département des Vosges, pour le mo-
dique prix de deux mille cinq cents francs. Il exprime seule-
ment le désir d'en rester gardien jusqu'à sa mort (1).
Cet acte de généreux désintéressement, accompli avec une
simplicité si touchante, ne tarda pas à s'ébruiter au dehors.
Le 3 août 1818, le conseil municipal d'Orléans, sur la propo-
sition du maire, M. le comte de Rocheplatle, votait à Nicolas
Gérardin de chaleureuses félicitations.
Le 12 août, par ordonnance royale, Louis XVIII lui conférait
la croix d'honneur.
Le 12 septembre, le conseil d'Orléans, par nouvelle délibé-
ration, <L voulant, y est-il dit, transmettre à la postérité, par un
monument durable, le souvenir d'une action éminemment ho-
norable, statuait qu'une médaille d'or, frappée au nom de la ville,
serait remise à Nicolas Gérardin (2) ; qu'elle porterait d'un côté
l'effigie du Roi, et de l'autre une légende conçue en ces termes :
LA VILLE D'ORLÉANS
A NICOLAS GÉBAKDIN
DE LA FAMILLE DE JEANNE D'aHC (3)
l'OUR AVOIR PAR UN LOL'ABLE DÉSINTÉRESSEMENT
CONSERVÉ A LA FRANCE
LA MAISON OU NAQUIT
LA PUCELLE d'ORLÉANS
(1 j L'acte de vente du 20 juin 1818, fut, le 5 août, approuvé par ordon-
nance royale.
(2) Cttle médaille d'or est religieusement conservée par les enfants de
M Gérardin.
Ci) Nous ne saurions dissimuler que dans son Histoire abrégée de
Jeanne d'Arc, M. Jollois révoque en doute cette parenté.
Mais, en présence des obscurités et des graves incertitudes de la des-
cendance collatérale de la Pucelle, dans ses lointaines origines, nous
croyons pouvoir, jusqu'à preuve contraire, préférer à la simple dénégation
de Ihonorable liistorien, la formelle affirmation de l'édilité orléanaise,
accpplée et tacitement ratifiée par 1 auturité préfectorale et le Conseil gé-
néral des Vosges, et justifiée d'ailleurs par les nobles sentiments du pos-
sesseur héréditaire de la maison de Jeanne d'Arc.
- 97 —
« Le conseil statuait, en outre, qu'un extrait de la délibération
accompagnerait la médaille d'or, et que deux exemplaires en
argent seraient offerts, au nom de la ville, l'un à M. le Préfet
des Vosges, l'autre au Président du Conseil général (l). -»
Le vieux soldat ne comprenait rien à tant d'éloges et d'hon-
neurs, pour avoir, disait-il, tout simplement fait son devoir ;
mais les bons habitants de Domremy en étaient comblés de joie;
et le jour où Gérardin revint au pays, portant sur sa poitrine
sa croix d'honneur si bien méritée, ce fut comme une explosion
d'enthousiasme.
Par un hasard providentiel, un peintre, Orléanais de nom et
de cœur, M. Casimir de Cypierre (2), visitait à ce moment les
hameaux et les riantes prairies de la Meuse.
« .... J'éJais à Domremy, écrivait-il peu après à M. le comte
Adrien de Bizemont, son ami, dans une lettre dont M^^ de
Candé a bien voulu se dessaisir pour nos archives, j'étais à
Domremy au moment où le généreux propriétaire de la maison
de Jeanne d'Arc rentrait dans son village, après avoir reçu
la croix d'honneur, en récompense de son noble désintéres-
sement.
« C'était une bonne fortune pour un peintre de reproduire,
d'après nature, la fête touchante, sujet de sa composition.
« Tout y est donc pris sur le vif, avec une rigoureuse exac-
titude; la maison de Jeanne d'Arc, l'église où elle fut baptisée,
les groupes d'habitants près de leurs demeures.... J'ai fait de
mon mieux pour retracer fidèlement cette scène du plus grand
intérêt.
«c Je m'estimerais heureux. Monsieur, ajoutait M. de Cypierre,
que cette toile pût vous satisfaire, et trouver place un jour dans
(1) Parmi les signataires de cette délibération, se lit le nom de M. Mar-
cille-Pelletier, aïeul de M. le Directeur du Musée de peinture, qui, de
1815 à 1830, fit partie du Conseil municipal d'Orléans.
(2) Cypierre (Casimir de), peintre paysagiste, né à Paris, 1783. —
{Dictionnaire historique des Peintres, p'ir Adolphe Siret.)
— 98 —
votre ville d'Orléans, où la mémoire de la Pucelle est si reli-
gieusement honorée.... »
Un caractère frappant de vérité, rehaussé par un coloris sobre
et lumineux, donne, en effet, à ce gracieux tableau l'intérêt
d'une page d'histoire.
Sur une toile de 80 centimètres de hauteur et d'un mètre de
largeur, l'artiste a reproduit, à gauche, la maison de l'immor-
telle héroïne, avec sa porte ogivale, surmontée d'une statue
tenant une épée. Une vigne tapisse les murs; un drapeau
fleurdelysé flotte au sommet de la toiture en tuiles, et porte, en
lettres d'or, la devise : Vive le Roi.
La vieille église, telle qu'elle était alors, avec son antique
aspect, son abside demi-circulaire et sa grosse tour carrée, oc-
cupe la droite du tableau.
Au centre est un groupe plein d'animation. Nicolas Gérardin,
en vieux costume militaire, coiffé d'un tricorne galonné d'or,
et portant sur sa poitrine la croix qu'il vient de recevoir, est
conduit par le Maire vers la modeste habitation rurale par lui
conservée à la France. Il presse contre lui son fils aîné qui
l'accompagne. Des villageois, en habits de fête, portent une
bannière aux armes de France. Un ménétrier joue sur son
violon les plus beaux morceaux de son répertoire. Des femmes,
des enfants, des amis, attendent à la porte ; les mains se lèvent,
les fronts se découvrent, la joie épanouit tous les visages, l'en-
thousiasme est dans tous les cœurs.
Le tableau est signé et daté : De Cypierre — 1819.
Au mois de décembre 1825, M. de Cypierre, réalisant son
affectueuse promesse, faisait don à M. Adrien de Bizemont, de
sa toile historique; et madame la comtesse Maussionde Candé
la recueillait à son tour dans la succession paternelle.
Digne héritière de son vénérable aïeul, fondateur de notre
musée de peinture (1), Madame de Candé écrivait, le 3 juillet
(Ij Le Musée de l'einture d'Orléans a été fondé le 30 décembre 1823,
— 99 —
dernier, à M. Eudoxe Marcille, notre dévoué directeur, la lettre
suivante que nous aimons à reproduire, en sa teneur :
Château de Frileuse, commune des Montils (Loir-et-Cher), '6 juillet 1883.
« Monsieur le Directeur,
« J'ai ici un tableau capital, peint par M. de Cypierre et offert
à M. le comte Adrien de Bizemont, mon père, dont il était
l'ami. Il représente la maison de Jeanne d'Arc, l'église où elle
fut baptisée, enfin des paysans en habit de fête...
« J'ai, en outre, des lettres de M. de Cypierre, d'un véri-
table intérêt pour les possesseurs du tableau.
« J'ai pensé, monsieur, que le Directeur du musée de pein-
ture d'Orléans, qui, mieux que personne, a connu la donatrice,
son père et son aïeul, serait heureux de joindre à la riche
collection confiée à ses soins le tableau et les lettres que je
m'empresserai d'y joindre. Veuillez, monsieur, me faire
connaître votre réponse, heureuse que je serai de me rappeler à
votre bon souvenir.
« Comtesse de Candé, née de Bizemont. »
La réponse, on le croit sans peine, ne se fît pas attendre ; et
quinze jours après, la toile pour nous si précieuse et la corres-
pondance autographe arrivaient au musée d'Orléans.
Les faits qui viennent d'être rappelés et que le peintre a
fidèlement retracés doivent être complétés par quelques détails
ultérieurs.
Les constructions qui, en 1818, enveloppaient la maison de la
Pucelie, et dont une partie a été habilement dissimulée par l'ar-
tiste, furent achetées en 1819, démolies et remplacées par
deux pavillons neufs que relie une grille de fer.
L'un des pavillons abrite une école primaire, où sont gratui-
tement élevées les jeunes filles de GreuxetdeDomremy; l'autre
sur l'initiative intelligente et dévouée de M. le comte Gaspard de Bize-
mont, aïeul de madame de Candé.
_ 100 —
un petit musée, destiné à recueillir les souvenirs de l'immor-
telle enfant.
Une fontaine monumentale, alimentée par la source dite des
Groseillers, fut de plus érigée à la mémoire de Jeanne d'Arc
entre sa maison paternelle et le bras de la Meuse qui arrose
la place du village.
Sur un socle carré do 2"" 50 de large et de In^SO d'épaisseur,
muni d'une vasque pour recevoir l'eau, quatre pilastres do-
riques de 2™ 20 de hauteur, supportent un toit de pierre orné
d'une corniche et de deux frontons. Au centre de cette sorte
de portique est posé, sur un cippe, le buste, en marbre blanc,
donné par le roi, de l'héroïne du XV® siècle (1).
La principale chambre de l'humble chaumière, celle où vrai-
semblablement naquit Jeanne d'Arc, conservée avec un religieux
respect, est aujourd'hui comme un sanctuaire de patriotisme,
où viennerit successivement prendre place de nobles témoi-
gnages d'admiration et de respect.
La restauration de cette habitation si modeste, transformée
par la munificence royale et la reconnaissance publique en
monument national, l'érection de la fontaine et la construction
de la maison d'école furent rapidement achevées, et le dimanche
10 septembre 1820 l'inauguration en fut faite avec une véritable
solennité (2).
Sur l'initiative de l'administration départementale des Vosges,
les localités voisines s'y associèrent avec un chaleureux em-
pressement; Orléans et le département du Loiret, spécialement
( Ij Pour subvenir à la construction du monument et de la maison
d'école, le roi donna 12,000 fr. sur sa cassette, plus 8,000 fr. pour capital
d'une rente perpétuelle de 400 fr. destinée à l'entretien d'une sœur de
charité chargée de tenir la classe. Le ( Conseil général des Vosges vota,
en 1819, une allocation complémentdire de 3,000 fr.
Tous les travaux furent exécutés sous la du'eclion do M. Jollois, alors
ingénieur en chef du département des Vosges et depuis appelé aux mêmes
fonctions dans le département du Loiret.
(2) Chaque année, depuis ce jour, soit le 10 septembre, soit le S, fête
de la nativité de la Sainte- Vierge, un anniversaire commémoratif est cé-
lébré dans l'église de Domremy.
— 101 —
invités, s'y firent représenter par une délégation officielle (1).
Le procès-verbal de cette fête nationale fut inscrit dans les re-
gistres publics, et, pour mieux en perpétuer le souvenir, sur la
demande de M. le Maire d'Orléans, une plaque de cuivre, aux
armes de la ville et de Jeanne d'Arc fut scellée dans la chambre
principale, avec cette légende :
Hommage a Jeanne d'Arc. Députation de la ville d'Orléans
à Domremy pour Vinauguration du monument érigé à la
mémoire de cette héroïne, le 10 septembre i820 (2).
Tel fut le digne couronnement de l'épisode historique dont le
tableau donné au musée retrace les premières phases.
Un dernier fait doit être consigné ici avant de terminer celte
notice.
Cinquante-huit ans s'étaient écoulés depuis le jour où, sous
les yeux de M. de Cypierre, Nicolas Gérardin, nouvellement
décoré, rentrait triomphalement dans son village, tenant à la
main l'aîné de ses fils, et conduit par le Maire vers la maison
vénérée que son noble cœur avait assurée à la France.
Dans les premiers mois de 1876, un prêtre orléan;îis, cha-
noine de la Cathédrale et membre de la Société archéologique
et historique, avait reçu l'honorable mission de prononcer à
Domremy le panégyrique de Jeanne d'Arc, devant une impo-
sant auditoire, le jour de la fête commémorative de la restau-
ration de sa chaumière en monument national (3).
(1) La députation orléanaise se composait de MM. le comte de Roche-
platte, maire d'Orléans; le vicomte de Gremion, premier adjoint; de
Noury, membre du conseil municipal ; Rabelleau, conseiller de préfec-
ture, délégué de M. le vicomte de Riccé, préfet du Loiret.
(2) Une médaille du module de 60 millimètres portant au revers celte
même inscription, et au droit Jeanne d'Arc, en pied, d'après la statue de
Gois, fut, de plus frappée par la ville d'Orléans à l'occasion de cette solen-
nité.
(3) Le panégyrique de Jeanne d'Arc par M. l'abbé Patron a été imprimé,
en 1878, à Neufchâteau.
— 102 —
A l'exemple de Mfc'' Dupanloup, son illustre évèque, M. l'abbé
Patron voulut raviver ses religieuses inspirations dans un pieux
pélei'inage aux lienx bénis où naquit la Pucelle.
Il apprit à son arrivée que le fils aîné de Nicolas Gérardin,
celui que le peintre a représenté près de son père ; chargé de
trois enfants, à son tour, devenu septuagénaire et contraint par
des infirmités prématurées de résigner ses modestes fonctions
forestières, se trouvait dans un état de fortune presque voisin
de la gêne (1).
Ému de ces douloureux détails, M. l'abbé Patron (2), d'ac-
cord avec le respectable curé de Domremy (3), et presqu'à
l'insu de cette honorable famille, se hâta d'en informer le maire
d'Orléans, M. Alexis Germon.
M. Germon en référa sans retard à son conseil, et par déli-
bération du 7 juillet 1876, sur le rapport favorable de la com-
mission des finances, une subvention annuelle et indéfiniment
renouvelable, de deux cent cinquante francs fut, d'un vote una-
nime, accordée à M. Gérardin.
Depuis lors, elle lui est régulièrement comptée chaque année.
Personne assurément n'eut blâmé nos administrateurs Or-
léanais de donner, en cette occasion, un plus large cours à leur
munificence. Hâtons-nous toutefois d'ajouter qu'en demeurant
fidèles aux traditions de leurs devanciers, ils ont, par ce digne
emploi de nos deniers publics, fait à notre ville un véritable
honneur,
(t) La famille Gérardin se compose aujourd'hui de cinq membres, dont
quatre ont postérité. Tous habitent Domremy, et, fidèles à l'honorable
profession des père et mère de la Pucelle, et à la touchante devise —
Vire labeur — inscrite sur sa demeure, ils y sont tous cultivateurs.
(2) L'honorable initiative de M. l'abbé Patron nous était inconnue,
lorsqu'après la mort de ce vénéré collègue, la Société archéologique
et historique voulut bien, en 1882, nous confier la mission de recueillir,
dans une notice nécrologique, quelques souvenirs de sa vie. C'est une
consolation pour nous de réparer, ici, une involontaire omission.
(.'!) M. l'abbé Bourgaud, curé de Domremy et chanoine honoraire d'Or-
léans, est auteur de l'iuléressant ouvrage : Guide et souvenirs du pèlerin
ù Dn)i)rcmii. Nancy, 1878.
— 10; 5 —
Depuis quatre siècles et demi, en effet, la famille de la
Pucelle a droit de cifé parmi nous.
Lorsqu'en 1440, la vénérable Isabelle Romée, mère de
Jeanne d'Arc, vint, avec son fils Pierre et sa jeune nièce Mar-
guerite, abriter ses derniers jours sous les murs de la ville
affranchie par sa fille, nos vieux échevins d'alors la reçurent
avec un filial respect, pourvurent à ses besoins pendant sa
maladie, et durant dix- huit années, jusqu'à sa mort.
Son fils aîné, Jean d'Arc, chaque fois qu'il passait à Orléans,
y trouvait un sympathique accueil.
Son second fils, le chevalier Pierre du Lis, chambellan du
Roi (1), fixé avec sa mère en la banlieue et à peu de distance de
la ville, dans les communes limitrophes de Chécy et de San-
dillon, y tenait, en une vaste exploitation agricole, au milieu
d'amis dévoués et de témoins des exploits de sa sœur, un rang
égal à celui des bons gentilshommes de la province.
Lorsqu'en 1457, Jean du Lis, fils unique et dernier des-
cendant du chevalier Pierre du Lis, contracta mariage avec de-
moiselle Macée de Vezines, fille de Jehan de Vezines, écuyer,
seigneur de Villiers
« .... Le lundi, xviii^ jour de juillet, disent nos vieux re-
gistres de comptes, fut présenté, de par la ville, au disner et
soupper des nopces du fils de messire Pierre du Lis, chevalier,
frère de feue Jehanne la Pucelle, xv pintes de vin blanc et
xxxvi pintes de vin vermeil, pour ce qu'il estoit venu faire sa
fesle du village en ceste ville, et n'avoit point de bon vin vieil
de provision, pour povoir festoier et faire plaisir à messeigneurs
de la justice et autres notables gens de la dicte ville et de
dehors, qui estoient venus aux dictes nopces....
« .... Et le lendemain mardi, xix*' jour dudit mois, par
(1) Bail de la métairie de Baigneaiix, du 'M Janvier 14^2; reprise du-
dit bail après la mort de l'ierre du Lis, par Jean, son lils, le H janvier
1467. (Voir La Famille de Jeanne d'Arc, et son séjour dans l'Orléanais.
— Orléans, 1878.
_ 104 -
Michelet Filleul, l'un des procureurs, fut présentée, ou nom
de la ville, dans une bource par lui achaptée, la somme de vint
livres tournois, au filz dudit messire Pierre du Lis, en aiigmen-
lacion de son mariage, pour considération des grans biens, bons
et agréables services, que Osl durant le siège feu Jehanne la
Pucelle, seur dudit messire Pierre, à ceste cité d'Orliens (1). »
Le 8 mai 1501, ce même Jehan du Lis, très-avancé en âge
et sans postérité, était invité, « à la feste commémorative de la
délivrance, et au disner offert par les échevins au bailly du
comté de Dunois et au prédicateur (2). »
Quant à la sainte héroïne, une solennité patriotique et reli-
gieuse, toute imprégnée d'admiration et de respect, toujours
populaire toujours parée d'une inaltérable jeunesse, célèbre
chaque année, depuis 455 ans, sa mémoire et son nom.
C'était donc à la cité de Jeanne d'Arc, si constamment dé-
vouée à sa libératrice, qu'appartenait d'honorer, comme il devait
l'être, le patriotique désintéressement du vieux soldat issu du
sang de la Pucelle; d'en recueillir dans son musée la fidèle
peinture, et de tendre à son fils aîné, devenu septuagénaire,
une main généreuse et amie...
Les faits historiques, que le précieux don de madame la
comtesse de Candé nous a donné l'occasion de remettre en
lumière, étaient déjà peut-être connus de plus d'un lecteur ;
mais le sentiment dont ils émanent est si sympathique aux
cœurs Orléanais, qu'il nous sera pardonné, nous osons l'espérer,
d'en avoir ravivé le souvenir.
Ils sont de ceux dont on aime à dire avec le poète :
Indocli discant et ament meminisse perili.
Boucher de Molandon (3).
(1) Archives municipales d'Orléans, Compte de commune de Hervé.
l^aris, 1457- 1458 (vnio mande). (Voir La Famille de Jeanne d'Arc....)
(2) Voir Ibidem, page 54.
(3) Cette notice était déjà sous presse, lorsqu'un des généraux les plus
— 105 —
distingués de notre armée voulut bien nous honorer de la communication
suivante, qu'avec une vive gratitude, nous nous empressons d'accueillir.
« En 1867, nous écrit-il, j'étais en garnison en Lorraine, et je pro-
fitai du voisinage de Domrerny pour visiter la maison de Jeanne d'Arc.
« Mon pèlerinage accompli, je me rappelai l'acte de désintéressement
patriotique dont Nicolas Gérardin s'était honoré en 1818. Son fils avait
continué d'habiter le village, je me rendis chez lui.
« Garde forestier, il était retenu au dehors par les devoirs de son em-
ploi ; ce fut sa femme qui me reçut. La dignité de son maintien, son air
distingué, la tenue correcte de sa maison m'impressionnèrent favorable-
ment dès mon entrée.
« La conversation s'engagea, et j'exprimai le désir de voir la décoration
qu'avait reçue Nicolas Gérardin, les titres qui l'accompagnaient, et tout
spécialement les honorables témoignages de souvenir que la ville d'Or-
léans lui avait donnés.
« Tout cela me fut montré de bonne grâce et avec un légitime orgueil.
« Mais le traitement d'un garde forestier, fùt-il brigadier, est bien mo-
deste ; je parlai des difficultés financières que devait susciter l'éducation
des enfants et comme j'exprimais la pensée que si la situation du
ménage était connue, l'intérêt si vif qui s'était autrefois porté sur Nicolas
Gérardin ne ferait pas aujourd'hui défaut à ses enfants : « No^is ne nous
« plaignons pas, Monsieur le Commandant, me fut-il répondu; car si
« nous sommes trop pauvres pour refuser un secours honorablement
(f offert, nous sommes trop fiers pour le demander, »
« Ces paroles, prononcées d'un ton simple et digne, près de dix ans
avant la gracieuse allocation de la ville d'Orléans, m'ont paru mériter
d'être recueillies. Peut-être auraient-elles place dans votre notice?
« Veuillez, cher Monsieur, agréer l'expression, etc.
« Général **■*. »
11 n«us sera permis d'ajouter, à notre tour, que l'intéressant récit du
général *'* est une heureuse fortune pour nous et nos lecteurs ; il est
pour la famille Gérardin, un nouveau titi-e honneur.
■«>« «
BULLETIN
DE LA SOCIETE
ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉANAIS
rs° U9.
QUATRIÈME TRIMESTRE DE 1883.
Séance do vendredi 9 novembre 1883.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M le Président annonce que la Société a reçu de M. le Ministre
de l'Instruction publique l'autorisation d'accepter le legs Danger.
— Plusieurs membres présentent en qualité d'associé correspon-
dant M. Agricol Bénard, dessinateur chromolithographe, ancien élève
de M. Clouet, à l'école de dessin d'Orléans.
— MM. de Braux et Pierre d'Arc sont proclamés associés corres-
pondants.
— M, Emile Besnard, ancien président du tribunal civil de Blois,
est élu membre titulaire non résidant.
BULLETIN N» 119 9
— 108 —
— M. Desnoyers donne lecture d'une liste d'objets divers de
l'époque gallo-romaine, découverts à Jouy-en-Pitliiverais (Loiret).
La Société décide que cette liste sera insérée au Bulletin.
En mai 1883, un laboureur a trouvé, dans son champ, une mon-
naie gauloise carnute en or. Tête à droite. ^. Aigle éployé.
Les carnutes en or sont fort rares.
— M. Herluison propose d'organiser dans l'ancienne salle des
Thèses, à l'occasion du concours régional qui doit avoir lieu au mois
de mai 1884, une exposition rétrospective.
Elle comprendrait : 1" Tout ce qui a trait à l'histoire de l'Univer-
sité d'Orléans ; 2° Les prodaetions typographiques de la province en-
tière.
Cette proposition, adoptée en principe, est renvoyée à l'étude d'une
commission spéciale composée de MM. Baguenault de Puchesse,
Boucher de Molandon, Patay, Herluison, Jarry, Doinel, Bimbenet,
Loiseleur et Basseville (1).
— Lecture est donnée d'une circulaire de M. le Président de la
commission du Répertoire des travaux historiques, sollicitant le con-
cours de la Société en vue de contrôler, particuHèrement en ce qui
concerne TOrléanais, les indications contenues dans le volume publié
sous les auspices du Ministre de l'Instruction publique, et de signaler
les erreurs ou omissions qui auraient pu se glisser dans cet immense
travail.
Une commissioiL, composée de MM. Herluison, Jarry, Delorrae et
Basseville, est chîBrgée de faire un rapport qui satisfasse au désir ex-
primé par le Comité des travaux historiques.
— M. Bouiher de Molandon dépose sur le bureau au nom de
M. Pérot, associé correspondant, un silex marqué d'un signe sans
doute conventionnel, mais encore inexpliqué.
— M. Fournier jeune présente un plan détaillé de l'église de Pont-
aux-Moines (Loiret), et la copie d'un plan de l'abbaye de Ferrières,
dressé au XVUl»^ siècle.
(1) Voir, page 158, la circulaire relative à cette exposition.
— 109 -
Séance da vendredi t3 novembre 1883.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président donne lecture des lettres de remercîments adressées
par MM. Emile Besnard, Pierre d'Arc et de Braux, récemment élus
membres de la Société.
— M. Doinel est autorisé à insérer dans son Mémoire sur le maré-
chal d'Ancre des documents complémentaires qu'il vient de retrouver.
— M. L. Jarry appelle l'attention de la Société sur un nouveau
travail publié par M. L. Delisle, à l'imprimerie nationale, intitulé :
Notice sur plusieurs manuscrits de la Bibliothèque d'Orléans.
Cette étude, consacrée à l'examen détaillé des manuscrits provenant
du monastère de Fleury, a pour nous un intérêt tout particulier ; et
la Société prie M. Loiseleur, qui s'est occupé beaucoup de cette
importante question, de faire un rapport spécial sur la Notice de
M. L. Delisle.
— ' M. Boucher de Molandon donne lecture d'un mémoire sur di-
verses épitaphes de l'abbaye de Saint-Benoit-sur-Loire, et dépose sur le
bureau une copie des fragments de celle de Jocerand, ainsi qu'une
restitution complète de l'inscription relevée sous sa direction, par
MM. Poulain et Fournier.
La Société, répondant au désir exprimé par l'auteur, autorise la re-
production de celte inscription dans l'Album du volume des Mémoires,
en cours de publication.
■^ M. l'abbé Desnoyers donne lecture d'une Hstc d'objets découverts
dans le département du Loiret, et fait remarquer que dans la salle du
Musée historique, spécialement consacrée depuis quelques années seu-
— 110 —
loment aux produits des découvertes locales, quatre-vingt-dix-sept
communes sur trois cents sont déjà représentées.
Objets trouvés à Jouy en Pitliiverais, canton de Bazoches-
les-G aller andes.
Au mois d'octobre 1883, un laboureur de Jouy a trouvé,
dans son champ, trois monnaies gauloises. — Garnutes. Tête à
gauche. — ^. Bœuf couché. Et quelques monnaies romaines,
savoir :
Auguste. Petit bronze. — Autel de Lyon.
Trajan. Grand bronze. — i^. Fruste.
Antonin. Grand bronze. — lî,. Femme debout.
Antonin. Grand bronze. — û. Fruste.
Antonin. Moyen bronze. — i^. Femme assise.
Antonin. Petit bonze. — i^. Fruste.
Marc-Aurèle. Grand bronze. — Fruste.
Faustine II. Grand bronze. — ^. Femme debout.
Faustine II. Moyen bronze. — Fruste.
Tetricus I. Petit bronze. — i^. Génie debout.
Tyran des Gaules. — Fruste.
Deux silex taillés, fragments de poterie rouge vernissée.
Deux fragments de verrerie, fibule en bronze étamé.
Fer de lance.
Petite agrafe mérovingienne.
Deux boutons mérovingiens.
Poids de tisserand en terre cuite.
Objets trouvés à Léouville, canton de Bazoches-leS'
Gallerandes.
Ces objets ont été trouvés en octobre 1883 dans le labourage
des champs :
Claude. Moyen bronze. — i"^. La Liberté.
— 111 —
Néron. Moyen bronze. — r|. La Victoire.
Trajan. Grand bronze. — ^. L'Abondance.
Trajan. Grand bronze. — ^. Fruste.
Adrien. Grand bronze. — i^. Fruste.
Antonin. Grand bronze. — Soldat debout.
Antonin. Grand bronze. — b\. Fruste.
Faustine IL Grand bronze, — ^. Vénus debout.
Marc-Aurèle. Grand bronze. — i^. Femme de])out.
Marc-Aurèle, Grand bronze. — ^. Femme tenant la haste.
Marc-Aurèle. Grand bronze. — :^. Soldat debout.
Faustine IL Grand bronze. — ^. Vénus debout.
Commode. Grand bronze. — i^. Hercule et l'Empereur.
Lucille. Grand bronze. — i^. Femme tenant un long ra-
meau.
Posthume. Petit bronze. — i^. Soldat debout.
Constantin IL Petit bronze. — ^. Castre prétorienne.
Silex taillé.
Fragment de poterie rouge vernie.
Grain de collier en verre.
Fibule en bronze.
Agrafe mérovingienne.
Objets trouvés à Auxy, canton de Beaune-la-Rolande.
Des charretiers ont trouvé dans le labourage des champs, en
juin 1883, les objets suivants :
Gauloises en bronze. Tête à gauche. — i^. Bœuf couché (?).
Trajan. Grand bronze. — ^. Femme debout.
Deux Trajan. Grand bronze. — ^. Fruste.
Trajan. Moyen bronze. — ^. Fruste.
Antonin. Grand bronze. — % Femme debout.
Antonin. Moyen bronze. — i^. Fruste.
Victorin. Petit bronze. — ^. Victoire debout.
Victorin. Petit bronze. — ^. Fruste.
Fond de vase en terre grise.
— 112 —
— M. Emile Besnard expose verbalement un importante découverte
archéologique qu'il vient de faire dans sa propriété de Courbenton
(Loir-et-Cher).
Il s'agit d'une station agricole gallo-romaine, établie sur une station
gauloise.
Des échantillons de céramique, de verrerie, et des monnaies pro-
venant des fouilles, sont déposés sur le bureau.
M. Besnard est invité à rédiger un rapport sur sa découverte.
— Un travail de M. Tranchau, intitulé : Un contrat d'apprentissage
de boulanger en 1771 , lu dans une séance précédente, est renvoyé à
la Commission des publications.
— M. Grellet-Balguerie adresse une nouvelle lettre relative à l'ins-
cription anonyme de Saint-Benoit, tendant à établir que Giraldus
serait le titulaire de l'épitaphe visée.
M. Baillet objecte qu'il a cru avoir donné la preuve que ce nom ne
remplissait pas les conditions épigraphiques exigées.
— M. Fournier jeune dépose sur le bureau un plan avec resti-
tution de l'ancienne Librairie de l'Université d'Orléans, destiné à
prendre place à la suite du travail de M. Bimbenet.
Des remercîments sont adressés à M. Fournier, et son travail est
renvoyé à la Commission des publications.
Séance da vendredi i4 décembre 1883.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président,
M. le Président annonce en ces termes la mort de M. François
Lenormant, membre correspondant de la Société :
— H3
Messieurs,
J'ai aujourd'hui une triste nouvelle à vous apprendre. Nous
avons perdu, cette semaine même, un de nos membres les plus
illustres et les plus dévoués à la Société. M. François Lenor-
MANT est mort à Paris, le 9 décembre, à un âge où sa belle car-
rière de savant et d'érudit ne faisait presque que commencer.
Il a péri, comme son père, à vingt-cinq années de distance,
victime de son ardeur pour les découvertes archéologiques. C'est
dans la Grande-Grèce, où, depuis deux ans, il poursuivait les
fouilles et les investigations les plus curieuses, qu'il a pris le
germe du mal implacable auquel il vient de succomber. Déjà,
il avait fait connaître au public une partie des découvertes ac-
quises, et notre Musée du Louvre s'était enrichi, grâce à lui,
d'importants vestiges de cette civilisation de l'Italie méridionale,
qui a précédé de beaucoup celle des Romains.
Vous savez, Messieurs, quels ont été les immenses travaux à'e
M. Fr. Lenormant : cette Histoire ancienne de VOfiûnt,
entièrement renouvelée d'après toutes les recherches modernes,
que personne ne possédait et ne résumait mieux que lui ; ses
belles études de numismatique, — la monnaie dans Van-
tiquitè, — qu'il tenait à achever jusque sur son lit de mort ;
tant de publications archéologiques, où la passion de l'antique
s'alliait au goût artistique le plus délicat.
François Lenormant appartenait à notre Société depuis 1860,
en qualité de membre correspondant. Il était très particulièrement
attaché à Orléans comme au berceau de sa famille ; il avait tou-
jours été plein de sollicitude pour nos intérêts, ne manquant pas
de faire connaître nos Mémoires dans les grands dépôts publics,
à l'Institut, dont il avait été membre très jeune. Plusieurs fois,
il s'était rendu avec empressement dans notre ville pour quel-
ques solennités littéraires ; et, l'hiver dernier encore, il m'avait
promis d'y revenir et d'apporter à nos publications le précieux
concours de quelques-uns de ses travaux, qu'il aurait spécia-
lement détachés pour nous. J'aurais eu plaisir, avec plusieurs
de nos collègues, à vous proposer d'inscrire son nom parmi ceux
— 114 —
de nos membres honoraires, où sa place était marquée depuis
longtemps. Sa mort a tout arrêté, comme elle est venue in-
terrompre une vie si bien remplie par son infatigable ardeur
pour les grandes causes de la Science, de la Patrie et de la
Religion.
J'espère, Messieurs, que la Société sera d'avis d'insérer au
procès-verbal l'expression publique de ses regrets, en même
temps qu'un hommage à la mémoire de François Lenormant,
et un respectueux témoignage de sympathie pour ceux qu'il
laisse après lui.
La Société décide que rallociition de M. le Président sera inséré
au Bulletin, et adressée, en son nom, à la famille de M. Fr. Le-
normant.
— M. Edmond Michel, membre correspondant, fait hommage à la
Société de deux notices : l'une sur M. le baron de Girardot, mort à
Ferrières-Gâtinais, au mois de mai dernier ; l'autre sur le tombeau
de Blanchefort, abbé de Ferrières (1).
— Sont également déposés sur le bureau : Y Autel chrétien, de
M. l'abbé Corblet, et une notice biographique sur le docteur Quiquerez,
par M. Hermann-Hagen.
Des remercîments sont votés aux donateurs.
— La Commission des publications propose l'insertion aux Mé-
moires d'un travail de M. Tranchau sur : La corporation des Bou-
langers, et un contrat d'apprentissage en 1171.
Ces conclusions sont adoptées.
— M. Agricol Bénard est élu associé correspondant.
(1) Le tombeau de l'abbé de Blanchefort dans Véglise de l'ancienne
abbaya de Ferrières, notice insérée dans la Gazette des Beaux-Arts,
numéro d'août 1883. — M. Tranchau avait déjà présenté à la Société un
travail sur le même sujet. (Voir Bulletin de la Société archéologique,
t. II, pp. 43 et 62.)
— 115 —
— M. Louis Jarry donne lecture d'un mémoire de M. l'abbé
Crochet, membre titulaire non résidant, intitulé : Recherches histo-
riques sur Satut-Paterne-d'Avranches, et sur le transport de ses re-
liques à Orléans.
— M. Tranchau lit une note sur une peinture murale, qui décore
une des arcades intérieures d'une ancienne chapelle du grand cimetière
d'Orléans.
Ces deux travaux sont renvoyés à la commission des publications.
— M. le Président donne lecture du rapport de M. Loiseleur, sur
les manuscrits de la Bibliothèque d'Orléans, décrits par M. L. Delisle
dans sa récente Notice (l).
La Société décide l'insertion au Bulletin du travail de M. Loise-
leur (2).
Séance da vendredi S 8 décembre 1883.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
Conformément à l'art. 13 de ses statuts, la Société procède au
renouvellement du bureau pour l'année 1884.
M\L Baguenault de Puchesse et Desnoyers, tous deux rééligibles,
sont nommés président et vice-président de la Société.
M. de Beaucorps est élu vice- secrétaire archiviste, en rempla-
cement de M. Tranchau, non rééligible.
M. Thillier est nommé trésorier pour trois ans.
M. Tranchau remplace, à la Commission des publications, M. Vi-
gnat.
(1) Voir plus haut, page 109.
(2) Voir plus loin, page 117.
— 116 —
— M. le Secrétaire donne lecture du Bulletin du 3^ Trimestre
de 1883, qui est renvoyé à la Commission des publications.
— M. l'abbé Desnoyers annonce que M. le comte du Passage a
gracieusement offert au iMusée d'Orléans le moulage en plâtre d'une
statue de Jeanne d'Arc, dont il est l'auteur.
— Le même membre fait connaître qu'il a récemment acquis au
profit de notre collection municipale :
1° Une monnaie d'or gauloise au type du Statère de Macédoine,
trouvée à la Nivelle, prés Meung (Loiret). Cette pièce porte au droit :
une tête d'Apollon à droite, et au revers, la victoire conduisant un
bige.
2" Une très belle agrafe mérovingienne, trouvée dans le cimetière
d'Izy (Loiret).
— M. G. Yignat lit une note sur le plan de l'abbaye de Ferrières,
dont la copie a été offerte à la Société par M. Fournier jeune.
Ce travail est renvoyé à la Commission des publications.
— M. Boucher de Molandon est autorisé à faire imprimer à ses
frais une cinquième planche, destinée à compléter son mémoire sur
les inscriptions tumulaires des XI^ et Xl^ siècles à Saint-Benoît-sur-
Loire.
— M. Pérot adresse à la Société une note sur la nécropole gallo-
romaine de Ce (Allier).
Lecture est donnée de ce travail, qui est remis à la Commission
des publications.
LES LARCINS DE M. LIBRI
A LA BIBLIOTHÈQUE D'ORLÉANS
Sous ce titre : Notice sur plusieurs manuscrits de la ville
d'Orléans, M. Léopold Delisle vient de publier une étude qui
servira à l'histoire de notre Bibliothèque publique, et qu'il me
paraît utile de faire connaître à la Société archéologique de
l'Orléanais, Elle se rattache à cette suite de travaux où l'illustre
érudit a entrepris de dénoncer à l'opinion publique les sous-
tractions opérées, il y a bientôt un demi-siècle, dans diverses
bibliothèques françaises, par le mathématicien Libri-Garucci,
membre de l'Institut.
On sait qu'en 1842 cet habile escroc fut chargé par M. Vil-
lemain, alors ministre de l'instruction publique, d'inspecter les
manuscrits des bibliothèques, et de signaler les plus intéres-
sants. Muni de ce mandat officiel, il put sans gêne pénétrer dans
les dépôts dont les richesses lui paraissaient le plus enviables
et y exercer des déprédations. Les bibliothèques de Lyon, de
Troyes, de Tours et d'Orléans eurent particulièrement à souffrir
de ses agissements. L'attention du ministère finit par s'éveiller.
Un rapport secret, daté du 4 février 1848, rapport écrit par
M. Boucly, procureur du roi, et communiqué à M. Guizot, afin
d'agir suivant ses instructions, estimait approximativement à
500,000 francs la valeur des objets soustraits de 1842 à 1848.
Un arrêt de la cour d'appel de Paris, en date du 22 juin 1850,
condamna le soustracteur à dix ans de réclusion. Mais, à cette
époque et depuis quelques années déjà, il s'était réfugié à
— 118 —
Londres, protestant de son innocence et rencontrant à Paris,
parmi des hommes haut placés dans la littérature, de puissants
défenseurs.
Je n'ai point à dire ici, après M. Delisle, comment il ren-
contra en Angleterre un protecteur, j'allais presque dire un
complice, dans la personne de lord Ashburnham, célèbre
bibliophile, qui avait réuni dans son château une collection
de manuscrits où figuraient près de 4,000 articles. La partie de
cette collection, qu'on appelle aujourd'hui le fonds Libri, fut
acquise par ce lord, en 1847, au prix de 200,000 francs. Lord
Ashburnham mourut le 22 juin 1880, et, son fils ayant annoncé
l'intention de vendre ses manuscrits, M. Delisle entama avec
lui une négociation qui n'aboutit point. Bientôt il apprit que le
nouveau comte d'Ashburnham offrait au musée britannique
l'ensemble de cette vaste collection pour une somme de quatre
millions. S'entêtant dans son entreprise patriotique, l'infatigable
administrateur de la bibliothèque nationale s'adressa alors à la
loyauté des conservateurs de ce musée, essayant de leur dé-
montrer que parmi ces richesses qu'on leur proposait d'acheter
à un prix si élevé, beaucoup étaient le produit d'insignes
rapines.
Dans un mémoire lu à l'Académie des Inscriptions, le
23 février 1883, il passa en revue quatorze des plus anciens
manuscrits du fonds Libri, et prouva avec la clarté de l'évi-
dence que tous provenaient de vols commis à Lyon, Tours,
Troyes et Orléans. Deux avaient été soustraits en tout ou partie
à ce dernier dépôt.
Ce mémoire fut de suite reproduit par le journal le Temps et
acquit ainsi un grand retentissement. M. le Maire d'Orléans
s'en émut. Dans une conversation que j'eus avec lui le 27 fé-
vrier, je cherchai, selon le désir que m'en avait témoigné
M. Delisle, à le sonder sur le concours pécuniaire de notre ville,
au cas où ce concours deviendrait nécessaire pour la récupé-
ration des volumes perdus. M. le Maire se montra disposé à
solliciter, en effet, un sacrifice du conseil municipal ; il re-
marqua toutefois, avec sa sagacité habituelle, que, dans cette
— 119 —
triste affaire, la faute première et la responsabilité incombaient
à l'État.
Bientôt après, M. Ferry, ministre de l'instruction publique,
instituait une commission chargée de lui proposer les mesures
les plus efficaces pour assurer la réintégration des richesses
enlevées à notre pays. Pour préparer le travail de cette commis-
sion, M. Delisle résolut d'examiner les volumes renfermés dans
la bibliothèque d'Ashburnham -Place. Il m'annonça ce projet
dans une lettre en date du 6 mars, dont je détache le passage
suivant :
« Je garde votre volume d'homélies en lettres onciales. Je
compte l'emporter ce soir à Londres pour faire la preuve des
faits que j'ai avancés. J'espère que lui et moi nous reviendrons
sans avoir couru de périls ni sur terre, ni sur mer.
« Si le gouvernement français consent à faire un sacrifice,
nous rentrerons en possession de notre bien. Je rencontre un
excellent esprit chez nos collègues du musée britannique.
« Votre tout dévoué, L. Delisle. »
Le surlendemain de son arrivée à Londres, où il s'était fait
accompagner de M. Julien Havet, jeune savant qui porte digne-
ment un nom illustre, il m'écrivit le petit mot que je transcris
ici et qui me causa une vive satisfaction.
Londres, le 9 mars 1883.
« Cher collègue,
« La plupart de vos fugitifs, y compris les Testimonia
S. Gregorii, sont retrouvés. Ce n'est pas à dire que vous les
recouvrerez sans peine ; mais on travaille à obtenir ce résultat.
d Tout à vous. L. Delisle. »
Le 11 mars, je recevais une nouvelle lettre de M. Delisle,
écrite aussitôt après son retour à Paris.
« Votre manuscrit de S. Augustin, etc., en onciales, est
revenu sain et sauf du voyage d'Angleterre. Il m'a servi
— 120 —
d'exemple pour démontrer comment les cahiers volés par Libri
s'ajustent dans nos manuscrits mutilés.
« J'espère que le mal sera en grande partie réparé, si le
gouvernement français accepte le projet de traité que nous offre
le musée britannique, et que, pour ma part, je me suis engagé
à défendre auprès de l'administration française.
(( J'espérais trouver des indications précieuses pour vous et
pour nous dans un catalogue détaillé des manuscrits de Fleury,
que Libri a possédé, mais qui a disparu. Ce catalogue datait
du XVIIIe siècle. N'y en aurait-il pas uii double dans quelque
dépôt Orléanais? Au reste, il ne nous serait plus d'aucune
utilité pratique, la liste de nos réclamations, soumise hier au
conseil des Trustées, ayant été déclarée définitive. »
Dans les deux jours qu'ils passèrent à Londres, MM, Delisle
et Havet examinèrent sommairement la collection d'Ashburnham-
Place, et dressèrent une liste d'environ 200 volumes du fonds
Libri et d'un autre fonds aussi suspect que celui-là, provenant
d'un ancien libraire de Paris, nommé Barrois : ces deux cents
volumes parurent provenir de vols commis dans diverses biblio-
thèques et archives de France. Cette liste fut agréée par les
administrateurs du musée britannique, et, de part et d'autre,
il parut équitable de fixer à 600,000 fr. la valeur des 200 vo-
lumes auxquels la France aurait consenti à borner ses récla-
mations.
M. Ferry approuva le projet de cette convention, et, le
31 mars, dans un discours prononcé devant le congrès des
Sociétés savantes, il prit l'engagement solennel de présenter un
projet de loi qui ferait restituer à notre pays des documents qui
n'auraient dû jamais en sortir.
Malheureusement le gouvernement anglais ne souscrivit point
à la convention projetée ; la Trésorerie refusa d'allouer les fonds
nécessaires pour l'achat en bloc des manuscrits de lord
Ashburnham, et, dès le mois de juillet, le conseil des Trustées
traita directement, avec les représentants de ce lord, des ma-
nuscrits q^e le musée britannique convoitait tout particuliè-
— 121 —
rement, laissant aux Français, sans plus unir son action à la
leur, le soin de recouvrer ceux qu'ils réclament.
M. Léopold Delisle a alors adressé à M. le ministre de l'ins-
truction publique un rapport où il expose les négociations dont
les manuscrits enlevés à la France venaient d'être l'objet ; il a
établi les conditions dans lesquelles le comte d'Ashburnham les
avait acquis, et montré qu'il en connaissait l'origine suspecte. Il
a prouvé enfin itérativement, par des exemples tirés de la
bibliothèque nationale et des bibliothèques de Lyon, de Tours
et d'Orléans, que beaucoup d'articles décrits dans le catalogue
de ce lord proviennent de vols commis dans les dépôts français.
Il ne s'en est pas tenu là ; il a imprimé des recherches sur les
manuscrits disparus de la bibliothèque de Tours dans la pre-
mière moitié du dix-neuvième siècle : il en résulte que, pendant
cette période, cet établissement a perdu près de 300 ma-
nuscrits.
Le savant administrateur de la bibliothèque nationale vient de
publier un rapport analogue sur les manuscrits disparus de la
bibliothèque d'Orléans, laquelle, par bonheur, a été beaucoup
moins victimée que celle de Tours. Cette bonne fortune, elle la
doit surtout à ce fait que, dès 1820, l'abbé Septier avait publié un
catalogue des manuscrits d'Orléans, et à ce que, depuis celte
publication, ces documents étaient régulièrement cotés. Le nou-
veau travail de M. Delisle ne porte que sur 33 manuscrits ;
encore compte-t-il comme perdus les numéros 61 et 266, quoi-
qu'il paraisse bien que, par un tour de passe-passe de Libri, le
premier ait été substitué au second que seul il convoitait, et qui
est, en effet, le seul des deux qu'on ait rencontré chez lord
Ashburnham.
Il n'est pas inutile, en effet, de dire ici, qu'à Orléans, c'est
presque toujours par voie de substitution que Libri a opéré ses
fraudes. Il commençait par décoller le numéro du manuscrit qu'il
voulait soustraire, puis il le recollait sur un autre manuscrit de
format analogue, mais moins précieux; soit, comme je l'ai sou-
vent entendu raconter, qu'il eût apporté ce dernier volume sous
son bras, dans le but, disait-il, de le comparer avec ceux qu'il
— 122 —
voulait étudier, soit, ainsi que le suppose M. Delisle, qu'il l'eût
tout simplement emprunté à un résidu négligé par Septier et
qui ne contenait que des manuscrits de très minime intérêt.
Pour se procurer le manuscrit 266, qui datait du neuvième
siècle, il fit mieux, et son procédé fut plus compliqué. Il com-
mença par coller le numéro 266 sur le manuscrit 61 ; puis, à la
place de ce dernier, il mit un office de sainte Anne, portant la
date du 27 juillet 1641 . Le vrai manuscrit 266 {Beda de ratione
tetnporis) a été retrouvé à Londres ; quant au manuscrit 61, il
occupe encore aujourd'hui sur nos rayons la place de cet ouvrage
de Bède-le-Vénérable.
Sur les sept ou huit manuscrits entiers disparus de la biblio-
thèque d'Orléans, six ont été retrouvés dans la collection
formée des larcins de M. Libri : mais il faut joindre à ces pertes
des fragments ou feuillets dont M. Delisle donne la liste.
Quelques-uns sont d'un grand intérêt ; tels sont par exemple
ceux arracliés du manuscrit numéro 131, écrit en lettres
onciales, qui provient de l'abbaye de Saint-Benoît et contient
des sermons de saint Augustin, du pape Léon 1er gt autres
saints personnages ; deux pages de ce manuscrit ont été pho-
tographiées pour l'enseignement de l'école des Chartes.
Le travail auquel s'est livré M. Delisle en commun avec
M. Julien Havet, pour identifier tous ces fragments avec ceux
qui ont passé sous leurs yeux à Londres, présentait d'autant
plus de difficultés qu'il ne disposait que de renseignements
insuffisants. Le catalogue des manuscrits de Saint-Benoit,
rédigé vers 1720, dont parle sa lettre du 11 mars, et qui eût
été d'un certain secours, a probablement élé détruit par Libri.
Pour comble de malheur, un autre catalogue, dressé en 1763
et donné en 1851 par M. Jacob à la Société archéologique de
l'Orléanais, a disparu des collections de cette Société (1), Le ca-
talogue de 1720, dressé par dom Chazal, auteur d'une histoire
(1) Voir, à la fin de la présente étude, la note additionnelle relative à
deux inventaires des manuscrits de Saint-Benoît par moi découverts de-
puis la rédaction de cette notice.
— 123 —
manuscrite de Saint-Benoit (1), a été certainement entre les
mains de l'abbé Septier, qui s'en est servi pour dresser le sien :
voilà pourquoi la plupart de ses notices sur les volumes prove-
(1) Cette histoire manuscrite de Saint-Benoit n'a été donnée à la biblio-
thèque d'Orléans que le 10 mars 183i, dix ans après la mort de Septier,
et par l'intermédiaire de Ms^ Erumauld de Beauregard, évêque d'Orléans,
qui l'avait reçue de M. Brillard. Ce dernier l'avait, ainsi qu'il le dit dans
une lettre du 26 mai 1826, annexée au premier volume, trouvé dans la
bibliothèque de son frère, curé de Poilly, petit village très-voisin de
Gien. Je suppose qu'au moment de la Révolution, plusieurs manuscrits se
trouvaient hors de l'abbaye de Saint-Benoît, prêtés ou confiés par les
religieux à divers érudits et que l'histoire de dom Chazal était du nombre.
La remise de ce travail entre les mains de M. Petit-Semonville, biblio-
thécaire, successeur de Septier, n'était donc au fond qu'une restitution.
Les mêmes conjectures s'appliquent à l'histoire de Saint-Iîenoît, par dom
Leroy. Pour ce volume, l'auteur de la restitution a sans doute, par un
motif facile à deviner, désiré n'être pas connu-, car M. Semonville n'a
point mentionné la provenance sur le registre d'entrée, comme il l'a fait
pour l'ouvrage de dom Chazal. Mais ce fait qu'il l'a, de sa main, inscrit
sur le catalogue, tend à prouver que c'est seulement de son temps que
cette œuvre de dom Leroy est parvenue à la bibliothèque. Comment
croire d'ailleurs que Septier, aidé comme il l'était par plusieurs jeunes
abbés du grand séminaire, qui préparaient et mettaient au net son tra-
vail, ait négligé ce gros volume in-folio de 1056 pages, d'une écriture si
nette, et dont le titre, tracé en gros caractères sur la première page, de-
vait immédiatement attirer l'attention ?
Le recueil des capitulaires, retrouvé dans le fonds Libri par M. Delisle
et qu'il a analysé dans sa notice n^ 32, soulève une question plus délicate.
Dom Fabre l'a décrit à la page 315 de son catalogue des livres de la bi-
bliothèque publique fondée par M. Prousteau, publié en 1777, et cepen-
dant Septier n'en a rien dit dans le sien, publié en 1820. C'est même
sur cette étrange omission qu'on se fonde principalement pour supposer
que son travail n'est pas complet. Comment comprendre un tel oubli ? Il
avait le catalogue de dom Fabre entre les mains, et l'un des exemplaires
contient même encore des notes de son écriture. Notre savant collègue
M. Bimbenet, qui a beaucoup écrit sur l'histoire de la bibhothéque d'Or-
léans, atteste qu'un grand nombre de manuscrits, provenant de cet éta-
blissement et des bibliothèques de couvents, ont été pillés et vendus pen-
dant la Révolution. Libri avait-il acheté ce recueil de capitulaires chez
quelque brocanteur, sans se vanter de cet achat, parce qu'il savait bien
qu'on ne prescrit pas contre les établissements publics; ou, ce qui n'est
pas moins admissible, ne l'avait-il pas dérobé dans quelque bibliothèque
privée ou publique, autre que celle d'Orléans? Je soumets humblement
ces hypothèses à mon illustre confrère, eu m'inclinant devant son juge-
ment si perspicace et si sûr.
BULLETIN M» 119. fO
- 124 —
nant de Fleury sont rédigées avec soin et présentent souvent des
analyses étendues. Ainsi s'explique la valeur relative de cette
partie importante de son œuvre. Je dis relative, car, dans des
analyses de ce genre, où il s'agit de manuscrits souvent com-
posés de fragments nombreux de provenances diverses, la per-
fection est à peu près impossible ; il est rare qu'on n'y puisse
relever des omissions et des erreurs, même quand leurs auteurs
ont passé par l'école des Chartes. Quoiqu'il en soit, il est hors
de doute à mes yeux que Septier a eu pour guide le travail de
son savant devancier, dom Chazal ; j'ai même retrouvé la
chemise en papier grossier où il avait enfermé ce travail : on y
lit ces mots tracés de sa grosse écriture : Ancien catalogue de
Saint-Benoit. On suppose que Libri s'est emparé de cette
pièce et l'a détruite, afin de rendre plus difficile dans l'avenir la
constatation de ses détournements.
Mais, à défaut des documents de 1720 et 1763 si malheu-
reusement disparus, la bibliothèque nationale possède une liste,
bien sommaire il est vrai, des manuscrits de Fleury, dressée
en 1552, et dont l'illustre directeur de cet établissement a tiré
d'utiles indications : il en a même publié le texte et c'est un
des principaux attraits de sa brochure. Ce vieux catalogue a
permis à M. Omont, l'un de ses plus zélés collaborateurs, de
reconnaître l'origine de plusieurs des feuillets en lettres on-
ciales contenus dans le manuscrit numéro 16 de la bibliothèque
d'Orléans, le plus ancien de ceux que possède cet établissement,
et que Libri, par bonheur, a respecté. M. Omont publiera pro-
chainement, sur ces fragments et sur ceux que renferme le
manuscrit numéro 169, une étude particulière, dont M. Delisle
pense dès à présent le plus grand bien. Lui-même doit consa-
crer une notice spéciale à un beau sacramentaire respecté aussi
par Libri, et cela dans un travail où il passera en revue une
soixantaine d'ouvrages du même genre appartenant à diverses
bibliothèques de l'Europe.
Je saisis ici l'occasion de le remercier des paroles bienveil-
lantes qu'il a bien voulu insérer, dans son rapport au ministre,
sur le faible concours que j'ai eu la bonne fortune de lui prêter
— 125 —
pour ce qui concerne les manuscrits d'Orléans. Il est de ces
esprits d'élite qui pour discerner la vérité n'ont besoin de l'aide
de personne. Ce rapport, il vient de le réimprimer sur l'invi-
tation de M. Jules Ferry, dans une fascicule où il a réuni, avec
quelques notes additionnelles relatives surtout au fonds Barrois,
les principaux écrits par lui mis au jour sur les manuscrits du
comte d'Ashburnham. Bien que toutes ces publications s'a-
dressent principalement à un petit nombre d'érudits, l'infati-
gable directeur de la bibliothèque nationale vise et atteint un but
élevé et d'un intérêt général. Non content, en effet, d'édifier le
public sur la valeur des documents enlevés à la France, et cela
avec une science, une sûreté, une autorité hors de ligne, l'au-
teur tend surtout à en assurer plus tard le recouvrement ; car
il estime, avec raison, qu'après la publicité donnée à ces détour-
nements, aucun collectionneur, aucune bibliothèque qui se
respecte ne consentira à acquérir nos dépouilles, et qu'ainsi,
tôt ou tard, leur détenteur actuel sera conduit à nous les
restituer.
J. LOISELEUR.
NOTE ADDITIONNELLE.
Le 19 décembre 1883, cinq jours après la communication à
la Société archéologique de la présente notice, comme je com-
pulsais, dans le but de cataloguer les moins insignifiants, les
manuscrits formant le résidu dont il est question plus haut,
j'ai fait une découverte qui n'est pas sans intérêt. C'est celle de
l'inventaire, en cinq feuillets in-folio, des manuscrits de Saint-
Benoît, dressé en 1796 par l'abbé Carré, chargé de réunir ces
volumes dans un dépôt provisoire à Gien. Ces cinq feuillets
étaient plies sous la couverture d'un mince volume in-4<', relié
en parchemin, écrit en l'année 1656, et contenant un catalogue
— 126 —
des livres appartenant alors à l'abbaye ; à la fin se trouve une
liste très-sommaire de ses manuscrits. Je regrette d'avoir connu
ces deux inventaires trop tard pour pouvoir utilement les com-
muniquer à M. Delisle. Ils seront prochainement publiés par
M. Louis Jarry, membre de la Société archéologique, qui les
rapprochera de la liste de 1552 et du catalogue Septier.
J. L.
ON'VOVS'FERA'C
OR FAVLT IL DONQ = Q
REG
Anci
ei
Fac Similé des peu
^
A\
G VETE
IME VOVS->NOVS FEREZ
.•>NOVS'^'VOVS->VOVS MIREZ
(DEZ NOVS^ I
rand Cimetière.
?s murales des Chanoines (jll6I6
Dessiné par le soussigné membre de la
Société archéolopque et historique de
1 Orléanais
Orléans le 10 Février 1884.
NOTE
SUR
UNE PEINTURE MURALE
DU GRAND CIMETIÈRE D'ORLÉANS
Dans quelques mois, la Halle Saint-Louis, bâtie de 1824 à
1826, au milieu de l'ancien grand cimetière, sera devenue un
palais pour l'Exposition du Concours régional, et après, dit-on,
un lieu destiné aux réunions publiques, aux conférences, aux
fêtes. La ville a, en outre, repris possession des galeries qu'elle
avait affermées comme magasins ou affectées à différents
usages (infirmerie de la caserne, appartement du bibliothécaire,
de l'instituteur communal, bureau d'un commissaire, etc.).
Avant que ce changement s'accomplisse, nous avons eu la
pensée de visiter ces galeries, auxquelles se rattachent tant de
souvenirs pour les familles orléanaises qui avaient là des cha-
pelles funéraires ou les sépultures de leurs ancêtres.
Dans un magasin de la galerie de l'ouest, loué à M. Gau-
cheron, grainetier , et dont l'entrée est à la porte marquée du
no 6, nous avons trouvé, à l'étage formé pour recevoir des sacs
de blé ou de farine, les restes d'une peinture murale, dont la
description, nous le croyons du moins, n'a été faite nulle part.
Nous voudrions la faire connaître par une note sommaire.
Cette peinture occupe la partie supérieure de l'arcade ogivale
no H de la galerie. Au milieu à peu près, s'élève une croix
avec le Christ attaché. A ses pieds, une femme, Marie Made-
— 128 —
leine, est accroupie, entourant la croix de ses bras. Devant elle,
sont une tête de mort et un vase à parfums. Sa pose et les plis
de son vêtement — robe bleu pâle et manteau ocre jaune —
paraissent assez habilement traités ; malheureusement, sa tête,
comme celle du Christ, est à peu près effacée.
A droite de la croix, on aperçoit un dôme et quelques tours
ou clochers, qui représentent probablement Jérusalem, peints
avec un certain art de la perspective.
En face de la Madeleine est un personnage à genoux, les
mains jointes, la tête levée vers le Christ. Il porte un large
rabat, au bras gauche une aumusse garnie d'hermines, un
surplis dont la bordure est brodée, et, par dessus le tout, un
vaste manteau qui se termine aussi par une broderie. L'en-
semble, quoique d'une teinte pâle et grise, a de l'ampleur et
un certain moelleux de draperie. L'attitude, très-naturelle, et
la figure, quoique fort maltraitée par des entailles, semblent
indiquer chez le chanoine le recueillement, la prière et la
confiance.
De l'autre côté de la croix, et derrière la Madeleine, sont
deux personnages revêtus du même costume que le premier, et
exactement dans la même posture. La tète est de même dressée
vers le Sauveur avec le même caractère de ferveur.
Les trois personnages sont à peu près de niveau, et de même
grandeur, environ ln>30. Celui qui touche à la Madeleine,
contrairement aux deux autres qui ont une épaisse chevelure,
est chauve et porte sa barbe. De sa bouche sort un phylactère
montant vers le Christ, et dont l'inscription à demi-eïTacée laisse
très-bien deviner les mots : Jésus, miserere met.
L'espace occupé par la fresque, dans l'arcade qui l'encadre, est
large de 4™ 65 sur S^nSO de haut. Le tout est à la détrempe. Le
fonds est en ocre rouge, semé de nuages d'ocre gris-pâle. En
résumé, nous n'avons pas devant les yeux un chef-d'œuvre. La
peinture ne révèle même pas une certaine finesse de touche;
toutefois de la composition dans son ensemble se dégage une
impression vraiment religieuse.
Malheureusement le temps a produit son effet, aidé par le
~ 129 —
frottement des sacs da blé et aussi, prétend le locataire de ce
magasin, par le sabre des Prussiens, qui ont occupé ces galeries
en 1870. Pour comble, une ouverture énorme a été pratiquée,
sans doute pour prendre jour de l'autre côté, dans toute l'épais-
seur du mur, entre le chanoine, dont elle supprime les mains,
et la Madeleine, dont elle entame largement le dos.
Telle qu'elle est encore, cette peinture mériterait, ne fut-ce
qu'à titre de souvenir local, d'être relevée par le crayon habile
d'un de nos collègues (1).
Reste pour achever notre description à reproduire une ins-
cription en grandes lettres romaines du XVII^ siècle, qui se lit
en trois lignes, au-dessous de la fresque. On la connaissait déjà
par le recueil intitulé : Épitaphes du grand cimetière, re-
cueillies en 1786, sur l'ordre de la municipalité, par le sieur
Blondel (2).
En voici le fac-similé :
ON . VOVS . FERA . COMME VOVS • NOVS FEREZ .
OR . FAVLT IL DONQ . QVA . NOVS • VOVS VOVS MIREZ .
REGARDEZ NOVS.
Ces paroles sont, ce nous semble, une invitation adressée par
les trois défunts à prier pour eux, et à les prendre pour miroir
ou modèle de la confiance qu'il faut mettre dans le Sauveur
qu'ils invoquent dans cette humble posture.
Et maintenant, quels sont ces trois personnages d'une ressem-
blance si frappante par le costume, l'attitude, la physionomie ?
Nous sommes évidemment dans une chapelle de famille. Un
vaste cadre de pierres de taille, dont la bordure du bas est
sculptée avec soin, indique que sous le moellon il y avait, il y a
peut-être encore, soit un tombeau, soit un bas-relief. Certains
(1) M. Fournier jeune a mis la plus grande obligeance à satisfaire un
vœu exprimé par la Société après la lecture de cette note. Il a calqué le
dessin et il en a fait ensuite une réduction au trait qui nous parait un
travail très-heureusement réussi, copie à la fois fidèle et sobre de la
fresque.
(2) Manuscrit 462 de la Bibliothèque d'Orléans.
— i30 —
indices, — des trous el des restes de bois engagés dans le mur,
— feraient croire qu'il y aurait eu en bas un autel. Quoi qu'il en
soit, nous savons le nom des trois défunts : on le lit deux fois,
à droite et à gauche : M""* GVETE. Nous savons même la date
de leur mort. « Au-dessous du premier, dit Blondel, il y a 1691 ;
au-dessous du deuxième, 1627, et 1708 sous le troisième
(celui qui est isolé en face de Madeleine) ».
Puisque nos personnages sont ou paraissent être des cha-
noines, nous devions naturellement chercher aux archives de
l'Évêché s'ils se trouvent sur la liste des dignitaires du chapitre
de Sainte-Croix. L'obligeance de M. le chanoine Séjourné, se-
crétaire-général de l'Évêché, et de M. l'abbé Laurent, archi-
viste, nous a permis de consulter le Répertoire des titres du
chapitre (manuscrit in-4o). Voici ce que nous y avons lu aux
pages 236 et 345 : « Pierre Guetté, pre de Tours (prêtre ou pé-
nitencier), pourvu sur datte en cour de Rome, mai 1637, au lieu
de Simon Quillet. Il a été syndic deux ans (1645-1647), fauteur,
officiai et enfin jubilaire (1). Mort le 30 novembre 1691 »,
et à la marge : « M. ord. 300 liv. Le 27 octobre d. m. 34 liv.
10 s. » — Ce qui veut dire que ce chanoine jouissait d'une fon-
dation de 300 liv. pour messes ordinaires, et que le 27 octobre
il avait sa part d'une autre fondation de 34 liv. 10 s. pour une
distrihutio7i manuelle. — Cette distribution se faisait à cer-
tains jours pour l'assistance aux offices extraordinaires (les
messes anniversaires, par exemple). Elle consistait en parts
plus ou moins considérables suivant le nombre des chanoines
assistants (les absents avaient tort).
(1) Voir l'excellent mémoire de M"« de Villaret : L'ancien Chapitre de
l'église d'Orléans, couronné par la Société archéologique en 1880. — Le
syndic était chargé des afiaires temporelles du chapitre, et c'est lui qui,
la nuit, avait les clés de la prison capitulaire. Le fauteur ou pointeur
prenait note des manquements et dos fautes des chanoines au chœur ;
on voit qu'il touchait pour cela, en 1492, 10 liv. de gages. Vof/icial exer-
çait, au nom et par délégation du chapitre, la juridiction spirituelle et
contentieuse; le tribunal qu'il présidait s'appelait l'officialité. Enfin on
nommait jubilaire le chanoine qui avait quarante ans de présence au
chœur et qui désormais n'était plus tenu d'assister à l'office canonial.
— 131 —
-Pierre Guetté eut pour successeur (1691) Simon Guetté.
€ Sa fondation de 300 liv. jointe à celle de Simon Quillet pour
m. ord. du ss. nom de Jésus, avec Libéra et De profundis. »
— Ce qui veut dire que la fondation cumulée de ces deux cha-
noines servait aux distributions ordinaires pour les messes
dites le jour du Saint-Nom-de-Jésus, le 27 octobre, messes
après lesquelles le Libéra et le De Profundis étaient chantés
à l'intention des fondateurs.
Voilà donc deux de nos chanoines, Pierre et Simon, mais
vainement nous avons cherché le troisième dans le Répertoire.
A la suite de Simon, nous avons lu seulement les deux men-
tions suivantes :
1° < Guetté (Madeleine) a donné en 1711 600 livres bien
employées pour quatre messes ordinaires de B. m. v. (Beatce
Mariœ Virginis) les samedis des quatre-temps ; cuilibet 5 ;
unis les mercredis des quatre-temps à Pierre Fougeu, et unis
à Simon des Marchais pour 1 m B, prébende de M. Cordier. »
— Ce qui veut dire qu'une partie des 600 liv. était destinée
aux quatre messes de la sainte Vierge dites le samedi des
qualre-temps, une autre servait à la distribution cuilibétaire
(commune à tous les chanoines et sans condition de présence
au chœur) faite à la suite de ces messes, et aussi le mercredi
des quatre-temps pour une messe basse dont étaient chargés
Pierre Fougeu et Simon des Marchais comme mandataires de
M. Cordier à la prébende duquel elles étaient attachées.
20 « Guetté (Marguerite), 2 m B (messes basses), prébende
de M. de Saint-Mesmin major. » — Ce qui veut dire, sans
doute, que les fonds affectés aux messes avaient été réunis à
la prébende de ce chanoine et qu'il était tenu de les faire ac-
quitter, lui et ses successeurs, à la même prébende.
C'est tout ce que nous fournit le Répertoire sur la famille
Guetté : deux chanoines seulement, et probablement deux
sœurs de l'un d'eux ; l'une, Madeleine, sœur sans doute de
celui qui est mort en 1711, et qu'on peut supposer avoir fait
exécuter notre peinture murale ; c'est elle peut-être que l'ar-
tiste à mise au pied de la croix, sous la figure de Madeleine.
— 132 —
Les Guetté méritent-ils qu'on pousse plus loin les recher-
ches? Nous en doutons. Toutefois, si l'un d'eux au moins
n'est pas célèbre, ce n'est pas la faute d'un de ses contempo-
rains et de ses confrères au chapitre, François Chevillard.
Ghevillard a fait des vers bourrés de chevilles, il l'avoue
lui-même. Ce très-médiocre poète a été présenté en 1864 à la
Société d'agriculture et belles-lettres d'Orléans par M. Bague-
nault de Viéville qui a esquissé sa physionomie littéraire à pro-
pos d'une pauvre tragédie intitulée : Théandre. Mais le bon
chanoine a fait autre chose qu'une tragédie. Outre des hymnes
religieux en vers latins et en vers français, il a écrit un sin-
gulier poème qui a pour titre : les Portraits parlants ou ta-
bleaux animés des vénérables doyens, chanoines et dignités
(sic) de l'église d'Orléans; imprimé à Orléans chez Claude
Verjon. libraire, au Cloistre de Saincte-Croix, mdcxlvi. C'est
une série de quarante-cinq portraits, dont le trente-sixième est
consacré à Pierre Guetté. Voici la pièce :
« A vénérable et discrette personne messire Pierre Guetté,
chanoine promoteur et sindic dans ladite église, licencié en
droit, etc. >
ANAGRAMME.
C'est le préambule de tous ses portraits. Il se met l'esprit
à la torture pour trouver un éloge ce parlant y> de tous ses
confrères par la combinaison plus ou moins ingénieuse des
lettres dont se compose leur nom.
Dans Pierre Guetté, il trouve guerre et piété, et voici le
portrait :
Tu es l'unique sur la terre
A qui l'impossible est permis ;
Qui puis ioindre deux ennemis,
loignant Ia piété à la guerre;
Ce n'est seulement dans ton nom,
Puisqu'au moyen du droit canon,
— 133 —
Parmy les combats de l'École
Tu t'es rendu victorieux,
Et que ta piété sur le Pôle
Te prépare à jamais un séiour glorieux 1
Ce Pierre Guetté, objet d'une louange si emphatique et si
alambiquée, est bien un de nos chanoines, celui de gauche, qui
mourut en 1691, après cinquante-quatre ans de canonicat.
Tel est le maigre résultat de nos investigations. Cette note
provoquera-t-elle de nouvelles recherches? On n'a pas affaire
évidemment à des personnages d'un grand intérêt pour l'his-
toire locale, pas plus qu'à une œuvre d'art remarquable. Cette
peinture ne mérite guère d'être conservée ni restaurée, et par
conséquent elle va disparaître dans les travaux que l'adminis-
tration municipale se propose d'exécuter pour la réfection des
galeries du grand cimetière. Nous avons cru cependant qu'elle
n'était pas indigne d'un dernier souvenir, ne fût-ce que comme
témoignage de la piété de nos ancêtres pour les morts, et du
genre de décoration qui ornait certaines chapelles funéraires du
plus vaste cimetière de la ville.
Tranchau.
135 -
Ouvrages offerts à la Société pendant l'année 18S3.
I. — DONS DU MINISTÈRE DE l'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES
BEAUX- ARTS.
Gazette des Beaux-Arts : les 12 numéros de l'année 1883,
Chronique des Arts et de la curiosité.
Romania : 8 livraisons 1882, janvier, avril, juillet et octobre 1883.
no» 44, 45, 46, 47 et 48.
Bulletin du Comité des travaux historiques et scientifiques : section
(l'histoire, d'archéologie et philologie, n°» 3 et 4(1882) n°s 1 et 2
(1883).
Répertoire des travaux historiques : les 4 numéros de 1882, t. I,
avec le supplément et l'index. — T. II n»* 1 et 2 (publications de
1882).
Inventaire sommaire des archives du département des affaires
étrangères. Mémoires et documents ; France, 1882.
Mémoire sur le recueil original des dépêches des ambassadeurs
vénitiens, par Armand Baschet. (Extrait des Archives des missions
scientifiques et littéraires, 3« série, t. IV).
Discours de M. Jules Ferry, ministre de l'instruction publique, à la
réunion des Sociétés savantes, mars 1883.
IL — HOMMAGES.
M. Alexandre Bertrand et G. Perrot. Revue archéologique ; anti-
quité et moyen-âge. — 3« série, \^^ année, octobre 1883.
M. Boucher de Molandon : Plan lithographie du cloître Sainte-Croix;
médaille de la Salle des Thèses, argent et bronze sous cadre. — La
délivrance d'Orléans et l'institution de la fête du 8 maiy chronique
— 136 —
anonyme du XV'= siècle. Jean de Mascon, broch. in-S", Herluison,
1882.
M. Chautard, doyen de la Faculté catholique des Sciences de Lille.
— Jetons des princes de Vendôme de la deuxième maison de Bourbon.
Broch. in-8°, Vendôme, 1882.
M. Corblet (l'abbé). — L'Autel chrétien, étude archéologique et
liturgique. Broch. in-i". (Extrait de la Revue de l'art chrétien.)
Le B. V. Camille de la Croix. — Mémoire sur les découvertes
d'Herbord, dites de Sanxay.
M. Delisle (Léopold). — Notice sur plusieurs manuscrits de la
Bibliothèque d'Orléans. Broch. in-4°.
M. Dumuys (Léon). — Germonville^ son château, sa chapelle et
ses seigneurs.
M. Fau, Procureur général près la cour d'appel. — Discours
d'installation. 31 mars 1883.
M. Germain (Léon). Etudes historiques sur la croix d'affran-
chissement de Frouard. Broch. in-S», Nancy, 1883.
M. Grellet-Balguerie. — Estampage lithographie d'une inscn'p-
tion tumulaire de Saint-BenoU-sur-Loire. — Biographie et biblio-
graphie. Broch. in-12. Ribérac, 1883.
M. Hagen (Herraann), docteur, professeur à l'Université de Berne.
— Docteur Auguste Quiquerez. Broch. in-8o. Berne, 1883.
M. Herluison. — Discours sur la délivrance d'Orléans, S mai 176G,
par Jean François Colas. Broch. in-8o, 1883.
M. Lottin de Laval. — Manuel complet de lottinoplastique. Broch.
in-16, 1857.
M. Michel (Edmond.) — Le baron de G irar dot, archéologue; sa
vie, son œuvre. Broch. in-S», 1883-
— Tombeau de Blanchefort, abbé de Ferrières. (Extrait de la
Gazette des Beaux-Arts, l*' septembre 1883.)
M. Pérot (Francis). — Pierre de Belleperche, professeur en droit
à Orléans, évêque d'Auxerre, 12S0-1307.
M. Picot (Georges) . — Le dépôt légal de nos collections nationales.
Broch. in-8«, 1883.
M?r Regnault, évêque de Chartres. — Histoire des premiers siècles
de VEglise. 3 vol. in-12.
- 137 —
— Lettres pastorales et mandements. 2 vol. in-S». Chartres
1873-1877.
— Lettres à un ecclésiastique. Broch. in-8o, 1881.
M. Ruelle, bibliothécaire à Sainte-Geneviève. — Aristote. Poétique
et rhétorique, traduction nouvelle, ouvrage couronné par l'Académie
française. 1 vol. in-12. Garnier 1883.
M. de la Tour du Pin. — Tableaux généalogiques et raisonnes de
la maison de la Tour du Pin, dressés en 1788 par J.-B. Moulinet,
et continués jusqu'à nos jours. in-4° cartonné. Paris, H. Charpentier,
1870.
M"e Foulques de Villaret. — Recherches historiques sur l'ancien
chapitre de Sainte-Croix. Broch. in-8°. Mémoire couronné par la
Société archéologique.
Société de secours aux blessés du Loiret. — Assemblée générale
du 21 mai 1883.
Société d'horticulture du Loiret. — Bulletin n^ 1 du t. XII.
M. le Préfet du Loiret. — Rapports et procès-verbaux des sessions
d'avril et d'août 1883.
M. le Préfet du Loir-et-Cher. — Rapports et procès-verbaux des
sessions d'avril et d'août i88S.
in. ■ — PUBLICATIONS ADRESSÉES PAR LES SOCIÉTÉS SAVANTES.-
Alby. — Société archéologique du Tarn. Revue du département du
Tarn, n» 12, décembre 1882. N^s 1 à 9, janvier à septembre 1883.
Amiens. — Société des antiquaires de Picardie. Bulletin, n^^S et 4
de 1882, avec table du t. XIV, 1880, 1881, 1883. N^^ i, 2, 3 de
1883. Mémoires, 3^ série, t. VII, 1882.
Angouléme. — Société archéologique et historique de la Charente.
Bulletin, 5« série, t. V, année 1882.
Arras. — Académie des sciences, lettres et arts. Mémoires,
2* série, t. Xin et XIV.
— Commission des antiquités départementales. Bulletin, t. I^",
nM, 2, 3, 5; t. II, IV, V jusqu'au 11 janvier 1883).
— 138 —
Aiitun. — Société éduenne. Mémoires, t. XI, 1882.
Auxerre. — Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne.
Bulletin, 1881, 36« vol., 6« de la 3« série, et 37e volume.
Beauvais. — Société académique d'archéologie, sciences et arts de
l'Oise. Mémoires, t. XI, 3« partie.
Besançon. — Société d'émulation du Doubs. Mémoires, 5« série,
vol. VI, 1881.
Béziers. — Société archéologique, scientifique et littéraire. Bulletin,
2« série, t. XI, 2^ livr., 1882.
Bourg. — Société d'émulation de l'Ain. Annales, l-i« année,
1881; 15® année, 4^ livraison de 1882; 2 liv. de janvier à sep-
tembre 1883.
Bourges. — Société des antiquaires du Centre. Mémoires, t. X,
1882, et table des dix premiers volumes,
Brives. — Société scientifique, historique et archéologique de la
Corrèze. Bulletin, t. IV, 4^ livr. de 1882, de janvier à septembre
1883, 3 livraisons.
Cahors. — Société des études littéraires, scientifiques et artistiques
du Lot. Bulletin, t. VII, 4« livraison de 1882, les 2 premières de
1883.
Châlons-sur-Marne. — Société d'agriculture, commerce, sciences
et arts de la Marne. Mémoires, année 1882-1883.
Chàlons-sur-Saône. — Société d'histoire et d'archéologie. Mémoires,
t. VII, l""* partie.
Chambéry. — Société savoisienne d'histoire et d'archéologie. Mé-
moires et documents, t. XXI, 1883.
Chartres. — Société archéologique d'Eure-et-Loir. Bulletin, de
101 à 164. Mémoires, Procès-verbaux, Lettres de Saint-Yves.
Châteaudun. — Société archéologique dunoise. Bulletin, n°^ 56, 58.
— Histoire du comté de Dunois, II* vol., 3'^ fasc.
Château-Thierry. — Société historique et archéologique. Annales,
année 1881.
Clerraont-Ferrand. — Académie des sciences, belles-lettres et arts.
Mémoires, t. XXIll, 1881. Bulletin, d'août 1882 à juillet 1883.
Constantine. — Société archéologique du département. Recueil des
Notices et Mémoires, XXII« de la collection, 1882.
— 139 —
Dijon. — Bulletin d'hisloire et d'archéologie religieuse du diocèse
de Dijon, année 1883.
— Commission des antiquités de la Côte-d'Or. Mémoires, t. X,
IrMivr., 1878-1882.
Draguignan. — Société des études scientifiques et littéraires. —
Bulletin, t. XIII, 1880-1881.
Gap. — Société d'études des Hautes-Alpes. Bulletin, les 4 nu-
méros de 1882, et les 4 numéros de 1883.
Langres. — Société historique et archéologique. Mémoires, t. III,
1882. — Bulletin, t. II, n^^ 20 et 21. — Curluluire du prieuré de
Saiut-Hilaire-de-Vignory, par M. d'Arbaumont, vol. in-S**, 1882.
Le Mans. — Société historique et archéologique du Maine. Revue,
t. XI, Icr semestre, 1882 ; t. XII, 2« semestre. — Bullelin, L XX,
3« fasc. (1881-1882).
— Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe. Bullelin,
^•^ série, t. XX, 1881, et 4^ fasc. de 1882; 1" et 2^ de 1883,
t. XXI.
Limoges. — Société archéologique du Limousin. Bulletin, t. XXX,
1" et 2« livr. (t. VIII de la 2^ série).
— Nobiliaire du diocèse et de la généralité de Limoges, par
M. l'abbé Leclerc, t. I«^ 1882.
Lons-le-Saulnier. — Société d'émulation du Jura. Mémoires,
3e série, III« vol., 1883.
Lyon. — Musée Guimet. Revue de l'histoire des religions, 3' année,
nos 4, 5, 6, 1882, t. VI ; n» 1 du t. VII. — Annales du Musée, t. V,
10-4°. — Catalogue du Musée Guimet, l""" partie, par M. Milloué.
Mâcon. — Académie. Annales, 2" série, t. IV, 1883.
Montauban. — Société archéologique et historique de Tarn-et-
Garonne. Bulletin, les 4 livraisons de 1882, t. X.
Moulins. — Société d'émulation du département de l'Allier.
Bulletin, [^^ liv. du t. XVII, 1883.
Nancy. — Société d'archéologie lorraine. Journal, 31» année,
1882; Mémoires, 3« série, X^ vol., 1882.
Nantes. — Société académique de Nantes et de la Loire-Inférieure.
Annales, vol. III de la 6« série, 2« semestre 1882.
— Société archéologique. Bulletin, t. XXI, 1882.
BULLTEIN N«» 119. H
- 140 —
Nevers, — Société nivernaise. Bulletin, 3« série, t. I, 2« de la
collection, -i^ fascicule 1883.
Nice. — Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes.
Annales, t. VIII, 1882.
— Société centrale d'agriculture, d'horticulture et d'acclimatation.
Bulletin, n<" 88, 89 de 1882, 90, 91, 92 de 1883.
Nîmes. — Académie du Gard. Mémoires, 7« série, t. IV, 1881.
Orléans. — Société d'agriculture, sciences, belles-letttres et arts.
Mémoires, t. XXIV, les 3 premiers trimestres de 1883.
Paris. — Société des antiquaires de France. Bulletin, A^ trimestre
de 1881 ; Mémoires, 5^ série, t. Il, 1881.
— Société française de numismatique et d'archéologie. Annuaire,
t. IV, 2e et 3e livr., 2^ série; t. I«r, Ire partie, 1877; 2^ partie,
1878.
— Société de l'histoire de France. Annuaire - Bulletin, 19 vol.
broch. in-S", de 1863 à 1882; les 2 premières livraisons de 1883.
— Société française d'archéologie pour la conservation des monu-
ments historiques. — Congrès archéologique de France, 48^ session,
tenue à Vannes en 1881.
— Société des études historiques. — L'investigateur, 48^ année,
t. LUI, 1882.
— Société des amis des sciences. Compte-rendu de la Gestion du
Conseil d'administration, 1882-1883.
— Journal des Savants, année 1883.
— Bibliothèque de l'École des chartes, année 1882, G« livr. ;
année 1883, les 4 premières livr., t. XLIV.
— Cabinet historique. — Nouvelle série, les 5 premiers numéros
de janvier à octobre 1883.
Pau. — Société des sciences, lettres et arts. Bulletin, 2^ série,
t. XI, 1881-1882.
Périgueux. — Société historique et archéologique du Périgord.
Bulletin, 1883, les 6 livr. du t. X.
Poitiers. — Société des antiquaires de l'Ouest. Bulletin, 4* tri-
mestre 1882, les 3 premiers trimestres de 1883.
Rennes. — Société archéologique du département d'Ille-et- Vilaine.
Bulletin et Mémoires, 16° volume, l^o partie, 1883. — Inventaire
- 141 —
des monuments mégalithiques du département d'Ille-et-Vilàine, par
M. Bélier, inspecteur primaire.
Romans. — Bulletin d' histoire ecclésiastique et d'archéologie reli-
gieuse du diocèse de Valence. 6 livraisons, 1883, de septembre 1882
à août 1883.
Rouen. — Académie des sciences, belles- lettres et arts. Précis
analytique des travaux de l'Académie, 1881-1882.
— Commission des antiquités de la Seine-Inférieure. Bulletin,
t. V, 3e livr., 1882, t. VI, l^e livr. 1883.
Saint-Omer. — Société des antiquaires de la Morinie. Bulletin,
lir. 124, 125, 126, 127, jusqu'à septembre 1883. — Mémoires,
t. XVIII, 1882-1883.
Saintes. — Société des archives historiques de la Saintonge et de
l'Aunis. Bulletin, t. IV, n°s 1, 2, 3, 4, 1883.
— Société d'archéologie. Recueil de la Commisssion des arts et
monuments historiques, 2« série, t. II, 12^ et 13^ livr.; t. III,
14« livr.
Senlis. — Société archéologique. Comptes-rendus et Mémoires,
2«' série, t. VU, 1881.
Soissons. — Société archéologique, historique et scientifique,
Bulletin, 2^ série, t. XI, 1880.
Toulouse. — Société archéologique du midi de la France. Bulletin
des séaîices, d'avril à juillet 1882, de novembre 1882 au 20 mars
1883. — Mémoires, t. XIII, l^e livr. 1883.
Tours, — Société archéologique de la Touraine. Bulletin, t. V.
3^ et 4« trimestres 1881, l^r et 2*^ trimestres 1882.
Valence. — Société d'archéologie et de statistique de la Drôrae.
Bulletin, année 1883, 4 livraisons.
Valenciennes. — Société d'agriculture, sciences et arts. Bévue,
année 1883.
Vannes. — Société polymathique du Morbihan. Bulletin, année
1882.
Vendôme. — Société archéologique du Vendômois. Bulletin,
t. XXI, 1882.
— 142
IV. — SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES.
Bruxelles. — Société belge de numismatique. Revue de numis-
matique, 1883, 39" année, A livr., avec planches. — l""" livr. de
1884.
Genève. — Institut national genevois. Bulletin, t. XXV, 1883.
— Société de géographie. Le Globe, 3^ et 4" séries, t. I^r, n° 4 ;
t. II, n"' 1, 2, 3. — Travaux de rAssocialioti des Sociétés suisses
de géogi'aphie, dans sa 2^ session, août 1882.
Gorlitz. — Commission de la Société des belles-lettres de Ilautc-
Lusace, 57^, 58c, 59c yol., l^e partie 1883.
Liège. — Institut archéologique liégeois. Bulletin, t. XXVI, 3^ livr.
de 1882; !■•« livr. de 1883, t. XVII.
Luxembourg. — Société archéologique et historique de l'Institut
royal grand-ducal. Publications de la section historique, t. XXXV,
1883.
Namur, — Société archéologique. Annales, t. XV, 4« livr. ; t. XVI,
Ire livr., 1883.
Stockholm. — Académie royale, 10 vol. br., 1872-1881.
Vienne. — Société impériale et royale de géographie. Commu-
nications de la Société géographique (en allemand), XXV*^ vol.,
ir)« de la nouvelle série.
Washington. — Smithsonian institution. Premier rapport annuel du
Bureau d'ethnologie, par J. W. Powel, 1879-1880; Rapport de
l'année 1881.
Zagreb (Âgram). — Société archéologique croate. Vieslnik, IV,
les 4 livr. de 1883.
V. — ABONNEMENTS.
Bévue critique, les 52 numéros de l'année 1883.
Revue historique, les G livraisons de 1883.
— 143 —
Bulletin de la Suciélé bibliographique, les 12 livraisons de 1883.
Poljjhiblion, partie littéraire et partie technique, année 1883.
Biillelin d'archéologie chrétienne, par de Rossi, édition française
par l'abbé Diichesne, 4<' série, l^^ année, livr. 3, 4, 1882.
Belfort. — Revue d'Alsace, les 4 livraisons de 1882.
VI. — ACQUISITIONS.
Gazette des Beaux-Arts, Icr semestre de l'année 1859.
Histoire générale des pays du Gaslinois, Sennonois et Hurpois, par
dom Guillaume Morin, gr. in-lio, !«'• vol. Pithiviers, 1883.
La chapelle Saint-Jacques, par M. Swagers, Orléans. In-4o avec
planches.
MINISTÈRE OE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS
INSTRUCTION SOMMAIRE
RÉDIGÉE PAR LA SECTION DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
DU COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES.
La section des sciences économiques et sociales, instituée par
arrêté du 12 mars 1883, est une des sections du Comité des tra-
vaux historiques et scientifiques. Elle a, comme les autres
sections de ce comité, pour objet général de former le lien
scientifique des sociétés savantes de Paris et des départements,
de faire connaître leurs travaux, de correspondre avec les savants
en recevant leurs communications et de publier des documents
inédits concernant notre histoire nationale.
L'objet particulier de la section des sciences économiques et
sociales est, d'une part, Texamen, à un point de vue différent de
celui de l'histoire proprement dite, des faits qui, dans le passé,
intéressent d'une manière toute spéciale la vie économique et
morale, le droit et les institutions de la France, et, d'autre part,
l'étude, à un point de vue exclusivement scientifique, des faits et
des questions qui, dans le présent, portent sur les mêmes
matières.
L'étude du présent et même, jusqu'à un certain point, celle
du dernier siècle, dont les idées ont préparé et dont les institu-
tions expliquent en partie les temps contemporains, sont une
nouveauté dans les travaux du Comité. Elle sera une des préoc-
cupations principales de la section des sciences économiques et
sociales.
L'étude du passé n'est pas une nouvauté dans le Comité. Elle
a toujours été et elle reste le domaine de la section d'histoire et
— 146 —
de philologie ; cette section ne s'est désintéressée et ne doit se
désintéresser d'aucune des institutions ni d'aucun des événe-
ments de la vie économique et morale qui peuvent éclairer les
destinées de la nation et qui sont des dépendances de l'iusloire
générale.
Mais ces institutions et ces événements peuvent être étudiés à
deux points de vue, celui de l'histoire proprement dite et celui
des sciences juridique, administrative, économique, pédagogi-
que. C'est à ce dernier que se placera la section des sciences
économiques et sociales. Le même document qu'une section
aura analysé pourra, dans certains cas, être utilement examiné
par l'autre et devenir l'objet de deux études distinctes. Par
exemple, un travail sur les monnaies, dont la section d'archéo-
logie aura fait connaître l'intérêt numismatique, pourra être,
dans la section des sciences économiques et sociales, l'objet
d'un rapport au point de vue de la circulation et de l'échange ;
un tarif de douanes dont la section d'histoire aura apprécié
l'importance historique sera étudié par- la section des sciences
économiques et sociales au point de vue de la nature des droits
fiscaux, de leur relation avec les systèmes économiques et de
leur influence sur le commerce ; un jugement rendu par un tri-
bunal intéressera, d'une part, la section d'histoire en lui faisant
connaître, par exemple, l'existence du tribunal de la sentence,
d'autre part, la section des sciences économiques et sociales en
lui révélant la solution d'un point de droit ou quelques formes
de la procédure et en lui permettant de les comparer avec la
procédure moderne.
Les faits qui se rapportent au moyen âge ont un intérêt par-
ticulier pour la section d'histoire, parce que les matériaux de
riiistoire étant alors relativement rares, sont plus précieux.
Pour la section des sciences économiques et sociales au contraire,
ce sont les faits des temps modernes qui ont le plus d'intérêt,
parce qu'ils appartiennent à une société dont la manière de
s'administrer et de vivre ressemble davantage à la nôtre, et cet
intérêt s'accroît, pour ainsi dire, à mesure que ses faits se
rapprochent par leur date de la période contemporaine.
— 147 —
La section des sciences économiques et. sociales aura quelque-
fois à aborder des questions de travaux publics, d'agriculture,
de colonisation, qui sont aussi du domaine des deux sections des
sciences ; elle s'abstiendra de toucher aux côtés purement
techniques ou géographiques de ces questions et envisagera seu-
lement leur côté économique.
La méthode de la section des sciences économiques et sociales
est celle que la tradition a consacrée depuis longtemps dans le
Comité des travaux historiques : c'est la méthode le l'érudition,
laquelle consiste à n'appuyer de conclusions que sur des docu-
ments précis, authentiques et bien étudiés. Cette méthode est
applicable aux études contemporaines comme à l'histoire du
passé ; elle leur est même d'autant plus utile qu'elle les garantit
contre les digressions et qu'elle leur fournit un terrain solide,
celui de l'observation des faits.
La section considère les dissertations théoriques comme étant
beaucoup moins de son ressort que les faits. Elle s'attachera
surtout à la publication des textes, à la connaissance des actes,
aux statistiques, qui, si elles peuvent égarer le jugement lors-
qu'elles sont mal établies ou mal interprétées, sont un puissant
instrument d'investigation dans les sciences sociales lorsqu'elles
sont bien faites, aux monographies, qui peuvent égarer aussi, si
le type est mal choisi, mais qui, composées avec méthode et
discernement, sont aussi un moyen efficace pour pénétrer dans
le détail de la vie économique et sociale d'un peuple.
La section signalera dans le Bulletin du Comité les travaux
des sociétés savantes de Paris ou des départements qui seront
adressés à Monsieur le Ministre et qui seront de son ressort ;
elle le fera en rendant compte, soit dans le procès-verbal de ses
séances, soit dans un rapport spécial et plus étendu, de ceux
qui présenteront un intérêt suffisant. Elle pourra même insérer
intégralement dans le Bulletin les travaux inédits qui auront une
importance particulière pour les études sociales.
Elle procédera de la même manière à l'égard des communi-
cations qui lui seront faites par les correspondants du ministère
de l'Instruction publique ou par d'autres savants.
BULLETIN NO 119. 11*
- 148 —
Elle croit utile, au début de ses travaux, de signaler aux
sociétés savantes et aux correspondants les principaux sujets
dont elle partagera l'étude avec la section d'histoire et de philo-
logie pour les siècles passés et dont elle traitera spécialement
pour la fin du XVIII« siècle et pour le temps présent.
lo La population, état numérique aux diverses époques de
notre histoire, nombre de feux ou des habitants, changements
économiques qui ont exercé une influence sur la population,
constatations relatives à l'état moral et matériel de la population
française.
2° La condition des personnes et des terres, droit privé, pro-
priété foncière et mobilière, amodiation des terres, nature et
rendement des cultures.
30 Le commerce et l'industrie, foires et marchés, péages,
tarifs de douanes, routes et voies navigables, corps de métiers
et liberté de travail, manufactures royales, règlements de fabri-
cation et d'atelier, résultats de la production industrielle.
4<» Les prix, valeur des marchandises, valeur de la terre,
salaires, circulation des monnaies.
5" Le système financier, impôts, comptes de finances, projets
financiers, administration des impôts.
6" La pédagogie, petites écoles, collèges et universités, plans
de réformes, enseignement primaire, secondaire, supérieur,
technique.
7" L'organisation judiciaire, justices royales et seigneuriales,
officialités, tribunaux, coutumes et lois, réformes introduites
dans le droit par les ordonnances royales, par les lois et règle-
ments de la période contemporaine.
8» L'organisation administrative, conseils, intendances, élec-
tions, pays d'État, districts, départements, municipalités.
Pour les deux derniers groupes, dont l'étude est liée étroite-
ment à l'histoire générale, la section des sciences économiques
et sociales n'envisagera, dans les périodes antérieures à la Ré-
volution de 1789 et dans les événements qui l'ont préparée,
que les côtés qui concernent le droit civil, criminel et adminis-
tratif.
— 149 —
D'ailleurs la section indique par ses exemples la nature des
travaux qui rentrent dans ses attributions et sur lesquels elle
pense que les recherches des savants avec lesquels on se trou-
vera en relation peuvent se porter avec fruit ; mais elle ne
prétend ni déterminer les frontières d'un domaine, ni circons-
crire ses études aux sujets qui viennent d'être énumérés. Elle
rappelle même que l'investigation des temps passés lui est en
partie commune avec la section d'histoire et de philologie, que
chaque section prendra dans les documents qui parviendront au
Ministère ce qui est de son ressort, et que les mêmes matières
fourniront ainsi plus d'une fois l'objet de deux études spéciales.
Dans les siècles antérieurs au XVII» siècle, la publication des
textes, quand il y aura lieu de les insérer au Bulletin, sera faite
par la section d'histoire et de philologie ; ce qui n'empêchera
pas la section des sciences économiques et sociales d'apprécier
à son point de vue le document lorsqu'il lui aura été renvoyé et
même de le publier s'il ne l'a pas été par la section d'histoire.
Tout mémoire et tout document portant sur ces matières qui
sera communiqué sera examiné par elle avec l'intérêt que mé-
rite le sujet. Dans une étude sociale ou économique, un fait
révèle quelquefois un état des mœurs et des institutions. Plus
souvent, il ne suffit pas pour conduire seul à une conclusion;
mais un grand nombre de faits du même genre réunis de divers
côtés peuvent constituer un faisceau utile à l'histoire des sciences
sociales : la section s'appliquera, entre autres choses, à former
de tels faisceaux avec le concours des sociétés savantes.
Le succès dépendra surtout du zèle des savants qui fourniront
les éléments de la synthèse.
La section ne bornera pas son rôle à concentrer les recherches
dont les résultats lui seront spontanément fournis par les bulle-
tins des sociétés savautes ou par les communications personnelles
des correspondants. Elle pourra provoquer elle-même des
recherches et indiquer sur quels points de la vie économique de
la France il serait intéressant de diriger des investigations scien-
tifiques. Elle le fera notamment, ainsi que le pratiquent les
autres sections du Comité, à propos du Congrès des sociétés
— 450 —
savantes, en choisissant les questions â discuter parmi celles qui
seront proposées par ces mêmes sociétés ou par ses propres
membres.
Elle le fera également par la publication de documents rela-
tifs à l'histoire administrative, juridique ou économique de la
France.
Déjà de nombreux volumes intéressant ces matières ont été
publiés dans la collection des documents inédits par les soins de
la section d'histoire et de philologie. Les publications de ce genre
relatives aux siècles antérieurs au XVIIP siècle resteront,
comme par le passé, dans les attributions de cette section.
Les documents inédits qui se rapporteront à une époque plus
récente seront du ressort de la section des sciences économiques
et sociales. Celle-ci étudiera les projets de ce genre émanant de
son initiative ou soumis â son examen par des savants : elle
pourra les proposer ensuite à la Commission centrale du Comité
des travaux historiques et scientifiques, et elle aura à en sur-
veiller l'impression, si le Ministre, sur l'avis de cette commis-
sion, décide que la publication aura lieu.
CIRCULAIRE DE M. LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Relative au Congrès des sociétés savantes à la Sorbonne en 4884.
Monsieur le président,
J'ai l'honneur de vous adresser le programme du Congrès de
la Sorbonne en 1884 : il comprend cinq parties distinctes ré-
pondant aux cinq sections du Comité des travaux historiques et
scientifiques.
Cette haute assemblée, après examen attentif des nombreuses
questions proposées par les sociétés savantes, s'est préoccupée
de signaler celles qui dans leur ensemble paraissent répondre
aux besoins actuels de la science aussi bien qu'aux tendances in-
diquées par les sociétés elles-mêmes.
Beaucoup d'autres questions, présentant peut-être un intérêt
moins immédiat, mais dont le Comité a spécialement remarqué
l'importance, figureront à l'ordre du jour de vos prochains
congrès : il fallait faire un choix, le mettre en proportion avec
le nombre d'heures restreint de vos séances, s'attacher de préfé-
rence à des sujets d'études généraux, insister sur certains points
encore obscurs que des recherches simultanées et comparatives
pourront sans doute éclairer.
Vous remarquerez, Monsieur le Président, que les sections
scientifiques du Comité, sans vouloir peser en rien sur la di-
rection des recherches auxquelles peuvent se livrer leurs colla-
borateurs, et bien convaincues que c'est surtout par l'initiative
individuelle des hommes d'études que les sciences progressent,
ont cru cependant devoir cette année signaler à l'attention des
sociétés savantes un certain ordre de travaux à entreprendre,
— 452 —
toute une série d'enquêtes qui, faites sur les divers points de la
France, et réunies ensuite en un seul faisceau, permettront le
contrôle certain des faits jusqu'ici ignorés dans leurs causes et
leurs résultats.
Je joins à cet envoi un questionnaire détaillé, rédigé par le
bureau central météorologique et relatif aux phénomènes pério-
diques de la végétation, aux époques d'arrivée et de départ des
oiseaux de passage, à la date de l'apparition des principales es-
pèces d'insectes qui nuisent à l'agriculture et à d'autres faits du
même ordre. Je vous prie d'appeler à ce sujet l'attention de tous
les travailleurs de votre société : des observations faites simul-
tanément sur toute l'étendue de notre territoire, signalées en-
suite dans les séances la Sorbonne par les comptes rendus de
MM. les Délégués, apporteront sans nul doute à la science des
données, des renseignements, qui feront le plus grand honneur
à la France.
Je vous serai obligé, M. le Président, de donner à cette cir-
culaire et au programme qui l'accompagne toute la publicité dé-
sirable, et en ordonner l'insertion au procès-verbal de votre
prochaine réunion.
Recevez, Monsieur le Président, l'assurance de ma considé-
ration la plus distinguée.
Le Président du Conseil, Ministre de l'instruction publique
et des beaux-arts.
Signé : Jules FERRY.
I. — SECTION d'histoire et de philologie.
1° Origine, signification et formes successives des noms de
lieu d'une région.
2° Mode d'élection et étendue des pouvoirs des députés aux
Etats provinciaux.
3"^ Les villes neuves, les bastides, les sauvetats et autres fon-
dations analogues à partir du xii^ siècle.
— 153 —
4» Les biens communaux au moyen âge.
50 Origine et organisation des anciennes corporations d'arts
et métiers.
6» Indications fournies par l'emplacement des établissements
charitables pour fixer le tracé des anciennes voies.
7° Origine et organisation des anciennes foires.
8» Utilité et importance des registres de notaires, des registres
de paroisse et des documents des greffes ; — mesures prises où
à prendre pour en assurer la conservation et en faciliter
l'usage.
9" Anciens livres de raison et journaux de famille.
10° Données géographiques et statistiques à tirer des procès-
verbaux de rédaction des coutumes.
11» Etat de l'instruction primaire et secondaire avant 1789.
12° Liturgies locales antérieures au xviii® siècle.
130 Les ermites et les reclus.
14° Origine et règlements des confréries et charités anté-
rieures au xviii« siècle.
150 Quel jour commençait l'année dans les différentes pro-
vinces de la France au moyen âge ?
IL — SECTION d'archéologie.
1° Quelles sont les contrées de la Gaule où ont été signalés des
cimetières à incinération remontant à une époque antérieure à
la conquête romaine? — Quels sont les caractères distinctifs
de ces cimetières ?
2° Essayer une classification des enceintes [fortifiées, oppida
gaulois, camps romains, mottes féodales. — Indiquer quels sont
les caractères distinctifs de chacune de ces séries ; donner des
exemples.
3'^ Déterminer la date exacte des murs d'enceinte de l'époque
romaine dans la construction desquels sont entrés des monu-
ments funéraires ou des débris d'anciens édifices.
4** Décrire les monuments connus sous le nom de piles,
— 154 —
comme la pile de Cinq-Mars, près de Tours. — Caractériser ces
monuments ; en rechercher l'origine et la destination.
5<* Dresser la liste, faire la description et rechercher l'origine
des œuvres d'art hellénique et des inscriptions grecques qui
existent dans los collections publiques ou privées de Marseille
et des villes delà Provence ou de la basse vallée du Rhône, Dis-
tinguer entre ceux de ces monuments qui sont de provenance
locale ceux qui ont été importés dans les temps modernes.
6'> Étudier les plus récentes théories qui ont pu être émises
sur l'oriLjine des basiliques chrétiennes. Décrire les plus an-
ciennes basiliques que l'on connaisse en dehors de l'Italie, en
particulier celles de l'Algérie.
7° Étudier les caractères qui distinguent les diverses écoles
d'architecture religieuse à l'époque romane en s'atfachant à
mettre en relief les éléments constitutifs des monuments (plans,
voûtes, etc.).
8" Quels sont les monuments qui, par l'authenticité de leur
date, peuvent être considérés comme des types certains de l'ar-
chitecture en France avant le XIII^ siècle ?
9° Quelle est la distribution géographique des églises à une
seule nef dont les cathédrales d'Albi et de Perpignan sont les
types principaux? Quelle est l'origine du plan de ces édifices?
lOo Quelles sont les églises à coupoles de l'Aquitaine dont la
date peut être établie par des documents historiques? Produire
et discuter les textes relatifs à leur construction.
11° Quels sont les monuments dont la date attestée par des
documents historiques peut servir à déterminer l'état précis de
l'architecture militaire en France aux différents siècles du moyen
âge?
12" Étudier avec accompagnement de coupes et de plans, les
constructions rurales élevées par les abbayes, telles que granges,
moulins, étables, colombiers, etc.
13» Signaler et décrire les peintures murales antérieures au
XVP siècle existant encore dans les monuments civils ou reli-
gieux de la France.
14o Signaler les œuvres de la sculpture française antérieures
— 155 —
au XVP siècle, qui se recommandent soit par la certitude de leur
date, soit par des signatures d'artistes.
15" Étudier les tissus anciens et les broderies, qui existent
dans les trésors des églises, dans les musées et dans les collec-
tions particulières,
16° Quels sont les progrès réalisés depuis dix ans dans le classe-
ment des monnaies gauloises, soit au point de vue chronologi-
que, soit au point du vue de leur distribution géographique.
III. — SECTION DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES.
1" La division de la propriété en France, avant et après 1789.
2° Etudier les mouvements de la population sur un point dé-
terminé de la France rurale, soit sous l'ancien régime, soit
depuis la Révolution.
3" Étudier sur un point quelconque de la France rinfluence
économique et sociale d'une voie de communication nouvelle-
ment ouverte : chemin de fer, canal, route, pont.
II
4'' Les colonies françaises considérées au point de vue des
conditions politiques et économiques dans lesquelles elles se sont
formées et des moyens propres à en assurer le développement.
III
5" Étudier la situation légale des sociétés commerciales fran-
çaises à l'étranger et des sociétés étrangères en France.
G" De l'unification de la législation en matière de lettres de
change ; rapprocher les législations étrangères de la législation
française et mesurer à ce sujet les besoins du commerce.
7" Rechercher s'il ne conviendrait pas, à l'exemple de cer-
— 156 —
laines législations étrangères, d'accorder à la femme mariée,
indépendamment de toute convention matrimoniale, l'adminis-
tration et la libre disposition d'une partie de ses biens.
IV
8° L'enseignement secondaire spécial, ses caractères distinc-
tifs, ses limites et ses relations avec l'enseignement supérieur.
IV. — SECTION DES SCIENCES MATHÉMATIQUES, PHYSIQUES,
CHIMIQUES ET MÉTÉOROLOGIQUES.
1° E]tude du mistral.
2» Observations de tremblements de terre avec les enregis-
treurs.
3° Éclairs de chaleur ; fréquence des orages dans la même
journée.
4" Études des phénomènes périodiques de la végétation.
5° De quelle utilité peuvent être, au point de vue de la pré-
vision du temps, les renseignements fournis par les observa-
tions magnétiques et électriques.
6° Recherches sur la présence de la vapeur d'eau dans l'air
par les observations actinométriques et spectroscopiques.
7° Comparaison des climats du Midi et du Sud-Ouest de la
France.
V. — SECTION DES SCIENCES NATURELLES ET DES SCIENCES
GÉOGRAPHIQUES.
1° Étude du mode de distribution topographique de chacune
des espèces animales qui habitent une partie du littoral.
Marquer sur une carte à grande échelle (par exemple sur les
feuilles séparées du pilote français) leâ points où chacune de
— 157 —
ce.s espèces a été trouvée et indiquer par des signes de conven-
tion si elle y est très commune, assez commune ou rare.
2° Étude détaillée de la France fluviale dans des régions bien
déterminées. Marquer sur une carte les localités fréquentées
par chaque espèce de poisson, de crustacé et de mollusque ;
indiquer si elle est sédentaire ou voyageuse ; et, dans ce dernier
cas, les époques d'arrivée et de départ. Noter aussi l'époque de
la ponte.
3° Répondre aux demandes du questionnaire du bureau cen-
tral météorologique, relatif aux phénomènes périodiques de la
végétation, aux époques d'arrivée et de départ des oiseaux de
passage, à la date de l'apparition des principales espèces d'in-
sectes qui nuisent à l'agriculture, et à d'autres faits du même
ordre.
4° Étudier les relations qui peuvent exister entre les variétés
de diverses espèces zoologiques ou botaniques et les conditions
dans lesquelles les représentants de ces espèces vivent (altitude,
sécheresse ou humidité, etc.).
5° Étudier au point de vue de l'anthropologie les différentes
populations qui, depuis les temps les plus reculés, ont occupé
en totalité ou en partie une région déterminée de la France.
6° Étudier les changements qui, depuis les temps historiques,
ont été efl"ectués dans la configuration du sol d'une localité par
l'action de la mer, par la formation d'alluvions, par l'action des
vents ou par toute autre cause naturelle.
7» Indication sommaire des anciennes cartes possédées par
les différentes sociétés de géographie, par des établissements
publics ou par des particuliers.
EXPOSITION RE T R O S P E C T I V E
Comprenant l'histoire de l'UNIVERSITÉ
Et celle de la TYPOGRAPHIE ORLÉANAISE
Monsieur,
La Société archéologique et historique de l'Orléanais prépare
pour le mois de mai 1884, époque de la réunion du Concours
régional agricole, une Exposition rétrospective.
Cette Exposition aura lieu dans la Salle des Thèses, siège de
la Société, et se divisera en deux sections.
La première comprendra tout ce qui a rapport à l'histoire de
l'UNIVERSITÉ D'ORLÉANS; la seconde sera composée
à l'aide des PRODUCTIONS TYPOGRAPHIQUES de
la province entière.
La Société fait appel à votre concours, vous priant de vou-
loir bien inscrire en regard de la liste ci-jointe la nomencla-
ture des livres ou objets en votre possession qu'il vous plairait
de lui confier.
Le Président de la Société,
G. Baguenault de Pughesse.
l'"c Section. —Série A. Bulles, Chartes, Registres des différentes nations,
Autographes des docteurs ou élèves. Diplômes,
Thèses.
Série B. Livres ou Documents imprimés concernant l'Uni-
versité.
Série C. Plans et Vues, manuscrits ou imprimés.
Série D. Portraits de docteurs ou élèves, fondateurs, Inen-
faiteurs ; Costumes, etc., peints, dessinés ou
gravés.
Série E. Sceaux, Médailles, Jetons et autres objets se rat-
tachant à h numismatique.
Série F. Livres ayant appartenu à l'Université, Catalogues
de la librairie. — Objets divers.
S"-' Section. — Série A. Livres imprimés dans la province (spécimen).
Série B. Estampes de même provenance.
Série C. Portraits de typogr.iphes et de bibliophiles, mar-
ques typographiques, ex libris.
lup. eitoaoBs jaoob, — onLtASs.
BULLETIN
DE LA SOCIETE
ARCBÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉANAIS
1\« i20.
PREMIER TRIMESTRE DE 1884.
LISTE
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE ET fllSTORIQLE DE L'ORLÉANAIS
MEMBRES HONORAIRES DE DROIT.
MM. le G(Miéral commandant à Orléans le 5« corps d'armée,
le premier Président de la Cour d'Orléans,
le Préfet du Loiret,
le Préfet do Loir-et-Cher,
le Préfet d'Eure-et-Loir.
l'Évêque d'Orléans.
l'Évêque de Blois.
l'Évêque de Chartres,
le Maire d'Orléans.
BULLETIN NO 120. 12
— 160 —
MEMBRES HONORAIHES ÉLUS.
1839 MM. Helisle fLéopold), membre de l'InstilMt, administrateur gé-
néral de la Bibliothèque nationale, Paris.
1861 EGGEfi, membre de l'Institut, rue Madame, 68, Paris.
1863 Chabouillet, conservateur au département des médailles et
antiques de la Bibliolbèque nationale, rue Colbert, 12, Paris.
d86o Grandi'ERRET, ancien garde des sceaux, sénateur, rue de Mari-
gnan, 24, Paris.
18G8 Reniek (Léon), membre de l'Institut, conservateur de la biblio-
lbèque de l'Université, à la Sorbonne, Paris.
4869 WiTTE (de), membre de l'Institut, rue Fortin, 3, Paris.
1S74 RoziÈRE (de), membre de l'Institut, sénateur, rue Lincoln, 8,
Paris.
Bauthélemy (Anatole de), membre du Comité des travaux bis-
riques, au Ministère de l'instruction publique, rue d'Anjou, 9,
Paris.
187.3 Wallon, sénateur, secrétaire perpétuel de l'Académie des ins-
cripiions et belles-lettres, au palais Mazarin, Paris.
Jourdain, membre de l'Institut, rue Cambon, 21, Paris.
MAiNTELLiER, Correspondant de l'Institut, conseiller honoraire
à la Cour de cassation, rue Gounod, 6, Paris.
1883 Bertrand (Alexandre!, membre de l'Institut, directeur du
musée de >ainl-(;erniain-eii-Laye.
Du.MONT (Albert), membre de l'Inslilut, directeur de l'Enseigne-
ment supérieur au Ministère de l'instruction |)ublique, rue du
(3lier«:he-Midi, 42, Paris.
Picot (Georges), membre de l'institut, rue Pigalle, 64, Paris.
Tamizey de Larroque, correspondant de l'Institut, Gontaud
(Lot-et-Garonne).
MEMBRES TITULAIRES RÉSIDANTS (1).
1849 MM. * Desnoïers, vicaire général, membre de la Société des sciences,
belles-lettres et arts d'Orléans, directeur du Musée histo-
rique.
1832 CiioupPE, professeur de dessin au lycée et aux écoles nor-
males, membre de la Société des sciences, belles-lettres et
arts d'Orléans.
Trancuau, inspecteur honoraire de l'Académie de Paris.
1833 BOCCHER DE Moi.ANDOiN, membre, non résidant, du Comité des
travaux historiques, au .Ministère de l'instmetiou publique,
membre de l'Académie de Sainie-Croix d'Orléans.
1837 Baguenault de Viéville, ancien président de la Société d'agri-
culture, sciences, belles-lettres et arts dOrléans.
(1) Les noms des membres fondateurs sont précédés d'un astériquc, — Les
autres membres sont inscrits à la date de leur admission.
— 161 —
1857 MM. COLLIN, inspecteur général honoraire des ponts et chaussées,
membre de la Société des sciences, belles-lettres et arts
d'Orléans et de l'Académie de Sainte-Croix.
l8o9 LoiSELEUR, bibliothécaire de la ville, correspondant du minis-
tère de l'Instruction publique, secrétaire général de la Société
des sciences, belles-lettres et arts d'Orléans.
1860 Basseville, avocat, membre de la Société des sciences, belles-
lettres et arts d'Orléans.
Gastines {Léonce de), ancien élève de l'École des chartes,
membre de l'Académie de Sainte-Croix.
ViGNAT (Gaston), propriétaire.
1864 PiBRAC(A. duFauu DE), membre de la Société des sciences, belles-
lettres et arts d'Orléans et de l'Académie de Sainte-Croix.
1 865 J ARRY ( Louis), avocat, membre de^ la Société des sciences, belles-
lettres et arts d'Orléans et de l'Académie de Sainte-Croix.
1868 Beaucorps (Maxime de), ancien élève de l'École des chartes,
membre de l'Académie de Sainte-Croix.
1869 Baguenault de Puchesse (Gustavei, docteur ès-lettres, membre
de l'Académie de Samte-Croix.
ROOHETERIE (Maxime de la), membre de la Société des sciences,
belles-lettres et arts d'Orléans et de l'Académie de Sainte-
Croix.
1871 Di" Patay, médecin, chef de service, à l'Hôtel-Dieu, membre de
la Société des sciences, belles -lettres et arts d'Orléans.
1875 Vauzelles (Ludovic de), conseiller honoraire à la Cour d'appel
d Orléans, membre de la Société des sciences, belles-lettres
et arts d'Orléans et de l'Académie de Sainte-Cioix.
1876 Baillet, ancien élève de l'École des chartes, membre de la
Société des sciences, belles-lettres et arts d'Orléans.
DoiNEL, ancien élève de l'École des chartes, archiviste du
Loiret.
' Bimbenet (Eugène), président de la Société d'agriculture,
sciences, belles-lettres et aits d'Orléans.
Bailly, professeur au lycée, membre du Conseil académique
de Paris, membre de la Société des sciences, belles-lettres et
arts d'Orléans.
Danto.n, chef de division à la Préfecture du Loiret.
Davoust (Emile), membre de la Société d'agriculture, sciences,
belles-lettres et arts d'Orléans, attaché au Musée historique.
4879 Raguenet de Saint-Albin lOctave), ancien élève de l'École
des chartes, membre de l'Académie de Sainte-Croix.
1880 DUMUVS (Léon), membre de la Société des sciences, belles-
lettres et arts d'Orléans, attaché au Musée historique.
1881 Thillier, notaire.
Delorme, président du Comité départemental de secours aux
blessés du Loiret.
1882 Herluison, libraire-éditeur.
Pommier, juge d'instruction au Tribunal civil d'Orléans.
1883. FouRNiER jeune, architecte.
162 —
MEMBRES TITULAIRES NON RÉSIDANTS.
1849 MM. DupRÉ, ancien bibliothécaire de la ville de Blois, correspondant
du ministère de l'inslruclion publique, rue bonnissan, 41, à
Bordeaux.
1851 Maîtke (abbé), à Pilhiviers (Loiret).
Marchand, correspondant bonoraire du ministère de l'instruc-
tion publique, à Ouzouer-sur-Trézée (Loiret.)
Delaune, avocat k Romorantin.
1834 Ballot, docteur-médecin à Moulargis.
Laurand (Jules), au château des Montils (Loir-et-Ciier).
4857 Saint-Laumer (.de), à Chartres.
4838 Demersay (Alfred), à La Cbapelle-sur-Aveyron (Loiret).
1859 De la Tour, percepteur à Nancray (Loiret).
4862 PiLLAKD, docteur-médecin à Ladon.
1863 Deservillers (comte de), au château de la Mézière,par Lunay
^Loir-et-Cher).
185i Parseval (de), au château de Chevilly (Loiret.)
1867 COURCY (marquis de), conseiller-général du Loiret, au château
de Claireau, à Suily-la-Cbapelle (Loiret).
1870 Maulde (de), archiviste paléographe, ancien sous-préfet, à
KIottin, près Boiscommiin (Loiret).
?872 Rancourt de Mlmerand (Achille de), à Cernoy (Loiret).
1875 Vernon (comte de), château de la Briais, à Saint-Julien-de-
Vouvantes (Loire-Inférieure).
1873 Aroville (vicomte d';, ancien député, au château de Rouville,
près Malcbhei'bes (Loiret).
Clouet, architecte, à Boulogne-aur-Seine, rue Escudier, 7 bis.
Filleul (Edmond), propriétaire, à Monlbouy (Loiret).
4874 FouciiER (abbé), curé-doyen de Meirng (Loiret).
1876 Jahan (Henri), ancien auditeur au Conseil d'État, rue Haute-
ville, 54, à Paris.
Harcourt (Bernard d'), ancien député du Loir-et, rue de
(irenelle-Saint-Germain, à Paris.
ChaSSEval (Henri de), au château de la Bussière (Loiret).
1883 BuCHET, ancien avoué, 69, rue de Hennés, à Paris.
CociiARD (abbé), membre de la Société des sciences, belles-
lettres et arts d'Orléans et de l'Académie de Sainte-Croi.x.
De f.A ToLR-Uu-PiN LA Charce (comtc de , au château de
Bezonville, près Serniaises (Loiret).
Besnakd, ancien magistrat, ù Courbanton, près Neung-sur-
Beuvron (Loir-et-Chei-).
163
ASSOCIÉS CORRESPONDANTS FRANÇAIS.
1850MM. DuvAL (l'abbé), à Amiens.
CouRMONT. ancien directeur des beaux-arts, à Cannes (Var),
1832 R\0UL-Duv\L, premier présiilent honoraire de la Cour d'appel
de Bordeaux, avenue Kléber, 78, à Paris.
CORBLET (l'abbé G.), chanoine, directeur de la Revue de VArl
chrétien, à Versailles.
1836 Barthélémy (Edouard de), membre du Comité des travaux his-
toriques, rue Las-Cases, 22, à Paris.
Lacroix, ancien pharmacien, à Mâcon.
1858 Renard, ancien disputé, à Dourbonne-les-Bains (Haute-Marne).
1863 Mallet (Fernand), à Amiens.
1864 Rey, membre de la Société des antiquaires de France, Paris.
1868 Geslin, ancien attaché au musée des antiques du Louvre, à Paris.
1869 Ruelle, bibliothécaire à Sainte-Geneviève, Paris.
1870 PÉROT, membre de la Société d'émulation de l'Allier (Moulins).
1873 CuOLLET (Alfred', rue Millevoie, à Abbeville (Somme).
Duchatead (l'abbé), curé-doyen de Chécy (Loiret,^
GOURDON, à Malesherbes (Loiret).
1874 Loreau, conseiller général du Loiret, à Briare (Loiret).
1873 Martellière, ancien magistrat, à Pitbiviers.
1876 Le Curé de Saint-Benoît-sur-Loire.
Rathoin fl'abbé), curé de Montigny (Loiret).
Berton l'abbé^ curé de Chantecoq (Loiret).
MoiiiLLON, cité Condorcet, 4, à Paris.
Felice (Paul de), pasteur à Chartres (Eure-et-Loir).
AiiDOUARD ;rabbé), curé de Trinay (Loiret).
1877 Michel (Edmond), associé correspondant de la Société des
antiquaires de France, membre non rr^sidant du C >milé des
beaux-arts des départements, à Touvent, Fontenay-sur-Loing
^Loiret).
Lafenestre (Georges), inspecteur général des beaux-arts, rue
Jacob, 23, à Paris.
Massénat, président de la Société archéologique de la Corrèze,
à Brives.
1878 Amelot, curé de Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret).
Chagot (Ludovic), château de Rastignac, par la Bâchellerie
(Dordogne).
1879 Le Roy, avoué à Montargis (Loiret).
Lavallière (de), directeur d'assurances à Blois.
COURTIN, à Brinviile, par Bourmont (Haute-Marne).
— 164 —
1879 MM. Hauvette-Bksnault, conservateur-adjoint à la bibliothèque
de l'Université, à Paris.
DORANGE, curé de Crottes.
BONNARDOT, ancien élève de l'École des chartes et de l'École
des hautes études, avenue Victoria, 1, à Paris.
1880 GiLLET, curé de Bou (Loiret).
4881 Blanchard (abbé), à Puiseaux.
Cartaud, curé-doyen de Puiseaux.
1882 Crochet, curé-doyen de Ferrières.
Sainsot, (l'abbé), curé de Terminiers (Eure-et-Loir).
La Cboik (le R. P. de , membre de la Société des antiquaires
de France, à Poitiers iVienne).
1883 Grellet-Balguerie, 38, rue Saint-Sulpice (Paris).
D'Arc (Pierre), avocat à Aix (Bouches-du-Rhône).
De Braux à Boncq par Foug (Meurthe).
Benard (Agricole), dessinateur, 17, rue de la Collégiale (Paris).
ASSOCIÉS CORRESPONDANTS ÉTRANGERS.
1849 MM. Morel-Fatio, conservateur du musée de Lausanne (Suisse).
Marmol I Eugène del), préBideot de la Société archéologique de
Namur.
1852 Chalo.n ^Renier), président de la Société belge de numismatique,
rue du Irône, 113, à Bruxelles.
L'Évéque de Bethléem, abbé de St-Maurice-en-Valais (Suisse).
Kohne (dej, secrétaire de la Société impériale d'archéologie de
Saint-Pétersbourg.
Roach-Smith (Charles), à Londres.
1876 Rivier (Alphonse), professeur de droit, à Bruxelles.
Hagen (Hermann), professeur à l'Université de Berne (Suisse).
SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES.
SOCIÉTÉS FRANÇAISES.
Abbeville. — Société d'émulation.
Agen. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
Albi. — Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres du Tarn.
Amiens. — Société des Antiquaires de Picardie.
Angers. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
— 165 —
Angers. — Société académique de Maine-et-Loire.
Angoulème — Société archéologique et historique de la Charente.
Arras. — Académie des Sciences, Lettres et Arts.
Arras. — Commission des Antiquités du Pas-de-Calais.
Autun. — Société éduenne.
Auxerre. — Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne.
Beauvais. — Société académique d'Archéologie, Sciences et Arts du dé-
partement de l'Oise.
Belfort. — Revue d'Alsace.
Besançon. — Société d'Émulation du Doubs.
Béziers. — Société archéologique, scientifique et littéraire.
Blois. — Société des Sciences et Lettres.
Bordeaux. — Commissions historiques des manuscrits de la Gironde.
Bordeaux. — Société archéologique.
Boulofjne-sur-Mer. — Société académique de l'arrondissement de Bou-
logne-sur-Mer.
Bourg. — Société d'Émulation de l'Ain.
Bourges. — Société des Antiquaires du Centre.
Bourges. — Société historique, littéraire, artistique et scientifique du Cher.
Brives. — Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze.
Caen. — Société des Antiquaires de Normandie.
Cahors. — Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot.
Castres. — Société des Lettres, Sciences et Arts.
Chalon-sur-Saône. — Société d'Histoire et d'Archéologie.
Châions-sur-Marne. — Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts
de la Marne.
Chambéry. — Société d'Histoire, et d'Archéologie savoisienne.
Chambéry. — Académie des Sciences, Lettres et Arts de Savoie (1873).
Chartres. — Société archéologique d'Eure-et-Loir,
Châteaudun. — Société archéologique dunoise.
Château-Thierry. — Société historique et archéologique.
Cherbourg. — Société académique.
Clermont-Ferrand. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts.
Constantine (Algérie). — Société archéologique.
Dijon. — Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres.
Dijon. — Commission des Antiquités de la Côte-d'Or.
Dijon. — Comité du Bulletin d'histoire et d'archéologie religieuses.
Douai. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts du Nord.
Draguignan. — Société des Études scientifiques et archéologiques.
Éplnal. — Société d'Émulation des Vosges.
Gap. — Société d'Études scientifiques et littéraires des Hautes -Alpes.
Grenoble. — Académie Delphinale.
— 166 -
Guf^rel. — Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse.
Langres. — Société historique et archéologique.
Le Havre. — Société hâvraise d'études diverses.
Le Mans. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe.
Le Mans. — Société historique et archéologique du Maine.
Le Mans. — Société philotechnique du Maine.
Lille. — Commission historique du département du Nord.
Limoges. — Société archéologique et historique du Limousin.
Lons-le-Saulnier. — Société d'Émulytion du Jura.
Lyon. — Académie des Sciences, Belles-Lettres, et Arts.
Lyon. — Sociéié littéraire, historique et archéologique.
Lyon. — Musée Guimet.
Màcon — Académie.
Marseille. — Société de Statistique.
Montauban. — Société archéologique et historique de Tarn-et-Garonne.
Montbéliard. — Société d'Émulation.
Montpellier. — Académie des Sciences et Lettres.
Moulins. — Société d'Émulation du déparlement de l'Allier.
Nancy. — Société d'Archéologie lorraine.
Nancy. — Académie de Stanislas.
Nantes. — Société académique de Nantes et de la Loire-Inférieure.
Nantes. — Société archéologique.
Nevers. — Société nivernaise des lettres, sciences et arts.
Nice. — Société des Lettres, Sciences, et Arts des Alpes-Maritimes.
Nice. — Société d'Agriculture, d'Horticulture et d'Acclimatation des Alpes-
Maritimes.
Nimos. — Académie du Gard.
Oiléans. — Société d'AgricuUure, Sciences, Belles-Lettres et Arts.
Orléans. — Académie de Sainte-Croix.
Paris. — Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts; Revue
des Sociétés savantes. — Comité des travaux historiques.
Paris. — Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
Paris. — Société des Antiquaires de France.
Paris. — Société de l'Histoire de France.
Paris. — Société française de Numismatique et d'Archéologie.
Pdris. — Société de l'École des chartes.
Paris. — Société bibliographie.
Paris. - Société française d'Archéologie pour la conservation des monu-
ments
Paris. — Société des études historique.
Pau. — Société des Sciences, Lettres et Arts (1873).
Périgueux. — Société historique et archéologique du Périgord.
— 467 —
Poitiers. — Société des Antiquaires de l'Ouest.
Rambouillet. — Société archéologique.
Rennes. — Société archéologique du département d'Ille et-Vilaim'.
Rhodez. — Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron.
Romans. — Bulletin d'histoire ecclésiastique et d'archéologie religieuse du
diocèse de Valence.
Rouen. — Académie des Sciences, Bclles-Lelltes et Arls.
Rouen. — Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure
Saiiit-Omcr. - Société des Antiquaires de la Morin e.
Saintes. - Société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis.
Saintes. — Commission des Arts et Monuments historiques de la Cliarent-i-
Inférieure.
Senlis. — Comité archéologique.
Sens. — Sociéié archéologique.
Soissons. — Société archéologique, historique et scientifique.
Toulon. — Société des Sciences, Belles-Lettres et Arts du Var.
Toulouse. — Société archéologique du midi de la France.
Tours. — Société archéologique de Touraine.
Valence. — Société d'Archéologie et de Statistique de la Drôuie.
Valencienues. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
Vannes. — Société polymathique du Morbihan (187.1).
Vendôme. — ■ Société archéologique, scientifique et littéraire du VendA-
mois.
Verdun - Société philomalique.
SOCIÉTÉS ÉTRANGER lis.
Anvers. - Académie d'Archéologie de Belgique.
Bruxelles. - Commission royale des monamenis.
Bru.xelles. - Société de Numis nalique belge
Christiania. — Université royale de Norvège.
Genève. — Société de Géographie.
Genève. — Institut national genevois.
Genève. — Société d'Histoire et d'Archéologie.
Gorlitz (Prusse). — Société des Belles-Lettres de la Haute-Lusace.
Liège. — Institut archéologique liégeois.
Liverpool. - llisloric Society.
Lund (Suède). — Universitas Lundcnsis.
Luxembourg. — Société archéologique et hi'5tori(|ue.
Metz. — Académie.
Namur. — Société archéologique.
- 168 —
Saint-Pétersbourg. — Société impériale d'Archéologie.
Stockholm. — Académie royale.
ToDgres. — Société des Sciences et Lettres du Limbourg.
Vienne 'Aulrichel. — Institut géographique.
Wa.shington. ~ Smilbsouian institution.
Zagreb. — Société archéologique croate de Zagreb (Agramj.
BIBLIOTHÈQUES QUI REÇOIVENT LES PUBLICATIONS.
La bibliothèque publique de la ville d'Orléans.
La bibliothèque de la Cour d'appel d'Orléans.
La bibliothèque du grand Séminaire d'Orléans.
La bibliothèque du petit Séminaire de La Chapelle-Saint Mesmin
La bibliothèque du petit Séminaire de Sainte-Croix.
La bibliothèque administrative de la Préfecture du Loiret.
La bibliothèque des employés du Loiret.
La bibliothèque du Lycée d'Orléans.
La bibliothèque de l'École normale primaire du Loiret.
La bibliothèque de la réunion des officiers d'Orléans.
La bibliothèque publique de la ville de Montargis.
I.a bibliothèque publique de la ville de Blois.
La bibliothèque publique de la ville de Chartres.
La bibliothèque Mazarine (Paris).
La bibliothèque de l'Université, à la Sorbonne (Paris.)
La bibliothèque de la Société de l'histoire de France aux Archives nalio-
n;ilcs (Paris).
M. l'administrateur des Musées nationaux.
M. le conservateur du Musée de Saint-Germain.
COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR L'ANNÉE 1884.
Président. — M. G. Baguenault de Puchesse.
Vice-Prcsidenl. - M. l'abbé Desnovers.
Secrétaire. — M. L. Dumcys.
Vice-Secrétaire- Archiviste. — M. Maxime de Beaucori'S.
Trésorier. — M. Thillier.
Commission des publications. — MM. Delorme, Jarrv et Tranchau.
169 -^
Séance du vendredi I I janvier 1884.
Présidence de M. Baguenâult de Puchesse, président.
M. l'abbé Desnoyers fait hommage à la Société d'un exemplaire du
Catalojjue du Musée historique de la ville d'Orléans, dont il vient de
terminer la laborieuse publication.
— M. Desnoyers annonce à cette occasion qu'il vient d'achever le
classement méthodique des 1 4,000 objets dont se composent les col-
lections de notre musée historique. Cet important ensemble de pièces
et de monuments forme maintenant une véritable histoire du travail,
dans laquelle le visiteur trouvera chaque époque représentée depuis les
temps préhistoriques jusqu'au XIX" siècle.
— La Société, après avoir pris connaissance d'une lettre qui lui est
adressée par le Père de la Croix relativement aux monuments de
Sanxay, décide de s'associer à la pétition adressée au Ministre par
presque toutes les Sociétés savantes de France, dans le but d'obtenir
la conservation des ruines gallo-romaines découvertes par cet intré-
pide explorateur.
— M. Tranchau, au nom delà Commission des publications, pro-
pose l'insertion au Bulletin d'extraits d'un travail sur le Cimetière
Gallo-Romain de Ce (Allier), présenté par M. Pérot, associé corres-
pondant (i).
— Le Secrétaire donne lecture du projet de Bulletin pour le
quatrième trimestre de 1883. — Renvoi à la Commission des pu-
blications.
(1) Voir plus loin, page 181 le rapport de la eommisson.
— 170
— M. E. Davoust présente un surmoulage ancien d'une grande
médaille de Lucius Verus, trouvé à Vouzon (Loir-et-Cher).
— M. Dumuys annonce qu'il vient de recevoir de M. Perrin,
d'Orléans, un fragment important d'un moule de pierre trouvé sur
la propriété du Grand-Malmusse, commune de Gémigny (Loiret). Il
croît reconnaître dans cette pierre gravée un moule à patène méro-
vingien, datant très-probablement du VII'' ou du VIII« siècle, et s'en-
gage à présenter ultérieurement un travail complet sur ce sujet.
— M. Tranchau commence la lecture d'un mémoire intitulé : Les
Chevaliers du Saint-Esprit, .*e rattachant à l'histoire d'Orléans.
Séance du vendredi Si janvier 1884.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président donne lecture d'une circulaire de M. le Ministre
des beaux-arts, relative à la prochaine réunion des Sociétés savantes
qui doit avoir lieu à la Sorbonne.
Il signale au nombre des ouvrages reçus :
Un tirage à part des lettres inédite^ de Gabriel de l'Aubespine,
évéque d'Orléans, publiées par M. Tamizey de Larroque, membre ho-
noraire de la Société.
— M. Francis Pérot, associé correspondant, adresse à la Société
une légende bourguignonne, intitulée : Les Sahots d'amour, par lui
publiée dans : L'Alliance des Sciences et des Arls de l'Allier.
— M. Edmond Jolianrt lait hommage d'un numéro du journal :
— 171 —
L'Art consacré à la mémoire et aux travaux à'Andrieu, graveur en
médailles (1761-182^2).
Des remerciments sont votés aux deux donateurs.
— La liste des membres composant la Société est arrêtée, confor-
mément au règlement.
— Sur la proposition de M. Desnoyers, un crédit de 100 francs est
ouvert à M. Dumuys, pour entreprendre des fouilles à Gémigny
(Loiret), sur l'emplacement d'une station gallo-romaine ou mérovin-
gienne, par lui signalée dans une séance précédente.
— M. le Trésorier rend ses comptes pour l'exercice 188.3. Ils
sont approuvés conformément au règlement, et des remerciments sont
adressés à notre honorable collègue.
— La Société, sur le rapport lu par M. Delorme, au nom de la
Commission des publications, vote l'impression du projet de Bulletin
des troisième et quatrème trimestres de 1883.
— iM. Tranchau continue la lecture de son mémoire sur Les Che-
valiers (le l'ordre du Saint-Esprit, se rattachant à l'histoire de
l'Orléanais. — Fienvoi à la Commission des publications.
Séance dn vendredi 8 février 1884.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président annonce la mort de M. Louis Bellaguet, chef de
division honoraire au Ministère de l'instruction publique. Il rappelle
que M. Bellaguet avait toujours témoigné une grande bienveillance
— 172 -
envers la Société, et propose en conséquence que le présent procès-
verbal porte mention des regrets que cette perte fait éprouver h la
Compagnie.
Cette proposition est unanimement adoptée.
— M. de la Vallière, membre correspondant, fait bommage d'une
brochure sur La Motte-Mandraï {Loir-et-Cher).
— M. le Président signale un travail de M. Ramé, inséré dans le
Bulletin du Comité des travaux historiques, sur l'inscription turau-
laire d'un poëte du XI" siècle inbumé à Saint-Benoît-sur-Loire, étu-
diée par MM. Grellet-Balguerie.
— La Société décide de souscrire à l'ouvrage de M"e de Villaret,
intitulé : Les antiquités de l'église Saint-Paul d'Orléans, d'après des
documents inédits.
— M. Louis Jarry dépose sur le bureau, tant en son nom qu'en
celui de MM. Herluison, Pommier, Raguenet de Saint-Albin, la table
des matières du VII'^ volume des Bulletins.
— Sur le rapport fait par M. Delorme, au nom de la Commission
des publications, la Société décide l'insertion dans les Mémoires d'un
travail de M. l'abbé Crochet sur Saint-Paterne d'Avranches.
— M. P.oucher de Molandon rappelle à ses collègues que, le
8 mai 1885, aura lieu la séance solennelle du quatrième concours
public sur l'histoire et les antiquités de notre province.
Il les prie d'examiner si, après quinze années d'essais accueillis
avec une constante faveur et couronnés de succès, il ne leur semble-
rait pas opportun d'asseoir désonnais sur des bases stables et per-
manentes celte institution tout orléanaise, inaugurée en 18()*.), sous
les auspices de la Société, continuée en 1875, 1880 et 1885, par
son active et bienveillante coopération.
Préoccupé de cette pensée, et d'après les conseils de savants émi-
— 173 —
nents, il s'est efforcé de la réaliser par quelques dispositions qu'i
vient soumettre à la souveraine appréciation de la Société.
Ces propositions lues et sommairement discutées sont renvoyées à
l'examen approfondi d'une commission spéciale composée des mem-
bres du bureau et de MM. Basseville, Patay, Pommier et Tranchau.
M. Boucher de Molandon est invité à se mettre en rapport avec
elle, afin que la question soit étudiée en pleine connaissance de cause
et résolue d'un commun accord.
— M. Dumuys donne lecture d'une note relative aux découvertes
faites dans le quartier Nord de la ville d'Orléans depuis 1880. —
L'auteuF est autorisé à faire insérer son travail dans le volume des
Mémoires, sous forme d'appendice à sa notice sur Les Puits funé-
raires de Cenabuin .
— La Commission de l'Exposition rétrospective, projetée en la
Salle des Thèses, annonce (|u'elle a adressé un pressant appel aux
diverses Sociétés savantes des départements d'Eure-et-Loir, de
Loir-et-Cher et du Loiret, pour leur demander communication des
pièces qu'elles possèdent relatives à l'Université d'Orléans ou à l'his-
toire de la Typographie orléanaise.
Séance da vendredi 2% février 1884.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président donne lecture d'une communication de M. Dumuys
annonçant que Msf Barbier de Montault veut bien se mettre à la
disposition de la Société pour lui faciliter les moyens d'obtenir le
surmoulage d'une plate-tombe, d'Antoine Brachet, d'Orléans, conser-
vée à l'Université de Pavie.
— 174 —
L'examen de la question est renvoyé à MM. Desnoyers et Boucher
de Molandon.
— M"« de Villaret, remercie la Société d'avoir souscrit à son
nouvel ouvrage sur Les nntiquités de Véglise Saint-Paul.
— Une lettre de M. Bernaull, de Blois, signale un document daté
de 1468, portant la signature de François de Brilhac, abbé de Pont-
levoy, qui devint plus tard évêque d'Orléans (1473).
— M. Besnard, membre titulaire non résidant, rend compte dans
un intéressant Mémoire d'importantes découvertes qu'il a faites à
Courbanton (Loir-et-Cher), Les plans des localités explorées et
nombre d'objets trouvés dans les fouilles sont déposés sur le bureau.
Ce travail est renvoyé à la Commission des pubUcations.
Séance dn vendredi t4 mars t883.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. Desnoyers fait hommage à la Société d'un ancien plan de la
Garde de Neuville (forêt d'Orléans).
— Le Père de la Croix, associé correspondant, adresse un exemplaire
de son Hy pogée-Martyrium des Dunes de Poitiers, accompagné d'un
atlas.
Des remercîments sont votés aux deux donateurs.
— M. Martellière, associé correspondant, annonce deux décou-
vertes faites dans l'arrondissement de Pilhiviers.
— 175 —
Un habitant d'Estouy a trouve dans sa cour un pot de terre renfer-
mant une trentaine de jetons d'argent de la communauté des mar-
chandes de modes, plumassières et fleuristes de Paris portant la date
de 1777.
M. Boucher, cultivateur à Oimpuits (ancien domaine de l'évêché
d'Orléans), a trouvé dans son champ une trentaine de pièces du
XVI« siècle, savoir : des testons mal frappés des règnes de Henri II
et Charles IX, et une vingtaine de pièces d'alliage (Henri II).
— M. Bailly mentionne une analyse des travaux couronnés à notre
dernier concours quinquennal, insérée dans la Revue critique et
accompagnée de l'allocution prononcée par M. Egger à l'occasion de
cette solennité.
— MM. Baillet, Dumuys et Boucher de Molandon se font inscrire
comme délégués de la Société au prochain Congrès de la Sorbonne.
— M. Baillet donne communication du travail qu'il est dans l'in-
tention de lire dans cette réunion et qui est intitulé : Mémoire sur
une épitaphe du Xl^ siècle de Saint-Benoît-sur-Loire.
— M. Pérot, associé correspondant, présent à la séance, fait hom-
mage à la Société d'un Mémoire dont il est l'auteur et intitulé :
Pierres entaillées des temps préhistoriques.
— M. Dumuys commence la lecture d'un Mémoire sur un Moule
mérovingien, qu'il compte présenter au congrès des Sociétés savantes.
BULLETIN N« 120, 13
- 176 -
Séance da vendredi S8 mars i88S.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président souhaite la bienvenue à M. Henri Courtin, associé
correspondant, présent à la séance.
— M. Pérot fait hommage d'un inventaire des objets antiques
trouvés en 1882, dans le département de l'Allier.
— M. Dumuys achève la lecture de son Mémoire sur un Moule
mérovingien. La Société l'autorise à donner un résumé de son travail
dans le Bulletin Monumental, avant que le volume des Mémoires ait
été publié.
— M.Gougeon, curé de Coudes (Eure-et-Loir), signale plusieurs
curiosités archéologiques visibles dans son église. La Société décide
que la lettre de cet honorable correspondant sera adressée selon son
désir à M. Edmond Michel.
— 177 —
CONCOURS
SUR
L'HISTOIRE ET LES ANTIQUITÉS DE L'ORLÉANAIS
INSTITUTION DEFINITIVE
M. le Président annonce que la commission spéciale nommée dans
la séance du 8 février, après mûr examen des propositions soumises
à la Société, par M. Roucher de Molandon pour instituer d'une ma-
nière stable et permanente ces concours quinquennaux sur l'histoire
et les antiquités de l'Orléanais, les a unanimement approuvées, ainsi
que les modifications indiquées au programme actuellement en vigueur.
Il appartient maintenant à la Société de les ratifier, s'il y a lieu,
par son vote.
Ces concours historiques, périodiquement renouvelés depuis 1869,
se trouveraient ainsi définitivement constitués, grâce aux nouvelles
libéralités de notre dévoué collègue et à l'accord accepté et sanctionné
par la Société.
Lecture faite des propositions approuvées par la commission et du
programme définitif dont suit la teneur, la Société, après en avoir
délibéré, en vote unanimement l'adoption. Elle décide que ce pro-
gramme sera à l'avenir la règle de ses concours et qu'une large
publicité lui sera donnée dans le plus bref délai.
D'alfectueux remcrcîments sont adressés au généreux fondateur
qui a déjà tant contribué à perpétuer les glorieux souvenirs de notre
vieil Orléanais.
— 178 —
PROGRAMME ET CONDITIONS DES CONCOURS
Les concours quinquennaux, inaugurés à Orléans, sous les
auspices de la Société arcliéologique et historique de l'Or-
léanais, pour les années 1869, 1875, 1880 et 1885, sont dé-
finitivement institués, conformément au programme ci-après :
Art. 1". — Un prix de mille francs sera tous les cinq ans, à
partir du 8 mai 1885, décerné à Orléans, en séance publique,
le 8 mai ou un jour très-rapproché de cette fête traditionnelle,
à l'auteur du meilleur mémoire adressé à la Société : sur
l'histoire, l'archéologie, la numismatique, la géographie, la t^io-
graphie, la bibliographie de l'ancienne province de l'Orléanais,
correspondant approximativement aux trois départements du
Loiret, de Loir-et-Cher et d'Eure-et-Loir; — sur une localité
particulière; — sur une institution religieuse, civile ou mili-
taire, de cette circonscription.
Art. 2. — (^e prix de mille francs pourra être attribué à un
seul ouvrage, ou partagé entre plusieurs, et divisé, s'il y a lieu,
en premiers et seconds prix.
A chaque prix sera jointe une médaille d'argent du module
de soixante- dix millimètres, au type adopté pour les précé-
dents concours. Des médailles de bronze, du même module,
pourront être accordées aux mentions honorables.
Art. 3. — Il sera loisible à la Société de prélever sur la do-
tation du concours quelques médailles, soit d'argent, soit de
bronze, qu'elle croirait devoir décerner, en séance publique,
aux auteurs d'ouvrages conçus dans les conditions du présent
programme et publiés durant la période quinquennale, sans
lui avoir été adressés pour concourir.
Art. 4. — Si, contre toute attente, à l'expiration d'une pé-
riode quinquennale, l'ensemble des ouvrages présentés était
— 179 -
jugé trop insuffisant, la Société, avant d'ouvrir les plis cachetés,
et à la majorité prescrite par l'article 9 ci-après, pourra, soit
proroger le concours à l'année suivante, soit attribuer les raille
francs qui lui étaient destinés à celui qui périodiquement devra
suivre, lequel, devenu ainsi décennal donnera lieu à des prix
doubles de la valeur habituelle.
Art. 5. — L'organisation des concours, l'appréciation et le
classement des mémoires, la répartition des récompenses,
la remise des prix et médailles sont confiés aux soins de la
Société.
Art. 6. — Les membres titulaires résidants sont seuls
exclus du droit de concourir. Ils constituent le jury d'examen ;
ils peuvent, pour des questions spéciales, s'adjoindre des per-
sonnes étrangères à la Compagnie.
Art. 7. — Les mémoires présentés au concours doivent être
adressés franco au président de la Société, au siège des réu-
nions habituelles, avant le i^r janvier de la dernière année
de la période quinquennale.
Art. 8. — Les Mémoires ne seront pas signés ; ils porteront
une devise ou épigraphe, reproduite sur l'enveloppe d'une lettre
cachetée, jointe au travail. Cette lettre contiendra le nom de
l'auteur, son adresse, et la déclaration, signée de lui, que son
ouvrage est inédit et n'a été couronné à aucun concours anté-
rieur.
Art. 9. — Tout auteur qui se sera volontairement fait con-
naître avant le jugement du concours, pourra être exclu du
droit de concourir, par décision de la Société rendue à la majo-
rité des suffrages exprimés ; les suffrages exprimés devront
toutefois atteindre les deux tiers, au moins, du nombre des
membres résidants inscrits au tableau.
Art. 10. — Si la Société jugeait qu'il fût utile de suspendre
la condition, prescrite par l'article 8, de n'admettre à concourir
que des auteurs anonymes et des ouvrages inédits, il lui sérail
— 180 —
loisible de le faire, par décision prise à la majorité fixée par
l'article 9 ci-dessus.
Art. 11. — Les auteurs des mémoires couronnés seront
immédiatement informés de la décision qui les concerne.
Art. 12. — Les ouvrages couronnés appartiendront à la
Société, si elle déclare être dans l'intention de les publier dans
le plus prochain volume de ses Mémoires. Les auteurs auront
droit d'en faire un tirage à part, à leurs frais.
Art. 13. — Les mémoires couronnés que la Société ne vou-
drait pas publier et ceux qui n'auraient pas été couronnés
seront remis, dans les trois mois qui suivront la séance publique,
aux auteurs qui en auront fait la demande.
Art. 14. — La Société, avant la remise des manuBcrits, aura
droit, si elle le juge convenable, d'exiger qu'une copie, signée
de l'auteur, soit laissée entre ses mains, comme justification,
en cas de besoin, de ses décisions.
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— 181 -
COMMUNICATION DE M. PEROT
Associé correspondant
SUR LA NÉCROPOLE DE GÉ
(A.LLIER)
La Commission des publications a pris connaissance de la
note envoyée par M. Francis Pérot, de Moulins, relative à
La Nécropole de Ce.
Après avoir rendu hommage à l'ardeur et à la sagacité de
l'honorable correspondant dont les communications sont fré-
quentes, la Commission estime que les divers objets trouvés
dans l'antique cimetière bourbonnais appelé la Ville de Ce,
urnes contenant des cendres, vases en terre, fibules, clés,
meules à bras, etc., ne constituent pas une découverte nouvelle
et intéressant particulièrement notre région. Elle signale toute-
fois « un vase en terre blanche de forme cylindrique, orné de
moulures, et présentant deux aigles à ailes déployées, le corps
légèrement incliné, la tête levée vers le ciel, prêts à prendre
leur essor. » L'auteur y voit l'emblème de la croyance à l'im-
mortalité de l'âme.
Parmi les divers objets qu'il énumère, il y en a un qui est
plus rare, et dont la Commission, à cause de sa rareté même,
propose de reproduire la description et le dessin.
« C'est, dit M. Pérot, une fourche formée de cinq branches
obtenues dans un même morceau de métal; au départ de
celles-ci, deux petites volutes servant d'ornement et de support
— 182 —
aux deux branches du bord. A l'endroit de la cassure se voit,
un trou destiné à fixer un manche. Plusieurs auteurs ont décrit
cet objet sous le nom de Furca et œrumna, fourche à porter
des bagages. »
M. Pérot aurait pu ajouter qu'on trouve aussi pour le dési-
gner le mot œrumnulœ. On lit dans Festus : JErumnulas
Plautus refert furcillas quihus religatas sarcinas viatores
gerehant, d'où cette indication dans le Dictionnaire des Anti-
quités grecques et romaines de Daremberg et Saglio au mot
œrumnulœ, instrument en forme de fourche à l'aide duquel
les voyageurs portaient leur bagage. Marius en introduisit
l'usage dans l'armée : d'où le nom de Mulets de Marius {Midi
mariani), donné plaisamment aux soldats.
M. Pérot promet de tenir la Société au courant des fouilles
qui se feront prochainement dans « l'immense nécropole de
Ce >, laquelle, dit- il, révèle à la fois, d'après la différence des
urnes, le mode d'inhumer après incinération les différentes
classes d'une même population, l'indication très-probable de la
profession du défunt d'après les outils qui lui étaient particu-
liers, enfin le dogme de l'immortalité de l'âme, d'après les
dessins qui ornent quelques urnes et vases funéraires.
BULLETIN
DE LA SOCIETE
ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉANAIS
N° 121.
DEUXIÈME TRIMESTRE DE 1884.
Séance da mardi 8 avril 1884.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
La Société accepte l'échange de publications proposé par la Société
d'Emulation des Vosges.
— MM. Boucher de Molandon et Fournier signalent la découverte
récemment faite à Orléans d'un bas -relief en pierre représentant la
scène de l'Annonciation.
Ce monument, dont le style semble indiquer le XVI^ ou le
XVII« siècle, a été mis à jour par la restauration extérieure d'une
maison, rue du Poirier, n" G.
Une note relative à cette découverte et le croquis du monument,
dessiné par M. Fournier jeune, seront insérés dans \c Bulletin (l).
(1) Voir plus loin, page 201.
BULLETIN NO 121. 14
— 184 —
— M. E. Davoiist annonce qu'il vient d'achcYcr la gravure tlii
nouveau diplôme de la Société, et propose d'en faire tirer trente
épreuves avant la lettre pour les membres titulaires résidants.
Cette proposition est unanimement adoptée, et des remercîments
empressés sont adressés à notre collègue.
— L'administration du Musée historique a acheté le médaillon de
L. Vcrus (108 ans de Jésus-Christ), que M. Davoust avait signale
à la séance du H janvier dernier (i).
Bien que cette pièce ne soit qu'un surmoulage, elle offre un double
intérêt.
D'abord c'est un siirraoulage ancien. Il a été reconnu tel par le
savant expert M. Feuardent, qui a bien voulu l'étudier.
D'un autre côté, cette pièce a été trouvée dans notre région orléa-
naise, sur le territoire de Vouzon en Sologne, dans les dépendances
du château de la Grillaire.
En voici la description :
Au droit. L. Vérus. Aug. Anneniacus-Par liens, Maximus (buste
lauré).
Au revers. T. R. P. VIII. (Tribun huit fois), Imp. IIII. (Empe-
reur quatre fois). Cos. III. (Consul trois fois).
Séance du vendredi S 5 avril 1884.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président signale dans le dernier numéro du Pohjhihlion nn
long article de M. J. lierthelé, archiviste des Deux-Sèvres, sur la
Bibliographie des ruines de Sanxay. Quelques lignes y sont consa-
(1) Voir plus haut, p. 170.
— 185 —
crées à la brochure publiée sur ce sujet en 188^ par notre collèi^uc
M. Duniuys, secrétaire de la Société.
— M. L. Palustre, directeur du Bulhl'm monumenlal, invite la
Société à prendre part à une souscription, ouverte sous les auspices
de la Société française d'archéologie, dans le but de concourir à
l'acquisition des ruines de Sanxay.
La Société décide de s'inscrire sur la liste des souscripteurs pour
une somme de 100 francs.
— M. le Président fait connaître qu'une somme de 1,500 francs
vient d'être mise à la disposition de la Société par la municipalité
orléanaise, en vue de l'organisation de l'exposition relative à l'histoire
de l'ancienne Université qui s'ouvrira bientôt dans la Salle des
Thèses.
La Société adresse des remercîments à M. le Maire d'Orléans.
— Au nombre des ouvrages déposés sur le bureau figurent : Les
Antiquités de l'église Saint-Paul d'Orléans, d'après des documents
inédits, par M"^ de Villaret, et le Tome XVIII de nos Mémoires,
dont l'impression vient d'être achevée par M. Jacob.
— M. Delorme, rapporteur de la Commission des publications pro-
pose, conformément au désir de l'auteur, de déposer aux archives le
travail de M. Tranchau relatif aux chevaliers du Saint-Esprit et d'in-
sérer dans le Bulletin un résumé de cette intéressante notice.
Cette proposition est adoptée (1).
— M. Boucher de Molandon rend compte des séances du Congrès
des sociétés savantes qui vient d'avoir lieu à la Sorbonnc. Il signale
tout spécialement le légitime succès obtenu, dans la section d'ar-
chéologie, par deux membres de la Société :
M. Léon Uumuys, pour sa savante Etude sur le moule mérovin-
gien trouvé à Gémigny, et dans laquelle des recherches pleines d'éru-
(1) Voir plus loin, p. l'Jô.
— i8G —
dilion étaient rendues plus facilement appréciables par d'élégants
moulages annexés à cet excellent travail.
M. Raillet, ancien archiviste aux Archives nationales, pour son
ingénieuse restitution d'une des inscriptions tumulaires des XI» et
XII« siècles à Saint-Benoît-sur-Loire, dont la Société a récemment
publié les jac-aimile dans le XVIII^ volume de ses Méînoires :
In mundo mundum non es Gausberte.
Ces communications, écoutées avec un vif intérêt, ont mérité à nos
honorables collègues, les éloges du bureau et des nombreux délégués
présents à la séance.
Ces deux lectures seront, au surplus, analysées avec détails, dans
le compte-rendu officiel des réunions de la Sorbonne.
— Le Secrétaire donne communication du projet de Bulletin
pour le premier trimestre de 1884. — Renvoi à la Commission des
publications.
— M. le Président rend compte des démarches qu'il a faites
auprès de M. l'Aminislrateur-Directeur de la Bibliothèque Natio-
nale diuis le but d'obtenir à titre de prêt et pour la durée de
l'exposition d'Orléans le Manipiiliis Curatoriim et la Bible de Théo-
dulfe.
Les règlements administratifs s'opposant à la réalisation des désirs
de la Société, M. Dolisle n'a pu laisser sortir du dépôt public, dont la
garde lui est confiée, ces documents d'un prix inestimable.
D'autre part, la Bibliothèque nationale ne renferme aucune Charte
concernant l'Université non plus qu'aucun portrait inédit des docteurs
régents.
— M. Dumuys rend compte des négociations entreprises en vue
d'obtenir le surmoulage de la plate-tombe d'Antoine Brachet d'Or-
léans, appartenant à l'Université de Pavie.
En présence des frais assez considérables qu'entraîneraient le
moulage et son transport en France, la Société est d'avis de renoncer
à cette acquisition.
— 187 —
Elle décide toutefois qu'un jeton d'argent et un volume de ses
Mémoires seront offerts à M. le Chanoine Prelini, en témoionase
de reconnaissance pour la peine qu'il a prise dans cette aflaire.
Séance dn vendredi 9 mat 1884.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président donne lecture de deux lettres de remercînient
adressées par Ms'- l'évêque d'Orléans et M. le colonel Brunet,
chef d'état-major du V« corps d'armée, relativement à l'envoi du
XVIIle volume de nos Mémoires.
— M. Vignat, rapporteur de la Commission des publications, pro-
pose l'impression aux Mémoires d'un travail de M. Bimbenet intitulé :
RestitiUioti de la Librairie de l'Université d'Orléans, ainsi que celle
du plan qui l'accompagne et qui a été dressé par M. Fournier jeune.
— M. Delorme propose, au nom de la même Commission, l'im-
pression du projet de Bulletin du premier trimestre de 1884.
— M. Jarry fait un rapport sur le travail de M. Besnard intitulé :
Les Antiquités de Courbanton, et demande l'insertion dans les Mé-
moires du texte et des planches qui l'accompagnent.
Ces propositions sont adoptées.
— Plusieurs membres présentent, à titre de membre titulaire non-
résidant, M, Paul Dcbrou, docteur en droit, propriétaire au Mazuray,
commune de Ménestreau-en-Yillette.
— M. Louis Jarry lit un travail ayant pour titre : Note sur les
ori(jines de l'Imprimerie à Orléans.
— 188 —
La Société décide que ce travail sera immédiatement imprimé, en
raison de l'opportunité qu'il présente à cause de l'exposition rétros-
pective de la librairie orléanaisc. Il devra figurer dans les Mémoires.
— La Société décide qu'une inscription commémorative provisoire
sera apposée sur la façade de la Salle des Thèses à l'occasion de
l'exposition.
— ]\L Boucher de Molandon donne lecture de la note qui lui avait
été demandée sur le bas-relief récemment découvert dans la rue du
Poirier.
Renvoi à la Commission des publications.
— M. Fournier jeune propose de colorier trente épreuves de la
fresque du grand Cimetière d'Orléans, reproduite dans le Bulletin
du IV" trimestre de 1883, à l'intention des membres titulaires rési-
dants.
Cette proposilion est adoptée et des remercîments sont adressés à
M. Fournier.
Séance du vendredi 3 3 mai 1884.
Présidence de M. Baguenault de Puciiesse, président.
MM. Besnard et Ed. Michel, membres titulaires non résidants,
assistent à cette réunion.
— M. Boucher de Molandon est heureux d'annoncer à ses col-
lègues, que la Société de Vhhtoire de France, dans son assemblée
générale de 188 i, vient d'élire pour trois années, suivant l'usage,
membre de son Conseil d'aiiministration, notre Président, M. G. Ba-
guenault de Puchesse.
Ce titre très envié, ajoute M. Boucher de Molandon, n'est conféré
— 189 —
par la Société de l'histoire de France, qu'à des savants éprouvés,
souvent à des membres de l'Institut.
La nomination de notre Président est donc pour lui, tout d'abord
et pour notre Compagnie elle-même, un véritable honneur.
— La Société des antiquaires de l'Ouest fait gracieusement hom-
mage à la Compagnie des volumes de ses Mémoires qui manquaient à
notre collection.
— M. le Président annonce que l'exposition de la Salle des
Thèses est ouverte au public et qu'elle a été, dès le 22 mai, inau-
gurée en présence de M. le Maire d'Orléans et de M. le Préfet du
Loiret.
— Plusieurs membres présentent comme associé correspondant
M. l'abbé Argant, curé de Boiscommun (Loiret).
— M. Desnoyers donne lecture d'une liste de monnaies romaines,
récemment trouvées dans la Loire, à la hauteur de l'École d'artillerie
d'Orléans (1).
— M. le Chanoine Prelini, de Pavie, remercie la Société du sou-
venir qu'elle lui a envoyé et lui offre en échange le premier volume
de son travail sur saint Cyr, évéque de Pavie.
Séance du vendredi 13 juin 1884.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président, en donnant connaissance des ouvrages reçus,
signale le dernier numéro du Bulletin du Comité des Travaux histo-
riques et scientifiques. (Section d'archéologie.)
(1) Voir plus loin, p. 203,
— 190 —
Cette publication contient un résumé des Mémoires lus au Congrès
de la Sorbonne par les délégués de la Société archéologique et histo-
rique de l'Orléanais.
— M. le Président annonce la mort récente de M. Charles de
Parseval, qui depuis vingt ans faisait partie de la Société comme
membre titulaire non résidant. Esprit distingué, ami des traditions,
fidèle aux vieux souvenirs, M. de Parseval s'intéressait à nos
travaux. Il nous avait lait plus d'une communication, et il avait
bien voulu mettre à la disposition d'un de nos collègues les titres
de la baronnie de Chevilly, à l'aide desquels M. l'abbé de Torquat
a publié une intéressante notice dans nos Mémoires.
— L'Académie de Nîmes annonce à la Société qu'un concours litté-
raire va prochainement être ouvert par ses soins.
— M. Tranchau, rapporteur de la Commission des publications,
propose l'impression dans le volume des Mémoires du travail de
M. Dumuys sur un moule mérovingien. — Deux planches obtenues
par l'héliogravure seraient jointes à ce travail.
La Société adopte ces conclusions.
— M. l'abbé Desnoyers annonce qu'il vient d'acquérir, au profit du
musée historique, le sceau royal aux contrats d'Artenay, et signale
une récente découverte de débris de sculpture faite à Orléans.
— M. le Président attire l'attention de ses collègues sur une note
de M. Stein, dont il donne lecture, et qui est relative à un nommé
Jean Godeffroy, voyageur Orléanais, dont les manuscrits du XVI« siècle
existent à bibliothèque publique de La Rochelle.
— M. Delaune, avocat à Romorantin, membre titulaire non-rési-
dant, adresse la copie d'une sentence du Bailly de Vouzon relative au
droit seigneurial de I5anvin, datée du dimanche de Quasimodo 132-4.
Il ollVe également à la Société de lui adresser une copie du Car-
tulaire de Vabbaye du Lieu (Loir-et-Cher).
— 491 —
Cette proposition est adoptée en principe, et l'examen des précieux
documents est renvoyé à la Commission des publications.
— M&'r Barbier de Montault signale l'annonce de nouveaux docu-
ments sur Jeanne d'Arc insérés dans le recueil périodique intitulé :
Analeda Juris pontificii (Paris, Palmé, 1884. In-fol. Livraison de
janvier. Col. H3-M8.)
Séanee du vendredi SU jnin 1884.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président signale deux notes relatives à l'exposition rétros-
pective de la Salle des Thèses, insérées dans le Polybiblion (n" 545)
et le Gutenberg-Journal (n° du 18 juin 1884).
— M. Louis Jarry, membre titulaire résidant, offre un tirage à
part de son Mémoire sur les Débuts de r Imprimerie à Orléans.
— M. Ed. Michel, associé correspondant, fait déposer sur le
bureau son Guide complet de l'étranger dans la ville d'Orléans, ainsi
que son Guide complet des étrangers dans la ville de Blois et ses
environs j récemment parus.
— M. ILiuvette-Besnault, associé correspondant, fait hommage de
son important ouvrage intitulé : Bhâgavata Purâna. Ce tome qua-
trième est la suite de la savante publication d'Eugène Burnouf, et
offre un remarquable modèle de typographie orientale, exécuté avec
autant d'érudition que de goût.
— M. le Président dit que la Société sera heureuse d'apprendre
qu'un de ses vœux les plus chers vient de se réaliser. Le Père de la
— 192 —
Croix, assistant le 20 juin dernier à la séance de l'Académie des Ins-
criptions, a pu annoncer à la docte compagnie que l'acquisition du
terrain où sont situées les belles ruines de Sanxay, mises au jour par
lui, est maintenant im fait accompli. Ce résultat est dû aux efforts
persévérants et au dévouement du Père de la Croix, au concours
qu'il a trouvé dans la Commission des monuments historiques, quj
a voté une somme de 18,000 fr., dans la Société française d'archéo-
logie, qui a ouvert une souscription à laquelle ont pris part trente-
trois sociétés savantes, enfin à la généreuse libéralité de M. Raphai'l
Bischofsheim, qui a donné 14,000 fr.
Deux fois, la Société archéologique de l'Orléanais avait joint ses
efforts à ceux des principaux corps savants, pour sauver d'une immi-
nente destruction ces ruines précieuses ; elle ne peut aujourd'hui
qu'envoyer de nouveau au Père de la Croix toutes ses félicita-
tions à l'occasion du succès qui vient de couronner ses efforts per-
sévérants.
— M. le Ministre de l'Instruction publique invite la Société à lui
faire connaître dans le plus bref délai les questions qu'elle dési-
rerait voir insérer dans le programme du prochain congrès des
Sociétés savantes.
— Sur la proposition de M. Tranchau, rapporteur de la Commis-
sion des publications, la Société décide que la note de M. Stein sur
Jean Godeffroy, voyageur Orléanais, sera insérée au Bulletin. Il est
en outre arrêté (|ue les renseignements complémentaires recueillis sur
ce même personnage et sa famille par M. Tranchau seront imprimés
à la suite de la note sus-indiquée (1).
— M. P. DebroUjdont la candidature avait été posée dans une
séance précédente, ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé
membre titulaire non-résidant.
— M. l'abbé Argant, curé de Boiscommun, est élu associé cor-
respondant.
(1) Voir plus loin, p. 205.
— 193 —
— M. Desnoyers donne lecture d'une note relative à l'offrande
d'une couronne faite à la mémoire de Jeanne d'Arc par l'ûrphéon
alsacien-lorrain de passage à Orléans.
Renvoi à la Commission des publications.
— M. Boucher de Molandon fait connaître à la Société que
M. A. Ramé, membre distingué du Comité des travaux historiques,
ayant cru devoir résigner son titre de Vice-Président de la section
d'archéologie, M. le Ministre de l'Instruction publique vient d'appeler
à ces hautes fonctions, par une décision toute spontanée, notre savant
collègue, M, A. Chabouillet, conservateur du département des mé-
dailles et antiques à la Bibliothèque nationale.
En diverses circonstances, et spécialement dans la récente étude
des monuments épigraphiques des XI" et XII'^ siècles, à Saint-Benoît-
sur-Loire, la Société a pu apprécier la solide érudition de M. Ramé
et sa bienveillante courtoisie.
Mais nous ne saurions non plus oublier les témoignages d'affec-
tueux dévouement que M. Chabouillet n'a cessé de nous donner, du-
rant plus de vingt ans qu'il était à la fois Secrétaire de la section
d'archéologie du Comité des travaux historiques, et membre honoraire
de notre Société.
Son chaleureux appui a notablement concouru au succès de nos
efforts pour sauver d'une ruine imminente, en 1869, la Salle des
Thèses, où nous siégeons aujourd'hui.
Dans ses remarquables rapports, aux séances solennelles de la Sor-
bonne, il ne laissa jamais échapper l'occasion de mettre en lumière
les travaux des sociétés provinciales et particulièrement de la nAtre,
et ses bienveillantes appréciations ont été pour beaucoup, assurément,
dans les honorables distinctions décernées en 1875 et 1876 à notre
Compagnie.
Ainsi que iMM. Quicherat et Léopold Delisle, il nous a plusieurs
fois favorisé de son affectueuse collaboration.
Quelque honneur rejaillit donc sur notre Société de voir siéger
au bureau du Comité des travaux historiques^ les savants éniinents
dont nous aimons à inscrire les noms au premier rang de nos
membres.
— 194 —
M. boucher de Molamlon propose d'offrir à M. Ramé l'expression
de nos regrets, et à M. A. Chabouillet nos vives et sincères félici-
tations.
La Société s'associe tout entière aux sentiments qui viennent d'être
exprimés, et statue qu'ils seront mentionnés au procès-verbal de la
séance.
— Le même membre demande que des mesures soient prises en
vue de faciliter, le cas échéant, l'acquisition de pièces importantes
pour notre histoire locale, lorsque celles-ci viennent à être mises en
vente publique.
La Société décide que des démarches seront faites dans ce sens
auprès de M. le Préfet du Loiret, afin que des fonds spéciaux soient
mis, s'il est possible, à la disposition de M. l'Archiviste départemental
en vue de faciliter la rentrée, dans nos dépôts publics, des pièces
authentiques qui pourraient être signalées.
— M. Tranchau donne lecture d'une note intitulée : Adieux au
vieux quartier d'Orléans démoli pour l'établissement des marchés
couverts.
La Société décide que cet intéressant travail, ainsi que les dessins
de M. Fournier jeune, qui l'accompagnent, sera publié sans retard à
la fin du présent Bulletin (1).
(1) Voir plus loin, p. 215.
— 195 —
CHEVALIERS DE L'ORDRE DU SAINT-ESPRIT
QUI SE RATTACHENT A L'HISTOIRE DE L'ORLÉANAIS.
Voici le résumé du travail de M. Tranchau, réduit à peu
près, suivant son désir, à une liste de noms :
Fondation de l'Ordre du Saint-Esprit par Henri III,
31 décembre 1518.
Les statuts, composés de 95 articles, attribuent la grande-
maîtrise au Roi qui, le lendemain de son sacre, prenait le col-
lier et l'habit de sa dtgnité, et faisait serment de maintenir les
règlements de l'Ordre.
Les conditions requises pour être chevalier (le nombre en était
d'abord fixé à cent), étaient : la profession de la Religion catho-
lique, la preuve de trois quartiers au moins de noblesse pater-
nelle, — sauf pour les prélats — et l'âge de 35 ans. Seuls les
princes du sang pouvaient être reçus à 25 ans el, par la suite,
aussitôt après leur première communion.
Il y avait dans l'Ordre cinq grandes charges d'officiers, aux-
quelles était attaché le titre de Commandeur.
1» Le Grand aumônier (le !«■■ titulaire fut Jacques Amyot,
évêque d'Auxerre) ;
2» Le chancelier (1" titulaire Philippe Hurault, comte de
Cheverny, qui fut gouverneur d'Orléans) ;
3° Le prévôt et grand-maitre des cérémonies (!<"■ titulaire
— 196 —
Guillaume Pot, seigneur de Chemault, déjà prévôt de l'Ordre de
Saint-Michel);
4° Le grand trésorier (!<=■' titulaire Nicolas de Neufville, mar-
quis de Villeroi, secrétaire d'État, déjà trésorier del'Ordre de
Saint-Michel) ;
5'^ Le secrétaire (!«•■ titulaire Claude de l'Aubespine^ tréso-
rier des finances du Roi et de la Reine. C'est le père de
l'évêque d'Orléans, Gabriel de TAubespine).
Saint-Simon a donné de nombreux détails sur toutes ces
dignités, et sa verve caustique, son orgueilleux dédain de grand
seigneur, sa passion à défendre les droits, prérogatives et pré-
séances de la vraie noblesse ne se sont peut-être jamais exhalés
avec plus de chaleur que contre ceux qu'il appelle les vétérans
et les râpés de l'Ordre du Saint-Esprit où certaines promo-
tions avaient « fourré le chien, le chat et le rat. »
Tous nos rois ont fait des promotions plus ou moins nom-
breuses. Les principales époques qu'ils choisissaient étaient le
l*'' janvier, le jour de leur fête ou de leur sacre, et le jour de
la Pentecôte. La cérémonie de réception se faisait habituellement
dans la chapelle des Grands-Augustins de Paris, mais, à partir
de 1686, elle eut lieu dans la chapelle du château de Versailles,
et, sous la Restauration, dans la chapelle des Tuileries.
Henri III fit 10 promotions de 1578 à 1587 (le 31 dé-
cembre de chaque année).
Henri IV — G — de 1591 à 1608.
Louis XIII — 8 — de 1610 à 1642.
Louis XIV — 32 — de 1653 à 1713.
Louis XV — 72 — de 1717 à 1773.
Louis XVI — 23 — de 1776 à 1789.
Louis XVIII — 8 — la première en 1808, la der-
nière le 5 février 1824.
Charles X — 6 — de 1824 à 1830.
Total 167 promotions.
Les personnages Orléanais, ou se rattachant à l'histoire de
— 197 —
notre province, qui ont appartenu à l'Ordre du Saint-Esprit
peuvent se ranger dans les quatre catégories suivantes :
/. — Gouverneurs d'Orléans ou lieutenants généraux du
roi dans le gouvernement de l'Orléanais.
Après Philippe Hurault, qui fut le l^"" chancelier de l'Ordre,
Arthus de Cossé-Gonor, Grand-Pannetier de France, frère du
maréchal de Brissac {1^° promotion 1578).
Charles de Balzac, seigneur d'Entraigues et de Malesherbes,
1583.
François de Balzac, son frère, qui de Marie Touchet, maî-
tresse de Charles IX, eut Henriette d'Entraigues, maîtresse de
Henri IV, 1578.
Claude de La Châtre, 1585.
François d'Orléans-Longueville, comte de Saint-Pol, 1595.
Charles d'Escoubleau, marquis de Sourdis et d'Alluye, 1633.
Antoine d'Aumont, marquis de Nolai, 1633.
Jacques d'Étampes, marquis de la Ferté-Imbault, 1661.
Louis- Antoine de Gondrin, marquis de Montespan (seul fils
légitime de la maîtresse de Louis XIV), premier duc d'Antin et
duc de Bellegarde-en-Gâtinais, 1724. (Son fils et son petit-fils,
Louis II et Louis III d'Antin, furent comme lui gouverneurs
de l'Orléanais. (Les d'Antin possédaient le petit domaine de
Maison-Rouge, près de la Madeleine).
François-Charles, comte de Rochechouart, 1759.
Enfin parmi les personnages investis un instant du gouver-
nement de l'Orléanais, et qui appartinrent à l'Ordre du Saint-
Esprit comme dignitaires, sans être chevaliers :
Félix Le Pelletier de La Houssaye, contrôleur des finances
après Law ; il fut Prévôt-Commandeur, 1718, et Poisson, mar-
quis de Marigny, frère de M"»" de Pompadour, qui fut Secré-
taire-Commandeur, 1756.
— 198 —
//. — Évêques d'Orléans.
En 1619, Gabriel de l'Aubespine (1608-1630), sous qui les
Jésuites vinrent s'établir à Orléans pour fonder le Collège
(1619).
En 1C88, Pierre de Camboust de Coislin (1665-1706), car-
dinal en 1700. C'est lui qui a commencé la construction du
grand séminaire, achevé par son successeur, Mf Fleuriau
d'Armenonville.
En 1761, Louis Sextius Jarente de La Bruyère. C'est durant
son épiscopat (1758-1788) que furent abandonnés le grand ci-
metière et ses galeries, dont la restauration vient, à l'occasion
de l'Exposition, de recevoir un commencement d'exécution.
III . — Ducs d'Orléans.
Gaston, frère de Louis XIII, fait chevalier du Saint-Esprit en
1619, à 11 ans, comme premier prince du sang.
PhiUppe d'Orléans, frère de Louis XIV, 1654. (Il contribua
beaucoup à la fondation de notre hôpital général, 1672, et à
l'ouverture du canal de Combleux à Briare.)
Philippe II d'Orléans, Régent de France sous Louis XV,
reçut l'Ordre en 1680. C'est lui qui ouvrit au public la Biblio-
thèque léguée par Guillaume Prousteau aux Bénédictins de
Bonne-Nouvelle.
Louis d'Orléans, en 1722. (Sous lui commença la construction
de notre nouveau pont et de la rue Royale.)
Louis-Philippe d'Orléans, en 1740. (Il fit bâtir le Pavillon de
la Chancellerie pour les archives du Duché.)
Louis-Philippe-Joseph (Égalité), en 1762.
Louis-Philippe II, qui n'était encore que duc de Chartres
quand il reçut le cordon bleu, 1789. (C'est le futur roi de 1830).
Enfin ses deux fils, Ferdinand, duc d'Orléans, en 1825
(alors duc de Chartres), et Charles, duc de Nemours, en 1829.
— 199 —
IV. — Personnages célèbres à divers titres dans l'histoire de
l'Orléanais.
Parmi les dignitaires de l'Ordre, comme prévôts-comman-
deurs, nous avons déjà nommé Guillaume Pot, seigneur de Clie-
mault ; ses deux fils, Guillaume et François,eurent cette charge
après lui.
Louis Phelypeaux, seigneur de la Vrillière et marquis de
Châteauneuf-sur-Loire, mort en 1G80 et à qui un de ses fils
éleva un magnifique monument dans l'église de cette ville.
Parmi les secrétaires-commandeurs, son fils Balthazar Phe-
lypeaux, en 1689 ; son petit-fils Louis, 1701, qui fut fait che-
valier en 1713, et un autre Phelypeaux, comte de Saint-Flo-
rentin, en 1736.
Parmi les chevaliers :
Le maréchal Jean d'Aumont, fidèle serviteur d'Henri III et
d'Henri IV pendant la Ligue, que nous voyons assiégeant deux
fois Orléans, forçant les Ligueurs à lever le siège de Gien(1585),
combattant avec gloire à Ivry, et enlevant la Bretagne au duc
de Mercœur.
Biron (Charles de Gontaut), que l'histoire de ces temps trou-
blés nous montre bien des fois dans notre pays, notamment au
siège de Chartres et d'Orléans, où il prend position à Olivet, à
Saint-Mesmin et aux moulins de Saint-Samson. Quand, aveuglé
par l'orgueil et l'ambition, il conspira deux fois contre le roi,
il entraîna, dit-on, avec lui un certain nombre d'Orléanais,
anciens ligueurs mécontents de la tolérance d'Henri IV pour les
protestants.
Louis de l'Hospital, baron de Vitry et seigneur des terres et
château du Hallier, de la promotion de 1597, mort en IGll.
En 1699, Jacques de l'Hospital, seigneur de Choisy-aux-Loges
(plus tard Bellegarde).
François de l'Hospital, fils de Louis et frère de Nicolas de
Vitry, qui arrêta et tua Concini. François vendit le Hallier et
Boiscommun à Particelli d'Emeri, surintendant des finances,
BULLETIN N" 12L 15
— 200 —
dout la veuve céda ce domaine (4G61), à son gendre Louis
Phelypeaux de la Vrillière (celui du mausolée de Châteauneuf).
Les derniers noms se rattachant à l'Orléanais que nous trou-
vons dans les diverses promotions du Saint-Esprit, sont :
Trois Béthune, ducs de Sully, faits chevaliers en 1688, 1724
et 1784.
Deux Henri de Saint-Nectaire, seigneurs de La Ferté-Nabert
(aujourd'hui La Ferté Saint-Aubin), terre érigée en marquisat
pour l'un en 1(550, et en duché-pairie pour l'autre en 1661, sous
le nom de Ferté-Senneterre. Elle fut vendue en 1748 à Ulrich
Woldemar, comte de Lowendal, un des principaux lieutenants
de Maurice de Saxe. Il fut fait chevalier en 1746.
Enfin, Paul de Bcauvilliers, duc de Saint- Aignan, de la pro-
motion de 1688. L'austère et vertueux gouverneur du duc de
Bourgogne fut inhumé dans l'église des Bénédictines de Mon-
targis, où sept de ses filles étaient religieuses.
L'Ordre du Saint-Esprit fut enveloppé dans la proscription
commune à toutes les distinctions nobiliaires et à toutes les ins-
titutions monarchiques. Il reprit avec la Restauration, puisqu'il
y eut des promotions faites par Louis XVIII dès 1808, et par
Charles X. La Révolution de 1830 le fit disparaître de nouveau,
et nous croyons que le duc de Nemours est aujourd'hui le seul
représentant de cet Ordre illustre. Ses annales offrent un très-
grand intérêt par la succession des personnages éminents de la
France ou de l'étranger qui ont reçu le Cordon bleu entre les
années 1578 et 1830, c'est-à-diro pendant deux siècles et demi.
Sans avoir le grand prestige de la Jarretière et de la Toison d'Or,
l'Ordre du Saint-Esprit a jeté un très-vif éclat.
On trouvera aux Archives de la Société, dans le travail de
M. Tranchau, des notes détaillées sur son institution et sur les
chevaliers ou dignitaires appartenant à l'histoire orléanaise dont
la liste est publiée ci-dessus. Pour l'histoire générale de l'Ordre
consulter surtout Ilelyot, Les Ordres monastiques, religieux et
niilUaires. (Paris 1719, 4 vol-in-4",)
0)
■ . — 1
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— 201
LE BAS-RELIEF DE LA RUE DU POIRIER
Le 7 avril dernier, des maçons crépissant, à neuf, la façade
extérieure d'une maison, sise rue du Poirier n° 6, mirent à
découvert un bas-relief en pierre qu'une couche épaisse de
mortier dérobait jusqu'alors aux regards.
J'en fus informé et m'y rendis aussitôt, avec notre zélé col-
lègue, M. Fournier jeune, dont le talent et le dévouement, tou-
jours à la disposition de la Société, m'ont été, en de nom-
breuses circonstances, d'un si précieux secours.
La parfaite obligeance du propriétaire, M. Merlin-Biton, nous
permit d'examiner avec soin ce petit monument sculptural, in-
crusté dans le mur entre les fenêtres et au-dessus du balcon du
premier étage.
Il est en pierre d'Apremont, de forme oblongue, et mesure
soixante centimètres de longueur sur quarante- sept de hauteur.
Sa surface a été refouillée de quatre centimètres, pour que
les figures sculptées en ressortissent en demi-relief, et qu'un
rebord fortement accentué et chanfreiné à l'intérieur les enca-
drât au pourtour.
Dans ce chanfrein saillant est figuré, au trait, du côté gauche,
une porte entr'ouverte ; à droite, une fenêtre à carreaux lo-
sanges.
Au fond, entre les personnages, se voit une autre fenêtre
également quadrillée.
A gauche du spectateur, un ange en pied, aux larges ailes,
tète nue, mais vêtu d'une robe flottante que retient une double
— 202 —
ceinture, tend les bras vers la Vierge et lui présente une branche
de lis.
La Vierge, agenouillée sur un prie-Dieu, dont le socle supporte
une crédence en forme de corne d'abondance, tourne la tête
vers le messager du ciel, en posant sa main droite sur son cœur
et sa gauche sur un livre ouvert, en signe de foi dans les
divines Écritures. Elle est vêtue d'une robe flottante ; un voile
à large plis couvre sa tête et ses épaules.
Sans avoir rien de très-remarquable, ce petit bas-relief, par
la simplicité du style, la pose des figures et le correct agence-
ment des détails, n'est dépourvu ni d'élégance ni de valeur.
Il nous conserve un curieux spécimen des enseignes peintes
ou sculptées, qui, avant la récente invention du numérotage,
distinguaient, les unes des autres, les maisons particulières et
donnaient parfois leur dénomination aux rues dans lesquelles
elles étaient situées.
La piété de nos pères aimait à mettre leurs demeures sous la
protection de ces religieux souvenirs.
On sait que V Hôtel de VAnnonciade (rue du Tabourg), où
Jeanne d'Arc fut respectueusement accueillie pendant la durée
du siège, devait son nom à une sculpture extérieure, analogue à
celle qui, après plusieurs siècles d'oubli, nous apparaît aujour-
d'hui.
Selon le vœu de la Société, M. Fournier jeune, après avoir
relevé ces détails, >'est empressé d'en faire un croquis aussi élé-
gant que fidèle. Son joli dessin sera le principal attrait de cette
simple notice.
BOUCHER DE MOLANDON.
203
RECENTES DECOUVERTES
Les dragueurs ont rencontré dans la Loire, en avril 1884,
vis-à-vis l'Ecole d'Artillerie, les monnaies suivantes :
Auguste. Médaille bronze. — lî). Neptune debout.
Antonin. Grand bronze. — b\. Femme debout.
Antonin. Grand bronze. — r). Fruste.
Marc-Aurèle. Grand bronze. — Êj. Femme debout.
Marc-Aurèle. Grand bronze. — r). Femme debout.
Faustine IL Grand bronze. — i^. Femme debout.
Je viens de trouver à Orléans le sceau aux contrats d'Artenay :
il est rond, en cuivre, et porte sur sa tige de suspension les mar-
ques d'un marteau avec lequel on le frappait.
Au centre se voit l'écusson royal de France couronné, ac-
costé de deux palmes; on lit autour : Sel roial aux contracts
d'Artenay.
»
Sa forme et son écriture le donnent au XYI^ siècle.
Je tiens ce sceau, si précieux pour notre histoire provinciale,
de la générosité de M. Sevestre, ancien typographe de la
maison Puget.
Je signale à la Société plusieurs fragments de chapiteaux
appartenant à une église, portant le caractère du XI" ou
XII« siècle.
Ils ont élé découverts dans une maison de !a rue du Cloître
Saint-Étienne, chez M. de la Selle. Ils servaient de moellons,
— 204 —
dans une muraille de la cour, qu'il a fallu abattre pour en cons-
truire une autre.
Il semble très-probable que cette église était celle de Saint-
Étienne, dont on voit encore deux arceaux dans la maison de
M. Jacob, imprimeur, sise dans la même rue.
DESNOYERS.
— 2or
UN VOYAGEUR ORLEANAIS
AU XVIo SIÈCLE.
A l'un des derniers congrès de V Association française pour
l'avancement des sciences, tenu à La Rochelle en 1882, le
savant archiviste de la Charente-Inférieure, M. L.-M. Mes-
CHiNET DE RiCHEMOND, a donné quelques détails sur un voya-
geur Orléanais du XVl^ siècle, Jehan Goddeffroy, Sa relation,
autographe et inédite, est conservée dans un des manuscrits de
la bibliothèque publique de La Rochelle (no 653). Elle serait
intéressante assurément à publier dans son entier. Nous n'en
voulons aujourd'hui donner que l'avant-goût, et sans doute la
primeur.
Jehan Goddeffroy sortait d'Orléans, sa ville natale, en '1568,
rapporte-t-il, pour fuir les guerres civiles, « lesquelles je prie
« Dieu de bon cœur ester de ce pauvre royauime. d II consa-
cra trois années à parcourir « les païs de Picardie, Flandre,
Zellande, OUande, « Allemaigne ; cantons de Souisse ; païs des
(T Grisons, Millanois, Ytallie, Rommanye ; reaulme de Naples,
« Piedmont, Savoye ; » il relate « les villes, forteresses, bourgs,
bourgades », et cote « en chacun article la distance qu'il y a de
traicte à l'aultre. »
Le catalogue de la bibliothèque de La Rochelle, en enregis-
trant cette relation, dit que le récit de Goddeffroy n'est qu'une
simple nomenclature. Notre voyageur sait cependant mêler les
appréciations à son itinéraire ; après avoir décrit les monuments
de la ville de Strasbourg, par exemple, il se plaît à rappeler que
— 200 —
cette ville est peuplée de « gens de bien aymant les Françoys. »
Si les seigneurs de Genève sont, selon sa propre expression,
grands politiques et rudes censeurs, il ajoute « qu'y séjournant
« trois jours, on est tenu prandre lettre de bourgeoisie qui
« coustera environ troys sols ; l'ayant prise, vous estes subject
« aux lois du païs et à la justice qui juge souverainement, sans
« appel. 3> Venise lui paraît une ville admirable en richesses,
situation et beauté. Quatre cents galères sont, chaque jour, à
flot dans cet arsenal, qui peut « équiper en un jour vingt mil
« hommes combatans. » La relation se termine par le récit
obligé de la solennité que font les seigneurs le jour de l'Ascen-
sion, « pour espouser la mer, comme roys d'icelle,se mettant ce
« jour même tous ensemble en ung vaisseau appelé le Bone
(( Sanctore, tout doré dedans, lequel chascun y est en son
(c rang, le duc de la seigneurie y commandant, lesquelz sont
« suyviz de nombre de petits bateaulx couverz que on appelle
« gondolles, où il y a nombre de peuples de toutes sortes, pour
« veoir jetter en la mer, par ledit duc, un anneau de diamant,
« en signe d'espouser ladite mer, et allors qu'il est jette, quan-
« tité d'hommes se jettent dedans pour trouver ledit anneau qui
« demeure à celuy qui le trouve. Le tout se faict avec haults
« bois, instrumens et grand triomphe. M. de Foys y estoit en
« son rang d'ambassadeur de France, en 1569; je luy veis et
« parlois à luy. Aussi audict jour de l'Ascention, lesdits sei-
(( gneurs font mettre en évidanse tous les tressors de Sainct-
« Marc qui est une richesse grande par leur estimation. L'acte
« le plus à remarquer est que les seigneurs font coucher en
« leurs registres le nom, surnom et argent que chacun qui s'em-
(( barque porte avec luy, affin que le patron du navire en res-
te ponde, en cas. de mort, pour après le rendre, par les sei-
« gneurs, aux héritiers. »
La description de « Piomme, ville capitalle du païs de Rom-
« manye, dont le pape est seigneur, enrischie de beaulx pallais,
ce jardins et chasteaulx, en laquelle vous voyés de grandes
« ruynes, de longtemps faites, comme les arcades de Vius? qui
« venoyent au chasteau de Dioclessien », est également digne
— 207 —
d'être citée. Goddeffroy y remarque « aultres vestiges de grands
a édifices qui encores apparoissent, grands téâtres, haultes
« couUonnes et piramides en plusieurs quantons dressés d'an-
« sienetté, entre toutes aultres une piramide deporfiUe, toute
« d'une piesse et carrera, en coulonnant de haulteur dehuict à
« dix toisses, assise derrière le tample Sainct-Pierre, sur
« laquelle y a une grosse bouUe dedans laquelle on tiant les
« sandres de Sézart (sic) avoir esté mises pour mémoire à
« jamais, laquelle piramide par commung bruict on dict avoir
« esté amenée de Gresse avec aultres antiquités »
Goddeffroy était encore à Rome, le jour de la Fête-Dieu 1570,
et termina son voyage l'année suivante. Ces quelques extraits
suffisent à faire connaître notre explorateur Orléanais, et nous
devons remercier M. deRichemond de nous l'avoir fait voir sous
un jour aussi favorable. Nous savons encore que Jehan Goddef-
froy était de la religion réformée, et que, en décembre 1573, il
fut témoin dans l'acte de baptême de Jacques Esprinchart, à
La Rochelle, et parrain de ce futur savant explorateur qui, de
la même religion, a laissé aussi une relation inédite de ses voyages.
Nous ignorons, quant à nous, la date exacte de sa mort.
H. STEIN,
Élève de l'École des chartes.
A l'occasion de cette note, nous avons recherché s'il y avait
une ancienne famille Godefroi connue à Orléans. Le manuscrit,
si précieux pour nous, du chanoine Hubert nous a indiqué, au
t. VIII, feuillet 146, des Godeffroy, dont le premier cité,
Estienne, est dit « marchand drapier à Orléans et orùfinaire de
« La Rochelle », ce qui explique le séjour de notre Jean en
cette ville, où sa famille avait sans doute encore des relations de
parenté.
Etienne « était vivant en sa profession en 1480 et 1499. »
Il eut pour enfants : Denis Godeffroy et Jean Godeffroy, bour-
geois d'Orléans.
Celui-ci épousa Catherine Taillebois, fille de Nicolas Taille-
bois, bourgeois d'Orléans, qui y fut échevin en 1483.
15*
— 208 —
De leur mariage naquit, entre autres enfants :
Jean Godeffroy, lequel épousa Marie Germé, qui vivaient en-
semble eu 1522 etl550, et eurent:
Jean GodefTroy qui, par contrat du 17 janvier 1556, épousa
Catherine Aleaume, fille de ce Jacques Aleaume et de sa femme
Madeleine Compaing, très-connus dans notre histoire, morts
l'un en 1574, l'autre en 1583, et qui furent inhumés dans
l'église des Jacobins, restaurée de leurs deniers.
Ce Jean est-il notre voyageur? C'est très-probable. Les dates
s'accordent bien. En 1568, au moment où il quittait Orléans,
sans doute à la suite des désordres qui avaient signalé le re-
tour de Condé dans notre ville, il pouvait avoir de 35 à 40 ans.
Mais pour fixer la généalogie et surtout la biographie de Jean
« GoddefTroy », il y aurait des recherches à faire.
La famille GoddefTroy avait des armoiries : d'après Duleau qui
a copié Hubert, elle portait d'azur au chevron d'or accompagné
de trois cahnettes d'argent, ou, dans une autre branche de la
famille, de trois étoiles d'argent.
Ces diverses indications, jointes à une étude plus approfondie
du manuscrit de La Rochelle, permettront peut-être de trouver
des renseignements plus précis sur le « voyageur Orléanais du
XVIe siècle ».
TRANCHAU,
Membre titulaire résidant.
— 209 —
SENTENCE DU BAILLY DE VOUZON
RELATIVE AU DROIT SEIGNEURIAL DE BANVIN
DU DIMANCHE DE QUASIMODO (22 AVRIL) 132i.
Celte sentence nous a paru intéressante ; nous la ferons pré-
céder de quelques observations.
1° Au point de vue paléographique :
Il n'y a aucune ponctuation, sauf quelques points indiqués sur
la copie.
Quelques i sont surmontés d'un accent aigu.
L'écriture, quia beaucoup pâli, est encore celle du XIII^ siècle.
Enfin l'orthographe est assez bonne.
Le parchemin a dans son large 0"» 36 et dans son haut 0™ 27.
Le sceau du seigneur manque.
2» Au point de vue de la formule :
Cette formule est parfaite ; elle établit bien le point en discus-
sion, les raisons données de part et d'autre et la décision pro-
noncée. Seulement,ainsiquecela était d'usage alors et a continué
dans les siècles suivants, les motifs, ce qu'on appelle aujourd'hui
les considérants, ne sont pas donnés. Le bailly se contente de
dire que le prieur a meaus (mieux) prouvé que la partie
adverse.
Il est à remarquer, toutefois encore, qu'elle a été rendue le
dimanche et par le conseil de « bone gens ». S'agissait-il là des
« boni homines » des chartes de franchise V
3« Au point de vue du fond :
— 210 —
La question à vider était celle de savoir si le prieur de
Vouzon pouvait, ainsi qu'il le prétendait, vendre le vin des
vignes de son prieuré à emporter « au potn, pendant le ban du
seigneur qui était de quarante jours pour vendre le sien à l'ex-
clusion de tous autres.
Le seigneur, par son procureur, contestait le droit prétendu
par le prieur.
Des enquêtes eurent lieu de part et d'autre, et, après examen,
le bailly décida que le prieur pouvait vendre son vin pendant le
ban du seigneur, mais sauf à celui-ci de dépécier les pots qui
« istraient hors de l'hôtel dudit prieur, garnis du vin de la
« taverne ; » de sorte que le prieur conservait le droit de faire
consommer sur place, sans avoir celui de laisser emporter.
Il faut dire que ce malheureux bailli était placé entre Ven-
clume et le marteau: d'un côté, le pouvoir ecclésiastique dont il
pouvait craindre les foudres, et de l'autre le pouvoir seigneurial
qui pouvait le révoquer de ses fonctions.
Il en sortit par une sentence transactionnelle « par le conseil
des bonne gens », et cassa, comme on dit vulgairement aujour-
d'hui, unejamhe à l\m, un hras à Vautre.
Une dernière remarque à faire, c'est que la possession du
prieur, sa saisine, comme il disait, ne pouvait suffire pour
constituer un droit à son profit. Le droit de banvin était, en
effet, d'essence seigneuriale. Or, le prieur ne pouvait, en aucune
façon, diminuer l'étendue de ce droit et participer, pour ainsi
dire, à la puissance seigneuriale, sans avoir une concession
écrite à lui délivrée par le seigneur à titre de sous-inféodation ;
et il n'arguait d'aucune.
Quoiqu'il en fût, on ne voit pas que le seigneur, Grassay, qui,
suivant Polluche, avait dans ses armées un léopard, pas plus
que le prieur, se soient pourvus en appel contre la sentence.
4° Quel est le Vouzon dont il s'agit?
Il n'est pas douteux qu'il ne s'agisse du Vouzon solognot,
dernière petite commune de l'arrondissement de Romorantin,
canton de la Motte-Beuvron, du côté de l'Orléanais, et dont la
Ghùtellenie mouvait autrefois du duché d'Orléans.
— 211 —
Ce prieuré-cure était, dans l'ancien évêché d'Orléans, de
l'archidiaconé de Sully, et avait, d'après Guyon, pour présenta-
teur l'abbé de Beaugency et pour collateur l'évèque.
Il était dédié à saint Pierre, qui est encore le patron d'aujour-
d'hui, et son église a été citée, sous le même vocable, dans plu-
sieurs chartes du premier fascicule du cartulaire de l'abbaye de
Beaugency, publié pour la Société, par M. G. Vignat.
De plus, le seigneur dont il est question dans la sentence est
« Monseigneur de Grassoy », les Grassay dont parle PoUuche
à l'occasion du Vouzon solognot.
« A tous ceaus qui verront cestes présentes lestres. Mestre
Antoine Doé, baillif de Vouson, salut. Sachent tuit que, comme
le prieur de Vouson, on nom de son prioré, deist et proposast
par deuant nous, en jugement, que il et ses dauenciers, prieurs
de Vouson, on nom de leur dite prioré, estoient et auoient esté
en sesine et en possession, par diz ans et par vint, et par si long-
tens comme il poet souuenir à mémoire d'orne, que droit de
saisine li estoit aquis de vendre, en l'ostel dou dit prioré, le vin
creu es vignes doudit prioré, durant le bam monseigneur de
Gracoy à Vouson, et que en ceste saisine il et ses dauenciers
estoient et auoient esté peisiblement, à veu et à seu doudit sei-
gneur de Vouson et de ses gent et de ses dauenciers et de tous
ceus qui veir le vouloient. De rechief deit que nouuellement,
puis an et puis jour, comme le dit prieur eust mis en tauerne,
on dist ostel de son prioré, Vin es vignes de son dit prioré, du-
rant le bam dou dit seigneur de Vouson, en continuent sa dite
saisine et en usent de celé, le dit Seigneur de Vouson, par ses
gent qui on nom de lui le fesaint et li auoient enpeschié, sa dite
saisine de son vin vendre en la manière que dit est, en li ostant
la mensure et en li défendent que il ne vendit, et ce disoit le dit
prieur que ce li auoit esté fait à tort, et de nouel si réquéroit
que le dit enpêchement li fast osté et sa mesure renduee, en li
déclarent et aiugent la dite saisine de vendre son vin en la ma-
nière que dit est, et toute fois que il li pléroit se ce li estoit
cogneu, et se ce li estoit nié il l'offroit à prouer si auant comme
— 212 —
raison donroit; à la quele demande ou requeste ouïr et contre-
dire nous apeslâmes Robin Moreau, procureur de mon dit sei-
gneur, lequel procureur ainsi apelé, ouïe la dite demande ou
requeste en la manière que dite est, dit et proposa, on nom du
procureur, pour mon dit seigneur, que il et ses deuanciers, sei-
gneurs de Vouson, estoient et auoient esté en saisine, par si
long temps que il n'estoit mémoire dou comancement, d'auoir,
en la ville de Vouson, banie de vin vendre, l'espèce de quarante
jours, chacun an, sus et contre toute manière de genz, habitans
en ladite ville, de contredire et défendre que nul, en la dite
ville, ne vendeit vin durant le dit bam, de prendre les mesures et
de traire à amande tous ceaus qui, contre la bannie, fesoient et
qui vin vendoient durant le dit bam, sans congiédou dit seigneur,
ou de ses gent, et espéciaument de prendre chiês le dit prieur les
mesures toute fois que ledit prieur et ses dauanciers s'estoient
eflburciéz de vendre vin durant le dit bam ; le dit prieur disent
le contreire et que toute fois que ses mesures auoient esté prises
pour cause de vin vendre durant ledit bam, elles li auoient esté
rendues pour son vin vendre durant le dit bam en la manière
que dit est. Les queles demandes, responses et défenses ainsi
proposées, d'une part et d'autre, plet entamé sus ce, tesmoinz,
très d'une partie et d'autre, examinez et publiez, et jour asséné
au jour d'ué, c'est à sauoir le dimanche que l'en chante quasi-
modo, aus dites parties à ouïr droit, nous baillif desus dit,
veues et diligeamment regardées les enquestes faites sus ce,
oies les raisons d'une partie et d'autre, et considéré tous cen qui
mouoir nous poeit et deuoit, tant pour une partie comme pour
autre, par le conseil de bone genz. Disons et à droit que le dit
prieur, on nom de son dit prioré, à méaus proué sen tancion,
à la fin où il tendoil, que le procureur de mondit seigneur, et
adingeons et déclairons au dit prieur, on nom desus dit, la sai-
sine de vendre en l'ostel dou dit prioré, le vin creu es vignes
dou dit prioré, en tauerne; à la mesure de Vouson, bailliée au
dit prieur, ou à son commendement par les genz mon seigneur
de Vouson, sauue à mon dit seigneur la saisine de dépécier les
pos qui istront hors de l'ostel au dit prieur, garnis dou vin de la
— 213 —
tauernedou dit prioré, durant le dit bam. En tesmoing de la
quele chouse nos auons sellées cestes présentes lestres dou scel
dou quel nos usons pour mon dit seigneur à la dite bailliee. Ce
fut fait l'an de notre Seingneur mil trois cenz et vingt et quatre
le dimenche que l'en chante quasimodo desus dit. »
Signé : J. Deschans.
J. DELAUNE.
— 215 —
ADIEUX
AU VIEUX QUARTIER D'ORLÉANS
DÉMOLI POUR l'Établissement des marchés couverts.
Dans quelques mois les moindres vestiges du plus vieux, du
plus intéressant quartier d'Orléans auront disparu. Plusieurs
des plus vénérables rues de la cité seront tombées tout entières
sous la pioche et le marteau, instruments dociles de l'idée du
progrès qui, au nom de l'hygiène, du commerce, du bien-être,
et de l'honneur même des villes modernes, exige, à bon droit
d'ailleurs, de grandes percées et de vastes places. Chaque
ville a, comme Paris, son Haussmann qui taille en grand, plus
ou moins, pour la rajeunir, et lui donner, autant que possible,
de l'air, de la lumière et du confort.
Tandis que sont encore debout les derniers débris de notre
première enceinte et une partie de l'étroite et sombre rue des
Hôtelleries, jadis une des plus belles de la cité, nous aimons
à visiter souvent ces tristes restes d'un passé plein de souvenirs,
pour leur adresser un mélancolique adieu. Les regrets de
l'archéologue sont toutefois mêlés de quelque consolation. Il
sait que l'Administration municipale a l'intention d'édifier sur
un autre emplacement quatre au moins des précieuses maisons
condamnées avec les rues où on les voit encore aujourd'hui.
Il a comme garantie du soin qu'on y mettra le scrupuleux et
intelligent respect qui a présidé à la reconstruction de la
chapelle Saint-Jacques dans le square de l'IIôlel-de-Ville.
— 216 —
Ces quatre maisons, dont la description a été faite trop souvent
pour qu'il soit utile de la renouveler ici, sont les trois de la rue
Pierre -Percée: la Coquille, et ses deux vis-à-vis le Lion rouge
et la Cordelière. La quatrième c'est le n" 17 de la rue des
Hôtelleries, qui, outre sa belle façade de briques encadrée de
pierres, a dans sa cour une tourelle avec escalier en colimaçon,
le tout vraiment digne d'être conservé.
Mais que de types remarquables du style des XV" et
XVIe siècles sont déjà abattus ou vont l'être ! Les anciens Guides
d'Orléans, Vergniaud, de Torquat, Godou, Biémont, VHistoire
architecturale de M. de Buzonniére, et mieux encore les
dessins, aquarelles, eaux-fortes de MM. Vaudoyer, Pensée?
Chouppe, Davoust, etc., seront les seuls documents qui rappel-
leront ces joyaux d'art perdus, par exemple : les maisons
nos 6^ 31 et 18 de la rue Triballe, de VEcurie, des Bahutiers
qui a dû son dernier nom de rue de VÉcrevisse à l'enseigne de
cette maison n" 18. Décrite par M. Patay dans son mémoire
sur nos vieilles enseignes et gravée par M. Davoust, l'Écre-
visse a été déposée au Musée. Nous y retrouverons heureuse-
ment aussi quelques détails de la maison en bois n» 31, les sta-
tuettes de ses moines si vigoureusement taillées, les pendentifs
de son puits, et l'écusson qui porte la date de 1545. C'est de
la belle époque de la Renaissance sous François l»»".
Les touristes en quête des vieilles maisons, qui étaient un des
principaux attraits de notre ville, ne trouveront plus celles qui,
dans la rue des Hôtelleries, portaient les n"» H (la Carpe),
15, 19 et 21, 23, 45 et 47, 51, 24, 28 et 30, qui ont été soi-
gneusement décrites par M. Biémont (p. 413-419). Il ne res-
tera dans la rue des Hôtelleries que la maison n» 60 bâtie et
habitée, dit-on, par Jacques Androuet Ducerceau, le premier
des architectes du même nom dont s'honore la France du XYI^
et XVHe siècles. Détruite également la maison n^ 1 de la rue
de la Cholerie, avec son large auvent de bois en encorbelle-
ment, et ses grosses consoles soutenant trois étages ornés de
sculptures brutes, qui paraissaient remonter au XIII'= siècle.
En dehors de ces constructions d'un cachet si original qui
Plan de cave d'une maison
d'habitation me des Hôtelleries
S^^ Catherine.
Foupnier J".® del.
CAVE
d'une maison d'habitation rae des
Hôiellepies S^^ Catherine.
Apcade etvoûte ogivale duXII? au XIil^ siècle.
Foupniep J1' del
— 217 —
s'élevaient sur le sol de la vieille cité, il y en a sous terre de
très-curieuses aussi. Nous voulons parler des caves qui sil-
lonnent en tous sens le quartier démoli.
En parcourant le chantier, en ce moment très-actif, où com-
mencent a sortir de terre les piliers des deux nouveaux pavillons
des marchés, nous avons vu çà et là des compartiments séparés
les uns des autres par des arcs brisés, de pierre dure, taillés en
ogive avec chanfrein, et reposant sur des piliers engagés, éga-
lement en pierre ; ceux-ci se raccordent aux arcs doubleaux par
un tailloir qui est presque toujours à cinq pans. En quelques
endroits il y a plusieurs travées de ce genre placées à côté l'une
de l'autre en équerre. Le style de ces arcs doubleaux paraît
être de la transition du XII^ au XIII" siècle.
Au premier abord, en présence de ces arcades ogivales, nous
pensions avoir affaire à des chapelles; mais bientôt en les
voyant disséminées sur toute l'étendue du chantier, en trouvant
des escaliers en hélice, dont les marches, d'un seul morceau de
pierre, conduisent dans ces substructions, notre conviction fut
faite. Elle devint l'évidence même quand, grâce à l'obligeance
de M. Rayneau, directeur des travaux municipaux, nous pûmes
descendre dans le sous-sol des deux pavillons déjà construits.
Nous avons nos catacombes orléanaises, — moins les dimen-
sions, moins les ossements, les tombes des martyrs, et les
peintures religieuses. — ■ On y accède par deux escaliers ména-
gés au nord-est et ouest des pavillons. Sous tout leur périmètre
existent des compartiments semblables à ceux qui, pour quel-
ques jours encore, sont à ciel ouvert. La plupart s'ouvrent par
une ogive, quelques-uns par un cintre, appuyés toujours sur
des piliers avec tailloir plus ou moins grossier, de la même
nature de pierre. Les voûtes sont en grosse maçonnerie et
moellons. Nous sommes bien en présence de caves. Plusieurs
des murs qui les séparaient ont été démolis pour la construc-
tion des piliers de soutien des pavillons. C'est aujourd'hui un
véritable labyrinthe d'où le visiteur sortirait difficilement, si sa
lumière s'éteignait dans sa main comme dans celles du jeune
peintre dont l'abbé Delille a si bien décrit les angoisses dans
— 218 —
les catacombes de Rome. Il y a, nous a dit notre guide, sous
certains de ces compartiments, un et quelquefois deux étages
tout semblables dont les escaliers ont été bouchés.
Curieux de savoir si les auteurs qui ont étudié les antiquités
de notre ville ont parlé de ces constructions souterraines, nous
avons cherché dans YHistoire architecturale et dans le Réper-
toire archéologique de M. de Buzonnière, et nous y avons vu
qu'il en cite un grand nombre, notamment une sous la maison
des rues du Tabour n» 35 et du Cheval-Ilouge n° 35. « On y
descend, dit-il, par un escalier en hélice très-étroit, construit
en pierre dure ; les voûtes sont soutenues tantôt par des arcs
doubleaux plein cintre, tantôt par des arcs croisés, tous chan-
freinés ». Cette construction ne formait autrefois qu'une seule
galerie, ainsi que beaucoup d'autres du même genre ; elle a été
ensuite divisée par un mur de refend pour l'usage séparé des
maisons sous lesquelles elle s'étend.
Il en existe d'analogues sous beaucoup de maisons des deux
premières enceintes, ainsi rue du Gloître-Saint-Étienne n» 4; rue
Jeanne-d'Arc n" 31 ; rue des Grands-Ciseaux n» 13 ; rue Louis-
Roguet n» 18 ; sous presque toute l'ancienne rue Pomme de Pin
(entre les rues Louis-Roguet et des Pastoureaux) ; rue Bour-
gogne nos 267, 25G, 27-2; rue des Trois-Maries n° 9, vaste
galerie continuée sous le n" 278 de la rue Bourgogne, qui porte
tous les caractères de la première période ogivale.
Enfin, et sans prolonger inutilement cette émunération, il y en
a une très-curieuse aussi sous les bâtiments actuels du Sacré-
Cœur, emplacement occupé autrefois par les Chartreux, qui
eux-mêmes succédèrent en 1621 à une léproserie établie là
au XII" siècle sous le nom de Saint -Ladre ou Saint-Lazare.
De toutes ces constructions souterraines la plus grande qui
soit connue est sous l'ancien presbytère de Sainte-Croix :
c'étaient, croit-on, les caves du chapitre cathédral.
L'opinion que toutes ces galeries étaient des caves est partagée
par l'éminent architecte VioUet-Leduc.
Il s'exprime ainsi au mot cave, dans son Diclioinaire rai-
sonné (le l'arcJnteciiire française :
- 219 —
« De tout temps, les maisons ont été bâties sur caves. Les
caves ont l'avantage d'empêcher l'humidité naturelle du sol
d'envahir les rez-de-chaussée, et procurent un lieu dont la
température égale, fraîche, permet de conserver des provisions
de bouche qui entreraient en fermentation si elles restaient
exposées aux cliangements de la température extérieure. Mais
c'est surtout dans les pays vignobles que les caves ont été parti-
culièrement pratiquées sous les maisons. En Bourgogne, en
Champagne, dans le centre et le sud-ouest de la France, on voit
des maisons anciennes, d'assez chétive apparence, qui possèdent
jusqu'à deux étages de caves voûtées, construites avec soin,
quelquefois même taillées dans le roc.
« Pendant le moyen -âge, les villes étant entourées de mu-
railles ne pouvaient s'étendre ; il en résultait que les terrains
réservés aux constructions particulières, lorsque la population
augmentait, devenaient fort chers ; on prenait alors en hauteur
et sous le sol la place que l'on ne pouvait obtenir en surface, et
les caves étaient quelquefois habitées. »
Cette citation suffit amplement, ce nous semble, pour expli-
quer la destination des constructions souterraines si multi-
pliées dans notre ville. Nos caves modernes ne se bâtissent
plus avec le même cachet architectural. Ce type tombé en dé-
suétude témoigne du soin que nos pères mettaient dans les
moindres détails de leur architecture domestique, et aussi peut-
être de l'influence du sentiment religieux qui se marquait
ainsi par l'imitation du style employé pour les églises et les
chapelles. Quant au quartier de la rue des Hôtelleries-Sainte-
Catherine qui a été l'occasion de cette note, on peut ajouter
qu'il était peuplé surtout par des gens de robe attachés au
Châtelet et par de riches commerçants qui ne regardaient pas
à la dépense pour rendre leurs habitations solides et confor-
tables.
Nous avons voulu que le souvenir de ces caves qui vont être
recouvertes dans quelques jours ne se perdît pas tout à fait ;
de là, le croquis dont nous accompagnons ce petit travail ;
grâce à l'obligeance de notre collègue, l'architecte, M. Fournier
— 220 -
jeune, qui a attentivement étudié la question. Son dessin repré-
sente l'entrée de la cave qui se voit encore aujourd'hui en avant
du pavillon de l'est, à l'endroit où la rue du Brigondeau rejoi-
gnait celle des Hôtelleries.
Nous croyons savoir que d'autres notes se préparent sur la
la destination encore controversée de ces constructions souter-
raines, auxquelles, malgré certaines hypothèses, il faut selon
nous, attribuer le nom et l'usage vulgaires de caves.
TRANGHAU.
IMF. UEOliUES JACOn, — OULÉAKS.
BULLETIN
DE LA SOCIETE
ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIOUE DE L'ORLÉAMIS
N^ 122.
TROISIÈME TRIMESTRE DE 1884.
Séance dn vendredi il juillet 1884.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président annonce à la Société la morte récente de M. l'abbé
Blanchard, associé correspondant, résidant à Puiseaux.
— M. Edmond Michel offre à la Société une brochure, extraite du
Bulletin de la Société du Gâtinais, intitulée : Les Audran, peintres
et graveurs.
— M. Charles Jourdain, membre de l'Institut, membre honoraire
de la Société, fait hommage de son Discours à l'Assemblée générale
de l'histoire de Paris et d'une notice intitulée : La Société de l'his-
toire de France de 18S3 à i884.
BULLETIN NO 122. 16
-- 2'22 —
— M. le docteur Patay dépose sur le bureau un mémoire inti-
tulé : Visite à l'Exposition, organisée par le comité êéparlcmenial du
Loiret de la Société française de secours aux blessés militaires, à
roccasion du Concours régional.
Une notice sur Les œuvres et pro'hiils 7noderiies admis à l'Expo-
sition des arts décoratifs d'Orléans est offerte par M. Hcrluison.
Des remerciements sont adressés aux donateurs.
— M. Ed. Michel adresse à la Société la copie d'une inscription
campanaire par lui relevée à La Chapelle-du-Noyer près de Château-
dun, portant le nom de l'illustre jurisconsulte J.-R. Pothier.
En voici le texte exact :
f EN l'an 1771 lAY ETE BENITE PAR M^E ieAN SATURNIN RALMBERT
CURE DE CETTE
PAROISSE ET NOMMEE MARIE CATHERINE PAR M^E ROBERT lOSEPH
POTHIER DOY
EN DU PRESIDIAL DORLEANS ET MARIE CATHERINE DE LA GEULLE
DE COINCES
DEMOISELLE EPOUSE DE M^E PIERRE ELIE ROBERT BOILERE {sic)
DE DOMCY ECUYER
SEIGNEUR FONDATEUR DE CETTE EGLISE. IULLIOT FONDEUR.
— M'«e d'Escures, qui porte la dernière un nom illustre depuis
trois cents ans dans les fastes d'Orléans, offre à la Société trois pré-
cieux souvenirs de sa famille.
Ce sont : i° Un buste en marbre de Pierre Fougeu d'Escures ;
2° une épitaphe, gravée sur cuivre, autrefois placée au-dessous de ce
buste ; 3" l'épitaphe, gravée sur marbre noir, du fils du même per-
sonnage.
La Société décide que ces monuments seront déposés au Musée
historique et que des remercîments seront adressés à la généreuse
donatrice.
M. G. Baguenault de Puchesse annonce qu'il présentera prochaine-
ment à la Société une notice sur la famille d'Escures et le château du
Poutil, construit par Pierre Fougeu d'Escures, l'ami de Henri IV.
— 223 —
-^ M. Ludovic Guignard, vice-président de la Société d'iiistoire
naturelle de Loir-et-Cher, secrétaire général du Comité local de
l'association française pour l'avancement des sciences, invile la Société
à prendre part au congrès qui doit s'ouvrir très-prochainement à
Blois.
— M. l'abbé Desnoyers, président de l'Exposition orléanaise des
arts appliqués à l'industrie, annonce à ses collègues que le jury de
cette section vient de décerner une médaille de bronze, pour ses pho-
tographies, à M. Dumuys, secrétaire delà Société.
— M. Doinel lit une note complémentaire du travail de M. Ed. Mi-
chel sur Les Audran peintres et graveurs.
Renvoi à la Commission des publications.
— M. Thillier fait hommage à la Société d'un titre du XVI<' siècle,
relatif à des procès survenus entre les habitants de Chanteau et les
moines de l'abbaye d'Ambert (Loiret).
Notre collègue lit ensuite un mémoire analytique et explicatif de cet
important dossier, sous le titre suivant : Le Cliamp aux Nonnains à
Chanteau.
Renvoi à la Commission des publications.
Séance du vendredi 3 5 juillet 1884.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. Tamizey de Larroque, membre honoraire, écrit à la Société
qu'il vient de découvrir une autobiographie de Mfc''" du Camboust de
Coislin, évéque d'Orléans, et consulte la Compagnie sur la question de
savoir si ce document est publié ou inédit.
Les membres présents se prononcent en faveur de la négative, et
224
invitent M. le Président à insister en leur nom auprès de M. Tamizcy
de Larroque pour qu'il fasse connaître cette pièce intéressante.
Le même correspondant fait hommage d'une brochure sur La
Messaiine de Bordeaux.
— M. Desnoyers annonce la découverte de médailles gau-
loises et romaines, recueillies sur le territoire des communes de
Chevilly et d'Ardon (Loiret) :
Le fermier du château de Boisgibault, commune d'Ardon, a
trouvé au mois de décembre 1883, en déracinant un arbre près
du château, treize monnaies gauloises en bronze, type Carnute ;
elles étaient renfermées dans un vase de poterie brisé. M. A. de
Bengy de Puyvallée a bien voulu faire don de la plupart de ces
pièces, qui ont été déposées au Musée dans la salle orléanaise.
Tête à droite. — rJ. Aigle éployé.
Deux médailles romaines grand bronze ont été découvertes
en juin 4884 dans un champ labouré à Chevilly.
Marc Aurèle, pièce congiaire : — p^. Marc Aurèle et Antonin
assis sur une estrade, l'Abondance est debout auprès d'eux, un
personnage monte les degrés de l'estrade.
Lucile. — '^. Femme assise.
— M. Louis Jarry, au nom de la commission des publications,
propose l'insertion, dans le Bulletin, de la note de M. Doinel sur
Les Audran. à Louzouer (1).
Cette proposition est adoptée.
— M. Tranchau signale la publication de deux ouvrages de
M. Fabre, relatifs à Jeanne d'Arc. La somme nécessaire à leur ac-
quisition est allouée à la Commission de la bibliothèque.
(1) Voir plus loin, page 237.
— 225 —
Séance du vendredi 8 août 1884.
Présidence de M, Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président offre à la Société un volume intitulé : Notices et
documents publiés par la Société de rHistoire de France à l'occasion
du 50'^ anniversaire de sa fondalion. Cet ouvrage contient une lettre
de Villeroy sur l'attentat de Jean Chastel (27 décembre 1594),
publiée par M. G. Baguenault de Puchesse.
— M. William AYagner de Philadelphie adresse à la Société des
échantillons de silex taillés trouvés dans le Nouveau-Continent et sol-
licite le titre d'associé correspondant.
— Sur la proposition de la Commission des publications, la Société
vote l'impression du projet de Bulletin du 2^ trimestre de 1884.
— Sur le rapport de M, Jarry, l'impression aux Mémoins du tra-
vail de M. ThiUier sur Le Champ aux Nonnains est décidée.
— M. Tranchaulit également, au nom de la commission des publi-
cations, un rapport sur la note présentée par M. Vignat, relative à
ufie vue de l'abbaye de Ferriéres, copiée par M. Fournier jeune sur
un ancien plan du XVIP siècle.
Considérant que ce plan est sensiblement le même que celui publié
par M. Ed. Michel dans son Histoire des monuments civils et reli-
gieux du Câlinais, la Société décide, conformément aux conclusions
du rapporteur, que le plan dessiné par M. Fournier sera encadré
et placé dans la salle des Thèses; que les lacunes signalées par
M. Vignat dans la copie de ce plan publié dans le Monasticon Callica-
num seront indiquées dans le Biillelin (i); et enfin, que ces obser-
(1) Voir plus loin, page '229.
— 2^^G -
valions seront communiquéos à notre collègue, M. Ed. Michel, qui
pourra à son gré en faire l'objet d'un carton pour son bel ouvrage.
Des remercîments sont adressés à M. Fournier pour son travail.
— M. Basseville, rapporteur de la Commission des publications,
propose l'impression aux Mémoires d'un travail de M. Bimbenet sur
Les Nations de Picardie et de Champagne à l'Université d'Orléans.
Ces conclusions sont adoptées.
— M. Doinel commence la lecture d'un mémoire sur Les Cham-
parts de Deauce.
— MM. Herluison, Basseville et Tranchau se font inscrire comme
délégués de la Société au Congrès scientifique de Blois.
Séance dn vendredi 3% août 1884.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président fait part à la Société de la mort récente de deux
de nos collègues, M. l'abbé Cosson et M. Albert Dumont.
d M. l'abbé Cosson appartenait à la Société depuis nombre d'an-
nées. 11 avait longtemps siégé dans ses réunions comme membre titu-
laire ; puis, tenu définitivement éloigné d'Orléans, par ses fonctions,
il était devenu membre titulaire non résidant.
« Nos Mémoires renferment d'importants travaux dus à sa plume,
et beaucoup d'intéressantes communications.
« M. Albert Dumont, membre de l'Institut, avait été récemment
élu membre honoraire de la Société; et il était attaché à notre ville
par d'étroits liens de famille.
« La mort, en l'enlevant jeune encore aux études qu'il allectionnait,
— 227 —
vient de priver le monde scientifique d'un de ses représentants les
plus distingués. »
La Société entière, s'associant aux regrets exprimés par M. le Pré-
sident, décide que l'expression de ses sentiments sera consignée au
procés-verbal.
— M. Boucher de Molandon est invité à rédiger la notice biogra-
phique de M. l'abbé Cosson.
— M. Massénat, associé-correspondant, fait parvenir sa démission
à la Société.
Cette démission est acceptée.
M. Tranchau signale un article, reproduit dans les Annales relï-
gieuxes d'Orléans (n" du 23 août 1884), relatif à l'installation, dans
l'église de Saint -Vincent de Rouen, de verrières représentant les
principaux épisodes de la vie de Jeanne d'Arc.
— 229
NOTE
SUR UNE VUE A VOL D'OISEAU
DE L'ABBAYE DE FERRIÈRES.
Au mois de mai 1883, deux de nos honorables collègues,
MM. Léon Dumuys et Fournier jeune, vous rendaient compte
d'une intéressante excursion archéologique entreprise par eux
dans la partie de l'ancien Gâtinais Orléanais comprise aujour-
d'hui dans les limites de notre département (1). M. Fournier
signalait alors à votre attention une vue à vol d'oiseau de
l'abbaye de Ferrières, dont il avait obtenu la gracieuse commu-
nication de son possesseur, M. Fausse, propriétaire à Mérin-
ville (Loiret).
C'est de ce plan, dont il vous offre aujourd'hui un très fidèle
fac-similé, que je vous demanderai la permission de vous
entretenir quelques instants.
Il a été exécuté, sur parchemin, en 1680, par Rocheu, arpen-
teur à Gien, et mesure 0^615 de hauteur sur 0'"7G2 de largeur.
En l'examinant avec tant soit peu d'attention, il est facile de
reconnaître que c'est bien celui qui a été reproduit par D. Ger-
niain, dans son importante publication du Monasticon Gallica-
num, La date de sa confection même concorde parfaitement
avec l'époque pendant laquelle le savant bénédictin, mort
en 169i, réunissait les matériaux de l'immense travail entrepris
par lui et qui était destiné à reproduire, avec une notice histo-
(1) Voy. Bulletin, n» 117, p. 51.
— 230 —
rique, les vues de toutes les abbayes bénédictines de France
Les notices sont demeurées manuscrites et inachevées ; les
planches seules ont été gravées et ont paru.
Mais les exemplaires en étaient devenus, de notre temps,
d'une rareté extrême; à peine, en les comptant bien, en trou-
vait-on une quinzaine de connus. C'est alors que M. Peigné-
Delacourt entreprit de rééditer le Monasticon Gallicanum,
secondé par M. Léopold Delisle, qui ne craignit pas, en fournis-
sant une érudite introduction, d'associer son nom à cette repro-
duction.
Presque toutes les vues cavalières, dont se compose l'ouvrage,
sont anonymes. C'est à peine si M. Courajod, qui a publié une
étude approfondie sur le Monasticon Gallicanum, a pu retrou-
ver les noms de deux ou trois des dessinateurs qu'il pense avoir
été des religieux, plus ou moins inexpérimentés, ajoute-t-il,
dans l'art du dessin, à en juger du moins par l'exécution lourde
et maladroite des planches.
L'examen de la minute du plan utilisé par D. Germain pour
l'abbaye de Ferrières permet au moins de restituer le nom de
son auteur, l'arpenteur Rocheu ; nous l'avons déjà nommé.
Mais là ne se borne pas l'intérêt de la découverte faite par
M. Fournier.
D. Germain, en effet, pour faire rentrer dans un même cadre
tous les dessins qu'il recevait, a été obligé, la plupart du temps,
de les réduire ou de les tronquer. C'est ainsi que la planche con-
sacrée à l'abbaye de Ferrières ne mesure plus que 0™ 19 sur
0™ 27, et encore toute la partie sud du mur de clôture et du
grand jardin de l'abbé a-t-elle disparu.
De même la légende en latin, rédigée évidemment par un
bénédictin de Ferrières et qui comprend vingt-huit articles sur
l'original, n'en comprend plus que vingt-deux très écourtés
dans le Monasticon. Partant, bien des détails omis. On pourra
en juger en comparant les textes des deux légendes que nous
juxtaposons ici.
231
PLAN ORIGINAL.
A. Porta monaslerii exterior et
inferior cid adiunctum est prœ-
toriinn (I).
B. Area major et aditus ad sacras
œdes.
C. .Edes sacra B. Mariœ viilgo de
Bethléem.
D. Basiliea SS. Apostolorum Pé-
tri et Pauli.
E. Claustrum maius clngens are-
olascoronarias.
F. Sacellurn B.Elisabeth cui subi-
unctiim capituhim latet.
G. Claustrum minus quo descrip-
tusvarîis fnjuris hortulasclau-
dilur.
H. Dormitorium vêtus cuisuhjec-
lum rcfectorium cum coquina
latet.
I. Fenestrœ vitreœ refectorii.
K. Secessus,
L. Dormitorium novum daigna-
tum.
M. Cella hospitum designata In-
fra dormitorium.
N. Hortus superior monasterii.
0. Hortus oUtorius inferior in
longum porrectus ad Clareiœ
cdveum et aquam, fluentem ex
stagni cataracta minore.
P. Minor stagni cataractes.
Q. Pistrinum.
R. Porta monasterii superior anli-
qua adiuncto ponte ductario (2) .
S. Valetudinarium.
T. Porta monasterii superior (3)
nova designata cui adiungen-
dus pons ductarius.
U. Aditus noms designatus ad
janunm monasterii interiorem
et ad cellam janitoris.
X. Cellœ ministrorum domesli-
corum, torcularia, equilia.
MONASTICON.
A. Porta monasterii exterior et
inferior.
B. Area major et aditus ad sacras
œdes.
C. .-Edes nova B. M. vulgo de
Bethléem.
D. Basiliea SS. Apostolorum Pétri
et Pauli.
E. Claustrum magnum.
F. Sacellurn B. Elisabeth.
G. Claustrum minus.
H. Dormitorium vêtus.
I. Secessus.
K. Dormitorium.
L. Cellse hospitum.
II. Hortus superior monasterii.
N. Hortus infeiior.
0. Minor stagni cataractes.
P. Pistrinum.
Q. Porta supeiior monasterii nova.
(1) Les mots en italique n'existent pas dans le Monasticon.
(2) Pont tournant, Dictio)inaire de Trévoux.
(3) Les mots porta superior nous semblent désigner ici la porte prin-
— 232
PLAN ORIGINAL.
AA. Domus abbatialis.
B6. Janua domus abbatialis.
ce. Area domus abbatialis.
DD. .'Edes infenores mir.istrorum
domesticorum abbatis.
EE. Ilortus voluptiiarids vaviis
figuris descriplus.
FF. Ilortus amplissimus abbatis.
GG. Horrea, torcularia, equilia
abbatis.
MONASTICON.
R. Domus abbatialis.
S. Janua abbatialis.
T. Area abbatialis .
V. .Elles inferiores domesticorum
abbatis.
X, Hortulus.
Y, Ilortus amplissimus abbatis.
Z. Horrea, torcularia, equilia ab-
batis.
Ainsi le Monasticon n'indique pas le prétoire situé au-dessus
de la porte A, à l'endroit même où M. Edmond Michel, notre
honorable collègue, a constaté dernièrement l'existence de pri-
sons. Il ne mentionne pas non plus le réfectoire, la cuisine, l'in-
firmerie, ni la salle du chapitre, située en contrebas de la cha-
pelle de Sainte-Elisabeth. Enfin, ce qui est tout aussi grave, il
place la nouvelle porte principale de Tabbaye à l'endroit où était
l'ancienne, bien que ces deux portes soient distinguées avec
soin dans le plan original. L'abbé avait ses communs (écuries,
greniers, pressoir, etc.) distincts de ceux de l'abbaye ; ils sont
confondus dans le Monasticon.
Les observations précédentes s'appliquent au plan de l'abbaye
de Ferrières, gravé par M. Edmond Michel dans son bel ouvrage
sur les Monuments du Gâtinais. N'ayant sans doute pas eu
connaissance du plan qui fait l'objet de cette notice, il a réé-
dité simplement celui du Monasticon, reproduisant les mêmes
inexactitudes, qu'on ne saurait par conséquent lui imputer, mais
qu'il faut bien cependant signaler. Ajoutons que M. Michel place
les chambres des hôtes dans le bâtiment de l'infirmerie, et non
cipale, la porte d'honneur, par opposition à porta inferior, porte secon-
daire, porte de service. Nous ne pensons pas que les épithètes superlor
et inferior s'appliquent aux dimensions des portes, ni à leur situation sur
un sol plus ou moins élevé, auquel cas il faudrait dire : porte du haut et
porte du bas. M. Edmond Michel a simplement traduit parles mots : porte
supérieure et porte inférieure, ce qui n'élucide pas beaucoup la question.
— 233 —
comme elles étaient au-dessous du nouveau dortoir, et que le
mot secessvs, qu'il traduit, fort discrètement du reste, par lieu
de retraite, ne signifie autre chose que latrines. De même jns-
trimim ne doit pas se traduire littéralement par moulin, mais
bien par boulangerie.
On voit que la planche du Monaslicon et celles auxquelles
elle a servi de type contiennent de nombreuses inexactitudes et
omissions. Désormais tout auteur sérieux qui voudra écrire sur
l'abbaye de Ferrières devra donc s'en rapporter exclusivement
au fac-similé, si habilement exécuté par notre nouveau col-
lègue, M. Fournier jeune.
G. VIGNAT.
234
LES AUDRAN A LOUZOUER
Les Audran, peintres et graveurs, ont fourni à notre savant
confrère, M. Ed. Michel, le sujet d'une brochure intéressante (1).
La lecture de ce travail me remit en mémoire que j'avais décou-
vert en 1883, dans le fonds des Visitandines de Montargis, trois
actes concernant le lieu du bourg de Louzouer, et que ces actes
se rapportaient justement à la famille artistique des Àudran (2).
Je revis ce fonds et pris copie des actes. Je donne aujour-
d'hui à la Société archéologique, le résultat de mes recherches,
qui viennent compléter celles de M. Michel et leur servir de
modeste appoint.
Ce savant a fait une description des plus précises et des plus
élégantes des registres paroissiaux qui lui ont permis d'élucider
la filiation des Audran. lia mis au jour un acte du 10 juin 1721,
signé de Benoît Audran; — un actedu 13 août 1721, mention-
nant le décès d'une domestique de ce même Benoît ; — un acte
de décès de Marguerite Audran, du 4 septembre 1721 ; — l'acte
de décès de Benoît, du 3 septembre 1721 ; — un acte du 27 mai
1721, signé Jean Audran, graveur du Roi.
A la suite de ces documents, M. Michel a dressé un essai
généalogique de la famille à l'aide des registres de Louzouer et
des Actes d'état-civil d'artistes français de notre confrère,
M. H. Herluison.
Le premier document dont je vais rendre compte est un con-
(1) Les Audran. Orléans, H. Herluison, 188'f, in-8» de '21 pages.
('2) Arch. du Loiret, série II, 3 pièces parchemin, -f^ liasse.
- 235 -
trat du 14 juin 1720, par devant de Rancy et Doyen, notaires
au Châtelet de Paris. C'est l'acte d'origine de la propriété des
Audran de Louzouer. Le 14 juin 1720, en effet, Claude Audran,
« peintre ordinaire des bastimens du Roi, » et Benoît Audran,
son frère «graveur ordinaire de S. M., conseiller en son acadé-
mie, » demeurant tous les deux à Paris, au Luxembourg,
achetèrent de Joseph Thomas, marchand de bois, et de Marie-
Marguerite Bechans, sa femme, demeurant au château de
Lounay, paroisse de Saint-Martin-sur-Horey, près Sens, et
quand ils venaient à Paris, logeant au Luxembourg, un corps de
ferme, sis à Louzouer-en-Gâtinais, consistant en maison, bâti-
ments, granges, bergeries, écuries, colombier au-dessus de la
grande porte, cour fermée de murs par le devant, jardin der-
rière; vigne y conliguë, closeau et accins; — plus, un verger, le
long de la vigne, contenant six quartiers, le tout entouré de
haies vives et fossés, tenant d'un long au chemin tendant de
Louzouer au Marchais-des-Sonnettes, d'autre long et des deux
bouts à divers héritages énumérés dans le contrat; — plus, près
de 150 arpents de terres, prés et bois, dont la description serait
trop longue ; le tout moyennant 20,000 livres, dont 9,000 pour
le prix des bestiaux, grains, vin, récoltes et mobiliers.
Les acquéreurs prenaient la charge des cens et droits seigneu-
riaux etmarchois de fermages existants. Les Thomas possédaient
ce bois depuis 1714. Ils l'avaient^eux-mèmes acheté à M. Pierre
Proqueau, prêtre, bachelier en théologie, archidiacre de Provins
en l'église métropolitaine de Sens et curé de Saint-Hilaire de
cette ville.
M. Michel nous apprend que Claude et Benoît élaient fils de
Germain Audran, graveur, et de Jeanne Cizeron. Claude III était
né à Lyon en 1628, et Benoît I à Lyon en 1661.
Le 30 octobre 1722, Claude III, Gabriel, « peintre et sculp-
teur, » et Jean, « graveur ordinairedu Roy, » les deux premiers
domicihés au Luxembourg, le troisième à l'hôtel royal des Go-
belins, paroisse Saint-Hippolyte, échangent avec Edme Garnot,
sieur de Senneville, ancien chevau-léger de la garde ordinaire
du Roi, et Anne Pvoullin, sa femme, demeurant tous deux à
— 236 —
Fontainebleau, la ferme du bourg de Louzouer et ses apparte-
nances, pour la moitié d'une maison sise à Paris, rue du Paon,
paroisse Saint-Côme. Cette maison consistait en « une cuisine et
deux salles par bas au rez-de-chaussée, doubles caves dessous,
quatre étages de chambres et grenier au-dessus, cour, puits en
icelle ». Elle avait pour enseigne le Roy d'Angleterre. Elle te-
nait d'un côté aux Cordeliers, au collège de Bourgogne, et
d'autre à M. Minguy. Elle ouvrait par devant sur la rue du
Paon. Elle relevait de la censive de Saint-Germain-des-Prés, à
quatre sols parisis par an. L'acte d'échange fut reçu par Guer-
don et Doyen, notaires à Paris.
Ce n'est qu'en 1741, le 28juin,queles Visitandines acquirent
de M. Garnot la ferme du bourg de Louzouer, par acte passé
devant Roger Hubert, notaire à Montargis.
Ces actes nous permettent de restreindre entre 1720 (14 juin)
et 1722 (8 octobre), le laps de temps que les Audran résidèrent
dans l'Orléanais, sans doute pendant la belle saison, et de fixer
au 30 octobre 1721, l'époque où ils s'établirent à Paris, dans
une maison à eux.
Les documents publiés par M. Michel étant postérieurs à
1720 et le dernier datant du 27 mai 1722, on voit que le séjour
de ces illustres artistes ne fut pas long à Louzouer. Ils y demeu-
rèrent assez longtemps cependant pour que leur souvenir de-
meure attaché à l'histoire de la province, et pour que le Gâtinais
le revendique avec une légitime fierté.
Jules DOINEL.
Imp. Qeorgea Jacob , — Orléans.
BULLËTliN
DK LA SOCIETE
ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE DE l'ORLÉAMIS
No 125.
QUATRIÈME TRIMESTRE DE 1884.
séance du ««ndredl 14 novembre 1884.
Présidence de M. Desnoyers, vice -pré si dent.
M. l'abbé Desnoyers rappelle en termes émus les tristes circons-
tances qui tiennent notre honorable Président éloigné de cette réu-
nion. « L'affreux accident qui vient de jeter le deuil dans la famille de
M. Baguenault de Puchesse, dit-il, est trop présent à l'esprit de tous
les Orléanais, pour qu'il soit nécessaire d'en retracer les douloureux
détails. Je propose simplement à la Société d'insérer au procès-
verbal de cette séance de rentrée l'expression de sa vive sympathie
envers la personne de son président, b
Cette proposition est unanimement adoptée ; et M. le Secrétaire est
chargé de faire parvenir à M. G. Baguenault de Puchesse l'extrait du
présent procès-verbal.
BLLLETIN N<» 123. 17
— '238 —
— ■ M. Francis Péiol l'ail liimimagc d'un travail iiililulé : l/aiild
primitif de Cont'ujny.
— M, Grellet-BalL-uerie adresse un mémoire sur le reliquaire
portatif de Saint-Mommolenus.
— M. Léopold Delisle, toujours préoccupé défaire valoir les droits
de la France sur les manuscrits que les vols de Libri ont introduits
dans la collection de f^ord Ashburnbam, a employé (juclques jours
de ses vacances à examiner les volumes provenant de Saint-Benoît,
conservés dans la bibliothèque publique d'Orléans, ainsi que les
anciens catalogues des livres de la célèbre abbaye. Le catalogue
du XVIlIe siècle, donné en 1853 à la Société arcbcologique par M. Alex.
Jacob, lui a été particulièrement utile, et il a pu ainsi contrôler la
liste des manuscrits conservés avant la Révolution avec ceux qui furent
transportés, en 1792, à la bibliothèque d'Orléans et dont Septier a
dressé la nomenclature en 1827. Le savant directeur de la Biblio-
thèque nationale a communiqué, le 20 août, à l'Académie des inscrip-
tions, des observations sur l'origine du manuscrit dérobé par Libri
et formant dans la collection vendue à Lord Ashburnbam le 2^ ar-
ticle du Uo 10. M. Ilort, professeur à l'Université de Cambridge, y
avait reconnu des fragments étendus du Miroir de saint Augustin.
M. Delisle établit que les treize feuillets du Miroir faisaient partie du
manuscrit 10 de l'abbaye de Saint-Benoît, tel qu'il est indiqué dans
le catalogue de la Société archéologique, et que Dom Sabalier et
Dom Bivet l'avaient autrefois consulté, sans soupçonner du reste que
l'ouvrage était de saint Augustin. Ce manuscrit n» 10 est arrivé à la
bibliothèque d'Orléans, où il porte aujourd'hui le no 10. Mais les feuil-
lets du Miroir de saint Auguslin, signalés encore dans le catalogue
Septier, ont été enlevés du volume par Libri, qui en a fait un recueil
distinct, vendu par lui en 1817.
— M. Boucher de Molandon dépose sur le bureau au nom de
M. Léopold Delisle une brochure intitulée : Le plus ancien manuscrit
du Miroir du saint Augitslin. C'est un tirage à part, extrait du
tome XI^V (1881) de la liibliolhcquc de l'Fcole des Charles, ci i[u\
— 239 —
contient d'intéressants détails sur les faits exposés par notre éminent
membre honoraire, à l'Académie des Inscriptions et Relies-Lettres.
— M. Tranchau expose dans quelles conditions a été retrouvé
l'exemplaire du catalogue des manuscrits de Saint-Benoît, apparte-
nant à la bibliothèque de la Société.
Sa note explicative est renvoyée à la Commission des publica-
tions.
— M. Bailly appelle l'altenlion de la Société sur une demande
adressée par M. Stein, dans la Revue critique, aux personnes en situa-
tion de lui communiquer des renseignements sur Jeanne d'Arc ; il
signale également, d'après la même revue, une pièce intéressante,
publiée au tome VIII^ des Documents rarea on inédits de l'histoire des
Vosges, relative aux parents de la Pucelle d'Orléans. Il s'agit d'un
acte, daté de 1426, établissant que Jacques d'Arc jouissait à Domremy
d'une assez grande aisance contrairement à l'opinion généralement
admise.
— M. le Ministre de l'Instruction publique adresse à la Société le
programme des questions qui seront traitées dans le prochain congrès
des Sociétés savantes. Cette communication sera insérée au présent
Bulletin (1).
— Plusieurs membres présentent à titre d'associé-correspondant
M. Gabriel Simon, président du tribunal civil deGien.
— M. le Président annonce la mort de M. Lacroix, pharmacien,
à Mâcon, l'un de nos plus anciens associés-correspondants.
— M. l'abbé Maître adresse à la Société une monographie de Saint-
Péravy-la- Colombe.
— M. Fournier jeune dépose sur le bureau les plans d'une cave
(1) Voir plus loin, page "249.
— 240 — .
d'architecture ogivale (Xll" siècle) sise sous la maison de M. l'aumô-
nier du couvent du Sacré-Cœur d'Orléans, et autrefois dépendante de
laMaladrcrie de Saint-Lazare.
Ce dessin est destiné à accompagner un travail de M. l'abbé Co-
chard.
Des remercînicnts sont adressés à M. Fournier.
— M. Henry Stein, ancien élève de l'École des Chartes, secrétaire
de la Société archéologique du Gàtinais, ayant réuni la majorité ab-
solue des suffrages, est proclamé associé-correspondant.
— M. Doinel termine la lecture de son travail sur ; Les Champarts
di Deaiicc. Renvoi à la Commission des publications.
Séance dn vendredi 8 8 novembre 1884.
Présidence de M. Desnoyers, vke-président.
M. le Président, retenu loin de ses collègues par son deuil récent,
adresse à la Société ses remercînicnts pour le témoignage de sympa-
thique condoléance qu'elle lui a adressé.
— M. II. Stein remercie la Société de sa nomination au titre d'as-
socié-correspondant.
— La Commission des antiquités et des arts de Seine-et-Oise
(Versailles) propose l'échange de ses publications avec celles de la
Société. Cette demande, mise aux voix, est adoptée.
— M. Hcrluison fait hommage à la Société d'un opuscule très-rare
de Léon Tripault, imprimé chez Éloy Gibier d'Orléans (L')83), qu'il
— 241 —
vient de faire réimprimer à GO exemplaires; il a pour titre : Joannœ
Darcice obsidionis Aurelianœ lïberatrms res geslœ, imago, et judi-
cium. Les faites, pourtraict, et jugement de Jeanne Darc, dicte la
Pucelle d'Orléans.
— M. Desnoyers dépose sur le bureau son mémoire sur VExposi-
tion d Oiléamet ses devancières. (Extrait des Mémoires de la Société
des sciences, belles-lettres et arts d'Orléans.)
— M. J. Berthelé fait hommage à la Société de sa Bihliogmphie des
foiiUlcs de Sanxay. (Extrait du PoltjbibUon.)
Des remercîments sont adressés à ces différents donateurs,
— M. le Secrétaire donne lecture d'un rapport de M. Martellière,
associé-correspondant, sur un souterrain-refuge récemment décou-
vert à Ormes, prés Pithiviers (Loiret).
Dans cet exposé sommaire de la découverte, l'auteur fait connaître
l'état des fouilles entreprises jusqu'ici par M. Philippot, propriétaire
du sol, et fait appel à la Société, en vue d'obtenir son concours pécu-
niaire pour la continuation des travaux.
Une somme de 50 fr. est allouée à notre honorable collègue, qui
veut bien s'engager à présenter ultérieurement un mémoire complet
sur les résultats de son exploration.
— M. l'abbé Maître fait déposer sur le bureau la deuxième partie
de sa notice sur Saint-Péravy-la-Colombe.
— M. Tranchau, membre de la Commission des publication>, pro
pose l'insertion aux Mémoires du travail de M, Doinel intitulé :
Les Champarts de Bcauce.
— M. Louis Jarry, s'exprimant au nom de la même commission,
se prononce en faveur de l'impression du projet de Biillclin du 3" tii-
mestre de 188i.
— M. Tranchau demande la parole et s'exprime en ces termes :
— 2-'j2 —
La Société est heureuse de voir une des plus hautes ré-
compenses de rAcadémie française, le deuxième prix Gobert,
décernée à un de ses membres, M. de Maulde, titulaire non
résidant.
Voici dans quels termes M. Camille Doucet, secrétaire perpé-
tuel de l'Académie, apprécie le livre de M. de Maulde : Jeanne
de France.
« Elle décerne le 2« prix Gobert à un très intéressant et très
touchant volumeconsacré à latriste histoire de Jeanne de France,
fille infortunée de Louis XI, épouse plus malheureuse encore de
ce lier duc d'Orléans qui, à un moment donné, put devenir un
bon roi, mais un bon mari jamais! Si Louis XTI se vantail de
pratiquer le pardon des injures, il ne cessa pas, en revanche, de
se montrer cruellement inflexible envers la pauvre princesse,
qui aurait eu tous les mérites et toutes les grâces, si la beauté de
son corps eût égalé celle de son âme.
« Les moindres incidents de cette douloureuse existence et de
ce long martyre sont racontés par M, de Maulde avec une com-
plaisance attendrie qui a son intérêt, son charme et son élo-
quence. »
C'est aussi avec un grand plaisir qu'on relève parmi les
auteurs honorés d'un prix par l'Académie française le nom de
M.Tamizey de Larroque, qui nous appartient comme membre
honoraire é'.u. Les Lettres de Jean Cliapelain, pleines de noin-
breux et piquants détails sur la fondation de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres et le développement de la langue
française, ont partagé le prix Archon-Desperouses. M. le Secré-
taire perpétuel estime qu'il a rempli sa tâche avec un soin, un
goût et une compétence qu'on ne saurait trop louer.
— 2 '.3
Séance du vendredi fl9 décembre 1884.
Présidence de M. Baguenault de Puceiesse, président.
M. l'abbé Desnoyers annonce à ses collègues le décès de
M. Mantellier, conseiller à la Cour de cassation, correspondant de
l'Institut, membre fondateur et ancien président de la Société archéo-
logique, ancien directeur du Musée historique d'Orléans, et fait en
quelques mots l'éloge du défunt.
M. Mantellier avait été élu membre honoraire de la Société, à son
déparât d'Orléans, en 1875.
iM. le Président fait part aussi de la mort de M. Dumas, pre-
mier président de la Cour d'appel d'Orléans, membre honoraire de la
Compagnie.
La Société décide que l'expression des regrets que lui font éprouver
ces deux pertes simultanées sera consignée au procès-verbal de ses
séances et elle confie à M. l'abbé Desnoyers le soin de rédiger la
notice biographique de M. Mantellier.
— Les ouvrages suivants ont été offerts par les auteurs :
Les Souterrains d" Ar feuille, par M. Francis Pérot.
Note sur la succession dans la maison de la Tour-du-Pin et
L' Hôtel-de-Ville de Paris, par M. de la Tour du Pin la Charce, mem-
bre titulaire non résidant.
Une excurs'ton archéologique en Angoumois et la Description du
châlenu de Chanlecoq, par M. Léon Dumuys.
Des remercîments sont adressés aux donateurs.
— M. Desnoyers donne connaissance de découvertes récemment
fiiites à Santeau, à Baccon et à Coinces (Loiret) (1).
d) Voir plus loin, page '2i7.
— 244 —
— La Société souscrit aux œuvres poétiques de M. Tabbé
Guiot.
— M. Bcsnard, membre titulaire non résidant, donne lecture
d'une note relative à plusieurs découvertes de monnaies carolingiennes
faites aux environs de Courbanton (Loir-et-Cher).
— >1. Tranchau lit deux notices intitulées : Souvenir des Etats-
Généraux d'Orléans en 1560; Une thèse de droit au XVII^ siècle à
V Université d'Orléans.
Ces travaux sont renvoyés à la Commission des publications.
— Il est ensuite donné lecture d'un travail de M. H. Stein, associé
correspondant sur : Les préparatifs faits à Chartres en 1008 pour
l'entrée de Marie de Médici'i.
— M. Delaune, de Romorantin, adresse la copie d'un acte relatif au
servage.
— M. Louis Jarry lit une note de M. G. de Barthélémy, associé
correspondant, intitulée : Le collège de Champagne à Orléans.
Ces diverses communications sont renvovées à la Commission des
publications.
— M. le Président signale, dans la Revne de VEcole des Chartes
(Tome XLV, année 1884, 5" livraison, p. 549), un article élogieux
sur les travaux suivants de M. de Molandon :
)o Inscriptions tumnlaires des XI^ et Xll^ siècles à Sainl-Benoit-
sin-Loire ;
2" La maison de Jeanne d'Arc à Domrerny et Nicolas Gérardin.
245 —
Séance du vendredi S6 décembre 1884.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. Max. de Beaucorps, vice-secrétaire-archiviste, adresse à
M. le Président sa démission de membre du bureau dans le but de
permettre à M. Tranchau de reprendre la place qu'il avait dû quitter,
en vertu du règlement, à la fm de l'année dernière.
— Conformément à l'article 13 de ses statuts, la Société procède à
l'élection annuelle des membres de son bureau.
MM. G. Baguenault de Puchesse, président, et M. l'abbé Desnoyers,
vice-président, tous deux rééligibles, sont maintenus dans leurs fonc-
tions ;
M. Basseville est élu secrétaire, en remplacement de M. Dumuys,
non rééligible ;
M. Tranchau est proclamé vice-secrétaire archiviste, en remplace-
ment de M. de Beaucorps démissionnaire.
M. Dumuys est nommé membre de la Commission des publi-
cations, en remplacement de M. Delorme, parvenu au terme de son
mandat.
— M. Tranchau est remplacé, comme membre de la Commission
de lo oibliothèque, par M. Herluison.
Cette Commission se trouve en conséquence composée ainsi qu'il
suit : MM. Jarry, Herluison et Basseville, ce dernier étant désigné
comme sortant au mois de décembre 1885.
— Le Concours quinquennal fondé sous les auspices de la Société
devant avoir lieu au mois de mai 1885, la Société désigne les membres
du jury chargé d'examiner les travaux présentés.
Cette Commission est ainsi composée :
BULLETIN >° 123, 17*
— 246 —
MM. Boucher de Molandon, Desnoyers, Vignat, Tranchau, Thillier,
de Beaucorps, Raguenet de Saint-Albin, Herluison et Davoust.
— M. Boucher de Molandon résume le travail de M. l'abbé Maître,
intitulé: Monographie de Saiut-Péravy-ta-Colombe.
Renvoi à la Commission des publications.
— M. Desnoyers annonce que la Municipalité orléanaise vient de
changer le nom de la rue des Noyers en celui de rue Desfriches.
Notre honorable collègue demande à la Société de s'associer à la péti-
tion qu'il compte présenter à M. le Maire d'Orléans à ce sujet.
M. le Directeur du Musée historique déclare apprécier hautement
la pensée qui a guidé la municipalité et l'a poussée à rendre un hom-
mage mérité à la mémoire de l'artiste Orléanais ; mais il émet le vœu
que le nom de Desfriches soit donné à la rue Neuve, dans laquelle cet
artiste est né, et près de laquelle se trouvent les musées renfermant
ses œuvres.
Prenant en considération les observations de son vice-président,
la Société déclare s'associer à sa proposition et l'autorise à présenter,
en son nom, sa requête à M. le Maire d'Orléans.
— 247 —
REGENTES DÉCOUVERTES
Commune de Santeau, canton de Pithiviers.
Dans le labourage des champs de cette commune, en 1884,
un cultivateur a trouvé les objets suivants :
Trois pièces gauloises en bronze, cheval galopant. - rJ Tête à
gauche.
Trois autres, tête à gauche. — ^. Bœuf couché. Carnute.
Trois autres, tête à gauche. — b). Aigle et aiglon. Carnute.
Trois autres, tête à gauche. — r). Aigle éployé. Carnute.
Un Adrien, grand bronze. -• r). L'abondance.
Un Adrien, moyen bronze. — i% Fruste.
Quatre Antonin, grand bronze. — ^. Femme assise.
Antonin, grand bronze. — i^. L'abondance.
Antonin, grand bronze. — i\. Femme debout.
Antonin, moyen bronze. — f^. Temple octostyle.
Antonin, grand bronze. — r). Fruste.
Faustine II, grand bronze. — i^. Femme debout.
Faustine II, grand bronze. — ri|. Fruste.
Postume, grand bronze. — r). Proue de vaisseau.
Tetricus I, petit bronze. — ^. Fruste.
Gallien, petit bronze. — lîj. Fruste.
Constantin II, petit bronze. — i^. Deux soldats et enseigne.
Claude le gothique, petit bronze. ~ it). Fruste.
Magnence, petit bronze. — r). Reipuhlicœ reparatio, femme
debout devant l'empereur.
Valentinien I, petit bronze. — r). L'empereur debout.
Sept pièces frustes, grand, moyen et petit bronzes.
Total 37 pièces.
Une hache en silex poli.
— 248 -
Un nucleus en silex.
Deux grains de collier en terre cuite.
Un strigile en fer.
Un manche de vase en bronze.
Les objets gallo-romains suivants :
Un fer de lance.
Un couteau en fer.
Une clé en fer.
Un long clou en fer.
Des anneaux et des boucles en bronze.
Une lampe ronde en terre cuite.
Un vase à trois pieds, en terre grise.
Un fragment de vase ollaire en terre grise.
Un poids de tisserand, en terre cuite.
Deux fragments de vase, en poterie rouge vernie.
Une boucle de ceinturon mérovingien.
Commune de Coinces, canton de Patay.
En octobre 1 884, on a trouvé dans un labourage une hache
celtique en bronze.
Commune de Baccon, canton de Meung.
Dans un terrain appelé Prunay, on a découvert, en labourant,
en 1884, un tombeau, formé avec des pierres sèches, contenant
un squelette orienté. Il portait un collier formé de grosses perles
en terre cuite, dont dix ont été gardées par le fermier; une a été
déposée au Musée. Dans le tombeau, a dit le charretier, se trouvait
(le la ferraille qui a été jetée dans les tombereaux de terre qu'on
extrayait du champ. Cette ferraille se composait évidemment
des débris de ceinturon et d'épée de l'époque gauloise.
DESNOYERS.
^9
BIMSTÈRE DB L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAM-1RT8
PROGRAMME
DU
CONGRÈS DES SOCIÉTÉS SAVANTES
A LA SORBONNE EN 1885.
SECTION D'ARCHÉOLOGIE.
1° Quelles sont les contrées de la Gaule où ont été signalés
(les cimetières à incinération remontant à une époque antérieure
à la conquête romaine ?
Quels sont les caractères distinctifs de ces cimetières ?
2° Dresser la liste, faire la description et rechercher l'origine
des œuvres d'art hellénique, des inscriptions et des marbres
grecs, qui existent dans les collections publiques ou privées des
divers départements. Distinguer ceux de ces monuments qui
sont de provenance locale de ceux qui ont été importés dans les
temps modernes.
3» Étudier les plus récentes théories qui ont pu être émises
sur l'origine des basiliques chrétiennes. Décrire les plus an-
ciennes basiliques que l'on connaisse en dehors de l'Italie, en
particulier celles de l'Afrique romaine.
4° Signaler les nouvelles découvertes de bornes militaires ou
les constatations de chaussées antiques qui peuvent servir à dé-
terminer le tracé des voies romaines en Gaule ou en Afrique.
— 250 —
5«» Grouper les renseignements que les noms des lieux-ditt
peuvent fournir à l'archéologie et à la géographie antique.
60 Signaler les édifices antiques de l'Afrique tels que arcs de
triomphe, temples, théâtres, cirques, portes de ville, tombeaux
monumentaux, aqueducs, ponts, etc., et dresser le plan des
ruines romaines les plus Intéressantes.
7° Étudier les caractères qui distinguent les diverses écoles
d'architecture religieuse à l'époque romane en s'attachant à
mettre en relief les éléments constitutifs des monuments (plans,
voûtes, etc.)
80 Rechercher, dans chaque département ou arrondissement,
les monuments de l'architecture militaire en France aux diffé-
rents siècles du moyen-âge. En donner des statistiques, signaler
les documents historiques qui peuvent servir à en déterminer
la date.
9° Signaler les constructions rurales élevées par les abbayes,
telles que granges, moulins, étables, colombiers. En donner,
autant que possible, les coupes et plans.
IQo Étudier les tissus anciens, les tapisseries et les broderies
qui existent dans les trésors des églises, dans les anciens
hôpitaux, dans les musées et dans les collections particu-
lières.
11° Signaler les actes notariés du XIV^ au XVI* siècle, conte-
nant des renseignements sur la biographie des artistes et parti-
culièrement les marchés relatifs aux peintures, sculptures et
aux autres œuvres d'art commandées soit par des particuliers,
soit par des municipalités ou des communautés.
12o Étudier les produits des principaux centres de fabrication
de l'orfèvrerie en France pendant le moyen âge et signaler les
caractères qui permettent de les distinguer.
— 251
CIRCULAIRE
DE M. LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES
BEAUX -ARTS.
Monsieur le Président,
J'ai l'honneur de vous informer que, par arrêté en date du
24 décembre, M. le Minisire de l'Instruction publique et des
Beaux-Arts a décidé que la neuvième réunion des délégués des
Sociétés des Beaux -Arts des Départements aurait lieu comme
les précédentes, à la Sorbonne, à la même époque que la réu-
nion des délégués des Sociétés savantes, c'est-à-dire du mardi
7 avril au samedi 11 avril prochain.
Des lectures et des conférences publiques seront faites pen-
dant les journées des 8, 9 et 10 avril, et les récompenses seront
distribuées dans la séance générale que M. le Ministre doit pré-
sider le samedi 11 avril.
Les mémoires devront être envoyés à la Direction des Beaux-
Arts, rue de Valois, n» 3, avant le 8 février prochain, après
avoir été revêtus de l'approbation de la Société que vous pré-
sidez. Ces mémoires devront être inédits (car il est de règle que
tout travail imprimé soit rigoureusement exclu) et seront sou-
mis au Comité des Sociétés des Beaux-Arts chargé de désigner
ceux qui pourront être lus en séance publique et de fixer l'ordre
des lectures.
La durée de chaque communication sera de 20 minutes envi-
ron : pour les mémoires trop étendus, les auteurs se borneraient
à en donner un résumé.
En vous faisant parvenir les lettres d'invitation destinées aux
délégués de votre Société, j'aurai l'honneur d'y joindre les ins-
— 252 -
tructions concernant les mesures adoptées d'un commun accord
par les Compagnies de chemin de fer et mon Administration.
Je vous prie, Monsieur le Président, de dresser la liste de vos
délégués avec la plus grande circonspection et la plus grande
réserve. En dehors des personnes qui auront à faire des commu-
nications, chaque Société ne pourra déléguer, pour la repré-
senter, que trois de ses membres qui devront, dès l'ouverture de
la session, lelO avril, inscrire leur adresse à Paris sur un re-
gistre déposé dans la salle Gerson, à la Sorbonne.
Je vous invite à m'adresser très exactement, dans les délais
ci-dessus indiqués, la liste des délégués, ainsi que les mémoires
inédits dont ils se proposeraient de donner lecture à la Sorbonne,
afin qu'il soit possible de communiquer ces travaux au Comité
en temps utile.
Agréez, Monsieur le Président, l'assurance de ma considéra-
tion très distinguée.
Le Directeur des Beaux-Arts,
A. KyEMPFEN.
'D"
Ouvrages offerts à la Société pendant l'année 1884.
I. — DONS DU MINISTÈRE DE l'iNSTRUCTION PUBLIQUE ET DES
BEAUX-ARTS.
Gazette des Beaux-Arts : les 12 numéros de l'année 1884.
Romania : janvier, avril, juillet 1884, 0°' 49, 50, 51.
Bulletin du Comité des travaux historiques et scientifiques : section
d'histoire, d'archéologie et philologie, année 1883 et n^^ | à 3, 1884.
Inventaire sommaire des archives du département des affaires
étrangères. Mémoires et documents; France, 1883.
Discours de M. Fallière, ministre de rinslruction publique, à la
réunion des Sociétés savantes, 1884.
Annuaire de CAssociatiou des éluda grecques, \1^ année, 1883.
— 253 —
Dictionnaire topographiqne du Calvados, par M Ilippeau, in-i",
Imprimerie nationale, 1883.
Diclionnaire topographique des Hautes-Alpes, par M, Roman,
in-4'', Paris, Imprimerie nationale, 1884.
II. — HOMMAGES.
M. Baguenault de Piicbesse (Gustave). — Notices et documents
publiés par la Société de l'histoire de France, 1884.
M. Berthelé (Joseph). — Bibliographie des fouilles de Sanxay.
M. Boucher de Molandon. — La maison de Jeanne d'Arc à Dom-
rcmy et Nicolas Gérardin.
— Inscriptions tumnlaires des Xh et XII^ siècles à Saint-Bcnoît-
sur- Loire.
Le R. P. de la Croix. — L'Hypogée Martyrium, de Poitiers, avec
atlas de 29 planches, in-f", Paris, Didot, 1883.
M. Delisle (Léopold). — Le plus ancien manuscrit du Miroir de
saint Augustin, 1884.
M. Desnoyers (l'abbé). — Catalogue du Musée historique d'Or-
léans, par M. Desnoyers, directeur du Musée, 1884.
— Ancien plan manuscrit de la forêt d'Orléans, garde de Neuville.
— L'Exposition d'Orléans en J884 et ses devancières.
M. Dumuys (Léon). — Description du château de Chantecoq.
— Une excursion archéologique en Angonmois. {Lettre de M. Du-
muys à M. Berthelé.)
M. Grellel-Balguerie. — Notice sur le reliquaire portatif de saint
Mommole, abbé de Saint-Benoît-sur-Loire, 1884.
M. Hauvette-BesnauU. — Le Bhagavo.ta piirana ou Histoire poé-
tique deKrichna, Imprimerie nationale, 1884.
M. Herluison. — Arts décoratifs, beaux-arts et arts appliqués à l'in-
dustrie, notice des œuvres et produits modernes exposés à Orléans,
dans la halle Saint-Louis, du 17 mai au 30 juin 1884. In-i6, pa-
pier tienté.
— Joannœ Darciœ obsidionis Anrelianœ liberatricis res gestœ,
imago et judicium, par Léon Trippault, Orléans, E. Gibier, 1583,
pet. in-8o, tiré à 00 exemplaires.
M. Jarry (Louis). — Les débuts de l'Imprimerie à Orléans, 1884.
— i54 —
M. Johanet (Edmond). — Andiien, graveur en médaUles, 1761-
1822. — {Varl, revue hebdomadaire, U^ année, t. III.)
M. Jourdain (Charles). — La Société de r histoire de France,
de 183S à 1884.
— Discours prononcé à rassemblée générale de la Société deVhxs-
toire de Paris, 115 mai iSS^.
M. Michel (Edmond). — Guide complet de l'étranger dans la ville
d'Orléans, 188i.
— Guide de l'étranger dans la ville de Blois et les environs, 1881.
— Les Audran, peintres et graveurs, 1884.
M. Patay. — Visite à l'Exposition organisée, à Orléans, par luS)-
ciété de Secours aux blessés, mai 1884.
M. Prelini (César). — San Siro, évêque et patron de Pavie, Pavio,
1880.
M. Pérot (Francis). — Inventaire des objets trouvés dans le dé-
partement de l'Allier en 1882.
— La Belle Bourbonnaise, chanson du XVIIIe siècle.
— Autel primitif de l'Eglise de Contigny.
— Les Sabots d'amour. (Dans ['Alliance des avis et des lettres, du
1" décembre 1883.)
— Pierres entaillées des temps préhistoriques. Chàlons-sur-Sai'ine,
Marceau, 1883.
— Les souterrains d'ArfeuiUes. .Moulins, Desrosiers, 1884
M. Ruelle (Emile). — Le Congrès européen d'Arezzo, pour le
chant liturgique, Paris, Didot, 1884.
M. Sainsot (l'abbé). — .%lice nécrologique sur l'abbé Harel, curé
de Crécy. Chartres, 188 i.
M. Simon (Gabriel). — Recherches sur le nom de Comeranum
attribué à Boiscommun . Orléans, llerluison, 1884.
M. Tamizey de Larroque. — Gabriel de l'Anbespiiie, évêque d Or-
léans, lettres à Peiresc (16^7). Orléans, Herluison, 1883.
— La Messaline de Bordeaux. Bordeaux, Chollet, 1884.
M. le comte de la Tour-du-Pin. — Note sur la succession dans la
maison de la Tour-du-Pin.
— L'Hôtel-de-Yille de Paris. Broch. in-8''.
M. de LaVallière. — La Motte Maindray (Loir-et-Cher). Blois,
Lecesne, 1883.
— 255 —
Société de Secours aux blessés du Loiret. — Assemblée générale
du 28 mai 1884.
M. le Préfet du Loiret. - Rapports et procès-verbaux de là session
d'avril 1884.
M. le Préfet du Loir-et-Cher. — Rapports et procès-verhaux
de 1884. 2 vol. in-S».
IIL — PUBLICATIONS ADRESSÉES PAR LES SOCIETES SAVANTES.
Abbeville. — Société d'émulation. Mémoires, 3<^ série, t. III. —
Rulletins, années 1881, 1882, 1883.
Agen. — Société d'agriculture, sciences et aris. Mémoires, t. VIU,
1883.
Alby. — Société archéologique du Tarn. Revue du département du
Tarn. N«» 1 à 10, janvier à octobre 1884.
Amiens. —Société des antiquaires de Picardie, bulletin, n° 4 de
1883 ; — Nom, 2, 3 de 1884.
Angouléme. — Société archéologique et historique de la Charente.
Bulletin, 5« série, t. VI, année 1883.
Autun. — Société éduenne. Mémoires, t. XII, 1883.
Auxerre. — Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne.
Bulletin, 1883 et 1884, 38« vol.. S» de la 3° série.
Beauvais. — Société académique d'archéologie, sciences et arts de
l'Oise. Mémoires, t. XII, l'"^ partie.
Besançon. — Société d'émulation du Doubs. Mémoires, 5« série,
vol. VII, 1882 ; vol. VIII, 1883.
Béziers. — Société archéologique, scientifique et littéraire. Bulletin,
2« série, t. XII, l^e livr., 1883.
Blois. -- Société des sciences et lettres. Mémoires, t. X, 1883.
Bordeaux. — Société archéologique, Bulletins, t. VIII, l^"", 2«,
3« trimestres de 1881.
Boulogne-sur-Mer. — Société académique. Mémoires, t. XI, XII.
— Bulletins, 3^ vol., 3^ liv. (187H) ; 4« liv. (1880-83); — 5« et
6« liv. (les trois premiers trimestres de 1884).
Bourg. — Société d'émulation de l'AiiU. Annales, lO année,
4" livr. de 1883 ; 17" année, 3 livr. de janvier à septembre 1884.
— 256 —
Bourges. — Société des antiquaires du Centre Mémoiref, t. XI,
1883. — Armoi'ial (jénéraJ, t. XII, 1^'" fascicule.
— Société lnstorif|uc, littéraire, artistique et scientifique du Cher,
4" série, l^r vol. 188 i.
Brives. — Société scientifique, historique et archéologique de la
Corréze. Bulletin, t. V, 4 livr. de 1883 ; t. VI, 4 livr. de 1884.
Caen. — Société des antiquaires de Normandie. Bulletins, t. XI et
XII, 1883, 188i.
Cahors. — Société des études littéraires, scientifiques et artistiques
du Lot, Bnllelin, t. YIII, 3« et 4« livraisons de 1883; t. IX, les
2 premières livraisons de 1884.
Chambéry. — Académie des sciences, arts et belles-lettres de la
Savoie. 3* série, t. IX, 1883. — Documents, 4" volume. — Le
prieuré de Chamonix, 5® volume. — Catalogue des médailles de la
Savoie, par M. Perrin.
— Société savoisienne d'histoire et d'archéologie. Mémoires et do-
cuments, t. XXII, 1884.
Chartres. — Société archéologique d'Eure-et-Loir. Bulletin, de
165 à 1G8. Mémoires, Procès-verbaux, Lettres de Suint-Yves.
Chàteaudun. — Société archéologique dunoise. Bulletin, n°^b9, à 62.
— Histoire du comté de Diinois, 7 fascicules.
Château-Thierry. — Société historique et archéologique. Annales,
année 1882.
Clermont-Ferrand. — Académie des sciences, belles-lettres et arts.
Mémoires, t. XXIV, 1882. Bulletin, d'août 1883 à octobre 1884,
n°* 19 à 26.
Dijon. — Bulletin dliistoire et d'archéologie religieuse du diocèse
de Dijon, année 1884 (6 livraisons).
Douai. — Société d'agriculture, sciences et arts du Nord. Mémoires,
t. XV, 1878-80.
— Comité historique et archéologique. 2« série, t. II, III, IV.
Épinal. — Société d'émulation des Vosges. Annales, années 1883-84.
Fontainebleau. — Société historique et archéologique du Gàtinais.
Annales, année 1883 et les 3 premiers trimestres de 1884.
Gap. — Société d'études des Hautes-Alpes. Bulletin, les 4 numé-
ros de 1884.
— 257 —
Langres. — Société historique et archéologique. Mémoires, t. III,
n" -4, 1883-1881. — Bulletin, t. II, n^^ 22 et 23.
Le Mans. — Société historique et archéologique du Maine. R'vue,
t. XIII, XIV, 1883.
— Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe. DuUetin,
2« série, t. XXI, 1883-84.
— Société philolechnique du Maine. Bulletin, 3*^ et i^ années.
Lons-le-Saulnier. — Société d'émulation du Jura. Mémoires,
3" série, IV«vol., 1884.
Lyon. — Musée Guimet. Revue de llùstoire des religions, t. VIII,
4" année, 1883, t. IX, n»» 1, 2, 3 et 4. — Annales du Musée, t. VI.
— Le laliia Vntara.
Montauhan. — Société archéologique et historique de Tarn-et-Ga-
ronne. Bulletin, les 4 livraisons de 1883, t. XI.
Montbéliard. — Société d'émulation. Mém, t. XIV, XV, 1882-83.
Moulins. — Société d'émulation du département de l'Allier. Bullc-
t'm, 2" liv. du t. XVII, 1883.
Nancy. — Société d'archéologie lorraine. Journal, 32« année, 1883.
— Mémoires, 3e série, Xl« \'ol. 1883.
— Académie de Stanislas. Mémoiresy 5^ série, t. I, 1883.
Nantes. — Société académique de Nantes et de la Loire-Inférieure,
Annales, vol. IV de la 6^ série, 1883.
— Société archéologique. Bulletin, t. XXII et XXIII, 1883-1884.
Nevers. — Société nivernaise des lettres, sciences et arts. Bulletin,
3*^ série, t. II, 4 fascicules de 1877 à 1880. Sacramentarium. —
Monographie de la Cathédrale. — Vie des Saints. — Inventaire de
l'ahbé de Marottes. — Droits el Privilèges.
Nice. — Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes,
Annales, t. VIII, 1882.
— Société centrale d'agriculture, d'horticulture et d'acclimatation.
Bulletin, nos 93 de 1883, 94, 05, UO, 97 de 1884.
Nîmes. — Académie du Gard. Mémoires, 1^ série, t. V, 1882.
Orléans. — Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts.
Mémoires, \. XXIV, année 1884.
Paris. — Société des antiquaires de France. Mémoires, 5' série,
t. m cl IV (43'^ et 440).
— 258 —
— Société française de numisnialiqiie et d'archéologie. Atinuaire.
^^ série, t. V^, \¥ partie, 1879; i« partie, 1880; 5% G®, "^ parties,
1881. — T. II(YI° de la collection), 1882.
— Société de l'histoire de France. Annuaire-Bulletin, année
1883.
— Société des études historiques. — L'investigateur, lU^ année,
t. LIV, 1883.
— Journal des Savants, année 1884.
— Bibliothèque de l'École des chartes, année 1883, 5' et 6*> liv.,
année 188-i (XLV^ volume).
— Cabinet historique, — Nouvelle série, n" 6, nov.-déc. 1883.
Pau. — Société des sciences, lettres et arts. Bulletin, 2e série,
t. XII, 1882-1883.
Périgueux. — Société historique et archéologique du Périgord.
Bulletin, 1883, les 5 premières livraisons du t. XI. — Table ana-
lytique de 1874 à 1883.
Poitiers. — Société des antiquaires de l'Ouest. Bulletin, i^ tri-
mestre de 1883, les 2 premiers trimestres de 1884. — Mémoires,
années 1808 à 1882.
Rambouillet. — Société archéologique. Mémoires et Documents,
t. VII, 1882-1883.
Rennes. — Société archéologique du département d'Ille-et- Vilaine.
Bulletin el Mémoires, 10^ volume, 2* partie, 1883.
Romans. — Bulletin d'histoire ecclésiastique et d'archéologie reli-
gieuse du diocèse de Valence. 7 livraisons, 1883-1884.
Rouen. — Académie des sciences, belles-lettres et arts. Précis
analytique des travaux de l'Académie, 1882-1883.
Saint-Omer. — Société des antuiuaires de la Morinie. Bulletin,
livr. 128, 1883; 129, 130, 131, 1884. — Table des Bulletins et
Mémoires.
Saintes. — Société des archives historiques de la Saintonge et de
l'Aunis. Bulletin, IV, n«s 5 et 6, t. V, 1^« et 2* livr. 1884.
— Société d'archéologie. Recueil de la Commission des arts et
monuments historiques, 2« série, t. Il; Table, t. III, livr. 15 à 19.
Senlis. — Société archéologique. Comptes-rendus et Mémoires,
2« série, t. VIII, 1882-1883.
— 259 -
Toulon. — Société des sciences, belles-lettres et arts du Var. Uul-
let'ni, t. XI, 1883, 2 fascicules.
Toulouse. — Société archéologique du midi de la France. Bulletin
des séances, d'avril à juillet 1883, de novembre 1883 au 25 mars 1884.
Tours. — Société archéologique de la Touraine. Bullelin, t. V.
3° et A'- trimestres 1882 ; t. VI, année 1883.
Valence. — Société d'archéologie et de statistique de la Drôme.
Bullelin, année 1884, 4 livraisons 08 à 71.
Valencienues. — Société d'agriculture, sciences et arts. Itevue,
t. XXXVl, décembre 1883. - T. XXXVII, n"« 1 à 10, 1881.
Vendôme. — Société archéologique du Vendômois. Bulletin,
t. XXII, 1883.
Verdun. — Société philarmonique. Mémoires, t. IX, 1881.
Versailles. - Commission de l'inventaire des richesses d'art, 4« fas-
cicule, 1884.
IV. — SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES.
15ruxelles. — Société belge de numismatique. Revue de numxsma-
tfque, 1884, 40" année, 4 livr., avec planches. — 1'"'' livr. de 1885.
— Commission royale des monuments d'art et d'archéologie. Bid-
leiins de la ^ï" année, 9 à 12. — 22<= année, de 1 à 12.
Genève. — Société de géographie. Le Globe, t. X.N.III, octobre 1883
à avril 1884. — Mémoires, 4'' série, t. III.
Gorlilz. — Commission de la Société des belles-lettres de Haute-
Lusace, 59« vol., 2° partie 1883; ùO'' vol., 1" partie.
Liège. — Institut archéologique liégeois. Bullelin, t. XXVII, 1883.
■ — Rapport sur la situation de l'Institut liégeois.
Metz. — Académie. Mémoires, 3« série, 10« année, 1880-1881.
Namur. — Société archéologique. Annales, t. XVI, !•■« et 2' livr.,
1881. : — Bibliographie namuroise, par Doyen, 1 i73-l()39.
Saint-Pétersbourg. — ^ Société impériale d'archéologie russe. Comp-
tes-rendus \^our 1881, avec atlas.
Stockholm. — Académie royale, !'-'• et 2^ vol., 1873-1878. Mé-
v.oires, 1882-1883.
— 2G0 —
Vienne. — Société impériale et royale de géographie. Commu-
nications de la Société géographique (en allemand), XXVI' vol.
Washington. — Smithsonian institution. Rapport annuel du Bureau
d'ethnologie, par.!. AV. Powel, année 188:2.
Zagreh (Agram). — Société archéologique croate. Viestnik. VI, les
4. livr.de 1881.
V. — ABONNEMENTS.
Revue critique, année 188 i.
iXfvue historique, les G livraisons de 1884.
Bulletin de la Société bibliographique, les 12 livraisons de 188 i.
PolybibHon, partie littéraire et partie technique, année 1884.
Bulletin d'archéologie chrétienne, par de Rossi, édition française
par l'ahbé Duchesne, 4" série, 2e année, livr. l, 2, 3, 4, 1883.
Belfort. — Revue d'Alsace, les 4 livraisons de 1884.
VI. — ACQUISITIONS.
Les antiquités de l'église Saint-Paul d'Orléans, d'après des docu-
ments inédits, par M''^ de Foulques de ViUaret, vol. in-8, Orléans,
Heriuison, 1884.
Histoire du Gastinois, par Dom Morin, Pithiviers, 1883, t. II.
Jeanne d'Arc libératrice de la France, par M. Joseph Fabre, 2 vol.
Paris, Delagrave, 1884.
Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d'Arc, pu-
blié par M. Quicherat, 5 vol. in-8o, Paris, Renouard, 1841.
Aperçus nouveaux sur r histoire de Jeanne d'Arc, par Quicherat,
plaquette, 1850.
Topographie historique du vieux Paris, par MM. Rorty et Tisse-
rand. — Région du [aubourg Saint-Germain, gr. in-l", 1882.
Œuvres poétiques de l'abbé Guiot,'.] so\. in-18, Heriuison. 1885.
JMP. QKOUaBfl JACOU, — OUI.^AKS.
BULLETIN
DE LA SOCIETE
ABCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉAMIS
1\° 124.
PREMIER TRIMESTRE DE 1885.
LISTE
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ ARCflÉOLOGIdUE ET UISTORIQIE DE L'ORLÉANAIS
MEMBRES HONORAIRES DE DROIT.
MM. le Général commandant le 5^ corps d'armée à Orléans,
le premier Président de la Cour d'Orléans,
le Préfet du Loiret,
le Préfet de Loir-et-Cher,
le Préfet d'Eure-et-Loir.
l'Évéque d'Orléans.
rÉvèq[ue de Blois.
l'Évèque de Chartres,
le Maire d'Orléans.
BULLETIN N" 124. 18
— 262 —
MEMBRES HONORAIRES ÉLUS.
1859 MM. Delisle (Léopold), membre de l'Institut, administrateur
général de la Bibliothèque nationale, Paris.
1801 Eggep., membre de l'Institut, rue Madame, G8, Paris.
18b5 Chadouillet, conservateur au département des médailles
et antiques de la Bibliothèque nationale, rue Colbert,
12, Paris.
Grandperret, ancien garde des sceaux, sénateur, rue
de Marignan, 24, Paris.
18G9 WiTTE (de), membre de l'Institut, rue Fortin, 5, Paris.
1874 RoziÈRE (de), membre de l'Institut, sénateur, rue Lin-
coln, 8, Paris.
Barthélémy (Anatole de), membre du Comité des tra-
vaux historiques et de la Société des Antiquaires de
France, rue d'Anjou-Saint-Honoré, 9, Paris.
1875 Wallon, sénateur, secrétaire perpétuel de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, au palais Mazarin,
Paris.
Jourdain, membre de l'Institut, rue Cambon, 21, Paris.
1883 Bertrand (Alexandre), membre de Tlnstitut, directeur
du Musée de Saint-Germain-en-Laye.
Picot (Georges), membre de l'Institut, rue Pigalle, 54,
Paris.
Tamizey de Lârroque, correspondant de l'Institut, Gon-
taud (Lot-et-Garonne).
1885 Luge (Siméon), membre de l'Institut, boulevard Saint-
Michel, 95, Paris.
Lasteyrie (Robert de), professeur à l'École des Chartes,
membre du Comité des travaux historiques, rue des
Saints-Pères, 13.
MEMBRES TITULAIRES RÉSIDANTS (1).
1849 MM. * Desnoyers, vicaire général, membre de la Société d'A-
griculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans,
Directeur du Musée historique.
(I) Les noms dos membres fondateurs sont précédés d'un astérisque. — Les
autres membres sont, inscrits à la date de leur admission.
— 263 —
4852 MM. Chouppe, professeur de dessin au Lycée et aux Écoles
normales, membre de la Société d'Agriculture, Scien-
ces, Belles-Lettres et Arts d'Orléans.
Tranchau, inspecteur honoraire de l'Académie de Paris.
1855 Boucher de Molandon, membre non résidant du Comité
des travaux historiques au Ministère de l'Instruction
publique, membre de l'Académie de Sainte-Croix d'Or-
léans.
1857 Baguenault de Viéville, ancien président de la Société
d'Agriculture , Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Or-
léans.
4857 CoLLiN, inspecteur général honoraire des ponts et chaus-
sées, membre de la Société d'Agriculture, Sciences,
Belles-Lettres et Arts d'Orléans et de l'Académie de
Sainte-Croix.
1859 LoiSELEUR, bibUothécaire de la ville, correspondant du
Ministère de l'Instruction publique, secrétaire général
de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et
Arts d'Orléans.
1860 Basseville, avocat, conseiller général de Loir-et-Cher,
membre de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-
Lettres et Arts d'Orléans.
Gastines (Léonce de), ancien élève de l'École des Char-
tes, membre de l'Académie de Sainte-Croix.
ViGNAT (Gaston), propriétaire.
1864 PiBRAC (A. DU Faur de), membre de la Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et
de l'Académie de Sainte-Croix.
1865 Jarky (Louis), avocat, membre de la Société d'Agricul-
ture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et de
l'Académie de Sainte-Croix.
1868 Beaucorps (Maxime de), ancien élève de l'École des
Chartes, membre de l'Académie de Sainte-Croix.
1869 Baguenault de Puchesse (Gustave), docteur es lettres,
membre de l'Académie de Sainte-Croix, membre du
Conseil de la Société de l'Histoire de France.
Rociieterie (Maxime de la), membre de la Société d'A-
gi-iculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et
de l'Académie de Sainte-Croix.
1871 D"" Patay, médecin chef de service à l'Hôtel-Dieu, mem-
bre de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres
et Arts d'Orléans.
— 264 —
1875 MM. Yauzelles (Ludovic de), conseiller honoraire à la Cour
d'Orléans, membre de la Société d'Agriculture, Scien-
ces, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et de l'Académie
de Sainte-Croix.
1876 Baillet, ancien élève de l'École c"?. Chartes, membre de
la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et
Arts d'Orléans.
* BiMBENET (Eugène), président de la Société d'Agricul-
ture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans.
Bailly, professeur au Lycée, membre du Conseil acadé-
mique de Paris, membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans.
4877 Danton, chef de division à la Préfecture du Loiret.
1878 Davoust (Emile), membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans, attaché au
Musée historique.
1879 Raguenet de Saint-Albin (Octave), ancien élève de
l'École des Chartes, membre de l'Académie de Sainte-
Croix.
1880 DuMUYS (Léon), membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans, attaché au
Musée historique.
1881 TiiiLLiER, notaire.
Delorme, président du Comité départemental de secours
aux blessés du Loiret.
1882 Herluison, libraire-éditeur.
Pommier, juge d'instruction au Tribunal civil d'Orléans.
1883 Fournier jeune, architecte.
1885 CocHARD, professeur au petit Sémina're de Sainte-
Croix, membre de la Société d'Agriculture, Sciences,
Belles-Lettres et Arts d'Orléans et de l'Académie de
Sainte-Croix.
MEMBRES TITULAIRES NON RÉSIDANTS.
1849 MM. DuPRÉ, ancien bibhothécaire de la ville de Blois, corres-
pondant du Ministère de l'Instruction publique, rue
Donnissan, 41, à Bordeaux.
1851 Maître (abbé), rue de Beauce, à Pithiviers (Loiret).
Maiiciiamj, correspondant honoraire du Ministère de
l'Instruction publique, à Ouzouei'-sur-Trézée (Loiret).
— SJ65 —
1851 MM. Delalnh, avocat à Romorantin.
1854 Ballot, docteur-médecin à Montargis.
Laurand (Jules), au château des Montils (Loir-et-Gher).
1857 Saint-Laumer (de), ancien maire de Chartres.
1858 Demersay (Alfred), à La Chapelle-sur-Aveyron (Loiret).
1859 De la Tour, percepteur à Saint-Maurice-sur-Fessard
(Loiret).
1862 Pillard, docteur-médecin à Ladon.
1863 Deservillers (comte de), au château de la Mézièi'e, par
Lunay (Loir-et-Cher).
1867 CouRCY (marquis de), conseiller général du Loiret, au
château de Claireau, à SuUy-la-Chapelle (Loiret).
1880 Maulde (de), archiviste paléographe, lauréat de l'Insti-
tut, ancien sous-Préfet, à Flottin, près Boiscommun
(Loiret).
1872 Rancourt de Mimerand (Achille de), à Cernoy (Loiret).
1873 Vt'RNON (comte de), château de la Briais, à Saint-JuUen-
de-Vouvantes (Loire-Inférieure) .
Aboville (vicomte d'), ancien député, au château de Rou-
ville, près Malesherbes (Loiret).
Clouet, architecte, à Boulogne-sur-Seine, rue Escudier,
7 bis.
Filleul (Edmond), propriétaire, à Montbouy (Loiret).
1874 FouciiER, curé-doyen de Meung (Loiret).
1876 Harcourt (marquis Bernard d'), ancien député du Loiret,
rue de Grenelle-Saint-Germain, 142, à Paris.
Chasseval (Henri de), au château du Muguet, à Ouzouer-
sur-Trézée (Loiret).
1883 BuciiET, ancien avoué, rue de Rennes, à Paris.
De la Tour-du-Pin la Ciiarce (comte de), au château de
Bezonville, près Sermaises (Loiret).
Besnard, ancien magistrat, à Courbanton, près Neung-
sur-Beuvron (Loir-et-Cher).
1884 Debrou (Paul), ancien avocat au Conseil d'État et à la
Cour de cassation, château du Mazuray, commune de
Ménestreau-en-Villette (Loiret).
1885 ViGNAT (Eugène), ancien député, ancien maire d'Orléans,
château de la Salle, Boigny (Loiret).
— 266 —
ASSOCIÉS CORRESPONDANTS FRANÇAIS.
1850 MM. DuVAL (l'abbé), à Amiens.
CouRMONT, ancien directeur des beaux-arts, à Cannes
(Var).
1852 Raoul-Duval, premier président honoraire de la Cour
d'appel de Bordeaux, avenue Kléber, 78, à Paris.
CoRRLET (l'abbé G.), chanoine, directeur de la Revue de
l'Art chrétien, à Versailles.
1856 Barthélémy (Edouard de), membre du Comité des tra-
vaux historiques, rue Las-Cases, 22, à Paris.
1863 Mallet (Fernand), à Amiens.
1464 Rey, membj-e de la Société des Antiquaires de France,
Paris.
1868 Geslin, ancien attaché au Musée des antiques du Louvre,
à Paris.
1869 Ruelle, bibliothécaire à Sainte-Geneviève, Paris.
1870 Pérot, membre de la Société d'émulation de l'Allier
(Moulins).
1873 Chollet (Alfred), rue Millevoie, à Abbeville (Somme).
Duchateau, curé-doyen de Chécy (Loiret).
GouRDON, à Malesherbes (Loiret).
1874 Loreau, conseiller général du Loiret, à Briare (Loiret).
1875 Martellière, ancien magistrat, à Pithiviers.
1876 le Curé de Saint-Benoît-sur-Loire.
Rathoin, curé de Montigny (Loiret).
Berton, curé de Saint-Martin-d'Abbat (Loiret).
Morillon, cité Condorcet, 4, à Paris.
Felice (Paul de), pasteur à Chartres (Eure-et-Loir).
AuDOUARD, curé de Trinay (Loiret).
1877 Michel (Edmond), associé correspondant de la Société
des Antiquaires de France, président de la Société
historique et archéologique du Gâtinais, à Touvent,
Fontenay-sur-Loing (Loiret).
Lafenestre (Geo)ges), inspecteur général des beaux-
arts, rue Jacob, 23, à Paris.
1878 Amelot, curé de Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret).
Chagot (Ludovic), château de Rastignac, par la Bâchel-
lerie (Dordogne).
1879 Le Roy, avoué à Montargis (Loiret).
La Vallière (de), directeur d'assurances à Blois.
— 267 —
1879 MM. GouRTiN (Henri), à Brinille, par Bourmont (Haute-Marne).
Hauvette-Besnault, conservateur-adjoint à la biblio-
thèque de l'Université, à Paris.
DoRANGE, curé de Crottes.
BoNNARDOT, ancien élève de l'École des Chartes et de
l'École des Hautes études, avenue Victoria, 1, à Paris.
1880 GiLLET, curé de Sougy (Loiret).
1881 Cartaur, curé-doyen de Puiseaux.
1882 Crochet, curé-doyen de Ferrières.
Sainsot, curé-doyen de Terminiers (Eure-et-Loir).
La Croix (le R. P. de), membre de la Société des Anti-
quaires de France, à Poitiers (Vienne).
D'Arc (Pierre), avocat à Aix (Bouches-du-Rhône).
De Braux, à Boucq, par Foug (Meurthe).
Benard (Agricol), dessinateur, 17, rue de la Collégiale,
Paris.
1884 Argant, curé de Boiscommun (Loiret).
Stein, archiviste paléographe, rue du Cherche-Midi, 55.
Paris.
1885 Simon (Gabriel), président du Tribunal civil de Gien.
Champion, instituteur à Coulmiers.
Foucher-Veillard, pharmacien, à Beaugency.
GuiGNARD, vice-président de la Société d'Histoire natu-
relle de Loir-et-Cher, à Chouzy, près Blois.
ASSOCIÉS CORRESPONDANTS ÉTRANGERS.
1849 MM. Morel-Fatio , conservateur du Musée de Lausanne
(Suisse).
Marmol (Eugène del), président de la Société archéolo-
gique de Namur.
1852 Chalon (Renier), président de la Société belge de numis-
matique, rue du Trône, 113, à Bruxelles.
l'ÉvÊQUE de Bethléem, abbé de Saint-Maurice-en- Valais
(Suisse).
KoHNE (de), secrétaire de la Société impériale d'archéolo-
gie de Saint-Péter.'^bonrg.
Roach-Smith (Charles), à Londres.
1876 RiviER (Alphonse), professeur de droit, à Bruxelles.
1883 Hagen (Hermann), professeur à l'Université de Berne
(Suisse).
— 268 —
SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES.
SOCIÉTÉS FRANÇAISES.
Abbeville. — Société d'émulation.
Agen. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
Albi. — Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres du Tarn.
Amiens. — Société des Antiquaires de Picirdie
Angers. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
Angers. — Société académique de Maine-et-Loir'e.
Angoulême. — Société archéologique et historique de la Charente.
Arras. — Académie des Sciences, Lettres et Arts.
Arras. — Commission des Antiquités du Pas-de-Calais.
Autun. — Société éduenne.
Auxerre. — Société des Sciences historiques et naturelles de
l'Yonne.
Beauvais. — Société académique d'Archéologie, Sciences et Arts du
département de l'Oise.
Belfort. — Revue d'Alsace.
Besançon. — Société d'Émulation du Doubs.
Béziers. — Société archéologique, scientifique et littéraire.
Blois. — Société des Sciences et Lettres.
Boue. — Académie d'Hippone.
Bordeaux. — Société archéologique.
Boulogne-sur-Mer. — Société académique de l'arrondissement de
Boulogne-sur-Mer.
Bourg. — Société d'Émulation de l'Ain.
Bourges. — Société des Antiquaires du Centre.
Bourges. — Société historique, littéraire, artistique et scientifique
du Cher.
Brive. — Société scientifique, historique et archéologique de la
Corrèze.
Caen. — Société des Antiquaires de Normandie.
Cahors. — Société des études littéraires, scientifiques et artistiques
du Lot.
Castres. — Commission d'antiquités.
Chalon-sur-Saône. — Société d'Histoire et d'Archéologie.
Châlons-sur-Marne. — Société d'Agriculture, Commerce, Sciences
et Arts de la Marne.
Chambéry. — Société savoisiennc d'Histoire et d'Archéologie.
— 269 —
Ghambéry. — Académie des Sciences, Lettres et Arts de Savoie.
Chartres. — Société archéologique d'Eure-et-Loir.
Ghâteaudun. — Société archéologique dunoise.
Château-Thierry. — Société historique et archéologique.
Cherbourg. — Société académique.
Clermont-Ferrand. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts.
Gonstantine (Algérie). — Société archéologique.
Dijon. — Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres.
Dijon. — Commission des Antiquités de la Côte-d'Or.
Dijon. — Comité du Bulletin d'histoire et d'archéologie religieuses.
Douai. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts du Nord.
Draguignan. — Société d'Études scientifiques et archéologiques.
Épinal. — Société d'Émulation des Vosges.
Fontainebleau. — Société historique et archéologique du Gâtinais.
Gap. — Société d'Études historiques, scientifiques et littéraires des
Hautes-Alpes.
Grenoble. — Académie Delphinale.
Guéret. — Société des Sciences naturelles et archéologiques de la
Creuse.
Langres. — Société historique et archéologique.
Le Havre. — Société havraise d'études diverses.
Le Mans. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe.
Le Mans. — Société historique et archéologique du Maine.
Le Mans. — Société philotechnique du Maine,
Lille. — Commission historique du Nord.
Limoges. — Société archéologique et historique du Limousin.
Lons-le-Saulnier. — Société d'Émulation du Jura.
Lyon. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts.
Lyon. — Société littéraire, historique et archéologique.
Lyon. — Musée Guimet.
Mâcon. — Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres.
Marseille. — Société de Statistique.
Montauban. — Société archéologique et historique de Tarn-et-
Garonne.
Montbéliard. — Société d'Émulation.
Montpellier. — Académie des Sciences et Lettres,
Moulins. — Société d'Émulation du département de l'Allier.
Nancy. — Société d'Archéologie lorraine.
Nancy. — Académie de Stanislas.
Nantes. — Société académique de Nantes et de la Loire-Inférieure,
Nantes. — Société archéologique.
Nevers, — Société nivernaise des Lettres, Sciences et Arts,
— 270 —
Nice. — Société des Lettres, Sciences et Arts des Alpes-Maritimes,
Nice. — Société d'Agriculture , d'Horticulture et d'Acclimatation
des Alpes-Maritimes.
Nîmes. — Académie de Nîmes.
Orléans. — Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts.
Orléans. — Académie de Sainte-Croix.
Paris. — Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts;
— Bulletin du Comité des travaux historiques et scientifiques ;
— Répertoire des travaux historiques.
Paris. — Institut de France; — Journal des Savants.
Paris. — Société des Antiquaires de France.
Paris. — Société de l'Histoire de France.
Paris. — Société française de Numismatique et d'Archéologie.
Paris. — École des Chartes.
Paris. — Société bibliographique.
Paris. — Société française d'Archéologie pour la conservation et
la description des monuments.
Paris. — Société des études historiques.
Pau. — Société des Sciences, Lettres et Arts (ISTS).
Périgueux. — Société historique et archéologique du Périgord.
Poitiers. — Société des Antiquaires de l'Ouest.
Rambouillet. — Société archéologique.
Rennes. — Société archéologique du département d'IUe-et- Vilaine.
Rodez. — Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron.
Romans. — Bulletin d'histoire ecclésiastique et d'archéologie reli-
gieuse du diocèse de Valence, Digne, Gap, Grenoble et Viviers.
Rouen. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts.
Rouen. — Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure.
Saint-Omer. — Société des Antiquaires de la Morinie.
Saintes. — Société des Archives historiques de la Saintonge et de
l'Aunis.
Saintes. — Commission des Arts et Monuments historiques de la
Charente-Inférieure.
Senlis. — Comité archéologique.
Sens. — Société archéologique.
Soissons. — Société archéologique, historique et scientifique.
Toulon. — Académie du Var.
Toulouse. — Société archéologique du midi de la France.
Tours. — Société archéologique de Touraine.
Valence. — Société d'Archéologie et de Statistique de la Drôme.
Valenciennes. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
Vannes. — Société polymathique du Morbihan.
— 271 —
Vendôme. — Société archéologique , scientifique et littéraire du
Vendômois.
Verdun. — Société philomathique.
Versailles. — Commission des Antiquités et des Arts de Seine-et-
Oise,
SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES.
Anvers. — Académie d'Archéologie de Belgique.
Bruxelles. — Commission royaLe des monuments.
Bruxelles. — Société de Numismatique belge.
Christiania. — Université royale de Norvège.
Genève. — Société de Géographie.
Genève. — Institut national genevois.
Genève. — Société d'Histoire et d'Archéologie.
Gorlitz (Prusse). — Société scientifique de la Haute-Lusace.
Liège. — Institut archéologique liégeois.
Liverpool. — Historié Society.
Lund (Suède). — Universitas Lundensis.
Luxembourg. — Société archéologique et historique.
Metz. — Académie.
Namur. — Société archéologique.
Saint-Pétersbourg. — Société impériale d'Archéologie.
Stockholm. — Académie royale.
Tongres. — Société des Sciences et Lettres du Limbourg.
Vienne (Autriche). — Institut géographique.
Washington. — Smithsonian institution.
Zagreb. — Société archéologique croate de Zagreb (Agram).
BIBLIOTHÈQUES QUI REÇOIVENT LES PUBLICATIONS.
La bibliothèque publique de la ville d'Orléans.
— de la Cour d'appel d'Orléans.
— • du grand Séminaire d'Orléans.
— du petit Séminaire de La Chapelle-Saint-Mesmin.
— du petit Séminaire de Sainte-Croix.
— administrative de la Préfecture du Loiret.
— des employés du Loiret.
— du Lycée d'Orléans.
— de l'École normale primaire du Loiret.
— 272 —
La bibliothèque de la réunion des officiers d'Orléans.
— publique de la ville de Montargis.
— publique de la ville de Blois.
— publique de la ville de Chartres.
— Mazarine (Paris).
— de l'Université, à la Sorbonne (Paris).
— de la Société de l'Histoire de France aux Archives
nationales (Paris).
M. l'Administrateur des Musées nationaux.
M. le Conservateur du Musée de Saint-Germain,
COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIETE POUR L'ANNEE 1885
Président. — M, G. Baguenault de Puchesse.
Vice-Président. — M. l'abbé Desnoyers.
Secrétaire. — M. Basseville.
Vice-Secrétaire-Archiviste. — M. Tranciiâu.
Trésorier. — M. Tiiillier.
Commission des publications. — MM. Jarry, Tranciiâu, Dumuys.
— 273 —
Séance du vendredi O Janvier 1885.
Présidence de M. l'abbé Desnoyers, vice-président.
M. le Président dépose sur le bureau deux Mémoires envoyés pour
le concours :
L'un intitulé : Histoire du diocèse d'Orléans, avec cette épigraphe :
Una ex îiobilissiniis Galliœ ecclesiis (lettres de saint Grégoire);
L'autre : Recherches sur IHnstruclion primaire à Chuelles, avec
cette épigraphe : Recueillons pieusement les souvenirs de ceux qui
nous ont précédés.
— MM, Desnoyers, Boucher de Molandon, Gaston Vignat, Tran-
chau et Fournier jeune, présentent comme membre titulaire non rési-
dant M. Eugène Vignat, ancien maire d'Orléans, ancien conseiller
général du Loiret, ancien député.
— M. Doinel entretient la Société de la découverte faite à Saint-
Georges-de-Rex (Poitou) d'une tombe en pierre dans laquelle se
trouvaient deux têtes, et, à côté de ces deux têtes, deux urnes d'ar-
gile émaillée vert. Sur le couvercle on remarque un ornement figu-
rant une sorte de hampe d'étendard avec un large disque, aux quatre
coins duquel sont quatre autres disques et un losange.
M. Doinel pense qu'on se trouve en présence d'une tombe méro-
vingienne.
M. l'abbé Desnoyers émet l'opinion que l'émail vert des vases in-
dique une tombe du Xl^ siècle.
— M. Jarry, au nom de la Commission des publications, fait un
rapport :
lo Sur une notice de M. de Barthélémy intitulée : le Collège de
Champagne à Orléans;
- 274 -
2° Sur une notice de M. Emile Besnard relative aux découvertes
de monnaies caiiovingiennes de Courbanton ;
3° Sur un travail de iM. Tranchau portant pour titre : Quelques
motn sur un catalogue (1763) des manuscrits de Sainl-BenoU, qui
appartient à la Société.
Adoptant les conclusions du rapporteur, la Société vote l'insertion
au Bulletin de ces divers travaux (1).
— M. Dumuys lit le projet de Bulletin du quatrième trimestre de
l'année 188-4, qui est renvoyé à la Commission des publications.
— Au nom de la Commission des publications, M. Dumuys fait un
rapport sur la notice de M. Tranchau intitulée .• Une thèse de droit au
XVll^ siècle à propos de la thèse sur soie, du sieur Rivière, offerte à
la Société par M. Desnoyers et exposée dans la salle des séances.
L'impression de cette notice au Dulhtin est votée par la Société (:2).
— Le même membre fait encore un rapport sur une pièce com-
muniquée par M. Delaune relative à un aflVanchissement de servage.
La Société, sur l'intention exprimée par M. Delaune de faire un
travail complet sur ce sujet, en ce qui concerne la Sologne, décide
qu'il sera sursis à statuer sur la communication qui lui est faite.
— M. Jarry fait savoir à la Société qu'en publiant le catalogue
possédé par la Bibliothèque d'Orléans des manuscrits de l'abbaye
Saint-Benoît, il se propose d'étabUr une concordance des divers
catalogues entre eux et d'y joindre des notes et quelques documents
inédits.
La Société invite M. Jarry à mettre ce travail, du plus haut intérêt
et dont elle accepte le patronage, le plus promptement à chef.
— M. Doinel annonce qu'il avait l'intention de publier une charte
concernant la famille de Guillaume de Lorris en l'accompagnant d'un
sceau symbolique du XIII» siècle, mais que devant faire paraître un
(1) Voir plus loin, page '284, 288 et 295.
(2) Voir plus loin, page 299.
— 275 —
nouveau texte du Roman de la Rose, d'après un manuscrit du
XIIlo siècle, il réserve cette charte pour la joindre ;\ sa publication.
— Le même membre fait observer, à propos du désir exprimé par
la Société, dans l'une de ses précédentes séances, de voir le nom de
la rue Neuve changé en celui de rue Desfriches, que le nom de
rue Neuve est un nom historique relaté dans plusieurs actes du
XIIl* siècle ; que plusieurs familles distinguées d'Orléans, et entre
autres celles de Lorris, de Meung, Alagueule et Dubey, ont habité ce
quartier; aussi pense-t-il qu'il faut laisser à la rue Neuve le nom
qu'elle porte depuis longtemps.
— M. Desnoyers fait la communication suivante :
Je suis heureux d'annoncer à la Société que je viens de faire
entrer au Musée une brique découverte à Ninive, capitale de
l'Assyrie, dans les ruines du palais de Sennacherib, qui assiégea
Jérusalem vers l'an 695 avant Jésus-Christ, sous le roi Ezéchias.
Elle porte sur le côté, en caractères cunéiformes, une inscrip-
tion sur deux lignes, ainsi lue à Orléans, Paris et Rome :
SENNACHERIB....
A FAIT EXÉCUTER.
Ce roi assyrien amenait avec lui une armée de 180,000 hommes
commandée par Rabsacès : tous périrent sous les murs de la
ville. Sennacherib s'enfuit et fut tué dans le temple du dieu
Nesroch par ses deux fils Adramalech et Sarrazar : il était fils
de Sargon et eut pour successeur Assarhadan, son fils.
Celte précieuse brique, qui porte une couronne de 2700 ans
et fera la gloire de notre Musée historique, a été envoyée de
Mossoul par le Père Lhuillier, religieux dominicain en cette
ville, située auprès de l'ancienne Ninive; il l'a adressée à son
père, inspecteur des cimetières en notre ville; et, sur ma de-
mande, M. Lhuillier en a fait généreusement don au Musée
historique. Je me plais à lui en témoigner ici toute ma recon-
— 276 —
naissance, et serais désireux que la Société lui exprimât égale-
ment sa gratitude pour le présent que lui a inspiré son amour
pour notre ville.
Séance du vendredi 2 3 janvier 188B.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président donne connaissance des ouvrages qui ont été
adressés à la Société, parmi lesquels il signale le troisième volume
des Œuvres de Vahbé Guiot, et le compte-rendu des séances du Con-
seil général du Loiret pendant la session d'août 188-i, qui contient
un rapport de M. Doinel sur les archives, renfermant d'intéressants
détails sur notre histoire locale.
— M. l'abbé Desnoyers fait hommage à la Société d'un manuscrit
intitulé : Journal d'un bourgeois d'Orléans, 1767-1805 (Silvain Rous-
seau, marchand grainetier).
Des reniercîments sont adressés au donateur.
— M. le Président dépose sur le bureau trois mémoires envoyés
pour le concours :
1° Histoire et monuments de la Beauce, avec cette épigraphe : La
France et Dieu ;
2° Colardeau, avec cette épigraphe : Pro patria ;
3° Les premiers évèques d'Orléans, examen et solution des diffi-
cultés que présentent leurs actes, avec cette épigraphe : Magis elïgit
sobrielas ecclesiœ cum pietate nescire, quam aliquid frivolum et apo-
cryphum tenendo docere (S. Ado, libellus de jestmtate SS. aposlo-
lorumj.
— M. Thillier, trésorier, rend les comptes de l'exercice 1884., et
donne lecture du projet de budget pour 1885.
— 277 —
— M. Gabriel Simon, président du tribunal civil de Gien, présenté
à la séance du 14 novembre 1884, est élu membre correspondant.
— M. de Molandon lit une notice sur Jacques d'Arc, père de la
Pucelle, sa notabilité personnelle, d'après les textes déjà connu set des
documents récemment découverts.
Cette notice est renvoyée à la Commission des publications.
— M. Tranchau, au nom de cette Commission, donne lecture de
deux rapports :
L'un sur un travail de M. l'abbé Maître, portant pour titre : Mono-
graphie de Saint- Péravy-la- Colombe.
Ce mémoire étant inachevé, et l'auteur annonçant son intention de le
compléter, la Société décide, en adressant ses remerciements à
M. Maître, de surseoir sur l'usage à faire de ce travail jusqu'à son
complet achèvement.
L'autre sur un mémoire de M. Slein, intitulé : L'entrée de Marie
de Médias à Chartres en 1608.
Un membre fait remarquer que ce travail, qui offre plus d'intérêt
pour Chartres que pour Orléans, serait mieux à sa place dans les
Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir que dans ceux
de la Société.
Néanmoins la Société vote l'impression du mémoire au Bulletin, en
exprimant le désir que l'auteur y fasse quelques rectifications et sup-
pressions.
— M. Jarry, au nom de la même Commission, propose, et la So-
ciété adopte, l'impression du Bulletin du quatrième trimestre de
1884.
— M. Baguenault de Puchesse donne lecture d'un travail intitulé :
La campagne du duc de Guise da7is l'Orléanais en 1 587.
Ce mémoire est renvoyé à la Commission des publications.
BULLETJN NO 124. l9
— 278 —
Séance da vendredi 13 février 1885.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président lit une lettre de M. Simon, président du tribunal
de Gien, qui remercie la Société de l'avoir élu membre correspon-
dant.
— M. Lorin de Chaffin fils, par l'intermédiaire de M. Jarry, fait
hommage à la Société :
4° De l'ouvrage d'Adolphe Duchalais, ayant pour titre : Description
des médailles gauloises du cabinet de France;
2» Des essais liuloriques sur la ville et le canton de Deaugency,
par Pellieux, nouvelle édition publiée par iM. Lorin de Chaffin père,
2 vol. in-12.
— M. Herluison, au nom de M. Eugène Lour, offre à la Société
un plan de la ville de Beaugency.
Des remercîments sont votés au donateur.
— M. le Président donne lecture d'une lettre de M. Doinel qu lui
envoie sa démission de membre delà Société archéologique.
Sur la proposition de M. de Molandon, la Société décide qu'il sera
sursis à l'acceptation de la démission de M. Doinel jusqu'à la séance
prochaine.
— M. le Président annonce qu'il a reçu un nouveau travail pour le
concours ayant pour titre : A propos de deux chartes du XIII'^ siècle,
avec celte épigraphe : Multis ntilis, inutilis ipsi.
— M. Vignat, ancien maire d'Orléans, est élu membre titulaire
non résidant.
— 279 —
— Au nom de la Commission des publications, M. Jarry fait un
rapport sur le travail de M. Baguenault de Pucliesse : La campagne
du duc de Guise en 1587 .
La Société vote l'impression de ce travail dans les Mémoires, et
décide que la carte qui l'accompagne fera partie de X Atlas en cours
de publication.
— M. Tranchau, au nom de la même Commission, propose l'im-
pression, dans les Mémoires^ du travail de M. de Molandon sur
Jacques à' Arc.
Ces conclusions sont adoptées.
Séance du vendredi 29 février 1885.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. Dumuys fait hommage d'un exemplaire du tirage à part de son
mémoire sur un Moule mérovingien.
— M. le Président donne lecture d'une lettre de M. Vignat qui
remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres titu-
laires non résidants.
— M. Doinel ayant de nouveau fait savoir, par une lettre adressée
à M. le Président, qu'il maintenait sa démission, cette démission est
acceptée par la Société.
— M. le docteur Patay témoigne le désir, en raison de ses occu-
pations, de ne plus faire partie de la Commission du concours.
— 280
Séance dn vendredi 13 mars 1885.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. l'abbé Cochard, titulaire non résidant, habitant actuellement
Orléans, fait connaître son intention de remplir la place laissée vacante
par la démission de M. Doinel, conformément aux dispositions de
l'art. 8 du règlement.
— M. le Président communique une lettre de M. le Président de
la Société dunoise qui informe la Société de la démolition projetée de
la chapelle de Notre-Dame-de-Champdé, classée parmi les monu-
ments historiques, et demande son concours pour obtenir du Ministre
compétent la conservation de cet intéressant édifice.
MM. de iMolandon, Jarry, Desnoyers et Fournier sont chargés
d'étudier le parti à prendre pour donner satisfaction au légitime désir
de la Société dunoise.
— M. de Molandon fait hommage, au nom de M. Philibert Man-
tellier, d'un portrait de M. Mantellier, ancien premier président
de la cour d'appel d'Orléans, un des fondateurs et ancien président de
la Société.
— M. le Président annonce à la Société que M. Stein, manifestant
e désir de voir son mémoire sur VEntrée de Marie de Médicis
à Charlres en 1608 imprimé par la Société, est disposé à accepter
toutes les réductions et modifications qui lui seraient proposées.
— xM. Danton fait part d'une trouvaille faite le 28 novembre der-
nier à ïournoisis, au lieu dit Bel-Air, dans la voûte d'une cave appar-
tenant à M. Juchet, cultivateur.
— 281 —
Cette trouvaille comprend cinquante-quatre pièces d'or et quatre-
vingt-dix-sept pièces d'argent des XV^ et XV1« siècles, le tout repré-
sentant une valeur intrinsèque de 924 fr.
La pièce la plus récente date de 1565.
La Société décide que la nomenclature de ces pièces sera insérée
au Bulletin (1).
— M. le Président signale dans le Bullelin de la Société archéolo-
gique et historique de Tarn-et-Garonne, un travail de M. le chanoine
Potlier sur des clochettes d'église desXV^, XVI« et XVIIe siècles, sem-
blables à celle qui a été récemment décrite par M. l'abbé Desnoyers.
A propos de ce travail, M. Dumuys lit une note de M. l'abbé Bar-
bier de Montaud relative à ces sortes de clochettes qui servaient
principalement à sonner YAvgelus dans les familles.
— M. le Président communique une lettre de M. Grellet-Balguerie,
concernant un masque en pierre de Réginald, trouvé à Saint-Benoît,
et l'épitaphe d'Amoin .
— M. de Molandon fait connaître qu'il a tout récemment 'entretenu
M. Lisch sur le projet d'utiliser les combles de la Salle des Thèses au
moyen d'une tourelle-escalier qui en permettrait l'accès, et que l'émi-
nent architecte lui a promis son appui pour solliciter de la commission
des monuments historiques un concours pécuniaire en vue de l'édifi-
cation de cette tourelle.
Séance du vendredi Z3 mars 1885.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M, le Président dépose sur le bureau un certain nombre de volumes
de la collection des Documents inédits sur l histoire de France, qu'il a
reçus de M. le ministre de l'Instruction publique.
(1) Voir plus loin, page 308.
— 282 —
i° Négociations, lettres et pièces diverses relatives au règne
de François II, par Louis Paris, 1841, 1 vol.
2" Lettres des rois, reines et autres personnages des cours de
France et d'Angleterre depuis Louis VII jusqu'à Henri IV, par
M. Champollion-Figeac, 1839 et 1847, 2 vol.
'3° Procès- verbaux des États-généraux de 1593, par Aug.
Bernard, 1842, 1 vol.
4» Le mistère du siège d'Orléans, publié par MM. Guessard
et de Certain, 1862, 1 vol.
50 Inscriptions de la France du V^ au XVIII» siècle. — An-
cien diocèse de Paris, par M. F. de Guilhermy, 1873 à 1883,
5 vol.
6» Monographie de| Notre-Dame-de-Charlres; explication
des planches, par P. Durand, 1881. — Atlas des planches, 1842
à 1875.
La Société adresse ses remercîraenls à M. le ministre et à M. le
Président, par l'intermédiaire duquel ces ouvrages ont été obtenus.
— MM. Desnoyers, Herluison et Danton présentent comme
membres correspondants M. Champion, instituteur à Coulmiers, et
M. Foucher-Veillard, pharmacien à Beaugency.
— M. Fournier donne lecture d'un projet de lettre à adresser à
M. le ministre relativement à la conservation de la chapelle de
Champdé, de Châteaudun.
La Société adopte le projet qui lui est soumis et arrête qu'une copie
de cette lettre sera envoyée à M. le Président de la Société dunoise.
— Sur la proposition de M. Tranchau, la Société déclare s'associer
aux vœux fornmlés par l'Académie des Inscriptions et belles-lettres el
par beaucoup de Sociétés savantes pour la conservation des monu-
ments historiques dans les colonies et possessions françaises.
M. Tranchau est invité à rédiger un projet de lettre destinée à être
adressée à cette occasion à M. le ministre.
— 283 —
— M. le Président informe la Société que M. Loiseleur lui a fait
parvenir une lettre qui lui a été adressée par M. Léopold Delisle, re-
lativement à un manuscrit de Saint- Benoît.
— La Société vote l'impression au Bulletin de cette lettre et de
celle de M. Loiseleur (1).
— M. de Beaucorps commence la lecture d'un travail de M. l'abbé
Maître sur Saint-Péravy-I a-Colombe et Cotdmelle.
(1) Voir plus loin, page 312.
— 284 —
LES ANTIQUITÉS DE COURBANTON
Chaque localité tient à honneur de prendre rang parmi celles
dont le territoire a fourni aux savants des matériaux utiles pour
l'histoire de la France ou de la contrée dont elles dépendent.
C'est pour maintenir sans conteste à l'Orléanais-Blésois et à
la commune de Montrieux (Loir-et-Cher) leurs titres à trois
importantes découvertes déjà anciennes, dont les témoins sont
morts ou vieillissent, que je résumerai en quelques mots les
souvenirs qui s'y rattachent.
Il y a un peu plus d'un demi-siècle, certaines monnaies car-
lovingiennes étaient rares, et à peine connaissait-on celles du roi
Eudes ; aussi les collectionneurs accueillirent-ils comme une
bonne fortune inespérée les découvertes faites à Courbanton
de monnaies frappées au monogramme de ce roi, mêlées à des
deniers et oboles de Charles-le-Chauve assez nombreux pour
enrichir toutes les collections.
La première trouvaille eut lieu vers 4830, à un kilomètre et à
l'est de Courbanton; un ouvrier qui creusait un des fossés du
chemin de Montrieux à Villeneuve, brisa avec sa pioche un pot
en terre contenant environ douze cents monnaies carlovingiennes,
deniers et oboles en argent. On les vendit à un bijoutier d'Or-
léans qui en fit fondre une partie et céda probablement le reste
à de plus connaisseurs que lui.
La seconde, postérieure d'une dizaine d'années, fut faite au
— 285 —
lieu dit Le Tertre, à deux cents mètres au plus et au midi de la
première, par un locaturier en cultivant son champ. Elle con-
sistait en un pot en terre contenant aussi douze cents pièces du
même type que les précédentes, qui furent vendues pour le compte
de l'inventeur par M. Martin, propriétaire de Courbanton, à
M. Boileau, tenant à Blois l'hôtel d'Angleterre et numismatiste
fervent. Il est à croire qu'après avoir fait son choix, M. Boileau
vendit ou échangea le reste. Le pot fut donné à M. de la Saus-
saye.
La troisième date de mars i 857 ; une bergère ayant trouvé
sur le sol, à 200 mètres et au midi du château de Courbanton,
trois pièces de monnaie en argent, M. Martin fit fouiller à l'en-
droit indiqué et découvrit un pot en terre, écorné antérieure-
ment par la charrue, contenant quinze cents pièces semblables
aux autres. Le tout, sauf quelques pièces dont je parlerai plus
loin, fut vendu, en ma présence, à un marchand antiquaire de
Paris.
M. Martin qui a vu et touché les trois pots et leur contenu, a
toujours dit qu'il y avait identité entre les pots comme entre les
monnaies.
Ces cachettes sont-elles l'œuvre d'une seule personne ou d'un
groupe d'individus exposés à un même danger? Il est hors de
doute, dans l'un comme dans l'autre cas, que le triple enfouis-
sement a été simultané et mofivé par le même événement.
Si l'on doit juger les trois trésors par les vingt-six pièces ré-
servées au hasard lors de la dernière vente, ils étaient composés
de monnaies de provenances très diverses, mais toutes frappées
au bord de la Loire ou au nord du fleuve; ainsi, pour Charles-
le-Chauve, les lieux de monnayage sont : Attiniacoida, Altigny ;
Suessio civitas, Soissons ; Ebrocas civitas, Evreux ; Remis ci-
vitas, Reims; Turones civitas, Tours; Aurelianis civitas, Or-
léans; Medenas vitciisi, Meulan ; Qwentowici, Quentovic; An-
decavis civitas, Angers ; Ciiio^nanis civitas, Le Mans ; Anii-
sioder civis, Auxerre, et Ciirtisasoiiien, précédé d'une H,
nom à racines germaniques qu'on a traduit par Courtessin ou
Courtisson, localité inconnue et presque certainement située
— 286 —
dans la partie du territoire qui avait été l'ancienne Neustrie (1),
et par Saosne (traduction de M. Doucet), petite commune de
l'arrondissement de Mamers. Pour Eudes : Angers, Tours, Or-
léans, avec les mêmes dénominations que ci-dessus et Blesianis
Castro, Blois.
(Dans ce même trésor, se trouvaient aussi des deniers de
Louis II, le Bègue (2).)
Cette diversité d'origines semble rendre inadmissible un en-
fouissement fait par un habitant du pays, car on ne s'explique-
rait ni qu'il pût posséder tant de monnaies frappées dans tout le
nord de la France à une époque des plus troublées, où le com-
merce était nul, les voies de communication peu fréquentées et
où les monnaies frappées dans chaque pays devaient, presque
seules, alimenter les transactions locales, ni qu'il eût divisé son
trésor en trois cachettes aussi distantes les unes des autres.
L'hypothèse d'un trésor caché par une troupe nomade semble
donc la plus naturelle.
Or, le fait principal qui se dégage de ces temps de profonde
obscurité historique, fait non accidentel mais permanent, c'est
la présence des Normands dans tout le nord de la France et sur
les bords de la Loire, même après la cession de la Normandie
par Charles-le-Simple au duc Rollon (912) (3 et 4).
Depuis le règne d'Eudes, le sentiment national s'était sensi-
blement relevé; déjà les Normands, sans cesser pour cela leurs
incursions, essuyaient de sanglantes défaites et n'étaient plus
les maîtres incontestés des pays qu'ils ravageaient. Ce mouve-
ment de résistance s'était nécessairement propagé sur les bords
de la Loire comme ailleurs, et courir sus aux petites troupes
(l) Au IXo siècle, la Neustrie, absorbée par le royaume de France, était
à peu près réduite à la Normandie.
(2j Deuxième volume des Bulletins de la Société archéologique de
l'Orléanais, page 322. Communication de M. Mantellier.
(3) En 897 et à la veille de sa mort, Eudes avait permis aux Normands
d'hiverner sur la Loire. (Henri Martin, Histoire de France, t. 11, p. 49i.)
(4) En 927, l'aljbaye de Saint-Benoit-sur-Loire fut encore pillée par les
Normands que conduisait un chef du nom de Regnaud. (Depping, His-
toire dev expéditions maritimes des Normands, t. II, p. 142.)
— 287 —
normandes qui s'éloignaient trop du fleuve devait être la plus
grande préoccupation des populations; des surprises, des com-
bats obscurs, dont la tradition s'est vite perdue, devaient résulter
chaque jour de cet état des esprits (1), et il n'est pas déraison-
nable de supposer qu'une bande normande campée auprès de
Courbanton se voyant en danger, aura enfoui, avec l'espoir de
les retrouver plus tard, ces trois mille neuf cents pièces de
monnaie pillées par elle dans tout le nord de la France.
A défaut d'aucun événement local retenu par l'histoire (2)
pouvant donner l'explication du fait, je hasarde cette conjecture
en m'excusant d'avoir dépassé les bornes d'un simple récit.
Je possède deux pièces en or de Charles VII, dites Franc à
-pied, trouvées à Courbanton, à 2 mètres de distance l'une de
l'autre, sur le sol d'une bruyère nouvellement défrichée. Des
fouilles consciencieuses n'ont révélé la présence d'aucune autre
monnaie en cet endroit.
E. Besnard,
Membre titulaire non résida)it.
(1) (Eli 898). « Les Normaiidb sont encore là, courant par toute la
Neustrie, IWquitaine et la Bourgogne ; mais le butin devient journelle-
ment plus rare et plus disputé, quoique la résistance ne soit guère que
locale et partielle. » (Henri Martin, Histoire de France, t. Il, p. 493.)
(2) « 11 est, en général, à regretter que les historiens n'aient pas in-
diqué distinctement les exploits des diverses troupes de Normands qui
occupaient le royaume; celle de la Loire, par exemple, n'a jamais évacué
ses cantonnements : nous ne savons pourtant que des traits épars de
l'histoire de cet établissement de pirates. » (Depping, t. II, p. 83.)
288 —
QUELQUES MOTS
SUR UN
CATALOGUE DES MANUSCRITS DE SAINT-BENOIT (1763)
Appartenant à la Société archéologique (1)
En 1851 — il y a trente-quatre ans — une notice écrite à la
main et reliée, des manuscrits de Saint-Benoît, avait été donnée
à la Société par un de ses membres, M. Alexandre Jacob.
En 1883, M. Léopold Delisle, au moment où il recueillait des
documents sur les nombreux manuscrits volés par Libri, désira
connaître cette notice; elle ne put être retrouvée dans nos
collections, et l'éminent érudit fut par là autorisé à écrire dans
sa Notice sur 2ilusieurs manuscrits de la Bibliothèque d'Or-
léans, qu'un exemplaire du catalogue de don Chazal, appar-
tenant à la Société archéologique de l'Orléanais, était perdu.
Cette déclaration, faite en quelque sorte iirhi et orhi, était
presque une accusation d'incurie contre nous ; elle nous mit en
grand émoi. Qui donc avait emprunté et non rendu ce précieux
manuscrit? Nulle trace, dans les souvenirs ni dans le registre,
d'un prêt non restitué! Fallait-il attribuer sa disparition au dé-
ménagement précipité de l'incendie qui nous avait tant elîrayés
(1) Note lue dans la séance du 14 novembre 1884, six mois avant la
publication de YInventaire des manuscrits de la Bibliothèque d'Orléans,
par M. Cuissard.
— 289 —
en janvier 1878, ou au déplacement qui s'était fait plus posé-
ment aux vacances de 1883? Celui des bibliothécaires qui
s'était chargé plus spécialement du transport de vos collections
dans cette salle fut plus que personne ému de cette perte
qu'on pouvait lui imputer. De là chez lui la préoccupation
constante d'arriver à remettre la main sur ce trésor.
Après avoir bien des fois pris un à un tous les ouvrages de
nos armoires, il eut la joie de surprendre, cachée au milieu
d'in-quarlo plus particulièrement consacrés à l'art, la petite pla-
quette que voici. Oui; la pauvrette avait été victime du démé-
nagement de 1883! Elle n'était pas à sa place naturelle, c'est-à-
dire dans l'armoire orléanaise qui est derrière le fauteuil du
président. C'était le samedi 24 août qu'elle fut découverte. Dès le
lendemain elle était présentée à M. Léopold Delisle qu'une heu-
reuse fortune avait amené à Orléans, où il avait précisément
passé les deux journées du 23 et du 24 à explorer les manuscrits
de la Bibliothèque publique. Qu'on juge de la surprise et
de la satisfaction du savant qui avait si vivement déploré
la perte de notre manuscrit ! Il a passé plusieurs heures à l'exa-
miner et à prendre des notes. Celte étude nous vaudra cer-
tainement, de la part du sagace et infatigable chercheur, quelques
pages comme il en sait écrire sur cette question des manus-
crits de Saint-Benoît qu'il a tant à cœur d'élucider complète-
ment. Lui-même a annoncé dans la Notice citée plus haut qu'il
est à la recherche des pertes que cette riche collection a subies
depuis la Révolution, et déjà, dès le 29 août dernier, il signalait,
à l'aide du catalogue retrouvé, une lacune très importante dans
un des manuscrits de notre Bibliothèque publique, le n* 16, d'où
a disparu un fraj^ment considérable du Miroir de saint Augus-
tin.
11 n'entre nullement dans ma pensée de devancer par une
étude approfondie de notre catalogue la publication déjà an-
noncée de travaux considérables sur les manuscrits de Saint-
Benoit. La Société n'a pas perdu le souvenir du savant mémoire
présenté sur la matière au concours de 1880 par M. Cuissard.
M. Jarry en prépare un qui sera certainement du plus grand
— 290 —
intérêt, vu sa compétence et ses longues éludes sur la question;
enfin M. Léopold Delisle signale connme devant être prochaine-
ment publiées les recherches faites par un de ses plus érudits
collaborateurs, M. Omont, sur plusieurs de nos plus précieux
manuscrits.
La tâche que nous avons proposée est bien plus modeste :
elle se borne à quelques notes très sommaires sur ce petit
cahier manuscrit, qui, depuis son entrée dans nos collections,
n'a été l'objet d'aucun travail.
Et d'abord comment est-il arrivé aux mains de M. Alexandre
Jacob, qui nous l'a donné il y a trente-quatre ans? Par son père,
M. Charles- Abraham-Isaac Jacob, lequel avait été chargé d'in-
ventorier, en 1792, les livres et manuscrits des bibliothèques
provenant des monastères, supprimés dans l'Orléanais comme
partout. Il fit faire sans doute une copie textuelle de cette notice,
et c'est peut-être cette copie que M. Doinel a récemment trouvée
aux archives départementales. Elle n'est pas de l'écriture de
M. Charles Jacob, laquelle est connue par le titre qu'il a mis
de sa main en tête du texte de notre manuscrit : « Manuscrit
du ci-devant monastère de Saint-Benoît-sur-Loire, » et aussi
par quelques lignes insérées dans le texte.
La notice est écrite sur un cahier de papier jauni par le
temps, qui a 270 millimètres de haut sur 480 de large. Il se
compose de quarante feuillets; les deux premiers sont en blanc,
et trente-huit sont écritS; au recto et au verso, sauf un qui l'est
seulement au recto. Les troisième et quatrième feuillets con-
tiennent la liste des auteurs ou écrivains cités dans le manus-
crit ; il y a 192 noms. Puis viennent, au nombre de 19, les
divisions suivies par le rédacteur pour l'énumération des ou-
vrages. On verra plus loin que les ouvrages répondant à
plusieurs de ces divisions manquent, et que par conséquent ce
catalogue, tel que nous l'avons, est inachevé.
En haut du premier feuillet on lit : Notice des manuscrits de
Vahbaye de Saint- Benoisi-sur- Loire, et en dessous : i163.
Plus bas une main, que M. Georges Jacob a reconnu être celle de
son père, a mis : « Ecriture de Dom Verninac ou Dom Fabre. »
— 291 —
Lequel des deux? C'est en 172(3 que Dom Verninac succéda à
Dom Duplessis comme bibliothécaire de la collection confiée en
1714 par Prousleau aux Bénédictins de Bonne-Nouvelle, et
qui avait eu pour premiers gardiens Dom Billouet, 1715, et Dom
Méry, 1720. Dom Verninac mourut en 1748. Cette date l'écarle
comme auteur de notre manuscrit.
Quant à Dom Fabre, son successeur, qui mourut en 1788,
après avoir publié, en 1777, le précieux catalogue complétant
celui que Dom Méry avait fait imprimer en 1721, son écriture
est trop connue pour le faire admettre comme copiste de notre
notice. Il faut donc chercher un autre nom. Pour le trouver,
nous avons eu recours à M. Loiseleur, qui connaît si bien ses
livres et ses manuscrits, et voici la note qu'il a écrite au pre-
mier feuillet : « L'écriture de ce catalogue est celle de Dom
Guillaume Gérou, auteur de la Bibliothèque des écrivains
Orléanais, né à Orléans en 1700, et mort à l'abbaye de Saint-
Benoît le 27 avril 1767. »
L'opinion du savant bibliothécaire est pleinement partagée
par M. Jarry qui possède tant de documents émanés de Dom
Gérou. M. Léopold Delisle, dans sa notice, supposait que notre
catalogue égaré était un des deux exemplaires qui ont « dû
exister » du catalogue fait par Dom Chazal en 1724. Mais môme
avant de pouvoir l'attribuer à Dom Gérou, il nous semblait que
notre manuscrit, daté de 1763, n'était pas l'original de Dom
Chazal. En est-il du moins la reproduction exacte? Tout ce
que nous pouvons dire, c'est qu'il y a concordance entre
beaucoup des numéros du présent manuscrit et ceux qui sont
cités dans l'histoire manuscrite de Saint-Benoît par Dom Chazal,
dans VHisloire littéraire de la France, et dans d'autres
ouvrages. Son catalogue comprenait, paraît-il, 266 numéros.
Le nôtre n'en a que 209. Dom Gérou n'a-t-il pas eu le temps
d'achever, ou bien y avait-il un deuxième cahier qui s'est perdu?
Nous ne savons; aucune piqvire d'aignille n'indique qu'un fil
joignît un deuxième cahier au premier. Ce qui fait présumer
qu'il y avait une suite, c'est que le dernier numéro, 209, n'est suivi
ni du mot fin ni d'aucun signe indiquant l'achèvement du travail.
— 292 ~
A coup sûr, il n'est pas complet, puisque 6 des 19 divisions
mises par le rédacteur en tête de sa notice n'ont pas de numéro
d'ouvrages qui s'y rattachent (à savoir : e; Historiens pro-
phanes (sic), orateurs, grammairiens, livres liturgiques, né-
crologe de S. -Benoist, Coutumier de S. -Ben.) » Mais la preuve
que le n» 209 avait été cependant dépassé, ou du moins que le
catalogue original copié par Dom Gérou allait au delà, c'est que
plusieurs numéros au-dessous de 209 renvoient à des numéros
au-dessus, par exemple, 136 {Traité d'Alcuin sur les vertus et
les vices) renvoie à 215, et nous pourrions en citer bien d'autres.
L'inachèvement du manuscrit ou la perte d'un deuxième cahier
sont-ils bien regrettables? Oui, si la notice de 4763 avait elle-
même une haute valeur pour nous en l'état de nos connais-
sances. Sans doute, il faut attacher toujours un grand prix à la
possession d'un ouvrage écrit de la main d'un auteur célèbre ;
notre manuscrit serait inestimable s'il nous révélait beaucoup
d'œuvres qui ne nous seraient pas connues par d'autres docu-
ments. Mais nous avons, d'une part, le catalogue très sommaire,
il est vrai, de 300 volumes de Saint-Benoît, fait en 1552, et pu-
blié par M. Delisle à la fin de sa notice, puis celui que l'abbé
Carré a rédigé à Gien, en 1796, et que M. Loiseleur a récem-
ment retrouvé dans sa bibliothèque; d'autre part, le catalogue
de l'abbé Septier, composé en 1820. Or, celui-ci est la copie
presque littérale de 206 numéros de notre notice. Trois seule-
ment ne s'y trouvent pas, à savoir, les numéros :
|o j^o 445^ petit in-folio renfermant quelques traités de théo-
logie de M. de Sainte-Beuve, docteur de la Faculté de Paris,
1613-1677, « Sur la grâce, sa nature, sa nécessité, son es-
sence, la justification, les divers états de la nature »;
2° « N° 194, in-folio de 1,231 pages, où se voit un calendrier
perpétuel pour former un ordo ou directoire de l'office divin, à
l'usage de la congrégation de Saint-Maur, par un moine deSaint-
Benoist : Ouvrage d'un Relligieuxqui a l'esprit de son état, ainsi
que l'avait Dom Pierre Desvignes, auteur de cet ouvrage » ;
3° N° 207, in-folio de 207 p., du XI' siècle. Recueil de lé-
gendes et de sermons pour la fête de plusieurs saints.
— 293 —
En revanche, en dehors de ces 3 numéros, Septier en donne
29 qui ne sont pas dans notre manuscrit. Il arrive donc, d'après
notre calcul, à un total de 235 volumes, et comme plusieurs ont
été retrouvés récemment, de 238 vol., chiffre qui est précisé-
ment adopté par M. L. Delisle.
Donc notre notice ne nous apprend rien qui ne soil dans Sep-
tier, sauf 3 numéros. Excepté 4 ou 5 articles, où elle est plus
détaillée, il a l'avantage d'une description plus précise de chaque
manuscrit au point de vue de la date, de la reliure, de l'écriture,
des vignettes ou lettres majuscules. Parfois il ajoute à la notice
quelques lignes de renseignements sur l'auteur ou sur l'ou-
vrage. Laissant aux érudits dont nous attendons les laborieuses
et très compétentes études le soin de signaler en détail ces dif-
férences, nous nous bornerons à dire, sans donner ici les
exemples dont nous avons pris note, que le classement de
Septier nous paraît plus méthodique que celui du manuscrit.
S'il n'a pas distingué, comme celui-ci, les Pères grecs des Pères
latins, il a eu raison de cataloguer à part les manuscrits fran-
çais au nombre de li, qui, tous, sauf un du XI'= siècle (poème
en vers romans sur Boèce), appartiennent aux XVI^ et XVII«
siècles.
Du reste, un classement absolument méthodique est très dif-
ficile à faire à cause de la composition arbitraire des volumes
qui renferment souvent les matières les plus disparates. Les
ouvrages de grammaire, de médecine ou de musique sont mêlés
à des sermons ou à des canons de conciles. Cette confusion rend
les recherches fort difficiles. Des tables soigneusement faites par
ordre de matière pourraient seules aider à trouver dans ces
volumes si variés les renseignements dont on a besoin. Il nous
est permis d'espérer que cet utile travail sera bientôt fait.
Aussi, par respect et par confiance dans une érudition qui
donnera pleine satisfaction à votre curiosité, nous achevons notre
humble tâche.
On trouvera à l'appui de cette note une liste de concordance
entre les numéros de la notice de 1763 et ceux de Septier, avec
l'indication des principaux ouvrages qu'ils contiennent.
BULLETIN NO 124. 20
— 294 —
Nous la déposons aux archives ainsi que les fiches plus
détaillées de chacun des 209 numéros de notre manuscrit.
En attendant mieux, ces fiches seront peut-être de quelque
secours pour faciliter les recherches. Elles pourront suppléer
dans une certaine mesure, pour ceux qui voudront les consulter
sur place, au catalogue de Septier qui manque à notre biblio-
thèque.
TRANCHAU.
— 295
LE COLLEGE DE CHAMPAGNE
A ORLÉANS
Voici un détail peu connu, sinon inédit, sur l'histoire
d'Orléans au XVI^ siècle, que nous avons récemment dé-
couvert.
il existe une plaquette très rare, intitulée : « Réponse
av discovrs de M. Gentien Hervet sur ce qve les pillevrs,
volevrs et brvslevrs d'esglises disent qu'ils n'en veulent
qv'avx prestres, par J. Loys Micqueav, de Reims, maître
d'école à Orléans (1). » Cette lettre est ainsi datée à la
fin : « D'Orléans, en nostre collège de Champagne le
150 d'apvril ISô^. » Cette mention a naturellement, pour
nous Champenois, excité notre curiosité, et nous avons été
assez heureux pour en trouver l'explication.
Jean-Louis Micqueau naquit à Reims vers 1523, et il y
étudia la médecine aux frais du cardinal de Lorraine; il
devint professeur au collège de Reims en 1550, puis au
collège de Boncourt à Paris en 1553, enfin à Orléans
en 1557. En relation avec les lettrés rémois, — ils étaient
(1) A Lyon, 1564, petit in-S" do 59 feuillets. Un exemplaire se
trouve à la Bibliothèque nationale. Lb. 35, n" 50.
— 296 —
nombreux à celte époque, — il élait particulièrement lié
avec Gentien Hervet, un Orléanais singulièrement versé
dans la connaissance de l'hébreu, l'un des docteurs les
plus écoulés au concile de Trente, appelé à Reims par le
cardinal qui lui donna un canonicat vers 4560(1). Durant
celte première période, Micqueau publia divers ouvrages,
entre autres Lycampœi castri ohsidio et excidium (récit du
siège de la place de Linchamps dans les Ardennes), en
1555; un recueil d'épigrammes sous le titre de Tumuli
et divers autres recueils de poésies, dont un dédié au car-
dinal de Lorraine.
A Orléans, Micqueau prêta l'oreille aux idées nouvelles
et en 1562 il était devenu un ardent prolestant. Il fit du
collège où il professait un asile pour les jeunes hugue-
nots champenois, ce qui explique la mention que nous
citions en commençant. Plus tard Micqueau, sur lequel
pendant de longues années on ne trouve aucun rensei-
gnement, reprit le chemin de la Champagne et devint
ministre du saint Evangile à Raucourt et à Sedan, où il
mourut à un âge très avancé: en 1594, il composa en
vers latins l'épilaphe de Charlotte de la Marck, femme de
Henri de Turenne, duc de Bouillon. Pendant son séjour
à Orléans, Micqueau publia encore : De consliluenda apud
Aiirelias jiiventutis disciplina oralio, en 1558; puis :
Aureliœ urbis memorahilis ab Anglis obsidio, anno 1-428,
et Joannœ Virginis Lotharingie res geslœ, en 1560.
Gentien Ilervet fit imprimer en 1561 un « Discours sur
ce que les pilleurs, voleurs et brusleurs d'esglises disent
(1) Gentien Hervet mourut à Reims en 1584; il y avait amené
son neveu Simon Hervet, qui l'avait accompagné au concile et de-
vint un des plus célèbres médecins de son temps. H exerça toute
sa vie à Reims, où il mourut à l'âge de quatre-vingt-deux ans ; il fut
enterré dans l'église des Carmes.
i»']
— 297 —
qu'ils n'en veulent qu'aux preslres, au peuple de Reims et
des environs > (1). C'est un factiim très violent contre
les protestants qui commettaient en effet de déplorables
excès, « plus que Turquesques», et dans lequel l'auteur con-
clut en recommandant « au chrestien et catholique peuple
rémois de prier pour continuer à être soutenu contre les
rebelles, pilleurs et voleurs ».
Celte publication paraît avoir exaspéré Louis Micqueau,
car on ne peut autrement expliquer la réplique qu'il
lui adressa de « son collège de Champagne », surtout en
se rappelant qu'il avait été intimement lié avec le chanoine
de Reims. Cette réponse, dont nous avons transcrit le titre
copié sur celui de la plaquette de Hervet, est divisée en
deux parties. Dans la première, Micqueau adresse d'abord
à Ilervet « paix et salut en N.-S.-J.-C. » ; puis, après
avoir déclaré qu'en qualité de rémois il avait cru devoir
prendre la plume, il l'attaque avec une extrême violence,
le prenant directement à parti, en accablant ensuite les
catholiques en général. A la fin, il semble regretter ses
excès de langage et espère que Hervet ne les prendra point
pour lui.
La seconde partie est infiniment plus rude. Cette fois
Micqueau trace la biographie de son ancien ami « un galo-
pin de la cuisine du cardinal de Lorraine.., dont chacun
connaît l'ignorance et la bestise ». Puis il réfute point
par point le travail du chanoine et attaque le catholi-
cisme sur toutes ses faces et dans tous ses détails. « Pour
conclusion, dit-il, combien que lu sois plus stupide que
ceux qui ont perdu le sentiment de leurs membres, loule-
(1) A Rheims, imprimé par Jean de Foigny, devant le Collège
des Bons-Enfants, petit in-S» de 20 feuillets n. n. (Bibliothèque na-
tionale).
— 298 —
fois je te dénonce que ce que tu crains le plus t'adviendra
en brief. C'est que le feu de votre purgatoire sera esteint
et ainsi vos grandes cuisines gèleront. J'ai voulu achever
mon propre ouvrage par cette conjuration, parce que tu
es de cette espèce de diables qu'on ne peut chasser que
par le jeûne. »
On indique encore un autre travail de Micqueau contre
Genlien Hervet : « Confutation des erreurs et prodigieuses
hérésies de Gentien Ilervet. » Mais nous n'en avons pas
rencontré d'exemplaire.
Cte E. DE BARTHÉLÉMY,
Membre correspondant.
— 299 —
UNE THESE DE DROIT AU XVIF SIÈCLE
Parmi les objets offerts à la curiosité du public pendant notre
Exposition de la Salle des Thèses, il y a une pièce qui a souvent
attiré les regards et provoqué les questions des visiteurs : c'est
la thèse de doctorat que notre cher et vénéré collègue, M. l'abbé
Desnoyers, nous a donnée, encadrée et mise sur chevalet. Cette
pièce mérite intérêt à plusieurs titres : nous voudrions lui con-
sacrer une courte étude.
On peut y distinguer quatre parties :
1o Les armoiries et les dignités de messire Jean -Jacques
Charron, auquel la thèse est dédiée ;
2'^ Une lettre dédicatoire ;
3'' L'énumération de seize questions (Intricatœ questiones) ,
à discuter par le candidat sur le droit d'accroissement (De jure
adcrescendi] ;
4° La rubrique traditionnelle pour les soutenances de thèses,
qui est ainsi conçue : « Ces positions de droit civil seront, avec
l'aide de Dieu (auspice Deoj, soutenues par Edmond Rivière,
Orléanais, le jour d'avril 1677 à deux heures de l'après-
midi dans la salle publique de droit (in publico juris audi-
torio) — c'est ici même, Messieurs — Pro Doctoratu. » Orléans,
de l'imprimerie de Claude et veuve Jacques Borde, imprimeur
du collège royal d'Orléans et libraire au cloître Sainte-Croix,
1677(1).
Avant de donner quelques renseignements sur le candidat Ri-
vière et sur le personnage à qui il dédie sa thèse, un mot d'abord
sur la pièce même que nous avons devant nous.
(1) Jacques Borde, marié à Jeanne Nyon, était mort le 15 janvier 1674,
et avait été enterré dans l'église de Bonne-Nouvelle. (Herluison, Impri-
meurs et libraires d'Orléans.)
— 300 —
C'est une feuille imprimée sur soie qui a 75 centimètres de
haut sur 53 de lar^e.
L'usage d'écrire sur la soie est fort ancien, mais assez rare. La
première mention que nous en trouvions est dans une lettre de
Symmaque qui l'attribue à la Perse. Depuis l'invention de l'im-
primerie on a fait sur soie des livres entiers. On cite en Angle-
terre une très belle édition in-8° des poèmes de Goldsmilh et
de Parnell faite en 1795. En 1812, on publia une édition de la
Grande-Charte du roi Jean en lettres d'or sur satin pourpre.
En France, un traité sur « le malheur qui affligea la ville de
Nismes en 1606 » était imprimé sur soie blanche. Mais au
XVII* siècle, l'emploi de la soie ne se rencontre guère que pour
les thèses de théologie, de philosophie, de droit ou de médecine,
parfois pour les mémoires produits en justice. Ce sont des
exemplaires de luxe, destinés à des témoignages de gratitude,
de respect ou d'affection, et qui étaient adressés à des person-
nages dont on voulait acquérir ou consolider la protection. Il
paraît que ces morceaux de soie servaient quelquefois aux
femmes de ceux qui les recevaient pour s'en faire des
robes. C'est du moins ce que nous dit plaisamment Boileau
pour achever le portrait de M""* Tardieu, femme du lieute-
nant — criminel dont il a si rudement flagellé l'avarice dans
la satyre X :
Peindrai-je son jupon bigarré de latin,
Qu'ensemble composaient trois thèses de satin,
Présent qu'en un procès sur certain privilège
Firent à sou mari les régents d'un collège,
Et qui sur cette jupe à maint rieur encore
Derrière elle faisait lire : argumentabor.
Heureusement M">« Charron n'était pas de l'école de Mm« Tar-
dieu et n'a pas fait une robe de la thèse de M. Rivière, puis-
qu'elle est venue intacte aux mains de M. Desnoyers.
Sur ce candidat au doctorat ès-lois avons-nous quelque
donnée? A-t-il marqué sa trace dans notre Université? Nous ne
le croyons pas. On trouve bien un Edme Rivière qui fut Régent
et même Recteur après Delalande, au moment d'une lutte fa-
— 301 —
meuse entre cinq concurrents pour deux chaires devenues va-
cantes par la mort des docteurs Davezan et Colas de Brouville,
lutte qui, au bout d'un an, aboutit (23 mai 1668) à la nomina-
tion de M» Guillaume Prousteau et de M^ Leberche. Cet Edme
Rivière est-il le père, l'oncle, le parent de celui qui soutint sa
thèse en 1677? Nous n'avons pu le savoir. Toujours est-il qu'il
ne figure pas au nombre des docteurs régents de l'Université.
Nous sommes mieux renseigné sur l'homme à qui s'adresse
son épître dédicatoire. Jean-Jacques Charron, marquis de Mé-
nar, baron de Gonflans, tient une place honorable parmi les no-
tabilités secondaires du règne de Louis XIV. Il fut conseiller du
roi, maître des requêtes à la quatrième chambre du Parlement,
intendant des finances, domaines et affaires de la reine Marie-
Thérèse, puis intendant de police, de justice et de finances
pour le roi, à Orléans d'abord (1674), ensuite à Paris (1681), et
enfin, depuis 1691, président à mortier au Parlement de Paris,
charge qu'il exerça pendant vingt-sept ans. Né en 1643, il mou-
rut en 1718 à soixante-quinze ans, au château de Menars, où,
dans la chapelle seigneuriale, se lit encore son épitaphe avec
tous les titres ci-dessus énumérés.
Qu'on nous permette ici une remarque au sujet de l'expres-
sion qui s'applique à la fonction d'intendant. L'épitaphe de
Jacques Charron la traduit par ces mots : juricundo, politicœ
administrationi, reique œrariœ regia delegatione prœfectus.
Rivière dit la même chose en deux mots : Missus dominicus.
L'autre formule aurait bien allongé le préambule de son épître,
mais son expression n'est pas claire, et constitue, ce nous
semble, un anachronisme. Les intendants des provinces en 1677
ne ressemblaient pas à ces missi chargés, sous Charlemagne
et ses premiers successeurs, de parcourir les 10 ou 12 missatica
de l'empire. L'expression Missus dominicus répondrait davan-
tage à la fonction des Commissaires départis par le roi dès
saint Louis et jusqu'à Henri III (1580) pour faire, dans les
provinces, des inspections appelées chevauchées. Généralement
cette fonction ne durait pas plus d'une année, quoique les
enquêteurs, choisis parmi les maîtres des requêtes ou les
BULLETIN N" 124. 20*
— 302 —
conseillers d'Étal, fussent déjà à poste fixe dans certaines pro-
vinces, par exemple la Touraine, la Normandie (1), le pays
Messin. Les commissaires départis, supprimés en 1580 à la
suite de remontrances faites au roi par les trois ordres aux
États de Blois, forment la transition entre les Missi domi-
nici carlovingiens et les intendants proprement dits, insti-
tués par Richelieu en 1637, ou plutôt établis à partir de cette
année dans toutes les provinces, malgré les doléances des Par-
lements et de l'Assemblée des notables de 1626, Celle-ci s'était
exprimée ainsi : « Reçoivent vos Parlements grand préjudice
d'un nouvel usage d'intendants de justice qui sont envoyés ès-
ressort et étendue desdits Parlements près Messieurs les gou-
verneurs et lieutenants généraux de Votre Majesté en ces pro-
vinces, ou qui, sur autres sujets, résident en icelles plusieurs
années, fonctions qu'ils veulent tenir à vie (2). »
Les résistances se manifestèrent longtemps encore. On sait
que la volonté énergique de Richelieu en triompha. Si, au début
de la Fronde, le Parlement de Paris imposa à la reine-mère la
suppression de ces magistrats, excepté en six provinces (décla-
ration du 15 juillet 1648), ils furent rétablis dès 1654.
Nous connaissons la suite des intendants de l'Orléanais
depuis l'organisation définitive de cette charge. Successeur
d'Arnoul Marin, seigneur de la Chateignerie, maître des re-
quêtes, Jacques Charron est le dixième de la liste (1674).
Dans une très intéressante notice sur Menars-les-Blois, notre
laborieux collègue, M. Dupré; qui connaît si bien le Blésois, a
donné, sur la famille Charron, des renseignements puisés dans
les archives de Loir-et-Cher et dans le vieil historien de Blois,
Bernier. Nous lui en empruntons la substance.
Cette famille avait une origine modeste. Le premier connu est
Guillaume Charron, écuyer d'écurie du roi, c'est-à-dire maître
de la poste royale aux chevaux à Saint-Dyé-sur-Loire. Un de
ses fils, Jean, acheta la terre seigneuriale de Nozieux, vis-à-vis
(1) Floquet, Histoire du Parlement de Norniandie.
(2) Histoire de l'administration en France, de M. Cheruel,
— 303 —
Menars, sur la rive gauche de la Loire. La châtellenie de Me-
nars même fut achetée en 1633 par un de ses neveux, Guil-
laume, qui la fit ériger en vicomte par lettres-patentes de
Louis XIV en 1657. Ce Guillaume avait un frère, Jacques, qui
fut intendant des levées et turcies de la Loire (1640), conseiller
d'État (1643), bailli et gouverneur de Blois (1661), où il mourut
dans une maison connue depuis sous le nom d'hôtel Saumery.
Jacques est le père de notre Jean-Jacques Charron, en faveur
de qui la vicomte de Menars fut érigé en marquisat (1676). Il
avait une sœur, née, comme lui, de Marie Bégon, dont le père,
Michel Bégon, était receveur des tailles de l'élection de Blois.
Marie Charron épousa, en 1648, Jean-Baptiste Colbert, alors
simple intendant de Mazarin et destiné à une si haute fortune.
On peut croire que cette illustre alliance ne contribua pas peu
à l'élévation d'une famille jusque-là assez obscure. Jean-Jacques,
qui avait pour beau-frère le puissant ministre de Louis XIV,
eut par conséquent pour neveu le marquis de Seignelay, et pour
nièces les duchesses de Luynes, de Beauvilliers et de Morte-
mart, filles de Colbert et de Marie Charron.
Devenu très grand seigneur par la réunion des domaines de
Nozieux et de Menars, où il avait le droit de haute, moyenne et
basse justice, avec fourches patibulaires, sur plus de quinze pa-
roisses (Mer, Suèvres, Maves, Cour-Cheverny, etc.), Jean-
Jacques Charron employa une partie de sa fortune à agrandir
et orner le manoir de Menars, et à étendre son parc ; il en fit,
au dire d'André Félibien (1), une des plus belles résidences de
la contrée. A Paris, il avait un hôtel, situé près de la rue Bi-
chelieu, où se réunissaient des lettrés dont il était le généreux
Mécène ; sa bibliothèque était réputée une des plus riches parmi
tant d'autres formées pas les gens de goût, si nombreux à cette
époque. Il avait acheté, en 1679, celle du président de Thou
dont le Journal des Savants de l'année 1679 signale la grande
richesse. M. Dupré rappelle dans sa notice les vers latins que
lui adressa, au sujet de cette bibliothèque, le poète Santeuil. De
(1) Description manuscrite des châteaux du Blésois.
— 304 —
ces éloges singulièrement hyperboliques, qui sont si familiers à
la poésie, nous ne voulons citer qu'un trait :
Delicice et sœcli decus admirabile nostri.
Ce vers va nous aider à comprendre le langage pompeux du
candidat Rivière dans la dédicace de sa thèse à Charron.
Hâtons-nous de la traduire; nous ferons à la suite quelques
observations :
« Les deux choses qui, d'ordinaire, ravissent le cœur de tous
les savants et les attachent aux grands, se rencontrent au plus
haut degré en voire personne, très illustre messire, à savoir
l'éclat de la dignité et une affabilité qui s'associe au don d'ap-
précier le talent. Aussi vous voit-on non seulement assister à
nos doctes discussions en tout genre, mais même y présider,
et, non content de patronner les savants, vous savez les estimer
à leur valeur. De là l'affluence et pour ainsi dire la clientèle de
tant de lettrés et d'hommes instruits qui se pressent autour de
vous. Oui, les poètes vous appellent leur Mécène, les philosophes
saluent en vous la sagesse, les orateurs l'éloquence, les méde-
cins l'intelligence de leur art, tous le savoir ; et il n'est pas un
artiste si habile en son genre qui ne proclame votre glorieuse
supériorité de goût.
« Quant à moi, c'est à bien plus forte raison que je la reven-
dique pour notre science ; ils le savent bien, ceux qui ne se
lassent pas de louer votre équité et votre prudence. C'est un
bien grand mérite de traiter à fond, comme en vous jouant, cette
science si compliquée du droit et des lois, au point que nulle
question ne vous arrête, que rien n'est un écueil pour vous,
que vous y trouvez dans vos loisirs autant de charmes que dans
les affaires, qui sont votre triomphe; au milieu des débats
des parties adverses, vous écoutez l'une sans froisser l'autre,
vous vous gagnez les bonnes grâces des deux, enfin vous rendez
â chacun de façon à faire reconnaître par tous votre justice.
« Généreux pour vos amis, juge intègre au palais, vous vous
faites presque l'égal des humbles par votre aménité, l'égal des
grands par la dignité de vos manières.
— 305 —
« C'est, dis-je, un grand mérite d'avoir atteint ce degré
d'honneur et de gloire ; mais voir votre dignité accrue et votre
dévouement loué par un prince si digne de louanges lui-même,
c'est à mon sens votre gloire la plus belle et comme la couronne
de votre carrière.
« Telles sont, très illustre messire, les grandeurs que nous
sommes heureux d'applaudir en vous, et que j'ai particu-
lièrement, au nom de tous, la bonne fortune de mettre en
lumière.
« Ce modeste produit de mes études, celle sorte de prélude
aux luttes de l'école, j'ai voulu vous le dédier, dans la
pensée que tous les fruits de mon labeur, s'il doit en avoir,
s'épanouissent en quelque sorte sous vos auspices et vous soient
consacrés. »
On voit le ton de cette épître, l'encens n'y est pas ménagé.
Faut-il d'ailleurs s'en étonner de la part d'un jeune homme
obscur qui veut se concilier la bienveillance d'un protecteur,
quand on voit même le fier génie de Corneille, qui déjà avait
fait le Cid et Cinna, s'abaisser à des louanges si ampoulées à
M. de Montauron en lui dédiant Cinna? Cet usage des dédi-
caces passa en tradition chez les écrivains des XVII^ et
XVIIP siècles. Voltaire lui-même ne s'en est pas affranchi.
« La forme trop ordinaire des épîtres dédicatoires, aditd'Alem-
bert (Essai sur les gens de lettres) est une des choses qui ont
le plus avili les lettres. » Mais l'exagération des éloges était la
faute de l'état social et des mœurs plus que des caractères. C'est
que les écrivains d'alors, vivant dans une société tout aristocra-
tique, n'avaient pas l'indépendance de ceux d'aujourd'hui. Bien
mince était pour eux le profit de leu ; œuvres, même les meil-
leures; la fortune ne marchait guèie de compagnie avec le ta-
lent ou même la gloire, témoin Corneille et tant d'autres. Pen-
sionnés par les grands pour vivre, il n'avaient pas un aussi vif
sentiment de la dignité personnelle.
Du reste, en ce qui concerne les louanges prodiguéespar Ri-
vière à Charron, elles s'accordent assez avec l'hommage en latin
qu'on lit sur l'épitaphe du président. « Il montra constamment un
— 306 —
vif amour du bien public, de la justice, de la vérité, de la religion,
sans jamais se laisser ébranler par la crainte ou par la difficulté
des conjonctures. Il relevait ses vertus vraiment chrétiennes
par une singulière bonté de caractère, l'aménité des manières,
l'afTabilité du langage, qui lui conciliaient l'affection de tous. »
Sans doute il faut faire la part de la tendresse de la femme et
des enfants qui élèvent un monument à l'époux et au père qu'ils
pleurent, mais ici l'éloge se retrouve, moins complet, mais
presque aussi flatteur sous la plume d'un homme qui ne
prodiguait pas les louanges. Voici comment Saint-Simon parle
de Charron : « Menars était une très belle figure d'homme et un
fort bon homme aussi, peu capable, mais plein d'honneur, de
probité, d'équité, et modeste, — prodige dans un président
à mortier ! Le cardinal de Rohan acheta sa précieuse biblio-
thèque qui était celle du célèbre M. de Thou, qui fut pour
tous les deux un meuble de fort grande montre, mais de très
peu d'usage. ï (T. X, p. 28, de l'édition Lahure.)
Le marquis de Menars avait naturellement des armoiries. On
les voit en tête de la pièce que nous étudions. L'écu, surmonté
d'une couronne de marquis et accosté de deux cygnes, porte
d'azur au chevron d'or accompagné de trois étoiles d'or. La gra-
vure de ce blason, d'un trait ferme et vigoureux, est signée
L. Hermann Weyen sculpsit.
Nous avons vainement cherché ce nom dans les recueils et
dictionnaires. Nous ne l'avons trouvé, et sans aucune mention
caractéristique, que dans le livre des peintres et graveurs de
l'abbé de MaroUes, sous la rubrique « Les curieux d'estampes,
quelques-uns desquels ont fait des bibliothèques entières, »
(38^ quatrain) :
Langlois le fils, de Fer, Honneruvg, Mariette
Quesnel intelligent, comme l'estoit aussi
Le défiant Leblond, la Hove et Marcoussi,
Herman Weyen, Valot, Boissevin^ Brebietle.
Weyen n'est pas là en mauvaise compagnie : Pierre Brebielte
et Jean Mariette surtout sont très connus; on sait que plusieurs
des autres, cités dans le quatrain si baroque de Marolles, sont
-- 307 —
des éditeurs graveurs. Weyen était donc probablement aussi un
graveur commerçant d'estampes (1). Nous appelons sur ce nom
les recherches de nos collègues plus compétents que nous.
Ce n'étaient pas toujours les armoiries du protecteur qu'on
gravait en haut de la thèse qui lui était dédiée. On voit beaucoup
de ces pièces ornées de belles gravures, et parfois encadrées
plus ou moins richement de figures et de dessins. On en con-
naît qui reproduisent, gravés par G. Edelhick et Nanteuil, des
tableaux de maîtres comme Poussin, Le Sueur, Mignard;
quelques-unes portent tantôt l'image de Louis XIV ou de Ma-
zarin, Colbert, Le Tellier, tantôt celle de quelque membre illustre
de la famille du candidat ou de son saint patron (2). C'est à cet
usage que fait allusion la Toinette du Malade imaginaire, quand
elle dit à Thomas Diafoirus présentant sa grande thèse roulée à
Angélique qui n'en veut pas : ce Donnez, donnez ; elle est tou-
jours bonne à prendre pour Vimage ; cela servira à parer notre
chambre. »
Il y aurait intérêt à faire une étude développée de ces thèses
à images qui sont en grand nombre dans les bibliothèques de
Paris, à Sainte-Geneviève surtout, dans celles de province et
dans bien des collections particulières. M. Daniel Bimbenet
possède une très belle thèse de théologie passée par un clerc de
sa famille. M. l'abbé Desnoyers nous en a donné plusieurs sur
papier; celle sur soie qui est là sous nos yeux méritait bien, ce
nous semble, d'être signalée. Cette note n'a d'ailleurs d'autre
valeur que d'être un nouveau remercîment pour la libéralité
qui a orné notre salle d'une pièce assez rare parce qu'elle est
imprimée sur soie, et assez intéressante parce qu'elle rappelle
un personnage d'une certaine notoriété dans l'histoire de
l'Orléanais.
TRANCHAU.
(1) Voir Charles Leblanc, Manuel de l'amateur d'estampes, ouvrage
préci«ux en 2 volumes (1850 à 1857), qui s'arrête au nom de Penez.
(2) Jules Desnoyers, Revue des Sociales savantes, article sur des
thèses historiées présentées à la Société des antiquaires de Picardie, par
M. Pouy.
— 308 —
MONNAIES DES XV' ET XVP SIECLES
Trouvées à Tournoisis (Loiret) en 1884
OR
France
Louis XII, 3 écus d'or.
François I", 9 écus d'or.
François I^r, 2 écus pour le Dauphiné.
Henri II, 4 écus d*or.
Angleterre
Edouard, 1 noble à la rose.
Edouard, 1 angelot.
Henri VIII, G angelots.
Elisabeth, 1 angelot.
Marie, 1 angelot.
Ecosse
Jacques, demi-pistolet ou un quart d'écu d'Ecosse.
Espagne
Ferdinand et Elisabeth, 4 castillans d'or.
Ferdinand, demi-castillan d'or.
— 309 —
Charles, 1 florin Carolus d'Espagne.
Philippe, 3 réaux d'or.
Philippe, demi-réal d'or.
Jean et Charles, Espagne et Sicile, 2 pistolets d'Espagne.
Bourgogne
Philippe, 1 noble comme duc de Bourgogne.
Portugal
Jean III, 1 millerès de Portugal .
Jean III, 5 ducats ou écus à la longue croix.
Italie
Pic de la Mirandole, 1 double ducat de Mirandole.
Hollande
Nimègue, 1 double ducat.
Batenbourg, 1 ducat (Gueldre hollandaise).
Batenbourg, 1 angelot.
Abbaye de Thor (pays de Liège), 2 angelots,
ARGENT
Grands écus
5 Plùlippe II, roi d'Espagne et Aug., duc de Gueldres.
1 Philippe II, roi d'Espagne et comte de Flandres.
1 Le margrave Guillaume, duc de Juliers, de Clèves et de
Bergues.
1 L'électeur Frédéric, comte Palatin du Rhin, duc de Ba-
vière.
— 310 —
Écus
6 Charles-Quint, empereur, roi d'Espagne, duc de Bour-
gogne et de Brabant.
1 Charles-Quint, empereur, roi d'Espagne.
1 Charles-Quint, empereur. — i^. Insignia urhis imperialis
Novi mag.
2 Philippe II, roi d'Espagne.
2 Charles, duc de Gueldres, cavalier armé.
TESTONS
France
9 François I", profil couronnné. — ]^. Christus vincit, etc.
5 François I*''", profil couronné. — i^. Nonnohis domine sed
nomini tuo da gloriam.
1 François F"", profil couronné de trois quarts. — i^. Nonnohis
Domine sed nomini tuo da gloriam.
1 François I*"", roi de France et duc de Bretagne.
1 François I«r, roi de France et dauphin.
18 Henri II.
2 Henri II, pour le Dauphiné, écu écartelé.
16 Charles IX.
(Ces pièces de Henri II et de Charles IX sont, en général, en
bon état et peu usées. La plus récente, de Charles IX, date de
l'année 1565 et doit bien se rapprocher de l'époque où fut caché
le petit trésor).
6 cruzades d'Emmanuel, roi de Portugal et des Algarves, duc
de Guinée.
3 cruzades de Jean, roi de Portugal et des Algarves.
1 Monnaie de Berne aux armes de la ville et au nom de son
fondateur Berthold V de Zaeringhen.
2 Monnaies de Soleure aux armes de la ville et à l'effigie de
son patron, saint Ours.
1 teston d'Emmanuel-Philibert, duc de Savoie.
1 teston de Jean-Galéas- Marie Sforza, duc de Milan.
— 311 —
1 teston d'Antoine, duc de Lorraine et de Bar, frappé à
Nancy.
4 monnaies de Ferdinand-le-Catholique et Isabelle roi et reine
de Castille.
1 blanc de Ferdinand-le-Catholique, roi de Navarre.
2 demi-testons de François I", roi de France.
2 demi-testons de François I'^'", roi de France, duc de Bre-
tagne.
2 quarts d'écu de Henri II, roi de France.
1 quart d'écu de Charles IX.
CUIVRE
15 petites pièces de billon très oxydées : blancs, douzains,
gros liards.
— 312
LETTRES DE MM. LOISELEUR ET L. DELISLE
A Monsieur Baguenault de Puchesse,
Président de la Société archéologique et historique
de l'Orléanais.
Cher Président,
J'ai l'honneur de vous transmettre une longue et curieuse
lettre que je reçois de M. Léopold Delisle, directeur de la bi-
bliothèque nationale. Il me laisse juge de la convenance de la
communiquer à notre Société archéologique dont il est membre
honoraire. Je n'hésite pas à le faire et j'ai même la conviction
que la Société tiendra à honneur de donner place dans son pro-
chain Bulletin à cette communication, qui intéresse l'histoire
de l'ancienne collection de Fleury-sur-Loire et qui forme une
utile et savante addition à la notice que M. Delisle a publiée sur
plusieurs manuscrits de la Bibliothèque d'Orléans.
J'ai rapproché de notre manuscrit n*^ 224 les deux feuillets
dont parle sa lettre et qui se trouvent aujourd'hui dans le re-
cueil de fragments portant le n" 169, et je me suis convaincu
que ces deux feuillets ont dû, en effet, comme il le pense, for-
mer jailis la garde supérieure du manuscrit 224. C'est une nou-
velle preuve de cette perspicacité, de cette merveilleuse péné-
tration d'esprit dont l'illustre directeur de la bibliothèque natio-
nale donne chaque jour d'éclatants témoignages.
Veuillez agréer l'assurance de mes sentiments dévoués et af-
fectueux.
J. LoiSELEUR.
— 313 -
A Monsieur J. Loiseleur, conservateur de la hihliotlièque
publique d'Orléans.
Mon cher et honoré collègue,
En parcourant de nouveau les fragments de manuscrits en
lettres onciales qui forment le n» 169 de la collection confiée à
votre garde, j'ai fait sur l'un d'eux des observations que je crois
devoir vous communiquer. Il s'agit des deux feuillets cotés 32
et 33. L'examen de ces deux feuillets m'a suggéré l'idée de les
rapprocher de deux autres feuillets analogues, que j'avais re-
marqués dans deux manuscrits de la Bibliothèque nationale, le
n» 13368 du fonds latin et le n» 2199 des nouvelles acquisitions.
La comparaison minutieuse à laquelle j'ai soumis ces différents
morceaux m'a donné la certitude qu'ils ont tous appartenu pri-
mitivement à un même manuscrit. Ils nous offrent en effet les
mêmes caractères d'écriture : un texte copié en lettres semi-on-
ciales, avec des annotations marginales en lettres minuscules,
d'une élégance et d'une régularité remarquables, inclinées de
droite à gauche, et se rapprochant assez des onciales pour que
des paléographes anglais aient qualifié d'onciale cursive ce
genre d'écriture. La communauté d'origine n'est pas seulement
attestée par l'identité des caractères : on la reconnaît encore à
d'autres particularités. Sur chacun des fragments dont il s'agit
la page se compose de 23 lignes, et le cadre occupé par l'écri-
ture mesure 183 millimètres sur 98. Ce que l'état matériel des
quatre feuillets m'avait fait conjecturer sur leur communauté
d'origine s'est trouvé confirmé par la vérification du texte qu'ils
renferment. On y trouve des fragments du premier livre de
l'ouvrage de saint Augustin contre les deux lettres des Péla-
giens, et ces fragments sont assez rapprochés les uns des autres
pour qu'on doive supposer que les feuillets sur lesquels ils sont
transcrits ont fait partie du même cahier.
Voici maintenant l'indication exacte du contenu de chacun
des trois fragments :
I. — Feuillet relié en tète du manuscrit latin 2,199 des nou-
— 314 —
velles acquisitions. Il contient la portion de texte comprise entre
les mots dicit sed ad cognitionem peccati (I. I, c. viii, 14;
dans Migne, vol. 44, col. 557, ligne 10 du § 14), et les mots
ante racionales annos volu[erit\ {Ibid., col. 558, ligne 5).
II. — Double feuillet qui forme les feuillets 32 et 33 de votre
manuscrit 169. Il commence aux mots [carjnis nostrœ facientes
voluntatem (1. I, c. ix, 15; dans Migne, vol. 44, col. 558,
ligne 30), et s'arrête aux mots expeditum est quomodo de (1. 1,
c. X, 17 ; dans Migne, vol. 44, col. 559, ligne 25).
III. — Feuillet relié comme garde à la fin du manuscrit la-
tin 13,368 de la Bibliothèque nationale. Nous y lisons le passage
compris entre les mots corpus ejus vel venundatum (1. I, c. x,
17; dans Migne, vol. 44, col. 559, ligne 5 en remontant), et les
mots non enim melius intel[ligiti(,r] (l. I, c. x, 18; dans Migne,
vol. 44, col. 560, ligne 21).
Le double feuillet du second fragment formait le milieu d'un
cahier; au môme cahier appartenaient les deux autres fragments
qui devaient être réunis pour constituer un seul et même double
feuillet. Ce double feuillet, dont la bibliothèque nationale a re-
cueilli les deux morceaux, était à l'origine séparé de celui que
vous possédez par un double feuillet dont l'existence n'est plus
connue. En effet, chacun des feuillets subsistants renferme la
valeur d'environ 24 lignes de l'édition de Migne, et c'est exacte-
ment l'étendue de la lacune qui existe, d'une part, entre le pre-
mier et le deuxième fragment, d'autre part entre le deuxième et
le troisième.
Reste à déterminer l'origine des trois fragments.
Les deux feuillets que vous possédez ont jadis servi de garde
à un manuscrit qu'un ancien bibliothécaire a désigné par ces
mots : COMMENTVM SVPER LIBROS DIALETICOS | | LIBER BEAT!
ODONis. Ces mots se lisent à la dernière page de votre fragment,
en caractères du XII^ siècle semblables à ceux qu'on lit sur les
gardes de beaucoup de manuscrits de l'abbaye de Fleuri-sur-
Loire. Ils s'appliquent merveilleusement à votre manuscrit 224,
qui figure au catalogue de Septier (p. 131) sous le litre de Com-
mentarius Severini Boelii in Itagogas Porphyrii ; liber de
— 315 —
virtutihus et vitiis animœ, Odonis abhatis. Votre manuscrit
224 vient de l'abbaye de Fleuri; il est porté, sous le n» 140, dans
la « Notice des manuscrits de l'abbaye de Saint-Benoist-sur-
Loire, » datée de 1763, que possède notre Société historique et
archéologique de l'Orléanais.
Les deux feuillets qui sont échus à la bibliothèque nationale
sont déshonorés par des trous et des traces de rouille, qui ont
d'ailleurs l'avantage de nous montrer que ces deux feuillets ont
été juxtaposés pendant de longues années. Or il sufflt d'ouvrir
le manuscrit latin 13,368 pour acquérir la certitude que notre
troisième fragment du traité de saint Augustin y est attaché à la
fois comme feuillet de garde depuis le moyen âge. C'est là qu'a
dû être également fixé notre premier fragment, assez longtemps
pour y subir des dégradations absolument semblables à celles
du troisième. Il est donc évident que, si nous découvrons l'ori-
gine du manuscrit 13,368, nous serons du même coup édifiés
sur l'origine des deux fragments qui nous préoccupent. Le ma-
nuscrit 13,368 portait, à Saint-Germain-des-Prés, avant la Ré-
volution, le no 1310, et les détails qu'a donnés sur lui M. Cou-
sin dans la préface des Ouvrages inédits d'Abélard permet-
taient de supposer qu'il venait de l'abbaye de Fleuri-sur-Loire;
mais nous ne sommes pas réduits à des conjectures, puisque,
sur la dernière page du premier cahier du manuscrit, nous li-
sons, en caractères du XII* siècle, absolument semblables à ceux
que j'ai signalés tout à l'heure sur l'ancienne garde de votre
manuscrit 224, l'inscription : décréta antica. jeronimvs svper
.lEREMiAM. GLOSE SVPER DiALETiCAM. De plus, un catalogue des
manuscrits de l'abbaye de Fleuri, dressé en 1551 et que j'ai pu-
blié à la (in de ma Notice sur plusieurs manuscrits de la bi-
hliothèque d'Orléans, mentionne, sous le n" 91, un volume in-
titulé : Décréta aniiqua. Hieronymus super Hieremiam. Glo-
siœ super dialecticam. Tout se réunit donc pour attester que
notre manuscrit 13,368 est, lui aussi, un survivant de l'ancienne
bibliothèque de Fleuri-sur-Loire.
C'est donc à Fieuri-sur-Loire qu'il faut attribuer le précieux
manuscrit du traité de saint Augustin, dont je viens d'étudier
— 316 —
avec vous les quatre feuillets que le hasard des temps a partagés
entre la bibliothèque nationale et la bibliothèque de la ville
d'Orléans. L'origine de ces fragments méritait bien d'être
éclaircie ; il convient, en effet d'attacher une grande importance
à l'écrituçe semi-onciale et aux annotations en minuscule dé-
rivée de l'onciale dont ils nous offrent d'excellents modèles, et
que l'on peut sans témérité rapporter au VJe siècle. La minus-
cule employée pour les annotations est surtout remarquable,
parce qu'elle se retrouve sur les marges d'un livre d'Évangiles,
en lettres cnciales et d'origine française, qui, après avoir appar-
tenu au cardinal Mazarin et avoir été volé, en 1707, à la biblio-
thèque du roi, par Jean Aymon, se trouve aujourd'hui au Musée
britannique, sous le n" 1775 du fonds Narleien. On peut s'en
assurer en recourant aux fac-similé qui en ont paru dans le
recueil de la Société paléographique (planche 16) et dans le ca-
talogue des anciens manuscrits latins du Musée britannique
(planche 3).
En voilà bien long sur quatre petits feuillets qui nous ont
conservé à peine cent lignes d'un ouvrage de saint Augustin,
connu d'ailleurs par beaucoup d'autres copies. Mais les détails
dans lesquels je suis entré touchent, par bien des côtés, à l'his-
toire de la bibliothèque de Fleuri-sur-Loire. Voilà ce qui m'a
décidé à les communiquer à un collègue aussi bienveillant
qu'instruit, digne à tous égards de conserver les vénérés débris
d'une des plus célèbres collections de livres qui aient existé en
France au moyen âge.
Croyez-moi bien, cher et honoré collègue, votre tout dévoué.
L. Delisle.
IXP. QBOBQBa JACOB , — OULÈÂJSS.
BULLETl
DE LA SOCIETE
ARCHÉOLOiilIJUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉA^IS
rV" 125.
DEUXIÈME TRIMESTRE DE 1885.
Séance du landi 13 avril 1885.
Prétiidence de M. Baguenault de PuciiESSE, président.
M. le Président annonce que M. Boucher de Molandon, membre
titulaire résidant [de la Société, autour de nombreux et importants
mémoires sur l'histoire et les antiquités de l'Orléanais, vient d'être,
sur la proposition de M. le Ministre de l'Instruction publique, nommé
chevalier de la Légion -d'Honneur Cette distinction si justement
conférée à notre savant collègue, le 1 1 avril dernier, dans la réunion
solennelle des délégués des Sociétés savantes à la Sorbonne, n'est que
la légitime récompense de ses travaux et, à ce titre, elle honore la
Société tout entière.
— Sur la proposition de M. le Président, la Société charge la com-
mission du concours, à laquelle elle adjoint MM. Patay, Dumuys
et Fournier, du soin d'organiser la séance publique qui doit avoir lieu
BULLETIN NO 125. 21
— 318 —
pour la distiibiition des récompenses, le 7 mai, sous la présidence de
M. G. Picot, membre de l'Institut et membre honoraire de la Société.
— M. le Président de la Société dunoise remercie la Société de
l'appui qu'elle veut bien lui prêter pour la conservation de la chapelle
de Champdé.
— MM. G. Baguenault de Puchesse, Boucher de Molandon et
Thillier présentent, comme membre honoraire, M. Siraéon Luce,
membre de l'Institut.
— M. Robert de Lasteyrie, membre du Comité des travaux his-
toriques , est également présenté comme membre honoraire par
MM. Baguenault de Puchesse, Boucher de Molandon et Tranchau.
— M. l'abbé Cochard communique une note de M. Doinel, archi-
viste du Loiret, qui signale la découverte, par lui faite, dans une charte
de 1323 qu'il se propose de publier, du nom de l'architecte de Saint-
Vrain (de Jargeau), Jean de Creil, maître de l'œuvre.
— M. l'abbé Desnoyers rend compte de la trouvaille faite, dans le
lit de la Loire, d'une chausse-trappe de fer à cinq pointes, que sa
présence parmi d'autres instruments provenant du siège de 1428 doit
faire attribuer à cette époque.
Le même membre donne aussi quelques détails sur des plombs em-
ployés autrefois pour rendre plus facile le maniement des fuseaux. Des
instruments analogues en terre cuite ont été trouvés dans les tombeaux
des anciens indigènes du Pérou.
Notre savant collègue signale l'analogie des peintures dont ces ins-
truments sont ornés avec les anciennes peintures égyptiennes.
— Sur la proposition de M. le Président, la Société vote l'insertion
aux Mémoires du Catalogue raisonné dressé par MM. Jarry et Herlui-
son de l'exposition qui a eu lieu dans la Salle des Thèses, à l'occasion
du concours régional de 1884. Ce Catalogue sera accompagné de
planches et précédé d'une introduction.
— 319 —
Séance du vendredi S 4 avril 188 S.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
MM. Champion, instituteur à Coulmiers, et Foucher-Veillard,
pharmacien à Beaugency, sont élus membres correspondants.
— M. 'de Molandon, rapporteur de la commission du Concours, fait
connaître les conclusions de cette commission et soumet à la Société
les propositions suivantes :
Un premier prix, consistant en une médaille d'argent et six cents
francs, pour les deux mémoires portant les n^^ 3 et 5, et intitulés :
L'un, Les premiers évêques d'Orléans, l'autre, Glossaire de la
langue orléanaise au Xllb siècle.
Un deuxième prix ex œquo, consistant en une médaille d'argent et
deux cents francs, à chacun des deux mémoires portant les n»» 1 et 8,
et ayant pour titre :
Histoire du diocèse d'Orléans et Histoire de Chouzy, près Blois
(Loir-et-Cher).
Une mention honorable à l'auteur du travail n" 7 intitulé : A propos
de deux chartes du XUl^ siècle.
Quant aux trois autres mémoires, la commission, tout en remer-
ciant les auteurs de leurs efforts, ne croit pas qu'il y ait lieu de les
récompenser.
Ces propositions sont acceptées par la Société.
Le nouveau règlement du Concours, art. 3, permettant d'ac-
corder des médailles pour les ouvrages relatifs à l'Orléanais publiés
pendant la période quinquennale, la Société décide qu'il sera décerné
une médaille à l'ouvrage intitulé : Les lépreux et les chevaliers de
Saint-Lazare de Jérusalem et de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, dont
l'auteur est M. Eugène Vignat, ancien maire d'Orléans, et une autre
— 320 -
à M"e (le Yillaret, pour son travail sur les Anliquiléa de réglise
Saint- Paul d'Orléans.
M. l'abbé Cochard exprime vivement le regret qu'il éprouve
de voir la commission attribuer le premier prix à un travail qui,
selon lui, conteste la tradition de l'Église d'Orléans, en mettant en
doute l'apostolicité de saint Altin, et reparaissant porter son exis-
tence vers le III" siècle de notre ère,
M. le rapporteur répond que la commission n'a pas voulu prendre
parti dans une question d'histoire controversée; qu'elle entend se dé-
sintéresser absolument, comme la Société elle-même, de la thèse sou-
tenue par l'auteur du mémoire, mais qu'elle a dû mettre en relief un
travail qui, par ses mérites divers, lui paraît digne de la première ré-
compense.
M. l'abbé Cochard propose, afin de mieux accentuer la neu-
tralité que veut garder la Société, de récompenser aussi d'une médaille,
en vertu de l'art. 3 du règlement, un livre publié récemment, qui sou-
tient l'apostolicité de l'Église d'Orléans; c'est l'ouvrage de M. l'abbé
Hénault, intitulé : Recherches historiques sur la fondation de l'èfjlise
de Chartres, et des églises de Sens, Troyes et Orléans.
La Commission déclare accepter très volontiers celte proposition ;
et M. le Président met aux voix la liste et l'attribution dos récom-
penses du Concours, qui est adoptée par la Société.
M. de Molandon est invité à lire à la prochaine réunion le rapport
qui devra être présenté à la séance solennelle.
M. le Secrétaire procède à l'ouverture des plis cachetés et fait
connaître que les deux mémoires qui ont obtenu le premier prix ont
pour auteur M. Cuissard, professeur libre à Orléans, et membre de
l'Académie de Sainte-Croix ; — que les auteurs de Y Histoire du dio-
cèse d'Orléans et de VHistoire de Chouzy sont MM. l'abbé Duchâ-
, teau, curé doyen de Chécy et membre correspondant de la Société,
et Guignard, vice-président de la Société d'histoire naturelle de Loir-
— 321 —
et-Cher, et que celui du n» 7, A propon de deux charL's du
XIW siècle, est M. Godou, avocat à Orléans.
— M. Dumiiys lit une notice sur un buste en bronze découvert à
Marcilly-en-Villette au cours du mois de février dernier.
— Au nom de M. Davoust, M. Jarry donne lecture d'une note
sur des pièces d'argent trouvées à la Ilaltaudiére, commune de Saint-
Viatre (Loir-et-Cher).
Ces deux notes seront insérées au Bulletin (1).
Séance da landl 4 mal 1885.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
MM. Siméon Luce, membre de l'Institut, et R. de Lasteyrie, pro-
fesseur à l'Ecole des chartes et secrétaire du Comité des travaux his-
toriques, sont élus membres honoraires.
— M. le Président annonce qu'il a reçu de M^^ l'archevêque de
Reims, de Msr l'évêque de Blois, de M. le général Hacca, comman-
dant la 10e division d'infanterie à Orléans, de M. Grandperret, séna-
teur, de M. Dumesnil, sénateur, et de M. Anatole de Barthélémy, des
lettres dans lesquelles ces messieurs expriment le regret de ne pou-
voir assister à la séance publique du Concours.
— M. Boucher de Molandon donne lecture de son rapport sur les
mémoires présentés au Concours.
Le rapport de M. de Molandon est adopté.
(1) Voir plus loin, p. 32(3 et 32«.
— 322 —
Séance da vendredi tt mai 1885.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président dépose sur le bureau une lettre de M. le Ministre
de l'instruction publique, qui fait connaître son désir de recevoir le
texte des questions que la Société jugerait dignes d'être portées à
l'ordre du jour du Congrès des Sociétés savantes en 1886.
— MM, Siméon Luce et de Lasteyrie remercient la Société de les
avoir admis comme membres honoraires.
— MM. de Molandon, Tranchau et Thillier présentent, comme
membre correspondant, M. Guignard, lauréat du dernier Concours.
— M"e de Villaret exprime ses remercîments à la Société pour la
médaille qu'elle lui a décernée, hors con';ours, pour son travail sur les
Antiquités de Saint-Paul d'Orléans.
— M. l'abbé Desnoyers donne la nomenclature de différents objets
antiques trouvés à Ramouiu, à Charment, à "Villeneuve-le-Roi, à En-
genville et à Bouzonville-en-Beauce (1).
— M. de Molandon annonce qu'il a été découvert chez M. Rigault,
restaurateur, place du Martroi, les restes d'une tour appartenant à la
deuxième enceinte d'Orléans, et lit une note dont l'insertion est votée
au Bulletin avec la réduction, faite par M. Fournier jeune, d'un plan
censier appartenant aux Archives (2).
— M. le Président fait connaître que les premiers tomes de la
Correspondance de Catherine de Médicis, publiée dans la collection
(1) Voir plus loin, p. 333 et suiv.
(2) Voir p. 329.
— 323 —
des documents inédits sur l'histoire de France, contiennent des ren-
seignements importants sur l'histoire d'Orléans.
Il signale aussi le grand travail de M. de Ruble sur Jeanne
d'Aïbrel, comme présentant également un certain intérêt pour notre
histoire locale, et il lit sur ces ouvrages une note dont la Société vote
l'insertion au Bulletin (l).
Séance da vendredi it Juin t88S.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
— M. le Président annonce en ces termes la mort de M. Léon
Renier, membre honoraire, et de M. Henri Jahan, membre titulaire
non résidant :
« La Société a fait, dans la semaine qui vient de s'écouler,
deux pertes qui lui seront très-pénibles :
« M. Léon Renier, membre honoraire élu, qui appartenait
depuis dix-sept ans à notre Compagnie, a succombé à une
longue maladie. Il n'est pas besoin de retracer la carrière de
l'éminent épigraphiste qui s'était fait une spécialité de l'étude
des inscriptions latines, et pour lequel la chaire d'antiquités
romaines avait été créée au Collège de France. Nous avons pu
nous-mêmes apprécier autrefois sa science, au moment de la
découverte des inscriptions qui sont comme l'acte de naissance
de notre Genabum. Mieux que personne, il en avait tiré des
conclusions auxquelles l'Académie des Inscriptions, dont il était
l'une des lumières, avait donné sa haute sanction.
« Le second de nos colltigues que la mort vient de nous en-
lever est M. Henri Jahan, si jeune et naguère encore si plein
(I) Voir pp. 337 et 340.
— 324 —
de vie, membre titulaire non résidant depuis 1874, et dont le
nom doublement Orléanais réunissait tant de sympathies,
— M. Marchand, membre correspondant, fait hommage à la So-
ciété d'une brochure qu'il vient de publier et ayant pour titre : La ville,
les seigneurs et le comté de Gien.
— La Société, sur la proposition de M. Tranchau, vote l'acquisi-
tion, pour la bibliothèque, de l'ouvrage intitulé : Traité théorique et
pratique des Archives piibliques^ par M. Gabriel Richou.
— MM. Cuissard, Duchâteau et Guignard, lauréats du Concours,
ayant demandé à rentrer en possession de leurs manuscrits dans le
cas où la Société ne serait pas dans l'intention de les publier, on
conformité des dispositions de l'art. 1:2 du règlement des Concours,
la Société, après avoir entendu les observations de M. le Trésorier
sur la situation financière de la Société, décide qu'elle fera imprimer à
ses frais, en tout ou en partie, les mémoires qui ont obtenu les pre-
mier et second prix, et même, s'il y a lieu, le travail de M. Godou.
Elle décide également que les mémoires seront déposés sur le bu-
reau pour être mis à la disposition des membres qui voudraient en
faire la lecture.
Séance do vendredi tC Juin 1885.
Présidence de M. l'abbé Desnoyers, vice-président.
M. Perigois, député de Tlndre, fait hommage à la Société, par l'in-
termédiaire de M. Doinel, d'un volume intitulé : Francj.sn Florenti
opéra, œuvre d'un jurisconsulte Orléanais.
Des remercîments sont votés au donateur.
— 325 -
— M. Ludovic Guignard est élu membre correspondant.
— M. Jarry Ut une note sur une sépulture ancienne trouvée sur le
territoire de Sully-la-Chapelle.
La Société vote l'insertion de cette note au Bulletin (1).
— M. Tranchau donne lecture d'un travail de M. Champion, insti-
tuteur à Coulmiers, sur un manuscrit de musique religieuse datant de
IGOl.
Le travail de M. Champion est renvoyé à la Commission des publi-
tions.
(1) Voir plus loin, p. ^42.
NOTE
SUR LA
DÉCOUVERTE D'UN ŒQUIPONDIUM
FAITE A MARCILLY (LOIRET).
M. Roland de Dreuzy, membre de la Société des sciences,
belles-lettres et arts d'Orléans, vient de faire don au Musée
historique d'un petit buste de bronze recueilli, au mois de
février 1885, sur le territoire de la commune de Marcilly
(Loiret).
Cet objet a été trouvé par un bûcheron, sous une très an-
cienne souche de chêne, dans le bois « des Nimourys » ap-
partenant à M"^« la comtesse de Seraincourt, et peu distant de
l'antique voie d'Orléans à Bourges.
Il représente le buste d'un jeune homme imberbe, dont le
visage, légèrement tourné vers la gauche, est encadré d'une
longue chevelure. L'épaule et le sein droits du personnage sont
nus, la partie gauche de son corps est couverte d'une draperie,
on dirait une tête d'Apollon ou de Camille.
Ce bronze mesure 75 millimètres de hauteur sur 55 milli-
mètres de largeur; il est orné d'une bélière mesurant 10 milli-
mètres de diamètre destiné à le suspendre.
La pièce, creuse, du poids de 120 grammes, devait être
intérieurement garnie de plomb, en effet, une masse informe
de ce métal (pesant 458 grammes), a été recueillie près d'elle, et
d'autre part des traces de ce même métal étaient visibles sur sa
face interne.
11 nous semble légitime de conclure de ces observations que
— 327 —
l'objet décrit a dû subir, sur place, l'action du feu, et que, sous
l'influence d'une chaleur intense, se sont séparés les deux
métaux dont il était primitivement formé.
Disons encore que son âge et sa destination nous semblent fa-
ciles à déterminer. Nous croyons, en effet, reconnaître dans cet
objet un œquipondium de lïbra ou de statera, semblable à
ceux qui ont été trouvés en maints endroits, notamment à
Pompéi, et dont quelques spécimens sont déposés dans les col-
lections publiques.
Le Musée historique d'Orléans possède une statera munie
de tous ses accessoires, dont V œquipondium affectait la forme
d'une tête de femme.
Il ressort de ces explications que l'objet décrit appartient à
l'époque gallo-romaine.
V. DUMUYS
COMMUNICATION
SUR UNE
DÉCOUVERTE DE MONNAIES DE CHARLES VI
Messieurs,
J'ai l'honneur de déposer sur le bureau une monnaie d'or et
neuf d'argent comme spécimens d'une importante découverte
faite ces jours passés dans notre région. Ces monnaies sont au
type de Charles VI.
Monnaies d'or : Ecu à la couronne.
Monnaies d'argent : Gros tournois présentant plusieurs va-
riétés.
Elles ont été trouvées dans les circonstances suivantes :
Le sieur Crespeau (Louis), cultivateur à la Haltaudière, com-
mune de Saint-Viatre, en labourant un champ proche l'étang
de la Haltaudière, sentit le soc de sa charrue butter sur des ra-
cines profondément enfouies. Jugeant convenable de dégager le
terrain de ces racines, il mit à jour des fragments de poterie et
la quantité de cent dix pièces de monnaie, parmi lesquelles deux
en or.
J'ai joint à mon envoi quelques fragments du vase qui conte-
nait le trésor, insuffisants malheureusement pour en reconsti-
tuer la forme.
J'ai cru devoir aviser la Société de celte découverte qui vient
grossir le nombre des trésors importants ou modestes trouvés si
fréquemment dans nos contrées.
E. DAVOUST.
LA TOUR DU HEAUME
ET LA SECONDE ENCEINTE D'ORLÉANS.
Rectification d'une erreur de MM. Vergnaud-Romagnési et Jollois,
dans le tracé de cette enceinte.
Au cours du mois de mai 1885, M. Rigault propriétaire du
restaurant dit de Jeanne -dC Arc, place du Martroy, n» 5, près
la rue Saint-Pierre, faisait creuser un caveau, derrière la salle
à manger de son établissement.
Un peu au-dessous du carrelage, les terrassiers chargés du
déblai rencontrèrent, au côté méridional de leur excavation, le
segQient extérieur d'une grosse tour, rasée au niveau du sol, et
dont le surplus du périmètre semblait enfoui sous le pavé de la
cour.
Ce segment, mis à découvert, mesurait 3'^ 50 de pourtour
circulaire, sur I^sq de hauteur, à partir du fond de l'exca-
vation. La tour dont il faisait partie paraissait avoir environ
7 mètres de diamètre, et s'enfonçait dans le sol, au-des-
sous du déblai actuel, car rien n'apparaissait de l'empâtement
de sa base.
L'épaisseur de ce mur circulaire était considérable ; elle n'a
pu être exactement mesurée. Les assises, en pierre de taille
avaient 25 centimètres de hauteur sur 45 de longueur.
Cette tour faisait incontestablement partie de la seconde en-
ceinte fortifiée d'Orléans, c'est-à-dire de la glorieuse enceinte
du siège de 1429. Construite au XIVc siècle, cette enclôture fut
— 330 —
détruite et rasée, vers la fin du XV^, lorsque le dernier agran-
dissement de la ville, l'enveloppant de tous côtés, la rendit dé
sormais inutile.
C'était sans nul doute la tour dite du Heaume, plusieurs fois
inscrite dans nos comptes de ville, et située près de l'hôtel du
même nom, qu'habitait en 1779, ainsi qu'il est dit dans les
plans censiers ci-après indiqués, M. Colas des Francs, maire
d'Orléans en 1760 et 1762.
Cet ancien hôtel du Heaume, où se voit encore un fragment
considérable du mur de cette seconde enceinte, auquel attenait
la tour, forme aujourd'hui les maisons n° 7, rue Saint-Pierre,
et n° 68, rue Sainte-Catherine, occupées par le Pensionnat de
M»e Mojon.
Les travaux de terrassement de M. Rigault s'effectuaient
donc dans les anciens fossés de la ville, remblayés au XV^ siècle,
et dans lesquels les tours de défense faisaient saillie d'une partie
de leur diamètre.
Cette découverte inattendue ravive ainsi de vieux souvenirs de
notre cité.
Elle a de plus le réel intérêt de préciser l'emplacement, un
peu oublié, de la tour du Heaume, et de rectifier, d'une ma-
nière incontestable, une inexactitude commise par M. Vergnaud-
Romagnési (1), et après lui par M. JoUois (2), dans le tracé par
eux fautivement indiqué dans leurs ouvrages, du côté nord-
est de cette seconde enceinte de la ville.
Le légitime renom de ces deux auteurs rend plus nécessaire
cette rectifi<;ation.
La première enceinte d'Orléans était de forme quadrilatérale.
Elle partait, à l'occident, de l'ancien pont et du Chàtelet,
remontait, parallèlement à la rue des Hôtelleries-Sainte- Cathe-
rine, jusqu'à la tour Saint-Samson, existant encore dans les
(t) Vergnaud-Romagnesi. Plan lithographie de la ville, d'Orléans an-
nexé à la seconde édition de son Indicateur Orléanais.
(2) JoLLois. Histoire du sicye d'Orléans, plan gravé de la ville en 1428
et 1429.
— 331 —
bâtiments du Lycée, au point où la rue Saint-Pierre débouche
dans la rue Sainte-Catherine.
A la tour Saint-Samson, elle faisait un retour d'équerre,
et, passant entre l'église Saint-Pierre et les constructions du
Lycée, se dirigeait en ligne droite jusqu'à la grosse tour de la
Fauconnerie, dont on voit encore des restes dans une des ar-
rières-cours actuelles de l'Évêché. (A. A. A. A. du plan ci-an-
nexé.)
Là, par un nouveau retour d'équerre, elle redescendait di-
rectement vers la Loire, parallèlement aux rues du Bourdon-
Blanc et de la Tour Neuve, un peu en arrière du côté droit de
ces deux rues.
Lorsqu'au XlVe siècle, le bourg d'Avenum, aujourd'hui
quartier Saint-Paul, fut annexé à la ville, une nouvelle clôture
de murs, flanqués de tours, enferma, pour la défendre, cette
nouvelle accrue de la cité.
Cette seconde enceinte, comme on le voit sur le plan ci-joint,
se greffa sur la première à la tour Saint-Samson (n» 2 du plan).
Dans une longueur d'environ 80 mètres, elle remontait vers
le nord, presque parallèlement à la rue actuelle de Saint-Pierre,
jusqu'à la tour du Heaume, (n» 1 du plan.)
A ce point elle s'infléchissait vers l'occident, sous un angle
presque droit, mais un peu ouvert, et se dirigeait, en ligne
droite^ vers l'ancienne porte Bannier ou Bernier de cette se-
conde enceinte, laquelle ouvrait dans la place actuelle du Mar-
troy, entre l'emplacement de la statue équestre et l'ouverture
de la rue Royale. (N" 5 du plan.)
De la porte Bernier ou Bannier les murs redescendaient à
la Loire par une ligne parallèle aux rues de la Hallebarde et de
l'Écu d'Or (B. B. B. du plan.) La grosse tour de Saint-Paul est
assise sur une des tours de cette nouvelle enclôture fortifiée.
Ce tracé de la seconde enceinte, spécialement en son côté
nord-est, est constaté :
1° Par la récente découverte de la tour du Heaume;
— 33'2 —
20 Pour le fragment de mur de ville, existant encore dans
l'ancien hôtel du Heaume;
3° Par deux plans censiers, en plusieurs feuilles, conservés
aux archives départementales du Loiret, dont l'un (A. 598,
10e feuille) porte la date de 1778, et l'autre (A. 614, 12^ feuille)
non daté, est d'une époque fort rapprochée de la première.
C'est dans le tracé de cette partie de la seconde enceinte,
comprise entre la tour Saint- Samson et l'ancienne porte Ban-
nier, que M. Vergnaud-Romagnési et, après lui, M. JoUois
ont commis l'un et l'autre une grave inexactitude.
Dans les plans annexés à leurs ouvrages, ces deux savants,
paraissent n'avoir connu ni l'emplacement réel de la tour du
Heaume, ni les fragmentsde vieux murs conservés dans l'ancien
hôtel du même nom, ni les plans censiers déposés aux archives
départementales. Ils ont arbitrairement substitué au tracé
réel des murs de ville qui, sous un angle ouvert, reliaient la
tour Saint-Samson à la tour du Heaume, puis la tour du
Heaume à l'ancienne porte Bannier, une ligne droite et fautive
qui, en forme d'hypoténuse, unit directement la tour de Saint-
Samso7i à la porte Bannier. C'est vers le milieu de cette dia-
gonale imaginaire qu'ils plaçaient à tort la tour du Heaume.
La Société archéologique et historique de l'Orléanais, fidèle
gardienne de nos vieux souvenirs, a pensé que cette inexactitude
dans le tracé de notre seconde enceinte, précisément parce
qu'elle émanait de deux savants justement renommés, devait
être rectifiée. Elle a estimé qu'il serait utile pour plus de pré-
cision, qu'une réduction, confiée au talent de noire dévoué col-
lègue M. Fournier jeune, des plans censiers conservés aux
archives, fût jointe à cette simple notice. (Voir le plan ci-an-
nexé.)
Boucher de Molandon.
Réduction pap M.FOURNIER
Société, des plans censieps,du.
conservés aux Archives du Loiret
(coté Mord-Est)de la première etc
( JMotice sur la tour du Heai:
Mai 1885 dans la maison pla
second érimeslpe 168 S, pa^e 329 .
Rectification du plan de M.VERGNAi:
l\lofcl
Rue dilliers
X, Architecte, Membre delà
siècle, en plusieurs feuilles,
e qui concerne le raccordement,
;econde enceinte d'Orléans
2? enceinte ) retrouvée en
. Martroi N° 5 ) Bulletin du
lAGNÉSl et de celui de M. JOLLOIS
LEGENDE
k
(/,l//f/i/j/i/iii////ii//i/7àh
1 _ Tour au. Heaume.
2 — Tour de S' Samson.
3_ Tour des Vergers de S^ Sâmson
^_ Tour de l'Allen S'!}(esmm
5_ Emplacement approximatif de h Porte Banmer ou Berner,
dans la seconde enceinte de laVille.
G_ Maison dite du Heaume, qm parait avoir donné son nom
a la tour du Heaume. et qu'habitait, au XVUl^ Siècle
M' Colas des Tnancs. Maire d'Orléans de 17Q0al762
AAAA.-ilfurs de la première enceinte d'Orléans
BBB : Mans de la seconde enceinte
D : Tracé fautif de MM. VERGNAUD et JOLLOIS
:^:mmL Poptlon dcmuF dd Ville , mapquéd , comme encore exis-
tant, dans les plans du XVIH^ siècle . ( i^f^ef^^ enceintes)
soo .
=1
RÉCENTES DÉCOUVERTES.
Objets découverts à Ramoulu, canton de Malesherhes.
Dans les mois d'octobre et de novembre 1884, le labourage a
donné les objets suivants :
Gauloise : tète à gauche, aigle éployé. Carnule.
Gauloise: tète à droite, bœuf couché. Carnute.
Adrien, grand bronze. Fruste.
Antonin, grand bronze. Femme sacrifiant.
Antonin, grand bronze. Femme debout.
Antonin, grand bronze. L'Abondance.
Antonin, moyen bronze. L'Abondance.
Antonin, moyen bronze. Minerve debout.
Antonin, moyen bronze. Femme assise.
Deux Antonin, moyen bronze. Fruste.
Marc-Aurèle, moyen bronze. L'Abondance.
Gratien, petit bronze. Fruste.
Constantin 1''', petit bronze. Génie debout.
Constantin 11, petit bronze. Castre prétorienne.
Magnence, petit bronze. L'Empereur relevant une femme.
Deux Valens, petit bronze. Victoire.
Grand bronze. Fruste.
Dix petits bronzes. Frustes. Époques de Postume, Tetricus,
Probus, etc.
Hache en silex taillé.
Deux boucles de ceinturon.
Boucle d'ornement.
Deux fragments de poterie rouge vernie.
BULLETIN N" 125. 22
— 33i —
Plat rouge veini.
Deux clés en fer.
Poids en terre cuite.
Vase en terre cuite.
Hache en fer.
Long clou en fer.
Trois cubes de mosaïque en pierre.
Trois cubes de mosaïque en verre : deux sont dorés.
Un biscaïen en fer.
Mors de cheval.
Fer de ciieval.
Deux carnutes. — ^. Bœuf couché.
Deux gauloises. — ^. Aigle éployé.
Dix Antonins, grand et moyen bronze.
Un Gallien, petit bronze.
Deux Magnence, petit bronze.
Quatre Constantin I^"" et II,
Deux Valens, petit bronze.
Quinze petits bronzes. Frustes.
Objets trouvés à Charmo7it, canton de Bazoches-les-
Gallerandes.
Hache en silex.
Grain de collier en terre cuite.
Fragment de vase en terre rouge vernie.
Clé en fer.
Fibule en bronze.
Clé en fer gallo-romaine.
Cuillère en cuivre XVI" siècle,
f ^Sept grands et moyens bronzes d'Antonin et Marc-Aurèle.
Petit boulet en fer ; il est cerclé et porte un anneau, ce qui
indiquerait un boulet ramé.
— 335 —
Objets trouvés à Ville7ieuve-le-Roi, canton de Bazoches-
les-Gallerandes.
Deux haches en silex.
Lampe à pied en terre grise.
Vase en terre grise.
Tige de miroir en bronze.
Grain de collier en verre.
Fragments de collier en bronze.
Agrafes et ornements mérovingiens.]
Deux clés franques.
Ciseau franc.
Éperon franc.
Trois Garnutes.
Onze médailles grands et moyens bronzes : Antonin, Faustine,
Tetricus, Gallien, Maxence, Valens.
Objets trouvés à Engenville, canton de Malesherbes.
Une tige en cuivre de chandelier romain.
Une petite clé en cuivre.
Trois fragments de poterie rouge vernie.
Une fibule.
Un biscaïen et deux balles en fer.
Trois gauloises, tète à gauche.
Un Néron, grand bronze.
Six Antonin, grand bronze.
Un Marc-Aurèle, grand bronze.
Cinq grands et moyens bronzes. Frustes.
Six petits bronzes. Frustes.
— 33G —
Objets trouvés à Bouzonville-en-Beauce, canton de Pithivîers.
Un fond de vase en terre rouge vernie.
Deux fibules en bronze.
Une petite clé en bronze.
Deux agrafes mérovingiennes.
Un poids en terre cuite.
Un étrier en fer XV^ siècle (?).
Carnute, tête à droite. — ^. Aigle et aiglon.
Cinq Antonin, grands et moyens bronzes. Frustes.
Faustine II, grand bronze. Femme debout.
Magnence et Tetricus, petit bronze (?).
Deux petits bronzes bas empire. Frustes.
Une monnaie coupée.
DEUX PUBLICATIONS REGENTES
SUR LE XVIe SIÈCLE
Les grandes publications de documents originaux sur le
XVIc siècle enrichissent l'histoire d'Orléans, en même temps
que l'histoire générale. Quelques-unes méritent d'être analysées
brièvement, et la Correspondance de Catherine de Médicis,
recueillie avec tant de peines par M. le comte H. de la Fer-
rière, doit être avant tout signalée.
Le premier volume des Lettres de Catherine de Médicis, pu-
blié en 1880, contenait déjà un grand nombre de pièces datées
de 1560 et de 1561, dont les annales de la ville d'Orléans
peuvent tirer grand profit.
Le 17 octobre 1560, une lettre de la reine-mère est écrite
d' « Arfhenay, » et adressée au roi de Navarre. EUo a pour but
d'engager vivement Antoine de Bourbon à venir à Orléans, Les
suivantes, écrites à diverses personnes, sont datées d'Orléans
même, les 23 octobre, 7, 8, 10, 13, 28, 30 novembre, 5 à 28 dé-
cembre 1560. (V. p. 150 à 160.) On y trouve des détails précis,
dictés par Catherine elle-même, sur la maladie et la mort de
François II et l'avènement de Charles IX. La dernière lettre
écrite par la reine à Orléans est datée du 3 février 1561. Durant
ce séjour de plus de trois mois que Catherine de Médicis fit dans
notre ville, sa correspondance retrouvée ne comprend pas moins
de trente lettres.
La moitié du volume est ensuite remplie d'allusions ou de
renseignements sur la prise d'Orléans par Condé, en 1562.
(V. passiniy p. 286-513.) Le 22 février 1563, une lettre est
22.
— 338 —
datée « du camp de Saint-Mesmyn » ; d'autres « du camp, près
Orléans », jusqu'au 31 mars 1563. Ces lettres, retraçant des
événements aussi graves que le siège d'Orléans par l'armée ca-
tholique, l'assassinat du duc de Guise et la paix de Tlsle-aux-
Bœufs, sont au nombre de soixante. Elles sont adressées natu-
rellement aux plus grands personnages du temps.
Le second volume de ce beau recueil, paru en 1885 (1), est
moins riche en documents intéressant Orléans; il débute pour-
tant par quelques lettres racontant la rentrée de la reine-mère
et de la cour dans notre ville, à la suite de la paix, le l*"" avril
1563. Puis, la reine se rend à Amboise, où le traité définitif est
signé. Elle entreprend ensuite son grand voyage à travers les
provinces, et en passant à Orléans et Saint-Mesmin, les 25 et
27 avril, elle écrit encore deux lettres à M. de Gonnor, qui ont
trait aux préparatifs pour la reprise du Havre aux Anglais.
Il semble intéressant de joindre à ces indications le texte iné-
dit d'une lettre que nous avons récemment trouvée dans un ma-
nuscrit de la Bibliothèque nationale (2). C'est une sorte de rap-
port adressé à Catherine de Médicis par M. de Sipierre, qu'elle
avait nommé gouverneur d'Orléans aussitôt après la reprise de
la ville. Sipierre rend compte à la reine-mère des événements
qui se sont passés du 5 au 22 avril 1563, et il attend le retour
de Catherine pour lui en dire plus long. Voici cette lettre :
« A LA ROYNE,
« Madame, suivant ce quil vous a pieu mescripre je vous
envoyé tout par ordre ce qui sest faict en ceste ville depuis que
je suis entré par vre commandement, qui fut le cinquiesme de
ce mois, jusques a aujourdhui, a tout le moings ce qui se peult
(1) Voir sur ces deux volumes publiés dans la grande collection des
Documents inédits sur l'Histoire de France, un article de la Revue des
questions hislorujues, du ler octobre 1885, intitulé : Correspondance de
Catherine de Médicis.
(2) Ms fr. 15,879, fol. 206.
— 339 —
mectre par escripl ; car il se faict à toutes heures de petittes
choses quil nesl point aultrement besoing de vous en ronnpre la
teste, comme ces jours passez je fiz mectre prisonnier ung ja-
cobin qui avait dict quelques parolles, auquel Ion faict son pro-
cès et sera chastié comme la justice laura condampné, nonobs-
tant sa lettre de cléricature. Devant hier aussi je fuz adverty
quil y avoit six gallands qui avoient faict faire une requeste, la-
quelle ilz avoient signée pour la me pnter incontinant sans faire
semblant de rien. Je leur fiz mettre la main sur le collet lun
après lautre, de sorte quilz furent tous aux prisons avant ql en
fut nouvelle; et depuis jay descouvert celuy qui a escript et
dressé lad. requeste, qui est prisonnier semblablement comme
les aultres, et leur est en toute diligence faict leur procès, le-
quel instruict quil sera, jassembleray des plus fameux person-
nages de justice que je pourray choisir en ceste ville, tant d'une
part que daultre, pour avoir de chacun leur advis, et après je
seray le juge qui prononcera ; et asseurez-vous, Madame, quil
ne sera rien pardonné de ce quil se trouvera devoir estre exé-
cuté pour l'obéissance du Roy et vostre et pour faire vuivre en
paix et union de tout ce peuple en général, sans en espargner
pas ung de quelque quallilé et condition quil soit. Bien vous
veulx-je asseurer, Madame, que sur ce que jay peu entendre et
descouvrir des prisonniers ilz n'auront pas moien de mectre des
hommes ensemble et ne fault poinct aultrement que vous vous
en mectiez en penne, car je vous en relleveray bien sil plaist à
Dieu et à tous ceux de ceste ville qui en pourroient avoir im-
primé en leur entendement quelque peur. Gela ne sest faict sans
avoir deffiance les ungs des aultres ; mais tant il y a que à vostre
arrivée, jespère quil ny aura dune part ni daultres aultres armes
gueres plus grandes qu'un costeau, oultre la permission que
jen ay donnée à ceux qui sont contenuz en un rolle que je vous
envoyé et à quelques offlciers du royet vostre, pour porter l'es-
pée simplement. Au demeurant, Madame, jattantz aujourdhuy
Mons. de Monstrud quy retourne de Berry où il a mis lordre
quil convenait pour le service de Votre Majesté, selon l'instruc-
tion quil en avoit de moy, de sorte (jue tout est en bon chemin.
— 340 —
11 vous en fera jjIus arnple rapport à vostre venue en cesle ville,
quy sera lenciroict où je suppliray Dieu vous donner, Madame,
en très parfaite santé, très bonne, très longue et très heureuse
vie, avec accomplissement de vos bons désirs.
« Elscript à Orléans le xxii" jour davril 1563.
« Votre très heumble et très obéissant seuget et serviteur,
« SiPIERRE. »
On voit que c'est surtout le désarmement des rebelles et le
rétablissement de la paix publique qui préoccupait le gouver-
neur. Sipierre resta à Orléans, où il y avait fort à faire; car,
comme disait un contemporain, « la ville est toute ruinée et
ne la recognoit-on plus. t>
— Le grand ouvrage que M. le baron A. de Ruble a consacré
à Antoine de Bourbon et Jeanne d'Alhret (4 vol. in-8") est
également rempli de détails inédits sur des événements pas-
sés à Orléans à la même époque. La dernière partie du tome II
(publié en '1882) contenait déjà, depuis la page 390 jusqu'à la
page 443, nombre de renseignements sur l'arrivée de la cour
à Orléans, l'arrestation du prince de Condé, la mort de Fran-
çois Il (novembre et décembre 1560). Le nP xxxiv des Pièces
justificalives indiquait di.K dépèches ou lettres écrites d'Orléans,
du !20 novembre au 3 décembre, tant des Vénitiens Michieli
et Suriano que de Chautonnay, l'ambassadeur d'Espagne, du
maréchal de Thermes et du duc de Guise.
Le tome 111 (paru en 1885) renferme un récit complet des
États d'Orléans et du séjour des princes en notre ville. Mais ce
sont surtout les analyses des documents contemporains qui
fournissent les plus précieuses indications. Six lettres de Chan-
tonnay à Philippe II sont datées d'Orléans, les 5, 6, 8, 17, 24,
28 décembre 1560. 11 y raconte les intrigues de la reine-mère
pour se rallier les prolestants, l'arrivée du connétable de iMont-
morency, les discussions entre le duc de Guise et l'amiral de
Coligny, le besoin d'argent de la cour et la pénurie si grande du
— 341 —
Trésor, qu'on ne peut pas procéder aux obsèques solennelles de
François II. Puis il donne des détails sur Marie Stuart, sur la
mise en liberté de Condé, sur la mort du vidame de Chartres.
Une autre série de correspondances diplomatiques, écrites
d'Orléans, du 12 janvier 1561 au 1«>" février, se trouve aux
no» XIII à XVI des Pièces. L'Espagne se rapproche du roi de Na-
varre qui, en sa qualité de lieutenant-général du royaume, peut
exercer sur la politique une réelle influence. Quant à Venise,
ses agents observent les événements, et ils se bornent à raconter
que la disette est générale et que la cour est obligée de quitter
Orléans à cause du manque de vivres.
Il faudrait rentrer dans l'histoire générale pour analyser en
détail ce curieux volume, mais il importait surtout d'en signaler
les points principaux dont les études locales pourront tirer un
utile profit.
G. Baguenault de Puchesse.
SÉPULTURES ANCIENNES
DE SULLY-LA-CHAPELLE.
Au mois de mars 1884, des ouvriers de la commune de
Sully-la-Chapelle étaient occupés à la rectification d'un chemin
vicinal sur le territoire de cette commune, le long du bois dit de
la Femme-Morte, c'est-à-dire à une distance de 100 mètres en-
viron de la Croix de la Femme-Morte, et à 150 mètres de l'entrée
de la route forestière de Sully-la-Chapelle à Gallerand. Ils creu-
saient, de chaque côté du nouveau chemin, un fossé ayant
1 mètre d'ouverture sur 50 centimètres de profondeur, lors-
qu'une singulière découverte attira leur attention.
A 40 centimètres du sol, sur un espace d'environ 40 mètres
carrés, régnait une couche de mortier épaisse de 10 centimètres
sur laquelle étaient déposés, l'an près de l'autre, une cinquan-
taine de squelettes, couchés sur le liane, la tête regardant le
sud. Déjà, vers 1868, on avait trouvé, au même endroit, un
corps renfermé dans une grande auge de pierre dure avec un
couvercle de même matière.
Divers indices font soupçonner aux ouvriers que si des fouilles
étaient continuées, soit sur le chemin, soit en dehors, les décou-
vertes s'étendraient à proportion.
Aucun objet, du reste, n'a été rencontré auprès des corps,
qui puisse assigner une date à cette importante inhumation, ni
monnaies, ni armes, ni antiquités d'aucune sorte. Mais comme
elle emprunte son principal intérêt aux lieux mêmes où elle fut
faite, nous n'avons pas hésité à en entretenir la Société.
Le chemin vicinal à rectifier dont nous venons de parler
-^ 343 —
porte le nom de Chemin pavé ou Chemin de César. C'est l'an-
tique voie romaine, ou même gauloise suivant Jollois, d'Orléans
à Sens, venant de Trainou, se dirigeant ensuite, à travers une
partie de forêt et les terres de la Motte-des-Rués, vers la ferme
d'Hordeville, point où elle traverse la route de Jargeau à Pithi-
viers pour prendre, par Ingrannes, la direction du Gâtinais.
Au bord de cette voie et en remontant de quelques pas vers
l'est, à partir de l'endroit où fut faite la découverte qui nous
occupe, se trouvent une petite source et une antique manœu-
vrerie appelées, de toute ancienneté, d'après de vieux plans et
des titres plus vieux encore, l'orme Thivé et la fontaine de
Thivé. C'est, à bien peu de chose près, le même nom que por-
tait, au XVe siècle, la fontaine l'Étuvée, près d'Orléans, si
connue des antiquaires par son inscription votive en l'honneur
d'Accionna, une divinité locale.
En s'éloignant du même point, à 400 mètres dans la direc-
tion du nord, on rencontre, à l'extrémité de la plaine et le long
de la forêt, le petit hameau de Philipponet, dont M. Jollois fait
à tort une commune, et que notre confrère M. Eugène Bimbe-
net, trompé sans doute par un document inexact, appelle Phi-
lissanet. Au milieu des jardins de ce hameau se dresse une im-
portante motte de terre ronde, entourée de fossés larges et pro-
fonds ; le tout est recouvert de bois et d'épais ronciers. Cette
motte porte, dans le pays, le nom de Château des quatre-vingts
fenêtres. Là fut trouvée jadis une jolie clé de bronze remontant
à l'époque du moyen âge et que nous avons recueillie.
Enfin, c'est entre ce hameau et la Cour-Dieu que M. Bimbenet
fixe la station, dite Fines, dans la forêt d'Orléans. A la place
désignée sous ce nom caractéristique par notre confrère, place
éloignée de 400 mètres à peine du cimetière improvisé dont nous
venons de parler et de 200 mètres d'un point plus rapproché du
Chemin pavé, nous avons parcouru souvent une enceinte fos-
soyée, en plein bois, à laquelle les habitants du pays donnent le
nom de Camp de César.
L'accès en a été rendu facile par l'ouverture d'une nouvelle
route forestière, qui va de la route de Gallerand à la Petite-
— 3ii —
Dieu, et qui coupe diagonalement l'enceinte romaine à trois
portées de fusil de la maison du brigadier.
Comme l'existence de ce camp est à peine connue, nous en
avons relevé avec soin les dimensions. Il forme un rectangle
presque régulier contenant la superficie d'un hectare, soit
9,0G4 mètres carrés pour être exact ; il mesure, en dedans des
fossés, une longueur de 110 mètres à l'ouest, 90 au nord, 97 à
l'est et 86 au sud.
Les fossés ont 6 mètres de largeur et l"* 60 de profondeur ac-
tuelle; à l'origine, il devait y avoir environ 2 mètres de profon-
deur; mais elle a été en partie comblée sous les couches de
feuilles et de menues branches accumulées par chaque hiver,
de même que les arêtes vives des fossés ont été arrondies par le
temps et par l'exploitation des bois qui couvrent le sol.
La terre rejetée en dedans pour former un agger, ce qu'in-
dique bien nettement la surélévation du sol de l'enceinte, s'est
tellement affaissée qu'on ne peut donner avec certitude la me-
sure de cette défense. Le camp est établi sur une pente douce
dont le choix est recommandé par les anciens auteurs pour les
camps fixes ou les simples postes d'observation.
Les sépultures découvertes au bois de la Femme-Morte, à
SuUy-la-Ghapelle, se trouvent donc à une égale distance d'un
ancien camp et d'un vieux château. Elles proviennent sans doute
d'un combat qui eut lieu dans les environs. D'autres fouilles
mettront plus tard au jour, il faut l'espérer, des indices carac-
téristiques à l'aide desquels on fixera l'époque de l'engagement
meurtrier et la nationalité de ceux qui en furent les victimes.
L. Jarry.
BULLETIN
DE LA SOCIETE
ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉANAIS
IN» 126.
TROISIÈME TRIMESTRE DE 1885.
Séance du vendredi lO juillet 1885.
Présidence de M. l'abbé Desnoyers, vice-président.
M. le Président annonce la mort de M. le comte de la Tour du Pin
La Charce, membre titulaire non résidant, décédé le 4 juillet, qui
s'était fait apprécier par des travaux historiques et généalogiques.
— M. l'abbé Desnoyers fait connaître qu'en procédant à la démo-
lition de l'église Saint-Hilaire, on a découvert un certain nombre de
pots funéraires, les uns avec trou sur la panse, les autres sans trou,
différence qu'il ne saurait d'ailleurs expliquer.
BULLETIN N» 126. 23
— 346 -
Séance dn vendredi S4 jaillet 1885.
Présidence de M. Baguenault de Puciiesse, président.
M. Lour fait hommage à la Société de deux plans de Reaugency,
dont il est l'auteur ; la Société Un vote des remercinients.
— MM. Ilciiuison. abbé Cochard, docteur Patay, Louis Jarry et
Desnoyers présentent, comme membre correspondant, M. l'abbé Por-
cher, chanoine honoraire de Blois.
— M. Jarry, au nom de la commission des publications, fait un
rapport sur le travail de M. Champion, instituteur à Goulmiers, relatif
à un manuscrit de musique religieuse du XVII'- siècle.
La Société, adoptant les conclusions de la commission, remercie
l'auteur de sa communication, et vote le dépôt de son travail aux ar-
chives.
— M. le Président donne lecture d'une lettre de M. l'abbé Maître,
relative à la famille Alleaume.
Séance du vendredi 14 aoikt 1885.
Préside7ice de M. Baguenault de Puchesse, ■président.
— M. Tranchau, au nom de la commission des publications, fait le
rapport sur les procès-verbaux du deuxième trimestre de 1885.
Adoptant les conclusions de ce rapport, la So(;iété vote l'impression
du Bidlelin.
— M. de Molandon donne comnumication d'un article du Courrier
de Naticy, qui rend compte d'une visite faite par la Société historique
de Compiègne, sous la direction de M. le comte de Marsy, à Domreniy.
En souvenir de cette visite, les délégués de Compiègne ont apposé
— 347 —
sur la maison de Jeanne d'Arc une plaqLie en marb'e blanc portant
l'inscription suivante :
A JEANNE d'arc
LA
SO CI ÉTÉ HISTORIQ UE
DE
COMPIÈGNE
24 juillet 1885.
Séaaiee du vendredi 28 aoAt 18^5.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. de Molandon fait connaître à la Société que M. Léopold Delisle,
au cours d'une mission scientifique en Italie, a trouvé, dans un ma-
nuscrit de la bibliothèque Lauren tienne, à Florence, une cantilène
orléanaise du XIII° siècle, relative aux sanglantes rixes survenues en
l'année 1236 entre les élèves des grandes écoles d'Orléans et les habi-
tants de la cité.
M. Delisle a eu l'heureuse pensée de recueilUr cette curieuse chanson
latine, de la signaler dans l'allocution par lui prononcée, le 26 mai
dernier, à l'assemblée générale de la Société de l'histoire de France
et d'y joindre la notation musicale transcrite également par lui sur le
manuscrit et reproduite par l'héliogravure.
La Société prie M. de Molandon de lui faire un rapport sur l'inté-
ressante découverte de M. Delisle, et, de plus, l'invite à joindre ses
efibrts à ceux de M. le Président pour obtenir de la bienveillance de
notre savant membre honoraire l'autorisation de reproduire dans nos
publications la notation musicale de ce vieux et précieux spécimen de
la poésie orléanaise au commencement du XIII' siècle (1).
— M. l'abbé Desnoyers signale la découverte d'objets anciens
trouvés à Marsainvilliers (canton de Pithiviers) (2).
(1) Le travail de M. de Molandon et le fac-shnile offert par M. Delisle
sont insérés dans le Bulletin, pages 349 à 362.
(2) Voir cette nomenclature à la page 348 du présent volume.
348 —
Objets trouvés à Marsainvilliers, canto7i de Pithiviers.
Hache en silex.
Trois éclats de silex.
Un plat en poterie rouge.
Plusieurs fragments de poterie grise.
Une agrafe à deux crochets.
Deux cubes de mosaïque.
Une tête de bélier en terre cuite.
Un poids de tisserand.
Un résidu de fusion de verre.
Quatre clés en fer gallo-romaines.
Trois agrafes et boutons mérovingiens.
Un fragment de dague.
Un boulet en marbre.
Quatre gauloises carnutes.
Une colonie de Nismes.
Un Auguste, moyen bronze. Autel de Lyon.
Un Auguste. Femme assise.
Un Néron. Temple de Janus.
Un Néron. Victoire.
Un Antonin, grand bronze. L'Empereur debout.
Un Antonin. L'Empereur sacrifiant.
Six Antonin. Frustes.
Une Sabine, grand bronze. Autel.
Une Sabine. Fruste.
Une Sabine, moyen bronze. Femme assise.
Deux Faustine, grand bronze. Frustes.
Un Trajan, grand bronze. L'Abondance.
Onze Magnence, moyen bronze. L'Empereur foulant un captif.
Un Justinien I", petit bronze. Chrisme.
Quinze petits bronzes, Gallien, Tetricus l'^'" et autres du bas-
empire. Frustes.
Desnoyers.
COMPLAINTE ORLEANAISE DU X\W SIECLE
A.VEG SA. NOTATION MUSICALE,
, Retrouvée par M. Léopold DELISLE,
Membre de l'Institut,
Dans un manuscrit de la Bibliothèque Lauren tienne, à Florence.
LE MANUSCRIT DE FLORENCE.
Dans une savante étude sur les Écoles d'Orléans au XII^ et
au XIIP siècle, l'éminent membre honoraire de notre Société,
M. Léopold Delisle, a mis en pleine lumière que « longtemps
avant d'être le siège d'une université, Orléans possédait des
écoles dont la réputation se répandit dans toute la France et
même dans les pays étrangers. Ces écoles, dit-il, dont il con-
vient de rapporter la fondation à l'évêque Théodulphe, contem-
porain de Charlemagne, jetèrent un vif éclat depuis le XI« siècle
jusqu'au milieu du XIII*^ (1) ».
Par de curieux documents dus, pour la plupart, à ses érudites
recherches, M. Delisle établit que, dans ces foyers d'ensei-
(1) Les Écoles cVOrléans au Xll' et au XIII^ siècle, par M. Léopold
Delisle, membre de l'Institut, lu à l'assemblée générale de la Suciélé de
VInsîoire de France le 4 mai 1861). (Extrait de V Annualre-BuUelin de la
Société de l'histoire de France, t. VII, 1809.)
— 350 —
gnement, les sciences littéraires cultivées alors, la grammaire,
la rhétorique, le style épistolaire (dictamen), la poésie la-
tine, etc., étaient professées avec une supériorité universelle-
ment reconnue. Il en déduit, avec les auteurs de l'Histoire
littéraire de la France (1), qu'à l'époque de Philippe-Auguste
et de saint Louis, « Orléans était une source de lumière et
de doctrine dont les influences se répandirent dans plusieurs
provinces du royaume et pénétrèrent jusqu'au sein de l'Angle-
terre ».
Un de ces heureux hasards qui n'adviennent jamais qu'à
ceux qui en sont dignes a fait récemm.ent tomher sous les
yeux de M. Delisle, dans un manuscrit oublié de la Biblio-
thèque de Florence, un nouveau spécimen de la poésie orléa-
naise au moyen âge : une cantilène en vers latins inspirée par
un grave événement dont nos écoles épiscopales furent le san-
glant théâtre en l'année 1236. — Ce qui double le prix de
cette complainte historique, c'est qu'elle est accompagnée, dans
le volume, de sa notation musicale.
L'affectueuse bienveillance de M. Delisle nous permet d'offrir
aux amis de nos vieux souvenirs ce petit monument poétique
et musical d'une époque si éloignée de la nôtre. Nous lui em-
pruntons, de plus, sur les circonstances de sa curieuse décou-
verte, des détails d'un vif intérêt, racontés avec le charme de
style que connaissent si bien ses lecteurs.
Au mois d'avril dernier, le savant président du Comité des
travaux historiques, chargé d'une mission scientifique en Italie,
s'acheminait vers Florence.
Si cet hommage rendu à M. Delisle priva, à notre pro-
fond regret, notre quatrième Concours quinquennal de l'hon-
neur de sa présence, nous lui devons une riche moisson de
documents recueillis dans ce voyage, dont, à son retour, il a
rendu compte à la Société de Vhistoire de France, dans une
(1) Histoire liltéraire de la Franco, t. VH, p. 100, et t. IX. p. 69.
— 351 —
allocution prononcée le 26 mai dernier à son assemblée gé-
nérale (1).
« .... J'avais passé, dit M. Delisle, toute une semaine, qui
m'avait paru bien courte, dans le somptueux et imposant vais-
seau que Michel Ange a construit, à côté de l'église Saint-Lau-
rent, à Florence.... J'avais concentré mon attention sur une sé-
rie de manuscrits que j'avais un intérêt particulier à examiner.
(( Avant de recevoir mes adieux, l'excellent bibliothécaire,
M. l'abbé Anziani, voulut m'offrir un régal qui me dédomma-
geât des pénibles constatations auxquelles j'avais été amené. Il
fit passer sous mes yeux plusieurs de ces merveilles qui ont fait
la réputation de la Laurentienne ; puis, quand j'allais me reti-
rer, ébloui par la contemplation de tant de trésors, mon savant
ami me déclara qu'il ne me laisserait pas partir sans m'avoir
montré un volume, sommairement indiqué dans le catalogue de
Bandini (2), mais dont le contenu, fort intéressant pour la
France, ne lui semblait pas avoir encore été suffisamment re-
marqué. Il alla aussitôt déchaîner le manuscrit qui occupe la
première place sur le pupitre XXIX, et il m'invita à le parcourir
attentivement.
« C'est un volume assez petit de taille (232 millimètres
sur 157), mais d'une forte épaisseur, puisqu'il consiste en
471 feuillets de parchemin.... Les deux planchettes de bois
entre lesquelles il est relié sont recouvertes de peau rouge et
garnies au milieu et aux angles de petites plaques de bronze
aux armes des Médicis.... Sur la partie supérieure du premier
plat, une lamelle transparente protège une petite étiquette qui
porte, en caractères gothiques, le titre ANTIPHONARIVM. En
ouvrant cet antiphonaire, admirons-en d'abord l'exquise élé-
(1) Discours prononcé à l'assemblée générale de la Société de V histoire
de France, le 26 mai 1885, par M. Léopol Delisle, membre de l'Institut,
président de la Société. (l:Ixlrail de VAiinuairc-Bultetiii de la Sociétéde
' l'histoire de France, 1885.)
; (2) CataLogus codicuni latinoru)n Bihliolhecœ Mediceœ Laurentianœ
t. II, pp. 1-i.
— 352 —
gance et la fraîcheur immaculée. Constatons, en outre, qu'il est
entré, depuis bien longtemps, dans la maison des Médicis. Nous
lisons, en effet, au bas de la dernière page, les mots suivants
tracés en lettres capitales du XV« siècle : LIBER PETRI DE
MEDICIS C0S[MAE'1FILII. Le volume est donc à Florence
depuis le XV® siècle ; mais il n'en est pas moins d'origine
française; l'écriture et l'enluminure ne peuvent, à cet égard,
laisser aucune espèce de doute. L'aspect en est tout à fait sem-
blable à celui des volumes copiés et enluminés chez nous du
temps de Philippe-le-Bel....
« Pour justifier ce titre d^A^itiphonaire, il y a bien un assez
grand nombre de pièces liturgiques, surtout dans la première
partie que j'ai rapidement feuilletée, jusqu'au feuillet 184;
mais j'ai soigneusement compulsé la seconde partie, du folio 201
au folio 471, et j'y ai relevé les premières lignes des quatre
cents morceaux, ou environ, qui la composent et qui sont de
petites pièces accompagnées d'une notation musicale, à une,
deux, trois, ou même quatre voix. Beaucoup de ces morceaux
ont un caractère, sinon liturgique, au moins religieux ; mais
beaucoup sont absolument profanes. Tous doivent rentrer dans
la catégorie de ces chansons qui, au dire du Frère Salimbène,
dont la curieuse chronique ne tardera pas, nous l'espérons, à
être publiée, étaient si goûtées des clercs séculiers au
XIIP siècle : Canlilenœ de cantu melodiato, sive fracto, in
quïbus clerici sœçulares maxime delectantur.
« Si je ne me trompe, il faut y voir un choix de chansons
latines qui étaient en vogue, à la fin du XII'' siècle et au com-
mencement du XIII*', dans Je monde ecclésiastique et dans les
grandes écoles de la France....
(( La gaieté n'en est pas bannie, mais le sujet et le ton en
sont généralement sérieux....
« Ce qui leur donne un prix particulier, c'est qu'on y
retrouve l'écho de plusieurs des événements] qui ont frappé
l'imagination des sujets de Philippe-Auguste et de saint Louis,
depuis la mort, par exemple, de Henri-le-Libéral, comte de
Champagne, en 1181,... jusqu'aux troubles d'Orléans dans les-
— 353 —
quels plus de cent écoliers furent massacrés en 1236..,. Je ne
crois pas qu'il y ait d'allusion à des événements plus récents....
c Ces chansons datent donc de la fin du XII'' siècle et des
quarante premières années du XIII''.... Et des personnages et
des événements qui en ont fourni la matière, on peut induire
que c'est sur les bords de la Seine ou de la Loire qu'elles ont
dû être composées.
« Aucune ne porte de nom d'auteur, mais beaucoup doivent
avoir été composées par un homme qui a tenu une grande place
dans le monde littéraire au commencement du XIII'' siècle,
Philippe de Grève, chancelier de l'Église de Paris depuis 1218
jusqu'en 1236.... Plusieurs pièces que nous savons lui apparte-
nir se retrouvent dans ce recueil....
« L'Antiphonaire de Pierre de Médicis, paroles et musique,
est donc, selon toute apparence, une œuvre purement française,
qui nous intéresse au premier chef, pour notre histoire générale,
notre histoire littéraire et notre histoire musicale au temps de
Philippe-Auguste et de saint Louis.... »
Comme complément de ces judicieuses observations, M. De-
lisle, dont le dévouement à la science ne connaît aucune fa-
tigue, ne nous a pas seulement rapporté, par copie de leurs
premières lignes, le relevé des quatre cents pièces de vers dont
se compose la seconde partie de ce recueil ; une quarantaine de
ces petites poésies, dignes, à ses yeux, de plus d'intérêt, ont ob-
tenu l'honneur d'une reproduction intégrale. Parmi elles son
affection pour notre province lui a fait comprendre la complainte
orléanaise, et, par une exception toute spéciale, il y a joint sa
notation musicale.
BULLETIN NO 126. 23*
?54 —
II
LA COMPLAINTE
Voici, en quatre strophes, une de dix, une de sept et deux
de huit vers, cette cantilène que M. Delisle avait bien voulu
communiquer à notre Société avant sa pubUcation.
(Fo 437 vo du manuscrit de Florence.)
Anrelianis civitas (i)
Te replevit iniquitas
Novo pollîitam scelere.
Amnis (2) qui prius aiireus
Factits torrens sanguineiis
Ex innocentum funere.
Sancte crucis exaltata
Triumphali nomine,
Passione renovata,
Fuso cleri sanguine,
Sanctumnomen polluisti,
Occidisti servos Christi,
Quos servare debuisti
A turbarum turbine.
Plange, civitas sanguinum,
Indigna crucis titulo,
Pro gravitate criminum
Digna crucis patibulo ;
Nomen perdis sancte crucis,
Digna crucepenc ti'ucis,
Capitali piaculo .
(1) Les troubles de la ville d'Orléans, dans lesquels beaucoup d'écoliers
perdirent la vie, sont de l'année 1236. — Voyez Le Nain de Tillemont, Vie
de saint Louis, II, 288. — (Note de M. L. Delisle.)
(2) L'original porte fautivement annis au lieu de amnis restitué par
M. L. Delisle.
— 355 —
Urbs beata Parisius,
In quo si peccet impius,
Ultione redimitur
Quidquid inique gesserit;
Studio locus proprius,
Citis clero propitius,
Ad quem redire cogitur
Quisquis ab ea fugerit (i).
M. Delisle estime que cette poésie pleine d'imprécations et
d'amertume a trait aux rixes sanglantes survenues en 1236
entre les habitants d'Orléans et les élèves des grandes écoles,
et qui souillèrent de sang les rues de la cité et les eaux du
fleuve qui l'arrose.
Les récits du temps, sans préciser la cause de cette lutte fra-
tricide, nous en ont transmis les détails, et justifient l'exacti-
tude de cette attribution.
Vers l'année 1230, dit un chroniqueur contemporain, Ma-
thieu Paris, en son histoire d'Angleterre (2)> sous la régence de
(1) « Ville d'Orléans, l'iniquité t'a envahie et souillée d'un nouveau
crime. Ta rivière, au sable d'or, s'est changée en fleuve de sang, par le
meurtre d'innocentes victimes.
« Glorieusement annoblie par le saint nom de la croix, tu as pollué ce
nom sacré, renouvelé la passion et versé le sang des clercs. Tu as mis
à mort les serviteurs du Christ que tu devais sauvegarder de la fureur des
foules.
« Pleure, ville de sang, indigne du vocable de la croix, digne, au con-
traire, par la gravité de tes crimes, du gibet des crucifiés. Déchue du titre
vénéré de la croix, tu mérites pour expier ton forfait que la croix devienne
ton supplice.
i Heureuse cité de Paris ! si l'impie pêche en ton sein, par une juste
expiation, il peut racheter toutes ses fautes. Lieu propice à l'étude, peuple
sympathique aux clercs ! quiconque s'est éloigné de toi n'a de pensée que
pour te revoir. »
(2) « Discordia inter cives Aurelianenses et clericos.
« Anno quoque eodem (l'236) circa dies Pentecostes orta est dissentio
lamentabilis in civitate Aurelianensi inter clerum et cives ; mulierculà
quàdam incentivum seminariumque discordiîB suscitante. Eatenùs quo-
que cœpit tumultus ventilatus incrementum; quôd occisi sunt in civitate à
civibus scholares, juvenes illustrissimi et gênera praîclari. Nepos scilicet
— 356 —
Blanche, mère de saint Louis, des troubles survenus en l'Uni-
versité de Paris firent affluer aux grandes écoles d'Orléans un
nombre considérable d'écoliers et de professeurs ; mais l'es-
prit d'insubordination qui régnait alors les y accompagna, et
vers la Pentecôte de l'an 1236, une violente dissension éclata
entre les habitants de la ville et les turbulents élèves des
grandes écoles au sujet d'une jeune femme qui suscitait entre
eux la discorde. Plusieurs étudiants poursuivis par les Orléa-
nais s'enfuirent ou se cachèrent dans les bois et les vignes
d'alentour. — D'autres furent précipités dans la Loire et s'y
noyèrent. — Des fils de puissantes familles : les neveux des
comtes de la Marche et de Champagne, des alliés du comte de
Bretagne et d'Archambault de Bourbon, etc., furent ainsi mas-
sacrés. Les parents de ces jeunes seigneurs vinrent, à leur tour,
venger leur mort par de terribles représailles, entrèrent dans la
ville et passèrent au fil de l'épée une foule d'habitants et même
de paysans et de marchands inofîensifs.
A cette nouvelle le pieux évêque d'Orléans, Philippe Ber-
ruyer, excommunia les meurtriers, frappa la ville d'interdit,
et durant quelque temps s'en éloigna lui-même. La main ferme
et équitable de saint Louis put seule mettre un terme à ces
désordres.
comilis de Marchia, nepos comitis Campaniœ, scilicet régis Navarrœ,
propinquiisque consanguineus comitis Britanniœ, et quidam alius pro-
pinquus consanguinitate nobili Baroni Erkenwado de Burbune {Archam-
bault de Bourbon)^ et alii multi, quorum aliqui in flumine Ligeri sunt
submersi, alii trucidati, alii vero, qui evaserunt, vix in speluncis et vineis
et diversis latibulis delitescentes, à mortis discrimine sunt erepti. — Quo
audito Episcopus civitatis accinctus zelo jusliciœ, exiit a civitate, et ipsis
malefactoribus excommunicatis, civitatem ipsam supposait interdicto. In-
super magnâtes prsenominati, audientes suorum stragem consanguineo-
rum, ingressi hostiliter civitatem, multos civium, sine judicii cxpectatione,
in ore gladii trucidârunt. Alios quoque dum à quibusdam nundinis re-
mearent, clitellis et sarcinis oneratos, ensibus adhuc cruentatis, in itinere
detruncârunt.
< Nec cessavit mota seditio, donec Regium mandatum per utrarumque
partium voluntates factis compositionibus tumultum prudenter tempe-
raret... » (Malhœi Parisiensis, monachi Albanensis. Angli historia major,
t. II, p. 432. In-fol., Londini, 1640.)
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— 357 —
On ne saurait méconnaître une frappante conformité entre le
récit du chroniqueur et les transparentes objurgations du poète.
La rivière au sable d'or, amnis aureus, devenue un torrent
de sang, est bien notre fleuve de Loire, où trouvèrent la mort
ces jeunes étudiants, innocents aux yeux du poète, criminels
aux yeux des Orléanais.
Les anathèmes de la seconde et de la troisième strophes sont
une série d'allusions à la cathédrale d'Orléans, — à son vocable
de Sainte-Croix, — à son fragment de la vraie Croix respec-
tueusement vénéré, — à ses grandes écoles et à leurs élèves
tués ou dispersés par l'émeute.
La pièce n'est pas signée, mais les sentiments exprimés dans
les derniers vers permettent de l'attribuer à quelqu'un des
élèves ou des maîtres forcés de quitter Paris en 1230 pour
se réfugier à Orléans, et qui, proscrits d'Orléans en 1236, re-
tournèrent à Paris, ou regrettaient amèrement de n'y pouvoir
revenir.
Tout induit donc à penser, avec M. Delisle, que la cantilène
dont nous lui devons la découverte s'applique réellement aux
rixes sanglantes de nos grandes écoles en 1236. Cette petite
pièce de vers n'est donc plus seulement une curiosité littéraire,
mais un document historique confirmant le récit d'un grave
événement, dont Mathieu Paris nous avait seul jusqu'ici con-
servé le souvenir.
IH
LA NOTATION MUSICALE (1).
La notation musicale, heureusement recueillie par M. L. De-
lisle, n'a pas moins d'intérêt que le texte pour notre histoire
littéraire.
(1) Voir la planche ci-aniieiée.
— 358 -
La musique, ce gracieux don du ciel, fut, au moyen âge,
spécialement enseignée dans les établissements scolaires de
notre Orléanais.
Les récits de nos vieux chroniqueurs nous en ont transmis le
souvenir.
Dès le jour où Charlemagne, charmé des pieuses mélodies
qu'il avait entendues dans les basiliques de Rome, voulut que le
chant grégorien fût enseigné dans les villes de son obéissance,
notre illustre évêque Théodulphe, réalisant le vœu du grand
empereur, dont il était le conseiller et l'ami, fonda l'ensei-
gnement musical dans les principaux foyers d'instruction de son
diocèse .
Il avait composé, en distiques latins, pour guider les élèves et
les maîtres, une sorte d'arbre symbolique où la musique figu-
rait entre la dialectique et la grammaire (1).
Ces semences ne demeurèrent pas infertiles, et, dans les
écoles épiscopales, ainsi que dans celles de Saint-Aignan, de
Mici-Saint-Mesmin, et de Saint-Benoît-sur-Loire, elles eurent
un magnifique épanouissement.
Les historiens de nos vieux rois, Grégoire de Tours, Éginhard,
d'autres encore, nous le racontent. Lorsque Charlemagne, dans
les dernières années de sa vie, vint prier au tombeau de saint
Aignan, quand peu d'années après, en 814, Louis-le-.Débon-
naire traversa notre ville, pour aller prendre possession du
trône laissé vacant par la mort de son illustre père, un nom-
breux clergé venait à leur rencontre, puis les accompagnait
dans nos églises en chantant des hymnes et de pieuses mélo-
dies qui ravissaient d'admiration les populations et les princes.
Deux siècles plus tard, Robert, fils de Hugues-Gapet, né,
baptisé et couronné à Orléans, donnait à l'école musicale de
Saint-Aignan une brillante impulsion.
(1) L'hymne Gloria, Laus et Honor, qui se chante encore le dimanche
des Rameaux, est attribuée par de graves critiques à notre évéque Théo-
dulphe.
— 359 —
Assis près du sanctuaire, au milieu des prêtres et des clercs,
il présidait, en personne, à l'exécution des chants sacrés qu'il
avait honorés de sa faveur ou composés lui-même (1).
Les modernes choristes de notre vieille église de Saint-Aignan
ont quelque droit d'être fiers de leur royal prédécesseur.
Les maîtrises d'Orléans avaient dès lors pris rang parmi les
plus renommées du royaume et bien des fois elles fournirent
d'habiles artistes à la Chapelle de nos rois.
Le monastère de Mici-Saint-Mesmin eut, lui aussi, au
XI^ siècle, sous la gestion abbatiale de Constantin, ancien éco-
lâtre de Fleury, musicien et compositeur renommé de son
temps, des jours de splendeur pour son enseignement musical.
Mais plus que toute autre peut-être, l'école monastique de
Saint-Benoît-sur-Loire nous a laissé sur l'étude de la mu-
sique en notre province d'intéressants documents et de précieux
souvenirs.
L'étude du chant, de la mélodie, même de la composition har-
monique, y constituait une partie essentielle du programme de
l'enseignement supérieur, du Quadriviiim, comme on disait
alors.
L'orgue, à peine introduit en France, recevait à Saint-Benoît
de notables perfectionnements.
Abbon, son grand et saint abbé, avant d'être élevé, en 988,
à cette haute dignité, avait parcouru les plus célèbres monas-
tères, pour s'y perfectionner dans les diverses branches des
sciences divines et humaines cultivées de son temps. A Orléans
seulement, disent ses biographes, il put trouver un ensei-
gnement musical à la hauteur de ses aspirations.
Ses successeurs aux fonctions abbatiales, Gauzlin, fils de
Hugues-Capet, élu en 1004, Macaire, en 1144, etc., suivirent
la voie magistralement tracée par Abbon.
Les manuscrits de Saint-Benoît appartenant à cette époque.
(1) L'hymne Victimes Paschali Ltudes, du jour de Pâques, est attri-
buée au roi Robert.
— 360 —
conservés aujourd'hui à Orléans, au Vatican et à Berne, nous
donnent à cet égard d'intéressantes indications.
On y trouve des traités sur la musique, des hymnes et des
séquences, avec leur chant inscrit, soit en neumes, soit en notes
carrées, sur portée de quatre lignes, selon la méthode créée au
XI^ siècle par le bénédictin Gui d'Arezzo.
Mais le manuscrit 178 de la collection d'Orléans appelle sur-
tout l'attention.
Au XIII« siècle, les fêtes de Noël, dans les écoles de Saint-
Benoît, donnaient lieu à des vacances scolaires célébrées avec
certaines solennités.
Des mystères, sorte de drames liturgiques, composés par les
maîtres, étaient joués et chantés par les élèves.
Or le manuscrit 178, écrit sur vélin, au XlIP siècle, contient
dix de ces mystères, ayant pour sujet : quatre, les Miracles de
sai7it Nicolas, et les six autres, diverses scènes du Nouveau-
Testament: r Adoration des Mages, le Massacre deshmocents,
les Saintes Femmes, l'Apparition d'Emmaus, etc.
Le texte de chacun de ces petits drames religieux est accom-
pagné de sa notation musicale.
Ce précieux document signalé par l'abbé Lebœuf, étudié par
plusieurs érudits, a été de nos jours intégralement publié et
dignement apprécié par un savant distingué, M. Gousse -
maker (1).
On le considère comme le plus précieux monument que nous
possédions sur la musique au moyen âge et sur les origines ru-
dimentaires de notre art dramatique (2).
Le cartulaire Orléanais de Saint-Avit, que notre savant col-
lègue à la Société M. G. Vignat va prochainement publier,
(1) Drames lilurriiqucs au moyen ârje, texte et musique, par M. CousSE-
MAKER, correspondant de l'Institut. — Paris, Didron, 1861.
(2) Plusieurs des faits ici rappelés ont été développés dans deux ex-
cellentes notices publiées dans les Lectures et Mémoires de l'Académie
de Sainte-Croix, par notre laborieux prolesseur M. Ch. Cuissard : Mys-
tères joués à Flcury et à Orléans^ t. IV, 1865. — Étude sur la musique
dans VOrléanais, t. V, 1886.
— 361 —
contient aussi, au verso du dernier feuillet, un répons en
l'honneur du saint, avec sa notation musicale qui semble ap-
partenir à la fin du XIP siècle.
Enfin de vieux missels et antiphonaires nous ont conservé
quelques chants sacrés, accompagnés de leur antique mélodie.
Ces détails sommaires sur la musique au moyen âge dans
notre Orléanais peuvent au moins indiquer le rang consi-
dérable de cet enseignement spécial dans l'ensemble des
études.
IV
La notation musicale annexée par M. L. Delisle aux paroles
de la cantilène, et que sa gracieuse obligeance nous permet
de faire connaître à nos lecteurs (1), a donc pour nous un réel
intérêt, en ajoutant un document nouveau au petit nombre de
ceux que nous possédions à cet égard.
Elle ofire cette particularité d'être écrite sur portée de cinq
lignes, et non de quatre suivant l'usage habituel.
Il serait téméraire, assurément, en l'état actuel, d'affirmer
que cette grave et mélancolique mélodie soit d'origine orléa-
naise ; mais assez de liens semblent l'y rattacher pour lui
mériter une sérieuse attention, et ce jalon, placé par la main
d'un maître dans un champ peu exploré, peut devenir le
point de départ d'intéressantes recherches et de déductions
inattendues.
Cette curieuse découverte n'est pas, au surplus, nous sommes
heureux de le dire, le seul titre de M. L. Delisle à la gratitude
des amis de nos vieux souvenirs.
Sa publication annotée de la Vie de l'ahhé Gauzlin par
(i) Sur la demande de la Société, M. Léopold Delisle a bien voulu
mettre à sa disposition le cuivre qu'il avait fait héliograver pour sa propre
publication.
— 362 —
André de Fleury (1) a projeté de nouvelles lumières sur l'his-
toire de noire abbaye de Saint-Benoît au moyen âge.
Ses Écoles d'Orléans au XIl- et au XIII'^ siècle ont enrichi
de textes oubliés et de révélations pleines d'intérêt notre patri-
moine littéraire.
Ses érudites appréciations des manuscrits de Saint-Benoît,
conservés en notre bibliothèque publique, ont fait mieux com-
prendre leur incomparable valeur ; et l'ineflaçable flétrissure
imprimée par ses écrits aux criminelles spoliations de Libri
prépare, nous en avons la confiance, la réintégration des tré-
sors qui nous ont été dérobés (2).
Et voilà qu'au moment où s'instruit la cause de béatification
de notre Jeanne d'Arc, sa patriotique intuition découvre, avec
une merveilleuse opportunité, dans les archives du Vatican,
un des plus graves témoignages de la renommée d'héroïsme et
de sainteté qui, à Rome même, couronna le nom de la Pucelle,
à la nouvelle de la délivrance d'Orléans (3).
De tels services rendus à notre histoire locale ne sauraient
s'oublier.
(1) Vie de Gaiizliii, abbé de Fleury et archevêque de Bourges, par
André de Fleury, publiée par M. Léopold Delisle. (Mémoire!; de la
Sociélé arcJiéoloçjique et historique de V Orléanais , t. Il, p. 257, 1883.)
('2) Notice sur plusieurs tnanuscrits de la Bibliotlièque d'Orléans,
par M. Léopold Delisle. Paris, Imprimerie natioîiale, 1883. — Les rna-
nuscrils du comte d'Ashhurnham. — Rapport au Jlinistre de l'Iastruc-
tion piii.liquo. Ibid. -1883.
M. Delisle a bien voulu, en outre, honorer de son patronage et de ses
conseils l'Inventaire des manuscrits du fonds de FUur\j-iiuini-Benoit
à la Bibliothèque d'Orléans, œuvre excellente de M. Ch. Cuissard, cou-
ronnée par la Société à son concours de 1880, ot publiée, en 1885, avec
une subvention de M. le Ministre de l'instruction publique.
(3) Nouveau témoiijnage, relatif à la mission de Jeanne d'Arc. — Di-
bliothèque de l'École des Chartes, t. XLVI, 1885.
— 363 —
CIRCULAIRE
DE M, LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE, DES BEAUX-
ARTS ET DES CULTES.
Monsieur le Président,
J'ai l'honneur de vous adresser le programme du Congrès des
Sociétés savantes en 1886, en vous priant de lui donner toute la
publicité désirable. Gomme les années précédentes, il comprend
cinq parties distinctes afférentes aux cinq sections du Comité
des travaux historiques et scientifiques.
Les Sociétés savantes ont collaboré dans une large mesure à
l'ensemble de ce programme ; en réponse à ma circulaire du
12 mai dernier, elles m'ont transmis un grand nombre de sujets
qu'elles jugeaient dignes de figurer à l'ordre du jour du Con-
grès, et le Comité, en arrêtant la rédaction définitive, a essayé
de tenir compte de tous les vœux, s'attachant seulement à géné-
raliser les termes de certaines questions quand elles ne sem-
blaient viser qu'un intérêt local.
Un assez grand nombre de sujets d'études, surtout ceux qui
intéressent les historiens et les archéologues, vous avaient été
déjà soumis dans des sessions antérieures; vos Sociétés ont com-
pris que les nombreuses et intéressantes communications aux-
quelles ils ont donné lieu n'avaient fait qu'en accentuer l'intérêt,
et, devant les vœux émis, le Comité a cru devoir, cette année
encore, les maintenir au programme.
L'initiative prise par vos Sociétés et que je tiendrai toujours à
leur laisser m'est une garantie précieuse pour l'avenir : j'ai la
confiance que l'an prochain, sur tous les points qui constituent
ce programme et que j'ai choisis d'accord avec vous, MM. les
délégués apporteront les résultats de leurs travaux et seront
prêts à soutenir des discussions qui assureront l'éclat de votre
— 364 —
Congrès et en démontreront de plus en plus la haute importance
scientifique.
Agréez, Monsieur le Président, l'assurance de ma considéra-
tion la plus distinguée.
Le Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts
et des Cultes,
René GOBLET.
PROGRAMME
DU CONGRÈS DES SOCIÉTÉS SAVANTES A LA SORBONNE EN 1886.
1. — Section dliistoire et de philologie.
1° Mode d'élection et étendue des pouvoirs des députés aux
États provinciaux.
2» Les esclaves sur les bords de la Méditerranée au moyen
âge.
3° Recherche des documents d'après lesquels on peut déter-
miner les modifications successives du servage.
4" Origine et organisation des anciennes corporations d'arts
et métiers.
5° Origine, importance et durée des anciennes foires.
6° Anciens livres de raison et de comptes et journaux de fa-
mille.
70 Liturgies locales antérieures au XVII<' siècle.
8° Origine et règlements des confréries et charités antérieures
au XVIIe siècle.
9° Étude des anciens calendriers.
10° Indiquer les modifications que les recherches les plus
récentes permettent d'introduire dans le tableau des constitu-
tions communales tracé par M. Augustin Thierry.
11° Des livres qui ont servi à l'enseignement du grec en
France, depuis la renaissance jusqu'au XVIII« siècle.
— 365 —
12" Les exercices publics dans les collèges (distributions de
prix, académies, représentations théâtrales, etc.), avant la Révo-
lution.
13° Anciennes démarcations des diocèses et des cités de la
Gaule, servant encore aujourd'hui de limites aux départements
et aux diocèses.
14° Étude des documents antérieurs à la Révolution pouvant
fournir des renseignements sur le chiffre de la population dans
une ancienne circonscription civile ou ecclésiastique.
15<» L'histoire des mines en France avant le XVII^ siècle.
16° De la signification des préfixes EN et NA devant les
noms propres dans les chartes et les inscriptions en langue ro-
mane.
17° Objet, division et plan d'une bibliographie départemen-
tale.
IL — Section d'archéologie.
1° Quelles sont les contrées de la Gaule où ont été signalés
des cimetières à incinération remontant à une époque antérieure
à la conquête romaine? — Quels sont les caractères distinctifs
de ces cimetières?
2» Dresser la liste, faire la description et rechercher l'origine
des œuvres d'art hellénique, des inscriptions et des marbres
grecs, qui existent dans les collections publiques ou privées des
divers départements. Distinguer ceux de ces monuments qui
sont de provenance locale de ceux qui ont été importés dans les
temps modernes.
3" Dresser la liste des sarcophages païens sculptés de la
Gaule. En étudier les sujets, rechercher les données histo-
riques et les légendes qui s'y rattachent et indiquer leur prove-
nance.
4° Signaler les nouvelles découvertes de bornes milliaires ou
les constatations de chaussées antiques qui peuvent servir à dé-
terminer le tracé des voies romaines en Gaule ou en Afrique.
— 366 —
5° Grouper les renseignements que les noms de lieux-dits
peuvent fournir à Tarchéologie et à la géographie antique.
6° Signaler dans une région déterminée les édifices antiques
de l'Afrique, tels que : arcs de triomphe, temples, théâtres,
cirques, portes de ville, tombeaux monumentaux, aqueducs,
ponts, etc., et dresser le plan des ruines romaines les plus inté-
ressantes.
7'^ Étudier les caractères qui distinguent les diverses écoles
d'architecture religieuse à l'époque romane en s'attachant à
mettre en relief les éléments constitutifs des monuments (plans,
voûtes, etc.).
8" Rechercher, dans chaque département ou arrondissement,
les monuments de l'architecture militaire en France aux diffé-
rents siècles du moyen âge. En donner des statistiques, signaler
les documents historiques qui peuvent servir à en déterminer la
date.
9" ' Signaler les constructions rurales élevées par les abbayes,
telles que granges, moulins, étables, colombiers. En donner,
autant que possible, les coupes et plans.
10" Etudier les tissus anciens, les tapisseries et les broderies
qui existent dans les trésors des églises, dans les anciens hôpi-
taux, dans les musées et dans les collections particulières.
11" Signaler les actes notariés du XIV'' au XYI^ siècle, conte-
nant des renseignements sur la biographie des artistes et parti-
culièrement les marchés relatifs aux peintures, sculptures et
autres œuvres d'art commandées soit par des particuliers, soit
par des municipalités ou des communautés.
12° Étudier les produits des principaux centres de fabrication
de l'orfèvrerie en France pendant le moyen âge et signaler les
caractères qui permettent de les distinguer.
13° Quelles mesures pourraient être prises pour améliorer
l'organisation des musées archéologiques de province, leurs ins-
tallations, leur mode de classement et pour en faire dresser ou
perfectionner les catalogues ?
367
///. — Section des sciences économiques et sociales.
i° Des procédés de mobilisation de la propriété foncière
expérimentés ou proposés en France et à l'étranger (cédules
hypothécaires, dettes foncières, billets de banque fonciers, etc.).
2" De la propriété en pays musulman.
3" Analyse des dispositions prises, depuis le XVI* siècle jus-
qu'à nos jours, pour créer et développer la vicinalité. Avan-
tages et inconvénients de la prestation en nature ; appréciation
des conditions actuelles de la législation sur les chemins vicinaux.
40 Historique de la législation ayant eu pour but de conserver
les forêts sous l'ancien régime et de nos jours. Indication de
quelques mesures à prendre pour prévenir les défrichements et
les exploitations abusives de bois et forêts des particuliers.
5'' Réforme de l'impôt foncier des propriétés non bâties.
G'' Quelle? étaient les données générales de l'organisation des
anciennes universités françaises ? Y aurait -il avantage à créer des
universités régionales? Quels services pourraient-elles rendre?
1'^ De l'enseignement agricole dans les écoles primaires.
8° Ouvrages anciens et tentatives diverses pour la réforme
et l'amélioration des prisons avant 1789.
9" Messagers, messageries, courriers, poste dans une région
donnée, du moyen âge à la Piévolution.
10° La diminution de la population rurale.
11'^ Étudier la valeur vénale de la propriété non bâtie au
XVIII« siècle dans une province, et comparer cette valeur avec
la valeur vénale actuelle.
12" Du crédit agricole et des moyens de l'organiser efficace-
ment, son fonctionnement en Allemagne et en Italie. Syndicats
d'agriculteurs pour l'achat des instrunoents et des engrais et
pour la vente des produits ; ne serait-ce pas là le moyen de ré-
soudre la question du crédit agricole et des banques agricoles?
13" Étude dos résultats statistiques de la participation aux
bénéfices dans l'industrie.
— 368 -
14'> Pourrait-on reprendre la frappe des pièces de 5 fr. en ar-
gent sans avoir à redouter un rapide drainage de l'or ?
15° Des conditions d'exécution qui peuvent justifier le rang
que la transportation et la relégation occupent dans l'échelle des
peines établies par le Code pénal et par la loi de 1885.
IV. — Section des sciences mathématiques, physiques,
chitniques , météorologiques et naturelles.
Vingt-deux questions.
V. — Section de géographie historique et descriptive
(créée par arrêté du 5 novembre 1885).
Le programme de cette section nouvelle se compose des ques-
tions suivantes :
1° N» 13, inscrite ci-dessus (p. 365) à la section d'histoire
et de philologie.
2° et 3° Nos 4 et 5 de la section d'archéologie (p. 366).
4° Exposer les découvertes archéologiques qui ont servi à
déterminer le site de villes de l'antiquité ou du moyen âge, soit
en Europe, soit en Asie, soit dans le nord de l'Afrique.
5° Signaler les documents géographiques curieux (textes et
cartes manuscrits) qui peuvent exister dans les bibliothèques
publiques et les archives des départements et des communes.
6° Etudier les mouvements généraux des sables en Afrique
et en Asie. Déterminer les régions où les sables reculent et
celles où ils progressent.
7" Etudier les résultats géographiques obtenus à la suite de
grandes explorations accomplies récemment au Congo, dans
rindo-Chine et au Tonkin.
8" Etudier les communications fluviales ou par canaux entre
la Manche et la Méditerranée.
ORLÉANS. — IMPRIMERIE DE GEOROEÏ JACOR, CLOtTBE BAINT-tTIBNWEi k.
BULLETIN
DE LA SOCIETE
ARCBÉOLOGIOUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉANAIS
I\« 127.
QUATRIÈME TRIMESTRE DE 1885.
Séance du Tendredi 8 3 novembre 1885.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président donne communication d'une lettre de M, Lallemand,
faisant l'hommage à la Société de son livre intitulé : Histoire des en-
fants abandonnés, couronné récemment par l'Académie des sciences
morales et politiques ; il accueillerait avec la plus vive reconnaissance
les renseignements qui pourraient lui être transmis sur les établisse -
ments de bienfaisance de la province.
— M. le Président fait part à la Société de la mort de M. Egger,
membre honoraire de la Société, survenue au cours des vacances, et
donne lecture de la lettre qu'il a écrite au fils de notre regretté col-
lègue, à l'occasion de cette perte si douloureuse pour le monde savant.
La Société en vote l'insertion au Bulletin.
BULLETIN N" 127. 25
— 370 --
Monsieur,
La Société archéologique de l'Orléanais a été profondément
émue en apprenant la mort si inopinée de votre illustre père.
M. Egger était intimement uni à Orléans par sa famille; et, bien
que sa noble carrière se soit passée tout entière à Paris, à la
Faculté des lettres, à l'Institut, il aimait à se souvenir de ses
origines, et nous tenions à honneur de le regarder comme un
compatriote.
Membre de notre Société depuis de longues années, il prenait
un constant intérêt à nos modestes travaux, et trois fois il avait
accepté do venir à Orléans présider notre séance solennelle du
Concours quinquennal, nous laissant le vivant souvenir de sa
parole si nourrie de doctrines, si bienveillante dans sa finesse,
si féconde en aperçus nouveaux. Pour plusieurs d'entre nous, il
était l'indulgent ami que tant de ses contemporains ont pu ap-
précier, toujours prêt à rendre un service, à partager une dou-
leur, à s'associer à un succès auquel ses conseils, le plus sou-
vent, n'avaient pas été étrangers.
Vous nous permettrez. Monsieur, d'unir nos regrets aux
vôtres, et vous voudrez bien être près de Madame votre mère
l'interprète de la sympathique condoléance et des respectueux
hommages de notre Société, comme de la ville d'Orléans.
Agréez, Monsieur, la vive expression de mes sentiments dis-
tingués.
G. Baguen.\ult de Puchesse,
Président de la Société archéologique.
— M. le Président ajoute que le bureau a reçu communication
d'une notice fort remarquable, faite sur notre savant rollèguc par
M. iiailly, son élève et son ami, et propose de faire la lecture de ce
travail dans une séance spéciale à laquelle seraient convoqués les
membres des deux autres Sociétés savantes d'Orléans, dont M. Egger
faisait également partie.
- 371 —
Cette proposition est adoptée, et la Société fixe la séance extraor-
dinaire au vendredi 27 septembre.
— M. Chouppe offre une aquarelle représentant une Lanterne des
morts aux Moustiers (Loire-Inférieure).
Sur la demande qui lui en est faite, M. Chouppe voudra bien rédi-
ger une petite note sur ce monument.
— M. de Molandon signale, dans le BuUelin mensuel des acquisi-
tions de la Bibliothèque nationale, un ouvrage dii aux presses d'un
imprimeur Orléanais inconnu jusqu'ici, nommé Asselineau (1).
— Le même membre donne lecture d'un document trouvé par
M. Delisle dans un manuscrit du Vatican signalé par le comte Balzani.
Ce document est l'un des témoignages contemporains les plus écla-
tants rendus à Jeanne d'Arc à Rome, de son vivant même (1429) (2).
— M. Tranchau si2;nale dans le dernier numéro de la Revue cri-
liqiie un compte-rendu du travail de M. G. Baguenault de Puchesse
sur la Campagne du duc de Guise dans VOrléanah en 1587, et de
celui de M. de Molandon relatif au père de la Pucelle.
(1) Le titre de cet ouvrage est : Templa.rii (Stephani), Aurelii, in ad-
venturn dominl Germani Ganeii, Aurelie episcopi, in edibus Pétri
Asselineau, Chalcographi, octavo kalendas septembres. — Orléans, 1515,
in-4'' de 4 feuillets. Caractères gothiques.
Ce Pierre Asselineau est-il le môme que Pierre Asselin, cité par
M. Herluison dans ses Rechcrc/ies sur les iinprimews et libraires (p. G),
comme ayant imprimé en 1(JOO un ouvrage en latin de Jean d'Angle-
bermes ?
(2) Le prochain Bulletin donnera la traduction française de ce nouveau
Icmoiijnaye relatif à la mission de Jeanne d'Arc et un résumé succinct de
la savante étude sur l'origine, la date et l'autlienticité de ce précieux docu-
ment historique insérés par M. Léopold Delisle dans la 46^ livraison, ré-
cemment parue, de la Bibliothèque de VEeole des Chartes.
— 372 —
Séance spéciale dn vendredi S") novembre 188S.
Présidence de M. Bâguenault de Puchesse, président.
Aux côtés de M. le Président prennent place : M. Bimbenet, Prési-
dent de la Société des sciences, belles-lettres et arts d'Orléans;
M. l'abbé Hautin, Président de l'Académie de Sainte-Croix, et M. Max
Egger, professeur au collège Stanislas, deuxième tlls de l'illustre
défunt.
Dans l'assistance on remarque, parmi un grand nombre de membres
des trois Sociétés savantes d'Orléans et de professeurs du Lycée,
M. l'inspecteur d'Académie, M. le proviseur et M. le censeur.
M, le Président ouvre la séance par l'allocution suivante :
Messieurs,
Avant d'ouvrir cette séance, j'ai le très doux devoir de remer-
cier, au nom de la Société archéologique, toutes les personnes
qui ont bien voulu répondre à son appel.
Si nous avons pris l'initiative de cette réunion, c'est que nous
tenons en haute estime les liens de confraternité qui unissent
nos Sociélés savantes orléanaises. Un peu diverses par les tra-
vaux particuliers auxquels elles se livrent, elles sont vraiment
sœurs par le but élevé qu'elles poursuivent, par leur culte pour
les arts et les lettres, par leur amour pour les belles choses, par
leur admiration pour toutes nos gloires nationales. Quelle occa-
sion meilleure pour les réunir que de leur offrir de rendre un
commun témoignage de respect à la mémoire d'un homme qui
leur tenait à toutes les trois par des liens intimes, d'un savant
qui a donné durant une longue vie l'exemple de l'altaclieinent
au bien sous toutes ses formes, du devoir sévèrement rempli,
d'un caractère à la hauteur de l'érudition la plus vaste et du
talent le plus varié !
Mais je me reprocherais, Messieurs, de relarder d'un moment
— 373 —
le plaisir que vous fera goûter la notice sur la vie de M. Egger,
composée avec un soin tout filial par M. Bailly, et je lui donne
la parole pour commencer sa lecture.
Après cette lecture, dont l'intérêt captive pendant prés de deux
heures l'attention de toute l'assistance, M. Max Egger, avec une
émotion qu'il avait peine à contenir, remercie chaleureusement M. Bailly
et tous ceux qui, par leur présence à cette réunion, se sont associés à
l'hommage rendu à son père par notre savant collègue.
La Société décide que la notice de M. Bailly sera insérée dans son
Bulletin (1).
Séance du vendredi flt décembre 1885.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
Sur la proposition de M. le Président, la Société arrête qu'elle
souscrira à V Alliance française tmiverselle.
— M. Vignat communique un petit carré de papier noirci par la
fumée, trouvé par M. Fournier jeune, sous la frise d'une cheminée
ancienne en bois, qu'il était chargé de démolir dans une maison,
n» 2 bis, de la rue des Grands-Champs (dite autrefois de Mes-Chevaux).
Ce papier, plié avec soin, et mis à cette place avec intention, ce
semble, contient deux quatrains, de l'écriture du XVl^ siècle, et qui
n'ont d'autre signature que : « Ung pour tout » .
Le premier, dit M. Vignat, est l'épitaphe de Clément Marol, par le
poète Etienne Jodelle :
Quercy, la court, le piedmont, l'univers ^^.
Me fist, me tint, m'enterra, me cogniuaf; /^^Z-'
Ouercy mon los, la court tout mon temps eut,
Piedmont mes os et l'univers mes vers.
(I) Cette notice terminera le VllI'^ volume des Bulletins.
— 374 -
Le second quatrain est une épigrammc sur Thcodo/.c (sic) de
Besze ; il est cité par Bayle ; le voici avec l'orthographe de notre vieux
papier :
Baisze fui lors de la peste accuilly
Qu'il retouchait ceste harpe immortelle ;
Mais pourquoy fut Eesze d'elle assailly?
Besze assailloit la peste à tous mortelle.
Bèzc, on le sait, a traduit cent psaumes non traduits par Clément
Marot. C'est pendant ce travail qu'il tomba malade ; le dernier vers
est une allusion à sa lutte contre la doctrine romaine.
Bayle attribue ce quatrain à Jodelle. M. Vignat ne l'a pas trouvé
dans la dernière édition des œuvres de ce poète.
— M. le Président fait part à la Société du vœu émis par l'Aca-
démie de Sainte-Croix d'une réunion annuelle des trois Sociétés sa-
vantes d'Orléans.
La Société décide la prise en considération de cette proposition et
en renvoie l'examen au bureau.
— M. le Président signale, dans le dernier Bulletin de la Société
archéolo(jîque d'Eure-et-Loir, un compte-rendu des Mémoires con-
tenus dans le XIX<= volume de la Société.
Séance «lu mardi 23 déceuibre 1885.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. G. Baguenault de Puchesse, dont les fonctions de président
expirent avec la présente séance, s'exprime en ces termes :
Messieurs,
Arrivé au terme extrême du mandat que votre bienveillance
m'a trois fois de suite imposé, j'ai le devoir de vous remercier
— 375 —
encore aujourd'hui du concours si unanime par lequel vous
avez facilité ma lâche.
Grâce à votre zèle pour les intérêts de la Société, grâce à vos
travaux persévérants, la période qui vient de s'écouler n'a pas
été stérile. Sans parler des communications ordinaires, plus
courtes, mais non moins importantes, qui trouvent place dans
notre Bulletin trimestriel, nous avons publié deux volumes de
Mémoires et deux At'as, l'un en 1884 (le tome XVIII), l'autre
il y a quelques semaines (tome XX, 1885). Vous ne me per-
mettriez pas. Messieurs, de faire devant vous l'éloge de ces re-
cherches, si diverses et si intéressantes, qui vont du Xni<^ au
XVIIe siècle, embrassant des sujets spéciaux à Orléans, comme
l'Université et les comptes de ville, ou des épisodes tenant à
l'histoire générale, — sans oublier la sainte héroïne à laquelle
un de nos érudits collègues a voué un culte d'une ferveur iné-
puisable, — ou encore, passant de l'étude d'un objet d'art au
récit détaillé de quelque heureuse fouille et à l'examen d'une
inscription difficile à restituer. En même temps, nous avons
imprimé le recueil du concours de 1880 (tome XIX, 1883); et
celui moins considérable de cette année est déjà commencé.
Notre installation dans la salle des Thèses s'est achevée ; nous
devons à la générosité d'un de nos regrettés confrères d'avoir
pu terminer le mobilier nécessaire à nos collections et à la
tenue de nos séances, et jusqu'à ce fauteuil monumental, que
vous allez attribuer tout à l'heure à un plus digne occupant.
L'Exposition rétrospective de 1884 a, en quelque sorte, con-
sacré pour le public Orléanais et pour les étrangers même l'af-
fectation toute scientifique que l'administration a bien voulu
faire de ce monument au profit de ceux qui ont contribué à le
sauver d'une perte irréparable. Le curieux catalogue, pubHé
par deux de nos collègues, avec tant d'érudition et de goût ar-
tistique, restera la preuve vivante du succès de cette exposition
et de l'honneur mérité qu'elle nous a procuré.
Par une bonne fortune trop rare, la Société, pendant ces trois
années, n'a eu à déplorer la perte d'aucun de ses membres
titulaires. Trente nous étions, et trente nous nous retrouvons
— 376 —
encore ce soir, avec quelques années de plus, qui pèsent lour-
dement sur la tête de ceux qui se croyaient jeunes, tandis que
nos doyens nous donnent l'exemple, difficile à suivre, d'une
vieillesse qui ne paraît pas, et d'une activité intellectuelle qui
ne connaît point de défaillance. Pourquoi faut-il que l'un de
ceux-là, dans le cabinet duquel la Société a pris naissance, il
y a près de quarante ans, ne veuille pas, une fois encore, ac-
cepter l'honneur que tous lui préparaient et qu'il faudra lui
réserver pour le cinquantenaire?
C'est noire gloire, Messieurs, d'être fidèles à nos traditions
déjà respectables. Chaque jour apporte sa pierre à l'œuvre de
reconstruction de nos origines nationales, pour laquelle l'his-
toire et l'archéologie se prêtent un mutuel sec »urs. Mais, tout
en étudiant le passé, nous ne saurions oublier ceux de nos con-
temporains — et non des moins illustres — qui ont encouragé
les travaux de la Société de toute la force de leur autorité et de
^iur savoir. C'est ainsi que, tout récemment, confiants dans le
iharme d'une plume éloquente et émue, nous avons pu convier
nos confrères des Sociétés savantes d'Orléans à rendre hommage
avec nous à la mémoire de M. Egger, l'un de nos membres ho-
noraires. Grâce à la bonne volonté de tous, cette initiative a été
goûtée, et no-us espérons qu'elle sera le point de départ d'autres
réunions de ce genre. Les académies, comme les nations, s'ho-
norent par la reconnaissance, et nos statuts mêmes nous forcent
très sagement de laisser à la politique le monopole de l'ingra-
titude.
Quant à nous. Messieurs, nous continuerons à poursuivre,
dans l'union et dans le travail, nos communs efforts vers une
science moins ardue que ne le croit le vulgaire; car ceux qui
essaient d'y contribuer pour leur modeste part sont assurés de
trouver, dans votre indulgence même, leur meilleure récom-
pense.
— M. le Secrétaire donne lecture du Dnlletin du troisièiiic tri-
mestre de l'année 1885. Ce Dullelin est renvoyé à la Commission des
publications.
— 377 —
— M. Tabbé Porcher, chanoine honoraire de Blois, secrétaire de
M?»" l'Évéqne, est élu associé, correspondant.
— Conformément à l'art. 13 de ses statuts, la Société procède au
renouvellement du bureau pour l'année 188G.
MM. Tranchau et de la Rocheterie sont nommés Président et Vice-
Président, en remplacement de M. Baguenault de Puchesse, non
rééligible, et de M. Desnoyers, qui a décliné la candidature pour la
présidence.
M. Léon Dumuys est élu secrétaire, à la place de M. Basseville,
démissionnaire.
lAi. l'abbé Cochard est élu vice-secrétaire archiviste, en remplace-
ment de M. Tranchau, élu président.
MM. Baguenault de Puchesse, Vignat et Basseville, sont nommés
membres de la Commission des publications, en remplacement de
M. Jarry, non rééUgible, de M. Tranchau, élu président, de M. Du-
muys, élu secrétaire..
.M. Basseville sortira en 1886, et M. Vignat en 1887.
M. Delorme est élu membre de la Commission de la Bibliothèque.
Ouvrages offerts A la Société pendant Tannée 1885.
I. — DONS DU MINISTRE DE l'iNSTRUCTION PUBLIQUE ET DES
BEAU.V-ARTS.
Gazelle des Beaux-Arts : les 12 numéros de l'année 1885.
Chronique des Arts : année 1885.
/îomanio : janvier, avril 1885, n"» 53, 54.
Répertoire des travaux historiques, t. III, n"M, 2 et 3.
Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scien-
tifiques : année 1885, n°^ 1 et 2.
Bulletin historique et philologique, année 1885, n"* 1 et 2.
— 378 —
Bulletin des Bibliothèques et des Archives, année 188-i, 4 niimcros
avec table.
Journal des Savants, année 1885.
Discours de M. Goblet, ministre de l'Instruction publique, à la
réunion des Sociétés savantes, 1885.
Annuaire de l'Association des éludes grecques, 18<' année, 1884.
Documents inédits (Imprimerie nationale) :
Mistère du siège d'Orléans, 1 vol. in— i".
Procès-verbaux des Etats-Généraux de 1593, 1 vol.
Lettres des Rois et Reines, de Louis VII à Henri IV, 2 vol.
Négociations sous François II, 1 vol.
Inscriptions de la France du V'^ au XVIII" siècle, par M-. de Guil-
hermy, 5 vol.
Monographie de la cathédrale de Chartres, texte 1 vol. ; — planches :
1 vol. gr. in-f^.
II. — DO.NS ET HOMMAGES.
M. Auvray (Lucien), archiviste-paléographe. — Position des thèses
r
soutenues par les élèves de l'Ecole des chartes en 1885.
M. Baguenaull de Puchesse (Gustave). — (Juatre numéros de la
Revue des questions historiques.
Mgr Barbier de Montault. — Le marlyrium de Poitiers. Poitiers,
1885, brochure in-8°.
M. Basseville. — Arcliives communales de Romorantin anté-
rieures à 1790, par F. Bournon, archiviste du département de Loir-
et-Cher. Blois, 1885, gr. in-i".
M. Boullé, Premier Président de la Cour d'appel d'Orléans. —
Discours d'installation.
M. de Braux. — Note bibliographique sur une pièce de vers d'Al-
phonse de Rambervillcr, brochure de 4 pages in-8°.
M. Chouppe. — Lanterne des morts au village de Moutiers (Loire-
Inferieure), aquarelle.
.M. Colleville (vicomte de). — La mission secrète du genéral-major
baron de Kalb, brochure in- 18. Paris, 1885.
— 379 —
M. Corblet (l'abbé). — Recherches historiques sur les agapes. —
Z)''.s dictons historiques et populaires de Picardie.
M. Léopold Delisle. — Les collections de Bastard d'Eslangà la Bi-
bliothèque nationale^ catalogue analytique, 1 vol. in-8°.
M. Desnoyers (l'abbé). — Journal (^manuscrit) de Sylvain Roiis-
spdit, marchand grainetier à Orléans, 3 cahiers, 1767 à 1805.
M. Dumuys (Léon). — Mémoire sur un moule mérovingien, 1885.
(Extrait des Mémoires de la Société.)
M. Hermann Hagen. — Berner Palimpsestblattes zur Passio
Sancti Sebastiani, brochure in-8°, Vienne, 1881. — Cinquante-
naire de l'Université et de V Académie de Bâle (en latin), brochure
in-4.0- Berne, 1885.
M. Hénault (l'abbé). — Recherches historiques sur la fondation de
l'église de Chartres et des églises de Troyes, Sens, Orléans, 1 vol.
in-8°, 1881.
M. Herluison. — Notice des collections composant le Musée de
Jeanne-d'Arc. — Portrait de Desfriches (Cochin, 1765).
M. Lalleraand (Léon). — Histoire des enfants abandonnés et dé-
laissés (couronné par l'Académie des sciences morales et politiques),
1 vol. in-8o, Picard. Paris, 1885.
Société de secours aux blessés. — Comité du Loiret, assemblée
générale de 1885.
M. Loiseleur. — L'Université d'Orléans pendant la période de dé-
cadence, d'après des documents récemment découverts, brochure in-8°,
1880. (Extrait des Mémoires de la Société d'agriculture, sciences,
arts et belles-lettres.)
M. Lorin de Chaffin. — Essai historique sur la ville et le canton de
Beaugency, 2 vol. in-18, 1856. — Description des médailles gau-
loises faisant partie des collections de la Bibliothèque royale, par
Ad. Ducbalais. Paris, 1846, 1 vol. in-8o.
M. Lour (Eugène). — Deux plans de Beaugency gravés.
M. L.-B. Marchand. — Histoire de la ville, des seigneurs et du
comté de Gien, brochure in-18. Herluison, 1885.
M. de Maulde. — Pierre de Rohan, duc de Nemours, dit le maré-
chal de Gié, brochure in-A". Imprimerie nationale, 1885. (Extrait des
Documents inédits.)
- 380 -
M. Morel-Fatio. — Histoire monétaire de Lausanne, fragment
extrait de la Société suisse de numismatique.
M. Périgois, député de l'Indre. — Francisa Florentis jiirisconsuUi
Aurelianensis primum, deindepari&iensis, opéra juridica, il \o\. reliés
en un. Parisiis, 1079.
M. Pérot (Francis). — Diverses brochures extraites de la Revue
bourbonnaise : Le Ré des écoliers; La montayne de l'école; Le Ré
mur Sinle. Le dolmen du Maroc ; Catalogue de l'Exposition de Mou-
lins, 18S5.
M. le docteur Plicque. — Un talisman gallo-romain. (Extrait des
Mémoires de l'Acadétnie de Clermont-Ferrand.)
M. le Préfet du Loiret. — Rapports et procès-verbaux de la session
d'août ISSA.
M. Raguenet de Saint-Albin (Octave). — Joseph-Etienne Vaslin,
anualisle de l'église de Bcauvais. (Extrait des Mémoires de l'Académie
de Sainte-Croix, t. V.)
M. Vignat (Eugène). — Les lépreux et les chevaliers de Saint-
Lazare de Jérusalem et de N.-D. du Mont-Carmel, 1 vol. in-S",
1884. Orléans, Herluison.
m. — PUBLICATIONS .^DRESSÉES PAR LES SOCIÉTÉS SAVANTES.
Abbeville. — Société d'émulation. — Bulletins, année 1884.
Table analytique.
Alby. — Société archéologique du Tarn. Revue du département du
Tarn: n^» n et 12, novembre et décembre 1884; — n"s 1 à 10, jan-
vier à octobre 1885.
Amiens. — Société des antiquaires de Picardie. Bulletin n» 4 de
188 i ; — nos i^ 9^ 3 de 1885. — Mémoires, S-' série, t. VIII,
1885.
Angers. — Académie des sciences et belles-lettres. Mémoires,
t. XXXVllI, 1883.
Angers. — Société nationale d'agriculture. Mémoires, t. XXVI,
1884.
— 381 —
Arras. — Académie des sciences, lettres et arts. Mémoires, t. XV.
Autun. — Société éduenne. Mémoires, t. XIII, \^M.
Auxerre. — Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne.
Bulletin, 188i, 2^ partie, et t. XXXIX, 1885.
Beauvais. — Société académique d'archéologie, sciences et arts de
l'Oise. Mémoires, t. XII, 2^ partie.
Besançon. — Société d'émulation du Doubs. Mémoires, 5« série,
t. IX, 188i.
Béziers. — Société archéologique, scientifique et littéraire. Bulletin,
2e série, t. XII, 2^ livr., i88-i.
Bone. — Académie d'Hippone. Bulletins n°^ 9, 10, 12, 14, 15,
17, 19,21.
Bordeaux. — Société archéologique. Bullelitis, t. VIII, 4^ fas-
cicule de 1881 ; t. IX, l^r fascicule de 1882.
Boulogne-sur-Mer. — Société académique. — Bulletins, S^vol.,
7« liv. de 188-4; les trois premiers trimestres de 1885.
Bourg. — Société d'émulation de l'Ain. Annales, 4" trimestre
1884; 18e année, les 4 livr. de 1885.
Bourges. — Société des antiquaires du Centre. Mémoires, t. XII,
1884. — Armoriai général, 2* fascicule.
Brives. — Société scientifique, historique et archéologique de la
Corrèze. Bulletin, t. VII, 3 livr. de 1885.
Cahors. — Société des études littéraires, scientifiques et artistiques
du Lot. Bulletin, t. IX, 3^ fascicule de 1884; t. X, les 3 premiers de
1885.
Châlons-sur- Marne. — Société d'agriculture, commerce, sciences
et arts de la Marne. Mémoires, année 1883-1884 avec planches.
Chfdon-sur-Saône. — Société d'histoire et d'archéologie. Mé-
moires, t. VII, 2e partie.
Chambéry. — Académie des sciences, arts et belles-lettres de la
Savoie. Mémoires, 3^ série, t. VII et X.
— Société savoisienne d'histoire et d'archéologie. Mémoires et Do-
cuments, t. XXIIl, 1885.
Chartres. — Société archéologique d'Eure-et-Loir. Bulletins,
n^s 169 à 171. — Mémoires, t. II et 111. Monographie de la cathé-
drale de Chartres, par l'abbé Bulteau.
- 382 --
Cliàteaiulun. — Société archéologique dunoise. Bulletin, n°^ 63 à
67.
Château -Thierry. — Société historique et archéologique. i4n «a/es,
année 1883.
Clerniont-Ferrand. — Académie des sciences, belles - lettres et
arts. Mémoires, t. XKV, 1883 ; t. XXVI, 1884. — Bulletin, n^s 27
à 37.
Constantine. — Société archéologique. Becueil des Notices et Mé-
moires, t. XXllI.
Dijon. — Bulletin d'histoire et d'archéologie religieuse du diocèse
de Dijon, année 1885 (6 livraisons).
Dijon. — Académie des sciences, arts et belles-lettres. Mémoires,
t. VIII, 1883 et 1884. Bibliographie bourguignonne, par Ph. Mil-
sand.
Dijon. — Commission des antiquités de la Côte-d'Or. Mémoires,
années 1878 à 1884.
Draguignan. — èocléié tVékiàes. Bulletin, t. XIV, 1882-83.
Épinal. — Société d'émulation des Vosges. Annales, année 1885.
Fontainebleau. — Société historique et archéologique du Gâtinais.
Annales, ¥ trimestre de 1884, l^f trimestre de 1885.
Gap. — Société d'études des Hautes-Alpes. Bulletin, les 4 numé-
ros de 1885.
Le Havre. — Société d'études diverses. Recueil des publications,
1880 à 1883, année 1884, 4 fascicules.
Langres. — Société historique et archéologique. Mémoires, t. III,
w- 5, 1885. — Bullelin, t. II, x\°^ 24 à 31.
Limoges. — Société archéologique du Limousin. Bulletin, t. XXI
et XXII, l^"» et 2" livr. Registres consulaires de la ville de Limoges,
2' registre, 1502-1062, 188 i.
Lons-le-Saulnier. — Société d'émulation du Jura. Mémoires.
',V' série, V'^ vol., 1885. Notice sur les anciens vitraux des églises de
Saint-Julien et de Notre-Dame-de-Brou, par Prost, n" 1.
Lyon. — Académie des sciences, belles-lettres et arts. Mémoires
(classe des lettres), t. XXI et XXH.
Lyon. — Musée Guimet. Revue de Hiistoire des religions, t. X
et XI, no 1 du t. XII. — Annales du Musée, t. VII.
— 383 —
Le Mans. — Société historique et archéologique du Maine. Revue,
t. XV et XVI, 1884.
— Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe. Bulletin,
2° série, t. XXil, 1884-85; 1886, 1" fascicule.
— Société philotechnique du Maine. Bulletin, ¥ année, 2^ fasci-
cule.
Marseille. — Société de statistique. Répertoire des travaux,
t. XLI, Ire partie, 1885.
Montauban. — Société archéologique et historique de Tarn-et-Ga-
ronne. BuUeliîi, les 4 liviaisons de 1884, t. X(I.
Montpellier. — Académie des sciences et lettres. Mémoires, t. Vfl,
2e fascicule, 1883-1884 (section des lettres).
Nancy. — Société d'archéologie lorraine. Journal, 1884. — Mé-
moires, 3e série, XIl^ vol., 1884.
— Académie de Stanislas. Mémoires, 5^ série, t. II, 1884.
Nantes. — Société académique de Nantes et de la Loire-Inférieure.
Annales, vol. V de la 6'^ sé)'ie, 1884.
— Société archéologique. Bulletin, t. XXIV, 1885.
Nice. — Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Marilimes,
Annales, t. IX, 1884.
— Société centrale d'agriculture, d'horticulture et d'acclimatation.
Bulletin, n«s 98, 90, 100, 101, 1885.
Nîmes. — Académie du Gard. Mémoires, S" série, t. VI, 1883.
Orléans. — Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts.
Mémoires, t. XXV, 1885, l^r et 2^^ trimestres.
Paris. — Société française de numismatique et d'archéologie. An-
nuaire, les 4 trimestres de 1884.
— Société de l'histoire de France. Annuaire-Bulletin, année
1884, t. XI; 1885, t. XII (11° feuille).
— Société des études historiques. — Revue, 4c série, t. Il,
(50^ année), 1885.
— Bibliothèque de l'École des chartes, année 1885, 0'= liv.
(XLVIe volume).
Pau. — Société des sciences, lettres et arts. Bulletin, 3c série,
t. XIII, 1883-1884. — Bulletin, l^e année, 18 il ; 2« année, 1842.
Périgueux. — Société historique et archéologique du Périgord.
— 384 -
Bulletin, 1883, G« livraison du t. XI, — Les G livraisons du t. XII,
1885.
Poitiers. — Société des antiquaires de l'Ouest. Bulletin, les trois
premiers trimestres de 1885. — Mémoires, 1883 et 1884, t. VI
et VII.
Rodez. — Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron.
Mémoires, t. XIII (18G0-1884). — Bonal, Comté et comtes de
Rodez.
Piomans. — Bulletin d'histoire ecclésiastique et d'archéologie reli-
gieuse du diocèse de Valence. 7 livraisons, 1884-1885, de 2G à 33.
Rouen. — Académie des sciences, belles-lettres et arts. Précis
analytique des travaux de l'Académie, 1883-1884.
— Commission des antiquités de la Seine- Inférieure. Bulletin,
t. VL 2« livr., 188i.
Saint-Omer. — Société des antiquaires de la Morinic. Bulletin,
livr. 132, 133, 134, 135, 13G (1885). — Mémoires, t. XIX, 1884-
1885.
Saintes. — Société des archives historiques de la Saintonge et de
l'Aunis. Bulletins, t. V, 3«, 4«, 5«, 6^ livr., 1885.
— Société d'archéologie. Reçue, l de la Commission des arts et
monuments historiques, 3^ série, t. I; 4 livraisons, 1885.
Senlis. — Société archéologique. Comptes-rendus et Mémoires,
2« série, t. IX, 1884.
Soissons. — Société archéologique, historique et scientifique.
Bulletin, t. XII, XIH, XIV, 1881, 1882, 1883.
Toulon. — Société des sciences, belles-lettres et arts du Var. Bul-
letin, t. XII, 1884, 1er fascicule.
Toulouse. — Société archéologique du midi de la France. Bulle-
tin des séances, d'avril à juillet 1884. — Mémoires, t. XIII, 2° livr.,
1884.
Tours. — Société archéologique de la Touraine. Bulletin, t. VI,
année 1884; Ic" et 2^ trimestres 1885.
Valence. — Société d'archéologie et de statistique de la Drôme.
Bulletin, année 1885, 4 livraisons : 72 à 75.
Valencicnnes. — Société d'agriculture, sciences et arts. Revue,
nos 1 à 10, 1885.
— 385 —
Vannes. — Société polymalhique du Morbihan. Bulletin, années
1883, 1884.
Vendôme. — Société archéologique du Vendômois. linllelin,
t. XXIII, 1884.
IV. — SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES.
Bruxelles. — Société royale de numismatique belge. Revue de nu-
mismatique, 1885, 41<= année, 4 livr., avec planches.
— Commission royale des monuments d'art et d'archéologie. Bul-
letins, 20° année, 9 à 12. - 21« année, de 1 à 8 (1882).
Genève. — Société de géographie. Le Globe, t. XXIII, nov. 1884
à mai 1885.
— Institut national genevois. Mémoires, t. XV, 1880-1883. —
Bulletin, t. XXVI, 1884.
Gorlitz. ~ Commission de la Société des belles-lettres de Haute-
Lusace, 60^ vol., 2^ partie, 1884.
Liège. — Institut archéologique Uégeois. Bulletin, t. XXVIII, 1884,
Ire livraison.
Lund. — Universitas Lundensis. Acla universiiatis, t. XX en
4 volumes, 1883-84. — Catalogue de sa bibliothèque, 1884.
Namur. — Société archéologique. Annales, t. XVI, 3" livr., 1885.
— Bibliographie namuroise, par Doyen, 1" partie, 2° livr.
Saint-Pétersbourg. — Société impériale d'archéologie russe. Essai
sur le (■oslume et les armes des gladiateurs, 1 vol., 1882. — Bulletin
archéologique, i. II, 1882.
Stockholm. — Académie royale. 2 vol. de Mémoires, 1882, in-4°
et in-8°.
Tongres. — Société scientifique et littéraire. Bulletin, t. XVI,
1884.
Vienne. — Société impériale et royale de géographie. Communica-
tions de la Société géographique (en allemand), t. XXVII.
Washington. — Smithsonian institution. 2' Rapport du Bureau
d'ethnologie. — Annual report of the board of Régents, 1882. —
Contributions to north américain ethnology, V, 1882.
— 386 —
Zagreb (Agraiii). — Société arclK'ologiqne croate. Viestnik, M, les
4 livr. de 1885.
V. — ACQUISITIONS.
Trailé hhlonqnt et pratique des Archivi-s publiques, par Gabriel
Riclioii, 1885, Paris, 1 vol. in-8o, P. Dupont.
Le bourg d'Avenum., ses murailles, ses tours, ses tempks, avec
planches, par Poullain, membre de la Société française d'archéologie,
Orléans.
VI. — ABONNEMENTS.
Revue critique, année 1885.
Revue historique, les 6 livraisons de 1885.
Bulletin de la Société bibliographique, les 12 livraisons de 1885.
Polijbiblion, partie littéraire et partie tochnirpie, année 1885.
Dulletino di archeologia cristiatia, de Rossi, 4« série, 3" année,
livr. 1, 2,3, 188i-85.
Belfort. — Revue d'Alsace, les A livraisons de 1885, t. XIV.
IHP. QEOUaES JACOll, — OULKAKS.
BULLETIN
DE LA SOCIETE
ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉAMIS
N" 128.
PREMIER TRIMESTRE DE 1886.
LISTE
DES MtMBDES DE LA SOCIÉTÉ ARCIlÉOLOUIdUE ET IIISTORIÛIJE DE L'ORLÉANAIS
MEMBRES HONORAIRES DE DROIT.
MM. le Général commandant le 5e corps d'armée à Orléans.
le premier Président de la Cour d'Orléans,
le Préfet du Loiret,
le Préfet de Loir-et-Cher,
le Préfet d'Eure-et-Loir.
l'Evoque d'Orléans.
l'Évcque de Blois.
l'Évéïiue de Chartres,
le Maire d'Orléans.
BLLLtTIN N" 128. il»
— 388 —
MEMBRES HONORAIRES ELUS.
1859 MM. Deusi.e (Léopold), membre de l'Institut, administrateur
trénéral do la lîibliollu'que nationale, Paris.
I8G5 Gil.vnoi"iLlj:T, conservateur au départenieiil des médailles
et antiques de la Bibliothèque nationale, rue Colbert,
i2, Paris.
GRANDPr.RiiET, ancien garde des sceaux, sénateur, rue
de Marignan, 24, Paris.
1809 AViTTE (de), membre de l'Institut, rue Fortin, 5, Paris.
1874 RoziÈRE (de), membre de l'Institut, sénateur, rue Lin-
coln, 8, Paris.
Barthélémy (Anatole de), membre du Comité des tra-
vaux histoi'iques et de la Société des Antiiiuaires de
France, rue d'Anjou-Saint-IIonoré, 9, Paris.
1875 Wallon, sénateur, secrétaire perpétuel de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, au palais Mazarin,
Paris.
Jourdain, membre de l'Institut, rue Cambon, 21, Paris.
1883 Bertrand (Alexandre), men)bie de l'Institut, directeur
du Musée de Saint-Germain-en-Laye.
Picot (Georges), membre de llnstitut, rue Pigalle, 54,
Paris.
ÏAMizEY DE Larroque, Correspondant de l'Institut, Gon-
taud (Lot-et-Garonne).
1885 LucE (Siméon), membre de l'Institut, boulevard Saint-
Michel, 95, Paris.
Lasteyrie (Robert de), professeur à rKcole des Chartes,
membre du Comité des travaux historiques, rue des
Saints-Pères, 13.
MEMBRES TITULAIRES RESIDANTS (1).
1849 MM. * Desnoyers, vicaire géM(''ial, membre de la Société d'A-
griculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Oiléans,
Directeur <iu Musée historique.
(1) Les noms des membres fondateurs sont prceidés d'un .isliiriKiiic. — Les
autres membres sont inscrits à la date de leur admission.
— 389 —
1852 MM. GiiouE'PE, professeur de dessin au Lycée et aux Écoles
normales, membre de la Société d'Agriculture, Scien-
ces, Belles-Lettres et Arts d'Orléans.
Tranciiau, inspecteur honoraire de l'Académie de Paris.
1855 Boucher de Molandon, membre non résidant du Comité
des travaux historiques au Ministère de l'Instruction
publique, membre de l'Académie de Sainte-Croix d'Or-
léans.
1857 Baguenault de Viéville. ancien président de la Société
d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Or-
léans,
1857 GoLLiN, inspecteur général honoraire des ponts et chaus-
sées, membre de la Société d'Agriculture, Sciences,
Belles-Lettres et Arts d'Orléans et de l'Académie de
Sainte-Croix.
1859 LoiSELEUU, bibliothécaire de la ville, correspondant du
Ministère de ITnsduction publique, secrétaire général
de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et
Arts d'Orléans.
1860 Basseville, avocat, conseiller général de Loir-et-Cher,
membre de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-
Lettres et Arts d'Orléans.
Gastines (Léonce de), ancien élève de l'École des Char-
tes, membre de l'Académie de Sainte-Croix.
ViGNAT (Gaston), propriétaire.
1865 Jarky (Louis), avocat, membre de la Société d'Agricul-
ture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et de
l'Académie de Sainte-Croix.
18G8 Beaucorps (Maxime de), ancien élève de l'École des
Chartes, membre de l'Académie de Sainte-Croix.
1869 Baguenault de Puchesse (Gustave), docteur es lettres,
membre de l'Académie de Sainte-Croix, membre du
Conseil de la Société de l'Histoire de Fi'ance.
RociiETERlE (Maxime de la), membre de la Société d'A-
gricultui-e, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et
de l'Académie de Sainte-Croix.
1871 1)'' Patav, médecin chef de service à l'Ilùlel-Dieu, mem-
bre de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres
et Arts d'Orléans.
1875 GocHAUD (abbé), membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Beiles-Leltres et Arts d'Orléans et do l'Acn-
déinie de Sainte-Croix.
— 300 —
1875 MU. Val'zelles (Ludovic (1(!), conseiller honoraire à la t'.our
d'Orléans, membre de la Société d'Agriculture, Scien-
ces, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et de l'Académie
de Sainte-Croix.
1876 Baillet, ancien élève de l'École des Chartes, membre de
la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et
Arts d'Orléans.
* BiMBENET (Eugène), président de la Société d'Agiicul-
ture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans.
Bailly, professeur au Lycée, membre du Conseil acadé-
mique de Paris, membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans.
1877 Danton, chef de division à la Préfecture du Loiret.
1878 Davoust (Emile), membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans, attaché au
Musée historique.
1879 Raguenet de Sainï-Aliun (Octave), ancien élève de
l'École des Chartes, membre de l'xVcadémie de Sainte-
Croix.
1880 Du.viUYS (Léon), membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans, attaché au
Musée historique.
1881 TiiiLLiEii, notaire, ancien élève de l'École des chartes,
Delorme, président du Comité départemental de secours
aux blessés du Loiret.
1882 IlErxLUisON, libraire-éditeur.
Pommier, juge d'instruction au Tribunal civil d'Orléans.
1883 FouuNiER jeune, architecte.
1886 Guerrier, docteur es -lettres, professeur au Lycée,
membre de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-
Lettres et Arts d'Orléans.
MEMBRES TITULAIRES NON RÉSIDANTS.
1849 MM. Dui'RÉ, ancien bibliothécaire de la ville de l>lois, corres-
pondant du ]\Iinistèi-e de l'Instruction publiijue, rue
Donnissan, 41, à Bordeaux.
1851 Maître (abbé), rue de Beauce, à Pithiviers (Loiret).
Marchand, correspondant honoraire du Ministère de
l'Instruction publique, à Ouzouor-.sur-Trézée (Loiret).
1851 Delvunk, avocat à Koiuorantin.
— 391 -
1854 MM. Rallot, docteur-médecin à Montargis.
Laurand (Jules), au château des Montils (Loir-et-Cher).
1857 Sâint-Laumer (de), ancien maire de Chartres.
1858 Demersay (Alfred), à La Chapelle-sur-Aveyron (Loiret).
1859 De la Tour, percepteur à Saint-Maurice-sur-Fessard
(Loiret).
18G2 Pillard, docteur-médecin à Ladon.
1867 CouRCY (marquis de), conseiller général du Loiret, au
château de Glaireau, à Suliy-la-Chapelle (Loiret).
1880 Maulde (de), archiviste paléographe, lauréat de l'Insti-
tut, ancien sous-Préfet, à Flottin, près Boiscommun
(Loiret).
1872 Rancourt de Mlmerand (Achille de), à Cernoy (Loiret).
1873 Vernon (comte de), château de la Briais, à Saint-Julien -
de-Vouvantes (Loire-Inférieure) .
Aboville (vicomte d'), ancien député, au château de Rou-
ville, près Malesherbes (Loiret).
Clouet, architecte, à Boulogne-sur-Seine, rue Escudier,
7 bis.
Filleul (Edmond), propriétaire, à Montbouy (Loiret).
1874 FouGHER, curé-doyen de Meung (Loiret).
1876 Harcourt (marquis Bernard d'), ancien député du Loiret,
rue de Grenelle-Saint-Germain, 142, à Paris.
Chasseval (Henri de), au château du Muguet, à Ouzouer-
sur-Trézée (Loiret).
1883 BuciiET, ancien avoué, rue de Vaugirard, 111, à Paris.
Besnard, ancien magistrat, à Courbanton, près Neung-
sur-Beuvron (Loir-et-Cher).
1884 Debrou (Paul), ancien avocat au Conseil d'État et à la
Cour de cassation, château du Mazuray, commune de
Ménestreau-en-Villette (Loiret).
1885 ViGNAT (Eugène), ancien député, ancien maire d'Orléans,
château de la Salle_, Boigny (Loiret).
ASSOCIES CORRESPONDANTS FRANÇAIS.
1850 MM. DuvAL (l'abbé), à Amiens.
CouRMONT, ancien directeur des beaux-arts, â Cannes
(Var).
1852 Haoul-Duval, premier président honoraire do la Cour
d'appel (le lîordcaux, avenue Kléher, 78, â Paris.
- 302 —
1852 MM. CouBLKT (l'ablji- J.), cliiinoine, directeur de la Revue de
l'Art chrétien, à Versailles.
Garnier (Jules), président de la Société des Antiquaires
de Picardie, à Amiens.
1856 Barthélémy (Kdouard de), membre du Comité des tra-
vaux histori([ues, rue Las-Cases, 22, à Paris.
1863 Mallet (Fernand), à Amiens.
1864 Rey, membre de la Société des Antiquaires de France,
rue de la Neva, 10, à Paris.
1868 Geslin, ancien attaché au Musée des antiques du Louvre,
rue de la Condamine, 21, à Paris.
1869 RuELi.E, bibliothécaiï'e à Sainte-Geneviève, Paris.
1870 Pérot, membre de la Société d'émulation de l'Allier
(Moulins).
1873 CiiOLLET (Alfred), rue Millevoie, à Abbeville (Somme).
DuciiATEAU, curé-doyen de Chécy (Loiret).
GouHDON, vétérinaire, à Malesherbes (Loiret);
1874 Lor.EAU, conseiller général du Loiret, à Briare (Loiret).
1875 Martellikhe, ancien maiiistrat, à Pitliiviers.
1876 le Cuié d(î Saint-Benoît-sur-Loire.
Raïhoin, curi! de Montigny (Loiret).
Berton, curé de Saint-Martin-d'Abbat (Loiret).
Morillon, cité Condorcet, 4, à Paris.
Felice (Paul de), pasteur à Chartres (Eure-et-Loir).
AuDOUARD, curé de Trinay (Loiret).
Lafenestre (Geo)'ges), conservateur-adjoint et professeur
au Louvre, rue Jacob, 23, à Paris.
1878 Amelot, curé de Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret).
CiL^GOT (Ludovic), château de Rastignac, par la Bâchel-
lerie (Dordogne).
1879 Le Roy, avoué à Montargis (Loiret).
La Vallière (de), directeur d'assurances à Blois.
GouRTiN (Henri), à Brinille, par Bourmont (Haute-Marne).
Hauvette-Besnault, conservateur-adjoint à la biblio-
thèque de l'Université, à Paris.
Dorange, curé de Crottes.
BoNNARDOT, archivist(»-pa!éo.ur;i]iln'. soiis-inspedeur du
service histoi'ique de Paris, rue de la Sanlt-, 46, Paris.
1880 GiLLET, curé de Sougy (Loiret).
1881 CAi'.TArn, curé-doyen de Puiseaux.
1882 Crochet, curé-doyen d(> Ferrières.
Sainsot, curé-ilnyeu de TiM'miiiiiTs fIviiT'-(>!-L'iir).
— 393 —
1882 MM. La Croix (Io R. P. de), membio de la Sociôlé dos Anti-
quaires de France, à Poitiers (Vienne).
D'Arc (Pierre), avocat à la Coui- d'Appel d'Aix (lîouclies-
du-Rhône).
De Draux, à Boucq, par Foug (Meurthe).
lÎENARD (Agiicol), dessinateur, 17, rue de la GoUégialt.,
Paris.
1883 CiRELlet-Balguerie, membre correspondant delà Société
des Antiquaires de France, rue Saint-Sulpice, 38,
Paris.
1884 Arc.ant, curé de Chevilly (Loiret).
Stein, archiviste aux Archives nationales, rue de l'Abbc-
Grégoire, 37, Paris.
1885 Simon (Gabriel), président du Tribunal civil de Gien.
Champion, instituteur à Goulraiers.
Foucher-Veillard, pharmacien, à Beaugency.
GuiGNARU, vice-président de la Société d'Histoire natu-
relle de Loir-et-Cher, à Cliouzy, près Blois.
188G Porcher (l'abbé), docteur en théologie, chanoine hono-
raire, à Blois.
Casati, conseiller à la Cour de Paris, 25, rue Las Cases,
Paris.
ASSOCIES CORRESPONDANTS ETRANGERS.
1849 MM. Morel-Fatio , conservateur du Musée de Lausanne
(Suisse).
MaiîMol (Eugène del), président de la Société archéolo-
gique de Namur.
1852 Chalon (Renier), président de la Société belge de numis-
matique, rue du Trône, 113, à liiuxelles.
l'ÉvÈQUE de Bethléem, abbé de Saint-Mauricc-en-Valais
(Suisse).
KoiiNE (de), secrétaire de la Société impériale d'archéolu-
gie de Saint-Pétersbourg.
RoACH-SMrrn (Charles), à Londres.
1870 RiviER (Alphonse), j)role<seur de (Iri)if, à Bruxelles.
1883 IIagen (Heiaïami), pi'olesseur à riluiveisilé de liei'iie
(Suisse).
— 394 —
SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES.
SOCIÉTÉS FRANÇAISES.
Abbeville. — Société d'émulation.
Agen. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
Albi. — Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres du Tarn.
Amiens. — Société des Antiquaires de Picardie.
Angers. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
Angers. — Société académique de Maine-et-Loire.
Angouléme. — Société archéologique et historique de la Charente.
Arras. — Académie des Sciences, Lettres et Arts.
Arras. — Commission des Antiquités du Pas-de-Calais.
Autun. — Société éduenne.
Auxerre. — Société des Sciences historiques et naturelles de
l'Yonne.
Beauvais. — Société académique d'Archéologie, Sciences et Arts du
département de l'Oise.
Belfort. — Revue d'Alsace.
Besançon. — Société d'Émulation du Doubs.
Béziers. — Société archéologique, scientifique et littéraire.
Blois. — Société des Sciences et Lettres.
Bone. — Académie d'Hippone.
Bordeaux. — Société archéologique.
Boulogne-sur-Mer. — Société académique de Tarrondissement de
Boulogne-sur-Mer.
Bourg. — Société d'Émulation de l'Ain.
Bourges. — Société des Antiijuaires du Centre.
Bourges. — Société historique, littéraire, artistique et scientilicjue
du Cher.
Brive. — Société scientifique, historique et archéologique de la
Corrèze.
Caen. — Société des Antiquaires de Normandie.
Cahors. — Société des études littéraires, scientifiques et artistiques
du Lot.
Castres. — Commission d'antiquités.
Chalon-sur-Saône. — Société d'Histoire et d'Archéologie.
Chàlons-sur-^Iarne. — Société d'Agiicu'ture, Commerce, Sciences
et Arts (le la Mai-iie.
Chambéry. — Société savoisicniK^ (.fllistoiio et d'Archéologie.
— 395 —
Clininbéry. — Académie des Sciences, Lettres et Arts de Savoie.
Gliaitros. — Société archéologique d'Eure-et-Loir.
Gliàteaudun. — Société archéologique dunoise.
Chàteau-ïhierry. — Société historique et archéologique.
Cherbourg, — Société académique.
Clermont-Ferrand. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts.
Gonstantine (Algérie). — Société archéologique.
Dijon. — Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres.
Dijon. — Gommission des Antiquités de la Gùte-d'Or.
Dijon. — Bulletin d'histoire et d'archéologie religieuses.
Douai. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts du Nord.
Draguignan. — Société d'Études scientifiques et archéologiques.
Épinal. — Société d'Émulation des Vosges.
Fontainebleau. — Société historique et archéologique du Gâtinais.
Gap. — Société d'Études historiques, scientifiques et littéraires des
Hautes-Alpes.
Grenoble. — Académie Delphinale.
Guéret. — Société des Sciences naturelles et archéologiques de la
Creuse.
Langres. — Société historique et archéologique.
Le Havre. — Société havraise d'études diverses.
Le Mans. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe.
Le Mans. — Société historique et archéologique du Maine.
Le Mans. — Société philotechnique du Maine.
Lille. — Gommission historique du Nord.
Limoges. — Société archéologique et histoi'ique du Limousin.
Lons-le-Saulnier. — Société d'Émulation du Jura.
Lyon. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts.
Lyon. — Société littéraire, historique et archéologique.
Lyon. — Musée Guimet.
Màcon. — Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres.
Marseille. — Société de Statistique.
Montauban. — Société archéologique et historique de Tarn-et-
Garonne.
Montbéliard. — Société d'Emulation.
Montpellier. — Académie des Sciences et Lettres.
Moulins. — Société d'Émulation du département de l'Allier.
Nancy. — Société d'Archéologie lorraine.
Nancy. — Académie de Stanislas.
Nantes. — Société académicjue do Nantes et de la Loiro-Inférieuro.
Nantes. — Société archéologi([ue.
Nevers. — Société nivernaise des Lettres, Sciences et Arts.
— 39G —
Nice. — Société des Lettres, Sciences et Arts des Alpes-Maritimes.
Nice. — Société d'Agriculture , d'Horticulture et d'Acclimatation
des Alpes-Maritiines.
Nîmes. — Académie de Nîmes.
Orléans. — Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts.
Orléans. — Académie de Sainte-Croix.
Paris. — Ministère do l'Instruction ]iuI)Iiquo et des Beaux-Arts;
— Bulletin des travaux historiques et scientifiques ; — Réper-
toire des travaux historiques.
Paris. — Listitut de France; — Jommal des Savants.
Paris. — Société des Antiquaires de France.
Paris. — Société de l'Histoire de France.
Paris. — Société française de Numismatique et (rArchéologie.
Paris. — Ecole des Chartes.
Paris. — Société française d'Archéologie pour la conservation et
la description des monuments.
Paris. — Société des études historiques.
Pau. — Société des Sciences. Lettres et Aits.
Péi'igueux. — Société historique et archéologique du Périgord.
Poitiers. — Société des Antiquaires de l'Ouest.
Rambouillet. — Société archéologique.
Rennes. — Société archéologique du département d'Rle-et- Vilaine.
Rodez. — Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron.
Romans. — Bulletin d'histoire ecclésiastique et d'archéologie reli-
gieuse du diocèse de Valence, Digne, Gap, Grenoble et Viviers.
Rouen. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts.
Rouen. — Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure.
Saint-Omer. — Société des Antiquaires de la Morinie.
Saintes. — Société des Archives historiques de la Saintonge et de
l'Aunis.
Saintes. — Commission des Arts et Monuments hisfori(|ues de la
Charente-Intérieure.
Sentis. — Comité archéologique.
Sens. — Société archéologique.
Soissons. — Société archéologique, historique et scientifique.
Toulon. — Académie du Var.
Toulouse. — Société archéologique du midi de la France.
Tours. — Société archéologique de Touraine.
Troyes. — Société académi({ue d'Agriculture, des Sciences, Arts et
Belles-Lettres de l'Aube.
Valence;. — Société d'Ai'cliéologie et de Statistique de la Drônie.
Valenciennes. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
— 397 —
Vannes. — Société polymatlii(iue du Morijilian.
Vendôme. — Société archéologique , scientifique et littéraire du
Vendômois.
Verdun. — Société philomatliiquo.
Versailles. — Commission des Anti({uités et des Arts de Seine-ct-
Oise.
SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES.
Anvers. — Académie d'Aicliéologie de Belgique.
Bruxelles. — Commission royale des monuments.
Bruxelles. — Société de Numismatique belge.
Christiania. — Université royale de Norvège.
Genève. — Société de Géographie.
Genève. — Institut national genevois.
Genève. — Société d'Histoire et d'Archéologie.
Goilitz (Prusse). — Société scientifique de la Ilaute-Lusace.
Liège. — Institut archéologique liégeois.
Lund (Suède). — Universitas Lundensis.
Luxembourg. — Société archéologique et historique.
Metz. — Académie.
Namur. — Société archéologique.
Saint-Pétersbourg. — Société impériale d'Archéologie.
Stockholm. — Académie royale.
Tongres. — Société des Sciences et Lettres du Limbourg.
Vienne (Autriche). — Institut géograpliique.
Washington. — Smithsonian institution.
Zagreb. — Société archéologique croate de Zagreb (Agram).
BIBLIOTHÈQUES QUI REÇOIVENT LES PUBLICATIONS.
La biljliothèquc publique de la ville d'Orléans.
— de la Cour d'api)cl d'Orléans.
— du grand Séminaire d'Orléans.
— du petit Séminaire de La Cliapelle-Saint-Mesmin.
— du petit Séminaire de SaintoCroix.
— administrative de la Préfecture du Loiret.
— des employés du Loiret.
— du fAci'e d'Orléans.
— lie l'Iù'.ole normale prininiii^ flu Loirtït.
- 398 —
La bibliothèque de la réunion des officiers d'Orléans.
— publique de la ville de Montargis.
— publique de la ville de Pithiviers.
— publique de la ville de Blois.
— publique de la ville de Chartres.
— Mazarine (Paris).
— de l'Université, à la Sorbonne (Paris).
— de la Société de l'Histoire de France aux Archives
nationales (Paris).
M. l'Administrateur des Musées nationaux,
M. le Conservateur du Musée de Saint-Germain.
COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POURL'ANNÉE188G
Président. — M. Tranchau.
Vice-Président. — M. Max. de la Rociieterie.
Secrétaire. — M. Dumuys.
Vice-Secrétaire- Archiviste. — M. l'abbé Cocitard.
Trésorier. — M. Thillier.
Commission des jniblications. — MM. Baguenault de Puchesse,
ViGNAT et Basseville.
— 399
Séance du vendredi 15 janvier 1886.
Présidence de M. Tranchau, président.
M. Tranchau, nommé président aux élections du 22 décembre,
ouvre la séance par l'allocution suivante :
Messieurs et chers collègues,
Un sentiment très sincère, bien plus que l'usage et la conve-
nance, me commande ma première parole. Elle ne peut être
que l'expression d'une profonde gratitude pour le témoignage
de confiance, et, j'oserai dire, d'amitié, qui m'a forcé de m'as-
seoir, pour une année, sur ce fauteuil. J'aurais été heureux de
garder le modeste emploi que vous m'aviez plusieurs fois donné,
le seul qui convienne à mes goûts et à mes aptitudes : vous en
avez décidé autrement; je m'incline ému et reconnaissant. Cet
honneur, que je n'avais ni désiré, ni recherché, vous avez
voulu me le conférer comme couronnement d'une carrière qui
s'achève, et comme souvenir des trente-trois années que j'ai
passées, presque sans interruption, parmi vous. Ce n'est pas
mes travaux que vous avez entendu récompenser ; — ils sont
bien humbles et occupent peu de place dans vos recueils. —
Tous ceux qui m'ont précédé à la présidence s'étaient distin-
gués par des recherches, des études, des mémoires, des livres,
en un mot par une compétence d'archéologue, de numismate
ou d'historien que j'envie et que j'admire, sans espérer pou-
voir y atteindre jamais. Je ne suis plus d'âge à apprendre, ni
surtout à produire, pas même un discours académique. Car
l'activité féconde du travail dans la vieillesse est un privilège
rare, départi à plusieurs d'entre vous pour notre grand profit,
mais dont la nature se montre généralement avare, et qu'elle
m'a refu.sé.
— 40U —
Vous avez eu, messieurs, onze présitleiils, — dont quelques-
uns plusieurs fois élus, — depuis la fondation de notre Société,
née, vous le savez, dans le cabinet de notre vénéré confrère,
M. l'abbé Desnoyers, le 28 janvier 1848.
Je me suis fait, d'après nos Bulletins, l'hisloire de leur pré-
sidence. J'aurais eu grand plaisir à retracer ici la physionomie
de chacun d'eux, et tout au moins l'esquisse des services qu'ils
nous ont rendus ; c'eût été leur payer une fois de plus la dette
de notre reconnaissance. Je renonce avec peine à cette revue
rétrospective, dans la crainte de répéter ce que vous savez tous,
et de blesser la modestie de ceux d'entre eux qui m'écoutent.
Je me borne à rappeler, pour m'exciter moi-même à l'elfort,
que tous ont contribué largement à élever notre Compagnie à
une hauteur d'où il ne faut pas la laisser déchoir. Et c'est là
précisément ce qui m'effraie, je le dis sans fausse modestie.
Le Président d'une Société comme la nôtre doit n'être étran-
ger à aucune partie du vaste domaine de l'archéologie; il doit
être toujours prêt à donner son opinion sur les questions qui
peuvent être soulevées parmi vous sur la numismatique, l'épi-
graphie, la philologie, l'architecture, les arts, les l)elles-lettres,
l'histoire, et, en me regardant de l'œil même le plus indulgent,
je me trouve sur tous ces points d'une grande pauvreté.
Donc, Messieurs et chers collègues, j'ai besoin, pour m'aidfr
à remplir ma tâche, de toute votre amicale bienveillance et de
l'appui constant du Bureau, dont je ne manquerai pas d'invo-
quer les conseils et les lumières en toute circonstance.
A défaut des qualités, des mérites et des titres que vous aviez
trouvés chez mes prédécesseurs, je vous apporte ma bonne vo-
lonté et mon dévoûment absolu. Mon plus vif désir comme le
vôtre à tous, c'est de voir toujours régner entre nous l'union la
plus paifaite, la plus adectueuse courtoisie dans nos relations,
un sincère esprit de concorde dans les discussions, l'amour dé-
sintéressé de la science et de la vérité, l'unique piéoccupation
des talents à honorer et des travaux à récompenser pour le plus
grand profit delà Compagnie. Inutile de vous assurer de l'ini-
pariialilé dunl je im; forai Ioiijdui's un devoir et un |il,ii>ir. l.e
— 401 —
sentiment de confraternité fait le plus grand charme de nos
réunions, en même temps qu'il est la meilleure garantie d'une
cordiale rivalité dans le travail.
Et, puisque je parle de travail, voulez-vous bien me per-
mettre de vous entretenir encore un instant des travaux entre-
pris par la Société, restés inachevés, et que peut-être nous pour-
rons reprendre en commun et mener à chef?
Dans la séance du 13 juin 1879, sur la proposition de M. Des-
noyers, une commission a été nommée pour dresser la carte des
voies romaines du déparlement. Elle était composée de MM. Bim-
benet, Bailly, Cochard et Trancliau. S'est-elle réunie? Je ne
crois pas. Quand une commission est nommée, elle devrait aus-
sitôt se donner un président. J'avoue à ma honte que, pour ma
part, je me suis borné à prendre çà et là quelques notes. Ne se-
rait-il pas possible de reconstituer celte commission, qui ferait
appel au concours de nos correspondants du Loiret, et qui, en
attendant les renseignements pris sur place, recueillerait les
matériaux épars dans nos BuUeiiits et Mémoires, et les com-
pléterait par les indications données dans le Mémoire de Jol-
lois sur les Antiquités du Loirel, dans les travaux divers de
M. de LaSaussaye, dans la Géographie Jiistorique de la Gaule
de Desjardins, dans les Voies romaines de la Gaule d'Alexandre
Bertrand, dans les Mémoires des sociétés limitrophes d'Eure-
et-Loir, de Loir-et-Cher, de Châteaudun, du Gâlinais, de Ven-
dôme, de la Touraine, des Antiquaires du Centre, etc.? Vous
déciderez, Messieurs, sur l'opportunité de cette proposition.
Une autre entreprise suspendue depuis longtemps est digne
aussi d'appeler votre attention : c'est le Répertoire archéolo-
gique du département. Un seul fascicule a paru, vous le savez :
c'est celui qui comprend la ville d'Orléans et le canton d'Olivet;
les autres cantons attendent leur tour. La Société aura à exa-
miner si le temps n'est pas venu du reprendre l'œuvre sus-
pendue, après reconslitution des commissions qui, pour les trois
autres arrondissements, avaient promis leur collaboration. Nous
possédons, dans notre biblioUièque, b.' répi-rtoire archéolo-
gique d'un certain noinbi'ededéj'arlemcnls : le Morbiban (18GI),
— 402 —
l'Oise (1862), le Tarn (1865), l'Yonne (1868), la Seine-Infé-
rieure (1872), la Meuse (1875), Et combien d'autres départe-
ments nous ont devancés dans une publication qui véritable-
ment s'impose à toute Société archéologique !
Beaucoup d'autres aussi ont édité elles-mêmes ou encouragé
de leur patronage un Dictionnaire lopographique. Notre bi-
bliothèque nous offre ceux des départements suivants :
Hautes-Alpes, Aisne, Aube, Calvados, Eure, Gard, Mayenne,
Meuse, Morbihan, Moselle. N'est-il pas regrettable que le Loiret
n'ait pas un travail analogue, si utile pour l'intelligence des
vieux textes, des cartulaires, des noms de lieux, etc.?
Et la Bibliographie orléanaise, sur lequel M. l'abbé Pelletier
a fait jadis plusieurs rapports, dont l'un, lu dans la séance du
9 décembre 1859, contenait les propositions de la commission?
En vue d'exécuter le programme approuvé par elle, la Société
avait nommé une commission de sept membres :
M. Pelletier, pour la théologie;
M. Pillon, pour les sciences ;
M. Bimbenet, pour la jurisprudence;
M. Dupuis, pour les belles-lettres;
M. Baguenault de Viéville, pour l'histoire;
M. Mantellier, pour l'archéologie et la numismatique ;
M. Loiseleur, pour la médecine et les arts.
La mort a fait bien des vides dans cette commission. M. Pel-
letier seul, je crois, a rempli sa tâche, et nous avons les fiches
écrites de sa main pour les livres et brochures de théologie
imprimés à Orléans ou dans une localité du Loiret. Ne pensez-
vous pas, Messieurs, que nous pourrions peut-être reprendre
cette idée, dont la réalisation est, ce me semble, devenue
plus facile par le livre de M. Herluison sur les Imprimeurs et
libraires d'Orléans, par son Plan d'une bibliothèque orléa-
naise, par les catalogues de ventes de bibliothèques qui se sont
faites depuis quelques années à Orléans, par le très curieux tra-
vail, V Université et la typographie orléanaise, dû surtout à
la collaboration de MM. Jarry et Herluison, ctc ? — Je n'ai pas
la prétention d'énumércr ici toutes les sources de maléiiaux
— 403 —
pour ce travail dont l'accomplissemenl serait d'une grande uti-
lité pour les travailleurs.
En dehors des travaux qui exigent le concours de plusieurs,
il est bien des questions d'histoire et d'archéologie locale qui
s'offrent à l'activité laborieuse de chacun de nous. Je sais bien
que la grande variété d'études dont témoignent nos '20 volumes
de Mémoi7'es et nos 8 volumes de Bullelins explique l'embar-
ras où nous sommes quelquefois de trouver un sujet nouveau à
traiter. Depuis l'origine de la Société, que de fouilles ont été
faites ! Que de monuments ont été découverts et décrits ! Com-
bien de documents tirés de la poussière des archives et mis en
plein jour! Mais n'en reste-t-il plus? N'y a-t-il pas quelque part,
par exemple, des Livres de raison, tels qu'en publient depuis
quelque temps plusieurs Sociétés, documents parfois si intéres-
sants pour faire connaître la vie intime de nos pères et aussi les
conditions de la vie matérielle à différentes époques? Dans la
dernière réunion des Sociétés savantes à la Sorbonne, un
membre de l'Institut, M. Deloche, signalait le haut intérêt qu'il
y aurait à mettre à profit ces documents pour établir un tableau
de comparaison entre les valeui'S de la terre, des denrées, des
bêtes de somme, des tissus, et des journées de travail. Nous
avons peu à faire sous ce rapport pour Orléans depuis les très
savants Mémoires de M. Mantellier sur la valeur des principales
denrées et marchandises dans Orléans du XIV° au XYIII^ siècle
{Mémoires, t. V, 4862), et de M. Loiseleur sur le compte des
dépenses de Charles VII au temps du siège de 1428 {Mémoires,
t. XI, 1868) ; mais il y a d'autres filons à exploiter dans une
aussi vaste mine.
Enfin il y aurait sans doute un attrait particulier pour quel-
ques-uns de nous à traiter une des questions indiquées d'avance
pour les réunions de la Sorbonne. Voulez-vous me permettre de
vous en rappeler quelques-unes qui se rattachent plus particu-
lièrement à nos travaux habituels?
Origine et organisation des anciennes corporations d'arls et
métiers.
Oiigine, importance et durée des anciennes foires.
BULLETIN N" l'28. "21
— 404 —
Cimetières à incinérations en Gaule avant la conquête ro-
maine; leurs caractères distinclifs.
Étude des sarcophages païens sculptés.
Quels renseignements les noms de lieux dits peuvent-ils four-
nir à l'archéologie et à la géographie antique?
Signaler les documents géographiques curieux (textes et
cartes, monuments), qui peuvent exister dans les bihliutlièques
publiques et les archives.
Monuments de l'architecture militaire en France au moyen
âge.
Assemblées générales de communautés d'habitants sous l'an-
cien régime, etc., etc.
Mais il siérait mal à un des moindres travailleurs qui soient
dans vos rangs d'insister davantage sur l'émulation qui doit
nous animer tous. Je sais, d'ailleurs, que les lectures ne nous
manqueront pas. M. Baguenaull de Puchesse a bien voulu
nous promettre une étude sur la Famille d'Escures; M. Loise-
\e\xr, sur les Privilèges de l'ancienne Université d'Orléans ;
M. l'abbé Cochard, sur les Caves de V ancien couvent des
Chartreux. M. Dumuys prépare la Biographie du gouverneur
d'Orléans, Audri Marchand, et un mémoire sur le Cimetière
de jBWarres-sMr-E'ssonwe. D'autres engagements ont été pris;
nous entendrons des notices sur deux collègues que la mort
nous a enlevés en 1884, et sur celui dont nous avons, avec une
profonde tristesse, suivi le convoi il y a quelques jours.
Indépendamment de nos travaux, nous aurons. Messieurs, à
nous préoccuper sérieusement d'une grave question : la cons-
truction, si possible, d'une tourelle-escalier qui nous donnerait
accès dans ces combles où il devient urgent de trouver un sup-
plément de place pour nos livres et nos archives, dont je vous
dirai un mot tout à l'heure. Celte question, soulevée par
M. l'abbé Desnoyers, est, vous le savez, déjà engagée, et, dans
la séance du 13 mars 1885, M. Boucher de Molandon nous
annonçait qu'il s'était mis en rapport avec l'inspecteur général
des monuments historiques de notre contrée, M. Lisch, qui lui
avait promis son appui pour solliciter une subvention de la
— 405 —
commission des travaux historiques; nous suivrons tous avec
sollicitude cette affaire tout à fait capitale pour nous. Je n'y
épargnerai pas mes efforts et mes démarches, et je serais parti-
culièrement heureux qu'elle pût être menée à bien pendant
l'année qui s'ouvre devant nous.
Un dernier mot, Messieurs ; je suis sûr d'être votre interprète
applaudi en vous priant de voter et d'insérer au procès-verbal
deux choses : d'abord des remercîments au président sortant,
M. G. Baguenault de Puchesse, qui, courageusement dévoué à
sa fonction, rnème après la plus cruelle des épreuves, n'a cessé
de diriger nos séances avec un zèle, une sagesse et une aménité
que nous n'oublierons jamais; ensuite l'expression des regrets
que nous éprouvons tous, et moi le premier, de la détermina-
tion prise par M. Desnoyers, au moment où votre respectueuse
reconnaissance, d'accord avec nos traditions, l'appelait à ce fau-
teuil.
Puissiez-vous ne pas trop vous repentir, pour le bien et l'hon-
neur de la Société, de m'y avoir mis à sa place !
Après cette allocution, dont Tinsertion au BuUelin est votée,
M. le Président rappelle la perte récente éprouvée par la Société en
la personne d'un de ses membres les plus anciens et les plus labo-
rieux, M. le comte Du Faur de Pibrac, et il consacre à sa mémoire
les lignes suivantes, dont l'impression est également votée.
M. LE COMTE DU FAUR DE PIBRAC
Avant de continuer l'ordre du jour de cette séance, j'ai encore
un devoir à remplir, devoir douloureux qui inaugure tristement
ma fonction de président.
Une place reste vide parmi nous qui était dignement occupée
par un collègue entouré par nous d'autant d'affection que de
respect, auditeur assidu, attentif, bienveillant, de nos séances,
qui s'était, un peu dei^habitué d'y prendre la parole, mais dont
- 406 —
la voix y avait toujours une grande autorité et un grand cliarme,
quand il voulait bien se mêler à la discussion.
M. Anatole du Faur de Pibrac avait été élu titulaire résidant
en 1 864, et, familiarisé de longue date avec toutes les matières
louchant à l'archéologie, il s'était fait aussitôt dans la Société
une situation considérable. On y eut bien vite apprécié son sa-
voir et sa sagacité d'antiquaire, son rare talent de dessinateur,
sa remarquable habileté de paléographe, son goût délicat de
lettré, et la ferme allure de son style d'écrivain archéologue. Il
y avait chez lui un ensemble de qualités d'homme du monde et
de savant qui rendait son commerce aussi sûr qu'agréable, et sa
collaboration très précieuse pour nos études.
Un autre vous dira longuement, dans une Notice digne d'un
tel mérite, tout ce que la Compagnie doit à M. de Pibrac de re-
cherches fécondes, de jugements mûrs et solides, de saines cri-
tiques, de vues ingénieuses, de solutions décisives sur toutes
les questions qu'il étudiait avec l'ardeur et la pénétration d'un
esprit qui aimait à aller au fond des choses.
Je dois me borner à vous rappeler ici les plus marquants de
ses travaux, par exemple, ses Rapports d'une si lumineuse pré-
cision sur les fouilles pratiquées par lui autour de Saint-Euverte,
sur celles qu'il fit exécuter dans l'église de Meung pour re-
trouver le tombeau de saint Liphard.
C'est après la lecture de ce Mémoire à la Sorbonne (1866)
qu'il reçut des mains du Ministre de l'instruction publique les
palmes d'officier d'Académie, récompense que nous aurions
voulu voir suivie plus tard, après ses persévérants labeurs,
d'une distinction plus éclatante et plus en rapport avec sa va-
leur.
Ceux d'entre nous qui appartenaient à la Société en 4865 se
souviennent du retentissement qu'eurent dans le monde savant
la découverte et la description par notre heureux collègue de la
pierre du faubourg Saint-Vincent, dont M. Léon Renier a dit
« qu'elle était le premier titre de l'histoire d'Orléans (Cenab)
et le monument le plus important de son Musée. »
Les patientes recherches de M. de Pibrac ont aussi jeté une
— 407 —
grande lumière sur la question des cimetières antiques, des
puits funéraires et des sépultures gauloises dans notre pays.
Il établit indiscutablement que, derrière Saint-Euverte comme
sur l'emplacement de la fameuse inscription CENAB, il y avait
eu un ciaietière gallo-romain. En 1857, il en avait trouvé un
celtique à Beaugency, où il avait dirigé de s?, personne les ter-
rassements des ouvriers, comme il le fit encore dans le puits des
Minimes, et partout où il espérait rencontrer des richesses sou-
terraines profitables à l'archéologie. Le courage et la ténacité
qu'il mettait dans ces explorations, quelquefois périlleuses, sont
admirables, et il savait tirer parti avec un art merveilleux de
toutes ses trouvailles pour exposer des théories ou des conjec-
tures qui, presque toutes, sont entrées depuis dans le domaine
des faits acquis à la science.
La dernière production de sa plume qu'il nous ait offerte est
VHistoire de l'ahhaye de Voisins, dont le Cartulaire, qui doit
foimer la 2*^ partie de notre tome XVI, est si impatiemment
attendu et si vivement réclamé par tous nos correspondants.
Nous pouvions encore attendre de M. de Pibrac l'exécution
d'un travail auquel il a consacré bien des années de sa labo-
rieuse existence. Longtemps administrateur des Hospices d'Or-
léans, il avait dépouillé l'énorme série des registres de l'Hôtel -
Dieu. Il se proposait de faire l'histoire de cette vénérable
maison. La mort l'a frappé trop tôt pour la science comme pour
l'afTection de sa famille et de ses collègues. Puissent les docu-
ments recueillis par lui trouver une main pieuse qui en entre-
prenne la publication !
Membre de la Société des antiquaires de France et des trois
Sociétés savantes d'Orléans, M. de Pibrac appartenait aussi à
l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Tou-
louse. C'est pour elle qu'il composa et lut, en 1882, l'histoire de
ce château de Pibrac, possédé jadis par l'homme célèbre dont il
était fier de descendre, Gui du Fanr de Pibrac, magistrat, écri-
vain, poète, auteur des Quatrains devenus si populaires eu
France, et de beaucoup d'autres œuvres qui lui ont donné un
rang honorable parmi les lettrés du XVI« siècle (1529-1584).
— 408 —
C'est par cette mention de ses origines que je veux achever
cet hommage si court et si incomplet. Il avait, ce me semble,
largement hérité de son illustre aïeul. Au physique, il avait la
dignité d'allure, l'austérité de visage, la gravité de parole, qui
caractérisent généralement les hommes de l'ancienne magistra-
ture française; au moral, l'urbanité des manières, la loyale
franchise du caractère, l'élévation et la finesse de l'esprit,
l'étendue et la variété des connaissances, l'atlicisme du langage,
la fermeté des convictions religieuses, traits qui lui donnent, à
mon sens, une ressemblance frappante avec les érudits et les
lettrés contemporains de son grand ancêtre.
Nous garderons tous de M. Du Faur de Pibrac un inaltérable
souvenir pour sa nature chevaleresque et simple à la fois, et
pour les éminents services qu'il a rendus à notre Société.
— Conformément à l'usage constamment snivi par la Société, une
notice sera faite par un de ses membres pour honorer la vie et les
travaux de M. de Pibrac, M. Coucher de Molandon veut bien se char-
ger de la rédiger.
— M. le Président rend compte des ouvrages adressés à la Société ;
il signale entre autres, dans le Bulletin de la Société archéolo-
gique d'I'AU'e-et-Loir, le mémoire de M. l'abbé Sainsot, associé
correspondant, sur La Cathédrale de Chartres sous la Terreur,
travail présenté au concours de 1885, et que la Société a eu le
regret de ne pouvoir admettre, parce que son récit avait trait à
une époque postérieure à 178'.); — le volume de M. Siméon Luce,
intitulé Jeanne d'Arc à Domreiny. Il appelle enfin l'attention de
ses collègues sur le deuxième volume de YHistoire d'Orléans par
M. Bimbcnet.
— M. Pierre d'Arc, avocat à la cour d'appel d'Aix et associé cor-
respondant, olîre à la Société la photographie d'une statuette de
Jeanne d'Arc, qui fait partie de son cabinet.
Des remorcîmonts sont adressés au donateur.
— 409 —
— M. le Pr«^sident, en qualité d'ancien archiviste, donne la situa-
tion de la réserve des publications et de la bibliothèque de la Société.
A la fin de l'année 1885, cette réserve se compose de 7,255 exem-
plaires. Mémoires, BxiUeiim et Allaa ; la bibliothèque contient en-
viron 2,810 volumes, tant imprimés que manuscrits, non compris les
brochures.
— M. Basseville, en qualité d'ancien secrétaire, lit le projet de
Bulletin pour le 4« trimestre de l'année 1885.
Ce projet est renvoyé à la commission des publications.
— M. l'abbé Maître envoie un travail sur Saint- Péravy ; renvoyé
à la commission des publications.
— Lecture est donnée d'une lettre de M. le Ministre de l'instruc-
tion publique donnant, comme proposé par la section des sciences
économiques et sociales, le sujet suivant : Des assemblées générales de
communautés d'Iiahitatits, en France, sous l'ancien régime.
Séance du vendredi 29 janvier flHS(>.
Présidence de M. Tranciiau, président.
M. le Président dépose sur le bureau :
1" Notice sur un nouveau témoignage relatif à la mission de
Jeanne d'Arc, par M. L. Dclisle;
2° Épigraphie de la numismatiqve étrusque, par M. Casati, con-
seiller à la cour de Paris ;
8" Un compte-rendu sur l'ouvrage du P. Ayrolles intitulé : Jeanne
d'Arc sur les autels, par M. Pierre d'Arc, associé correspondant.
— M. Hcrluison offre une notice sur les collections composant le
Musée de Jeanne d'Arc, par M. Mantellier.
— 410 —
— iM. Pierre d'Arc envoie la reproduction photographique d'un
triptyque représentant Jeanne d'Arc écoulant ses voix, prise à Com-
piè(jne et hiûlée à Rouen.
La Société vote des rcmercînients à tous ces donateurs.
— M. le Président lit une invitation de la Société des Antiquaires
de Picardie au Congrès qui se tiendra à Amiens pour le cinquantième
anniversaire de sa fondation.
— M. Thillier, trésorier, rend compte de la situation financière et
propose le budget de l'année 1880. Ses comptes sont approuvés et
des remerciements lui sont votés.
— M. le Président annonce que la notice de M. Bailly, sur
M. Egger, qui vient d'être publiée dans le Bulletin du i* trimestre
1885, sera complétée par un Appendice bibliographique et par un
Appendice littéraire destinées à paraître avec le BnlleHn du {'''' tri-
mestre 1886.
Séance dn vendredi 13 février 1886.
Présidence de M. Trancuau, président.
Parmi les ouvrages adressés à la Société, M. le président signale à
l'attention de ses collègues :
1° U école calligraphique de Tours au LV" siècle, par M. Léopold
Delisle ;
2° Fortis Elruria, par .M. Casati ;
3° Histoire de Charlemagne, par iM. le chanoine van Drivai.
— M. Guerrier offre à la Société, en hommage d'auteur, la Vie de
Madame Giiijon et le Divorce de Louis VII.
— 411 —
— M. Heiiiiison fait hommage d'éditeur à la Société du portrait de
Jli.-Agnan Desfriches, d'après Cociiin, qu'il vient de publier.
Des remercimcnts sont votés à tous ces donateurs.
— M. le Président relève dans le Journal de la Société d'archéo-
logie Lorraine (1885) une étude de M. Chapellier sur la véritable
nationalité de Jeanne rf'/lrc, et dans la Bibliothèque de l'Ecole des
C/iflr/es une notice de M. Bouchot sur le portrait de Louis d'Orléans,
publié par André Thevet dans ses Fies (ies Hommes illustres (1584).
— MM. -Tarry, de la Rocheterie et Tranchau présentent, comme
associé correspondant, M. Casati, conseiller à la cour de Paris.
— M. de Molandon lit une étude sur le Nouveau témoignage re-
latif à la mission de Jeanne U'Arc, par M. L. Delisle.
Ce travail est renvoyé à la commission des publications.
Séance du vendredi SC février fl88C.
Présidence de M. Tranchau, président.
M. le Président signale dans le Bulletin de la Société d'Eure-
et-Loir un article de M. Merlet sur les Chevaliers du Papeguay, à
Chàteauneuf-en-Thimerais; et, dans celui de la Société archéologique
vendômoise, un extrait du volume publié par son président, M. le mar-
quisde Rochambeau, sur YEpigraphie et l'iconographie vendômoises ;
deux biographies sur M. Chautard, poète de valeur, et sur M. Ucs-
saignes, chimiste distingué, cette dernière par M. E. Nouel, profes-
seur au Lycée de Vendôme ; deux articles du même, intitulés : Ce
qu'on troîive dans les aimens registres, et copie du Journal d'un
vicaire de Souday (1580-1<);J1) ; deux articles de l'abbé Métais sur
Les derniers jours de la (oUég'iale de Saint-Georges et Inventaire
— 412 —
des litres et objeta précievx, dressé en 1700; un travail de M. Mar-
tellière sur les travaux de restauraiion du clocher de la Tiinité,
et un autre de M. Bournon sur le Pèlerinage de la Sainte-Larme de
Vendôme.
— M, Herluison fait hommage à la Société d'un opuscule sur
Setinehj, par M. Guillard, et de lettres-patentes, imprimées, relatives
à la création du collège d'Orléans.
Des remercînients sont votés au donateur,
— M. le Président donne lecture d'une lettre de M. le comte
Deservilliers, titulaire résidant, qui donne sa démission, — elle est ac-
ceptée avec regrets, — et de M. Bonnardot, sous-directeur du service
historique de Paris, donnant aussi sa démission pour des raisons per-
sonnelles. La Société, reconnaissante de sa collaboration, le priera de
rester associé correspondant, et décide que les Bulletins continueront
il lui être adressés à titre gracieux.
— Lecture est donnée d'une lettre de M. le Ministre de l'instruc-
tion publique invitant les membres de la Société qui se proposeraient
de participer à la 24° réunion des Sociétés savantes des départements
à donner leurs noms; se font inscrire : MM. Tranchau, Loiseleur,
Baillet, de Molandon, Baguenault de Puchesse et Vignat.
— La liste des candidats pour remplir la vacance faite par le dé-
cès de M. le comte de Pibrac, comme membre titulaire résidant,
est arrêtée dans cet ordre : MM. P. Charpentier, Vacher, A. Didier
et Guerrier. La Société arrête (jue l'élection aura lieu à la séance
prochaine, ainsi que celle de M. Casati, proposé comme associé cor-
respondant.
— M. Fournier rend compte de l'inspection du calorifère, qui ne
donne plus le degré de chaleur primitif. La Société l'invite à s'ad-
joindre M. Dusscrr(!, architecte départemental et délégué de M. Lisch,
pour trouver les moyens de remédier à cette fâcheuse situation.
— 413 —
— M. G. Bagiienault de Piichesse lit un mémoire ^mVExprdilion
des Allemands en France et la Bataille de Dormans (1575). Ce tra-
vail est renvoyé à la commission des publications.
— M. le Président commence la lecture d'un mémoire de M. Loi-
seleur, intitulé : Les privilèges de rUniversité de lois d'Orléam,
d'après un document inédit du XV* siècle (1 11^).
Séance du vendredi t% mars 1886.
Présidence de M. Tranchau, président.
M. Fournier rend compte de l'entretien qu'il a eu avec MM. Dus-
serre, architecte, et Ghaussidière, fumiste, relativement à l'insuffisance
de chaleur fournie par le calorifère. La décision à prendre est renvoyée
au bureau.
— M. le Président signale dans les volumes déposés sur le bureau
divers articles particulièrement intéressants pour la Société, entre
autres un extrait de Chronique des Arts et de la Curiosité relatif à
la maison des Genêts, à Paris, où, le 8 septembre 1429, fut trans-
portée Jeanne d'Arc blessée au siège de Paris, et une mention élo-
gieuse sur M. Loiseleur pour avoir discuté la question des signatures
autographes de Molière, et provoqué la nomination d'une commission
spéciale à cet effet.
— M. l'abbé Corblet fait hommage d'une brochure sur V Elévation
du Saint-Sacrement, où l'on voit que l'usage de chanter VO Salu-
taris hostia pendant l'élévation fut établi en 1513, sous Louis XII,
malade et inquiet de l'invasion des ennemis sur toutes ses frontières.
— La liste des délégués à la réunion des Sociétés savantes des
départements à la Sorbonne est ainsi arrêtée :
— 414 -
M. de Molandon, qui se propose de lire deux mémoires : 1" Explo-
ralion faïle en 1885 du Ininulus Je Reuilly; 2" Jeanne d'Arc et sa
mission, nouveaux documenls, nouvelles éludes.
M. G, Baguenault de Puchesse ; Expédition des Allemands en
France (1575).
M. G. Yigndit: Enceinte gallo-romaine d'Orléans.
M. Loiseleur : Privilèges de VUniversité de lois d'Orléans.
M. Baillet : Epitaphe de Mummoleus, ahbé de Fleury.
M. Tranchau : Représentalïons théâtrales et exercices classiques
au collège d'Orléans, ITôO-lTT^.
— Lecture est donnée d'une lettre de M. Grellet-Balguerie, solli-
citant le titre de délégué de la Société à la Sorbonne. La Société,
considérant que, pour avoir une délégation, il faut être membre titu-
laire, regrette de ne pouvoir conférer ce mandat à l'honorable sollici-
teur, qui n'est que membre associé correspondant.
— Au nom de la commission des publications, M. G, Vignat pro-
pose d'insérer dans nos Mémoires le mémoire de M. G. Baguenault
sur y Expédition des Allemands en France (1575), et M. Basseville,
dans nos Bulletins, l'étude de M. de Molandon intitulée : Nouveau té-
moignage relatif à la mission de Jeanne d'Arc (I).
— M. de Molandon annonce qu'il donnera communication d'une
étude des documents relatifs à YEmeute de 1236, trouvés récemment
dans les archives départementales par M. J. Doinel, archiviste.
— M. Fournier dépose sur le bureau le plan-lavis d'une cave
(XII« siècle) située rue des Gobelets. Des remercîments lui sont votés.
— On procède à l'élection d'un membre titulaire résidant et d'un
membre associé correspondant.
M. le Président annonce le désistement de M. P. Charpentier,
candidat pour la place vacante de titulaire.
(I) Voir plus loin page 417.
— 415 —
M. Guerrier, professeur au lycée et docteur es lettres, est élu et
proclamé membre titulaire résidant en remplacement de M. le comte
de Pibrac, décédé; M. Casati est élu et proclamé membre associé cor-
respondant.
— M. le Président continue la lecture du mémoire de M. Loiseleur
sur Les privilèges de l'Université de lois d'Orléans.
Séance du vendredi S 6 mars 1886.
Présidence de M. ïranchau, président.
M. le Président souhaite la bienvenue à M. Guerrier, élu dans
la dernière séance membre titulaire résidant, et à M. Paul Debrou,
membre titulaire non résidant, présent à la séance.
— Parmi les ouvrages énumérés, M. le Président signale les ou-
vrages offerts en hommage d'auteur :
De M. l'abbé Porcher : 1° M. de Verneuïl; 2" Entreliens sur
l'histoire de la conversion d'un jeune gentilhomme hollandais, d'après
Jacques Félibien.
De M. François Bonnardot : 1° Documents pour servir à f histoire
du droit contumier à Metz, aux A7//c et XIV^ siècles ; 2" Documents
sur le siège de Metz en 1552.
De M. Pérot : Inventaire des découvertes archéologiques dans le
dépar tendent de l'Allier.
De M. de Bracqueniond, membre de la Société des Anti(juaircs de
Picardie : Lettres sur la peinture et les principaux peintres du A7F«
an XIX'' siècle.
— M. de iVIolandon offre à la Société un exemplaire du tirage à
part de son mémoire intitulé : Complainte orléanaise du A'///» siècle,
— 416 —
et M. Herluison un exemplaire du Panégynque de Jeanne d'Arc, par
Ms:r Thomas, archevêque de Rouen, qu'il vient d'éditer.
Des remerciments sont votés à tous ces donateurs.
— M. le Président donne lecture d'une lettre de M. Casati, re-
merciant la Société de son titre de membre associé correspondant ;
de M. Donnardot remerciant la Société de l'avoir maintenu sur sa
liste.
— La Société décide qu'on continuera d'adresser le Bulletin à
M. Geslin, ancien attaché au musée du Louvre.
— Lecture est donnée d'une lettre de l'Académie royale de
Stockolm annonçant qu'elle célébrera le centenaire de sa fondation.
— M. le Président achève la lecture du mémoire de M. Loiseleur
sur Les privilèges de l'Université de lois d'Orléans.
— M. de Molandon lit son mémoire : Jeanne d'Arc et sa mission,
nouveaux documents, nouvelles études.
NOUVEAU TÉMOIGNAGE
RELATIF
A LA MISSION DE JEANNE D'ARC
Commmiication faite à l'Académie des inscriptions et belles-lettres,
le 23 octobre 1885,
par M. Léopold Delisle, membre de l'Institut (1).
Les lecteurs du Bulletin de la Société nous sauront gré, nous
l'espérons, de mettre sous leurs yeux la traduction d'un texte
précieux découvert en 1885 par M. Léopold Delisle dans un
manuscrit de la Bibliothèque Vaticane. Un résumé sommaire
du savant commentaire dans lequel notre éminent membre ho-
noraire a mis en lumière l'origine, la date et l'authenticité de
ce document historique, en Tara mieux encore apprécier la
valeur.
Un clerc français résidant à Rome, mais doi)t le nom est en-
core inconnu, y achevait, vers la fin de l'année 1428, une de
ces chroniques universelles, fort goûtées au moyen âge, dont les
récits, partant de l'origine du monde, se continuaient jusqu'au
jour où écrivait l'auteur.
L'œuvre terminée, les transcriptions s'en répandirent dans
divers centres d'études.
Sept copies manuscrites existent encore aujourd'hui : quatre
à notre Bibliothèque nationale, une à celle de Genève et deux à
la Vaticane, soit dans le fonds, dit de la Reine de Suède, soit
dans le propre fonds du Vatican, sous le numéro 3757.
(l) Voir Bibliothèque de l'École des chartes, t. XLVI, 1885, p. (549-608.
— 418 —
Elle a été, de plus, imprimée à Poitiers, en 1479, en un vo-
lume petit in-4°.
Tous ces exemplaires, à l'exception d'un seul, l'article 3757
du Vatican, sont identiquement semblables. Ce manuscrit 3757
paraît être resté seul entre les mains de l'auteur, car, seul, il
contient le curieux complément, objet de cette notice.
En rinscrivant à la suite de sa chronique, l'auteur l'a carac-
térisé lui-même en ces termes :
(( Me adhuc in urhe Romana dcgente, 'post liujus operis
compilationem, inter alias que supervenerunt in orbe novi-
tates, uti dielim evenerunt, una est tam grandis, tam alla,
sic invisa, quod, a mundi origine, nec legitur similis. Ideo
huic addenda operi quid modicum, de ipsa fabor. »
Comment ce manuscrit entra-t-il dans le fonds de la Biblio-
thèque Vaticane? Comment, durant quatre siècles et demi, y
resta-t-il enseveli? On l'ignore absolument.
Toujours est-il qu'en 1885, un savant italien, le comte Ugo
Balzani, signala le volume à une académie romaine, sans
apprécier suffisamment, parait-il, le curieux document qu'il
renfermait. M, L. Delisle, informé de cette découverte, comprit
aussitôt, avec sa vive intuition, sa haute valeur historique, s'en
fit délivrer une exacte transcription, puis, dans une savante
étude, en fit ressortir l'importance, avec la solide érudition qui
caractérise ses écrits.
Après avoir observé que cette chronique, d'auteur inconnu,
désignée sous le nom de Breviarum historiale, dans l'imprimé
de 1479, est, en partie, puisée dans le Breviarium historia-
rum de Landolphe de Colonne, chanoine de Chartres, auteur
renommé du XIY^ siècle, M. L. Delisle établit :
1" Que le chroniqueur résidait à Rome quand il recueillit et
consigna, sur l'exemplaire manuscrit qu'il avait en mains, son
témoignage en l'honneur de la Pucelle, puisqu'il dit dans le pas-
sage cité plus haut : « me adiiuc in urbe romana degente,
post hiijus operis compilationem, » etc.;
2" Qu'il était Français, puisqu'il nomme Jeanne d'Arc,
— 419 —
comme on le verra ci-après, nostra puella, et les Anglais :
Adversarios nostros;
3" Qu'il était attaché, en 1 414, à la Cour pontificale, car en
parlant de ce qui le concerne lui-même, il s'exprime ainsi qu'il
suit :
Dictus summus Pontifex cum curià Bononiam 7'ediit, a
cujus urhis palatio, anno Domini millesimo CCCCXIIII
prima octohris, post prandium me tung ibi existente, dis-
cessit versus Constanciam ;
4° Que la chronique était achevée vers la fin de 1428, car à
la page antépénultième du manuscrit on lit ce passage : Sigis-
7nundus imperator anno prœsenti mccccxxviii et de mense
Augusti, prœlio asperrimo inito, etc.;
5° Enfin que le témoignage en l'honneur de la Pucelle est
postérieur à la levée du siège d'Orléans, puisque ce fait d'armes
y est raconté dans ses glorieux détails, mais qu'il est nécessai-
rement antérieur au sacre de Reims (17 juillet 1429), puisque
cette solennité décisive, but spécial et splendide couronnement
de la mission de la Pucelle, n'y est pas même indiquée, non plus
qu'aucun des grands événements qui en furent la suite.
Après avoir ainsi mis en relief, avec une netteté qui ne
laisse place à aucune incertitude, les caractères essentiels du
document, M. L. Delisle en reproduit le texte latin, accom-
pagné d'une traduction que nous sommes heureux d'offrir aux
lecteurs.
BULLETIN N" 128. 28
-. 420 —
NOUVEAU TÉMOIGNAGE
RELATIF A LA MISSION DE JEANNE D'ARC.
Pendant que je Hemeiirais à Rome, après l'achèvement de ce tra-
vail, entre les nouveaux événements qui sont survenus dans l'uni-
vers, il s'en est produit un si grand, si considérable, et si inouï, qu'il
ne paraît pas en être arrivé de pareil depuis l'origine du monde. Je
ferai donc une addition à mon ouvrage pour en dire quelques mots.
Une Pucelle nommée Jeanne est entrée dans le royaume de
France; elle y est seulement arrivée quand le royaume était à la veille
d'une ruine complète. Au moment où le sceptre de ce royaume devait
passer dans une main étrangère, cette jeune fdle accomplit des actes
qui paraissent plutôt divins qu'humains. J'aime mieux passer sous
silence sa bravoure à la guerre que d'en parler inexactement et insuf-
fisamment. Il me plait cependant de marquer ici les moyens employés
pour s'assurer qu'on devait avoir confiance en elle.
Ici onze lignes sont restées en blanc dans le manuscrit.
L'écrivain se proposait évidemment d'y indiquer les épreuves
auxquelles le conseil du roi avait soumis Jeanne dans les
villes de Chinon et de Poitiers. L'intention de l'auteur est
clairement exprimée par la note Ponantur hic moliua, qu'il
a mise en tête du blanc.
En second lieu, reprend l'écrivain, je veux parler des habits
d'homme dont Jeanne tient à se servir, sur quoi trois points sont à
faire remarquer.
Ici nouveau blanc de neuf lignes, apparemment réservé pour
un développement sur l'usage des babits masculins. — Il
n'y aura plus d'autre interiuption dans le récit de notre
auteur, qui continue en ces termes :
Les guerres et les combats de ladite très glorieuse l'ucclle paraî-
tront encore plus merveilleux si je rappelle ici les exploits belliqueux
— 421 -
des femmes que nous trouvons racontés dans l'Histoire sainte et dans
les histoires des Gentils.
La sainte Écriture rapporte, au chapitre iv des Juges, que Debora,
qui jugeait le peuple d'Israël, ordonna à Barac de prendre avec lui
10,000 combattants et promit de faire tomber en son pouvoir
900 chars à faux, et toute l'armée du roi Jabin. Barac ne voulut
tenter ce coup de main qu'accompagné de Debora. Elle y consentit, et
toute l'armée ennemie fut exterminée. 11 n'est pas dit, cependant, que
Debora ait donné de sa personne dans le combat.
Le chapitre xiv du livre de Judith nous apprend que l'héroïne,
profitant du sommeil d'Holopherne, coupa la tête de ce capitaine,
envoyé par Nabuchodonosor pour assiéger Jérusalem. Elle fit exposer
cette tête sur les murs de la ville et ordonna aux habitants de prendre
les armes, de s'élancer en poussant des cris et des hurlements et de
poursuivre les Assyriens qui furent ainsi rejetés au delà des frontières
du pays. Judith n'en fit pas davantage.
Quant cà Esther, nous lisons aux chapitres xiv-xvi de son livre,
qu'ayant déposé les habits royaux, elle prit des vêtements de deuil, se
couvrit la tête de cendre et livra son corps aux macérations et aux
jeûnes, pour toucher le cœur du roi, qui rapporta un édit promulgué
contre le peuple Juif, et autorisa les Israélites à vivre conformément
à leurs lois.
On trouve enfin dans les livres des Gentils que Penthésilée, avec
un millier de filles adonnées aux exercices militaires, vint au secours
du roi Priam, et qu'elle et ses compagnes combattirent si vaillamment
qu'elles taillèrent les Wyrmidons en pièces et qu'elles massacrèrent
plus de 2,000 Grecs, comme le rapporte l'histoire troyenne.
Que notre Pucelle {Nostra Puella) égale ou même dépasse toutes
ces femmes, c'est ce qui est rendu évident par des actes extraordi-
naires de bravoure, de courage et d'intrépidité, dont je rappellerai
seulement le commencement, sans aller plus loin, pour les motifs ci-
dessus énoncés.
La ville d'Orléans était assiégée par les ennemis du royaume ; la
longueur du siège l'avait réduite à une telle extrémité que les habi-
tants ne pouvaient plus espérer de secours qu'en Dieu. C'est alors que
cette jeune fdle, qui n'avait encore connu que la garde des troupeaux,
accompagnée d'un très petit nninhre de gens de guerre, attaqua avec
une telle impétuosité l'armée assiégeante, composée d'une innombrable
quantité de combattants, qu'en trois jours, toute celte armée fut con-
damnée cà l'inaction ou mise en fuite. A voir le brillant appareil de
cette armée, la force des combattants, le courage des gens d'armes, la
bonne entente des chefs et l'ardeur de la jeunesse, ont eût pensé que
les forces réunies de l'univers n'auraient pas pu faire en un mois ce
que la Pucelle accomplit en trois jours. A qui l'attribuer, sinon à
Celui qui peut faire tomber une grande foule sous les coups de quel-
ques hommes, et pour qui le saUu d'un grand nombre ne présente pas
plus de difficultés que le salut d'un petit nombre? C'est donc à vous,
mon Dieu, roi de tous les rois, que je rends grâce d'avoir humilié le
superbe en le brisant, et d'avoir maîtrisé nos adversaires {aduersarios
noslros) par la force de votre bras.
La Pucelle est âgée de dix -sept ans ; la force et l'adresse dont elle
est douée lui font supporter les fatigues avec autant et plus de vail-
lance que les hommes les plus robustes. Elle ne recherche aucun
avantage temporel. De l'argent qu'on lui donne, elle ne dépense rien ;
elle en fait des cadeaux. Ses réponses sont brèves et simples, elle est
très prudente au fait de sa mission {in facto suce legalionis pniden-
tissma). Ses mœurs sont irréprochables; elle est sobre, nullement
superstitieuse, ni adonnée aux sortilèges, quoique les envieux l'en
aient accusée.
Qu'elle soit exempte de superstitions et de sacrilèges, c'est ce qu'on
reconnaîtra aisément à trois caractères qui empêchent de confondre les
miracles accomplis par les bons avec ceux des mauvais. Les premiers
s'opèrent au nom de Dieu. Ils ont toujours une véritable utilité ; tandis
que les autres aboutissent à des maux ou à des futilités, comme quand
on vole dans les airs ou qu'on plonge les membres d'un homme dans
'engourdissement. Un dernier caractère des vrais miracles, c'est
(juils ont pour but le développement de la foi et l'amélioration des
mœurs.
Or, il faut remarquer que ladite Pucelle se confesse tous les jours
avant d'entendre la messe; elle communie chaque semaine; ses ac-
tions dépassent les forces de son sexe. Elle combat pour une cause
utile et juste, puisque c'est pour pacifier le royaume de Erance, ce
— 41>3 —
qui entraînera le relèvement de la foi, qui, à en juger par l'expé-
rience des siècles passés, n'aurait pas tant souffert, si la France n'avait
pas été entraînée dans un tourbillon de guerres désastreuses. 11 faut
donc nécessairement conclure que les succès de la Pucelle sont dus à
la volonté divine et non pas à des sortilèges, comme le prétend la ja-
lousie.
Que dire de plus? Un jour la Pucelle a demandé au roi de lui faire
un présent. Cette prière fut aussitôt accordée. Jeanne ne demanda
rien moins que le royaume de France. Le roi, étonné, fit le cadeau,
après un instant de réflexion. Jeanne l'accepta et s'en fit faire, par les
quatre secrétaires du roi, une charte dont il fut donné une lecture
solennelle. Le roi en était un peu ébahi, et Jeanne, en le montrant
à l'assistance, tint ce propos ; « Voilà le plus pauvre chevalier de
son royaume. » Presque en même temps, par devant les mêmes
notaires, elle livra au Dieu tout-puissant le royaume de France qu'elle
venait de recevoir en don. Puis, au bout d'un instant, obéissant à un
ordre de Dieu, elle investit le roi Charles du royaume de France, et
de tout cela elle fit dresser un acte solennel.
Ce témoignage, si précieux qu'il soit, nous révèle, il faut le
reconnaître, peu de notions nouvelles sur les actes et la per-
sonnalité de la Pucelle. Le singulier récit qui le termine, de la
donation que, sur sa demande, Charles VII lui fait de son
royaume, n'est, à vrai dire, que la reproduction, un peu
agrandie, des paroles de Jeanne d'Arc, racontées plus tard par
Bertrand de Poulengy et par le duc d'Alençon dans leurs dépo-
sitions aux enquêtes de 1456 pour la réhabilitation. (Quiche-
rat, Procès, t. II, p. 455, et t. III, p. 90.)
Mais l'enthousiaste affirmation formulée à Rome, et, en
quelque sorte, sous les yeux du Souverain Pontife, à la pre-
mière nouvelle de la délivrance d'Orléans (1), d'une interven-
tion plus divine qu'humaine et sans exemple dans l'histoire, du
courage et de l'intelligence militaire de la jeune vierge de Dom-
rémy, de son désintéressement, de sa douceur, de sa piété pi'o-
— 424 —
fonde et de la pureté de ses mœurs, impriment à ce document
une incontestable valeur.
Ainsi l'a jugé M. L. Delisle, ainsi l'apprécieront tous ceux
qui l'étudieront avec une sérieuse attention.
Quelques détails encore ne paraîtront peut-être pas dépourvus
d'intérêt.
Le 23 octobre 1885, M. Léopokl Delisle donnait connais-
sance à l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres de son
intéressante découverte. Par une singulière coïncidence, à ce
même moment, l'information prescrite pour l'introduction de
la cause de Béatification de Jeanne d'Arc, et faite à Orléans par
les soins de l'autorité épiscopale, allait être close sous quelques
jours.
Ce nouveau témoignage de la réputation de sainteté de
la Pucelle, retrouvé, avec une si étrange opportunité, après
quatre siècles et demi d'oubli, dans le riche dépôt du Vatican,
apportait une haute confirmation aux recherches déjà faites
pour répondre au questionnaire officiel, de famâ sanctilatis.
Sur la demande qui lui en fut immédiatement adressée,
M. L. Delisle, avec cette délicate courtoisie qui lui est habituelle,
voulut bien transmettre, sur épreuves, à la commission orléa-
naise, le texte complet du document, et son propre travail des-
tiné à la Bibliothèque de V École des Chartes.
L'un et l'autre purent ainsi être annexés au dossier de l'in-
formation et portés à Rome par notre pieux évèque dans les
derniers jours de novembre 1885.
Nous croyons pouvoir ajouter, sans être indiscret, qu'ils y
furent appréciés comme ils méritent de l'être. Léon XIII lui-
même, informé par M?"" l'évêque d'Orléans de cette intéres-
sante découverte, en fut Irès-ému, et exprima le vif désir de
(1) Le mariage de Louis d'Orléans avec Valentine de Milan avait créé
d'aflectueuses relations entre les cours de France et d'Italie. Le siège et la
délivrance d'Orléans devaient donc exciter, au delà des Alpes, une vive
sollicitude.
— 425 —
posséder un exemplaire de la publication de notre éminent
membre honoraire.
Le Nouveau témoignage relatif à la mission de Jeanne
d'Arc est donc, pour nous, Orléanais, quelque chose de plus
qu'un monument historique d'une haute valeur ; il apporte un
précieux élément à la sainte cause dont le succès comblera tous
nos vœux.
BOUCHER DE MOLANDON.
IMP. aKOBOEH JAOOB, — 0ULÉA.1I8.
BULLETIN
DE LA SOCIETE
ABCHÉOLOGIOUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉANAIS
]\° 129.
DEUXIÈME TRIMESTRE DE 1886.
Séance dn vendredi 9 avril 1886.
Présidence de M. Tranchau, président.
M. le Président annonce en ces termes la mort de M, Edmona
Michel, associé correspondant de la Société :
Messieurs,
C'est avec une douloureuse surprise et un vif sentiment de
regret que nous avons appris hier le décès de notre col-
lègue, M. Edmond Michel, qu'une maladie de cœur a enlevé
brusquement, dans sa résidence de Touvent, à la tendresse de
ses vénérables parents et à l'affection de ses amis. Né à Paris le
6 avril 1831, il n'était âgé que de cinquante-cinq ans.
M. Edmond Michel nous appartenait depuis 1877, à titre
BULLETIN NO 129. 29
— 428 —
d'associé correspondant, et nous étions fiers de lui avoir ouvert
nos rangs, car c'était uii travailleur intrépide et infatigable, très
heureux dans ses recherches et habile à les mettre en œuvre,
un érudit plein de sagacité, un artiste plein de goût. Il laisse,
pour témoigner de sa valeur comme antiquaire, épigraphiste et
dessinateur, plusieurs études et notices (1), un beau livre sur
les Monuments religieux, civils et militaires du Gâtinais, pu-
blié à Lyon en 1879, et un grand travail sur les Inscriptions de
l'ancien diocèse d'Orléans. Il avait pris pour modèle dans cette
étude le précieux ouvrage de M. de Guilhermy {Inscriptions du
diocèse de Paris). Vous vous rappelez qu'Ici même, il y a quatre
ans (28 avril 1882), il nous en avait expliqué le pian et la dis-
position avec sa facile et chaude parole. Dans ses épanchements
à des amis, il ne cachait pas son espoir de voir ce livre lui ouvrir
les portes de l'Institut. Mais comme Dieu se joue « des longs
espoirs et des vastes pensées » ! L'auteur n'avait pu en voir que
la première livraison, celle qui concerne l'archidiaconé d'Or-
léans ; le manuscrit du surplus est complet, et nous pouvons
espérer que sa famille tiendra à assurer à la mémoire d'Edmond
Michel l'honneur que l'impitoyable mort lui a arraché au mo-
ment où il allait jouir de son courageux et persévérant labeur.
Ses travaux, du reste, lui avaient déjà valu, en 1877, les
palmes académiques, en 1880, la croix de la Légion-d'Honneur,
et dans le Loiret, le prix Robichon acccordé par le Conseil géné-
ral aux hommes dont la vie honore notre région. Associé cor-
respondant de la Société des Antiquaires de France, membre
non résidant du comité des Beaux-Arts des départements, il
était président de la jeune Société du Gâtinais, à laquelle il
donnait une impulsion intelligente et énergique. A tous ces
titres, il aurait certainement rendu de précieux services à l'ar-
chéologie, et spécialement à l'étude des antiquités de la
province orléanaise. Esprit ardent, constitution alerte, pleine de
(1) Les Tischbein, peintres allemands, Lyon, 1881; — Les Audran,
peintres et graveurs, Orléans, 1883, — et Le baron de Girardot, Orléans,
1883.
- 429 -
vigueur et d'entrain, totijours en mouvement, on pourrait dire
toujours en feu, il ne se lassait jamais de courir après les docu-
ments et les monuments qui pouvaient accroître sa riche col-
lection de notes et de dessins. On ne saurait se faire une idée
de sa puissance de travail. Il faut de pareils tempéraments pour
explorer avec une activité que rien n'arrête le vaste domaine
de l'archéologie monumentale.
Cet esprit si vif, si passionné pour le travail, était en même
temps un cœur excellent, généreux, plein de loyauté et de
franchise, sympathique à tous, et très aimé de tous dans
son pays, qu'il aimait lui-même d'une si tendre affection. Aussi
peut-on dire en toute sincérité que l'homme sera aussi regretté
que le savant.
Quant à nous, Messieurs, nous garderons de M. E. Michel le
plus profond souvenir. Nous remercions M. Herluison d'avoir
représenté la Société à ses obsèques, et nous envoyons à son.-
vieux père, à sa vénérée mère surtout, associée, nous dit-on, à
tous ses travaux et à toutes ses espérances, l'expression de nos
condoléances et de nos plus respectueuses sympathies.
La Société décide que les paroles de M. le Président seront repro-
duites au procès-verbal, imprimées au Bidlelin du deuxième tri-
mestre, et adressées à la famille de M. Edmond Michel.
Comme souvenir de notre regretté collègue, M. Herluison, éditeur
dés Inscriptions de l'ancien diocèse d'Orléans, fait hommage du
premier fascicule paru, qui comprend l'archidiaconé d'Orléans. La
Société lui en exprime toute sa gratitude.
— M. Pierre d'Arc, associé correspondant, fait hommage d'un nu-
méro de la Bibliographie catholigue, où il a rendu compte du beau
travail de M. Siméon Luce: Jeanne d'Arc à Domrémy. Des remer-
cîraents lui seront adressés.
— Parmi les ouvrages déposés sur le bureau, le Président signale
le numéro de mars du Journal des savants contenant le sommaire du
livre où M. René de Maulde, associé correspondant de la Société, a
— 430 -
recueilli les documents relatifs à la procédure criminelle dirigée contre
le fameux Gilles de Rais, maréchal de France, dit Barbe bleue; —
puis le Bulletin de la Société des antiquaires de France, où. M. Alfred
Ramée, après avoir rendu hommage â l'ardeur et au savoir du
P. Camille de La Croix, notre associé correspondant, conteste vive-
ment son opinion sur l'hypogée chrétien qu'il a découvert à Poitiers ;
ce n'est pas, selon M. Ramée, un martyrium où auraient été enterrés
cinquante-deux martyrs, mais une Memoria, c'est-à-dire le tombeau
d'un personnage de marque : l'abbé Mellebaude. C'est une question
qui passionne les savants : adhuc sub judice lis est.
— Parmi la correspondance reçue, M. le Président lit une lettre de
M. Pasteur faisant appel, au nom de la Société des Amis des sciences,
à des oflYandes destinées à soulager les familles des savants qui meu-
rent sans laisser de ressources ;
Une lettre du directeur de la Société française d'archéologie,
iM. de Marsy, invitant au Congrès qui se tiendra, à Nantes, du l^r au
8 juillet ;
Une lettre du Président de la Société académique de Troyes,
M. Albert Babeau, demandant l'échange de ses publications avec les
nôtres ; — cette proposition est acceptée ;
Enfin, une lettre de M. Léon Dumuys, qui, ne pouvant, par suite
d'un nouveau deuil de famille, assister à nos séances, envoie sa démis-
sion de secrétaire.
La Société refuse unanimement de l'accepter, et prie M. Ilerluison
*
de vouloir bien aider le vice-secrétaire archiviste dans les détails ma-
tériels de sa double fonction.
— La prochaine séance tombant le vendredi-saint, la Société décide
qu'elle aura lieu le mardi-saint, 20 avril, à 4 heures 1/2 du soir.
— M. G. Vignat lit une note sur les débris d'une inscription ro-
maine trouvée dans les substructions des murs de la première enceinte
d'Orléans.
— M. de Molandon lit un Mémoire sur l'exploration faite, en 1885,
d'un tumulus sis en sa propriété de Reuilly et sur un vase curieux
qu'il y a trouvé.
— 431 —
La Société autorise les auteurs à présenter ces deux études à la
réunion des Sociétés savantes à la Sorbonne.
— M. de Beaucorps donne lecture d'un travail de M. Doinel,
archiviste du Loiret, qui a pour titre: Hugues leBoutellier et Je mas-
sacre des clercs, à Orléans, en 1236. Ce travail, suivi de plusieurs
documents inédits, fera un très curieux complément de celui que
M. Boucher de Molandon a publié dans le Bulletin du 3« trimestre
1885, sous le titre de Complainte orléanaise du XIII'^ siècle, avec sa
notation musicale. Il est renvoyé à la Commission des publications.
Séance du mardi !80 avril 1880.
Présidence de M. Tranchau, président.
Parmi les ouvrages déposés sur le bureau, M. le Président signale
le Supplément aux recherches historiques sur la fondation de l'église
de Chartres et des églises de Sens, de Troyes et d'Orléans, par
M. l'abbé A.-C. Hénault, offert par M. l'abbé Cochard; et la Ques-
tion dîfcana/, par M. Croissandeau, offerte par M. Herluison.
Des remercîments sont adressés aux donateurs.
— M. le Président donne lecture d'une lettre de M. LibUn, direc-
teur de la Revue d'Alsace, expliquant la situation de la Revue, qu'il
a maintenue et qu'il publie à ses risques et périls. La Société, voulant
donner au courageux et patriotique directeur un témoignage de ses
sympathies, décide que l'abonnement à cette Revue sera continué,
ainsi que l'envoi de nos publications.
— Au nom de la Commission des publications, M. G. Vignat pro-
pose d'insérer au Bulletin du troisième trimestre le travail de M. Doinel
intitulé : Hugues le Boutellier et le massacre des Clercs, à Orléans,
en 1236.
Cette proposition est adoptée.
— 432 -
— M. le vice-secrétaire lit le projet de Bulletin du premier tri-
mestre pour l'année 1880.
Ce projet est renvoyé à la Commission des publications.
— M. Eug. Vignat, membre titulaire non résidant, lit un Mémoire
intitulé : Clochelte des morts de 1242. Ce travail, qui soulève une
question des plus intéressantes, à savoir la date de l'emploi des
cliiiïres arabes dans les inscriptions, est renvoyé à h Commission des
publications.
— M. Tranchau, président, présente un aperçu de l'étude qu'il
destine à la prochaine réunion des Sociétés savantes des départements,
et qui est intitulée : Représentations théâtrales et exercices publics au
Collège royal d'Orléans sous les jésuites et après eux [i750-1772).
Séance dn vendredi t4t mai t886.
Présidence de M. Tranchau, président.
M. Grellet-Balguerie, associé correspondant, assiste à la séance.
— M. le Président rend hommage à la mémoire de iM. l'abbé
Corblet, associé correspondant de la Société, décédé, à Versailles, le
30 avril 1886.
Messieurs,
La Société vient encore de perdre un de ses membres cor-
respondants, M. l'abbé Corblet, qui s'était acquis une si grande
et si légitime notoriété dans le domaine de la linguistique, de
l'archéologie, de l'histoire de la liturgie et des beaux-arts. Il
nous appartenait depuis 1852, et il se plaisait à nous envoyer la
plupart des brochures publiées par lui dans diflerents recueils,
notamment dans les Mémoires de la Société des Antiquaires
— 433 —
de Picardie, dont il était un des membres les plus laborieux et
les plus savants. La liste de ses travaux est très considérable ;
je ne puis citer, ici, que les principaux :
Le Glossaire du j'xitois picard (1849), qui, sans être à l'abr i
de la critique, est remarquable de sagacité et de science ; et une
étude sur les proverbes et dictons picards;
Le Manuel d'archéologie nationale, publié en 1852, et qui
eut une 2^ édition en 1873 ;
V Hagiographie du diocèse d'Amiens^ en 5 volumes (1869-
1874), œuvre de bénédictin, comme on l'a caractérisée, où une
ferme critique éclaire des documents du plus grand intérêt ;
l'Institut lui a décerné en 1879 pour ce beau travail une mention
honorable.
Fondateur en 1857 de la Revue de l'art chrétien, M. Corblet
a traité dans les 32 volumes de ce recueil, ornés de planches,
une foule de questions relatives à l'histoire et à l'archéologie
religieuses.
Enfin, il a commencé, sans pouvoir l'achever, une Histoire
dogmatique, liturgique et archéologique des Sacrements^ dont
2 volumes seulement, sur le Baptême, ont été publiés.
M. l'abbé Corblet était correspondant du ministère de l'Ins-
truction publique et de la Société des Antiquaires de France,
membre d'un grand nombre de Sociétés françaises et étrangères,
officier d'Académie et chevalier de la Légion-d'Honneur.
Né à Roye en 1817, il meurt à soixante-neuf ans, trop tôt
pour la science qui attendait encore beaucoup de son ardente
activité, trop tôt pour les nombreux amis qu'il s'était faits par-
tout par son caractère bienveillant et aimable.
C'est une grande perte ; elle excitera de sincères regrets parmi
les sociétés savantes, qui doivent beaucoup à ses travaux. La
société archéologique de l'Orléanais ne pouvait manquer de
s'associer au deuil commun par ce court hommage.
— M. le Président annonce que M. Stein, associé correspondan
et secrétaire de la Société archéologique du Gâtinais, a reçu, dans
l'assemblée générale de la Sorbonne, les palmes d'officier d'académie.
— 434 —
— Parmi les ouvrages déposés sur le bureau, M. le Président
signale comme hommage à la Société une notice intitulée : Découvertes
gallo-romaines au Guimier (commune d'Herbault), près Blois, par
M. Guignard, associé correspondant, un des lauréats de notre der-
nier concours ;
Dans la Gazelle des beaux-arts (l^r mai 1886), un article sur l'Ex
position posthume des œuvres de M. Baudry, par M. G. Lafenestre,
qui a consacré quelques lignes aux esquisses que le grand artiste avait
faites comme études sur Jeanne d'Arc, qu'il avait été chargé de peindre
sur les murs du Panthéon ;
Dans la Revue Je l'histoire des religions, un article de notre savant
compatriote, M. Charles Ploix, sur les Mijlhes de Kronos el de
P sache;
Dans la Revue critique d'avril, un sommaire de notre XX« volume
de Mémoires, fait par M. Ruelle, bibliothécaire à Sainte-Geneviève,
associé correspondant de la Société ;
Enfin dans les Annales de l'Académie de Belgique (Anvers), un
long et savant Mémoire sur les voies romaines en Belgique, avec
•arte, et dans le Bullelin delà même Société une étude sur les sépul-
tures gauloises et franques.
— M. le Président rend compte verbalement des différentes lec-
tures, relatives à l'histoire et l'archéologie, qui ont été faites à la réu-
nion des Sociétés savantes.
Il signale, à côté des mémoires ou notes présentés par MM. Loise-
Icur, Vignat, Tranchau, Baguenault de Puchesse, Boucher de Mo
landon, membres titulaires de la Société, les deux lectures faites par
notre associé correspondant, M. Grellet-Balguerie, sur l'Histoire d'un
manuscrit et sur un document inédit des Rôles gascons.
Il signale enfin une étude lue, à la section des beaux-arts, par
M. Eudoxe Marcille, sur Lavallée, secrétaire-général du Musée du
Louvre de 1804 à 1816.
Lecture est donnée d'une lettre de M. le Ministre de l'instruction
publique réclamant une communication de la Société pour concourir au
Catalogue des ma7iuscrits appartenant aux Sociétés savantes. Une com-
mission, composée de MM. Basseville, Jarry, Baguenault, Desnoyers et
— 435 —
Gaston Vignat, est nommée pour inventorier et décrire, s'il y a lieu,
les manuscrits qui appartiennent à la Société.
— M. Baguenault de Puchesse dit avoir vu, au Salon, le portrait de
M. le comte de Pibrac, peint par un de ses fils, et exprime le désir que
cette toile, remarquable de ressemblance, serve de modèle au portrait
que la Société fait tirer habituellement pour honorer ses membres
décédés.
— Au nom de la Commission des publications, M. Basseville pro-
pose l'impression du Bulletin du premier trimestre de 1886.
— M. le Président donne la parole à M. Grellet-Balguerie, pour
faire l'analyse d'un des deux Mémoires qu'il a lus en Sorbonne : Histoire
(Tim manuscrit d'origine française.
M. Grellet-Balguerie essaie de démontrer que la célèbre épopée
de Gauthier d'Aquitaine, ou de Walter, a une origine exclusivement
française, et que les prétentions de l'Italie et de l'Allemagne à la pa-
ternité du Walter ne reposent sur aucun fondement sérieux ou
n'ont pour elles que d'invraisemblables conjectures. Il croit que
ce poème fut composé entre 986 et 989, à l'époque du soulè-
vement de l'Aquitaine, par un jeune moine bénédictin de Fleury-sur-
Loire, Giraud, ami de son abbé Abbon et d'abord disciple d'Archam-
bault de Sully, archevêque de Tours... Les érudits allemands ont
voulu attribuer la composition du Walter à Ekkehard I^r de Saint-Gall,
sur la foi suspecte d'un écrivain de la fin du XI« siècle. Ekkehard r""
n'avait laissé qu'une ébauche informe, en mauvais latin tudesque,
qu'Ekkehard IV prétend avoir reprise.
C'est par des dates, des faits et des documents incontestables que
M. Grellet-Balguerie entend réfuter les prétentions de l'Allemagne sur
le Walter d'Aquitaine, œuvre de Giraud, de Fleury, et patrimoine
exclusif de la France.
La Société remercie vivement M. Grellet-Balguerie de cette com-
munication, qui a pour elle un intérêt tout local.
— 436 —
Séance da vendredi S 8 mal 1886.
Présidence de M. Tranchau, président,
M. le Président annonce la mort de M. le baron de Koehne, archéo-
logue et numismate, membre correspondant étranger de notre So-
ciété depuis 4852.
M. de Koehne, né à Berlin, en 1817, s'était établi, vers 184^, en
Russie, où il devint conseiller privé de l'empereur et conservateur de
la section de numismatique au musée de l'Ermitage. Ses travaux occu-
pent une place considérable dans les Mémoires de la Société d'archéo-
logie et de numismatique de Saint-Pétersbourg.
— M. Herluison, comme éditeur, offre à la Société un exemplaire
du Panégyrique de Jeanne d'Arc prononcé, le 8 mai 4880, dans la
cathédrale d'Orléans, par M. l'abbé Vie, directeur du Petit Séminaire
de La Chapelle et membre de l'académie de Sainte-Croix.
— M. Lucien Auvray, élève de l'école française à Rome, fait hom-
mage d'un opuscule intitulé : Notice sur le vianuscril ottohonien
S988, et principalement sur le Cartulaire de Nolre-Dame-de- Bourg-
Moyen, à Blois, document inédit dont il fait ressortir l'intérêt.
Des remercîments sont adressés à M. Herluison et votés à M. Auvray.
— Parmi les ouvrages déposés sur le bureau, M. le Président
signale, dans la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes (l^^^ et 2^ livrai-
sons de 4886) une 7ioiice sur la vie et les travaux d'Etienne Marlel-
Innge, architecte des jésuites (458U-4G41), qui fut l'architecte de la
chapelle du Collège d'Orléans et des transepts de notre cathédrale.
A ce sujet, un membre rappelle qu'un de nos collègues, M. G. Vignat,
a écrit une notice sur ce même personnage (4);
(i) Le frère Martellange, jésuite, architecte des transepts de la cathé-
drale d'Orléans. (T. VI des Bulletins, p. 101.
— 437 -
Dans la Revue historique, un compte-rendu des Mémoires de
Durfort, comte de Cheverny, personnage qui intéresse l'Orléanais
puisqu'il fut lieutenant-général du Blésois et résida à Cheverny prés
Blois ; — un autre, relatif à l'étude de M. Loiseleur sur VUniversité
d'Orléans à sa décadence.
— M. le Président annonce que M. François Bonnardot, associé
correspondant, vient de publier le t. I du Registre des délibérations
de la ville de Paris ; que M. Georges Picot, membre honoraire élu, a
déjà revu dix- sept feuilles de la collection (in-4o) des Ordonnances
des rois de France à partir de François F^, travail dont l'initiative et la
mise à exécution font le plus grand honneur à M. Picot, secrétaire de
la Commission; que M. Auvray est à la veille d'éditer à Rome le Re-
gistre de Grégoire IX, d'après les manuscrits originaux du Vatican,
et qu'il fait des recherches sur les manuscrits de Fleury ; enfin que
M. Ruelle vient de terminer par un quatrième fascicule sa Bibliogra-
phie générale des Gaules.
— Lecture est donnée d'une lettre de M. le Ministre de l'instruction
publique annonçant l'envoi de deux ouvrages de M. Edmond Le Blant :
Etude sur les sarcophages chrétiens de la ville d'Arles, les Sarco-^
phages chrétiens de la Gaule.
Ces deux ouvrages font partie de la collection des Documents iné'
dits.
— A propos de cette collection si précieuse, M. le Président fait
remarquer que des quatre volumes qui composent le Cartidaire de
Notre-Dame de Paris, et qui ont été envoyés par le ministère, le pre-
mier volume a disparu depuis bien des années de notre bibliothèque,
ainsi que les Éléments de paléographie de M. de Wailly. Il invite
chacun de ses collègues à bien rechercher s'il n'aurait pas jadis em-
prunté ces volumes en oubliant de les restituer.
— Il donne connaissauce d'une lettre de M. Eugène Vignat, qui
déclare se prêter volontiers à la proposition de soumettre sa cloche des
morts à la Société des antiquaires de France ;
D'une lettre de M. Grellet-Balguerie appelant l'attention de la So-
— 438 —
ciété sur l'église de Saint-Benoît-sur-Loire, où le mauvais état de la
toiture compromet la restauration et la conservation même du monu-
ment.
M. le Président ditqu'il a vu, à ce sujet, M. Lisch, lequel déplore son
impuissance en présence de la diminution du crédit affecté aux monu-
ments historiques.
Il propose de lui écrire pour jeter un nouveau cri d'alarme, et en
même temps d'adresser une lettre pressante à M. le Ministre des
beaux-arts, au nom de la Société.
Cette proposition est adoptée à l'unanimité.
— Lettre de M. le comte de Pibrac, pour l'informer qu'il mettra
volontiers à la disposition de la Société la photographie du portrait de
son père, afin qu'il puisse être reproduit par une épreuve photogra-
phique au charbon ou autre procédé.
— M. le Président présente à titre de membre correspondant, con-
jointement avec MM. Patay, Jarry, de Molandon et Cochard, M. Lu-
cien Auvray, archiviste paléographe, élève de l'École française de Rome.
— Lettre de M. l'abbé Maître relative à la découverte d'une ci-
terne gallo-romaine à Pithiviers-le-Vieil.
La Société décide qu'elle attendra une étude plus complète pour se
prononcer.
— Lecture est donnée d'une lettre de M. l'abbé Audouard, curé
de Trinay, sur une tombe découverte dans sa paroisse.
Cette note est renvoyée à la Commission des publications.
— M. le Président lit un document qui lui a été communiqué par
M. Paul Ratouis. C'est une lettre de Ms'' D'Elbène, évêque d'Orléans,
écrite, en 1G56, à la reine-mère Anne d'Autriche, au sujet de deux
chanoines qu'il avait pourvus de bénéfices, faveur qui avait soulevé les
plaintes des jésuites à cause des opinions jansénistes attribuées aux-
dits chanoines. Cette lettre est extraite d'un journal rédigé par la
Mère Nourrisson, dite de Jésus, qui fut prieure, en IGGl, de la
maison des Ursulines, établie, en 1622, rue de la Bretonneric et qui
eut une succursale fondée par M?"" D'Elbène, non loin des Capucins,
— 439 —
près Saint-Jean-le-Blanc, sous le vocable de Saint- Charles (caserne
actuelle). C'est de cette succursale que la Mère Nourrisson était
prieure.
La lettre, très digne et très ferme, dans laquelle l'évêque justifie son
choix, est-elle inédite? M. le Président dit qu'il s'en assurera en le
demandant à l'écrivain qui passe pour connaître le mieux l'histoire du
jansénisme, M. Gazier, maître de conférences à la Sorbonne.
Séance du vendredi 11 juin 1886.
Présidence de M. Tranchau, présideîil.
M. le Président dépose sur le bureau les deux ouvrages de M. Edm.
Le Blant, envoyés par le ministère: Les Sarcophages chrétiens,
— Il relève dans le Bulletin de la Société des sciences histo-
riques et naturelles de l'Yonne (XXXIX« vol., 1885) une Elude sur
les mœurs et coutumes de l'ancien Sénonais, par E. Vaudin ; et une
brochure de M. Milsand intitulée : Objet, division et plan d'une biblio-
graphie départementale.
— M. le Président fait savoir qu'une communication officieuse lui
permet d'annoncer que M. le Ministre des beaux-arts a mis k la dis-
position de M. le Préfet du Loiret la somme de 15,000 fr., pour
continuer la restauration de l'église de Saint -Benoit-sur-Loire.
— M. Auvray écrit qu'il s'occupe de copier un dossier, relatif à la
collégiale de Saint-Pierre-Empont, qui fait partie de la bibliothèque
vaticane. Un membre fait observer que ce dossier avait déjà été signalé,
à la Société, par notre collègue M. G. Vignat. (V. Bidlelin n" 42,
IV« volume.)
— La Société historique de l'État de Nébruska (Amérique du Nord)
— 440 -
demande, en envoyant le ier fascicule de ses publications, un échange
avec les nôtres.
Cette motion, mise aux voix, est, quant à présent, ajournée.
— La Société académique de l'Aube, admise à l'échange, dans la
séance du 9 avril dernier, pourra recevoir nos Mémoires et nos Bul-
letins depuis le troisième volume.
— Un questionnaire sur les dolmens, adressé à la Société par
M. Gaillard de Plouharnel, est renvoyé à M. L. Dumuys, afin qu'il y
réponde, s'il y a lieu.
— M. Gazier, maître de conférences à la Faculté de lettres de
Paris, à qui M. le Président avait demandé si la lettre de Ms^D'Elbène,
communiquée par M. Piatouis et lue dans la dernière séance, était iné-
dite, répond qu'il la possède en manuscrit et se propose de la publier
intégralement.
— M. le Président donne lecture d'une lettre par laquelle
Madame Egger remercie la Société de « l'excellente notice » sur
M. Egger qu'elle vient de recevoir.
La Société décide que cette lettre, si flatteuse pour l'auteur de la
notice et si honorable pour la Société, sera insérée au procès-verbal.
Paris, 29 mai.
Monsieur,
J'ai reçu ce matin l'exemplaire que vous avez bien voulu
m'envoyer et je m'empresse de vous en remercier. J'ai eu une
véritable satisfaction à tenir entre mes mains cette excellente
Notice que j'avais appréciée comme elle le mérite, il y a déjà
plusieurs mois, à la voir accompagnée des appendices que
M. Bailly a si judicieusement choisis, à voir enfin la Biblio-
graphie, si bien exécutée malgré la difficulté que présentent tant
de chiffres et de caractères différents.
C'est une consolation pour moi, au milieu d'un deuil que le
temps ne diminue pas, que la chère mémoire de M. Egger soit
— 4M -
honorée comme elle l'est par ses confrères et amis de la Société
archéologique de l'Orléanais. Le monument qu'ils lui ont élevé
par cette belle Notice ne le cède en rien à celui que nous
allons inaugurer demain, et arrive à point pour le compléter.
Veuillez bien, Monsieur, être, à la prochaine occasion, l'in-
terprète de ma reconnaissance auprès de la Société archéologique
et agréer l'expression de mes sentiments très distingués.
El. Egger.
— L'ordre du jour appelle la question relative à l'ouverture des
vacances, déjà mise en discussion l'année dernière ; il est décidé qu'elles
comprendront désormais les mois d'août et de septembre et que les
séances reprendront en octobre.
— En ce qui concerne le projet d'une séance générale annuelle des
trois Sociétés savantes d'Orléans, le Président est invité à se mettre
en communication avec MM. les Présidents de la Société d'agriculture,
sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, et de l'académie de Sainte-
Croix, pour rédiger un projet de règlement et aviser aux mesures
d'exécution, s'il y a lieu.
— M. de Molandon lit la notice nécrologique dont il s'était chargé
comme hommage à notre regretté collègue, M. le comte de Pibrac.
La Société, à l'unanimité, en vote l'insertion dans le prochain Btil-
lelin.
— M. le Président dépose sur le bureau une très intéressante col-
lection d'épigraphie romaine en Algérie, achetée par M. l'abbé
Desnoyers pour en faire don à la Société. Elle contient les inscriptions
relevées, dessinées et reproduites au lavis par M. Delamare, capitaine
d'artillerie, et par M. Leclère, chirurgien-major, de 1841 à 1852, à
Biskra et dans ses environs.
Des reraercîraents sont votés au généreux donateur.
— M. de Molandon ht un compte-rendu de la cérémonie célébrée,
à Janville, le 23 mai, pour l'érection d'une statue de Jeanne d'Arc
devant la façade de l'hospice. Ce récit est mêlé de détails historiques
— 44'2 —
sur cette petite ville si pleine de souvenirs, et se termine par le vœu
de voir respectueusement conservé le donjon du vieux château.
Ce travail est renvoyé à la Commission des publications.
Séance dn vendredi t5 juin 1886.
Présidence de M. Tranchau, président.
M. le Président dépose sur le bureau diverses brochures : La
Maison de Jeanne d'Arc à Duinrémy, hommage de l'auteur,
M. Alexandre Sorel, Président du tribunal civil de Compiégne ;
M. Vahhé Méranll, par AI. l'abbé Mouillé, directeur du Grand
Séminaire d'Orléans, offert par M. l'abbé Cochard ;
Des vases et des ustensiles eucharistiques de feu M. l'abbé Corblet,
extrait de la Revue de l'art chrétien ;
Deux volumes in-8°, la Coalition de 1701 contre la France, offerts
par l'auteur, M. le marquis de Courcy, membre titulaire non rési-
dant; M. Baguenault de Puchesse, sur la demande du Président, veut
bien se charger de présenter le compte-rendu de cet ouvrage important;
Deux épreuves photographiques de trois vues des travaux de Sainte-
Croix, en 1623, dessinées par le P. Martellange, jésuite, offertes par
M. Gaston Vignat.
La Société prie M. Vignat de vouloir bien rédiger sur ces curieux
dessins une note explicative.
Des remercîments sont adressés à tous ces donateurs.
— M. le Président signale dans la Chronique de la Gazette des
beaux-arts une lettre de M. Eudoxe Marcille sur les dons nombreux et
importants faits récemment au musée d'Orléans, entre autres plusieurs
grandes toiles décoratives d'Amaury Duval ;
Dans le Bulletin des bibliothèques et des archives, une circu-
laire du iMinistre de l'instruction publique sur un catalogue à faire des
incunables des bibliothèques de France. Parmi ceux qui sont men-
— 443 —
tiennes pour modèles d'inventaire à dresscM" ; Cvj^aTc le i)/a/.7/)/(/»s r»-
ratorum, dont la traduction en français par niaistre Guy de Montro-
cher fut imprimée, à Orléans, en ii'.lO, par Mathieu Vivian, dont
l'atelier, a-t-on dit, était sous la Salle des Thèses.
— Lecture est donnée de deux lettres de M. le Ministre de l'ins-
truction publique : l'une qui demande à la Société des questions à
inscrire sur le programme du Congrès de la Sorbonne en 1887 ;
l'autre relative à un Questionnaire sur le p'ix des denrées dans
un certain nombre de communes en 1886 et n différentes époques de-
puis 1800 ;
D'une lettre de M. Quévillon, d'Orléans, commandant d'état-major
au Havre, demandant les 5/ai«/.sdela Société;
D'une lettre de M. le vicomte de Pibrac autorisant à se servir des
notes par ordre chronologique que son père avait recueillies pour
composer un travail sur THôtel-Dieu d'Orléans. M. le Président
ajoute qu'il met à la disposition de la Société, pour compléter, s'il y a
lieu, ce travail, les notes recueillies par M. Lecomte. son beau-père,
ancien Recteur de l'académie d'Orléans et ancien administrateur des
hospices.
L'examen des notes de MM. de Pibrac et Lecomte est renvoyé
une commission, dont les membres sont : MM. de Molandon, de
Beaucorps, Thillier, docteur Patay, G. Yignat et l'abbé Cochard.
— Le Président communique une lettre de M. Armand Bourgeois,
vice-président de l'Académie champenoise, sollicitant de la Société
une médaille pour un concours littéraire ouvert par cette académie
en l'honneur de Jeanne d'Arc.
La Société, toujours empressée de s'associer aux hommages rendus
à Jeanne d'Arc, vote une médaille de vermeil.
— M.^L Tranchau, de Molandon, de Beaucorps, Patay, présentent
^L Alexandre Sorel comme membre correspondant.
— MM. Tranchau, Patay, Thillier, Basscville, Desnoyers et
Cochard, présentent, comme membre honoraire, M. Bardoux, ancien
ministre de l'instruction publique, qui récemment a été, au Sénat, W.
PULLETIN N" 129. 30
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rapporteur éloquent du projet de loi pour la conservation des monu-
ments et objets d'art.
— M. le Président présente deux spécimens de pots funéraires
trouvés dans les fouilles qui se font actuellement au pied de la Tour de
ville, dont la solidité inspirait quelques inquiétudes et qui vient d'être
l'objet de travaux considérables pour en consolider les fondations.
Sur cette tour s'appuyait autrefois une des chapelles de l'église
Sainte-Catherine démolie en 1791. Le sol est plein d'ossements et
de débris de cercueils contenant ces petits pots. Le musée historique
en a reçu une dizaine.
— M. Fournier jeune signale la découverte, dans une maison
située rue d'Escures, n° 8, et appartenant au Séminaire, d'une série
de blasons peints de la famille de Chalus, dite Chaludet; il annonce
qu'ils seront relevés et feront l'objet d'un rapport spécial.
— M. Basseville, au nom de la Commission des publications, lit
une note rédigée, pour le Bnllelin, d'après la communication de
M. l'abbé Audouard, sur la découverte, à Trinay, d'une tombe antique.
«. M. l'abbé Audouard, membre correspondant de la Société,
signale la découverte faite, le 10 mars dernier, près du bourg
de Trinay, sur les dépendances de la ferme du moulin de
Trinay, d'une tombe en forme d'auge, paraissant avoir été dé-
grossie en carrrière et terminée sur place, renfermant des osse-
ments qui ont été reconnus pour être ceux d'une femme.
« Près de cette tombe ont été trouvées, il y a quelques
années, une hache en silex, mesurant cinq centimètres de
longeur, cinq autres haches et une dague. »
— M. Basseville, au nom de la Commission des publications, rend
compte du travail de M. de Molandon sur l'inauguration de la statue
de Jeanne d'Arc à Janville et propose de le publier dans le prochain
Bnlletiîi.
JANVILLE
SON DONJON, SON CHATEAU, SES SOUVENIRS DU XV^ SIÈCLE
MONUMENT ÉRIGÉ A JEANNE D'ARC
(23 mai 1886)
Un éloquent admirateur de la Pucelle disait naguère, que,
partout où l'héroïque et sainte enfant avait laissé trace de ses
pas, un monument commémoratif devrait en perpétuer le sou-
venir.
Cette patriotique pensée tend à se réaliser de nos jours.
Orléans, tout d'abord, par son imposante et religieuse so-
lennité, depuis quatre siècles et demi renouvelée chaque année,
offre à la vierge de Domremy un des plus magnifiques hom-
mages dont l'histoire ait recueilli le souvenir.
Dans une sphère plus modeste, Chécy a consacré par un
monument épigraphique et célèbre, depuis trente ans, par de
pubUques actions de grâces son heureux privilège d'avoir, le
28 avril l^'iO, rendu les premiers hommages à la libératrice
de la France, de l'avoir, le premier, abritée sous un toit Orléa-
nais, et accueillie au pied de ses autels.
Beaugency, rendu à la France le 17 juin 1429, a solennisé
par une belle verrière le souvenir de sa délivrance.
Patay, par un vitrail aussi, vient de rappeler les deux immoi'-
telles journées qui porteront à jamais son nom : — le
18 juin 1429, jour d'incomparable triomphe ; le 2 décembre 1870,
jour (le deuil ; mais d'un deuil aussi glorieux qu'une victoire.
Jargeau, la noble cité, prise d'assaut par la Pucelle, com-
mence, à s'émouvoir.
— AAG —
Et, le 23 mai dernier, une des petites capitales de notre
Beauce orléanaise honorait, par l'inauguration d'une statue, la
part qui lui revient dans le grand épisode du XV" siècle.
Janville (1), chatellenie féodale au moyen âge, ceinte de fossés
et de remparts, était défendue à l'intérieur de ses murs pur un
château muni d'une grosse tour, « en manière de donjon »,
forlissima turris, disent nos vieux chroniqueurs.
Cette tour, signe du rang qu'occcupait cette petite place for-
tifiée dans la France militaire d'alors, commandait les plaines
d'alenlour, et plus d'une fois servit de prison d'État.
L'infortuné chambellan de Philippe III, Pierre de la Brosse,
dont le sort est encore enveloppé de tant de mystères, y fut
enfermé en 4277, puis mis à mort quelque temps après, au gibet
(le Monlfaucon. Petrus de Brocia, dit Guillaume deNangis(2),
apud Janvillam in Delsia ductus fuit, ibidem in tiirri for-
iissimâ collocatiis.
Dans la dernière phase de la guerre de Cent-Ans, si glorieu-
sement terminée après tant de désastres, Janville eut sa part
des souffrances de l'invasion et des glorieuses délivrances opé-
rées par la Pucelle.
Salisbury, après s'en être emparé le 19 août 1428, y mit gar-
nison et institua son propre neveu lord Grey pour gouver-
neur. Il enferma dans le donjon ses prisonniers de guerre, dont
la rançon figure dans les comptes rendus par ses héritiers après
sa mort, et conservés aux archives d'Angleterre (3).
Le 15 décembre 1428, deux chevaliers anglais, Jehan Popham,
conseiller du roi d'Angleterre, et Jehan Hauford, capitaine du
château du bois de Vincennes, recevaient mission de se rendre
à Janville et d'en inspecter la garnison en même temps que
(1) Aujourd'hui chef-lieu de canton du département d'Eure-et-Loir.
(2) Guillaume de Nangis, mort vers 1302 : Gesla P/iilippi fil, audacis
dicli. {Recueil des hisloriens des Gaules et de la France, t XX.)
(3) Joseph Stkvi:nson, Lellcrs and papers... Ilotry (lie sLrih king of
England, London, 1801.
— 447 —
celles de Meung, de Beaugency, de Jargeau et de la Bastille des
Tourelles (1).
Janville était ainsi, du côté nord, l'un des sommets du
triangle de forteresses dont l'habile stratégie du général
anglais enlaçait la vaillante cité qu'il voulait assiéger : Jargeau
l'étreignait au levant; Montpipeau, Saint-Sigismond, Meung,
Beaugency, à l'occident et en aval de la Loire.
Un cercle plus restreint de bastilles et de boulevards devait,
peu après, l'enserrer plus étroitement encore, formidable cein-
ture que Jeanne d'Arc allait bientôt briser, en trois coups de
son invincible épée.
Après l'investissement d'Orléans, lord Grey, comme la plu-
part des capitaines des places conquises par l'Angleterre, vint,
de sa personne, prendre rang dans l'armée assiégeante, laissant
à son lieutenant le commandement de Janville et de la gar-
nison. Il fat tué le 3 mars 1429, par l'habile canonnier Jean le
Lorrain, d'un coup de sa couleuvrine, dans une sortie des Or-
léanais contre le boulevard de la Croix-Boissée.
(( Les Anglais, dit le journal du siège, en firent grand regret,
parce qu'il estoit de grande hardiesse et vaillance. »
Il n'eut pas de successeur dans le commandement de la forte-
resse ; son lieutenant en continua les fonctions.
Pendant que Janville était aux mains des ennemis de la France,
de graves événements s'y accomplirent du 13 au 18 juin 1429.
Orléans avait été délivré le 8 mai, Jargeau emporté d'assaut
et son commandant Suffolk fait prisonnier le 11 juin, Meung et
Beaugency serrés de près par la Pucelle.
Le régent, duc de Bedford, effrayé de cette série d'échecs,
envoya, en toute hâte, un de ses meilleurs généraux, John
Falstolf, porter secours aux villes assiégées, avec des troupes
d'élite concentrées à Janville.
Plusieurs officiers de distinction l'accompagnaient.
(1) L'armée anglaise au siège d'Orléans (collection particulière de
l'auteur).
— 448 —
Jean deWavrin, auteur bourguignon et lieutenant de Falstolf
dans cette expédition, donne en sa chronique, avec l'autorité d'un
témoin oculaire, sur ce grave incident de la campagne de 1429
d'intéressants détails que nous regrettons d'être forcé d'abréger.
« Nouvellement retourné, dit-il, des marches de l'Or-
lyennois, avec Philippe d'Aigreville, capitaisne de Nemours,
m'en vins à Paris devers le Régent, lequel me retint au service
du roy Henry, dessous messire Jehan Fastre (Falstolf), grand
maistre d'hostel dudit régent, auquel il ordonna aller au pays
de Beauce, pour bailler secours aux assiégés dedans Beaugency.
« Et partismes en la compaignie dudit Fastre..., environ cinq
mille combatants, aussi bien prins que j'eusse oncque veu ou
pays de France, en laquelle brigade estoient messire Thomas de
Rameston, et plusieurs autres chevalliers et escuiers natifs du
royaulme d'Angleterre, qui, tous ensemble,... allâmes gésir à
Estampes... puis cheminasmes parmi la Beauce, tant que nous
vinsmes à Janville, qui est une assez bonne petite ville; ou par
dedans a une grosse tour, en manière de donjon (1), laquelle
avoit été prinse par le conte de SaHsbury, dedans laquelle ville
feusme quatre jours, attendant encore plus grande puissance qui,
par le duc de Bethfort, nous devoit être envoyé, car, en Angle-
terre, enNormandieetà tous, avoit mandé secours et ayde(2)...»
Talbot, de son côté, après la prise de Jargeau, avait quitté les
bords de la Loire avec sa compagnie d'hommes d'armes et d'ar-
chers, et s'était également rendu dans la petite forteresse de
Beauce, pour se concerter avec les autres chefs sur ce qu'il
convenait de faire en de telles circonstances.
«... Les capitaines anglois estant à Jenville, continue Jean de
Wavrin (3), se mirent en conseil pour avoir advis tous ensemble
(1) Cette formelle affirmation d'un témoin oculaire que le donjon de
Janville attenait au château et était à l'intérieur de la ville réfute pé-
remptoirement l'opinion de quelques savants qui, nous ne savons à quel
titre, veulent que ce donjon fût situé hors des murs.
(2) Mémoires de Jean de Wavrin. (Quicherat, t. IV, p. 411 et 414.)
(3) Ibidem, p. 414.
— 449 —
et ainsi comme ils estoient en ce conseil, entra en la ville le sei-
gneur de Thalbot a tout environ quarante lanches et deux cents
archiers, de la venue duquel furent les Anglois moult joyeux
car on le tenoit, pour ce temps, estre le plus sage et vaillant che-
vallier du royaume d'Angleterre.
« ... Quand ledit seigneur de Thalbot fut descendu en son
hostel, messire Jehan Falstolf, messire Thomas Rameston et les
autres seigneurs Anglois l'allèrent révérencier... et, après disner
tous ensemble, entrèrent en une chambre à conseil, où maintes
choses furent débattues, car messire Jehan Falstolf, que l'on
tenoit moult sage et vaillant chevalier, fist maintes remon-
trances au seigneur de Talbot et aux autres, disant comment ils
sçavoient la perte de leurs gens devant Orliens, Gergeau, et
pour lesquelles choses estoient ceulx de leur parti moult amatis
et elïraez, et leurs ennemis, au contraire, moult s'en exal-
toient et resvigoroient, pourquoi il conseilloit de non aller plus
avant, et laisser faire aux assiégés de Beaugency le meilleur
Iraitié qu'ils pourroient avoir et se tirassent entre eulx, es
villes, chasteaux et forteresses, tenant leur party et qu'ils ne
combattissent point leurs ennemis jusqu'à ce que... leurs gens
feussent à eulx venus, que le duc de Bedfort régent leur debvoit
envoler.
« Lesqueles remonstrances faites en iceluy conseil par ledit
messire Jehan Falstolf ne furent pas bien agréables à aulcuns
(les aultres capitaines, en espécial au seigneur de Thalbot, lequel
dit que s'il n'avoit que sa gent et ceulx qui le volroient ensievir,
si les yroit il combattre à l'aide de Dieu et de monseigneur saint-
Georges... >
Ces débats, continués durant la nuit, recommencèrent avec
une égale vivacité le lendemain.
Ils ne soupçonnaient pas, ces fiers capitaines, que les résolu-
lions qu'ils prenaient en ce vieux castel de Janville préparaient,
à leur insu, la victoire de Jeanne d'Arc à Patay, la glorieuse
issue de la guerre de Gent ans et, à bref délai, la libération
de la France.
— 450 —
Falstolf, en général expérimenté, redoublait vainement d'efTorlg
pour faire prévaloir des mesures de sage prévoyance; l'orgueil
britannique et la vaillance des capitaines s'indignaient de ces
conseils. Falstolf dut céder, et, le 17 au matin, « il commanda
aux estandars qu'ils prensissent le droit chemin vers Meung.
« ... Si veissiés de toutes parts en cette Beauce qui est ample ( t
« large les Anglais chevaulcher en très belle ordonnance... »
La confiance était telle, disent les chroniqueurs, que nombre
d'Anglais, en partant, baillèrent leur argent, en garde, aux habi-
tants de Janville pour le reprendre au retour.
Les Anglais, pour leur malheur, avaient compté sans la
Pu celle.
A peine arrivés à Meung, ils apprennent que Beaugency vient
(le capituler entre les mains du duc d'Alençon et de Jeanne, et
que la garnison se replie sur Janville, en se dirigeant par Coinces
et Palay.
L'armée de Falstolf et de Talbot dut rétrograder également
en bonne ordonnance et en suivant la même route.
Mais Jeanne, dans son héroïque ardeur, insiste pour qu'on t-e
lance après l'ennemi. « Les Anglais seront déconfits, avait-elle
dit, et il faudra de bons éperons pour les poursuivre. »
Avec la petite armés royale, elle les suit à la piste, les rejoint
après quelques heures, les bat à plate couture dans les champs
de Coince et de Patay, couche deux mille cinq cents soldats dans
la poussière, fait cinq cents prisonniers, et parmi eux les prin-
cipaux chefs : Talbot, Lord Scales, Thomas Rameston, etc. (1),
(l) Lord Suffolk. Lord Scales et Talbot étaient les trois illustres capi-
taines placés, par le légent duc de Bedford, à la tête de l'armée réunie
sous les murs d'Orléans, après la mort du comte de Salisbury, le 27 no-
vembre 1428.
Suffolk avait été pris au siège de Jargeau, Scales et Talbot à la bataille
de Patay. Ainsi la jeune béroïne de dix-huit ans, après avoir brisé en
quelques jours la ceinture de forteresses anglaises, chef-d'œuvre de la
stratégie d'alors, tenait entre ses mains les trois généraux en chef.
On comprend quelle humiliation et quelle haine durent fermenter au
cœur de ces orgueilleux insulaires : le bûcher de Rouen en fut la cruelle
conséquence.
— 451 —
contraint Falstolf, après une inutile résistance, à fuir devant,
elle, avec les débris de son armée et le poursuit l'épée dans les
reins jusqu'aux portes de Janville.
C'était la première victoire en rase campagne que gagnait la
France depuis les sanglantes défaites de Poitiers et d'Azincourl.
Courbés sous le joug de l'étranger, les habitants de Janville
étaient restés Français par le cœur. Au bruit de la victoire de
Jeanne, ils fermèrent leurs portes aux restes, encore redoutables,
de l'armée vaincue.
« ... Les bonnes gens d'Yenville, dit une chronique du temps,
fermèrent leurs portes contre les Anglois qui fuyaient et mon-
tèrent sur leurs murailles à leur défense. Pour lors, estoit au
chastel, à peu de compagnie, un escuier anglois, lieutenant du
capitaine qui avoit le chastel en garde, lequel, cognoissani la
desconfiture des anglois, traita avec les bonnes gens de rendre
ledit chasteau, sa vie saulve, et fist serment d'estre bon et loyal
François, à quoy ilz le recourent.
« Il demeura grand avoir en icelle ville, qui y avoit esté
laissé par les Anglois à leur partir, pour aller à la bataille, avec
grande quantité de traicts, de canons, et autres habillements de
guerre, de vivres et marchandises. Et tantôt ceux de ladite ville
d'Yenville se réduisirent en l'obéissance du roy... (1) .»
Ce fut ainsi, sous le regard de la Pucelle et dans le rayonne-
ment de sa victoire, que Janville, par l'énergie de ses habitants,
recouvra son indépendance et replaça sur son fier donjon le
drapeau français, qui ne devait plus en descendre.
La petite forteresse du moyen âge a, depuis le XV« siècle,
notablement changé ses habitudes et son aspect. Devenue l'un
des centres les plus fréquentés du commerce de la Beauce, elle
a comblé ses fossés, abaissé ses remparts, ouvert ses places et ses
rues aux transactions et aux paisibles solennités de la culture.
(1) Chronique de la Pucelle, (Recueil de Denys Godefroy, et QuiciiE-
RAT, IV, p. 244.)
— 459 —
Son n«ax chitean, siège d'un déçoit de sel et d'une im^or-
Unte -^estioa des gadbdles, d'où soq samom de JancUU-*.tu-
<^l^ ibrila saceesshcment des instituticas judiciaires, admi-
DÎstratifcs oa militaires.
L*boispke commanal, dont les andcns bâtiments serrent au-
jourd'hui d< salle d'aâle pour l'enfuice, y a été transféré en 1879.
D'ntiies modifications Font approprié au service médical, en don-
uaai, à son aspect extérieur on caractère d'élfégaole simpftdié.
Les sœurs de ia Préstniatkm «ont chargées du soin des
malades (1).
La lé^Ucie préixcupativa des inténèts actuels n'a ras toute-
fois eiiacê du cx-ur des Libitants un passé dont ils ont droit
d'être fier?.
Une femme Ténérable est venue parmi eux, dont l'esprit
distingué a voulu honorer ce passé comme il mérite de l'être.
Madame de Saint -Guilhem, en religion soeur Saint-Henri,
sapâieure de l'hospice. n*a pas vécu en Tain au milieu des sou-
venirs historiques que cet antique château rappelle.
Elle a désiré que la libératrice de Janviile y reçût llMNaunage
d'un monument public ; elle le lui a érigé de ses deniers per-
sonnels.
Au pied du perron de l'hospice, une bige pelouse descend en
(l\ Les SoEtirs d« U rr>éseE.uuo:i irxicn; «tes titres lê^tLisézï a c< le-
Cette duritable îih*'»"*'*" prit mtssanee, en IGM. i SuBTQle, en
Beuœ, pcès Aoocaa (Eue-e»-Loir)L La «nrw oè elle (irt taOée. y est
Pca 4e teaps après, elle fat cfaar]gée 4a soia des malades dus Hiospice
de JanTiUe.
IjOts de la RéiokÉûa, la HMîsaamêre s'y rcfiagia. — Les reUpeases
forent contraintes de qaittcr lear lobit Bnnastiqae ; akais on ne pat arra-
cher de lenr ocenr lenr noble dêraàaent aox infirmes et aux panvras : et,
comme îimplr- infirmières. eQes restèrent an dieret de leors ""i^**^
En iSOQ, on ponveraeoieat mieu inspiré leor accorda son appnî ; les
antoffiai à reprendre le frtitnm* de lear orins. et sur U demande dn
Préfet d Eure-et-Loir, atthboa i5.ÛD0 £r. 4 leur inutallation
En iSli, U nuison-m«r« a été transférée à Toors. Elle t est encore an-
— 453 —
pente adoucie jusqu'à la grille monumentale qui sépare de la
voie publique le jardin de l'établissement.
Vers le milieu de ce tapis de verdure, au centre de deux
vasques superposées, s'élève, sur un piédestal, une copie de la
Jeanne d'Arc de la princesse Marie.
Cette statue de fonte bronzée, au galbe pudique et religieux,
placée au seuil d'un établissement charitable, est du plus gracieux
effet.
La population de Janville s'est associée à cette pensée toute
française, avec une sympathie qui lui fait un véritable honneur.
La solennité de l'inauguration avait été fixée au 23 mai, jour
de la fête du Comice agricole.
Sur une estrade officielle ont pris place les notabilités locales,
les députés du département, le maire et son Conseil municipal,
les présidents du Comice, les représentants et délégués des
diverses institutions communales.
Autour d'eux se pressait la population de la ville et des com-
munes environnantes.
D'excellents discours ont été prononcés; nous aimons à repro-
duire quelques passages de l'allocution de M. Paul Deschanel,
député d'Eure-et-Loir.
«s: Nous sommes ici, Messieurs, a dit l'orateur, à l'une des
stations de cette marche triomphante d'Orléans à Reims, si
rapide, et pourtant si pleine de gloire qu'elle éclaire à jamais
toute l'histoire de notre race.
c Que ces lieux soient bénis ! Car l'enfant naïve et sublime,
l'humble fille du laboureur de Domremy, ne fut pas seulement
le sauveur de la France ; elle en fut la personnification.
« Et quand, bien des années après, sur ce même champ de
bataille de Patay où Jeanne avait vaincu l'envahisseur, les
zouaves de Charette, les mobiles du Maine-et-Loire et nos
troupes d'Afrique tombèrent sous les coups d'un autre ennemi,
l'âme de la Pucelle combattait avec eux.
« Nous voyons dans sa douce et fîère image tous les traits
essentiels du caractère national : la finesse avec la vaillance,
— 454 —
l'enthousiasme dans le bon sens, un inexprimable mélange fie
raison et d'exaltation, de sagesse, d'esprit et d'héroïque folie,
l'amour de l'humanité et de la paix jusque dans les horreurs
de la guerre.
« Veuillez donc, Madame la Supérieure, recevoir l'hommage
de notre gratitude. Votre cœur ne vous a point trompée ; car
l'inspiration première de Jeanne, la source de son courage fut la
charité, l'immense pitié qu'elle ressentit pour la France mal-
heureuse et pour le prince faible et persécuté qui en soutenait
la cause. Il appartenait bien à une femme telle que vous, à une
femme de dévoûment et de sacrifice, d'élever, dans le lieu
même où vous accomplissez votre admirable mission, celte
statue à la Vierge immortelle, à la sainte du peuple et de la
patrie.
4 Soyez sûre que votre générosité ne sera point perdue : car,
dans cette figure adorée, nous ne trouvons pas seulement le
génie de la France et le souvenir de la Lorraine, c'est-à-diie
ce que nous avons de plus cher au monde, nous y trouvon^^
aussi une raison de croire et d'espérer...
(( Que le passé nous inspire; ne nous laissons pas abattre \r,\r
des malheurs passagers si cruels qu'ils puissent être, et que
l'âme de Jeanne soit toujours avec nous... (1). >^
A ces mots, le voile qui enveloppait la statue s'est abaissé, le
fl) Nous sommes d'autant plus heureux de reproduire, ici, les belles et
religieuses paroles de M. le député d'Eure-et-Loir, qu'elles sont, en quel-
que sorte, la publique réparation dune omission certainement involon-
taire, mais profondément regrettable, en la solennité du 23 mai.
A Orléans, à Rouen, à Chécy, partout où le souvenir de Jeanne d'Arc
est dignement honoré, on sait, avec les Jules Quicherat, les Michelet, les
Wallon, les Siméon Luce, avec tous les hommes éminents qui ont mûre-
ment apprécié cette incomparable jeune fille, qu'en elle la foi chrétienne
et l'amour de la France étaient unis par un lien indissoluble.
Une fête exclusivement laïque et civique, en l'honneur de la Pucelle,
nous semble donc un contre-sens historique.
.\ussi la noble et savante cité de Jeanne d'Arc, dans sa fête séculaire,
a-t-elle constamment associé la religion et ses ministres à la magistra-
ture, à l'armée, à l'administration, en un commun hommage de gratitude
et de respect aussi imposant que conforme aux convenances et à l'histoire.
— 455 —
canon a retenti, la Société musicale a fait entendre ses plus
chaleureux accents, les applaudissements ont éclaté de toutes
parts.
L'administration municipale de Janville , par son dévoué
concours à l'inauguration du monument de la Pucelle, a droit,
sauf le regret qui vient d'être exprimé, à d'unanimes éloges. Sa
tâche, toutefois, ne semble pas encore complètement remplie.
Janville a l'heureuse fortune de posséder, dans un bon état
de conservation, l'antique donjon qui personnifie les traditions
historiques de la cité : son importance féodale et militaire au
moyen âge, le rang qu'elle occupait parmi les places fortifiées
d'alors, les sièges qu'elle a subis, sa délivrance par l'énergie de
ses habitants et l'aide de la Pucelle, puis les institutions qui
constatent son existence administrative et sociale.
On sait apprécier aujourd'hui, mieux qu'on ne la comprenait
naguère, la valeur des antiques monuments, témoins de la vie
publique de nos pères.
Rouen, si riche pourtant en trésors historiques, rachetait gé-
néreusement, il y a peu d'années, le donjon de son château
féodal, où Jeanne d'Arc, plusieurs fois interrogée, fut menacée
de la torture; et celte tour massive, restaurée avec une intel-
ligente simplicité, est devenue l'objet d'un religieux respect.
Paris, après avoir conservé les restes mutilés des thermes
de Julien et reconstitué, sur le pavé de la cour du Louvre, le
tracé du donjon de Philippe-Auguste, fait en ce moment
d'énormes sacrifices, pour acquérir et remettre au jour les
débris enfouis des arènes de Lutèce.
Orléans, où de récents travaux ont occasionné des des-
tructions si douloureuses, a respectueusement transporté dans
le jardin de son hôtel-de-ville et réédifié à grands frais l'élégante
façade de la cli;i pelle Saint-Jacques, et, de plus, conservé dans
les sous-sols de ses nouveaux marchés, en les rejointoyant avec
- 456 —
soin, de nombreux fragments des murs gallo-romains de sa
première enceinte militaire.
Il serait digne de l'administration municipale de Janville de
s'inspirer de ces louables exemples et de montrer que son res-
pect pour nos antiquités nationales ne le cède en rien aux sen-
timents dont s'honorent nos grandes cités.
Les dévastations qui ont si douloureusement amoindri la
richesse monumentale de la France ont rendu fort rares aujour-
d'hui les vieux donjons avec leurs toits coniques d'un aspect si
pittoresque.
La grosse tour de Janville attenant aux constructions du
nouvel hospice pourrait, semble-t-il, sans dépenses considé-
rables, être convenablement restaurée et utilement appropriée à
quelque service de l'établissement charitable. Cette association
du passé aux institutions modernes de la cité serait pleine de
convenance, et la conservation d'un des rares donjons de notre
Beauce mériterait la gratitude de tous ceux qui attachent
quelque prix aux traditions historiques de notre Orléanais.
Boucher de Molandon.
GERMAIN - PHILIPPE - ANATOLE
C™ DU FAUR DE PIBRAC
Élève de l'École polytechnique,
Conseiller municipal et administrateur des Hospices d'Orléans,
Officier d'académie,
Membre de la Société archéologique et historique de l'Orléanais,
de la Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts,
de l'Académie de Sainte-Croix d'Orléans, etc.
NOTICE NÉCROLOGIQUE
LUE EN SÉANCE DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE
Par M. Boucher de Molandon
Ancien Président de la Société, membre non résidant
du Comité des travaux historiques au Ministère de Tlnstructioii publique.
Messieurs,
Les premiers jours de cette année ont été attristés par un
deuil aussi funeste à nos travaux que douloureux à nos cœurs.
Un de nos confrères les plus justement aimés, un des plus
studieux enfants de notre province, M. le comte Anatole de
Pibrac, soudainement atteint par la mort, a été prématurément
enlevé à l'affection de sa famille et de ses amis.
Assis au milieu de nous, le 22 décembre 1885, il prenait
part au renouvellement annuel du bureau de notre Compagnie.
Peu de jours après, le 8 janvier 1886, il avait cessé de vivre.
Le digne Président, qu'avec tant de joie il avait concouru à
placer à notre tète, inaugurait ses fonctions en nous conviant
à de tristes obsèques, et les premières paroles prononcées à la
séance du 15 janvier 1886 furent consacrées à ce funèbre sou-
venir.
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Tous, nous nous rappelons, Messieurs, la touchante allocu-
tion dont les accents émus et les délicates appréciations répon-
daient si bien à nos sentiments unanimes.
Ce fut pour notre vénéré collègue un hommage digne de sa
mémoire : nulle parole, en effet, ne pouvait retracer avec une
fidélité plus exquise les belles qualités que nous aimions en
lui, la noblesse de ses sentiments, son goût si pur, son dévoue-
ment à la science, la dignité de son caractère et la régularité
de sa vie (1).
Mais fidèles aux traditions qui sont l'honneur de noire Com-
pagnie, vous avez émis le vœu que des détails plus précis sur les
nombreux travaux auxquels M. de Pibrac consacra sa laborieuse
existence, fussent consignés dans nos recueils.
Il vous a paru que la série de ses érudites recherches, de
quelque manière qu'elles eussent été publiées à l'origine, se rat-
tachaient par des liens si étroits au but spécial de nos études,
qu'elles appartenaient à notre propre domaine, et constituaient
l'indivisible patrimoine du savant qui, durant vingt années,
siégea parmi nous.
Germain-Philippe-Anatole du Faur de Pibrac, né à Orléans,
le 3 février 1812, appartenait à une famille de noblesse parle-
mentaire qui compte avec une légitime fierté des évêques, des
abbés commendataires, des présidents à mortier, dont doux au
Parlement de Paris, des présidents aux enquêtes, des conseillers
d'État et au Conseil privé, des maréchaux de camp et lieute-
nants-généraux aux armées du Roi, des ambassadeurs, des gou-
verneurs de villes, etc.
La branche aînée eut sa principale résidence dans le midi de
la France, à Toulouse et en Armagnac, bien que plusieurs de ses
(1) Voir Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Or-
Uanais {n<> 128, l"' tiimestre de 188G, pp. 405-408). — Allocution de
M. Tranchau, inspecteur d'Académie honoraire, élu Président de la
Société.
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membres aient occupé de hautes fonctions à Paris. Quelques-
uns ont laissé des souvenirs historiques en notre province (1).
Ainsi le célèbre auteur des quatrains, Guy du Faur de Pibrac,
chancelier de Navarre, grand chancelier de Pologne, sous
Henri III, conseiller au Parlement de Toulouse, puis président
au Parlement de Paris, ambassadeur de France au Concile de
Trente, assistait à Orléans, le 13 décembre 1560, aux États-
Généraux ouverts par Catherine de Médicis. Les doléances qu'il
y fit entendre, au nom du Tiers-État, ont été recueillies par
l'histoire.
Un de ses proches, Jérôme du Faur de Pibrac, abbé de Mici-
Saint-Mesmin en 1692, fut nommé en 1706, sur la présen-
tation du duc d'Orléans, abbé de Sainl-Benoit-sur-Loire. Il
fit introduire la cause de béatification de Germaine Cousin (née
à Pibrac), par l'intermédiaire de son neveu Guy, comte de
Pibrac, maréchal de camp et ambassadeur à Rome. Il mourut
à Saint-Benoît en 1733. Son épitaphe, échappée aux dévasta-
tions révolutionnaires, s'y lit encore aujourd'hui.
La branche cadette s'établit au XVI^ siècle en notre Orléanais.
Un de ses membres, Jean du Faur de Saint- Jorry, seigneur de
Cormont et de Courcelles, près Châtillon-sur-Loire, avait un
commandement dans l'armée royale qui, sous les ordres
d'Henri III et du roi de Navarre (Henri IV), fît, en 1589, le
siège de Jargeau.
A la prise de la ville, il en fut nommé gouverneur, et déploya
une remarquable activité à relever les brèches et à réparer les
remparts.
Ses descendants se fixèrent parmi nous, et y acquirent bientôt,
par leurs fonctions et leurs alliances, un rang des plus hono-
rables.
Vers 1780, la branche aînée, à qui le château de Pibrac
appartenait depuis le XVI^ siècle, était à la veille de s'éteindre ;
(1) Voir Notice sur la famille Du Faur. Orléans, Alexandre Jacob,
sans date. — Et Pibrac, Histoire de l'église, du village et du château.
Toulouse, Edouard Privas, libraire-éditeur, 1882.
BULLETIN NO 129. 31
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Jérôme-François du Faur de Pibrac, conseiller au Parlement
de Toulouse, et ses sœurs étaient avancés en âge et n'avaient
pas contracté d'alliances.
Le chef de la branche cadette, Daniel du Faur de Cormont,
qui habitait Gien, se rapprocha du dernier rejeton de la tige
aînée de sa famille, et fit reconnaître sa parenté par Jérôme-
François et par ses sœurs. Après la mort de leur frère, elles
lui transmirent par testament, en 1788, le château de Pibrac
avec obligation d'en porter le nom.
Daniel-Germain du Faur de Pibrac, fils de Daniel du Faur
de Cormont, député suppléant de la noblesse aux États-Géné-
raux de 1789, chevalier de Saint-Louis, fut, en 1814, adjoint à
la mairie d'Orléans et administrateur des hospices. Il montra,
dans cette dernière fonction, un dévouement digne d'éloges,
lors de la terrible épidémie qui dévasta si douloureusement
alors nos hôpitaux des Capucins et de Saint-Charles.
Son petit-fils, Germain-Anatole, notre regretté Collègue, doué
des plus brillantes qualités de l'intelligence et du cœur, devait
ajouter un nouveau lustre au nom qu'il portait.
Il fit ses études au Petit-Séminaire d'Orléans, puis au Collège
Stanislas, fut admis en 1832 à l'École polytechnique, et en 1835
entra dans l'artillerie.
Un vif attrait vers des travaux d'un autre ordre lui fit bientôt
abandonner cette carrière pour suivre, à titre d'élève libre, les
cours de l'école des Chartes, et se livrer tout entier à l'étude de
la paléographie, des antiquités et de l'histoire, et en même temps
à celle du dessin, qu'il cultivait avec un remarquable talent.
Une alliance des plus honorables l'unit, en 1842, à une épouse
digne de ses vœux par sa naissance, ses grâces personnelles et
la noblesse de son cœur, M"û Claire de Renepont, fille du mar-
quis de Pons -Renepont.
Dès 1837, une étude sur Vorigine du calendrier, publiée
dans le journal l'Orléanais et devenue fort rare aujourd'hui,
révéla ses préférences pour les recherches archéologiques.
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Un débat plus retentissant, une double lutte sur deux ques-
tions d'épigraphie monumentale, mit en relief vers 1843 et IBM,
la souplesse et la solidité de son talent.
Un religieux de Saint-Benoît-sur-Loire avait, au XI" siècle,
sculpté, sur un chapiteau du magnifique péristyle de son église
abbatiale, une scène empruntée à l'apocalypse, puis, au-des-
sus, ce passage du livre sacré : Gladii ex ore Domini exite,...
(Johan.) tremite : « Glaives, sortez de la bouche du Seigneur,..
Tremblez. »
Plus loin, deux anges tenaient un livre ouvert, sur lequel on
pouvait lire, sans trop de difficulté : Quce videris ei audieris
scribe in libro : « Ce que tu auras vu et entendu, écris-le
dans ce livre. y>
Huit siècles s'étaient écoulés, lorsqu'en 1827, un antiquaire
Orléanais, mal inspiré, eut l'étrange pensée, en modifiant des
mots, en supposant des abréviations, en intercalant des lettres,
d'imaginer et surtout d'imprimer que le texte comminatoire de
la première inscription voulait dire :
Mort du normand Deorednus, vaincu par Giadisophe, et
défaite de toute Varmée normande, par saint Benoît, en
l'honneur du Christ (1).
Continuant ce libre procédé de lecture, il imagina et im-
prima dans le même ouvrage (2) que la seconde inscrip-
tion : Quœ videris et audieris, scribe in libro, signifiait : Par
les mérites de saint Benoît et de sainte Marie, Deorednus
a été vaincu et 'pendu par Giadisophe.
A cette incroyable aberration, où l'on eût pu voir une incon-
venante dérision sans l'imperturbable sérieux de l'auteur, les
hommes respectueux du passé jetèrent un cri de surprise indi-
gnée. Et lorqu'en 1838 M. Marchand fit paraître ses Souvenirs
historiques de Saint- Benoit-sur-Loire (3), notre vénérable et
(1) Albwn du Loiret, par M. Veronaud-Romagnési. Orléans, 1827.
(2) Ibidem.
(3) Souvenirs historiques de Vancienne abbaye de Saint-BenoU-sur-
Loire, dédiés à M'Jf Brumauld de Beauregard, par Marchand. Orléans,
Gatineau, 1838.
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savant évêque, M?^ Brumauld de Beauregard, sous le nom de
son jeune collaborateur, fit justice avec sévérité des élucubra-
tions par trop fantaisistes de M. Vergnaud.
Si le malencontreux traducteur eût, simplement, reconnu sa
faute, on la lui eût pardonnée peut-être : Errare humanum est.
Il eut la fâcheuse faiblesse d'y vouloir persister : Perseverare
diabolicum. Ce fut alors qu'entra dans la lice un nouveau
lutteur armé de toutes pièces, le jeune Anatole de Pibrac.
En quelques pages étincelantes de bon sens, de science
solide et de verve caustique, il démontra jusqu'à l'évidence que
M. Vergnaud avait foulé aux pieds la théologie, l'histoire, la pa-
léographie et la grammaire.
Nulle réplique n'était possible, et notre spirituel épigraphiste
eut à la fois, pour lui, les savants et les rieurs (1).
Une nouvelle joute, à l'encontre du même adversaire, vint
bientôt se greffer sur la première.
La cloche de Beaune-la-Rolande, chef-lieu de canton de
l'arrondissement de Montargis, porte à son bord inférieur une
légende en relief. Un inconnu entreprit de la transcrire ; puis,
cette besogne tant bien que mal accomplie, il transmit son
texte à M. Vergnaud-Piomagnési, qui, inspiré cette fois encore
comme il l'avait été pour son Giadisophe, eut la malheureuse
pensée de s'en constituer éditeur responsable, tout en décla-
rant qu'il n'avait pu ni le déchiffrer, ni le comprendre.
M. Vergnaud, au lieu, ce qui eût été sage, d'en vérifier préala-
blement l'exactitude sur l'original, en adressa des copies, soi-
disant exactes, à tous les érudits de l'Europe savante : à la
Société des antiquaires de France, et à celle d'Edimbourg, à
l'Académie des Inscriptions et belles-lettres, à la Société des
antiquaires de Rome, à l'Institut de Saint-Pétersbourg, etc.
Ces corps éminenls perdirent, oserions-nous dire, leur latin
(1) Giadisophe ou Commentaire de M. Vergnaud-Romagnési sur
quelques inscriptions de Saint-Benoît-sur-Loire, par M. A. du Faur
DE Pibrac. Orléans, Gatineau, 1845.
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à chercher une lecture acceptable et un sens possible à ce
bizarre assemblage de caractères fantastiques et de mots abso-
lument inintelligibles.
Mais quelques-uns, comme le cardinal Mezzofante et M. Éloy
Johanneau des Antiquaires de France, ne se refusèrent pas
quelques sarcasmes, à l'adresse des paléographes Orléanais
dupes, peut-être, d'un lecteur ignorant, ou d'une irrespectueuse
mystification.
Piqué au vif de ces ironies, dont il avait sa part, M. de Pibrac,
à peine remis de sa lutte avec M. Vergnaud sur les inscriptions
de Saint-Benoît, vint de nouveau lui demander compte du
bruit qu'il suscitait, comme auteur ou complice, à propos de
notre cloche orléanaise.
Plus avisé que son adversaire, il se rendit à Beaune, tout
d'abord, monta sans peine au clocher, s'approcha sans diffi-
culté du bronze objet de tant de débats, déchiffra l'inscription
à première vue et en prit une estampage qu'il publia sans
retard.
L'inscription portait simplement, en caratères gothiques : la
date, i538 ; — le nom du fondeur, P. Vandard ; — et celui
du patron S. -Sébastien.
Toute difficulté disparut comme par enchantement devant
cette révélation aussi complète qu'inattendue.
La Société des sciences, belles-lettres et arts d'Orléans avait,
dès 1843, ouvert ses portes au jeune et spirituel antiquaire.
Le mémoire, aussi solide que malin, qu'il lui adressa sur l'ins-
cription et les antiquités de Beaune-la-Rolande, obtint du rappor-
teur, M. de Buzonnière, des éloges bien mérités et accrut la
considération qui déjà s'attachait à son nom (1).
En 1852, l'administration municipale d'Orléans fit appel à
(1) Mémoires sur quelques antiquités de Beaune-la-Rolande en Gâti-
nais, par M. A. DU Faur, vicomte de Pibkac. — Rapport de M. Léon
DE Buzonnière. (Mémoires de la Société des sciences, belles-lettres çt
arts d'Orléans.)
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nos Sociétés savantes pour que l'ornementation de l'ancien
Hôtel du bailli Groslot nouvellement restauré, et devenu l'Hùtel-
de-Ville, rappelât dignement ses glorieux souvenirs. Ce fut à
M. de Pibrac que la commission nommée pour répondre à
ce témoignage de déférence confia la rédaction du rapport.
Ce travail a été publié. Ses conclusions, dictées par un patrio-
tisme éclairé et une connaissance approfondie de notre histoire
locale, furent favorablement accueillies et réalisées pour la
plupart (1).
L'appréciation des ruines gallo-romaines découvertes en 1856
à Verdes (Loir-et-Cher), près des limites du département du
Loiret, fut également remise à ses soins par la Société des
Sciences, à qui elles avaient été signalées (2).
Des fouilles effectuées avec intelligence, jointes à une sérieuse
étude des objets recueillis et spécialement d'une magnifique
mosaïque, permirent à M. de Pibrac d'établir, dans un excellent
rapport, que ces débris remis en honneur étaient les restes d'un
établissement thermal affecté soit à l'usage d'une population
aujourd'hui disparue, soit à l'une des splendides villas où les
Romains vainqueurs étalaient, au sein de la Gaule opprimée,
leur opulence et leur orgueil.
De fidèles dessins complétèrent le mémoire qu'il soumit à la
Société.
Au printemps de 1857, M. de Pibrac était revenu visiter à
Verdes les ruines gallo-romaines qu'il avait explorées l'année
précédente, avec l'affectueux concours du propriétaire, M. le
marquis de Courtarvel.
Il traversait Ceuugency, à son retour, lorsqu'il apprit que
des ouvriers carriers, en déblayant, pour l'exploitation d'un
(1) Rapport sur V ornementation de l'hôtel-de-ville d'Orléans, par M. le
vicomte du Faur de Pibrac. Orléans, Pagnerre, 1852.
(2) Mémoires sur les ruines gallo-romaiiies de Verdes, par M. A. du
Faur de Pibrac. (Mémoires de la Société des sciences, belles-lettres et
arts d'Orléans, 1857.)
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four à chaux le rocher calcaire sur lequel est assis le joli
village de Vernon, y avaient rencontré une vingtaine de cavités
cylindriques, en forme de puits, peu distantes les unes des
autres, et contenant, toutes, de la cendre, des pierres calcinées,
des ossements d'animaux et des débris de poterie grossière.
Il pressent instinctivement une importante découverte,
ajourne son départ, interroge les ouvriers, examine les débris
qu'on lui présente, et ouvre, sur ce fait singulier, une enquête
scientifique.
Quelques semaines après, muni d'une petite subvention
obtenue de l'administration municipale d'Orléans, et avec la
bienveillante autorisation du propriétaire de la carrière, M. Huet,
il revint étudier lui-même cette antique nécropole si inopiné-
ment mise au jour.
Il y découvrit quatre nouveaux puits, et les explora, non
comme l'avaient fait les ouvriers, en les éventrant perpendicu-
lairement par le flanc, mais en descendant graduellement de
l'orifice au fond de la cavité. Il put constater alors que les
puits avaient uniformément 1™50 environ de diamètre à l'ou-
verture, puis s'élargissaient en forme de cône, sur une profon-
deur de 3 à 4 mètres.
Au-dessous de quelques couches superficielles et alternatives
de terre végétale et de pierres calcinées, ils ofî'raient constam-
ment un lit inférieur d'ossements, soit épars, soit à l'état de sque-
lette, appartenant, pour la plupart, à des animaux domestiques,
à de petits vertébrés, même à des oiseaux, mêlés à des cendres
et à des débris de poterie grossière.
Tout au fond, une sorte de petite cuvette creusée dans le
roc contenait le vase funéraire, plein de cendres et d'os calcinés,
généralement brisé par l'infiltration dissolvante des eaux plu-
viales, et le poids des couches supérieures.
Les vingt-six puits, rencontrés dans un espace restreint et
qu'on eût vraisemblablement trouvés en plus grand nombre
si les recherches eussent pu se faire sur un périmètre plus
étendu, ainsi que la similitude des dispositions intérieures,
autorisèrent M. de Pibrac à penser qu'il venait de mettre en
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lumière un cimetière celtique d'une forme jusqu'à présent
inconnue dans nos contrées.
Après avoir soigneusement recueilli tous les détails de sa
découverte, il voulut la compléter par l'étude des faits analogues
antérieurement constatés. Il consulta les savants particulière-
ment voués à ces sortes de recherches, tout spécialement l'au-
teur de la Normandie souterraine, l'érudit abbé Cochet ; puis
il se rendit à Paris pour puiser aux meilleures sources des
notions précises sur les rites funéraires de l'antiquité. De ces
informations personnelles et de ces consciencieuses investiga-
tions, il put conclure qu'il venait de révéler à la science un mode
d'inhumation soupçonné peut-être, mais qui jusque-là n'avait
pas été scientifiquement constaté (1).
Le résumé de ces travaux, inscrit par lui à la suite et comme
corollaire de son mémoire, n'en est pas la partie la moins
intéressante. Cette justice lui fut rendue par le membre distin-
gué de la Société chargé du rapport (2).
L'élan était donné. Ainsi qu'il arrive d'ordinaire, des décou-
vertes analogues ne tardèrent pas à se produire.
Peu après, M. l'abbé Baudry, curé du Bernard, en Vendée,
trouvait à la métairie de Troussepoil les puits funéraires auxquels
ses publications et le savant rapport de M. Quicherat au Comité
des travaux historiques donnèrent tant de notoriété (3).
Plus tard, d'autres puits furent trouvés encore. M. le docteur
Charpignon et notre jeune confrère M. Léon Dumuys en signa-
lèrent à Orléans près de l'antique enceinte de Genahum (4).
(1) Mémoire sur un cimetière celtique trouvé à Beaugency, par M. A.
DU Faur, vicomte de Pibrac. Orléans, 1860, 52 pages et planches. (Ex-
trait des Mémoires de la Société des sciences^ belles-lettres et arts d'Or-
léans.)
(2) Rapport de M. Dupuis sur les puits celtiques de Beaugency et le
travail de M. de Pibrac. (Mémoires de la Société des sciences, belles-
lettres et arts d'Orléans, t. IV, p. 145. 1859.)
(3) Revue des Sociétés savantes.
(4) Puits funéraires de Genabum, par M. Léon DuMUVS. (Mémoires
de la Société archéologique et historique dç VOrléanais, t. XVIII.)
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Nous-même en avons reconnu un, dans un banc de marne
calcaire de la commune de Donnery (Loiret), non loin du
tumulus celtique de Reuilly (1).
Mais M. J. Quicherat, M. l'abbé Cochet, M. l'abbé Baudry,
tous ceux enfin qui s'occupèrent de ce curieux usage funéraire,
reconnurent, d'une voix unanime^ que l'honneur de la première
découverte appartenait, sans conteste, à M. de Pibrac.
Par une déférence pleine de délicatesse, M. l'abbé Baudry
adressa à notre Société, dont il était correspondant, un rapport
spécial où il rendait un loyal hommage à la priorité de son heu-
reux prédécesseur (2).
Cet épisode archéologique mit en plein relief les traits carac-
téristiques du talent de notre savant collègue: son flair d'anti-
quaire, don naturel comme le diagnostic l'est au médecin, puis
sa studieuse persévérance à faire jaillir d'un fait acquis toutes
les conséquences qu'il est permis d'en déduire. Nulle difficulté
ne l'arrêtait, en effet, nul péril n'effrayait son courage.
L'exploration du puits des Minimes, à Orléans, en jan-
vier 1864, lui off'rit une nouvelle occasion de révéler ses rares
qualités d'investigateur.
Une institution ecclésiastique occupe depuis une trentaine
d'années l'ancien couvent des Minimes, sis rue d'Illiers, dans la
circonscription de la troisième et dernière enceinte de la ville.
Le Supérieur, M. l'abbé Renaudin, voulut, en janvier 1864,
déblayer, jusqu'au sol primitif, un puits d'extraction des vieilles
carrières sur lesquelles sont assis les bâtiments de cet ancien
monastère. Ce puits, situé au milieu d'une cour intérieure, servait
de temps immémorial de puisard et de perte d'eau et s'était peu
à peu comblé de débris de toutes sortes.
(1) Notice sur le tumulus celtique do Reuilly, près d'Orléans, lue à
la section d'archéologie des réunions de la Sorbonne, le '29 avril 1886.
(2) Fosses ijallo - romaines de Troussepoil, commune du Bernard
(Vendée), par M. l'abbé Baudry, membre correspondant. (Mémoires de
la Société archéologique et historique de l'Orléanais, t. VI, p. 460.)
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Informé que quelques fragments de poterie sigillée s'étaient
rencontrés parmi les déblais, M. de Pibrac obtint de M. le
supérieur que les travaux fussent suspendus. Accompagné
d'un ouvrier intelligent et dévoué, il descendit, à plusieurs re-
prises, dans le puisard. Malgré la gêne occasionnée par le peu
d'élévation des galeries souterraines qui le contraignait à de
meurer courbé sur lui-même, il fit remuer sous ses yeux, à
tranchée ouverte et jusqu'au sol, ces débris entassés depuis des
siècles, et durant des journées entières poursuivit ce pénible
travail .
Son énergique persévérance obtint pour récompense de nom-
breux fragments de poterie antique, soit commune, soit fine et
sigillée, parfois ornée d'élégantes arabesques et de figures en
demi-relief, une hache celtique en pierre calcaire, d'autres en
silex ou en bronze, une lame de fer oxydée, quelques médailles
romaines, etc.
Mais de même que les puits celtiques de Beaugency nous
avaient valu une excellente étude sur les usages funéraires de
l'antiquité, le mémoire sur le puits des Minimes contient un
intéressant traité sur la céramique romaine, sur sa fabrication,
son ornementation et son classement rationnel (1).
Cette année 1864, si courageusement inaugurée, fut une des
plus fécondes de la laborieuse existence de notre dévoué col-
lègue. En même temps qu'il rédigeait le compte-rendu de cette
dernière fouille, son crayon savant et délicat préparait pour
l'Académie de Sainte-Croix, récemment fondée et dont il avait
été élu secrétaire, un gracieux jeton de présence, chef-d'œuvre
d'ornementation symbolique, d'élégance et de bon goût, que les
sociétés les plus haut placées envient à cette Compagnie.
Le juste renom de sa science d'antiquaire et de son talent
d'explorateur l'appela cette même année, par un vote unanime.
(1) Mémoires sur les fouilles du puits des Minimes, par M. de Pibrac.
(Extrait des Mémoires de la Société des sciences, belles-lettres et arts,
1864.)
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au sein de notre Société, et ses intéressantes communica-
tions lui créaient, dès le premier jour, un rang considérable
parmi nous.
A peine, en effet, son étude du puits des Minimes était-elle
achevée, qu'il entreprenait au nord de l'église Saint- Euverte,
sous les auspices de l'administration municipale, une de ses plus
importantes explorations.
Il pressentait depuis longtemps, plusieurs fois il avait affirmé
qu'un cimetière antique devait exister au levant de notre Gena-
hum, au nord de la grande voie celtique, parallèle au cours
de la Loire, qui reliait V Emporium de la tribu Carnute avec
les cités riveraines du fleuve : d'un côté Belca (Bonnée?), Brivo-
durum {Bnare), Massava (Mesve); de l'autre Cœsarodunum
(Tours), etc. de la carte de Peutinger.
Il saisit donc avec empressement l'occasion de vérifier ses con-
jectures. Il eut la joie de les voir dépassées. Et si ces pénibles
recherches lui coûtèrent bien des fatigues, si même elles
l'exposèrent à de graves périls (i), la lumière qu'il en fit jaillir
pour la science archéologique et pour notre histoire locale fut
du moins une glorieuse compensation.
La Société suivait ses travaux avec une vive sollicitude ; elle
aimait à consigner dans les procès-verbaux des séances avec quel
intérêt elle écoutait ses rapports (2).
Ce n'était pas, en effet, une seule nécropole que retrouvait
M. de Pibrac, mais trois cimetières superposés par suite de la
surélévation successive du sol, révélant chacun, par la nature de
son mobilier funéraire, les dates approximatives de ces inhuma-
tions.
A la plus grande profondeur se rencontraient les ornements
et bijoux tumulaires qu'offrent habituellement les sépultures
gallo-romaines: des- lacrymatoires et coupes en verre, des col-
(1) En voulant pénétrer, une bougie à la main, dans une galerie sou-
terraine, obstruée par des décombres, la bougie s'était subitement éteinte,
et M. de Pibrac avait failli être asphyxié.
(2) Voir le Bulletin de la Société, no 45, séances des 26 février,
12 mars, et 8 avril 1864.
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liers, des bracelets, des fibules, des épingles en bronze ; des sta-
tuettes de Pan et de Vénus en terre blanche ; des lampes, des
clefs, des fragments de poterie sigillés, des monnaies ro-
maines, etc.
A un mètre environ au-dessus de cette couche inférieure, les
objets mêlés aux ossements étaient d'origine mérovingienne ou
carlovingienne : c'étaient des sarcophages en pierre, des vases
non percés de trous, des plaques de ceinturons ciselées ou
étamées, etc.
Dans les sépultures supérieures, plus rapprochées du sol
actuel, se trouvaient des ustensiles relativement modernes : des
cachets à légende, des bagues à chaton, des vases à charbon et à
encens, percés de trous, des bijoux du XII* et du XIII^ siècles,
une broche niellée du XV1«, une petite cuillère à parfums du
XVIIe, etc.
L'emplacement et la disposition de ces nécropoles, le nombre
des objets recueillis et déposés à notre musée historique, le
courage et le talent du savant investigateur, donnèrent à cette
exploration un légitime retentissement.
En 1865, l'éminent directeur de la Société française d'archéo-
logie exprima le désir que le rapport adressé au maire d'Orléans
par M. de Pibrac fût lu au Congrès des sociétés savantes, ou-
vert sous sa présidence. Notre Compagnie, heureuse de s'asso-
cier au légitime honneur fait à l'un de ses membres et qui
rejaillissait sur elle-même, s'empressa d'acquiescer au vœu
de M. de Caumont.
Un an après les fouilles de Saint- Euverte, une découverte
(l'un plus haut intérêt que celles qui déjà faisaient tant d'hon-
neur à M. de Pibrac vint couronner en quelque sorte sa
carrière archéologique.
Lors des travaux exécutés en 1846, pour l'établissement du
chemin de fer de Vierzon, à un kilomètre nord d'Orléans, au
point d'intersection du faubourg Saint-Vincent avec l'ancienne
voie romaine de Genahum à Lutèce, quelques ouvriers trou-
vèrent, dans les déblais, une dalle de marbre blanc, brisée à ses
— 471 —
deux extrémités et mesurant 77 centimètres de hauteur, sur 67
à sa plus grande largeur, et 8 à 9 d'épaisseur. Quelques mots
y étaient gi-avés.
N'attachant à ce fragment aucune importance, ils le déposèrent
dans la cour d'un vigneron dont la maison était proche. Il y resta
dix-neuf ans, menacé de nouvelles mutilations, exposé à tous
les outrages, dédaigné de ceux qui jetaient sur lui un regard
inattentif.
Le 3 mars 1865, M. de Pibrac instruit, depuis quelque
temps, de son existence, et sur les indications de M. le
docteur Charpignon, son collègue à la Société des sciences,
guidé surtout par cet instinct d'antiquaire qui le trompait rare-
ment, vint le visiter à son tour.
Il le retrouva dans la cour, à la porte d'un hangar, couvert de
moisissures et de poussière. Il le fit laver, l'examina attentive-
ment, y reconnut un texte latin gravé en magnifiques caractères,
et ne put en croire ses yeux, quand, à la quatrième ligne, il
lut sans difficulté le glorieux nom de Cenahum. C'était la pre-
mière fois depuis près de deux mille ans que ce nom historique
apparaissait sur un monument public.
Transporté de joie, il se hâte d'acheter ce marbre d'inappré-
ciable valeur, le fait conduire en sa demeure, l'étudié à loisir,
en envoie de fidèles estampages à l'Académie des inscriptions et
à quelques notabilités scientifiques, puis, le 10 mars, à la pre-
mière séance de notre Société, lit une excellente notice sur les
incidents de sa précieuse découverte, et sur ses tentatives de
restitution du texte mutilé, les morceaux manquant à la dalle
n'ayant pu être retrouvés (1).
Dans la séance suivante (24 mars), notre savant collègue,
M. Loiseleur, apportait un nouvel essai d'interprétation, plein
d'érudition et de sagacité (2).
Mais tandis que la Société accueillait avec un vif intérêt les
(1) Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais,
no 47, 1865, p. 234, t. IV.
(2) Ibidem, p. 244.
— 472 —
érudiles études élaborées dans son sein, l'éminent épigraphiste
M. Léon Renier (de l'Institut), saisi de la question par l'Acadé-
mie des inscriptions, proposait à son tour, avec sa haute et légi-
time autorité, un projet de lecture, fort rapproché de ceux de
nos deux collègues, et qui fut universellement accepté :
[Lucius Cor}i]eUus Mag[nus, — Ate]pomari [Filius, —
Civi]s Senoni{us, — CuratG\r. Cenah[ensiu'in, — Vi]vos (pour
Vivus) Sibi...
Dans son rapport à l'Académie, M. Léon Renier, après avoir
discuté et justifié sa restitution, et fixé la date de l'inscription
au premier siècle de l'ère chrétienne, fit ressortir la haute
valeur du monument épigraphique retrouvé par M. de Pibrac
et décerna de justes éloges aux essais de lecture de nos deux
collègues (1).
Par un singulier à-propos, l'inscription de Cenahum, après
dix-huit siècles d'oubli, reparaissait au grand jour, au moment
précis où quelques savants, avec plus de zèle, il faut l'avouer,
que de sérieuses études, s'épuisaient d'efforts à raviver les pré-
tentions, un peu vieillies, de la ville de Gien sur l'héritage histo-
rique du célèbre Ernporium Carnute.
La discussion s'animait, quand la découverte de M. de Pibrac
vint éclater comme une bombe au milieu du débat.
L'effet en fut considérable. M. Léon Renier, avec une sage
discrétion, avait dit dans son lucide rapport que, si ce texte
épigraphique ne résolvait pas absolument la question, au moins
apportait-il, en faveur d'Orléans, les plus graves probabilités.
Mais il était réservé à l'année 1865 de clore définitivement
cette discussion géographique depuis si longtemps engagée.
Quatre mois après, en juillet 1865, dans une petite paroisse
du département de la Nièvre, sur la rive droite de la Loire,
à Mesve, l'antique Massava de la carte de Peutinger, la terre,
(1) Sur une inscription récemment retrouvée à Orléans. (Mémoire lu à
l'Académie des Inscriptions, par M. Léon Renier, 1865.)
— 473 —
qui tient tant de secrets en réserve, révélait à l'intelligente
attention du curé, M. l'abbé Boëre, un nouveau texte épigra-
phique, contenant une solution péremptoire.
L'inscription lapidaire de Mesve, par l'identité des distances
anciennes entre Genahum et Massava, et des distances actuelles
entre Orléans et Mesve, constate sans hésitation possible que, là
où est aujourd'hui Orléans, là était autrefois Cenahum.
Les inductions tirées de la découverte de M. de Pibrac se
trouvaient ainsi pleinement confirmées, et la question, d'après
M. de Gaumont et nos plus éminents géographes, résolue à tou-
jours et sans appel (1).
Notre généreux collègue s'était empressé de faire don de son
marbre épigraphique à notre musée historique. Près de lui est
un moulage de l'inscription de Mesve (2). Ils constituent par leur
ensemble les titres les plus précieux et les plus irrécusables de
l'antique origine de notre cité.
Les investigations archéologiques et les études artistiques
n'absorbaient pas exclusivement le zèle infatigable de M. de
Pibrac. Des travaux d'un autre ordre offrirent, à partir de
1860, un nouvel aliment à son activité.
Son rapport sur l'ornementation de l'hôtel de ville avait per-
mis de l'apprécier ; et en diverses circonstances, l'administra-
tion municipale avait fait appel à son intelligence et à son goût
éprouvé.
Elle y recourut de nouveau pour résoudre les difficultés sou-
levées par l'abaissement du sol de l'Étape et pour doter l'hôtel
de ville d'un mobilier digne de la cité.
M. de Pibrac apporta à ces œuvres communales l'actif dé-
(1) Voir sur celte grave solution : Nouvelles études sur l'inscription
romaine de Mesve. Conséquences de cette démuverte pour la détermina-
tion géographique de Genabum. Orléans, Ilerluison, 1868. (Mémoires de
la Société archéologique et historique de l'Orléanais, t. XI, 1868.)
(2) L'original de l'inscription de Mesve est conservé au Musée lapidaire
de Nevers.
■ — 474 —
vouement que nul ne trouva jamais en défaut. Ses avis ne furent
pas inutiles pour raccorder convenablement la place avec les
rues environnantes et pour orner un de ses côtés de perrons et
de balustres.
Quant au riche mobilier, en chêne sculpté aux armes de la
ville, pour le grand salon et la salle du conseil, et aux beaux
chenets de la cheminée monumentale, exécutés plus tard sur
ses dessins, avec le concours de l'habile sculpteur AUelit, il n'y
eut qu'une voix pour rendre hommage à la parfaite convenance,
à la correction de style, et à l'élégance artistique de ce magni-
fique ameublement.
La population orléanaise tint compte à M. de Pibrac de son
talent et de son dévouement si gracieusement offerts à la ville;
aux élections de 1865, elle l'appela, dès le premier tour de
scrutin, à faire partie du Conseil municipal.
Peu après, il fut nommé membre de la commission des bâti-
ments civils.
Il sut, dans ces diverses fonctions, justifier la confiance dont
on l'avait honoré. De remarquables rapports témoignèrent, en
de nombreuses circonstances, que les préoccupations adminis-
tratives s'alliaient toujours en lui au culte des souvenirs histo-
riques.
En 1865, le Conseil, sur sa proposition, votait 3.500 fr.
applicables au payement des bronzes de Neu\y-en-Sullias, ache-
tés 7.080 fr. pour le musée historique, par M. Mantellier,
son éminent directeur.
En 1866, conformément à ses conclusions, le Conseil associait
la ville au rachat de la tour de Jeanne d'Arc à Rouen.
En 1867, d'accord avec l'administration municipale, il ap-
puyait le projet d'une loterie pour subvenir à la restauration et
à l'agrandissement de notre musée de peinture. La proposition
fut adoptée par le conseil ; des circonstances ultérieures s'op-
posèrent à sa réalisation.
Dès 1864, avant son entrée au conseil municipal, M. de
Pibrac avait été appelé à la commission administrative des
— 475 —
hospices. Durant quatre années, il rappela, par son zèle chari-
table, les souvenirs qu'y avait laissés son aïeul lors de l'épidé-
mie de 1814. Fidèle à ses constantes habitudes, il voulut pro-
fiter de son libre accès dans les archives hospitalières pour
en étudier les trésors. Il avait conçu la pensée d'écrire l'histoire
de cet établissement charitable, fondé au XII« siècle par le cha-
pitre cathédral, doté d'âge en âge par nos évêques et les prin-
cipales familles de notre ville.
Quatre années d'infatigables labeurs lui permirent d'inven-
torier, d'analyser en quelques lignes et de classer méthodi-
quement sur trois mille fiches, les titres et registres con-
servés dans ce riche dépôt, bien que sa vue affaiblie par ces
lectures paléographiques les lui rendît plus difficiles et plus
pénibles.
Sa mort inattendue le priva d'ériger ce monument à la cha-
rité orléanaise; mais il lui sera tenu compte d'en avoir, au
prix de bien des fatigues, posé les premières assises et préparé
le désirable achèvement.
Tel s'était révélé M. de Pibrac dans les fonctions adminis-
tratives de la grande cité, tel il se montra dans le village de
Saint-Ay, qu'il habitait durant la belle saison.
Il y avait accepté les humbles fonctions de trésorier de la
fabrique et de capitaine des pompiers; mais, là, comme tou-
jours, l'artiste et l'antiquaire restèrent inséparablement unis au
fonctionnaire rural, et ce séjour de villégiature devint une des
principales étapes de ses infatigables labeurs.
L'église paroissiale réclamait, au dehors, des travaux consi-
dérables et d'utiles appropriations à l'intérieur; son active
coopération aida puissamment à la réfection de l'édifice; sur
ses dessins furent restaurés les boiseries du chœur et du banc
d'oeuvre et les rétables des autels.
Ce n'était pas assez pour son zèle. Cet antique village,
coquettement assis sur le coteau de la Loire, a des traditions
qui lui sont chères. Son patron, Agylus (Agyle ou Ay), gouver-
neur d'Orléans au VI» siècle, issu d'une noble famille du pays,
BULLETIN N« 129. 3î
— 476 —
y vécut saintement. Atteint par la mort, au retour d'un pèleri-
nage, il voulut reposer au pied de l'autel où il avait prié, parmi
ceux qu'il avait aimés durant sa vie. L'église fut placée sous
son vocable et ses restes y étaient vénérés.
En 1562, dans l'effervescence des luttes religieuses, sa sépul-
ture fut violée, ses ossements dispersés et, depuis trois siècles,
l'oubli s'était fait sur ce qu'ils avaient pu devenir.
Une telle recherche devait tenter notre pieux investigateur.
Il se mit à l'œuvre, et après plusieurs jours de travaux effec-
tués sous ses yeux, il eut la consolation de porter la lumière
sur ces longues incertitudes. Au point indiqué par les tradi-
tions et les légendes, il rencontra la tombe du saint, et ses
ossements que les sectaires du XVI® siècle avaient seulement
jetés hors du sarcophage. Il eut de plus l'heureuse fortune de
découvrir, dans les registres de l'état-civil, un titre pleinement
justificatif.
Ce fut une de ses joies les plus douces de voir l'autorité reli-
gieuse, après mûr examen, sanctionner ses affirmations et
rendre à la vénération publique les restes du patron de la
paroisse, retrouvés par ses soins. Sur la sépulture restaurée,
il put faire graver cette inscription commémorative : Defunc-
tiim anno 593 — Violatum anno i562 — Restitiitum
anno i860 (1).
L'heureux succès des fouilles de Saint- Ay encouragea M. de
Pibrac à tenter, quelques années plus tard, une exploration
du même genre dans l'Église collégiale de Meung-sur-Loire,
limitrophe de Saint- Ay.
Lyphard, contemporain d'Agylus, comme lui d'origine
orléanaise, investi de hautes fonctions judiciaires sous les rois
mérovingiens, après avoir vécu dans le monde, avait embrassé
la vie religieuse à Saint-Mesmin-de-Mici. Il mourut en 550,
(1) Découverte du tombeau mérovingien de saint Ay, vicomte d'Or-
léans, par A. DU Faur de Pibrac. (Extrait du tome V des Mémoires
de la Société des sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, 27 pages et
2 planches.) Orléans, 18GL
— 477 —
dans l'abbaye qu'il avait fondée à Meung-sur-Loire, et y fut
inhumé.
Ses restes, vénérés depuis lors, temporairement déplacés,
vers le XI« siècle, furent, au XII« , solennellement réintégrés
dans l'Église qui portait son nom.
Au XVIe siècle, les sectaires de la Réforme violèrent sa
sépulture comme ils avaient fait à Saint-Ay et à Cléry, et, selon
la tradition, les ossements, livrés aux flammes, auraient été
presque entièrement consumés.
Les évêques d'Orléans possèdent, à Meung, un château féodal
et une résidence; l'un d'eux, Germain de GuesUs, fut, en 1587,
inhumé dans cette Église.
Diverses questions restaient dès"; lors indécises.
Les restes de saint Lyphard avaient-ils été complètement
détruits par les flammes en 4562, hormis ceux, en petit
nombre, qu'une pieuse femme parvint à soustraire à la pro-
fanation et que l'on vénère encore aujourd'hui?
La sépulture de Germain de Gueslis occupe-t-elle identique-
ment la place où fut autrefois celle de saint Lyphard?
M. de Pibrac fut prié d'aider de son érudite expérience
la vérification de ces faits archéologiques et religieux. Après
une étude approfondie des documents, il entreprit, à l'inté-
rieur de l'église, des fouilles méthodiquement dirigées.
La lumière se fit complètement. Il fut constaté :
En premier lieu, que la tombe mérovingienne de saint
Lyphard avait été brisée au XVIe siècle ;
Puis que ses ossements, rompus d'abord, avaient ensuite été
brûlés près du pilier d'angle du transept et de la nef; les assises
inférieures, calcinées par le feu, rendent aujourd'hui encore,
de cette indigne profanation, un témoignage accusateur;
En second lieu, que le corps de Ms^" Germain de Gueslis repo-
sait, non dans la tombe de saint Lyphard, brisée en 1562, mais
dans le caveau où elle avait été originairement déposée.
Le mémoire en lequel notre docte collègue rendait compte
de ses recherches documentaires et des fouilles opérées sous sa
direction fut, en avril 1866, lu, par lui, à la réunion des délé-
— 478 —
gués des Sociétés savantes, à la Sorbonne, au nom de notre
Compagnie. La parfaite érudition, la discussion méthodique, le
style sobre et élégant de ce remarquable travail, lui obtinrent
un légitime succès. Avec quelques autres morceaux d'élite, il
fut publié à l'imprimerie nationale, par décision et aux frais du
Comité des travaux historiques (1).
Dans les communes limitrophes du village où notre laborieux
confrère allait, pendant la belle saison, chercher quelque repos,
nul incident archéologique n'échappait à sa vigilance, tout sou-
venir historique sollicitait ses études.
Il apprend qu'une ancienne église des environs de Beaugency
est menacée d'être transformée en abattoir ; sa plume alerte e
incisive vient en aide au vieil oratoire, défend sa cause et lui
évite une douloureuse profanation.
Le château de Voisins, situé près de son habitation, rappelait
incessamment à sa pensée la célèbre abbaye de femmes, de
l'ordre de Citeaux, qu'un siècle écoulé n'a pu faire oublier dans
la contrée, où elle prospéra si longtemps.
Placé, pour ainsi dire, au foyer de ces souvenirs monastiques,
si curieux pour notre histoire orléanaise, il conçut le projet de
les recueillir. Il se mit donc à compulser les documents, à dé-
chitîrer les chartes, à interroger les traditions, puis à coordon-
ner tout l'ensemble. Après vingt ans de travail, en 1882, il fit
paraître son Histoire de l'ahbaije de Voisins, l'un, assurément,
de ses meilleurs écrits, digne de servir de prolégomènes au pré-
cieux cartulaire que possèdent nos archives départementales, et
que notre Société va prochainement publier.
Dans un récit plein d'attrait se déroule la série des faits histo-
riques et religieux qui constituent l'existence de ce monastère,
depuis sa fondation en 1215 jusqu'à son extinction en 1778 :
(1) Découverte de la sépulture de saint Lyphard, magistrat Orléanais
du VI' siècle^ par M. le comte de Pibrac, membre de la Société archéolo-
gique et historique de lOrléanais, avec planches. — Imprimerie Impé-
riale, 1867.
— 479 —
les donations qui successivement l'enrichirent, les noms de ses
bienfaiteurs, la biographie sommaire de ses abbesses, les inci-
dents anecdotiques dont s'émaiile parfois la gravité de ses an-
nales, les dissensions qui, aux temps agités du Jansénisme,
troublèrent la paix de ses cloîtres, la diminution successive du
nombre des religieuses, la résistance des rares survivantes qui,
réduites à trois, puis à deux, puis à une seule, ne pouvaient se
résigner à voir leur chère abbaye mourir, enfin la suppression
du monastère par décision épiscopale et l'attribution de ses biens
à l'abbaye blaisoise de Notre-Dame du Lieu.
Des tableaux synoptiques dressés avec soin, des documents
originaux extraits du cartulaire, des détails archéologiques
appuyés de plans et de dessins, donnent à cette étude historique
un véritable intérêt (1).
Notre illustre évoque Mg"" Dupanloup honorait M. de Pibrac
d'une vive affection. Dans un de ses voyages à Rome, il voulut
déposer lui-même aux pieds du Souverain-Pontife un exem-
plaire manuscrit de cette histoire encore inédite de l'abbaye de
Voisins, aujourd'hui conservé dans la bibliothèque du Vatican.
Un Bref des plus flatteurs, adressé à l'auteur le 2 mars 1864 et
signé de la main de Pie IX fut la digne récompense de cet
hommage filial (2).
Une vie si généreusement dépensée au service de la science
historique, de si persévérants travaux et de si belles décou-
vertes, semblaient assurer à M. de Pibrac les distinctions que
les études sérieuses peuvent légitimement espérer.
Il n'en fut pas ainsi : notre vénéré collègue eut l'honneur de
mériter ces hautes récompenses, il n'eut pas l'heureuse fortune
de les recueillir.
Le 7 avril 1866, à l'une des solennités de la Sorbonne- peu
(1) Histoire de l'abbaye de Voisins, ordre de Citeaux, diocèse d'Or-
léans, par A. DU Faur, comte de Pibrac. Orléans, 1882.
v2) Voir le Bref à l'Appendice.
BULLETIN N» 129. 32.
— 480 —
après les fouilles de Saint-Euverte et l'inscription de Genabum,
il reçut de M. le Ministre de l'instruction publique les palmes
d'officier d'Académie. Il n'obtint jamais rien de plus.
Ses amis, justes appréciateurs de son mérite, s'affligeaient,
plus que lui, d'un inexplicable délaissement.
Les témoignages multipliés d'une considération justement
acquise purent du moins l'en dédommager.
Les Sociétés savantes tenaient à honneur d'inscrire son nom
sur leurs listes.
En 1843, on l'a dit plus haut, la Société d'agriculture,
sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, l'accueillait dans
son sein.
Lorsqu'en 1863, M?' Dupanloup voulut renouer l'ancienne
tradition des Écoles et des Académies épiscopales, et réunit
autour de lui, sous la belle devise : Christianœ veritatis et lit-
terarum concordia, un groupe d'hommes instruits, dévoués à
la fois à la religion et aux lettres, M. de Pibrac fut l'un des
premiers inscrits sur sa liste de fondateurs.
L'année suivante (1864), ce fut à notre tour de l'accueillir
en notre Compagnie.
Le 25 mai 1865, la Société des antiquaires de France lui
conférait le titre de correspondant national.
L'Académie des sciences et belles- lettres de Toulouse, et la
Société archéologique du Midi de la France, l'associaient égale-
ment à leurs travaux.
Dans ces nombreuses réunions, vouées, sous des points de
vue divers, à de sérieuses études, M. de Pibrac avait toujours
une place considérable ; sa parole, grave et toujours bienveil-
lante, était respectueusement écoutée, ses communications
accueillies avec empressement.
Les suffrages de ses concitoyens, de hautes amitiés, d'affec-
tueuses déférences, s'unissaient aux sympathies des Sociétés
savantes.
Enfin l'insigne faveur que le souverain Pontife daigna lui
accorder fut, pour son cœur profondément religieux, la conso-
lation d'un douloureux oubli.
— 481 —
Dévoué, comme l'était M. de Pibrac, aux souvenirs de sa ville
natale, il ne pouvait demeurer indifférent à ceux de sa propre
famille. Aussi le culte de cette part si précieuse à ses yeux de
son patrimoine héréditaire fut-elle l'objet constant de ses
pensées.
Allié de près au vénérable fondateur de notre musée de pein-
ture, il consacra, en 1855, à son digne fils, le comte Adrien de
Bizemont, une notice nécrologique où la délicatesse des appré-
ciations s'inspire des plus nobles sentiments du cœur.
Il professait pour le célèbre auteur des quatrains un respect
quasi-filial ; il recueillait avec une pieuse sollicitude ses por-
traits, ses manuscrits et les nombreuses éditions de ses œuvres.
Le vieux manoir de Pibrac, possédé depuis le XVIe siècle par
sa famille, lui était également cher. Sa restauration, dirigée
par les éminenls conseils de M. VioUet-Leduc, le préoccupait
constamment.
Pour l'honorer plus encore, il entreprit d'en retracer l'his-
toire, et cette monographie, œuvre de sa vieillesse, n'est infé-
rieure à aucun de ses meilleurs écrits.
Après avoir déduit de titres authentiques que l'administra-
tion religieuse du village fut durant 700 ans, de 1128 à 1789,
confiée aux Frères hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, dont
un Grand Prieur résidait à Toulouse, et respectueusement rap-
pelé le nom vénéré de la sainte bergère de Pibrac, Germaine
Cousin, dont les restes, retrouvés en 1661, furent depuis lors
conservés dans la sacristie de l'église paroissiale, il retrace la
série des faits historiques où sa famille prit une large part.
Ce petit fief de Pibrac mouvait, à l'origine, de la puissante
seigneurie de l'Isle-Jourdain. En 1323, il entra dans le domaine
royal par la condamnation à mort du sire de l'Isle-Jourdain, et la
confiscation de ses biens.
(1) Pibrac, Histoire de l'église, du village et du château, par du
Faur, comte de Pibrac Iq-8", 60 pages, 1882. (Extrait des Mémoires de
l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse.)
— 482 —
En 1515, le château advint à la famille du Faur par le ma-
riage de Pierre du Faur avec Causide Douce, fille de Jean Doux,
seigneur de Pibrac. Ils le réédifièrent complètement en 1540.
Leur cinquième fils, Guy du Faur de Pibrac, chancelier de
Navarre, le meubla somptueusement;- y reçut des hôtes illustres,
le Président de Thou, le savant Pierre Pithou et Catherine de
Médicis, qui, se rendant aux conférences de Nérac, y coucha le
10 novembre 1579. Guy de Pibrac y composa ses quatrains,
publiés pour la première fois en 1574 et devenus si populaires,
ainsi que son poème sur les plaisirs de la vie rustique. Son
cabinet est conservé dans une des tours et contient des boiseries
Renaissance d'un merveilleux travail.
Après la mort du chancelier de Navarre en 1584, le château
resta en la possession de ses descendants jusqu'à l'extinction de
sa ligne en 1788. A cette époque, il advint par testament à la
branche cadette, qui le possède aujourd'hui.
A ce résumé d'actes authentiques, l'auteur a joint des détails
d'un réel intérêt, puisés dans des inventaires de famille, sur
l'ameublement d'une habitation seigneuriale aux XYI^, XVII«
et XVIIIe siècles.
Cette étude historique, publiée en 1882, suscita dans la stu-
dieuse capitale du Languedoc une touchante manifestation en-
vers son vénérable et sympathique auteur.
Le 23 mai 1882, les membres de l'Académie des sciences
et belles-lettres, et ceux de la Société archéologique de Tou-
louse, vinrent, en une sorte de pèlerinage, au vieux manoir du
conseiller de Catherine de Médicis et de Henri IV. On visite
respectueusement son cabinet de travail et la chambre de
la reine Catherine ; on examine les travaux déjà terminés
et ce qui reste encore à faire; et les feuilles locales, en publiant
le récit de cette solennité toute provinciale, rendirent en termes
chaleureux un égal hommage au bon goût de la restauration et
à la gracieuse urbanité de l'arrière-neveu de Guy de Pibrac.
Ainsi s'écoulaient les dernières années du collègue aimé que
— 483 —
nous devions bientôt perdre. L'âge, en blanchissant ses cheveux,
ne portait nulle atteinte aux brillantes qualités de sa jeunesse,
et semblait, au contraire, leur imprimer plus de vigueur et de
maturité. Soutenu dans les inévitables épreuves de la vie par le
sentiment d'une considération justement acquise, la fermeté de
ses religieuses croyances, la tendresse de sa digne épouse et la
respectueuse affection de ses fils, la mort, qui l'atteignit presque
à rimproviste, le trouva préparé au suprême sacrifice.
Selon le vœu de la Société, j'ai tâché, dans la mesure de mes
forces, de remettre sous vos yeux, avec quelques détails, la vie
laborieuse de notre regretté collègue. Mais cette incomplète
esquisse ne saurait dignement retracer les dons précieux qui
nous le rendaient si cher. Vos cœurs. Messieurs, suppléeront
à mon insuffisance, et le nom de M. de Pibrac vivra longtemps
parmi nous.
D'autres hommages, d'ailleurs, y perpétueront son souvenir.
Déjà, sur une toile magistrale, honorée des plus hauts suf-
frages, l'habile pinceau d'un de ses fils, noblement inspiré par le
respect et l'affection, a su faire revivre, avec une rare fidélité,
la grave physionomie où se reflétaient, à la fois, l'élévation des
pensées et l'austère dignité qui devaient caractériser, semble-
t-il, les magistrats et les lettrés contemporains de son illustre
ancêtre.
Nous avons aussi la confiance que son laborieux dépouille-
ment de nos archives hospitalières ne demeurera pas stérile.
Un membre de notre société, dont mieux que personne je
connais les aptitudes spéciales, mais dont seul je ne puis faire
ici l'éloge, tentera, nous l'espérons, au prix de longues études,
d'asseoir sur ces bases l'histoire de nos hospices séculaires.
Peut-être serait-il permis de désirer plus encore.
Les amis de notre archéologie provinciale, dévoués, comme
l'était M. de Pibrac, au culte de ces vieux souvenirs, verraient,
— 484 -
avec bonheur, ses intéressants mémoires, épars dans des re-
cueils divers, parfois difficiles à rencontrer aujourd'hui, se
grouper, en faisceau, dans une publication nouvelle, métho-
diquement coordonnés pour se fortifier l'un par l'autre. Ce
recueil tout Orléanais serait un précieux mémorial des princi-
pales découvertes faites, en notre temps, dans le riche trésor de
nos antiquités locales. Il serait un légitime hommage au savant
dont le nom en est inséparable.
Si ces vœux venaient à s'accomplir, l'homme excellent, dont
la perte nous est si douloureuse, ne nous serait pas ravi tout
entier. Ses traits nous seraient conservés dans une fidèle pein-
ture ; sa belle intelligence revivrait dans les œuvres qui furent
l'objet de ses chères éludes, le tribut de son patriotisme et
l'honneur de sa vie.
485 —
APPENDICE
BREF DU PAPE PIE IX (1)
Plus : p. p. IX.
Dilecte fili, salutem et apostolicam benedictionem. Quanto
nos prosequaris amore et obsequio non minus litterœ tuœ
significarunt nobis, quam oblata historia Viciniensis monasterii
diuturno labore accurataque solertia a te elucubrata et uti pignus
animi addictissimi submissa nobis per eximium Episcopum
tuum fratrem nostrum. Multipliées equidem gravissimœque
cura3 nostrœ nondum nos frui siverunt ejus lectione. Verum
hujus modi opéra quœ per latentia aut rarissima monumenta a
bibliothecis vel tabulariis eruta chronologiam restituunt, pra}te-
ritarum œtatum mores hominumque memoriam et gesta in
lucem educunt, qua3que monasticarum institutionum bénéficia
objiciunt oculis, ac detrimenta abolitionis illarum, causasque
recensent undè ortum, incrementa declinationem, exitium
duxerunt. Sicuti non parum prodesse putamus historia^, sic
haud levi emolumento, iis esse posse arbitramur qui non
temere et è prasconceptis opinionibus, sed experientia duce de
factis et rerum indole decernere cupiunt. Gratulamur itaque tibi
quod, dum patrio ductus amore, illustrandam suscepisti sedem
nobilis olim asceterii, hujus modi contuieris bénéficia historiœ
cuUoribus. Simul vero gratum tibi signifîcamus animum nos-
(1) Voir page 479.
— 486 -
trum. Cujus ut pignus habeas indubium, sicut et paternao quû
te compleclimur benevolentia?, benedictionem apostolicam libi
tolique familia; tuse peramanter impertimus. — Datum Romaî
apud Sanctum Petrum die 2 martii 1864, Pontificatus nostri
anno xviii.
Plus p. p. IX.
Dilectio filio Germano Philippe Anatolio du Faur Comiti
Pibracensi.
AureHanis.
Imp. Owirai JM*b,~OiUMu.
BULLETIN
DE LA SOCIETE
ARCDÉOIOGIOUE ET HISTORIOUE DE L'ORLÉANAIS
N' 150.
TROISIÉiME TRIMESTRE DE 1880.
Séance du vendredi 9 juillet 1886.
Présidence de M. Tranchau, président.
Parmi les ouvrages déposés sur le bureau, M. le Président signale :
Les Juifs dans les Etats français du Saint-Siège au moyen âge, par
M. René de Maulde, hommage de l'auteur. 11 relève dans la Chronique
des arts un article sur l'Ecole du Louvre, dans lequel on fait l'éloge
du cours professé par M. G. Lafeneslre, notre compatriote, membre
correspondant de la Société; — dans \c Bulletin de la Société d'agricul-
ture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans (t. XV, n" i), un travail
intitulé : Documents d'épigraphie orléanaise, par M. L. Durauys, et le
Rapport sur ce travail par M. l'abbé Gochard; — dans h Revue archéo-
logique, une note de M. Germain Rapst sur le tombeau de saint Martin
par saint Éloi, et une de M. Paul Tannery sur les chiiïres arabes dans
les manuscrits grecs ; — enlin dans le Bulletin de la Société del'histoire
BULLETIN K" 130. 33
- 488 -
de Frmce, la réélection de M. Baguenaiilt de Puchesse comme membre
du conseil avec MM. V. Duruy, L. Gautier, G. Picot.
La Société apprend avec une vive satisfaction le nouvel honneur
conféré à un de ses membres. Ce même Bulletin contient un discours
du président, M. G. Picot, qui rend hommage à la mémoire de
M. Egger.
— Lecture est donnée de plusieurs lettres :
1" De M. de Maulde, sollicitant une souscription à la Revue de la
Société d'histoire diplomatique et internationale, qui vient de se
fonder.
La Société décide qu'elle échangera, s'il y a lieu, ses publications
avec celles de la nouvelle Pievue et ajourne, (juant à présent, la ques-
tion d'abonnement.
2° De M. Grellet-Balguerie, annonçant l'envoi d'un mémoire sur
Saint Dagobert III, martyrisé à Stenay ;
3° De M. l'abbé l'erton, demandant en quoi consistaient Les droits
de justice des chevaliers du bailliage d'Orléans, en leurs terres et
seigneuries ;
4° De M. Pierre d'Arc, demandant la publication dans nos Mémoires
d'une Bibliographie des ouvrages relatifs à Jeanne d'Arc, qu'il vient
de composer.
La Société, considérant, d'une part, qu'un travail de même nature
fait par un autre de ses membres correspondants, M. Stein, est à la
veille de paraître, et, d'autre part, que, d'après ses statuts, elle doit
avoir entendu et renvoyé à la commission des publications tout travail
destiné à ses Mémoires, ne croit pas pouvoir accueillir cette proposition.
M. le Président se charge d'expliquer cette décision à M. Pierre d'Arc.
La parole est ensuite donnée à M. G. Baguenault de Puchesse,
qui a bien voulu se charger de rendre compte de l'important ouvrage
de M. le marquis de Courcy, intitulé : La Coalition de IllOi contre
la France.
Voici le résumé de la note lue par lui :
La lin de la guerre de la succession d'Espagne, les décisives
victoires de Villars, ses négociations à Jlastadt avec le prince
— 489 —
Eugène, son rival de la veille sur les champs de bataille, le
rétablissement de l'équilibre européen par les traités d'Utrecht,
tel est le vaste sujet de cet ouvrage, où se révèlent les meilleures
qualités de l'historien avec la compétence marquée de l'ancien
diplomate.
Ce qui fait surtout le mérite de ce grand et beau travail,
c'est le nombre considérable de documents inédits que l'auteur
a tirés du dépôt des archives des Affaires étrangères. Il a pu,
grâce à cette mine précieuse qui contient tant de richesses
inexplorées, retracer avec des détails tout nouveaux les péri-
péties de ces négociations laborieuses, tant de fois rompues et
renouées.
On rencontre fréquemment, surtout dans le deuxième volume,
de longs et très intéressants fragments de correspondances
restées secrètes ou imparfaitement connues.
On y suit, exposées avec beaucoup d'art et de finesse, les
phases d'un vrai duel diplomatique entre les deux plus grands
hommes de guerre de ce temps. Le portrait des deux personnages
est tracé de main de maître ; rien de leur physionomie, de leur
caractère, de leurs habitudes, n'a échappé au peintre.
Villars a-t-il été aussi habile négociateur que grand et heu -
reux général? S'est-il au contraire laissé duper par l'apparente
bonhomie du prince Eugène ? Si le débat, depuis longtemps
ouvert sur ce point, n'est pas absolument clos par le livre de
M. le marquis de Courcy, toujours est-il qu'on trouve réunis
pour la première fois tous les éléments nécessaires pour un
examen minutieux de la question.
Cette étude approfondie d'une période si importante de notre
histoire militaire et diplomatique lui fait le plus grand honneur,
et ajoute à la notoriété qu'il avait déjà acquise par un livre
composé au retour d'un séjour fait en Chine comme secrétaire
d'ambassade : l'Empire du miliPAi,
Notre honoré collègue nous permettra de joindre à nos com-
pliments un regret, celui de ne pas recevoir plus souvent de sa
plume habile des travaux spécialement consacres à noire pro-
vince et à notre Société.
— 490 —
— La commission nommée pour l'examen des noies conrernant
riIôtcl-Dieu d'Orléans, recueillies par M. le comte de Pibrac, rend
compte, par l'organe de son président, i\I. de Molandon, de sa déli-
bération. Notre honorable collègue annonce que M. de Beaucorps,
sur les instances de la commission, a bien voulu se charger de les
étudier à son temps, et de les prendre pour guide dans un travail
historiiiue qu'il avait depuis longtemps en vue sur cette maison hospi-
talière.
La Société, reconnaissante des intentions de M. de Beaucorps, l'en
remercie vivement.
— M. de Beaucorps entrelient la Société de plusieurs objets an-
tiques trouvés à Melleray, commune d'Oinville, canton de Janvillc
(Eure-et-Loir), savoir : une balle de fronde, un buste du dieu Risus
en terre cuite, quelques fragments de poterie rouge.
— M. de Molandon communique, de la part de M. Francis Pérot,
de l\Ioulins, une double note tirée des Archives de V Allier :
1" Copie d'un envoi de poudre, d'argent et pièces d'artillerie, de
Moulins à Orléans, pendant le siège de 1429;
2° Un article de compte par lequel, en IGTC», le trésorier de la ville
do Moulins a payé à Louis Roy, maîlre jardinier à Orléans, la somme
de 150 livres, pour prix de 200 arbres destinés aux plantations faites
pour les promenades de cette ville, — preuve que les pépinières
d'Orléans étaient déjà célèbres à cette époque.
ISéancc du vendredi 23 juillet 1886.
Présidence de M. Tranciiau, président.
M. le Président annonce en ces termes la mort de iM. Jourdain,
membre de l'Institut, membre honoraire de la Société depuis 1875.
— 491
Messieurs
Notre Société a une nouvelle perte à déplorer. Le 20 juillet
est mort, à soixante-neuf ans, un de ses membres honoraires
les plus éminents, M. Charles^ Jourdain, qui nous appartenait à
ce titre depuis 1875. Né en 1817, il a parcouru une laborieuse
et brillante carrière comme professeur de philosophie, inspec-
teur irénéral de l'Université, secrétaire général du ministère de
l'instruction publique, membre de l'Académie des inscriptions
et belles-lettres, membre du Conseil de perfectionnement de
l'École des Chartes, président de l'Association pour l'encourage-
ment des études grecques, etc.
Les ouvrages de M. Jourdain sont nombreux ; la plupart se
rattachent à ses études approfondies en philosophie ; ainsi : La
Philosophie de saint Thomas, une édition des Œuvres philo-
sophiques d'Arnauld, de Nicole et d'Abélard. Le plus célèbre
au point de vue littéraire est V Histoire de l'Université de
Paris aux XVII'^ et XVIII^ siècles. Il a publié, en outre, un
grand nombre de Mémoires dans beaucoup de recueils, surtout
le Journal des Savants et le Bulletin de la Société de rHis-
toire de France, dont il a rappelé les services et les travaux
dans une très intéressante notice en 1884. M. Jourdain tenait
une grande place dans l'érudition française. Il honorait notre
Société d'une particulière bienveillance, et nous adressait la
plupart de ses brochures. La collection complète en serait d'un
très grand prix pour notre bibliothèque.
Nous adressons à la famille de M. Jourdain l'hommage de
notre plus respectueuse sympathie.
— Parmi les ouvrages déposés sur le biiroau, M. lo Président
signale :
1° Le discours de M. le Ministre de rinbtruction publique à la Sor-
bonne, 188(».
2" Le Carlidaire de Ljjon (1«'" vol.), par M. Guigue, documents
- 492 —
antérieurs à 1255, hommage do l' Académie de Lyon, qui envoie en
même temps le XXIII^ volume de ses savants Mémoires (section des
lettres) ;
3" Documents d'épigraphie orléanaise, par M. Léon Dumuys, et
Rapport sur ce travail, par M. l'abbé Cochard, hommage de l'auteur
et (lu rapporteur.
Des remercîments sont votés aux donateurs.
— M. le Président relève, dans le n» 69 des Bulletins de la So-
ciété dunoise, un mémoire intitulé : Epîtres farcies pour les fêles de
saint Etienne et de l'Epiphanie, par M. Cuissard, d'Orléans, épîtres
tirées des manuscrits de Flcury, n" 97 de la liibliothèque d'Orléans,
et un article de notre collègue, M. l'abbé Sainsol, intitulé: Testa-
ment d'une noble damoiselle, Hélène de Beaufils, châtelaine de Ville-
pion; — dans la Chronique de?. Deaux-Arti, l'histoire de la décou-
verte de la momie authenticjue du grand Sesostris (Uamsès II), par
M. Maspcro; — dans le Polybiblion, un article de notre collègue,
M. Baguenault de Puchesse, sur l'ouvrage du comte de Bâillon,
Hcnrietle-Anne d'Angleterre; l'annonce de la mort du savant histo-
rien allemand, Léopold Ranke, auteur d'œuvres magistrales : Les
Piipts romainx, leur Eglise et leur Etal aux XV I" et XVII^ siècles ;
Histoire de l'Allemagne au tcwps de la Réforme, Histoire de Prusse,
Histoire de France aux XVI'^ et XV [[^ siècles, etc.; la publication
prochaine par M. René de Maulde d'un Recueil des Capitulaires et des
Ordonnances des rois de la troisième race relative à l'étranger ; — enfin,
dans le Bulletin de Saint-Omcr, le compte-rendu de la thèse soutenue
par M. Loth, à savoir que la musique de la Marseillaise est non pas
de Rouget de l'Isle, mais de J.-B. Grisons, maître de chapelle de la
cathédrale de Saint-Omer.
— M. le Président annonce que M. Wilbois, commandant de gen-
darmerie à Orléans, a bien voulu se charger de faire un compte-rendu
des travaux publiés en langue russe dans les beaux volumes de Mé-
moires que nous adresse l'Académie impériale de Saint-Pétersbourg,
et aussi qu'un jeune Suédois, de passage à Orléans, a proposé de
siriMialer à notre attention les phis intéressants des travaux archéolo-
— i<j;^ —
giqiies (lu Recueil très considérai île que nous envoie régulièrement
l'Université de Lund. Des remercîments seront adressés par le Prési-
dent à ces deux bienveillants collaborateurs.
— Lecture est donnée : l» d'une lettre de M. le Ministre de l'Ins-
truction publique annonçant la concession, après demande du Prési-
dent, de la collection des comptes-rendus des réunions de la section
des beaux-arts à la Sorbonne depuis 1877 ; 2° d'une circulaire par
laquelle M. le Ministre demande l'avis de la Société sur la question de
transférer de la semaine de Pâques au lundi de la Pentecôte la réunion
des Sociétés savantes à la Sorbonne.
La Société se prononce pour le maintien de la date adoptée dès
l'origine et invite son Président à transmettre son avis à M. le Mi-
nistre.
3° D'une lettre de M. Armand Bourgeois, président du concours
littéraire de Reims sur Jeanne d'Arc, remerciant la Société de la mé-
daille de vermeil qu'elle a votée en envoyant le programme du con-
cours.
— M. le Président lit une note de M. Loiseleur relative à la dé-
couverte d'une feuille d'un palimpseste appartenant au fonds des ma-
nuscrits de Fleury à la Bibliothèque d'Orléans et dans laquelle un
savant allemand, le docteur Hauler, a retrouvé des fragments des
lîisloires de Salluste.
La Société décide que la lettre et la traduction de l'article qui
explique l'importance de cette découverte seront insérées au Bullelin
du troisième trimestre.
— M. le Président lit une note concluant à la reprise du projet
déjà ancien de dresser une Cdrte générale archéologique du départe-
ment du Loiret. La Société accueille avec faveur cette proposition et
nomme une nouvelle commission chargée d'étudier la question et de
chorcher les moyens pratiques de la mettre à exécution. Des cartes
cantonales, apportées par le Président, sont mises à la disposition de
chaijue membre pour préparer d'abord, sur une carte de canton choisie
à la convenance de chacun, le travail d'ensouihlc qui serait lait ensuite
— 494 —
pour tout le département. Feront partie de la commission : MM. de
Molandon, Desnoyers, Jarry, Patay, Yignat, Fournier et Cochard.
— Enfin, M. le Président propose de déposer dans la salle des
Thèses un registre sur lequel les v'siteurs seraient invités à écrire
leurs noms, et aussi un tableau (dont la matière et la forme seraient à
étudier) destiné à recevoir les noms des fondateurs et des donateurs
de la Société. Ces propositions sont adoptées, sauf examen des moyens
d'exécution pour la seconde.
— M. Jarry lit une notice sur Jean Grancher, connu jusqu'ici sous
le nom de Jean d'Orléans, peintre des rois Charles VI et Charles VII
et du duc de Berry. Grâce à des actes inédits, découverts dans les
actes du laLellionage d'Orléans, chez M. Fauchon, l'auteur établit
que le village de Traînou est le lieu d'origine de Jean Grancher et
que l'on peut considérer comme Orléanais cet excellent artiste de la
vieille école française. M. Jarry demande et la Société vote l'insertion
immédiate de cette notice au Bulletin en cours d'impression.
— 493 —
A M. le Président de la Société archéologique de l'OIrléanais.
Cher Président,
Au mois de mars 1885, j'ai eu l'honneur de communiquer à
notre Société archéologique, qui l'a insérée dans son Bulletin
n" 124, une lettre à moi adressée par M. Léopold Delisle, et où
l'illustre administrateur de la Bibliothèque nationale signalait
les curieuses observations que lui avaient suggérées deux feuil-
lets du manuscrit n" 169 de la Bibliothèque d'Orléans.
Ce même manuscrit vient de donner lieu à une découverte
des plus intéressantes. Il se compose de 55 feuillets de dimen-
sions inégales, dont plusieurs ont jadis servi de gardes à d'an-
ciens manuscrits et portent des extraits d'écrits des Pères de
l'Église. Au mois de mai dernier, je l'envoyai de nouveau à
M. Léopold Delisle qui voulait bien le communiquer à un jeune
savant allemand, le docteur Hauler, chargé par l'Académie de
Vienne de faire à Paris l'examen de divers manuscrits qui doivent
servir à la publication d'un Corpus scriptorum ecclesiasticorum.
A force de retourner les feuillets, et en les exposant à tous les
jours, M. Hauler, guidé par les observations qu'avait déjà faites
à ce sujet M. le professeur Brandt, de Heidelberg, put se con-
vaincre que certains d'entre eux, appartenant aux 5e et 7« frag-
ments, folios 15, 18 et 20, étaient palimpsestes. Sous le texte
du commentaire de saint Jérôme sur Isaïe qu'ils contiennent, il
découvrit de nouveaux fragments de la grande Histoire de
Salluste. Il suppose même que l'un des feuillets est ter scriptus^
c'est-à-dire que deux écritures auraient été successivement
superposées sur la primitive.
En m'instruisant de cette curieuse découverte par lettre du
2 avril dernier, M. Delisle me disait : ^c Depuis environ qua-
rante ans, la Bibliothèque royale de Berlin possède un feuillet
sur lequel M. Pcrtz a jadis fait un mémoire, et que M. Haiiler
prouvera être le frère de celui de vos feuillets dont il s'agi*. Le
— 496 -
feuillet de Berlin a dû être arraché dans voire volume. On
croyait jusqu'à présent qu'il venait de Tolède, en Espagne ;
mais il y a là, selon toute apparence, une erreur intentionnelle
qu'un brocanteur aura mise en circulation pour donner le
change sur un méfait commis à Orléans. »
Dans une lettre du 15 mai suivant. M. Delisle complétait ces
renseignements en ces termes : « Je suis fort impatient de
connaître le résultat des patientes investigations du docteur
Hauler sur votre feuillet palimpseste. C'est décidément un
morceau de Salluste, frère des feuillets qui sont à Berlin et à
Rome. Le tout a servi de garde à des manuscrits de l'Abbaye
de Fleury.
M. le professeur von Harlel, que je crois membre de l'Aca-
démie de Vienne, a publié, en mai dernier, dans le n" XI de
Vlndicateur de la section de yhilosophic et d'histoire, un
compte-rendu détaillé de la précieuse découverte de M. Hauler,
lequel a eu l'obligeance de mêle communiquer. Il m'a paru assez
intéressant pour trouver place dans le Bulletin de la Société
archéologique de l'Orléanais. C'est à M. l'abbé Rocher, profes-
seur d'histoire à la pension des Minimes, que je dois la traduc-
tion de cet article, laquelle présentait d'assez grandes difticultés.
Je suis heureux de consigner ici l'expression de ma gratitude.
Tout courts que soient les passages déchiflVés, au prix d'un
travail de plusieurs mois, par le jeune savant autrichien, ils ont
cependant un grand prix. La grande Histoire de Salluste, qui
embrassait les événemenis accomplis dans une partie du
VU" siècle de l'ère romaine, est perdue, ainsi que sa descrip-
tion du Pont-Euxin. On n'en connaît que des fragments, nom-
breux il est vrai, et presque tous épars dans les anciens gram-
mairiens latins et les vieux glossateurs; en sorte que toute dé-
couverte nouvelle qui ajoute à ce qu'on possède déjà de cette
œuvre importante du célèbre narrateur de la guerre de Jugurtha
est une véiilable conquête pour la science historique.
Veuillez agréer, mon cher Président, l'expression de mes
arieclueux senlinunls.
,1. LoiSKLKUlt.
— 497 —
TRADUCTION
DE l'article mentionné DANS LA LETTRE QUI PRÉCÈDE
M. lo professeur W. von Harlel fait part de la découverto par
M. le docteur E. Haulor de nouveaux fragments des Histoires do
Salluste, dans un manuscrit d'Orléans ; ces indications sont destinées
à VAnzeiger (l'Indicateur).
« Je voudrais donner ici, en passant, un court aperçu des intéres-
santes découvertes d'un jeune savant autrichien avec lequel j'ai eu,
sur ce sujet, une cori'espondance suivie. Ces découvertes se rappor-
tent aux nombreux restes de manuscrits patristiques contenus dans
le Codex aurelianensis n" 1G9. Les travaux préparatoires sur le
Corpus scriptorum ecclesiasticoriim ont plus d'une fois appelé
notre attention sur ce Codex, et M. le professeur Brandt, de Heidel-
berg, nous en a donné une connaissance plus précise, grâce à la
description exacte que nous lui devons, description publiée dans les
procès-verbaux de cette section. M. Brandt, en effet, a pu, en 1884,
à Paris, avoir quelques instants entre ses mains ce manuscrit qu'il
était impossible d'envoyer à l'étranger. Il avait reçu de M. Gun-
dermann des indications plus précises sur les fragments patris-
tiques, et lui-même remarque, dans la description qu'il en donne
(page 171), la présence de palimpsestes (i). »
Un examen plus attentif a été fait dernièrement de ce même
manuscrit par M. le docteur E. Hauler, à la Bibliotlièque de Paris,
grâce à l'entremise de M. Léopold Delisle, qui favorise avec une
rare bienveillance tous les travaux relatifs au Corpus scriptorum
ecclesiasticorum. M. E. Hauler, après un travail de plusieurs mois,
eut le bonheur de découvrir et de déchiffrer sous le texte de saint
(1) Page 171, remarque 1 : € 11 serait à désirer qu'on recherchât les
feuilles de paUmpseste dans les fascicules 5 et 7 ; malheureusement le
temps nous a manqué pour ce travail, à M. le docteur Gundermann et à
moi. M. Gundermann ayant lu dans un endroit du fragment 7 le mot
Quirites, on en pourrait induire qu'il y a là un discours. »
— 498 —
Jérôme (fragments 5 et 7, folios 15, 18 et 20) de nouveaux fragments
des Histoires de Salluste.
Le dernier fragment, plus facile à lire sur sa face antérieure
(fol. 20='), non seulement montre, sous le ra})port de la mutilation de
l'écriture, des lignes et du nombre de colonnes du palimpseste, une
ressemblance frappante avec le fragment de Berlin (Berolinense
Jordan's Sallust-Ausgabe, 2, S .124), mais encore il complète ce
dernier, car sa première et sa quatrième colonne trouvent leur
achèvement dans les restes de lettres que présentent les feuilles IV
et I de l'édition de Jordan.
On a pu ainsi retrouver en mémo temjjs, dans le fragment de
Berlin acheté parle docteur Heine, en 1847, chez, un libraire de
Tolède, pour le professeur Pertz, la seconde petite feuille du Codex
d'Orléans, perdue mais indiquée par les données de la couverture
de notre fragment. Ce qui reste de cette page est encore très visible
dans ce même manuscrit d'Orléans, et montre qu'elle en a été
arrachée (peut-être par Libri) dans un moment où la surveillance a
manqué.
Le texte de ce fragment met définitivement à néant l'opinion de
Pertz (Académie de Berlin, 1847, page 221 et suivantes), et d'autres
savants prétendant que ce fragment appartenait à Tite-Live ; il con-
firme l'hypothèse de Bergk et de Rotli (Rhein. Mus., YIII, p. 433
et suivantes), savoir que ce fragment présente le commencement du
discours de Cotta dans les Histoires de Salluste.
L'ensemble de ces textes permet, de plus, maintenant, de corriger
plusieurs leçons de Pertz et autres dans le palimpseste de Berlin,
qui, aussitôt après sa découverte, est devenu pres(iue illisible jiar
suite de l'emploi de la teintui'e de Gioberti. Les mots qui précèdent
le discours de Cotta nous aident à rétablir la relation existant entre
la dangereuse démonstration du peui)le contre les consuls de l'an 75
av. J.-C. (G. Cotta et L. Octavius) et le discours conservé en entier
dans le manuscrit 3864 du Vatican.
Le fragment plus étendu du folio 20'', qui complète la première
colonne dans Jordan et précède l'autre, traite de l'entrée en fonc-
tion des mêmes consuls et donne un court mais frappant portrait
de ces deux personnages peu connus de nous. La jirochaine livi-ai-
son des Wiener Stiidien présentera une dissertation abrégée sur ce
fragment et sur la photographie que nous a si aimablement prêtée
M. Omonf.
— 499 —
Le second fragment est beaucoup plus étendu (folios 45-18) ; la
parfaite ressemblance de l'ancienne et de la nouvelle écriture qu'il
renferme nous la montre comme appartenant au même manuscrit.
Ce qui rend cette supposition tout à fait vraisemblable, c'est que, là
aussi^ Salluste se retrouve sous le couvert de saint Jérôme. Ce que
l'on a déjà lu de ce fragment dissipe tous les doutes. En effet, deux
colonnes présentent des parties de la lettre de Pompée au Sénat ;
l'historien se sert habilement de cet antique et remarquable Bulle-
tin, en en tournant la vérité à l'avantage de son héros, pour faire
ressortir la capacité de Pompée.
Un fragment plus considérable (mais difficile à lire) relate les
débats occasionnés par celte lettre dans le Sénat. Plusieurs autres
contiennent des scènes intéressantes de la lutte de Pompée et de
Sertorius en Espagne, ainsi que sur les campagnes et les succès de
Servilius Isauricus contre les pirates. Ces fragments sont tous com-
plets, ayant le même nombre de lignes (21), quelques-uns même
sont intacts. Ainsi se trouve résolue la question de la longueur du
fragment mutilé du Salluste du Vatican, fragment dont la prove-
nance, la complète ressemblance de l'écriture (Cf. E. Châtelain,
Paléographie des classiques latins, planche LI), l'orthographe et les
abréviations démontrent qu'il appartient au même manuscrit.
Sans doute la lecture du fragment 5 présente, en certaines par-
ties, de plus grandes difficultés que celle du plus petit. Les quinze
siècles qui ont passé sur ces feuilles depuis la copie du texte de
Salluste, surtout l'action visible du feu et de l'humidité, ont enlevé
aux belles capitales leur couleur primitive. Mais le moine du Vlfe
ou du Ville siècle qui brisa les vieux volumes (Quaternions) en
coupa les feuilles pour y copier les commentaires de saint Jérôme
et chercha, en grattant, à faire disparaître le texte profane, ce moine
y a contribué pour sa bonne part.
De plus, l'on aperçoit, par ci par là, entre les lignes faiblement
marquées du texte de Salluste, une capitale semblable qui ressort
par-dessous et lui ôte encore de l'éclat. Ainsi donc ces feuilles ap-
partenaient à un Codex ter scriptus, comme le manusciit du
British-Museum, avec ses fragments des annales de Cranius Lici-
nianus.
Les petites caractéristiques {charakleristiha) d'une rangée de
capitales qui sont souvent couvertes de nouvelles lignes courant
dans la même direction, les fautes de copies qui s'y mêlent, fautes
— 500 -
dues en partie à l'inadvertance de l'ancien copiste, en partie à l'in-
correction de l'archétype, toutes ces difficultés rendent extrême-
ment laborieuse la lecture, surtout du dernier l'raLjment.
Maitjré tout, la persévérance et le soin que M. le docteur E. Hau-
1er met dans cette lecture, et le déchifïrement déjà avancé de ces
ragments donnent presque la certitude que dans peu de temps,
(grâce en particulier à une i)ublication du numéro de mai di; la
Revue de philologie) tout ce qu'un œil bien armé et habitué à celte
écriture peut, sans l'emploi de réactifs, reconnaître de ces précieux
restes de cette histoire renommée de l'écrivain romain, sera rendu
accessible aux recherches de la philologie historique. »
(Tiré de VAnzeiyer, l'Indicateur de la section de philosophie et d'his-
toire du 5 mai 1886, n» XI, et reproduit à part.)
HUGUES LE BOUTELLIER
ET LE MASSACRE DES CLERCS A ORLÉANS EN 1230
Note pour faire suite à la Complainte oHéanaise du XIII^ siècle,
découverte par M. Léopold Delisle, à Florence (1).
Un texte de Mathieu Paris, dans son « Historia Major (2), »
était le seul monument connu, jusqu'à nos jours, de la grande
et sanglante sédition orléanaise de 1236. Ce texte, d'une impor-
tance et d'une signification considérables, n'avait pas échappé à
la patiente et sûre érudition de Le Nain de Tillemont, qui l'avait
commenté dans son Histoire de saint Louis (3). Une récente
découverte de l'éminent M. Léopold Delisle vient d'ajouter à ce
témoignage du chroniqueur anglais un second témoignage non
moins précieux. Je veux parler de la «^ complainte orléanaise du
XIIP siècle » retrouvée dans un manuscrit de la bibliothèque
Laurentienne, et que M. Boucher de Molandon, mon honoré et
savant ami, vient de publier avec le consentement du Maître
lui-même (4). La conformité la plus complète existe entre le
(1) Bulletin de la Soc. archéoL, 3« trimestre, 1885, n" 126.
(2) Tome II, p. 432, in-fol. Londres, 1640.
(3) Tome II, p. 288.
(4) Complainte orléanaise du XlW siècle. Orléans, H. Herluison,
1886. Plaquette de 16 pages, suivie d'une reproduction de la notation mu-
sicale. (Extrait du Ihillctin de la Société archéologique et historique de
VOrléanaiK t. VIII. p. 349.)
— 50^2 —
récit du moine et « les transparentes objurgations du poète» (1),
Il est indubitable que la cantilène s'appHque au massacre de
1236, massacre qui fut causé par une femmelette, dit Mathieu
Paris (2) et coûta la vie à des enfants des plus hautes familles
du Royaume, les maisons de la Marche, de Champagne, de Bre-
tagne et de Bourbon.
Une heureuse rencontre me permet d'apporter un troisième
élément historique et de compléter le récit de l'annaliste et les
indications de la complainte. Cette rencontre est d'autant plus
heureuse qu'elle va nous donner le nom du chef de la révolte
et nous faire connaître l'expiation que la justice de saint Louis
imposa à ce personnage.
H
La grande maison des Boutellier de Senlis est bien connue.
De Louis VI à Louis VIII, pendant plus de cent années, elle
exerça la haute charge dont elle prit le nom. Elle possédait
dans l'Orléanais des fiefs nombreux. Hugues, fds de Guarin et
d'Eremburge, neveu d'AlgrinLe Boutellier, chanoine de Sainte-
Croix d'Orléans, et d'Hugues, qualifié de « Chevalier le Roi »
sous Philippe-Auguste, était l'un des seigneurs les plus puissants
de la première moitié du XIII" siècle. Il comptait parmi ses
domaines, les Ruées et Loury, tout le territoire de Sully-la-
Chapelle, Saint-Germain-de-Luyères, les Hayes, etc. Il avait
épousé Eustachie, veuve de Renaud de Beaune, et en eut une
fille du même nom qu'il donna pour femme à Etienne de
Pithiviers. Il était mort en 1249, comme il appert d'une charte
de Guillaume de Bussy (3). Hugues était l'un des serviteurs les
(1) Complainte orléanaise du XIII' siècle, p. 11.
(2) « Muliercula. t
(3) Carlnlaire de Voisins, par Jules DoiNEL, n" 74, p. 76-78. — Cf.
Carlulaire de la Cour-Dieu, et L. Jarry, Ilisloire de la Couv-Dieu,
p. 71-72. Hugues possédait encore des biens à Poinville-en-Beauce. Voir
plusieurs chartes du Carlulaire de Voisins, n» 3.
- 503 —
plus fidèles et les plus aimés de la reine-douairière, veuve de
Philippe-Auguste, Ingeburge de Danemarck. On sait que celte
princesse, très attachée à l'ordre de Citeaux, combla de ses
dons Pabbaye de la Cour-Dieu. Hugues suivit l'exemple de sa
souveraine (1). Ingeburge possédait à Chécy, une maison qui,
paraît-il, existe encore ; elle l'avait achetée à Hugues afm de la
donner à l'abbaye (2). Les moines avaient placé le nom du
chevalier d'Ingeburge parmi ceux de leurs bienfaiteurs. Ils
célébraient son obit le m des kalendes du mois d'août.
Or, ce personnage si charitable envers les églises va nous
apparaître sous un jour inattendu, grâce à la découverte de huit
chartes inédites du fonds de Sainte-Croix, série G de nos ar-
chives départementales.
Je dois expliquer comment et dans quelles circonstances j'ai
fait cette découverte, ou plutôt comment j'ai été amené à remar-
quer ces chartes et à constater leur valeur documentaire.
HI
Au mois d'avril 1875, quand je pris possession de ma charge,
mon premier soin fut de me rendre compte du contenu du
dépôt confié à mon -administration. Le premier fonds que j'ex-
plorai fut celui du chapitre collégial de Sainte-Croix d'Orléans.
En classant les chartes du XHI'' siècle, j'en distinguai quelques-
unes que je rangeai dans un dossier spécial, sous ce titre provi-
soire : « Afïaire de Hugues Le Boutellicr. »
Ces pièces offraient, selon moi, un intérêt puissant, à cause
d'une phrase du texle ainsi conçue : De occisione clericorum.
J'eus tout d'abord l'idée qu'il s'agissait de quelque violence
exercée sur des prêtres, dans l'intérieur de l'église ou du
cloître, et je mis le dossier à part, me réservant de l'examiner à
(1) L. Jarry, ibidem.
(2) Décembre 1231. Carlulairc de Cour-Dieu, .'ij, II. Cette charte a élé
reproduite par M. L. Jarry, p. 11)8-199.
BULLETIN N" 1 30. 34
— 504 -
mon loisir. Le dossiei' dormit dix années dans un tiroir,
grande mortalis œvi spatium. Vers la fin de 1885, M. Boucher
de Molandon me parla d'une découverte de notre maître com-
mun, M. Léopold Delisle. Il s'agissait de la complainte rappe-
lant le meurtre des clercs en 1236. Je discutai avec mon savant
interlocuteur sur le sens qu'il fallait attribuer au mot dénis de
la cantilène (1). M. de Molandon pensait que ce vocable dési-
gnait les écoliers. Je prétendais qu'il s'appliquait au clergé. Je
n'étais pas dans le vrai.
Quand M. de Molandon m'apporta, avec sa bonne grâce habi-
tuelle, la plaquette qu'il avait publiée, j'eus, en la lisant, comme
une rapide et victorieuse intuition. Je pris le dossier, je le relus
et j'eus la joie de constater, cum pleno lumine, que l'aflaire
d'Hugues Le Boutellier et l'événement de 1236 ne faisaient
qu'un, et que tout prouvait qu'Hugues était le premier instiga-
teur du massacre dont Mathieu Paris nous a conservé le drama-
tique récit.
Que dit Mathieu Paris ? Citons le récit de M. de Molandon en
renvoyant le texte en note (2).
« Vers l'année 1230, sous la régence de Blanche, mère de
saint Louis, des troubles survenus en l'Université de Paris firent
affluer aux grandes écoles d'Orléans un nombre considérable
d'écoliers et de professeurs ; mais l'esprit d'insubordination qui
régnait alors les y accompagna, et vers la Pentecôte de l'an
1236, une violente dissension éclata entre les habitants de la
(1) « Fuso cleri sanguine. »
(2) « Discordia inter cives Aureliancnses et clericos.
« Anno quoque eodein (l'23G) oirca dies Pentecostes orta est dissentio
lamentabilis in civitate Aurclianensi inter clerum et cives, mulicrcula
quadam incentivum seminariumque discordiio suscitante. Eatenus quo-
que cœpil turnultus venlilatus incrcmentuin, quod occisi sunt in civitate à
civibus, scholares juvenes illustrissimi et génère pra>clari. Nepos scilicet
comitis de Marcliia, nepos comitis Campaniœ, scilicet régis jS'avarro',
propinquusque consanguineus coinilis Brilanniœ, et quidam alius pro-
pinquus consanguinitate nobili Baroni Erkenwado de Burbune (Arcltam-
bauU de Bourbon), et alii mulli ; quorum aliqui in lluniine Licjcri sunt
submcrsi, alii Irucidati, alii vero, qui cvaserunt, vix in speluncis et vineis
— 505 -
ville et les turbulents élèves des grandes écoles au sujet d'une
jeune femme qui suscitait entre eux la discorde. Plusieurs étu-
diants poursuivis par les Orléanais s'enfuirent ou se cachèrent
dans les bois d'alentour. — D'autres furent précipités dans la
Loire et s'y noyèrent. — Des fils de puissantes familles : les
neveux des comtes de la Marche et de Champagne, des alliés
du comte de Bretagne et d'Archambault de Bourbon, etc.,
furent ainsi massacrés. Les parents de ces jeunes seigneurs
vinrent, à leur tour, venger leur mort par de terribles re-
présailles, entrèrent dans la ville et passèrent au fil de l'épée
une foule d'habitants et même de paysans et de marchands
inoffensifs.
« A cette nouvelle, le pieux évéque d'Orléans, Philippe Ber-
ruyer, excommunia les meurtriers, frappa la ville d'interdit,
et durant quelque temps s'en éloigna lui-même. La main ferme
et équitable de saint Louis put seule mettre un terme à ces
désordres. î
Tel est le fait. La cantilène le confirme absolument. La voici,
telle que M. Delisle l'a publiée :
(Fo 437 v» du manuscrit de Florence.)
Aurelianis civitas
Te replevit iniguitas
Novo pollutam scelere .
Amnis qui prius aureus,
Factiis torrens sangninevs
Ex innocentum ftinere.
et diversis latibulis delitescentes à moiiis discrimine sunt erepti. Quo
audito, Episcopus civitatis, accinctus zelo justicico, exiit a civitate, et ipsis
malefactoribus excommunicatis, civitatem ipsam supposuit interdicto. In-
super magnâtes prienominati, audientes suorum stragem consanguineo-
rum, ingressi hostiliter civitatem, multos civium, sine judicii cxpectalione,
in ore gladii trucidarunt. Alios quoque dum à quibusdam nundinis re-
mearent, clitellis et sarcinis oneratos, ensilais adhuc cruentatis, in ilinere
detruncarunt. « Nec cessavit mota seditio, donec Regium n.andatum per
utrarumque partium volunlates, factis composilionihus, tumultum pru-
denter temperaret... » (Mathmi Parisiensis, monachi Albanensis, Angli,
historia major, t. II, p. 4;J2. In-fol. Londini, 1640.)
— oOô —
Sancle crucis exaltala
Triumphali nomine,
Passmie renovata,
Fuso cleri sanguine.
Sanctiim nomen poUuisti,
OccidisH servos Christi,
Quos servare debuisti
A turbarum turbine.
Plange, civitas sanguinum,
Indigna crucis titulo,
Pro gravitate criminum
Digna crucis patibulo ;
Nomen perdis sancte crucis,
Digna cruce pêne trucis,
Capitali piaculo.
Urbs beata Parisius,
In qua si peccet impiiis,
Ultione redimitur
Quidqnid inique gesserit ;
Studio locus proprius,
Civis clero propitius,
Ad qiiem reddire cogitur
Quisqids ab ea fugerii.
Il est acquis dès maintenant que le récit du moine anglais
donne au mot clerus de la cantilène sa signification vraie. Clerus
veut dire les clercs, étudiants, la clergie scolaire. Et il ne reste
plus qu'à trouver le promoteur de cette épouvantable sédition.
Voici les huit précieux témoins que j'ai à produire.
IV
1° Lettres missives de Louis IX, données à Villoiseau, près
Montargis, au mois d'août 1236, adressées à l'évèque d'Orléans
et au chapitre de Sainte-Croix, et appliquant les 12 livrées de
revenu imposées sur le domaine de Hugues Le Boutellier à la
construclion d'un autel pro clericis interfectis, dans la basi-
— 507 —
lique d'Orléans. Le roi ajoute cent livres à prendre sur le bien
de Jean Gastin, lesquelles seront consacrées à l'achat de livres
et d'ornements (1).
2" Sentence rendue par Jean, dit Poulet [Pulliis), clerc-le-
Roi et Adam Le Panetier, bailli d'Etampes, en application d'une
condamnation infligée par Louis IX à Hugues Le Boutellier,
pour l'expiation d'un forfait énorme commis par ce dernier en
tuant les clercs d'Orléans. Le Roi avait saisi sur les domaines
du coupable douze livrées de revenu annuel, pour les appliquer
à l'œuvre d'une chapellenie dans l'église d'Orléans, pot«r le repos
de l'âme des victimes. Les mandataires du Ptoi assignent ces
revenus sur 48 arpents de terre, moins un quart, sis à Luyères,
entre Saint-Germain et la forteresse de Luyères, près des Haies.
Hugues Le Boutellier déclare qu'il consent à cette sentence.
Guillaume Le Boutellier, son seigneur direct, l'approuve, et la
reine Ingeburge, dame souveraine de ces domaines, la sanc-
tionne. Eustachie, femme du meurtrier, donne également son
approbation.
Fait à Orléans, en décembre 1236 (2).
S"» Charte de Hugues Le Boutellier, donnée en décembre
1236, sanctionnant la sentence précédente (3).
4° Charte de la reine Ingeburge, sanctionnant la sentence ci-
dessus. Donnée à la Cour-Dieu, en décembre 1236 (4).
5" Charte de la reine Ingeburge, confirmant la sanction don-
née par Guillaume Le Boutellier à l'assignation des 48 arpents
ci-dessus mentionnés. Donnée à la Cour-Dieu, décembre
1236 (5).
6° Charte de Nicolas, abbé de la Cour-Dieu, donnée en dé-
cembre 1236, abandonnant le quint qui lui appartenait par
don de Hugues Le Boutellier, sur les 48 arpents précités (6).
(1) Pièce justi/icaiive n' i.
(2) Pièce jusli/icalive n" 2.
(3) Pièce junti/icative n" 'à.
(4) Pièce jusiificaliva n* 4.
(5) Pièce justijicalive n" 5.
(6) Pii'ce JHuli/irative n» 0.
— 508 —
7° Charte du roi Louis IX, donnée à Meulant en janvier i237,
nouveau style, vidimant la charte par laquelle Hugues Le
Boutellier, approuvait l'abandon de la terre sur laquelle étaient
assises les 12 livrées de revenu (i).
8° Charte d'Eudes, doyen de Sainte-Croix, approuvant la
vente des 48 arpents de terre, faite par Etienne, chapelain de
l'autel des Saints-Innocents, à Giraud, de Luyères, à Adam
Talbert et à Yves Arpin, pour 10 livres parisis. Donné en dé-
cembre 1255. La cote ancienne de cette charte prouve que
la chapellenie fondée par Hugues Le Boutellier était celle des
Saints-Innocents (2).
De ces documents il ressort que Hugues Le Boutellier, assisté
de Jean Gastin, fut le promoteur du massacre; que saint Louis
le frappa d'une saisie terrienne dont le produit était applicable
à la fondation et à l'entretien d'une chapelle dite des Saints-
Innocents, créée en souvenir des victimes. Bien que les chartes
ne mentionnent pas ce titre des Saints-Innocents, il est hors de
doute qu'il appartient à cette chapelle expiatoire, puisque les
chartes faisaient partie de l'ancien fonds inventorié sous ce vo-
cable, comme il appert de cotes des XV, XVI» et XVII'' siècles,
mises au dos des documents (3).
Il est vrai que nos chartes ne nous disent pas dans quelles
circonstances s'éleva ce grave tumulte. Mais tout au moins, pos-
sédant le nom de l'instigateur de ce tumulte, pouvons-nous ha-
(1) Pièce justijicalive n"7.
(2) Pii'ceJHSti/icalivii n° 8.
(3) Il nous paraît utile et équitable de faire remarquer ici que dans le
savant ouvrage de M"^ de Villaret, intitulé : Recherches historiques sur
l'ancien chapitre de l'église d'Orléans, et couronné par la Société ar-
chéologique au concours de 1880, le fait de fondation de la chapelle des
Innocents est menlionné to;it au long (p. 49), et que le nom d'Hugues
1g noulellier y est cité comme étant celui du fondateur. M"« de Villaret
n'ayant pas connu nos fhirlos, ne pouvait savoir le sens que comportai^
~ 509 —
sarcler quelques timides conjectures, et dire ce qui nous parait
résulter du fait même de la part prise par un grand seigneur,
comme Hugues Le Boutellier, à une exécution aussi sanglante.
On remarque dans le texte de Mathieu Paris ce membre de
phrase : Muliercula qiiadam incentivum seminariumque
discordiœ suscitante. Une femme qualifiée de Muliercula,
c'est-à-dire femme de condition douteuse, est à la tête de
ce mouvement. Par quels liens cette femme tenait-elle à
Hugues Le Boutellier? Nous l'ignorons. Peut-être, et ce
n'est là qu'une hypothèse, peut-être cette femme lui était-elle
chère et avait-elle été recherchée, ou insultée, par quelque
clerc marquant, tel que l'un de ces fils de maisons princières
que mentionne le texte du chroniqueur? Dans ces conditions,
Hugues, assisté de ce Jean Gastin, dont le nom apparaît
dans la lettre-missive de saint Louis, aurait-il suscité la colère
des bourgeois d'Orléans, toujours animés contre les écoliers?
Cela est probable, possible, sinon certain. En tous cas, l'évé-
nement eut assez d'importance pour amener l'intervention
royale. Saint Louis, dont l'esprit '.'e justice ne reculait devant
aucune considération secondaire et ne fléchissait pas devant la
puissance, la fortune ou l'influence, sut contraindre le fier
seigneur, que protégeait une reine , à se courber devant ses
juges et à couvrir de son or l'autel expiatoire élevé en souve-
nir des clercs assassinés.
L'autel des Innocents demeura comme monument authen-
tique du repentir du coupable et de la sévérité du prince.
Jules DOINEL.
le mot clerici, quelle semble identifier avec l'appellation de clergé.
M"» de Villaret fait observer tros justement, selon nous fnote 2, p. 4!l),
que si Hubert a attribue à un autre Boutellier le meurtre du sous-doycn
Arohambaud, en 1130, lOG ans avant l'attentat de 1236, c'est très-vrai-
semblal)lement par suite d'une erreur de date, due au Répertoire de
Sainte-Croix, et par une confusion des faits due à la plume du savant
chanoine. Nous nous rangeons pleinement à l'avis fort sagace de M''» de
Villaret.
— 510 —
PIÈGES JUSTIFICATIVES
De mi i,ri;p..\Tis tehre assignatis pro intetifectione clericorum
AURELIANIS.
Ludovicus, Dei gralia Francorum rex, dilecto et fidcli suo, epis-
copo, et dilectis suis, decano et capitule Aureliauensibus, salutera et
dilectioncm. Noverilis quod bene volunius et placet nobis, ([uod ille
duodeciiii libiaie redditus, que debent capi in terra lluj^onis Buticu-
larii, militis, jjonantur in ecclesia Aurelianensi, in quodam altari
quod ibi statuotar in perpetuum, pro clericis intcrfectis ; ot quod
de ducentis iibris cpie debent levai'i de robus Johannis Gastin, ca-
l)iantur centura libre ad oraamenta et libros emendos, ad opus altaris
supradicti. Actuni a])ud Yillam-Oiselli juxta Montem-Argi, anno
Domini M" CC" XXX sexto, mense Augusto.
II
De XL OCTO ARPENTIS TERRE ASSIGNATIS PER JoHANNEM PULLUM ET
Adam Penetarium pro interfectione clericorum At:relianis.
Magister Johannes dictus PuUus, clericus domini Régis, et Adam
Panetarius, baillivus Starnpeiisis, universis présentes litteras inspec-
turis, in domino salutem. Notum facimus ((uod cum Karissimus
doniinus noster Ludovicus, rex Francurum illustris, occasione
enormis forisfacti quod super occisione clericorum facta Aurelianis,
Hugoni Buticulario, militi, imponebatui-, per dictum suum et ordina-
tionem suani retinuit de terra eiusdem Ilugonis Buficularii, mililis,
duodccini libratasanuui redditus, ad opus cuiusdamcapellanie Aurelia-
nis faciende, pro animabus ipsorum clericorum occisorum et alio-
rum fidelium; Nos, do voluntate et speciali mandato eiusdem
— 511 —
(lomini Régis, quadrauiiita et octo arpenta terre, uno quarterio mi-
nus, si(n apud Luères, inter sanctum (!eriaanum et fortericiam de
Lueriis, iuxta Ilaias, pro dictis duodecim libratis annui redditus, ad
0})us prefate lapellanio assignaviinus et tradidimiis capitule Aurelia-
nensi, in quadam pecia continua, sicut, nobis presentibus, niensu-
rata fuerunt et metata. Hanc auiem assis^nationem et traditioneni
factam capitule memorato, voluit et concessit idem Hugo Buticula-
rius, coram nol)is. promittens fide prestita corporali, quod in pre-
fatis quadraginta et octo arpentis terre, nichil per se, vel per alium,
de cetero reclamabit. Hanc etiam assignationem et traditionem
Willelmus Buticularius, miles, a quo dictus Hugo, dictam terram,
nullo intermedio, tenebat in feodum, coram nobis concessit, voluit et
laudavit. Karissima etiaia domina Isenburgis, Francorum regina
illustris, a qua idem Willelmus, feodum dicte terre, ratione dotalicii
sui, immédiate tenebat, prenominatam assignationem et traditionem
concessit, voluit et laudavit. Eustachia etiam, uxor dicti Hugonis
Buticularii, sepedietam assignationem et traditionem voluit et con-
cessit, fide prestita cori)orali promittens, quod ratione dotalicii vel
alia quacumque ratione, nichil de cetero, in dicta terra, per se, vel
per alium reclamabit. Actum Aurelianis, anno Doraini M" GCo trice-
simo sexto, mense decembri.
III
Ratihicatio Hugonis Buticularii, super assignatione xl octo
arpentorum terre sue, pro occisione clericorum, aureliams.
Ego Hugo Buticularius, miles, notum facio universis présentes lit-
teras inspecturis, ([uod cum Karissimus dominus meus, Ludovicus,
rex Francoruin illustris, occasione cuiusdam l'acti quod sujjer occi-
sione clericorum Aurelianis facta, michi imponebatur, per dictum et
ordinationem suam, duodecim Jibratas terre mee, ad opus cuiusdam
capellanio, Aurelianis iiiciende, retinuerit, et dilecti moi, magister
Joliannes dictus Pullus, clericus eiusdeni domini régis et Adam
Panetarius, baillivus Stampensis, de maiulato ij)sius domini Régis,
pro dictis duodecim libratis annui redditus, ad opus dicte capellonie,
assignaverint et tradiderint capitule Aurelianensi, quadraginta et
octo ai-penta terre, uno quatcrio minus, sita apud Luières, inter
Sanctum Germanum et fortericium de Luières, iuxta Haias ; ego, in
— 512 —
moa libern potesiato constitutus, tain ordinalionom ab ipso domino
llego factam, quam etiam assignationem et tradilionom a prenomi-
natis J. et A. factam capitulo memorato, ratam liaboo parilcr et
acceptam ; promittens et fidom corporalem prestans, quod in dictis
quadraginta et octo arpentis terre, uno quarterio minus, nichil pei'
me, vel per alium, de cetero rcclamabo. Eustachia etiam, uxor mea,
ad preces meas, tani ordinationem premissam, quam etiam assigna-
tionem et traditionem supradictam, spontanea voluit et concessit,
promittens et fidem corporalem prestans, quod in dicla terra, sicut
dictum est, assignata et tradita, ratione dotalicii, vel alia quacumque
ratioue, per se, vel per alium, nichil de cetei'o reclamabit. In cuius
rei testiraonium, présentes litteras sigilli mei munimine roboravi.
Acfum anno Domini M" GC" tricesimo sexto, mense decembri.
IV
LaUDATIO FACTA ab ISENlîERGI REGINA, SUPER QUADRAGINTA ET OCTO
ARPENTA TFr.RF. ASSIGXATÎS CAPELLAME EACTE PRO OCCISIONE Cr.E-
RICORUM.
I. Dei gratia Francorum regina, universis ad quos littere présentes
pervenerint, salutem in Domino. Notum facimus quod cum Karissi-
mus noster Ludovicus, rex Francorum illastris, occasione enormis
facti quod pro occisione clericorum Aurelianis facta, dilecto nostro
Hugoni Buticulario, militi, imponebatur, per dictum suum et oïdi-
nationom suam, retinuerit duodecim libratas terre eiusdem Hugonis,
ad opus cuiusdam capellanie Aurelianis faciende; et dilecti nostri,
magistcr Johannes dictus Pullus, eiusdem Régis clericus, et Adam
Panetarius, baillivus Stempensis, ad opus dicte capellanie, pro duo-
decim libratis annui redditus, assignaverint et tradiderint capitulo
Aureliancnsi, quadraginta et octo arpenta terre, uno quaterio minus,
sita apud Luières, intor Sanctum Germanum et Ibrtericiam de
Luicriis, iuxta Haias, de voluntate ipsius Régis et nostra ; Nos, de
cuius leodo dicta terra, ratione dotalicii nostri, movet, dictam assi-
gnationem et traditionem gratam habemus, volumus et laudamus.
In cuius roi testimoniuni, presontibus litloris sigillum nosfruni duxi-
mus apponendum. Actum apud Guriam Dt-i, anno Ddinini M" CG"
tricesimo sexto, mense decembri.
513
Laudatio (juam fecit Hugo Buticularius de xl^" octo arpenta
TERRE ASSIGNATIS CAPITULO A MAGISTRO JOHANNE PuLI.O ET
Adam Panetario, baillivo Stampensi, pro interfegtione cle-
ricorum aurelianis.
I. Dei gratia Francorum legina, universis ad quos littere présentes
pervenerint, salutem in Domino. Notum t'acimus quod dilectus et
fidelis noster Willelmus Buticularius, miles, in nostra prescntia
constitutus, assignationem et traditionem quadraginta et octo arpen-
toruni terre, uno quaterio minus, de feodo suo moventium, que fue-
runt Hugonis Buticularii, militis, quam dilecti nostri, magister
Johannes dictus PuUus et Adam Panetarius, baillivus Stampensis,
fecerunt capitulo Aurelianensi, de spécial! mandate Karissimi nostri
Ludovici, régis Francoium iilustris, concessit, voluit et laudavit, et
cum proprium sigiUum non haberet, Nos rogavit ut presentibus
litteris sigillum nostrum apponeremus. Nos vero ipsius precibus
annuontes, in huius rei testimonium, presentibus litteris sigillum
nosti'um duximus apponendum. Actum apud Curiam Dei, anno
Doraini M» CC" tricesimo sexto, mense deccmbri.
VI
De terra collata pro ixterfectioxe clericorum
aurelianensium.
Universis présentes litteras inspecturis, Irater N. dictus abbas
Curie Dei, totusque eiusdem loci conventus, salutem in Domino.
Notum facimus quod cum Hugo Buticularius, miles, quintam par-
fem in quadraginta et octo arpentis terre site, uno quarterio minus,
que de mandata doniini Régis, ad opus cuiusdam capellanie faciende
Aurelianis, occasione clericorum interlectorum , capitulo Aurelia-
nensi assignata sunt et tradita, nobis in elemosinam contulisset ;
Nos, ad preces dicti Hugonis, quitaviraus penitus quintam partom
terre superius memorate, capitulo supradicto. In cuius rei testimo-
nium, presentibus litteris, sigillum nostrum duximus apponendum.
Actum anno Domini M" CC" tricesimo sexto, mense decembri.
— 514
VII
De XII LIBRATIS REDDITUS ASSIGNATIS APUD LuÈRES, PRO OCCISIONE
CLERICJORUM. LUDOVICUS REX.
Ludovicus, Dei gralia Francoruin rex, notum facimus quod Nos,
litteras Ilngonis Buticularii, inilitis, vidimus in hec verba. [Suit la
chai'te n" III.] Nos autem, prenoiuinatain assignationein et traditio-
nem dicte terre que de nostro movet feodo, factam capitulo Aure-
lianensi a prel'atis Jolianne, clerico nostro et A. Panetario nostro, tune
ballivo Stampensi, vûluraus et approbamus. In cujus rci testiinonium,
presentibus littoris sigillum nostrum duximus apponendum. Actuni
apud Mellentuui, anno Domini M^ CG" tiicesimo sexto, niense ja-
nuarin.
VIII
TRADITIO TERRARUM DE LUIÈRES AD CENSUM X LIBRARUM
PRO ALTARI InNOCENTIUM.
Universis présentes litteras inspecturis, Odo, decanus, totumque
capitulum Aurelianense et officialis curie Aurelianensis, sahitom in
Domino. Novei'int universi quod in nostra presencia constitutus
Stephanus, capellanus altaris sanctorurn Innocentiuni, in ecclesia
Aurelianensi, quadraginta et octo arpenta terre arabilis (juc diotus
capellanus habebat in parrocliia de Lueriis, ad dictuni altare pei-ti-
nencia, tradidit et concessit Giraldo coiisturario de Lueriis, Ade dicto
ïalebert et Yvoni dicto Arpin et eorum beredibus et successoribus,
iuiperpetuum de cetero possidenda, pro decem libris Parisiensium ;
videlicet quolibet arpento pro quatuor solidis et duobus denariis
annui census, reddendis singulis annis, dicto capellano et eius suc-
cessoribus, Aurelianis, videlicet centum solidos Parisiensium in
crastino Omnium Sanctorum et residuos centum solidos dominica
Brandonum ; ita tamen quod, etc. {Suivent les conditions du bail.)
Datum anno Domini Millesimo ducentesimo quinquagesimo quinto,
rnense decembri.
(Fonds de Sainte-Croix, série G, chapelle des Saints-Innocents,
In primo scrinio capcllanDU.)
JEAN GRANGHER
DE TRAINOU
DIT
JEAN D'ORLÉANS
PEINTRE DES ROIS CHARLES VI ET CHARLES VII
ET DE JEAN, DUC DE BERRY
(Documents inédits)
10 0 3»
La Gazette des Beaux- Arts a publié, dans ses livraisons des
mois de février, avril et mai 1884, un travail magistral de
M. Léopold Delisle, sous ce titre : Les Livres d'heures du duc
de Berry. 11 avait déjà consacré à la superbe bibliothèque du
frère de Charles V un chapitre de son Cabinet des Manuscrits.
Mais, en restreignant son sujet aux livres d'heures de Jean de
Berry, M. Delisle a pu s'attacher davantage aux manifestations
artistiques de la fin du XIV^ et du commencement du XV« siècle,
dont la collection princière, la principale du temps, offre des
modèles très remarquables.
Ces études sont un double service rendu aux savants et aux
artistes. Pour les premiers, la publication des inventaires fait
revivre, par la pensée, des trésors qui ne sont plus, ou dont la
description permettra d'exhumer de temps à autre quelques
épaves.
— 516 —
Pour les peintres, les critiques d'art, les collectionneurs ;
M. Delisle leur indique, avec une attribution certaine, date,
nom d'auteur, un véritable état-civil en un mol, des chefs-
d'œuvre de noire vieille école française, si brillante par d'ex-
quises qualités, et dont les défauts même, avec leur naïve
inexpérience, ne sont pas exempts d'un certain charme.
L'administrateur général de la Bibliothèque Nationale a re-
connu environ le liers des manuscrits du duc de Berry, 89 sur
environ 300 ; et, pour les livres d'heures, où s'est particulière-
ment exercé l'art des calligraphes et des enlumineurs, il permet
de les retrouver avec leur numéro d'ordre dans, l'immense
dépôt qui lui est confié, sur les rayons d'une bibliothèque quasi-
royale, dont une généreuse donation vient d'enrichir le premier
corps savant de la France, et chez quelques amateurs privi-
légiés.
Comme celui de tous les initiateurs, ce travail engendrera
certainement de nouvelles recherches et des découvertes, par
conséquent. C'en est une bien modeste, en ce genre, que nous
venons signaler.
Il est presque banal de dire, pour la France surtout, que les
noms de nos plus anciens artistes sont presque tous inconnus,
et que, parmi ceux que l'on a fait surgir en assez grand nombre ;
depuis quelques années, beaucoup ne furent jamais que
d'obscurs artisans. A la vérité, c'est chose difficile que de les
distinguer les uns des autres, puisque les plus renommés pein-
tres du moyen-âge s'astreignent souvent aux besognes les plus
vulgaires ; ils font tout ce qui concerne leur métier.
Le nom patronymique et la qualification de peintre, retrouvés
dans un article d'archives ou un registre de notaire, ne suffisent
donc pas toujours à désigner, à coup sûr, un artiste. Quant à la
découverte d'un « marché d'oeuvres » intéressant, c'est le rara
avis au commencement du XV^ siècle.
Nous devons donc nous estimer heureux d'avoir rencontré le
nom de Jehan Granchier avec la qualification de « peintre de
Monseigneur le duc de Berry » sur un acte en apparence dénué
d'intérêt. Bien qu'il soit complètement ignoré des écrivains qui
— 517 —
ont pris la tâche de dresser la liste de tous les noms d'artiste*
français, comme M. Emile Bellier de la Chavignerie, la dési-
gnation ci-dessus est suffisante pour qu'on le range parmi les
peintres qui ont travaillé pour le duc de Berry, et dans les meil-
leurs; c'est déjà une illustration, pour un artiste, que d'avoir
été attaché à la personne de ce protecteur éclairé des arts..
Il a certainement, en apparence, un désavantage, c'est qu'on
ne connaît aucune de ses œuvres; mais peut-être en décou-
vrira-t-on plus tard. Que savait-on, il y a un siècle, d'André
Beaunepveu, de Jacquemart de Hesdin, de Pol de Limbourg?
Pas même leur nom, sauf peut-être quelque savant archiviste
de la Chambre des Comptes. Le nom de Granchier survit au-
jourd'hui; prenons patience pour ses oeuvres, elles se révéle-
ront aussi.
Les trois artistes ci-dessus sont désignés par M. Delisle,
d'après les inventaires, comme ayant peint les heures du duc de
Berry. Comme beaucoup de peintres et de verriers à cette
époque, ils étaient d'origine flamande; le nom de deux d'entre
eux l'indique assez, et Beaunepveu, le plus célèbre des trois,
parce qu'il fit aussi des œuvres de sculpture pour Charles V,
était de Valenciennes.
Notre Granchier a donc sur eux un avantage à son tour,
celui d'être Français ; et l'intérêt s'augmente encore pour nous
qui le croyons Orléanais. Les documents suivants semblent
l'établir suffisamment :
« Le venredi vi'' jour de juing (mil IIII<= et X),
« Jehan Granchier, pintre de Mons. le duc de Berry ,
vent et transporte à touzjours à Michau Josse, de la parroisse de
Trino (1), pour lui, ses hoirs, etc., une masure, vergier, vigne
et terres que led. vendeur disoit avoir assis en ladicle parroisse
de Trino, au lieu de l'Orme au Creux, en plusieurs pièces, tout
contenant deux arpens et demi d'crilaige et tout l'éritaige que
led. vendeur a voit, povoit et devoit avoir aud. lieu de l'Orme,
(1) C'est la forme du nom de ïrahiou au XV" siècle.
— 518 -
tenans à Jehan Granchier de Trino, d'une part, et à Jehan Pe-
guin, d'autre part. A telx cens, etc., Geste vente faicte pour
liuit Uvres tournois paie, etc., quiet, etc., dessaisi, etc.,
saisi, etc., Promectant non venir contre, garenlir, etc.,
Oblig., etc.
« Led. vendeur doit aud. acheteur lesd. viii Hvres tournois
pour autre cause, à paier moitié à la Toussains prochaine venant
et moitié à la Toussains ensuivant, nonobstant, etc. Gous, etc.,
plége Jehan Peguin, de Trino. Obi. lesd. debteur et plége
chacun pour le tout,
« Jehan Granchier, de la parroisse de Trino, donne et
transporte à touzjours à Jehan Granchier, son filz, pour lui,
ses hoirs, etc., les héritaiges qui ensuivent assis en la parroisse
de Trino ; c'est assavoir : Une pièce de terre contenant ung ar-
pent, estant à la masure aux Roys, tenant au chemin qui vient
de Lory et va à Jargueau, d'une part; aux marches de l'Orme
aux Greux, d'autre part; à Gilet Gourte, d'autre part, et à la
rue de ladicte masure, d'autre part. It. une autre pièce de terre,
contenant ung tercier à ladicte masure, tenant à Thenot Bonnet,
de deux pars, et à ladicte rue de la masure^ d'autre part,
en la censive de Ghapitre de Sainte Groix d'Orléans, lesquelles
deux pièces de terre led. donneur a naguères achetées de Jehan
Sohier et Belon, sa femme. Jt. une autre pièce de terre, conte-
nant trois quartiers assis ou clos au Soudant, tenans à Michau
Josse, d'une part, et aud. Gilet Gourte, d'autre part. Réservé
l'usulTruit desd. héritaiges à les tenir et prendre par led. don-
neur et par Jehanne, sa femme, leurs vies et du seurvivant
durans seulement. Gest don fait pour Dieu et en aumosne, etc.,
et en avansement de succession, etc., dessaisi, etc., saisi, etc.,
Promett. non venir contre, obi. et par foy, etc. ï»
(6« Registre de Guillaume Giraut, notaire à Orléans.)
(Étude Fauchon.) — (1).
(1) Nous adressons tous nos remerciments à M. Fauchon, tilulairc do
l'étude de Guillaume Giraut, pour nous avoir laissé prendre copie de ces
actes.
— 519
II
De tout temps, les artistes ont été prodigues et les pères
indulgents. Jehan Granchier n'avait certes pas fait fortune ; les
actes qui précèdent le prouvent abondamment. Mais il n'y a
qu'un père pour donner à son fils, qui vend son bien pour
payer ses dettes, d'autres héritages destinés, sans nul doute, à
suivre le même chemin. Aussi stipule-t-il qu'il le fait « pour
Dieu, en aumône et en avancement de succession ».
Or, Jehan Granchier, le père, est désigné par les actes comme
étant « de la parroisse de Traînou ». Connaissant l'adhérence
au sol des famillles rurales, surtout au moyen âge, nous nous
croyons autorisé à voir dans ce village, situé à 6 lieues nord-
est d'Orléans, le pays où vivaient les Granchier et, par consé-
quent, le lieu d'origine de Jehan Granchier, le fils ; et à récla-
mer ce dernier, comme artiste Orléanais. Il est ainsi tout proche
voisin, à deux cent cinquante ans de distance, de notre graveur
Antoine Masson, né à Loury en 1636, et mort à Paris en
1700.
Notre artiste, dans ces actes authentiques, comparaît avec son
véritable nom ; et nous avons constaté qu'il est complètement
inconnu. Mais n'aurait-il pas, comme beaucoup de ses confrères
et de même qu'un grand nombre de ses contemporains de tout
ordre, été tenté de prendre un nom de guerre, un surnom?
Traînou, même avec sa forme Trino, sonne assez mal à l'oreille,
et ne dit rien à l'imagination. Mais ce village est à proximité
d'Orléans.
Or, on est effrayé et dérouté tout à la fois, dans les recherches,
en voyant le nombre de gens qui prennent, comme sobriquet,
le nom de leur province ou de sa capitale.
BULLETIN N" 130 35
— 520 —
Nous avons vu plus haut Pol de Limbourg et Jacquemart de
Hesdin; à la même époque vivaient Colart de Laon, Ancelet de
Sens; et, un siècle plus tard, Colin d'Amiens.
La liste de ces exemples serait trop longue. Limitons-nous à
Orléans, qui n'échappe pas à la loi commune, et restreignons-
nous seulement aux artistes. Dès 1292, on trouve « Jehan d'Or-
liens le paintre » au Rôle de la Taille de Paris en i292,
publié par M. Géraud, dans la Collection des documents
inédits; et sa femme dans le rôle de 1313 publié, pour les
peintres seulement, par M. V. Dufour.
Les peintres cités dans ces rôles portent surtout des prénoms,
auxquels on joint l'indication du métier ; presque tous ceux qui
ajoutent des noms les empruntent à la ville ou à la province
dont ils sont originaires.
Au siècle suivant, se pressent : Girart d'Orliens, peintre et
valet de chambre du roi Jean, qui le suivit en Angleterre (les
actes le concernant vont de 1344 à 1379) ; Jehan d'Orléans, qui
remplit les mêmes fonctions auprès de Charles V et de
Charles VI. La carrière de celui-ci fut longue, de 1364 à 1426;
à moins qu'on ne doive compter successivement deux person-
nages du même nom, pour cette durée de temps. Son fils, Fran-
çois d'Orléans, le remplace près du roi, en l'an 1408, avec les
mêmes attributions et les mêmes gages. Un autre François
d'Orléans avait déjà peint, pour le roi, en 1365.
Faut-il citer Simon et Raoulet d'Orléans, copistes et enlumi-
neurs célèbres au XIV^ siècle ; et, pour le nom de Jean seul :
Jean d'Orléans, chirurgien du roi en 1486, Jean d'Orléans,
charpentier, employé à la construction de l'hôtel de ville de
Bourges en 1487, et encore Jean d'Orléans, peintre à Bourges
en 1506?
Pour tous ces artistes, les documents abondent ; ils ont été
publiés dans les Anciennes et Nouvelles Archives de l'art
français, la Bibliothèque de l'École des Charles, les Ducs
de Bourgogne, VHistoire du Berry, la Gazette des Beaux-
Arts , le Cabinet des manuscrits et les Mandements de
Charles V, sous les noms, qui reviennent toujours à la
— 521 —
plume quand il s'agit d'histoire de l'art, de MM. de Montaiglon,
Vallet de Viriville, de Laborde, de Girardot, UI. Robert, Grand-
maison, J. Guiffrey, L. Delisle.
Revenons à Jean d'Orléans, dont nous avons dit quelques
mots. De 1364 à 1408, il est peintre en titre des rois de France
et leur valet de chambre. Dans cette condition, il n'exécute pas
seulement des tableaux pour le roi et les nombreux présents
offerts à l'entourage, il décore en outre les châteaux et les appar-
tements royaux et s'occupe même du mobilier, des chaeres pour
le sacre et des hers pour les enfants de France. Ce n'en est pas
moins un des plus célèbres maîtres de notre vieille école
française.
En 1408, il disparaît de la cour, où son fils François d'Or-
léans le remplace officiellement dans ses fonctions. En 1416, le
15 juin, Jean, duc de Berry, meurt à l'hôtel de Nesle, à Paris ;
c'est un Jean d'Orléans, peut-être le même, qui préside, le 21,
au service funèbre, et décore de peintures et d'écussons une
chapelle provisoire construite aux Augustins ; et, le 27, avec des
détails analogues, figure à la cérémonie de Bourges.
Jehan Granchier, peintre du duc de Berry, en 1410, ne devait-
il pas être chargé de ce soin, alors qu'André Beaunepveu est
déclaré feu dans un inventaire de 1413?
On voit qu'un Jehan Gauchier, clerc des joyaux du duc de
Berry, reçoit des petites heures manuscrites pour avoir fait
l'invenlaire des biens du duc, Y a-t-il lieu d'insister sur cette
similitude de noms, peut-être fortuite, avec ce Gauchier, qui
rappelle toute une famille de peintres exerçant à Orléans aux
XVe et XVIe siècles? doit-on l'identifier avec Jehan Granchier?
Nous préférons appeler l'attention sur un autre rappro-
chement.
M. l'abbé Valentin Dufour, Parisien, à qui l'on doit tant de
brochures curieuses sur l'histoire de sa ville, a rassemblé et
coordonné les documents et pièces originales, déjà publiés par-
tout ailleurs, sur Girard d'Orléans, les Jean d'Orléans et Fran-
çois d'Orléans, dans une charmante brochure de 164 pages,
intitulée : Une famille de peintres parisiens.
- 522 —
Il y aurait bien, si l'on voulait, quelques chicanes à faire sur
une lecture un peu négligée des textes originaux ; sur les liens
étroits dont l'auteur rattache à une même famille tous ces mem-
bres épars, en exceptant Jean (II) et François d'Orléans, dont
la filiation est parfaitement justifiée ; sur le titre même de l'ou-
vrage, où l'écrivain, Pay^isien un peu exclusif, accapare pour
Paris des artistes qui portent tous le nom ou le surnom d' Orléans.
N'y regardons pas de trop près ; nous souscrivons volontiers,
pour notre part, à l'attribution faite à Jean d'Orléans, plutôt
qu'à Colart de Laon, de la scène où Louis d'Orléans est repré-
senté dans la chapelle des Célestins, et de la danse macabre du
Charnier des Innocents.
Mais ce dont nous sommes surtout reconnaissant à M. l'abbé
Valentin Dufour, c'est, après avoir rapporté tout ce qu'on doit à
notre confrère, le regretté baron de Girardot, sur le séjour de
Jean d'Orléans à Bourges jusqu'en 1426 , d'ajouter , à la
page 127, cette note, que nous voulons reproduire in-extenso :
« M. H. Boyer, bibliothécaire de la ville, dont il connaît bien
« l'histoire, nous a dit avoir trouvé notre Jehan d'Orléans, sur-
ce nommé Grangier; ce qui prouverait qu'il était propriétaire et
a bourgeois de Bourges. »
Ne semble-t-il pas, sauf que nous disons le contraire, que
nous soyons bien près de nous entendre avec M. l'abbé V. Du-
four? D'après lui, Jean d'Orléans aurait porté le surnom de
Grangier. Nous croyons, nous, que Jean Granchier, de Traînou,
s'est fait nommer Jean d'Orléans. Conclusion : l'un et l'autre
ne feraient qu'un même personnage.
Nous n'avons pas voulu traiter la question dans tous ses dé-
tails, en reprenant à nouveau toutes les mentions relatives aux
travaux de Jean d'Orléans; ce sera peut-être l'objet d'un autre
travail. Nous avons seulement présenté des hypothèses qui nous
semblent toucher de bien près la vérité.
La parole est maintenant à M. A. de Champeaux, inspecteur
des beaux-arts, à la haute compétence duquel, sur la demande de
M. Delisle, nous renvoyons les documents sur Jean Gran-
chier, pour l'étude qu'il prépare concernant les travaux d'art
_ 523 —
exécutés par les ordres du duc de Berry. Nous serions heureux
de l'avoir mis sur la voie d'une importante découverte artis-
tique.
III
Nous en étions à ce point de nos recherches où, après s'être
avancé prudemment, comme le voyageur sur un sentier
presque disparu, l'on s'arrête hésitant ; lorsque deux excellents
guides sont venus nous assurer que nous étions dans le bon
chemin.
MM. de Champeaux et H. Boyer furent consultés tout natu-
rellement sur le problème qui s'ofTrait à nous, et dont nous
pensions entrevoir la solution. Leur réponse, inspirée par une
parfaite obligeance, ne laisse rien à désirer.
C'est une véritable moisson que, pour nous, M. Boyer a bien
voulu récolter dans ses archives du Cher. Qu'on en juge par les
extraits suivants ; nous ne pouvons mieux faire que de citer
textuellement les termes de sa lettre :
« En 1410, deux actes, l'un de la Sainte-Chapelle, l'autre du
Chapitre du Château, montrent : l'un, — Johannes Grancher,
aliàs d'Orléans, pictor; — l'autre, — Johannes Grancherii,
aliàs de Aurelianis, — acquérant des immeubles, l'un des-
quels doit servir d'emplacement à l'hôtel qu'il fit bâtir alors.
Nous devons faire amende honorable, pour l'accusation de
prodigalité que nous avons légèrement portée plus haut
contre Jean Granchier. S'il vendait ses immeubles de Traînou
pour payer des dettes, en 1410; la même année, il en achetait
d'autres à Bourges, dans le but de se construire un hôtel !
(( Cet hôtel existe encore derrière celui du Bureau des
finances et presque à égale distance de l'hôtel Jacques-Cœur et
du Palais ducal ou plutôt de la Sainte-Chapelle du duc Jean de
Berry. »
— 524 —
Ici une légère contradiction, du moins en apparence; cor on
peut être propriétaire d'une maison et locata're d'une autre.
M, de Cliampeaux cite, de mémoire, à la date de 1430 ou
environ, « une quittance du trésorier de la Sainte-Chapelle
portant remise à — Joliannes Grangier, aliàs d'Orléans, —
d'une somme de trois écus qu'il devait à titre de locataire d'une
maison située rue Secrétain, en considération des démarches
qu'il avait failes pour faire confirmer le chapitre dans la posses-
sion d'une tour qui dépendait de cette maison, »
M. Boyer reprend :
(( Il est encore nommé — Granchier — dans un titre de
vente du fonds du chapitre de Saint-Pierre-le-Puellier (de
Bourges), en date de 1417.
« Meis un mandat du trésorier de la Sainte- Chapelle, de
1433, le nomme — Johannes Grangier, alws de Aurelianis. —
« Des lei.lres-pa; entes de Charles VII, du 28 avrU 143^2
(n. st.), en faveur de la Sainte-Chapelle et tirées de ce fonds,
portent : — Noslre amé varlet de chambre Jehan Grancher dit
dOrleans.
(( Enfin, dans le registre des comptes de la Sainte-Chapelle,
pour l'exercice 1453-59, figure encore — Jehan Granger, aliàs
d'Orléans, peintre, — tandis que dans l'exercice de 14(52-63,
(les intermédiaires manquent), il est remplacé par Guillaume.
ï Un acie de vente des minutes du notsire RWière, du 2 jan-
vier 1407, mentionne — l'oslel des héritiers feu Jehanny Gaul-
cher dit d'Orléans, — et dit que cet hôtel appartient à son fils,
Guillaume d'Oiléans, demeurant à Yssouldun ».
Ce nom de Jean Gaucher, qui décidément nous poursu'J,
semble ici mis par erreur pojr Jean Grancher, remplacé vers la
même époque, à cause de son décès probablement, par son fils,
appelé Guillaume dans les deux documents.
A l'aide de ces extraits de documents aulhenîiqres, notre
base s'est bien élargie, semble- t-il, depuis le commencement de
cette notice et n'en est devenue que plus solide. On peut
essaye*', du moins, de trouver des solutions plus satisfaisantes
aux questions qui viennent de se présenter.
— 525 —
Le nom de l'artiste, comme dans les actes de M. Fauchon,
s'écrit presque toujours Granchier; ce que traduit fidèle-
ment le latin: Grancherii. Le mot Grangiern'en est que la
forme adoucie, ch en g, par le langage vulgaire. En outre, au
XV» siècle, on écrivait volontiers ier la iinale des noms en er;
ainsi : Fouchier, Bouchier, pour Foucher, Boucher. Nous écri-
rions actuellement Granclier et Granger.
Quaut à l'identité de Jean Granclier avec Jean d'Orléans, elle
est absolument traachée par les nombreuses citations de
M. Boyer : Jehan Granchier, aliàs d'Orléans ; c'est également
l'opinion de nos honorables correspondants.
En ce qui concerne la durée de la vie de Jean Grancher,
l'embarras ne fait qu'augmenter.
M. l'abbé V. Dufour, qui donne généreusement, mais sans
preuves, à Girart d'Orléans Jean d'Orléans pour fils, attribue
à ce dernier un exercice allant de 1364 à 1426, années
extrêmes, fournies par les documents connus alors qu'il publiait
son volume. Cela est déjà bien raisonnable, car le peintre devait
être dans la maturité de son talent, ainsi que l'auteur le cons-
tate, pour être chargé, par Charles V, et comme peintre du
roi, de certains travaux du Sacre.
Mais ce système n'est plus soutenable, en présence des nou-
veaux faits produits par M. Boyer, puisqu'il faudrait encore pro-
longer cette longévité durant trente-quatre ans, de 1426 à 1460.
En effet, le savant archiviste du Cher nous fait justement re-
marquer que, dans les registres de la Sainte-Chapelle de
Bourges, Jean figure encore en 1458-59; mais il est remplacé,
au compte de 1462-63, par son fils Guillaume. Il mourut donc
vers 1460.
Il faut alors, de toute nécessité, reconnaître l'existence de
deux personnages surnommés Jean d'Orléans, pour le moins.
Mais comment les distinguer?
Cela serait facile, peut-être, si l'on mettait un jour à exécu-
tion l'excellente idée, émise par M. J. Guiffrey, de publier inté-
gralement tous les Comptes royaux du XV»^ siècle ; et il en reste
encore un bon nombre d'inédits, ou que l'on a déllorés seule-
— 526 -
ment en partie et sans méthode, même au point de vue exclusif
de l'histoire artistique.
Jusqu'à l'accomplissement de ce vœu, que nous appelons de
toutes nos forces, notre indécision n'aura sans doute pas lieu
d'être fixée.
Nous observons bien, avec M. V. Dufour, une longue lacune
de seize ans, dans les articles des Comptes royaux relatifs à Jean
d'Orléans, de 1392 à 1408; et l'on peut se demander si cette
lacune n'est pas, précisément, la limite de la carrière des deux
peintres ; le second étant seulement au service de Charles VI,
du duc de Berry et de Charles VIL
C'est le parti que nous adoptons, sur le titre de cette notice,
sans en être bien satisfait.
On observera, en effet, que Jean Grancher, cédant à son fils
le titre de peintre du roi, en 1408, et mourant en 1460, aurait
encore joui d'une longue existence; même en admettant que
l'un et l'autre aient été doués d'un talent assez précoce pour
occuper, tous deux dans leur jeunesse, un office qui exigeait
de l'expérience et du talent.
Quoi qu'il en soit ; nous pouvons revendiquer, en toute certi-
tude, comme peintre Orléanais, Jean Grancher, originaire de
Traînou, bien qu'il ait passé une partie de sa vie à Paris et à
Bourges, où il mourut.
Quant aux autres artistes portant aussi le surnom d'Orléans,
malgré la présente découverte et les graves présomptions qui en
sont la conséquence naturelle, nous croyons qu'il sera toujours
sage de s'appuyer sur un document analogue à ceux du re-
gistre de M. Fauchon, avant de réclamer, pour eux, une sorte
de rectification d'état-civil, dans les annales de l'art français.
L. JARRY.
IMP. «E0ÏGB3 JACOB , — ORLiAHS.
BULLETIN
DE LA SOCIETE
ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉANAIS
IN« 151.
QUATRIÈME TRIMESTRE DE 1886.
Séance du vendredi S octobre 1886.
Présidence de M. Tranchau, président.
Parmi les ouvrages déposés sur le bureau, M. le Président signale :
1° Le deuxième volume de l'Inventaire sommaire des archives dépar-
tementales du Loiret, olîert à la Société par M. l'archiviste au nom
de l'administration.
2" Un don de M. le Préfet de la Seine : le tome III du Cabinel des
manascnts de la Bibliothèque nationale, avec le volume de planches
d'écritures anciennes, parmi lesquelles le fac-similé du fameux copiste
Raoulet, d'Orléans; le tome III de la Topoi^raphie historique de
Paris, Région du bourg SainL-Germain. (Collection de documents
inédits publiés sous les auspices de la ville de Paris.)
3° Jeanne de France, duchesse d'Orléans et de Berry, don de
l'auteur, M. René de Maulde.
BULLETIN N» 134. 36
— 528 —
4" Un exemplaire de la Notice des tnnnuacrils de F. Libri, conservés
à la Laurentienne, par M. Léopold Delisle, et oflert par l'auteur.
5" La Bd)liographie générale des Gaules, 4" livraison, par M. Era,
Ruelle.
6° Janville, monument érigé à Jeanne d'Arc ; tirage à part de la
Notiix publiée par M. Boucher de Molandon.
7" Les (yhartrenx d'Orléans, avec plan de ce monastère au
XV1II« siècle, par M. l'abbé Cochard.
8" Néris, recherches mr ses monuments, par M. Fr. Esmonnot,
suivi d'un compte -rendu de cet ouvrage, par M. Francis Pérot, et
oflert au nom de l'auteur.
U^' La Seigneurie de Courcelles-le-Roi (Loiret), par M. l'abbé
Bernois, don de l'auteur.
lU" Vie de Sainl-Pol de Léon, d'après un manuscrit de Fleury.
— L'abbaye de l'Aumône ou le Petil-Citeanx {1 102-1776). — Epîtres
farcies pour les fêtes de saint Etienne et de l'Epiphanie. — La terre
de la Jambe (paroisse de Saint-Péravy-la-Colombe). — La musique
dans l'Orléanais. — Inventaire des manuscrits de la Bibliothèque
i'OrUans (fonds de Fleury), ouvrages de M Cuissard et dons de
l'auteur.
Diverses autres brochures, dont la liste est à la fin de ce Bulletin,
ont été ofl'ertes par M. de Dion. La Société reçoit ces divers envois
avec reconnaissance et vote des remercîments aux donateurs.
Elle décide l'échange de ses publications avec celles de la Société
de Borda à Dax.
— M. le Président donne lecture d'une lettre de M. le Ministre de
l'Instruction publique annonçant l'envoi de l'ouvrage intitulé : Les
procédures politiques du règne de Louis XII, par M. de Maulde.
Il signale dans la Bibliothèque: da l'Ecole des chartes (3^ livraison)
le catalogue, dressé par M. Bouchot, des dessins d'Etienne Martel-
lange, architecte des Jésuites, dont le n" 30 est une « Veue d'une
partie des ruines de l'intérieur de l'église Sainte-Croix d'Orléans en
1(323 », dessin en deux parties dont nous avons la bonne fortune de
posséder la photographie, grâce à notre collègue M. G. Vignat;
Dans les Mémoires de la Société académique de l'Aube, t. XXII,
— 529 -
une étude de M. Le Clert sur l'emplacement du Campus Maiiriacns,
lieu de la défaite d'Attila.
— La Société accepte la proposition faite par un de ses membres
correspondants, M. Pierre d'Arc, d'échanger la collection de ses
publications contre trente-cinq exemplaires de la Bibliographie de
Jean ne d'Arc en cours de publication, l^'auteur se propose de faire
hommage d'un exemplaire de son travail à chaque membre titulaire
résidant.
— M. l'abbé Desnoyers énumére des objets antiques trouvés à
Saint-Aignan-des-Gués, à Viglain et à Isdes. — L'insertion de sa
note est votée.
SAINT-AIGNAN-DES-GUÉS, CANTON DE GHATEAUNEUF.
Les enfants de l'école, en jouant dans un champ, situé près
de la maison, ont trouvé une bague en argent, plate et sans
chaton : elle porte sur la tige^ en lettres du XIIP siècle : Ave
Maria. Des croix séparent les mots.
Je l'ai acquise pour le Musée, grâce à l'obligeance de
M. Berton, curé de Saint-Martin-d'Abbat.
VIGLAIN, CANTON DE SULLY.
Le travail des champs, en mai et juin 1886, a fait venir en
ma possession les objets suivants :
Époque préhistorique.
Hache en silex blond taillé.
Fragment de hache en silex brun poli.
Quatre nucleus en silex blond et brun.
Époque gallo-romaine.
Deux cubes de mosaïque.
Fragment de mortier stuqué en rouge.
Six débris de vases gris et noirs.
— 530 —
Fragment de vase gris orné de mouchetures.
Embouchure de lagène en terre blanche.
Deux clés en fer.
Charnière en bronze.
Deux aiguilles plates en bronze.
Epoque franque.
Boîte en plomb.
Lampe en terre cuite noire, avec pédoncule, pour être placée
dans un chandelier.
Couteau en fer.
i3 médailles.
Néron, moyen bronze. — ^. Femme debout.
Lucille, grand bronze. — r}. Fruste.
Antonin, grand bronze. — b). Femme debout.
Antonin, grand bronze. — i^. L'Abondance assise.
Antonin, grand bronze. — r). Antonin et Marc Aurèle se
donnant la main.
Antonin, grand bronze. — ^. Fruste.
Faustine, grand })ronze. — ^. Fruste.
Adrien, grand bronze. — r). Restitutori Asiœ : l'empereur
relevant ime femme.
Adrien, grand bronze. — r>. L'empereur relevant une femme.
Constantin I'"'", petit bronze. — r). Deux enseignes entre deux
soldats.
Constantin h^, petit bronze. - i^. Tète de l'empereur
casquée.
Magnus Maximus, petit bronze. — i^. Vlcloria Augusti :
l'empereur debout, tenant le labarum et une Victoire : marque
LVGD, frappé à Lyon.
Constans I"'', petit bronze. — v\. L'empereur debout tenant
le labarum et un aigle dans un vaisseau conduit par la Victoire.
Gauloise bronze globuleuse, tète à gauche. — i^. Aigle
éployé.
Colonie de Nisme.
— 531 -
Vespasien, grand bronze. — r). La Justice dehoni : Justifia
Augusti.
Anlonin, grand bronze. — ^. L'Espérance debout.
Marc Aurèle, grand bronze. — i^. Femme sacrifiant.
Constans, petit bronze. — b\. Victoire : Reparatio reipuhlicœ.
Constantius, moyen bronze. — ^. Deux Victoires tenant un
bouclier vot. X : Victoria cœsarum nostrorum.
Constantius(?) petit bronze. — r^. Génie debout.
ISDES, CANTON DE SULLY.
En mai 1886, les champs d'Isdes ont fourni les objets sui-
vants :
Époque préhistorique.
Hache en silex blond.
Silex blond taillé.
Époque (jallo-romaine.
Un palet très épais en verre.
Col d'amphore en terre blanche.
Fragment de la partie inférieure d'un vase en terre blanche.
Deux fragments de bol en terre rouge, ornements sur le bord.
Fragment de mosaïque.
Agrafe.
Cinq objets en bronze indéterminés.
Époque franque.
Quatre clés en fer.
Moyen âge.
Petit boulet en pierre.
Deux aiguillettes en cuivre.
Extrémité en fer d'une flèche.
Éperon en fer.
Couteau en fer.
— 532 —
40 médailles.
Une gauloise bronze. Fruste.
Auguste, moyen bronze. Fruste.
Ve.«pasien, moyen bronze. — 4* Femme debout.
Domitien, moyen bronze. — i^. La Justice debout : j^quitas
Augiisti.
Domitien, moyen bronze. — i^. Femme debout.
Antonin, moyen bronze. — ^. Femme tenant un gâteau et
des épis de blé.
Faustine I""^, moyen bronze. — ï^. Femme assise.
Marc Aurèle, moyen bronze. — i^. Femme assise.
Faustine II, grand bronze. — ^. Femme sacrifiant.
Trajan, moyen bronze. — r|. Fruste.
Trajan, moyen bronze. — ^. Femme assise.
Trajan, moyen bronze. — i^. Femme debout.
Trajan, grand bronze. — rJ. Femme sacrifiant.
Adrien, grand bronze. — rJ. Feumie debout.
Philippe II, billon. — i^. Femme debout.
Postume, moyen bronze. — v^. Soldat debout.
Gallien, petit bronze. — i^. Cerf.
Gallie)!, petit bronze. — i^. La Liberté debout : Libertas
Augusti.
Gallien, petit bronze. — lîj. Apollon-Centaure.
Gallien, petit bronze. — i^. Panthère.
Victorin, petit bronze. — r^. La Providence debout : Provi-
dentia Augusti.
Tetricus, petit bronze. — r). L'Abondance debout.
Tetricus, petit bronze. — R(. La Paix debout : J^ax Augusti.
Claude le Gothique, petit bronze. — i\. Soldat debout.
Claude le Gothique, petit bronze. — i^î}. L'Abondance : Anjiojia
Augusti.
Claude le Gothique, petit bronze. — r). La Paix debout.
Constantin Ie% petit bronze. — ^. Castre prétorienne.
Gralien(?), petit bronze. — i^. La Victoire debout: Victoria
Augusti.
— 533 —
Valens(?), petit bronze. ~ ^. L'empereur traînant un captif.
Dix moyens et petits bronzes illisibles.
— M. le Président lit une lettre de M. Le Roy, membre corres-
pondant, dont il avait sollicité la collaboration pour le travail de pré-
paration de la carte archéologique départementale.
Notre honorable collègue répond, en accusant réception des cartes
cantonales de l'arrondissement de Montargis, qu'il se met à la dispo-
sition de la Société.
Sa lettre renferme quelques observations fort judicieuses sur le
tracé des voies Romaines, et quelques lignes qu'il nous semble utile
d'enregistrer :
« M. Victor Duruy avait suivi, dit-il, l'erreur commune sur l'em-
placement de Vellaunoduiium et de Cenalnnn dans son Histoire dea
Romaina. Je me suis permis de lui signaler cette erreur. 11 l'a très
loyalement reconnue et a promis de la rectifier si son ouvrage a une
nouvelle édition. « C'est, m'a-t il répondu, à ceux qui sont sur place,
« aux Sociétés locales, qu'il appartient de fixer ces points. »
— M. Herluison offre à la Société des fiches sur les lieux-dits du
département du Loiret rédigées par M. de Vassal, quand il était archi-
viste du Loiret.
La Société, considérant que ces fiches, au nombre de plusieurs
milliers, seront d'une très grande utilité pour le Dictionnaire topo-
f]raphi(jue du Loiret, adresse au donateur d'unanimes remercîinents.
— M. le Président lit : une lettre de M. Fr. Pérot, de Moulins,
accompagnée de notes avec dessins sur le dolmen de la Pieirn hachée
à Erceville, le Tronc de Boulay et des Sdex trouvés à Jsdes. près
Sully (Loiret) ; une autre lettre du Secrétaire de l'Alliance française
annonçant au [^résident qu'il a été nommé, à ce titre, « membre
annuel » de cette Société.
— 534 —
Séance du vendredi 2t octobre 1886.
Présidence de M. Tranchau, 'président.
M. le Président souhaite la bienvenue à M. Guignard, associé cor-
respondant, qui assiste à la séance pour y donner lecture d'un travail
relatif à de récentes découvertes par lui faites à Blois.
Parmi les ouvrages reçus, il signale deux brochures, dont l'auteur,
M. Guignard, fait hommage :
d" Origine du boury de Chouzy (Loir-et-Cher) nu jioint de vue
celtique et gallo-romain;
'i° Influence de l'url gaulois sur le portail de l'église de Medand
[Loir-et-Cher).
— M. Tranchau fait don à la bibliothèque d'un bel ouvrage de
M. Morel, accompagné d'albums fort remarquables et intitulé : La
Champagne souterraine.
— Mn'e la comtesse du Faur de Pibrac et iM. Robert du Faur de
Pibrac adressent à la Société leurs remercîments pour sa décision
relative à la gravure du portrait de notre regretté collègue, M. le
comte Anatole du Faur de Pibrac.
— MM. Cochard, Desnoyers, Herluison, présentent, à titre de
membre correspondant, M. l'abbé Prévost, curé de Germigny-des
Prés.
— M. l'abbé Desnoyers donne lecture d'une note relative h des
découvertes laites, rue d'IUiers, n^ 02, et cloître Sainte-Croix, n^ 8, à
Orléans (1). La Société décide que cette note sera insérée dans le
prochain Bulletin.
— M. Guignard donne lecture d'un mémoire intitulé : Bloia gallo-
(1) Voir plus loin, page 545.
— 535 —
romo.in, sur de récentes découvertes faites dans la ville de Blois; il
montre à l'appui divers échantillons de poterie recueillis au cours de
son travail d'exploration.
Des remercîments sont adressés à notre honorable collègue, et son
travail est renvoyé à la Commission des publications.
Néance da vendredi tS novembre 1886.
Présidence de M. Tranchau, président.
M. le Président annonce que l'Académie champenoise a décerné un
diplôme d'honneur à la Société, pour la remercier d'avoir accordé en
prix une médaille de vermeil au grand concours littéraire en l'honneur
de Jeanne d'Arc, concours dont les lauréats ont été proclamés le 3 oc-
tobre 1886.
Il dépose sur le bureau les brochures suivantes offertes par leurs
auteurs :
Jean Granchier de Trainou dit Jean d'Orléans, peintre du duc de
Berrv, notice tirée de documents inédits, par M. L. Jarry; diverses
brochures de M. Stein, associé correspondant : Notice biographique
sur Edmond Michel ; Les archives municipales de Saint-Germain-
en-Laije ; Les manuscrits du musée Plantin Morelus, k Xnyers; L''
sculpteur Claude Vassé.
— M. Camille Gaillard, rédacteur en chef de Mon(ar(}h-Revuc ,
fait hommage des six premiers numéros de cette publication.
Des remercîments sont votés aux donateurs.
— M. le Président relève, dans la Chronique des aris {n° 53), un
article intitulé : Découverte an Musée britannique des dessins origi-
naux d'Androuët du Cerceau sur tes plus excellents bâtiments de
France, 2 vol. in-folio.
— En réponse à une lettre qui lui a été adressée par le Président,
— 536 —
M. Frédéric Moreau, auteur de la célèbre collection de Caranda,
exprime à la Société ses regrets de ne pouvoir compléter sa collection
en lui envoyant les fascicules qui lui manquent.
— Sur la proposition d'un membre, la Société décide que les noms
des auteurs des Mémoires non couronnés au Concours de 1885 pour-
ront être insérés dans le rapport, mais seulement s'ils en expriment
le désir.
— M. le Président annonce qu'il a reçu de M. l'abbé Maître une
note intitulée : Remarques sur Venquêle relahve aux limites de la
juridiction de fEvêque d'Orléans à Pilhiviers. Elle sera- lue dans une
prochaine séance.
Lecture est donnée : 1° des trois notes de M. Pérot sur des anti-
quités trouvées ou étudiées par lui à Isdes, à Erccville et Boulay.
La Société prie M. le Président de demander à M. Pérot les silex
qu'il a recueillis dans la première de ces localités (1).
2° D'une note de M. Moreau, ancien instituteur de Chuelles, conte-
nant copie de l'acte d'inhumation de la mère de Girodet, décédée à
Chuelles, en 1787.
La Société décide que cette pièce sera insérée au Bulletin (:2).
— .M. le Président rend compte des études faites par la Commis-
sion de la carte archéologique départementale. Il soumet la liste des
signes indicatifs quelle a adoptés. La Société y donne son approbation,
et décide que cette liste sera autographiée à 100 exemplaires et que
l'ancien questionnaire, revu et modifié, sera adressé aux membres
correspondants de la Société, à i\h\L les curés, instituteurs et agents
voyers du département.
— M. Camille Gaillard, de Montargis, est présenté comme can-
didat au titre d'associé correspondant.
— M. le Président rend compte de la visite qu'il a faite, avec
M. Léon Dumuys, à Fréville, le 11 novembre.
(1) Voir plus loin, page 54G.
(2) Voir plus loin, page 549.
— 537 —
Une note insérée au Journal du Loiret avait signalé, dans cette
localité, la découverte de tombes en pierre. Les renseignements
fournis par M. Poirier, instituteur communal, et mieux encore l'explo-
ration des lieux, permettent de supposer qu'on est en présence d'un
champ de sépultures mérovingiennes.
La Société, après avoir écouté avec intérêt cette communication,
décide qu'il y aurait lieu de poursuivre les fouilles en temps opportun
et de les étendre jusqu'à un chemin dallé signalé comme existant
près de là par les habitants du pays.
MM. Fournier jeune et Dumuys sont désignés pour entreprendre
ces travaux de recherche.
— M. Tranchau signale encore la présence, dans le clocher de
l'église de Fréville, de plusieurs statues de bois d'un travail ancien et
grossier, mais présentant toutefois un certain intérêt. L'une d'elles,
notamment, est un saint Martin à cheval partageant son manteau avec
un indigent à genoux derrière lui.
M. Desnoyers veut bien se charger de faire les démarches néces-
saires auprès de l'administration préfectorale pour obtenir le dépôt de
ces curiosités archéologiques dans les collections du Musée départe-
mental.
— La Société décide que le portrait de M. de Pibrac sera gravé à
l'eau- forte.
— M. Guignard annonce à la Société quelques nouvelles décou-
vertes archéologiques faites à Blois.
— M. le Président propose qu'après la publication du XXI« volume
de nos Mémoires, soit rédigée une table générale des Mémoires et des
BuUeiim, qui serait précédée de la liste alphabétique de tous les
membres honoraires, titulaires et correspondants qui ont fait ou font
partie de la Société.
Cette proposition est adoptée.
538 —
Séance du vendredi S 6 novembre 1886.
Présidence de M. Tranchau, président.
M. Herluison fait hommage à la Société de V Histoire d'Orléans,
par M. René Biémont.
Des remercîments sont adressés à notre collègue.
— Plusieurs membres présentent, au titre de membre associé-cor-
respondant, M. Bourgeois, percepteur à Pierry (Marne), vice-prési-
dent de l'Académie champenoise, et M. Bazot, professeur de rhéto-
rique au collège d'Épernay.
— Lecture est donnée d'une lettre de M. Georges Picot annonçant
la prochaine publication du I^'' volume de la continuation des Ordon-
nances des rois de France ;
Et de M. Guignard faisant savoir à la Société qu'il se tient à sa
disposition pour lui soumettre deux Mémoires, savoir :
1" Des ciinelières et des rites funéraires chez les principaux
peuples de l'antiquité et des temps modernes ;
2° De la méthode expérimentale pour la découverte des hiéro-
glyphes des dolmens tant français qu étrangers.
— M. l'abbé Desnoyers donne lecture d'une notice nécrologique
sur M. Mantellier, membre fondateur de notre Société.
La Société adresse des remercîments à l'auteur et décide, séance
tenante, l'impression de son travail au Bulletin.
— Sur la proposition de M. Boucher de Molandon, la Société vote
une somme de cent francs pour contribuer à la reproduction, par la
gravure à l'oau-forto ou la photogravure, du portrait de iM. Mantellier.
— MM. Maxime Beauvilliers. Pinsard et Moreau, en réponse à une
lettre du Président, font savoir qu'ils verraient volontiers leurs noms
— 539 —
figurer sur le rapport du Concours de 1885, bien qu'ils n'aient paé
reçu de récompenses pour les travaux qu'ils y ont présentés.
— M. Boucher de Molandon fait un rapport verbal sur le travail de
M. l'abbé Maître intitulé : Remarques sur l'enquête relative aux
limites de la juridiction de Vévêché d'Orléans à Pithiviers.
La Société prie M. le rapporteur de vouloir bien rédiger un résumé
de ce travail en vue de son insertion au Bulletin.
Séance du vendredi lO décembre 1886.
Présidence de M. Tranchau, président.
M. Herluison fait hommage d'une composition musicale de M. Jules
Brosset, artiste Orléanais, intitulée : Le vieux Noël dt la ville de
Blois. — La Société l'en remercie.
— M, Delaune, de Romorantin, membre associé correspondant,
prévient la Société qu'il poursuit son travail sur la Féodalité en So-
logne, et propose de lui soumettre la transcription qu'il a faite du
Cariulnire de Notre-Dame da Lieu, sous réserve que ce manuscrit
lui serait rendu dans le cas où l'impression n'en serait pas votée.
Cette proposition est adoptée.
— La Société s'associe à une pétition adressée à M. le Ministre de
l'instruction publique, sur l'initiative de M. Butor, Président de la
Société des antiquaires de la Morinie. Celte pétition a pour but d'ob-
tenir l'ouverture des Musées et Bibliothèques publiques pendant la
durée du séjour de MM. les délégués des Sociétés savantes des
départements, réunis annuellement à la Sorbonne. Une lettre sera
adressée à cet effet au Ministre de l'instruction publique.
T- M. Léon Fernand Quévillon, natif d'Orléans, chef de bataillon
— 540 -
d'infanterie, commandant d'armes à Eu, membre de plusieurs So-
ciétés savantes, sollicite le titre de membre associé correspondant de
la Société. Il sera procédé à Télection suivant les statuts.
— M. Tranchau donne connaissance du projet de règlement rédigé
par les Présidents des trois Sociétés savantes d'Orléans en vue de la
réunion générale annuelle, qui est encore à l'état de projet.
La Société adopte les deux propositions suivantes qui lui sont
soumises :
1" Chaque Société recevra, à son tour, les autres Sociétés dans le
local ordinaire de ses séances ;
2° Un jeton sera offert à chaque assistant.
Il reste entendu, d'ailleurs, (ju'il sera fait une rédaction définitive
du règlement de cette séance annuelle d'un commun accord entre les
trois Sociétés.
— M. le Président rend compte des travaux de la Commission de
la carte archéologique, qui a achevé la rédaction de son Question-
naire.
— M. Baguenault de Pucbesse fait don à la Société [des quatre
numéros de la Revue des questions historiques parus en 188G.
Le même membre otfre également l'ouvrage, récemment cou-
ronné par l'Académie, de notre compatriote, M. Miron de Lépinay :
François Miron et l'administration municipale de Paris sous
Henri IV. Notre honorable collègue lit une note destinée à faire
ressortir les liens qui unissent la famille Miron à l'Orléanais.
L'insertion de cette note au Bulletin est aussitôt votée et des re-
mercîments sont adressés au donateur. Voici cette note :
Cet ouvrage conlient peu de docunaenls d'histoire locale;
mais l'auteur est fils et petit-fils de magistrats bien connus dans
notre ville. C'est au XVI'= siècle que la famille Miron, originaire
de Catalogne, d'autres disent de Naples (Miro ou Myro), est
venue de Perpignan à Paris, dans le Nivernais et à Orléans. Le
premier de ses représentants qui intéresse notre province est
l'oncle de celui dont l'histoire vient d'être écrite avec une grande
- 54i —
abondance de recherches etiinc vraie piété filiale. Il s'appelait Ro-
bert Miron et fut maître des comptes, conseiller d'État, intendant
des finances en 1£84, et enfin contrôleur général. Il épousa
Marie Vallée, héritière du domaine de Chenailles, près Chàteau-
neuf ; et c'est par la propriété de cette terre seigneuriale qu'il
devint Orléanais. Nous trouvons ses descendants unis par des
mariages à la plupart des vieilles familles de là province, aux
Mariette, aux de Loynes, aux Vandebergue, aux Seurrat, aux
d'Aussy, aux Barbot du Plessis, aux Courcy, aux Crignon.
C'est assez dire que ce volume est digne, à tous points de vue,
de figurer avec honneur dans la bibliothèque de notre Société.
— La Société décide l'insertion au Bullelin du résumé d'une note
de M. l'abbé Maître, demandé dans une réunion précédente à M. Bou-
cher de Molandon (1).
— M. Desnoyers signale, en ces termes, la récente découverte
faite à Coinces de deux monnaies d'or gauloises dont l'une est semi-
globulaire.
On a trouvé et j'ai acquis, à Coinces, une monnaie gauloise
en or, de petit module, globuleuse; elle ne porte rien sur la
partie convexe; elle porte, sur la partie concave, un aigle
éployé.
Une autre monnaie gauloise en or a été trouvée à Nids,
hameau de Tournoisis; elle est de petit module, tète à droite.
^. Aigle éployé et une croix.
Toutes deux appartiennent aux Carnutes.
— M. le Président lit une note déjà ancienne dans laquelle
M. Moreau, ancien instituteur de Chuellcs, décrit deux roches sises
sur le territoire de cette commune et considérées, à tort ou à raison,
comme des monuments de l'âge de pierre.
Cette note est renvoyée à la Commission des publications (4).
(1) Voir plus loin, page 551.
(2) Voir plus loin, page 5'i*J.
— 542 —
Séance du mardi 2t décembre 188<ï.
Présidence de M. Tranchau, président.
M. Herluison dépose sur le bureau un certain nombre d'épreuves
avant la lettre du portrait de M. le comte du Faur de Pibrac, desti-
nées aux membres titulaires résidants. M. le Président, au nom de
tous les membres présents, remercie notre collègue d'avoir confié ce
travail à un jeune artiste Orléanais aussi distingué que M. Ruet, à
qui son œuvre fait le plus grand honneur. M. Piuet a fait ses pre-
mières études au Séminaire de La Chapelle-Saint-Mesmin.
— Sur la proposition de M. Boucher de Molandon, la Société
décide que le portrait de M. Mantellier, l'un des fondateurs de la
Société, pourra être exécuté dans le format in-i" colombier, et
confirme l'allocation de 100 fr. votée pour subvenir à une partie des
frais que nécessitera ce travail. Le même membre annonce que quel-
ques personnes amies du défunt s'offrent à concourir par une sous-
cription à l'hommage que lui rend la Société ; elle les en remercie
d'avance.
— M. (iuignard, associé correspondant, fait hommage à la Biblio-
thèque de deux brochures dont il est l'auteur et intitulées : Découveiie
dans l'église de Saiitt-Secondin {Loir-et-Cher) et Excursion dans le
vieux Blois.
— M. le Président relève, dans le rapport annuel fait par M. le
Préfet du Loiret au Conseil général, dans la session d'août 1880,
(luelques faits particulièrement intéressants pour la Société :
1" M. l'archiviste y signale l'avancement du travail de dépouille-
ment des registres paroissiaux de la ville d'Orléans déposés aux
archives municipales;
-2° La décision prise par le Conseil général au sujet de l'exécution
d'une carte routière pour chaque canton du département.
— 543 —
M. le Président fait observer que cette carte pourrait servir de base
à celle que prépare la Compagnie au point de vue archéologique et
historique.
M. Danton signale, dans ce même rapport, le vote de crédits
accordés par l'État pour l'entretien de l'église abbatiale de Saint-
Benoît-sur-Loire et l'hôtel de ville de Lorris. Il ajoute que le projet
de restauration de celui de Beaugency est pris en considération.
— M, le Préfet du Loir-et-Cher envoie son rapport annuel. On y
remarque la décision relative au transfert des archives départemen-
tales dans la chapelle Sainte-Marie-de-Blois, à la suite d'un rapport
présenté par notre collègue, M. Basseville, conseiller général pour le
canton de La Motte-Beuvron.
— M. le Président signale, dans le Bulletin archéologique, un
travail de notre savant collègue, le Père G. de la Croix, Siii' les Sar-
cophages et Cimetières mérovingiens du Poitou.
— M. le Préfet de la Seine adresse à la Société le premier volume
d'un grand ouvrage de M. René de Lespinasse, intitulé • Métiers et
corporations de la ville de Paris.
— La Société procède à l'élection de plusieurs membres présentés
à différents titres :
MM. Bardoux et Flouest sont nommés membres honoraires.
MM. Auvray, Sorel, abbé Prévost, Bourgeois, Bazot et C. Gaillard,
sont élus membres associés correspondants.
— Conformément à l'art. 13 de ses statuts, la Société procède au
renouvellement de son bureau pour l'année 1887.
MM. Tranchau et de la Rocheterie, tous deux rééligibles, sont
maintenus dans leurs fonctions de Président et Vice-Président.
M. Pommier est élu Trésorier en remplacement de M. Thillier,
sortant et non rééligible.
MM. Cochard et Dumuys conservent leurs fonctions de Vice-Secré-
taire archiviste et de Secrétaire.
BULLETIN N» 131 37
- 544 —
M. Guerrier est élu membre de la Commission des publications en
remplacement de M. Basseville, membre sortant non rééligible.
MM. Baguenault de Pucliesse et Vignat, élus en décembre 1885,
conservent leurs fonctions dans la m(^me commission.
La Commission de la l'ibliothèque restf composée de MM. Her-
' i-on, Delorme et Janv, suiiaiit et réélu.
'J. Tranchai) j'emercie la Société du témoignage de confiance et
.i'e.^linie qu'elle ieiit de lui donner. 11 exprime toutefois l'opinion que
la durée de la présidence serait utilement réduite à une année, confor-
mément à l'usage établi dans toutes les Sociétés savantes de Paris et
quelques-unes de province.
Comme aucune proposition ne lui est expressément soumise à ce
sujet, la Société estime qu'il n'y a pas lieu, quant à présent, d'exa-
miner la question.
- 545 —
NOTE DE M. DESNOYERS
SUR DEUX DÉCOUVERTES FAITES A ORLÉANS.
Je porte à la connaissance de la Société deux faits qui sont liés
à l'histoire romaine de notre ville.
Le premier consiste dans la découverte d'un four romain,
cloître Sainte-Croix, n° 8, dans une maison appartenant à
M. Huet. Un effondrement ayant eu lieu, au mois de juin, dans
la cour de cette maison, le propriétaire voulut consoliiler les
murailles qui étaient ébranlées et atteindre leurs fondations. A
la profondeur de quinze pieds, les ouvriers trouvèrent un sol
pavé de larges et épaisses briques, les fragments d'une meule à
blé en matière volcanique, une grande quantité de blé carbonisé
et des fragments de poterie rouge vernie; je fus appelé pour
constater ce fait par le propriétaire, qui a bien vouhi me
remettre les objets trouvés dans cette fouille. Vous savez, Mes-
sieurs, que, dans une brochure, j'ai signalé la découverte faite,
en 1875, d'un atelier de charnières romaines, dans la maison du
même cloître Sainte-Croix, n" 10, à la profondeur de dix-huit
pieds, et je disais en ce même travail que, dans une autre
maison de ce cloître Sainte-Croix, n° 6, existe le cintre d'une
porte romaine. D'autre part, aux mois de juin et juillet 1881,
d'autres découvertes avaient été faites dans le sous-sol de ces
mêmes immeubles au cours de travaux de terrassements néces-
sités par des affouillements produits par des pluies torrentielles.
M. Dumuys, qui suivit alors les fouilles, constata, sous l'im-
meuble récemment acquis par M. des Francs et annexé à ceux
de l'œuvre de Saint-Joseph, deux puits ou fosses non maçonnés
d'un mètre environ de diamètre, s'ouvrant à 4 mètres de pro-
fondeur et descendant jusqu'aux carrières, c'est-à-dire à 40 pieds
— 546 —
environ. Ces puits, remplis de terre noirâtre mêlée de tessons de
poterie rouge et noire, fournirent plusieurs charretées d'osse-
ments d'animaux de diverses espèces (ovine, bovine, porcine, etc.).
Voilà donc bien acquise la cité romaine d'Orléans.
Un second fait confirme le premier : au mois de septembre, en
pratiquant des travaux, rue d'Illiers, 92, dans une maison
occupée par M. Thelia, on a trouvé, à une profondeur de quinze
pieds, une demi-douzaine de vases gallo-romains en terre cuite,
une dent de sanglier et un moyen bronze d'Auguste au revers
d'un autel. M. Thelia a généreusement offert tous ces objets au
Musée historique. Cette découverte nous rappelle ce qu'un puits
de l'ancien couvent des Minimes, aujourd'hui le Petit-Séminaire
de Sainte-Croix, a fourni de poteries gallo-romaines sur lesquelles
M. de Pibrac a lu un travail à la Société des Sciences et belles-
lettres.
Desnoyers.
NOTES DE M. F. PÉROT, DE MOULINS.
SILEX TROUVES DANS LE DEPARTEMENT DU LOIRET.
Époque paléolithique.
Les silex ci-dessous indiqués proviennent tous de Isdes,
canton de Sully, arrondissement de Gien.
Nucleus en silex roux du grand Pressigny (Indre-et-Loire),
vulgairement nommé langue de chat ou livre de beurre ; un seul
enlevage sur la face médiane, et petits enlevages pour obtenir
un tranchant sur chaque côté.
Tête de lance acheuléenne en silex fortement cacholonné ; le
tranchant porte des traces d'usage.
Hachettiforme en beau silex blanc, très fortement cacho-
lonnée en blanc; le taillant est ébréché par l'usage.
— 547 —
Belle hache en pélrosilex parfaitement polie et d'un travail
soigné.
Hache en diorite verdâtre d'un beau poli, et altérée par
l'usage.
Instrument en forme de navette, en grès rouge ferrugineux,
arrondi sur une face et plat sur l'autre ; ce côté porte une
rainure ronde, longitudinale.
J'ai trouvé des éclats de silex à Fleury-aux-Choux, à Ingré, à
Montabuzard, à la Justice, à La Fossière et à Olivet.
LE DOLMEN DE LA PIERRE - HACHÉE,
Entre Boisseaux et Erceville (Loiret).
Ce beau dolmen complet, mais fouillé à une époque qui paraît
déjà bien éloignée, porte aussi le nom de Pierre Reloué ; il est
édifié entre les communes de Boisseaux et d'Erceville, canton
d'Outarville, au centre de quatre allées qui divisent un bouquet
d'arbres, véritable oasis au milieu de ces vastes plaines.
Il est à remarquer que le village de Boisseaux porte le nom
de Boisseaux-la-Afarc/ie, ou limite, et l'on sait que beaucoup
de monuments mégalithiques ont été élevés sur les limites, soit
des territoires, soit aussi des peuples.
Ce dolmen est formé d'une table aux proportions colossales ;
elle est légèrement inclinée vers l'est ; elle est supportée par
trois énormes blocs; le quatrième, qui formait la chambre
sépulcrale, a été renversé au moment de l'enlèvement de la
butte de terre qui recouvrait le monument, et c'est de ce temps
que date sa violation ; la culture a fait disparaître les dernières
traces du monticule.
Les grandes surfaces des blocs sont brutes, tandis que cer-
tains bords accusent un travail rudimentaire ; c'est le premier
exemple de taille que j'ai reconnu sur les blocs employés pour
les constructions mégalithiques.
La longueur de la table mesure près de 4 mètres, sa largeur
— 548 —
est de 2n> 70, son épaisseur est d'environ 80 centimètres, son
poids peut être estimé à 20,000 kil. La pierre du fond mesure
4™ 35, les côtés ont un peu plus de 2 mètres, la hauteur totale
tlu monument est de S»" 90, sans y comprendre les parties
enfoncées dans le sol.
Ce mégalithe est en grès d'Étampes; près de là est un énorme
bloc qui a reçu un travail très grossier; il doit provenir des
environs de Vierzon ou de Graçay; des roches semblables de
irilex laminaire existent dans ces localités.
Non loin du dolmen s'élève, du côté de l'Ouest, la hutte
d'Halemont, qui doit recouvrir un semblable dolmen ; c'est un
immense parallélogramme aux côtés arrondis, et de forme
conique avec plate-forme supérieure.
Ces deux monuments doivent appartenir à la fin de la période
du bronze.
La tradition rapporte que Gargantua nettoya ses sabots en
cet endroit et en a formé la butte d'Halemont, puis, une autre
fois, se sentant blessé par des cailloux qui s'étaient introduits
dans ses souliers, il les quitta pour se débarrasser d'eux : c'est
l'origine du dolmen.
Ne serait-ce point les populations barbares des premiers
siècles de notre ère qui auraient imaginé ces légendes pour
indiquer un peuple supérieur capable d'édifier ces monuments?
C'était, pour ces populations, une race de géants! Rabelais
n'aurait donc rien inventé ni de Gargantua, ni de Grand-
Gousier; il n'a fait que rajeunir en son style une légende
qui, de son temps, était encore empreinte de son caractère
d'originalité.
Dans le Berry, le Bourbonnais, la Bourgogne, l'Auvergne et
le Forez, l'on retrouve ces mêmes traditions, mais avec des
variantes qui n'en altèrent pas le fond (1).
(1) Nous regrettons de n'avoir pas pu publier plusieurs dessins accom-
pagnant cette note.
— 549 —
LE TRONC DE BOULAY.
Dans la commune de Boulay, entre les Barres et Saint-Péravy-
la- Colombe, existe une butte conique complètement isolée,
connue sous le nom de Tronc-de- Boulay, à cause des offrandes
que l'on avait l'habitude d'y déposer autrefois ; la même légende
de Gargantua nettoyant ses sabots est attachée à cette butte
comme à celle d'Halemont.
Francis PÉROT.
NOTES DE M. MOREAU
INSTITUTEUR A COURTENAY.
La mère de Girodet habitait à Chuelles, canton de Chàteaure-
nard, le château du Verger. C'est dans le cimetière de cette
commune qu'elle fut inhumée. Voici l'acte d'inhumation :
« Le vingt et un octobre mil sept cent quatre-vingt-sept, j'ai
soussigné, inhumé dame Anne-Angélique Cornier, veuve de
Antoine-Florent Girodet, directeur et receveur de l'apanage des
ducq d'Orléans, décédée d'hier en son château du Verger, âgée
d'environ cinquante-cinq ans, en présence des sieurs Anne-
Louis Girodet de Roussy, son fils, élève de l'Académie royale
(le peinture et sculpture ; sire Antoine-François Cornier, son
neveu, bourgeois de Châtillon-sur-Loing; de sieur Louis-Hec-
tor Becquerel de la Chevrotière, aussi son neveu à cause de
Anne-Philippe Cornier, sa femme, controUeur des guerres, et
de maître François Descarie, ancien procureur au Châtelet de
Paris, qui ont signé avec nous. >
L'acte est signé : Becquerel de la Chevrotière, Cornier,
Descarie, Girodet de Roussy et Hervieu, vicaire.
— 550 —
II
DEUX ROCHES SITUEES SUR LE TERRITOIRE DE CHUELLES.
4° Au HAMEAU DE LA DuRANTERiE. — Cette Foche est tout à
fait digne de remarque. On ne saurait admettre, lorsqu'on
l'examine, qu'elle est là par l'effet du hasard. Elle est placée
dans un endroit sans doute autrefois couvert de bois, à en juger
du moins par la contrée avoisinante, et auprès d'une mardelle
assez profonde. Celte pierre est parfaitement perpendiculaire, et
mesure 3 mètres de hauteur sur If^SO de largeur,
A son pied, en avant, règne une sorte de galerie grossière
ayant l'aspect d'une petite enceinte. Cette galerie a 1 mètre de
haut, et se tient à 50 centimètres du monument principal. La
terre, qui forme comme un remblai en arrière, ne permet pas
de distinguer si cette enceinte en fait complètement le tour.
Toujours en avant, mais un peu à droite, une solution de conti-
nuité présente comme un passage donnant accès au pied du
monolithe. D'autres roches, que l'on voit à une distance variant
entre 5 et 12 mètres de la pierre centrale, forment pour ainsi
dire une seconde enceinte. Il est à croire que cette pierre, fort
curieuse, est un monument celtique comme il s'en trouve dans
nos environs.
2" Au BOIS DE LA Roche. — Au centre de ce bois, se trouve
une deuxième pierre, moins remarquable que la première, mais
qui paraît digne d'intérêt.
Ses dimensions sont d'environ 2 mètres de large et l^SO de
hauteur verticale. Il faut observer qu'en réalité sa hauteur est
plus considérable, puisqu'elle est inclinée suivant un angle de
45 degrés environ. En l'examinant de près, on voit que, dans sa
position inclinée, elle a été consolidée de main d'homme. 11 y a
donc lieu de croire que, là aussi, on se trouve en présence d'un
monument celtique (?).
— 551 —
Plusieurs raisons viennent à l'appui de cette supposition.
D'abord, la commune n'offre que peu ou point de ces roches, et
là où l'on en voit, elles sont à fleur de terre. Encore faut-il
ajouter que la chose est fort rare. En second lieu, Triguères,
jadis siège d'un établissement celtique fort important, est limi-
trophe de Chuelles, et la voie celtique de Gien à Sens, devenue
plus tard voie romaine, et dite dans le pays Chemin du Diable,
Chemin ferré (aujourd'hui chemin vicinal ordinaire entretenu
par Triguères et Chuelles), étant à proximité des deux roches
très sommairement décrites ci- dessus, il est permis d'en dé-
duire que cette roche a une origine celtique.
C. MOREAU,
Ancien instituteur de Chuelles.
NOTE SUR UN TRAVAIL DE M. L'ABBÉ MAITRE.
(Séance du 26 novembre 1886.)
Nos évêques d'Orléans jouissaient, depuis le commencement
du XI« siècle, d'une juridiction féodale sur la ville et la banlieue
do Pithiviers.
Une enquête relative à ces droits épiscopaux. a été récemment
retrouvée dans le plus ancien monument de notre chancellerie
royale, le Registrum veterius de Philippe-Auguste, sorti à une
époque inconnue de nos Archives nationales pour entrer dans le
riche dépôt du Vatican.
La date de cette enquête et le registre dans lequel elle fut
consignée autorisent à penser qu'elle eut lieu à l'occasion de la
saisie faite par Philippe-Auguste du temporel de l'évêque d'Or-
léans, Manassès II, lorsque ce prélat et Guillaume d'Auxerre,
son frère, se refusèrent à ce que leurs vassaux servissent dans
l'armée royale quand elle n'était pas commandée par le roi en
personne.
— 552 —
Nous croyons devoir reproduire, pour l'intelligence de ce qui
va suivre, le sommaire de ce curieux document, textuellement
publié par nous dans le XYIII^ volume des Mémoires de la
Société (1).
« Les chevaliers et sergents de la Châtellenie de Piviers f l
de Yèvre ont déclaré par serment que la baillie de l'évéque
d'Orléans à Piviers avait pour bornes : le pont de l'abbaye, le
pont de Bondarroy, le chemin de Bruerant, le pont Hournois,
l'Orme -des-Pendus et l'Orme de feue Milisende. Au delà de
ces points, l'évéque et son prévôt n'ont ni droits ni pouvoir. »
A l'aide de renseignements dus à la bienveillance de personnes
considérables et autorisées (2), nous nous étions efforcés de
reconstituer dans leurs dénominations actuelles les points déli-
milatifs inscrits dans l'information du XIII« siècle.
Notre érudit collègue, M. l'abbé Maître, actuellement fixé à
Pithiviers, a étudié à son tour les indications par nous propo-
sées, et a consigné ses recherches dans une notice récemment
adressée à la Société.
Il remarque judicieusement tout d'abord que les chevaliers
et sergents de Pithiviers et ceux d'Yèvre-le-Chàtel représen-
taient contradictoirement, selon toute vraisemblance, les uns,
l'évéque, haut justicier de la ville, les autres le roi, seigneur
ilu château féodal.
Il se déclare en complet accord avec nous en ce qui touche la
date de l'enquête, \e pont de ra6?>aye, qui, dit-il, séparait la jus-
lice de l'évéque de celle du prieuré de Saint-Pierre, le pont de
Bondarroy , près du village qui a donné son nom à l'une de nos
familles les plus recommandables, et le jwnt Hournois (pont
Horreneis), aujourd'hui, par altération populaire, pont Tour-
nois.
Mais quant au chemin de Bruerant, il incline à le reconnaître
(1) Documents Orléanais du règne de Pfiilippc-Aur/uste, par M. Bou-
cher DE MoLANDON. {Mémoires de la Société arc/œologique et histo-
rique de l'Orléanais, lome XVIII, p. 83, Ilerluison, Orléans, 1881.)
Ci) Spécialement M. l'abbé de la Taille, doyen du chapitre cathodral
d'Orléans, et M. Sosthène de Fougeroux.
— 553 —
dans le chemin de Saint-Mathurin, servant de limite entre Pithi-
viers et Pithiviers-le-Vieil.
Selon lui, V Oryne-des- Pendus aurait été dans le voisinage de
Bellecour, entre le pont Hournois et l'abbaye, la série des
points délimitatifs lui paraissant décrire une ligne circulaire entre
l'abbaye et le faubourg gâlinais.
Enfin, l'Orme de feue Milisende devrait, à ses yeux, être
placé non loin du pont de l'Abbaye, point de départ des limites
de juridiction constatées dans l'enquête.
Bien que ces appréciations de notre dévoué collègue ne
reposent, comme les nôtres, que sur de simples hypothèses,
elles ne doivent pas moins être accueillies avec une juste défé-
rence, car elles tendent à projeter d'utiles lumières sur des
détails intéressants de notre histoire locale au moyen âge.
BOUCHER DE MOLANDON.
NOTICE
SUR
M. MANTELLIER
DE MONTRACHY
Correspondant de l'Institut,
Membre, et l'un des fondateurs de la Société archéologique et historique
de l'Orléanais.
Messieurs,
Il en est des Sociétés comme des individus ; la Providence
a voulu que leurs jours s'écoulent de la même façon et
subissent les mêmes lois ; les joies comme les tristesses
doivent donc entrer dans leur existence et en partager
tour à tour les douces ou fatigantes époques. Vous avez
eu, Messieurs, vos jours de joie, car de glorieux succès ont
embelli vos trente années de travail ; vingt volumes de
bulletins et mémoires rendent témoignage de votre bril-
lante vitalité, et la Sorbonne a couronné justement les
efforts qu'elle ne voyait pas au même degré dans les
autres Sociétés françaises; mais vous avez eu également
vos jours de tristesse, lorsque l'inexorable faucheuse est
venue, plusieurs fois dc^k, enlever du milieu de nous nos
compagnons de travail et nos amis de longues années :
une tristesse, récente encore, est entrée dans vos âmes
à peine consolées, et vous m'avez demandé de vous
parler quelque peu de celui dont le souvenir vivra long-
temps parmi nous, car M. Mantellier était pour nous un de
ces hommes dont le sillon dans la vie a trop de profondeur
pour être facilement effacé.
J'aurais dû. Messieurs, exécuter plus tôt votre désir;
mais vous connaissez l'obstacle impérieux qui en arrêta
l'accomplissement : il m'est devenu possible aujourd'hui de
— 556 -
vous donner satisfaction, et je veux qu'une des premières
séances de l'année soit consacrée à un lionimage envers
M. Mantellier.
Nous sommes des antiquaires, Messieurs, et surtout des
antiquaires Orléanais. Toute autre science, quelle que soit
sa splendeur, doit être pour nous, non pas indifférente et
étrangère, mais placée dans une attention simplement res-
pectueuse. Je ne viens donc pas vous parler de M. Mantellier
comme magistrat, vous dire quelle fut sa belle carrière
dans les travaux de la justice ; il me faut taire sa science
des lois, la sûreté de son jugement, son estime pour les
nobles devoirs qu'impose la magistrature : d'autres l'ont
dit et l'éloge du légiste n'a pas eu de contradicteurs.
C'est de l'archéologue que je parlerai et j'aime à le faire,
car j'ai été trop longtemps, trop souvent placé près de
M. Mantellier pour n'avoir pas su apprécier ce qu'il était
dans les travaux de science historique. La Providence avait
richement doué notre collègue d'une rare pénétration de
coup d'œil, d'une remarquable solidité de jugement, d'une
grande ténacité de travail, et il montra ces précieuses qua-
lités dès son début dans les sciences archéologiques, car,
en 4844, il fit paraître, jeune encore, une excellente mono-
graphie de la monnaie de Trévoux et de Dombes, dont la
valeur rangea bientôt M. Mantellier parmi les meilleurs
numismates : l'épuisement rapide de cet ouvrage témoigna
trop vite l'estime qu'ils lui accordaient ; c'était effecti-
vement vers la science des médailles que ses goûts l'atti-
raient plus particulièrement, et durant toute sa vie il la
cultiva avec prédilection. Cependant son goût pour la
numismatique n'avait en aucune façon nui à un autre pen-
chant qui se développa puissamment chez notre collègue:
la science archéologique dans sa brillante étendue et ses
nobles explorations trouva chez M. Mantellier un ouvrier
intelligent, dont la perspicacité rapide, l'appréciation sûre,
lui ouvrirent une carrière où nous l'avons vu marcher glo-
rieusement jusqu'à la fin de sa vie.
— 557 —
De si heureuses qualités devaient conduire M. Mantellier
vers quelque chose de plus que les pensées ordinaires et
les lui faire accueillir avec la joie des âmes élevées. C'est le
moment, Messieurs, de vous raconter l'histoire de la fon-
dation de la Société archéologique de l'Orléanais : votre
histoire, Messieurs, l'écrivain de cette notice l'a vue de
près, de bien près ; il a vu le premier instant de l'humble
naissance de cette Société aujourd'hui si vigoureuse, et
j'aime à vous en rappeler les intéressants détails.
C'était au mois de décembre 1847, la journée était froide,
pluvieuse et ne présageait rien d'agréable ; je songeais
uniquement à éviter au coin du feu le froid et sa dange-
reuse humidité, car aucun visiteur ne me semblait pos-
sible: tout à coup, j'entends retentir la sonnette tout
étonnée, je pense, de recevoir une main sur laquelle elle
ne comptait guère. Cette main était celle M. Mantellier; je
le vis entrer de meilleure humeur que le temps. Après
l'échange de quelques paroles indifférentes, il me dit sans
préparation : « Si nous fondions une Société archéolo-
gique ? qu'en pensez- vous ? » Il connaissait depuis son
arrivée à Orléans, en 1842, comme substitut du Procureur
général, mes habitudes archéologiques, et plusieurs fois
nous avions mis en commun nos goûts et nos études. La
réponse ne fut pas longue: « Oui, lui répondis-je aussitôt,
la fondation est à faire, exécutons-la », et sans ajourner le
projet, nous jetâmes de suite, au coin du feu, les pre-
mières bases de la future Société, avec les quelques noms
appelés à devenir ceux de nos collègues futurs. (>})endant
il nous parut que deux ouvriers pourraient être insuffisants
pour construire une œuvre dont nous pressentions l'agran-
dissement; un troisième nous parut nécessaire, et notre
choix tomba sur M. de Buzonnière, que ses études archéo-
logiques désignaient pour cette adjonction : quelques
séances suffirent pour étudier, former et bientôt produire
l'œuvre qui allait enrichir Orléans d'une nouvelle Aca-
démie. Nous nous entourâmes de l'expérience des Sociétés
— 558 —
semblables qui déjà foiictioniiaieiit en France ; nous choi-
sîmes parmi nos concitoyens ceux qui nous paraissaient
pouvoir être de fermes appuis et de bons travailleurs pour
Faccomplissement de noire projet ; tout était disposé pour
que le mois de mars 1848 vit paraître au grand jour la
Société archélogique, lorsque la tempête du 24 février
éclata brusquement. Les sciences et les arts. Messieurs,
n'aiment pas les orages politiques; ils s'épanouissent
durant les jours d'ordre, de calme et de sérénité ; mais,
lorsque le ciel des âmes est troublé violemment, comme
les fleurs, ils se replient tristement et attendent le retour de
meilleures journées. Ces jours n'arrivèrent qu'au mois de
mars 1849 : les mauvais furent cependant employés, dans
l'ombre, à consolider le projet et à chercher de nouveaux
associés dont le dévoûment ne nous ferait pas défaut.
Enfin le 29 février 1849, à trois heures du soir, rue du
Cloître-Sainte-Croix, n" 4, une première séance préparatoire
se tint dans le cabinet de travail de l'auteur de cette notice, le
règlement fut lu et adopté, puis le bureau ainsi constitué :
M. Lacave, maire de la ville, président ; M. Desnoyers,
vice-président; M. Mantellier, secrétaire; M. de Buzonnière,
trésorier.
C'est le 9 mars 1849, dans le même lieu et avec quel-
ques membres nouveaux conquis depuis le 29 février,
que, dans une séance définitive, votre historien adressa
aux membres présents, tous gens d'étude et de vail-
lance, quelques paroles expliquant le but de la nou-
velle Société ; le règlement fut de nouveau adopté et le
premier bureau confirmé dans son existence; MM. Dupuis,
de Vassal, de Torquat, furent nommés membres de la
Commission des publications; les séances, régulièrement
tenues, eurent lieu successivement : dans la salle de lecture
de la Bibhothèque de la ville, mise à notre disposition par
M. Lacave; chez M. de Buzonnière, rue Croix-de-Malte; chez
M. Mantellier, rue du Bourdon-Blanc; enfin dans un des
appartements de la seconde cour de la Préfecture, où
— 559 —
M. Pereira nous offrit un lieu de réunion ; la Société y
siégea jusqu'en janvier 188:2, où, la Salle des thèses ayant
été restaurée, nous y transportâmes nos séances et nos
ardents labeurs, pour ne plus jamais, je l'espère, chercher
un autre asile. Nous y entrâmes en prononçant le nom de
M. Mantellier, qui, par ses ardentes réclamations, avait
contribué à conserver l'existence de la salle menacée de
destruction.
Telle est. Messieurs, l'histoire de votre naissance : comme
toute œuvre élevée et vigoureuse, appelée à de grandes
choses, la Société a d'abord été petite, mais vivace; puis,
grandissant sous le souffle du travail et de la confiance en
l'avenir, elle est devenue ce que vous la voyez aujourd'hui,
une des belles Sociétés de notre France; ses mains sont
aguerries au labeur et son front porte couronne.
M. Mantelher avait donc trouvé ce qui convenait à ses
riches aptitudes et son intelligence respirait à l'aise dans
le nouveau milieu qu'il s'était créé : son secrétariat a été
heureux d'exactitude, de précision et de clarté, et depuis
cette époque il n'a cessé de donner à nos Mémoires et au
monde savant des travaux fort appréciés par tous. Son
Mémoire sur le Prix des denrées, son Histoire des Mar-
chands fréquentant la Loire, lui ont valu des récompenses
flatteuses (1), et YHistoire des bronzes de Neuvy-en-Sullias
l'entrée à l'Institut en qualité de correspondant (1869) ;
vous lui avez confié plusieurs fois les charges les plus
importantes de la Société, et il les remplit toutes, surtout
celle de président, avec distinction, fermeté et savoir.
Je viens de parler, Messieurs, des bronzes de Neuvy-en-
Sullias; c'est dans l'acquisition de cet incomparable trésor,
au profit du Musée, que M. Mantellier s'est révélé loul
entier l'homme d'appréciation, d'activité et de savoir-faire;
(1) 1862, Médaille d'or de l'Académie des sciences ; 1866, Médaille d'or
de l'Académie des inscriptions et belles-lettres; 186'J, Prix de 1,01)0 fr.
pour le meilleur travail dhistoire publié par les sociétés savantes du
ressort de l'Académie de Paris.
BULLETIN N'> l3l. 38
— 5G0 —
c'est grâce à ses démarches, à ses instances, à son habileté,
que cette trouvaille sans précédent est entrée dans notre
Musée et en fait la principale gloire. M. deLangahn'ie. direc-
teur de notre Musée de peinture, a le premier, sans doute,
signalé l'importance de cette découverte, et je le vois encore
entrer chez moi, radieux, triomphant, et ce n'était pas sans
raison, m'annoncer la découverte de Neuvy, dont il fut le
premier instruit ; mais M. Mantellier. une fois saisi de cette
découverte, n'épargna ni soin, ni voyage, ni correspon-
dance, ni démarches pour négocier l'acquisition de nos
bronzes, et il réunit enfin, avec le concours du (lonseil
général et de notre municipalité, la somme de sept mille
francs, dont le versement au propriétaire du terrain et aux
ouvriers le rendit, en 1864, au nom de la ville, possesseur
d'un trésor avec lequel aucun Musée ne peut rivaliser.
Le Musée historique ne lui était pas, il est vrai, étranger.
Lorsque cet établissement commença à devenir plus
sérieux, sa direction fut distraite, en 1855, de celle des
tableaux, que M. de Langalerie continua à régir, et confiée
à M. Mantellier. Bientôt, grâce à ses soins, la salle conte-
nant les objets d'art et d'histoire devint trop étroite ; il
obtint du Conseil municipal, en ÏH&l, l'achat de l'hôtel de
Farville, rue des Albanais, et quelque temps après la cons-
truction d'une salle dans les maisons Lorraine et Lam-
bron. Le départ de M. Mantellier pour Paris où, après avoir
été Premier Président à Orléans (1875), il devint, en 1877,
conseiller à la Cour de cassation, ne lui permit pas de voir
la construction de cette salle indispensable pour une orga-
nisation sérieuse du Musée. C'est elle qui a donné au nou-
veau directeur de cet établissement, en 1877, la possibilité
de faire un classement méthodique: quatre salles, abon-
damment remplies, permettent maintenant au visiteur de
suivre et d'étudier successivement les travaux de l'homme
aux différentes époques de sa vie sociale. Notre Musée est
aujourd'hui un lieu déludes et s'est placé au rang des plus
riches Musées de la France. Pour nous, Orléanais, une
— 561 —
cinquième salle complète les précédentes, celle qui con-
tient, commune par commune, les objets concernant notre
histoire; c'est un livre plus sûr encore que celui de nos
historiens, car un monument, quel qu'il soit, ne peut
tromper : la parole de ce narrateur est vraie et sans appel.
Je m'adresserais. Messieurs, un sévère reproche, si je ne
parlais pas du dévouement de M. Mantellier à la mémoire
de Jeanne d'Arc. 11 a voulu que notre ville ne se bornât pas
aux pompes reconnaissantes du 8 mai , mais que cette
reconnaissance fût de chaque jour, par un établissement
spécial où notre libératrice reçût un hommage continuel :
c'est l'origine du musée de Jeanne d'Arc, où trois salles
réunissent tout ce que les arts ont produit et produisent
encore en l'honneur de la vierge de Domremy. Grâce à sa
pensée et à celle d'un autre collaborateur, Orléans, par les
milliers de pièces placées dans les trois salles, peut bien
dire à la France que, si elle est la reine du monde, notre
cité est la ville de Jeanne d'Arc.
C'est encore le dévouement si français de M. Mantellier
qui l'a fait choisir, en 1855, pour organiser les fêtes qui
ont eu lieu à l'occasion de l'érection, sur la place du Mar-
troi, de la statue de Jeanne d'Arc par Foyatier. Cette orga-
nisation fut très remarquable par sa science historique.
M. Mantellier se livra, pour en assurer le succès, à de vastes
recherches dont j'ai été le témoin, et qu'il a consignées
dans un livre fort savant intitulé : Le 456^ anniversaire de
la délivrance d'OrUayis. C'est également à l'occasion de
l'érection de cette statue qu'il demanda et obtint du Maire
d'Orléans, M. Genteur, l'institution d'une cérémonie com-
mémorative de la levée du siège d'Orléans le 7 mai, repré-
sentant l'entrée de Jeanne d'Arc et de ses troupes victo-
rieuses, le soir, après la prise du fort des Tourelles. Vous
savez. Messieurs, tout ce qu'il y a d'émouvant dans l'en-
trée de la garnison, les voix triomphales de la musique,
les splendeurs des torches, rillumiiiation des tours de la
Cathédrale, la remise de la bannière de Jeanne d'Arc ;i
— 562 —
l'évêque, les flots enthousiastes de la population, toujours
fidèle, depuis quatre cents ans, à la mémoire chérie de sa
libératrice. Tout cela est beau, Messieurs ; aussi quand re-
viendra, chaque anné(\ le soir du 7 mai, donnez un remer-
ciment à M. Manlellier et dites avec le Titvre de Virtrile :
'f
Nobis hœc gaudia fecit.
Les plus heureuses intelligences doivent. Messieurs,
comme les plus vulgaires, subir les inflexibles lois de la
Providence; ces lois vinrent donc atteindre M. Mantellier
peu de temps après son séjour ;i Paris, et ses' amis virent
progressivement décroître sa santé. Notre collègue en-
visao^ea cette décroissance sans murmure et sans fai-
blesse, car M. Mantellier n'était pas de ces. hommes qui
se croient ou se disent forts contre Dieu ; il avait trop de bon
sens et de lumière pour ne pas regarder cette prétendue
force comme une audace insensée. 11 s'était donc accou-
tumé à demander à la religion ce qui soutient durant les
épreuves de la vie et les approches de la mort : cette mes-
sagère de l'immortalité vint une dernière fois visiter celui
qu'elle avait plusieurs fois averti, et le 7 décembre 1884
M. Mantellier entra dans le véritable monde des âmes per-
fectionnées et de la science complète.
D'autres ont regretté et justement loué le jurisconsulte
et le magistrat, en saluant dans les journaux son départ
prématuré. Nous, Messieurs, nous donnerons nos regrets,
nos louanges et nos souvenirs fidèles au savant, à l'érudit,
à l'archéologue qui a laissé un profond sillon dans le
champ de la science, et en l'egardanl le j)ortrait (|iii orne
noire salle, nous sentirons tout ce (ju'il y a de pur. de
noble, d'élevé dans l'étude sérieuse de notre histoire sur la
terre, et nous apprendrons par son exempk» à travailler
sans fléchir, et à mourir, s'il le faut, les armes à la main.
Desnovkrs.
— 563
SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE
DE L'ORLÉANAIS
QUESTIONNAIRE
Commune d
Canton d
Arrondissement d
Noms anciens de la commune
Étymologie du nom
Que sait-on des orir/ines de la commune ?
— 564
SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE
DE L'ORLÉANAIS.
Monsieur,
Notre Société travaille depuis longtemps à recueillir
toutes les indications relatives aux monuments et à l'his-
toire de la province orléanaise, dans la pensée de composer
un Répertoire archéologique, et, s'il se peut, un Diction-
naire topographique de notre département.
Elle a déjà publié le Répertoire de la ville d'Orléans et du
canton d'Olivet. Les renseignements qu'elle a réunis sur les
autres cantons du Loiret ont besoin d'être complétés. Il
importe qu'elle connaisse dans le plus minutieux détail les
monuments de toutes sortes que le passé a légués à notre
pays, depuis l'époque mégalithique jusqu'à 1780.
La Société voudrait tout d'abord dresser une Carte
archéologique du Loiret, qui put permettre de retrouver
facilement, et d'embrasser comme d'un coup d'œil. au
moyen de signes conventionnels, les divers monuments ou
vestiges antiques dont notre région est aliondamment
pourvue.
C'est dans ce but qu'elle a rédigé le questionnaire ci-joint.
Elle vous prie instamment. Monsieur, de vouloir bien y
répondre sur ce cahier. Si certaines questions exigent des
développements auxquels ne suffirait pas l'espace laissé
— 565 —
en blanc , nous espérons que vous voudrez bien, dans ce
cas, écrire vos réponses sur des feuillets annexés où serait
répété le numéro du questionnaire.
C'est avec confiance que la Société sollicite votre coopé-
ration à ses travc ux ; il suffit qu'elle invoque votre amour
du pays et votre zèle éclairé pour tout ce qui touclie notre
province, et, en particulier, notre département.
Les membres titulaires non résidants de la Société et ses
associés correspondants s'empresseront particulièrement
de lui donner, en cette occasion, le témoignage de leur
intérêt pour l'œuvre qu'elle poursuit.
Nous vous serions bien reconnaissants. Monsieur, si vous
pouviez faire parvenir votre réponse dans un délai de trois
mois à l'un des membres de la Commission de la Carte
archéologique, savoir :
MM. l'Abbé Desnoyers, Directeur du Musée historique
Boucher de Molandon ;
Abbé CocHARD, Archiviste de la Société ;
Léon DuMUYS, Secrétaire;
FouRNiER jeune,
Herluison ;
L. Jarry ;
D"" Patay.
Tranchau,
G. ViGNAT.
Veuillez, Monsieur, recevoir d'avance nos remerciements,
et agréer l'expression de ma considération la plus distin-
guée.
Le Président^
TRANCHAU,
Inspecteur d'Académie honoraire
du département du Loiret.
566 —
I. — Monuments primitifs.
1. Existc-t-il dans la cumuiunc des
pierres monumentales placées
de main d'homme?
Sont-elles isolées ou réunies?
Quel nom leur donne-t-on?. .
S'y attache-t-il ({uelque croyance
superstitieuse, quelque pratique
locale?
2. Existe-t-il des mottes, tombelles
ou monticules faits de main
d'homme?
Indiquer leur nom, leur forme,
leurs dimensions. Sont-ils en-
tourés de fossés?
3. Existe-t-il des souterrains d'ori-
gine ancienne? Sont-ils ma-
çonnés?
4. A-t-on trouvé des sépultures pri-
mitives? isolées ou groupées?
des puits funéraires? . . . .
5 . Y a-t-on découvert des ossements,
des objets en pierre, terre, mé-
tal, verre, émail? (Haches, col-
liers, fibules, bijoux, poteries,
armes, médailles.)
II. Monuments Gallo-Romaina.
Y a-t-il trace de chaussée ou de
cliemin pavé diMiommé voie
romaine, chemin de César ou
autrement?
Remarque-t-on des terrains en-
tourés de fossés ou de talus et
connus sous le nom de camp
romain, c-amp de César, etc.?.
CARTE A]
Sigjies coiivttiliaiviels .
\ . iL Mat/iêf". -^
%. J)û{^ien, A
3 . CfvnUec/i^ »^t
k. Titfjudus A.
S. J^nilcjfUdtès J^le/'re |
€. ,Al^lù,Jtdteif3roJ^.^e J
7'. ^^Jiiùjfuiles Pkr^. i
è . Vote. j^oifivUfie^ =1=1=1=
9. Caf?vp- cuiciefL A
'\(f. YeslUfeS deconSlructw/troTitacùie. . i^
M . Jiijipliit^ie<x£i^ ^
-1^. TÀùfvnes sa
A^. tAcimcUiC' — n-n
Ak-. .AfosoLiAjue- s^
a5. Cùnelùèf'e pa^eJZ-^. \i
-iô. Puits tluicrccùre^ Û
i!/. IBorttc jjiUliaiï'e^ û
-18". CùTi-èUeriL. c/u'éiieru w
i^- J^oLroù'Se- i
^c. ChupcUe,:. %
%\ . ChxpUryL ow CoileaicU^ ^
22. (3y^/e ^
23. CrcizxL Isciet 1
i4. ^AbhcuJt cL'hot?tf7ze.r £
%S >^bhvuje, .Je^einfiie^^ _ di
OGIQUE
Signes Cchiwejiiic>ruieL9 ,
i6. Trieià^e ci'Jwvwics X
ay. J^'ieuri c^t^e/JvmeS i
%%. JSefiecUcilfvs 0-83.
^9. Cileauux^. o.c.
3<r 7}^e/7iûTilf'è. - O.P.
31. J^ JhujtliStÙl^. O.S.A.
32. CCuru^ ocl-
33. Crnxndfnarxb. 0.0.
3A-. if^J)ovtiawitce^ o.D.
3^. jJ^Frcuicois o.SX
3é. JHt/u'meif o.M.
37. Celej'H/is o.CeL.
3^. jaSulDieu^ â
35. L^ro^fCf^ic oic-jyfoUcodf^ej-'ie. î
U<f. CviTWia.f%da'U. -i]^
Us. Tèléf^bia^z^ cêUhi^ A
k%. ToiiloMi^ -^
A3. C/tateUa-'ie rcifode^ ^
Al^. ChaiecuL^. A
A^. JlSieide-mU J[^
/fé. Jluùicfeo<lalt - ^
A7. J^ouUn, i*^ a oviv .. e^ ^ vevit (?) -îyc $
Ar JfcLuie. -Justice x
Aq. jJhtU^y^aài^. JL
Scf. Jh7it , - JVÎ-
S\. Cliounp- de hahUll^^ 5^
— 567 —
8. Y a-t-il (les restes de pont? de
gué pavé? des débris do mu-
railles en pierres de lirandeur
égale et d'un appareil régu-
lier? des vestiges de substruc-
tions? de thermes? d'aque-
ducs? d'amphithéâtie?. . . .
9. Rencontre-t-on des bornes mil-
liaires? Portent-elles des lettres
ou des figures?
10. A-t-on trouvé des tombes? mo-
nolithes ou maçonnées? Leur
forme? Que contenaient-elles?
41. A-t-on découvert des fragments
de mosaïque, de marbres, des
tuiles à rebord, de la poterie
rouge ou grise, des verroteries,
des armes, des médailles, des
objets de mobilier, etc.? Pré-
ciser l'emplacement des décou-
vertes
III. Monuments du Moyen âge, de la Renaissance
et des Temps modernes.
42. L'église est-elle ancienne? Con-
naît-on un titre authentique de
sa fondation? Où se trouve-t-il
mentionné? Si elle est de cons-
truction récente, de quelle
date était l'ancienne? . . . .
A quel saint est-elle dédiée? In-
diquer, autant que possible, ses
dimensions
IS. A-t-elle une crypte ou chapelle
souterraine? La déciire . . .
44. La voûte est-elle portée par des
piliers ou des ct)lonnes? . . .
— 568 -
15. Est-elle en plein cintre ou en
ogive? en pierre, bois ou
brique?
Les fermes sont-elles apparentes
à l'intérieur?
16. Quelle est la forme des fenêtres?
S'il y a des vitraux, sont-ils an-
ciens ou modernes?
17. Les portes de l'église sont-elles
carrées? en plein cintre? en
ogive? en arc surbaissé? Sont-
elles accompagnées de co-
lonnes ou do pilastres? N'ont-
elles qu'une ouverture, ou un
pilier sépare-t-il les deux van-
taux?
T a-t-il des porches? en bois ou
en pierre?
18. Voit-on, au dehors ou à l'inté-
rieur, des statues ou des
sculptures antiques?
S'y tronve-t-il des peintures mu-
rales, des tableaux, des tapis-
series, des stalles, des reli-
quaires anciens, ou quelque
objet remarquable servant au
culte?
19. Y a-t-il des pierres tumulaires,
des inscriptions sur pierre uu
sur cuivi'e?
20. Les fonts baptismaux et les béni-
tiers sont-ils anciens? ....
21 . Existe-t-il une tour ou un clo-
cher? Le clocher est-il en
pierre ou en bois? Où est-il
placé? S'appuie-t-il sur les
quatre piliers du chceur?. . .
Les cloches sont-elles anciennes?
Donner leurs inscriptions. . .
22. L'église est-elle un lien de pèle-
rinage? A-t-elle conservé de
vieilles bannières, des enseignes
de Gonirérie ou corporation? .
— 569 -
23. Kxiste-t-il dans le pays quelque
chapelle isolée? Est-elle l'objet
d'une dévotion particulière? .
Décrire sa forme et sa décoration .
24. A-t-il existé sur le territoire de
la commune un monastère?
d'hommes ou de femmes? un
prieuré? un chapitre? un hos-
pice? une léproserie ou mala-
drerie? une commanderie? . .
25. Les bâtiments, cloîtres, etc., sont-
ils encore debout en tout ou en
partie? A quel usage servent-
ils?
26. Connaît-on le sceau de ces divers
établissemjnts? Y a-t-il dans le
pays quelque objet i-éputé
leur avoir appartenu? ....
27. Voit-on, dans le cimetière ou
ailleurs, quelque croix an-
cienne, objet d'une légende ou
d'une dévotion spéciale? une
lanterne des morts?
28 . Le cimetière renferme-t-il quelque
tombeau ou monument de date
ancienne, ou élevé à un per-
sonnage marquant? A-t-il une
chapelle funéraire consacrée
au culte des morts?
29. Existe-t-il une enceinte fortifiée,
des murs, des portes, des tours,
ou des restes de ces construc-
tions?
30. La commune possède-t-elle quel-
que ancien château? Quels en
ont été les propriétaires? , . .
S'il est détruit, en reste-t-il des
ruines? Connaît-on des souter-
rains sous le château ? Quels
souvenirs s'y rattachent?. . .
31. La commune a-t-elle un hùtel de
ville (le date ancienne?. . . .
- 570 -
32. Existe-t-il (juclquc maison re-
marqualtle par sa construction
ou sa décoration (sculjitiires,
inscriptions, écusson seigneu-
rial, enseigne, etc.)?
33. Y a-t-il dans le château, la mai-
rie, les maisons, quelque ta-
bleau, portrait, tapisserie, meu-
ble, objet d'art, manuscrit,
livre ou titre ancien? ....
34. Signalez les maisons, fermes,
champs, lieux-dits, dont le
nom peut l'aire sujjposer qu'un
établissement intéressant ait
existé sur le territoire de la
commune?
35. Y trouve-t-on des fontaines,
puits, pierres, arbres, etc.,
consacrés par des idées reli-
gieuses ou des pratiques su-
perstitieuses?
A-t-on recueilli dans les fon-
taines ou puits des monnaies,
médailles, épingles, etc. ?. . .
36. Existe-t-il, sur le territoire de la
commune, des moulins à eau?
Indiquer leur nom, leur situa-
tion
37. Y a-t-il quelque usage particu-
lier , croyance , superstition ,
cérémonie religieuse ou civile,
relatives aux mariages, aux
décès, etc. ?
Gonnaît-on la date de l(>ur ori-
gine, les causes qui les ont l'ait
naître ou adopter?
38. Mentiduner les légendes, les pro-
verbes, les dictons propres au
pays?
39. Quelque événement notable s'est-
il passé dans la commune an-
térieurement au XÎX« siècle
(siège, bataille, etc.)? . . . .
571 —
40. La contrée a-t-elle donné nais-
sance à quelque homme cé-
lèbre dans les arts, les lettres,
les sciences, etc. ?
41 . Existe-t-il quelque corporation de
métier ayant laissé des regis-
tres uu procès- verbaux? . . .
Connaît-on d'anciens chefs-d'œu-
vre de maîtie ou d'apprenti
conservés chez quelque habi-
tant?
42. Y a-t-il encore, dans la contrée,
quelque fabrique, usine ou ate-
lier de produits artistiques?
Indiquer leur nature (poterie,
tapisserie, vitraux, etc.). . . .
43. Peut-on signaler dans la com-
mune quelque personne possé-
dant une collection d'objets
d'art, une bibliothèque impor-
tante au point devuehistoiique,
des archives de famille, etc.,
ou se livrant à des rechei'ches
d'histoire ou d'archéologie?. •
44. Les archives de la mairie ren-
ferment-elles encore des docu-
ments anciens ou des pièces
relatives à l'histoire du pajs?
La Société sera très reconnaissante à ses correspondants
de tous les renseignements qu'ils voudraient bien lui trans-
mettre en dehors de ce questionnaire, qui, malgré sa lon-
gueur, est loin d'être complet.
572
Onwrages offerts À la iiociété pendant l'année 1886.
i. — DONS DE l'État.
M. le Ministre de l'Instruction publique. — Rapports sur les
Musées et les Ecoles d'arl industriel^ par Marius Vachon, 1885.
— Réunion des Sociétés samntes et des Sociétés des beaux -arts
des départements à la Sorbonne [1877-1885), 9 vol. in-8°.
— Gazette, des Beaux-Arts : les 12 numéros de l'année 1886.
— Chronique des Arts : année 1886.
— Répertoire des travaux historiques, t. IV, n'" 1 et 2,
— Bibliographie des travaux historiques et arcliéolugiques, par
R. de Lasleyrie, 2^ liv., 1886.
— Revue historique, année 1880.
— Revue archéologique, années 1885 et 1880.
— Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et
scientifiques : année 1885, n"* 2, ,'J et -i ; 1886, 1, 2, o.
— Bulletin historique et philologique, année 1885, n"* 3 et 4 ;
1886, 1 et 2.
— Revue des travaux historiques, t. V, n^^ 10 et 11.
— Bulletin des Bibliothèques et des Archives, année 1885, -4 nu-
méros avec table.
Journal des Savants, année 1886.
Association pour l'encouragement des études grecques. Annuaire
de 1885.
II. — DONS ET HOMMAGES.
M. le Préfet de la Seine. — Topographie du vieux Paris, Région
du bourg Saint-Germain, par Berty.
— 573 —
— Lu cabinet (les manuscrils de la Bibliothèque nationale, t. lll,
et un volume de planches d'écritures anciennes.
M. le Préfet du Loiret. — Rapports et procès-verbaux du Conm
général, avril et août. 1885 et 18S6.
— Inventaire sommaire des Archives du Loiret, par .T. Doinel,
2e vol.
M. le Préfet de Loir-et-Cher. — Rapports de lasesi^ion du Conseil
général de 1885 et 1886.
M. H. Stein. — Le sculpteur L.-L. Vasse.
— Les manuscrits du Musée Plan tin.
— Inventaire des Archives municipales de Saint-Germain-en-
Laye.
— Notice nécrologique sur i)]. Edmond Michel.
M. Tranchau. — La Champagne souterraine. Atlas in-folio de
3G planches et i livraisons de texte explicatif, par AL Morel.
M. Casati. — Epigraphie d-' la numismatique élrmqite.
— For lis Etruria.
M. Porcher (l'abbé). — M. de Vineuil.
— Entretiens sur la conversion d'un gentilhomme hollandais.
M. Van Drivai (le chanoine). — Histoire de Charlemagne.
M. Siniéon Luce. — Jeanne d'Arc à Domremy, 1 vol. in-S".
M. d'Arc (Pierre). — Compte-rendu sur Jeanne d'Arc à Dom-
remy, par Siméon Luce. (Extrait de la Bibliographie catholique,
mars, 188G.)
M. Corblet (l'abbé). — Elévation du Saint-Sacrenient.
M. Bonnardot. — Documents sur le droit coutumier à Metz (XIII^
et XI V« siècles).
— Documents sur le siège de Metz en 155Î.
M. Pérot (Francis). — Inventaire des découvertes archéologiques
dans l'Allier.
M. Guerrier. — Madame Guyjn, 1 vol. in-H".
— Le divorce de Louis VII, brochure in-S".
M. Fournier, — La verrerie de Portieux.
— La commune de la Bresse-en-Vosges.
M. Lenierle (l'abbé). — Essai de bibliographie raisonnée de
Jeanne d'Arc : les Eloges et les Panégyriques.
— 574 -
M. Esmonnot. — Recherches sur Néris. Moulins, 1885, in-4".
M. Cochard (l'abbé). — Cartniaire sénonuais, par Taveau.
(Échange.)
— Documents d'épigi'aphie orléanaise, par M. L. Diimuys, et
Rapport sur ce Mémoire, brochure in -8".
— Les Chartreux d'Orléans, brochure 10-8", avec planches, 1886.
M. Cuissard. — Inventaire des manuscrits de la Bibliothèque d'Or-
léans.
— Vie de saint Paul de Léon.
— La Terre de la Jambe, paroisse de Saint-Pérary.
— L'abbaye de l'aumône.
— Epitres farcies.
-- Etude sur la musique à Orléans.
M. Bernois (l'abbé). — La seigneurie de Courcellcs-le-Roi.
M. Sorel. — La maison de Jeanne d'Arc à Ihmremy, brochure
n-H" avec planches, 1880.
M. Michel (Edmond). — Inscriptions de l'ancien diocèse d'Orléans.
Archidiaconé d'Orléans, in-i", planches.
M. L. Jarry. — Jean Grauchier de Traînon, dit Jean d'Orléans,
brochure in-8".
M. Guignard. — Origine du bourg de Chouzy au point de vue cel-
tique, gallo-romain et franc.
— Origine de l'art gaulois sur le portail de l'église de Mesland.
— Une excursion dans le vieux Blois.
— Découverte dans l'église de Saint-Secondin .
M. Boucher de Molandon. — Janville, son donjon, son château.
— Nouveau témoignage relatif à Jeanne d'Arc.
M. A. de Dion. — Les seigneurs de Breteuil, 0 brochures.
— Sur la date de l'église de de Saint-Germer-de-Flay (Oise).
— Lettre sur le château de Gisors.
— Faits divers du vieux Montfort.
— Description des monnaies trouvées à Montfort-l' Amaury .
— Le Puiset aux Xl^ et XII" siècles.
M. Delislc (Lcopold). — Nouveau témoignage relatif à la mission
de Jeanne d'Arc.
— Mémoire sur l'école de calligraphie de Tours au IX'^ siècle.
- 575 —
- Notice sur des 7nanusc7'its du fonds Lihri, conservés à la Lau^
rentlentie, à Florence, in-4".
M. de Maulde. — Jeanne de France, duchesse d'Orléans.
M. G. Baguenaull de Puchesse. — Revue des questions historiques
(année 1886).
— François Miron et V administration municipale de Paris sous
Henri IV, par A. Miron de l'Épinay.
M. Deseilles. — Les antiquités au pays Boulonnais, brochure in-8<>.
M. Herliiison. — Sennely et son ancien prieuré, par M. Giiillard.
— Panégyrique de Jcanrie d'Arc, par Msr Thomas, archevêque de
Rouen, 188 k
— Orléans, par René Biémont.
— Le vieux Noël de la ville de Blois.
M. G. Gaillard. — Montar gis-Revue, 8 numéros.
III. — PUBLICATIONS ADRESSÉES PAR LES SOCIÉTÉS SAVANTES.
Abbeville. — Société d'émulation. — Bulletins, année 1885.
Table analytique.
Agen. — Société d'agriculture, sciences jet arts. Recueil des tra-
vaux, t. IX, 1885.
Alby. — Société archéologique du Tarn. Revue du département du
Tarn : n''» 11 et 12, novembre et décembre 1885; — n°^ 1 à 10, jan-
vier à août 1880.
Amiens. — Société des antiquaires de Picardie. Bulletin n" 1 et 5
de 1886, — Mémoires, G'^ série, t. VIII, 1885.
Angers. — Académie des sciences et belles-lettres. Mémoires,
t. X.XXVII, 1882.
Angouléme. — Société archéologique et historique de la Charente.
Bulletin, t. VIII, 1886.
Arras. — Académie des sciences, lettres et arts. Mémoires, t. XVI.
Autun. — Société édueniie. Mémoires, t. XIV, 1885.
Auxerre. — Société des sciences iiistoriques et naturelles de
l'Yonne. Bulletin, t. XL, 1880.
BULLETIN N" 131. 39
— 576 -
Besançon. — Société d'émulation du Doubs. Mémoires, 5« série,
t. IX, 1884.
Béziers. — Société archéologique, scientifique et littéraire. Bul-
letin, 2» série, t. XIII, 1" livr., 1885.
Bone. — Académie d'IIippone. Dullelin n° 21, fascicules 2, 3, 4.
Bordeaux. — Société archéologique. BuHelhn, t. IX.
Boulogne-sur-Mer. — Société académique. Bulletins, t. XIII.
Bourg. — Société d'émulation de l'Ain. Annales, 3 livr. de
1886.
Bourges. — Société des antiquaires du Centre. Mé7noires, t. XIII
et XIV, 1885 et 1880.
Brives. — Société scientifique, historique et archéologique de la
Gorrèze. Bulletin, t. VII, 4 hvr. de 1885; t. VIII, 1880.
Chambéry. — Académie des sciences, arts et belles-lettres de la
Savoie. Mémoires, 3" série, t. XI.
— Société savoisienne d'histoire et d'archéologie. Mémoires et Do-
cuments, t. XXIV, 1880.
Chartres. — Société archéologique d'Eure-et-Loir. Bulletins,
nos 172 à 175. — Mémoires, t. IV et V. Mojiograpkie de la cathé-
drale de Chartres, par l'abbé Bulteau.
Châtcaudun. — Société archéologique dunoise. Bulletin, n°^ 07 à
70.
Château-Thierry. — Société historique et archéologique. Annales,
année 1884.
Clermont-Ferrand. — Académie des sciences, belles-lettres et
arts. Bulletin, n°^ 1 à 5, 1880.
Dax. — Société de Borda, années 1878, 1870, 1881, 1882, 1883,
1884, 1885, 1880.
Dijon. — Bulletin d'histoire et d'archéologie religieuse du diocèse
de Dijon, années I88(» (0 livraisons).
Douai. — Société d'agriculture, sciences et arts du Nord. Mémoires,
3" série, t. I^r.
Draguignan. — Société d'études. Bulletin, t. XV, 1884-1885.
Epinal. — Société d'émulation des Vosges. Annales, année 1880.
Fontainebleau. — Société historique et archéologique du Gfitinais.
Annales, 2^, 3^ et 4''' trimestres de 1885.
— 577 —
Gap. — Société d"études des Hautes -Alpes. Bulletin, les 4 numé-
ros de 1886.
Le Havre. — Société d'études diverses. Hecveil des publicatmis,
1880 à 1883, année 1881, i fascicules.
Langres. — Société historique et archéologique. Bulletin, t. II,
nos 31, 3-2, 33, 34.
Limoges. — Société archéologique du Limousin. Bulletin, t. XXXIH,
!>••* et 2" livr.
Lons-le-Saulnicr. — Société d'émulation du Jura. Mémoires,
A" série, I*^"" vol., 1885.
Lyon. — Musée Guimet. Revue de P histoire des religions, t. XIV.
— Annales du Musée, t. XI, XII, Xlll.
Le Mans. — Société historique et archéologique du Maine. Revue,
t. XVII, XVIII et XIX.
— Société philotechnique du Maine. Bulletin, 4^ année, 3« fas-
cicule.
Mâcon. — Académie. Annales, 2^ série, t. V.
Monlbéliard. — Société d'émulation. Mémoires, t. XVI et XVII.
.Montauban. — Société archéologique et historique de Tarn-et-Ga-
ronne. Bulletin, les 4 de 1885, t. XIII.
Montpellier. — Académie des sciences et lettres. Mémoires, t. VII,
3« fascicule, 1883-1884 (section des lettres).
Nancy. — Société d'archéologie lorraine. Journal, 1885, 1886.
— Mémoires, 3'' séiie, XHI« et XIV^ vol., 1885.
— Académie de Stanislas. Mémoires, 5« série, t. III, 1885.
Nantes. — Société académique de Nantes et de la Loire-Inférieure.
Annnlei-,i. VI et VII de la G^ série, 1885.
— Société archéologique. Bulletin, t. XXV, 1886.
Nevers. — Société nivernaise des lettres, sciences et arts. Bulletin,
4^ fascicule, 1886.
Nice. — Société des lettres, sciences et arts des Alpcs-Marilimes,
Annales, t. X, 1885.
— Société centrale d'agriculture, d'horticulture et d'acclimatation.
Bulletin, année 1886.
Nîmes. — Académie du Gard. Mémoires, 8" série, t. VII, 1884.
Orléans. — Académie de Sainte-Croix. Mémoires, t. V.
— 578 —
Paris. — Société iVançaise de numismatique et d'archéologie. An-
nuaire, les 4 trimestres de 1885.
— Société de l'histoire de France. Annuaire- BiiUethi, année
1880, t. XllI (8 cahiers).
— Société des études historiques. Revue, A" série, 1. 11(50*' année),
1885.
— Bibliothèque de l'École des chartes, année ISSO, 4« liv.
(XLVir volume).
— Société des antiquaires de France. Mémoires, t. XLV.
Pau. — Société des sciences, lettres et arts. Bulletin, 9e série,
t. XIV, 1884-1885.
Périgueux. — Société historique et archéologique du Périgord.
Bulletin, les G livraisons du t. XIII, 1886.
Poitiers. — Société des antiquaires de l'Ouest. Bulletin, les trois
premiers trimestres de 188G. — Mémoires, 1886, t. VII.
Piambouillet. — Société archéologique, t. VII, 2« fascicule,
1886.
Rennes. — Société archéologique d'Ille-et-Vilaine. Mémoires,
t. VII, \^^ partie.
Rouen. — Académie des sciences, belles-lettres et arts. Précis
analytique des travaux de l'Académie, 1884-1885.
— Commission des antiquités de la Seine-Inférieure. Bulletin,
t. VI, 3" livr., 1885.
Saint-Omer. — Société des antiquaires de la Morinie. Bulletin,
livr. de 137 à 140. — Mémoires : Les chartes de saint Berlin.
Saintes. — Société des archives historiques de la Saintonge et de
l'Aunis. Bulletins, t. VI, 4 livr., 1886,
— Société archéologique. Recueil de la Commission des arts et
monuments historiques, 3« série, t. I; 4 livraisons, 1886.
Senlis. — Société archéologique. Comptes-rendus et Mémoires,
2« série, t. IX, 1885.
Soissons. — Société archéologique, historique et scientifique.
Bulletin, t, XV, 1884.
Toulon. — Société des sciences, belles-lettres et arts du Var.
liulletin, t. XII, 1885, 2» fascicule.
Toulouse. — Société archéologique du midi de la France. Bulletin
— 579 —
des séances, du 25 novembre 1884 au 21 juillet 1885. — Mémoires,
t. XII, 3« livr., 1885.
Tours. — Société archéologique de la Touraine. Bulletin, t. VI,
année 1885, 'S" et ie trimestres 1885.
Troyes, — Société académique du département de l'Aube. Mé-
moires, t. XXII de la .S^ série, 1885.
Valence. — Société d'archéologie et de statistique de la Drôme.
Bulletin, année 188(), i livraisons.
— Bulletin d'histoire ecclésiastique et d'archéologie religieuse du
diocèsede Valence. Livraisons : 1885, de 33 à 35; 188G, de 37 à42.
Valenciennes. — Société d'agriculture, sciences et arts. Revue,
t. XXXVIII, XXXIX.
Vannes. — Société polymathique du Morbihan. Bulletin, année
1886.
Vendôme. — Société archéologique du Vendômois. Bulletin,
t. XXIV.
Versailles. — Commission de Y Inventaire des richesses d'art, 5°
et (3« fascicules.
IV. — SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES.
Anvers. — Académie archéologique de Bruxelles. Bulletins, de 1
à 7 ; t. XXXVIII, 1882; t. XXXIX, 1883; t. XL, 1886.
— Cartes des voiei: romaines de la Gaule. Belgique.
Bruxelles. — Société royale de numismatique belge. Revue de nu-
miimaiique, 188G, 42" année, 4 livr., avec planches.
— Commission royale des monuments d'art et d'archéologie. Bul-
lelms, 23« année, 1884; 24« année, 1885.
Genève. — Société de géographie. Le Globe, t. V. — Bulletin,
1 et 2, 1886.
— Institut national genevois. Mémoires, t. XVI, 1883-1886. —
Bulletin, t. XXVII, 1885.
Gorlitz. — Commission de la Société des belles-lettres de Haute-
Lusace, 61« vol., l""" partie, 1885.
— 580 -
Liège. -- Institut archéologique liégeois, Bulleliu, t. XXVIII, 1848,
2^ et 3« livraisons.
Lund. — Uinveri>itas Lundensis. Acla iiinversitalis, t. X\l.
Luxembourg. — Inslitut royal grand ducal, t. XV et XVI.
Metz. — Académie. Mémoires, 3e série, années 1881-1882^
1882-1883.
Namur. — Société archéologique. Annules, t. XVI, 3*= livr., 1885.
— Bibliographie namuroise, par Doyen, !'■« partie, 2" livr.
Vienne. — Société impériale et royale de géographie. Communica-
tions de la Société géographique (en allemand), t. XXVllI.
Washington. — Smithsonian institution. 3" Rapport du Bureau
d'ethnologie, 1881- 1882. — Anuuul report of Ike board of RegcîUs,
1884.
Zagreb (Agram). — Société archéologique croate. Viefliiik,\\\\,
les 4 livr. de 188G.
V. — ACQUISITIONS.
Livret de l'Ecole des chartes, 1879.
VL — ABONNEMENTS
Alliauce française. Bulletin, n°s 13 et 14.
Bulletin de la Société bibliographique, \gs ]'îl\\\'rMsoï\s de 1885.
Polgh'ibiion , partie littéraire et partie technique, année 1886.
Revue critique, année 1886.
Belfort. — Revue d'Alsace, les 4 livraisons de 1885, t. XIV.
IMP, OEORCKS JACOIl, — OHI.ÉASS.
TABLE DES PRINCIPAUX AUTICLES
CONTENUS DANiS LE HUITIEME VOLUME DES BULLETINS
(Bulletins n"* 110 à 131. — 1883-1886.)
Note sur le plan de l'ancien cloître Sainte -Croix, par
M. E. BiMBENET . 27
Documents relatifs à l'Orléanais conservés aux Archives des
Affaires étrangères 31
Notice sur Courtemaux, par M. l'abbé Eug. Beutux 35
Liste des Dominicains d'Orléans, reconstituée à l'aide des do-
cuments, par M. J. DoiNEL 59
Liste des Étudiants Scandinaves à l'Université d'Orléans, par
M. J. DoiNEL 63
Notice sur un contre-poids gallo-romain, par M. l'abbé Des-
NOYEIîS 79
Documents concernant le Livre Rouge de Sainte-Croix, publiés
par J. DoiNEL 81
Découverte d'un pot, lors de la démolition do la chapelle
Saint-Jacques, par M. l'abbé Desnoyeus 91
La maison de Jeanne d'Arc à Domrémy et Nicolas Gérardin,
son dernier possesseur, par M. Boucher de Molandon.. , 95
Les larcins de M. Libri à la Bibliothèque d'Orléans, par
M. Loiseleur 117
Note sur une peinture murale du grand Cimetière d'Orléans,
par M. Tranghau {'27
La Nécropole de Gé (Allier), communication de M. PÉHdT. . . 181
bulletin n" 131. 40
— 582 —
Clievaliers de l'Ordre du ^aint-Esprit qui se raltaclieiil à
l'histoire de l'Orléanais, par M. Tranciiau 195
Le bas-reliof de la rue du Poirier, par M. l'.orcHER m;
MOLAMION 201
Jean Godeffroy, voyai^eur Orléanais au XVIe siècle, par H. Stein,
avec note additionnelle, par M. Tranciiau '205
Sentence du bailly de Vouzon, relative au droit seigneurial de
Banvin (22 avril 1324), par M. Delaune 209
Adieux aux vieux quartiers d'Orléans, par ^1. Tranciiau ... 215
Note sur une vue à vol doiseau de Tabbaye de Ferrières, par
M. G. Vignat 229
Les Audran à Louzouer, par M. J. Doinel 234
Les antiquités de Courbanton, par M. E. Besnard 284
Sur un catalogue des manuscrits de Saint-Benoît-sur-Loire
appartenant à la Société archéologique, par M. Tranchau. . 288
Le collège de Champagne à Orléans, par M. E. de Barthé-
lémy 295
Une thèse de droit au XVIIc siècle, par M. Tranchau 299
Monnaies trouvées à Tournoisis en 1884, par M. l'abbé Des-
NOYEflS 308
Lettres de MM. Loiseleur et L. Delisle, relatives aux manus-
crits volés par Libri 312 et 495
Note sur la découverte d'un mquipondium, faite à Marcilly
(Loiret), par M. L. DuMuvs 32(3
Sur une découverte de monnaies de Charles VI, communica-
tion de M. E. Davoust 328
La tour du Heaume et la seconde enceinte d'Orléans, par
M. Boucher de Molandon 329
Deux publications : Lettres de Catherine de Médicis et An~
toine de Bourbon et Jeanne d'Albret, par M. Baglexault
DE Puchesse " 337
Sépultures anciennes de Sully-la-Chapelle, par M. L. Jaruy. . 342
Complainte orléanaise du XIII^ siècle, avec sa notation musi-
cale, retrouvée par M. Léopold Delisle 349
M. le comte du Faur de Pibrac, par M. Tranchau 405
— 583 —
Nouveau témoignage lelatii' à la mission de Jeanne d'Arc,
communication faite à l'Académie des Inscriptions par M. L.
Delisle, par M. Boucher DE MoLANDuN Ml
Notice sur M. Edmond Michel, par M. Tranchau 427
Janville, son donjon, son château, ses souvenirs du XVe siècle,
monument érigé à Jeanne d'Arc, par M. Boucher de Mo-
LANDON 445
Notice sur M. du Faur de Pibrac, par M. Boucher de Mo-
LANDON 457
Hugues le Boutellier et le massacre des clercs à Orléans en
1230, par M. J. Doinei 501
Jean Grancher de Traînou, dit Jean d'Orléans, peintre de
Charles VI, Charles VII et de Jean, duc de Berry, par M. L.
Jarry 515
Notice sur M. Mantellier, par M. l'abbé Desnoyers 555
Notice sur M. Emile Egger, par M. A. Bailly. (Cette notice,
portant une pagination séparée, peut être mise à la fin du
volume ou en être distraite.)
TABLE ALPHABETIQUE
DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE HUITIÈME VOLUME
Abbaye (Pont de 1'), p. 552, 553.
Abbon (Saint), moine de Saint-
Benoît, p. 359, 435.
Abailard, p. 315.
Académie champenoise, p. 443,
5:55.
Académie française, p. 242, 516,
540.
Académie de Saint-Pétersbourg,
p. 492.
Académie de Sainte-Croix d'Or-
léans, p. 372, 374, 468, 480.
Académie de Vienne, p. 495, 490.
Académie des Inscriptions, p. 282,
417, 424, 462, 471, 491, .559.
Académie des Sciences, p. 559,
Académie des Sciences de Tou-
louse, p. 480, 482.
AccioNNA, divinité, p. 343.
Acquisitions faites pour la So-
ciété, ]). 200, 580.
Adam lk Panetiki;, bailli d'É-
tampes, p. 507, 510, 511, 512,
513, 514.
Adieux aux vieux quartiers d'Or-
léans, par M. Tranchau, p. 215.
Adkamaleck, p. 275.
Agyle (Saint), gouverneur d'Or-
léans, p. 475, 47(5.
AicNAX (Église Saint-), p. .358,
359.
AiGREViLLE (Philippe d'), capi-
taine, p. 448.
AiGuiLLERiK (Rue de !'), p. 28.
AiMoiN, chroniqueur, p. 14. Son
épitaphe, 21.
Alagueule, p. 275.
Albanais (Rue des), p. .560.
Alkmbert (D'), p. 305.
Alençon (Duc d'), p. 42.3, 450.
Algérie, p. 441.
Alleaume (Famille), p. 208, 346.
Allélit, sculpteur, professeur à
l'École municipale d'Orléans,
p. 474.
Allemagne, p. 435.
Alliance i'I'.ancaisk i-niverselle
(Société), p. 373, 533, 580.
Alliei! (Département de 1'), p. 415.
Altin (Saint), évêque d'Orléans,
p. 320.
Amaiky-Duval, p. 442.
Ambekt (Abbaye d'), p. 223.
Ambcjise, p. 338.
Amiens, p. 410, 433.
Analecta juris pontificii, p. 191.
Ancelet de Sens, p. .520.
Andiu': de FLErny, auteur d
Vie de Gaiizlin, p. 'MYI.
A.NDRJEUX, yravcui- eu médailles,
p. 171.
Anduouet du Ckuck.vu (dessins
de cet artiste), p. 535.
Anglais, p. 419, 447, 4-49, 450,
451.
Anglebermes (Jean d'), p. 371.
Anoleteure, p. 282, 350, 355,
446, 447, 448, 449, 520.
Angoumois, p. 243.
Annales de l'Académie de Bel-
gique, p. 434.
Anne d'Autriche, p. 438.
Annonciade (Hôtel de 1'), p. 202.
Antiphonaire, p. 351, 352, 361.
Antiouaires de France (Société
des), p. 428.
Antiquaires du Centre (Société
des), p. 40-1.
Antiquaires de Picardie (Société
des), p. 410.
Antiquités découvertes à Or-
léans, p. 545; — à Saint-Ai-
gnan-des-Gués, à Viglain, Isdes,
p. 529, 533.
Antiquités et Médailles, p. 333,
33'i, 335, 336, 342, 344.
Antiquités et Arts (Commission
des) de Seine-et-Oise, p. 240.
Antoine de Bourdon, p. 337,
340, 341.
Anvers, p. 434, 535.
AuziANi, bibliothécaire
— 586 —
r la
Flo-
rence, p.
351.
Aquitaine, p. 435.
Arc (Joan d'), frère de la Pucelle,
p. 103.
Arc (Picrre-Lanéry d'), présenté
comme membre coi'respondant,
p. 54; — t'-lu, p. 107 ; —ses dons
à la Société, p. 408, 409. 410,
429, 488, 529.
489.
(Prix),
Arciiambault de Bourdon, p. 504,
505, 509.
AuCHAMIiAlLT DE SULLY, p. 435.
Architecture militaire, 404.
Aiu:hives de l'Art français, p.
520.
Archives des Affaires étran-
gères (Dépôt des), p.
Archon-Desperouses
242.
Ardon, p. 224.
Arfeuille, p. 243.
Argant (L'abbé), )>. 189,192.
Arles, p. 437.
Armagnac, p. 458.
Arpin (Yves), p. 508, 514.
Artenay (Sceau aux contrats d'),
p. 203, 337.
ASHiiURNHAM (Lord), possesseur
des manuscrits détournés par
Libri, p. 118, 238, 362.
ASSARIIADAN, p. 275.
Asselineau (P.), imprimeur Or-
léanais, \). 371.
xVssemblées de Communautés
d'haritants, p. 404.
Assyriens, p. 421.
Atepomarus, p. 472.
Attigny, p. 285.
Attila, p. 529.
AuiîK (Société académique de 1'),
p. 440, 528.
AiDOiARD (L'abbé), curé de Tri-
nay, membie correspondant.
Note sur une tombe trouvée à
Trinay, p. 43S, 444.
AUDRAN (Les), peintres et gra-
veurs, p. 221, 223, 224, 234,
235, 236, 'i2S.
AuorsTLN (Saint), manuscrits Libri,
p. 313, 314, 315, 316.
Ana-sTiNs (Les) de Paris, p. 521.
AiMALE (Duc d'), p. 516.
— 587 —
Aumône (Abbaye de L'), p. 528.
AuNEAU, p. 452.
Auvergne, p. 548.
AuvRAY (L.), p. 378; ses dons,
p. 436, 437 ; est présenté comme
membre correspondant, p. 438,
439 ; est élu, p. 543.
AUXERRE, p. 285.
AuxY (Objets trouvés à), p. 111.
AvENUM (Bourg d'), p. 331.
AvRAXCHES (Saint-Paterne d'),
p. 172.
Av (Saint-) (Loiret), p. i75.
AvMON (Jean), p. 316.
AvROLLES (Le R. P.), auteur de
Jeanne à'Arc sur les autels,
p. 409.
AziNCOURT (Défaite d'), p. 451.
B
Babeau (A.), Président de la So-
ciété de l'Aube, p. 430.
Baccon (Loiret). Découverte d'un
tombeau de l'époque gauloise,
p. 243, 248.
Baguenault de Pughesse (Gus-
tave), prend possession du fau-
teuil présidentiel et prononce
une allocution, p. 1 1 ; — signale
le travail de M. Bimbenet, Mon-
taigne et Montesquieu, p. 13;
— signale les reclierches sur
Tancien chapitre de Sainte-Croix,
par M'ie de Villaret, p. 17; —
annonce la mort du baron de
Girardot, p. 49; — signale une
traduction de M. Ruelle sur la
Rhétorique cVAristote, p. 53; —
réélu président, p. 115 ; —
membre du conseil d'adminis-
tration delà Société de l'Histoire
de France, p. 188, 221 ; — se
propose de lire une note sur la
famille d'Escures, p. 222, 22:5 ;
— offre : notices et documents
publiés par la Société de l'His-
toire dt; France, p. 225; — con-
doléances de la Société à l'occa-
sion de la perte de sa femme,
p. 238; — retenu par son deuil,
adresse ses remercîmcnts à la
Société pour le témoignage de
sympathique condoléance ({u'elle
lui a adressé, p. 2'pO, 2't3; —
réélu président, p. 245, 276; —
donne lecture de son travail sur
la campagne du duc de Guise
dans l'Orléanais en 1587, p. 277,
279, 280, 281; —lettre à lui
adressée par M. Loiseleur au
sujet des manuscrits Libri, p.
312, 318; — rend compte de la
correspondance de Catherine de
Médicis et de Antoine de Bour-
bon et Jeanne d'Albret, par de
Ruble, p. 337, 341 ; — commu-
nique une lettre de M. Lalle-
mand, p. 369 ; — annonce la
mort de M. Egger et lit une note
sur ce savant, p. 369, 370 ; —
son allocution à la séance géné-
rale des trois sociétés savantes,
le 27 novembre 1885, p. 372,
373; — communique à la So-
ciété le vœu émis par l'Acadé-
mie de Sainte-Croix d'une réu-
nion annuelle des trois sociétés
savantes, p. .374 ; — son allocu-
tion à l'expiration de sa prési-
dence, p. 374, 376; — élu
membre de la Commission des
publications, p. 377 ; — ses dons,
p. 378, 398, 404, 405, 'tl2, 540;
— lit une note sur l'expédition
des Allemands en France, p. 413;
— délégué à la Sorbonne, p. 414,
43 i. 435, VM\, 4i2; —élu mem-
bre du conseil de la Socic-té de
l'Histoire de France, p. 488; —
— 588 —
rend compte de l'ouvrage du
marquis de Gourcy, La Coali-
tion contre la France, p. 488,
489 ; — son compte-rendu de
l'ouvrage de M. le comte de
Bâillon, Henriette d'Angleterre,
p. 492; — lit une note sur l'ou-
vrage François Miron, p. 540,
544.
Bacuenault T)E A'iK VILLE (Gabriel) ,
p. 402.
Baillet, ses observations sur les
insci'iptions de Saint-Benoît, p. 87;
— restitution d'une inscription
tumulaire, p. 186, 412, 414.
B.MLLON (Comte de), p. 492.
Bmlly (Anatole), sa communica-
tion relative à ÏHistoire de
Jeanne d'Arc, p. 239; — lit une
notice sur M. Egger, p. 370,
373; — notice sur M. Egger in-
sérée après les pages 344 et 426.
(Nota. — Cette notice, coupant
deu.v fois la pagination du bulle-
tin, devra, pour la reliure, être
repoi'tée à la fin du volume.)
Remerciements de M""' Egger,
p. 440.
Balzac. (Cliarles de), p. 197.
Balzac (François de), p. 197.
Balzam (Comte), signale un ma-
nuscrit du Vatican où il est ques-
tion de Jeanne d'Arc, p. 371, 418.
Bandim, p. 351.
Bannier (La Porte-), p. 331, 332.
Ba.n.mére de Jeanne d'Arc, p. 561.
Bapst (Germain), sa note sur saint
Martin, insérée dans la Revue
archéologique, p. 487.
l'.AKAC, p. 421.
Bauhacan.nes (Impasse des), p. 27.
Bahkiei! de Montault (Ms^'),
p. 173, 281, 378.
i'.Aiir.oT m; Plessl^^ (Famille),
]). 5'»1.
Ai'.Dni.N, sénafeui-, ancien mi-
nistre de l'instruction publicjue,
directeur des Beaux-Arts, est
présenté au titre de membre
lionorairo, p. 343 ; — est élu,
p. 543.
Barres (Les), p. 549.
Barthélémy (E. de), communique,
par l'entremise de M. Jarry, une
note sur le Collège de Cham-
pagne à ()rléans, p. 244, 273,
295; note sur le Collège de
Champagne, p. 298, 321.
Bas-Reliefs de la rue du Poirier,
p. 201.
Basseville (A.), propose l'impres-
sion du travail de M. Bimbenet
sur les Nations de Champagne
et de Picardie à V Université
d'Orléans, p. 226; — délégué
au Congrès de Blois, p. 226; —
élu secrétaire, p. 245; — mem-
bre de la Commission de la Bi-
bliothèque, p. 245; — de la
Commission des publications,
p. 377; — ses dons, p. 378,
398, 409, 414, 434, 435, 443; —
note sur une découverte faite à
Tiinay, p. 4i4, 543, 544.
Battoil-Vert (Rue du), \k 28.
Baudry (F^aul), peintre, auteur
d'études sur Jeanne d'Arc, p. 434.
Baudry (L'abbé), p. 466, 467.
Bayle, p. 374.
Bazot, p. 538, 543.
Béatificatio.n de Jeanne d'Arc,
p. 424.
Reauce, p. 276, 446, 448, 450,
451, 452.
Beaucorps (Max. de), est élu vice-
secrétaire archiviste, p. 115,
245; — membi'e du jury pdur
le concours de 1885, p. 246; —
lit la notice sur Saint-Péravg-
la-Colomhc par M. l'abbé Maître,
p. 283; — lit un travail de
M.Doinel, p. 431, 443, 490.
Beaufils (Hélène de), p. 492.
Beaucency, p. 282, 407, 445, ii7.
589 —
448, 449, 450, 464 ; — son cime-
tière celtique, p. 460, 478; son
hôtel de ville, p, .")43.
Beaune-l.\-Rolande, p. 462, 403.
Beaunepyef (André), peintre, p.
517, 521.
Beauvillieus (Maxime), p. 538.
BEAUviLLiEKs(Diichesse de), p. 303.
Bechans (M. M.), p. 235.
Becquerel (Louis-Hector), p. 549.
Bede (Le vénérable), p. 121.
Bedf(ird (Duc de), régent d'Angle-
terre, p. 447, 449, 450.
Begon (Michel et Marie), p. 303.
Bel-Aih, nom de lieu à Tournoi-
sis,
p. 280.
Bellaguet (L.), sa mort, p. 171-
Bellecouu, p. 553.
Bellier de la Chavignerie (E.),
p. 517.
Belox, p. 518.
lîÉXARD (Agricol), élu associé cor-
respondant, p. 114.
Bénédictiox de Bonne-Nouvelle,
p. 291.
BK^(;Y DE PuYVALLÉE (A.), offre
au musée des monnaies gau-
loises, p. 224.
Re.\oît-sui!-L()II!K (Saixt-), cata-
logue des manuscrits, détruit par
libri, p. 122; — 238, 286, 288,
294; — note de M. Tranchau
sur les manuscrits volés par
Libri, p. 312, 314, 315.
Bergk, p. 498.
Berlix, p. 430.
Bkrxaiîd (Le), Vendée, p. 400,
467.
Berxault, p. 174.
Berxe (Bibliothèque de), p. 300.
Berxier, historien de Blois, p. 302.
Bernois (L'abbé), ofl're sa notice
sur CoH)'celleti-le-Jioi, p. .528.
Berruveiî (Ph.), évêquo d'Or-
léans, p. 356, 505, 50(i.
Berry, p. 494, 515, 51(), 517, .520,
.548.
Berry (Duc de), p. 535.
Bers (Berceaux), p. 521.
Berthelé, archiviste des Deux-
Sèvres, p. 184, 2 il.
Bertox (L'abbé), sa notice sur
Courtenay, p. 25, 35, 488, 529.
Bertraxd (Alex.), élu membre
honoraire, p. 45; — son livre
sur les voies romaines de la
Gaule, p. 401.
Bertrand de Poulexgv, p. 423.
Besnard (B.), élu titulaire non ré-
sidant, p. 107 ; sa notice sur
Courbantoii, les antiquités dé-
couvertes, p. 174, 244, 274, 284-
287.
BliXHFORT, p. 448.
Bèze (Théodore de) (Epigramme
sur), p. 374.
Bezonvillk (Château de), p. 2'f.
BiRLE DE THÉODULPHE,p. 349,358.
Birliograi'hie des Gaules, par
M. Ruelle, p. 437, 528.
Bibliographie orléanaise,p. 402.
Bibliothèque de l'îIgole des
Chartes, p. 371, 417, 424, 520.
Bibliothèque xatioxalk deParis,
p. 297, 312, 313, 314, 315, 316,
317, 495, 516.
BlBrJOTHÉQUK PUBLIQUE d'Or-
LÉAXs, p. 238, 312, 310, 495,
558.
Bibliothèques qui l'eçoivent les
publications de la Société, p. 397,
398.
IjIblioiiikquk royale de Bkblix,
p. 495, iUO, 498.
BiÉMoxT (René), auteur du livre :
Orléans, p. 538.
BiMi'.EXKT (Eugène), reçoit la visite
de Mi^i' Coullié, p. 13; - lit
— 590
une noie relative à l'ancien
cloître Sainte-Croix, p. 19, 23,
27; — lit un travail sur la l'es-
titution de l'ancienne librairie
de l'Université d'Orléans, }>. 4*.),
57, — 226, 243; — président de
la Société, p. 372,401,402,408.
BiMBENET (Daniel). \). 307.
BiSKRA, p. 441.
' BizEMONT (Adrien de), p. 481.
Blanchard (L'abbé), membre coi-
respondant, sa mort, p. 221.
Blanche de Casïille, p. 35(i, V''
504.
Blois (Les États he), p. 286,
302, 303, 434, 437, 534, .^SS,
542, 543.
Boece (Manuscrit sur), p. 2!>3.
BoEHE (Labbé), curé de Mesve,
p. 473.
BOILLEVE DE DOMCY (P. E. R.),
p. 222.
BoH.EAr, numismate blésois,p. 285.
BoiSGiBAULT (Château de), p. 224.
Boisseaux, p. 547.
BoissEviN, marchand d'estampes,
p. 206.
BoNCOuiîT (Collège de), à Paris,
p. 295.
BONDAROY, p. 552.
BoNNAitDOT, associé correspon-
dant, p. 412, 415, 416; — édi-
teur du registre des déliljérations
de Paris, p. 437.
BONNÉE, p. 409.
Bonnet (Tliénot), p. 518.
BoNNONL\u (Benoît), p. 419.
Borda (Société de), p. 528, 576.
Borde (Claude), imprimeur, p. 299.
Borde (Veuve), p. 299.
Boucher (La famille nu), p. 38.
IjOUchei! dk Moi.ANiiON, SU note
sur la chronique du siège, p. 14;
— dépose un plan de l'ancien
cloître Sainte-Croix, p. 17, 18;
— documents Orléanais du règne
de Philippe-Auguste, p. 45; —
ses dons, p. 45, 46 ; — dépose
un plan de la porte de la pre-
mière enceinte d'Orléans, p. 47;
— offre une copie de la mono-
die,p. 55 ; — insoiption de Saint-
Benoît, p. 56, 57; — note sur
un tableau, p. 90; — mémoire
sur dos épitaphes de Saint-Be-
noît, p. i09; — ses dispositions
pour le concours de 1885, p. 173,
4JÊè ; — est chaigé de la notice
^'nécrologique de M. l'abbé Gos-
son, 227, 238, 244: — membre
du jury chargé d'examiner les
travaux présentés au concours
de 1885, p. 246; — résume le
travail de M. l'abbé Maître sur
Saint-Péravy-la-Colombe,Yi.''l'i6-
273; — lit une notice sur Jeanne
d'Arc, p. 277, 278, 279, 280,
281 ; ^ est nommé chevalier de
laLégiond'honneur, p. 317,318;
— fait connaître la conclusion
de la Commission du concours,
p. 319, 320; — donne lecture
de son rapport sur le concours,
p. 321, 322 ; — lit une note sur
les restes d'une tour de la deuxiè-
me enceinte d'Oi'léans, p. 322;
— note sur cette tour, p. 329-
332 ; — signale le Bulletin men-
suel de la Bibliothèque natio-
nale sur lequel ligure un livre
dû aux presses d'un imprimeur
Orléanais, p. 37 1 ; — donne lec-
ture d'un document Orléanais
trouvé par M. Léopold Delisle,
p. 371 — 404, 408; — lit une
notice de M. Léon Delisle : Nou-
veau témoifinage relatif à la
mission de Jeanne d'Arc,^^. 'ill,
412 ; — délégué à la Sorbonne,
p. 414; — offre sa brochure
Complainte orléanaisc. p. 415 ;
— lit sa note sur Jeanne d'Arc
et sa mission, p. 416, 417, 425,
438; — sa notice sur M. du
Faur de Pibrac, p. 441, 457-
486: — lit un compte-rendu de
591 —
la fête de Jeanne d'Arc célébrée
à Janville, p. 44i, 443, 444; —
son travail sur Janville, p. 445,
456 ; — rend compt(> des
notes sur l'Hùtel-Dieu délaissées
par M. de Pibrac, p. 490; —
membre de la Commission de la
carte archéologique du Loiret,
p. 494-501, 504; offre sa no-
tice sur Janville, p. 528, 538;
— rapport verbal sur la note de
M. l'abbé Maître, p. 539, 541 ;
— note sur le travail de l'abbé
Maître, p. 551, 553; —commu-
nication au sujet du portrait de
M. Mantellier, p. 5i2.
Bouchot, notice sur le portrait du
duc Louis d'Orléans, p. 411,
528.
BouLAY, p. 533, 536, 549.
BouCLY, procureur du roi,}». 116.
BouLr.É, premier président de la
cour d'appel d'Orléans, offre son
discours d'installation, p. 378.
Bourbon (Maison de), p. 502, 504,
505.
Bourbon (GomteAiiCHA.MBAULT de),
p. 356.
B0URK0NN.\IS, p. 548.
Bourdon-Blanc (Rue du), p. 331.
BouHCEOis (Armand), p. 443, 493.
538, 543.
Bourges, p. 326, 520, 521, 522,
523, 526.
Bourgogne (Ducs de), p. 520.
Bournon, archiviste de Loir-et-
Cher, p. 412.
Boutellier (Famille Le), p. ,501,
514.
BouzoNviLLE, p. 322, 336.
BoYER (H.), libraire à Bourges,
p. 522, 523, 524, 525.
Br.^chet (Antoine), p. 173.
Bracquemoni) (de), p. 415.
Brandt (professeur), p. 495, 497.
Braux (G. de), présenté comme
associé correspondant, p. 53 ; —
est élu, p. 107; — offre à la So-
ciété une note bibliographique
sur une pièce d'Alphonse de
Rambervilliers, p. 378.
Brebiette (P.), marchand d'es-
tampes à Paris, p. 300.
Brek iiK Pie LX à M. de Pibrac
pour son Histoire de l'abbaye
de Voisins^ p. 485, 486.
Biîetacne (Maison de), p. 502,
504, 505.
Bretonnekie (Rue de la), p. 438.
Brevarium historiale, p. 418.
Briarre-sur-Essonne, p. 414.
Buiare, p. 469.
Brilhac (François de), p. 174.
British-Museum (Bibliothèque du),
p. 499.
Brivodurum (Briare), p. 469.
Brosset (Jules), p. .539.
Bruerant, p. 552.
BrUMAT;lD de BEAURECiAIîD (MS-'i'),
évoque d'Orléans, p. 123, 461,
'iB2.
Brunet (Le colonel), p. 187.
Buf:nET, son travail sur l'ouvrage t, f " #
en terre, de Sermaise, p. 14. RLL<Mi*-/^'
Bulletin arciiéolociqi;e, p. 543. j' "'^"^ ^
Bulletin de la Société archéo-
locioue d'Eure-et-Loir, p. 374.
PjIIJ.ETIN Itn COMITÉ DES travac.v
IIISI'()R|nri:S KT SCIENTlFinUES,
p. 377.
Bulletin historique et philolo-
ClnUE, p. 377.
Bulletin de la Société de l'his-
toire DE France, p. 488.
BcREAU DE LA SOCIÉTÉ pour 1886,
p. 398.
BussY (Guillaume de), p. .502.
BuToii, président de la Société des
antiquaires de la Morinie, p. 53'.l.
lîu/ii\\iÈRE(iiE), (). i63, .5.57, .558.
— 592
Calligraphes, p. r)16.
Gambout de Coislin (du), évrque
d'Orléans. Son autobiographie
découverte par M. Taniizey de
Larroque, p. 223.
Candé (Comtesse de), née de Bize-
mont, offre un tableau au musée
d'Orléans, p. i)i).
Capucins (Couvent des), p. 438,
460.
Caranda (Fouilles de), p. 536.
CaPiNutes (Monnaies), p. 541.
Carnute, p. 46'J, 472.
Carré (l'abbé), de (lien, p. 21»2.
Carte archéologique bu Loiuki,
p. 530, 540.
CAI!TKI!OrTIÈI!K DU LoiiiKT, p. 542,
543.
Cartulaire dk N.-I). hk Paris,
p. 437.
CaRTUIAIRE de ?.On!G-MOYEN,
p. 436.
Casati, présenté au titre d'associé
correspondant, p. 411, 413; —
élu, p. 415, 416; — ses dons à
la Société, p. 409, 410.
Catalogne (La), p. 540.
Catalogue des manuscrits de la
Société, p. 4:^4; — de l'abbaye
de Saint-Benoît-sur-Loire, p. 2SS,
204; — de l'exposition de la
salle des thèses, p. 318.
Cathédrale d'Orléans, p. 436,
507, 511, 512,. .513, 514, 561.
Catherine (Rue Sainte-), p. 28.
Cathi:rine de Mkdicis (sa corres-
pondance), p. 322, 337, 338, —
459, 482.
Caumont (M. DE), p. 470, 473.
Caves de la rki.nk Blanche, p. 20.
Cesarodunim (Tours), p. 469.
Ce (Allier), sa nécropole, p. 181.
Célestins (Chapelle des) de Pa-
ris, p. 522.
Genar. ou Genad. (Inscription ro-
maine relative à), p. 406, 407.
Cent Ans (Guerre de), p. 446,449.
Certain (de), p. 282.
Ch.\bouillet, p. 193.
Chaeres (Chaises), p. 521.
Gh.^lus ou Chaludet (Famille),
p. 444.
Chambre des comptes, p. 517.
Champs-aux-Nonnains, commune
de Chanteau, p. 223, 225.
CiiAMPDÉ (Chapelle de), à Château-
dun, p. 280, 282, 318.
Champagne (Maison de), p. 502,
504, 505.
CiiAMPAtiNK (Collège do), à Or-
léans, p. 226, 295.
Chami'AGNe (Comtes de), p. 356.
Champagne (Province de), p. 296,
2S)7.
Chami'KAix (dk), inspecteur des
beaux-arts, p. .522, 523.
Champion, instituteur à Coulmiers,
présenté à titre de correspon-
dant, p. 282; — est élu, }).319,
325.
Champollio.n-Figeac, p. 282.
Chanteau, p. 223, 243.
Chantecoq, p. 26, 36, 243.
Chantonnay, p. 340.
Chapelain (Jean), p. 242.
Chapelle des Saints-Innocents
au cimetière d'Orléans, p. 508,
509, 510, 511, 512, 51.3, 514.
— 593 —
Chapelle Saint-Jacques, à Or-
léans, p. 455.
Chapellier. Étude sur la véritable
nationalité de Jeanne d'Arc,
p. 411.
Chapitre de Sainte-Croix d'Or-
léans, p. 506, 510, 518.
Chapitre DU Château de Bourges,
p. 523, 524.
Gharette (Le général), p. 453.
Gharlemacne, p. 301, 349, 358,
359, 410.
Charles-le-Chauve, p. 284.
Charles-le-Simple, p. 286.
Charles V, p. 515, 517, 520, 525.
Charles VI, p. 328, 494, 515,
520, 526.
Charles VII, 287, 494, 403, 423,
515, 524.
Charles IX, p. 337.
Charmont, p. 322, 334.
Charnier des Innocents à Paris,
p. 522.
Charpentier (P.), se présente
comme candidat au titre de
membre résidant, p. 17, 412 ; —
son désistement, p. 414.
Charpignon, p. 466, 471.
Charron (Guillaume), p. 302, 303.
Charron (Jacques), p. 302.
Charron (Jean), p. 302.
Charron de Menars, p. 299, 300,
301, 302, 303, 304, 305, 306.
Chartres (N.-D. de), p. 282, 408.
Chartres, p. 244, 277, 280.
Chartres (Vida.me de), p. 341.
Chartreux d'Orléans, notice sur
ce monastère, p. 528.
Ghasseval, fief situé près Gour-
tenay, p. 38.
Ghassevai,(M. de), seigneur échan-
giste de CourtiMiiaux, mort en
1783, p. 38, 39.
Ghastel (Jean), p. 225.
Château des 80 fenêtres, p. 343.
Chateaudun, p. 280, 282, 401.
Ghateauneuk, p. 529, 541.
Ghateauneuf - en - Thimerais, p.
411.
Ch.\teaurenard, p. 549.
Châtelain, p. 499.
Ghatelet (Le) d'Orléans, p. 330.
Chatillon-sur-Loing, p. 459,549.
Chautard, de Vendôme, p. 411.
Ghazal (Dom), p. 122, 288, 2W.
Chécy, p. 445, 454, 503.
Chemin de César, p. 343.
Ghenailles (Domaine de), p. 541.
Ghéruel, sur la corporation des
éperonniers, p. 28; — histoire
de l'administration en Franco,
p. 302.
Cheverny, p. 437.
Ghevillard (F.), p. 132.
Ghevilly, p. 224.
Guevrotière (Bechuerel de la),
p. 549.
Chine, p. 489.
Ghinon, p. 420.
Ghoui'PE, est nommé officier de
l'instruction publique, p. 87 ; —
offre une aquareUc représentant
une Lantetvie des morts au
Moustier (Loire-Inférieure), p.
371, 378.
Chouzy (Loir-et-Cher), p. 319, 320,
.534.
Christine de Suède, p. 417.
Chronique dks Arts, p. 377.
Ghuellks (Loiret), p. 273, 536,
541, 549, 550,551.
Cimetières anti(|ues et à inciné-
rations, p. 404, 407.
('.iRc:ui,.\iRE du Ministre do l'ins-
truction pubhiiue relative au
congi'ès des Sociétés savantes en
594 —
■1884 et pour 188C, p. l')!, :m,
308.
Ciseaux (Hue des Grands-) ou de
la Petite-ilorloge, p. 28.
GiTEAUX (Ordre de), p. 503.
Cléry, p. 477.
Cloche des Morts, p. 437.
Cloître Sainte-Croix, p. 27, 545.
Clousterie (Rue de la), p. 28.
CoiniAiU) (L'abbé), donne sa dé-
mission de membre titulaire
résidant, p. 14 ; — son travail
sur les caves du couvent du
Sacré-Cœur, p. 240; — titulaire
résidant, pose sa candidature
pour la place vacante, p. 280 ; —
— conununique une note rela-
tive à Jargeau, p. 318; — sa
motion relative au mémoire au-
quel est attribué le premier prix
au concours, p. 320; — présente
Tabbé Porcher, p. 346; — est
élu vice-secrétaire archiviste,
p. 377, 398 ; — fait partie de la
Commission pour la carte des
voies romaines, p. i01-40i; —
ses dons à la Société, p. -431,
442, 443, 492, 528 ; — présente
M. Auvray, p. 438; — son rap-
port sur le méraoii'e : Docu-
ments c^épigraphie orléanaise,
p. i87 ; — membre de la Com-
mission de la carte archéoloi,'-ique
du Loiret, p. 494; — présente
M. l'abbé Prévost, p. 534, — 543.
Cochet (L';ibbé), p. 460, 467.
CoiNXES (Loiret), p. 243, 248, 450,
541.
COLARDEAU, p. 276.
Colart HE Laon, p. .520.
Colas de Brouville, docteur en
l'Université d'Orléans, p. 301.
Colas des Francs (L.), p. 330, 545.
CoLiiERT (J.-B), p. 303, 307.
CoLKiNV (Amiral de), p. 340.
CoLLKViLi.K (Vicomte dk), oflrc
une brochure, p. 378.
CoLLÉtii; d'Orléans, p. 412, 432,
436.
Comité des Travaux historiques,
p. 466, 478.
Comité des Beaux-Ahts des dé-
partements, p. 428.
CoMPAiNi; (Madeleine), p. 208.
GoMPiÈcNE, p. 346, 410, 442.
Cojiplainte orléanaise trouvée à
Florence par M. Léo]>pold Ue-
lisle, p. 347, 349, 362, 415, 501,
514.
Comptes U(tvAux du XV« siècle,
p. 525, 526.
Concours sur l'histoire et les an-
tiquités de l'Orléanais, p. 173,
177, 178, 319, 32(1, 321, 324,
536, 539.
CoNDÉ, p. 339, 340, 341 .
Congrès des Sociétés savantes,
programme, p. 239, 249.
Constantin, p. 359.
CoNTiiEPoiDs (Notice sur un), par
M. l'abbé Desnoyers, p. 79.
ConuiLLK (ÎMaison dite de la),
p. 216.
Cor.r.LET (L'abbé), fait don d'une
brochure, p. 379, 413; — sa
mort, p. 432, 433, 442.
Cordelière (Maison de la), p. 246.
GoRDELiERs (Les), de Paris, p. 2.36.
(ioiiMiKii (Anne-Angélique), mère
de Girodet, son acte de décès,
p. 536, 549.
CoRMONT, p. 459, 460.
Corneille (P.), p. 305.
Cornélius Macnus ( Lucius ) ,
p. 472.
CoRNiER (Anne), p. 549.
Corporations d'Arts et Métiers,
p. 403.
Corpus si;RiPTourM ecclesiasti-
coRUM, p. 495, 497.
CossoN (L'abbé), ancien membie
— 595
titulaire de la Sociélé, sa mort,
p. 226, 227.
COTTA, p. 498.
CoULLiÉ (Mg'), évêque d'Orléans,
informe S. S. Léon XIII de la
découverte faite par M. L. De-
lisle dans la bibliothèque du
Vatican d'un nouveau témoignage
relatif à Jeanne d'Arc, p. 424.
GouRAJOi), p. 230.
CouKBANTON (Loir-et-Cher), décou-
vertes d'antiquités, p. 112, 244 ;
— notice par M. Besnard, p. 28 't,
287.
COURCELLES, p. 459.
C0URC£LLES-LE-R0J, p. 528.
Cour-Chevernv (Loir - et - Cher),
p. 303.
GouRCY (Famille de), p. 541.
CouRf.v (Le marquis de), auteur
de Touvarge : La Coalition de
i 101 contre la France, l'offre
à la Société, p. 442, 488, 489.
Goun-DiEU (La), p. 343, 502, 503,
507, 512, 513.
GouRTARVEL (Marquis de), p. 404.
Courte (Gilet ou Gilles), p. 518.
CouRTEMAUX (Loiret) (notice sur),
p. 35 ; — la cluche de l'église
fondue en 1520, p. 40; le nom
de ses curés, p. 41.
COURÏENAY, p. 549.
CouRTiN (Henri), p. 175.
COURTISSON, p. 285.
Cousin (Germaine), p. 459, 480.
Cousix (Victor), p. 315.
CoUSSEMAKEli, p. 300.
Grkinon (Famille), p. 541.
Crochet (L'abbé), curé de Fer-
rières, p. 172.
Choissandeau (J.), p. 431,
Cnoix (Le U. P. de la), élu associé
correspondant, p. 13 ; — exa-
mine un débris de poterie trouvé
àÉpieds, i". 15; — conservateur
des ruines de San.xay, p. 169,
174, 192, 543.
Croix-Boissée (Boulevard de la),
p. 447.
Cuissard, professeur à Orléans,
est présenté au titre de titulaii'e
résidant, p. 17, — 288, 289;
— obtient le premier prix au
concours de 1885, p. 320; —
demande son manuscrit, p. 324;
— son travail sur la musique
dans l'Orléanais, p. 360; —
son inventaire des manuscrits
de Saint - Benoît - sur - Loire ,
p. 362.
Gypierre (Casimir de), auteur
d'un tableau olfert au musée
d'Orléans, représentant la Mai-
son de Jeanne d'Arc à Dom-
remy, p. 97.
D
Dagodert (Saint), p. 488.
Danger (M'ic), son legs à la So-
ciété, p. 107.
Danton, a signalé la découverte
dans la Loire d'objets d<>s XV'-
et XVle siècles, p. 16 ; — sur
une vieille tapisserie, p. 54; --
fait part d'une découverte faite à
Tournoisis, p. 280, 281, 282,
308 à 311 ; — au sujet du crédit
voté par l'Etat pour Saint-Benoît,
Lorris et Beaugency, p. 543.
Daubleine, curé de Gourteniaux,
p. 43; nommé au concordat curé
de Chantecoq, p. 44.
Dave/an, docteur en l'Université
d'Orléans, p. 301.
Davoisi' (E.), accepte de dessiner
— 59(5 —
un nuiiveau diplùinu puur la So-
ciété, p. '23; — soumet deux
croquis du diplôme, p. 25 ; —
signale une médaille de Lucius
Verus, p. 170, 1S4; — membre
du jury chargé d'examiner les
travaux du concours de 1885,
p. 24() ; — sa note sur une
découverte de momiaie de
Charles VI, p. 328.
Dax, p. 526, 576.
Dehoua., p. 421.
Deukou (Paul), pi'ésenté au titre
de titulaire non résidant, p. 187 ;
— élu, p. 192, — 415.
DÉcoi'VERTEs faites à la chapelle
Saint-Jacques, p. 91; — dans la
Loire, p. 203.
Defeu, graveur, p. 30().
De la. Croix, p. 430.
Delâgkulle de Coinces, p. 222.
Delalande (J.), recteur à l'Uni-
versité d'Orléans, p. 300.
Delamarre (Le capitaine), p. 441.
Delaune, p. 190; — adresse co-
pie d'actes relatifs au servage,
p. 244, — 274 ; — prépare la
publication du cartulaire de N.-
D. du Lieu, p. 539.
Délégués à la Sorbonne, p. 539.
Dehsle (Léopold), p. 45; — dire
à la Société sa brochure sur les
manuscrits de lord Ashburnham,
p. 88, — 109; — auteur de l'in-
troduction au Monasticum ijal-
licanum, p. 230; — sa visite à
la bibliothèque d'Orléans à pro-
pos des manuscrits volés par
Libri, p. 238; — offre sa bro-
chure : Les plus anciens ma-
nuscrits du miroir de saint Au-
gustin, p. 238 ; — sa lettre sur
les manuscrits de Saint-Benoît,
p. !283, 313, 316, — 288, 289,
291, 292, 293; — découvre en
Ifali(î un cartulaire Orléanais
du XIU'' siècle, p. 347,— 349,
;r)0, 351, 353, 354, 355, 357,
361, 362; — trouve au \'atic;tn
un document sui' Jeanne d'Arc,
p. 371 ; — fait don du volume :
Les collections Bastard d'Es-
tang à la Bibliothèque natio-
nale, p. 379; — oflre sa notice :
Nouveau témoignage relatif à
Jecinne d'Arc, p. 409; — sur
V École calligrapliique de 2'owrs
au JX" siècle, p. 410; — son
mémoire : Nouveau témoignage
relatif à Jeanne d'Arc, p. 417
à 425, — 495, 496, 497, .501,
504, 505, 515, 516, 517, 520,
.521, 522, 527, 528.
Deloche, p. 4U3.
Deloince (Marie), femme de Jean
Lepage, p. 42.
Delorme, p. 171, 245; — élu
membre de la Commission des
})ublications, p. 377 ; — de la
Commission de la bibliothèque,
p. 544.
Denys Godefkoy, p. 451.
Depping, p. 286, 287.
Descarie (François), p. 549.
Deschanel (Paul), député d'Eure-
et-Loir, p. 453, 454.
Deservilliers (Comte de), p. 412.
Deschans (J.), p. 213.
Desfriches, p. 246, 275.
Desjardins, sa géographie de la
Gaule, p. 401 .
Desnoyeus (L'abbé), annonce la
découverte à Nids, près Coinces,
d'une médaille desBoïens, p. 15-
16; — donne lecture d'un tra-
vail sur une clocliette trouvée à
Orléans, p. 16; — lit deux notes
sur des objets gallo-romains,
p. 19; — énumère les monnaies
romaines trouvées à Montigny,
et lit une note sur un })oids en
terre cuite trouvé à Orléans,
p. 48, 49; — sur un pot trouvé
dans la chapelle Saint-Jacques,
p. 51 ; — piésentc une libule
gallo-romaine et une croix du
597 —
Xll'
sii.'cie.
1'
expose
divers objets romtiins, p. 89, i)0;
— est élu vice-pi'ési(ient,i). il.');
— entretient la Société d'un don
fait au musée d'Orléans, p. liti;
— offre le catalogue du musée
historique, }>. ItJi); — propose
d'ouvrir un crédit à M. L. Du-
muys, pour des fouilles à faire à
Géraigny p. 171 ; — offre un plan
de la garde de Neuville, p. 174 ;
— fait part d'une découverte de
monnaies, j). 224, 238, 240, 248;
— otfre sa brochure : ['Exposi-
tion d'Orléans, p. 241 ; — an-
nonce la mort de M. Mantellier,
et est chargé de sa notice né-
crologique, p. 243; — réélu vice-
président, p. 245; — membi'e
du Jury pour le concours de
'1885, p. 246; — sa communi-
cation relative à la rue Desfri-
ches, p. 240, — 273; — signale
une brique provenant de Ninive,
offerte au Musée historique,
p. 275, 276 ; — offre un manus-
crit : Journal d'un bourgeois
d'Orléans, p. 276, — 280, 282,
21)9, 300, 307 ; — rend compte
d'une trouvaille faite dans la
Loire, p. 318; — énumère les
objets antiques tiouvés dans di-
verses localités, p. 322, 3'tO,
3i7,3i8, 377, 370, 400, i01,i04,
405, 434,441,443; — membre de
la Commission de la carte ar-
chéologique, p. 40't; — sa note
sur les antiquités découvertes à
Saint-Aignan-des-Gués, Viiilain,
Isdes, p'. 520-532, 534, 537 ; —
lit sa notice sur M. Mantellier,
p. 538; — notice, p. 555-562;
— note sur deux découvertes
faites à Orléans, p. 541, 545,
540.
Desnoyeus (Jules), p. 307.
Dessar;nes, p. 411.
Desvignes (Dom Pierre).
DlCT[(tNNAII!E AKC.IIKOl.or.K.iUn, p.
402.
Ihiiii'i;, p. 413.
lîi i.i.KTiN N" i:m.
Dki.n (m:), ses dons à la Société,
p. 528.
Di)GU.\iENT.'< Orléanais conservés
aux archives des atfaires étran-
gères, p. 31.
DoiNEi. (Jules), l'impression de
son travail sur le maréchal
d'Ancre est votée, p. 13; — dé-
])ose une liste des Dominicains
au Wl'^ siècle, p. 18, 50-62 ; —
sa liste des étuiliants Scandinaves
à l'Université d'Orléans, p. 24,
63-77 ; — lit un travail sur Anne
du Bourg, p. 50; — donne la des-
cription du Livre ronge du cha-
pitre de Sainte-Groix, livre dis-
paru, p. 52; — communique une
charte de Philippe-Auguste, ap-
partenant à la mairie de Fer-
rières (Gâtinais), p. .53 ; — la
chapelle Saint-Sulpice à la Neu-
ville, p. 58,5!); — ht une note sur
les Audran, p. 223, 224; — un
mémoire sur les champarts de
Beauce, p. 226 ; — sa note sur
les Audran à Louzouer, p. 234-
230; — termine la lecture de son
mémoire sur les champarts de
Beauce, p. 240, 241 ; — entre-
tient la Société d'une découverte
faite à Saint-Georges de Rex
(Poitou), p. 273; — à propos
d'une charte concernant Guil-
laume de Lorris, p. 274, 275;
— ses observations au sujet du
nom porté par la rue Neuve,
p. 275, 276 ; — donne sa démis-
sion, p. 278,270, 280, — 2i)0; —
adresse à la Société une note re-
lative à Jean de Greil, maître de
r(Euvre de Saint-Vrain de Jar-
geau, p. 318, — 324, — 414;
— son travail sur Hugues le
lîouteiller, p. 431, 501-514; —
offre le volume : InvoUaire des
archives du Loiret, p. 527,
5i.2.
Doi.Micx de la pierre hachée, p.
533, 547.
Do.MiiKS (Les), p. 5,56.
DoMiMCM.Ns d'Orléans (Liste des)
.41
)'J8
die.ssco par .M. Doiiiol, tlu XV]«
siècle à 1775, p. 5i»-G2.
DoMitKMY, p. 316, 442, 445, 453,
501.
DONNERY (Loiret), p. 467.
Dons, p. 377-386.
DOUMANS, p. 413.
DoucET (Camille), p. 242.
Doyen, notaire au Châlelot de Pa-
ris, p. 225, 236.
DiiEUZY (Roland dk) offre au Mu-
.sée historique un petit buste en
bronze trouvé à Marcilly, p. 326.
Dr>iY.\L (Le chanoine Van) ollre à
la Société son Histoire de Cliar-
lemagne, p. 410.
DuBEY, p. 275.
DUGHAL.MS, p. 278.
DuGn.\Tf;.vTJ (L'abbé), lauréat du
concour.s de 1885 pour son His-
toire du diocèse d'Orléans, p.
320, 324.
DuciiKMix (Charles-Pierre-Augus-
tin), sieur do Cliasseval, p.39.
DuFOUJi (L'abbé Valentin), p. 520,
521, 522, 525, 520.
Dumas (M.), premier président de
la cour d'appel d'Orléans, sa
mort, p, 243.
DU.MESML (J.), p. 321.
DuMO.Nï (Albert), membre de l'Ins-
titut, est élu membre honoraire,
p. 45 ; sa mort, p. 22G.
DUMIJYS (Tvéon), présente un dé-
bris de poterie gauloise trouvé
à Épieds, p. 15 ; — son excur-
sion archéolo?i({uc à Neuvy-sur-
Loire et à Chantecoq, p. 20 ; —
reproduit la tliéorie du H. P. de
la Croix sur les découvertes de
Sanxay, p. 46; — a visité les
ruines du château de Chantecoq,
des sépultures l'ran([uesà Briare-
sur-Essonne,les ruines de la cha-
pelle Sainf-Sulpicc ùla Neuville,
une cave du Xil" siècle à IJoësse,
p. 51-52; — note sur les dé-
couvertes dans le quartier nord
d'Orléans, p. 173; — mémoire
sur un moule à patène mérovin-
gien, p. 170, 175, 176; — ob-
tient une médaille pour ses re-
productions photographiques à
l'Exposition des ai'ts appliqués à
l'industrie, p. 223, 22i) ; — ses
dons à la Société, p. 243, 279,
379; — élu membre de la Com-
mission des publications, p. 245 ;
— t'ait un rapport sur la notice
de M. Tranchau ; Une Thèse de
droit, et sur une pièce commu-
niquée par M. Delaune, p. 274;
— lit une note de Ms'' Èarbier
de Montault sur les clochettes
d'église, p. 281 ; — lit une note
sur un buste en bronze et m
Q'jquipondium découverts à Mar-
cilly-en-Villetle, p. 321, 326,
327 ; — est élu secrétaire, p. 377,
398, — 404 ; — adresse sa démis-
sion de secrétaire, qui n'est point
acceptée, p. 430, —440, 466; —
son travail : Document d'épigra-
phie orléanaise, p. 487 ; — sa
visite à Fréville, p. 536, 537, —
543, 545.
DuPA.NLOrp (Myi"), évê({ue d'Or-
léans, p. 479, 480.
DuPLEssis (Don), bibliothécaire,
p. 291.
DuPRÉ, archiviste de Loir-et-Cher,
p. 302, 303.
Dupufs (F.), p. 402, 406, 556.
DurtAXD, p. 282.
Duu.VNTiKRE (L.\), hameau, p. 550.
DuiîFOP.T DE ClIEVEUNV, SCS Ulé-
mon'es, p.
437.
DunUY (V.), membre de l'Institut,
p. 488, 533.
DussEUUE, architecte, p. 412,413.
— :,[)[)
E
Égoi.i:s (Les grandes) de France,
p. ?Î52.
Écoles (Les grandes) d'Orléans,
p. 3i7, 349, 350, 353, 354, 356,
302.
Écu-d'Oi! (Rue de 1'), p. 331.
Edklixck (Gérard), graveur, p. 307.
Egger (Emile), membre de l'Ins-
titut, p. 175; — notice sur ce
savant par M. A. Bailly, entre
les pages 344 et 345 ; — appen-
dice entre les pages 426 et 't27 ;
— sa mortel lettre du président
de la Société à son fils à cette
occasion, p. 369, 370, 372, 373,
376, — 410, — 488.
Egger (Max.), p. 272, 373.
EcGER (M"i«;), sa lettre à la Société
pour remercier de la notice sur
M. Egger, p. -440, -441.
Egixhart, p. 358.
Église Saim-Hilaire d'Orléans,
découverte de vases funéraires
sur son emplacement, p. 346.
Église de Saint-Ay, p. 475, 470.
Église Saint-Éloi, p. 28,
Ekkehard, seigneur de Saint-Oall,
p. 435.
ELRKNE(Msî''d'), évêque d'Orléans,
p. -438, -439, 440.
E.ngenyille, p. 322, 335.
Enlumineurs, p. 516, 520.
Éperonniers (Rue des), j). 28.
Épervier (Auberge de 1'), p. 27.
Épitres farcies, p. 528.
Ercevii.i.e (Loiret), p. 535, 536,
547.
Ermitagk (Musée de 1'), à Saint-
l'élei'sbourg. p. 'i30.
Ksci'i'.;:s (Fiiinillc i)'), [i. ÎO'i-.
EscuRES (Rue d'), p. i44.
Esmonnot (F.), p. 528.
Esp.uiNE, p. 340, 341, 496, 499.
Estampes, p. 548.
ESTIIER, p. 421.
Estouy (Découvertes à), p. 175.
EsTUVKE (Fontaine 1'), 343.
ÉTAMPES (Yille d'), p. 4't8, 507,
510, 511, 512, 513, 514.
Étapk-au-Vin (Place de 1'), p. 29.
États-Généraux d'Orléans, p. 459.
Etienne, chapelain de l'autel des
Saints-Innocents, p. 514.
Etienne de Pithivikrs, p. .502.
Étudiants Scandinaves (Liste des) à
l'Université d'Orléans, p. 63-77.
Eudes, p. 284, 286.
Eudes, doyen de Sainte-Croix,
p. 508, 514.
Euc;knk III, pape, p. 30.
Eugène de Savoie (prince), p. 489.
EURE-ET-L0IP., p. 401.
Eustaciiie de Beaune, p. 502,507
511, 512.
Euverte (Famille de saint), p. 406
407.
Euverte (Église Saint-), p. 469
470, 479.
Évêques d'Orléans, p. 319, 551
552. '
ÉvREUx, p. 285.
Exposition rétrospective universi-
taire et typographi(|ue installée
dans la salle des thèses, son pro-
gramme et appel aux collection-
neurs, p. 158; — ouverte en pré-
sence de M. le préfet et de M le
maire, p. 189, 299, - 375.
É/.i';i::ii.\s, n. 275.
- GUO —
Fabre (Don), p. 123, 290, 291.
Fat.stolf, gént'i'al anglais, p. 447-
451.
FARVirxE (Hôtel de), aujourd'hui
Musée historique, p. 560.
Fauchox, notaire, p 49^,525,526.
Faixonnkrie (Tour de la), p. 331.
Faur de PiBRAC (Du), i'amille, p.
459, 534.
Faur de Pirrac (Dr) (Anatole),
p. 534, 537, 5'i0, 542,54(3.
Ykvn DE Saint-Joruy (Jean du),
capitaine, p. 459.
Fausse, p. 229.
FÉLiBiEN (André), sa description
des châteaux du Blaisois, p. 303.
FÉLIBIEN (Jacques), p. 415.
Femme morte (Le bois dit (h; la),
p. 342, 344.
FÉODALITÉ (La) en Sologne, p. 539.
Ferrières (Abbaye de), p. 35,
225, 229-233.
Ferry (Jules), p. 119.
Fête commémorative de la levée
du siège d'Orléans, \). 561.
Fines, p. 343.
FLK^•|•.Y-.^.u.\-CIIOU.\, p. 547.
FLi;uRY-sui;-LoiiiE ou Fleirv-
Saint-BenoÎt, p. 414, 435, 493,
496, 52S.
FudouET, histnii-e (hi Pailomont
de Normandie, p. 302.
Florence, p. 347, 349, 350, 351.
Flouest, ancien procureur général
à Orléans, est nommé membre
honoraire, p. 5i3.
Foires (Anciennes), p. 403.
Fontainebleau, p. 236.
Forez (Le), p. 548.
Fossière (La), p. 547.
FouciiER, pliarmacien à Beau-
gency, présenté, p. 282; — est
élu membre correspondant,
p. 319.
FouGEROu.x (Sosthene de), p. 552.
FouGEU d'Escures (M<"''), offre à
la Société le buste de P. Fougcu
d'Escures et deux épitaphes
concernant cette famille, p. 222.
Fournier jeune, candidat, p. 17 ;
— est élu membre titulaire,
p. 19; — présente des plans,
p. 47, 108, 112, — 188, — 225,
229, V.30, 233; — offre les plans
dune cave, p. 240, 273, 280 ; —
lit un projet de lettre relative à
la chapelle de Cliarapdé, p. 282,
317, 322, 332, 373, 412, M3,
444 ; — membre de la Commis-
sion de la carte archéologique,
p. 494.
Foyatier, p. 561.
France, p. 282, 420, 423, 435,
i48, 449, 451, 453, 454.
Fii.vNcois d'Orléans, peintre, p.
520, 521, 522.
Fii.vNUOis II, roi de France, p. 282,
337, 340,341.
Kiti:i!i;s hospitaliers de Saint-Jean
de Jérusalem, p. 481.
FiiEYiLLE, p. 536, 537.
Fp.onde (Lk), p. 302.
l'iidrAiih (La croix de), p. 20.
— 601 —
G
Gaillard (Camille), p. 535, 543.
Gaillard de Plouharnel, p. 440.
Galleuand, p. 342, 343.
Gargantua, p. 5i8, 549.
G.\RXOï (Edme), sieur de Senne-
ville, p. 235, 236.
Gastin (Jean), p. 507, 508, 509,
510.
Gatinais (Le), p. 236, 401, 428.
Gatinais (Société historique du),
p. 18, 428.
Gauchier (Jean), peintre, p. 521.
Gaule (La), p. 404, 404.
Gauthier d'Aquitaine (L'épopée
de), p. 435.
Gautier (Léon), p. 488.
Gauzlin, moine de Saint-Benoît,
p. 359,361.
Gazette des Bkaux-Arts, p. 377,
434, 515, 520.
Gazier, p. 439, 4i0.
Genarum, p. 466, 469, 470, 533.
Genêts (La maison des), p. 413.
Genève (Bibliothèque de), p. 417.
Geneviève (Bibliothèque Sainte-),
p. 307.
Genteur, maire d'Orléans, p. 561.
Gerardin (Nicolas), possesseur de
la maison de Jeanne d'Arc, p.
95 ; — nommé chevalier de la
Légion d'honneur, p. 96, —
244.
Geraud, p. .520.
Germain (Léon), sa brochure sur
la croix de Frouai'd, p. 20.
Germain (Don), auteur du Monaa-
ticon (jallicanuYïi, p. 229-230.
Germain des Luyèiîes (Saint), p.
502, 507, .511, 512.
Germigny des Prés, p. 534.
Gerou (Don), p. 291, 292.
Geslin, p. 416.
GiADisopiiE, p. 461, 462.
Gie,\ (Loiret), p. 229, 239, 324,
460,472,546,551.
Gilles de Rais, p. 430.
GiOREi'.Ti, p. 498.
GiRARDOT (Le baron de), p. 428,
521, 522.
GiRART d'Orléans, p. 520, .521,
525.
GiRAUD, moine de Saint-Benoît,
p. 435.
GiRAUD, p. 508, 514.
Giraitlt (Guillaume), notaire, p.
518.
GiRODET (Anne-Angélique Cor-
mier, mère de), son acte de
décès, p. 536, 549.
GiRODKT (Antoine-Florent), p. 549.
GiRODET (Anne-Louis), peintre,
p. 549.
Glossaire de la langue orléanaise
au XlIIe siècle, p.'319.
Gorelets (Rue des), p. 28, 414.
Gorelins (Les), à Paris, p. 235.
GORERT (Prix), p. 242.
GooEKiiov (Jean), voyageur Orléa-
nais, p. 192,205, 207.
GoDKb'iiov (Denis), p. 207.
GoDOu (Alex.), avocat, obtient une
mention iionoral)li' pour son tra-
vail présenté au concours : A
propos de deux Chartres du
Xnh siècle, p. 321, 324.
Gonnor (De), p. 338.
Gour.EON, curé de Coinces, p. 176.
Gracav, p. 548.
G02 —
Granciier (Jean), dit -Joan d'Or-
léans, p. 40'j; — notice sur ce
pointre par M. Jarry, p. 515,516,
535.
Granciieh (Jean), jx'-re, p. 5'IS,
519.
GiiANiaiER (Jeanne), p 518.
Gr.vnds-Ciiamps (Rue des), p. 373.
Gkand-Coiiî (La), p. 30.
GRANDfiOf.-^IER, J). 5i8.
Gr.ANTis-LKiiEits (Le domaine des),
p. 3(3.
Grandmaison, p. 521.
Grandperret, scnateui-, p. 321.
Gr.\ss.\y, p. 211.
Grégoire IX (Registres de), p. 437.
GiîÉGoiRE DE Tours, p. 358.
Grellet-Balguerie, écrit à [)ro-
pos de son travail : Épifaphe
d'Ainioinus, p. 14; — nommé
associé correspondant, p. 18; —
remercie la Société, p. 21 ; —
envoie l'estampage d'une inscrip-
tion de Saint-Benoît, p. 21 ; —
son ojjinion sur Aimoin combat-
tue par M. D. Ramée, p. 21, —
432, 43 't ; — analyse les deux mé-
moires qu'il a lus à la Sorbonne,
p. 435, 437 ; — adresse un mé-
moire sur le reliquaire de Saint-
Mommolenus, j). 238; — sa
lettre au sujet d'un masque de
lleginald et de l'épitaplie d'Ai-
moin, p. 281.
(jREY (Lord), gouverneur de Jan-
viile, p. 4i6, 417.
Gi;is(».\, maître de chapelle de la
cathéih'ale do Saint-()mei-, pre-
mier auteur du cliant la Mar-
seillaise, p. 492.
Grosi.ot (Hôtel), J). ICI.
(liELis (Germain lu:), (Uéque
d'Orléans, p. 177.
GuERDoN, notaire au Cliâtolet de
Paris, p. 236.
Guerres de la succession d'Es-
pagne, p. 488.
Guerrier, offre son livre sur M'"e
Guyon, p. 410; — sur le divorce
de Louis YII, p. 410; — can-
didat, p. 412 ; — élu membre île
la Société, p. 415; — membre
de la Gomraission des publica-
tions, p. 544.
GuEssAiti), p. 282.
GrÉTÉ ou Guetté (Famille), p. 130,
131.
Gui i/Arezzo, p. 360.
Guide de l'étranger à Orléans,
p. 191.
Guiffrey (J.), p. 521, 525.
GuiGNARD (Ludovic), p. 223, lau-
réat du concoui's pour son his-
toire de Ghouzy, p. 320; — pré-
senté au titre de membre cor-
respondant, p. 322, 324; — est
élu, p. 325 ; — ses dons à la
Société, p. 434, 534, 542 ; — lit
une notice sur Blois gallo-ro-
main, p. 534, 535, 537, 538.
Guigne, p. 491.
(IriLHER.MY, p. 282, 428.
GiJlLr.ARD (Eusice), auteur de
VHistoire de Semichj, p. 412.
Guillaume d'Aixerhe, p. 551.
Guillaume de Lorris, p. 274,
275.
Guillaume DE Nangis, p. IKi.
Guillaume d'Orléans, p. 524.
(iii.MiER (Le), p. 431.
Guise (Duc de), p. 338, 340, 371.
Gundermaxn. p. 407.
Gutrmrero-Journal, p. 1 itl .
GuvoN (.M"'^'), qniétiste, sa vie,
J). 410.
U03 -
H
Habert (Veuve), p. 30.
Hacca (Général), p. 321.
Hagen (Hermann), élu membre
correspondant, remercie la So-
ciété, p. '13; — fait don de deux
brochures, p. 379.
Haleine (Messire), p. 42, 43.
Halemont (Butte d'), p. 548, 5i9.
Hallebarde (Rue de la), p. 331.
Haltaudikue (La), commune de
Saint-Yiatre, découverte de mon-
naies, p. 321, 328.
Hannequins ou d_^es Hennequlns
(Rue des), p. 2?!
Hautel (Von), professeur, p. 496,
497.
Haufoiui (Jean), capitaine anglais,
p. 440.
Hauler (Le docteur), p. 493, 495,
490, 497, 500.
IlArriN (L'abbé), président de l'A-
cadémie de Sainte-Croix, p. 372.
Hauvette-Besxault, p. 191.
Havet (Julien), p. 119.
Havre (Le), p. 338, 443.
Hayes (Les) ou Haies, p. 502,507,
511, 512.
Heidelberc, p. 495, 497.
Heine (Le docteur), p. 498.
Henault (L'abbé), olfre son ou-
vrage : Recherches lùstoviques
sur la fondation des églises de
Char très, Sens, Troijes,Orléans,
p. 379; — lauiéat du concours,
p. 320, '(31 .
Henri III, loi de France, p. 301,
459.
IIemu TV, roi de Fi'anco, p 222,
28-2, 459, 482.
Henki, rui d'Angleterre, p. 448.
Henri-le - Libéral , comte de
Champagne, p. 352.
Henry, préfet du Loiret, p. 380.
Herrault, p. 434.
I1erluiso>' (H.), propose d'organi-
ser dans la salle des thèses une
exposition l'étrospective relative
à l'Université et à la typographie
orléanaise, p. 108; — ses dons
à la Société, p. 50, 222, 240,
241, 278, 379, 409, 411, 412,
416, 429, 431, 436, 533, 534,
538, 539, 540, 542; — est délé-
gué au congrès scientifique de
Blois, p. 220 ; — son livre :
Actes d' état-civil d'artistes fran-
çais, p. 234; — est élu membre
de la Commission de la biblio-
thèque, p. 245,544 ; — membre
du jury du concours de 1885;
p. 240, — 282; — son livre :
Recherches sur les imprimeurs
et libraires d'Orléans, p. 299 ;
— auteur avec M. JaiTy du Ca-
talogue de V exposition de la, salle
des thèses, p. 318; — présente
M. l'abbé Porcher, secrétaire de
Ms'" l'évèque de Blois, au titre
de membre correspondant, j).
3i6; — 371,— 402 ; — représente
la Société aux obsèques de M.
Edmond Michel, p. 429-430, 473,
501 ; — offre à la Société 10,000
liches formant le Dictionnaire
des noms de lieux du J^oiret,
p. 533, 534, — 552 ; — membre
de la commission pour la carte
ai'cliéologique du Loiret, p. .505.
Hervkt (Gentien), d'Olivet, cha-
noine de Reims, |). 295 ; — son
discourssur les pilloui's d'églises,
p. 296, 297, 298.
Ili:i;vi:r (Sjinnn), p. 290.
— (5U4
Hruviki-, vicniie (i<» (Ihucllcs,
p. 5V.I.
Hesdin (Jacquemart m), peintre,
p. ryl7, 520.
HisToïKK (les luarcliands fi'écjuen-
tant la Loire, p. 559.
HiSTOiHK du diocèse d'Orléans,
p. 310.
Holupiikkm:, p. 421.
HoxNKi'.voc, graveur, p. 306.
HoitDEvir.iJ-: (Ferme d'), p. 3i3.
HoHLtxiE (Rue de la Pktiti;-),
p. 28.
Hop.T, professeur à l'Université de
Cambridge, p. 238.
Hospices d'Orléans, p. 475.
HnTKL liK Vir.LF D'OliLKANS, p. 404,
ll(rn:r,-r)ii;i- i)T)i!i,i;.\Ns (travail do
M. de Piljrac sur), p. 't07, ii3.
IlnTKLI.KillES- (Rue dos) SaINTE-
Cathkhi.ne, p. 330, 331.
lliiriîNois (Le pont), ou pontToun-
Nois, p. .552, 553.
Hubert (Robert), chanoine de
Saint-Aiiinan d'Orléans, historien
Orléanais, p. 500.
Hubert (Roger), notaire à Mon-
targis, p. 230.
HuET, p. 465, 545.
Hu(irES-CAPET, roi de l'"ranco, p.
358, 359.
HuRAULT DE CiiEVERNY, gouver-
neur d'Orléans, p. 195.
HYPOGÉE-MAiiTYRiiM des dunes
de Poitiers, p. 174.
I
Ixc.KiuiîCK DE Daxrmap.k, p. 503,
.507, 511, 512.
Inguannes, p. 343.
IxGRÉ, p. 547.
Inscription de Genap^vm, p. 170,
471, 472, 473, 470.
Inscriptions du diocèse d'Orléans,
])ar Edmond Michel, p. 428.
Instructions rédigées pai- le Co-
mité des travaux historiques,
p. I'm.
Intendants d'Orléans, p. 302.
ISAÏE, p. 495.
Isdes, p. 520, 533, 536, 546.
ISLE- Aix -Bœues (Paix de 1') ,
p. 338.
Isr.E .lorp.DATN (Seigneuiio de 1'),
p. 481.
IsRAÉt,ITKS, p. 421.
Italik, p. 424. 435.
J K
Jap.in, p. 121 .
Jacor (Alexandre), p. 122, 2.38,
2SS, 200, 450.
Jacoue.min, huissier à la Sdie-sur-
le-Bied, p. 30.
Jacouks (Découverte faite à la
cliapelle Saint-), p. 01.
Jacoues-Cceir (Hôtel), à Bourges,
p. .523.
Jacijues d'Arc, frère de la Pu-
celle, p. 230, 277, 279.
.Taiian (Henri), membre corres-
pondant, sa mort, j). 323.
.Tamre (Terre de la), p. 528.
— GU5 —
Jansiîmsmi;, p. 't38, 430, 47i).
Janvillk (Eure-et-Loir), notir.e par
M. Jjoucherde Molandon, p. 441,
4i4, 4i5-i5G, 490, 528.
Jaiîgeau (És'lise Saint-Yuain de),
p. 318, 3i3.
Jargeau, p. 445,447, 448,449,518.
JAKity (Louis), lit un mémoire de
M. l'abljé Crochet : Recherches
sur Saint-Paterne d'Avranches,
p. 115; — dépose la Table du
YlJe volume des Bulletins, p.
172 ; — sa note sur les origines
deTimpriinerie à Orléans, p. 187,
— 224, 225, 241 ; — lit une note
de M. de Barthélémy sur le col-
lège de Champagne à Orléans,
p. 244 ; — membre de la Com-
mission de la bibliothèque, p. 2i5;
— fait un rapport sur trois mé-
moires, p. 273, 274 ; — se pro-
pose de publier le catalogue des
manuscrits de Saint-Benoît d'a-
près l'exemplaire appartenant à
la Bibliothè(fue publique d'Or-
léans, p. 274, 277 ; — fait un
rapport sur le travail de M. P)a-
guenault : La Campagne du duc
de Guise, p. 280, — 289, 281 ;
— rapport sur le travail de
M. Champion, instituteur : Un
Manuscrit de musique religieuse
au XVII^ siècle, p. 346 ; — ré-
dige avec M. Herluison le Cata-
logue de l'exposition faite dans
la salle des thèses, p. 318; —
donne lecture d'une note de M.
Davoust relative à des monnaies
trouvées à Saint- Viatre, p. 321,
328; — note sur des sépultures
anciennes de Sully-la-Ghapelle,
p . 341 -344, 377-4! 1 , 434, 438 ; —
membre de la Commission de la
carte archéologique, p. 4-94 ; —
lit une note sur Jehan (Iranchier,
j). 494, 502, 503 ; — notice sur
Jehan Granchier, p. 515, — 520,
535, 544.
J\i:iiÉc.riTiKi!RY (Amiral), fait ai)pel
au concours de la Société pnur
la statue de Chanzy, p. 53.
Jka.n di: Beurv, p. iO'p, 515, 516,
517, 521, .523, .520.
Jeax ok Creil, maître de l'Œuvre
de Saint-Vrain de Jargeau, p. 318,
32 i.
Jean d'Orléans, peintre, p. 494,
515 à 526, 535.
Jeax d'Orléans, charpentier, p.
520.
Jeax d'Oiiléa.ns, chirurgien, p. 520.
Jeax le Loriîaix, canonnier au
siège d'Orléans, p. 447.
Jean (Le roi), p. 520.
Jeanne d'Arc, sa maison à Dom-
remy, tableau de M. de Cypierre,
p. Oo, — 22 i, 239, 241 ; — ins-
cription placée sur sa maison à
Domremy, p. 347, 302, 371, 375,
408, 410, ill, il3, 414, 416,
417 à 425, 429, 436 ; — statue
élevée à Janville en son honneur,
p. 441, 442, 443, 445, 446, 447,
449 à 455 ; — concours sur l'hé-
roïne, p. 493; — bibliographie
des ouvrages relatifs à la Pucelle,
p. 535, —561.
Jeaxxk d'Albret, p. 323, 340.
Jeanne de {'France, p. 242.
Jérôme (Salnt), p. 495, 499.
Jértsalem, p. 421.
Jésuites, p. 438.
Jeton de l'Académie de Sainte-
Croix, p. 468.
JoDELLK (Ktienne), son épitaphe
de Clément Marot, p. 373 ; —
({uatrain sur Théodore de Bèze,
p. 374.
JOHANET, p. 171.
JOHANNEAU (Éloy), p. 463.
JoLLOis, p. 329, 330, 332, 343,
401.
Jordan, p. 498.
JnssE (Michau), p. 517.
Joi'RDAiN (Ch.),de l'Institut, mem-
bi'o honoraire, ses dons à la So-
— Gon —
ciété, p. 221 ; — sa mort, p. 490;
— ses ouvrages, p. Wl.
JouY-EN-PiTHiYERAis (Objets gallo-
romains trouvés à), p. 108, MO.
Judith, p. 421.
JUGLRTIIÂ, p. 490.
Juifs, p. 421.
JiijjKN (L'empereur), ses thermes,
p. 455.
JuLLiOï, fondeur de cloches, p. 222,
Justice (La), p. 547.
KoEHiVE (baron de), archéologue,
membre correspondant, sa mot,
p. 436.
Lai!()i;de (IM^'^i), évèque do P.lois,
p. 321.
Laboude (De), les ducs de Bour-
gogne, p. 520, 521.
Lac.vv]:, maire d'Orléans, président
d'honneur de la Société, p. 558.
La Chapkm.e du Noyer, p. 222.
La Chapelle Saint-Mesmin, p. 436,
542.
Lacroix, membre correspondant,
p. 239.
Lafknestrk (Georges), p. 43i,
487.
LAFERRiKi;E-pKr.ov((;omte.sseDE),
p. 337.
La Hove, amateur d'estampes, p.
306.
Lallkman"]!, oliVo à la Société son
Histoire des Enfanls abandon-
nés, p. 369, 379.
Lambron, p. 560.
La Mottk-Bi;uvrox, p. 543.
JaMotte-des-PiUés, p. 343.
La MOTTE-MAIiNOliAI, p. 171.
Lamioli'iie oe Colonne, p. 418.
Lanfarnau (Le sieur de), p. 38.
LAM.Af.KRH': (De), directeur du
Musée de peinture, p. 560.
Laxoéxieux (Mi-''"), archevêque de
Reims, ji. 'M\.
Langlois, graveur et mnrchnnd
d'estampes, ji. 3116.
Laon, p. 520, 522.
La Rochetkiuk (Max. de), élu
vice-président de la Société, p.
377, 398.
La Saissaïe (De la), membre de
l'Institut, p. 401.
Lastevrie (Robert de), membre
du Comité des travaux histo-
riques, est présenté à titre de
membre honoraire, p. 318; —
est élu, p. 321 ; — remercie la
Société, p. 322.
LAniE.NT (Église Salnt-), à Flo-
rence, p. 351.
Laure.ntiknne (Bibliothèque), p.
347, 3i9, 351, 501, 528.
Lavallée, p. 434.
Lavallière (M. he), demande
à être autorisé à l'aire des touilles
dans la forêt de Russy,p. 21; —
l'administration des forêts l'au-
torise, p. 24.
Le Beuche, docteur en ri'niver-
sité, p. 301.
Le Blanc (Charles), auteur du
Manuel de l'amateur d'estam-
pes, p. 307.
Le Blanc. (Edmond), p. 437, 439.
Lebload, marchand d'estampes,
p. 306.
Le Boctellier (Hugues), p. 431.
Leclère, p. 4 'il.
LEcr.Eirr, p. 52i>.
— (107 —
Lecomte, ancien recteur de l'Aca-
démie d'Orléans, son travail sur
les hospices, p. 443.
Le Naix de Tillemonï, p. 354,
501.
Lenoumant (François), annonce
de sa mort, p. ïl2 ; — allocu-
tion de M. le président à cette
occasion, p. 113.
Léon XIII (Le pape), p. 424.
Leouvii.le (Objets trouvés à), p.
110, 111.
Lepeai", menuisier à Chantecoq
en 1784, p. 44.
Le Roy, p. 533.
Lespinasse (René de), p. 543.
Lesuelt. (Eustache), peintre, p.
307.
Le Tellieh, p. 307.
LiiuiLLiER (R. P.), dominicain, p.
275.
Lhuillier (M.), ancien instituteur,
onVe au Musée historique une
brique provenant de Ninive, p.
275.
LiBLiN, directeur de laRevue d'Al-
sace, p. 431.
LiBiii, auteur du détournement de
manuscrits à la bibliothèfjue
d'Orléans, p. SS, 89, 117, 3(52,
498, 528.
LiBHi Cauucci, p. 110. •
LiGINIANUS GllANIUS, p. 499.
Lieu (Abbaye du), p. 190, 479.
LiMBoiiRG(PoL de), peintre, p. 517,
520.
Li.NCHAMPs (Ardennes), p. 290.
Lion Rouge (La Maison du), p. 216.
Lji'Haud (Saint-), p. 406.
Lis (Jean du), p. 103, 104.
Lis (Pierre nu), p. 103.
LlscH (.lust), areliitccfe, p. 281,
i04, 413, i38.
Liste dos membres de la Soriétt'
archéologique, p. 201, 272, 387,
393.
LiviiK Rouge de Sainte-Croix, p. 81.
Livre de Raison, p. 40i5.
Li\r,!:s h'iiKURKs, p. 51().
Loii-.E (La), p. 285, 286, 303, 354,
356, 357, 447, 448, 469, 472,
475, 504, 505.
Loiret (Département du), p. 540.
Loiu-KT-CiiKi!, p. 464, 534.
LoiSKLEUR (J.), ses articles sur
l'ingratitude de Charles VII, p.
89; — sur les larcins de Libri,
p. 117, 125; — sur le catalogue
des manuscrits de Saint-Benoît,
p. 283, 312, 316; — otlVe sa
brochure : L'Université d'Or-
léans, p. 379, — 402, 403, 404,
412, 413, 415, 416, 434, 437,
471; — sa note sur un palimp-
seste, p. 493, 495, 496.
LoiuN DE Chaffin, ses dons à la
Société, p. 278, 379.
Lorraine (Le cardinal de), p. 295,
296, 297.
Lorraine (La), p. 454, 500.
LoRRis (Hôtel de ville de), p. 543.
LoRY (Louis de), p. 518.
LoTii (A.), p. 492.
LoiT[N, auteur des Recherches
sur Orléans, p. 28.
Loris Ici- LE Débonnaire, p. 358.
Louis II, p. 286.
Louis VI, p. 502.
LoLis Vil, p. 282, 410, .502.
Louis IX, p. 301, 350, 352, 353,
354, 356, 504, 505, 506, 508 à
514.
Louis XI, p. 242.
Louis XII, p. 242, 413, 528.
Louis XIV, p. 301, 303, 307.
Loris d'Oim.kans, p. 411, 421,
5-2 -2.
LoiNw. p. 235.
— 608 —
LouR (EuL;'ène), offie à la Société
un plan de lîeaugency dont il
est l'auteur, j). 'IIH, 3iG, 379.
LoURY, p. 502, 519.
Louvre (Musée du), p. 434.
LouzoL'ER (Loiret), p. 224, 234,
235, 236.
LoYNES (Famille de), p. 541.
LucE (Siméon), membre de l'Liy-
titut, présenté au titre de mem-
bre honoraire, p. 318 ; — est élu,
p. 321 ; — remercie la Société,
p. 322; — auteur de Jeanne
d'Arc à Domremy, p. iOS, 429,
45 i.
Lr.Nh (l'niversité de), p. 493.
LuTÈCE (Voie romaine de), p. 470.
LuYÈuEs, p. 502, 507, 508, 511,
512, 513, 514.
LuYNES (Duchesse de), p. 303.
Lycée d'Orléans, p. 372.
Lyon, p. 235, 295, 491.
Lyphai'.d (Saint), patron de l'é-
glise de Meung, p. 470, 477,
478.
M
Macaire, moine de Saint-Benoît,
p. 359.
Macé de Vezixes (D"e), p. 103.
Maçon, p. 239.
Mai.ne-et-Loirk (Mobiles de), p.
453.
Maître (M. l'abbé), ses travaux
d'intérêt local, p. 24 ; — sa lettre
l'elative à la famille AUeaume;
— son mémoire sur Saint-Péra-
vy-la-Colombe, p. 239,241, 246,
277, 283, 409, 438.
Maîtrises d'Orléans, p. 359.
Malâdrerie de Saint-Lazare, p.
240.
Mamers, p. 280.
Manassès II, évéque d'Orléans,
p. 551.
Mandement de Charles V, p. 520.
Manipulus curatorum, p. 186,
443.
Mans (Le), p. 285.
Mantellikr, son portrait, p. 280,
— 286, 402, 403, 409; — sa
notice nécrologique, p. 538, 5i2,
.).).), .)u2.
Marchand, oiïre son Histoire de
Crien et ses seigneurs, p. 328,
379, — 461 .
Marchand (André), gouverneur
d'Orléans, p. 404.
Marche (Maison de la), p. .502,
504, 505.
Mai'.che (Comtes de la), p. 356.
Marcille (Eudoxe), directeur du
Musée d'Orléans, lit à la Sor-
bonne une note sur Lavallée,
secrétaire général du Musée du
Louvre sous le premier empire,
]). 434; — sa lettre à la Chro-
nique des Arts relative à des
' dons faits au Musée d'Orléans,
j). 442.
MAItCILLV-EN-VlLLETTE, p. 326.
Marck (Charlotte de la), p. 296.
Marc.dussi, marchand d'estampes,
p. 306.
Marie de Médicis, p. 24i, 277,
280.
Marie d'Orléans (Princesse), sa
statue de Jeanne d'Arc, p. 453.
Marie Stuart, p. 3 VI.
Marie-Thérèse, p. 301.
Mariette (Famille), p. 541.
()09 —
3lAi!ii;ri'E, gi-avcui' et iiiiucliaiul
d'estampes, p. 306.
Makix (Arnoul), intendant d'Or-
léans, p. 302.
M.VROLLES (Michel de), amateur,
p. 306.
Marot (Clément), son épitaphe.
p. 373, 374.
Marseillaise (La), p. 492.
Marsy (M. de), directeur de la
Société française d'archéoloi;ie,
p. 346, 430. "
Martell.îJnge (le P. Etienne), ar-
chitecte, p. 436 ; — vue des tra-
vaux de Sainte-Croix, p. 442,
528.
Martelliékk, p. 174, 412.
Martin (Saint), statue en bois à
Fréville, p. 537.
Martin-de-la-Mink (Rue Saint-),
p. 28.
Martin, p. 285.
Martin (Henri), historien, p. 286,
287.
Martuoi (La place du), p. 329,
331.
Maspkro, professeur au collège
de France, p. 492.
Massacre des clercs à Orléans,
p. 501 à 514.
Massava (Mesve), p. 469, 472, 473.
Massénat, associé correspondant,
p. 227.
Masson (Antoine), graveur, p. 519.
Mathieu Paiîis, chroniqueur, p.
351, 357.
Mallde (R. de), lauréat de l'Aca-
démie française, p. 242; — ses
dons à la Société, p. 379, 487,
488, — 492, 527, 528.
Mauriacus (Campus), p. 529.
:\rAVKs (Loir-et-Cher), p. 303.
Ma/ai!1.\ (Le cardinal), p. 303, 307,
316.
Mkhaii.lk.s trouvées à Clievilly,
Saint-Aignan-des-Gués, Viglain,
Isdes, p. 224, 530, 532.
MÉDicis (Les), p. 351, 352, 353.
Mellkijaude (L'abbé), son tom-
beau, p. i3().
Melleuay (Eure-et-Loir), p. 490.
Mémoire sur les bronzes de Neu-
vy-en-SuUias, p. .559.
MÉMOir.K sur les denrées et mar-
chandises d'Orléans, p. 559.
Mémoires adressés pour le con-
cours de 1885, p. 273, 278.
Menars (Loir-et-Cher), p. 301,
302, 303.
Mer (Loir-et-Cher), p. 303.
Mkrault (L'abbé), p. 442.
Merinville (Loiret), p. 229.
Meui.et (Lucien), sa note sur les
chevaliers de Papeguay, p. 411.
Mery (Dom), p. 291.
Meschinet de Rociiemond, p. 105.
Meslaud (Église de), Loir-et-Cher,
p. 534.
Mesmin (Saint-), p. 338.
Mesve, p. 469, 472, 473.
Metais (L'abbé), curé de Saint-
Rhnay, p. 411 ; — offre son tia-
vail sur les pèleilnages de la
Sainte-Larme de Vendôme, p.
412.
Métiers et Coupokations de la
ville de Pai'is, par R. de Lespi-
nasse, p. 543.
Metz (Ville de), p. 415.
Meulant, p. 285, 508, 514.
Meuno-sur-Loire, fouilles dans
l'éiilise, p. 406, 476, 477, — 447,
450.
Mez/ofanik (Le colonel), p. 463.
Michel (Edmond), ollVe sa bro-
chure sur les .\udian, p. 221 ,
— adresse la copie d'une ins-
crij)tion caiiipaDairc relevée à la
— GIO —
Cli.ilH'lle-du-N'ovci-, |). 222. 2-2:),
22C), 232, 234, -135, 230 ; — an-
nonce de sa moit et notice né-
crologique sur ce savant, par
.M. Tranchau, président, p. 427,
428^ '.29, — 535.
MiCIlELET, p. "454.
MlCHELET-FlLLEUl., p. 104.
MiciiiKLi, p. 340,
MiCQiKAU (Jean-Louis), jirofesscur
à Orléans, auteur d'uni; Uéponse
à Gentien Hervet et do divers
autres ouvrages, p. 295, 296,
297, 298.
.MiCY, p. 358, 359, 459, 470.
MiGNARL), peintre, p. 307.
MiGNE (Collection), p. 314.
MtLS.vND, plan d'une bibliothèque
départementale, p. 439.
MiNc.uv, p. 230.
MiNiMKs d'Orléans (Clouvent des),
p. 407, 467, 408, 546.
MiNisTi'.E de l'Instruction publique,
p. 528, 539.
Mmoiii (Le) de saint Augustin
(Manuscrit du), p. 238.
MmON (Famille), p. 540, 541.
Molière, p. 413.
MoMMOLENUS (S.VNCTUS), abbé de
Fleurv (Reliquaire de), p. 238,
- 414.
Monasticon gallicanum de don
(Jermain, p. 225, 230 à 233.
Monnaies (Découvertes de), à
Courbanton, Tournoisie, etc.,
p. 244, 'IM, 248, 280, 281, 284
à 287, 308 à 311.
MoNSTnub (De), p. 339.
MONTAIiUZ.VHD, p. 547.
MoNTAiOLON (A. de), critique d'art,
p. .521 .
MoNTAiic.is (Ville de), p. 23'i., 230,
102,500, .510.
.\k).NrAtiiON (De), p. 305.
MoNïEspAN (Louis-Antoine deCîoii-
drin, marquis de), ji. 197.
]MoNTFAUCON (Gibct dc), p. 440.
MoNTMonENGY (Connétable de), p.
340.
MONTPIPEAU, p. 447.
MoNTRiEUX (Loir-et-Cher), p. 284.
310NTK0CHER (Guy de), p. 443.
Monuments du Gàtinais, par Ed-
mond Michel, p. 225, 220, 232.
]\IoREAi; (Frédéric), auteur des
Fouilles de Caranda, p. 530.
MoREAU, instituteur à Chuelles,
adresse copie de l'acte d'inhu-
mation de la mère de Girodet,
p. 536, 538, 549, — 541, 549-
555, 551.
MoiiEL Fatio, don à la Société,
p. 380.
MonEL,la Champagne souterraine,
p. 534.
MORIN (Don), sur la seigneurie de
Courtemaux, p. .35.
MoRiNS (Objets appartenant à la
tribu des) trouvés à Yèvrc-le-
Châtel, p. 19, 20.
Mort (La) aux Juifs, p. .37.
MoRTEMART (Duchesse de), p. 303.
Mosaïque de Verdes, p. 464,
MouuNS, p. 491, 533.
MouLi.iÉ (L'abbé), offre sa bro-
chure sur M. Mérault, p. 442.
Musée Britannique, p. 535.
MusÉK Historique d'Orléans, p.
224, 400, 442, 444, 540, 5(i0.
Mu-sique (La) dans l'Orléanais, p.
3.58, 359, 360, 361, 528.
Myrmidons, p. 421.
Mv.sTKiiK du siège d'Orléans, p. 282.
Mystères joués à Orléans et à
Saint-Benoît, \>. 300.
ull
N
N.VBP.USKA (Société américaine de),
p. 439.
NAJîUCHODOxosor., p. 420.
Nantes (Congrès de), p. 430.
Naîjteuil (Robert), graveur,p. 307.
Naples, p. 540.
Nemours, p. 448.
Nérac (Conférences de), p. 482.
Néris, p. 528.
Nesle (Hôtel de), p. 521.
Nesroch, p. 275.
Neustrie (La), p. 28(5, 287.
Neuve (Rue), p. 24G.
Xeuvy-ex-Sullias (Bronzes anti-
ques trouvés à), p. 474, — 559,
5G0.
Nevei'.s (Musée lapidaire de), p. 473.
Nicolas, abbé de la Cour-Dieu,
p. 507.
Nièvre (Département de la), p. 472.
NiMouRVs (Bois des), à Marcillv,
p. 320.
NiNiVK, p. 275.
Nivernais, p. 540.
NoGUET (Pierre), loue en 17.50 la
recette de la seigneurie de Cour-
temaux, p. 35,
Noël de Blois, p. 539.
Normands (Les), p. 28(5.
Normandie, p. 302, 448, 466.
NouEL (E.), professeur au lycée
de Vendôme, p. 41 1.
NouRRis.soN (La Mère), dite de
Jésus, prieure du couvent des
Ursulines de Saint-Charles, i).
438, 439.
Noyers (Rue des), p. 246.
NoziEux (Loir-et-Cher), p. 302,
303.
0
OcTAVius, p. 498.
OiMPurrs (Découverte à), p. 175.
OiNviLLE (Eure-et-Loir), p. 490.
Olive r, p. 401, 547.
Omont, p. 124, 498.
Ordonnances des rois de Franco,
p. 538.
Orléanais, p. 31, 32, 33, 230,
447, 448,456, .502,505,510, 511,
512, 513, 519, 520, 521, 522,
523, 524, 525, 526.
Orléanais (Journal l'), p. 460.
Orléans, p. 273, 274, 275, 276,
277, 28'i, 285, '.'86, 289, 295,
301, 319, 320, 321, 322,
326, 337, 340, 341, 3i3,
349, 352, 354, 355, 356,
358, 359, 360, 361, 3()2,
430, 443, 4i4, ii7, 449,
453, 454, 455, 458, 459,
470, 472, 473, 494, 496,
498, 501, 502, 503, 504,
507, 508, 509, 510, 511,
513, 514, 519, 520, 521,
523, 524, 525, 526.
Orléans (Duc d'), p. 459.
(Jrléans (Administration mi
pale d'), p. 4(J3, 465.
Orléans (Siège d'), p. 419.
Oi!ME-Ai -r.i;i:r\ (L'), p. 517,
323,
347,
357,
401 ,
450,
466,
497,
505,
512,
522
inici-
>I8.
— 012
Ui;.Mi:-J)i>-Pii.M>L'.s, p. .Wi, 05^5.
OlïMK DE MlLlSEMtE, p. 552, 553.
OSMii.NT, [). 2!)0.
OUTAKVILLE, p. 547.
OLViiAiiE.s uflcits à la Société, p.
135, 252 ù 200, 572 à 575.
OzoN (Famille), )). :'.7, 38.
Palais ducal de Bourges, p. 527.
Paléographie de Natalis de
Wailly, p. 437.
Paléogr.vpiiie dos Classiques la-
tins, p. 490.
Pallmpseste, p. 493, 495, 496, 497.
Palustre, p. 185.
Panthéon, p. 434.
Paris, p. 235, 236, 282, .301, 303,
3.55, 356, 413, 427, 448, 455,
458, 459, 466, 495, 497, 506,
519, 520, .521,522, 526.
Paris (Louis), p. 282.
Paris (Mathieu), p. .501, 502, 504,
505, 509.
Parisiens, p. 520, 521, 522.
Parisis (Porte), p. 28.
Parlements (Les) de Paris et de
France, p. 301, 302.
Parseval (Charles m;), p. l'.li>.
Pasteur, p. 430.
Patay (DO, P- 13;— don à la
Société, p. 222; — donn(> sa dé-
mission de membre du concours,
p. 279, — 346, 438, 443 ; —
membre de la Commission de
la carte archéologique, p. 494.
P.vtay (La journée do), p. 445.
Patay, p. 449, 450, 453.
Paterne (Saint-), p. 172.
Patron (L'abbé), prononce le i)a-
négyrique de Jeanne d'Arc à
ÎJomremy, p. 101.
Pâme, p. 173.
P.\YS MESSIN, }). 302.
Peguin (Jean), p. 518.
Peigné-Delagouivt, p. 2.30.
Peintres desXIV" au XIX" siècles,
p. 415.
Pelletier (Le chanoine Victor),
remet aux archives des docu-
ments pour la bibliographie or-
léanaise, p. 18, 402.
Pellieux, p. 278.
Penthésilée, p. 421.
Pépinières d'Orléans, p. 4'.K).
Péravy- (Saint-) la-Columre, p.
528.
Pereira, préfet du Loiret, p. 559.
Pei!I(;(iis, député de l'Indre, offi'e
un volume à la Société, p. 324,
380.
Perot (Francis), associé corres-
pondant, envoie un silex, p. 108,
— 175, 176; — sa communica-
tion sur la nécropole de Ce (Al-
lier), p. 181; — ses dons à la
Société, p. 238, 243, 380, 415 ;
— note sur un envoi de poudres
de Moulins à Orléans, p. 490,
— 528, 533 ; — note sur des anti-
quités trouvées à Isdes, Erce-
ville, IJoulay, p. 536, 546-549.
Perpignan, p. 540.
Pertz, p. 495, 498.
Petit-Citeaux (Le), p. 528.
Petite-Dieu (La), p. 343, .344.
Pktit-Semon VILLE, bibliothécaire,
p. 123.
Peutin(;ei; (Carte di'), p- 469, 472.
613 —
Philippe II, p. 340, 350, 455, 502,
503, 551, 552.
Philippe III, p, 44G.
Philippe-le-Bel, p. 352.
Philippe-de-Grève, chancelier de
l'Église de Paris au XIII^ siècle,
p. 353.
Philipponet, p. 343.
PiBRAC (Château de), p. 25, 407,
481 , 482.
PiBP.AC (Comte Anatole de), notice
nécrologique par M. Tranchau,
président, p. 405-408 ; — notice
biographique, par M. Boucher
de Molandon, p. 457, — 484; —
son portrait, p. 435, — 490.
PiBRAC (Famille de), p. 438, 443,
458, 459, 460, 482.
Picardie (Étudiants de la nation
de, p. 226, — 410.
Picot (Georges), membre de l'Ins-
titut, préside comme président
d'honneur la séance du 9 mars
1883, p. 20; — expose le projet
du Comité des travaux histo-
riques, p. 21-22; — offre sa
brochure : LeBépôt légal,]}. 'M;
— est élu membre honoi'aire,
p. 45 ; — éditeur des ordonnances
des rois de France à partir de
François I^'-, p. 437,— 488, 538.
Pie IX (Bref adressé par S. S.) à
M. le comte de Pibrac, p. 479,
480.
Pierre de la Brosse, chambellan
de Philippe III, p. 446.
Pierre-Lentin (Église Saint-),
p. 29.
PlERRE-LE-PUELLIER (SAINT-), à
Bourges, p. .524.
PiERRY (Marne), p. 538.
PiLLON (Ernest), p. 402.
PiTAN, doyen du Gâtinais, p. 42.
PiTHiviERS (Loirot), p. 343, 347,
536, 539,551, 552, .553.
PlTHIVIERS-LE-VlEIL, p. 20, 4.38.
BULLETIN NO 131.
PiTHOU (Pierre), p. 481.
Planches hors texte : Pot trouvé
dans la dr-molition de la cha-
pelle Saint -Jacques, entre les
pages 90 et 91. ~ Peintures
murales du grand cimetière,
entre les pages 120 et 127. —
Nécropole de Ce, Furca œrum-
na, entre les pages 180 et 181.
— Bas-relief de la rue du Poi-
rier, en regard de la page 201 .
— Plan et coupe d'une cave d'une
maison sise rue des Hôteller-ies,
entre les pages 210 et 217. — La
tour du Ileaume, d"api-ès le plan
censier conservé aux archives
du Loiret, entre les pages 332 et
333. — Notation musicale d'une
cantilène du XIII^ siècle trouvée
par M. Léopold Delisle, entre
les pages 356 et .357. — Signes
conventionnels pour la carte ar-
chéologique du Loiret, entre les
pages .562 et 563.
Plantin (Musée), à Anvers, p. 535.
Pr.iQUE (Dr), offre une brochure à
la Société, p. 380.
Ploix (Charles), auteur d'un tra-
vail sur les Mythes de Kronos et
de Psyché, p. 4S4.
Poinville, p. 502.
Poirier, instituteur, p. 537.
Poitiers, p. 418, 420, 430 ; — ba-
taille de Poitiers, p. 451.
Poitou (Cimetières mérovingiens
du), p. 543.
POLLUCHE, p. 210.
POLYBIBLION, p. 492.
Pommier (A.), élu trésorier, p. 543.
Pompée, p. 499.
Pons-Renepont, p. 460.
PoNT-EuxiN, p. 496.
Pont-Levoy, p. 74.
PoPHAM (.lean), p. 440.
Porcher (M. l'abbé), chanoine
honoraire, secrétaire <le M-"" La-
42
borde, évêque de Blois, est pré-
senté comme associé correspon-
dant, 3 '(G; — est élu, p. 377;
— don à lii Société, p. 415.
PoTHiEH (Robert-Joseph), juris-
consulte, p. 222.
PoTTiER (M. le chanoine), p. 281.
Poulet (Jean), p. 507, 510, 514,
512, 513.
Poussin (Nicolas), pentre, p. 307.
PouTiL (Château du), p. 222.
Pou Y, p. 307.
PF.ÉfECTur.E du Loiret, p. 558.
PfîÉFEf de Loir-et-Cher, p. 543.
Préfet de la Seine, fait don de
volumes à la Société, p. 543.
Prej-l\i (Le chanoine) de Pavie,
p. 487, 489.
014 —
Pressigny (Le Grand), p. 546.
Prévost (L'abbé), curé de Germi-
gny-des-Pi-és, est présenté au
titre de membre correspondant,
p. 534 ; — est élu, p. 543.
Pria M, p. 421.
Progédup.e politique du règne de
Louis Ml, p. 528.
Programme du Congrès des socié-
tés savantes à 'a Sorbonne et cir-
culaire de M. le ministre de l'Ins-
truction publique, p. 249 à 252.
Proqueau (P.), prêtre, p. 235.
Prouste.vu (Guillaume), fondateur
de la bibliothèque d'Orléans,
p. 294, 301.
Puisard, p. 538.
Puits funéraire de Genabum, par
L. Dumuys, p. 400.
Q
QUENTOVIC, p. 285.
QuESNEL, dessinateur, p. 300.
Q u EST 10 N N A I H E archéologique
adressé aux membres, aux curés,
aux maires et instituteurs, p. 563-
571.
QuEviLLON (Fernand), chef de ba-
tail'on, p. 443 ; — pose sa can-
didature, p. 539, 540.
QuicHERAT (Jules), p. 193, 423,
448, 454, 406, 467.
R
Rabelais, p. 548.
Rabsacès, p. 275.
Radulfus, professeur, p. 21.
Raguknet DE Saint-Albin (Octave),
ollrc sabrochure sur J.-E. Vaslin,
p. 380; — membre du jury
chargé d'examiner les mémoires
présentés au concours de 1885,
p. 246.
Raimreut (J.-S.), prêtre, p. 222,
Ralncy (De), notaire au Cliâtelet
de Paris, p. 235.
Ramé (Alfred), p. 21, 430.
Rameston (Thomas de), chevalier
anglais, p. 448, 449.
RAMO1.U, p. 322, 333.
Ramsès II, p. 492.
llA.NKE (L.), n. 492.
Raoul Tortajre, professeur à
Stiinî-BenoîNsu'-Loire, p. 21.
RAOU'Ef d'0rléa»7s, p. 520,527.
Rapport du Pré."et du Loiret au
Conseil général, p. 542.
— 615 —
Rastadt (Congrès de), p. 488.
FiATOU s ^Paul», comniunique une
Jeitre de Mb'' d'Elbène, évèque
d'Oi lésps, p. 4C8, 440.
R/ucounT, p. 293.
Raymond de Mar^utl, p. 36.
Recuk'L des o^dormances des ro^'s
de Fi'an^e, p. 22.
Rfcis')BES paro'ssi?ux d'Or'éans,
p. 5/:2
B"g'>^i,vm ve'eiii's de Pbl^iope-
Augot^ie. p. 551.
RcGNAua, chef dei No mands, RocHEir'a.Tenfe'r'à Gien
P- ^^•'- XViTe siècle, p. 229, 230.
Rejm.î (Ville de^, p. 235, 205 2%,
ROCERT-LE-Pl£UX, p. 358, 359.
Robert (Ulysse), p. 521.
RoBicnoN (Prix), décerné à M. Ed-
mond Michel, p. 428.
RocHAMBEAU (Marquis de), p. 411.
Roche (Bois de la), p. 550.
RocHEPLATTE (Le comte de), maire
d'Orléans, p. 96.
Rocher (L'abbé), aumônier des
prisons, p. ^96.
RoCHTTERIE (M. DE LA), p. 411,
my'ntenu vice-président.
au
2n, 419, 453, 49
Penaud de Pe^une, p. 502.
Renauotv (L'abbé), supé'eur du
Pe.'t Sémna'>e de Sa'oie-C'oix,
T). 407.
R?N'Ea (Léon), raerrbi-e de l"jo„t'-
tul, sa morfj p. 323, — 400; —
Revue d'Alsacî, p. 431.
Re\ue cnr. (QUE, p. 434.
Revue dg l'Art chrétign. p. 4^3,
442.
R^^UE DE L'HiSlOIRE DES PELI-
GONf; p. 434.
Revue de la Soc(été d'histoire
DiP> 0MA"iQUE, p. 488.
Revue des Socjétés lavantes,
p. 406.
Rkhelet, auieuv du D'ctionnaire,
p. 28.
Richelieu (Le cardinal de), p. 302.
Richou, T.'o.ilé des archivs pu-
bliques, p. 324.
Risus (Le dieu), terre cuite, p. 490.
R'ViÈRE, notaire à Bou^-ges, p. 524.
Rivi^BE (Edme), ifctaur de l'Un»-
ve-sifé d'Orléans, p. 3C3, 301.
RiviÈf'.E (Edmond), éiud'ant en
droit en l'Univers-té, sa thèse de
docteur, p. 299, — 306.
Rohan (Le cardinal de), p. 306.
RoLLON, duc de Normandie, p.
286.
Romains (Les), p. 4û4.
PoMAN DE : A Rose (Le), p. 275.
RoMAN/A (La), p. 377.
Ro.v>^:, p. 3.-3, 362, 371, 417, 418,
419, 420, 4>:^, 437, 459, 496.
Bom'e (Isabelle), mère de Jeanne
d'Arc, p. lOo.
RomorantjN, p. 5."!9.
POTH, r). 493.
Roues, 410, 416, 454, 455, 474
Poucet de l'Isle, p. 402.
BouLLtN (A.), p. 235.
Rous-^EAU (Sylvain), p. 276.
Ilov vLou^-.), maî-re jardinier à
Orléans, p. 490.
Royale (Rue), p. 331.
RovE, p. 433.
RoYS (Masure aux), lieu dit, p. 518.
RuBLi (uc), son Hi'^toire de Jeanne
d'Albret, p. 323, 3F.7, 340.
Rués (Le.s), p. 502.
Ruelle (E.), auieur d'une Bihlio-
(jraphie des Gaules, p. 434,
437.
Ruet, p -liste yraveur, p. 528, 542.
— 616 —
Sacké-Cœuu d'Orléans (Couvent
du), p. 240.
Sainsot (L'abbé), élu associé cor-
respondant, rcraercie la Société,
p. 13; — rend compte dans le
Bulletin d'Eure-et-Loir du tome
XIX des Mémoires de la Société
d'archéologie de l'Orléanais, p.
374.
Sai.nt-Aignan-I)ES--Gués ( Décou-
verte archéologique à), p. 529.
Saint-Avit (Gartulaire de), p. 360,
Saint-Bknoît-suu-Loire, p. 281,
283, 358, 359, 360, 362, 438,
439, 459, 461, 462, 463, 543.
Saint-Charles (Couvent de), p.
439, 400.
Sainte-Beuve, traité de théologie
manuscrit, p. 292.
Sainte-Catherine (Éghse), p. 444.
Sainte-Chapelle de Bourges, p.
523, 524, 525.
Sainte-Croix, cathédrale d'Or-
léans, p. 354, 355, 357, 442,
502, 503, 506, 509, 510, 511,
512, 513, 514, 528.
Sainte-Croix (Ancien cloître), p.
27.
Saint-Dié-sur-Loire, p. 302.
Saint-Esprit (Ordre du), p. 195.
Sainte-Geneviève (Bibliothèque),
p. 434.
Saint-Geoi-.gls i»i: Rex (Poitou),
découverte d'une tombe), p. 273.
SAINT-GERMAIN-EN-LA"i'E, p. 535.
Saint-Germain-des-Prés (Abbaye)
p. 236, 315.
Saint-Guilhem (Mi"e (In), reli-
gieuse, 452.
Saint-Jean-le-Blanc, p. 439.
S.UNT- Joseph (Œuvre de), p. 545.
Saint-Loup, p. 36, 42.
Sainte-Marie de Blois (Chapelle),
p. 543.
Saint-Martin-de-la-Mine (Rue),
p. 29.
Saint-Martin-sur-Horey, p. 235.
Saint-Matiiurin (Chemin de), p.
553.
Saint-Michel (Église), p. 29.
Saint-Omer, p. 492.
Saint-P.\ul, p. 331.
Saint-Péravy-la-Colomre, p. 239,
241, 246, 283, 409, 549.
Saint-Pétersrourg, p. 436.
Saint-Pierre (Prieuré de), p. 552,
553.
Saint-Pierre (Église), p. 331.
Saint-Pierre-Empont (Église), p.
29, 439.
Saint PoL ue Léon (Vie de), p.
.528.
Saint-Samson (Tour de), p. 330,
331, 332.
Saint-Sébastien, p. 463.
Saint-Secondin (Loir-et-Cher), p.
542.
Saint-Sigismond, p. 447.
Saint-Simon (Le duc de), son opi-
nion sur le marquis Charron de
Menars. p. 306.
Sainville (Beauce), p. 452.
Salimbène (Le frère), chroni-
queur, p. 352.
Salisbury, p. 446, 447, 450.
Salle des thèses, p. 225, 281,
299, 375, 443, 494, 497, 498,
499, 559.
- 617 —
Salluste, p. 493, 495, 496.
Santeau (Loiret), p. 243, 247,
248.
Santeuil, poète, p. 303, 304.
Sanxay, p. 169, 184, 185, 192, 241.
Saosne, p. 286.
Sarcophages chrétiens et païens,
p. 404, 437, 439.
Sargon, p. 275.
Sarrazar, p. 275.
Saumery (Hôtel), à Blois, 303.
S.VUSSAYE (L. DE LA), p. 285.
membre correspondant, p. 239 ;
- est élu, p. 277, 278.
SiPJERRE, t^ouverneur d'Orléans,
sa lettre à Catherine de Médicis,
p. 338, 340.
Société archéologique du Vendô-
mois, p. 411 .
Sociétés savantes à la Sorbonne,
p. 403, 413, 478, 493.
Sociétés savantes d'Orléans, p.
441, 540.
Société archéologique de l'Or-
léanais, p. 466, 473, 480, 50-1,
557, 558.
^"p." 45a °''^^' ''^''*''"' ''"^''''' Sociétés savantes de Paris, p
Scandinaves (Etudiants), p. 63.
Secret.un (Rue), à Bourses, p.
524.
Sedan, p. 296.
Séminaire de La Chapelle Saint-
Mesmin, p. 436.
Séminaires d'Orléans, p. 448.
Semoi (Rue de), p. 28.
Senlis, p. 562.
Sennacherib, p. 275.
Sennely, p. 412.
Senonais (Coutumes du), p. 439.
Sens (Ville de), p. 235, 343, 551.
Sentence du bailli de Vouzon,
p. 209.
Septier (L'abbé), p. 121, 123,
238, 292, 293, 294.
Sépultures gauloises, p. 407.
Sertorius, p. 499.
Servilius Isauricus, p. 499.
Sesostris, p. 492.
Seurrat (Famille), p. 541.
SiGiSMOND, empereur, p. 419.
Silex taillés, p. 546, 547.
Simon d'Orléans, peintre, p. 520.
Simon (Gabriel), président du tribu-
nal à Gien, présenté au titre de
BULLETIN N° 131.
539, 544.
Société des Antiquaires de France,
p. 437, 480.
Société de l'Histoire de France,
p. 347, 349, 350, 351.
Société d'Émulation des Vosges,
p. 183.
Société Française d'Archéologie,
p. 430, 470.
Société d'Archéologie Lorraine,
p. 411.
Société dunoise, p. 282, 318.
Société des Amis des Sciences,
p. 430.
Société des Antiquaires de Picar-
die, p. 415, 432.
Société archéologique de Tou-
louse, p. 482.
Société des Sciences d'Orléans,
p. 372, 463, 464, 471, 480, 487.
Sociétés correspondantes (Liste
des), p. 394-397, 575-580.
Soiiier (Jean), p. 518.
SoissoNS, p. 285.
Sologne, p. 539.
Sorbonne, p. 403, 406, 413, 491,
555 ; — réunion des sociétés sa-
vantes, p. 431, 477, 479.
Sorel (Alexandre), président du
tribunal de Gompiègne, offre à
42*
618
la Société sa brochure sur Jeanne
d'Arc à Domremy, p. 442 ; —
est présenté au titre de membre
correspondant, p. 443; — est
élu, p. 543.
Soudant, p. 518.
SOUDAY, p. 411.
Stanislas (Collège), p. 372.
Stein (Henri), secrétaire de la So-
ciété archéologique et historique
du Gâtinais, sa note sur Jean
Godefroy, p. 190 — ses commu-
nications relatives à la famille
de Jeanne d'Arc, p. 239 ; — est
élu membre correspondant, p.
240; — lecture de son travail
sur les préparatifs faits à Char-
tres en 1608 pour l'entrée de
Marie de Médicis, p. 244, —
277, 280; est nommé officier
d'académie, \>. 433 ; — auteur
d'une bibliographie relative à
Jeanne d'Arc, p. 488; — ses
dons à la Société, p. 535.
Stenay, p. 488.
Stevenson (J.), p. 446.
Stockolm (Académie royale de),
p. 416.
SuÈvr.ES (Loir-et-Cher), p. 303.
SuFFOLK, capitaine anglais, p. 447,
450.
Sully, p. 529, 533.
Sully-la-Chapelle, p. 342, 344,
502.
Sl'riano, p. 340.
Tanneiiy (Paul), p. 487.
Templier (Etienne), son livre sur
Germain de Ganay, évêque d'Or-
léans, p. 371.
Tertre (Le), commune de Cour-
banton (Loir-et-Cher), décou-
vertes de monnaies, p. 285.
Testimonia s. Gregorii, p. 119.
TiiELiA, ses dons au Musée histo-
rique, p. 540.
Théodulphe, évêque d'Orléans, p.
349, 358.
Taules des mémoires et des bul-
letins de la Société, p. 537.
Taille (De la), doyen du chapitre
d'Orléans, p. 552.
Taillebois (Nicolas et Catherine),
p. 207.
Talbert (Adam), p. 508, 514.
Talhot, général anglais, p. 448,
449, 450.
Tamizet de Larroque, élu membre
honoraire, p. 45, — 223; — ses
dons à la Société, p. 224 ; —
lauréat de l'Académie française,
p. 242.
Thermes (Le maréchal de), p. 340.
Thèse de droit (Une), note par
M. Tranchau, p. 299, 306.
Thevet (André), p. 411.
Thillier, élu trésorier, p. 16, 115;
— fait don à la Société d'un
titre du XYI* siècle, p. 223,
225 ; — membre du jury chargé
d'examiner les travaux du con-
cours de 1885, p. 246 ; — rend
les comptes de l'exercice 1884,
p. 276, - 318,322, 308; — fait
connaître la situation fmancière,
p. 410 ; — membre de la Com-
mission chargée d'examiner les
notes laissées par M. de Pibrac,
p. 443, 543.
Thivé, p. 343.
Thomas (Ms'^), archevéïiue de
Rouen, p. 416.
Thomas (J.), p. 235.
— 619 —
Thou (Le président de), sa biblio-
thùque, p. 303, 306.
TiscHBEiN (Les), peintres, p. 428.
Tolède, p. 49G, 498.
Tombes en pierre à Fréville, p. 537.
Topographie de Paris, p. 527.
ToRQUAT (L'abbé de), p. 190, 558.
Toulouse, p. 407, 458, 459, 460,
481, 482.
Tour du Pin (M. de la), est pré-
senté comme membre titulaire
non résidant, p. 24; — est élu,
p. 48; — offre une brocliure à la
Société, p. 243 ; — sa mort, p.
346.
Tour (La) de ville, p. 444.
Tour de Jeanne d'Arc à Rouen,
p. 474.
Tour du Heaume, p. 322, 329,
332 ; — son plan : entre les
pages 332 et 333.
Tour-Neuve (Rue de la), p. 331.
ToURAliNE, p. 302, 401.
Tourelles (Les), bastille, p. 447.
Tourelles (Fort des), p. 561.
TouRNOisis, p. 280, 308, 541.
Tours, p. 285, 286, 435, 452.
TouvENT (Château de), à Fontenay-
sur-Loing, p. 427.
Trainou, p. 343, 490, 517, 518,
519, 522, 523, 526, 535.
Tranchau, demande la reproduc-
tion au Bulletin de la médaille
commémorative de la salle des
thèses, p. 12 ; — son rapport
sur un travail de M. Siméon
Luce, p. 13 ; communique son
travail sur la corporation des
boulangers Orléanais, p. 19 ; —
rend compte des réunions des
Sociétés savantes à la Sorbonne,
p. 46 ; — lit une note sur une
peinture murale du grand cime-
tière, p. 115 ; — note insérée,
p. 127 ; — remplace M. G. Vi-
gnat à la Commission des pu-
blications, p. 115; — propose
l'insertion au Bulletin d'une
note sur le cimetière de Ce, p.
169 ; — lit un mémoire sur les
chevaliers du Saint-Esprit, p. 170,
171, 195 ; — son rapport sur un
travail de M. L. Dumuys, p. 190;
— ses adieux aux vieux quar-
tiers d'Orléans, p. 194; — si-
gnale la publication du livre de
M. Fabre, sur Jeanne d'Arc, p.
224 ; — lit un rapport sur une
note de .^L Vignat, relative à
une vue de Ferrières, p. 225;
— lit un article sur une verrière
relative à Jeanne d'Arc, p. 227 ;
— lit une note sur le catalogue
des manuscrits de Saint-Benoît,
p. 239, 241, 242; - lit deux
notices intitulées : Souvenir des
Etats-Généraux d'Orléans et
une Thèse de droit soutenue à
V Université, p. 244; — est
nommé vice-secrétaire archiviste,
p. 245 ; — membre du jury pour
les travaux présentés au concours
de 1885, p. 246, 273; - lit un
rapport sur la monographie de
St-Péravy-la-Colombe, de l'abbé
Maître et sur l'entrée de Marie
de Médicis à Chartres, do M.
Stein, p. 277 ; — propose l'im-
pression dans les Mémoires, du
travail de M. de Molandon sur
Jacques d'Arc, p. 279, — est
chargé de rédiger un projet de
lettre au Ministre de l'instruc-
tion publique pour la conserva-
tion des monuments historiques,
p. 282 ;— sa note sur un cata-
logue des manuscrits de Saint-
Benoît, p. 288, 294; — sur une
thèse de droit au XYIIe siècle
p. 290, 307, 318, 322; - ht un
travail de M. Champion sur un
manuscrit de musique religieuse
dnté de 1601, p. 325; — est élu
président de la Société, p. 377,
398; — son allocution en pre-
nant le fauteuil de la présidence,
p. 399; — sa notice nécrologi((ue
sur M. le comte de Pibrac, p. 405-
— 620
408; — donne la situation des
publications en réserve, p. 410,
411, 412; — lit le mémoire de
M. Loiseleur : Les privilèges de
l'Université de lois d'Orléans,
p. 413, 414, 415, 416; — délé-
gué à la réunion des Sociétés
savantes à la Sorbonne, p. 414;
— fait part de la mort de M.
Edmond Michel, p. 417 ; — lit
une notice nécrologique sur cet
archéologue, p. 427 — 429,430,
431 ; — présente un aperçu de
son étude : Représentations
théâtrales au collège d'Orléans,
p. 482 ; — rend hommage à la
mémoire de l'abbé Gorblet, p.
432; — l'end compte des lec-
tures faites à la Sorbonne, p. 434,
435 ; — annonce la mort de M.
le baron de Koehne, archéologue
russe, et signale une notice sur
Etienne Martellange, p. 436,
437, 438, 439, 440, 441, 442,
443, 444, 457, 458, 487, 490; —
lit une note nécrologique sur
M. Jourdain, membre de l'Ins-
titut, p. 490-491, — 492, 493;
— propose la continuation de la
carte archéologique du Loiret,
p. 493, 494, 527, 528, 533 ; -
l'ait don de l'ouvrage de M. Mo-
rel : La Champagne souter-
raine, p. 534 à 541.
Trévoux, p. 556.
TuiBALLE (La rue), p. 216.
TlîlGUÉUES, p. 551.
Trinay, p. 438, 444.
ÏUINO (Voy. Traînou), p. 517, 518.
Trinité (La) de Vendôme, p. 411,
412.
TnoNC de Boulay, p. 549.
TnoussEPOiL (Vendée), p. 466,
467.
Tr.OTES (Société académique de),
p. 430.
TuRENNE (Henri de), duc de
Bouillon, p. 296.
u
Univki'.sité d'Orléans, p. 226,
.375, 413, 414, 415, 416, 437,
505.
Université de Paris, p. 504.
Ursulines d'Orléans, p. 438.
Vacher, p. 412.
Valencienne, p. 517.
Valentine de Milan, p. 424.
Vallée (Marie), p. 541.
Vallet de Viriville, p. 521.
Vaij,ièi'.e(De la), ollVe sa brochure
sur La Molle Maindraij, p. 172.
Valet, marchand d'estampes, p.
306.
V.\NDARi) (P.), maître fondeur,
p. 463.
Vandebergue (Famille), p. 541.
Vassal (De), archiviste, auteur
d'un dictionnaire du Loiret,
p. 533, 558.
Vassé (Claude), sculpteur, p. 535.
Vatican (Le), p. 371, 437.
Vatican (BibIiothè(|uc du), p. 360,
362, 417, 418, 479, 551.
— 621
Vaudin, p. 489.
Vellaunodunum, p. 533.
Vendée, p. 466.
Vendôme, p. 401, 411.
Vendômoises (Épigraphie et ico-
nographie), p. 41 ii.
Venise, p. 340, 345.
Verdes (Loir-et-Cher), ses ruines
romaines, p. 464.
Verdieu de Penneuy, conseiller
général, p. 38.
Vergeu (Château du), p. 549.
Vergnaud Romagnesi, donne l'é-
tyraologie de Hennequin, p. 27,
— 329, 330, 332 ; - son inter-
prétation d'une inscription de
Saint-Benoît-sur-Loire, p. 461,
- 463.
Verninac (Dom), p. 290, 291.
Vernon (Cimetière celtique de),
p. 465, 466.
VÉRONIQUE (Rue de la), p. 28.
Vezines (Jean de), p. 103.
Viatke (Saint-), Loir-et-Cher, p.
321, 328.
VlÉ (L'abbé), auteur du panégy-
rique de Jeanne d'Arc prononcé
en mai 1886, p. 436.
ViERZON, p. 548; — chemin de fer
de Vierzon, p. 470.
Viglain, p. 529.
ViGNAT (Eugène), est présenté au
titre de membre non résidant,
p. 273; — est élu, p. 278; re-
mercie de son élection, p. 279;
— une médaille hors concours
lui est décernée pour son ou-
vrage : Les Lépreux et les
chevaliers de Saint-Lazare de
Jérusalem et de Notre - Dame
du Mont Carmel, p. 319; -
don à la Société, p. 380; — lit
un mémoire sur une clochette
des morts, p. 432; — lettre au
sujet de sa cloche des morts,
p. 437.
Vignat (Gaston), titulaire rési-
dant, dépose un croquis de
pierre tombale, p. 54 ; — sa
note sur le plan de l'abbaye de
Ferrières, p. 229, 233; — mem-
bre du jury chargé d'examiner
les travaux du concours de 1885,
p. 246, 273, — 360; - com-
munique une copie de l'épitaphe
de Clément Marot et un quatrain
sur Théodore de Bèze, p. 373,
374; — élu membre de la Com-
mission des pubhcations, p. 377,
398 ; — délégué à la Sorbonne,
p. 412, 414; — propose l'inser-
tion du mémoire de M. Bague-
nault de Puchesse sur VExpé-
dition des Allemands en France
en 1575, p. 414; — lit une note
sur un débris d'inscription ro-
maine trouvée à Orléans, p. 430;
— propose l'insertion au Bul-
letin du travail de M. Doinel,
i. 431 ; — présente une note à
a Sorbonne, p. 434 ; — mem-
jre de la Commission chargée
d'inventorier les manuscrits de
la Société, p. 435; — auteur
d'une notice sur le F. Martel-
lange, jésuite architecte, p. 436,
— 439 ; — don à la Société,
p. 442 ; — membre de la Com-
mission chargée de l'examen des
notes laissées par M. de Pibrac,
p. 443; — membre de la Com-
mission de la carte archéologique
du Loiret, p. 491 ; — offre la
photographia d'un dessin de
Marteilange, p. 528, — 544.
ViLLARET (Mlle de), auteur du
livre : Les Antiquités de Saint-
Paul, p. 172-174; — une mé-
daille lui est décernée pour son
livre sur les Antiquités de Saint-
Paul, p. 320; — remercie pour
la médaille qui lui a été décer-
née hors concours, p. 322; —
auteur de recherches sur l'an-
cien chapitre de Sainte-Croix
d'Orléans, p. 508, 509.
ViLLAiis (Le maréchal de), p. 488,
489.
— 622 —
ViLLEMAIN, p. 116.
ViLLENEUVE-iK-r.oi, p. 322, 335.
Villeneuve (Loir-et-Cher), p. 284.
ViLLEPION, p. 492.
ViLLEROY (Nicolas de Neufville,
raarqais de), p. 196, 225.
ViLLOisE.ui, p. 506, .5-10.
ViNCENNES, p, MO.
Vincent (Faubourg Saint-), à Or-
léans, p. 470.
ViNEUiL (De), p. 415.
Viollet-Leduc, p. 218, 481.
VisiTANDiNES de Montargis, p. 234,
230.
Vivian (Mathieu), imprimeur Or-
léanais, p. 443.
Voisins (Abbaye de), p. 407, 478,
479, 502.
Voltaire, p. 305.
Vosges (Les), p. 239.
Vosges (Société d'émulation des),
p. 183.
VouzoN (Le bailli de), p. 209 à
213.
w
Wagner (William), de Philadel-
phie, envoie des feilex taillés
d'Amérique, p. 225.
Wallon, auîeur de la Vie de
Jeanne d'Arc, p. 4u4.
Walter (Épopée de), p. 435.
Wavrin (Jean de), «hroniqueur,
p. 448.
Weven (L. Herraann), graveur
d'une thèse, p. 306, 307.
Wi'JiOis (De), commandant de
gendarmerie à O'Iéaps, com-
mence un compîe rendu des
•ravaux publiés en langae russe
par rAcadéni'e impériale de
Saint-Pétersbourg, p. 492.
Yèvre-le-Ciiatel, objets trouvés
en 1865, p. 19, — 552.
Yonne, p. 439.
YssouDUN, p. 524.
Yves Ar^in, p. 508, 514.
FIN DE la table DU TOME VIII DES BULLETINS.
IMF. GBOUeBS JACOB, — OBLAAKB.
NOTICE
SUR
EMILE EGGER
IMP. OEOSGES JACOB , — OBLÉAKS.
NOTICE
SUR
EMILE EGGER
PROFESSEUR A LA FACULTÉ DES LETTRES DE PARIS
MEMBRE DE L'INSTITUT
(ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES)
SA VIE ET SES TRAVAUX
PAR
Anatole BAILLY
PROFESSEUR AU LYCÉE D'ORLÉANS
MEMBRE DU CONSEIL ACADÉMIQUE DE PARIS
Lecture faite le 27 novembre 1885
dans une séance de la Société archéologique et historique de l'Orléanais,
en présence des trois Sociétés savantes d'Orléans
c:-.<r-<è^^$3BÇgKc>sS>-;>-3
ORLÉANS
H. HERLUISON, LIBRAIRE -ÉDITEUR
17, RUE jeanne-d'arg, 17
1886
/^^^^^i^'^/^^l
EMILE EGGER
SA VIE ET SES TRAVAUX
Messieurs <^>,
OUR parler du professeur, de l'académicien, du
savant illustre que la France vient de perdre,
je n'ai aucun titre, et, succédant aux témoins
autorisés (2) qui ont raconté déjà cette belle vie, je me
P
(i) La présente Notice a été lue, le 27 novembre 1885, dans une
séance de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, à
laquelle M. Egger appartenait comme membre honoraire. Les membres
des deux autres sociétés savantes d'Orléans (la Société d'agriculture,
sciences, belles-lettres et arts, et l'Académie de Sainte-Croix), dont
M. Egger faisait également partie, les autorités universitaires et les pro-
fesseurs du lycée, avaient été conviés et ont assisté à cette lecture. La
séance était présidée par M. Gustave Baguenault de Puchesse, docteur
es lettres, ancien élève et ami de M. Egger, et Président de la Société
archéologique. La famille de M. Egger était représentée par le second
fils de l'illustre helléniste, M. Max Egger, professeur au collège Stanislas.
(2) Voyez, vers la fin de cette Notice, la liste des discours prononcés
aux obsèques de M. Egger.
1
<■)
liâte d'invoquer ma seule excuse : c'est d'avoir été jadis,
à l'École normale, un de ceux auxquels M. Egger a
ouvert la voie, qu'il a conseillés et soutenus plus tard
dans des travaux auxquels il n'a pas dédaigné de s'asso-
cier^ un de ceux surtout qui ont connu son bon cœur
et joui de son amitié. Ai-je besoin de dire que je ne pré-
tends pas à retracer en détail une existence si remplie,
ni à porter un jugement sur tant de travaux dans des
directions si diverses? Le simple exposé de ce qu'a fait,
tenté ou conseillé M. Egger suffira sans doute à inté-
resser le lecteur, et je m'assure qu'après avoir pénétré
dans son intimité, ceux qui ne connaissent en lui que
l'homme public conviendront que l'homme privé n'est
pas moins digne de respect, et qu'une telle vie mérite
d'être offerte en exemple.
Pour nous d'ailleurs, Orléanais, M. Egger est presque
un compatriote. Son père était originaire d'Orléans,
qu'une partie de sa famille habite encore. Lui-même y
vint plusieurs fois dans sa jeunesse et y contracta des
relations qu'il ne cessa d'entretenir, qu'il étendit même
par la suite. Enfin membre de nos trois sociétés sa-
vantes, il s'honorait de ce lien nouveau qui le rattachait
plus étroitement encore à la ville paternelle. Je n'ai pas
à rappeler qu'en 1864 la Société archéologique, sur la
proposition et grâce aux libéralités, devenues mainte-
nant perpétuelles, d'un de ses membres (1), décida la
création d'un concours quinquennal à la suite duquel
seraient décernées des récompenses. C'est M. Egger
{\) M. Boucher de Molandon, membre et à plusieurs reprises Pré-
sident de la Société archéologique, membie et ancien Président de
l'Académie de Sainte-Croix, bien connu par ses dons généreux à la So-
ciété archéologique.
— 3 —
qui vint présider la séance solennelle où furent procla-
més, en 1869, le 8 mai (notre date sainte, la date com-
mémorative de notre Jeanne d'Arc), les résultats du
premier de ces concours. Bien que ce souvenir date de
seize ans, plus d'un parmi nous se rappelle l'allocution
charmante où M. Egger loua le zèle de ceux qu'il appe-
lait ses confrères pour l'étude des inscriptions, des
chartes, de tous les documents authentiques, étude
facile dans une cité où les collections renommées ne
sont pas rares (1) et où de généreuses donations
ont fait de notre dépôt public un des plus riches
musées provinciaux (2). Nous l'avons revu deux fois
depuis : en 1875, encore le 8 mai; il nous parla d'an-
tiquités, comme toujours, nous adjurant de recueillir
avec un soin pieux nos vieux mots Orléanais, ces
débris d'un passé qui se survit dans les noms de
nos rues ou de nos églises, et dans le parler de nos
campagnes. « Un peu Orléanais par ma naissance (et
j'aime à m'en faire honneur), nous disait-il, je ne
parcours pas ce pays sans y relever dans la bouche du
peuple quelques-uns de ces mots qu'on regrette de voir
tomber d'usage parmi les gens du monde poli (3). »
(1) Il suffira de citer celles de M. l'abbé Desnoyers, vicaire général,
membre de nos trois sociétés savantes, plusieurs fois Président de la
Société archéologique (voy. la note suivante), et les collections de livres,
de monnaies et de médailles de M. Louis Jarry, membre de nos trois
sociétés savantes.
(2) M. l'abbé Desnoyers a fait don à notre ville, en 1868, d'une
collection de livres aujourd'hui déposée à la Bibliothèque publique, et,
plus tard, d'une collection d'objets d'art maintenant exposée dans les
salles du Musée histoiique.
(3) E. Egger, Tradition et Réformes, p. 222. Les deux autres allo-
cutions, du 8 mai 1869 et du 8 mai 1880, ont été également recueillies
— 4 —
Gomment furent accueillis ses conseils, donnés avec
tant d'esprit et de bonne grâce, je n'ai pas à vous en
faire souvenir. Une dernière fois il a reparu parmi nous,
en 1880, le 8 mai toujours. L'âge était venu ; avec l'âge
les infirmités, hélas ! nous le retrouvions aveugle ! et
avec les infirmités bien des chagrins. Il nous parla en-
core, toujours avec la même bonne grâce, mais plus
sérieuse, presque grave, oserais-je dire avec un accent
de tristesse? 11 nous félicita de notre culte constant pour
les antiquités, souhaitant que l'étude n'en fût jamais sé-
parée de celle des lettres proprement dites. Nous aurions
dû le revoir cette année à notre dernier concours. Pour
la première fois, et malgré d'instantes et affectueuses
sollicitations, nous avons été privés de sa présence.
La Société du moins sait ce qu'elle doit à l'homme
éminent qui comptait dans son sein plus d'un ami per-
sonnel, et qui lui a donné tant de marques d'affection :
elle recueillera son souvenir, n'oubliant pas que, si ce
Musée dont je parlais tout à l'heure conserve son
image (1), c'est à nous, qui l'avons entendu jadis et
applaudi, de garder vivants au fond de nos cœurs sa
spirituelle et cordiale parole, non moins que les ensei-
gnements précieux de sa vie.
Emile Egger, ainsi désigné sur l'acte de l'état-civil,
et prénommé Auguste-Emile sur l'acte de baptême (2),
in extenso par M. Egger dans le même ouvrage, p. 208 et suiv. et
p. 225 et suiv.
(1) Le musée d'Orléans possède le buste de M. Egger par M. Cougny,
de Versailles.
(2) Quelques-uns de ses premiers ouvrages, par exemple le Latini
sermonis vetustioris Reliquiœ sclectcc (février -1843), VEpigraphices
grsecce Specimina selecta (1844), portent comme nom d'auteur
A. E. Egger. De bonne heure, M. Élgger prit l'habitude de ne signer
_ 5 —
naquit à Paris, le 18 juillet 1813, d'une famille devenue
française, mais originaire de Carinthie en Autriche (1).
Son arrière-grand-père, maître tailleur à Strassburg,
petite localité aujourd'hui de 2,000 âmes environ, à 30 ki-
lomètres nord de Klagenfurt, avait eu au moins (2
quatre enfants : un fils, Maximilien Egger, vraisembla-
blement l'aîné de la famille, né vers 1746, qui vint s'éta-
blir en France vers 1764, et trois filles qui se marièrent
dans leur pays, et dont la descendance existe encore,
disséminée à Vienne, à Gratz, à Tropau et à Klagenfurt.
Comme dans beaucoup de familles nombreuses, la for-
tune de ces quatre enfants a été bien diverse. Tandis
que les deux sœurs cadettes se mariaient à des maîtres
tailleurs, l'aînée épousait en 1775 un docteur en méde-
cine nommé Vest, que l'empereur Joseph II anoblit en
1782, et dont un fils, le docteur Lorenz Otto von Vest,
fut lui-même un médecin renommé. En 1875 il restait
de la descendance de cette aînée un grand nombre de
petits-enfants et plusieurs arrière -petits-enfants, dont
cinq mineurs sous la tutelle d'un capitaine autrichien,
leur parent, qui avait fait la campagne du Mexique
que de son prénom d'Éniile, le seul sous lequel il soit en géné-
ral connu.
(1) Les renseignements qui concernent les origines de M. Egger sont
empruntés à des papiers de famille, en particulier à des notes de la
main de M. Egger, et que Mn'e Egger a bien voulu me commu-
niquer.
(2) Une lettre de Marie-Anne de Vest, sœur de Maximilien, à sa
belle-sœur, Marguerite Bellanger (13 janvier 1805), parle de deux
autres frères d'ailleurs inconnus. Les dates qui suivent semblent
résulter de renseignements fournis par la même lettre. M. Egger,
dans ses notes biographiques, dit simplement, et sans doute d'après
des souvenirs vagues, que son grand-père « vint s'établir vers 1770
en France ».
— 6 —
avec ^infortuné Moximilien. La seconde fille eut quatre
enfants, dont un devint prélat (abbé mitre) des Bé-
nédictins de Saint-Paul à Klagenfurt. La troisièuie n'a
pas laissé de postérité connue. Quant au fils émigré,
c'est à Orléans qu'il était venu se fixer, d'abord comme
ouvrier, puis comme maître tailleur. Après la mort d'une
première femme, il s'y remaria le 25 janvier 1774 avec
une Orléanaise, Marguerite Bellanger. De ce mariage,
qui fut célébré à l'église Saint-Pierre-Ensentelée (1),
naquirent six enfants, quatre filles et deux fils.
Le père, très estimé, et qui était un homme d'ordre et
de sens, autant qu'on peut l'induire de sa correspon-
dance, avait un bon atelier, rue d'Illiers, au n° 121
d'alors (2), dans la maison portant aujourd'hui le n'^ 14
et où demeure notre confrère M. Chouppe. C'est là que
sont nés les six enfants. M""® Chouppe, qui habitait la
maison contiguë (n'^' 16 d'aujourd'hui), avait connu par-
ticulièrement la famille Egger, et, lorsque plus tard les
membres de cette famille se dispersèrent, elle conserva
des relations avec eux, surtout avec le père et une des
tantes de M. Egger. Maximilien mourut en 1804, lais-
sant aux siens une modeste aisance. De ses six enfants,
trois au moins se trouvent représentés encore au-
jourd'hui, l'aînée par une fille, septuagénaire et aveugle,
à Versailles; une autre par une fille aussi, octogénaire
et depuis peu paralytique, à Orléans, et dont les des-
cendants sont également Orléanais; un troisième en-
(1) Proprement : « Saint-Pierre en sente lée » (in semita lata).
(2) Cette indication résulte d'une lettre adressée de Pai'is, le 15 ni-
vôse an XIII (5 janvier iSOà), par Jean de Ve&t, lils aîné de Marie-
Anne de Vest, à sa tante Marguerite Bellanyer, veuve de Maximilien
ïCgprer.
fant, le second par ordre de primogéniturc (Ij. était un
fils, Gaston-Maximilien, né le 14 août 1779, baptisé à
la ménae église Saint-Pierre-Ensenlelée, et qui fut le
père du célèbre helléniste. Gaston-Maximilien fut placé
dans un collège d'Orléans, où il commença des classes
que la Révolution interrompit; mais il garda toujours le
goût de l'étude sans pouvoir presque jamais s'y livrer
librement. Soustrait au service militaire, grâce aux sa-
crifices que son père s'imposa pour le faire remplacer,
il alla en 1797 se fixer à Paris, où il épousa, le l*^"" oc-
tobre 1802, Anne-Victurnienne Décors, et où il ne tarda
pas à s'établir comme tapissier. De son mariage il eut,
lui aussi, six enfants, trois garçons et trois filles. Quatre
moururent jeunes. Seuls, Emile et sa sœur, Anne-Ida,
plus âgée de quatre ans et demi (elle était née le 30 dé-
cembre 1808), devaient survivre à leur père. Ce père était
un homme remarquablement doué ; dessinateur habile
et d'un goût délicat pour les travaux de sa profession,
il a laissé, parait-il, des modèles charmants de meubles
et de tentures; par surcroit, d'un esprit inventif, et, se-
lon l'expression de M. Egger, de « quelque génie pour
la mécanique » (2). Des notes autographes de son fils
assurent qu'il avait apporté certains perfectionnements à
(1) Dans ses notes autobiographiques, datées de 1854, M. Egger a
écrit : « Mon grand-père eut plusieurs enfants, dont mon père était
l'aîné. » Soit oubli, soit méprise sur les dates de naissance, ce rensei-
gnement est inexact, à moins qu'on n'entende <r le fils aîné ». D'un
tableau généalogique dressé avec un grand soin par M">e Egger sur
des indications envoyées d'Autriche, en 1875, par un ami de la
famille, il résulte que le premier enfant fut une fille née en 1776,
et qui mourut en 1842; Gaston-Maximilien, né en 1779, fut le
second.
(2) Le papier dans l'antiquité et dans les temps modernes, par
— 8 —
des appareils orthopédiques; il s'occupait aussi de la di-
rection des ballons; surtout il avait imaginé un sys-
tème pour la construction des tentes mobiles qui
fut admis à l'Exposition des produits de l'industrie
en 1827. Les jours de congé, le fils allait assister le
père sous la tente-modèle exposée dans la cour du
Louvre (1). Parfois même, suppléant l'inventeur ab-
sent, il expliquait au public le mécanisme de l'appa-
reil. On voit qu'il fit jeune son apprentissage de
professeur. Ce souvenir a dû se représenter souvent
à son esprit, lorsque, plus tard, nous menant de
l'École normale à ce même Louvre pour nous faire
admirer quelque statue ou déchiffrer quelque inscrip-
tion récemment acquise, il se voyait suivi dans les salles
par les visiteurs qui se joignaient à notre petit groupe.
En 1830, nouvelle invention : il s'agit d'un moteur à vent
d'un mécanisme ingénieux et simple, au dire du fils, qui
en a conservé les dessins et l'explication manuscrite.
Malheureusement, et comme tant d'inventeurs, notre
compatriote poussait le désintéressement jusqu'à l'im-
prudence : il n'avait pas pris de brevet pour ses appa-
reils d'orthopédie; pour son moteur à vent, il contracta
avec un capitaliste des engagements qui ne lui furent pas
avantageux. Même dans la direction de son commerce,
universellement aimé et estimé de ses confrères aussi
bien que de sa clientèle, il semble avoir apporté, comme
l'a écrit son fils, avec une probité sévère, une médiocre
E. Egger, Paris, 18G6 (page 44). Dans ses notes autobiographiques
M. Egger a écrit de même : « Avec une vive prédilection pour la méca-
nique et la physique, où il apportait un véritable génie d'inven-
teur, etc. »
(1) Elle a été déposée avec les dessins et les notes explicatives au
Conservatoire des arts et métiers.
— 9 —
aptitude. Plus qu'à demi ruiné, en 1815, par le départ
d'un grand fonctionnaire de l'Empire auquel il avait
fourni un ameublement somptueux qui ne fut pas payé,
il avait beau donner tout le jour aux soins de sa profes-
sion, et le soir, à dix ou onze heures, c'est son fils qui
l'atteste, « reprendre le crayon, la plume et le compas
pour tracer des plans, faire des calculs et mettre au net
les projets dont sa tête était sans cesse occupée », il
n'avançait pas. Sa santé s'épuisait dans cette lutte conti-
nue. L'excès de travail, la déception que lui causa le
succès insuffisant de son système de tentes dont les dé-
penses furent à peine couvertes, enfin le chagrin de ses
démêlés au sujet du moteur à vent, déterminèrent une
maladie longue et douloureuse qui l'emporta à l'âge de
cinquante ans, le 30 avril 1830. Cette période d'épreuves
avait laissé dans l'esprit du fils, devenu jeune homme,
une impression pénible qui ne s'effaça jamais. « C'est
un des plus tristes souvenirs de ma vie, a-t-il écrit dans
ses notes, mais un des plus nobles aussi ; car je ne
songe pas sans quelque orgueil à cette généreuse con-
fiance de l'inventeur (1), » qui croyait assurer l'hon-
neur de son nom et l'indépendance de sa famille.
Le père mort laissait dans la gêne sa veuve et les
deux seuls enfants survivants, la fille, alors âgée de
vingt-deux ans, et son frère, qui en avait dix-sept à
peine. Avant tout il fallait pourvoir aux nécessités de
la vie. La fille avait appris la peinture, et si l'on se re-
porte aux temps éloignés où nous placent ces événe-
ments de famille, et qu'on se rappelle en quel discrédit
était alors dans certaines classes la profession d'artiste,
on sera frappé que les parents aient songé pour leur fille
(1) Notes autobiographiques.
— 10 -
à lui réserver ce moyen d'assurer son avenir; mais
le goût de l'étude, des arts, des lettres fut toujours en
honneur dans cette famille dont le chef, on l'a vu,
n'était assurément pas un esprit vulgaire. Quoi qu'il
en soit, la jeune artiste se mit courageusement à
l'œuvre. Elle avait reçu les leçons du célèbre Redouté.
Entre plusieurs de ses tableaux, M. Chouppo possède
encore le premier qu'elle ait peint dans l'atelier du
maître, une simple rose. Elle était d'ailleurs réputée
comme l'une de ses meilleures élèves. Un témoignage
du temps (1), que confirment les souvenirs de familles
orléanaises qui l'ont connue, nous apprend qu'elle avait
du goût et du talent, et que ses productions furent
souvent remarquées aux expositions annuelles du
Louvre : à ceux qui ont fréquenté plus tard la maison
de M. Egger, où se voient encore plusieurs tableaux
de sa sœur, ces marques d'estime paraîtront sans
doute justifiées. Tout en produisant, elle donnait des
leçons de peinture dans des pensions de jeunes filles,
dans des familles riches; elle en donna à M'"® Ville-
main : elle contribua ainsi, par le produit de ses leçons
et la vente de tableaux de fleurs, à introduire quelques
(1) A l'occasion d'une pièce de vers intitulée : Les cinq petits
tableaux de ma chambre, et qui commence ainsi :
Trois clochettes d'Ida, bouquet délicieux,
Toujours plein de fraîcheur, que la rosée inonde;
Un beau myosotis, fleur de l'âme et des yeux,
l'auteur, Charles Auguste Chopin, dont il sera question plus loin dans
cette Notice, ajoute en note : « Volubilis, peint par M'ie Ida Egger,
jeune talent enlevé à la peinture par une mort prématurée, et dont les
productions ont été souvent remarquées au Louvre. » Le Myosotis du
dernier vers était un Bouquet d'après Redouté. {Au coin du feu. Paris,
imprimerie Grapelet, janvier 1844, p. 95.)
— 11 —
ressources dans la maison. M. Egger ajoute qu'elle
était un modèle de grâce et de vertu, et nous verrons
qu'en effet elle fut la plus tendre des sœurs et la plus
dévouée.
Quant au fils, il avait sans doute montré tout enfant
de la bonne volonté et d'heureuses dispositions pour
l'étude; car il aimait à raconter qu'un vieil ami de sa
famille, parlant de lui (il avait alors sept ans), disait â
ses parents : « Voilà un petit gaillard qu'il faut faire tra-
vailler ; il sera un jour pair de France. » — « Depuis ce
temps, ajoutait gaiement M. Egger, trois Chambres de
pairs ont passé sous le pont, et je n'ai fait partie d'aucun
de ces naufrages. » Le vieil ami s'était-il à ce point
trompé ? Il y a des pairies de plus d'une sorte, et celle
de la république des lettres n'a jamais été la moins
enviée, ni peut-être la moins enviable; elle ne passe
pas, dans tous les cas, pour la plus accessible. Ce qui
est sur, c'est que le conseil fut suivi : les parents hési-
taient à y faire honneur; mais l'enfant avait une tante,
Anne-Élisabeth, née à Orléans en 1789, qui mourut à
Paris en 1849, et qui aimait l'étude comme presque
tous les membres de sa famille. Elle était alors di-
rectrice d'études dans la pension très florissante de
^{me Place, rue de Vaugirard, C'était une personne
excellente, aimée et vénérée de ses élèves, et que
sa bonté avait fait surnommer « Maman Egger » :
j'en ai recueilli le témoignage jusqu'à Orléans
dans la famille Gombault et près de nos confrères,
MM. Tranchau et Chouppe. Sur ses instances, l'enfant
fut placé au collège Saint-Louis, dont il suivit les cours
comme externe depuis 1823 ; il y fut bientôt renommé
comme l'un des meilleurs élèves. De 1823 à 1830, en
effet, ses succès ne se démentent pas, constants et ré-
— 12 —
guliers plutôt que brillants. Les palmarès mentionnent
son nom dans toutes les facultés, en histoire et en ma-
thématiques comme en latin et en français, mais, ce
qui est remarquable, pas plus en grec que dans le reste :
un 2*^ accessit de version grecque en cinquième, un 5^^
en quatrième, un l''" en troisième, un 3^ en rhétorique:
voilà pour le grec la part du futur helléniste. Sa faculté
de prédilection paraît avoir été les vers latins : il y ob-
tient le O accessit en quatrième, le 2"^ en seconde, le
l^"" prix en rhétorique, et, dans ces deux dernières
classes, c'est surtout pour les vers latins qu'il est envoyé
au Concours général où il remporte, en seconde, un
3^ accessit, en rhétorique un 8" avec un 1^'^ accessit de
version latine (1). Trente ans plus tard, lî souvenir de
ses solides études n'était pas effacé, et, lorsque se fonda,
en 1860, l'Association des anciens élèves de Saint-Louis,
c'est à M. Egger que ses camarades de 1823 à 1830
vinrent offrir la présidence de l'œuvre.
A la mort de son père, le jeune Emile achevait sa rhé-
torique. N'était-ce pas une imprudence, quand la famille
était dans la gêne, et l'avenir incertain, de continuer
des études? Ne valait-il pas mieux que le jeune homme
fît son apprentissage dans quelque atelier pour attendre
l'âge de succéder à son père? Sans aller au devant de
cette résolution extrême, le pauvre collégien, par respect
pour le nom et la profession paternels, se résignait.
Heureusement une parente qu'il faut nommer (car elle a
bien mérité de la science par la résolution qu'elle
inspira), M"^'^ Duverdy, remontra que l'écolier était
(1) Le principal lauréat de la classe était M. Ernest Havet, qui prélu-
dait par les plus brillants succès de collège à sa belle carrière de savant
et d'écrivain, et qui resta l'ami de M. Egarer.
— 13 —
d'apparence débile, peu propre à des travaux manuels,
qu'il faisait honneur à ses études, que l'exemple du père
n'était pas d'ailleurs tellement encourageant (1). Bref, il
fut décidé que les études seraient poursuivies. Du moins
le courageux rhétoricien voulut-il ne pas être à charge
aux siens, et doué déjà de cette force de volonté dont il
devait donner tant de preuves dans sa carrière, il s'ar-
rangea, tout en faisant sa philosophie comme externe au
collège Henri IV, pour avoir quelques élèves en répé-
tition.
Vers la fin de 1831, ses études étaient terminées et le
jeune philosophe reçu bachelier (l'^^ août). 11 avait dix-
huit ans. L'École Normale s'offrait naturellement à la
juste ambition d'un tel humaniste. Mais se faire admettre
à l'École, c'était s'interdire ou à peu près les répétitions
fructueuses qui assuraient pour une part le bien-être de
sa famille. Il y renonça. L'École y perdait un élève qui
lui eût fait honneur : elle devait se dédommager huit ans
après en l'appelant dans son sein comme maître, et
vingt-huit autres années plus tard en accueillant à son
tour comme élève son fils aîné. Au reste, l'indépendance
qu'il avait dû se réserver ne fît pas tort à ses succès.
Tout en perfectionnant ses études littéraires, il suivit
une année encore divers cours de sciences, celui de
mathématiques élémentaires, où il obtint deux acces-
sits, au collège Henri IV, et, à la Faculté des sciences,
les cours de Thénard, de Dulong et de Pouillet. Par-
lant aux élèves du lycée Louis-le-Grand à la distribu-
(1) Mme Duverdy possédait, rue d'Eiil'er, à iu hauteur de la place
Médicis actuelle, une maison où avaient demeuré deux universitaires,
V. Cousin et Lefébure de Fourcy, et professait un grand respect pour
la science et les savants.
_ 14 —
tion des prix de 1876, il rappelait avec gratitude le sou-
venir « du bon Despretz (1) » et des maîtres éminents
qui l'avaient initié à 1 étude des sciences expérimentales.
On verra plus loin que cet apprentissage scientifique
ne fut pas perdu. Pour le moment, pressé par d'autres
devoirs, il continua de rechercher des leçons. Sa ré-
putation de lauréat et son grade de bachelier lui ou-
vrirent successivement les portes de deux établisse-
ments, l'institution Vauthier, située au n° 37 de la rue
de la Montagne-Sainte-Geneviève sur l'emplacement de
l'ancien collège de la Marche, où il donna des répéti-
tions de grec et de latin, d'octobre 1831 à juin 1836, et
l'institution Michelot, rue de Vaugirard, où il enseigna
le français à partir de 1834 (2). En même temps, il
aborda les examens et les concours d'ordre littéraire.
Toute cette série d'épreuves, qui effraient à bon droit
les plus courageux et dont chacune exige d'ordinaire
une longue préparation, il la parcourut en trois an-
nées : bachelier à dix-huit ans (l^"" août 1831), il était
licencié à dix-neuf (27 juillet 1832), docteur à vingt
(27 juillet 1833), agrégé à vingt et un (12 septem-
(1) Tradition et Reformes, p. 97.
(2) Par suite de renseignements forcément hâtifs et qui n'avaient pu
être vérifiés à tempSj il a été dit au lendemain de la mort de M. Egger
qu'il avait donné des leçons dans les deux institutions Barbet (il faut dire
Vauthier) et Michelot tout en faisant sa philosophie. Les carnets de
recettes et de dépenses que M. Egger tenait à jour dès cette époque, et
dont j'ai des extraits sous les yeux, font foi que les relations avec l'insti-
tution Vauthier datent seulement d'octobre 1831 (M. Vauthier délivra
même, en 1836, un certificat en règle constatant la durée du séjour de
M. Egger comme répétiteur dans sa maison), et, avec l'institution Mi-
chelot, de 1834. Au reste, je ne sais si la législation universitaire d'alors
aurait permis à des chefs d'institution d'avoir comme répétiteur un
maître non bachelier.
— 15 —
bre 1834j. A la licence comme à l'agrégation, il fut
reçu le premier. Au concours d'agrégation, sa pièce
de vers latins charma le président, M. Villemain. Le
sujet était un Songe d'Ennius. Le vieux poète racontait
qu'Homère lui était apparu, l'exhortant à laisser de côté
les imitations grecques et à chanter dans un poème
d'inspiration nationale les rudes combats des Romains
et la gloire de Rome. Pour faire parler son héros, le
candidat avait eu l'idée d'emprunter à Ennius lui-
même quelques-uns de ses archaïsmes : sa pièce avait
ainsi par endroits comme une saveur de vieux latin.
M. Villemain fut ravi de l'originalité de cet essai, où
l'érudition ne faisait tort ni à la noblesse des idées ni
à l'ampleur de l'imagination, et l'on verra plus loin
qu'il conçut le projet d'utiliser pour le bien des études
latines le précoce savoir du nouvel agrégé. Les
épreuves orales du même concours avaient offert au
candidat une autre occasion de faire apprécier sa
science : interrogé par M. Villemain sur le Collège
des Augustales, à peine défini par les historiens la-
tins, mais mieux connu depuis la découverte, alors
récente, d'inscriptions nombreuses, le candidat avait
montré une telle connaissance de la question que le
président, surpris et presque déconcerté par l'éton-
nante érudition de son justiciable,, crut devoir men-
tionner cet incident dans son rapport.
Pour l'examen du doctorat, qu'il subit, contraire-
ment aux habitudes universitaires, avant l'agrégation,
M. Egger avait choisi comme sujet de thèse fran-
çaise une Étude sur l'éducation, et particulièrement
sur l'éducation littéraire chea les Romains, depuis la
fondation de Rome jusqu'aux guerres de Marius et
de Sylla. La thèse latine avait pour titre : De Archytœ
— 16 —
tarentini , pi/thagorici , vita, open'bus et philosophia
clisquisitio. Ces deux opuscules étaient de courtes dis-
sertations comme toutes les thèses d'alors, l'une de
46 pages in-8'', l'autre de 67. A l'inverse de l'usage
qui a prévalu, la thèse latine est la plus développée.
C'est à cet examen que M. Victor Le Clerc ouvrit
la séance par ces mots qui causèrent quelque émoi,
parait-il, dans l'auditoire : (( Enfin, Monsieur, voilà
des thèses qui nous apprennent quelque chose. » —
(( Sans doute, remarque M. Egger (1), il regrettait un
peu de s'être montré trop facile dans quelques-uns
des précédents doctorats. » Une autre particularité si-
gnala cette soutenance : ce fut la dernière fois que deux
candidats subirent l'épreuve le même jour. Celui qui
succéda à M. Egger devant le célèbre tapis vert de la
Sorbonne fut M. Lafaye (2), l'auteur du Dictionnaire
des synonymes français, et qui enseigna la philosophie
dans notre collège royal de 1833 à 1837 (3). M. Le
Clerc, jugeant que la nécessité d'argumenter en un
même jour sur quatre thèses se conciliait difficilement
avec une discussion approfondie, décida qu'il n'y
aurait plus de soutenance dans une même journée
(1) Tradition et Réformes, p. 338.
(2) De son vrai nom Lafaist (P.-B.), ainsi appelé dans les palmarès du
collège, et désigné sous les deux noms dans le Catalogue général de la
librairie.
(3) Sous le provisorat de M. Lecomte, dont il suffit de citer le nom,
et dont un des gendres, notre confrère M. Tranchau, est lui-même de-
venu plus tard proviseur du lycée. On n'apprendra pas non plus sans
intérêt, à Orléans, que le successeur de M. Lafaye fut, de 1837 à 4839,
M. Francisque Bouillier, ancien Inspecteur général de l'Instruction
publique, aujourd'liui membre de l'Académie des sciences morales et
politiques.
— il —
que pour un candidat. Cette simple innovation n'a
pas été sans influence sur le développement qu'ont pris
dans la suite les thèses de doctorat.
Docteur et agrégé, le jeune professeur pouvait main-
tenant prétendre aux plus hautes chaires de collège.
M. Villemain, qui avait conçu pour son justiciable de
l'agrégation une grande estime, lui proposa la rhéto-
rique de Rouen. Mais le débutant souhaitait ardem-
ment ne pas quitter Paris, où le retenaient d'impé-
rieux devoirs de famille, et où ses brillants succès lui
donnaient quelque droit de prétendre. Le ministre eut
égard à son désir en l'appelant (12 novembre 1834) aux
fonctions modestes et peu lucratives d'agrégé suppléant
au collège Saint-Louis pour les classes de lettres. Les
premiers mois furent pénibles. A vingt et un ans, diri-
ger d'emblée une classe nombreuse d'élèves qui ne sont
plus des enfants n'est pas chose facile: tous ceux qui ont
l'expérience de l'enseignement l'ont plus ou moins
éprouvé. M. Egger eut besoin de toute son habileté au-
tant que de son énergie naturelle. Il réussit, « mais non,
dit-il lui-même, sans laisser derrière lui un souvenir de
ses premiers échecs qui gêna fort son avancement » (1).
Ce n'est que trois ans et demi après (15 mai 1838) qu'il
fut chargé de la rhétorique supplémentaire (sorte de
cours préparatoire au baccalauréat es lettres pour les
élèves destinés aux écoles spéciales) et des conférences
de rhétorique au collège Henri IV. Le 25 septembre de
la "même, Cannée on lui confiait, avec avancement, la
deuxième division de seconde au même collège, et
l'année suivante il devenait agrégé divisionnaire au col-
lège Charlemagne. Parmi les élèves qui ont passé par sa
(1) Notes autobiographiques.
— is-
olasse dans ce dcriiier établissement, il se souvenait par-
ticulièrement de M. Geffroy, devenu son collègue en
Sorbonne, et membre de l'Académie des sciences mo-
rales et politiques, qui racontait naguère que l'exemple
de ce maître, déjà renommé à l'âge où la plupart
entrent dans la carrière, avait décidé de sa propre
vocation.
Avec le traitement d'agrégé, la position conquise
n'assurait pas plus de 1,900 fr., auxquels s'ajoutait
heureusement le produit de leçons particulières. Même
avec cet appoint, les ressources étaient médiocres.
Un trait à noter, c'est que néanmoins le jeune pro-
fesseur prélevait régulièrement sur son gain quelques
petites sommes pour des achats de livres. J'ai sous
les yeux un extrait de ses carne'ts de dépenses tenus à
jour, dès ce moment, avec cet esprit d'ordre dont il ne
devait jamais perdre l'habitude : dès 1831, l'année de
son baccalauréat, il se procure un Dictionnaire français-
grec, une Gêorjraphie de Letronne, un Suétone, un So-
phocle, une Cyropédie, un Térence, d'autres ouvrages
encore. Ces acquisitions continuent en 1832; elles de-
viennent plus importantes en 1833, l'année de son doc-
torat. Sur le conseil de M. Le Clerc il achète un
Forcellini. Ce sont les commencements de cette biblio-
thèque qui deviendra peu à peu si riche, et dont il sera
si justement fier plus tard. Sans doute, parmi ceux qui
liront ces lignes, il y aura peu d'universitaires licenciés
ou docteurs de 1840 à 1876, à qui elles ne rappellent
quelque prêt, fait par le maître, et toujours régulière-
ment inscrit par lui sur le registre où il notait les
sorties et les rentrées des volumes qu'il communiquait
si libéralement.
Au moins l'avenir était-il assuré. Le jeune agrégé
— 19 —
pouvait attendre un avancement certain; mais surtout
sa mère et sa sœur étaient désormais, et, pour une
large part, grûce à lui, à l'abri du besoin. Il semble
qu'après tant d'épreuves, ces années autour de 1835
aient été pour la famille comme une courte période
d'apaisement. L'intérieur se ressent de l'aisance que
consolide le travail de tous, de la joie que causent les
succès du frère et de la sœur, et que troublent seule-
ment des inquiétudes naissantes pour la santé de la
jeune fille. Quelques amis viennent y causer d'nrt et de
littérature. C'est le temps des Lamartine, des Hugo, des
Musset. Comme tant d'autres, alors, on s'essaie timi-
dement à les imiter : de cette période sont datées la
plupart des petites pièces de vers que signe l'un des
familiers de la maison, Charles-Auguste Chopin, avo-
cat, futur bienfaiteur de M. Egger, et qui ont été
réunies, en 1844, sous le titre : Au coin du feu (1). Dans
quelques-unes se lit le nom d'Ida Egger; d'autres sont
dédiées à deux jeunes hommes qui devaient rester les
amis de la famille, M. Auguste Robert, auteur lui aussi
de quelques opuscules poétiques (2), et un Orléanais,
M. Médéric Fontaine, seul survivant aujourd'hui de ce
petit cénacle. A cinquante années de distance, on se re-
présente les joies discrètes de ces réunions intimes, et
l'impression revit d'un intérieur où les vulgarités de
la vie sont parfois oubliées pour les pures jouissances
de l'esprit.
La période scolaire terminée, le laborieux professeur
(1) Voyez les notes des pages 10, 28, etc.
(2) Le Connétable de Bourbon, drame en cinq actet, en vers, honoré
d'un prix de l'Académie française (épuisé); Louis XI en belle humeur,
Paris, Ollondorf, 1879 ; «te.
— '20 —
employait ses vacances à donner des leçons dans de
riches familles, trop heureuses d'avoir pour leurs fils
un répétiteur d'un tel mérite, et que son âge rapprochait
naturellement des jeunes gens qu'on lui confiait. C'est
ainsi qu'en 1837 il accompagna, dans un voyage de va-
cances à Dunkerque, la famille Cochin, dont le chef,
Denys Cochin, le célèbre fondateur des Salles d'asile, lui
avait demandé son assistance pour ses deux fils : l'un
d'eux était Augustin Cochin, qui devint membre de l'A-
cadémie des sciences morales et polit".ques, et préfet
de Seine-et-Oise en 1871, et qui ne cessa d'entretenir
avec son ancien maître des relations affectueuses. De
même encore et à deux reprises (du moins les notes
personnelles de M. Egger portent deux fois cette men-
tion), nous le retrouvons à Orléans, où nous pouvons
recueillir sur son caractère et ses goûts des renseigne-
ments précieux. Il y vint, en effet, passer les vacances
de 1833 et de 1836 au château du Buisson, sur la com-
mune de Mézières (Loiret), appartenant à la famille
Gombault. M. Gombault père, banquier à Paris, avait
connu Gaston-Maximilien Egger, qu'il employait comme
tapissier; il s'était intéressé aux succès du jeune Emile,
devenu si rapidement un des professeurs renommés
des collèges parisiens. Son fils, M. Charles Gombault,
ne crut mieux faire que de remettre, pendant les va-
caiices, cl ce maître éprouvé la direction des éludes de
son propre fils. Lui-même était d'ailleurs instruit,
membre d'une de nos sociétés savantes orléanaises (1),
où je l'ai rencontré dans sa vieillesse, et possesseur
(1) La Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans.
La Table générale des matières contenues dans les Bulletins^ Annules
et Mémoires rie lii Société iiiLMititjniio (Hvimhcs études de M. Cionibault
— 21 —
d'une bibliothèque composée avec goût et d'une très
belle collection d'estampes. Dans cette maison Emile
Egger se fit aimer de tous pour son obligeance et sa
conversation aimable, autant qu'estimer pour ses goûts
studieux et sa passion pour la lecture. Lui-même avait
gardé de ce temps lointain et des bontés du galant
homme qui l'accueillait le meilleur souvenir. Il s'en mon-
tra toujours reconnaissant, s'intéressant à son tour aux
succès de tous les membres de cette famille, et conser-
vant avec eux des relations amicales (1). Chaque fois
qu'il venait parmi nous, il n'oubliait jamais d'aller revoir
ses anciens hôtes, soit à Orléans, soit dans leur nouvelle
propriété de Villecante, sur la commune de Dry (Loiret).
M. Gombault, de son côté, ne manquait guère, aux
séances académiques où je le voyais fréquemment, de me
demander des nouvelles d' « Emile », dont la brillante
fortune l'avait réjoui sans le surprendre.
Au moins une fois, la sœur accompagna le frère dans
un de ces voyages de vacances. Elle s'établit quelques
jours dans une petite campagne que possédait la famille
Chouppe, à Saint-Pryvé, près Orléans, el, en retour
de l'hospitalité qui lui était offerte, elle y peignit un
petit tableau de fleurs que notre confrère a conservé.
Le jeune Emile venait de temps à autre dans la
maison, et parfois s'essayait, lui aussi, à dessiner :
sur V Acclimatation des plantes exotiques (p. 35), sur le Robina Acacia
viscosa et hispida (p. 52). La Notice nécrologique que lui a consacrée
l'ancien président de la Société, M. de Sainte-Marie, a été insérée au
tome XV, p. 125, des Mémoires de la Société (6 juin 1873).
(1) On sait que les plus proches descendants ou représentants de
cette famille à Orléans sont aujourd'hui, outre Mine Albert Gombault,
veuve de Tancien élève de M. Egger, et ses fils, M. et M""2 de Montma-
rin, gendre et fille de M. Charles Gombault, et leurs enfants.
_ 22
M. Chouppe a gardé le souvenir d'une tête d'Énée que
son ami esquissa sans la finir. On voit que, même dans
le choix de ses modèles, il n était pas infidèle à l'anti-
quité grecque. Il s'en tirait d'ailleurs avec un médiocre
succès, et la conversation du savant, racontant les aven-
tures de son héros, était plus intéressante, paraît-il, que
son ébauche d'artiste. M. Egger n'avait pas oublié non
plus ces vieilles relations. Au voyage qu'il fit parmi
nous, pour le mariage du regretté Albert Dumont, au-
quel il servait de témoin, il me demanda de le conduire
chez M"^^ Chouppe, alors presque nonagénaire et
aveugle. Il éprouvait une joie filiale à la pensée de re-
voir la maison où avaient vécu ses grands-parents et
où son père était né. Il charma la pauvre aveugle en
lui rappelant quelques noms amis d'autrefois, et, comme
elle le questionnait sur les devoirs de sa profession, il
trouva le moyen de l'égayer en lui racontant diverses
anecdotes sur quelques examens légendaires du bacca-
lauréat.
Bien que pourvu de tous ses grades, notre profes-
seur ne se croyait pas tenu, pour cela, de se reposer.
Dès ce temps, il avait de la science et des devoirs d'un
maître l'opinion que nous l'entendrons bien souvent
exprimer : c'est qu'il faut apprendre pour savoir, et non
pour emmagasiner, en vue d'un examen, un fonds de
connaissances sur lequel on vivra ensuite. Pour cette
science de commande, vieillie presque aussitôt qu'ac-
(juise, il avait une sorte d'aversion. Se tenir au courant
du perpétuel devenir de toutes les questions, même de
celles qui semblent résolues, lui a toujours paru la pre-
mière obligation d'un professeur. Aussi, quel souci d'in-
formations ! quel soin pour se renseigner! Lectures
continuelles, la plume à la main ; visites aux biblio-
— 23 —
tlièqucs et aux collections; acquisition, dans la mesure
où le lui permettaient ses ressources ù l'origine si
modiques, de livres et de revues; choix des nou-
velles publications savantes que, plus tard, les grands
libraires étrangers de Paris lui envoyaient chaque mois
et où il faisait son tri, il ne négligeait rien. Jusqu'à la
fin de sa vie il a conservé incessant ce besoin d'être
informé. Il n'y a guère plus d'un an qu'ayant rencontré
dans un texte des Géorrjiques, proposé au concours
d'agrégation, un certain vere suo (1), simple au premier
abord, mais qu'à la réflexion on ne sait trop comment
entendre, je lui en parlai, comme il m'arrivait souvent.
Rien ne l'intéressait comme cette sorte de difficultés. A
quelques-uns de ses anciens élèves il ne craignait pas,
lui, le maître par excellence, de demander des consulta-
tions de ce genre, et il aimait qu'on lui en demandât. Il
s'y attachait avec la ténacité d'un esprit exigeant qui
veut avoir raison de l'énigme, et c'était une jouissance
de le voir mettre en jeu, avec sa vaste science, sa péné-
tration d'esprit et son étonnante mémoire. Il était bien
rare que de cette lutte avec un texte difficile ne jaillît pas
quelque lumière inattendue. Ma question piqua sa cu-
riosité. Le lendemain il me donnait une solution à
laquelle n'avait songé aucun commentateur. Gela même
ne lui suffit pas : il écrivit à M. Reinhold Dezeimeris,
de Bordeaux, correspondant de l'Institut, qui a com-
menté avec une autorité particulière certains passages
des Géorgtques (2), et qui à son tour envoya une
réponse d'une nouveauté imprévue.
(1) Géorgiques, IV, 22.
(2) Dans ses Correctiona el remarques mr le texte de divers au-
teurs, Rordeaux, '1883.
— 24 —
Si tel il était ^à soixante et onze ans, on peut se figurer
ce qu'il devait être à vingt-cinq. En fait, les années qui
s'écoulent de 183 i à 1840, où commencera pour lui un
rôle nouveau, paraissent avoir été par le jeune maître
singulièrement mises à profit. De quelque côté qu'on se
tourne, vers la Sorbonne, le Collège de France, les
journaux universitaires, les revues savantes, on retrouve
sa trace. Son temps se partage entre le soin de sa classe,
les leçons particulières qu'il n'avait pas le droit de négli-
ger, l'assiduité aux grands cours publics, la fréquenta-
tion d'une Société des Méthodes d'enseignement, présidée
par M. de Lasteyrie, dont il devint lui-même un des
administrateurs (11 janvier 1837), et où il raconte plai-
samment qu'en peu d'années on avait inscrit quatre-
vingts méthodes nouvelles pour l'enseignement de la
lecture (1), enfin le séjour presque quotidien dans les
bibliothèques. On le voit auditeur attentif de Letronne,
d'Eugène Burnouf, de Fauriel, de Victor Le Clerc, sui-
vant leurs cours en prenant dps notes, rédigeant leurs
leçons, si bien que plusieurs nous sont aujourd'hui
connues uniquement par les comptes-rendus qu'il en a
faits. Justement, M. Dubois, futur directeur de l'École
normale et Conseiller de l'Université, venait de lui ou-
vrir l'accès au Journal général de l'Instruction pu-
blique. Il en profita pour y publier, dans une série de
douze articles, le résumé des mémorables leçons de
Fauriel sur l'épopée homérique (2). Les grands travaux
d'érudition trouvaient en lui un critique toujours prêt à
(1) Tradition et Réformes^ p. 310 et suiv.
(2) Ce compte-rendu a été résumé par M. Talbot, professeur au lycée
Condorcet, dans V Annuaire de V Association pour l'encouragement des
études grecques en France, '14« année, 1880.
-- 25 —
en faire apprécier l'inlérêi. C'est lui, par exemple, qui
rendit compte dans le même journal du classique
mémoire de M. Le Clerc sur les Journaux ches les
Romains et sur les Annales des Pontifes ; du traité de
Bureau de la Malle sur l'Économie politique des Romains,
de la Nouvelle méthode latine, publiée par J. L. Burnouf,
des Oracles Sibyllins, édités par Alexandre. De la variété
même de ces sujets on peut induire combien son savoir
était déjà étendu, combien souple devait être son talent
d'écrivain.
Mais de tous les cours deux surtout l'attiraient, ceux
de Hase et de Boissonade. Hase faisait à l'École des
langues orientales vivantes, depuis 1819, un cours de
grec moderne, auquel il avait adjoint plus tard des
notions de paléographie grecque; il était réputé pour sa
science de grammairien et d'épigraphiste. Boissonade,
titulaire de la chaire de littérature grecque à la Faculté
des lettres, avait succédé le 28 décembre 1812 à l'hellé-
niste Larcher. Mais nommé par surcroît en 1828 pro-
fesseur au Collège de France, en remplacement de Gail,
il s'était fait suppléer à la Sorbonne par Guigniaut
(1828-1830), puis par J. David, fils du grand peintre,
qui conserva cette suppléance jusqu'en 1840. En 1833,
Boissonade professait donc seulement au Collège de
France; on vantait son érudition et la finesse de sa cri-
tique philologique et littéraire. A ce moment (1833) il
achevait la publication do ses Anecdota. C'est à ces deux
maîtres, d'un savoir égal, mais d'aptitudes diverses, que
s'attacha notre agrégé. Tous deux contribuèrent surtout
à le former, a A l'un, dit M. Bréal (1), il dut son pen-
(1) Article nécrologique sur M. Egger, dans le journal Le Temps
(numéro du 6 septembre 4885).
— !2() —
chant pour la grammaire, la paléographie, l'archéologie,
les inscriptions; l'autre lui inspira l'amour delà langue
grecque, de la poésie grecque. » Ajoutons qu'ils n'eurent
pas seulement une influence certaine sur le développe-
ment de son esprit ; c'est encore auprès d'eux, surtout
auprès de Boissonade, que se décida pour une grande
part la destinée de M. Egger. C'est en écoutant son
illustre maître qu'il se prépara à recueillir sa sup-
pléance ; c'est autour de sa chaire qu'il rencontra une
élite de jeunes hommes avec lesquels il se lia d'une vive
amitié, et qu'il retrouva ou qui vinrent le rejoindre plus
tard à l'Institut : Laboulaye, de Longpérier, Berger de
Xivrey, surtout Brunet de Presle, qui fut dans la suite
l'un de ses amis préférés, enfin l'excellent Dehéque dont
il allait devenir peu d'années après le fils d'adoption.
Tout en recevant ces enseignements précieux, le stu-
dieux professeur travaillait pour son compte. C'est dans
cette période de sa vie que se place la publication des trois
premiers ouvrages qui attirèrent sur lui l'attention des
érudits : l'édition du traité attribué à Longin, et auquel
il ajouta un appendice inédit (1837); la même année,
l'édition du livre de Varron De lingua latina ; en 1838,
celle des fragments de Verrius Flaccus, avec le fragment
de S. Pompeius Festus. Le choix de ces textes semblait
indiquer la voie où M. Egger allait s'engager : deux
grammairiens et un des rhéteurs qui ont le mieux inter-
prété l'art de la composition, quels écrivains pouvaient
mieux convenir aux débuts du savant, grammairien
lui-même, qui devait être en mémo temps un des
maîtres de la critique littéraire? En 1837 l'Académie
des inscriptions ayant mis au concours pour 1839
un Examen critique des historiens anciens de la vie et
du règne d'Auguste, M. Egger résolut de concourir.
— 21 —
Après avoir réuni et classé tous les matériaux de son
travail, il se disposait à le rédiger et déjà même avait
commencé cette rédaction, lorsqu'il tomba et se cassa
le coude du bras droit (1). Le terme fixé pour le con-
cours approchait ; tout le labeur de deux années de
recherches et de méditations allait être perdu : sa sœur
prit la plume et écrivit sous sa dictée le célèbre mé-
moire qui obtint le prix (2). Il le publia en 1814 avec
une épigraphe empruntée à Sénèque : Per muLta im-
pedimenta eluctatus, allusion tout à la fois au regret-
table accident qui avait failli l'empêcher de concourir,
et au malheur de famille dont je vais bientôt parler.
L'administration voulut récompenser le jeune lauréat :
M. Cousin, alors ministre, l'appela (27 août 1839) à l'É-
cole normale, comnie chargé de la conférence de gram-
maire, et peu après (7 septembre) au jury d'agréga-
tion de grammaire, présidé par l'Inspecteur général
J. L. Burnouf. Une démarche délicate de M. Rinn, alors
maître de conférences à l'École, qui n'avait cependant
aucune relation personnelle avec M. Egger, avait fait dé-
cider la première de ces deux nominations.
Tant de succès furent attristés par un deuil. Le 22 jan-
vier 1840 M. Egger perdit sa sœur, cette compagne
des mauvais jours, qui l'avait aidé à relever la fortune
de la famille, et qui eut au moins la consolation d'en-
trevoir pour son frère tout un avenir de sécurité et
(1) Notes autobiographiques.
(2) On sait que ce mémoire contient une remarquable étude du
Monument (VAncijre. Sur ce texte célèbre, dont la première copie exacte
est due à M. Georges Perrot, ancien professeur de rhétori(iue à notre
lycée (1860), aujourd'hui membre de l'Académie des inscriptions et
directeur de l'École normale supérieure, voyez {'Exploration archéolo-
fjique de la Galatie, etc. Paris, Didot, 1802-1872.
— 28 —
d'honneurs. Elle s'éteignit doucement à l'âge de trente-
deux ans, minée par la consomption (1). En apprenant
(1) Cette mort inspira au poète Auguste Chopin, l'ami de la famille,
dont j'ai déjà parlé, les deux pièces de vers suivantes :
Sur la mort de M»e Ida E"'
Sonnet dédié k sa mère.
Une femme au front pâle, à la joue amaigrie,
Du chevet de son lit contemplait tristement
Dans une urne fêlée, où l'onde était tarie,
Une rose penchant son front languissamment,
Quand du sein de la fleur vers son âme attendrie
Une voix, s'exhalant comme un gémissement :
« Jeune femme, pitié pour la rose flétrie!...
« Pour la rose qui va mourir dans un moment!...
c Ton art peut lui donner une nouvelle vie...
« Ah ! pour voir à la mort son image ravie,
« Peintre que j'aime... adieu !... Je reviendrai demain ! *
Et tu semhlas sourire, et de ta faihle main
Tu cherchas ton pinceau... Mais la rose infidèle
S'elTeuilla tout à coup... et tu mourus comme elle!
1840.
Saison d'hiver.
A feu Ida "* et Élisa "', mes sœurs en poésie.
Au printemps, quand tout rit, ciel d'azur, hois, champs verts,
Dans les champs et les hois errant à l'aventure.
Silencieusement je t'admire, ô nature!
Sans songer à chanter ta beauté dans mes vers.
Mais plus tard, quand revient la saison des hivers,
Que les cliamps et les hois ont perdu leur verdure,
Les oiseaux leurs chansons, les sources leur murmure,
Et qu'un morne silence attriste tes déserts.
C'est alors que les voix dans ma lyre cachées
S'éveillent pour pleurer les feuilles desséchées,
Les oiseaux envolés, le printemps qui n'est plus...
Alors que je vous chante, ô mes pauvres sœurs mortes,
Frêles rameaux brisés de secousses trop fortes,
Mais que ma foi rattache à l'arbre des élus!
Novembre 1840.
— 29 —
cette mort, M. Villemain, qui savait toutes les marques
de dévouement dont le frère était redevable à la sœur,
lui rappela une belle page de Fourier sur la collabora-
tion de miss Herschell aux magnifiques travaux de son
frère, le grand astronome. « A part l'importance de ces
travaux mêmes et l'illustration d'Herschell, écrivait à
ce propos M. Egger, il n'y a rien que de vrai dans la
comparaison. L'heureux souvenir de M. Villeniain me
toucha jusqu'aux larmes, et je ne le rappelle pas sans
une nouvelle émotion. »
Quelques mois après (5 septembre), Emile Egger était
nommé suppléant dans la chaire de seconde au collège
Saint-Louis. Une ambition bien naturelle le poussait
vers l'enseignement des Facultés, pour lequel il se sen-
tait mûr malgré son jeune âge. Peu auparavant (24 mars)
une ordonnance royale, rendue sur le rapport de
M, Cousin, venait justement d'instituer pour le recrute-
ment des professeurs de Facultés une agrégation nou-
velle. Les épreuves de ce concours étaient destinées à
mettre en relief, outre le savoir des candidats qui
devaient être docteurs, leur méthode de discussion et
leur talent de parole. M. Egger se fit inscrire. Le con-
cours de 1840 est demeuré célèbre; les contemporains en
ont gardé le souvenir comme du « plus remarquable
peut-être qui ait été » (1). Les juges étaient (2) : Victor
Le Clerc, doyen de la Faculté des lettres, président;
Alexandre, Inspecteur général de l'Université; Fauriel,
I)rofesseur de littérature étrangère à la Faculté des
(1) M. Vaciieuot. (Notice sur M. Beiger, dans le Mémorial de l'As-
sociation des anciens élèves de l'Ecole normale, p. 293.)
(2) Les renseignements qui suivent sur ce concours sont empruntés
au Bulletin universitaire, organe alors officiel des actes du Minis-
tère de l'instruction publique, t. IX, année 1840, nouvelle série.
- 30 —
lettres ; Patin, professeur de poésie latine à la même
Faculté ; Ampère, professeur de littérature française au
Collège de France. Hait docteurs es lettres se présen-
taient, parmi eux quelques-uns des maîtres les plus en
renom de ce temps, Berger, Demogeot, Ozanam. Par de
tels adversaires les premières places ne pouvaient qu'être
chaudement disputées. Le concours s'ouvrit le 16 sep-
tembre. Après quinze jours d'une lutte publique, dont
le bruit attira dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne
une foule extraordinaire de professeurs et de lettrés, le
jury rendit son jugement le 2 octobre: Ozanam était reçu
premier; Egger, second; Berger, qui, paraît-il, ne
l'avait cédé à aucun de ses adversaires dans les deux
épreuves de l'explication et de l'argumentation, fléchit
dans la leçon et fut classé troisième. Voici comment le
président appréciait dans son Rapport au ministre les
résultats du concours : « Trois concurrents, disait-il, ont
paru prendre dès l'abord dans ces diverses épreuves
une supériorité qui leur a été quelquefois disputée vive-
ment, mais qu'ils ont cependant presque toujours con-
servée.
« M. Ozanam, déjà connu comme ses deux rivaux,
dont les noms suivent, par les plus honorables épreuves
devant notre Faculté, a semblé au jury mériter le pre-
mier rang, moins par ses connaissances classiques, fort
étendues sans doute, mais égales peut-être chez d'autres,
que par sa manière large et ferme de concevoir un
auteur ou un sujet, par la grandeur de ses commentaires
et de ses plans, par ses vues hardies et justes, et par un
langage qui, alliant l'originalité à la raison et l'imagina-
tion à la gravité, paraît éminemment convenir au profes-
sorat public. Seul des candidats, il a fait preuve d'une
étude grammaticale et littéraire des quatre langues
— 31 —
étrangères indiquées au programme, Titalien, l'espagnol,
l'allemand et l'anglais.
(.(. M. Egger, qu'un prix remporté à l'Académie des
inscriptions et belles-lettres et des services distingués
dans les collèges de Paris avaient signalé de plus près à
notre attention, est avant tout un philologue très savant
et très habile"; mais la rapidité de sa pensée, la vivacité
de sa parole, et l'immense avantage qu'il a obtenu dans
la composition française qui a fait partie de ce concours,
prouvent qu'il est appelé à joindre au mérite de savoir
beaucoup le talent d'être écouté.
« M. Berger, esprit plus calme et plus froid, aussi
incapable de commettre une faute de goût que de se
tromper dans l'interprétation d'un texte difficile, porte
à un degré singulier la netteté et la précision du
langage; on ne^iipeut appliquer aux lettres avec plus
d'art et d'élégance la rigueur des études philoso-
phiques.
« Vous me permettrez. Monsieur le Ministre, de vous
rappeler que ces trois concurrents, qui ont si digne-
ment inauguré une institution nouvelle et mérité de vous
être proposésj^unanimement pour le titre d'agrégés de
notre Faculté des lettres de Paris, avaient conquis leur
diplôme de docteur devant le tribunal sévère de cette
Faculté même, dans ces longues et graves séances de
doctorat dont vous connaissez et dont vous avez souvent
partagé les travaux.
« S'il était possible d'accorder le même titre à un
quatrième concurrent, qui, dans un concours moins
fort, aurait pu être le premier, à M. Demogeot, profes-
seur instruit, d'une élocution ingénieuse et ornée, qui a
très bien expliqué l'italien et l'anglais, ce serait peut-être
le dédommager avec justice des efforts qu'il a dû faire
- 3-2 —
pour combattre, sans trop d'inégalité, contre des rivaux
si redoutables (1). »
Ce que le rapport ne pouvait pas dire, c'est que
M. Egger avait fait preuve dans ce concours d'une gé-
nérosité vraiment chevaleresque, et pour ceux qui n'ont
pas connu l'homme ce trait suffirait à le faire apprécier.
Les épreuves étaient déjà fort avancées, et de l'aveu du
public, comme sans doute dans l'opinion des juges, le
seul concurrent qui pût disputer la première place à
M. Egger était Ozanam. Celui-ci tire au sort le sujet de
la leçon qu'il devait faire le lendemain, après vingt-
quatre heures de préparation. Le président donne lec-
ture du billet : Histoire des Scholiastes grecs et latins.
Ici je laisse la parole à Ozanam lui-même. « Ceci, écri-
vait-il à un ami, semblait une méchanceté du sort, et
l'on savait si bien que je n'étais nullement au courant
de ces spécialités philologiques que la lecture du billet
fut accueillie par un rire général de malice... Je me
croyais perdu, et, bien qu'un de mes rivaux, M. Egger,
avec beaucoup de générosité, m'eût fait passer d'excel-
lents livres, cependant après une nuit de veilles et une
journée d'angoisses, j'arrivai plus mort que vif au mo-
ment de prendre la parole. Bi-ef, votre ami parla sur les
Scholiastes pendant sept quarts d'heure avec une assu-
rance, une liberté, dont il s'étonnait lui-même ; il parvint
à intéresser, à émouvoir même, à captiver non pas seu-
lement ses juges, mais l'auditoire, et se retira avec tous
les honneurs de la guerre, ayant mis les rieurs de son
côté (2). » — « Heureux M. Ozanam! écrivait à ce propos
un journaliste contemporain (3); plus heureux M. Eg-
(1) Bulletin universitaire, t. IX, année 1840, nouvelle série.
(2) Lettres d'Ozanam (lettre du 14 octobre 1840), t. I, p. 304.
(3) Écho de Vlnslruclion publique (n" du 18 octobre 1840).
— 33 —
ger ! puisqu'il a montré une admirable générosité dans
des circonstances où l'on a souvent à déplorer les effets
d'une jalouse et basse rivalité. »
En revanche, et le rapport ne pouvait rien en dire da-
vantage, M. Egger avait failli subir un désagrément
dont tout autre que lui se fût trouvé déconcerté, mais
qu'avec son extraordinaire possession de lui-même il
sut tourner à son profit. Il venait de commencer sa le-
çon, qui devait durer, comme celle d'Ozanam, une heure
et demie, et il pariait déjà depuis dix minutes, lorsque à
d'imperceptibles indices il croit s'apercevoir qu'il ne
s'empare pas de l'esprit de ses juges. Il avait préparé
une leçon savante et méthodique, remplie de faits,
touffue d'érudition ; sa parole en demeurait comme
alourdie, et il sentait qu'elle ne prenait pas son essor
habituel. Il s'arrête alors, se recueille quelques instants;
par un effort presque incroyable de concentration d'es-
prit, il change de fond en comble le plan de son expo-
sition, abandonne ses notes, et reprenant la parole la
garde une heure et demie durant, charmant ses juges
et l'auditoire.
On aura sans doute remarqué le passage du rapport
où M. Le Clerc signale « l'immense avantage » que
M. Egger a obtenu dans la composition française. Le
sujet était : De L'autorité quoti doit accorder dans te
jugement des faits et des caractères au témoignage des
Oraisons funèbres de Bossuet. M. Egger avait conservé
une copie de sa composition, qui reste intéressante,
même à un demi-siècle de distance et après tant de tra-
vaux critiques sur le génie et les œuvres de Bossuet.
Agrégé des Facultés, M. Egger avait franchi tous les
degrés de la hiérarchie des concours. Il ne lui restait
plus qu'à recueillir le fruit de tant d'efforts. Déjà, en 1838,
3
- 34 —
Fauriel, qui lui témoignait une grande estinne, lui avait
proposé de le faire agréer comme suppléant dans sa
chaire de littérature étrangère. Mais M. Egger, se défiant
de sa connaissance insuffisante des langues et des litté-
ratures modernes, et préférant d'ailleurs se consacrer
aux lettres anciennes qui l'attiraient, déclina l'honneur
d'une succession qu'il jugeait périlleuse (1). Quelques
mois après le concours d'agrégation, la récompense
s'offrit enfin : Boissonade ayant proposé au jeune hellé-
niste sa suppléance en Sorbonne, celui-ci accepta avec
reconnaissance. Le 29 octobre, il recevait l'investiture
ministérielle. Il avait vingt-sept ans. C'est à cet âge, où
souvent on cherche encore sa voie, qu'Emile Egger
prenait pied comme professeur dans cette Sorbonne
qu'il ne devait plus quitter et dont il n'allait pas tarder
à devenir l'une des forces.
Il y retrouvait comme doyen l'homme savant et bon
qui venait de l'apprécier, et qui ne cessa de lui témoi-
gner une affection presque paternelle. En même temps
il entretenait avec un autre personnage, alors ministre
de l'instruction publique, et qui a fait grande figure
dans cet âge d'or de l'Université, M. Villemain, des
relations singulièrement honorables à la fois pour le
débutant et pour celui qui se faisait son protecteur.
M. Villemain avait conservé le meilleur souvenir du
jeune agrégé de 1834, devenu si rapidement l'une des
espérances du haut enseignement public. En 1842
(6 août), il le désigna pour siéger à son tour au jury
de cette même agrégation des lettres, et, se rappelant la
pièce de vers latins qu'il avait remarquée, il proposa à
l'ancien candidat devenu maître l'idée d'un livre que
(1) Note» autobiographiques.
- 35 -
M. Egger composa sous le titre de Latini sermonis oe-
tustr'oris veliqaiœ selectœ, et qui fut alors une nouveauté
originale (février 1843). Pour beaucoup de lettrés qui ne
connaissaient guère de la langue et de la littérature
latine que les grands classiques, ce choix de textes ar-
chaïques fut comme la révélation d'une littérature incon-
nue. En tête du livre, dédié, comme c'était justice, au
ministre qui en avait suggéré la pensée et tracé le plan,
l'auteur avait placé une préface, sorte de tableau des
origines de la langue latine, des institutions et du
génie de l'ancienne Rome. L'ouvrage fut accueilli avec
faveur par la presse universitaire. Malheureusement
M. Egger, pressé par le ministre de publier son livre,
et n'osant pas modérer l'impatience de son protecteur,
s'était trop hâté; il n'avait pas pris le loisir de sou-
mettre ces textes difficiles et peu connus à une ré-
cension critique et il avait laissé dans son recueil
un certain nombre de leçons mauvaises ou suspectes.
On le lui reprocha avec raison, mais en termes si âpres
qu'il en conçut un vif chagrin. Le souvenir de cet inci-
dent n'a pas peu contribué à le rendre par système
indulgent pour les ouvrages qu'il appréciait. « J'ai tou-
jours préféré, écrivait-il à ce sujet dans ses notes in-
times, la critique qui encourage à celle qui dénigre...
Dans ce monde, si peu de gens vivent de la vie des
lettres que la petite société des philologues ferait bien
de vivre en paix avec elle-même. Les discussions d'ail-
leurs ne gagnent rien à devenir des disputes, ni les
objections à laisser une blessure au cœur de nos con-
frères. » Ces lignes sont de 1854 : elles ont leur com-
mentaire dans ce souvenir que rappelle M. Bréal (1) :
(1) Journal Le Temps, n.° du 6 septembre 1885.
— 36 -
comme il était un jour question devant M. Egger
d'une polémique acerbe entre deux savants : « et que
deviennent, dit-il, dans tout cela, les Jiumaniores lit-
terœ? «
M. Villemain ne se laissa pas émouvoir par ces cri-
tiques. Loin de \i\, il conçut le projet d'une entreprise
autrement vaste et hardie, celle d'un Recueil général
(Vépinraphie latine sur le modèle du Corpus inscrip-
tionum grœcarum de Bœckh, dont la publication venait
d'être commencée en Allemagne. Il institua à cet effet
une commission où figurent les plus grands noms de
la science française d'alors, Letronne, Naudet, J. L. Bur-
nouf, Le Clerc, Hase, Bureau de la Malle, Patin, Gi-
raud, d'autres encore, et où son protégé, auquel il des-
tinait un rôle particulièrement actif dans le travail
commun, eut l'office de secrétaire. Le 10 juillet 1843,
le ministre réunissait la commission et lui exposait
ses vues; moins d'un mois après (3 août), M. Egger
lisait le Rapport qu'il venait de rédiger et où étaient
exposés le plan et les principales divisions du recueil
projeté. A peine annoncée au monde savant, l'entre-
prise recueillit l'adhésion des plus illustres représen-
tants de la science épigraphique en Europe : Borghesi
promit son concours; Freund, Mommsen, écrivirent à
M. Egger pour offrir leur collaboration. On ne songe
pas sans douleur que tout ce zèle fut stérile pour la
France. M. Villemain ayant quitté le ministère,, l'entre-
prise fut abandonnée. L'Académie de Berlin, comme
on sait, la reprit pour son compte et sut la mener à
boime fin. M. Egger ne s'est jamais consolé de l'avorte-
ment de ce dessein, duquel il avait espéré quelque re-
nom pour lui-même et un grand honneur pour son
pays.
— 37 —
Vers ce moment sa vocation semble se décider pour
les études grecques. Bien que suppléant de Boissonade,
il était resté jusqu'alors latiniste autant qu'helléniste : à
partir de 1844 l'hellénisme va l'occuper presque sans
partage. Cette année même, il publie une Méthode
pour étudier V accentuation grecque, rédigée avec la col-
laboration d'un ami, M. Galuski, et où se trouvait
exposée sur la nature de l'accent circonflexe une théorie
neuve et ingénieuse, puis le recueil intitulé : Epigra-
phices grœcœ spedniina selecta, choix de 49 pièces rares
ou intéressantes empruntées surtout au riche trésor de
Bœckh, et que l'auteur proposa en 1844 comme sujet
d'explication aux auditeurs de son cours pour les initier
à l'étude des inscriptions grecques. Ce fut, pour ainsi
parler, le premier pas fait en France dans une voie où
l'étranger, comme souvent, a fini par nous distancer,
et où de jeunes savants en ce moment même nous aident
à regagner le terrain perdu (1).
Plus que par ces livres modestes, M. Egger donnait
par son cours en Sorbonne une vive impulsion aux
études d'antiquité grecque. En 1844, il professait déjà
depuis quatre ans. Dès le débat, son enseignement eut
le caractère d'originalité qui devait le distinguer parmi
tant d'autres cours diversement célèbres. Boissonade,
que M. Egger suppléait, on se le rappelle, ne s'attachait
(1) M. Salomon Reinach, ancien élève de l'École normale, ancien
membre de l'École d'Athènes et agrégé de l'Université, qui vient de
publier un excellent Traité d'épigraphie grecque, 1 vol. gr. in-S" de
xxxiii-560 p., Pari.s, Ernest Leroux, 1885; et M. René Gagnât, ancien
élève de l'École normale, chargé de cours à la Faculté des lettres de
Douai, qui vient également de faire paraître un très utile Cours élé-
mentaire d'épigraphie latine, 1 vol. grand in-8», Paris, Ernest Thorin,
1885.
~ '^8 —
guère qu'à l'analyse philologique et grammaticale des
textes. A peine de loin en loin un mot bref, échappé pour
ainsi dire à l'attention du professeur, révélait comme à
la dérobée le fin critique et le lettré délicat. M. Egger
pensa qu'il y avait profit à inaugurer « des leçons d'un
intérêt général où le mouvement des idées, la diversité
des phases de la poésie et de l'éloquence, les progrès de
la science dans le sein de l'hellénisme, seraient exposés
avec ensemble (1) ». Mais trop grammairien lui-même
pour abandonner les traditions de son maître, il proposa
à Boissonade, qui n'y contredit pas, de dédoubler en
quelque sorte son enseignement : il ferait chaque semaine
deux leçons, l'une d'analyse philologique, l'autre de cri-
tique littéraire, l'une et l'autre se prêtant un mutuel se-
cours et l'explication philologique servant comme de
support au développement des idées générales. Ce fut
l'origine de ce qu'on a appelé la grande et la petite leçon,
que M. Egger mena de front jusqu'à la fin de sa car-
rière, devançant ainsi dès ses débuts une réforme dont
l'esprit n'a pénétré officiellement dans le régime des
Facultés que vers 1870 (2).
Même dans la leçon oratoire, le lettré n'écartait jamais
les préoccupations de l'antiquaire et du savant. C'est ce
mélange de l'érudition et de la critique littéraire qui a
marqué son enseignement d'une empreinte originale.
Pour louer ou blâmer, il voulait d'abord être sur d'avoir
compris, et, pour comprendre, il s'aidait de toutes les
(1) Tradition et Réformes, p. xxii.
(2) Les conférences instituées vers 1879 diffèrent de la petite leçon
en ce que cette dernière était publique, comme la grande, et que le
professeur y prenait seul la parole, tandis que la conférence est fermée
et ne comprend que des étudiants régulièrement inscrits et soumis à un
régime de travaux écrits et d'exercices oraux.
- 39 —
ressources de la science : philologie, inscriptions, objets
d'art, monuments figurés, tout lui était bon; il ne faisait
fi d'aucun débris de l'antiquité, pas même des plus
humbles objets de la vie usuelle. Aux inscriptions sur-
tout il aimait à demander le commentaire des récits
d'historiens ou des harangues d'orateurs. Quelle plus
naturelle illustration des belles pages de Plutarque sur
la construction de l'Acropole que le registre des dé-
penses qui nous a été conservé par un décret ? Comment
comprendre certains discours de Démosthène sans les
états officiels de la marine athénienne, tels que nous les
font connaître des inscriptions célèbres? Le bronze
d'Olympie retrouvé en 1815 dans le cours de l'Alphée ,
les tables de Ghaléion et d'Œanthéa, la grande et mé-
morable inscription de Gortyne sur laquelle s'exerce,
à l'heure où je parle, la sagacité de toute l'Europe hellé-
nisante, tant d'oraisons funèbres, de correspondances
administratives, de pièces de poésie, gravées sur la
pierre ou le bronze, ou écrites sur le papyrus, qu'est-ce
sinon la vie antique saisie sur le fait, dans sa vérité et
sa pureté ? Et comment se flatter de faire revivre nos
textes classiques sans le secours de ces témoins des
vieux âges? Ainsi faisait-il, et ce perpétuel témoignage
de l'érudition communiquait à ses jugements une auto-
rité particulière. C'est pour habituer ses auditeurs à
l'emploi de cette méthode qu'il publia, en 1844, le choix
d'inscriptions grecques dont j'ai parlé tout à l'heure. De
même, professeur de collège, il avait eu, dès 1836, la pen-
sée d'améliorer le Conciones en l'illustrant de textes épi-
graphiques, de fragments de sénatus-consultes, des
Tables de Claude. Il avait exposé ses idées sur ce sujet
dans un article du Journal général, et, pour justifier sa
hardiesse, il n'avait pas craint de blâmer l'abus qu'on fai-
— 40 —
sait dans les classes de la rhétorique pure. Lui-môme a
raconté (1) qu'entrant deux jours après dans le cabinet
de M. Le Clerc, en Sorbonne, il eut à subir pour sa
témérité un reproche amical : « Monsieur Egger, dit le
bon doyen, vous avez médit du Conciones; cela vous
portera malheur, et vous aurez un jour à faire le dis-
cours latin pour la distribution des prix du Concours
général. » — « La prédiction n'eut point d'effet, ajoute
M. Egger, et j'entrai, en 1840, comme suppléant, à la
Faculté des Lettres, sans avoir eu l'honneur périlleux de
prononcer le fameux discours latin. Ce qui vaut mieux,
c'est que le Conciones, quelques années après, se trou-
vait amélioré dans un sens conforme à mes vues (2). »
Une autre singularité de ce cours est que M. Egger
lisait ou récitait le grec selon la prononciation des mo-
dernes Hellènes. 11 aurait voulu faire pénétrer cette ré-
forme jusque dans les lycées, et, s'il n'y a pas réussi, ce
n'est pas faute de s'y ctre employé. Mais ni le bon
exemple qu'il donnait, ni le zèle de quelques philhellènes,
MM. Dehèque et d'Eichthal (3) entre tous, n'ont pu pré-
valoir contre une tradition trois fois séculaire.
Quant à la doctrine de ce cours, à la distance où nous
en sommes (je parle surtout des leçons du début et de
la période de maturité), aujourd'hui que les théories qui
en formaient la substance sont entrées dans le courant
de l'enseignement même secondaire, il faut un effort
pour se représenter ce qu'elle avait alors de neuf et
(1) Tradition et Réformes, p. vu.
(2) Par M. Julien Girard, alors professeur de rhétorique, aujourd'hui
proviseur au lycée Condorcet.
(3) Voir le mémoire sur cette question dans l'Annuaire de l'Asso-
ciation pour V encouragement des éludes grecques en France, 3" année,
1869, p. G5.
- 41 —
d'original. La vérité est que le professeur, soit en expo-
sant ses idées personnelles, soit en propageant parmi
nous ce qu'il y avait de meilleur dans les travaux de la
critique allemande, contribuait, pour une grande part, à
renouveler, presque sur toutes les questions, notre con-
naissance de la littérature grecque.
Par exemple, il est de ceux qui ont le mieux fait com-
prendre, après Fauriel et Guigniaut, le caractèi-e de la
poésie homérique. Le temps était loin où l'on voyait
dans le vieil Homère une sorte de poète moderne alignant
les vers de V Iliade et de YOdyssée; la critique hardie de
Wolf soutenait, au contraire, qu'il n'y avait jamais eu
d'Homère et que les deux célèbres poèmes étaient
d'anciens chants d'auteurs inconnus et d'époques di-
verses, artificiellement ajustés les uns aux autres.
M. Egger se ralliait à l'avis de ceux qui admettent l'unité
de composition primitive, par suite l'existence d'un
poète supérieur, dont l'œuvre, achevée dans ses parties
principales, aurait été ensuite profondément modifiée par
des remaniements successifs. Aux objections de Wolf,
se refusant à voir dans ces vieux chants, jusqu'à l'époque
alexandrine, autre chose que des fragments épars et des
textes flottants, M. Egger, appuyant les idées, alors
nouvelles, de Lehrs, opposait la preuve que, dés le
VP siècle avant Jésus-Christ, les Grecs connaissaient
les poèmes d'Homère presque tels que nous les possé-
dons aujourd'hui. Quant à reconstituer le texte primitif,
il n'y faut pas songer, et, si la critique moderne par-
vient à remonter jusqu'à un Homère, déjà certainement
transformé, mais fort ancien, qu'elle ait le bon sens de
ne pas vouloir davantage. Ces conclusions n'ont pas
été contredites dans leur généralité : les recherches
entreprises sur l'épopée au moyen âge les ont plutôt
— 42 -
confirmées sur certains points par de curieuses ana-
logies.
C'est à l'occasion des poèmes homériques que le pro-
fesseur émit l'ingénieuse idée que, pour en faire passer
chez nous la grâce naïve, la simplicité et la force, notre
langue n'aurait jamais offert plus de ressources qu'au
XIP ou XIIP siècle. « On le voit bien aujourd'hui,
disait-il, par ces nombreuses chansons de geste qui sor-
tent de la poussière de nos bibliothèques : c'est le même
ton de narration sincère, la même foi dans un merveil-
leux qui n'a rien d'artificiel, la même curiosité de détails
pittoresques; des aventures étranges, de grands faits
d'armes longuement racontés, peu ou point de tactique
sérieuse, mais une grande puissance de courage per-
sonnel, une sorte d'affection fraternelle pour le cheval,
compagnon du guerrier, le goût des belles armures, la
passion des conquêtes, la passion moins noble du butin
et du pillage, l'exercice généreux de l'hospitalité, le
respect pour la femme tempérant la rudesse de ces
mœurs barbares : telles sont les mœurs vraiment épiques
auxquelles il n'a manqué que le pinceau d'un Homère. »
— « Rien n'est plus vrai, et on ne saurait mieux dire, »
ajoutait Littré après avoir reproduit ce passage (1).
M. Egger revint plus tard sur cette idée pour l'appli-
quer à nos vieilles traductions d'Hérodote, de Xéno-
phon, de Plutarque, qu'il jugeait fort supérieures aux
traductions modernes par une sorte de fidélité géné-
rale au ton et à la couleur du style de ces historiens.
(( Jamais tant d'auteurs grecs ne furent traduits, disait-
il en parlant du XVP siècle, ni de plus considérables,
et, j'ose le dire au risque de causer quelque surprise,
(1) Histoire de la langue française, f. I, p. 314.
— 43 —
jamais peut-être on ne les traduisit plus heureuse-
ment (1). »
C'est encore une des nouveautés par lui mises en
circulation que son explication de la célèbre théorie
d'Aristote dans la Poétique sur la purgation des pas-
sions par le drame. On sait en quoi consiste cette théo-
rie. L'âme a en elle-même un besoin d'émotions auquel
ne saurait satisfaire la vie de chaque jour avec son cor-
tège d'habitudes vulgaires ou d'intérêts infimes. Il lui
faut pourtant de temps à autre y donner satisfaction :
le théâtre répond à ce besoin. Tel, qui a le cœur tendre,
prompt à s'émouvoir , voit représenter des aventures
terribles; il tremble et il pleure : il est soulagé du
besoin qu'il éprouve de trembler et de pleurer. Tel
autre, chez qui déborde la gaîté, se soulage pareillement
du besoin de rire en écoutant une pièce de Molière ou
de Regnard. Telle est cette simple explication, qui ne
fut pas admise sans conteste à l'origine, tant elle dérou-
tait les opinions reçues, mais que confirma, par un rap-
prochement inattendu et décisif, un autre passage
d'Aristote lui-même qu'on avait jusqu'alors négligé,
si bien qu'elle est aujourd'hui presque généralement
adoptée (2).
Aristote et sa doctrine sur le drame amenaient natu-
rellement le professeur à parler des trois unités. Il le fit
avec sa pénétration d'esprit habituelle, et c'est encore
lui qui a le premier et le mieux montré comment la
Logique de ce grand esprit avait en quelque sorte con-
sacré le nom d'Aristote pendant le moyen âge, comment,
^1) L'Hellénisme en France, I, p. 260.
(2) Voyez Ullellcnisyne en France, t. II, p. 21C, et lédition de la
Poétique d'Aristote, par E. Egger (Paris, 4874, Hachette), p. 87.
— 44 —
par suite, l'autorité de son œuvre philosophique, s éten-
dant à son œuvre de critique, l'avait fait accepter comme
le code suprême de Tépopée et de l'art dramatique.
M. Egger expliqua ainsi, par des raisons qui n'avaient
pas encore été déduites avec cette rigueur ni même
entrevues avec cette sagacité, la domination persistante
de l'influence aristotélique en Italie et en France, plus
de deux siècles après la Renaissance.
Une des questions où il a fait le plus de lumière dans
l'étude du théâtre grec est celle du drame satyrique,
dont on croyait alors que le Cyclope d'Euripide était le
seul exemple complet parvenu jusqu'à nous. D'un texte
publié par G. Dindorf en 1834, et que la critique avait à
peu près négligé, M. Egger tira la conclusion que
VAlcestc du même poète était un autre et non moins
curieux spécimen du même genre dramatique. Ainsi
s'expliquait le mélange bizarre, que les anciens eux-
mêmes avaient signalé dans cette pièce, de la terreur et
de la gaîté. Toutefois, comment se faisait-il que la pièce
eût un caractère si touchant, qu'à l'encontre des règles
du drame satyrique, l'élément comique y était comme
relégué au second plan ? Dans une étude des plus déli-
cates M. Egger montra comment peu à peu le drame
satyrique s'était élevé à une sorte de dignité tragique, si
bien qu'il fallait juger VAlceste non comme une tragé-
die qu'aurait déparée la vulgarité de certains sentiments,
mais comme un drame satyrique ennobli. « Ce n'est
plus pour nous, concluait-il, la tragédie qui s'abaisse,
mais le drame satyrique qui s'élève en se purifiant (1). »
Il serait difficile, dans une simple Notice, de donner
(4) Annuaire de VAssociation pour V encouragement des études
grecques en France, 7* année, i873, p. 57.
— 45 —
même une idée des nombreuses leçons que M. Egger a
consacrées, durant la périodicité de ses cours, au théâtre
grec. 11 suffira de dire que le professeur s'attachait avec
une prédilection visible à l'analyse des caractères et aux
mœurs des personnages. Par ses observations morales,
empreintes d'un sentiment profond du fatalisme antique
et des idées religieuses des Grecs, il avait l'art d'inté-
resser ou d'émouvoir son auditoire. Dans la comédie, la
même préférence pour les études morales lui a inspiré
quelques leçons charmantes, en particulier sur Mé-
nandre. Enfin, c'est encore à la même tendance de son
esprit qu'il faut rapporter ses belles leçons sur les
Œuvres morales de Plutarque. Il avait une sorte de
faible pour cette philosophie tolérante et si vraiment
humaine, et chaque fois que l'y ramenaient les obliga-
tions de son cours, il y revenait avec une sorte d'em-
pressement.
De ces leçons, qui représentent un travail de re-
cherches considérable, M. Egger n'a publié en général
que des résumés ou de courls fragments. 11 en réunis-
sait les matériaux avec un soin extrême, préparait l'or-
donnance de son développement et jetait sur le papier en
quelques lignes l'esquisse générale ; puis, pour le détail
de l'élocution, il se fiait à son extraordinaire facilité de
parole. Fort des textes qu'il avait sous les yeux, et tout
plein non seulement du sujet spécial (ju'il traitait, mais
de la connaissance de l'antiquité entière, il soutenait sans
fatigue, presque sans effort, pendant plus d'une heure,
l'attention de son auditoire. Toutes les notes qu'il a
recueillies pour ces leçons de chaque semaine sont
aujourd'hui classées dans une série de cartons que
connaissent bien ceux qui fréquentaient son cabinet de
travail ; les leçons mêmes ne vivent plus que dans le
— 46 -
souvenir de ses auditeurs. Quelques-unes ont été ana-
lysées par lui-même, ou sous sa direction, dans la
Revue des cours littéraires (depuis Revue politique et
littéraire) ou dans le Journal général de l'Instruction
publique ; d'autres ont été insérées sous forme de
Mémoires dans V Annuaire de l'Association pour l'encou-
ragement des études grecques. Deux fois seulement, il
s'est départi de cette réserve, pour son cours de 1840-
1841, celui de ses débuts, et pour celui de 1867-1868.
Son cours de 1840 n'est autre que le célèbre Essai sur
l'histoire de la critique chez les Grecs, qui fut publié
en 1849, et dont une nouvelle édition s'imprime en ce
moment même ; c'est dans ce livre que furent exposées
quelques-unes des questions dont j'ai parlé sur la poésie
homérique, et sur les théories dramatiques d'Aristote.
Le cours de 1867, qui fut imprimé l'année d'après,
sous la forme des leçons professées en Sorbonne, est le
beau livre si connu, qui demeure le véritable ouvrage
classique sur le grand sujet dont il traite, l'Hellénisme en
France, et qui restera peut-être le titre littéraire le plus
considérable de M. Egger à l'estime de la postérité.
Recherchant quelle avait pu être sur le développement de
l'esprit français et de la langue française l'influence de
l'ancienne Grèce, l'auteur montrait, contrairement à une
opinion jusqu'alors assez répandue, mais inexacte, que
le grec n'a laissé dans le fonds national de notre langue
aucune trace ; au contraire, grâce à l'autorité des doc-
trines aristotéliques au moyen âge, et des idées platoni-
ciennes à partir du XVP siècle, grâce aux traductions
d'auteurs grecs, à l'étude de la poésie homérique, à
l'imitation des tragiques, au sentiment de plus en plus
'uste de cette civilisation merveilleuse, le génie français
se laissait pénétrer peu à peu par l'influence du génie
— 47 —
grec, et recevait de lui, pour une grande part, ce senti-
ment de la naesure et cette perfection du goût qui sont
les deux traits essentiels de l'un et de l'autre. 11 termi-
nait son ouvrage par ces lignes, qui montrent bien sa
pensée sur l'influence que l'hellénisme, même en dehors
du domaine des arts et de la littérature, a exercée dans
le monde : « Plus nous apprécions les grandes civilisa-
tions qui se sont développées en dehors de la civilisation
gréco-romaine, plus nous comprenons qu'elles ne font
rien perdre au peuple grec de ses droits à notre recon-
naissance.... C'est bien lui qui, dans l'ensemble de sa
tradition savante et de son histoire, nous représente
l'image la plus complète de l'humanité toujours en voie
de progrès. Nulle nation n'a plus varié les expériences
de la vie sociale, ni plus médité sur la théorie des gou-
vernements; nulle n'a plus fait pour fonder la méthode
générale des sciences et pour préparer ainsi l'avène-
ment des sciences mêmes qu'elle n'a pas connues. Avec
Rome, avec Jérusalem, au-dessus d'elles à quelques
égards, Athènes est reconnue comme la grande insti-
tutrice du genre humain (1). » On peut rapprocher de
ce passage les conclusions par lesquelles il terminait, il
y a quelques mois à peine, sa nouvelle édition de l'His-
toire de la critique chez les Grecs, et qui ont été lues
dans la séance publique annuelle des cinq Académies, le
24 octobre 1885. « Ce qui est certain, dit-il, c'est que. ..
rien ne peut diminuer les droits de la Grèce antique à
la reconnaissance des peuples dont elle a été presque
l'unique institutrice dans le domaine de la philosophie
et des beaux-arts. Avant elle, aucun peuple ne peut pré-
tendre pour nous à cette maîtrise. Après elle, aucune
(1) L'Héllénisme en France, t. Il, p. 39.
— 48 —
des nations de l'Occident n'a contribué autant qu'elle à
l'éducation de la grande famille européenne. )>
Si laborieuse que fût la préparation de ce cours, elle
était loin de suffire à l'activité du professeur. Depuis qu'il
appartenait à la Faculté des lettres (1840), il avait ouvert
chez lui une conférence préparatoire à la licence. Les
professeurs titulaires, n'ayant pas encore à se débattre
contre les envahissements du baccalauréat, suffisaient
sans peine aux examens de licence et de doctorat; par
suite, les suppléants, qui ne participaient point au juge-
ment de ces épreuves, pouvaient y préparer des aspi-
rants. Même, en ce temps où les débuts dans la carrière
de l'enseignement étaient si difficiles, c'était rendre aux
jeunes gens laborieux un service sans prix. Tous n'en-
traient pas à l'École normale (l'École, d'ailleurs, n'a ja-
mais été fort accessible) et, parmi ceux qui échouaient
ou qui se dirigeaient tardivement vers l'Université,
combien se décourageaient faute de conseils! Pour ces
débutants M. Egger fut, selon l'expression de M. Re-
nan, « le meilleur des introducteurs dans la carrière
des travaux utiles (1) ». J'ai sous les yeux une liste de
ceux qui ont suivi cette conférence de 184G à 1848; j'y
relève bien des noms connus, universitaires ou autres :
Talbot, de BHgnières, Pierron, Gérardin, Cuvillier, Ma-
gnabal, Chatel, Baudry, Malvoisin, Pélissier, Ruelle,
Allaire et Francis Monnier, qui furent précepteurs, l'un
du comte de Paris, l'autre du prince impérial; Francis
Meunier, Guillaume Guizot, l'abbé Gruice, qui devint
plus tard évèque de Marseille, Lefèvre-Pontalis. C'est à
cette conférence, on le sait, que se présenta vers la fin
de 18 i5 un inconnu, qui ne devait pas tarder à faire du
(1) Journal des DcbatSy n" du 4 septembre 1885.
— 49 —
bruit dans le monde, M. Renan, tout récemment sorti
du séminaire de Saint-Sulpice. M. Egger aimait à rap-
peler la surprise de ses élèves, lorsque le nouveau venu
donna lecture de sa première dissertation, sur Quinti-
lien considéré comme critique : plus d'un se risquait
déjà à entrevoir, pour leur nouveau condisciple, de
hautes destinées. C'était un des plus vivants souvenirs
que M. Egger eût conservés de ce temps, et c'est d'alors
que date entre les deux illustres savants cette amitié qui
ne s'est pas un instant démentie, et dont M. Renan, au
lendemain de la mort de son ancien maître, parlait en
termes si nobles et si touchants (1).
Ce qu'était la conférence, il est difficile de se le repré-
senter aujourd'hui. A parcourir seulement la liste des
sujets traités et des leçons faites (elle a été conservée
pour l'année 1816), on devine un enseignement initia-
teur et d'une attrayante variété, rayonnant dans tous les
sens, touchant à toutes les questions de littérature
ancienne et moderne, même de la littérature de ce temps
(j'v vois par exemple une étude sur le Génie lyrique de
Lamartine ; on demande Si les anciens ont connu une
évolution littéraire analoQue à celle de notre Romantisme),
de morale, de philosophie, de grammaire. Quant au
maître, on peut être assuré qu'il était là ce qu'il a tou-
jours été, attentif, silencieux pendant les lectures ou les
argumentations, sobre d'éloges, avertissant plutôt que
louant. Ce (( prenez garde ! » par lequel il corrigeait
d'ordinaire les méprises ou les exagérations de ses
interlocuteurs, les étudiants de sa conférence ont
dû souvent l'entendre. C'était une raison de confiance
et d'attachement : on se sentait dirigé, soutenu; on
(1) Journal des Débats, même numéro.
4
— OU —
pi'Ciiail pied peu à peu. M. Jules Simon disait na-
guère de Mignet, qu'il était « aimable avec beaucoup
de franchise (1) ». On le peut dire de M. Egger. Il n'a
Jamais loué pour plaire : il ne disait pas toujours tout
le bien qu'il pensait des gens; mais ce qu'il en disait,
on savait qu'il le pensait et sa réserve même était
souvent accueillie comme un encouragement. Au reste,
voici sur cette conférence le témoignage des acteurs
eux-mêmes : M. Talbot d'abord, qui nous montre le
maître « éclairant denses conseils et de son expérience
les discussions philologiques et les dissertations litté-
raires, animant de son zèle les vocations hésitantes,
charmant son auditoire par les saillies de son esprit,
et par les jets lumineux de son érudition, formant
pour l'Université des maîtres d'un savoir éprouvé et
amassant pour lui-même des trésors inépuisés de con-
fiance, de gratitude et de dévouement amical (2) ».
M. Renan, de son côté, apporte ce témoignage d'un
accent si personnel : « Le mot d'élève, avec lui, avait
une signification sérieuse. Son enseignement n'était pas
la parole jetée au vent, et que personne ne recueille.
C'était une œuvre de communication personnelle, une
transmission sérieuse de quelque chose de vrai (3). » Un
trait bien caractéristique et qui suffirait à montrer com-
bien était profonde l'action du maître sur les disciples,
c'est que presque tous sont demeurés ses amis. Tel qui
n'était venu que pour apprendre un peu de grec ou de
latin était pris par la bonne grâce affectueuse et la cor-
(■1) Eloge de Mignet, prononcé à l'Académie des sciences morales et
politiques dans la séance du 7 novembre 1885.
(2) Annuaire de l'Association pour l'encouragement des études
grecques en France, 12c année, 1878 (p. xci).
(3) Journal des Débats, n" du 4 septembre 1885.
— 51 —
diale franchise de l'homme. De là tant de dévouements
qui lui sont restés fidèles jusqu'au dernier jour. Quel
commentaire de cette « communication personnelle »
dont parle M, Renan !
Quelques années plus tard, M. Egger accepta de faire,
à l'École ecclésiastique des Carmes, des examens Htté-
raires mensuels, analogues à ceux que subissent pério-
diquement dans nos lycées les candidats aux écoles
militaires. En cela il était d'accord, si je ne me trompe,
avec M. Victor Le Clerc. Ces deux savants hommes,
dont le caractère et le talent offrent, avec des nuances à
la vérité sensibles, plus d'un trait commun, se ressem-
blaient en particulier par un zèle égal pour l'avancement
de la science. Préparer des licenciés et des docteurs pour
leur Faculté leur semblait presque œuvre pie, et ils s'y
employaient de tout leur bon vouloir. Au clergé, qui
commençait à rechercher les grades universitaires,
M. Le Clerc témoignait à dessein aux examens de li-
cence ou de doctorat une bienveillance particulière, et
M. Egger s'appliquait à seconder ces intentions libé-
rales. 11 appréciait d'ailleurs le directeur de l'École,
l'abbé Cruice, ancien étudiant de sa conférence, et qu'il
assista dans la préparation d'une thèse sur les Philoso-
phumena du Pseudo-Origène. Surtout, et il faut lui
en faire grandement honneur, à ceux qui sollicitaient
son assistance, M. Egger n'a jamais demandé d'où ils
venaient ni ce qu'ils pensaient. Aimer la science,
être honnête et laborieux lui tenait lieu de tout. Il
était de cette race d'esprits libres et élevés qui res-
pectent toutes les croyances sincères, et pei'sonnel-
lement attaché de cœur à l'Université où son esprit
de tolérance n'était pas pour déplaire, il n'en ac-
cueillait pas moins les membres du clergé au même
— 52 —
tilre et pour les mêmes raisons qu'il avait encouragé
M. Renan à ses débuts.
A son cours de Sorbonne, à sa conférence privée, à
ses examens des Carmes s'ajoutait toujours une collabo-
ration active à diverses publications ou revues. De cette
période datent, par exemple, les articles qu'il rédigea
pour le Dictionnaire des sciences philosophiques, et qui
touchent non à la doctrine, mais à l'histoire de la phi-
losophie, par exemple les articles Philosophie gnomique
et Diorjènc Lacrce. Il continuait d'écrire dans le Journal
général. Au journal de pédagogie L'Enseignement et à la
Revue française il donnait pareillement des articles sur
des sujets bien divers, car à côté d'un morceau sur
l'Egypte et la Grèce (1838), on est presque étonné de
rencontrer un article sur Versailles et une Histoire du
château de Versailles (1837). Dans la Reçue des Deux-
Mondes, dont le caractère tout littéraire ne se prête
guère aux travaux d'érudition, il lit paraître sur Aris-
tarque un article, réimprimé depuis dans les Mémoires
de littérature ancienne (1), et dans lequel il exposait les
vues du critique allemand Lehrs sur l'épopée homé-
rique. La variété de ces comptes-rendus montre avec
quelle facilité son talent se pliait ù l'analyse des travaux
les plus divers. Il serait facile d'en multiplier les exem-
ples, car sa collaboration s'étendit peu à peu à un grand
nombre de recueils d'érudition ou de littérature, depuis
VAthenwum français, la Revue archéologique, la Revue
des cours littéraires, la Nouvelle Revue encyclopédique,
jusqu'aux Mémoires de la Société de linguistique, à
l'Annuaire pour l'encouragement des études grecques en
France, au Bulletin de correspondance hellénique, au
(1) P. 126 et buiv.
— 53 —
Dictionnaire des antiquités r/recqiœs et romaines de
Daremberg et Saglio, au Journal des Débats et même,
plus tard, au Magasin d'éducation et de récréation.
M. Egger avait, au moment où nous voici parvenus
(1841), trente et un ans. Sa réputation, déjà grande dans
l'Université, commençait à se répandre dans le public,
qu'attiraient à son cours sa jeunesse, ses précoces suc-
cès, l'éclat d'un enseignement où la solidité de l'érudi-
tion et l'ingénieuse nouveauté de la doctrine s'alliaient à
une élégante facilité de parole. 11 vivait toujours avec sa
mère, lui continuant ces soins dévoués dont il ne devait
jamais se départir, et la soutenant de ses ressources
encore restreintes, car son double enseignement à la
Faculté et à l'École était alors peu rétribué (1). Un
événement, pénible d'ailleurs, qui eut pour lui une suite
heureuse, améliora la situation du ménage. En jan-
vier 1844 mourait, à trente-trois ans, Auguste Chopin,
l'avocat poète dont j'ai déjà parlé, et qui était devenu
l'hôte familier de la maison. « C'était, dit M. Egger
dans ses notes intimes, une ûme noble et délicate, s'il
en fut jamais (2). » Il partagea sa fortune entre des
(1) A la B'aculté, où le traitement fixe était alors de 5,000 francs, il
recevait comme suppléant un peu moins de 2,400 francs par an ; à
l'École normale, son traitement annuel de Chargé de la conférence de
grammaire (-1839-1843) avait été de 1,500 francs; maître de confé-
rences à partir de 1843, il eut 3,000 francs. Le total de ses deux trai-
tements s'élevait donc, en 1844, à 5,400 francs environ.
(2) M. Egger, qui a toujours conservé à son ami une reconnais-
sance bien méritée, honora sa mémoire en écrivant, en tête du petit
volume de vers anonyme que Chopin éditait au moment de sa moit
et qu'il n'eut même pas la joie de voir publié, la courte préface sui-
vante :
« Nous déposons sur une tom!)e ce modeste recueil, dont la publica-
tion devait couronner une joyeuse fête de convalescence. L'auteur en a
— oi —
parents pauvres et ses deux plus cliers amis. L'un d'eux
était M. Egger, dont la nnère, par la volonté expresse
du mourant, fut mise en possession d'un héritage suffi-
sant pour ses modestes besoins. M. Egger, plus libre de
disposer pour lui-même de son traitement, mais sans se
séparer pourtant de la pauvre veuve, qui vécut jusqu'à
sa mort auprès de lui, se maria. Depuis longtemps il
entretenait d'affectueuses relations avec la famille
Dehèque, dont il avait connu le chef, on s'en souvient,
aux cours de Hase et de Boissonade. M. Dehèque, érudit
délicat, helléniste distingué, homme affable et bon, qu'une
sorte de destinée contraire détourna toujours de l'ensei-
gnement où le portaient ses goûts, était alors secrétaire
chef des bureaux à la mairie du X^ arrondissement (plus
tard le VIP), mais sans renoncer ù des travaux qui lui
valurent en 1859 le titre d'académicien libre à l'Académie
des inscriptions et belles-lettres. Il avait fait au jeune
savant, qui le recherchait et que la communauté de leurs
études rapprochait de lui depuis tant d'années, un accueil
empressé. C'est dans cette maison, où les lettres étaient
aimées et honorées, que M. Egger apprécia la distinc-
tion d'esprit, la haute raison, les vertus aimables de celle
lu d'un œil mourant les dernières épreuves. Il avait réglé d'avance la
distribution des exemplaires entre ses 2J(i'>'cnts et ses amis : sa volonté
sera suivie avec respect. Ainsi, quelques vers simples et vrais, livrés au
demi-jour d'une publicité intime, et le souvenir de nombreux bienfaits,
voilà tout ce qui restera de trente-trois années qui furent sans tache,
mais non sans nuage , vie trop courte et pourtant bien pleine des mé-
rites qu'nne autre vie peut seule rérompenser.
« Paris, 26 janvier 1844, »
Ce petit volume, qui n'a pas été mis dans le commerce, a pour titre :
Au coin du feu, Vers dédiés à mes amis. Paris, imprimeiie de Crape-
let, rue de Vaugirard, n» 9. Janvier 1844.
55 -
cjui devait être, pondant plus de quarante ans, la com-
pagne de sa glorieuse vie, et, quand vinrent les épreuves,
le soutien et la consolation des dernières années. Le
mariage eut lieu le :25 mars 1815. Un mois après
(27 avril), M. de Salvandy, alors ministre, envoyait au
jeune professeur la croix de Chevalier de la Légion
d'Honneur.
Au milieu des événements qui vinrent troubler la
France, M. Egger demeura fidèle aux habitudes de sa
vie studieuse. Tout entier à ses devoirs de savant, il se fit
toujours une loi de rester à l'écart des querelles reli-
gieuses comme des luttes politiques; non par indiffé-
rence : il se tenait au courant des incidents de chaque
jour, s'acquittait ponctuellement de ses devoirs civiques,
volontiers même, dans l'intimité, donnait son avis sur
les hommes et sur les choses, -mais il ne se laissa jamais
entraîner plus loin : homme de science, il se réservait
pour la science. Lui-même a raconté qu'en 1848 il fut
abordé, à la fin d'une leçon sur Platon, par un petit
vieillard d'aspect vénérable, qui lui offrit de le « porter
candidat aux prochaines élections politiques ; tout fier
d'être devenu électeur depuis un mois, en quoi, ajoute
M. Egger, j'avais le même honneur que lui, il osait me
promettre de recruter dans son département au moins
deux mille voix ! A vrai dire, il en aurait, je crois, fallu
quarante mille pour réussir, ce qui ôte à mon refus tout
mérite de modestie (1) ». A des sollicitations semblables
en 1874, M. Egger opposa la môme abstention. En
revanche il ne refusait aucun des services qui pouvaient
être réclamés du savant. C'est ainsi qu'en 1848, lorsque
fut fondée l'École d'administration, il accepta d'en être
(I) Tradition et Réformes, p. 323.
— 50 —
nommé membre de la commission d'examen; surtout,
lorsqu'en 1852 fut inauguré dans le nouveau régime
d'études des lycées renseignement de la grammaire
comparée, c'est ù lui que le ministre demanda d'en
tracer le plan et d'en rédiger le programme. M. Egger,
(|ui avait ainsi l'honneur de créer dans nos collèges
un enseignement jusqu'alors confiné à la Sorbonne
ou dans des ouvrages d'érudition, fit plus : il écrivit
en quelques semaines un petit traité sur la matière,
les Notions de grammaire comparée, qui fut le pre-
mier de ce genre, et qui a rendu d« grands services.
L'auteur y exposait avec méthode et clarté les prin-
cipes généraux de cette science alors peu connue en
France. Le nouvel enseignement fut malheureuse-
ment enveloppé dans le juste discrédit qui attei-
gnit le système Fortoul; mais le livre survécut, et
tenu à jour par des révisions successives, il est
parvenu à sa 8° édition, rare fortune pour de tels ou-
vrages (1)!
Comme la plupart de ses collègues de Sorbonne,
M. Egger fît partie, de 1850 à 1853, des jurys de
délégation qui alors se transportaient en province
pour les examens du baccalauréat. C'est ainsi qu'il
alla à Douai en 1850 et 1853, à Orléans et à Reims
en 1851.
(1) Au sujet de la 7^ édition, M. Bréal a très finement montré {Revue
critique du 3 avril 1875, p. 209) que « l'originalité de ce livre est dans
l'intime et utile mélange des données de la linguistique avec les en-
seignements de la grammaire gréco-latine... Egalement éloigné de
l'engouement et des exclusions systématiques, il fait aux découvertes
nouvelles leur part sans renoncer aux théories consacrées par l'ex-
périence ». Cet ouvrage a été traduit en italien en 1853 et en hongrois
en 1883.
— 57 —
L'autorité de M. Egger était devenue très grande. A
la Faculté des Lettres, il comnaençait à être l'un des
conseillers les plus recherchés de tous ceux qui pour-
suivaient les hauts grades. Bien peu se seraient risqués
à affronter les épreuves de la licence sans s'être aguerris
auprès de ce maître éprouvé, et presque tous, avant de
s'engager dans les longs travaux préliminaires au doc-
torat, allaient lui soumettre ou lui demander un sujet
de thèse. Il en avait toujours à offrir, jugeant avec une
sorte de flair ce qui pouvait le mieux convenir au pos-
tulant, à sa capacité d'intelligence ou de savoir, mieux
encore, le dirigeant dans ses recherches, l'assistant de
sa propre science, de ses notes, de ses livres, qui étaient,
on peut le dire, au service de ses élèves et de ses amis
autant qu'à son propre usage. Combien ont gravi l'es-
calier de la maison si connue de la rue Madame pour
s'épargner quelque longue station à la Bibliothèque de
l'Université, et toujours rapportant chez eux le volume
désiré, avec quelque mot aimable par surcroît ou quelque
avis précieux ! Entre tant de licenciés ou de docteurs
dont je pourrais produire le témoignage, je n'en citerai
qu'un, notre président, qui a reçu de M. Egger, au
cours de la préparation de son doctorat, des marques de
bon vouloir dont il conserve avec reconnaissance la
preuve écrite (1).
A l'École normale, l'activité du maître de conférences
n'était pas moindre, ni son action moins féconde.
M. Dubois, l'ancien Directeur de l'École, a pu attester
qu'il y avait « pour ainsi dire créé » (2) l'enseignement de
(1) M. Gustave Baguenault de Puchesse a été reçu devant la Faculté
de Paris licencié es lettres en 1866, et docteur es lettres en 1870.
(2) Mémorial de V Association des anciens élèves de V École normale,
p. 85.
- r,s —
la grammaire. Le mot n'est que juste, et, si les études
grammaticales ont pris en France depuis ce temps une
importance qu'entrevoyaient à peine les meilleurs esprits
d'alors, M. Egger est au premier rang de ceux auxc^uels
il en faut reporter l'honneur. Pénétré de la doctrine de
Bopp et de notre Eugène Burnouf, il ouvrait à ses
élèves des vues toutes nouvelles pour eux sur l'origine,
^a formation et le développement des langues. Ce n'était
pas l'aride nomenclature de quelques formules abs-
traites, mais bien la vie même du langage se révélant par
l'étude des mots, de leurs racines, de leurs fonctions, de
leurs produits. Rien n'était fécond comme cet ensei-
gnement, qui, partant du langage, se ramifiait dans
toutes les directions : arts, histoire, archéologie, grec,
latin, français, idiomes de tous les temps et de toutes
les races, le maître explorait tout, se laissant conduire
aux rapprochements les plus imprévus, et cela avec la
richesse d'information d'un esprit toujours en éveil, qui
se tenait au courant des moindres progrès de la science.
Il inspirait vraiment le goût de ces nobles études, et
plusieurs, qui sont aujourd'hui des maîtres, ont senti
leur vocation se décider ou s'affermir dans cette confé-
rence, des linguistes comme M. Bréal, des antiquaires
comme MM. Perrot et Heuzey, des épigraphistes comme
M. Foucart, des philologues comme M. Benoist, et
combien d'autres! sans parler de ceux que leur goût
propre portait ailleurs, mais qui se faisaient honneur, à
l'occasion, de quelque maître travail de grammaire :
telle cette leçon sur VArticle qu'avait rédigée le phi-
losophe M. Lachelier, et que M. Egger, (jui en avait
gardé la copie, citait volontiers comme un des meil-
leurs souvenirs de sa conférence. Parmi tant de titres
de ce savant à la reconnaissance de l'Université, ce
- 59 —
n'est là ni le moindre, ni le moins considéré de ceux qui
ont pu recueillir ces leçons précieuses.
Au reste, à l'École non plus qu'à la Faculté, il ne se
croyait libre de sa tûche quand il avait terminé la confé-
rence ou la leçon, et, si quelque doute était resté dans
l'esprit d'un auditeur, ou si à lui-môme la pensée était
venue, chemin faisant, d'une vérification ou d'une addi-
tion, il conviait ceux qui l'écoutaient à le venir voir. Il
était né professeur, comme on l'a dit souvent, et ne se
lassait pas d'enseigner : dans son cabinet comme dans
sa chaire, avec le ton familier d'une causerie comme
sous la forme oratoire d'une leçon, il enseignait sans
cesse. C'était pour lui un plaisir de réunir chez lui, le
dimanche matin, dans une sorte de cercle intime, quel-
ques visiteurs, auditeurs de son cours ou élèves de
l'École : il était heureux de se voir entouré, écouté,
surtout de sentir qu'il rendait à la science l'inappré-
ciable service de la faire respecter et aimer.
Cependant, il avait commencé discrètement à songer à
l'Institut. Professeur en Sorbonne, maître de confé-
rences à l'École normale, lauréat de l'Académie des ins-
criptions, il pouvait se préparer à devenir le confrère des
savants qui l'appréciaient déjà comme un des maîtres
de l'érudition. 11 s'était créé un nouveau titre à leurs
suffrages par la publication, en 1849, d'un ouvrage dont
j'ai déjà dit un mot, l'Essai sur l'histoire delà critique
c/ie:^ les Grecs, auquel il joignit une édition de la Poétique
iVAristote et d'Extraits de ses Problèmes, avec traduction
française et commentaire. Un livre important sur le
grammairien grec Apollonius Dyscole, où il appréciait
avec sa science et sa sûreté de jugement habituelles la
valeur des doctrines grammaticales de l'antiquité, accrut
encore l'estime des juges compétents. Cette môme année
— 60 —
(1854), la mort de racadémicicn Guérard ayant ouvert
une vacance, M. Egger se présenta et fut élu (28 avril).
Un an après, de même que la mort de sa sœur avait
presque coïncidé avec sa nomination en Sorbonne, et
comme s'il était dans sa destinée que chacun de ses
grands succès fût compensé d'une douleur^ il perdit sa
mère (15 avril 1855). Elle avait eu la consolation de voir
son nom honoré du plus haut titre qu'un savant puisse
envier, récompense suprême bien due au dévouement
du fils comme à la courageuse tendresse de la mère.
Un autre motif de confiance avait adouci Tamertume
des derniers moments : Boissonade avant informé le
ministre de sa résolution de se retirer, M. Egger avait
reçu la promesse de la chaire, où il fut appelé, en effet,
le 4 juillet suivant; sa mère, sur son lit de mort, put lui
exprimer sa joie de le voir enfin parvenu au terme des
deux plus hautes ambitions qu'il pût concevoir.
A l'Institut, M. Egger fut dès l'abord ce qu'il devait
être trente années durant, académicien laborieux, assidu
aux séances, attentif à ses confrères, participant aux
discussions où sa vaste science trouvait de fréquentes
occasions d'intervenir. « Sa présence, a dit sur sa
tombe son confrère M. Desjardins, suffisait pour tenir
le lecteur sur ses gardes et le bureau en haleine : il y
avait toujours à gagner à l'entendre, et son silence était
certainement une approbation; car il croyait que la
louange était le plus souvent stérile, et il avait bien
raison. Tel nous l'avons vu, nos anciens pendant trente
ans, et moi pendant dix. »
11 ne m'appartient pas de porter sur l'œuvre de
M. Egger, académicien, un jugement pour lequel l'au-
torité me fait défaut. 11 suffira, dans cette courte Notice,
d'en donner une idée générale. Les Mémoires qu'il sou-
— 61 —
mit au jugement de ses confrères pendant sa longue
carrière académique traitent des sujets les plus di-
vers : problèmes philologiques, recherches d'antiquité,
études littéraires, il a tour à tour abordé ces dif-
férents ordres de questions, et toujours avec une science
consommée unie à la plus élégante précision de style.
Bien qu'il se fût de préférence et depuis longtemps at-
taché à l'antiquité grecque, on n'est pas surpris de ren-
contrer dans la Hste de ses travaux une Notice sur un
document inédit pour servir à l'étude des langues ro-
manes (1857) (1) ; car on sait qu'il suivait avec une vive
curiosité le progrès des recherches sur ce groupe de
langues. Son goût pour les mêmes études lui a inspiré le
Mémoire sur un procédé de déri Dation très fréquent dans
la langue française et dans les autres idiomes néo-
latins (18G4) (2j. Le grammairien, toujours diligent, avait
remarqué que certains substantifs français, auxquels on
rattachait d'ordinaire comme dérivés les verbes corres-
pondants, procédaient au contraire de ces verbes, si
bien que le rapport de parenté se trouvait renversé,
le substantif provenant du verbe et non le verbe du
substantif, tels sont : cri de crier, déji de défier,
dédain de dédaigner, chauffe (surface de) de chauff'ir.
Une fois sur cette piste, il dirigea avec méthode des
recherches qui lui firent découvrir par centaines des
produits de ce genre. C'est le résultat de ce travail
qu'il consigna dans son mémoire académique. 11 le réim-
prima en 1874 dans la Revue des langues romanes
sous le titre plus précis : Les substantifs verbaux formés
par apocope de V infinitif, et avec de nouveaux exemples,
(i) Mémoires de V Académie des Inscriplioiis, t. XXI, l'e partie.
(2) Ibid., t. XXIV, 2c partie.
- 62 —
Toutefois la plupart de ses mémoires traitent de l'an-
tiquité grecque ou romaine. Deux ont un intérêt litté-
raire capital, l'un sur quelques nouveaux fragments iné-
dits du discours d'Hypéride contre Démosthène dans
l'affaire d'Harpalos, l'autre sur les Œconomica attribués
à Aristote. Le premier (1870) (1) est un modèle de saga-
cité : non seulement M. Egger parvint à restituer, de
façon à mériter l'approbation des juges compétents, le
texte de trois lambeaux de papyrus récemment retrouvés
en Egypte (1800), mais encore, s'autorisant d'une magis-
trale étude de M. Jules Girard, consacrée à ce procès
célèbre, et couronnée en 1801 par l'Académie des ins-
criptions, il essaya de refaire l'argumentation de l'ora-
teur, tâche périlleuse où sa pénétration d'esprit et sa
grande connaissance de l'éloquence judiciaire à Athènes
trouvèrent également leur emploi. Dans le mémoire sur
les Œconomica, lu en 1879 devant l'Académie des ins-
criptions et belles-lettres, puis devant l'Académie des
sciences morales et politiques, publié peu après dans
las Annales de la Faculté des lettres de Bordeaux, et
enfin dans les Mémoires de l'Académie des inscrip-
tions (2), il s'agit d'un ouvrage en dix chapitres long-
temps attribué à Aristote, que la critique moderne lui
refusait dans son ensemble, tenant pour apocryphes les
quatre derniers chapitres, et qu'une découverte récente
avait démontré tout entier authentique, mais comme
ayant pour auteur Théophraste. Cependant l'attribution
n'était pas tellement sûre qu'il ne restût quelque doute.
M. Egger examina de près cette curieuse question de
propriété littéraire, et pour diverses raisons, surtout à
(i) Mémoires de V Académie des inscriptions, t. XXVI, 2^ partie.
(2) T. XXX, lift partie.
— (33 —
cause des caractères du style, qui lui parut tout aristoté-
lique, il conclut au maintien du traité tout entier parmj
les œuvres du Stagirite.
Deux autres mémoires touchent à des questions qui
concernent la vie publique ou privée des anciens, mais
qui ne sont pas sans intérêt pour les modernes.
L'un est une histoire des Traités publics dans l'anti-
quité (1861) (1). Il en conçut la pensée à l'occasion du
Congrès de Paris, qui termina, comme on sait, la guerre
de Crimée. Remontant jusqu'aux plus anciennes con-
ventions connues, il montrait le droit des gens, con-
trairement à l'opinion commune qui lui attribuait une
origine plus récente et toute chrétienne, pratiqué en
Orient, en Grèce, à Rome; il se complaisait à énumérer
les plus vieux traités dont les historiens grecs nous ont
conservé la mention, traités de paix, de guerre, de
commerce, à parcourir la hiérarchie des diplomates de
tout grade qui composaient une ambassade athénienne,
depuis l'ambassadeur et les hérauts jusqu'aux officiers
inférieurs, sorte d'attachés et de secrétaires de légation,
à décrire enfin l'instrument des conventions et les pré-
cautions prises pour en assurer le caractère authen-
tique. Ce mémoire, que goûtèrent beaucoup de lecteurs
étrangers d'ordinaire aux recherches d'antiquité, fut
réimprimé par l'auteur en 1866 et est regardé comme le
traité classique sur cette matière. L'autre est une étude
sur Les Historiens officiels et les Panégyristes des princes
dans Vantiquité (1873) (2). De même que les cours mo-
dernes ont connu sous le nom à! historiographes des
écrivains chargés officiellement d'enregistrer les hauts
(1) Mémoires de l'Académie des inscrii>tio)is, t. XXIV, l'""' partie.
(2) lOid., t. XXVII, 2c paitie.
— 64 —
faits du roi, de môme l'auteur démontrait qu'il y avait
eu dans le monde ancien des flatteurs officiels tenus de
célébrer la vie publique ou privée des princes. Il suivait
leur trace depuis la cour des rois de Macédoine, où Phi-
lippe et surtout Alexandre entretenaient auprès de leur
personne comme une académie de lettrés, jusqu'à Rome,
où les empereurs ont rencontré tant d'historiens com-
plaisants qui, à la vérité, leur faisaient parfois expier
dans quelque Hhtoire secrète, comme il advint pour
Justinien et Théodora^ les mensonges de leur histoire
officielle.
On voit d'ici le genre d'intérêt de tels travaux, où les
usages de la vie antique étaient mis en parallèle avec
des usages presque semblables dans nos sociétés mo-
dernes. M. Egger aimait ces rapprochements; loin de
les éviter, il les recherchait presque : il pensait que de
si curieuses analogies, même en tenant compte de dif-
férences inévitables, nous aident à mieux comprendre le
monde ancien. 11 lui semblait d'ailleurs qu'en éveillant
par ces piquantes études la curiosité des gens du
monde il rendait service à la cause des lettres antiques.
En général, lorsqu'il devait parler soit dans une séance
publique à l'Institut, soit dans quelque conférence litté-
raire, il choisissait un sujet de ce genre, mettant une
sorte de coquetterie de bon goût à rendre intéressante
par cette comparaison avec le monde moderne l'étude
des sociétés grecque ou romaine. De cette pensée sont
nés tant d'attrayants chapitres de ses œuvres, l'étude
sur La profession cVavocat chez les anciens, Un ménage
d'autrefois, le court mémoire lu à la Société des anti-
quaires de France sur un sénatus-consulte contre les
industriels qui spéculent sur la démolition des édifices,
ù peu près comme chez nous les fameuses Bandes
— 65 —
nôtres. Dans ce travail, développant cette idée que les
anciens ont connu beaucoup d'usages que nous croi-
rions volontiers modernes, il prenait plaisir à en rap-
peler quelques-uns déjà signalés par d'autres savants ou
par lui-même, l'emploi des pigeons voyageurs pour
l'échange des communications, celui des chiffres conve-
nus pour dérober aux cabinets noirs des Grecs et des
Romains le secret des correspondances; l'usage d'une
sorte de sténographie pour la rédaction des procès-ver-
baux du sénat romain, l'idée d'une véritable télégraphie
militaire, l'habitude des voitures de louage, les ventes
au rabais pour cause de liquidation, l'institution d'une
lettre de crédit, des assurances mutuelles, des exposi-
tions publiques d'objets d'art. Toutes ces révélations
érudites étonnaient autant qu'elles charmaient. Même à
l'Institut, où ses auditeurs étaient mieux préparés à de
telles surprises, on lui savait gré, tout en goûtant sa
science, de la forme agréable dont il savait l'enve
lopper.
Une des publications importantes auxquelles il a pris
part dans les recueils de l'Académie est celle des Papyrus
grecs du Musée du Louvre et de la Bibliothèque natio-
nale . On sait que Letronne , qui s'en était chargé ,
mourut (1848) sans avoir pu l'achever. Brunet de Presle,
à qui l'Académie avait confié le travail, demanda plus
tard, pour mener l'entreprise à bonne fin, le concours
de M. Egger. Celui-ci eut à rédiger les tables, besogne
modeste en apparence, mais délicate, qui l'obligea de
réviser le texte entier, parfois la traduction, et dont il
s'acquitta si utilement pour l'entreprise commune que
le principal auteur crut devoir, dans l'Avertissement
placé en tête du volume, lui exprimer sa reconnais-
sance.
5
- Gi) —
Ce sont là ses grands travaux à l'Institut. Je n'en-
treprends pas de donner ménae une idée de ses lectures
moins importantes. L'analyse en serait impossible dans
cette Notice, tant est grande la variété des questions
étudiées ou signalées. Les Comptes-rendus de l'Acadé-
mie en conservent du moins le souvenir. Ce qu'on peut
dire, c'est que, durant les trente années de sa vie acadé-
mique, il n'y a guère de séance où M. Egger n'ait pris
la parole soit pour communiquer quelque brève obser-
vation sur un sujet d'antiquités, soit pour présenter de
la part d'un auteur tel ouvrage dont il faisait valoir l'in-
térêt de nouveauté ou le mérite d'érudition.
Il est naturel que l'Académie ait tenu constamment à
profiter de tant de zèle uni à tant de savoir. Aussi,
M. Egger n'a-t-il cessé de faire partie des commissions
les plus importantes, celles de l'École d'Athènes ou des
Antiquités de la France, qui l'ont plus d'une fois élu
comme rapporteur; la Commission des travaux litté-
raires, chargée, comme on sait, de la direction des
grandes collections publiées par l'Académie; la Com-
mission permanente des inscriptions et médailles, où
son habileté de latiniste et d'épigraphiste a rendu
plus d'un service. Dans toutes M. Egger était un colla-
borateur recherché, et dans les délibérations intimes,
où se discutent les intérêts de l'Académie pour le recrute-
ment de ses membres ou l'ordonnance de ses travaux,
M. Renan atteste que ses confrères appréciaient les
qualités de son judicieux esprit, de sa parole claire et
correcte (1).
Pour achever de marquer son rôle à l'Académie des
inscriptions, je dois ajouter qu'elle le choisit plusieurs
(i) Journal des Débats, n» du 4 septembre 1885.
— (37 —
fois comme lectem' dans ses séances publiques, notam-
ment en 1861 (9 août), où il parla de L' État-civil chez les
Athéniens, en 1862 (14 août), où il lut des Observations
sur un papyrus grec contenant des fragments d'un ora-
teur inconnu; tout récemment, jl venait d'être désigné
pour lire, dans la séance publique annuelle des cinq aca-
démies (24 octobre 1885), les conclusions de sa nouvelle
édition de VEssai sur l'histoire de la critique chez les
Grecs. En 1874, l'Académie le délégua avec M. le baron
de Witte pour la représenter aux fêtes anniversaires de
la fondation de l'Académie royale de Belgique. Enfin
elle l'élut son vice-président le 8 janvier 1864 et son
président le 6 janvier 1865. Au cours de sa présidence
il porta la parole pour l'Académie aux funérailles de
V. Le Clerc (14 novembre 1865), de même que, plus
tard, pour la Faculté des lettres, à celles de Saint-Marc
Girardin (avril 1873) et à celles de Patin (20 février 1876).
Les autres classes de l'Institut reçurent également de
lui diverses communications. A l'Académie des sciences
morales et politiques, il lut, en 1879, des Observations
et réflexions sur le développement de f intelligence et du
langage chez les enfants, rédigées pendant les tristes
loisirs de la Commune, et qui furent alors insérées dans
les Comptes-rendus de l'Académie (1). A l'Académie
des sciences, quelques confrères lui demandaient à
l'occasion, pour la création de termes de physique ou
d'histoire naturelle, des conseils que sa double compé-
tence d'helléniste et de grammairien habitué à la forma-
tion des mots lui permettait de donner. Nul n'excellait
comme lui à trouver le composé grec ou latin qui répon-
dait le mieux au sens de telle découverte, à l'intention de
(i) Réimprimées depuis en 1 vol. in-12 (4^ édition, 1883). Paris, Picard.
— G8 —
tel inventeur. Ces cousultations ramenèreiil, en 1871,
pendant le premier siège, à rédiger des Observations cri-
tiques sur l'emploi des termes empruntés à la langue
grecque dans la nomenclature des sciences. S'autorisant
d'exemples trop nombreux de mots scientifiques mal
formés, hectomètre, hectolitre, pluviomètre, rhéométre,
parallélipipède, ou de mots qui, bien formés gramma-
ticalement, ne répondent pas à l'idée qu'ils veulent tra-
duire, endosmose, e.rosmose, théodolite, etc., il récla-
mait en faveur des règles étymologiques méconnues.
Il est revenu plusieurs fois sur l'inconvénient de ces
formations vicieuses : dans une conférence à la Société
pliilotechnique, par exemple, il prit à partie le micro-
phone récemment inventé. « Puisqu'il a l'oreille si fine,
je lui dirai volontiers, avec toute sorte de respects
pour le physicien, son père, qu'on l'a mal baptisé;
car microphone veut dire instrument à petite voix, et
c'est justement à grossir la voix que le microphone
doit s'employer (1). » Les Observations de 1871, lues
à l'Académie des sciences, furent insérées dans les
Comptes-rendus d'avril ; elles ont été reproduites en
Appendice avec diverses corrections ou additions à la
lin de la 8^ édition des Notions de grammaire compa-
rée. A la suite d'une discussion courtoise provoquée
par cette Note dans la Gazette hebdomadaire de mé-
decine et de chirurgie (2), et au cours de laquelle
M. le D"" Dechambrc avait contesté certaines étymo-
logies, M. Egger revint sur le môme sujet avec de
nouveaux développements dans un article Etymologic
destiné au Dictionnaire encyclopédique des sciences mé-
(1) Revue politique cl littéraire, 1878.
(2) Année 1873, page- 47 et 413.
— 69 —
dicales (1), où il paraîtra prochainement. Les services
qu'il rendait aux savants par ces conseils autorisés
l'avaient déjà fait désigner en 1864 (17 juillet), comme
membre du Comité de l'association scientifique pour
l'avancement de l'astronomie, de la physique et de la
météorologie. M. Egger entretenait d'ailleurs avec plu-
sieurs membres de l'Académie des sciences, Bienaymé,
Lamé, les frères Sainte-Claire Deville, surtout Michel
Chasles, des relations personnelles amicales, et je ne
jurerais pas qu'au fond dans ce commerce affectueux,
auquel il se prêtait avec un empressement visible, il n'y
eût en lui comme un secret sentiment de juste fierté
ù traiter de pair, lui, le fils de l'obscur inventeur de
1827, avec les hommes de science les plus renommés
de son temps. Au reste, son esprit lucide ne répugnait
pas à la rigueur du raisonnement mathématique : on se
souvient que dans sa jeunesse il avait suivi volontaire-
ment certains cours de sciences, et ceux qui ne con-
naissent en lui que l'helléniste n'apprendront pas sans
surprise qu'à sa sortie du collège, en 1832, il avait ima-
giné un nouveau pendule compensateur, dont le mathé-
maticien Vincent, le futur membre de l'Institut, l'aida
plus tard à rédiger la formule. Ce petit travail, commu-
niqué par Vincent à la Société philomatique de Paris,
dans la séance du 29 juillet 1843, a été réimprimé en
appendice au volume Tradition et Réformes.
Cependant divers changements s'étaient produits dans
la situation officielle de M. Egger. Devenu professeur
titulaire à la Faculté des lettres, et dès lors participant
(i) Ce n'est pas le seul article que M. Fgger ait écrit pour ce grand
recueil : il rédigea également dans les derniers temps l'article Encijcln-
pédie, qui ne tardera pas à y être publié.
— 70 —
aux examens de licence, il avait dû fermer sa conférence
privée et cesser ses interrogations périodiques à l'École
des Carmes. Rien ne s'opposait à ce qu'il gardât son
poste à l'École normale. Mais sa vie était maintenant
d'autant plus laborieuse qu'aux obligations du profes-
seur en Sorbonne s'ajoutaient pour lui depuis quelques
années les devoirs de l'académicien. Désireux d'ailleurs
de laisser la voie libre à un maître, grammairien déjà
fort renommé, M. Charles Thurot, professeur à la Fa-
culté des lettres de Clermont, et son futur confrère à
l'Institut, il demanda le 5 novembre 1861 un congé
d'inactivité, prélude d'une retraite définitive. Le 4 no-
vembre de l'année suivante, il se retirait en effet avec le
titre de Maitre de conférences honoraire : môme dans sa
retraite il continua de se rendre utile à l'École pour les
examens de classement annuel.
A cette époque (1861) M. Egger était placé par l'opi-
nion de ses collègues et de ses confrères au premier
rang des philologues et des hellénistes. Dans le domaine
spécial des études de grammaire et d'antiquités, il allait
devenir comme le chef reconnu de toutes les fondations
et de tous les travaux. C'est à ce titre qu'en 1866 il par-
ticipa comme président aux débuts officiels de la Société
de linguistique (1), qu'il devait présider encore en
1870-1871 et en 1876; en 1869, comme membre corres-
pondant, à ceux de la Société pour l'étude des langues
romanes, à Montpellier. Dans le même ordre d'études
son nom demeure associé à diverses publications
(1) Fondée en 1864 par l'initiative de MM. de Charencey et d'Ab-
badie, elle avait eu ce dernier pour président dès la fondation ; mais
elle ne fut reconnue qu'en 186G, année où M. Egger inaugura la nou-
velle série des présidences.
• — 71 —
savantes qui datent de cette période, et qui allaient popu-
lariser en France les nouvelles doctrines grammaticales.
Par exemple, M. Egger est un de ceux qui encouragèrent
la traduction de la Grammaire de Bopp, et à la fin de la
Préface du premier volume, M. Bréal remercia publi-
quement son ancien maitre, qui avait « prêté à ce travail,
commencé sur son conseil, l'attention affectueuse et le
concours efficace que trouvent auprès de lui toutes les
entreprises utiles aux lettres (1) ». A de moindres tra-
vaux M. Egger ne prêtait pas un concours moins actif :
je citerai seulement le Dictionnaire cttjmolor/ique delà
langue française de M. Brachet, pour lequel il écrivit
une Préface (1869), et le Manuel pour l'étude des Racines
grecques et latines (1869), que je m'excuse de mentionner
ici ; mais je ne puis oublier que je dois aux conseils et à
l'entremise de M. Egger de l'avoir publié, de même que
la Grammaire grecque qui parut en 1873. C'est encore
auprès de M. Egger, dans de continuels entretiens, avec
le secours de sa riche bibliothèque, que Francis Meunier
poursuivit ses belles recherches sur le Pronom latin (2),
sur les Composés syntactiques en grec (3), sur les Mots
grecs à déclinaison double (4). Jusqu'à la fin de sa vie
M. Egger continuera ainsi d'assister les travailleurs,
M. Boucherie pour la publication des Épp.v;v£jfx«Ta et de
la K6c9»jfAE/5tvfl ôat).ta attribués par l'éditeur A J. Pollux
(1) Grammaire comparée des langues indo-européennes, par M. Fran-
çois Bopp, traduite par M. Michel Bréal, Paris, 1866 (t. 1er, p. lvii). Une
2e édition en a été publiée en 1882.
(2) Mémoires de la Société de linguistique de Pari$, t. 1er,
p. 14.
(3) Annuaire de l'Association pour l'encouragement des études
grecques en France^ G« année, 1872, p. 245.
(4) Même Annuaire, 7« année, 1873, p. 01.
— 72 — •
(1872) (1), M. Decharme, qui lui a dédié son beau livre
Mtjtholor/ie de la Grèce antique (1879, 2"^ édit. 1885),
M. Edon, qui lui a demandé plus d'un avis pour ses
consciencieux travaux sur ï Ecriture et la prononciation
du latin (1882), M. Choisy, dont les importantes Études
cpir/raphiques sur V architecture grecque (1884) lui sont
dédiées, bien d'autres encore. Et ce n'est pas là, dans sa
vie de savant, le trait le moins original : M. Egger a
beaucoup produit; il n'a guère moins aidé à produire,
et il restera certainement un des érudits qui auront le
plus contribué au progrés de la science à la fois par ses
travaux propres et par ceux qu'il a suscités."
Les derniers ouvrages que j'ai rappelés nous ramènent
à son œuvre d'helléniste. C'est surtout comme helléniste
en effet que M. Egger exerça une sorte de suprématie. On
a dit avec raison que la Grèce lui était comme une seconde
patrie : il en aimait tout, non pas la langue seulement,
mais le génie, les arts, la civilisation. Son active intelli-
gence se sentait comme attirée vers cette race hellénique
dont l'esprit curieux avait abordé toutes les questions et
sondé tous les mvstères, ceux de l'âme comme ceux de
la science ; de même, éloigné en toutes choses du parti-
pris et de l'exagération, il goûtait cette mesure exquise
qui fait du génie grec, parmi les variétés de l'esprit
humain, une exception merveilleuse et unique. Aussi
n'en parlait-il qu'avec une sorte de gravité et d'émotion.
« Nous n'avons pas vécu une vie d'homme, nous autres
Grecs, et nous sommes nés pour faire l'éternel étonne-
ment des hommes à venii- (2). » Ce mot du grand ora-
(1) Notices et Extraits des manuscrits, publiés par l'Institut national
de France, t. XXIII, Ile partie, et t. XXVII, II« partie.
('2) Athènes et Paris ou l'Éducation par les musées. Paris, Delagrave
(page 3).
— 73 —
teur athénien, ne dirait-on pas qu'en le citant il se
l'approprie ? et ne croirait-on pas entendre le patriote
justement fier des destinées de sa race? Et plus bas, il
rappelle (avec quel sentiment de vénération presque reli-
gieuse !) le mot de M""® de Staël à Herculanun>, en pré-
sence de quelques fragments de papyrus grecs : « Devant
ces fragiles débris, on n'ose respirer, car on craint que
le moindre souffle ne disperse cette poussière où de
nobles pensées sont encore empreintes (1). » Aussi,
même en dehors de la Sorbonne, il ne manquait jamais
une occasion de parler de l'objet de son culte : la Grèce,
l'art grec, le génie grec, c'est là le sujet presque cons-
tant des conférences qu'il a faites ou des discours qu'il
a prononcés devant les auditoires les plus divers. Quant
à la langue, il la possédait à fond ; il en avait plus que
la science que donne le maniement des auteurs, mais le
sentiment en quelque sorte naturel. Que de fois, feuille-
tant nos dictionnaires grecs qui enregistrent les mots
sans la mention d'un texte ou d'un nom d'écrivain, et
flairant quelque terme suspect, mal fait ou de formation
récente, il se plaisait à en deviner, presque toujours avec
une étonnante sûreté, la date ou l'auteur ! Aussi, parmi
tant de sujets d'étude, c'était toujours au grec qu'il
revenait de préférence : arts, littérature, institutions, il
en connaissait tout, les auteurs classiques comme les
byzantins, le grec ancien comme le moderne, le sacré
comme le profane. Et ce sera là, parmi les hellénistes
éminents dont la France peut s'honorer dans notre
siècle, sa marque distinctive. Sans être de préférence,
dans les choses grecques, antiquaire plutôt que lin-
(1) Athènes et Paris ou l'Éducation par les musées. Paris, Delagravo
(page 5).
— 74 -
guiste, ou ci-itiquo d'art ou de litlérature, il était
cependant maître en chacune de ces spécialités d'é-
tude : passionné pour le grec de l'antiquité comme
un Beulé, épris du grec contemporain comme un
Brunet de Presie, érudit comme Hase et fin lettré
comme Boissonade, il aura eu la gloire d'embras-
ser dans son admirable intelligence la science et
comme le sentiment de l'hellénisme entier. Il était
ainsi devenu comme le patron reconnu et en quelque
sorte officiel des études grecques en France. Tous
ceux qu'attiraient ces études pouvaient s'adresser à lui,
sûrs d'un bon accueil, savants de profession ou gens
du monde, magistrats comme M. Plougoulm ou
M. Dareste, prêtres comme l'abbé Cruice ou l'abbé
Thénon, hommes de science comme le docteur Four-
nier ou M. l'ingénieur Choisy. De là sont nées pour
lui bien des relations précieuses qu'il savait tourner
au profit de la science, avec le duc de Glermont-Ton-
nerre, le ministre de la Restauration, bien connu
comme helléniste par sa traduction d'Isocrate (1); avec
le duc d'Albert de Luynes, son confrère à l'Institut, et
si magnifiquement secourable aux savants et aux
artistes; avec le comte Sclopis de Salerano, qui pré-
sida le Conseil arbitral de Genève dans l'affaire de
l'Alabama (1872); avec le savant et libéral empereur
du Brésil, qui ne laissait guère passer l'annonce
(1) Notice historique sur le duc de Clermont-Tonneri^e, traducteur
et commentateur des œuvres d'Isocrate, par E. Egger, 2e édition.
Paris, 1866. On sait que le général comte Aynard de Glermont-Ton-
nerre, troisième fils du duc, mort en 1884 au château de Bezonville,
près Sermain (Loiret), et que nous avons vu à Orléans chef d'état-major
du général commandant le 5* corps d'armée, avait conservé les tradi-
— 75 —
d'une découverte notable en épigrapliie ou en litté-
rature grecque sans lui demander quelque surcroit
d'information. « J'attends avec impatience, lui écrivait
le souverain, quelque travail sur la grande inscrip-
tion trouvée à Délos. Je regrette infiniment que
mes occupations ne me permettent pas d'étudier un
peu plus l'archéologie grecque » Et le l^'" sep-
tembre 1879 : « Vous avez eu l'occasion de connaître
personnellement mon amour pour les lettres grecques
et combien je vous estime : vous trouverez donc bien
naturel qu'en lisant dans un compte-rendu de votre
Académie, que l'on venait de découvrir des vers d'Eu-
ripide, d'Eschyle et deux belles épigrammes, j'aie eu
l'idée de vous prier de m'en faire partager la jouissance
le plus tôt possible. Je lis toujours vos articles si inté-
ressants dans le Journal des Savants, et je vous prie de
ne pas me retarder la lecture de vos travaux et de me
croire toujours
« Votre bien affectionné,
« D. Pedro d'Alcantara. »
Enfin trois ans plus tard (14 décembre 1882) : « L'ins-
cription athénienne me semble d'un haut intérêt; mais
je n'ai pas encore pu l'étudier. Ne publierez-vous pas
vos conférences à la Sorbonne? Je me rappelle vous
avoir entendu sur VAnabasis. Ces études-là sont un
grand soulagement pour mon esprit et la lecture de
lions paternelles : il parlait couramment le grec moderne et fut, de
1878 à 1881, membre du Comité de l'Association pour l'encouragement
des études grecques en France.
— 76 —
bien des noms me rappelle vivement mon séjour à
Paris.
a Comptez toujours sur la sincère estime de
« Votre affectionné,
(( D. Pedro d'Alcantara. »
(( Bien des souvenirs à tous vos confrères qui ont été
si accueillants pour moi. »
On a plaisir à recueillir de tels témoignages, si hono-
rables pour le savant qui les inspire comme pour le sou-
verain qui les envoie.
Passionné pour les choses grecques, bienveillant à
tous ceux qui s'en occupaient, à plus forte raison devait-
il être hospitalier aux Hellènes établis à Paris ou qui le
visitaient en passant. En effet, il ne venait guère en
France de Grec notable qui ne tînt à honneur de le
saluer. Tous lui étaient reconnaissants de son affection
pour leur pays, de son zèle à les servir, des conseils
qu'il leur donnait, alors même qu'ils ne les suivaient
pas toujours. Selon le mot d'un de ses plus vieux amis,
M. Saripolos, il était vraiment leur « proxène (1) ». On
ne saurait mieux dire, ni marquer d'un mot plus expres-
sif la communauté de bons offices qui unissait aux
Hellènes de la vraie Grèce l'illustre Hellène français.
Aussi son nom était-il populaire en Grèce : tous les
lettrés le connaissaient et s'empressaient à lui faire
hommage de leurs écrits ; tous les bureaux de revues
ou d'associations savantes se faisaient comme un devoir
de lui envoyer leurs publications. Dès 185G (13 juin), le
roi de Grèce, reconnaissant de tant de services rendus à
l'hellénisme, lui fit remettre la croix de Chevalier de
(1) Discours prononcé sur la tombe de M. Eyger,
— 77 -
l'Ordre du Sauveur; onze ans après (20 avril 1807}
M. Egger était promu officier, et neuf années encore
plus tard (18 novembre 1S7G) commandeur.
Cette sorte de suprématie lui valut en deux occasions
en France même l'honneur d'une désignation bien flat-
teuse, la première fois en 1807, lorsque fut fondée l'Asso-
ciation pour l'encouragement des études grecques en
France. Pour présider à l'institution naissante il fallait
un choix de noms qui ralliât toutes les bonnes volontés,
celles des gens du monde comme des hommes du mé-
tier, des littérateurs comme des érudits. Parmi tant d'hel-
lénistes diversement connus, ce fut le vénéré M. Patin,
alors doyen des hellénistes français, que les fondateurs
élurent comme président, en lui adjoignant comme vice-
présidents MM. Egger et Beulé. Dès l'année suivante
M. Egger devenait président à son tour : nous le verrons
bientôt à l'œuvre dans cette fonction où il a rendu tant
de services (1). Presque en même temps, et à l'occasion
de l'Exposition universelle, M. Duruy, ministre de l'Ins-
truction publique, avait eu l'heureuse pensée de faire
retracer en une série de tableaux une image des progrès
accomplis chez nous depuis trente ans dans chaque ordre
de sciences. C'est à M. Egger qu'il demanda, comme au
juge le plus autorisé, le Rapport sur l'état des études de
langue et de littérature grecques en France (2). M. Duruy
n'avait pas attendu ce travail pour récompenser le
savant et le professeur : dès le 13 août 1806, M. Egger
avait été promu officier de la Légion d'honneur.
(1) Sur la fondation et le développement de l'Association jusqu'en
1877, voir une Notice de M. Gustave d'Eichthal dans VAnnuaire de
l'Association pour V encouragement des études grecques en France,
11« année, 1877 (pages 1 et suiv.).
Ci) Kéiinprimé dans Vllellénismc en France, t. 11, p. 4i1.
— 78 —
Sa renommée était alors considérable et dépassait de
beaucoup les limites de l'Institut et de l'Université. Un
grand nombre de sociétés savantes se l'étaient adjoint.
Membre de la Société de l'Histoire de France, où il avait
été admis le 8 janvier 1844, et qui devait l'élire en 1870
(4 mai) membre de son Conseil administratif, il était
entré dans la Société des Antiquaires de .France le
5 mai 1858, puis s'était agrégé successivement à la
Société des Antiquaires de Normandie, à celles de Caen,
du Havre, d'Amiens, de Dunkerque. d'Aix. Chez nous,
et bien que ses attaches orléanaises fussent peu connues
(pour ma part elles ne m'ont été révélées que bien après
ma sortie de l'École normale), il fut l'objet d'égards par-
ticuliers, et nos trois Sociétés l'adoptèrent l'une après
l'autre, la Société archéologique, dés 1861 (14 novembre),
il y a de cela vingt-cinq ans, tout un quart de siècle,
dont l'illustre M. Léopold Delisle demeure désormais
parmi nos membres honoraires appartenant à l'Institut
le seul représentant; l'Académie de Sainte-Croix en 1873
(14 mars) ; la Société d'agriculture, sciences, belles-
lettres et arts en 1876 (8 janvier). A l'étranger même, il
eut l'honneur d'être associé aux Académies royales
de Berlin et de Belgique, et à diverses Sociétés
d'Athènes.
Les grandes administrations ne négligeaient pas
davantage le concours d'un auxiliaire si zélé pour toutes
les entreprises utiles : en 1862, il fut nommé membre du
Comité des souscriptions aux œuvres de littérature ou
de science, comité fondé par le Ministère d'État d'alors,
transféré depuis au Ministère de l'Instruction publique,
etoùM.Egger n'a jamais cessé de siéger. Deux ans
après (6 mai 1864) il remplaçait M. Hase au Comité des
impressions gratuites près l'imprimerie alors impériale.
— 79 -
Durant quelques années, il avait même accepté de figu-
rer dans la Commission consultative de l'Institution des
Sourds-Muets (6 mars 1861); mais sa vie de savant
lui imposait trop de devoirs et de trop laborieux
pour qu'il put suffire utilement à des obligations si di-
verses : en 1865 il se démit de sa fonction à l'Institution
des Sourds-Muets. Il se réservait au moins d'apporter à
toutes les œuvres charitables, comme était celle-là, le
concours de sa parole.
En effet, il accueillait volontiers comme un hommage
à la science, autant et plus qu'à sa personne, toutes ces
marques d'estime ; mais il ne déclinait aucune des
charges qu'elles imposent. Partout où l'appelait l'intérêt
des études ou le souci d'une bonne œuvre, il était tou-
jours prêt à porter la parole : orateur de conférences à la
Salle Saint-André, à l'Asile de Vincennes, à l'Associa-
tion polytechnique ; de distributions de prix au collège
Charlemagne, au lycée Louis-le-Grand, à l'institution
libre de Saint-Vincent àSenlis; de sociétés savantes à
Gaen, à Orléans, à Aix, à Marseille, partout il acceptait
de présider ou de parler, et partout il avait l'art d'inté-
resser tant d'auditoires divers. Il se pliait sans effort au
degré de leur intelligence ou de leur savoir, parlant à
chacun le langage qui convenait, d'une cordialité pater-
nelle pour les jeunes gens, plein d'égards pour le zèle
des érudits provinciaux, prévenant surtout pour les
illettrés qu'il se faisait une fête d'entretenir. Pour se
faire entendre d'eux il n'y avait pas de précaution qu'il
ne prît, et ce besoin de faire la lumière, qui est
peut-être la marque la plus certaine d'un esprit su-
périeur, il ne l'éprouvait jamais plus vif ni plus im-
périeux que devant un auditoire d'ouvriers. En 1866, à
l'asile de Vincennes, dans une des conférences insti-
- 80 —
tuées par l'impératrice, voulant faire comprendre ce
qu'était le papyrus (1), il avait eu le soin d'apporter avec
lui une tige du précieux roseau, et assisté de M. André,
le jardinier principal de la Ville de Paris qui la lui avait
procurée, après avoir expliqué ce qu'était ce végétal, où il
croissait, de quelle manière on en utilisait les diverses
parties pour en fabriquer des cordes, des tissus, des cor-
beilles (comme celle où fut déposé le petit Moïse), des
calâmes, il fit couper devant son auditoire une partie de
cette tige, montra de quelle façon on en rapprochait les
lamelles, quelle préparation on leur faisait subir, com-
ment enfin on obtenait un feuillet propre à recevoir
l'écriture. Ce mode de fabrication une fois compris, vou-
lant montrer l'objet même préparé, il fit circuler enfer-
més entre deux verres des fragments de papyrus antique.
Quelle explication, même donnée par lui, eût valu cette
leçon de choses? Mais en même temps quel sentiment
délicat des égards que l'on doit aux humbles !
Le sujet de ces entretiens était d'ailleurs des plus
variés : ici le papyrus, là une comparaison entre Athènes
et Paris ; ailleurs le bon usage de la langue française ou
l'utilité qu'on peut tirer des inscriptions. Mais partout,
et quel que fût l'auditoire, c'était au culte du passé qu'il
conviait les esprits et les cœurs, le passé de la France
comme celui de Rome ou de la Grèce. « Un des signes
de la supériorité morale des races auxquelles nous
sommes fiers d'appartenir, disait-il (2), c'est le souci de
se survivre à soi-même. Celles-là n'ont point d'avenir
(1) Conférences populaires faites à l'Asile de Vinccnnes : Le Papier
dans l'antiquité et dans les temps modernes, par E. Egger. Paris,
Hachette, 18GG. Voyez particulièrement p. 13 et suiv.
(2) Tradition et Réformes, p. 206.
— SI —
pour qui le passé n'est rien, et qui, selon la belle expres-
sion de Plutarque, laissent chaque jour tomber dans un
goufîre d'oubli le trésor de leurs sentiments et de leurs
pensées. La civilisation est une chaîne qu'il ne faut pas
laisser rompre, et à laquelle chaque génération doit
ajouter un anneau. C'est ce qui donne ù l'histoire, à
l'étude des antiquités, un si noble rôle dans les sociétés
humaines vraiment dignes de ce nom. ^)
Partout aussi, et quel que fût le sujet, il savait le
rendre agréable par un tour de franchise et presque de
bonhomie spirituelle. C'est encore là un des traits de sa
physionomie de savant : nul n'a été plus érudit et chez
nul autre l'érudition n'a paru plus attrayante. Il détestait
le pédantisme, qui ne choquait pas seulement son bon
sens et son esprit de mesure, mais qui lui semblait
comme une atteinte à la sincérité de la science. Par
exemple, il ne pouvait souffrir l'emploi de ces termes
modernes, savants et prétentieux, qu'il est presque tou-
jours si facile de remplacer par un de nos vieux mots.
Nul n'a plus fait que ce grand helléniste pour écarter de
notre langue le flot de mots grecs qui la déparent et Ta-
lourdissent, même quand ils sont bien faits, qui finiront
par lui donner un air exotique, et dont ce n'est pas le
moindre tort de contribuer à faire prendre le grec en
aversion. Il ne manquait jamais une occasion de railler
cette manie de parler grec en français. « Nous possédions
déjà le Kaléidoscope, le Phénakistiscope, dit-il, quelque
part (c'était au moment de l'Exposition universelle de
1878, où il semblait que la Grèce eût été conviée au
baptême de toutes les inventions de ce temps), et tant
d'autres noms bien faits pour écorcher la langue des en-
fants qui n'y voient rien qu'une variété de la vieille lan-
terne magique. Voici maintenant le Praxinoscope et le
- S2 -
Liimijuscupe, deux lermos ù taire frémir el les Heiléues
et les hellénistes... Quelque temps avant l'ouverture de
l'Exposition, n'est-on pas venu me demander un bel et
bon mot grec pour un briquet perfectionné, un autre
encore pour je ne sîiis quel instrument destiné à battre la
crème et à faire du beurre (1) ! )) Aussi, à l'inverse de tant
de conférences savantes, les siennes étaient goûtées,
même des femmes, comme un des plus agréables dé-
lassements de l'esprit; et de ces entretiens familiers
l'impression qu'emportait l'auditoire était que jamais
la science n'avait été plus spirituelle sans cesser d'être
exacte, ni plus française tout en demeurant imprégnée
de Tantiquité.
C'est au cours de cette existence honorée et studieuse
que la guerre de 1870 surprit M. Egger. Il approchait
alors de la soixantaine. Bien que sa vie de savant ne
l'eût guère préparé au maniement du fusil, il n'hésita
pas un instant, et comme tant d'autres hommes d'étude
éminents, qui firent alors simplement et sans bruit leur
devoir, il résolut de s'enfermer dans la ville menacée. Il
ne pouvait songer à braver les fatigues qu'affrontaient
avec un élan viril tant d'hommes plus jeunes; mais, tandis
que M™^ Egger emmenait à Étretat sa fille, son jeune fils
et ses parents trop âgés, M. Egger se faisait inscrire
sur les registres des Vétérans chargés de la garde de
l'intérieur de Paris. C'est ainsi qu'il passa les cinq longs
mois du siège, isolé du monde extérieur comme tous
ses concitoyens, et sans nouvelles des siens jusqu'au
jour où l'une des rares dépèches qui pénétraient dans
Paris vint lui annoncer la mort subite de M. Dehèque,
{\) Conférences de l'Association scientilique, dans la Revue politique
vl Utléraire, numéro du 15 février 1879 (pa^e 774).
- 83 —
en décembre 1870 (1). Dans une famille si étroitement
unie, et dont les membres se trouvaient séparés par la
rigueur des événements, c'était pour les uns et pour les
autres un coup doublement cruel. Sans s'associer aux
espérances que des esprits généreux persistaient à entre-
tenir, mais sans se laisser atteindre par le décourage-
ment, M. Egger ne déserta aucune de ses obligations,
partageant ses loisirs forcés entre les devoirs civiques et
ses habitudes de travailleur. Le marquis de Saint-Hilaire,
dans sa Notice sur Brunet de Presle, raconte (2) avoir
vu un jour M. Egger avec son ami en faction devant
une boucherie de la rue de Rennes, les pieds dans la
boue, et faisant prendre patience à la file des femmes
qui venaient attendre leur maigre nourriture. M. Egger
ne parlait jamais des tristesses de ces mauvais jours
sans rappeler la résignation, presque la bonne humeur
de ces pauvres gens, durant les longues stations en plein
air, au plus fort des intempéries : un mot viril, une bou-
tade spirituelle, suffisaient à relever les cœurs, et ces
gardes nationaux, qui s'appelaient Duruy, Egger ou
Brunet de Presle, ne se faisaient pas faute d'employer
le remède. Ils se souvenaient d'avoir été professeurs, de
l'être encore à l'occasion, et de tous les bienfaits de leur
enseignement, ils n'étaient pas loin de croire que le
meilleur était peut-être encore le reconfort de leur chaude
(1) Voir, sur M. Dehèque, une Notice par M. Léon Heuzey, de
l'Institut (Annuaire de V Association pour l'encouragement des études
grecques en France, 5^ année, 1871, p. ISO), et, dans le même vo-
lume (p. XLVii), deux pages de Brunet de Piesle, enfin, dans la
Revue des cours littéraires (no du 19 août 1871), un article d'Albert
Dumont.
(2) Annuaire de V Association pour l'encouragement des études
grecques en France, 9'^ année, 1875, p. 364.
— Si —
parole et du bon exemple qu'ils donnaient. Dautres fois,
c'était en travaillant que ces vaillants hommes, même
au corps de garde, trompaient les ennuis du service : il
y a, prés de la rue de Vaugirard, un poste de police, de-
vant lequel nous ne passions guère sans que j\I. Egger
me rappelât qu'il y avait corrigé telle épreuve ou préparé
telle lecture. En effet, à l'exception des cours de la Sor-
bonne, que le manque d'étudiants ne permettait pas de
rouvrir, ni l'Institut ne vaquait, ni les sociétés savantes
n'avaient suspendu leurs réunions. L'Association pour
l'encouragement des études grecques, par exemple, te-
nait régulièrement ses séances chez Brunet de Presle.
Le marcjuis de Saint-Hilaire a retracé avec émotion, dans
cette même Notice sur Brunet de Presle, le souvenir de
ces soirées, « où tous les assistants étaient en uniforme
et venaient ou de la garde des remparts ou des postes
les plus éloignés (1) ». et où, devant sept ou huit audi-
teurs (mais quels auditeurs ! MAL Patin, Egger, Duruy,
Garo, Brunet de Presle, Chassang, marquis de Saint-Hi-
laire), M. Gidel lisait, le 5 janvier 187L premier jour du
bombardement, « au brait du canon f|ui tonnait et des
bombes qui éclataient non loin de là, un mémoire
sur un manuscrit grec, contenant une apocalypse de
la Vierge Marie, qui fut inséré dans l'Annuan-e en
1871 (2) )). Pareillement, c'est chez son président d'alors,
M. Egger, que s'était réfugiée la Société de linguis-
tique, et c'est dans le salon hospitalier de la rue Madame
que furent lues, pendant ces jours néfastes, bien des
notes curieuses, dont quelques-unes se ressentent des
(1) Annuaire de VAssociation pour l'encouragement des études
grecques en France, Q" année, 1875, p. 365.
(2) Id., ibid.
— 85 —
préoccupations du moment, la note de Francis Meu-
nier, par exemple, sur Tétymologie des mois a car-
louche, gargousse, giberne )>, lue à la séance du 19 no-
vembre 1870 (l). A l'Institut, M. Egger n'avait manqué
non plus à aucune des séances hebdomadaires. Parmi
les travaux qu'il poursuivit au milieu de cette période
de deuil public, je citerai seulement la Note commu-
niquée à l'Académie des sciences sur la formation
des mots scientifiques (2), le mémoire intitulé : Des
mots qui, dans la langue grecque, expriment le com-
mandement et la supériorité, et qui fut lu à l'Aca-
démie des inscriptions et devant la Société de lin-
guistique (3), surtout une série d'articles insérés,
en 1871, au Journal des Savants, sous le titre : Des
principales Collections d'inscriptions grecques : c'est
l'histoire des grands recueils d'épigraphie publiés en
Allemagne, en Grèce ou en France. Après en avoir
apprécié la méthode, l'auteur en faisait comprendre
l'intérêt, et, revenant sur une idée qui lui était chère
et qu'il ne se lassait pas de développer, il exprimait
le vceu que des régions de l'érudition académique et
du haut enseignement l'épigraphie descendit et prît
place dans les livres d'enseignement secondaire. En
tète du recueil de ces articles, il écrivit un court
Avant-Propos qui se terminait par ces mots : a Quant
à la rédaction, elle est d'un temps où les douleurs
et les devoirs de la vie civique laissaient à un Fran-
çais, resté volontairement dans Paris, bien peu de
(1) Bulletin de la Société de linguistique de Paris, n<» 3. JuilleH871.
(2) Voyez ci-dessus, p. 68.
(3) Coynptes-rendus de l'Académie (1870) et UuUctin de la Sociclc
de linguistique de Parift, n» 3. Juillet 1871.
— 86 —
calme et de liberté d'esprit pour les travaux littéraires.
Mais n'était-ce pas un devoir aussi de disputer aux
douleurs du moment et de consacrer au pur culte de la
science le peu d'heures que ne réclamaient pas impérieu-
sement d'autres services ';* D'ailleurs, je puis dire que,
dans mes jugements sur les œuvres de l'érudition alle-
mande, on ne trouvera pas trace de la moindre impres-
sion qui pût altérer les sentiments de la plus sincère
équité ; et je souhaite que tous ceux qui, en Allemagne,
apprécient nos travaux français se puissent rendre le
même témoignage (ij. » Belles paroles qu'on aime à re-
lire à quinze ans de distance, et qui montrent de quels
sentiments étaient animés les hommes qui représen-
taient alors, dans Paris assiégé, la science française.
Lorsque la paix eut ramené le calme dans les esprits,
on sait de quelle ardeur s'éprit le pays tout entier pour
la réforme de notre système d'éducation. Ce n'étaient que
projets de réorganisation, associations pour l'étude des
questions pédagogiques, fondations de toute sorte. Dans
cette mêlée d'opinions, il était impossible que l'expé-
rience d'un maître comme M. Egger ne fût pas utilisée :
elle le fut d'abord au Conseil supérieur de l'instruction
publique, où l'envoya siéger, dès 1873, l'Académie des
inscriptions et belles-lettres, puis dans un des postes
où son acJvité d'esprit, toujours en quête de pro-
grés, et sa compétence reconnue de grammairien at-
tentif aux découvertes de la science pouvaient rendre le
plus de services aux études. M. Dutrey, qui présidait
l'agrégation de grammaire depuis la mort de J. L. Bur-
nouf, venait de mourir (1870) : M. Egger fut chargé de
le remplacer. Une fois de plus, il témoigna, dans cette
(1) Ibid., p. II.
— 87 —
nouvelle foiiclioii, de l'esprit d'initiative qui avait tou-
jours animé son enseignement. Sans faire violence aux
programmes, et en s'inspirant tout à la fois de l'esprit
nouveau qui commençait à circuler dans l'Université et
de la lettre du règlement interprété au sens le plus large,
il introduisit dans l'épreuve orale certaines innovations,
entre autres une courte exposition doctrinale sur un
point de grammaire grecque ou latine, à l'occasion des
textes expliqués. Si nos jeunes maîtres se sont initiés
peu à peu aux méthodes grammaticales, que la France
demeurait presque seule à ne pas pratiquer, on le doit,
pour une part sans doute, à la publication de livres
nouveaux qui, à ce moment, popularisèrent ces mé-
thodes, mais pour une grande part aussi à l'initiative
résolue du président du concours d'agrégation. Sur un
autre point, l'étude du vieux français, son action n'a
pas été moins efficace. C'est M. Egger qui, le premier,
fit inscrire au programme le texte de Joinville. Pour la
première fois, les candidats étaient invités û justifier
d'une connaissance étymologique de la langue française.
L'épreuve donna les meilleurs résultats. Beaucoup de
maîtres prirent goût à cette étude nouvelle ; tous s'ini-
tièrent aux principes d'analyse qu'elle suppose. Une
fois entrée dans les habitudes du concours, l'innovation
s'établit, protégée, comme toutes celles qu'avait inau-
gurées M. Egger, par l'esprit élevé et libéral du Prési-
dent qui lui succéda en 1875, M. Chassang (1). Ce qui
prouve, d'ailleurs, que ces deux améliorations répon-
daient à un besoin des études, c'est que le principe vient
d'en être consacré par la sanction du Conseil supé-
(1) Aujourd'liui Inspecteur si-'it"''-'»! de rensei[;neineat secondaire,
vice-président du jury pendnnf 1" duiée de la présidence de M. Ej^ger.
— 88 -
rieur (1). Même il s'en est fallu de peu que la haute
assemblée n'adoptât une proposition fuite depuis long-
temps par M. Egger, je veux parler de la fusion en une
seule des deux agrégations de lettres et de grammaire.
De même que dans son cours en Sorbonne il s'était
toujours préoccupé d'associer à l'étude littéraire des
textes certaines notions d'antiquités ou de philologie, de
même il regrettait que nos professeurs d'humanités pri-
vassent leurs élèves et se privassent parfois eux-mêmes
de ce secours, et comme il jugeait les professeurs de
grammaire en général trop peu littérateurs, il souhaitait
de voir les professeurs de lettres un peu plus grammai-
riens : i) demandait donc qu'on imposât aux ans cer-
taines épreuves littéraires, aux autres certaines épreuves
grammaticales. De là à ne constituer qu'une agrégation
il n'y avait qu'un pas : M. Egger n'hésitait pas à fran-
chir la distance. Je n'entre pas plus avant dans l'examen
de ce projet, dont la pensée repose sur un principe in-
contestablement juste, mais sans tenir peut-être assez
de compte d'objections diverses, et qui, en tout cas, se
heurterait dans la pratique à des difficultés presque
insurmontables. M. Egger eut du moins la satisfaction
de voir le Conseil réaliser une partie de son désir : le
Statut qui vient d'être arrêté dans la dernière session,
celle de juillet 1885, introduit dans l'épreuve écrite de
l'agrégation de grammaire une composition de littéra-
ture, dans celle de l'agrégation des lettres deux compo-
sitions grammaticales.
(1) Dans la session de juillet 4885, où le Conseil, réformant le Sta-
tut des diverses agrégations, a inscrit au programme de l'agréj^ation de
grammaire une explication de vieux français et des explications critiques
de textes grecs et latins, qui supposent certaines notions de grammaire
et de philologie.
— 89 —
C'est ainsi que celle vigoureuse iulelligeiice marquait
partout son empreinte. Presque au même moment,
M. Egger donnait de la souplesse de son talent une autre
preuve bien caractéristique. L'Association pour l'ensei-
gnement des jeunes filles, fondée en 18G7, l'avait dé-
signé comme président, pour remplacer M. Milne-
Edwards, qui venait de résigner sa fonction (1875).
Tâche délicate entre toutes : ne se pouvait-il pas faire
que ce grand helléniste, ce grammairien éminent, fami-
lier avec tant de matières d'étude que ne comporte guère
l'éducation, même la mieux ordonnée, des femmes,
n'eût pour des élèves si nouvelles de trop hautes ambi-
tions ? C'eût été le bien mal connaître, et pas un ne s'y
méprit parmi les maîtres distingués qui le choisirent.
Ce qu'en effet il apporta dans sa direction de bonne
grâce tout ensemble et de ferme raison, de réserve déli-
cate sans pruderie, d'esprit de nouveauté sans témé-
rité, on peut le concevoir en relisant les allocutions
qu'il prononça chaque année c» la réouverture de ces
cours (1). Aucun genre de connaissances, même phi-
losophiques ou scientifiques, ne l'effraie, pourvu qu'on
les dispense avec tact et mesure. Professeur de l'Asso-
ciation, de 1868 à 1875, avant d'en être le président, il
avait donné l'exemple d'innovations heureuses, et, outre
la littérature ancienne, on l'avait vu de 1871 à 1874
professer un cours d'histoire et de grammaire histo-
rique de la langue française (2). Le danger dont
(1) Tradition et Réformes, p. 100 et suiv.
(2) En 1867, date de la création des cours, renseignement compre-
nait huit cours : économie domestique, littérature, Itistoire de France,
géographie de la France, mathématiques, physique, chimie, histoire
naturelle. En 1882 (M. Egger exerça la présidence de 1875 à 1881), il
y en avait quinze : grammaire historique de la langue française, litté-
— DU —
il veut qu'on se garde n'est pas <s de trop savoir, mais
de mal savoir fl) »; ce qu'il redoute, ce n'est pas
(( le savoir qu'on possède, mais le méchant usage
qu'on en fait (2) )>. Du reste, toujours fidèle à sa vieille
méthode, celle (ju'il avait pratiquée pour lui-même,
qu'il ne cessait de recommander, et qui peut être
regardée comme la rôgle-maitresse de son enseigne-
ment à tous les degrés : apprendre pour savoir; de
l'examen n'avoir souci que pour adapter à ses exi-
gences variables la science acquise. « N'arrive-t-il pas
chaque jour, disait-il, que le succès couronne, comme
c'est justice, ceux qui ont uniquement songé à faire de
bonnes études, ceux qui ont aimé les choses qu'on leur
enseigne, la société des grands hommes, le spectacle des
grands événements, la méditation des nobles pensées,
consacrées par l'autorité des chefs-d'œuvre classi-
ques (3)? » Et encore: « Qu'importe que certaines connais-
sances ne soient pas représentées dans le programme
de l'examen auquel on tend ? Sont-elles pour cela moins
utiles? Il y a des faits, il y a des idées qu'il faut avoir
traversées une fois en sa vie pour être un homme com-
rature ancienne [grecque et lalinej, littérature française, histoire
(ancienne, du rrioyen ùye, modernej, géographie, arithmétique et géo-
métrie, physique, cliimie, zoologie, botanique, astronomie, beaux-arts
[peinture et sculpture), beaux-arts [musique]. En résumant ainsi le
programme en juin '188'2, M. le Vice-recteur Gréard annonçait que,
l'année suivante, il y aurait, en outre, des cours de littérature étran-
gère et de 2)}iilosophie. {U Enseignement secondaire des filles, mémoire
j)résenté au Conseil académique dans la séance du 'il juin 1882 par
M. Gréard, membre de l'institul, Vice-ieofeur de l'Académie de Paris.
Paris, Delalain, p. 51.)
(1) Tradition et Réformes, p. -118.
(2) Ibid., p. 126.
(3) Thid., p. 131.
— 91 —
plet, dût-on même n'y pas revenir. Il en reste dans l'es-
prit des impressions générales de rectitude et de justesse,
qui ne paraissent point à la surface peut-être, mais qui
forment le fond d'une raison solide, applicable plus tard
dans toutes les carrières entre lesquelles vous aurez à
vous partager; il en reste une sorte de curiosité géné-
reuse pour tout ce qui honore et fortifie l'intelligence
humaine (i). » Ces conseils, qu'il adressait aux fils et
aux frères, il les répétait en toute occasion aux mères
et aux sœurs. « Il y a profit pour la jeunesse à embras-
ser, au moins sommairement, dans leur ensemble, les
vérités dont la possession fait l'honneur de l'esprit hu-
main. C'est ainsi qu'elle s'élève au-dessus des petits
intérêts de la vie vers les régions supérieures où aspire
ce que M. Villemain appelait si noblement et si juste-
ment le divin patriotisme de l'âme (2). » Belles et judi-
cieuses paroles que n'eût pas désavouées l'éminent
auteur du mémoire si connu sur V Enseignement se-
condaire des Jîlles, M. le vice-recteur Gréard (3).
De ces années d'activité date l'entrée de M. Egger au
Journal des Saoants : il en était devenu auteur en 1871
(6 octobre), à la place de M. Patin, promu assistant; lui-
même devint assistant à la mort de M. Naudet. Dès 1871
et pendant le siège, il avait communiqué à ses futurs
collègues le travail, mentionné plus haut, sur les Re-
cueils d'inscriptions; depuis, il ne cessa d'écrire dans le
Journal tantôt des articles de critique littéraire, par
exemple sur le Roman grec, à l'occasion des travaux
de M. Erwin Rohde; sur la Poésie alexandrine que
(1) Tradition et Réformes, p. 97.
^2) Ibid., p. 133.
(3) Voyez la note 2 de la page 89.
— m —
venait d'étudier M. Couat; le plus souvent des comptes-
rendus d'éditions nouvelles d'auteurs grecs : tels les
articles sur les grandes éditions savantes de la li-
brairie Hachette, VHomère de M. Pierron, le Sophocle
de M. Tournier, VEaripide et le Démosthènc de
M. Wcil ; tels encore les articles sur ['Apollonius Dys-
cole de Schneider et Uhlig, sur VHérodien de Lentz ou
sur le Babrius de Rutherford ; quelquefois des analyses
d'ouvrages d'érudition, comme la traduction de la Grani-
inaire de Bopp par M. Bréal, le livre de M. Baret sur
la Prononciation du grec, le volume des Mélanges de
Fr. Thurot, les Opuscida de Th. Vallauri, surtout les ou-
vrages de Corssen, de Schuchardt, de Brambach ; quel-
quefois même enfin des dissertations originales, comme
ses Observations concernant une inscription attique,
récemment découverte sur l'Acropole d'Athènes, ou
sa Note sur une inscription inédite de Dodone, cu-
rieuse à la fois par l'exemple presque unique qu'elle a
conservé d'une sentence d'absolution intéressante, et
par des singularités de langue tout à fait rares. I) tra-
duisait parfois le texte étudié, et toujours avec l'élégante
précision qu'on admire dans ses traductions de la Poé-
tique d'Aristote, et de celles des Odes de Pindare qu'il
a mises en français pour compléter une version inédite
de Boissonade (1) qu'il publia lui-même en 1867.
Du même temps date sa collaboration régulière au
Journal des Débats. W y écrivait depuis fort longtemps :
par exemple, il y avait inséré, dès 1857, une Notice
(1) La version retrouvée dans les papiers de Boissonade était incom-
plète : il y manquait sept odes et deux n'étaient pas achevées. M. Egger a
marqué de ses deux initiales celles qu'il a traduites en totalité ou en
partie.
- 93 —
nécrologique sur Boissonade. A partir de 1871, il y
publia tantôt des notices du même genre, sur Fr. Mon-
nier, le précepteur du prince impérial, que M. Egger
avait contribué à désigner au choix du souverain, et
qui lui conserva toute sa vie une grande reconnaissance,
sur Fr. Meunier, sur A. Boucherie; tantôt des articles
de pédagogie ou de littérature : « Le grec est-il mortV
est-il mourant ? » — « Les méthodes, les livres, les pro-
fesseurs. » — (( Les cours ouverts et les cours fermés. »
— (.( Grammairiens et littérateurs, » — « Notice sur les
travaux de T. Vallauri », le célèbre latiniste italien.
En 1874, et de concert avec lui, l'objet de son en-
seignement en Sorbonne fut modifié : au lieu d'un cours
unique de littérature grecque, on en créa deux, sur le mo-
dèle de l'enseignement depuis longtemps institué pour
le latin, l'un d'éloquence grecque, qui fut confié à
M. Egger, l'autre de poésie grecque dont le professeur
fut M. Jules Girard, déjà connu par ses belles études
sur Lysias, Hypéride et Thucydide, et qui publia depuis
son ouvrage sur Le sentiment religieux en Grèce, une
des œuvres maîtresses de la critique littéraire contempo-
raine, et qui devint le confrère de M. Egger à l'Académie
des inscriptions.
Chargé de travaux si divers, professeur et académi-
cien toujours ponctuel, membre actif de sociétés sa-
vantes et de comités au Ministère de l'instruction
publique, coWcihov'dieur du Jour/ lal des Savants, du Jour-
nal des Débats, de revues d'érudition, président des asso-
ciations pour l'encouragement des études grecques et
pour l'enseignement des jeunes filles, orateur de confé-
rences, auxiliaire de tant de travailleurs et conseiller
de tant d'entreprises littéraires, par surcroît engagé
dans une correspondance quotidienne avec des sa-
- 94 —
vaiils de tout pays ou des obligés de toute condition,
et cependant ne négligeant aucun des devoirs ({u'im-
posent les bienséances, on se demandera sans doute
comment M. Egger pouvait suffire ù tant d'occupations
simultanées. Ceux-là seuls peuvent le comprendre qui
vivaient dans l'intimité de cette existence laborieuse.
Au travail dès le matin de bonne heure, il ne quittait
guère son cabinet que pour se rendre où l'appelait l'al-
ternance de tant de fonctions, même alors ne perdant
pas une minute; si on l'abordait, emmenant avec lui
jusqu'au Ministère, à la Sorbonne, à l'Institut, le visiteur
de rencontre, ou, si l'entretien demandait un complé-
ment, assignant un rendez-vous prochain, toujours et
partout exact, régulier, et cela sans paraître jamais
affaire. Peu d'hommes ont su mieux régler l'emploi de
leur temps; peu surtout ont autant travaillé, et, à côté
des grands travailleurs de notre temps, les Le Clerc et
les Littré, pour ne parler que des morts, il mérite d'avoir
une place. Ces habitudes laborieuses, qu'il avait con-
tractées dès sa première jeunesse, alors que le pres-
saient les nécessités de la vie, il les conserva jusqu'à la
fin de sa vie, et quoique aveugle.
Joignez-y une extraordinaire facilité pour le travail. Il
comprenait vite, même les questions qui lui étaient le
moins familières, et une fois comprises elles demeu-
raient à tout jamais classées dans son cerveau. Non
moins que cette aptitude naturelle, son immense lecture
lui rendait plus aisée qu'à bien d'autres, môme émi-
nents, l'ordonnance rapide d'un sujet, la perception des
grandes lignes et des points secondaires qui s'y pou-
vaient rattacher. 11 avait tant lu, fait et mis en oi-dre
tant d'extraits de livres de toute sorte, suivi, la plume à
la main, les leçons de tant de maîtres, qu'il était, en
— 95 —
matière d'antiquité ou d ei-adition, comme une sorte de
bibliothèque ou de musée vivant. II n'y avait pas, on peut
le dire, dans cet ordre de sujets, une question qu'il ne
connût, sur laquelle il ne pût rappeler l'opinion de tel
ou tel, exposer son propre avis raisonné et motivé. De
là venait en grande partie, et sans diminuer pour cela
la pai't qu'il en faut attribuer à son talent naturel, l'abon-
dance de sa parole ou l'aisance de son style. Comme
orateur ou comme écrivain, sa facilité était extraordi-
naire, et Ton en pourrait citer bien des preuves caracté-
ristiques : aux obsèques de Saint-Marc Girardin (mort
le l<^r avril 1873), M. Patin, qui devait parler au nom de
la Faculté des lettres, se trouva indisposé. M. Egger,
prévenu seulement au moment où commençait la céré-
monie funèbre, prononça, après le duc de Broglie et
M. Buffet, un discours qu'il venait d'improviser, et que
toute l'assistance jugea vraiment éloquent. De même, en
187G, à l'ouverture des cours de jeunes filles, en Sor-
bonne, les élèves avaient été convoquées par erreur une
heure trop tôt : le professeur chargé du cours, ignorant
cette méprise, ne devait arriver qu'à l'heure réglemen-
taire. M. Egger, se chargeant de faire patienter l'assis-
tance, fit sur le pédantisme, après s'y être préparé une
heure à peine, une de ses plus aimables et plus judi-
cieuses causeries. Tout récemment enfin, quelques se-
maines avant sa mort, on sait qu'à l'Académie même,
l'ordre du jour se trouvant épuisé, et la séance fort
écourtée, M. Egger s'offrit à la remplir en improvisant
d'intéressantes explications sur les origines latines de
la langue roumaine. Cette abondance et cette facilité de
parole, quelques-uns les trouvaient excessives. Mais on
en peut penser ce que lui-même disait du système d'édu-
cation qui procède, non toujours nécessairement par la
— oc —
ligne droite, mais souvent par des échappées dans toutes
les directions. « S'il y a de grandes routes, il y a aussi
des chemins secondaires qu'il ne faut pas négliger; il y a
des digressions qui portent bonheur et dont il ne faut
pas trop se défendre (1). » Au reste, comme le fait
remarquer M. Bréal, « il y avait beaucoup à apprendre
dans ces sinuosités d'une pensée qui se circonscrit
d'avance pour ne pas dépasser l'exacte vérité (2) ».
Ajoutons enfin son admirable mémoire, non pas tant
la mémoire mécanique qui retient la lettre des choses,
quoique celle-là aussi fût chez lui d'une sûreté étonnante,
que cette mémoire du cœur ou de l'intelligence, comme
on voudra l'appeler, qui parfois oublie le mot, mais
retrouve l'accent et fait revivre le sens intime d'un
vers, d'une pensée, d'un développement.
C'est à ces dons naturels et à cette judicieuse répar-
tition de son temps qu'il devait de pouvoir mener de
front tant d'occupations qui auraient écrasé un travail-
leur ordinaire. Encore se faisait-il une règle de ne
jamais refuser sa porte : à quelque heure du jour qu'on
lui vînt demander un conseil ou un service, si ses de-
voirs ne l'avaient pas appelé au dehors, il était toujours
prêt ù recevoir le visiteur, et cela sans paraître jamais
regretter les heures que dérobait à ses occupations cette
continuité d'entretiens; mérite rare et dont on devait
savoir gré à un tel travailleur; car, si tous les hommes
d'étude ont quelque raison d'être ménagers de leur
temps, il aurait bien eu, lui, le droit d'en être avare.
Seulement, on s'explique ainsi que M. Egger ait peu
(J) Tradition et Réformes, p. '132.
(2) Aiticle nécrologique sur M. Egger dans le Temps du 6 sep-
tembre 1885.
— 97 —
voyagé. Retenu sans cesse à Paris par une multiplicité
de devoirs dont il tenait à ne négliger aucun, assidu à
son cours de Sorbonne à ce point qu'en quarante-quatre
ans il n'a manqué volontairement, je crois, qu'une
leçon, celle du 8 mai 1875, où il était venu présider une
de nos séances solennelles (encore l'autorisation de
s'absenter lui fut-elle régulièrement accordée sur la de-
mande adressée directement au ministre par notre pré-
sident d'alors, M. Boucher de Molandon), il lui restait
peu de loisir pour des déplacements lointains. Comme
son ami Brunet de Presle, rencontre singulière entre
deux savants également épris de la civilisation grecque,
il n'a jamais vu la Grèce. En 1878 (17 mai, 1^^ juin) des
lettres pressantes d'A. Dumont faillirent le décider à ac-
cepter la direction de l'École d'Athènes, que rendait va-
cante le retour en France d'A. Dumont lui-même. Après
réflexion, il y renonça, bien qu'avec regret. Longtemps
avant il avait eu la pensée d'assister avec M. Bréal aux
fêtes préparées à Berlin en l'honneur de Bopp dont le
premier ouvrage, le Système de la conjugaison du sans-
crit comparé avec celui des langues grecque, latine, per-
sane et germanique (Francfort- sur-le-Mein, 1816), attei-
gnait sa cinquantaine; mais ù ce moment même (1860)
l'ébranlement commençait en Allemagne pour les pré-
paratifs de mobilisation contre l'Autriche : les deux sa-
vants y renoncèrent. Sauf un voyage en 1841, avec un
de ses anciens élèves, sur les bords du Rhin, un autre à
Zurich, en 1841-, pour certaines recherches en vue du
Recueil d'épigraphie latine alors projeté, enfin le voyage
en Belgique, au nom de l'Académie des inscriptions
(v.j p. 67), il ne fit en général que des excursions en
France même. Du moins ne se refusait-il pas le loisir des
villégiatures au temps des vacances, ou de rares distrac-
7
— 98 -
tions qu'il savait tourner au protit de son instruction per-
sonnelle; car cet actif esprit ne pouvait se résigner au
repos : coname ti beaucoup d'honinnes d'étude le mot cé-
lèbre : « nunquam minus otiosus quam cum otiosus (i) »
eût pu être sa devise : une visite à l'atelier d'in^res, une
promenade à travers les magnificences du château de
Dampierre(Seine-et-Oise), dont le duc d'Albert de Luynes,
son confrère, lui faisait les honneurs, une excursion jus-
qu'au Mesnil (Eure), où IM. Ambroise-Firmin Didot, son
confrère aussi, lui faisait admirer ses belles usines, tels
étaient parfois ses délassements. Surtout, il. ne s'interdi-
sait pas d'aller dans le monde : il y était aimé pour sa vive
franchise et son obligeance et recherché pour sa conversa-
tion instructive et spirituelle. Il en goûtait d'ailleurs les
jouissances délicates et se récréait au commerce de tant
d'hommes distingués que ses relations de savant l'ame-
naient à fréquenter. De 1872 à 1877, en particulier, il était
un des hôtes habituels de la maison de M. Thiers, où
il se rencontrait avec d'autres universitaires ou aca-
démiciens, Mignet, Giraud, Bersot, INI. Barthélémy Saint-
Hilaire, M. Jules Simon; AI. Thiers discutait volontiers
avec lui sur des questions chères à l'homme d'État tou-
jours passionné pour les lettres, sur Polybe, par
exemple, dont tous deux s'accordaient à admirer le sens
politique, mais pour lequel M. Thiers souffrait à peine
que son interlocuteur, faisant de justes réserves, ne le
mit pas comme écrivain au rang d'un Thucydide ou
d'un Tacite. Autant que la parole alerte et le savoir varié
de M. Egger, M. Thiers appréciait'son caractère élevé
et sûr; et il lui témoignait d'ordinaire une véritable ami-
(1) P. Scipionem diccre soiilum minqiiam se minufi otiosum esse,
ijiiam cuin oliosits. (Cicéron. De of/iciis. III, I.)
— DU -
lié : (( Mille remerciements pour vos précieux envois, lui
écrivait-il le 21 août 1875, à la veille de quitter Paris pour
une absence prolongée. Je mets dans mon sac de voyage
le volume relatif aux (juestions de littérature ancienne.
C'est la place réservée à ceux de mes livres desquels
j'attends les plus agréables distractions et les plus
fructueuses.
(( A revoir cet hiver, avec le même désir de vous retrou-
ver souvent à mon foyer, au milieu des amis de choix.
u Tout à vous,
« A. Thiers. »
M. Egger lui-même aimait à recevoir toutes les
semaines quelques amis, et plusieurs qui liront ces
lignes ne se rappelleront pas sans émotion les soirées
aimables de chaque dimanche auxquelles M™® Egger,
assistée de son gendre et de sa fille, M. et M'"^ Lere-
boullet, présidait avec une bonne grâce affable, et où les
hôtes habituels, la plupart célèbres, d'autres aspirant à
le devenir, voyaient arriver quelque étranger connu dans
le monde savant, surtout quelque Hellène de marque.
De ce salon hospitalier comme du cabinet de travail la
politique était rigoureusement exclue; les lettres seules
et les questions d'art défrayaient une conversation ai-
mable et sans apparat. Aussi, même parmi les jeunes
gens que M. Egger se plaisait à inviter, plus d'un se
laissait-il gagner au charme de ces réunions simples et
cordiales sans rien regretter de réceptions plus bruyantes
ou plus fastueuses. Au milieu de celte famille qui l'en-
tourait de tendresse, d'amis qui le comblaient de leurs
égards, et dont quelques-uns lui rappelaient de chers
souvenirs, M. Egger vieillissait doucement, heureux de
tant de soins délicats, fier de se sentir respecté et honoré.
— JOO —
Les marques de considération, en effet, ne manquaient
pas à cette existence modeste, mais non sans grandeur,
et les plus illustres saisissaient avec empressement
l'occasion de lui témoigner leur estime : « Mon bien
cher confrère, lui écrivait encore M. Thicrs le 18 août
1875, je vous remercie de me rappeler deux de vos écrits
qui ont charmé tous les vrais érudils, et que je lirai avec
le plus grand empressement. Malheureusement, je ne
puis pas emporter beaucoup de livres, mais je fais cher-
cher dans ma bibliothèque ce qui concerne les docu-
ments sur lesquels les historiens grecs ont. fondé leurs
récits. Ce ne sont pas des leçons de critique historique
qu'on a à vous donner; c'est à les recevoir qu'on doit
se préparer, et c'est un plaisir bien réel que je ressens,
toutes les fois que vous nous donnez un de vos moments.
Tout à vous de cœur,
(( A. TllIERS ».
Un an auparavant, le 5 mai 1871, présidant l'assem-
blée générale de la Société de l'histoire de France ù la
place de M. Guizot empêché, M. Egger avait dû natu-
rellement parler de celui qu'il suppléait; il l'avait fait
avec la déférence due à un tel nom. Quelques jours
après il recevait le billet suivant : (( Vous avez ra-
mené mon nom, mon cher collègue, en termes bien
nobles et bien aimables pour moi. L'absence perd ses
tristesses, (luand elle est ainsi suppléée et honorée.
Je ne regrette (|ue de n'avoir pas entendu moi-même
vos charmantes paroles; j'en aurais été presiiue em-
barrassé. De loin, je n'ai fait qu'en jouir. J'en emporte
au Val-Richcr un bien doux souvenir.
« Tout à vous,
(( Guizo'i". ))
— 101 —
Les distinctions, comme on le pense bien, étaient ve-
nues d'elles-mêmes : Officier de l'Insti-uction publique,
de la Légion d'honneur, du Sauveur de Grèce, des
Saints Maurice et Lazare, du Lion de Belgique, il
avait été fait, par l'Empereur du Brésil, si bon appré-
ciateur du mérite, si justement populaire dans le
monde savant, et qui avait pour M. Egger, on Ta vu
plus haut, une estime particulière. Commandeur de
l'Ordre de la Rose (31 mars 1873). C'était le prélude de
la double promotion de Commandeur, qu'il devait bien-
tôt recevoir dans les deux ordres de la Légion d'hon-
neur et du Sauveur.
Nous touchons au pénible incident du décanat.
M. Patin, qui avait succédé, en 1865, à M. Le Clerc,
comme Doyen de la Faculté des Lettres, étant mort en
février 1876, les professeurs furent invités à élire son
successeur. Ils décidèrent (14 mars) de désigner pour
doyen celui d'entre eux qui avait à ce moment les plus
longs services, et de n'évaluer ces services qu'à partir
du jour où les professeurs avaient pris rang comme titu-
laires. Par suite de cette décision, les quinze années
pendant lesquelles M. Egger avait suppléé Boissonade
n'entraient pas en ligne de compte, et par là même il
ne pouvait être élu. Il en ressentit un vif chagrin; mais
l'ûme était trop vaillante pour s'abandonner; il fut
d'ailleurs soutenu par d'innombrables témoignages de
sympathie, et quelques jours après (21 mars) le mi-
nistre, M. Waddington, l'appelait spontanément comme
successeur de M. Patin au Comité consultatif de l'en-
seignement supérieur.
Peu après il recevait de l'Association pour l'encoura-
gement des études grecciues une récompense dont l'in-
tention délicate le toucha vivement. Il lui avait rendu, au
— 1012 —
cours des dix années écoulées depuis la fondation (1867-
1877}, des services de prennier ordre, s'employant de
tout son zèle à reci'uter des adhérents, à provoquer
des dons, à surveiller les intérêts de l'Association,
de concert avec le dévoué M. Ruelle. Son rôle pen-
dant toute cette période, écrivait M. G. d'Eichthal, a
été pour la Société celui « d'une sorte de Provi-
dence (1) ». L'Association, qui lui avait renouvelé trois
fois l'honneur de la présidence, en 1868, 1871 et
1876, voulut perpétuer l'expression de sa gratitude, et
créant pour lui une fonction que n'avaient pas prévue
les Statuts, elle lui décerna le titre, dont cette excep-
tion même faisait une distinction insigne, de Président
honoraire. Il ne s'était pas borné aux bons offices qui
assuraient la prospérité de l'Association; il avait encore
prêché d'exemple en publiant dans l'Annuaire des dis-
sertations nombreuses. Ces mémoires attestent le goût
d'études variées qui était un des traits caractéristiques
de son esprit. Le critique littéraire rédige les Obser-
vations sur VEroticos inséré, sous le nom de Lysias, dans
le Phèdre de Platon (1871, p. 17), les Observations nou-
velles sur le r/enre de drame appelé satyrique (1873,
p. 40), les travaux intitulés Des documents qui ont servi
aux anciens historiens yrecs (1875, p. 1), Callimaque
considéré comme bibliographe, etc. (1876, p. 70); mais,
dans un recueil consacré ù l'encouragement des études
grecques en France, le savant n'oublie pas de rendre
hommage à une glorieuse famille d'érudits, les Estienne,
hellénistes et imprimeurs de grec au XVP siècle (186U,
p. 1), et le philologue recueille des Observations sur
(i) Annuaire de V Association poiiv Vencouragement des études
grecques en France, 11"-' année. 1877, p. 49.
— 103 —
le rocahii taire techfiicjuc des f/rammaij'ieiis et des rhé-
teurs anciens (1877, p. 13S) ou édite un Indco- du Com-
mentaire de Boissonade sur les Heroica de Philostrate
(187(), p. 97). Devenu président honoraire il publia
encore, en i87(S (p. 117)), un travail qui a pour titre :
De la part qu'il convient de faire à l'histoire littéraire
dans renseignement secondaire du r/rec et du latin;
en 1879 (p. 1), Socrate et le dialor/ue socratique; en
1880 (p. 1), un résumé, que M. Talbot rédigea, de ses
comptes-rendus de 1835-1836 sur l'épopée homérique,
d'après le cours de Fauriel; en 1883 (p. Ij, un Aperçu
historique sur la langue grecque; en 1884 (p. 79), une
Esquisse d'un examen critique de la Théogonie d'Hé-
siode.
Les forces paraissaient, au moins pour le public,
n'avoir subi aucune atteinte; pourtant ceux qui vivaient
auprès de lui n'observaient pas sans inquiétude quel-
ques symptômes, indices de la cruelle infirmité qui allait
bientôt l'atteindre. Il passa ainsi les années qui suivirent
(1877-1880), continuant de remplir ses devoirs de profes-
seur en Sorbonne, assistant aux examens de baccalau-
réat et de licence, présidant parfois les séances de doc-
torat, et, quant à son cours, qu'il n'avait pas discontinué,
« traînant de son mieux, comme il m'écrivait, par allu-
sion à la grande et à la petite leçon, le char littéraire du
lundi et la brouette philologique du samedi. » Mais son
clairvoyant esprit ne se faisait point illusion : il se sen-
tait vieillir; la cécité le menaçait de plus en plus; des
pensées pénibles s'emparaient de lui. En 1878, il m'a-
dressait à Orléans un distique latin de sa composition,
et qui n'était autre qu'un projet d'épitaphe pour lui-
même. Gomme je le suppliais d'écarter de telles préoc-
cupations, il insista, m'oiivoyaiit la tr-aduction, en un
— 104 —
distique grec, des deux vers lutins, et me prévenant que,
le cas échéant, ce serait l'original latin qu'il faudrait
seul graver.
Grûce à Dieu, le malheur n'était pas aussi proche, et
sa vieille expérience devait rendre encore plus d'un ser-
vice à la cause de l'enseignement. En 1880, lorsque se
tirent dans les corps savants les élections pour le Con-
seil supérieur réorganisé, M. Egger reçut de ses confrè-
res de l'Académie des inscriptions le renouvellement du
mandat qu'ils lui avaient déjà confié en 1873. On sait
quelles graves questions furent soumises à la haute
assemblée. Dans le conflit d'opinions qui se heurtèrent
au sein du Conseil, M. Egger se montra ce qu'il avait
toujours été, respectueux de ses adversaires et ouvert à
toutes les idées de progrès. 11 était trop vieil humaniste,
surtout trop attaché à l'étude du grec, qu'il personnifiait
en quelque sorte dans notre pays, pour ne pas s'efTorcer
de lui maintenir une place d'honneur dans le régime de
nos études; mais, d'autre part, il était trop de son
temps, qu'il avait tant de fois devancé, pour ne pas faire
bon accueil au nouvel enseignement industriel ; il sou-
haitait seulement que cet enseignement ne fût pas exclu-
sif, qu'on le rattachât, par une étude au moins sommaire
du latin, aux origines de notre langue et de notre civili-
sation, surtout qu'on lui ménageât, par des cours
appropriés, par des visites aux collections et aux mu-
sées, quelques échappées vers l'histoire, les usages, les
arts et les professions de l'antiquité. Les discussions de
programmes le trouvaient moins accessible, presque in-
différent : qu'on fixât tant d'heures pour les langues,
l'histoire ou les sciences, il s'en inquiétait peu. trop peu
sans doute, ne croyant guère à l'efficacité des program-
mes, et ne comptant pour le progrès des études que sur
— 105 —
riiitelligeiice et le bon vouloir commun des maîtres et
des élèves. « Tant vaut le maître, tant vaut le pro-
gramme » était une de ses maximes pédagogiques fa-
vorites. « Améliorons les livres et les méthodes, écri-
vait-il (1), à la bonne heure ; mais songeons avant tout,
professeurs de tous les degrés, à compléter notre savoir
et à perfectionner la méthode vivante par excellence,
qui est et qui sera toujours notre esprit. Ne comptons
pas trop sur la vertu des règlements et sur les secours
d'en haut. » Une mesure, au moins, la création des
bourses de licence et d'agrégation, qui furent instituées
par un arrêté du 3 juin 1880 (2), lui causa une véritable
joie : il se reportait par la pensée à sa jeunesse labo-
rieuse, à ses débuts pénibles ; les obstacles qu'il avait
su vaincre à force de talent et de volonté, il se deman-
dait combien d'autres les avaient surmontés comme lui,
et comparant des temps si dissemblables, il trouvait dans
ce contraste, en même temps qu'un motif de fierté pa-
triotique, une raison nouvelle d'avoir confiance.
Au moment où nous sommes parvenus, M. Egger
était devenu aveugle. Sa vue n'avait jamais été bonne,
et il avait achevé de l'user par d'incessantes lectures,
par le déchiffrement des inscriptions et des papyrus. En
dépit des soins dévoués qu'il trouvait dans sa propre
maison, le mal avait fait de 1877 à 1879 des progrès
alarmants; la cécité était complète l'année suivante. Ce
coup, qui aurait accablé plus d'un vieillard, et qui devait
être surtout cruel à un homme d'étude, lui fut moins
sensible qu'on ne devait le craindre : il s'y était peu ù
(1) Tradition et Réformes, p. 315.
(2) Un arnHc du 5 novembre 1877 avait été comme un premier essai
d'ori,'anisation des bourses de b'cence.
— -lOG —
peu préparé, ot, loi-squo toute espéi'ance fut perdue,
après une courte crise d'un désespoir trop concevable,
il accepta cette épreuve avec une sérénité touchante,
réglant sa vie en conséquence, mais sans se dérober à
aucun des devoirs qu'il jugeait impérieux, parfois même
encore acceptant d'aller dans le monde, où sa bonne
humeur, l'entrain de sa conversation, sa promptitude à
reconnaître au son de la voix les invités qui venaient le
saluer frappaient d'étonnement même ceux qui ne le
connaissaient pas.
Autour de lui tous s'ingéniaient ù lui alléger son
infortune, sa compagne, dont le dévouement veillait
avec une sollicitude de tous les instants sur cette pré-
cieuse vie, ses enfants, ses petits-enfants dont la ten-
dresse imaginait mille prévenances ; ses amis, plus
attentifs que jamais à l'entourer d'égards. Le plus diffi-
cile était de concilier avec la gêne d'une telle infirmité
les besoins du savant. Pour sa correspondance, qu'il ne
se résignait pas à cesser complètement, il eut à sa dis-
position un appareil ingénieux, qui lui permit de s'en-
tretenir au moins avec ses amis les plus chers. Pour le
reste, sans se priver des bons offices de son entourage,
il se fit aider d'abord par le secrétaire instruit et
dévoué, qu'il avait auprès de lui depuis 1878, M. Roger
Peyre, qui dut malheureusement le quitter pour entrer
dans l'enseignement public (1), et plus tard par M. Vic-
tor Prou, bon helléniste et habile mathématicien (2).
(1) Aujourd'hui professeur agréi;é d'histoire au collèi^e Stanislas.
(2) Né à Tours le 9 février 1831, mort en cette même ville le
2 août 1884, ingénieur civil, successivement attaché à la Compagnie du
chemin de fer d'Orléans et à diverses sociétés industrielles, M. Prou a
publié plusieurs ouvrages fort importants, entre nutros une édition, avec
— 407 —
Mijis les services mêmes que ses secrétaires lui ren-
dirent seraient demeurés insuffisants sans sa mémoire
vraiment extraordinaire, surtout sans les habitudes
d'ordre qu'il avait toujours eues. Non seulement en
effet M. Egger possédait avec une grande sûreté la
plupart des auteurs de l'antiquité; mais en outre son
cabinet de travail aurait pu être offert en exemple à
bien des savants : il n'y avait pas un livre sur les
rayons de cette riche bibliothèque, pas un papier
dans ce trésor de notes accumulées depuis tant d'an-
nées, dont le possesseur ne sût exactement la place,
et, s'il en fallait rechercher un, il indiquait avec une
exactitude qu'on n'a jamais, je crois, trouvée en dé-
faut, le carton qui devait le fournir. Ses familiers
avaient fini par ne plus même le remarquer; mais, si
d'aventure la recherche se faisait devant un visiteur
de passage, c'était une cause d'indicible étonnement.
Avec cela, d'une adresse singulière, maniant sans em-
barras ses objets de travail habituel, les déposant à la
place accoutumée, faisant lui-même le tri des brochures
traduction française, commentaire et dessins, de la Chirobaliste d'Héron
d'Alexandrie (insérée dans le tome XXVI, i^e partie, des Notices et
Extraits des manuscrits, publiés par l'Académie des inscriptions et
belles-lettres), un autre mémoire intitulé Les Ressorts-battants de la
Chirobaliste d'Héron d\Alexandrie {Notices et Extraits des manuscrits,
t. XXVI, 2" partie), le Théâtre d'automates d'Héron d'Alexandrie,
avec version française et notes (Mémoires présentés par divers savants
éfrangeis à l'Académie, i'" série, t. IX). A l'aide du premier de ces ou-
vrai^cs, M. Albert Piat, mécanicien français, a pu faire exécuter dans
ses ateliers une véritable restauration de la Chirobaliste, qui a figuré à
l'Exposition universelle de 1878, et qui est maintenant déposée au
musée de Saint-Germain. (Renseignements extraits d'une Notice sur
Victor Prou, par E. Egger, dans le Biograjihisches Jahrbuch, de Cal-
vary, Berlin, 16 février 1885).
— 108 —
ou des papiers qu'il réservait pour ses amis, et les leur
offrant de sa main.
Grâce à son industrie personnelle comme à tous ces
secours étrangers, il put ne pas cesser de travailler :
or, pourvu qu'il travaillûl, la vie, au milieu des siens,
lui était encore douce. C'est ainsi qu'il parvint à con-
tinuer son cours pendant cinq années (1880-1885), le
préparant avec le même soin qu'autrefois, le renou-
velant autant que le lui permettait la difficulté de ses
recherches, et, chaque fois qu'il paraissait dans sa
chaire, salué par d'unanimes applaudissements. Il s'était
repris, en même temps, à ses travaux de cabinet, et
dans le mouvement de son immense production, ces
cinq années ne comptent pas parmi les moins actives.
Par exemple, il n'avait pas cessé de collaborer aux
Débats et au Journal des Savants; du même temps
datent le mémoire sur les Œconomica (1), puis cette
charmante histoire du Livre (2), qui a fait les délices
de tant de lecteurs de tout âge, et qu'il avait d'abord
publiée en une série de onze articles dans le Maga-
sin d'éducation et de récréation; enfin l'ingénieux ar-
ticle, publié dans les Mélanges Graux (p. 35), et qui
a pour titre : (< Question homérique : Manque-t-il un
épisode dans le récit que fait Homère des voyages de
Télémaque à la recherche de son père? » C'est en-
core dans la même période qu'il commença, en col-
laboration avec le docteur Fournier, une traduction
du Traité des plantes de Théophraste, dont le pre-
mier livre seul est achevé. Il ne se désintéressait pas
davantage des questions de pédagogie, et c'est à lui
(1) Voyez p. 62.
(2) Publii'e chez Hetzel, on un volume \n-\1.
— 1U9 —
que le ministre confia en 1882 (25 novembre) la prési-
dence de la Commission chargée d'arrêter le plan et la
méthode des Lexiques pour le Baccalauréat es lettres
à partir de la session de 1883.
Malgré la continuité de tant de travaux son infirmité
lui était parfois plus pesante. A ces heures tristes, un
de ses délassements favoris était de composer de petites
pièces de poésie latine. Bien qu'il admît, comme beau-
coup de bons esprits, que les nécessités du temps présent
ne permettent guère de conserver aux vers latins leur
ancienne place dans le cadre de nos études, il ne se ré-
signait pas pour sa part à les délaisser tout à fait. Il
leur était reconnaissant de quelques-uns de ses succès
d'autrefois, et un peu pour cette raison, beaucoup par
suite d'un goût naturel, il se laissait aller à versifier. 11
y excellait d'ailleurs, enfermant sans effort dans un vers
élégant et ferme une pensée ingénieuse ou élevée.
C'est lui, par exemple, qui a composé pour l'Acadé-
mie des sciences (1875), sur la demande du grand
chimiste Dumas, le vers concis et spirituel, qui fut
gravé sur la médaille commémorative du Passage de
Vénus :
Quo distent spatio sidéra juncta docent.
Plus d'un de ses amis a reçu ainsi la confidence de
vers toujours faciles, souvent gracieux, et qui décèlent
la main d'un artiste habile. Au cours de la dernière
année il avait encore écrit plusieurs pièces, dont une
fort touchante, adressée au plus ancien survivant de ses
amis de jeunesse (l'orléanais M. Médéric Fontaine), et
où il déplore les tristesses de son infirmité et l'isolement
auquel trop souvent elle le condamne. Jusf|ue dans les
(lernici-s jours il a versifié, et l'on se rappelle que
— 110 -
M. Rciiaii venait de recevoir de son ami un distique
auquel lui-même répondait, lorsque lui parvint de Royat
la fatale nouvelle (1). Souvent M. Egger traduisait en
vers grecs le distique ou la pièce qu'il avait tournés
d'abord en latin, parfois même il composait ses vers
tout de suite en grec, selon le goût et l'inspiration du
moment. On ne se risque guère en supposant que, seul
peut-être des savants de nos jours, du moins en France,
il avait conservé cette aisance et cette grâce à se jouer
avec la muse grecque. Involontairement on songe aux
érudits du XVP siècle, avec qui M. Egger avait plus
d'un trait de ressemblance, la dignité de la vie, l'esprit
de tolérance, l'amour de la libre recherche, le culte du
grec, et auxquels il ressemble encore par ce goût pour
la versification grecque et latine. Plus rarement il
s'essayait û la poésie française: quelques amis se
rappellent avoir lu de lui d'agréables vers « Ma photo-
graphie », puis « A mes soixante ans », d'autres encore
composés pendant ses villégiatures, et qu'il ne produi-
sait d'ailleurs, sans en tirer gloire autrement, que dans
l'intimité.
Ces occupations mêmes ne suffisaient pas à son esprit
demeuré toujours actif. Non seulement il se faisait lire
les principaux articles de nos Revues savantes ; mais si
quelque travail lui paraissait, après une première lecture,
d'un intérêt particulier, il en demandait une analyse
exacte, notant les points qui lui semblaient d'impor-
tance, réclamant, s'il y avait lieu, un supplément d'infor-
mation ou de preuves. Les questions universitaires ne
sollicitaient pas moins sa curiosité : sur le mouvement
des études dans nos lycées ou aux diverses agrégations,
(^) Journal des Débats, du 4 septembre 1885.
— 111 —
sur les travaux du Conseil académicjue de Paris, sur
les mémoires que M. Gréard communique d'ordinaire
au Conseil, et où sont agitées avec une si haute et
lumineuse raison les questions d'éducation les plus
délicates (1), il navait jamais assez de renseignements;
d'ailleurs, toujours bienveillant, encourageant comme
autrefois les travailleurs, ou, selon le degré de leur
familiarité, les entretenant de ses propres travaux. Ceux
qui fréquentaient en ces dernières années son ac-
cueillante demeure ne peuvent se rappeler sans atten-
drissement ce vieillard, presque toujours debout dans
son cabinet, attentif au moindre bruit de la porte, la
tête droite et le regard fixe comme s'il pouvait voir,
cherchant à deviner le visiteur qu'on introduisait, le
reconnaissant prescfue toujours au son de la voix, et, si
ce visiteur était un ami, lui tendant la main vivement,
comme pour faire comprendre qu'à défaut des yeux
éteints le cœur restait bien vivant.
Sa vieillesse s'écoulait ainsi entourée d'hommages.
Aux réunions annuelles de l'Association pour l'encoura-
gement des études grecques, dont il était devenu, on
s'en souvient, le président honoraire , les présidents
qui se succédaient, M. Miller, son ami et son confrère à
l'Institut, MM. les Inspecteurs généraux Glachant et
Chassang, tous deux ses anciens élèves, le marquis de
Saint-Hilaire, aimaient à le saluer en termes délicats de
leurs respects et de leurs vœux. En 1883, quekjues
amis, se rappelant qu'il avait été reçu docteur cinquante
(1) Voir notamment L'Enseignement secondaire spécial (48X1),
UEnseignement secondaire des filles (1882), déjà cité (p. 89, note 2, et
p. 91 (le la présente Notice), La question des programmes dans Cen-
aeignement secondaire (1844), etc. Paris, Delalain.
— 112 —
ans avant, lui adressèrent leurs félicitations; il en fut
vivement touché : c'était sa jeunesse, dont les pro-
messes avaient été si bien tenues, qui revivait pour
un instant devant lui, et, si ce souvenir était mêlé
pour lui de bien des tristesses, il y retrouvait aussi,
avec la conscience d'avoir fait tout son devoir, plus
que son devoir souvent, quelque sérénité.
Cependant, en dépit de ces consolations et des soins
pieux qui veillaient sur lui, il s'attristait. La mort de
plusieurs amis chers avait ravivé en lui le sentiment de
sa vieillesse éprouvée. Après le courageux Francis
jNieunier enlevé dès 1875, et dont la fin prématurée
lui avait fait une vive impression, il vit disparaître,
en quelques années, un de ses amis de prédilection,
Brunet de Presle, le vénéré Michel Chasles, Auguste
Robert, l'un des compagnons de sa jeunesse; puis
des hommes dans la force de l'âge : Anatole Bou-
cherie, àme douce autant que vaillante; l'abbé Thé-
non, cœur ferme et droit ; Albert Dumont, ravi dans
tout l'éclat d'une gloire naissante, et dont la mort fou-
droyante lui causa une véritable douleur ; d'autres
encore, plus obscurs ou plus jeunes. Malgré la juste
fierté que lui avait fait éprouver sa promotion au grade
de Commandeur de la Légion d'honneur (27 juillet 1879),
malgré la joie qu'il ressentit d'heureux événements de
famille, la renommée croissante de son gendre, M. le
docteur Lereboullet; les succès de ses deux fils, l'aîné
devenu docteur es lettres avec une thèse remarquée sur
La Parole intérieure, déjà signalé parmi les maîtres de
la psychologie contemporaine, aujourd'hui professeur à
la Faculté de Nancy, et dont un mariage récent venait
de combler les vœux; le plus jeune, reçu en quatre ans
licencié es lettres, agrégé de grammaire, agrégé des
— 113 —
lettres^ ai depuis appelé comme professeur de ti'oisième
au collège Stanislas, il avait comme le pressentiment
d'une fin prochaine. Sans rien témoigner des pensées
qui le préoccupaient, il voulut mettre en ordre divers
travaux en réserve dans ses cartons. Revenant alors en
arrière sur sa longue vie, il se mit en devoir de recueil-
lir les écrits qui pouvaient le mieux faire comprendre
ce qu'il avait souhaité, tenté ou accompli pour le bien
de notre enseignement public. Déjà vingt ans aupara-
vant, il avait publié deux recueils de morceaux ainsi
choisis. Mais ses Mémoires de littérature ancienne {iS62)
et de littérature ancienne et de philologie (1863) avaient
un caractère d'érudition pure. Ce qu'il avait le désir de
faire cette fois, c'était, si je puis dire, son testament de
professeur. Lui qui avait toujours et partout réclamé
certaines innovations, et dont l'enseignement avait été
la mise en pratique de ces idées de progrès, il avait à
cœur de se redire à lui-même comment il avait com-
pris son rôle d'éducateur. De cette pensée naquit le
livre Tradition et Réformes, imprimé en 1883, et qui
devait être le dernier ouvrage de lui publié de son vivant.
Il mit en tête quelques pages adressées « au lecteur »,
où il rappelait brièvement ses longs services, ses débuts,
sa carrière de professeur et d'écrivain. Ces pages, d'une
gravité singulière, où l'on sentait une émotion contenue,
furent comme l'adieu du vieux maître prenant congé de
tant de disciples qu'il avait contribué à former, et
devant eux se rendant le témoignage qu'il avait fait le
possible pour bien mériter de l'Université et de son
pays.
Sa conscience en repos de ce côté, il reprit à loisir
un grand travail auquel il voulait mettre la dernière
main, son PJssai sur l'histoire de la criti(/ue chez les
8
- i\A -
Grecs, qu'il avait depuis longtemps projeté de réviser
en vue d'une édition nouvelle. Pour suffire à cette tûche
qu'il sentait devoir être laborieuse, il commença par
décliner toute candidature au Conseil supérieur alors
renouvelable (1884). Puis il demanda à M. Alfred Croiset,
déjà maître de conférences à la Faculté des lettres, de le
suppléer dans sa chaire. Pour la première fois libre de
tout devoir professionnel, il se mit à l'œuvre, assisté
(M. Prou venait de s'éteindre tristement au loin) d'un
nouveau secrétaire, M. Crépin, aujourd'hui licencié
es lettres. Après un an d'un travail continu, la révi-
sion était achevée (1). Les derniers jours de l'année
scolaire furent employés à Tachèvement d'un mé-
moire sur les Couronnes chez les anciens, commencé
jadis avec le docteur Fournier, et destiné au Dic-
tionnaire des antiquités grecques de MM. Daremberg et
Saglio.
A ce moment (août 1885), M. Egger avait réglé l'em-
ploi de ses vacances. Tandis que son plus jeune fils
allait se distraire, dans un voyage en Suisse, des travaux
d'une première année de professorat, lui-même, accom-
pagné de M"^*^ Egger, devait rejoindre à Royat M. et
^me Lereboullet qui s'y trouvaient installés avec leurs
enfants, et de là, comme les deux années précédentes,
aller demander au château du marquis de Saint-Hilaire,
dans la Charente-Inférieure, une affectueuse hospitalité.
Diverses préoccupations de famille retinrent M. et
y[me Egger à Paris jusfju'au 22 août. Rien alors ne lais-
sait pressentir le malheur prochain. Pendant toute la
semaine qui précéda le départ, j'eus l'occasion de voir
M. Egger presque chaque jour : son égalité d'humeur
(1) Le voluiiiL- paiiiitra avantCpeu à la librairie Pedone-Lauriel.
— 115 —
était toujours la même, comme toujours avec une
nuance de tristesse qui n'excluait pas quelque enjoue-
ment. Il m'entretenait des travaux qu'il venait d'achever,
de ceux qu'il comptait poursuivre tout en se reposant à
Royat, et ne montrait guère d'appréhension que pour
son retour qui devait coïncider avec la date des élec-
tions législatives et la rentrée scolaire : infirme comme
il était, et bien que protégé par le dévouement qui
veillait sur lui, il ne songeait pas sans ennui aux fatigues
d'un long trajet et à l'encombrement des gares. Le ven-
dredi 21, j'allai lui porter avec mes adieux mes souhaits
d'heureux voyage. Il me fit quelques recommandations
pour divers intérêts qu'il voulait bien me confier d'ordi-
naire, et je pris congé de lui. Je ne devais plus le
revoir. Dix jours plus tard, j'apprenais avec stupeur
la fatale nouvelle.
Il avait fait heureusement le voyage, et avait passé
au milieu des siens, tranquille et gai, les derniers jours
du mois. Le samedi 29 août, la journée avait été plu-
vieuse et maussade. Tandis que M"^*^ Egger était allée
jusqu'à Clermont pour quelques emplettes, M. Egger
avait gardé le salon tout le jour, causant avec sa fille et
son gendre, se reportant avec eux à des souvenirs loin-
tains, leur rappelant quelques incidents de sa longue
vie, s'entretenant de l'avenir de son plus jeune fils,
donnant même à son petit-fils, Pierre LerebouUet, la
leçon quotidienne. Cependant, M'"" Egger était revenue,
et, selon la touchante habitude du dîner de famille,
deux des petites-filles de M. Egger étaient venues
prendre chacune par une main leur grand-père, qu'elles
menaient à sa place accoutumée avec une gravité presque
religieuse. Lui, avec sa bonne grûce sérieuse, se laissait
conduire, reconnaissant de ces soins tendres, mais sans
— 110 —
qu'on put deviner son émotion autrement que par son
silence même. La soirée s'était passée calme et heu-
reuse comme la journée. Au matin, vers cinq heures,
]\jmc Egger s'entend appeler : elle se lève et trouve
son mari en proie à une crise de douleur vive
vers le cœur. Depuis une heure, il souffrait, disait-il,
à en crier; mais^ craignant d'alarmer les siens, il avait
étouffé son appel jus([u'au jour naissant. Son gendre
accourant parvint à calmer la souffrance, et il y eut
quelque apaisement jusque vers midi. A ce moment, le
malade se leva, s'habilla en partie lui-même, et, comme
il témoignait le désir de reposer, on l'installa dans un
fauteuil, où il éprouva presque aussitôt un grand bien-
être. Pour éviter que le moindre bruit troublât son som-
meil, on se retira discrètement dans la chambre voisine.
Peu après, M™^' Egger crut entendre comme un long
et bruyant soupir ; elle ouvrit doucement la porte :
M. Egger était renversé sur son fauteuil, les bras pen-
dants, le visage congestionné, les extrémités glacées;
moins d'un quart d'heure après, en dépit des soins les
|)lus énergiques et les plus dévoués, il était mort.
11 n'est que juste de dire que la France perdait en lui
un des hommes qui l'ont le mieux servie et le plus
honorée. Lorsque la triste nouvelle parvint à Paris, ce
fut dans le monde savant une émotion générale. A l'Ins-
titut, à la Faculté des lettres, dans toutes les associations
(jui s'honoraient de l'avoir à leur tête ou dans leur sein,
partout on eut le sentiment d'une grande perte, et le
jour des obsèques, malgré l'absence de tant de familles
alors éloignées de Paris, une foule émue se pressait
dans l'église Saint-Sulpice. Au premier rang, les re-
présentants de l'administration : au nom de l'Univer-
sité, qu'ils avaient servie ensemble de])uis tant d'années,
- 117 -
M. le directeur Zévort, l'un des plus considérables
témoins de cette longue vie (1); pour le INIinistre, son
chef de cabinet, M. L. Robert; puis les délégations
officielles : confrères, collègues, élèves, amis, obligés
de tout âge et de toute condition, tous étaient ve-
nus, quelques-uns de fort loin, apporter un dernier
hommage à l'homme bon, que tous avaient quelque
raison de pleurer. Sur sa tombe, MM. Desjardins,
au nom de l'Académie des inscriptions et belles-lettres;
Himly, pour la Faculté des lettres; Hauréau, délégué
du Journal des Savants; Jourdain, représentant de
l'Association pour l'encouragement des études grecques;
Saripolos, interprète des Hellènes de Grèce et de
France, lui adressèrent les suprêmes adieux. La presse
s'associa unanimement à ces regrets (2) ; même de
l'étranger arrivèrent à Paris les plus touchants témoi-
gnages de l'estime qu'il inspirait partout, et jusque du
Brésil l'empereur don Pedro, par une lettre qui vient
d'être lue à l'Académie des inscriptions (3), a tenu à
s'associer, en termes d'une grande noblesse, à ce deuil
de la science et des lettres.
M. Egger méritait ces hommages et ces regrets.
Depuis son humble et courageuse jeunesse jusqu'au
(i) On n'a pas oublié parmi nous que M. Zévort, Directeur de l'en-
seignement secondaire, et dont les attaches orléanaises sont bien
connues, a débuté par la fonction d'Inspecteur d'Académie à Orléans
(1er avril 1848) dans les services administratifs de l'Université, où il
occupe aujourd'hui un si haut rang.
(2) Il suffira de citer les articles de MM. Renan (Débats du 4 sep-
tembre 1885), Bréal (Temps du 6 septembre), Huit [Monde du 9 sep-
tembre), Bigot (Gagne-Petit du 3 septembre), S. Reinach (Biogra-
phisches Jahrbuch de Calvary, Berlin). Voyez aussi le Journal de
Genève (6 septembre), etc.
(3) Dans la séance du .30 octobre 1885.
— 118 —
dernier jour de sa vieillesse glorieuse, sa vie avait été
un long exemple de dévouement à la science et au bien.
A dix-sept ans, soutien de sa mère veuve et de sa sœur,
déjà maître avant d'avoir cessé d'être élève ; à vingt
ans, professeur à Paris après les plus brillants et les
plus précoces succès dont l'Université ait gardé le sou-
venir; à vingt-sept ans, professeur en Sorbonne et
maître do conférences à l'École normale; membre de
l'Institut ù quarante, il n'avait dû cette fortune éclatante
autant que rapide qu'à son travail et à son énergique
volonté. Puis, quand cette fortune était venue, au lieu
de se reposer comme bien d'autres, fidèle à ce senti-
ment profond du devoir qui a été la règle de sa vie, il
avait continué de travailler sans relâche, honorant son
pays par son enseignement populaire bien au-delà de
la Sorbonne, par ses travaux appréciés à l'étranger non
moins qu'en France; servant la science par tous les
moyens, sous toutes les formes, dans toutes les asso-
ciations où son nom était à la fois comme une force et
un symbole respecté. Plus tard, lorsque vinrent les
mauvais jours, on l'avait vu, après l'émotion du premier
moment, supporter sa disgrâce avec une véritable no-
blesse d'âme, et, quand la plus cruelle des infirmités
l'avait atteint, se soumettre à cette nouvelle épreuve avec
une résignation sereine. Tant de courage, de dignité,
de grandeur, lui avait valu d'universels respects, et
c'était entouré des égards et de l'admiration de tous qu'il
avançait en âge. Surtout, on l'aimait pour son exquise
bonté. Humble de naissance, il avait conservé pour les
humbles la sympathie d'un cœur généreux; il se
plaisait avec eux, et, de tous les auditoires (ju'il a ins-
truits et charmés, on l'a bien souvent entendu dire
qu'aucun ne Pavait jamais plus intéressé ni ému; pauvre
— 119 ~
et sans appui, il avait trouvé dans sa jeunesse auprès
d'hommes excellents les encouragements qui lui avaient
ouvert la voie : il ne l'oublia jamais, et devenu capable
à son tour de se faire écouter des puissants, il se montra
secourable à tous ceux qui venaient lui demander un
conseil ou une protection. Aux jeunes gens surtout,
quand ils étaient laborieux, il aimait à frayer le chemin,
et l'on a pu dire avec raison qu'il n'attendait pas pour
cela d'être sollicité (1); de lui-même, discrètement, il les
signalait pour un avancement ou une distinction, et par-
fois la récompense était déjà accordée que le titulaire se
demandait avec étonnement d'où lui venait cette faveur
imprévue. Que de surprises délicates il a faites ainsi 1 et
combien lui ont dû leur fortune de savant ou de pro-
fesseur ! « S'il était possible à tous ceux qui ont été les
obligés de M. Egger de suivre son cercueil, écrivait un
journaliste au lendemain de sa mort, le convoi serait
long (2)! » — « S'ils parlaient tous aujourd'hui, disait
un autre, si chacun venait raconter à son tour ce qu'il
doit à M. Egger, le monde serait tout étonné de voir ce
qui peut tenir de bienfaits dans une vie de professeur,
et ce qu'il peut y avoir de bonté dans le cœur d'un sa-
vant (3). » S'il était tel pour ses auditeurs ou ses
élèves, on peut se figurer ce qu'il devait être pour
ses amis : à ceux qu'il avait ainsi choisis et comme
adoptés pour siens il se donnait sans réserve, vivant,
ce n'est pas une exagération de le dire, de leur vie,
prenant sa part de leurs joies et de leurs peines, et.
(i) M. le doyen Himly, dans le discours prononcé sur la tombe de
M. Egger.
(2) M. Ch. Bigot (Gagne-Petit du 3 septcmljro 1885).
(3) Journal de Genève du G soptoml)ro 1885.
— 120 —
quand ils étaient frappés, soit eux-mêmes, soit dans
leurs plus chères affections, trouvant pour les pleurer ou
s'associer à leur douleur des accents d'une tendresse
pénétrante ! On l'a bien vu à la mort de Francis Meu-
nier, d'Anatole Boucherie, d'Albert Dumont, d'autres
encore. Quel mari, quel père devait être un tel homme,
ceux-là seuls peuvent s'en faire une idée qui l'ont vu
dans l'intimité de son foyer, entouré de sa compagne
dévouée, si digne de le comprendre, de ses enfants dont
il était fier, de son gendre qui était pour lui un autre
sujet d'orgueil, de ses petits-enfants qui étaient la joie
de sa vieillesse et qui ajoutaient au charme sérieux de
cette patriarcale demeure la grûce de leur jeune âge.
Tel était l'homme. Mais son nom ne périra pas. I.e
souvenir n'est pas près de s'éteindre de ce long ensei-
gnement où, pendant plus de quarante années, il a fait
aimer le nom de la Grèce, ses arts, sa civilisation; où il
a répandu dans l'àme de tant d'auditoires divers, de
savants, de jeunes filles, d'illettrés, la semence de sa
parole élégante et ingénieuse. De ses livres, on peut être
assuré que la plupart lui survivront, et que, sans parler
de tant de mémoires achevés, VHistoira de la Critique,
celle de Y Hellénisme , celle du Livre, d'autres encore,
trouveront longtemps des lecteurs. Longtemps aussi, on
se souviendra du patronat glorieux qu'il a exercé pen-
dant plus de trente années sur toutes les choses de la
Grèce dans notre pays, qui a fait de lui comme « le
patriarche des études grecques (1) » en France, et qui
lui a valu la reconnaissance et l'affection des Hellènes.
Non moins que tout cela, ce qui préservera sa mémoire,
ce sont les élèves qu'il a faits : parmi tant de savants
(1) M. Desjardins, dans le discours prononcé sur la tombe de M. Egger.
- 1<21 —
dont notre pays est justement fier, il aura eu cette
gloire, enviable entre toutes, et plus rare qu'on ne
pense, d'exercer une maîtrise, et il fallait bien que son
enseignement fût fécond et sa parole généreuse, pour
qu'il ait contribué à former, dans tant de directions
diverses, des disciples dont quelques-uns sont devenus
des maîtres célèbres à leur tour. C'est au milieu de ce
cortège innombrable d'amis et d'obligés de toute condi-
tion, au milieu de ce groupe d'élèves choisis, qu'il peut
se présenter à la postérité, et je ne crois pas que la
reconnaissance ou l'amitié m'égarent, si j'ajoute que tant
de mérites et de fortes vertus lui assurent parmi les
plus savants et les meilleurs hommes de notre temps
une des plus hautes places.
Encore ne le connaissions-nous pas tout entier. Sous
ces dehors sévères que redoutaient seulement, comme
on l'a si bien dit (1), ceux qui ne le connaissaient pas,
se cachait, — cela nous le savions, — un fonds inépui-
sable de bonté ; mais cette âme tendre était encore une
âme stoïque. En 185G, 1857, 1858, M. Egger avait souf-
fert des commencements d'une maladie de cœur, et la
douleur était parfois assez aiguë pour qu'il pût se croire,
lui, seul survivant de ses cinq frères et sœurs, menacé à
bref délai. Dans un de ces moments d'appréhension il
avait rédigé des confidences intimes qu'on a retrou-
vées dans ses papiers, datées de novembre 1856, et qui
contenaient ces mots : « J'ai le pressentiment d'une mort
subite... Ce pressentiment m'afflige sans me trou-
bler... Ma vie est en ce moment si heureuse que je dois
la quitter avec regret; la tâche d'ailleurs que j'ai à y
remplir est loin d'être achevée, et j'ai toujours tenu à
la vie plus encore pour ses devoirs que pour ses plai-
(1) M. le doyen Himly, dans le discours mentionné ci-dessus;
422
sirs. Mais je veux me défendre de toute faiblesse. Si je
suis frappé subitement, que ma chère femme, ({ue mes
chers enfants, que tous mes amis sachent que l'âme du
moins n'aura pas été surprise, qu'elle est depuis long-
temps clairvoyante et résignée. La Providence a ses
secrets où je me confie sans murmure... Les épreuves
ne m'ont pas manqué ; puis-je être sûr de les avoir tra-
versées sans erreur et sans fautes ? Mais la volonté du
bien, une volonté constante, me fait espérer que Dieu
me jugera avec indulgence, et que, s'il reste ici-bas
quelque souvenir de moi, ce sera pour tous les miens un
titre acquis à l'estime des honnêtes gens. » Et un peu
plus tard, en avril 1857: a Quel triste spectacle que celui
de ce monde avec l'instabilité de nos fortunes et la
brièveté de notre vie, si l'âme ne trouvait pas un appui
hors d'elle-même et au-dessus d'elle-même... Sursum
corda. Non, ces misères de la vie ne peuvent être une
fin. Elles commencent au contraire quelque chose
qu'elles n'achèvent pas. Les liens sacrés et doux qui
m'attachent à ma famille, à mes amis, à mes élèves,
ne peuvent être rompus sans retour par la mort.
Il y a entre l'autre monde et celui-ci une commu-
nion des âmes où je m'attache avec ardeur. Dieu
est, donc il est juste, et j'ai besoin do sa justice,
non tant pour moi que peut-être il a comblé déjà, que
pour ces milliers d'autres âmes plus éprouvées et
plus malheureuses que la mienne. » C'est dans ce sen-
timent d'une fin toujours imminente, mais en même
temps avec cette hauteur et cette fermeté d*âme qu'il
a vécu, travaillant toujours, fidèle jusqu'au scrupule
à tous ses devoirs, aux jours heureux comme aux
jours sombres, toujours le même, tendre ou facile aux
autres, dur à lui seul. 11 y a seize ans, le 2 avril 1869,
— 123 —
Président de l'Association pour l'encouragement des
études grecques, il saluait d'un dernier adieu, lors de
l'assemblée générale, un de ses meilleurs amis, son
confrère à l'Institut, M. Vincent : « Gomme profes-
seur, disait-il, et comme érudit, il a donné tous les
bons exemples et surtout celui d'un admirable cou-
rage contre les souffrances du corps et contre celles
de l'âme. Qu'il me soit permis d'en témoigner ici au
nom des souvenirs d'une vieille amitié : c'a été un
spectacle à la fois triste et beau que la vie de cet
homme de cœur... Avec la pensée des choses éter-
nelles son âme, jusqu'au dernier moment, a vécu
pour la famille, pour l'amitié, pour la science qui
lui avait fait à l'Académie et, je puis dire aussi, parmi
vous, une seconde famille. Combien on est heureux
de croire, Messieurs, que ces fortes âmes ne quittent
nos étroits horizons que pour en embrasser de plus
larges et de plus purs, où brillera sans nuages de-
vant elles la vérité si longtemps et si ardemment pour-
suivie au milieu des misères de ce monde! Et pour-
quoi chercherais-je une autre fin à ce discours que la
religieuse impression de pareils souvenirs ? Ils ont
leur moralité consolante : sachons nous y arrêter sans
molle tristesse. L'hommage que nous rendons à nos
morts est plein d'augures heureux et fortifiants ; il
affermit en nous l'amour du devoir et la confiance
en l'avenir par la certitude que nul bon exemple
ne sera perdu et que l'œuvre commencée ne man-
quera jamais de continuateurs. D'ailleurs, si nous
aimons tant l'antiquité classique, dont le culte nous
rassemble ici, n'est-ce pas parce qu'elle abonde pour
nous en leçons qui enseignent tous les genres de
courage, et parce que son viril génie nous défend dans
— 124 -
les épreuves de la vie contre les défaillances de l'esprit
et contre celles du cœur? (1) »
Qu'ajouterais-je à ces nobles paroles? Est-ce bien de
son ami seul qu'il entendait parler? Lui, que hantait
aussi la pensée des choses éternelles, qui écrivait dès
185G ces confidences où se reflète son àme pure, qui
composait vingt-deux ans plus tard la belle épitaphe qui
sera bientôt gravée sur sa tombe :
Quantalibet cvcutit lu his sapientia terris;
Jamdudum alterius lucis amore trahor,
en même temps que d'un confrère, d'un ami regretté,
n'était-ce pas aussi de lui-même qu'il rendait par avance
témoignage ?
Orl(\ins, le 27 novonibre 1885.
Anatole BAILLY.
(1) Annuaire de V Association -pour V encouragement des études
grecques en France, 3^ année, 1809, p. xuii.
TABLE DES MATIÈRES
Pages.
PitÉAMUULE 1
I. — Orijj;ines, enfance, études jusqu'aux examens et concours
professionnels (1813-1832) 4
II. — Examens et concours professionnels (licence, doctorat,
agrégation des lettres), enseignement dans les collèges;
premières publications (1832-1840) 14
III. — Agrégation des Facultés ; enseignement multiple (Sor-
bonne. École normale, conférence privée); travaux
divers (1840-1854) 29
IV. — Période académique; M. Egger grammairien et helléniste
(1854-1870) 59
V. — De 1870 à 1876 (décanat) 82
YI. — Dernières années, derniers travaux 101
YII. - Résumé 110
ItIP. OKOttUKli JAL'Uil, — Olil.KANS.
APPENDICE
LITTÉRAIRE ET BIBLIOGRAPHIQUE
APPENDICE
LITTÉRAIRE ET RIRLIOGRAPHIQUE
PREMIERE PARTIE
APPENDICE LITTÉRAIRE (D
CONCOURS UNIVERSITAIRES
Concours pour l'agrégation des collèges (agrégation des
lettres, 1834). — V. la Notice, p. 15.
SONGE D'ENNIUS
Nostra Tarentinse jam luserat semula Musse
Tenlaratque graves si digne vertere posset
Musa clioros, Graîcumque imitari versibu'carmen.
Jam pronse juvenum mentes, jamque ipsa senati
Majestas, dignata novis adsislere ludis,
Dulce insueta melos sensim auribus accipiebal.
Facla insperato nobis fiducia plausu
Major, inexpertos quse corda citaret ad ausus ;
(1) Nous réunissons sous ce titre quelques travaux inédits de M. Egger
(compositions scolaires pour les concours d'agrégation de 1834 et de 1840;
pièces de vers latins ou grecs) et un choix de lettres soit de M. Egger, soit
de personnages divers (académiciens, littérateurs, érudits) ; plusieurs de ces
lettres compléteront utilement certains passages de la Notice.
— 128 —
Nescio quae sensus tenuere injecta furoris
Semina sollicilos. Noctis mens pressa lenebris
Plenaque plaudentis grato rumore theatri
Cesserai in somnos. Oculis tune magnus Homerus
Visus adesse mihi, propiorque adstare jacenti,
Elysio qualem sibi fingit Graecia campo
Heroum Isetis cantus miscere choreis
Puraque divinœ decerpere gaudia vitse.
Idem fronlis lionos , gravitate incedit eadem
Arduus ; ipsi alta quondam sub nocte natanles
Ignibu'nimc oculi redivivis acrius ardent.
Hoc milii subridens valum paler inclutus ore
Melliflua his tandem solvit prsecordia verbis.
« Jam satis, o vates, veteris conamine Livi
Mseonium sonuit Romana per oppida carmen ;
Roma Sophocleis per te satis artibu'suevit.
Ipsa ^ibi indigenum poscit jam digna poetam
iEneadmn proies. Dudum jacet obruta Veiens
Terra , decem annorum sœvis exercita bellis ,
Victa suique dolo tandem concessit Ulyssei.
Quidquid Volscus habet camporum et ferrea Martis
Progenies, Samnitis quod grave sentit aralrum
In rigides docile ad pugnam curvarier enses ,
Quod Locri tenuere solum , quod Parthenidarum
Invasit pubes et Graeco nomine gaudet
Romani fecere suum. Nec finibus arctis
Itala conclusos tellus tenet : ausa per altum
Insolitis fragilem committere tluctibu'cymbam
Romulidùm petiit longinqua pericula virtus.
Jam, quse tuta fuit quondam maris aggere vaste
Insula victori completur milite portus.
Surrexere urbi extremis e gentibus hostes ;
Puppibu'Carthago innumcris pontum, irrita volvens
Consilia, inlravit: ponlo quoque bellipotentes
Biliu'Romanos vult esse. En ipsa lumultu
Africa terra tonat, novaque in Carthagine Troja est.
Vix tandem capienda , novum ni ferret Acliillem
Scipiadum fecunda domus ! Sed talia vate
— 129 —
Facta carere suo atque iimbris obducier aevi
Fata vêtant, et quœ nos immortale superne
Diva régit, sidens Parnassi in rupibus altis.
« Eia , âge , divino quem numine Calliopœa
Sumere corda jubet Trojani celebrantis Ilomeri ;
Tempus adest, Enni ; c;elestibus annue volis;
Ecce tuam mea vena subit divinilu' nientcni,
Carmina ut Iliacis pangas a'qualia fatis. »
Concours pour l'agrégation des facultés, 1840.
V. la Notice, p. 33.
Examiner quelle autorité on doit accorder dans le jugement des faits
et des caractères au témoignage des Oraisons funèbres de Bossuet.
Bossuet écrit quelque part à un ami que la plus grande
preuve de déférence qu"on pût lui demander, c'était une
oraison funèbre. Il avait donc une conscience bien vive des
difficultés d'un pareil genre de composition et des sacrifices
qu'il impose parfois à la sévérité du saint ministère. L'anta-
goniste de Claude et de Paul Ferri, l'orateur des assemblées
du clergé, le défenseur de toutes les vérités chrétiennes
contre toutes les hérésies, même les plus innocentes ; le per-
sécuteur de ce Fénelon qu'il aima longtemps et qu'il estima
toujours, le censeur de tant de livres où l'erreur fut soup-
çonnée avant même de devenir contagieuse, l'évêque auquel
semble n'avoir manqué aucun genre de courage et qui sut,
un jour, attaquer une princesse de sang royal dans l'abbesse
irrégulière d'un cloître soumis à sa juridiction, pouvait-il
accepter sans scrupule la mission de raconter, du haut d'une
chaire chrétienne, la vie plus brillante que pure d'une jeune
princesse, ou les scandaleux égarements d'une intrigante
sans pudeur, ou la sèche histoire d'un administrateur égoïste
et dur? Non, sans doute; cet aveu même nous l'apprend;
mais c'est tout ce qu'il nous apprend, et rien n'autorise à y
voir les regrets d'une conscience agitée.
Issu d'une famille sans noblesse, mais promptement élevé
par ses talents aux premiers rangs de l'Église et du monde,
9
— 430 —
Bossuel fut admis de bonne heure au secret de plus d'une
intrigue, et l'expérience des affaires seconda la précocité de
son génie. Dans la carrière de l'éloquence sacrée, les fautes
mêmes de ses prédécesseurs ne manquèrent pas à son ins-
truction. Ainsi avait-il pu entendre cet éloge funèbre de
Gaston d'Orléans, oncle de Louis XIV, où le panégyriste ne
dit mot de ce qu'il fallait dire, et dit précisément tout ce qu'il
fallait taire. {Mémoires de la Grande Mademoiselle.) Il savait
bien aussi que l'oraison funèbre n'est pas toujours appelée à
célébrer les modestes vertus d'un supérieur de congrégation,
et que si elle s'élève avec son sujet, elle devient plus difficile
et plus périlleuse ; car elle trouve alors à la cour et dans le
public deux tribunaux également difficiles à satisfaire. Ajoutez
qu'entre les héros du siècle, bien peu avaient traversé, purs
de crimes ou d'erreur, les désordres d'une minorité orageuse
qui avait confondu tous les droits et tous les devoirs. Ajoutez
enfin, durant les vingt premières années du nouveau règne,
ce singulier mélange de gloire et de fastueux scandales, où la
rehgion, toujours honorée, restait trop souvent impuissante.
Voilà ce que Bossuet connut, et de bien près sans doute, et
cependant, précepteur du Dauphin, ou évéque résident de
Meaux. il n'éluda jamais le devoir de prêter sa voix aux
grands deuils de la monarchie. S'il ne put réformer cette bril-
lante corruption, il ne craignit pas de la peindre au pied des
autels et il espéra quelquefois de la faire rougir. Jamais peut-
être pareille épreuve ne fut imposée à un orateur chrétien :
mais aussi jamais orateur chrétien n'en fut plus digne. Sa
force croit avec les difficultés ; il ne les accepte pas seule-
ment, il les domine. Rien dans ses sujets qui l'arrête, ni les
souvenirs de Mazarin odieux à toute la cour, ni la rébellion
d'un prince du sang, en présence de ceux dont elle compro-
mit l'autorité, ni les souvenirs plus scabreux encore de la
mission d'Henriette d'Angleterre, ni les honteux désordres de
la princesse Palatine, ni la monotone simplicité des vertus
d'une reine qui occupa vingt ans le trône sans le remplir
[Saint-Simon) ; ni même (car il faut bien compter aussi parmi
les oraisons funèbres le sermon pour les vœux de M"* de La
Vallière) l'étrange nécessité d'humilier une pénitente si près
- 131 —
du roi qui l'oubliait, en présence d'une reine qu'elle avait
outragée. Son grand secret, au milieu de tant d'écueils, pour
allier une noble franchise à de justes ménagements, c'est la
religion, c'est la Providence qui rattaclie à ces tètes illustres
le sort des nations entières, et pour dérouler ces ressorts,
Bossuet a toutes les ressources d'un art plus qu'humain. Il a
l'ardeur du Grand Condé avec la charité de Vincent de Paul :
sur les champs de bataille, dans un hôpital, sous les réduits
du pauvre malade, au miheu des conférences de nos ambas-
sadeurs comme auprès de l'échafaud de Charles T"" ou du
trône de Cromwel, c'est la même grâce dans les petites
choses, la même noblesse dans les grandes, dans toutes,
osons le dire, la même vérité ; non peut-être cette vérité de
la biographie, qui doit tout raconter, tout juger, si elle peut,
mais celle de l'éloquence religieuse qui prend du bien et du
mal dans la vie de chacun ce qu'il en faut pour mettre au
grand jour les lois de la justice divine, qui choisit sans doute,
mais qui résume en le voilant ce qu'elle ne peut dire, et qui
croit sa tâche remplie, quand elle a vivement frappé les ima-
ginations et remué les cœurs.
Maintenant, viendrons-nous, avec les Ana, les lettres et les
mémoires du temps, contrôler les faits et les caractères re-
tracés dans les oraisons funèbres ? Demanderons-nous si la
révolution d'Angleterre eut pour unique objet, dans les des-
seins de Dieu, la conversion d'une fiUe de Charles Y% si la
piété de cette princesse était vive et sincère autant que son
esprit était aimable, et si en appelant Xahhé Bossuet auprès
d'elle, on voulut seulement lui donner un confesseur qui eût
bon air à mettre dans la gazette? {Mém. de Mademoiselle.)
Irons-nous chercher dans les mémoires d'une femme célèbre
un plus exact détail de celte terrible scène ? Avec les naïves
révélations de M"" de Montpensier, écrirons-nous quelques
noms propres sous les graves allusions que l'orateur a su
faire aux dégoûtantes intrigues de la princesse Palatine?
Essaierons-nous de comparer le Condé de Bossuet à celui du
cardinal de Retz ou de La Rochefoucauld, la magnifique
description du mariage du roi avec les venimeuses médi-
sances de Gui Patin ? Enfin, emprunterons-nous au duc de
— 132 —
Saint-Simon d'obscures et douteuses révélations sur les
amours secrètes d'une reine à qui son époux a rendu au jour
de sa mort un tardif, mais touchant témoignage d'estime et
de respect ? Travail curieux, sans doute, et que la diligence
des éditeurs de Bossuol n'a pas encore épuisé, mais qui im-
porte peu à l'appréciation de ses chefs-d'œuvre.
L'oraison funèbre, en effet, l'oraison funèbre chrétienne,
comme Bossuet la comprend et comme il l'avait presque ap-
prise à quelques-uns de ses pâles imitateurs, n'admet pas les
timides procédés de la méthode historique. Sa critique, si je
puis dire ainsi, est plus haute : elle ne dédaigne point les réa-
htés de ce monde, mais elle s'élève au-dessus, et tout son
art semble être de les tourner à l'effroi du méchant, à la con-
solation du juste, à la gloire de la religion. C'est par là qu'elle
se distingue de ces monuments de l'éloquence païenne, où
l'orateur, privé de grandes inspirations, tourne sans cesse
dans les lieux communs et dans les subtilités d'un étroit pa-
triotisme ; c'est par là surtout qu'elle se rattache à l'esprit
général du grand siècle où Louis XIV et l'évéque de Meaux
représentèrent si longtemps et si bien la majestueuse unité
de l'État et de l'Église.
L'histoire a d'autres lois, d'autres conditions, qu'il ne faut
pas imposer à l'oraison funèbre. Un homme qui fut éloquent
par la science et pour elle, Georges Cuvier, l'a souvent ré-
pété : c'est une noble idée que celle qui nous réunit sur le
bord d'une tombe pour y recueillir en silence les enseigne-
ments d'une vie illustrée par de grands malheurs, d'immor-
telles découvertes, par de grandes vertus ou même par de
grandes fautes. Ces enseignements, il appartient à la religion
de les ennoblir et d'y attacher de sublimes espérances. Plus
tard viendra l'histoire qui parlera froidement à notre raison.
L'éloge académique nous fait aimer la science et les douces
récompenses qu'elle porte avec elle; l'oraison funèbre nous
rallie aux vérités du Ciel par le spectacle du néant d'ici-bas.
L'un et l'autre agrandissent les tableaux, épurent les portraits
et les caractères : ce n'est pas là mentir à la vérité. Le Tacite
qui écrira un jour l'histoire du siècle de Louis XIV ne cher-
chera pas dans les Oraisons funèbres de Bossuet tous les
— 133 —
traits des illustres personnages que l'évéque de Meaux a si
noblement pleures ; mais il n'y trouvera pas d'erreurs volon-
taires, de honteuses falsifications. Après avoir recueilli, com-
paré toutes les dépositions de la médisance, comme tous les
arrêts de la justice et tous les aveux de la bonne foi contem-
poraine, il aimera revenir à la contemplation de ces sublimes
pages, et il trouvera que le génie, qui plane sur les faits pour
en mieux saisir le sens et la profondeur, a bien aussi sa
bonne foi, son exactitude et sa justice.
II
LETTRES DIVERSES
1° Lettre de Lamé, membre de l'Académie des sciences, au
sujet de l'aérostat-poisson, imaginé par Gaston-Maximilien
Egger, père de E. Egger. — V. la Notice, p. 8.
En janvier 1860, M. Egger, ayant lu dans un numéro du journal Les
Débats la description d'un ballon inventé par un officier du génie,
nommé Vert, qui l'avait baptisé du nom de Poisson-Volant, écrivit en
marge du journal : « Cette idée d'un aérostat-poisson est celle même
qu'avait eue mon père, et dont témoignent les dessins que j'ai conservés.
E. Egger. » Il soumit ces dessins à son confrère, M. Lamé, membre de
l'Académie des Sciences, qui demeurait dans la même maison que lui,
rue Madame. M. Lamé répondit par la lettre suivante :
8 février 1860.
Cher et aimable voisin.
En plaçant les dessins dans un autre ordre, l'analogie et,
conséquemment, la priorité, sont encore plus évidentes. Mais
l'auteur de ces dessins a-t-il fait quelques expériences en
petit, pour vérifier l'idée-mère ? C'est la réussite de cette idée
qu'il importe surtout de constater.
— 134 —
Décidément la fièvre aérostatique apparaît périodiquement
dans ce monde tous les trente-cinq à quarante ans : première
période, Mongolfier et le ballon de Jemmapes; deuxième
période, le vénérable inventeur que vous me signalez et plu-
sieurs ingénieurs que j'ai connus vers 1825; troisième période,
M. Vert et d'autres officiers du génie que le même sujet em-
pêche de dormir.
La découverte de la navigation aérienne sortira-l-elle de
là? C'est ce qu'on ne saurait prévoir. On peut, toutefois, affir-
mer que le grand problème sérail résolu si l'on parvenait
à obtenir un moteur de la force d'un cheval, et qui ne pèserait
qu'un petit nombre de kilogrammes. Aussi travaille-t-on dans
ce sens.
M. le baron de Séguier, membre libre de l'Académie des
sciences, est très au courant de tous les essais plus ou moins
fructueux qui ont été faits pour diriger les ballons. Si vous le
connaissez, montrez-lui ces dessins.
Lamé.
2° "Correspondance avec M. Reinhold Dezeimeris, de Bor-
deaux, correspondant de l'Institut, au sujet d'un passage
des Géorrjlques. — V. la Notice, p. 23.
Lettre de M. Egger.
Paris, 13 septembre 1884.
Cher correspondant et ami.
En rehsant, il y a quelques jours, le IV livre des Géorgi-
ques, j'ai trouvé ou je crois avoir trouvé un sens nouveau
pour les deux mots : vere suo (v. 22) qui ont tant embarrassé
les commentateurs. Vous trouverez ci-incluses les preuves à
l'appui de ma petite découverte que je vous soumets, après
l'avoir fait approuver par quelques philologues de mon voisi-
nage
E. Egger.
P. S. — Vous devinez quel est mon sens nouveau : l'âge
de juste maturité pour voler à travers champs.
— i35 —
Suivait une note ainsi conçue :
Varron {De re rustica, III, 16, 11), parlant de deux apicul-
teurs romains, dit : « Tura eos et velle expectare, ut
suo potius tempore mercatorem admitterent, quam celerius
alieno, etc. »
CicÉRON [De lege agraria,U, 2): « Petere consulatum
anno suo. Et... me esse unum ex omnibus novis hominibus
meminisse possimus, qui consulatum petierim, cum primum
licitum sit. »
Q. ('icÉRON {De jwtitione consulatus, VI) : « Nedum ii
quibus saluli fuisti, quos tu habes plurimos, non intelligant
si hoc tuo tempore tibi non satisfecerint, etc. »
Virgile {Georcj. IV, 190) :
Post ubi jam thalamis se composuere, siletur
In noctem, fessosque sopor siius occupât artus.
Servius explique le vere suo du v. 22, par : vei^e grato,
aptissimo?
Réponse de M. R. Dezeizneris.
Loupiac, par Cadillac (Gironde), le 20 septembre 18&4.
Cher et illustre maître,
Je vous remercie de tout mon cœur de ce bon souvenir que
vous daignez m'envoyer et qui, pour m'être doux, n'avait pas
besoin de tenir à Virgile.
Oui, certes, vous avez raison de croire que le vers 21 du
F"" livre des Géorgiques a été mal expliqué par Servius, et que
les corrections arbitraires qu'on a voulu y introduire sont à
repousser.
D'un autre côté, votre relevé d'exemples sur l'un des em-
plois du mot suus est fort intéressant, et montre combien les
mêmes instincts de race nous conduiseni à des expressions
— 136 —
similaires, puisque dans notre propre langue nous avons des
analogues passant pour des gaUicismes.
Toutefois, je ne pense pas que ce sens de suus soit appli-
cable dans le passage cité des Géorgiqiies, et je vais vous dire
mes raisons.
D'après votre lettre, je crois que vous seriez porté à croire
que, dans vere suo, le mot vere, employé au figuré, serait un
qualificatif de Tabeille, et s'appliquerait à son âge propre, à
son état de jeunesse adulte.
Mais, plus j'examine le passage (Georg., IV, 18-24), et plus
je vois la nécessité de conserver la mention du jjrintemps
proprement dit, de celui de la nature. Reste à expliquer le
suus qui a otïusqué les éditeurs et leur a fait chercher des
variantes arbitraires. — A mon sens, ce qui a été la cause de
la difficulté est l'oubli de ce fait que la répartition des saisons
chez les Romains ne concordait pas avec la nôtre. Cette
notion utile avait cependant été rappelée par J.-H. Voss, dans
son excellent commentaire allemand. Notre printemps officiel
commence à la fin de mars, et, ce moment même étant celui
de la sortie ordinaire des abeilles, on s'est demandé pourquoi
Virgile avait appelé printemps des abeilles, verc suo, ce qui,
en somme, est le printemps de tout le monde. Mais les
Romains faisaient commencer cette saison, non pas au
20 mars, mais au 9 février, en sorte que cette concordance de
l'essaimage avec l'ouverture du renouveau n'existait pas pour
eux. A l'entrée du printemps des Romains, il faisait froid.
Virgile lui-même l'a dit, en commençant son poème (I, 43) :
Vere novo, gelidus canis cura montibus humor
Liquitur.
et Ovide l'a dit plus expressément encore (Fast. II, 149) :
Quintus ab tequorcis nitidum jubar extulit undis
Lucifer, et primi tempora veris erunt.
Ne fallere tamen, restant tibi frigora, restant,
Magnaque discedens signa reiiquit biems.
Ce n'est évidemment pas en cette période du vere novo que
les abeilles songeraient à sortir, et, si elles le faisaient, elles
— 137 —
n'auraient pas alors, connue le constate le texte contesté
(I, 23). à se protéger contre la chaleur, decedere... calori.
Une telle condition ne se présente que vers la fin de mars ou
dans le mois d'avril. Cette partie spéciale du printemps, c'est
« le printemps des mouches à miel », vere suo. C'est parce
qu'il fait déjà chaud alors qu'elles ont besoin de s'abriter
contre les coups de soleil,... calori: mais comme on est en-
core en un temps où le feuillage est peu développé, il faut,
près de leur ruche et pour leur fournir l'ombrage et l'abri,
ohumbret, un arbre à feuilles persistanles, hospitiis fronden-
tibus, et Virgile propose pour cela l'olivier sauvage, oleaster,
ou bien le palmier, palrna.
Vous devinez, après tout ceci, pourquoi j'aurais peine à
voir retirer de ce passage la mention du printemps, en tant
que saison de Tannée, puisque (si j'ai bien compris le poète)
tout repose sur la notion des faits matériels relatifs à une
partie spéciale de cette saison. A propos de vere novo
(Georg. I, 43), Servius dit : « Anni quatuor sunt tempera,
divisa in ternos menses, qui ipsorum temporum talem faciunt
discretionem, ut, primo mense veris, novum dicatur ver;
secundo, adullum; tertio, prœceps. Sic enim Sallustius dicit
ubique : nova œstas; — adulta, — praeceps, etc. » Il me
semble qu'en disant vere suo, Virgile n'a pas voulu faire autre
chose que désigner par un des faits rustiques les plus connus
cette troisième partie du printemps, ver prseceps.
Je ne m'excuse pas de ne point appliquer ici votre ingé-
nieuse et utile observation. Je sais que ce que vous recher-
chez avant tout, c'est la vérité; et ma qualité de paysan
(presque du Danube) n'a d'autre compensation que de m'a-
voir fait remarquer bien des choses de la nature qui peuvent
parfois servir à faire trouver cette vérité dans les Géorgiques.
Je ne prétends pas l'avoir rencontrée cette fois; mais je serais
assuré de l'avoir fait, si mon explication avait votre assenti-
ment. Je serais bien heureux d'apprendre qu'il en fût ainsi.
Recevez, cher et illustre maitre, l'expression de mes senti-
ments les plus affectueusement respectueux.
R. Dezeimeris.
— 138
NOTE COMPLEMENTAIRE.
Un homme qui fut l'héroïque ami de Roland et de M"*^ Ro-
land, Bosc, observateur passionné et savant de la nature, a
dit, dans un article ^uv\q^ Saisons {Dictionnaire d'agriculture
de i8-23, t. XIII, p. 378) :
« Les astronomes divisent l'année en quatre saisons de
trois mois chacune : le printemps qui commence au 20 mars ;
l'été qui, etc.. Mais pour l'agriculture, les saisons commen-
cent à d'autres époques... A leur égard, le printemps, par
exemple, commence lorsque la végétation commence à se
développer... Dans cet ouvrage, c'est toujours le piHntemps
des agriculteurs... que j'indique, lorsque je parle du prin-
temps en général, etc. »
Ainsi Bosc a eu, comme Virgile, le dessein de spécifier cer-
taines conditions spéciales de la division des saisons. Son
« printemps des agriculteurs » (qui peuvent dire ainsi ver
nostrum) comprend, comme celui des Romains, toute la pé-
riode qui commence avec les premiers indices de végétation,
et, comme cela ne peut correspondre avec l'émigration des
abeilles, il faut que celles-ci aient leur printemps particulier
dans le printemps général, ver suum.
Nouvelle lettre de M. Eggor.
Château de Saint-Hilaire, par Soubize (Charente-Inférieure),
25 septembre 1884.
Mon cher ami,
Il fait bon d'écrire à un correspondant si bien préparé pour
répondre en connaisseur, et. quant à moi, je réplique aujour-
d'hui avec d'autant plus de plaisir que je crois être, d'avance,
à peu près d'accord avec vous.
Ma proposition n'était peut-être pas expliquée en termes
assez clairs. .le ne prétends imllcmciil ciilevei- au mot vere
son sens propre ; mais en le rapprocliant des mots circonvoi-
— 139 —
sins : Primai novi reges, et juventus, je demandais que l'on
entendît siio, non pas seulement dans le sens vague de grato,
mais dans celui de la maturité des jeunes essaims pour sortir
de la ruche et vaquer au travail de leur industrie. De même
qu'il y avait un âge de maturité légale pour les magistra-
tures, à Rome, de même Virgile marque, pour \2i. juventus des
abeilles, le moment de l'année où leurs novi reges peuvent
les conduire hors de la ruche, et quelles précautions encore
cette jeunesse exige pour le succès de sa première cam-
pagne.
Ne sommes-nous pas bien près de nous accorder ? Cela ne
m'empêche pas de vous dire : Merci, pour les précieux rap-
prochements que contient votre note. Je la rangerai en bon
heu, dans quelque cellule de ma ruche philologique.
Mon fils Victor est retenu à Nancy, pendant ces vacances,
par les heureux soins d'une grossesse de sa femme. Son frère
Max vient d'obtenir en Sorbonne un second titre d'agrégé, et
nous sommes, justement à cette heure, en quête pour lui
d'une fonction parisienne, fût-ce la plus modeste, qui lui per-
mette de ne pas s'éloigner trop du foyer domestique, et de
mon cabinet toujours studieux.
Ces renseignements et ces souvenirs vous sont écrits par la
main de mon hôte et ami, le marquis de Saint-Hilaire, qui,
redevenu possesseur du domaine patrimonial, en Saintonge,
voudrait bien y avoir apporté votre expérience en agri-
culture.
A vous de cœur, mon cher Servius Honoratus.
E. Egger.
30 Lettres de 'Wladimir Brunet de Presle, membre de
l'Académie des inscriptions et belles-lettres. — V. la Notice,
p. 26.
18 avril 1838.
Mon cher ami,
Je ne vois pas dans le recueil de Ross l'inscription que vous
recherchez. Mais, de peur d'inadvertance de ma part, je
vais remettre le livre à Mademoiselle votre sœur, si cela ne la
— 140 —
charge pas trop. Gardez encore les volumes de Bœckh dont
vous tirez un si bon profit. Ces colosses d'érudition font sur
moi l'effet des grands monuments de l'Egypte sur les pauvres
fellah qui habitent à leurs pieds. Ils ne comprennent pas que
ce soient des êtres de leur espèce qui aient pu les élever. Mais
vous, vous ferez comme nos ingénieurs qui ont su trans-
porter dans notre pays le plus précieux de ces chefs-d'œuvre.
Pour moi, je m'occupe de chansons, et aussi de faire entrer
les noms de quelques-uns de nos contemporains grecs dans
l'encyclopédie. Bientôt il me faudra partir pour Brest d'où je
reviendrai peut-être avec une fièvre de travail, après avoir été
privé deux mois de tout commerce littéraire. S'il en est ainsi,
j'en profiterai pour me mettre tout de bon à fouiller le sol
égyptien. Mais je crains plutôt d'achever là-bas d'oublier grec
et latin, à moins que vous ne soyez assez bon pour m'y
adresser quelquefois de ces lettres cicéroniennes dont le fond
et la forme sont faits pour ranimer le goût des études, même
en Bretagne.
Tout à vous,
Wladimir.
Mardi 24 avril 1838.
Mon cher ami,
.Je m'approchais de vous tout à l'heure uniquement pour
vous remercier de m'avoir fait assister à une séance si inté-
ressante pour tous les auditeurs et dont vos amis ont joui
doublement. Vous m'avez demandé si j'avais quelque objec-
tion à vous faire. Je me serais gardé de vous les présenter
devant l'assemblée ; car si quelque chose m'en a suggéré,
c'est le succès même que vous avez obtenu. Cette masse de
faits curieux habilement enchaînés, et exposés avec cette
vivacité de débit qui peut à peine suffire à l'étendue de votre
érudition, était bien faite pour faire comprendre tout l'intérêt
de l'exégèse et de la critique. Aussi chacun a-t-il abondé dans
votre sens, et même essayé d'étendre, s'il était possible, le cercle
que vous veniez de tracer. Parmi les observations qui se sont
produites, une m'a paru mériter surtout considération. Les
— Ul —
préceptes moraux, qui, réunis en corps de doctrine, seraient
rarement écoutés, peuvent s'insinuer sous l'autorité des au-
teurs anciens. Cette idée a paru favorablement accueillie
comme l'introduction de l'histoire des sciences, de la critique
et de l'exégèse dans le cours des études. Qui pourrait con-
tester, en effet, surtout après vous avoir entendu, l'intérêt
d'observations de ce genre semées avec discernement au
milieu de la tâche aride des pauvres écoliers. Ma seule objec-
tion, ma seule crainte est que l'intérêt de ces questions ne
fasse négliger les études préhminaires indispensables. Peut-
être l'abus est-il moins à craindre que je ne me le figure. Car
il suppose dans le professeur une variété d'instruction peu
commune. Et Ion ne trouvera pas beaucoup de professeurs,
comme MM. Hase et Boissonade, dont les commentaires font
oublier le texte. Vous, mon cher ami, vous êtes venu à leurs
leçons, après des études arides, mais fortes, et vous avez
regretté de n'avoir pas été initié plus tôt aux aménités de
l'étude, et vous voulez en faire jouir vos successeurs. Pour
moi, j'ai suivi leurs cours avant seize ans. Je suis un écolier
gâté. Je n'étais alors pas assez instruit et pas assez raison-
nable, et j'ai fait comme ces enfants gourmands qui ne man-
gent que l'assaisonnement des mets qu'on leur sert. Je me
suis attaché aux questions de critique historique, géogra-
phique ou littéraire sur des auteurs dont je n'aurais pas tou-
jours su faire l'analyse grammaticale. Aujourd'hui, je sens
trop souvent que l'édifice pèche par la base, et je n'ai pas le
courage de reprendre en sous-œuvre mon éducation. Eh bien!
je crains qu'en voulant perfectionner l'éducation des collèges,
on ne s'expose à un pareil danger. Songez qu'une question
géographique ou de chronologie, amenée incidemment, exige,
pour être comprise, des développements qui peuvent absorber
une séance, et qu'il n'est pas de page des auteurs anciens qui
ne présente matière à de semblables excursus. Restera-t-il
assez de temps pour faire marcher l'exphcation verbale, qui
n'offrirait en comparaison que peu d'intérêt aux élèves et au
professeur? De pareils développements me semblent avoir
leur place marquée dans l'enseignement supérieur de l'Uni-
versité. Un professeur de la Faculté des lettres, qui les négli-
— 142 -
gérait, changerait la chaire en une succursale, assez inutile,
de celles du collège, tandis quelle doit offrir un complcnient
immédiat à l'enseignement qu'on y reçoit. Malheureusement,
les cours de la Sorbonne ne sont plus guère suivis que par
des auditeurs bénévoles, on pourrait presque dire par les
oisifs de la science.
Pour conclure, car il est près de minuit, je crois qu'il fau-
drait resserrer les liens qui unissent les cours de la Faculté
des lettres à l'enseignement des collèges, et tenir la mam à ce
que la critique et l'exégèse ne se perdent pas dans la première
avant d'examiner s'il est possible, et s'il ne serait pas un peu
dangereux, de les introduire dans la seconde. En un mot, si
cela dépendait de moi, vous n'introduiriez pas l'exégèse au
collège, mais vous la développeriez en Sorbonne.
Votre ami,
Wladimir.
P.-S. — J'ai été au moment de prendre la parole sur la
question du Bnêv?, ayant suivi avec attention des troupeaux de
moutons pour étudier leur prononciation.
40 Lettre de Villemain pour recommander le projet de l'ou-
vrage que M. Egger publia en 1843, sous le titre de Latlnl
sermonis cetustioris rellquiœ selectœ. — V. la Notice, p. 35.
Je n'ai pas encore, Monsieur, répondu à l'envoi fort savant
et fort curieux qui m'était obligeamment adressé de votre
part (1). Mais je vous prie de croire que j'en ai senti tout le
prix : non seulement vous êtes un habile éditeur ; mais ces
études si approfondies que vous faites sur la langue latine
vous mettront à portée de rendre de plus en plus instructif
et piquant le travail dont nous avons parlé, et que je recom-
mande toujours à votre zèle de philologue et d'homme de
goût. Avec votre érudition et votre esprit, vous ne ferez pas
(1) La lettre n'étant pas datée, il est difficile de deviner avec certitude à
quel ouvrage Villemain fait allusion. La suite de la lettre autorise à penser
qu'il s'agit de l'édition de Varron (1837) ou de celle des fragments de Verrius
Flaccus avec le fragment de J. Pompeius Festus (1838).
— 143 —
seulement une compilation, mais un livre qui manque à nos
études et à l'histoire de la littérature latine. J'espère, Mon-
sieur, que votre santé vous permet de mener de front cela et
d'autres choses, et je serai toujours bien charmé d'en causer
avec vous. Vous me trouveriez presque tous les soirs.
Recevez, Monsieur, la nouvelle assurance de ma considé-
ration très distinguée,
VlLLEMAIN.
Ce 21 janvier.
5° Lettres adressées à E. Egger par divers savants pour le
projet de publication d'un Recueil général d'épigraphle latine. —
V. la Notice, p. 36.
Lettre de F. Diibner (1).
Monsieur et cher collègue.
Je viens d'arriver et dans quel arriérage {sic)l 11 faut que je
me contente de vous écrire ces lignes à la hâte.
Quant aux inscriptions, tous les savants que j'ai vus, à leur
tète MM. Jacobs et Hermann, sont enchantés de cette entre-
prise et désirent vivement qu'elle s'accomplisse. J'aurais
désiré pouvoir leur communiquer votre rédaction du plan ;
mais ne l'ayant pas, j'ai dû plus de douze fois en faire l'expo-
sition orale. A quelques petites remarques près, qui ne sont
d'aucune portée pour l'ensemble, on en était généralement
content. Si un cahier paraissait avec l'exposé du plan, l'ou-
vrage aurait le plus immense retentissement en Allemagne,
et un nombre fort considérable de souscripteurs. Cette entre-
prise n'aurait pas d'égale en grandeur et en intérêt et tourne-
rait tous les yeux vers elle. Il me semble que quelques
Inscriptions de la Gaule, oîi probablement il n'y a pas grand'-
chose de nouveau à découvrir ou à déterrer par des fouilles,
pourraient être exécutées sans trop grand retard; car je ne
suis pas d'avis de lancer le plan sans une partie de l'exécu-
(1) Non datée; le timbre de la poste est du 9 novembre 1843.
— 444 —
tion : il y a dans ce temps trop de promisso7'es largo hiatu.
Sur tout cela, nous allons parler oralement : le temps ne me
permet aujourd'hui que ces deux mois précipités.
Tout à vous, Monsieur, dévoué,
Fr. Dl'BNER.
Lettre de Moxnmsen.
Monsieur,
Il y a quelques mois que les journaux allemands annon-
cèrent le projet d'une collection complète des inscriptions ro-
maines, proposé par le ministère français de l'instruction
publique. Ce vaste plan a démontré de nouveau aux étrangers
que l'administration française savait apprécier et seconder les
besoins de la science et se cliarger de ces ouvrages, qui ne
peuvent pas être aclievés par des individus ; il est digne de
votre patrie de faire pour les monuments du peuple romain
ce que l'Allemagne fait en ce moment même pour ceux de la
Grèce. Aussi, je félicite bien sincèrement le pays où une pa-
reille entreprise a été conçue, qui, pour moi en particulier,
est des plus intéressantes. La science spéciale à laquelle je
me suis voué, celle du droit romain, m'a fait bientôt sentir
que pour l'approfondir il ne suffisait pas de connaître les lois
du Corpus juris. Ayant essayé de joindre à cette étude du
droit la connaissance des mœurs romaines et de l'organisa-
tion de cette république, je n'ai pas tardé à en apercevoir
l'influence favorable. Voyant que de toutes les sources dont
ces études se nourrissent, celle des inscriptions était la plus
négligée quoique une des plus abondantes, je me résolus de
donner le temps qui me restait à étudier ces monuments et à
les rapprocher de ma science. Des découvertes importantes
furent ma récompense, dont quelques-unes se trouvent consi-
gnées dans l'ouvrage ci-joint, sur les corporations des Ro-
mains. Mais, (Ml même temps, je me suis trouvé à même de
juger des obstacles immenses qui s'opposent à l'usage des
collections des inscriptions latines et d(^ leur imperfection
— 145 —
sous tous les rapports. En comnioiicaiit, j'eus riulenlion de
joindre à mon traité un exposé de celles des inscriptions qui
se rapporleni aux corporations romaines ; mais j'aperçus
bientôt qu(\ même avec ra])plicalion la plus consciencieuse,
je ne faisais que feuilleter un livre qu'on ne pourrait lire en
entier avant la publication d'un Corpus inscriptionum lati-
narum. Je renonçai ainsi ;i ce projet, sauf à y revenir, si cet
ouvrage tant désiré venait à être reconnnencé par un gouver-
nement éclairé et hardi. Ce désir, exprimé fortement à la con-
clusion de mon livre, a été accompli par le gouvernement
français plus tôt que je ne l'aurais attendu. Avant que j'en
fusse instruit, je résolus d(^ me charger moi-même de la partie
de cet ouvrage qui ne saurait être bien traitée que par un
légiste : je me proposais de recueillir les lois romaines qui
ont été conservées en bronze, S. M. le roi de Danemark
m'ayant accordé les moyens nécessaires pour séjourner
quelque temps en Italie et réviser les textes sur les originaux
avec le soin le plus scrupuleux. Maintenant le projet français,
en comblant nu^s vœux, a renouvelé mon désir ardent de
coopérer aux travaux relatifs à votre projet de collection.
Dans ce but, j'ai voulu me mettre en rapport avec votre
Comité ; peut-être que ses intentions se trouveront d'accord
avec mes souhaits sous l'un ou l'autre rapport. Ne sachant
pas de quelle nuniière on se propose d'exécuter le projet, je
m'abstiens de m'expliquer davantage ; je ne demande pas
mieux que de consacrer mes loisirs à un ouvrage indispen-
sable pour les futurs progrès de la science. Le zèle et la pa-
tience ne me manqueront pas ; je suis étranger, mais je n'y
vois pas d'obstacle, puisque vous n'invitez pas seulement vos
compatriotes à participer à ces recherches. Les nations s'ho-
noreront mutuellement, en s'entr'aidant dans leurs travaux
réciproques. Puissé-je, par mon voyage, qui aura lieu dans
trois mois, pouvoir contribuer au profit de votre projet !
Agréez, Monsieur, le témoignage de la haute considération
avec laquelle j'ai l'homieur d'être. Monsieur, votre très
humble et dévoué
Th. MuMMSEN, />'■ iuris.
Alton:», le 6 juin 184i.
10
— 146 —
Lettre de Wilhelm Freund.
1«"- décembre 1844.
Monsieur ,
(]omme tous les philologues el amateurs de rantiquité
romaine, je prends le plus vif intérêt à la publication d'un
nouveau Corpus inscriptionum latinarum, que Son Excellence
le Ministre de l'instruction publique, M. Villemain. a com-
mandé l'année passée, et des labeurs presque herculéens
duquel vous avez bien voulu vous charger : c'est pourquoi
tous les savants, auxquels votre mérite littéraire est assez
connu, vous feront un jour les remerciements les plus chauds
et sincères.
En vertu de mes études philologiques, dont les fruits sont
recueillis dans mon grand Dictionnaire latin, je m'occupe
depuis bien des années, et quant à la grammaire et à la
lexicographie, et quant <à l'histoire et aux antiquités, des
inscriptions latines, et jai amassé un apparat épigraphique
bien étendu, chronologiquement disposé, depuis le chant des
Frères Arvales jusqu'aux IV^ et V^ siècles de notre ère.
C'est pourquoi j'éprouve le vif désir de pouvoir prendre
part à la grande œuvre que vous préparez à présent, et à
qui. j'espère, mes études épigraphiques seraient peut-être de
quelque utilité. L'ordre géographique étant adopté, je vou-
drais bien me charger de la publication des inscriptions trou-
vées in Italia superiore, in Germania. in Britannia, aussi
bien que d'un Lexicon epigraphicum le plus complet pos-
sible.
En m'appuyant sur la recommandation bienveillante de
M. le professeur Hase, je me permets de vous demander.
Monsieur, si vous voulez être assez bon de me donner la per-
mission de prendre part, de la manière dont je viens de vous
parler ou d'une autre, à la grande entreprise scientifique du
Corpus inscriptionum. L'impression de mon dictionnaire latin
sera achevée dans quelques semaines, et je serais alors prêt
— 147 —
si cela vous convenait, d'appliquer mon activité à l'ouvrage
épigraplîique.
Veuillez me répondre. Monsieur, sitôt qu'il vous sera con-
venable. Agréez, Monsieur, l'assurance de ma parfaite estime
et considération.
Votre très humble,
D"" WlLHELM FrEUND.
Neue-Friedrich-Strasse no 47.
Berlin, l" décembre 1844.
6° Correspondance de Boissonade avec E. Egger. — V. la Notice,
p. 25 et suiv.
Lettre de Boissonade à E. Egger.
Jo. Fr. Boissonade Eggero mro doct. S. p.
Longinum curis tuis (l)perpolitumincredibilicumvoluptate
accepi, eumque mora quam brevissiraa interposita legam.
Eum gestio légère. Is enim est Longinus auctor qui per se
alliciat lectorem, et, libello raptim inspecte, intellexi mullum
esse in te eruditionis, diligentiae multum. Inde te studiis nos-
tris magnum adjumentum et ornamentum fore la?tus augu-
rer. Quod in fronte priniœ pagellae te meorum auditorum
numéro modeste accenseas, id per mihi jucundum fuisse fa-
teor. Nam quid professori potest jucundius accidere quam si
audiat juvenem eruditissimum e suis scliolis potuisse non-
nihil capere utilitatis ? Spicilegio bibliographico addesis :
« Ilemarks on the supposed Dionysius Longinus witli an
attempt lo restore the Ireatise on Sublimity to its original
stat(\ » London. 1826, etc. Vale, Eggere doctissime ac mihi
f avère perge.
Lutet. prid. Id. Aug. 37.
(1) V. la Notice, p. 26.
— 148 —
Lettre d'E. Egger à Boissonade.
Eggerus Boissonado viro clarissimo S. p. (1).
Quod tibi librarii manu scribo, vir clarissimo, ici v(4 indicio
erit me dexterae usmii desiderare. El. quidem paiici dies
elapsi sunt, ex quo vici proximi slratis cubitum impingens
tantmn non fregi. Ne quid pejus accidat, ut pote maneo, me-
dicus jubet me cubiculum servare. Nolui tamen facere moram
quin debitum tibi solverem, promissoque non ila recenti face-
rem satis, priser tim cum nimis diu operae Festuni exire fesli-
nantem detinuerint. Habes igitur criticam historiolam miseri
hujus libri quem a Verrio Flacco primum conditum, deinde a
Pompeio Festo breviorem factum, a Paulo Diacono brevissi-
mum tlammse et vetustas ultimo malo aftecerunt. Ilabes prae-
terea nova cura collectas Verrii Flacci reliquias, notulas
perquam brèves, indices non absolutos, sed accuralius com-
posilos, prœsertim in nominibus auctorum, monumenlorum,
etc. Qua in parte novissimi editoris diligentia maxime deside-
rabatur.
Quse a benevolo lectore judicia me expectare sub finem
prsefationis significavi, tnm de ratione perfecla3 opera3, tum
de proposito inchoandi laboris alius, ea me desiderare intel-
ligas velim potissimum a le qui, elsi te in bis grammaticorum
latinorum litteris hos])item dictitas, id nemini justo discipli-
narum luarum arbitre persuadebis. Equidem ita tibi petitio-
nem meam probari cupio non ut ad continuandum opus
utcumque excitet, sed etiam, si œquum est, a progrediendo
ullerius deterrear. Vale, vir erudilissime, et salubri severitate
res meas juvare perge.
(1) LeUre non datée; mais la phrase d'envoi de Venins Flaccus et la
mention de l'accident survenu à l'auteur montrent qu'elle a dû être écrite
vers la fin de 1838 (v. la Notice, p. 2G et '11).
— 149 —
Lettre d'E. Egger à Boissonade.
E. Egger Boissonado, viro snmmo S. jj. (1).
Quod Pselluiii domi me légère et pr;electionibus tuis doctis-
simis absentera interesse voluisli, oui eas audire vix jam
liceret, valde tibi me obligatuni profiteor, vir summe. Psellum
equidem noraine tenus noveram, etsi fuerit homo scholas-
ticus de nostra faniilia, quo inajori studio excussi librum,
ipse in cathedra recens, quique multa quotidie soleam effutire
Trphç TOUS P/3af1yvovT«ç twv nuQ-rizMv, uiagiiura opella3 mea3 pretium
laturus si per me tantuni placeant discipulis nostris Plato et
Herodotus, quantum commentariis tuis eftecisti ut nugator
iste Byzantinus doctis omnibus placeret. Vale, vir summe,
nostris conatibus favere perge, Festum Pompeium expeclans,
qui ad finem jam properat, mox tuum judicis forniidabit
acumen,
XII kal. nov.
Lettre de Boissonade à E. Egger.
L'honneur que vous voulez bien me faire, Monsieur, vous et
M. Galusky {sic) (:2), je l'accepte avec reconnaissance, ce
qui va sans dire, et aussi avec un vrai plaisir. Car j'y vois un
témoignage d'intérêt et d'amitié qui me touche sensiblement.
Il y a dans votre lettre de certains termes de maître et d'élève
qui me flattent, mais que j'entends avec des restrictions con-
(1) Lettre sans millésime ; l'édition des poésies de Psellus par Boissonade
est de 1838.
(2) Exactement Galuski, comme l'écrit Boissonade lui-même (v. ci-dessous,
p. 152). Il s'agit probablement dans cette lettre d'une dédicace offerte à
Boissonade de la Méthode pour étudier l'accentuation grecque, publiée
par MM. Egger et Galuski, en 1844. (V. la Notice, p. 37.)
— 150 —
venables. Il est un vers de comédie que je sais fort bien et
dont j'ai eu souvent à faire l'application : no).).oi nuBritai y.pdaao^jsç
Agréez, Monsieur, mon dévouement affectueux.
BOISSONADE.
3 novembre 1843.
Lettre de Boissonade à E. Egger.
Vos aperçus sur Voltaire et Lucien m'ont paru pleins
de justesse, Monsieur, et comme tout ce que vous écrivez,
d'un excellent style. Mais pourquoi parler même brièvement
de Philostrate et de Psellus, etc. ? Laissons toutes ces misères
dans l'oubli. AàQs jBtwTa; est, a toujours été ma devise. Où
voyez-vous donc qu'il y ait nécessité à revenir sur des livres
de cette nature ? Employez mieux votre temps, .levons prie
bien instamment de renoncer à cette idée.
Votre dévoué et reconnaissant
Boissonade.
12 septembre 1845.
Il y a dans cet article sur Lucien, par vous cilé trop obli-
geamment, je ne sais plus quelle confusion typographique ou
autre, pour laquelle M. Michaud m'avait promis un carton,
qu'il n'aura sans doute pas fait. Les libraires ont peu de mé-
moire pour ces promesses-là.
Lettre de Boissonade à E. Egger.
EyyépM vj npàTzsti),
Tw fikolôyM Sw^ôv èoTt ttxvtwv ^aptéirraro'j Xô-yoç' oùzoOv, et' *ye (fùolôyoç
èyù, Mç tfCiiji Ttveç oiî où ^ila. r.ùHo^a.i, ri àv É)>oîp.v/V o ).ôyov, xai E'/yioou
/d'yov ; oùSsîj 7roT£ xaXavStzà sSw/.c' ptot àpiay.o-jxa. ^ôùlo-j' ■nutZziyy yàp ân^y. /.ui
y.o^i^ôzYiru etç Iv (tvjÙBoûvou; ^iQ-i^ipioi» tô aôv «vayvoùç sùpoti.
" , , « , , ,
E/5jOW(TO. O aoç x«Ta Travra,
Boa(r(Tovâ5>îç.
T»! dtvj Toû iawuap. /«"'j'fJtç
l»' Janvier 1846.
151 —
Réponse d'E. Egger à Boissonade.
Eyyspoç BoKTaovâSv! su ■Kpâ.TTStv,
oùrrBo.i iZov.tL. E70) 5i j/dt).' r,nôpovj ttw; av à'^iaç àvTôTrtoTîO.w, si; Tôjv Iv •^ae-
Tî|5w Tw Ilavc77tT7-/jy.etw oùz ayav àrTtztÇovTwv . To).aviT£ov ofiw; toû te —péno'jzoç
ÎVS-/M y.vX OTt où TZ'jQpWTrôv (ra twv (T'j/),aêwv SoztaauTviv, k).).x t/jv Stdtvotav,
piâW.ov Sî r/îv É'jOyw (j)t)>o(JTo/3'yt«v àrTix-Àç iv-ibrriq t7/ç Iv V^'yotî xopi/'ÂvjToç Trpozi-
uwvTc. ytyvwazw.
Epp(OTo, 0-jY. avcu Movawv «Iç outtote, -^p^v -y é'vâza, 7r)ioy tov Siovroç
TVî ô'/j I«vovaptou.
9 janvier.
Lettre de Boissonade à E. Egger.
Recevez, Monsieur, mes sincères compliments sur l'heureux
événement dont vous me donnez la nouvelle (1). Si M™" Da-
cier, à laquelle vous avez pensé, eût assisté à la naissance de
la petite nymphe Égérie, et que, pareille aux bonnes fées des
vieux contes, elle eût voulu la douer, se rappelant que
la science ne l'avait pas rendue très heureuse, elle eût dit,
peut-être, non sans quelque pédanterie :
Ep.oO jévoto, Q{jyuT£p, £\/TJyjarépx,
Ta S'o^^ o^oiv..
Je ferai aussi le pédani, (>n vous reprenant d'avoir, dans
votre élégante étude sur Aristarque, fait de six étoiles ou de
six poètes, la pléiade alexandrine qui, historiquement ou
astronomiquement, en comptait sept. S'il y a variété sur les
noms, il n'y en a pas, je crois, sur le nond)re. La seconde
(1) M. Egger venait d'annoncer à Boissonade la naissance d'un premier
enfant, sa fille Ida, aujourd'hui .M"'« Lercboiillet.
— 152 —
pléiade alexandrine , formée sous les auspices du pape
Alexandre Vil. était aussi composée de sepl poètes; cl aussi
de sept poètes la pléiade de Paris, où brillaient Rapin, Coni-
mire, Santeul. Ménage, etc. Les Anglais ont leur pléiade de
grécistes, de sept grécistes : Bentley, Dawes, Markland,
Taylor, Toup, Tyrwliitt et Porson.
Ceci établi, je vous accorde encore moins de composer une
pléiade bucolique de trois poètes seulement, lîion, Moschus et
Tliéocrite. Et pour vous contredire encore, j'ajoute par un
amour de la vérité qui, en moi, surpasse Famour-propre. que
je ne puis en conscience accepter les titres de noblesse philo-
logique que vous me faites l'honneur de m'accorder. Je n'ap-
partiens pas du tout à l'illustre famille d'Aristarque, ou, si,
par hasard, la parenté existe, je suis un collatéral si éloigné,
si dégénéré, qu'il vaut mieux n'en pas parler.
Si jamais j'ai eu une grande surprise, et une très agréable
surprise, c'est de trouver mon nom cité dans un article sur
Schlegel. M. Galuski est pour moi plein d'indulgence, et cette
indulgence est excessive. Dites-lui toute ma reconnaissance.
Je suis aussi bien sensible à l'extrême complaisance du savant
M. H ave t.
"Votre bien dévoué,
BOISSONADE.
4 mars 1846,
70 Lettre de Sainte-Beuve, de l'Académie française, à E. Egger.
Ce 25 décembre.
Monsieur,
Je suis bien sensible à votr(> tlalteuse attention (1), et je
vous en aurais déjà remercié, si je n'étais plus occupé que je
(1) Il s'agit d'une lettre que M. Egger avait écrite à Sainte-Beuve à l'occasion
d'un article du célèbre critique sur Napoléon écrivain militaire (Causeries
du lundi, t. I, p. 182), et dans laquelle M. Egger avait fait quelques réserves
sur l'atticisme de Xénophon, tel que paraissait l'entendre Sainte-Beuve.
Voici le passage visé dans la lettre de M. Egger et que Sainte-Beuve s'applique
— 153 —
ne puis dire. — Vous avez bien deviné en pensant que je
n'avais voulu que loucher les différences qui séparent Napo-
léon, écrivain, des juiciens que vous connaissez si bien. Ceux
mêmes qui n'ont fait que les entrevoir ne peuvent mécon-
naître ces différences. Pour Xénoplion, en parlant de son alli-
cisme, je n'ai nullement entendu exclure par ce mot la sim-
plicité, la familiarité et, au besoin même, la crudité de l'ex-
pression. Mais latticisme de diction, selon moi, réside plutôt
dans le tour, dans la manière de dire, dans une certaine
façon à la fois négligente, aisée et clioisie. Xénoplion si
simple est tout plein de ces petits mots ({ui douucnt a la pen-
sée toutes ses nuances, et au fait toutes ses circonstances.
Napoléon est plus positif et si brusque, qu'il a même sup-
primé, pour ainsi dire, la conjonction et.
Vous n'êtes pas trop pelii, Monsieur, pour venir dans ces
essais d'analyses; vous n'êtes que trop fort et trop savant : là
est pour nous la difficulté, .le ne choisis pohit absolument
mes sujets ; je les concerte avec la direction du Confititution-
nel ; ie propose, jlnsiste, j'ajourne; j'obéis enfin aux condi-
tions nouvelles du mode de publication que j'ai accepté et où
j'ai à vaincre des difficultés d'un nouveau genre, .l'ai donc
besoin de votre indulgence, non seulement pour ce que je dis,
mais aussi pour ce que je diffère et que j'ajourne.
Agréez, je vous prie, l'expression de mes sentiments k'S
plus distingués et les plus obligés. •
Sainte-Beuve.
à justifier : « Napoléon est simple et nu. Son style militaire offre un digne
pendant aux styles les plus parfaits de l'antiquité en ce genre, à Xénophon et
à César. Mais chez ces deux capitaines si polis la ligne du récit est plus fine
ou du moins plus légère, plus élégante. Napoléon est plus brusque, je dirais
plus sec, si de temps en temps les grands traits de son imagination ne fai-
saient clarté. Il a reçu, on le sent, une éducation moins aUique, et il sai^
plus d'algèbre que ces deux illustres anciens. Sa brièveté a un cacliet de po-
sitif. En général la volonté se marque dans son style. »
154 -
8° Fragments de lettres du duc d'Albert de Luynes, membre
libre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. —
V. la Notice, p. 74.
A l'occasion de l'inauguration de la statue de Jeanne d'Arc par
Foyatier, la municipalité d'Orléans avait ou la pensée de faire frapper une
médaille commémorative de cette cérémonie. M. Egger, consulté par
M. Mantellier, alors Directeur du Musée historique d'Orléans (depuis
Correspondant de l'Institut, et Conseiller à la Cour de cassation), avait
écrit au duc de Luynes pour lui demander de vouloir bien désigner un
graveur. Le duc de Luynes répondit par la lettre suivante, en date du
14 mai 18G1 :
Je ne saurais répondre avec certitude à volr-e question sur
le meilleur graveur à proposer au maire d'Orléans., Si la détes-
table statue équestre de M. Foyatier doit figurer sur cette
médaille, le premier venu est bon pour la reproduire. Si l'on
veut, au contraire, un graveur dont l'œuvre fasse, en quelque
Sorte, oublier un si mallieuroux monument, il faut le bien
choisir, et surtout ne pas lui imposer des idées municipales.
Dans les souvenirs que je puis recueillir, MM. Hari'e, Bovy et
Oudiné sont restés les meilleurs. Ce que je connais de
M. Bovy me le ferait préférer. Toutefois, le meilleur de ces
artistes ne peut se comparer, préjugé à part, aux graveurs,
auteurs des médaillons romains que j'ai vus dans la collec-
tion de M. Dupré il y a quelques jours. Mais on ne peut évo-
quer ceux-là, et il faut se contenter des vivants.
Le 4 janvier 18G2, quelques mois après la mort de sa seconde femme
(juillet 1801), le duc écrit d'Hyères :
Vous m enseignez par votre exemple, mon cher confrère,
que Ton peut dompter une poignante douleur et se consacrer
avec une énergie nouvelle au bien de ceux que la cruelle
mort a encore épargnés ; mais, je l'avoue, si autrefois je l'ai
pu, aujourd'hui je n'en ai plus la force... Je crois qu'il y a
— 155 -
dans la vie des événements qui nous avertissent que son
terme approche et qu'il est temps de tourner son esprit vers
d'autres pensées.
D'Hyéres encore, le 5 novembre 1865, il écrit, à propos de la notice
composée par M. Egger sur le duc de Clerraont-Tonnerre :
Comme dans tout ce que vous écrivez, j'y ai trouvé cette
délicate appréciation du bien exprimée en termes élégants et
simples, qui rehaussent le mérite de l'auteur et de son sujet.
J'ignorais, je l'avoue, que M. de Clermont-Tonnerre fût aussi
bon helléniste ; mais j'ai vu avec grand plaisir combien, en le
louant, vous avez su faire aimer son caractère et la conduite
de toute sa vie. Dieu nous donne dans ce qui était la noblesse
beaucoup d'hellénistes semblables !
On a vu (Notice, p. 92) que M. Egger avait publié, en la révisant et
la complétant, une traduction de Pindare par Boissonade. De concert avec
MM. Paul et Gustave Boissonade, fils de l'illustre helléniste, l'ouvrasïe
avait été dédié au duc de Luynes. En tête du petit volume et à la suite
de la dédicace, l'éditeur avait fait imprimer en épigraphe le fragment de
Pindare suivant, qui était une aUusion délicate au généreux emploi que le
duc faisait de sa grande fortune :
Srav Ttç ùperâ xexjoot —
fjtg'vov YMQccpâ. SjOorÂfftoç ùvrip,
Tfjr^.o\) TiK^aSôvToç aùrôv àvâr^n
7ro).ûyt).ov ÉTTsTaV.
(Pylh. V, 1.)
Cette citation était suivie d'un passage des Éphémérides de Boissonade
ainsi conçu : « Le 13 avril 1855, M. le duc de Luynes, avec une grâce
infinie, vient à ma place pour me demander de lui permettre de se
charger des frais de mon édition de Lysias (1) ; il a une grande fortune
et encourage magnifiquement les artistes et même les philologues. Cette
offre absolument spontanée m'a sensiblement touché (2). Nous en devons
(1) Il s'agissait d'un travail de Boissonade sur le discours de Lysias, au
sujet du meurtre d'Eratosthéne. Ce travail est resté inachevé.
(2) C'était M. Egger qui avait signalé au duc de Luynes, lequel était entré
aussitôt dans ses vues, ce service à rendre à Boissonade.
— 156 —
reparler, mais je n'accepterai pas : ses libéralités peuvent avoir maint
emploi plus utile. »
Lorsque le volume fut imprimé, M. Egger alla à Daiupierre l'offrir au
duc au(iuel il se félicitait, disait-il, de procurer une visite où on lui donnait
quelque chose sans rien demander. Le duc, qui avait accepté la dédicace
par une lettre du -4 juin 1867, et cela dans des termes d'une extrême
modestie, fit au visiteur le plus aimable accueil, et quelques jours après
(19 août 1807), il imvoyait à M. Egger une lettre où se lit le passage
suivant :
.l'ai écrit à M. Boissonade dès le lendeniaiii de votre
visite, mon cher confrère, pour lui témoig-ner la gratitude que
je lui dois ainsi qiïi\ vous. La citation des Épliémérides de
feu Monsieur son père et l'épigraplie tirée de l'indare m'ont
profondément louché, et je vous prie de recevoir connue lui
mes très vifs remerciements pour cette honorable dédicace et
pour les sentiments qui vous l'ont inspirée, le suis honoré de
vous avoir cette obligation et vous en offre l'expression avec
celle de l'attachement bien dévoué de votre très peu digne
confrère.
d'Albert de Luvnes.
Le 15 octobre 1867, le duc annonçait à son correspondant le mariage
de son petit-fils Charles, duc de Chevreuse, avec la fdle du duc de
Bisaccia ; le duc de Chevreuse devenait duc de Luynes quelques mois
après ; c'est le même qui mourut à Patay. 11 avait pour frère le duc de
Chaulnes, dont le nom est si connu par les douloureuses contestations
entre la duchesse de Chevreuse, sa mère, et la duchesse de Chaulnes, sa
veuve.
Par une dernière lettre du 21 octobre 1867, datée de Dampierre, le
duc annonçait à M. Egger son départ pour Rome, où il mourut le
15 décembre suivant.
9° Lettres du duc de ClermontTonnerre. — V. la Xotice, p. 74.
Monsieur,
J'ai trouvé, à mon retour des eaux d'Aix-la-Chapelle, l'inté-
ressanl travail dont vous avez eu l'extrême amabilité de
— 157 —
m'envoyer un exemplaire. Je me suis empressé de le lire et
de le méditer, et j'ai hâte de vous remercier. C'est une vraie
conquête pour la science littéraire et hellénique que la
découverte du discours funèbre d'Hypéride en l'honneur de
Léostliène et de ses compagnons d'armes, et c'en est une
pour la littérature française que la traduction que vous en
avez donnée, que j'ai comparée avec le texte, avec autant
d'intérêt que d'attention, et à laquelle, bien qu'en ne vous
refusant pas l'usage d'une indispensable liberté, vous avez
donné des traits de ressemblance tels avec l'original, que
ceux qui ne pourraient pas lire le texte pourront se dire qu'ils
ont une véritable connaissance d'Hypéride. quand ils auront
lu une traduction qui en est, pour ainsi dire, une contre-
épreuve. J'ai principalement remarqué. Monsieur, avec quelle
habileté et quel bonheur vous êtes parvenu à suppléer les
nombreuses et regrettables lacunes que le temps avait pro-
duites dans le précieux papyrus qui, grâce à vous, se trouve
nous avoir rendu dans son intégrité, après plus de deux mille
ans, l'œuvre du grand orateur et avoir restitué à la mémoire
du héros qu'il avait célébré les louanges qu'il avait méritées
par ses exploits.
J'ai été frappé comme vous. Monsieur, du reflet d'isocrate
qui apparait visiblement dans le discours d'Hypéride; mais ;i
cela, comme vous, je ne vois rien qui doive surprendre,
puisque Hypéride avait été le disciple d'isocrate; les jeunes
gens destinés à acquérir de la célébrité dans l'avenir, lors-
qu'ils ont le bonheur de travailler sous la direction de quelque
honnne d'une grande supériorité, reçoivent de son géni(> une
impression plus forte et plus durable que les autres, parce
qu'appréciant mieux ses leçons, ils leur (Umnent une attention
plus profonde et plus suivie. Or il était naturel qu'un effet de
cette nature se produisît d'isocrate à Hypéride, et Isocrate à
coup sûr eût été loin de s'en plaindre, s'il eût vécu à cette
époque, lui qui pardonnait à ses adversaires de se servir de
ses arguments et de ses paroles, se réservant seulement le
droit de se servir de ses propres richesses, si l'occasion s'en
présentait.
Parmi les imitations d'isocrate que renferme le discours
— 158 —
d'Hypéride, la plus remarquable est dans le rapprochement
que fait Hypéride de la guerre lamiaque avec la guerre de
Troie, de même qu"Isocrate avait rapproché cette dernière
guerre de la guerre contre les Perses. L'objet commun des
deux rapprochements ne pouvait être pris dans une sphère
plus élevée, et les deux orateurs semblent s'être etïorcés de
déployer toutes les magnificences de leur génie. Or il semble
qu'ici la supériorité doit appartenir évidemment au maître sur
le disciple. Elle apparaît dans le choix même du point com-
mun de comparaison. En effet, on conçoit parfaitement qu'Iso-
crate n'ait pas craint de placer la guerre persique au regard
même de la guerre de Troie : il n'existe pas dans l'antiquité
une guerre plus noble et plus sainte dans son motif, plus glo-
rieuse dans ses développements, plus grande dans ses résul-
tats que la guerre persique, et les vérités qu'elle a fournies à
l'histoire soutiennent la comparaison avec les. fictions de la
guerre des héros et des demi-dieux ; mais personne ne s'ex-
pliquera comment on a pu, si ce n'est pour faire ostentation
de talent et d'éloquence, essayer d'assimiler la guerre lamiaque
à la guerre de Troie. Les sentiments des chefs et des soldats
étaient certainement les mêmes ; le but était aussi la gloire,
la puissance, le salut de la Grèce; mais la guerre de Troie
était une guerre juste en même temps que politique, car elle
punissait une grande injure, en même temps qu'elle prévenait
un grand danger ; tandis que la guerre lamiaque, si elle était
conforme à la politique absolue, en ce sens que la Macédoine
était attaquée dans un moment où la guerre d'Alexandre
la plaçait dans une situation périlleuse, était une guerre
sans justice, puisque cette agression avait lieu pendant qu'on
était en paix, et qu'aucune atteinte réelle n'avait été portée
aux traités. Enfin, pour ce qui touche à l'importance des deux
guerres, il est certain qu'il n"y a pas de comparaison à étabhr
entre le siège de la petite ville de Lamia et celui de la capitale
de l'Asie, entre une guerre qui dure un an et se termine par
une défaite et une lutte de dix ans qui a pour résultat la des-
truction dune puissance qui menaçait de soumettre la Grèce
entière.
Quant à l'œuvre considérée en elle-même, on est heureux
— 159 -
d'y retrouver les principes de pliilosophie d'Isocrale: le res-
pect des dieux, l'amour de la patrie et cette profonde convic-
tion de l'immortalité de l'âme, comme de la justice divine,
que professait aussi Platon; comme aussi tout le monde
admirera l'élévation et la grandeur des pensées, la noblesse
et l'énergie du style; seulement il est probable que quelques
lecteurs regretteront qu'il n'ait pas été donné à Ilypéride
d'atteindre cette douceur harmonieuse par laquelle Isocrate
rivalise avec les poètes et surpasse tous les orateurs.
Je m'arrête, et déjà. Monsieur, j'ai dépassé les limites que
j'avais voulu me fixer. Permettez-moi de réclamer votre
indulgence pour de simples aperçus que je soumets à votre
jugement, et permettez-moi aussi, en vous renouvelant
mes remerciements, de me féliciter avec vous, pour la science,
de la découverte d'un si beau discours, considéré comme
à jamais perdu depuis si longtemps.
Agréez, Monsieur, l'assurance de ma haute considération.
Duc DE Clermont-Tonnerre.
GlisoUes, le 10 octobre 1858.
Dans la lettre suivante, en date du 21 novembre ISG-'j, le duc, qui
parlait facilement l'anglais, l'allemand, l'italien et l'espagnol, explique
comment il apprit le grec :
Quant au grec, dit-il, j'avais pris de bonne heure la réso-
tion de l'étudier à la première occasion où j'en aurais la pos-
sibilité sans nuire à des choses de devoir, et, afin de m'obh-
ger à tenir ma résolution, j'avais pris l'engagement avec
moi-même de ne jamais hre Homère en français, afin de le
lire pour la première fois dans l'original grec. J'avais tenu
ma résolution, et ayant été nommé maréchal-de-camp et
commandant de la brigade des grenadiers à cheval de la
garde, je me trouvai assez de loisir pour étudier le grec. J'y
mis de la suite et de l'ardeur : je continuai, autant que je
pus, étant ministre, et par le conseil du savant M. de Pouque-
ville, qui m'honorait de son amitié, j'entrepris plus tard la
traduction d'Isocrate.
Ce n'est pas en 1830, mais en 18:28, que je me suis
— 160 —
trouvé éloi;u;iiC' des affaires par la dissoluUon du ministère de
Villèle, dans lequel j'avais été successivement ministre de la
marine et de la guerre, et je crus alors remplir un devoir de
dire au Jjon roi (Uiarles X, en lui témoignant mes regrets,
que j'étais surtout affligé, parce que je craignais que notre
ministère ne fût dans la nuance de royalisme la plus forte
qui ])iit convenir à la France.
10" Lettres du comte Sclopis de Salerano. — V. la Notice, p. 74.
Turin, 19 mars 1871.
(Hier ami et honoré confrère,
Il nie faut absolumeni de vos nouvelles ; j"ai liesoiu de sa-
voir comment vous vous trouvez, vous, cher ami, et toule
votre famille, après ce que je n'hésite point à appeler un
grand désastre politique et moral. .l'ai été dans le temps
effrayé en lisant dans les journaux que plusieurs obus étaient
tombés rue de Madame ; cette rue est longue, et j'espère
qu'ils auront éclaté loin du n" 48 (i). Mais encore M""" Egger
et vos enfants n'ont-ils pas été trop vivement émotionnés?
Étaient-ils sortis de Paris avant l'investissement de la ville?
'Vous-même, comment allez-vous? (^ar après loul on peut bien
braver les dangers, sans se mettre pour cela ;i l'abri des at-
teintes des influences malsaines provenant du mauvais air et
de la mauvaise nourriture. Soyez donc assez bon pour me
renseigner sur tout ce qui tient à vous. .le vous en remercie
d'avance.
Au milieu de loule celle agitation, de ioul ce fracas, do
toutes ces anxiétés, la conduite tenue jiar rinstilul a été ad-
mirable ; c'est la tranquillité d'Archimède. Voilà encore un
triomphe d(^ la science, la supériorité morale prouvée maté-
riellement.
Maintenant après ces rudes épreuves, ces énormes sacri-
fices, que se prépare-t-il chez vous? .l'ai la plus haute idée
des forces de toute espèce que possède la France, et je ne
doute point que sous peu elle se redresse complètement ; je
(1) Aujourd'hui n" 68.
— 161 -
ne crains pour elle que l'eftet des dissensions poliliques, les
discordes civiles. On peut croire cependant que l'expérience
du passé répondra de la sagesse de l'avenir. On se retrempe
dans l'adversité. La fortune peut-être vous avait trop souri ;
vous avez abusé de ses avances ; mais vous ne tarderez pas à
vous appuyer sur quelque chose de plus solide : la fermeté
des institutions et la vigueur de la discipline. Croyez, cher
ami et honoré confrère, à la sincérité de l'intérêt que je
prends au bonheur de votre noble patrie, et au dévouement
affectueux que j'ai pour vous. Offrez, je vous prie, mes res-
pects à M'"" Egger, et recevez les compliments empressés de
M""" Sclopis.
Frideric Sclopis.
Genève, hôtel de la Paix, 20 juillet 1872.
Cher et honoré ami.
Je ne pense pas que vous^puissiez faire à mes collègues en
arbitrage le tort de croire qu'ils n'apprécieraient point votre
excellent travail sur les Traités imhlics chez les Grecs et les
Romains. Nous ne sonnnes point des barbares, et si vous
voulez nous faire cette largesse, vous pourriez être sûr de
notre reconnaissance. Seulement, je vous dirai qu'outre les
cinq arbitres (ou pluUJt les quatre, car, pour ma part, j'ai
déjà reçu ce présent), il y a les deux Agents d'Angleterre et
dAmérique, et ensuite quatre avocats, tous gens de beau-
coup de mérile et très connus dans le monde diplomatique.
.le vous prie de présenter mes devoirs à M'"*-" Egger et de
me croire à vous de cœur.
Frideric Sclopis.
M. Egger ayant fait à tous les membres, agents et conseils du Tri-
bunal d'arbitrage l'envoi indique dans la précédente lettre, le comte
Sclopis lui en accusa réception par la lettre officielle suivante :
Genève, le 30 juillet 1872.
Monsieur,
I);ins la sé.'iiicc leniie aiijourd'liiii par le 'ri-il)iiii;il d'arbi-
trage, je me suis empressé d'ofiVir, d'après vuli-e tlesir, et de
11
— iG2 —
votre part, à chacun de MM. les arbitres, fU> MM. les agents
des ,crouverneineiils américain et britannique' et de leurs con-
seils respectifs, un exemplaire de vos « Éludes historiques
sur les Traités publics chez les Grecs et chez les Romains, de-
puis les temps les plus anciens jusqu'aux premiers siècles de
l'ère chrétienne ».
Cette offre a été agréée par ces Messieurs avec les senti-
ments de la plus haute estime, due aux mérites bien connus
de l'auteur, et avec tout l'intérêt que leur inspire ce genre de
travaux qui se rattaclie particulièrement à leurs études habi-
tuelles.
C'est donc en leur nom que Je vous adresse. Monsieur, les
remerciements les mieux sentis.
Très flatté de devenir .luprès de vous l'organe de ces senti-
ments, je vous remercie à mon lom- de m'avoir procuré cette
occasion de vous renouvelei- l'assurance de nu^s vives sympa-
thies et de mon parfait dévouement.
Votre dévoué serviteur et confrère,
Frideric Sci.uims.
A la lettre officielle était jointe la lettre particulière suivante :
Cher ami et très honoré confrère,
Après la lettre en grand format que je vous ai (>xpédiée ce
matin, CvC œdibus palafinis, ccal-h-dive de riiôtel-de-Ville de
la colonie des Allobroges, vous recevrez cette minuscule, qui
vous parlera, comme toujours, avec et^'usion, de mon amitié,
et vous renouvellera mes remerciements pour l'envoi des livres.
J'étais fier de présenter en votre nom un excellent ouvrage,
dont mes collègues feront sans doute leur profit.
M""' Sclopis a rempli la tâche que vous désiriez. Elle a écrit
de sa main nitide cl diliyeutcrles noms des destinataires,
avec rhonnnage obligé de l'auteur. Pour que vous connaissiez
bien les noms de ces Messieurs, la même main vous les éci-ir;i
de nouveau. Tout ce luonde-là est très bien pdui- luoi, cl nous
continuons noire lr;ivail ;ivec assiduih''. I. es jours où nous ne
nous réunissons pas, nous iaisons nolri' de\oir chez nous, cl
- 1G3 —
cela (lurera t'iicuro assez loii,uieiiii)S. En allciidaiil, /'/ nnnc cl
semper, croyez à la siiicériLé de mes seiitiiuenls affectueux.
Frideric Sclopis.
Turin, 2 décembre 1872.
Cher el honoré ami.
Les deux exemplahvs du mémoire de M. Le BlanI sur Le
détachement de la patrie nu; sont parvenus ainsi que voire
aimable lettre du 25 du mois dernier. Je vous remercie de ce
double témoignage de votre? gracieux souvenir. L'Académie
recevra avec reconnaissance le travail de M. Le HIant, qui
appelle une attention particulière d'abord par le mérite de
l'ouvrage, ensuite i)ar la spécialité du sujet. Aurions-nous
cru aux jours de notre jeunesse devoir être réduits à ce jxjint
de désorganisation morale d'avoir à plaider la cause de la
nationalité et de la vraie patrie? L'Académie ne numquera
certainement pas d'apprécier la haute portée des études aux-
quelles M. Le Blant se livre avec tant de succès...
Frideric Sclopis.
Turin, 23 mars 1877.
Oh! la bonne, l'aimable, la clu-re lettre que vous venez de
m'écrire ! Recevez donc tous mes remerciements, cher et
illustre ami, du soin que vous avez pris de me tenir au cou-
rant de vos études, de vos habitudes et même de vos mon-
danités...
J'aime à vous voir dans ce salon d(; M. TliicM's, où j'ai si
souvent, dans mes voyages alors fréquents à Pai'is, i-(>cu un
accueil si gracieux et si flatt(;ur. Ne m'oubliez ])as, je vous
prie, quand vous serez au milicni de cette société d'élite. Dites
à l'illustre maître de la maison (jue je ne cesse d'éli-e son
admirateur; parlez à ces dames du prix (pic j"atlaclie à la
bienveillance» dont ell(>s ont bien voiibi iii'lionorei-.
Vous me dites qu'il faut des and)ilieux poui' inenei' un peu
les hommes, mais (pi'il n'en faut pas Irop. Je voudi'ais bien
— 164 —
voir (1up1(|ug .uraiid ;niibilii'ux c;ii)al)l(' (M ))uiss;ml nous lircr
rie r{'-tal (riiicpriitudc ol, (raiigoisse dans 1(>((U('1 l'Europe
s"t''])uisc' depuis bien des années.
Vous me parlez d'une esquisse d'une histoire générale
de la lantiue izrecque : c'est Ihisloire tout entière qu'il faut
dire. Vous (mi avez déjà, })ar vos travaux précédents, donné
une g'rande jjarlie. Oui mieux ([ue vous pourrait comprendre
el conduire ;i terme ce ,uTand ouvrage? (Test vous qui pourrez
alors vous écrier : Kxer/i, etc. A l'œuvre donc, cher et illustre
confrère, el qu(\je puisse encore vous applaudir.
Croyez à la sincérité de mon affectueux dévouement.
Frideric Sclopis.
11" Lettres de M. A. d'Abbadie, membre de l'Académie
des sciences. — V. la Notice, p. 68.
Cher confrère,
Votre dernier tilleul est depuis deux jours cluv. le petit-tils
du grand Herschel. Je ne sais encore si, tout entier à la cons-
truction de son appareil, il voudra élever votre créature et la
présenter au monde savant en reniant son enfant mulâtre dit
gravimètre.
,Ie vous remercie pour vos Notions élénu^nlaires de gram-
maire comparée, et suis peu surpris d'en voir la 8" édition,
car vous vous imposez au lecteur et je me suis donné le i)lai-
sir de vous relire. Permettez-moi à cet égard deux petites
remarques : à la page 55, je voudrais suppi-imer le mot tous
dans la 14" hgne, car les Anglais, même illettrés, disent tou-
jours she (elle) en parlant d'un navire. 11 est vrai que l'excep-
tion confirme la règle et c[ue vous n'aviez pas à ciicr fl'excep
lions.
Venons ;i laulre l'cniarcjue. Il s'agit d'une <{Uœstio vexata
et tellenumt vexanle ])our moi, que j'ai ou]:»lié la ti'ès vrai-
s(Mnhlahle explication donnée par un antcui- allemand j)our
l'origine de llirodoUlr. Il cijail Ions les livi'cs qui en enl pai'lé
successivemcnl, cl concluail coumie voire lexle : « Mauvaise
— 1G5 —
composiliuii cl, fautes d'impression. » PWol, dont je suivjus le
cours d'astronomie en 1831, donnait magistralement Ôeâo.aat et
5o).iy^ôç, mais comme Biot n'était point pliilologue, il resta court
quand je lui demandai comment un ;)^p('ut se changer en /.
Je voudrais que votre appendice fût lu et relu par tous nos
confrères, car la fièvre de l'hybridilé s'élend d'une manière
alarmante.
Veuillez agréer l'expression de mes sentiments distinu'ués.
Antoine d'Abbadie.
Paris, 1881, juillet 10.
Cher confrère.
En vous remerciant pour le don de vos « Notions de gram-
maire comparée », où vous cliàtiez à si juste titre la manie
contemporaine des nouveaux mots hybrides comme pluvio-
mètre, etc., permettez-moi d'ajouter quelques détails sur le
théodolite, instrument dont j'ai fait grand usage en Afrique.
L'étymologie que vous citez pour ce terme est ancienne, car
je l'ai entendu proposer, en 183i, par Biot dans son cours de
la Sorbonne. J'objectai alors à cet astronome qu'un ^ grec ne
saurait se changer en t, mais Biot, n'(''lant pas philologue, ne
fit pas cas de mes scrupules.
M. Radau, mathématicien français, vient de m'envoyer la
note suivante qui jette un peu de lumière sur la question :
« De Morgan, auteur anglais, dit que le mot théodolite a
été employé pour la première fois dans l'ouvrage de Léonard
et Thomas Digges, iiditulé : Geometrical practise named pan-
tometria (London, ITiTi) ; il y signifie simplement un cercle
divisé, muni d'une alidade. \\'illiam IJourne, dans son Trea-
sure for Travailers (1578), désigne le même instrument parles
mois horizontnll or /latte sphère : le mot alidade s'écrit chez
lui, d'abord alydeday, ensuite toujours aiJirlida. Il nomme
alhelidated circle ce que Digges api)elle theodolited circle.
On est donc tenté de supposer ((uc théodolite a été formé,
par corruption, du terme alidade. Le dicliomiaire de Savé-
rien, i)ublié en 175'-), dit que le llK-odolitt» est un instrument
semblable ;i un graphomèlre. Dans un hrcvel américain on
— 1C6 —
Irouvo \o mot théodolite, dos l'annéo 1738, Ce brovol fui pris
[)ar Roland Hougliloii pour un new théodolite by lohirh hind
could be surmyed. »
Je me plais à croire que vous vous joindrez à moi pour
engager les érudits à faire pour les auteurs français une
revue analogue à celle ([ue de Morgan a effectuée pour les
livres en langue anglaise. 11 faudrait y énoncer le sens qu'on
a attaché au terme théodolite. Chez nous, c'est une lunelte
munie de deux cercles divisés et perpendiculaires. Ailleurs,
c'est tantôt une lunette mobile dans le sens vertical et munie
d'un seul cercle horizontal; enfin, en Allemagne, dit-on, un
théodolite est une lunette mobile au centre d'un cercle qui
peut élrc établi à volonté dans une situation verticale ou
horizoïdale.
Voilà beaucoup de mots à propos d'un seul : ils m'amènent
au moins à vous renouveler l'expression de mes senlimenls
très distingués.
Antoine d'Auuadie.
Abbadia, Hendaye, 1881, X"-o 9.
12" Lettres d'Auguste Barbier, de l'Académie française.
Paris, 10 octobre 1872.
Monsieur et cher confrère,
J'ai bien des excuses à vous faire pour avoir si longtemps
tardé à vous remercier de l'envoi de vos Méinoires de littéra-
ture ancienne. De la souffrance, divers déplacements, ont
interrompu ma lecture de votre excellent livre, mais enfin
j'en ai pris connaissance entière, et je puis vous exprimer
tout le plaisir qu'il m'a causé. C'est un ouvrage si sul^slanticl
et si plein d'érudilion, qu'il faudrait élrc un Hoissonadc ou un
autre Egger, permettez-moi celle façon de dii'c, pour en dis-
courir pertinemmenl. Je ne suis (|u'uii poèlc. un anu)ureux
des Muses, prenant la rictii- des clioscs cl, p;iil;iiil. u'ayaul
guère compétence ])our disculcr le fond; n'iiiiporlc, lous les
poinis d'iiisloire lill{''raire ancieniK' ('■liici(l(''s p;ii- xous m'oul
— 167 —
paru l'cMi-c d'une inanièro profonde ol ])iquanlo à la fois, et,
tous, ils m'ont vivement intéressé. Vous avez rectifié dans
mon esprit bien des idées trop légèrement acceptées, et je
vous en remercie. Parmi vos doctes cliapiires, ceux qui m'ont
particulièrement attaché sont vos dissertations sur Homère
et ses traducteurs, vos opinions sur le théâtre grec, sur la
poésie pastorale, l'histoire et la poésie légendaire, et enlin
votre charmant parallèle de Voltaire et de Lucien. Tous vos
jugements me paraissent portés avec beaucoup de mesure et
une grande finesse de pensée, et à ces mérites se joint une
constante élégance de slyle. Il n'est pas difticile de retrouver
dans votre œuvre et dans votre enseignement quelque chose
de la tradition vollairienne. Vous tenez, à mon sens, au grand
Arouet non par le fond entièrement, mais par la forme. En
un mot. votre critique est bien française ; elle est claire, spi-
rituelle, instruite et concise. Sous ces rapports, combien je la
préfère à cette critique allemande, fort savante, il est vrai,
mais si lourde, si diffuse, si chimérique parfois et toujours si
pédante !
Je n'ai pas encore achevé la lecture du poème de votre
ami, M. Robert, mais je compte bientôt lui dire quel est mon
sentiment au sujet de cette haute et grave conception.
Veuillez, Monsieur et cher confrère, agréer l'assurance de
mes meilleurs sentiments.
Votre bien dévoué,
Auguste BAiiniER,
de rAcadémie française.
Paris, 9 octobre 1879.
Monsieur et cher confrère.
En revenant de la campagne, j'ai trouvé votre aimable
envoi. Je vous remercie de ce bon souvenir. J'ai lu avec un
vif intérêt votre dissertation sur Sacrale et le Dialogue socra-
tique. Il est possible, et je le crois avec vous, que cette forme
de discours ait été employée avant le grand esprit qui en fit
usage, mais ce qui me [)araii ('(M-iain, (•■('sl (jue le génie de
Platon la rattachera éternellement à Socrate.
— 108 —
VoIrc ci'ilitiiio est (le celles qui me plaisent le plus. (Tesl
une investigation savante et judicieuse sous une forme pré-
cise, claire et élég'anle, eu un mol. ("minennuent française.
Votre nouvel opuscule conlient un beau poilrail du divin
causeur d'Athènes, et j'applaudis de loul mon c(eui' ii ce Irait
final : l'Atticisme, autrement dit la mesure et l'élégance, était
pour Socrate une seconde forme du patrinti.wie.
Continuez, Monsieur et cher confrère, à nous montrer
la roule du beau et du bien ; vous avez en moi un auditeur
attentif.
Agréez, je vous prie, l'assurance de mes serdiments les
plus distingués et les plus dévoués.
Auguste Barbier.
III
CHOIX DE PIÈCES DE POÉSIE LATINES ET GRECQUES (1)
1. — Traduction en vers latins de l'inscription commémora-
tive de la bataille de Leuctres (371 av. J.-C ). Épitaphe du
béotarque Xénocratès et de ses deux compagnons, qui
furent chargés de porter à Jupiter Trophonius le bouclier
d'Aristomène.
Mvaat'^aoç
Avt'/a 70 Irzip'Kç ixpy.TSi Sô^su, -fivaztç eile-j
Zeiwy.pizTii; y^.ipM Zvjvt zpiTruiu (fipzt-j,
où tÔv (i~' E'Jp'jtTU 0î('i7«ç i77Ô).oy oùSâ lây.Kivwj
àiKL^oc' (d'/iZuloi ■/.pd<j(70viç h Tro/î'aM.
KxpdirTîi Aeûy'poiç vtzacpôpa oo\>pl ~p'jnuiv.
0'j(î V.vc/.azi'JwZv. f^zûrepoi iSjOanoii/sv
(1) J'.iitio lioinii'diii) i\f inorcoauK ilc c.o gcnro, nous nous lioriioiis à
nhoisir mn' li inluclioii il'uin' coiirlo iiis( ri(itioii ifrt'('i|iit\ cl deux iii^T-os, rime
— 1G9 —
Traduction de M. Eggev :
Lancea ciiin SparUie regnar(4, miiiiinc sortis
Xeiiocrales jussus ferre trop;ea Jovi
Sprevit ab Enrôla niissos et scula Laconis
Hostica : Thebanis bellica pabna venit.
Proclamât Leuclris partum virlule tropauim,
Nos Epaiiiinonda> iioii pnieiere pedes (1).
2. — Vers composés en 1883.
Ettt Its'wv SsxâSaç ^tzTaîç IrsXeffda TÛp^atTiv,
XlloTS fiév né-jOovç, â).).oT£ 3' svrpfiOTJvrii.
NOv §£, ttHxç 0(/.mroio, fz-t'av, filoi, z\iy'j]j.ox iv;^r;v.
EtQî vc'wv yz'JZKÏ; &).§£« Trâvra sioi.
3. — Vers composés en 1884 et envoyés par M. Egger à
M. Médéric Fontaine, le seul survivant de ses amis de
jeunesse, en août de la même année.
Quis mihi loi stériles horas pensabit, inersque
Olium et ingrato producta silentia sonimo?
Dum viget ingenium, memorique in mente recursant
Et studia et fîdis doctrina recondita charlis,
Quas oculata manns vigili versare labore
Gaudebat, qntessu cumulatas usque diurno.
Sedula quantumvis refovens me cura meorum
Solatur, pro me vigil atque indnstria, ne quid
en vers grecs, l'autre en vers latins, d'un caractère particulièrement touchant:
la première est comme l'adieu du vieillard aux jeunes gens qu'il avait
toujours aimés, accueillis et encouragés; on ne peut se défendre d'une émo-
tion bien naturelle en lisant dans la seconde les beaux vers où l'auteur, tout
en déplorant la cruelle infirmité de ses dernières armées, se console en évo-
quant les pieux souvenirs du passé et les espérances sereines de l'avenir.
(1) Publiée par E. Egger dans le Btdieîin de correspondance heUéniqve
(11, p. 'i'O, puis reproduite par M. Salomon Rciiiacli dans .son Traité d'épi-
yrap II ie grecipie {Vdiïs, E. Leroux, 1885), p. 15'J.
- 170 —
Disporoat vilnc sogni por iiiaiie volorno ;
Surit tameu in lonti'is vacua inlervalla dicbiis,
Sci'iplor ubi lectorque deest, ubi laiiguet iiierniis
Dexlra, jacelque ariimi sensim langiiontis iinag'o.
Hinc sopor invadit sensus, liiiic strpo vagaiilur
Aille oculos passim fals;r ludibria musœ.
Rursus at ipse dolor rapil ad cœlestia fessum
Limiiia, funotoruinque pios milii roddit aiuorcs;
Uiido redux, ad vos, rocreal.T j)i,2Tiora vilie,
Deferor, alque iiovas conor niilii sumere vires;
Jamque moas pax illustrai divina lenebras.
Tum slyhis auxilio est, qui docla subditus arte
Aptalur digilis, servus simul alque niagister,
Quique regil docileni certo moderamine dexlram,
Nec palitur iiimium incomplos discurrere versus.
Sic percppta oliiii visu speciacula vivis
lledduiilur tabulis, sic uiio e peclore sensus
Pectus ad absenlis norunl se tradere aniici,
Gralaque per cœcani comniercia jungere noclem.
DEUXIEME PARTIE
BIBLIOGUAniIE DES TRAVAUX DE M. E. EGGEll (^)
SOMMAIRE
I
Ouvrages. — Opuscules.
II
ARTICLES DE REVUES ET DE JOURNAUX.
1834. Journal général de l'Instruction jmbliqiœ , Paul
Dupont.
1837. Revue française.
1842. Revue de V Instruction publique, Hachelle et C'^.
1844. Dictionnaire des Sciences philosophiques.
1844. Revue archéologique.
184o. Encyclopjédie du XIX" siècle.
1846. Nouvelle Revue encyclopédique.
1848. Journal des Savants.
18o0. Journal des Débats, journal quotidien.
1850. L'Ordre, journal quotidien.
18o"2. Nouvelle biographie universelle.
1854. Revue contemporaine.
1855. LAlhenseum français.
1855. Revue des Cours publics.
1858. Bulletin et Mémoires de la Société des Antiquaires de
France.
«
18G0. Revue europjéenne.
'18G(J. Gazette des Tribunaux, journal quotidien.
(1) Cette bibliographie a été rédigée par M""> Eggor, qui a bien voulu
nous autoriser à la joindre à notre Xotice.
- 172 —
1HG4. Le Correspondant .
1868. Annuaire de V Association pour Vencouragement des
études grecques en France.
1868. Société de linguistique.
1874. Revue des langues romanes.
1874. Bulletin de la Société de r Histoire de Paris.
1877. Bulletin de correspondance hellénique.
1877. Magasin d'éducation et de récréation.
1879. Annales de la Faculté des Lettres de Bordeaux.
Recueils et Journaux divers où un seul article se trouve
inséré.
III
INSTITUT DR FRANCE.
Académie des inscriptions et belles-lettres.
a. — Mémoires.
b. — Lectures en séances pul)liques.
Académie des sciences.
Comptes-rendus hebdomadaires.
Académie des sciences morales et pnUti(pies.
Comptes-rendus de M. Vero-é.
IV
Discours. — (;oiif("r('ii('(»s. — Collaborations.
OCVRACES.
Tiiïïsis i>mi.()S()i>iii(;\ : De Ai'cliyta' tarentini ))ytlia.L;'orici vita.
opcribus et |)hilos()phia dis(|uisilio : in-8", 67 [)a!J'es. Parisiis,
excudebant F. Didol tVaIres. IS'W.
Thèse de i.rn-ÉitATntE. Etude sur ri'dncation, cl i)articu-
lièreinenl sui- rt-duc-ilion clic'/ les lîoiuains, depuis l;i fonda-
— i73 -
lion de Rome jusqu'aux li'uerres de Marins cl de Sylla, iii-8",
46 pages. Paris, impriiu. de Didot frères, 1883.
Longini qua3 supersuut grsece, posL edit. Lipsienseni a.
MDCccix aucfa et enieiidata. l.\.\vi-;2o3 pages iii-Kî. Paris,
lîourgeois-Maze, 1837.
M. Verrii Flacci fragmenta post editionem augustinianam
deuuo collecta atque digesta. Sexti Pompei Festi fragmeiitum
ad fideiii ursiniaiii exemplaris recensitum. xxi\-3o8 pages
iu-lG. Bouru'eois-Maze, 1838.
Varronis librorum de lingua latiiia qua^ supersuut juxia
recerisionem et cum argumentis (]. (). Muelleri. Lipsitu 'a})ud
Michelsen, 1837, in-'16, 249 pages.
Latini sermonis vetuslioris reliquiœ seleclse', in-8", xxii-
428 pages. Paris, Hachette, 1843.
Examen critique des historiens anciens de la vie et du règne
. d'Auguste. Mémoire couronné par l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, in-8'' de 476 pages. Paris, Dezobry et Magde-
leine et 0% 1844.
Recherches sur les Augustales, suivies des fragments du
testament politique d'Auguste connu sous le nom de Monu-
ment d'Ancyre. Paris, Dezobry et Magdeleine et C'«, 100 pages
in-8% 1844.
Essai sur l'Histoire de la Critique chez les Grecs, suivi de la
Poétique d'Aristote, et d'extraits de ses problèmes, avec tra-
duction française et commentaire, viii-o48 pages in-8", 1849.
Paris, A. Durand. (2'' édition chez Pedone-Lauriel, nmi 1886.)
Notions élémentaires de grammaire comparée, pour servir
à l'étude des trois langues classiques, conformément au nou-
veau programme officiel, in-12, viii-179 pages. Paris, Durand,
1852.
2« édition, viii-179 pages (1852)-1853.
3" édition, viii-216 pages, 1854.
4'^ édition, vni-216 pages, 1854-1855.
S"" édition, vni-216 pages, 1856-1857.
e*" édition, revue et augmentée de quelques notes, xi-226 p.,
1865.
7*= édition, revue, corrigée et augmentée, xv-231 pages. A.
Durand et Pedone-Lauriel, 1875.
8*= édition, xv-247 pages, 1880.
Traduit en italien par Diamilla MuUer, in-12, 1853; Torino, HoUa; Mi-
lauo, Dumoiard ; (Jîenova, Rossi.
— 174 —
Traduil en hongrois par Bartal Antal. Ikidapest, 1S83, Ilortman es
Mulnar.
Apollonius Dyscole. Essai sur riiisloire des Ihôories^Taniuia-
licalos dans l'antiquité, 349 pa<>-es in-8", i8c4. Paris, A. Durand.
Mémoires de liLléralure ancienne, in-8", x\in-o:20 pages,
186:2. Paris, A. Durand.
Mémoires d'histoire ancienne et de i)liilologie, in-8", xi-
ol6 pages, 1863. Paris, A. Durand.
Étud(^ historique sur les traités publics chez les Grecs el
chez les Konuiins, depuis les temps les plus anciens jusqu'aux
premiers siècles de l'ère chrétienne. 320 pages, Nouvelle édi-
tion in-8". Paris, A. Durand, 1866.
1/Ilenénisme en France. Leçons sur l'influonco des éludes
grec(iues dans le déveloi)pemenL de la langue et de la littéra-
ture française, 2 vol. in-8". l'"'" vol., xin-Trl iwiges; 2" vol.,
498 pages! Didier el (V", 1869.
Ai'istote. Poétique, avec des extraits de la Politique et des
Problèmes. — Texte grec, avec connnentaires en français.
La première édition se trouve à la suite de ï Histoire de (a
Critique.
2*" édition revue el corrigée, in-12, vii-141 pages, 1874.
3" édition revue et corrigée, in-12, vn-141 pages, 1874.
4" édition revue et corrigée, in-12, vii-141 pages, 1875.
5" édition revue et corrigée, in-12, vii-141 pages, 1876.
e*' édition, xii-144 pages, 1878. ]»aris, llachelte et O et
Pedone-Lauriel.
Aristote. Poétique, avec des extraits (1(> l;i Politique el des
Problèmes. — Ti-aduclion française, 2" édition revue el corri-
gée, hi-12, vu-6o pages, 1874.
3^ édition, 1875.
4'' édition revue, corrigée el augiiienb'e de la Iraduclion
des extraits de Proclus relatifs à la /'oêliquc, vii-65 pages, 1878.
Observations et réflexions sur le développenuMit de rinlelli-
gence el du langage^ ch(>z les enfants. (Exlrail du compte-
rendu de l'Académie des Sciences morales et })oliliques.)
l"'*" édition, in-8", 72 pages, 1879.
2" édition, in-12 ou in-18, lO'l pages, 1880.
3'" édition, lOo pages, 1881. Paris, Alphons(> l'icard.
¥ édition, 1883.
Histoire du Li\i'e depuis ses origines jus(ju';i nos jours.
1'''' et 2'' éditions, sepLendjre ISSd.
- 175 —
3" édition, ocLobre 1880.
4" édilioii, novembre 1883. Ileizcl cl (>■, in- 1:2.
La Tradition et les Réformes dans l'enseig-nemenl universi-
taire. — Souvenirs et conseils, in-8", .\.\iv-3G8 pages. Paris, G.
Masson, 1883.
OPUSCULES.
Projets et rapporis relatifs n la publication d un licvucil
général d'épigraj/hie latine, 1843, in-8", 3(5 pages.
Epigrapliicesgni'Cfespecimina selecta in usum pra^'leclionum
academicarum, 44 p. in-8", 1844. Dezobry, Magdeleine et C'".
Xolice biographique. Catalogue composant la bibliothèque
de M. Manger, ])récedé d'une JVoticc biographique \y,\Y E.
Egger, vn-l;^7 pages. Paris, Delion, 186:2. Notice, i-vii.
Observations sur un fragment oratoire en langue grecque
conservé su-r un papyrus provenant d'Egypte. Paris, 1862,
in-8'', 16 pages. Librairie académique Didier et C'".
Notice historique sur le duc de Clermont-Tonnerre, traduc-
teur et commentateur d'isocrate. Paris, Lahié, 1865, hi-8",
43 pages.
S*' édition, octobre 1866, 47 pages.
3" édition, 1868, 52 pages.
Traduit en anglais, imprimé et publié chez Laine, 1867
(48 pages).
Notice nécrologique sur M. Casimir Leconte, in-8", 7 pages.
Paris, 1867, typographie Renou et Maulde.
Préface. A. Brachet. Dictionnaire étymologique de la
lana'ue française avec une préface ])ar E. Egger, membre de
l'Institut. Iletzel, Paris, 1868,cvn-560 pages. Préface 12pages.—
Réimprimé dans Tradition et Réformes, page 179.
liapport sur les études de langue et de littératui-e grecque
en l'rance, 40 pages. Paris, 1868, imprimé ])ar autorisation
de Son Exe. le Garde des Sceaux, ;i riini)rinierie imjjériale. —
Réimprimé en Appendice dans V Hellénisme en France, t. il,
p. 442.
Appendice. — L'Iliade d'Homère, t(>xt(> grec, etc., suivie de
dissertations sur diverses questions homériques, pai- Alexis
Pierron, 2 vol., 1869. Paris, Hachette et C'°. Ajjpendice vii-
5S4-592. Observations sur la i)lus ancienne rédaction des
poèmes homéri({ues, par E. Egger, membre de l'Institut.—
— 176 —
N. H. (lotie (liss(M't;ilioii n'est, i);is siiiii)leineiil la repi'oduclioii
de ce qu'on lit p. olo-o:2o, dans les Notks de ÏJh'stoire de la
Critique chez les Grecs, M. Eu'ti-er avait donné son texte revu,
coriit^é, au^t^-nienté , et tel ({u'il l'avait ])réparé pour une
iin|)ression future.
Les Substantifs Verbaux formés par a])0('oi)e de lintinitif.
Observations sur un procédé de dérivation très fréquent dans
la langue française et dans les autres idiomes néo-latins.
.Monti)ellier, au bureau des publications de la Société ])()ur
l'élude des langues romanes. Paris, chez Pedone-Lauriel,
x-t)7 pages, :2'' édition, revue, corrigée, augmentée, 1875. La
I"' édition était un Mémoire académique. Voir })lus bas.
Mélanges Graux. Paris, Ernest Tliorin, i,vi-8:23 pages, 1884,
in-S". Question iiuméiuoue. Manque-l-il un épisode dans le récit
que fait Homère des voyages de Télémaque à la recherche de
son père? p. 35-39.
JOURNAUX E'f REVUES.
Journal général de l'instruction publique. — Actes officiels.
— Cours publics. — Littérature. — Sciences. — Beaux-arts.
(Paul Dupont, imprimeur-éditeur.)
Volume III, no 38, p. 181, 1834, 13 mars :
De renseignement de la grammaire en général.
N" 104, p. 340, 1834, 30 octobre :
(Premier article).
Revue philologique. — Objet de cette revue. — La philologie
en Allemagne. — Scepticisme romantique. — Réaction. —
MM. Lœrs, Knebel. — Une édition allemande. — MM. Klotz,
Sleigerthal, de Sinner. — Angleterre; M. G. Hurges. — Tacite :
M. Kiessling. — Nouvelle espèce de connnen taire. — Une
séance de l'Agora; le panégyrique de Trajan ; M. Sliévenart
et M. Burnouf.
Vol. IV, n" 1, p. 2, 1834, 2 novembre :
Cours publics. — École royale des langues orientales. Cours
de grec moderne et de paléographie grecque. M. Hase, pro-
fesseur (premier ai'ticle).
N" 7, p. 31, 23 novembre :
(Deuxième article).
Vol. IV, n" 17, p. 77, 1834, 28 décembre :
Revue philolof/ique. (deuxième article). — L'ordi'c" et le
désordre dans les travaux philologiques. - Dil'liculté de
— 177 -
suivre dans celte revue une niéUiode constante. — Les livres
classiques et élémentaires. — Plularque : M. Vœgelin. —
Tacite : M. Bœttiger. — Sophocle : M. Neue. — M. de Sinner :
édition du Banquet de Platon. — Boissonade : opuscules de
Théophylacte. — Nouvelle édition des œuvres complètes de
saint Jean Chrysostome. — Considérations sui- le choix et
l'usage des manuscrits. — MM. Burnouf, Vanderbourg, Achain-
tre, E. Léo.
No 47, p. 213, 1835, 12 avril :
Revue philologique. — Langues orientales; MM. E. Burnouf
et Brosset. — Langues classiques. — Aperçu général sur
l'étude des sources historiques. — Sources de l'histoire de la
grammaire grecque. — Quelques-uns des travaux contem-
porains sur ce sujet. — Influence de Niebuhr ; — MM. Classen,
Kanke, Ritschl, Hésychius. — Thomas Magister. — Orus et
Orion.
No 51, p. 239, 1835, 25 avril :
Cours publics. — École des langues orientales : Cours de
paléographie grecque; M. Base, professeur, 1834-1835. Pre-
mier article.
No 64, p. 315, 1835, 11 juin :
Premier semestre. — Deuxième article.
No 66, p. 330, 1835, 18 juin :
Bibliographie de Vagrégation. — (Classes de grammaire et
classes supérieures des lettres. Indications nécessaires aux
concurrents.
Volume IV, n" 74, p. 377, 1835, 16 juillet :
Revue des travaux universitaires. — Importance des livres
classiques. — Abrégé d'histoire ancienne, par M. Bourgot. —
Choix méthodique de l'Histoire naturelle des animaux, d'Élien,
par M. Valalour. — Traduction de ce recueil, par M, Kumann.
No 76, p. 390, 1835, 23 juillet :
Correspondance. — A propos d'une accusation diilgée
contre l'étude des écrivains de l'anliciuilé (signé : un agrégé
de l'Université).
No 78, p. 403, 1835, 30 juillet :
Méthodes d'enseignement. — Tableau synoptique et compa-
ratif des trois langues française, latine et gr(M'f[ue. dédié à
mes élevés, par M. Th. L(>turq[e, inailre de i)ension ;i Rouen.
Volume IV, no 80, p. 412. 1835, 6 août :
Doctrine du progrès. — \a\ Boussole (à propos d'un article
inséré dans le Journal général, de M. Bodin).
12
— 178 —
No 81, p. 417, 1835, 9 août.
Exnincns de doctoral ôs lettres. — Thèses de MM. riuii;-iiiaul.
Gros et Schwalbé.
No 83, p. 429; 1835, 16 août :
Littérature ancienne. — Du latin des premiers siècles litté-
raires de Koine ; le grec moderne.
No 87, p. 453, 1835, 30 août :
Revue classique. — Les préfaces et les commentaires. —
Le chef-d'œuvre d'un inconnu. — liéaction nécessaire. —
Choix d'élégies latines, avec des imitations françaises, par
M. L. M... — Études grannnaticales et littéraires de quelques
morceaux de poésie latine, ])ar M. Toussaint Hévillon. — Com-
paraison de la forme et du ])ut des prosodies en Allemagne
et en France. — Deux prosodies nouvelles, de. MM. Uel et
Cabaret-Dupaty.
No 91, p. 477, 1835, 13 septembre :
Littérature latine. — l'ne édition et un nouveau manus-
crit du Dialogue sur les orateurs.
N" 99, p. 525, 1835, 11 octobre :
Histoire. — La Grèce moderne.
Volume V, no 3, p. 19, 1835, 8 novembre :
Littérature. — Précis de riiisloire de la lilli'-ralure en
France, depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Restau-
ration, par M. Aigre.
No 5, p. 36, 1835, 15 novembre :
Rhétorique. — Coup d'œil sur l'histoire de cet art, depuis
les anciens jusqu'à nos join-s. — De deux nouveaux ti-utés
de rhétorique. — l'ne réflexion générale.
No 12, p. 94, 1835, 10 décembre :
Revue classique. — Grannnaire grecque de M. IJurnouf;
intUience de cet ouvrage sur les progrès de l'enseignement
du grec; questions sur la grannnaire greccjue, — Coiu's de
thèmes de MM. Le Bas et Régnier. — Grammaire latine de
Lhomond. — Les idiotismes de Viger. — MM. Villemereux,
Guéroult, de Hlignières, Noël et de Fallens, et leur gram-
maire.
No 15, p. 116, 1835, 20 décembre :
Archéologie. — De la peinture chez les anciens. (Résumé
d'un(> dissertation de M. le professeur Tœ])tTer, de Genève,
sur la peinture ancienne, elc.)
— 179 —
No 18, p. 139, 1835, 13 décembre :
B.emie classique. — Le lliôàtro .urivc ol le Ihé.-Uro lafiii. —
Édilions de MM. Veiidel-lleyl, de Sinner, Quicherat, etc.
N" 22, p. 169, 1836, 14 janvier :
Littérature latine. — Métamorphoses d'Ovide, traduction
nouvelle, par M. Gros.
No 23, p. 179, 1836, 17 janvier :
Revue classique. — Extraits des principaux monuments de
l'éloquence profane et religieuse des anciens (i''' article). Le
(lonciones.
No 24, p. 190, 1836, 21 janvier :
Bibliographie. Histoire de Védiication. — Commentatio de
liistoria educationis et per nostram a3tatem culta et in poste-
rum colenda. — Scrps. Alexander Kappius arcliigymnasii 8u-
satensis proreclor Hammona.\ 1834, in-4 '.
No 30, p. 233, 1830. 11 février :
Philosoj)hie morale. — Les Devoirs des hortimes, discours
à un jeune lionnne, par Silvio Pellico de Saluées, traduit de
l'italien en u'rec moderne par Cébès deTlièbes. Paris, librairie
J.-A. Macklein, 1835, in-12.
No 33, p. 261, 1836, 21 février :
Revue classique. — Éloquence religieuse et profan(^ des
anciens ; extraits des orateurs attiques et de Cicéron, par
M. Ragon (2'' article).
No 37, p. 295, 1836, 6 mars :
Biographie. — Notes de Vico sur l'art poétique d'Horace.
No 44, p. 345, 1836, 31 mars :
Traditions lêratologiques, ou récits de l'antiquité o\ du
moyen-âge en Occident, sur quelques points de la fable, du
merveilleux et de l'Iiistoire natui-elle, publiés d'après plu-
sieurs manuscrits inédits grecs et latins et en vieux français,
par B. de Xivrey. Paris, 1836.
No 47, p. 371. 1830, 10 avril :
Faculté des Lettres. — Cours de M. Fauriel. — 1''' article.
— (Dans ce cours, M. Fauriel expose et discute les recherclies
et les opinions des littératfMirs allemands sur l'histoire et
l'authenticité des poèmes attribués à Jlomère.)
No 52, p. 409, 1836, 28 avril :
Instruction supérieure. — De la monograpliie et du docto-
rat ès-lettres.
— 180 —
N" 52, p. 411, 1836, 28 avril :
Farullé des Lettres. — Cours de M. Fauricl {^'' ailicle).
No 63, p. 489, 1836, 5 juin :
Lilléralure grecque. — CuUecLion des Hil- Leurs gi-ecs publiés
par M. Clir. Walz,
No 64, p. 507, 1836, 9 juin :
Faculté des Lettres. — Cours de M. Fauriel (3" article).
No 65, p. 517, 183:'., 12 juin :
Revue classique. — Extraits de Tacite et des historiens
grecs. — Chrestonialhie grecque. — Extraits d'AlIiénée.
No 70. p. 556, 1836, 30 juin :
Faculté des Lettres. — Cours de M. Fauriel {¥ article).
No 74, p. 588, 1836, 14 juillet :
Cours de M. Fauriel (5" article).
No 81, p. 645, 1836, 7 août :
Cours de M. Fauriel (6" article).
No 82, p. 653. 1836, 10 août :
Faculté des Lettres. — Épreuves du doctoral.
No 86, p. 681, 1836, 25 août :
Philologie. — Coup d'œil sur quelques travaux de la phi-
lologie grecque contemporaine, en vue du progrannne publié
par le conseil royal de l'Instruction publique, pour le con-
cours d'agrégation de philologie.
No 89, p. 708, 1836, 4 septembre :
Faculté des Lettres. — Cours de M. Fauriel (7'' article).
No 92, p. 731, 1836, 15 septembre :
Cou7^s de M. Fauriel (8'^ article).
No 98, p. 783, 1836, 9 octobre :
Cours de M. Fauriel (9'' article).
Volume VI, no 4, p. 28, 1836, 27 novembre :
Cours de M. Fauriel {W article).
No 8, p. 62, 1836, 25 décembre :
Cours de M. Fauriel (il" article).
No 10, p. 80, 1837, 8 janvier :
Revue classique. — Ekxjuence ])i'ofane cl i-eligieuse des
anciens {?>' article). Déniosliiène. — Bibliographie de M. Bec-
ker. — Éditions de M. l{égni(>r.
No 12, p. 93, 1837, 22 janvier :
Faculté (les Lrllirs. — Coiii-s de M. l'anricl (I:2('l dernier
— 181 ~
articlo). [Ot nrliclo pst signé el assure ainsi la drlci-minalion
des articles antérieurs.]
No 14, p. 108, 1837, 5 février :
Littérature grecque. — I. Collection des rhéteurs grecs de
Walz : ix" et dernier volume. — II. Mémoire sur la rhéto-
rique chez les Grecs, par M. E. Gros.
No 28, p. 223, 1837, 14 mai :
Revue classique. — I, Selecla principum hisloricorum :
Ilerodoti, Thucydidis, Xenophontis, Polyhii illustres loci. —
II. Plutarchi vitte Demosthenis et Cicerônis. Delectu, pmefa-
tione, annotatione discipulorum institutioni accommodatis.
Dan. Wyttembachii éd. passim aucta, et emendata.
Volume VII, no 54, p. 313, 1838, 24 janvier :
Philologie. — Dictionnaire grec-francais, par .1. Planche,
nouvelle édition par S.-A. Vendel-IIeyl et Al. Pillon.
No 124. p. 832, 1838, 22 septembre :
Littérature. — Des journaux chez les Romains, recherches
précédées d'un mémoire sur les Annales des Pontifes, par
J.-V. Le Clerc.
No 149, p. 1025, 1838, 19 décembre :
Littérature. — Des journaux chez les Romains, etc., par
J.-V. Le Clerc (2'^ article). Iléimprimé dans les Mémoires
d'histoire ancienne et de philologie, p. i286.
Volume VIII, no 14, p. 95, 1839, 16 février :
Publications. — Méthode systématique de l'enseignement
des langues appliqué au grec ancien et moderne, pai*^E tienne
Marcello... première partie. Paris, 1828.
No 15, p. 102, 1839, 20 février :
Littérature. — Traditions tératoloR'iques de B. de Xivrey
(2" article).
No 46, p. 344, 1839, 8 juin :
Histoire et philologie. — Éclaircissements sur le cercueil
du roi memphite Mycerinus, traduit de l'anglais et accompa-
gné de notes par Ch. Lenormant.
No 50, p. 375, 1839, 22 juin :
Géographie ancienne. — Périple de Marcien d'Héraclé(\
epitome d'Artemidore, Isidore de rjiarnx. etc., supplémcnl
aux dernières éditions des jx'tils géographes, d'après un ma-
nuscrit grec de la Hibli()lhè([ue royale, par M. E. Miller. Pai-is,
Imprimerie royale, 1831). 8".
— 182 —
N'-^ 60, p. 456, 1839, 27 juillet :
Littérature. — Essai d'iiisloire lilLéraire, par E. CU'tuscz,
1839, iii-8".
N" 81, p. 626, 1839, 9 octobre :
Concours d'agrégation i)uiir les classes de grammaire.
No 85, p. 662, 1839, 23 octobre :
Publications. — Le iHoyen-àt^-e el. le (lix-iieuvi('iii(» siècle,
ou analyse de la inéLliode sysLéinalique d'enseigiieiiienl des
langues appliquée au grec ancien et moderne, par E. Mar-
cello.
N" 93, p. 722, 1839, 10 novembre :
Histoire de la philosophie. — Vico el 11 (aile, par .los. Fer-
rari. Paris, 1889, in-8".
N» 96, p. 746, 1839, 20 novembre :
Philologie. — De l'accenlualion grecque en général el du
trailé élémentaire de raecenlualion grecque, par M. V. Hélo-
laud.
Volume IX, no 38, p. 283, 1840, 9 mai :
Archéologie. — 1. Inscriplions grecques el lalines recueil-
lies en (li'èr(^ par la eonnnission de Morée, el expli(pié(^s ])ar
J'h. Le lias, l. i el l. n, 1835-39, in-8^ — 11. iMonunienls d'anli-
quilé figurée recueillis en Grèce parla commission de Morée
et expliqués par le même, l"'' et 2° cahiers, 1835-37, in-8".
No 41, p. 307, 1840, 20 mai :
Archéologie. — Inscriplions en vers du Musée d'Aix, sui-
vies d'un appendice sur une slalue antique récennnenl décou-
verte aux environs de cette ville, 1839, in-8''.
No 98, p. 686, 1840, 5 décembre :
Faculté des Lettres. — Cours de littérature grecque, M. Eg-
ger, suppléant. — Discours d'ouverture.
No 99, p. 694, 1840, 9 décembre :
Discours d'ouverture (suile). Héimprinu' dans les Mémoires
de littératures ancienne.
Volume X, n" 14, p. 82, 1841, 17 février :
Faculté des Lj'ttres. — Cours de lilléralni'e gi'ecque {V'' ar-
ticle). — Division du cours. — Antécédents de la Poélicjue
d'Arislole, première; partie. — Origine de la critique. — Ti-i-
vaux entrepris sur les poésies traditionnelles, (ïI en particu-
lier sur les poésies d'Homère, au siècle de IMsisIratc. — Inter-
prétation pliilos()|)liique. — Diascévaslcs. — Clioi-Jzonles. —
Progrès de la critiejue sur le théâtre d'Athènes. — Diascève
dramati((U(' (ri'digé par M. Sadoiis).
— 183 —
N'^ IG, p. 89, 1841. 24 février :
Philologie. — Le jardin des racines grecques, ivuiiit's pai-
C.-F. Lancelot, oL mises en vers par do Sacy. Nouvelle édition
par M. Ad. Régnier.
N" 23, p. 129, 1841, 20 mars :
Histoire. — Économie politique des Romains, ])ar
M. Dureau de la Malle.
N''27, p. 151, 1841,3 avril :
Philologie. — Méthode pour étudier la langue latine, par
J.-L. Burnouf.
No 28, p. 1G2, 1841, 7 avril :
Faculté des Lettres. — Cours de littérature grecque (2" par-
tie). — Critique dans la comédie grecque et particulièrement
dans Aristophane. — Les Sophistes. — Esthétique de Platon.
— Poésie, nmsique et philosophie dorienne, etc. (Réd. par
A. Sadous.)
N" 32, p. 187, 1841, 21 avril :
Faculté des Lettres. — Cours de littérature grecque (3'" ar-
ticle). — Aperçu de la biographie littéraire d'Aristote. Prin-
cipes généraux de sa doctrine sur l'art, etc.
No 33, p. 190, 1841, 24 avril :
Philologie. — Philodemi rhetorica; ex herculanensi papyro
etc.. restituit E. Gros.
No 35, p. 202, 1841, lo'' mai :
Philologie. — Question de philologie homérique. —
Aristote lisait-il dans l'Odyssée un épisode de soixante-onze
vers que nous y lisons aujourd'hui?
No 39, p. 226. 1841, 15 mai :
IJttérature grecque. — Fragment d'un examen critique de
la Poétique d'Aristote.
No 46, p. 269, 1841, 9 juin :
Faculté des Lettres. — Cours de littérature grecque {¥ ar-
ticle). — Témoignages et théories d'Aristote sur les origines
de la poésie. — Poésie populaire. — Poésie épi({ue. — Le
cycle épique. Les poèmes homériques faisaient partie du
cycle épique. — Autorité d'Aristote dans la question homé-
rique.
No 49, p. 288, 1841, 19 juin :
Faculté des Lettres. — Cours de lilléralurc grecque (î)'^ ar-
ticle). — Origine du drame grec. — Tragédie. — IJrame saty-
— 184 —
riqiic. — La conirdio a-l-cUi' la iiirnio oriuine ? — Raj^porls
de la tragédie avec le cycle épique; avec la civilisation con-
temporaine.
No 52, p. 305,1841, 30 juin :
Littérature grecque. — Les Néméennes de Pindare, tra-
(Inclioii nouvelle avec le texte, par M. Obry, professeur à la
Faculté des Lettres de Strasbourg.
No 60, p. 353, 1841, 28 juillet :
Philologie. — l'hilodenii de rhetorica liber quartus, ex
volum. herculan. Oxonii, 1825, excussis, edid. Léonard
Spengel.
No 62, p. 367, 1811,4 août :
Faculté des Lettres. — Cours de littérature gi'ccque
(6*^ article). — llistoii'e des développements de Faclion dans
le drame tragique. — Trilogie et tétralogie. — Trilogie tra-
gique d'Eschyle. — Analyse de l'Orestia. — Les (juati-e autres
tragédies d'Eschyle, caractères généraux de son théâtre.
No 63, p. 371, 1841, 7 août :
Archéologie. — Recherches sur les monunuMils cyclopéens
et pélasgiques, par L. C. F. Petit-Radel. Paris, 1841, in-8.
No 66, p. 395, 1841, 17 août :
Faculté des Lettres. — Cours de littérature grecque.
(7" article). — Argument : Progrès de l'art dans les drames
de Sophocle. — Retour à Aristote. — Euripide. — De la tétra-
logie dans Euripide. — (Caractère de ses tragédies rappro-
cliees de la théorie aristotéhque.
No 70, p. 417, 1841, loi- septembre :
Philologie. — XVRIMOI SIBYAAIAKOI, oracula sibyllina, texl.
ad codices mss. recognit. a C. Alexandre. Vol. 1. Paris, 1841,
in-8.
No 73, p. 437, 1841, 11 septembre :
Faculté des Lettres. — (]ours de littérature grecque
(8'' article). — De la moralité au théâtre.
No 86, p. 526, 1841, 27 octobre:
Faculté des Lettres. — Cours de . littérature grecque
(9" et dernier article). — Diverses opinions (rArisl()l(> sur
les poèmes en prose, sur In poésie lyriciue. elc — l{e\ue
des ])rincipaux ouvrages de critique antérieiu's à la P()éti(|ue
d'Arislole. — Conclusion.
No 89, p. 543, 1841, 6 novembre :
l'/iiloiogie. — I. Mémoire siu" le système" grannnalic;d des
— 185 —
langues do quelques nalions iii(li(>iiiies de rAniéri(|ue du
Nord, par M. El. du Ponceau. Paris, 1838, in-8. — 11. De lin-
gua Othomitorum dissertatio aucl. Enim. Naxera. Philadel-
phie, 'I83o. (Extrait du V tome, nouvelle série des inénioires
de la Société américaine de philosophie). III. Synonymes
français par Benj. Lafaye. Paris, 1841, 1 vol. gr. in-8.
No 101, p. 621. 1841, 18 décembre :
Cours publics. — Faculté des Lettres. — Analyse de la
première leçon de littérature grecque (connnuniquée par
M. Egger). — Réimprimée dans les mém. de lit t. anc, p. 386.
Volume XI, no 10, p. 54, 1842, 2 février :
Cours de littérature grecque (l''' article, signé (]. G.).
N' 17, p. 94, 1842, 26 février :
Cours de littérature grecque {ît^ article). — De la vérilé his-
torique; son caractère relatif. — Distinction de l'histoire, de
la poésie et du roman. — Alliance nécessaire de l'histoire et
de la poésie. — Du style historique. — Mélange du style
scientifique et du style poétique. — De la vérité considérée
comme loi du style historique : exemples, résumé.
N" 26, p. 151, 1842, 30 mars :
Philologie. — Dictionnaire complet d'Homère et des Ilomé-
rides, résumé des travaux de la critique tant ancii'inie que
moderne, sur Homère et ses poèmes par MM. Theil et Ilallez-
d'Arroz. 1 vol. in-8.
N" 35, p. 202, 1842, 30 avril :
Cours de littérature grecque (S'' article). — Examen des
thèses anciennes sur l'histoire. — Le symbolisme considéré
comme première forme de l'histoire. — ^' Des divers systèmes
d'interprétation de la mythologie ancienne. — Examen cri-
tique de la Théogonie d'Hésiode. — Conclusion. (Signé (1. G.).
No 41, p. 238, 1842, 21 mai :
Littérature grecque. — Théâtre d'Eschyle, traduction nou-
velle en prose, par Alexis Pierron. Paris, 18-41, \\\-\^l. —
l'ragment inédit de la traduction en vers du théâtre d'Eschyle
par .1. .1. Puech.
No 52, p. 311, 1842, 29 juin :
Bibliographie. — Cours de litlérature rédigé d'après le
programme pour le baccalaui-éat, par E. Gérusez.
No 56, p. 333, 1842, 13 juillet :
Cours de littérature grecque (4'' arlicle). — De l'Iliade consi-
dérée comme œuvre historique: inl(M'])rétations alli'.u'orifiiics
— 18G —
des anciens ol dos modernes; Paradoxes do Dion Chrysos-
lonio. — Kéalilé des événenienls racontés par Homère. Pein-
ture des mœurs héroïques; de la nationalité hellénique.
— Résumé.
N" 64, p. 377, 1842, 10 août :
Cours de liltérature grcrrjur (o" arliele). — Do l'Odyssée
considérée comme monument historique. — Caractères (^ui
disthiguent ce poème de l'ihade. — Du bouclier dAchille et
du bouclier d'Hercule. — Du poème des Œuvres et des Jours.
— Résumé. (Signé C. G.).
No 71, p. 422, 1842, 3 septembre :
Question d'histoire littéraire. — De l'influence du papyrus
égyptien sur le développement de la littérature grecque.
N" 100, p. 604, 1842, 14 décembre :
Cours de littérature grecque (6'' article). — Premiers écri-
vains en prose. — Logographes connus par les seuls témoi-
gnages des critiques; logographes antérieurs à Hérodote,
dont il reste quelques fragments. — Ilecatée de Milet. —
Acusilaus d'Argos, (fharon de Lampsaque, Xanthus de Lydie. —
Logographes contemporains d'Hérodote. — Hellanicus de
Lesbos, Phérécide d'Athènes, etc.
Volume XII. no 1, p. 3, 1843, 4 janvier :
Littérature, — Bibhothèque de l'École des Charles. T. I,
Il et IIL
N» 7, p. 39, 1843, 25 janvier ;
Cours de littérature grecque {V article). — Hérodote, sa
biographie; prélhninaires de la lutte des Perses et des Grecs.
— Traits prhicipaux de l'art historique dans Hérodote.
N» 22, p. 134, 1843, 18 mars :
Cours de littérature grecque (8" article). — Fin de l'histoire
d'Héi'odote, récit de la guerre médique. — De la vie d'Homère
attribuée à Hérodote, etc. — Résumé du cours.
N" 33, p. 199, 1843, 26 avril :
Question dliisloire littéraire. — De la deuxième édition des
Nuées d'Aristophane.
N" 56, p. 355, 1843, 15 juillet :
Bibliographie. — Histoire romaine par M. E. Dumont.
professeui" au Collège Saint-Louis. 8 vol. \\\-\-l.
N" 92, p. 917, 1844, 16 novembre :
Littérature grecque. — Baêjoiou ptuôta^fîof. Babrii fabuhr iam-
— 187 —
bicnn CXXIII, jussu sumnii odiicalionis public.-p ndiniiiislra-
toris Aboli Villemain, viri excell. iiuric pi'imuni odila;. Joli. Fr.
Boissonado Litt. gr.Tc. pr. recensuit, latine convertit, anno-
tavit, etc. Paris, '1844, Didot, <ïr. in-8. — II. Bal)rii fabula>
lambica; CXXXI, g-r. in-8. .1. F. Boissonade recensuit, secunda
editio novis curis expolita. Paris, 1844, in-8, Klinkcsieck. —
111. Frid. Dûbner : aniniadversiones crilicœ de Ba])i'iis pjOiâf/Sotç
(Lettre h M. Fred. Jacobs 1844, in-8). — IV. Fables de Hal^rius,
traduites pour la première fois en français par A.-L. Bover.
Paris, 1844, Didot. ln-8. (1"' article).
N" 94, p. 927, 1844, 23 novembre :
Littérature grecque. — Fables de Babrius (i^" oi dernier
article). — Articles réimprimés dans les Mém. de litt. anc,
p. 487.
No 103, p. 978, 1844, 25 décembre :
Faculté des Lettres. — Cours de littérature grecque (ana-
lyse de la 1'" leçon, signé C G.).
N" 104, p. 986, 1844, 28 décembre :
Des programmes pour les concours d'agrégation aux
classes supéi'ieures des Lettres et aux classes de grannnaire.
Volume XIV, n^ 3, p. 14, 1845, 8 janvier :
OratorumroYiianorum fragmenta ab Appio Cîibco et M. Porcio
Calone, usque ad Q- Aurelium Synnnachum, collegit atque
illustravit H. Meyer. Ed. auctior et emendatior. Zurich, 1842,
in-8. — Réimprimé dans les Mém. de litt. anc, p. 398.
N" 11, p. 62, 1845, 5 février :
Cours de littérature grecque (2" article). — Des écoles en
Grèce et à Home. — Organisation de renseignement ])ublic
sous les empereurs. — Du stoïcisme. — Épictète. (Signé (^. G.).
No 38, p. 226, 1845, 10 mai :
Cours de littérature grecque (3" article). — Suite du stoï-
cisme. — Marc-Aurèle. — Influence de la doctrine stoïcienne
sûr les formes et les caractères du langage.
No 53, p. 325, 1845, 2 juillet :
De quelques documenls sur Y LJsclavage dans ranliquité.
N" 61, p. 379, 1845, 30 juillet :
Essai critique sur une inscription grecque de (lyme en
Eolide. — Réimprimé dans les Mém. d'iiistoire ancienne el de
piiilologie, j). 77.
N" 68, p. 437, 1845, 22 août :
Histoire ancienne. — Recliercbes sur les élaljlisscments
— 188 —
des Grecs en Sicile, jusqu'à la réduclion de celle île en pro-
vince romaine, par M. Brunel de Presle, 1 vol. in-8. Paris, 1845.
N" 73, p. 473, 1845, 10 septembre ;
Littérature. — De Lucien et de Voltaire. — Réimprimé dans
les Mém. de litt. anc, p. 473.
N*^ 70, p. 499, 20 septembre.
Littérature. — Gicéron, Des devoirs, traduction nouvelle par
J. L. Burnouf, 1 vol. in-l;2, Paris, Delalain, 1845.
No 91, p. 634, 1845, 12 novembre :
Philologie grecque. — 1. Fragments des poèmes géogra-
phiques de Scynnius de Chio et du faux Dicéarque, par
M. Letronne. Paris, 1840, in-8. — II. Tlieophylacti Simocaltse
quîestiones pliysicas et epistolas ad codd. recensuit versione
Kimedonciana et notis instruxit J. Fr. Boissonade. Paris,
1835, in-8. — 111. .Eneas Gazteus et Zacharias MitylenîBus, de
immortalitale aninuï!, et mundi consummatione, ad codd.
recensuit .1. Fr. Boissonade. Paris, 1836, in-8. — IV. Miclia'l
Psellus, de operalione dîemonum, cum notis Gaulminii cu-
rante .1. Fr. Boissonade; acced. opuscula inedita Pselli,
Nuremberg, 1838, in-8. — V. Philostrali epistobe, quas rec.
.1. Fr. Boissonade. Paris et Leipzig, 184^, in-8. — VI.Anecdota
nova descr. et annotavit J. Fr. Boissonade. Paris, 1844, in-8.
Volume XIV, n" 102, p. 722, 1845, 20 décembre :
Faculté des Lettres de Paris. — Cours de littérature grecque.
— Leçon d'ouverture prononcée le 4 décembre 1845.
N« 103. p. 730, 24 décembre :
Suite de la leçon d'ouverture.
Volume XV, n» 20, p. 192, 1846, 7 mars :
Faculté des Lettres de Paris: Cours de littérature grecque,
:2'' article (signé A. Morel).
No 23, p. 215, 18 mars :
Philologie. — Essai liistorique sur la littérature française
(en grec moderne), par Jean Minotos, de Crète, tome i (Poé-
sie), 1845, in-1^2.
N" 23, p. 216, 18 mars :
Faculté des Lettres: Cours de littéi-ature grecque. 3'' article
(signé A. Morel),
N" 27, p. 216, 1816, lo>- avril :
Philologie. — Olympiques de Pindare, traduites en vers
français par.!. Guichemerre. 1 vol. iii-8".
— 189 —
No 30, p. 271, 1846, 11 avril :
Histoire. — Histoire romaine de Dion (lassius. traduite en
français avec notes, texte en regard, etc., par E. Gros, I. I,
contenant les fragments jusqu'à Fan de Home o4o. (Héini-
primé dans les Mémoires d'histoire ancienne et de pliilologie,
p. 305.)
No 34, p. 302, 1846, 25 avril :
Faculté des Lettres de Paris : Cours de littérature grecque,
4'^ article (signé A. Morel).
No 40, p. 352, 16 mai :
Histoire de la poésie promjirale. Cours fait à la Faculté
des Lettres, par M. C. Fauriel. Paris, 1846, 3 vol. in-8".
No 58. p. 513, 18 juillet :
Faculté des Lettres de Paris : Cours de littérature grecque,
5" article. Argument : du Cycle épique. Signé A. Morel.
No 73, p. 633, 1846, 9 septembre :
Note additionnelle à la dissertation de M. Th. -II. Martin sur
les Pentétérides athéniennes, adressée à M. le Rédacteur du
Journal général.
No 77, p. 664, 1846, 23 septembre :
Philologie française. — Œuvres complètes d'Etienne de la
Boétie, réunies pour la première fois, et pubhées par M. Léon
Feugère. (Signé X. R.)
No 84, p. 783, 17 octobre :
Faculté des Lettres de Paris : Cours de littérature grecque,
6*' article (signé A. Morel).
No 93, p. 797, 18 novembre :
Philologie. — De la plus ancienne rédaction des poèmes
homériques.
No 100, p. 861, 12 décembre :
Faculté des Lettres. Cours de httérature grecque, 7" article.
-^ Argument : Examen de l'Odyssée. — Les Chorizontes. —
Biographies traditionnelles d'Homère.
Volume XVI, n" 6, p. 38, 1847, 20 janvier :
Philologie. — Rome au siècle d'Auguste, ou Voyage d'un
Gaulois à Rome à l'époque du règne d'Auguste, et pendant
une partie du règne de Tibère, pai- M. Ch. Dezobry, nouvelle
édition, 4 vol. in-8'^ (i'"' article).
No 11, p. 80, 1847, 6 février :
Philologie. — 1. Éhte des monuments céramographiques,
— 190 —
in.'iléi'iaiix j30Ui' rinlcUiti'eiice des rcliiiioiis ol (U^s mœurs de
rauliqiiilé, oxpliquôs el coninioiilés par MM. CAi. Loiioi'iiiaiil
el .1. de Willo, t. i ol ii, g-rand in-4°. — II. Observations philo-
logiques et archéologiques sur l'élude des noms propres
grecs, suivies de l'examen particulier d'une famille de ces
iionis par M. Lelronne, 1 vol. in-8" (1"' article).
No 20, p. 162, 1847, 10 mars :
Idem (2° article).
Volume XVI, no 26, p. 217, 1847, 31 mars :
Faculté des Lettres de Paris .-Cours de li Itéra lure grecque,
8" el dernier article. — Conclusion sur les poèmes homériques.
— Analyse de la dernière leçon du cours de 'l84o-i8'd), com-
muniquée par le professeur. (Uéimprimé dans les Mémoires
de lilléralure ancienne, p. 96.)
No 63, p. 694, 1847, 11 août :
Vacuité des Lettres de Paris : Cours do lilléralure gi'ecqu(\
i'"'' semestre de 1846-1847. — Leçon d'ouverture. — Analyse
connnuniquée par le professeur. (Kéimprimée dans les Mé-
moires de lilléralure grecque, p. 110).
N" 73, p. 768, 1847, 11 septembre.
Littérature. — Quehjues obsei-va lions nouvelles sui' le
Irailé du Sublime ordinairement attribué h Longin.
No 85, p. 867, 1847, 23 octobre.
Philologie. — Rome au siècle d'Auguste, etc., par M. Ch.
Dezobry (t' article).
Volume XVII, n" 4, p. 39, 1848, 12 janvier :
Archéologie. — Nolice empruntée à l'un des derniers numé-
ros de; la Revue archéologique, sui' une insci-iplion latine^ :
(1847, p. 197 (îl 797). Uéimprhnée dans les Mémoircîs d'histoire
ancienne el de pliilologie, p. 377.
N» 28, p. 192, 1848, 5 avril :
Publications. — Les Germains avant le christianisme. —
Recherches sur les origines, (>lc., des })euples germaniques,
par A.-F. Ozanani. Paris, 1847, in-8".
No 30, p. 208, 1848; 12 avril :
ldr7n (2'' article).
N" 11, p. 272, 184S, 31 mai :
Piil)tieations. — Dicliomiain; grec-francais, composé sur
un nouveau plan où sont réunis et coordonnés les travaux de
II. Eslienne, de Schneider, de l'assow el di's meilleurs lexico-
— 191 —
,STaphos cl ,!i-i'aiiiiii;iiri('iis anciens cl modernes, elc, etc., par
C. Alexandre, M' édition (l''' ai'Ucle).
N" 60, p. 357, 1848, 29 juillet :
Publications. — DicLionnairc grec-francais, par C. Alexandre
(2-^ arlicle).
No 73, p. 425, 1848, 13 seplemlire :
Publications. — Cosmos, Essai d'une doseriplion pliysiqiio
du monde, par Al. de Humboldl,, 1''' partie, traduite en fran-
çais par M. Fave (1840); 2'' partie, traduite en français par (lli.
Galuski (1848)', 1"^ article.
No 76, p. 438, 1848, 23 septembre :
Cosmos {"H" article).
No 80, p. 466, 1848, 7 octobre :
Littérature contemporaine. — Ballanche, par.l.-.l. Ami)ére,
1 vol. in-12.
No 100, p. 625, 1848, 16 décembre :
Notice bibliographique sur le progranniic des concours
d'agrégation pour les classes d(^ grannnaire et pour les
classes supérieures des Lettres (i''' article). — I. Observations
générales. — II. Auteurs grecs.
No 104, p. 652, 1848, 30 décembre :
Nécrologie. — M. Ant.-.I. Letronne. — Leçon en Sorbonne
du 20 décembre. (Iléimprimée dans les Mémoires d'histoire
ancienne et de philologie, p. i.)
Volume XVIII, n" 2, p. 8, 1849, 6 janvier :
Histoire de M""' de Maintenon et des principaux événements
du règne de Louis XIV, par le duc de Noailles.
No 7, p. 33, 1849, 24 janvier :
Notice bibliographique sur les progrannnes des concours
d'agrégation pour les classes de grannnaire et les classes
supérieures des Lettres (2'' article). -- III. Auteurs latins.
No 9, p. 42, 1849, 31 janvier :
Méine sujet (3'" article). — Agrégation pour les classes su|)é-
rieures des Lettres. — Auteurs grecs. — Auteurs latins.
No 19, p. 91, 1849, 7 mars:
Cours de littérature grecque (!''' semestre de 1848-1849). —
llisloire des Lettres grecques au temps d'Alexandre, et des
premiers Ptolémées.
No 24, p. 121, 1849, 24 mars :
Littérature et antiquités grecques. — De (luclqiies ouvrages
récemment publiés à Athènes et ;i (;onslanlin()|)le.
— 192 —
No 32, p. 170, 1849, 21 avril :
Cours de littérature grecque (^"^ et 3'' leçons). — De la co-
médie après Ai'isloi)haiie. — (Comédie moyenne. — Du chœur
à Athènes. — IntUuMice des révolutions politiques sur la co-
médie.
No 51, p. 288, 1849, 27 juin :
Cours de littérature grecque {¥ et 5" leçons). — De la tra-
gédie athénienne après Euripide. — Coup d'œil sur Thistoire
des acteurs dans l'antiquité (signé E. Chatel).
No 55, p. 306, 1849, 11 juillet :
Cours de littérature grecque (6" leçon). — De l'éloquence
avant Démosthène. (Signé E. C).
No 70, p. 390, 1849, loi' septembre :
Cours de littérature grecque {''' et 8'^ leçons). — Les Sophis-
tes. — Etude sur les progrès de l'éloquence attique d'après
des frau'ments de Gorgias, d'Isocrate, d'isée et de Lycurgue.
(Signé E. C).
No 82, p. 472, 1849, 13 octobre ;
Cours de littérature grecque (9'', W et W leçons). — De
l'éloquence grecque : l3émosthène, Eschine, llypéride, Dé-
made, Dinarque et Phocion (signé Eug. Chatel).
No 97, p. 581, 1849, 5 décembre :
Cours de littérature grecque (12'', 13", W et 15'' leçons). —
(^oup d'œil rétrospectif sur l'art historique chez les (irecs
avant le siècle de Phihppe et d'Alexandre. — Ephore et Théo-
pompe (signé E. Chatel).
Volume XIX, no 19, p. 154, 1850, 6 mars :
Cours de littérature grecque (16" et 17'' leçons). — L'Orient
au moment de la conquête macédonienne. — Histoire, lé-
gende, roman d'Alexandre (signé E. Chatel).
No 30, p. 214, 1850, 13 avril :
Cours de littérature grecque ('I8'\ 19", 20% 2 Pet 22" leçons).
— Du style philosophique à Athènes. — Théophraste. —
Eratosthenes. (Signé E. C).
Volume XIX, no 33, p. 230, 1850, 24 avril :
Faculté des Lettres de Paris. Cours de littérature grecque
(23'' et 24'" leçons). — Suite de l'Ecole d'Alexandrie. — Poésie
épique. — lui réduction générale à l'étude de la poésie buco-
lique chez les Grecs.
No 86, p. 530, 27 oclobre.
Faculté des Lettres de Paris. Cours de littérature greccjue
(signé E. Chatel).
— 193 —
N" 92, p. 566, 1850, 16 novembre :
Histoire ancienne. — Nicolas de Damas el, Velleius Pater-
culus.
No 102, p. 626, 1850, 21 décembre :
Histoire ancienne. — Histoire romaine de Dion Cassins,
traduite en français avec notes, texte en regard, etc., par E.
Gros, tome ii. Paris, 1848, in-8" (2'- article). Kéimprimé dans
les Mémoires d'histoire ancienne et de philologie, p. 305.
Volume XX, no 4, p. 18, 1851, 11 janvier :
Cours de littérature grecque (deuxit'me article). — Des Sep-
tante. — Introduction de l'étude des littératures étrangères et
particulièrement des littératures sémitiques chez les Grecs. —
La httérature orientale jugée par les Grecs. — Méthode clas-
sique : Lowth. — Méthode romantique : Herder et Chàteau-
briant. — Littérature orientale traduite par les Grecs : mé-
thode interprétative des .Septante : méthode oratoire de
•losèphe. — De la langue des Septante et de ses rapproche-
ments avec Tatticisme ; de son influence sur les destinées gé-
nérales de la langue grecque. Signé E. Chatel.
No 5, p. 27, 1851, 15 janvier :
Cours de littérature grecque. — Polybe et Diodore de Sicile
(cours de 1849-18S0, troisième et dernier arlicle). Signé Eug.
Chatel.
No 20, p. 126, 185], 9 mars:
Littératu7'e grecque. — Theonis Smyrnaei platonici liber de
astronomia, cum Sorani fragm. éd. vert., etc. Th. IL Martin.
Acced. G. Pachymeri e libro astronomico délecta fragmenta,
acced. etiam Chahndii locus ex Adrasto vel Theone expressus.
Paris, 1849, in-8" de vni-480 pages.
No 48, p. 266, 1851, 14 juin :
Histoire. — Le Tcheou-li ou Rites des Tcheou, traduit du
chinois par Ed. Biot. Paris, 1851, 2 vol. in-8"'.
Volume XX, no 77, p. 426, 1851, 24 septembre :
Cours de lillérature grecque. — Introduction à l'hisloire de
la littérature grecque durant le siècle d'Auguste (analyse
connnuniquée par M. Egger). Réimprimé dans les Mémoires
de httérature ancienne, p. 461.
No 84, p. 480, 15 octobre :
Des autographes et des collections épistolaires dans l'anti-
quité, particulièrement au siècle [d'Auguste.
Volume XXI, no 46, p. 311, 1852, 9 juin :
Cours de littérature grecque, premier article (signé E. C).
13
— 194 —
No 53, p. 350, 1852, 3 juillet :
Cours de h'tfc7'alurc r/rccqHC ((l(Mixi('iii(> arliclo). — Do la
poésie au siècle des Anluuins. — liiscri])liuiis. — Epigrammes.
— Babrius.
No 69, p. 442, 1852, 2S août :
Cours de liffèrafiirc (/rrrqiu'. — Coup d'œ'd sur la lit ((''ra-
ture grecque des premier el d(>uxièuie siècles de Tèi'e chré-
lieniie. — Apollonius Dyscole. — Science grammaticale dans
l'anliquile et chez les modernes. — Eug. Buriiouf.
Volume XXII, n^' 17, IIG. 1853, 26 février:
Archéologie. — Quelques inscriptions latines inédites
(premier article).
N" 30, p. 215, 1853, 13 avril:
Même sujet (deuxième article). — Héimprimé dans les Mé-
moires d'histoire ancienne et de philologie, p. 351.
N» 22, p. 157, 1853, 16 mars :
Cours de littérature grecque (signé E. C).
N" 42, p. 326, 1853, 25 mai :
Crih'qne Utiérdire. — Rehgions de ranliquité considérées
principalement dans leurs fonnes symboliques et mylliolo-
giques, traduit de l'allenumd de F. Creuzer, par J.-D. Gui-
gniaut, t. III, 3'^ partie. Paris, 1852.
No 42, p. 331, 25 mai :
Revue /jibliographique. — Notices et extraits des manus-
crits médicaux grecs et latins des principales Lililiolhèques
de l'Europe, par le D'" Ch. Daremberg, l'"*^ partie, manuscrits
grecs d'Angleterre. Paris, 1853, in-8".
No 46, p. 360, 1853, 8 juin :
Bibliographie. — T. Mommsen : Inscriptiones regni nea-
poUtani ialin;e. Berhn, 185-J, in-f".
No 72, p. 570, 1853, 7 septembre :
Bibliographie. — Josephi Scaligeri oXupiTrtâSwv àvay/ja^Â, prole-
gomena de olympiadum recensu univcrso et de auctore ejus,
j. Scaligero, ' scripta ])raMnisit, etc. Berlin. 185:2, in-4"'. —
Opuscula sibyllina lextu ad cudices nuinuscri[)tos recognito
et curante, C. Alexandre, vol. u, pars prior. Pai'is, 1853.
No 81, p. 663, 1853, 8 octobre :
Faculté des Lettres. — Doctorat. — I. Alcuin et son in-
fliuMice reli,u'ieus(\ politique et lit liM'aii'cMdiez les iM'ancs. avec
d 'S fragmeids d"un commentaire inédit sur saint Matthieu et
d'autres pièces publiées pour la première fois. — !2" De Gothes-
— 195 —
calci t'I Johaiiiiis Scoli Ki-i.u'cnu' coiilrovcrsia. Iiismil: dcceni
Gothoscalci cannina hacloiius iiiedila (chez A. Uuraud).
N'^ 99, p. 846, 1854, 13 décembre :
Critique littéraire. — Les séances de llaiiri, avec un com-
mentaire choisi, par S. de Sacy, 2" édition, revue sur les ma-
nuscrils et augmentée d'un choix de notes historiques et ex-
pheatives en français, par MM. lleinaud et DeremJjuurg. t'aris,
!2 vol. in-4".
Ne 102, p. 865, 1854, 23 décembre :
Critique littéraire. — Corpus grannnaticorum latinorum
veteruni collegit, auxit, recensuit, etc., adjecit V. Lindeman-
nus sociorum opéra adjutus. Lips., t. I, 1831; t. II, 1832;
t. III, 1833; t. IV, 1840, in-4°.
Volume XXIV, n» 55, p. 382, 1855, 11 juillet :
Critique littéraire. — Mélanges dÉpigraphie, par Léon
Kenier. Paris, 18oo, in-S".
N" 101, p. 685, 1855, 19 décembre :
Critique philologique. — Extrait des Lectiones Venusinae
de feu Jacobs.
Volume XXV, n» 27, p. 167, 1856, 2 avril :
Philoloyie latine. — Théorie générale de l'accentuation
latine, suivie de recherches sur les inscriptions accentuées et
d'un examen des vues de M. Bopp sur l'iiistoire de l'accent,
par IL Weil et Louis Benlœw. Paris et Berlin, 1856, in-8''.
N'J 58, p. 325, 2 juillet :
Publications récentes de MM. Ph. Le Bas, L. Kenier, E. Le
Blant, A. de Boissieu.
Volume XXVI, n" 31, p. 230, 1857, 18 avril :
Archéologie. — Le papier dans ^'antiquité. (Extrait de la
brochure de MM. Egger et Didot.)
No 35, p. 249, 2 mai :
Correspondance. — Lettre sur le mot Éclectisme.
No 40, p. 293, 20 mai :
Études sur Vantiquité. — Aperçu de la biographie dllé-
rodote.
No 49, p. 355, 20 juin :
Revue des livres classiques. -— MM. Dumas, Marion, Blangy,
Kabache, Kuelle, Diibner, (Mguet, B. .luUicMi, A. Uegiiier,
Baudry, Schœbel, Thionville, Bonafous, etc. (premier article).
No 91, p. 680, 14 novembre :
Critique littéraire. — Histoire de l'Église de Uome sous
■ — 196 —
les ]ioiilififiits (k' sailli Viclor. de saiiil Z(''])liyiiii cl de saiiil
Callixle, par M. l'abbe .M.-I'. (j'uice.
Volume XXVI, n^' 100, p. 740, 1857, 16 décembre :
Critique littéraire. — Slaiices de M. Terreiilius Vari'oii cl
liste de ses ouvrages, d'après différents manuscrits, texte,
traduction française, par ('.li. (Hiappuis.
Volume XXVII, n^' 2, p. 12, 1858, 6 janvier :
Observations sur quelques textes inédits des rhéteurs grecs
(note lue à FAcadémie des Inscriptions, le 2 octobre ])récé-
dent, et réimprimée dans les Mémoires de littérature an-
cienne, p. 388).
N^' 20, p. 151, 10 mars :
Oracula Sibyllina curante C. Alexandre vol. ait. l*aris,
1856, in-8^
N" 30, p. 236, 14 avril :
Critique littéraire. — Le livre des malades. Lectures tirées
de rEcrilure sainte, par A. -F. Ozanam. Paris, 1858, in-8''.
Volume XXVII, n'^' 34, p. 267, 1858, 28 avril :
Revue critique. — 1. Les thèses de droit. ~ Travaux sur
Fliistoire de la famille. — Les légistes et les littérateurs. —
M. Benech et M. de Caqueray. — M. Desjaixlins. — L'Horace
de M. Didot.
N" 48, p. 338, 29 mai :
Revue critique. — 11. Travaux de géographie et d'archéo-
logie, publiés par les membres de FÉcole française d'Athènes.
Bibliothèque de M. F. Didot. — Fragmenls d(>s historiens
grecs et recueil des petits géographes, publiés par M. (l.
Mûller. Edition nouvelle de Strabon, par le même.
No 49, p. 388, 19 juin :
Revue critique. — III. De plusieurs ouvrages relatifs à l'his-
toire de la langue et fie la httéralure française. — MM. Géru-
sez, Demogeol, Guessard, du Méril, liurguy, Dielz et de
Chevallet.
No 101, p. 810, 1858, 18 décembre :
Archéologie athénie7ine.
Volume XXVIII, n» 13, p. 101, 1859, 12 février :
Variétés l)ilj/ if/graphiques. — Veiil(> des bililiolhèques de
MM. Et. Oualremere et -l.-F. Hoissonade.
Volume XXIX, n" 9, p. 66, 1860, le- février :
De (pielques progrès récents dans leiiseignemenl de la
lanu'ue IVancaisc (premier arlicle).
— 197 —
No 21, p. 162, 1860, 14 mars :
Mé7?ie sujet (douxièine article). — Le livre de M. de Che
vallel.
No 27, p. 211, 1860, 4 avril :
(Troisième et dernier article). — Le livre de M. Roget de
Bellog-uet.
Volume XXXI, n" 89, p. 855, 1862, 5 novembre :
Préface des Mémoires de littérature ancienne.
Volume XXXII, no 47, p. 452, 1863, 13 juin :
Littérature latine. — Reproduction d'un fragmoiil des
Mémoires d'/fislo're ancienne et de Philologie (lu dans la
séance publique des cinq académies, le 14 août 186:2). Mé-
moires d'Histoire ancienne et de Philologie, p. 175.
N" 60, p. 577, 1863, 29 juillet :
Examen de quelques travaux récents sur Vhistoire ro-
maine. — L'histoire romaine à Rome, ])ar J.-.l. Ampère, L I
et II. Paris, 1852, in-8. — L'Etrurie et les Etrusques, par Noël
des Vergers, V part. Paris, 1862, in-8.
No 61, p. 594, 1863, l^^'' août :
Mêmes sujets (deuxième article).
Volume XXXVII, n" 42, p. 646, 1867, 17 octobre :
Obsèques de M. Dûbner. (Discours de M. Egger.)
Volume XLIV. n" 21, p. 263, 1882, l'^'' juin :
Littérature grecque. — Essai de Iraduction du IX'' chant de
l'Odyssée.
No 22, p. 274, 1882, 8 juin :
Le même (suite et tin).
Revue française. In-8o, Paris.
1837. Tome I^i-, p. 301-305.
Versailles. — 1" (loup-n'ot:!!, iiistoriqte i)ai' Z. J. Zinkeisen
(liistorisches Tasclienbuch de llauiucr. l.So6); 2" Souvenirs
IIISTORKJUES DES RESIDENCES ROYALES DE FRANCE. ])ar .L VatOUt. —
Palais de Versailles, 1 vol. in-8, chez F. Didot, 1837.
1838. Tome V, p. 132-134 :
HiRLioGRAPiiiE. ViTLCAiN. — Rec/wrc/ies .sur ce dieu, sur son
culte et sur les principaux monuments qui le représentent,
par T.-B. Emeric-David. Paris. 18/18. iuip. royale.
— 198 —
1838. Tome YII, p. 378-381 :
Élite des mont'ments céd AMOfiRAPiiioTiES. — Mnlrriniix pour
rinlelligenco des religions el des mœurs de raiiLiquilé, expli-
qués et commentés par Ch. Lenormant et.I. de Witt. Texte
imprimé chez Firmin Didot, lithographies de M. A. Letronne.
1838. Tome IX, p. 158-168 :
Histoire des sciences p/ij/siqucs et philosophiques nu moyen
âge. Thèses pour le doctorat ès-lettres de Ch. .lourckiin. —
Thèses pour le doctorat ès-lettres de Fr. Huel, professeur à
l'Université de Gand.
1838. Tome X, p. 112-121 :
L'Egypte et la Grèce. — Thèses pour le doctorat ès-lettres
par V\\. Lenormant. Paris, 1838, in-4.
1838. Tome X, p. 122-129 :
'l'hèses pour le doctorat ès-lettres : 1° par Pierre Varin;
2" par Hosseuw Saint-llilaire; 3° par E. Gérusez.
1839. Tome XI, p. 346-351 :
Les Choéphores. — Le Proméfhée. Traduction d'Eschyle en
vers français avec le texte en regard, par .I.-.K Puech. ])ro-
fesseur agrégé de l'Université.
1839. Tome XII, p. 107-121 :
Thèses poui' le doctorat ès-lettres : 1" M. F. Uavaisson;
2° M. A.-F. Ozanam; 3" M Fr. Bouillier.
Revue de l'instruction publique, des lettres et des sciences,
en France et dans les pays étrangers. (Publiée par Ja maison
Hachette et C'^'.)
li'o année, no 1, p. 3, 1S42, 12 avril :
Études sur les Tragiques grecs par M. Patin, t. T' el 2^
N" 2, p. 22, 15 mai :
Fragmenta historicoi-um gnrcorum. — ApoUodori Hiblio-
thecacum fragmentis. Ed.'c. et Ch. Mu11(m\ in-8; t. XI de la
collection des classiques grecs de Firmin Didot.
No 5, p. 74, 15 août :
Longue lettre signée E. E. sur une pétition des maîtres
d'études.
N" 6, p. 85, 15 septembre : •
L Œuvres com])lèt(^s de Démosthène o\ (rEscliiiie. Ti-nd.
nouv. par Stiévenart. ln-8. Paris, iSW.
— 199 —
II. (laraclèros dv 'rii(''()|)Iirasi(\ Irad. i)ar le lurnio. I11-8,
Paris-Lyon, i84-2.
20 année, n" 16, p. 218, 1843, 15 juillet :
Linguistique. — Des dialectes el des patois.
N^' 19, p. 299, 15 octobre :
L De la rhétoriquo crArislote. — IL De homericorum poe-
matum origine et unitate (thèse de M. E. Ilavel, signé E. E.).
N" 20, p. 316, 15 novembre :
Histoire de la Renaissance des Lettres en Euroi)e par J.-P.
Charpentier, :2 vol. iii-8. — (Signé E. E.)
3° année, n" 53, p. 522, 1844, 9 août :
Études sur les tragiques grecs par M. Patin, t. III et IV.
40 année, n^' 72, p. 718, 1845, 15 mai :
Philologie. — De la prononciation do la langue grecque.
4c année, no 75, p. 767, 1845, 15 août :
Philologie. — De l'étude philologique de la langue française.
6'^ année, n" 98, p. 1134, 1847, 15 juillet:
Les odes de Pindare et les chants des tragiques grecs
sont-ils en vers ?
N" 100, p. 1167, 15 septembre :
Du rylhnie, des vers et des mètres chez les anciens.
12° année, n" 13, p. 188, 1853, 30 juin :
Histoire de la vie de Iliouen-Tlisang, et de ses voyages dans
rinde, de 6:29 à 645, par Hoeï-Li et Yen-Tlisang. traduit ])ar
Stanislas Julien. Paris, '18o3, in-8.
Dictionnaire des sciences philosophiques par une société de
professeurs de pliilosophie. (Paris, I>. Kai'lioLte, 1844, in-8".)
1814, volume l'^f, p. 181-185 :
Arcliytas de Ta rente.
1845, volume II, p. 136-140 :
Diogène de Laerte.
P. 341-344 :
Évhémère.
P. 545-551 :
Gnonii({U(' (pliilosophie). — Réinipriiiié dans les Mémoires
do litléraliiro aucitMiiio, p. 227.
— 200 —
1817, volume III, p. 77-83 :
Ilerinéliques (philosophie et livres). — Réimprimé dans les
Mémoires de littérature ancienne, p. ;2i8.
P. 116-119 :
Homérique (philosophie) .
1849, volume IV, p. 16-17 :
Macrobe.
P. 89-92 :
Mamertus ou Mamercus Claudianus.
P. 120-121 :
Marinus.
P. 411-413;
Nemesius.
P. 510-511 :
Origène.
1851, volume V. p. 28-30 :
Phaléas de (Ihalcédoine.
P. 157-160 :
Polybe.
p. 270-272 :
Psellus.
Revue archéologique.
V série (1844-1859). Vannée (1844), p. 107-113 : Rapport de
M. E.srger, secrétaire du comité chargé de proposer le plan et
les principales divisions du Recueil général des Inscriptions
latines. (Ce Rapport a été lu dans la séance de la connnission
d'épigraphie latine du ^ août 1843, M, le ministre de Tlnslruc-
tion puljlique, président.)
P. 114 : Sur Torigine du nom d'Horace.
P. 7G0 : Réponse de M. Egger à une réclamation de M. Pli.
Lebas contre le Rapport du secrétaire de la commission épi-
graphique. (Voir p. 686.)
3" année, io octobre et lo novembre (1846). — Pages 446 et
490 : Polémon le voyageur archéologue. — Réiinpriiné dans
les Mémoires d'histoire ancienne et de philologie. ]). 15.
Page 63o et 774 : Nouvelles observations sur les Augustahvs
et les Dieux Lares.
4" année (1847). — Pages 107 et 71)7 : Note sur une inscri])-
tion de Terracine et une de dora. — Publié dans les Mémoires
d'hisloir.' ancienne et de philologie, p. 377.
— 201 —
7" année (1859). — P. ÏIOI : Note de M. Eggor sur le Mémoire
de M. Letronne; observations sur le style elliptique ties ins-
criptions dédicatoires en Egypte.
d'' année (1853). P. 576 : Inscriptions latines récemment
découvertes et en parties inédites.
ï^l" année (1855). P. 53 : Remarques sur un papyrus grec.
14*" année (1857). — P. 356 : Lettre à M. Renier au sujet de
l'inscription de T. Clodius Lovella.
Reime archéologique. — Xouvelle série (1860-188fî), T. I
(1860). — P. 111 : Sur une inscription grecque du Sérapéum
de Menipliis. Uéiniprinu^ dans les Mémoires d'histoire ancienne
et de philologie, p. 400.
Tome IV (1861). — P. 169 : Observations historiques sur
l'inslilution athénienne correspondant à notre état-civil.
Uéinipi-inié dans les Mémoires d'histoire ancienne et de philo-
logie, p. 105.
P. 4:25 : (Critique d'un passage de Cicéron concernant les
artistes grecs. Réimprimé dans les Mémoires d'histoire an-
cienne et de philologie, p. 95.
Tome VI (1862). — P. 115 : Post-scriptum ;i un Mémoire
d'archéologie de M. Hittorft'.
P. 139 : Observations sur un fragment oratoire de la langue
grecque conservé d'un papyrus égyptien.
To7ne VIII, novembre (1863). — P. 410 : La Tour d'Ordre à
Boulogne-sur-Mer. (Analysé dans le Moniteur officiel du
15 novembre, lu à l'Académie des Inscriptions dans sa séance
du 9 octobre dernier).
Tome XIII (1866). — Pages 103 et 2-24 : Note sur une stèle
inédite du Séra])éum de Memphis.
Tome XXIII (1872). — P. 137 : Note sur un papyiais grec
inédit (lue à l'Académie des Inscriptions le 17 juin 1870).
To77ie XXIX (1875). — P. 1 17 : Rapport fait au nom de la
commission de l'Ecole française d'Athènes sur les travaux
de cette Ecole (première année, séjour à Rome, 1873-1874).
Encyclopédie du XIXe siècle, répertoire, universel des sciences,
des lettres et des arts, avec la biographie des hommes célèbres.
Tome II. 1S45. Paris, l''> édition. (Cette première édition étant
introuvable, la pagination a été donnée d'après la troisième
édition.)
3" édition, tome il, 1870.
P. 224 :
Apicius,
— 202 —
P. 302 :
Arclliloquo,
P. 316 :
Ai'cliylas do Tarenlc.
P. 518 :
ALollaues.
P. 578 :
Aulu-Gello.
Nouvelle revue encyclopédique.
(Publiée par MM. Firmin-Didot frères.)
Tome loi-, p. 518-531, 1846, août :
lîcvuc (les IradueLions françaises d'Honièro (premier ar-
ticle).
Tome II, p. 36-56, 1816, septembre :
(Deuxièiiio article.) l{éiinprinié dans les Mémoires de lilléra-
ture ancienne, p. IGi.
P. 210-215, octobre :
Essai sur Pascal, par l'abbé Idotles, vicaire général à Mont-
pellier. Montpellier, 184(), in-8'\
P. 349-355, novembre :
Littérature ancienne. — Étud(> sur la Rhétorique d'Aristole,
par Ernesl, IFavet. Paris, 1846, in-8", Delalain.
Essai liislorique sur les prtnniers niamu>ls d'invenlion ora-
toire jusqu'il Arislote, ])ar (Ui. lîenoit. 1840, in-8", .loubert.
Tome II, p. 355-361, 1846, novembre :
Choricii Gazaù oi-al.iones, declamationes, fragmenla. bisunl
inedila^ oraliones duae. Curanle .la. Fr. lioissonade, l vol.
in-8", chez Dunionl, à l'Instilut.
Tome II, p. 583-591, décemljre :
Nouveaux essais d'histoire littéraire, par E. Gerusez, pro-
fesseur suppléant d'éloquence française à la Faculté des Let-
tres, etc. — 1 vol. in-8". Paris, 1845, llaclieLte.
Tome m, p. 34-38, 1847 :
Histoire de la lilléralure laline, par .Toh. Clir. Tel. Baehr,
]ir()f(>sseur e( l)ihliolhécaii'e à l'Iniversili'' (h> lleidelberg (en
allemand). M" ('dilion cori'igée el augmenl/'e, 2 vol. in-8" de
5iîl el 747 pages, (larlsi-ulie.
— 203 —
Tome IV, p. 568-573, 1847 :
Études sur le lliéâlre Intin, par Mnurice Meyci-, (locleur es
lellres, professeur suppléaul au (loUé.ac de' France, J vol.
in-8", 1847, chez Dezobry el Magdeleine.
Tome V, p. 180-187, 1848, octobre :
Littérature. — De V accentuation dans les lan.o'ues indo-
européemies, lanL anciennes que modernes, par Louis Ben-
lœw. Paris, llachelte et Jouberl, 1847, in-8".
Journal des savants. (Paris, Imprimerie nationale, in4".)
1848, août, p. 495-510 :
Histoire de l'esclavage dans l'antiquité, par H. Wallon.
Paris, 1847, 3 vol. in-8". Premier article (l'article suivant n'a
pas paru). Iî(''imprimé dans les Mémoires d'iiistoire ancienne
et de philologie, p. H'-l!.
1861, février, p. 109-119 :
Alexander und Aristoteles in ihreri gegenseitigen Bezie-
hungen, etc.; Aristote et Alexandre dans leurs rapports réci-
proques, etc., par H. Geier. Réimprimé dans les Mémoires dc^
littérature ancienne, p. 445, et dans les Mémoires de l'Aca-
démie de Caen.
1862. Septembre, p. 569-580 :
Fragmenta historicorum grœcorum, etc. — Scriptorum de
rébus Alexandri Magni fragmenta , par (lar. Mïdler. —
Diogenis Laertii, etc., libri x" par G. Cobet. — Olympiodori,
Ammonii, lamblichi, Porphyrii et aliorum, vita^ Plalonis,
Aristolelis, Pythagor;ï% par Ant. Westermann; Marini vita
Procli, par ,I.-F. Pioissonade. — Histoire du roman, etc. — Le
merveilleux dans l'antiquité grecque et latine, par Chassang.
— Premier arlicle.
Novembre, p. 700-711 : Deuxième arlicle.
1863. Février, p. 122-133 : Troisième article.
1864. Février, p. 125-134 : Oratores attici. — Premier article.
Avril, p. 248-259 : Deuxième article.
Juillet, p. 412-456 : Troisième et dernier article.
1871. Janvier, p. 48-00: Frau-iuenla histoi-icorum gra^coi-um, etc.
Paris, Didol, 1870.
— 204 —
Mars, p. 157-183 : Deii principales collections cV inscriptions
grecques publiées depuis un rlenii-siècle. — Corpus de Bœckli.
— PrcMuier article.
Avril, Mai, Juin, p. 226-240 : Deuxième et dernier article.
Juillet, p. 296-309 : Histoire de la litléi-ature grecque, par
(i. Hei'nliardy, etc. — Premier article.
Août, p. 354-367 : Deuxième article.
Octobre, p. 475-484 : Troisième article.
1871. Novembre, p. 576-590 : Quatrième et dernier article.
Novembre, p. 595 : Nouvelles I,ITTÉR.VIRES. LlVRES NOUVEAUX. —
Histoire romaine de Dion Cassius, traduite en français, etc.,
par E. Gros, 184o-18oo. Ouvrage continué par M. V. Boissée,
I8GI-187i. Didol.
Décembre, p. 611-622 : Des principaux recueils périodiques
de- littérature savante publiés en Grèce depuis l'indépen-
dance.
1872. Janvier, p. 29-39 : Inscriptions locriennes.
Mars, p. 179-188: Les Fragments des ouvrages perdus d'Aris-
tote.
Mai, p. 269-280: Les Index des œuvres d'Aristote.
Juin, p. 372-383 : Éditions d'Homère, de Sophocle et d'Euri-
pide. — Premier article.
1872. Juillet, p. 421-436 : Coup d'œil sur quelques ouvrages
récents qui concernent l'histoire et la grammaire de la langue
latine. — Premier article.
Août, p. 480-491 : Éditions (rilomère, de Sophocle et d'Euri-
pide. — Deuxième et dernier article.
Septembre, p. 566-570 : Cou)) (l'œil sur quelques ouvrages
récents qui concernent l'histoire et la grannnaire de la langue
latine. — Deuxième et dernier article.
Novembre, p. 685-699 : Socrale, Platon, Aspasie.
1873. Janvier, p. 30-41 : Papyrus gréco-égyptieii inédit apparte-
nant ;i la bibliothèque dé l'Université d'Athènes. — Premier
arlicle.
Février, j). 97-112 : Deuxième arlicle.
— 205 —
1873. Avril, p. 197-208 :
De plusieurs ouvrages récemnieiit i)ubliés en France sur le
droit public et sur le droit privé de l'ancienne Grèce. — Pre-
mier article.
Juin, p. 333-344 :
Deuxième et dernier article.
Juillet, p. 401-414 :
Des principales et récentes traductions françaises d'iléro-
dote, de Thucydide et de Xénophon.
Août, p. 473-488 :
Grammaire comparée des langues indo-européennes, com-
prenant le sanscrit, le zend, Farménien, le grec, le latin, le
lithuanien, Fancien slave, le gothique et Fallemand , par
François Bopp, traduite par M. Michel Bréal, professeur de
grammaire au Collège de France. Paris, '1866-1872, 4 vol.
hi-8% Hachette et C'^"
1873. Septembre, p. 537-547 :
Les Épistolographes grecs. — Premier article.
Octobre, p. 637-641 :
É/>ixv!V£Ûpt.aTa zat xa9ï!pi£/5tv/î ôptAta de .luHuS Pollux, publiés poUr
la première fois par M. Boucherie. Paris, Pedone-Lauriel.
Novembre, p. 709-718 :
Les Épistolographes grecs. — Deuxième et dernier article.
1874. Janvier, p. 23-34 :
Epngrammaium anthologia jialaliua dt> François Diibner,
tome F''. Paris, 1864. — Anthologie grecque traduite par Fr.
Jacobs. — Premier article.
Février, p. 107-118 :
Deuxième et dernier article.
1874. Juin, p. 369-378 :
Premier article. Aozî|/iov iczopiuq t-â; éXkYiJty.r)ç '/Xwo-otjç — Essai
d'une histoire de la langue grecque, compose par Demetrios
Mavrophrydis, etc., etc.
Juillet, p. 438-448 :
Deuxième et dernier article.
Août, p. 524-531 :
P. Virgilii Maronis Opéra, de M. E. Benoist.
Novembre, p. 719-729 :
Corpus inscriplionum allicariim, de A. Kiicholï. (Berlin.)
— 206 —
1875. Janvier, p. 43-51.
AvîpaGivou; «t hy:nyopiai. — Ixîs liaraiiguos de I)éinoslhèru\
Texte grec publié d'après les travaux les plus récents de la
philologie, avec un commentaire explicalif, une introducliou
a-énérale et des notices sur chaque discours, par M. 11. Weil.
Paris, 1873.
1875. Mars, p. 177-184 :
Aide Manuce ou rilellénisme à Venise, par A. Firmin-Didot.
Paris, 187o.
Juin, p. 381-389 :
Premier article. — Des plus récentes histoires de la httéra-
ture latine publiées en Allemagne et en France.
Juillet, p. 437-447 :
Deuxième et dernier article.
Octobre, p. 627-639 :
Théâtre d'Eschyle, traduit i)ar M. Pierron, — Théâtres de
Sopiiocle et d'Euripide, traduits par Pessonneaux. — Premier
article.
Novembre, p. 661-671 :
Deuxième et dernier article.
1876. Février, p. 121-130 :
The collection of ancient greek inscriptions in tiie lîritish
Muséum by T. C. Newton, keeper of the greek and roman
anli([uiiies," printed by order oi" the trustées at the Clarendon
press. Oxford, 1874, iii-f. Part !. Atlika, edited by the llev.
E. L. Ilicks M. A.
, ATTtxvjç èTrtypxfui iriTxj^Qioi szôtSô^s-JKt Ûttci STâyâvou AO. Koup.avoûà-/!
A5/3t«vo7roÀtToy. ht ÀO-^'vatç, in-4" de wxii-iGO pages.
Mars, p. 149-157 :
Premier article. — La Sainte Bible. Traduction de lAncien
Testament d'après les Septante, et du nouveau Testament
d'après le grec, par P. Oiguet, revue et corrigée par le 11. P.
Duley.
Avril, p. 197-204 :
Deuxième article.
1876, Mai, ]>. 272-280 :
Premier article. — l)y.Y,pov ùSôo-c-sta : l'Odyssée d'Homère,
texte grec revu et corrigé d'après li>s diorlhoses alexan-
drines, etc., par Alexis Pierron. Paris, I87o.
Juin, p. 379-389 :
Deuxième et dernier article.
— 207 —
Juillet, p. 418-457 :
Inscription allique récemment découverte sur l'Acropole
d'AlIiènes.
Août, p. 495-504 :
Premier article, — Ilerodiani lechnici reliquia', collo,a-il,
disposuit, emendavit, priefatus est Augustus I.enz. Lipsia;,
'1867-1870, 2 vol. .uTaiid iii-8" ÇiVubner).— Aug'ustus Frcsnius,
de Ae^Ewv Aristophancai'um et suetonianarum excerptis by-
zantinis. Aquis Mattiacis (Friedel), in-8".
Novembre, p. GS7-G95 :
Deuxième article.
1877. Janvier, p. 42-51 :
ThoniîB Vallaurii opuscula varia in sex classes digesta.
Augustîc Taurinorum, ex officina libraria. Fodratli, 1876,
in-8'\ (Réimprimé dans Tradition et Réformes, p. 11.)
Février, p. 107-119 :
Alexandre d'Aphrodisias, commenlaire sur le traité d'Aris-
tote de Sensu el Sensibili, édité par (Iharles Tliurot.
Avril, p. 232-239 :
Premier article, — Essai sur l'Épliébie attique, par Albert
Dumont, directeur de l'Ecole française d'Athènes, tome l'''.
Paris, 1875, tome H, 1876.
Mai, p. 277-289 :
Deuxième article.
Novembre, p. G69-G77 :
Note sur une insci'iption inédite de Dodonc, sentence d'ab-
solution portée par des juges étrangers.
1877. Décembre, p. 719-729 :
CoRNEi.ii TAcrri opeiu. (Euvres de Tacite. —Texte lalin revu
et publié d'api'ès les travaux les plus récents, par Emile .lacob.
Hachette et C'".
1878. Avril, p. 235-245 :
Avj/xofTÔEvouç Twv ôtxavtzwv ^oy&)v ot Svjp.ôiTtot. Les ])laidoyers poli-
tiques de Démosthène. Texte grec publié p;n' Ifcnri \V(m'I,
Août, p. 483-492 :
Premier article. — Les plaidoy(M's de l)(''m()sliièii(\ traduits
en français avec arguments et notes ])ar Itodolphe Daresle.
Paris, 1875.
Septembre, p. 521-530 :
Deuxième arlicle.
— 208 —
Octobre, p. S'Jl-Onl :
Troisième el dernier article.
1879, Janvier, p. 41-52 :
De quelques travaux récents sur les romans grecs.
1879. Janvier, p. 60-G2 :
Nou\'ELLEs LITTÉRAIRES. — LiVREs NOUVEAUX. — Grammaire
grecque moderne, suivie du })anornma de la Grèce d'Alexandre
Soulzo, par Emile Legrand, I vol. in-8". Paris, 1878.
Mars, p. 193-194 :
Nouvelles littéraires. — Livres nouveaux. — r«>>txwv <ntyyp'j<fslç
lïkYi-juoi. Extraits des auteurs grecs concernant la géographie et
riiisloire des Gaules, texte et traduclion nouvelle. i)ubliés par
la Société de TUistoire de France, par M. Edm. (^ougny, pro-
fesseur de rhétorique au Lycée Saint-Louis.
Mai, p. 314-324 :
Premier article. — Fragmenta philosopliorum graecorum
collegit. recensuit, verlit, annota tionibus (4 ])rolegomenis illus-
travit, indicibus instruxit Fr.-Guil.-Aug. MuUacli. Parisiis,
vol. !'■'•, 1860; vol. Il", 1867.
Juillet, p. 400-411 :
Deuxième article.
Septembre, p. 517-526 :
Troisième et dernier article.
1880. Février, p. 65-73 :
Premicn- article. — lo. Nie. Madvigii Adwrsarid çrHiea <i(l
scriptores grœcos el latinos, vol. I. De arle conjecturali :
emendationes gra3cse, 1871, vol. Il : emendationes latina?,
1873. — Colleclanea critica. Lugduni Batavorum, 1878,
in-8".
Mars, p. 142-154 :
Deuxième et dernier article.
Mai, p .276-287 :
La poésie de Pindare et les lois du lyrisme grec, par A.
Croiset. Pai-is, 1880, i vol. in-8".
Août, p. 504-512 :
Essai historique; sur la prononciation du grec, par E. Baret.
— À6av«(7i« Tvîç i),>v/vt/.v5î yXwcrTvîç j)ar (^oiitopoulos , 1880, in-8'\
Novembre, p. 706-713 :
l'ne ])a,u(' iiu'ilitc de Thisloire de Mithridate Eupator, dil
Mithridalc le (irand.
— 209 —
1881. Avril, p. 204-212 :
Mélanges de feu François Tliurot, professeur an Collège
royal de France, membre de rinsLitut (Académie des inscrip-
tions et Belles-Lettres). Paris, 1880, grand in-8".
Juin, p. 329-338 :
Premier arlicle. — Pompei e la regione sollei'anea del
Vesiivio nel anno lwix. — Memorie e Notizie pub])li(%-ile dall'-
uffizio tecnico degli scavi délie provincie mei'idionali, Napoli
MDCCCLXXIX.
Juillet, p. 404-413 :
Deuxième et dernier article.
Août, p. 477-490 :
Histoire du luxe privé et public, depuis l'anliquilé jusqu'à
nos jours, par M. Baudrillart, 4 vol. in-8'\
Août, p 504-508 :
Conjeclures sur une tragédie perdue de Tliéodecte, à pro-
pos d'une inscription nouvellement découverte en Carie.
Septembre, p. 542-552 :
Premier article. — Delectus inscriptiunum (ir.kcarum propler
dialectum memorabilium. Composuil PaulusCauer. — Lij)sice,
1877, 1 vol. in-8'\
Epigrammata graeca ex la])idibus conlecta edidit Georu'ius
Kaibeî. — Berolini, 1878, 1 vol, in-8".
Octobre, p. 580-590 :
Deuxième et dernier article.
Novembre, p. 672-680 :
De la critique d'attribution en histoire littéraire. Chirurgie
d"Hippocrate, par .1. Petrequin. — La République d'Alhènes,
lettre sur le gouvernement des Athéniens, ])ar Xénophon
(Emile Belot). — Les harangues de Démoslhène, texte grec
par M. H. Weil. 1 vol. in-8% 2" édition.
Mars, p. 149-166 :
Premier article. — De quelques éditions d'extraits des clas-
siques grecs et latins.
Avril, p. 215-223 :
Deuxième et dernier article.
Mai, p. 265-273 :
Nouvelle édition d'Apollonius Dyscole.
14
— 210 —
Septembre, p. 509-517 :
A NFaiiual of Girok historical Inscriptions hy E. L. Ilicks,
M. A. lalo foUow and lutor of Corpus Clirisli (lôlle^^e; Oxfoi-d,
1882, 1 vol. in-8'\
Novembre, p. 666-675 :
^I. Auo'usle Couat. — La poésie alexandrinc sous les trois
premiers Plolémées (324-3:2!2 avant .l.-C). 1 vol.
18S3. Janvier, p. 46-53 :
Essai sur la vie et les œuvres de Lucien, par Maurice
Croiset. Paris, 1882.
Mars, p. 154-162 :
Pi-eniier article. — ^ Écriture et prononciation du latin savant
et du latin populaire, et appendice sur le chant dit des frères
Arvales, par G. Edon. Paris, 1882. — De la prononciation fran-
çaise depuis le coniniencenient du XIV'' siècle, d'après les
témoignages des grannnairiens, par (lli. Tliurot, tome I*"'.
Paris.
Mai, p. 251-258 :
Deuxième article.
Juin, p. 297-307 :
SfiRiPToHEs i-MULAiuM (iR.ECi. — Voluiue fîrst, conlaiuing tlie
Mylhiandjics of Babrius. — Babrius edited by \V. Gunion
Rutherford. London, 1883.
1884. Janvier, p. 47-64 :
Premier article. — Les grands écrivains de la France, nou-
velles éditions publiées sous la direction de M. Adolphe
Régnier, meudjre de flnstitut, sur les manuscrits, les copies
les plus authentiques et les plus anciennes impressions, avec
variantes, notes, notices, portraits, etc.
Malherbe. Paris, 5 vol. in-8'', 1802 ;'i 1869.
Février, p. 73-89 :
Deuxième et dernier arti(;le.
Mars, p. 117-125 :
Premier article. — De quelques publications nouvelles con-
cernant Plutarque et ses écrits.
Avril, ].. 191-199 :
Dcuxinnc article.
Mai, p. 240-257 :
Troisième et dernier article.
— 211 —
Mars, p. 174-175 :
Note sur deux inscriptions grecques.
Avril, p. 230-231 :
Nouvelles littéraires. Livres nouveaux. — Études géogra-
phiques sur l'architecture grecque, par Auguste Choisy. Paris,
1884.
Mai, p. 287-288 :
Nouvelles littéraires. Livres nouveaux. — G.-F. Schœmann.
Antiquités grecques;, traduites de l'allemand par Ch. Galuski.
Paris, 1884, tome I'"'", iii-8'\ A. Picard, éditeur.
Juin, p. 346-349 :
Conjectures sur le nom et les attributions d'une magistra-
ture romaine à propos de la biographie du philosophe Muso-
nius Rufus.
Septembre, p. 509-516 :
Mélanges Graux, recueil de travaux d'érudition classique
dédiés à la mémoire de Ch. Graux. 1 vol. in-8° de lvi-823 pages.
Septembre, p. 527-530 :
Nouvelles littéraires. Livres nouveaux. — Annuaire de
l'Association pour l'encouragement des études grecques en
France, 1883, 1 vol. in-8". — La guerre de Troie, ou la tin de
l'Iliade d'après Quintus de Smyrne, traduction nouvelle par
M. Berlhaut, 1 vol. in-8'\ Hachette et C'«.
1885. Janvier, p. 16-23 :
Essai sur Thucydide, par J. Girard, in-'12. Paris, 1884,
Hachette et G'«.
Février, p. 111-118 :
L'Épigraphie à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
— Souvenirs et aperçus historiques.
Juin, p. 341-349 :
Étude sur la poésie grecoite. — Épicharme. — Pindare. —
Sophocle. — Théocrite. — Apollonius. Par .1. Girard. Paris,
Hachette et G'«, 1884, in-12, 354 p.
Août, p. 468-475 :
Les plaidoyers politiques de Démosthène, texte grec...
1'" série : Leptine, Midias, Ambassack', Couronne, 2'' édition
entièrement revue et corrigée par Henri Weil. Paris, 1883.
in-8".
— 212 —
L'Ordre, journal quotidien. Rédacteur en chef: M. Cliambolie.
1850, le- avril :
Variétés. — ('.ours de législation comparée au collège de
France, par M. Laboulaye.
1851, 30 avril, feuilleton :
Recueil de monuments inédits de YHistoire du Tiers-État.
Première série, tome F'", avec une Introduction par M. Augus-
tin Thierry, membre de ITnslilul. Paris, 1850, \ vol. in-4.
1851, 22 août :
Variétés : Les Uats et les Grenouilles, poème par L. Ber-
tliereau, chez Amiot.
Journal des Débats.
1850. 10 décembre :
Variétés. — Philosojihie spi'rifualiste de la nnlurc. — Intro-
duction h riiistoiro des sciences phvsiques dans r;inli(juité,
par M. Th.-II. Martin. Paris, 1849, 2 vol. in-8.
1854, 6 octobre :
Variétés. — Supplément à FAntholog-ie grecque, par le doc-
teur V. Piccolos. Paris, 1853, 1 vol. in-8.
1855, 11 mars :
Lettre au rédacteur sur un papyrus égyptien retrouvé par
M. Mariette en mai 1853 aux environs de Sakkarah.
1857, 31 mai :
Variétés. — Histoire de la Révolution grecque, par M. Spy-
ridion Tricoupi, 3 vol. in-8. Londres, 1853-1856 (en grec mo-
derne). Réimprimé dans l(^s Mémoires d'histoire ancienne et
de philologie, p. ^488.
1857, 8 octobre :
Nécrologie. — M. L. F. Hoissonade. Réim})riiné dans les
Mémoires de littérature ancienne, p. 1.
1858, 14 mai :
Article sur le quatrième et dernier volume (h' Yllistoire de
la Révolution grecque, de M. Spyridion Tricoupi. Héimprinu'
dans les Mémoires d'iiistoire ancienne et de philologie, p. 481).
1858, 17 juin :
Les svnonvmes dans la laimue française. l{i'imi)i-iiiu'' d.-iiis
Trad. et Réf.', p. 157.
— 213 —
185!-i, 9 novembre :
Variétés. — Fragments des x>oèles comiques i/rccs, \)\xh\\('^
d'après les travaux de M. Meineke, par M. Bolîie. (Vol. XLII
de la Bibliothèque grecque de M. A. Didol). i vol. gr. in-8.
Hèimprimé dans les Ménioii-es d'hisloire ancienne et de phi-
lologie, p. 478.
1859, 5 novembre :
NÉCROLOGIE. — Léon Feugère.
1860, 23 septembre :
Variétés. — Essai su7' les systèmes métriques et monétaires
des anciens peuples, depuis les premiers temps historiques
jusqu'à la fin du Khalifat d'Orient, par M. Queipo, 3 vol. in-8.
1860, 22 novembre :
NÉCROLOGIE. — M. Philippe Lebas, de l'Académie des Ins-
criptions et Belles-Lettres.
1861, 29 novembre :
Discours prononcé sur la tombe du baron d'Eckstein.
1862, 28 mars :
NÉCROLOGIE. — M. Manger, professeur de philosophie au
lycée Henri IV, ancien inspecteur-adjoint de l'Académie.
1862, 18 août :
Sur le pre^nier volume de la traduction dlsocrate, publiée
par le duc de Clermont-Tonnerre.
1863, 23 octobre :
Variétés. — J.-F. Boissonadc, critique littéraire sous le
premier Empire, publié par M. l-\ (loliiicamp. prc'cédé d'une
notice historique sur M. Boissonade, j)ar .\L Naudel. Paris,
1863, 2 vol. in-8.
1863, 30 novembre :
Sur VAristote de Piccolos.
1863, 3 décembre :
Sur l'exploration archéologique de la Galatie, par M. G.
Perrot.
1864, 3 juin :
Notice sur M. Hase.
1864, 6 octobre :
Sur les pnblicalions de MM. M. WCil d Cli. BenoisL
— 214 —
1864, 4 décembre :
Variétés. — L'Ant/inlof/i'e grecque, li'aduiLe t'ii IVanoais, avec
dos notices biographiques et littéraires sur les poètes de l'An-
Ihologie.
1867, 9 décembre :
Notice nécrologique sur M. Casimir Leconte.
1869, 30 octobre :
Sur les Oracula SibylUna de M. C. Alexandre.
1870, 14 mai :
Préface du Dictionnaire étymologique de la langue fran-
çaise par Aug. Brachet. Paris, Hetzel et G-«.
1871, 22 juin :
NÉCROLOGIE. — M. Edelestand du Méril.
1873, 11 mars :
Article sur le Noniuft de M. L. Quicherat.
1873, 22 mars :
Article sur les publications de M. Garcin de Tassy.
1873, 29 octobre :
Article sur Les Familles et la Société en France, avant la
Révolution, d'après les documents originaux, par M. Ch. de
llibbe, et sur Les Savants Godefroy, mémoires d'une famille
pendant les XVr, XVIP, XVII 1'' siècles, par le marf[uis de
Godefroy Ménilglaise.
1873, 25 décembre :
Article sur Jehan, sire de Joinville, histoire de saint Louis,
Credo, et Lettre à Loiiis X, texte original, accompagné d'une
traduction par M. Natalis de Wailly, membre de l'Inslilut.
1874, 25 février : Nécrologie. — Charles Caboche.
1874, 20 mars : Nécrologie. — L. Francis Meunier.
1874, 13 mai :
Discours de M. Egger, vice-président. ;i l'assemblée géné-
rale annuelle de la Société de lilisloire de France, en Fab-
sence de M. Guizot, président.
1874, 2 août :
Article sur les pubhcalions de M. Garcin de Tassy, pro-
fesseur d'hindoustani à FEcole des lan.n'ues orientales vi-
vantes.
1871, 17 octobre :
Nécrologie. — J.-A.-F. Lemoine.
— 245 —
1875, 19 septembre :
Obsèques de W. Brunel de Presle, el discours de M. E.
Eg'ger.
1875, 29 septembre :
Variétés. — Coup-d'œil sur riiellénisme en Orient.
1875, 27 novembre :
Discours prononcé par M. Egger, comme président, ;i l'ou-
verture des cours pour renseignement secondaire des jeunes
filles.
1875, 16 décembre :
Nécrologie. — M. Francis Monnier.
1876, 12 juin :
Allocution de M. E. Egger pour l'ouverture do la seconde
assemblée générale de la Société des anciens textes français,
tenue le 8 juin à la Bibliothèque nationale.
1878, 11 novembre :
Lettre au directeur du Journal des Débats, au sujet de l'en-
seignement spécial, et en faveur de l'enseignement du latin.
Héimprimé dans Tr. et Réf., p. 342.
1878, 14 novembre :
Variétés. — Les réclamations historiques de la Grèce.
1879, 29 mars :
Lettre aux professeurs de la Faculté des Lettres de Bor-
deaux, à propos de \-à \iu\A\c'i\\\o\\ (\q^ Annales de la Faculté
des Lettres de Bordeaux.
1879, 12 août :
Variétés. — Mélanges de philosophie par L. Quicherat,
membre de l'institut, 1 vol. in-8.
1879, 20 septembre :
Variétés. — Dictionnaire des antiquités grecques et ro-
maiiies d'après les textes et les 7nonuments, ouvrage l'édigé
par une société d'écrivains spéciaux, d'archéologues et de
proff^sseurs, sous la direction de MM. (^h. DarembergetSaglio,
avec 3,000 figures d'après ranli(|ue, fascicides i-VI. Paris,
-187.3-1879, in-4. Rénnprimé dans Tiad. et Uéf., ]). !235.
1879, 18 octobre :
Variétés. — Le Livre de famille, par Œ. de Kibbe. Tours,
Mame et O, 1879, \\\-\^. — Une famille au XVr siècle, d'après
les documents originaux, \r,\v le même, 3'' ('dil. 'l'ours, Mauie
etO, 1879. in-12.
— 210 —
1S79, 18 novembre :
Vauilté.s. — De quelques ouvi'ng(^s ])u]jliés en Grèce el sur
la Grèce moderne.
1880, 10 mars :
Article {non signé) siii les ÉUn-lioiis des représentants de
ri'niversité de France, an futur conseil de lliistruction pu-
l)liqn(\
1880, 28 mars :
Variétés. — Questions nnivcrsitaircs : l. Le Roman isme.
Les Cours ouverts el les Cours fermés. Réiniprinié dans 'l'rad.
et Uéf., p. 310.
1880, 21 avril :
Variétés. — Questions universitaires : IL Les méthodes. —
Les livres. — Les professeurs. Réimprimé dans 'l'rad. et Réf.,
p. 308.
1880, 2 mai :
Variétés. — Questions universitaires : 111. Le Doctorat és-
lettres. Réimprimé dans Trad. et Réf., p. 334.
1880, 6 juillet :
Variétés. — Questions universitaires : 1]'. Le grée est-il
mort ? Est-il mourant ? Réimprimé dans 'l'rad. el Réf., ]). 399.
1880, 13 juillet :
V\i!iÉTÉs. — Questions universitaires : V. Grammairiens et
lil/érafcurs. l{éimi)rinié dans Ti-id. et Réf., p. 326.
1880, 9 août :
lîiBLiooRAPiiiE. — Mémoire sui' le système priniitif d(>s voyelles
dans les laiiii'ues indo-européennes, par M. Ferd. de Saussure.
Manuel de philologie classique par M. S. Reinach.
1880, 7 octobre :
Variétés. — Thomse VaUaurii Inscriptiones, in-8. Turiiio,
'1880. — Letleri» di illustri scrittori a Tonnnaseo Vallauri, iii-8.
Turino, 1880. Réimprimé dans Trad. et Réf., p. 355.
1881, 11 janvier :
Dictionnaire des antiquités grecques et roniaincs, |)ar
MM. CAi. Daremberg et E. Saglio'. 7'' fascicule : de Castrorum
metator à Chorus. 1 tachette et (]"', in-'i-, 1880.
1881, 2C. mars :
M. Alexis l'aiilin-Paris.
- 217 —
1881, 29 août :
Le baccalauréat spécial. Réimprimé dans Trad. et l»(''f. , p. 846.
1881, 7 octobre :
Variétés. — Bulletin de correspondruice hellénique publié
par l'Ecole française d'Athènes, 5 vol. in-8, 1877-1(S(S1, — A
Athènes, Perris. —A Paris, E. Thorin. Réimprimé dans Trad.
et Réf., p. 77.
1881, 7 novembre :
Les Musées et l'Enseignement classique. Réimprimé dans
Trad. el Réf., p. 253.
1881, 6 décembre :
NÉCROLOGIE. — Alfred Gérardin.
1881, 29 décembre :
Bibliographie. — Essai sur le patois normand (hi Bessin,
suivi trun dictionnaire étvmologique, par 0. .loret, ])rofesseur
à la Faculté des Lettres d'Aix. Pai-is, 1881, 1 vol. iii-8", xi-I84
pages.
1882, 28 Mai :
Variétés. — Histoire de la divination dans Vantirpiitè, ])ar
M. Houché-Leclercq, professeur à la Faculté d(\s Lettres de
MontpeUier. Paris, 1879-82, 4 vol. in-8'\
1882, 4 juillet :
Variétés. — Deux nouvelles mines pour l"liistoii'e de la
langue française.
1882, 19 octobre:
Variétés. — Molière. Le Tartuffe, comédie, 1664, nouvelle
édition conforme à la dernière édition revue p;u' Molière,
avec des notes historiques et grammaticales et un lexiqu(> de
la langue de Tartuffe, par Ch.-L. Livel. Paris, 1882, iii-12.
1883, 23 mars :
Les Revues et les Mémoires académiques.
1883, 22 avril :
Nécrologie. — Le poète A. Robert. Le philologue A. Bou-
cherie.
1883, 31 octobre :
Variétés. — Encore une édition dt>s Fables de La Fontaine.
Les grands écrivains de la France, .). de La Fontaine, tome 1'''.
Paris, -1883, in-8", Hachette.
1883, 12 décembre :
Deux éditions nouvelles du géographe Ptolémée.
— 218 —
1884, 23 février :
V\niÉTÉs. — La Sociélc'' anglaise des Index et les Index en
l'rance.
1884, 21 juin :
Nécrologie. — Le D'" Eugène Foumier.
1884, 11 août :
L'œuvre du grand antiquaire Adrien de Longpérier,
1884, 13 août :
Albert Dumont. — Lettre à M. le Directeur du Journal des
Débats.
1885, 2 et 3 janvier :
Publications de la Société des Anciens textes français.
1885, 20 août :
V\RiÉTÉs. — Fne belle découverte dans File de Crète.
Nouvelle biographie universelle. Paris, Firmin-Didot frères,
éditeurs, in-8^', 1852.
Tome Ilo, p. 907-910 :
Apollonius Dyscole.
p. 923-925 :
Appien.
Tome IIIo, p. 355-358 :
Arrien.
Tome IV«, p. 26-29 :
Babrius.
L'Athenaeum français et Bulletin archéologique de l'Athenaeum
français. Recueil liebdomadaire, in-4". Firmin-Didot frères.
Bulletin, n" 10, p. 91, 1855, octobre:
Note sur une inscription laline du Musée du Louvre et à ce
propos sin* les noms des affranchis dc^s einp(>reurs.
Ath. Vi\, 4" année, n" 49, p. 1034, 1855, 8 décembre :
Lettres au Uédacteur sur les publications savantes de la
Grèce moderne.
50 année, n" 19, 1856, 10 mai :
Traili' de ];i foi-malion des mois dans la langue gr(>C([ue,
avec des notions comparatives sur la (h'i'ivalion cl la coin-
— 219 —
position on sanscrit, on latin et dans les îdionios a-onna-
niques, par A. Uognier, membre de rAcadémie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres. Paris, 1855, 1 vol. in-8°, Hachette.
Revue des Cours publics et des Sociétés savantes de Paris,
de la province et de l'étranger.
iro année, no 5, p. 35, 1855, 10 juin :
Littérature grecque. M. Eggeu. —Analyse do leçon d'ouver-
ture du second semestre. — Pi.itarque.
No 11, p. 83, 22 juillet :
Littérature grecque. — Plutarque historien.
No 30, p. 244, 2 décembre :
Littérature grecque. (Leçon d'ouverture.) — Do la poésie
dramatique en Grèce depuis ses origines jusqu'à la conquête
de. la Grèce par les Romains.
No 31, p. 260, 9 décembre :
Littérature grecque. (Leçon d'ouverture.) — II. De la poésie
dramatique en Grèce depuis ses origines jusqu'il la conquête
de la Grèce par les Romains. (Leçon reimprimée dans les
Mémoires de httérature ancienne, p. 43.)
20 année, no 8, p. 113, 1856, 24 février :
Faculté des L.ettres. — Littérature grecque. — De la littéra-
ture et, en particulier, de la comédie sicilienne. — Epicharme.
— Sophron.
No 12, 179, 1856, 23 mars :
Littérature grecqiie. — Extrait d'un examen du théâtre
d'Eschyle.
No 13, p. 196, 1856, 30 mars :
Faculté des Lettres. — ■ Littérature grecque. — De la tragé-
die grecque dans Euripide. Caractère idéal de la fable drama-
tique sur \o lliéàtre d'Athènes. (R(''im])rimé dans les Mémoires
de littérature ancienne, p. 424.)
No 21, p. 327, 1856, 25 mai :
Faculté des Lettres. — Ljttérature grecque. — Considi'ra-
tions générales sur le rôle des fennnes dans la (•onu'dic alhc-
nienné, et en particulier dans les pièces d'Aristojjhane. (Réim-
primé dans les Mémoires de littérature ancienne, ]>. 435.)
— 220 —
No 23, p. 355, 1856, S juin :
Faculté des Lettres. — ]Àttérature grecque. — Los nuées
d"Arislophaiie. — Aristopliaiio cl le procès de Socrale.
No 29, p. 33, 1856, 20 juillet :
Faculté des Lettres. — Littérature (irecque. — Coup d"œil
sur riiistoire des acteurs dans l'anliquilé. (lléiniprinié dans
les Mémoires de littérature ancienne, p. 409.)
30 année, no 5, p. 64, 1857, 1<='' février :
Faculté des Lettres. — Littérature grecque. — Des origines
de la prose, histoire et philosophie.
Revue des cours littéraires.
l™ année, n" 4, p. 41, 1863, 26 décembre :
Faculté des Lettres. — littérature grecque. {Cours de
M. Fgger.) — I. La science historique chez les Grecs. (Uédigé
par C. de La Berge.)
No 8, p. 91, 1864, 23 janvier :
Faculté des Lettres. — Littérature grecque. — IL La science
historique chez les Grecs et chez les autres peuples de l'Anti-
quité. (Rédigé par C. de La Berge.)
No 25, p. 326, 1864, 21 mai :
Faculté des Lettres. — Littérature grecque. — III. Les ori-
gines de l'histoire en Grèce. (Rédigé par C. de La Berge.)
No 27, p. 358, 4 juin :
Faculté des Lettres. — Littérature grecciue. — IV. Hésiode.
— L(^s poètes cycliques. (U(''dig('> par C. de La Berge.)
No 30, p. 406,1864, 25 juin :
Faculté des Lettres. — Littérature grecque. — V. Prédéces-
seui's d'ih'rodole. Les origines de la prose dans la littérature
grecque. (Rédigé par (1. de La Berge.)
No 32, p. 433, 1861, 9 juillet :
Facidté des Lettres. — Littérature grecque. — VI. Ih'rodote,
sa biographie. — Plan de son ouvrage. — Valeur de son lé-
nioignage. — Sa philosophie. (Rédigé par ('. de La Berge.)
No 36, p. 199. 18(U, 6 août :
Facidté des Lettres. Littérature grecque. — \\\. Thucydide.
22[
N«38, p. 540, 1861, 20 août :
Variétés. — Séance publique annuelle des cinq Académies.
— T)o la langue et de la nalionalilé grecques, réflexions sur
quelques documents historiques du temps de la prise de
dons tan tinople par les Turcs, lu à la séance publique an-
nuelle des cinq Académies, lo •IG août i8()4.
No 48, p. 699, 1864, 29 octobre :
Faculté des Lettres. — Littérature grecque. — Xénoplion
(suite). (Rédigé par C. de La Berge.)
No 49, p. 717, 1864, 5 novembre :
Faculté des Lettres. ■ — Littérature grecc^ue. — Xénoplion
(suite). (Rédigé par C. de La Berge.)
No 51, p. 742, 1864, 19 novembre :
Faculté des Lettres. — Littérature grecque. — Xénoplion
(suite). (Rédigé par C. de La Berge.)
2û année, no 1, p. 9, 1864, 3 décembre :
Faculté des Lettres. — Littérature grecque. — Des lettres
attribuées à Xénoplion. (Rédigé par C. de La Berge.)
No 9, p. 143, 1865, 28 janvier :
Faculté des Lettres. — Littérature grecque. — Du grec an-
cien et du grec moderne. (Article signé E. Egger.)
N» 16, p. 261, 1865, 18 mars :
Faculté des Lettres. — Littérature grecque. — De la pronon-
ciation du grec ancien et du grec moderne. (Rédigé par (]. de
La Berge.)
No 27, p. 445, 1865, 3 juin :
Faculté des Lettres. — Littérature grecque. — Des œuvres
morales de Plutarque et de leur utilité pour l'histoire reli-
gieuse de son temps.
N» 41, p. 665, 1865, 9 septembre :
Faculté des Lettres. — Littérature grecque. — Plularque
historien. — 1. Considérations générales.
3° année, no 10, p. 169, 1866, 3 février :
Faculté des Lettres. — Littérature grecque. — Cours de
M. Kgger. — Le siècle de Périclès.
No 40, p. 652, 1866, Ici- septembre :
Institut de France. — Séance annuelle des cinq Académies.
— D'uiu> renaissanc(> nouveUe des lettres grecques et hitines,
au XLV siècle, par M. Egger.
— 222 —
4" année, n" 20, p. 310, 1867, 13 avril :
Faculté des Lettres. — Littérature grecque. — De la lil U-ra-
ture grecque au temps d'Alexandre le drand et de ses succes-
seurs. (Rédigé par J. Bahaux.)
N" 23, p. 365, 1867, 4 mai :
Facilité des Lettres. — Littérature f/recqne. — Coup d'a'il
sur riiisloire de la langue grecque» depuis Homère jusqu'aux
premiers temps de l'ère chrétienne. (Rédigé par J. Bahaux.)
50 année, n" 1, p. 6, 1867, 7 décembre :
Faculté des Lettres. — Littérature grecque. — La poésie di-
dactique chez les Alexandrins. L'Hermès d'André Chénier.
N" 12, p. 188, 1868, 22 février :
Faculté des Lettres. — Littérature grecque. — Influence du
génie grec sur le génie français.
No 34, p. 538, 1868, 25 juillet :
Des études grecques en France au XVll'el au XVIIF siècle.
N" 45, p. 714, 1868, 10 octobre :
Faculté des Lettres. — Littérature grecque. — La comédie
eu l'rance avant et pendant la renaissance de l'hellénisme.
60 année, n" 32, p. 498, 1869, 10 juillet :
Association x>olgtcchnicjue. ((Conférences du dimanche.) —
Origine du droit des gens. — La diplomatie dans l'antiquité.
N» 35, p. 515,1869,31 juillet:
Faculté des Lettres. — Cours de M. Egger. — La tradition
classique dans la pastorale et dans l'apologue.
N" 41, p. 654, 1869, 11 septembre :
Faculté des Lettres. — Cours de M. Egger. — De l'influence
du génie grec au XIX" siècle.
70 année, no 24, p. 374, 1870, 14 mai :
Conférences de la salle Saint- And?'é. — De la moralité des
légendes dramatiques chez les Grecs.
No 47, p. 737, 1870, 22 octobre :
Sorbonne. — Éloquence grecque. — iUsloire de l'éloquence
chez les Athéniens.
Revue politique et littéraire (2° série),
l'o année, n» 3, p. 54, 1871, 15 juillet :
S()rbo)ine. — Littérature grecque. — Philosophie politique
de 'riiucvdide.
— 223 —
No 26, p. 607, 1871, 23 décembre :
Sorbonne. — Littérature grecque. (Lcroii d'ouverture.) —
L'hellénisme.
N« 29, p. 678, 1872, 13 janvier :
Sorbonne. — Littérature grecque. — L'iiellc'iiisnie. (Analyse
revue par le professeur.)
20 année, n" 25, p. 597, 1872, 21 décembre :
Sorbonne. — Littérature grecque. — Du rôle des éludes
grecques dans renseignement secondaire en France. (Analyse
revue par le professeur.) Réimprimé dans Trad. et Réfornies.
P. 1239, 1873, 28 juin :
Sorbonne. — Littérature grecque. — Histoire de la comédie
attique et de la moyenne comédie. (Rédigé par Z...)
3° année, n" 1, p. 3, 1873, 5 juillet :
Sorbonne. — Littérature grecque. — Histoire de la comédie
attique et de la moyenne comédie (suite et tin).
4o année, no 25, p. 587, 1874, 19 décembre :
Sorbonne — Éloquence grecque. — Des documents qui ont
servi aux historiens grecs.
5c année, n" 15, p. 337, 1875, 9 octobre :
Sorbonne. — Eloquence grecque. — La science et l'art chez
les historiens grecs (dernière leçon du cours de 1874-1875).
Go année, no 29, p. 674, 1877, 13 janvier :
Sorbonne. — Éloquence grecque. — Les condilions an-
ciennes de l'histoire comparées î» ses conditions dans les
temps modernes, particulièrement en France.
No 32, p. 751,1877, 3 février:
Sorbonne. — Eloquence grecque. — Introduction h This-
toire de la langue grecque.
7o année, no 26, p. 601, 1877, 29 décembre :
Sorbonne. — Eloquence grecque. — Histoire de l'éloquence
chez les Athéniens. (Leçon d'ouverture, 10 décembre 1877.)
8o année, n» 33, p. 772, 1879, 15 février :
Sorbonne. — Conféroices de V Association scientifique. — La
Grèce à l'exposition internationale de 1878.
9° année, n" 27, p. 630, 1880, 3 janvier :
Sorbonne. — Éloquence grecque. — État actuel des études
grecques.
3° série, h'^ année, n» 22, p. 606, 1881, 26 novembre :
Ni:(jU()i,()(;iE. — Bernard .lullien.
— 2'24 —
4" année, n'' 10, j). 310, 1884, 8 mars :
Peuples latins (reproduil on partie d'après la lettre adressée
au baron de Toni-loiiloii et ])iilili(''(' dans la Jiemic du Monde
la lin).
Revue contemporaine.
Tome XIV, p. G35-G3G, 1854 :
BiuLiotaiAPiiiE. — Patroloii'iîr grœci sennonis eleincnta,
scripsit C. Aug. Lobeck; Pars prier. (Kœnigsberg, 1853, in-8.)
Tome XV, p. 329-335, 1854 :
HinMoc.RAPiiiE. — Traité des synonymes de la langue latine,
])ar M. liarrault. — Essai historique et littéraire sur la
Comédie de Ménandre, par M. (Ui. Benoit.
Tome XVI, p. 362-364, 1854 :
Bulletin littéraire. — De quelques points de «cience dans
Tanliquité (physique, ni(''lri(jU('. musique), ])ar M. B. JullicMi,
docteur ès-letlres, etc. Paris, 18o4, 1 vol. in-8, llaciielle.
Tome XVI, p. 738-743, 1854 :
Bulletin littéraire. — Traité du sublime de Longin et dis-
cours préliniinaire, par G. -M. -A. Pujol. Etudes critiques sur
le traité du Sublime, par L. Vauclier. — Pompeii Trogi frag-
menta, éd. Bielowski.
Tome XXVII, p. 171-173, 1856 :
De la cherté du papier au temps de Périclès. — Lettre à
M. Ambroise-Firmin Didot.
Bulletin de la Société des antiquaires de France.
1858. — P. 95 : Anciens artistes grecs omis dans les cata-
logues.
P. 104 : Explication d'un mot.
P. 138 : Objets antiques trouvés près de Melle.
1859. — P. 84 : M. Egger signale des passages de Pline et
de Pomponius Mêla sur des esclaves apparemment venus des
Indes occidentales.
P. 105 : M. Egger signale des passages des 7VN7o6Y>7>/mmena
dOrigènes i-elalifs à la falsification des cachets au moyen
d'empreintes, et à l'usage de reporter l'écriture d'une subs-
tance sur une autre.
1860. — P. 93 : Les Grecs ont-ils connu l'usage des lettres
de change ? Héimprimé dans les Mémoires d'histoire ancienne
et de philologie, \). 130.
P. 151 : Hapports entre les textes éi)igra[)hi(iues et les an-
thologies.
— 225 —
1861. — P. 72 : Inscription sur plaque (U^ plomb, do
l'an 1563, trouvéo à (lompiègno.
1862. — P. 94 : Une représentation des Perses d'Eschyle
au palais épiscopal d'Orléans.
Pages 95, 98 : Découverte de puits antiques sui* l'empla-
cement de l'Ecole-des-Mines; poteries romaines.
P. 128 : Explication d'un fragment de papyrus grec envoyé
par M. Dugit.
1863. — P. 146 : Inscription grecque métrique du Sérapéum.
P. 151 : La peinture sur toile dans l'antiquité.
P. 157 : Excursion archéologique dans la forêt de Com-
piègne.
P. 160 : Explication de deux inscriptions grecques copiées
par M. Wescher.
1865. — P. 39 : Catalogue et photographie des antiquités
de la collection Loisel, à la Uivière-Tibouville (Seine-et-Marne).
P. 63 : Empreintes de deux monnaies mérovingiennes.
P. 68 : Késumé des Communications de M. Allmer sur des
fouilles exécutées à Vienne en Dauphiné.
P. 95 : Les fouilles exécutées à Senlis.
1866. — P. 80 : La mosaïque de Trêves.
P. 105 : La géologie de l'Attique.
1867. — P. 109 : Explication d"une inscription métrique
d'Arles.
P. 132 : Les anciennes forêts de l'Attique.
1868. — P. 136 : Les haies vives entrelacées, moyen de
défense employé par les Gaulois, et, de nos jours, au siège
d'Anvers.
1869. — P. 101 : Fouilles aux arènes de Senhs.
1870. — P. 151 : Les noms grecs qui ont servi à désigner
l'encre chez les Anciens et au moyen âge.
P. 162 : Emploi des pigeons voyageurs dans l'antiquité.
1874. — P. 56 : Observations sur l'os gravé du renne de
Thayngen et sur les hommes des cavernes.
1875. — P. 97: Observations sur l'inscription de Kochemaure.
1879. — P. 240 : Observation sur le gentihce Julius.
1883. — P. 236 : Observation sur une inscription grecque
du musée d'Avignon.
Mémoires de la Société des antiquaires de France.
3° série, lome V, 1862, p. 85 :
Lu dans les séances des 11 et 18 janvier 1860 :
Observations critiques sur divers monuments relalifs à la'
15
— 'J2« —
la nirlrologio grocquo v\ h la iiu-lrolngic! laliiu'. — Kt'iiiipi-iiiK'
dans les Méiuoircs d'histoiro ancienne et do {)hilologi(% ]>. 1D8.
3" série, tome II, 1866, p. 285 :
Note sur le mot ussos par lequel les auteurs grecs tra-
duisent le latin pilum.
40 série, tome III, 1872, p. 155 :
T'n sénalus-consulh^ romain contre les industriels qui spé-
culent sur la démolition des édifices.
Revue européenne. In-80.
2° année, tome VII, p. 258-272, 1860, 15 janvier ;
De l'idée de l'Histoire dans l'antiquité grecque. — Réim-
primé dans les Mémoires de littérature ancienne, p. 310.
2° année, tome VIII, p. 225-257, 1860, avril :
Dos oi"iginos do la prose dans la litléralnro grecque. • —
Uéimprime dans les Mémoires de littérature ancienne, p. 269.
2° année, tome X, p. 484-5)3, 1860, l»'- août :
Le droit des gens dans l'antiquité.
Gazette des Tribunaux. Journal quotidien.
1860, 9 décembre :
Variétés. — Si les Athéniens ont connu la profession
d'avocat.
(Mémoire lu la veille dans la séance publique annuelle de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et reproduit
comme offrant un intérêt particulier aux lecteurs de la
Gazette.)
1861, 8 août :
Variétés. — Les hommes d'Homère; Essai sur les mœurs de
la Grèce aux temps héro'iques, par S. Dclormc. Paris, 1 vol.
in-8, à la librairie académique de Didier.
Le Correspondant. In-S", paraissant tous les mois.
Douniol, rue de Tournon.
Nouvelle série, tome XXVII, p. 564-572, 1864, 25 novembre :
Vu-Kiao-h. Les deux cousines.
Uoman chinois. Traduclion nouvollo, acconi|)agiU'(^ d'uii
connnontairo historique par StaiiisUis Julien, moiiil)ro do
l'Académie des Inscriptions et lielles-Lottros, etc., ISOo,
"1 vol. in-12. Libi-airio acad(''iniqu(> de Didier.
— 2-27 —
Tome XXVIII, p. 830-847, 1865, 25 août :
Le duc de Cleniioiil-Toiiiien-o, traducteur et commentateur
des œuvres d'Isocrate. — liéimprimé.
Tome XXXVII, p. 322-341, 1868, 25 février :
Les derniers jours de Téloquence athénienne. Démosthène,
Eschine et Hypéride.
Annuaire de l'Association pour l'encouragement des études
grecques en France. Paris, in-8", A. Durand et Pédone-Lauriel,
Ad. Laînéj libraires.
20 année, p. 41, 1868 :
Ilapport de M. Egger au nom de la commission chargée de
décerner le prix de l'Association, cité par M. Patin dans son
discours à F Assemblée générale du 6 mars 1868.
Supplément à l'Annuaire de 1868, p. 5-14 :
Observations sur quelques réformes proposées pour l'en-
seignement du grec en France. — Réimprimé dans Trad. et
Réf., p. 280.
30 année, p. xxxix-xuv, 1869 :
Discours de M. Egger, président.
P. 1-71 ;
MÉMOIRES ET Notices. — Les Estiennes, hellénistes et impri-
meurs de grec au XVl'' siècle.
1871, 50 année, p. 17-38 :
MÉMOIRES ET Notices. — Observations sur VErolicos inséré
sous le nom de Lysias, dans le Phèdre de Platon.
1872, 6c année, p. 1 :
Note sur la publication de la traduction inédite de feu F.-D.
Dehèque de \di prise de Troie par Tryphiodore.
1873, 7° année, p. 40-60 :
Observations nouvelles sur le genre de drame appelé saty-
rique.
1875, 90 année, p. 1-15 :
Des documents qui ont servi aux anciens historiens grecs.
1876, 10° année, p. 70-82 :
Callimaque considéré connue bibliographe et les origines de
la bibliographie en Grèce.
1877, 11° année, p. lv-lviii :
Séance générale du 13 avril. — Discours de M. Egger, pré-
sident.
— 228 —
1877, 11^ année, p. 138-146 :
Observations sur le vocabulaire lechnique des graimuai-
riens et des rhéteurs anciens.
1878, 12° année, p. 175-183 :
De la part qu'il convient de faire à Thistoire littéraire dans
renseignement secondaire du grec et du latin.
1879, 13° année, p. 1-14 :
Socrale et le dialogue socratique.
1880, 14e année, p. 1-3 :
Les questions homériques à la Sorbonne en 1835-1836.
Cours de M. Faui'iel. (Introduction de M. Egger à l'analyse des
leçons de Fauriel faite par M. Eug. Talbot.)
1883, 17" année, p. 117 :
Aperçu historique sur la langue grecque et sur la pronon-
ciation de cette langue.
1884, 18° année, p. 79-89 :
Esquisse d'un examen critique de la Théogonie d'Hésiode.
Société de linguistique de Paris. — Mémoires.
1868, tome I--^'-, Paris, A. Franck, in-8", p. 1-13 :
De l'état actuel de la langue grecque et des réformes
qu'elle subit. (Réimprimé en appendice dans l'Hellénisme
en France, tome P"", p. 411.)
1881, tome IVo, p. 146 :
Note sur le mot iaSpoç.
1882, tome V, p. 47-48 :
Essai d'étymologie du mot spaiium et de ses dérivés.
Société de linguistique. — Bulletin.
1870, no 2, p. Lxxiv :
Note de M. Egger sur les Tvjptia..
1874, n» 9, p. xcviii :
- NÉCROLOGIE. — M. Fr. Meunier. (Réimprimé dans Tradition
et Réformes, p. 25.)
1874, n" 10, rxxi :
Note sur le mot Novale.
1875, n" 14, p. i.xxviii :
NÉCROLOGIE. — M. BruncI de Presle (discours prononcé sur
la londjc> de).
— 229 —
1876, no 13 :
Notice sur la vie et les écrits de M. Wladimir Brunet de
Preste.
Revue des langues romanes.
Montpellier, au bureau des publications de la Société, Paris, A. Franck.
1874, tome VI, juillet et octobre, p. 5-38 :
Les substantifs verbaux formés par apocope de l'infinitif.
Observations sur un procédé de dérivation très fréquent dans
la langue française et dans les autres idiomes néo-latins.
:2'' édition revue, corrigée, augmentée.
P. 333-360 :
Deuxième partie.
30 série, tome IX. Tome XXIII de la collection, 1883, p. 205-207 :
Nécrologie d'A. Boucherie. (Reproduction de l'article des
Débats du 22 avril 1883.)
Bulletin de la Société de l'histoire de Paris
et de l'Ile-de-France.
Tome /"■ (1874). — P. 35 : Communication sur un plan de
la salle des écoles extérieures de la Sorbonne en 1760.
Tome II (1875). — P. 22 : M. Egger connnunique ce plan.
Tome ir {\S11). —P. 33 : M. Egger offre à la Société les
lettres inédites de Coray à Chardon de la Rochette.
Tome 17(1879). — P. 38 et 77 : Renseignement relatif au
petit canon du jardin du Palais-Royal.
P. 162 : (^onnnunication d'un livre lissé
à Lyon au métier .lacquard pai' A. Henry, et ayant figuré à
l'Exposition universelle de 1878.
Tome F/// (1881). — P. 65 : Discours prononcé à l'Assem-
blée générale de 1881.
Bulletin de correspondance hellénique. Paris, Ernest Thorin. In-80.
l'-o année, 1877, p. 254-258 :
Inscription inédite de Dodone.
2° année, 1878, p. 22-27 :
Note sur une inscription métrique commémorative de la
bataille de Loue 1res.
90 année, 1885, p. 375-379 :
Inscription de l'île de Leucé.
— 230 —
Magasin d'éducation et de récréation. Paris, Hetzel et C'°. In-S».
13° année, n" 290, p. 1877, 15 janvier :
L'Alphabet eL le papier. — Proinier article.
No 291, loi- février.
Deuxième article.
14° année, 1<"' semestre, l^' volume, 1878, p. 115-151 :
Histoire du livre.
Introduction : 1. — Le livre avant rimprimerie.
P. 167-172 :
II. — Le livre chez les Grecs et les Romains.
p. 360-366 ;
m. — Le livre depuis l'ère chrétienne.
2° semestre. 2° volume de la XI Vc année, p. 17-24 :
IV. — Les livres au moyen âge.
P. 48-54 :
V. — Invention et commencements de l'imprimerie.
P. 82-89 :
VI. — Développements de l'imprimerie et de la librairie jus-
qu'à la fin du XVI IP siècle.
P. 114-118 :
VII. — Les livres au XVIIP siècle. — Uèa'lements de la
librairie. — Correction des textes. — Les fautes d'impression.
P. 139-145 :
VIII. — Les derniers progrès de rimprimerie et de la librai-
rie. — Impression mécanique; sténographie et photographie.
P. 172-178 :
IX. — Compléments et réflexions. — Los livres illustrés. —
La propriété littéraire et le plagiat. — Diffusion des langues
au moycîu des livres.
P. 208-213 :
X. — Coup d'œil sur Tindustrie des livres à l'Exposition
universelle. Quelques réflexions.
P. 235-241 :
XI. — Les vendeurs, les j^réteurs et les adielcui-s (]o livi-es.
— Conclusion. — Adieu au lecteur. (I{éimpi'imé chez llelzt!l.
1 vol. in-1^ de .\i-3:2o pages.)
— 234 —
Annales de la Faculté des Lettres de Bordeaux. In S",
Bordeaux, librairie de Dulhu. — Paris, H. Delaroque. — Berlin, S. Calvary.
l'''^ année, 1879. tome !"•, p, 78-80 :
Co.MMUMGATioNs. — Lotlro aux rédactoui's cl fondalcurs des
Annales.
P. 364-380 ;
Communications. — Question de propriété littéraire. — Les
Économiques d'Aristote et de Tliéophraste.
2c année, 1880. tome II, p. 80-85 :
Communications. — Traduction française des derniers cha-
pitres de l'Economique d'Aristote. — Appendice au mémoire
sur les Economiques de Théoi)liraste.
P. 85-86 :
Sur la traduction des Économiques d'Aristote.
Recueils et journaux divers, avec insertion unique.
L'Enseignement, tome l^i", no xi, novembre 1840, p. 428 :
Des soiii'ces de Vhistoire ancienne. — Extrait d'un morceau
lu par M. Egger à la séance générale de la Société des Mé-
thodes, le 26 novembre 1831). '
Revue des Deux-Mondes, tome XIII. 16o année, nouvelle série,
p. 461-487, 1846, !«'• février :
Elude sur Vanliquité. — Aui.staiujce. (Uéimprimé dans les
Mémoires de littérature ancienne, page li26.)
L'Institut, journal universel des sciences et des sociétés savantes
en France et à l'étranger, n" 502, 10 août 1848 :
Société philomalique de T'nris. (Exirait de la séance du
29 juillet 1848.) — Communicalion de M. Vincent au nom de
M. E. Egger.
Le Moniteuh Universel, journal officiel de la République fran-
çaise, no 185, samedi 3 juillet 1852 :
Variétés littéraires. — Pensées de Pascal, pnbUc'es dans
leur texte authentique, précédéi's de la Vie de Pascal, par
M™" Périer, avec un supplérnenl, et lïune élude lillèraire, et
accompagné d'un commenlaire suivi, par E. Ilavet, agrc'-gi'' de
la Faculté des Lettres de Paris.
Le Constitutionnei,, 1856, 26 février :
Précis d'un cours élémentaire de higifjiio d;iprès les pro-
grammes officiels de i8.^>2, ])ar \\. IN-Iissier, agrég(' de philo-
sophie.
— 232 —
Moniteur des cours publics, littéraires, scientifiques et
PHILOSOPHIQUES, tome loi-, in-8o, 1857, p. 425-133 :
SoiinoNNE. — Cours'de M. Egtier. — La Cyropédie ou l'uto-
pie en Grèce.
Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles- lettres.
de Caen, 1862 : '
Aristole considéré connne précepteur d"Alexandre-le-Grand.
(Ueiniprinié dans les Mémoires deliltéraLure ancienne, p. 445.)
Revue littéraire de Boulogne, 1863, décembre :
Notice sur la Tour d'ordre. (Reproduction de la Kcvue ar-
chéologique de novembre 1863.)
Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, 1864 :
Discours d'ouverture i^'ononcé le 15 décembre '1864, à la
séance publique de la Société des Antiquaires de Normandie.
(Tiré à part. Voyez aux Discours.)
Revue tiuTnjuE, 18G6, 30 juin :
Epigrammatum Antholoiz'ia Palatina... instrnxil !•'. Dubiicr.
grœce et latine. Vol. l"''. Parisiis, Didol, 1864.
Compte-rendu des travaux du Congrès scientifique de France,
tenu à Aix-en-Provence en décembre 1866 :
Note sur une inscription grecque de Marseilks i4 pages.
Aix, 1867.
Élude sin- riiistoire des lettres, des institutions c! des
mœurs de l'Egypte durant la domination grecque et l;i domi-
nation romaine.
Sur les papyrus découverts dans la ville d'ilerculanum.
Mémoires de la royale Académie des sciences de Turin,
Tome XXIII, série 2, 1866 :
Etude d'histoire et de morale sur le meurtre politique chez
les Grecs et les Ilomains (8o pages).
Le Moniteur de la Papeterie française, vol. III, 1867 :
No 6, loi- janvier, p. 86-88 :
TiE PAPIER dans l'antiquité et les temps modernes. (Premier
article.)
No 7, 15 janvier, p. 105-1U7 :
Deuxième article.
N*» 8, Ici' février, p. 120-123 :
Troisième et dernier article, (('onférence faite à l'Asile de
Vincennes, le 9 août 1866, et publiée par E. fiachelte et V}'\
in-l:2. o± pages.)
Congrès scientifique de France, tenu dans In ville dMiuiens, 1867.
Mémoires, 5« section, p. 572-587 :
I/ar! (le li'aduire et les ti-adiK'teurs français (I"ll('M'0(]ot(\
— 233 -
Annales de l'Institut de correspondance arciikologique,
tome XLI, Rome, 1868, p. 133-143 :
Noie sur une stèle en marbre.
Journal de Genève, 12 juin 1869 :
Lettre au Directeur du Journal sur les élections du Çf ar-
rondissement de Paris (non signé).
Le Lien, 30 octobre 1869 :
Fragment d'étude biographique sur Robert Estiennc. (Ue-
production d'un chapitre" de V Hellénisme en France.)
Le Français, 12 mai 1870 :
Les oljsèques de M. Villeinain.
Le Temps, 7 novembre 1875 :
_ Article sur la séance annuelle^ de rAcadi'inic (h'S inscrip-
tions et Belles-Lettres (non signé).
Gazette iieddomadaiue de Médecine et de CiiinrRGiE, 26° année,
no 27, 1879, 4 juillet :
Feuilleton. — Des mots empruntés aux langues anciennes
dans le vocabulaire des sciences.
Bulletin mensuel de l'Académie de Clermont, 4c année, n" 47,
1883, loi' juin, p. 20 :
Le poète A. Robert. — Le philologue A. Boucherie. (Repro-
duction de l'article du Journal des Débats du i2:2 avril.)
Revue du monde latin, 1884, février :
Lettre au baron de Tourtoulon, directeur de la Revue.
Jahresbericht iiber die Fortschritte des classichen altertlium
swissenschaft, publié à Berlin, par Calvary et O', 1884 :
Victor Prou, né le 9 février 1831, mort le 9 août 18<S''k
Bibliothèque de l'école des Chartes, 1885, octobre, p. 585 :
Traduction d'une lettre de Maxime Planude adressée à
Melchisédec et dont le texte a été publié dans le Bulletin de
la Société archéologique d'Athènes (11-6:2).
Institut de France.
Lectures, rapports, discours prononcés en séance publique.
Lecture faite dans la séance publique annuelle de l'Académie des
inscriptions et belles-lettres, le 10 août 1855 :
De l'étude de la langue latine chez les Grecs dans l'anti-
quité. (Réimprimé dans les Mémoires d'histoire ancienne etde
philologie, p. ^259.)
Lecture faite dans la séance pulilique annuelle de l'Académie des
inscriptions et belles lettres, le 8 août 185!j :
Considérations historiques sin- h's lr;iil(''s iiilefiuilionanx
chez les (irecs et chez les Romains (3:2 |)).
— 234 —
Lecture faito dans la séance publique annuelle des cinq Acadé-
Miies, le 14 août 185S :
Observations historiques sur la fonction de secrétaire des
princes riiez les anciens (39 p.). — l^éiniprinié dans les Mé-
moires d'histoire ancienne et de philologie, p. 5:20.
Lecture faite dans la séance publique annuelle de l'Académie des
inscriptions et belles-lettres, le 2 décembre 1859 :
Mémoire sur la po(''sie pastorale avant les poètes buco-
liques (3U p.). — Réimprimé dans les Mémoires de littérature
ancienne, p. 242.
Lecture faito dans la séance publique annuelle de l'Académie des
inscriptions et belles-lettres, le 7 décembre 1860 :
Mémoire sur cette question : Si les Athéniens ont comui la
profession d'avocat. (Réimprimé dans la Gazette des Tribu-
naux le 9 décembre 18()0, et dans les Mémoires de litléi'alun»
anciemie, p. 354.)
Lecture faite dans la séance publique annuelle de l'Académie des
inscriptions et belles lettres, le 9 août 1861 :
De l'état civil chez les Athéniens, observations histoi-iques
à propos d'une plaque de bronze inédite qui pai-aîl j)rovenir
d'Athènes. (Réimprimé dans les Mémoires d'histoire ancienne
et de philologie, p. lOo.)
Lecture faite dans la séance publique annuelle do l'Académie des
inscriptions et belles-lettres, le 1'^''' août J8G2 :
Rapport sur les travaux de l'École française d'Athènes.
Lecture faite dans la séance publique annuelle des cinq Acadé-
mies, le 14 août 1862 :
Observations sur un pajjyrus grec contenant des fragments
d'un orateur inconnu. (Réimprimé dans les Mémoires d'his-
toire ancienne et de philologie, p. 175.)
Lecture faite dans la séance publique annuelle de l'Académie des
inscriptions et l)elles-lettres, le 31 juillet 1863 :
Rapport sur les travaux de l'École française d'Athènes.
Lecture faite dans la séance publique annuelle des cinq Acadé-
mies, le 16 août 1864 :
De «la langue et de la nationalité grecques, réflexions sin-
quelques documents historiques du iemps d(^ la piise de
(lonslaiitinople par les Grecs. Réimprimé dans l'Hellénisme
en France, t. I, p. 431.
Séance publique annuelle de l'Académie des inscriptions et belles
lettres, tenue le 28 juillet 1865 :
Discorns de M. Egger, ])résidenl.
Séance du 13 juillet I8G6 :
I{apporl fait à l'Acadéiiiio des inscriptions et belles-lettres
au nom de la (".oiiimissiou des Aiilicjuiti's de la France.
— 235 —
Lecture faite à la séance publique annuelle des cinq Académies,
le 14 août 1866 :
Extrait d'un Mémoire intitulé : D'une renaissance des lettres
grecques et latines au XIX" siècle. (Uéimprinu'' en ajjpcndice
dans rilellénisme en France, t. H, p. 307.)
1872. Rapport fait à l'Académie des Inscriptions o\. Belles-
Lettres au nom de la commission de l'Ecole française
d'Athènes sur les travaux des membres de cett(> Ecole pen-
dant les années 1869-1872. (Réimprimé dans Trad. et Réf.,
p. 30.)
1873. Rapport fait au nom de la commission de l'École
française d'Athènes sur les travaux des mendjres de cette
Ecole pendant les années 1872-1873. (Réimprimé dans Trad.
et Réf., p. 45.)
Lecture faite à la séance publique annuelle de l'Académie des
inscriptions et belles-lettres, le 6 novembre 1874 :
Rapport fait au nom de la commission de l'École française
d'Athènes sur les travaux des membres de celle Ecole. (Pre-
mière année, séjour h Rome 1873-1874.) — (Réimprimé dans
Trad. et Réf., p.'70.)
Lecture faite à la séance publique annuelle des cinq Académies
le 24 octobre 1885 (Lecteur : M. M. Bréal) :
Histoire de la critique chez les Grecs. — Conclusions. (8 p.)
Institut de France.
Mémoires de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
Tome XXI, l''c partie, 1857, p. 349-376 :
Mémoire sur un document inédit pour servir à l'histoire des
langues romanes. (Réimprimé dans les Mémoires d'histoire
ancienne et de philologie, p. 449.)
Tome XXI, 1857, p. 377-408 :
Observations sur quelques fragments de poterie antique
provenant d'Egypte et qui portent des inscriptions grecques,
([{('"imprimé dans les Mémoii^es d'iiistoire ancienne cl de phi-
lologie, p. 420.)
Tome XXIV, 1™ partie, 18G0, p. 1-138 :
Mémoire historique sur les traités publics dans l'antiquité,
depuis les temps héroïques delà Grèce jusqu'aux jjremiers
siècles de l'ère chrétienne.
Tome XXIV, 2° partie, 1864, p. 279-342 :
Observations sur un proc(''dé de dérivation li-ès friuiucnt
dans la langue française et dans les idiomes néo-latins. (Ana-
lysé dans les Comptes-rendus, pages 77-81.)
— 236 —
Tome XXVI, 2^^ partie, 1870, p. 1-4S :
Mémoire sur quelques nouveaux fragments de Toraleur
Hypéride.
P. 557 :
Noie addilionnelle au Mémoire de M. Egger.
Tome XXVII, 2° partie, 1873, p. 1-42 :
Mémoire sur les historiens officiels et les panégyristes des
princes dans l'antiquité grecque.
Tome XXX, l''o partie, 1881, p. 419-459 :
Mémoire sur les Œconomica d'Aristote et de Tliéoplirasle.
P. 459-461 :
Note addilionnelle sur la traduction des Économiques
d'Aristote attribuées à La Boétie. (Mémoire lu en 1879 ùTAca-
(lémi(^ des Inscriplions et Belles-Lettres, puis devant l'Aca-
démie des Sciences mondes et politiques, imprimé dans le
Compte-rendu de M. Vergé, publié dans les Annales de la
Faculfé des Lettres de Bordeaux, 1879, I"'' volume, revu et
remanié pour la présente publication.
Institut de France.
Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences.
In-4". Paris, Gautliier-Viilurs, imprimeur-libraire.
Tome LXXI, p. 465-468, séance du 3 octobre 1870 :
Histoire des Sciences. — Note sur un papyrus qui contient
des fragments d"un traité d'optique et à cette occasion sur
roptique inédite de Ptolémée.
P. 607-611, séance du 7 novembre 1870 :
Économie domestique des anciens. — Notes sur quelques
docuiiKMds relatifs h l'économie domestique et aux denrées
alimentaires en Egypte sous les IMolémées.
Tome LXXII, p. 497-503, séance du 24 avril 1871 :
Nomenclature. — Observations critiques sur l'emploi des
termes empruntés à la langue grecque dans la nomenclature
des sciences.
Tome LXXIII, p. 159-160, séance du 17 juillet 1871 :
llisToiuE DES Sciences. — Nouveaux documents sur les quatre
livres conservés de l'Optique de Claude IMolémée.
P. 405, séance du 7 août 1871 :
M. Egii:er fait lionnnage à l'Académie de six opuscules de
M. (Jilberl Ciovi.
— 237 -
Institut de France.
Séances et travaux de rAcadémie des sciences morales et politiques.
(Comptes-rendus de M. Vergé.;
Tome LIV de la collection, 1860, 40 trimestre, p. 307-308 :
Rapport sur deux ouvrages de iM. Saripolos iiililidés : rraité
du droit constitutionnel et traité du droit public dans (a paix
et dans la guerre.
1861. 4° trimestre, tome LVIIl de la collection, p. 291-308 :
De l'état-civil chez les AUiénieiis.
Observations historiques à propos dune table de bronze
inédite qui parait provenir d'Athènes. (Réimprimé dans les
Mémoires d'histoire ancienne et de philologie, p. iOo.)
Tome XI, nouvelle série (0X1° de la collection). 1879, l'^'i' trimestre,
p. 209 et 478 : '
Observations et réflexions sur le développement de l'intel-
ligence et du langage chez les enfants. (Réimprimé en i vol.
in-8 de 72 pages, chez A. Picard. Ce volume en est à sa
4" édition.)
Tome CXIII de la collection, 1880, Ici- trimestre, p. 388-391 :
Les Économiques d'Aiistote.
DISCOURS.
Association des anciens élèves du lycée Saint-Louis, année 1861,
Paris (14 p.) :
Deuxième banquet annuel des anciens élèves du lycée
Saint-Louis, 16 janvier i86i.
Allocution de M. Egger, président, pages 3-6.
1861. Institution Saint-Vincent de Senlis :
Discours prononcé à la distribution des prix, le 10 août
1861. (Senlis.)
1861. Institut de France, Académie des inscriptions et belles-
lettres :
Discours de M. Egger prononcé aux funérailles de M. Flase
au nom de la Faculté des Lettres, le jeudi 24 mars 1864 (4 p.).
1864. Société des antiquaires de Normandie :
Discours d'ouverture prononcé le 15 décembre 1864 h la
séance publique de la Société des Antiquaires de Normandie.
In-12 (21 p.). Caen, F. Le Blanc, Ilardel, imp.-bbraire.
Association des anciens élèves du lycée Saint-Louis, 1865 :
Sixième banquet annuel des anciens élèves du lycée Saint-
Louis, 18 janvier I860.
Improvisation du M. Egger, p. 13.
— 238 —
1865. Académie des inscriptions et belles lettres :
.losoph-Viclor Leclerc. Discours prononcé le Jour de ses
funéi'ailles (14 novembre 18C)o) au nom de rAcadéniie des
Inscriptions el Belles-Lellres. (Kéiniprinié dans Trad. el Réf.,
p. '!•)
1866. Société des antiquaires de Normandie :
Discours prononcé à la séance publique annuelle de 1866.
(Réimprimé dans Trad. et Réf., p. 190.)
Société archéologique de l'Orléanais, 1869; 8 mai :
Allocution ])rononcée par M. E^u'ger, ])résidant la séance
publiiiue du 9 mai 1869. (1:2 p.) — Réimprimé dans Trad. et
Réf., p. i208.
1873. Académie française :
Discours de M. Eg'g'er, membre de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres, prononcé aux funérailles de M. Saint-
Marc-Girardin, le mardi lo avril 1873, au nom de la Faculté
des Lettres.
Bulletin de la Société bibliographique, n» 6, 1873, juin :
Assemblée générale tenue le 25 mai 1873.
Allocution de M. Egger, p. 141-151.
1874. Annuaire-bulletin de la Sociictk d'histoire de France :
Assemblée générale de la Société d'histoire de l'^rance tenue
le 5 mai 1874.
Discours de M. Egger, l'un des deux vice-présidents rem-
plissant les fonctions de président.
Lycée Cliarlemagne, distribution des prix du 6 août 1874 :
Discoui\s prononcé par M. Egger, etc. (Réimprimé dans
Trad. et Réf., p. 86.)
L'Union nationale, journal quotidien, bureaux à Montpellier et à
Nîmes, 1875, 15 avril :
Concours de la Société des langues romanes. Discours de
M. Egger, président.
Messager du Midi, 1875, avril :
Société des langues romanes de Montpellier. Discours pro-
noncé à la séance de distribution des prix de la Société.
(Même discours que le précédent.)
Société archéologique et historique de l'Orléanais. — Concours
quinquennal de 1875, séance ])ublique du 8 mai, présidée par
M. Egger ;
Allocution du président. (Réimprimé dans Trad. el Réf.,
p. 216).
— 239 —
Institut de France. — Académie des inscriptions et i^elles-leltres :
Paroles prononcées par M. Eg-ger aux funérailles de
M. Brunot do Presle, membre de l'Académie, le i4 sepleudjre
1870.
Société du travail du XI" arrondissement :
Discours prononcé à la réunion du !26 octobre 1875.
Institut de France. — Académie française :
Funérailles de M. Patin.
Discours de M. Egger, membre de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, prononcé au nom de la Faculté des Lettres
le 21 février 1876. (Réimprimé dans Trad. et Réf., p. 7.)
Association pour l'enseignement secondaire des jeunes filles, année
scolaire 1875-1876 :
Allocution du président (2-8 pages).
Ouverture des cours le 16 novembre 1876.
Dlsgours de M. Egger, président (8 p.).
Ouverture des cours le 22 novembre 1877.
Allocution de M. Egger, président (8 p.).
Ouverture des cours le 18 novembre 1878.
Allocution de M. Egger, président (7 p.). — (Ces quatre al-
locutions sont réimprimées dans Trad. et Réf., pages 100-133.)
Lycée Louis-le Grand, distribution solennelle des prix, le 8 août
1876 :
Allocution prononcée par M. Egger, président. (Réimprimée
dans Trad. et Réf., p. 94.)
Bulletin des Beau^c-Auts. Paris, l'-^ année, no 5, p. 155-156, 1878,
février :
Nécrologie. Discours prononcé sur la tombe d'Ernest Vinet,
bibliothécaire de l'Ecole des Beaux-Arts.
Société archéologique et historique de l'Orléanais. — Troisième
concours quinquennal sur l'histoire et sur les antiquités de
l'Orléanais^ séance publique du 8 mai 1881) :
Allocution d'Emile Egger, président. Orléans, impr. de
G. Jacob, 1881, tirage à part, ([{éimprimé dans Trad. et Réf.,
p. 225.)
Bulletin de la Société de l'iiistouie de Pauis et de l'Ile de
France, 8^ année, 1881, p. 65-69 :
Assemblée générale tenue à la Bibliothèque nationale le
10 mai 1881. Présidence de M. Egger.
Discours du président.
Discours d'Emile Egger lu à la fêle d'inauguration du buste
de J.-J. Courtaud Diverneresse à l-'ellelin, le l't aoùl 1881.
— 'i/iO —
CONFÉRENCES.
CONFÉRENCKS POPULAIRES FAriES A l'AsII.E IMPÉRIAL DE ViNCENNES,
Paris, L. Hachette et C'*^', 1866, in-12, 52 pages :
Le papier dans raiili(|uil(' cl les temps modernes, aperçu
historique. (Ti-idiiii en grec moderne, llermopolis de Syra,
-1878.)
1867, in-12, 52 pages :
Étude cVhisloire ancienne. — Les projets de réforme sociale
dans l'antiquité.
1.S67, in-12, 52 pages :
Vn ménage d'autrefois, étude de morale et d'économie
domestique.
1868, in-12, 52 pages :
De l'histoire et du bon usage de la langue française. (Réim-
primé dans Trad. et Réf., p. l'>4.)
1868, in-12, .52 pages :
L'Egypte nujderne et rÉgypLe ancienne à pro])os d'une
visite au parc égyptien du (Ihamp-de-Mars.
Bulletin monumental ou collection de mémoires, etc., publié par
M. de Caumont, 4° série, tome III'', 33'^ volume de la collection,
Parie, Derache :
Du Musée lapidaire de Lyon et des Musées lapidaires en
général. Conférence faite à Lyon, le 3 mars 18G7, pour l'As-
sociation de TEnseignemenl professionnel. (Analyse connnu-
niquée par un auditeur.)
Conférence de l'Union centrale des Beaux-Arts appliqués a
l'Industrie. Paris, Ch. Delagrave, in-12, 26 pages :
Athènes et Paris ou l'éducation par les Musées. (Traduit en
grec moderne par Maria Saripolos.)
Congrès et Conférences du P.vlais du Trocadéro. Comptes-
rendus sténographiés, 1878, lor août :
Allocution de M. Egger, président, en ouvrant la séance
consacrée à la conférence de M. Léon Feer sur le Doudhisme
à i Exposition.
Association scientifique de France. Bulletin hebdomadaire,
no 590 :
Soirées scieniitîques et littéraires. Séance du iî.^) janvier 1879.
Conférence sur la (Irèce à l'Exposition internationale de 1878.
Bulletin hebdomadaire, no 643, 1880, 29 février :
Conférences scientiti(jues et littéraires de l'Association à la
Sorbonne. — T^ics archives d'un ministère grec en Egypte,
d'après les découvertes faites dans les Papyrus du Séraj^Mim
de Memphis.
241 —
COLLABORATIONS.
Méthode pour étudier l'accentuation grecque. (En collabo-
ration avec M. Cli. Galuski.) x-144 pages. Dezobry et Magde-
leine, 1844, in-12.
Odes de Pinoare. Traduction nouvelle par J. F. Boissonade,
complétée et publiée par E. Ej^ger, membre de l'Institut, etc.
xxii-287, Paris, Hachette et C"^, Grenoble, Ravanat, éditeur,
1867 :
Préface, i-xxii.
Manuel pour l'étude des racines grecques et latines, etc., par
A. Bailly, publié sous la direction de E. Egger, Paris, A. Durand
et Pedone Lauriel, 1809, v-504 :
Préface, i-v.
Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, sous la di-
rection de MM. Ch. Daremberg et Saglio. Paris, Hachette et C'",
1886:
CoRONA, p. 1520-1537. Signé : E. Egger, D'' Eug. Fournier.
DISCOURS ET NOTICES SUR E. EGGER.
La vie et les travaux d'E. Egger ont été exposés ou ap])ré-
ciés, sans parler de la Notice qui précède, dans un grand
nombre de discours, d'articles de journaux ou de notices spé-
ciales. Ses anciens élèves, collègues ou confrères et ses amis
aimeront sans doute à connaître les plus importants de ces
témoignages d'estime et d'affection. Sans parler des allocu-
tions prononcées, à la reprise des séances, par les Présidents
de diverses Compagnies ou Sociétés, nous citerons seule-
ment :
1'^ Les discours prononcés sur la tombe par MM. Des jar-
dins, de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres; Himly,
doyen de la Faculté des Lettres de Paris: Ilauréau, direcleur
de l'Imprimerie nationale; Jourdain, président de \ Association
pour V encouragement des études grecques en France; Sari-
polos, représentant officieux des Hellènes (v. Notice, p. 117) ;
2" Les articles nécrologiques ])ul)liés i)ar MM. Renan {Di'Jxils
du 4 septembre 1885), Bréal {Temps du G septenibrrj , Huit
{Monde du 9 septembre). Bigot {Gagne-Petit du 3 septembre),
Sabatier {Journal de Genève du 6 sept(Mubre), Salonu)n Rei-
nacli {Biographisches Jahrbuch de (]alvary, Berlin) ;
3° La Notice lue par M. le marquis de Queux de Saint-
Ililaire devant V Association pour V encouragement des études
16
— 242 —
grecques en France, et publiée dans V Annuaire de la Société
])()ui' 1885. Olle Notice est suivie du même travail l)il)lio,!4Ta-
pliique que nous venons de soumellre à nos lecteurs et que
JM'"" Egger a bien voulu rédiger également pour la Notice
parisienne et pour la Notice orléanaise;
4" La Leçon (VouDerture, par laquelle M. Croisef, succes-
seur de ]\I. Egger dans la chaire d'éloquence grecque en Sor-
bonne, a inauguré son cours le 7 décembre 1885. Cette leçon,
lirée à part, a été publiée dans la Revue internationale de
V enseignement (numéro du 15 déc(>mbre 1885).
5° La Notice biographique sur M. Emile Egger, mendjre
correspondant de l'i^cadémie de Caen, par M. E. Cliatel, lue à
l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen, dans
la séance de rentrée, le 26 novembre, et dans la séance du
20 décembre 1885.
En outre, le Catalogue des livres composaiit la bibliothèque
de M. Egger (Paris, A. Picard) est précédé d'une courte pré-
face où se trouve apprécié en quelques mots 1(^ caractère^ de
cette collection de livres qui était connue « l'image lldèle de
l'esprit » de l'illustre savant.
TABLE DES MATIÈRES .
Pages.
Préambule '1
1. — Origines, enfance, études jusqu'aux examens et concours
professionnels (1813-1832) 4
II. — Examens et concours i)rofessionnel8 (licence, doctorat,
agrégation des lettres), enseignement dans les collèges;
premières publications (1832-1840) 14
III. — Agrégation des Facultés ; enseignement multiple (Sor-
bonne. École normale, conférence privée); travaux
divers (1840-1854) 29
IV. — Période académique; M. Egger grammairien et helléniste
(1854-1870) 59
V. — De 1870 à 1876 82
VI. — Dernières années, derniers travaux 101
VII. — Résumé 'l'16
APPENDICE.
Première partie. — Appendice littéraire 127
Deuxième partie. — Bibliographie des travaux de E. Egger ... 171
niP. OKOROKS JACOB, — 0!II,|Î:ANS.
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