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Full text of "Supplément aux vies des saints et spécialement aux Petits bollandistes : d'après les documents hagiographiques les plus authentiques et les plus récents"

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JOHN  M.  KELLY  LIBDADY 


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Donated  by 
The  Redemptorists  of 
the  Toronto  Province 

from  the  Library  Collection  of 
Holy  Redeemer  Collège,  Windsor 


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SUPPLÉMENT 


AUX 


VIES  DES  SAINTS 


TOME  TROISIÈME 


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PROPRIÉTÉ    DES    ÉDITEURS 


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SUPPLÉMENT 


AUX 


VIES  DES  SAINTS 


ET  SPECIALEMENT  AUX 


PETITS  BOLLANDISTES 

D'APRÈS    LES    DOCUMENTS    HAGIOGRAPHIQUES    LES    PLUS    AUTHENTIQUES 
ET   LES   PLUS    RÉCENTS 

Par  le  R.  P.  Dom  PAUL  PIOLIN 

KNÉDICÏJN  DE  LA  CONGRÉGATION  DK  FRANCE 


TOME   TROISIEME 

DU     1er    SEPTEMBRE    A     FIN    DÉCEMBRE 


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PARIS 

BLOUD  ET  BARRAL,  LIBRAIRES-ÉDITEURS 

•i,  RUE  MADAME.   ET  RUE  DE  RENNES,  59 


LfiRARY 

HOLY  BED££M£R  LIBRAfiY,  WiNûf  ^ 


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Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2011  with  funding  from 

University  of  Toronto 


http://www.arcliive.org/details/supplmentauxvi03piol 


MOIS    DE    SEPTEMBRE 


I"^  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINT  JOSUÉ, 

GÉNÉRAL  DES  HÉBREUX  ET  CONQUÉRANT  DE  LA  TERRE  PROMISE. 

1690-1580  avant  Jésus-Christ. 

(P.  Bûll.  X.  379.; 

Acta  Sanctorum  Boll.  1  sept.,  1. 1,  p.  6-77. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  m,  c.  36,  n.  0,  11, 
16  ;  c.  38,  n.  24  ;  lib.  i,  c.  1,  n.  16  et  passim. 

SAINT  GÉDÉON  OU  JÉROBAAL, 

JUGE  ET  GÉNÉRAL  DES  HÉBREUX. 

1309  avant  Jésus-Christ. 

(P.  Boll.  X.  3S6.) 

Acta  Sanctorum  Boll.  1  sept.,  1. 1,  p.  77-95. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  m.  c.  36^  n.  16; 
c.  5,  n.  2  ;  lib.  iv,  part,  ii,  c.  20,  n.  11. 

LES  SAINTS  SIXTE  OU  XYSTE  ET  SINICE, 

PREMIERS  ÉVÊQUES  DE  REIMS  ET  DE  SOISSONS. 

Epoque  incertaine. 

(P.  Boll.  X.  390.) 

Saint  Sixte,  S ixtus,  et  sâmt  Sinice,  S ùiiciciis,  S ùiiîiicus,  sont  incontes- 
tablement  les  fondateurs  des  Eglises  de  Reims  et  de  Soissons  qui  n'en 
formèrent  primitivement  qu'une  seule. 

Les  travaux  apostoliques  de  ces  deux  saints  sont  certains  ainsi  que 
l'histoire  de  leur  culte  et  les  translations  de  leurs  reliques  ;  mais  le 

SCP.  AUX  Vies  des  Saints.  —  Tome  III.  1 


2  l"  SEPTEMBRE. 

détail  de  leurs  actions  n'est  pas  venu  jusqu'à  nous  et  il  est  inconnu 
depuis  bien  des  siècles.  Saint  Sinice  est  aussi  honoré  le  10  septembre. 

Acta  Sanctorum  Boll.  1  sept.,  t.  i,  p.  J 18-125. 

Gallia  Christiana,  t.  ix.  col.  2  et  3. 

Flodoard.  —  Historia  eccles.  Rem.,  lib.  i,  c.  3. 

Marlot.  —  Metropolensis  Remensis  historia  (1666-79),  t.  i,  p.  45 
et  seq. 

Saussay  (^Andr.  du).  —  ;Martyrii  SS.  Sixti  et  Sinicii  Remensis  Eccle- 
sise  et  Suessionis  apostolorum  asserdo,  publié  dans  les  Opuscula  mis- 
cellanea  (1629),  t.  ii,  p.  21-34.  Beaucoup  d'érudition,  mais  peu  de  cri- 
tique. 

Pertz.  —  Monumenta  Germanise  historica,  Scriptores,  t.  iv,  p.  58-59  ; 
t.  xui,  p.  381. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  x,  p.  24-5. 

Delisle.  —  Anciens  catalogues  des  évêques,  etc.,  p.  23-4. 

Ra\^nez.  —  Recherches  sur  les  origines  des  Eglises  de  Reims,  de 
.Soissons  et  de  Chàlons.  Paris,  1857,  in-8°. 

SAINT  LOUP  OU  LEU,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS. 

623. 

(P.  Boll.  X.  397.) 

Saint  Loup,  Lupus,  né  au  diocèse  d'Orléans,  devint  évêque  métropo- 
litain de  Sens  en  609.  Il  fut  exilé  en  613  et  mourut  à  Brinon,  au  dio- 
cèse de  Xevers,  le  1"  septembre  623. 

Saint  Loup,  plus  généralement  nommé  saint  Leu,  est  patron  de  Sens, 
peut-être  de  Cordoue,  de  Bourg-la-Reine,  d'une  église  de  Paris  et  de  la 
paroisse  de  Chéreng,  au  diocèse  de  Cambrai. 

Les  bergers  l'invoquent  pour  être  préservés  des  loups  et  les  parents 
pour  préserver  leurs  enfants  de  la  peur. 

Les  attributs  de  saint  Loup  dans  les  ouvrages  d'art  sont  nombreux  ; 
ce  sont  une  banderole,  un  billet  ou  une  pierre  précieuse  tombant  dans 
le  calice,  un  cerf,  un  incendie,  une  main  divine,  un  lion,  peut-être  pour 
un  loup,  sous  ses  pieds  ;  il  est  encore  représenté  partant  pour  l'exil,  ou 
en  groupe  avec  saint  Gilles  dont  la  fête  tombe  le  même  jour. 

n  existe  une  Vie  ancienne  de  saint  Loup,  digne  de  foi  et  très  com- 
plète. 

Acta  Sanctorum  Boll.  1  sept.,  t.  i,  p.  248-265. 

Gallia  Christiana,  t.  xii,  col.  7,  8,  42,  48,  119,  123,  268,  585;  Instr., 
col.  45-46,  64. 

Bouquet.  —  Rerum  gallic.  Script.,  t.  m,  p.  491. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  iv,  p.  191-2  ;  t.  x,  p.  xxxv. 

Duru.  —  Bibl.  hist.  de  l'Yonne,  t.  i,  p.  228-246. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  112,  136, 173,  691,  640  et 
passim. 

Ul.  Chevalier.  — -  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1418. 


SAINT   GILLES,    ABBK. 


SAINT  GILLES, 

l'OXDATEUR   Eï    ABBÉ   DU   MONASTÈRE   DE   SAINT-GILLES,    AU    DIOCÈSE 

DE    NÎMES. 

Vers  721. 

(P.  BûU.  X.  40L) 

Saint  Gilles,  jEf/idius,  athénien  de  naissance,  vint  au  monde  vers 
l'an  640:  passa  dans  les  Gaules  où  il  fonda  un  monastère  qui  a  donné 
origine  à  la  ville  de  Saint-Gilles  et  où  l'on  admire  encore  une  magnifi- 
que église  construite  en  son  honneur.  L'un  des  plus  célèbres  pèlerinages 
du  monde  entier  était  celui  du  tombeau  de  saint  Gilles.  Il  est  extrême- 
ment difficile  de  préciser  l'époque  à  laquelle  a  vécu  le  saint  abbé  :  les 
uns  le  font  vivre  dans  la  première  moitié  du  vi*'  siècle  ;  les  autres  deux 
siècles  plus  tard. 

Le  corps  de  saint  Gilles  fut  déposé  dans  un  reliquaire  en  925  ;  son 
tombeau  a  été  retrouvé  le  29  août  1865.  Cette  découverte  a  une  très 
grande  importance  sous  tous  les  rapports.  Elle  prouve  que  le  corps  du 
saint  abbé  ne  fut  point  transporté  à  Toulouse  au  moment  de  la  guerre 
des  Albigeois,  ou  que,  s'il  fut  transporté  dans  cette  ville,  il  ne  tarda  pas 
à  en  revenir.  La  relique  que  l'on  conserve  dans  la  basilique  de  Saint- 
Sernin  n'est  qu'une  très  petite  portion  du  corps. 

Les  documents  sur  saint  Gilles  sont  peu  nombreux.  Les  Boilandistes 
ont  publié  une  Vie  d'après  six  manuscrits  :  Acta  Sanctorum  Boll. 
1  sept.,  t.  j,  p.  299-304.  —  Le  P.  Stilting  y  a  joint  un  très  savant  com- 
mentaire, ibidem,'^.  284-299. 

Les  miracles  de  saint  Gilles  recueillis  par  Pierre  Guillaume  en  1120 
et  continués  jusqu'en  1124,  ont  été  édités  par  Ph.  Jaffé  dans  la  grande 
collection  de  Pertz,  Momimeiita  Germanise  historica,  Scriptores,  t.  xii, 
p.  316-323. 

J.-L.  Spoerl.  —  Epistola  de  sancto  ^gidio  Narbonensi  pristino 
templlNorimburgensis  patrono,  etc.  Altorfîi,  1749,  in-4°. 

Vincent  de  Bêauvais.  —  Spéculum  historiaie,  xxiv,  139-40. 

Vita  ed  altre  notizie  storiche  di  san  Egidio  abbate,  protettore  délia 
terra  di  Palombara  in  Sabina.  Roma,  1800,  in-12. 

Jacques  de  Voragine.  —  Legenda  aurea,  p.  130  (1846),  p.  582-4. 

P.-E.  d'Everlange.  —  Saint  Gilles  et  son  pèlerinage.  Avignon, 1876, 
in-8°. 

Fabricius.  —  Bibliotheca  medii  Eevi  (1734),  t.  i,  p.  47-8  (2^  éd., 
in-18). 

Histoire  littéraire  de  la  France  (1735),  t.  m,  p.  243-4;  t.  vi, 
p.  464-5. 

Ceillier.  —  Histoire  des  auteurs  sacrés  et  ecclés.  (1748),  t.  xvt, 
p.  184. 


4  1       SEPTEMURE. 

Axoïs  A  LiMBORCH.  —  Vita  S.  .-Egidii  abbatis  Arelatensis.  Leodii, 
1637,  in-80. 

Jean  Lebeuf.  —  Dans  le  Journal  de  Verdun  (1758),  p.  291-8. 

Lelong.  —  Biblioth.  de  la  France  (1768),  t.  i,  n.  11573-7. 

Jules  de  Kerval.  —  Vie  et  culte  de  saint  Gilles,  l'un  des  quatorze 
saints  les  plus  secourables  du  Paradis.  Le  Mans,  1876,  in-S".  Ib.,  1876, 
in-18.  fig.  11  s'agit  surtout  dans  cet  ouvrage  du  pèlerinage  de  Saint- 
Gilles  à  Saint-Paterne,  dans  le  diocèse  du  Mans.  Saint  Gilles  est  sur- 
tout invoqué  contre  la  peur  et  contre  cette  timidité  qui  empêcherait 
l'entière  sincérité  dans  la  confession. 

H.  Révoil.  —  Amphithéâtre  romain  de  Nîmes,  crypte  de  l'église 
Saint-Gilles;  découverte  du  tombeau  de  Saint-Gilles.  Ximes,  18C7,  gr, 
in-8°. 

Revue  des  sociétés  savantes  (1866),  D,  t.  iv,  p.  401. 

iEoiDius  RoYON.  —  Vita  S.  ^Egidii,  abbatis  Arelatensis...  et  confes., 
versibus  et  odis  variis  illustrata,  2°  éd.  Leodii,  1641,  in-16. 

André  du  Saussay.  —  Opusculura  Chronhistoricum  de  vero  sseculo 
quo  claruit  sanctus  ^Egidius  abbas,  deque  necessaria  bini  Caesarii  Are- 
latensis episcopi  existentia,  dans  les  Opttsc.  Miscellanea  (Paris,  1629), 
t.  I.  p.  1-80. 

Teisson'xier.  —  Notice  historique  sur  saint  Gilles  avant  et  après  sa 
mort,  ou  saint  Gilles,  son  monastère  et  son  culte.  Nimes,  1862, 
in-12,  pi. 

J.-M.  Trichaud.  —  Histoire  de  l'invention  du  tombeau  de  saint 
Gilles.  Nîmes,  Giraud,  1868,  in-8°.  L'auteur  a  profité  d'un  «  Recueil  de 
bulles  pontificales  données  en  faveur  du  monastère  de  Saint-Gilles  », 
dû  à  M.  H.  Mazer.  et  d'une  «  Notice  historique  sur  saint  Gilles  »,  par 
M.  l'abbé  Teissonnier.  On  regrette  le  style  emphatique  de  cet  ouvrage, 
emphase  qui  choque  particulièrement  dans  la  table  des  matières 
(p.  221-240). 

Après  avoir  étudié  sérieusement  tous  ces  auteurs,  il  faut  en  revenir 
au  jugement  porté  par  Dom  Mabillon  :  les  Actes  de  saint  Gilles  n'ont 
rien  de  très  authentique.  (Acla  Sanctorum  O.  S.  Ben..,  t.  i,  prgef.  — 
Idem,  Annales  BenecL,  t.  i.;  Ce  sentiment  est  aussi  celui  du  P.  Le 
Cointe,  Annales  ecclesiastici  Francoriim,  ad  an.  531,  n.  10  et  seq.  ;  des 
auteurs  du  Gallia  Christiana.,  t.  vi,  col.  482  et  seq.;  de  Dom  Vaissète. 
Bist.  f/én.  du  Languedoc  (1730),  t.  i,  p.  666-668;  de  Y  Art  de  vérifier  les 
dates  dans  le  catalogue  des  saints  ;  des  auteurs  du  Aouieau  Traité  de 
diplomatique  et  de  tous  les  critiques  sérieux.  Un  fait  reste  parfaitement 
acquis,  c'est  qu'en  514,  saint  Gilles  était  l'un  des  personnages  les  plus 
importants  des  Eglises  des  Gaules,  puisque  c'est  lui  que  saint  Césaire 
d'Arles  choisit  pour  aller  à  Rome  soutenir  les  droits  de  son  siège  près 
du  Pape  saint  Symmaque.  {Conciliorum  collectio.,  t.  iv,  col.  1310.)  En 
voulant  soutenir  un  autre  système  chronologique  et  s'attachant  aux 
termes  mêmes  des  Actes,  le  savant  P.  Stilting  s'est  jeté  dans  une  foule 
de  difficultés  dont  il  ne  se  tire  que  par  des  suppositions  en  contradiction 
avec  l'histoire  ecclésiastique  et  profane.  Le  nom  de  saint  Gilles  se  lit 


SAINT   VICTORIUS   l",    ÉVÈQUE.  5 

dans  la  plupart  des  anciens  martyrologes,  et  son  culte  est  très  répandu 
non  seulement  en  France,  mais  dans  l'Eglise  entière.  {Mai-tjjroloçium 
Adonis,  éd.  Giorgi,  Rome,  1745,  p.  443.) 

Rembuy.  —  Saint  Gilles,  sa  vie,  ses  reliques,  son  culte  en  Belgique 
et  dans  le  nord  de  la  France...  Bruges,  1881,  2  vol.  iii-8°  de  lxx-534  et 
792  p.  Travail  d'une  érudition  sûre  et  d'une  méthode  excellente. 

GoiFFOX.  —  Bullaire  de  l'abbaye  de  Saint-Gilles,  suivi  d'une  notice 
historique  sur  l'abbaye,  le  grand  prieuré  et  la  paroisse  de  ce  nom. 
Nîmes,  1882.  In-8°  de  355  et  201  p.  Livre  d'une  sérieuse  valeur. 

La  vie  de  saint  Gilles,  poème  anglo-normand  du  xii®  siècle,  par  Guil- 
laume de  Berneville,  publié  pour  la  Société  des  anciens  textes,  par 
M.  Gaston  Paris  et  M.  Alphonse  Bos,  1882,  1  vol.  in-8°.  Dans  une  pré- 
face très  remarquable,  les  auteurs  cherchent  à  dégager  les  éléments 
vraiment  historiques  des  additions  légendaires.  Peut-être  se  montrent- 
ils  d'une  sévérité  poussée  à  l'excès  ;  du  moins,  nul  ne  peut  douter  de  la 
parfaite  loyauté  de  leurs  intentions  et  de  leurs  procédés.  Ils  citent  aussi 
plusieurs  fois  avec  éloge  le  travail  consciencieux  de  M.  le  chanoine 
Ernest  Rembry. 

L'ambassade  de  Ladislas  I",  duc  de  Pologne,  à  l'abbaye  de  Saint- 
Gilles,  et  le  pèlerinage  de  son  fils,  Boleslas  III,  au  tombeau  de  ce  Saint, 
par  M.  J.  Malinowski,  publié  dans  les  Mémoires  de  la  Société  scienti- 
fique  et  littéraire  d'Alais  (1878j,  t.  x,  p.  241-272. 
Mabillox.  —  Annales  Benedictini,  lib.  iv,  n.  27,  t.  i,  p.  90. 
Polybiblion,  t.  vi  (1869),  p.  238. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  879. 
Nota.  —  C'est  sur  le  territoire  de  Saint-Gilles  que  le  bienheureux 
Pierre  de  Castelnau  souffrit  le  martyre  le  15  janvier  1208.  Goififon, 
toc.  cit.,  p.  74-79.  En  1562,  le  25  septembre  (plus  probablement  le  27), 
tous  les  ecclésiastiques  de  Saint-Gilles,  séculiers  et  réguliers,  même 
les  enfants  de  chœur,  furent  massacrés  par  les  calvinistes  et  précipités 
dans  un  puits  près  la  crypte  de  l'église  abbatiale.  Lors  de  la  restaura- 
tion de  la  crypte,  on  a  placé  une  inscription  rappelant  le  souvenir  de 
ces  martyrs,  et  les  fidèles  ont  une  grande  confiance  dans  la  vertu  sur- 
naturelle de  cette  source.  Goiffon,  loc.  cit.,  p.  124-5.  —  Germain 
Histoire  de  l'Eglise  de  Nîmes,  t.  ii,  p.  100.  note. 


SAINT  VICTORIUS  I"  OU  ^TOTEUR,  ÉVÊQUE  DU  MANS. 

490. 

(P.  Boll.  X.  406.) 

Saint  Victorius  I",  communément  nommé  saint  Victeur.  fils  de  saint 
"Victor,  évêque  du  Mans,  et  disciple  de  saint  Martin,  gouverna  l'Eglise 
du  Mans  de  l'an  422  à  490. 

Saint  Yicteur  est  le  patron  d'une  paroisse  du  diocèse  du  Mans,  près 
de  Fresnay-le- Vicomte.  Il  était  patron  de  deux  prieurés,  l'un  à  Bazou- 


6  !«■■    SEPTEMBRE. 

gers  et  l'autre  dans  la  ville  même  du  Mans.  Ce  dernier  était  considé- 
rable et  dépendait  de  l'abbaye  du  Mont  Saint-Michel. 

Acta  Sanctorum  Boll.  25  aug.,  t.  v,  p.  140-8. 

PiOLiN.  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Mans,  t.  i,  p.  xxiii-v,  cxxii-cxxx. 
77-80,  89-122,  et  passim. 


LA  BIENHEUREUSE  JEANNE  SODERINI,  DE  FLORENCE, 

VIEKGE,    DU  TIERS-ORDRE    DES    SERVITES. 

1367. 

(P.  Boll.  X.  406.) 

La  B.  Jeanne  Soderini  naquit  à  Florence  en  1301,  embrassa  le  tiers- 
ordre  des  Servîtes  nommées  Mantellate,  et  mourut  dans  la  même  ville 
le  1"  septembre  1307. 

Sa  Vie  très  pieuse  a  été  écrite  par  un  témoin  oculaire,  Nicolas  Mati,  du 
même  ordre.  Elle  est  reproduite  par  les  Bollandistes. 

Acta  Sanctorum  Boll.  octob.,  t.  xii,  p.  398  et  seq.  Avec  commentaire 
par  le  P.  Victor  de  Buck. 

Soulier.  —  Vie  de  saint  Philippe  Bénizi,  p.  624. 

LA  BIENHEUREUSE  JEANNE  BÉNIZI,  VEUVE, 

SŒUR   DE   SAIXT    PHILIPPE    BÉNIZI,    ET    RELIGIEUSE    SERVITE. 

1300. 

La  B.  Jeanne,  née  trois  ans  après  son  frère  saint  Philippe,  désirait 
embrasser  la  vie  religieuse  et  consacrer  sa  virginité  à  Dieu;  mais  pour 
obéira  ses  parents  elle  épousa  Forte,  de  la  noble  famille  des  Soinmaia. 
Ce  jeune  seigneur  était  digne  de  sa  vertueuse  épouse.  Ils  eurent  deux 
enfants,  un  fils  et  une  fille.  Jeanne  les  éleva  avec  beaucoup  de  soin  et 
leur  inspira  une  tendre  piété.  Son  fils  même  entra  dans  l'ordre  des  Ser- 
vîtes et  y  fut  un  religieux  exemplaire.  Ne  pouvant  faire  davantage,  la 
B.Jeanne  voulut  au  moins  appartenir  au  Tiers-Ordre,  et  reçut  l'habit 
des  serviteurs  de  Marie,  des  mains  de  son  propre  frère  saint  Philippe, 
la  même  année  que  sainte  Julienne  Falconieri,  en  1284.  Son  mari  étant 
mort  quelque  temps  après,  elle  se  rangea  sous  la  conduite  de  sainte 
Julienne  et  fit  de  tels  progrès  qu'elle  est  comptée  par  les  anciens  anna- 
listes de  l'Ordre  parmi  les  bienheureux.  Elle  n'a  pas  cependant  de 
culte  autorisé.  Elle  mourut  en  l'an  1300. 

GiANi.  —  Annales  sacri  Ordinis  Servorum,  t.  i,  p.  197  et  seq. 

Soulier.  —  Vie  de  saint  Philippe  Bénizi,  p.  575  et  p.  xv. 


SAINT  VINCENT  DE  SENTES,    ÉVÊQUE  ET  MARTYR.  7 

SAINT  VINCENT  DE  SENTES  OU  XAINTES, 

PREMIER  ÉVÊQUE  D'aCQS  ET  MARTYR. 

Vers  251. 

Saint  Vincent,  Vincentius,  vint  annoncer  la  nouvelle  du  salut  dans  le 
pays  d'Acqs  ou  Dax,  Aquœ  Tarbellss;  il  y  convertit  un  certain  nombre 
de  païens  et  il  eut  la  gloire  d'y  répandre  son  sang  pour  la  foi  qu'il  avait 
annoncée.  Son  supplice  eut  lieu  vraisemblablement  du  temps  de  l'empe- 
reur Dèce,  vers  251.  Il  est  probable  qu'il  ne  mourut  pas  seul  dans  ce 
glorieux  combat,  car  l'on  montrait  encore  au  siècle  dernier  à  Acqs  une 
grotte  ou  martyrium  où  se  voyaient  trois  sarcophages  que  l'on  regar- 
dait comme  les  tombeaux  des  premiers  martyrs  de  la  contrée. 

Après  la  mort  de  saint  Vincent  l'église  d'Acqs  fut  sans  doute  privée 
durant  assez  longtemps  d'évêque  ;  mais  la  foi  n'était  pas  éteinte  puis- 
qu'on }•  conservait  les  restes  des  premiers  témoins  de  Jésus-Christ. 

Saint  Vincent  fut  inhumé  dans  un  faubourg  de  la  ville  d'Acqs,  mais 
la  persécution  des  Visigoths,  qui  à  la  fin  du  v^  siècle  ne  laissa  pas 
pierre  sur  pierre  de  toutes  les  églises  de  la  contrée,  n'épargna  ni  la 
tombe  de  saint  Vincent  ni  le  martyrium  qui  contenait  d'autres  saints 
morts  pour  la  foi  de  Jésus-Christ.  Si  l'église  fut  reconstruite,  elle  ne 
tarda  pas  à  être  démolie,  soit  par  les  Vascons  ou  Gascons,  soit  par  les 
Sarrasins,  soit  par  les  Normands  qui  envahirent  successivement  le 
pays. 

Gombaud,  frère  du  vicomte  Loup  Sanche,  et  qui  réunit  durant  un 
temps  dans  ses  mains  tous  les  évêchés  de  la  contrée,  fit  reconstruire 
une  nouvelle  fois  la  cathédrale  de  Saint-Vincent,  vers  l'an  960.  Une 
nouvelle  invasion  des  Béarnais  détruisit  cette  église. 

Saint  Vincent  est  le  patron  de  la  cathédrale  aujourd'hui  à  l'état 
d'église  paroissiale.  C'est  un  curieux  monument  qui  contient  un  beau 
portail  du  xiii«  siècle  et  surtout  le  tombeau  de  saint  Vincent  marqué 
d'un  monogramme  objet  de  l'étude  des  archéologues. 

Congrès  scientifique  de  Dax,  1882,  p.  cxxxi  et  passim. 

AuG.  Dampnier  de  Sauviac.  —  Saint-Vincent-de-Sentes  et  sa  cathé- 
drale. Dax,  Bonnebaigt,  1855. 

Berx.  Compaigne.  —  Catalogue  des  évêques  d'Acqs.  Orthez,  1662, 
in-4°. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  1037  et  seq. 

Nota.  —  Le  même  jour  on  honore  à  Bésalu  {Bisuldini).  en  Catalogne, 
un  S.  Vincent,  prêtre. 

Acta  Sanctorum  Boll.  1  sept.,  t.  i,  p.  206. 


2  SEPTEMBRE. 


IP  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINT  ANTONIN,  MARTYR  A  PAMIERS. 
Epoque  incertaine. 

(P.  BoU.  X.  409.) 

Saint  Antonin,  Antonûms^  fut  un  apôtre  des  temps  apostoliques  ou  au 
moins  de  l'époque  qui  en  approche.  Il  mourut  martyr  à  Frédélas,  et 
trois  grandes  provinces  ont  conservé  une  grande  piété  envers  lui,  pro- 
bablement parce  qu'elles  furent  évangélisées  par  lui  :  la  Guyenne,  le 
Rouergue  et  le  Languedoc. 

Les  Actes  de  saint  Antonin  ne  sont  point  authentiques  ;  ils  confon- 
dent des  traits  qui  appartiennent  à  d'autres  saints  du  même  nom  : 
Antonin  d'Apamée,  en  Syrie  •  Antonin,  neveu  du  roi  Thierry  I",  mar- 
tyrisé par  les  Goths  ariens. 

Acta  Sanctorum  Boll.  2  sept.,  t.  i,  p.  340-356. 

Labbe.  —  Bibl.  manuscriptorum,  1. 1,  p.  685-9. 

Gallja  Christiana,  t.  xiii,  col.  150. 

Histoire  du  Languedoc,  t.  i,  p.  134,  621  et  suiv.  ;  t.  ii,  p.  528.  Dans  la 
nouvelle  édition,  t.  i,  p.  340  ;  t.  ii,  p.  59.,  et  ii'=  part.,  p.  46.  Les  notes 
ajoutées  n'ont  pas  de  valeur. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  444-5. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  iv,  p.  464-6,  720. 

GouGET  (Alph.).  —  Quelques  mots  sur  saint  Antonin,  martyr,  dans 
Bulletin  archéologique  de  Tarn-et-Garonne  (1869),  p.  193-206. 

Vaissière.  —  Saint  Antonin,  prêtre,  apôtre  du  Rouergue,  martyr  de 
Pamiers,  étude  sur  son  apostolat,  son  martyre  et  son  culte.  Montauban, 
1873,  in-16  de  200  pages.  Beaucoup  d'érudition,  mais  beaucoup  d'as- 
sertions non  prouvées. 

Histoire  litt.  de  la  France,  t.  xiii_,  p.  593-5.  Article  de  Daunou,  esprit 
sceptique. 

Marca.  —  Histoire  du  Béarn  (1640),  p.  908. 

De  Lahoxdès.  —  Annales  de  Pamiers,  1. 1  (1882),  p.  9-13.  Remarques 
judicieuses. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  25, 124,  367,  567,  607. 


SAINT   JUSTE,    EVEQUE,   ET    SAINT   VIATEUU,    SOLITAIRES.  « 

SAINT  JUSTE,  ÉVÊQUE  DE  LYON. 

Vers  390. 

(P.  lioU.  X.  411.) 

Saint  Juste,  Justits,  diacre  de  l'Eglise  de  Vienne,  devint  évêque 
métropolitain  de  Lyon  en  374  ;  il  résigna  sa  dignité  en  381  et  se  retira 
parmi  les  solitaires  d'Egypte,  où  il  mourut  le  2  septembre  vers  l'an  390. 

Un  grand  concours  avait  lieu  à  Lyon  pour  la  fête  de  saint  Juste, 
comme  l'attestent  les  lettres  de  saint  Avit,  éd.  Sirmond.  Epist.  lix, 
p.  117,  Lxviii,  p.  116,  LU,  p.  114,  et  l'épitaphe  de  saint  Juste  composée 
par  saint  Avit,  éd.  Peiper,  p.  183.  Saint  Sidoine  Apollinaire  témoigne 
du  même  fait.  lib.  v,  epist.  xviii.  Mais  le  prétendu  colloque  de  499  est 
une  imposture  de  Jérôme  Viguier.  Voir  Julien  Havet,  dans  Biblio- 
thèque de  l'Ecole  des  chartes,  t.  xlvi,  p.  234-250. 

Il  reste  une  Vie  ancienne  de  saiiit  Juste,  mais  anonyme,  et  une  autre 
Vie  composée  par  un  prêtre  de  Lyon  nommé  Constance. 

Acta  Sanctorum  Boll.  2  sept.,  t.  i,  p.  365-376. 

Martèxe.  —  Amplissima  collectio,  t.  vi,  col.  853.  Récit  de  la  trans- 
lation du  corps  en  l'an  900. 

G-alUa  Christiana,  t.  iv,  col.  15  et  seq. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  viii,  p.  546  et  suiv., 
p.  798. 

Gio.RGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  443,444. 

Barral.  —  Chronicon  insulte  Liriuensis  (1618;,  p.  316-320. 

CoLONiA.  —  Histoire  litt.  de  Lyon  (1728),  t.  i,  part,  ii,  p.  122-136. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  i,  part,  ii,  p.  254-7  ;  t.  x,  p.  xii-v. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1321-2. 


SAINT  VIATEUR,  COMPAGNON  DE  SAINT  JUSTE. 

Vers  390. 

(P.  JBall.  su.  413.) 

Saint  Viateur.  Vi'ator,  clerc  et  lecteur  de  l'Eglise  de  Lyon,  spéciale- 
ment attaché  à  la  personne  de  saint  Juste,  suivit  ce  grand  prélat  dans 
sa  retraite  des  déserts  d'Egypte,  et  y  mourut  un  mois  après  son  maître. 
Il  est  honoré  le  21  octobre. 

Saint  Viateur  a  été  pris  pour  patron  par  une  congrégation  de  clercs, 
fondée  à  Lyon  vers  1830. 

Dans  les  travaux  d'art,  le  B.  Viateur  est  représenté  sous  les  traits. 
d'un  enfant,  car  les  lecteurs,  durant  les  premiers  siècles^  tenaient  la 
place  des  enfants  de  chœur  ;  seulement,  ils  étaient  initiés  aux  ordres. 

Il  existe  une  Vie  ancienne  de  saint  Viateur,  anonyme. 

Acta  Sanctorum  Boll.  21  octobr.,  t.  ix,  p.  70  et  seq. 


10  2  SEPTEMBRE. 


SAINT  HELPIDIUS  OU  ELPIDIUS,  ÉVÈQUE  DE  LYON. 

Avant  430. 

(P.  Boll.  X.  408.) 

Saint  Helpidius  vécut  trente  ans  environ  après  saint  Juste  ;  il  compte 
pour  le  dix- septième  évoque  de  Lyon,  et  il  était  fort  honoré  dès  le 
vni«  siècle.  Son  corps  reposait  à  Lyon,  dans  la  basilique  des  Macha- 
bées,  près  de  celui  de  saint  Juste. 

Il  n'existe  point  de  Vie  ancienne  du  B.  Helpidius. 

Acta  Sanctorum  Boll.  2  sept.,  t.  i,  p.  388-9. 

Gallia  Christiana,  t.  iv,  col.  17. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  444. 

SAINT  AGRICOL,  ÉVÊQUE  D'AVIGNON. 

700. 

(P.  Boll.  X.  414.) 

Saint  Agricol,  Agricola,  fils  de  saint  Magne,  fut  d'abord  moine  de 
l'abbaye  de  Lérins,  et  fut  élu  évèque  d'Avignon  en  660.  Il  mourut  le 
2  septembre  de  l'an  700. 

Saint  Agricol  est  patron  de  la  ville  d'Avignon. 

Il  reste  une  Vie  ancienne  de  saint  Agricol,  évèque  d'Avignon. 
par  un  anonyme,  publiée  d'abord  par  Barrai  et  par  Surius.  C'est  un 
document  important. 

Acta  Sanctorum  Boll.  2  sept.,  t.  i,  p.  444-456. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  800-801. 

Le  Cointe.  —  Annales  eccles.  Francorum,  ad  an.  647,  660  et  700. 

MouToxNET.  —  Notice  sur  l'église  de  Saint-Agricol.  Avignon,  1842. 
In-12. 

Hagiographie  avignonnaise.  I.  Saint  Agricol,  son  œuvre  et  son  siècle. 
par  E.  Clément.  Avignon,  impr.  Aubanel,  1882,  in-18. 

Clément.  —  La  vie  de  saint  Agricol,  évèque  et  patron  de  la  ville 
d'Avignon.  Avignon,  1771.  In-12. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  75,  672-680. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  40. 

Nota.  —  Saint  Magne,  père  de  saint  Agricol,  fut  son  prédécesseur  sur 
le  siège  épiscopal  d'Avignon  de  644  à  660.  Il  est  honoré  le  19  août. 
Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  800.  —  Son  successeur  fut  saint  Vérédème, 
qui  gouverna  de  l'an  700  au  17  juin  722.  Sa  fête  se  trouve  indiquée  au 
7  et  au  17  juin  et  au  31  août.  Il  n'y  a  pas  de  Vie  ancienne  pour  ce  dernier 
prélat;  mais  des  documents  certains  établissent  les  principaux  faits 
qui  le  concernent.  Acta  Sanctorum  Boll.  17  jun.,  t.  m,  p.  411.  —  Gallia 
Christiana,  1. 1,  col.  802. 


SAINT   ETIENNE,    ROI  ,  MARGUERITE   DE   LOUVAIN,    VIERGE.  11 

SAINT  ETIENNE,  PREMIER  ROI  ET  APOTRE  DES  HONGROIS. 

1038. 

(P.  Boll.  ï.  422.) 

Saint  Etienne.  Stepka?iîis,  né  à  Valk  en  979,  fut  baptisé  le  26  décem- 
bre 996,  devint  duc  de  Hongrie  l'année  suivante.  Il  reçut  en  l'an  1000  le 
titre  de  roi  de  sa  nation  dont  il  fut  en  même  temps  l'apôtre.  11  mourut 
ù  Bade,  le  15  août  1038.  Sa  fête  a  été  fixée  au  2  septembre. 

On  attribue  à  saint  Etienne  la  fondation  de  l'ordre  des  chevaliers  de 
Saint-Géréon.  —  Hélyot,  Hist.  des  ordres  monastiques,  etc.,  1. 1,  p.  281-2. 

Saint  Etienne  est  le  patron  de  la  Hongrie,  de  la  Bulgarie  et  de  la  ville 
de  Scutari. 

Il  existe  trois  Vies  anciennes  de  saint  Etienne  de  Hongrie,  deux  ano- 
nymes et  une  plus  complète  par  Chartuiz,  évêque  hongrois  du  commen- 
cement du  xii«  siècle.  Les  deux  autres  sont  antérieures  et  méritent 
confiance. 

Acta  Sanctorum  Boll.  2  sept.,  t.  i,  p.  456-575. 

Pertz.  —  Monumenta  Germanise  historica,  Script.,  t.  xi,  p.  225  et 
seq. 

Butler-Godescard.  —  Vies  des  Pères,  etc.,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  6-11. 

Potthast.  —  Biblioth.  hist.  medii  sévi,  p.  895. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  670-1. 

Nota.  —  Saint  Etienne  Némania,  chef  ou  zupan  de  la  dynastie  serbe, 
est  le  patron  de  la  Serbie.  Il  est  honoré  le  24  septembre.  —  Martinov, 
Annus  ecclesiasticus  graeco-slavicus,  24  sept. 


MARGUERITE  DE  LOUVAIN,  VIERGE  ET  MARTYRE. 

1225. 

(P.  Bolî.  X.  428.) 

En  1846  une  nouvelle  supplique^  signée  par  les  principaux  membres 
de  l'Université  et  du  clergé  de  Louvain.  fut  présentée  au  Souverain- 
Pontife  à  l'efifet  d'obtenir  la  béatification  de  Marguerite. 

Césaire  d'Eisterbach.  —  Dialogus  vi,  c.  34.  p.  447-9,  éd.  Cologne 
(1599). 

MoLANUs.  —  Natales  Sanctorum  Belgii,  2  sept. 

Acta  Sanctorum  Boll.  2  sept.,  t.  i,  p.  582. 

BucELiN.  —  Menologium  Benedictinum,  2  sept. 

Butler-Godescard.  —  Vie  des  Pères...  éd.  de  Ram,  t.  v.  p.  12-13. 


12  2   SEPTEMBRE. 

SAINT  ANTOINE  DE  LIAROLES,  ERMITE,  MARTYR  A  AGEN. 

540. 

(P.  lîoU.  X.  427.) 

La  présence  des  reliques  de  saint  Antoine  à  Liaroles,  autrefois  dans 
le  diocèse  de  Condom,  et  présentement  dans  le  diocèse  d'Agen,  attire 
tous  les  ans  un  grand  concours  de  pèlerins,  surtout  le  2  septen)bre.  Ce 
saint  ermite  est  toujours  le  patron  de  la  région.  Autrefois  les  consuls  de 
Condom  se  rendaient  en  corps  le  2  septembre  à  Liaroles  et  vénéraient 
par  un  pieux  baiser  le  chef  de  saint  Antoine  renfermé  dans  un  reli- 
quaire séparé.  Les  habitants  de  Vicnau  sont  encore  fidèles  à  cette 
pieuse  coutume. 

Ail.  Pliecx,  dans  la  Revue  de  Gascogne,  t.  xxiv  (1883),  p.  74  et 
suiv. 

Acta  Sanctorum  Boll.  2  sept.,  t.  i,  p.  343. 

SAINTE  THÉODOTE,  LA  COURTISANE,  MARTYRE  (1). 

818. 

L'an  642  (2),  au  mois  de  septembre,  un  samedi,  une  persécution 
s'éleva  à  Philippes,  ville  importante  de  la  Macédoine.  Le  préfet  Agrippa, 
voulant  célébrer  la  fête  d'Apollon  et  offrir  un  sacrifice  solennel  aux 
dieux,  ordonna  à  tous  les  habitants  d'y  prendre  part  et  d'ofïrir  des 
victimes.  Une  courtisane,  nommée  Théodote,  refusa  d'obtempérer  à 
l'édit  :  des  délateurs  la  dénoncèrent  à  Agrippa.  Celui-ci  la  fait  venir,  et 
la  somme  de  sacrifier  à  Apollon.  Théodote  lui  répondit  : 

«  C'est  bien  assez  de  mes  dissolutions,  je  ne  veux  pas  ajouter  à  mes 
péchés  l'apostasie.  » 

Le  préfet  ordonna  de  la  conduire  en  prison;  mais  sept  cent  cinquante 
personnes,  témoins  de  son  courageux  refus,  l'imitèrent,  et  résolurent  de 
ne  pas  sacrifier. 

«  Une  courtisane  nous  donne  l'exemple,  se  dirent-eUes  :  serions-nous 
assez  lâches  pour  ne  pas  le  suivre?  » 

Théodote  fut  donc  jetée  en  prison,  et  pendant  vingt  et  un  jours  on  ne 
lui  donna  pas  à  manger;  elle  passa  tout  ce  temps  en  prières.  Quand  on 
l'eut  fait  sortir  pour  la  présenter  au  juge,  on  la  vit  verser  des  larmes  et 

(1)  Aucun  historien  ecclésiastique,  aucun  martyrologe  ne  parle  de  cette  martyre,  qu'il 
ne  faut  pas  confondre  avec  les  deux  Théodote  dont  fait  mention  le  Martyrologe  romain, 
au  16  juillet  et  au  2  août. 

(2)  Cette  date  est  obscure.  Ce  n'est  pas  l'an  642  de  l'ère  chrétienne  ;  il  n'y  avait  pas 
alors  de  persécution.  Il  est  très  vraisemblable,  quoique  les  Actes  ne  le  disent  pas,  que 
c'est  l'an  642  de  l'ère  d'Alexandre,  qui  s'ouvre  à  la  mort  de  ce  prince,  et  dont  l'an  642 
répond  par  conséquent  à  l'an  318  de  l'ère  chrétienne.  Licinius  persécutait  alors  l'Eglise. 


SAINTE   THÉODOTE,    MARTYUE.  13 

faire  cette  prière  :  «  0  Christ,  pardonnez-moi  les  crimes  que  j'ai 
commis;  pauvre  femme,  fortifiez-moi  par  votre  grâce;  donnez-moi  le 
courage  de  supporter  les  supplices  affreux  qui  m'attendent.  »  Le  juge 
lui  demanda  qui  elle  était  ;  elle  répondit  : 

«  J'ai  vécu  comme  une  courtisane;  mais  je  suis  chrétienne,  quoique 
bien  indigne  de  ce  saint  nom.  » 

Le  juge  ;  «  Pourquoi  ne  veux-tu  pas  sacrifier  au  grand  Apollon  ?  » 

Théodote  :  «  Il  est  déraisonnable  de  sacrifier  à  une  idole  de  bois  ou  de 
pierre,  ouvrage  de  la  main  des  hommes.  » 

Le  juge  :  «  Est-ce  que  les  empereurs,  qui  sacrifient  aux  dieux,  ne 
sont  pas  plus  sages  que  toi  ?  » 

Théodote  :  «  Hélas  I  non,  ni  les  empereurs  ni  vous  :  vous  ne  méritez 
pas  le  nom  de  sages,  puisque  vous  ne  comprenez  pas  le  nom  de  votre 
dieu.  Au  dire  de  vos  sages,  ce  nom  signifie  destructeur  (1),  et  ils  ont 
raison  ;  car  ce  dieu  sera  cause  que  vous  perdrez  vos  âmes.  » 

Alors  le  cruel  Agrippa  la  fit  déchirer  de  coups.  On  lui  criait  : 

«  Obéissez,  le  plus  léger  signe  de  soumission  va  vous  délivrer  de  vos 
tourments.  » 

Théodote  répondait  : 

€  Je  n'abandonnerai  pas  le  vrai  Dieu;  je  n'adorerai  pas  une  idole  :  je 
me  souviens  de  cette  parole  :  Celui  qui  me  reniera  devant  les  hommes, 
je  le  renierai  devant  mon  Père  qui  est  dans  les  deux.  » 

Alors  le  juge  dit  : 

«  Qu'on  retende  sur  le  chevalet,  et  qu'on  la  déchire  avec  des  ongles 
de  fer.  » 

Au  milieu  de  cet  affreux  tourment,  Théodote  s'écriait  à  haute  voix  : 

«  Je  vous  adore,  ô  Christ,  je  vous  rends  grâces  de  m'avoir  rendue 
digne  de  souffrir  pour  votre  saint  nom.  » 

Agrippa  lui  dit  : 

«  Tu  n'as  pas  honte  d'appeler  Dieu  un  homme  qui  est  mort,  tu  l'a- 
voues toi-même,  attaché  à  une  croix  ?  » 

Théodote  répondit  : 

«  Oui,  dans  son  amour  pour  le  genre  humain,  il  a  voulu  s'immoler 
pour  nous  sur  la  croix  ;  il  est  mort  parce  qu'il  l'a  voulu  :  on  ne  l'a  pas 
forcé  à  mourir.  Mais  vous,  juge  inique,  vous  ne  méritez  pas  le  nom  de 
juge,  vous  manquez  de  bonne  foi;  car  si  vous  nous  croyez  quand  nous 
parlons  de  la  mort  du  Christ  et  de  son  tombeau,  pourquoi  refusez-vous 
de  nous  croire  quand  nous  parlons  de  sa  résurrection  glorieuse  et  de 
son  ascension  dans  le  ciel,  où  il  est  assis  à  la  droite  de  son  Père?  » 

Le  juge  :  «  Tout  cela  est  superflu,  réponds  à  mes  questions.  » 

Théodote  :  «  Je  crois  avoir  répondu  comme  il  fallait  répondre.  » 

Alors  Agrippa,  se  tournant  vers  les  bourreaux,  leur  dit  : 

«  Allons,  déchirez-la  avec  des  ongles  de  fer,  puis  vous  mettrez  du  sel 
et  du  vinaigre  dans  les  plaies.  » 

Théodote  :  «  Je  me  ris  de  vous  et  de  vos  tourments  ;  si  vous  en  avez 

(Ij  Apollon  vient  du  grec  «rroÀ^iw,  qui  signilie  je  détruis. 


14  3   SEPTEMBRE. 

déplus  cruels  encore,  essayez-les;  avec  l'aide  du  Dieu  tout-puissant, 
j'aurai  la  force  d'en  triompher.  Mais  sachez  bien  que  plus  vous  me  ferez 
souffrir,  plus  mon  Dieu  me  donnera  de  récompenses.  » 

Alors  Agrippa  dit  aux  bourreaux  :  «  Arrachez-lui  toutes  les  dents.  » 
Aussitôt  les  bourreaux  s'arment  de  pinces  et  lui  arrachent  toutes  les 
dents  de  la  bouche.  Pendant  ce  supplice,  ïhéodote  disait  :  «  Je  vous 
adore,  ô  Christ,  je  vous  bénis  de  m' avoir  jugée  digne  de  souffrir  ces 
tourments  pour  la  vie  éternelle  :  j'en  suis  assurée  maintenant,  le 
royaume  des  cieux  m'est  ouvert ,  les  tourments  endurés  pour  votre 
amour  en  sont  la  route.  » 

Agrippa  lui  dit  encore  : 

<  Obéis,  Théodote,  aux  édits  des  empereurs,  si  tu  veux  éviter  la  peine 
de  mort  portée  contre  ceux  qui  refusent  de  sacrifier  aux  dieux.  » 

Théodote  :  «  Il  vaut  mieux  obéir  à  Dieu  qu'aux  hommes.  Au  reste,  je 
rougirais  de  ne  pas  témoigner  à  mon  Dieu,  le  seul  vrai  Dieu,  la  même 
fidélité  que  vous  et  vos  empereurs  avez  pour  vos  faux  dieux.  » 

A  la  fin,  Agrippa  condamna  Théodote  a  être  lapidée.  Aussitôt  on 
l'entraîne  hors  de  la  ville  et  on  l'accable  d'une  grêle  de  pierres.  Cepen- 
dant elle  faisait  cette  prière  :  «  0  Christ,  vous  avez  reçu  Rahab  la  pé- 
cheresse et  le  larron  pénitent  :  recevez-moi  aussi  dans  votre  miséri- 
corde ;  car,  ô  mon  Dieu,  je  vous  aime  !  Recevez  mon  esprit,  je  le  remets 
entre  vos  mains.  » 

En  disant  ces  paroles,  elle  expira,  et  son  âme  s'envola  au  ciel.  Gloire 
à  Celui  qui  sauve  ceux  qui  espèrent  en  lui,  maintenant  et  dans  les  siè- 
cles des  siècles.  Ainsi  soit-il. 

Les  Actes  et  le  nom  même  de  sainte  Théodote  étaient  ignorés  des 
chrétiens  de  l'Eglise  latine  jusqu'en  1748,  époque  à  laquelle  Etienne- 
Evode  Assémani  publia,  à  Rome,  le  traité  chaldaïque  de  ce  document. 
Il  a  été  traduit  en  français  par  M.  l'abbé  Lagarde,  chanoine  de  l'Eglise 
de  Paris. 


IIP'  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINT  MANSUY  OU  MANSUET,  PREMIER  É\TÊQUE  DE  TOUL 

ET  CONFESSEUR. 

375. 

(P.  Boll.  X.  431.) 

Saint  Mansuy,  Mansuetus,  gouverna  l'Eglise  de  Toul  depuis  Tan  335 
environ  jusqu'au  3  septembre  375. 
Saint  Mansuy  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  de  Toul. 
Il  ne  reste  pas  de  Vie  vraiment  ancienne  de  saint  Mansuy.  Celle  qu'a 


SAINT  KÉMACLE,  ÉVÊQUE.  15 

composée  Adson,  abbé  de  Montier-en-Der,  est  dédiée  ù  saint  Gérard, 
évêciue  de  Toiil,  qui  mourut  en  004.  et  elle  n'est  autre  chose  qu'une 
compilation  faite  d'après  des  traditions  populaires.  11  existe  une  autre 
Vie  anonyme  et  plus  brève,  mais  qui  a  peu  d'autorité. 

Acta  Sanctorum  Boll.  3  sept.,  t.  i,  p.  015-658. 

Calmeï.  —  Histoire  de  Lorraine,  1. 1.  Preuves,  p.  83-104. 

Martèxe.  —  Thésaurus  anecdotorum,  t.  m,  col.  991-1088. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  958  et  col.  1086  et  seq. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  vi,  p.  484. 

GoDRON  (D,  A.)  —  Examen  ethnologique  des  tètes  de  saint  Mansuy  et 
de  saint  Gérard,  évoques  de  Toul,  dans  Mémoires  de  l'Académie  Sta- 
nislas. Nancy,  1864.  In-8^ 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  447. 

Guillaume.  —  Notice  sur  l'abbaye  de  Saint-Mansuy-lès-Toul,  dans 
Mémoires  de  la  Société  d'archéologie  lorraine,  t.  vu  (1879).  Détails  sur 
les  reliques  et  le  tombeau  de  saint  Mansuy  et  des  autres  évoques 
enterrés  au  même  lieu,  surtout  sur  saint  Amon  (v.  P.  Boll.,  t.  xii,  p.  537). 

Veuson.  —  Vie  de  saint  Mansuy.  Toul,  1885. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Saec.  ir,  p.  849. 

Helder-Egger,  dans  Monumenta  Germanise  historica ,  Scriptores , 
t.  XIII,  p.  308.  Deux  anciens  catalogues  des  évêques  de  Toul. 


SAINT  REMACLE,  EVEQUE  DE  MAESTRICHT, 

FONDATEUR     DES    ABBAYES    DE    MALMÉDY     ET    DE     STAVÉLOT. 

Vers  668. 

(P.  Boll.  X.  435.) 

Saint  Rémacle,  Remachis,  né  en  Aquitaine,  embrassa  la  vie  monas- 
tique et  fut  le  disciple  de  saint  Eloi,  depuis  évoque  de  Noyon.  Saint 
Rémacle  fut  un  fervent  apôtre  de  la  vie  monastique.  Avec  saint  Eloi,  il 
établit  l'abbaye  de  Soliguac  en  631  et  il  y  gouverna  cent  cinquante 
moines  ;  avec  le  roi  Sigebert  II,  il  fonda  en  644  l'abbaye  de  Cougnon  au 
diocèse  de  Trêves  ;  avec  le  même  prince,  il  fonda  dans  la  forêt  des 
Ardennes  en  648  l'abbaj-e  de  Malmédj^  et  peu  après,  avec  le  même  con- 
cours et  dans  le  voisinage  l'abbaye  de  Stavélot.  Dans  tous  ces  monas- 
tères il  établissait  la  vie  monastique  d'après  la  règle  de  saint  Benoit  et 
quelques  institutions  empruntées  à  saint  Colomban.  En  652,  il  fut  élevé 
sur  le  siège  épiscopal  de  Tongres  ;  dix  ans  après,  en  662,  il  résigna  sa 
dignité  et  se  renferma  dans  l'abbaye  de  Stavélot  où  il  mourut  ]^  3  sep- 
tembre vers  l'an  668  ou,  selon  Sigebert,  691. 

Saint  Rémacle  est  patron  des  villes  de  Liège,  Malmédy,  Spa,  Stavé- 
lot. Tongres  (dans  le  Limbourg)  et  Verviers.  Il  est  invoqué  pour  la 
guérison  des  femmes  stériles. 

Il  reste  plusieurs  écrits  anciens  et  authentiques  sur  la  vie,  les  mira- 


16  3   SEPTEMBRE. 

des  et  le  triomphe  de  saint  Rémacle.  La  plus  ancienne  Vie  a  été  écrite 
par  un  moine  anonyme  de  Stavélot,  une  autre  par  Anselme  dans  les 
Gestes  des  évèques  de  Liège,  une  troisième  par  Notger,  évêque  de 
Liège,  mort  en  1008,  et  dédiée  par  l'auteur  à  Wérinfred,  abbé  de 
Stavélot. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Scec.  ii,  p.  489-503. 

Acta  Sanctorum  Boll.  3  sept.,  1. 1,  p.  669-728. 

Chapeaville.  —  Gesta  pontificum  Tungrensium,  t.  i,  p.  82;  t.  ii. 
p.  547  et  seq. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  566;  t.  m,  col.  724,  939;  t.  xm,  col.  513-5. 

KuETH.  —  Notice  sur  la  plus  ancienne  biographie  de  saint  Rémacle, 
par  Godefroid  Kurth,  publiée  dans  les  Bulletins  de  la  commission 
royale  de  Belgique,  année  1870.  L'auteur  croit  prouver  que  la  Vie  du 
premier  évêque  de  Maëstricht  est  une  supercherie  littéraire. 

PoTTHAST.  —  Bibliotheca  hist.  medii  sévi,  p.  866-7. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1926. 


SAINT  AYOU  OU  AIGULPHE, 

ABBÉ   DE    SAINT-HOXORAT   DE   LÉRINS,    AU   DIOCÈSE  DE    GRASSE. 
aujourd'hui   DE   FRÉJUS. 

Vers  676. 

(P.  Boll.  X.  439.) 

Saint  Aigulphe,  Ayoul  ou  Ayou,  Aigidphus,  né  à  Vineuil-lès-Blois, 
devenu  moine  cà  l'abbaye  de  Fleury,  fut  envoyé  par  saint  Mommole. 
Mummolus  (8  août),  au  Mont-Cassin  d'où  il  rapporta  les  reliques  de  saint 
Benoît.  Il  fut  élu  abbé  de  Lérins  en  661  et  il  y  produisit  un  grand  bien  ; 
mais  il  fut  mis  à  mort  par  deux  moines  indignes  soutenus  par  Mommole, 
évêque  d'Uzès,  qui  voulait  s'emparer  des  biens  du  monastère.  Ce  fut 
le  3  septembre  environ  l'an  676. 

Avec  saint  Aigulphe  moururent  martyrs  plusieurs  moines  de  son 
abbaye,  entre  autres  saint  Truchare,  Trncherius,  et  saint  Frongent, 
Frongentius,  Le  théâtre  du  martyre  fut  l'île  de  Capraja,  Caprasia, 
à  30  kilomètres  de  la  Corse. 

Saint  Aigulphe  de  Lérins  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  de  Provins, 
où  il  est  invoqué  spécialement  en  faveur  des  énergumènes. 

La  Vie  de  saint  Aigulphe  ou  plus  exactement  l'histoire  de  son  martyre 
et  de  celui  de  ses  compagnons  a  été  écrite  par  un  écrivain  anonyme  à 
peu  près  contemporain  des  faits.  Pour  la  première  partie  nous  avons 
Adrevald  de  Fleury. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Sa3C.  ii,  p.  656-672;  et 
Ssec.  m,  part,  ii,  p.  629. 

Acta  Sanctorum  Boll.  3  sept.,  t.  i,  p.  728-763. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  1193-4;  t.  viii,  col.  1520;  t.  xii,  col.  539. 


LE  B.  JEAN  DE  PÉROUSE,  PRÊTRE  ;  LE  B.  ANDRÉ  DOTTI.      17 

Barral.  —  Chronicoa  Lirinense,  part,  i,  p.  129,  330,  337. 
Hardel.  —  Vineuil-lès-Blois,  p.  5  et  suiv. 

Abrégé  de  la  Vie  de  saint  Ayoul,  abbé  et  martyr Paris,  1698,  in-12. 

Lellebon.  —  Vie  de  saint  Ayoul Provins,  1G74,  in-12. 

Chamard  (Dom  François).  —  Les  reliques  de  saint  Benoît.  In-8% 
1882,  p.  49  et  suiv. 


LES  BIENHEUREUX  JEAN  DE  PÉROUSE,  PRÊTRE, 
ET  PIERRE  DE  SASSO  FERRATO,  FRÈRE  LAI, 

martyrs,  de  l'ordre  des  frères  mineurs. 

1231. 

(P.  Boll.  X.  440.) 

Les  deux  bienheureux  frères  mineurs  Pierre  de  Pérouse  et  Jean  de 
Sasso  Ferrato  furent  choisis  par  saint  François  lui-même  pour  aller 
prêcher  en  Espagne.  Ils  eurent  la  tête  tranchée  à  Valence,  par  ordre  du 
roi  maure  Azot.  C'était  le  31  août  1231. 

L'histoire  de  ces  bienheureux  martyrs  est  rapportée  par  Barthélémy 
de  Pise,  saint  Antonin,  Wadding,  Jacobille,  etc. 

Acta  Sanctorum  Bol.  31  aug.,  t.  vi,  p.  837  et  seq. 

Marcellin  de  Civezza.  —  Histoire  des  Missions  franciscaines,  1. 1, 
p.  184. 

L'Auréole  séraphique,  t.  m,  p.  313-4. 

LE    BIENHEUREUX    ANDRÉ    DOTTI, 

RELIGIEUX  de  l'ORDRE  DES   SERVITES. 

1315. 

(P.  Boll.  X.  440.) 

Le  B.  André  Dotti,  né  vers  l'an  1256,  entra  dans  l'ordre  des  Servîtes 
et  mourut  à  Borgo-san-Sepolcro,  en  Toscane,  le  31  août  1315.  Il  est 
honoré  le  3  septembre. 

Soulier.  —  Vie  de  saint  Philippe  Bénizi  (1884),  p.  xvi. 

Garbi  (Louis-Marie).  —  Annales  sacri  Ordinis  Fratrum  servorum 
B.  Mariae  Virginis.  Lucques,  3  vol.  in-foL,  t.  i. 


k 


Scp.  iux  Vies  des  Saims.  —  Tome  HT. 


18  3   SEPTEMBRE. 


SAINT  RIEUL, 

VINGT-SIXIÈME  ARCHEVÊQUE  DE  REIMS. 

Vers  698. 

(P.  BoU.  X.  -429.) 

Saint  Rieul  ou  ^\g\i\(i^Reolus,  Be g u bis,  comte  de  Reims,  avait  épousé 
la  fille  de  Childèric,  frère  de  saint  Nivard,  archevêque  de  Reims,  et  il 
en  eut  plusieurs  enfants  :  un  fils  nommé  Gédéon,  une  fille,  Odile,  qui 
fut  religieuse  à  l'abbaye  de  Notre-Dame  de  Soissons,  et  plusieurs  autres 
fils  qui  furent  mis  à  mort  par  son  ennemi  Théoderamn. 

Etant  veuf,  il  embrassa  la  vie  monastique  soit  dans  l'abbaye  de 
Rebais  soit  dans  celle  de  Hautvillers.  Il  prit  ce  parti  d'après  les  avis  de 
saint  Nivard  qui  fit  entrer  dans  le  même  cloître  Gédéon  et  même  Théo- 
deramn, son  ancien  ennemi.  Pour  châtier  certains  actes  de  brigandage 
dont  ils  s'étaient  rendus  coupables,  le  comte  Rieul  avait  fait  pendre  les 
fils  de  Théoderamn;  c'était  rigoureux,  mais  c'était  juste.  Théoderamn, 
ne  consultant  que  sa  douleur,  avait  surpris  tous  les  fils  de  Rieul,  moins 
un,  et  les  avait  massacrés.  Admirable  puissance  de  la  religion  f  A  la  voix 
deTévêque  saint  Nivard,  ces  hommes  se  réconcilient  et  consacrent  leurs 
vies  à  Dieu  pour  vivre  en  frères  dans  le  même  cloître  et  sous  la  règle 
de  saint  Benoît. 

Plus  tard  Rieul  fut  élu  abbé  du  monastère.  Il  signa  comme  abbé  le 
testament  de  saint  Amand,  évêque  de  Maestricht,  le  15  des  calendes  de 
mai,  la  seconde  année  du  règne  de  Thierry  III,  c'est-à-dire  le  17  avril 
672.  Les  vertus  et  les  talents  dont  il  fit  preuve  dans  l'administration  de 
son  abbaye  le  firent  choisir  pour  succéder  à  saint  Nivard  sur  le  siège 
de  Reims  vers  672.  Il  prit  possession  de  son  église  le  17  avril  675. 

Il  eut  de  grandes  difficultés  avec  Gondebert,  frère  de  saint  Nivard, 
l'un  des  plus  grands  personnages  du  royaume.  Gondebert  voulait 
reprendre  les  biens  très  considérables  que  saint  Nivard  avait  donnés  à 
l'église  cathédrale  de  Reims,  aux  abbayes  de  Saint-Remi,  de  Hautvil- 
lers, de  Saint-Bâle  et  autres.  Rieul  montra  une  inébranlable  fermeté 
pour  maintenir  les  droits  de  l'Eglise  et  finit  par  une  transaction  qui 
fut  acceptée  par  Gondebert. 

En  l'année  680  il  fonda  l'abbaye  d'Orbais,  Orhacum,  sous  le  patro- 
nage de  saint  Pierre  et  de  saint  Paul,  et  sur  le  territoire  du  diocèse  de 
Soissons.  (Orbais  dépend  aujourd'hui  du  diocèse  de  Chàlons-sur-Marne.) 
Il  avait  obtenu  le  domaine  où  fut  établi  le  nouveau  cloître  de  la  généro- 
sité du  roi  Thierry  III,  avec  le  concours  du  maire  du  palais  Ebroïn,  le 
même  qui,  plus  tard,  se  rendit  si  fameux  par  sa  tyrannie  et  le  meurtre 
injuste  de  saint  Léger.  Il  obtint  de  l'abbaye  de  Rebais  six  reli- 
gieux qui  vinrent  habiter  le  nouveau  sanctuaire  et  y  établir  la  règle 
monastique.  Le  premier  abbé  fut  Leudemare,  venu  aussi  de  Rebais  et 


SAINT   RIEUL,    ARCHEVEQUE.  19 

qui  mourut  vers  696.  Alors  Rieul  prit  lui-même  l'administration  du 
monastère  et  son  successeur,  saint  Rigobert,  fit  de  môme.  Il  s'ensuivit 
une  union  très  particulière  entre  le  siège  archiépiscopal  de  Reims  et 
l'abbaye  d'Orbais.  Quoique  située  dans  les  confins  du  diocèse  de  Sois- 
sons,  elle  dépendait  pour  l'administration  de  l'archevêque  de  Reims,  et 
il  était  défendu  d'élire  un  abbé  sans  le  concours  de  ce  prélat  ;  l'abbé 
élu  devait  jurer  fidélité  à  l'Eglise  de  Reims;  de  leur  côté  les  moines 
d'Orbais,  à  la  vacance  du  siège  archiépiscopal,  députaient  l'un  d'entre 
eux  qui  avait  voix  dans  l'élection  du  nouveau  prélat,  et  cette  élection 
ne  pouvait  se  faire  sans  lui. 

Après  la  mort  de  Dagobert  II  (23  décembre  679),  le  royaume  fut  en 
proie  à  des  troubles  sanglants.  Ebroïn  qui  était  à  la  tête  de  l'un  des 
partis  employa  dans  une  négociation  frauduleuse  où  l'on  vit  paraître 
des  moyens  sacrilèges  deux  évèques  du  nom  de  Rieul  et  Aglibert.  On 
croit  que  ce  dernier  était  l'évêque  de  Paris,  et  le  premier  saint  Rieul, 
archevêque  de  Reims:  si  ces  désignations  sont  exactes,  il  est  certain  que 
ces  prélats  furent  les  premiers  trompés  par  la  fourberie  du  maire  du 
palais. 

En  689,  saint  Rieul  se  rendit  au  concile  que  saint  Ansbert,  arche- 
vêque de  Rouen,  célébra  dans  sa  ville  épiscopale  avec  seize  autres 
évoques.  Il  prit  part  aux  délibérations  des  Pères  qui  réglèrent  beau- 
coup de  choses  fort  utiles  pour  l'Eglise  et  y  souscrivit  un  privilège  en 
faveur  de  l'abbaye  de  Fontenelle  ou  Saint-Wandrille. 

La  même  année  saint  Rieul  fit  don  d'un  domaine  situé  dans  le  terri- 
toire de  Chàlons-sur-Marne,  à  l'abbaye  de  Montier-en-Der,  Derviim^ 
fondée  et  gouvernée  par  saint  Bercher. 

Saint  Rieul  mourut  plein  de  jours  et  de  mérites,  le  3  septembre,  vers 
l'an  698.  Un  concours  extraordinaire  eut  lieu  à  ses  funérailles.  Il  sem- 
ble avoir  été  premièrement  enseveli  dans  l'église  de  Saint-Remi,  à 
Reims,  et  plus  tard  son  corps  fut  transporté  à  l'abbaye  d'Orbais.  La 
plus  grande  partie  de  ses  reliques  s'y  trouve  encore.  L'abbaye  de  Saint- 
Pierre  deSolesmes  en  possède,  depuis  1845  ou  1846,  une  portion  considé- 
rable. L'évêque  de  Soissons,  Nivelon,  en  fit  la  reconnaissance  à  Orbais 
en  1180. 

Saint  Rieul  est  patron  d'Orbais,  avec  les  saints  apôtres  Pierre  et  Paul. 

Les  Bollandistes  se  trompent  certainement  en  plaçant  la  mort  de  saint 
Rieul  eu  688. 

La  Vie  de  saint  Rieul  fut  écrite  par  Guillaume,  abbé  d'Orbais,  en  1180. 

S.  Grégoire  de  Tours.  —  Histor.  eccles.  Francor.,  éd.  Ruinart, 
p.  667-8. 

DoM  jSIartène.  —  Amplissima  collectio,  t.  vi,  col.  1215-1218. 

D.  Hugues  Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  part.  ii. 

D.  Gab.  Bucelin.  —  Menologium  Benedictinum,  3  sept.,  p.  613-4. 

Flodoard.  —  Histor.  eccles.,  lib.  i,  cap.  7,  10. 

D.  Toussaint  du  Plessis.  —  Hist.  eccles.  Meldensis,  1. 1,  p.  49. 

Le  Cointe.  —  Annales  eccles.  Franc,  t.  m,  p.  748. 

D.  Mabillon.  —Annales Benedictini,  1. 1,  p.  565,  574,701. 


20  3    SEPTEMBRE. 

Gallia  Cliristiana,  t.  ix,  col.  22-24  et  422  et  seq. 
Ch.  Cahier.  —  Les  Caractéristiques  des  saints,  p.  660. 
De  Villefosse.  —  Histoire  de  l'abbaye  d'Orbais.  dans  Revue  de 
Champagne  et  de  Brie,  1883,  juin  et  juillet. 


SAINT    GODEGRAND    (3U    CHRODKGAND, 

ÉVÈQUE  DE  SÉEZ  ET  MARTYR. 

770. 
(P.  BoU.  X.  629.) 

Saint  Godegrand  ou  Chrodegand,  Chrodegandus^  ne  dans  le  pays 
d'Hyesmes,  Oximensis^  dans  le  diocèse  même  de  Séez  ou  dans  la  ville 
même  d'Exmes,  au  commencement  du  viii^  siècle,  de  l'une  des  familles 
les  plus  puissantes  de  la  Neustrie,  était  frère  de  sainte  Opportune, 
abbesse  de  ^lontreuil  ou  Almenèches  (22  avril).  Il  fut  élevé  dans  la  piété 
et  les  sciences  par  saint  Lothaire,  évêque  de  Séez  (15  juin),  et  l'archi- 
diacre saint  Frogent  ou  Frogeux,  Frogenius.  «  Il  passait  sa  vie  dans  la 
prière,  les  veilles  et  les  jeûnes,  et  s'exerçait  continuellement  à  la  pra- 
tique des  vertus  sacerdotales,  pour  plaire  à  Jésus- Christ,  le  souverain 
prêtre.  »  Il  fut  élevé  au  sacerdoce  par  saint  Lothaire,  et  monta  sur  le 
trône  épiscopal  vers  l'an  705. 

Godegrand  fut  le  modèle  d'un  pasteur  vigilant  :  «  Chaque  jour,  dit 
l'auteur  de  sa  Vie,  il  formait  ses  frères  à  l'amour  du  Soigneur  par  de 
salutaires  exhortations.  Il  parcourait  les  villes  et  les  campagnes,  prê- 
chant le  saint  Evangile  et  répandant  partout  la  bonne  odeur  de  Jésus- 
Christ...  Il  s'appliquait  à  donner  k  tous  ses  frères  les  secours  spirituels 
dont  ils  avaient  besoin.  » 

Le  saint  évêque  montrait  une  bonté  privilégiée  pour  les  âmes  consa- 
crées à  Dieu  par  les  vœux  de  la  religion.  Les  moniales  du  grand  monas- 
tère d' Almenèches,  gouverné  par  sainte  Lanthilde,  Lanlhildis^  sa  tante, 
et  celles  du  petit  monastère^,  sous  la  conduite  de  sainte  Opportune,  sa 
sœur,  recevaient  surtout  sa  visite  et  ses  exhortations. 

Il  y  avait  déjà  plusieurs  années  que  saint  Godegrand  travaillait  pour 
le  bien  de  son  peuple,  lorsqu'il  entreprit  le  voyage  de  Rome.  Il  confia 
la  défense  de  son  Eglise  à  l'un  de  ses  parents  nommé  Grodebert,  gou- 
verneur d'Exmes.  Celui-ci  ne  se  contenta  pas  d'usurper  les  biens  qui 
appartenaient  au  prélat  absent,  mais  il  se  fit  sacrer  évêque  et  s'empara 
de  son  siège.  Après  sept  ans,  Godegrand  revint  dans  son  diocèse  et  par- 
vint, non  sans  peine,  à  recouvrer  son  autorité.  L'usurpateur  ne  put 
accepter  sa  juste  disgrâce  et  fit  assassiner  le  saint  évêque  le  3  septembre 
de  l'an  770,  sur  la  paroisse  de  Nouant,  près  de  Merlerault. 

Sainte  Opportune  fit  traiisporter  le  corps  du  saint  martyr  dans  une 
crypte  de  son  église  abbatiale,  et  aussitôt  le  concours  du  peuple  s'éta- 
blit pour  venir  les  honorer.  La  foi  de  ces  pieux  fidèles  fut  souvent 


SAINT   GODEGRAND,    ÉVÈQUE   ET   MAUTYR.  21 

récompensée  par  des  miracles.  Cependant,  par  suite  des  commotions 
de  la  société,  les  pèlerinages  étaient  devenus  moins  fréquents,  et  saint 
Hildebrand  fit  apporter  les  reliques  de  son  prédécesseur  dans  sa  cathé- 
drale, dédiant  un  autel  en  son  honneur.  Ces  reliques  furent  retrouvées 
sans  aucune  trace  de  corruption  après  un  siècle  entier  dans  le  tom- 
beau (870). 

Peu  de  temps  après,  vers  876,  les  ravages  de  Roland  et  de  ses  Nor- 
mands firent  transporter  de  nouveau  les  reliques  de  saint  Godegrand 
en  un  lieu  plus  sur.  Elles  reposèrent  successivement  au  monastère  de 
Saint-Céneri,  près  d'Alençon,  puis  aux  Pannecières,  près  du  Mans. 
Plus  tard,  saint  Adelin,  évêque  de  Séez  (21  août),  les  fit  transporter  à 
Moussy-le-Neuf  (Seine-et-Marne)  ;  mais  la  crainte  de  nouvelles  inva- 
•ions  des  Normands  obligea  de  les  porter  jusqu'en  Auvergne,  et  elles 
furent  déposées  dans  l'église  de  Beaumont,  près  de  Clermont-Ferrand. 
Cette  église  est  restée  sous  le  patronage  de  saint  Pierre,  mais  saint 
Godegrand  est  devenu  patron  secondaire,  et  sa  fête  s'est  toujours  célé- 
brée en  ce  lieu  le  3  septembre  à  partir  du  ix'=  siècle. 

En  1731,  Jean  Philibée,  prêtre  du  diocèse  de  Clermont,  qui  était 
devenu  prévôt  de  la  cathédrale  de  Séez,  vicaire  général  de  l'évêque, 
puis  vicaire  capitulaire  le  siège  vacant,  rapporta  de  Beaumont-lez- 
Randou  une  partie  des  reliques  de  saint  Godegrand. 

Quelques  portions  des  reliques  de  saint  Godegrand  restèrent  à  Alme- 
nèches  et  à  Magny-le-Neuf,  selon  une  coutume  universellement  admise 
à  cette  époque.  La  cathédrale  de  Séez  et  l'église  d'Exmes  en  ont  aussi 
des  portions  ;  mais  l'église  de  l'Isle-Adam  jouit  du  privilège  de  con- 
server le  chef  dans  une  belle  châsse  placée  au-dessus  d'un  autel  dédié 
sous  son  nom  en  1710.  D'autres  églises  du  diocèse  de  Séez  en  possèdent 
des  parcelles,  mais  celle  d'Almenèches  est  privilégiée,  car  elle  a  encore 
des  restes  de  la  crypte  où  le  corps  reposa,  et  l'on  voit  auprès  quelques 
ruines  de  l'ancienne  abbaye  de  Sainte-Lanthilde.  L'office  de  saint 
Godegrand  a  été  approuvé  par  le  Saint-Siège  en  1857. 

Gérard  de  Tours  a  composé  la  Vie  de  saint  Godegrand  qui  est  très 
authentique,  mais  pas  suffisamment  explicite. 

Acta  Sanctorum  Boll.  3  sept.,  1. 1,  p.  765  et  seq. 

Gallia  Christiana,  t.  xi,  col.  677,  711  et  736. 

PiOLiN.  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Mans,  t.  ii,  p.  420-5. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  x,  p.  lvii-lviii. 

MoRTAix  (Ch.  de).  —  Mémoire  historique  sur  saint  Godegrand, 
évêque  de  Séez,  assassiné  en  769,  et  sur  sainte  Opportune,  sa  sœur, 
abbesse  d'Almenèches,  décédée  en  770.  Màcon,  1855,  br. 

Delisle.  —  Anciens  catalogues  des  évèques  des  Eglises  de  France, 
p.  42.  Cite  un  manuscrit  de  l'abbaye  de  Saint-Victor  dans  lequel  se 
trouve  l'addition  de  saint  Frogent,  Frogenius,  avant  saint  Godegrand 
ou  Chrodegand.  Sa  fête  est  indiquée  au  3  des  nones  de  septembre, 
e'est-à-dire  au  3  septembre. 


22  4  SEPTEMBRE. 


IV^  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINT  moïse,  PROPHETE. 

CHEF  ET  LÉGISLATEUR  DU   PEUPLE   HÉBREU. 

1705  avant  Jésus-Christ. 

(P.  Boll.  X.  444.) 

Saint  Moïse,  Moyses,  est  inscrit  au  Martyrologe  romain  au  4  sep- 
tembre et  il  est  honoré  chez  les  Grecs  le  même  jour.  Son  culte  est  très 
célèbre  dans  l'Eglise  de  Jérusalem. 

Moïse  se  trouve  assez  souvent  représenté  par  la  peinture  ou  la 
sculpture  sur  les  monuments  chrétiens,  même  des  catacombes,  et  il  a 
pour  attributs  :  une  baguette,  un  buisson  ardent,  un  coffre,  une  mon- 
tagne, des  cornes  sur  la  tête,  un  écriteau  ou  les  tables  de  la  loi,  un 
cartouche,  un  rouleau,  une  fontaine  ou  un  serpent. 

Acta  Sanctorum  Boll.  4  sept.,  t.  n,  p.  6-177.  Commentaire  par  le 
P.  Stilting  et  Vie  par  saint  Grégoire  de  Nysse. 

Benoît  XFV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  12,  n.  2,  5,  70; 
c.  16,  n.  1  ;  c.  37,  n.  3  et  passim. 

Calmet.  —  Dictionnaire  de  la  Bible,  V'  Moïse. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  448. 


SAINT  MARCEL,  MARTYR,  PRÈS  DE  CHALON-SUR-SAONE. 

Vers  178. 

(P.  Boll.  X.  460.) 

Saint  Marcel,  Marcellus,  après  avoir  souffert  la  prison  à  Lyon  dans 
la  terrible  persécution  de  l'an  177,  sortit  miraculeusement  avec  saint 
Valérien,  et  s'en  vint  prêchant  la  foi  chi'étienne  jusque  près  de  Chalon- 
sur-Saône.  Là  il  subit  le  martyre,  et  sur  sa  tombe  un  célèbre  monas- 
tà*e  fut  construit  par  le  roi  saint  Gontrand.  Son  culte  est  des  plus 
anciens  et  très  célèbre,  quoique  les  Actes  qui  nous  restent  aient  été 
altérés  par  quelques  additions. 

Saint  Marcel  est  patron  de  la  ville  de  Chalon-sur-Saône. 

S.  Grégoire  de  Tours.  —  De  gloria  Martyrum,  c.  53,  et  Hist.  eccles. 
Francorum,  lib.  ix,  c.  3. 

Frédégaire.  —  Chronicon,  c.  1. 

Baronius.  —  Annales  eccles.,  ad  an.  179,  n.  36. 

Giorgi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  448. 


SAINT  MA.RIN  d'aRBE,    DIACRE.  23 

Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  t.  i,  p.  174, 

Gallia  Christiana,  t.  iv,  col.  958. 

Acta  Sanctorum  BoU,  4  sept.,  t.  ii,  p.  187  et  seq. 

CiiiFFLET.  —  Histoire  de  Tournus,  pr.,  p.  52-61. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  m,  p.  108-9. 

TiLLEMONT.  — Mémoires  p.  s.  àl'hist.  ecclés.,  t.  m,  p.  35-7,  GOl-2. 

BuGNiOT  (C.  V.)  —  Saint  Marcel,  martyr,  apôtre  du  Chàlonnais,  et 
saint  Agricol,  confesseur,  évêque  de  Chalon-sur-Saône.  Chalon-sur- 
Saône,  18G2, iu-16. 

CouRTiN  (Henri).  —  Saint  Marcel,  apôtre  et  martyr  de  Châlon-snr- 
Saône.  Sa  vie,  son  culte,  son  abbaye,  d'après  les  traditions  les  plus 
authentiques  et  les  chroniques  concernant  cet  illustre  martyr.  Chalon- 
sur-Saône,  1877,  in-12. 

BuïLER-GoDESCARD.  —  Vics  dcs  Pèrcs...  éd.  Ram,  t.  v.  p.  19-23. 

Pellechet.  —  Notes  sur  les  livres  liturgiques  des  diocèses  d'Autun, 
Chalon-sur-Saône  et  Mâcon.  In-8°,  Paris,  1883,  p.  433. 

Nota.  —  Dans  son  savant  ouvrage,  les  Caractéristiques  des  saints, 
p.  623,  le  P.  Ch.  Cahier  donne  saint  Marcel  comme  évêque  de  Châlon- 
sui'-Saône.  Cette  opinion  est  très  contestable.  L'Eglise  de  Chalon-sur- 
Saône  honorait  seize  de  ses  évêques  comme  saints,  et  dans  l'église 
cathédrale,  sous  le  vocable  de  saint  Vincent,  au-dessus  de  l'épitaphe  de 
l'évêque  Jean  Germain,  mort  le  2  février  1461,  un  bas-relief  représen- 
tait ces  seize  bienheureux. 

G.  MiLLOT.  —  Inventaire  des  archives  de  Chalon-sur-Saône  de  1221 
à  1790.  Chalon-sur-Saône,  1880.  In-4o,  p.  392. 


SAINT  MARIN  D'ARBE,  TAILLEUR  DE  PIERRES, 

diacre  de  RIMINI,    en  ITALIE,   ET   SOLITAIRE. 

VP  siècle. 

(P.  BoU.  X.  453.) 

SaintMarin,J/«rmws,  vécut  vraisemblablement  vers lafin  du  vi^  siècle, 
près  de  Rimini.  Il  reste  une  Vie  de  ce  saint  solitaire,  mais  trop  peu  pré- 
cise sous  le  rapport  des  faits.  Les  Bollandistesy  ont  joint  de  très  longs 
commentaires. 

Saint  Marin  est  patron  de  la  petite  ville  et  de  la  petite  république 
qui  porte  son  nom,  San  Marine.  Il  est  aussi  invoqué  comme  protecteur 
des  tailleurs  de  pierres. 

Acta  Sanctorum  Boll.  4  sept.,  t.  ii,  p.  208  et  seq.  Il  s'y  trouve  deux 
Vies  de  saint  Marin,  mais  sans  autorité. 

Gentili  (Luc-Ant.).  —  Compendio  délia  YÎta  di  San  Marino...  Bo- 
logne, 1864.  In-8°  br. 


24  4  SEPTEMBRE. 


SAINTE  ROSE  DE  VITERBE, 

VIERGE,    DU  TIERS-ORDRE  DE    SAINT-FRANÇOIS. 

1252. 

(P.  BoU.  X.  465.) 

Sainte  Rose.  Rosa,  née  à  Viterbe  eu  1235,  tertiaire  franciscaine,  mou- 
rut dans  la  même  ville  le  6  mars  1252.  La  translation  de  son  corps  eut 
lieu  le  4  septembre  1254. 

Sainte  Rose  est  patronne  de  Viterbe  et  son  culte  est  toujours  très 
fervent  dans  cette  ville. 

Le  corps  de  sainte  Rose  se  vénère  à  Viterbe  dans  l'église  du  monas- 
tère des  Dominicaines.  Il  est  conservé  miraculeusement.  L'usage  est  de 
lui  faire  toucher  des  ceintures  dont  les  femmes  chrétiennes  qui  s'en 
revêtent  éprouvent  les  bienfaisants  effets  dans  leurs  couches. 

Acta  Sanctorum  Boll.  4  sept.,  t.  ii,  p.  414-479.  Contenant  commentaire 
par  le  P.  Suysken,  Vie  par  un  anonyme,  Vie  tirée  des  offices  de  l'Eglise, 
les  Actes  de  la  canonisation  et  des  récits  de  miracles. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  15,  n.  6  ;  lib.  ii, 
c.  45,  n.  11  ;  lib.  iv,  part.  ii.  c.  7,  n.  4. 

L'Auréole  séraphique,  t.  m,  p.  315-330. 

Annales  archéologiques  (Didron),  t.  xx,  p.  90. 

Revue  de  l'art  chrétien,  t.  xxxii,  p.  362. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  2003. 
Indication  de  douze  Vies  de  sainte  Rose  en  italien. 


SAINT  SULPICE, 

VINGTIÈME  ÈVÊQUE  DE  BAVEUX  ET  MARTYR. 

844. 

(P.  Boll.  X.  485.) 

Saint  Sulpice,  Sulpicius,  devint  évêque  de  Bayeux  en  840  environ  et 
fut  mis  à  mort  dans  l'invasion  des  Normands  idolâtres  vers  l'an  844. 
En  984,  Simon,  abbé  de  Saint-Gislain,  ordre  de  Saint-Benoît,  au  diocèse 
de  Cambrai,  transporta  les  reliques  de  saint  Sulpice  dans  son  monastère. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jan.,  t.  ii,  p.  787. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  91-2;  t.  xi,  col.  787. 

SuRiRAY.  —  Vie  de  saint  Sulpice,  vingt-deuxième  évêque  de  Bayeux 
(mort  en  844).  Bayeux,  1859,  in-18  br. 


SAINTE   ROSALIE  DE   TALERME  ;    SAINT    GENNEBAUD,    ÉVÈQUE.  25 


SAINTE  ROSALIE  DE  PALERME, 

VIERGE  ET  SOLITAIRE   SUR  LE   MONT  PELLEGRINO  EN   SICILE, 
DE  l'ordre   de   SAINT-BASILE. 

1160. 

(P.  BoU.  X.  483.) 

Sainte  Rosalie,  Rosalia,  vierge  de  l'ordre  de  Saint-Dasile,  mourut  le 
4  septembre  1160  à  Palerme  où  elle  est  toujours  honorée  d'un  culte  fer- 
vent. Il  y  eut  une  invention  très  célèbre  de  ses  reliques  le  15  juillet  1625. 

Sainte  Rosalie  est  patronne  de  Palerme  et  de  toute  la  Sicile.  Elle  est 
invoquée  contre  les  dangers  de  peste. 

Acta  SanctorumBoll.  4  sept.,  t.  ii,  p.  278-414.TroisVies  abrégées  par 
trois  jésuites  et  recueils  de  miracles. 

F.  PoLLACi-Nuccio.  —  Sainte  Rosalie  et  les  saints  patrons  de  Palerme, 
dans  Nuove  effemeridi  Siciliane.  Nov.-Déc.  1876. 

A.  Pàlomes.  —  Santa  Rosalia...  Palerme,  Puglisi,  1883,  in-16.  A  la 
fin  se  lisent  des  hymnes  en  l'honneur  de  la  grande  sainte  panormitaine 
en  langue  italienne  et  composées  par  Borghi  et  Manciani. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  2002-3. 
Près  de  trente  ouvrages  ;  mais  pas  d'originaux. 


Y^  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINT  GENNEBAUD  OU  GÉNEBAUD, 

premier   évêque   de   laon    et    confesseur. 

Vers  550. 

(P.  Boll.  X.  220.) 

Saint  Gennebaud,  Geîieôaldus,  fut  établi  évêque  de  Laon  en  499  et 
mourut  le  5  septembre  vers  l'an  550. 

Hincmar,  archevêque  de  Reims,  dans  la  Vie  de  saint  Rémi. 

Flodoard.  —  Historia  Eccles.  Rem.,  lib.  i,  c.  14. 

Acta  Sanctorum  Boll.  5  sept.,  t.  ii,  p.  537  et  seq. 

Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  508-510. 

Wyard  (Dom  Robert).  —  Histoire  de  l'abbaye  de  Saint- Vincent  de 
Laon.  Saint-Quentin,  1858,  in-S»,  p.  40. 


26  5   SEPTEMBEE. 


SAINT  BERÏIN, 

SECOND  ABBÉ  DE   SITHIU,   AU  DIOCÈSE  DE  SAINT-OMER,   AUJOURD'HUI 
AU  DIOCÈSE   D'aREAS. 

Yers  709. 

(P.  Boll.  X.  492.) 

Saint  Berlin,  Bertinus,  né  près  de  Constance,  eu  Suisse,  vers  lan  612, 
S6  fit  moine  à  Luxeuil  eu  633  et  il  devint  supérieur  de  l'abbaye  de 
Sithiu,  qui  prit  dans  la  suite  son  nom,  à  Saint-Omer,  en  659.  Il  la  gou- 
verna jusqu'à  sa  mort  arrivée  le  5  septembre  vers  l'an  709. 

Trois  moines  de  l'abbaye  de  Saint-Bertin  ont  écrit  la  Vie  du  saint 
fondateur  :  Bovon.  Folcai'd  et  Simon. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.,  SœcuL  m,  part,  i, 
p.  104-168. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xix,  n.  45  ;  lib.  xxi,  n.  76. 

Acta  Sanctorum  Boll.  5  sept.,  t.  n,  p.  549-630. 

GiORGT.  — Martyrologium  Adonis,  p.  451-2. 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii,  t.  v,  p.  545-625. 

Gallia  Christiana,  t.  ui,  col.  484-486. 

"Vies  des  saints  de  Franche-Comté,  t.  n,  p.  808-322. 


LE  BIENHEUREUX  GENTIL  DE  MATELICA, 

FRÈRE  MINEUR,   MARTYR  A  TORINGIE,   EN   PERSE. 

1340. 

{P.  BoU.  s.  497.) 

Waddixg.  —  Scriptores  ordinis  Minorum  (16ô0). 
Marcellin  de  Civezza.  —  Histoire  des  Missions  franciscaines,  t.  m, 
p.  650. 

L'Auréole  séraphique,  t.  m,  p.  330-333. 


SAINT  LAURENT  JUSTINIEN, 

premier  patriarche   de   VENISE  ET   CONFESBEUR. 

1456- 

(P.  Boll.  X.  500.) 

Saint  Laurent  Justinien,  Laurentius  Justiîiîanus,  né  à  Venise  en 
1380,  entra  chez  les  chanoines  réguliers  de  Saint-Georges  in  Alga,  de- 


SAINT    TAURIN,    MARTYR;   LE   VÉNÉRABLE   ALVISE,    ÉVÊQUE.  27 

vint  général  de  son  Ordre,  puis  évêque  de  Venise  en  1433,  et  reçut  la 
dignité  de  patriarche  en  1451  lorsque  cette  dignité  fut  transférée  de 
Grado  à  Venise.  Il  mourut  dans  cette  ville  le  8  janvier  145G.  Sa  fête  est 
fixée  au  5  septembre.  Il  fut  béatifié  en  1524  et  canonisé  en  1690. 

Saint  Laurent  Justinien  est  l'un  des  patrons  de  Venise  et  de  Palerme 
dont  les  habitants  le  choisirent  avant  la  canonisation. 

La  Vie  de  saint  Laurent  a  été  écrite  par  son  neveu  Bernard  Justi- 
nien ;  elle  se  trouve  dans  les  Bollandistes  et  en  tète  de  ses  œuvres  pu- 
bliées par  Dom  Nicolas- Antoine  Justinien,  bénédictin.  Venise,  1751, 
2  vol.  in-fol. 

Acta  Sanctorum  Boll.  8  jan.,  1. 1,  p.  549-564. 

BenoIt  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  17,  n.  8,  9; 
c.  18,  n.  2  ;  c.  19,  n.  17  et  passim, 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Vies  dcs  Pères,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  27-33. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1358. 


SAINT  TAURIN,  MARTYR, 

ÉVÊQUE   DE   l'ancien    SIÈGE   d'ÉAUZE,    DIOCÈSE   ACTUEL    d'aUCH. 

312. 

(P.  Boll.  X.  524.) 

Saint.  Taurin,  Taurinus,  mourut  martyr  durant  la  persécution  de 
Dioclétien  et  de  Maximien.  Ses  Actes  ne  peuvent  pas  être  rangés  parmi 
ceux  de  première  classe  ;  mais  plusieurs  points  se  trouvent  appuyés 
par  des  données  historiques  et  certaines. 

Acta  Sanctorum  Boll.  5  sept.,  t.  ii,  p.  630-3. 

Gallia  Christiana,  1. 1,  col.  268-9, 

Labbe.  —  Bibl.  nov.  manusc,  t.  ii,  p.  598. 

DuBORD  (R.),  dans  Revue  de  Gascogne  (1864),  t.  v,  p.  96-104. 

Du  lieu  précis  où  s'est  accompli  le  martyre  de  saint  Taurin,  ibidem 
(1878),  t.  XIX,  p.  282-299. 

LE  VÉNÉRABLE  ALVISE,  ÉVÊQUE  D'ARRAS  ET  CONFESSEUR. 

1147  ou  1148. 

(P.  Boll.  X.  525.) 

Le  Vénérable  Alvise,  Alvisus,  né  près  de  Saint-Omer,  moine,  puis 
prieur  de  Saint-Bertin,  abbé  d'Anchin  en  1111,  élu  évêque  d'Arras  en 
1131,  mort  le  6  septembre  1147  ou  1148  à  Philippopolis  en  Turquie  où 
il  suivait  la  croisade. 

Gallia  Christiana,  t.  ni,  col.  324-326,  434,  439  et  passim,  et  Suppl., 
p.  97. 


28  5   SEPTEMBRE. 

Du  BûULAY.  —  Hist.  Universitatis  Parisiensis,  t.  ii,  p.  725-726. 
LmoN.  —  Singularités  historiques,  t.  ii,  p.  44. 
Brial,  dans  Hist.  littér.  de  la  France,  t.  xiii,  p.  71-73. 
Vovage  littéraire  do  deux  Bénédictins  de  Saint-Maur,  t.  ii,  p.  94. 


PIERRE  TU,  PRÊTRE,  DOMINICAIN  ET  MARTYR,  ET  JOSEPH 
CANH,  CATÉCHISTE,  DU  TIERS-ORDRE  DE  SAINT  DOMI- 
NIQUE ET  MARTYR  AU  TONG-KING  ORIENTAL. 

1838. 

Le  29  juin  1838  le  village  où  était  caché  le  P.  Pierre  Tù,  dominicain 
indigène,  et  Dominique  Uy,  son  catéchiste,  fut  cerné  par  les  soldats 
envoyés  à  leur  recherche;  mais  ils  parvinrent  à  se  sauver.  Peu  de 
temps  après,  livré  par  une  double  trahison,  le  P.  Pierre  Tù  tomba  entre 
les  mains  des  persécuteurs.  Poussés  par  une  honteuse  cupidité,  ces 
persécuteurs  lui  offrirent  de  lui  vendre  sa  liberté.  —  «  Je  n'ai  point 
d'argent,  dit  le  captif,  et  dans  l'état  où  je  suis,  je  ne  peux  ni  ne  veux  en 
chercher.  Puisque  Dieu  a  permis  que  je  sois  tombé  entre  vos  mains,  je 
ne  laisserai  pas  échapper  cette  occasion  de  souffrir  pour  sa  gloire.  » 

Dans  les  mêmes  jours  on  saisit  cinq  autres  chrétiens  :  François- 
Xavier  Mau,  catéchiste,  gardien  d'un  presbytère  et  très  dévoué  au 
P.  Pierre  Tù;  Joseph  Canh,  noble  vieillard  de  soixante-dix  ans,  profès 
du  Tiers-Ordre  de  Saint-Dominique  ;  Augustin  Moi  et  Etienne  Vinh, 
journaliers,  et  Thomas  Dé,  jeune  père  de  famille  de  vingt-sept  ans  qui 
exerçait  la  profession  de  tailleur. 

Appelés  tous  les  sept  ensemble  devant  les  juges,  ils  repoussèrent 
avec  horreur  la  proposition  de  fouler  aux  pieds  la  croix.  Le  P.  Pierre 
Tù  leur  donnait  l'exemple  et  les  animait  de  son  zèle  ardent  et  calme  à 
la  fois.  Joseph  Canh  était  aussi  un  éloquent  exemple  par  son  recueille- 
ment et  son  courage  inébranlable  malgré  les  infirmités  de  l'âge.  Il  em- 
brassait à  genoux,  avec  des  transports  d'amour,  la  croix  que  l'on  vou- 
lait lui  faire  outrager.  Il  annonçait  aux  mandarins  eux-mêmes  les 
vérités  du  salut  :  Dominique  Uy  et  les  autres  en  faisaient  autant. 

Les  juges  condamnèrent  les  deux  premiers  à  la  mort,  les  autres  à 
l'exil  à  mille  lieues  de  leur  pays. 

Mais  le  roi  voulait  des  apostats,  non  des  martyrs  ;  il  cassa  l'arrêt  des 
juges.  Un  second  interrogatoire  eut  lieu  le  9  août  et  un  troisième  le  27 
du  même  mois.  Ils  ne  servirent  qu'à  faire  triompher  de  nouveau  la  foi 
des  saints  confesseurs. 

Enfin  une  sentence  définitive  fut  portée  :  Pierre  Tû  et  Joseph  Canh 
seraient  décapités  ;  les  autres  subiraient  le  gibet  après  une  détention 
illimitée.  La  sentence  fut  signifiée  le  5  septembre  1838  :  elle  combla  de 
joie  Pierre  Tù  et  Joseph  Canh  ;  mais  les  autres  poussèrent  des  gémis- 
sements en  voyant  leur  triomphe  différé  indéfiniment. 

Les  deux  martyrs  allèrent  au  supplice  avec  leur  blanc  habit  domini- 


SAINT   CAGNOALD,    MOINE   ET   ÉVÈQUE.  29 

cain  et  Pierre  Tû  obtint  de  tenir  dans  ses  bras  jusqu'au  dernier  mo- 
ment une  grande  croix  qu'il  pressait  sur  son  cœur.  Ils  se  rendirent  au 
lieu  du  supplice  avec  un  calme  et  une  sérénité  qui  ravirent  jusqu'aux 
païens  eux-mêmes. 

Pierre  Tû  avait  vécu  avec  une  si  éclatante  sainteté  que  les  païens 
comme  les  chrétiens  voulurent  l'accompagner  jusqu'au  dernier  moment, 
et  après  l'exécution  il  y  eut  altercation  entre  les  uns  et  les  autres,  tous 
voulaient  s'emparer  des  restes  mortels.  Les  mandarins  envoyèrent  des 
soldats  pour  dissiper  l'attroupement  ;  les  chrétiens  s'enfuirent  et  les 
païens  profitèrent  de  la  circonstance  pour  s'emparer  de  la  tête  et  du 
cadavre.  Plus  tard  les  chrétiens  les  rachetèrent  et  les  inhumèrent  dans 
une  église  avec  le  respect  convenable. 

La  cause  de  Pierre  Tû  et  de  Joseph  Canh  a  été  introduite  le  19  juin 
1840. 

Le  p.  André-Marie.  —  Missions  dominicaines  dans  l'Extrême- 
Orient,  t.  Il,  p.  84-99. 

Les  Missions  catholiques,  t.  x  (1879),  p.  435  ei  suiv. 


W  JOUR  DE   SEPTEMBRE 


SAINT  CAGNOALD,  CHAGNOALD,  CAGNON, 

MOINE   DE   LUXEUIL   ET   SIXIÈME   ÉVÊQUE    DE   LAON. 

Vers  633. 

(P.  Boll.  X.  529.) 

Saint  Cagnoald,  Canoaldus,  Chaqnoaldus,  moine  de  Luxeuil,  devint 
évêque  de  Laon  en  625  et  mourut  le  24  août  vers  l'an  633.  Une  reste  pas 
de  Vie  ancienne  de  ce  bienheureux  évêque,  mais  on  possède  des  données 
certaines  sur  quelques  parties  de  sa  vie  unie  à  celle  de  saint  Faron, 
son  frère,  de  sainte  Fare,  sa  sœur,  et  de  saint  Colomban,  son  maître. 

Saint  Cagnoald  était  patron  de  la  grande  abbaye  de  Saint- Vincent  de 
Laon. 

Acta  Sanctorum  Boll.  6  sept.,  t.  ii,  p.  687-694. 

Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  510-511. 

Du  Plessis.  —  Histoire  de  l'Eglise  de  Meaux,  1. 1,  p.  14,  15,  27,  632, 
634,  725  et  passim. 

Vies  des  saints  de  Franche-Comté,  t.  ii,  p.  239-247. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  77,  481-5. 

Wyard.  —  Histoire  de  l'abbaye  de  Saint- Vincent  de  Laon,  par  Dom 
Robert  W...  Saint-Quentin,  1858.  In-8°,  p.  68-78.  Détails  sur  les 
diverses  translations  des  reliques. 


30  6  SEPTEMBRE. 


SAINT  ZACHARIE, 

ONZIÈME  DES  DOUZE  PETITS  PROPHÈTES. 

Environ  Fan  3540  du  moude. 

Acta  Sanctorum  Boll.  6  sept.,  t.  ii,  p.  655-661. 

Welte,  dans  Dictionnaire  encyclopédique  de  théologie,  t.  xxv, 
p.  GOl-3. 

Baronius.  —  Annales  ecclesiastici,  ad  an.  415,  n.  56  et  seq.  Baro- 
nius  raconte  la  découverte  des  reliques  de  saint  Zacharie,  pontife  et 
prophète,  et  parle  du  culte  qui  lui  a  été  rendu. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  452-3. 

Calmet.  —  Dictionnaire  de  la  Bible,  V°  Zacharie. 


SAINT  L^TUS,  MARTYR,  EN  AFRIQUE, 
ET  SAINT  DONATIEN,  ET  SES  COMPAGNONS,  CONFESSEURS. 

484. 
(P.  Boll.  X.  527.) 

Les  saints  Donatien,  Préside,  Mansuet,  Germain  et  Fuscoles,  évoques 
en  Afrique,  subirent  diverses  tortures  pour  la  foi  orthodoxe  durant  la 
persécution  que  Huneric,  roi  des  Vandales  et  arien,  excita  contre  les 
catholiques.  Après  avoir  été  déchirés  par  les  verges,  ils  furent  jetés  en 
exil.  Leetus,  qui  était  évêque  aussi  et  en  même  temps  très  remarquable 
par  son  courage  et  sa  profonde  science,  fut  longtemps  retenu  en  prison 
et  enfin  brûlé  vif.  Alors  le  tyran  convoqua  tous  les  évèques  des  diverses 
provinces  à  un  concile  à  Carthage  et  en  un  jour  il  chassa  ou  mit  à  mort 
tous  les  évèques  orthodoxes,  confisqua  les  biens  de  toutes  les  Eglises  et 
les  attribua  à  ses  prêtres  ariens. 

Victor  de  Vite.  —  De  persecutione  Wandalica,  lib.  ii,  c.  16.  Voir 
les  très  savantes  et  judicieuses  notes  de  Ruinart. 

Acta  Sanctorum  Boll.  6  sept.,  t.  ii,  p.  677-682. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  454-5. 


SAINT  MAGNE,  MANG,  CONFESSEUR. 
Vers  654. 

(P.  Boll.  X.  527.) 

Saint  Magne,  Magnus,  Magnoald,  descendait  des  rois  d'Ecosse  et 
s'attacha  de  bonne  heure  à  saint  Colomban,  qu'il  suivit  jusqu'en  Ger- 


SAINT   MAGNE,    CONFESSEUR.  31 

manie.  Au  moment  où  Colomban  allait  quitter  l'Helvétie  pour  passer  en 
Italie,  saint  Gall,  tombé  malade,  ne  pouvait  le  suivre,  et  Magniis  res- 
tait incertain  s'il  demeurerait  auprès  de  son  ami  dénué  de  secours,  ou 
s'il  s'attacherait  aux  pas  de  l'abbé.  Celui-ci  lui  fit  cette  prophétie  qui 
résume  toute  sa  vie  : 

«  Je  sais,  mon  fils,  que  tu  seras  vraiment  grand  et  que  tu  gagneras 
beaucoup  d'âmes  à  Dieu  parmi  les  peuples  orientaux  (c'est-à-dire  chez 
lesSuèves)  ;  c'est  pourf^uoi  je  ne  veux  pas  que  tu  partes  avec  moi,  mais 
je  te  commande  de  rester  avec  notre  très  fidèle  Théodore,  pour  assister 
Gall  et  l'aider  à  guérir...  Après  la  mort  de  Gall,  son  tombeau  sera 
violé  en  ta  présence,  tu  le  restaureras  et  tu  te  rendras  dans  la  contrée 
où  le  saint  évêque  Narcisse  ordonna  au  démon,  comme  on  vous  l'a  dit, 
de  tuer  un  dragon  ;  et  là,  avec  la  grâce  de  Dieu,  tu  convertiras  beau- 
coup d'hommes  à  la  vraie  foi,  tu  gagneras  leurs  âmes  au  Seigneur  et 
Dieu  t'y  donnera  un  nom,  car  il  veut  t'élever  ;  les  peuples  de  cette 
contrée  t'appelleront  le  Grand,  Magnus,  à  cause  de  la  foi  que  tu  leur 
prêcheras,  les  convertissant  du  culte  des  démons  à  la  loi  du  Christ.  Les 
démons  te  feront  beaucoup  souffrir,  mais  le  Seigneur  te  fortifiera,  car 
il  veut  que  tu  demeures  en  ces  pays.  » 

Après  avoir  ainsi  parlé,  Colomban  partit  pour  l'Italie. 

La  prophétie  du  grand  moine  irlandais  se  réalisa  de  point  en  point. 
Magnus  convertit  des  peuples  entiers,  les  délivra  d'un  fléau  qui  les 
affligeait,  car  le  pays  était  couvert  de  serpents  et  de  vers  qu'il  détruisit 
par  un  prodige,  fit  d'éclatants  miracles  et,  quoique  vivant  dans  une 
effrayante  austérité,  arriva  à  l'âge  de  cent  ans.  Il  avait  fondé  le  monas- 
tère de  Fuessen  dans  les  Alpes  Juliennes  ou,  comme  l'on  dit  aujour- 
d'hui, en  Souabe,  et  il  en  fut  le  premier  abbé. 

C'est  là  qu'il  rendit  son  âme  à  Dieu,  assisté  de  saint  Yicterp,  évêque 
d'Augsbourg,  et  de  son  fidèle  compagnon  Théodore,  qui  virent  descendre 
sur  sa  tête  vénérable  une  couronne  resplendissante.  Il  fut  enseveli  à 
Fuessen,  et  sa  mémoire  est  restée  en  grande  vénération  parmi  les  peu- 
ples de  cette  partie  de  l'Allemagne. 

Canisius.  —  Lectiones  antiquse.  t.  v,  p.  913-947  (éd.  Basnage)^  t.  i» 
p.  655-678. 

GoLDAST.  —  Scriptores  rerum  Alamannarum,  1606,  t.  i,  p.  314,  éd. 
1730,  t.  I,  II,  p.  189-203  et  253. 

SuRius.  —  VitîE  Sanctorum,  0  sept. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.,  Ssec.  ir,  p.  505-510. 

Fabricius.  —  Bibliotheca  mediae  latin.,  éd.  Mansi,  t.  v,  p.  230. 

Acta  Sanctorum  Boll.  6  sept.,  t.  ii,  p.  700-781. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  v,  p.  325. 

Il  existe  aussi  six  Vies  de  saint  Magnus  écrites  en  allemand. 


32  7   SEPTEMBRE. 


YIP  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINTE  REINE,  VIERGE  ET  MARTYRE, 

A   ALISE,   AU   DIOCÈSE  D'aUTUN,    AUJOURD'HUI  DE  DIJON. 

Vers  351. 

(P.  Boll.  X.  536.) 

Sainte  Reine,  Regina,  vierge,  souffrit  le  martyre  près  de  l'ancienne 
Alise  qui  porte  aujourd'hui  le  nom  de  Sainte-Reine,  le  7  septembre  251. 
Son  culte  fut  sans  doute  très  célèbre  dès  l'origine,  car  les  plus  anciens 
martyrologes  parlent  de  l'éclat  des  miracles  qui  s'opéraient  à  son  tom- 
beau; néanmoins  la  passion  qui  nous  reste  n'est  point  sincère.  Les 
reliques  de  la  vierge  martj-re  furent  portées  en  864  dans  l'abbaye  béné- 
dictine de  Flavigny. 

Sainte  Reine  est  la  patronne  d'Alise  où  les  pèlerins  se  rendent  encore 
en  grand  nombre.  Dans  toute  la  Bourgogne  on  l'invoque  contre  la  rogne, 
nom  populaire  de  la  gale. 

Acta  Sanctorum  Boll.  7  sept.,  t.  m,  p.  24-43.  Passion,  translation  et 
recueil  des  miracles. 

Gallia  Christiana,  t.  iv,  col.  454-6. 

La  Vie  de  sainte  Reine,  vierge  et  martyre  (in-4%  1500),  imprimée  de 
nouveau  à  Troyes,  par  Jean  Le  Coq.  C'est  l'œuvre  de  Jean  Piquelin... 
auteur  de  quelques  poèmes.  V.  Revue  critique,  8  juin  1885,  p.  451. 

Grigxard.  —  La  Vie  de  sainte  Reine  d'Alise  précédée  d'études  cri- 
tiques sur  ses  Actes  et  ses  historiens  et  suivie  de  nombreuses  recherches 
sur  ses  reliques  et  son  culte,  avec  pièces  justificatives  rares  ou  inédites, 
lettres  ornées,  deux  grandes  estampes  et  plusieurs  autres  gravures,  par 
l'abbé  Fr.  G...  Paris  et  Dijon,  1881,  1  vol.  in-8o. 

L'auteur  publie  les  Acta  iirimigenia  qu'il  croit  d'une  authenticité  au 
moins  substantielle.  C'est  ce  que  semble  appuyer  un  ancien  office  de  la 
sainte  martyre  qui  était  en  usage  à  l'abbaye  de  Flavigny. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  Martyrs,  n.  28  et  59. 

Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xxxvi,  n.  15. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  453-4. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1924. 


SAINT    EUVERTE,    ÉVÈQUE  :    SAINTE   GRIMONIE,    VIERGE.  33 

SAINT  EUVERTE,  ÉVÊQUE  D'ORLÉANS. 

Vers  391. 

(P.  Bail.  s.  541.) 

Saint  Euverte  Evortius,  devint  évêque  d'Orléans  en  374  et  il  mourut 
le  7  septembre  vers  l'an  391. 

Saint  Euverte  est  patron  de  l'une  des  paroisses  d'Orléans.  Cette 
paroisse  a  pris  la  place  d'une  très  ancienne  abbaye  de  religieuses 
augustines  dont  on  rapporte  l'origine  au  vi^  siècle  et  qui  était  certai- 
nement abbaye  dès  avant  l'année  783.  C'est  en  ce  lieu  que  fut  inhumé 
saint  Euverte  et  on  y  a  retrouvé,  il  y  a  un  petit  nombre  d'années,  une 
crypte  du  plus  grand  intérêt  et  qui  est  d'une  antiquité  très  reculée. 

Il  existe  une  Vie  ancienne,  qui  paraît  avec  différentes  variantes 
selon  les  manuscrits,  mais  la  même  pour  le  fond,  et  cependant  conte- 
nant de  grandes  difficultés. 

Acta  Sanctorum  Boll.  7  sept.,  t.  m,  p.  52-8. 

Analecta  Bollandiana,  t.  ii,  p.  43,  Codices  Bruxell.  n.  98-100. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  453-4. 

Gallia  Christiana,  t.  viii,  col.  15,  1409,  1410, 1429, 1573. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  viii,  p.  800. 

BiMBENET  (Eugène).  —  Episcopats  de  saint  Euverte  et  de  saint 
Aignan,  ou  l'Eglise  d'Orléans  au  iv^  et  au  v^  siècle.  Orléans,  1864, 
in-8°  br. 

Idem.  —  Histoire  de  la  ville  d'Orléans,  t.  i  (1884).  In-8".  Ce  volume 
contient  des  dessins  très  curieux  des  cryptes  de  Saint-Euverte  et  de 
Saint- Aignan. 

Histoire  litt.  de  la  France,  t.  iv,  p.  88  ;  t.  x,  p.  xxxvi. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  701. 

SAINTE  GRIMONIE, 

VIERGE  ET  MARTYRE  A   LA  CAPELLE,    AU   DIOCÈSE  DE  LAON. 

IV  siècle. 

(P.  Boll.  X.  543.) 

Sainte  Grimonie,  Grimoiiia^  est  patronne  de  la  Capelle-en-Tiérache. 
Il  n'existe  pas  d'Actes  anciens. 
Acta  Sanctorum  Boll.  7  sept.,  t.  m,  p.  80-81. 

Sainte  Grimonie,  vierge  et  martyre,  patronne  du  bourg  de  la  Capelle. 
inauguration  d'une  chapelle...  Vervins,  1854,  in-12. 


Sup.  AUX.  Vies  des  Saints.  —  Tome  IU. 


34  7   SEPTEMBllE. 


SAINT  ANSERY  OU  ANSÉRIC  D'ÉPAGNY, 

VINGTIÈME     ÉVÈQUE    DE    SOISSONS,     ET    CONFESSEUR. 

652. 
(P.  Boll.  X.  548.) 

Saint  Anséric,  A?isencits,  Ansaricus,  gouverna  l'Eglise  de  Soissons, 
de  l'année  614  au  16  mai  652.  Il  est  honoré  le  5  septembre. 

Il  reste  une  Vie  ancienne  de  ce  saint  évoque,  mais  elle  est  remplie 
dcrreurs. 

Acta  Sanctorum  Boll.  5  sept.,  t.  ii,  p.  54.3-549. 

Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  337. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  x,  p.  405-6. 

SAINT  CLOUD.  PRINCE  DU  SANG  ROYAL. 

Vers  560. 

(P.  Boll.  X.  551.) 

Saint  Cloud,  Vlodoaldus.  Chlodoaldiis,  Chlotaldus,  était  fils  de  Clo- 
domir,  roi  d'Orléans,  et  vint  au  monde  vers  l'an  .522.  Il  s'engagea  dans 
la  vie  monastique,  puis  fut  ordonné  prêtre  eu  551  et  mourut  à  Nogent, 
qui  changea  son  premier  vocable  et  fut  nommé  depuis  Saint-Cloud.  Ses 
reliques  reposent  encore  au  même  lieu  et  sont  le  but  d'un  pèlerinage. 
Ce  fut  le  7  septembre  vers  l'an  560  qu'il  émigra  de  ce  monde. 

Le  nom  de  ce  saint  a  été  défiguré  sous  la  forme  de  Clouaud  et  Claud. 

Une  couronne  déposée  à  ses  pieds  est  l'attribut  de  saint  Cloud. 

Il  est  patron  de  la  ville  qui  porte  son  nom,  près  de  Paris,  et  des 
ouvriers  cloutiers.  Il  est  invoqué  contre  les  furoncles  {clous). 

Grégoire  de  Tours.  —  Hist.  Franc,  lib.  m,  cap.  11  et  18.  Notes  de 
D.  Ruinart. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Bened,,  Sœc.  i,  p.  134-138. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  m,  n.  40,  t.  i,  p.  68,  et  lib.  xii,  n.  3. 

Acta  Sanctorum  Boll.,  7  sept.,  t.  m,  p.  91-103,  avec  commentaire  du 
P.  Stilting. 

DoM  Bouquet.  —  Historiens  des  Gaules,  t.  m,  p.  422-424. 

Ces  auteurs  rapportent  la  Vie  du  saint  écrite  dans  le  x°  siècle,  et  un 
panégyrique  composé  à  la  même  époque. 

Le  P.  Anselme.  —  Histoire  généalogique  des  Pairs  de  France,  t.  v, 
p.  35. 

Lebeuf.  —  Hist.  du  diocèse  de  Paris,  t.  vu. 

Vincent  de  Beauvais.  —  Spéculum  hist.,  lib.  xxii,  n.  60. 


SAINTE   MADELBERTE,    ABBESSE  ;    SAINT   ETIENNE,    ÉVÊQUE.  35 

11.  DE  Saint-Mauris.  —  Saint  Cloud,  patron  des  cloutiers,  etc.  Paris, 
1871,  in-12. 

lîLÉuioï.  —  Vie  des  Saints  de  l'atelier,  1872. 

i*iEuiiE  Perrier.  —  La  vie  de  saint  Cloud,  avec  l'antiquité  des 
reliques  et  des  privilèges  de  l'église  de  Saint-Cloud.  Paris,  1696,  in-12. 

Vie  de  saint  Cloud,  prestre,  petit-fils  de  Clovis.  Paris,  1696,  in-12, 
ligures  sur  bois  en  tête  des  chapitres. 

Proprium  insignis  ecclesiœ  S.  Clodoaldi,  diœcesis  Parisiensis.  Pari- 
siis,  1702,  in-12. 

C.  A.  Ozanam,  dans  Revue  des  Sociétés  savantes  (1874),  E,  t.  viii, 
p.  220-7. 

Hist.  litt.  de  la  France  (1742),  t.  vi,  p.  51G-7. 
Lelong.  —  Bibliot.  hist.  de  la  France,  t.  ii,  n.  25240-6. 
DouHET.  —  Diction,  des  légendes  (1855),  col.  1252-3. 
DoM  Ceillier.  —  Hist.  des  auteurs  ecclés.  (1754),  t.  xix,  p.  712-3. 
Georges  Boucharel.  —  La  vie  et  les  miracles  de  saint  Cloud... 
Paris,  1647,  in-12. 
GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  in-folio,  1745,  p.  453-4. 

D.  Hugues  Ménard.  —  Martyrologium  Beuedict.  (1629),  p.  78. 
Gabr.  Bucelin.  —  Menologium  Bened.,  p.  621. 

Ch.  Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  267,  610,  645,  646. 


SAINTE  MADELBERTE  OU  AMALBERTE, 

abbesse  du  monastère  de  maubeuge,  au  diocèse  de  cambrai. 

Vers  707. 

(P.  Boll.  X.  553.) 

Sainte  Madelberte,  Maldeberia,  nommée  aussi  Mauberte,  gouverna 
l'abbaye  bénédictine  de  Maubeuge  de  l'an  697  à  706  ou  707. 

Il  reste  une  Vie  anonyme  mais  ancienne  de  cette  bienheureuse 
vierge. 

Acta  Sanctorum  Boll.  7  sept.,  t.  m,  p.  103-112. 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  v,  p.  490-505. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  147. 


SAINT  ETIENNE   DE  CHATILLON, 

ÉVÊQUE   de  die,    en   DAUPHINÉ. 

1208. 

(P.  Bail.  X.  5     .) 

Saint  Etienne,  de  l'illustre  famille  de  Châtillon  dans  le  Bugey,  vint 


36  7   SEl'TEMBRE. 

au  monde  vers  l'an  1155,  embrassa  la  vie  monastique  à  la  Chartreuse 
des  Portes  au  diocèse  de  Belley,  vers  Tan  117G,  et  il  devint  prieur  de  ce 
monastère.  Vers  r203,  il  fut  évêque  de  Die  et  il  mourut  le  7  septembre 
en  1-208. 

SuRius.  —  Vitse  Sanctorum  (1018),  t.  ix,  p.  85. 

Acta  Sanctorum  Boll.  7  sept.,  t.  m,  p.  187  et  seq. 

Analecta  Bollandiana,  t.  m  (1884),  p.  188. 

Gallia  Christiana,  t.  xvi,  col.  524-5. 

Depéry.  —  Hagiographie  du  diocèse  de  Belley  (1835),  t.  i,  p.  337-357. 

DouHF.T.  —  Dictionnaire  des  légendes,  col.  366-370. 

Nadal.  —  Histoire  hagiographique  du  diocèse  de  Valence,  p.  305-327. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  xxi,  p.  575. 

[Gilbert  (L.  de)].  —  Vie  de  saint  Etienne,  évoque  de  Die,  tirée  de 
Surius  et  d'un  manuscrit  trouvé  dans  les  archives  de  l'évèché  de  Die, 
avec  un  extrait  d'un  procès-verbal  touchant  l'état  où  fut  trouvé  son 
corps,  tiré  des  registres  d'un  notaire  du  siècle  passé  et  la  chronologie 
des  évêques  de  Die.  Grenoble,  1688,  pet.  in-12. 


SAINT  EUSTACHE,  ABBÉ  DE  FLAIX, 
aujourd''hui  saint-germer,  au  diocèse  de  beauvais. 

1211. 

(P.  Boll  X.  560.) 

Saint  Eustache,  Euslachius,  abbé  de  Saint-Germer  de  Flaix  vers  j 
1199,  fut  légat  pour  prêcher  la  croisade  en  Angleterre,  et  mourut  le  ■[ 
8  septembre  1211. 

Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  793. 

Fabricius.  —  Bibliotheca  medii  œvi,  t.  ii  (1734),  p. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  xvii  (1832),  p.  389-390.  Article  de  Petit- 
Radel. 


LE  BIENHEUREUX  DIERRY  OU  THIERRY  I", 

ÉVÊQUE  DE   METZ  ET   CONFESSEUR. 

984. 

(P.  Boll.  X.  5G2.) 

Le  B.  Thierry  1",  Theodericiis,  devint  évêque  de  Metz  en  décembre 
964  et  mourut  le  7  septembre  984.  Il  est  connu  d'une  manière  très  exacte 
par  les  récits  de  Sigebert  de  Gembloux,  et  par  les  documents  authen- 
tiques de  son  administration. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  725-7..  728,  734  et  passim. 


SAINT  JEAN  DE  LQDI,  ÉVÊQUE  ;  SAINT  GRAT,  ÉVÊQUE.        37 

AcHERY  (Luc  d').  —  Spicilegium,  t.  v,  prœf.  p.  15. 

Calmet.  —  Biblioth.  lorraine  (1751),  p.  51-2. 

Ceillier.  —  Hist.  des  auteurs  ecclés.,  t.  xix  (1751),  p.  672-5. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  vi,  p.  430-8. 

Patrologia  latina,  t.  cxxxvii,  col.  359. 


SAINT  JEAN  DE  LODI,  EVEQUE  DE  GUBBIO,  EN  ITALIE, 

DE   l'ordre  DES   CAMALDULES. 
1106. 

(P.  lioU.  X.  563.) 

Saint  Jean,  ne  à  Lodi,  entra  dans  l'ordre  de  Saint-Benoît,  dans  la 
congrégation  des  Camaldules,  et  devint  prieur  de  Font-Avellane.  Il  fut 
élu  évoque  de  Gubbio  en  1105  et  mourut  le  7  septembre  de  l'année  sui- 
vante. 

Acta  Sanctorum  Boll.  7  sept.,  t.  m,  p.  146  et  seq. 

Sarti  (Mauro).  —  Vitadi  S.  Giovanni  da  Lodi,Vescovo  di  Gubbio...; 
Jesi,  1748,  in-4«. 

SAINT  GRAT  OU  GRAS,  ÉVÊQUE  D'AOSTE 

ET    PRINCIPAL   PATRON   DU   DIOCÈSE. 

Vers  470. 

(P.  Boll.  X.  536.) 

Saint  Grat  ou  Gras,  Gratus  ou  Gradus,  évêque  d'Aoste  ou  Sion, 
Augustœ  Praelorise  in  Pedemontio,  succéda  environ  l'an  452  à  saint 
Eustasius  dont  il  avait  été  le  représentant  au  concile  de  Milan  en  451. 

Disciple  de  saint  Eustase,  il  fut  le  maître  de  saint  Jocundus  et  celui- 
ci  lui  succéda  à  son  tour  sur  le  siège  d'Aoste. 

Il  mourut  le  7  septembre.  Son  culte  est  très  répandu  dans  tout  le 
nord  de  l'Italie,  surtout  dans  les  diocèses  d'Aoste  et  de  Novarre.  Il  est 
patron  de  la  ville  d'Aoste.  Son  corps  repose  dans  une  très  riche  châsse 
dans  l'église  cathédrale.  La  pierre  qui  recouvrait  son  tombeau,  après 
avoir  été  longtemps  dans  l'hôpital  des  lépreux,  est  présentement  dans 
l'église  paroissiale  de  Saint-Christophe. 

Saint  Grat  apporta  à  Aoste  une  relique  insigne  de  saint  Jean-Bap- 
tiste, consistant  en  la  mâchoire  inférieure  du  saint  Précurseur.  Elle  est 
contenue  dans  un  chef  en  argent  donné  en  1421  par  François  P""  comte  de 
Challand.  Quant  à  la  châsse  de  saint  Grat  lui-même,  elle  est  aussi  en 
argent,  ornée  de  pierres  fines  et  des  statuettes  en  argent  de  tous  les 


38  7   SEPTEMBRE. 

saints  les  plus  vénérés  dans  la  vallée  d'Aoste.  Ces  reliques  y  furent 
déposées  le  2  juillet  1458. 

Le  second  patron  est  saint  Joconde.  Jocimdus,  Jncimdus,  aussi  évo- 
que d'Aoste.  En  1618  1  evèque  Louis  Martin  fit  fabriquer  une  châsse 
magnifique  en  argent  pour  renfermer  les  reliques  du  second  patron. 
Elle  est  portée  tous  les  ans  en  procession  le  jour  de  sa  fête,  30  décem- 
bre, et  cette  fête  est  chômée. 

Revue  de  l'Art  chrétien,  1885,  p.  355  et  362. 

Novaria  Sacra,  seu  de  Ecclcsia  Novariensi,  lib.  ii.  auctore  Carolo 
[Bescapé]  ep.  Nov.  Accedunt  antiqua  ejusdem  Ecclesiœ  monumenta  a 
Paulo  Gallerato  collecta,  etc.  In-4°.  Novarise,  1612,  p.  20. 

Les  Bollandistes  se  contentent  de  dire  que  saint  Grat  vécut  vers  la  fin 
du  v<=  siècle. 

Acta  Sanctorum  Boll.  7  sept.,  t.  m,  p.  77-78.  Il  faut  voir  aussi  ce  que 
dit  le  P.  Stilting  de  saint  Grat  à  propos  de  saint  Gall  qui  fut  aussi  évo- 
que d'Aoste.  Ibidem,  p.  72-77. 

Gallia  Christiana,  t.  xii,  col.  806,  807,  816,  817,  818.  On  pense  que 
saint  Grat  gouverna  l'Eglise  d'Aoste  en  452  et  470. 

Abrégé  de  la  Vie  de  saint  Grat,  patron  secondaire  de  la  paroisse  de 
Beaufremont  [Diocèse  de  Saint-Dié],  par  A.  Mourot,  curé  de  Beaufre- 
mont  (Vosges).  Beaufremont,  1854,  1  vol.  in-18. 


SAINT  FACILE,  FASCILE  ET  FAZION. 
Epoque  incertaine. 

(P.  Boll.  X.  535.) 

Saint  Facile,  Fascile,  Fosciole,  Fasciolus.,  patron  de  l'église  du  Grand- 
Lucé,  Luciacum.  au  diocèse  du  Mans,  où  il  est  honoré  comme  martyr 
et  où  il  jouissait  autrefois  d'un  culte  très  populaire. 

Chastelain  prétend  que  c'est  le  même  qui  est  honoré  au  Poitou,  en  un 
prieuré  dont  il  est  le  patron,  et  où  il  est  connu  sous  le  vocable  de  saint 
Fazion. 

Revue  hist.  et  arch.  du  Maine,  t.  xiii  (1883),  p.  84. 

Chastelain.  —  Martyrologe  universel,  p.  451. 

LE  VÉNÉRABLE  MARC  CRISIN  ET  SES  COMPAGNONS. 

1628. 

Le  vénérable  Marc  Crisin,  chanoine  de  Gran,  et  les  vénérables 
Etienne  Pongracz  et  Melchior  Grodeczi,  prêtres  de  la  Compagnie  de 
Jésus,  martyrises  par  les  protestants  pendant  la  guerre  de  Trente-Ans. 

Ces  vénérables  serviteurs  de  Dieu  furent  mis  à  mort  par  les  protes- 
tants le  7  septembre  1628,  à  Cassow  en  Hongrie,  par  haine  de  la  religion 


LA   NATIVITÉ    DK   LA   BIENHEUREUSE   VIERGE   MARIE.  39 

catholique.  Leur  martyre  n'est  pas  seulement  attesté  par  les  historiens 
et  par  des  relations  manuscrites  ;  on  possède  en  outre  une  enquête 
juridique,  entreprise  en  1628  par  ordre  de  l'archevêque  de  Gran,  qui 
écrivit  au  pape  Urbain  VU!  à  ce  sujet. 

Un  décret  signé  le  22  septembre  1859  autorise  la  Congrégation  des 
Rites  à  introduire  la  cause  de  béatification.  Analecta  juris  pontificii, 
iv^  série  (1860),  col.  1897.  Un  nouveau  décret  a  été  rendu  et  souscrit 
par  le  Saint-Père  le  29   mars  1860.  Ibidem,  col.  2402. 


VIIl^  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


LA  NATIVITÉ  DE  LA  BIENHEUREUSE  VIERGE  MARIE 

A  JÉRUSALEM,   DANS  LA  MAISON  PROBATIQUE. 
(P.  Boll.  X.  569.) 

Pour  connaître  l'histoire  de  cette  fête,  il  faut  consulter  Florentinus 
et  Fronteau  dans  leurs  notes  sur  les  anciens  calendriers  qu'ils  ont 
publiés. 

Benoît  XIV  (Prosper  Lambertini).  -  De  Festis  Beatae  Maria;  Virgi- 
nis,  part,  ii,  c.  131-136. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  454-459. 

Martène.  —  De  antiqua  Ecclesiœ  disciplina  in  divinis  offlciis,  c.  34, 
n.  1. 

Tillemont.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.  Note  4"  sur  la  vie  de  la 
sainte  Vierge. 

Pagl  —  Breviarium  gestorum  RomanorumPontificum, invita  Inno- 
centii  IV,  n.  18. 

Thomassin.  —  Traité  des  Fêtes,  liv.  ii,  c.  20. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  52-56. 

En  1884,  S.  E.  le  cardinal  Bartolini  a  publié  la  circulaire  suivante  au 
sujet  de  cette  fête.  C'est  un  document  qui  doit  trouver  place  ici. 

LETTRE  CIRCULAIRE  DE  S.  ÉM.  LE  CARDINAL  BARTOLINI. 
PRÉFET  DE  LA  SACRÉE-CONGRÉGATION  DES  RITES,  A 
L'ÉPISCOPAT  CATHOLIQUE. 

Illme  et  Rme  Seigneur, 

S.  Em.  le  cardinal  Louis  Haynald,  archevêque  de  Colocza  et  Bacs, 
en  Hongrie,  a  adressé  une  supplique  à  N.  T.  S.  P.  le  Pape  Léon  XTII. 
pour  lui  demander  que,  conformément  à  l'opinion  de  plusieurs  théolo- 
giens versés  dans  la  connaissance  de  l'histoire  ecclésiastique,  opinion 
d'après  laquelle  le  dix-neuvième  centenaire  de  la  naissance  de  la  glo- 
rieuse Vierge  Marie.  Mère  de  Dieu,  arrive  Tannée  prochaine,  Sa  Sain- 


40  8  SEPTEMBRE. 

teté  daignât  décréter  que  cet  heureux  événement  serait  célébré  par  une 
fête  spéciale  et  solennelle,  dans  tout  le  monde  catholique,  le  8  septem- 
bre 1885.  Cette  supplique  a  reçu  la  signature  d'un  nombre  considérable 
d'autres  évêques  et  de  plusieurs  EEmes  cardinaux;  un  très  grand 
nombre  d'ecclésiastiques  élevés  en  dignité  et  de  pieux  laïques  y  ont 
donné  leur  adhésion.  Tous  étaient  mus  par  le  désir  de  réparer  par  des 
hommages  nouveaux  les  outrages  et  les  blasphèmes  que  la  puissance 
des  ténèbres  lance  aujourd'hui  contre  la  Reine  du  ciel,  et  d'implorer 
plus  ardemment  de  cette  Reine,  dans  une  occasion  si  favorable,  qu'elle 
daigne  être  pour  nous  la  médiatrice  de  la  paix  auprès  de  Dieu  et  la  dis- 
pensatrice des  grâces  célestes. 

Sa  Sainteté,  vu  la  gravité  de  la  question,  en  confia  l'examen  à  une 
commission  spéciale  de  cardinaux  faisant  partie  de  la  Sacrée-Congré- 
gation des  Rites.  Cette  commission  se  réunit  au  Vatican,  le  31  du  mois 
de  mai  dernier.  Au  premier  abord,  elle  constata  l'existence  d'une  diffi- 
culté, jusqu'ici  insoluble,  provenant  de  ce  que  l'on  ne  connaît  pas 
d'une  façon  certaine,  ce  qui  serait  pourtant  rigoureusement  nécessaire, 
l'année  exacte  de  la  naissance  de  la  très  sainte  Vierge;  car  les  érudits, 
tant  anciens  que  modernes,  et  les  partisans  mêmes  du  centenaire  esti- 
ment que  la  date  de  la  naissance  de  la  Bienheureuse  Mère  de  Dieu  ne 
peut  pas  être  précisée  avec  une  certitude  historique. 

En  effet,  les  documents  qui  sont  principalement  allégués,  savoir  un 
fragment  de  lettre  d'Evode,  le  premier  successeur  de  saint  Pierre  sur  le 
siège  d'Antioche,  d'après  lequel  la  Bienheureuse  Vierge  aurait  été  âgée 
de  quinze  ans  lorsqu'elle  enfanta  Jésus-Christ,  la  Lumière  du  monde, 
et  le  Chronicon  Paschale,  duquel  on  pourrait  inférer  que  la  naissance 
de  Marie  précéda  de  onze  ans  au  plus  celle  du  Christ,  ces  documents, 
disons-nous,  outre  qu'ils  sont  en  désaccord,  sont  rejetés  par  tous  les 
meilleurs  critiques,  s' appuyant  sur  de  solides  raisons,  ou  comme  apo- 
cryphes, ou  au  moins  comme  d''une  autorité  douteuse.  C'est  pourquoi 
ces  critiques  nient  sans  hésitation  qu'il  faille  ajouter  foi  à  un  fait  sur 
lequel  ni  les  saintes  Lettres,  ni  les  anciens  Pères,  ni  les  monuments  de 
l'histoire  ecclésiastique  et  de  l'antiquité  sacrée  ne  nous  ont  transmis 
absolument  rien. 

A  ce  sujet  le  pape  Benoît  XIV  a  écrit  avec  sa  sagesse  habituelle  : 
t  On  s'étonnera  peut-être  que  nous  ne  disions  rien  de  la  naissance  de 
la  sainte  Vierge  ;  mais  comme  le  texte  sacré  garde  à  cet  égard  un 
silence  complet,  nous  avons  jugé  bon  de  nous  taire  également  sur  une 
question  pleine  d'incertitudes  et  par  rapport  à  laquelle  ceux  qui  ont 
voulu  en  écrire  paraissent  avoir  puisé  leurs  renseignements  à  des 
sources  troubles,  telles  que  le  Proto-Evangile,  faussement  attribué  à 
saint  Jacques  ;  le  livre  de  la  naissance  de  la  Vierge,  attribué  à  tort  à 
saint  Jacques,  frère  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ,  et  par  d'autres  à 
Cyrille  d'Alexandrie...  la  lettre  apocryphe  de  saint  Evode,  etc.  »  (De 
Festis  B.  M.  V.,  lib.  II,  cap.  ix.) 

En  outre,  on  a  reconnu  que  l'usage  qui  a  prévalu  de  célébrer  les 
centenaires   religieux  trouvait  moins   convenablement  son   applica- 


LA  NATIVITÉ  DE  LA   BIENHEUREUSE   VIERGE  MARIE.  41 

tioii  dans  le  cas  présent.  En  effet,  les  partisans  mêmes  du  cente- 
naire l'attestent,  la  fête  demandée  sera  célébrée  pour  la  première 
fois,  en  ce  dix-neuvième  siècle,  comme  quelque  chose  de  nouveau  dans 
l'Eglise  de  Dieu  et  que,  durant  tous  les  siècles  antérieurs,  la  piété  si 
tendre  de  nos  ancêtres  envers  l'auguste  Mère  de  Dieu  n'aurait  pas 
même  soupçonné  ou  au  moins  n'aurait  pas  pratiqué.  Or,  il  faut  suppo- 
ser que  c'est  en  vertu  de  raisons  théologiques  et  liturgiques  assez 
concluantes  que  les  solennisations  séculaires,  dont  la  pratique  est  per- 
mise pour  les  autres  saints  qui  régnent  avec  le  Christ,  n'ont  pas  lieu 
pour  les  mystères  et  les  actes  principaux  de  la  vie  de  la  Très  Sainte 
Vierge,  tels  que  la  Nativité,  l'Annonciation,  l'Assomption,  et  d'autres 
encore.  Car  l'Eglise  honore  d'un  culte  bien  supérieur  à  celui  des  autres 
saints  la  Reine  du  ciel  et  des  anges  à  laquelle,  en  tant  que  Mère  cte 
Dieu...  est  dû...  non  le  culte  commun  de  dulie,  mais  le  culte  d'hyper- 
dulie.  {S.  Thom.,  '^'^  part.,  quest.  25,  art.  5.) 

C'est  pourquoi,  mieux  que  par  les  pompes  d'une  commémoration 
centenaire,  l'Eglise  célèbre  toujours  par  le  même  culte  prééminent  et 
par  le  même  tribut  d'honneur  les  fêtes  occurrentes  de  la  Sainte  Vierge, 
pendant  que,  d'autre  part,  le  culte  de  la  Mère  de  Dieu  est  quotidien 
dans  l'Eglise  et  ne  subit,  pour  ainsi  dire,  aucune  limitation  de  temps. 

Ces  quelques  indications  suffisent  à  montrer  la  sagesse  de  la  Sacrée 
Congrégation,  qui  au  doute  proposé  :  «  Est-il  expédient  que  l'on  célèbre 
dans  le  monde  entier,  en  1885,  la  commémoration  centenaire  de  la  Nati- 
vité de  la  Bienheureuse  Vierge  Marie?  »,  a  répondu  à  l'unanimité,  toutes 
choses  mûrement  pesées  :  Il  n'est  pas  expédient.  Mais  elle  a  vivement 
approuvé  et  elle  a  voulu  qu'on  soumit  à  Sa  Sainteté  le  pieux  désir  de 
tant  d'illustres  pétitionnaires,  souhaitant  que  quelque  témoignage 
nouveau  de  respect  et  d'amour  filial  fût  publiquement  offert  à  la 
glorieuse  Mère  de  Dieu,  en  réparation  des  nouveaux  outrages  dont  elle 
a  été  l'objet  de  la  part  de  misérables  blasphémateurs  qui,  l'occasion 
s'étant  offerte,  ont  aussi  jeté  leurs  insultes  contre  son  auguste  Maison 
de  Lorette,  célèbre  dans  le  monde  entier. 

Un  rapport  fidèle  de  tout  cela  ayant  été  fait  à  Sa  Sainteté  par  le  cardi- 
nal soussigné,  Elle  a  approuvé  et  confirmé  de  tous  points  la  décision  de 
la  Sacrée  Congrégation.  Et  elle  a  ordonné,  dans  le  but  indiqué  plus 
haut,  que  les  RRmes  ordinaires  fassent  célébrer  dans  leurs  diocèses  un 
triduum  solennel  les  6,  7  et  8  septembre  de  la  présente  année  1884,  en 
l'honneur  de  la  Bienheureuse  Vierge,  à  l'instar  de  celui  qui,  par  ordre 
de  Sa  Sainteté,  sera  très  prochainement  célébré  à  Rome,  dans  l'église 
de  Sainte-Marie-de-la-Minerve.  Le  Souverain-Pontife  a  accordé  aux 
fidèles  une  indulgence  de  sept  ans  et  sept  quarantaines  à  gagner  chaque 
fois  qu'ils  assisteront  à  l'une  des  cérémonies  quotidiennes  du  triduum., 
et  une  indulgence  pleniêre,  applicable  aux  âmes  du  purgatoire,  à  gagner 
une  fois  par  ceux  qui  assisteront  aux  cérémonies  des  trois  jours  et  qui, 
dans  l'intervalle,  se  seront  confessés  et  auront  reçu  la  sainte  commu- 
nion. 

Sa  Sainteté  a  voulu  que  ce  triduum  solennel  fût  particulièrement 


42  H    SEPTEMBRE. 

célébré  dans  la  basilique  de  Lorette;  à  ce  sujet.  Elle  a  grandement 
approuvé  que,  dans  le  même  but,  des  pèlerinages  aient  lieu  à  ce  sanc- 
tuaire, depuis  le  premier  septembre  prochain  jusqu'au  dix  décembre 
inclusivement,  accordant,  aux  mêmes  conditions  que  plus  haut,  une 
indulgence  plénière  à  gagner  une  fois. 

Cette  communication  faite  selon  le  devoir  de  ma  charge,  j'offre  à 
Votre  Grandeur  tous  mes  vœux  en  Notre-Seigneur. 

Rome,  en  la.  solennité  de  la  Pentecôte,  le  V  juin  1884. 

D.  cardinal  Bartolini, 

préfet  de  la  S.  C.  des  R. 

Laurent  Salvati, 
secrétaire  de  la  S.  C.  des  R. 


SAINT  ADRIEN,  MARTYR  A  NICOMÉDIE, 

AVEC    VINGT-TROIS    COMPAGNONS. 

303. 

(P.  Boll.  s   575.) 

Saint  Adrien,  Adriamis,  époux  de  sainte  Natalie,  Natalia,  souffrit  le 
martyre  avec  vingt-trois  ou  trente-trois  autres  chrétiens  à  Nicomédie 
en  Bithynie,  plus  probablement  le  4  mars  l'an  303,  quoique  des  auteurs 
assignent  l'an  294  et  d'autres  l'an  306.  Le  8  septembre  est  le  jour  de  la 
translation  de  ses  reliques  à  Rome.  Une  partie  notable  de  ces  reliques 
repose  à  Rome  dans  l'église  de  Saint-Adrien  au  Foritm,  sous  le  maître- 
autel  ;  mais  la  majeure  partie  fut  transportée  en  765  dans  l'abbaye  de 
Saint-Pierre  de  Décline,  au  diocèse  de  Cambrai,  puis  de  Namur.  Les 
miracles  opérés  par  saint  Adrien  dans  ce  sanctuaire  qui  fut  transporté 
à  Grammont  ou  Grandmont,  sur  les  frontières  du  Brabant  et  du  Hai- 
naut,  furent  cause  qu'on  l'appela  l'abbaye  de  Saint-Adrien. 

Les  Actes  de  saint  Adrien  ne  sont  pas  absolument  sincères,  mais  ils 
ont  une  valeur  historique  réelle. 

Saint  Adrien  est  patron  tutélaire  de  la  ville  de  Grandmont  et  on 
l'invoque  contre  la  peste  et  toutes  les  maladies  contagieuses. 

Acta  Sanctorum  Boll.  8  sept.,  t.  m,  p.  209-255. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  550-552. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  460-462. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Sœc.  m,  p.  2J4  et  seq. 

Idem.  —Annales  Benedictini,  lib.  xxiv,  n.  5. 

Le  Cointe.  —  Annales  eccles.  Francorum,  ad  an.  765,  n.  54. 

Gramaye.  —  Antiquitatos  Gerardi-Montii,  p.  40. 

Le  Bl.wt.  —  Les  Actes  des  martyrs,  p.  11,  notes  2  et  3. 

Corblet.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  iv,  p.  128-130. 

Deeiaisne  (Ch.).  —  Etude  sur  la  passion  de  saint  Adrien  et  de  sainte 


LE    8AINT   SUAIRE   DE   CADOUIN  ;    SAINT    DISIBOD,    ÉVÊQUE.  43 

Nuthalie,  manuscrit  du  xv"  siècle,  dans  Mémoires  lus  à  la  Sorbonne, 
Arch.  (1864),  p.  171-180. 

Hahdigny  (Guil).  —  La  Vie  et  miracles  de  saint  Adrien,  patron 
singulier  contre  la  contagion.  Luxembourg,  1G86,  in-12. 

UuTEAu  (Ben.)  —  Vie  et  miracles  de  saint  Adrien,  tutélalre  de  la 
ville  de  Grandmont,  patron  contre  la  peste;  et  de  sa  compagne  Nathalie. 
Athies,  1037,  in-18. 

Nota.  —  Sainte  Natalie,  épouse  de  saint  Adrien,  est  honorée  le 
1"  décembre  à  Constantinople. 


LE  SAINT  SUAIRE  DE  CADOUIN, 

AU   DIOCÈSE  DE   SARLAT,    AU.I0URD'HUI   DE   PÉRIGUEUX. 
(P.  Boll.  X.  589.) 

Le  Suaire  qui  recouvrait  la  tête  du  Sauveur  dans  son  tombeau  est 
honoré  dans  l'église  monastique  de  Cadouin  depuis  l'an  1117.  Son  culte 
a  été  solennellement  renouvelé  par  Mgr  Dabert  le  5  septembre  1866. 

Histoire  du  saint  Suaire  de  Cadouin.  Tulle,  Jean  Dalvy,  1882.  In-12. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  1538-1543. 

Carles.  —  Histoire  du  saint  Suaire  de  Cadouin.  Paris,  1875.  In-8°. 

Idem.  —  Les  titulaires  et  les  patrons  du  diocèse  de  Périgueux  et  de 
Sarlat.,Périgueux,  1884,  p.  161-3. 

RoHAULT  DE  Fleury.  —  Mémoircs  sur  les  instruments  de  la  passion 
de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ.  Paris,  1883,  p.  237-9. 

Alexis  de  Gourgue.  —  Le  saint  Suaire,  suivi  d'un  essai  sur  les  pèle- 
rinages à  Jérusalem  avant  les  croisades.  Périgueux,  1869.  In-8''  et  pi. 


SAINT  DISIBOD  OU  DISEN, 

ÉVÈQUE   RÉGIONNAIRE,    FONDATEUR   DE   L'aBBAYE   DE   DISENBURG. 

674  ou  700. 

Saint  Disibod ,  Disen ,  Dibodus ,  Disibondus ,  naquit  en  Irlande  au 
commencement  du  vii'^  siècle.  Il  embrassa  la  vie  monastique  et  rendit 
son  nom  célèbre  par  sa  science,  ses  vertus  et  surtout  par  son  zèle  pour 
le  salut  des  âmes.  Après  avoir  attiré  dans  les  voies  de  la  perfection  un 
grand  nombre  de  ses  compatriotes,  il  passa  en  France  vers  l'an  672, 
et  ses  exhortations  produisirent,  dans  tous  les  lieux  où  il  passa,  des 
fruits  admirables,  soutenues  qu'elles  étaient  par  une  vie  sainte,  une 
profonde  humilité  et  un  grand  amour  pour  la  prière. 

Son  style  simple  et  touchant  communiquait  à  ses  discours  une  onc- 
tion et  une  force  qui  pénétraient  les  cœurs.  Les  pécheurs,  même  les 
plus  endurcis,  ne  pouvaient  résister  à  la  douceur,  à  la  patience  et  à  la 


44  0   SEPTEMBRE. 

charité  qu'il  déployait  à  leur  égard.  Le  succès  extraordinaire  de  ses 
travaux  apostoliques  le  fit  élever  à  la  dignité  d'évêque  régionnaire.  Il 
exeri;a  surtout  son  zèle  dans  les  dernières  années  de  sa  vie  dans  les 
régions  voisines  du  Rhin.  Il  fonda,  dans  le  diocèse  de  Mayence,  un 
monastère  qui  fut  appelé  de  son  nom  Disenburg,  Disenberg,  Diseroden- 
berg.  On  rapporte  cette  fondation  à  l'année  674  environ.  L'abbaye  était 
située  sur  une  belle  montagne  entre  Creusenhac  et  Sobernheim.  Elle 
fut  d'abord  habitée  par  des  moines  bénédictins.  Plus  tard,  vers  1259, 
elle  adopta  la  réforme  de  Cîteaux.  Jongelin  fut  abbé  du  Mont-Saint- 
Disibod  en  1610.  Enfin,  après  plusieurs  vicissitudes  qu'elle  eut  à  subir  à 
diverses  époques,  l'abbaye  tomba  entre  les  mains  des  chanoines  sécu- 
liers. 

Saint  Disibod  mourut  vers  674  selon  le  plus  grand  nombre,  vers 
l'année  700  selon  d'autres  en  petit  nombre. 

Sa  Vie  fut  écrite  par  la  grande  abbesse  sainte  Hildegarde,  qui  s'ap- 
plique plus  à  faire  connaître  les  vertus  du  saint  moine,  du  saint  mis- 
sionnaire, qu'à  nous  donner  des  détails  positifs  sur  les  événements  de 
sa  carrière. 

On  assigne  aussi  deux  jours  à  la  fête  de  saint  Disibod,  le  8  juillet  et 
le  8  septembre. 

Saint  Disibod  peut  être  représenté  par  les  arts  soit  avec  le  costume 
d'ermite  soit  avec  celui  de  pèlerin,  les  faits  que  nous  connaissons  de  sa 
Vie  autorisent  cette  double  attribution. 

S.  HiLDEGARDis  Opera,  daus  Patrologia  latina  (Migne),  t.  cxcvii. 

Nova  Sanct^  Hildegardis  Opéra,  dans  Analecta  Sacra  Spicilegio 
Solesmensi  parata,  edidit  Joannes  Baptista  card.  Pitra,  episcopus  Tus- 
culanus,  S.  R.  E.  Bibliothecarius,t.  viii.  Typis  sacri  Montis  Casinensis, 
1882. 

SuRius.  — Vitse  Sanctorum  (1618),  t.  vu,  p.  147  et  seq. 

DoM  Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.,  Sœc.  m,  part,  ii, 
p.  496  et  seq. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xvi,  n.  44, 1. 1,  p.  481. 

Ch.  Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  377  et  678. 

Acta  Sanctorum  Boll.  8  juL,  t.  ii,  p.  581  et  seq. 


ir  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINT  GORGON  ET  SAINT  DOROTHÉE, 

MARTYRS  A  NICOMÉDIE  EN  BITHYNIE. 
303. 

(P.  Boll.  X.  597.) 

Saint  Gorgon,  Gorrjonius,  et  saint  Dorothée,  Dorothœiis,  souffrirent 
le  martyre  à  Nicomédie  de  Bithynie,  sous  le  règne  de  Dioclétien. 


SAINT   ANTIMOND,    ÉVÈQUE.  45 

Le  corps  de  saint  Gorgon  fut  transporté  en  l'abbaye  de  Gorze,  au 
diocèse  de  Metz,  de  l'ordre  de  Saint-Benoît,  en  765.  Cette  translation  se 
solennise  le  11  mars.  L'église  cathédrale  de  Laval  possède  aussi  une 
petite  partie  de  ses  reliques  et  le  saint  martyr  y  est  invoqué  contre  la 
colique.  Les  reliques  que  l'on  garde  à  Rome,  en  la  basilique  de  Saint- 
Pierre,  sont  d'un  autre  saint  Gorgon  ou  ne  sont  que  de  petits  fragments. 

Saint  Gorgon  est  patron  de  Minden  avec  saint  Pierre  et  saint  André. 

La  Passion  des  saints  Gorgon  et  Dorothée  n'est  pas  authentique  quoi- 
qu'elle soit  ancienne  et  fidèlement  analysée  par  saint  Adon,  dans  son 
martyrologe,  et  nous  avons  un  témoignage  absolument  certain  dans 
Eusèbe.  Hist.  eccl.,  lib.  viii,  c.  6. 

Acta  Sanctorum  Boll.  9  sept.,  t.  m,  p.  o43-355. 

RuiNART.  —  Actamartyrum  sincera  (1689)^  p.  819-320. 

Mabillon.  — Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Saîc.  ni,  part,  ii,  p.  206-217. 
Contient  les  miracles  et  la  Translation  écrits  par  Jean,  abbé  de  Gortz  et 
mort  en  978. 

Pertz.  —  Monumenta  Germanise  historica,  Script.,  t.  iv,  p.  235,  238- 
247. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  460-2. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  881. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  v,  p.  180-5,  655-8. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  vi,  p.  257. 

Les  Actes  des  martyrs  depuis  l'origine  de  l'Eglise  chrétienne..., 
t.  m,  p.  414-422. 

Analecta  Bollandiana,  t.  iv^  Manuscrits  de  Bruxelles,  p.  281. 

Des  Robert  (Ferdinand).  —  Deux  codex  manuscrits  de  l'abbaye  de 
Gorze.  Nancy,  1884.  In -8°  de  60  p.  Nouvelles  preuves  de  la  transla- 
tion des  reliques  à  Gorze. 


SAINT  ANTIMOND   OU   AUTIMOND, 

I"  ÉVÈQUE  CONNU  DE  THÉROUANNE. 

531. 

Saint  x^ntimond.  Antimimdus  ou  Autimundus,  est  le  plus  ancien  évo- 
que de  Thérouanne.  II  connut  par  une  révélation  divine  le  lieu  où  étaient 
enfermés  les  corps  des  saints  martyrs  Victor  et  Ursus  ;  il  les  transféra 
solennellement  dans  le  château  de  Salodorum.  Le  roi  Thierry  fit  cons- 
truire en  l'honneur  de  ces  athlètes  de  la  foi  chrétienne  une  église  qu'il 
dota  richement.  Dans  la  cérémonie  de  cette  translation,  saint  Antimond 
était  assisté  de  deux  autres  évoques,  Rustique  et  Patrice. 

Quant  à  saint  Antimond,  il  avait  été  envoyé  par  saint  René,  évèque 
de  Reims,  pour  porter  la  foi  dans  le  pays  des  Morins,  encore  idolâtres. 
Ce  que  nous  avons  rapporté  des  saints  martyrs  Victor  et  Ursus  prouve 
bien  que  l'Evangile  avait  été  annoncé  déjà  dans  ces  contrées.  Les  his- 


46  9   SEPTEMBRE. 

toriens  ne  sont  pas  d'accord  pour  lui  attribuer  la  dignité  épiscopale.  Il 
a  le  titre  de  saint  dans  la  Vie  de  saint  Rémi.  —  Il  siégea  durant  dix- 
neuf  ans. 

HiNCMAR. — Vita  sancti  Remigii,  dans  Acta  Sanctorum  Boll.  1  oct., 
t.  I,  p.  132  et  seq. 

Gallia  Christiana.  t.  x,  col.  1527. 

Ant.  de  Leroi.  —  Histoire  do  Notre-Dame  de  Boulogne.  Boulogne, 
1681  ;  9"'  éd.  Boulogne.  1839-40. 

E.  Van  Drival.  —  Histoire  des  évèques  de  Boulogne.  Boulogne.  1852. 

Jules  Léon.  —  Le  diocèse  de  Boulogne.  Saint-Omer,  1858. 

DoM  Plus  Gams.  —  Séries  episcoporum.  p.  .521. 

Gérard  de  Meester.  —  Catalogus  episcoporum  Ecclesise  Morinensis. 
Brugis,  1851,  in-4o. 

Sandekus.  —  Flandria  illustrata,  2^  éd.,  t.  ii,  p.  386  et  seq. 

Nota.  —  Pour  abréger  nous  allons  rapporter  de  suite  tous  les  évêques 
de  Thérouanne  qui  sont  honorés  comme  saints  en  prenant  surtout  pour 
guide  Gérard  de  Meester. 

Saint  Patrice,  Patrlcius,  dont  il  est  parlé  dans  la  Vie  de  saint  Arnol- 
phe  ou  Arnould,  martyr. 

Saint  Athalbert,  Atilbert,  Athalberdus  ;  il  gouverna  peu  de  temps 
l'église  de  Thérouanne,  et  la  violence  des  païens  l'obligea  à  se  tenir  sou- 
vent caché.  Il  mourut  vers  l'année  552.  La  série  continue  avec  S.  Omer. 


SAINT  OMER,  OMAR  OU  AUDEMAR,  AUDOMARUS. 

667  ou  668. 

(P.  Boll.,  X.  600.) 

Saint  Omer  est  le  premier  évèque  de  Thérouanne  sur  lequel  l'antiquité 
nous  ait  transmis  des  détails  vraiment  historiques. 

Il  naquit  vers  595,  fut  bénédictin  à  Luxeuil,  puis  devint  évêque  de 
Thérouanne  en  637.  Il  mourut  le  9  septembre  667  en  668. 

Outre  les  sources  indiquées  ci-dessus,  voir  encore  : 

Vincent  de  Beauvais.  —  Spéculum  historiale,  lib.  xxiv,  cap.  108-9. 

Trithème.  —  Scriptores  eccles.,  lib.  m,  cap.  104. 

SuRius.  —  Vitae  Sanctorum  (1618),  t.  ix,  p.  104-7. 

Hugues  Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum.  Fête  le  9  sep- 
tembre ;  translation  8  juin  ;  invention  21  octobre. 

Garr.  Bucelin.  —  Menologium  Benedict.,  p.  626.  Il  rappelle  ses 
autres  ouvrages  dans  lesquels  il  a  parlé  de  saint  Omer,  Annales  Ger- 
manise ;  Annales  Benedictini  ;  Aquila  imperialis  Benedictina  ;  puis 
Folcard  de  Saint-Bertin,  Bucherius,  Baronius,  Yepès  et  Molanus. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  461-2. 

D.  Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Bene J.,  Saicul.  ii,  p.  559  et 
seq.  Ce  sont  les  mêmes  Actes  déjà  publiés  par  Surius,  mais  beaucoup 


SAINT    OMKR.  47 

plus  exactement.  Flocard,  l'auteur  de  cette  Vie,  est  mort  vers  l'an  10G0. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xv,  n.  57. 

Acta  Sanctorum  BoU.  (1750),  D  septembr.,  t.  m,  p.  384-393.  Avec 
un  commentaire  du  P.  Stilting. 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  (1785),  t.  m,  p.  598-623. 

Patrologia  latina  (Migne),  t.  lxxxvii,  col.  1174;  cxxxv,  col.  1189. 

Baronius.  —  Annales  eccles.  (1599),  ad  an.  695,  n.  8. 

Ant.  Pagi.  —  Critica  in  Annales  Baronii  (1689).  ad  an.  682,  n.  10 
et  11. 

Histoire  litt.  de  la  France  (1738),  t.  iv,  p.  48-9. 

Lelong.  —  Biblioth.  hist.  de  la  France,  t.  i,  n.  9768-71. 

Vies  des  saints  de  la  Franche-Comté  (1854),  t.  ii,  p.  289-301 . 

Van  Drival.  —  Légendaire  de  la  Morinie  (1850),  in-8o. 

Idem.  —  La  Vie  de  saint  Omer,  évèque  de  Thérouanne.  Boulogne 
(1852),  in-18. 

Calendarium  Benedictinum,  9  sept. 

Dancoisne.  —  Numismatique  béthunoise^  p.  175  et  suiv. 

Les  attributs  donnés  à  saint  Omer  par  la  peinture  et  la  sculpture 
sont  :  un  aveugle,  un  buisson,  une  châsse,  une  croix,  une  fontaine. 

Moine  à  l'abbaye  de  Luxeuil,  pour  dompter  les  tentations  qui  l'assail- 
laient, il  imita  saint  Benoît  et  se  roula  sur  un  buisson  de  ronces. 

Dans  un  âge  avancé,  Omer  devint  aveugle  et  recouvra  la  vue  en 
priant  près  de  la  châsse  contenant  les  reliques  de  saint  Vaast.  Il  fut 
témoin  des  honneurs  rendus  au  bienheureux  évèque  d'Arras,  puis  il 
demanda  à  redevenir  aveugle  et  jusqu'à  la  fin  il  fut  conduit  par  un 
enfant. 

Dans  les  sceaux  de  la  ville  de  Saint-Omer,  le  saint  patron  tient  sou- 
vent un  écusson  chargé  de  la  croix  à  deux  branches,  qui  est  le  blason 
de  la  cité. 

Omer  fit  sourdre  une  fontaine  à  Lambres-lez-Aire  en  Artois  pour 
baptiser  un  enfant  aveugle  et  languissant,  qui  fut  plus  tard  saint  Lam- 
bert, évèque  de  Liège. 

Saint  Omer  est  patron  de  Lillers,  Saint-Omer  et  ïhérouaune. 

Ch.  Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  105, 151.  205,  281,  422, 
625,  659  et  668.  

Saint  Dransin,  Drausion  ou  Drausin ^  ûi-ausiits.  Dranshis,  fut  d'abord 
coadjuteur  de  saint  Omer  durant  la  cécité  de  celui-ci.  Il  occupait  le 
siège  épiscopal  vers  l'année  685  et  mourut  eu  696.  Il  est  honoré  par 
l'Eglise  le  23  août. 

Saint  Bain,  Bainus,  succéda  à  Drausin  et  occupa  le  siège  épiscopal 
dix  ans  durant.  Il  transféra  les  reliques  de  saint  Amé,  évoque  de  Sion, 
du  monastère  de  Breuil  dans  l'église  que  saint  Mouron  avait  construite 
à  Douai.  Il  donna  aussi  une  sépulture  honorable  à  saint  Luglius  et  à 
saint  LuGLiEN,  son  frère,  honorés  comme  martyrs,  parce  qu'ils  avaient 
été  massacrés  par  des  brigands  dans  son  diocèse  et  que  leur  sainteté 
était  d'ailleurs  constatée.  (V.  leur  Vie  au  23  octobre.) 


48  9  SEPTEMBRE. 

L'attrait  que  saiut  Bain  avait  pour  la  solitude  le  i)orta  à  se  dépiettre 
de  son  évèché  en  708,  et  il  se  retira  dans  le  monastère  de  Fontcnelle  ou 
Saint- Vaudrille,  au  diocèse  de  Rouen.  Il  avait  été  moine  de  ce  monas- 
tère avant  d'être  élevé  à  l'épiscopat,  et  dans  la  suite  il  en  fut  fait  abbé. 
Sous  sa  conduite,  les  vertus  les  plus  éminentes  fleurirent  dans  ce  cloî- 
tre, qui  n'avait  jamais  perdu  les  traditions  de  sainteté  léguées  par  les 
premiers  fondateurs. 

Comme  saint  Bain  avait  une  grande  dévotion  envers  les  reliques  des 
saints,  il  transféra  de  la  chapelle  de  Saint-Paul  dans  l'église  abbatiale 
dédiée  à  saint  Pierre,  les  corps  de  saint  Vandrille,  de  saint  Ausbert  et 
de  saint  Wulfran,  ses  prédécesseurs.  Il  ne  fut  point  abbé  de  Fleury 
comme  le  disent  quelques  historiens.  Saint  Bain  mourut  en  711. 

L'Eglise  fait  sa  fête  le  20  juin. 

Il  est  patron  de  la  ville  de  Calais. 

D.  Hugues  Ménard.  —  Martyrologium  Bened.  20  jun. 

D.  Gabr.  Bucelin.  —  Menologium  Bened.  20  jun.,  p.  438.  Met  la 
mort  de  saint  Bain  vers  575  par  une  erreur  évidente  ;  il  cite  :  Vitae 
Sanctorum  0.  S.  Bened.,  Annales  Germanise,  Molanus,  Arnold  Wien, 
Lignum  Vitse. 

Gallia  Christiana,  t.  x,  col.  1531  ;  t.  xi,  col.  168. 

Hyacinthe  Langlois.  —  Essai  historique  et  descriptif  de  l'abbaye 
de  Fontenelle  ou  de  Saint- Vandrille.  Paris,  1827,  in-8°. 

DoM  Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Bened.  (1672),  Saec.  m, 
part.  I,  p.  474-5. 

Idem.  —  Annales  Benedictini.  lib.  xix,  n.  2;  xx,  85:  xxxiii,  42  et 
passim. 

And.  Du  Chesnes.  —  Hist.  Normanise,  Scriptores,  t.  ii,  p.  525. 

Ghesquières.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  (1794),  t.  vi,  p.  646-654. 

Acta  Sanctorum  Boll.  20  jun.,  t.  iv,  p.  26-29.  Commentaire  du 
P.  Henschen. 

Saint  Erchembod,  Erhembod,  Echeinbode  ou  Erhembodus,  huitième 
évêque  connu  de  Thérouanne  ;  il  mourut  en  734  ou  737  et  sa  fête  se  célèbre 
le  12  avril.  Il  fut  admis  tout  enfant  dans  l'abbaye  de  Sithiu  par  saint 
Bertin  lui-même  et  formé  à  la  perfection  de  la  vie  monastique  par  cet 
habile  maître.  Il  devint  ensuite  abbé  du  monastère  dont  il  conserva  les 
droits,  et  augmenta  les  possessions  et  les  libertés.  En  720,  il  succéda  à 
Ravenger  sur  le  siège  de  Thérouanne  tout  en  conservant  le  gouverne- 
ment de  l'abbaye,  exemple  dangereux.  Il  fut  inhumé  dans  la  basilique 
de  Notre-Dame.  Les  miracles  qu'il  opéra  attirèrent  des  aumônes  si 
abondantes  que  l'on  construisit  bientôt  dans  la  cité  de  Saint-Omer  une 
église  sous  son  invocation. 

Saint  Folquier,  voir  au  14  décembre. 

Saint  HuMFROi,  Uunfridus,  Ihinlfridus,  voir  au  8  mars. 

Le  bienheureux  Milox,  M/o,  voir  au  16  juillet. 

Le  bienheureux  Didier.  Desiderhis,  voir  au  20  janvier. 


LE   B.    l'IERRE    CLAVEK  ;    SAINT    SERGE   l",    PAPE.  49 

LE  BIENHEUREUX  PIERRE  CLAVER,  APOTRE  DES  NÈGRES. 

1654. 

(P.  Boll.  X.  603.) 

Benoît  XIY.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  ii,  c.  2,  n.  2;  c.43, 
n.  18  ;  c.  45,  n.  15  et  passim. 

Histoire  du  bienheureux  Pierre  Claver,  de  la  Compagnie  de  Jésus, 
apôtre  des  nègres  de  Carthagène  et  des  Indes  occidentales,  suivie  du 
bref  et  des  cérémonies  de  la  béatification,  et  de  plusieurs  guérisons 
extraordinaires  et  grâces  obtenues  depuis,  par  J.-M.-S.  Daurignac. 
Lyon  et  Paris.  Pélagaud,  1855.  In-8°  ou  2  vol.  in-12. 

La  Vie  du  bienheureux  Pierre  Claver  a  été  écrite  antérieurement  par 
le  P.  Fleurian,  S.  J.,  d'après  les  PP.  Joseph  Fernandez  et  Joseph  de 
Lara,  et  elle  a  eu  plusieurs  éditions. 

La  béatification  de  l'apôtre  des  nègres  a  été  décrétée  par  le  Souve- 
rain Pontife  Pie  IX,  le  21  décembre  1851. 

Ch.  Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  120,  461,  573,  643. 

SAINT  SERGE  P',  PAPE  ET  CONFESSEUR. 
701. 

(P.  Boll.  s.  628.) 

Saint  Serge,  Sei^gius,  né  à  Palerme  vers  l'an  635,  fut  ordonné  prêtre 
en  683.  Il  fut  le  quatre-vingt-quatrième  pape,  ayant  été  élu  au  mois 
d'octobre  ou  de  décembre  687.  Il  fut  sacré  le  15  décembre  de  cette  année. 
Il  mourut  en  septembre  701  et  fut  inhumé  dans  la  basilique  de  Saint- 
Pierre,  le  8  de  ce  mois.  Il  est  honoré  le  9.  Son  corps  repose  encore  dans 
la  confession  de  Saint-Pierre. 

Acta  Sanctorum  Boll.  9  sept.,  t.  m,  p.  425-445.  Il  n'y  a  pas  de  Vie 
ancienne,  mais  le  P.  Périer  a  résumé  tous  les  textes  épars  des  histo- 
riens. 

Benoît  XIY.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  m,  c.  32,  u.  29; 
lib.  r\-,  part,  ii,  c.  27,  n.  3. 

Jaffé.  —  Regesta  Pontificum  Romanorum,  p.  244-5.  2*  éd. 

Patrologia  latina,  t.  lxxxix,  col.  9  et  33  ;  t.  cxxviii.  col.  891-922. 

Rossi  (J.-B.  de).  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne  (1870),  t.  i, 
p.  91-112,  pL,  éd.  ital. 


SlP   aux  Vies  des  SiiMS.  —  Tomb  III. 


50  10    SEPTEMBRE. 


LE  VÉNÉRABLE  BÉNIGNE  JOLY. 
1694. 

(P.  Boîl.  XV.  579.) 

La  cause  de  béatification  se  poursuit  avec  activité  par  la  Congrégation 
des  Rites. 

Le  Père  des  pauvres.  Vie  de  M.  Bénigne  Joly,  chanoine  de  l'église 
abbatiale  et  collégiale  de  Saint-Etienne  de  Dijon,  et  instituteur  des 
religieuses  hospitalières  de  la  même  ville,  par  Dom  Antoine  Beau- 
gendre,  religieux  bénédictin  de  la  Congrégation  de  Saint-Maur  ;  nou- 
velle édition  revue  et  corrigée,  par  M.  l'abbé  Tresvaux,  chanoine  de 
l'Eglise  de  Paris.  —  Paris,  à  la  Société  de  Saint- Victor,  1854, 1  vol.  in-1'2. 


X*^  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINTE  PULCHÉRIE,  VIERGE,  IMPÉRATRICE  D'ORIENT. 

453. 

(P.  Boll.  Xi.  3.) 

Sainte  Pulchérie,  jElia  PiUcheria,  naquit  à  Constantinople  le 
19  juin  399,  fut  déclarée  auguste  le  4  juillet  414,  devint  impératrice 
d'Orient  en  450,  le  28  juillet  ;  épousa  Marcien  le  24  ou  le  25  août  de  la 
même  année,  et  mourut  à  Constantinople  le  l^'  juillet  453.  Elle  est 
honorée  le  1"  juillet  et  surtout  le  10  septembre. 

Acta  Sanctorum  Boll.  10  sept.,  p.  503-540;  t.  iv,  p.  778-782.  Il  n'y  a 
pas  de  Vie  ancienne.  Stilting  a  réuni  tous  les  textes  anciens;  les  princi- 
paux sont  fournis  par  Sozomène,  Hist.  eccles.,  lib.  ix;  Théodore,  lec- 
teur et  la  chronique  d'Alexandrie. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  pour  servir  à  l'hist.  ecclés.,  t.  xv,  p.  174-184, 
833-4. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1884. 


SAINT  SALVI  OU  SALVE,  MOINE  BENEDICTIN, 

ÉVÈQUE  d'aLBI   et  CONFESSEUR. 

584. 

(P.  Boll.  XI.  7.) 

Saint  Salve,  Salvius,  devint  évoque  d' Albi  environ  l'an  571  et  mourut 


LE   li.    THOMAS   DE   MAURIENNE  ;    S.    NICOLAS    DE    TOLKNTIXO.  51 

le  10  septembre  584.  Il  remplit  un  très  grand  rôle  dans  rbistoire  de  son 
temps  comme  le  raconte  saint  Grégoire  de  Tours. 

Saint  Salve  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  d'Albi  ;  une  belle  église, 
autrefois  collégiale  et  maintenant  paroissiale,  lui  est  dédiée. 

Grégoire  de  Tours.  —  Hist.  eccles.  Francorum,  lib.  v,  c.  33  et  57, 
lib.  VII. 

Acta  Sanctorum  Boll.  10  sept.,  t.  m,  p.  574-9.  Il  n'existe  pas  de  Vie 
ancienne.  Surius  en  publie  une,  mais  de  peu  de  valeur. 

Gallia  Christiana,  1. 1,  col.  4  et  5. 

Méxard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  78. 


LE  BIENHEUREUX  THOMAS  DE  MAURIENNE, 

BÉNÉDICTIN,    ABBÉ    DE     FARFA,    AU     DIOCÈSE    DE     SPOLÈTE. 

715. 
(P.  Boll.  XI.  !).) 

Le  B.  Thomas,  né  dans  la  Maurienne,  devint  abbé  de  la  célèbre 
abbaye  de  Farfa  en  680  et  mourut  le  10  septembre  715.  Il  avait  été 
conduit  par  une  inspiration  divine  et  un  ordre  formel  de  la  sainte 
Vierge  qui  lui  était  apparue,  dans  l'abbaye  qui  avait  été  ruinée  vrai- 
semblablement par  les  Lombards  et  à  laquelle  il  rendit  sa  première 
ferveur.. Sa  Vie  a  été  écrite  par  un  moine  de  Farfa  et  c'est  un  document 
digne  de  toute  confiance. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœc.  m,  part,  i,  p.  285-292. 

Acta  Sanctorum  Boll.  10  sept.,  t.  m,  p.  599-611. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  78. 

Guillaume  (Paul).  —  Histoire  de  l'abbaye  de  Farfa.  In-8°. 

Truchet.  —  Hagiographie  Maurienne  (1867),  p.  137-162. 


SAINT  NICOLAS  DE  TOLENTINO,  CONFESSEUR, 

de   l'ordre   des   ermites    de    SAINT-AUGUSTIN. 

1305  ou  1306. 

(P.  Boll.  XI.  14.) 

Saint  Nicolas,  né  à  San-Angelo  vers  l'an  1244,  embrassa  la  vie 
religieuse  dans  l'ordres  des  Ermites  de  Saint- Augustin  :  séjourna  long- 
temps à  Toleutino  et  y  mourut  le  10  septembre  de  l'an  1305  ou  1306.  Il 
fut  canonisé  le  5  juin  1446. 

Saint  Nicolas  de  Tolentino  est  très  honoré  dans  la  ville  de  Rome  où 
il  y,a  une  église  consacrée  sous  son  nom,  Saint-Nicolas  a  capo  le  Case, 
Le  jour  de  sa  fête  on  y  bénit  de  petits  pains  que  l'on  distribue  à  la  messe 


52  10   SEPTEMBRE. 

solennelle.  La  même  distribution  se  fait  à  l'église  de  Saint-Augustin  et 
le  Sénat  doit  offrir  tous  les  deux  ans  un  calice  et  quatre  torches  ;  enfin 
ù  Jésus-et-Marie,  au  Corso,  le  Sénat  doit  offrir  tous  les  quatre  ans  un 
calice  et  quatre  torches.  Dans  les  deux  premières  de  ces  églises,  des 
reliques  du  Saint  sont  honorées. 

Saint  Nicolas  est  patron  deTolentino  dont  l'évèché  a  été  uni  ù  celui  de 
Macerata  en  158G.  de  Laybach,  Sabiouetta,  et  de  l'ordre  des  Ermites  de 
Saint-Augustin.  11  est  invoqué  spécialement  pour  la  délivrance  des  âmes 
du  Purgatoire. 

La  Vie  de  saint  Nicolas  a  été  écrite  par  trois  auteurs  très  bien  instruits 
de  tout  ce  qui  le  concernait  :  par  Pierre  de  Monte  Rubeano,  qui  vivait 
en  même  temps  que  lui  :  puis  par  Thomas  de  Herrera,  qui  florissait 
en  1330,  et  enfin  par  le  B.  Jourdain  de  Saxe. 

CuRTius  (Corneille;,  de  l'ordre  des  Erm.  de  Saint-Aug.  —  Sanctus 
Nicolaus  Tolentinus.  Anvers,  1637,  in-12. 

Acta  SanctorumBoll.  10  sept.,  t.  m,  p.  636  et  743. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i.  c.  15,  n.  16; 
c.  21,  n.  14, 15  ;  c.  36,  n.  3  et  passim. 

Ch.  Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  40,  57,  625  et  passim. 

PoTTHAST.  —  Bibliot.  medii  œvi,  p.  828-9. 

Ul.  Chevalier.  —  Ptépertoire  des  sources  hist.,  col.  1644. 


LE  BIENHEUREUX  CHARLES  SPINOLA, 

DE  LA   COMPAGNIE  DE   JÉSUS, 
ET    SES   TRENTE-DEUX   COMPAGNONS,   MARTYRS   AU   JAPON. 

1G22. 
(P.  BolL  SI.  20.) 

La  cérémonie  de  la  béatification  a  eu  lieu  dans  la  basilique  de  Saint- 
Pierre  au  Vatican  le  7  juillet  1867. 
Bref  de  béatification. 
La  glorieuse  couronne  de  la  Compagnie  de  Jésus,  p.  413-445. 


SAINT  HILAIRE,  PAPE  ET  CONFESSEUR. 
468. 

(P.  Boll.  XI.  'àS.) 

Saint  Hilaire,  fils  de  Crispin,  naquit  en  Sardaigne  et  devint  archi- 
diacre de  l'Eglise  Romaine.  En  l'an  449  il  était  à  Ephèse,  au  nom  du 
Saint-Siège,  et  il  y  soutint  les  droits  de  l'orthodoxie  contre  l'erreur  des 
Eutychiens  qui  prévalut  néanmoins  dans  l'assemblée  flétrie  sous  le^ 


s.  EUNUCE,  confesseur;  le  b.  serlon.  53 

nom  (lo  brigandage  d'Ephèse.  Il  fut  élu  pape  et  fut  le  quarante-sixième. 
Son  sacre  eut  lieu  le  12  novembre  461.  Il  mourut  le  21  février  468,  mais 
sa  fête  a  été  fixée  au  10  septembre.  Il  nous  reste  de  ce  pontife  onze 
lettres  authentiques  et  on  lit  encore  au  baptistère  de  Latran  les  inscrip- 
tions qu'il  fit  graver  au-dessus  des  portes  des  chapelles  de  saint  Jean- 
Baptiste  et  de  saint  Jean  l'Evangéliste. 

Son  corps  repose  à  Saint-Laurent-hors-les-Murs  ou  in  Agro  Verano. 
Là  sont  aussi  inhumés  les  papes  saint  Zozime  (26  décembre),  saint 
Sixte  III  (28  mars)  et  Pie  IX. 

Acta  Sanctorum  Boll.  10  sept.,  t.  m,  p.  573-4. 

Patrologia  latina,  t.  lviii,  col.  9,  23, 24  et  passim;  cxxiii,  col.  345-362. 

Analecta  juris  pontificii,  x^  série  (1868-9),  col.  764-775. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  eccl.,  t.  xvi,  p.  35-52,  737-8. 

Jaffé.  —  Regesta  Pontificura  Romanorum  (1881),  p.  75-77. 

Thiel.  —  Epistolœ  Romanorum  Pontiûcum,  1. 1,  p.  126, 137, 139  et  seq. 

Rossi(J.-B.  de).  —  Bulletin  d'arch.  chrét.,  m''  série. 


SAINT  EUNUCE,  CONFESSEUR, 

ÉVÊQUE    DE    NOYON     ET     DE     TOURNAI. 

Vers  745. 

{P.  Boll.  XI.  33.) 

Saint  Eunuce,  Eimiithis,  Emitius,  gouverna  les  Eglises  de  Noyon  et 
de  Tournai  qui  étaient  unies  depuis  deux  siècles.  Par  respect  pour  sa 
sainteté,  saint  Ebbon,  archevêque  de  Sens,  le  délégua  pour  tenir  sa 
place  dans  le  concile  de  Soissons  de  744  et  dans  lequel  siégèrent  vingt- 
trois  évêques. 

Acta  Sanctorum  Boll.  10  sept.,  t.  m,  p.  616-7.  Résumé  historique.  Il 
n'existe  pas  de  Vie  ancienne. 

Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  985-6. 

Le  Cointe.  —  Annales  eccles.  Francorum,  ad  an.  745,  t.  v,  p.  121. 

Delisle.  —  Anciens  catalogues  des  évêques  des  Eglises  de  France, 
p.  31-2. 


LE  BIENHEUREUX  SERLON, 

ABBÉ  DE   SAVIGNY,   AU  DIOCÈSE   d'AVRANCHES. 

1158. 

Le  B.  Serlon,  Serlo,  naquit  près  de  Bayeux,  fut  d'abord  disciple  du 
B.  Godefroy  et  suivit  les  cours  de  l'Université  de  Paris.  Moine  à  Cerisy, 
il  fut  attiré  à  l'abbaye  de  Savigny  par  le  désir  d'une  plus  grande  perfec- 


54  10  SEPTEMBRE. 

tion,  et  il  fut  élu  abbé  en  1140.  Il  obtint  du  pape  Lucius  II  trois  bulles 
pour  protéger  son  abbaye  et  y  maintenir  ainsi  que  dans  les  monastères 
qui  en  relevaient  une  exacte  observance.  Ayant  néanmoins  constaté, 
après  trois  années  de  régime,  que  l'on  ne  fréquentait  pas  exactement 
les  chapitres  généraux,  il  se  rendit  avec  Osmond,  abbé  de  Beaubec,  au 
chapitre  général  qui  se  tenait  à  Cîteaux,  et  qui  était  présidé  par  le 
B.  pape  Eugène  III,  et  il  unit  la  congrégation  de  Savigny  à  l'ordre  de 
Cîteaux.  Saint  Bernard  était  présent.  Les  quatre  premiers  pères  de 
Citeaux  accordèrent  à  perpétuité  aux  abbés  de  Savigny  le  droit  de 
siéger  le  cinquième  dans  les  assemblées  générales  de  l'Ordre.  Eugène  III 
ratifia  ces  dispositions  par  une  première  bulle  datée  de  1147  et  par  une 
seconde  bulle  datée  du  concile  de  Reims,  le  10  avril  1148.  Il  est  évident 
d'après  cela  que  la  mesure  prise  par  le  B.  Serlon  éprouvait  une  vive 
opposition  dans  les  monastères  de  la  filiation  de  Savigny.  Mais  cette 
opposition  venait  seulement  des  abbayes  fondées  en  Angleterre. 

A  partir  de  cette  union,  saint  Bernard  prit  grand  soin  de  venir  en 
aide  en  toutes  choses  au  B.  Serlon,  en  même  temps  il  l'empêchait  de 
donner  sa  démission  d'abbé  pour  se  retirer  à  Cîteaux.  Aussitôt  que 
saint  Bernard  eut  quitté  la  terre,  Serlon  déposa  le  gouvernement  de 
son  monastère  et  se  retira  à  Cîteaux  où  il  vécut  très  saintement  durant 
cinq  ans  encore.  Il  y  rendit  son  àme  à  Dieu  le  9  septembre  1158.  Il  a 
toujours  joui  d'un  culte  public  dans  l'ordre  de  Citeaux. 

Il  a  écrit  des  sermons,  publiés  par  D.  Bertrand  Tessier,  des  sentences 
et  un  traité  sur  l'Oraison  Dominicale. 

Gallia  Christiana,  t.  xi,  col.  544-546.  Instrumenta,  col.  163. 

Acta  Sanctorum  Boll.  20oct.,  t.  viii,  p.  1009;  1011-1014,  n.  19-31. 


SAINT  SOSTHÈNE  ET  SAINT  VICTOR,  MARTYRS. 

307. 

Saint  Sosthène,  Sosthenes,  et  saint  Victor  étaient  encore  païens,  mais 
la  grâce  leur  fut  accordée  de  contempler  le  courage  avec  lequel  sainte 
Euphémie  souffrait  les  tourments  de  son  martyre  à  Chalcédoine  en 
Bithynie.  Il  leur  fut  même  donné  de  voir  les  anges  et  un  chœur  de 
vierges  qui  soutenaient  la  sainte  épouse  du  Christ,  et  aussitôt  ils  se 
déclarèrent  hautement  chrétiens.  Le  juge  Priscus  les  condamna  à  être 
exposés  aux  bêtes  ;  mais  des  ours  et  un  lion  furieux  ne  leur  firent  aucun 
mal.  Le  juge  alors  fit  apporter  les  instruments  et  tout  ce  qui  était  néces- 
saire pour  les  brûler  vifs  ;  mais  ils  expirèrent  durant  ces  préparatifs 
après  s'être  donné  le  baiser  de  paix  et  en  priant. 

Ce  que  l'on  sait  de  ces  saints  martyrs  est  tiré  des  Actes  de  sainte 
Euphémie  (16  septembre).  Ces  Actes  ne  sont  pas  sincères  au  sens 
rigoureux  du  mot,  mais  ils  sont  antérieurs  au  xi''  siècle  et  contiennent 
des  traces  d'antiquité. 


SAINTK   THÉODOKA    d'aLEXANDEIE,    PÉNITENTE;    SAINT    l'ATIENT,         55 

Acta  Sanctorum  Boll.  10  sept.,  t.  m,  p.  488. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  4G3. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  martyrs,  0°  73,  84,  97. 


Xl*^  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINTE  THÉODORA  D'ALEXANDRIE,  PÉNITENTE, 

RELIGIEUSE   DE    l'ORDRE   DE   SAINT-BASILE 

V«  siècle. 

(P.  Boll.  XI.  37.) 

Sainte  Théodora  donna  à  la  ville  d'Alexandrie,  où  elle  vécut  et  mourut 
sur  la  fin  du  v^  siècle,  un  grand  exemple  de  la  manière  dont  les  pécheurs 
doivent  expier  leurs  fautes.  Toutefois  il  est  nécessaire  de  faire  observer 
que  si  le  zèle  qui  la  fit  agir  est  admirable,  certaines  de  ses  actions  ne 
sont  pas  à  imiter,  comme  le  déguisement  de  son  sexe. 

Le  culte  de  sainte  Théodora  fut  très  répandu  en  Orient  et  en  Occi- 
dent; on  peut  en  juger  par  le  grand  nombre  d'ouvrages  qui  ont  été 
écrits  dans  tous  les  temps  sur  cette  sainte  pénitente.  Il  y  eut  à  Paris  une 
communauté  établie  sous  son  patronage. 

Son  image  est  aussi  fréquemment  reproduite  et  elle  est  caractérisée 
par  un  démon  qui  lui  arrache  son  anneau  nuptial,  par  des  vêtements 
d'homme,  par  des  perles  et  des  parures  qu'elle  rejette  et  foule  aux  pieds. 

Acta  Sanctorum  Boll.  11  sept.,  t.  m,  p.  788-791. 

DouHET.  —  Dictionnaire  des  légendes,  col.  1165-9. 

Ch.  Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  311,  682,  790. 

Lelong.  —  Bibliothèque  hist.  de  la  France,  t.  i,  p.  311,  n.  4700 
(éd.  1768).  Ce  livre  nous  révèle  l'existence  à  Paris  d'une  communauté 
sous  le  patronage  de  sainte  Théodora;  11  est  vraisemblable  qu'elle 
changea  de  nom,  car  ni  Dom  Lobineau,  ni  Lebœuf  n'en  font  mention. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist..  col.  2107. 


SAINT  PATIENT. 

ARCHEVÊQUE  DE   LYON   ET   CONFESSEUR. 

491. 
(P.  Boll.  XI.  40.) 

Saint  Patient,  Patiens,  gouverna  l'Eglise  de  Lyon  de  l'an  451  à 
Tan  491.  Ce  fut  l'un  des  évèques  les  plus  illustres  des  Gaules  au  V  siècle. 
Il  est  surtout  connu  par  l'éloge  qu'en  font  Sidoine  Apollinaire  et  le  prêtre 


56  11   SEPTEMBRE. 

Constantius  en  lui  dédiant  la  Vie  de  saint  Germain  d' Auxerre  qu'il  avait 
composée  par  son  ordre. 

S.  Sidoine  ApoLLixAmi:.  —  Epistola?,  lib.  ii,  n.  10;  lib.  iv,  n.  25; 
lib.  VI,  n.  12. 

Acta  Sanctorum  Boll.  11  sept.,  t.  m,  p.  791-797.  Il  n'y  a  pas  de  Vie 
ancienne.  Commentaire  historique. 

Gallia  Christiana.  t.  iv,  col.  25-27. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  465. 

Ba-Ronius.  —  Annales  ecclesiastici,  ad  ann.  475,  u.  30-35. 

CoLOxiA.  —  Hist.  litt.  de  Lyon,  1. 1,  part,  ii,  p.  161-4. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  ii,  p.  504-7. 

TiLLEMoxT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  xvi,  p.  97-103. 

Tatu  (l'abbé).  —  Saint  Patient,  évêque  de  Lyon.  Lyon,  1879. 


LE  BIENHEUREUX  BERNARD  D'OFFIDA, 

FRÈRE   LAI   CAPUCIN. 

1694. 

(P.  Boll.  XI.  43.) 

Le  B.  Bernard  naquit  près  d'Offida  en  1604,  entra  dans  l'ordre  des 
Capucins  en  1626  et  mourut  au  mois  d'août  1694.  Pie  VI  le  béatifia 
solennellement  le  19  mai  1795.  Sa  fête  se  célèbre  chez  les  Capucins  le 
11  septembre. 

Le  p.  Boniface  de  Nice.  —  Vie  du  P.  Bernard  d'Offida...  Rome,  1795, 
in-4°.  L'auteur  était  postulateur  de  la  cause.  La  Vie  est  écrite  en  italien. 

Butler-Godescard.  —  Vie  des  saints,  au  11  septembre,  dans  le  sup- 
plément par  Tresvaux  du  Fraval. 

L'Auréole  séraphique,  t.  in,  p.  343-6. 

SAINT   ALMIRE   OU   ALMER,   PRÊTRE, 

solitaire  et  abbé  au  diocèse  du  MANS. 

Vers  560. 

(P.  Boll.  XI.  46.) 

Saint  Almire,  Almirus,  né  en  Auvergne,  moine  de  l'abbaye  de  Micy 
au  diocèse  d'Orléans,  puis  solitaire  et  chef  d'une  communauté  de  moi- 
nes sur  les  bords  de  la  Braye  dans  le  diocèse  du  Mans,  où  il  mourut 
environ  l'an  560. 

Acta  Sanctorum  Boll.  11  sept.,  t.  m,  p.  801-806. 

Labbe.  —  Biblioth,  nova  manuscriptorum,  t.  ii,  p.  469-472. 

PiOLix.  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Mans.  t.  i,  p.  185, 199-203, 206, 208; 
t.  Il,  p.  162  et  passim. 


s.  ADELPHE,  ABBÉ;  TOBIE  LE  TÈRE  ;  LE  JEUNE  TOBIE  ET  SARA.   57 

SAINT  ADELPHE,  ABBÉ  DE  REMIREMONT, 

AU   DIOCÈSE   DE   SAINT-DIÉ 

Vers  6T0. 

(P.  Boll.  XI.  47.) 

Saint  Adelphe,  Adelphns  et  Aduîphus,  devint  abbé  de  Remiremont, 
de  l'ordre  de  Saint-Benoit,  en  653  et  mourut  le  11  septembre  vers  670. 

La  Vie  de  saint  Adelphe  a  été  écrite  par  un  auteur  anonyme,  mais 
contemporain,  et  d'une  manière  très  exacte. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Saec.  ii,  p.  602-604. 

Acta  Sanctorum  Boll.  11  septembr.,  t.  in,  p.  809-837.  Contient  la  Vie, 
la  translation,  la  gloire  posthume  et  les  miracles. 

Labbe.  —  Bibliot.  nova  manuscriptorum,  t.  i,  p.  683-5. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  1408. 

Xn^  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


TOBIE  LE  PERE,  LE  JEUNE  TOBIE 
ET  SARA,  SON  ÉPOUSE. 

7®  siècle  avant  Jésus -Christ. 

(P.  Boll.  XI.  50.) 

Tobie,  Tobias,  le  père,  Tobie,  le  fils,  et  Sara  épouse  de  celui-ci  ont 
toujours  été  honorés  dans  l'Eglise  latine  et  dans  l'Eglise  grecque  comme 
de  saints  personnages.  Les  exemples  qu'ils  ont  donnés  étaient  souvent 
présentés  aux  premiers  chrétiens,  témoin  les  peintures  qui  subsistent 
encore  dans  les  catacombes.  On  y  voit  Tobie  le  père  caractérisé  par  un 
cadavre,  un  aveugle,  une  sépulture  ;  le  fils  par  un  chien,  un  poisson, 
des  entrailles  de  poisson  ou  une  pêche.  Ces  traditions  se  poursuivent 
durant  tout  le  moyen  âge,  comme  il  appert  par  les  peintures  des  manus- 
crits et  des  vitraux. 

Benoît  XIV. —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  in,  c.  17,  n.  16; 
c.  24,  n.  58;  c.  39,  n.  2;  c.  51,  n.  7;  lib.  iv,  part,  i,  c.  5,  n.  21;  c.  8, 
n.  9  et  passim. 

Sixte  de  Sienne.  —  Bibliotheca,  V°  Tobias. 

Bellaemin.  —  De  Verbo  Dei  et  de  Scriptoribus  ecclesiasticis. 

PossE^aNO.  —  Apparatus. 

Torniel  ET  Salian.  —  Annales  Veteri  Testamenti,  ad  an.  3314,  3330 
et  3372. 


58  12   SEPTEMBRE. 

Voir  aussi  tous  les  commentateurs  et  surtout  les  Pères  de  l'Eglise 
sur  le  livre  de  Tobie  ;  parmi  les  modernes  Dom  Culmet. 

Cahier  (Cb.)-  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  106, 152,  362, 673,  691, 
745  et  surtout  p.  21 4. 

Macarius.  —  Hagioglypta,  p.  76. 

Haxeberg  ("Dom).  —  Histoire  de  la  Révélation,  trad.  Goschler,  t.  ii, 
p.  292. 


SAINT  GUY  OU  GUIDON,  SOLITAIRE  ET  PÈLERIN, 

SURNOMMÉ  LE  PAUVRE   d'aNDERLECHT. 

1012. 

(P.  UoU.  XI.  57.) 

Guy,  Gidclo,  né  à  Anderlecbt,  alors  dans  le  diocèse  de  Cambrai  et 
aujourd'hui  dans  celui  de  Malines,  à  une  demi-lieue  de  Bruxelles,  vécut 
en  pauvre,  tut  laboureur,  sacristain  et  pèlerin  ;  fit  les  voyages  de  Rome 
et  de  Jérusalem  et  mourut  dans  son  pays  le  12  septembre  1012.  Il  est 
devenu  le  patron  de  cette  localité  et  l'église  de  Saint-Pierre  dans 
laquelle  ses  reliques  furent  transférées  a  pris  son  nom. 

Dans  les  œuvres  d'art  saint  Guy  est  caractérisé  de  diverses  maniè- 
res :  par  un  costume  de  pèlerin,  des  anges,  un  autel,  un  balai  ou  plu- 
meau, un  bâton,  des  bœufs,  une  herse  ou  charrue. 

Saint  Guy  est  patron  des  sacristains  et  des  laboureurs.  Son  secours 
est  toujours  efficacement  imploré  en  faveur  des  bêtes  à  cornes  et  du 
grand  bétail  ;  contre  les  épizooties  et  la  contagion  et  spécialement  con- 
tre la  dyssenterie. 

Il  existe  une  bonne  Vie  de  saint  Guy,  mais  trop  implicite. 

SuRius.  —  Vitse  Sanctorum,  12  sept.,  t.  ix,  p.  124-5  (éd.  1618). 

Acta  Sanctorum  Boll.  12  septembr»,  t.  iv,  p.  36-48. 

GooBis  (J.).  —  Abrégé  de  la  vie  et  des  miracles  de  saint  Guidon,  con- 
fesseur, patron  contre  la  dyssenterie,  etc.  Bruxelles,  1762.  In-12. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  xi,  p.  135-6  ;  t.  xv,  p.  622-3. 

GoRiNi  (J.  M.  S.).  —  Saint  Guy  ou  le  pauvre  d' Anderlecbt,  suivi  de 
saint  Didace,  histoire  de  leur  vie  et  de  leur  culte.  Carpentras,  1854, 
in-12. 

BuTLER-GoDEscARD.  —  Vies  des  saints,  éd.  de  Ram,  t.  v,  p.  84-5. 
Excellentes  références  et  observations  critiques. 

Cahier  (Ch.).  •—  Caractéristiques  des  saints,  p.  40, 101,  617  et  passim. 


s.  KÉVÉREND  DE  BAVEUX,  PRÉÏKE  ;  S.  ÉMILIEN,  CONFESSEL'I;.    59 

SAINT   RÉVÉREND  DE  BAYEUX,  PRÊTRE   ET  CONFESSEUR. 

IV*  siècle. 

{P.  IJuU.  XI.  59.) 

Saint  Révérend,  Reverentiiis,  prêtre  de  Bayeux  et  disciple  de  saint 
Exupère  on  Spire,  mort  au  territoire  de  Nouàtres,  près  de  Sainte-Maure, 
au  diocèse  de  Tours.  L'église  de  Nouàtres  contient  des  fresques  repré- 
sentant la  vie  de  saint  Révérend,  mais  cette  église  est  du  xvi«  siècle. 

Acta  Sanctorum  Boll.  12  sept.,  t.  iv,  p.  22-24.  Le  P.  Suysken 
fait  vivre  S.  Révérend  au  iv  ou  au  v*  siècle.  Du  reste  il  n'existe  pas 
de  Vie  ancienne  et  il  compose  son  article  d'après  différents  passages 
traditionnels  réunis. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  466. 

SAINT  EMILIEN,  CONFESSEUR, 

PREMIER   ÉVÊQUE   PRÉSUMÉ   DE   VALENCE   SUR   LE   RHÔNE, 
ET   SAINT   MAXIMIN,    ÉVÊQUE   DE   LA   MÊME   ÉGLISE. 

IV=  siècle. 

(P.  BoU.  XI.  60.) 

L'Eglise  de  Valence,  fondée  à  la  fin  du  ii^  siècle  par  les  travaux  et  le 
martyre  des  saints  Félix,  Fortunat  et  Achillée,  n'a  conservé  le  nom 
d'aucun  de  ses  premiers  évêques.  Il  faut  venir  jusqu'au  iv'=  siècle  pour 
trouver  saint  Emilien,  J^^milianus,  qui  apparaît  siégeant  dans  deux 
conciles,  en  344  et  374. 

Après  sa  mort  se  trouve  une  assez  longue  lacune  dans  les  fastes  épis- 
copaux  de  cette  Eglise,  lacune  facile  à  expliquer  par  les  ravages  que 
les  Sarrasins  exercèrent  tout  le  long  du  cours  du  Rhône  à  partir  de 
l'an  724  jusqu'en  96.5. 

En  419.  l'Eglise  de  Valence  était  certainement  gouvernée  par  saint 
Maxime,  Maximus,  dont  les  Actes  nous  sont  peu  connus. 

Après  lui  quatre-vingts  ans  s'écoulent  sans  présenter  aucun  nom  sur 
le  catalogue  des  évêques  jusqu'à  saint  Apollinaire.  (499-520. '> 

Nadal.  —  Histoire  hagiographique  du  diocèse  de  Valence  (1855), 
p.  59-71. 

Gallia  Christiana,  t.  xvi,  col.  289. 


60  13  SEPTEMBRE. 


SAINT  SACERDOS  OU  SERDOT, 

VINGT-SEPTIÈME  ÉVÈQUE  DE  LYON   ET   CONFESSEUR. 

551. 

(P.  Boll.  XI.  Gl.) 

Saint  Sacerdos  gouverna  l'Eglise  de  Lyon  de  549  à  551.  En  1883,  en 
restaurant  la  crypte  de  Saint-Nizier,  on  a  retrouvé  l'inscription  funé-       .^ 
raire  qui  n'était  connue  que  par  une  copie  du  xiv"  siècle. 

Gallia  Christiana,  t.  iv,  col.  32  et  33. 

Grégoire  de  Tours.  —  Vitœ  Patrum,  c.  8,  n.  9. 

Revue  de  l'Art  chrétien,  1884,  p.  121. 


IW  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINT  MAURILLE  DU   MILANAIS, 

ÉVÊQUE   d'aNGERS   ET    CONFESSEUR. 

Vers  427. 

(P.  BoU.  XI.  63.) 

Saint  Maurille,  Maurelius,  Maurilius,  né  à  Milan,  formé  à  l'école  de 
saint  Martin,  fut  élu  évêque  d'Angers  en  397  environ  et  mourut  vers 
427. 

Les  documents  sur  la  vie  de  saint  Maurille  sont  nombreux  et  consi- 
dérables. 

Acta  Sanctorum  Boll.  13  sept.,  t.  iv,  p.  62-79.  Deux  Vies  :  l'une 
par  saint  Maimbeuf,  évêque  d'Angers  (v.  609-660)  ;  l'autre  par  Archam- 
bault,  diacre  de  Saint-Martin  de  Tours,  et  commentaire  par  le  P.  .1.  Tin- 
nebroeck. 

Giorgi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  467. 

Bonizo  Mombuitius.  —  Sanctuarium  (v.  1479),  t.  ii,  p.  ci-iii. 

SuRius.  —  Vitœ  Sanctorum  (1618),  t.  ix,  p.  134-8. 

ViNCENTius  Bellovacensis.  —  Spcculum  hist.,  lib.  xviii,  cap.  20-7. 

S.  FoRTUNAT  DE  PoiTiERS.  —  Ou  attribue  à  ce  saint  la  Vie  publiée 
par  Surius,  mais  elle  n'est  ni  de  Fortunat  ni  de  Grégoire  de  Tours. 

Marbode.  —  Vita  beati  Maurilii,  dans  Patrologia  latina,  t.  clxxi, 
col.  1635-1648.  Cette  Vie  en  vers  apprend  peu  de  chose. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.  (1705),  t.  x,  p.  355-6, 784-6. 

Histoire  littéraire  de  la  France  (1742),  t.  m,  p.  390,  482,  483,  574  et 
suiv.  ;  t.  VI,  p.  94-5,  333-4. 


SAINT   AME   DE   CRKXOULE,    MOINE   DE   LUXEUIL.  61 

liUDOVici  Celloïii.  —  Libri  très  Mauritiados  Andegavensis,  Car- 
mine.  Lexioe,  1638  ;  Francofurti,  1654,  in-12. 

Lelong.  —  Biblioth.  liist.  de  la  France  (1768),  1. 1,  p.  668,  n.  10378-83. 

Jean  de  Launoy.  —  Dissertatio  duplex  :  una  continens  judicium  de 
auctore  Vitse  S.  Maurilii,  Andegavensis  episcopi,  ex  ms.  Andegavensi 
erutse Lutetise,  1650,  in-8°. 

Gallla  Christiana,  t.  xiv,  col.  5-16. 

D.  Franc.  Chamard.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  t.  i 
(1863),  p.  162-180. 

PiOLiN.  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Mans,  t.  i,  p.  71,  44-4. 

Nota.  —  Les  arts  donnent  pour  attribut  à  saint  Maurille  d'Angers  un 
cadavre,  une  clef,  une  colombe,  un  jardin  ou  un  poisson.  Le  cadavre 
rappelle  la  résurrection  de  l'enfant  qui  devint  saint  René  ;  la  clef 
comme  le  poisson  font  allusion  à  ce  fait  d'authenticité  douteuse  :  on 
apporta  à  notre  Saint,  pour  le  baptiser  ou  le  confirmer,  un  enfant 
malade  ;  occupé  des  fonctions  saintes,  l'évêque  remit  à  plus  tard  et  l'en- 
fant vint  à  mourir  durant  ce  temps.  Touché  d'un  profond  scrupule, 
Maurille  voulut  renoncer  au  gouvernement  de  son  Eglise,  il  s'embarqua 
pour  chercher  une  retraite  inaccessible,  et  traversant  la  mer  il  y  jeta 
les  clefs  de  sa  cathédrale  pour  prouver  son  entier  renoncement  ;  mais 
ceux  qui  s'étaient  mis  à  sa  recherche  péchèrent  un  poisson  et  ce  poisson 
avait  avalé  les  clefs  de  saint  Maurille.  Ce  fut  au  jugement  de  tous  une 
preuve  que  Dieu  voulait  le  rendre  à  son  Eglise. 

La  colombe  rappelle  celle  qui  vint  se  poser  sur  sa  tête  au  moment 
de  son  élection.  Acta  Sanctorum  Boll.  13  sept.,  t.  iv,  p.  73. 

Le  jardin  fait  allusion  à  l'état  de  jardinier  que  saint  Maurille  exer- 
çait durant  le  temps  où  il  essaya  de  se  soustraire  aux  fonctions  de 
répiscopat. 

Ch.  Cahier.  —Les  Caractéristiques  des  saints,  p.  154,226,242,492,693. 


SAINT  AMÉ  DE  GRENOBLE,  MOINE  DE  LUXEUIL, 

ABBÉ  DE  REMIREMOXT,   AU  DIOCÈSE  DE   SAINT-DIÉ. 

627. 

(P.  Bail  XI.  71.) 

Saint  Amé,  Amatus,  né  près  de  Grenoble  vers  l'an  .567,  embrassa  la 
vie  monastique  à  l'abbaye  de  Saint-Maurice  d'Agaune,  puis  passa  dans 
celle  de  Luxeuil.  Saint  Romaric,  noble  seigneur  de  la  cour  de  Clotaire  II, 
ayant  été  converti  par  lui,  fonda  l'abbaye  qui  s'appela  dans  la  suite,  de 
son  nom  Remiremont,  et  saint  Amé  en  devint  premier  abbé  en  620. 
il  y  mourut  le  13  septembre  627.  Il  est  patron  de  Saint-Amé  au  diocèse 
de  Saint-Dié. 

La  Vie  de  saint  Amé  a  été  écrite  par  un  anonyme  mais  contemporain 
du  saint  abbé  et  très  exact. 


(3'2  13    SEPTEMBRE. 

'Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Ssec.  ii,  p.  129-135. 
Acta  Sanctorum  Boll.  13  sept.,  t.  iv,  p.  95-108. 
Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  1408. 


SAINT  AMAT  OU  AIMÉ, 

SEIZIÈME  ÉVÈiJUE  DE  SION  ET  CONFESSEUR,  DE  l'ORDRE  DE  SAINT-BENOÎÏ. 

690. 
(P.  Boll.  XI.  74.) 

Saint  Amat,  Aynatus,  devint  évêque  de  Sien  en  Valais  en  630  environ. 
Il  fut  exilé  et  renfermé  en  l'abbaye  de  Saint- Quentin  de  673  à  079,  puis 
transféré  en  l'abbaye  de  Saint  Pierre  de  Breuil-sur-la-Lys  au  diocèse 
d'Arras,  de  l'ordre  de  Saint-Benoit;  il  y  mourut  le  13  septembre  690. 

Ses  reliques  furent  transportées  plus  tard  à  Douai  et  une  très  impor- 
tante collégiale  fut  fondée  sous  son  patronage.  Saint  Amat,  nommé 
ordinairement  saint  Aimé,  est  encore  patron  de  cette  ville  avec  saint 
Pierre. 

L'Eglise  métropolitaine  de  Sens  réclame  saint  Amat  comme  l'un  de 
ses  pontifes  ;  mais  c'est  une  erreur  introduite  par  la  Chronique  d'Auxerre 
et  reproduite  par  Baillet,  les  BoUandistes  et  autres.  Hucbald,  moine  de 
Saint-Amand,  qui  écrivait  au  x'  siècle,  assure  dans  la  Vie  de  sainte 
Rictrude  que  saint  Amat  fut  évêque  de  Sion  en  Valais,  Sedunensis,  et 
non  de  Sens,  Senonensis.  Il  fut  abbé  de  Saint-Maurice  d'Agaune  avant 
d'être  élevé  à  l'épiscopat.  (Mabillon,  Annales  Benedictini,  1. 1,  lib.  xvi, 
n.  521.) 

Il  existe  une  Vie  anonyme,  mais  d'une  valeur  historique  réelle. 

SiGEBERT.  —  Chronicon,  ad  an.  672  et  690. 

Acta  Sanctorum  Boll.  13  sept.,  t.  iv,  p.  120-133,  contenant  la  Vie,  les 
translations  et  les  commentaires  préliminaires. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  371  et  seq.  ;  t.  ix,  col.  1036  ;  t.  x,  col.  1531 
t.  XII,  col.  736-7. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  467. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Ssec.  ii,  p.  947. 

Annales  Benedictini,  lib.  xi,  n.  61. 

DucHESNE.  —  Hist.  Franc,  Scrip.,  t.  i,  p.  678. 

Bouquet.  —  Scriptores  rerum  gallicarum,  t.  m,  p.  608. 

Gams.  —  Séries  episcoporum,  p.  629  et  828. 

Brossard.  —  La  célèbre  collégiale  de  Saint-Aimé  de  Douai.  In-S", 

Revue  des  Questions  historiques,  19'  année,  74«  liv.  (1885),  p.  699. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  43. 


SAINT   ISRAËL  ;    SAINT   THÉ013ALD  ;    SAIN  I'    LIDOIKK.  63 

SAINT  ISRAËL, 

OIIANOINE   DE   l'ÉGLISE   COLLÉGIALE    DU    DORAT,    AU    DIOCÈSE   DE   LIMOGES. 

1014. 
(P.  Boll.  XI.  7ti.) 

Saint  Israël  fut  chanoine  régulier  de  l'ordre  de  Saint-Augustin  et 
prévôt  du  chapitre  de  Saint-Pierre  de  la  ville  du  Dorât  dont  la  belle 
église  du  xii"  siècle  subsiste  entière.  Il  mourut  le  22  décembre  1014. 
BouGERiE.  —  Vies  de  saint  Israël  et  de  saint  Théobald,  chanoines  de 
l'église  collégiale  du  Dorât.  Ilistoire  de  leurs  reliques  et  do  leur  culte, 
par  l'abbé  B...  Limoges,  Surénand,  1872.  In-8°. 
Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  vu,  p.  229-230. 

SAINT  THÉOBALD  OU  THIBAUD, 

CHANOINE    RÉGULIER    DE    SAINT-PIERRE  DU   DORAT,   DIOCÈSE    DE  LIMOGES. 

1070. 
(P.  Boll.  XI.  83.) 

Saint  Théobald,  plus  souvent  nommé  Thibaud,  Theobaldus,  fit  partie 
de  la  communauté  des  chanoines  réguliers  qui  desservaient  l'église  de 
Saint-Pierre  dans  la  petite  ville  du  Dorât,  plusieurs  siècles  avant  la 
sécularisation  de  ce  chapitre.  Il  mourut  le  6  novembre  1070. 

Labbe.  —  Bibliotheca  nova  manuscriptorum,  t.  ii,  p.  683-4. 

BouGERiE,  —  ut  supra. 

SAINT  LIDOIRE,  LITOIRE  ET  LICTOR, 

SECOND  ÉVÊQUE  CONNU  DE   TOURS  ET  CONFESSEUR. 

371. 

(P.  Boll.  SI.  89.) 

Saint  Lidoire,  Litoire,  Ligoire,  Litorius,  Lidorius,  Lictor,  est  le 
second  évêque  de  Tours  dont  le  nom  est  venu  jusqu'à  nous  avec 
certitude.  Un  petit  nombre  de  faits  ont  aussi  été  recueillis  par  saint 
Grégoire  de  Tours  touchant  la  vie  de  son  bienheureux  prédécesseur. 

S.  Grégoire  de  Tours.  —  Historia  eccles.  Francorum,  lib.  i,  c.  43; 
lib.  X,  c.  31. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  3-4. 

Martèxe.  —  Histoire  de  Marmoutier,  1. 1,  p.  54, 190. 


(34  13   SEPTEMBRE. 

Acta  Sanctorum  Boll.  13  sept.,  t.  iv,  p.  61-2. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  x,  p.  314,  774. 

Chevalier.  —  Origines  de  lEglise  de  Tours,  p.  221  et  suiv.  Ouvrage 
rempli  d'assertions  absolument  fausses  et  très  dangereux. 

JSlota.  —  Le  D'  de  Launoy  a  avancé  que  saint  Lidoire  avait  envoyé 
saint  Julien  prêcher  la  foi  dans  le  Maine  et  son  assertion  a  été  admise 
par  plusieurs  historiens  ;  mais  il  n'y  a  pas  un  seul  mot  dans  l'antiquité 
qui  puisse  l'autoriser. 


SAINT  COLOMBIN  D'IRLANDE, 

ABBÉ  DU   MONASTÈRE  DE   LURE,    DIOCÈSE  DE  BESANÇON. 

Vers  620. 

(P.  Bnll.  XI.  89.) 

Saint  Colombin,  Columbinus,  fut  disciple  de  saint  Colomban  et 
associé  de  saint  Déicole,  Deicolus,  dans  l'œuvre  de  la  fondation  de 
l'abbaye  de  Lure,  Luthra.  Il  la  gouverna  après  la  mort  de  saint  Déicole 
(18  janvier),  et  mourut  vers  l'an  620. 

Trithème.  —  De  viris  illustribus  0.  S.  Ben.,  lib.  m,  c.  77. 

Gallia  Christiana,  t.  xv,  col.  161. 

Vies  des  saints  de  Franche-Comté,  t.  ii,  p.  157-162. 

SAINT  FRÉDÉRIC  OU  FLÉDÉRIC,  CONFESSEUR, 

CURÉ  ET  PATRON  DE  YLIÉDERZÈLE,  DANS  LA  FLANDRE  ORIENTALE. 

Epoque  incertaine. 

(P.  Boll.  XI.  90.) 

Saint  Frédéric,  Fredericiis,  Fiedericus,  jouit  d'un  culte  fort  ancien  et 
légitime  dans  le  diocèse  de  Cambrai;  mais  il  n'existe  pas  d'histoire 
ancienne  de  ce  bienheureux. 

Acta  Sanctorum  Boll.  18  sept.,  t.  iv,  p.  133-4. 


AGNELLUS,  ÉVÊQUE  DE  FEZ,  CONFESSEUR. 
1246. 

Profitant  des  bonnes  dispositions  des  Kalifes  almohades  à  l'égard 
des  chrétiens,  le  pape  Grégoire  IX  établit  un  siège  épiscopal  à  Fez  et 
désigna  Agnellus,  religieux  de  Saint-François,  pour  l'occuper.  C'était 
en  1233.  Agnellus  dut  fixer  sa  résidence  à  Maroc.  Il  se  montra  digne 


I 


FÊTE  DE  L  EXALTATION  DE  LA  SAINTE  CKUIX  ;  LE  D.  ALLEia .    65 

de  la  difficile  et  importante  mission  dont  il  était  chargé,  car  le  marty- 
rologe franciscain  dit  qu'il  fut  illustre  par  sa  doctrine  et  par  de 
nombreux  miracles,  et  il  lui  donne  le  titre  de  bienheureux. 

Agnellus  mourut  en  1246. 

Les  Missions  catholiques,  t.  x  (1878),  p.  443. 


XIV*^   JOUR  DE   SEPTEMBRE 


FÊTE  DE  L'EXALTATION  DE  LA  SAINTE  CROIX 

APRÈS   LA   DÉLIVRANCE   DU  JOUG  DES   PERSES. 

628. 
(P.  Boll.  XI.  93.) 

Fête  qui  se  célèbre  le  14  septembre  dans  l'Eglise  grecque  comme 
dans  l'Eglise  latine.  On  prétend,  sur  la  foi  des  Actes  de  sainte  Marie 
Egyptienne,  qu'elle  se  célébrait  avant  que  l'empereur  Héraclius  eût 
reporté  à  Jérusalem  la  croix  qu'il  avait  recouvrée  sur  les  Perses 
en  628.  Ce  qui  est  certain,  c'est  qu'à  Jérusalem  on  célébrait  le  14  sep- 
tembre l'anniversaire  de  la  dédicace  de  l'église  de  la  Résurrection, 
bâtie  par  sainte  Hélène,  et  qu'en  ce  jour  on  adorait  la  vraie  croix. 
Tout  cela  n'empêche  pas  que  le  triomphe  d'Héraclius  et  le  retour 
merveilleux  de  la  croix  du  Sauveur  n'aient  apporté  à  cette  solennité 
une  importance,  une  universalité  et  un  éclat  nouveaux. 

Acta  Sanctorum  Boll.  3  maii,  t.  i,  p.  361  et  seq. 

Baronius.  —  Annales  ecclesiastici,  ad  an.  626  et  628. 

Pagi.  —  Critica  Baronii,  ad  an.  626  n.  5;  ad  an.  628,  n.  3. 

Benoît  XIV.  —  De  Festis  Domini  Nostri  J.C.,  part,  i,  n.  597. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  471-474. 

Thomassin.  —  Traité  des  fêtes,  p.  479. 

MisLiN  (Mgr).  —  Les  Saints  Lieux,  t.  i,  p.  469  (éd.  1876). 


LE  BIENHEUREUX  ALBERT  DE  CASTRO-DI-GUALTERI, 

législateur  de  l'ordre  des  carmes. 
1214. 

(P.  Boll.  îi.  96.) 

Le  B.  Albert,  Albertus,  fut  d'abord  évêque  de  Verceil,  puis  patri- 
arche de  Jérusalem.  Ce  fut  lui  qui  dressa  les  règles  de  l'ordre  du 
Carmel  qui  ne  se  composait  jusqu'alors  que  d'ermites  fixés  dans  son 

Sup.  AUX  Viiis  DBS  Sadtts.  —  TOME  UI.  5 


66  14  SEPTEMBRE. 

patriarcat  et  dans  son  diocèse.  11  fut  mis  à  mort  d'un  coup  de  couteau 
par  un  scélérat  dont  il  avait  blâmé  les  crimes.  C'est  ce  fait  que  rappel- 
lent les  arts  quand  ils  lui  donnent  pour  attribut  un  couteau.  D'autres 
lois  ils  le  représentent  recevant  une  apparition  de  la  sainte  Vierge  qui 
se  montra  à  lui  pour  lui  prescrire  d'écrire  le  code  religieux  qui  fait 
sa  gloire.  Il  mourut  le  8  avril  r^l4. 

Acta  Sancîorum  Boll.  8  april.,  t.  ii,  p.  769-802.  Notes  critiques 
excellentes  du  P.  Sollier.  Voir  aussi,  t.  m,  en  tête,  la  Chronologie 
des  patriarches  de  Jérusalem. 

Hélyot.  —  Histoire  des  Ordres  monastiques,  t.  i,  p.  313-317. 


SAINTE  NOTHBURGE  DE  ROTTENBOURG, 

VIERGE   SÉCULIÈRE. 

1313. 

(P.  nuU.  XI.  99.) 

Sainte  Nothburge,  Nothburgia.,  née  vers  1265-  à  Rothenburg,  dans 
le  Tyrol,  était  d'une  naissance  obscure  et  passa  sa  vie  dans  l'humble 
condition  de  servante.  Les  vertus  qu'elle  pratiqua  et  surtout  sa  charité 
la  rendirent  illustre  aux  yeux  des  hommes  et  Dieu  se  plut  à  la  glorifier 
pur  un  grand  nombre  de  miracles.  Ces  miracles  éclatèrent  surtout  à 
son  tombeau. 

Sur  la  demande  de  l'évoque  de  Brixen  et  de  tous  les  ordres  du 
diocèse,  un  décret  de  la  Congrégation  des  Rites  rendu  le  22  mars  1862 
a  reconnu  la  validité  du  culte  qui  lui  est  rendu  de  temps  immémorial, 
et  ce  décret  a  été  revêtu  de  l'autorité  apostolique  le  27  du  même  mois. 

Sainte  Nothburge  est  patronne  de  la  ville  de  Brixen  et  du  Tyrol. 
Elle  est  la  protectrice  des  femmes  en  couches  et  des  troupeaux.  Les  arts 
la  caractérisent  par  des  clefs,  des  enfants,  une  faucille. 

Acta  Sauctorum  Boll.  14  sept.,  t.  iv,  p.  709-768. 

Analecta  juris  pontificii,  vi'-  série  (18G2),  col.  1811-1812. 


SAINTE  CATHERINE  FIESCHI  DE  GÊNES,  VEUVE. 

1510. 

(P.  Boll.  XI.  103.) 

Sainte  Catherine  Fieschi  Adorni,  surnommée  ordinairement  sainte 
Catherine  de  Gênes,  naquit  dans  cette  ville  en  1447  et  y  mourut  1( 
14  septembre  1510.  Elle  fut  canonisée  en  1737  et  est  honorée  le  22  mars. 

Il  existe  à  Gênes  une  belle  église  en  Ihonneur  de  sainte  Catherine 
qui  est  l'un  de  patrons  de  la  ville. 


s.  EUCHAIRE  ET  SES  COMPAGNONS  S.  VALÈKE  ET  S,  MATERNE.    G7 

La  vie  de  sainte  Catherine  de  Gênes,  dite  aussi  en  France  de  Fiesque, 
est  connue  d'une  manière  très  exacte  par  les  récits  de  son  confesseur, 
Marabotti,  ouvrage  publié  dès  155J ,  et  par  ses  propres  écrits.  Benoît  XIV 
loue  les  Vies  écrites  par  Marianus  Grimaldi  et  Hercule  Vernazza. 

Acta  Sanctorum  Boll.  15  sept.,  t.  v,  p.  123-195. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  31,  n.  11  ;  c.  32, 
n.  14, 19  ;  c.  36,  n.  3  ;  lib.  m,  c.  3,  n.  7  et  passim. 

Bullare  Roraanum,  t.  xv,  p.  134. 

Butler- GoDEscARD,  —  Vies  des  saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  99-101. 

Fliche  (Mgr  Paul).  —  Sainte  Catherine  de  Gènes:  Paris,  A.  Sautou, 
1880  et  1882.  In-12.  Ne  contient  rien  d'inédit  et  est  écrit  d'un  style  à 
faire  envie  aux  romans  les  plus  réalistes. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  407. 


SAINT  EUCHAIRE,  PREMIER  ÉVÊQUE  DE  TRÊVES, 
ET  SES  SUCCESSEURS   SAINT  VALÈRE  ET  SAINT  MATERNE. 

F""  siècle. 

(P.  Boll.  SI.  111.) 

Saint  Euchaire,  Eucharhis,  saint  Valère,  Valerius,  et  saint  Materne. 
Maternus,  sont  incontestablement  les  premiers  apôtres  de  la  cité  de 
Trêves,  Aiigiista  Trevirorum,  Trier,  et  des  contrées  voisines.  Le  détail 
de  leur  vie  ne  nous  est  pas  connu  historiquement  ;  mais  les  consta- 
tations archéologiques  les  plus  récentes  tendent  à  prouver  la  vérité 
de  l'opinion  qui  rapporte  la  mission  de  ces  trois  apôtres  à  l'époque 
apostolique. 

En  effet,  l'antique  église  de  Saint-Euchaire  (depuis  Saint-Mathias), 
aux  portes  de  Trêves,  est  bâtie  sur  un  sol  tout  romain  :  le  chanoine 
Wilmowsky  y  a  trouvé  en  1845  les  substructions  d'une  villa,  qui  a 
plus  tard  servi  de  crypte,  et  où  il  a  cru  voir  la  demeure  de  cette  pieuse 
veuve  Albana,  qui  donna  l'hospitalité  aux  trois  premiers  missionnaires 
du  christianisme  dans  la  contrée.  Il  est  toujours  incontestable  que 
saint  Euchaire  a  trouvé  là  son  tombeau  (S.  Grégoire  de  Tours,  Vitae 
Patrum,  c.  17)  et  que  le  sanctuaire  qui  y  fut  élevé  en  son  honneur 
est  déjà  mentionné  par  saint  Fortunat,  mort  vers  009  (lib.  m,  poem.  9). 
Dans  ce  cimetière  reposèrent  à  côté  de  saint  Euchaire  ses  deux  frères 
dans  l'apostolat,  saint  Valère  et  saint  Materne.  Au  même  lieu  on  gar- 
dait le  corps  de  l'apôtre  saint  Mathias,  apporié  par  l'évêque  saint 
Agi'itius,  au  commencement  de  iv'^  siècle,  et  retrouvé  eu  1058. 

Innocent  III,  dans  un  passage  célèbre,  qui  a  pris  place  dans  les 
Dôcrétales  (Lib.  I  Décrétai,  cap.  de  Sacrosancia  unctione),  Irapporte 
que  saint  Pierre  envoya  saint  Euchaire  avec  saint  Valère' et  saint 
Materne  prêcher  l'Evangile  aux  races  teutonnes  ;  que  saint  Materne 
mourut  durant  le  voyage,  et  que  saint  Valère  retourna  promptement 


08  1-i   SEPTEMBRE. 

vers  l'apôtre  pour  lui  faire  part  de  l'événement.  Saint  Pierre  lui  remit 
son  bâton  et  lui  ordonna  de  le  porter  à  saint  Euchaire.  Celui-ci  le  déposa 
sur  le  corps  du  mort  qui  revint  subitement  à  la  vie.  Depuis  ce  temps  le 
Pontife  romain  ne  se  sert  plus  de  la  crosse  pour  officier  ;  saint  Léon  IX 
se  trouvant  à  Trêves  en  lit  usage,  car  le  bâton  de  saint  Pierre  y  est 
resté.  Saint  Thomas  rapporte  la  même  chose.  C'est  en  vain  qu'un 
écrivain  moderne  a  voulu  enlever  ce  trait  de  la  vie  de  saint  Euchaire, 
pour  l'attribuer  à  saint  Martial,  l'apôtre  de  l'Aquitaine,  qui  ressuscita 
aussi  saint  Front,  son  compagnon  de  travaux  évangéliques,  dans  des 
circonstances  absolument  identiques  (Jean  Bouchot,  Les  Annales 
d Aquitaine;  Poitiers,  1644,  in-4°,  p.  13).  Il  faut  convenir  que  les 
autorités  qui  affirment  le  fait  relatif  à  saint  Euchaire  et  à  saint  Materne 
sont  beaucoup  plus  considérables  que  celles  qui  parlent  de  saint  Martial 
et  de  saint  Front,  premier  évoque  de  Périgueux. 

D'un  autre  côté,  saint  Euchaire,  saint  Valère  et  saint  Materne  sont 
regardés  comme  les  apôtres  du  diocèse  de  Strasbourg. 

Saint  Materne  a  aussi  annoncé  l'Evangile  à  Cologne,  et  dans  plusieurs 
récits  il  a  été  confondu  avec  un  autre  saint  Materne  qui  siégait  indu* 
bitablement  à  Cologne  en  314. 

Le  15  septembre  est  le  jour  de  la  fête  de  saint  Materne  ;  saint  Euchaire 
est  honoré  le  8  décembre,  et  saint  Valère  le  29  janvier. 

La  ville  de  Trêves  honore  ces  trois  saints  comme  ses  patrons.  Saint 
Euchaire  est  aussi  patron  de  Metz  et  de  Tongres.  Saint  Materne  est 
aussi  patron  de  Namur  et  Tongres,  et  on  l'implore  pour  les  vignes, 
afin  d'en  détourner  les  gelées.  Dans  les  arts,  saint  Euchaire  a  pour 
attributs  un  bâton  ou  une  crosse,  et  saint  Materne,  une  crosse,  des 
églises,  des  mitres. 

S.  Grégoire  de  Tours.  —  De  vitis  Patrum,  c.  17,  col.  1940,  éd. 
Ptuinart. 

BroweretMasenius.  —  Antiquitates  et  annales  Trevirenses.  Leodii, 
1670-71.  Vol.  in-fol.  Lib.  ii.  Ces  auteurs  rapportent  la  mission  de  saint 
Euchaire  et  de  ses  compagnons  au  i'^'"  siècle. 

Acta  Sanctorum  Boll.  29  jan.,  t.  ii,  p.  918-922  et  1152-3.  Contient 
une  excellente  dissertation  contre  Hontheim  qui,  dans  son  Prodromus 
historiée  Trevirensis,  avait  attaqué  avec  témérité  et  sans  preuves  les 
traditions  de  l'Eglise  de  Trêves. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  371-373.  Laisse  incertaine  la  date  de 
la  mission  des  apôtres  de  Trêves  ;  mais  elle  est  certaine  et  elle  peut 
se  rapporter  au  i*'  siècle  aussi  bien  qu'au  iii°. 

Mabillon.  ~  Annales  Benedictini,  lib.  vi,  n.  28,  t.  i,  p.  139. 

Philippe  Diel.  —De  l'église Saint-Mathias  de  Trêves...  Trêves,  1884, 
in  8°  de  185  p.  Excellent  travail  de  critique  où  l'auteur  se  prononce  pour 
les  origines  apostoliques  de  l'Eglise  de  Trêves  et  publie  bon  nombre 
d'inscriptions  découvertes  dans  les  cryptes  de  Saint-Mathias. 

Barbier  de  Montault,  dans  la  Revue  de  l'art  chrétien,  t.  xxxni 
(1883),  p.  162. 

Glœkler  (L.  C).  —  Histoire  de  diocèse  de  Strasbourg,  par  l'abbé 


s.  cassiodore;  stedomixale;  véx.  louis  dufresse  ;  s.  valbrien.  69 

L.  C.  G...,  curé  de  Stnetzlieim.  Strasbourg,  Henri  Roux.  2  vol.  in-S", 
1882.  Ouvrage  très  estimable,  où  les  travaux  apostoliques  de  nos  trois 
saints  sont  traités  avec  beaucoup  de  soin. 

Bdtler-Godescard.  —  Vies  des  saints,,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  101-4. 

Analecta  Bollandiana,  t.  i,  p.  501  ;  t.  iv,  p.  337,  339-342. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  678,  1526,  2271. 


SAINT  CASSIODORE  ET  SAINTE  DOMINALE,  MARTYRS, 

ET   LEURS    COMPAGNONS. 

Epoque  incertaine. 

Saint  Cassiodore,  Cassiodonis^  souffrit  le  martyre  pour  la  foi  de  Jésus- 
Christ  en  un  lieu  qui  a  été  nommé  depuis  Saint-Marc,  dans  la  Calabre. 
En  même  temps  sa  mère  Dominale  donna  sa  vie  pour  la  même  cause, 
ainsi  que  les  autres  fils  de  cette  généreuse  chrétienne,  nommés  Séna- 
teur et  Viator. 

Acta  Sanctorum  Boll.  14  sept.,  t.  iv,  p.  349-850.  Résumé  historique. 


LE  VÉNÉRABLE  LOUIS-GABRIEL -TAURIN  DUFRESSE, 

ÉVÊQUE  DE  TABARACA,   ET  MARTYR  A  TCHEN-TAN-FOU. 

1815. 

(P.  Boll  XV.  584.) 

Les  Missions  catholiques,  t.  ix  (1877),  p.  450  et  451. 

A.  S.  deDoncourt.  — Fleurs  des  martyrs  au  xix^  siècle.  Chine  et 
Cochinchine,  p.  37-56.  L'auteur  de  ce  dernier  ouvrage  n'a  pas  connu 
le  nom  du  Vénérable  Louis-Gabriel-Taurin  Dufresse  et  a  pris  Taurin 
pour  un  nom  de  famille. 

XV^  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINT  VALÉRIEN,  MARTYR  A  TOURNUS, 

AU   DIOCÈSE   DE   CHALON-SUR-SAONE,    AUJOURD'HUI   d'aUTUN. 

Vers  178. 

(P.  Boll.  XI.  115.) 

Saint  Valérien,   Valerianus,  ayant  échappé  à  la  persécution  dans 
laquelle  saint  Pothin  et  ses  compagnons  versèrent  leur  sang  dans 


"tO  15   SEPTEMBRE. 

la  ville  de  Lyon  en  l'année  177,  s'avança  en  remontant  la  Saône  et  en 
annonçant  l'Evangile  aux  populations.  Arrivé  à  Tournus,  Tre?iorchium, 
il  fut  arrêté  et  mis  à  mort  le  14  septembre  de  l'année  178  vraisembla- 
blement. Les  chrétiens  qu'il  avait  convertis  élevèrent  un  oratoire  sur 
sou  tombeau  et  à  côté  se  forma  bientôt  une  communauté  de  moines  qui 
fut  comme  le  germe  de  la  grande  abbaye  de  Tournus.  Celle-ci  changea 
le  nom  du  titulaire  et  à  partir  de  875  ce  ne  fut  plus  saint  Valérien, 
mais  saint  Philibert. 

Saint  Valérien  ne  laissa  pas  d'être  toujours  l'un  des  patrons  de  ce 
monastère  et  même  de  la  ville.  Un  ancien  pouillé  du  diocèse  d'Autun 
nous  apprend  qu'il  y  avait  dans  ce  territoire  une  église  paroissiale 
dédiée  sous  le  patronage  de  saint  Valérien. 

Il  reste  une  Passion  certainement  ancienne  de  saint  Valérien,  mais 
qu'il  n'est  pas  possible  néanmoins  de  ranger  parmi  les  documents  sin- 
cères ;  une  autre  Passion  par  Falcon,  moine  de  Tournus,  qui  a  aussi 
composé  la  relation  de  la  translation  du  saint  martyr  et  des  miracles 
opérés  par  lui  ;  le  récit  d'une  nouvelle  translation  et  de  nouveaux  mira- 
cles par  le  moine  Ciarnier,  du  même  monastère.  Ces  documents  ont  été 
publiés  par  le  P.  François  Chiflet  et  le  Périer. 

Chiflet  (P.  Fr.)  —  Histoire  de  l'abbaye  de  Tournus.  Dijon,  1664, 
ia-4°. 

JuÉNiN.  —  Histoire  de  l'abbaye  de  Tournus  (1738),  in-4o,  p.  7-16,  83, 
p.  336-7. 

Acta  Sanctorum  Boll.  15  sept.,  t.  v,  p.  13-29. 

Mabillon.  — Annales  Benedictini,  lib.  xxxvii,  u.  61. 

Gallia  Christiana,  t.  iv,  col.  964. 

Bertaud.  —  Illustre  Orbandale  (1662),  t.  ii,  part,  m,  p.  5-10. 

Bosquet.  — Ecclesiae  Gallicanas  historia  (1636),  p.  102-5. 

Lebeuf,  dans  Mercure  de  France  (.Juillet  1734),  p.  1533-8. 

Leloxg.  —  Biblioth.  hist.  de  la  France  (1768),  1. 1,  n.  4705-9. 

Le  cabinet  historique,  ii"  série,  1882,  p.  558. 

Cartulaire  de  Savigny,  t.  ii,  p.  1051  et  suiv. 

FoNTENAY  (J.  de).  —  Manucl  de  l'amateur  de  jetons,  p.  368. 

DixET  (Ch.-L.)  —  Saint-Symphorien  et  son  culte.  Autun  (1861)  ;  1. 1, 
ch.  1,  60-77. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  475. 


SAINT  EPVRE,  EVRE,  APER,  APRE,  EVEQUE  DE  TOUL. 

504. 

(P.  Boll.  XI.  ll'J.) 

Saint  Epvre,  Aper,  occupa  le  siège  épiscopal  de  Toul  de  l'an  500  au 
15  septembre  504  environ.  Ce  saint  évêque  avait  jeté  les  fondements  d'une 
église  en  l'honneur  de  saint  Maurice  dans  l'un  des  faubourgs  de  la  villei 
et  il  y  fut  inhumé.  L'éclat  des  miracles  qu'il  opéra  dans  ce  sanctuaire] 


SAINT   ACHAUD,   ABBÉ;    SAINT  NICODÈME,   PRÊTRE   ET    MARTYR.         71 

fut  cause  qu'on  l'invoqua  bientôt  comme  patron  principal.  Ce  fut  depuis 
une  abbaye  très  importante  de  l'ordre  de  Saint -Benoit.  Vidricus, 
qui  la  gouverna  en  qualité  d'abbé  de  977  à  982,  écrivit  la  Vie  du  saint 
évoque,  publiée  par  dom  Calmet,  Histoire  de  Lorraine,  t.  i,  Preuves, 
p.  8C-107  et  134. 

Saint  Epvre  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  deToul  avec  saint  Etienne, 
saint  Gengoul  et  saint  Mansuy. 

Acta  Sanctorum  Boll.  15  sept.,  t.  v,  p.  55-69. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  960-1,  1870  et  scq.,  où  il  est  parlé  de 
l'abbaye  de  Saint-Epvre  et  où  il  est  question  de  saint  Tranquille,  Tran- 
quillus,  Traîiqmllius,  qui  fut  abbé  de  ce  monastère  et  de  celui  de  Saint- 
Bénigne  de  Dijon  (15  mars). 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  xiv,  p.  727-9. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  vr,  p.  485. 

Martène.  —  Thésaurus  anccdotorum,  m,  col.  889. 

Pertz.  —  Monumcnta  Germanise  historica,  Scrip.,  t.  iv,  p.  489-490. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis^  p.  475 

Chéry  (O.S.D.).  —  Saint-Epvre,  vu»  Ev.  de  Toul.  Paris,  1866 


SAINT  AGHARD,  ABBÉ  DE  JUMIÈGES, 

AU   DIOCÈSE    DE  ROUEN. 

687. 

(P.  Boll.  XI.  122.) 

Saint  Achard,  Akadrus,  Aicfiadrus,  Achardus,  fut  d'abord  abbé  de 
Quinçay,  au  diocèse  de  Poitiers,  en  654,  puis  de  Jumièges^  au  diocèse  de 
Rouen,  en  684,  et  il  mourut  le  13  septembre  vers  687.  Il  fut  remplacé 
par  saint  Hugues  dans  l'abbaye  de  Jumièges. 

Il  reste  trois  Vies  très  bonnes  et  anciennes  de  saint  Achard. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  G.  S.  Ben.,  Ssec.  ii,  p.  953-971. 

Acta  Sanctorum  Boll.  15  sept.,  t.  iv,  p.  80-102. 

SuRius.  —  Vitfe  Sanctorum,  15  sept.,  t.  ix,  p.  152-162  (éd.  1618).  Cette 
Vie  est  écrite  par  Fulbert,  moine  de  Jumièges. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  p.  529,  n.  10,  add. 

Analecta  Bollandiana,  t.  i,  p.  529,  n.  10,  add. 

SAINT  NICODÈME,  PRÊTRE  ET  MARTYR  A  ROME. 

Vers  95. 

(P.  Boll.  XI.  126.) 

Saint  Nicodème  était  prêtre  de  l'Eglise  romaine,  et  mourut  proba- 
blement durant  la  persécution  de  Domitien.  Son  corps  fut  précipité 
dans  le  Tibre.  Il  repose  aujourd'hui  dans  l'église  de  Sainte-Praxède, 


72  16    SEPTEMBRE. 

dans  la  confession.  Le  culte  de  ce  saint  martyr  est  très  ancien,  comme 
le  prouvent  les  documents  liturgiques  du  temps  de  saint  Grégoire,  la 
basilique  construite  en  son  honneur  sur  la  Voie  Nomentane  et  le  cime- 
tière qui  portait  son  nom.  Néanmoins  nous  ne  possédons  pas  d'Actes 
authentiques  ;  ce  que  nous  avons  est  emprunté  aux  Actes  des  saints 
Nérée  et  Achillée,  et  n'a  pas  une  grande  autorité. 

Acta  Sanctorum  Boll.  15  sept.,  t.  v,  p.  5-12.  Le  P.  Suysken  n'ose 
pas  affirmer  que  saint  Nicodème  soit  mort  sous  Domitien. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  474-5. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  ii,  p.  127. 

Rossi  (J.-B.  de).  —  Roma  sotterranea,  t.  i,  p.  109. 

Idem.  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1883,  p.  54. 

Analecta  juris  pontiiicii,  xxiv®  série  (1885),  col.  924. 


SAINT  ALBIN,  ALPIN  OU  AUBIN,  EVÊQUE  DE  LYON. 

(P.  Boll.  XI.  113.) 

Saint  Albin,  Albijius,  Alptnus,  gouverna  l'Eglise  métropolitaine  de 
Lyon  durant  sept  ans  au  plus,  entre  saint  Just  et  saint  Martin.  Il  semble 
avoir  été  inhumé  dans  la  basilique  de  Saint-Just.  Un  très  ancien 
pouillé  du  diocèse  d'Autun  constate  qu'une  église  paroissiale  de  ce 
territoire  était  dédiée  sous  le  patronage  de  saint  Albin  évêque  de  Lyon. 

Acta  Sanctorum  Boll.  15  sept.,  t.  v,  p.  44. 

Gallia  Christiana,  t.  iv,  col.  17. 

Cartulaire  de  l'abbaye  de  Savigny,  t.  ii,  p.  1051  et  suiv. 

Le  cabinet  historique,  ii^  sér.,  1882,  p.  558. 


XVP  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINT  CORNEILLE,  PAPE  ET  MARTYR. 
253. 

(P.  Boll.  XI.  129.) 

Saint  Corneille,  Cornélius,  fut  élu  pape  le  mercredi  4  juin  de  l'an  251 
après  que  le  siège  de  saint  Pierre  fut  resté  vacant  durant  seize  mois  à 
cause  de  la  difficulté  du  temps.  Il  fut  sacré  par  seize  évêques  et  un 
schisme  suivit  son  élection.  Cependant,  au  mois  d'octobre  de  la  même 
année,  il  réunit  un  concile  de  soixante  évêques.  Il  reste  la  notion  de 
seize  épîtres  écrites  par  lui  ;  le  plus  grand  nombre  est  adressé  à  saint 
Cyprien,  évêque  de  Carthage.  Suivant  les  uns  saint  Corneille  confessa 
glorieusement  .Jésus-Christ  et  scella  cette  confession  de  son  sang  le 


SAINT    CORNEILLE,    TAPE   ET    MARTYR.  73 

14  septembre  252;  selon  d'autres  il  fut  relégué  à  Centumcellœ,  Civita- 
Vecchia,  où  il  mourut  le  14  septembre  253.  Le  clergé  de  Rome  rapporta 
<on  corps  et  le  déposa  dans  le  cimetière  de  Saint-Callixte. 

Quelques  critiques  ont  refusé  le  titre  de  martyr  à  saint  Corneille  en 
.appuyant  sur  une  Passio  qui  n'est  que  de  la    seconde  moitié   du 

■  siècle  ;  mais  son  épitaphe,  composée  peu  de  temps  après  sa  mort, 
lit  Cornélius  ep.  martyr.  (De  Rossi,  Roma  sotterranea,  t.  i,  p.  287-296.) 
^on  nom  se  trouve  inscrit  dans  le  Depositio  martyrum.  Saint  Jérôme 

dit  de  saint  Cyprien  :  «  Passus  est eodem  die  quo  Romae  Cornélius, 

sed  non  eodem  anno.  »  {De  viris  illus.,  n.  67.)  Saint  Cyprien  le  qualifie 
<  beatus  martyr.  »  Epist.  61  et  68. 

Le  soin  que  l'Eglise  romaine  apporta  à  faire  revenir  à  Rome  les 
corps  des  trois  saints  papes  morts  hors  de  la  ville,  saint  Corneille, 
saint  Eusèbe  et  saint  Pontien,  est  une  preuve  visible  de  la  succession 
de  ses  évêques  telle  qu'elle  est  établie  dans  sa  chronique  officielle.  La 
remarque  est  de  M.  le  Com.  Rossi.  (Roma  sotterranea,  t.  il  lib.  l  c.  5. 
—  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  juillet  1864.) 

Les  reliques  de  saint  Corneille,  pape  et  martyr,  se  trouvent  en  trois 
sanctuaires  fort  éloignés  :  à  Rome,  à  l'église  de  Sainte-Marie  m  Tras- 
tevere  ;  sous  le  maître-autel  est  une  partie  du  corps  et  dans  le  trésor 
un  bras  que  l'on  expose  à  la  vénération  des  fidèles  le  jour  de  la  fête. 
On  voit  l'endroit  de  sa  déposition  sur  la  voie  Appienne.  Une  relique 
insigne  était  possédée  par  l'abbaye  de  Notre-Dame  et  des  saints  Cor- 
neille et  Cyprien  de  Ninove,  Ninovia,  de  l'ordre  de  Prémontré,  située 
dans  la  Flandre  orientale  et  fondée  en  1137  dans  le^diocèse  de  Cambrai, 
puis  rattachée  au  diocèse  de  Maliues  lors  de  la  fondation  des  évêchés 
de  Belgique,  en  1559.  (Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  111,  et  Annales  Prae- 
monstratenses,  t.  ii,  col.  369.)  Les  Bollandistes  ont  publié  une  histoire 
de  la  translation  de  cette  relique  et  des  miracles  dont  elle  a  été  l'ins- 
trument. Mais  la  partie  la  plus  considérable  était  dans  l'abbaye  de 
Saint-Corneille-et-Saiut-Cyprien  de  Compiègne,  fondée  en  877  dans  le 
diocèse  de  Soissons,  aujourd'hui  de  Beauvais,  et  de  l'ordre  de  Saint- 
Benoît.  La  belle  église  de  Saint-Corneille  subsiste  toujours,  et  elle  a 
été  érigée  en  basilique  vers  1883  {Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  434). 

Saint  Corneille  est  patron  de  Compiègne,  de  Ninove.  On  invoque  sa 
protection  pour  les  bêtes  à  cornes  (surtout  en  Bretagne),  contre  l'épilep- 
sie  et  les  convulsions  des  enfants. 

Les  Actes  de  saint  Corneille  ne  méritent  pas  une  confiance  absolue  ; 
mais  il  reste  assez  de  documents  authentiques  sur  son  court  pontificat. 

Acta  Sanctorum  Boll.  14  sept.  t.  iv,  p.  143-191,  et  Appendix  trai- 
tant de  la  translation  des  reliques  et  des  miracles  opérés  à  Ninove, 
p.  769-778. 

Schelstrate.  —  Antiquitates  ecclesiasticse,  t.  i,  p.  188.  Passio 
S.  Cornelii.  Elle  fait  mourir  saint  Corneille  à  Rome. 

Jaffé.  —  Regesta  Pontiûcum  Romanorum,  p.  17-19,  éd.  1881. 

Tillemoxt.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  eccl.,  t.  n,  note  13  sur 
saint  Corneille. 


74  IG   SEPTEMBRE 

Analecta  juris  pontilicii.  xxiv°  série  (1885),  col.  924-5. 
Analecta  Bollandiana,  t.  ii.  app.,p.  80-91. 

ALLA.RD  (Paul).  —  Le  pontificat  de  saint  Corneille  et  la  persécution  de 
Gallus.  dans  La  Co7itrove?'se,  15  janvier  1886. 
Le  Blant  (Ed.).  —  Les  Actes  des  Martyrs,  p.  223,  n.  89. 
Ul.  Chevalier.  — Répertoire  des  sources  historiques,  col.  510. 


SADsT  CÉRÉALE,    SAINTE  SALUSTIA 

ET   LEURS    VINGT     ET    UN    COMPAGNONS,    MARTYRS. 

253. 

Saint  Céréale,  sainte  Salustia  et  vingt  et  un  autres  généreux  chré- 
tiens confessèrent  la  foi  en  même  temps  que  saint  Corneille  et  mou- 
rurent avec  lui  à  Centinncellœ,  en  Etrurie,  aujourd'hui  Civita  Vecchia. 
Les  anciens  associaient  leur  culte  à  celui  du  saint  pape  martyr. 

Acta  Sanctorum  Boll.  14  sept.,  t.  iv,  p.  143-191. 

SAINTE  LUCINE. 

Vers  253. 

La  Passion  de  saint  Corneille  et  le  Liber  Pontificalis  montrent  la  bien- 
heureuse Lucine,  Liicina,  matrone  romaine,  enlevant  de  nuit  le  corps 
du  saint  pontife  et  l'ensevelissant  près  de  la  catacombe  de  Saint-Cal- 
liste,  dans  une  hypogée  qu'elle  possédait,  sur  la  voie  Appienne.  Ce  lieu 
est  encore  parfaitement  connu. 

Cette  sainte  Lucine  est  distincte  de  sainte  Lucine  qui  prit  soin  de  la 
sépulture  de  saint  Paul.  Cette  dernière  est  honorée  à  Rome  le  7  juillet 
et  ses  reliques,  qui  sont  à  l'église  Saint-Laurent  in  Lucina,  sont  exposées 
le  jour  de  sa  fête.  Des  calendriers  l'indiquent  au  20.  d'autres  au  30  juin. 

ScHELSTRATE.  —  Autiquitatos  ecclesiasticse  dissertationibus  illus- 
tratse,  1. 1,  p.  188. 

Acta  Sanctorum  Boll.  30  jun.,  t.  v,  p.  533-5. 

Barbier  de  Montault.  —  L'Année  liturgique  à  Rome,  5^  éd.,  p.  60. 

SAINT  CYPRIEN,  ÉVÊQUE  DE  CARTHAGE, 

ÉCRIVAIN  ECCLÉSIASTIQUE    ET  MARTYR. 

258. 

(P.  Boll.  XI.  133.) 

Saint  Cyprien,  Thascius  Cœcilius  Cyprianus,  né  à  Carthage  vers 
l'an  200,  reçut  le  baptême  en  246,  devint  évoque  de  Carthage  en  248, 


SAINT   CYPRIEX,    ÉVÈQUE  DE   CARTHAGE.  75 

fut  arrêté  et  mis  en  prison  en  257  au  mois  d'août  et  fut  mis  à  mort  le 
14  septembre  258.  Ses  reliques  furent  apportées  en  France  au  commen- 
cement du  ix"  siècle  et  déposées  dans  l'abbaye  de  Moissac,  de  l'ordre  de 
Saint-Benoît,  autrefois  au  diocèse  de  Cahors,  aujourd'hui  en  celui  de 
Montauban.  Elles  y  sont  encore  présentement,  quoique  la  vieille  église 
du  monastère  ait  été  détruite.  Cependant  des  parties  considérables  ont 
été  portées  à  Compiègne  et  à  Ninove. 

Les  écrits  de  saint  Cyprien  sont  l'un  des  trésors  les  plus  riches  de  la 
tradition  catholique,  surtout  pour  montrer  l'économie  intime  et  l'orga- 
nisation merveilleuse  de  l'Eglise.  La  meilleure  édition  est  celle  qu'a 
donnée  Dom  Prudent  Maran,  bénédictin  de  la  Congrégation  de  Saint- 
Maur,  Paris,  1726,  reproduite  dans  Patrologia  latina  de  Migne, 
t.  in,  IV  et  V. 

Saint  Cyprien  est  l'un  des  patrons  de  Compiègne,  de  Moissac  et  de 
Ninove. 

La  vie  et  la  mort  de  saint  Cyprien  sont  connues  de  la  manière  la  plus 
authentique  par  ses  écrits  et  surtout  par  ses  lettres  au  nombre  de 
quatre-vingt-une,  puis  par  sa  Vie  écrite  par  saint  Pontius  son  diacre. 

Acta  Sanctorum  Boll.  14  sept.,  t.  iv,  p.  191-348,  768-778. 

Gallia  Christiana,  t.  i.  col.  158;  t.  m,  col.  111;  t.  ix,  col.  435. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  2,  n.  12; 
lib.  III.  c.  15,  n.  18;  c.  24,  n.  25;  c.  34,  n.  25;  lib.  iv,  part,  ii,  c.  12.  n.  9 
et  passim.  Benoît  XIV  explique  la  raison  pour  laquelle  saint  Cyprien 
n'est  pas  honoré  comme  docteur  de  l'Eglise. 

Analecta  Bollandiana,  t.  ii,  p.  15.  Catalogue  des  mss.  de  Bruxelles, 
n.  64  et  seq.,  n.  98-100;  t.  m,  p.  85,  93. 

Rossi  (J.-B.  de).  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1881,  p.  53. 

Les  Missions  catholiques,  t.  viii  (1876),  p.  561.  Détails  topogra- 
phiques curieux  sur  les  basiliques  qui  furent  élevées  à  Carthage  sous  le 
patronage  de  saint  Cyprien  peu  de  temps  après  sa  mort,  et  sur  le  lieu 
de  sa  sépulture. 

Histoire  de  la  vie  et  des  temps  de  saint  Cyprien,  évêque  de  Carthage 
et  martyr;  ouvrage  traduit  de  l'anglais  de  G.-A.  Poole,  accompagné  de 
la  biographie  du  saint  par  le  diacre  Pontius,  et  d'une  dissertation  pré- 
liminaire, par  F.-Z.  Collombet.  Lyon  et  Paris,  1841.  In-8°.  — Poole  est 
protestant  et  ses  erreurs  s'accusent  plusieurs  fois  dans  son  livre.  Le 
traducteur  a  plus  d'une  fois  corrigé  dans  ses  notes  les  assertions  de 
l'auteur  anglais,  mais  ces  notes  ne  sont  pas  toujours  suffisantes. 
Bibliographie  catholique,  2«  année,  1842-1843,  p.  176-178.  (2^  éd.) 

Saint  Cyprien,  histoire  de  sa  vie  et  extraits  de  ses  écrits.  Lille, 
Lefort.  1849.  In-8°. 

Havet  (L.).  —  Cyprien  évêque  de  Carthage,  dans  la  Revue  des  Deux 
Mondes,  15  septembre  1885.  (Œuvre  de  la  libre-pensée.; 

Otto-Ritschl.  —  Cyprien  de  Carthage...  Gôttingen,  1885,  in-8°,  en 
allemand.  Nouvelle  classification  des  épîtres.  Esprit  protestant  et  tout 
le  pédantisme  et  le  vague  allemands. 

Katser.  —  Cyprien  ou  l'autorité  de  l'épiscopat...  Voir  Revue  de 


76  16   SEPTEMBRE. 

théologie,  t.  XV  (1857)  et  Polybiblion,  t.  xlvi  (1885),  p.  58-60,  article  du 
R.  P.  J.  Mai'tinov,  S.  J. 

Analecta  juris  pontificii,  livraison  d'août  1883.  Discussion  entre 
saint  Etienne  et  saint  Cyprien. 

MoMMSEN  (Th.),  dans  l'Hermès  (1886),  t.  xxi,  Catalogue  des  écrits 
de  saint  Cyprien  avec  stichométrie.  Important.  —  Au  même  endroit 
Liber  generationis  de  saint  Hippolyte.  Moins  important. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  529-531. 

PoTTHAST.  —  Bibliotheca  hist.  medii  fevi,  p.  662. 


SAINTE  EUPHÉMIE,  VIERGE  ET  MARTYRE  A  CHALCÉDOINE. 

307. 

(P.  Boll.  II.  145.) 

Sainte  Euphémie,  Euphemia,  endura  le  martyre  à  Chalcédoine  le 
14  septembre  307.  Elle  fut  honorée  dès  la  plus  haute  antiquité  en  Occi- 
dent comme  en  Orient  et  elle  est  encore  la  patronne  de  plusieurs  con- 
servatoires de  jeunes  filles  et  de  plusieurs  associations  de  vierges.  Dans 
l'ancienne  université  de  Paris,  sainte  Euphémie  était  patronne  de  la 
faculté  de  théologie.  La  ville  de  Calatafimi  est  aussi  sous  sa  protection 
spéciale.  A  Rome,  à  Téglise  Saint-Laurent  aile  Cliiavi  dOro,  près  le 
Forum  de  Trajan,  fête  patronale  du  conservatoire  de  jeunes  filles  qui  y 
est  annexé.  A  Saint- Ambroise  alla  Massima,  monastère  de  Bénédictins, 
fête  spéciale  en  l'honneur  de  sainte  Euphémie  et  offrande  due  par  le 
Sénat  tous  les  quatre  ans,  d'un  calice  et  de  quatre  torches.  Dans  les 
arts  plastiques,  sainte  Euphémie  a  pour  attributs,  outre  la  croix,  l'ours 
et  le  bûcher,  la  roue  à  laquelle  elle  fut  attachée,  un  démon  qu'elle  mit 
en  fuite  en  récitant  la  salutation  angélique,  le  baume  qui  découle  de  son 
tombeau  et  l'épée  qui  finit  sa  vie. 

Il  reste  des  Actes  authentiques  du  martyre  de  sainte  Euphémie,  mais 
il  est  indispensable  de  remarquer  avec  les  Bollandistes  que,  à  raison 
même  de  la  célébrité  du  culte  de  la  sainte  vierge  de  Chalcédoine  et  de 
la  rencontre  de  plusieurs  autres  bienheureuses  du  même  nom,  des 
hagiographes  postérieurs  ont  commis  de  nombreuses  confusions. 

RuiNART.  —  Acta  Martyrum  sincera  (1689),  p.  541-3. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  sept.,  t.  v,  p.  252-266. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  276-9. 

Baroxids.  —  Annales  ecclesiastici,  ad  an.  451,  n.  54;  an.  .594,  n.  101. 

Martinov.  —  Annus  ecclesiasticus  grseco-slavicus,  16  sept,  et  11  jul. 

MoRCELLi.  —  Kalendarium  Constantinopolitanum,  1. 1,  p.  151  et  seq. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  129,  151,  280  et  passim. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  martyrs,  p.  9  et  n.  73,  84,  97. 

Analecta  Bollandiana,  t.  ii,  p.  44,  n.  109.  Mss.  de  Bruxelles,  n^  98. 

Ul.  Chevalier  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  685. 


SAINTE   LUCIE   ET   SAINT    GÉMINIEN,    MARTYRS  ;    SAINTE   ÉDITHE.         77 

S^NTXTE  LUCIE  ET  SAINT  GÉMINIEN,  MARTYRS  A  ROME. 

Vers  303. 

(P.  BoU.  XI.  145.) 

Sainte  Lucie,  Liicia,  et  saint  Géminien,  Geminianus,  deux  nobles 
romains,  souffrirent  le  martyre  à  Rome,  sous  Dioclétien.  Leurs  corps 
reposent  à  Sainte-Lucie  délia  Tinta,  et  leur  culte  est  des  plus  anciens. 
Il  existe  aussi  des  Actes  de  leur  martyre  dans  lesquels  se  trouvent, 
avec  des  traces  incontestables  d'antiquité,  des  marques  non  moins 
certaines  d'altération. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  sept.,  t.  v,  p.  286-292. 

GioiiGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  476-9. 

Cajetànus.  —  Vitce  Sanctorum  Siculanorum  (1657),  t.  i,  p.  103-5, 
animadv.  p.  72-82.  Il  semble  que  l'opinion  de  ce  savant  sur  la  patrie 
de  ces  deux  saints  martyrs  n'est  pas  fondée. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1423. 

SAINTE  ÉDITHE,  VIERGE,  PRINCESSE  D'ANGLETERRE, 

MONIALE    DE   l'ORDRE   DE   SAINT-BENOÎT. 

984. 
(P.  Boll.  XI.  150.) 

Sainte  Edithe,  Editha,  Eadgîtha,  fille  du  roi  Edgar,  qui  gouverna 
si  sagement  et  si  glorieusement  l'Angleterre,  naquit  vers  l'an  962. 
Très  jeune,  elle  suivit,  dans  le  monastère  de  Wilton,  sa  mère,  sainte 
Wilfride,  lorsque  celle-ci  s'y  retira  après  la  mort  de  son  mari.  Elle  y 
mourut  elle-même  le  16  septembre  984. 

Dans  les  œuvres  d'art  elle  est  caractérisée  par  un  pauvre  auquel  elle 
donne  l'aumône  et  par  une  couronne. 

Guillaume  de  Malmesbury.  —  De  pontificibus  Angliae,  lib.  ii,  c.  4, 
et  de  Regibus  Anglia?,  lib.  ii,  c.  13. 

Capgra\-e.  —  Novum  legendarium  Anglise  (1516),  p.  102. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœc.  v,  p.  636-7. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  sept.,  t.  v,  p.  364-370. 

SuRius.  —  Vitœ  Sanctorum  (1618),  t.  ix,  p.  168-9. 

Analecta  juris  pontificii,  vi^  série  (1863),  col.  1820-1833. 


78  16  SEPTEMBRE. 


LA  VÉNÉRABLE  ÉDITHIO,  VEUVE. 
1075. 

La  Vénérable  Édithe,  Editha,  fille  de  Godwin,  comte  de  Kent,  naquit 
vers  l'an  10'25  :  elle  épousa  saint  Edouard  III,  roi  d'Angleterre,  sur- 
nommé le  Confesseur.  Ils  vécurent  dans  le  célibat  et  se  distinguèrent 
par  toutes  les  vertus  et  surtout  une  grande  libéralité  envers  les  églises 
et  les  pauvres.  Edouard  mourut  en  106(),  et  fut  canonisé  par  le  pape 
Alexandre  III.  Edithe  vécut  jusqu'au  5  avril  1075.  Elle  est  patronne  de 
Tamworth  et  de  Wilton. 

Fabricius.  —  Bibliotheca  medii  tevi  (1735),  t.  iv,  p.  82. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  667,  672. 

Analecta  juris  pontificii,  vi«  série  (1863),  col.  1833-4. 

Nota.  —  L'ordre  de  Saint-Benoit  honore  le  18  juillet  les  saintes 
Eadburge,  vierge,  et  Edithe,  toutes  les  deux  sœurs  et  mortes  dans  le 
monastère  d'Edburton.  (Ménard,  Martyrologiwn  Benedictinum,  p.  62. 
Voir  encore  pour  une  autre  sainte  Edithe  ou  Eadgiethe,  Butler- 
Godescard,  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  l:M. 


LA  BIENHEUREUSE  IMELDA  LAMBERTINI,  DE  BOLOGNE, 

VIERGE,    DE  l'ordre   DE  SAINT-DOMINIQUE. 

1333. 

(P.  Boll.  XI.  152.) 

La  B.  Imelda  Lambertini,  née  en  1322,  se  consacra  à  Dieu  dans 
l'ordre  de  Saint-Dominique  et  mourut  à  Bologne,  sa  patrie,  le 
12  mai  1333.  Sa  fête  est  fixée  au  16  septembre. 

Acta  Sanctorum  Boll.  12  maii,  t.  m,  p.  183-4  ;  vu,  p.  705. 

BenoIt  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  m,  c.  38,  n.  25. 

Lataste.  —  Vie  de  la  B.  Imelda  Lambertini.  vierge  de  l'ordre  de  Saint- 
Dominique,  suivie  d'une  dévote  neuvaine,  etc.,  par  le  R.  P.  M.  Jean- 
Joseph  L des  Frères  Prêcheurs.  3*^- éd.  Paris,  Poussielgue,  1866.  In-18. 


LE   BIENHEUREUX   LOUIS   ALLEMAN  ;    SAINT   l'IUNCIPE,    ÉVÊQUE.  79 


LE  BIENHEUREUX  LOUIS  ALLEMAN, 

SOIXANTE-iiUINZIÈME  ARCHEVÈC^UE  d'aKLES   ET   CARDINAL  DU   TITRE 
DE   SAINTE-CÉCILE. 

1450. 
(P.  Bail.  IX.  154.) 

Le  H.  Louis  Allemau,  d'une  famille  noble  du  Comtat  Venaissiu,  devint 
évèque  de  Magueloue  de  1418  à  1423,  archevêque  d'Arles  en  1423,  créé 
cardinal  le  24  mai  1426,  président  du  Concile  de  Bâle  après  la  retraite 
du  cardinal  de  Saint-Ange  le  9  janvier  1438  jusqu'en  1443  qu'il  le 
termina  par  la  quarante-cinquième  séance  tenue  le  10  juin  ;  légat  du 
pape  Nicolas  V  dans  la  Basse-Allemagne  en  1449,  mort  le  Ib  sep- 
tembre, à  Salon,  dans  le  diocèse  d'Arles,  l'an  1450. 

Toute  la  conduite  de  ce  prélat  dans  le  Concile  de  Bâle  fut  une  faute 
très  grave  et  surtout  l'acte  par  lequel  il  consacra  l'antipape  Félix  V  de 
Savoie  ;  mais  il  déplora  cette  faute  et  en  demanda  humblement  pardon 
à  Nicolas  V  qui  se  montra  très  généreux  à  son  égard.  Clément  YII  le 
béatifia  en  1527.  La  ville  d'Arles  le  reconnaît  comme  l'un  de  ses  patrons. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  sept.,  t.  y,  p.  436-462.  Vie  écrite  par  un 
anonyme  et  commentaire  du  P.  Stilting. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  39.  n.  4; 
lib.  m,  c.  20,  n.  7. 

Raynaldus.  —  Continuatio  Annal.  Baronii,  ad  an.  1426,  n.  26; 
1439,  n.  19  et  20;  1440,  n.  1  et  2;  1449,  n.  ~t. 

Gallia  Christiana,  1. 1,  col.  582;  t.  ii,  col.  754;  t.  yi,  col.  798-799. 

Chacun  (Alph.).  —  Vitas  Pontificum  Rom.  et  S.  R.  E.  Cardinalium. 
Romag  (1677),  t.  n,  col.  841-5. 


SAINT  PRINCIPE,  ÉVÊQU'E  DU  MANS,  CONFESSEUR. 

511. 

(P.  Boll.  XI.  158.) 

Saint  Principe,  Principius^  gouverna  l'Eglise  du  Mans  de  497  à  511 
avec  grand  zèle  et  non  moins  de  prudence.  Il  fut  inhumé  dans  l'église 
des  saints  Apôtres,  aujourd'hui  l'église  du  Pré.  Sa  Vie  a  été  écrite  avec 
fidélité,  mais  trop  brièvement,  par  un  anonyme. 

De  son  temps  l'Eglise  du  Mans  vit  le  martyre  des  saints  Pérégrin, 
Machorat  et  Viventien.  Elle  fut  honorée  par  la  naissance  des  saints 
Léonard  de  Nouaillé  et  Liphard  de  Meung-sur-Loire. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  sept.,  t.  y,  p.  329-332. 

PiOLiN.  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Mans,  1. 1,  p.  127-145. 


80  16   SEPTEMBRE. 


SAINT  FRODULFE  OU  FROU,  MOINE  DAUTUN, 

SOLITAIRE    A    BAR.TON,    AU    DIOCÈSE   ACTUEL   DE  DIJON. 

Vers  725. 

(P.  Boll.  XI.  159.) 

Saint  Frou,  Frodulphus,  disciple  de  saint  Merry,  est  connu  par  la  Vie 
de  ce  saint  abbé  et  par  la  tradition  de  l'Eglisç  de  Paris  dans  laquelle  il 
est  honoré  le  22  avril. 

V.  l'article  saint  Merry,  au  29  août,  et  Butler-Godescard,  Vies  des 
Saints,  éd.  de  Lille,  t.  iv,  p.  219  (a). 


SAINTE   LUDMILLE  OU  LUDOMILLE,  MARTYRE, 

DUCHESSE  ET  PATRONNE  DE  LA  BOHÊME. 

Vers  921. 

(P.  Boll.  XI.  16C.) 

Sainte  Ludmille,  Ludmilla,  née  en  873  environ,  épouse  de  Borzi- 
woj  I",  duc  de  Bohême,  reçut  le  baptême  au  mois  de  juin  894  et  fut 
mise  à  mort  par  deux  princes  païens  ennemis  du  nom  chrétien,  dans  la 
ville  de  Teyn,  le  16  septembre,  vers  Fan  921. 

Sainte  Ludmille  est  l'un  des  patrons  de  la  Bohême  et  des  villes  de 
Melnik,  Bunzlau,  Tetin  et  Prague.  Dans  les  représentations  plastiques 
elle  est  caractérisée  par  un  voile  de  tête,  car  ce  fut  avec  son  propre 
voile  qu'elle  fut  étranglée  ;  quelquefois  par  une  corde,  ce  qui  est  moins 
historique. 

Sainte  Ludmille  était  l'aïeule  de  saint  Wenceslas  I"  dont  il  faut  con- 
sulter la  Vie  pour  plus  d'intelligence  de  la  situation. 

Chrétien  de  Scala,  moine  et  petit-neveu  de  sainte  Ludmille,  a  écrit  sa 
Vie  publiée  par  Balbinus  et  par  les  BoUandistes. 

Balbinus  (Bohuslaus).  —  Epitome  rerum  Bohemicarum,  lib.  i,  c.  10. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  sept.,  t.  v,  p.  339-363. 

La  même  Vie  a  été  écrite  depuis  plusieurs  fois,'  surtout  en  allemand. 
(V.  Potthast,  Bibl.  hist.  medii  œvi,  788-9.) 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1428. 


LES  SAINTS  ABONDE  ET  ABONDANT,  MARTYRS. 

303. 

Saint  Abundius  prêtre,  et  saint  Abundantius,  diacre,  étaient  frères  et^ 
nobles  romains.  Ils  eurent  la  gloire  de  verser  leur  sang  pour  la  foi  aaJ 


SAINT  KOUIN,   ABBÉ;    SAINT  LAMBERT,   ÉVÈQUE.  81 

commencement  de  la  persécution  de  Dioclétien,  et  furent  décapités  l'an 
303,  hors  de  la  porte  Salaria.  Leur  culte  est  très  ancien  dans  la  ville  de 
Rome  et  il  se  trouve  sur  d'anciens  calendriers  aux  29  juillet  et  16  sep- 
tembre. Les  corps  des  saints  frères  martyrs  reposent  encore  à  Rome 
dans  l'église  du  Gesù,  sous  le  maître-autel,  et  l'on  y  célèbre  une  messe  en 
leur  honneur  le  16  septembre.  Cependant  la  Passion  qui  nous  reste  a  été 
retouchée  et  on  ne  peut  la  ranger  que  parmi  les  actes  de  seconde  classe. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  sept.,  t.  v,  p.  292-310. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  Martyrs,  n.  28  et  89. 

Nota.  —  Avec  saint  Abundius  et  Abundantius,  deux  autres  chrétiens, 
saint  Marcien,  Mareianus,  et  saint  Jean,  souffrirent  aussi  le  martyre. 
(Acta  Sanctorum^  loc.  cit.) 


XYn"  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINT  ROUIN 

fondateur  et  abbé  du  monastère  de  BEAULIEU,  au  diocèse  de  VERDUN. 

Vers  680. 

(P.  Boll.  XI.  163.) 

Saint  Rouin,  Rodingus,  né  en  Irlande,  moine  bénédictin  et  abbé  de 
Tholey,  passa  dans  les  Gaules  pour  y  prêcher  l'Evangile  et  y  fonda 
l'abbaye  de  Saint-Maurice  de  Beaulieu  en  Argonne  en  642.  Il  y  mourut 
le  17  septembre  vers  680  ou  691. 

La  vie  de  saint  Roding  est  très  bien  connue  par  les  récits  du  bienheu- 
reux Richard  de  Saint-Vannes. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Saec.  iv,  part,  ii,  p.  581-2. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  80  et  690-695. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  sept.,  t.  v,  p.  508-515. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  1263  et  seq. 

Lelong.  —  Bibliot.  hist.  de  la  France.,  1. 1,  n.  11688-90. 

DiDiOT  (J.).  —  Saint  Rouin  et  son  pèlerinage.  Verdun,  1873.  In-18. 


SAINT  LAMBERT  OU  LANDEBERT, 

ÉVÊQUE  DE  MAESTRICHT  ET  MARTYR. 

706. 
(P.  Boll  XI.  172.) 

Saint  Lambert,  Latidebertus^  Lantbertus,  Lajiibertus,  né  vers  640  dans 
le  pays  de  Liège,  devint  évèque  de  Maëstricht  en  668,  fut  le  conseiller 

Scp.  Acx  Vies  des  Salnts.  —  Tome  IH.  B 


82  17    SEPTEMBRE. 

de  Childéric  II,  roi  d'Austrasie.  A  la  mort  de  ce  prince,  il  fut  chassé  et 
dépouillé  par  Ebroïn  et  embrassa  la  vie  monastique  dans  l'abbaye 
de  Stavelo..  et  reprit  son  ministère  en  681.  Il  convertit  au  christianisme 
les  habitants  de  la  Zélande,  et  mourut  assassiné  à  Liège,  le  17  septem- 
bre l'an  706  ou,  selon  d'autres,  l'an  708,  par  Dodon,  beau-frère  de  Pépin 
d'Héristal.  Saint  Hubert  fit  déposer  le  corps  du  saint  dans  une  chapelle 
bâtie  au  lieu  où  il  avait  péri,  et  transporta  à  Liège  le  siège  épiscopal. 

Saint  Lambert  est  le  patron  de  la  ville  de  Liège  et  de  tout  le  territoire, 
de  Huy,  de  Munster  en  Westphalie.  de  Vaugirard  aux  portes  de  Paris, 
du  pays  des  Ardennes,  de  Bouvines  en  Namurois,  de  Girone,  de  Lune- 
bourg,  d'Oldenbourg  en  Westphalie  ;  enfin  il  est  l'un  des  patrons  des 
laboureurs.  Ses  attributs  dans  les  arts  plastiques  ne  sont  pas  moins 
nombreux  que  ses  patronages.  On  les  énumère  sous  ces  titres  :  perron, 
assassinat,  béquilleS;,  charbons  ardents,  croix,  flèche,  lance,  superhu- 
mé rai. 

Les  documents  anciens  sur  l'histoire  de  saint  Lambert  sont  nombreux 
et  presque  tous  méritent  confiance,  mais  la  source  première  est  la  Vie 
écrite  par  Godescalc,  diacre  et  chanoine  de  Liège. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  m,  part,  i,  p.  67-84. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  sept.,  t,  v,  p.  518-602. 

AnalectaBollandiana,  t.  ii,  p.45  ;t.iii,  p.  214,  n.  4;  t.  iv,  p.  196-8, 335. 
Il  s'y  trouve  des  variantes  qui  ont  de  la  valeur  et  de  nouveaux  détails 
sur  les  rapports  entre  saint  Lambert  et  saint  Laudoalde  (19  mars). 

Dom  Rivet  prouve  {Histoire  littéraire  de  la  France^  t.  iv,  p.  58)  que 
l'ouvrage  de  Godescalc,  où  l'on  remarque  beaucoup  de  candeur  et  de 
sincérité,  et  qui  est  composé  d'après  les  relations  de  témoins  oculaires, 
fut  écrit  vers  l'an  729,  et  non  773,  comme  Le  Cointe  et  quelques  autres 
modernes  l'ont  prétendu.  Il  reste  encore  des  Vies  de  saint  Lambert  par 
Etienne  de  Liège,  Anselme  et  Nicolas,  chanoines  de  la  môme  Eglise  ; 
Ptainer  moine  de  Saint-Laurent,  près  de  Liège  ;  Gilles  d'Orval  et 
Sigebert.  Il  y  a  plus  d'ordre  et  d'élégance  dans  celle  qu'Etienne  de 
Liège  a  donnée. 

Le  Mire  {Mirœus).  —  Annales,  ad  annos  656,  676,  693,  696. 

Martêne.  —  Amplissima  collectio,  t.  iv,  col.  845. 

Foulon.  —  Historia  Leodiensis  (1735),  p.  100  et  seq. 

Gallia  Christian  a,  t.  m,  col.  827  et  seq. 

Robert.  —  Vita  sancti  Lamberti,  episcopi...  Leodii  (1633),  in-12. 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  vi,  p.  21  et  seq. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  Saints,  p.  83,  89,  203  et  passim. 

Dancoine.  —  Numismatique  béthunoise,  p.  175  et  suiv. 

Il  se  lit  un  grand  nombre  de  dissertations  toutes  récentes  sui 
différents  points  de  la  Vie  de  saint  Lambert,  mais  surtout  sur  la  cause 
de  sa  mort. 

PoTTHAST.  —  Biblioth.  hist.  medii  sévi,  p.  775-6. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1342-3. 

Nota.  —  Nous  avons  dit  à  la  suite  de  plusieurs  autres  que  saint 
Lambert,  évêque  de  Maëstricht,  est  l'un  des  patrons  des  laboureurs  ; 


LES  STIGMATES  DE  SAINT  FRANÇOIS  d'aSSISE  ;  SAINTE  HILDEGARDE.      83 

mais  nous  craignons  qu'il  n'y  ait  là  une  erreur.  Ne  faut-il  pas  plutôt 
rapporter  ce  patronage  à  saint  Lambert,  laboureur,  martyr  à  Saragosse, 
CAKsaraîtgnstas,  et  honoré  le  IG  avril? 

Acta  Sanctorum  13oll.  16  april.,  t.  ii,  p.  413-5. 

Florez.  —  Espana  sagrada,  t.  xxx  (1775),  p.  295-300. 

Lambert  de  Zaragoza.  —  Dissertation  historico-critito-apologétique 
sur  la  vie  et  le  martyre  de  saint  L.  Pampelune,  1779,  pet.  in-4°.  En 
espagnol. 


LES  STIGMATES  DE  SAINT  FRANÇOIS  D'ASSISE. 

1224. 

{P.  Boll.  XI.  185.) 

A  Rome,  dans  l'église  des  Stigmates  de  saint  François,  une  fiole  du 
sang  qui  coula  de  ses  plaies  est  exposée  à  la  vénération  des  fidèles. 
Les  membres  de  la  confrérie  des  Stigmates  y  célèbrent  leur  fête  patro- 
nale et  le  Sénat  doit  offrir  chaque  année  un  calice  et  quatre  torches. 

Barbier  de  Montault  (Mgr  X.) —  L'Année  liturgique  à  Rome  (1870), 
p.  81. 

L'Auréole  séraphique,  t.  m,  p.  435-8. 


SAINTE  HILDEGARDE,  VIERGE  ET  ADRESSE 

du  mont-saint-rupert. 
1179. 

(P.  Boll.  XI.  170.) 

Sainte  Hildegarde,  Hildegardis,  née  en  Allemagne  en  1098,  se  con- 
sacra à  Dieu  sous  la  règle  de  saint  Benoît  en  l'abbaye  de  Disibodenberg, 
dont  elle  devint  abbesse,  et  elle  fonda  l'abbaye  du  Mont-Saint-Rupert, 
Rupelberg,  près  Bingen,  en  1147.  Elle  gouverna  ce  nouveau  monastère 
jusqu'à  sa  mort  arrivée  le  17  septembre  1179. 

Hildegarde  a  joui  d'une  très  grande  influence  dans  son  temps  et  les 
détails  sur  sa  vie  ne  font  pas  défaut;  la  publication  récente  de  nou- 
veaux ouvrages  sortis  de  sa  plume  permet  de  préciser  plusieurs  points 
jusqu'à  ce  jour  sujets  à  la  controverse.  Nous  ne  nous  proposons  que  de 
signaler  ces  faits  nouvellement  acquis. 

C'est  bien  en  1098  et  non  en  1100  que  naquit  sainte  Hildegarde.  Dès 
l'âge  de  trois  ans,  mais  surtout  à  partir  de  sa  cinquième  année, 
Hildegarde  eut  des  visions  qui  durèrent  jusqu'à  sa  mort  et  par 
lesquelles  son  âme  était  inondée  des  rayons  d'une  lumière  qu'elle 
appelle  «  l'ombre  de  la  lumière  vivante.  »  C'était  dans  le  plein  exercice 


84  17   SEPTEMBRE. 

de  tous  ses  sens  et  avec  piirfaite  connaissance  de  tout  ce  qu'elle  faisait 
que  la  vierge  recevait  ces  lumières  surnaturelles. 

Elle  était  dans  sa  quarante-troisième  année  et  était  devenue  prieure 
de  son  monastère  lorsqu'elle  eut  une  vision  qu'elle  décrit  en  ces  termes  : 
€  Une  lumière  semblable  à  un  immense  éclair  fendit  soudain  le  ciel 
et  vint  me  transpercer  la  tète,  le  cœur  et  la  poitrine.  C'était  comme 
une  flamme  qui  ne  brûlait  pas  mais  échauffait;  elle  m'embrasa  comme 
le  soleil  échauffe  un  corps  sur  lequel  il  dirige  ses  rayons.  A  Tinstant 
je  savourai  et  je  compris  l'exposition  du  Psautier,  de  l'Evangile  et 
des  autres  livres  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Testament;  je  n'avais  pas 
l'interprétation  de  la  contexture  des  mots,  ni  la  division  des  syllabes, 
ni  la  connaissance  des  cas  et  des  temps. 

€  Mais  j'avais  ressenti  en  moi  et  je  ressens  encore  d'une  manière 
admirable  la  vertu  mystérieuse  des  secrets  et  étonnantes  visions  que 
j'eus  depuis  l'âge  de  cinq  ans,  mais  que  je  n'ai  découverts  à  personne, 
excepté  à  quelques  âmes  pieuses  avec  lesquelles  je  vivais.  » 

Après  cela  Hildegarde  reçut  l'ordre  d'écrire  les  visions  qui  lui  étaient 
ainsi  communiquées.  Ce  fut  pour  elle  une  grande  épreuve.  Elle  le  fit 
pour  obéir  à  la  voix  de  Dieu  et  guidée  par  le  moine  Volmar  puis  par 
le  célèbre  Guibert,  abbé  de  Gembloux,  qui  furent  successivement  les 
guides  de  sa  conscience.  La  vierge  néanmoins  écrivait  elle-même  ses 
visions  en  latin,  seulement  Volmar  et  Guibert  durent  polir  le  style 
sans  modifier  sensiblement  la  diction  première. 

Après  qu'elle  eut  écrit  son  livre  intitulé  Scivias,  c'est-à-dire,  Scito 
vias  Domini,  elle  le  présenta  au  pape  Eugène  III,  qui  était  aussi  fils 
de  saint  Benoît  ;  il  fut  examiné  par  deux  savants  théologiens  romains 
et  la  lecture  en  fut  permise  aux  fidèles. 

Ce  livre  fut  terminé  en  1151.  Avant  cette  date  Hildegarde  avait  quitté 
l'abbaye  de  Disibodenberg  et  avait  cherché  une  solitude  plus  tranquille 
près  du  tombeau  de  saint  Rupert  à  Bingen.  Cette  retraite  n'avait  pu 
empêcher  sa  renommée  de  se  répandre  au  loin.  On  venait  à  elle  de 
tous  côtés  :  de  l'Allemagne,  de  la  Belgique,  de  la  France  et  même  de 
l'Angleterre.  Les  pèlerins  venaient  en  foule;  les  princes  envoyaient 
des  ambassadeurs  et  des  lettres  ;  des  religieux,  des  prêtres,  même  des 
évêques  et  des  cardinaux  avaient  recours  cà  ses  lumières. 

Les  papes  Eugène  III,  Anastase  II  et  Adrien  IV,  saint  Bernard, 
l'empereur  Conrad,  lui  adressèrent  des  lettres.  Elle-même  écrivit  à 
Philippe  archevêque  de  Cologne,  aux  cardinaux  Bernard  et  Grégoire, 
à  l'empereur  Frédéric,  à  Irène,  impératrice  de  Constantinople,  à  divers 
abbés  de  monastères,  au  roi  et  à  la  reine  d'Angleterre.  En  même 
temps,  la  sainte  abbesse  expliquait  l'Evangile  à  ses  sœurs  et  celles-ci 
recueillaient  ses  discours  et  il  nous  en  reste  soixante. 

Dans  d'autres  ouvrages,  Hildegarde  montre  une  connaissance  des 
choses  de  la  nature,  des  plantes,  des  animaux  et  même  de  la  médecine 
qu'on  n'aurait  pas  soupçonnée.  On  possède  aussi  un  recueil  d'hymnes 
composées  par  l'abbesse  de  Rupelberg  ;  et  elle  ne  s'était  pas  bornée  là, 
elle  avait  aussi  composé  les  airs. 


à 


SAINTE   HILDEGARDE.    VIERGE   ET   MARTYRE.  85 

Apros  que  la  sainte  eut  consacré  huit  ans  à  ces  écrits,  à  sa  nombreuse 
correspondance  et  aux  personnes  qui  avaient  recours  à  elle,  elle  reçut 
du  ciel  l'ordre  de  continuer  à  écrire  ses  visions.  Elle  composa  ainsi  le 
Liber  Vilse  meritonim  dans  lequel  on  trouve  avec  des  visions  sur  Notre- 
Seigneur  Jésus-Christ  et  son  Eglise,  sur  les  Sacrements,  sur  le  bonheur 
des  élus  et  les  châtiments  des  réprouvés,  des  vues  très  utiles  sur  les 
vertus  et  les  vices.  La  lecture  de  ce  livre,  comme  celle  de  tous  les  livres 
d'Ilildegarde,  porte  dans  l'âme  un  parfum  de  piété  qui  l'éloigné  du  vice 
et  l'incite  à  la  vertu.  Sainte  Hildegarde  consacra  cinq  ans  à  écrire  ce 
livre  et  sept  (1163-1170)  à  composer  le  Liber  divinorimi  operum.  Elle 
avait  soixante-treize  ans  quand  elle  acheva  ce  grand  ouvrage. 

Sainte  Hildegarde  mourut  dans  son  monastère  du  Mont-Saint-Rupert, 
au  diocèse  de  Mayeuce,  le  17  septembre  1179. 

Elle  est  patronne  de  la  ville  voisine,  Bingen,  en  même  temps  que  Notre- 
Dame,  saint  Martin  et  saint  Rupert. 

Les  monuments  plastiques  et  graphiques  représentent  sainte  Hilde- 
garde :  1°  expirante  et  une  croix  apparaissant  au  ciel  ;  2°  portant  une 
église  dans  la  main,  pour  rappeler  les  fondations  des  deux  abbayes  de 
Saint-Rupertsberg  et  d'Eibengen  dans  le  Rheingau,  qui  lui  sont  dues; 
3°  écrivant,  pour  indiquer  les  ouvrages  célèbres  qu'elle  a  composés. 

Nova  sanctœ  Hildegardis  opéra,  dans  les  Aiialecta  sacra  Spicilegio 
Solesmensi parata,  edidit  Joannes  Baptista  card.  Pitra,  episcopus  Tus- 
culanus,  S.  R.  E.  Bibliothecarius,  t.  viii.  Typis  sacri  Montis  Casinensis, 
1882. 
Idem.  —  Spicilegium  Solesmense,  t.  m  (1855),  p.  624. 
S.  Hildegardis  opéra,  dans  Patrologia  latina,  t.  cxcvii. 
SuRius.  —  Vitœ  Sanctorum,  17  sept. 
Acta  Sanctorum  Boll.  17  sept.,  t.  v,  p.  629-701. 
Vie  de  sainte  Hildegarde,  abbesse  du  Mont-Saint-Rupert,  dans  le 
diocèse  de  Mayence,  écrite  en  1209  par  Thierry,  abbé  de  Saint-Trond. 
Louvain,  1822,  in-12. 

M.  Chladen.  —  Dissertatio  de  Visionibus  Hildegardis.  Wittebergae, 
1716,  in-4''. 

Dahl  et  autres  ont  publié  la  Vie  ou  des  dissertations  en  langue  alle- 
mande indiquées  dans  Aug.  Potthast,  Bibliotheca  historica  medii  %m, 
p.  74:3,  et  dans  M.  Ulysse  Chevalier,  Répertoire  des  sources  historiques, 
p.  1063. 
DoM  Mabillox.  —  Annales  Benedictini,  t.  vi. 

BengIt  XIV.  —  De  Beatificatione,  etc.,  lib.  ii,  cap.  23,  n.  3  ;  cap.  32. 
n.  11  ;  cap.  49,  n.  15  ;  lib.  m,  cap.  ultime,  n.  3  et  18. 

Ch.  Cahier.  —  Cractéristiques  des  Saints,  p.  280,  344,  527,  551,  618 
et  640.  Cet  auteur  fait  mourir  sainte  Hildegarde  en  1179, 1180  et  1182. 
BucELiN.  —  Menologium  Bénédictin um,  17  sept.,  p.  648. 


86  17  SEPTEMBRE. 


SAINT  PIERRE.  D'ARBUÈS, 

INQUISITEUR  DE  LA  FOI  DANS  LE  ROYAUME  d'aRAGON  ET  MARTYR. 

1485. 

(P.  Boll.  XI.  189.) 

Saint  Pierre,  né  à  Saragosse  en  1441,  devint  chanoine  régulier  et 
inquisiteur  de  la  foi  et  fut  mis  à  mort  par  les  Juifs  le  17  septembre  1485 
à  Saragosse,  au  pied  de  l'autel,  lorsqu'il  se  préparait  à  chanter  les 
matines.  Il  fut  béatifié  en  1672  et  canonisé  en  1867. 

Saint  Pierre  d'Arbuès  et  l'un  des  patrons  de  la  ville  de  Saragosse. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  sept.,  t.  v,  p.  728-754.  Vie  anonyme,  mais 
contemporaine  du  saint. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  17,  n.  8,  9  ; 
c.  24,  n.  10  ;  c.  37,  n.  4  et  passim. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1803-4. 

SAINT  FLOSCEL  OU  FLOCELLE,  MARTYR  A  AUTUN. 

Vers  257. 

(P.  Boll.  XI.  194.) 

Saint  Floscel,  Flocellus,  était  un  enfant  qui  fut  mis  à  mort  en  haine 
de  Jésus-Christ  à  Autun,  sous  l'empire  d'Antonin.  Il  reçoit  un  culte 
tout  spécial  dans  la  ville  de  Beaune,  quoiqu'il  ne  soit  pas  mentionné 
parmi  les  patrons,  qui  sont  Notre-Dame  et  saint  Denis. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  sept.,  t.  v,  p.  478-482.  Passio  S.  Fiocelli 
pueri,  mart.,  qui  colitur  Belnse  in  ducatu  Burgundiae. 

Dinet  (Ch.).  —  Saint  Symphorien  et  son  culte.  Autun,  1861.  t.  i,  ch. 
10,  p.  232-244. 

Péquegnot.  —  Légendaire  d' Autun,  t.  ii,  p.  268-295.  2°  éd. 

Lecanu.  —  Hist.  du  diocèse  de  Coutances  et  d'Avranches  (1878),  1. 1, 
p.  24,  31,  126  ;  t.  ii,  p.  474,  Actes.  L'auteur  réclame  pour  le  diocèse  de 
Coutances  d'avoir  donné  le  jour  à  saint  Floscel  ;  mais  il  est  plus  proba- 
ble que  saint  Floscel  d' Autun  est  absolument  différent  de  saint  Floscel 
de  Coutances.  Il  est  aussi  tout  à  fait  différent  de  saint  Flaceau,  du 
Mans,  qui  est  aussi  honoré  le  même  jour,  17  septembre,  et  qui  était  un 
simple  prêtre  du  Mans,  directeur  ou  chapelain  des  moniales  de  Sainte- 
Scholastique.  (Piolin,  Histoire  de  l'Efjlise  du  Mans,  t.  i,  p.  357,389,390  ; 
t.  m,  p.  155.)  Chastelain,  dans  son  Martyrologe  universel,  a  contribué 
à  faire  naître  la  confusion  dont  nous  parlons. 


J 


SAINTE  gamelle;   LE  VÉNÉRABLE  ROBERT   BELLARXDN.  87 

SAINTE  GAMELLE,  VIERGE  ET  MARTYRE, 

AU  DIOCÈSE  DE  MIRËPOIX,   AUJOURD'HUI  DE  CARCASSONNE. 

XIIP  siècle. 

(P.  Boll.  XI.  195.) 

Sainte  Gamelle,  Camélia  ou  Camela,  était  une  vierge  qui  s'était  con- 
sacrée à  Dieu  dans  un  monastère  de  moniales  au  diocèse  de  Mirepoix . 
Elle  soufifrit  le  martyre  de  la  part  des  Albigeois  au  lieu  môme  qui  depuis 
porta  son  nom  et  où  se  voit  une  église  romane  assez  remarquable,  non 
loin  de  Gastelnaudary. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  sept.,  t.  v,  p.  314.  Il  n'y  a  pas  d'Actes. 

LE  VÉNÉRABLE  ROBERT   BELLARMIN, 

CARDINAL,    ARCHEVÊQUE  DE   CAPOUE,   DE  LA  COMPAGNIE  DE   JÉSUS. 

1621. 

(P.  Boll.  XI.  195.) 

François-Romulus-Robert  Bellarmin,  né  le  4  octobre  1542,  à  Monte- 
Pulciano  ;  en  1560  il  fut  reçu  dans  la  Compagnie  de  Jésus  ;  en  1570  il 
devint  professeur  de  théologie  à  l'université  de  Louvain  ;  de  1576  à  1589 
il  fit  à  Rome  un  cours  de  polémique  religieuse  qui  prit  corps  dans  son 
grand  ouvrage  :  Disputationes  de  controversiis  Chiistianx  fidei  adver- 
sits  hiijus  temporis  hœreticos.  Il  devint  bientôt  le  théologien  le  plus 
autorisé  de  la  ville  pontificale  et  le  conseiller  des  papes  Grégoire  XIV 
et  Clément  VIII.  Celui-ci  l'obligea  en  1529  à  recevoir  la  dignité  de  car- 
dinal et  plus  tard,  en  1602,  celle  d'archevêque  de  Capoue  qu'il  résigna 
en  1605.  La  même  année,  après  la  mort  de  Léon  XI,  il  aurait  été  élu 
pape  s'il  ne  s'y  fût  opposé  formellement  et  s'il  n'avait  pas  été  jésuite. 
Paul  V  le  retint  près  de  lui.  Bellarmin  consacra  les  quinze  dernières 
années  de  sa  vie  à  des  travaux  théologiques,  politiques  et  littéraires 
ainsi  qu'à  ses  exercices  de  piété,  pour  lesquels  il  montrait  une  fidélité 
et  une  exactitude  dignes  de  servir  de  modèle  à  tous  les  clercs,  à  quel- 
que degré  de  la  hiérarchie  qu'ils  appartiennent.  Il  était  d'ailleurs 
employé  dans  toutes  les  afi"aires  commises  à  la  sollicitude  du  S.  Siège 
Apostolique.  Il  mourut  dans  la  maison  du  noviciat  de  la  Compagnie 
de  Jésus  à  Rome  le  17  septembre  1621.  L'édition  complète  des  œuvres 
de  Bellarmin  a  paru  à  Cologne  en  1619,  eu  7  vol.  in-fol. 

Les  causes  qui  ont  empêché  la  canonisation  du  cardinal  Robert  Bel- 
larmin sont  des  causes  politiques  qui  n'enlèvent  rien  à  la  vénération 
dont  il  est  digne  et  à  l'autorité  de  ses  exemples. 

Benoit  XIV. —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  ii,  c.  2,  n.  9  ;  c.  12, 


88  18  SEPTEMBRE. 

n.  13  :  c.  26,  n.  2  et  passim.  Benoît  XIV  avait  beaucoup  travaillé  pour 
la  canonisation  du  V.  Robert  Bellarmin  et  il  l'aurait  accomplie  durant 
son  pontificat  si  la  politique  n'y  eût  mis  obstacle. 

FuLiGA-STi.  —  Vie  du  card.  Bellarmin.  Rome,  1624.  In-8°.  En  italien. 
Traduit  en  latin,  Liège,  1626  ;  en  français  par  Jean  et  Pierre  Morin. 

Bartoli  (Daniel).  —  De  Vita  Bellarmini.  Romse,  1677. 

Cervino.  —  Imago  Virtutum  Rob.  card.  Bellarmini,  a  Marcello  Cer- 
vino,  ejus  nepote.  Ingolst.,  1625,  et  Solisbaci,  1843. 

Frison  (Nicolas).  —  Vie  du  cardinal  Bellarmin.  Bruxelles,  1717.  In-é". 
En  français. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Vics  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  145-154. 

Nota.  —  La  ville  de  Capoue  a  été  illustrée  par  beaucoup  d'autres 
saints,  comme  on  peut  le  voir  dans  Ughelli,  lialia  sacra^  t.  vi,  col.  291  et 
seq.  ;  Gams,  Séries  episcoporimi,  p.  867  ;  De  Rossi,  Bullettino  di  archeo- 
logia  cristiana,  1884-1885,  fasc.  2  et  3.  Il  s'y  trouve  des  détails  très 
curieux  sur  l'église  de  San-Prisco  et  les  mosaïques  (malheureusement 
presque  ruinées)  qui  représentent  un  grand  nombre  de  saints  locaux 
et  étrangers,  figurés  et  désignés  par  des  inscriptions,  comme  saint 
Augustin,  sainte  Félicité,  martyrs  sous  Dèce.  Des  textes  anciens  en 
parlent,  mais  on  les  avait  négligés.  Ils  sont  d'ailleurs  bien  plus  clairs 
en  présence  des  monuments. 


XVDP  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINT  DIZIER  OU  DIDIER,  ÉVÊQUE  DE  RENNES, 

ET  SAINT   REGINFROID  OU  RAINFROID,   DIACRE,   MARTYRS. 

Fin  du  VHP  siècle. 

(P.  Boll.  XI.  198.) 

Saint  Dizier,  Didier,  Désiré,  Desiderius,  paraît  le  septième  sur  le 
catalogue  des  évêques  de  Rennes.  Il  occupait  le  siège  épiscopal  en  682, 
687  et  probablement  en  689.  C'est  après  cette  date  qu'il  entreprit  le 
pèlerinage  dans  lequel  il  mourut  de  mort  violente. 

Son  culte  est  ancien  dans  la  Franche-Comté,  le  Sundgau  et  l'Alsace  ; 
mais  il  parait  presque  inconnu  dans  le  diocèse  de  Rennes.  Il  n'existe 
pas  de  Vie  ancienne. 

Acta  Sanctorum  Boll.  18  sept.  t.  v,  p.  788-9,  et  Febr.  t.  ii,  p.  342-6. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  741-2. 

LoBiNEAU.  —  Vies  des  Saints  de  Bretagne  (1836),  t.  ii,  p.  178-184. 

Vies  des  Saints  de  Franche-Comté  (1856),  t.  iv,  p.  90-100. 

Bouquet.  —  Rerum  Gallicarum  Scriptores,  t.  m,  p.  618  et  641. 

Devie.  —  Histoire  de  Bretagne,  t.  ii,  p.  135. 

Martêne.  —  Anecdota,  t.  m,  col.  1569. 


SAINT  THOMAS   DE  VILLENEUVE.  89 

SAINT  THOMAS  DE  VILLENEUVE, 

DE  l'ordre  des   ermites  DE  SAINT-AUGUSTIN,  ARCHEVÊQUE  DE  VALENCE. 

1555. 

(P.  Boll.  XI.  201.) 

Saint  Thomas  de  Villeneuve,  né  en  1488,  professeur  de  philosophie  à 
Alcala  puis  à  Salamanque,  reçu  dans  l'Ordre  des  Ermites  de  Saint- 
Augustin  à  l'âge  de  trente  ans,  y  remplit  diverses  fonctions  et 
mérita  un  tel  respect  de  Charles-Quint  qu'il  obtint  des  grâces  refusées 
à  plusieurs  grands  et  plusieurs  évoques  d'Espagne.  Il  fut  nommé  arche- 
vêque de  Valence  le  5  août  1544  et  mourut  le  8  septembre  1555.  Son 
nom  est  resté  comme  le  symbole  de  la  charité  envers  les  malheureux. 
Saint  Thomas  a  laissé  des  écrits  qui  tiennent  plus  encore  de  la  piété 
que  de  la  science  théologique. 

On  achève  en  ce  moment  à  Manille  (Philippines)  une  édition  de  luxe 
des  œuvres  de  saint  Thomas  de  Villeneuve,  faite  d'après  les  meilleurs 
manuscrits,  par  les  soins  des  Pères  Augustins  de  la  province  du  Saint 
Nom  de  Jésus.  1881-1885.  6  vol.  in-4°. 

Saint  Thomas  de  Villeneuve  est  patron  de  Valence  en  Espagne,  de 
Thomar,  de  Castel-Gandolfo,  et  de  l'Ordre  des  Hospitalières  Augustines 
dites  de  Saint-Thomas  de  Villeneuve,  fondé  au  milieu  du  xvii"  siècle 
par  le  P.  Ange  Le  Proust,  de  l'Ordre  de  Saint- Augustin,  né  à  Poitiers 
le  4  décembre  1624.  Cette  congrégation  compte  plus  de  quarante  mai- 
sons, surtout  en  Bretagne,  et  ne  doit  pas  s'étendre  au  delà  du  royaume. 

Dans  les  représentations  plastiques  saint  Thomas  est  figuré  avec  les 
attributs  de  l'aumône,  et  aussi  dans  l'attitude  d'un  religieux  ou  d'un 
évêque  ravi  par  l'extase. 

La  Vie  de  saint  Thomas  a  été  écrite  par  Jean  de  Muguafouès,  évoque 
de  Ségovie,par  Michel  Salonio,  natif  de  Valence  et  témoin  oculaire  des 
faits  qu'il  rapporte,  par  Jérôme  Canton  et  Nicolas  Baxius,  religieux 
augustin  ;  tous  ces  ouvrages  sont  en  espagnol  ainsi  que  ceux  d'Orti 
(M.  A.)  et  de  Quevedo  y  Villegas  (Fr.).  Paesl  (F.)  a  publié  une  Vie  en 
allemand  en  1860,  in-8°. 

Acta  Sanctorum  Boll.  18  sept.,  t.  v,  p.  799-992. 

BenoIt  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  25,  n.  6; 
c.  18,  n.  9;  c.  33,  n.  13  et  passim. 

Histoire  de  saint  Thomas  de  Villeneuve  dit  l'Aumônier,  archevêque 
de  Valence  (Espagne),  de  l'Ordre  des  Ermites  de  Saint- Augustin,  par 
M.  l'abbé  Dabert,  vicaire  général  de  Viviers  ;  dédiée  à  Mgr  l'évêque 
de  Viviers  et  publiée  avec  son  approbation.  —  Lyon  et  Paris,  Guyot, 
1852.  In-8°.  —  Mgr  Nicolas-Joseph  Dabert,  né  à  Henrichemont  (Cher), 
a  été  sacré  évêque  de  Périgueux  le  22  novembre  1863. 

Eloge  historique  de  saint  Thomas  de  Villeneuve,  par  le  P.  Claude 
Maimbourg,  augustin  (neveu  du  célèbre  jésuite). 


90  18   SEPTEMBRE. 

Vie  de  saint  Thomas  do  Villeneuve,  par  le  P.  Nicolas  Baxi,  augustin 
d'Angers,  (Texte  latin.) 

SiMPLiciEN  DE  Saint-Martin,  —  La  Vie  de  S.  Thomas  de  Vil-neuve, 
dit  l'Aumosnier,  de  l'Ordre  des  Hermites  de  S.  Augustin,  archevesque 
de  Valence...  Tolose,  Jean  Boude,  1659,  in-8°. 

Hélyot.  —  Histoire  des  Ordres  religieux  et  Dictionnaire  des  Ordres 
religieux,  t.  iv,  col.  1416-1421. 


SAINT  JOSEPH  DE  COPERTINO, 
prêtre,  de  l'ordre  des  frères  mineurs  conventuels. 

1663. 

(P.  Boll.  XI.  219.) 

Né  en  1603,  saint  Joseph  de  Copertino  fut  le  grand  thaumaturge  du 
XVII*  siècle,  et  mourut  à  Osimo  le  18  septembre  1663. 

Acta  Sanctorum  Boll.  18  sept.,  t.  v,  p.  992-1060.  Vie  écrite  par 
Ange  Pastovicchi,  publiée  d'abord  en  1753  ;  les  miracles  par  Dominique 
Bernino,  évêque  d'Osimo,  qui  a  aussi  écrit  une  Vie  complète  et  était 
tils  du  célèbre  artiste  Le  Bernin.  Autre  récit  de  miracles  par  Paul- 
Antoine  Agello. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  ult.,  n.  1; 
lib.  Il,  c.  15,  n.  11  ;  c.  25,  n.  1  et  passim. 

Nuzz  (Robert).  —  Vie  du  serviteur  de  Dieu  Joseph  de  Copertino. 
Palerme,  1678.  In-4°.  En  italien. 


SAINT  FERRÉOL  OU  FORGET, 

martyr  près  de   vienne  en  DAUPfflNÉ. 

304. 

(P.  Boll  XI.  236.) 

Saint  Ferréol,  Ferreohis,  l'un  des  plus  célèbres  martyrs  de  la  Gaule, 
était  tribun  militaire  lorsqu'il  versa  son  sang  pour  la  foi.  Ses  Actes 
sont  reconnus  sincères  et  son  culte  est  très  ancien.  Saint  Grégoire  de 
Tours  rapporte  avoir  lu  dans  une  église  de  Vienne  ces  deux  vers  : 

Heroas  Ghristi  geminos  hsec  continet  aula 
Julianum  capite  corpore  Ferreolum. 

Saint  Julien  de  Brioude,  mis  à  mort  la  même  année,  le  28  août,  était 
aussi  de  Vienne. 

Saint  Ferréol,  martyr,  est  l'un  des  patrons  de  la  Catalogne,  de  la 
ville  de  Vienne,  et  on  l'invoque  pour  la  préservation  des  oies.  Dans  les 


SAINT  FERRÉOL,   ÉVÊQUE  DE  LIMOGES.  91 

arts  plastiques  il  est  caractérisé  par  une  armure,  des  chaînes,  un 
fleuve,  une  oie. 

Grégoire  de  Tours.  —  De  Gloria  Martyrum,  lib.  ii,  c.  2. 

RuiNART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  509,  éd.  1689. 

Acta  Sanctorum  Boll.  18  sept.,  t.  v,  p.  760-767  et  1060.  Les  Actes 
ne  sont  pas  les  mêmes  que  dans  Ruinart. 

GiORGi,  —  Martyrologium  Adonis,  p.  481-2. 

Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  lib.  iv,  n.  13;  lib.  xxi,  n.  7. 

TiLLEMOXT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  v,  p.  282-5  et  701. 

Ceillier.  —  Hist.  des  auteurs  ecclés.  t.  m,  p.  526-7. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  ii,  p.  422-3. 

Terrebasse.  —  Inscriptions  de  Vienne,  t.  ii,  p.  99-108,  et  Mémoires 
de  la  Soc.  arch.  du  Midi,  t.  ii,  p.  197. 

FoRTUNAT.  —  Poemata,  lib.  vm,  n.  4. 


SAINT  FERRÉOL,  ÉVÊQUE  DE  LIMOGES. 
Vers  590  ou  597. 

(P.  Boll.  XI,  197.) 

Saint  Ferréol,  Ferreobts,  gouverna  l'église  de  Limoges  avec  une 
grande  sainteté,  environ  de  l'année  575  à  597,  ou,  selon  le  compte  du 
P.  Stilting,  à  l'année  585.  Les  habitants  du  Limousin  se  révoltèrent  à 
l'occasion  d'impositions  que  le  roi  Chilpéric  voulut  lever  sur  les  vignes  ; 
ils  brûlèrent  les  rôles  de  l'impôt,  chassèrent  les  agents  chargés  de  le 
percevoir,  et  auraient  mis  à  mort  leur  chef  le  référendaire  Marc,  si 
l'évoque  Ferréol  ne  les  en  avait  empêchés.  Comme  il  était  intervenu 
entre  la  populace  irritée  et  l'officier  du  fisc  royal,  le  bon  pasteur 
chercha  à  s'interposer  entre  la  vengeance  du  prince  et  les  malheureux 
habitants,  épouvantés  des  conséquences  que  pouvait  avoir  leur 
révolte.  Ses  efforts  ne  réussirent  qu'à  demi.  La  population  eut  alors 
recours  à  saint  Yrieix,  qui  se  rendit  auprès  de  Chilpéric  et  obtint  le 
pardon  entier  et  même  la  suppression  de  l'impôt. 

Ferréol  rendit  de  grands  services  à  son  peuple  durant  la  guerre  que 
se  firent  Chilpéric  et  Sigebert.  Il  assista  au  concile  national  de  Mâcon, 
le  23  octobre  585,  avec  quarante-deux  autres  évêques. 

Grégoire  de  Tours.  —  Hist.  eccl.  Francorum,  lib.  v ,  c.  29  ; 
lib.  VII,  c.  10. 

La  Vie  de  saint  Ferréol  a  été  écrite  par  un  anonyme  et  publiée 
d'abord  par  le  P.  Labbe,  Bibliotheca  nova  maniiscriptoritm,  t.  n, 
p.  527,528. 

Acta  Sanctorum  Bail.  18  sept.,  t.  v,  p.  783-786.  —  GaUia  Christiajia, 
t.  II,  col.  500.  —  Et  la  Vie  de  saint  Yrieix,  Aredins,  Mabillon,  Acta 
Sanctoj'um  0.  S.  Ben.,  siec.  i,  p.  349-352.  —  Acta  Sanctorum  Boll. 
25  aug.,  t.  V,  p.  178-182. 


92  18   SEPTEMBRE. 


SAINT  WALBERT 
ET  SAINTE  BERTILIE  OU  BERTILLE,  SON  ÉPOUSE, 

AU   DIOCÈSE  DE   CAMBRAI. 

Vers  660. 

Saint  Walbert,  Walbertus,  et  sainte  Bertilie,  Bertilia,  se  sancti- 
fièrent dans  le  mariage.  Ils  habitaient  Courtsore,  Curtissolrœ,  dans 
le  Hainaut,  et  ils  donnèrent  le  jour  aux  deux  illustres  sœurs  sainte 
Waudru  et  sainte  Aldegonde.  Saint  Walbert  mourut  vers  l'an  660  le 
11  mai. 

Acta  Sanctorum  Boll.  11  maii,  t.  ii,  p.  633-5. 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  m,  p.  331-9. 

PoTTiER  (Nie).  —  La  noblesse  sainte  de  saint  Walbert  et  de  sainte 
Bertile,  ducs  de  Lorraine  et  comtes  de  Haynnav,  père  et  mère  de 
sainte  Waudru  et  de  sainte  Aldegonde.  Mons,  1644.  In-8°.  Réimprimé  à 
Mons  en  1846,  in-8°.  Voir  sainte  Waudru  au  9  avril. 


SAINTE  RICHARDE,  IMPÉRATRICE, 
PUIS  moniale  et  fondatrice  de  l'abbaye  bénédictine  d'andlau, 

AU  diocèse  de   STRASBOURG. 

903. 

(P.  Boll.  XI.  238.) 

Sainte  Richarde,  Richardis,  épouse  répudiée  de  l'empereur  Charles 
le  Gros,  mais  ayant  conservé  sa  virginité  dans  le  mariage,  fonda 
l'abbaye  d'Andlau  et  y  embrassa  la  vie  monastique.  Elle  a  chanté 
elle-même  le  bonheur  qu'elle  trouva  dans  la  solitude,  et  ses  vers  nous 
restent  encore.  Elle  composa  aussi  des  statuts  pour  son  monastère  et 
les  fit  approuver  par  le  pape  Jean  VIII.  Elle  mourut  le  18  septembre 
903  ou  904,  Ares  un  certain  laps  de  temps  l'abbaye  d'Andlau  passa 
sous  la  règle  de  saint  Augustin. 

SiGEBERT.  —  Chronicon,  ad  an.  889. 

Acta  Sanctorum  Boll.  18  sept.,  t.  v,  p.  793-8.  Résumé  historique  par 
Stilting.  Il  n'existe  pas  de  Vie  ancienne. 

Gallia  Christiana,  t.  v,  col.  879  et  seq. 

AuBERTiN  (Ant.-Nic).  —  La  Vie  de  sainte  Richarde,  fille  d'un  roi 
d'Ecosse.  Nancy,  1655,  in-12. 

Deharbe  (F.  J.).  —  Sainte  Richarde,  son  abbaye  d'Andlau,  son  église 
et  sa  crypte.  Paris,  1874.  In-8°  de  176  p.,  9  pi. 

Winterer  (L.).  —  Dans  Revue  cath.  d'Alsace  (1864),  t.  x,  p.  443-454. 


SAINT  MÉTiici::,  évèque;  le  vénérable  géhonimo,  martyr.      93 

Mén'ard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  81. 

Grandidier.  —  Histoire  de  l'Ej^dise  de  Strasbourg,  t.  ii,  p.  224  et 
suiv.  Excellent  travail  critique,  réforme  beaucoup  d'erreurs  des  his- 
toriens précédents.  Il  faut  dire  la  même  chose  des  deux  suivants. 

Raess  et  Veis.  —  Vies  des  Saints,  t.  xiii,  p.  137  et  suiv.  En  alle- 
mand. 

Butler-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  165-171. 


SAINT  METHODE, 

évèque  de  tyr,  docteur  de  l'église  et  martyr. 

Vers  311. 

(P.  Boll.  XI.  197.) 

Saint  Méthode,  Methodius,  surnommé  Ebule,  évèque  d'Olympus  et 
(le  Patara  en  Lycie,  puis  de  Tyr,  souffrit  le  martyre  en  311  ou  312  et 
est  honoré  le  20  juin  et  le  18  septembre.  Il  ne  reste  pas  d'Actes  anciens. 

S.  Jérôme.  —  De  Viris  illustribus,  c.  83. 

Acta  Sanctorum  Boll.  18  sept.,  t.  v,  p.  768-773. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  481-2. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1569. 


LE  VÉNÉRABLE  GÉRONIMO,  MARTYR  A  ALGER. 

1538. 

(P.  Boll.  XV.  589.) 

La  cause  du  Vénérable  Géronimo  (Jérôme)  se  poursuit  toujours 
devant  la  Sacrée  Congrégation  des  Rites. 

Son  martyre  a  été  raconté  par  un  contemporain,  Haëdo,  dans  son 
Dialogo  de  los  martyres. 

On  voit  au  musée  d'Alger  une  empreinte  de  la  figure  de  son  supplice. 

Dans  une  plaquette  qui  vient  de  paraître  El  Z'Dam  cherche  à 
combattre  la  vérité  du  lait  lui-même  du  martyre.  Elle  est  intitulée  : 
Géronimo,  swmommé  le  Martyr  du  Fort  des  Vingt-Quatre  heures. 
A-t-il  existé?  Ses  restes  ont-ils  été  découverts?  Alger,  imprimerie  du 
Petit  Colon,  1882.  Il  n'est  pas  difficile  de  voir  le  but  clairement  hostile 
de  l'auteur;  il  n'est  pas  plus  difficile  de  le  réfuter. 

Outre  les  Actes  de  l'introduction  pour  la  cause  de  la  canonisation, 
qui  sont  de  1869,  il  faut  voir  la  Lettre  pastorale  que  Mgr  Louis- 
Antoine  Pavy,  second  évèque  d'Alger,  a  publiée  à  l'époque  sur  le  même 
sujet.  Œuvres  de  Mgr  Louis-Antoine  Pavy,  évèque  d'Alger.  Paris, 
V"  Poussielgue-Rusand,  1852.  2  vol.  in-8°.  Dans  le  2^  vol. 


94  19   SEPTEMBRE. 


XIX^  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINT  JANVIER  DE  NAPLES,  EVEQUE  DE  BENEVENT, 

ET   SES   COMPAGNONS  MARTYRS,   PRÈS  DE  POUZZOLES. 

305. 

(P.  Boll.  XI.  241.) 

A  cette  occasion  plusieurs  saints  évêques  de  Bénévent. 

SAINT  PHOTIN,  DISCIPLE  DE  SAINT  PIERRE 

ET   FONDATEUR  DE  l'ÉGLISE   DE  BÉNÉVENT. 

Vers  l'année  40. 

Saint  Photin,  Photinus,  formé  dans  la  foi  et  la  vie  apostolique  par 
saint  Pierre  lui-même,  vint  à  Bénévent,  vers  l'année  40,  y  convertit  un 
nombre  assez  considérable  de  fidèles  et  y  fonda  une  Eglise.  Sur  les 
célèbres  portes  de  bronze  de  la  cathédrale  de  Bénévent  qui  furent 
exécutées  vers  1160  par  Oderisio  Berardi,  sous  l'épiscopat  de  Henri, 
saint  Pierre  est  représenté  conférant  l'autorité  à  Photin  et  l'instituant 
premier  et  propre  ôvêque  de  Bénévent.  La  tradition  constante  de  cette 
Eglise  confirme  les  données  de  ce  monument. 

Saint  Photin  mourut  vers  l'année  40  et  eut  une  suite  de  onze  suc- 
cesseurs dont  le  nom  n'est  pas  parvenu  jusqu'à  nous.  Le  douzième 
anneau  se  trouve  glorieusement  rattaché  en  la  personne  de  saint 
Janvier,  le  martyr. 

Vipera  assure  que  les  onze  prélats  dont  les  noms  nous  sont  inconnus 
furent  tous  de  dignes  successeurs  de  saint  Photin  et  que  leur  mémoire 
a  péri  par  suite  de  la  persécution  de  Dioclétien  qui  en  302  ordonna 
de  détruire  les  écrits  des  chrétiens  et  les  fit  rechercher. 

ViPERA  Marius.  —  Chronologia  episcoporum  et  archiepiscoporum 
Ecclesise  Beneventanse.  Neapoli,  1636. 

Sarnelli  Pompeo.  —  Memorie  cronologiche  dei  Vescovi  ed  Arcives- 
covi  délia  S.  Chiesa  di  Benevento.  Napoli,  1691,  in-4°. 

JoANNE  DE  ViTA.  —  ThosauTus  autiquitatum  Beneventanarum. 
Romae,  1754,  in-fol. 

F.  Ughelli.  —  Italia  sacra,  t.  viii,  col.  12,  ed.  1721. 

B.  GuARiNi.  —  L'antica  citta  di  Eclano.  Napoli,  1814-1815. 

ZiGARELLi.  —  Storia  di  Benevento.  Napoli,  1860. 

CiAMPiNi.  —  Votera  monumenta,  t.  ii,  p.  25. 


SAINT   JANVIER   DE   NAPLES,   ÉVÊQUE  DE  BÉNÉVENT.  95 

X,  Barbier  de  Montault.  —  Les  portes  de  bronze  de  Bénévent,  dans 
la  Revue  de  l'Art  chrétien,  1883,  p.  48. 

Do.M  Plus  Gams.  —  Séries  episcoporum,  p.  671. 


SAINT  JANVIER  DE  NAPLES,  EVEQUE  DE  BENEVENT, 

ET  SES  COMPAGNONS,  MARTYRS. 

305. 

Saint  Janvier,  ou  Gennaire,  Januarius,  souffrit  le  martyre  près  de 
Pouzzoles,  en  même  temps  que  les  saints  Sosie,  Sosms,  diacre  de 
Misène;  Festus,  diacre  de  saint  Janvier;  Didier,  Desklerms,  son 
lecteur;  Proculus,  diacre  de  Pouzzoles;  Eutychès  ou  Eutychetès  et 
Acuce,  Aciitus.  laïques  d'une  grande  vertu. 

Après  leur  mort  les  dépouilles  des  saints  martyrs  furent  portées  en 
divers  lieux  et  partout  honorées  d'un  culte  particulier. 

L'église  de  Saint-Procule  à  Pouzzoles  était  anciennement  le  temple 
que  Calpurnius  avait  fait  bâtir  en  l'honneur  d'Auguste. 

Saint  Janvier  est  patron  de  Bénévent,  de  la  ville  et  du  royaume  de 
Naples,  de  Sassari  et  de  la  corporation  des  orfèvres  de  Naples. 

On  donne  pour  attribut  à  saint  Janvier  une  fiole,  par  allusion  au 
miracle  de  son  sang. 

Les  Actes  de  saint  Janvier,  publiés  par  Falconius  en  1713,  furent 
écrits  avant  que  l'on  eût  fait  aucune  translation  des  reliques  de  ce 
saint.  Ils  sont  conséquemment  beaucoup  antérieurs  à  Jean,  diacre  de 
Naples,  qui,  vers  l'an  920,  composa  de  nouveaux  Actes  du  même 
saint,  lesquels  sont  plus  longs  que  les  premiers.  Cet  auteur  dit  que  les 
mémoires  d'après  lesquels  il  avait  travaillé,  avaient  été  falsifiés  et 
chargés  de  circonstances  inventées  à  plaisir.  Dom  Ruinart  n'a  publié 
aucun  de  ces  Actes,  Acta  Martyrum  sincei^a,  p.  xxii  et  408,  éd.  1689. 
11  ne  connaissait  pas  les  Actes  publiés  par  Falconius  en  1715,  qui 
paraissent  authentiques. 

Ughelli.  —  Italia  sacra,  t.  viii,  col.  13  et  14. 

Baronius.  —  Annales  eccles.  (1589),  ad  ann.  305,  n.  1-6. 

Ott.  Bilotta.  —  Istorico  discorso  sopra  la  patria  di  san  Gianuario 
martire.  Roma,  1535,  in-4°. 

An.  Caracciolo.  —  L'epitafio  beneventano  delli  santi  Gianuario, 
Festo  et  Desiderio,  etc.,  etc.  Napoli,  1637,  in-4°. 

Dom  Ceillier.  —  Histoire  des  auteurs  sacrés  et  ecclés.  (1733),  t.  iv 
p.  35-6. 

Civitta  cattol.  (1872),  t.  v,  p.  541-559. 

Raff.-M.  Coppola.  —  Memorie  su  i  fatti  délia  vita  et  sui  culto  di 
8.  Gianuario,  etc.  Napoli,  1851,  iu-12. 

DouHET.  —  Dictionnaire  des  légendes,  col.  667-8. 

ToM.  Egineta.  —  Lettera...  Napoli,  1758,  in-fol. 


96  19  SEPTEMBRE. 

Nie.  Carm.  Falcone.  —  L'intera  istoria  délia  famiglia,  vita,  miracoli, 
translationi  e  culto  del  glor.  martire  S.  Geniiaro,  vescovo  di  Bene- 
veuto.  Napoli,  1713,  in-fol. 

Alex.  Sym.  Mazochius.  —  Actorum  liononiensium  S.  Januarii  et 
sociorum  martyrum  Vindiciae  repetitœ.  Neapoli,  1750,  in-4°. 

SuRros.  —Vita}  Sanctorum,  13  oct.,  t.  vu,  p.  779  (éd.  1581). 

Acta  Sanctorum  Boll.  (1757)  19  sept.,  t.  vi,  p.  751-866. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.  (1698),  t.  v,  p.  365-8, 
730-4. 

PosTEL  (Victor).  —  Le  miracle  de  saint  Janvier  à  Naples,  Etude 
critique,  historique,  théologique  et  scientifique,  précédée  d'un  examen 
général  de  la  question  des  miracles,  par  M.  l'abbé  V.  Postel,  du  clergé 
de  Paris.  Paris,  Paulmier,  1857.  1  vol.  in-12.  —  Ce  livre  rapporte  la  vie 
ou  plutôt  le  martyre  de  saint  Janvier  et  l'histoire  de  ses  reliques.  La 
partie  la  plus  intéressante  est  celle  qui  concerne  le  culte  rendu  au 
saint  évê(iue  de  Bénévent,  principalement  à  Naples,  et  celle  dans 
laquelle  l'auteur  établit  la  réalité  du  miracle  de  la  liquéfaction  du  sang 
et  répond  aux  objections. 

Ch.  Cahier.  —  Caractéristiques  des  Saints,  p.  413,  618,  658  et  665. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1152. 

Le  culte  de  saint  Janvier  avait  été  porté  de  très  bonne  heure  en 
Afrique;  sa  fête  est  mentionnée  dans  le  très  ancien  Calendrier  de 
l'Eglise  de  Carthage  au  19  septembre.  Les  Martyrologes  de  saint 
Jérôme,  ceux  de  Gellone,  Bède,  Raban-Maur,  Usuard,  Notker  et  le 
Petit  Romain  et  généralement  tous  les  anciens  calendriers.  Quelques- 
uns  indiquent  cette  fête  au  7  septembre  ;  enfin  saint  Proculus  a  des 
Actes  séparés  et  qui  sont  dignes  de  foi. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  483  et  484. 

En  773  environ  saint  Etienne  II,  évêque  de  Naples,  transféra  de 
Pouzzoles  à  Naples  les  corps  de  saint  Entiche,  Eiityches,  et  Acuce, 
Aciitus.  Il  les  déposa  dans  l'église  dédiée  à  saint  Etienne  et  orna  le 
monument  qu'il  élevait  en  leur  honneur  avec  une  magnificence  vrai- 
ment surprenante. 
Ughelli.  —  Italia  sacra,  t.  vi,  col.  63-65. 


Le  siège  de  Bénévent  a  été  illustré  par  plusieurs  autres  saints  évêques 
que  nous  allons  indiquer  ici  dans  le  but  d'abréger  et  d'épargner  le  ren-^ 
voi  aux  sources.  

Sous  l'épiscopat  de  Théophile  (313)  saint  Piat  (Piatus),  martyr 
Tournay,  fut  prêtre  de  l'église  de  Bénévent. 


Saint  Dorus,  quinzième  évêque  de  Bénévent,  vivait  en  320.  Il  est 
honoré  le  20  novembre.  C'était  un  homme  apostolique  qui  souffrit  cou- 
rageusement pour  soutenir  la  foi  orthodoxe. 


s.    APOLLONIUS;    S.    CASSIANUS  ;    s.    JANVIER   II;    S.    EMILIUS,    ETC.      97 

Saint  Apollonius,  seizième  évoque  de  Bénévent,  vivait  en  32G  et  est 
honoré  le  8  juillet.  Pour  éviter  la  rage  des  persécuteurs,  il  se  réfugia 
dans  une  cabane  près  de  la  ville  ;  il  remplissait  de  là  son  ministère,  et 
il  mourut  dans  cet  asile. 

Saint  Cassianus,  dix-septième  évêque  de  Bénévent,  vivait  en  oiO.  On 
célèbre  sa  fête  le  8  août,  jour  auquel  il  mourut  après  avoir  beaucoup 
souffert  pour  la  foi.  Une  église  paroissiale  de  la  ville  de  Bénévent  avait 
été  dédiée  sous  son  nom,  mais  elle  avait  été  ruinée  dès  le  xviii«  siècle. 
Quelques  auteurs  ont  confondu  saint  Cassien,  évêque  de  Bénévent,  avec 
saint  Cassien  honoré  dans  la  ville  dlmola,  Forum  Cornelii;  c'est  une 
erreur  signalée  par  Ferrari.    

Saint  Janvier  II  assista  au  concile  de  Sardique  en  343.  Il  était  très 
savant.  Sa  fête  se  célèbre  au  mois  de  novembre. 


Saint  Emilius  ou  ^milius  fut  le  vingtième  évêque  de  Bénévent.  En 
404  il  entreprit  le  voyage  de  Constantinople  avec  son  diacre  Paul,  homme 
d'une  grande  sainteté,  pour  défendre  la  cause  de  saint  Jean  Chrysostome 
et  il  eut  une  apparition  de  saint  Paul.  Il  avait  la  qualité  de  légat  de 
saint  Innocent  I"  et  du  Concile  romain.  Sa  fête  se  célèbre  le  12  mai. 
Saint  Paulin  de  Noie,  Palladius  et  ïheodorus  dans  leurs  écrits  sur  saint 
Jean  Chrysostome  font  son  éloge. 


Saint  Jean,  vingt  et  unième  évêque  de  Bénévent,  de  415  à  448.  Son 
corps  fut  retrouvé  en  1119  avec  son  épitaphe.  Sa  fête  se  célèbre  le  15  de 
mai.  (V.  Vipera,  loc.  cit.,  et  Acta  Sanctoriim  Boll.  Mail,  t.  m,  p.  468.) 


Saint  Tammarus,  Thammarus,  qui  occupait  le  siège  de  Bénévent  en 
465,  est  honoré  d'un  culte  public  le  15  octobre.  Ce  saint  évêque  est  l'un 
des  compagnons  de  saint  Prisque,  évêque  Capoue,  au  sujet  duquel  le 
Martyrologe  écrit:  «  Il  fut  l'an  de  ces  prêtres  qui,  dans  la  persécution 
des  Vandales  (en  Afrique),  après  avoir  souffert  divers  tourments  pour 
la  foi  catholique,  furent  exposés  dans  un  vieux  navire  sur  les  côtes 
d'Afrique,  et  abordèrent  en  Campanie,  où,  s'étant  dispersés  et  ayant 
pris  la  conduite  de  diverses  Eglises,  ils  donnèrent  un  merveilleux  accrois- 
sement à  la  religion  chrétienne...  »  En  arrivant  en  Campanie,  saint 
Tammarus  avait  embrassé  la  vie  solitaire  ;  ce  fut  sur  le  bruit  que 
faisaient  sa  vertu  et  ses  miracles  qu'on  l'appela  pour  gouverner  l'Eglise 
de  Bénévent.  Après  sa  mort  une  basilique  fut  consacrée  en  son  honneur 
hors  de  la  ville  et  sur  le  bord  du  fleuve  qui  reçut  de  lui  son  nom,  nom 
qu'il  a  perdu,  car  il  n'y  a  plus  aujourd'hui  à  Bénévent  que  le  Calore  et 
le  Sabbato.  Cette  basilique  a  été  détruite  par  le  temps  et  les  tremble- 
ments de  terre  si  fréquents  en  Campanie.  Ses  reliques  reposent  dans 

Sup.  AUX  Vies  des  Saints.  —  Tome  HI.  7 


98  19   SEPTEMBRE. 

une  châsse,  sous  le  maître-autel  de  l'église  cathédrale,  et  une  inscription 
sur  marbre  placée  à  côté  avertit  du  précieux  dépôt. 

ViPERA.  —  Loc.  cit. 

Ughelli.  —  Loc.  cit.,  col.  16. 

Acta  Sanctorum  Boll.  15  oct.,  t.  vu,  p.  35-37. 


Saint  Sophias,  Sofus  ou  Sofius,  vingt-quatrième  évêque  de  Bénévent 
et  martyr,  en  490.  Sa  fête  est  indiquée  au  24  janvier  et  au  1«''  novembre. 
Cet  ami  de  Dieu  était  fils  de  saint  Gunl,  l'un  des  petits  rois  de  la 
Grande-Bretagne.  Sophias  commença  par  se  consacrer  à  Dieu  dans  la 
vie  monastique  ;  il  construisit  ensuite  un  monastère  et  en  fut  abbé.  Il 
accomplit  trois  fois  le  pèlerinage  de  Jérusalem  et  sept  fois  celui  de  Rome. 
Les  vertus  qui  brillaient  dans  ce  moine  de  sang  royal  portèrent  les 
habitants  de  Bénévent  à  le  demander  pour  évêque,  et  ils  l'obtinrent  à 
force  de  démarches  et  de  supplications.  Il  apporta  un  grand  éclat  à  cette 
Eglise  par  ses  vertus,  ses  miracles  et  surtout  par  son  martyre.  Comme 
il  s'opposait  avec  force  aux  entreprises  des  ariens,  ils  le  percèrent  de 
plusieurs  coups  de  lance  le  24  janvier  490,  à  l'autel  même,  au  moment 
où  il  offrait  le  saint  Sacrifice. 

Odoacre,  roi  des  Hérules,  qui  régnait  alors  sur  la  Campanie,  était  un 
fanatique  soutien  de  l'hérésie  arienne;  aussi  trouvons-nous  d'autres 
martyrs  à  la  même  date  dans  les  annales  de  l'Eglise  de  Bénévent,  et 
spécialement  saint  Bénigne,  Benignus,  qui  était  archidiacre  de  saint 
Sophias  et  mourut  le  même  jour.  Ses  reliques  étaient  conservées  dans 
le  monastère  qui  fut  construit  en  l'honneur  et  sous  l'invocation  du  saint 
évêque  et  martyr. 

Les  Anglais  n'avaient  point  oublié  leur  compatriote  devenu  évêque 
de  Bénévent;  ils  inscrivirent  son  nom  dans  leur  Martyrologe  et  ils 
l'honorèrent  d'un  culte  particulier. 

Quoique  les  Actes  de  saint  Sophias  soient  mêlés  de  beaucoup  de  cir- 
constances apocryphes,  ils  ne  laissent  pas  de  contenir  des  faits 
authentiques. 

Plusieurs  ont  confondu  saint  Sophias  avec  saint  Cadoc,  Cadocus.  Il 
y  a  en  effet  plusieurs  traits  communs  à  ces  deux  amis  de  Dieu  et  il  se 
rencontre  qu'ils  sont  entrés  dans  la  gloire  le  même  jour,  ce  qui  a  aidé  à 
la  confusion  ;  mais  ils  sont  distincts  et  Ferrari  a  eu  raison  de  marque] 
cette  distinction. 

Jean  Vipera.  —  Loc.  cit. 

Ughelli.  —  Loc.  cit.,  col.  16. 

Acta  Sanctorum  Boll.  24  jan.,  t.  ii,  p.  606-608  et  p.  1150.  Bollandusj 
a  eu  tort  d'admettre  la  confusion  dont  nous  venons  de  parler. 


Saint  Marcianus,  Martianus,   Martinus,  vingt-septième  évêque  de 
Bénévent,  occupait  le  siège  en  533.  On  ignore  l'année  de  sa  mort  qui^ 
arriva  probablement  le  14  juillet,  jour  de  sa  fête  à  Bénévent.  —  Saint 


SAINT    ZENON:    SAINT    MODESTUS;    SAINT    BARBATUS.  99 

Placide  se  rendant  en  Sicile  voulut  visiter  ce  saint  prélat,  sur  sa  haute 
réputation  de  vertu. 

Saint  Martianus  eut  à  Bénévent,  hors  les  murs,  une  église  dédiée 
sous  son  nom. 

11  mourut  le  11  juillet,  jour  auquel  il  est  honoré  dans  son  diocèse. 

Jean  Vipera.  —  Loc.  cit. 

Ughelli.  —  Italia  sacra,  t.  viii,  col.  17. 

Acta  Sanctorum  Boll.  14  jun._,  t.  ii,  p.  958.  Pourquoi  avoir  mis  saint 
Marcianus  au  14  juin  ? 

DoM  Plus  Gams.  —  Séries  episcoporum,  p.  671.  Cet  auteur  indique  le 
17  octobre. 

Voir  aussi  les  Actes  de  saint  Placide  (Acta  Sancloum  0.  S.  BenecL, 
sœc.  I,  et  dans  Surius,  Vitœ  Sanctorum,  t.  v.) 


Saint  Zenon,  ou  Zosimus,  fut  le  successeur  immédiat  de  saint  Marcia- 
nus. Il  gouvernait  l'Eglise  de  Bénévent  en  543,  et  on  croit  qu'il  mourut 
vers  584.  Sa  fête  se  célèbre  le  17  octobre,  et  une  église  paroissiale  de  la 
ville  de  Bénévent  lui  est  dédiée.  Ses  reliques  cependant  sont  conservées 
dans  l'église  de  Sainte-Sophie. 

Au  temps  de  saint  Zenon,  sainte  Archelaïde,  Archellaïs,  fille  du 
proconsul  Lucius  et  d'Arthesia,  vint  de  Constantinople  à  Bénévent. 
Elle  y  vécut  peu  de  temps  car  elle  mourut  âgée  seulement  de  seize  ans, 
trois  mois  et  huit  jours  ;  mais  ses  vertus,  les  miracles  qu'elle  opéra 
durant  sa  vie  et  après  sa  mort  ont  rendu  son  culte  célèbre.  Elle  repose 
dans  l'église  de  Sainte-Lucie,  près  de  la  porte  Ruflna.  Sa  fête  se  célèbre 
le  3  mars. 

Ughelli.  —  Italia  sacra,  t.  viii,  col.  17. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  oct.,  t.  viii,  p.  84. 


Sous  l'épiscopat  de  Lilianus  II,  en  591,  nous  trouvons  la  translation 
solennelle  de  saint  Modestus,  diacre  et  martjT  de  l'Eglise  de  Bénévent. 
Cette  solennité  eut  lieu  le  3  juillet  avec  l'autorisation  de  saint  Grégoire 
le  Grand. 

Saint  Barbatus  fut  le  trente-cinquième  évêque  de  Bénévent  et  gou- 
verna cette  Eglise  de  663  à  682  environ. 

Par  ses  prières  et  par  un  miracle  qu'il  obtint  de  la  sainte  Vierge,  il 
délivra  la  ville  de  Bénévent  des  ennemisqui  l'assiégeaient.  II  n'était  pas 
encore  évêque  et  ce  fut  ce  prodige  éclatant  qui  porta  le  duc  et  tout  le 
peuple  à  le  demander  pour  pasteur.  Il  profita  de  l'ascendant  dont  il 
jouissait  pour  détruire  les  derniers  restes  de  superstition  et  d'idolâtrie 
qui  régnaient  encore  dans  le  territoire  soumis  à  ses  soins. 

Il  était  né  vers  l'an  612,  il  fut  sacré  évêque  de  Bénévent  le  10  mars  663. 
En  668  il  réunit  sous  sa  juridiction  le  diocèse  de  Siponto,  et  mourut  le 
19  février  vers  l'an  682.  Il  existe  une  Vie  ancienne. 

Acta  Sanctorum  Boll.  19  febr.,  t.  m,  p.  136-142. 


100 


19    SEPTEMBRE. 


SAINT  ARNOUX  DE  VENDOME, 

ÉVÈQUE   DE    GAP   ET    PATRON    DU    DIOCÈSE. 

1070. 
(P.  Boll.  XI.  245.) 

Saint  Arnoul,  Arnulphiis,  moine  bénédictin  de  l'abbaye  de  la  Trinité 
de  Vendôme,  devint  évêque  de  Gap  et  fut  sacré  à  Rome  en  1063  et 
mourut  le  19  septembre  1070.  Le  diocèse  de  Gap,  la  ville  et  la  cathé- 
drale sont  sous  le  patronage  de  Notre-Dame  dans  son  Assomption  ; 
mais  saint  Arnoul  est  patron  secondaire  du  diocèse. 

Il  existe  une  Vie  ancienne. 

Mabillon'.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  vi,  part,  ii,  p.  237-8. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  460-1. 

Depéry  (Jean-Irénée).  —  Hagiographie  du  diocèse  de  Gap  (1852), 
p.  221-250;  265-574. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  xix,  p.  632. 

Vie  de  saint  Arnoux,  évêque  et  patron  du  diocèse  de  Gap.  Gap,  1845. 
In-32. 

Vallier  (Gustave).  —  Le  bras  de  saint  Arnoul  et  les  bulles  des 
évêques  de  Gap,  dans  Bulletin  de  la  Soc.  de  Stat.  de  l'Isère,  1870, 
p.  107-122. 


SAINTE  LUCIE,  PRINCESSE  D'ECOSSE, 

SOLITAIRE    A    SAMPIGNY,   AU    DIOCÈSE    DE    VERDUN. 

1090. 
(P.  Boll.  SI.  252.) 

Sainte  Lucie,  Lucia,  est  en  possession  d'un  culte  ancien  et  bien 
établi  ;  mais  il  n'existe  pas  de  Vie  ancienne. 
Acta  Sanctorum  Boll.  19  sept.,  t.  vi,  p.  101-103. 
BuTLER-GoDESCARD.  —  Vie  dos  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  178. 


SAINT  SEINE,  SEQUANE  OU  SIGON, 

MOIKE  DE   l'abbaye   DE   RÉOME,    PUIS   FONDATEUR   ET   PREMIER  ABBÉ 

DE  Sestre,    Segesiren,  plus  tard    saint-seine,  diocèse  de    dijon»j 

Vers  580. 

(P.  Boll.  ir.  2G0.) 

Saint  Seine,  Seqiianus,  Sirjnus,  Sigonim  et  Sicon,  fonda  en  534  l'ab- 
baye qui  porta  son  nom  dans  la  suite  et  y  établit  d'abord  la  règle  d( 


L.\    BIENHEUREUSE    MARIE   DE   CERYELLIONE  ;    SAINT   EUSTOCHE.       101 

saint  Macaire  ;  mais  il  embrassa  ensuite  celle  de  saint  Benoît.  Elle 
était  dans  le  diocèse  de  Langres  jusqu'en  1731.  Elle  compta  parmi  ses 
moines  saint  Benoît  d'Aniane  et  deux  martyrs  mis  à  mort  par  les 
Sarrasins  vers  781.  Il  existe  une  Vie  de  saint  Seine,  ancienne  et  digne 
de  confiance. 

Grégoire  de  Tours.  —  De  gloria  confessorum,  c.  88. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  i,  p.  263-5. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  vu,  n.  8. 

Acta  Sanctorum  BoU.  19  sept.,  t.  vi,  p.  33-38. 

Gallia  Cliristiana,  t.  iv,  col.  696. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  484. 

Le  Cointe.  —  Annales  eccl.  P'rancorum,  ad  an.  518,  n.  4. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  m,  p.  367-8. 


LA  BIENHEUREUSE  MARIE  DE  CERYELLIONE,  VIERGE, 

DE  l'ordre   de   la   MERCI. 

1290. 

(P.  Boll.  XI.  260.) 

La  Bienheureuse  Marie  de  Cervellione  ou  Cervellon,  dite  de  Socos, 
vierge  de  l'ordre  de  la  Merci,  mourut  à  Barcelone  le  25  septembre  1290. 
Elle  est  honorée  comme  patronne  par  la  province  de  Catalogne,  l'ordre 
de  la  Merci  et  les  navigateurs.  Dans  les  représentations  figurées  elle  a 
pour  attributs  un  lis,  mais  surtout  un  vaisseau  ou  une  mer. 

Il  existe  une  bonne  Vie  ancienne  écrite  par  Jean  de  Laos. 

Acta  Sanctorum  Boll.  25  sept.,  t.  vu,  p.  166  et  seq. 

Cordera  (Estev.  de).  —  Vie  et  œuvres  merveilleuses  de  la  Bienheu- 
reuse Marie  de  Cervellon,  dite  de  Socos,  avec  plusieurs  antiquités  de 
la  Catalogne.  Barcelone,  1639.  In-fol.  En  espagnol. 

Nota.  —  La  vie  de  la  Bienheureuse  Marie  de  Cervellon  est  liée  avec 
celle  du  Bienheureux  Armangaud. 


SAINT  EUSTOCHE,  ÉVÊQUE  DE  TOURS. 
461. 

(P.  Boll.  XI.  239.) 

Saint  Eustoche,  Eustochhis,  devint  évêque  de  Tours  vers  l'an  443  et 
mourut  le  19  septembre  461.  11  piit  la  plus  grande  part  au  concile 
d'Angers  de  453  et  dans  lequel  furent  faits  douze  canons  sur  la  disci- 
pline. Il  écrivit  avec  saint  Melaine,  évêque  de  Rennes,  et  saint  Lezin, 
Licinins,  évêque  d'Angers,  une  lettre  à  Lovocat  et  Catihern,  prêtres 


102  19   SEPTEMBRE. 

bretons,  au  sujet  de  certaines  pratiques  hétérodoxes  employées  par 
eux  dans  la  célébration  des  saints  mystères.  Il  augmenta  le  nombre 
des  paroisses  de  sou  diocèse  et  lit  construire  une  église  dans  la  ville  de 
Tours  en  l'honneur  des  saints  Gervais  et  Protais  pour  y  déposer  les 
reliques  de  ces  martyrs  envoyées  d'Italie  à  saint  Martin.  Il  fut  inhumé 
dans  l'église  construite  par  saint  Brice  sur  le  tombeau  de  saint  Martin. 

Grégoire  DE  Tours.  —  Historia  eccles.  Francorum,  lib.  ii,  c.  1  et  14  ; 
lib.  X,  c.  31. 

Acta  Sanctorum  Boll.  19  sept.,  t.  vi,  p.  26-7. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  11  et  12. 

DucHESXE  (Louis).  —  Dans  Revue  de  Bretagne  et  de  Vendée  ; 
janvier  1885.  L'auteur  traite  à  ce  sujet  de  l'origine  des  Eglises  de 
Bretagne. 


LES  SAINTS  PELEE,  NIL,  ELIE  ET  PA-TERMUTHE, 

MARTYRS   EN   PALESTINE. 

IV^  siècle. 

(P.  Boll.  XI.  24.3.) 

Les  saints  PéJée,  Peleus,  Nil,  Niliis,  Elie_,  Elias,  et  Pa-Termuthe, 
Pa-Teryniithos,  furent  arrêtés  dans  la  dernière  persécution  générale  et 
condamnés  aux  mines  dans  la  Palestine.  Ils  s'y  bâtirent  de  petits  ora- 
toires où  ils  s'assemblaient  pour  louer  Dieu,  exercice  qui  leur  procurait 
une  grande  consolation  dans  leurs  peines.  Instruit  de  ce  qui  se  passait 
par  Firmilien,  gouverneur  de  la  province,  l'empereur  Galère  fit  aussitôt 
disperser  les  confesseurs  en  différents  endroits  ;  les  uns  furent  envoyés 
aux  mines  de  Chypre,  et  les  autres  à  celles  du  Mont-Liban.  Peu  de 
temps  après,  Firmilien  fut  décapité  pour  ses  crimes.  L'officier  qui  reçut 
alors  l'autorité  relégua  encore  en  d'autres  lieux  les  serviteurs  de  Jésus- 
Christ  conformément  à  la  teneur  du  rescrit  du  prince  ;  mais  il  en  con- 
damna quatre  d'entre  eux  à  être  brûlés  vifs.  Ces  bienheureux  martyrs 
furent  Pelée  et  Nil_,  tous  les  deux  prêtres  d'Egypte,  Elle  qui  était  aussi 
prêtre,  et  Pa-Termuthe,  Egyptien  d'un  rare  savoir  et  d'une  grande 
réputation.  C'est  à  ce  dernier  qu'Eusèbe  et  saint  Pamphile  adressèrent 
leur  apologie  d'Origène. 

EusÈBE.  —  Hist.  eccles.,  lib.  viii,  c.  22  et  25. 

Idem.  —  De  Martyribus  Palestinœ,  c.  13. 

Baronius.  —  Annales  eccles.,  ad  an.  309,  n.  19. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  482-4.  Selon  Adon,  saint  Pelée 
et  saint  Nil  étaient  évêques. 


LE    H.    ALPHONSE   d'OROZCO  ;    S.    EUSTACIIE   ET    SES   COMPAGNONS.    103 

lp:  bienheureux  Alphonse  d'orozco, 

CONFESSEUR    NON    PONTIFE. 

La  Congrégation  des  Rites  vient  d'approuver  trois  oraisons  propres 
pour  la  messe  de  la  fête  du  bienheureux  Alphonse  d'Orozco,  qui  se 
célèbre  le  19  septembre. 

Dans  la  collecte  l'Eglise  présente  le  serviteur  de  Dieu  comme  un  excel- 
lent prédicateur  du  Verbe  divin,  doué  d'un  esprit  admirable  de  conseil 
et  de  force  ;  dans  la  secrète,  elle  parle  de  son  ardent  amour  de  la  pureté  ; 
enfin  dans  la  post-communion  elle  rappelle  les  lumières  surnaturelles 
qu'il  reçut  en  célébrant  les  saints  mystères. 

Analecta  juris  pontificii,  xxi®  série  (1882),  col.  1134. 

Xr  JOUR  SEPTEMBRE 


SAINT  EUSTACHE,  MARTYR,  ET  SES  COiMPAGNONS, 

THÉOPHYTA  SA  FEMME  ; 

AGAPE  ET  THÉOPYTE,  SES  ENFANTS. 

Vers  118. 

(P.   BoU.  XI.  263.) 

Saint  Eustache,  Eustachhis,  que  les  Grecs  nomment  Eustathe  ;  sa 
femme,  Théophyta  et  Théopistis  ;  ses  enfants  Agapius  et  Theopis- 
tus,  souffrirent  le  martyre  à  Rome,  vers  l'an  118,  sous  le  pontificat  de 
saint  Alexandre  (109-3  mai  119)  et  l'empire  d'Adrien  (117-10  juillet  138). 

Il  n'y  a  aucun  doute  sur  la  non  authenticité  de  la  légende  de  saint 
Eustache.  Il  faut  observer  néanmoins  qu'il  existe  deux  récits  de  sa  vie 
et  de  son  martyre  :les  Actes  grecs,  quoique  interpolés,  sont  préférables 
aux  Actes  latins.  Les  premiers  eux-mêmes  ne  furent  rédigés  que  plu- 
sieurs siècles  après  les  événements  ;  ils  sont  néanmoins  fort  anciens 
comme  on  le  constate  par  le  troisième  discours  de  Imaginibus  de  saint 
Jean  Damascène,  mort  en  754,  ou  selon  d'autres  vingt-six  ans  plus 
tard.  Dans  ce  discours,  saint  Jean  Damascène  raconte  l'apparition 
du  cerf. 

Saint  Eustache  qui  occupait  un  grade  élevé  dans  l'armée  romaine 
fut  amené  par  une  conduite  toute  spéciale  de  la  Providence  à  la  con- 
naissance du  christianisme  ;  il  perdit  peut-être  sa  femme  et  ses  enfants 
durant  la  guerre  ;  il  les  recouvra  plus  tard,  et  il  finit  par  subir  le 
martyre  pour  la  foi  avec  toute  sa  famille. 

Le  souvenir  de  ses  épreuves  s'est  conservé  vivant  dans  les  monta- 
gnes qui  avoisineut  Subiaco  et  nous  l'y  avons  retrouvé  en  1880.  On 


104 


20  SEPTEMBRE. 


prétend  que  c'est  là  même  que  se  passa  une  partie  de  sa  vie.  Les  docu- 
ments constatant  son  culte  sont  d'une  incontestable  authenticité. 

A  Rome  l'église  de  Saint-Eustaclie,  qui  est  un  titre  cardinalice,  est 
bâtie  à  l'endroit  même  où  il  souffrit  le  martyre  et  son  corps  repose 
sous  le  maître-autel  avec  celui  de  ses  compagnons.  Le  Sénat  doit  tous 
les  deux  ans  offrir  un  calice  et  quatre  torches.  Saint  Eustache  est  l'un 
des  patrons  de  Madrid,  de  Paris  et  des  chasseurs  ;  mais  dans  les 
pays  germaniques  et  môme  en  France  les  chasseurs  honorent  plus 
souvent  saint  Hubert  comme  leur  protecteur. 

Acta  Sanctorum  Boll.  20  sept.,  t.  vi,  p.  106-187. 

Actes  des  martyrs  depuis  l'origine  de  l'Eglise  chrétienne  jusqu'à  nos 
temps,  traduits  et  publiés  par  les  RR.  PP.  Bénédictins  de  la  congréga- 
tion de  France,  1879,  t.  ii,  p.  114-134. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  ecclésiastiques,  éd.  1701,  t.  ii,  p.  225  et  585. 

S.  T.  H.  et  T.  R.  S.  —  Notice  descriptive  et  historique  sur  l'église  et 
la  paroisse  de  Saint-Eustache  de  Paris.  Paris,  Dentu,  1855.1  vol.  in-12, 
p.  234-254,  et  passim.  Les  Actes  grecs  de  saint  Eustache  et  de  ses 
compagnons  viennent  d'êtres  publiés  pour  la  première  fois  dans  les 
Analecta  Bollandiana,  t.  m,  p.  65  et  suiv. 

Le  Mystèi^e  de  saint  Eustache  a  été  publié  en  1882  par  M.  l'abbé  Paul 
Guillaume,  archiviste  des  Hautes-Alpes,  dans  la  Revue  des  langues 
romanes. 


LE  BIENHEUREUX  FRANÇOIS  DE  POSADAS, 

DE   l'ordre   des   frères   PRÊCHEURS. 

1713. 

(P.  Boll.  XI.  9~\.) 

Sapena  (Vincent).  —  Vie  du  B.  François  de  Posadas...  et  décret  de 
béatification.  Rome,  1818,  1  vol.  in-4°.  En  italien.  L'auteur  était  de 
l'ordre  de  Saint-Dominique. 


SAINT  AGAPET  OU  AGAPIT  I",  PAPE  ET  CONFESSEUR. 

536. 

(P.  Boll.  XI.  279.) 

Saint  Agapet,  Agapetus  et  Agapùîis,  P'',  romain  de  naissance,  fils  de 
Gordier.  Il  fut  le  cinquante-huitième  pape  et  fut  sacré  le  3  juin  535. 11 
mourut  à  Constantinople  le  23  avril  530  et  son  corps  fut  enseveli  à 
Rome  le  17  septembre.  Il  repose  encore  dans  la  confession  de  Saint- 
Pierre. 

Acta  Sanctorum  Boll.  20  sept.,  t.  vi,  p.  163-179. 

Jaffé.  —  Regesta  Romanorum  Pontificum,  p.  113-5,  éd.  1881. 


LE   B.    JEA.N    EUSTACHE,    ABBÉ:    LE    B.    YVES   MAIIEUC.    ÉVÈ^UE.        105 


LE  BIENHEUREUX  JEAN  EUSTACHE,  1"  ABBÉ  DU  JARDINET, 

AU   DIOCÈSE   DE   NAMUR. 

1441. 

(P.  Jîoll.  XI.  280.) 

Le  B.  Jean  Eustache  fut  abbé  du  Jardinet,  de  l'ordre  de  Cîteaux, 
durant  trente-sept  ans  et  mourut  à  l'âge  de  soixante-dix-huit.  Il  fut 
célèbre  par  le  don  de  prophétie. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  595-6. 

Ménàrd.  — Martyrologium  Benedictinum,  p.  81-2. 

BucELiN.  —  Menologium  Benedictinum,  ad  20  sept. 

Raiss  (Raissius).  —  Auctarium  ad  Natales  Sanctorum  Belgii,  p.  196. 

Frisen  (Barth.)  —  Flores  Ecclesise  Leodiensis,  p.  421-2. 

LE  BIENHEUREUX  YVES  MAHEUC,  ÉVÊQUE  DE  RENNES, 

RELIGIEUX   DOMINICAIN. 

1541. 
(P.  Boll.  XI.  280.) 

Né  à  Saint-Paul-de-Léon,  religieux  dominicain,  puis  confesseur  de 
la  reine  Anne,  Yves  Maheuc  ou  Mayeux  reçut  les  bulles  qui  rélevaient 
sur  le  siège  épiscopal  de  Rennes  le  29  janvier  1507.  Il  ne  changea  point 
son  habit  de  religieux.  Le  23  juillet  1525,  il  consacra  l'église  de 
l'abbaye  de  Patience  à  Laval.  Il  brilla  par  l'éclat  de  toutes  les  vertus 
religieuses  et  épiscopales  et  se  fit  surtout  remarquer  par  sa  tendre 
dévotion  envers  la  très  sainte  Vierge  et  sa  charité  pour  les  indigents. 
Vivant  lui-même  dans  la  plus  grande  pauvreté,  il  donnait  tout  ce  qu'il 
possédait. 

Durant  sa  vie  il  opéra  des  miracles  éclatants  et  son  tombeau  devint 
glorieux.  Le  procès  de  la  canonisation  a  été  interrompu  par  suite  des 
événements  malheureux  du  pays  ;  mais  le  peuple  breton  n'a  pas  cessé 
d'invoquer  ce  grand  serviteur  de  Dieu. 

Le  B.  Yves  affectionnait  beaucoup  l'église  collégiale  de  Notre-Dame- 
de-la-Guerche,  dans  son  diocèse;  il  faisait  partie  de  la  confrérie  de 
Toussaints  établie  en  cette  église,  et  il  voulut  être  représenté  aux 
pieds  de  Marie  sur  l'un  des  vitraux  qui  décorent  cette  église  et  qui 
subsiste  encore  aujourd'hui,  1886.  C'est  le  seul  portrait  ancien  que  l'on 
connaisse  ue  Yves  Maheuc. 

Les  pièces  pour  les  procès  de  la  canonisation  sont  conservées  dans 
le  manuscrit  de  Du  Chesne,  à  la  bibliothèque  royale  de  Paris,  n°  9, 
612  H. 


106  20   SEPTEMBRE. 

LoBiNEAU.  —  Vies  des  saints  de  Bretagne  (1836),  t.  m,  p.  300-315. 
Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  700-7G1. 

GuiLLioTix  DE  CoRSON.   —   Pouillé  historiquc   de  l'archevêché   de 
Rennes. 


LE  VENERABLE  JEAN-CHARLES  CORNAY, 

MARTYR   AU   TONK-KING    OCCIDENTAL. 
1837. 

Né  à  Loudun,  diocèse  de  Poitiers,  le  12  mars  1809,  Jean-Charles  fit 
ses  études  littéraires  au  collège  de  Saumur  et  au  petit  séminaire  de 
Montmorillon,  ses  études  théologiques  au  séminaire  de  Poitiers,  et 
entra,  sous-diacre,  au  séminaire  des  Missions-Etrangères  à  Paris, 
en  1830.  Destiné  à  la  mission  du  Su-Tchuen,  Jean-Charles  Cornay  se 
dirigea  vers  le  Tong-King  par  où  il  espérait  trouver  une  entrée.  Il  y 
fut  retenu  par  des  circonstances  imprévues,  et  y  fut  ordonné  prêtre  le 
20  avril  1834.  ,3 

A  l'occasion  de  la  prise  du  Vénérable  Joseph  Marchand,  le  souverain  ' 
venait  de  lancer  un  édit  de  persécution  des  plus  violents.  Jean-Charles, 
éprouvé  extraordinairement  par  le  climat,  tomba  dans  un  état  de 
langueur  qui  ne  lui  permit  qu'un  travail  très  restreint  et  il  lui  fut  * 
conseillé  de  retourner  en  Europe,  sa  santé  ne  laissant  pas  espérer  ^ 
d'amélioration.  Il  conjurait  le  Seigneur  de  le  retirer  à  lui  avant  qu'il  : 
fût  contraint  de  quitter  la  terre  annamite. 

Au  mois  de  juin  1837,  Jean-Charles  Cornay  fut  arrêté  dans  un  \ 
village  chrétien  où  il  se  croyait  en  sécurité.  La  cangue,  la  cage,  les 
mauvais  traitements  et  des  jeûnes  de  plusieurs  jours,  il  eut  tout  à 
endurer  et  il  fut  transporté  dans  sa  cage  à  Doai,  chef  lieu  du  gouver- 
nement de  la  province  de  l'Ouest.  Il  eut  à  subir  plusieurs  interro- 
gatoires et  à  plusieurs  reprises  il  fut  soumis  à  une  cruelle  flagellation. 
Au  milieu  de  ces  tourments,  lorsque  son  sang  coulait  abondamment,  il 
chantait  des  psaumes,  des  hymnes  et  même  des  cantiques  en  français. 
Il  eut  un  sujet  de  douleur  particulier,  ce  fut  de  se  voir  accuser  de 
conspiration  et  de  révolte  par  deux  hommes  perfides  qui  n'avaient 
jamais  été  chrétiens  qu'en  apparance. 

Ce  fut  le  20  septembre,  mercredi  des  Quatre-Temps,  que  le  Vénérable 
Jean-Charles  Cornay  subit  la  sentence  qui  le  condamnait  à  être  haché 
en  morceaux  et  qui  ordonnait  que  sa  tête,  après  avoir  été  exposée 
durant  trois  jours^  serait  jetée  dans  le  fleuve.  Ainsi  le  martyr  eut  les 
bras  et  les  jambes  coupés,  puis  la  tête,  et  enfin  le  reste  du  corps  fendu 
en  quatre. 

Les  chrétiens  parvinrent  à  recueillir  le  sang  et  même  les  membres 
dispersés  ainsi  que  les  lambeaux  de  chair  du  martyr.  Ils  obtinrent 
même  la  tète  après  les  jours  de  l'exposition  écoulés,  et  ils  inhumèrent 


SAINT   JONAS   DE   GETIIOPllER  ;    SAINT   MATTHIEU,    APOTRE.  107 

ces  vénérables  dépouilles  clans  remplacement  de  l'ancienne  église  de 
Chien-Yung. 

Jean-Charles  Cornay  a  été  déclaré  vénérable  par  Grégoire  XVI,  le 
17  juin  1810,  et  le  27  avril  de  la  même  année  le  Souverain-Pontife 
[)rononca  son  éloge  en  consistoire. 

A.  S.  DE  DoxcouRT.  —  Fleurs  des  martyrs  au  xix«  siècle.  —  Chine 
,t  Cochinchine,  p.  142-164. 

Les  Missions  catholiques,  t.  ix  (1877),  p.  209. 


XXh'  JOUR  m  SEPTEMBRE 


SAINT   JONAS    DE    GETHOPHER, 

l'un  des  douze  PETITS  PROPHÈTES. 

61  avant  Jésus-Christ. 

(P.  BoU.  XI.  283.) 

Saint  Jonas  est  inscrit  au  martyrologe  romain  au  21  septembre  et  il 
est  honoré  spécialement  dans  l'Eglise  d'Orient.  Notre-Seigneur  ayant 
dit  lui-même  que  Jonas  dans  le  sein  du  poisson  était  une  figure  de  sa 
Passion,  il. n'est  pas  surprenant  de  voir  l'histoire  de  ce  prophète  sur 
toutes  les  classes  de  monuments  de  l'antiquité  chrétienne  :  bas-reliefs 
des  sarcophages,  pierres  sépulcrales,  fresques  des  catacombes,  médailles 
de  métal,  lampes,  pierres  gravées,  fonds  de  coupes  de  verre,  diptyques. 

Acta  Sanctorum  Boll.  21  sept.,  t.  yi,  p.  186-194  et  894. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  m,  c.  47,  n.  7; 
lib.  IV,  partie  n.  c.  20,  n.  11  ;  c.  29,  n.  9. 

Martigny.  —  Dictionnaire  des  antiquités  chrétiennes. 

RosENMULLER.  —  Scholia  in  Jonam,  Introd.,  t.  ii,  p.  2  et  seq. 
Produit  une  très  nombreuse  littérature  sur  ce  prophète. 


SAINT  MATTHIEU,  APOTRE  ET  ÉVANGÉLÏSTE, 

MARTYR   EX   ETHIOPIE. 

Avant  70. 

(P.  Boll.  il.  287.) 

Saint  Matthieu,  Matthasus,  nommé  Lévi  et  étant  publicain  près  de 
Capharnalim,  fut  appelé  par  Notre-Seigneur  et  devint  apôtre  et  évan- 
géliste.  Il  souffrit  le  martyre  en  Ethiopie  le  21  septembre  avant 
l'année  70.  Son  corps  fut  transporté  et  déposé  à  Salerne  le  6  mai  954. 


108  21    SEPTEMBRE. 

Il  y  eut  une  invention  de  ses  reliques  en  1080.  Un  bras  est  à  Sainte- 
Marie-Majeure  à  Rome. 

Saint  Matthieu  est  le  patron  de  la  ville  de  Salerne,  de  Bourbon- 
Achard,  de  Cormeilles  en  Normandie,  et  il  le  fut  primitivement  de  la 
ville  de  Saint-Paul-de-Léon  en  Bretagne.  Il  le  fut  aussi  de  l'abbaye  de 
Saint-Matthieu  ou  Saint-Mahé  dans  ia  même  province  et  le  même 
diocèse  et  qui  était  antérieure  à  l'an  555.  De  même  de  l'abbaye  de 
San-Matthaeo  de  Rieti,  de  l'ordre  de  Cîteaux. 

Il  n'existe  pas  d'Actes  certains  de  la  vie  et  de  la  mort  de  saint 
Matthieu,  excepté  ce  que  rapporte  la  sainte  Ecriture. 

Matth.,  c.  9  ;  Marc,  c.  2  ;  Luc,  c  5. 

Acta  Sanctorum  Boll.  21  sept.,  t.  vi,  p.  194-227.  Commentaire  par 
Stilting  et  deux  Passions  sous  le  nom  d'Actes  par  des  anonymes. 

GiORGi.  — Martyrologium  Adonis,  p.  484-6.  Prouve  par  les  documents 
que  la  fête  de  saint  Matthieu  et  même  sa  vigile  remonte  aux  temps  les 
plus  anciens. 

BEXoit  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  m,  c.  39.  n.  4; 
lib.  IV,  part,  i,  c  28,  n.  9  et  passim. 

Fabricius.  —  Codex  Apocryphorum  Novi  Testament!,  éd.  Ham- 
burgi,  1719.  Part,  i,  p.  636-608.  Variantes  d'après  les  manuscrits  de 
Bruxelles,  n.  98-100.  Analecta  Bollandiana,  t.  ii,  p.  47. 

Analecta  juris  pontificii,  xxiv«  série  (1885),  col.  925-6. 

Le  Normaxt  (François).  —  A  travers  l'Apulie,  t.  ii,  p.  197.  Pour  le 
culte  rendu  à  saint  Matthieu  à  l'heure  présente  à  Salerne. 

Calmet.  —  Dictionnaire  de  la  Bible.  Indication  des  sources. 

Butler-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  183-187. 

Cahier  (Ch.).  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  35, 50-52, 624  et  passim. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  987-8. 

Chevalier  (Ul.).  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1532. 


SAINTE  MAURE  DE  TROYES,  VIERGE, 

patronne  des  lessiveuses. 
850. 

(P.  Boll.  XI.  297.) 

Sainte  Maure,  Maura,  vierge  de  Troyes  en  Champagne,  est  patronne 
de  la  paroisse  qui  porte  son  nom  au  même  diocèse,  de  Sainte-Maure 
près  de  Gournay  en  Picardie,  et  des  lessiveuses.  Les  notions  qui  nousj 
restent  sur  elle  sont  parfaitement  certaines,  étant  rapportées  par  saint 
Prudence,  évèque  de  Troyes. 

Acta  Sanctorum  Boll.  21  sept.,  t.  vi,  p.  271-277. 

Les  Vies  de  saint  Prudence,  évèque  de  Troyes,  et  de  sainte  Maure,^ 
vierge.  Paris.  1723.  In-12. 


SAINT   FRANCAIllE,    COXFESSEUR  ;    SAINT   CASTOR.  109 


SAINT  FRANCAIRE,  CONFESSEUR, 

AU   DIOCÈSE   DANGERS. 

Vers  350. 

(P.  BoU.  XI.  301.) 

Le  père  du  grand  évêque  de  Poitiers  saint  Hilaire  portait  le  nom  de 
Franconius,  vulgairement  Francaire  ou  Fragaire.  Il  était  l'un  des  plus 
riches  seigneurs  de  l'Aquitaine,  «  mais,  ajoute  l'auteur  de  la  Vie  de 
saint  Hilaire,  sa  générosité  dépassait  encore  ses  richesses  et  l'illus- 
tration de  sa  naissance.  » 

Les  fêtes  de  saint  Francaire  sont  fixées  au  28  avril  et  au  21  septembre, 
II  est  patron  de  Cléré. 

Avant  tout  il  faut  consulter  les  documents  concernant  la  Vie  de 
saint  Hilaire. 

Louis  Texier.  —  Vie  de  saint  Francaire,  père  de  saint  Hilaire,  avec 
l'antiquité  de  la  maison  du  Bellay,  par  L.  T.,  prieur  d'Allonne. 
Saumur,  1642,  in-S". 

Idem.  —  Discours  fait  en  l'honneur  de  saint  Francaire,  père  de  saint 
Hilaire,  évêque  de  Poitiers,  avec  les  preuves  que  ces  deux  saints  sont 
nés  à  Saint-Hilaire  de  Claire  (aujourd'hui  Cléré),  près  Passavant,  diocèse 
de  Poitiers,  où  se  voit  aussi  l'antiquité  de  la  maison  du  Bellay. 
Saumur,  Hernault,  1648,  in-12. 

Il  n'est  pas  exact  de  dire,  comme  le  fait  Dreux  du  Radier,  Bibliothèque 
du  Poitou,  1. 1,  p.  86,  et  Le  Long,  Bibliot.  de  la  France,  t.  i,  p.  287, 
n.  4425,  que  L.  Texier  n'allègue  que  la  tradition,  Jean  Boucher  et  René 
Benoît. 

Chamard.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  1. 1  (1863),  p.  6-14. 

Blaxchereau.  —  Saint  Francaire,  père  de  saint  Hilaire,  évêque  de 
Poitiers,  patron  de  Cléré,  diocèse  d'Angers.  Angers,  1863,  in-16. 

Tresvaux  du  Fraval.  —  Histoire  de  l'Eglise  d'Angers.  Paris- Angers, 
2  vol.  in-8°  (1858),  t.  i,  appendice,  p.  391. 

Port  (Célestin).  —  Dictionnaire  de  Maine-et-Loire,  t.  ii,  p.  200. 


SAINT  CASTOR  DE  NIMES, 
fondateur  et  abbé  de  mananque,  puis  évêque  d'apt. 

419. 

(P.  BoU.  XI.  302.) 

Saint  Castor,  né  à  Nîmes,  exerça  la  profession  d'avocat  et  fut  marié; 
mais,  d'accord  avec  sa  femme,  il  embrassa  la  vie  monastique  dans 


110  21    SEPTEMBRE. 

l'abbaye  de  Mananque,  Manancha,  fondée  par  lui  sur  le  territoire  du 
diocèse  de  Cavaillon,  en  un  lieu  nommé  présentement  Menerbes.  Il 
avait  été  contraint  d'accepter  la  charge  d'abbé,  lorsque,  à  la  mort  de 
saint  Quintin,  il  fut  encore  contraint  d'assumer  la  dignité  d'évèque 
d'Apt,  et  il  gouverna  à  la  fois  son  église  et  son  monastère  de  Mananque, 
dédié  à  saint  Faustin.  Il  édifia  un  autre  monastère,  tout  près  de  la 
cité  d'Apt,  et  le  dédia  à  saint  Bacchée.  C'est  à  l'occasion  de  cette  der- 
nière fondation  que  saint  Castor  demanda  à  son  ami,  le  bienheureux 
Jean  Cassien,  son  livre  des  Institutions  monastiques,  composé  en  416 
ou  417.  Peu  après  l'abbé  de  Saint-Victor  composa  ses  Conférences,  et 
comme  sou  ami  était  mort,  il  dédia  ce  nouveau  livre  à  Léonce  et  à 
Hellade  :  on  croit  qu'il  s'agit  de  saint  Léonce,  successeur  de  saint 
Castor  comme  évoque  d'Apt,  et  d'Hellade,  abbé  de  Mananque. 

Saint  Castor  construisit  l'église  de  Saint-Sauveur,  restaura  l'église 
cathédrale  dédiée  à  Notre-Dame,  et  dont  il  fut  durant  plusieurs  siècles 
le  patron  secondaire  ;  il  composa  des  homélies  qui  ont  été  publiées 
parmi  celles  du  B.  Cassien  et  il  assista  au  Concile  célébré  à  Valence 
en  419. 

Il  mourut  la  même  année,  le  dimanche  21  septembre. 

Saint  Castor  est  patron  secondaire  de  l'église  cathédrale  de  Nimes. 
Il  est  aussi  patron  d'une  paroisse  de  la  ville. 

Dans  les  arts  plastiques  il  a  pour  attribut  un  sanglier. 

Acta  Sanctorum  Boll.  21   sept.,  t.  vi,  p.  239-252. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  350. 

Terris  (Paul).  —  Saint  Castor,  br.  C'est  le  travail  le  plus  complet 
et  le  plus  exact.  Il  y  joint  l'avantage  de  faire  connaître  beaucoup 
d'autres  saints  qui  ont  vécu  en  relation  avec  saint  Castor. 

Germain.  —  Histoire  de  l'Eglise  de  Nimes  (1838),  t.  i,   p.  31-46. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  404.  i 


SAINT  CADOC  OU  CAZOUT, 

SOLITAIRE   DU   DIOCÈSE   DE   VANNES   ET   MARTYR   A   WEEDON, 
DANS  LA  GRANDE-BRETAGNE. 

490. 

(P.  Boll.  XI.  303.) 

Saint  Cadoc,  Cadochiis^  est  plus  ordinairement  honoré  le  24  du  mois 
de  janvier.  11  est  patron  de  Llancarvan. 
Acta  Sanctorum  Boll.  .Jan.,  t.  n,  p.  G02-G04. 
MoxTALEMBERT.  —  Moiucs  d'Occidcnt,  t.  III,  p.  11  et  suivantes. 
Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  499-655. 
HagiologiumItalicum,t.  i,  p.  55.  Renferme  plusieurs  erreurs. 
LoBiNEAu.  —  Vies  des  saints  de  Bretagne  (1836).  1. 1,  p.  60-62. 
Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  372. 


s.  ALEXANDRE;  LES  VÉN.  LAUUEXT-JOSEPH-MAUIDS  IMBERT,  ETC.      111 


SAINT  ALEXANDRE,  ÉYÈQUE  D'AVELINO  ET  MARTYR. 

151. 

(P.  Boll.  XI.  2S1.) 

Saint  Sabin  eut  pour  successeur  sur  le  siège  épiscopal  d'Avelino 
un  prélat  dont  on  ignore  le  nom  ;  mais  peu  après  saint  Alexandre,  qui 
était  né  à  Avelino  même  et  avait  été  instruit  de  la  religion  par  le  pre- 
mier apùtre  de  la  contrée,  fut  ordonné  évoque.  Il  répandit  la  religion 
clirétienne  non  seulement  par  la  prédication  qu'il  exerça  avec  zèle, 
malgré  les  difficultés  de  la  persécution,  mais  encore  par  l'éclat  des 
miracles  opérés  pour  confirmer  la  vérité  de  ses  paroles.  Celui-ci  entre 
autres  eut  un  grand  retentissement  :  il  ressuscita  un  citoyen  d'Avelino, 
nommé  Lucieus,  mort  avant  d'avoir  embrassé  la  foi  chrétienne  ;  il 
l'instruisit  et  le  baptisa.  Peu  après  il  mourut  martyr,  le  21  septembre  154. 
La  violence  de  la  persécution  fut  teMe  que  les  noms  de  ses  successeurs 
ne  sont  pas  venus  jusqu'à  nous  et  il  faut  descendre  jusqu'à  l'an  305 
pour  rencontrer  saint  Modestimis,  qui  est  honoré  le  14  février. 

GiORGL  —  Martyrologium  Adonis,  p.  485-6. 

Ughelll  —  Italia  saera^  t.  viii,  col.  18S. 


LES  VÉNÉRABLES  LAURENT-JOSEPH-MAlilUS  IMBERT, 

ÉVÊQUE   DE   CAPSE, 

PIERRE-PHILIBERT  MAUBAN  ET  JACQUES-HONORÉ  CHASTAN, 

DE   LA   CONGRÉGATION  DES   MISSIONS-ÉTRANGÈRES   DE   PARIS, 
MARTYRS   A    SÉOUL,    CAPITAXE   DE   LA   CORÉE, 

le  21  septembre  1839. 

(P.  Boll.  XV.  598.) 

Laurent  Imbert,  Pierre  Mauban  et  Jacques  Chastau  ont  été  déclarés 
vénérables  le  24  septembre  1857,  par  le  pape  Pie  IX. 

La  salle  des  martyrs  des  Missions-Etrangères,  p.  232-241. 

Les  Missions  catholiques,  t.  ix  (1877),  p.  462-464. 

A. -S.  DE  DoNCOURT.  —  FleuTs  des  martyrs  au  xix'^  siècle.  Corée  et 
Madure,  p.  47-64. 


112 


'22   SEPTEMBRE. 


XXIl^"  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINT   SYLVIN,  PRÊTRE, 

PREMIER    APOTRE    ET    PATRON    DE    LEVROUX  DANS  LE  BERRY,  CONFESSEUR, 
ET  SAINT  SYLVESTRE,  SON  COLLÈGUE. 

I"  siècle. 

(P.  Boll.  XI.  306.) 

Il  est  absolument  certain  que  saint  Sylvin,  Silvain,  a  habité  le  pays 
des  Bituriges,  qu'il  y  a  répandu  la  connaissance  du  vrai  Dieu  et  de  la  reli- 
gion chrétienne,  qu'il  a  continué  après  sa  mort  à  y  faire  des  miracles  et 
à  accorder  la  guérison  aux  malades  qui  venaient  visiter  son  tombeau  et 
sa  fontaine.  Cette  fontaine  elle-même  est  un  monument  incontestable 
de  la  présence  du  saint  apôtre  dans  le  pays  et  de  sa  puissance  auprès 
de  Dieu  toujours  subsistante.  Elle  est  toujours  fréquentée  par  un  grand 
nombre  de  pèlerins.  La  belle  église  de  Saint- Sylvin,  du  style  de  transi- 
tion et  restaurée  en  1476,  était  desservie  par  un  chapitre  de  chanoines 
jusqu'à  la  Révolution  ;  elle  est  présentement  paroissiale. 

Selon  la  tradition  du  pays,  saint  Syivin  n'est  autre  que  le  publicain 
Zachée  ;  mais  selon  un  autre  sentiment,  il  serait  l'un  des  nombreux 
disciples  de  saint  Martin  qui  détruisirent  les  restes  de  l'idolâtrie  dans 
le  centre  des  Gaules. 

Saint  Sylvestre  fut  le  compagnon  des  travaux  apostoliques  de  saint 
Sylvin. 

Labbe.  —  Bibliotheca  manuscriptorum,  t.  ii,  p.  444-6. 

Acta  Sanctorum  Boll.  22  sept.,  t.  vi,  p.  404-7.  Le  P.  Perrier  regarde 
la  Vie  publiée  par  Labbe  comme  une  œuvre  du  xii°  siècle  et  sans  grande 
autorité  historique. 

Damourette.  —  L'apostolat  de  saint  Zachée  en  Gaule,  son  séjour,  sa 
mort  et  son  tombeau  à  Gabattum(Levroux).  In-8°,  1874.  L'auteur  parle 
des  traditions  de  Bordeaux  sur  Zachée  et  sainte  Véronique,  de  celles  de 
Roc-Amadour  et  autres,  mais  n'apporte  aucun  document  nouveau. 


SAINTE  RODÈNE,  VIERGE. 
Epoque  incertaine. 

(P.  Boll.  XI.  307.) 

Sainte  Rodène,  Rodena,  vierge,  est  honorée  conjointement  avec  saint 
Sylvin,  et  la  fontaine  miraculeuse  de  celui-ci  à  Levroux  est  aussi  nom- 
mée fontaine  de  Sainte-Rodène.  Il  ne  reste  aucun  document  considérable 


SAINT  MAUUICE,    PATRON   DES   MILITAIRES.  113 

sur  cette  servante  de  Dieu   dont  l'existence  est  certaine  et  le  culte 
légitime. 
Acta  Sanctorum  BoU.  22  sept.,  t.  vi,  p.  444-7. 


SAINT    MAURICE,    PATRON   DES  MILITAIRES, 

ET    SES    COMPAGNONS,    MARTYRS    A   AGAUNE  (sAINT-MAURICE),    EN    VALAIS. 

286. 
(P.  Boll.  XI.  309.) 

Saint  Maurice,  Maiirichis,  chef  de  la  légion  Thébéenne,  souffrit  le 
martyre  avec  ses  six  mille  six  cents  compagnons,  à  Agaune,  aujourd'hui 
Saint- Maurice,  dans  le  Valais  en  Suisse,  le  22  septembre  de  l'an  286,  qui 
était  le  mercredi. 

Les  noms  de  plusieurs  de  ces  généreux  soldats  sont  historiquement 
connus. 

Saint  Maurice  est  le  patron  de  la  cathédrale  et  du  diocèse  d'Angers, 
d'Appenzel,  de  Halle  en  Saxe,  de  Havre  eu  Lorraine,  de  Lauenbourg, 
de  Lucerne,  de  Magdebourg,  de  Mirepoix,  de  Tours  où  existait  une 
église  sous  son  vocable,  de  la  Savoie  où  a  été  institué  l'ordre  des  Saints- 
Maurice-et-Lazare,  du  Bas- Valais,  de  la  cathédrale  et  de  la  ville  de 
Vienne  en  Dauphiné,  de  Winstringen  autrement  dit  Fénestranges,  au 
diocèse  de  Strasbourg  et  d'un  très  grand  nombre  d'autres  villes  ou 
localités.  II  a  été  le  patron  de  plusieurs  abbayes,  à  Cologne,  à  Sens,  à 
Senlis,  à  Tholey  au  diocèse  de  Trêves,  à  Paris,  car  Saint-Germain-l'Au- 
xerrois  était  primitivement  sous  sou  patronage,  enfin  la  célèbre  abbaye 
d' Agaune  fondée  vers  515,  longtemps  très  florissante,  chef  d'une  con- 
grégation, qui  subsiste  toujours  et  à  laquelle  le  Souverain-Pontife 
Grégoire  XVI  a  attaché  Tévêché  de  Bethléem.  L'abbaye  battait  mon- 
naie qui  se  nommait  monnaie  de  Saint-Maurice,  parce  qu'elle  portait 
l'effigie  du  saint  martyr. 

Saint  Maurice  est  patron  de  l'ordre  célèbre  de  chevalerie  qui  porte 
son  nom  et  qui  fut  institué  par  Amédée  VIII  de  Savoie,  Tan  1434,  après 
qu'il  se  fut  retiré  avec  quelques-uns  de  ses  courtisans  à  Rivière,  aujour- 
d'hui Polèse.  La  fin  de  cet  ordre  était  de  combattre  contre  les  héréti- 
ques. Il  fut  uni  à  celui  de  Saint-Lazare  en  1572.  La  grande  maîtrise  de 
Saint-Maurice  est  toujours  puissante  et  elle  favorise  les  sciences  et  les 
arts.  Saint  Maurice  est  l'un  des  patrons  des  militaires  en  général,  des 
teinturiers,  et  on  l'invoque  contre  la  goutte. 

Les  attributs  de  saint  Maurice  dans  les  arts  plastiques  sont  bien  con- 
nus. La  lance  de  saint  Maurice  était  la  marque  delà  royauté  de  la  Bour- 
gogne ;  c'est  ainsi  que  Rodolphe  III,  dit  le  Fainéant,  qui  mourut  le 
6  septembre  1032,  voulant  instituer  Conrad  son  héritier  lui  transmit 
ce  symbole  de  la  puissance  suprême.  (Hugo  Flaviniacensis,  Chroni- 
con,  c.  29.) 

Scp.  AUX  Vles  des  Sai>ts.  —  Tome  III.  S 


114  22  SEPTEMBRE. 

L'histoire  du  martyre  de  saiut  Maurice  de  la  légion  Thébéenne  est 
absolument  authentique.  Elle  fut  écrite  par  saint  Eucher  1",  évèque  de 
Lyon,  cent  cinquante  ans  après  révénement,  et  ce  témoin  au-dessus  de 
tout  soupçon  cite  les  Actes  et  la  relation  d'Isaac,  évèque  de  Genève. 
Isaac  avait  été  instruit  des  faits  par  Théodore,  évèque  d'Octodurum, 
dans  le  diocèse  duquel  s'était  accompli  le  martyre  de  cette  légion  entière. 
Ce  Théodore  assista  au  Concile  d'Aquilée  en  381.  Il  pouvait  avoir  vu  des 
témoins  oculaires  de  ce  qu'il  raconte  :  il  vivait  au  moins  dans  les  lieux 
où  les  faits  s'étaient  passés.  Quant  à  l'ouvrage  de  saint  Eucher,  on  y 
remarque  un  ton  de  gravité,  de  vertu  et  de  modestie  qui  ne  permet  pas 
d'en  contester  l'authenticité  :  c'est  le  jugement  qu'en  portent  Ruinart, 
Tillemont,  Baillet  lui-même  et  tous  les  critiques  catholiques  ;  aussi 
nous  avons  été  très  surpris  de  voir  reproduire  un  sentiment  contraire 
dans  un  recueil  catholique.  (Analecta  juris  pontificii,  xxiv''  série  (1885), 
col.  926.)  Le  récit  de  saint  Eucher  s'accorde  d'ailleurs  avec  les  Actes 
des  saints  martyrs  dont  les  exemplaires  étaient  répandus  dans  les  pays 
où  ils  avaient  souffert,  au  v^  et  même  au  iv'  siècle,  selon  la  remarque 
exacte  de  Mosheim.  Cet  auteur  prouve  son  assertion  par  certaines 
circonstances  qu'il  a  tirées  de  la  Vie  de  saint  Romain,  document  du 
v=  siècle.  La  même  chose  se  prouve  par  le  titre  d'un  sermon  de  saint 
Avit  devienne,  écrit  vers  l'an  490  ;  titre  qui  a  été  conservé  parmi  les 
ouvrages  du  saint  évèque,  quoique  le  sermon  n'existe  plus.  (Sirmondi 
Opéra,  t.  ii.) 

Il  est  fait  mention  du  martyre  de  saint  Maurice  et  de  ses  compagnons 
dans  la  Vie  de  saint  Séverin  d'Agaune,  écrite  peu  après  l'année  500; 
dans  les  martyrologes  de  saint  Jérôme,  de  Florentinius,  etc.;  dans  lej 
concile  d'Agaune  de  l'an  515;  dans  saint  Grégoire  de  Tours,  De  gloria] 
martyrum,  lib.  i,  c.  75:  dans  Fortunat,  lih.  i,  carmen  15.  11  résulteJ 
évidemment  de  toutes  ces  autorités  que  le  yi^  siècle  professait  unej 
très  grande  vénération  pour  les  saints  martyrs  de  la  légion  Thébéenne. 

Ruinart.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  313-320,  éd.  1859. 

Acta  Sanctorum  Boll.  22  sept.,  t.  vi,  p.  345-407,  895-926. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  887-890. 

Ducis.  —  Pour  établir  la  vérité  historique  du  martyre  des  soldats! 
Thébéens,  M.  Ducis,  au  lieu  «  de  discuter  des  objections  surannées  »,! 
suit  «  la  trame  du  règne  des  empereurs  Dioclétien  et  Maximien 
auxquels  l'existence  des  premières  légions  thébéennes  se  rattache 
personnellement  »,  et  par  cet  ensemble  de  faits  absolument  incontes- 
tables, il  croit  pouvoir  fixer  la  mort  de  saint  Maurice  à  Agaune  au 
22  septembre  302.  Voir  les  Mémoires  et  documents  publiés  par  l'aca- 
démie Salésienne,  Annecy,  1881,  t.  m,  p.  268-300. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Vics  dos  Saiuts,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  192-6. 

AuBEitT  (Ed.).  —  Trésor  de  l'abbaye  de  Saint-Maurice  d'Agaune. 
Paris,  1870.  2  vol.  gr.  in-4°. 

PoTTHAST.  —  Bibliotheca  hist.  medii  œvi,  p.  813-4. 

Chevalier  (UL).  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1539-1540. 

Nota.  —  Dans  les  Heures  angevines  du  commencement  du  xv°  siècle, 


SAINT   PHOCAS   LE   JAIIDINIKU  ;    SAINT   PIIOCAS   D  ANTIOCHE.  115 

parmi  les  patrons  figurent  saint  Aubin  (1"  mars),  saint  Yves  (19  mai); 
la  catliédrale  possédait  une  relique  insigne  du  saint  breton;  saint 
Florent  (*21  juin),  saint  Maurice  (22  septembre)  et  saint  Eadmont 
(19  novembre).  Suffrage  de  saint  Christophe.  —  X.  Barbier  de  Mon- 
tault.  dans  Revue  de  rAnjou,  t.  xi  (1855),  p.  78-80. 

Parmi  les  compagnons  de  martyre  de  saint  Maurice,  saint  Empère, 
saint  Candide,  saint  Innocent,  saint  Thyrse  et  saint  Vital  sont  connus 
d'une  manière  certaine.  Vers  l'an  650  il  se  lit  une  translation  célèbre 
des  reliques  de  saint  Innocent.  Ils  sont  honorés  d'une  manière  spéciale 
à  Rome  le  22  septembre  dans  l'église  du  Saint-Suaire. 

RuiNART.  —  Opéra  Gregorii  Turonensis,  appendix,  col.  1318. 

X.  Barbier  de  Montault.  —  L'année  liturgique  à  Rome,  1"  éd.,  p.  ^\. 


SALNT    PHOCAS    LE   JARDINIER, 

martyr  a  sinope  ex  paphlagonie. 
303. 

(P.  Boll.  XI.  314.) 

Saint  Phocas,  jardinier  et  martyr,  est  connu  par  des  Actes  que  tous 
les  critiques  admettent  comme  sincères.  Il  est  spécialement  honoré  à 
Milan  et  dans  le  Milanais.  Les  jardiniers  et  les  navigateurs  l'honorent 
comme  leur  patron. 

RuiXART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  577-580,  éd.  1859. 

Acta  Sanctorum  Boll.  22  sept.,  t.  vi,  p.  293-299. 


SAINT  PHOCAS  D'ANTIOCHE,  MARTYR. 

Vers  320. 

(P.  Boll.  XI.  316.) 

Saint  Phocas  martyr  à  Antioche  est  célèbre    dans  les  fastes  de 

l'Eglise  par  le  miracle  continuel  qu'il  opère  en  faveur  des  personnes 

-mordues  par  des  serpents.  Le  Martyrologe  romain  célèbre  ce  miracle 

le  5  mars.  Saint  Grégoire  de  Tours  en  parle  ainsi  que  les  Menées  des 

Grecs^  mais  il  ne  reste  pas  d'Actes  authentiques. 

RuiNART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  15,  éd.  1879. 

Acta  Sanctorum  Boll.  5  mart.,  1. 1,  p.  866-7. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  v,  p.  581. 


116  2'2   SEPTEMBRE. 


SAINT  PHOCAS,  ÉVÊQUE  DE  SINOPE,  MARTYR. 
IP  siècle. 

(P.  Bull.  XI.  31G.) 

Saints  Phocas,  évêque  de  Sinope,  dans  le  Pont,  vivait  au  cours  du 
second  siècle.  Il  eut  la  gloire  de  donner  sa  vie  pour  la  foi  et  il  est 
honoré  le  14  juillet.  Un  anonyme  a  écrit  le  récit  de  ses  souffrances, 
Mariyrium,  mais  ce  travail  n'est  pas  venu  jusqu'à  nous  sans  altérations. 

RuiNART.  — Acta  Martyrum  sincera,  p.  577-8. 

Acta  Sanctorum  Boll.  14  jul..  t.  m,  p.  629-645. 

SAINT  FLORENT  DE  BAVIÈRE,  PRÊTRE  ET  CONFESSEUR, 

SOLITAIRE  AU  DIOCÈSE  d'aXGERS,  PATRON  DE  ROYE,  AU  DIOCÈSE  d'aMIENS. 

440. 

SON  FRÈRE  SAINT  FLORIAN, 

ET   PLUSIEURS   AUTRES    SAINTS   DU   MONASTÈRE   DE   MONT-GLONNE. 

(P.  Boll.  XI.  316.) 

Saint  Florent,  Florentius,  prêtre  et  disciple  de  saint  Martin,  abbé 
du  Mont-Glonne,  nommé  depuis  Saint-Florent-le- Vieux,  au  diocèse 
d'Angers. 

Le  monastère  fondé  par  saint  Florent  a  donné  au  ciel  plusieurs 
bienheureux  que  nous  allons  énumérer  ici,  afin  d'abréger  et  pour  ne 
pas  répéter  les  indications  de  sources. 

Acta  Sanctorum  Boll.  22  sept.,  t.  yi,  p.  410-438.  Le  P.  Perier  déclare 
que  la  Vie  de  saint  Florent  qu'il  publie  a  été  écrite  par  un  anonyme 
au  ix'=  siècle  et  qu'elle  n'est  pas  un  document  très  sûr. 

D.  François  Chamard.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  t.  i, 
p.  46-63.  L'auteur  reconnaît  que  les  dates  indiquées  par  la  Vie  sont 
fausses,  mais  admet  la  substance  des  faits. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  620  et  seq. 

D.  Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  t.  ir,  p.  496,  674. 

D.  Bouquet.  —  Rerum  gallic.  script.,  t.  v,  p.  386  et  seq.  ;  t.  vi,  p.  537  ; 
t.  Yiii,  p.  360,  405,  597  ;  t.  ix,  p.  422  et  passim. 

Abrégé  de  la  Vie  de  saint  Florent...  suivi  de  la  translation  de  ses 
reliques...  avec  une  notice  sur  saint  Men,  abbé.  Angers,  1858,  in-18. 

X.  Barbier  de  Montault.  —  Commentaire  sur  l'office  monastique 
de  saint  Florent,  dans  Revue  de  l'Anjou  (1859-60),  m"  série,  t.  v,  p.  321- 
338;  t.  VI,  p.  35-49. 


SAIiNT    FLOUEN'Ï   DE    BAVIÈRE;    SON   FRÈRE    SAINT   FLORIAN.  117 

Touss.  Bridoul.  —  La  Vie  de  saint  Florent,  prêtre,  réclamé  pour 
les  fièvres  et  mal  de  tète.  Liège,  1653,  in-lG. 

JuL.  CoRBLET.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens  (1874),  t.  ly, 
p.  268-276. 

DouHET.  —  Dictionnaire  des  Légendes  (1855),  col.  388.  L'auteur  fait 
connaître  un  manuscrit  intitulé  :  Légende  de  saint  Florent  de  Roye. 

DoM  Jean  Hugues.  —  Translation  des  reliques  de  saint  Florent  de 
Roye  à  Saumur,  publié  par  Paul  Marchegay  dans  Bibliothèque  de 
l'Ecole  des  Chartes  (1842),  t.  m,  p.  175-198. 

M.  C.  Robin.  —  Le  Mont-Glonne  ou  recherches  historiques  sur 
la  retraite  du  premier  solitaire  des  Gaules  au  Mont-Glonne,  de  nul 
diocèse,  sur  les  confins  d'Anjou,  d'Aquitaine  et  de  Bretagne.  Paris^ 
1772,  2  vol.  in-12. 

De  la  Sauvegère.  —  Recueil  de  dissertations,  ou  recherches  liisto- 
riques  et  critiques  sur  le  temps  où  vivait  le  solitaire  saint  Florent  au 
Mont-Glonne  en  Anjou...  Paris,  1776,  in-8°. 

Tillemont.  —  Mémoires  pour  s.  à  l'hist.  eccl.  (1705),  t.  x,  p.  354,  784. 

Ant.  de  la  Vacquerie.  —  Histoire  de  la  vie  et  vertus  de  saint  Florent, 
confesseur,  patron  de  l'église  collégiale  de  Roye.  Paris,  1638,  in-12. 

ViNCENTius  Bellovacensis.  —  Spcculum  historiale,  lib.  xiii,  cap. 
100  et  seq. 

Walckenaer.  —  Dans  Mémoires  de  l'Académie  des  Insrcriptions  et 
Belles-Lettres  (1822),  t.  iv,  p.  373-393. 

ÏRESvAux.  —  Histoire  de  l'Eglise  et  du  diocèse  d'Angers  (1858),  t.  i, 
p.  17. 


Les  statues  et  les  tableaux  qui  représentent  saint  Florent  le  repré- 
sentent sous  l'habit  d'un  ermite  et  lui  donnent  pour  attributs  une 
barque,  un  dragon  ou  un  serpent.  Le  costume  d'ermite  se  comprend 
de  soi  puisque  saint  Florent,  après  avoir  évangélisé  une  partie  du 
Poitou  (aussi  le  Martyrologe  romain  l'indique  dans  le  Poitou),  vécut 
en  ermite  jusqu'à  ce  que  l'éclat  de  ses  vertus  lui  eût  attaché  un  grand 
nombre  de  disciples.  La  barque  fait  allusion  à  ce  fait  de  sa  vie;  il  était 
venu  pour  trouver  saint  Martin  et  passa  le  Rhône,  près  de  Lyon,  dans 
un  mauvais  bateau  sans  équipage.  Il  se  présenta  à  l'évèque  de  Tours 
et  fut  ordonné  par  lui  ;  après  quoi  il  prêcha  l'Evangile  dans  les  cam- 
pagnes voisines  de  la  Loire  et  s'établit  dans  des  cavernes  à  peu  de 
distance  de  Saumur.  Il  est  assis  dans  une  barque  dont  un  ange  tient  le 
gouvernail.  Le  dragon  ou  le  serpent  rappelle  le  miracle  qu'opéra  le  saint 
en  précipitant  dans  la  Loire  un  animal  monstrueux  qui  désolait  le  pays. 

Peut-être  saint  Florent  a-t-il  été  peint  ou  sculpté  avec  une  fleur  pour 
attribut  par  allusion  à  son  nom  et  par  amour  du  rébus  qui  plaît  aux 
artistes  ? 

Saint  Florent  est  patron  de  Roye,  au  diocèse  d'Amiens,  de  Saumur, 
de  Saint- Florent-le- Vieil  et  de  plusieurs  autres  paroisses  dans  le  diocèse 
d'Ansjers. 


118  22   SEPTEMBRE. 

On  implore  le  secours  de  saint  Florent  contre  les  maux  de  tête. 
Ch.  Cahier.  —  Les  Caractéristiques  des  saints,  p.  125,  321,  383,  615, 
664,  665,  668,  749. 


SAINT  MAURONT,  ABBÉ  DE  SAINT-FLORENT-LE-VIEIL. 
3  janvier,  vers  700. 

Saint  Mauront,  Maurontius  et  Mauronttis,  fut  le  premier  abbé  après 
saint  Florent.  Il  fut  uni  d'une  étroite  amitié  avec  saint  Hermeland  ou 
Erblon,  abbé  au  diocèse  de  Nantes.  A  sa  mort  son  âme  s'envolant  au 
ciel  fut  vue  par  saint  Hermeland  qui  convoqua  ses  frères  pour  rendre 
grâces  à  Dieu  d'un  si  heureux  trépas.  En  1186  saint  Mauront  reposait 
dans  une  chapelle  dédiée  sous  son  nom  ;  son  corps  avait  échappé  aux 
ravages  des  Normands.  Il  était  patron  de  onze  paroisses  de  l'Anjou. 

D.  Mabillon.  — Acta  Sanctorum  O.  S.  Bened.,  Ssec.  m,  1. 1,  p.  391. 

D.  Fr.  Chamard.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  1. 1,  p.  56-68. 

Acta  Sanctorum  Boll.  (1643)  8  jan.,  1. 1,  p.  505. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  633.  Cet  ouvrage  place  la  mort  de 
saint  Mauront  au  8  janvier  695. 

Annales  Benedictini,  lib.  xvi,  n.  54,  t.  i,  p.  486. 


Abaldus,  que  les  chroniques  nomment  le  saint  abbé,  gouverna 
l'abbaye  de  Saint-Florent-le-Yieil  au  commencement  du  ix^  siècle.  De 
son  temps  Charlemagne  reconstruisit  l'abbaye  avec  la  plus  grande 
somptuosité.  En  même  temps  la  discipline  fleurissait  dans  le  monastère 
d'une  manière  merveilleuse. 

Arndlfe,  Arnulfus^  succéda  vers  l'an  815  à  Abaldus  et  marcha 
sur  ses  traces  :  «  éclatant  en  honnêteté  de  mœurs,  il  avait  même  la 
réputation  de  faire  des  miracles.  »  Il  fut  associé  à  saint  Benoit 
d'Aniane  pour  réformer  l'abbaye  de  Saint-Denys  en  France.  Il  obtint 
pour  son  abbaye  la  liberté  entière  dans  le  choix  de  l'abbé  et  mourut 
vers  825. 

D.  Mabillon.  — Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.,  Saec.  iv,  part,  i,  p.  218. 

Idem.  — Annales  Benedictini,  lib.  xxvi,  n.  82;  lib.  xxvii,  n  66; 
lib.  xxATii,  n.  24;  lib.  xxix,  n.  74. 

D.  Martêne.  —  Amplissima  collectio,  t.  v,  col.  1140. 

D.  Bouquet.  —  Rerum  gall.  Script.,  t.  vi,  p.  537,  577  et  642. 

D.  Chamard.  —  Les  saints  pers.  de  l'Anjou,  t.  i,  p.  69-71. 


Le  Vénérable  Didon,  abbé  de  Saint-Florent  du  Mont-Glonne,  —  mai 
849.  Didon,  Bido,  parent  du  roi  Charles  le  Chauve,  vit  augmenter  la 


LE  VÉNÉRABLE  ROBERT;  LE  VÉNÉRABLE  FRÉDÉRIC,  ABBÉS.    119 

prospérité  de  son  abbaye  dans  le  commencement  de  son  administration  ; 
mais  peu  après  les  Bretons,  sous  la  conduite  de  leur  roi  Nominoé, 
s'emparèrent  du  monastère  et  le  réduisirent  en  cendres.  Le  vénérable 
abbé  obtint  du  roi  un  refuge  pour  ses  religieux  et  mourut  en  paix  au 
mois  de  mai  849.  Il  est  appelé  saint  dans  des  documents  anciens. 

D.  Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xxxiii,  n.  22,  51  et  Gô. 

D.  Bouquet.  —  Rerum  gall.  Script.,  t.  vu,  p.  306  ;  t.  viii,  p.  495  et  501. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  623-624. 

Paul  Marchegay.  —  Archives  d'Anjou,  t.  i,  p.  237  et  suiv. 

D.  Fr.  Chamard.  —  Les  saints  pers.  de  l'Anjou,  1. 1,  p.  71-74. 


Le  Vénérable  Robert,  abbé  de  Saint-Florent-du-Chàteau,  —  8  août 
ion.  —  Robert  de  Blois,  qui  gouverna  l'abbaye  de  Saint-Florent  trans- 
férée près  du  château  de  Saumur,  à  la  fin  du  x."  siècle  et  au  commence- 
ment du  XI*  siècle,  brilla  par  l'éclat  d'une  vertu  éminente.  Il  accomplit 
plusieurs  fois  le  pèlerinage  de  Rome,  et  augmenta  la  prospérité  de  son 
monastère.  Le  roi  Robert  et  la  reine  Constance  se  plurent  à  lui  donner 
des  marques  de  leur  estime.  Il  reçut  l'administration  de  l'abbaye  de 
Micy  ou  Saint-Mesmin,  au  diocèse  d'Orléans,  abbaye  longtemps  foyer 
de  sainteté  et  de  lumière,  mais  à  cette  date  livrée  au  trouble,  et  il  y 
souffrit  de  grandes  tribulations. 

Rentré  dans  son  abbaye  de  Saint-Florent,  le  vénérable  Robert  eut  la 
joie  de  découvrir  les  reliques  des  saints  Hilbert,  Roard  et  Aignan, 
autrefois  moines  de  Micy,  puis  solitaires  sur  les  bords  de  la  Loire  un  peu 
au-dessus  de  Saumur.  Ce  fut  d'après  les  révélations  faites  à  un  moine  de 
son  abbaye  qu'il  put  trouver  ce  trésor.  Ce  moine  de  très  sainte  vie,  et 
originaire  du  Maine,  se  nommait  Augomar.  Il  enrichit  son  église  du 
chef  de  saint  Paul  évêque  de  Léon,  qui  était  en  grande  vénération  à 
Saint-Florent,  et  de  plusieurs  ossements  de  saint  Méen  et  de  saint 
Judicael,  son  disciple.  Les  reliques  de  ces  deux  saints  ont  été 
retrouvées  en  1859,  lors  de  la  dernière  translation  du  corps  de  saint 
Florent.  Sur  les  instances  des  moines  de  Micy,  il  retourna  dans  cette 
abbaye  et  y  mourut  saintement  le  8  août  1011. 

D.  Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  lib.  lui,  n.  56,  1. 1,  p.  430. 

Gallia  Christiana,  t.  viii,  col.  1531  ;  t.  xiv,  col.  625-6. 

D.  Chamard.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  t.  i,  p.  84-92. 


Le  Vénérable  Frédéric,  abbé  de  Saint-Florent  de  Saumur,  —  28  ou 
30  septembre  1055.  —  Sorti  d'une  famille  de  pauvres  colliberts  dépen- 
dants de  Saint-Martin  de  Tours,  Frédéric  fut  élu  abbé  en  1020.  Il  vit 
bientôt  son  abbaye  dévorée  par  un  incendie  et  il  la  reconstruisit  dans 
un  lieu  plus  solitaire,  que  le  Ciel  avait  désigné  par  un  prodige.  Mais 
bientôt  après  les  reliques  de  saint  Florent  furent  dérobées  en  grande 


120  22  SEPTEMBRE. 

partie  et  transportées  à  Roye,  au  diocèse  d'Amiens.  Ce  l'ut  un  sujet  de 
deuil  pour  tout  l'Anjou.  Frédéric  reconstruisit  le  monastère  de  Mont- 
Glonne  et  dédia  de  la  manière  la  plus  solennelle  l'église  de  son  abbaye> 
l'un  des  plus  beaux  monuments  du  xi*  siècle  et  qui  n'a  été  détruit 
qu'en  1S06.  Tous  ces  travaux  ne  détournèrent  jamais  le  pieux  abbé 
Frédéric  du  service  divin  qui  fut  toujours  sa  plus  chère  préoccupation. 
Il  mourut  le  '28  septembre  1055,  et  il  porte  dans  les  chroniques  les 
noms  de  vénérable  et  de  bienheureux. 

D.  Mabellon.  —  Annales  Benedictini,  lib.  lvii,  n.  57;  lib.  lix,  n.  66. 

D.  Mârtène.  —  Amplissima  coUectio,  t.  v,  n.  34,  37,  44. 

Labbe.  —  Biblioth.  manusc,  t.  n,  p.  206  et  209. 

Histoire  littér.  de  la  France,  t.  vu,  p.  62. 

Revue  des  Sociétés  savantes,  1860,  p.  343. 

D.  Fr.  Chamard.  —  Les  saints  pers.  de  l'Anjou,  t.  i,  p.  93-104. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  625-626. 


Le  Vénérable  Sigon,  abbé  de  Saint-Florent  de  Saumur,  — 12  juin  1070. 
—  Le  Vénérable  Sigon,  Sigo,  eut  l'immense  avantage  de  recevoir  dès 
ses  plus  tendres  années  des  leçons  de  la  bouche  d'un  maître  incompa- 
rable, du  Vénérable  Fulbert,  écolâtre,  puis  évêque  de  Chartres.  Une 
grande  similitude  de  goût  forma  un  lien  étroit  d'amitié  entre  eux. 

Quoique  Sigon  eût  pu  se  promettre  les  positions  les  plus  enviées 
dans  le  monde,  il  s'enferma  jeune  dans  le  cloître  de  Marmoutier. 
Appelé  à  gouverner  l'abbaye  de  Saint-Florent,  il  fit  admirer  en  lui 
l'assemblage  de  toutes  les  vertus  et  de  tous  les  talents.  Ses  exemples, 
suivis  par  les  religieux,  attirèrent  au  monastère  des  dons  considé- 
rables. Saint  Hugues  de  Cluny,  l'un  des  hommes  les  plus  éminents 
dans  l'Eglise  et  dans  l'Etat  au  xi^  siècle,  l'appelait  son  maître  et  le 
considérait  comme  son  supérieur  et  son  père. 

Le  Vénérable  Sigon  profitait  de  cette  honnête  influence  pour  porter 
la  réforme  dans  plusieurs  cloîtres  et  spécialement  à  Saint-Melaine  de 
Rennes.  Il  employa  pour  cette  grande  œuvre  le  Vévérable  Evex,  élevé 
par  saint  Grégoire  VII  sur  le  siège  épiscopal  de  Dol  et  mort  en  odeur 
de  sainteté  le  26  septembre  ou  le  17  novembre  de  l'année  1081.  Le 
Vénérable  Sigon  lui-même  rendit  son  âme  à  Dieu  le  12  juin  1070.  Si 
l'on  ne  trouve  pas  de  trace  d'un  culte  public,  on  peut  constater  les 
éloges  que  font  de  lui  les  historiens;  plusieurs  le  nomment  bienheureux 
et  saint. 

D.  Mabiulon.  —  Annales  Benedictini,  lib.  lx,  n.  66. 

Fulberti  Carnotensis.  —  Epist.  120  et  127. 

D.  Martên'e.  —  Amplissima  collectio,  t.  v,  n.  48. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  viii,  p.  38. 

Paul  Marchegay.  —  Archives  de  l'Anjou,  t.  i,  p.  444  et  472. 

Scriptores  rer.  gallic,  t.  xiv,  p.  506  et  602. 

Gallia  Christiana,  t.  xrv,  col.  627-629;  1046-7. 


LE   YÉNÉUABLE   GUILLAUME   DE   DOL.  121 

D.  Fr.  Chamard.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  t.  i,  p.  105- 

120,  122. 
D.  MoRiCE.  —  Preuves  de  l'hist.  de  Bretagne,  t.  i,  col.  4. 
D.  Uart.  Roger,  dans  la  Revue  de  l'Anjou,  t.  i,  (1852)  p.  82. 


Le  Vénérable  Guillaume  de  Dol,  29  mai  1118,  et  les  bienheureux 
LnnN  et  Bourgin  de  Thouarcé,  —  18  novembre. 

Le  Vénérable  Guillaume  de  Dol  fut  élu  pour  succéder  au  Vénérable 
Sigon  le  28  juin  1070  et  mourut  le  29  mai  1118.  Durant  quarante-huit 
ans,  il  montra  toutes  les  vertus  d'un  supérieur  accompli.  Ses  deux 
frères  cadets  Jean  Turi  et  Gilduin  ainsi  que  leur  sœur  Berthe,  mariée 
à  Geoffroy  le  Bâtard,  comte  de  Rennes,  moururent  aussi  en  odeur  de 
sainteté.  Quant  à  Guillaume  sa  vertu  était  connue  si  loin  que  Robert 
Guiscard,  duc  de  la  Fouille  et  de  la  Calabre,  lui  envoyait  de  magni- 
fiques présents  pour  lui  prouver  sa  vénération. 

Une  preuve  plus  sensible  encore  de  l'impression  que  produisaient 
son  éminente  sainteté  et  ses  lumières,  c'est  que  les  Pères  des  Conciles 
tenus  de  son  temps  l'invitèrent  à  siéger  avec  eux,  et  des  abbayes 
comme  Saint-Ferme,  Saint-Jouin-de-Marne,  Saint-Nicolas  d'Angers, 
Saint-Maur-sur-Loire  et  Saint-Julien  de  Tours  voulurent  avoir  des 
religieux  formés  par  lui  pour  les  conduire. 

Pour  les  saints  LmiN  et  Bourgin,  autrement  Guilmin,  il  est  très 
probable  que  ce  furent  deux  religieux  du  prieuré  que  l'abbaye  de  Saint- 
Florent  avait  fondé  à  Thouarcé.  Leur  fête  se  célébrait  le  18  novembre; 
il  existait  jusqu'à  la  Révolution  une  chapelle  de  leur  nom  :  on  y  voyait 
leurs  tombeaux  dans  une  crypte,  et  une  bulle  d'Eugène  IV^  de  1438, 
accordait  des  indulgences  à  ceux  qui  contribuaient  à  l'entretien  et  à 
l'agrandissement  de  ce  sanctuaire. 

Le  Vénérable  Guillaume  mourut  le  30  mai  1118;  sa  mémoire  est  in- 
diquée au  31  mai  dans  le  Martyrologe  de  l'abbaye  du  Ronceray,  mais 
on  ignore  s'il  a  jamais  reçu  un  culte  public. 

D.  Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  lib.  lxv,  n.  29;  lxix,  n.  22; 
Lxxi,  n.  10. 

D.  Mauïène.  —  Amplissima  collectio,  t.  v,  n.  64. 

D.  Bouquet.  —  Scriptores  rer.  gall.,  t.  xiv,  p.  87,668,  791. 

Pavillon.  —  Vie  du  B.  Robert  d'Arbrissel,  chap.  49  et  preuves,  n.  33 
et  p.  187. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  xii,  p.  362. 

D.  Fr.  Chamard.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  1. 1,  p.  120-136. 


122  2"3   SEPTEMBRE. 


SAINTE  SALABERGE,  VEUVE, 

ABBESSE  DU  MONA.STÈRE  DE   SAINT  JEAN-BAPTISTE  DE   LAOX. 

Vers  665. 

(P.  Boll.  XI.  320.) 

Sainte  Salaberge,  Salaberga,  fondatrice  et  première  abbesse  de 
Saint-Jean  de  Laon  vers  650,  mourut  dans  ce  monastère  vers  665. 

Sainte  Salaberge  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  de  Laon.  Dans  les 
représentations  plastiques,  elle  est  caractérisée  par  un  aveugle  pour 
faire  souvenir  de  la  guérison  de  saint  Eustase. 

Laon  honore  plusieurs  saints  de  la  famille  de  Salaberge  :  Bodon,  son 
frère,  qui  fut  évèque  de  Toul (11  septembre);  Baudouin,  son  fils  (8  jan-  j| 
vier);  Austrude,  sa  fille,  vierge  (22  octobre).  " 

La  Vie  de  sainte  Salaberge  a  été  écrite  par  un  comtemporain  véri- 
dique  et  bien  instruit  des  faits. 

Mabillon.  —  Acta  sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœc.  ii,  p.  424-2;  Saec.  iv, 
part.  II,  p.  598. 

Acta  Sanctorum  Boll.  22  sept.,  t.  vi,  p.  516-523. 

Calmet.  —  Histoire  de  Lorraine,  liv.  iw,  n.  44,  p.  453. 

Nota.  —  Le  Psautier  de  sainte  Salaberge  est  fameux  entre  tous  les 
monuments  paléographiques  qui  remontent  au  septième  siècle  et  qui 
sont  très  peu  nombreux.  Dom  Mabillon  en  a  donné  un  fac-similé  dans  le 
de  Re  diplomatlca.  L'original  appartenait  à  la  bibliothèque  Hamilton 
que  la  bibliothèque  royale  de  Berlin  vient  d'acquérir  pour  deux  mil- 
lions de  francs.  Le  cabinet  historique.  2*^  série.  1782,  p.  596  et  suiv. 


I 


i 


SAINT  EMMÉRAN  DE  POITIERS,  ÉVÈQUE  RÉGIONNAIRE, 

MARTYR   A    HELDENDORF   (BAVIÈRE),    PATRON   DE   RATISBONNE. 

652. 

(P.  Boll.  XI.  322.) 

Saint  Emméran,  Emmeranus,  Hemeraniis,  est  l'un  des  patrons  de  la 
ville  de  Ratisbonne. 

Acta  Sanctorum  Boll.  22  sept.,  t.  vi,  p.  474-511.  Trois  Vies  :  la 
première,  par  Aribon,  surnommé  Cirinus,  évèque  de  Frisingue  de  764 
à  784;  la  2%  par  Megenfroy,  prévôt  de  Magdebourg;  la  3%  par  Arnolfe 
ou  Arnold,  prévôt  de  Saint-Emmeran.  Ce  dernier  rapporte  surtout  les 
miracles  divisés  en  deux  livres. 

Raderus.  —  Bavaria  sancta,  t.  i,  p.  42. 

Le  Cointe.  —  Annales  Ecclesiastici  Francorum,  ad  an.  652. 


SAINTE   THÈCLE    d'ICONIUM  ;    SAINT    LIN    DE    VOLTERliA,    PAPE.  123 

Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  t.  ii,  ad  an.  730,  n.  50. 
BuTLER-GoDESCARD.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  19G-7. 
Potthast.  —  Bibliot.  hist.  raedii  fevi,  p.  686-7. 
GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  -190-1. 


IXUI«  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINTE  THÈCLE  D'ICONIUM,  VIERGE, 

LA   PREMIÈRE   DES  MARTYRES. 

1"  siècle. 

(P.  Boll.  XI.  32G.) 

Sainte  Thècle,  Thecla,  disciple  de  saint  Paul,  a  été  célébrée  par  les 
plus  anciens  Pères  de  l'Eglise  pour  la  généreuse  confession  qu'elle  fit 
de  la  foi  ;  mais  les  Actes  qui  la  racontent  ont  été  altérés  en  plusieurs 
endroits  ;  la  critique  néanmoins  y  constate  des  vestiges  certains  d'an- 
tiquité. 

Le  culte  de  sainte  Thècle  était  très  ancien  dans  Rome,  et  deux  églises 
lui  étaient  dédiées  :  l'une  près  de  la  basilique  de  Saint-Paul  sur  la  voie 
d'Ostie,  l'autre  près  de  Saint-Pierre  du  Vatican  et  un  monastère  y 
était  adjoint.  Elle  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  de  Tarragone  et 
patronne  secondaire  de  la  cathédrale,  le  Dôme,  de  Milan.  A  Rome,  elle 
est  patronne  du  conservatoire  de  jeunes  filles  à  l'hôpital  du  Saint-Esprit. 

Acta  Sanctorum  Boll.  23  sept.,  t.  vi,  p.  546-568. 

Tillemont.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  ii,  p.  60  et  suiv. 
Recueil  de  tout  ce  que  les  écrits  des  Pères  de  l'Eglise  les  plus  anciens 
contiennent  sur  sainte  Thècle. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  491-3. 

LeBlant.  —  Les  Actes  des  martyrs,  c.  5  et  n.  1,  8,  45,  48,  Q^,  83, 
101.  112,113. 


SAINT  LIN  DE  VOLTERRA,  PAPE. 
Vers  79. 

(P.  Boll.  XI.   333.) 

Saint  Lin,  Linus,  fils  d'Herculanus  de  Volterra,  fut  le  second  pape, 
et  fut  élu  vers  l'an  67.  Il  mourut  le  23  septembre  vers  l'an  79.  Le  senti- 
ment le  plus  commun  est  qu'il  mourut  martyr.  Son  corps  repose  dans 
la  confession  de  Saint-Pierre  au  Vatican.  Un  sarcophage  portant  cette 
inscription  :  Linvs,  fut  trouvé  sous  Urbain  VIII,  lors  des  travaux  exécu- 


124  23    SEPTEMBRE. 

tés  pour  reconstruire  la  confession  de  Saint-Pierre  :  il  est  possible  que 
ce  sarcophage  ait  contenu  les  restes  du  second  pape  ;  cependant  tous  les 
critiques  ne  l'accordent  pas. 

Saint  T. in.  pape,  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  de  Besançon,  d'après 
cette  tradition  que  saint  Pierre  l'avait  envoyé  dans  cette  contrée  pour 
y  annoncer.  l'Evangile  et  qu'il  fut  le  premier  évêque  de  Besançon  avant 
d'être  pape.  Inutile  de  faire  remarquer  que  les  critiques  qui  soutiennent 
l'origine  apostolique  de  nos  Eglises  n'admettent  pas  ce  fait. 

EusÈBE.  —  Historia  ecclesiastica,  lib.  m,  c.  2. 

S.  Epiphane.  —  Haereses,  lib.  xxvii,  c.  6. 

Epistola  S.  démentis  ad  Jacobum  npostolum,  dans  Patrologia  Grseca, 
t.  II,  col.  31-36.  —  Additions  dans  Analecta  Bollandiana,  t.  ii,  p.  27-8, 
d'après  un  manuscrit  de  Bruxelles.  Saint  Clément  dit  que  saint  Lin  et 
saint  Anaclet  l'ont  précédé  comme  papes  du  vivant  même  de  saint 
Pierre. 

Acta  Sanctorum  Boll.  23  sept.,  t.  vi,  p.  539-545. 

Rossi(J.-B.  de).  —  Bulletin  d'archéologie  chrét.,  1864,  p.  50.,  éd.  ital. 

Duchesne  (L.).  —  Le  Liber  pontificalis,  p.  121,  note  3. 

Chevalier  (UL).  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1391. 

Gallia  Christiana^  t.  xv,  col.  4. 

Delisle.  —  Anciens  catalogues  des  évêques  de  France,  p.  10. 


SAINT  SAINT  IN,  DISCIPLE  DE  SAINT  DENIS, 

premier   évêque   de   MEAUX    et   de    VERDUN. 

1"  siècle. 

(P.  Boll.  XI.  334.) 

Il  est  historiquement  certain  que  les  Eglises  de  Meaux  et  de  Verdun 
ont  eu  pour  premiers  évêques  un  ami  de  Dieu  du  nom  de  Saintin, 
Sancti7ius;  est-ce  le  même  personnage?  A  quelle  époque  a-t-il  vécu? 
Les  documents  certains  font  défaut  pour  résoudre  ces  questions  et  plu- 
sieurs autres  qui  se  rattachent  au  même  sujet.  Sur  le  fondateur  de 
l'Eglise  de  Meaux,  il  existe  une  lettre  d'Hincmar  à  Charles  le  Chauve, 
et  c'est  le  plus  ancien  document. 

Acta  Sanctorum  Boll.  11  octobr.,  t.  v,  p.  586-605;  Auctuarium,  p. 
47-8. 

Gallia  Christiana,  t.  viii,  col.  1597  ;  t.  xiii,  col.  1162-4. 

Toussaint  du  Plessis.  —  Histoire  de  l'Eglise  de  Meaux,  t.  i,  p.  4  et 
612. 

Calmet.  —  Histoire  de  Lorraine,  1. 1,  preuves,  n.  38,  p.  37-8.  Analyse 
d'une  Vie  écrite  avant  1132,  mais  sans  valeur  réelle. 

Pertz.  —  Archiv.,  t.  ix,  p.  247. 

Thoucé  (Ch.-Jos.).  —  Lettre...  au  sujet  de  la  prétendue  vente  des  reli- 


SAINT  LIBÈRE,    PAPE.  125 

.[lies  de  saint  Saintin,  1"  évêque  titulaire  de  Meaux,  et  de  la  traoslatioa 
lo  la  châsse  de  saint  Fiacre,  patron  de  la  Bric...  Paris,  1747,  in-é». 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  ix,  p.  518-9. 

\ota.  —  En  parlant  de  saint  Saintin,  1"  évèque  de  Verdun,  le  P. 
ilo  Bye.  lii/eus,  examine  si  saint  Antonin  ou  Antoine,  que  les  documents 
1  s  plus  anciens  donnent  pour  compagnon  à  saint  Saintin,  n'a  pas  été 

■  Il  successeur  comme  évêque  de  Verdun.  Il  est  certain  que  ce  saint 

/ilotu'juis  ou  Antonius  a  travaillé  avec  saint  Saintin  à  établir  la  foi 

■lis  la  Lorraine  et  spécialement  dans  la  cité  de  Verdun,  mais  son  nom 
figure  pas  sur  la  liste  des  évêques. 

Gams  (Plus).  —  Séries  épiscoporum,  p.  652. 

Delisle  (Léop.).  —  Catalogue  des  évêques  de  France,  p.  66-7. 


SAINT  LIBERE,  PAPE, 

V)NDATEUR   Eï   PATRON   DE   l'ÉGLISE   SAIN  TE-MARIE -MAJEURE   DE   ROME. 

366. 
(P.  Boll.  XI.  339.) 

Saint  Libère,  Liberius,  romain  d'origine,  fut  le  trente-sixième  pape. 
Intronisé  le  23  mai  352,  il  mourut  le  24  septembre  366.  Il  est  honoré  le 

23  du  même  mois.  Il  fut  inhumé  dans  le  cimetière  de  Priscille,  au  troi- 
sième mille,  sur  la  voie  Salaria  nova. 

Saint  Libère  était  inscrit  autrefois  au  Martyrologe  romain  le  23  sep- 
tembre ;  Benoit  XIV  fit  retrancher  son  nom.  (Voir  le  commentaire  cri- 
tique du  P.  Stilting. 

Acta  Sanctoram  Boll.  23  sept.,  t.  vi,  p.  572-632. 

Le  martyrologe  de  l'abbaye  de  Fulde  commémore  le  pape  Libère  le 

24  septembre  et  le  23.  mais  cette  dernière  mention  semble  une  erreur 
de  copiste  qui  a  écrit  Libère  pour  Lin. 

Analecta  Bollandiana,  1. 1  (1882). 

Tant  de  controverses  ont  été  agitées  à  propos  du  pape  Libère  qu'il 
serait  impossible  d'entrer  dans  le  détail.  Benoit  XIV  reconnaît  que 
Libère  a  travaillé  à  la  fondation  de  la  basilique  de  Sainte-Marie-Majeure, 
mais  il  ne  lui  donne  point  le  titre  de  patron.  (De  Canonizatione  Sancto- 
rum,  lib.  iv,  part,  ii,  c.  9.)  Toutefois  ni  son  orthodoxie  ni  sa  sainteté 
ne  peuvent  être  mises  en  doute,  comme  l'ont  surabondamment  prouvé 
Pierre  Corgne,  J.  Languet  de  la  Villeneuve  de  Gergy,  Edouard  Dumont, 
et  beaucoup  d'autres.  Au  point  de  vue  de  la  sainteté,  il  faut  voir  les 
historiens  de  sainte  Marcelline  et  spécialement  L.  Biraghi,  c.  4,  p.  11 
et  suiv. 

Rossi  (J.-B.  de).  —  Bulletin  d'archéologie  chrét.,  1883,  p.  1-68. 
Tout  l'ensemble  de  la  question  traité  d'une  manière  supérieure. 

Hefelé.  —  Histoire  des  conciles,  t.  ii,  p.  66  et  suiv. 

Chevalier  (UL).  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1387. 


126  24  SEPTEMBRE. 


LE  BIENHEUREUX  GUY  DE  DURNES. 

Vers  1158. 

(P.  BoU.  XI.  344.) 

Le  B.  Guy  de  Durnes,  moine  de  Clairvaux,  fut  créé  premier  abbé  de 
Cherlieu,  de  l'ordre  de  Cîteaux,  au  diocèse  de  Besançon,  en  1131,  et  il 
mourut  dans  ce  monastère  le  23  septembre  1158  environ.  Il  a  écrit  une 
Lettre  sur  le  chant  ecclésiastique  que  Mabillon  a  publiée  dans  les 
œuvres  de  saint  Bernard  (p.  699). 

Vies  des  saints  de  la  Franche-Comté,  t.  iv,  p.  217-244. 

Besson  (Mgr  Louis).  —  Notice  sur  l'abbaye  de  Cherlieu.  In-S»,  1847. 

BucELiN.  —  Menologium  Benedictinum.  23  sept. 

Gallia  Christiana,  t.  xv,  col.  254. 


I 


XXI?  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINT  ANDOCHE  ET  SAINT  THYRSE, 

APÔTRES     DE     SAULIEU,     AU     DIOCÈSE    DE    DIJON, 
ET    SAINT   FÉLIX,    LEUR   HÔTE,    TOUS   MARTYRS   AU   MÊME   LIEU. 

Vers  178. 

(P.  BolL  XI.  347.) 

Saint  Andoche,  Andochius,  prêtre,  saint  Thyrse,  Tiers,  Thirsius, 
Tirsius,  Tiercius,  diacre,  furent  envoyés  vers  l'an  178  et  sans  aucun  doute 
avant  217,  pour  prêcher  l'Evangile,  et  ils  arrivèrent  à  Saulieu,  Sido- 
locum,  où  ils  furent  reçus  par  un  homme  qui  vivait  de  commerce  et 
qui  eut  la  gloire  d'être  associé  à  leur  martyre.  Saulieu  était  de  fondation 
romaine  et  assez  important.  Il  devint  plus  célèbre  encore  par  le  tom- 
beau de  ces  athlètes  du  Christ.  Dès  le  iv"  siècle  il  y  avait  un  oratoire 
élevé  sur  leur  tombe  ;  il  s'y  rendit  un  grand  nombre  de  pèlerins  et 
bientôt  il  y  eut  des  moines  pour  desservir  le  sanctuaire  et  une  impor- 
tante abbaye,  dans  le  Morvan,  au  diocèse  d'Autun. 

Saint  Andoche  est  le  patron  de  Saulieu  et  de  la  belle  et  vaste  église 
qui  est  dédiée  sous  son  nom.  Jusqu'en  1845  environ  on  y  voyait  un 
tombeau  en  marbre  avec  ornements  gravés  et  qui  était  regardé  comme 
un  monument  du  v"^  siècle.  Cette  église  est  en  grande  partie  du  xii''  et 
du  xiv"  siècle. 

Le  culte  de  saint  Andoche  et  de  ses  compagnons  est  très  ancien  et 
repose  sur  des  documents  certains  ;  les  Actes  néanmoins  ne  sont; pas 
de  premier  ordre. 


SAINT   GERMEU   DE   VAUDES,    ABliÉ.  127 

Acta  Saiictorum  Boll.  24  sept.,  t.  iv,  p.  GG8-G77. 

Pnti'olo|,ua  gr«ca,  t.  v,  col.  14G7. 

GioïKii.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  494. 

Gallia  Christiana,  t.  iv,  col.  441. 

Plaxcheiî.  —  Histoire  de  Bourgogne,  t.  ii,  p.  100  et  527. 

CouRTÉFÉE.  —  Description  de  la  Bourgogne  (1848),  t,  iv,  p.  91  et  suiv. 

Baudiau.  —  Le  Morvand  (nov.  1867),  t,  m,  p.  225  et  suiv. 

Du  Tems.  —  Le  clergé  de  France,  t.  iv,  p.  488. 

Carlet  (J.).  —  Notice  sur  saint  Andoche,  dans  Mémoires  de  la 
('ommission  des  Antiquités  de  la  Cùte-d'Or,  t.  v,  p.  81. 

Pellechet.  —  Notes  sur  les  livres  liturgiques  des  diocèses  d'Autun, 
Chàlon  et  Màcon,  p.  78-9.  Documents,  p.  211-226. 

Le  Blant.  —  Inscriptions  chrétiennes  de  la  Gaule,  t.  i,  p.  8. 


SAINT  GERMER  DE  VARDES, 

premier  abbé  de  flay,  aujourd'hui  saint-germer,  au  diocèse 
de  beauvais,  de  l'ordre  de  saint-benoît. 

Vers  658. 

(P.  Boll.  XI.  352.) 

Saint  Germer,  Geremarus,  moine  bénédictin  et  premier  abbé  de 
Pentale,  nommé  plus  tard  Flay,  Flaviacense  monasterium,  et  enfin 
Saint-Germer,  mourut  le  24  septembre  vers  l'an  658. 

Saint  Germer  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  de  Beauvais  et  de  la 
paroisse  qui  porte  son  nom.  Formé  autour  de  l'abbaye,  le  village  con- 
serve la  magnifique  église  construite  par  les  moines  aux  xi°  et  xii°  siècles 
pour  abriter  le  tombeau  du  fondateur.  Dans  les  arts  plastiques,  saint 
Germer  est  représenté  formant  un  groupe  avec  sainte  Domaine,  sa 
femme,  et  saint  Amalbert,  leur  fils. 

Il  reste  une  très  bonne  Vie  ancienne  de  saint  Germer,  Vita  S.  Ger- 
mari,  abbatis  Flaviacensis. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben,,  Ssec.  ii,  p.  475-483. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xiv,  n.  60. 

Acta  Sanctorum  Boll.  24  sept.,  t.  vi,  p.  693-708. 

Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  787-9. 

'Nota.  —  L'abbaye  de  Saint-Germer  de  Flay  ou  de  Flaix  produisit 
plusieurs  hommes  illustres  :  citons  seulement  saint  Gennade  second 
abbé,  et  saint  Bénigne  qui  lui  succéda. 


128  24   SEPTEMBRE 


SAINT  GÉRARD   SAGREDO  DE  VENISE, 

ÉVÈQUE  DE  CHOUAD,  EN  HONGRIE,  ET  MARTYR, 
DE  l'ordre  de  saint- BENOiT. 

1047. 

(P.  Boll.  XI.  357.; 

Saint  Gérard  embrassa  la  vie  monastique  dans  sa  patrie  et  devint 
abbé  de  la  célèbre  abbaye  de  Saint-Georges  à  Venise  même.  En  1037  il 
fut  sacré  évèque  de  Chouad  ou  Csanad  en  Hongrie,  et  il  mourut  martyr 
le  24  septembre  1047. 

Saint  Gérard  est  l'un  des  nombreux  patrons  de  la  Hongrie  dont  il 
est  regardé  comme  le  protomartyr  depuis  saint  Etienne, 

Il  existe  deux  Vies  anciennes  de  saint  Gérard,  écrites  par  des  anony- 
mes ;  l'une  d'elles  certainement  par  un  contemporain  du  bienheureux. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  G.  S.  Ben,  Ssec.  vi,  part,  i,  p.  628-631. 

Acta  Sanctorum  Boll.  24  sept.,  t.  vi,  p.  713-725. 

Potthast.  —  Bibliotheca  hist.  medii  sévi,  p.  717. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  856. 


SAINT  PACIFIQUE  DE  SAN-SEVERINO, 

prêtre,  de  l'ordre  DES  FRÈRES-MINEURS  DE   l'OBSERVANCE. 

1721. 

(P.  Boll.  XI.  361.) 

Le  tombeau  de  saint  Pacifique  se  trouve  à  San-Severino  sa  patrie, 
dans  l'église  du  couvent  des  Observantins  réformés.  Il  fut  canonisé 
solennellement  par  Grégoire  XVI  le  26  mai  1839  en  même  temps  que 
saint  Alphonse  de  Liguori,  saint  François  de  Geronimo,  saint  Jean- 
Joseph  de  la  Croix  et  sainte  Véronique  Juliani  ;  voilà  pourquoi  ces  cinq 
amis  de  Dieu  sont  souvent  représentés  formant  un  groupe. 

La  Vie  de  saint  Pacifique  a  été  écrite  et  publiée  à  Rome  en  1839  par 
le  P.  Stanislas  Melchior,  mineur  observantin  de  la  province  des  Marches, 
annaliste  général  de  son  ordre. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  31,  n.  18. 

L'Auréole  Séraphique,  t.  m,  p.  462-8. 


NOTRE-DAME   DE   LA.    MERCI;    LE    B.    DALMACE  :    SAINT    FIRMJN.         129 


FÊTE  DE  NOTRE-DAME  DE  LA  MERCI. 

PONTIFICAT  DE  PAUL  V  (1605-1621). 

L'apparition  de  la  très  sainte  Vierge  au  roi  Jacques  d'Aragon, 
première  origine  de  l'ordre  de  Notre-Dame  de  la  Merci  pour  la 
rédemption  des  captifs,  remonte  à  l'année  1230.  C'est  là  l'origine  de  la 
fête  de  Notre-Dame  de  la  Merci  ;  l'Ordre  seul  la  célébra  dans  le 
principe;  puis  les  Eglises  d'Espagne;  plus  tard  la  France  obtint 
le  privilège  de  la  solenniser  ;  enfin  Innocent  XII  (1691-1700;  retendit  au 
monde  entier.  A  Rome  elle  a  une  importance  particulière  en  l'église  de 
Saint-Adrien  qui  appartient  à  l'Ordre  de  la  Merci,  et  le  Sénat  doit 
offrir  tous  les  quatre  ans  un  calice  et  quatre  torches. 
Benoît  XIV.  —  De  festis  B.  M.,  part,  ii,  n.  173. 


LE  BIENHEUREUX  DALMACE  MONIER  OU  MONNER, 

DE  l'ordre   DES  FRÈRES-PRÊCHEURS. 

1341. 

[P.  Boîl.  XI.  309.) 

Le  B.  Dalmace,  Dalmas,  Daumas,  Daumatz,  Dalmatius^  Monner,  de 
l'ordre  des  Frères-Prêcheurs,  est  l'un  des  patrons  de  Girone.  Il  fut 
béatifié  par  Innocent  XIII  qui  reconnut  qu'un  culte  dont  l'origine  était 
immémoriale  lui  avait  été  rendu. 

La  Vie  du  B.  Dalmace  a  été  écrite  par  Nicolas  Eymeric,  frère-prêcheur. 

Acta  Sanctorum  Boll.  24  sept.,  t.  vi,  p.  750-780. 

DiAGi  (Franc).  —  Historia  provincise  Aragonige.  Barcinonse,  1859.  In- 
fol.,  p.  259-265. 


XXY*^  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINT  FIRMIN,  DE  PAMPELUNE, 

PREMIER  ÉVÊQUE  d' AMIENS  ET  MARTYR. 

Commencement  du  IP  siècle,  alias  vers  190. 

(P.  Boll.  XI.  372.) 

Saint  Firmin,  Firminiis,  fut  le  second  évêque  de  Pampelune,  c'est-à- 
dire  qu'il  succéda  à  saint  Saturnin  sur  le  siège  de  cette  ville  vers  la  fin 

Scp.  AUX  Vies  des  S.\ints.  —  Tome  III.  9 


130  25   SEPTEMBRE. 

du  I"  siècle.  Il  parcourut  en  annonçant  l'Evangile  une  grande  partie 
du  midi  de  la  Gaule,  et  vint  jusque  dans  l'Ouest,  spécialement  en 
Anjou. 

Une  chapelle  de  l'église  abbatiale  de  Saint-Denys  en  France  était 
consacrée  en  l'honneur  de  saint  Firmin,  premier  évèque  d'Amiens  et 
martyr.  Le  corps  de  ce  saint  (excepté  le  chef)  était  renfermé  dans  une 
châsse  de  bois  peinte  et  dorée.  —  Dans  cette  même  châsse  se  conservait 
le  chef  de  saint  Pierre  l'exorciste,  martyr,  et  la  châsse  était  placée  sur 
l'autel  de  la  chapelle  ci-dessus  indiquée. 

Bibliothèque  nat.  mss.  Saint-Germain,  n.  944.  La  France  Sainte,  fol. 
n,  cité  dans  Revue  des  Sociétés  savantes,  vii«  série,  t.  ii(1880),  p.  302. 

Saint  Firmin  est  patron  des  villes  d'Amiens  et  de  Beauvais  en  France, 
de  la  province  de  Navarre  et  de  la  ville  de  Pampelune  en  Espagne. 

Acta  Sanctorum  Boll.  25  sept.,  t.  vu,  p.  24-57.  Le  P.  Stilting  dans 
son  commentaire  appelle  les  Actes  de  saint  Firmin  Acta  gi-avia,  et 
pense  qu'ils  ont  été  écrits  au  v®  siècle.  Il  fait  cependant  mourir  le  saint 
martyr  vers  290. 

Fr.  Bosquet.  —  Ecclesiœ  Gallicanœ  historia  (1636),  t.  i,  p.  146-156. 

JuL.  CoRBLET.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens  (1870),  t.  ii, 
p.  31-188. 

D.  Fr.  Chamard.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  t.  i,  p.  1-5. 

Vincent  de  Beauvais.  —  Spéculum  historiale,  xiii,  79. 

SuRius.  —  Yitse  Sanctorum  (1618),  t.  ix,  p.  268. 

Ch.  Saumon.  —  Histoire  de  saint  Firmin,  martyr,  premier  évêque: 
d'Amiens,  patron  de  la  Navarre  et  des  diocèses  d'Amiens  et  de  Pam- 
pelune. Arras  et  Amiens,  1861,  gr.  in-8°. 

Idem.  —  Ptccherches  sur  l'époque  de  la  prédication  de  l'Evangile 
dans  les  Gaules  et  en  Picardie,  et  sur  le  temps  du  martyre  de  saint 
Firmin,  premier  évêque  d'Amiens  et  de  Pampelune.  Amiens,  1866,  in-8<». 

Pro  Sanctissimo  Ecclesiae  Pampelonensis  Navarreorum  prothoepis- 
copo  Firmino  defensorium...  ;  s.  1.  n.  d.,  in-fol.  12  f. 

Mathou,  dans  les  Mémoires  de  la  Société  acad.  de  Laon,  t.  xviii, 
p.  115-119. 

MiCH.  Jh.  Maceda.  —  De  céleri  propagatione  Evangelii  in  universo 
mundo  libri  m,  accedit  commentarius  BoUandianus  de  S.  Firmino  episc. 
et  mart.  cum  dissertatione  de  Pampelonensi  episcopatu  hujus  sancti. 
Romse,  1794,  in-4°. 

Histoire  littéraire  de  la  France  (1735-8),  t.  m,  p.  410  ;  t.  iv,  p.  72. 

Lelong.  —  Biblioth.  hist.  de  la  France  (1768),  1. 1,  n.  9695-9700. 

Ch.  Dufour.  —  L'Apostolat  de  saint  Firmin,  rétabli  au  iii*^  siècle, 
dans  les  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  Picardie.  Amiens, 
1864,  in-8%  28  p. 

Gallia  Christiana,  t.  x,  col.  1146;  t.  xiv,  col.  545. 

Actes  de  l'Eglise  d'Amiens,  par  J-M.  Mioland,  évêque  d'Amiens. 
Amiens  (1848-1849),  2  vol. 

D.  PioLiN.  —  Hist.  de  l'Eglise  du  Mans,  1. 1,  p.  lxiv-lxviii,  49,  393. 

FloEEZ.  —  Espana  Sagrada,  t.  m,  p.  151  sv. 


^ 


SAINT  firmin;  saint  prince,  évèques.  131 

Prudent.  Sandoval.  —  Catologo  de  losobispos  de  Pamplona.  Pampl., 
1614. 

MoRET.  —  Anales  de  Navarra.  p.  1766. 

Gregorio  Fernande/  Perez.  —  Historia  de  la  Iglesia  y  obispos  de 
Pamplona.  Madrid,  1820,  3  vol.  in-4». 

Ruinart.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  lxv  (1689);  cite  des  manus- 
crits des  Actes  qui  avaient  plus  de  neuf  cents  ans,  mais  il  ne  les  croit 
pas  absolument  sincères. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  495. 

Gaunier.  —  Catalogue  des  manuscrits  de  la  ville  d'Amiens  (1843),  p.  139. 

Cahier  (Ch.).  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  66,  366  et  passim. 

Monumenta  Germaniœ  hist.,  Scriptores,  t.  xiii,  p.  752. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  martyrs,  n.  16,  59. 

Il  faut  consulter  aussi  tous  les  textes  anciens  sur  S.  Saturnin  de 
Toulouse  et  sur  S.  Paterne  d'Eauze. 


SAINT  FIRMIN, 

troisième  évèque  d'amiens,  confesseur. 
IV"  siècle. 

(P.  Boll.  XI.  3S8.) 

Saint  Firmin,  troisième  évêque  d'Amiens,  connu  sous  le  nom 
de  confesseiir  pour  le  distinguer  de  saint  Firmin  le  martyr  qui  le 
premier  fonda  ce  siège,  est  ordinairement  honoré  le  1*'  septembre.  Il 
est  permis  de  rapporter  sa  mort  à  l'année  357  ou  environ. 

Acta  Sanctorum  Boll.  1  sept.,  t.  i,  p.  175  et  seq. 

Gallia  Christiana,  t.  x,  col.  1151-2. 

CoRBLET.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  ii,  p.  189-216  ;  t.  v, 
p.  67. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col  741. 

SAINT  PRINCE  OU  PRINCIPE, 

douzième  évêque  de  soissons,  confesseur. 
505. 

(P.  Boll.  XI.  390.) 

Saint  Prince,  Princeps,  occupa  le  siège  épiscopal  de  475  au  25  sep- 
tembre 505. 
Milon  de  Saint-Amand  a  écrit  sa  Vie. 

S.  Sidoine  Apollinaire.  —  Lib.  viii,  epist.  14,  et  lib.  ix,  epist.  8. 
Acta  Sanctorum  Boll.  25  sept.,  t.  vu,  p.  60-2.  Résumé  historique. 


Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  335. 


132  25  SEPTEMBRE. 


SAINT  ERMENFROI  OU  ERMENFUOY, 

MOINE   DE   LUXEUIL  ET   1"  ABBÉ    DE    CUSANCE   AU    DIOCÈSE   DE   BESANÇON, 
DE  l'ordre  DE  SAINT-BENOÎT. 

070. 
(P.  Boll.  XI.  393.) 

Saint  Ermenfroi,  Erme7îfrediis,  fils  d'un  puissant  seigneur  de  la: 
cour  de  Clotaire  II,  fréquenta  lui-même  la  cour  de  ce  prince  ;  mais  il  se 
retira  jeune  à  Luxeuil.  Il  fonda  ensuite  l'abbaye  de  Cusance  ou,  plus 
exactement,  la  restaura,  car  elle  avait  été  établie  d'abord  par  des  mo- 
niales. Il  y  mourut  le  25  septembre  670. 

Ecfilbert  de  Cusance,  Cusate?ise  monasterium,  a  écrit  sa  Vie. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  m,  part,  ii,  p.  461. 

Acta  Sanctorum  Boll.  25  sept.,  t.  vu,  p.  111-118. 

Gallia  Christian  a,  t.  xv,  col.  138. 

Richard.  —  Histoire  du  diocèse  de  Besançon,  t.  i,  p.  116. 

Vies  des  saints  de  Franche-Comté,  t.  ii,  p.  380-397. 


I 


SAINT  CÉOLFRID, 

ABBÉ   DE   WEARMOUTH   ET   DE   JARROW,    EN   ANGLETERRE, 
DE   l'ordre   de   saint-benoît. 

716. 

(P.  Boll.  XI.  397.) 

Saint  Céolfrid,  Ceolfridus,  mourut  à  Langres  dans  l'abbaye  des  Saints 
Jôme,  Geinini^  le  25  septembre  716,  dans  la  soixante-quatorzième  année 
de  son  âge.  Ses  actions  sont  connues  de  la  manière  la  plus  positive  par 
les  récits  de  Bède  le  Vénérable. 

Bède.  —  Historia  eccles.  gentis  Anglorum,  lib.  v,  et  De  Vitis  abba- 
tum  V*^irim.  et  de  ratione  Temporura. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  in,  part,  i,  p.  292-4. 

Acta  Sanctorum  Boll.  25  sept.,  t.  vu,  p.  123-187. 

^ota.  —  D.  Mabillon  parle  en  môme  temps  de  saint  Huetbert,  qui 
fut  le  successeur  de  saint  Céolfrid. 


SAINT   AUSTINDE  ;    SAINT   DÉFFADANT  ;    SAINT   NIL.  133 

SAINT  AUSTINDE,  DE  BORDEAUX, 

AliCHEVÊQUE   d'AUCH   ET   CONFESSEUR,   DE   l'ORDRE   DE   SAINT-BENOÎT. 

1068. 
(P.  Boll.  XI.  399.) 

Saint  Austinde,  Austendiis,  embrassa  la  vie  monastique  et  devint 
abbé  de  Saiiit-Orens  à  Auch.  En  1050  ou  1055  il  fut  créé  archevêque  de 
la  même  ville  et  mourut  le  25  septembre  1068. 

Acta  Sanctorum  Boll.  25  sept.,  t.  vu,  p.  152-162. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  980-1  et  1019. 

SAINT  DÉFENDANT  ET  SES  COMPAGNONS,  MARTYRS, 

AU   DIOCÈSE   DE   MARSEILLE. 

290. 
(P.  Boll.  XI.  403.) 

Saint  Défendant,  Defendens,  et  ses  compagnons,  martyrs  de  la  légion 
Thébéenne,  souffrirent  le  martyre  à  Marseille,  et  leurs  corps  furent 
découverts  par  l'évêque  saint  Théodore  environ  l'an  586. 

Acta  Sanctorum  Boll.  2  jan.,  1. 1,  p.  80. 

[G.  DE  Rey.]  —  Les  Saints  de  l'Eglise  de  Marseille,  p.  22, 181-5. 

SAINT  NIL, 

ANCIEN    GOUVERNEUR   DE   CONSTANTINOPLE   ET    SOLITAIRE. 

451. 
(P.  Boll.  XI.  404.) 

Saint  Nil,  Nilus,  surnommé  l'Ancien,  fut  préfet  du  prétoire  de  Cons- 
tantinople,  puis  embrassa  la  vie  monastique  sous  la  règle  de  saint 
Basile  au  Mont-Sinaï  vers  l'an  390.  Il  vécut  enfin  dans  une  solitude  pro- 
fonde et  mourut  le  12  novembre  451  ou  selon  d'autres  452.  Il  nous  reste 
quelques  écrits  ascétiques  de  ce  saint  solitaire. 

Allatius  (Léo).  —  Epistolae  S.  Nili.  Romœ,  1668. 

SuARESius  (J.-M.).  —  Opéra  S.  Nili.  Romge,  1673. 

Patrologia  grseca,  t.  lxxix,  col.  25-56, 1357-1434  et  passim. 

PiTRA.  —  Spicilegium  Solesmense,  t.  m,  p.  393. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  xiv,  p.  189-215,  742-4. 

Chevalier  (UL).  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1648. 


134  25  SEPTEMBRE. 


SAINT  AUNAIRE  OU  AUNACILURE, 

DIX-HUITIÈME  ÉVÈQUE  d'aUXERRE,    CONFESSEUR. 

603. 

(P.  Boll.  Ti.  404.) 

Saint  Aunaire,  Aunarius,  Anianus,  devint  évêque  d'Auxerre  en  573 
et  fut  sacré  le  31  juillet  (d'autres  disent  en5G8),  et  mourut  le  25  septem- 
bre 603.  Il  reste  une  Vie  ancienne  et  des  renseignements  très  sûrs  dans 
l'Histoire  des  évêques  d'Auxerre  par  saint  Heric. 

Acta  Sanctorum  Boll.  25  sept.,  t.  vu,  p.  83-111. 

Labbe.  —  Bibliotheca  nova  manuscriptorum,  t.  i,  p.  528. 

Daru.  —  Bibliot.  hist.  de  l'Yonne,  t.  i,  p.  134-5. 

Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xi,  n.  73-4. 

Gallia  Christiana,  t.  xn,  col.  267-8. 

Giorgi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  495. 

Lebeuf.  —  Mémoires   concernant  l'hist.  civ.    et   ecclés.   d'Auxerre 
(1848),  t.  i,  p.  136-145. 


SAINT  LOUP,  ÉYÊQUE  DE  LYON. 
548. 

(P.  Boll.  XI.  369.) 

Saint  Loup,  Lupus,  moine,  puis  abbé  de  l'Ile-Barbe,  vit  saint  Lubin, 
depuis  évêque  de  Chartres,  se  ranger  sous  sa  discipline,  attiré  par  la 
réputation  de  sa  sainteté.  Il  succéda  à  saint  Eucher  le  Jeune  sur  le  siège 
métropolitain  de  Lyon  en  538.  Il  eut  beaucoup  à  souffrir  durant  les 
troubles  qui  suivirent  la  mort  de  saint  Sigismond,  roi  de  Bourgogne 
(516-524).  Il  ne  put  remplir  tranquillement  ses  fonctions  que  quand  la 
ville  de  Lyon  eut  passé  sous  la  domination  française  par  le  partage  que 
Childebert  et  Clotaire  firent  entre  eux  du  royaume  de  Bourgogne.  Dès 
la  première  année  de  son  épiscopat,  il  assista  au  troisième  concile  tenu 
à  Orléans  pour  le  rétablissement  de  la  discipline  et  il  y  souscrivit  avant 
les  autres  métropolitains,  ce  qui  porte  à  croire  qu'il  y  présida.  Il  mourut 
le  25  septembre  518  et  fut  inhumé  dans  l'église  de  son  monastère  de 
ITle-Barbe. 

Acta  Sanctorum  Boll.  25  sept.,  t.  vn,  p.  81-6. 

Gallia  Christiana,  t.  iv,  col.  31. 

Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  lib.  i,  n.  26. 

Giorgi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  495. 


SAINT   CLÉOI'HAS.    MAIiTYIt.  135 


SAINT  CLÉOPHAS,  DISCIPLE  DU  SEIGNEUR  ET  j\L4.RTYR. 

P""  siècle. 

Saint  Cléophas,  selon  Eusèbe  et  saint  Epiphane,  était  frère  de  saint 
Joseph.  Il  fut  père  de  saint  Siméon,  évêque  de  Jérusalem,  de  saint 
Jacques  le  Mineur,  de  saint  Jude  et  de  Joseph  ou  Josué.  Il  avait  épousé 
Marie,  sœur  de  la  sainte  Vierge. 

Cléophas  n'avait  point  assez  conapris  le  mystère  de  la  Croix;  aussi, 
la  catastrophe  du  Calvaire  accomplie,  il  partit  de  Jérusalem  deux  jours 
après  et  il  se  rendait  à  Emmaiis  avec  un  autre  disciple  qui  partageait 
son  désespoir.  Le  divin  Sauveur  daigna  se  manifester  à  eux  et  souper 
en  leur  compagnie  dans  la  maison  de  Cléophas.  Ils  le  reconnurent  à 
la  fraction  du  pain  et  aussitôt  il  disparut  à  leurs  yeux. 

Sur-le-champ  Cléophas  et  son  compagnon,  que  l'on  croit  avoir  été 
saint  Luc,  retournèrent  à  Jérusalem  ;  ils  trouvèrent  les  disciples  réunis 
et  leur  racontèrent  ce  qu'ils  avaient  vu  et  entendu.  Les  disciples  leur 
firent  connaître  l'apparition  à  Pierre,  et  à  l'instant  Jésus  apparut  debout 
au  milieu  d'eux,  toutes  les  portes  fermées.  Il  les  salua,  les  bénit,  les 
rassura,  leur  montra  ses  plaies,  mangea  en  leur  présence,  leur  conféra 
l'intelligence  des  Ecritures  et  leur  dit  d'aller  annoncer  l'Evangile  par 
tout  le  monde. 

Saint  Cléophas  fut  tué  par  les  Juifs  et  enterré  dans  la  maison  où  il 
avait  reçu  le  divin  Sauveur  à  sa  table.  Cette  maison  fut  transformée  en 
église.  Les  Latins  honorent  saint  Cléophas  le  25  septembre,  et  les  Grecs 
le  13  ou  plutôt  le  80  octobre,  et  ils  lui  donnent  le  titre  d'apôtre. 
Luc,  XXIV,  13,  35. 

EusÈBE.  —  Hist.  eccL,  lib.  m,  cap.  2. 
S.  Epiphane.  —  Hœres.,  Lxx^aii,  cap.  7. 
Acta  Sanctorum  Boll.  (1760),  25  sept.,  t.  vu.  p.  5-10. 
DiDRox.  —  Manuel  d'Iconographie  chrétienne,  p.  202. 
Barbier  de  Montault.  —  Les  portes  de  bronze  de  Bénévent,  dans  la 
Revue  de  l'Art  chrétien,  1883,  p.  27. 

Saint  Grégoire  le  Grand,  in  Job,  lib.  i,  c.  1,  croit  que  le  disciple  qui 
accompagnait  saint  Cléophas  était  saint  Luc.  Origène,  in  Jerem.  homil. 
19,  et  saint  Basile,  in  Isai.,  v,  le  nomment  Simon.  Saint  Epiphane, 
Hcercs.,  xxni,  cap.  6,  croit  que  c'était  Nathanaël.  Saint  Ambroise,  dans 
l'Apologie  de  David,  lib.  i,  cap.  8,  et  sur  -saint  Luc,  chap.  12,  lui  donne 
le  nom  d'Emmaiis.  Il  est  nommé  du  même  nojn  dans  un  très  ancien 
manuscrit  qui  appartenait  à  l'abbaye  de  Corbie  et  dont  Calmet  a  publié 
quelque  chose  à  la  fin  de  son  commentaire  sur  l'Apocalypse. 
Saint  J^sôme.  —  Epist.  27,  172,  etc. 
Ch.  Cahier.  —  Les  Caractéristiques  des  saints,  p.  676. 
J.  de  Foxtexay.  —  Manuel  de  l'amateur  àe  jetons,  p.  58. 
GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  494  et  495. 


136  26    SEPTEMBRE. 

DoM  Calmet.  —  Dictionnaire  de  la  Bible,  édit.  James,  t.  i,  col.  1115 
et  suiv. 
TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  i,  p.  366.  459  et  622. 


MAGNUS  AURÉLIUS  CASSIODORE. 
565  ou  575. 

Après  avoir  été  un  homme  d'Etat  d'un  mérite  exceptionnel,  Cassiodore 
fonda  l'abbaye  de  Viviers  dans  ses  propres  domaines.  Ce  monastère, 
dont  il  était  le  chef,  était  partagé  en  deux  parties  :  l'une  pour  les 
cénobites  et  l'autre  pour  les  ermites.  Quoique  âgé  de  soixante-dix  ans, 
le  courageux  vieillard  ne  recula  devant  aucun  des  devoirs  de  sa  charge 
pastorale  :  il  ouvrit  un  pieux  et  sûr  asile  aux  savants  et  acquit  le  mérite 
d'avoir  uni  la  vie  monastique  à  la  vie  scientifique.  Il  créa  une  grande 
bibliothèque.  Il  occupa  les  moines  à  la  copie  des  vieux  livres  ;  leur 
expliqua  la  philosophie  et  l'Ecriture  sainte,  tout  en  leur  donnant 
l'exemple  de  toutes  les  vertus  et  de  la  plus  haute  piété.  Ses  ouvrages 
sont  remplis  de  ce  parfum  de  dévotion  qui  attire  et  gagne  les  âmes. 

Il  mourut  en  odeur  de  sainteté  le  25  septembre  565  ou  575.  Alain 
le  nomme  saint;  Wilford  l'a  mis  dans  son  Martyrologe  comme  cultii 
ecclesiastico  venerandum. 

D.  Mabillox.  —  Annales  Benedictini,  lib.  vi,  n.  3,  t.  i,  p.  77;  lib.  v, 
n.  24,  p.  112  et  seq. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  mart. 

Cassiodori  senatoris  et  abbatis  Vita,  par  Dom  Jean  Garet,  en  tête  de 
l'édition  des  œuvres.  Paris,  1679,  en  2  vol.  in-fol.  —  2«  éuit.  Paris,  1729. 
2  vol.  in-fol.  —  Edition  reproduite  par  Migne,  Patrologia  latina,  t.  lxix 
etLxx,  avec  les  Complexiones  in  Epistolas  et  Apocalypsim,  découvertes 
à  Vérone  et  publiées  par  Mafïei  en  1720. 

La  Vie  de  Cassiodore,  par  D.  Denis  de  Sainte-Marthe.  Paris,  1694,  in-12. 

Sebàck,  dans  le  Dictionnaire  encyclopédique  de  théologie  catholique, 
éd.  fr.  1869,  p.  94-97. 


t 


XXYP  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINT  CYPRIEN  ET  SAINTE  JUSTINE, 

MARTYRS  A   NICOMÉDIE  EN  BITHYNIE. 

304. 

(P.  Boll.  XI.  408.) 

Saint  Cyprien,  Cyprianus,  né  à  Antioche,  petite  ville  sur  les  confins 
de  la  Syrie  et  de  l'Arabie,  faisait  profession  de  magie  et  chercha,  par 


SAINT   CYPRIEN"    ET   SAINTE   JUSTINE,    MARTYRS.  137 

l'intermédiaire  des  démons,  à  séduire  le  cœur  de  la  vierge  Justine.  Tous 
-es  efforts  furent  vains  ;  Justine  les  déjoua  par  la  prière  et  le  signe  de 
la  croix.  Convaincu  de  l'impuissance  de  ses  dieux,  Cyprien  se  convertit 
à  la  foi  chrétienne,  reçut  le  baptême  et  mérita  dans  la  suite  les  honneurs 
de  l'épiscopat,  dans  sa  ville  natale,  et  même  la  gloire  du  martyre. 

Du  temps  de  la  persécution  de  Dioclétien,  il  fut  arrêté,  chargé  de 
(haines  et  conduit  à  Nicomédie,  ainsi  que  la  vierge  Justine  qui  avait 
été  arrêtée  à  Damas.  Ils  furent  décapités  sur  les  bords  du  fleuve  Gallus, 
vers  l'an  304. 

Quelques  fidèles  de  Rome  qui  se  trouvaient  à  Nicomédie  emportèrent 
leurs  corps  dans  la  Ville  éternelle  et,  sous  le  règne  de  Constantin,  une 
dame  romaine,  nommée  Ruffine,  fit  bâtir  une  église  sous  leur  invocation. 
Leurs  reliques  ont  été  transférées  dans  la  basilique  de  Latran.  Sainte 
Justine  a  été  transportée  de  Rome  à  Plaisance. 

Dès  l'année  379  saint  Grégoire  de  Nazianze  prononçait  l'éloge  de  ces 
saints  martyrs  à  Constantinople.  —  Dans  ce  discours  on  remarque  une 
erreur  bien  singulière  :  saint  Grégoire  confond  saint  Cyprien  le  Mage 
avec  saint  Cyprien  évêque  de  Carthage.  Cette  confusion  a  été  commise 
aussi  par  Prudence.  Ces  confusions  ont  donné  lieu  à  certains  auteurs  de 
douter  de  l'existence  de  saint  Cyprien  le  Mage  ou  d'Antioche  et  de  ses 
compagnons.  La  conséquence  ne  nous  semble  pas  exacte;  mais  il  est 
certain  que  les  Actes  qui  nous  restent  ont  été  altérés  en  plusieurs 
points  importants.  Ces  altérations  sont  fort  anciennes,  antérieures  à  la 
moitié  du  v^  siècle,  et  elles  se  trouvent  dans  les  traductions  grecque  et 
syriaque  aussi  bien  que  dans  les  Actes  latins.  Cette  histoire,  divisée  en 
trois  livres,  fut  paraphrasée  en  vers  par  la  célèbre  Athana'is-Eudoxie, 
femme  de  l'empereur  Théodose  IL  vers  le  milieu  du  v^  siècle. 

Vincent  de  Beauvais.  —  Spéculum  histor.,  t.  xiii,  p.  110-1"2"2. 

SiMÉON  Métaphraste,  daus  Patrologia  grnec,  t.  cxv,  col.  847-88J. 

SuRius.  —  Vitse  Sanctorum  (1618),  t.  ix,  p.  '269-275. 

Martène.  —  Thésaurus  novus  anecdotorum(1717),  t.  m,  col.  1617-50. 

Ma'ï.  —  Classici  auctores  (1838),  t.  x,  p.  485. 

Acta  Sanctorum  Boll.  26  sept.,  t.  vu,  p.  195-262. 

Fabricius.  —  Bibliotheca  grœca  (1719),  t.  ix,  p.  69. 

Ceillier.  —  Histoire  des  auteurs  sacrés  et  eccl.  (1733),  t.  iv,  p.  86-92. 

Carle.  —  Scriptores  ecclesiastici  (1741),  t.  i,  col.  129. 

Blampignon.  —  S.  Cyprianus  Carthaginensis  (1862).  Paris,  in-S*^. 

Wilib.-Beyschlact.  —  De  sancto  Cypriano  mage  et  martyre,  Calde- 
ronicae  tragœdia?  persona  primaria  dissertatio.  Halis  (1866),  br.  in-4o. 

Th.  Zahn.  —  Cyprian  von  Antiochien,  und  die  deutsche  Faustsage. 
Erlangen  (1882),  br.  in-8^. 

L.  Duchesne,  dans  Bulletin  critique,  3^  année  (1882),  p.  246-249. 

Après  la  Confession  écrite  par  saint  Cyprien  lui-même,  la  source 
principale  pour  son  histoire  est  le  poème  composé  par  l'impératrice 
Eudoxie  et  cité  par  Photius  dans  sa  Bibliothèque,  chap.  184,  p.  417  et  suiv. 

Revue  historique,  t.  xxi  (1883),  p.  203.  Il  est  prouvé  que  la  légende 
de  saint  Cyprien  le  Mage  est  antérieure  à  l'an  379. 


13S  26  SEPTEMBRE. 


SAINTE  EUGENIE  D^OBERNAI,, 

ABBESSE   DE   HOHENBOURG,    OU   MOXT-SAINT-ODILE,    AU    DIOCÈSE 
DE  STRASBOURG,   DE   L'ORDRE  DE   SAINT-BENOÎT. 

735. 

(P.  Bail.  XI.  416.) 

Sainte  Eugénie,  Eiigenia,  nièce  de  sainte  Odile  et  sœur  de  sainte 
Gundelinde,  gouverna  l'abbaye  de  Hohenbourg  de  l'année  720  à  l'an  735, 
et  mourut  le  16  septembre  de  cette  dernière  année. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  sept.,  t.  v,  p.  332-5.  Résumé  historique. 

Gallia  Christiana.  t.  t,  col.  839. 

Alter  (Joseph).  —  Sainte  Eugénie  ou  un  ange  de  charité  au  viii''  siècle. 
Paris,  1868.  In-8^ 

Rivière  (Jules  de  la).  —  Vie  de  sainte  Eugénie.  Paris,  1853.  In-S". 


SAINT  NIL  DE  ROSSANO,  SURNOMMÉ  LE  JEUNE, 

FONDATEUR  ET  ABBÉ  DU  MONASTÈRE  DE  GROTTA-FEREATA,  EN  ITALIE. 

1005. 

(P.  Bull.  XI.  '^Z.) 

Saint  Nil,  né  vers  910  à  Rossano  en  Calabre,  reçut  au  baptême  le^ 
nom  de  Nicolas.  Il  embrassa  la  vie  monastique  sous  la  règle  de  saint 
Basile,  et  fonda  la  grande  abbaye  de  Grotta-Ferrata,  Crypta  FetTata,  - 
dans  le  diocèse  de  Tuaculum,  c'est-à-dire  Frascati.  Il  y  mourut  le] 
26  septembre  1005.  Quelques  historiens  rangent  saint  Nil  parmi  les 
fils  de  saint  Benoit,  parce  que,  en  effet,  à  Grotta-Ferrata  les  règles  de] 
saint  Basile  et  de  saint  Benoît  sont  également  suivies  quoique  la  liturgie! 
grecque  soit  exclusivement  en  usage. 

Saint  Nil  est  patron  de  Rossano.  Dans  les  œuvres  d'art  il  est  carac- 
térisé par  une  croix  ou  une  lampe. 

Il  reste  une  très  bonne  Vie  de  saint  Nil  le  Jeune  qui  a  peut-être  été 
écrite  par  saint  Barthélémy,  disciple  et  successeur  du  bienheureux. 

Acta  Sanctorum  Boll.  26  sept.,  t.  vu,  p.  279-343. 

Martène.  —  Amplissima  collectio,  t.  vi,  col.  889-956. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  83. 

Butler-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  213-5. 

Codices  Cryptenses  seu  abbatise  Cryptse  Ferratse  in  Tusculano  digesti 
et  illustrati  cura  et  studio  D.  Antonii  Rocchi,  hieromonachi  Basiliani, 
bibliothecse  custodis.  Tusculani,  typis  abbatise  Cryptae  Ferratœ,  1882, 
in-4°. 

Chevalier  (UL).  —  Répertoire  d«s  sources  hist.,  col.  1649. 


SAINT   EUSÈBE,    1>APE   ET   CONFESSEUR;    SAINT   ISAllN,    ABBÉ.  I3ô 

SAINT  EUSÈBE  DE  CASSANO,  PAPE  ET  CONFESSEUR. 

310. 

(P.  Boll.  XI.  426.) 

Saint  Eusèbe,  grec  d'origine  et  médecin  de  profession,  fut  le 
trente  et  unième  pape.  Il  fut  élu  en  310  et  fut  sacré  probablement  le 
18  avril  ou  le  20  mai.  Ce  saint  pape  mourut  le  26  septembre  ou  même 
le  17  août  de  la  même  année,  eu  Sicile  où  il  avait  été  exilé  pour  la  foi  ; 
mais  son  corps  fut  rapporté  à  Rome  et  déposé  dans  le  cimetière  de 
Callixte  ;  il  est  présentement  dans  la  basilique  de  Saint-Sébastien-hors- 
les-murs.  Le  soin  que  le  clergé  de  Rome  mit  à  faire  rapporter  les  corps 
des  trois  papes  qui  moururent  pour  la  foi  hors  de  la  Ville  éternelle 
prouve  évidemment  sa  sollicitude  pour  établir  officiellement  la  succes- 
sion de  ses  pontifes.  Il  nous  reste  huit  décrets  émanés  de  ce  saint 
pape  ou  qui  lui  sont  attribués.  Saint  Damase  orna  son  tombeau  d'une 
épitaphe. 

Acta  Sanctorum  Roll.  26  sept.,  t.  vu.,  p.  265-271. 

Jaffé.  —  Regesta  Romanorum  Pontificum  (1881),  p.  26-7. 

Rossi  (J.-B.  de).  —  Roma  sotterranea,  t.  ii,  p.  191-195. 

SAINT  ISARN  OU  YSARN  DE  TOULOUSE, 

ABBÉ   DE    SAINT-VICTOR   DE   IMARSEILLE   ET    CONFESSEUR, 
DE    l'ordre   DE   SAINT-BENOÎT. 

1047. 
(P.  Boll.  XI.  42G.) 

Saint  Isarn,  Ysarnus,  abbé  de  Saint- Victor  de  Marseille  de  l'année  1024 
au  24  septembre  1047,  est  honoré  le  26. 

Saint  Isarn  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  de  Marseille  et  il  «st 
invoqué,  en  Provence  surtout,  contre  la  foudre. 

La  Vie  de  saiut  Isarn  a  été  écrite  par  un  anonyme  qui  l'a  connu 
personnellement. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœc.  vi,  part,  i,  p.  607-626. 

Acta  Sanctorum  Boll.  24  sept.,  t.  vi,  p.  728-749. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  683. 

Hist.  lit.  de  la  France,  t.  vu,  p.  556-8. 

Bayle.  —  Dans  le  Conseiller  catholique,  t.  i  et  ii  (1850). 

Les  saints  de  l'Eglise  de  Marseille,  p.  185-205. 

Le  Cartulaire  de  l'abbaye  de  Saint- Victor  de  Marseille,  2  vol.  in-4°, 
contient  un  grand  nombre  de  chartes  de  saint  Isarn. 


140  27    SEPTEMBRE. 


SAINT  SÉNATEUR,  A  ALBANO. 
Époque  inconnue. 

Saint  Sénateur,  dont  les  actions  demeurent  inconnues,  était  patron 
d'une  église  près  de  la  ville  d'Albano.  «  Dans  cette  église,  dit  une  des- 
cription des  Lieux-Saints  aux  environs  de  Rome,  repose  le  corps  de 
Perpétue  avec  d'autres  saints  sans  nombre  et  il  s'y  opère  de  grandes 
merveilles.  »  Le  document  qui  nous  fournit  ces  renseignements  est 
du  vir  siècle;  c'était  un  guide  pour  les  pèlerins  qui  visitaient  la  Ville 
éternelle  et  ses  sanctuaires.  Au-dessous  de  l'église  de  Saint-Sénateur 
se  trouvaient  les  catacombes  dites  alla  Stella  que  l'on  visite  encore. 

Acta  Sanctorum  Boll.  26  sept.,  t.  vu,  p.  263. 

De  Rossi.  —  Roma  sotterranea,  t.  i,  p.  171. 

Idem.  —  Bullettino  di  archeologia  cristiana,  1869,  p.  68  et  suiv. 

Martinov.  —  Dans  Revue  du  Monde  catholique,  1^''  avril  1885,  p.  12-3. 


\\W  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


JUDITH  DE  BÉTHULIE,  VEUVE, 

LIBÉRATRICE     DU      PEUPLE     D'ISRAEL. 

VIP  siècle  avant  Jésus-Christ. 

(P.  Boll.  XI.  429.) 

Benoît  XIV.  —  De  Canouizatione  Sanctorum,  lib.  m,  c.  26,  n.  10; 
c.  28,  n.  3;  c.  43,  n.  7.  Ne  parle  pas  de  culte  rendu  à  cette  pieuse  veuve. 

SAINT  JEAN-MARC. 
I"  siècle. 

(P.  Boll.  XI.  437.) 

Saint  Jean-Marc  fut  disciple  de  saint  Barnabe  et  mourut  évêque  de 
Byblos.  Il  est  honoré  le  27  septembre. 
Acta  Sanctorum  Boll.  27  sept.,  t.  vu,  p.  379-390. 
Tillemoxt.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  eccl.,  t.  ii,  p.  99-101,  514-6. 


SAINT    COMK   ET    SAIN  1'    DAMIEX,    FUF.llES,    MARTYRS.  141 

SAINT  COME  ET  SAIKT  DAMIEN,  FRÈRES, 

MARTYRS   A   ÈGES    EN    CILICIE. 

297. 
(P.  Ihtll.  XI.  439.) 

Les  saints  Corne,  Cosmos.  Damieii.  Damianus.,  Anthime,  Anthimius, 
Léonce,  I.eoutius,  et  Enprépit,  Eînprepius,  souffrirent  la  mort  pour  la 
foi  à  E;^e3,  Aigiœ,  en  Cilicie. 

Les  corps  des  deux  premiers  furent  apportés  de  bonne  heure  à  Rome, 
où  ils  reposent  encore  sous  l'autel  de  la  crypte  dans  l'église  dédiée  sous 
leur  nom  au  Forum.  Dans  la  même  église  on  expose  le  jour  de  leur 
fête  deux  de  leurs  bras.  Il  y  a  encore  deux  autres  églises  dans  la  ville 
papale  dédiées  aux  deux  saints  frères  :  San  Cosimato  in  Trastevere  à 
laquelle  le  Sénat  doit  tous  les  deux  ans  au  jour  de  la  fête  un  calice 
et  quatre  torches,  et  les  Saints-Côme-et-Damien  via  dei  Barbieri  dans 
laquelle  l'université  des  barbiers  célèbre  à  pareil  jour  sa  fèto  patronale. 

Les  deux  saints  frères  Corne  et  Damien  sont  patrons  de  la  Bohême, 
de  Prague,  spécialement  de  l'université;  d'Essen,  de  Florence,  de 
Salamanque,  de  Zurich.  Les  médecins  et  les  chirurgiens  surtout,  les 
pharmaciens,  les  sages-femmes,  les  barbiers  au  moins  à  Rome,  les 
reconnaissent  pour  leurs  protecteurs. 

Le  culte  des  deux  saints  Côme  et  Damien  est  et  a  été  très  répandu  en 
Occident  comme  en  Orient.  Les  documents  de  la  liturgie  et  les  monu- 
ments dédiés  sous  leur  nom  en  font  foi.  Quelques  auteurs  parlent  d'un 
ordre  de  chevalerie  créé  sous  leur  invocation;  mais  le  P.  Hélyot 
soutient  que  c'est  une  supposition  sans  fondement.  (Hist.  des  ordres 
monastiques  et  religieux,  t.  i,  p.  271-2.)  Il  ne  reste  néanmoins  pas 
d'Actes  authentiques  du  martyre  des  saints  dont  nous  parlons.  Les 
BoUandistes  ont  publié  trois  récits  de  leur  supplice  :  le  premier 
contient  des  traces  d'antiquité  ;  mais  dans  tous  il  3"  a  des  altérations 
certaines,  le  dernier  même  paraît  fabuleux. 

Acta  Sanctorum  Boll.  27  sept.,  t.  vu,  p.  428-478. 

Analecta  Bollandiana,  t.  i,  p.  586-596;  t.  11,  p.  16,  catalogue  des 
manuscrits  de  Bruxelles,,  n.  16. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  495-500. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  Martyrs,  n.  54,  59. 

PoTTHAST.  —  Bibliot.  hist.  medii  sévi,  p.  660. 

Chevalier  (Ul.).  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  514. 

Nota.  —  Sur  la  basilique  des  saints  Côme  et  Damien  élevée  sur  le 
Forum  à  Rome  par  le  pape  saint  Félix  III  (526-530)  il  faut  consulter 
M.  le  com.  J.-B.  de  Rossi,  Musaici  christiani  e  saggi  dei  pavimenti 
délie  chiese  di  Roma,  1880  et  suiv.  Cette  église  était  le  temple  antique 
dédié  à  la  ville  de  Rome. 


14-2  27    SEPTEMBRE. 

Il  y  a  encore  deux  autres  groupes  de  martyrs  du  nom  de  Côme  et 
Damien.  Voir  un  savant  travail  par  le  P.  Martinov.  Analyse  du 
treizième  volume  du  mois  d'octobre  des  Bollandistes,  dans  Revue  du 
Monde  catholique,  t.  lxxxii  (1885,  avril),  p.  161  et  suiv. 


SAINTE  HILTRUDE  OU  HELTRUDE,  VIERGE, 

A   LIESSIES,    AU   DIOCÈSE   DE    CAMBRAI, 
DE  l'ordre   de   SAINT-BENOiï. 

785. 

(P.  Boll.  XI.  443.) 

Sainte  Heltrude,  Hiltrudis,  née  dans  le  Poitou  vers  l'an  740,  du  comte 
Wibert  et  d'Ada  sa  femme,  qui  furent  contraints  de  quitter  l'Aquitaine 
par  suite  des  guerres  excitées  par  Gaïffre  ou  mieux  Waifre  (745-768), 
et  s'établirent  dans  le  Hainaut  où  ils  fondèrent  l'abbaye  de  Liessies 
(765).  Guntrade  leur  fils  en  fut  le  premier  abbé,  et  sainte  Hiltrude  se 
retira  dans  un  reclusoir  près  de  l'église  du  monastère  où  elle  vécut  de 
la  vie  austère  de  la  réclusion  jusqu'à  sa  mort  arrivée  le  27  septembre 
785,  ou  selon  d'autres  790  et  même  795. 

Sainte  Hiltrude  est  la  patronne  de  Liessies  et  son  attribut  dans  les 
œuvres  d'art  est  une  lampe. 

La  Vie  de  sainte  Hiltrude  fut  écrite  par  un  moine  de  Waulsort 
environ  trois  cents  ans  après  la  mort  de  la  bienheureuse.  Ce  travail 
annonce  beaucoup  de  candeur  et  de  bonne  foi. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  Boll.  O.  S.  Ben.,  Saec.  m,  part,  ii, 
p.  420. 

Acta  Sanctorum  Boll.  27  sept.,  t.  vu,  p.  488-494. 

Capelle  (L.  F.).  —  Sainte  Hiltrude  de  Liessies,  sa  vie,  son  culte, 
ses  miracles...  suivie  d'une  notice  sur  l'abbaye  de  Liessies.  Cambrai, 
1857.  In-8°. 

Bulter-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  222-5. 

Gallia  Christiaua,  t.  m,  col.  123. 


SAINT  ELZÉAR  OU  AUGIAS  DE  ROBIANS, 

comte  d'ariano  et  confesseur, 

ordinairement   nommé   ELZÉAR   DE   SABRAN, 
DU    TIERS-ORDRE  DE   SAINT-FRANÇOIS. 

1323. 

(P.  Boll.  XI.  446.) 

Saint  Elzéar,  Eleazaims,  Eleazarius^  fils  d'Hermengaud  de  Sabran, 
né  à  Robians  en  1285,  épousa  sainte  Delphine  de  Signe  eu  1299,  et  d'un 


LES    SAINTS   FLORENTIN,    HILAIUH   ET   APIHlODISE,    MARTYlcS.  143 

commun  consentement  ils  vécurent  dans  une  continence  parfaite.  Il 
devint  baron  d'Ansonis,  comte  d'Ariano,  etc.  Il  mourut  à  Paris  le 
27  septembre  1323.  II  fut  canonisé  en  1369. 

La  fête  de  saint  Elzéar  se  célèbre  dans  la  cathédrale  d'Ariano,  pro- 
vince ecclésiastique  de  Bénévent.  Le  chef  et  un  doigt  du  bienheureux 
sont  conservés  dans  le  trésor  de  cette  église. 

Il  existe  une  Vie  anonyme  mais  très  bonne,  écrite  peu  après  la  mort 
du  serviteur  de  Dieu. 

Acta  Sanctorum  Boll.  27  sept.,  t.  vu,  p.  528-594. 

Ughelli.  —  Italia  sacra,  t.  viii,  col.  213,  216. 

Chevalier.  —  Notice  sur  l'église  Notre-Dame  du  Bourg  à  Digne, 
ancienne  cathédrale.  —  Saint  Elzéar  y  avait  une  chapelle  dédiée  en  son 
nom,  conjointement  avec  le  B.  Raynaud  des  Porcellets  (1289-1295). 

Polybiblion,  188-3,  p.  181.  Saint  Elzéar  guérit  une  aveugle  à  Luberon, 
et  une  chapelle,  ornée  d'inscriptions,  y  a  été  construite  en  1885. 

L'Auréole  Séraphique,  t.  m,  p.  472-481. 

Les  saints  de  lEglise  de  Marseille,  p.  185-205. 

FoRBiN  d'Opède  (Marq.  de).  —  La  bienheureuse  Delphine  et  les  saints 
de  Provence  au  xiv®  siècle.  Paris,  1883.  In-8°. 

Chevalier  (Ul.).  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  637-8. 


LES  SAINTS  FLORENTIN,  iïlLAIRE  OU  HILIER  ET  APHRODISE, 

MARTYRS   PRÈS   DE   BRÉMUR,   AU   DIOCÈSE   DE   DIJON. 

np  siècle. 

(P.  Boll.  XI.  457.) 

Les  saints  Florentin,  Florentinus,  Hilaire,  Bilaritis,  et  Aphrodise, 
Aphrodisius,  souffrirent  le  martyre  à  Brémur-et-Vaurois,  au  confluent 
du  Brevon  et  de  la  Seine,  alors  dans  le  diocèse  d'Autun  et  présentement 
dans  celui  de  Dijon.  Les  corps  de  ces  athlètes  du  Christ  furent  trans- 
portés en  l'abbaye  de  Lagny  en  1094.  Leur  martyre  est  honoré  le 
27  septembre  et  leur  translation  le  7  mai.  Selon  les  uns  ils  moururent 
en  264,  selon  D.  Ruinart  durant  la  persécution  des  Vandales. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  500. 

Ruinart.  —  Historia  persecutionis  Wandalicœ,  p.  409. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.,  Sœc.  iv,  part,  ii,  p.  492 
€t  seq.  :  Saec.  xi,  part,  ii,  p.  805. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xxxi,  n.  47. 

Acta  Sanctorum  Boll.  7  sept.,  t.  vu,  p.  404-419.  Le  commentaire  est 
du  P.  Jean  Perler,  qui  donne  comme  douteux  le  martyre  de  saint 
Aphrodise.  Il  place  le  martyre  de  saint  Florentin  à  Pseuduni,  Sémon, 
au  pays  des  Eduens,  diocèse  d'Autun,  et  Mabillon  kBismodus,  Blémur. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  xi  (1706),  p.  544-6- 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  v  (1740),  p.  391-8. 


144  27    SEPTEMBRE. 

Pequegxot.  —  Légendaire  d'Autun,  2®  éd.,  t.  ii,  p.  295.  Cet  auteur 
place  le  martyre  de  saint  Florentin  et  de  saint  Hilaire  ou  Hilier  vers 
406,  durant  une  invasion  des  Vandales,  et  il  cite  Histoire  de  l'Eglise 
d'Autun  et  Courtépée,  t.  vi. 

Vers  Tannée  830  une  église  en  l'honneur  de  saint  Florentin  fut  cons- 
truite dans. le  lieu  qui  porta  son  nom;  elle  fut  consacrée  par  saint 
Aldric,  archevêque  de  Sens,  et  une  partie  des  reliques  du  saint  martyr 
y  fut  déposée  avec  un  bras  de  saint  Hippolyte,  apporté  de  Rome.  Un 
monastère  y  fut  joint  avant  l'année  1032. 

D.  Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.,  Saec.iv,  part,  ii,  p.  493. 

DoM  Bouquet.  —  Recueil  des  historiens  des  Gaules,  t.  xi,  p.  648. 


MARTYRS  DE  SAINT-GILLES  EN  PROVENCE. 
1562. 

La  ville  de  Saint-Gilles  en  Provence  fut  célèbre  dans  toute  la  chré- 
tienté durant  le  Moyen-Age  par  le  pèlerinage  qui  attirait  les  foules 
pressées  au  tombeau  miraculeux  du  saint  anachorète.  Le  27  septembre 
les  calvinistes,  qui  s'étaient  rendus  maîtres  de  la  place,  taillèrent  en  9 
pièces  les  catholiques  venus  pour  les  assiéger.  Deux  mille  catholiques 
périrent  soit  sous  l'épée  des  Huguenots,  soit  noyés  dans  le  Rhône. 
Après  cette  victoire,  les  hérétiques  résolurent  d'anéantir  la  vieille  foi 
dans  la  ville  ;  le  jour  même  tous  les  prêtres  qu'ils  purent  saisir  et  tous 
les  enfants  de  chœur  furent  traînés  dans  l'abbaye  ;  les  prêtres  furent 
égorgés  et  précipités  dans  le  puits.  Les  fastes  ecclésiastiques  des  ré- 
formés font  mention  de  ce  massacre  à  l'égal  d'une  victoire.  Les  enfants 
de  chœur,  dit  ce  document,  au  moment  où  on  les  précipitait  vivants 
dans  le  puits,  chantaient  :  «  Christe,  fili  Dei  vivi,  miserere  nobis.  »  — 
Le  puits,  tristement  célèbre,  dut  quelque  temps  après  être  fouillé,  et 
les  corps  des  martyrs  durent  recevoir  une  sépulture  honorable  ;  lors- 
qu'on l'ouvrit,  le  l^r  octobre  1862,  on  n'y  trouva  que  des  décombres  et 
un  petit  nombre  d'ossements  qui  furent  pieusement  recueinis.  L'œil 
reconnaît  encore  sur  les  parois  du  puits  de  longues  traînées  de  sang. 
Les  fidèles  de  Saint-Gilles  ont  une  confiance  religieuse  en  l'eau  que 
leur  donne  une  source  sanctifiée  par  fattouchement  des  restes  de  ceux 
qui  y  furent  précipités  et  lui  attribuent  le  pouvoir  de  chasser  les  fièvres. 
Lors  de  la  restauration  récente  de  la  crypte  abbatiale,  aujourd'hui  pa- 
roissiale de  Saint-Gilles,  on  a  conservé  le  souvenir  de  ce  massacre  par 
l'inscription  suivante  gravée  sur  marbre  : 

AN   DNI   MDLXII,    Y    KL.    OCTOBR. 

GRASSANTE   CALYIXIAXA    H.ERESI 

CUM  PLURES   SACEIiDOTES   ET   LEVIT^E 

IN   HUNC   PUTEUM   DEMERSI    AB   ALTO 

IN   ODIUM   FLDEI 
AD  CŒLESTIA  REGNA  ENATAVERUNT. 


SAINT  CÉKAUNE,  ÉVÈyUE  ;  LE  VÉNÉRABLE  HONORÉ,  DE  PARIS.   145 

•  L'an  de  Notre-Seigneur  150'2,  le  5  des  calendes  d'octobre,  l'hérésie 
de  Calvin  faisant  des  progrès,  plusieurs  prêtres  et  lévites  furent  préci- 
pités dans  ce  puits  en  haine  de  la  foi,  et  ils  s'élancèrent  vers  les 
royaumes  célestes.  » 

Germain.  —  Histoire  de  l'Eglise  de  Nimes,  t.  ii,  p.  100,  note. 

GoiFFON.  —  Saint-Gilles,  son  abbaye....  p.  125. 


SAINT  CÉRAUNE  OU  CÉRAN, 

VINGT-CINQUIÈME    ÉVÈQL'E   DE   PARIS,    CONFESSEUR. 

624. 

(P.  Boîl.  II.  468.) 

Saint  Céraune,  Ceraimius,  Ceraimus,  occupa  la  chaire  épiscopale  de 
Paris  de  l'année  014  au  24  septembre  624. 
Il  n'existe  pas  de  Vie  ancienne. 
Acta  Sanctorum  Boll.  27  sept.,  t.  vu,  p.  485-8. 
Gallia  Christiana,  t.  vu,  col.  22-3. 
Hist.  littér.  de  la  France,  t.  m,  p.  526-7. 

LE  VÉNÉRABLE  HONORÉ,  DE  PARIS, 

CAPUCIN. 

1624. 

(P.  BoU.  XV.  602.) 

La  cause  de  béatification  du  Vénérable  Serviteur  de  Dieu,  le  Père 
Honoré  Bochard  de  Cliampigny,  de  l'ordre  des  Capucins,  se  poursuit  à 
Rome,  et  il  est  à  croire  que  le  décret  du  Saint-Siège  qui  placera  cet 
humble  religieux  au  nombre  des  bienheureux  ne  tardera  pas  à  paraître. 

Histoire  du  Vénérable  Serviteur  de  Dieu,  le  P.  Honoré,  de  Paris,  de 
l'ordre  des  Frères-Mineurs  Capucins,  décédé  à  Chaumoat,  en  odeur  de 
sainteté,  le  26  septembre  1624,  d'après  les  manuscrits  et  les  auteurs 
contemporains,  par  M.  l'abbé  F.  Mazelin,  curé  de  Dancevoir,  diocèse 
de  Langres,  ancien  professeur  d'histoire  au  collège  ecclésiastique  de 
Saint-Dizier.  Paris,  Poussielgue,  1882,  in-8<'. 

Le  p.  Henry  de  Calais.  —  Histoire  de  la  vie,  de  la  mort  et  des  mi- 
racles du  B.  P.  Honoré  de  Champigny,  capucin.  Paris,  1648;  ibidem, 
1864,  in-12,  de  xv-432  pages . 


Scp.  Aus.  Vies  dfs  Saixts.  —  Tome  III.  10 


146  28   SEPTEMBRE. 


LE  VÉNÉRABLE  IGNACE  CAPIZZL 

1787. 

Le  Vénérable  Ignace  Capizzi,  prêtre,  après  quarante  années  em- 
ployées à  évangéliser  les  pauvres  et  à  prêcher  des  missions,  mourut 
dans  la  maison  des  Oratoriens  de  Palerme,  le  27  septembre  1787.  Des 
miracles  s'opérèrent  à  son  tombeau,  et  dès  1793,  le  Vicaire  capitulaire 
de  Palerme  entreprit  le  procès  ordinaire  pour  parvenir  à  la  canoni- 
sation. Il  se  poursuit  encore  et  de  nouveaux  décrets  permettent  d'es- 
pérer qu'il  sera  bientôt  élevé  sur  les  autels.  Analecta  juris  pontificii, 
iw  série  (1858),  col.  963-982. 


XXVIIP  JOUR  DE  SEPTEMBRE. 


SAINT  EUXPÈRE  D'ARREAU, 

ÉVÈQUE  DE  TOULOUSE  ET  CONFESSEUR. 

415. 

(P.  Boll.   XI.  4dl.) 

Saint  Euxpère,  Exiiperius,  occupa  le  siège  épiscopal  de  Toulouse  de 
l'an  405  au  28  septembre  415. 
S.  Jérôme.  —  Epistolse  4,  10,  11  et  95. 

Idem.  —  Prtefacio  in  lib.  i  et  ii  Commentariorum  in  Zachariam. 
Surius.  —  Vitae  Sanctorum  (1618),  t.  ix,  p.  311-2. 
Acta  Sanctorum  Boll.  28  sept.,  t.  vu,  p.  623-630.  Résumé  historique. 
Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  5-6. 
TiLLEMOXT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  x,  p.  617-620,  825-6. 

SAINT  FAUSTE, 

TROISIÈME   ABBÉ   DE   LÉRINS   ET   ÉVÈQUE   DE   RIEZ. 

Vers  490. 

(P.  Boll.  XI.  468.) 

Saint  Fauste,  Faiistiis^  né  dans  la  Grande-Bretagne,  embrassa  la  vie 
monastique  à  Lérins  et  devint  abbé  de  ce  monastère  en  433  ou  en  434. 
Il  fut  élu  évêque  de  Riez,  dans  la  province  d'Aix,  en  462.  Il  eut  le  mal- 
lieur  de  donner  dans  l'erreur  des  sémi-pélagiens  et  il  écrivit  des  livres 
qui  furent  condamnés  par  le  Pape  saint  Hormisdas.  Il  fut  exilé  de 


SAINT    WENCESLAS,    MAllTYR.  147 

477  à  484,  et  mourut  vers  l'an  490.  Il  est  honoré  le  l(i  janvier  et  le 
28  septembre.  Pierre  de  Millia,  qui  fut  évêque  de  Riez,  voulut  interdire 
le  culte  qui  était  rendu  de  tout  temps  à  saint  P'auste,  mais  il  reprit 
aussitôt  après  sa  mort. 

Acta  Sanctorum  BoU.  16  jan.,  t.  ii,  p.  28-9;  28  sept.,  t.  vi,  p.  651-714. 

Benoît  XIY.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  ii,  c.  29,  n.  4,  8,  9; 
c.  33,  n.  9  ;  lib.  m,  c.  32,  n.  27. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  391-3. 

Claudiani  Mamertini  opéra,  ex  recensione  Augusti  Engelbrecht. 
Vindoboni,  1885,  in-8°.  Claudien  Mamert  n'a  composé  que  le  De  Statu 
animœ  en  réponse  à  une  lettre  de  saint  Fauste  de  Riez.  Un  fragment 
de  cette  lettre  est  imprimé  en  tête. 

Chevalier  (UL).  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  715. 


SAINT  WENCESLAS,  DUC  DE  BOHÊME, 

MARTYR  A  BOLESLAW,  PRÈS  PRAGUE. 

936. 

(P.  Doll.   XI.  475.) 

Saint  Wenceslas,  Venceslas,  Wensel,  Weiiceslaiis ,  Wejizeslaus, 
Ve7iceslavus,  mourut  pour  la  foi  en  923  à  Prague  selon  les  uns,  en  936 
àBoleslaw,  V-etero-Boleslaviœ,  selon  les  autres,  et  ce  dernier  sentiment 
est  le  plus  sûr. 

Saint  Wenceslas  est  le  patron  du  royaume  de  Bohême  et  de  la 
cathédrale  de  Cracovie. 

Il  y  a  plusieurs  églises  consacrées  sous  le  nom  de  saint  Wenceslas 
dans  le  royaume  de  Danemark. 

Il  fut  inscrit  au  nombre  des  Saints  par  Clément  X,  par  une  canoni- 
sation équipollente,  sur  les  instances  que  fit  le  cardinal  d'Asti,  au  nom 
^e  l'empereur  Léopold  ;  puis,  à  la  demande  de  Matthieu-Ferdinand, 
évêque  de  Prague,  un  office  avec  des  leçons  propres  fut  accordé  pour 
l'Eglise  universelle;  mais  cet  office  ne  fut  imposé  à  toutes  les  Eglises 
que  plus  tard  par  le  pape  Benoit  XIII  qui  régla  que  la  fête  serait  du 
rite  semi-double. 

Il  existe  plusieurs  Vies  très  exactes  de  saint  Wenceslas,  par  Gum- 
pold,  contemporain  et  évoque  de  Mantoue  (967-985);  par  Christian  de 
Skala,  moine  bénédictin,  près  de  Prague,  et  neveu  du  saint;  par  Lau- 
rent, moine  du  Mont-Cassin,  au  xi"  siècle,  mais  sans  autorité;  par 
Jean  Dubrawsk,  évêque  d'Olmutz,  eu  Moravie  (1541-1553). 

Acta  Sanctorum  Boll.  28  sept.,  t.  vu,  p.  770-884,  avec  les  remarques 
du  P.  Suyskens. 

Pertz.  —  Monumenta  Germanise  hist.,  Script.,  t.  iv,  p.  211-223,  et 
Archiv.,  t.  v,  p.  136-143;  cfr.  t.  vu,  p.  386. 

DuDiK.  —  Iter  Romanum,  t.  i,  p.  304-318. 


148  28   SEPTEMBRE. 

BoH.  Balbinus.  —  Epitome  rerum  Bohemicarum,  lib.  i,  cap.  10. 

Il  existe  aussi  treize  ou  quatorze  Vies  de  saint  Wenceslas  écrites  en 
allemand  et  énumérées  par  Potthast,  Bibliotheca  historica  medii  œvi. 
p.  934. 

^Eneas  Sylvius.  —  Historia  Bohemiœ,  lib.  ii,  cap.  14  et  15,  et  les 
autres  historiens  de  la  Bohème. 

BenoIt  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  cap.  41,  n.  15; 
lib.  m,  cap.  36,  n.  8  et  16. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  41,  83,  89  et  passim. 

Nota.  —  M.  A.-E.  Badaire  vient  de  publier  une  brochure  intitulée: 
Un  peuple  ami  de  la  France.  Les  Slaves  de  l'Auti'iche.  —  Paris,  Leroux, 
1883,  in-S*^  de  30  p.  C'est  un  manifeste  en  faveur  des  Tchèkes,  vul- 
gairement appelés  Bohèmes.  Cet  auteur  commence  par  attaquer  saint 
Wenceslas,  sous  prétexte  que  ce  prince  payait  tribut  aux  Allemands. 
M.  Adolphe  d'Avril  réfute  énergiquement  cette  attaque.  Il  fait  observer 
qu'il  n'y  avait  pas  alors  un  Empire  allemand,  mais  un  Saint-Empire 
rojnain,  dont  la  tête  et  le  cœur  étaient  à  Rome  où  le  Pape  couronnait 
l'empereur,  non  pas  pour  administrer  l'Allemagne,  qu'il  n'adminis- 
trait pas,  mais  «  pour  être  le  chef  du  peuple  chrétien.  »  Il  serait  plus 
que  téméraire  de  prétendre  que  l'assassin  de  saint  Wenceslas  se  soit 
soustrait  à  une  suzeraineté  qui  était  la  sauvegarde  universelle.  La 
cause  du  meurtre  de  saint  Wenceslas  est  la  fureur  païenne  de  sa  mère 
Dragomira,  et  de  son  frère  Boleslas.  Aussi  la  mort  du  saint  fut-elle 
suivie  d'une  violente  réaction  contre  le  christianisme.  Il  n'y  eut  un 
évèque  à  Prague  qu'en  973.  Encore  le  christianisme  n'y  fut-il  sérieu- 
sement appliqué  qu'après  l'épiscopat  de  saint  Adalbert  (982-997).  Voir 
l'article  de  saint  Adalbert,  19  février,  et  la  notice  sur  sainte  Ludmille, 
au  16  septembre. 

Adolphe  d'Avril,  dans  la  Revue  des  Questions  historiques,  t.  xxxiv 
(1883),  p.  693-694,  et  l'ouvrage  du  même  auteur  :   Voyage  se7itimental  \ 
dans  les  pays  slaves.  Paris,  Palmé. 

Ul.  Chevalier.  — Ptépertoire  des  sources  hist.,  col.  2333-4. 


SAINT  ISMÉON  OU  ISMIDON  DE  SASSENAGE, 

ÉVÈQUE   DE   DIE. 

Vers  1116. 

Saint  Ismidon,  Ismido,  d'abord  chanoine  de  l'Eglise  de  Lyon,  devint 
évêque  de  Die,  vers  l'an  1095,  selon  d'aures  1099,  et  mourut  le  28  sep- 
tembre vers  1116- 

II  n'existe  pas  de  Vie  ancienne. 

Acta  Sanctorum  Boll.  28  sept.,  t.  vu,  col.  846-8. 

Gallia  Christiana,  t.  xvi,  col.  512. 

Nadal.  —  Hagiographie  du  diocèse  de  Valence,  p.  323-9. 


LE   lî.    SIMON;    LE   B.    LAURENT;    LE   1!.    BEUNAltDIN.  14S> 

LE  BIENHEUREUX  SIMON  DE  ROXAS, 

HE  l'ordre  de   la   très  sainte   TRINITÉ  DE  LA  RÉDEMPTION   DES   CAPTIFS, 

1624. 

(P.  Boll.  XI.  493.) 

Le  B.  Simon  naquit  à  Valladolid  en  1552,  entra  très  jeune  dans 
l'Ordre  de  la  Rédemption  des  captifs  où  il  remplit  les  fonctions  les 
plus  importantes.  Il  eut  aussi  des  emplois  très  difficiles  à  la  cour  du 
roi  Philippe  II,  sans  rien  perdre  de  son  humilité,  et  mourut  à  Madrid 
le  28  septembre  1624.  Il  fut  béatifié  par  Clément  XIII. 

Bref  de  Béatification,  13  mai  1766. 

Abrégé  de  la  Vie  du  Vénérable  serviteur  de  Dieu  Simon  de  Roxas... 
en  italien.  Rome,  1720. 

Benoît  XIV.  —  De  Cauonizatione  Sanctorum,  lib.  ii,  c.  2,  n.  11  ; 
c.  11.  n.  16;  c.  28,  n.  8  et  passim. 

LE  BIENHEUREUX  LAURENT  DE  RIPAFRATTA, 

DE   l'ordre   DES    FRÈRES-PRÊCHEURS. 
1457. 

Le  B.  Laurent  naquit  le  24  mars  1359  et  mourut  le  l^""  octobre  1457. 
Il  a  été  béatifié  le  4  avril  1851  par  reconnaissance  de  culte  immémorial. 

S.  Rituum  Congregationis  decretum  confirmationis  cultus  ab  imme- 
moriali  tempore  prœstiti  B.  Laurentio  a  Ripafratta.  Romse,  1851.  In-fol. 

LE  BIENHEUREUX  BERNARDIN  TOxMITANO,  DE  FELTRE, 

DE    l'ordre   DE   FRÈRES   MINEURS   DE   l'BOSERVANCE. 

1494. 

(P.  Boll.  :.!.  488.) 

Le  B.  Bernardin  Tomitano  naquit  à  Feltre  en  1438.  Il  a  mérité  le 
titre  glorieux  d'apôtre  de  l'Italie.  Il  mourut  à  Pavie  le  28  septembre  1494. 

Le  B.  Bernardin  est  très  célèbre  en  Italie  par  l'institution  des  monts- 
de-piété.  Il  a  aussi  composé  la  belle  prière  Anima  Christi  à  laquelle 
Pie  IX  a  accordé  des  indulgences. 

Le  culte  public  lui  fut  rendu  aussitôt  après  son  décès;  Léon  X  le 
mentionne  dans  une  Bulle  de  1513,  concernant  saint  François  de  Paule. 


150  28  SEPTEMBRE. 

Après  un  procès  juridique,  la  S.  Congrégation  des  Rites  confirma 
le  culte  du  bienheureux  Bernardin,  par  décret  du  28  mars  1654. 

Les  franciscains  Barnaba  de  Terni  et  Fortunat  de  Capolis  fondèrent 
les  premiers  monts-de-piété  à  Pérouse,  en  1462.  Cette  institution  se 
répandit  avec  une  merveilleuse  rapidité.  Le  B.  Bernardino  de  Feltri 
la  propagea  encore.  Il  allait  de  ville  en  ville  prêchant  contre  l'usure  et 
contre  la  protection  que  les  aristocraties  financières,  qui  gouvernaient 
alors  les  cités,  donnaient  aux  juifs  à  prix  d'argent.  Des  scènes  sem- 
blables à  celles  que  le  mouvement  antisémitique  produit  de  nos  jours 
en  Hongrie  et  en  Russie  accompagnaient  sa  prédication.  Quand  il 
prêcha  à  Florence,  le  peuple  se  rua  sur  les  juifs;  et  les  magistrats  cor- 
rompus, contre  qui  Savonarole  allait  tonner,  l'expulsèrent  de  la  ville. 
Un  peu  plus  tard,  après  ses  prédications  en  Lombardie,  le  Sénat  de 
Venise,  grand  protecteur  des  juifs,  lui  interdit  l'entrée  du  territoire  de 
la  République.  A  plusieurs  reprises,  les  juifs  cherchèrent  à  l'assassiner. 

Mais  le  B.  Bernardino  eut  une  lutte  plus  pénible  à  soutenir.  Deux 
grands  théologiens  de  l'ordre  de  Saint-Dominique,  le  cardinal  Cajétan 
et  de  Sato,  attaquèrent  les  monts-de-piété  comme  une  institution 
usuraire.  Déjà  au  xiii®  siècle  Henri  le  Grand  avait  condamné  les 
constitutions  de  rente.  Mais  la  Papauté  intervint  et  fit  justice  de  ces 
exagérations. 

Acta  Sanctorum  Boll.  28  sept.,  t.  vu,  p.  873-963. 

"Wadding.  —  Annales  Minorum.  Romse,  1735,  t.  xiv,  p.  93-5. 

L'Auréole  Séraphique,  t.  m,  p.  484-510. 

Decker.  —  Etudes  sur  les  monts-de-piété  en  Belgique,  p.  12  et  suiv. 

Le  Correspondant,  25  octobre  1885,  p.  243-6. 

Analecta  juris  pontificii,  xix"  série  (1880),  col.  642. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  288. 


SAINT  ANNEMONT,  CHAUMOND  OU  DALFIN, 

ÉVÊQUE   DE   LYON   ET   MARTYR   PRÈS   DE    CHALON-SUR-SAÔNE. 

Vers  659. 

(P.  Boll.  XI.  491.) 

Saint  Annemond,  vulgairement  Chaumond,  Annemundus,  Dalfinus, 
gouverna  l'Eglise  de  Lyon  de  650  à  659  environ.  Il  est  le  patron  d'une 
ville  importante  du  diocèse  de  Lyon  et  il  reste  une  Vie  ancienne,  mais 
remplie  de  confusion. 

Acta  Sanctorum  Boll.  28  sept.,  t.  vu,  p.  720-747. 

Gallia  Christiana,  t.  iv.  col.  43-47. 


SAINTE   LIOBE,    ABBESSE  ;    SAINT   THIKMOX,    BÉNÉDICTIN.  151 

SAINTE  LIORE  OU  LIÈBE,  DE   L'ORDRE  DE  SAINT-BENOIT, 

ABBESSE   DE   BISCHOFFSHEIM,    AU    DIOCÈSE  DE   MAYENCE. 

Vers  779. 

(P.  Bvll.  XI.  492.) 

Sainte  Liobe,  Lioba,  fut  uii  prodige  de  sainteté.  Elle  mourut  vers  779. 

Sainte  Liobe  est  patronne  de  Bischofîsheim  an-der-Tauber  et  de 
Pétersheim  ou  Pétersberg,  près  de  Fulda. 

La  Vie  de  sainte  Liobe  a  été  écrite  avec  exactitude  par  Rudolfe,  moine 
de  Fulda,  mort  en  865. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  m,  p.  ii,  p.  246-259. 

Acta  Sanctorum  Boll.  28  sept.,  t.  vu,  p.  748-762. 

BuTLEU-GoDESCAiiD.  —  Vlos  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  231-2. 

Ul.  Chevalier.  — Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1391-2. 

SAINT  THIÉMON,  BÉNÉDICTIN, 

ARCHEVÊQUE     DE     SALZBURG     ET     MARTYR. 

1101. 

(P.  Boll.  XI.  226.) 

Saint  Thiémon,  Tiémon,  Théodmar,  Dictmar  et  Dimothiemo,  Thieojn 
et  Tiemo,  de  l'illustre  famille  des  comtes  de  Mediing,  en  Bavière,  suc- 
céda à  saint  Gebhard  sur  le  siège  de  Salzburg  {Juvavi),  mais  non 
immédiatement,  car  il  ne  fut  intronisé  que  le  25  mars  1090  et  son  bien- 
heureux prédécesseur  était  mort  le  18  juin  1088.  Cette  circonstance 
indique  les  difficultés  des  temps. 

Il  passa  ses  premières  années  dans  l'abbaye  deNieder-Altaich,  sous 
la  conduite  des  moines,  dans  l'étude  des  sciences  sacrées  et  profanes 
et  même  dans  la  pratique  des  arts  mécaniques,  mais  surtout  et  avant 
tout  il  s'appliqua  à  être  bon  plutôt  qu'à  le  paraître  selon  l'expression 
de  son  biographe  et  le  précepte  de  saint  Benoît  dont  il  suivait  la  règle. 

Sa  vertu  néanmoins  ne  le  mit  pas  à  l'abri  des  tentations.  Un  jour, 
dans  un  froissement  d'amour-propre,  il  quitta  le  monastère.  En  tra- 
versant la  forêt  voisine,  il  rencontra  un  prêtre  qui  apporta  des  conso- 
lations à  son  âme  déjà  repentante.  «  Oui,  je  retournerai,  s'écria-t-il,  je 
retournerai  en  humilité  dans  cette  maison,  d'où  un  orgueil  impuissant 
m'a  fait  sortir.  »  Il  revint  aussitôt,  fut  reçu  avec  indulgence  et  supplia 
que  la  rigueur  de  la  règle  fût  appliquée  pour  le  châtiment  de  sa  faute. 

En  1079,  Irimbert,  abbé  de  Saint-Pierre  à  Salzburg,  obtint  do  l'ar- 
chevêque saint  Gebhard  la  permission  de  se  démettre  de  ses  fonctions. 


152  28   SEPTEMBRE. 

à  cause  de  ses  iafirmités  et  de  sa  vieillesse.  Le  choix  des  moines, 
appelés  selon  la  règle  à  élire  un  nouveau  supérieur,  tomba  sur  Thié 
mon  déjà  couuu  par  ses  vertus  autant  que  par  ses  talents.  Dans  le  gou- 
vernement de  la  communauté,  il  se  montra  esclave  de  la  règle  et  gagna 
tous  les  cœurs  par  une  conduite  où  il  sut  allier  la  douceur  et  la  sévérité. 
Peu  de  temps  après,  les  différends  qui  s'élevèrent  contre  le  pape  saint 
Grégoire  VIT  furent  cause  que  saint  Gebhard  fut  chassé  de  son  siège  par 
l'intrus  Berthold,  et  qu'il  dut  chercher  son  salut  dans  la  fuite.  Thiémon, 
ne  voulant  pas  communiquer  avec  Berthold,  partagea  le  bannissement 
de  son  supérieur  légitime;  il  se  rendit  en  Souabe  et  séjourna  dans  les 
célèbres  abbayes  bénédictines  de  Hirschau  et  de  Schaffouse.  Il  s'arrêta 
assez  longtemps  dans  le  premier  de  ces  cloîtres,  attendant  l'issue  que 
les  affaires  prendraient  à  Salzburg. 

Après  trois  ans  de  séjour  à  Hirschau,  où  il  avait  vécu  comme  le 
dernier  des  frères,  observant  la  règle  dans  toute  sa  sévérité,  il  retourna 
à  Salzbourg,  où  Berthold  mit  tout  en  œuvre  pour  l'attirer  dans  son 
parti  et  celui  de  l'empereur  excommunié.  Mais  Thiémon  résolut  de 
se  soustraire  de  nouveau  au  danger,  et  se  retira  à  l'abbaye  d'Admont, 
où  il  édifia  les  religieux  par  son  humilité.  Il  y  attendit  le  retour  du 
bienheureux  Gebhard. 

Le  saint  évêque,  comme  nous  l'avons  rapporté,  rendit  son  âme  à  Dieu 
dans  son  exil,  le  18  juin  1088,  et  il  fallut  lui  donner  uu  successeur.  Les 
uns  jetèrent  les  yeux  sur  un  certain  Adalbéron,  doyen  de  l'église  de 
Freising;  les  autres  donnèrent  leur  vote  au  pieux  abbé  de  Saint-Pierre. 
Adalbéron  se  noya  en  passant  un  fleuve  et  Thiémon  fut  reconnu  de 
tous  pour  évêque;  mais  les  difficultés  avaient  duré  un  an  et  demi. 
Thiémon  ne  fut  sacré  que  le  25  mars  1090  par  Altmann  de  Passau, 
Adalbéron  de  Wurtzbourg,  et  Meginward  de  Freising.  Le  Pape,  le  bien- 
heureux Urbain  II,  lui  envoya  le  pallium  que  saint  Altmann  lui  remit. 
L'année  suivante,  le  pieux  évêque  de  Passau,  qui  dans  ces  temps 
malheureux  était  une  vraie  colonne  de  l'Eglise  d'Allemagne,  mourut  à 
Jeislmaner,  bourg  autrichien.  Le  métropolitain  de  Salzburg  s'empressa 
de  s'y  rendre,  et  inhuma  en  versant  des  larmes  l'ami  de  sa  jeunesse, 
qui  était  l'objet  d'universels  regrets.  (V.  au  8  août,  article  saint  Alt- 
mann.) 

Vers  le  même  temps,  Gisilbert,  abbé  de  Reichersbrunn,  fut  solennel- 
lement installé  par  saint  Thiémon  sur  la  chaire  abbatiale  d'Admont. 
Notre  Saint,  aussi  longtemps  qu'il  posséda  quelque  chose,  se  montra 
le  protecteur  de  cette  maison,  qu'il  enrichit  par  des  dons  considérables. 
Il  dédia  dans  la  même  année  en  l'honneur  de  saint  Paul  l'église  de 
l'abbaye  bénédictine,  fondée  dans  la  Carinthie  par  Engelbert,  fils  du 
comte  Sigefroid  de  Lavaut,  qui  y  employa  son  château.  L'église  de 
Halle  et  une  chapelle  de  Nuremberg  furent  aussi  dédiées  par  lui. 

Les  soins  infatigables  de  Thiémon  procurèrent  un  évoque  bientôt  à 
l'église  de  Passau  en  la  personne  d'Ulrich  von  Hoeft,  auquel  il  conféra 
l'onction  du  sacre  le  16  maiderannéel092,assistédesévêquesdeWorms 
et  de  Constance.  Ce  fut  par  l'effet  de  son  zèle  que  dans  ces  temps  d'agi- 


SAINT    riIlÉMON,    BÉNÉDICTIN.  153 

l;iiion  les  lidèles  de  ce  diocèse  ne  furent  point  atteints  de  la  funeste  in- 
iluence  du  schisme  qui  déchirait  l'Eglise,  et  furent  gouvernés  par  un 
l»rélat  vraiment  catholique. 

Thiémou  se  rendit  au  Synode  que  le  bienheureux  Urbain  II  tint  en 

■  »')  en  la  ville  de  Plaisance,  il  y  sacra  l'archevêque  de  Milan,  Arnulf 
i>  Porta  Argentea.  On  vit  dans  cette  assemblée,  qui  fut  tenue  en  plein 
air,  deux  cents  évèques,  près  de  quatre  mille  autres  ecclésiastiques  et 
plus  de  trois  mille  laïques.  On  y  proclama  entre  autres,  contre  Béran- 
ger,  sur  les  témoignages  des  livres  saints  et  de  la  doctrine  constam- 
ment professée  par  l'Eglise,  la  présence  réelle  de  Jésus-Christ  dans  le 
saint  sacrement  de  l'autel. 

Dans  ces  temps  malheureux  le  faux  empereur  Henri  IV  avait  en- 
traîné la  plus  grande  partie  de  l'Allemagne  dans  un  schisme  déplorable 
avec  le  Saint-Siège.  (V.  22  mai,  article  saint  Grégoire  VII.)  Les  elforts 
généreux  de  saint  Grégoire  VII  pour  empêcher  la  simonie  et  l'inconti- 
nence des  clercs  produisirent  des  révoltes  et  des  scissions  quiébranlè- 
sent  jusque  dans  ses  fondements  la  vie  canonique  dans  cette  malheu- 
reuse contrée.  Les  successeurs  de  Grégoire,  Honorius  III  et  le  bienheu- 
reux Urbain  II,  suivirent  ses  traces,  et  prêtèrent  un  appui  inébranlable 
à  l'innocence  persécutée;  ils  déclarèrent  schismatiques  les  évèques 
institués  par  Henri  IV  et  son-pseudo  pape  Guibert.  Cependant  Henri 
n'avait  pas  encore  détourné  de  l'Italie  sa  sanglante  épée;  Guelfe,  duc 
de  Bavière,  qui  jusqu'alors  s'était  montré  favorable  à  la  bonne  cause, 
se  mit  à  briguer  les  bonnes  grâces  du  faux  empereur  parce  qu'il  espé- 
rait reconquérir  par  son  secours  ses  domaines  d'Italie.  Dans  cette  vue 
il  se  forma  un  parti  et  se  ligua  avec  Uldalric,  surnommé  Starchard, 
margrave  de  Carinthie,  et  avec  ses  frères  Wérigand  et  Pappon,  comtes 
de  Celsach.  Ils  s'efforcèrent  de  chasser  saint  Thiémon  de  son  siège  et  d'y 
établir  à  la  pointe  de  l'épée,  Berthold,  le  favori  du  faux  empereur. 
Conrad  et  ses  frères,  comtes  de  Medlingen  et  parents  de  Thiémon,  pri- 
rent le  parti  de  l'archevêque  persécuté,  marchèrent  à  la  tète  d'une 
troupe  armée  contre  l'ennemi,  qu'ils  rencontrèrent  près  de  Saldorf.  Le 
sort  des  armes  leur  fut  contraire,  et  l'archevêque,  qui  avait  pris  la 
fuite  par  ïauern  vers  la  Carinthie,  fut  arrêté  par  l'ennemi,  garrotté  et 
traîné  jusqu'à  Frisach,  où  il  resta  enfermé  pendant  cinq  ans,  en  proie 
à  tous  les  maux  imaginables.  Toutes  les  tentatives  que  firent  les  schis- 
matiques pour  l'attirer  dans  le  parti  contraire  au  Saint-Siège  demeurè- 
rent inutiles,  et,  à  la  fin,  lorsque  la  méchanceté  se  fut  lassée  en  vains 
efforts,  on  conçut  le  projet  de  l'assassiner.  Mais  Dieu  lui  réservait  un 
autre  combat,  et  il  permit  qu'il  fût  délivré  de  ses  fers  en  1100,  par  un 
moine  de  Hirschau,  nommé  Conrad,  qui  gagna  ses  gardiens  au  prix 
de  quarante  talents. 

Comme  la  guerre  désolait  toujours  le  pays,  saint  Thiémon  dut  songer 
à  se  procurer  un  asile  sûr  et  il  se  rendit  près  du  pieux  Gebhard  von 
Zaehringen,  évêque  de  Constance  (1084-1110).  Il  édifia  par  sa  soumission 
à  la  volonté  de  Dieu  toute  cette  contrée,  mais  spécialement  les  monas- 
tères qu'il  visitait  souvent. 


154  28   SEPTEMBRE. 

Tandis  que  saint  Thiémon  vivait  dans  cet  exil  on  prêcha  la  croisade  ; 
un  saint  enthousiasme  s'empara  de  tous  les  esprits;  tous  voulaient 
travailler  à  la  conquête  du  saint  Tombeau.  Beaucoup  de  Souabes  et  de 
Bavarois  allèrent  se  joindre  à  l'armée  des  croisés.  Thiémon,  qui  avait 
perdu  l'espoir  de  remonter  sur  son  siège  épiscopal.  et  qui  aspirait 
pieusement  au  martyre,  partit  pour  la  Terre-Sainte  avec  Guelfe  ou 
Welf  IV,  duc  de  Bavière,  afin  de  porter  des  secours  spirituels  aux  chré- 
tiens de  ces  contrées. 

Lorsque  l'armée  chrétienne  eut  passé  le  Bosphore,  les  guides  que 
l'empereur  de  Constantinople,  Alexis  Commène,  lui  avait  donnés  la 
conduisirent  dans  les  déserts  du  Corassan,  où  la  plus  grande  partie  des 
guerriers  qui  avaient  suivi  cette  voie  périrent  victimes  de  la  faim,  de 
la  soif  et  du  glaive  des  Turcs.  Dans  une  surprise  où  périrent  une  mul- 
titude de  chrétiens,  Thiémon  fut  fait  prisonnier,  et  comme  les  autres 
captifs  lui  témoignaient  une  très  grande  vénération,  les  Turcs  com- 
prirent que  c'était  un  captif  d'une  valeur  exceptionnelle,  et  ils  le  con- 
duisirent au  calife  ou  grand-vizir  qui  gouvernait  le  Corassan.  Celui-ci 
voulut  le  forcer  à  l'apostasie,  mais  Thiémon  confessa  généreusement 
sa  foi.  Le  chef  des  infidèles  le  condamna  à  mort,  et  pour  prolonger  son 
supplice,  il  le  condamna  à  avoir  toutes  les  articulations  du  corps  cou- 
pées successivement.  Thiémon  supporta  avec  une  fermeté  héroïque  cet 
affreux  supplice.  Les  chrétiens  enterrèrent  ses  restes  vénérables,  et 
Dieu  les  glorifia  par  beaucoup  de  miracles.  Selon  la  supputation  la  plus 
probable,  le  saint  archevêque  souffrit  le  28  septembre  1101.  Le  diocèse 
de  Salzburg  fait  sa  fête  le  28  septembre  chaque  année,  et  le  Ménologe 
bénédictin  en  fait  mémoire  au  même  jour. 

Saint  Thiémon  est  le  patron  des  graveurs  ;  mais  le  docte  Ch.  Cahier, 
qui  signale  ce  fait,  ajoute  en  note  :  «  Je  ne  sais  si  au  lieu  de  saint  Thié- 
mon. évêque  de  Salzburg,  il  ne  faudrait  pas  lire  saint  Thielmau  {Thillo 
ou  Théau)  qui  était  disciple  de  saint  Eloi.  î  —  Cette  remarque  est  assu- 
rément fondée  ;  il  ne  faut  pas  oublier  néanmoins  que  l'auteur  de  la  Vie 
de  saint  Thiémon,  auteur  contemporain,  assure  qu'il  apprit  dans  le 
monastère  où  il  fut  élevé,  dans  l'abbaye  de  Nieder-Altaich,  la  pratique 
des  arts  mécaniques. 

Les  artistes  qui  ont  à  représenter  saint  Thiémon  lui  donnent  pour 
attribut  des  entrailles  roulées  sur  un  treuil  ou  seulement  le  treuil.  Pour 
s'expliquer  cet  attribut,  il  faut  savoir  que  quelques  anciens  récits,  mais 
beaucoup  moins  sûrs  que  celui  que  nous  avons  suivi,  rapportent  que  le 
supplice  du  saint  évêque  de  Salzburg  consista  en  ce  que  ses  entrailles 
furent  dévidées  sur  un  axe  tournant. 


LE   PIEUX   CONU.VD,    AUCIIEVÈQUE.  155 

LE  PIEUX  CONRAD  I",  ARCHEVÊQUE  DE  SALZBURG. 

1147. 

Dès  les  premiers  moments  qui  suivirent  la  fuite  de  saint  Thiémon, 
lîerthold  usurpa  le  siège  archiépiscopal;  mais  cet  intrus  fut  chassé  par 
le  pieux  Conrad  I",  élu  le  1"  janvier  1106;  cet  usurpateur,  dont  l'ambi- 
tion sacrilège  avait  jeté  le  trouble  dans  l'Eglise  de  Salzburg  durant  six 
ou  sept  ans,  mourut  excommunié  à  Moosbourg. 

Conrad,  qui  eut  à  réparer  tant  de  désordres,  appartenait  à  la  Maison 
des  comtes  palatins  de  Schieiern,  et  il  mérita  la  vénération  des  peuples 
par  le  zèle  avec  lequel  il  travailla  à  rétablir  la  splendeur  de  son  Eglise. 
Pour  donner  au  clergé  de  la  cathédrale  (qui  se  composait  principale- 
ment de  vingt-quatre  chanoines)  une  conduite  édifiante,  il  lui  imposa 
l;i  règle  de  saint  Augustin  et  lui  accorda  aussi,  en  ]3o9,  le  droit  de 
choisir  l'archevêque.  Du  reste,  aussi  longtemps  que  durèrent  les  diffi- 
cultés entre  le  pseudo-empereur  et  le  Siège  apostolique,  il  se  montra 
défenseur  incorruptible  des  droits  de  l'Eglise  et  s'attira  par  là  les  ven- 
,L;eances  de  Henri  Y,  ce  qui  le  força  d'errer  en  fugitif,  durant  plusieurs 
années,  d'un  lieu  en  un  autre,  au  péril  de  ses  jours;  jusqu'à  ce  qu'enfin 
après  la  mort  de  cet  empereur  (23  mars  1125),  il  fut  rétabli  sur  son 
siège  épiscopal  par  les  soins  de  Léopold,  margrave  de  Styrie. 

Le  trait  suivant  fera  connaître  l'intrépidité  de  l'archevêque  Conrad. 
Lors  de  la  fameuse  expédition  de  Henri  contre  Rome,  le  Pape,  le  Bien- 
heureux Pascal  II,  et  tous  les  cardinaux  ayant  été  faits  prisonniers, 
Conrad  fut  le  seul  des  prélats  allemands  présents  qui  s'éleva  hautement 
contre  cet  acte  criminel.  T^n  gentilhomme  de  la  garde  du  corps  de  l'em- 
pereur voulut  le  forcer  au  silence  en  le  menaçant  de  son  épée  ;  mais 
Conrad  lui  présenta  son  cou.  et  lui  dit  :  a  Frappe  si  cela  te  fait  plaisir  ! 
j'aime  mieux  mourir  que  de  donner  lieu  de  soupçonner,  par  mon  silence, 
que  j'approuve  une  conduite  aussi  abominable.  » 

Pour  se  soustraire  à  ses  ennemis,  il  passa  six  mois  dans  une  caverne 
de  la  vallée  d'Amont  ;  une  autre  fois,  il  passa  seize  semaines  dans  les 
souterrains  de  l'abbaye  du  même  nom  ;  une  autre  fois  encore,  il  de- 
meura toute  une  journée  plongé  dans  l'eau  jusqu'au  menton.  Il  siégea 
depuis  1106,  puisqu'il  fut  élu  le  7  janvier  de  cette  année,  jusqu'au 
9  avril  1147.  Il  se  montra  le  digne  prédécesseur  de  saint  Eberhard,  qui 
fut  élu  immédiatement  après  sa  mort  et  fut  sacré  le  25  du  même  mois. 

Le  pieux  Conrad  n'a  pas  reçu  les  honneurs  du  culte  public,  mais  sa 
mémoire  est  restée  en  vénération. 

Passio  S.  Thiemonis  dans  Palrologia  latina  (Migne).  t.  cxlviii, 
col.  899-906. 

Teugxagel.  —  Yetera  monumenta  contra  Schismaticos.  Ingolstad, 
1612,  in-4%  p.  70-82 

Pertz.  —  Monumenta  Germanise,  Scriptores,  t.  xi,  p.  28-33  et  52-62. 


156  '-28   SEPTEMBRE. 

Canisius.  —  Lectiones  antiquae,  éd.  Basnage,  t.  m,  part,  ii,  p.  301-112. 

SuRius.  —  Vitœ  Sanctoruin,  28  sept.  (2"  éd.),  p.  305-310. 

Gretser.  —  Opéra.  Ratisbonre,  1735,  in-fol.,  t.  vi,  p.  461-7. 

Paul  de  Berukied.  —  Vita  sancti  Gregorii  YII,  passim. 

Othon  de  Freising.  —  Chronicon,  lib.  vu,  cli.  7  et  passim. 

Rader.  —  Bavaria  sacra,  t.  i. 

Kansiz.  —  Germaniae  sacra,  t.  ir,  p.  189-201  et  202-244. 

J.-B.  Lackner.  —  Memoriale  inferioris  Altaichsei,  p.  13-17. 

Reiss  et  Weiss.  —  Vies  des  Saints  (en  allem.),  t.  xii,  p.  375  et  suiv. 

Maxsi.  —  Collectio  conciliorum,  t.  x,  p.  501. 

Metzger.  —  Historia  Salisburensis,  lib.  m. 

Barthold.  —  Chronicon,  ad  ann.  1092,  1095. 

Trithème.  —  Chronicon  Hirsaug.,  ad.  an.  1084. 

D.  Pez.  —  Thésaurus,  t.  ii,  p.  m,  p.  224-231. 

Calendarium  Benedictiuum,  28  sept. 

D.  Hugues  Ménard.  —  Martyrologium  Benedict,,  28  sept. 

Gabr.  Bucelin,  —  Menologium  Bened.,  28  sept.  (p.  672.) 

Wattexbach.  —  Gesta  epicosporum  Salisburgensium. 

WiG.  HuxD.  —  Metropolis  Salisburgensis,  éd.  1719,  1. 1. 

Acta  Sanctorum  Boll.  28  sept.,  t.  vu,  p.  596  et  seq.  Les  Bollandistes 
sont  peu  exacts  dans  ce  travail. 

Mabillox.  —  Annales  Benedictini,  t.  v,  p.  103,  267,  417. 

Gams.  —  Séries  episcoporum,  p.  307. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  362,  632,  777  et  659,  a  suivi 
l'erreur  des  Bollandistes. 

Butler-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  y,  p.  236-9. 


GABRIEL  DURAND,  MISSIONNAIRE, 

MIS   A   MORT   POUR   LA   FOI. 

1865. 

Gabriel  Durand  naquit  le  31  janvier  1835;  il  appartenait  à  une  famillï 
très  chrétienne;  mais  lïmpétuosité  de  son  caractère  l'avait  rendu, danij 
sa  première  jeunesse,  réfractaire  aux  conseils  et  aux  remontrances 
ses  parents.  La  première  communion  elle-même,  cette  prise  de  possessioi 
de  l'âme  par  le  Dieu  de  l'Eucharistie,  qui  opère  si  souvent  une  réactio^ 
efficace  et  durable,  n'amena  aucun  changement  dans  ses  dispositions 
L'heure  de  la  grâce  ne  devait  pas  tarder  à  sonner  ;  le  jeune  Gabriel  faj 
envoyé  au  séminaire  de  Beaucaire,  et  c'est  là  que  Dieu  l'attendait. 

«  Auriez-vous  par  hasard,  disait-il  à  ses  parents,  la  pensée  de  fairi 
de  moi  un  curé...  Regardez-moi  :  je  n'ai  rien  de  ce  qu'il  faut.  »  Mais  sa 
mère,  de  son  côté,  avait  déjà  dit  à  Dieu  :  «  Seigneur,  je  vous  le  donne j 
changez-le  moi.  »  C'est  la  mère  qui  devait  avoir  raison. 

Après  que  Gabriel  fut  devenu  le  vaincu  de  la  grâce,  sa  piété  devii 


i'ÈTE   DK    tJALNT    MICHEL,    ARCHANGE.  157 

ilide  et  sincère,  mais  gaie  et  expansive  ;  elle  avait  son  fondement  dans 
uiie  foi  vive  et  généreuse  :  elle  était  alimentée  par  un  ardent  amour  pour 
Dieu  et  pour  les  âmes.  Bientôt  il  se  sentit  attiré  pour  les  missions  loin- 
taines; mais  que  d'obstacles  il  rencontra  sur  son  chemin  1  II  les  surmonta 
tous  avec  beaucoup  de  déchirements  intérieurs,  mais  sans  rien  perdre 
de  son  aimable  caractère. 

Après  avoir  passé  le  temps  nécessaire  au  séminaire  des  Missions- 
Etrangères,  à  Paris,  Gabriel  Durand  fut  destiné  pour  aller  porter  l'Evan- 
gile dans  le  Thibet  :  c'est  l'une  des  parts  les  plus  difficiles  pour  les 
missionnaires  ;  mais  Gabriel  l'avait  désirée,  et  il  part  le  cœur  joyeux. 
Son  ardeur  pour  aller  évangéliser  les  infidèles  est  grande,  mais  grande 
aussi  est  l'émotion  de  son  cœur  en  quittant  la  patrie.  N'a  t-il  pas  cédé 
"i  un  enthousiasme  irréfléchi  ?  La  grâce  surmonte  et  apaise  tous  ces 
troubles. 

Arrivé  au  Thibet,  Gabriel  Durand  eut  de  longues  et  fatigantes 
pérégrinations  à  accomplir;  mais  les  fruits  qu'il  obtint  furent  bien 
■  oiisolants.  Des  villages  entiers  se  convertirent,  les  lamaseries  même 

^^ertèrent  le  culte  des  idoles  et  se  donnèrent  à  Jésus-Christ.  Quelles 
v'spérances  pouvait  concevoir  le  jeune  apôtre  à  la  vue  d'une  moisson  si 
jtrécoce  et  si  abondante! 

Hélas  !  l'implacable  ennemi  de  l'Evangile  n'avait  pas  dit  son  dernier 
mot  :  la  persécution  éclate  ;  les  villages  sont  incendiés  ;  les  néophytes 
se  dispersent;  les  lamas  sont  mis  à  mort;  le  missionnaii-e  est  obligé 
de  fuir  avec  quelques  chrétiens  ;  mais  il  s'oublie  pour  sauver  son  petit 
troupeau.  Tandis  qu'on  le  poursuit,  il  arrive  le  dernier  au  pont  coulant. 
A  peine  y  est-il  suspendu  pour  passer  à  l'autre  rive  du  fleuve  qu'une 
balle  le  frappe  ;  il  tombe  au  milieu  des  flots  que  son  sang  rougit  et  il 
meurt.  C'était  le  28  septembre  1865.  Il  n'avait  pas  encore  trente  et  un 
ans. 

Prouvèze.  —  Gabriel  Durand,  missionnaire.  De  France  en  Chine  et 
au  Thibet,  par  l'abbé...  Nîmes,  1884,  2  vol.  in-8°.  L'auteur  publie 
beaucoup  de  lettres  de  Gabriel  Durand. 

F.  Chapot.  —  Dans  Bibliographie  catholique,  t.  lxxi  (1885),  p.  211- 
214. 


XXir  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


FÊTE  DE  SAINT  MICHEL  ARCHANGE, 

ET   DE   TOUS   LES   SAINTS   ANGES. 
(P.  Bull.  XI.  49G.) 

L'objet  de  la  fête  de  ce  jour  est  de  célébrer  la  gloire  de  saintMichel 
et  de  tous  les  chœurs  des  saints  Anges,  et  elle  est  fixéë^àTcTjour  du 


158  29   SEl'TEMBRE. 

29  septembre  à  roccasion  de  la  dédicace  de  la  célèbre  église  de  Saint- 
Michel  sur  le  Mont-Gargan.  Cette  fête  était  certainement  établie  dans 
la  Fouille  avant  l'an  493  et  elle  est  mentionnée  dans  les  plus  anciens 
calendriers  de  Bénévent  et  de  Naples  et  autres  lieux,  surtout  à  Rome. 
C'est  abuser  de  la  critique  et  contredire  gratuitement  des  documents 
anciens  et  respectables  que  de  rejeter  le  fait  de  l'apparition  de  saint 
Michel  sur  le  Mont-Gargan  à  cause  de  certains  traits  de  ressemblance 
avec  l'Apparition  sur  le  Mont-Tomba,  dit  depuis  des  siècles  le  Mont- 
Saint-Michel. 

BenoIt  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  5,  n.  7; 
c.  37,  n.  7;  lib.  ii,  c.  32,  n.  4  et  passim.  Données  précieuses  sur  le 
culte  et  le  patronage  de  saint  Michel. 

Acta  Sanctorum  Boll.  2'3  sept.,  t.  viii,  p.  4-79. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  m,  part,  i,  p.  85-88.  Il 
s'agit  de  l'Apparition  sur  le  Mont-Tomba. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  501-505.  Réunion  de  textes 
liturgiques  et  de  documents  historiques  du  plus  grand  poids. 

BuTLER-GoDEscARD.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  339-344. 
Très  bonne  exposition  dogmatique  et  historique. 

Cahier  (Ch.).  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  33, 108,  624  et  passim. 
Nombre  d'indications  précises  pour  le  patronage  de  saint  Michel  et  des 
Anges,  ainsi  que  pour  l'iconographie. 

Idem.  —  Mélanges  d'archéologie,  t.  m,  p.  78  et  suiv.  Iconographie. 

Bulletin  monumental,  1878,  p.  258;  1884,  p.  405-767. 

JusTiNiANi  (Bernardine).  —  Historia  dell'Origine  de  Cavallieri,  c.  28, 
et  les  autres  historiens  des  ordres  de  chevalerie,  sur  l'ordre  de  l'Aile 
de  Saint-Michelj  sous  la  règle  de  saint  Benoit. 

Barbier  de  Moxtault.  — L'Année  liturgique  à  Rome,  5«  éd.,  p.  82-3. 


LE  BIENHEUREUX  JEAN  DE  MONTMIRAIL, 

MOINE   DE   l'ordre   DE   CÎTEAUX. 

1217. 
(P.  Boll.  XI.  511.) 

Le  B.  Jean,  seigneur  de  Montmirail,  se  signala  toute  sa  vie  par  une 
très  grande  piété,  puis  il  embrassa  la  vie  monastique  sous  la  règle  de 
saint  Benoit,  dans  l'abbaye  de  Lougpont,  de  l'ordre  de  Citeaux,  et  y 
mourut  le  29  septembre  1217. 

La  Vie  du  B.  Jean  a  été  écrite  peu  de  temps  après  sa  mort  par 
Gautier  d'Ochies  et  mérite  toute  confiance. 

Acta  Sanctorum  Boll.  29  sept.,  t.  viii,  p.  186-226. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  84,  704-8. 

Gallia  Christiana,  t.  ix,  fol.  474. 

Boitel.   —  Histoire  du  bienheureux   Jean,  surnommé   l'Humble, 


LE    B.    JEAN   ])E   G  AND.    UËNÉUICTIN  ;    SAINT    URSION,    CURÉ.  159 

seigneur  de  Montmirail-en-Brie,  d'Oisy,  de  Tresmes,  de  Crêvecœur,  de 
Gandelus,  de  Belleau,  de  Condé-en-Brie,  de  la  Ferté-Ancoul  ou  Sous- 
.louarre,  comte  de  la  Fcrté-Gaucher,  vicomte  de  Meaux,  châtelain  de 
(.'ambrai,  puis  religieux  de  l'abbaye  de  Loiigpont,  de  l'ordre  de  Citeaux 
et  du  diocèse  de  Soissons,  par  M.  l'abbé  B,,  curé-doyen  de  Montmirail- 
en-Brie.  —  Paris,  H.  Vrayet  de  Surcy,  1859.  1  vol.  in-12.  —  Livre 
pieux,  mais  trop  rempli  de  hors-d'œuvre. 
Chevalier  (UL).  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1212. 


LE  BIENHEUREUX  JEAN  DE  GAND,  BÉNÉDICTIN, 

SURNOMMÉ   l'ermite   DE    SAINT-CLAUDE. 

1439. 
(P.  Bull.  XI.  52!>.) 

Le  B.  Jean  de  Gand,  d'une  famille  illustre,  fut  d'abord  moine  de 
l'abbaye  de  Saint-Claude,  et  selon  la  règle  de  saint  Benoit  il  obtint  de 
se  retirer  dans  un  prieuré  ou  ermitage  pour  y  vivre  dans  une  plus 
profonde  solitude.  Il  y  mourut  le  29  septembre  1439. 

Acta  Sanctorum  Boll.  29  sept.,  t.  viii,  p.  2.  Voir  aussi  Jun.  t.  i, 
p.  648. 

BucK  (V.  de).  —  Le  B.  Jean  de  Gand.  Bruxelles,  1862.  In-8°,  40  p. 

Camusat.  —  Antiquitates  Tricassinse  (1610),  p.  322-8. 

GoNON.  —  Vitœ  Patrum  Occidentis  (1625).  In-fol.,  p.  385. 

Gallia  Christiana,  t.  iv,  col.  252. 

Vies  des  saints  de  Franche-Comté,  t.  iii.  p.  404-417. 


SAINT  URSION,  CURE  D'ISLE-AUMONT, 

au   diocèse   de   TROYES,    et    abbé   du   MONASTÈRE   DE   CE   LIEU. 

Avant  550. 

(P.  Boll.  XI.  532.) 

Saint  Ursion,  Uj'sw^  fut  abbé  du  monastère  d'Isle  dont  nous  avons 
parlé  à  propos  de  saint  Aventive  et  de  saint  Fidolin.  Il  ne  reste  pas  de 
Vie  ancienne,  et  naturellement  les  renseignements,  transmis  surtout 
par  la  liturgie,  sont  assez  peu  précis  sous  le  rapport  de  la  chronologie  ; 
aussi  les  uns  fixent  sa  mort  vers  l'an  375  et  les  BoUandistes  avant  550. 

Acta  Sanctorum  Boll.  29  sept.,  t.  viii,  p.  139-141.  Résumé  historique. 

Gallia  Christiana,  t.  xii,  col.  531. 


160  29   SEPTEMBRE. 


LE  BIENHEUREUX  NICOLAS  DE  FORÇA  PALENA, 

PROPAGATEUR   DE   l'ORDRE  DES   ERMITES   DE   SAINT-JÉRÔME. 

1449. 

(P.  BoU.  XI.  259) 

Le  B.  Nicolas  de  Força  Palena  embrassa  la  vie  religieuse  dans 
l'ordre  des  Ermites  de  Saint-Jérùme,  de  la  congrégation  fondée  par  le 
B.  Pierre  Gambacorti,  dit  de  Pise.  Il  mourut  le  29  septembre  1449.  Il 
ne  reste  pas  de  Vie  ancienne;  mais  des  documents  certains  font 
connaître  sa  vie  et  surtout  le  rôle  qu'il  remplit  comme  propagateur  de 
l'ordre. 

Acta  Sanctorum  BoU.  29  sept.,  t.  viii,  p.  235-258.  V.  aussi  au 
17  juin. 

Bajomez  (Jean  Martin).  —  Histoire  de  la  vie  et  miracles  du  B.  Pierre 
Gambacorti  de  Pise,  fondateur  de  la  congrégation  des  ermites  de 
l'ordre  de  Saint-Jérôme,  avec  celles  des  vénérables  .Jacques  Lyon  (de 
Fumay),  Alexis  Le  Noir  (de  Mézières),  du  très  vertueux  frère  Jean 
Buiïet  (de  Hargnies),  tous  religieux  du  couvent  de  Divers-Mont  (diocèse 
de  Reims).  Bouillon,  1772,  in-12. 

Hélyot.  —  Histoire  des  ordres  monastiques,  t.  iv,  c.  1. 

Chevalier.    -  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1819-1820. 


LE  BIENHEUREUX  CHARLES  DE  BLOIS,  DUC  DE  BRETAGNE. 

1364. 

Le  bienheureux  Charles  de  Blois,  duc  de  Bretagne,  naquit  vers  l'an 
1316,  de  Louis  de  Chàtillon,  comte  de  Blois,  et  de  Marguerite  de 
France,  sœur  du  roi  Philippe  de  Valois.  Très  jeune,  il  fut  instruit  de  la 
religion  avec  exactitude,  et,  prévenu  d'une  grâce  extraordinaire,  il 
mettait  en  pratique  des  austérités  qu'on  ne  rencontre  ordinairement 
que  chez  les  ascètes.  Les  jeûnes,  les  disciplines  sanglantes,  le  cilice 
serré  sur  son  corps  avec  une  grosse  corde  à  nœuds  :  telles  étaient  ses 
pratiques  ordinaires. 

En  1341  il  devint  comte  de  Penthièvre  et  duc  de  Bretagne,  par  suite 
de  son  mariage  avec  Jeanne  de  Bretagne;  mais  ces  titres  lui  furent 
disputés  par  Jean  IV  de  Montfort.  Il  s'ensuivit  une  guerre  acharnée 
qui  dura  plus  de  vingt  ans  et  répandit  d'incroyables  calamités  sur  la 
province.  Charles  ne  négligea  rien  pour  terminer  ce  différend  par  un 
traité  ou  par  un  combat  singulier,  pour  éviter  l'effusion  du  sang. 

Durant  ce  temps  il  recherchait  la  gloire  de  Dieu  et  le  bonheur  de  ses 
sujets.  Il  avait  surtout  à  cœur  de  soulager  les  pauvres.  Il  les  visitait 


LE    BIENHEUREUX  CHARLES   DE   BLOIS.  161 

et  les  servait  souvent  de  ses  mains.  Il  fonda  des  établissements  de 
chanté  à  Kennes,  à  Nantes,  à  Guinj^^amp,  à  Morlaix  et  à  Lamballe.  Ses 
fondations  religieuses  sont  aussi  très  nombreuses.  Il  assistait  à  l'office 
divin  avec  une  modestie  qui  édifiait  tout  le  monde.  Même  en  campagne 
et  en  présence  de  l'ennemi,  il  prenait  ses  mesures  pour  entendre  tous 
les  jours  la  messe.  Il  se  confessait  deux  fois  par  semaine,  communiait 
tous  les  mois  et  aux  fêtes  solennelles.  Pénétré  de  dévotion  pour  les 
saints,  il  visitait  leurs  sanctuaires  en  pèlerin;  il  accomplit  même  le 
pèlerinage  de  Saint-Yves  à  Tréguier,  nu-pieds.  Outre  l'office  canonial, 
il  récitait  chaque  jour  les  heures  de  la  sainte  Vierge. 

Les  seigneurs  qui  suivaient  son  parti  disaient  qu'il  était  plutôt  fait 
pour  le  cloître  que  pour  le  trône,  et  néanmoins  ils  étaient  obligés  de 
rendre  hommage  à  son  courage  dans  les  combats.  Il  savait  même,  par 
la  fermeté  de  ses  principes  et  la  solidité  de  ses  réponses,  faire  prévaloir 
ses  sentiments. 

Vaincu  et  fait  prisonnier  en  1347,  il  fut  envoyé  en  Angleterre  et 
renfermé  dans  la  tour  de  Londres  où  il  fut  retenu  neuf  ans.  Durant  ce 
temps  le  connétable  Charles  d'Espagne,  son  gendre,  fut  assassiné  par 
le  roi  de  Navarre,  et  les  cent  mille  florins  d'or  qu'on  lui  envoyait  pour 
sa  rançon  furent  engloutis  avec  le  vaisseau  dans  la  mer;  mais  rien 
n'ébranla  sa  confiance  en  Dieu. 

Rendu  à  la  liberté,  il  continua  la  guerre  avec  des  chances  variées,  et 
il  termina  sa  vie  sur  le  champ  de  bataille,  à  Auray,  le  29  septembre 
1364.  Il  avait  commencé  la  journée  par  recevoir  les  sacrements  de 
pénitence  et  d'eucharistie.  Après  des  prodiges  de  valeur,  saisi  par  un 
anglais  et  tué  aussitôt,  ou  l'entendit  prononcer  :  «  Seigneur,  mon 
Dieu.  » 

Aussitôt  des  miracles  éclatèrent  à  son  tombeau,  à  Guingamp. 
Urbain  V  nomma  une  commission  en  1868  pour  informer  ;  continuée 
sous  Grégoire  XI,  elle  constata  des  guérisons  et  même  des  résurrections 
obtenues  par  l'intercession  du  bienheureux  duc.  Des  raisons  de  prudence 
et  le  grand  schisme  ne  permirent  pas  de  pousser  plus  loin  l'afï'aire  de 
la  canonisation.  La  dévotion  populaire  n'en  a  pas  moins  continué  et 
jusqu'à  nos  jours  le  bienheureux  Charles  reçoit  un  culte  public. 

En  1400,  Brisegonet  de  Coesmes,  seigneur  de  Lucé  et  de  Puillé,  dans 
le  Maine,  fait  son  testament,  dans  lequel  nous  lisons  :  «  à  Monsieur 
saint  Charles  de  Guingant  je  veil  que  l'on  y  offre  un  corps  de  cire.,,  > 
Tel  était  le  langage  universellement  admis.  LeB.  Charles  a  continué  à 
être  honoré  comme  un  saint  en  plusieurs  lieux  de  la  Bretagne  et 
surtout  à  Guingamp  où  l'on  vénère  son  tombeau. 

Plaine.  —  Essai  historique  sur  le  culte  du  bienheureux  Charles  de 
Blois,  duc  de  Bretagne,  par  le  R.  P.  Dom  François  Plaine,  bénédictin 
de  la  Congrégation  de  France.  Nantes,  A.-L.  Morel,  1872.  In-8°. 

Les  meilleures  sources  pour  l'histoire  de  ce  bienheureux  prince  sont 
le  recueil  des  procédures  pour  sa  canonisation  réunies  en  deux  très 
forts  volumes  manuscrits  à  la  Bibliothèque  de  la  rue  Richelieu  à 
Paris.  —  Les  deux  grandes  Histoires  de  Bretagne  par  Dom  Guy-Alexis 

Sup.  AUX  Vies  des  Saints.  —  Tome  III.  11 


162  29   SEPTEMBRE. 

Lobineau.  Paris,  1707,  2  vol.  in-fol.,  et  par  Dom  Pierre-Hyacinthe 
Morice  de  Beaubois,  Paris,  1742  et  suiv.,  5  vol.  in-fol.  —  Les  Vies  des 
saints  de  Bretagne  y>^v  Dom  Lobineau,  l''^éd.  in-fol.,  2"  éd.,  6  vol.  in-S". 
—  Une  histoire  de  Charles  de  Blois  a  été  publiée  en  1855  dans  la  Biblio- 
thèque catholique,  Lille,  Lefort,  1  vol.  in-12,  mais  elle  est  tout  à  fait 
insuffisante.  —  Dom  Franc.  Plaine,  bénédictin  de  la  Congrégation 
française,  a  publié  une  Vie  de  Charles  de  Blois,  remplie  de  recherches 
curieuses,  dans  les  Annales  de  Sainte-Anne^  au  cours  des  années  1879. 
1880  et  suiv. 
Revue  historique  et  archéologique  du  Maine,  t.  xiii  (1883),  p.  90. 


RENÉ  GOUPIL, 

MIS   A   MORT   EN    HAINE   DE   LA   RELIGION   PAR   LES    IROQUOIS. 

1642. 

René  Goupil  était  Angevin.  Après  deux  mois  passés  au  noviciat  de 
la  Compagnie  de  Jésus,  à  Paris,  il  dut,  à  cause  de  sa  mauvaise  santé, 
renoncer  à  la  vie  religieuse.  Ses  forces  s'étant  ensuite  rétablies,  il  se 
rendit  au  Canada  pour  se  consacrer  au  service  des  missionnaires.  Il  y 
devint  le  compagnon  inséparable  du  P.  Isaac  Jogues,  premier  apôtre 
des  Iroquois. 

Ils  tombèrent  l'un  et  l'autre  au  pouvoir  de  cette  population  qui  les 
retint  prisonniers.  Au  milieu  de  sa  captivité,  le  jeune  René  ne  laissait 
point  son  zèle  se  ralentir  et  offrait  tous  les  jours  sa  vie  à  Dieu  pour  la 
conversion  des  sauvages.  Il  ne  pouvait  leur  annoncer  le  vrai  Dieu 
parce  qu'il  ignorait  leur  langue  ;  mais  il  apprenait  aux  enfants  à 
former  sur  eux  le  signe  de  la  croix.  Un  vieillard  l'ayant  vu  un  jour 
former  ce  signe  sacré  sur  le  front  de  son  petit-fils,  ordonna  à  un  jeune 
homme  iroquois  de  le  mettre  à  mort. 

Peu  de  temps  après,  René,  se  promenant  avec  son  maître  dans  la 
campagne,  fut  rencontré  par  le  jeune  iroquois  et  un  autre  jeune  sau- 
vage. Ceux-ci  prescrivirent  aux  deux  chrétiens  de  rentrer  dans  leurs 
cases  et  les  suivirent  dans  leur  retour  qu'ils  effectuaient  en  récitant 
le  chapelet.  Au  moment  où  René  et  le  père  allaient  rentrer,  l'iroquois 
frappa  René  d'un  coup  de  hache  et  l'étendit  à  terre  baigné  dans  son 
sang.  Les  sauvages  arrachèrent  le  P.  Jogues  de  dessus  le  corps  de 
la  victime,  qu'ils  frappèrent  de  deux  nouveaux  coups  de  hache. 

«  Ce  fut  le  29  septembre  1642,  dit  le  P.  Jogues,  que  cet  ange  en 
innocence  et, ce  martyr  de  Jésus-Christ  fut  immolé  à  l'âge  de  trente- 
cinq  ans.  » 

Le  R.  P.  Isaac  .Jogues  de  la  Compagnie  de  Jésus,  premier  apôtre  des 
Iroquois,  par  le  R.  P.  F.  Martin,  p.  180-133.  —  1  vol.  in-18.  Paris, 
Albanel,  1873. 

Les  Missions  catholiques,  t.  viii  (1876),  p.  408. 


{ 


SAINTE    PAULE,    VEUVE;    SAINT   JÉRÔME,   DOCTEUR   DE   l'ÉGLISE.      168 


XXr  JOUR  DE  SEPTEMBRE 


SAINTE  PAULE  DE  ROME,  VEUVE, 

DISCIPLE   DE  SAINT  JÉRÔME,   FONDATRICE  DE  MONASTÈRES. 

404. 
(P.  Boll.  XI.  536.) 

Sainte  Paule,  Paula,  née  à  Rome  en  347  le  5  mai,  était  issue  des 
Gracqiies  et  des  Scipions.  Elle  devint  veuve  vers  380  et  se  rendit  en 
Terre-Sainte  en  386.  Elle  y  fonda  plusieurs  monastères;  se  retira  elle- 
même  dans  un  cloître  à  Bethléem  où  elle  mourut  le  26  janvier  404.  Sa 
fête  est  le  26  janvier.  A  Rome  l'église  de  Saint-Jérôme-de-la-Charité 
est  bâtie  sur  l'emplacement  de  sa  maison. 

Quelques  auteurs  attribuent  à  sainte  Paule  la  fondation  des  Hiéro- 
nymites  dont  nous  parlerons  à  l'article  suivant.  C'est  avec  plus  de 
fondement  qu'on  lui  rapporte  ainsi  qu'à  saint  Jérôme  les  premières 
fondations  hospitalières  dans  les  Lieux- Saints. 

Dans  les  représentations  plastiques  sainte  Paule  a  reçu  de  nombreux 
attributs;  quelques-uns  forment  des  anachronismes,  mais  tous  cher- 
chent à  caractériser  sa  Vie  pénitente  et  ses  pèlerinages.  Ce  sont  la 
Grotte  de  Bethléem,  la  Crèche,  une  discipline,  des  enfants,  des  verges, 
des  larmes,  les  instruments  de  la  Passion,  le  costume  d'une  pèlerine, 
un  vaisseau.  On  la  représente  aussi  formant  un  groupe  avec  s  i  fille 
sainte  Eustochie  ou  Eustochium  (25  septembre). 

Les  données  sur  sainte  Paule  sont  absolument  certaines,  car  elles 
sont  fournies  presque  toutes  par  saint  Jérôme. 

Acta  Sanctorum  Boll.  26  jan.,  t.  ii,  p.  711-792. 

[Caymo-Norbert.]  —  La  Vie  de  sainte  Paule,  matrone  romaine, 
fondatrice  de  l'ordre  des  Hiéronymites.  Bologne,  1752,  in-8°.  En  italien. 

Lagrange.  —  Histoire  de  sainte  Paule,  3^  éd.,  1868.  In-S». 

Analecta  juris  pontificii,  xxiv^  série,  col.  795-7. 

Chevalier  (Ul.).  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1743. 


SAINT  JÉRÔME  DE  STRIDO, 

PRÊTRE   ET   DOCTEUR   DE   l'ÉGLISE. 

420. 

(P.  Boll.  XI.  559.) 

Saint  Jérôme,  Hieronymus,  né  à  Strido  dans  la  Hongrie  en  331, 
reçut  le  baptême  à  Rome  en  366  environ,  fut  ordonné  prêtre  à  Antioche 


164  30  SEPTEMBRE. 

en  378:  revint  à  Rome  en  'SS'2.  fut  secrétaire  du  pape  saint  Damase  et 
dirif^ea  une  élite  de  la  société  romaine  dans  les  voies  de  la  perfection. 
Il  retourna  en  Orient  et  se  fixa  à  Bethléem  en  887.  Il  y  embrassa  la 
vie  monastique,  y  dirigea  plusieurs  communautés  et  s'y  occupa  de 
fondations  hospitalières  surtout  pour  les  pèlerins.  Il  y  mourut  le 
30  septembre  420.  Son  corps  fut  rapporté  à  Rome  et  la  fête  de  cette 
translation  se  célèbre  le  9  mai  II  repose  dans  l'église  de  Suinte-Marie- 
Majeure  sous  l'autel  du  Saint-Sacrement.  Une  relique  insigne  fut 
apportée  de  bonne  heure  dans  la  ville  de  Digne  et  elle  est  encore 
vénérée  dans  l'église  de  Notre-Dame  du  Bourg,  ancienne  cathédrale. 

Saint  Jérôme  est  l'un  des  quatre  grands  docteurs  de  l'Eglite.  Il  doit 
cette  dignité  aux  services  qu'il  a  rendus  à  l'Eglise  par  ses  écrits  pour 
réfuter  les  hérétiques,  par  son  zèle  pour  la  propagation  de  la  vie 
monastique  et  surtout  par  ses  travaux  sur  l'Ecriture  sainte.  Dans  un 
ouvrage  d'hagiographie,  il  semble  nécessaire  ou  au  moins  convenable, 
de  dire  un  mot  du  martyrologe  qui  porte  son  nom.  Ce  martyrologe  est 
une  œuvre  capitale  d'hagiographie,  mais  elle  n'est  parvenue  jusqu'à 
nous  qu'avec  des  mutilations  et  des  altérations  déplorables.  «  Nullus 
forte  in  universa  antiquitate  horribilior  liber  »,  dit  le  P.  Victor  de  Buck. 
Dès  le  iv^  siècle  il  existait  un  martyrologe  grec  qui  fut  bientôt  traduit 
en  syriaque  et  augmenté  des  noms  des  martyrs  d'Orient.  Un  texte 
syriaque  de  ce  martyrologe,  écrit  en  412,  a  été  publié  en  1866,  par 
Guillaume  Wright,  avec  une  traduction  anglaise.  Vers  cette  même 
année  412  ce  martyrologe  fut  aussi  traduit  en  latin  et  reçut  des 
additions  pour  les  saints  qui  avaient  vécu  en  Occident.  Rome  aussi  avait 
ses  calendriers;  celui  qu'a  publié  le  P.  Boucher  date  de  354.  Il  en  était 
de  môme  des  autres  Eglises,  comme  le  prouve  celui  de  Carthage 
publié  par  Zvlabillon.  Les  martyrologes  de  Rome,  d'Alexandrie,  d'An- 
tioche,  de  Jérusalem,  de  Constantinople  servaient  de  base  aux  livres 
de  même  nature  propres  aux  Eglises  soumises  à  ces  patriarcats.  Ces 
diverses  compilations  furent  remaniées  par  un  auteur  français  qui  fit 
entrer  dans  son  œuvre  plusieurs  données  nouvelles  qu'il  emprunta 
surtout  aux  livres  des  Eglises  d'Auxerre  et  de  Lyon.  C'est  cette 
compilation  assez  informe,  mais  remplie  de  données  précieuses,  qui 
porte  le  nom  de  Martyrologe  de  saint  Jérôme.  (V.  De  Rossi,  Roma 
sotterrauea,  t.  ii,  p.  xiii;  BulleUa  d'archéologie,  1869;  Victor  de  Buck, 
Etudes  religieuses,  1868,  t.  ii,  p.  285  et  suiv;  Martinov,  Revue  du 
Monde  catholique,  1"  avril,  1885,  p.  8  et  suiv.) 

Saint  Jérôme  est  le  patron  de  la  cathédrale  de  Digne,  de  Curzola, 
Pesaro,  et  patron  seconUaire  de  Sainte-Marie-Majeure  à  Rome.  Le  jour 
de  sa  fête  on  expose  dans  cette  église  une  partie  de  sa  chasuble, 
l'étole  et  le  manipule  avec  lesquels  il  célébrait  à  Bethléem.  A  l'église 
de  Saint-Jérôme  de  la  Charité,  bâtie  sur  le  lieu  de  la  maison  de  sainte 
Paule,  où  il  habita,  on  expose  son  bras  et  le  Sénat  doit  offrir  tous  les 
quatre  ans  un  calice  et  quatre  torches;  à  Saint-Jérôme  des  Esclavons 
le  corps  diplomatique  d'Antioche  assiste  aux  offices.  A  Sainte  Anastasie 
on  conserve  un  fragment  de  son  calice  et  l'autel  sur  lequel  il  célébrait, 


S.VINT   JÉRÔME,    PRÊTRE   ET    DOCTEUR.  16i> 

La  tradition  veut  que  les  reliques  de  la  Nativité  du  Sauveur  aient  été 
apportées  à  Rome  par  saint  Jérôme  qui  habita  dans  le  voisinage  de 
l'église  de  Sainte-Anastasie. 

Saint  Jérôme  est  aussi  le  patron  des  Etudiants  et  d'un  ordre  de 
religieux  nommés  Jéronymites  ou  Hiéronymites,  et  encore  Krmites 
de  Saint-Jérôme.  Cet  ordre  se  divise  en  quatre  congrégations  assez 
différentes  sous  le  rapport  des  observances  et  elles  ont  toutes  produit 
des  hommes  éminents  en  sainteté  ;  plusieurs  sont  honorés  d'un  culte 
reconnu  par  l'Eglise.  Les  Jésuates  s'appellent  aussi  Jésuates  de  Saint- 
Jérôme.  (V.  Hélyot,  Histoire  des  ordres  monastiques,  t.  iv,  c.  1-4.) 

Les  meilleures  éditions  des  œuvres  de  saint  Jérôme  sont  celle  de 
Dom  Jean  Martianay,  bénédictin  de  la  congrégation  de  Saiut-Maur, 
5  vol.  in-fol.  Paris,  1G93-1704.  On  reproche  à  cette  édition  l'absence 
d'ordre  dans  la  collection  des  lettres,  ce  qui^  rend  les  recherches 
difficiles.  Celle  de  l'oratorien  Villarsi  de  ^Vérone,  aidé  par  Scipion 
Maffei.  On  lui  reproche  d'avoir  arbitrairement  corrigé  le  texte  sans 
avoir  assez  d'égards  aux  manuscrits.  Il  a  grand  soin  de  faire  remarquer 
les  fautes  de  son  prédécesseur,  mais  il  ne  dit  point  qu'il  lui  emprunte 
les  préfaces,  les  annotations  et  les  analyses,  tout  ce  qui  suppose  la 
compréhension  des  œuvres  du  saint  docteur.  On  a  commencé  en  ce 
moment  une  nouvelle  édition  en  Allemagne  pour  laquelle  on  a  utilisé 
des  manuscrits  non  consultés  ;  mais  il  est  fort  probable  que,  selon  leur 
usage  constant,  ces  doctes  allemands  emprunteront  au  bénédictin  fran- 
çais les  travaux  d'analyse  et  les  vues  d'ensemble  et  feront  ressortir 
avec  soin  les  moindres  variantes  introduites  par  eux. 

La  source  la  plus  abondante,  la  plus  sûre,  la  plus  agréable  pour  la 
Vie  de  saint  Jérôme  ce  sont  ses  Lettres  et  ses  autres  écrits. 

Acta  Sanctorum  Boll.  30  sept.,  t.  viii,  p.  418-699. 

Martianay.  —  Vie  de  saint  Jérôme.  Paris,  1706.  In-4°. 

Vallarsi.  —  Vita  S.  Hieronymi.  En  tête  des  œuvres,  t.  i. 

DoLci.  —  Maximus  Hieronymus  Vitœ  suse  scriptor.  Anconise,  1758. 
Iu-4«. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  6,  n.  9; 
lib.  II.  c.  42.  n.  1;  lib.  m,  c.  33,  n.  2;  lib.  iv,  part,  ii,  c.  11.  n.  12  et 
passim. 

Giorgi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  505-508. 

Patrologia  latina,  t.  xxii-xxx. 

Analecta  Bollandiana,  t.  ii,  p.  16  et  seq.  ;  t.  iv,  p.  334  et  seq. 

Saint  Jérôme,  histoire  de  sa  vie  et  extraits  de  ses  écrits,  etc.  Lille, 
Lefort,  1850.  In-S". 

Histoire  de  saint  Jérôme.  Sa  vie,  ses  écrits  et  ses  doctrines,  par 
M.  F.-Z.  Collombet.  Paris,  1884.  2  vol.  gr.  in-8°. 

Saint  Jérôme  —  La  Société  chrétienne  à  Rome  et  l'émigration 
romaine  en  Terre  Sainte,  par  M.  Amédée  Thierry,  sénateur  et  membre 
de  l'Institut.  Paris,  Didier,  1867.  2  vol.  in-8o. 

Chevalier  (Ul.).  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1263-5. 


166  30   SEPTEMBRE. 


SAINT  GREGOIRE  L'ILLUMINATEUR, 

ÉVÊQUE   ET   CONFESSEUR,    APÔTRE  DE  l'aRMÉNIE. 

Vers  332. 

(P.  Boll.  XI.  580.) 

Saint  Grégoire,  surnommé  l'Illuminateur,  né  dans  la  Grande  Arménie, 
à  Vagharchabad,  en  257,  devint  patriarche  d'Arménie  et  reçut  l'onction 
épiscopale  à  Césarée  en  302.  Il  résigna  son  siège  en  318  et  mourut  vers 
l'an  332.  Sa  fête  est  fixée  au  30  septembre,  jour  de  l'invention  de  son 
corps. 

Quoique  plusieurs  auteurs  donnent  à  saint  Grégoire  le  titre  de  con- 
fesseur, il  est  plus  juste  de  lui  attribuer  avec  les  Bollandistes  la  qualité 
de  martyr,  quoiqu'il  ne  soit  pas  mort  dans  les  supplices.  Avec  lui  souf- 
frirent le  martyre  les  saintes  vierges  Ripsime,  Gaiana  et  autres. 

Un  ordre  religieux  a  été  établi  autrefois  sous  son  nom  et  son  patro- 
nage. Il  est  encore  patron  de  l'Arménie,  de  Naples  et  de  Nardo. 

Acta  Sanctorum  Boll.  t.  viii,  p.  295-413. 

Hélyot.  —  Hist.  des  ordres  monastiques,  1. 1,  p.  247-264. 

BuLTER-GoDESCARD.  —  Vies  dos  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  270-2. 

Chevalier  (Ul.)  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  914-5. 


SAINT  LÉRY,  PRETRE  ET  ABBE, 

au  diocèse   DE  VANNES. 

VIP  siècle. 

(P.  Boll.  XI.  581.) 

Saint  Léry,  Lehire  ou  Lary,  Lauriis  et  Lethericus,  pour  Hilarius  ou 
Alaricus,  vécut  très  certainement  au  cours  du  vii^  siècle  et  a  brillé  après 
sa  mort  par  beaucoup  de  miracles,  mais  il  ne  reste  pas  de  Vie  ancienne. 
Saint  Léry  est  le  patron  de  la  paroisse  qui  porte  son  nom.  Dans  l'église 
paroissiale  son  tombeau  surmonté  de  sa  statue  couchée  est  un  œuvre 
du  XVI®  siècle. 

Acta  Sanctorum  Boll.  30  sept.,  t.  viii,  p.  85-94. 

LoBiNEAU.  —  Vies  des  saints  de  la  Bretagne  (1836),  t.  ii,  p.  85-94. 


SAINTE   SOPHIE;    SAINT    VICTOU    ET    SAINT   OUUS,    MARTYRS.  167 

SAINTE  SOPHIE,  VEUVE  ET  MARTYRE, 

MÈRE    DES    SAINTES    VIERGES    ET  MA.TYRES    FOI,    ESPÉRANCE    ET    CHARITÉ. 

138. 

(P.  Bull.  II.  534.) 

Sainte  Sophie,  Sophia,  Sapientia,  matrone  romaine,  confessa  la  foi 
par  l'effusion  de  son  sang  sous  l'empire  d'Hadrien  et  elle  eut  le  bonheur 
de  voir  sa  couronne  partagée  par  ses  trois  filles  dont  la  fête  est  marquée 
au  Martyrologe  le  l^""  août.  Leurs  noms  étaient  Pistis,  Elpis  et  Agape 
ou  Fides,  Spes,  Carilas. 

A  première  vue,  l'on  serait  tenté  de  trouver  ces  noms  étranges  et  de 
rejeter  à  priori  la  réalité  des  martyrs  qui  se  présentent  à  nous  sous  des 
appellations  allégoriques,  d'y  voir  des  vertus  personnifiées  et  non  des 
personnes.  Celui  qui  est  familier  avec  l'archéologie  chrétienne  ne  parta- 
gera point  ce  sentiment.  Les  fidèles  aimaient  à  prendre  au  baptême  un 
agnomen  oflrant  une  signification  mystique  et  beaucoup  de  grands  per- 
sonnages des  premiers  temps  de  l'Eglise  se  cachaient  sous  des  noms 
empruntés  aux  vertus  ou  aux  mystères  du  Christianisme.  Il  n'est  donc 
pas  surprenant  qu'une  mère  et  ses  enfants  aient  pris,  en  revêtant  la 
robe  blanche  des  nouveaux  baptisés,  les  noms  des  trois  vertus  théolo- 
gales et  de  la  sagesse  qui  les  engendre.  Cet  exemple  est  loin  d'être 
isolé  :  les  inscriptions  funéraires  de  chrétiennes,  portant  eu  latin  ou  en 
grec  ces  mêmes  noms,  sont  fréquents  dans  les  catacombes.  L'étude 
critique  des  documents  a  permis  à  M.  de  Rossi  de  placer  avec  certitude, 
sur  la  Voie  Aurélia,  où  leurs  tombeaux  étaient  encore  visités  au  vi«  et 
au  vii^  siècle,  la  sépulture  des  saintes  Sophia,  Pistis,  Elpis  et  Agape, 
martyrisées  sous  Hadrien. 

Acte  Sanctorum  Boll.  1  aug.,  1. 1,  p.  16-19. 

Rossi(J.-B.  DEj.  —  Roma  sotterranea,  1. 1,  p.  315. 

All.\rd  (Paul.)  —  Histoire  des  persécutions,  p.  221-3. 


SAINT  VICTOR  ET  SAINT  OURS, 

MARTYRS   DE   LA   LÉGION   THÉBÉENNE. 

303. 

(P.  Boll.  XI.  535.) 

Saint  Victor  et  saint  Ours,  Uj-sus,  qui  faisaient  partie  de  la  légion  thé- 
béenne^  se  trouvaient  à  Soleure,  Castro  Salodoro,  où  ils  avaient  essayé 
de  se  soustraire  à  la  fureur  impie  de  Maximien,  lorsqu'ils  furent  décou- 
verts et  suivis  pas  Hirtacus.  Ils  furent  soumis  à  divers  genres  de  sup- 


168  30   SEPTEMBRE. 

plices  et  enfin  ils  eurent  la  tète  tranchée,  le  30  septembre  303  ou  304. 
Plusieurs  de  leurs  compagnons  d'armes  partagèrent  leurs  couronnes, 
mais  ils  sont  les  seuls  dont  le  nom  ait  été  conservé.  Ce  grand  nombre  de 
martyrs  à  Soleure  donne  la  faison  de  ce  fait  que  Téglise  d'Angers  et 
l'église  de  Jéua,  dans  la  Haute  Hongrie,  se  croient  chacune  en  possession 
du  corps  de  saint  Victor.  Quant  à  saint  Ours,  Bertrade,  mère  de  Charle- 
magne,  fit  construire  une  église  en  son  honneur  à  Soleure  même. 

Acta  SanctorumBoll.  30  sept.,  I.  viir,  p.  261-293.  Martyrium  etPassio, 
tous  deux  par  des  anonymes,  certainement  antérieurs  au  xi*  siècle. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  505  et  508. 

Chevalier  (UL).  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  2293. 


SAINT   IIEMY,    APÔTRE    DES   FRANCS.  169 


MOIS      D  OCTOBRE 


P^  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  REMI,  QUINZIÈME  ARCHEVEQUE  DE  REIMS, 

APÔTRE   DES   FRANCS. 

533. 

(P.  Boll.  XI.  5S7.) 

Saint  Rémi,  Remir/ius,  Remedius,  né  à  Cei'ny-en-Laonnais  en  437, 
devint  évèque  de  Reims  l'an  459,  baptisa  Clovis  en  496  et  mourut 
le  13  janvier  533.  Le  \"  octobre  eut  lieu  la  translation  de  ses  reliques. 

Saint  Rémi  est  le  patron  de  Reims  et  d"au  moins  quarante-huit 
églises  paroissiales  en  France.  Au  xi*^  siècle  sou  tombeau  était,  avec 
Saint-Denis  près  Paris,  Saint-Martin  de  Tours  et  Saint-Benoît  de 
Fleury,  un  des  grands  pèlerinages  de  notre  pays  :  un  auteur  l'appelle 
Capiit  Francise.  Il  y  avait  dans  le  même  territoire  six  grandes  abbayes 
sous  son  patronage  et  les  reliques  du  saint  étaient  conservées  dans 
l'église  la  plus  importante  située  dans  la  ville  de  Reims.  Ce  qui  a  été 
préservé  de  ce  précieux  trésor  est  encore  dans  la  même  église  aujour- 
d'hui paroissiale.  Le  culte  de  saint  Rémi  était  déjà  célèbre  dans  les 
Gaules  en  585. 

Il  y  a  partage  entre  les  savants  pour  savoir  si  on  doit  attribuer  à 
saint  Rémi,  évèque  de  Reims,  un  commentaire  de  la  Sainte  Ecriture 
qui  porte  son  nom;  il  est  certainement  lauteur  de  quatre  lettres  qui 
nous  restent  et  du  petit  testament  par  lequel  il  donna  aux  Eglises 
de  Reims,  de  Laon,  d'Arras  et  autres  des  terres  dont  elles  ont  joui 
jusqu'à  la  Révolution. 

n  reste  un  assez  grand  nombre  de  documents  de  premier  ordre 
sur  la  vie  de  saint  Rémi  et  plusieurs  Vies,  spécialement  par  Fortunat 
et  par  Hincmar. 

Acta  Sanctorum  Boll.  1  oct.,  1. 1,  p.  59-176. 

Analecta  Boll.  t.  i  (188-2),  p.  495;  t.  iv  (1885),  p.  337-343. 

Patrologia  latina,  t.  lxv. 

Pardessus.  —  Diplomata,  t.  i,  p.  81. 

Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  10-13,  219  et  passim. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  511. 

Dessailly.  —  Authenticitè'du  grand  testament  de  saint  Rémi,  par 


170  icr   OCTOBRE. 

l'abbé  D...,  membre  de  l'académie  de  Reims.  —  Paris,  Dumoulin, 
1878.  In-8°. 

Armand.  —  Histoire  de  saint  Rerai,  précédée  d'une  introduction  et 
suivie  d'un  aperçu  historique  sur  la  ville  et  l'Eglise  de  Reims,  par 
Prior  A...  —  Lyon  et  Paris,  Périsse,  1846.   In-8°. 

AuBERT.  — Histoire  de  saint  Rémi,  pour  servir  à  l'étude  des  origines 
de  la  monarchie  française  (436-532),  par  M.  Alexandre  A...  —  Paris, 
Sagnier  et  Bray,  1852.  In-18. 

PoTTHAST.  —  Bibliotheca  hist.  medii  revi,  p.  867-8. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1927-8. 


SAINT  WULGIS  OU  VULGIS,  PRÊTRE  ET  CONFESSEUR, 

solitaire   a   TROENES,   AU   DIOCÈSE   DE   BOISSONS. 

VP  siècle. 

(P.  Boll.  XI.  596.) 

Saint  Vulgis,  Vtilgisus,  vécut  dans  la  solitude  sur  le  territoire  de 
Troënes,  Troisnes,  au  cours  du  vi''  siècle;  mais  la  date  n'est  pas  précise 
quoiqu'il  nous  reste  une  assez  bonne  Vie  ancienne  par  un  anonyme. 

Acta  Sanctorum  Boll.  1  oct.,  t.  i,  p.  188-195. 

Jean-Jos.  —  La  Vie  de  saint  Vulgis,  patron  de  la  Ferté-Milon.  — 
Paris  (vers  1660).  In-8". 

SAINT  BAVON,  COMTE  D'HESBAYE, 

PATRON   DE   GAND    ET   DE   HAARLEM,    DE   l'ORDRE   DE    SAINT-BENOÎT. 

Vers  653. 

(P.  Boll.  XI.  602.) 

Saint  Bavon,  Bavo,  dit  aussi  Allowin,  Alloimis,  naquit  vers  589. 
Ayant  perdu  sa  femme,  il  prit  l'habit  monastique  dans  l'abbaye  de 
Saint-Pierre-et-Saint-Paul  de  Gand,  fondée  vers  631,  au  plus  tard,  par 
saint  Amand  et  par  saint  Florbert  qui  en  fut  le  premier  abbé.  Saint  Bavon 
obtint  de  passer  les  dix  dernières  années  de  sa  vie  dans  un  reclusoir 
et  il  brilla  tellement  par  ses  vertus  et  ses  miracles  que  le  monastère 
prit  son  nom  après  sa  mort,  qui  arriva  le  1"  octobre  653  environ. 

Dans  les  arts  plastiques  saint  Bavon  a  pour  attributs  un  arbre,  une 
armure,  un  chariot,  une  église,  un  faucon  sur  le  poing,  une  pierre,  et  il 
est  quelquefois  habillé  en  ermite,  ce  qui  est  peu  exact  puisqu'il  fut 
moine  et  mourut  reclus  mais  dans  le  monastère  même. 

Il  reste  de  très  bons  documents  sur  la  vie  de  saint  Bavon,  réunis 
par  Mabillon,  les  Bollandistes  et  Ghesquière  principalement. 


LA   SOLENNITÉ   DU    SAINT    ROSAIRE.  171 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.,  Ssec.  ii,  p.  198  et  seq. 
Vie  écrite  au  viii«  siècle.  Voir  aussi  Sa;c.  iv,  part,  ii,  p.  598. 

Idem.  —  Annales  Ijenedictini,  lib.  xiv,  n.  G. 

Acta  Sanctorum  BoU.  1  oct.,  t.  i,  p.  198-303. 

Ghksquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  ii,  p.  435-498. 

Analectes  pour  servir  à  l'histoire  eccl.  de  Belgique,  t. V  (1868),  p.  420-425. 

Gallia  Christiana,  t.  v,  col.  173  et  seq. 

GroRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  511-512. 

Analecta  Bollandiana,  t.  m,  p.  190,  n.  4;  t.  iv,  p.  194.  Récits  de 
six  nouveaux  miracles. 

Pertz.  —  Archiv.,  t.  x  (1885),  p.  371.  Deux  poésies  inédites  en 
l'honneur  de  saint  Bavon. 

SuRius.  —  Vitge  Sanctorum  (1618),  t.  x,  p.  4-11.  Vie  composée  par 
Thierry,  abbé  de  Saint-Trond  au  xii^  siècle. 

BuTLER-GoDEscARD.  —  Vies  dos  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  284-6. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  246. 

Nota.  —  Sainte  Adeltrude,  fille  de  saint  Bavon,  est  honorée  le  19  mars. 


LA  SOLENNITÉ  DU  SAINT  ROSAIRE. 

1571-1578-1716,  et  1885. 

(P.  Boll.  il.  607.) 

Un  décret  de  la  Sacrée-Congrégation  des  Rites  du  20  août  1885  pres- 
crit que  dans  toutes  les  églises  paroissiales  du  monde  chrétien  et  dans 
les  autres  églises  que  les  Ordinaires  désigneront,  on  récite  publique- 
ment le  saint  Rosaire  durant  le  mois  d'octobre  de  chaque  année,  tant 
que  l'Eglise  éprouvera  les  calamités  actuelles  et  que  le  Souverain- 
Pontife  n'aura  pas  recouvré  la  liberté  qui  lui  est  nécessaire  pour  rem- 
plir son  ministère  apostolique. 

Un  décret  général  de  la  Sacrée-Congrégation  des  Rites,  en  date  du 
19  juin  1884,  et  qui  vient  d'être  publié,  règle  que  l'Office  du  très  saint 
Rosaire  de  la  B.  V.  Marie,  du  rite  double  majeur,  lequel  est  fixé  au 
premier  dimanche  d'octobre,  ne  peut  jamais  être  transféré  à  un  autre 
jour,  sauf  dans  le  cas  où  il  serait  en  occurrence  avec  un  Office  d'un 
rite  supérieur. 

—  On  sait  que  pour  gagner  les  indulgences  attachées  à  la  récitation 
de  Y  Angélus  cette  prière  doit  être  dite,  lorsque  sonne  la  cloche  et  à 
genoux,  excepté  le  dimanche  à  partir  des  vêpres  du  samedi  et  le 
temps  pascal,  où  V Angélus  est  remplacé  par  le  Regina  cœli. 

Un  décret  Urbis  et  Orbis  de  la  Sacrée-Congrégation  des  Indulgences 
en  date  du  3  avril  1884  porte  que  les  fidèles,  qui  pour  une  cause  légi- 
time ne  pourront  pas  réciter  V Angélus  à  genoux  ou  au  son  de  la  cloche, 
gagneront  néanmoins  les  indulgences,  s'ils  le  récitent  le  matin,  vers 
midi  et  le  soir.  Ces  mêmes  indulgences  pourront  être  gagnées  dans  les 


172  1"  OCTOBRE. 

mêmes  conditions  par  ceux  qui,  ne  sachant  pas  lire  où  réciter  les 
prières  de  VAngelus  ou  du  Regina  cœli,  réciteront  pieusement  cinq 
Ave  Maria. 

Antérieurement  une  Lettre  Encyclique  de  Sa  Sainteté  Léon  XIII  aux 
patriarches,  archevêques  et  évêques  du  monde  entier  rappelait  le  cente- 
naire de  la  délivrance  de  Vienne,  exhortait  à  le  célébrer  avec  une  solen- 
nité nouvelle  et  prescrivait  d'ajouter  aux  Litanies  de  Lorette  l'invoca- 
tion :  »  Regina  sacratissimi  Kosarii.  »  Ce  décret  est  du  10  décembre 
1883.  Un  bref  du  24  du  même  mois  et  de  la  même  année  rappelle  les 
bienfaits  que  le  ciel  a  accordés  par  le  moyen  du  Rosaire  et  exhorte  à  le 
réciter  en  famille. 

Le  lecteur  sera  heureux  de  rencontrer  ici  les  deux  principaux  docu- 
ments relatifs  à  cette  importante  institution. 

LETTRE  ENCYCLIQUE  DE  N.  T.  S.  P.  LE  PAPE  LÉON  Xni 

A  TOUS  LES  PATRIARCHES,  PRIMATS,  ARCHEVÊQUES  ET  ÉVÊQUES  DU  MONDE 
CATHOLIQUE  EN  GRACE  ET  EX  COMMUNION  AVEC  LE  SAINT-SIÈGE  APOS- 
TOLIQUE. 

A  nos  Vénérables  Frères  les  patriarclœs.,  primats,  archevêques  et  évê- 
ques de  tout  le  monde  catholique,  en  grâce  et  en  communion  avec  le 
Saint-Siège  apostolique. 

LÉON  Xm  PAPE 

Vénérables  Frères, 
Salut  et  bénédiction  apostolique. 

L'an  dernier,  comme  vous  le  savez,  Nous  avons  décrété  par  une 
lettre  encyclique  que  dans  toutes  les  parties  du  monde  catholique  la 
dévotion  du  Saint-Rosaire  fût  pratiquée  pendant  tout  le  mois  d'octobre 
en  l'honneur  de  la  Mère  de  Dieu,  afin  d'obtenir  ù  l'Eglise  éprouvée  les 
secours  du  ciel.  En  prenant  cette  décision,  Nous  avons  suivi  Notre 
propre  jugement  et  l'exemple  de  Nos  prédécesseurs  qui  avaient  l'habi- 
tude, lorsque  l'Eglise  se  trouvait  dans  des  circonstances  particuliè- 
rement difficiles,  de  se  réfugier  sous  l'égide  de  la  Vierge  et  d'implorer 
son  aide  par  des  prières  ardentes. 

Or,  l'empressement  unanime  avec  lequel  les  fidèles  ont  répondu 
partout  à  Notre  appel  a  prouvé  combien  est  grande  la  piété  du  peuple 
chrétien  et  combien  est  profonde  sa  confiance  dans  la  protection  céleste 
de  la  Vierge  Marie.  Cette  manifestation  magnifique  de  piété  et  de  foi 
Nous  a  été,  Nous  le  déclarons  hautement,  une  grande  consolation  dans 
les  calamités  et  les  maux  si  grands  qui  pèsent  sur  Nous  et  Nous 
a  encouragé  à  supporter  des  épreuves  plus  graves  encore,  si  telle  était 
la  volonté  de  Dieu,  Aussi  longtemps,  en  effet,  que  l'esprit  de  prière 
sera  répandu  sur  la  maison  de  David  et  sur  les  habitants  de  Jérusalem, 


I 


LA    SOLENNITÉ  DU    SAINT    ROSAIRE.  173 

Nous  conserverons  la  ferme  conliance  que  Dieu  se  laissera  fléchir  enfin 
et  que,  ayant  pitié  du  sort  de  son  Eglise,  il  entendra  les  prières  do  ceux 
qui  l'implorent  pour  elle  qu'il  a  voulu  lui-même  constituer  dispensa- 
trice des  grâces  célestes. 

C'est  pourquoi,  comme  nous  l'avons  dit,  les  causes  qui  l'an  dernier 
Nous  ont  déterminé  à  exciter  la  piété  des  lidèles  subsistant  encore,  Nous 
avons  cru  de  Notre  devoir,  Vénérables  Frères,  d'exhorter,  cette  année 
aussi,  le  peuple  chrétien  à  persévérer  dans  la  pratique  de  la  dévotion 
du  Rosaire  de  Marie  et  à  mériter  ainsi  la  protection  efiicace  de  la 
sublime  Mère  de  Dieu.  Les  adversaires  de  la  religion  chrétienne  faisant 
preuve  d'une  grande  ténacité  dans  la  poursuite  de  leurs  projets,  il  faut 
que  les  défenseurs  de  l'Eglise  montrent  une  fermeté  non  moins  grande, 
se  rappelant  que  le  secours  céleste  et  la  grâce  de  Dieu  sont  souvent  le 
fruit  de  uotre  persévérance. 

A  ce  propos,  Nous  vous  rappellerons  l'exemple  de  Judith,  figure  de 
la  Sainte  Vierge,  qui  réprima  l'impatience  inconsidérée  des  Juifs  lors- 
qu'ils prétendaient  fixer  à  Dieu,  selon  leur  gré,  le  jour  de  la  délivrance 
de  leur  pays  opprimé.  Il  faut  aussi  considérer  l'exemple  des  apôtres 
<|ui  attendirent  le  don  sublime  du  Saint-Esprit  en  persévérant  unani- 
mement dans  la  prière  avec  Marie,  mère  de  Jésus. 

Aujourd'hui  aussi,  il  s'agit  en  effet  d'une  chose  difficile  et  de  haute 
importance;  il  s'agit  d'humilier  l'Antique  ennemi  du  genre  humain 
plein  de  ruse  et  arrivé  à  l'apogée  de  sa  puissance  :  il  s'agit  de  recon- 
quérir la  liberté  de  l'Eglise  et  de  son  Chef;  il  s'agit  de  conserver  et  de 
maintenir  intactes  les  institutions  sur  lesquelles  reposent  la  sécurité  et 
le  salut  de  la  société  humaine.  Il  faut  donc  faire  en  sorte  que  dans  ces 
temps  si  tristes  pour  l'Eglise  la  pieuse  dévotion  du  saint  Rosaire  de 
Marie  soit  conservée  avec  soin,  d'autant  plus  que  ces  prières  étant 
composées  de  façon  à  rappeler  dans  leur  ordre  tous  les  mystères  de 
notre  salut  sont  très  propres  à  nourrir  l'esprit  de  piété. 

Pour  ce  qui  concerne  l'Italie,  il  faut  implorer  pour  elle  par  la  récita- 
tion du  Rosaire  l'aide  de  la  Vierge  très  puissante,  maintenant  surtout 
qu'une  calamité  inattendue  nous  a  déjà  atteints.  La  peste  asiatique  a, 
eu  effet,  franchi  par  la  volonté  de  Dieu  les  limites  que  la  nature  sem- 
blait lui  avoir  fixées  et  a  envahi  les  ports  du  golfe  du  Lion  et  les  contrées 
limitrophes  de  l'Italie.  Il  faut  donc  se  réfugier  vers  Marie,  vers  celle 
que  l'Eglise  appelle  avec  raison  salutaire,  auxilialrice,  libératrice,  afin 
qu'elle  daigne  nous  apporter  le  secours  que  nous  aurons  imploré  par 
les  prières  qui  lui  sont  les  plus  agréables  et  éloigner  de  nous  le  fléau 
impur. 

C'est  pourquoi,  comme  le  mois  d'octobre,  dans  lequel  le  monde 
catholique  fête  la  solennité  de  la  Vierge  du  Rosaire,  s'approche,  Nous 
avons  résolu  de  prescrire  cette  année  tout  ce  que  Nous  avons  prescrit 
l'année  dernière. 

Nous  décrétons  donc  et  Nous  ordonnons  qu'à  partir  du  premier  jour 
du  mois  d'octobre  jusqu'au  second  jour  du  mois  de  novembre  suivant, 
dans  toutes  les  paroisses  et  dans  toutes  les  églises  ou  chapelles  dédiées 


174  1"   OCTOBRE. 

à  la  Sainte  Vierge  ou  même  dans  d'autres  à  choisir  par  les  Ordinaires, 
on  récite  tous  les  jours  au  moins  cinq  dizaines  du  Rosaire,  en  y  ajou- 
tant les  litanies  Laurétanes.  Si  cet  exercice  pieux  a  lieu  le  matin,  la 
messe  doit  être  célébrée  pendant  les  prières;  s'il  a  lieu  dans  l'après- 
midi,  on  exposera  le  Saint-Sacrement  à  l'adoration  des  fidèles  et  on 
donnera  ensuite  la  bénédiction  à  ceux  qui  y  assistent.  Nous  désirons 
aussi  que  les  confréries  du  Saint- Rosaire  fassent,  partout  où  les  lois  les 
permettent,  des  processions  solennelles  à  travers  les  villes  afin  de 
glorifier  publiquement  la  religion. 

Et  afin  que  les  célestes  trésors  de  l'Eglise  soientouverts  à  la  piété  des 
fidèles,  Nous  renouvelons  toutes  les  indulgences  que  Nous  avons 
accordées  l'an  dernier.  Donc  à  tous  ceux  qui  dans  l'intervalle  du  temps 
désigné  auront  assisté  à  la  récitation  publique  du  Rosaire  et  auront 
prié  selon  Notre  intention  et  à  ceux  encore  qui,  empêchés  par  une  cause 
légitime,  l'auront  fait  dans  leur  particulier,  Nous  concédons  pour  cha- 
que fois  sept  années  et  sept  quarantaines  d'indulgences.  Nous  accor- 
dons la  pleine  remise  de  leurs  fautes  à  ceux  qui  dans  le  temps  que 
Nous  venons  d'indiquer  auront  pratiqué  au  moins  dix  fois  ces  pieux 
exercices,  soit  publiquement  dans  les  temples  sacrés,  soit  dans  leurs 
maisons,  par  suite  d'excuses  légitimes,  et  qui,  après  s'être  confessés, 
se  seront  approchés  de  la  sainte  Table. 

Nous  accordons  cette  même  indulgence  plénière  à  tous  ceux  qui,  soit 
dans  le  jour  de  la  fête  de  la  bienheureuse  Vierge  du  Rosaire,  soit  dans 
les  huit  jours  suivants,  après  avoir  purifié  leur  âme  et  s'être  approchés 
de  la  sainte  Table,  auront  prié,  dans  quelque  temple,  Dieu  et  la  Sainte 
Vierge,  selon  Notre  intention. 

Enfin,  désirant  avoir  égard  à  ceux  qui  vivent  à  la  campagne  et  qui 
sont  occupés,  pendant  le  mois  d'octobre,  par  les  travaux  des  champs, 
Nous  leur  permettons  d'ajourner  soit  au  mois  de  novembre,  soit  au 
mois  de  décembre,  selon  le  jugement  de  l'Ordinaire,  les  exercices 
prescrits  plus  haut  avec  les  indulgences  à  gagner  pendant  le  mois 
d'octobre, 

Nous  ne  doutons  pas.  Vénérables  Frères,  que  des  fruits  abondants 
ne  répondent  à  nos  soins,  surtout  si  à  ce  que  Nous  semons  et  que 
votre  sollicitude  aura  arrosé,  Dieu  accorde  l'accroissement  par  la  diffu- 
sion de  ses  grâces.  Nous  sommes  convaincu  que  le  peuple  chrétien 
répondra  à  l'appel  de  Notre  autorité  apostolique  avec  la  même  ardeur 
de  piété  et  de  foi  dont  il  a  donné  l'année  dernière  un  si  magnifique 
exemple.  Que  la  céleste  patronne  invoquée  dans  les  prières  du  Rosaire 
nous  soit  propice  et  qu'elle  fasse  que  les  divisions  cessent,  que  la  religion 
chrétienne  soit  rétablie  partout  dans  ses  droits  et  que  nous  obtenions 
de  Dieu  pour  l'Eglise  la  paix  tant  désirée. 

Comme  gage  de  ce  bienfait  Nous  vous  donnons  très  affectueusement 
à  vous,  à  votre  clergé  et  aux  peuples  confiés  à  votre  sollicitude,  la 
bénédiction  apostolique. 

Donné  à  Rome,  près  Saint-Pierre,  le  80  août  1884,  la  septième  année 
de  Notre  pontificat.  LÉON  XIII,  PAPE. 


LA   SOLENNITÉ    DU    SAINT    ROSAIRE.  175 

LETRTE  ENCYCLIQUE  DE  N.  T.  S.  P.  LE  PAPE  LÉON  XIII 

A  TOUS  LES  PATRIARCHES,  PRIMATS,  ARCHEVÊQUES  ET  ÉVÈQUES  DU  MONDE 
CATHOLIQUE,  EN  GRACE  ET  EN  COMMUNION  AVEC  LE  SAINT-SIÈGE  APOS- 
TOLIQUE. 

.4  ?ios  Vénérables  Frères  les  patriarches,  primats,  archevêques  et  évèques 
de  tout  le  monde  catholique,  en  grâce  et  en  communion  avec  le  Saint- 
Siège  apostolique. 

LÉON  XIII  PAPE 

Vénérables  Frères, 

Salut  et  bénédiction  apostolique. 

Le  devoir  du  suprême  apostolat  qui  Nous  a  été  confié,  et  la  condition 
particulièrement  difficile  des  temps  actuels,  Nous  avertissent  chaque 
jour  instamment,  et  pour  ainsi  dire  Nous  pressent  impérieusement,  de 
veiller  avec  d'autant  plus  de  soin  à  la  garde  et  à  l'intégrité  de  l'Eglise 
que  les  calamités  dont  elle  souffre  sont  plus  grandes. 

C'est  pourquoi,  autant  qu'il  est  en  Notre  pouvoir,  en  même  temps  que 
Nous  Nous  efforçons  par  tous  les  moyens  de  défendre  les  droits  de 
l'Eglise  comme  de  prévoir  et  de  repousser  les  dangers  qui  la  menacent 
et  qui  l'assaillent.  Nous  mettons  aussi  Notre  plus  grande  diligence  à 
implorer  Tassistance  des  secours  divins,  avec  l'aide  seule  desquels  Nos 
labeurs  et  Nos  soins  peuvent  aboutir. 

A  cette  fin  Nous  estimons  que  rien  ne  saurait  être  plus  efficace  et 
plus  sûr  que  de  Nous  rendre  favorable,  par  la  pratique  religieuse  de 
son  culte,  la  sublime  Mère  de  Dieu,  la  Vierge  Marie,  dépositaire 
souveraine  de  toute  paix  et  dispensatrice  de  toute  grâce,  qui  a  été  placée 
par  son  divin  Fils  au  faîte  de  la  gloire  et  de  la  puisance,  afin  d'aider  du 
secours  de  sa  protection  les  hommes  s'acheminant,  au  milieu  des 
fatigues  et  des  dangers,  vers  la  Cité  Eternelle. 

C'est  pourquoi,  à  l'approche  des  solennels  anniversaires  qui  rap- 
pellent les  bienfaits  nombreux  et  considérables  qu'a  valus  au  peuple 
chrétien  la  dévotion  du  Saint-Rosaire,  Nous  voulons  que  cette  année 
cette  dévotion  soit  l'objet  d'une  attention  toute  particulière  dans  le 
monde  catholique  en  l'honneur  de  la  Vierge  Souveraine,  afin  que  par  son 
intercession  nous  obtenions  de  son  divin  Fils  un  heureux  adoucissement 
et  un  terme  à  nos  maux.  Aussi  avons-Nous  pensé.  Vénérables  Frères, 
à  vous  adresser  ces  lettres,  afin  que,  Notre  dessein  vous  étant  connu, 
votre  autorité  et  votre  zèle  excitent  la  piété  des  peuples  à  s'y  conformer 
religieusement. 

Ce  fut  toujours  le  soin  principal  et  solennel  des  catholiques  de  se 
réfugier  sous  l'égide  de  Marie  et  de  s'en  remettre  à  sa  maternelle  bonté 
dans  les  troubles  et  dans  les  circonstances  périlleuses.  Cela  prouve  que 
l'Eglise  catholique  a  toujours  mis,  et  avec  raison,  en  la  Mère  de  Dieu. 


17(3  1"  OCTOBRE. 

toute  sa  confiance  et  toute  son  espérance.  En  effet,  la  Vierge  exempte 
de  la  souillure  originelle,  choisie  pour  être  la  Mère  de  Dieu  et  par  cela 
même  associée  à  lui  dans  l'œuvre  du  salut  du  genre  humain,  jouit 
auprès  de  son  Fils  d'une  telle  faveur  et  d'une  telle  puissance  que  jamais 
la  nature  humaine  et  la  nature  angclique  n'ont  pu  et  ne  peuvent  les 
obtenir.  Aussi,  puisqu'il  lui  est  doux  et  agréable  par-dessus  toute  chose 
d'accorder  son  secours  et  son  assistance  à  ceux  qui  les  lui  demandent, 
il  n'est  pas  douteux  qu'elle  ne  veuille  et  pour  ainsi  dire  qu'elle  ne 
s'empresse  d'accueillir  les  vœux  que  lui  adressera  l'Eglise  universelle. 

Cette  piété,  si  grande  et  si  confiante  envers  l'Auguste  Reine  des  cieux, 
n'a  jamais  brillé  d'un  éclat  aussi  resplendissant  que  quand  la  violence 
des  erreurs  répandues,  ou  une  corruption  intolérable  des  mœurs,  ou  les 
attaques  d'adversaires  puissants,  ont  semblé  mettre  en  péril  l'Eglise 
militante  de  Dieu.  L'histoire  ancienne  et  moderne  et  les  fastes  les 
plus  mémorables  de  l'Eglise  rappellent  le  souvenir  des  supplications 
publiques  et  privées  à  la  Mère  de  Dieu  ainsi  que  les  secours  accordés 
par  Elle,  et  en  maintes  circonstances  la  paix  et  la  tranquillité  publi- 
ques obtenues  par  sa  divine  intervention.  De  là,  ces  qualifications 
d'Auxiliatrice,  de  Bienfaitrice,  de  Consolatrice  des  chrétiens,  de  Reine 
des  armées,  de  Dispensatrice  de  la  victoire  et  de  la  paix,  dont  on  l'a 
saluée.  Entre  tous  ces  titres  est  surtout  remarquable  et  solennel  celui 
qui  lui  vient  du  Rosaire,  et  par  lequel  ont  été  consacrés  à  perpétuité 
les  insignes  bienfaits  dont  lui  est  redevable  le  nom  chrétien. 

Aucun  de  vous  n'ignore,  Vénérables  Frères,  quels  tourments  et  quels 
deuils  ont  apportés  à  la  Sainte  Eglise  de  Dieu  vers  la  fin  du  douzième 
siècle^  les  hérétiques  Albigeois  qui,  enfantés  par  la  secte  des  derniers 
Manichéens,  ont  couvert  le  midi  de  la  France  et  tous  les  autres  pays 
du  monde  Latin  de  leurs  pernicieuses  erreurs.  Portant  partout  la 
terreur  de  leurs  armes,  ils  étendaient  partout  leur  domination  par  le 
meurtre  et  les  ruines. 

Contre  ce  fléau,  Dieu  a  suscité,  dans  sa  miséricorde,  l'insigne  père  et 
fondateur  de  l'ordre  dominicain.  Ce  héros,  grand  par  l'intégrité  de  sa 
doctrine,  par  l'exemple  de  ses  vertus,  par  ses  travaux  apostoliques, 
s'avança  contre  les  ennemis  de  l'Eglise  catholique  animé  de  l'esprit 
d'en  haut;  non  avec  la  violence  et  avec  les  armes,  mais  avec  la  foi  la 
plus  absolue  en  cette  dévotion  du  Saint-Rosaire  que  le  premier  il  a 
divulguée  et  que  ses  enfants  ont  portée  aux  quatre  coins  du  monde.  Il 
prévoyait  en  effet,  par  la  grâce  divine,  que  cette  dévotion,  comme  un 
puissant  engin  de  guerre,  mettrait  en  fuite  les  ennemis  et  confondrait 
leur  audace  et  leur  folle  impiété.  Et  c'est  ce  qu'a  en  effet  justifié 
l'événement.  Grâce  à  cette  nouvelle  manière  de  prier  acceptée  et  ensuite 
mise  régulièrement  en  pratique,  par  l'institution  de  l'ordre  du  Saint 
Père  Dominique,  la  piété,  la  bonne  foi,  la  concorde  commencèrent  à 
reprendre  racine,  et  les  projets  des  hérétiques  ainsi  que  leurs  artifices 
à  tomber  en  ruines.  Grâce  à  elle  encore,  beaucoup  d'égarés  ont  été  rame- 
nés à  la  voie  droite  et  la  fureur  des  impies  a  été  refrénée  par  les  armes 
catholiques  qui  avaient  été  levées  pour  repousser  la  force  par  la  force. 


LA    SOLENNITÉ   DU    SAINT    ROSAIRE.  177 

L'efficacité  et  la  puissance  de  cette  prière  ont  été  aussi  expérimentées 
au  seizième  siècle,  alors  que  les  armées  innombrables  des  Turcs  étaient 
ù  la  veille  d'imposer  le  joug  de  la  su])erstition  et  de  la  barbarie  à  presque 
toute  l'Europe.  Dans  ce  temps,  le  Souverain-Pontife  saint  Pie  V,  après 
avoir  réveillé  chez  tous  les  princes  chrétiens  le  sentiment  de  la  défense 
commune,  s'attacha  surtout  et  par  tous  les  moyens  à  rendre  propice  et 
secourable  au  nom  chrétien  la  Toute-Puissante  Mère  de  Dieu,  en  l'implo- 
rant par  la  récitation  du  Rosaire.  Ce  noble  exemple  otiert  en  ces  jours 
à  la  terre  et  aux  Cieux  rallia  tous  les  esprits  et  persuada  tous  les  cœurs. 
Aussi  les  fidèles  du  Christ,  décidés  à  verser  leur  sang  et  à  sacrifier 
leur  vie  pour  le  salut  de  la  Religion  et  de  leur  patrie,  marchaient  sans 
souci  du  nombre,  aux  ennemis  massés  non  loin  du  golfe  de  Corinthe  ; 
pendant  que  les  invalides,  pieuse  armée  de  suppliants,  imploraient 
Marie,  saluaient  Marie,  par  la  répétition  des  formules  du  Rosaire  et 
demandaient  la  victoire  pour  ceux  qui  combattaient. 

La  Souveraine  ainsi  suppliée  ne  resta  pas  sourde,  car  l'action  navale 
s'étant  engagée  auprès  des  îles  Echiuades  (Cursolaires),  la  flotte  des 
chrétiens,  sans  éprouver  elle-même  de  grandes  pertes,  remporta  une 
insigne  victoire  et  anéantit  les  forces  ennemies. 

C'est  pourquoi  le  même  Souverain  et  Saint-Pontife,  en  reconnaissance 
d'un  bienfait  si  grand,  a  voulu  qu'une  fête  en  l'honneur  de  Marie 
Victorieuse  consacrât  la  mémoire  de  ce  combat  mémorable.  Grégoire 
XIII  a  consacré  cette  fête  en  l'appelant  fête  du  Saint-Rosaire. 

De  même,  dans  le  dernier  siècle,  d'importants  succès  furent  remportés 
sur  les  forces  turques,  soit  à  Temesvar,  en  Pannonie,  soit  à  Corcyre,  et 
ils  coïncidèrent  avec  des  jours  consacrés  à  la  Sainte  Vierge  Marie  et  avec 
la  clôture  des  prières  publiques  célébrées  par  la  récitation  du  Rosaire. 

Par  conséquent,  puisqu'il  est  bien  reconnu  que  cette  formule  de 
prière  est  particulièrement  agréable  à  la  Sainte  Vierge,  et  qu'elle  est 
surtout  propre  à  la  défense  de  l'Eglise  et  du  peuple  chrétien  en  même 
temps  qu'à  attirer  toutes  sortes  de  bienfaits  publics  et  particuliers,  il 
n'est  pas  surprenant  que  plusieurs  autres  de  nos  prédécesseurs  se 
soient  attachés  à  la  développer  et  à  la  recommander  par  des  éloges  tout 
spéciaux.  Ainsi  Urbain  IV  a  attesté  que  chaque  jour  le  Rosaire  procurait 
des  avantages  au  peuple  chrétien  ;  Sixte  IV  a  dit  que  cette  manière  de 
prier  est  avantageuse  à  l'honneur  de  Dieu  et  de  la  Sainte  Vierge,  et 
particulièrement  propre  à  détourner  les  dangers  menaçant  le  monde  ; 
Léon  X  a  déclaré  qu'elle  a  été  instituée  contre  les  hérésiarques  et  les 
hérésies  pernicieuses  ;  et  Jules  III  Ta  appelée  la  gloire  de  l'Eglise. 
Saint  Pie  V  a  dit  aussi,  au  sujet  du  Rosaire,  que,  dans  la  divulgation 
de  cette  sorte  de  prière,  les  fidèles  ont  commencé  à  s'échauffer  dans  la 
méditation,  à  s'enflammer  dans  la  prière,  puis  sont  devenus  d'autres 
hommes:  les  ténèbres  de  l'hérésie  se  sont  dissipées,  et  la  lumière  de 
la  foi  catholique  a  brillé  de  tout  son  éclat.  Enfin  Grégoire  XIII  a  déclaré 
à  son  tour  que  le  Rosaire  avait  été  institué  par  saint  Dominique  pour 
apaiser  la  colère  de  Dieu  et  implorer  l'intercession  de  la  Bienheureuse 
Vierge  Marie. 

Sip.  AUX  Vies  pes  Saints   —  Tome  UI.  12 


178  !'•'    UOTOJBilE. 

Guidé  par  cette  pensée  et  par  les  exemples  de  Nos  prédécesseurs, 
Nous  avons  cru  tout  à  fait  opportun  d'établir  pour  la  même  cause,  en 
ce  temps,  des  prières  solennelles,  et  de  tâcher,  au  moyen  de  ces  prières 
adressées  à  la  Sainte  Vierge  par  la  récitation  du  Rosaire,  d'obtenir  de 
son  Fils  Jésus-Christ  un  semblable  secours  contre  les  dangers  qui  Nous 
menacent.  Vous  voyez,  Vénérables  Frères,  les  graves  épreuves  aux- 
quelles l'Egliâe  est  journellement  exposée  :  la  piété  chrétienne,  la 
moralité  publique,  la  foi  elle-même,  qui  est  le  Bien  suprême  et  le 
principe  de  toutes  les  autres  vertus,  tout  cela  est  chaque  jour  menacé 
des  plus  grands  périls. 

Non  seulement  vous  savez  combien  cette  situation  est  difficile  et 
combien  Nous  en  soufl'rons,  mais  encore  votre  charité  vous  en  fait 
éprouver  avec  Nous  de  sympathiques  angoisses.  Car  c'est  une  chose 
des  plus  douloureuses  et  des  plus  lamentables  de  voir  tant  d'âmes 
rachetées  par  le  sang  de  Jésus-Christ  arrachées  au  salut  par  le 
tourbillon  d'un  siècle  égaré,  et  précipitées  dans  l'abîme  et  dans  une 
mort  éternelle.  Nous  avons,  de  nos  jours,  autant  besoin  de  secours 
divins,  qu'à  l'époque  où  le  grand  Dominique  leva  l'étendard  du  Rosaire 
de  Marie  à  l'elïet  de  guérir  les  maux  de  son  époque.  Ce  grand  Saint, 
éclairé  par  la  lumière  céleste,  entrevit  clairement  que,  pour  guérir  son 
siècle,  aucun  remède  ne  serait  plus  efficace  que  celui  qui  ramènerait 
les  hommes  à  Jésus-Christ,  qui  est  la  voie,  la  vérité  et  la  vie,  et  les 
pousserait  à  s'adresser  à  cette  Vierge  à  qui  il  est  donné  de  détruire 
toutes  les  hérésies,  comme  à  leur  Patronne  auprès  de  Dieu. 

La  formule  du  Saint-Rosaire  a  été  composée  de  telle  manière  par 
saint  Dominique,  que  les  mystères  de  notre  salut  y  sont  rappelés  dans 
leur  ordre  successif,  et  que  cette  matière  de  méditation  est  entremêlée 
et  comme  entrelacée  par  la  prière  de  la  Salutation  angélique,  et  par 
une  oraison  jaculatoire  à  Dieu,  le  Père  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ. 
Nous  qui  cherchons  un  remède  à  des  maux  semblables,  Nous  avons  le 
droit  de  croire  qu'en  Nous  servant  de  la  même  prière  qui  a  servi  à 
saint  Dominique  pour  faire  tant  de  bien  à  tout  le  monde  catholique, 
Nous  pourrons  voir  disparaître  de  même  les  calamités  dont  souffre 
notre  époque. 

Non  seulement  Nous  engageons  vivement  tous  les  chrétiens  à 
s'appliquer,  soit  en  public,  soit  dans  leur  demeure  particulière  et  au 
sein  de  leur  famille,  à  réciter  ce  pieux  office  du  Rosaire  et  à  ne  pas 
cesser  ce  saint  excercice,  mais  Nous  désirons  que  spécialement  le  mois 
d'octobre  de  cette  année  soit  consacré  entièrement  à  la  Sainte  Reine 
du  Rosaire.  Nous  décrétons  et  Nous  ordonnons  que  dans  tout  le  monde 
catholique,  pendant  cette  année,  on  célèbre  solennellement,  par  des 
services  spéciaux  et  splendides,  les  offices  du  Rosaire.  Qu'ainsi  donc,  à 
partir  du  premier  jour  du  mois  d'octobre  prochain  jusqu'au  second  jour 
du  mois  de  novembre  suivant,  dans  toutes  les  paroisses,  et,  si  l'autorité 
le  juge  opportun  et  utile,  dans  toutes  les  autres  églises  ou  chapelles 
dédiées  à  la  Sainte  Vierge,  on  récite  cinq  dizaines  du  Rosaire,  en  y 
ajoutant  les  Litanies  Laurétanes.  Nous  désirons  que  le  pleuple  accoure 


LA   SOLENNITÉ   DU    SAINT    IlOSAIRE.  179 

à  ces  exercices  de  piété,  et  qu'en  môme  temps  on  dise  la  messe  et  l'on 
expo^ie  le  Saint-Sacrement  à  l'adoration  des  fidèles,  que  l'on  donne 
ensuite  avec  la  saiote  Hostie  la  bénédiction  à  la  pieuse  assemblée.  Nous 
approuvons  beaucoup  que  les  confréries  du  Saint-Rosaire  de  la  Vierge 
fassent,  confomiénient  aux  usages  antiques,  des  processions  solennelles 
à  travers  les  villes,  afin  de  glorifier  publiquement  la  Religion.  Cepen- 
dant, si,  à  cause  des  malheurs  des  temps,  dans  certains  lieux  cet 
exercice  public  de  la  Religion  n'était  pas  possible,  qu'on  le  remplace 
par  une  visite  plus  assidue  aux  églises,  et  qu'on  fasse  éclater  la  ferveur 
de  sa  piété  par  un  exercice  plus  diligent  encore  des  vertus  chrétiennes. 

Eu  faveur  de  ceux  qui  doivent  faire  ce  que  Nous  avons  ordonné  ci- 
dessus,  il  Nous  plaît  d'ouvrir  les  célestes  trésors  de  l'Eglise  pour  qu'ils 
y  puisent  à  la  fois  des  encouragements  et  les  récompenses  de  leur 
piété.  Donc  à  tous  ceux  qui,  dans  l'intervalle  de  temps  désigné,  auront 
assisté  à  l'exercice  de  la  récitation  publique  du  Rosaire  avec  les 
Litanies,  et  auront  prié  selon  Notre  intention,  Nous  concédons  sept 
années  et  sept  quarantaines  d'indulgence,  applicables  à  toutes  fins. 
Nous  voulons  également  faire  jouir  de  cette  faveur  ceux  qu'une  cause 
légitime  aura  empêchés  de  concourir  aux  prières  publiques  dont  Nous 
venons  de  parler,  pourvu  que  dans  leur  particulier  ils  se  soient 
consacrés  à  ce  pieux  exercice  et  qu'ils  aient  prié  Dieu  selon  Notre 
intention.  Nous  absolvons  de  toute  coulpe  ceux  qui,  dans  le  temps  que 
Nous  venons  d'indiquer,  auront  au  moins  deux  fois,  soit  publiquement 
dans  les  temples  sacrés,  soit  dans  leurs  maisons  (par  suite  d'excuses 
légitimes),  pratiqué  ces  pieux  exercices  et  après  s'être  confessés,  se 
seront  approchés  de  la  sainte  Table.  Nous  accordons  encore  la  pleine 
remise  de  leurs  fautes  à  ceux  qui,  soit  dans  ce  jour  de  la  fête  de  la 
Bienheureuse  Vierge  du  Rosaire,  soit  dans  les  huit  jours  suivants, 
après  avoir  également  purifié  leur  âme  par  une  salutaire  confession,  se 
seront  approchés  de  la  Table  du  Christ,  et  auront  dans  quelque  temple 
prié  selon  Notre  intention  Dieu  et  la  Sainte  Vierge  pour  les  nécessités 
de  l'Eglise. 

Agissez  donc,  Vénérables  Frères  !  Plus  vous  avez  à  cœur  l'honneur 
de  Marie  et  le  salut  de  la  société  humaine,  plus  vous  devez  vous 
appliquer  à  nourrir  la  piété  des  peuples  envers  la  grande  Vierge,  à 
augmenter  leur  confiance  en  Elle.  Nous  considérons  qu'il  est  dans  les 
desseins  providentiels  que,  dans  ces  temps  d'épreuves  pour  l'Eglise, 
l'ancien  culte  envers  l'auguste  Vierge  fleurisse  plus  que  jamais  dans 
l'immense  majorité  du  peuple  chrétien.  Que  maintenant,  excitées  par 
Nos  exhortations,  enflammées  par  vos  appels,  les  nations  chrétiennes 
recherchent  avec  une  ardeur  de  jour  en  jour  plus  grande  la  protection 
de  Marie  ;  qu'elles  s'attachent  de  plus  en  plus  à  l'habitude  du  Rosaire, 
à  ce  culte  que  Nos  ancêtres  avaient  la  coutume  de  pratiquer,  non 
seulement  comme  un  remède  toujours  présent  à  leurs  maux,  mais 
comme  un  noble  ornement  de  la  piété  chrétienne.  La  Patronne  céleste 
du  genre  humain  exaucera  ces  prières  et  ces  supplications,  et  Elle 
accordera  facilement  aux  bons  la  faveur  de  voir  leurs  vertus  s'accroî- 


IgO  1"   OCTOBRE. 

tre  ;  aux  égarés  celle  de  revenir  au  bien  et  de  rentrer  dans  la  voie  du 
salut.  Elle  obtiendra  que  le  Dieu  vengeur  des  crimes,  inclinant  vers  la 
clémence  et  la  miséricorde,  rende  au  monde  chrétien  et  à  la  société, 
tout  péril  étant  désormais  écarté,  cette  tranquillité  si  désirable. 

Encouragé  par  cet  espoir,  Nous  supplions  Dieu,  par  l'entremise  de 
Celle  dans  laquelle  il  a  mis  la  plénitude  de  tout  bien,  Nous  le  supplions 
de  toutes  nos  forces  de  répandre  abondamment  sur  vous.  Vénérables 
Frères,  ses  faveurs  célestes.  Et  comme  gage  de  Notre  bienveillance. 
Nous  vous  donnons  de  tout  Notre  cœur,  à  vous,  à  voire  clergé  et  aux 
peuples  commis  à  vos  soins,  la  bénédiction  apostolique. 

Donné  à  Rome,  à  Saint-Pierre,  le  !«''  septembre  1883,  sixième  année 
de  Notre  Pontificat. 

LÉON  PP.  xm. 

DÉCRET 

URBIS    ET    ORBIS 

Pour  la  défense  et  le  soutien  de  TEglise  militante,  le  Dieu  de  miséri- 
corde suscita  un  grand  saint,  Dominique  Gusman,  le  fondateur  illustre 
et  le  père  de  l'Ordre  des  Frères-Prêcheurs,  qui  mit  surtout  sa  confiance, 
en  engageant  le  combat  pour  l'Eglise,  dans  la  prière  qu'il  institua  en 
l'honneur  de  la  Vierge  Marie,  sous  le  titre  de  Saint-Rosaire,  et  que  par 
lui-même  et  par  ses  disciples  il  répandit  au  loin.  Depuis,  la  coutume  des 
catholiques  a  toujours  été  de  faire  de  cette  admirable  formule  de  prière 
comme  le  signe  de  ralliement  de  la  piété  chrétienne.  C'est  pourquoi, 
dès  que  N.  T.  S.  P.  le  Pape  Léon  XIII,  se  proposant  d'obtenir,  dans  les 
nécessités  présentes,  le  secours  de  Jésus-Chri^^t  par  l'intercession  de  la 
Vierge  Marie  sa  Mère,  eut  prescrit,  par  des  Lettres  Encycliques,  de 
sanctifier  dans  le  monde  entier  le  mois  d'octobre  de  cette  année  par  les 
prières  du  Rosaire,  partout  les  évêques  et  les  fidèles,  obéissant  à  la 
volonté  du  Pasteur  suprême,  donnèrent,  par  la  récitation  assidue  du 
Rosaire,  de  magnifiques  preuves  de  leur  piété  et  de  leur  amour  pour  la 
très  douce  Mère  de  Dieu,  bien  assurés  que,  par  l'aide  de  cette  Bienheu- 
reuse Vierge,  ils  obtiendraient  plus  efficacement  du  Père  des  miséri- 
cordes les  secours  nécessaires  dans  les  maux  privés  et  publics  qui  affli- 
gent le  monde  chrétien. 

Or,  N.  T.  S.  P.  le  Pape,  extrêmement  désireux  de  contribuer  à  l'ac- 
croissement du  culte  de  l'auguste  Mère  de  Dieu  par  la  pratique  surtout 
d'une  forme  de  prière  si  agréable  à  cette  glorieuse  Vierge,  et  d'en- 
courager de  plus  en  plus  les  fidèles  à  lui  rendre  cet  hommage,  a 
accueilli  avec  faveur  et  joie  l'humble  supplique  à  lui  présentée  par  le 
T.  R.  Père  Joseph-Marie  Larroca,  Maître  général  de  l'Ordre  des  Frères- 
Prêcheurs,  dans  le  but  d'obtenir  que  l'invocation,  depuis  longtemps  en 
usage  dans  la  Famille  Dominicaine,  de  Marie  Reine  du  Rosaire  soit 
ajoutée  aux  Litanies  de  Lorette.  En  conséquence,  Sa  Sainteté  a  voulu 
et  a  prescrit  que  désormais,  dans  l'Eglise  universelle,  aux  autres  invo- 


LA   SOLENNITÉ   DU    SAINT   ROSAIRE.  181 

cations  do  la  Bienheureuse  Vierge  Marie  contenues  dans  les  Litanies  de 

Lorette,  l'invocation  suivante  fût  ajoutée  en  terminant  :  *  Reine  du  très 

saint  Rosaire,  priez  pour  nous.  » 

Sa  Sainteté  a  ordonné  en  outre  d'expédier  à  ce  sujet  des  Lettres  en 

forme  de  Bref.  Nonobstant  toutes  choses  contraires.  Le  10  décembre 

1883  (1). 

D.  Gard.  Bartolini, 

préfet  de  la  S.  Congrégation  des  Rites. 
Laurent  Salvati,  secrétaire. 

MOIS  DU  ROSAIRE  ET  PARDON  DU  ROSAIRE 

*  Le  Pape  Pie  IX,  le  28  juillet  1868,  a  daigné  accorder,  Vivœ  Vocis 
t  Oraculo,  une  indulgence  de  sept  années  et  de  sept  quarantaines  à 
«  tous  les  fidèles,  chaque  fois  qu'ils  assisteront  avec  piété  à  l'exercice 
t  du  Mois  du  Rosaire  ou  Mois  d'octobre,  qui  se  fait  déjà,  comme  les  Mois 
«  de  Marie  et  de  saiiU  Joseph,  dans  un  grand  nombre  de  localités,  et 
«  surtout  en  Espagne,  et  l'indulgence  plénière  à  la  fin  du  mois  si, 
«  pendant  tout  ce  mois,  ils  ont  assisté  chaque  jour  audit  exercice  de 
«  piété  et  si,  véritablement  contrits,  confessés  et  communies,  ils  prient, 
«  quelque  espace  de  temps,  selon  l'intention  de  Sa  Sainteté.  » 

(1)  Voici  le  texte  de  ce  décret  : 

DECRETUM 

URBIS     ET     ORBIS 

Ad  praesidium  columenque  militantis  Ecclesite  virum  sanctissimum  excitavit  misericors 
Deus,  Dominicum  Guzmanum,  inclitiun  Ordinis  Prsedicatorum  conditorem  et  patrem,  qui 
pugnare  pro  Ecclesia  catholica  aggressus  est,  maxime  precatione  contisus,  quam  Sacri 
Rosarii  Mariani  nomine  primus  instituit,  et  per  se  suosque  Alumnos  longe  lateque  disse- 
minavit.  Admirabilem  hauc  orandi  formulam  nobilis  instar  tesserte  christiance  pietatis 
Catholici  semper  habere  consueverunt.  Quare  vix  ac  Sanctissimus  Dominas  Noster  Léo 
Papa  XIII  ad  opem  a  Jesu  Christo  per  Mariam  Virginem  Ejus  Matrem  prsesentibus  neces- 
sitabus  impetrandam,  intregrum  meusem  Octobrem  Rosarii  precibus  in  toto  catholico 
Orbe  hoc  anno  exigendum  encyclicis  datis  Litteris,  indixit  ;  ubique  sacrorum  Antistites  et 
fidèles  populi,  supremi  Pastoris  voluntati  obtempérantes,  frequentissima  Rosarii  recita- 
tione  pietatis  suce  et  dilectionis  erga  Dei  Matrem  peramantissiman  splendida  argumenta 
exhibuerunt,  certam  spem  foventes  se,  eadem  Beatissima  Virgine  opitulante,  a  cœlesti 
misericordiarum  Pâtre  in  prtesentibus  tam  privatis,  quam  communibus  christianse  reipu- 
blicœ  calamitatibus  efncacius  optata  subsidia  impetraturos. 

Jamvero  Sanctissimus  idem  Dominus  Noster  summopere  cupiens  tum  augeri  cultum 
erga  ipsam  augustam  Dei  Genitricem  hac  prresertim  orandi  consuetudine  eidem  Virgini 
gratissima,  tum  Cliristifideles  ad  hoc  obsequium  Ei  praestandum  magis  magisque  excitari, 
humillimas  preces  sibi  oblatas  a  Rmo  Pâtre  Josepho  Maria  Larroca,  Magistro  Generali 
Ordinis  Prœdicatorum,  nimirum  ut  Litaniis  Lauretanis  addendam  indulgeat  Reginœ  a 
Rosario  iuvocationem,  quœ  jamdudum  apud  Dominicanam  Familiam  in  usu  est,  bénigne 
ac  perlibenter  excepit.  Voluit  propterea  Sanctitas  Sua  prcecepitque  ut  ceteris  Litaniarum 
Lauretanarum  Beatœ  Marice  prieconii  et  hoc  in  Ecclesia  universa  in  posterum  addatur 
postremo  loco,  scilicet  «  Regina  Sacratissi7ni  Rosarii,  ora  pro  nobis.  » 

Mandavit  prœterea  super  his  expediri  Litteras  in  forma  Brevis.  Contrariis  non  obstan- 
tibus  quibuscumque.  Die  10  decembris  1883. 

D.  Card.  Bartolikics,  S.  R.  C.  Prœfectus. 
L.  ^  S. 

Laurentjus  SALVATI,  S.  R.  C.  Stcretarius. 


182  !<"■    OCTOBRE. 

N.-B.  Ces  indulgences  sont  sans  préjudice  de  l'indulgence  plénière 
Toties  Quoties  du  Pai^don  du  Rosaire,  applicable  aux  défunts  et 
gagnable  par  tous  les  fidèles  contrits,  confessés  et  communies  «  chaque 
«  fois  qu'ils  -sisitent  dévotement  la  chapelle,  l'autel  ou  la  statue  du 
t  Rosaire,  en  dehors  de  la  chapelle,  dans  les  églises  où  est  canonique- 
«  ment  érigée  la  confrérie  du  Rosaire,  depuis  les  premières  vêpres  de 
ï  la  vigile  jusqu'au  coucher  du  soleil  du  jour  de  la  fête  du  Rysaire., 
«  établie  en  mémoire  de  la  célèbre  victoire  de  Lépante,  pourvu  qu'ils 
c  se  conforment  et  prient  aux  intentions  du  Souverain -Pontife.  » 

Consulter  le  Recueil  des  Prières  et  des  œuvres  pies  auxquelles  les 
Soitverains-Pontifes  ont  attaché  des  indulgences^  neuvième  édition, 
renfermant  les  concessions  de  Léon  XIII  jusqu'à  ce  jour,  avec  toutes 
les  prières  et  toutes  les  pratiques  de  piété  indulgenciées,  ouvrage  de 
790  pages,  approuvé  par  la  S.-C.  des  Indulgences  et  recommandé  par 
le  cardinal  Caverot  et  Mgr  Mermillod,  chez  Lecofïre,  à  Paris. 

De  plus,  voici  les  indulgences  accordées  par  Léon  XIII  pendant  le 
même  mois,  aux  termes  du  décret  de  la  S.-C  des  Rites  du  20  août  1885  : 

1°  Une  indulgence  de  sept  ans  et  de  sept  quarantaines,  aux  jours 
fixés,  pour  chaque  assistance  à  la  récitation  publique  du  Rosaire,  ou  au 
moins  de  sa  troisième  partie,  le  chapelet,  en  priant  aux  intentions  de 
Sa  Sainteté,  et  en  cas  d'empêchement  légitime,  pour  la  récitation  en 
particulier  des  mêmes  prières. 

2"  Une  indulgence  plénière  à  ceux  qui,  au  temps  prescrit,  réciteront 
au  moins  dix  fois  les  mêmes  prières,  soit  publiquement  dans  les 
églises,  soit,  s'ils  sont  légitimement  empêchés,  en  particulier,  moyen- 
nant la  confession  et  la  communion. 

3"  Une  indulgence  plénière  le  jour  de  la  fête  du  Rosaire  ou  l'un  des 
huit  jours  de  son  octave,  à  ceux  qui  s'approcheront  des  sacrements  et 
imploreront  dans  un  édifice  quelconque  consacré  à  la  prière  le  Seigneur 
et  sa  sainte  Mère,  suivant  l'intention  du  Souverain-Pontife. 

4°  Pour  les  personnes  absorbées  par  les  travavx  des  champs  pendant 
le  mois  d'octobre,  les  indulgences  avec  le  dispositif  du  décret  peuvent 
être  prorogés  aux  mois  de  novembre  ou  de  décembre,  suivant  l'appré- 
ciation des  évêques  respectifs. 

Sur  le  saint  Rosaire  on  peut  consulter,  outre  les  autorités  déjà 
alléguées  : 

Analecta  juris  pontificii,  xxvi^  série  (1886),  col.  81-83. 

Bellet  (Charles).  —  L'Adoration  chrétienne  dans  la  dévotion  du 
Rosaire.  Paris,  1754.  In-12. 

Benoît  XIV.  —  De  Festo  Rosarii,  lib.  ii,  c.  10,  dans  le  grand  traité 
De  Festis  B.  V.  Mariœ.  Opéra,  t.  ii,  p.  523  et  seq.,  et  dans  De  Canoni- 
zatione  Sanctorum,  lib.  iv,  part,  ii,  c.  10,  n.  21,  22  et  24,  et  c.  9,  n.  5. 
Le  savant  pape  fait  observer  que  le  P.  ïouron  (Vie  de  saint  Dominique, 
c.  14)  s'est  laissé  tromper  relativement  à  l'origine  du  Rosaire  par  'es 
ouvrages  de  Luminosi  d'Aposa,  d'Augustin  Avelli  et  de  Galerini  Brahia. 
BuTLER-GoDESCARD.  —  Vies  dcs  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  287-292. 


SAINT    PIAT,    martyr;    SAINT   FERME,    MARTYR.  183 


SAINT  PIAT  OU  PIATON,  DE  BÉNÉVENT, 

APÔTRE  DE  TOURNA Y  ET  MARTYR. 

Vers  287. 

(P.  Boll.  XI.  oir.) 

Saint  Fiat,  Piato,  Piaton,  Piatus,  apôtre  de  Tourjiay,  souflrit  le  mar- 
tyre à  Seclin,  le  1"  octobre,  vers  l'an  287.  Saint  Eloi  fabriqua  une  riche 
châsse  pour  renfermer  les  reliques  du  saint  martyr.  Elles  sont  aujour- 
d'hui Tune  des  richesses  de  l'église  cathédrale  de  Chartres.  Saint  Fiat 
a-t-il  tété  évêqiie?  Quelques  auteurs  l'ont  8outenu,  mais  leur  Bentiment 
ne  semble  pas  fondé.  Les  Actes  du  martyre  de  saint  Fiat  sont  anciens, 
inai-s  ils'ont  été  certainement  altérés  ;  ils  ont  été  publics  par  le  F.  Stil- 
tin g  qui  cherche  à  distinguer  ce  qui  est  primitif  d'avec  les  additions 
postérieures. 
Aota  Sa'fictorum  Boll.  1  oct.,  t.  i,  p.  1-26. 
Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  1. 1,  p.  94-126. 
HuiXART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  14  et  42,  éd.  1859. 
GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  512-8. 
Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  208. 

Plessis  (J.  B.  du).  —  Assertion  de  l'épiscopat  de  saint  Fiat,  avec 
un  bref  discours  de  son  martyre  et  de  l'établissement  de  l'Eglise  de 
Tournay.  Tournay,  1619.  In-8°.  —  Idem.  Salvation|  pour  l'ouvrage 
précédent,  ibid.,  1620.  In-8°. 

Hérisson.  —  Notice  histonique  sur  saint  Fiat,  iipôtre  .de  Tournay  et 
martyr,  conservée  depuis  un  grand  nombre  de  siècles  en  l'église  cathé- 
draile  de  Notre-Dame  de  Chartres.  —  Ghartres-Faris,  1816.  In-8°  de 
85  p.  Voir  un  article  de  'Picot,  Ami  de  la  Religion,  t.  x,  p.  110. 
Analecta  BoUandiaiîa,  1. 1,  p.  495,  n.  1  ;  6!l9-'621. 


SANT  FERME,   MARTYR. 
Epoque  incertaine. 

Saint  Ferme,  Firmus,  Fremerius,  Fermerius,  souffrit  le  martyre  dans 
un  lieu  non  loin  de  la  ville  de  Libourne,  sur  les  bords  de  la  rivière 
de  Droto,  au  diocèse  de  Bazas.  L'époque  de  ce  martyre  est  restée 
incertaine  aussi  bien  que  les  détails  sur  la  vie  de  l'athlète  chrétien. 
Ce  qu'il  y  a  d'incontestable  c'est  qu'il  était  honoré  d'un  culte  public 
et  que  ses  reliques  étaient  conservées  avec  vénération.  Elles  donnèrent 
occasion  à  la  fondation  d'une  abbaye  de  moines  sous  la  règle  de  saint 


184  1"   OCTOBRE. 

Benoît.  Cette  fondation  eut  lieu  au  commencement  du  xi"  siècle,  elle 
porta  le  nom  du  saint  martyr  et  le  communiqua  à  la  ville  qui  se 
forma  autour.  Elle  jouit  d'une  assez  grande  importance  et  elle  pos- 
sédait un  cartulaire  du  xiv«  siècle  qui  vient  d'être  publié  dans  les 
Archives  historiques  de  la  Gironde. 

Acta  Sanctorum  Boll.  1  oct.,  t.  i,  p.  32. 

Gallia  Christiaua,  t.  i,  col.  1217,  et  aux  pièces  justificatives  trois 
documents. 


SAINT  BYSANT,  PRÊTRE  ET  CONFESSEUR. 
VHP  siècle. 

Saint  Bysant  était  un  saint  prêtre  des  environ  de  Yierzon,  au  diocèse 
de  Bourges,  qui  vivait  dans  le  viii^  siècle.  On  montrait  autrefois  la 
grotte  qui  lui  servait  de  retraite.  Ses  reliques  étaient  conservées  jus- 
qu'à la  Révolution  dans  l'église  abbatiale  de  Saint-Pierre  de  Yierzon, 
ordre  de  Saint-Benoît,  et  sa  fête  se  célèbre  le  l^r  octobre. 

Cte  de  Toulgoet-Tréa.xna.  —  Histoire  de  Yierzon  et  de  l'abbaye 
de  Saint-Pierre,  p.  248. 


SAINTE    MONTAINE. 
YIIP    siècle. 

Sainte  Montaine,  Montana,  vécut  dans  le  cours  du  viii«  siècle  près 
de  l'abbaye  de  Ferrières  en  Gâtinais,  de  l'ordre  de  Saint-Benoit,  au 
diocèse  de  Sens. 

Chastelain  lui  donne  la  qualité  d'abbesse,  mais  elle  ne  peut  avoir 
été  abbesse  de  Ferrières;  cette  abbaye  tut  toujours  habitée  par  des 
moines  qui  vivaient  sous  la  règle  de  saint  Benoît.  Petin  et  ceux  qu'il 
a  suivis  se  sont  donc  trompés. 

Le  corps  de  sainte  Montaine  était  conservé  dans  cette  abbaye,  en 
une  châsse  couverte  d'une  simple  lame  d'argent,  et  l'on  faisait  la  fête 
de  cette  Servante  de  Dieu  le  1"  octobre.  Cette  relique  a  échappé  aux 
ravages  de  la  Révolution  et  est  encore  dans  l'église  de  Ferrières. 

Chastelain.  —  Martyrologe  universel,  p.  495  (éd.  1709). 

Revue  des  Sociétés  savantes,  vii^  série,  t.  ii  (1880),  p.  245. 

Gallia  Christiana,  t.  xii,  col.  157  et  seq. 

Nota.  —  Il  existe  une  autre  sainte  Montaine,  au  diocèse  de  Bourges, 
honorée  le  24  octobre. 


MATHATIIIAS;    SAINT   LÉGER,   ÉVÈQUE    ET   MARTYR.  185 

MATHATHIAS,  CHEP^  DE  LA  FAMILLE  DES  MACHABÉES. 
Avant  Jésus-Christ  162. 

L'héroïque  famille  des  Machabées  habitait  le  petit  hameau  de  Modin. 

Longtemps  on  a  cherché  la  position  de  ce  lieu;  enfin  de  nos  jours 
le  P.  Emmanuel  Ferner,  religieux  franciscain  de  Terre-Sainte,  a  dé- 
montré qu'il  occupait  la  place  que  le  hameau  à'El-Medf'eh  occupe 
aujourd'hui,  à  deux  lieues  environ  de  Lydda  vers  l'Est.  La  vérité  de 
cette  découverte  a  été  constatée  et  confirmée  par  M.  Victor  Guérin. 

Victor  Guérin,  dans  le  Bulletin  de  l'Œuvre  des  pèlerinages  en  Terre- 
Sainte,  u.  56,  p.  564  et  suiv. 

Idem.  —  Description  de  la  Palestine,  Judée,  t.  m,  ch.  lxxix. 

MiSLiN.  —  Les  Saints  Lieux,  t.  ii,  chap.  xxi,  p.  212  et  suiv.,  éd.  1876. 

Calmet,  —  Dictionnaire  de  la  Bible,  éd.  Migne,  t.  m,  col.  407-410. 

I?  JOUR   D'OCTOBRE 


SAINT  LÉGER  OU  LÉODÉGAR, 

ÉVÈQUE   d'aUTUN   ET    MARTYR. 

678. 
(P.  BoU.  XI.   619.) 

Saint  Léger,  Leodegarius,  né  vers  616,  devint  archidiacre  de  Poitiers 
et  abbé  de  Saint-Maixent  en  653,  recteur  du  palais  en  656  et  évêque 
d'Autun  en  659.  Il  contribua  à  la  chute  d'Ebroïn  et  à  l'élection  de 
Childéric  II  dont  il  devint  le  ministre  en  670.  Trois  ans  après  il  tomba 
en  disgrâce  et  fut  enfermé  en  l'abbaye  de  Luxeuil.  A  peine  remonté 
sur  son  siège,  il  en  fut  arraché  par  Ebroïn.  Il  eut  les  yeux  crevés  en 
676  et  le  2  octobre  678  il  eut  la  tête  tranchée  dans  une  forêt  de  l'Artois, 
à  Sareins. 

Saint  Léger  est  patron  d'Autun,  de  Lucerne,  de  Murbach  et  d'au 
moins  soixante  églises  paroissiales  en  France.  Il  y  avait  à  Paris,  à 
Lisieux,  à  Saintes  et  à  Soissons  des  abbayes  sous  son  invocation.  Dans 
la  Brie  les  meuniers  l'invoquent  comme  leur  patron. 

PiTRA.  —  Histoire  de  saint  Léger,  évêque  d'Autun  et  martyr,  et  de 
l'Eglise  des  Francs  au  vii^  siècle,  par  dom  J.-B.  P...,  moine  bénédic- 
tin de  la  Congrégation  de  France.  Paris,  Waille,  1846.  In-8o.  L'auteur 
qui  est  aujourd'hui  cardinal,  évêque  de  Porto  et  Sainte-Rufine,  Biblio- 
thécaire de  la  sainte  Eglise  Romaine  et  sous-doyen  du  Sacré- Collège, 
prépare  une  seconde  édition  de  son  livre. 


186  2   OCTOBRE. 

Acta  Sanctorum  Boll.  2  oct'.,  t.  i,  p.  4C3-481. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Siiec.  ii,  p.  693  et  seq. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xvi,  n.  89. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  513. 

Gallia  Christiana.  t.  iv,  col.  o49-o.j5  et  passim. 

Pejllechet.  —  Notes  sur  les  livres  liturgiques  des  diocèses  d'Autun, 
Chalon  et  Maçon.  —  Paris,  1883.  ïn-8°;  p.  282-319. 

Lefevre.  —  Saiut  Léger,  évoque  d'Autun,  son  martyre,  sa  première 
sépulture  à  Lucheux Arras  1881. 

Berthelé.  —  Dans  Bulletin  monumental,  1884,  n.  1  et  2.  Il  traite  de 
la  crypte  de  Saint-Léoer  dans  l'église  abbatiale,  aujourd'hui  paroissiale 
de  Saint-Maixent  (Deux-Sèvres),  et  prouve  qu'elle  a  été  construite 
entre  681  et  684. 

M.  Alfred  Richard  tient  sous  presse  en  ce  moment  le  Cartulaire 
de  l'abbaye  de   Saint-Maixent. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  liist.,  col.  1365-6. 


FETE  DES  SAINTS  ANGES  GARDIENS. 
1608. 

(P.  BoU.  XI.  648.) 

Le  culte  des  saints  Anges  gardiens  est  aussi  ancien  que  l'Eglise; 
mais  ce  ne  fut  qu'au  commencement  du  xvi'^  siècle  que  la  dévotion 
des  fidèles  fit  séparer  leur  fête  de  celle  de  saint  Michel,  29  septembre. 
C'est  de  l'Espagne  que  vint  l'exemple  et  la  fête  nouvelle  y  fut  célébrée 
le  l*^""  mars  :  la  France  vint  après  et  reporta  la  fête  au  premier  jour 
libre  après  le  29  septembre.  Cette  solennité  fut  autorisée  par  une  bulle 
du  pape  Paul  V,  datée  du  27  septembre  1608,  et  en  1670  Clément  X, 
la  première  année  de  son  pontificat,  la  fixa  au  2  octobre  et  l'étendit 
à  toute  TEglise,  l'érigeant  au  rang  des  doubles  avec  octave.  Elle  est 
encore  double,  mais  l'octave  a  été  supprimée.  Comme  cette  fête,  en 
vertu  du  dogme  qui  lui  sert  de  base,  rappelle  aux  fidèles  leur  intime 
union  avec  les  esprits  bienheureux,  elle  est  moralement  et  religieu- 
sement d'unt  haut  intérêt  pour  eux. 

Plusieurs  saints  ont  eu  la  grâce  de  jouir  d'une  protection  spéciale 
de  leur  Ange  gardien  ;  on  peut  citer  sainte  Françoise  Romaine,  morte 
le  9  mars  1440.  Saint  Jean  de  la  Croix,  mort  le  14  décembre  1591, 
eut  révélation  du  nom  particulier  de  son  Ange  gardien  et  l'honora 
d'un  culte  sxjécial  sous  ce  nom. 

En  Portugal  on  récite  un  ofûce  spécial  en  l'honneur  du  saint  Ange 
gardien  du  royaume. 

A  Rome,  à  l'église  de  l'Angelo  Custode,  le  Sénat  doit  offrir  tous  les 
ans  le  2  octobre  un  calice  et  quatre  torches.  Il  y  a  encore  dans  la  Ville 
sainte  une  seconde  église  dédiée  aux  saints  Anges  gardiens. 


SAINT    SEREIN,    PRÊTRE;    SAINT   THOMAS    DE   CANTELOUP,    ÉVÊijUE.    187 

Benoît  XIV.    —  De  Canonizatione  Sanctorura,  lib.  ii,  c.  32,  n.  4 
et  10;  lib.  iv,  jiart.  ii,  c.  30,  n.  6, 11  et  11,  et  passim. 
Acta  Sanctoruin  Boll.  29  sept.,  t.  viii,  p.  4-88. 


SAINT  SEREIN,  PlîETKE  ET  CONFESSEUR. 
Vers  650. 

(P.  Bûll.  XI.  654.) 

Saint  Serein,  Seremis,  esclave  et  gardien  de  troupeaux,  fut  ensuite 
ordonné  prêtre  et  même  établi  chorévêque  dans  la  Champagne. 

Ce  saint  a  été  souvent  confondu  avec  un  autre  bienheureux  du 
même  nom.  Ce  dernier  souffrit  le  martyre  à  Metz,  sous  Dioclétien, 
et  il  est  honoré  le  30  janvier.  Il  est  invoqué  pour  obtenir  du  beau 
temps.  Les  Actes  qui  nous  restent  ne  sont  pas  de  grande  valeur. 

Saint  Serein,  prêtre  et  confesseur,  mourut  au  prieuré  de  Ceile-sous- 
Chantemerle  ou  Celle  en  Brie,  au  diocèse  de  Meaux,  de  l'ordre  de 
Saint-Benoît. 

Il  reste  une  Vie  ancienne  mais  trop  succincte. 

Il  est  probable  que  le  P.  Cahier  se  trompe  quand  il  affirme  que 
saint  Serein,  le  confesseur,  est  le  patron  du  pays  de  Namur, 

Acta  Sanctorum  Boll.  2  oct.,  t.  i,  p.  337-347;  et  30  jan.,  t.  n,  p.  1027-3. 

Desguerrois.  —  La  Sainteté  chrétienne,  fol.  155  à  163. 

Gallia  Christiana,  t.  vin,  col.  1673. 

PoLY  (vicomte  Oscar  de).  —  Les  seigneurs  et  le  château  de  Béton, 
1885,  p.  9-52,  103  et  suiv. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  630  et  640. 

Bulletin  monumental,  t.  xL\nii,  p.  290.  —  On  se  demande  si  saint 
Serein  honoré  en  Champagne  le  2  octobre  est  le  même  que  saint 
Serein  auquel  une  chapelle  était  dédiée  à  Etampes  antérieurement  à 
l'église  de  Notre-Dame  bâtie  dans  le  même  lieu  par  le  roi  Robert, 
de  996  à  1031. 


SAINT   THOMAS  DE  CANTELOUP, 

ÉVÊQUE      D'HÉRÉFORD,    EX    ANGLETERRE,    ET   CONFESSEUR, 

1282. 
(P.  Boll.  XI.  655.) 

Saint  Thomas  de  Canteloup,  Thomas  de  Caniilupe,  né  en  1219,  em- 
brassa la  règle  des  Chanoines  réguliers,  devint  chancelier  d'Angleterre 
en  1272,  fut  sacré  évêque  d'Héréford  le  8  septembre  1275  et  mourut 
àMonteliascone,  dans  l'Etat  de  l'Eglise,  le  2  octobre  {alias  le  25  août;  1282. 


188  2  OCTOBRE. 

Il  fut  canonisé  le  17  avril  1320  à  Avignon,  par  Jean  XXII.  Il  y  eut 
une  translation  célèbre  de  son  corps  en  1350. 

Les  Actes  du  procès  de  canonisation  sont  conservés  à  la  bibliothèque 
Vaticane,  c'est  la  meilleure  source  à  consulter  sur  sa  vie.  Ils  ont  été 
employés  par  les  Bollandistes. 

Acta  Sanctorum  Boll.  2  oct.,  t.  i,  p.  539-705. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  15,  n.  16; 
c.  36,  n.  2;  c.  38,  n.  5  et   passim. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  2210. 


SIMON    MACHABEE, 
Année  131  avant  Jésus-Christ. 

Simon  Machabée  surnommé  Thasi,  fils  de  Mathathias,  et  frère  de 
Judas  et  de  Jonathas,  fut  chef,  prince  et  pontife  de  la  nation  juive 
durant  neuf  ans.  Ce  grand  homme  donna  l'exemple  de  toutes  les 
vertus  privées  et  publiques.  Par  son  courage  dans  la  guerre  et  son 
habileté  il  releva  la  gloire  et  la  puissance  de  son  peuple.  Il  fut 
lâchement  assassiné  avec  ses  deux  fils  Mathathias  et  Judas,  par 
son  gendre  Ptolémée.  Son  nom  se  trouve  inscrit  dans  plusieurs 
martyrologes  au  2  octobre. 

Lib.  I  Machabœorum,  cap.  ii,  v,  x,  xi,  xn,  xiii,  xiv,  xv  et  xvi; 
lib.  II,  cap.  III  et  iv. 

Dom  Calmet.  —  Dissertation  sur  les  monnaies  des  Hébreux. 

PoujouLAT.  —  Histoire  de  Jérusalem,   t.  i,  p.  357. 


SIMON    LE    CORROYEUR. 

Les  Actes  des  Apôtres  nous  apprennent  que  l'apôtre  saint  Pierre 
logea  pendant  plusieurs  jours  à  Joppé  chez  Simon  le  Corroyeur,  en 
l'année  55  de  l'ère  vulgaire.  Il  était  dans  cette  maison  lorsque  les 
gens  de  Corneille  le  Centenier  vinrent  le  prier  de  se  rendre  vers 
leur  maître  à  Césarée.  L'histoire  ne  nous  apprend  rien  de  particulier 
de  Simon  le  Corroyeur;  mais  il  y  a  une  sorte  de  culte  immémorial 
en  son  honneur,  à  Joppé  et  dans  la  Palestine. 

La  maison  de  Simon  le  Corroyeur  est  une  station  que  visitent  les 
pèlerins  de  Terre-Sainte. 

Actes  des  Apôtres,  ix,  43;  x,  6. 

La  première  croisade  de  pénitence  à  Jérusalem,  1882,  p.   37. 


AINTE  ROMAINE,  VIERGE  ET  MARTYRE;  SAINT  LEUDOMIR,  ÉVfiQUE.    189 


IIP  JOrR  D'OCTOBRE 


SAINTE   ROMAINE   DE   ROME, 

VIERGE   ET   MARTYRE   A   BEAUVAIS. 

Vers  303. 

(P.  BoU.  XII.  4.) 

Sainte  Romaine.  Romana.  vierge,  souffrit  le  martyre  àBeauvais  dans 
la  persécution  excitée  par  Dioclétien  et  Maximien. 

Il  reste  des  Actes  du  martyre  de  cette  sainte  vierge,  mais  ils  sont 
évidemment  sans  valeur. 

Acta  Sanctorum  Boll.  3  octobr.,  t.  ii,  p.  130-140. 

D'AcHERY.  —  Spicilegium,  t.  ii,  p.  137. 

Bouquet.  —  Rerum  gallicarum  Scriptores.  t.  xiv,  p.  20. 


SAINT  LEUDOMIR  OU  LUMIR  DE  LIMOGES. 

DIX-HUITIÈME   ÉVÊQUE   DE   CHALONS-SUR-MARXE,    CONFESSEUR. 

Vers  014. 

(P.  Boll.  XII.  G.) 

Leudomir,  Leudomei-m,  né  à  Limoges  et  frère  de  saint  Elasius  ou 
Elaphius,  fut  élu  pour  succéder  à  ce  prélat  comme  évèque  de  Cliâlons- 
sur-Marne,  vers  l'an  580.  Il  mourut  après  le  2  octobre  614.  Les  Bollan- 
distes  le  font  mourir  avant  589. 

Il  reste  une  Vie  de  saint  Leudomir  que  l'on  attribue  à  Etienne,  abbé 
de  Saint-Urbain  de  Joinville,  au  diocèse  de  Chàlons,  qui  mourut  à  la 
fin  du  xic  siècle  ou  au  commencement  du  suivant.  Elle  n'offre  rien  de 
certain. 

Acta  Sanctorum  Boll.  2  oct.,  t.  i,  p.  330-337. 

Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  862,  924-5. 

Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  t.  v,  p.  158. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  viii,  p.  61-3. 


'190  3  ocroBiiE. 

SAINTE  MANNE  OU  MENNE,  VIERGE, 

AU  DIOCÈSE  DE  CHAIiONS-SUR-MARNE,  ET  A  FONTEXAY.  AU  DIOCÈSE  DE  TOUL. 

Epoque  incertaine. 

(P.  Bail.  XII,  9.) 

Sainte  Manne  ou  Menne,  Manna,  Menna.  jouit  d'un  culte  légitime 
dans  les  diocèses  de  Chàlons-sur-Marne,  de  Toul  et  de  Nancy.  Elle 
était  patronne  de  l'abbaye  de  Poussey.  de  l'ordre  de  Saint-Benoit. 

La  Vie  de  sainte  Menne,  telle  qu'elle  est  parvenue  à  nous,  n'a  pas 
d'autorité. 

Acta  Sanctorum  BoU.  3  oct.,  t.  ii,  p.  150  et  seq. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  1096. 

CoLY.  —  Souvenirs  de  sainte  Menne,  vierge  du  diocèse  de  Toul. 
Paris,  1862.  In-8'. 

Déblaye.  —  Notice  sur  les  reliques  de  sainte  Menne transférées 

à  Puzieux...  Imling,  1861.  In-16. 

Officium  B-'e  Menna3,  virginis Mirecurise,  1616,  fol.  20  f. 

PtUYR.  —  Antiquités  de  la  Vosge  (1634),  p.  294-304. 


SAINT  CYPRIEN, 

ÉVÊQUE  DE   l" ANCIEN"    SIÈGE   DE   TOULON,    DIOCÈSE   DE   FRÉJUS. 

546. 
(P.  Boll.  XII.  10.) 

Saint  Cyprien,  disciple  de  saint  Césaire  d'Arles,  devint  évêque  de 
Toulon  vers  l'an  524  et  mourut  le  3  octobre  546.  Il  tient  rang  parmi  les 
écrivains  ecclésiastiques.  Il  a  écrit  la  vie  de  son  maître,  document  très 
important. 

Il  ne  reste  pas  de  Vie  ancienne  de  saint  Cyprien. 

Acta  Sanctorum  Boll.  3  octobr.,  t.  ii,  p.  164-178. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  741. 

[G.  DE  rey].  —  Les  saints  de  l'Eglise  de  Marseille,  p.  215-225. 


LES  DEUX  SAINTS  EWALD,  FRÈRES;  SAINT  GÉRARD,  ARHK.     191 

LES  DEUX  SAINTS  EWALD,  FRÈRES, 

PRÊTRES  ET  MARTYRS   EN  WESTPHALIE. 
(P.  Bull.  XII.  10.) 

Les  deux  frères  et  prêtres  Ewald  quittèrent  l'Angleterre  leur  patrie 
i^iour  prêcher  l'Evangile  aux  Saxons  et  furent  mis  à  mort  par  ces  bar- 
bares le  3  octobre  695.  Leur  vie  est  connue  par  les  témoignages  les  plus 
certains. 

Bède.  —  Hist.  eccles.  Anglorum,  lib.  v.  c.  11,  et  dans  son  martyrologe. 

Acta  Sanctorum  Boll.  3  oct.,  t.  ii,  p.  180-207. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  594. 

PoTTHAST.  —  Bibliotb.  hist.  medii  sévi,  p.  696. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  104. 

SAINT  GÉRARD  OU  GÉTARD,  ABBÉ  DE  BROGNE. 

958. 

Gérard,  Geraldus,  né  dans  le  comté  de  Namur,  au  village  de  Stave, 
était  proche  parent  d'Haganon,  duc  de  la  Basse-Austrasie.  Par  sa 
mère,  Plectrude,  il  était  neveu  d'Etienne,  évèque  de  Tongres.  Très 
jeune  encore,  il  occupa  un  emploi  honorable  auprès  de  Bérenger, 
comte  de  Namur,  dont  la  cour  était  une  des  plus  brillantes  de  la  chré- 
tienté. Par  la  douceur  de  son  caractère  et  son  amour  pour  la  vertu,  il 
s'attira  l'estime  et  l'afTection  de  tous  ceux  qui  le  connurent. 

Gérard  avait  reçu  du  ciel  un  goût  particulier  pour  l'oraison.  Un  jour 
qu'il  revenait  de  la  chasse  avec  son  souverain,  il  se  sépara  des  autres 
seigneurs,  alla  se  renfermer  dans  la  chapelle  de  Brogne  qui  appartenait 
à  sa  famille,  et  y  resta  longtemps  prosterné  devant  Dieu.  Il  trouva  tant 
de  douceur  dans  ce  saint  exercice  qu'il  ne  le  quitta  qu'avec  un  extrême 
regret  :  «  Heureux,  se  disait-il  à  lui-même,  ceux  qui  n'ont  d'autre 
emploi  que  celui  de  louer  le  Seigneur  nuit  et  jour,  de  vivre  toujours  en 
sa  divine  présence,  et  de  lui  consacrer  leurs  cœurs  sans  partage  !  > 
Pour  suppléer  à  ce  qu'il  ne  pouvait  faire  lui-même,  il  bâtit  une  église 
à  Brogne,  Bronium,  à  trois  lieues  de  Namur,  et  y  mit  des  chanoines 
pour  la  desservir.  C'était  en  Tannée  918. 

Le  comte  de  Namur  envoya  Gérard  à  la  cour  de  France,  pour  y  traiter 
une  affaire  de  grande  importance.  Gérard,  laissant  sa  suite  à  Paris, 
alla  seul  visiter  l'abbaye  de  Saint-Denis.  Il  fut  profondément  édifié  de 
la  ferveur  des  moines  de  cette  maison  et  les  pria  de  l'admettre  parmi 
eux.  Toutefois,  il  ne  pouvait  accomplir  son  dessein  sans  l'autorisation 


192  3   OCTOBRE. 

de  son  souverain  ;  il  repartit  donc  pour  Namur  et,  à  force  d'instances, 
il  obtint  de  pouvoir  renoncer  au  monde.  Ayant  recouvré  sa  liberté, 
Gérard  alla  consulter  son  oncle  Etienne,  évèque  de  Tongres.  Peu 
d'hommes  étaient  aussi  capables  de  lui  donner  des  avis  éclairés  et 
sûrs.  Etienne  qui  était,  dit-on,  parent  du  roi  Charles  le  Simple,  gou- 
verna dignement  l'Eglise  de  Liège  de  903  à  9-20.  Dans  les  écoles  royales, 
il  avait  brillé  à  côté  de  saint  Radbod,  évèque  d'Utrecht.  Ce  fut  par  les 
soins  d'Eiienne  que  fut  restaurée  l'abbaye  de  Moustier-sur-Sambre.  Ce 
savant  prélat  écrivit  la  vie  de  saint  Lambert,  évèque  de  Maëstricht 
(V.  au  17  septembre),  et  on  lui  attribue  encore  l'office  de  la  Sainte- 
Trinité,  qui  fut  plus  tard  suivi  et  célébré  par  toute  l'Eglise. 

Ayant  reçu  les  avis  et  la  bénédiction  de  cet  illustre  prélat,  Gérard 
reprit  avec  joie  la  route  de  Saint-Denis,  aspirant  avec  ardeur  au 
moment  où  il  pourrait  consommer  le  sacrifice  qu'il  méditait. 

Durant  son  noviciat,  il  se  fit  un  devoir  particulier  de  la  pratique  de 
la  mortification  et  du  renoncement,  afin  de  mourir  entièrement  à  lui- 
même,  et  de  détruire  l'amour-propre,  ce  principe  de  tant  de  désordres, 
qui  s'insinue  dans  les  actions  les  plus  saintes,  et  qui  arrête  les  progrès 
de  la  charité.  Après  sa  profession,  il  s'appliqua  à  faire  chaque  jour  de 
nouveaux  progrès  dans  la  vertu  et  médita  sans  cesse  la  règle  de  saint 
Benoit,  ce  code  accompli  de  l'ascétisme  et  de  la  perfection  religieuse.  Il 
recommença  ses  études  par  les  premiers  éléments,  bien  convaincu  que 
la  science  ne  pouvait  que  lui  être  fort  utile  pour  l'acquisition  des  vertus 
de  son  état.  Ses  frères  ne  se  lassaient  pas  d'admirer  son  assiduité  à 
l'étude  et  le  soin  avec  lequel  il  ménageait  les  moindres  instants.  Il  avait 
consumé  cinq  ans  entiers  dans  cette  laborieuse  carrière  lorsque  ses 
supérieurs,  usant  de  leur  autorité,  l'obligèrent  à  recevoir  les  saints 
ordres  et  le  sacerdoce. 

Gérard  resta  encore  plusieurs  années  dans  la  soumission  et  l'obéis- 
sance ;  enfin,  dix  ans  après  sa  retraite  à  Saint- Denis,  c'est-à-dire  en 
l'année  931,  son  abbé  l'envoya  fonder  une  abbaye  dans  sa  terre  de 
Brogne,  et  il  obtint  de  Henri,  surnommé  l'Oiseleur,  roi  de  Lorraine,  un 
diplôme  qui  assurait  l'existence  de  ce  monastère,  diplôme  que  nous 
avons  encore.  Par  de  sages  dispositions  et  une  attentive  prévoyance, 
il  disposa  tout  ce  qui  était  nécessaire  pour  la  paix  du  nouveau  cloître, 
suivant  en  tous  les  points  les  prescriptions  de  la  règle  de  saint  Benoît. 
A  peine  eut-il  achevé  cet  établissement,  qu'il  s'enferma  dans  une 
petite  cellule,  bâtie  auprès  de  l'église  abbatiale,  pour  y  vivre  en  reclus. 
Il  se  proposait  d'éviter  par  là  les  visites  fréquentes  qu'il  était  obligé 
de  recevoir,  et  de  se  livrer  à  la  contemplation  avec  moins  de  distrac- 
tion. La  vie  de  réclusion,  l'une  des  plus  austères  que  l'esprit  humain 
puisse  trouver,  n'avait  rien  que  de  délicieux  pour  l'âme  élevée  de  Gérard  : 
il  y  serait  resté  fidèle  jusqu'à  son  dernier  jour,  si  la  loi  de  la  charité  ne 
l'en  avait  arraché. 

La  maison  des  chanoines  réguliers  de  Saint-Guislin,  à  trois  lieues 
environ  de  Mons,  avait  besoin  de  réforme.  On  fit  comprendre  à  Gérard 
que  nul  n'était  plus  capable  que  lui  d'accomplir  cette  tâche  difficile 


SAINT  GÉRARD,  ABBÉ  DE  BROGNE,  193 

mais  importante  pour  la  gloire  de  Dieu  et  le  salut  des  âmes.  Gérard 
quitta  son  réclusoir  par  obéissance  ;  réforma  les  chanoines  de  Saint- 
Guislin  et  les  soumit  à  la  règle  de  saint  Benoît,  dont  il  était  lo  zélé 
défenseur  et  dont  il  faisait  peut-être  à  l'époque  le  plus  bel  ornement. 

Cette  première  mission  si  heureusement  terminée,  Gérard  en  reçut 
une  autre  plus  laborieuse  encore  :  il  exerça  une  inspection  générale  sur 
toutes  les  abbayes  de  Flandre,  à  la  prière  du  comte  Arnold  P'',  sur- 
nommé le  Grand.  Ses  rapports  avec  ce  prince  méritent  une  mention 
spéciale.  Arnold  I«'',  troisième  comte  héréditaire  de  Flandre,  gouverna 
ce  pays  depuis  918  jusqu'à  961.  Il  fut  tourmenté  de  la  pierre  et  les  chirur- 
giens voulurent  lui  faire  l'opération  do  la  taille  ;  pour  montrer  leur  habi- 
leté et  en  même  temps  pour  l'encourager,  ils  la  firent  à  dix-huit  autres 
personnes;  qui  souffraient  du  môme  mal.  Elles  furent  bientôt  toutes 
guéries,  à  l'exception  d'une  seule  qui  mourut  des  suites  de  l'opération. 
Cette  mort  effraya  plus  le  comte  que  la  guérison  des  dix-sept  autres  ne 
lui  donna  d'espoir.  Il  mit  toute  sa  confiance  en  Dieu,  et  ayant  appris 
qu'une  femme  aveugle  venait  de  recouvrer  la  vue  par  les  prières  de 
saint  Gérard,  il  le  fit  prier  de  venir  le  voir.  Gérard  vint  et  lui  ordonna 
de  jeûner  durant  trois  jours  et  de  faire  des  aumônes  pour  se  récon- 
cilier avec  Dieu,  disant  que  les  maladies  sont  souvent  le  résultat  d'une 
vie  criminelle.  Arnold  obéit  aussitôt,  et  l'homme  de  Dieu  ayant  offert 
le  saint  sacrifice  de  la  messe,  le  prince  rendit  naturellement  la  pierre 
et  fut  subitement  et  complètement  guéri. 

C'était  en  l'année  937.  A  partir  de  ce  moment  Gérard  obtint  la  plus 
grande  influence  sur  l'esprit  du  comte  ;  il  en  profita  pour  le  faire 
entrer  dans  une  voie  de  pénitence  et  d'expiation  où  il  marcha  coura- 
geusement jusqu'à  sa  mort  arrivée  longtemps  après  en  964. 

Cette  intime  liaison  avec  le  souverain  ne  nuisit  point  à  Gérard  pour 
accomplir  sa  mission  de  réformateur  monastique.  Il  rétablit  une  exacte 
discipline  dans  un  grand  nombre  de  monastères,  à  Saint-Pierre  de 
Gand,  à  Saint-Bavon,  à  Saint-Martin  de  Tournai,  à  Marchiennes,  à 
Hanon,  à  Rhonai,  à  Saint- Waast  d'Arras,  à  Turhoult,  à  Wormhoult 
de  Berg,  à  Saint-Riquier  et  en  beaucoup  d'autres  lieux.  Tous  ces 
cloîtres  l'honorèrent  depuis  comme  leur  abbé  et  leur  second  patriarche. 
I4es  monastères  de  Champagne,  de  Lorraine  et  de  Picardie  le  prièrent 
aussi  de  prendre  en  main  l'œuvre  de  leur  réforme.  Ceux  deSaint-Remi, 
de  Monsonet  de  Thin-le-Moutier  reconnaissaient  encore  à  leur  dernière 
heure,  avant  que  la  Révolution  antichrétienne  et  antisociale,  à  la  fin 
du  xvni^  siècle,  ne  les  eût  détruits,  lui  avoir  été  redevables  de  l'exacte 
discipline  qui  les  rendit  si  célèbres. 

Tant  d'œuvres  difficiles  conduites  avec  continuité  engendraient  né- 
cessairement des  fatiguée  extrêmes,  et  néanmoins  Gérard  ne  diminuait 
rien  de  ses  austérités  ;  il  puisait  des  forces  inaltérables  dans  l'applica- 
tion de  son  esprit  à  Dieu,  Vingt-deux  ans  se  passèrent  de  la  sorte  ; 
l'abbé  de  Brogne  fit  ensuite  un  voyage  à  Rome  pour  obtenir  du  Souve- 
rain-Pontife la  confirmation  des  difi'érentes  réformes  qu'il  avait  éta- 
blies. A  son  retour  d'Italie,  il  entreprit  une  visite  générale  de  tous  ses 

Sui".  AUX  Vies  UEsS.\i>;rs.  —  Tome  lll.  13 


194  4   OCTOBRE. 

monastères  ;  et  lorsqu'il  l'eut  achevée,  il  se  renferma  dans  sa  celulle 
pour  se  préparera  la  mort.  Dieu  l'appela  à  lui  le  3  octobre  i'58  ou  959. 

11  est  nommé  ce  jour-là  dans  le  Martyrologe  romain  et  dans  plusieurs 
autres. 

En  fondant  l'abbaye  de  Brogne,  saint  Gérard  l'avait  placée  sous  le 
patronage  de  saint  Pierre  et  de  saint  Eugène,  mais  elle  ne  tarda  pas 
longtemps  après  sa  mort  à  prendre  son  nom  :  Saint-Gérard  de  Brogne, 
Sangerardiense  nioiiasterium.  En  1565  l'abbaye  fut  presque  détruite 
durant  la  guerre  entre  la  France  et  l'Autriche.  En  1567  mourut  Benoît 
de  Mailly,  trente-septième  abbé,  qui  avait  été  témoin  des  désastres  de 
l'abbaye  et  la  manse  abbatiale  fut  unie  à  l'évèché  de  Namur,  érigé  le 

12  mai  1559  par  le  pape  Paul  IV.  Le  monastère  néanmoins  subsista 
jusqu'en  1793,  mais  ne  fut  gouverné  que  par  un  prieur. 

Quant  aux  reliques  de  saint  Gérard,  elles  sont  conservées  dans  l'église 
de  Brogne  qui  porte  son  nom. 

SuRius.  — Vitœ  Sanctorum  (1618),  t.  x,  p.  18  et  seq. 

Gér-vrd  Souris.  —  La  Vie  du  glorieux  saint  Gérard,  abbé  de  Broigne, 
tirée  des  écrits  de  Pàbadeneyra  et  augmentée  d'aucuns  points  extraits 
de  l'original.  Namur,  1618,  in-32. 

Gabriel  Bdcelix.  —  Menologium  Benedictinum,  3  oct.,  p.  684. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  vu,  p.  .337-8. 

D.  Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.Bened.,  Ssec.  v,  p.  •24§-252. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  550-552;  836-837,  etpassim. 

Acta  Sanctorum  Boll.  3  oct.,  t.  ii,  p.  220-320. 

Analecta  Bollandiana,  t.  i  (1883),  p.  524,  n.  2. 

Gramaye.  —  Historia  et  antiquitates  comitatus  Narmucensis,  p.  72. 

Gaillot.  —  Histoire  de  Namur,  t.  iv,  p.  202-212. 

Albert  Le  Mire.  — •  Opéra  histor.  et  diplomatica,  t.  i,  p.  38. 

FisEN.  —  Flores  Eccl.  Leod.,  19  maii. 

Binterbi.  —  Kalendarium  Ecclesi?e  germanicœ  Coloniensis  saBculi 
noni  (1824),  au  3  octobre. 

Bulter-Godescard.  —  Vies  des  Pères,  etc.,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  307-8. 


lY^  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  FRANÇOIS  D'ASSISE, 

CONFESSELTl,   FONDATEUR  DE  l'oRDRE  DES  FRÊRES-MINELTIS. 

1226. 

(P.  Boll.  xn.  15.) 

Saint  François,  Franchcus.,  naquit  à  Assise  en  1182  et  reçut  au 
baptême  le  nom  de  Jean.  Il  fonda  l'ordre  des  Frères-Mineurs  en  1209, 
et  mourut  à  Assise  le  4  octobre  1226.  Il  fut  canonisé  le  16  juillet  1228. 


SAIXT    FRANÇOIS   D' ASSISE,    CONFESSEUR.  195 

11  y  eut  une  translation  solennelle  de  son  corps  le  :25  mai  1230,  et  le 

12  décembre  1818  ce  corps  qui  avait  été  longtemps  caché  fut  découvert 
de  nouveau. 

En  1882  le  monde  chrétien  a  célébré  d'une  manière  très  solennelle 
l'anniversaire  du  septième  centenaire  de  la  naissance  du  patriarche 
d'Assise  ;  le  Souverain-Pontife  Léon  XIII,  heureusement  régnant,  a 
accordé  des  faveurs  spirituelles  très  considérables  et  il  a  publié  à  cette 
occasion  des  Lettres  Encycliques  dont  nous  devons  reproduire  ici  la 
première  partie  qui  parle  des  grandeurs  du  saint  lui-même.  La  seconde 
parle  des  services  rendus  à  l'Eglise  par  les  ordres  fondés  par  lui. 
L'illustre  pontife  y  exprime  surtout  son  désir  de  voir  le  Tiers-Ordre  se 
propager  de  plus  en  plus  pour  le  relèvement  des  mœurs  chrétiennes  et 
de  la  société. 

Sîir  saùît  François  d'Assise  et  sur  la  Propagation 
du  Tiers-Ordre  fraiiciscain. 

LETTRE  ENCYCLIQUE  DE  N.  T.  S.  P.  LE  PAPE  LÉON  XIII 

PAPE    PAR    LA    DIVINE     PROVIDENCE. 

A  TOUS  LES  PATRIARCHES,  PRIMATS,  ARCHEVÊQUES  ET  ÉVÊQUES  DU 
MONDE  CATHOLIQUE  EN  GRAGE  ET  COMMUNION  AVEC  LE  SIÈGE  APOS- 
TOLIQUE. 

A  tous  nos  Vénérables  Frères,  les  Patriarches,  Primats,  Archevêques  et 
Evêques  du  Monde  catholique  en  grâce  et  communion  avec  le 
Siège  apostolique. 

LÉON  XIII,  PAPE 

Vénérables  Frères, 
Salut  et  bénédiction  apostolique. 

Par  une  heureuse  faveur,  le  peuple  chrétien  a  pu  célébrer  à  peu  de 
temps  d'intervalle  la  mémoire  de  deux  hommes  qui,  appelés  à  jouir  au 
ciel  des  éternelles  récompenses  de  la  sainteté,  ont  laissé  sur  la  terre 
une  phalange  de  disciples,  comme  des  rejetons  sans  cesse  renaissants 
de  leurs  vertus.  Car,  après  les  solennités  séculaires  en  mémoire  de 
Benoît,  le  père  et  le  législateur  des  moines  en  Occident,  une  occasion 
semblable  va  se  présenter  de  rendre  des  honneurs  publics  à  François 
d'Assise  pour  le  sept  centième  anniversaire  de  sa  naissance.  Ce  n'est 
pas  sans  raison  que  Nous  voyons  dans  cette  occurrence  un  dessein 
miséricordieux  de  la  divine  Providence.  Car  en  permettant  de  célébrer 
le  jour  de  naissance  de  ces  illustres  Pères,  Dieu  semble  vouloir  avertir 
les  hommes  qu'ils  aient  à  se  rappeler  leurs  insignes  mérites  et  à  com- 
prendre en  même  temps  que  les  ordres  religieux  fondés  par  eux  n'au- 
raient pas  dû  être  si  indignement  violés,  surtout  dans  les  Etats  où,  par 
leur  travail,  leur  génie  et  leur  zèle,  ils  ont  jeté  des  semences  de  civilisa- 


196  4   OCTOBRE. 

tien  et  de  gloire.  Nous  avons  confiance  que  ces  solennités  ne  seront 
pas  vides  de  fruit  pour  le  peuple  chrétien,  qui  a  toujours  vu  avec 
raison  dans  les  religieux  des  amis  ;  et  c'est  pourquoi,  comme  il  a 
honoré  le  nom  de  Benoit  avec  amour  et  reconnaissance,  de  même  il 
fera  revivre  à  Tenvi,  par  des  fêtes  publiques  et  des  témoignages  d'af- 
fection, la  mémoire  de  François.  Et  cette  noble  émulation  de  piété 
filiale  et  de  dévotion  ne  se  borne  pas  à  la  région  dans  laquelle  ce  saint 
homme  a  vu  le  jour,  ni  aux  contrées  illustrées  par  sa  présence  ;  mais 
elle  s'étend  à  toutes  les  parties  de  la  terre,  dans  tous  les  lieux  où  le  nom 
de  François  est  arrivé  et  où  ses  institutions  fleurissent. 

Plus  que  personne,  certes,  Nous  approuvons  cet  empressement  des 
âmes  pour  un  si  excellent  objet,  surtout  étant  habitué  depuis  l'enfance 
à  avoir  pour  François  d'Assise  une  admiration  et  une  dévotion  particu- 
lières. Et  Nous  Nous  glorifions  d'avoir  été  inscrit  dans  la  famille  fran- 
ciscaine, et  plus  d'une  fois  Nous  avons  gravi  par  piété,  spontanément 
et  avec  joie,  les  sacrés  sommets  de  l'Alverne  :  dans  ce  lieu,  l'image  de 
ce  grand  homme  s'offrait  à  Nous  partout  où  Nous  posions  le  pied,  et 
cette  solitude  pleine  de  souvenirs  Nous  tenait  l'esprit  suspendu  dans 
une  muette  contemplation. 

Mais  quelque  louable  que  soit  ce  zèle,  tout  n'est  pas  là  cependant, 
Car  de  ces  honneurs  que  l'on  prépare  à  François,  il  faut  penser  qu'ils 
seront  surtout  agréables  à  celui  à  qui  on  les  décerne,  s'ils  sont  profita- 
bles à  ceux  mêmes  qui  les  rendent.  Le  fruit  réel  et  durable,  c'est  d'ac- 
quérir quelque  ressemblance  avec  cette  éminente  vertu  et  de  tâcher  de 
devenir  meilleur  en  l'imitant.  Si,  avec  l'aide  de  Dieu,  on  y  travaille 
avec  ardeur,  on  aura  trouvé  le  remède  opportun  et  efficace  aux  maux 
présents.  Nous  voulons  donc,  vénérables  frères,  non  seulement  vous 
témoigner  publiquement  par  ces  lettres  Notre  dévotion  envers  Fran- 
çois, mais  aussi  exciter  votre  charité,  pour  que  vous  travailliez  avec 
Nous  au  salut  des  hommes  par  le  remède  que  Nous  vous  indiquons. 

Le  Sauveur  du  genre  humain,  Jésus-Christ,  est  la  source  éternelle  et 
immuable  de  tous  les  biens  qui  dérivent  pour  nous  de  l'infinie  bonté  de 
Dieu,  en  sorte  que  Celui  qui  a  sauvé  une  fois  le  monde  est  aussi  Celui 
qui  le  sauvera  dans  tous  les  siècles  :  car  il  n'y  a  pas  sotis  le  ciel  lai 
autre  norn  qui  ait  été  donné  aux  hommes,  par  lequel  il  nous  faille  être 
sauvés  (1).  Si  donc  il  arrive,  par  le  vice  de  la  nature  ou  la  faute  des 
hommes,  que  le  genre  humain  tombe  dans  le  mal  et  qu'un  secours 
particulier  semble  nécessaire  pour  qu'il  puisse  se  relever,  il  faut  abso- 
lument recourir  à  Jésus-Christ  et  voir  en  lui  le  plus  grand  et  le  plus 
sûr  moyen  de  salut.  Car  sa  divine  vertu  est  si  grande  et  a  tant  de  puis- 
sance qu'on  trouve  en  elle  à  la  fois  un  abri  contre  les  dangers  et  un 
remède  contre  les  maux. 

Or,  la  guérison  est  certaine  si  le  genre  humain  revient  à  la  profes- 
sion de  la  sagesse  chrétienne  et  aux  règles  de  vie  de  l'Evangile.  Quand 
des  maux  comme  ceux  dont  Nous  parlons  se  produisent,  il  arrive  que 

(1)  -\ct.,  IV,  12. 


SAINT  P^RANÇOIS  d'aSSISE,   CONFESSEUR.  197 

Dieu  ménage  en  même  temps  un  secours  providentiel,  en  suscitant  un 
homme,  non  pas  pris  au  hasard  entre  tous  les  autres,  mais  éminent  et 
unique,  qu'il  charge  de  pourvoir  au  rétablissement  du  salut  public. 
C'est  ce  qui  arriva  à  la  fin  du  douzième  siècle  et  un  peu  plus  tard. 
François  fut  l'ouvrier  de  cette  grande  œuvre. 

On  connaît  assez  cette  époque  avec  son  caractère  de  vertus  et  de 
vices.  La  foi  catholique  était  alors  plus  profondément  enracinée  dans 
les  âmes  :  c'était  aussi  un  beau  spectacle  que  cette  multitude  enflammée 
d'un  pieux  zèle  qui  allait  en  Palestine  pour  y  vaincre  ou  y  mourir. 
Mais  la  licence  avait  beaucoup  altéré  les  mœurs  des  peuples  et  rien 
n'était  plus  nécessaire  aux  hommes  que  de  revenir  aux  sentiments 
chrétiens.  La  loerfection  de  la  vertu  chrétienne,  c'est  cette  généreuse 
disposition  de  l'âme  qui  recherche  les  choses  ardues  et  difficiles  ;  elle  a 
son  symbole  dans  la  croix,  que  tous  ceux  qui  veulent  suivre  Jésus- 
Christ  doivent  porter  sur  leur  épaule.  Le  propre  de  cette  disposition, 
c'est  de  se  détacher  des  choses  mortelles,  de  se  commander  pleine- 
ment à  soi-même  et  de  supporter  avec  calme  et  résignation  l'adversité. 
Enfin,  la  charité  de  Dieu  est  la  maîtresse  et  la  souveraine  de  toutes  les 
vertus  envers  le  prochain  ;  sa  puissance  est  telle  qu'elle  fait  dispa- 
raître toutes  les  difficultés  qui  accompagnent  l'accomplissement  du 
devoir  et  qu'elle  rend  non  seulement  tolérables,  mais  même  agréables 
les  travaux  les  plus  durs. 

Il  y  avait  grande  pénurie  de  ces  vertus  au  douzième  siècle,  car  un 
trop  grand  nombre  d'hommes  étaient  alors,  pour  ainsi  dire,  asservis 
aux  choses  temporelles,  ou  convoitaient  avec  frénésie  les  honneurs  et 
les  richesses,  ou  vivaient  dans  le  luxe  et  les  plaisirs.  Quelques-uns 
avaient  tout  le  pouvoir  et  faisaient  de  leur  puissance  un  instrument 
d'oppression  pour  la  foule  misérable  et  méprisée  ;  et  ceux-là  mêmes  qui 
auraient  dû,  par  leur  profession,  être  en  exemple  aux  hommes,  n'a- 
vaient pas  évité  les  souillures  des  vices  communs.  L'extinction  de  la 
charité  en  plusieurs  lieux  avait  eu  pour  conséquence  les  fléaux  multi- 
ple set  quotidiens  de  l'envie,  de  la  jalousie  et  de  la  haine  ;  les  esprits 
étaient  si  divisés  et  si  hostiles  que,  pour  la  moindre  cause,  les  cités 
voisines  entraient  en  guerre  et  que  les  citoyens  s'armaient  du  fer  l'un 
contre  l'autre. 

C'est  dans  ce  siècle  que  François  parut.  Avec  une  constance  admi- 
rable, une  droiture  égale  à  sa  fermeté,  il  s'efforça  par  ses  paroles  et  ses 
actes  de  placer  sous  les  yeux  du  monde  vieillissant  l'image  authenti- 
que de  la  perfection  chrétienne.  En  effet,  de  même  que  le  bienheureux 
père  Dominique  Guzman,  à  cette  époque,  défendait  l'intégrité  des 
célestes  doctrines  et  repoussait,  armé  du  flambeau  de  la  sagesse  chré- 
tienne, les  erreurs  perverses  des  hérétiques,  ainsi  François,  conduit 
par  Dieu  aux  grandes  actions,  obtenait  la  grâce  d'exciter  à  la  vertu  les 
chrétiens  et  de  ramener  à  l'imitation  du  Christ  ceux  qui  avaient  beau- 
coup et  longtemps  erré.  Ce  n'est  certes  pas  par  hasard  qu'arrivèrent 
aux  oreilles  de  l'adolescent  ces  conseils  de  l'Evangile:  Dédaignez  l'or  et 
V argent,  nen  aijez point  dans  vos  bourses^ne  prenez  pour  la  route  ni 


198  4  OCTOBRE. 

besace,  ni  chaussures,  ni  bâton  (1).  Et  encore  :  ^9/  tu  veux  être  parfait, 
va,  vends  ce  que  tu  possèdes,  donne-s-en  le  prix  aux  pauvres,  et  suis- 
moi  (2). 

Interprétant  ces  avis  comme  adressés  à  lui  directement,  il  se  détache 
à  l'instant  de  tout,  change  ses  vêtements,  adopte  la  pauvreté  comme 
associée  et  compagne  pour  tout  le  reste  de  sa  vie,  et  prend  la  résolution 
que  ces  grands  préceptes  de  vertus  qu'il  avait  embrassés  avec  uu  noble 
et  sublime  esprit,  seront  les  règles  fondamentales  de  son  Ordre.  De- 
puis ce  temps,  au  milieu  de  la  mollesse  si  grande  du  siècle,  et  de  cette 
délicatesse  exagérée  qui  l'entoure,  on  le  voit  s'avancer  dans  ces  prati- 
ques âpres  et  difficiles  :  il  quête  sa  nourriture  de  porte  en  porte  ;  et  les 
moqueries  d'une  populace  insensée,  celles  qui  senties  plus  injurieuses, 
non  seulement  il  les  supporte,  mais  il  les  recherche  avec  une  admirable 
avidité.  Assurément,  il  avait  embrassé  la  folie  de  la  Croix  du  Christ, 
et  il  la  considérait  comme  sagesse  absolue;  ayant  pénétré  davantage 
dans  rintelligeuce  de  ces  mystères  augustes,  il  vit  et  jugea  qu'il  ne 
pouvait  nulle  part  ailleurs  mieux  placer  sa  gloire. 

Avec  l'amour  de  la  Croix  une  ardente  charité  pénétra  le  cœur  de 
François  et  le  poussa  à  propager  avec  zèle  le  nom  chrétien  jusqu'à 
exposer  sa  vie  au  danger  le  plus  certain.  Il  embrassait  tous  les  hommes 
dans  cette  charité,  mais  il  chérissait  particulièrement  les  pauvres  et 
les  petits,  en  sorte  qu'il  paraissait  se  plaire  surtout  avec  ceux  que  les 
autres  avaient  coutume  d'éviter  ou  de  mépriser  orgueilleusement.  Par 
là,  il  mérita  bien  de  cette  fraternité  par  laquelle  Jésus-Christ,  en  la 
restaurant  et  en  la  perfectionnant,  a  fait  de  tout  le  genre  humain 
comme  une  famille  placée  sous  l'autorité  de  Dieu,  père  commun  de 
tous. 

Grâce  à  tant  de  vertus  et  surtout  par  une  rare  austérité  de  vie,  ce 
héros  très  pur  s'appliqua  à  reproduire  en  lui,  autant  qu'il  le  pouvait, 
l'image  de  Jésus-Christ.  Le  signe  de  la  divine  providence  parut  bien 
en  ce  qu'il  lui  fut  donné  d'avoir  des  ressemblances  avec  le  divin  Ré- 
dempteur même  dans  les  choses  extérieures.  Ainsi,  à  l'exemple  de 
Jésus-Christ,  il  arriva  à  François  de  naître  dans  une  étable  et  d'avoir 
pour  lit,  tout  petit  enfant,  comme  autrefois  Jésus,  la  terre  couverte  de 
paille.  On  rapporte  qu'à  ce  moment  des  chœurs  célestes  d'anges  et  des 
chants  entendus  à  travers  les  airs  complétèrent  la  ressemblance. 
Comme  le  Christ  avait  fait  pour  ses  apôtres,  il  s'adjoignit  pour  dis- 
ciples quelques  hommes  choisis  à  qui  il  ordonna  de  parcourir  la  terre 
en  messagers  de  la  paix  chrétienne  et  du  salut  éternel.  Dénué  de  tout, 
bafoué,  renié  par  les  siens,  il  eut  encore  cela  de  commun  avec  Jésus- 
Christ  qu'il  ne  voulut  même  pas  avoir  un  grabat  en  propre  pour  re- 
poser sa  tête.  Pour  dernier  trait  de  ressemblance,  lorsqu'il  était  sur  le 
mont  Alverne,  comme  sur  son  calvaire,  il  fut  pour  ainsi  dire  mis  en 
croix,  par  un  prodige  nouveau  jusque-là,  en  recevant  sur  son  corps 
l'impression  des  sacrés  stigmates. 

(1)  ]Matth.,  X,  9-10. 

(2)  Matth.,  xiï,  21. 


SAINT   FRANÇOIS   D' ASSISE,    CONFESSEUR.  199 

Nous  rapportons  ici  un  fait  non  moins  éclatant  en  lui-même  par  le 
miracle  que  rendu  célèbre  par  la  voix  des  siècles.  Un  jour  que  saint 
François  était  plongé  dans  une  ardente  contemplation  des  plaies  de 
Notre-Seigneur  et  qu'il  aspirait  pour  ainsi  dire  en  lui  leurs  douloureux 
effets  et  semblait  boire  comme  s'il  eût  eu  soif,  un  ange  descendu  du  ciel 
se  montra  tout  à  coup  à  lui  ;  puis  une  vertu  mystérieuse  ayant  aussitôt 
brillé,  François  sentit  ses  mains  et  ses  pieds  comme  percés  de  clous  et 
son  côté  traversé  par  une  lance  aiguë.  Dès  lors,  il  ressentit  dans  son 
âme  une  immense  ardeur  de  charité  ;  sur  son  corps  il  porta  jusqu'à  la 
fin  l'empreinte  vivante  des  plaies  de  Jésus-Christ. 

De  pareils  prodiges  qui  devraient  être  célébrés  par  une  langue  angé- 
lique  plutôt  que  par  celle  des  hommes  montrent  assez  combien  grand 
et  digne  fut  l'homme  choisi  par  Dieu  pour  rappeler  ses  comtemporains 
aux  mœurs  chrétiennes.  Certes,  à  la  maison  de  Damien,  c'était  une 
voix  plus  qu'humaine  qui  fut  entendue  de  François,  lui  disant  :  «  Va, 
soutiens  ma  maison  chancelante.  »  Ce  n'est  pas  un  fait  moins  digne 
d'admiration  que  cette  apparition  céleste  survenue  à  Innocent  III,  où 
il  lui  sembla  voir  François  soutenir  de  ses  épaules  les  murailles  incli- 
nées de  la  basilique  de  Latran.  L'objet  et  le  sens  de  ce  prodige  sont 
manifestes  ;  il  signifiait  que  François  devait  être  en  ce  temps-là  un 
ferme  appui  et  une  colonne  pour  la  République  chrétienne.  Et  en  effet 
il  ne  tarda  pas  à  se  mettre  à  l'œuvre. 

Les  douze  qui  se  mirent  les  premiers  sous  sa  direction  furent  comme 
une  petite  semence,  laquelle,  par  la  grâce  de  Dieu  et  sous  les  auspices 
du  Souverain-Pontife,  parut  bientôt  se  changer  en  une  fertile  moisson. 
Après  qu'ils  eurent  été  saintement  formés  sur  les  exemples  du  Christ, 
François  distribua  entre  eux  les  différentes  contrées  de  l'Italie  et  de 
l'Europe  pour  y  aller  porter  l'Evangile  ;  il  chargea  même  quelques-uns 
d'entre  eux  d'aller  jusqu'en  Afrique.  Tout  de  suite,  pauvres,  ignorants 
et  grossiers  qu'ils  sont,  ils  se  mêlent  au  peuple  :  dans  les  carrefours  et 
sm*  les  places,  sans  appareil  de  lieu  ni  pompe  de  langage,  ils  se  mettent 
à  exhorter  les  hommes  au  mépris  des  choses  terrestres  et  à  la  pensée 
de  la  vie  future.  C'est  une  merveille  de  voir  quels  furent  les  fruits  de 
l'entreprise  de  ces  ouvriers  en  apparence  si  humbles.  Une  multitude 
avide  de  les  entendre  accourut  en  masse  à  eux  :  alors  on  se  mit  à 
pleurer  ses  fautes,  à  oublier  les  injures  et  à  revenir,  par  l'apaisement 
des  discordes,  à  des  sentiments  de  paix. 

Un  décret  du  7  juillet  1882  établit  des  règles  pour  les  indulgences 
accordées  aux  tertiaires.  Un  autre  décret  de  la  Sacrée-Congrégation 
des  Rites  du  2  avril  1883  élève  au  rite  double-majeur  les  fêtes  de 
saint  Benoit,  saint  Dominique  et  saint  François  d'Assise. 

Saint  François  est  patron  de  la  ville  d'Assise,  de  Guastalla,  Livourne, 
la  Mirandole,  de  l'Ombrie  tout  entière.  Il  reçoit  dans  ces  lieux  un  culte 
plus  solennel;  mais  il  n'y  a  guère  de  ville  impoitante  dans  le  monde 
chrétien  où  il  n'ait  une  église  ou  un  autel;  souvent  même  dans  de 
très  petits  bourgs  ou  villages  une  église  ou  un  oratoire  est  placé  sous 


200  4   OCTOBRE. 

son  invocation,  car  les  religieux  affiliés  sous  sa  Règle,  et  qui  sont 
en  nombre  immense,  aiment  à  s'établir  dans  des  lieux  peu  fréquentés. 
A  Rome  il  y  a  cinq  églises  sous  son  vocable  et  ses  fils  sont  établis 
dans  plusieurs  autres  sanctuaires  très  importants  comme  Saint-Pierre 
in  Montorio,  VAra  Cœli  et  les  Saints-Apôtres.  Dans  cette  dernière 
église  le  Sénat  doit  offrir  tous  les  ans  un  calice  et  quatre  torches.  A 
Saint-François  a  Ripa,  où  le  Saint  établit  lui-même  un  hôpital,  on 
montre  la  chambre  qu'il  habitait,  la  pierre  sur  laquelle  il  posait  sa 
tète  pour  dormir,  et  l'oranger  qu'il  planta. 

Saint  François  est  encore  le  patron  de  l'ordre  entier  qu'il  établit 
et  de  ses  nombreuses  ramifications.  Cet  ordre  a  pour  armoiries  un 
écusson,  souvent  d'azur,  quoique  parfois  occupé  par  des  nuages  et 
des  rayons.  Au  centre  est  une  croix  sous  laquelle  se  croisent  un  bras 
de  saint  François  et  un  bras  de  Notre-Seigneur,  l'un  et  l'autre  avec 
la  plaie  à  la  main. 

Les  traits  principaux  de  la  vie  de  saint  François  se  trouvent  rappelés 
par  les  attributs  qui  le  désignent  dans  les  arts  ;  ce  sont  :  l'agneau,  des 
anges,  un  centaure,  l'apparition  de  Notre-Seigneur,  l'apparition  de 
l'Enfant  Jésus,  le  croissant,  la  croix,  le  crucifix,  un  édifice,  une  étable, 
une  étoile,  une  image  de  Notre-Dame,  un  lis,  un  livre,  une  musique 
céleste,  de  la  neige,  des  oiseaux,  des  poissons,  des  possédés,  l'appa- 
rition d'un  séraphin  et  surtout  les  stigmates.  Quelquefois  il  est  repré- 
senté avec  saint  Dominique  soutenant  l'église  de  Saint- Jean  de  Latran. 

Les  Opuscules  de  saint  François  d'Assise  ont  été  traduits  du  latin 
en  langue  italienne  et  publiés  à  Florence  en  1880  par  le  P.  Bernardin 
de  Fivizzano,  provincial  des  capucins,  à  Montaghi.  On  y  trouve  :  Lettres; 
avis  aux  religieux:  conférences  monastiques:  apophthegmes  recueillis 
des  légendes  et  des  traditions;  entretiens  familiers;  cantiques;  office 
de  la  Passion,  composé  par  saint  François. 

Le  Père  Marcellino  vient  de  publier  plusieurs  ouvrages  très  im- 
portants pour  l'histoire  de  l'ordre  séraphique  :  l'histoire  générale 
des  missions  franciscaines,  en  huit  volumes,  et  Bibliographie  francis- 
caine. En  italien. 

Il  reste  sur  la  vie  de  saint  François  des  documents  nombreux  et 
absolument  certains.  Ils  sont  même  si  abondants  que  nous  ne  pouvons 
en  donner  qu'une  idée  très  incomplète.  Le  premier  qui  écrivit  la  vie 
du  Patriarche  d'Assise  fut  l'un  de  ses  disciples  immédiats,  Thomas 
de  Celano,  reçu  dans  l'Ordre  par  saint  François  et  témoin  oculaire. 
Son  ouvrage  a  été  publié  par  le  P.  Suyskeins  dans  les  Acta  Sanctorum. 
Cet  ouvrage  fut  composé  avant  la  translation  du  Saint,  laquelle  eut 
lieu  en  1230.  Le  second  fut  saint  Bonaventure  et  c'est  un  grand 
avantage  qu'elle  soit  la  production  d'un  auteur  qui  possédait,  dans 
le  même  degré  que  son  héros,  l'esprit  de  prière,  de  pénitence  et  de 
charité.  Ce  livre  du  Docteur  de  l'Eglise,  saint  Bonaventure,  n'a  pas 
seulement  paru  dans  la  collection  de  ses  ouvrages,  mais  une  édition 
en  a  été  donnée  avec  les  notes  de  Sédulius  et  de  Wadding.  Henri 
Sédulius,  mort  en  1620,  s'est  beaucoup  occupé  des  gloires  de  l'Ordre 


SAINT   FRANÇOIS   d' ASSISE,    CONFESSEUR.  :201 

séraphiqiie  auquel  il  appartenait.  Luc  Wadding  de  la  même  Famille 
religieuse  est  plus  célèbre  encore  pour  ses  travaux  et  surtout  pour 
son  grand  ouvrage  des  A^nnales  de  l'Ordre  des  Mineurs.  A  ces  auteurs 
il  faut  ajouter  Bernard  de  Basse  qui  fut  le  contemporain,  le  secrétaire 
et  le  confident  de  saint  Bonaventure,  et  put  comme  celui-ci  s'entretenir 
avec  les  derniers  survivants  des  compagnons  de  saint  François.  11 
connut  la  Légende  écrite  par  le  Docteur  séraphique,  et  s'il  prit  la 
plume  après  lui  ce  fut  pour  recueillir  les  épis  que  saint  Bonaventure 
avait  laissé  tomber  de  sa  gerbe.  Les  trois  compagnons,  très  socii, 
Léon,  Ange  et  Rufin,  qui  avaient  aussi  vécu  aux  côtés  de  saint 
François,  ont  laissé  pareillement  un  récit  dont  l'éloge  est  dans  toutes 
les  bouches.  La  Chronique  de  Bernard  de  Besse  était  restée  inédite 
et  connue  seulement  de  nom  jusqu'en  1879.  A  cette  date  le  P.  Léopold 
de  Chérancé  découvrit  cet  ouvrage  dans  un  manuscrit  de  la  biblio- 
thèque d'Angers  et  le  fit  connaître  dans  une  Vie  de  saint  François 
qui  a  reparu  avec  de  notables  développements  en  1885.  Outre  sa 
valeur  intrinsèque,  il  jette  une  vive  lumière  sur  l'un  des  chefs-d'œuvre 
littéraires  du  moyen  âge,  les  Fioretti,  ou  Petites  fleurs  de  saint  François 
d'Assise,  œuvre  anonyme  du  commencement  du  xiv"  siècle.  Jusqu'à 
présent  les  critiques  n'avaient  vu  dans  les  Fioretti  qu'une  pure  fiction; 
or,  en  confrontant  cet  ouvrage  avec  la  Chronique  de  Bernard  de  Ce- 
tano,  il  est  facile  de  se  convaincre  qu'il  n'est  souvent  que  la  repro- 
duction littérale  du  travail  composé  par  le  disciple  et  compagnon  de 
saint  François.  Ainsi  Ozanam  avait  raison  de  dire  :  «  On  peut  regarder 
les  Fioretti  comme  une  épopée  qui  résume  les  traditions  héroïques 
de  l'ordre  de  saint  François,  ou  plutôt  comme  un  reliquaire  dont 
les  émaux  représentent  avec  naïveté  les  miracles  du  Saint  et  les  figures 
de  ses  compagnons.  »  Les  Poètes  franciscains.  Préface. 

Acta  Sanctorum  Boll.  4  oct.,  t.  ii,  p.  545-1004. 

Saint  François  d'Assise.  —  I.  Vie  de  saint  François  par  le  P.  Léo- 
pold de  Chérancé.  —  II.  Saint  François  après  sa  mort  :  1°  l'ordre  de 
Saint-François,  par  le  R.  P.  Henri  de  Grèzes;  2°  les  fils  de  saint 
François,  par  le  R.  P.  Ubald  de  Chanday  ;  3°  saint  François  dans  l'Art, 
par  M***.  —  Paris,  Pion,  1885,  grand  in-4o.  Magnifique  ouvrage  sous 
le  rapport  de  la  doctrine  et  de  l'art. 

Cartier  (Etienne).  —  Le  triomphe  de  saint  François,  dans  la  Revue 
de  l'Art  chrétien,  1885,  p.  419  et  suiv. 

Histoire  de  saint  François  d'Assise  (1182-1285),  par  Emile  Chavin  de 
Malan.  Paris,  Débécourt,  1841.  In-8°. 

San  Francisco  de  Asis  por  Emilia  Pardo  Bazan  con  licencia  ecclesias- 
tica.  Madrid  (1882),  2  vol.  in-8°. 

Gios.  Fratlni.  —  Storia  délia  basilica  e  del  convento  di  S.  Francisco 
di  Assisi.  Prato,  R.  Guasti.  In-8°. 

Il  piu  antico  Poema  délia  Vita  di  san  Francesco  d' Assisi,  scritto  in- 
nanzi  l'anno  1230,  ora  per  la  prima  volta  pubblicato  e  tradotto  da  An- 
tonio Cristofani.  Prato,  in-8%  1883. 

Hélyot.  —  Histoire  des  ordres  monastiques,  etc.,  t.  vu,  p.  1  et  suiv. 


202  4   OCTOBUE. 

Analecta  juris  pontificii,  xxm"  série,  col.  127,  218-225. 
Analecta  franciscana,  1885.  Cette  publication  regarde  surtout  l'An- 
gleterre. 
Le  Palmier  séraphique.  2=  éd.  Saint-Trond,  1859-1873.  12  vol.  in-8°. 
L'Auréole  séraphique.  Paris,  Bloud  et  Barrai.  4  vol.  in-12. 
Le  Polybiblion,  t.  xxxviii,  p.  561. 
PoTTfL\ST.  —  Bibliûtheca  medii  œvi,  p.  707. 
Chevalieu.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  765-8. 
Petits  Bollandistes,  t.  xvii,  p.  110. 


SAINTE   DOMXINE  ET   SES   DEUX   FILLES 
BÉRÉNICE  ET  PROSDOCE, 

m 

MARTYRES   EN    SYRIE. 

306. 
(P.  Boll.  yn.  45.) 

Les  saintes  Domnine,  Domnina^  Bérénice,  Bermna  alias  Bérénices^ 
et  Prosdoce,  Prosdoces,  poursuivies  et  déjà  captives,  se  précipitèrent 
dans  un  fleuve  où  elles  moururent,  pour  échapper  à  la  brutalité 
de  leurs  persécuteurs. 

Leurs  Actes  sont  tirés  d'une  homélie  de  saint  Jean  Chrysostome,  et 
reçus  comme  authentiques  par  les  critiques  les  plus  exacts. 

Acta  Sanctorum  Boll.  4  oct.,  t.  ii^  p.  397-407. 

RuiNART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  498-502;  éd.  1859. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  m,  c.  11,  n.  10. 

Butler- GoDESCARD.  —  Vie  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v.  p.  327-8. 


SAINT  AMMON  OU  AMON, 

FONDATEUR   DES   ER^UTES   DE   NITRIE    EN    EGYPTE. 

350. 
(P.  Boll.  XII.  46.) 

Saint  Ammon,  l'un  des  pères  les  plus  célèbres  des  déserts  de  Nitrie 
et  dont  la  Vie  a  été  écrite  avec  beaucoup  d'exactitude  par  Pallade 
dans  son  histoire  Laiisiaca,  chap.  8. 

Acta  Sanctorum  Boll.  4  oct.,  t.  ii,  p.  415-422. 


SAINTE   AURE,    VIERGE   ET    ABUESSI-:  ;   PHILIPPE   KONG    PIL-T8I0U.      203 

SAINTE  AURE  OU  AURÉE,  VIERGE  ET  ABBESSE  A  PARIS. 

Vers  666. 

(P.  Boll.  XII.  47.) 

Sainte  Aiire,  Aurea,  construisit  un  monastère  dans  la  ville  de  Paris. 
Elle  ne  nous  est  guère  connue  que  par  les  relations  qu'elle  eut  avec 
saint  Eloi,  évùque  de  Noyon,  et  par  les  récits  de  saint  Ouen  dans  la 
Vie  qu'il  a  composée  de  ce  saint  prélat. 

Acta  Sanctoruni  Boll.  4  oct.,  t.  ii,  p.  472-498. 

M.^BiLLOx.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Siec.  ii,  p.  lviii. 


PHILIPPE  KONG  PIL-TSIOU,  DÉCAPITÉ  POUR  LA  FOI. 

1801. 

Philippe  était  beau-fils  de  Colombe  Hang,  décapitée  pour  la  foi 
le  3  juillet  1801.  Il  vivait  avec  elle  et  la  suivit  à  la  capitale.  Lorsqu'ils 
eurent  recueilli  chez  eux  le  prêtre  Jacques  Tsiou,  martyrisé  le  31  mai 
de  la  même  année,  Philippe  profita  de  sa  présence  pour  devenir  un 
parfait  chrétien.  Chaque  jour  il  lui  répondait  la  messe  et  lui  rendait 
tous  les  services  que  peut  désirer  un  proscrit.  Arrêté  avec  Colombe, 
mais  jeté  dans  une  autre  prison,  il  supporta  les  tortures  les  plus 
cruelles  d'abord  avec  courage,  mais  il  semblait  faiblir  lorsque  son 
héroïque  mère  ranima  sa  foi  et  sa  confiance  en  Dieu.  L'ayant  aperçu 
de  loin  au  moment  où  elle  se  rendait  au  tribunal,  elle  lui  cria  d'une 
voix  forte  :  «  Jésus  est  au-dessus  de  ta  tête  et  te  voit;  peux-tu  t' aveu- 
gler et  te  perdre  ainsi?  Prends  courage,  mon  enfant,  songe  au  bonheur 
du  ciel.»  Depuis  ce  jour  il  ne  se  démentit  plus;  il  subit  encore  les 
plus  cruels  supplices  et  livra  sa  tète  pour  le  divin  Maître  le  4  octobre 
de  la  même  année.  Il  n'avait  que  vingt-huit  ans. 

Ch.  Dallet.  —  Histoire  de  l'Eglise  de  Corée,  1. 1,  p.  158. 

Les  Missions  catholiques,  t.  x  (1878;,  p.  478. 


204  5   OCTOBRE. 


V^  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  APOLLINAIRE, 

ÉYÈQUE  DE  VALENCE  ET  CONFESSEUR. 

520. 
(P.  Boll.   XII.  50.) 

Saint  Apollinaire,  né  à  Vienne  vers  l'an  453,  devint  évêque  de  Valence 
sur  le  Rhône  vers  l'an  486  et  y  mourut  le  5  octobre  520.  D'autres 
reportent  sa  mort  à  525.  Il  est  honoré  à  Valence  sous  le. nom  de  Saint- 
Aiplomay. 

Saint  Apollinaire  est  le  patron  de  la  cathédrale  et  de  la  ville  de  Valence. 
Comme  attribut  dans  les  œuvres  d'art  il  a  reçu  une  source. 

Des  données  très  certaines  sur  les  actions  de  saint  Apollinaire 
nous  ont  été  transmises  quoique  sa  Vie  ne  soit  pas  très  ancienne. 
Elle  est  attribuée  au  diacre  Eladius. 

S.  AviT.  —  Epist.  11,  12,  etc. 

Acta  Sanctorum  Boll.  5  oct.,  t.  m,  p.  44-60. 

BoRALi.  —  Chronicon  Lirinense,  ad  an.  520. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  516. 

Martène.  —  Veterum  Scriptorum  collectio,  t.  vi,  col.  777-8. 

Patrologia  latina,  t.  lix,  col.  234,  273. 

Gallia  Christiana,  t.  xvi,  col.  290. 

Nadal.  —  Hagiographie  du  diocèse  de  Valence,  p.  107-148. 


SAINT  PLACIDE  ET  SES  COMPAGNONS, 

martyrs   a   MESSINE,    EN    SICILE. 

541. 

(P.  Boll.  xii.  57.) 

Saint  Placide,  Placidus^  protomartyr  de  l'ordre  de  Saint-Benoît, 
devint  disciple  du  bienheureux  Patriarche  en  522,  fut  envoyé  pour 
établir  et  gouverner  le  monastère  de  Messine  en  534.  Il  y  fut  mis 
à  mort  par  des  pirates  païens  le  5  octobre  541.  Avec  lui  moururent 
Firmat,  Firmatus,  moine  et  diacre,  Faustin,  Faustinus,  Donat^  Gordien 
et  vingt-huit  autres  moines.  Il  y  eut  de  plus  Eutyche  et  Victorin,  ses 
frères,  et  la  vierge  Flavie,  sa  sœur,  qui  furent  unis  à  ses  combats  et 
à  sa  gloire.  En  tout  trente-six  martyrs. 


SAINT    1-LACIDE    ET   SES    COMPAGNONS,    MAKTYRS.  205 

En  ir)8i')  les  reliques  île  saint  Placide  et  de  ses  compagnons  furent 
retrouvées  dans  l'église  des  chevaliers  de  Malte  à  Messine,  église 
dédiée  sous  le  nom  de  Saint-JeanBaptiste.  Le  chevalier  Philippe  Goth, 
né  à  Messine,  écrivit  une  histoire  de  cette  découverte  considérée  avec 
raison  comme  un  événement  très  important.  Il  lit  voir  comment  les 
circonstances  de  la  sépulture  des  saints  martyrs  confirment  complè- 
tement les  récits  de  Gordien  de  Syracuse,  compagnon  de  saint  Placide 
et  son  premier  historien.  Cette  démonstration  était  nécessaire,  car  des 
critiques  étroits  abusaient  de  quelques  expressions  difficiles  pour 
nier  la  vérité  du  fait  du  martyre  lui-même.  La  démonstration  parut 
si  péremptoire  que  le  Saint-Siège  agit  en  conséquence  et  le  Pape  Sixte- 
Quint  défendit  sous  peine  d'excommunication  de  rien  distraire  du  saint 
trésor  de  ces  reliques.  Lors  donc  que  l'on  possède  quelques-unes  de 
ces  reliques,  comme  à  l'abbaye  de  Solesmes,  c'est  qu'elles  ont  été 
détachées  avant  la  promulgation  de  la  bulle  de  Sixte-Quint. 

La  démonstration  du  chevalier  Philippe  Goth  parut  solide  à  tous 
les  critiques  raisonnables.  Dom  Mabillon  a  reproduit  la  substance 
de  son  livre  dans  les  Annales  bénédictines  et  il  a  reproduit  les  planches 
dont  il  s'était  servi  pour  appuyer  ses  récits.  L'ouvrage  de  Gordien  de 
Syracuse,  écrit  en  grec,  nous  est  parvenu  complet  et  c'est  la  source 
pour  le  martyre;  pour  les  commencements  de  la  vie  de  saint  Placide 
à  Subiaco  et  au  Mont-Cassin  c'est  saint  Grégoire  le  Grand  qui  les  fait 
connaître  dans  la  Vie  de  saint  Benoît. 

Saint  Placide  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  de  Messine  et  de  tout 
l'ordre  de  Saint-Benoît.  En  beaucoup  de  lieux  il  est  choisi  comme  patron 
spécial  du  noviciat.  Il  y  avait  encore  au  xiii^  siècle,  à  Caltanissata  près 
d'Agrigente,  une  abbaye  de  bénédictins  du  Mont-Cassin,  sous  le  nom 
et  le  patronage  de  Saiute-Flavie.  Il  y  avait  aussi  durant  les  deux 
derniers  siècles  la  congrégation  de  Saint-Placide,  sortie  de  celle  de 
Saint-Vanne  et  qui  fut  établie  dans  l'abbaye  de  Saint-Hubert  par  un 
saint  religieux  nommé  Dom  Nicolas  de  Fauson  et  le  concours  d'autres 
serviteurs  de  Dieu  d'une  éminente  piété,  Dom  Mathias  Potier  et  Dom 
Jérôme  Lamy.  Elle  finit  par  régir  presque  tous  les  monastères  des 
Pays-Bas. 

Mabillon.  — Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœc.  i,  p.  45-8L  Vie  écrite 
par  Gordien,  traduite  par  Pierre  Diacre,  et  une  autre  Vie  anonyme. 
Voir  aussi  la  préface  du  même  volume,  c.  4,  n.  11. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  iv,  n.  14-17,  t.  i,  p.  82-3. 

Acta  Sanctorum  Boll.  5  oct.,  t.  iir,  p.  65-139. 

Martène.  —  Amplissima  collectio,  t.  vi,  col.  785-788. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  516. 

Sicilia  saucta,  lib.  iv,  p.  245. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum.  lib.  m,  c.  18,  n.  19; 
c.  41,  n.  9;  lib.  iv,  part,  i,  c.  24,  n.  3;  lib.  iv,  part,  ii,  c.  9,  n.  4  et  c.  24, 
n.  14.  Benoît  XIV  fait  remarquer  que  le  culte  de  S.  Placide  fut  étendu 
par  Sixte-Quint  après  la  découverte  des  reliques  et  la  constatation  de 
leur  identité. 


206  5   OCTOBRE. 

Yepès.  —  Chroniques  générales  de  l'ordre  de  S. -Benoît,  t.  iv,  c.  2. 
Analecta  juris  poutiticii,  xxiii''  série,  col.  344. 
Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1849. 


SAINTE  ÉNIMIE  OU  ÉNÉMIE, 

VIERGE   ET   ABBESSE,    AU  DIOCÈSE   DE   MENDE. 

VIP  siècle. 

(P.  Boll.  xu.  60.) 

Sainte  Enimie,  Enymia,  fille  de  Clotaire  II  et  sœur  du  roi  Dagobert, 
consacra  à  Dieu  sa  virginité  et  se  retira  dans  le  Gévaudan,  au  diocèse 
de  Mende,  où  elle  fonda  un  ou  même  deux  monastères. 

Acta  Sanctorum  Boll.  6  oct.,  t.  m,  p.  306  et  34,  406-13;  t.  ix,  p.  630. 

Gallia  Christiaua  (nova),  1. 1,  col.  111;  t.  ii,  col.  764-66. 

Le  Cointe.  —  Annales  eccles.  Francorum,  t.  ii,  p.  794. 

Pascal  (J.  B.  E.).  —  Recherches  hist.  et  crit.  sur  sainte  Enimie  et 
sur  la  ville  de  ce  nom  au  diocèse  de  Mende.  Paris,  1846,  in-8°,  50  p. 

JoRY.  —  Histoire  de  sainte  Enimie,  vierge  mérovingienne,  fondatrice 
d'un  monastère  royal  au  Gévaudan,  au  commencement  du  viii''  siècle. 
Privas,  1875.  Iu-18,  xxiv-149  p. 

Société  des  Antiquaires  de  France;  séance  du  19  décembre  1884. 
Mémoire  sur  l'inscription  placée  sur  son  tombeau  entre  950  et  1060  et 
qui  se  termine  par  ces  mots  :  In  hac  aula  requiescit  corpus  _beat8e 
Eniminae. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  752. 

Acta  sanctse  virginis  Enimise  et  Francorum  Clotarii  II  flliae  régis. 
(Ex  bibliotheca  nationali  Lat.  n^  913.)  Saint-Martin-de-Roubaux 
(Lozère),  impr.  de  l'abbé  Fourcher.  [1882].  In-32,  192  p. 

Le  poète  provençal  Bertrand  de  Marseille,  mort  en  1310,  a  composé 
un  poème  à  la  gloire  de  sainte  Enimie. 


SAINT  MAGDALVÉE,  ÉVÊQUE  DE  VERDUN. 

Vers  776. 

(P.  Boll.  XII.   67.) 

Saint  Magdalvée,  Marjdalveus,  dit  aussi  Mauve,  occupa  le  siège 
épiscopal  de  Verdun  de  l'an  753  au  11  octobre  776  environ.  Sa  fête 
se  célèbre  le  4.  Il  est  aussi  nommé  Mauvy  et  Mauvis. 

Il  reste  une  Vie  ancienne  de  saint  Magdalvée  et  digne  de  confiance. 

Acta  Sanctorum  Boll.  4  oct.,  t.  ii,  p.  499-536. 

Calmet.  —  Histoire  de  Lorraine,  p.  610. 


SAINT    SIMON  ;    LA   BIENHEUREUSE   FLORE;    SAINTE   GALLA.  207 

Paoi.  —  Critica  Baronii,  ad  an.  775,  n.  15. 
SuRius.  —  Yita?  Sanctorum  (1618),  t.  x,  p.  G4-5. 
Gallia  Christiana,  t.  xiii.  col.  117*2-3. 


SAINT  SmOX  DE  CRESPY-EN-VALOIS, 

MOINE    DE    l'abbaye    DE    SAINT -OYAXD    ET    CONFESSEUR. 

Vers  1083. 

(P.  Boll.  xn.  72.) 

Saint  Simon,  comte  de  Crépy-en-Yalois,  devint  possesseur  de  ce  titre 
en  1072;  embrassa  la  profession  monastique  en  l'abbaye  de  Saint- 
Oyand  en  1077  et  mourut  à  Rome  entre  les  années  1080  et  1083,  le 
30  septembre. 

La  Vie  de  saint  Simon  a  été  écrite  par  un  contemporain  dont  le  nom 
nous  est  inconnu. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Sœc.  vi,  part,  ii,  p.  370-384. 

Acta  Sanctorum  Boll.  30  sept.,  t.  viii,  p.  711-751. 

Corblet.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  m,  p.  491-519. 

Vies  des  saints  de  Franche-Comté,  t.  m,  p.  334-403. 


LA  BIENHEUREUSE    FLORE    OU   FLEUR,    VIERGE, 
A  l'hopital-beaulieu  (hopital-issendolus),  au  diocèse  de  cahors. 

1247. 

(P.  Boll.  XII.  76.) 

La  B^  Flore,  Flora,  religieuse  de  l'ordre  de  Saint-Jean-de-Jérusalem 
en  l'hôpital  de  Beaulieu  en  Quercy,  au  diocèse  de  Cahors,  mourut  le 
11  juin  1247. 

La  vie  de  la  bienheureuse  Flore  est  connue  de  la  manière  la  plus 
authentique  par  les  récits  qu'a  laissés  son  confesseur. 

Acta  Sanctorum  Boll.  11  jun.,  t.  vi,  p.  97-117. 

Analecta  juris  pontificii,  série  xviii,  col.  1-27. 


SAINTE  GALLA  DE  ROME,  VEUVE  ET  RECLUSE. 

546. 

(P.  Boll.  xn.  S6.) 

Sainte  Galla,  dame  romaine,  consacra  à  Dieu  sa  viduité  dans  l'état 
monastique  et  mourut  le  5  octobre  546.  Sur  la  maison  qu'elle  occupait 


•208  ^>   OCTOBRE. 

à  Rome  on  a  construit  une  église  dédiée  sous  son  nom  et  où  le  jour  de 
sa  fête  se  fait  à  tous  les  pauvres  qui  se  présentent  une  aumône  de  cin- 
quante centimes  et  d'un  pain  d'une  livre.  Un  hospice  est  attaché  à 
cette  église  et  saint  Jean-Baptiste  de  Rossi  l'habita  longtemps. 

Sainte  Galla  est  parfaitement  connue  par  les  dialogues  de  saint 
Grégoire  le  Grand  et  les  épitres  de  saint  Fulgence. 

S.  Grégoire.  —  Dialogi,  lib.  iv,  c.  4. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Saec.  i,  p.  113. 

Acta  Sanctorum  Boll.  5  oct.,  t.  m.  p.  147-165. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  iv,  part,  ii,  c.  7, 
n.  C.  Parle  de  l'apparition  de  la  très  sainte  Vierge  que  reçut  sainte 
Galla  et  de  l'office  approuvé  en  souvenir  de  ce  fait. 


SAINTE  AURÉE,  SUPÉRIEURE  DE  RELIGIEUSES  A  AMIENS. 

Vers  789. 

(P.  Boll.  XII.  87.) 

Sainte  Aurée,  Aurea,  gouverna  un  monastère  de  vierges  à  Amiens  et 
mourut  dans  cette  ville  vers  l'an  789. 
Corblet.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  i,  p.  225-229. 


SAINT  MAURICE  OU  MORIZ, 
abbé  des  monastères  cisterciens  de  langonnet  et  de  carnoet, 

AU   diocèse   de    QUIMPER. 

1195. 

(P.  Boll.  su.  87.) 

Saint  Maurice  Duault,  né  à  Loudéac  en  1127,  embrassa  la  vie  monas- 
tique dans  l'ordre  de  Citeaux  et  devint  premier  abbé  de  Langonnet 
en  1147.  il  fonda  en  1177  l'abbaye  de  Carnoët  et  nwurut  le  5  octobre  1195. 
Sa  fête  est  fixée  au  13. 

La  Vie  de  saint  Maurice  fut  écrite  en  1323,  par  l'abbé  Guillaume,  son 
huitième  successeur.  11  est  encore  connu  par  des  chartes  et  autres 
instruments  authentiques. 

Acta  Sanctorum  Boll.  13  oct.,  t.  vi,  p.  378-383.  La  Vie  de  l'abbé 
Guillaume  ne  s'y  trouve  pas;  simple  résumé  historique. 

Legrand  (Albert).  —  Vies  des  saints  de  la  Bretagne  Armoriquc 

(1837),  p.  601-2. 

Lobineau.  —  Vies  des  saints  de  Bretagne  (1836),  t.  ii,  p.  420-5. 
Analyse  la  Vie  de  l'abbé  Guillaume. 

Manrique.  —  Annales  Cistercienses,  t.  m,  p.  59. 


SAINT  GALL,  ÉVEQUE  ;  SAINT  MAHARSAPOU,  MARTYH.       209 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  905  et  508,  et  Instr.,  col.  193,  place  la 
mort  de  saint  Maurice  en  1191, 
JMouicE.  —  Histoire  de  Bretagne,  t.  1,  preuves,  col.  644. 


SAINT  GALL, 

ÉVÈQUE   d'aOSTA   ET   CONFESSEUR. 

546. 

Saint  Gall,  Galliis,  auquel  Ughelli  ne  donne  que  le  titre  de  bienheu- 
reux, est  appelé  saint  par  les  frères  Sainte-Marthe,  par  les  Bollandistes 
et  généralement  par  tous  les  monuments  de  la  tradition. 

Saint  Gall  gouverna  l'Eglise  d'Aosta  durant  des  temps  très  malheu- 
reux et  il  ne  laissa  pas  de  remplir  courageusement  tous  les  devoirs 
d'un  pasteur  fidèle.  Après  sa  mort  qui  arriva  le  5  octobre  546,  le  siège 
resta  vacant  durant  tout  le  temps  de  la  domination  lombarde,  ou,  s'il 
fut  occupé,  on  ne  connaît  le  nom  d'aucun  des  prélats  qui  l'occupèrent  au 
milieu  des  troubles  qui  agitèrent  ces  contrées. 

Le  corps  de  saint  Gall  fut  inhumé  dans  l'église  de  l'abbaye  de  Saint- 
Ours  et  l'on  grava  sur  la  tombe  cette  épitaphe  qui  est  le  document  le  plus 
précis  sur  le  saint  prélat  : 

HIC  REQUIESCIT  IN   PAGE 

SANCTiE  MEMORI^   GALLUS  EPISCOPUS 

QUI   VIXIT   IN   EPISCOPATU   ANNOS   XVII. 

MENSES   II.   DIES   XX. 

DEFUNCTUS  PIE    SUE   DIE   III.    NONAS   OCTOBRIS 

DUODECIES   POST   CONSULATUM   PAULINI   JUNIORIS   VIRI   CLARISSIMI. 


Gallia  Christiana,  t.  xii,  col.  808,  809. 
Acta  Sanctorum  Boll.  7  sept.,  t.  m,  p.  72-77. 
Gams.  —  Séries  episcoporum,  p.  828. 


SAINT  MAHARSAPOR, 

MARTYR   EN   PERSE. 

421. 

Il  ne  nous  reste  que  les  Actes  de  deux  martyrs,  sur  cette  longue  et 
cruelle  persécution  commencée  par  Isdegerdès  à  la  fin  de  son  règne,  et 
continuée  par  Vararanne  son  fils.  Théodoret  {Eist.  eccL,  livre  v, 
chap.  xxxv)  décrit  ainsi  les  tourments  qu'on  faisait  endurer  aux  mar. 
tyrs  :  «  On  les  écorchait,  on  leur  enlevait  la  peau  de  la  tète  et  du  visage, 
on  leur  coupait  les  mains  ;  quelquefois  on  leur  couvrait  le  corps  d'éclats 

Sup.  AUX  Vies  des  Saints.  —  Tome  III.  14 


210  5   OCTOBRE. 

de  roseaux  qu'on  faisait  entrer  profondément  dans  la  chair,  au  moyen 
de  cordes  qui  les  serraient  fortement,  puis  on  arrachait  ces  éclats  de 
roseaux  en  emportant  en  même  temps  la  chair,  ou  bien  on  creusait  des 
fosses  qu'on  remplissait  de  rats,  et  on  jetait  en  pâture  à  ces  animaux 
les  martyrs,  après  leur  avoir  lié  les  pieds  et  les  mains,  et  on  les  faisait 
dévorer  ainsi  tout  vivants.  On  imagina  des  supplices  plus  atroces 
encore  :  le  courage  des  martyrs  fut  plus  grand  que  tous  les  tourments.  » 
C'est  la  seconde  année  de  Vararanne,  roi  des  Perses,  que  le  bienheu- 
reux Maharsapor  souffrit  le  martyre.  Il  était  d'une  des  plus  illustres 
familles  de  Perse,  mais  encore  moins  distingué  par  sa  naissance  que 
par  la  pureté  de  sa  foi,  qu'il  sut  préserver  également  des  superstitions 
païennes  et  de  l'hérésie.  Il  menait  donc  tranquillement  au  port  du  salut 
sa  barque  chargée  de  richesses  :  l'ennemi  du  genre  humain  en  fut 
jaloux,  et  résolut  sa  perte.  Il  suscita  des  hommes  pervers  qui  l'attirèrent 
perfidement  chez  des  ennemis  déclarés  du  nom  chrétien  :  ceux-ci  le 
dénoncèrent.  Aussitôt  le  roi  le  fit  jeter  dans  un  affreux  cachot,  espérant 
triompher  de  sa  constance  par  les  privations  et  les  souffrances  de  la 
prison.  Ce  fut  en  vain,  Maharsapor  fut  inébranlable.  La  persécution 
n'était  pas  encore  déclarée,  quand  Maharsapor  souffrait  ces  tourments 
et  faisait  cette  confession  généreuse. 

Quand  elle  eut  embrasé  toutes  les  provinces  de  l'empire,  il  fut  un  des 
premiers  qui  tombèrent  entre  les  mains  des  soldats  :  dans  son  ardeur 
pour  le  martyre,  il  avait  prévenu  ses  nombreux  accusateurs,  et  était 
venu  plusieurs  fois  se  livrer  lui-même  aux  satellites  du  tyran.  Enfin,  il 
fut  arrêté,  et  cruellement  traité  par  Hormisdavare,  le  bourreau  du  mar- 
tyr Narsès,  et  de  son  compagnon  Sabucatas,  avec  qui  Maharsapor  avait 
été  pris.  Pendant  trois  ans  on  essaya  sur  lui  les  plus  affreux  supplices  : 
rien  ne  put  vaincre  sa  constance.  Quand  on  l'amena  devant  le  juge  pour 
prononcer  enfin  sa  sentence,  le  juge  ne  put  le  reconnaître,  tant  les  tour- 
ments qu'il  avait  soufferts  et  le  long  séjour  dans  la  prison  l'avaient 
défiguré.  «  Sais-tu,  lui  dit  le  juge,  que  tout  ce  que  tu  as  souffert  jusqu'à 
présent  n'est  rien  auprès  de  ce  que  je  puis  te  faire  souffrir  encore  ? 
Mais  je  puis  aussi  te  combler,  si  tu  veux,  des  plus  grands  bienfaits; 
l'un  et  l'autre  sont  en  mon  pouvoir.  » 

Le  martyr  lui  répondit  :  «  Tes  menaces  ne  m'effrayent  pas,  puisque  les 
supplices  seront  mon  salut  et  ma  gloire.  Ce  que  je  regrette,  c'est  d'être 
condamné  par  un  homme  d'aussi  basse  extraction  que  toi,  tandis  que 
j'aurais  dû  avoir  pour  juges  mes  pairs  en  noblesse.  Cependant  exécute 
les  ordres  qu'on  t'a  donnés,  car  tu  es  esclave,  et  tu  as  un  maître  ;  pour 
moi,  le  maître  que  je  sers,  et  pour  qui  je  souffre,  est  aux  cieux,  et  je  ne 
reconnais  pas  d'autre  maître  sur  la  terre.  Je  ne  résiste  pas  aux  ordres 
du  roi  quand  ils  sont  justes  ;  mais  quand  le  roi  commande  le  mal,  l'obéis- 
sance serait  un  crime.  »  Cette  constance  irrita  le  juge,  qui  ordonna  de 
jeter  immédiatement  le  martyr  dans  une  fosse  profonde,  de  la  bien  fer- 
mer et  de  placer  à  l'entrée  deux  gardiens  pour  empêcher  qu'on  ne  lui 
donnât  de  la  nourriture. 
Les  ordres  sont  exécutés  sur-le-champ,  et  les  choses  restèrent  dans 


SAINT   BRUNO,   FONDATEUR  DE   L'ORDRE   DES   CHARTREUX.  211 

cet  état  depuis  le  mois  d'août  jusqu'au  IG  des  ides  d'octobre.  Alors  le 
tyran  ordonna  aux  soldats  d'aller  voir  ce  qu'était  devenu  Maharsapor. 
Ceux-ci  ayant  ouvert  l'entrée  de  la  fosse,  aperçurent  au  fond  le  martyr 
à  genoux  et  environné  d'une  brillante  lumière  ;  ils  furent  frappés  de 
terreur  :  ils  crurent  qu'un  dragon  terrible,  dont  les  yeux  lançaient  la 
flamme,  veillait  sur  le  martyr,  et  lui  sauvait  la  vie  :  ils  n'avaient  pas 
vu  que  l'ami  de  Dieu  était  mort  dans  l'attitude  de  la  prière  ;  enfin  ils 
s'en  aperçurent  et  l'annoncèrent  au  juge.  C'était  au  mois  d'octobre,  un 
samedi. 

Les  Actes  de  saint  Maharsapor  ont  été  complètement  inconnus  à 
l'Eglise  grecque  comme  à  l'Eglise  latine.  Ils  ont  été  composés  par  un 
auteur  contemporain,  mais  dont  le  nom  est  inconnu.  Les  Actes  des  mar- 
tyrs d'Orient^  par  M.  l'abbé  F.  Lagrange,  p.  153-155. 


V^  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  BRUNO  DE  COLOGNE, 

FONDATEUR  DE  l'ORDRE  DES   CHARTREUX. 

1101. 
(P.  BolL,  XII.  91.) 

Saint  Bruno,  né  à  Cologne  vers  l'an  1040,  devint  écolâtre  de  l'Eglise  de 
Reims  ;  il  fonda  en  1084  l'ordre  des  Chartreux  ;  fut  appelé  à  Rome  en 
1090  par  son  ancien  disciple  le  B.  Urbain  II,  et  mourut  en  Calabre,  à 
la  Chartreuse  délia  Torre,  le  6  octobre  1101. 

Saint  Bruno  a  écrit  des  commentaires  sur  plusieurs  livres  de  l'Ecri- 
ture ;  mais  le  commentaire  sur  le  livre  des  Psaumes  qui  lui  est  souvent 
attribué  est  de  saint  Brunon,  évêque  de  Segni,  en  ItaUe,  Fan  1081,  mort 
le  31  août  1125  au  Mont-Cassin  où  il  avait  professé  la  vie  monastique. 
Aussitôt  après  la  mort  de  leur  père,  les  Chartreux  délia  Torre  adres- 
sèrent une  lettre  circulaire  dans  toutes  les  églises  et  les  monastères 
pour  le  recommander  aux  prières.  Il  nous  reste  une  copie  malheureuse- 
ment mutilée  de  ce  rouleau  et  on  voit  la  mention  de  cent  cinquante- 
deux  églises  qui  le  reçurent  et  y  inscrivirent  leur  nom.  Les  porteurs 
étaient  à  l'abbaye  de  Cormery,  au  diocèse  de  Tours,  le  1"  novem- 
bre 1102,  ce  qui  prouve  évidemment  l'erreur  des  historiens  qui  placent 
sa  mort  en  1106. 

Saint  Bruno  est  le  patron  de  l'ordre  des  Chartreux  et  d'un  assez 
grand  nombre  d'églises  paroissiales.  Il  est  invoqué  spécialement  contre 
la  peste. 
La  Vie  de  saint  Bruno  est  établie  sur  des  documents  très  solides,  qui 


212  6  OCTOBRE. 

sont  les  lettres  écrites  par  lui,  In  petite  chronique  des  quatre  premiers 
prieurs  de  la  Chartreuse,  Labbe,  BibliotJteca  yuamiscriptoinon,  1. 1,  p.  638; 
la  graude  Chronique  connue  sous  le  titre  de  Chronica  de  exordio  Ordi- 
nis  Cartiisiensis  veltractatiis  de  narratione  historiœ  inchoationis  etpromo- 
tioiiis  ordiiih  Cartiisietisis,  écrite  en  1205  et  qui  raconte  l'histoire  des  cinq 
premiers  prieurs  ;  la  Vie  de  saint  Bruno,  composée  par  Guibert  de 
Nogent,  dès  1101  ;  la  Vie  de  saiut  Hugues,  évêque  de  Grenoble,  par  le 
V.  Guignes,  cinquième  général  des  Chartreux  :  la  Vie  du  saint  par 
François  Dupuy,  général  de  l'Ordre,  imprimée  à  Bàle  en  1515. 

Acta  Sanctorum  BoU.  6oct.,  t.  m,  p.  491-777. 

Patrologia  latina,  t.  clii  et  cliii. 

Benoît  XIV.  — De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  13,  n.l8;  c.  41, 
n.  6,  7  et  passim. 

Delisle.  —  Rouleaux  des  morts,  p.  155-162. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  341-350. 
Excellentes  remarques  critiques  et  nombreuses  références. 

PoTTHAST.  —  Bibliotheca  hist.  medii  sévi,  p.  641. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  365-6. 

Berseaux  (l'abbé).  —  L'ordre  des  Chartreux  et  la  Chartreuse  de 
Bosserville.  In-S". 

Lefebvre.  —  Saint  Bruno  et  l'ordre  des  Chartreux.  Œuvre  de  Saint- 
Paul,  2  vol.  m-8\  1883. 

Nota.  —  Il  ne  sera  pas  inutile  de  donner  ici  d'après  le  P.  de  Tracy, 
dans  sa  très  bonne  Vie  de  saint  Bruno,  les  noms  des  saints,  bienheu- 
reux ou  vénérables  de  l'ordre  des  Chartreux. 

1°  Le  B.  Odon  né  à  Novarre  vers  1140,  mort  vers  1230.  Vie  écrite  par 
un  anonyme.  Acta  Sanctorum  Boll.  14  jan.,  t.  i,  p.  978-9. 

2''  Le  V.  Denis  Rykel,  ou  de  Leuwis,  connu  sous  le  nom  deDenys  le 
Chartreux,  naquit  dans  le  diocèse  de  Liège,  embrassa  la  vie  monastique 
à  Ruremonde  en  1453  et  mourut  le  12  mars  1471.  Voir  la  notice  qui  lui 
est  consacrée  au  12  mars,  t.  xv,  p.  182.  Acta  Sanctorum  Boll.  12  mart. 
t.  II,  p.  215-255. 

30  Le  B.  Nicolas  Albergati,  né  à  Bologne  en  1375,  chartreux  en  1396, 
évêque  de  Bologne  en  1417,  cardinal  en  1426,  mort  le  9  mai  1443.  Petits 
Boll.  t.  m,  p.  143.  —  Acta  Sanctorum  Boll.  9  maii,  t.  11,  p.  469-490. 

40  Le  B.  Pierre  Petroni,  chartreux  de  Maggniani,  près  de  Sienne, 
mourut  le  29  mai  1361.  Acta  Sanctorum  Boll.  29  maii,  t.  vu,  p.  187-8. 
Chevalier,  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1830,  indique  sept  Vies  du 
bienheureux  en  italien. 

5"  Saint  Anthelme,  chartreux  des  Portes,  prieur  de  la  grande  Char- 
treuse, puis  évêque  de  Belley.  Vie  au  26  juin, 

6°  Saint  Etienne,  prieur  de  la  chartreuse  des  Portes  dans  le  Bugey, 
puis  évêque  de  Die.  Vie  au  7  septembre. 

7°  Saint  Arlholde  ou  Artauld,  Artholdus,  de  Sothonod,  fondateur  delà 
chartreuse  d'Arvières,  au  diocèse  de  Genève,  puis  évêque  de  Belley,  de 
1188  à  1100.  Il  résig  na  son  siège,  se  retira  à  la  Chartreuse  où  il  mourut 
en  1200.  Bollandisles  à  l'article  de  saint  Bruno.  —  Depéry  (Mgr  Jean- 


SAINT   BRUNO,    FONDATEUR   DE   L  ORDRE   DES    CHARTREUX.  '?13 

Irénée),  Histoire  hagiographique  de  Belley.  —  Gallia  Christiana,  t.  xv, 
col.  600. 

8°  Saint  Hugues,  né  en  Bourgogne,  passa  de  la  grande  Chartreuse 
dans  une  chartreuse  d'Angleterre  et  l'ut  fait  évêque  de  Lincoln,  1186- 
1200.  Il  mourut  le  17  décembre  de  cette  dernière  année.  Gams,  Séries 
episcoporum,  p.  19^,  et  P.  BoU.  t.  xni,  p.  482. 
Nous  ajouterons  à  cette  liste  déjà  longue  : 

9'5  Aymond  Dauphin  d'Aoste,  général  des  Chartreux,  mourut  en  1331  : 
il  jouit  du  titre  immémorial  de  bienheureux,  mais  sans  aucun  culte 
spécial.  Il  est  dit  dans  sa  Yie  qu'il  reconstruisit  la  grande  Chartreuse 
qu'un  incendie  avait  détruite. 

Pierre  Duc,  Le  Père  Ayinon  Dauphin  d'Aoste,  général  des  Chartreux. 
Aoste,  iu  8°  de  13  p.  1888. 

10°  Le  V.  Jean  Houghton,  prieur  de  la  chartreuse  de  "West-Smithfield 
en  Angleterre,  fut  pendu  et  écartelé  à  Tyburn  le  27  avril  1535,  pour 
avoir  refusé  de  reconnaître  la  suprématie  de  Henri  YIII,  et  l'on  exposa 
un  de  ses  membres  à  la  porte  du  monastère.  Humfroi  MiMdlemore, 
Guillaume  Exurewe,  Sébastien  Newdigate,  et  Guillaume  Horn,  tous 
moines  du  même  monastère,  endurèrent  un  pareil  supplice;  les  trois 
premiers  le  18  juin  et  le  quatrième  le  4  août  suivant.  Huit  autres  mou- 
rurent dans  la  prison  de  Newgate. 

Augustin  AVesbter,  prieur  de  la  chartreuse  de  Beauvals  au  comté  de 
Nottimghara,  fut  aussi  pendu  le  4  mai  1535  pour  la  même  cause.  D'autres 
moines  du  même  ordre  furent  soumis  aussi  à  la  persécution. 
Dom  Maurice  Chauney,  de  la  chartreuse  de  Londres,  qui  avait  subi  la 
prison  avec  eux,  a  écrit  la  relation  du  martyre  de  ces  dix-huit  moines. 
Son  livre  fut  imprimé  à  Mayence  en  1550.  La  cause  de  ces  dignes  fils 
de  saint  Bruno  est  posée  aujourd'hui  devant  le  Saint-Siège  et  tout  porte 
à  espérer  qu'ils  ne  tarderont  pas  beaucoup  à  être  élevés  sur  les  autels. 
Vers  1430,  l'ordre  des  Chartreux  avait  donné  un  grand  nombre  de 
martyrs.  Tous  ceux  d'un  monastère  près  de  Prague  s'étaient  réfugiés 
chez  les  cisterciens  de  Sedelitz  ;  les  hussites  s'emparèrent  de  cette 
abbaye  et  mirent  à  mort  tous  les  moines  cisterciens  avec  leurs  hôtes. 
Hugues  Ménard.  Martyrologium  Benedictinum,  p.  596. 

A  la  fin  du  siècle  dernier,  beaucoup  de  chartreux  moururent  pour  la 
foi  en  France.  Ils  sont  nommés  au  cours  du  Martyrologe. 

Cet  ordre  a  donné  quatre  cardinaux,  beaucoup  d'évêques,  et  un  bien 
plus  grand  nombre  d'écrivains  ascétiques.  Il  est  juste  de  nommer  ici 
Laurent  Surins,  né  à  Lubeck  en  1522  et  mort  en  1578.  Il  a  laissé  entre 
autres  ouvrages  :  Concilia  omnia...  Cologne,  1567,  4  vol.  in-fol.  ;  VitsB 
Sanctorum...  Cologne,  1570-1575,  6  vol.  in-fol.  Il  n'a  publié  que  les  trois 
premiers  volumes,  mais  il  avait  préparé  tous  les  autres.  C'est  un  livre 
très  important  et  dont  on  vient  de  donner  une  nouvelle  édition.  L'auteur 
était  plus  pieux  encore  que  savant. 


214  6   OCTOBRE. 

SAINTE  MARIE-FRANÇOISE  DES  CINQ  PLAIES  DE  JÉSUS, 

VIERGE  DU   TIERS-ORDRE  DE   SAINT-FRA.NÇOIS. 

1791. 

(P.  Boll.  xii.  103.) 

Née  il  Naples  en  1715,  sainte  Marie-Françoise  des  cinq  plaies  de  Jésus 
y  mourut  en  1791.  Elle  fut  béatifiée  en  1843  et  canonisée  eu  1867. 

Layiosa.  —  Vie  de  la  servante  de  Dieu  Marie,  par  le  R.  P.  L...,  clerc 
régulier  Somasque.  Naples,  1816.  In-S".  L'auteur  avait  connu  la  sainte 
et  publia  son  livre  peu  après  sa  mort.  En  1843,  à  l'occasion  de  la  béati- 
fication de  la  servante  de  Dieu,  un  chanoine  régulier  de  Latran  publia 
à  Rome  une  nouvelle  édition  de  cette  Vie,  après  l'avoir  revue  et  augmen- 
tée. Rome,  1843.  In-8o. 

L'auréole  Séraphique,  t.  iv,  p.  17-29. 

Analecta  juris  pontiflcii,  xxi^  série  (1882),  col.  32. 

SAINT  PARDULPHE  OU  PARDOUX  DE  SARDENT, 

ABBÉ  ET   PATRON  DE   GUÉRET. 

737. 

(P.  Boll.  XII.  119.) 

Saint  Pardulphe,  Pardulphiis,  et  vulgairement  Pardoux,  gouverna 
durant  les  premières  années  du  viii^  siècle  le  monastère  de  Saint-Pierre 
de  Guéret,  Wamactum,  Wai^actimi. 

Saint  Pardoux  est  le  patron  de  la  ville  de  Guéret  qui  s'est  formée 
autour  de  l'antique  monastère  bénédictin.  Il  est  patron  de  plusieurs 
autres  lieux  et  dans  le  seul  diocèse  de  Périgueux  on  compte  Saint-Par- 
douxdeBrantôme,  d'Aus,  de  Belvès,  deDrône,  de  Mareuil  et  de  la  Rivière. 

Il  reste  une  Vie  écrite  par  un  auteur  anonyme,  mais  contemporain 
du  saint  abbé. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Saec.  m,  part,  i,  p.  573-582. 

Acta  Sanctorum  Boll.  6  oct.,  t.  m,  p.  422-432. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  553,  1507.  Inst.  col.  49. 

Carles.  —  Les  titulaires  et  les  patrons  du  diocèse  de  Périgueux  et 
de  Sarlat,  p.  34,  51,  96,  237,  238,  250. 

Lavillattr  (J.).  —  Vie  de  saint  Pardoux,  patron  du  Guéret,  et  office 
du  saint,  précédée  d'une  note  préliminaire.  Guéret,  1853,  in-8s  211  p.figg. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  728-733.  Publie  une  Vie 
inédite  et  très  exacte. 


TRANSLATION  DE  SAINT  PRUDENT,  MARTYR;  SAINT  RENÉ,  ÉVÊQUE.    215 

4 


TRANSLATION  DE  SAINT  PRUDENT  OU  PROUENTS,  MARTYR, 

A  l'abbaye  de  BÈZE,   diocèse  de  DIJON. 

883. 

(P.  Bon.  XII.  121.) 

L'abbaye  de  Saint-Pierre  de  Bèze  ou  Baise,  de  l'ordre  de  Saint-Benoît, 
fut  fondée  dans  le  diocèse  de  Langres  vers  l'an  590.  En  883  elle  fut  en- 
richie des  reliques  de  saint  Prudent,  Prudenîhis,  martyr.  Les  Actes  du 
martyre  de  ce  saint  ont  peu  de  valeur,  mais  le  récit  de  la  translation 
et  celui  des  miracles  sont  des  documents  vraiment  historiques. 

Labbe.  —  Bibliotheca  manuscriptorum,  t.  ii,  p.  606-637. 

Acta  Sanctorum  Boll.  6  oct.,  t.  m,  p.  333-378. 

Gallia  Christiana,  t.  iv,  col.  703  et  seq. 

SAINT  RENÉ,  ÉVÊQUE  DE  SORRENTE. 

Vers  450. 

Saint  René,  Renatus,  est  le  premier  évêque  connu  qui  a  régi  l'Eglise 
de  Sorrente  ;  mais  il  est  certain  que  la  religion  chrétienne  était  établie 
dans  cette  contrée  avant  l'époque  de  Constantin,  puisque  le  martyrologe 
hiéronymien  enregistre  un  groupe  de  martyrs  de  cette  Eglise. 

Dans  la  Vie  même  de  saint  René,  il  est  parlé  de  son  prédécesseur 
sur  le  siège  de  Sorrente. 

Faut-il  admettre  la  tradition  qui  identifie  saint  René,  évêque  de  Sor- 
rente, avec  saint  René,  évêque  d'Angers  ?  Des  faits  bien  constatés  sem- 
blent prouver  l'impossibilité  de  cette  identification.  Il  est  certain  que 
l'Eglise  cathédrale  d'Angers  prétendait  conserver  dans  son  trésor  le 
corps  à  peu  près  entier  de  saint  René  ;  d'un  autre  côté,  à  Sorrente, 
existait  au  dehors  des  murs  de  la  cité  une  basilique  dédiée  à  saint  René 
et  à  saint  Valère,  son  successeur  :  ils  y  avaient  été  inhumés  et  la  pré- 
sence de  leur  dépouille  mortelle  y  fut  constatée  authentiquement  à  plu- 
sieurs reprises  et  spécialement  en  1603,  le  14  novembre,  par  le  cardinal 
archevêque  de  Florence,  eu  vertu  d'un  décret  de  la  Congrégation  des 
Rites  du  21  août  de  la  même  année.  Desservie  par  les  moines  de  la 
congrégation  du  Mont-Cassin,  cette  basilique  fut  plusieurs  fois  ren- 
versée puis  reconstruite  ;  elle  n'est  plus  aujourd'hui  qu'un  monceau  de 
ruines,  près  desquelles  on  vient  de  découvrir  un  très  curieux  hypogée 
orné  de  peintures  et  que  l'on  dit  du  viii®  siècle. 

Acta  Sanctorum  Boll.  6  oct.,  t.  m,  p.  380-395.  N'ayant  pas  d'Actes 
anciens  à  produire,  le  P.  Ghesquière  a  réuni  tous  les  textes  les  plus 
anciens  qu'il  a  pu  découvrir. 


216  G    OCTOBRE. 

Ughelli.  —  Italia  sacra,  t.  vi,  col.  595-598. 

De  Rossi.  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1879,  p.  38  et  39.  C'est 
un  rapport  de  M.  Henri  Stevenson  sur  des  fouilles  et  des  recherches 
faites  par  lui  dans  les  villes  situées  sur  la  rive  gauche  du  golfe  de 
Naple^i. 

Philip.  Anastasi.  —  Lucuhrationes  in  Surrentinorum  ecclesiasticas 
civilesque  antiquitates.  Romre.  1731-1732,  2  vol.  in-4°. 

DoNORSo.  —  Memorie  storiche  délia  città  di  Sorrente.  Napoli,  1740. 
In-4%  p.  6-112. 

Maldacea.  —  Storia  di  Sorrente.  Napoli,  1844,  2  vol.  in  8°. 

J.  Cappelletti.  —  Le  Chiese  d'Italia,...  Yenet.,  1844-71,  t.  xix, 
p.  675  et  seq. 

Bartol.  Capasso.  —  Memorie  storiche  délia  Chiesa  Sorrentina. 
Napoli,  1854,  1  vol.  in-8o. 

DoM  Franc.  Chamard.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  t.  i, 
p.  180-191. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  546. 

Nota.  —  Pour  abréger,  nous  allons  réunir  ici  quelques  notices  sur 
plusieurs  saints  du  diocèse  de  Sorrente. 


SAINT  VALÈRE,  ÉVÊQUE  DE  SORRENTE,  CONFESSEUR. 

Vers  463. 

Saint  Valère,  Valerhis,  succéda  vers  453  à  saint  René  sur  le  siège 
de  Sorrente.  Il  était  né  à  Apreda  et  fut  le  disciple  de  saint  René  dont  il 
partagea  les  travaux  et  les  fatigues.  Il  éleva  sur  le  tombeau  de  son 
maître  la  basilique  où  il  fut  lui-même  plus  tard  inhumé  et  qui  porta  le 
nom  de  l'un  et  de  l'autre.  Le  culte  de  saint  Valère  était  très  ancien  et 
célèbre  dans  son  diocèse,  comme  le  prouvent  les  homélies  qui  existent 
en  son  honneur  et  qui  n'ont  pas  été  imprimées. 

La  fête  de  saint  Valère  se  célèbre  le  16  janvier. 

Acta  Sanctoruin  Boll.  16  jan.,  t.  ii,  p.  29-30,  et  les  autres  sources 
indiquées  plus  haut.  La  Vie  publiée  par  les  Bollandistes  a  été  composée 
par  David  Romaeo.  A  la  suite  de  la  Vie,  ils  publient  un  recueil  des 
miracles  du  même  saint  qu'ils  ont  emprunté  à  la  Vie  de  saint  René  par 
le  même  auteur,  p.  30  et  31.  Voir  aussi  Ferrari,  dans  son  Catalogue 
des  saints  d'Italie  au  16  janvier. 


SAINT  ATHANASE,  ÉVÊQUE  DE  SORRENTE,  CONFESSEUR. 

Vers  514. 

Saint  Athanase,  Athanasius,  était  de  Sorrente  même  et  il  servit  Dieu 
dans  le  diocèse  dont  il  reçut  la  conduite,  avec  un  tel  éclat  de  vertus  et 


SAINT   AMAND,    ÉVÈQUE  ;    LE   V.    AGAPIT,    ÉVÊQUE.  217 

de  miracles  qu'il  a  toujours  été  honoré  d'un  culte  public.  Ses  Actes 
n'existent  plus.  Il  y  a  à  Sorrente  une  basilique  consacrée  sous  son  nom. 
Son  corps  y  fat  solennellement  transféré  le  3  juin  1573.  Sa  fête  se  célè- 
bre le  26  janvier. 

Acta  Saiictorum  Boll.  26  jan.,  t.  ii,  p.  732. 

Ughelli.  —  Italia  sacra,  t.  vi,  col.  599,  qui  cite  Antoine  Carraccioli 
dans  ses  Monuments  sacrés  de  l'Eglise  de  Naples  et  ses  Vies  de  saint 
Athanase,  évèque  de  Naples  et  de  saint  Antoine  de  Sorrente. 


SAINT  AMAND,  EVEQUE  DE  SORRENTE. 
13  avril  617. 

Saint  Amand,  Amandus,  était  prêtre  de  l'oratoire  de  Saint-Séverin, 
dans  le  château  de  LucuUano,  au  diocèse  de  Naples,  lorsqu'il  fut  élu 
pour  l'évèché  de  Sorrente  et  sacré  le  22  mars  599.  Il  reste  deux  lettres 
de  saint  Grégoire  par  lesquelles  l'illustre  pontife  règle  avec  le  plus 
grand  soin  tout  ce  qui  concerne  l'élection  du  prêtre  Amand.  Ce  saint, 
après  dix-sept  ans  et  vingt-quatre  jours  de  prélature.  alla  au  ciel  rece- 
voir la  récompense  de  ses  travaux  et  de  ses  vertus.  Ces  vertus  étaient 
si  éclatantes  que  dans  l'épitaphe  placée  sur  son  tombeau  on  implore  sa 
protection  auprès  du  Souverain  Juge.  Cette  inscription  se  lit  sur  sa 
tombe  dans  la  basilique  des  saints  Félix  et  Baculus. 

La  fête  de  saint  Amand  se  célèbre  au  jour  anniversaire  de  son  heu- 
reux trépas,  le  13  avril. 

* 
*  * 

LE  V.  AGAPIT,  ÉVÊQUE  DE  SORRENTE. 
646. 

Le  Vénérable  Agapit,  Agapitus,  n'a  peut-être  pas  reçu  de  culte  public, 
mais  le  souvenir  de  ses  vertus  et  même  de  ses  miracles  vit  toujours 
dans  l'Eglise  qu'il  a  gouvernée,  et  ce  souvenir  se  trouve  appuyé  sur 
des  documents  authentiques.  Le  miracle  le  plus  éclatant  est  celui  qu'il 
obtint  par  ses  prières  et  ses  jeûnes  pour  la  délivrance  de  la  ville  de 
Sorrente,  assiégée  par  le  duc  de  Bénévent  en  645.  Il  exhorta  les  citoyens 
à  se  défendre  énergiquement,  releva  les  courages  abattus  et  prêts  à 
défaillir  et  délivra  son  peuple. 


SAINT  BACULUS,  ÉVÊQUE  DE  SORRENTE  ET  CONFESSEUR. 

27  août  vers  679. 

Saint  Baculus,  que  Ton  a  nommé  en  notre  langue  populaire  saint 
Bâcle,  était  né  à  Naples  de  la  famille  Brancaccia,  et  reçut  le  gouver- 


218 


/    OCTOBRE. 


nement  de  l'Eglise  de  Sorrente  vers  l'année  660  et  le  conserva  jusqu'au 
27  août  679  environ. 

Baculus  était  très  versé  dans  les  sciences  divines  et  sa  vie  était  si 
pure  et  si  sainte  qu'il  fit  d'éclatants  miracles  non  seulement  pendant 
qu'il  gouvernait  son  Eglise,  mais  encore  après  sa  mort  ;  aussi  fut-il 
immédiatement  honoré  d'un  culte  public  comme  l'attestent  les  Actes 
anciens  qui  nous  restent  et  un  office  aussi  très  ancien. 

Il  parait  certain  qu'il  mourut  le  27  août  et  la  fête  que  Ton  célèbre  en 
son  honneur  le  29  janvier  est  la  commémoraison  de  la  translation  de 
son  corps. 

Il  est  digne  de  remarque  que,  immédiatement  après  la  mort  de  saint 
Baculus,  les  habitants  de  Sorrente,  mettant  en  lui  toute  leur  confiance 
au  milieu  des  bouleversements  de  la  société  à  cette  époque  et  des 
guerres  continuelles,  pratiquèrent  dans  les  murs  mêmes  de  la  cité  un 
tombeau  convenable  et  y  déposèrent  son  corps  pour  qu'il  leur  servît  de 
rempart.  Plus  tard  on  retira  les  saintes  reliques  de  ce  lieu  et  on  les 
transféra  dans  l'église  dédiée  à  saint  Félix  de  Noie.  A  l'occasion  de 
cette  translation  il  se  fit  plusieurs  miracles  :  le  corps  saint  répandit 
une  odeur  suave  qui  remplit  non  seulement  l'église  mais  encore  les 
lieux  voisins  ;  et  le  prêtre  Sergius,  qui  depuis  fut  évêque  de  Stabia, 
ville  ruinée  et  remplacée  par  Castellamare,  et  qui  avait  fait  don  d'un 
ciborium  précieux  soutenu  par  quatre  colonnes  au-dessus  du  tom- 
beau du  saint,  fut  subitement  guéri  d'une  infirmité  qui  mettait  sa  vie 
en  danger.  Cette  translation  dut  avoir  lieu  au  commencement  du 
xn^  siècle,  car  Sergius  devint  évêque  en  1120. 

Acta  Sanctorum  Boll.  29  jan.,  t.  ii,  p.   950-951.  Vita auctore 

Dav.  Romœo  Pbilocasio. 

Ughelli.  —  Italia  sacra,  t.  vi,  col.  603-607.  Cet  auteur  publie  une  Vie 
inédite  et  les  hymnes  de  l'office  propre  pour  Vêpres,  Matines  et  Laudes. 
P.  657  pour  Sergius. 


VII^  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINTE  JUSTINE  DE  PADOUE,  VIERGE  ET  MARTYRE, 

PATRONNE   DE   LA   VILLE   DE   PADOUE. 

pr  siècle. 

(P.  Boll.  ïii.  126.) 

Les  Actes  du  martyre  de  sainte  Justine,  Justina,  rapportent  la  mort 
de  cette  illustre  vierge  à  la  persécution  de  Néron  ;  mais  ces  Actes  ne 
sont  pas  anciens  et  les  critiques  pensent  qu'elle  versa  son  sang  pour  le 
nom  de  Jésus-Christ  du  temps  de  Dioclétien  et  de  Maximien-Hercule, 
vers  Fan  304  au  plus  tard. 


SAINTE  JUSTINE   DE   l'ADOUE,    VIERGE   ET    MARTYRE.  219 

Saint  Fortunat  range  sainte  Justine  au  nombre  de  ces  illustres  vierges 
dont  la  sainteté  et  les  triomphes  ont  fait  l'honneur  et  l'édification  de 
l'Eglise,  comme  Euphémie,  Agathe,  Thècle,  Pauline,  Agnès,  Basilissa 
et  Eugénie 

Et  quascumque  sacer  vexit  ad  astra  piidor. 

Un  peu  plus  loin,  dans  ce  même  poème  de  la  Virginité,  il  dit  que  Pa- 
doue  reconnaît  pour  sa  patronne  sainte  Justine,  comme  sainte  Eu- 
phémie est  la  gloire  et  la  patronne  de  Chalcédoine,  et  sainte  Eulalie  de 
Mérida  en  Espagne.  Dans  son  poème  sur  saint  Martin,  il  recommande 
à  ceux  qui  visitent  Padoue,  d'aller  baiser  respectueusement  le  tombeau 
de  la  bienheureuse  vierge  et  martyre. 

Vers  le  milieu  du  v«  siècle,  Opilio,  qui  était  préfet  du  prétoire  et  qui 
fut  honoré  de  la  dignité  de  consul  en  4.53  avec  Vincomalus,  lit  bâtir 
dans  la  même  ville  une  église  en  l'honneur  de  sainte  Justine. 

A  l'époque  de  l'invasion  de  l'Italie  par  Attila,  invasion  qui  détruisit 
les  villes  de  Padoue  et  d'Aquilée,  les  reliques  de  sainte  Justine  furent 
cachées  avec  soin.  Le  lieu  où  elles  reposaient  demeura  inconnu  jusqu'à 
l'année  1177.  Elles  furent  alors  retrouvées  et  elles  n'ont  cessé  depuis  ce 
temps  de  recevoir  les  hommages  des  fidèles  clans  l'église  de  son  nom, 
Santa  Giustma.  L'église  de  Sainte-Justine,  élevée,  dit-on,  sur  l'empla- 
cement d'un  temple  de  la  Concorde,  fut  détruite  et  rebâtie  plusieurs 
fois,  et  les  deux  lions  du  porche  actuel  seraient  des  restes  de  Téglise 
construite  par  Opilio.  L'église  actuelle  fut  terminée  en  1549,  elle  avait 
été  commencée  en  1521.  Elle  a  huit  dômes  recouverts  de  plomb.  Cette 
église  est  remarquable  par  la  grandeur  de  la  nef  et  la  hardiesse  des 
proportions.  Un  tableau  de  Paul  Véronèse,  1575,  représente  le  martyre 
de  sainte  Justine.  Cette  église,  dans  le  style  bizantin  de  Saint-Marc  de 
Venise,  et  le  monastère  des  Bénédictins  auquel  elle  appartenait,  étaient 
deux  des  plus  beaux  édifices  qu'il  y  eût  dans  ce  genre  ;  malheureuse- 
ment l'église  qui  fut  réduite  en  magasin  de  blé  et  de  farine  pour  les 
troupes  autrichiennes,  a  été  défigurée  par  le  badigeon  ;  elle  est  cepen- 
dant rendue  actuellement  à  sa  première  et  légitime  destination  ;  quant 
au  magnifique  monastère  (aujourd'hui  hospice  militaire),  il  a  été  aussi 
endommagé  et  les  fresques  célèbres  des  cloîtres  ont  disparu  en  1816. 

Les  Bénédictins,  qui  étaient  les  conservateurs  des  cendres  de  l'illustre 
martyre,  éprouvèrent  ses  bienfaits  plusieurs  fois,  mais  spécialement 
en  l'anjiée  1408  lorsque  le  pape  Grégoire  XII  nomma  abbé  de  ce  monas- 
tère Louis  Barbo,  sénateur  de  Venise  et  prieur  de  Saint- Georges  in 
Algha.  Ce  serviteur  de  Dieu,  qui  a  laissé  une  grande  réputation  de  sain- 
teté, établit  dans  cette  abbaye  une  réforme  qui  se  répandit  bientôt  dans 
toute  l'Italie  et  produisit  des  fruits  abondants  d'édification  et  de  salut. 
Louis  Barbo  obtint  la  confirmation  de  sa  Congrégation  déjà  fort  impor- 
tante du  pape  Martin  V  vers  1417.  Il  fut  élu  pour  premier  président 
général  de  la  Congrégation  dans  le  Chapitre  qui  se  réunit  pour  la  pre- 
mière fois  dans  l'abbaye  de  Saint- Benoît  de  Polirone,  l'an  1424.  Louis 
Barbo  se  démit  de  l'abbaye  de  Sainte- Justine  de  Padoue  pour  empêcher 


220  7    OCTOBRE. 

qu'elle  ne  retombât  en  commende,  et  voulut  mener  une  vie  solitaire  ; 
mais  le  Pape  le  nomma  à  l'évèché  de  Trévise  qu'il  gouverna  durant 
quatre  ans  avec  tout  le  zèle  et  la  vigilance  d'un  saint  pasteur.  Il 
mourut  dans  le  monastère  de  Saint- Georges-le-Majeur  à  Venise,  en 
1443.  et  son  corps  fut  transporté  à  Sainte-Justine  de  Padoue,  comme  il 
l'avait  ordonné. 

En  1504  l'abbaye  du  Mont-Cassin  fut  unie  à  la  Congrégation  de 
Sainte-Justine  et,  à  cette  occasion,  le  pape  Jules  II  ordonna  que  celle-ci 
prendrait  désormais  le  nom  de  Congrégation  du  Mont-Cassin,  autrefois 
de  Sainte-Justine  de  Padoue.  Elle  comptait  au  commencement  du 
xvin*'  siècle  deux  cents  abbayes  célèbres  dans  son  sein  et  cent  autres 
moins  importantes  et  dépendantes  des  premières.  Il  y  avait,  et  il  y  a 
encore  un  certain  nombre  de  monastères  de  filles  associés  à  cette  Con- 
grégation ;  mais  la  Révolution,  surtout  depuis  1865,  les  a  j)resque  tous 
détruits. 

Lors  de  la  découverte  du  corps  de  sainte  Justine  on  retrouva  en 
même  temps  les  corps  de  plusieurs  saints  martyrs  qui  avaient  partagé 
ses  combats  pour  la  foi  et  qui  reposaient  près  de  son  tombeau,  ainsi 
que  le  rapportent  les  Actes  de  saint  Prosdocime  et  d'autres  semblables 
monuments.  Les  reliques  de  sainte  Justine,  renfermées  dans  une  châsse, 
furent  placées,  en  1502,  sous  le  grand  autel  de  l'église  que  l'on  venait 
de  bâtir.  Lorsque  le  nouveau  chœur  eut  été  achevé,  on  les  transféra, 
en  1627,  avec  beaucoup  de  solennité,  dans  une  confession  pratiquée 
sous  le  maître-autel  construit  de  nouveau. 

A  Venise,  il  y  a  aussi  une  église  célèbre  qui  porte  le  nom  de  Sainte- 
Justine.  Elle  était  anciennement  collégiale  ;  mais  elle  appartient  pré- 
sentement à  une  communauté  de  religieuses.  Le  Sénat  y  allait  en  pro- 
cession le  7  octobre,  en  action  de  grâces  de  la  victoire  de  Lépante  (1571). 

Sainte  Justine  est  patronne  avec  saint  Marc  de  la  ville  de  Venise  et 
autrefois  elle  Tétait  de  toute  la  République  ;  de  Padoue  (comme  il  a  été 
dit),  de  Plaisance  (sous  les  Papes). 

Les  arts  lui  donnent  pour  attributs  une  licorne,  ce  qui  est  un  peu 
douteux,  ou  un  poignard  dans  la  gorge,  ce  qui  est  certain. 

Acta  Sanctorum  BoU.  8  oct.,  t.  m,  p.  790-824. 

MoMBiiiTius.  —  Sauctuarium,  t.  ii,  p.  xl'. 

MiCH.  Melga.  —  Leggende  di  S.  Giustina...  Neapoli,  1*864,  gr.  in-8°. 

Offlcium  proprium  beatae  Justinœ,  virg.  et  mart...  Venetiis,  1584,  in-8°. 

LoRENzo  PiGUORiA.  —  Vita  di  S.  Giustina,  vergine  e  protomartiro 
padovana.  Padova,  1626,  in-4o. 

TiLLE.MONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  eccL,  t.  v.,  p.  140. 

Dictionnaire  des  ordres  monastiques,  t.  n,  col.  1073-1079. 

Ughelli.  —  Italia  sacra,  t.  v,  p.  398,  éd.  Colleti. 

Cavatis.  — De  cœnobio  Patavino  S.  Justina3,  lib.  i,  iv  et  v. 

FoRTUNATUs.  —  Lib.  VIII,  carm.  4  de  Virginitate. 

D.  RciMART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  éd.  1689,  p.  341. 

Ch.  Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  46,  620,  660,  662,  670; 
691. 


SAINT    l'ALLALS,    ÉVÈJUE;    LE   BIENHEUREUX   AUTHAUD.  221 

SAINT    PALLAIS    OU   PALLADE, 

ÉVÊQUE  DE  SAINTES  ET  CONFESSEUR. 

Vers  600. 

(P.  Boll.  XII.  128.) 

Saint  Pallais  ou  Palladc,  Palladius,  est  le  douzième  des  évêques  de 
Saintes  historiquement  connus.  Il  occui^a  le  siège  fondé  par  saint  Eu- 
trope  de  l'an  573  à  l'an  600  environ. 

Saint  Grégoire  de  Tours  nous  a  transmis  des  récits  très  authentiques 
sur  saint  Pallais. 

S.  Grégoire  de  Tours.  —  Historia  eccles.  Francorum,  lib.  vu  et  viii, 
et  De  Gloria  confessorum,  c.  2. 

S.  Grégoire  le  Grand.  —  Lib.  v,  epist.  50  et  52. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  1058-1060. 

Acta  Sanctorum  Boll.  7  oct.,  t.  m,  p.  924-935. 

LE  BIENHEUREUX  ARTHAUD  DE  SOTHONOD, 

fondateur  de  la  chartreuse  d'aryières  en  valromey, 
.  quarante-huitième  évê  jue  de  belley. 

1206. 

(P.  Boll.  XII.  135.) 

Le  bienheureux  Arthaud  de  Sothonod,  Artholdus,  de  l'ordre  des 
Chartreux,  fut  élu  évêque  de  Belley  à  la  fin  de  l'année  1188  et  résigna 
son  siège  au  bout  de  peu  de  temps,  dans  le  cours  de  l'an  1190.  Il  se 
retira  à  la  Chartreuse  et  y  mourut  le  7  octobre  1206,  âgé  de  cent  cinq 
ans. 

Depéry.  —  Histoire  hagiographique  du  diocèse  de  Belley,  t.  ni. 

Bibliotheca  maxima  Patrum,  éd.  Lugd.,  t.  xxiv,  col.  1519.  Belle 
lettre  d'Alexandre  III. 

Gallia  Christiana,  t.  xv,  col.  619-620. 

Chastelain.  —  Martyrologe  universel,  p.  504.  Avec  le  titre  de 
vénérable. 

Du  Tems.  —  Le  clergé  de  France,  t.  n,  p.  166.  Dit  qu'il  est  honoré 
dans  l'ordre  des  Chartreux  avec  le  titre  de  bienheureux,  se  trompe  en 
le  faisant  élire  évêque  de  Belley  en  1184. 


222  7   OCTOBRE. 


LES    SAINTS    SERGE   ET   BACQUE, 

CHEVALIERS  ROMAINS  ET  MARTYRS. 

IIP  siècle. 

(P.  Boll.  XII.  130.) 

Les  saints  Serge  etBacque,  Sergws  et  Bacchus,  souffrirent  le  martyre 
en  Syrie;,  au  cours  du  iii^  siècle,  mais  la  date  n'est  pas  précise,  car  les 
Actes  qui  nous  restent,  et  dans  lesquels  il  est  impossible  de  ne  pas  re- 
connaître des  traces  d'antiquité,  soit  d'Actes  primitifs,  ne  sont  pas 
absolument  sincères. 

Le  culte  de  ces  deux  saints  martyrs  fut  très  répandu  en  Orient  et  en 
Occident.  Une  Vie  du  pape  Grégoire  III  parle  d'une  diaconie  des  saints 
Sergius  et  Bacchus  «  ad  B.  Petrum  apostolum  »,  c'est-à-dire  au  Vati- 
can ou  à  l'Arc  de  Septime-Sévère.  L'église  de  Saint-Serge  à  Zebed, 
près  Alep,  fut  consacrée  en  512,  comme  l'atteste  une  inscription  trilingue 
retrouvée  en  ce  lieu.  Dès  le  vi^  siècle,  il  y  avait  à  Paris  une  abbaye 
dédiée  sous  leur  patronage,  et  dans  la  ville  d'Angers  une  autre  sous 
le  même  nom  fut  fondée  à  la  fin  du  yii«.  Celle-ci  subsista  jusqu'à  la 
Révolution  ;  aujourd'hui  l'église  est  devenue  paroissiale  et  le  monas- 
tère est  occupé  par  le  séminaire.  A  Rome  le  culte  des  saints  Serge  et 
Bacque  est  attesté  par  les  documents  les  plus  anciens  de  la  liturgie 
et  par  Téglise  qui  subsiste  toujours  dans  le  quartier  ai  Mo7iti.  Elle 
appartient  au  collège  russe.  Il  y  a  encore  deux  autres  sanctuaires  à 
Rome  sous  leur  titre. 

Sainte  Julie,  Julia,  qui  soufifrit  le  martyre  par  ordre  du  président 
Martianus,  est  unie  aux  saints  Serge  et  Bacque  parce  qu'elle  fat  inhumée 
dans  le  même  lieu. 

Acta  Sanctorum  Boll.  7  oct.,  t.  m,  p.  838-883. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  518-520. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  martyrs,  n.  15,  25,  40,  59,  82  et  111. 

Bulletin  critique,  1884,  p.  64. 

Revue  historique,  1881,  t.  xvii,  p.  455. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'iiist.  eccL,  t.  v,  p.  491. 


SAINT  AUGUSTE,  AOUT  ou  OUT, 

ABBÉ  DE    SAINT -SYMPHORIEN  A  BOURGES  ET   CONFESSEUR. 

Vers  560. 

(P.  Boll.  XII.  151.) 

Saint  Auguste,  Augustiis,  prêtre  et  abbé  de  Saint- Symphorien  à 
Bourges,  mourut  vers  l'an  560.  Son  nom  se  lit  au  Martyrologe  romain, 


LE  BIENHEUREUX  MATHIEU  CARRIERI  ;  SAINTE  BENOÎTE  DE  ROME.     223 

mais  il  reste  peu  de  renseignements  sur  ses  actions;  ceux  que  nous 
avons  sont  très  certains,  car  ils  sont  rapportés  par  saint  Grégoire  de 
Tours. 

Acta  Sanctorum  Boll.  7  oct.,  t.  m,  p.  922-4. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  120. 

Grégoire  de  Tours.  —  De  Gloria  confessorum,  c.  80. 


LE  BIENHEUREUX  MATHIEU  CARRIERI  DE  MANTOUE, 

de  l'ordre  des  frères-prêcheurs. 
1470. 

(P.  Boll.  XII.  152.) 

Le  B.  Mathieu  naquit  à  Mantoue  vers  1395  ;  il  entra  très  jeune  dans 
l'ordre  des  Frères-Prêcheurs.  Il  fit  paraître  un  zèle  admirable  dans 
ses  prédications,  qu'il  fit  surtout  dans  le  Milanais,  les  états  de  Ve- 
nise, à  Gènes  et  en  Savoie.  Il  mourut  très  âgé  dans  le  couvent  de 
Viglevaro,  au  duché  de  Mantoue,  le  5  octobre  1470. 

Acta  Sanctorum  Boll.  5  oct.,  t.  m,  p.  248-255.  On  place  la  mort  en  1471. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  ii,  c.  20,  n.  15  ; 
c.  24,  n.  5,  7,  8  ;  lib.  iv,  part,  ii,  c.  3.  n.  12. 

TouROx.  —  Histoire  des  hommes  illustres  de  l'ordre  de  Saint-Do- 
minique, t.  III. 

Il  existe  plusieurs  Vies  du  B.  Mathieu,  écrites  en  italien. 


TIIP  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINTE  BENOITE  DE  ROME,  VIERGE  ET  MARTYRE 

A   ORIGXY,  AU   DIOCÈSE   DE   LAOX,  AUJOURD'HUI   DE    SOISSOXS. 

IV=  siècle. 

(P.  Boll.  XII.  160.) 

Sainte  Benoîte  ou  Bénédicte,  BenecUcta,  vierge  et  martyre,  venue 
de  Rome,  souffrit  le  martyre  à  Origny-en-Laonnais,  sous  Dioclétien. 
Dès  le  vi«  siècle  il  se  forma  près  de  son  tombeau  une  communauté  de 
moines  ;  vers  l'an  854  il  s'établit  au  même  lieu  une  grande  abbaye 
de  moniales  qui  conserva  les  reliques  de  la  sainte  martyre  jusqu'à  la 
Révolution.  Elle  était  patronne  de  l'abbaye  et  elle  est  encore  patronne 
de  la  ville  d"Origny. 

Quoique  les  Actes  de  sainte  Benoîte  ne  soient  pas  authentiques,  on 
y  reconnaît  des  traces  d'une  rédaction  primitive. 


224  8   OCTOBRE. 

Acta  Sanctorum  Boll.  8  cet.,  t.  iv,  p.  213-222. 

Le  Blânt.  —  Les  Actes  des  martyrs,  n.  23,  59,  120. 

GiORGi.  —  Martyrolo^ium  Adonis,  p.  521. 

Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  621. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  Tliist.  ecclés.,  t.  iv,  p.  450. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  coL  269. 

]\'ota.  —  Sainte  Benoîte  d'Origny  est  quelquefois  confondue  avec  sainte 
Béate,  vierge  au  diocèse  de  Sens,  honorée  le  29  juin.  Acta  Sanctorum 
Boll.  29  jun.,  t.  V,  p.  492.  —  D'autres  la  confondent  avec  sainte  Benoîte 
du  Lyonnais  et  la  représentent  sur  un  bûcher.  Cahier,  Caractéristiques 
des  saints,  p.  151.  —  Enfin,  quelques-uns  la  représentent  formant  un 
groupe  avec  sainte  Réparate.  Il  est  vrai  qu'elles  souffrirent  la  mort 
le  8  octobre,  mais  ce  ne  fut  ni  en  même  temps,  ni  dans  le  même  lieu. 


SAINTE  PÉLAGIE  DANTIOCHE,  PENITENTE. 

Vers  457. 

(P.  Boll.  XII.  163.) 

Sainte  Pélagie,  Pelagia,  exerçait  la  profession  de  comédienne  à 
Antioche  ;  elle  fut  convertie  par  saint  Nonnus,  évêque  d'Edesse,  et  elle 
se  rendit  à  Jérusalem  où  elle  commença  une  vie  pénitente  qui  ne  finit 
qu'avec  sa  vie,  vers  457. 

Sainte  Pélagie  est  la  patronne  des  comédiennes. 

Elle  est  représentée  avec  un  masque  antique,  des  colliers  et  des 
perles  qui  rappellent  sa  première  profession,  ou  à  genoux  aux  pieds 
d'un  solitaire,  saint  Nonnus,  qui  fut  longtemps  moine  avant  de  devenir 
évêque  d'Edesse  ou  Héliopolis.  Elle  est  encore  représentée  dans  la 
grotte  qu'elle  habita  au  pied  du  Mont  des  Oliviers. 

La  Vie  de  sainte  Pélagie  est  rapportée  par  un  témoin  oculaire,  Jacques, 
diacre  d'Héliopolis. 

RoswEiDE.  —  Vitse  Patrum,  p.  374. 

Acta  Sanctorum  Boll.  8  oct.,  t.  iv,  p.  248-268. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  521. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  xii,  p.  377-384. 


SAINTE  BRIGITTE  DE  SUÈDE,  VEUVE. 

1373. 

(P.  Boll.  XII.  167.) 

Sainte  Brigitte,  Brigitta,  et  plus  exactement  Birgitte,  Birrjitta^  fille 
de  Birger,  prince  de  Suède,  née  vers  1302,  épousa  Ulf-Gudmarson, 
prince  de  Néricie,  vers  1318.  Les  deux  époux  se  firent  admettre  dans 
le  tiers-ordre  de  Saint-François.  Ils  eurent  huit  enfants  :  parmi  les- 


SAINTE   BRIGITTE   DE   SUÈDE,    VELVE.  225 

quels  sainte  Catherine,  honorée  le  22  mars.  Eu  1344,  Ulf-Gudmarson, 
connu  plus  ordinairement  sous  le  nom  de  Wulpho,  reçut  Ihabit  mo- 
nastique dans  l'abbaye  cistercienne  d'Alvastra,  eu  Suède,  et  y  mourut 
en  odeur  de  sainteté.  Alors  Brigitte  fonda  l'abbaye  de  Wadstena 
(Wastein)  et  lui  donna  des  constitutions  particulières.  Ce  fut  la  pépi- 
nière de  l'ordre  de  Sainte-Brigitte,  sous  la  règle  de  saint  Augustin. 
Après  un  pèlerinage  à  Jérusalem,  elle  mourut  à  Rome  le  23  juillet 
1373,  à  l'âge  de  soixante  et  onze  ans.  L'année  suivante  son  corps  fut 
transporté  au  monastère  de  Wa  Istena,  et  le  7  octobre  1391  le  pape 
Boniface  IX  prononça  la  canonisation  de  la  servante  de  Dieu,  acte 
que  le  pape  Martin  V  renouvela  et  confirma  en  1419.  Sa  fête  est  fixée 
au  8  octobre,  anniversaire  de  la  translation  de  son  corps. 

Le  nom  de  sainte  Brigitte  se  trouve  attaché  à  des  révélations  célè- 
bres, écrites  d'a[)rès  ses  paroles  par  deux  de  ses  confesseurs.  Elles  ont 
été  approuvées  par  le  concile  de  Bàle,  et  les  papes  Grégoire  XI  et 
Urbain  VI,  dans  ce  sens  qu'elles  ne  contiennent  rien  de  contraire  à 
la  foi  et  que  les  fidèles  peuvent  les  lire  avec  édification.  Elles  furent 
imprimées  à  Lubeck  en  1492. 

Il  est  aussi  attaché  à  un  Ordre  de  chanoines  réguliers  et  de  religieuses 
dit  Ordre  de  Sainte-Brigitte  ou  ordre  du  Saiut-Sauveur.  Une  association 
bien  plus  ancienne  de  vierges  irlandaises  portait  le  même  nom,  mais 
était  différente.  Celle-ci  avait  été  fondée  par  sainte  Brigitte  d'Irlande, 
dite  la  Thaumaturge.  Des  historiens  ont  parlé  d'un  ordre  de  chevalerie 
fondé  par  sainte  Brigitte  ;  mais  ces  historiens  se  sont  trompés  sur  le 
sens  d'un  passage  de  ses  Révélations. 

Le  nom  de  la  sainte  suédoise  est  aussi  attaché  à  un  chapelet  parti- 
culier enrichi  d'indulgences  fort  nombreuses.  Le  privilège  de  bénir 
ce  chapelet  appartient  aux  chanoines  réguliers  de  Latran,  et  leur  a 
été  assuré  de  nouveau  par  un  bref  du  5  avril  1864. 

L'Ordre  de  Sainte-Brigitte  a  fourni  plusieurs  Bienheureux. 

Son  abbaye  de  Wadstena  renfermait,  outre  le  corps  de  la  sainte 
fondatrice,  ceux  du  roi  Eric,  des  saintes  Ingrid  et  Mechtilde,  de  plu- 
sieurs autres  Bienheureux  de  la  Scandinavie  qui  y  brillaient  par  l'éclat 
des  miracles.  Le  corps  de  sainte  Catherine  reposait  dans  un  reliquaire 
qui  pesait  340  marcs  d'argent.  La  châsse  de  sainte  Brigitte  était  beau- 
coup plus  précieuse  encore. 

Vers  l'année  1580,  Magnus,  duc  d'Ostrogothie  et  fi-ère  du  roi  Jean  III, 
auquel  Wadstena  était  échu  en  héritage,  sévit  cruellement  contre  les 
religieuses.  Une  nuit  il  assaillit  le  monastère,  enleva  trois  des  plus 
jeuues  sœurs,  les  maltraita  de  la  manière  la  plus  brutale  et  les  fit  déca- 
piter pour  mettre  un  terme  à  leurs  tourments.  Nous  ignorons  les  noms 
de  ces  trois  martyres,  filles  spirituelles  de  sainte  Brigitte. 

Vie  de  mainte  Brigitte  de  Suède  (1879),  t.  ii,  p.  369. 

Dans  beaucoup  d'anciens  livres  liturgiques  on  trouve  les  quinze 
oraisons  de  sainte  Brigitte,  comme  dans  les  Heures  à  l'usage  de  Troyes, 
imprimées  en  1511. 

On  vient  de  terminer  à  Stockholm  une  importante  publication  des 

Sup.  AUX  Vies  des  Saints.  —  Tome  UI.  15 


■^2Q  8  OCTOBRE. 

Révélations  de  sainte  Brigitte,  d'après  un  manuscrit  suédois  du  moyen- 
âge.  Elle  se  compose  de  cinq  volumes  in-8«,  1857-1884.  Dans  le  dernier 
volume  se  trouve  une  bibliographie  fort  bien  faite  de  toutes  les  éditions 
des  Révélations  et  de  leurs  traductions  dans  toutes  les  langues. 

M.  Klemming,  directeur  de  la  bibliothèque  royale  de  Stockholm,  a  fait 
de  la  biographie  et  des  œuvres  de  sainte  Brigitte  l'étude  de  sa  vie  en- 
tière et  a  publié  un  ouvrage  considérable  sur  ce  sujet  en  langue  suédoise. 
Le  même  savant  vient  de  publier  :  Hymni,  Sequentii\;  et  pice  cantiones 
sancti  Sueciae.  Stockholm,  1885.  In-32.  Ces  chants  sacrés  célèbrent  sur- 
tout saint  Anschaire,  sainte  lîrigitte,  saint  Botuide,  saint  Beunolphe, 
saint  David,  saint  Eric,  saint  Eskil,  saint  Henri,  saint  Nicolas,  saint 
Sigefrid  ;  en  un  mot  les  saints  apôtres,  martyrs  et  évêques  de  la  Suède. 

Sainte  Brigitte  est  l'une  des  patronnes  de  la  Suède,  spécialement  de 
Vadsteaux. 

Les  sources  les  plus  abondantes  pour  la  Vie  de  sainte  Brigitte  sont 
la  Bulle  de  canonisation,  publiée  par  Boniface  IX  en  1391,  et  les  révéla- 
tions de  la  servante  de  Dieu. 

Acta  Sanctorum  Boll.  8  oct.,  t.  iv,  p.  368-560. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  9,  n.  10;  c.  13, 
u.  2  et  15  ;  c.  15,  n.  16;  lib.  ii,  c.  32,  n.  11  et  passim. 

Hélyot.  —  Histoire  des  Ordres  monastiques,  t.  ii,  c.  21,  t.  iv,  c.  4-(i. 

Stevens.  —  Monasticon,  t.  ii,  p.  230, 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Yics  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  359-363. 

Analecta  juris  pontificii,  vu"  série  (1864),  col.  629-630;  xxiv"  série 
1885),  col.  569.  Décisions  des  Congrégations  romaines  relatives  à  l'Ordre 
de  Sainte-Brigitte. 

Bulletin  de  la  société  des  Antiquaires  de  France,  1882,  p.  110  et  suiv. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  350-1. 


LE  SAINT  VIEILLARD  SIMÉON  ET  LA  PROPHETESSE  ANNE. 
Au  commencement  du  I"  siècle. 

(P.  Boll.  31!.  175.) 

Saint  Siméon  et  sainte  Anne  la  prophétesse  doivent  être  honorés 
comme  bienheureux  du  Nouveau-Testament  et  ils  reçoivent  un  culte 
public  dans  l'Eglise  d'Orient. 

Acta  Sanctorum  Boll.  8  oct.,  t.  iv,  p.  4-23. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  iv,  part,  ii,  c.  2,  n.  2-9. 

(hoRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  520-1. 


s.  CALÉDUIC;  STE  VALÉRIE  ET  STE  POLLÊNE  ;  STE  REFROY.    227 

SAINT  CALÉDRIC  OU  CALTRY, 

ÉVÊQUE    DE    CHARTRES  ET    CONFESSEUR. 

Vers  567. 

(P.  BoU.   xii.  176.) 

Saint  Calédric,  CJialeh'iciis,  avait  succédé  à  saint  Léobin  et  occupait 
le  trùno  épiscopal  de  Chartres  dès  537  puisqu'il  souscrivit  au  Concile  de 
l*aris;  en  55()  il  assista  à  celui  de  Tours.  Il  mourut  le  7  octobre  vers  l'an 
567,  à  l'càge  de  trente-huit  ans.  Saint  Venance  Fortunat  a  fait  l'éloge  de 
ses  vertus. 

Venaxce  P'ortunat,  lib.  iv,  carm.  7. 

Acta  Sanctorum  Boll.  8  oct.,  t.  iv,  p.  278-9, 

Gallia  Christiana,  t.  viii,  col.  1096-1098. 

Doublet  de  Boisthibault,  dans  Mémoires  de  l'Académie  des  Inscrip- 
tions et  Belles-Lettres  :  nouv.  série,  t.  m,  (1854),  p.  474-6,  pi. 

SAINTE  VALÉRIE  ET  SAINTE  POLLÈNE,  VIERGES. 

Vers  640. 

(P.  Boll.,  XII.  177.) 

Sainte  Valérie,  Valeria^  et  sainte  Pollène,  Pollenia,  sont  deux  vierges 
dont  les  corps  furent  déposés  dans  l'abbaye  des  moniales  d'Honnecourt 
ainsi  que  celui  de  saint  Léphard,  Liéphard  ou  Lifard  de  Gonnelieu. 

Acta  Sanctorum  Boll.  8  oct.,  t.  iv,  p.  289-29'2. 

Ghesquièke.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  il  p.  378-9. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  112. 

SAINTE  REFROY  OU  REUFROIE, 

abbesse  du  monastère  bénédictin  de  denain,  diocèse  de  cambrai. 

805. 

(P.  Bull.  xi:.  ITS.) 

L'abbaye  de  Denain  fut  fondée  en  764  par  Aldebert,  comte  d'Ostre- 
vant,  et  par  Reine  son  épouse,  parente  du  roi  Pépin,  tous  deux  honorés 
comme  saints,  l'un  le  21  avril,  et  l'autre  le  l*''"  juillet.  Après  avoir  eu  de 
leur  mariage  dix  filles,  qui  toutes  consacrèrent  à  Dieu  leur  virginité, 
ils  fondèrent  au  village  de  Denain  un  monastère  qu'ils  placèrent  sous 


228  B   OCTOBRE. 

le  patronage  de  la  très  sainte  Vierge.  Sainte  Refroy,  leur  fille,  fut  la 
première  abbesse  et  elle  est  regardée  avec  raison  comme  la  seconde 
fondatrice.  Elle  y  éclata  par  de  tels  miracles  qu'elle  fut  regardée  comme 
la  patronne  et  l'abbaye  prit  son  nom. 

Acta  Sanctorum  Boll.  8  oct.,  t.  iv,  p.  295-334.  Cfr.  1  jul.  t.  i,  p.  266- 
271. 

Gallia  Cliristiana,  t.  m,  col.  423. 

Cameracum  Christianum,  p.  250. 


SAINT  AMOUR,  DL\CRE  ET  CONFESSEUR. 
IX""   siècle. 

Saint  Amour,  Amor,  était  un  diacre  de  l'Eglise  de  Liège.  Né  en  Aqui- 
taine, il  avait  quitté  sa  patrie  pour  fuir  les  honneurs  que  sa  science  et 
sa  vertu  allaient  lui  attirer.  Il  commença  par  accomplir  le  pèlerinage 
de  Rome,  et  il  y  fut  inspiré  de  se  rendre  à  Maestriclit  pour  y  honorer 
le  corps  de  saint  Servais.  Ou  ne  sait  pas  combien  de  temps  il  demeura 
en  ces  lieux,  mais  il  est  constant  qu'il  édifia  les  populations  par  ses 
vertus  et  ses  miracles.  Les  uns  le  font  vivre  au  ix**  siècle,  les  autres  au 
xi=  siècle.  Il  était  spécialement  honoré  à  l'abbaye  de  Notre-Dame  de 
Muuster-Bilseu,  Belisia,  au  diocèse  de  Liège. 

La  Vie  de  saint  Amour,  composée  par  le  diacre  Egebert,  a  été  publiée 
par  les  BoUandistes,  Acta  Sanctorum  Boll.  oct.,  t.  iv,  p.  335-347.  — 
Les  doctes  éditeurs  avaient  bien  pensé  que  cette  Vie  était  l'œuvre 
d'Egebert,  mais  le  fait  a  été  mis  hors  de  doute  par  la  découverte  du 
prologue  de  cette  Vie.  Ce  prologue,  ils  l'avaient  en  vain  cherché  ;  il  a 
été  découvert  par  leurs  successeurs  et  publié  dans  les  A?tal(;cta  Boll. 
t.  I  (188'2).  p.  73-74.  Il  a  été  emprunté  à  un  manuscrit  de  la  bibliothèque 
de  Bruxelles,  n.  1864-82.  Ce  manuscrit  est  du  xii'  siècle  et  a  appartenu 
à  l'abbaye  de  Saint-Laurent  de  Liège. 


SAINT  BADILON,  ABBÉ  DE  LEUZE. 
IXe  siècle. 

(P.  Boll.  XII.  154.) 

Leuze,  fAilosse,  petite  ville  du  diocèse  de  Cambrai,  fut  évangélisé  dès 
le  vil"  siècle  par  saint  Amand  et  doté  par  lui  d'un  monastère.  Il  fut 
ruiné  par  les  Normands  ;  mais  Dieu  lui  envoya  un  saint  pour  y  faire 
retleurir  la  solitude  et  y  faire  retentir  de  nouveau  la  louange  divine. 
Saint  Badilon,  Badilo,  Baidilus,  qui  avait  été  formé  sous  la  règle  de 
saint  Benoît  en  l'abbaye  de  Vezelay  au  diocèse  d'Autun,  fut  l'instru- 
ment dont  Dieu  se  servit  pour  cette  œuvre  de  salut.  Le  culte  du  saint 
abbé  fut  toujours  en  grand  honneur  à  Leuze  et  de  nos  jours  encore  les 


SAINT   FELIX,    EVEQUE   DE    COME.  229 

catholiques  leuzois  aiment  ;ï  recourir  à  l'intercession  du  saint  abbé. 
Cette  année  1885,  ils  viennent  de  célébrer  avec  ferveur  le  dixième 
centenaire  de  leur  grand  protecteur. 

Acta  Sanctorum  Boll.  8  oct.,  t.  iv.  p.  849-361. 

MÉNAiti).  —  Martyrologiiim  Renedictinum,  p.  87. 

(iallia  Christiana,  t.  m,  col.  75,  D-E  :  t.  iv,  col.  466. 

MoLANUs,  au  8  octobre. 

Mauillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.Ben.,Saec.  iv,  part,  i,  p.l5etseq. 

Le  Messager  des  fidèles,  2"  an.  (1885-1886),  p.  481. 


SAINT  FÉLIX,  ÉVEQUE  DE  COME. 

Vers  390. 

Cùme  ou  Cojno,  ville  épiscopale  suffragante  du  patriarche  d'Aquilée, 
a  reçu  les  premières  semences  de  la  foi  chrétienne  de  la  bouche  de 
saint  Hermagore,  disciple  de  saint  Marc  (V.  au  12  juillet)  et  peut-être 
aussi  de  l'apùtre  saint  Barnabe  qui  évangélisa  Milan  et  toute  la  contrée 
voisine  ;  mais  sou  premier  évêque  dont  le  nom  est  venu  jusqu'à  nous 
est  saint  Félix. 

Saint  Félix,  romain  d'origine,  était  uni  d'une  étroite  amitié  à  suint 
Ambroise.  Celui-ci  le  consacra  évêque  de  Côme  le  1^''  novembre  376, 
comme  il  le  dit  lui-même  dans  une  lettre  qu'il  lui  écrivit  plus  tard.  Félix 
trouva  encore  des  restes  de  paganisme  qu'il  détruisit.  Il  eut  plus  de 
difficulté  à  réduire  l'hérésie  arienne  qui  s'était  implantée  dans  ces  pa- 
rages. Il  consacra  comme  église  cathédrale  un  temple  d'idoles  et  le 
dédia  sou'^  le  nom  <Ie  saint  Carpophore.  Par  ses  soins  les  reliques  de  ce 
saint  martyr  avec  celles  tles  saints  Esautius,  Cassius,  Licinius,  Sévère 
et  Second  qui  avaient  tous  versé  leur  sang  en  même  temps  pour  le  nom 
de  Jésus -Christ  furent  transférées  dans  le  nouveau  sanctuaire.  Ces 
illustres  athlètes  avaient  remporté  la  cuaronue  à  Côme  même,  sous 
l'empire  de  Maximien  (V.  au  7  août).  L'église  cathédrale  de  Côme  est  de- 
puis longtemps  sous  le  patronage  de  l'Assomption  de  la  sainte  Vierge. 
D  consacra  encore  trois  autres  temples  enlevés  aux  idoles  et  les  dédia 
aux  apôtres  saint  Pierre  et  saint  Paul,  à  saint  Georges  et  à  saint 
Lazare.  Il  construisit  encore  d'autres  églises,  assista  à  un  concile  célé- 
bré à  Milan  par  saint  Ambroise  et  avec  le  même  saint  Ambroise  et 
saint  Bassien  à  la  consécration  de  l'église  de  Saint-Pierre  à  Lodi  en 
380.  Il  mourut  dix  ou  onze  ans  après,  le  8  octobre.  Le  Martyrologe  le 
meniionne  le  14  juillet  qui  fut  probablement  le  jour  de  son  ordination 
épiscopale,  comme  le  dit  Ferraris.  ou  d'une  translation  de  son  corps, 
qui  fut  primitivement  inhumé  dans  la  crypte  de  la  basilique  de  Saint- 
Carpophore. 

En  1611,  lorsqu'on  ouvrit  l'urne  de  granit,  placée  dans  la  crypte  de 
San-Carpoforo.  au-dessous  de  l'autel,  et  qui  contient  le  corps  de  saint 
Félix,  on  trouva  à  l'intérieur  les  restes  d'un  cadavre  avec  un  petit 


'^30  9  OCTOBRE. 

calice  de  verre  et  une  crosse  de  bois  et  d'os.  Le  calice  fut  laissé  à  sa 
place.  La  crosse  se  voit  encore  à  la  sacristie  et  elle  est  connue  sous  le 
nom  de  crosse  de  saint  Félix.  La  volute  sculptée  représente  un  cerf 
placé  au  milieu,  percé  d'une  dague  et  sur  lequel  se  jette  un  animal 
ressemblant  à  un  serpent,  mais  avec  des  cornes. 

Acta  Sanctorum  BoU.  (1780)  8  oct.,  t.  iv,  p.  233-241.  Il  n'y  a  pas  de  Vie 
de  saint  Félix,  mais  une  dissertation  par  le  P.  Jacques  de  Bue  {Bueiis). 

Ughklli.  —  Italia  sacra,  t.  v,  col.  258. 

X.  Barbier  de  Montault,  dans  Revue  de  l'art  chrétien,  t.  xxxiii. 
(1883).  p.  175-178. 

Barelli,  dans  Studii  archeologici  su  la  provincia  di  Como.  Côme, 
(1872),  p.  52  et  suiv. 


ir  JOUR  D'OCTOBRE 


ABRAM  ou  ABRAHAM  D'UR,  EN  CHALDÉE, 

PÊRE  DE  LA  NATION  JUIVE,  ET  SaRAÏ  OU  SaRA,  SON  ÉPOUSE. 

2366-2191  avant  Jésus- Christ. 

(P.  BoU.  XII.  182.) 

Le  patriarche  Abraham  a  toujours  été  honoré  d'un  culte  public  dans 
l'Eglise,  et  surtout  dans  l'Eglise  d'Orient;  plus  spécialement,  dans 
l'Eglise  de  Jérusalem.  Benoît  XIV,  Baronius  et  D.  Calmet  en  fournis- 
sent les  preuves.  Il  est  très  souvent  représenté  dans  les  catacombes  de 
Rome;  à  l'abbaye  de  Fontevrault,  on  récitait  un  office  en  son  honneur  ; 
sainte  Gertrude  la  Grande  l'invoque  dans  des  litanies  aussi  pieuses 
que  remplies  de  doctrine.  Dans  le  propre  approuvé  par  Paul  V,  à  la 
prière  du  cardinal  Pierre  de  Bérulle,  pour  l'Oratoire  de  France,  se 
trouvent  la  fête  et  l'office  du  patriarche  saint  Abraham. 

Une  tradition,  acceptée  également  par  les  chrétiens  et  par  les  musul- 
mans, plaçait  à  Hébron  le  tombeau  des  patriarches  Abraham,  Isaac  et 
Jacob.  Le  25  juin  1119,  Arnoul,  moine  du  monastère  latin  d'Hébron, 
de  l'ordre  de  Saint-Benoît,  découvrit  sous  l'église  conventuelle  une 
ancienne  sépulture,  que  lui  et  ses  confrères  n'hésitèrent  pas  à  prendre 
pour  celle  d'Abraham,  Isaac  et  Jacob.  Il  nous  reste  un  récit  exact  de 
cette  découverte,  et  les  circonstances  semblent  autoriser  à  croire  que 
l'identification  faite  par  Arnoul  est  très  fondée.  Les  détails  donnés  par 
l'écrivain  du  xii*  siècle  sont  extrêmement  caractéristiques  et  annoncent 
une  sépulture  très  ancienne,  remontant  au  moins  à  l'époque  juive  pri- 
mitive ;  c'est  ainsi  que  les  précautions  prises  par  le  constructeur  pour 
cacher  l'entrée  des  tombeaux  rappellent  les  usages  de  l'Egypte. 

Ce  souterrain  se  composait:  1°  d'un  petit  vestibule  vide;  2°  d'un 
couloir  long  de  dix-sept  coudées  et  aboutissant  3*"  à  une  petite  salle 


SAINT   DIÎNYS  L  ARÉOPAGITE  ;   SAINTS  RUSTIQUE  ET  ÉLEUTHÈRE.     231 

circulaire  de  la  capacité  nécessaire  à  trente  personnes,  ces  trois  pièces 
taillées  dans  le  roc  vif;  4°  donnant  sur  la  salle,  au  point  où  finissait 
le  couloir,  et  probablement  à  angle  droit  avec  lui,  la  première  grotte 
avec  un  sol  de  terre;  5°  au  fond  de  celle-ci,  la  deuxième  grotte;  G°  enfin, 
à  gauche  de  l'entrée  de  cette  dernière,  et  en  face  d'une  inscription,  une 
cavité  peu  considérable. 

Dans  la  seconde  grotte  se  trouvaient  les  restes  mortels  des  patriar- 
ches Abraham,  Isaac  et  Jacob,  dans  un  état  parfait  de  conservation  ; 
puis,  dans  la  dernière  des  grottes,  cinquante  vases  d'argile,  tous  remplis 
d'ossements. 

Après  avoir  donné  à  ces  saintes  dépouilles  les  marques  de  vénération 
auxquelles  elles  avaient  droit,  les  moines  du  prieuré  refermèrent  l'en- 
trée des  grottes,  et  il  semble  que  depuis  lors  nul  mortel  n'y  est  entré. 
Il  parait  néanmoins  que  plusieurs  documents,  postérieurs  à  la  décou- 
verte de  1119,  constatent  l'existence  de  ce  tombeau,  qui  est  malheureu- 
sement recouvert  en  ce  moment  par  une  mosquée. 
Acta  Sanctorum  Boll.  9  oct.,  t.  iv,  p.  571-695. 
Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  12,  n.  2,  5  ; 
c.  14,  n.  12;  lib.  ii.  c.  32,  n.  3  et  passim. 
GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  521-2. 

Riant  (le  comte).  —  Découverte  de  la  sépulture  des  patriarches  Abra- 
ham, Isaac  et  Jacob  à  Hébron  le  25  juin  1119,  dans  Mémoires  de  l'Aca- 
démie des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  26  janvier  1883.  Le  même 
dans  les  Archives  d'Orient,  t.  ii  (1885),  p.  411-423. 
Revue  littéraire  de  l'Univers,  février  1883,  p.  24  et  25. 
Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  21  et  729, 84, 130  et  passim. 
Bulletin  critique,  1883,  p.  99  et  suiv. 


SAINT  DENYS  L' AREOPAGITE 

premier   ÉVÊQUE   d' ATHÈNES   ET  DE  PARIS, 
ET   LES    SAINTS  RUSTIQUE  ET  ÉLEUTHÈRE,  SES  COMPAGNONS,  MARTYRS. 

Vers  117. 

(P.  Boll.  XII.  192.) 

Saint  Denys,  Dionysius,  était  membre  de  l'Aréopage  à  Athènes,  lors- 
qu'il fut  converti  par  saint  Paul  {Act..  xvii,  22-34).  Saint  Hiérothée  lui 
donna  la  clef  des  mystères  de  la  foi  et  acheva  sa  conversion  ;  saint  Hié- 
rothée est  honoré  le  4  octobre.  Il  est  constant  que  saint  Denys  fut  le 
disciple  de  saint  Paul  et  le  premier  évêque  d'Athènes,  au  témoignage 
de  saint  Denys  de  Corinthe,  au  ii«  siècle.  (Eusèbe,  Hist.  eccL,  lib.  m. 
c.  4,  et  lib.  IV,  c.  28.)  Avant  même  cette  époque,  saint  Polycarpe  en 
parle  dans  sa  lettre  aux  Athéniens.  (Ib.  Lib.  v,  c.  20.) 

Ces  faits  sont  avérés  et  reconnus  de  tous  les  historiens. 

Des  documents  graves  établissent  que  saint  Denys  l'Aréopagite  vint 


232  9  OCTOBRE. 

en  Gaule,  qu'il  établit  l'Eglise  de  Paris,  fut  le  premier  évêque  de  ce 
siège,  et  qu'il  mourut  martyr  avec  ses  deux  compagnons,  saint  liustique, 
Rusticus,  et  saint  Eleuthère,  Eleutherius. 

Etude  sur  les  origines  chrétiennes  de  la  Gaule.  —  Première  partie. 

Saint  Denys  de  Paris,  par  l'abbé  Arbellot.  Paris,  iïaton,  1880;  in-S**. 

Des  critiques,  à  la  suite  du  P.  Sirmond,  du  P.  Pétau,  de  Launay  et 

autres,  ont  essayé  d'établir  que  saint  Denys  n'avait  établi  l'Eglise  de 

Paris  que  durant  la  seconde  moitié  du  iii«  siècle. 

Les  origines  de  l'Eglise  de  Paris.  Etablissement  du  cliristianisme 
dans  les  Gaules.  Saint  Denys,  premier  évoque  de  Paris,  par  M.  l'abbé 
Eugène  Bernard,  docteur  ès-lettres,  docteur  eu  théologie.  Paris,  Jouby 
et  Roger,  1869  ;  1  vol.  in-8°.  L'auteur  de  cet  ouvrage,  qui  se  dit  docteur 
en  théologie,  a  oublié  de  dire  qu'il  tient  ce  titre  de  la  nouvelle  Sorbonne 
non  reconnue  par  le  Saint-Siège.  L'ouvrage  est  tout  entier  consacré  à 
combattre  l'apostolicité  de  l'origine  de  l'Eglise  de  Paris,  et  l'identité  de 
saint  Denys  l'Aréopagite  avec  saint  Denys,  premier  évêque  de  Paris. 
Apostolat  de  saint  Denys  dans  les  Gaules  en  250,  par  Tailliat.  Amiens, 
1869.  9  oct. 

G.  d'Avenel.  —  Les  évêques  de  Paris  depuis  saint  Denys  jusqu'à 
nos  jours.  Paris,  1877,  2  vol.  in-8''.  (Ouvrage  superficiel  et  fantaisiste  : 
saint  Germain  fonde  l'Université  de  Paris  :  saint  Landri   forme  le 
premier  code  français,  etc.) 
L.  DucHESNE,  dans  Bulletin  critique,  t.  ii,  p.  6-9. 
Quelques  critiques,  Sirmond,  le  plus  fort  de  tous.  De  cbtobus  Diony- 
siis,  prétendent  qu'il  y  a  eu  deux  saints  du  nom  de  Denys  :  l'un  au 
i^""  siècle,  et  l'autre  au  m*  ;  et  ils  s'appuient  sur  ce  que  Adon  et  autres 
martyrologistes  indiquent  deux  fêtes  :  l'une  au  3  octobre,  l'autre  au  9. 
Futile  raison,  et  d'ailleurs  réfutée  par  les  martyrologes  de  Bâle  (Metz) 
et  de  Saint-Martin  de  Trêves,  tous  les  deux  de  la  fin  du  viii'^  siècle, 
antérieurs  à  Adon,  ne  parlant  que  de  la  fête  du  3  octobre. 
Analecta  BolL,  t.  ii. 

Analecta  juris  pontificii,  xxiii^  série,  col.  332-3. 
L'abbaye  de  Saint-Denys  en  France  était  en  possession  des  corps 
des  trois  saints  Denys,  Rustique  et  Eleuthère;  mais  cette  possession, 
pour  le  premier,  lui  était  disputée  par  l'abbaye  de  Saint-Emmeran  de 
Ratisbonne. 

Les  Allemands  se  servent  d'une  lettre  du  Pape  saint  Léon  IX,  datée 
du  7  octobre  1052,  et  adressée  à  Henri,  roi  de  France,  et  à  ses  sujets, 
pour  justifier  que  l'abbaye  de  Saint-Emmeran  de  Ratisbonne  possède 
le  corps  de  saintDenys  l'Aréopagite,  premier  évêque  de  Paris.  Léon  IX 
déclare  qu'en  la  présence  et  à  la  prière  de  ses  ambassadeurs,  ce^  reli- 
ques ont  été  examinées  et  vérifiées  être  de  ce  saint,  et  que  son  corps  a 
été  transféré  tout  entier,  excepté  une  partie  de  la  main  droite,  au  mo- 
nastère de  Saint-Emmeran  par  l'empereur  Arnonl.  L'authenticité  de 
cette  lettre  a  été  contestée  par  D.  Mubillon,  D.  Félibien,  le  P.  Halloix... 
Plusieurs  autres,  Viguleius-Hundius,  Henschen,  Eckart  soutiennent, 
au  contraire,  sa  parfaite  sincérité.  Ce  dernier  auteur  cité  a  répondu  à 


SAINT   DENYS   l'ARÉOPAGITE  ;    SAINTS   RUSTIQUE   ET   ÉLEUTHÈRE.     238 

toutes  les  raisons  de  Mabillon,  et  D.  Tassin,  dans  son  livre  Défense  des 
titres  et  des  droits  de  l'abbaye  de  Saint  Ouen,  p.  118  et  suiv.,  prouve 
qu'elle  peut  être  authentique.  Antoine  Augustin  et  Baronius  l'ont  pu- 
bliée sans  exprimer  le  moindre  doute  à  son  sujet.  Baronius,  néanmoins, 
ne  sait  pas  qui  des  Français  ou  des  Bavarois  possèdent  le  corps  du 
bienheureux  Aréopagite.  En  effet,  c'est  un  principe  incontestable  que 
les  Chartes  véritables  contiennent  quelquefois  des  faussetés  manifestes. 
On  peut  donc  se  déclarer  pour  la  vérité  de  la  bulle  de  saint  Léon  IX, 
sans  pour  cela  admettre  la  prétendue  translation  du  corps  de  saint  Denis 
à  Ratisbonne  ;  translation  dont  on  n'avait  jamais  ouï  parler  avant 
l'année  1052. 

D.  Tassin.  —  Nouveau  traité  de  Diplomatique,  t.  v,  p.  225. 

Voir  encore  sur  saint  Denys  et  les  saints  honorés  dans  l'abbaye  de 
son  nom  M.  Léopold  Delisle,  dans  la  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes, 
1877,  5e  liv. 

Le  D' Ferdinand  Janner.  —  Histoire  des  évèques  de  Ratisbonne,  t.  i 
(1884),  consacre  le  2°  Appendice  à  prouver  la  réalité  de  la  translation 
des  reliques  de  saint  Denys  à  Ratisbonne. 

Il  y  a  plus  de  controverses  au  sujet  des  écrits  qui  portent  le  nom  de 
saint  Denys  l'Aréopagite  :  De  la  Hiérarchie  céleste,  de  la  Hiérarchie 
ecclésiastique,  des  Noms  divins,  de  la  Théologie  mystique,  et  enfin  dix 
lettres,  auxquelles  il  faut  ajouter  une  onzième  adressée  à  saint  Timo- 
thée  (publiée  dans  Analecta  BolL,  t.  iv,  p.  309-313.  Mss.  de  Bruxelles, 
n.  1900-5).  Après  de  longues  et  très  savantes  controverses  au  sujet  de 
ces  écrits,  il  est  juste  de  conclure  qu'ils  furent  composés  par  saint  De- 
nys, mais  que  des  hérétiques,  au  vi''  siècle,  y  ont  introduit  des  phrases 
entières  dans  le  but  évident  d'appuyer  leurs  erreurs. 

Schneider.  —  Areopagitica.  Ratisbonne.  Nautz,  1885.  In-8°  de  288  p. 

Darboy  (Mgr  Georges).  —  Œuvres  de  saint  Denys  l'Aréopagite,  tra- 
duites du  grec,  précédées  d'une  Introduction  où  l'on  discute  l'authenti- 
cité de  ces  écrits,  etc.,  etc.,  par  M.  l'abbé  Darboy,  professeur  de  théo- 
logie au  Séminaire  de  Langres.  Paris,  Saguier  et  Bray,  1844.  In-8°. 

Les  traditions  anciennes  de  l'Eglise  Romaine  et  de  l'Eglise  de  Paris 
sur  l'unité  de  saint  Denys  l'Aréopagite  et  de  saint  Denys  de  Paris 
furent  elTacécs  dans  le  Missel  et  le  Bréviaire  par  de  Harlay,  archevê- 
que de  la  capitale  de  la  France,  et  il  y  eut  à  ce  sujet  de  vives  contro- 
verses. 

DoM  Guéranger.  —  Institutions  liturgiques,  2"  éd.,  1885,  t.  11,  p.  42, 
54-5. 

Saint  Denys  est  patron  de  Paris,  de  Saint-Denys-en-France,  d'Ar- 
cueil,  d'xArgenteuil,  probablement  d'Arles,  de  Crotone  en  Italie,  de 
Diest  en  Brabant,  d'un  très  grand  nombre  d'églises  paroissiales  et  de 
six  abbayes  en  France.  Il  est  invoqué  contre  ]  ^  mal  de  tète. 

Nous  n'avons  plus  les  Actes  du  martyre  ^'le  saint  Denys  et  de  ses 
compagnons  écrits  par  Massus,  évêque  de  Pars,  du  temps  de  Constance 
Chlore.  Ceux  publiés  par  Bousquet,  Hist.  Eccl.  Gall.  p.  68-75,  ont  été 
composés  au  vii^  siècle  d'après  la  tradition  orale  et  les  quelques  monu- 


234  9   OCTODRE. 

ments  qui  avaient  pu  échapper  aux  ravages  du  temps.  Il  est  des  criti- 
ques qui  croient  reconnaître  des  traces  d'ouvrages  antérieurs  dans  les 
Actes  publiés  par  les  Bollandistes,  mais  ils  font  reconnaître  qu'ils  ont 
été  singulièrement  anipliliés. 

Grégoire  de  Touiis.  —  Hist.  eccl.  Francorum,  lib.  i,  c.  30. 

Acta  Sanctorum  Boll.  9  oct.,  t.  v,  p.  716-855. 

Gallia  Christiana,  t.  vu,  col.  4-13,  332,  550. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  i,  part,  i,  p.  305,  part,  ii,  p.  49  ; 
t.  IV,  p.  38;  t.  V,  p.  607  et  suiv. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  4,  n.  5  ;  lib. 
IV,  part.  II,  c.  13,  n.  8. 

Analecta  Bollandiana,  t.  i  (1882),  p.  496. 

Félibien.  —  Histoire  de  l'abbaye  de  Saint-Denys.  append.  p.  102. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  521-2.  D'après  le  Sacramentaire 
de  Reims  et  celui  cité  par  Dom  Hugues  Ménard,  il  y  avait  très  ancien- 
nement deux  messes  pour  la  fête  et  pour  la  vigile  de  saint  Denys,  ce  qui 
prouve  l'antiquité  très  reculée. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  563-5. 

Pour  la  question  générale  il  faut  voir  le  solide  ouvrage  de  D.  Cha- 
mard,  Les  Eglises  du  monde  romain.  Paris,  Palmé,  1877.  In-8°. 


SAINT  GHISLAIN  OU  GUILLAIN, 

ÉVÊQUE  d'aTHÊNES,  FONDATEUR  DU  MONASTÈRE  DE  LA  CELLE,  EN  BELGIQUE. 

Vers  685. 

(P.  Boll.  xn.  209.) 

Saint  Ghislain  ou  Guillain,  Gislemis,  évèque  d'Athènes  selon  une  tra- 
dition assez  peu  certaine,  puis  moine  bénédictin  et  fondateur  de  l'abbaye 
de  la  Celle  des  Apùtres  à  Ursidonge,  aujourd'hui  Saint-Ghislain, 
mourut  dans  ce  lieu  environ  l'an  685.  Ami  de  saint  Amand  et  de  saint 
Aubert,  guide  spirituel  de  sainte  Waudru,  il  fonda  une  abbaye  très 
importante  et  près  de  laquelle  s'est  formé  un  bourg  considérable.  C'est 
un  des  saints  dont  le  souvenir  est  resté  très  populaire  en  Belgique  et 
en  cette  année  1885  les  tldèles  de  la  contrée  ont  célébré  avec  piété  son 
douzième  centenaire. 

Saint  Ghislain  est  invoqué  contre  les  convulsions  des  enfants. 

Dans  les  arts  son  attribut  est  un  ours  ou  un  aigle. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.,  Saec.  ii,  p.  788-9. 

Acta  Sanctorum  Boll.  9  oct.,  t.  iv,  p.  1010-1032. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  90etseq. 

Simon  (Jacques).  —  La  Vie  du  très  célèbre  confesseur  saint  Guislain, 
fondateur  et  premier  abbé  de  la  Celle  des  Apôtres  SS.  Pierre  et  Paul, 
dite  maintenaat  Saint-Guislain  en  Hainault.  Mons,  1636.  In-16. 

Le  Messager  des  fidèles,  2«  an.  (1885-1886),  p.  481. 


1 


SAINT   SAVIN    DE   BARCELONE;    LE   BIENHEUREUX   G(JS\VLV.  235 

SAINT  SAVIN  DE  BARCELONE, 

ANACHORÈTE   ET    APÔTRE   DU    LAVEDAN. 

V*  siècle. 

(P.  Bull.  XII.  214.) 

Saint  Savin,  Savmus,  vécut  au  v''  siècle  et  fonda  l'abbaye  qui  porte 
encore  son  nom,  au  diocèse  de  Tarbes.  Quoique  privé  de  ses  moines 
depuis  la  persécution  commencée  à  la  fin  du  xviii^  siècle,  la  belle 
église  subsiste  toujours  et  conserve  le  précieux  dépôt  des  reliques  du 
saint  abbé. 

Saint  Savin  est  patron  non  seulement  de  l'abbaye  et  de  la  paroisse 
qui  porte  son  nom  dans  la  gracieuse  vallée  du  Lavedan,  mais  encore  de 
tout  le  Bigorre. 

11  reste  une  Vie  ancienne  de  saint  Savin. 

Acta  Sanctorum  BoU.  9  oct.,  t.  iv,  p.  1002  et  seq. 

GalliaChristiana,  t.  i,  col.  1246. 

Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  ad  an.  700,  n.  74. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  vi,  p.  294-5. 

Abbadie  (Jos.).  —  Vie  de  saint  Savin,  anachorète  du  Lavedan.  Tarbes, 
1861,  2^  éd.  in- 16. 

LE  BIENHEUREUX  GOSWIN,  DE  DOUAI, 

SEPTIÈME  ABBÉ  DU  MONASTÈRE  d'aNCHIN,   AU  DIOCÈSE  DE  CAMBRAI. 

1165. 

(P.  BoU.  XII.  222.) 

Le  B.  Goswin,  Gosttinus,  Goswimis,  né  à  Douai  en  1086,  devint  béné- 
dictin en  1112  ou  1114,  abbé  d'Anchin,  Aqidcineti,  en  1131,  et  mourut 
le  9  octobre  1165. 

Il  reste  une  Vie  très  exacte  de  saint  Goswin  écrite  par  Alexandre, 
son  successeur  comme  abbé  d'Anchin,  ou  selon  D.  Bouquet  par  deux 
moines  du  même  monastère  qui  avaient  vécu  avec  lui. 

Acta  Sanctorum  Boll.  9  oct.,  t.  iv,  p.  1081-1094. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  86,  288,  325,  396,  411,  427,  462. 

Butler-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  379-380. 

Escallier  (E.-A.).  —L'abbaye  d'Anchin  (1079-1792).  Lille  et  Paris, 
1852,  gr.  in  8°. 


'-^6  9   OCTOBRE. 

SAINT  LOUIS  BERTRAND  DE  VALENCE, 
DE  l'ordre  des  frères-prêcheurs. 
1581. 

(P.  Boll.  xn.  22^.) 

Saint  Louis  Bertrand,  né  à  Valence  le  1"  janvier  1526,  entra  dans 
l'ordre  des  Frères-Prêcheurs  et  fut  un  apôtre  pour  la  Nouvelle-Grenade 
où  il  mourut  le  9  octobre  1581. 

Saint  Louis  Bertrand  est  patron  de  Valence  en  Espagne  et  de  la 
Nouvelle-Grenade.  Ses  attributs  dans  les  ouvrages  d'art  sont  une  arme 
à  feu,  un  calice  ou  coupe  d'où  s'échappe  un  serpent,  un  chapelet.  Le 
plus  souvent  il  est  représenté  formant  groupe  avec  saint  François  de 
Borgia,  saint  Gaétan,  saint  Philippe  Benizzi  et  sainte  Rose  de  Lima, 
avec  lesquels  il  fut  canonisé  en  1671  par  le  pape  Clément  X.  Plus  sou- 
vent encore  il  est  représenté  entouré  de  nègres  on  d'Indiens,  quelque- 
fois leur  administrant  le  sacrement  du  baptême. 

Il  nous  reste  sur  la  vie  de  saint  Louis  Bertrand  des  documents  de 
premier  ordre  et  absolument  certains. 

Acta  Sanctorum  Boll.  10  oct.,  t.  v,  p.  293-488,  et  au  supplé  ment, 
p.  32-4.  Contient  une  Vie  écrite  par  Vincent  Justinien  Autistio,  qui  par- 
tageait les  travaux  du  bienheureux  et  demeurait  avec  lui  ;  une  Vie 
plus  complète  par  Barthélémy  Avignono,  de  l'ordre  des  Frères-Prê- 
cheurs ;  la  bulle  de  canonisation. 

LoARTE  (Luc).  —Vies,  miracles  et  vertus  du  glorieux  saint  Louis 
Bertrand.  Madrid,  1672.  In-4°.  En  espagnol. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  25,  n.  6  ;  c.  33, 
n.  13  et  passim.  Lib.  iv,  part.  u.c. 3,  n.  7.  Benoît  XIV  rapporte  que 
le  bienheureux  Nicolas  Factor  honorait  saint  Louis  Bertrand  avant 
même  qu'il  fût  canonisé  et  l'implorait  dans  les  litanies  qu'il  avait  com- 
posées pour  lui-même. 

Fauré.  —  Vie  de  saint  Louis  Bertrand,  religieux  de  l'ordre  des 
Frères-Prêcheurs,  par  le  R.  P.  Jean-André  F...,  provincial  de  la  province 
Toulousaine  du  même  ordre.  Nouvelle  édition.  Paris,  Sagnier  et 
Bray.  1852.  In-12. 


SAINTE  PUBLIE  D'ANTIOCHE,  ABBESSE. 
Vers  384. 

(P.  Boll.  XII.  2^4.) 

Sainte  Publie,  Publia^  eut  le  bonheur  de  soulfrir  pour  la  foi  sous  Julien 
l'apostat  ;  aussi  est-elle  rangée  parmi  les  martyrs  par  quelques  histo- 


SAINT   ANDRONIC   ET   SAINTE    ANASTASIE  ;    LE    D.    JEAN   LÉONARDI.     287 

riens,  quoiqu'au  témoignage  de  Théodoret,  elle  soit  morte  dans  son 
monastère. 

Il  n'existe  pas  de  Vie  ancienne,  mais  un  passage  très  précieux  de 
l'histoire  ecclésiastique  de  Théodoret  nous  renseigne  positivement. 

Acta  Sanctorum  Boll.9  oct.,  t.  iv,  p.  995-0. 

Baronius.  —  Annales  eccles.,  ad  an.  o62,  n.  131-3. 

Ceillier.  —  Hist.  des  auteurs  ecclés.,  t.  iv,  p.  546-7. 

LucHLNi.  —  Atti  sinceri,  t.  iv,  p.  296-7. 


SAINT  ANDRONIC  D'ALEXANDRIE, 
ET  SAINTE  ANASTASIE  OU  ATHANASIE,  SON  ÉPOUSE, 

SOLITAIRES. 

\°  siècle. 

(P.  Boll.  XII.  235.) 

Saint  Andronic,  Aiidroniciis,  et  sa  femme  sainte  Athanasie,  Atha- 
îiasia,  étaient  d'Alexandrie  et  moururent  à  .lérusalem  ;  le  mari  le 
9  octobre,  la  femme  le  22  juillet. 

Les  Actes  tirés  des  Menées  des  Grecs  ont  peu  de  valeur. 

Acta  Sanctorum  Boll.  9  oct.,  t.  iv,  p.  998-1000,  et  le  supplément,  t.  v, 
p.  46. 


LE  BIENHEUREUX  JEAN  LÉONARDI, 

FONDATEUR  DES  CLERCS  RÉGULIERS  DE  LA  MÈRE  DE  DIEU,  PREMIER  AUTEUR 
DE  l'œuvre  des  missions  ET  DE  l'iNSTITUT  DE  LA  PROPAGANDE. 

1609. 
(P.  JBoll.  XV.  631.) 

Le  bienheureux  Jean  Léonardi,  fondateur  des  clercs  de  la  Mère  de 
Dieu,  habita  à  Rome  l'hospice  de  Sainte-Galle.  Son  corps  repose  sous 
un  autel  qui  lui  est  dédié  dans  l'église  de  Sainte-Marie  in  Campùelli. 

La  Vie  du  B.  Jean  Léonardi  est  rapportée  au  t.  xv,  p.  631,  parce  qu'il 
n'était  encore  que  vénérable  au  moment  où  parurent  les  Petits  Bollan- 
distes. 

Le  B.  Jean  Léonardi  a  été  béatifié  par  Pie  IX.  Il  mourut  le  9  octo- 
bre 1609;  mais  sa  fête  a  été  placée  au  11  du  même  mois  pour  le  clergé 
romain.  La  sacrée  Congrégation  des  Rites  vient  d'approuver  un  office 
€t  une  messe  propres  pour  cette  fête. 

Analecta  juris  pontificii,  série  vi«  et  série  xxni®,  col.  107-110. 

Erra  (Charles-Antoine).  —  Vie  du  vénérable  Jean  Léonardi par 

le  P.  C.-A.  E...,  prêtre  de  la  Congrégation.  Rome,  1758.  In-8°.  En 
italien. 


"238  10   OCTOBRE. 

Nota.  —  Par  un  bref  du  2(3  août  1882  le  Souverain-Pontife  Léon  XIII 
a  placé  au  calendrier  spécial  du  clergé  romain  la  fête  du  bienheureux 
Jean  Léonardi.  confesseur,  sous  le  rite  double-mineur. 


X'  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  EULAMPE,  SAINTE  EULAMPIE,  SA  SŒUR, 
ET  LEUKS  COMPAGNONS, 

MARTYRS   A   NICO^iIÉDIE,    EN    BITHYNIE. 

303. 
(P.  Boll.  XII.  239.) 

Saint  Eulampe,  Eulampius,  et  sainte  Eulampie,  Etdampia,  sa  sœur, 
avec  toute  une  troupe  de  fervents  chrétiens,  versèrent  leur  sang  pour  la 
foi  à  Ni  comédie  en  l'an  303. 

Les  Actes  de  ces  martyrs  ont  subi  quelques  retouches,  mais  on  y 
reconnaît  des  traces  de  documents  primitifs. 

Acta  Sanctorum  Boll.  10  oct.,  t.  v,  p.  67-9. 

SuRius.  —  Vitse  Sanctorum  (1618j,  t.  x,  p.  139. 

SiMÉox  Métaphraste,  dans  Patrologia  grseca,  t.  cxv,  col.  1003-1066. 

Le  Blaxt.  —  Les  Actes  des  Martyrs,  n.  25.59. 


SAINTE  TANCHE,   VIERGE, 

AU   DIOCÈSE   DE   TROYES. 

VII*  siècle. 

(P.  BoU.  xii.  241.) 

Sainte  Tanche,  Tança,  est  honorée  comme  vierge  et  martyre  au 
diocèse  de  Troyes,  et  elle  est  patronne  de  la  paroisse  de  Lhuitre  où  une 
belle  église,  construite  aux  xii%  xiir  et  xvi^  siècles,  avec  des  vitraux  de 
cette  dernière  époque,  lui  est  dédiée. 

11  y  avait  à  Angers,  près  de  l'église  cathédrale,  un  oratoire  dédié  à 
sainte  Tanche,  construit  et  consacré  par  l'évêque  Foulques  de  Mathe- 
felon  en  1336. 

Sainte  Tanche  est  invoquée  contre  les  hémorrhagies.  Les  artistes  lui 
donnent  comme  attribut  une  tète  détachée  du  tronc. 

Les  Actes  de  sainte  Tanche  ne  sont  pas  de  premier  ordre,  mais 
anciens. 

Acta  Sanctorum  ÎJoll.  10  oct-,  t.  v,  p.  120-5. 


SAINT   FliANÇOIS   DE   BOIlGIA,    CONFESSELK.  239 

Lu  Vie  d«'  sainte  lanchc.  vierge  et  martyre,  patronne  de  la  paroisse 
de  Luistre,  au  diocèse  de  Troyes Troyes,  s.  d,  ln-r2,  GO  p.  fig. 

Péan  de  la  TuiLLEiiiK.  —  Descriittioii  de  la  ville  d'Angers,  éd.  Céles- 
tin  Port.  p.  4G.  Le  peuple  l'appelait  sainte  Etanclie. 


SAINT  FRAXrOIS  DK  B0IIGL\,   roXFESSEUR, 

DUC   DE   GANDIK,   PUIS  TROISIÈME  GÉNÉRAL    DE   LA    COMPAGNIE   DE   JÉSUS. 

1572. 

(P.  r.oU.  XII.  245.) 

Saint  François  de  Borgia,  nr  en  Espagne  en  1510.  entra  dans  la  Com- 
pagnie de  Jésus  du  vivant  de  saint  Ignace;  devint  le  troisième  général 
de  la  Compagnie  de  1565  à  1572.  11  fut  canonisé  en  1671. 

Acta  Sanctorum  BolJ.  10  oct..  t.  v,  p.  14i)-291.  et  supplément. 
!>.  29-30.  Vie  par  le  P.  Pierre  Ribadeneira,  publiée  d'abord  à  Madrid  en 
•  'spagnol,  en  1594,  in-fol.  Ici  elle  est  traduite  en  latin  par  le  P.  André 
Schot.  Elle  parut  ainsi  traduite  à  Anvers,  en  1598,  in-8°,  et  peu  après 
en  français  par  Bétencourt.  Le  P.  Ribadeneira,  historien  et  hagiographe, 
avait  été  durant  sept  ans  le  confesseur  de  saint  François  de  Borgia. 

Verjus  (Ant.).  —  Histoire  de  saint  François  de  Borgia.  Paris,  1672, 
in-4°.  L'auteur  ne  s'est  pas  contenté  de  suivre  Ribadeneira,  il  a  con- 
sulté deux  autres  Vies,  la  première  par  le  P.  Eusèbe  de  Nierembourg, 
écrite  en  1644;  la  seconde  par  Denys  Vasquez,  qui  avait  vécu  avec  le 
bienheureux  et  avait  été  aussi  son  confesseur.  Verjus  cite  aussi  des 
mémoires  que  lui  avait  fournis  la  famille  du  saint.  Cette  histoire  a  été 
rééditée  à  Lyon  eu  1824,  2  vol.  in-12,  sous  le  titre  de  Vie  de  ...  Solier 
lit  paraître  une  autre  Vie  à  Paris,  dès  1597,  in-8°.  D.  Bartoli  en  publia 
une  à  Vienne,  en  allemand,  en  1838,  in-8°.  Cepari,  une  en  italien  à 
Cologne,  en  1612,  in-12.  Gienfuegos,  une  à  Madrid,  en  espagnol,  1702, 
in-fol.  Il  en  existe  encore  d'autres,  mais  fort  abrégées. 

Deynoodt.  —  La  glorieuse  couronne  des  saints  de  la  Compagnie  de 
.lés us,  p.  71-99- 

LopÈs  (Hiérôme).  —  L'église  Saint-André  de  Bordeaux,  t.  ii  (1883), 
p.  357-361. 

Los  Hechos  politicos  y  religiosos  del  B.  Francisco  de  Borja.  Barce- 
lone, 1883,  3  vol.  in-8°.  Contient  la  Vie  du  saint  par  Eusèbe  Niérem- 
i>erg,  S.  J.  et  les  opuscules  et  sermons  du  saint.  V.  Polybiblion, 
r.  xxxviiij  p.  505. 


■240  10   OCTOBRE. 

SAINTE  THÉODECHILDE  OU  THÉLÉHILDE,  VIERGE, 

PREMIÈRE   ABBESSE   DE   JOUARRE,    AU   DIOCÈSE   DE  MEATJX. 

660. 

(P.  Boll  XII.  256.) 

Sainte  Théléhilde,  TeiUichildis,  Theodechildîs,  sœur  de  saint  Agilbert, 
évèque  de  Winchester,  puis  de  Paris  (666-680),  gouverna  l'abbaye  de 
Jouarre,  de  Tordre  de  Saint-Benoît,  durant  vingt-six  ans  et  mourut 
en  GliO.  Celle  qui  lui  succéda  comme  abbesse  fut  sainte  Aguilberta, 
sœur  de  saint  Ebrigil,  évêque  de  Meaux. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Sœc.  ii,  p.  486-8. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xii,  n.  44  (an,  634);  lib.  xiv,  n.  54 
(an.  657);  lib.  xv,  n.  4  (an.  660). 

Gallia  Christiana,  t.  viii,  col.  1708-1710. 

Du  Plessis  (Toussaint).  —  Histoire  ecclés.  de  Meaux,  t.  i,  p.  665. 

Pagi.  —  Critica  Baronii,  ad  an.  680,  n.  19  et  20. 


LE  BIENHEUREUX   HUGUES   DE   MAÇON, 

ÉVÊQUE  d'aUXERRE  ET   CONFESSEUR,   DE  l' ORDRE   DE  SAINT-BENOÎT. 

1151. 

(P.  Boll.  XII.  257.) 

Le  B.  Hugues  III  de  Mâcon,  cistercien,  abbé  de  Pontigny  depuis  1114, 
fut  élu  évêque  d'Auxerre  en  1136  et  mourut  le  10  octobre  1151.  Il  est 
appelé  par  saint  Bernard  quatre  fois  saint.  Il  a  laissé  des  écrits  remplis 
de  doctrine  et  de  piété. 

Gallia  Christiana,  t.  xii,  col.  291-3. 

Patrologia  iatina,  t.  clxxxi,  col.  1789;  clxxxvi,  col.  1393. 

His.  litt.  de  la  France,  t.  xii,  p.  408-412. 

Lebeuf.  —  Mémoires  concernant  l'hist.  civ.  et  ecclés.  d'Auxerre, 
éd.  1848,  t.  I,  p.  .302  et  suiv. 

SAINT  GÉRÉON  OU  GIRON, 

ET   SES   COMPAGNONS,   MARTYRS  A   COLOGNE. 

Vers  287  ou  301. 

(P.  Boll.  XII.  238.) 

Saint  Géréon,  Gereo.,  souffrit  le  martyre  à  Cologne  sous  l'empire  de 
Dioclétien,  avec  trois  cent  dix-huit  autres  chrétiens.  Saint  Adon  ajoute 


SA.INT   XICAISE,    KVÊQUE,    ET   SES   COMPAGNONS,   MARTYRS  241 

qu'ils  étaient  du  pays  de  Thèbes  en  Egypte  et  qu'ils  étaient  tous  mili- 
taires et  appartenaient  ù  la  même  armée  que  saint  Maurice. 

Son  corps  et  ceux  de  ses  compagnons  furent  découverts  dans  le 
xi«  siècle,  comme  on  le  voit  dans  la  Vie  de  saint  Annon,  mort  évèque 
de  Cologne  en  1075. 

Saint  Géréon  est  mentionné  dans  le  Martyrologe  romain  le  10  octobre. 
L'Eglise  de  Cologne  célèbre  sa  fête  le  9  du  même  mois. 

Dès  le  X"  siècle  le  Martyrologe  de  l'abbaye  de  Fuldc  commémore 
saint  Géréon  et  ses  compagnons  le  9  octobre. 

Analecta  Bollandiana,  1. 1  (1882). 

Acta  Sanctorum  Boll.  10  oct.,  t.  v,  p.  14-60,  et  Supplément,  p.  19-22. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  523-4.  Passion  composée  par 
Hélinand,  moine  de  Froidmont,  de  l'ordre  de  Citeaux  ;  translation  le 
24  novembre  1121  et  gloire  posthume.  —  Rodolphe  de  Saint-Trond  a 
écrit  aussi  un  récit  de  la  mort  et  des  miracles  de  ces  généreux  athlètes 
de  la  vérité,  ainsi  que  J.  J.  Kettler,  celui-ci  a  écrit  un  livre  en 
allemand,  publié  a  Cologne,  1714.  In-8°. 


XP   JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  NÏCAISE  OU  NIGAIRE,  PREMIER  ÉVÊQUE  DE  ROUEN, 

ET   SES   COiEPAGNOXS,    :\L\RTYRS   A   ÉCOS,    AU  DIOCÈSE   D'ÉVREUX, 

l'^r  et  IP  siècle. 

(P.   Bon.    XII.    261.) 

Saint  Nicaise,  Nichasms,  évèque,  saint  Quirin,  Quirinius,  prêtre,  et 
saint  Sauvicule,  Sauviculus,  diacre,  furent  les  apôtres  de  la  Xeustrie. 
Ils  évangélisèrent  spécialement  le  diocèse  de  Rouen  et  saint  Nicaise 
est  inscrit  avec  raison  en  tète  des  évèques  de  Rouen.  Il  n'y  a  nul  doute 
aussi  sur  la  certitude  de  leur  martyre  qui  repose  sur  des  documents 
inattaquables.  Mais  il  n'y  a  pas  d'accord  sur  le  lieu  de  leur  supplice; 
les  uns  le  placent  à  Ecos,  au  diocèse  d'Evreux,  les  autres  à  Gasny. 
Vadiniaci,  au  même  territoire.  Il  n'y  a  pas  plus  d'accord  pour  les  dates, 
les  uns  la  placent  vers  l'an  286  et  les  autres  la  reportent  au  P""  ou  au 
commencement  du  ii*'  siècle. 

Il  reste  une  Passion  de  saint  Nicaise  et  de  ses  compagnons,  mais 
c'est  un  document  de  peu  de  valeur. 

Acta  Sanctorum  Boll.  11  oct.,  t.  v,  p.  510-550,  et  Supplément,  p.  48-4. 

Analecta  Bollandiana,  t.  i,  p.  492,  n.  45  ;  p.  497,  n.  16  ;  p.  628-632,  et 
p.  492  et  seq.  Actes  inédits. 

Gallia  Christiana,  t.  xi,  col.  4-5. 

PoMMERAYE.  —  Histoiro  des  archevêques  de  Rouen,  p.  1  et  suiv. 

Du  MousTiER  (Arthurj.  —  Neustria  pia,  p.  331  et  seq. 

Sup.  AUX  Vies  des  Saints.—  Tome  IU.  16 


042  11   OCTOBRE. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  iv,  p.  485  et  728. 
BouDON  (Adol.  DE).  —  Les  saints  du  diocèse  d'Evreux,  saint  Nicaise. 
apôtre  du  Yesin.  1"  évèque  de  Rouen,  martyrisé  à  Ecos.  Evreux,  1803. 

In-8^  br. 

Davonne  (Nicolas).  —  La  vie  et  les  miracles  de  saint  Nicaise, 
premier  archevêque  de  Rouen,  saint  Quirin,  prêtre,  et  saint  Sauviculle, 
diacre,  ses  compagnons,  et  de  sainte  Fience.  jadis  dame  de  la  Roche- 
auyon,  ensemble  le  recueil  de  la  translation  de  leurs  saintes  reliques 
et  fondation  du  prieuré  de  Saint-Nigaise  au  fort  de  Meulent  où  ils 
reposent.  Rouen  (vers  16--28),  pet.  in-12  ;  2"  éd.  Ib.  1643,  pet.  in-12,  288  p. 

Mautène.  —  Anecdotœ,  t.  m,  col.  1678. 

Delisle.  —  Anciens  catalogues  des  évêques  des  Eglises  de  France, 
p.  32-5. 


SAINT   GERMAIN,   ÉVÊQUE   DE   BESANÇON, 

MARTYR   A   GRAXDFONTAINE,    AU   MÊME  DIOCÈSE. 

Vers  259. 

(P.  Boll.  XII.  2G4.) 

Saint  Germain,  Germanus,  fut  le  successeur  de  saint  Lin,  mais  pas 
immédiat,  sur  le  siège  de  Besançon.  Les  uns  le  placent  vers  259  et  les 
autres  vers  407  ;  mais  le  fait  de  son  existence  comme  évêque  de 
Besançon  et  comme  martyr  ne  saurait  être  contesté. 

Acta  Sanctorum  Boll.  11  oct.,  t.  v,  p.  522-5. 

Vies  des  saints  de  Franche-Comté,  t.  i,  p.  40-8. 

Gallia  Christiana,  t.  xv,  col.  7-8. 

DuNOD.  —  Hist.  de  l'Eglise  de  Besançon,  t.  ii,  p.  34-7. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  vi,  p.  512. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  eccL,  t.  xi,  p.  544,  651-2. 

Lelong.  —  Bibliothèque  hist.  de  la  France,  t.  i,  n.  8173-4. 

Ferron.  —  Documents  inédits,  etc.,  p.  112. 

Delisle.  —  Catalogue  des  évèques,  etc.,  p.  10-12. 


SAINT  TARAQUE,  SAINT  PROBE  ET  SAINT  ANDRONIC, 

MARTYRS   A   ANAZARBE,    EN    CILICIE. 

304. 

(P.  Boll.  XII.  266.) 

Les  saints  Taraque,  Probe  et  Andronic,  Tarascints,  Probiis  et  Andro- 
nkus,  subirent  un  glorieux  martyre  qui  nous  est  connu  par  des  Actes 
absolument  sincères  au  jugement  de  tous  les  critiques. 


SAINT    GRAT   DE   LICIIOS  ;    SAINTE   EUSÉBIE    ET   SES    COMPAGNES.      243 

Saint  Taraque  est  patron  de  la  ville  de  Modène  et  son  crâne  est  con- 
servé dans  la  cathédrale  de  cette  ville.  11  est  imploré  contre  le  mal  de 
tête,  probablement  parce  qu'il  eut  le  front  brûlé  avec  un  fer  rouge. 

Acta  Sanctorum  BoU.  11  oct.,  t.  v,  p.  5(J0-7. 

RuiNART.  —  Acta  ]\Iartyrum  sincera  (1089),  p.  454-7. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  martyrs,  p.  9  {2},  27-29. 

Chevalier  (UL).  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  2148. 


SAINT  GRAT  DE  LICHOS, 

premier  évêqle  connu  d'oloron  et  confesseur. 

50(i. 

Saint  Grat,  Gratus,  est  plus  habituellement  honoré  le  19  octobre. 

Il  ne  reste  pas  de  Vie  ancienne. 

Acta  Sanctorum  Boll.  19  oct.,  t.  viu,  p.  440-6. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  1264. 

Manjoulet.  —  Chronique  du  diocèse  d'Oloron,  t.  i,  p.  67-70. 

SAINTE  EUSÉBIE  ET  SES  COMPAGNES, 

RELIGIEUSES   CASSIAXITES,    MARTYRES   A   MARSEILLE. 

VHP  siècle. 

(P.  Boll.  XII.  277.) 

Sainte  Eusébie,  Eiisehia,  était  abbesse  d'un  monastère  de  vierges 
à  Marseille.  Elle  et  ses  trente-neuf  compagnes  subirent  généreusement 
la  mort  vers  l'an  732,  durant  une  incursion  des  Sarrasins. 

Leur  monastère  se  releva  et  a  duré  jusqu'à  la  Révolution  sous  le 
nom  de  Saint-Sauveur.  L'église  de  Montrédon,  aux  portes  de  Marseille, 
commencée  en  1857,  est  dédiée  sous  l'invocation  de  Sainte-Eusébie  et  de 
ses  compagnes. 

Il  n'existe  pas  d'Actes  anciens. 

Acta  Sanctorum  Boll.  8  oct.,  t.  iv,  p.  292-295. 

Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  ad  an.  732,  lib.  xxi^  n.  10. 

Gallia  Christiana.  t.  i,  col.  695-7. 

Rey  (G.  de).  —  Les  saints  de  l'Eglise  de  Marseille,  p.  225-238. 


"244  11    ÛCTOBllE. 

SAINT  GOMER  OU  GUMAR  D'EMRLEHEM, 

CONFESSEUR,   AU   DIOCÈSE  DE  MALINES. 

774. 
(P.  Boll.  xii.  2S1.) 

Saint  Gomer,  Gimimariis,  est  le  patron  de  la  ville  de  Lierre  et  de  la 
belle  église  collégiale  qui  subsiste  toujours  et  dans  laquelle  reposent 
ses  reliques. 

D  reste  deux  Vies,  l'une  en  vers  et  l'autre  en  prose,  composées  vers 
l'an  1120  par  le  moine  Théobalde.  Il  reste  aussi  un  ouvrage  sur  les 
miracles  opérés  par  saint  Gomer  en  1475. 

Acta  Sanctorum  Boll.  11  oct.,  t.  v,  p.  674-697,  et  Supplément,  p.  57. 

Historia  episcopatus  Antverpuensis,  p.  109-114. 

Butler- GoDESCARD.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  415-416. 

SAINTE  BERTILLÉE,  VIERGE, 

RECLUSE   A   MARŒUIL,   AU   DIOCÈSE    d'ARRAS. 

Vers  687. 

(P.  Boll.  XII.  234.) 

Sainte  Bertillée,  BertilUa,  embrassa  la  vie  austère  de  recluse  dans 
le  village  de  Marœuil,  Mareoli,  et  mourut  vers  l'an  687.  Son  corps  fut 
élevé  solennellement  de  terre  en  1081  et  il  y  eut  une  translation  so- 
lennelle de  ses  reliques  en  1228.  Tous  ces  faits  ont  été  constatés  par 
un  auteur  qui  a  gardé  l'anonyme,  mais  qui  paraît  bien  informé.  Un 
autre  a  écrit  le  récit  des  miracles  opérés  par  la  Servante  de  Dieu. 
Elle  était  patronne  d'une  grande  abbaye  de  Marœuil,  de  chanoines 
réguliers. 

Acta  Sanctorum  Boll.  3  jan.,  1. 1,  p.  156-7, 1115-1119. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  441  et  seq. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  iv,  p.  41. 

SAINT  WASNULPHE  OU  WASNON  D'ECOSSE, 

PATRON   DE  COXDÈ,   AU  DIOGÈSl;  DE   CAMURAI. 

Vers  700. 

(P.  Boll.  XII.  284.) 

Salut  Wasnulphe,   Was?iulphns,  venu  d'iicosso,  mourut  à  Coudé, 
Condati,  en  Hainault.  Par  les  vertus  dont  il  avait  donné  l'exemple  et 


LE  Li.    BKUNON  LE  Gll.VND  ;    S.   ANUllONIC  ET   STE  .lUNIE,   MARTYRS.    245 

par  les  miracles  qu'il  opéra,  il  ne  tarda  pas  à  devenir  le  patron  du 
lieu  et  du  territoire.  Il  paraît  qu'il  mourut  peu  avant  l'an  700. 

Il  ne  reste  pas  de  Vie  ancienne. 

Acta  Sanctorum  ]]oll.  1  oct.,  t.  i,  p.  304-7. 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  v,  p.  385-392. 


LE   BIENHEUREUX   BRUNON  LE   GRAND, 

archevêque  de   COLOGNE  ET   CONFESSEUR. 

965. 

(P.  Bail.  xii.  2m.) 

Le  bienlieureux  Brunon  P^.  surnommé  le  Grand,  fils  de  l'empereur 
Henri  l"  et  de  sainte  Mathilde,  né  en  925,  chancelier  de  l'empire 
en  940.  puis  archichancelier  d"Othon  P''  surnommé  aussi  le  Grand, 
son  frère,  en  951  ;  enfin  archevêque  de  Cologne  et  duc  de  Lorraine 
le  30  juillet  958,  mourut  à  Reims  le  11  octobre  965. 

Il  reste  sur  la  vie  du  bienheureux  Brunon  un  document  de  premier 
ordre  :  sa  Vie  écrite  par  Ruotger  ou  Rotheger,  bénédictin  de  Saint- 
Pantaléon  de  Cologne.  En  outre  beaucoup  de  documents  contemporains 
font  connaître  ce  saint  Prélat. 

Acta  Sanctorum  Boll.  11  oct.,  t.  v,  p.  765-788. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  645-648. 

Pertz.  —  Monumenta  Germanise  historica,  Scr.,  t.  iv,  p.  254-275. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  vi,  p.  304-310. 


SAINT  ANDRONIC  ET  SAINTE  JUNIE,  MARTYRS. 

pr  siècle. 

(P.  BoU.  xii.   259.) 

Saint  Andronic,  disciple  du  Sauveur,  parent  de  saint  Paul  et  son 
compagnon  dans  les  fers  et  dans  les  prisons,  souffrit  le  martyre  à 
Jérusalem  avec  sainte  Junie,  Jiinia,  sa  femme,  le  11  octobre.  Ils  sont 
honorés  dans  l'Eglise  grecque. 

Epître  aux  Romains,  xvi,  7.  Et  les  commentateurs. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  maii,  t.  iv,  p.  4, 


*246  12   OCTOBUE. 


XII''  JOIJR  D'OCTOBRE 


iSAlNT  EDWIN  OU  EDOUIN, 

ROI    DE   NORTHUMBRIE   ET    MA.RTYR,    PATRON    d'YORK. 

633. 
(P.  Boll.  XII.  290.) 

Saint  Edwin,  Edouin,  Edwhius,  né  vers  586,  roi  de  Deira  et  Bernicie 
dans  le  Northumberland  en  616,  fut  baptisé  le  12  avril  627  et  mourut 
le  12  octobre  633. 

Il  ne  nous  reste  pas  de  Vie  ancienne  de  saint  Edwin,  mais  des 
renseignements  très  positifs  et  de  premier  ordre  contenus  dans  Bède, 
Hist.  eccles.  Britan.,  lib.  ii,  c.  9,  10,  12,  15  et  20,  dans  Guillaume 
de  Malmesbury  et  Alfort  qui  a  donné  à  la  date  de  632  la  lettre  du 
pape  Honorius  pf  au  saint  roi.  Cette  même  lettre  se  trouve  aussi  avec 
une  autre  du  même  pape  adressée  à  l'archevêque  de  Cantorbéry, 
dans  Bède,  lib.  ii,  c.  17,  éd.  Giles,  p.  244. 

Haddan  and  Stubbs  Conncils,  t.  m,  p.  83. 

Maxsi.  —  Concilia,  t.  x,  col.  579. 

Patrologia  latina,  t.  lxxx,  col.  476. 

Jaffé.  —  Regesta  Pontificum  Rom.,  2«  éd.,  p.  225. 

Acta  Sanctorura  Boll.  12  oct.,  t.  vi,  p.  108-119. 


SAINT  WILFRID  OU  WILFERDER  D'ANGLETERRE, 

ARCHEVÊQUE   D'YORK   ET    CONFESSEUR,   DE   l'ORDRE    DE    SAINT-BENOÎT. 

709. 
(P.  Boll.  XII.  296.) 

Saint  Wilfrid,  Wilfridus,  P%  né  à  Rippon,  était  à  Rome  vers  634, 
fut  nommé  évêque  d'York  et  sacré  à  Compiègne  en  664  et  prit  posses- 
sion en  667.  Il  fut  déposé  en  678  et  rétabli  dans  son  siège  en  682.  Il  y 
resta  paisible  jusqu'en  692.  En  703  il  était  à  Rome.  Il  mourut  à  Oundle 
le  24  avril  709.  Il  y  eut  une  translation  solennelle  de  son  corps  à 
Cantorbéry  le  12  octobre  940. 

Saint  Wilfrid  est  patron  de  la  ville  d'York  avec  Notre-Dame,  saint 
Pierre,  apôtre,  saint  Oswald,  évêque  de  cette  ville,  saint  Samson  de 
Dol,  et  saint  Edwin  qui  précède  immédiatement.  Dans  l'imagerie 
saint  Wilfrid  est  caractérisé  par  une  tour  ou  par  un  vaisseau. 

Il  reste  une  Vie  excellente  de  saint  Wilfrid;  elle  est  écrite  par  Eddi 


SAINTE   SPÉHIE;    le    BIENHEUREUX   JACQUES   D'UEM.  247 

Stephaiii,  moine  de  l'Eglise  de  Cantorbéry,  vers  l'an  720,  et  publiée 
par  Mabillon,  mais  d'une  manière  plus  complète  par  Gale  en  UJOl. 
Bède,  Hist.  ceci.,  lib.  m,  c.  25;  Fridegod,  Eadmer  ont  aussi  rcrit  la 
Vie  de  ce  saint  évêque. 

Mauillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Stec.  iv,  i''^  part.,  p.  1376-722. 
Suppl.   yœc,  IV,  II"  part.,  p.  550-553,  c.  observât,  praev.  p.  671-076. 

Acta  Sanctorum  BoU.  24  april.,  t.  m,  p.  292  et  seq. 

Butler-Godescârd.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  427-434. 

Pour  saint  Wilfrid,  comme  pour  les  autres  saints  de  l'Eglise  d'York, 
il  faut  consulter  The  Historians  of  the  Church  of  York  and  its  Arch- 
bishops,  publié  par  le  chanoine  Raine  d'après  les  meilleurs  textes.  Les 
saints  Wilfrid,  Jean  de  Beverley,  Oswald.  Ces  monographies  et  autres 
forment  le  Corpus  historicum  Eboracense. 

PoTTHAST.  —  Bibliot.  hist.  mcdii  œvi,  p.  933. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  2343. 


SAINTE  SPÉRIE,  VIERGE  ET  MARTYRE, 

patronne  de  saint-céré,  au  diocèse  de  cahors. 

Vers  760. 

(P.  Boll.  xn.  299.) 

Sainte  Spérie,  Speria  ou  Exuperia,  vierge,  est  honorée  comme 
martyre  et  patronne  de  Saint-Céré,  Sanctus  Serenus,  dans  le  Quercy. 

Tout  ce  que  l'on  sait  sur  cette  bienheureuse  repose  sur  des  documents 
relativement  récents,  des  pièces  liturgiques  et  la  tradition  locale. 

Acta  Sanctorum  Boll.  12  oct.,  t.  vi,  p.  120-123. 

LE  BIENHEUREUX  JACQU1ES  D'ULM  OU  L'ALLEMAND, 

FRÈRE   LAI   DE    l'ORDRE   DE   SAINT-DO^^NIQUE. 

1491. 

(P.  Boll.  XII.  304.) 

Le  B.  Jacques  naquit  à  Ulm  vers  l'an  1407.  Il  fut  admis  comme  frère 
convers  au  couvent  des  Frères-Prêcheurs  à  Bologne  et  il  y  mourut 
le  12  octobre  1491. 

Ambroisin  de  Soncino,  dominicain,  a  écrit  la  Vie  du  B.  Jacques  e» 
italien,  les  BoUandistes  (2  oct.),  t.  v,  Font  publiée  traduite  en  latin. 

Melloni.  —  Hommes  illustres  de  Bologne,  t.  ii  (1780),  p.  224-272, 430-3. 


•^48  12   OCTOBRE. 

SAINT   SÉRAPHIN  DE  MONTE-GRANARO, 

FRÈRE  LAI  DE  l'ORDRE  DES   CAPUCINS. 

1604. 
(P.  Boll.   XII.  305.) 

Saint  Séraphin,  Seraphmiis,  mourut  au  couvent  d'Ascoli  dans  la 
Marche  d'Ancône  le  12  octobre  1604.  Il  était  âgé  de  soixante-quatre 
ans.  Clément  XIII  le  canonisa  en  1767.  Sa  fête  se  célèbre  chez  les 
Capucins,  les  Observants  et  les  Conventuels. 

La  bulle  de  sa  canonisation  rapporte  toute  sa  vie  :  elle  est  dans 
les  Bollandistes. 

Acta  Sanctorum  Boll.  12  oct.,   t.  vi,  p.  128-160. 

Broverius  (Zacharie).  —  Vie  du  Serviteur  de  Dieu...  traduite  dans 
les  Bollandistes. 

GiovANXiNi  (Pierre-Benoit).  —  Vie  du  B.  Séraphin...  Urbin,  1709, 
in-40.  En  italien. 

BengIt  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  31,  n.  15; 
c.  32,  n.  14;  lib.  11,  c.  20,  n.  4  et  passim. 

L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  36-40. 


XIIP  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  GERAUD  OU  GÉRAULT  D'AUVERGNE, 

COMTE  d'aURILLAC,    CONFESSEUR. 

909. 

(P.  Boll.  XII.  309.) 

Saint  Géraud,  Giraudus,  Gei^audiis,  né  vers  855,  comte  d'Auriliac, 
fonda  la  célèbre  abbaye  de  Saint-Pierre  d'Auriliac,  plus  tard  Saint- 
Géraud,  de  l'ordre  de  Saint-Benoit,  Congrégation  de  Cluny,  en  894,  et 
mourut  le  13  octobre  909. 

Saint  Géraud  est  le  patron  de  la  ville  d'Auriliac  en  même  temps  que 
Notre-Dame  et  saint  Pierre. 

Il  nous  reste  des  documents  certains  sur  saint  Géraud,  d'abord  sa 
Vie  écrite  par  saint  Odon  de  Cluny,  son  contemporain  et  son  ami, 
beaucoup  de  chartes  du  bienheureux  comte,  et  plusieurs  passages  des 
chroniqueurs  du  temps. 

Acta  Sanctorum  Boll.  13  oct.,  t.  vu,  p.  274-322. 


SAINT  ÉDOUAltD    III,    LE   CuXFESSEUU.  249 

Mawllon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  lîen.,  Sa;c.  v,  p.  G- 11. 

Idem.  —  Annales  lîenedictini,  lib.  xli.  n.  55. 

(lallia  Cliristiana,  t.  ii,  col.  4:j9. 

GiouGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  528. 

Ijouaxge  (Mgr  (Tiiillaume).  —  Saint  Géraud  d'Aurillac  et  son  illustre 
abbaye.,  par  G.  ?>.,  2*^  éd.,  2  vol.  in-S*^.  L'auteur  de  ce  livre  remar- 
quable est  Mgr  G.  Bouange,  né  à  Aurillac  et  mort  évoque  de  Langres. 
prélat  d'une  grande  science  et  d'une  piété  éminente  dont  la  vie  a  été 
écrite  par  M.  Tabbé  G.  Delmas,  2  vol.  iu-8°,  1885. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  857. 

Nota.  —  Sous  ce  titre  :  Une  commune  bénédictine  avant  la  Révo- 
lution, le  R.  P.  J.  deRonniot,  S.  J..  a  publié  une  fort  curieuse  étude  sur 
un  prieuré  dépendant  de  l'abbaye  d'Aurillac  et  venant  de  la  fondation 
de  saint  Géraud,  Revue  du  Monde  catholi(iue,  1884, 15  févr.,  p.  481-505. 


SAINT  EDOUARD  III,  LE  CONFESSEUR, 

ROI  d'axgleterre. 

10(50. 

(P.  Boll.  XII.  313.) 

Saint  Edouard,  Eduardus^  né  à  Islip  près  d'Oxford,  vers  l'an  1004. 
roi  d'Angleterre  eu  1042,  couronné  le  30  avril  1043.  mourut  à  West- 
minster le  5  janvier  106o.  Il  fut  canonisé  en  1161,  et  il  y  eut  une  trans- 
lation solennelle  de  ses  reliques  le  13  octobre  1163. 

Saint  Edouard  le  Confesseur  est  l'un  des  patrons  de  l'Angleterre,  de 
Westminster,  et  on  Tinvoque  contre  le  mal  des  scrofules  ou  écrouelles. 
A  propos  de  ce  dernier  patronage,  le  savant  P.  Cli.  Cahier  dit  :  «  Les 
Anglais  veulent  que  saint  Edouard  ait  guéri  les  écrouelles  dès  le 
XI*"  siècle.  Selon  d'autres,  ce  privilège  n'aurait  été  réclamé  par  les  rois 
d'Angleterre  que  quand  la  guerre  de  Cent  Ans  leur  fit  prendre  les  tleurs 
de  lys  avec  le  titre  de  roi  de  France.  > 

Il  reste  des  documents  absolument  sûrs  sur  la  vie  de  saint  Edouard 
le  Confesseur,  dus  à  des  historiens  presque  contemporains. 

Guillaume  de  Malmesbury.  —  De  Regibus  Anglin?,  lib.  ii,  c.  13. 

Acta  Sanctorum  Boll.  5  jan.,  t.  i,  p.  293-304,  Contient  sa  Vie  par 
Aelred,  abbé  de  Riéval,  qui  mourut  en  1166.  Plus  deux  autres  Vies 
écrites  à  des  époques  postérieures,  la  Bulle  de  canonisation  et  le  récit 
de  la  translation  du  corps. 

Wilkens.  —  Concilia  Britanniie,  t.  i,  p,  419  et  seq.  Contient  lettre 
d'Innocent  II  sur  la  canonisation  de  S.  Edouard:  Bulle  d'Alexandre  III 
sur  le  même  sujet,  p.  434.  et  celle  que  donna  Grégoire  IX  en  1227, 
pour  célébrer  sa  fête  dans  toute  l'Angleterre. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i.  c.  9,  n.  2;  c.  15, 
n.  17;  c.  36,  n.  23  et  passim.  Lib.  iv,  part,  i,  c.  3,  n.  21.  Le  savant 


250  13   OCT013UE. 

Pape  rapporte  que  saint  Edouard  a  guéri  les  scrofules  durant  sa  vie 
et  qu'il  a  transmis  ce  privilège  à  ses  successeurs. 

Rossi  (Le  com.V  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1883,  éd.  fr.. 
p.  87.  Détails  précieux  sur  le  tombeau  érigé  en  1269. 

PoTTHAST.  —  Bibliotheca  hist.  mcdii  œvi,  p.  077-8. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  617-8. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  443-453. 


LES  SAINTS  DANIEL,  SAMUEL,  DONULE,  LÉON, 
HUGOLIN,  NICOLAS  ET  AUGE, 

FRÈRES   MINEURS,  MARTYRS    A    CEUTA,  EN   MAURITANIE. 

1227. 

(P.  Boll.  XII.  323.) 

La  date  du  martyre  des  sept  frères  mineurs  est  très  souvent  mal  in- 
diquée, même  dans  les  Acta  Sanctorum,  13  oct.,  t.  iv,  p.  384-392.  Le  bré- 
viaire imprimé  à  Braga  portait  la  date  de  l'année  1221,  au  lieu  de  1227; 
mais  c'était  là  une  faute  d'impression,  comme  l'a  fait  remarquer  Marc 
de  Lisbonne.  Le  bréviaire  franciscain  indique  l'année  1227.  A  cette 
époque,  frère  Elle  gouvernait  TOrdre,  comme  Vicaire  général,  en  atten- 
dant la  tenue  du  Chapitre  général  qui  devait  nommer  le  ministre  géné- 
ral, successeur  immédiat  de  saint  François,  mort  l'année  précédente. 

Pamfilo  (le  P.).  —  Storia  compendiosa  di  San  Francesco  e  de  Fran- 
ciscani,  t.  i,  p.  477. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  29,  n.  16; 
lib.  Il,  c.  2(3,  n.  4;  lib.  iv,  p.  n,  c.  20,  n.  2. 

Léon  (le  P.).  —  L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  40-44. 


SAINT  THÉOPHILE. 

SIXIÈME   ÉVÊQUE  d'aNTIOCHE,  CONFESSEUR. 

Vers  181. 

(P.  BoU.  XII.  226.) 

Saint  Théophile,  Theophilus,  né  dans  le  paganisme,  se  convertit  à 
la  religion  chrétienne  et  devint  évêque  d'Antioche  vers  l'an  168  ou  176; 
il  écrivit  plusieurs  ouvrages  pour  prouver  la  divinité  de  la  religion 
chrétienne,  et  il  mourut  le  13  octobre  de  l'an  181  ou  186. 

Acta  Sanctorum,  13  oct.,  t.  vi,  p.  168-186.  Reproduit  la  Vie  par 
Pierre  Halloix.  L'année  181  est  donnée  comme  l'année  de  la  mort. 

Sur  le  livre  des  Allégories  de  saint  Théophile  d'Antioche,  v.  les  Pré- 
faces du  card.  Pitra  sur  la  Clef  de  saint  Méliton,  Spicilegium  Soles- 


SAINT   LEOBON,    ÏSOLITAIKE  ;    SAINTE   CONCHYLIA,    MAIU  Yi;]-:.  '251 

mense,   t.  i.  L'authenticité  de  ces  allégories  n'est  pas   incontestée 
Revue  du  Monde  catholique,  !.">  mars  1885,  p.  673. 

EusÈBE.  —  Historia  eccles.,  lib.  iv,  c.  24. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist..  col.  2185. 

Saint  Jérôme.  —  De  Scriptoribus  ecclesias.,  c.  25. 

Fabricius.  —  Bibl.  gr^eca.  t.  v,  p.  91  et  seq. 


SAINT  LÉOBON  DE  SAINT-ÉTIENNE  DE  FURSAC,  SOLITAIRE, 

AU   DIOCÈSE   DE   LIMOGES. 

Vers  530. 

(P.  Boll.  XII.  328.) 

Saint  Léobon,  Leobomis,  se  sanctifia  dans  la  solitude  au  lieu  nonimé 
aujourd'hui  Saint-Etienne  de  Fursac,  sur  la  Gartempe,  Salaiiiaci.  On 
croit  qu'il  mourut  vers  580,  mais  les  Bollandistes  pensent  que  l'époque 
est  très  incertaine. 

Saint  Léobon  est  patron  de  Salagnac,  et  aussi  de  Sarrazac.  au  dio- 
cèse de  Périgueux. 

Il  n'y  a  pas  de  Vie  ancienne  :  mais  son  culte  est  très  bien  établi. 

ActaSanctorumBoll.  18oct.,  t.  vi,  p.  227,  et  Supplément  (1853), p. 44-5. 

CoLLiN".  —  Histoire  des  saints  Limousins,  p.  455. 

Labiche  de  Reignefort.  —  Six  mois  des  Vies  des  saints  du  Limousin, 
t.  II,  p.  196. 

Carles  (le  R.  P.).  —  Les  titulaires  et  les  patrons  du  diocèse  de 
Périgueux  et  de  Sarlat  (1884),  p.  233-4. 


SAINTE  CONCHYLIA,  MARTYRE  A  ROME. 

Epoque  inconnue. 

Sainte  Conchylia  souffrit  le  martyre  à  Rome  à  une  époque  inconnue. 
Les  détails  de  sa  vie  et  de  son  supplice  demeurent  aussi  inconnus,  mais 
il  n'en  était  pas  de  même  au  viii^  siècle  et  lorsque  saint  Paul  P''  fit  lever 
des  catacombes  romaines  les  corps  des  plus  illustres  martyrs  pour  les 
soustraire  aux  profanations  des  barbares  et  spécialement  des  Lom- 
bards, il  fit  apporter  les  restes  précieux  de  sainte  Conchylia  et  les  dé- 
posa dans  l'église  dite  aujourd'hui  Saint-Silvestre  m  cayite.  Le  nom  de 
la  sainte  martyre  se  lisait  sur  l'inscription  que  Paul  fit  graver  et  placer 
sur  le  portique  du  temple. 

De  Rossi.  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1882,  p.  41  et  42. 

Nota.  —  Une  découverte  très  importante  a  été  faite  depuis  peu  de 
temps  dans  le  cimetière  de  Domitille  à  Rome;  on  y  a  retrouvé  des 


Qd2  13   OCTOBRE. 

colonnes  du  sépulcre-autel  des  saint  Nérée  et  Achillée,  et  on  y  recon- 
naît la  représentation  du  supplice  que  ces  athlètes  du  Christ  ont  enduré. 
C'est  une  œuvre  de  la  lin  du  iv^  siècle  et  qui  prouve  un  fait  très  impor- 
tant, à  savoir  que  l'on  commença  à  cette  époque  à  retracer  les  supplices 
des  martyrs  près  de  leurs  tombeaux  dans  les  sanctuaires  de  Rome.  De 
Rossi,  Bulletin  d'archcolor/ie  chi^étienne,  1882.  p.  71. 


SAINT  VENANT  OU  VENANCE, 

ABBÉ  EN  TOURAINE  ET  CONFESSEUR. 

Fin  du  V  siècle. 

(P.  Uoll.  XII.  327.) 

Saint  Venant  ou  Venance,  Venantius^  sorti  d'une  famille  illustre  et 
opulente  du  Berri,  fut  d'abord  moine  puis  abbé  d'un  petit  monastère 
qui  touchait  la  basilique  de  Saint-Martin,  dans  un  faubourg  de  Tours. 
n  brilla  durant  sa  vie  et  après  sa  mort  par  d'éclatants  miracles.  Après 
son  décès  il  eut  pour  successeur  le  vénérable  Licinius  qui  devint  arche- 
vêque de  Tours  en  501. 

Telle  fut  la  dévotion  des  peuples  envers  saint  Venant  qu'ils  donnè- 
rent son  nom  à  son  monastère  peu  de  temps  après  sa  mort,  ce  qui 
prouve  qu'il  ne  fut  point  abbé  de  Saint-Martin. 

Durant  la  messe,  au  moment  où  l'on  chantait  ces  paroles  de  l'oraison 
dominicale  :  «  délivrez-nous  du  mal  »,  les  âmes  du  purgatoire  apparais- 
saient à  saint  Venant  et  lui  adressaient  les  mêmes  supplications,  ce  qui 
a  donné  l'idée  à  plusieurs  artistes  de  le  représenter  avec  des  flammes 
et  des  formes  humaines  le  suppliant.  On  le  représente  encore  entouré  de 
lions  furieux  ou  plutôt  des  démons  qui  se  précipitèrent  sur  lui  et  qu'il 
chassa  par  le  signe  de  la  croix  ;  contemplant  une  main  divine,  parée 
qu'il  vit  une  forme  surhumaine  bénissant  le  pain  et  le  vin  que  consa- 
crait le  prêtre;  ayant  à  ses  pieds  des  possédés. 

Il  est  spécialement  honoré  en  Berri,  en  Touraine,  en  Poitou  et  en 
Anjou. 

Les  suffrages  de  saint  Venant  sont  spécialement  réclamés  contre  la 
fièvre,  et  surtout  la  fièvre  tierce  et  la  fièvre  quarte. 

Saint  Grégoire  dE  Tours.  —  De  vitis  Patrum,  cap.  16;  De  gloria 
Confessorum,  cap.  15. 

SuRius.  —  Vitse  Sanctorum,  13  nov. 

Calendarium  Benedictinum,  12  oct. 

Acta  Sanctorum  BoU.  13  oct.,  t.  vi,  p.  211-221. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  187. 

Gab.  Bucelin.  —  Menologium  Benedictinum  (1616),  ad  diem  13  oct., 
p.  707. 


Tv'HING,    MAUTYR   EN   CHINE.  253 

Ch.  Cahier.  —  Les  Caractéristiques  des  saints,  p.  360,  513,  636,  704. 
D.    François    Chamard.   —   Les  saints    personnages   de   l'Anjou, 
t.  I  (1863),  p.  197  et  suiv. 


TCHING, 

MIS   A   MORT   EN    HAINE   DE   LA   RELIGION    CHRÉTIENNE. 
1814. 

En  1814  la  persécution  contre  la  religion  chrétienne  fit  mourir  au 
Su-tchueu,  en  Chine,  le  chrétien  Tching,  dans  les  circonstances  sui- 
vantes. 

Un  imposteur  ayant  feint  de  vouloir  se  convertir  découvrit  au  gou- 
verneur du  Su-tchuen  Tétat  de  la  mission.  Un  édit  parut  aussitôt  pres- 
crivant de  poursuivre  les  chrétiens  et  le  maître  de  la  religion,  c'est-à-dire 
l'évèque.  Les  arrestations  commencèrent  et  amenèrent  malheureuse- 
ment l'apostasie  de  quelques  âmes  faibles;  mais  d'autres  réparèrent 
en  quelque  sorte  par  leur  courage  le  scandale  causé  dans  TEglise. 

Le  gouverneur  de  Lou-tchéen  arrêta  et  fit  cruellement  souffrir  un 
chrétien  nommé  Tching,  dont  le  frère  avait  été  exilé  en  Tartarie,  du- 
rant la  persécution  de  la  capitale  du  Yun-nan.  Il  le  lit  frapper  de  trois 
à  quatre  cents  coups  de  verges,  lai  fit  appliquer  cent  soufflets  et  le  mit 
à  une  question  nommée  pung-tou.  qui  est  un  des  plus  cruels  supplices 
de  la  Chine.  Il  voulait  lui  faire  avouer  que  quatre  prêtres  catholiques 
faisaient  leur  demeure  habituelle  dans  sa  famille,  comme  l'avait  dit  le 
dénonciateur.  Tching  ne  voulut  jamais  l'avouer  et  mourut  dans  les 
tourments  le  13  octobre  1814. 

Le  gouverneur  força  la  famille  à  recevoir  le  cadavre  et  à  l'inhumer; 
il  la  força  de  plus  à  faire  les  frais  des  funérailles  selon  tous  les  rites 
païens  et  avec  tous  les  instruments  qui  sont  d'usage  dans  la  circons- 
tance. 

Lettres  à  Mgr  l'évèque  de  Langres,  par  Luquet,  p.  229. 

Nouvelles  lettres  édifiantes,  t.  v,  p.  98-99. 

Les  Missions  catholiques,  t.  viii  (1876),  p.  492. 


254  14    OCTOBRE. 


XIV^  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  CALIXTE  I",  CALLISTE, 

PAPE   ET   MARTYR. 

222. 

(P.  Boll.  XII.  331.) 

Saint  Calixte,  Callistus,  était  esclave  d'un  fonctionnaire  du  palais  de 
l'empereur  Commode  (180-192),  nommé  Carpophore.  Le  maître  et  l'es- 
clave faisaient  partie  de  la  religion  chrétienne.  Carpophore  confia  une 
somme  considérable  à  Calixte  pour  suivre  des  affaires  de  change. 
Celui-ci  faisait  ses  opérations  sur  le  marché  aux  poissons,  et  comme 
son  maître  était  caution  de  ses  engagements,  il  obtint  des  dépôts  d'une 
grande  valeur  de  la  part  des  autres  chrétiens.  Mais  ses  spéculations 
tournèrent  mal  et  il  perdit  tous  ses  fonds.  Craignant  les  ressentiments 
de  son  maître  il  s'enfuit^  et  il  allait  s'embarquer  sur  mer  lorsque  Car- 
pophore le  rejoignit.  Il  se  jeta  à  l'eau  pour  se  sauver  à  la  nage  ;  mais, 
repris  par  les  matelots,  il  fut  remis  à  celui  qui  le  réclamait  et  qui  le 
renferma  à  Rome  dans  le  Pistrinum,  où  les  esclaves  étaient  traités 
avec  une  extrême  dureté. 

Des  chrétiens  s'employèrent  en  sa  faveur  et  firent  comprendre  à  Car- 
pophore qu'eu  libérant  Calixte  il  lui  donnerait  le  moyen  de  faire  ren- 
trer plusieurs  créances.  Il  en  fut  ainsi  ;  mais  pour  les  Juifs  avec  les- 
quels Calixte  avait  eu  des  affaires,  il  ne  pouvait  retirer  l'argent  qu'ils 
lui  devaient,  et  il  vint  un  jour  de  sabbat  réclamer  avec  bruit  dans  la 
synagogue.  Loin  de  lui  payer  leur  dette,  les  Juifs  le  maltraitèrent  et  le 
traînèrent  ensuite  devant  le  préfet  de  la  ville,  Fuscianus,  en  l'accusant 
de  les  avoir  troublés  dans  leur  culte  et  de  s'être  hautement  vanté  d'être 
chrétien.  Carpophore  accourut  réclamer  son  esclave,  soutenant  qu'il 
n'était  pas  chrétien  et  qu'il  cherchait  simplement  la  mort.  Allégation 
invraisemblable. Le  préfet,  plus  favorable  aux  Juifs,  fit  battre  de  verges 
Calixte  et  l'envoya  aux  mines  de  Sardaigne. 

Au  bout  de  quelque  temps  Marcia,  favorite  de  l'empereur  et  favorable 
aux  chrétiens,  obtint  la  liberté  de  ceux  qui  étaient  condamnés  aux 
mines  de  Sardaigne  et  Calixte  fut  délivré  quoique  son  nom  ne  fût  pas 
sur  la  liste  remise  par  le  pape  Victor  aux  mains  de  Marcia.  Il  revint  à 
Rome  et  y  vécut  libre  avec  le  titre  de  Servies pœnœ,  mais  ayant  toujours 
un  adversaire  dans  son  ancien  maître.  Il  est  probable  que  c'est  pour  le 
soustraire  à  cette  persécution  que  le  Pape  saint  Victor  l'envoya  à  An- 
tium  et  lui  accorda  un  secours  mensuel. 

Saint  Victor  P""  mourut  le  20  avril  vers  l'an  202  et  saint  Zéphyrin  lui 


«AINT    CALIXTE   1»'',    PAPE   ET   -MARTYR.  255 

succéda  presque  immédiatement.  Le  nouveau  pontife  connaissait  Ca- 
lixte  et  lui  fut  très  favorable.  Il  le  rappela  à  Rome,  lui  donna  un  rau'^ 
important  dans  le  cler^ré  et  bientôt  l'employa  dans  les  affaires  les  plus 
difficiles.  Il  fut  nommé  clief  du  grand  cimetière  des  chrétiens,  celui-là 
même  qui  porte  encore  son  nom,  ainsi  appelé  non  parce  qu'il  le  fit 
construire  lui  même,  mais  parce  qu'il  eu  eut  la  direction. 

Saint  Zéphyrin  mourut  à  son  tour  le  2G  août  217,  après  quatorze 
années  de  pontificat,  et  Calixte,  qui  avait  été  apprécié  parle  clergé  et  le 
peuple  de  Rome,  fut  élu  à  sa  place. 

Le  choix  se  fit  sans  opposition  marquée  dans  l'histoire  ;  mais  un 
schisme  se  déclara  bientôt.  Les  adversaires  de  Calixte  lui  reprochaient 
surtout  trois  erreurs  prétendues  :  sur  la  sainte  Trinité,  sur  la  péni- 
tence, sur  le  mariage  et  le  célibat  imposé  aux  ecclésiastiques.  Quant  au 
dogme  de  la  Trinité,  ses  adversaires  prouvent  eux-mêmes  que  Calixte 
avait  condamné  Sabellius  et  Théodotion  ;  s'ils  cherchent  à  interpréter 
ses  paroles  comme  favorables  à  ce  dernier,  ils  ne  tardent  pas  à  se 
démentir  en  avouant  que  l'Eglise  a  conservé  l'enseignement  de  Calixte 
même  après  sa  mort. 

Quant  à  la  discipline,  les  opinions  de  Calixte  étaient  plus  douces  que 
celles  de  ses  contradicteurs.  Saint  Zéphyrin  avait  accordé  la  com- 
munion de  l'Eglise  aux  femmes  de  mauvaise  vie  après  pénitence  : 
Calixte  appuya  cette  disposition,  et,  d'accord  avec  son  clergé,  étendit 
cette  concession  à  ceux  qui  avaient  été  excommuniés  pour  meurtre 
et  idolâtrie.  Saint  Denys,  évêque  de  Corinthe  (170-180),  s'était,  dès  le 
second  siècle,  prononcé  dans  cet  esprit  de  douceur  par  rapport  à  la 
discipline  pénitenciaire,  et,  malgré  mainte  opposition,  l'Eglise  s'est 
maintenue  fidèle  à  la  disposition  de  notre  saint  pape.  Il  n'est  pas  pos- 
sible de  faire  un  reproche  à  Calixte  d'avoir  soutenu  le  principe  de  la 
puissance  illimitée  qu'a  l'Eglise  de  remettre  les  péchés,  en  ce  sens 
qu'il  n'y  a  pas  de  péché  si  grand  qui  ne  puisse  être  remis  par  le 
pouvoir  des  ciels,  car  c'est  là  un  principe  essentiel  du  dogme  catholique. 
Les  adversaires  du  Souverain-Pontife  lui  reprochaient  sa  trop  grande 
condescendance  pour  les  ecclésiastiques  coupables  de  péché;  mais  il 
ne  prétendait  pas  les  exempter  de  l'aveu  et  de  la  pénitence.  Lorsqu'il 
recevait  sans  pénitence  dans  la  communion  chrétienne  ceux  qui  avaient 
involontairement  erré  ou  qui  n'avaient  jamais  auparavant  connu  la  foi, 
il  était  fidèle  à  la  pratique  constante  de  l'Eglise. 

Calixte  prétendit  rendre  la  législation  ecclésiastique  relative  au 
mariage  tout  à  fait  indépendante  de  la  législation  civile.  Il  déclarait 
valable,  contrairement  à  la  loi  romaine,  les  mariages  contractés  entre 
les  filles  libres  ou  nobles  avec  des  esclaves  ou  avec  des  hommes  libres 
mais  pauvres.  L'Eglise  eut  toujours  la  préoccupation  d'améliorer  le 
sort  des  esclaves;  mais  personne  n'y  travailla  aussi  efficacement  que 
Calixte  par  la  législation  dont  nous  parlons.  Elle  était  bien  propre  à 
les  relever  de  leur  abaissement  et  de  leur  misère.  En  face  de  la  prédo- 
minance du  nombre  des  esclaves  sur  celui  des  femmes  de  la  même 
condition  ;  en  face  du  danger  que  couraient  les  chrétiennes  libres 


256  14   OCTOBRE. 

d'épouser  des  païens,  vu  (lu'il  y  avait  peu  de  chrétiens  parmi  \e^ 
hommes  d'un  rang  élevé,  la  règle  promulguée  par  Calixte  était  appro- 
priée aux  circonstances  et  destinée  à  prévenir  beaucoup  de  désordres. 

Quant  à  la  loi  du  célibat  ecclé3iasti(]ue,  les  adversaires  de  Calixte 
disent  qu'il  avait  admis  dans  le  clergé  des  hommes  mariés;  mais  il 
faut  entendre  par  là  des  membres  du  bas  clergé,  qui  étaient  alors  très 
nombreux.  Calixte  paraît  avoir  choisi  la  punition  la  plus  douce  pour 
les  ecclésiastiques  d'un  ordre  inférieur  à  celui  du  diaconat,  en  inter- 
disant aux  coupables  l'exercice  de  leurs  fonctions,  ce  qui  est  tout  à 
fait  conforme  au  droit  ecclésiastique  qui  triompha  plus  tard.  Du  reste 
la  discipline  fut  longtemps  à  se  fixer  à  cet  égard  comme  pour  le 
diaconat. 

Il  n"est  pas  permis  non  plus  de  se  montrer  offusqué  de  l'ordination 
accordée  aux  bigames  et  aux  trigames  que  Tertullien  reproche  si  fort 
aux  catholiques  de  son  temps  :  car  il  ne  peut  être  question  que  de  la 
bigamie  successive,  et,  malgré  la  défense  apostolique,  l'usage  des 
dispenses  s'était  introduit  par  une  nécessité  du  temps  présent;  puis 
on  distinguait,  comme  on  le  fait  encore  dans  l'Eglise  grecque,  entre 
ceux  qui  avaient  été  mariés  plusieurs  fois  avant  ou  après  le  baptême. 
Enfin  le  dernier  reproche  que  les  schismatiques  adressaient  à  Calixte, 
que  sa  communauté  avait  administré  une  seconde  fois  le  baptême  aux 
hérétiques  rentrant  dans  l'Eglise  ne  s'adresse  certainement  pas  à 
l'Eghse  romaine,  mais  à  l'Eglise  d'Afrique  qui  avait  dès  lors  adopté 
cette  coutume  si  vivement  défendue  par  saint  Cyprien. 

Voilà  les  principaux  griefs  que  les  adversaires  de  saint  Calixte 
alléguèrent  contre  lui.  Ils  sont  exposés  avec  beaucoup  de  talent  dans 
un  livre  fameux  composée  par  l'un  deux  et  connu  sous  le  nom  de 
Philosophiimena.  En  cherchant  avec  une  impudeur  sans  pareille  à 
diffamer  saint  Calixte,  l'auteur  de  ce  pamphlet  nous  révèle  une  foule 
de  circonstances  qui  tournent  absolument  à  sa  louange,  particulière- 
ment ce  que  ce  saint  Pontife  fit  pour  relever  la  condition  des  esclaves. 

Saint  Calixte  eut  encore  à  combattre  les  Patripassionistes  et  les 
Elkcsaïtes  qui  cherchaient  à  se  faire  un  parti  dans  Rome  par  l'entre- 
mise d'un  certain  Alcibiade, 

On  attribue  à  saint  Calixte  la  construction  d'une  petite  église  à  la 
place  où  de  nos  jours  se  trouve  Sainte-Marie  du  Transtévère.  C'est 
dans  cette  église  que  repose  son  corps  sous  le  maître-autel.  Dans  la 
nef  on  conserve  la  pierre  qui  lui  fut  attachée  au  cou  quand  il  fut  préci- 
pité dans  un  puits. 

Les  deux  décrétales  qui  lui  sont  attribuées  sont  manifestement 
fausses.  On  s'appuie  sur  la  première  pour  rattacher  à  ce  saint  pape 
sinon  l'initiative,  du  moins  la  pratique  plus  générale  du  jeûne  des 
Quatre-Temps. 

Saint  Calixte  mourut  après  une  longue  et  cruelle  captivité,  le  18  oc- 
tobre 222,  sous  le  règne  de  l'empereur  Alexandre  Sévère,  probable- 
ment sur  la  demande  du  jurisconsulte  Ulpien,  très  hostile  aux  chrétiens. 
On  précipita  le  Pape  d'une  fenêtre  de  sa  prison  dans  un  puits.  Ce  puits 


SAINTE   MÉNÉHOULD   DE  PERTHES,    VIERGE.  257 

se  voit  encore  dans  l'église  de  Suint-Calixte  desservie  par  les  bénédictins 
(le  la  congré{,'alion  du  Mont-Cassin  et  tout  près  de  Sainte-Marie  m 
Trastf'vcrc.  L'Eglise  l'honore  comme  un  martyr  le  14  octobre,  jour  de 
sa  sépulture. 

Saint  Calixte  est  un  des  patrons  de  Séville. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit,  il  reste  un  document  de  premier  ordre  sur 
saint  Calixte,  c'est  le  pamphlet  composé  par  ses  ennemis  sous  le  nom 
(le  Philosophtimena  sive  omnium  hœresium  refutatio.  Malgré  toutes  les 
recherches  de  l'érudition  moderne,  le  nom  de  l'auteur  reste  encore  in- 
certain; mais  son  livre  rempli  d'erreurs  et  de  calomnies  a  rendu  les 
plus  grands  services  à  l'histoire  de  l'Eglise  du  m''  siècle.  La  mémoire 
de  saint  Calixte  a  été  victorieusement  défendue  par  Dôllinger,  Mgr 
Cruiee,  mort  évèque  de  Marseille,  Armellini,  Le  Hir,  et  surtout  par 
M.  le  commandeur  de  Rossi,  qui  y  a  consacré  presque  toute  l'année  1866 
de  son  Bulle ttino. 

Acta  Sanctorum  Boll.  14  oct.,  t.  vi,  p.  401-448.  Réunion  de  tous  les 
textes  anciens  fournis  par  les  historiens.  Histoire  de  la  translation  du 
corps  de  saint  Calixte  de  Rome  à  l'abbaye  de  Cysoing,  p.  443-447. 
Procès-verbal  d'une  nouvelle  translation  de  Cysoing  à  Reims,  en  1616, 
p.  447-448. 

Analecta  Boll.  t.  i,  p,  497. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  377-8. 


SAINTE   MENEHOULD    DE  PERTHES,    VIERGE, 

PATRONNE  DE  BIEN  VILLE,  AU  DIOCÈSE  DE  LANGRES. 

VP  siècle. 

(P.  Boll.  XII.  336.) 

Sainte  Ménéhould,  iieuehou,  Menou,  Manechildis,  Magenhildis,  sur  la 
vie  de  laquelle  il  reste  peu  de  textes  documentaires,  est  patronne  de  la 
ville  de  Sainte-Ménéhould  au  diocèse  de  Chàlons-sur-Marne,  de  la  ville  du 
même  nom  en  Argonne  et  de  Bienville.  Peut-être  a-t-elle  été  honorée 
aussi  comme  patronne  des  lanterniers  ;  mais  le  fait  n'est  pas  certain. 

Acta  Sanctorum  Boll.  14  oct.,  t.  vi,  p.  526-530. 

Testenoire  (Pierre).  —  Discours  concernant  les  louanges  sur  la  vie 
et  mort  de  sainte  Ménéhould,  une  des  sept  filles  du  comte  de  Perthois. 
Paris,  1632,  in-12. 

Cahier  (Ch.).  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  502,  624,  638,  654. 

Buirette  (F.).  —  Histoire  de  la  ville  de  Sainte-Ménéhould  et  de  ses 
environs Sainte  Ménéhould,  1883,  2  vol.  in-S^. 


Sur.  AUX  Vies  des  Saints.  —  Tome  ILt.  17 


258  li    OCTOBRE. 


SAINTE    ANGADRÈME    DE    RENTY,    VIERGE, 

A13BESSE   DE   l'OUOER,    AU   DIOCÈSE   DE   13EA.UVAIS, 
DE   l'ordre   de   SAI.NT-BENOiX. 

Vers  695. 

(P.  Boll.  XII.  3:jy.) 

Sainte  Angadrème,  Angadrisma,  fille  de  Robert,  grand  référendaire 
du  roi  Clotaire  III,  fut  la  première  abbesse  de  l'abbaye  de  l'Oroër  ou 
Saint-Paul-lez-Beauvais,  Ora(orhi?n  Bellovacense,  S.  Paulus  Bello- 
vacensis.  Elle  mourut  le  14  octobre  vers  l'an  G*J5. 

Sainte  Angadrème  est  la  patronne  de  la  ville  de  Beauvais. 

Il  n'existe  pas  de  Vie  ancienne,  mais  beaucoup  de  témoignages  épars 
et  dignes  de  foi. 

Acta  Sauctorum  Boll.  14  oct.,  t.  vi,  p.  538-544. 

Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  813. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Sœc.  ii,  p.  1083-4. 


SAINT  BURCHARD  OU  BURCKARD, 

premier  évèque  de  wurtzbourg,  confesseur, 
de  l'ordre  de  saint-benoît. 

154. 

(P.  Boll.  xîi.  342.) 

Saint  Burchard,  Burchardus,  anglais  d'origine,  disciple  de  saint  Boni- 
face  l'Apôtre  de  la  Germanie  et  son  compagnon  dans  ses  missions, 
fut  sacré  évèque  de  Vv^ûrtzbourg  durant  l'automne  de  741.  Il  résigna  son 
siège  en  753  et  mourut  le  2  février  754  à  Hohenbourg.  Il  est  honoré 
dans  l'ordre  de  Saint-Benoit  et  dans  l'Eglise  entière  le  14  octobre  qui 
est  l'anniversaire  d'une  translation  solennelle  de  ses  reliques  en  983. 

Saint  Burchard  est  le  patron  des  malades  qui  souffrent  de  la  gravelie 
et  des  maux  de  reins. 

Il  existe  deux  Vies  anciennes  de  saint  Burchard;  quoique  anonymes, 
ce  sont  de  vrais  documents  historiques. 

M.ABiLLOx.  — Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  S8ec.iii,part.  i,  p.  700-718. 

Acta  Sanctorum  Boll.  14  oct.,  t.  vi,  p.  557-594. 

Butler-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  469. 

PoTTHAST.  —  Bibliotheca  hist.  medii  sévi,  p.  642. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  366. 


SAINT   DOMINK^UE   l'eNCUIRASSÉ  ;    SAINTE   FORTUNATE,    VIERGE.      259 

SAINT  DOMINIQUE  L'ENCUIRASSÉ,  PÉNITENT, 

MOIXE   DE   FONT-AVELLANE   EN    ITALIE,    DE   l'ORDRE   DE   SAINT-BENOÎT. 

1060. 
(P.  Bull.  XII,  343.) 

Saint  Dominique  l'Encuirassé,  Dommicus  LoriccUus,  moine  béné- 
dictin sous  l'observance  de  Camaldoli  ou  de  Font-Avellane,  fut  un 
exemple  admirable  de  pénitence  à  tout  le  Sud  de  l'Italie.  Il  introduisit 
l'usage  des  disciplines  volontaires,  et  mourut  le  14  octobre  1060. 

Saint  Pierre  Damien,  son  contemporain,  a  écrit  sa  Vie. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  S;i?c.  vi,  part,  n,  p.  14*2-3. 

Acta  Sanctorum  ]>oll.  14  oct.,  t.  vi,  p.  611-623. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  m,  c.  28,  n.  7,  9; 
lib.  IV,  part,  i,  c.  3,  n.  20  ;  lib.  iv,  part,  ii,  c.  3,  n.  2. 

SAINTE  FORTUNATE,  VIERGE  ET  MARTYRE, 

et  ses  frères  saints  carponius,  évariste  et  priscianus,  martyrs. 

303. 

Sainte  Fortunate,  Fortunata,  vierge  de  la  ville  de  Césarée  en  Pales- 
tine, était  sœur  des  saints  martyrs  Carpon,  Evariste  et  Priscien  ;  tous 
donnèrent  leur  vie  pour  Jésus-Christ  durant  la  persécution  de  Dioclé- 
tien  ;  mais  Fortunata  précéda  ses  frères  de  quelques  jours. 

Ayant  été  arrêtée  comme  chrétienne  et  ayant  refusé  de  sacrifier  aux 
faux  dieux,  elle  fut  étendue  sur  le  chevalet,  livrée  aux  flammes  et 
ensuite  aux  bètes.  Comme  elle  était  encore  vivante  après  tous  ces 
supplices,  elle  fut  achevée  par  les  confecteurs. 

Peu  de  jours  après  Carpon,  Evariste  et  Priscien  furent  arrêtés  à  leur 
tour  et  se  montrèrent  aussi  courageux  les  uns  que  les  autres  dans  la 
confession  de  la  foi.  Ils  eurent  tous  la  tète  tranchée.  Leurs  corps  furent 
apportes  dans  un  château  près  de  Cumes,  et  ce  château  fut  ruiné  par 
les  Vandales  et  les  Sarrasins  ;  alors  Etienne,  évêque  de  Naples,  vers 
Tannée  776,  transporta  les  saintes  reliques  dans  l'église  de  Saint- Gau- 
diose,  en  sa  ville  épiscopale.  Elles  avaient  disparu,  mais  on  les 
retrouva  cachées  dans  la  même  église  en  1561,  et  depuis  cette  époque 
elles  n'ont  pas  cessé  d'être  exposées  à  la  vénération  des  fidèles. 
Ughelli.  —  Italia  sacra,  t.  vi,  col.  u3. 
Acta  Sanctorum  Boll.  14  oct.,  t.  vi.  p.  449-452. 


260  15   OCTOBRE. 


Xy^  JOUR  D'OCI 


SAINT   LEONARD    DE   VANDŒUVRE, 

SOLITAIRE   ET   ABBÉ   AU   DIOCÈSE   DU   MANS. 

Vers  570. 

(P.  Jioll.  XII.  347.) 

Saint  Léonard,  Leonardiis^  fonda  un  monastère  sur  les  bords  de  la 
Sarthe,  au  diocèse  du  Mans,  et  y  mourut  vers  Tan  570.  Dans  la  suite, 
son  corps  fut  transporté  à  l'abbaye  de  Corbigny,  au  diocèse  de  Nevers. 

Saint  Léonard  n'a  pas  cessé  d'être  très  honoré  dans  le  Maine  où  il  y 
a  deux  églises  paroissiales  dédiées  sous  son  invocation  :  Saint-Léonard 
de  Louplande  et  Saint-Léonard-des-Bois.  C'est  sur  le  territoire  de  cette 
dernière  paroisse  que  se  trouve  l'ancienne  solitude  habitée  p^ir  le  saint 
avec  des  souvenirs  toujours  vivants.  Il  y  avait  aussi  à  Angers  une 
collégiale  sous  le  patronage  du  saint  solitaire  et  qui  possédait  une 
partie  de  ses  reliques.  Le  culte  de  saint  Léonard  était  très  répandu, 
comme  il  est  facile  de  le  voir  par  le  récit  de  Vincent  de  Beau  vais  au 
commencement  du  xiii«  siècle. 

La  Vie  de  saint  Léonard  qui  nous  reste  est  anonyme  mais  d'un  au- 
teur du  ^^*  siècle. 

Acta  Sanctorum  Boll,  15  oct.,  t.  vi,  p.  45-49. 

Gallia  Christiana,  t.  iv,  col.  470.  Saint  Léonard  était  patron  de  l'ab- 
baye de  Corbigny,  Corbiniacum. 

PioLix.  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Mans,  1. 1,  p.  227-232;  t.  m,  p.  96- 
98  et  passim. 

Charles  (l'abbé  Robert).  —  Guide  du  touriste  au  Mans...  p.  379. 

Péax  de  la  Tuilerie.  —  Description  de  la  ville  d'Angers,  éd.  C.  Port, 
p.  178  et  199. 

Barbier  de  Montault.  —  Le  maître-autel  de  la  collégiale  de  Saint- 
Léonard.  In-8'\  Toute  la  question  iconographique.  Et  dans  Revue  de 
l'AnjOu,  t.  XI  (1885),  p.  215.  Belle  oraison  à  S.  Léonard. 

Un  prieuré  important  à  Montataire,  au  diocèse  d'Amiens,  fut  fondé 
vers  879  et  subsista  jusqu'en  1790  comme  membre  de  l'abbaye  de 
Jumièges.  Il  était  sous  le  patronage  de  saint  Léonard. 

Histoire  d'un  vieux  château  de  France.  Monographie  du  château  de 
Montataire,  par  le  baron  de  Coudé.  Paris,  1883,  in-8<*. 


\ 


SAINT   EUTIIYME   D'OPSO  ;    SAINTE    THÉRÈSE   D'aVILA,    VIERGE.         261 

SAINT  EUTHYME  D'OPSO,  OU  LE  THESSALONICIEN, 

ABBÉ  ET  CONFESSEUR. 

886. 

(P.  lioll.  XII.  356.) 

Saint  Euthyme,  Euthymus^  né  à  Thessalonique  en  824,  est  aussi 
surnommé  le  Jeune. 
Martinov.  —  Annus  ecclesiasticus  gra?co-slavus  (1864),  p.  248. 

SAINTE  THÉRÈSE  D'AVILA,  VIERGE, 
fondatrice  des  carmes  et  des  carmélites  déchaussés. 

1582. 

(P.  Boll.  XII.  356.) 

Sainte  Thérèse,  née  à  Avila,  en  1515,  fit  profession  dans  l'ordre  du 
Carmel  en  1534.  En  1559  elle  commença  l'œuvre  de  la  réforme,  d'accord 
avec  saint  Jean  de  la  Croix  ;  en  1562  elle  établit  le  couvent  de  Saint- 
Joseph  d' Avila  et'en  fonda  ensuite  ou  réforma  seize  autres.  Elle  réforma 
aussi  les  carmes  déchaussés.  Elle  mourut  en  1582  le  4  octobre,  devenu 
le  14,  à  cause  du  retranchement  de  dix  jours  fait  en  cette  année-là;  sa 
fête  est  fixée  au  15  du  même  mois. 

Sainte  Thérèse  n'est  pas  illustre  seulement  par  ses  vertus,  mais  aussi 
par  de  nombreux  écrits  qui  l'ont  fait  appeler  par  les  papes  Grégoire  XV 
et  Urbain  VIII  un  docteur  de  l'Eglise;  Bossuet  qualifiait  la  doctrine  de 
cette  sainte,  «  une  doctrine  céleste.  »  Ses  œuvres  en  espagnol  ont  été 
publiées  à  Bruxelles  en  1687  et  forment  deux  volumes  in-folio.  On  sait 
que  la  statue  de  sainte  Thérèse,  placée  au-dessus  de  la  statue  du  pro- 
phète Elle,  tenant  une  plume  de  la  main  droite  et  ayant  le  bonnet  de 
docteur  à  ses  pieds,  se  voit  sur  l'un  des  piliers  de  la  basilique  de  Saint- 
Pierre  au  Vatican.  Dans  la  seule  ville  de  Rome,  il  y  a  trois  églises 
dédiées  sous  le  vocable  de  la  vierge  d' Avila,  au  Quirinal,  au  Transte- 
vère  et  Sainte-Thérèse  de  Monserrato.  Plusieurs  autres  églises  ont  des 
chapelles  et  des  autels  sous  son  vocable  :  à  Sainte-Marie  délia  scala  le 
Sénat  doit  offrir  tous  les  deux  ans  un  calice  et  quatre  torches  ;  à  Sainte- 
Thérèse  aux  Quatres-Fontaines,  autrement  du  Quirinal,  il  doit  tous  les 
dix  ans  un  calice  et  quatre  torches. 

En  1882  est  arrivé  le  troisième  centenaire  de  sainte  Thérèse;  l'Espa- 
gne entière  a  célébré  par  des  fêtes  magnifiques  la  mémoire  de  cette 
grande  servante  de  Dieu,  qui  est  en  même  temps  l'une  de  ses  plus  puis- 
santes protectrices  au  ciel,  l'une  des  gloires  de  sa  littérature.  La  France 


262  15   OCTOBRE. 

et  le  monde  entier  ont  fait  écho  à  cet  élan  d'admiration  et  de  vénération. 
Dans  toutes  les  églises  de  l'ordre  il  y  eu  des  tridmim  et  des  neuvaines 
de  prières.  Le  Souverain-Pontife  avait  annoncé  dès  l'année  précédente 
l'arrivée  de  cet  heureux  anniversaire  ;  il  a  ouvert  à  cette  occasion  les 
trésors  de  TEglise  et  accordé  de  nombreuses  faveurs  spirituelles  aux 
fidèles  qui  prenaient  part  à  cette  solennité. 

Par  ordre  du  Saint-Père^  le  10  janvier  1882 

Notre  Saint-Père  Léon  XIII,  Pape  par  la  Providence  divine,  souscri- 
vant volontiers  aux  vœux  légitimes  des  cardinaux  Jean,  archevêque  de 
Tolède,  et  Michel,  archevêque  de  Compostelle,  et  d'un  grand  nombre  de 
prélats  espagnols,  désireux  d'accroître  la  dévotion  des  fidèles  envers 
sainte  Thérèse  de  Jésus,  gloire  de  l'Espagne  et  de  l'Eglise,  voulant  ren- 
dre plus  éclatantes  et  plus  solennelles  les  fêtes  du  troisième  centenaire, 
fêtes  par  lesquelles  le  peuple  d'Espagne  va  honorer  la  mémoire  de  cette 
religieuse,  souhaitant  enfm  servir  la  piété  des  fidèles,  procurer  le  salut 
des  âmes,  a  daigné,  sur  le  rapport  du  soussigné  secrétaire  de  la  Sacrée- 
Congrégation  des  afi'aires  ecclésiastiques  extraordinaires,  tirer  du  tré- 
sor de  l'Eglise  et  répandre  les  faveurs  spirituelles  qui  suivent  : 

Indulgence  partielle  de  sept  ans  en  la  forme  habituelle,  à  gagner  par 
tout  fidèle  des  deux  sexes  qui  assistera  pieusement  aux  saintes  céré- 
monies qui  auront  lieu  dans  tout  le  royaume  d'Espagne  à  l'occasion 
desdites  fêtes  centenaires. 

Une  indulgence  plénière,  applicable  par  mode  de  suffrage  aux  âmes 
du  purgatoire,  à  gagner  par  tous  les  fidèles  qui,  vraiment  pénitents, 
sacramentellement  confessés,  et  ayant  communié,  accompliront,  dans 
le  cours  de  l'année  mil  huit  cent  quatre-vingt-deux  un  pèlerinage  au 
tombeau  de  sainte  Thérèse  pour  la  vénérer,  et,  là,  prieront  quelque 
temps  selon  les  intentions  de  Sa  Sainteté.  Cette  indulgence  plénière, 
Sa  Sainteté  l'étend  à  ceux  qui,  à  cause  de  l'état  de  leur  santé,  à  cause 
de  leur  âge  avancé  ou  de  tout  autre  obstacle  grave  et  raisonnable,  légi- 
timement approuvé  par  leur  confesseur,  accompliront  cette  visite  autre- 
ment qu'en  forme  de  pèlerinage. 

Enfin,  Notre  Très  Saint-Père  accorde  à  l'ordinaire  diocésain  le  pou- 
voir de  donner,  en  son  nom,  solennellement  au  peuple,  à  Alba  de  Tor- 
mès,  le  quinze  octobre  de  l'année  courante,  en  la  fête  de  la  sainte  reli- 
gieuse, la  bénédiction  apostolique,  après  la  sainte  messe,  avec  indul- 
gence plénière  de  tous  les  péchés,  selon  le  rite  et  la  formule  accoutumés. 
Et  cela  malgré  tout  obstacle. 
Donné  à  Ptome,  à  la  secrétairerie  de  la  Congrégation,  lesjours,  mois 

et  année  que  dessus. 

Rampolla,  secrétaire. 

Un  concours  littéraire  a  été  ouvert  à  Salamanque  à  l'occasion  du  troi- 
sième centenaire  de  sainte  Thérèse.  Le  nombre  des  écrits  envoyés  pour 
ce  concours  s'est  élevé  à  cent  soixante-deux.  Ils  étaient  partie  en  prose, 


SAINTK    TllKUÈSE   d'aVJLA,    VIERGE.  263 

partie  en  vers.  La  langue  françaine  y  était  avantageusement  représentée, 
car  elle  était  admise  au  concours  en  même  temps  que  le  latin  et  le  cas- 
tillan. Cependant,  à  part  un  second  prix  de  poésie,  remporté  par 
M.  Claîidius  Hébrard,  tous  les  autres  ont  été  adjugés  à  des  Espagnols. 
Les  dames  de  la  Belgique,  à  l'occasion  du  jubilé  de  trois  cents  tins  de 
la  mort  de  sainte  Thérèse,  formèrent  un  comité  pour  concourir  aux  hon- 
neurs rendus  à  la  sainte,  et  elles  envoyèrent  un  ex-voto  d'une  grande 
richesse  et  d'une  rare  perfection  de  travail.  On  peut  voir  une  gravure  le 
représentant  dans  la  Revue  de  l'Art  chrétien,  1883,  p.  112. 

Sainte  Thérèse  a  écrit  elle-même  sa  Vie  par  l'ordre  de  ses  confesseurs. 
Cet  ouvrage,  que  Ton  compare  quelquefois  aux  confessions  de  saint 
Augustin,  est  complété  par  l'histoire  de  ses  fondations  qu'elle  a  écrite 
aussi  et  par  ses  lettres.  Enlin  les  récits  de  Ribéra,  jésuite,  et  deDidace 
Yepez,  évêque  de  Tarragone,  ne  laissent  presque  rien  à  désirer  sur  ce 
sujet.  Le  premier  avait  été  confesseur  de  la  s:iinte  ;  le  second  avait  aussi 
eu  part  à  sa  direction. 

Acta  Sanctorum  Boll.  15  oct.,  t.  vu,  p.  109-790.  Dans  ce  volume  con- 
sacré presque  tout  entier  à  sainte  Thérèse,  le  P.  Van  de  Mœre  éclaircit 
les  moindres  détails  relatifs  à  la  vie  de  sainte  Thérèse. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  17,  n.  8  :  c.  28, 
n.  9  :  c.  25,  n.  6  ;  lib.  iv,  part,  ii,  c.  6,  n.  8  et  passim. 

Œuvres  de  sainte  Thérèse,  traduites  d'après  les  manuscrits  origi- 
naux, par  le  R.  P.  Marcel  Bouix,  de  la  Compagnie  de  Jésus.  —  Le  Mans 
et  Paris,  Julien,  Lanier,  1852  et  suiv.  5  vol.  in-8°. 

TouROUDE.  —  Lettre  adressée  au  R.  P.  Hahn,  S.  J.,  à  l'occasion  de  son 
Mémoire  intitulé^  Les  Phénomènes  hystériques  et  les  Révélations  de 
sainte  Thérèse,  par  l'abbé  A.  Touroude,  prêtre  agrégé  à  la  congréga- 
tion des  SS.  Cœurs,  dite  de  Picpus.  Paris,  impr.  de  l'Œuvre  de  Saint- 
Paul,  1885,  in-S"  de  55  p.  L'auteur  démontre  très  solidement  que  la  thèse 
soutenue  par  le  savant  jésuite  repose  sur  une  connaissance  imparfaite 
des  phénomènes  hystériques,  sur  un  parti  pris  de  ne  pas  reconnaître 
les  visions  diaboliques.  Toutes  les  Révélations  de  sainte  Thérèse  s'ex- 
pliquent parfaitement  par  les  données  ordinaires  de  la  théologie,  et  les 
enseignements  variables  et  incertains  d'une  science  problématique  ne 
peuvent  rien  apprendre  sur  des  états  de  l'âme  au-dessus  de  sa  portée. 
La  Congrégation  de  l'Lidex  ayant  condamné  l'ouvrage  du  R.  P.  Hahn, 
l'auteur  s'est  empressé  de  se  soumettre. 

De  Villefore.  —  La  Vie  de  sainte  Thérèse,  tirée  des  auteurs  origi- 
naux espagnols  et  des  historiens  contemporains,  avec  des  Lettres 
choisies  de  la  même  sainte,  pour  servir  d'éclaircissement  à  l'histoire 
de  sa  vie.  Paris,  1766,  2  vol.  in-12.  —  2"=  éd.  1846,  2  vol.  in-12. 

Sainte  Thérèse  de  Jésus  et  les  épines  de  son  cœur,  par  Nemesio 
Carpellac.  prêtre  de  la  congrégation  de  la  Mission,  traduit  de  l'espagnol 
par  Tabbé  Olivier,  curé  de  Glaire  (Ardennes).  —  Librairie  catholique 
internationale  de  l'Œuvre  de  Saint-Paul,  6.  rue  Cassette,  Paris.  Un 
beau  vol.  in-8°  de  250  pages,  avec  deux  gravures  représentant  le  cœur 
de  sainte  Thérèse. 


264  15   OCTOBRE. 

Les  Epines  du  cœur  de  sainte  Thérèse,  voilà  qui  est  fait  pour  piquer 
la  curiosité  des  plus  indifïérents. 

Tout  le  monde  connaît  la  vie  de  la  grande  réformatrice  du  Carmel,  de 
la  séraphique  Thérèse  de  Jésus.  Un  plus  petit  nombre  sait  que  le  cœur 
de  Tillustre  Espagnole  est  conservé  dans  le  couvent  des  carmélites 
déchaussées  d'Alba  de  Tormès,  précieusement  renfermé,  depuis  le 
15  octobre  1760,  dans  un  reliquaire  de  cristal,  don  d'un  prince  d'Italie. 
Mais  qui  s'est  jamais  douté  que  des  épines  croissaient  dans  ce  cœur 
merveilleux  ? 

Et  pourtant  le  fait  n'est  pas  d'hier  :  la  première  épine  a  été  observée 
le  18  mars  1836. 

Donc,  depuis  plus  d'un  siècle  que  le  cœur  de  Thérèse  de  Jésus  est 
exposé  à  la  vénération  de  quelques-unes  de  ses  filles,  le  monde  n'y  a 
point  pris  garde,  et  depuis  quarante  ans  passés  que  Dieu  y  opère  des 
prodiges,  ils  n'ont  eu  pour  témoins  qu'un  petit  nombre  d'âmes  d'élite 
qui,  comme  la  vierge  de  l'Evangile,  ont  gardé  dans  le  trésor  de  leur 
cœur  ces  merveilles,  ne  les  faisant  connaître  à  personne. 

L'heure  de  Dieu  sans  doute  n'était  pas  encore  venue.  Mais  voici  qu'il 
vient  de  susciter  un  homme  qui  a  va  de  près  ce  phénomène  étrange  du 
cœur  de  la  vierge  d'Avila,  avec  la  mission  officielle  de  l'examiner  dans 
tous  ses  détails,  et  de  consigner  par  écrit  le  résultat  de  ses  investiga- 
tions. 

A  la  grande  lumière  du  soleil  et  au  travers  des  lentilles  de  son 
microscope,  cet  homme  a  minutieusement  étudié  le  sujet  :  il  y  a  vu  des 
rugosités,  des  apparences  de  petites  pierres  éparx)illées  sur  la  surface, 
des  taches,  une  blessure,  des  trous  de  formes  diverses,  des  racines,  de 
petites  branches  irrégulières,  et  jusqu'à  quinze  épines  de  différentes 
grandeurs. 

Ces  taches  n'avaient  pas  toujours  existé  ;  ces  racines,  ces  petites 
branches  ne  s'étaient  montrées  qu'avec  le  temps  ;  ces  épines  enfin 
n'avaient  grandi  et  ne  se  développaient  encore  que  par  intervalles. 

Se  trouvait-il  en  présence  d'un  fait  de  l'ordre  surnaturel?  Longtemps 
il  a  reculé  devant  cette  affirmation  :  mais  la  science  qu'il  avait  consultée 
ne  lui  répondant  que  par  des  absurdités,  force  lui  a  été  de  courber  le 
front  devant  l'œuvre  de  Dieu. 

C'est  la  conclusion  de  son  livre.  L'auteur  n'a  nullement  l'intention  de 
prévenir  le  jugement  de  l'Eglise  ;  mais  il  reste  stupéfait  devant  cette 
mort  qui  produit  la  vie,  devant  cette  vie  qui  s'alimente  dans  la  mort. 
Il  croit  que  par  ce  prodige  Dieu  veut  raviver  la  foi  et  la  charité  dans 
le  cœur  des  peuples,  pour  que  les  peuples,  adorant  Dieu  dans  la 
foi,  s'unissent  à  lui  par  l'amour. 

Il  est  convaincu  que  les  taches  noires  symbolisent  le  péché,  les  taches 
grises  la  froideur,  la  débilité  :  —  que  les  rugosités  marquent  la  mau- 
vaise condition  de  la  vie  ;  les  pierres,  la  dureté  du  cœur  ;  —  que  les 
épines  prêchent  hautement  la  nécessité  de  la  pénitence.  Le  symbolisme 
du  cœur  de  sainte  Trérèse,  voilà  l'étude  qui  termine  son  livre,  et  cette 
étude  est  intéressante  au  premier  chef. 


s.    CANXAT,    ÉVÊQUE;    8.    SA1>I\IEN   ET   S.    ANTONIN,   ÉVÈQUES.         265 

L'Œuvre  de  Saint-Paul  a  donc  été  bien  inspirée  en  publiant  cette 
monograpbie.  Grâce  à  cette  publication,  l'écho  de  la  renommée,  sortant 
du  cercle  étroit  d'Alba  de  Tonnes  et  du  diocèse  de  Salamanque,  va 
franchir  les  frontières  espagnoles  ;  il  va  remplir  l'F^urope  et  résonner 
jusqu'aux  extrémités  de  la  terre.  Ce  livre  sera  un  apôtre  qui  répandra 
partout  des  paroles  d'encouragement  et  d'édilication  :  le  règne  de 
Jésits-Ch?'ist  sera  restauré  dans  les  âmes. 

Histoire  de  sainte  Thérèse,  d'après  les  Bollandistes,  ses  divers 
historiens  et  l'édition  complète  de  ses  œuvres  publiée  par  D.  Vie.  de  la 
Fuente  (par  une  religieuse  du  Carmel  de  Caen).  Nantes,  Mareau  ;  Paris, 
Remy_,  1882,  2  vol.  in-8°.  —  Livre  excellent,  tout  rempli  de  l'esprit 
même  de  la  sainte  réformatrice  du  Carmel. 

PoTTHAST.  —  Bibliotheca  hist.  medii  levi,  p.  901. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Vie  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  471-534. 


SAINT  CANNAT, 

ÉVÊQUE   DE   MARSEILLE   ET   CONFESSEUR. 

Vers  490. 

(P.  Boll.  XII.  379.) 

Saint  Cannât,  Cannatus^  était  d'Aix  et  gouverna  l'Eglise  de  Marseille 
à  la  fin  du  v^  siècle.  Il  est  le  patron  de  la  paroisse  du  diocèse  d'Aix  qui 
porte  son  nom.  Il  fut  ajouté  au  propre  d'Aix  en  1668.  Il  reste  une  Vie  de 
ce  saint  évèque,  mais  elle  n'a  pas  d'autorité. 

Acta  Sanctorum  Boll.  15  oct.,  t.  vu,  p.  18-27. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  633. 

Rey  (G.  de).  —  Les  saints  de  l'Eglise  de  Marseille,  p.  239-251. 

Le  Polybiblion,  t.  xxxviii,  p.  88. 


SAINT  SABINIEN  ET  SAINT  ANTONIN, 

ÉVÈQUES   DE   MARSEILLE. 

V  siècle. 

Saint  Sabinien,  Sabinianus,  et  saint  Antonin,  Antonianus,  gouver- 
nèrent l'Eglise  de  Marseille  durant  quelque  temps  après  la  mort  de 
saint  Cannât  ;  m:ùs  on  ne  connaît  guère  que  leurs  noms. 

Acta  Sanctorum  Boll.  loc.  cit. 


26G  1")    OCTOBRE. 

SAINT  BRUNON  DE  QUERFURT, 

APÔTRE   DES   RUTIIÈNES,    MARTYR,    DE   l'ORDRE   DE   SAINT-BF.NOÎT. 

1009. 
(P.  BoU.  XII.  380.) 

Saint  Brunou,  Bruno,  de  Querfurt,  était  moine  bénédictin  de  Saint- 
Alexis,  à  Rome,  lorsqu'il  partit  pour  aller  convertir  une  partie  de  la 
Germanie  encore  idolâtre.  Il  fut  sacré  évêque  des  Ruthènes  et  prit  le 
nom  de  Boniface.  Il  fut  mis  à  mort  en  Prusse  le  14  février  de  l'an  1009. 
Sa  fête  est  fixée  au  lô  octobre. 

Il  reste  de  très  bons  documents  sur  les  actions  de  saint  Brunon  :  une 
lettre  écrite  par  lui  à  l'empereur  saint  Henri,  des  extraits  de  la  Chroni- 
que de  Dietmar,  de  la  Vie  de  saint  Romuald,  son  maître,  un  récit  de 
son  martyre  par  Wipert  et  une  Vie  par  Thietmar,  évêque  de  Mersebtirg. 

Mabilliox.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Ssec.  iv,  part,  i,  p.  70-81. 

Acta  Sanctorum  BoU.  14  febr.,  t.  ii,  p.  796-8. 

Pertz.  —  Monumenta  Germanise  historica,  Scriptores.  t.  iv,  p.  579- 
580. 

PoTTHAST.  —  Bibliotheca  hist.  medii  a^vi,  p.  641. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  358. 

SAINTE  AURÉLIE,  FILLE  DE  FRANCE, 

VIERGE   ET   SOLITAIRE   AU   DIOCÈSE   DE   RATISB0NNE. 

1075. 
(P.  Boll.  XII.  381.) 

Tout  ce  qui  est  rapporté  ici  de  sainte  Aurélie,  Aiirelia,  ne  s'appuie 
que  sur  des  données  incertaines.  Ce  qui  est  constant  c'est  que  sainte 
Aurélie,  vierge,  moniale  de  l'ordre  de  Saint-Benoît  et  recluse,  mourut 
le  15  octobre  à  Ratisbonne.  Elle  est  honorée  ce  jour-là  dans  le  martjTO- 
loge  bénédictin. 

Acta  Sanctorum  Boll.  15  oct.,  t.  vu,  p.  27-31. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  89. 

Nota.  —  Saint  Colomban  «  consacrant  »  une  église  plaça  dans  l'autel 
des  reliques  de  sainte  Aurélie.  V.  Journal  de  voyage  de  Dom  Jacques 
Boyer,  p.  9,  et  Histoire  littéraire  de  la  Congrégation  de  Saint-Maur, 
p.  '535-6. 


SAINT   AGILÉE,    MAllTYU  ;    SAINT   (i.VI.L    d'iRLANDE.  267 


SAINT  AGILÉE,  MARTYR  A  CARTHAGE. 

Avant  313. 

Saint  Agilée,  Agileus,  Ageleus,  souffrit  le  martyre  à  Carthage  et  fut 
enterré  près  de  cette  ville,  sur  les  bords  de  la  mer.  Une  église  fut  bâtie 
sur  sou  tombeau  et  saint  Augustin  y  prononça  un  discours  en  son  hon- 
neur, le  jour  de  sa  fête.  Ses  reliques  furent  portées  à  Rome  sous  le  pon- 
tificat de  saint  Grégoire  le  Grand.  Il  est  honoré  en  Afrique  le  25  janvier, 
mais  le  Martyrologe  romain  le  nomme  sous  le  l.j  octobre. 

D.  RuiNART.  —  Acta  Martyrum  sincera  (éd.  1C89),  p.  xxii,  695. 

Acta  Sanctorum  Boll.  15  oct..  t.  vu,  part,  i,  p.  7-10. 


X\T  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  GALL  D'IRLANDE, 

FONDATEUR  ET  PREMIER  ABBÉ  DU  MONASTÈRE  DE  SAINT-GALL,  EN  SUISSE. 

Vers  627. 

(P.  Boll.  xii.  385.) 

Saint  Gall,  Galliis,  né  en  Irlande  en  532,  devint  disciple  de  saint 
Colomban  et  apôtre  de  l'Helvétie.  Il  mourut  à  Arbon  le  16  octobre  vers 
627.  La  célèbre  abbaye  de  Saint-Gall  est  devenue  la  résidence  du  gou- 
vernement protestant  du  canton. 

Saint  Gall  est  patron  de  la  ville  qui  porte  son  nom,  de  Ladenberg, 
petite  ville  dans  le  grand-duché  de  Bade,  de  Bobio,  dans  le  Milanais,  de 
Tettnang,  dans  le  royaume  de  ^Yurtemberg^  enfin  il  est  invoqué  comme 
protecteur  des  poules,  probablement  à  cause  de  son  nom  Gallus, 
gallina. 

Il  reste  pour  l'histoire  de  saint  Gall  des  documents  très  sûrs.  La  Vie 
composée  par  Walafride  Strabon  est  la  plus  importante.  Cet  auteur, 
successivement  moine  de  Fulde  et  de  Saint-Gall,  mourut  abbé  du 
monastère  de  Richenow,  au  diocèse  de  Constance,  vers  849.  Il  s'est  rendu 
célèbre  surtout  par  ses  livres  sur  l'office  divin.  LeB.Notker  composa 
une  Vie  de  saint  Gall  en  vers,  environ  l'an  900. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœc.  ii.  p.  228-268. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xi  et  xv. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  oct.,  t.  vu,  part,  ii,  p.  856-909. 

Analecta  Bollandiana,  t.  i,  p.  497. 

Pertz.  —  Monumenta  Germaniœ  hist.,  t.  ii.  p.  1-21. 

Gallia  Christiana.  t.  v.  col.  946. 


268  16   OCTOBRE. 

Patrologia  latiiia,  t.  cxiv,  col.  979  et  seq.,  t.  cxxiv,  col.  585. 

PoTTHAST.  —  Bibliot.  liist.  medii  œvi,  p.  710-11. 

Chevalier.  —  RéiDertoire  des  sources  hist.,  col.  800-1. 

Nota.  —  Adon.  Usuard  et  autres  nomment  saint  Gall  au  20  février. 
Giorgi,  Martyrologiura  Adonis,  p.  08.  —  Patrologia  latina,  t.  cxxiii. 
col.  779-78-2.  - 


SAINT  :\IOMMOLIN  DE  CONSTANCE, 

ABBÉ   DE    SAINT-BERTIX,    PUIS    ÉVÈQUE   DE   NOYON   ET    DE   TOURNAY, 
DE   l'ordre   de    SAINT -benoît. 

685. 
(P.  Boll.  XII.  394.) 

Saint  Mommolin,  Mominolanus,  moine  de  l'abbaye  de  Luxeuil,  devint 
abbé  de  Saint-Bertin  et  plus  tard  évêque  de  Noyon  et  de  Tournay  en 
665.  Il  mourut  à  Noyon  le  16  octobre  685.  Il  est  pourtant  des  auteurs 
qui  disposent  autrement  la  chronologie  ;  selon  ceux-là,  saint  Mommolin 
devint  évêque  en  659  et  mourut  en  691. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  oct.,  t.  vu,  p.  953-980. 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  iv,  p.  393-413. 

Patrologia  latina,  t.  cxxxvi,  p.  1187. 

Le  Goixte.  —  Annales  eccl.  Francorum,  ad  an.  633,  n.  13  ;  648,  n.  31. 

Mabillon.  —  Annales  Beuedictini,  t.  i,  p.  529. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  485  ;  t.  ix,  col.  984-5. 

Vies  des  saints  de  Franche-Comté,  1. 1,  p.  392-7. 


SAINT  BERCHAIRE  D'AQUITAINE, 

ABBÉ  DE   HAUTVILLERS   ET   DE   MOxNTIER-EN-DER, 
MARTYR,    AU   DIOCÈSE   DE   LANGRES,    DE   l'ORDRE   DE   SAINT-BENOÎT. 

685. 
(P.  Boll.  XII.  397.) 

Saint  Berchaire,  Bercaire,  Bercarius,  moine  de  Luxeuil,  fonda  l'ab- 
baye de  Hautvillers,  au  diocèse  de  Reims,  et  celle  de  Montier-en-Der, 
Derversis,  au  diocèse  de  Chàlons-sur-Marne.  Il  fut  mis  à  mort  dans  le 
diocèse  de  Langres  le  26  mars  685.  Il  y  eut  une  translation  solennelle 
de  ses  reliques  le  16  octobre. 

Saint  Berchaire  est  au  nombre  de  ces  bienheureux  dont  le  tombeau 
répandait  un  baume  merveilleux. 

La  Vie  de  saint  Berchaire  a  été  écrite  d'une  manière  très  exacte  par 
Adison,  abbé  de  Montier-en-Der. 


SAINT  BERTRAND,  ARCHIDIACRE  DE  TOULOUSE.  269 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Saec.  ii,  p.  831  et  seq. 
Acta  Sanctorum  Boll.  16  cet.,  t.  vu,  part,  ii,  p.  986-1012. 
Gallia  Christiana,  t.  ix,  col,  251-2  et  996. 
BuLTEAU.  —  Histoire  de  l'ordre  de  Saint  Benoît,  t.  i,  p.  438. 
Vies  des  saints  de  Franche-Comté,  1. 1,  p.  424-442. 


SAINT  BERTRAND,  ARCHIDIACRE  DE  TOULOUSE, 

DIX-NEUVIÈME  ÉVÈQUE  DE  COMMINGES. 

Vers  1125. 

(P.  Boll.  xii.  400.) 

Fils  d'Alton-Raymond,  seigneur  de  l'Isle.  Bertrand  fut  archidiacre 
de  Toulouse  et  devint  vers  l'année  1073  évoque  de  Comminges  {Conve- 
narinn).  Il  restaura  cette  Eglise  qui  avait  été  comme  ruinée  par  les 
guerres  et  la  gouverna  environ  cinquante  ans.  Il  mourut  le  16  février 
vers  l'an  1123,  1125  ou  1130.  Ces  variantes  dans  les  dates  n'ôtent  rien 
à  la  certitude  de  l'histoire;  les  documents  que  nous  possédons  pour  la 
vie  de  saint  Bertrand  sont  d'une  authenticité  entière,  surtout  la  bulle 
de  canonisation. 

Le  corps  de  saint  Bertrand  repose  dans  l'ancienne  église  cathédrale 
qui  est  dédiée  sous  le  patronage  de  Notre-Dame  et  de  saint  Bertrand. 
Il  est  placé  derrière  le  maître-autel  dans  un  monument  du  xvii^  siècle. 
Tous  les  vingt- cinq  ans,  lors  du  jubilé  en  son  honneur,  ses  reliques 
sont  portées  en  procession,  et  il  y  accourt  une  foule  de  vingt  à  vingt- 
cinq  mille  pèlerins. 

Les  arts  donnent  pour  attribut  à  saint  Bertrand  un  dragon,  quoiqu'il 
soit  difficile  de  bien  voir  dans  sa  vie  le  motif  de  cette  attribution. 

Saint  Bertrand  est  patron  de  l'église  et  de  la  ville  de  Comminges  qui 
a  même  pris  son  nom,  Saint-Bertrand-de-Comminges,  un  autel  lui  est 
dédié  dans  la  basilique  de  Lourdes. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  oct.,  t.  vu,  p.  1140-1173,  2  fig. 

Arm.  de  Cahuzac.  —  Panégyrique  de  saint  Bertrand...  Toulouse, 
1835,  in-S". 

Bertr.  Ferraud.  —  Vie  de  saint  Bertrand,  év Toulouse,  1812, 

in-12. 

Louis  de  Fiancette  b.\ron  d'Agos.  —  Vie  et  miracles  de  saint  Ber- 
trand, avec  une  notice  sur  la  ville  et  les  évêques  de  Comminges,  la 
légende  des  saints  du  pays  et  la  description  de  l'église  cathédrale. 
Saint-Gaudens.  in-12, 1854,  1862. 

Ch.  Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  317,  609,  645  et  807. 

J.-P.  MoREL.  —  Essai  historique  et  pittoresque  sur  Saint-Bertrand- 
de-Comminges.  Toulouse,  Privât,  1852. 

P.  Laserre.  —  Vie  de  saint  Bertrand,  év...  Toulouse,  1819,  in-12. 

Jean  Lastrade.  —  Relation  de  la  translation  d'une  relique  de  saint 


C'70  16    OCTOBRE. 

Bertrand  de  Comminges  faite  à  l'Isle-Jourdain,  6  sept.  1731...  Toulouse. 
IIU.  in-12. 

Rayxaldi.  —  Annales  ecclesiastici,  ad  an.  1309,  n.  2. 

Gallia  Christiana  (nova),  t.  i,  col.  1094-5;  t.  xiii,  col.  15,  79,  136. 

La  Vie  de  saint  Bertrand  fut  écrite,  en  1166,  par  Vital,  notaire  apos- 
tolique à  Auch,  à  la  demande  du  cardinal  Hyacinthe  et  de  Guillaume 
d'Audozile,  neveu  de  saint  Bertrand  et  archevêque  d'Auch  de  1126  à 
1170  environ.  Elle  a  été  publiée  par  Dom  Martenne,  Thésaurus  Anec- 
dotorum,  t.  m. 

Histoire  générale  du  Languedoc,  par  Dom  Vaissète,  t.  ii,  p.  391,  al. 
liv.  xvr.  n.  61. 


SAINT  GRAT  ET  SAINT  ANSUTE,  MARTYRS  EN  ROUERGUE. 

316. 

(P.  Boll.  XII.  40.">.) 

Saint  Grat,  Gratiis,  et  saint  Ansute,  A^isutus,  ont  laissé  des  traces  de 
leur  passage  dans  le  Rouergue  et  leur  culte  repose  sur  des  bases 
solides:  mais  leur  histoire  manque  de  documents  certains. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  oct.,  t.  vm,  p.  180-2.  Le  P.  N.  de  Buck 
n'est  pas  sur  du  martyre  de  saint  Grat,  encore  moins  de  celui  de  saint 
Ansute  qu'il  regarde  comme  un  ermite.  11  dit  qu'ils  ont  vécu  avant  le 
:\ji^  siècle. 

Servières.  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Rouergue  (1874).  In-8\  p.  18. 

Idem.  —  Vies  des  saints  du  Rouergue.  In-12. 

SAINT  ELOPHE,  MARTYR  PRÈS  DE  SOULOSSE, 

AU   DIOCÈSE   DE   SAINT-DIÉ. 

362. 

(P.  Boll.  XII.  40(5.) 

Saint  Elophe,  Eliphius,  ou  Aloph,  est  en  possession  d'un  culte  légi- 
time, mais  sa  Vie  écrite  au  xii®  siècle  par  le  célèbre  Rupert,  abbé  de 
Duytz,  près  de  Cologne,  ne  peut  être  admise  comme  un  document  histo- 
rique. Ce  qui  est  vraiment  documentaire  c'est  l'histoire  de  ses  reliques. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  oct.,  t.  viii,  p.  812  et  seq. 

Analecta  Bollandiana,  t.  iv,  p.  333. 

Patrologia  latina,  t.  clxx,  col.  427-436.  Passio,  auctore  Ruperto. 

Aperçu,  au  point  de  vue  de  Thistoire  et  de  la  tradition,  sur  la  famille, 
la  vie,  les  travaux  et  le  martyre  de  saint  Eulophe.  Chaumont,  1880, 
in-16. 


I 


SAINT   DULCIUE;    saint   BAUDOUIN;    SAINT   AMBROIS,    ÉVÈQUE.         271 

Kessel.  —  Monumenta  hist.  eccles.  Colon.  (1863),  t.  i.  p.  221-261. 
Maschon  (Calmet).  —  l]ibliothèque  Lorraine,  p.  644. 
Revue  des  sociétés  savantes  (187")),  p.  112-o. 

Zelleu  (Ed.).  —  Saint  Eloplie,  sa  famille,  sa  vie,  son  culie.  Xeufchà- 
teau,  1875.  In-8°. 


SAINT  DULCIDE,  ÉVÈQUE  D'AGEN,  CONFESSEUR. 

405. 

(P.  Boll.  XII.  407.) 

Saint  Dulcide,  Dulcidiics,  Dulcitlm,  gouvernait  l'Eglise  d'Agen  en 
l'année  401.  C'est  la  seule  date  que  l'on  possède  pour  cet  ami  de  Dieu 
dont  la  tête  est  fixée  au  17  octobre. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  oct.,  t.  viii,  p.  .jO-2,  1106. 

(iallia  Christiana,  t.  ii,  col  894. 

SAINT  BAUDOUIN  OU  BAUDOIN, 

CHANOINE   ARCHIDIACRE    DE    LAON,    ET    MARTYR. 

680. 

(P.  Boll.  XII.  408.) 


Saint  Baudouin,  Balduinus,  est  honoré  le  8  janvier, 
Acta  Sanctorum  Boll.  8  jan.,  t.  i,  p.  503-505. 
Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  iv.  p.  39. 


SAINT  AMBROIS  OU  AMBROIX, 

ÉVÈQUE  DE  CAHORS,  CONFESSEUR. 

770. 

(P.  Boll.  XII.  409.) 

Saint  Ambrois,  Amdrosius,  surnommé  de  Sery  du  lieu  où  il  mourut, 
fut  élevé  sur  le  siège  de  Cahors  en  752  environ  ;  mais  ayant  épuisé  les 
ressources  de  son  Eglise  par  ses  aumônes,  il  s'attira  la  haine  de  son 
troupeau  et,  après  un  pèlerinage  aux  tombeaux  des  Apôtres  et  un  autre 
au  tombeau  de  saint  Martin  à  Tours,  il  se  retira  dans  une  solitude  du 
Berry,  près  de  Charost,  nommée  alors  Sery  ou  Seris,  et  il  y  mourut 
vers  l'an  770  le  16  octobre. 

Saint  Ambrois  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  de  Cahors.  Il  est  aussi 


272  16   OCTOBRE. 

patron  de  la  paroisse  sur  le  territoire  de  laquelle  il  mourut  et  qui  a 
pris  son  nom,  et  d'une  petite  ville  du  diocèse  de  Nîmes.  A  Bourges  il  y 
avait  une  abbaye  de  chanoines  réguliers  qui  portait  son  nom  et  qui 
était  enrichie  de  ses  reliques.  L'église  était  abbatiale  et  paroissiale.  Le 
culte  de  saint  Ambrois  est  très  ancien  et  autrefois  très  répandu. 

Il  reste  deux  Vies  de  saint  Ambrois  et  toutes  les  deux  anciennes. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  oct.,  t.  vu,  p.  1031-1050. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  125;  t.  ii,  col.  181. 

Patrologia  latina,  t.  lxxxix,  col.  1197-1236,  et  t.  cxxiv,  col.  581-6. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  iv,  p.  137-141. 

Nota.  —  Des  peintures  fort  curieuses,  exécutées  dans  la  cathédrale  de 
Cahors  de  1315  à  1324,  ont  été  retrouvées  il  y  a  peu  de  temps.  Elles 
représentent  le  martyre  de  saint  Etienne,  titulaire  de  l'église,  saint 
Genulphe,  ou  Genou,  1"  évêque,  le  martyre  de  saint  Espérie,  saint 
Urcisse,  Ursicinus  (584-588).  Paul  de  Fontenilles,  dans  Revue  de  l'art 
chrétien,  1884.  p.  373. 


SAINT  GAUDERIC,  LABOUREUR. 
X^  siècle. 

Saint  Gauderic,  Gauderkus,  Gualdericus,  Galdrims,  vivait  au 
x'^  siècle,  dans  le  Languedoc,  et  il  se  sanctifia  dans  la  profession  de 
laboureur.  Sa  mémoire  est  particulièrement  vénérée  à  Mirepoix. 
Philippe  de  Lévis,  qui  fut  évoque  de  Mirepoix  de  1493  à  1537,  et  qui  fut 
d'une  générosité  princière  envers  son  église  cathédrale,  lui  donna  en 
particulier  une  grande  châsse  en  argent  pour  contenir  le  corps  du  saint 
confesseur.  Le  village  de  Saint-Gaudéric  (Aude,  canton  de  Fanjeaux), 
où  l'on  croit  qu'il  est  né,  était  du  diocèse  de  Mirepoix.  Il  y  a  dans  l'an- 
cienne cathédrale  une  chapelle  dédiée  à  saint  Gauderic. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  oct.,  t.  vu,  part,  ii,  p.  1106-1120. 

Histoire  de  saint  Gauderic,  confesseur,  contenant  sa  naissance,  sa 
vie  et  ses  miracles.  Perpignan,  1716,  in-12. 

Bulletin  monumental,  t.  l  (1884),  p.  605. 


SAINT  MAIMBEUF,  OU  MAIMBEU,  ÉVÊQUE  D'ANGERS. 

060. 

Saint  Maimbeuf,  Magnobodus,  né  en  Anjou,  au  village  de  Villeber- 
nier,  d'une  famille  puissante  par  les  charges  qu'elle  occupait  à  la  cour 
des  rois  Chilpéric  et  Clotaire  II,  fut  élevé  sous  les  yeux  de  saint  Lézin. 
Ce  prélat  l'éleva  au  sacerdoce  et  l'envoya  à  Rome  pour  obtenir  ^des 
reliques  de  saint  Jean-Baptiste  qu'il  voulait  déposer  dans  une  église 
nouvellement  construite  en  la  ville  épiscopale  en  l'honneur  du  saint 
Précurseur. 


SAINT  MAIMBEUF,    KVÊQUE.  27;3 

A  son  letour  saint  Maimbeiif  se  retira  dans  l'abbaye  de  Chalonnes. 
iui  diocèse  d'Angers,  et  s'y  consacra  à  Dieu  sous  l'habit  monastique.  11 
devint  abbé  de  ce  monastère  et  le  gouvernait  lorsque  le  siège  épi?copal 
d'Angers  devint  vacant  parla  mort  de  saint  Lézin.  Tous  les  suffrages 
se  portèrent  sur  lui  ;  mais  il  vint  à  bout  de  les  faire  tomber  sur  un 
prêtre  d'un  grand  mérite  nommé  Cardulie,  qui  n'occupa  qu'un  an  en- 
viron la  charge  épiscopale.  Après  cette  mort  il  ne  lui  fut  plus  possible 
de  décliner  les  fonctions  dont  il  était  si  digne.  Cependant,  malgré  les 
sutfrages  unanimes  du  clergé  et  du  peuple,  deux  compétiteurs  se  pré- 
sentèrent, Ambrulfe  et  Léobaud  ;  mais  ils  furent  promptement  écartés. 
Saint  Maimbeuf  assista  au  concile  de  Reims  de  625  et  gouverna  son 
troupeau  avec  une  grande  vigihmce  durant  près  d'un  demi-siècle. 

Durant  son  épiscopat,  il  écrivit  la  Vie  de  saint  Maurille,  l'un  de  ses 
prédécesseurs,  et  reçut  dans  son  diocèse  la  visite  de  saint  Ouen,  nommé 
récemment  à  l'archevêché  de  Rouen.  Il  vit  avec  joie  le  culte  de  la 
sainte  Vierge  se  développer  dans  T Anjou  par  l'établissement  de  l'abbaye 
de  Notre-Dame  de  Cunault,  dû  au  roi  Dagobert. 

Saint  Maimbeuf,  ayant  atteint  l'âge  de  quatre-vingts  ans,  mourut 
dans  la  paix  du  Seigneur,  le  15  octobre  654,  ou  660  selon  d'autres.  Il  fut 
inhumé  dans  une  église  qu'il  avait  lui-même  dédiée  à  saint  Saturnin, 
l'apôtre  de  Toulouse,  mais  qui  prit  plus  tard  le  nom  de  Saint-Maimbeuf 
et  devint  même  une  collégiale.  Cette  église  a  été  détruite  en  1790. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  oct.,  t.  viii,  p.  928.  Vie  composée  par  un 
anonyme  presque  contemporain  et  autre  Vie  par  Marbode,  évêque  de 
Rennes,  et  commentaire  par  le  P.  J.  van  Hecke.  La  Vie  par  Marbode 
semble  un  abrégé  de  la  première.  Elle  se  trouve  aussi  dans  les  œuvres 
de  cet  évêque  publiées  par  D.  Ant.  Beaugendre,  p.  1490  et  suiv. 

Vincent  de  Beauvais.  —  Spéculum  historiale,  lib.  xxiv,  cap.  38. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  m,  p.  573-5;  t.  xv,  p.  628. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  550,  597. 

Tresvaux.  —  Histoire  de  l'Eglise  d'Angers,  t.  i,  p.  67-71. 

Gab.  Bucelin.  —  Menologium  Benediclinum,  16  oct.,  p.  7J  6-718. 

D.  Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.  Prœfat.  ad  Saec.  v, 
p.  35. 

BoDix.  —  Recherches  sur  l'Anjou,  t.  i,  p.  90. 

D.  Fr.  Chamard.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  t.  i.  p.  315 
334.  331. 

D.  P.  Pioux.  —  Histoire  de  l'Eglise  de  Mans,  1. 1,  p.  333,  370. 


i>L-f.  ALx  ViRS  DBS  Saints   —  Tome  ni.  13 


Q74  17    OCTOBRE. 


XVIP  JOUR  DOGTOBRE. 


SAINTE  ANSTRUDE, 

ABBESSE    DU   MONASTÈRE    BÉNÉDICTIN   DE   SAINT-JEAN-BAPTISTE   DE    LAON, 

Vers  707. 

(P.  Jioll.  xn.  412.) 

Sainte  Anstriide,  A7ist?'udf's,  j)\us  souvent  appelée  Austrude,  était  fille 
de  sainte  Saiaberge  qui  avait  fondé  en  640  l'abbaye  de  Saint-Jean-Baptiste 
dans  la  ville  de  Laon.  Elle  la  gouverna  en  qualité  d'abbesse  jusqu'à  sa 
mort  arrivée  en  654.  Anstrude  lui  succéda  jusqu'à  la  fin  de  ses  jours 
survenue  le  17  octobre  707  environ.  L'abbaye  de  Saint-Jean-Baptiste  de 
Laon  comptait  à  cette  époque  jusqu'à  trois  cents  moniales  et  avait 
sept  églises. 

Il  reste  une  Vie  de  sainte  Anstrude  qui  est  un  document  historique 
ayant  été  écrit  peu  de  temps  après  sa  mort. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  ii,  p.  975. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  oct.,  t.  viii,  p.  108-113. 

Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  591. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  iv,  p.  39  ;  t.  xi_,  p.  136-7. 


SAINTE  HEDWIGE   OU  HAVOIE, 

VEUvE,    DUCHESSE   DE   POLOGNE. 

1243. 
(P.  Boll.  XII.  414.) 

Sainte  Hedwige,  Hedwigis,  fille  de  Berthold,  duc  de  Méranie,  née 
en  1174.  épousa  en  1187  Henri  le  Barbu,  duc  de  Silésie  et  de  Pologne, 
et  devenue  veuve  se  retira  au  monastère  de  Trebnitz,  y  vécut  comme 
les  moniales  cisterciennes  dont  elle  pratiquait  tous  les  exercices,  mais 
ne  prit  pas  l'habit  pour  pouvoir  se  livrer  aux  œuvres  de  charité.  Elle 
mourut  dans  ce  monastère  le  15  octobre  1243  et  fut  canonisée  le  24  dé- 
cembre 1266.  Sa  fête  est  fixée  au  17  octobre, 

Sainte  Hedwige  est  patronne  de  la  Pologne  et  delà  Silésie,  des  villes 
de  Francfort-sur-l'Oder  et  de  Lebus.  Toutes  les  maisons  souveraines 
de  l'Europe  descendent  de  la  sainte  duchesse.  Le  Pape  Clément  IV 
avait  été  marié  et  avait  eu  une  fille  ;  cette  fille  était  aveugle  et  elle 
recouvra  la  vue  par  l'intermédiaire  de  sainte  Hedwige,  ce  qui  déter- 
mina le  souverain  Pontife  à  prononcer  sa  canonisation. 


LA   BIENHEUREUSE   MARGUERITE-MARIE   ALACOQUE.  275 

Il  existe  une  Vie  anonyme,  mais  presque  contemporaine  ;  on  a  aussi 
la  Bulle  de  Canonisation  et  bon  nombre  de  documents  authentiques. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  oct.,  t.  viii,  p.  198-264. 

Benoît  XIV.  —  De  Canoni/atione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  20,  n.  12  ;  c.  28, 
n.  14  ;  c.  30,  n.  2,  9  et  passini. 

Wemnicke.  —  Fragment  d'un  manuscrit  de  la  légende  de  sainte  Hed- 
wige,  1882.  In-8o. 

PoTTiiAST.  —  Bibliotlieca  hist.  medii  revi,  p.  736. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1005-6. 


LA  BIENHEUREUSE  MARGUERITE-MARIE  ALACOQUE, 

RELIGIEUSE  DE   LA    VISITATION   A   PARAY-LE-MONIAL,    DIOCÈSE   D'aUTUN. 

1690. 
{P.  Boll.  xii.  421.) 

La  B.  Marguerite-Marie  naquit  le  22  juillet  1647  au  hameau  dit  Le 
Terreau  et  fut  baptisée  le  25  dans  l'église  de  Venosvre,  diocèse  d'Autun. 
Elle  lit  sa  première  communion  à  neuf  ans  et  dès  lors  son  àme  fut  illu- 
minée de  vues  surnaturelles.  Elle  entra  au  monastère  de  la  Visitation 
de  Paray-le-Monial  le  25  mai  1671  et  reçut  l'habit  religieux  le  20  juin 
de  la  même  année.  Elle  avait  vingt-quatre  ans.  Elle  y  mourut  le  17  octo- 
bre 1690,  à  sept  heures  du  soir.  Elle  était  âgée  de  quarante-trois  ans, 
deux  mois  et  vingt-quatre  jours. 

Notre-Seigneur  Jésus-Christ  lui  était  apparu  plusieurs  fois  et  lui 
avait  révélé  que  l'heure  était  venue  où  un  culte  spécial  devait  être  rendu 
à  son  divin  Cœur  dans  l'Eglise  entière  et  où  une  fête  devait  être  établie 
en  son  honneur. 

Le  procès  de  canonisation  fut  commencé  à  Rome  en  1715;  et  fut  repris 
en  1821.  Le  tombeau  fut  ouvert  en  1830  en  présence  des  commissaires 
désignés  pour  la  cause  et  sous  la  présidence  de  Mgr  d'Héricourt,  évêque 
d'Autun.  En  1855,  Mgr  Guillaume  Bouange,  alors  vicaire  général  de 
Mgr  de  Marguerye,  évêque  d'Autun,  donna  une  nouvelle  impulsion  à 
la  cause  de  béatification.  Cette  béatification  fut  prononcée  par  Pie  IX  le 
6  septembne  IS'oG,  et  solennisée  dans  toutes  les  maisons  de  la  Visita- 
tion avec  beaucoup  de  pompe  et  de  piété. 

Languet  (Jean-Joseph).  —  Vie  de  Marie  Alacoque.  Paris,  1729.  in-4°. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  iv,  part.  ii.  c.  31, 
n.  20  et  22. 

Croiset.  —  Dévotion  au  Cœur  de  Jésus,  1698.  In-12.  L'ouvrage  est  de 
la  B.  Marguerite-Marie;  le  P.  Croiset  ne  fut  que  l'éditeur. 

Idem.  —  Abrégé  de  la  Vie  de  la  Sœur  Alacoque.  Lyon,  1691.  In-12. 

Galifet  (Joseph). — De  cultu  Sacro-Sancti  Cordis  Jesu.  Romse,  1727, 
in-4o.  L'auteur  a  donné  une  traduction  française  sous  ce  titre  :  Excel- 
lence de  la  dévotion  au  Cœur  adorable  de  Jésus-Christ. 


•376  17   OCTOBRE. 

Delmas.  —  Vie  de  Mgr  Bouange,  1. 1,  p.  210-218. 

Xota.  —  La  B.  Marguerite-Marie  fut  soutenue  et  secondée  dans  réta- 
blissement du  culte  du  Sacré-Cœur  par  le  Vénérable  Claude  de  la  Co- 
lombière,  de  la  Compagnie  de  Jésus,  mort  à  Paray  en  1682.  La  cause 
de  sa  béatification  est  introduite.  Voir  un  article  substantiel  de  Her- 
genrother,  aujourd'hui  cardinal,  sur  la  Fête  du  Sacré-Cœur,  dans  le 
Dictionnaire  encyclopédique  de  théologie  canonique. 

Lettres  apostoliques  de  béatification  de  Marguerite-Marie  Alacoque, 
publiées  ùi  extenso  dans  les  Analecta  jiuis  pontificU,  ix®  série  (1857), 
col.  1-22  ;  145-102  ;  273-377. 

Vie  de  la  bienheureuse  Marguerite-Marie  Alacoque,  tirée  textuelle- 
ment d'un  manuscrit  écrit  par  elle-même,  d'après  l'ordre  du  P.  Ptollin, 
son  directeur,  suivie  d'une  neuvaine  en  son  honneur,  par  le  P.  Picci- 
relli.  de  la  Compagnie  de  Jésus.  Paris,  imp.  Roussel,  1880.  In-32. 

Frédéric  de  Curley,  S.  J.  —  Marie  Françoise  de  Saumaise.  Etude 
nouvelle  sur  les  révélations  de  Paray-le-Monial.  In-18.  Société  de 
Saint-Augustin.  (S.  d.  —  1884  ?j 

Revue  de  l'Art  chrétien,  t.  xxviii  (1879),  p.  191, 195,  196,  435-452. 

CucHERAT.  —  Histoire  popul.  de  la  Bienheureuse  Marguerite-Marie, 
1878.  In-8°. 

Da>.'Iel.  —  Vie  de  la  Bienheureuse  Marguerite-^iMarie.  In-12. 

BouGAUD.  —  Histoire  de  la  Bienheureuse  Marguerite-Marie.  In-S». 

Notice  biographique  sur  la  Bienheureuse  Marguerite-Marie  Alacoque, 
vierge  de  l'ordre  de  la  Visitation  du  monastère  de  Paray-le-Monial, 
diocèse  d'Autun.  Autun,  Déjussieu.  In-12. 

Vie  et  œuvres  de  la  Bienheureuse  Marguerite-Marie  Alacoque  (pu- 
bliées par  les  religieuses  de  la  Visitation  de  Paray),  1867.  2  vol.  in-8°. 


SAINTE  SOLINE,  VIERGE  ET  MARTYRE. 
Epoque  incertaine. 

(P.  Bail.  XII.  433.) 

Sainte  Soline,  Solina,  vierge  du  Poitou,  souffrit  le  martyre  à  Char- 
tres, à  une  époque  incertaine.  Ses  reliques  étaient  conservées  en  l'ab- 
fiaye  de  Saint-Père.  Ces  reliques  ont  péri  en  1793.  Sa  fête  est  encore 
célébrée  dans  le  diocèse  de  Chartres,  et  le  cardinal  Pie,  alors  vicaire 
général,  a  ravivé  la  piété  envers  la  sainte  protectrice  de  son  pays  natal. 

Il  n'existe  pas  d'Actes  anciens. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  oct.,  t.  viii,  p.  9-12. 

Cartulaire  de  Saint-Père,  t.  i,  p.  cclxvi. 

Cheugé  (Ch.  de).  —  Les  Vies  des  saints  du  Poitou,  p.  18. 

Auber,  dans  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest, 
t.  XXX.  p.  4ii8. 

CfiÂiiARD  (Dom  François).  — •  Ibidem,  t.  xxxvii,  p.  77  ;  t.  xxxviii, 
n.  /■.")-(;. 


I 


SAINT  BÉRAIRE  1«'' ;    SAINT  ANDRÉ  DE  CRÈTE;   SAINT   LOUP.  277 

Hknault  (A.-C.)-  —  Recherches  historiques  sur  la  fondation  de 
l'Eglise  de  Chartres  (1884),  p.  404-20.  C'est  le  travail  le  plus  précis  sur 
sainte  Soline. 

Loriot  (Th.).  —  Sainte  Soline  ou  les  premiers  martyrs  de  lEglise 
de  Chartres  (1884).  In-12. 


SAINT  BÉRAIRE  I^% 

ÉVÊQUE  DU   MANS,    CONFESSEUR. 

670. 
(P.  Bolî.  XII.  43S.) 

Saint  Béraire  P'",  Berarius,  et  mieux  Berecharius,  gouverna  l'Eglise 
du  Mans  de  654  à  670. 

Il  n'existe  pas  de  Vie  ancienne  de  saint  Béraire,  mais  il  figure  dans 
plusieurs  documents  d'incontestable  valeur. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  oct.,  t.  viii,  p.  157-163. 

Pagi.  —  Critica  Baronii,  ad  an.  680,  n.  23. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  339. 

PiOLix  (Dom  Paul).  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Mans,  t.  i,  p.  xxxix-, 
cxxiii,  348-371  et  passim. 


SAINT  ANDRE  DE   CRÈTE, 

MARTYR  A  CONSTANTINOPLE. 

767. 
(P.  Boll.  XII.  439.) 

Saint  André  le  Calybite  ou  de  Crète,  moine  basilien,  mourut  martyr 
H  Constantinople  en  soutenant  la  légitimité  du  culte  des  saintes  images 
contre  l'empereur  Léon  ITsaurien,  le  17  octobre  767. 

Les  Actes  de  ce  martyr  sont  un  vrai  document  historique. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  oct.,  t.  viii,  p.  134-138. 

Patrologia  graeca,  t.  cxv,  col.  1081-1110. 

Martinov.  —  Annus  eccles.  gra?co-slavus,  p.  249-250. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  464. 


SAINT  LOUP,  ÉVÊQUE  D'ANGERS. 
Vers  914. 

Saint  Loup,   Lupus.,  évêque  d'Angers,  se  rendit  à  Tours  avec  un 
grand  nombre  d'autres  prélats  pour  y  honorer  les  reliques  de  saint 


278  17   OCTOBRE. 

Martin  qui  avaient  été  transportées  à  Auxerre  dans  la  crainte  des 
Normands.  Une  multitude  de  miracles  eurent  lieu  à  cette  occasion,  et 
spécialement  la  guérison  de  trois  personnes  du  diocèse  d'Angers.  Par 
son  testament,  il  demanda  à  être  inhumé  dans  la  collégiale  de  Saint- 
Martin  de  sa  ville  épiscopale  ;  il  y  fut  déposé,  et  ce  ne  fut  que  le 
28  mars  1002  que  ses  reliques  furent  relevées  de  terre  et  déposées  dans 
une  châsse  sur  l'autel  de  Saint-Martin. 

On  invoque  surtout  saint  Loup  dans  les  calamités  publiques,  et  son 
secours  parut  d'une  manière  éclatante  durant  la  famine  de  1059  à  1066, 
et  le  7  septembre  1608  dans  une  nouvelle  famine. 

Saint  Loup  était  honoré  autrefois  dans  les  diocèses  du  Mans  et  de 
Dol  comme  dans  celui  d'Angers. 

Ses  reliques  ont  péri  durant  la  Révolution,  à  l'exception  d'une  petite 
partie  honorée  dans  la  cathédrale. 

Acta  Sanctorum  Boll.  (1888),  17  oct.,  t.  viii,  p.  204-6,  par  le  Père 
J.-Y.  Hecke. 

D.  Mabillox.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xxxix,  n.  19;  lib.  xli,  n.  53. 

D.  Luc  d'Achery.  —  Spicilegium,  t.  x,  p.  423  et  seq. 

Labbe.  —  Concilia,  t.  ix,  col.  569. 

Histoire  littéraire,  t.  vi,  p.  249. 

Baluze.  —  Miscellanea,  éd.  Mansi,  t.  ii,  p.  300.  Cfr.  Mémoires  de 
Trévoux,  juin  1716,  p.  2169. 

DoM  Fr.  Chamard.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  1. 1  (1863), 
p.  389-394. 

DoM  Paul  Piolix,  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Mans,  t.  ii,  p.  461-2. 

Tresvaux  du  Fraval.  —  Histoire  de  l'Eglise  d'Angers,  t.  i,  p.  109. 


SAINT  ETHELRED,  ROI  DES  ANGLES,  MARTYR. 

670. 

(P.  Boll.  xn.  410.) 

Les  Actes  de  saint  Ethelred,  Ethelredus,  et  de  son  frère  saint  Ethel- 
bert  sont  rapportés  avec  tous  les  éclaircissements  désirables  dans  les 
Acta  Sanctorum  Boll.  17  oct.,  p.  90-103.  —  Twysden,  Historiœ  Angliae 
Scriptores,  p.  85  et  seq. 

En  1876,  la  belle  église  de  Saint-Ethelred  à  Londres,  chef-d'œuvre 
de  l'art  du  xiii«  siècle,  longtemps  profanée  par  des  usages  domestiques 
ou  par  un  culte  schismatique  et  hérétique,  a  été  rachetée  par  les  catho- 
liques et  rendue  à  sa  première  destination.  L'ouverture  solennelle  de  la 
crypte,  restaurée  en  partie,  a  eu  lieu  le  23  juin.  Cette  cérémonie  et  la 
translation  des  reliques  authentiques  de  saint  Ethelred  furent  présidées 
par  le  cardinal  Manning,  archevêque  de  Westminster,  en  présence  d'une 
nombreuse  assemblée  des  catholiques  les  plus  distingués  de  l'Angleterre. 

Les  Missions  catholiques,  t.  viii  (1876;,  p.  334-335. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  oct.,  t.  viii,  p.  90-98. 


SAINT  LUC  d'antiociie,  kvanckliste.  279 


XVIH'  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  LUC  D'ANTIOCHE,  KVANGÉLISTE. 
83. 

(P.  Boll.  xii.  441.) 

Saint  Luc,  Lucas,  né  à  Antioche,  exerça  d'abord  la  médecine;  mais 
il  n'est  pas  absolument  certain  qu'il  ait  été  peintre  et  qu'il  ait  exécuté 
un  portrait  de  Notre-Seigneur  et  un  de  la  très  sainte  Vierge.  Celui-ci  est 
surtout  célèbre.  Il  fut  disciple  de  saint  Paul,  et  dès  l'antiquité  on  trouve 
des  auteurs  qui  lui  donnent  le  titre  d'Apôtre.  Vers  l'an  53,  il  écrivit 
son  Evangile  qui  est  le  troisième,  et  en  63  il  composa  les  Actes  des 
Apôtres.  Il  mourut  en  Achaïe  le  18  octobre  de  l'an  83,  ou,  selon  un  autre 
calcul,  84.  Saint  Gaudence  de  Brescia  (25  octobre)  dit  que  saint  Luc 
mourut  martyr.  Il  y  eut  une  translation  solennelle  de  ses  reliques  à 
Constantinople  en  357,  et  le  Martyrologe  romain  en  fait  mémoire. 

Le  culte  rendu  à  saint  Luc  est  très  ancien.  A  Rome,  on  conserve 
beaucoup  de  souvenirs  de  son  séjour  en  cette  ville.  On  croit  qu'il  habita 
dans  les  souterrains  de  l'église  Sainte-Marie  in  Via  Lata^  et  on  les 
visite  la  veille  et  le  jour  de  sa  fête  ainsi  que  le  Mu=ée  et  l'Académie 
qui  portent  son  nom.  Les  membres  de  cette  association  assistent  à  une 
messe  solennelle  en  l'église  Sainte-Martine,  et  le  Sénat  doit  faire  tous 
les  quatre  ans  l'offrande  d'un  calice  et  de  quatre  torches.  A  la  basilique 
Saint-Pierre  ,  on  expose  son  chef;  à  Sainte-Marie-Majeure,  on  expose 
son  bras;  l'autre  bras  est  à  Bologne  dans  l'église  des  Célestins.  Selon 
la  tradition  populaire  de  Rome,  saint  Luc  aurait  peint  à  fresque  ou 
sur  b(-'is  les  sept  madones  conservées  et  exposées  dans  les  églises  de 
Sainte-Marie-Majeure,  en  la  chapelle  Borghèse;  de  Sainte-Marie  in  Via 
Lata,  au  lieu  où  il  séjourna  et  écrivit  les  Actes  des  Apôtres:  de  Sainte- 
Marie  del  Popolo,  de  Sainte-Marie  m  Ara  Cœli;  de  Sainte-Marie  des 
Grâces,  près  l'hôpital  de  la  Consolation,  de  Saint-Augustin,  et  enfin 
de  Saint-Dominique  et  Saint-Sixte. 

Ce  ne  fut  pas  seulement  la  ville  de  Rome  qui  eut  une  académie  sous 
le  patronage  de  saint  Luc;  partout,  au  Moyen  Age,  les  corporations, 
confréries  et  sociétés  d'artistes  se  placèrent  sous  le  patronage  du  saint 
apôtre.  Vers  1840,  une  association  d'artistes  chrétiens  se  forma  à  Paris 
sous  le  même  nom  et  produisit  des  fruits  de  salut  parmi  les  jeunes 
gens  surtout.  Le  R.  P.  Lacordaire  lui  donna  ses  soins.  Vers  1860  des 
Gildes  et  Ecoles  de  Saint-Luc  et  de  Saint-Thomas  se  sont  établies  dans 
plusieurs  villes  de  Belgique  et  elles  ont  puissamment  contribué  au 
renouvellement  de  l'art  dans  le  sens  chrétien.  Elles  sont  très  floris- 
santes surtout  à  Gand,  Liège,  Louvain,  Tournai,  etc.  Le  nord  de  la 


280  18  OCTOBRE. 

France  a  pris  part  au  mouvement  religieux  et  artistique  si  sensible 
chez  nos  voisins.  Depuis  1878,  il  existe  une  de  ces  Ecoles  à  Lille. 

Les  Ecoles  de  Saint-Luc  ont  spécialement  pour  but  de  faire  revivre 
les  traditions  de  l'art  du  Moyen  Age  en  formant,  non  seulement  des 
artistes,  peintres,  sculpteurs,  graveurs,  architectes,  mais  aussi  des 
ouvriers  en  ce  qui  concerne  la  construction,  la  décoraiiou  et  la  restau- 
ration des  monuments  religieux. 

Les  dessins  lithographies  des  ouvrages  publiés  sous  les  auspices  de 
l'Ecole  ou  Gilde  de  Saint-Luc  ont  un  cachet  particulier  et  fort  heureux. 
Ils  sont  exécutés  à  la  plume  d'après  une  méthode  spéciale  qui,  tout  en 
conservant  sa  pureté  à  la  ligne  du  dessin  architectonique,  n'exclut  pas 
un  certain  côté  pittoresque,  et  en  quelque  sorte  vivant. 

Recueil  d'églises  du  Moyen  Age  en  Belgique,  par  Aug.  van  Assche. 
architecte  àGand.  —  Monographie  de  l'église  de  Notre-Dayne  de  Panièle 
à  Audenarde.  Bruges,  Lille,  impr.  Société  de  St-Augustin,  1883,  in-fol. 

Les  fouilles  dirigées  par  M.  Wood  à  Ephèse  avaient  mis  au  jour,  en 
1874,  un  monument  sculpté  sur  lequel  on  voit  un  bœuf  surmonté  d'une 
croix.  Quelques  archéologues  trop  peu  circonspects  dans  leurs  déduc- 
tions ont  présenté  ce  monument  funèbre  comme  celui  de  saint  Luc.  Le 
R.  P.  Dutau,  S.  J.,  connu  par  ses  travaux  sur  l'Orient  chrétien  et  par 
ses  voyages  en  Asie,  vient  de  publier  une  étude  sur  :  Un  prétendu 
tombeau  de  saint  Luc  à  Ephèse.  (Paris,  Thorin,  in-8°  de  60  p.)  Le  sa- 
vant auteur  établit  par  des  considérations  historiques  et  archéologiques 
que  la  stèle  découverte  par  M.  Wood  ne  saurait  être  le  tombeau  de 
TEvangéliste. 

Après  avoir  établi  que  le  bœuf  sculpté  est  la  figure  du  bœuf  d'airain 
brûlant,  instrument  de  supplice  de  plusieurs  martyrs,  le  savant  jésuite 
pense  que  le  monument  d'Ephèse  se  rapporte  probablement  au  martyre 
de  saint  Axtipas.  (V.  le  11  avril,  saint  Antipas.) 

Un  professeur  de  la  Faculté  de  théologie  catholique  de  Tubingue,  le 
D*"  Paul  Schauz,  après  avoir  commenté  successivement  saint  Matthieu 
(1879)  et  saint  Marc  (1881),  vient  de  donner  un  commentaire  de  saint 
Luc.  (Tubingue,  Franz  Eues,  1883,  in-8%  en  allemand.)  L'ouvrage  s'ou- 
vre par  une  Introduction  dans  laquelle  sont  traitées  les  questions  les 
plus  intéressantes  concernant  la  personne  et  l'œuvre  du  troisième  évan- 
géliste.  Les  Actes  des  Apôtres  et  l'épitre  aux  Romains  mentionnent  un 
Lucius  que  dès  le  temps  d'Origène  on  identifiait  avec  saint  Luc  ;  M.  Schauz 
regarde  cette  identification  comme  invraisemblable.  Il  existe  entre  le 
troisième  Evangile  et  la  doctrine  des  Epîtres  de  saint  Paul  une  parenté 
étroite  qui  se  manifeste  jusque  dans  les  mots.  Le  prologue  de  saint  Luc 
fait  appel  à  des  sources  autres  que  saint  Paul.  Cet  évangéliste  fut  en 
rapport  avec  saint  Jacques  le  Mineur  et  avec  le  diacre  saint  Philippe, 
dans  la  maison  duquel  il  logea  (Actes,  xxi,  8).  Il  dut  apprendre  de  leur 
bouche  bien  des  choses  ainsi  que  de  saint  Pierre  et  de  saint  Barnabe. 
Il  a  pu  connaître  les  écrits  de  saint  Matthieu  et  de  saint  Marc.  Mais  il 
n'est  pas  vraisemblable  qu'il  ait  eu  recours  aux  écrits  de  l'historien 
Josèphe.  —  Saint  IjUC  écrivit  pour  les  païens  convertis,  dans  un  but 


SAINT   JUST,    ENFANT    d'aUXERRE,    MARTYR.  281 

dogmatique,  alin  de  montrer  aux  nouveaux  chrétiens  la  vérité  de  la 
doctrine  qui  leur  avait  été  annoncée.  Il  composa  son  Evangile  en  Grèce, 
entre  les  années  67  et  70,  selon  salut  Irénée. 

Il  est  assez  probable  que  saint  Luc  fut  l'un  des  deux  disciples  d'Em- 
maûs  et  la  Iraîcheur  de  son  récit  appuie  ce  sentiment.  (Luc,  xxiv,  13-35.) 
—  Le  Camus,  La  Vie  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ,  t.  ii,  p.  610. 

Saint  Luc  est  le  patron  des  villes  de  Padoue  et  de  Reutlingen  ;  1(3S 
habitants  de  la  première  prétendent  posséder  son  corps.  Il  est  encore 
patron  des  peintres,  des  médecins,  des  relieurs,  au  moins  à  Anvers,  de 
tous  les  états  qui  se  servent  du  pinceau  ou  des  couleurs,  des  sculpteurs 
en  bois,  des  peintres-verriers,  des  brodeurs,  passementiers  en  argent 
et  généralement  de  tous  ceux  qui  prétendent  au  titre  d'artistes. 

Il  reste  six  textes  différents  des  Actes  de  saint  Luc,  tous  écrits  en 
grec  ;  mais  tous  sont  modernes  et  ne  méritent  pas  de  confiance. 

Acta  Sanctorum  Boll.  18  oct.,  t.  viii,  p.  282-313.  Vie  par  Siméon  Méta- 
phraste  et  commentaire  par  le  P.  Van  Hecke. 

Analecta  Bollandiana,  t.  ii,  p.  18.  (Catalogue  des  mss.  de  Bruxelles, 
II.  64.) 

AssEMANi  (Jos.).  —  Calendarium  universale,  t.  v,  p.  306-8. 

Patrologia  latina,  t.  xcv,  col.  1530-1535.  Sermon  de  Paul  Diacre, 
t.  cxxjv,  col.  589-594.  Usuard  et  les  commentaires. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  5.  n.  8;  lib.  iv, 
part.  II,  c.  7,  n.  3,  29,  30  et  passim. 

Calmet.  —  Commentaires,  etc.,  t.  viii,  p.  373,  et  Dictionnaire  de  la 
Bible. 

Tillemont.  —  Mémoires  p.  s.  à  Thist.  ecclés.,  t.  ii,  p.  130-9,  533-541. 

Revue  de  l'Art  chrétien,  1885,  p.  495  et  suiv. 

Marsy  {C*-"  de),  dans  le  Polybiblion,  t.  xxxvii,  p.  335-6. 

GiORGi.  —  Martyrologinm  Adonis,  p.  534-5. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1420. 


SAINT  JUST,  ENFANT  D'AUXERRE, 

martyr  a  beauvais. 
303. 

(P.  BûU.  XII.  447.) 

Saint  Just,  Jiistus,  enfant  d'Auxerre,  souffrit  le  martyre  à  Beauvais. 
De  très  bonne  heure  son  culte  se  répandit  en  France,  son  nom  est  même 
inscrit  au  Martyrologe  romain;  mais  les  Actes  qui  restent  et  qui  sont 
attribués  au  Vénérable  Bède  ne  sont  pas  de  cet  auteur.  Il  souffrit  le 
4  septembre,  mais  sa  fête  est  fixée  au  18  octobre. 

Saint  Just,  enfant,  adolescens,  est  honoré  comme  patron  de  la  ville 
d'Auxerre,  mais  c'est  sous  le  nom  de  Justin,  ce  qui  semble  confirmer 
le  sentiment  de  ceux  qui  croient  que  ces  deux  noms,  dans  la  circons- 


282  18   OCTOBRE. 

tance  présente,  désignent  le  même  enfant  martyr.  Il  est  de  plus  protecteur 
contre  les  maux  de  tète  et  ou  l'invoque  à  ce  titre  surtout  dans  la  Flandre. 

Le  culte  de  saint  Just  repose  sur  des  documents  très  anciens,  quoi- 
que ses  Actes  authentiques  ne  nous  soient  pas  parvenus.  Ceux  qui  sont 
connus  ne  sont  pas  dépourvus  de  toute  autorité. 

Acta  Sanctorum  BoU.  18  oct.,  t.  viii,  p.  323-340. 

RuiXART.  —Acta  Martyrum  sincera,  p.  42,  éd.  1859.  Prœfat.  gêner., 
n.  62. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  589-594. 

CoRBLET.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  m,  p.  141-161. 


SAINT  MONON,  ANACHORÈTE  ET  MARTYR. 

Vers  l'an  645. 

Saint  Monon,  Mono,  né  en  Ecosse  au  septième  siècle,  quitta  sa  patrie 
pour  accomplir  le  pèlerinage  aux  tombeaux  des  Apôtres,  comme  beau- 
coup de  ses  compatriotes  à  cette  époque.  Il  avait  du  reste  reçu  une 
inspiration  divine  qui  le  poussait  à  ce  voyage.  Il  revint  par  la  Gaule 
et  alla  chercher  une  retraite  au  milieu  de  la  forêt  des  Ardennes,  sur 
la  petite  rivière  de  Xassogne,  appelée  par  les  habitants  Fridier. 
Jean  l'Agneau,  évêque  de  xMaëstricht,  l'avait  invité  à  venir  s'y  fixer.  Il 
bâtit  un  oratoire  dans  cette  solitude,  et  y  assembla  les  peuples  voisins 
pour  les  instruire  des  mystères  de  la  foi.  Il  obtint  de  nombreuses  con- 
versions. Beaucoup  admiraient  sa  vie  pure  et  pénitente  ;  mais  il  se  ren- 
contra aussi  des  cœurs  vicieux  et  endurcis  qui  lui  vouèrent  une  haine 
implacable.  Ils  vinrent  le  surprendre  dans  sa  cabane  et  lui  donnèrent 
la  mort  avec  des  raffinements  de  cruauté  atroces. 

On  bâtit  une  église  en  l'honneur  de  la  Mère  de  Dieu  àNassogne,  près 
de  Saint-Hubert,  sur  le  tombeau  de  saint  Monon,  rendu  célèbre  par 
beaucoup  de  miracles  :  on  y  exposa  les  reliques  du  saint  ermite  à  la 
vénération  des  fidèles,  et  ensuite  le  roi  Pépin  y  établit  un  Chapitre 
composé  d'un  prévôt  et  de  six  chanoines.  Une  église  voisine  de  la  ville 
de  Saint-André  en  Ecosse  fut  aussi  dédiée  sous  l'invocation  de  saint 
Monon.  Elle  subsiste  encore  sous  le  nom  de  Monon  Skirk. 

Le  nom  de  saint  Monon  est  très  célèbre  dans  tout  le  duché  de 
Luxembourg. 

Vita  S.  Mononis  eremitse  etmartyrisin  diœcesiNamursensiin  Belgio 
et  passio  sseculo  vu.  Surius,  Vitte  Sanctorum,  18  oct. 

Acta  Sanctorum  Boll.  18  oct.,  t.  viii,  p.  363-369. 

Frisex.  —  Flores  Ecclesiœ  Leodiensis,  p.  454. 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  ii,  p.  418-21. 

Analecta  pour  l'hist.  ecclés.  de  Belgique,  t.  v  (1868),  p.  410-414. 

Berthelot.  —  Hist.  du  Luxembourg,  t.  ii,  p.  149. 


SAINT   liCNNOX,    ÉVËqUE  ;    SAINTE    TKYI'HOXIE.  283 


SAINT  BENNON,   ÉVÈQUE  DE  MECKLEMBOURG, 

APOTRE  DES  VANDALES. 
1191. 

Bennon  avait  embrassé  la  vie  monastique  en  l'abbaye  d'Hambourg, 
et  s'était  rendu  illustre  par  sa  sainteté  et  sa  science,  avant  de  se  con- 
sacrer aux  missions.  En  1778,  il  reçut  l'onction  épiscopale  et  le  titre 
d'évêque  de  Mecklembourg  [MerjalopoUs).  Il  fut  le  troisième  évêque  qui 
occupa  ce  siège,  et  il  succéda  immédiatement  à  Regembert  selon  quel- 
ques historiens;  selon  d'autres,  l'Eglise  de  Mecklembourg  après  la 
mort  de  saint  Jean  l'Ecossais  qui  soufifrit  le  martyre  en  1066,  resta 
veuve  pendant  quatre-vingt-quatre  ans.  Quoi  qu'il  en  soit,  Bennon  revêtu 
de  la  dignité  d'évêque  et  animé  d'un  zèle  infatigable  pour  les  âmes,  se 
mit  à  prêcher  la  foi  en  .Jésus-Christ  dans  toute  la  Basse-Saxe.  Ni  les 
travaux,  ni  les  persécutions  ne  purenbarrêter  son  ardeur  pour  répandre 
le  règne  de  Jésus-Christ  et  détruire  l'empire  des  démous. 

Bennon  reçut  la  seule  récompense  qu'il  ambitionnait  :  il  put  se  réjouir 
à  la  vue  des  conversions  qu'il  avait  opérées  et  il  mérita  le  nom  de  cin- 
quième apôtre  des  Vandales. 

Ce  fut  ce  tils  illustre  de  saint  Benoît  qui  transféra  le  siège  épiscopal 
de  Mecklembourg  à  Schwerin  (Stierma),  où  il  est  resté  jusqu'à  l'année 
1550  qui  le  vit  s'éteindre  par  suite  des  progrès  du  protestantisme.  Cette 
translation  se  lit  en  l'année  1160  et  fut  confirmée  par  autorité  aposto- 
lique le  30  novembre  1189. 

Bennon,  Bemio^  est  appelé  aussi  Berno  et  Bruno,  et  quelquefois,  mais 
à  tort,  Benoît. 

Il  mourut  le  14  janvier  1191,  mais  sa  mémoire  est  honorée  dans  l'ordre 
de  Saint-Benoît  auquel  il  appartenait,  le  18  octobre,  probablement  à 
raison  de  quelque  translation  de  son  corps. 

Gab.  Bucelin.  —  Menologium  Benedictinum  (1655),  in-foL,  18  oct., 
p.  719. 

Les  Missions  catholiques,  t.  x  il878),  p.  503. 

Les  ouvrages  de  Jul.  Wiggers,  G.  1.  Lisch,  et  F.  Boll.  sur  l'histoire 
de  l'Eglise  de  Schwerin  (en  allemand), 

Gams.  —  Séries  episcoporum,  p.  310. 


SAINTE  TRYPHO::iE, 

FEMME     DE     l'EMPEREL  .1     DÈCE. 
251. 

Sainte  Tryphonie,  TrypJtoiiia,  était  la  femme  de  Messius  Quintus 
Decius,  qui  fut  empereur  des  Romains  depuis  le  mois  d'octobre  249  jus- 


284  18  OCTOBRE. 

qu'au  mois  de  novembre  251.  Elle  partageait  avec  toute  sa  famille  les  er- 
reurs du  paganisme;  mais  ayant  été  témoin  des  châtiments  que  Dieu 
infligeait  à  son  mari  et  à  Valérien  en  punition  de  leur  cruauté  contre  les 
chrétiens,  elle  alla  trouver  le  saint  prêtre  Justinien  et  lui  demanda  la 
grâce  du  baptême.  Sa  fille  Cyrilla  l'accompagnait,  demandant  la  môme 
grâce.  Justinien  leur  ordonna  de  pratiquer  d'abord  un  jeûne  de  sept 
jours.  Elles  se  soumirent  volontiers  à  cette  mortification  et  reçurent 
le  baptême  le  huitième  jour.  Le  lendemain  sainte  Tryphonia  rendit 
son  à  me  à  Dieu  et  lut  inhumée  i)ar  le  bienheureux  Justin  dans  la 
crypte  ou  catacombe  de  Saint-Hippolyte,  sur  la  voie  Tiburtine. 

Il  est  probable  que  le  personnage  nommé  Dèce  et  qui  est  présenté 
par  les  Actes  comme  l'empereur  des  Romains,  était  un  magistrat 
d'un  rang  supérieur,  mais  n'était  pas  l'empereur  lui-même. 

Oderici.  — Dissertationes,  p.  213. 

MoRCELLi.  —  De  stilo  inscrip.,  éd.  de  Rome,  p.  172. 

SuRius.  — Vitse  Sanctorum,  éd.  de  Cologne,  1579,  t.  iv,  p.  616,  ar 
ticle  de  saint  Laurent. 

Com.  J.-B.  DE  Rossi.  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1882, 
p.  11,21,26  et  suiv. 

DeWitte. — Du  christianisme  de  quelques  impératrices  romaines,  etc. , 
28  octobre. 


SAINTE  CYRILLA,  VIERGE, 

ET     QUAR.\NTE-SIX     SOLDATS,     MARTYRS. 
268. 

La  conversion  et  le  baptême  de  sainte  Tryphonia  et  de  sa  fille  sainte 
Cyrilla  produisirent  une  grande  impression  dans  Rome.  Quarante-six 
soldats,  suivis  de  leurs  femmes,  embrassèrent  la  foi  chrétienne  et 
furent  baptisés  par  le  pape  saint  Denis,  qui  gouverna  l'Eglise  de 
259  à  269.  L'empereur  Claude  II  (de  268  à  270),  ou  un  magistrat  du 
même  nom,  fit  arrêter  sainte  Cyrilla  et  les  militaires  et  leur  ordonna 
d'offrir  des  sacrifices  aux  faux  dieux.  Sur  leur  refus  unanime,  il  fit 
jeter  les  soldats  en  prison  et  se  fit  amener  sainte  Cyrilla.  Il  essaya  de 
la  faire  revenir  ù  l'idolâtrie.  Sur  son  refus,  il  lui  fit  trancher  la  tête, 
et  il  ordonna  que  son  corps  restât  exposé  sur  le  lieu  du  supplice  pour 
y  être  dévoré  par  les  chiens.  Mais  le  bienheureux  Justin  le  recueillit  et 
l'inhuma  près  du  corps  de  sainte  Tryphonia,  sa  mère,  dans  la  cata- 
combe de  Saint-Hippolyte,  près  du  lieu  où  avait  été  inhumé  saint 
Laurent  et  où  s'élève  la  basilique  de  son  nom. 

Acta  Sanctorum  Boll.  28  oct.,  t.  viii,  p.  319:  t.  xii,  p.  468  et  seq. 

De  Rossi.  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1882,  p.  26  et  suiv. 

Nota.  —  Claude  avait  ordonné,  trois  jours  avant  le  supplice  de  sainte 
Cyrilla,  de  conduire  hors  de  la  porte  Salaria  les  quarante-six  soldats 


IA:   ItlKMlHUUEL'X   TI1(»MAS    UF.LVE  :    SAINT   PIERRE   d'aLCANTARA.      285 

dont  il  vient  d'être  parlé.  Tous  y  versèrent  généreusement  leur  sang 
pour  la  foi.  Leurs  femmes,  qui  les  avaient  suivis,  subiront  le  môme 
supplice  avec  la  même  constance.  Le  saint  prêtre  Justin  et  .Jean 
recueilirent  leurs  dépouilles  et  les  ensevelirent  avec  honneur  dans 
le  cimetière  de  Saint- Hippolyto.  Leur  mémoire  y  était  honorée  chaque 
année  au  jour  anniversaire  de  leur  triomphe. 


l\V  mil  D'OCTOBRE 


LE  r.IENHErUEl'X  TPIOMAS  HELYE  DE  BIVILLE. 

1257. 

(P.  Boll.  XII.  453.) 

Le  bienheureux  Thomas  Hélye,.  prêtre  séculier,  qui  fut  confesseur 
ot  aumônier  de  saint  Louis,  puis  curé  de  Saint-Maurice,  mourut  le 
19  octobre  1257. 

Pie  IX,  par  son  décret  du  14  juillet  1859,  a  conlirmé  le  culte  rendu 
de  temps  immémorial  au  1).  Thomas  Hélye. 

Il  reste  de  bons  mémoires  sur  la  vie  du  13.  Thomas  Hélye.  La  Vie 
la  plus  importante  est  celle-ci  : 

Gilbert  (Joseph).  —  Vie  et  histoire  du  B.  Thomas  Hélye,  par 
l'abbé  J...  G...,  vicaire  général  de  l'évêque  de  Coutances.  Coutances, 
Salettes,  1867.  In-12.  L'auteur,  aussi  pieux  que  savant,  poursuivit 
lui-même  à  Rome  la  cause  de  béatification  et  obtint  le  décret  du 
U  juillet  1859. 

Colin.  —  Vie  et  miracles  du  bienheureux  Thomas  Hélye,  prêtre 
de  Biville,  par  C...  Coutances,  1840.  In-18.  (Une  première  édition 
parut  à  Cherbourg  en  1822,  in-8«^  de  162  p.), 

A.nalecta  juris  pontilicii,  iv«  série  (1860),  col.  1896. 

Lecanu.  —  Histoire  du  diocèse  de  Coutances,  t.  i,  p.  302,  305:  t.  ii, 
p.  191,  192,  418. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  2213-4. 


SAINT  PIERRE  D'ALCANTARA,  CONFESSEUR, 

DE  L"0RDRE  de   SAINT-FRANÇOIS. 

1562. 

(P.  Boll.  zii.  457.) 

Saint  Pierre  Garavito  naquit  en  1499  à  Alcantara;  en  1515  il  entra 
dans  l'ordre  de  Saint-François;  en  1534  il  fut  promu  au  sacerdoce. 


286  19   OCTOBRE. 

Il  devint  uu  modèle  de  pénitence  et  de  mortilication.  Provincial  de 
son  ordre  eu  1538  et  1542,  il  établit  en  1554  la  réforme  des  Récollets 
ou  nouveaux  observants.  Il  mourut  le  19  octobre  1562.  Il  fut  béatifié 
par  Grégoire  XV  en  1622  et  canonisé  par  Clément  IX  en  1629.  Sainte 
Thérèse,  qui  l'avait  beaucoup  connu,  fait  en  plusieurs  endroits  de  ses 
ouvrages  l'éloge  de  ses  vertus.  Il  a  laissé  des  traités  de  l'Oraison 
mentale  et  de  la  Paix  de  l'âme. 

Saint  Pierre  d'Alcautara  est  invoqué  avec  efficacité  pour  obtenir 
le  don  de  chasteté.  Dans  les  œuvres  d'art  il  a  pour  attributs  la 
colombe,  la  croix,  les  stigmates,  ou  il  est  représenté  marchant  sur 
les  eaux. 

Acta  Sanctorum  Boll.  19  oct.,  t.  viii,  p.  657-809.  Saint  Pierre  d'Al- 
cantara  a  eu  deux  biographes  principaux,  le  P.  Jean  de  Sainte-Marie, 
chrouologue  de  la  Province  de  Saiut-Joseph,  et  le  P.  François  Mar- 
chèse,  de  l'Oratoire.  Le  premier,  qui  fut  presque  contemporain  du 
saint,  a  publié  sa  Vie  dans  sa  Chronique  de  la  Province  de  Saint-Joseph 
(Partie  i,  liv.  i,  c.  12-31).  Le  P.  Marchèse  écrivit  en  italien  une  Vie 
beaucoup  plus  étendue,  d'après  les  Actes  du  procès  de  canonisation: 
elle  a  été  plusieurs  fois  réimprimée  et  traduite.  Le  P.  Laurent  de 
Saint-Paul,  observant  portugais,  composa  en  latin  une  Vie  publiée 
à  Rome  en  1669;  mais  il  ne  fait  guère  que  traduire  Marchèse.  Les 
BoUandistes  donnent  la  Vie  écrite  par  le  P.  .Tean  de  Sainte-Marie  et 
celle  du  P.  Laurent.  Ils  ajoutent  (p.  799-809)  le  texte  de  la  bulle  de 
canonisation. 

Le  continuateur  de  Wadding  a  suivi  généralement  la  biographie 
du  P.  Laurent.  Annales  Minorum,  t.  xix. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  17,  n.  8;  c.  25. 
n.  12;  c.  26,  n.  4  et  passim. 

Ferrante  (Aniceto).  —  Vita  di  san  Pietro  di  Alcantara,  fondatore 
degli  scalzi  riformati,  autore  A...  F...  Monza,  tip.  dei  Paolini.  3  vol. 

in-8°,  1869. 
Hélyot.  —  Histoire  des  ordres  religieux...,  t.  i,  p.  137  et  suiv. 
Léon  (Le  T.  R.  P.).  —  L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  44-84. 


SAINT     AQUILIN     DE     BAYEUX, 

ÉVÊQUE  d'ÉVREUX,   CONFESSEUR. 

Vers  690. 

(P.  Boll.  XII.  464.) 

Saint  Aquilin,  Aquilinus,  né  à  Bayeux  vers  620,  fut  d'abord  homme 
de  guerre  et  marié  ;  puis  il  fut  élu  évêque  de  Bayeux  en  659  ou  663 
et  mourut  le  19  octobre  vers  690.  Saint  Aquilin  est  patron  de  Fontenay- 
lez-Louvres  et  titulaire  d'une  chapelle  dans  le  cimetière  de  Solesmes, 
diocèse  du  Mans. 


SAINT   CAL.MINIUS;    SAINT   EUDO,    ABBÉ   ET   COxXFESSEUJl.  287 

11  existe  une  Vie  ancienne  et  très  bonne. 

Acta  Sanctorum  Boll.  19  oct.,  t.  viii,  p.  489-510. 

Gallia  Christiaua,  t.  xi,  col.  567. 

Le  Huasseur.  —  Histoire  d'Evreux,  p.  40. 

Trigox.  —  Histoire  ecclésiastique  de  Normandie,  t.  i,  p.  309. 

Pagi.  —  Critica  Baronii,  ad  an.  682,  n.  9. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  iv,  p.  198. 


SAINT  CALMINIUS  OU  CALMENIUS. 

19  août  vers  l'année  600. 

Saint  Calminius  ou  Calmèle  était  duc  d'Auvergne  ou  au  moins  de  la 
famille  qui  possédait  le  duché  d'Auvergne.  Ayant  entrepris  par  dévo- 
tion le  pèlerinage  de  Rome,  il  passa  par  Lérins  où  il  séjourna  quelque 
temps,  et  fut  si  édilié  de  la  conduite  des  religieux,  qu'à  son  retour 
l'Italie  il  en  demanda  quelques-uns  pour  les  établir  dans  l'abbaye 
qu'il  se  proposait  de  fonder  dans  le  Velay,  au  diocèse  du  Puy.  Cette 
abbaye  prit  plus  tard  le  nom  de  Saint-Chaffre  comme  nous  allons  le 
voir.  Calminius  fonda  aussi  l'abbaye  de  Mauzac  en  Auvergne  et  il  em- 
brassa lui-môme  la  vie  religieuse.  Loin  de  se  prévaloir  de  son  titre 
de  fondateur,  il  ne  se  distinguait  des  autres  moines  que  par  une  plus 
profonde  humilité  et  une  plus  grande  abnégation  de  soi-même.  Il  mou- 
rut vers  le  commencement  du  vii^  siècle  et  non  du  viii^  comme  le  disent 
quelques  auteurs.  Il  est  honoré  dans  l'Eglise  le  19  août  et  le  22  no- 
vembre. 

Acta  Sanctorum  Boll.  19  aug.,  t.  m,  p.  756-762. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  351,  761  et  suiv. 


SAINT  EUDO  OU  ODON,  ABBÉ  ET  CONFESSEUR. 

20  novembre  vers  650. 

Saint  Odon  ou  Eudon,  Eiido,  fut  d'abord  moine  de  Lérins  et  élevé 
dans  les  principes  de  saint  Maxime,  abbé  de  Lérins  et  évêque  de  Riez, 
mort  le  27  novembre  460,  mais  il  ne  put  être  son  disciple  immédiat. 
Il  descendait  d'une  famille  puissante  de  la  ville  et  du  pays  d'Orange, 
•3t  était  oncle  paternel  de  saint  ChafTre.  A  la  prière  de  saint  Calminius, 
l'abbé  de  Lérins  envoya  Eudon  avec  une  colonie  de  moines  pour  ha- 
biter et  réformer  l'abbaye  de  Carmery.  Par  ses  instructions  comme 
par  l'exemple  de  ses  vertus,  il  forma  plusieurs  disciples  d'une  sainteté 
éminente,  parmi  lesquels  se  distinguèrent  surtout  saint  Ménelé,  abbé 
de  Menât  (V.  au  22  juillet)  et  saint  Chafire  dont  il  nous  reste  à  parler, 
Saint  Eudon  mourut  dans  une  vieillesse  fort  avancée  et  est  honoré  le 
20  novembre. 


288  19  OCTOBRE. 

Hugues  Méxard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  au  20  nov.,  p.  99, 
750,  754  et  suiv.  Vie  authentique. 

BucELiN.  —  Menologiura  Benedictinum,  p.  791,  d'après  les  docu- 
ments fournis  par  Tabbaye  de  Saint-Chaffre,  l'Ordinaire  de  la  Chaise- 
Dieu  et  autres  sources  authentiques. 

Gallia  Christiana  (nova),  r.  ii,  col.  762-4. 


SAINT  THÉOTFRED,  VULGAIREMENT  SAINT  CHAFFRE. 

Vers  728. 

(P.    BoU.  XII.   465.) 

Saint  Théotfred  succéda  à  son  oncle  saint  Eudo  dans  la  charge  d'abbé. 
Il  fit  un  règlement  qui  interdisait  aux  femmes  l'accès  de  la  basilique 
du  monastère.  A  la  prière  de  saint  Ménelée  il  se  rendit  à  la  dédicace  de 
l'abbaye  de  Menât  qui  fut  faite  par  l'évèque  de  Clermont,  Eusèbe  ou 
saint  Bonet.  Dans  une  incursion  des  Sarrasins  qui  dévastèrent  le  haut 
Languedoc,  l'Auvergne  et  le  Velay  à  la  fin  de  l'année  728,  saint  Théot- 
fred fut  mis  à  mort  en  haine  de  la  religion  chrétienne  et  de  sa  profes- 
sion monastique,  le  19  octobre.  Il  avait  pris  soin  de  faire  échapper  ses 
religieux  et  était  demeuré  seul  à  la  garde  du  monastère.  L'abbaye 
quitta  son  nom  primitif  et  ne  fut  plus  connue  que  sous  le  nom  de  Saint 
Chafire  ou  quelquefois  de  Monaslier.  Le  saint  martyr  y  reçut  de  très 
bonne  heure  un  culte  solennel  et  aussi  dans  l'abbaye  voisine  de  la 
Chaise-Dieu.  La  translation  de  saint  Théotfred  est  indiquée,  dans  le 
calendrier  propre  du  monastère,  au  15  des  calendes  de  décembre,  c'est- 
à-dire  au  17  novembre. 

Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.,  Scec.  m,  part,  i,  p.  476-7. 

Annales  Benedictini,  an.  732  et  an.  956,  n.  103,  et  an.  981,  n.  4. 
Les  translations  des  saints  Eudo  et  Théotfred. 

Lecoixte.  —  Annales  eccles.  Franc,  t.  viii,  ad  an.  840,  n.  90. 

S.  Theofredi  abbatis  et  mart.  Vita  et  passio,  dans  Hugues  Ménard. 
Martyrologium  Bened.,  p.  750-2. 

Gab.  Bucelin.  —  Menologium  Bened.,  p.  787-8.  Au  18  novembre, 
d'après  les  Offices  propres,  Ordinariwn,  de  la  Chaise-Dieu,  la  chro- 
nique de  Carmery  et  la  Vie  éditée  par  D.  Hugues  Ménard. 

Calendarium  Benedictinum,  au  22  novembre. 

Acta  Sanctorum  BoU.  19  oct.,  t.  viii  (1853),  p.  515-533. 

Labbe.  —  Bibliotheca  nov.  manuscrip.,  t.  ii,  p.  684. 

Lelong.  —  Bibl.  hist.  de  la  France,  1. 1,  n.  11736-8. 

Ceilliek.  —  Hist.  des  auteurs  ecclés.,  t.  xyiii,  p.  74. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  iv,  p.  60-1  ;  vi,  p.  411-2. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  761-764. 

Ch.  Cahier.  —  Les  Caractéristiques  des  saints,  p.  90  et  810. 

Tablettes  historiques  du  Velay,  t.  ii  (1872),  p.  262-3. 


SAINTE   FRIDESWIDE,    VIERGE   ET   ABBESSE.  289 

BuLTEAU.  —  Histoire  de  Tordre  de  Saint-Benoit,  t.  ii.  p.  239. 

Odo  de  Gissey  (le  P.).  —  Histoire  de  saint  Théotfred,  abbé  du  Mo- 
uastier.  Ouvinge  inédit  sur  lequel  on  lit  une  étude  par  M.  Tabbé  G.  Ar- 
sac,  dans  les  Annales  de  la  société  d'agriculture,  sciences,  arts  et  com- 
merce du  Puy,  t.  xxxiii.  Le  Pu}%  187G-82.  p.  134-142. 

Le  nom  de  saint  Tiiéotfred  se  trouve  encore  en  latin  sous  ces  formes  : 
Theofrediis,  Theofridus,  Thietfredus,  et  en  français,  Chaffre  et  Châfre. 


Saint  Savinien,  Savinianus,  fut  le  successeur  de  saint  Théotfred 
dans  le  gouvernement  de  l'iibbaye.  On  y  célébrait  sa  fête  le  8  juin. 
Dom  Claude  Estiennot  prétend  que  saint  Savinien,  successeur  de  saint 
Théotfred,  est  le  même  que  celui  qui  succéda  à  saint  Ménelée  à  la  tête 
de  Tabbaye  de  Menât. 

Gallia  Christiana,  t.  ii.  col.  763. 


SAINTE  FPtIDESWIDE  OU  FREWISSE, 

vierge   et   ABBESSE   A   OXFORD,   DE   l'ORDRE   DE    SAINT-BENOÎT. 

Vers  760. 

(P.   Bell.   xii.   466.) 

Sainte  Frideswide,  Fredeswida,  est  encore  présentement  la  patronne 
de  la  cathédrale  (protestante)  d'Oxford,  à  laquelle  touche  le  collège  de 
Christ-Church. 

Guillaume  de  Mal.mesbury. — De  Gestis  pontificum  Anglorum,  lib.  iv. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Saec.  m,  part,  n,  p.  561-4. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum^  p.  90,  353-4. 

Acta  Sanctorum  Boll.  19  cet.,  t.  viii,  p.  533-590.  Deux  Vies,  frag- 
ment d'une  Vie  en  vers  et,  en  appendice,  récit  des  miracles. 

Monasticon  anglicanum,  t.  i^,  p.  173,  981. 

VooD.  —  Hist.  et  Antiq.  Acad.  Oxou.,  lib.  ii,,  p.  246. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Vics  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  368. 


Sur.  ALx  Vies  db5  Saints.  —  Tomg  III.  19 


290  '-W   OCTOBRE. 


LES  MARTYRS  D'AGEN, 

SAINT  CAPRAIS,  PREMIER  ÉVÊQUE  D'AGEN  ET  MARTYR, 
SAINTE  FOI,  SAINTE  ALBERTE,  SŒUR  DE  SAINTE  FOI, 
SAINT  PRIME,  SAINT  FÉLICIEN  ET  UN  GRAND  NOMBRE 
D'AUTRES, 

MIS   A   MORT   EN    IIAIXE   DE   LA    RELIGION. 

Vers  303. 

(P.  Boll.  xn.  469.) 

Saint  Caprais,  Capmsius,  est  le  premier  évêque  d'Agen  dans  ce  sens 
qu'il  est  le  premier  dont  le  nom  est  parvenu  jusqu'à  nous.  Bien 
longtemps  avant  son  épiscopat  le  pays  de  la  première  Narbonnaise 
avait  été  évangélisé  par  saint  Martial,  et  d'autres  prélats  durent 
être  établis  ensuite  pour  gouverner  l'Eglise  fondée  dès  l'origine. 

Une  collégiale  célèbre  était  chargée  avant  les  ravages  impies  de 
la  Révolution  de  la  garde  du  tombeau  de  saint  Caprais  situé  dans 
un  des  faubourgs  de  la  ville  d'Agen.  De  grands  honneurs  étaient 
assignés  à  cette  église  en  souvenir  du  saint  patron.  Entre  autres, 
les  évèques  d'Agen,  en  entrant  pour  la  première  fois  dans  leur  ville 
épiscopale,  devaient  descendre  devant  la  porte  de  la  collégiale  et 
vénérer  le  chef  auguste  de  leur  saint  prédécesseur.  Puis  ils  recevaient 
du  prieur  la  crosse  et  la  mitre,  et  prêtaient  entre  ses  mains  le  serment 
de  garder  et  protéger  les  droits  du  chapitre.  En  outre,  dans  toutes 
les  cérémonies  publiques,  le  prieur  de  Saint-Caprais  avait  la  préémi- 
nence sur  le  grand  archidiacre  et  sur  tous  les  chanoines  de  la 
cathédrale;  il  occupait  toujours  la  première  place  après  l'évêque. 

Ces  prérogatives  fort  anciennes,  si  anciennes  qu'on  ne  pouvait  en 
connaître  l'origine,  produisirent  de  déplorables  rivalités  entre  le 
chapitre  de  la  cathédrale  de  Saint-Etienne,  et  le  chapitre  de  Saint- 
Caprais,  surtout  de  1588  à  1630.  Dans  Tintérêt  de  leur  cause  les 
chanoines  de  Saint-Etienne  crurent  pouvoir  établir  que  saint  Caprais 
avait  été  un  illustre  martyr  à  Agen,  mais  qu'il  n'avait  jamais  été 
évèque  de  cette  Eglise.  La  même  thèse  a  été  reprise  depuis  dans 
l'intérêt  purement  de  la  science;  toutefois  il  paraît  téméraire  de 
vouloir  sans  preuves  certaines  renverser  les  traditions  d'une  grande 
Eglise,  traditions  qui  comptaient  au  moins  treize  cents  ans  de  durée. 
Les  champions  de  cette  lutte  érudite  furent  :  Pierre  Sauveur,  Lescaze, 
Labrunie,  d'Argenson,  Labenaise,  tous  chanoines  de  l'un  ou  de  l'autre 
chapitre. 

Saint  Caprais  est  patron  de  la  ville  d'Agen  avec  sainte  Foi  et  saint 
Vincent,  diacre.  Il  est  aussi  patron  de  Saint- Vain  (près  de  Corbeil). 

En  iconographie  saint  Caprais  est  représenté  avec  une  source,  à 


LES   MARTYRS   D  AGEN,    SAINT    CAPRAIS,    SAINTE   FOI,    ETC.  291 

raison  de  la  fontaine  qu'il  fit  jaillir  miraculeusement  dans  le  désert 
où  il  s'était  retiré  pour  fuir  la  persécution.  Cette  source  coule  toujours 
et  est  le  but  d'un  pèlerinage.  Les  carmes  desservent  l'église  voisine  et 
y  ont  un  monastère. 

Procès- verbaux  authentiques  et  autres  pièces  concernant  la  recon- 
naissance des  reliques  de  sainte  Foi.  vierge  et  martyre,  et  de  plusieurs 
autres  saints  honorés  dans  l'antique  église  de  Conques,  au  diocèse  de 
Rodez  (par  Mgr  J.-C.-E.  Bourret,  évêque  de  Rodez).  Rodez,  Carrère, 
1881.  In-8odel42p.  et  pi. 

UsuARD.   —  Martyrologium,  dans  Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col. 
543-548.  567-602.  Dans  Usuard  comme  dans  Adon  et  plusieurs  autres 
la  fête  de  saint  Caprais  est  indiquée  au  6  octobre  et  au  20  du  même 
mois. 
ViNCENTius  Belvacensis.  —  SpectaculuiTi  hist.,  lib.  xiii,  cap.  133. 
SuRius.  —  Vitse  Sanctorum  (1618),  t.  x,  p.  308  et  seq. 
Acta  Sanctorum  Boll.  20  oct.,  t.  viii,  p.  815-829.  Le  P.  Van  Hecke, 
auteur  de  cet  article,  y  a  fait  entrer  l'histoire  de  la  Passion  de  sainte 
Foi  et  de  saint  Caprais  en  vers  par  Hildebert,  évêque  du  Mans. 
Martyrologium  Adonis,  éd.  Giorgi,  p.  517  et  537. 
RuiNART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  prœf.,  p.  lxv. 
Labbe.  —  Bibliotheca  manuscript.,  t.  ii,  p.  258  et  seq. 
TiLLEMONT.  —  Mémoires  pour  servir  à  l'hist.  eccL,  t.  iv,  p.  543  et  752. 
Hist.  litt.  de  la  France  (1735),  t.  m,  p.  273  et  seq. 
La  Vie  et  les  miracles  de  saint  Caprais,  s.  1.  n.  d,  in-16.  (Réimprimé 
Je  nos  jours.) 
Gallia  Christiana  (nova),  t.  ii,  col.  894. 

Lelong.  —  Bibliothèque  hist.  de  la  France  (1768),  1. 1,  p.  562,  n.  8265 
et  suiv.  et  t.  iv,  n.  8268. 

Barrère  (Jos.).  —  Dissertation  sur  l'épiscopat  de  saint  Caprais  dans 
son  ouvrage  :  Ermitage  de  Saint- Vincent  de  Pompéjac  (1865),  p.  283-353. 
Et  aussi  dans  son  Histoire  religieuse  du  diocèse  d'Agen,  2  vol.  in-4''. 
Agen,  1855-56. 

Bernard  de  la  Benazie.  —  Prœconium  divi  Caprasii  Aginnensis, 
ejusque  episcopalis  dignitas,  seu  Dissertatio  de  antiquitate  Ecclesise 
sancti  Caprasii  Aginnensis,  auctore  B.  de  Lab.,  canonico  S.  Caprasii. 
Aginni,  1714,  in-12,  al.  in-S". 

Ant.  de  Lescaze.  —  Réponse  apologétique  ou  brief  recueil  de  l'his- 
toire de  saint  Caprais  d'Agen.  Bordeaux,  1622.  In-8°. 

Pierre  Sauveur.  —  Brief  recueil  de  l'histoire  de  saint  Caprais  d'Agen, 
1623.  In-8°. 
Ad.  Mager.  —  Livres  liturgiques  d'Agen,  1861.  In-8",  p.  217-45. 
Hébrard.  —  Un  ancien  évêque  d'Agen  inconnu  jusqu'à  nos  jours,  etc. 
Agen,  1882,  p.  11  et  suiv. 

Dardy  (l'abbé  Léopold).  —  L'Eglise  d'Agen  devant  la  persécution  de 
l'hérésie  au  iv°  siècle,  par  l'abbé  L...  D...  Nérach,  Dutilh,  1881.  In-18. 
Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  636,  672,  755. 
Nota.  —  La  date  du  martyre  de  saint  Caprais  et  de  ses  compagnons 


292  20  OCTOBRE. 

n'est  pas  certaine  :  les  Bollandistes  indiquent  l'année  303;  mais  l'Art 
de  vérifier  les  dates  porte  l'année  287. 


Sainte  Foi,  Fides,  vierge  et  martyre  à  Agen  en  287  ou  303,  est  honorée 
surtout  le  6  octobre,  mais  son  histoire  et  surtout  le  récit  de  sa  mort  se 
trouvent  intimement  unis  à  l'histoire  de  saint  Caprais.  Les  mêmes  do- 
cuments doivent  être  consultés.  Nous  indiquerons  seulement  quelques 
faits  particuliers  à  sainte  Foi. 

Cette  illustre  martyre,  dont  le  culte  est  toujours  très  fervent  dans  le 
diocèse  d'Agen,  est  encore  patronne  de  beaucoup  de  lieux  différents,  et 
ses  reliques  déposées  dans  l'abbaye  de  Conques,  Conchse,  de  l'ordre 
de  Saint-Benoît,  au  diocèse  de  Rodez,  attirent  toujours  une  foule  de 
pèlerins.  Ce  fut  au  temps  de  Charles  le  Chauve  que  le  corps  de  sainte 
Foi  fut  transporté  ù  Conques.  La  sainte  devint  aussitôt,  ou  peu  après, 
patronne  de  ce  monastère  qui  est  souvent  nommé  Sainte-Foi  ou  Sainte- 
Fide  de  Conques. 

L'abbaye  de  Conques  était  déjà  un  sanctuaire  justement  vénéré,  car 
mille  moines  y  avaient  souffert  le  martyre  vers  Tannée  371,  soit  de  la 
part  des  idolâtres,  soit,  ce  qui  est  beaucoup  plus  vraisemblable,  de  la 
part  des  Goths  ariens. 

Sainte  Foi  est  aussi  patronne  de  la  ville  d'Agen  avec  saint  Caprais 
et  saint  Vincent,  diacre. 

Sainte  Foi  est  encore  patronne  de  tout  le  Rouergue,  de  Chartres,  du 
moins  d'une  église;  de  Morlas;  de  l'église  paroissiale  de  Rosureux,  au 
diocèse  de  Besançon,  où  se  trouve  un  pèlerinage  en  l'honneur  de  la 
sainte,  vierge  et  martyre.  Elle  était  aussi  le  centre  d'une  confrérie  de 
Sainte-Foi  enrichie  de  nombreuses  indulgences  [par  Paul  V  en  1615. 
Les  pèlerinages  continuent  même  de  nos  jours. 

La  peinture  représente  sainte  Foi  avec  un  gril,  par  allusion  naturelle 
au  supplice  qu'elle  endura. 

Sous  le  nom  de  sainte  Fide,  la  sainte  martyre  d'Agen  a  inspiré  un 
grand  nombre  de  chants  au  moyen  âge.  Son  culte  n'était  point  parti- 
culier aux  provinces  méridionales  de  la  France,  la  Normandie  et  même 
l'Angleterre  lui  portaient  une  grande  dévotion.  L'Espagne  l'honora 
aussi  dans  des  temps  très  reculés  et  même  elle  prétendit  lui  avoir 
donné  le  jour;  mais  elle  ne  produisit  jamais  de  documents  sérieux  à 
l'appui.  Sainte  Foi  appartient  à  Agen  par  sa  naissance  et  par  sa 
mort. 

Il  reste  encore  des  Actes  de  la  sainte  martyre  d'Agen  qui  remontent 
jusqu'au  vi'^  siècle,  mais  qui  ont  été  interpolés.  Il  existe  aussi  un  office 
propre  fort  ancien  avec  des  hymnes  qui  racontent  le  supplice  enduré 
par  la  vierge. 

Deux  chants  populaires,  datant  du  x""  siècle,  racontent  la  vie,  le 
martyre  et  les  miracles  de  sainte  Foi.  Ce  sont  des  chants  de  jongleurs 
qui  furent  entendus  dans  les  foires,  sur  les  places  des  villes,  devant 


LES  MARTYRS  D  AGEN.  293 

les  portes  des  églises,  même  dans  les  châteaux,  dans  toutes  les  pro- 
vinces méridionales  de  la  France. 

Pour  sainte  Alberto,  elle  est  patronne  spéciale  de  Vénerque,  au  diocèse 
de  Toulouse.  Le  21  octobre  1884  eut  lieu  dans  l'église  de  cette  paroisse 
l'élévation  solennelle  et  l'ostension  des  reliques  de  la  sainte  martyre, 
en  présence  du  cardinal  Desprez,  archevêque  de  Toulouse,  de  Mgr  Fon- 
teneau,  évêque  d'Agen,  nommé  archevêque  d'Alby,  et  de  Mgr  Rougerie, 
évèquedePamiers.  Les  ossements  de  la  bienheureuse  enfant,  plusieurs 
fois  dispersés  par  les  persécutions  et  les  guerres  de  religion,  avaient 
été  enfin  recueillis  et  renfermés  dans  une  châsse  avec  ceux  de  saint 
Phébade,  évêque  d"Agen.  Par  les  soins  du  cardinal-archevêque  de 
Toulouse,  ils  ont  été  séparés  et  placés  dans  une  urne  spéciale. 

Acta  Sanctorum   Boll.  6  oct.,  t.  m,   p.   263-326.    20   oct,,  t.    viii, 
p.  815-826. 

Analecta  Bollandiana,  t.  i,  p.  496,  n.  10,  p.  623-5  ;  t.  ii,  p.  28.  Mss,  de 
Bruxelles,  n.  98-100.  Passio  S.  Fidis,  virginis  et  martyris. 

Annales  archéologiques,  t.  xx,  p.  223.  Sur  la  Ceinture  de  sainte  Foi, 
à  Conques. 
Labbe.  —  Bibliotheca  nov.  manuscriptorum  (1657),  t.  ii,  p.  528-551. 
TiLLEMOXT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  eccL,  t.  iv,  p.  543-5,  756-3. 
0.  Abel,  dans  Pertz,  Archives  (1853),  t.  xi,  p.  112. 
Catel.  —  Histoire  des  comtes  de  Tolose  (1623),  in-foL,  p.  104. 
Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  xii,  p.  lvi  ;  xxii,  p,  240. 
Fauriel.  —  Histoire  de  la  poésie  provençale  (1846),  t.  i,  p.  258. 
Frédéric  Diez.  —  De    la  poésie  des  troubadours  (en  allemand), 
1827,  in-8°. 
Ferd.  de  Roisin.  —  La  poésie  des  troubadours,  1845,  in-8°,  p.  217. 
Fauchet.  —  De  l'origine  de  la  langue  et  poésies  françaises.  Paris, 
1581,  in-4°,  p.  67. 

Recueil  de  Falconet  cité  par  le  P.  Lelong  etFevret  de  Fontette,  Biblio- 
thèque de  la  France,  t.  i,  p.  286,  n.  4412.  La  remarque  de  Falconet  est 
absolument  fausse. 

Raynouard.  —  Choix  de  poésies  de  troubadours,  t.  ii  (1817),  p.  cxlvi 
et  144.  Cet  auteur  reproduit  sans  observation  la  remarque  absurde  de 
Falconet. 
DouHET.  —  Dictionnaire  des  légendes  (1855),  col.  388-392. 
Desjardins,  dans  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes  (1872),  t.  xxxni, 
p.  267-274. 
HuBAUD,  dans  Revue  de  Marseille,  t.  iv  (1858),  p.  269-279. 
Mabillox.  —  Annales  Benedictini,  lib.  lui,  n.  42. 
Patrologia  latina.  t.  cxxiv,  col.  543-8. 
GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  597. 
Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  452,  615,  636,  644. 
MoxE.  —  Hymni  medii  sévi,  t.  m,  p.  297  et  seq. 
Gallia  Christiana  (nova),  t.  i,  col.  237. 


294  20   OCTOBRE. 


Une  sainte  Foi  est  honorée  en  Alsace,  sans  qu'il  soit  bien  clair  si 
c'est  la  martyre  d'Agen.  Acta  Sanctorum  Boll.  aug.,  t.  i,  p.  17. 


Une  autre  sainte  Foi  est  citée  par  M.  H.  Otte  (Kunst-Archaeologie), 
comme  sœur  de  saint  Maurice  d'Agaune  ;  le  R.  P.  Ch.  Cahier  ajoute  : 
et  j'avoue  ne  pas  savoir  où  on  l'a  trouvée.  Il  est  peut-être  juste  de  dire 
encore  que  dans  le  langage  chrétien  le  mot  sœur  aplusieurs  acceptions. 


Sainte  Foi,  martyre  à  Rome,  1"  août. 

Sainte  Foi,  martyre  à  Constantinople,  7  septembre. 


SAINT  ADÉLARD, 

CHANOINE  ET  ARCHIDIACRE  DE  TROYES. 

1004. 

(P.  Boll.  XII.  476.) 

Saint  Adélard,  Adelardus,  né  àTroyes  au  commencement  du  x"^  siècle; 
fut  pourvu  de  bonne  heure  d'une  prébende  canoniale  et  contribua  puis- 
samment à  faire  observer  par  le  chapitre,  la  vie  commune.  Il  accomplit  le 
pèlerinage  de  Jérusalem  d'où  il  rapporta  de  précieuses  reliques  et  fonda 
l'abbaye  de  Saint-Sauveur  pour  des  moines.  Il  mourut  le  20  octobre  l'an 
1004  selon  le  sentiment  le  plus  probable  ;  cependant  d'autres  reculent 
sa  mort  jusqu'à  l'année  1015. 

Acta  Sanctorum  Boll.  20  oct.,  t.  viii,  p.  980-995.  Il  ne  reste  point 
de  Vie  de  saint  Adélard,  mais  seulement  un  discours  qui  fut  prononcé 
peu  de  temps  après  sa  mort  et  où  les  principaux  faits  de  sa  vie  sont 
rapportés  avec  plus  d'exactitude  qu'il  n'est  ordinaire  dans  les  œuvres 
oratoires.  Il  faut  aussi  consulter  les  leçons  des  offices  propres  aux  cha- 
noines réguliers  anciens  de  France  et  ceux  de  l'Eglise  de  Troyes. 

CouRTALON.  —  Topographie  historique  du  diocèse  de  Troyes,  t.  n. 


SAINT   JEA.N'   DE    KENTI  ;    SAINTE   IRÈNE,    VIERGE   ET   MARTYRE.        295 


SAINT  JEAN  DE  KENTI. 

PRÊTRE    SÉCULIER,    PROFESSEUR   DE   THÉOLOGIE 
A  l'université  DE   CiiACOVIE. 

1473. 

(P.  Boll.  XII.  4S0.) 

Saint  Jean  de  Kenti,  Cant/us,  naquit  vers  l'an  1403  ;  il  fut  professeur 
à  l'université  de  Cracovie  ;  accomplit  plusieurs  pèlerinages  et  mourut 
à  Cracovie  le  24  décembre  1473.  Sa  fête  est  fixée  au  20  octobre. 

Saint  Jean  de  Kenti  est  l'un  des  patrons  de  Cracovie,  de  la  Lithuanie 
et  de  toute  la  Pologne. 

Il  reste  une  Vie  très  bonne  de  saint  Jean  de  Kenti  écrite  par  Adam 
rOpatow,  Adamus  Opatovùis,  imprimée  à  Cracovie  en  1628  et  1632. 
Ellle  est  reproduite  par  les  Bollandistes. 

Acta  Sanctoruoi  Boll.  20  oct.,  t.  viii,  p.  1042-1106.  Recueil  des 
miracles.  Appendice  contenant  la  Bulle  de  canonisation. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  23,  n.  12  et 
pas  si  m. 

Chevalier.  — Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1201.  Plusieui'S 
Vies  en  polonais  et  en  italien. 


SAINTE  IRÈNE  DE  TOMAR,  VIERGE  ET  MARTYRE, 

DE  L'ORDRE  DE  SAINT-BENOÎT. 

653. 

(P.  Boll.  XII.  482.) 

Sainte  Irène.  Irenes,  moniale  bénédictine,  eut  la  gloire  de  verser  son 
sang  pour  la  foi  durant  la  persécution  arabe,  à  Scalabis  qui  a  pris  le 
nom  de  Santarem,  dans  la  province  d'Estramadure,  au  Portugal. 

Sainte  Irène  est  patronne  de  la  ville  de  Santarem. 

Il  reste  une  Passion  ancienne  de  sainte  Irène  publiée  par  Florez  et 
par  les  Bollandistes. 

Acta  Sanctorum  Boll.  20  oct.,  t.  viii,  p.  902-912.  Texte  de  Florez, 
t.  XIV,  et  l'ancien  bréviaire  d'Evora  en  Portugal. 

Ménard.  — Martyrologium  Benedictinum.  p.  91. 


296  2()  OCTOBRE. 

LE  BIENHEUREUX  HUMBAULD, 

CINQUANTE-DEUXIÈME  ÉVÈQUE  d'aUXERRE,    CONFESSEUR. 

1115. 

(P.  Boll.  XII.  483.) 

Le  B.  Humbauld,  Uiimbaldus,  Humbaiidus,  gouverna  l'Eglise 
(l'Auxerre  de  l'année  1095  au  20  octobre  1115.  Saint  Yves  de  Chartres 
lui  écrivit  deux  lettres  très  importantes. 

Les  Actes  du  B.  Humbauld  nous  sont  connus  par  l'histoire  des  évo- 
ques d'Auxerre  publiée  par  Labbe  et  reproduite  par  les  Bollandistes. 

Labbe.  —  Bibliotheca  manuscriptorum,  t.  i,  p.  456. 

Acta  Sanctorum  Boll.  20  aug.,  t.  viii,  p.  996-1007. 

Gallia  Christiana,  t.  xii,  col,  288-9.  Instr.  col.  107. 

Lebeuf.  —  Mémoires  concernant  l'histoire  civile  et  ecclésiastique 
d'Auxerre,  éd.  1848,  t.  i,  p.  277-28G.  Lebeuf  ne  donne  à  saint  Hum- 
bauld que  le  titre  de  Vénérable  et  il  le  fait  régner  de  1087  à  1114. 

SAINT   SINDULPHE,    OU    SINDOU, 

CONFESSEUR    AU  DIOCÈSE  DE  REIMS. 

Vers  l'année  600. 

{P.  Boll.  XII.  468.) 

Saint  Sindulphe,  Sindiilfus,  Sindulphiis,  était  prêtre  et  né  en  Aqui- 
taine. Pressé  du  désir  de  s'avancer  dans  la  pratique  de  la  perfection 
évangélique,  il  quitta  sa  patrie.  Pour  être  plus  sûr  de  vivre  inconnu  il 
s'avança  jusque  dans  le  pays  Rémois  où  il  trouva  près  du  village 
d'Aussance,  Alsontiae,  à  quatre  lieues  environ  de  la  cité,  un  lieu  désert, 
qui  correspondait  à  ses  désirs.  11  y  construisit  une  cabane  et  y  mena 
la  vie  la  plus  austère  des  anachorètes. 

Sindulphe  aurait  souhaité  sans  doute  continuer  la  vie  retirée  qu'il 
était  venu  chercher,  mais  ses  vertus  attirèrent  les  populations  à  sa 
cellule  et  la  charité  ne  lui  permit  pas  de  leur  refuser  les  instructions  et 
les  consolations  qu'elles  attendaient  de  lui.  La  science  de  la  Sainte 
Ecriture  qu'il  possédait  à  fond  l'aidait  merveilleusement  à  remplir  ce 
ministère.  La  méditation  de  ce  saint  livre  faisait  aussi  ses  plus  douces 
délices. 

Il  mourut  dans  un  âge  avancé  vers  l'an  600,  d'autres  reculent  sa 
mort  jusqu'à  l'année  720  environ.  Il  fut  inhumé  dans  le  lieu  même  où  il 
avait  pratiqué  tant  d'austérités.  Les  miracles  qui  s'opérèrent  près  de 
sa  dépouille  mortelle  firent  désirer  aux  bénédictins  de  l'abbaye  de 


SAINT   HILARION   DE   TAI3ATH  ;    SAINT   MALCH   DE   MAROXIK.  297 

Hautvillers  de  les  posséder  dans  leur  monastère  pour  leur  rendre  les 
honneurs  convenables.  Cette  translation  eut  lieu  en  840,  et  Altmannus, 
moine  de  l'abbaye,  mort  en  882,  écrivit  alors  la  Vie  du  serviteur  de  Dieu. 
On  transporta  en  même  temps  à  Hautvillers  les  reliques  de  l'impéra- 
trice sainte  Hélène. 

La  fête  de  saint  Sindulphe  s'est  toujours  célébrée  le  20  octobre. 

Il  y  a  dans  le  diocèse  de  Clermont  une  paroisse  qui  s'appelle  Saint- 
Sandoux.  du  nom  de  notre  bienheureux,  dit-on. 

DoM  Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  îS.  Ben.,  Saec.  i,  p.  368-371  ; 
ssec.  IV,  11*^  part.,  p.  153-156. 

Acta  Sanctorum  Boll.  20  oct.,  t.  viii,  p.  890-896. 

Gallia  Christiana.  t.  ix,  col.  252  et  seq. 


XXP  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  HILARION  DE  TABATH, 

patriarche   des    solitaires   de   la    PALESTINE. 

371. 

(P.  Boll.  XII.  486.) 

Saint  Hilarion,  Hilario,  né  à  Tabath  vers  l'an  291,  fut  baptisé  en  306, 
devint  abbé  en  Palestine  et  mourut  dans  l'Ile  de  Chyre  le  21  octobre  371. 

La  Vie  de  saint  Hilarion  est  admirablement  racontée  par  saint 
Jérôme,  Opeva^  t.  iv,  part,  n,  p.  74,  éd.  Bénéd. 

Acta  Sanctorum  Boll.  21  oct.,  t.  ix,  p.  16-59. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  537-540. 

Usuard.  —  Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  601  et  seq. 


SAINT  MALCH  DE  MARONIE. 
Fin  du  IV''  siècle. 

(P.  Boll.  xn.  492.) 

Saint  Malch,  Malchus^  de  Nisibe,  fit  profession  de  la  vie  monastique, 
il  fut  fait  prisonnier  par  des  Sarrasins  et  mourut  en  captivité  à  Maronie, 
Maroniœ.,  près  d'Antioche. 

Saint  Jérôme  lui-même  a  écrit  la  Vie  de  saint  Malch. 

Acta  Sanctorum  Boll.  21  oct.,  t.  ix,  p.  59-69. 

RoswEiDE.  —  Vitse  Patrum,  éd.  1617,  p.  318. 


298  21  OCTOBRE. 


SAINTE  URSULE  ET  SES  COMPAGNES, 

VIERGES  ET   MARTYRES  A   COLOGNE. 

IV"  OU  V<^  siècle. 

(P.  Boll.  XII.  496.) 

Sainte  Ursule,  Ursula,  vierge  et  martyre,  est  l'une  des  cinquante- 
trois  reines  ou  princesses  ornées  de  l'auréole  de  la  sainteté  que  compte 
la  Grande-Bretagne.  Elle  fut  mise  à  mort  avec  un  très  grand  nombre 
de  compagnes,  comme  l'attestent  encore  les  reliques  existantes  à  Colo- 
gne dans  l'église  qui  porte  son  nom,  quoique  depuis  des  siècles  ces 
reliques  aient  été  dispersées  dans  toute  la  chrétienté.  A  quelle  épo- 
que? Il  est  impossible  de  le  dire  précisément,  mais  plus  probablement 
vers  450,  dans  l'une  des  invasions  des  bandes  d'Attila. 

Sainte  Ursule  est  honorée  dans  la  ville  de  Rome  où  une  église  lui 
est  consacrée.  Le  Sénat  doit  offrir  tous  les  quatre  ans  dans  cette 
église,  au  jour  de  la  fête,  un  calice  et  quatre  torches.  A  l'église  de  Saint- 
Louis  des  Français,  on  expose  une  tète  d'une  des  compagnes  ;  la  même 
chose  se  fait  dans  beaucoup  d'églises  hors  de  Rome,  comme  en  l'église 
abbatiale  de  Sainte-Cécile  à  Solesmes.  Saint  Ursule  et  ses  compagnes 
sont  patronnes  de  Cologne  où  il  y  a  une  église  sous  leur  invocation, 
laquelle  fut  abbatiale  à  partir  de  l'année  922  et  desservie  par  un  chœur 
de  moniales  bénédictines.  La  ville  de  Delft  dans  la  Hollande  méridio- 
nale est  sous  le  même  patronage  ;  l'ancienne  Sorbonne,  à  Paris  ;  les 
petites  filles,  les  institutrices  ;  les  nombreuses  branches  de  la  famille 
religieuse  des  Ursulines  sous  la  règle  de  saint  Augustin.  Sainte  Ursule 
est  aussi  spécialement  invoquée  pour  la  bonne  mort. 

Acta  Sanctorum  Boll.  21  oct.,  t.  ix,  p.  73-207. 

Analecta  Bollandiana,  t.  m,  p.  1-20. 

BexoIt  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  iv,  part,  n,  c.  20;, 
n.  59. 

Légende  de  sainte  Ursule  et  des  onze  mille  vierges,  d'après  les  an- 
ciens tableaux  de  l'église  Sainte-Ursule  à  Cologne,  reproduits  en  chro- 
molithographie, par  Kellerhoven,  texte  par  Dutron.  1  vol.  in-4",  orné 
de  22  planches  en  couleur. 

PoTTHAST.  —  Bibliot.  hist.  medii  sévi,  p.  917-8. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  2264-5. 


LES  SAINTES  CORDULE,  ALBINE  ET  ESSENCE, 

compagnes  de  sainte  URSULE  ET  MARTYRES. 

Les  révélations  de  sainte  Elisabeth  de  Schonaug  et  du  B.  Hermann 
Joseph,  chanoine  régulier,  contiennent  les  noms  d'un  assez  grand  nom- 


SAINT    WULFILAIC,    DIACUK.  299 

bre  des  vierges  martyres  qui  moururent  avec  sainte  L'rsule  ;  mais  il 
est  impossible  de  s'arrêter  ù  chacun.  (Acta  Sanctorum  Boll.  21  oct,. 
t.  IX,  p.  1G3-207.) 

Sainte  Cordule,  Co?'diila,  était  l'une  des  compagnes  de  sainte  Ursule. 
Epouvantée  des  supplices  qu'elle  voyait  infliger  à  ces  courageuses  vier- 
ges, elle  parvint  à  se  cacher  et  échappa  à  la  mort  ;  mais  le  lendemain, 
se  repentant  de  son  infidélité  à  la  grâce,  elle  se  présenta  elle-même  et 
reçut  la  couronne  du  martyre.  Certains  exemplaires  de  la  passion  des 
onze  mille  vierges  ajoutent  un  chapitre  spécial  pour  faire  le  récit  de  la 
mort  de  sainte  Cordule. 

En  1181  des  moines  de  l'abbaye  de  Grandmont  furent  députés  à  Colo- 
gne pour  obtenir  des  reliques  des  onze  mille  vierges  ;  ils  furent  heu- 
reux dans  leur  démarche  ;  Philippe,  archevêque  de  Cologne,  et  Girard, 
abbé  de  Siégleur,  leur  remirent  les  corps  des  saintes  Albine,  Albina, 
et  Essence,  Essentia,  pour  lesquelles  une  belle  châsse  émaillée  fut 
fabriquée  dans  l'abbaye  même  de  Grandmont.  A  partir  de  ce  jour  elles 
reçurent  un  culte  particulier  dans  ce  monastère. 

Acta  Sanctorum  Boll.  22  oct.,  t.  ix,  p.  580-6. 

CoMBACH.  —  Vita  sanctse  Ursulse  (1647),  t.  i,  p.  14. 

Analecta  Bollandiana,  t.  i  (1883),  p.  534,  n.  3,  et  le  texte  dans  l'ap- 
pendice. 

Dictionnaire  d'épigraphie,  t.  i,  col.  680. 


SAINT  WULFILAIC,  VULGAIREMENT  OUFLAY, 

DIACRE    A    YVOY-CARIGNAN,    DE   l'ORDRE    DE    S  AIXT-B  ENOÎT. 

Vers  594. 

(P.  Boll.  XII.  498.) 

Saint  Wulfilaïc,  Wiilfilaïcus,  diacre  à  Yvoy-Carignan,  Ivodii,  fonda- 
teur d'un  monastère  et  stylite  dans  l'enceinte  même  du  cloître,  fut  un 
objet  d'admiration  pour  ses  contemporains.  Il  est  ordinairement  honoré 
le  7  juillet. 

Grégoire  de  Tours.  —  Hist.  eccles.  Francorum,  lib.  viii,  c.  15. 

Acta  Sanctorum  Boll.  7  jul.,  t.  ii,  p.  478-480.  Outre  le  passage  de 
Grégoire  de  Tours,  récit  de  la  mort  d'après  la  Vie  de  saint  Margneric, 
évèque  de  Trêves,  écrite  par  Eberwin. 

Berthelot.  —  Histoire  du  duché  de  Luxembourg,  t.  ii,  p.  64-70. 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecia,  t.  u,  p.  174-V;  t.  vu, 
p.  864. 


300  21    OCTOBRE. 

SAINTE  CÉLINE  OU  CÉLINIE,  MÈRE  DE  SAINT  REMI. 

Y^  siècle. 

(P.  Bail.  m.  507.) 

Sainte  Céline,  Celùia,  ne  mourut  pas  avant  l'an  458.  Elle  est  honorée 
à  Laon  et  à  Reims  le  21  octobre. 

Il  ne  reste  pas  de  Vie  ancienne  et  ce  que  l'on  sait  de  cette  bienheu- 
reuse Servante  de  Dieu  est  tiré  des  Vies  très  certaines  de  saint  Rémi. 

Acta  Sanctorum  Boll.  21  oct.,  t.  ix,  p.  318-322. 

UsuARD,  dans  Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  601. 

SAINTE  CÉLINE  DE  MEAUX,  VIERGE. 

Vers  530. 

(P.  JBoU.  XII.  507.) 

Sainte  Céline,  vierge,  est  honorée  à  Meaux  où  elle  naquit  et  où  elle 
mourut  avant  l'année  530. 
Acta  Sanctorum  Boll.  21  oct.,  t.  ix,  p.  306-9. 
Toussaint  du  Plessis.  —  Histoire  de  l'Eglise  de  Meaux,  1. 1,  p.  9  et  suiv. 

SAINT  ASTIER,  ERMITE  EN  PÉRIGORD. 
Vers  640. 

(P.  Bail.   XII.  508.) 

Saint  Astier,  Asterius,  disciple  de  saint  Cybard  et  moine  comme  son 
maître,  vécut  en  solitaire,  mais  environné  d'autres  solitaires  qui  for- 
maient une  sorte  de  communauté. 

AuBERTiN  (Anthonin).  —  La  Vie  de  saint  Astier,  religieux,  anachorète 
et  confesseur,  par  le  R.  P.  A...  A...,  prieur  de  l'abbaye  d'Estival,  de  la 
congrégation  d'ancienne  rigueur  de  l'ordre  de  Prémontré.  A  Nancy,  par 
Anthonin  Chariot,  imprimeur  devant  la  primatiale,  1656.  In-12.  Réim- 
primé par  M.  le  marquis  de  Saint-Astier.  In-8°,  Périgueux,  1872,  Faure 
et  Rastoul,  imprimeurs. 

Carles.  —  Les  titulaires  et  les  patrons  du  diocèse  de  Périgueux,  1884, 
p.  270-1. 

Semaine  religieuse  de  Périgueux,  t.  iv  (1869),  p.  403  et  suiv. 

AuDiERNE.  —  Notice  historique  sur  la  ville  de  Saint-Astier,  son  église 
et  une  ancienne  chapelle,  par  l'abbé  A...  Périgueux,  1841.  In-8o  de  28  p. 


s.    ASTÈKE,    l'UÉniE  ;    s.    ASTIÉ,    AlJiîK  ;    S.    CONDÉ,    CONFESSEUR.     301 

Nota.  —  Saint  Astier  de  Périgord  est  ordinairement  honoré  le  20  avril. 
V.  Chastelain,  Martyrologe  universel,  p.  189;  Chevalier,  Répertoire  des 
sources  hist.,  col.  180. 


SAINT  ASTÈRE,  PRÊTRE  ET  MAP.TYR. 
222. 

(P.  Bull.  XII.  434.) 

Saint  Astère,  Asterius.  prêtre  et  martyr  à  Ostie,  est  célèbre  dans  les 
fastes  de  l'Eglise  et  il  se  trouve  inscrit  dans  les  plus  anciens  martyro- 
loges au  21  octobre.  Il  est  aussi  au  Martyrologe  romain.  Cependant 
nous  n'avons  pas  d'Actes  de  son  martyre. 

Acta  Sanctorum  Boll.  21  oct.,  t.  ix,  p.  G-11. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  439. 

UsuARD,  dans  Patrologia  latina,  t,  cxxiv.  col.  601-3. 


SAINT  ASTIE,  ABBE  DE  SAINT-SOUR  DE  TERRASSOX. 

Vers  600. 

^  Saint  Astié,  Astedius,  neveu  de  saint  Yrieix,  Aredius,  et  son  succes- 
seur à  la  tête  de  l'abbaye  de  Terrasson. 
Gallia  Christiana,  t.  ii,  col,  593  et  1533. 
PouLBRiÈRE.  —  Histoire  du  diocèse  de  Tulle,  p.  38. 

SAINT  CONDÉ  OU  CONDÈDE,  CONFESSEUR. 

DE  l'ordre  de  saint-bengIt. 

685. 

(P.  Boll.  xii.  509.) 

Saint  Condé  ou  Condède,  Condedus,  fut  moine  en  l'abbaye  de  Fonte- 
uelle,  au  diocèse  de  Rouen,  après  avoir  été  anachorète  en  l'île  de 
Beleimac.  Il  mourut  le  21  octobre  685.  Il  est  célèbre  par  le  nombre 
et  l'éclat  de  ses  miracles. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Stec.  ii,  p.  862. 

.\cta  Sanctorum  Boll.  21  oct.,  t.  ix,  p.  351-366. 

CoRBLET.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  i,  p.  545-553. 


302  21   OCTOBRE. 

SAINTE  BRICTULA,  MARTYRE. 
IV'  siècle. 

Sainte  Brictula  fut  Tune  des  compagnes  de  sainte  Ursule  et  elle  est 
spécialement  mentionnée  dans  les  Additions  au  martyrologe  d'Adon  et 
dans  les  Actes  publiés  par  les  Bollandistes. 

Son  nom  se  trouve  quelquefois  transformé  en  Brittula  et  Britula  : 
de  là  aussi  les  noms  de  Brigida,  Brigitta  et  Brigittula. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis.  Romse,  1745,  in-foL,  p.  644. 

^  —  i 

1 

,     .  I 

SAINT  BERTHOLD,  EVEQUE  ET  MARTYR  EN  LIVONIE.  I 

1198. 

Saint  Berthold,  Bertholdus,  naquit  en  Saxe  et  il  y  embrassa  la  vie 
monastique  dans  l'abbaye  de  Notre-Dame  de  Luka,  sous  la  règle  de 
saint  Benoît.  Il  devint  plus  tard  abbé  de  ce  monastère  et  ayant  ensuite 
reçu  l'inspiration  divine  pour  aller  évangéliser  les  peuples  infidèles,  il 
travailla  surtout  dans  la  Livonie.  Il  fut  sacré  évêque  à  Brème  en  1196 
et  il  devint  le  successeur  de  saint  Meinhaedus  qui  avait  déjà  évangélisé 
ces  parages  et  constitué  une  Eglise  dont  il  fut  le  guide  avec  le  titre 
d'évêque. 

Durant  deux  années  que  dura  son  épiscopat,  le  bienheureux  Berthold 
accomplit  de  grandes  choses.  Ce  fut  lui  qui  jeta  les  fondements  de  la 
cité  de  Riga,  qui  devint  dès  lors  cité  épiscopale.  Son  successeur,  Albert 
von  Boschoevden,  fit  construire  l'église  cathédrale  qui  fut  dédiée  en  1206 
sous  le  patronage  de  la  très  sainte  Vierge.  En  1255  cette  église  fut  érigée 
en  métropole. 

Saint  Berthold  dut  éprouver  de  terribles  contradictions  de  la  part 
d'une  population  en  grande  majorité  infidèle,  car  Albert,  son  successeur, 
travailla  avec  une  grande  ardeur  pour  rétablir  la  religion.  Au  milieu 
des  troubles  suscités  contre  son  ministère,  saint  Berthold  eut  la  gloire 
de  verser  son  sang  pour  l'Evangile. 

Gabr.  Bucelix.  —  Menologium  Benedictinum,  21  oct.,  p.  727.  Il 
rapporte  les  paroles  de  Manrique. 

Ant.  Theiner.  —  Monumenta  Poloniss,  t.  i,  passim;  t.  ii,  p.  59-61, 
74-76,  205-214  et  passim. 

Hexricus  Letti.  —  Origines Livonice  sacrse  et  profanse  (ad  ann.  1227). 
Francf.,  1740. 

KuRD.  ScHLozER.  —  Histoirc  de  la  Livouie  (en  allemand).  Berlin,  1850. 

Jacobson.  —  De  la  métropole  de  Riga  (en  allemand).  Leipsig,  1836. 

Scriptores  rerum  Livonicarum.  Riga,  1847-1849. 

Gams.  —  Séries  episcoporum,  p.  306. 


SAINT   BERTHOLD,   BÉNÉDICTIN  ;    SAINT    ABEHCI-:.  303 


SAINT  BERTHOLD,  BENEDICTIN,  OBLAT. 
XIP  siècle. 

Saint  Berthold,  Bertholdus,  vécut  au  commencement  du  xii°  siècle. 
Il  était  issu  de  l'une  de  ces  familles  anglo-saxonnes  que  les  rigueurs 
de  Guillaume  le  Conquérant  obligèrent  à  quitter  leur  patrie  après  la 
conquête  de  1066.  La  famille  du  Serviteur  de  Dieu  s'était  d'abord 
réfugiée  à  Milan  ;  elle  vint  ensuite  à  Parme  où  Berthold  revêtit 
l'habit  de  frère  oblat  dans  l'abbaye  des  moniales  de  Saint-Alexandre. 
Il  y  exerçait  le  métier  de  cordonnier  et  dans  cette  humble  condition  il 
acquit  de  si  grands  mérites  qu'il  est  honoré  de  tout  temps  d'un  culte 
public  dans  la  ville  de  Parme  et  dans  l'ordre  de  Saint-Benoit. 

Gabr.  Bucelin.  —  Menologium  Benedictinum,  in  indice. 

Acta  Sanctorum  Boll.  21  oct.,  t.  ix,  p.  408-411.  Victor  Buck. 

Rom.  Pico.  —  Vita  e  miracoli  di  S.  Bertoddo  oblato  del  monastero 
délie  monache  di  S.  Alessandro  di  Parma.  Piacenza,  1644,  in-8°. 

Orderic  Vital.  —  Historia  eccles.,  lib.  vi. 

Augustin  Thierry.  —  Hist.  de  la  conquête  d'Angleterre,  t.  ii. 


XlIP  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  ABERCE,  ÉVEQUE. 

Vers  l'an  162. 

(P.   Boll.  XII.    513.) 

Saint  Aberce,  Abei^cius,  évêque  d'Hiérapolis,  dans  la  partie  de  la 
Phrygie  qui  devint  plus  tard  la  province  de  Phrygie  Salutaire  et  dont 
Synnadh  était  la  métropole,  et  non  pas  d'Hiérapolis  sur  le  Lycus,  la 
ville  de  saint  Philippe,  de  Papias  et  d'Apollinaire. 

Il  écrivit  une  lettre  en  faveur  de  la  religion  chrétienne  et  il  l'adressa 
à  l'empereur  Marc-Aurèle  (163-180).  Cette  lettre  malheureusement  ne 
nous  est  pas  parvenue. 

Nous  n'avons  pas  non  plus  de  Vie  ancienne  de  saint  Aberce;  celle 
qui  nous  feste  est  attribuée  à  Métaphraste  et  semble  composée  d'après 
une  épitaphe  qui  est  certainement  du  second  siècle  ou  du  commence- 
ment du  troisième.  Elle  a  été  composée  par  saint  Aberce  lui-même.  Le 
texte  grec  de  cette  inscription  a  été  remanié  par  Boissonnade,  le  P.  Gar- 
rucci,  le  cardinal  Pitra,  M.  L.  Duchesne.  Voici  le  sens  qu'elle  présente  : 

«  Citoyen  d'une  ville  distinguée,  je  me  suis  préparé  ce  monument  [de 
mon  vivant]  pour  que  mon  corps  y  soit  [un  jour]  déposé.  Je  m'appelle 


304  22  OCTOBRE. 

Abercius,  je  suis  disciple  du  saint  Pasteur...  On  ne  doit  point  mettre 
un  autre  tombeau  au-dessus  du  mien,  sous  peine  d'amende  :  deux  mille 
pièces  d'or  pour  le  fisc  romain,  mille  pour  ma  chère  patrie,  Hiérapolis.  » 

Il  est  très  vraisemblable  que  le  saint  évêque  d'Hiérapolis  est  cet 
Abercius  Marcellus  auquel  Zotique,  évèque  d'Ostren,  adressa  un  écrit 
qu'il  avait  composé  avec  un  autre  contre  les  montanistes  d'Ancyre. 

Les  historiens  font  remarquer  que  le  christianisme  était  très  puissant 
et  très  répandu  en  Asie-Mineure  dès  le  temps  de  Septime  Sévère  (193-211). 

SiMÉON  Métaphraste,  daus  la  Patrologia  graeca.  Migne,  t.  cxv,  col. 
1211-1248. 

Fabricius.  —  Bibliotheca  graeca  (1712),  t.  v,  p.  188. 

P.  Halloix.  —  Ecclesire  orientalis  scriptores  (1636),  t.  ii,  p.  1-150. 

Ceillier.  —  Histoire  des  auteurs  sacrés  et  eccl.,  2'  éd.,  1. 1,  p.  448-9. 

Cave.  —  Scriptores  ecclesiastici  (1741),  t.  i,  p.  66. 

Baronius.  —  Annales  ecclesiastici  (1588),  ad  an.  163,  n.  10-15. 

Pagi.  —  Critica  in  Annales  Barouii  (1689),  11. 

Acta  Sanctorum  Boll.  22  oct.,  t.  ix,  p.  485-493. 

Lequien.  —  Oriens  Christianus,  t.  i,  p.  828-858. 

Gams.  —  Séries  episcoporum,  p.  446. 

Gard.  Pitra.  —  Spicilegium  Solesmense,  t.  m,  p.  532  et  seq. 

Com.  J.-B.  de  Rossi.  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1882, 
p.  79-84. 

L.  DucHESNE,  dans  le  Bulletin  critique  du  15  août  1882,  p.  135  et  136; 
et  1883,  p.  438. 

Pvevue  archéologique,  septembre  1883,  p.  194  et  suiv. 


SAINT  PHILIPPE,  ÉVÊQUE  D'HÉRACLEE, 

ET   SES    COMPAGNONS,   MARTYRS   A   ANDRINOPLE   EN   ROUMÉLIE. 

304. 
(P.  Boll.  XII.  522.) 

Saint  Philippe,  évêque  d'Héraclée  en  Thrace,  souffrit  le  martyre  en 
304,  avec  le  prêtre  Philippe  et  le  diacre  Hermès  qui  avait  eu  le  rang  de 
décurion. 

Les  Actes  de  saint  Philippe  sont  justement  reconnus  comme  au- 
thentiques. 

Mabillon.  —  Vetera  Aualecta.  t.  iv,  p.  134.  Mabillon  a  le  premier  fait 
connaître  les  Actes  sincères. 

RuiNART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  éd.  1859.  p.  442  et  seq.  Texte 
plus  pur  et  discussion  historique  très  solide. 

Acta  Sanctorum  Boll.  22  oct.,  t.  ix,  p.  537-546. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  541. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  605-610. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  eccl.,  t.  v,  p.  302-310,  706-707. 


SAINT  MELLON,  ÉVÊQUE  ;  SAINT  EUCAIRE,  ÉVÊQUE.        305 

SAINT  MELLON  OU  MELAINE  DE  CARDIFF, 

ÉVÊQUE  DE  ROUEN,  CONFESSEUR. 

Vers  311. 

(P.  Boll.  XII.  526.) 

Saint  Mellon,  Mellonns,  Melanins,  devint  évêque  de  Rouen  en  260 
environ  et  mourut  en  311  ou  314. 

Saint  Mellon  est  le  patron  de  la  ville  de  Pontoise.  D  existait  dans 
cette  ville  une  abbaye  fondée  vers  899  sous  le  même  titre...  Elle  fut 
plus  tard  transformée  en  une  collégiale  qui  subsista  jusqu'à  la  Ré- 
volution. 

Il  existe  une  Vie  de  saint  Mellon  qui  a  une  certaine  antiquité,  mais 
qui  n'a  pas  beaucoup  d'autorité,  parce  qu'elle  a  été  écrite  longtemps 
après  les  événements  qu'elle  raconte. 

Acta  Sanctorum  Boll.  22  oct.,  t.  ix,  p.  554-574. 

Analecta  Bollandiana,  1. 1,  p.  628. 

Gallia  Christiana,  t.  xi,  col.  15  et  16. 

PoMMERAYE.  —  Histoii'e  des  archevêques  de  Rouen,  p.  44. 

Trigon.  —  Histoire  ecclésiastique  de  Normandie,  t.  i,  p.  11. 

Hellot  (A.  de).  —  Saint  Mellon  est-il  mort  à  Héricoun?  Rouen,  1885. 
In-S"  br.  de  41  pages  d'après  des  documents  nouveaux  et  inédits. 

Sauvage.  —  Actes  de  saint  Mellon,  premier  évêque  de  Rouen,  publiés 
et  annotés.  —  Rouen,  Fleury,  1884.  In-S",  326  p.  Compte  rendu  par 
L.  Duchesne  dans  Bulletin  critique,  1^'"  janvier  1885,  p.  1-5. 

Nota.  —  A  l'époque  de  la  Révolution  les  reliques  de  saint  Mellon  qui 
depuis  880  reposaient  à  Pontoise  ont  été  perdues  et  son  église  renversée. 

SAINT  EUCAIRE,  ÉVÊQUE, 

MARTYR  PRÈS  DE  POMPEY,    AU  DIOCÈSE    DE    XAJsXY. 

362. 
(P.  Boll.  XII.  529.) 

Saint  Eucaire,  Eiicharius,  évêque  probablement  de  Gran,  souffrit  le 
martyre  avec  plusieurs  compagnons  en  l'an  362,  le  27  octobre.  Plus  tard 
le  siège  épiscopal  fut  transporté  à  Toul.  Saint  Eucaire  est  l'un  des 
patrons  de  Trêves,  de  Metz  et  Tongres. 

L'existence  de  ce  saint  évêque  et  martyr  est  attestée  par  des  docu- 
ments vraiment  historiques  ;  mais  ses  Actes  ne  méritent  pas  confiance. 

Acta  Sanctorum  Boll.  27  oct.,  t.  xii,  p.  223-233. 

Gallia  Christiana,  t.  xm,  col.  371  et  400. 

Sup.  AUX  Vies  des  Sai>ts —  Tùme  III.  20 


306 


22  OCTOBRE. 


DiGOT  (Aiig.).  —  Mémoire  sur  l'épiscopat  de  saint  Eiicaire  et  la 
translation  du  siège  épiscopal  de  Gran  dans  la  ville  de  TouL  dans  les 
Mémoires  de  la  société  philomatique  de  Verdun  (^1843),  t.  ii,  p.  73-107. 

HYMNE    DE    SAINT    EUGHAIRE 
(Tirée  du  bréviaire  Toulois  de  1595) 


Aima  mater  Ecclesia 
Solemnizet  in  gauclio, 
Totaque  Lothariugia 
Digne  psallat  Euchario. 

Hic  ex  clara  progenie 
Claruin  traxit  origiuem, 
Imitatus  quoddie 
Parentum  sanctitudinem. 

Hic  illustrem  Eliphium 
Fratrem  germanum  liabuit, 
Qui  per  lidei  radium 
In  urbe  Leuca  claruit. 

Hi  duo  clari  moribus, 
Cum  sorore  Libaria, 
Susanna,  Meuna,  plebibus 
Dali  suQt  ut  solatia. 

Ipsorum  paler  Baccius, 
Mater  Lientrudis  dicitur, 
Quorum  proies  uberius 
Deo  devota  uoscitur. 

Sanctum  tamen  Eucharium 
Ac  virtulum  apiticem 
Urbs  Grandis  et  confinium 
Habuit  iu  pontificem. 

Julianus  apostata, 
Sacrum  caput  Eucharii, 
Sacra  contemnens  dogmata, 
Truncavit  ictu  gladii. 

Sic  necavit  Eliphium 
Ac  sororem  Libariam  ; 
Non  evadens  judicium, 
Nos  transmisit  ad  gloriam. 

Patri,  Xato,  Paraclito, 
Laus,  honor,  virtus,  gloria, 
Qui  nos  sanctorum  merito 
Perducat  ad  cœlestia.  Amen. 


Que  l'Eglise,  notre  bienheureuse  mère, 
célèbre  joyeusement,  que  toute  la  Lorraine 
chante  dignement  le  martyr  Eucaire. 


Il  tire   son    origne   d'une   illustre   race, 
constamment  il  imite  la  piété  de  ses  parents. 


Il  eut  pour  frère  germain  le  glorieux 
Elophe  dont  l'éclatante  foi  resplendit  dans 
la  ville  de  Toul. 


Tous  deux,  de  mœurs  exemplaires,  furent 
donnés  aux  populations  comme  protecteurs, 
avec  leurs  soeurs  Libaire,  Menne  et  Susanne. 


Leur  père  se  nommait  Baccius,  leur  mère 
Lieatrude,  dont  la  pieuse  famille  est  sura- 
bondamment connue  de  Dieu. 


La  ville  de  Grand  et  ses  confins  (1)  eut 
pour  évêque  saint  Euchaire,  exemple  de 
vertus. 


Julien  l'Apostat,  ce  contempteur  des 
dogmes  sacrés,  trancha,  par  le  glaive,  le 
chef  vénérable  d'Eucaire. 


Ainsi  fit-il  périr  Elophe  et  Libaire,  sa 
■'    '      ■■■         :f^r  clans  la  gloire  sans 

.    . i  ,1  „  n  :  „ . . 


sœur;  ils  les  lit  passer  umio  i»  5.v^.iv-  ^^.^. 
pouvoir  se  soustraire  au  jugement  de  Dieu 


Au  Père,  au  Fils,  au  Paraclet,  louange, 
honneur,  gloire,  vertu.  Que,  par  les  mérites 
de  ces  bienheureux,  ils  nous  conduisent  aux 
cieux.  Ainsi  soit-il. 


(1)  Cette  assertion  fournit  matière  h  controverse. 


I 


SAINT   LUPIEN    DE   MENDE,    ABBÉ;    SAINT   LOUl',    KVK(,)UE.  o07 


SAINT  LUPIIlN  de  MENDE, 

ABBÉ   DE    SAINT-PRIVAT,    MARTYR   AU   DIOCÈSE   DE   CHALONS, 
DE   l'ordre   DE   SAINT-BENOÎT. 

Vers  584. 

(P.  Boll.  XII.  531.) 

Saint  Lupien,  lAipentms,  plus  communément  nommé  Louvent,  était 
abbé  de  Saint-Privat  de  Javols  ou  Javoux  en  Gévaudan,  ancienne 
capitale  des  Gabali,  d'où  le  siège  épiscopal  fut  transporté  à  Mende,  vers 
l'an  500.  Saint  Grégoire  de  Tours  rapporte  l'histoire  du  martyre  de 
saint  Lupien,  qui  eut  lieu  sur  le  territoire  de  Molain_,  présentement 
dans  le  département  de  l'Aisne. 

Grégoire  de  Tours.  —  Hist.  eccl.  Francorura,  lib.  vi,  c.  37. 

Acta  Sanctorum  Boll.  22  oct.,  t.  ix,  p.  602-612.  Vie  empruntée  à  un 
bréviaire  manuscrit  de  Châlons- sur-Marne. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  111. 

Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  lib.  vu,  n.  28. 

CoFFiNET.  —  Saint  Lupien,  abbé  du  monastère  de  Saint-Privat,  et 
tombeau  de  ce  martyr  conservé  dans  l'église  de  Somme-Fontaine, 
canton  de  Marcilly-le-Hayer  (Aube),  dans  les  Mémoires  de  la  société 
académique  de  TAube  (1874).  Troyes,  1875,  iu-8'',  30  p.  Cfr.  Revue  des 
sociétés  savantes,  vi^  série,  t.  ii,  p.  86-7. 

Didier  (C).  —  Vie  de  saint  Louvent  ou  Lupien,  prêtre,  religieux  et 
martyr  sous  le  règne  de  Brunehaut  (au  vr-  siècle).  Wassy,  1874,  in-18. 


SAINT  LOUP,  TREIZIÈME  ÉVÊQUE  DE  SOISSONS. 
Vers  535. 

(P.  Boll.  XII.  533.) 

Saint  Loup,  Ltipiis,  devint  évêque  de  Soissons  avant  511  et  mourut 
le  19  octobre  vers  l'an  535. 
Il  n'existe  pas  de  Vie  ancienne  du  saint  évêque. 
Acta  Sanctorum  Boll.  19  oct.,  t.  viii,  p.  448-451. 
Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  335. 


308  22   OCTOBRE. 


SAINT  MODERAN  OU  MORAN,  ÉVÈQUE  DE  RENNES, 

DE   l'ordre   de    saint-benoît. 

730. 

(P.  JSoll.  su.  533.) 

Saint  Moderan,  Moderamnns ,  fut  élu  évoque  de  Rennes  en  703, 
résigna  eu  720  et  embrassa  la  vie  monastiqne  à  Berceto  ou  Bercetto  où 
il  mourut  le  16  mai  730,  jour  auquel  il  est  honoré  dans  l'ordre  de 
Saint-Benoît. 

Flodoard.  —  Historia  ecclesise  Remensis,  lib.  i,  c.  20. 

Acta  Sanctorum  BoU.  22  oct.,  t.  ix,  p.  619-622. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  S£ec.  m,  part,  i,  p.  517-8. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  740. 

Ménard  (Hugues).  —  Martyrologium  Benedictinum.  p.  41. 

Legrand  (Albert).  — Vie  des  saints  de  la  Bretagne  Armorique  (1837), 
p.  642-5. 

Lobineau.  —  Vies  des  saints  de  la  Bretagne,  t.  ii,  p.  224-8,  éd.  1836. 

GruiLLOTiN  DE  CuRSON.  —  Pouillé  liist.  de  l'archevêché  de  Rennes, 
t.  I  (1880),  p.  54. 

SAINT  BENOIT  DE  MACÉRAC, 

ABBÉ   AU   DIOCÈSE   DE   NANTES,    CONFESSEUR. 

845. 

(P.  Boll.  xii.  534.) 

Saint  Benoît,  frère  de  sainte  A  voie,  Avenia,  abbé  de  Macérac,  Mace- 
racum,  au  diocèse  de  Nantes,  mourut  sûrement  avant  l'année  850. 
Il  reste  une  Vie,  et  assez  bonne,  de  saint  Benoît. 
Acta  Sanctorum  Boll.  22  oct.,  t.  ix,  p.  623-626. 


LE  BIENHEUREUX  LADISLAS  DE  GIELNOW, 

PRÊTRE  DES  FRÈRES  MINEURS  DE  l'OBSERVANCE. 

1505. 

(P.  Boll.  XII.  535.) 

Le  B.  Ladislas,  Ladislaiis,  né  à  Gielnow,  en  Pologne,  se  sanctifia 
dans  l'ordre  des  Frères  Mineurs  de  l'Observance  par  une  grande  piété 
et  une  méditation  continuelle  des  mystères  de  la  Passion.  Il  s'adonna 
avec  beaucoup  de  zèle  aux  travaux  apostoliques  et  fut  quatre  fois  pro- 


SAINT  XOINT,  ABBÉ  ET  CONFESSEUR.  309 

viiicial  des  Observants  de  Pologne.  Il  mourut  le  4  mai  1505.  Il  est 
honoré  chez  les  Observants  le  22  octobre  sous  le  rite  double. 

MoRAWSKi  (le  P.  Vincent).  —  Vie  du  Vénérable  Ladislas...  Var- 
sovie, 1633.  In-40.  En  latin. 

Acta  Sanctorum  Boll.  4  maii,  t.  i,  p.  561-617.  Reproduction  de  la  Vie 
précédente. 

L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  84-7. 


SAINT  NOINT,  ABBÉ  ET  CONFESSEUR. 
569. 

Saint  Noint,  .\imctus,  consacré  à  la  vie  religieuse  de  bonne  heure, 
quitta  l'Afrique,  son  pays,  avec  d'autres  moines  et  vint  s'établir  avec 
eux  en  Lusitanie  au  temps  où  le  roi  des  Yisigoths  Léovigilde  régnait 
en  cette  contrée.  Il  s'établit  non  loin  de  la  basilique  de  Sainte-Eulalie, 
située  près  de  Mérida.  Les  petits  monastères  à  cette  époque  n'avaient 
pas  tous  une  église  particulière;  celui  de  saint  Noint  était  dans  cette 
condition  et  les  moines  se  rendaient  à  la  basilique  de  Sainte-Eulalie. 

Saint  Noint  montrait  une  réserve  extrême  dans  ses  rapports  avec  les 
personnes  étrangères,  mais  surtout  avec  les  femmes.  Ayant  éprouvé 
quelques  contrariétés  sous  ce  rapport  de  la  part  du  diacre  Redemptus 
préposé  à  la  basilique  de  Sainte-Eulalie  et  d'une  pieuse  et  noble  veuve 
nommée  Eusébia,  il  quitta  le  lieu  de  sa  résidence  et  se  retira  avec 
quelques-uns  de  ses  disciples  dans  un  désert  où  il  vécut  dans  la  plus 
extrême  pauvreté. 

Cependant  le  bruit  de  ses  vertus  et  de  la  vie  admirable  du  saint  abbé 
Noint  parvint  jusqu'au  roi  Léovigilde.  Ce  prince,  quoique  arien,  se 
recommanda  à  ses  prières  et  voulut  lui  faire  accepter  un  domaine  pour 
le  faire  vivre  avec  ses  moines.  Noint  refusa  d'abord  et  n'accepta  que 
sur  la  représentation  de  ses  disciples.  Ceux-ci  lui  tirent  comprendre  les 
avantages  qu'ils  retireraient  pour  leurs  âmes  d'une  vie  plus  éloignée 
du  monde. 

Saint  Noint  ne  jouit  pas  longtemps  eu  paix  de  cette  solitude.  Le^ 
fermiers  qui  cultivaient  les  terres  que  le  roi  lui  avait  données  se  révol 
tèrent  à  la  pensée  de  dépendre  d'un  homme  à  l'extérieur  si  vil,  et  le 
désir  du  vol  se  joignant  à  l'amour-propre  froissé,  ils  massacrèrent  le 
saint  abbé.  Léovigilde  ne  pensa  pas  d'abord  à  punir  les  coupables;  il 
se  dit  :  Si  Noint  est  vraiment  un  serviteur  de  Dieu,  Dieu  le  vengera. 
Pensée  absurde  et  indigne  d'un  prince  juste.  Néanmoins  le  Ciel  voulut 
par  un  prodige  éclatant  montrer  la  sainteté  de  son  serviteur  et  aussi 
donner  de  nouvelles  lumières  au  roi  visigoth  qui  ne  sut  pas  en  profiter. 
Les  démons  s'emparèrent  des  meurtriers  et  les  tourmentèrent  jusqu'à 
ce  qu'ils  fussent  morts  de  la  manière  la  plus  cruelle. 

Paulus  diaconus  Emeritanus,  cap.  3. 

Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  lib.  vi,  n.  89,  t.  i,  p.  14L 


310  23  OCTOBRE. 


XXIII^  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  SEVERIN  OU  SEURIN  D'AQUITAINE, 

ÉVÊQUE  DE   COLOGNE  PUIS   DE   BORDEAUX. 

Vers  410. 

(P.  Bull.  XII.  538.) 

Saint  Séverin,  Severiniis,  vulgairement  Seurin.  gouverna  l'Eglise  de 
Cologne  depuis  le  12  mai  346  environ  jusqu'au  23  octobre  403  à  peu 
près.  Selon  un  sentiment  très  répandu  parmi  les  critiques  il  mourut 
alors  à  Cologne  môme.  Mais  selon  d'autres  historiens,  il  revint  alors 
dans  sa  patrie  qui  était  l'Aquitaine  et  il  y  gouverna  l'Eglise  de  Bor- 
deaux jusqu'à  sa  mort  arrivée  le  23  octobre  vers  410.  La  question  est 
de  savoir  s'il  y  a  eu  un  ou  deux  bienheureux  évêques  de  Cologne 
et  de  Bordeaux,  vivant  à  la  même  époque  et  honoré  le  même  jour. 
Il  est  certain  que  chacune  de  ces  opinions  peut  s'appuyer  sur  des 
raisons  plausibles  et  qu'il  n'existe  aucun  texte  ancien  capable  de 
trancher  la  question. 

Saint  Séverin  est  l'un  des  patrons  de  Bordeaux  où  une  très  belle 
église  lui  est  dédiée  sous  le  nom  de  Saint-Seurin.  ancienne  collégiale 
très  importante  ;  de  Cologne  où  il  y  a  aussi  une  église  sous  son 
vocable. 

Acta  Sanctorum  Boll.  23  oct.,  t.  x,  p.  50-57  et  64-67.  Les  savants 
auteurs  des  Acta  Sanctorum  distinguent  Séverin  de  Bordeaux  de 
Séverin  de   Cologne. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  789-790  :  t.  m,  col.  023.  La  distinction 
entre  l'évêque  de  Bordeaux  et  celui  de  Cologne  est  fortement  appuyée 
par  des  textes  de  Grégoire  de  Tours,  De  miraculis  martyrum,  lib.  i, 
c.  4  ;  De  gloria  confessorum,  c.  45,  et  par  la  présence  dans  chacune  de 
ces  villes  du  corps  du  saint  évèque. 

Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  1. 1,  p.  177,  184. 

Castillon.  —  Sacra  Belgii  chronologia,  p.  170. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  542. 

UsuARD,  dans  Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  609-614. 

Ravenez  (L.  W.).  —  Essai  sur  les  origines  religieuses  de  Bordeaux 
et  sur  saint  Seurin  d'Aquitaine,  lettre...  Bordeaux,  1861.  In-8°  br. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  x,  p.  555-7,  815-7. 

Lopes  (Hierosme).  —  L'église  Saint-André  de  Bordeaux,  éd.  Callen 
(1885),  t.  I,  p.  245;  t.  ii,  p.  30,  104,  107-111  et  passim. 

CiROT  DE  LA  Ville.  —  Origines  chrétiennes  de  Bordeaux  ou  Histoire^ 
•et  description  de  l'église  de  Saint-Seurin.  Bordeaux  1867.  In-4''.  Surtout^ 


SAINT   UOMAJN,    ÉVKQUE  ;    SAINTE   ULPHE   ET   SAINT   DOMICE.  311 

de  la  p.  222  à  292.  Dans  ce  savant  ouvrage  sont  réunies  toutes  les  auto- 
rités que  l'on  peut  alléguer  pour  prouver  l'identité  de  Séverin  de 
Bordeaux  et  de  Séverin  de  Cologne. 


SAINT  ROMAIN,  ÉVÊQUE  DE  ROUEN. 
639. 

(P.  Boll.  xn.  543.) 

Saint  Romain,  Romamis,  d'abord  référendaire  du  roi  Clotaire  II,  puis 
évêque  de  Rouen  de  631  au  23  octobre  639.  Il  y  eut  une  translation 
célèbre  de  ses  reliques  en  1179. 

Saint  Romain  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  de  Rouen;  on  l'invoque 
en  faveur  des  possédés  et  des  frénétiques  aussi  bien  que  des  noyés. 

Le  privilège  de  saint  Romain  est  un  sujet  très  intéressant  et  parfai- 
tement traité  par  Floquet  :  Histoire  du  Privilège  de  saint  Romain,  1883, 
2  vol.  in-8°.  Tout  ce  qui  regarde  la  fameuse  fierté  du  saint  y  est  exposé 
d'une  manière  complète. 

Les  données  principales  de  l'histoire  de  saint  Romain  reposent  sur 
des  documents  authentiques. 

Acta  Sanctorum  Boll.  23  oct.,  t.  x,  p.  74-103.  Vie  par  Fulbert,  archi- 
diacre de  Rouen  vers  1080;  Vie  par  Gérard,  moine  de  Saint-Médard  de 
Soissons;  Vie  en  vers  et  Vie  par  un  anonyme. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S,  Ben.,  Saec.  ii,  p.  952. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xiii,  n.  4. 

Martène.  —  Thésaurus  anecdotorum,  1. 1,  col.  182-3;  t.  m,  col.  1653- 
1666.  Martène  a  publié  le  premier  la  Vie  en  vers.  Ce  poème  fut  composé 
d'après  une  Vie  ancienne  qui  a  péri.  Rivet..  Hist.  litt.  de  la  France,  t.  iv 
et  t.  viii,  p.  379. 

Gallia  Christiana,  t.  xi,  col.  12. 

Le  Cointe.  —  Annales  eccles.  Francorum,  ad  an.  626,  635,  538. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  543. 

Potthast.  —  Bibliotheca  hist.  medii  œvi,  p.  873. 

Chev.^lier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1997.  Indique 
plusieurs  ouvrages  modernes. 


SAINTE  ULPHE,  VIERGE  ET  SOLITAIRE,  ET  SAINT  DOMICE, 

DIACRE  ET   CHANOINE   DE   l'ÉGLISE   d' AMIENS. 

VHP  siècle. 

(P.  Boll.  XII.  546.) 

Sainte  Ulphe,  JJlphia,  est  honorée  le  31  janvier  qui  est  probablement 
le  jour  anniversaire  de  sa  mort:  saint  Domice,  Domitius,  a  sa  fête  fixée 


312  23   OCTOBRE. 

au  23  octobre,  vraisemblablement  pour  la  même  raison.  Ils  ont  vécu 
dans  le  même  pays  et  à  la  même  époque.  Leurs  vies  se  trouvent 
très  unies  l'une  à  l'autre  et  elles  ont  été  racontées  par  des  écrivains  qui 
paraissent  dignes  d'une  entière  confiance. 

Sainte  Ulpbe  est  l'une  des  patronnes  de  la  ville  d'Amiens.  Elle  était 
honorée  avec  le  môme  titre  dans  l'abbaye  de  Notre-Dame  du  Paraclet, 
monastère  de  vierges,  de  l'ordre  de  Cîteaux,  fondé  en  1219  près  de  la  ville 
d'Amiens  et  transporté  dans  la  cité  même  à  la  fin  du  xvii*  siècle.  Il  ne 
faut  pas  confondre  cette  abbaye  avec  une  autre  du  même  nom,  cons- 
truite un  siècle  auparavant,  sous  la  règle  de  saint  Benoît,  et  située 
dans  le  diocèse  de  Troyes.  (Gallia  Christiana,  t.  x,  col.  1345  et  t.  xi, 
col.  572.) 

Acta  Sanctorum  Boll.  31  jan.,  t.  ii,  p.  1121-1124.  —  23  oct.,  t.  x, 
p.  143-150. 

Brasseuse  (Suz.  de).  —  La  Vie  de  sainte  Ulphe,  patronne  de  Notre- 
Dame  du  Paraclet,  au  diocèse  d'Amiens.  Paris,  1648,  in-12. 

Pierre  de  Saint-Quextix.  —  Saint  Domice  et  sainte  Ulphe,  deux 
merveilles  des  siècles  passés,  découvertes  au  monde.  Amiens,  1664, 
in-8^ 

Dobeilh  (Franc).  —  La  vie  de  sainte  Ulphe,  vierge,  patronne  de 
l'abbaye  de  Notre-Dame  du  Paraclet  dans  le  diocèse  d'Amiens.  Lyon, 
1702, in-12. 
DuPRÉ  (Maur).  —  Vie  de  sainte  Ulphe.  Amiens,  1637,  in-8°. 
Janvier  (A'*).  —  La  légende  de  sainte  Ulphe,  fragment  d'une  histoire 
inédite  de  Bove.  Amiens,  1863,  in-4o. 

Loriquet  (Jean-Nic.)  et  Sellier  (Louis).  —  Nouvelle  vie  de  sainte 
Ulphe,  vierge,  patronne  de  l'Eglise  d'Amiens.  Amiens,  1841,  in-18. 

Corblet  (Jules).  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  1. 1,  p.  554-8  ; 
t.  m,  p.  536-581. 


LE  BIENHEUREUX  JEAN  LE  BON  DE  MANTOUE, 

DE    l'ordre  des   ermites   DE   SAINT-AUGUSTIN. 

1249. 

(P.  Bail.  XII.  552.) 

Le  B.  Jean  le  Bon  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  de  Mantoue.  sa 
patrie.  Il  y  mourut  en  1249,  et  il  est  honoré  le  22  octobre. 

Il  reste  une  très  bonne  Vie  du  B.  Jean  écrite  par  Ambroise  Calepins, 
du  même  ordre,  mort  en  1511.  Saint  Antonin,  Chro?nco7i,  tit.  24,  c.  13, 
en  parle  longuement,  et  les  Actes  du  procès  de  canonisation  institué 
par  Innocent  IV  en  1251,  12-53  et  1254  fournissent  les  données  les  plus 
certaines  et  les  plus  précises.  Tous  ces  textes  sont  réunis  par  les  Bol- 
landistes. 

Acta  Sanctorum  Boll.  22  oct.,  t.  ix,  p.  693-886. 


SAIKT   l'IEUIlE   I'ASCHAL;    SAINT   JEAN   DE   CAPISTRAN.  313 

Benoît  XIV.  —  De  Canouizatioue  Sanctorura,  lib,  i,  c.  39,  n.  8, 9  et  13. 
Sixte  IV  prononça  la  béatification  et  permit  provisoirement  de  l'ho- 
norer dans  l'Eglise  universelle. 

GoNOx  (Benoît).  —  Vitœ  Patrum  Occidentis  (1625),  in-foL,  p.  335-7. 

Raynaldi.  —  Annales  ecclesiastici  (1646),  ad  an.  1250,  n.  51. 

Babo  (Luigi)  ET  VoLTA  (Léop-Cain.),  ont  publié  des  notices  sur  le 
B.  Jean  le  Bon,  en  langue  italienne. 


SAINT  PIERRE  PASCHAL  OU  PASCUAL, 

RELIGIEUX  DE  LA  MERCI,  PUIS   ÉVÈQUE   DE   JAEN   EN    ESPAGNE,  ET  MARTYR. 

,     1300. 
(P.  BoU.  xir.  559.) 

Saint  Pierre  Paschal,  Petrus  Paschanus,  né  à  Valence  en  1228, 
devint  religieux  de  la  Merci  ;  fut  élu  évêque  de  Grenade  en  1269  et 
passa  à  Jaën  en  1296,  et  mourut  martyr,  le  6  décembre  l'an  1300,  à 
Grenade,  à  l'âge  de  soixante-douze  ans.  Il  fut  béatifié  par  Clément  X 
qui  reconnut  la  légitimité  du  culte  qui  lui  était  rendu. 

Saint  Pierre  Paschal  est  patron  de  Jaën,  de  Valence  et  de  l'ordre 
de  la  Merci. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  81,  n.  11; 
lib.  II,  c.  24,  n.  22,  23,  24  ;  lib.  iv.  part,  ii,  c.  3,  n.  3  et  passim. 

Vie  de  saint  Pierre  Paschal...  Paris,  1674,  in-12. 

XiMERA-JuRADO  (Martin  de).  —  Catâlogo  de  los  obispos...  de  la  diôcesi 
de  Jaën...  Madrid,  1654,  in-fol. 

Les  historiens  de  l'ordre  de  la  Merci  et  spécialement  les  mémoires 
rédigés  pour  la  canonisation  de  saint  Pierre  Paschal. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1829-1830. 

SAINT  JEAN  DE  CAPISTRAN, 

GÉNÉRAL   DE   l'ORDRE    DES    FRÈRES-MINEURS    ET   LÉGAT   DU    SAINT-SIÈGE. 

1456. 
(P.  Boll.  su.  564.) 

Saint  Jean,  né  à  Capistrano  en  Calabre,  eu  1385,  fut  disciple  de  saint 
Bernardin  de  Sienne,  entra  dans  l'ordre  des  Frères-Mineurs  de  l'Ob- 
servance ;  devint  l'apôtre  de  l'Italie  et  de  l'Allemagne,  et  mourut  le 
23  octobre  1456  à  Villach,  dans  la  Carinthie.  Il  fut  béatifié  en  1690 
et  canonisé  en  1724. 

Saint  Jean  de  Capistran  par  sa  sainteté  éminente  et  son  zèle  infatiga- 
ble exerça  une  très  grande  influence.  Il  est  resté  le  patron  de  Villach 
et  de  Belgrade. 


314  23  OCTOBRE. 

La  Vie  de  saint  Jean  de  Capistran  a  été  écrite  par  des  témoins  de  ses 
actes  et  ses  propres  coopérateurs  :  Nicolas  de  Fara,  Christophe  de 
Varèse  et  Jérôme  d'Udiiie.  Les  Bollandistres  ont  reproduit  ces  trois 
récits.  Elle  a  encore  été  écrite  en  1667  par  Bernard  Massoni  d'Aquila, 
par  Jean-Baptiste  Barberi  (Rome  lb90),  par  Amand  Hermann,  ex-pro- 
vincial des  Observants  de  Bohême  ;  Capistranus  triumphans  seu  his- 
toria  fundamentalis...  Colonise,  1700.  In-fol.  de  840  p. 

Acta  Sauctorum  Boll.  23  oct.,  t.  x,  p.  264-458,  915-6. 

BenoIt  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  32,  n.  3,  12, 
14  ;  c.  36,  n.  8,  24  ;  lib.  ii,  c.  17,  u.  3  ;  c.  20,  n.  4  et  passim. 

L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  87-194. 

Sedulius  (Henri).  —  Historia  Seraphica  seu  S.  Francisci  et  aliorum 
Sanctorum  hujus  Ordinis,  1611.  In-fol. 

Chamard.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  t.  ii,  p.  339-364. 

Wadding.  —  Annales  Ordinis  fratrum  minorum,  t.  ix-xiii. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Vie  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  595-599. 

Chevalier.  — Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1194-5. 


SAINT  GRATIEN,  MARTYR  EN  PICARDIE. 
303. 

(P.  Boll.  XII.  569.) 

Saint  Gratien,  Gî^atiaiiiis,  souffrit  le  martyre  en  303  au  territoire 
d'Amiens.  Les  détails  ne  sont  pas  connus  d'une  manière  positive,  car 
il  n'y  a  pas  d'Actes,  au  moins  connus.  Mais  on  connaît  parfaitement 
l'histoire  du  culte  rendu  à  ses  reliques  qui  furent  transportées  en  1015 
en  l'abbaj-e  de  Notre-Dame  de  Coulombs,  au  diocèse  de  Chartres. 

Acta  Sanctorum  Boll.  23  oct.,  t.  x,  p.  18-22. 

Gallia  Christiana,  t.  viii,  col.  1252  et  seq. 

CoRBLET  (Jules).  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  ii,  p.  381- 
394. 

Merlet  (Lucien).  —  Histoire  de  l'abbaye  de  Notre-Dame  de  Cou- 
lombs (1864),  p.  163-9. 


SAINT  LÉOTHADE,  ÉVÊQUE  D'AUCH. 
718. 

(P.  Boll.  XII.  570.) 

Saint  Léothade  nommé  aussi  Lieutaud,  Leotadius,  était  abbé  de 
Moissac,  célèbre  monastère  bénédictin  au  diocèse  de  Cahors  puis 
de  Montauban,  lorsqu'il  devint  évêque  d'Auch,  vers  691.  Il  était  du 


1 


LES    SAINTS   LUGLIE   ET   LUGLIEN,    FRÈRES    ET    MARTYRS.  315 

sanj?  royal  de  France,  et  proche  parent  d'Eudes,  duc  d'Aquitaine.  Il 
mourut  en  Bourgogne,  mais  son  corps  fut  reporté  à  Auch. 

Saint  Lôothade  est  toujours  invoqué  avec  confiance  et  succès  par 
les  épilepiiques.  Le  savant  P.  Cahier  n'indique  pas  le  patronage  de 
saint  Léthalde  à  ce  sujet,  mais  seulement  celui  de  saint  Lambert, 
évêque  de  Vence,  de  saint  Corneille,  pape,  des  Trois  rois  Mages  et  du 
B.  Joachim,  servite.  (Caractéristiques  des  saints,  p.  648.) 

Il  n'existe  pas  de  Vie  ancienne  de  saint  Léothade. 

Acta  Sanctorum  Boli.  23  oct.,  t.  x,  p.  124-8.  Cet  article  du  P.  J.  van 
Heck  a  été  traduit  en  français  par  M.  L.  Couture,  et  publié  dans  le 
Bulletin  de  la  commission  hist.  et  arch.  d'Auch  (18G3),  t.  iv,  p.  230- 
240,  335-345. 

Gallia  Christiana.  t.  i,  col.  159  et  978. 

Caneto  (François).  —  Tombeau  romain  de  saint  Léothade,  évêque 
d'Auch  de  691  à  718,  notice  historique  et  descriptive.  Paris,  1856, 
in-8o,  36  p.  4  pi.  ;  augmenté  des  détails  archéologiques  de  l'ouverture, 
et  visite  des  trois  sarcophages  de  la  crypte.  Auch,  1857.  in-8'',  48  p.  8  pi. 

Couture  (L.),  dans  la  Revue  de  Gascogne,  t.  v  (1864),  p.  637-8. 

On  montre  dans  l'une  des  chapelles  souterraines  de  la  cathédrale 
d'Auch  un  sarcophage  sculpté  que  l'on  regarde  comme  celui  dans 
lequel  fut  inhumé  saint  Léothade  ;  mais  les  archéologues  élèvent  des 
doutes  à  cet  égard.  Bulletin  archéologique,  t.  xlviii  (1882),  p.  273. 


LES  SAINTS  LUGLIE  ET  LUGLIEN,  FRÈRES  ET  MARTYRS. 

Fin  du  VIP  siècle. 

Saint  Luglie,  Liiglius,  et  Luglien,  Luglianus,  étaient  frères  et  irlan- 
dais de  nation.  Luglie  était  évêque,  peut-être  n'avait-il  aucun  siège 
certain  ;  toujours  est-il  qu'on  ne  lui  en  connaît  pas.  Luglien  était 
simple  prêtre.  Ils  entreprirent  le  voyage  des  Lieux-Saints  de  la  Pales- 
tine, mais,  jetés  par  une  tempête  sur  les  côtes  de  Flandres,  ils  em- 
ployèrent leur  zèle  à  évaugéliser  les  Morins.  Ils  furent  assassinés  par 
des  brigands  vers  la  fin  du  vii=  siècle.  Saint  Bain,  évêque  de  Thé- 
rouanne,  releva  leurs  reliques,  et  autour  de  leur  tombeau  se  forma 
la  ville  de  Lillers. 

Saint  Luglie  et  saint  Luglien  sont  représentés  dans  les  œuvres  de 
sculpture  ou  de  peinture  de  deux  manières  différentes  :  ils  sont  souvent 
réunis  dans  un  même  tableau.  Saint  Luglie  est  quelquefois  représenté 
portant  une  maison  enflammée  sur  sa  main  en  souvenir  de  l'incendie 
qu'il  éteignit  par  le  signe  de  la  croix  dans  la  ville  de  Thérouanne. 

Ces  deux  saints  sont  patrons  de  Montdidier  et  de  Lillers  en  Artois. 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  (1794),  t.  vi.  p.  1-20. 

Acta  Sanctorum  Boll.  23  oct.,  t.  x,  p.  117-122. 

Herby  (André).  —  Vita  SS.  Luglii  et  Lugliani.  Atrebati,  1597. 


316  23  OCTOBRE. 

Gilbert  de  la  Haye.  —  La  Vie  des  SS.  martyrs  Luglie  et  Luglîen, 
honorés  à  Lillers.  près  d'Aire  en  Artois...  Lille,  1673. 

Pagnon.  —La  Vie  des  B.  frères  patrons  de  la  ville  de  Montdidier... 
[Paris]  1718,  in-S»  —  Amiens,  1784. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  332,  457,  622,  654,  657. 

Corblet  (Jules).  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  iv  (1874), 
p.  417-425  ;  t.  v,  p.  76. 

Dangez  (L.\  —  La  Vie  des  SS.  frères  martyrs  Luglie  et  Luglien... 
Montdidier,  1862,  in-12. 

Beauviller  (V.  de).  —  Examen  de  quelques  passages  d'une  disser- 
tation de  Dangez  sur  la  vérité  du  fait  de  la  translation  des  SS.  Luglie 
et  Luglien  à  Montdidier.  Amiens,  1862,  in-8°. 


LE  BIENHEUREUX  BERTRAND,  ABBÉ  DE  GRANDSELVE, 

AU   DIOCÈSE   DE   TOULOUSE. 

1149. 

(P.  Boll.  XII.  .572.) 

Le  bienheureux  Bertrand  I"  gouverna  l'abbaye  de  Grandselve,  dans  "^ 
le  diocèse  de  Toulouse,  de  1129  au  23  octobre  1149.  En  1147,  il  soumit 
son  monastère  à  l'ordre  des  Cîteaux  et  dès  lors  il  prit  une  importance 
considérable,  ayant  établi  grand  nombre  de  colonies  en  France  et  en 
Espagne. 

S.  Bernard.  —  Epistola  242.  ^ 

Acta  Sanctorum  Boll.  23  oct.,  t.  x,  p.  239-249.  Rapporte  une  Vie  an- 
cienne. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  129-130. 

Vaissète.  —  Histoire  génér.  du  Languedoc,  t. ii,  preuves,  col.  503, 520, 
525. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  xii,  p.  439. 


SAINTE  ODE,  VEUVE, 

MÈRE  DE   SAINT  ARNOUL,   ÉVÈQUE  DE   METZ. 
(P.  Boll.  xii.  119.) 

640. 

Sainte  Ode,  0(^a,  Odda^  restée  veuve  à  la  fleur  de  l'âge,  épousa  en 
secondes  noces  Arnoald  ou  Arnold,  de  l'une  des  familles  les  plus  puis- 
santes du  nord  de  la  Gaule.  Dieu  leur  accorda  un  fils  qui  fut  saint 
Arnoul. 

Après  quelques  années  de  mariage,  Arnoald  et  Ode  se  séparèrent 


SAINTE    ODE,    VEUVE.  317 

»ur  se  donner  entièrement  au  service  du  Seigneur.  Arnoald  entra  dans 
ios  ordres  sacrés  et  plus  tard  fut  élevé  sur  le  siège  épiscopal  de  Metz  qu'il 
occupa  saiutemeut,  de  599  à  607  (et  non  de  614  à  628  comme  le  disent 
des  écrivains  sans  critique).  Il  a  mérité  d'être  élevé  sur  les  autels.  Le 
lils  que  le  ciel  lui  avait  donné  occupa  plus  tard  le  même  trône  épisco- 
{■al.  Sainte  Ode  vint  alors  se  lixer  près  de  son  fils  et  gouverna  sa  mai- 
son avec  beaucoup  de  sagesse.  Elle  alla  recevoir  la  récompense  de  ses 
vertus  au  ciel  en  Tannée  64U.  Son  corps  fut  conservé  et  honoré  dans 
l'église  de  Saint-Ouen,  au  diocèse  de  ïoul,  près  de  Saint-Dié. 

Sainte  Ode  est  honorée  le  23  octobre. 

Il  y  avait  à  Hauray,  près  de  Huy,  au  diocèse  de  Liège,  où  l'on  con- 
serve des  reliques  de  cette  sainte  veuve,  une  collégiale  qui  portait  son 
nom. 

Nous  ne  connaissons  pas  d'Actes  particuliers  de  sainte  Ode  ;  il  faut 
avoir  recours  aux  documents  très  authentiques  et  très  nombreux  qui 
parlent  de  saint  Arnulf  et  surtout  de  saint  Arnoul. 

Dans  le  récit  que  nous  venons  de  suivre,  il  y  a  peut-être  quelques 
confusions  avec  une  autre  sainte  du  même  nom  dont  nous  allons  parler, 
surtout  en  ce  qui  touche  au  culte  qui  lui  était  rendu. 


SAINTE  ODE,  VEUVE. 
Vers  l'an  711. 

Sainte  Ode,  Oda,  Odda,  au  rapport  de  Sigebert  de  Gembloux,  floris- 
sait  vers  l'an  711.  Elle  était  tante  de  saint  Hubert,  évêque  de  Liège,  et 
épouse  de  Borris,  duc  d'Aquitaine,  neveu  de  Dagobert  ler,  roi  de  France. 
Elle  eut  deux  fils,  Imitarius  et  Eudes.  Ce  dernier  resta  duc  d'Aquitaine 
par  la  renonciation  en  sa  faveur  consentie  par  saint  Hubert. 

Elle  avait,  de  l'agrément  de  son  époux,  fait  trois  parts  de  ses  biens; 
la  première  servit  à  ériger  et  à  orner  des  églises  et  des  maisons  con- 
sacrées au  service  du  Seigneur  ;  la  seconde,  à  secourir  les  pauvres  et 
les  nécessiteux  :  la  troisième,  aux  dépenses  de  sa  maison. 

Etant  devenue  veuve,  elle  se  rendit  en  Austrasie  où  elle  possédait  des 
terres  étendues.  Les  conseils  de  saint  Lambert,  évêque  de  Maëstricht, 
l'aidèrent  à  faire  de  nouveaux  progrès  dans  la  perfection  évangélique. 
Toujours  elle  manifesta  une  singulière  affection  pour  les  ministres  du 
Seigneur,  et  elle  forma  pour  eux  plusieurs  établissements.  Elle  fonda 
entre  autres  à  Ama  ou  Aymoi,  Amanium,  dans  le  diocèse  de  Liège, 
bourg  à  trois  quarts  de  lieue  au-dessous  de  Huy,  une  église  sous  l'invo- 
cation de  saint  Georges,  qu'elle  dota  richement  et  où  elle  reçut  la  sépul- 
ture. L'église  de  Saint-Lambert  à  Liège  lui  fut  aussi  redevable  d'im- 
portantes possessions. 

Trente-deux  ans  après  sa  mort,  son  corps  fut  levé  de  terre  par  saint 
Florebert,  successeur  de  saint  Hubert. 

Tout  ce  qui  tient  à  l'origine  de  sainte  Ode,  à  son  mari  Boggis,  à  ses 


318  23   OCTOBRE. 

enfants  et  à  son  neveu  saint  Hubert,  a  été  violemment  attaqué  dans 
une  dissertation  fameuse  intitulée  :  Les  Mérovingiens  d'Aquitaine, 
essai  historique  et  critique  sur  la  Charte  d'Alaon,  par  M.  Rabanis. 
Paris,  Durand,  1856.  1  vol.  iu-8^ 

L'auteur  de  ce  Mémoire  paraît  à  plusieurs  avoir  dépassé  les  consé- 
quences légitimement  déduites  de  certains  faits  bien  constatés  d'ail- 
leurs. Il  est  certain  qu'il  apprécie  d'une  manière  injuste  la  première 
Vie  de  saint  Hubert.  Cette  biographie  est  assurément  digne  de  toute 
confiance  et  écrite  par  un  contemporain.  Surius,  Vit»  Sanctorum,  3  nov.. 
t.  VI,  p.  50  et  seq.,  2*  édit. 

Le  professeur  Rabanis  n'est  pas  seul  à  attaquer  l'autorité  de  la  Charte 
d'Alaon;  Guérard  l'avait  fait  avant  lui;  aujourd'hui  leur  opinion  semble 
avoir  été  adoptée  par  tous  les  érudits. 

Pour  sainte  Ode  il  faut  consulter  une  Vie  anonyme  publiée  dans  les 
Acta  Sanctorum  Boll.  23  oct.,  t.  x,  p.  139-142,  et  les  commentaires  du 
P.  Heckil,  ibidem,  p.  129-139.  —  Molanus,  Natales  Sanctorum  Belgii, 
p.  131.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  vi,  p.  41  in  not.  a.  —  Le 
Proprium  Leodiense,  p.  61.  —  Modèle  très  parfait  du  saint  mariage  et 
viduité  dans  la  vie  de  sainte  Ode,  par  le  P.  Jean-Erard  Foullon.  Mons, 
1641,  in-12;  it.  liège,  1665,  in-16.  —  Les  Vies  des  Saints  d'Alban  Butler, 
éd.  de  Ram,  t.  v,  p.  608. 

La  fête  de  sainte  Ode  se  célèbre  dans  le  diocèse  de  Liège  le  24  octobre. 

Il  ne  faut  pas  confondre  les  deux  saintes  dont  les  articles  viennent 
de  se  suivre,  ni  aussi  avec  sainte  Ode,  vierge,  dont  la  fête  tombe  le 
27  novembre. 


SAINT  AMON, 

DEUXIÈME   ÉVÈQUE   DE   l'aNCIEN    SIÈGE   DE   TOUL. 

Epoque  incertaine. 

(P.  Boll.  XII.  660.) 

Saint  Amon,  Amon,  disciple  de  saint  Mansuy,  fut  jugé  digne  de  lui 
succéder  et  il  prouva  par  ses  hautes  vertus  que  l'on  ne  s'était  pas 
trompé  sur  son  compte.  Il  travailla  avec  un  zèle  infatigable  à  répandre 
la  lumière  de  l'Evangile  ;  mais  les  sectateurs  des  idoles  lui  déclarèrent 
une  guerre  si  acharnée  qu'il  fut  obligé  de  s'enfuir  et  de  se  tenir  caché. 
Le  lieu  solitaire  où  il  s'était  retiré  s'appelle  encore  aujourd'hui  la  forêt 
d'Amon,  dans  la  paroisse  de  Goviller,  canton  de  Vézelle.  Il  y  était 
visité  par  les  fidèles  qui  lui  apportaient  les  choses  nécessaires  à  la  vie 
et  auxquels  il  donnait  en  retour  les  instructions  de  la  vérité  éternelle. 
Il  s'y  endormit  dans  le  Seigneur  et  fut  inhumé  aux  pieds  de  saint  Man- 
suy comme  il  l'avait  demandé.  L'évêqueHerman  (1020-1026)  transporta 
ses  reliques  dans  l'église  cathédrale  où  elles  ont  été  honorées  jusqu'à 
la  révolution  de  la  lin  du  xviii'^  siècle. 


SAINT    AMON,    EVKQUE. 


319 


L'époque  à  laquelle  a  vécu  saint  Araon  est  incertaine  ;  les  uns  le  font 
vivre  à  la  fin  du  i"  siècle,  les  autres  à  la  lin  du  iv^  et  ijlacent  sa  mort 
vers  Tan  375. 

HYMNE    EN     LIIONNEUR    DE    SAINT    AMON. 


Arcum  co^li  perfulgiJum 
Inter  nebulas  glorice 
Die  auiorem  pr^enitidum 
Lumen  hujus  Ecclesiœ. 

Ilic  Mimsueto  prœsuli 
Successit  in  ollicio, 
Quem  in  secreto  tumuli 
Digno  clauserat  studio. 

Prœdecessôris  gloriam 
Hsec  successoris  non  minuit 
Qui  sectando  justitiain 
Dévote  Deum  coluit. 

Hic  coercet  a  gregibus 
Lupur.i  rapacem  strenue, 
Sacris  orationibus 
Deo  vacaus  assidue. 

Pastor  suavi  pabulo 
Gregeni  pascebat  jugiter, 
Duai  prœdicabat  populo 
Verbura  Dei  tideliter. 

Ortam  labem  hsereticam 
Exclusit  a  Tullensibus 
Atque  tideiu  catholicam 
Reformavit  in  omnibus. 

Dum  adest  sancti  transitas 
Lapso  vitœ  cui'riculo, 
Ad  votum  est  reconditus 
In  Mausueti  tumulo. 

Dehinc  alumnum  gratise 
Prsesul  Hei-manims  traustulit 
Ac  malrici  ecclesiœ 
Hune  veueraudum  coluit. 

Felicis  vitœ  terminum 
Commeudant  bénéficia 
Data  liliis  hominum 
Per  ipsius  sutlragia. 

Sanant  leprise  contagia 
Sancti  mérita  prœsulis 
Ac  i'ebrium  incendia, 
Dum  pulsatur  a  populis. 

Caîcis  visum  restituit, 
Corda  curans  et  corpora 
Se  beniguum  exhibuit 
Cunctis  per  longua  tempora. 

Hune  reges  cum  principibus 
Coluerunt  mirifice 
Magnis  locum  niuneribus 
Ditanles  honorifice. 


Chantez  cet  arc-en-ciel  resplendissant  au 
sein  des  nuées  de  gloire,  chantez  son  écla 
tante  tendresse,  chantez  la  lumière  de  cette 
Eglise. 

Amon  succéda  dans  sa  charge  à  l'évèque 
Mansuy,  après  l'avoir  honorablement  en- 
fermé dans  la  solitude  du  tombeau. 


La  gloire  du  successeur  qui  dévotement 
servit  Dieu,  en  pratiquant  la  justice,  ne  fut 
pas  ]noindre  que  celle  de  son  prédécesseur. 


Constamment  occupé  de  Dieu  dans  de 
saintes  oraisons,  il  écarta  vigoureusement 
de  son  troupeau  le  loup  ravisseur. 

Ce  bon  pasteur  paissait  assidûment  son 
troupeau  d'une  exquise  nourriture,  en  prê- 
chant avec  fidélité  aux  peuples  la  parole  de 
Dieu. 

II  éloigna  du  milieu  des  Toulois  le  fléau 
de  l'hérésie,  qui  s'y  était  montré,  et  les  ré- 
tablit tous  dans  la  pratique  de  la  foi  catho- 
lique. 

Lorsque,  ayant  achevé  sa  course  mortelle, 
arriva  le  trépas  de  ce  Bienheureux,  ainsi 
qu'il  avait  souhaite,  son  corps  fut  déposé 
dans  le  tombeau  de  saint  Mansuy. 

De  là  l'évèque  Hei-man  transféra  ce  fidèle 
disciple  de  la  grâce  divine  dans  la  même 
église  et  l'offrit  k  la  vénération  des  fidèles. 


Les  bienfaits  accordés  aux  enfants  des 
hommes  par  son  intercession  font  assez 
connaître  quelle  était  la  fin  de  son  heu- 
reuse vie. 

Par  les  mérites  de  ce  saint  prélat,  lorsque 
les  peuples  les  invoquent,  la  lèpre  disparaît 
et  cesse  de  répandre  la  contagion,  se  cal- 
ment aussi  les  ardeurs  de  la  fièvre. 

Am.ou  rend  la  vue  aux  aveugles,  et  depuis 
des  siècles,  il  se  montra  bienfaisant  en  gué- 
rissant les  plaies  de  l'àme  et  celles  du  corps. 

Les  rois  et  les  puissants  l'ont  honoré  avec 
magnificence,  en  em-ichissant  son  tombeau 
d'offrandes  précieuses  et  multipliées. 


320  34   OCTOBRE. 

Au   Père,   au   Fils,   au  Paraclet,  gloire,  Patri,  Nato,  Paraclito 

honneur,  puissance;  et  que  par  les  mérites  Decus,  honor,  imperiuai  ; 

de  saint  Amon  s'augmente  eu  nous  la  joie  Amouis  sancti  merito 

pure  et  véritable.  Ainsi  soit-il.  Nobis  accrescat  gaudium.  Amen. 

Acta  Sanctorum  Boll.  23  cet.,  t.  x,  p.  48-50,  911-915. 
Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  959. 


XIIV^  JOUR  D'OCTOBRE. 


SAINT  SENOCH  OU  SENOU  DE  TIFFAUGES,  ET  SINOQUET. 

576. 

(P.  Boll.  XII.  576.) 

Né  dans  le  territoire  qui  forma  plus  tard  le  doyenné  de  Saint- 
Laurent-sur-Sèvre,  saint  Senoch,  Senochiis,  Se?ioch^  fut  prêtre  et  fonda 
un  monastère  à  Loches,  dans  le  diocèse  de  Tours.  Il  y  mourut  au 
milieu  de  ses  nombreux  disciples,  le  24  octobre  576. 

Saint  Grégoire  de  Tours,  témoin  des  actions  de  saint  Senoch,  nous  a 
fait  connaître  sa  vie. 

Saixt  Grégoire  de  Tours.  —  Historia  Francorum,  lib.  v,  cap.  7.  — 
Vitœ  Patrum,  c.  15. 

Acta  Sanctorum  Boll.  24  oct-,  t.  x,  p.  764-771.  Savant  commentaire 
du  P.  De  Buck. 

Chammid.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  1. 1  (1863),  p.  231-236. 

Idem.  —  Histoire  de  TEglise  du  Poitou,  t.  ii,  p.  149  et  suiv. 

BucELiN.  —  Menologium  Benedictinum  (1656),  in-foL,  p.  733. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  617-8. 


SAINT  MAGLOIRE, 

ÉVÈQUE   DE   L' ANCIEN    SIÈGE   DE   DOL,    EN   BRETAGNE. 

575. 

(P.  Boll.  XII,  578.) 

Saint  Magloire,  Maglorius,  de  Grawed,  évêque  de  Dol  de  565  à  568, 
époque  à  laquelle  il  se  démit  de  son  siège  et  embrassa  la  vie  monastique 
dans  l'île  de  Jersey.  Il  y  mourut  le  24  octobre  575. 

Saint  Magloire  est  patron  de  Dol  et  d'une  congrégation  de  moniales 
camaldules  sous  la  règle  de  saint  Benoît  à  Florence.  Il  fut  aussi  le 
titulaire  d'une  abbaye  bénédictine  fondée  à  Paris  vers  898  et  qui  après 
avoir  été  sécularisée  parvint  aux  oratoriens  de  France.  C'était  là 
qu'étaient  conservées  les  reliques  du  saint  évoque. 


SAINT    MARTIN   DE   NANTES,    ABBÉ.  321 

Dans  les  œuvres  art,  saint  Magloire  est  représenté  en  compagnie 
d'un  ange,  ou  en  ermite,  ou  en  pèlerin. 

Il  reste  une  Vie  ancienne  de  saint  Magloire,  mais  elle  est  peu  explicite 
et  beaucoup  de  points  de  son  histoire,  et  spécialement  les  dates,  sont 
discutables. 

Acta  Sanctorum  Boll.  24  oct.,  t.  x,  p.  772-785. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Sœc.  i,  p.  223. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  iv,  n.  21,  t.  i,  p.  137. 

Gallia  Christiana,  t.  vu,  col.  306,  1756;  t.  xiv,  col.  1038. 

M.vRTÈNE  ET  Durand.  —  Novissimus  thésaurus  anecdotorum,  t.  m, 
col.  849-989. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  613-618. 

CantaCtALLi  (Giacch.).  —  Délia  vita  di  san  Maglorio,  monaco  bene- 
dictino,  singular  patrono  délie  religiose  camaldolesi  in  Faenza,  che  nel 
nome  di  lui  s'intitolano,  memoria.  Imola,  1863.  In-8°,  br. 

LoBiNEAU.  —  Vies  des  saints  de  Bretagne  (183G),  t.  i,  p.  338-350. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1444. 


SAINT  MARTIN  DE  NANTES, 

ABBÉ  DE  VERTOU   ET  DE   SAINT-JOUIN-DE-MARNES. 

601. 
(P.  Boll.  XII.  581.) 

Saint  Martin  naquit  à  Nantes  vers  527,  embrassa  la  vie  monastique 
et  devint  fondateur  et  abbé  de  Vertou,  au  diocèse  de  Nantes,  vers 
l'an  575.  Il  fonda  et  gouverna  aussi  l'abbaye  de  Saint-Jouin-de-Marnes 
au  diocèse  de  Poitiers.  Ce  dernier  monastère  fut  double  à  son  origine, 
c'est-à-dire  composé  de  deux  cloîtrei^,  l'un  pour  les  hommes  et  l'autre 
pour  les  femmes  ;  mais,  comme  tous  les  essais  de  ce  genre,  il  ne  put 
conserver  longtemps  ce  caractère.  Saint  Martin  mourut  le  24  octobre  601. 

L'influence  de  saint  Martin  fut  très  grande  durant  la  seconde  moitié 
du  vr-  siècle,  comme  on  peut  en  juger  par  la  mention  qu'en  font  tous 
les  anciens  martyrologes. 

Saint  Martin  de  Vertou  est  patron  du  Craonnais,  diocèse  de  Laval. 

Il  reste  deux  très  bonnes  Vies  de  saint  Martin,  écrites  par  ses 
Usciples. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœc.  i,  p.  371-8. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  vi.  n.  14  ;  lib.  ix,  n.  37. 

Idem.  —  Analecta,  t.  m,  p.  147,  240. 

Acta  Sanctorum  Boll.  24  oct.,  t.  x,  p.  794-810. 

Bouquet.  —  Rerum  gallicarum  Scriptores,  t.  m,  p.  471-517. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  613-618. 

Giorgi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  189-9.  Au  8  mai. 

Sur.  AUX  Vies  des  Saixts.  —  Tome  IH.  21 


322  24   OCTOBRE. 

Ledaix  (Bélisaire).  —Notice  historique  et  archéologique  sur  l'abbaye 
de  Saint-Jouin-de-Marnes.  p.  71  et  suiv. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  1274  et  seq.  ;  t.  xiv,  col.  843-6. 

AuBERT.  —  Histoire  de  saint  Martin,  abbé  de  Vertou  et  de  Saiut- 
Jouin-de-Marnes.  et  de  ses  établissements  monastiques  dans  la  Bre- 
tagne, la  Vendée  et  les  pays  adjacents,  par  l'abbé  A...,  chanoine  de 
Poitiers.  2''  éd.  Nantes,  Forest,  1870.  In-12. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1521. 

Nota.  —  Au  IX''  siècle,  les  reliques  de  saint  Martin  de  Vertou,  de 
saint  Judicaël,  de  saint  Lumine,  de  saint  Rufin  et  de  saint  Marcou, 
furent  transportées  dans  l'abbaye  de  Saint-Jouin.  En  1130  l'église  de 
cette  abbaye  fut  consacrée  et  l'on  fit  à  cette  occasion  une  translation 
de  ces  précieuses  reliques.  La  mémoire  de  cette  solennité  fut  ensuite 
célébrée  tous  les  ans  le  dimanche  après  la  Nativité  de  la  sainte  Vierge. 
Cette  fête  se  célèbre  encore  et  elle  fut  autrefois  l'objet  d'un  nombreux 
concours  de  pèlerins  et  d'une  grande  dévotion. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Oct.,  t.  x,  p.  801. 


SAINT  ÉREMBERT  DU  PECQ, 

ÉVÈQUE   DE  TOULOUSE.    CONFESSEUR,   DE   l'oRDRE    DE  SAINT-BENOÎT. 

Vers  680. 

(P.  Boll.  xn.  594.) 

Saint  Erembert,  Erembertus,  naquit  à  Wocourt.  Viliolicorte,  près 
de  Passy,  et  embrassa  la  vie  monastique  sous  la  règle  de  saint  Benoit, 
dans  l'abbaye  de  Fontenelle,  au  diocèse  de  Rouen,  vers  Fan  649.  En  656 
environ,  il  fut  élu  évêque  de  Toulouse  et  quitta  son  siège  en  671  pour 
se  retirer  de  nouveau  dans  l'abbaye  de  Fontenelle.  Il  y  mourut  le 
14  mai  après  l'an  680. 

Il  nous  reste  une  très  bonne  Vie  de  saint  Erembert,  écrite  par  un 
moine  de  Fontenelle  qui  vécut  en  même  temps  que  lui. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Saec.  ii,  p.  604-606. 

Acta  Sanctorum  Boll.  14  maii,  t.  m,  p.  190. 

Bouquet.  —  Rerum  gallicarum  Scriptores,  t.  m,  p.  578. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  viii,  p.  682-4. 

Pagi.  —  Critica  Baronii,  ad  an.  671,  n.  4. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  8-9. 

Nota.  —  La  Vie  de  saint  Erembert  a  les  plus  grands  rapports  avec 
celle  de  saint  Lambert,  évêque  de  Lyon,  moine  de  Fontenelle,  et  mort 
aussi  retiré  dans  cette  abbaye  presque  dans  les  mêmes  années. 


SAINT  RAPHAËL,  ARCHANGE.  32â 


SAINT  RAPHAËL,  ARCHANGE. 

(P.  BoU.,  XII.  573.) 

C'est  par  la  sainte  Ecriture  elle-même  que  nous  connaisons  l'ar- 
change saint  Raphaël,  Raphaël.  Ce  nom  en  hébreu  signifie  médecin  ou 
médecine  de  Dieu,  il  est  en  accord  parfait  avec  les  actions  que  nous  lui 
voyons  accomplir  dans  le  livre  de  Tobie.  En  paraissant  à  ce  vrai  fils 
d'Israël  sous  une  forme  humaine,  il  l'encouragea  dans  le  soin  pieux 
qu'il  prenait  d'ensevelir  les  morts  ;  il  conduisit  le  jeune  Tobie  dans  ses 
voyages  et  lui  suggéra  la  pensée  de  garder  la  continence  les  premiers 
jours  de  son  mariage  ;  ce  fut  lui  qui  chassa  le  démon  qui  avait  donné 
la  mort  aux  premiers  époux  de  Sara  ;  la  fumée  sortie  du  fiel  du  poisson 
brûlé  ne  fut  que  le  symbole  de  l'action  de  l'ange.  Le  nom  de  saint 
Raphaël  n'était  pas  autrefois  dans  les  litanies  de  l'Eglise  ;  mais  il  y  a 
été  inséré  par  autorité  apostolique.  Une  messe  et  un  office  propres  ont 
été  approuvés. 

La  ville  de  Cordoue  honore  l'ange  saint  Raphaël  comme  son  princi- 
pal patron. 

L'archange  saint  Raphaël  reçut  de  tous  les  temps  un  culte  fervent 
dans  le  diocèse  de  Bordeaux  ;  mais  le  bienheureux  Pey  Borland,  durant 
son  long  épiscopat,  de  1430  à  1457,  travailla  à  dévelojDper  la  piété  des 
chrétiens  de  ce  côté  et  fit  construire  un  sanctuaire  dédié  à  l'archange, 
qui  est  encore  aujourd'hui  le  but  d'un  pèlerinage  fréquenté. 

A  Rome  il  est  honoré  d'une  manière  spéciale  dans  l'église  nationale 
des  Lucquois,  au  pied  du  Quirinal,  et  sa  fête  est  solennelle. 

Dans  les  représentations  figurées  saint  Raphaël  se  reconnaît  au 
milieu  des  autres  anges  par  un  vase  pharmaceutique,  par  un  poisson 
et  le  plus  souvent  par  le  jeune  Tobie  portant  lui-même  le  poisson. 

Livre  de  Tobie. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  ii,  c.  32,  n.  4; 
lib.  m,  c.  17,  n.  16  ;  c.  24,  n.  58  ;  lib.  iv,  part,  i,  c.  29,  n.  7  ;  c.  32,  n.  15 
et  passim. 

X.  Barbier  de  Montault.  —  L'Année  liturgique  à  Rome,  8«  éd. 

LopÈs  (Hierôme).  —  L'église  de  Saint- André  de  Bordeaux,  éd.  Callen, 
1883,  t.  n,  p.  310  et  suiv. 


324  25  OCTOBRE. 


XXV^'  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  FRONT  OU  FRONTON  DE  LYCAONIE, 

PREMIER     ÉVÈQUE     DE     PÉRIGUEUX,     APÔTRE     DU     PÉRIGORD. 

P""  siècle. 

(P.  Boll.  XII.  599.) 

Saint  Front  ou  Fronton,  Fi^onto,  Fro7itius,  Fronius,  fut  envoyé  par 
le  Siège  Apostolique  pour  annoncer  l'Evangile  dans  les  Gaules.  Il  fit 
partie  de  l'une  des  premières  missions  qui  vinrent  dans  notre  pays.  Il 
îonda  TEglise  de  Périgueux  et  il  est  probable  que  ce  fut  durant  les 
temps  apostoliques,  peut-être  môme  durant  le  premier  siècle. 

Gausbert.  chanoine  ou  chorévèque  de  Limoges  au  ix°  siècle,  recueillit 
les  traditions  écrites  ou  verbales  et  composa  une  Vie  publiée  par  F.  Bos- 
quet et  dont  certaines  parties  viennent  de  documents  antérieurs.  Pour 
la  Vie  publiée  par  M.  Pergot  en  1861,  c'est  évidemment  une  œuvre  du 
xiv^ siècle  et  qui  ne  mérite  pas  l'attention  d'une  critique  sérieuse.  Lorsque 
saint  Adon  rédigea  son  Martyrologe,  au  milieu  du  ix"  siècle,  il  avait 
devant  les  yeux  la  légende  de  saint  Georges  du  Velay.  Le  nom  de  saint 
Front  passa  bientôt  dans  le  martyrologe  d'Usuard  et  quelques  autres, 
mais  il  ne  fut  pas  admis  dans  le  plus  grand  nombre.  Cependant  il  y  avait 
dès  l'année  520  une  abbaye  sous  le  patronage  de  saint  Front  nommée 
le  Puy-Saint-Front  sur  le  lieu  même  où  il  avait  été  inhumé.  Ce  mouas- 
tère  avait  été  fondé  pour  honorer  sa  sainte  dépouille.  Il  était  en  dehors 
de  la  ville,  car  la  loi  romaine  ne  permettait  pas  d'ensevelir  les  morts 
dans  l'intérieur  des  remparts.  Saint  Front  lui-même  avait  placé  l'église- 
mère,  l'église  de  la  cité,  sous  le  vocable  de  Saint-Etienne.  Ce  fut  seu- 
lement en  1660,  le  11  janvier,  que  le  siège  cathédral  fut  transporté 
à  l'église  du  Puy-Saint-Front,  et  depuis  ce  temps  la  cathédrale  et  la 
ville  de  Périgueux  sont  sous  le  vocable  de  saint  Etienne  et  de  saint 
Front. 

Selon  les  traditions,  le  Puy-Saint-Front  fut  d'abord  un  oratoire  à 
Notre-Dame,  érigé  par  le  saint  apôtre  lui-même,  où  il  voulut  être 
enseveli  à  côté  de  ses  disciples  martyrs.  Au  vi"  siècle  l'évêque  Chro- 
iiope  (511)  fit  bâtir  l'église  appelée  latine  ou  la  vieille  église,  qu'il  dédia 
à  saint  Front  et  où  il  transporta  ses  reliques.  A  la  fin  du  x^  siècle, 
révoque  Frotaire  commença  la  construction  de  l'église  byzantine  et 
(iu  grand  monastère  de  Saint-Front.  Cette  église  fut  consacrée  le 
21  mars  1047. 

Outre  l'église  cathédrale,  neuf  églises  paroissiales  du  diocèse  de 
Périgueux  reconnaissent  saint  Front  pour  patron.  Il  y  a  un  ancien 
pèlerinage  en  son  honneur  à  Saint-Front  de  Pradoux  fréquenté  par 


SAINT   CRÉPIN  ET   SAINT   CRÉPINIEN,   MARTYRS.  325 

les  malades  et  spécialement  par  ceux  qui  demandent  à  être  guéris 
de  répilepsie. 

Acta  Sanctorum  Boll.  25  oct.,  t.  xi,  p.  392-410. 

Bosquet  (Franc,).  —  Historia  Ecclesiie  Gallican?e...  (1636).  In-4°. 
Part.  II,  p.  4-13.  Texte  de  la  Vie  écrite  par  Gausbert. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiii,  col.  384;  t.  cxxiv,  col.  617-9. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  544. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  1446-8, 1488. 

CoNSTANS  (Jean).  —  Vie  de  saint  Front,  apôtre  du  Périgord. 

DouiiET.  —  Dictionnaire  des  légendes,  col.  392. 

Faillon.  —  Monuments  inédits  sur  l'apostolat  de  sainte  Marie- 
Madeleine  en  Provence,  t.  ii,  coi.  387-406,  827-831. 

GouRGUE  (Alexis  de).  —  Le  dragon  de  Bergerac,  étude  sur  une 
question  historique  relative  à  la  Vie  de  saint  Front.  Bordeaux,  1864, 
in-8°,  136  p. 

Pergot  (A.  B.).  —  La  Vie  de  saint  Front,  apôtre,  1^'"  évêque  de 
Périgueux.  Périgueux,  1861.  In-8°.  xvi-508  p. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  xi,  p.  393. 

Carles.  —  Les  titulaires  et  patrons  du  diocèse  de  Périgueux.  Péri- 
gueux, 1884.  Li-8°,  309  p.,  p.  20,  104.  182,  204,  205,  265. 

Nota.  —  La  vie  de  saint  Front  de  Périgueux  se  trouve  intimement 
liée  à  celle  de  saint  Georges  du  Velay,  aussi  Faillon  s'occupe  conjoin- 
tement des  deux  saints  évèques.  Voir  10  novembre. 


SAINT  CREPIN  ET  SAINT  CRÉPINIEN  DE  ROME, 

martyrs  a  soissons. 
285  ou  286. 

(P.  Boll.  XII.  624.) 

Saint  Crépin,  Crispinus,  et  saint  Crépinien,  Crispinianiis,  souffrirent 
le  martyre  à  Soissons  le  25  octobre  285  ou  286.  Ils  sont  regardés  avec 
raison  comme  des  apôtres  du  nord  de  la  France  et  des  plus  illustres 
saints  de  notre  pays. 

A  Rome  même  ils  sont  honorés  d'une  manière  spéciale  et  une  partie 
de  leurs  reliques  repose  sous  l'autel  de  Saint-Laurent  iii  Pane  e  Perna. 
On  y  expose  leurs  têtes  le  jour  de  leur  fête.  Mais  il  est  certain  que  ces 
saintes  reliques  presque  dans  leur  intégrité  sont  restées  à  Soissons 
même. 

Les  Actes  des  saints  Crépin  et  Crépinien  ne  sont  pas  des  documents 
historiques,  mais  les  données  générales  sont  attestées  par  un  ensemble 
de  témoignages  absolument  certains. 

Grégoire  de  Tours.  —  Historia  eccles.  Francorum,  lib.  v,  c.  34. 

Acta  Sanctorum  Boll.  25  oct.,  t.  xi,  p.  495-543. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiii,  col.  384;  t.  cxxiv,  col.  617-9. 


f 


0^6  25   OCTOBRE. 

RuiNART.  —  Acta  MartjTum  sincera  (1859),  p.  14. 
GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  544-G. 
Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  394  et  464. 
TnxEMOxT.  —  Mémoires  p.  s.  à  Tliist.  ecclés.,  t.  iv,  p.  460-1. 
Bosquet.  —  Hist.  eccles.  Gallic,  lib.  v,  c.  156. 
Lemodœ.  —  Hist.  des  antiquités  de  la  ville  de  Soissons.  Paris,  1771, 
t.  I.  p.  154. 
Ra-ï-nouard.  dans  le  Journal  des  Savants  (1836),  p.  465-375. 


SAINT  HILAIRE  OU  ILLIER,  ÉVÊQUE  DE  MENDE. 

535. 
(P.  Boll.  sir.  630.) 

Saint  Hilaire,  Bilarius,  Hilarus,  Eero,  était  évêque  de  Mende  en  535, 
car  il  souscrivit  le  8  novembre  avec  quatorze  autres  évèques  du 
royaume  de  Théodebert  au  concile  célébré  à  Clermont  en  Auvergne. 
Il  mourut  vraisemblablement  vers  540,  car  il  était  remplacé  par  saint 
Eventius  en  541. 

Le  corps  de  saint  Hilaire  reposait  dans  1  abbaye  de  Saint-Denis 
en  France. 

Il  existe  une  Vie  ancienne  de  saint  Hilaire  et  les  plus  anciens  mar- 
tyrologes en  font  mémoire. 

Acta  Sanctorum  Boll.  25  oct.,  t.  xi,  p.  619-638. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  88. 

Revue  des  Sociétés  savantes  (1862),  11°  série,  t.  viii,  p.  67. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  545-6. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  617-620. 


SAINT   CHRYSANTHE   ET   SAINTE   DARIE, 
ET  LEURS  COMPAGNONS, 

MARTYRS   A   ROME. 

283. 
(P.  Boll.  xn.  633.) 

Saint  Chrysanthe,  Chrysanthus,  et  sainte  Darie,  Daria,  sa  femme, 
souffrirent  le  martyre  à  Rome  le  25  octobre  283.  Leur  courage  toucha 
plusieurs  infidèles  qui  se  convertirent  et  donnèrent  leur  vie  pour  la  foi; 
d'ailleurs  plusieurs  chrétiens  s'étant  rendus  pour  prier  à  leur  tombeau, 
les  païens  fermèrent  l'entrée  de  la  crypte  et  ils  y  périrent  tous. 

En  1882  la  crypte  des  saints  Chrysanthe  et  Darie  a  été  retrouvée 
au-dessous  de  la  basilique  de  Saint-Saturnin,  sous  la  voie  Salaria  nova. 


SAINT    BONIFACE   I*^'',    PAPE,    CONFESSEUR.  327 

Les  noms  de  ces  saints  ont  toujours  été  très  célèbres,  comme  on 
le  voit  dans  les  sacramentaires  de  saint  Gélase  et  de  saint  Grégoire, 
ainsi  que  par  les  martyrologes  de  l'Orient  et  de  l'Occident  :  les  Grecs 
les  honorent  le  17  mars  et  le  19  octobre;  mais  les  Latins  font  leur 
fête  le  25  de  ce  dernier  mois. 

Saint  Chrysanthe  et  sainte  Darie  sont  patrons  de  l'abbaye  d'Eiffel, 
des  villes  de  Reggio-di-Modena  et  de  Salzbourg.  Ils  étaient  patrons 
secondaires  de  la  grande  abbaye  de  Prum  ou  Pruim  où  reposaient  leurs 
reliques. 

Grégoire  de  Tours.  —  De  gloria  martyrum,  c.  38  et  83. 

Acta  Sanctorum  Boll.  25  oct.,  t.  xi,  p.  437-475.  —  Idem^  19  mars, 
t.  m,  p.  79. 

Martinov.  —  Annus  eccles.  grœc.-slavus,  p.  93. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœc.  iv,  part,  i,  p.  611. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xxxiii,  n.  7  et  8. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  591. 

AssEMANi.  —  Calendarium  universale,  t.  vi,  p.  195. 

Giorgi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  605-6.  Au  29  novembre. 

Rossi  (Com.  J.-B.  de).  —Bulletin  d'archéol.  cbrét.,  1883,  p.  75  et  suiv. 

Voyage  à  Rome  de  l'abbé  Markward  de  Prum,  et  translation  de  saint 
Chrysanthe  et  de  sainte  Darie  à  Munstereifel  eu  844,  par  le  D''  Henri- 
•Joseph  Fross.  Koln,  Heberle,  1869.  In-8%  124  p.  Texte  allemand. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  453. 


SAINT  BONIFACE  I«S  PAPE,  CONFESSEUR. 
Vers  422. 

(P.  Boll.  XII.  633.) 

Saint  Boniface  I",  romain  par  la  naissance,  fut  élu  pape  à  Rome  le 
28  décembre  418  et  fut  sacré  le  lendemain.  Il  mourut  à  Rome  le  4  sep- 
tembre 422.  Il  fut  inhumé  dans  le  cimetière  de  Maxime  sur  la  voie 
Salaria  nova.  Il  nous  reste  dix-sept  lettres  de  ce  pontife. 

Acta  Sanctorum  Boll.  25  oct.,  t.  xi,  p.  605-618. 

Jaffé.  —  Regesta  Romanornm  Pontificum,  2^  éd..  p.  52-4. 

Patrologia  latina,  t.  cxxviii,  col.  185-200. 

Rossi  (Com.  J.-B.  de).  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1863, 
p.  41;  1883,  p.  11. 


S28  25  OCTOBRE. 

LE  BIENHEUREUX  JEAN-ANGE  PORRO, 

RELIGIEUX  SERVITE. 

1506. 
(P.  Bail.  XII.  634.) 

Le  B.  Jean-Ange  Porro,  Joannes  Angclus  Porrus,  vécut  presque 
constamment  dans  la  solitude  la  plus  profonde  et  la  contemplation  des 
mystères,  surtout  de  la  Passion. 

Acta  Sanctorum  Boll.  25  oct.,  t.  x,  p.  883-908. 

Leçons  de  l'office  propre  approuvé  pour  l'ordre  des  Servîtes. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  31,  n.  18; 
lib.  II.  c.  24,  n.  186  et  187. 

ALFRED  LE  GRAND,  ROI  DES  ANGLO-SAXONS. 
Vers  901. 

(P.  Boll.  XV.  670.) 

Alfred,  Alfredus,  surnommé  le  Grand,  né  à  Wantage  (Berks)  en 
849,  fut  couronné  roi  des  Anglo-Saxons  en  871  ;  il  conquit  le  surnom 
de  Grand  par  ses  exploits  et  la  vénération  des  peuples  par  ses  vertus. 
Il  mourut  le  28  octobre  901  et  fut  inhumé  en  l'abbaye  d'Hyde,  de  l'ordre 
de  Saint-Benoît,  abbaye  dont  il  avait  commencé  la  fondation  et  qui 
fut  achevée  par  son  fils  le  roi  Edouard  l'Ancien. 

Des  fouilles  récentes  faites  à  Rome  ont  donné  la  preuve  matérielle 
que  dès  le  règne  d'Alfred  le  Grand  la  Grande-Bretagne  payait  le 
denier  de  Saint-Pierre. 

Rossi  (Com.  J.-B.  de).  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1883. 

Moniteur  de  Rome,  2  et  9  février  1884. 

Revue  de  l'Art  chrétien,  1884,  p.  345  et  suiv. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  79. 

LES  SAINTS  MARTYRE  ET  MARGIAN,  NOTAIRES 

et  martyrs  a  CONSTANTIN  OPLE. 

351. 

(P.  Boll.  XII.  596.) 

Saint  Martyre,  Martyrius.,  et  saint  Marcian,  Marcianus,  exerçaient  les 
fonctions  de  notaires  dans  la  ville  de  Constantinople  lorsque  l'hérésie 


4 


LE   PÈRE   AMBIIOISE   DE   LOMBEZ,    CAPUCIN.  329 

arienne  y  prévalut  par  la  protection  de  l'empereur  Constance  II  et 
j^ràce  aux  désordres  qui  bouleversèrent  l'empire;  grâce  surtout  à 
l'usurpation  du  patriarche  intrus  Macedonius  et  le  troisième  exil  de 
saint  Paul.  Les  deux  notaires  Martyre  et  Marcian  se  signalèrent  par 
leur  fermeté  à  soutenir  la  doctrine  orthodoxe.  Ils  furent  saisis  par  les 
hérétiques  et  décapités.  Leur  mort  produisit  une  profonde  impression 
sur  la  population  catholique  de  Constantinople  et  elle  leur  fit  de  magni- 
fiques funérailles.  Saint  Jean  Chrysostome  a  célébré  leur  triomphe 
dans  une  homélie,  et  on  vient  de  découvrir  à  Rome  un  verre  peint  de 
l'époque,  du  iv'^  ou  v^  siècle,  portant  l'image  de  ces  deux  saints  mai^tyrs 
avec  le  diadème  impérial. 

Acta  Sanctorum  Boll.  25  oct.,  t.  xi,  p.  569-577.  Les  Actes  sont  écrits 
par  Siméon  Métaphraste.  Ils  se  lisent  aussi  dans  Patrologia  grseca, 
t.  cxv,  col.  1289-1294. 

Martinoy.  —  Annus  ecclesiasticus  greeco-slavus,  p.  260  et  302. 

Rossi  (Com.  J.-B.  de).  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1883, 
p.  83. 


LE  PÈRE  AMBROISE  DE  LOMBEZ,  CAPUCIN. 

1778. 

Ambroise  naquit  à  Lombez,  en  1708,  au  sein  d'une  famille  noble  et 
ancienne.  Son  nom  patronymique  était  Lapeyrie.  Il  fit  ses  études 
classiques  à  Gimont,  et  il  étudia  la  théologie  à  Auch,  à  l'école  de  saint 
Thomas.  Agé  de  seize  ans,  il  entra  dans  Tordre  des  Capucins,  le 
25  octobre  1724.  Il  fut  envoyé  au  couvent  de  Médoux  où  l'on  honorait 
particulièrement  la  Mère  de  Dieu  sous  le  vocable  de  Notre-Dame  de 
Médoux  {Mellis  dulcis,  miel  doux).  Il  avait  tant  de  dévotion  envers  la 
très  sainte  Vierge  qu'il  en  obtenait  des  miracles.  Un  grand  incendie 
s'étant  déclaré  à  Bagnères,  le  Père  Ambroise  jeta  son  scapulaire  dans 
les  flammes  et  elles  s'éteignirent  à  l'instant. 

Après  quinze  ans  de  séjour  à  Médoux,  le  Père  Ambroise  fut  nommé 
gardien  du  couvent  d'Auch,  et  quelque  temps  après  envoyé  comme 
aumônier  du  couvent  des  Capucines  de  la  place  Vendôme  à  Paris. 
La  reine  Marie  Leczinska,  femme  de  Louis  XV,  le  choisit  pour  son 
confesseur,  et  lorsqu'il  eut  quitté  Paris,  elle  continua  de  vivre  sous  sa 
direction  par  une  correspondance  suivie.  Aussi  le  P.  Ambroise  dédia 
à  la  reine  de  France  son  excellent  traité  de  la  Paix  intéiieure. 

En  1777,  le  P.  Ambroise  de  Lombez  fut  agrégé  à  l'Association  du 
Saint-Cœur  de  Marie  établie  à  Sainte-Ursule  d'Auch.  L'année  suivante, 
étant  allé  à  Saint-Sauveur  prendre  les  eaux  il  y  mourut  le  25  octobre 
âgé  de  soixante-dix  ans,  et  après  avoir  passé  cinquante-quatre  ans 
dans  la  vie  religieuse.  Il  fut  inhumé  dans  la  chapelle  de  la  Sainte 
Vierge  de  l'église  de  Luz.  En  1863,  la  pierre  tombale  s'étant  affaissée, 
on  remarqua,  en  la  relevant,  que  le  corps  du  P.  Ambroise  se  trouvait 


330  26   OCTOBRE. 

dans  un  état  parfait  de  conservation,  on  se  rappela  la  mort  sainte  de 
l'humble  religieux  et  on  transporta  solennellement  ses  restes  mortels 
à  un  ermitage  voisin,  où  un  monument  a  été  construit. 

Peu  de  temps  après  le  décès  du  P.  Ambroise  on  grava  son  portrait 
et  l'on  inscrivit  au-dessous  : 

P.  Ambroise  de  Lombez,  cap.,  né  en  1708,  mort  en  odeur  de  sainteté 
l'an  1778. 

D'Ambroise  de  Milan  il  avait  la  ferveur, 

La  tendre  charité,  le  zèle  pour  les  âmes  ; 

Nos  cœurs,  par  ses  écrits,  brûlent  de  douces  flammes. 

Il  console  le  juste  et  touche  le  pécheur. 

Revue  de  Gascogne,  t.  xxin,  p.  539-546. 

Œuvres  du  P.  Ambroise  de  Lombez.  Paris,  Poussielgue,  1882.  3  vol. 
in-18. 


XXVr  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  DÉMÈTRE,  PREMIER  ÉVÊQUE  DE  GAP. 
1er  siècle. 

(P.  Boll.  XII.  638.) 

Saint  Démètre,  Demetrius,  premier  évêque  du  Gap,  mourut  vers 
l'an  100.  Quelques  documents  lui  donnent  la  qualité  de  martyr. 

Acta  Sanctorum  Boll.  26  oct.,  t.  xi,  p.  795-9.  Il  n'y  a  pas  d'Actes  et 
peu  de  documents. 

Depéry.  —  Histoire  hagiographique  du  diocèse  de  Gap_,  p.  1-16, 
574-582. 

Gallia  Christiana,  1. 1,  col.  451. 


SAINT  APTONE  OU  APHTONE,  ÉVÊQUE  D'ANGOULEME. 

VP  siècle. 

(P.  Boll.  xn.  641.) 

Saint  Aptone,  Aptonius,  frère  et  successeur  de  saint  Ausone,  gou- 
verna l'Eglise  d'Angoulôme  au  cours  du  vi"  siècle.  Son  existence  et  la 
légitimité  de  son  culte  reposent  sur  des  preuves  certaines,  mais  les 
documents  font  défaut  pour  les  détails. 

Acta  Sanctorum  Boll.  26  oct.,  t.  xi,  p.  885-^ 

Gallia  Christiana,  t.  u,  col.  975. 

V.  Saint  Ausone  au  22  mai. 


LE   BIENHEUIIEUX   BONAVENTURE  ;    SAINT   ÉVAUISTK.  331 

LE  BIENHEUREUX  BONAVENTURE  DE  POTENZA, 

DE   l'ordre   DES   FRÈRES   MINEURS   CONVENTUELS. 

1711. 

(P.  Bail.  xii.  647.) 

Le  B.  Bonaventure  naquit  en  1651,  prit  l'habit  de  frère  mineur  con- 
ventuel à  quinze  ans,  fut  ordonné  prêtre  et  mourut  à  l'âge  de  soixante 
ans  le  2()  octobre  1711  au  couvent  de  Rovello.  Sa  fête  se  célèbre  du 
rite  double  chez  les  Conventuels  et  les  Capucins. 

Rossi  (le  P.  Louis-Joseph  de).  —  Vie  du  B.  Bonaventure  de  Potenza... 
par  le  P...  du  même  ordre.  Piome,  1775.  In-8°.  En  italien.  Le  P.  L.  de 
Rossi  a  suivi  le  bref  de  béatification  et  les  autres  pièces  de  la  cause. 

L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  195-202. 

BuTLER-GoDEscARD.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Lefort,  t.  v,  p.  158-161, 
dans  le  Supplément  par  M.  Tresvaux. 

SAINT  ÉVARISTE,  PAPE  ET  MARTYR, 

Vers  109. 

(P.  Boll.  XII.  652.) 

Saint  Evariste,  Evaristus,  né  à  Bethléem,  devint  le  cinquième  pape 
environ  l'an  100  et  mourut  martyr  le  26  octobre  vers  l'année  109.  Il 
fut  inhumé  dans  les  cryptes  du  Vatican  où  son  corps  repose  encore. 
Selon  un  autre  calcul  saint  Evariste  succéda  à  saint  Clément  en  l'an 
97  et  mourut  en  105. 

Acta  Sanctorum  Boll.  26  oct.,  t.  xi,  p.  799-804. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  624  ;  cxxvii,  col.  1135. 

Patrologia  grseca,  t.  v,  col.  1045-1057;  vu,  col.  851. 

Japfé.  —  Regesta  Pontificum  Romanornm,  p.  4-5.  2^  éd. 

DouLCET.  —  Rapports  de  l'Eglise  chrétienne  et  de  l'Etat  Romain, 
p.  232. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  702. 


332  26   OCTOBRE. 

SAINT  RUSTIQUE,  ÉVÈQUE  DE  NARBONNE,  CONFESSEUR. 

461. 

(P.  Boll.  XII.  635.) 

Saint  Rustique,  Rusticus,  fils  de  Bonosus  qui  devint  évêque  après 
avoir  perdu  sa  femme,  et  neveu  de  l'évêque  Arator,  frère  de  sa  mère, 
fut  d'abord  disciple  de  saint  Cassien  et  moine  de  l'abbaye  de  Saint- 
Victor.  Il  était  prêtre  lorsqu'il  fut  élu  évèque  de  Narbonne  et  sacré  le 
9  octobre  427  ou  430.  11  mourut  le  26  octobre  461.  Son  corps  fut  inhumé 
près  de  Narbonne  dans  une  église  où  se  trouve  un  tombeau  avec  une 
inscription  qui  porte  son  nom. 

Acta  Sanctorum  Bol.  28  oct„  t.  xi,  p.  880-882. 

Gallia  Christiana,  t.  vi,  col.  8-10.    , 

Dictionnaire  d'épigraphie,  t.  ii.  col.  966. 

Histoire  du  Languedoc,  t.  i,  p.  186  et  preuves,  p.  4. 

Rey  (G.  de).  —  Les  saints  de  l'Eglise  de  Marseille,  p.  299-303. 

LE  VÉNÉRABLE  GAETAN  ERRICO,  DE  NAPLES. 

1860. 

Le  Vénérable  Gaétan  Errico  naquit  au  village  de  Secondiliano,  près 
de  Naples,  en  1781,  et  montra  dès  ses  premières  années  une  si  grande 
piété  et  une  si  grande  modestie  que  ses  compatriotes  l'appelaient  déjà 
le  saint.  Lorsqu'il  fut  ordonné  prêtre  ces  qualités  brillèrent  d'un  éclat 
tout  particulier.  Il  brûlait  d'un  zèle  ardent  pour  procurer  la  gloire 
de  Dieu  et  le  salut  des  âmes  et  ne  pouvant  contenir  cette  ardeur  dans 
le  village  qui  l'avait  vu  naître,  il  parcourait  toute  la  contrée  pour 
convertir  les  pécheurs.  Telle  était  l'ardeur  de  sa  prédication  que  les 
cœurs  les  plus  endurcis  ne  pouvaient  lui  résister.  Pour  procurer  la 
contination  de  ces  saintes  entreprises,  Gaétan  fonda  une  congrégation 
de  missionnaires  sous  le  nom  et  le  patronage  des  Saints-Cœurs.  Ce 
nouvel  institut  composé  de  prêtres  séculiers  fut  approuvé  par  un 
décret  de  la  sacrée  Congrégation  des  Evêques  et  Réguliers  en  date  du 
22  juin  1838. 

Pour  procurer  ce  succès  le  saint  fondateur  endura  d'incroyables 
travaux  et  pratiqua  des  austérités  étonnantes.  Plus  épuisé  par  les 
fatigues  et  les  souffrances  morales,  supportées  toujours  avec  une 
constance  inébranlable  et  une  foi  constante,  que  par  l'âge  et  les  infir- 
mités, il  rendit  son  âme  à  Dieu  le  26  octobre  1860,  environné  de  ses 
disciples  qu'il  ne  cessa  d'exhorter  à  la  charité  jusqu'à  son  dernier 
soupir.  La  réputation  de  sa  sainteté  était  telle  que  l'archevêque  de 
Naples  fit  commencer  le  procès  de  canonisation.  La  sacrée  Congre- 


SAINT   ELESBAAN  ;    SAINT    VINCENT,    SAINTE   SABINE,    ETC.  333 

!,'ation   des  Rites   s'est  prononcée  pour   l'introduction   de  la  cause, 
au  mois  de  décembre  1884. 
Analecta  juris  pontificii,  série  xxiv,  fol.  G24-5. 


XXVIP  JOUR   D'OCTOBRE 


SAINT  ELESBAAN,  ROI  DETHIOPIE. 
Vers  523. 

(P.  Bail.  su.  656.) 

Saint  Elesbaan  ou  Elesbaas,  caleb.  c'est-à-dire  roi  d'Abyssinie,  aban- 
donna sa  couronne  et  se  lit  moine  sous  la  règle  de  saint  Basile.  Il 
mourut  le  27  octobre  vers  l'année  523. 

Un  écrivain  de  l'ordre  des  Carmes,  le  P.  Joseph  Peirera  de  Sainte- 
Anne,  a  publié  à  Lisbonne  en  1736  un  volume  in-4°  dans  lequel  il 
raconte  la  vie  de  saint  Elesbaas  et  de  sainte  Ifigenie,  princesse  de 
Nubie.  Il  dit  que  le  premier  est  le  patron  contre  les  dangers  de  la 
mer  et  la  seconde  contre  les  incendies,  et  que  tous  les  deux  appar- 
tenaient à  l'ordre  des  Carmes. 

Acta  Sanctorum  Boll.  27  oct.,  t.  xii,  p.  296-328. 


SAINT  VINCENT,  SAINTE  SABINE  ET  SAINTE  CHRISTÈTE, 

MARTYRS   A   AVILA,    EX   ESPAGNE. 

Vers  304. 

(P.  Boll.  XII.  657.) 

Saint  Vincent,  sainte  Sabine  et  sainte  Christète,  Chrîsteta,  souffrirent 
le  martyre  à  Avila,  Abula,  vers  l'an  304  ou  305. 

Les  Actes  de  ces  trois  illustres  athlètes  du  Christ  ne  sont  point 
absolument  sincères  ;  mais  ils  sont  anciens  et  leur  culte  l'est  aussi 
car  ils  sont  célébrés  dans  les  martyrologes  du  ix*=  siècle  d'après 
des  documents  antérieurs. 

Acta  Sanctorum  Boll.  27  oct.,  t.  xii,  col.  192-204. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  547-8. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  625-7. 

'Sota,  —  La  basilique  qui  est  consacrée  en  l'honneur  de  saint  Vincent 
dans  la  ville  d'Avila  est  très  belle.  Le  tombeau  du  saint  martyr  repose 
sur  des  colonnes  torses  au  milieu  de  l'église.  On  conserve  aussi  dans 
la  crypte  plusieurs  corps  de  martyrs  innommés, 

Lady  Herbert.  —  L'Espagne  contemporaine,  chap.  xi,  dans  la  Revue 
du  Monde  callioliqiie^  t.  lxx  (1882),  p.  368. 


334  27  OCTOBRE. 


SAINT  DIDIER  ÉVEQUE  D'AUXERRE. 
621. 

(P.  Boll.  XII.  658.) 

Saint  Didier,  Desiderius,  fut  élu  évêque  d'Auxerre  le  2  octobre  603 
et  mourut  le  27  octobre  621.  Plusieurs  lui  donnent  le  titre  de  martyr 
dans  le  sens  qu'il  subit  une  mort  injuste. 

Saint  Didier  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  d'Avignon. 

Il  existe  une  Yie  ancienne  publiée  par  les  Bollandistes. 

Acta  Sanctorum  Boll.  27  oct.,  t.  xn,  p.  351-365. 

Patrologia  latina^  t.  cxxiv,  col.  627. 

Mabillox.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xi,  n.  35. 

Gallia  Christiana,  t.  xii,  col.  268-9. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  548. 

Lebeuf.  — Mémoiresconcernantl'hist.  civ.eteccl.d'Auxeire,  éd.  1848, 
t.  136-145. 

Canron  (Augustin).  —  Vie  de  saint  Didier,  évêque  et  martyr,  l'un 
des  protecteurs  de  la  ville  d'Avignon,  suivie  de  l'histoire  de  son  église 
et  de  son  office  liturgique.  Avignon,  1862.  In-18. 


SAINT    JUST,    PRETRE, 

HONORÉ   EN   PÉRIGORD   ET   EN   LIMOUSIN. 

Vers  370. 

Saint  Just,  Justiis,  disciple  de  saint  Hilaire,  évêque  de  Poitiers, 
accompagnait  son  maître  dans  ses  voyages.  Un  jour  qu'ils  se  rendaient 
à  Vésone,  aujourd'hui  Périgueux,  pour  y  combattre  l'arianisme,  ils 
furent  arrêtés  dans  une  forêt  aux  environs  de  la  ville,  par  une  bande 
de  voleurs.  Mais  la  mansuétude  et  la  bonté  des  deux  saints  désarma 
les  brigands.  Ils  renoncèrent  à  leur  vie  de  désordre  et  se  vouèrent 
à  une  vie  d'expiation  sous  la  conduite  de  saint  Just  qui  consentit  par 
un  effort  héroïque  de  charité  à  se  séparer  de  son  maître  et  à  se  faire  le 
compagnon  de  ces  heureux  voleurs. 

Après  une  vie  toute  consacrée  aux  œuvres  de  charité  envers  Dieu  et 
envers  le  prochain,  saint  Just  rendit  son  âme  à  Dieu  vers  la  fin 
du  iv''  siècle.  Son  culte  existe  de  temps  immémorial  en  Périgord 
et  en  Limousin  où  un  bourg  porte  son  nom  et  l'église  du  même  lieu 
lui  est  dédiée. 

Le  fait  de  la  conversion  de  ces  brigands  a  des  similitudes  avec  ce 
qu'on  lit  dans  les  Vies  de  saint  Seine  et  de  saint  Laumer  et  il  laissa 
des  traces  profondes  dans  la  mémoire  populaire.  La  vénération  pu- 


< 


LE   VÉN.    DOMINIQUE-ANTOINE;    OLIVIER   SIMON   LE   BOX.  335 

bliqvie  s'attachait  encore  au  site  sauvage  marqué  par  le  séjour  de 
saint  Hilaire,  de  saint  Just  et  des  pénitents  qu'ils  y  avaient  ramenés 
1  Dieu,  lorsqu'un  moine  étranger  vint  s'y  fixer  au  commencement 
du  xii«  siècle.  Il  se  nommait  Foucault  et  avait  longtemps  gouverné 
l'abbaye  de  Celle-Frouin,  ordre  de  Saint-Augustin.  Les  persécutions 
de  Gérard,  comte  d'Angoulême,  l'avaient  obligé  à  s'expatrier. 

Bientôt,  attirés  par  la  réputation  du  saint  solitaire,  une  foule  d'âmes 
avide  de  la  perfection  vinrent  se  ranger  sous  sa  direction.  En  peu  de 
temps  une  abbaye  fut  fondée  sous  la  règle  de  saint  Augustin;  elle 
acquit  une  grande  importance.  Elle  se  nommait  Notre-Dame-de-Chan- 
celade  et  au  xvii°  siècle  elle  devint  chef  d'une  congrégation  par  l'in- 
lluence  et  les  travaux  du  vénérable  Alain  de  Salminihac,  mort  évêque 
de  Cahors  le  31  décembre  1659. 

Acta  Sanctorum  BoU.  27  oct.,  t.  xii  (1867),  p.  234-216.  Le  comment, 
prsev.  est  du  savant  P.  Rémi  de  Buck. 

Fabricius.  —  Bibliotheca  medii  sévi  (1735),  t.  iv,  p.  621. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  i,  ii^  part.,  p.  219-20. 

RiBOULET  (curé  de  Chancelade).  —  L'abbaye  de  Chancelade,  dans 
Bulletin  de  la  Société  hist.  et  arch.  de  Périgord,  t.  ix  (1883),  p.  116 
et  suiv. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  1502. 

Carles.  — Les  titulaires  et  les  patrons  du  diocèse  de  Périgueux,  p.  255. 

CoLLiN.  —  Histoire  sacrée  de  la  Vie  des  saints  du  Limousin,  p.  591. 

V.  aussi  au  31  décembre  l'article  du  V.  Alain  de  Salminihac. 


LE  VÉNÉRABLE  DOMINIQUE-ANTOINE  DE  ROME,  CAPUCIN. 

1813. 

Le  Vénérable  Dominique-Antoine  de  Rome,  de  l'ordre  des  Capucins, 
fut  un  parfait  modèle  de  ferveur  et  de  zèle.  Né  à  Rome  en  1746,  il 
remplit  avec  les  plus  saintes  dispositions  le  ministère  de  la  prédication 
et  des  confessions.  Il  mourut  le  27  octobre  1813. 

Les  décrets  pour  l'introduction  de  sa  cause  de  béatification  ont  été 
rendus  le  26  septembre  et  l^r  octobre  1868. 

Analecta  juris  pontificii,  x^  série  (1869),  col.  748-750. 


OLIVIER  SIMON  LE  BON, 

MIS  A  MORT,   A  GOA,  EN  HAINE    DE    LA  RELIGION   CHRÉTIENNE. 

1780. 

Olivier- Simon  Le  Bon,  né  à  Saint-Malo  et  membre  de  la  congrégation 
des  Missions-Etrangères  de  Paris,  partit  en  1745  pour  aller  annoncer 


336  28  OCTOBRE. 

l'Evangile  aux  nations  infidèles.  Il  travailla  avec  zèle  d'abord  à  Siam, 
puis  en  1750  à  Pondichéry,  à  Macao.  Il  revint  en  France  en  1666  et  se 
rendit  à  Rome  où  il  fut  sacré  évèque  par  le  Souverain-Pontife  lui-même, 
le  28  décembre  de  la  même  année,  sous  le  titre  d'évèque  de  Metellopolis 
i.  p.  i.  Il  retourna  à  Pondichéry  en  1769,  et  partit  pour  Siam  dans  l'été 
de  1770,  mais  il  ne  put  y  arriver  qu'en  17?2;  en  1770  il  devint  vicaire- 
apostolique  pour  cette  mission,  et  bientôt  après  il  souffrit  pour  la  foi 
la  prison,  les  chaînes  et  les  tortures. 

Vers  la  fin  de  1779,  en  effet,  le  roi  de  Siam  entreprit  de  chasser  de 
son  royaume  tous  les  missionnaires.  Olivier  Le  Bon  fut  jeté  en  prison 
avec  deux  ouvriers  évangéliques;  ils  y  furent  accablés  de  mauvais 
traitements  et  ensuite  déportés  hors  du  royaume.  Dénués  de  tout  en 
sortant  de  Bangkok  et  obligés  d'errer  en  divers  lieux  avant  de  pouvoir 
atteindre  quelque  mission  française,  les  trois  confesseurs  essuyèrent 
beaucoup  de  fatigues  et  de  privations.  L'évêque  de  Metellopolis  suc- 
comba sous  le  poids  de  la  fatigue,  de  l'âge  et  de  la  misère,  le  27  oc- 
tobre 1780.  Ses  deux  compagnons  rentrèrent  à  Siam  en  1782. 

Les  Missions  catholiques  (1876),  t.  viii,  p.  516,  citant  les  Nouvelles 
Lettres  édifiantes,  t.  v,  p.  .553-555. 


HYIIP  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  SIMON  ET  SAINT  JUDE,  APOTRES, 

MARTYRS   EN   PERSE. 

pr    siècle. 

(P.  Boll.  XIII.  3.) 

Saint  Simon,  Simon,  et  saint  .Tude,  Judas,  souffrirent  le  martyre  en 
Perse  vers  l'an  65. 

Leurs  corps  reposent  en  grande  partie  dans  la  basilique  de  Saint- 
Pierre  au  Vatican,  sous  l'autel  qui  leur  est  dédié.  Il  y  a  dans  la  ville 
éternelle  l'église  de  Saint-Simon  et  Saint-Jude  diCoronari.  Une  partie 
considérable  de  leurs  reliques  est  conservée  aussi  à  Toulouse  dans 
l'église  cathédrale. 

Saint  Simon  et  saint  Jude  sont  honorés  comme  patrons  de  Gaslar,  en 
Hanovre,  où  il  y  a  un  monastère  considérable  sous  leur  vocable.  C'est 
le  monument  le  plus  remarquable  de  la  ville. 

Saint  Jude  est  encore  patron  de  Cologne  et  de  Magdebourg;  de  plus 
on  l'invoque  pour  les  causes  désespérées.  Quant  à  saint  Simon,  il  est  le 
patron  des  corroyeurs  en  Auvergne. 

Acta  Sanctorum  Boll.  28  oct.,  t.  xii,  p.  421-467. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  iv,  part,  ii,  c.  11. 
n.  ;  c.  10,  n.  27,  42,  45;  c.  20,  n.  7. 


SAINT   THADÉE,   DISCIPLE   DU    SAUVEUR.  337 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  547. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  629-G32. 

CoMBEFié.  —  Auctuarium  nova*  BibliothecîB  Patrum,  t.  j,  p.  408. 

Idem.  —  Bibliotheca  concionatoiia,  t.  viii,  p.  290  et  seq.  Dans  le  pre- 
mier ouvrage,  Combefis  rapporte  l'ouvrage  de  Nicetas  qui  est  l'éloge 
de  saint  Simon,  dans  le  second  il  fait  des  remarques  critiques. 

AssEMANi  (.Joseph).  —  Calendarium  universale,  au  10  mai,  t.  vi,  p.  334, 
pour  saint  Simon,  et  au  19  juin,  p.  455,  pour  saint  Jude. 

TiLLEMONï.  —  Mémoires  p.  s.  à  Tliist.  ecclés.,  t.  i,  p.  399-401, 651-654. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1310-1311  et  2094. 

Nota.  —  Des  auteurs  allemands  de  nos  jours,  Harnack  en  particulier, 
soutiennent  que  la  seconde  épitre  de  saint  Pierre  et  l'épître  de  saint 
Jude  sont  d'origine  égyptienne  ;  mais  il  n'y  a  là  qu'une  assertation  gra- 
tuite et  sans  aucun  fondement  solide.  Voir  l'ouvrage  de  Harn  sur  le 
livre  de  la  doctrine  des  douze  Apôtres.  Ce  livre  est  certainement  du 
l'^r  ou  du  n^  siècle  et  a  été  publié  à  Constantinople  en  1883. 


SAINT  THADÉE, 

UN   DES  SOIXANTE-DOUZE    DISCIPLES    DU    SAUVEUR,   I^^   ÉVÊQUE    d'ÉDESSE. 

I"  siècle. 

Saint  Thadée,  Thaddœus,  premier  évèque  d'Edesse  en  Mésopotamie 
et  l'un  des  soixante-douze  disciples  de  Jésus-Christ,  fut  envoyé  dans 
cette  ville  par  l'apôtre  saint  Thomas,  peu  de  temps  après  l'Ascension. 
L'historien  Eusèbe,  qui  avait  consulté  les  archives  de  l'Eglise  d'Edesse, 
dit  que  Thadée  guérit  Abgar,  prince  tributaire  des  Romains  qui  régnait 
en  cette  ville,  d'une  maladie  dont  il  souffrait  depuis  longtemps  ;  qu'il  le 
convertit  et  le  baptisa  avec  un  grand  nombre  de  ses  sujets.  C'est  à 
cette  occasion  que  le  célèbre  historien  parle  de  la  lettre  qu'Abgar  aurait 
écrite  à  Jésus-Christ  pour  le  prier  de  venir  lui  rendre  la  santé;  il 
ajoute  que  le  Sauveur  lui  répondit  qu'il  devait  accomplir  les  choses 
pour  lesquelles  il  était  venu  et  retourner  ensuite  à  celui  qui  l'avait  en- 
voyé; mais  qu'après  son  retour  au  ciel  il  lui  enverrait  un  de  ses  disci- 
ples qui  le  guérirait  et  lui  donnerait  la  vie,  à  lui  et  à  toute  sa  famille. 

Si  cette  promesse  fut  faite,  elle  fut  réalisée  par  Thadée,  l'un  des  soi- 
xante-dix ou  douze  disciples  du  Sauveur.  La  guérison  du  roi  Abgar 
amena  la  conversion  de  tous  les  siens  et  même  de  beaucoup  d'autres 
habitants  d'Edesse,  et  depuis  lors  toute  la  ville  demeura  inébranlable 
dans  la  foi  au  Christ.  Cette  persévérance  donna  une  grande  considéra- 
tion à  cette  communauté  chrétienne,  et  le  souvenir  s'en  conserva  dans 
les  surnoms  honorables  d'Edesse  la  sainte,  la  bénie,  ainsi  que  le  prou- 
vent les  documents  de  la  tradition  recueillis  par  Assemani. 

Les  Grecs  honorent  saint  Thadée  le  21  août,  et  assurent  dans  leur 
liturgie  que  ce  saint  évèque  mourut  en  paix  à  Béryte  ou  Beyrouth,  en 
Phénicic. 

Sur.  AUX  Vies  des  Sai.nts.  —  Tome  III.  ^^ 


338  28  OCTOBRE. 

L'histoire  de  saint  Thadée,  le  disciple,  a  été  souvent  confondue  avec 
celle  de  saint  Jude,  apôtre,  surnommé  Thadée. 

A  cette  histoire  de  saint  Thadée,  le  disciple,  se  rattacherait  l'histoire 
très  intéressante  d'Abgar  et  Thistoire  plus  importante  encore  de  la 
Sainte-Face;  mais  ces  sujets  demandent  à  être  traités  à  part. 

EusÈBE.  —  Histoire  ecclésiastique,  liv.  i,  chap.  15. 

SozoMÈNE.  —  Histoire  ecclésiastique,  liv.  vi,  chap.  1. 

Ménologe  des  Grecs  au  21  août. 

Moïse  de  Korex.  —  Historire  Armenise  libri  m.  Londres,  1736. 
Cette  histoire  a  été  traduite  en  français  et  publiée  par  Langlois.  Paris, 
1867.  2  vol.  in-S'\ 

Mgr  Mislix.  —  Les  saints  Lieux  (1876),  1. 1,  p.  300. 

AssEMAXi.  —  Bibliotheca  orientalis,  t.  i,  p.  361.  418,  420;  t.  m,  p.  49 
et  passim. 

TiLLEMOXT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'histoire  eccl.,  t.  i,  p.  562,  615. 

Acta  Sauctorum  Boll.  26  jun.,  t.  v,  p.  157,  et  surtout  28  oct.,  t.  xii, 
p.  437-449. 

Nota.  —  Saint  Thadée,  le  disciple,  est  différent  de  saint  Thadée  ou 
Jude  apôtre. 

Il  faut  aussi  distinguer  saint  Thadée,  le  disciple,  d'un  autre  saint 
Thadée,  martyr,  et  qui  est  honoré  en  Abyssinie,  le  26  juin. 

Acta  Sanctorum  Boll.  26  jun.,  t.  v,  p.  157. 

Le  Vénérable  Thadée  Liéou,  prêtre  chinois  et  martyr  ;  voir  au  30 
novembre. 


SAINT  FARON,  EVEQUE  DE  MEAUX, 

DE   l'ordre   DE    SAIXT-BEXOÎT. 

672. 

(P.  Boll.  VIII.  7.) 

Saint  Faron  naquit  vers  l'an  592,  devint  évêque  de  Meaux  en  626  et 
mourut  le  28  octobre  672. 

Saint  Faron  était  patron  de  la  grande  abbaye  de  Saint-Faron-les-Meaux 
que  lui-même  avait  fondée  près  de  la  cité  épiscopale  et  qui  était  de 
l'ordre  de  Saint-Benoit. 

Il  reste  une  bonne  Vie  de  saint  Faron  écrite  par  un  anonyme  con- 
temporain; les  anciens  martyrologes  en  font  mention  d'après  des  don- 
nées positives.  Hildegaire,  évêque  de  Meaux  au  ix^  siècle,  a  aussi 
écrit  une  Vie  de  saint  Faron  qui  est  publiée  par  Mabillon. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  ii,  p.  606-7,  625. 

Acta  Sanctorum  Boll.  28  oct.,  t.  xiii,  p.  593-623.  Les  éditeurs  ont 
ajouté  un  article  sur  Ogier  le  danois,  l'un  des  principaux  compagnons 
d'armes  de  Charleniagne  qui  mourut  dans  l'abbaye  de  Saint-Faron  et 
où  l'on  voyait  son  tombeau  jusqu'en  1791. 


SAINT   lŒMY,   ABBÉ;    SAINT   FLORIBERT   II,    ABBÉ.  839 

GiORGi.  —  Mai'tyrologium  Adonis,  p.  547. 

Patrologia  latina,  t.  lxxxvii,  col.  1131,  et  t.  cxxiv,  col.  629  et  seq. 
Gallia  Christiana,  t.  viii,  col.  34,  1599,  1679, 1688,  1699. 
ïoussAiNT-Dui'LEssis.  —  Histolre  de  l'Eglise  de  Meaux,  t.  i,  liv.  i, 
n.  41-43,  64,  73  et  les  notes  22-24  et  36. 
BuTLER-GoDESCARD.  —  Vics  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  v,  p.  631-3. 


SAINT   REMI, 

VINGT-DEUXIÈME    ABBÉ    DE    SAINT-OYEND,    PUIS    ARCHEVÊQUE    DE    LYON. 

875. 

(P.  Boll.  XIII.  9.) 

Saint  Rémi,  Remigius^  fut  d"abord  archichapelain  du  palais,  puis 
abbé  de  Saint-Oyend  ou  Saint-Claude,  devint  archevêque  de  Lyon  en 
852  et  mourut  le  28  octobre  875.  Son  long  épiscopat  fut  l'un  des  plus 
brillants  de  l'Eglise  de  Lyon  qui  compta  alors  des  écrivains  célèbres 
et  lui-même  composa  des  ouvrages. 

Patrologia  latina,  t.  cxxi,  col.  985  et  seq. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  61-65. 

Amadutius.  —  Analecta  litteralia,  t.  m,  p.  163-6. 

Ceillier.  —  Hist.  des  auteurs  ecclés.,  t.  xix,  p.  237-247. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  v,  p.  449-481. 

CoLONiA.  —  Hist  litt.  de  Lyon,  t.  ii,  p.  154-163. 

Vies  des  saints  de  la  Franche-Comté,  t.  m,  p.  312-333. 


SAINT  FLORIBERT  II, 

ABBÉ    DE    PRil.M;,     ÉVÈQUE    DE    LIÈGE. 
953. 

Saint  Floribert,  Florebert,  Florabert,  Floriberturs,  Florabertus,  moine 
bénédictin  de  l'importante  abbaye  de  Prûm,  au  diocèse  de  Trêves, 
devint  ensuite  abbé  de  ce  monastère  et  enfin  évèque  de  Liège.  Il  assista 
en  948,  le  9  juillet,  au  concile  d'Ingelheim  auquel  furent  présents  les 
deux  rois  Othon  et  Louis,  et  auquel  présida  Marin,  légat  du  Saint-Siège. 

L'abbaye  de  Lobbes,  de  l'ordre  de  Saint-Benoit,  au  diocèse  de  Cam- 
brai, était  soumise  à  saint  Floribert  II  comme  à  plusieurs  de  ses  pré- 
décesseurs sur  le  siège  de  Liège.  C'était  un  abus,  il  produisit  des  fruits 
déplorables  :  tout  devint  vénal  dans  l'abbaye  et  dans  ses  dépendances. 
Il  est  à  croire  que  Floribert  fut  personnellement  étranger  à  ces  honteux 
et  criminels  marchés  et  qu'il  les  ignora  même.  En  eliet,  il  se  montra 
très  affectionné  pour  les  moines  ses  anciens  frères.  Il  procura  à  l'abbaye 


340  29   OCTOBRE. 

de  Gembloux,  ordre  de  Saint-Benoit,  diocèse  de  Namur,  le  don  du 
domaine  de  Dorp  en  Brabant.  Il  obtint  du  roi  Othon,  en  949,  un  diplôme 
précieux  pour  l'Eglise  de  Liège. 

11  rendit  son  âme  à  Dieu  le  28  octobre  953  et  fut  enseveli  dans  la 
crypte  de  l'église  de  Saint-Lambert. 

Falcuixus.  —  Gesta  episcoporum  Leodicensium,  lib.  i,  p.  175. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  839;  —  t.  xiii,  col.  595. 

Ul.  Chevalier. —  Répertoire  des  sources  historiques,  V°  Floribert. 


Xm*^  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  SALVE,  ÉVÊQUE  D'AMIENS. 
Vers  613. 

(P.  Bail.  XIII.  13.) 

Saint  Salve,  Salvms,  d'abord  moine,  après  une  conversion  sincère, 
et  fondateur  d'un  monastère,  fut  élu  évêque  d'Amiens  pour  remplacer 
saint  Honoré  ou  Honorât  mort  le  16  mai  de  l'an  600.  Il  mourut  lui- 
même  le  28  octobre  vers  l'année  613.  Il  y  a  eu  plusieurs  translations 
solennelles  de  ses  reliques,  le  11  janvier  695,  et  c'est  le  jour  auquel  il  est 
ordinairement  honoré,  le  11  juin  1111  et  le  28  mai  1702. 

Saint  Salve  était  le  patron  de  l'abbaye  de  Saint-Salve  près  Valen- 
ciennes  et  de  celle  de  Montreuil- sur-Mer. 

Acta  Sanctorum  Boll.  11  jan.,  t.  i,  p.  703-4. 

Gallia  Christiana,  t.  x,  col.  1157,  et  t.  m,  col.  131. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  549. 

Patrologia  latina,  t.  x,  col.  631. 

Lecointe.  —  Annales  eccles.  Franc,  ad  an.  686,  n.  3  et  4. 

Mabillox.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xix,  n.  20. 

Hist.  littér,  de  la  France,  t.  iv,  p.  50. 

Ram  (X.  de).  —  Hagiographie  Belge,  1. 1,  p.  338-141. 

CoRBLET.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  m,  p.  463-487. 

Revue  des  sociétés  savantes  (1877),  vi^  série,  t.  v,  p.  277-9. 

BucELiN.  —  Menologium  Benedictinum,  11  jan. 


SAINT   BOND,    PÉNITENT  ;    SAINT    GERMAIN    DE   MONTFORT.  341 

SAINT  BOND  OU  BAUD,  PÉNITENT, 

AU  DIOCÈSE  DE   SENS. 

Vers  G20. 

(P.  Boll.  XIII.  17.) 

Saint  Bond,  Baldus,  vécut  en  pénitent  au  diocèse  de  Sens  et  mourut 
le  29  octobre  vers  l'année  620. 

Il  était  honoré  d'une  manière  spéciale  dans  l'Eglise  de  Paris  et 
surtout  dans  l'église  qui  était  dédié  sous  son  nom. 

Acta  Sanctorum  Boll.  28  oct.,  t.  xii,  p.  872-880. 

Lebeuf.  —  Histoire  du  diocèse  de  Paris,  éd.  Cocheris,  t.  m,  p.  391 
et  suiv. 

Nota.  —  Le  nom  de  Bond,  Baud  et  autres,  Baldus,  sont  pour  Thi- 
baud,  Theobaldus, 

SAINT  GERMAIN  DE  MONFORT, 

MOINE  DE  l'ordre  DE   SAINT -BENOÎT,   AU  DIOCÈSE  D' ANNECY. 

Vers  1050. 

(P.  Boll.  XIII.  20.) 

Saint  Germain,  frère  de  saint  Ruph,  naquit  à  Montfort  près  de 
Malines  ou,  selon  d'autres  documents,  à  Tirlemont  (Belgique).  Les 
deux  frères  émirent  leurs  vœux  monastiques  en  l'abbaye  de  Savigny, 
au  diocèse  de  Lyon  ;  saint  Germain  fut  ensuite  prieur  de  Talloires  et  il 
mourut  le  1"  novembre  vers  l'an  1050. 

Mabillon.  —Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Saec.  vi,  part,  i,  p.  735-7. 

Brasier.  —  Etude  sur  saint  Germain,  moine  bénédictin...  dans 
Mémoires  et  documents  publiés  par  l'Académie  Salésienne,  t.  i  (An- 
necy 1879),  p.  vin-287  ;  i'"^  partie,  de  l'époque  où  a  vécu  saint  Germain  ; 
ii«  partie,  aperçu  sur  la  Vie  de  saint  Germain  ;  m®  partie,  culte  rendu 
à  saint  Germain.  Pièces  justificatives.  —  L'auteur  penche  pour  l'opi- 
nion qui  fait  vivre  saint  Germain  vers  le  milieu  du  xi°  siècle. 

Idem.  —  Etude  sur  saint  Ruph,  avec  appendice  sur  saint  Ismius, 
saint  Ismidon  et  saint  Bompar,  tous  les  trois  prieurs  de  Talloires. 
Ibidem,  p.  43-93. 


342  29  OCTOBRE. 


SAINTE  ERMELINDE,  VIERGE  ET  RECLUSE  A  MELDAERT,' 

DE   l'ordre  de   SAINT-BEk'OÎT,    AU   DIOCÈSE   DE   MALINES. 

Vers  595. 

(P.    Boll.  XIII.  30.) 

Sainte  Ermelinde,  Ermellndls,  se  voua  à  Dieu  sous  la  règle  de 
saint  Benoît  dès  l'âge  de  douze  ans  et  mourut  en  réclusion  religieuse 
à  Meldaert,  Meldaricis  villa,  dans  un  âge  avancé,  vers  l'année  595. 

Il  reste  une  Vie  très  bonne  et  ancienne. 

Acta  Sanctorum  Boll.  29  oct.,  t.  xii,  p.  843-872  et  pi. 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  l.  ii,  p.  215-222. 

Méxard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  94. 

MoLANUS.  —  Natales  Sanctorum  Belgii,  p.  253. 

Vaugestel.  —  Hist.  archiepis.  Mechl.,  part,  i,  p.  286. 

FiSEN  (Barh.).  —  Flores  Eccles.  Leod.,  p.  469-471. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  iv,  p.  197. 

Co:irPAiGNON  (Jacq.).  —  Abrégé  de  la  vie  de  sainte  Ermelinde,  vierge, 
patronne  titulaire  de  Meldert.  Louvain,  s.  d.  In-18. 


SAINT  DODON, 

ABBÉ   DU    MONASTÈRE   DE   WALERS   EN   FAIGNE, 
DE   l'ordre   DE   SAINT-BENOÎT. 

Vers  750. 

(P.  Boll.  XIII.  31.) 

Saint  Dodon,  Dodo,  mourut  le  1^''  octobre  vers  l'année  750,  mais  sa 
fête  est  fixée  au  28  octobre.  Ce  saint  mourut  aussi  en  réclusion 
religieuse. 

Il  reste  une  Vie  anonyme  mais  très  ancienne  avec  un  récit  de  la 
translation  et  des  miracles. 

Acta  Sanctorum  Boll.  28  oct.,  t.  xii,  p.  625-639. 

Gallia  Christiana.  t.  m,  col.  77,  80. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  93. 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  vi,  p.  370-382. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  vi,  p.  557. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  632. 


SAINT   THEUDEllI.    CONFES.SF.UM.  343 

SAINT  THEUDERI,  VULCxAIREMENT  SAINT  CHEF, 

CONFESSEUR. 

563. 
(P.  BoU.  XIII.  143.) 

Sailli  Theuderi,  Theudère,  Theiiderius,  fut  disciple  de  saint  Césaire, 
archevêque  d'Arles,  et  sa  vie  a  été  écrite  par  saint  Adon,  évèque  de 
Vienne,  pour  être  une  lumière  aux  moines  qui  habitaient  le  monastère 
fondé  par  Theuderi.  Celui-ci  naquit  dans  la  province  de  Vienne  d'une 
famille  très  distinguée  et  très  riche.  Après  avoir  distribué  aux  pauvres 
tout  son  patrimoine,  il  alla  trouver  saint  Césaire,  alors  archevêque 
d'Arles,  pour  qu'il  le  fît  recevoir  dans  l'abbaye  de  Lérins  ;  mais  l'ar- 
chevêque le  garda  près  de  lui.  Là  il  fit  de  tels  progrès  dans  la  vertu 
que  le  saint  prélat  l'ordonna  diacre,  et  peu  après  prêtre  en  dépit  de 
toutes  ses  protestations. 

Au  bout  d'un  certain  temps,  saint  Theuderi  fut  inspiré  de  revenir 
dans  son  pays  et  il  exécuta  ce  dessein  avec  la  bénédiction  de  saint 
Césaire.  Il  y  trouva  non  loin  de  la  ville  de  Vienne  un  lieu  convenable 
pour  y  fonder  un  monastère  et  il  commença  par  y  construire  un 
oratoire  en  l'honneur  de  saint  Eusèbe,  évêque  de  Verceil  et  martyr  ; 
peu  après  il  établit  un  monastère  sous  le  vocable  de  Saint-Symphorien, 
et  bientôt  il  y  reçut  un  grand  nombre  de  disciples  et  même  son  propre 
frère  nommé  Arvus  et  plusieurs  de  ses  proches.  Voyant  le  nombre  de 
ses  religieux  augmenter  toujours,  Theuderi  fut  obligé  de  construire  de 
nombreux  cloîtres  en  l'honneur  de  saint  Pierre  et  en  l'honneur  de  saint 
Maurice.  Enfin  il  fallut  en  construire  un  quatrième  sous  le  patronage 
de  la  sainte  Mère  de  Dieu.  Tous  ces  chœurs  de  moines  vivaient  sous  la 
règle  des  Saitit^-Pères,  c'est-à-dire  sous  les  règles  de  saint  Césaire, 
de  saint  Colomban  et  de  saint  Benoît. 

Une  coutume  qui  faisait  loi  dans  la  ville  de  Vienne  voulait  que  l'un 
des  serviteurs  de  Dieu  dont  la  vie  était  la  plus  sainte  vécût  en  réclu- 
sion, c'est-à-dire  clos  et  renfermé  dans  une  étroite  cellule,  uniquement 
occupé  de  la  vie  contemplative  et  de  prier  pour  les  besoins  des  habitants 
de  la  cité.  Vienne  avait  vu  naguère  saint  Leonianus  qui  avait  accompli 
dans  cette  sorte  de  tombeau  et  cette  prison  volontaire  une  très  longue 
carrière.  Ce  saint  abbé  était  mort,  et  Philippe,  qui  fut  le  vingt  et 
unième  archevêque  de  Vienne,  désigna  Theuderi  pour  tenir  sa  place. 

Theuderi  reçut  avec  empressement  cette  fonction  comme  lui  étant 
envoyée  du  ciel.  Il  remit  à  Serrianus,  prieur  de  son  monastère,  l'admi- 
nistration de  toute  la  famille  monastique,  et  ne  pensa  qu'à  ce  rôle 
d'intercesseur  pour  la  cité.  Il  passa  douze  années  renfermé  dans  sa 
cellule  contiguë  à  la  basilique  de  Saint -Laurent,  uniquement  occupé  de 
la  prière  et  dans  la  plus  austère  pénitence.  11  recevait  cependant  un 


344  30   OCTOBRE. 

grand  nombre  de  personnes  qui  voul:iient  avoir  ses  avis  pour  les  affaires 
de  leur  salut;  mais  il  ne  leur  parlait  que  par  une  étroite  fenêtre. 

Après  sa  mort  saint  Theuderi  fut  inhumé  dans  l'abbaye  de  Sainte- 
Marie  fondée  et  dirigée  par  lui.  Cette  abbaye  perdit  ensuite  son  nom 
premier  pour  prendre  celui  de  son  fondateur  dont  l'usage  vulgaire  fit 
Saint-Chef.  Ce  fut  longtemps  une  abbaye  de  l'ordre  de  Saint-Benoît, 
mais  après  les  guerres  de  religion  elle  devint  une  simple  collégiale. 

Les  Actes  de  saint  Theuderi  ont  été  écrits  par  saint  Adon,  archevêque 
de  Vienne. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.,  Ssec.  i,  p.  678-681. 

Bouquet.  —  Recueil  des  historiens  de  la  France,  t.  m,  p.  470. 

Annales  Benedictini,  lib.  iv,  n.  44, 1. 1,  p.  96-7. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  v,  p.  461. 

Gallia  Christiana,  t.  xvi,  col.  162. 


XXr  JOUR  D'OCTOBRE 


LE  BIENHEUREUX  ANGE  D'ACRI,  PRETRE, 

DE  l'ordre  des  frères-mineurs  capucins. 
1739. 

(P.  Boll.  XIII.  39.) 

Le  B.  Ange  naquit  à  Acri  en  1669,  et  fut  l'apùtre  des  Calabres  qu'il 
évangélisa  durant  trente-cinq  ans.  Il  mourut  dans  le  couvent  de  son 
ordre  à  Acri  le  30  octobre  de  l'année  1730.  Il  fut  béatifié  par  Léon  XII 
en  1825.  Sa  fête  ne  se  célèbre  que  chez  les  Capucins. 

Acta  Sanctorum  Boll.  30  oct.,  t.  xm,  p.  658-682.  Contient  deux  Vies, 
la  première  écrite  par  Michel  de  Tugio,  la  seconde  composée  d'après 
les  procès  de  la  béatification. 

Vie  du  V.  serviteur  de  Dieu  Ange Rome,  1825.  In-8'^,  dédiée  au 

pape  Léon  XII.  En  italien. 

L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  207-214. 


SAINT  MARCEL  LE  CENTURION,  ET  SES  ENFANTS, 

MARTYRS  A  TANGER,   EN  MAURITANIE. 
298. 

(P.  Boll.  XIII.  48.) 

Saint  Marcel,  Marcellus,  époux  de  sainte  None,  J^ona,  et  père  de 
douze  enfants  qui  versèrent  leur  sang  avec  lui  pour  le  témoignage  de 
la  foi. 


s.  CASSIEX,  martyr;  s.  lucain,  martyr;  s.  narcisse.         345 

Les  Actes  de  saint  Marcel  sont  admis  par  les  critiques  les  plus  exacts 
'omrae  sincères. 
Acta  Sanctorum  Boll.  30  oct.,  t.  viii,  p.  274-284. 
Ruinart.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  341,  éd.  1859. 
Gioucxi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  553. 


SAINT  CASSIEN,  MARTYR. 

A  TANGER,  EN  MAURITANIE. 

298. 
(P.  Boll.  XIV.  22.) 

Saint  Cassien,  Cassianiis,  remplissait  les  fonctions  de  greffier  du 
Criminel  ;  mais  ayant  refusé  d'écrire  la  sentence  rendue  contre  saint 
Marcel,  il  fut  condamné  à  mort  et  eut  la  tète  tranchée.  Il  est  inscrit  au 
Martyrologe  romain  au  3  décembre. 

La  Passion  de  saint  Cassien  est  reconnue  comme  authentique. 
Ruinart  et  à  sa  suite  les  Bollandistes  l'ont  rapprochée  des  Actes  de 
saint  Marcel. 

Acta  Sanctorum  Boll.  30  oct.,  t.  xiii,  p.  274-284. 

Ruinart.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  344-5,  495. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  611-2. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  iv,  p.  577. 


SAINT  LUCAIN  D'AQUITAINE,  MARTYR, 
V^  siècle. 

(P.  Boll.  XIII.  49.) 

Saint  Lucain,  Liicanus,  soufifrit  une  mort  injuste  et  violente  à  Logny 
en  Beauce,  sur  les  confins  du  pays  de  Chartres  et  de  l'Orléanais.  Il  a 
été  honoré  à  Logny  et  en  d'autres  lieux,  mais  surtout  à  Paris.  Il 
n'existe  pas  d'Actes  anciens. 

Acta  Sanctorum  Boll.  30  oct.,  t.  xiii,  p.  244-6,  927. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  552. 


SAINT  NARCISSE, 

DISCIPLE    DE    SAINT    PAUL. 

Fin  du  I"  siècle. 

Saint  Narcisse  est  mentionné  par  saint  Paul  dans  son  Epître  aux 
Romains,  comme  un  de  ceux  qu'il  estimait  et  saluait  spécialement.  Il 


346  30  OCTOBRE. 

est  mentionné  dans  l'ouvrage  apocryphe  de  saint  Hippolyte  sur  les 
soixante-douze  disciples,  comme  évêque  d'Athènes,  et  dans  le  livre 
aussi  apocryphe  de  Dorothée  sur  le  môme  sujet,  comme  évêque  de 
Patras.  Aucun  document  vraiment  historique  ne  vient  confirmer  ces 
données.  V.  Lequien.  Oriens  cJiristituius,  t.  ii,  p.  168-78.  —  Plus  Gams, 
Séries  episcoporwn,  p.  430.  —  Selon  le  Martyrologe,  saint  Narcisse 
mourut  avec  saint  Ampliat  et  saint  Urbain,  massacrés  tous  les  trois 
par  les  Juifs  et  les  Gentils  en  haino  de  Jésus-Christ. 


SAINT  AMPLIAT,  AMPLIAS,  AMPLIATUS, 

DISCIPLE   DE    SAINT   PAUL. 

Fin  du  I"  siècle. 

Le  Martyrologe  se  contente  de  dire  que  saint  Ampiiat  fut  massacré 
par  les  Juifs  et  les  Gentils,  en  haine  de  Jésus-Christ.  Saint  Paul  dans 
son  Epître  aux  Romains  mentionne  Ampliatus  comme  lui  étant  très 
cher  dans  le  Seigneur.  Les  Grecs,  d'après  des  indications  empruntées 
au  livre  apocryphe  de  saint  Hippolyte  sur  les  soixante-douze  disciples, 
croient  que  saint  Ampliatus  est  mort  évêque  en  Mésie  ;  quelques 
auteurs  précisent  davantage  et  disent  qu'il  est  mort  évêque  d'Odisso- 
polis,  dans  la  Mésie  inférieure,  aujourd'hui  Varna,  près  du  Danube, 
en  Bulgarie  ;  mais  M.  le  com.  J.-B.  de  Rossi  incline  à  croire  qu'il  est 
mort  à  Rome  et  pense  que  son  tombeau  a  été  retrouvé  il  n'y  a  pas 
longtemps  dans  le  cimetière  de  Domitille. 

Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  iii^  série,  vi*^  année  (1881),  p.  61-80. 


SAINT  FOILLAN  DE  FOSSES,  DIT  AUSSI  SAINT  FEUILLIEN, 

ÉVÊQUE   ET  MARTYR. 
655. 

Saint  Foillan,  Foillaniis,  Fidlaniis,  FoUanus,  frère  de  saint  Ultan  et 
de  saint  Fursy,  eut  pour  père  Fyltan,  roi  de  Munster,  en  Irlande. 
Fursy  embrassa  le  premier  la  vie  monastique  et  engagea  ses  frères  à 
suivre  son  exemple.  Ayant  ensuite  construit  le  monastère  de  Knobbes- 
burg,  dans  le  royaume  des  Est-Angles,  il  en  confia  la  conduite  à 
Foillan. 

Saint  Fursy  mourut  à  Péronne  le  16  janvier  650  et  ses  deux  frères 
vinrent  alors  en  France.  Foillan  fit-il  alors  le  voyage  de  Rome  et  y 
fut-il  sacré  évêque  régionnaire  comme  le  rapportent  quelques  historiens  ? 
La  chose  est  très  probable,  mais  non  absolument  certaine.  Il  est 
constant  au  contraire  qu'il  ne  tarda  pas  à  être  rejoint  par  son  frère 


SAINT   FOILL.VN    DE   FOSSES,    ÉVÈQUE   ET   MARTYR.  347 

Ultaii.  Ils  habitèrent  Cambrai  durant  quelque  temps  et  de  là  ils  se 
rendirent  à  Nivelles,  dans  le  Brabant,  où  sainte  Gertrude  était  abbesse. 
Le  monastère  qu'elle  gouvernait  avait  été  fondé  par  le  bienheureux 
Pépin  de  J.anden,  son  père,  et  par  la  Bienheureuse  Ite,  sa  mère.  Il  y 
avait  aussi  dans  le  voisinage  un  monastère  d'hommes,  dans  lequel  les 
deux  frères  demeurèrent  quelque  temps. 

En  652,  sainte  Gertrude  donna  à  Ultan  un  terrain  pour  bâtir  un 
hôpital  et  un  monastère,  entre  la  Meuse  et  la  Sambre,  alors  dans  le 
diocèse  de  Maëstricht,  aujourd'hui  dans  celui  de  Namur.  C'était 
l'abbaye  de  Fosses,  Fossœ,  qui  fut  plus  tard  un  chapitre  de  chanoines 
séculiers.  Sainte  Gertrude  retint  saint  Foillan  à  Nivelles  pour  instruire 
les  religieuses.  Mais  le  Saint  ne  renferma  pas  son  zèle  dans  ces  limites, 
il  évangélisa  la  contrée  voisine  et  est  regardé  à  juste  titre  comme  l'un 
des  apôtres  du  Hainaut.  S'étant  mis  en  route  avec  trois  compagnons, 
en  G55,  pour  aller  à  Fosses,  il  fut  massacré  par  des  voleurs  ou  des 
infidèles,  dans  la  forêt  de  Sonnef,  aujourd'hui  Charbonnière.  C'était  le 
30  octobre.  Le  lendemain  son  corps  fut  inhumé  dans  l'abbaye  de  Fosses. 
Ses  reliques  furent  honorées  dans  l'église  de  l'abbaye  jusqu'au  moment 
de  la  Révolution. 

Saint  Foillan  est  honoré  le  30  et  le  31  octobre  et  aussi  le  16  janvier 
en  souvenir  d'une  invention  de  ses  reliques. 

Saint  Foillan  est  patron  de  Fosses  dans  le  Namurnois. 

Comme  d'autres  saints  de  race  royale,  saint  Foillan  a  pour  attribut 
une  couronne  posée  à  ses  pieds. 

Son  nom  s'écrit  de  beaucoup  de  manières  :  Foignan,  Foillan,  Foiland. 
Féland,  Fillan ,  Fueillien,  en  latin  Foelanus,  Filanns,  Fiillanus,  Foillanus. 

Bède.  —  Hist.  eccl.  gentis  Angl.,  lib.  m,  cap.  19. 

Baroxius.  —  Annales  eccl.  (1599).  an.  650,  n.  3;  an.  654,  n.  10. 

Ant.  Pagi.  —  Critica  annalium  Baronii  (1689),  an.  650,  n.  5;  an.  654, 
n.  6. 

Séb.  Bouvier.  —  Miroir  de  sainteté,  en  la  vie,  mort  et  miracles  de 
S.  Feuillien,  évèque  et  martyr.  Liège,  1657,  pet.  in-8^  Ibid.  2"  éd. 
1674,  in-8». 

Phil.  Brasseur.  —  Par  sanctorum  pr?esulum,  id  est  sanctus  Foillanus, 
episcopus  et  martyr,  item  sanctus  Siardus,  abbas,  prcTmissa  origine 
monasterii  ejusdem  sancti  Foillani  apud  Rhodium,  subjecta  appendice 
de  sanctis  Secunda  et  Paubriralia  ex  societate  xi  millium  virginum... 
Montibus  Annonise,  1641,  in-12. 

CoLGAN.  —  Acta  Sanctorum  Scotiœ  et  Hiberniai  (1645),  t.  i,  p.  92-105. 

JuL.  Corblet.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens  (1874),  t.  iv, 
p.  277-280;  t.  v,  p.  75. 

MoLAxus.  —  Martyrologium  Rom.,  p.  155,  cite  une  Vie  de  saint 
Foillan  envers  latins  hexamètres  par  un  auteur  nommé  Hillin  (de  Corbie). 

J.  Rousseau.  —  La  Vie  de  saint  Feuillien,  évêque  et  martyr,  patron 
de  la  ville  de  Fosse  au  païs  et  diocèse  de  Liège.  Liège,  1739,  in-8°. 

Gheswuière.  —Acta  Sanctorum  Belgii  (1785j,  t.  m,  p.  1-15.  Contient 
le  commentaire  préliminaire  de  Corneille  Smetius. 


o48  31    OCTOBRE. 

D.  Hugues  Ménard.  —  Martyrologium  Benedict.  (16:29),  Auctuarium, 
p.  900-903.  Vie  ancienne. 

Lecointe.  —  Annales  eccl.  Franc,  ad  ann.  654,  655  et  686. 

Gab.  Bucelix.  —  Menologiiim  Benedict.,  745,  748. 

D.  Mabillox.  —  Annales  Bened.,  lib.  xiv,  n.  2  et  16. 

G.  Jamart,  dans  les  Mémoires  de  la  Société  archéologique  de  Nivelles, 
t.  I  (188-2).     ■ 

Ch.  Cahier.  —  Les  Caractéristiques  des  saints,  p.  267  et  615. 

Voir  les  articles  des  saints  Fursy  et  Ultain  ou  Ultan,  et  de  sainte 
Gertrude. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  676  et  932. 


XXXI«  JOUR  D'OCTOBRE 


SAINT  QUENTIN,  MARTYR,  APOTRE  DU  VERMANDOIS. 

287. 

(P.  Boll.  XIII.  .02  et  693.) 

Saint  Quentin,  Quintinus,  romain,  fut  l'apôtre  du  pays  d'Amiens  et 
de  tout  le  Vermandois.  Il  souffrit  le  martyre,  avec  plusieurs  compa 
gnons,  dans  le  lieu  qui  a  porté  depuis  son  nom  entre  les  années  285 
et  303;  mais  plus  probablement  en  287.  H  est  l'un  des  plus  célèbres 
martyrs  de  la  Gaule  et  son  culte  remonte  à  l'époque  qui  a  suivi  immé- 
diatement sa  mort.  Ses  Actes  ont  été  certainement  remaniés,  mais 
ils  sont  dignes  de  créance  presque  dans  toutes  les  parties.  Il  y  eut 
une  première  translation  de  son  corps  par  une  dame  romaine  nommée 
Eusébie  en  .341  (selon  d'autres  en  342  ou  358),  c'est-à-dire  cinquante- 
cinq  ans  après  le  trépas:  c'était  le  23  juin;  un  autre  par  saint  Eloi, 
le  3  janvier  641.  Enfin  une  troisième  en  835  selon  les  Bollandistes 
et  non  en  825  comme  le  disent  presque  tous  les  historiens.  Les  archéo- 
logues ne  sont  pas  d'accord  sur  ce  point  :  le  sarcophage  en  marbre 
blanc  qui  a  renfermé  les  reliques  de  saint  Quentin  et  qui  est  encore 
dans  la  crypte  de  son  église  est-il  celui  qui  a  été  donné  par  Eusébie 
en  341  ou  celui  que  fit  faire  l'abbé  Hugues  en  835  ?  De  part  et  d'autre, 
on  ne  manque  pas  d'arguments.  Il  est  plus  probable  que  l'abbé  Hugues 
ne  fit  que  disposer  dans  une  nouvelle  position,  avec  de  légères  modi- 
fications, le  tombeau  primitif. 

La  piété  envers  saint  Quentin  est  toujours  très  vive  dans  le  pays 
qu'il  a  évangélisé  ;  autrefois  elle  se  manifestait  aussi  par  de  grands 
et  fréquents  pèlerinages  à  son  tombeau.  Dès  l'année  497  une  basilique 
desservie  par  un  collège  de  clercs  s'élevait  sur  le  lieu  même  du 
supplice.  Cette  communauté  était  devenue  une  abbaye  avant  l'an  650. 
C'était  Saint-Quentin-en- Vermandois,  dans  le  diocèse  de  Noyon,  qui  fut 


SAINT    WOLFGANG   DE   AVELÏEMBOURG,    ÉVÊQUE.  349 

plus  tard  une  collégiale  jusqu'à  la  Révolution.  On  connaît  aussi  les 
abbayes  de  Saint-Quentin  de  Troyes  avant  G58;  de  Saint-Quentin  de 
Beauvais,  avant  1067;  de  Saint- Quentin-en-l'Ile,  au  diocèse  de  Noyon, 
antérieure  à  511,  et  du  Mont- Saint-Quentin  à  Péronne,  fondée  vers  644, 
dans  le  même  diocèse.  Outre  la  ville  qui  porte  son  nom,  Saint-Quentin- 
en-Vermandois,  Hasselt  et  Permvez-en-Hainaut  reconnaissent  le  saint 
martyr  pour  leur  patron.  Il  est  invoqué  contre  la  toux. 

Acta  Sanctorum  Boll.  31  oct.,  t.  xiii,  p.  725-817,  925-6. 

CoLLiETTE.  —  Mémoires  pour  servir  à  l'hist.  du  Vermandois,  t.  i, 
p.  144-9. 

CoRBLET.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  m,  p.  345-410; 
iv,706;v,  69-70. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  554. 

Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  818,  1039,  1085. 

Nofd.  —  La  pieuse  matrone  qui  prit  soin  de  la  sépulture  de  saint 
Quentin  et  lui  donna  un  tombeau  reçoit  le  titre  de  sainte,  sainte  Eusébie. 


SAINT  WOLFGANG  DE  WELTEMBOURG, 

ÉVÊQUE  DE  RATISBONNE,   DE  l' ORDRE  DE  SAINT-BENOIT. 

994. 

(P.  Boll.  XIII.  o4.) 

Saint  Wolfgang,  Woifaiigiis,  dit  de  Weltembourg  ou  Pfullingeu,  fut 
d'abord  moine  bénédictin,  et  devint  évêque  de  Ratisbonne  en  972.  Il 
mourut  le  31  octobre  694.  Son  corps  fut  élevé  et  un  culte  public  lui  fut 
rendu  au  mois  d'octobre  1052,  par  ordre  du  pape  saint  Léon  IX. 

Saint  Wolfgang  est  le  patron  de  la  Hongrie  et  de  la  Bavière,  ainsi 
que  de  la  dynastie  des  comtes  d'Œttingen;  spécialement  des  villes  de 
Ratisbonne  et  de  Scbuesberg.  Il  est  aussi  le  patron  contre  l'apoplexie 
et  la  paralysie.  Les  charpentiers  l'honorent  comme  leur  protecteur,  à 
raison  sans  doute  de  la  hache  qui  est  l'un  de  ses  attributs. 

Il  existe  une  Vie  très  authentique  de  saint  Wolfgang,  écrite  par  l'un 
de  ses  disciples  et  publiée  par  Mabillon.  Il  existe  d'autres  documents 
contemporains  qui  le  font  connaître  mais  qui  sont  dispersés  en  divers 
ouvrages.  La  Vie  la  plus  importante  est  celle  composée  par  Othlon. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  v,  p.  812-833. 

Pez.  —  Thésaurus  anecdotorum,  t.  m,  part,  ii,  p.  622. 

Pertz.  —  Monumenta  Germaniœ,  Script.,  t.  iv,  p.  525-542. 

JoANNES  (Dr  Ferdinand).  —  Hist.  des  évèques  de  Ratisbonne,  1. 1, 1884. 
Ratisbonne,  Pustet.  In-8%  G56  p.  Publié  pour  la  première  fois.  Processus 
translationis  S.  Wolfgangi. 

Raderus.  —  Bavaria  sancta,  t.  i,  p.  94  et  seq. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  2350-1. 


350  31    OCTOBRE. 


LE  BIENHEUREUX  ALPHONSE  RODRIGUEZ  DE  SÉGOVIE, 

FRÈRE    COiJDJUTEUR  DE   LA   COMPAGNIE  DE   JÉSUS. 

1017. 
(P.  Boll.  xiu.  (3S.) 

Le  B.  Alphonse  Rodriguez  est  patron  de  l'île  de  Majorque  et  de  la  ville 
de  Ségovie. 
Acta  Sanctorum  Boll.  31  oct.,  t.  xiii,  p.  585-658. 
Cahier.  —  Caractéristique  des  saints,  p.  281,  229,  461,  487,  606,  655. 

SAINTE  NOITBURGE,  OU  NORTBURGE,  NOTHBURGE, 

VIERGE   A    COLOGNE,    DE   l'ORDRE   DE    SAINT-BENOÎT. 

Vers  700. 

(P.  Boll.  xiii.  75.) 

Sainte  Noitburge,  Noitburgis,  Nothburga,  moniale  sous  la  règle  de 
saint  Benoît,  vécut  et  mourut  à  Cologne  au  commencement  du  vm^  siècle. 

Surius.  —  Vitae  Sanctorum  (1618),  t.  x,  p.  415-6. 

Trithème.  —  Yiri  illustri  Bened.,  lib.  m,  n.  260. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  94. 

AuTBERTi  (Nicolas).  —  La  Vie  et  miracles  admirables  de  sainte 
Noitburge,  fille  de  Pépin  Herstal  et  de  sainte  Plectrude,  noble  tige 
des  sérénissimes  maisons  de  Lorraine  et  de  Bar.  Cologne,  1642.  In-12. 

Beauchesne  (de).  —  La  Vie  et  la  légende  de  M™^  S^  Notburg,  éta- 
blissement de  la  foi  chrétienne  dans  la  vallée  du  Necker.  Paris,  1868 
et  1870.  In-8°,  pi. 


LEÎBIENHEUREUX  THOMAS  BELLACIO  DE  LINARIS, 

FRÈRE     LAI.     DE     L'ORDRE     DES     FRÈRES-MINEURS     DE     l'OBSERVANCE. 

1447. 

(P.  Bail.  XIII.  76.) 

Le  B.  Thomas  naquit  à  Florence,  prit  l'habit  de  saint  François  à 
Fiésolé,  remplit  de  grands  emplois  dans  l'Ordre  et  mourut  à  Riéti 
le  31  octobre  1447.  Clément  XIV  a  approuvé  son  culte  et  sa  fête  se 
célèbre  chez  les  Observants  et  les  Conventuels. 

Leçons  propres  de  l'office. 

Férot  (le  P.  F.,  récollet).  —  Vies  des  saints  des  trois  ordres  de  Saint- 
François,  t.  Il,  p.  355. 

Léon  (le  P.).  —  L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  214-231.  Cite  trois 
Vies  et  l'une  d'elles  par  le  P.  Pierre  Morelli,  presque  contemporain. 


s.  BÉNIGNE  DE  SMYRNE,  APOTRE  DE  LA  BOURGOGNE  KT  MARTYR.      351 


MOIS      DE      NOVEMBRE 


P^  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SAINT  BENIGNE  DE  SMYRNE, 

APÔTRE    DE    LA    BOURGOGNE    ET    MARTYR. 

Vers  178. 

(P.  Boll.  xui.  80.) 

Saint  Bénigne,  Benig7ius,  prêtre,  fit  partie  de  ce  groupe  d'ouvriers 
évangéliques  disciples  de  saint  Polycarpe  qui  répandirent  la  religion 
chrétienne  dans  les  contrées  qui  avoisinent  la  ville  de  Lyon.  Il  souffrit 
le  martyre  à  Dijon  même  entre  les  années  178  et  180. 

Saint  Bénigne  est  patron  de  Dijon  et  du  pays  de  Gex. 

L'histoire  de  saint  Bénigne  est  certainement  ancienne,  mais  elle  a 
souffert  des  remaniements  dont  les  traces  sont  sensibles. 

SuRius.  —  Yitte  Sanctorum,  éd.  1618,  t.  xi,  p.  1-3. 

RuixART,  —  Acta  Martyrum  sincera.  éd.  1859,  p.  124, 125,  485. 

Acta  Sanctorum  Boll.  1  maii,  t.  i,  p.  35;  21  jan.,  t.  ii,  passim. 

Grégoire  de  Tours.  — Historia  eccl.  Francorum,  lib.  x,  c.  31:  de 
Gloria  Martyrum,  c.  51. 

Raoul  Glabert.  —  Vit!:e  S.  Guillelmi  abbatis,  c.  7  et  14.  Saint  Guil- 
laume réparant  l'église  de  son  monastère  découvrit  le  corps  de  saint 
Bénigne,  et  comme  il  doutait  si  c'étaient  bien  les  reliques  du  saint 
martyr  qu'il  avait  découvertes,  celui-ci  lui  apparut  et  ne  lui  laissa 
aucun  doute. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  641-6. 

GiORGi.  — Martyrologium  Adonis,  p.  555-558. 

Le  Blaxt.  —  Les  Actes  des  Martyrs,  n.  59. 

Beaune  (Henri).  — De  la  mission  de  saint  Bénigne  et  du  martyre  des 
saints  Jumeaux  à  Langres.  Langres,  1861.  In-8°. 

BouGEAU.  —  Etude  historique  et  critique  sur  la  mission,  les  actes  et 
le  culte  de  saint  Bénigne,  apôtre  de  la  Bourgogne,  et  sur  l'origine  des 
Eglises  de  Dijon,  d'Autun  et  de  Langres.  Dijon,  1859,  gr.  in-8''. 

Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes,  1860,  p.  228-240. 

Annales  de  philosophie,  1860,  p.  183-200. 

Desmolets.  —  Mémoires  de  littérature  et  d'histoire,  t.  iv,  p.  206-224. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  vi,  p.  179-180. 


352  1*^'    NOVEMBRE. 

Lelong.  —  Bibliothèque  hist.  de  la  France,  t.  i,  n.  10930-6  et  SuppL 
n.  12350. 
TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  m,  p.  38-43,  603-9. 
Vies  des  saints  de  Franche-Comté,  t.  i,  p.  363-373. 


SAINT  MARCEL,  ÉVÊQUE  DE  PARIS,  CONFESSEUR. 

436. 

(P.  Boll.  XIII.  85.) 

Saint  Marcel,  Marcellus,  et  au  Martyrologe  romain  Marcelliniis,  gou- 
verna l'Eglise  de  Paris  environ  trente-six  ans  et  mourut  le  l"""  no- 
vembre 436.  Il  est  un  des  patrons  de  Paris  ;  l'un  des  boulevards  et  un 
des  quartiers  de  la  ville  portent  sou  nom,  Saint-Marceau. 

En  1882  on  démolit  les  derniers  restes  de  l'église  de  Saint-Marcel  et 
l'on  trouva  tout  autour  une  prodigieuse  quantité  de  tombeaux,  tant  les 
fidèles  avaient  tenu  à  être  inhumés  près  du  saint  évêque  ! 

Il  reste  une  Vie  ancienne  de  saint  Marcel  attribuée  par  Baronius  et 
autres  à  saint  Fortunat  de  Poitiers,  mais  que  l'on  a  reconnue  pour 
l'œuvre  de  saint  Fortunat,  évèque  de  Verceil,  hagiographe,  mort  à 
Chelles,  dans  le  diocèse  de  Sens,  le  18  juin  vers  575,  réunissant  ainsi 
toutes  les  conditions  désirables  dans  un  historien.  Il  est  aussi  honoré 
le  l''^  mai. 

Grégoire  de  Tours.  —  De  gloria  confessorum,  c.  9. 

SuRius.  —  Vitge  Sanctorum,  éd.  1618,  t.  vi,  p.  et  11. 

Acta  Sanctorum  Boll.  jun.,  t.  vu,  p.  641-2. 

AnalectaBolL,  t.  i,  p,  498. 

Gallia  Christiana,  t.  vu,  col.  15.  Cfr.  t.  xi,  col.  12. 

Labbe.  —  Biblioth.  nov.  manuscriptorum,  t.  i,  p.  413.  Ce  qui  est  dit 
ici  de  l'ordination  épiscopale  de  saint  Marcel  n'a  pas  d'autorité.  Ibid., 
t.  II,  p.  705. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  557-8. 

Dubois  (Gérard).  —  Hist.  Ecclesiœ  Parisiensis,  lib.  i,  c.  8,  p.  146. 

Cave.  —  Hist.  litter.  Eccles.,  1. 1,  p.  530. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  m,  p.  298  et  464. 

Patrologia  latina,  t.  lxxi,  col.  752-4;  t.  cxxiv,  col.  641-6. 

Laporte  (Laurent).  —  Vie  de  saint  Marcel  évêque  de  Paris.  Paris, 
1863.  In-18. 

Lebeuf.  —  Dissertation  hist.  sur  Paris,  1. 1,  p.  103-139. 

Leloxg.  —  Biblioth.  hist.  de  la  France,  t.  i,  n.  4239. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  x,  p.  415-8,  790-800. 

TouLouzE,  dans  Revue  archéologique,  t.  xlii  (1881),  p.  336-7;  t.  xliii. 

Nota.  —  Le  26  juillet  est  honorée  la  Translation  de  saint  Marcel. 

Adam  de  Saint- Victor  a  composé  une  prose  pour  cette  fête. 


MNi    LAUiEIN,    PIIÈTRE;    LA    FÊTE    DE   TOUS    LES   SAINTS.  353 

SAINT  LAUTEIN,  PRÊTRE, 

ION  DATEUR   ET   ABBÉ  DE   SILEZ    ET   DE   MAXIMIAC   DANS   LE   JURA. 

Vers  538. 

(P.  Bail.  xiii.  S,&.) 

Saint  Lautein,  Lotein,  Lautejius,  Laitthenus,  avait  reçu  l'habit  monas- 
lique  à  Saint-Martin  d'Autun,  fonda  les  deux  abbayes  indiquées  dans 
le  titre  et  mourut  le  1"  novembre  vers  l'an  538  en  celle  de  Moisney, 
Maximiniacum,  au  diocèse  de  Besançon.  Silez,  Silliacum,  était  dans  le 
diocèse  de  Genève. 

Il  reste  peu  de  documents  historiques  sur  ce  saint  moine. 

Vies  des  saints  de  Franche-Comté,  t.  m,  p.  421-440. 

TissiER.  —  Vie  de  saint  Lautein,  abbé  de  Silèze.  Arbois,  1848. 

LA  FÊTE  DE  TOUS  LES  SAINTS, 

VULGAIREMENT   LA   TOUSSAINT. 

Instituée  en  837. 

(P.  Boll.  XIII.  93.) 

L'Eglise,  Mère  des  saints,  a  institué  une  solennité  spéciale  pour  les 
honorer  tous  en  même  temps  pour  trois  raisons  principales  :  1°  pour 
que  nul  bienheureux  admis  dans  la  gloire  ne  soit  privé  des  hommages 
qui  lui  sont  dus  ;  2°  pour  rappeler  à  ses  enfants  qui  sont  encore  dans 
le  lieu  des  épreuves  et  du  combat  les  secours  qu'ils  peuvent  et  quïls 
doivent  attendre  de  la  communion  des  saints;  3"  enfin^  ce  jour,  eu 
plaçant  devant  les  yeux  des  fidèles  la  couronne  qui  orne  le  front  des 
élus  de  tout  rang,  de  tout  sexe,  de  tout  âge,  de  toute  nation,  appelle 
solennellement  tous  les  chrétiens  sans  exception  à  suivre  l'exemple  de 
cette  multitude  de  témoins  de  la  vérité  et  à  tendre  vers  la  récompense 
promise  à  ceux  qui  auront  vaillamment  combattu. 

Ainsi  cette  fête  de  la  Toussaint  est  comme  une  image  qui  résume 
toute  la  vie  de  l'Eglise  en  un  point  lumineux  et  la  glorifie.  Aussi  est- 
eUe  placée  vers  la  fin  de  l'année  ecclésiastique  pour  rappeler  à  tous  les 
esprits  le  but  suprême  auquel  tend  l'Eglise. 

Cette  fête  est  précédée  d'une  vigile  et  suivie  d'une  octave  et  chaque 
parole  de  son  office  grave  dans  les  âmes  les  vérités  fondamentales  qui 
ont  inspiré  l'établissement  de  cette  solennité.  Il  faut  remarquer  les 
hymnes,  surtout  celle  «  Placare,  Christe,  servulis  »,  et  les  leçons  em- 
pruntées à  saint  Bède  le  Vénérable.  Cet  office  fut  presque  entièrement 
refait  sous  saint  Pie  V.  Dès  l'an  610  Boniface  IV  établit  une  fête  dans 

Sur.  AUX  Vies  des  Sai:\Ts.—  Tome  HI.  83, 


354  1"   NOVEMBRE. 

le  but  d'honorer  tous  les  martyrs  et  tous  les  élus  en  général  ;  eu  731 
Grégoire  III  la  lixa  au  1"  novembre;  en  837  Grégoire  IV,  secondé  par 
Louis  le  Pieux,  la  fit  recevoir  dans  toutes  les  églises. 

Benoît  XIV.  —  De  Festivis,  part,  m,  n.  134  et  seq.  Opéra,  t.  xiii. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  555-558. 

CoMBEFiLS.  —  Bibliotheca  concionatoria,  t.  viii,  p.  31  et  seq. 

Baroniùs.  —  Annales  cccles.,  ad  an.  G07,  n.  7,  et  ad  an.  835,  n.45. 

Pagi.  —  Critica  Baronii,  ad  an.  '601  et  835. 

Béleth.  —  Rationale  de  divinis  officiis  et  Festivitatibus.  c.  127. 

Durand.  —  Rationale  divinorum  officiorum,  lib.  vu,  c.  44. 

Thomassin.  —  Traité  des  fêtes. 

Fronteau.  —  In  Calendarium,  p.  146. 

Smith.  —  De  hodierno  statu  Ecclesite  Grsecorum,  p.  19. 

Patrolotria  latina,  t.  cxxiii,  col.  387;  t.  cxxiv,  col.  (341-646. 


LES  APOTRES  DE  L'AUVERGNE  :  AUSTREMOINE  A  CLERMONT, 
SIRÉNAT  A  THIERS,  NECTAIRE  DANS  LA  LIMAGNE,  ETC. 

F'  siècle. 

(P.  Boll.  xiii.  104.) 

L'Eglise  d'Auvergne,  dont  le  siège  fut  établi  à  Clermont-Ferrand,  fut 
fondée  par  saint  Austremoine,  Austremonius^  qui  est  honoré  depuis 
plusieurs  siècles  comme  martyr  (juoique  Grégoire  de  Tours  dise  qu'il 
mourut  en  paix.  Mais  il  n'y  a  pas  contradiction  ainsi  que  le  pensait  le 
savant  Chastelain  ;  saint  Cyprien  et  d'autres  anciens  nous  apprennent 
que  l'on  donnait  le  nom  de  martyrs  à  ceux  qui  avaient  courageusement 
confessé  la  foi  de  Jésus- Christ. 

Saint  Austremoine  est  patron  de  Mozac,  près  de  Riom,  de  Cler- 
mont-Ferrand, d'Issoire  où  il  mourut,  et  de  l'Auvergne  entière. 
Il  y  eut  une  translation  solennelle  de  son  corps  le  l'"''  février  764. 
Austremoine  construisit  un  oratoire  dédié  à  la  sainte  Vierge  dans 
la  vallée  au-dessous  de  la  ville,  au  lieu  où  fut  plus  tard  l'abbaye  de 
Saint-Allyre.  Cet  oratoire  ne  tarda  pas  à  devenir  très  célèbre  par  la 
quantité  des  saints  qui  y  reçurent  la  sépulture.  Parmi  les  martyrs  ou 
désigne  les  saints  Cassius,  Victorinus  et  Anatolianus  ;  parmi  les 
évêques,  saint  Allyre,  qui  avait  fait  construire  l'oratoire  et  y  avait 
déposé  un  bras  de  saint  Clément,  pape  et  martyr  ;  mais  il  est  probable 
qu'il  s'agit  d'un  saint  Clément  autre  que  le  troisième  successeur  de 
saint  Pierre. 

liibaud  de  la  Chapelle,  de  la  société  littéraire  de  Clermont-Ferrand, 
a  composé  au  xviii''  siècle  une  Dissertation  sur  l'époque  de  l'établisse- 
ment du  christianisme  en  Auvergne.  Cette  dissertation  n"a  pas  été 
publiée.  L'auteur  lixe  cette  époque  à  l'an  251...  Il  pense  que  saint 
Stremoine  fut  l'apôtre  de  la  province  et  le  premier  évêque  et  qu'entre 


LES  APOTUES  DE  L'aUVEUGNE  :  AUSTREMOINE  A  CLEUMONT,  ETC.      ;}55 

lui  et  saint  Uubique  qui  lui  succéda  immédiatement,  il  y  a  une  vacance 
■  lu  siège  considérable,  et  il  en  donne  les  raisons.  Il  fixe  ensuite  l'irruption 
de  Crocus  en  Auvergne,  et  les  martyres  de  saint  Cassus  et  de  saint 
\'icTOKix,  à  l'année  407. 

Jkan-Baptiste  Dufuaisse. —  L'origine  des  Eglises  de  France,  prouvée 

!':ir  la  succession  de  ses  évoques,  avec  la  Vie  de  saint  Austrerooine, 

remier  apôtre  et  prélat  des  Aquitaines.  Paris,  Etienne  Michallet,  1088, 

ui-S"  de  ï)-22  piiges.  —  L'ouvrage  est  anonyme,  mais  l'auteur  est  nommé 

I.ms  les  approbations.  L'auteur  était  né  à  Clermont  en  1028  et  y  mourut 

iianoine  de  l'église  cathédrale  en  1715.  Dans  son  livre  il  prétend  que 

saint  Austremoine  ne  vint  dans  les  Gaules  que  sous  l'empire  de  Dèce, 

l't  il  combat  le  P.  Bonaventure  de  Saint-Amable  qui  rapporte  l'évangé- 

Usation  de  notre  pays  au  temps  de  saint  Pierre,  dans  le  premier  volume 

imprimé  à  Clermont-Ferraud,  en  l(i7G,  de  son  Histoire  de  saint  Martial. 

11  existe  une  Vie  de  saint  Austremoine,  mais  qui  n'est  pas  antérieure 
;iu  viii"  siècle  ;  heureusement  que  ce  saint  évèque  est  mentionné  dans 
«irégoire  de  Tours  et  dans  d'autres  documents  anciens  auxquels 
^'ajoute  une  tradition  respectable. 

Grégoire  de  Tours.  —  De  gloria  confessorum,  c.  30. 

Idem.  —  Historia  eccles.  Francorum,  lib.  i,  c.  28. 

SuRius.  —  Vita?  Sanctorum  (1018),  t.  xi,  p.  8. 

Labbe.  —  Bibliotheca  nova  manuscriptorum,  t.  ii,  p.  482-505.  Vie  et 
aiiracles. 

1>0UQUET.  —  Pterum  gallicarum  Scriptores,  t.  m,  p.  407. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sa3C.  m,  part,  ii,  p.  191-195. 
Kécit  de  la  translation  dans  l'abbaye  de  Mauzac. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  225-6,  351  et  357. 

Faillox.  —  Monuments  inédits  sur  l'apostolat  de  sainte  Marie- 
Madeleine,  t.  II,  col.  373-6. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  i,  p.  304,  407  :  t.  xv,  p.  620-1. 

Arbellot.  —  Observations  critiques  à  MM.  Bourassé  et  Chevalier 
^ur  la  légende  de  saint  Austremoine  et  les  origines  chrétiennes  de  la 
l'raule,  par  l'abbé  A...,  chanoine  de  Limoges.  Paris,  Haton,  1870.  In-S". 

Branche  (Dominique).  —  Histoire  des  ordres  monastiques  en  Au- 
vergne. Paris,  s.  d.  In-8°,  p.  80-37. 

BoYER  (Dom  Jacques).  —  Journal  de  Voyage...  éd.  Antoine  Vernière. 
Clermont-Ferrand.  1886,  p.  36,  38,  58. 

Saint  Sirénat,  Sernen,  Seray,  Séry  et  Serné,  Sereiios,  est  honoré 

omme  martyr  à  Billoin  dont  il  est  l'un  des  patrons  et  dont  il  fut 
Tapùtre.  Sa  fête  est  fixée  au  22  février. 

Saint  Nectère,  Nectaire,  Nectoire,  Nétère,  Nectarhis,  fut  associé  aux 

ravaux  apostoliques  des  deux  saints  mentionnés  ci-dessus.  Il  est 
nonoré  le  9  décembre.  Ce  qui  prouve  combien  la  dévotion  des  peuples 
fut  grande  à  son  endroit,  c'est  le  nombre  des  lieux  et  des  familles  qui 
nrirent  son  nom. 

Les  Actes  de  ces  deux  compagnons  de  saint  Austremoine  ne  sont 
pas  venus  jusqu'à  nous  et  la  tradition  n'olFre  pas  de  données  historiques. 


356  l'""   NOVEMBRE. 

Nota.  —  Ces  trois  apôtres  ne  travaillèrent  pas  seuls  dans  l'Auvergne 
à  répandre  les  lumières  de  lEvangile  ;  les  Actes  de  saint  Firmin 
d'Amiens,  qui  méritent  confiance,  affirment  qu'il  évangélisa  aussi 
l'Auvergne  à  l'époque  apostolique,  c'est-à-dire  avant  l'an  140. 


SAINT  VIGOR  OU  VIGUEUR,  ÉVÊQUE  DE  BAYEUX. 

Vers  536. 

(P.  Boll.  xiii.  105.) 

Saint  Vigor  devint  évêque  de  Bayeux  vers  513  et  mourut  le  1"  novem- 
bre vers  536,  après  avoir  aboli  à  peu  près  les  derniers  restes  de  rido- 
latrie  dans  une  grande  partie  de  la  Neustrie. 

Saint  Vigor  est  patron  de  Bayeux,  de  la  paroisse  de  Cérisy,  près  de 
Bayeux,  et  de  Marly-le-Roy.  A  la  porte  de  la  ville  de  Bayeux  existait 
un  prieuré  de  l'ordre  de  Saint-Benoît,  fondé  vers  l'an  520  et  qui  avait 
pris  de  bonne  heure  saint  Vigor  pour  son  patron  à  la  place  de  saint 
Pierre,  premier  titulaire. 

Il  reste  sur  saint  Vigor  et  sa  vie  des  documents  vraiment  historiques. 

SuRius.  —  Vitas  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  7-8. 

Ghesquières.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  ii,  p.  91-97. 

Gallia  Christiana,  t.  xi,  col.  348-9. 

Trigan.  —  Histoire  ecclésiastique  de  Normandie,  t.  i,  p.  87, 100, 102. 

CoRBLET.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  iv,  p.  657-664. 

DouHET.  —  Dictionnaire  des  légendes,  col.  1207-8. 

Pigeon  (l'abbé).  —  Histoire  du  Prieuré  de  Saint- Vigor.  In-8°. 

Histoire  litt.  de  la  France,  t.  vi,  p.  257-8. 

Lair  (Jules),  dans  la  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  chartes  (1868), 
p.  37-46." 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  559. 

Lecointe.  —  Annales  eccles.  Francorum,  ad  an.  530,  n.  15  et  16,  p.  365. 

Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  lib.  v,  n.  51,  ad  an.  556. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  642-3. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  641-6. 

Delisle.  —  Catalogue  des  évoques...,  p.  35. 


SAINT  LEZIN,  ÈVEQUE  D'ANGERS. 
Vers  605. 

(P.  Bail.  XIII.  10.5.) 

Saint  Lezin,  Licinius,  Lizidius,  fils  de  Warnerius,  Warnacharius  ou 
Garnier,  l'un  des  leudes  les  plus  puissants  de  la  cour  de  Clotaire  P'', 


i 


LE    VÉXÉHAISLK   LICINIUS,    ARCHEVÈQU1-:    DE   TOURy.  357 

uaquit  vers  l'an  530,  devint  évèquc  d'Angers  en   58G  et  mourut   le 
1"  novembre  vers  605. 

La  Vie  de  saint  Lezin  a  été  écrite  par  un  anonyme,  angevin  et  presque 
contemporain,  d'après  le  témoignage  de  Daniel  disciple  du  saint 
évoque  et  d'autres  personnes  qui  avaient  vécu  avec  lui. 

Une   seconde,  écrite  par   Marbode,  évêque  de  Rennes,  se  trouve 
aussi  dans  l'édition  des  œuvres  de  Marbode,  par  Dom  Ant.  Beaugendre, 
à  la  suite  des  œuvres  d'Hildebert.  Paris,  170S,  in-fol.,  p.  1418  et  suiv. 
Acta  Sanctorum  BoU.  13  febr.,  t.  ii,  p.  675-686. 
Bouquet.  —  Scriptores  rerum  gall.,  t.  m,  p.  486. 
Grégoire  de  Tours.  —  Historia  Francorum.  lib.  viii,  c.  18. 
Arnauld  d'Andilly  (Robert).  —  Recueil  des  Vies  des  saints  illustres. 
Paris,  1675,  in-fol.,  p.  287. 

Modeste  de  Saint-Amable.  —  Monarchie  sainte.  Paris,  1670,  in-fol. , 
p.  545  et  suiv. 
Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  549. 
Histoire  littéraire  de  la  France  (1735),  t.  m,  p.  551-2. 
Chamard.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou  (1863),  1. 1,  p.  292-314. 
PioLiN.  —  Histoire  de  TEglise  du  Mans,  t.  i,  p.  xxxvi-299. 
Tresvaux.  —  Histoire  de  l'Eglise  et  du  diocèse  d'Angers,  t.  i,  p.  57 
et  suiv. 
Roger  (Barth.).  —  Histoire  d'Anjou,  p.  106. 
GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  90. 

Lecoeste.  —  Annales  eccles.  Francorum,  ad.  an.  598,  t.  ii,  p.  456. 
Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  lib.  ix,  n.  21,  et  lib.  x,  n.  1. 
Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  641-6. 

Nota.  —  Le  célèbre  Marbode,  bénédictin  et  angevin  d'origine,  évêque 
de  Rennes  de  1096  à  1126,  a  composé  une  Vie  de  saint  Lezin.  Elle  se 
trouve  dans  ses  œuvres  publiées  eu  1708  par  Dom  Beaugendre. 


LE  VENERABLE  LICINIUS,  ARCHEVEQUE  DE  TOURS. 

517. 

Licinius  ou  Lézin.  archevêque  de  Tours,  vit  le  jour  en  Anjou  et 
était  d'une  famille  puissante  dans  cette  province.  Jeune  encore  il  entre- 
prit un  pèlerinage  aux  Lieux  saints  de  la  Palestine,  et  à  son  retour  à 
Angers  il  consacra  sa  fortune  à  fonder  près  des  murs  de  la  ville  une 
église  et  un  petit  monastère  en  l'honneur  de  saint  Etienne.  Il  y  prit 
lui-même  l'habit  monastique  et  sa  vertu  devint  promptement  si  mani- 
feste à  tous  les  yeux  que  les  moines  de  Saint-Venant  de  Tours  qui  ve- 
naient de  perdre  leur  fondateur  et  premier  abbé,  saint  Venant,  le  sup- 
plièrent d'accepter  le  gouvernement  de  leur  communauté.  C'était  envi- 
ron l'an  499. 

Cinq  ou  six  ans  plus  tard,  en  505  environ,  Licinius  se  vit  porté  par  la 


358  1"   NOVEMBRE. 

voix  unanime  du  clergé  et  du  peuple  sur  le  siège  archiépiscopal  de 
Tours,  et  il  gouverna  son  troupeau  pendant  douze  ans. 

Le  roi  Clovis  P""  était  pénétré  de  la  plus  grande  vénération  pour  Lici- 
nius.  Lors  de  la  guerre  contre  les  AVisigoths,  Clovis  vint  à  Tours  implo- 
rer le  secours  de  saint  Martin  et  rendit  un  décret  pour  défendre  à  tous 
ses  hommes  d'armes  de  toucher  aux  propriétés  de  la  basilique  du  saint 
confesseur.  Après  la  bataille  de  Vouillé  le  roi  revint  à  Tours  pour 
rendre  grâces  à  saint  Martin  et  à  son  vertueux  successeur.  Il  remit  à 
celui-ci  de  riches  offrandes  pour  l'église  métropolitaine  et  pour  la  basi- 
lique de  Saint-Martin. 

Ce  fut  Licinius  qui  imposa  à  Clovis  les  insignes  du  consulat  dans  la 
basilique  de  Saint-Martin  en  508. 

Il  figura  aussi  dignement  dans  le  concile  d'Orléans  en  511. 

Le  Vénérable  Licinius  s'endormit  paisiblement  dans  le  Seigneur  le 
!«■■  novembre  517  et  fut  inhumé  dans  la  basilique  de  Saint-Martin. 

Grégoire  de  Tours,  —  Historia  Francorum,  lib.  ii,  c.  39  et  43  : 
lib.  X,  c.  31,  éd.  Ruinart,  Append.  col.  1327. 

Lecoixte.  —  Annales  Francorum,  t.  i,  ad  an.  507  et  508,  n.  37. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Oct.,  t.  vi,  p.  211. 

Roger  (D.  Barth.).  —  Histoire  d'Anjou,  p.  116. 

Chamard  (D.  Fr.).  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  t.  i  (1863), 
p.  193-199. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  10  et  17:  187  et  188. 


SAINT  CESAIRE,  DIACRE, 

ET  SAINT  JULIEN,  PRÊTRE,  MARTYRS. 

Vers  110. 

(P.  Boll.  XIII.   73.) 

Saint  Césaire,  Cœsarlus,  diacre,  était  africain  d'origine.  Il  quitta  sa 
patrie  et  se  rendit  à  Terracine  dans  la  Campanie  où  il  prêcha  haute- 
ment la  foi  de  Jésus-Christ.  Les  prêtres  des  idoles  le  dénoncèrent  à 
l'autorité  civile  qui  lui  fit  souffrir  une  longue  prison  et  enfin  le  fit  pré- 
cipiter dans  la  mer  renfermé  dans  un  sac  avec  le  prêtre  saint  Julien. 
Leurs  corps  furent  rejetés  sur  le  rivage  et  un  serviteur  de  Dieu,  c'est-à- 
dire  un  moine,  nommé  Eusèbe,  les  recueillit  et  les  ensevelit  près  de 
Terracine. 

Peu  de  temps  après  le  pieux  Eusèbe  et  un  prêtre  nommé  Félix  subi- 
rent aussi  la  mort  au  même  lieu  pour  la  confession  de  la  foi. 

Le  corps  de  saint  Césaire  repose  à  Sainte-Croix-en-Jérusalem,  dans 
l'urne  de  basalte  du  maître-autel. 

Saint  Césaire  est  encore  le  patron  de  la  ville  de  Terracine. 

La  chapelle  impériale  du  Palatin  à  Rome  était  sous  le  patronage  de 
saint  Césaire,  martyr,  et  outre  cela  il  y  avait  encore  dans  la  ville  de 


SAINTE   MARIE,    ESCLAVE   ET    MARTYRE.  359 

I  lome  quatre  autres  églises  sous  le  même  vocable.  L'une  d'elles  appar 
tenait  à  une  abbaye  de  moines  grecs  et  saint  Sabas  le  jeune  y  logea  et 
y  mourut  vers  989. 

Le  cultG  de  saint  Césaire,  auquel  quelques  martyrologes  associent  non 
seulement  saint  Julien,  mais  (quatre  autres  compagnons,  est  très  an- 
cien et  se  trouve  mentionné  dans  les  martyrologes  et  les  sacramentaires 
les  plus  respectables. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  558. 

Ménard.  —  Sacramentarium,  p.  184.  Examen  critique  des  Actes. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'histoire  ecclés.,  t.  ii,  p.  574.  Les 
Actes  ont  été  altérés  ;  mais  il  y  a  une  trace  d'antiquité. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  641-6. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  642. 

DucnEMiN  (l'abbé  L.),  dans  le  Bulletin  critique,  vi''  année,  1<='"  nov. 
1885,  p.  217-424. 

Surius.  —  VitïB  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  3-4. 

Antonelli  (Aug.).  —  Le  martyre  de  saint  Césaire,  diacre  et  patron 
de  Terracine,  démontré.  Rome,  186L  In-4°  br.  En  italien. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  martyrs,  n.  21. 

Analecta  Bollandiana,  t.  ir.  p.  18.  Mss.  de  Bruxelles,  n.  64. 


SAINTE  MARIE,  ESCLAVE  ET  MARTYRE. 
Vers  300. 

(P.  Boll.  XIII.  77.) 

Sainte  Marie  était  esclave  de  TertuUus,  sénateur  romain.  Dans  une 
maison  toute  idolâtre,  elle  pratiquait  beaucoup  de  jeûnes  et  priait  beau- 
coup. Sa  maîtresse  la  maltraitait  à  raison  de  ses  jeûnes,  mais  son 
maître  l'estimait  à  cause  de  sa  fidélité  à  ses  devoirs.  Pour  la  soustraire 
à  la  persécution  de  Dioclétien,  ce  maître  la  fit  renfermer,  espérant  la 
faire  renoncer  à  la  foi  et  en  même  temps  lui  conserver  la  vie.  Mais  le 
stratagème  fut  découvert  et  elle  fut  soumise  à  de  cruels  supplices.  Elle 
fut  néanmoins  préservée  du  dernier  des  supplices  et  placée  sous  la 
garde  d'un  soldat.  Craignant  pour  sa  pudeur,  elle  trouva  le  moyen  de 
s'échapper  et  se  retira  dans  un  lieu  solitaire  où  elle  expira  en  paix. 

Le  Martyrologe  romain,  ceux  d'Usuard,  de  Bède,  d'Adon  et  autres 
anciens  documents  font  mention  de  cette  sainte  esclave  ;  mais  tous  ne 
placent  pas  sa  fête  au  même  jour. 

La  Passion  authentique  a  été  découverte  et  publiée  par  Baluze. 

Baluze.  —  Miscellanea,  t.  ii,  p.  115-491. 

Giorgi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  558. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  642. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  641  et  seq. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  martyrs,  c.  2  et  4,  n.  12,  59,  63,  103. 


360  1"   NOVEMBIUÎ. 


SAINT  ORONXE,  PREMIER  EVEQUE  DE  LECCE  ET  MARTYR. 

Vers  l'année  66. 

Saint  Juste,  de  Corinthe,  disciple  de  l'apôtre  saint  Paul,  fut  envoyé 
par  son  maître  à  Rome  soit  en  l'an  53,  date  de  son  premier  séjour  en 
cette  ville,  soit  en  57  lors  d'un  second  séjour,  et  aborda  à  Lecee  où  il 
fut  accueilli  et  hébergé  par  Orontius,  Oronce  ou  Oronzis,  l'un  des 
premiers  citoyens  de  la  ville.  Durant  son  séjour  Juste  ne  manqua 
pas  de  faire  connaître  à  son  hôte  les  vérités  de  l'Evangile  et  trouva 
en  lui  un  esprit  et  un  cœur  ouverts  pour  les  recevoir.  Son  voyage 
de  Rome  accompli,  Juste  revint  par  Lecce  et  emmena  Oronce  avec 
lui  à  Corinthe.  Là  saint  Paul  acheva  son  instruction  chrétienne  et 
l'ordonna  évèque  de  Lecce. 

Oronce  revint  dans  sa  patrie  avec  saint  Juste  et  ils  y  annoncèrent 
la  vérité  évangélique  avec  zèle  et  succès,  car  une  partie  assez  consi- 
dérable des  habitants  renonça  aux  faux  dieux,  et  il  y  eut  même  parmi 
ces  convertis  plusieurs  des  plus  importants  de  la  cité. 

Mais  la  persécution  de  Néron  ne  tarda  pas  à  s'élever  et  les  deux 
prédicateurs  furent  arrêtés.  On  les  somma  de  sacrifier  à  Jupiter  et 
à  Mars,  et  comme  ils  témoignaient  leur  juste  indignation  pour  cette 
impiété  on  leur  fit  souffrir  de  cruels  tourments  et  on  les  mit  à  mort, 
vers  l'année  66. 

Les  reliques  des  deux  saints  martyrs  furent  assez  longtemps  dérobées 
aux  regards  des  chrétiens,  leurs  disciples.  Plus  tard  elles  furent  retrou- 
vées^ renfermées  dans  des  châsses  d'argent  et  honorées  dans  deux 
églises  dédiées  l'une  à  saint  Oronce,  l'autre  à  saint  Juste,  mais  toutes 
les  deux  situées  hors  des  murs  de  la  cité. 

Aujourd'hui  l'église  cathédrale  de  Lecce,  l'un  des  monuments  les 
plus  remarquables  de  l'Italie  méridionale,  est  dédiée  comme  presque 
toutes  les  cathédrales  de  ces  contrées  sous  le  titre  de  l'Assomption  de 
la  très  sainte  Vierge  et  de  saint  Oronce;  elle  n'est  même  vulgairement 
connue  que  sous  le  nom  de  San  Oronzio. 


SAINT  FORTUNAT,  SECOND  ÉVÈQUE  DE  LECCE  ET  MARTYR. 

Vers  l'année  70. 

Saint  Fortuuat,  Forlunalus,  était  neveu  de  saint  Oronce.  Il  l'accom- 
pagna à  Corinthe  et  reçut  aussi  les  enseignements  de  la  bouche  de 
l'apôtre  des  Gentils.  Après  la  mort  de  son  oncle  il  fut  constitué  évèque 
de  Lecce  ;  mais  peu  après  il  fut  mis  à  mort  pour  la  foi. 

Quelques  calendriers  placent  ces  saints  martyrs  au  l*-''  novembre  ; 
l'Eglise  de  Lecce  célèbre  leur  fête  le  premier  dimanche  de  septembre 
et  cette  fête  donne  lieu  à  une  foire  qui  dure  huit  jours. 


COMMÉMORAISON  DES  FIDÈLES  TRÉPASSÉS.  361 

Le  13  juillet  1658  la  S.  Congrégation  des  Rites  autorisa  l'Eglise  de 
Lecco  à  faire  l'office  de  ces  trois  saints  réunis  avec  le  titre  de  patrons 
principaux. 

Saint  Oronce  est  honoré  d'une  manière  spéciale  à  Otrante  le  '22  août. 
11  n'est  pas  probable  que  ce  culte  soit  rendu  à  un  autre  bienheureux 
([u'à  celui  qui  a  fondé  l'Eglise  voisine  de  Lecce. 

Les  monuments  de  l'Eglise  de  Lecce  font  encore  connaître  trois 
autres  saints  qui  occupèrent  ensuite  le  siège  épiscopal,  et  qui  curent 
tous  la  gloire  de  verser  leur  sang  pour  soutenir  la  foi  chrétienne.  Ce 
sont  saint  Lexcius,  saint  Dexys  et  saint  Blaise.  Malheureusement 
leurs  Actes  sont  inconnus. 

Ferrari.  —  Catalogus  Sanctorum  Italioe  (1613).  In-4°. 

Ugiielli.  —  Italia  sacra,  t.  ix,  col.  68-70. 


IP  -TOUR  DE  ^'OYEMBRE 


COMMÉMORAISON  DES  FIDÈLES  TRÉPASSÉS, 

VULGAIREMENT   LA  FÊTE   DES   AMES. 
(P.  BoU.  siii.  lOS.) 

L'Eglise  propose  aux  chrétiens  deux  vérités  définies  comme  dogmes 
de  foi  touchant  le  Purgatoire  :  l**  il  y  a  un  Purgatoire  ;  2°  les  âmes  qui 
sont  dans  le  Purgatoire  sont  secourues  par  Tintercession  des  fidèles. 
A  ces  vérités  de  foi  les  conclusions  des  théologiens  et  surtout  les  révé- 
lations faites  aux  amis  de  Dieu  ajoutent  beaucoup  de  données  très 
propres  à  augmenter  notre  piété  ;  mais  les  points  que  l'Eglise  nous 
enseigne  suffisent  pour  nous  faire  comprendre  l'établissement  d'une 
fête  dans  laquelle  tous  les  enfants  de  la  lumière  sont  rappelés  à  la 
méditation  de  ce  dogme  et  des  conséquences  pratiques  qui  en  découlent. 

Bellarmix.  —  De  Purgatorio. 

Collet.  —  Du  Purgatoire. 

Allatius  (Léo).  —  De  utriusque  Ecclesia?  Occidentis  et  Orientalis 
in  dogmate  de  Purgatorio  perpétua  consensione.  1655. 

Loch.  —  Le  dogme  de  l'Eglise  grecque  du  Purgatoire.  Ratisbonne, 
1842. 

Ces  auteurs  ont  recueilli  et  citent  les  passages  des  Pères  sur  le  dogme 
du  Purgatoire. 


362  2   NOVEMBRE. 


SAINT  YICTORIN,  ÉVÈQUE  Eï  MARTYR  ; 
ET  SAINT  NECTAIRE,  KVÊQUE  DE  POITIERS. 

f]poque  incertaine. 

(P.  J]ull.  XIII.  117.) 

Saint  Martial,  l'apôtre  de  l'Aquitaine,  et  l'un  des  soixante-douze 
disciples  du  divin  Maître,  annonçait  aux  Poitevins  les  vérités  apportées 
par  le  Fils  de  Dieu  au  moment  même  où  saint  Pierre  était  crucilié  à 
Rome.  Telle  est  la  tradition  de  Poitiers.  Si  cette  circonstance  n'est  pas 
historique,  il  est  certain  que  la  foi  fut  annoncée  dès  les  temps  apos- 
toliques, c'est-à-dire  avant  l'année  140,  aux  habitants  de  cette  contrée. 
A  la  tête  des  fidèles  qui  reçurent  la  bonne  nouvelle,  un  évèque  fut 
établi.  Presque  toutes  les  Eglises  furent  arrosées  à  leur  origine  par 
le  sang  de  leurs  premiers  pasteurs  et  de  nombreux  fidèles  ;  tous  les 
documents  recueillis  depuis  un  petit  nombre  d'années  prouvent  que 
la  cité  des  Pictons  éprouva  le  sort  commun.  Une  inscription  donne 
à  saint  Nectaire  le  titre  de  martyr  ;  quant  à  saint  Victorin,  il  est  bien 
connu  comme  écrivain  ecclésiastique  par  les  récits  de  saint  Jérôme. 
Son  culte  aussi  est  très  ancien. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  644-5. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiii,  col.  389  ;  t.  cxxiv,  col.  645-650. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  559-560. 

MiRiEus.  —  Bibliotheca  ecclesiastica,  part,  i,  p.  24, 112. 

Chamard.  —  Saint  Victorin,  évèque  et  martyr  ;  et  saint  Nectaire, 

évêque  de  Poitiers,  par  Dom  François Poitiers,  typ.  A.  Dupré. 

—  Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  des  antiquaires  de  l'Ouest,  1876. 
In-8\ 

Idem.  —  Les  origines  de  l'Eglise  de  Poitiers,  c.  2-4,  t.  i,  p.  15-96, 
435-6.  Il  est  dilficile  de  découvrir  un  texte  que  le  savant  historien 
n'ait  pas  consulté. 

Croix  (P.  Camille  de  la).  —  Hypogée  martyrium  de  Poitiers.  Paris, 
Didot,  1884.  Gr.  in-4°  avec  atlas. 

Barbier  de  Moxtault.  • —  Le  Martyrium  de  Poitiers,  compte  rendu 
des  fouilles...  Poitiers,  1885.  In-8°. 

Idem.  —  Documents  sur  la  question  du  Martyrium  de  Poitiers.  P..., 
1885.  In-8°. 


SAINT  GELAIS,  ÉVÊQUE  DE  POITIERS. 
Y"  siècle. 

Saint  Gelais.  Gelasius,  troisième  successeur  de  saint  Hilaire  sur 
le  siège  épiscopal  de  Poitiers,  vivait  au  v«  siècle.  Son  existence  est 


SAINT    lîÉNIONK,    ÉVÈQUE  ;    SAINT   HUBEllT   d'aQLITAINE,    ÉVÈijUE.     363 

démontrée  par  un  tiers  de  sol  d'or  mérovingien  du  vii"=  siècle,  et  par 
une  inscription  métrique  composée  par  Alcuin  à  la  fin  du  viii«, 

Largeault,  dans  Bulletin  du  comité  des  travaux  historiques,  1885, 
p.  108!). 


III^  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SAINT  BÉNIGNE, 

ÉVÈQUE   D'aNGOULÊME   ET   MARTYR. 

Y^  siècle. 

(P.  Jioîl.  XIII.  121.) 

Dynamius,  évèquc  d'Angoulême,  mourut  eu  451,  et  la  liste  de 
ses  successeurs  demeure  inconnue  jusqu'à  Tannée  508  environ  où 
Aptonius  parait  assis  sur  la  chaire  épiscopale.  Le  savant  évèque 
Mgr  Antoine-Charles  Cousseau  a  cru  que  saint  Bénigne  avait  été  à  la 
tête  de  l'Eglise  d'Angoulême  durant  une  partie  de  ce  temps.  Il  appuie 
sa  conjecture  sur  le  récit  de  Grégoire  de  Tours  (De  gloria  confessorum, 
c.  17)  et  surtout  sur  les  honneurs  que  lui  rendit  Elie  l'Ecossais  (882-875) 
en  venant  chercher  les  reliques  et  les  transportant  dans  sa  cathédrale. 
Tout  cela  est  très  ingénieux,  mais  ne  prouve  pas  que  saint  Bénigne  ait 
été  évèque  d'Angoulême. 


SAINT  HUBERT  D'AQUITAINE, 

ÉVÈQUE   DE   MAESTRICHT   ET   DE   LIÈGE^    PATRON   DES   CHASSEURS. 

727. 

(P.  Boll.  XIII.  123.) 

Saint  Hubert,  Eubertus,  né  vers  l'an  656  d'une  famille  illustre  qui 
lui  donnait  le  rang  de  comte,  devint  évèque  de  Maëstricht  vers  708 
et  de  Liège  en  720,  ou  plutôt  il  confirma  par  le  fait  1" union  de  ces  deux 
sièges  déjà  décrétée  par  saint  Servais,  Servatus,  qui  est  honoré  le 
30  mai.  Il  mourut  à  Vuren  {Fura  ducis)  le  30  mai  727.  Il  y  eut  une 
translation  solennelle  de  ses  reliques  le  3  novembre  825. 

Saint  Hubert  est  honoré  comme  l'apôtre  des  Ardennes  qui  formaient 
une  division  territoriale  assez  importante  au  viii'^  siècle.  Il  est  le 
patron  de  tout  ce  pays  des  Ardennes  et  de  la  ville  de  Liège.  La  célèbre 
abbaye  de  Saint-Hubert  en  Ardennes,  Andagium,  était  aussi  sous  son 
patronage  et  il  continue  d'y  faire  des  prodiges  de  guérison  en  très 
grand  nombre.  Il  est  encore  le  patron  des  chasseurs,  des  fondeurs,  des 


364  3   NOVEMBRE. 

forestiers,  des  fabricants  d'instruments  de  mathématiques,  des  pelletiers 
au  moins  à  Liège.  On  l'invoque  pour  les  chiens  et  contre  la  rage. 

L'ordre  des  chevaliers  de  Saint-Hubert  fut  fondé  le  3  novembre  1444 
par  le  duc  de  Juliers,  Gerhard,  après  une  victoire  remportée  sur  les 
gens  de  la  Gueldre.  Il  était  à  peu  près  tombé  lorsqu'il  fut  rétabli 
en  1704  par  l'électeur  palatin  Jean  Guillaume  et  élevé  par  le  roi  de 
Bavière,  Maximilieii  P"",  au  rang  d'ordre  de  la  maison  de  Bavière. 
Wûrdinger  a  publié  en  1880  les  premiers  statuts  à  son  origine. 

Il  y  a  deux  époques  distinctes  dans  la  vie  de  saint  Hubert.  Les 
commencements  de  la  vie  ne  sont  pas  établis  d'une  manière  certaine  ; 
mais  à  partir  de  sa  conversion  elle  a  été  écrite  par  un  auteur  qui 
l'avait  connu  personnellement  ;  l'histoire  de  la  translation  de  ses 
reliques  en  l'abbaye  d'Andaiu,  Andarjium,  plus  tard  Saint-Hubert  en 
Ardennes,  a  été  écrite  par  Jonas  qui  est  probablement  l'évêque 
d'Orléans  de  ce  nom  (822-843).  Enfin  l'histoire  anonyme  de  ses  miracles 
a  été  composée  par  un  moine  de  l'abbaye  témoin  des  événements. 

SuRius.  —  Vitœ  Sanctorum,  3  nov.,  t.  vi,  p.  50. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  iv,  part,  i,  p.  295 
(p.  278  éd.  de  Venise). 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xix,  n.  38. 

D'U  Chesxe.  —  Historiée  Francorum  Script.,  t.  i,  p.  678. 

Bouquet.  —  Scriptores  rerum  gall,,  t.  m,  p.  609. 

Robert  (Jean).  —  Historia  sancti  Huberti  principis  Aquitani,  etc. 
Luxemburgi,  1621.  In-4''. 

P.  WiLLEMAERs.  —  Vita  S.  coufessorls  et  pont.  Huberti.  Bruxellis, 
Friex,  1730.  In-4°. 

Abrégé  de  la  Vie  et  miracles  de  S.  Hubert,  patron  des  Ardeunes,  par 
un  religieux  de  l'abbaye.  Liège,  1704.  In-8°. 

Ed.  Fétis.  —  Légende  de  S.  Hubert,  précédée  d'une  préface  biblio- 
graphique et  d'une  Introduction  historique.  Bruxelles,  Jamar,  1846. 
In-8°. 

Célest.  de  Joug.  —  Histoire  en  abrégé  de  la  vie  de  S.  Hubert,  prince 
du  sang  de  France,  etc.  Paris,  1678.  In-S».  —  Liège,  1733.  In-8°.  — 
Paris,  1837.  In-8''. 

Lecointe.  —  Annales  Franc,  ad  an.  727. 

Placentius.  —  Historia  episcoporum  Leodiensium,  p.  272. 

BuxoRN.  — Antiquitates  Leodienses,  p.  7. 

FouLox.  —  Historia  Leodiensis,  p.  124. 

Gallia  Christiana  (nova),  t.  m,  coi.  828  et  966. 

Acta  Sanctorum  Boli.  Jun.,  t.  vu,  p.  648-9. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  239-240,  565-6. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  651-5. 

Analecta  Bollandiana,  1. 1,  p.  492, 498,  503  ;  t.  iv,  p.  335-7.  La  légende 
de  saint  Hubert,  par  Nicolas,  chanoine  de  Liège,  sera  bientôt  publiée 
dans  les  Acta  Sanctorum. 

Gams.  —  Séries  episcoporum,  p.  248. 

Dkmarteau.  —  Saint  Hubert  d'après  son  plus  ancien  biographe, 


SAINT    HUBERT   D'AC.'IITAINE,    ÉVÉQUE.  3{j5 

;ir  Jos.  D Liège,  1882,  in-8°.  (Extrait  du  Bulletin  de  l'institut 

;-chéolop:i<|uc  liégeois,  t.  xvi.)  Cfr.  Polybiblion,  t.  xxxv  (188:2;,  \k  540. 

Saint  Hubert,  sa  légende,  son  siècle  et  les  monuments  relatifs  ù  son 
iècle,  pai-  l'abbé  F.  Canéto.  Auch,  imp.  Foix,  1869.  In-8o. 

Hallet  (F.).  —  La  rajre  conjurée  par  l'œuvre  de  saint  Hubert.  Ma- 
iiel  du  pèlerin  de  Saint-Hubert  en  Ardennes,  par  F.  Hallet.  Deuxième 
■lition  considérablement  augmentée.  Bruxelles,  J.  Albanel,  1880.  In-18. 

Ce  petit  livre  est  un  manuel  du  pèlerin  de  Saint-Hubert  en  Ardennes, 
t  l'édition  que  nous  annonçons  est  la  deuxième.  On  ne  saurait  imaginer 
intérêt  qu'on  trouve  à  la  lecture  de  cet  opuscule,  où  sont  rapportées 
vec  un  vrai  luxe  d'érudition  tous  les  faits  historiques,  la  protection 
].'  saint  Hubert  contre  la  rage,  avec  les  conditions  dans  lesquelles  il 
aut  se  mettre  pour  mériter  et  obtenir  cette  protection. 

Prioux.  —  Saint  Hubert,  apùtre  des  Ardennes,  sa  vie  et  ses  miracles, 
par  M.  Stanislas  P. ..,  membre  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France.  Paris, 
Eugène  Belin,  1853.  Iu-12. 

Vie  de  saint  Hubert,  écrite  pai*  un  auteur  contemporain  et  publiée 
l:ms  le  Bulletin  de  la  commission  royale  d'histoire.  Bruxelles,  1879, 
d'après  un  manuscrit  du  séminaire  de  Namur. 

Pèlerinage  de  Saint-Hubert  en  Ardennes,  ou  particularités  sur  la 
vie  de  saint  Hubert,  l'abbaye  d'Andage,  Téglise  de  Saint-Hubert,  et 
l'usage  de  la  sainte  Etole  contre  l'hydrophobie,  par  M.  l'abbé  C.-J. 
Bertrand.  Namur  (Belgique^,  Douxfils,  1851.  1  vol.  in-12.  —  Ce  livre 
est  surtout  intéressant  pour  l'histoire  du  pèlerinage  et  Tintelligence 
des  guérisons  prodigieuses  qui  s'y  opèrent  chaque  année. 

BuïLER-GoDEscARD.  — Yics  des  Saints,  édit.  Ram,  t.  vi,  p.  29-80. 

Geoffroy  (le  colonelj,  dans  l'Observateur  du  Luxembourg,  1846, 
u.  14  à  18,  prouve  que  le  corps  de  saint  Hubert  est  encore  dans  l'an- 
cienne église  de  Tabbaye  où  il  repose  depuis  825. 

HouDOY  (Jules).  —  Histoire  artistique  de  la  cathédrale  de  Cambrai, 
p.  109.  La  vie  de  saint  Hubert  fut  peinte  par  Jean  Bellegambe  dans 
l'abbaye  de  Flines. 

Revue  de  l'Art  chrétien,  1885,  p.  507.  Etat  des  monuments  et  de 
l'église  de  Saint-Hubert  au  xin*"  siècle.  Y.  aussi  au  t.  xvii,  à  la  table, 
\^  Hubert,  l'indication  de  plusieurs  monuments. 

[Grisardj.  —  Saint  Hubert  et  Pasteur.  —  La  rage  peut-elle  être 
spontanée  chez  l'homme  ?  —  L'épilepsie  a-t-elle  quelque  affinité  avec 
la  rage  ?  —  Paris,  1886,  Téqui.  —  Œuvre  de  Saint-Paul,  br.  Tout  en 
enregistrant  avec  satisfaction  les  succès  obtenus  par  la  méthode  curative 
•le  M,  Pastem-,  l'auteur  rappelle  les  guérisons  obtenues  par  Imterces- 
ion  de  saint  Hubert  et  reproduit  le  récit  publié  par  M.  le  marquis  de 
Ségur  dans  le  journal  le  Monde  en  1880.  Il  démontre  qu'à  Saint-Hubert 
on  n'a  pas  souvenance  qu'un  seul  individu  atteint  de  la  rage  ait 
péri.  Tous  sont  sauvés.  iVIille  ans  de  guérisons  miraculeuses  attestent 
le  pouvoir  de  saint  Hubert.  —  Les  gens  mordus  par  les  chiens  enragés 
ne  vont  pas  seuls  invoquer  l'illustre  saint.  Les  lunatiques,  les  déments 
réclament  et  obtiennent  aussi  sa  protection. 


366  3   NOVEMBRE. 

Chevalieu.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1077-8. 

Polybiblion,  t.  xxxiv,  p.  ôUO,  et  t.  xxxv,  p.  228. 

Nota.  —  La  Vie  de  saint  Hubert  considérée  comme  document  histo- 
rique a  été  attaquée  avec  une  vivacité  extrême  par  le  professeur  Rabanis 
dans  l'ouvrage  intitulé  :  Les  Mérovingiens  d'Aquitaine,  Kssai  historique 
et  critique  sur  la  Charte  d'Alaon.  Paris,  Durand,  1850.  1  vol.  in-S*'. 

On  trouve  la  fête  de  saint  Hubert  indiquée  au  8  novembre;  au  5  du 
même  mois,  et  c'est  la  véritable  date  de  sa  mort  ;  au  29  avril  ;  aux  29  et 
30  mai  ;  aux  G  et  30  septembre  et  au  20  décembre. 

Ce  n'est  pas  seulement  à  l'abbaye  de  Saint-Hubert  que  l'on  rencontre 
la  clef  merveilleuse  qui  guérit  de  la  rage  ;  plusieurs  églises  possédaient 
autrefois,  possèdent  encore  des  clefs  semblables  et  jouissant  du 
même  privilège.  Les  autres  clefs  cependant  émanent  de  la  première, 
ce  sont  des  imitations  dans  lesquelles  on  a  renfermé  quelques  parcelles 
de  la  clef  de  saint  Hubert  obtenues  au  moyen  d'une  lime.  Les  clefs  de 
saint  Hubert  jouissent  toutes  du  privilège  de  guérir  de  la  rage.  On  les 
applique  chauffées  à  blanc  sur  la  morsure  et  on  récite  certaines  prières 
approuvées  par  l'autorité  ecclésiastique. 

Il  existe  une  de  ces  clefs  à  Loudun,  au  diocèse  de  Poitiers  ;  une  autre 
à  Candoulès,  au  diocèse  de  Montauban. 

Dans  quelques  endroits  n'ayant  pas  de  clef  de  saint  Hubert  on 
emploie  la  clef  du  tabernacle,  et  la  Providence  lui  accorde  le  même 
privilège. 

Barbier  de  Montault.  —  Le  Reliquaire  de  Lacour-Saint-Pierre  et 
les  clefs  de  saint  Pierre  et  de  saint  Hubert,  dans  Bulletin  arch.  et  hist. 
de  la  Société  arch.  de  Tarn-et-Garonne,  t.  vi  (1876). 

Revue  des  Sociétés  savantes,  vir^  sér.,  t.  ii  (1880),  p.  111  et  suiv. 


SAINT  MALACHIE  D'ARMAGH, 

ÉVÊQUE   DE    CONNOR,   PUIS   d'ARMAGH,    PRIMAT   d'IRLAXDE, 
DE   l'ordre  de    saint-benoît. 

1148. 

(P.  Boll.  XIII.  140.) 

Saint  Malachie,  Malachias,  O'Mongair  en  irlandais,  né  à  Armagh  en 
1094,  moine  puis  abbé  de  Bangor,  évêque  de  Down  et  Connor,  arche- 
vêque d' Armagh  en  1134  et  légat  du  Siège  apostolique,  mourut  en 
l'abbaye  de  Cîteaux  et  y  fut  inhumé  le  3  novembre  1140.  Il  fut  canonisé 
le  6  juillet  1189. 

Saint  Zualachie  est  patron  de  la  ville  d'Armagh,  de  Cîteaux  où  il 
mourut,  de  Connor  et  de  Down  en  Irlande. 

Les  documents  les  plus  authentiques  nous  restent  sur  saint  Malachie; 
il  suffit  de  nommer  sa  Vie  écrite  par  saint  Bernard,  son  ami,  et  deux 
éloges  funèbres  prononcés  par  le  même  saint,  au  jour  des  funérailles 


SAINT   PAPOUL,    PRÈTIU':   KT    MARTYll  ;    SAINT   NAAMAS  DE   UODEZ.     367 

et  Cil  l'anniversaire.  Remarquez  l'exactitude  que  le  Saint-Siège  a  tou- 
jours apportée  dans  la  canonisation  des  saints  :  lorsque  quarante  ans 
après  la  mort  du  saint  archevêque  le  Souverain-Pontife  voulut  l'inscrire 
au  catalogue  des  saints,  il  ne  se  contenta  pas  du  témoignage  d'un  aussi 
grand  docteur  que  l'abbé  de  Cîteaux,  il  fil  instruire  un  procès  en  forme 
sur  les  vertus  et  sur  les  miracles. 

Vita  S.  Malachiie  episcopi  in  Hibernia,  dans  les  Œuvres  de  saint 
Bernard.  Paris,  1()67,  in-8'%  t.  iv,  p.  7)01  et  seq. 

Suuius.  —  Vit;e  Sanctornm  (KilS),  t.  xi,  p.  27-42. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  9,  n.  6;  c.  15, 
n.  12;  lib.  ii,  c.  12,  n.  10;  lib.  m,  c.  22,  n.  Il)  et  passim. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  647. 

MÉNAiiD.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  96. 

BucELix.  —  Menologium  Benedictinum,  3  nov. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  651-5. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1451-2. 

SAINL  PAPOUL,  PRKÏRE  ET  MARTYR  EN  LAURAGUAIS. 

r'""  siècle. 

(P.  Boll.  xiii.  J49.) 

Suint  Papoul,  Papidus,  compagnon  des  travaux  apostoliques  de 
saint  Saturnin  de  Toulouse. 

Saint  Papoul  était  le  patron  d'une  importante  abbaye  de  l'ordre  de 
Saint-Benoit,  que  Jean  XXÏI  érigea  en  évèclié  en  1317.  Il  est  encore  le 
patron  de  la  ville  qui  s'est  formée  autour  du  monastère. 

Il  ne  reste  pas  d'Actes  de  saint  Papoul,  mais  il  est  connu  très  sûre- 
ment par  les  Actes  de  saint  Saturnin. 

Ruinart.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  175-180.  éd.  1859. 

Acta  Sanctorum  Boll.  16  febr.,  t.  ii,  p.  8(i0  et  seq. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  299. 

Bosquet.  —  Hist.  Eccles.  gallic,  lib.  m,  c.  29. 

Vaissète.  —  Hist.  gén.  du  Languedoc  (1730),  1. 1,  p.  137,  482-3. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  m,  p.  302. 

Lelong.  —  Bibl.  hist.  de  la  France,  t.  i,  n,  11332. 

Redon  (G.).  —  Saint  Papoul,  évèque  et  martyr.  Castelnandary,  1875, 
In-8^  52  p. 

>AIXT  NAAMAS  DE  RODEZ,  DIACRE,  CONFESSEUR. 

Y"  siècle, 

(P.  JBoll.  xm.  150.) 

Saint  Naamas,  diacre,  ou  plutôt  archidiacre,  se  signala  dans  l'Eglise 
de  Rodez  par  sa  sainteté  et  son  zèle,  au  moment  où  cette  Eglise  était 


368  3   NOVEMBRE. 

oouvernée  par  saint  Amans  :  mais  nous  n'avons  sur  cet  ami  de  Dieu 

que  des  données  traditionnelles. 
Servièues.  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Rouergue,  1874.  In-8°,  p.  22-30.  l- 
Idem.  —  Histoire  de  saint  Amans...  Rodez,  188.j.  In-12,  p.  296-297. 

D'après  une  Vie  manuscrite  de  saint  Amans  la  mort  de  saint  Naama^ 

arriva  le2  novembre. 

Yo/a.  —  Dans  les  Acta  Sanctorum  IJoll.  Jun.,  t.  vm.  p.  G4G,  dans  les 

notes  sur  le  martyrologe  d'Usuard  au  2  novembre  on  cite  un  texte  qui 

parle  de  saint  îSlaamacius  évêque,  et  il  est  probable  qu'il  s'agit  de  saint 

Naamas  de  Rodez. 


SAINT  GUENAEL,  ABBÉ  DE  LANDEVENEC. 

Vers  510. 

(P.  Boll.  xiii.  151.) 


Saint  Guenael,  vulgairement  Guenau,  Giiinselus,  Guinailus,  Vinailus, 
moine,  puis  second  abbé  de  Landevenec  au  diocèse  de  Quimper,  mourut 
le  3  novembre  vers  510,  dans  un  âge  très  avancé. 

Saint  Guenael  est  l'un  des  patrons  de  Corbeil,  au  diocèse  de  Paris,  où 
se  voyait  une  église  sous  son  nom. 

Il  reste  une  Vie  anonyme,  mais  ancienne,  de  saint  Guenael. 

Ménard  (Dom  Hugues.) — Martyrologium  Benedictinum,  p.  96, 365-371. 
iDeux  Vies,  l'anonyme,  ancienne,  une  autre  par  Gui  de  Castris,  abbé 
de  Saint-Denys  en  France,  mort  en  1350. 

Legrand  (Albert.)  —  Vies  des  saints  de  la  Bretagne  armorique 
(1837),  p.  670-5. 

LoBiNEAU  (Dom  Alexis.)  —  Vies  des  saints  de  la  Bretagne  (1836),  1. 1, 
p.  108-114. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  898. 

Lelong.  —  Bibliothèque  hist.  de  la  France  (1786),  t.  i,  p.  750, 
n.  12042-12045.  Lelong  répète  les  observations  de  Baillet  inspirées  par  un 
rationalisme  peu  déguisé. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  648. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  652. 


SAINT  PIRMIN,  ABBE, 

de     l'ordre     de     SAINï-BENOiT. 

Vers  758. 

(P.  Boll.  XIII.  152.) 

Saint  Pirmin,  Pirminius,  évêque  «  in  Meltis  »,  abbé  de  Reichenauen 
724,  de  Murbach,  mourut  à  Hornbach  le  3  novembre  vers  758. 


SAINTE   ALPAIX,   VIERGE   ET   RECLUSE.  369 

11  est  permis  d'assurer  qu'il  reçut  tiutrefois  un  culte  très  étendu-,  car 
-on  nom  se  trouve  presque  dans  tous  les  anciens  martyrologes. 

Saint  Pirmin  est  patron  de  la  ville  d'Innspriik  et  de  Reiclienau,  et 
l'on  invoque  son  secours  pour  les  femmes  en  couches. 

Il  nous  reste  deux  biographies  anciennes  de  saint  Pirmin,  l'une  de 
Warmann,  comte  de  Dellingen,  moine  de  Reichenau,  puis  évèque  de 
Constance,  lequel  mourut  en  1U34  ;  l'autre  de  Henri,  comte  de  Claw, 
puis  moine  de  Reichenau  et  abbé  de  l'^lO  à  1237.  Christophe  Brow  (dans 
son  De  Viris  illustribus  Sanctorum  Germanorum,  imprimé  à  Mayence 
■n  1616)  a  édité  un  livre  «  Vita  et  res  gestœ  S.  Pyrmini  episcopi  »  qu'il 
•  ttribue  à  Othlon.  moine  de  Fuldc,  lequel  vivait  en  1028  ;  mais  Mabillon 
réfute  cette  opinion  et  soutient  que  c'est  le  même  écrit  que  celui  de 
Warmann. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssecul.  m,  part,  ii,  p.  136 
et  seq. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  648-9. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  651-6. 

Brower.  —  Bavaria  sancta,  1. 1,  p.  96. 

Grandidier.  —  Histoire  de  l'Eglise  de  Strasbourg,  1. 1,  p.  251  et  suiv.. 
266.  298  et  suiv. 

RjGSS  ET  Weis.  —  Vies  des  Saints,  t.  xx,  p.  302 et  suiv.  En  allemand. 

Butler-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  36-40. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  627,  653,  664,  748. 

Chevalier.  — Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1846-7. 


SAINTE  ALPAIX,  VIERGE  ET  RECLUSE. 
1211. 

(P.  Boll.  XIII.  120.) 

Sainte  Alpaix  vécut  en  réclusion  au  village  de  Cudot,  diocèse  de  Sens, 
et  fut  de  son  vivant  même  environnée  de  la  vénération  universelle.  La 
reine  Adèle  fit  deux  fois  le  voyage  de  Cudot  pour  la  consulter,  et  conçut 
une  si  grande  vénération  pour  la  pauvre  femme,  qu'elle  fit  une  donation 
à  l'église  qui  avait  été  construite  à  côté  de  sa  cellule.  Philippe-Auguste, 
par  un  diplôme  de  l'année  1187,  confirma  la  donation  de  sa  mère.  Les 
écrivains  contemporains  attestent  la  vie  miraculeuse  de  la  sainte  recluse, 
la  sagesse  divine  qui  éclatait  dans  ses  conseils,  et  l'immense  concours 
de  fidèles,  d'évèques  et  de  moines  qui  se  pressaient  continuellement 
autour  de  sa  cellule.  Le  culte  immémorial  qui  lui  était  rendu  a  été  con- 
firmé par  le  Saint-Siège  en  1874.  Un  office  propre  vient  d'être  approuvé 
par  les  diocèses  de  Sens  et  d'Orléans. 

Analecta  juris  pontiflcii,  xiii°  série  ('1874),  col.  1029-1076,  xiv°  série 
(1878),  col.  625. 

Sup.  .\us  Vies  dks  Saints.  —  Tome  III.  24 


370  3  NO^^EMBRE. 


SAINT  DOMNIN, 

PREMIER  ÉVÊQUE  DE  GRENOBLE,  CONFESSEUR. 

386. 
(P.  Boll.   xui.  120.) 

Saint  Doinnin,  Domninus^  autrement  Dominique,  Dominicus^  est  le 
premier  évèque  connu  de  Grenoble.  Il  assista  en  881  au  concile  d'Aqui- 
lée,  tenu  au  mois  de  septembre,  sous  la  présidence  de  saint  Valérien 
d'Aquilée  et  de  saint  Ambroise  de  Milan.  Il  n'y  avait  que  trente-deux 
ou  trente-trois  évêques  présents,  mais  tous  les  autres  prélats  d'Occident 
étaient  représentés  par  leurs  députés.  Pallade  et  Sécondien,  évèque 
d'Illyrie,  ariens,  y  furent  déposés. 

C'est  en  vain  que  des  auteurs  modernes  ont  voulu  contester  la  sain- 
teté de  Domnin  ;  les  monuments  de  l'Eglise  de  Grenoble  l'attestent 
comme  le  culte  qui  lui  est  rendu  de  temps  immémorial  le  3  novembre, 
qui  fut  probablement  le  jour  de  sa  mort  bienheureuse  ;  ce  qui  est  moins 
certain  c'est  l'année  où  elle  arriva  et  qui  est  ordinairement  indiquée 
en  386. 

Il  est  souvent  appelé  dans  le  langage  vulgaire  Donnin. 

Officia  propria  Ecclesiœ  Gratianopolitanse. 

Gallia  Christiana,  t.  xv,  col.  219. 

Labbe.  —  Concilia,  t.  ii,  col.  999. 

Gams.  —  Séries  episcoporum,  p.  556. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  649. 

Du  Boys  (Albert.)  —  Histoire  de  saint  Hugues,  évèque  de  Grenoble. 


SAINT  DOMNIN,  ÉVÊQUE  DE  VIENNE. 
Vers  534. 

(P.  Boll.  sni.  120.) 

Saint  Domnin,  Do77ininus,  évèque  de  Vienne  sur  le  Rhône,  succéda  à 
saint  Julien  qui  est  honoré  le  22  avril.  Ce  fut  un  prélat  versé  dans  la 
science  sacrée  et  dans  la  science  profane,  aimé  des  pauvres,  zélé  pour 
le  rachat  des  captifs,  et  enfin  remarquable  par  la  sainteté  de  sa  vie. 
Voilà  ce  que  nous  apprend  de  lui  un  de  ses  successeurs,  saint  Adon. 

Adon.  —  Chronicon,  p.  181. 

Acta  Sanctorum  Boll.  .Tun.,  t.  vu,  p.  649. 

TePvIiebasse.  —  Inscriptions  de  Vienne  (1875),  t.  ii,  p.  75-9. 


SAINTE   WlNirUÈDE;    LE   VÉX.    PIEURE-FKANÇOIS   NÉRON,    MAIlTYi;.    371 


SAINTE  WiNIFREDE,  VIERGE. 

Vers  COO. 

(P.  Bull.  xiii.  119.) 

Sainte  Winifrède,  Winifreda,  Vuenefrida,  Vinifreda,  vierge  et  mar- 
tyre, refusa  par  amour  de  la  virginité  d'épouser  le  fils  du  roi  de  la 
Grande-Bretagne.  —  Une  fontaine  miraculeuse  a  conservé  le  nom  de 
sainte  Winifrède. 

SuRius.  —  Yitae  Sanctorum,  t.  vi,  p.  62-65. 

RuPERT,  abbé  de  Salopie.  —  Cet  auteur  vivait  en  1140  et  les  reliques 
de  la  sainte  vierge  martyre  furent  transportées  dans  son  abbaye  en  1138. 

Le  Martyrologe  romain  en  fait  mention,  et  Baronius  dans  ses  notes 
donne  des  détails  sur  la  fontaine  de  sainte  Winifrède. 

Analecta  juris  pontificii,  xi°  série  (1863),  col.  1818-1822. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  649. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  2335. 


LE  VÉNÉRABLE  PIERRE-FRANÇOIS  NÉRON,  MARTYR. 

1860. 

Le  vénérable  serviteur  de  Dieu  Pierre-Français  Néron,  né  à  Bour- 
noy,  diocèse  de  Saint-Claude,  le  21  septembre  1818,  fut  ordonné  prêtre 
au  Séminaire  des  Missions-Etrangères  de  Paris  en  1848  et  envoyé  la 
même  année  missionnaire  au  Tong-King  occidental.  Le  18  mars  1849, 
il  écrivait  :  «  Nous  sommes  dans  les  bras  de  notre  évêcjue.  Dieu  nous  a 
conduits  au  port.  » 

Ce  port,  heureux  terme  des  désirs  du  serviteur  de  Dieu,  était  cet 
empire  d'Annam  où  il  rencontrait  tant  de  souvenirs  illustres  et,  à  son 
horizon,  la  perspective  du  martyre.  Durant  onze  années  l'infatigable 
missionnaire  travailla  et  mérita  la  couronne  qu'il  ambitionnait.  Il 
répandit  ses  sueurs  dans  divers  districts  et  fut  le  compagnon  de 
Mgr  Retord  dans  une  de  ses  tournées  pastorales,  directeur  du  prin- 
cipal collège  du  Vicariat,  et  chargé  de  la  visite  des  collèges  de  la  pro- 
vince. Missionnaire,  il  passa  les  jours  et  les  nuits  à  entendre  les  con- 
fessions, «  prenant  à  la  nature  tout  ce  quïl  peut  lui  arracher  »,  a  dit 
Mgr  Theurel.  Au  collège  de  Kè-Vinh,  travailleur  infatigable,  il  entre- 
prend la  traduction,  en  langue  annamite,  d'un  traité  complet  de  mathé- 
matiques, qu'il  doit  achever  à  la  veille  même  de  son  arrestation.  La 
dernière  étape  qui  va  le  rapprocher  du  ciel,  par  le  martyre,  c'est  le 
district  de  Xa-Doài,  où  gronde  déjà  l'orage  avant-coureur  de  la  per- 
sécution. 

Arrêté  au  mois  daoùt  1860,  le  Vénérable  Pierre-François  Kéron 


372  -i   NOVEMBRE. 

endura  avec  patience  trois  mois  de  prison,  durant  lesquels  il  ajouta 
chaque  jour  quelque  nouveau  fleuron  à  sa  couronne  par  la  patience 
avec  laquelle  il  endura  une  cruelle  captivité.  Enfin,  condamné  à  mort 
comme  prêtre  et  prédicateur  de  la  religion  chrétienne,  il  fut  décajnté 
le  3  novembre  1860. 

Son  corps  a  été  rapporté  en  France  et  est  conservé  au  Séminaire  des 
Missions-Etrangères  à  Paris. 

La  cause  de  sa  béatification  a  été  introduite  près  du  Saint-Siège  au 
commencement  de  l'année  1878. 

La  Salle  des  Martyrs,  p.  303. 

Les  Missions  catholiques,  3  novembre  1876,  p.  527-8  ;  1"  mars  1878, 
p.  106-7  ;  7  juin  1878,  p.  272. 

Vie  de  M.  Pierre-François  Néron,  prêtre  de  la  Société  des  Missions- 
Etrangères,  décapité  pour  la  foi,  au  Ïong-King,  le  3  novembre  1860; 
par  M.  l'abbé  Chère,  chanoine  honoraire,  directeur  au  Séminaire 
diocésain  de  Saint-Claude.  Lons-le-Saulnier  et  Lyon,  1877,  1  vol.  in-12. 

DoNCOURT  (A.  S.  de).  —  Les  fleurs  des  martyrs  au  xix^  siècle.  Chine 
et  Cochinchine,  p.  212-220. 


W  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SAINT  AMANS  DE  RODEZ, 

ÉVÈQUE     ET     PATRON     DU     DIOCÈSE. 

Epoque  incertaine. 

(P.  Boll.  XIII.  155.) 

Saint  Amans,  Aincmtins,  nommé  aussi  Chamant  ou  Emans,  secondé 
par  son  archidiacre  saint  Naamas,  établit  la  foi  dans  le  pays  des 
Ruthènes,  Rutheni.  Fut-il  le  disciple  de  saint  Martial  et  continua-t-il 
l'œuvre  commencée  par  le  grand  apôtre  de  l'Aquitaine  durant  la 
seconde  moitié  du  !i^''  siècle  ?  Vint-il  seulement  au  commencement  du 
V*  siècle,  après  les  ravages  et  les  invasions  qui  avaient  ruiné  le 
christianisme  dans  ces  contrées  où  grâce  à  ses  travaux  il  refleurit 
pour  durer  jusqu'à  la  fin  ?  Les  historiens  du  pays  ne  sont  pas  d'accord 
sur  ce  point  et  la  question  paraît  très  difficile  à  décider.  Les  partisans 
du  premier  sentiment  placent  la  mort  de  saint  Amans  à  la  fin  du  i^r  siècle  ; 
ceux  qui  soutiennent  le  second  la  rapportent  de  440  à  487. 

Saint  Amans  est  avec  Notre-Dame  et  saint  Etienne  patron  de  la  cité 
de  Rodez.  Dans  les  œuvres  d'art  il  a  pour  attribut  un  cadavre  pour 
rappeler  le  mort  ressuscité  par  lui. 

Le  tombeau  de  saint  Amans  à  Rodez  était  devenu  un  centre  pour  la 
piété  et  beaucoup  de  fervents  chrétiens  avaient  ambitionné  le  bonheur 
d'être  inhumés  auprès  du  saint  évêque.  Cette  réunion  de  sarcophages 


LA   BIENHEUREUSE   FRANÇOISE   DAMBOISE.  373 

était  pour  l'art  un  monument  du  plus  grand  prix  dont  le  vandalisme 
révolutionnaire  a  privé  notre  patrie.  Le  cimetière  chrétien  de  Saint- 
Amans  de  Rodez  est  d'autant  plus  intéressant  à  étudier  qu'il  constitue, 
tant  par  la  forme  des  sarcophages  que  par  leur  décoration,  un  groupe 
à  la  fois  distinct  de  celui  du  Sud-Ouest  ou  de  la  Garonne,  qui  a  Tou- 
louse pour  centre,  et  de  celui  du  Sud-Est  ou  du  Rhône,  que  résument 
les  monuments  d'Arles.  Il  faut  étudier  ces  monuments  dans  les  manus- 
crits de  ïersan. 

Revue  des  Sociétés  savantes,  vii^  série,  t.  ii  (1880),  p.  31. 

FoRTUNAT.  —  Vita  sancti  Amantii,  dans  les  Œuvres,  éd.  A.  Luché. 
Romie,  1786,  in-4''.  Reproduite  dans  Patrologia  latina,  t.  lxxxviii. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  viii,  p.  650.  Promesse  de  publier  une 
Vie  autre  que  celle  écrite  par  Fortunat. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  655-9. 

Grégoire  de  Tours.  —  Vitèe  Patrum,  c.  4. 

Labbe.  —  Bibliotheca  nov.  manuscriptorum,  t.  ii,  p.  474. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  562-3. 

Gallia  Christiana  (nova),  t.  i,  col.  198. 

SuRius.  —  Vitse  Sanctorum,  2^  éd.,  t.  vi,  p.  83  et  seq. 

BiON  DE  Mârlavage  (L.).  —  Histoire  de  la  cathédrale  de  Rodez. 
Rodez,  1875.  In-8'',  p.  9,  10  et  suiv.,  337.  Ce  livre  savant  et  judicieux 
ofifre  des  renseignements  précieux  pour  les  origines  chrétiennes  de 
Rodez^  spécialement  sur  le  tombeau  de  saint  Amans  et  autres  mo- 
numents. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  xv,  p.  477-9.  Article  de  Guingené. 

Raynouard.  —  Poésies  des  Troubadours  (1817),  t.  ii,  p.  cxlviii-1. 
C'est  une  Vie  de  saint  Romans  écrite  en  vers  romans. 

Privât  (A.),  dans  la  Revue  religieuse  de  Rodez  et  de  Monde,  n.  du 
6  juillet  1883  et  suiv.  Travail  composé  dans  le  but  de  prouver  que  saint 
Amans  vécut  au  i"  siècle. 

Servières  (L.).  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Rouergue.  Rodez,  1874, 
gr.  in-8°,  p.  22-30. 

Idem.  —  Histoire  de  saint  Amans,  évoque  de  Rodez,  patron  du  diocèse. 
Rodez,  1885  ;  in-12  de  504  p.  Le  savant  historien  soutient  que  saint 
Martial  établit  la  religion  chrétienne  dans  le  Rouergue  au  i"  siècle  et 
que  saint  Amans  la  restaura  au  v^  et  mourut  vers  440. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  154,  606,  664,  802. 

LA    BIENHEUREUSE    FRANÇOISE    D'AMBOISE, 

duchesse   de  BRETAGNE   ET   RELIGIEUSE   CARMÉLITE. 

1485. 
(P.  Boll.   xm.  162.) 

La  B'  Françoise  d'Amboise,  fille  ainée  de  Louis  d'Amboise,  vicomte  , 
de  Thouars,  vint  au  monde  en  1427.  Elle  épousa  en  1442  Pierre,  comte 


374  4  NOVE^^B^lE. 

de  Guimgamp,  second  fils  de  Jean  V,  duc  de  Bretagne,  et  persuada  à 
son  mari  de  vivre  dans  la  continence.  Elle  monta  sur  le  trône  ducal  en 
1440  et  devint  veuve  en  1457.  Après  avoir  fondé  à  Vannes  le  couvent  de 
Carmélites  des  Trois-Maries,  elle  y  prit  l'habit  et  devint  prieure  en  1475. 
Elle  mourut  dans  le  couvent  de  son  ordre  à  Nantes  le  4  novembre  1485. 
Pie  IX  a  mis  Françoise  d'Amboise  au  nombre  des  bienheureux  en  1866. 

Barrin  (Jean).  —  La  Vie  de  la  B"'  Françoise  d'Amboise,  duchesse  de 
Bretagne,  fondatrice  des  Carmélites.  Rennes  (Bruxelles),  1704.  In-8°. 

Legraxd  (Albert).  —  Vies  des  saints  de  la  Bretagne  armorique  (1837), 
p.  547-585. 

Léon  de  Sàent-Jean.  —  La  Vie  de  la  très  illustre  et  vertueuse  Fran- 
çoise d'Amboise,  jadis  duchesse  de  Bretagne,  fondatrice  des  anciennes 
carmélites  de  Bretagne.  Paris,  1634.  In-8°.  Ibid.,  1669,  in-12. 

Le  Roy  (Christophe).  —  Vita  FranciscT  d'Ambosia,  ducissse  Aremo- 
ricîe.  Parisiis,  1604.  In -8°. 

LoBiXEAU  (Dom  Alexis).  —  Vies  des  saints  de  Bretagne  (1836),  t.  m, 
p.  225-299. 

ViLLiERS  (C.  de).  —  Bibliotheca  Carmelitana  (1752),  t.  i,  p,  175-6. 

Barthélémy  (Anatole  de),  dans  Revue  du  Monde  catholique  (1866), 
t.  XVI,  p.  83-92. 

Richard  (Mgr),  aujourd'hui  arche\êque  de  Paris.  —  De  cultu  imme- 
morabili  Beatse  Francisc?e  Ambosise  ducissse  Britannise  ac  monialis 
carmelitanse,  disquisitio  historica  et  liturgica.  Nannetis,  1862,  gr. 
in-4°,  105  p. 

Idem.  —  Vie  de  la  B^  Françoise  d'Amboise...  Paris,  1866.  2  vol,  in-S". 

GuiLLOTiN  DE  CouRsox.  —  Pouillé  historiquo  de  l'archevêché  de 
Rennes,  t.  m,  p.  191  ;  t.  v,  p.  595-610. 


SAINT  CHARLES  BORROMÉE, 

ARCHEVÊQUE     DE     MILAN     ET     CARDINAL. 

1584. 
(P.  Bail.  XIII.  178.) 

Saint  Charles  Borromée  naquit  en  1538.  Pie  IV,  son  oncle  maternel, 
le  créa  à  vingt-trois  ans  archevêque  de  Milan,  cardinal,  et  lui  remit 
la  part  la  plus  grande  dans  l'administration  des  affaires.  Il  amena  la 
reprise  et  la  conclusion  du  concile  de  Trente,  4  décembre  1563.  Durant 
la  peste  qui  sévissait  à  Milan,  1576,  il  montra  un  dévouement  héroïque. 
Il  mourut  le  4  novembre  1581.  Il  fut  canonisé  en  1610  par  saint  Pie  V. 
Il  reste  de  saint  Charles  Borromée  des  Actes  synodaux,  des  Sermons, 
des  Lettres  en  très  grand  nombre. 

Saint  Charles  Borromée  est  l'un  des  patrons  de  Milan,  de  Guastalda, 
de  Sedan,  des  amidonniers  de  Valenciennes,  d'Arona,  sur  le  lac  Majeur, 
lieu  de  sa  naissance  et  où  se  trouve  la  fameuse  statue  colossale  dont 


SAINT    CHARLES   BORROMÉl^,    ARCHEVÊQUE.  375 

tout  le  monde  a  entendu  parler;  il  est  l'un  des  patrons  contre  la  peste 
et  toutes  les  contagions.  Il  est  le  patron  des  Oblats  qui  portent  son 
nom,  de  la  congrégation  des  Sœurs  de  Saint-Charles  de  Nancy  et  d'un 
grand  nombre  d'hospices  et  de  séminaires  dans  le  monde  entier.  Drms 
Rome  seule  il  y  a  quatre  grandes  églises  dédiées  sous  son  nom,  et 
plusieurs  autres  églises  de  la  même  ville  possèdent  des  souvenirs 
du  saint  archevêque,  surtout  Sainte-Marie-Majeure,  Sainte-Praxède 
et  Saint-Martin-au-Mont.  Le  jour  de  sa  fête  il  y  a  chapelle  papale. 

En  1884,  le  troisième  centenaire  de  la  mort  de  saint  Charles  a  été 
célébré  à  Milan,  à  Rome  et  dans  le  monde  entier  avec  une  grande 
solennité;  Sa  Sainteté  Léon  XIII  avait  accordé  des  faveurs  spirituelles 
spéciales  et  à  cette  occasion  les  Oblats  de  Saint-Charles  se  sont  établis 
en  Angleterre. 

Beaucoup  d'écrits  sont  publiés  à  cette  occasion  et  l'évêque  d'Ales, 
Alese)isis,  sufifragant  d'Arboreo,  en  Sardaigne,  publie  un  recueil  des 
inscriptions  composées  à  l'occasion  de  la  consécration  de  son  église 
cathédrale  sous  le  patronage  de  Saint-Charles.  Le  nom  de  ce  prélat 
'^st  François  Zunnaï  Casala. 

La  Vie  de  saint  Charles  Borromée  a  été  écrite  avec  une  grande 
fidélité  par  trois  de  ses  disciples.  Bascapé,  général  des  Barnabites 
et  ensuite  évêque  de  Xovare,  le  cardinal  Valérie,  évêque  de  Vérone, 
et  surtout  l'un  de  ses  j^rêtres  qui  avait  fait  quelque  temps  partie 
de  sa  maison,  Giessano,  nous  ont  laissé  sur  lui  des  récits  authen- 
liques  et  circonstanciés.  De  savants  ecclésiastiques  romains  s'occupent 
d'un  travail  important  sur  la  Vie  de  saint  Charles  dans  lequel  les 
récits  des  contemporains  serons  complétés  par  les  correspondances  et 
autres  documents   authentiques  tirés  des  archives. 

L'une  des  sources  les  plus  fécondes  ce  sont  les  œuvres  et  surtout  la 
correspondance  de  saint  Charles. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  13.  n.  6,  15; 
c.  17,  n.  9,  10  et  passim. 

Sylvain.  —  Histoire  de  saint  Charles  Borromée,  cardinal  archevêque 
de  Milan,  d'après  sa  correspondance  et  des  documents  inédits.  Lille, 
imp.  Saint-Augustin,  1885.  3  vol.  in-8''. 

Vie  de  saint  Charles  Borromée,  archevêque  de  Milan,  traduite  et 
abrégée  du  latin  du  P.  Basilica  Pétri  (plus  exactement  Bascapé  ou  a 
Basilica  sancti  Pétri),  son  élève,  son  confident  et  son  ami,  par 
Ant.  Caillot.  Paris,   Le  Clère,   1825.   In-r2. 

Histoire  de  saint  Charles  Borromée,  cardinal  archevêque  de  Milan, 
suivie  d'un  appendice,  de  notes  et  d'un  tableau  chronologique  du  siècle 
de  saint  Charles,  par  M.  J.  de  Chennevières.  Paris,  Société  de  Saint- 
Charles,  1840.  In-12.  Bon  abrégé. 


376  4   NOVEMBRE. 


SAINT  ÉMERIC,  PRINCE  DE  HONGRIE. 
1031. 

(P.  BoU.  XIII.  196.) 

Saint  Emeric  ou  Henri,  Emericus,  Aimericus,  fils  de  saint  Etienne, 
roi  de  Hongrie,  né  en  1007,  devint  duc  de  la  Russie-Rouge  et  mourut  le 
4  novembre  1031.  Il  fut  canonisé  en  1084. 

SuRius.  —  Vitse  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  62-3. 

Nadasi  (Joan.).  —  Vita  sancti  Emerici.  Posonii,  1641.  In-fol. 

Otto  (E.  Stan.).  —  Yita  sancti  Emerici.  Yiennie,  16.. 

Prileszky.  —  Acta  Sanctorum  Ungariœ  (1744),  t.  ii,  p.  304-7. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  652. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  657. 

Voir  surtout  les  Vies  de  saint  Etienne  et  de  saint  Salomon  de  Hongrie. 


LE  BIENHEUREUX  MAUR, 

ÉVÊQUE   DES    CINQ-ÉGLISES    EN    HONGRIE,    DE    l'ORDRE    DE    SAINT-BENOÎT. 

Vers  1070. 

(P.  Boll.  XIII.  197.) 

Le  B.  Maur,  moine  bénédictin,  fut  élu  évèque  de  Fûnfkirchen.  Quin- 
qiie-Ecclesien^  en  1036,  et  mourut  le  4  décembre  vers  1070.  Il  est  connu 
comme  liagiographe. 

Prileszky.  —  Acta  Sanctorum  Ungariae  (1744),  t.  ii,  app.  p.  88-9. 

Fabricius.  —  Biblioth.  medii  œvi  (1736),  t.  v,  p.  178. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  649.  Deux  martyrologes  anciens 
portent  le  nom  de  saint  Maur  au  4  novembre. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  657-8.  Même  remarque. 

Ménard  (Dom  Hugues).  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  104. 
Indique  saint  Maur  au  4  décembre. 

Correspondance  de  Rome,  n"  14  septembre  1840. 

V.  aussi  la  Vie  de  saint  Etienne,  roi  de  Hongrie,  Acta  Sanctorum  Boll. 
2  sept.,  1. 1,  p.  456-575. 


SAINT   GIRAUD   DE   l'OISELIÈRE  ;    SAINT    PROCULE,    ÉVÈQUE.  377 

SAINT   GIRARD   DE   L'OISELIÈRE, 

MOINE   DE   SAINT-AUBIN   d'ANGERS. 

1123. 

(P.  Roll.  XIII.  197.) 

Saint  Girard,  Gerardus,  né  à  Bazouges,  près  de  Châteaugontier,  fut 
curé  de  Bazouges,  puis  moine  à  l'abbaye  de  Saint-Aubin  d'Angers.  Il 
tbuda  les  prieurés  de  la  Madeleine  de  Brossay,  en  1097,  puis  du  Bois- 
de-Jarze,  et  rentra  dans  l'abbaye  de  sa  profession  où  il  mourut  le 
4  novembre  1123. 

La  Vie  de  saint  Girard  a  été  écrite  par  un  contemporain  et  l'original 
existe  encore. 

Ménard  (Dom  Hugues).  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  733-736. 

Chroniques  d'Anjou,  t.  ii,  publiées  par  la  Société  de  l'histoire  de 
France. 

Delisle.  —  Rouleaux  des  morts,  p.  363. 

Chamard.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  t.  ii,  p.  188-204. 
■  Roger  (Dom  Barth.).  —  Histoire  de  l'Anjou,  p.  225. 

Revue  de  l'Anjou,  1859,  p.  90  et  suiv. 

Port  (Cèles.).  —  Dictionnaire  de  l'Anjou,  t.  ii,  p.  264. 


SAINT  PROCULE,  ÉVÊQUE  D'AUTUiX,  CONFESSEUR. 

VP  siècle. 

(P.  Boll.  XII.  153.) 

Saint  Procule,  Proculiis^  occupa  le  siège  épiscopal  d'Autun  vers  le 
commencement  du  vi^  siècle.  Quoique  ses  actions  soient  inconnues,  il 
a  laissé  une  haute  réputation  de  sainteté  et  reçut  un  culte  très  répandu 
comme  le  témoignent  les  plus  anciens  martyrologes. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  650. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  655-660. 

Gallia  Christiana,  t.  iv,  col.  341-2. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  563. 

Nota.  L'erreur  de  Saunier  et  autres  historiens  qui  donnent  à  saint 
Procule,  évêque  d'Autun,  le  titre  de  martyr  s'explique  facilement  par 
la  présence,  dans  l'église  de  Saint-Symphorien  à  Autun,  du  tombeau 
d'un  autre  saint  Procule,  martvr. 


378  4  NOVEMBRE.  \ 

SAINT  CLAIR,  PRÊTRE  ET  MARTYR. 

Vers  884. 

(P.  BoU.  sm.  153.) 

Saint  Clair,  Clarus,  dont  11  a  été  parlé  déjà  au  18  juillet  (t.  viii, 
p.  426-7),  est  mentionné  plus  souvent  encore  dans  les  anciens  martyro- 
loges au  3  et  surtout  au  4  novembre.  On  lisait  dans  le  journal  le  Monde 
dn  14  juillet  1884: 

Grand  pèlerinage  à  Saint-Clair-sur-Epte  {Seine-et-Oise)  à  V occasion 
du  7nillénaire  du  martyre  de  saint  Clair. 

Dans  toute  la  Normandie  il  n'y  a  pas  une  église  qui  n'ait  un  autel 
dédié  à  ce  grand  saint,  décapité  en  884,  dans  l'ermitage  qui  subsiste 
encore.  Des  guérisons  prodigieuses  ont  continué,  jusqu'à  cette  année 
même,  à  entretenir  la  confiance  des  fidèles  dans  la  vertu  de  la  fontaine 
miraculeuse  qui  se  trouve  dans  cet  enclos. 

Les  corps  entiers  de  saint  Clair  et  de  son  disciple  saint  Cyrin  sont 
conservés  dans  l'église  paroissiale,  dont  le  bas-côté  nord  atteste,  par 
son  remarquable  style  roman,  que  c'est  bien  l'antique  sanctuaire  où 
l'illustre  martyr  voulut  être  inhumé  et  où,  un  peu  plus  tard,  Rollon, 
le  fier  et  terrible  chef  des  Normands,  épousa  la  fille  de  Charles  le 
Simple,  l'infortunée  Gisèle,  après  s'être  reconnu  vassal  du  roi  de  France. 

Grâce  au  zèle  intelligent  et  généreux  de  M.  le  curé,  admirablement 
secondé  par  l'élite  de  la  population,  l'église  et  l'ermitage  viennent  d'être 
restaurés,  et  tout  est  préparé  pour  donner  un  grand  éclat  aux  fêtes  du 
millénaire  du  martyre  de  saint  Clair. 

Chaque  année  la  solennité  émouvante  de  la  vigile  et  de  la  nuit  du  16 
au  17  juillet  attire  un  nombreux  clergé  et  toutes  les  populations  voi- 
sines :  cette  fois,  la  pompe  extraordinaire  des  fêtes,  enrichies  de  l'in- 
dulgence plénière  accordée  par  un  bref  de  Notre  Saint-Père  le  Pape 
Léon  XIII  et  relevées  par  la  présence  de  NN.  SS.  les  Evêques,  ne  peut 
manquer  de  provoquer  un  pèlerinage  bien  plus  considérable  que  de 
coutume,  et  il  y  a  lieu  d'espérer  des  grâces  plus  abondantes. 

Le  Gros  (curé  de  Saint-Clair-sur-Epte).  —  Note  sur  saint  Clair. 
In-12,  1884. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  648-650,651. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  655-660. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  561-2. 

BuLTER-GoDESCARD.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  74-5. 


SAINT    GALATIOX   ET   SAINTE   ÉPISTÈME  ;    SAINTE   BERTILLE.  379 


Y^  JOUR  DE  NO^ŒMBRE 


SAINT  GALATION  ET  SAINTE  EPISTEME, 

MARTYRS    A   ÉMÈSE   EN   PHÉNICIE. 

253. 
(P.  Boll.  XIII.  201.) 

Les  Actes  de  saint  Galation  ou  Galaction,  Galactio^  et  de  sainte  Epis- 
"  me,  Epistemes,  ne  sont  pas  de  premier  ordre  ;  ils  ont  été  évidem 
aent  amplifiés. 

Surius,  Vitîe  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  158-161. 

SiMÉON  Métapiiraste,  dans  Patrologia  grceca,  t.  cxvi.  col  .  93-108. 

Fabricius.  —  Bibliotheca  gi-cTca,  2®  éd.,  t.  x,  p.  229. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vit,  p.  654. 


SAINTE  BERTILLE,  VIERGE, 

PREMIÈRE   ABBESSE   DE   CIIELLES,    AU  DIOCÈSE   DE  MEAUX, 
DE   l'ordre   de   SAINT-BENOÎT. 

Vers  702. 

(P.  Boll.  XIII.  203.) 

Sainte  Bertille,  Bertila^  née  vers  628,  moniale  et  première  abbesse  de 
riielles  en  656,  mourut  le  5  novembre  vers  l'an  702. 

Chelles,  Jouarre,  Marolles,  ces  trois  grandes  abbayes  bénédictines 
honoraient  sainte  Bertille  comme  leur  patronne.  Elle  est  invoquée  con- 
tre le  goitre,  les  enflures,  les  maux  de  gorge,  les  maladies  des  chevaux, 
la  foudre  et  les  orages,  les  hernies  des  enfants. 

La  Vie  de  sainte  Bertille  a  été  écrite  par  un  auteur  presque  contem- 
porain. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœcul.  m,  part,  i,  p.  21-26. 

Du  Chesne.  —  Historise  Fraucor.  Script.,  t.  i,  p.  668. 

Bouquet.  — Rerum  gallic.  Script.,  t.  m,  p.  576. 

Gallia  Christiana,  t.  vu,  col.  558  et  seq. 

Du  Plessis  (Dom  Toussaint).  —  Hist.  de  Meaux,  lib.  i,  n.  47,  48,  50. 


380  5   NOVEMBRE.  ;^ 


LE  BIENHEUREUX  MARTIN  DE  PORRÈS, 

RELIGIEUX    DU  TIERS-ORDRE    DE    SAINT -DOMINIQUE. 

1638. 

(P.  Boll.  xiii.  206.) 

Le  B.  ■Martin  de  Porrès  naquit  à  Lima  en  1569  et  fut  reçu  dans  l'ordre 
des  Frères-Prêclieurs  au  nombre  des  frères  lais  du  tiers-ordre.  H  y  brilla 
par  sa  pureté,  sa  pénitence,  sa  charité  admirable  pour  le  rachat  des 
captifs  et  le  secours  des  orphelins.  Il  mourut  dans  sa  ville  natale 
le  5  novembre  1638.  Il  fut  béatifié  le  19  mars  1836. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  ii,  c.  40,  n.  3  ;  c.  46, 
n.  7  ;  c.  49,  n.  6  ;  c.  50,  n.  8  ;  c.  51,  n.  11  et  12. 

Abrégé  de  la  Vie  du  B.  Martin  de  Porrès...  Rome,  1837.  In-12.  E( 
italien. 

Les  desseins  de  la  divine  miséricorde  sur  les  Américains.  Pané- 
gyrique du  B.  Martin  de  Porrès,  tertiaire  profès  de  l'ordre  des  Frères- 
Prêcheurs,  par  le  R.  P.  D.  Joachi m  Ventura  de  Raulica,  ancien  général 
de  l'ordre  des  Théatins.  Traduit  de  l'italien  sur  la  deuxième  édition 
par  P.  W.  H.  A.  d'Avrainville  de  la  Martinique,  chevalier  de  l'ordre 
royal  d'Isabelle  la  Catholique.  Paris,  1863,  1  vol.  in-12  de  ix-128  p. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  623,  663,  725. 


SAINT  MILLEFORT  D'ECOSSE,  ÉVÊQUE, 

MARTYR  A  LA  BOUVAQUE,  PRÈS  d' ABBE  VILLE. 

XIP  siècle. 

(P.  Boll.  XIII.  208.) 

Tout  ce  que  nous  savons  sur  saint  Millefort  a  été  conservé  par  quel- 
ques documents  liturgiques  et  les  traditions  locales. 

Corblet.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  m,  p.  243-253. 

LE  BIENHEUREUX  RAYNIER  D'AREZZO, 

frère  lai  de  l'ordre  des  frères -mineurs. 

1304. 

Le  B.  Raynier,  Raynejius.,  na(iuit  à  Arezzo,  de  la  noble  famille  des 
Mariani.  Il  fut  reçu  parmi  les  frères  lais  dans  l'ordre  de  Saint-Fran- 
çois. Il  mourut  à  Borgo-san-Sepolcro,  le  1"='"  novembre  1304.  Son  corps 


LE   VÉX.    UAVNIEU  DE   BORGO-SAN-SEPOLCRO  ;    SAINT    ZACHARIE.      381 

conserve  sans  corruption  dans  l'église  des  Conventuels  de  cette  ville. 

n  culte  a  été  approuvé  par  Pie  VII  en  1801.  Sa  fête  se  célèbre  le 
.  novembre  chez  les  Conventuels  et  les  Observantins.  C'est  une  erreur 
le  dire  qu'il  fut  capucin;  la  congrégation  des  Capucins  fut  fondée 

I  1526. 

II  n'existe  pas  de  Vie  ancienne  du  serviteur  de  Dieu  ;  mais  il  en  est 
;i;irlé  dans  Barthélémy  de  Pise,  Marc  de  Lisbonne,  Kodulphe,  Wad- 
>ling,  Mazzara,  etc.,  et  dans  le  martyrologe  et  le  ménologe  de  l'Ordre. 

L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  244-0. 


LE  VPJNERABLE  RAYNIER  DE  BORGO-SAN-SEPOLCRO. 

1581. 

(P.  Boll.  xiii.  200  et  209.) 

Le  Vénérable  serviteur  de  Dieu  Raynier  de  Borgo-san-Sepolcro  s'est 
sanctifié  dans  l'ordre  des  Capucins,  où  il  vécut  comme  profès  au  rang 
des  frères  laïques.  Les  procès  apostolique  et  ordinaire  pour  parvenir 
à  la  béatification  ont  été  approuvés  par  le  Souverain-Pontife  et  le  décret 
est  du  6  février  1858.  Plusieurs  historiens  ont  confondu  ce  Vénérable 
serviteur  de  Dieu  avec  le  bienheureux  dont  nous  avons  parlé  plus  haut. 

Ferrot.  —  Abrégé  historique  de  la  Vie  des  saints  des  trois  ordres 
de  Saint-François,  t.  m,  p.  291. 

Analecta  juris  pontificii,  m"  série  (1858),  col.  956. 


SAINT  ZACHARIE,  PRETRE  ET  PROPHÈTE, 

ET   SAINTE   ELISABETH,    SA   FEISME,    PARENTS   DE   SAINT   JEAN-BAPTISTE. 

(P.  Boll.  XIII.  199.) 

Ces  deux  saints  personnages  ont  reçu  dès  la  plus  haute  antiquité  un 
culte  dans  l'Eglise  latine  et  dans  l'Eglise  grecque.  A  Rome,  à  la  basi- 
lique de  Saint-Jean  de  Latran,  on  expose  à  la  vénération  des  fidèles 
le  5  novembre  la  tète  de  saint  Zacharie  contenue  dans  un  buste  de 
vermeil. 

Ces  deux  saints  sont  inscrits  au  Martyrologe  romain  et  doivent  être 
considérés  comme  appartenant  au  Nouveau  Testament.  Saint  Zacharie 
est  honoré  comme  mart}^'  à  Jérusalem  et  à  Venise  où  une  église  est 
dédiée  sous  son  nom  ;  des  moniales  de  cette  ville  récitent  en  son  hon- 
neur un  office  approuvé  à  Rome. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib,  m,  c.  39,  n.  10  ; 
c.  45,  n.  5  ;  lib.  iv,  part,  i,  c.  10,  n.  1,  2  et  passim. 

Calmet.  —  Dictionnaire  de  la  Bible. 


382  5  NOVEMBRE. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  G52.  J 

Patrologia  latiiia^  t.  cxxiv,  col.  G59-U62.  ^| 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  563-4.  1 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  i,  p.  482. 
Delmâs.  —  Vie  de  Mgr  Bouange,  t.  i,  p.  219,  Mgr  Bouange,  étant 

vicaire  général  à  Autun,  entreprit  de  grandes  recherches  et  écrivit  des 

mémoires  pour  faire  reconnaître  et  honorer  une  relique  de  sainte  Eli-J 

sabeth,  mère  du  Précurseur,  conservée  à  Cluny. 
Pardiag  (l'abbé  J.-B.)  —  Histoire  de  saint  Jean-Baptiste  et  de  soa|| 

culte.  Paris,  1886,  gr.  in-S^.  Voir  les  dix  premiers  chapitres. 


SAINT  LIÉ,  PRÊTRE. 
Vers  534. 

(P.  Boll.  XIII.  199.) 

Saint  Lié,  Lœtus,  Liixus,  originaire  du  Berri^  prêtre  et  moine  de 
l'abbaye  de  Saint-Mesmin,  vécut  en  solitaire  près  de  Pithiviers,  et  mou- 
rut le  3  novembre  vers  l'an  534.  La  vénération  pour  ce  saint  fut  grande, 
comme  il  est  sûrement  indiqué  par  l'inscription  de  son  nom  en  de  très 
anciens  martyrologes,  ainsi  que  par  le  grand  nombre  de  lieux  placés 
sous  son  patronage.  Il  suffira  de  nommer  Pithiviers,  Provins  et  les 
corporations  des  tisserands.  Dans  les  œuvres  d'art,  saint  Lié  est  repré- 
senté dans  un  ermitage. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœc.  i,  p.  613-4. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  jun.,  t.  m,  p.  351-360,  article  de  saint  Avit, 
abbé  ;  t.  vu,  p.  662-3. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  659-662. 

Dubois  (Johannes  a  Bosco).  —  Floriacensis  vêtus  Bibliotheca  (1605), 
part.  II,  p.  254-271. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  564. 

D.  D.  S.  A.  —  Vie  de  saint  Lié,  confesseur.  Charleville,  1675.  In-8°. 

SuRius.  —  Vitse  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  161-5. 

Proust  (Claude).  —  La  Vie  de  saint  Lié,  solitaire  de  la  Beausse. 
Orléans,  1714.  In-S''. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  385,  621,  660,  662,  663. 


SAINT    GHÉGÛIRE,    ÉVÊQUE  ;    SAINT   LÉOXAiiD,    SOLITAIRE.  383 


VI"  JOUR  DE  NOVEMBRE. 


SAINT  GREGOIRE  D'AUTUN,  EVEQUE  DE  LANGRES. 

539. 

(P.  Boll.  xni.  212.) 

Saint  Grégoire,  Gregorius,  était  d'Autun  et  devint  évêque  de  Langres 
en  507.  Il  figure  dans  les  conciles  en  517,  525  et  538.  On  croit  qu'il 
mourut  l'année  suivante  le  l'-''"  janvier  ;  mais  d'autres  rapportent  sa 
mort  au  4  janvier  541.  Il  n'y  a  pas  de  document  décisif  ni  pour  l'une 
ai  pour  l'autre  opinion.  Saint  Grégoire  était  le  bisaïeul  de  saint  Gré- 
goire de  Tours. 

S.  Grégoire  de  Tours.  —  Vitie  Patrum,  c.  7. 

Idem.  —  Hist.  eccles.  Francorum,  lib.  v,  c.  15  et  19. 

Acta  Sanctorum  Boll.  4  jan.,  t.  i,  p.  168. 

Baronius.  —  Annales  eccles.,  ad  an.  541,  n.  32. 

MoMBRiTius.  —  Sanctuarium,  1. 1,  c.  ccxxxii. 

SuRius.  —  Vitœ  Sanctorum  (1618),  1. 1.  59. 

Vincent  de  Beauyais.  —  Spéculum  hist.,  lib.  xxii,  c.  53. 

Lecointe.  —  Annales  eccles.  Franc,  ad  an.  539. 

Gallia  Cliristiana,  t.  iv,  col.  517. 

Mangin.  — Hist.  eccles.,  civ.,  pol.  et  littér.  des  diocèses  de  Langres  et 
de  Dijon,  1. 1,  p.  188  et  suiv. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  918-9. 


SAINT  LEONARD,  SOLITAIRE  EN  LIMOUSIN, 

patron  des  prisonniers. 
559. 

(P.  Boll.  XIII.  215.) 

Saint  Léonard,  Leonardus,  moine  de  l'abbaye  de  Micy,  près  d'Orléans, 
où  il  vécut  quelque  temps  comme  reclus,  fonda  ensuite  l'abbaye  de 
Noblac,  Nobiliacum,  plus  tard  Saint-Léonard-de-Koblac,  vers  520.  Il 
y  mourut  dans  une  extrême  vieillesse  en  559,  dit-on. 

Saint  Léonard  est  le  patron  des  prisonniers  parce  qu'il  a  procuré  la 
liberté  d'un  très  grand  nombre,  des  porteurs  d'eau,  des  forgerons  et 
chaudronniers,  serruriers,  portefaix,  houilleurs,  fruitiers  (à  Liège), 
tonneliers  (à  Bruges)  ;  et  on  invoque  son  secours  dans  les  accouche- 
ments. 11  est  aussi  le  patron  d'un  grand  nombre  de  lieux  qui  portent 


384  6  NOVEMBRE. 

son  nom  en  France  et  en  Belgique.  Dans  les  représentations  figurées 
il  a  pour  attributs  un  âne,  des  captifs,  des  chaînes,  une  fontaine  et  il 
est  représenté  quelquefois  avec  les  vêtements  du  diacre.  Son  image  se 
trouve  dans  une  quantité  d'églises  et  spécialement  dans  une  fresque  de 
l'église  de  la  Nativité  à  Bethléem. 

SuRius.  —  Vitœ  Sanctorum,  t.  ix,  p.  165-168,  éd.  1618. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vii,^p.  655-0.  Presque  tous  les  anciens 
martyrologes  indiquent  la  fête  de  saint  Léonard  au  0  novembre; 
presque  tous  disent  expressément  qu'il  fut  le  disciple  de  saint  Remy 
et  un  ajoute  qu'il  fut  frère  de  saint  Liphard. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  661-666. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  565. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col,  1237. 

Arbellot.  —  Vie  de  saint  Léonard,  solitaire  en  Limousin,  ses 
miracles  et  son  culte.  Paris,  1863,  gr.  in-8°. 

Abrégé  de  la  Vie  de  saint  Léonard,  ermite  en  Limousin...  avec  les 
règles  de  la  confrérie  érigée  en  son  honneur  dans  l'ancienne  église  des 
chanoines  réguliers  de  la  Sainte-Croix  à  Tournay,  l'an  1662.  Tournay, 
1805.  Iu-12. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  32, 177, 191,  312,  424,  621 
et  passim. 

PioLiN.  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Mans,  1. 1,  p.  227-232,  420  et  passim. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1375-6. 


SAINT  WINNOC  OU  WINOX,  ABBÉ  DE  WORMHOUDT,         ,^ 

PATRON  DE  BERGUES,  AU  DIOCÈSE  DE  CAMBRAI,  DE  l' ORDRE  DE  SAINT-BENOÎT.    '''■ 

717. 

(P.  Boll.  XIII.  232.) 

Saint  Winnoc,  Wi7iocus,  sorti  de  race  royale  et  né  en  la  Bretagne 
armorique,  devint  disciple  de  saint  Bertin,  puis  il  fonda  l'abbaye  de 
Saint-Bertin  de  Wormhoudt,  au  diocèse  de  Cambrai,  mais  comprise 
plus  tard  dans  le  diocèse  d'Ypres,  et  y  mourut  le  6  novembre  717. 

Saint  Winnoc  est  patron  de  Bergues  (Winox-Berghen).  Dans  les  repré- 
sentations figurées  il  a  pour  attributs  une  couronne,  un  moulin,  ou  il 
est  représenté  avec  saint  Judocus  et  saint  Judicaël  que  plusieurs  histo- 
riens donnent  pour  ses  frères.  La  fête  de  saint  Winnoc  est  indiquée 
dans  la  plupart  des  anciens  martyrologes. 

La  Vie  de  saint  Winnoc  a  été  écrite  par  Drogon  de  Bergh. 

SuRius.  —  Vitse  Sanctorum,  t.  xi,  p.  168-173. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  655,  et  5  sept.,  t.  ii,  p.  104-630, 
à  l'article  très  complet  de  saint  Bertin,  abbé  de  Sithiu. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  661-666. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  m,  part,  i,  p.  301-2. 


SAINT    ILTUT,    ABBÉ;    SAINT   EFFLAM,    PRINCE   IRLANDAIS.  385 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  vi,  p.  883  et  seq. 

Gallia  Cliristiana,  t.  v,  col.  325. 

CoRBLET.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  iv,  p.  692-3. 

Legrand  (le  P.  Albert).  —  Vies  des  saints  de  la  Bretagne  armorique 
vl837),  p.  691-3. 

LoBiNEAU  (Dom  Alexis).  —  Vies  des  saints  de  la  Bretagne  (1836!, 
I.  Il,  p.  189-198. 

Plaine  (Dom  François).  —  Eclaircissements  sur  l'origine  de  saint 
Winoc,  abbé  de  Wormhoudt  (630-717),  dans  Précis  historiques,  1878, 
t.  XXIX,  p.  77-83. 

MoRiCE  (Dom  Pierre).  —  Histoire  de  Bretagne,  t.  i,  p.  22  et  not., 
p.  785,  818. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  267, 404,  557, 634,  640  et  649. 

Pruvost  (P.  Alex.).  —  Chronique  et  cartulaire  de  l'abbaye  de 
Bergues-Saint-Winoc,  de  l'ordre  de  Saint-Benoit.  Bruges,  1875.  2  vol. 
in-4o.  Qq  travail  très  complet  et  très  méthodique  renferme  tout  ce  qu'il 
est  possible  de  réunir  sur  saint  Winnoc  et  le  monastère  fondé  par  lui. 


SAINT  ILTUT,  ABBE  DANS  LE  PAYS  DE  GALLES. 
VP  siècle. 

(P.  Uoll.  xiii.  226.) 

Saint  Iltut,  quoiqu'étranger  à  la  France  par  son  origine  et  sa  nais- 
sance, lui  a  envoyé  les  saints  David,  Samson,  Magloire  et  Gildas. 

Capgrave.  —  Nova  legenda  Anglise  (1516),  p.  187. 

Fabricius.  —  Bibliotheca  medii  œvi  (1735),  t.  iv,  p.  86. 

Lobineau  (Dom  Alexis).  —  Vies  des  saints  de  Bretagne  (1836),  t.  i. 
p.  66-70. 

Tanner.  —  Bibliot.  Brit.-Hiber.  (1748),  p.  428. 

Butler-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Lefort,  t.  v,  p.  272-3. 


SAINT  EFFLAM,  PRINCE  IRLANDAIS. 
512. 

(P.  Boll.  xiii.  211.) 

Saint  Efflaui  ou  Yfflam,  Inflamannus,  prince  irlandais,  quitta  sa 
patrie  le  jour  même  de  ses  noces  pour  conserver  sa  virginité.  Il  aborda 
à  Plestin  en  Basse-Bretagne  et  rencontra  sur  la  grève  un  dragon  dont 
il  se  défit  comme  un  brave  chevalier  qu'il  était.  Il  vécut  le  reste  de  ses 
jours  dans  la  solitude,  et  les  miracles  qu'il  opéra  durant  sa  vie  attes- 
tèrent sa  sainteté. 

.VLP.   AUX    Vli:S  DES  S.M^TS.  —  TOMK   III.  25 


386  G  NOVEMBRE. 

Siiint  Efflam  est  le  patron  de  la  paroisse  de  Plestin.  Dans  les  ou- 
vrages d'art  il  pourrait  être  caractérisé  par  une  armure,  un  dragon, 
une  fontaine  qu'il  lit  jaillir  et  par  un  lis  ;  néanmoins  dans  les  images 
populaires  on  le  représente  en  chasuble,  ce  qui  indique  assez  que 
d'après  la  tradition  il  aurait  été  honoré  du  sacerdoce. 

LEGEU.ND  (Albert),  —  Vies  des  saints  de  la  Bretagne  armorique  (1837), 
p.  697-707-. 

LoBixEAU  (Dom  Alexis).  —  Vies  des  saints  de  Bretagne  (1836),  1. 1. 
p.  258-^64. 

DouHET.  —  Dictionnaire  des  légendes,  col.  1255-8. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  76,  317,  421,  519. 


SAINT  SEVERE  DE  BARCELONE,  MARTYR. 
Environ  l'an  304. 

Saint  Sévère,  Severus,  souffrit  le  martyre  à  Barcelone,  en  Espagne, 
par  les  ordres  du  président  Dacien,  durant  la  persécution  de  Dioclétien, 
303-313.  Par  l'excès  de  ses  cruautés  Dacien  s'est  acquis  une  réputation 
de  férocité  qu'attestent  les  documents  sur  le  martyre  de  saint  Vincent, 
en  304.  Les  supplices  qu'il  fit  endurer  à  saint  Sévère  confirment  cette 
réputation.  Il  lui  fit  enfoncer  un  clou,  d'autres  disent  trois  et  rnème 
sept,  dans  le  cerveau. 

C'est  une  question  très  difficile  à  résoudre  de  savoir  si  saint  Sévère 
était  évèque  de  Barcelone.  Plusieurs  pensent  qu'il  faut  ajouter  ce  prélat 
à  la  liste  de  ceux  qui  ont  gouverné  l'Eglise  de  Barcelone;  cette  liste  ne 
commence  à  présenter  des  données  positives  qu'à  l'an  343  avec  le  mé- 
tropolitain Prétextât. 

Un  évêque  du  nom  de  Sévère  gouverna  certainement  l'Eglise  de 
Barcelone  vers  l'an  617  et  mourut  le  12  décembre  633,  par  suite  des 
violences  que  lui  firent  endurer  les  Ariens,  ainsi  que  le  raconte  le  roi 
Sisebut  dans  sa  lettre  à  Eusèbe  de  Tarragone.  N'est-il  pas  plus  sur  de 
voir  en  ce  saint,  victime  des  Ariens,  un  second  martyr  du  nom  de 
Sévère  ? 

Enfin  il  y  a  un  autre  saint  Sévère,  qui  souffrit  le  martyre  la  même 
année  304,  mais  à  Héraclée. 

Le  culte  de  saint  Sévère,  de  Barcelone,  est  célèbre  en  Espagne. 

Il  est  l'un  des  patrons  de  Barcelone. 

Les  arts  représentent  saint  Sévère  avec  un  ou  plusieurs  clous  dans 
le  cerveau. 

Florez.  —  Espana  Sagrada,  t.  xxix,  p.  55,  70,  350. 

WiLLANUEVA.  —  Viage  literario.  Madrid  (1851),  t.  xvii  et  xviii. 

Dom  Ruixart.  —  Acta  Martyrum  sincera  (1689),  p.  387,  n.  2;  442, 
n.  2. 

Gams.  —  Séries  episcoporum  (1873),  p.  13. 

Ch.  Cahier.  —  Les  Caractéristiques  des  saints  (1867),  p.  230,  630, 
637. 


SAINT   FLOUENT,   ÉVÊQUE  ;    SAINT    ^VILLmllORD.  387 


VII^'  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SAINT  FLORENT,  ÉVÈQUE  DE  STRASBOURG, 

FONDATEUR    ET    ABBÉ    DE     HASLACH     ET     DE     SAINT-THOMAS, 
DE  l'ordre  de   SAINT-BENOÎT. 

Vers  600. 

(P.  Boll.  XIII.  239.) 

Saint  Florent,  Florentins,  occupa  le  siège  épiscopal  de  Strasbourg  à 
une  époque  difficile  à  préciser,  mais  il  est  presque  certain  que  ce  fut 
entre  570  et  600.  Il  rendit  la  vue  et  la  parole  à  la  princesse  Batliilde, 
fille  de  Dagobert,  venue  au  monde  aveugle  et  muette. 

Saint  Florent  est  patron  des  malades  atteints  de  hernie  ou  de  la  pierre. 

GoNON.  —  Vitse  Patrum  Occidentis  (1625),  p.  84. 

Sumus.  —  Vitie  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  184. 

Gallia  Christiana,  t.  v,  col.  778. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  95. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  658. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  665-670. 

Gams.  —  Séries  episcoporum,  p.  315. 

Berain  (P.  M.).  —  Mémoires  historiques  sur  le  règne  des  trois  Da- 

goberts,  au  sujet  des  fondations de  l'église  collégiale  d'Haslach, 

avec  un  abrégé  de  la  Vie  de  saint  Florent,  son  patron,  évêque  de  Stras- 
bourg, et  une  dissertation  critique  sur  sa  châsse.  Strasbourg,  1717. 
In-8°. 

Lelong.  —  Biblioth.  hist.  de  la  France  (1768),  t.  i,  n.  9130-1. 

ScHMiDT  (Ch.).  —  Histoire  du  chapitre  de  Saint-Thomas  de  Stras- 
bourg, 1860. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  47,  99,  106,  338,  378,  615, 
652  et  662. 


SAINT    WILLIBRORD, 

apôtre  de  la  frise,  de  la  hollande,  de  la  zélande, 

DE    LA   FLANDRE    ET    DU    BRABANT,    DE    l'ORDRE    DE    SAINT-BENOÎT. 

739. 

(P.  Boll.  XIII.  242.) 

Saint  Willibrord,  né  en  Northumbrie  vers  658,  commença  ses  prédi- 
cations dans  le  pays  des  Frisons  en  690  et  fut  sacré  leur  évêque  à 
Rome  le  22  novembre  696.  Il  prit  à  cette  occasion  le  nom  de  Clément  et 


o88  7   NOVEMBRE. 

établit  son  siège  à  Utrecht.  Il  fonda  la  grande  abbaye  bénédictine  d'Ech- 
ternach  en  698  et  mourut  le  7  novembre  739. 

Saint  Willibrord  fut  en  rapport  avec  sainte  Irmina,  fille  de  Dago- 
bert  II,  et  ce  fut  en  la  visitant  dans  son  abbaye  d'Oeren,  ad  Horren, 
qu'il  trouva  la  possibilité  de  fonder  l'abbaye  d'Echternach. 

La  Vie  de  saint  Willibrord  a  été  écrite  de  la  manière  la  plus  exacte 
par  le  bienheureux  Alcuin.  Elle  est  divisée  en  deux  livres,  l'un  en 
prose  et  l'autre  en  vers.  Le  même  Alcuin  a  composé  un  poème  spécial 
à  la  louange  du  saint  apôtre  et  une  homélie.  Les  martyrologes  anciens 
et  beaucoup  des  chroniqueurs  parlent  de  lui.  De  nos  jours  encore  le 
souvenir  de  saint  Willibrord,  malgré  les  efforts  du  protestantisme  et 
du  rationalisme,  est  encore  vivant  dans  les  pays  qu'il  a  évangélisés. 
Tout  dernièrement  la  Compagnie  de  Jésus  a  fondé  un  collège  à  Katwyk 
près  du  lieu  où  débarqua  saint  AVilIibrord  et  ce  saint  est  devenu  le 
patron  de  l'église  et  de  tout  l'établissement.  Le  mardi  de  la  Pentecôte 
il  s'y  fait  une  procession  solennelle  pour  honorer  le  saint  apôtre.  L'ab- 
baye d'Echternach,  autrefois  célèbre  par  la  sainteté  et  la  science  de  ses 
moines,  fat  supprimée  au  xviii^  siècle  et  la  magnifique  basilique, 
toujours  debout,  est  devenue  une  fabrique  de  faïence;  mais  une  asso- 
ciation s'est  formée  dans  le  but  de  relever  le  culte  du  saint  évêque, 
patron  de  tout  le  pays,  et  de  racheter  cette  église  pour  la  rendre  à 
sa  destinée  première.  On  conserve  encore  dans  l'église  de  Notre-Dame 
un  autel  portatif  qui  était  à  l'usage  de  saint  Willibrord. 

La  Bibliothèque  nationale  de  Paris  (latin  n.  9389)  possède  un  magni- 
fique manuscrit  connu  sous  le  nom  de  Evangiles  de  saint  Willibrode. 
C'est  l'un  des  plus  beaux  de  toute  cette  riche  bibliothèque. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.,  Srec.  m,  part,  i,  p.  601-621. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xviii,  n.  4;  lib.  xxi,  n.  64. 

Bêde.  —  Hist.  eccl.  Anglorum,  lib.  v,  c.  11  et  12. 

S.  BoxiFACE.  —  Epistola  97. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  656-659. 

Patrologia  latina,  t.  ci,  col.  693  et  seq.;  t.  cxxiv,  col.  665-670. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  95. 

Analecta  Bollandiana,  t.  i,  p.  499. 

Calmet.  —  Hist.  de  Lorraine,  t.  i,  app.  n.  1,  et  t.  m,  preuves. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  119,  122,  190,  635,  773 
et  passim. 

Le  Correspondant,  t.  cxxx,  p.  566-.576. 

Revue  de  l'Art  chrétien,  1885,  p.  80-83. 

PoïTHAST.  —  Biblioth.  medii  sévi,  p.  934. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  2344-5. 


SAINT  WILGIS,    confesseur;    saint   lŒSTITUT,   ÉVÈQUE.  o89 


SAINT  WILGIS,  CONFESSEUR. 
VIP  siècle. 

Saint  Wilgis,  Wilf/isiis,  père  de  saint  Willibrord,  est  honoré  dans 
l'ordre  de  Saint-Benoît  le  même  jour  que  son  fils. 
SuRius.  —  Vit8e  Sanctorum  (1018),  t.  xi,  p.  183-4. 
MabilIvON.  —  Acta  Sanctorum  Ord.  S.  Ben.,  S;ec.  m,  part,  i,  p.  5. 
Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  95. 


SAINT    RESTITUT, 

PREMIER   ÉVÈQUE   DE   SAINT-PAUL-TROIS-CHATEAUX. 

pr  siècle. 

(P.  Boll.  xin.  24G.) 

Saint  Restitut,  Restitutus,  est  incontestablement  en  possession  d'un 
culte  ancien  et  l'Eglise  de  Saint-Paul-Trois-Châteaux  l'a  toujours  honoré 
comme  son  fondateur  et  le  premier  de  ses  évêques.  Cette  possession  est 
un  titre  incontestable;  quant  aux  détails  de  ses  actions  ils  sont  peu 
connus  et  reposent  presque  uniquement  sur  des  traditions  et  des 
documents  liturgiques. 

Saint  Restitut,  selon  une  tradition  dont  on  n'allègue  pas  les  preuves, 
avait  nom  Sidoine  ou  Célidoine  et  était  l'aveugle-né  de  l'Evangile.  Il 
reçut  le  premier  nom  après  qu'il  eut  été  restitué  à  la  lumière.  Il  vint 
fonder  l'Eglise  de  Saint-Paul-Trois-Châteaux  vers  la  fin  du  i"  siècle. 
avec  sainte  Marie-Madeleine,  saint  Lazare  et  leurs  compagnons. 

Une  autre  tradition  veut  que  saint  Restitut,  que  l'on  confond  aussi 
avec  l'aveugle-né,  soit  le  fondateur  de  l'Eglise  de  Nîmes.  Mais  il  ne 
paraît  pas  y  avoir  sous  cette  version  de  fondement  solide.  Il  est  certain 
au  contraire  que  saint  Restitut  est  le  fondateur  de  l'Eglise  de  Saint-Paul 
Trois-Châteaux. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  658. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  665-70. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  705. 

Faillox.  —  Monuments  inédits  sur  l'apostolat  de  sainte  Marie- 
Madeleine,  t.  II.  p.  286,  625  et  passim. 

Gams.  —  Séries  episcoporum,  p.  619. 

Fabricius.  —  Bibliotheca  gneca,  t.  ix,  p.  67-8. 

Nadal.  —  Hist.  hagiographique  du  diocèse  de  Valence,  p.  37-54. 

Congrès  archéologique  de  France,  t.  xxi,  p.  279. 

Revue  de  l'Art  chrétien,  1883,  p.  21. 


o90  7   NOVEMBRE. 


SAINT  ENGELBERT  I",  ARCHEVÊQUE  DE  COLOGNE,  MARTYR. 

1225. 

(P.  Bûll.  XIII.  247.) 

Saint  Engelbert  P'",  de  Berg,  Engelbertus,  devint  prévôt  de  l'Eglise 
de  Cologne  en  1203,  puis  archevêque  le  29  février  1216.  Il  fut  assassiné 
près  de  Schwelm  le  7  novembre  1225  et  fut  enseveli  à  Cologne  le  23  fé- 
vrier 122G.  Il  a  toujours  été  honoré  comme  martyr  de  la  liberté 
de  l'Eglise. 

S.  Engelbert  est  le  patron  de  la  ville  d'Essen. 

Il  existe  une  Vie  très  exacte  de  saint  Engelbert  écrite  par  Césaire 
de  Heisterbach  qui  vivait  dans  le  même  temps  et  dans  le  même  diocèse. 

SuRTUs.  —  Vitse  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  185. 

Gexelius.  —  Vindex  libertatis  ecclesiastica?  et  martyr  sanctus  Engel- 
bertus, archiepiscopus  Coloniensis...  Colonial  Agrippin*,  1633.  In-4o. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu.  p.  558.  (Selon  le  P.  Du  Sollier  saint 
Engelbert  serait  mort  de  1225  à  1230. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  687-690. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  643. 


SAINT  AMARANTHE  OU  AMARAND,  MARTYR  A  ALBI. 

Epoque  incertaine. 

(P.  Boll.  XII.  237.) 

Saint  Amaranthe,  Amarantus ,  Amarandus,  souffrit  la  mort  pour  la 
foi  soit  pendant  la  persécution  de  Dèce,  250,  soit  durant  l'invasion  de 
Chrocus,  258-260,  durant  lesquelles  périrent  un  très  grand  nombre  de 
chrétiens  dans  les  Gaules.  Amarante  confessa  la  foi  au  village  de  Vian  s 
ou  Vieux,  près  d'Albi.  La  Providence  permit  la  découverte  de  son 
tombeau  vers  la  fin  du  v«  siècle  et  aussitôt  la  piété  des  fidèles  com- 
mença à  le  visiter  et  y  obtint  des  miracles  éclatants.  Saint  Eugène, 
évoque  de  Carthage,  banni  de  son  Eglise  par  les  Visigoths  pour  son 
attachement  à  la  foi,  voulut  mourir  au  pied  du  tombeau  de  ee  saint 
martyr,  13  juillet  505.  Les  reliques  de  ces  deux  saints  ont  été  trans- 
portées depuis  dans  l'église  cathédrale  d'Albi.  La  fête  de  saint  Ama- 
rante se  trouve  indiquée  au  7  novembre  dans  les  martyrologea  d'Adon 
et  d'Usuard,  ainsi  que  dans  le  Martyrologe  romain. 

Saint  Amarante  est  patron  d'Albi  et  du  bourg  d'Amarante. 

Grégoire  de  Tours.  —  De  gloria  martyrum,  c.  57. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  566. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  656-9. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  665-070. 


LE   VÉN.    PIERRE   OU-KOUÉ-CHÈN  ;    LES    SAINTS    CLAUDE,    ETC.         391 

LE  VÉNÉllABLE  PIERRE  OU-KOUÉ-CHÈN. 

1814. 

Né  en  1767,  il  fut  l'un  des  catéchistes  les  plus  zélés,  les  plus  intrépides 
des  missions  de  la  Chine.  Il  versa  son  sang  pour  la  foi  dans  la  persé- 
cution de  1814,  et  sa  joie  de  mourir  pour  Jésus-Christ  était  si  vive  qu'il 
passa  la  nuit  qui  précéda  son  exécution  prosterné  dans  sa  prison  et 
répandant  son  Ame  en  chants  d'allégresse  et  de  reconnaissance.  Il 
mourut  par  le  supplice  de  la  strangulation.  Il  a  été  déclaré  vénérable 
[)ar  Grégoire  XVI  le  9  juillet  1843. 

DoNcouRT  (A.  S.  de).  —  Fleurs  des  martyrs  au  xix''  siècle.  Chine  et 
Cochinchine.  1  vol.  in-8°.  Lille,  Lefort.  S.  d.  p.  .56. 

YIIP  JOUR  DE  NOYE^ 


LES  SAINTS  CLAUDE,  NICOSTRATE,  SYMPHORIEN, 
CASTORIUS  ET  SIMPLICE, 

MARTYRISÉS    SUR    LA    VOIE    LAVICANE. 

304. 
(P.  Bail.  xni.  251.) 

Ces  cinq  illustres  martyrs  dont  il  a  déjà  été  question  le  7  juillet  (P. 
Boll.  VIII,  102)  jour  où  le  Martyrologe  romain  en  fait  mention,  ont  été 
confondus  par  plusieurs  auteurs  avec  les  Quatre  Couronnés.  C'est  le 
sentiment  que  soutient  encore  M.  le  d'"  Erbrs  ;  mais  ce  système  ne  sem- 
ble pas  fondé.  Les  corps  de  ces  cinq  martyrs  pannoniens  reposent 
dans  la  même  confession,  à  Rome,  que  les  Quatre  Couronnés. 

Rossi  (le  com.  J.-B.  de).  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  4"=  an., 
no  2. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  321,  567-9. 

Bulletin  critique,  1882,  p.  40. 


LES  QUATRE  SAINTS  COURONNÉS,  SPJVÈRE,  SÉVERIEN, 
CARPOPHORE  ET  VICTORIN. 

302. 

(P.  Boll.  XIII.  245.) 

Les  quatre  frères  Sévère,  Séverien,  Carpophore  et  Victorin  étaient 
greffiers  militaires  de  la  préfecture  urbaine.  Il  leur  fut  proposé  de 


392  8  nove:mbue. 

sacrifier  aux  idoles  et  à  ce  prix  ils  conserveraient  leur  position  et  pou- 
vaient espérer  des  charges  plus  honorables  et  plus  lucratives  ;  mais  ils 
préférèrent  abandonner  leur  vie  pour  ne  pas  trahir  leur  conscience.  Ils 
possèdent  dans  Rome  une  église  qui  est  titre  cardinalice  et  qui  est 
sur  le  mont  Cœliiis.  Leurs  corps  y  reposent  dans  la  confession,  et  le 
Sénat  doit  y  faire  tous  les  quatre  ans  l'offrande  d'un  calice  et  de  quatre 
torches. 

La  Passion  des  Quatre  Couronnés  qui  nous  est  parvenue  a  été  alté- 
rée en  quelques  parties,  mais  elle  conserve  des  traces  nombreuses 
d'antiquité.  Cet  écrit  a  été  de  nos  jours  l'objet  de  beaucoup  d'études  en 
Allemagne,  et  M.  le  commandeur  J.-B.  de  Rossi  leur  a  consacré  un 
numéro  entier  de  son  Bulletin  d'archéologie  chrétienne  1879,  p.  41  et 
suiv. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  321,  567-9. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  659. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv_,  col.  669-674. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  Martyrs,  n.  18,  59,  72,  78. 


I 


SAINT  WILLEHALD,  PREMIER  ÉVÊQUE  DE  BRÈME, 

DE  l'ordre  de  saint-benoIt. 
789. 

(P.  Boll.  XIII.  253.) 

Saint  Willehald,  Willehaldus,  né  dans  la  Northumbrie,  moine,  puis 
apôtre  de  la  Frise  et  de  la  Saxe  vers  l'an  755.  Il  fut  créé  évêque  de 
Brème  le  14  juillet  788  et  mourut  le  9  novembre  789. 

Saint  Willehald  est  patron  de  Brème  et  de  Stade. 

La  Vie  de  saint  Willehald  a  été  écrite  par  saint  Anschaire  son  dis- 
ciple. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Sa3c.  m,  part,  ii,  p.  401-3. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xxiv,  n.  36  et  seq. 

Bavaria  sacra,  p.  85. 

Adam  de  Brème.  —  Hist.  Archiepisc.  Bremens.,  c.  1,  p.  1. 

KoLARius,  dans  les  Analecta  Vindobonensia,  1. 1. 

C.ESAR(Phil.).  — Trias  apostolatus  septentrionis,  seu  vitse  et  gesta 
Sanctorum  Willehaldi,  Anscharii  et  Remberti.  Coloniœ,  1642.  In-8°. 

Ménard.  —  Maryrologium  Benedictinum,  p.  95. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  661. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  2343. 


SAINT   (iEOFFllOY   DE   MOLINCOURT,    ÉVÈQUE;    SAINT   MAUR.  393 

SAINT  GEOFFROY  DE  MOLINCOTTRT,  KVÊQUE  D'AMIENS, 

DE  l'ordre   de  saint-benoît. 

1115. 

(P.  Boll.  XIII.  2.Ô5.) 

Saint  Geoffroy,  Gaitfridus,  né  vers  l'an  1068  au  diocèse  du  Soissous. 

0  consacra  à  Dieu  sous  la  règle  de  saint  Benoît  dans  l'abbaye   du 

.Mont-Saint-Quentin,  et  devint  abbé  de  Nogent-sous-Coussy  on  1095.  Il 

fut  élu  évêque  d'Amiens  et  sacré  à  Reims  en  avril  1104.  Il  mourut  dans 

l'abbaye  de  Saint-Crépin  de  Soissons  le  8  novembre  1115. 

Saint  Geoffroy  nommé  aussi  Godefroy  est  patron  d'Amiens,  de  Saint- 
Quentin  et  de  Soissons. 

Nicolas,  moine  de  Saint-Crépin  à  Soissons,  a  écrit  une  Vie  du  saint 
évêque  qui  se  trouve  mentionnée  dans  plusieurs  martyrologes  anciens. 
L'ouvrage  de  Nicolas  a  péri  et  il  n'en  reste  qu'un  abrégé. 

Gallia  Christiana,  t.  x,  col.  1168-1172. 

SuRius.  —  Vitœ  Sanctorum,  8  nov.  2°  éd.,  p.  209. 

Bouquet.  —  Rerum  gallicarum  Scriptores,  t.  xiv,  p.  174-181. 

Corblet.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  ii,  p.  383-445. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  674;  t.  clxii,  col.  683-731. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vii_,  p.  661. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  x,  p.  267-8. 


SAINT  MAUR,  ÉVÊQUE  DE  VERDUN. 
Vers  383. 

(P.  Boll.  XIII.  271.) 

Saint  Maur,  Maurus,  gouverna  l'Eglise  de  Verdun  durant  vingt-huit 
ans  et  mourut  le  10  novembre  383  environ. 

L'existence  et  le  culte  de  saint  Maur  sont  incontestables,  mais  il 
reste  peu  de  documents  certains  sur  le  saint  évêque. 

Acta  Sanctorum  Boll.  4  sept.,  t.  ii,  p.  221-5.  — Jun.,  t.  vu,  p.  661. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  1164. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  674. 


m 


394  9   NOVEMBllE. 


IX^  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SA.INT  URSIN,  PREMIER  EYÊQUE  DE  BOURGES, 

APÔTRE    DU   BERRI. 

Temps  apostoliques. 

(P.  Boll.  xiu.  274.) 

Saint  Ursin,  Ursiniis,  Ursîcinus,  reçut  sa  mission  des  successeurs 
des  apôtres  et  après  avoir  établi  la  foi  dans  le  Berri  mourut  paisible- 
ment à  Bourges  même  et  fut  inhumé  hors  de  la  ville,  dans  le  cimetière 
commun.  Ce  fut  environ  l'an  558  qu'il  fut  transporté  dans  l'église 
dédiée  à  saint  Symphorien  dans  la  ville  même. 

L'existence  de  saint  Ursin,  sa  mission  et  l'époque  à  laquelle  il  a 
vécu  sont  historiquement  connus. 

Saint  Ursin  est  patron  de  Bourges  et  de  Lisieux. 

Grégoire  de  Tours.  —  De  gloria  confessorum,  c.  80. 

Labbe.  —  Bibliotheca  nov.  manuscriptorum,  t.  ii,  p.  455-463. 

GiORGi.  —  Martyr ologium  Adonis,  p.  570. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  661-3. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  673-8. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  4. 

Chamard  (Dom  Franc.).  —  Les  Eglises  du  Monde  Romain,  p.  388. 

Faillox.  —  Monuments  inédits  sur  l'apostolat  de  sainte  Marie-Made- 
leine, t.  II,  col.  405-428. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  iv,  p.  414. 

LuTHo  (de).  —  Saint  Ursin,  apôtre  du  Berri,  avec  une  introduction. 
Bourges,  1858.  In-18. 

OuDOUL  (Jean-Franc. -Hil.).  —  Vie  de  saint  Ursin,  apôtre  du  Berri. 
et  de  sainte  Solange,  patronne  du  Berri.  Bourges,  18'28.  In-8°  et  in-12. 

Brimont  (le  baron  Thierry  de).  —  Saint  Ursin,  son  apostolat  dans  le 
Berri  et  son  culte.  Bourges,  1884.  In-8°. 

Nota.  —  Plusieurs  martyrologes  anciens  ont  dit  que  saint  Ursin, 
premier  évoque  de  Bourges,  était  Nathanaël  dont  parle  l'Evangile; 
mais  cette  donnée  n'a  jamais  été  admise  dans  l'Eglise  de  Bourges  et  il 
suflit  d'étudier  attentivement  les  textes  primitifs  pour  reconnaître  que 
cette  erreur  est  née  du  rapprochement  du  nom  de  saint  Ursin  de  celui 
d'un  martyr  honoré  le  même  jour  et  nommé  Nathanaël. 


IjKUICAOK   iJi:    l/iLi.l.ISE   DU   SAUVEUR   A   ROME;   SAINT   MATIIURIX,    395- 

DÉDICACE  DE  L'ÉGLISE  DU  SAUVEUR  A  ROME, 

aujourd'hui    saint- JEAN   DE   LATRAX. 

321. 
{P.  liûll.  XIII.  279.) 

'/Eglise  catholique  tout  entière  célèbre  la  fête  de  la  dédicace  de 
^;ise  que  Constantin  édifia  dans  son  propre  palais  du  Latran,  et  que 
aint  Sylvestre  consacra  en  324.  Il  la  plaça  sous  le  titre  du  Sauveur  et, 
elon  un  sentiment  probable,  il  y  associa  le  titre  de  Saint-Jean-Bap- 
iste.  La  basilique  reconstruite  fut  consacrée  de  nouveau  par  Benoît 
illl,  le  28  avril  172G.  Le  chœur  menaçait  ruine,  Pie  IX,  captif,  ordonna 
le  le  reconstruire,  et  sou  successeur,  également  captif  au  Vatican,  fait 
outinuer  les  travaux  avec  une  magnificence  digne  des  âges  les  plus 
jieureux.  La  nouvelle  abside  dans  laquelle  on  a  conservé  les  mosaïques 
l'i^iennes  a  été  inaugurée  le  jour  de  l'Ascension  1886. 

Al  cette  solennité  à  Saint- Jean  de  Latran  on  découvre  les  têtes  de 
.Liiit  Pierre  et  de  saint  Paul  et  on  expose  toutes  les  reliques  dans  leur 
■lipelle.  Tous  les  cardinaux  assistent  à  la  messe  solennelle  que  célèbre 
ardinal  archiprètre. 

ACciAUDi.  —  Autiquitates  christianœ  de  cultu  sancti  Joannis  Bap- 
e,  c.  1;  p.  12,  pense  d'après  d'anciennes  inscriptions,  que  toute  la 
iuisilique,  dès  sa  première  fondation,  fut  dédiée  sous  l'invocation  du 
Sauveur  et  de  saint  Jean-Baptiste.  Il  montre  que  Constantin  fonda  des 
églises  à  Ostie  et  à  Albano,  sous  le  nom  de  saint  Jean-Baptiste,  qui 
était  aussi  le  patron  titulaire  de  celles  qu'on  bâtit  d'abord  à  Florence, 
à  Milan,  à  Ravenne. 

CiAMPiNi.  —  De  sacris  sedificiis  a  Constantino  extructis.  Romse,  1693. 
In-fol. 

Pauvinius    (Omphrius).    —   De  prœcipuis    urbis    Romse   basilicis. 
Rom^,  1520. 

Crescenbeni  (Mario).  —  Istoria  délia   chiesa  di  S.  Giovanni  ante 
Portam  Latinam,  lib.  v,  c.  3.  Romee,  1718. 
Anast.\sius,  in  Svlvestro,  cl. 


SAINT  MATHURIN  DE  LARCHANT, 

PRÊTRE   ET  CONFESSEUR. 

IV-^  ou  Ve  siècle. 

(P.  BoU.  XIII.  289.) 

Saint  Mathurin,  Mathunnus,  est  honoré  au  1*""  novembre,  au  6  et  au 
9  du   même  mois.   Ses  actions  ne  nous  sont  guère  connues  d'une 


396  9   NOVEMBRE. 

manière  historique;  mais  son  culte  a  été  très  célèbre  dès  une  très 
haute  antiquité  et  il  attirait  une  foule  de  pèlerins  à  Larchant  qui  était 
dans  le  diocèse  de  Sens  avant  1801  et  est  maintenant  compris  dans  le 
diocèse  de  Meaux. 

Saint  Mathurin  est  le  patron  de  Larchant,  du  Gàtinais  en  général,  de 
Mandeville  près  de  Louviers  et  il  avait  une  église  sous  son  nom  ;i 
Paris.  Il  est  invoqué  contre  la  folie,  contre  la  possession  des  démons  et 
les  méchantes  femmes.  Les  boufïons  et  les  potiers  d'étain  le  recon- 
naissent également  pour  leur  patron. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  662. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  642-646,  6T5-6. 

MoMBRiTius  (Bonin).  —  Sanctuarium,  part,  ir,  p.  cxl. 

ViNCEMT  DE  Beau  VAIS.  —  Spéculum  historiale,  1.  xiii,  n.  158. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  vi,  p.  226. 

Lelong.  —  Biblioth.  hist.  de  la  France,  1. 1,  n.  11279-80. 

Daras,  dans  Grande  Vie  des  Saints  (1874),  t.  xxi,  p.  280-2. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  191,  624,  649,  650,  663. 
703,  788. 

Magasin  pittoresque  du  30  novembre  1884,  publie  une  enseigne  de 
pèlerinage  en  étain  où  saint  Mathurin  et  saint  Maur  se  trouvent 
associés. 

GiLLET  (J.-B.),  desservant  d'Osson.  — Vie  de  saint  Mathurin...  Gien. 
1819.  In-12.  Sans  aucune  valeur  historique.  L'auteur  identifie  saint 
Mathurin  avec  Marinus  ou  Martin  qui  fut  évêque  d'Arles  et  que  l'on 
trouve  à  Rome  en  313  et  314. 


SAINT  THÉODORE  TIRO,  OU  LE  CONSCRIT, 

martyr  à  AMASÉE  DANS  LE   PONT. 

304. 

(P.  Boll.  xiii.  291.) 

Saint  Théodore,  Theodorus,  est  l'un  des  martyrs  les  plus  célèbres 
par  le  supplice  qu'il  endura  en  304.  Il  y  a  à  Rome  une  église  dédiée  sous 
son  nom,  Saint-Théodore-le-Rond  :  le  Sénat  doit  offrir  tous  les  deux  ans. 
au  jour  de  la  fête  patronale,  un  calice  et  quatre  torches.  Il  y  avait  à 
Constantinople  une  basilique  très  célèbre  sous  son  nom. 

Le  martyre  de  saint  Théodore  et  le  culte  qui  lui  était  rendu  sont 
connus  de  la  manière  la  plus  authentique  par  le  panégyrique  composé 
par  saint  Grégoire  de  Nysse. 

S.  Grégoire  de  Nysse.  —  Opéra,  t.  ii,  p.  1002. 

Rdixart.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  507,  éd.  1859. 

Fabricius.  —  Bibliotheca  grseca,  t.  ix,  p.  147-8. 

Du  Cange.  —  Constantinopolis  christiana,  lib.  iv,  c.  6,  n.  102. 

Giorgi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  570. 


LE  PATRIAlîCHE  NOÉ  ;   SAIXÏ   GEORGES.  397 

Acta  Sanctorum  Boll.  Juii.,  t.  vu.  p.  061-663. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  073-678. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  v,  p.  369  et  seq. 

Nota.  —  Plusieurs  auteurs  indiquent  le  martyre  de  saint  ïliéodore 
à  l'année  306;  mais  c'est  par  suite  d'une  confusion  avec  un  autre  saint 
Théodore,  aussi  soldat,  qui  souffrit  le  martyre  sous  Licinius  à  Héraclée. 


X-  JOUR  DE  NOVEMBRE 


LE    PATRIARCHE   XOÉ. 
An  du  monde  1056-2006. 

(P.  Boll.  XIII.  294.) 

Le  patriarche  Noé,  que  la  sainte  Ecriture  nomme  un  homme  juste,  a 
été  mis  par  l'Eglise  au  nombre  des  saints  comme  en  fait  foi  le  Martyro- 
loge romain.  L'image  de  Xoé  se  retrouve  à  tout  moment  dans  les  pein- 
tures des  catacombes  de  Rome. 

BexoIt  XIV.  —  De  Cauonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  12.  n.  3: 
lib.  m,  c.  24,  n.  13  ;  c.  39,  n.  10  et  passim. 

Caxmet.  —  Dictionnaire  de  la  Bible. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  123,  235,  239,  254,  783. 


SAINT  GEORGES,  DISCIPLE  DE  XOTRE-SEIGXEUR, 

apôtre  et  premier  évèque  du  velay. 
Temps  apostoliques. 

{P.  Boll.  xiii.  298.) 

Saint  Georges,  Georgius,  est  incontestablement  l'apôtre  du  Velay  et 
le  premier  évèque  de  l'Eglise  du  Puy,  dont  le  siège  fut  primitivement  à 
Ruessium,  au  lieu  où  se  trouve  la  ville  dé  Saint-Paulien.  Des  textes 
anciens  lui  donnent  le  titre  de  disciple  de  Xotre-Seigneur  ;  mais  la  Vie 
que  nous  possédons  a  certainement  été  amplifiée  à  une  époque  qui  n'est 
pas  très  ancienne. 

Saint  Georges  est  le  patron  du  Velay  et  de  la  ville  de  Saint-Paulien. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  665. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  679-682. 

«  rallia  Christiana,  t.  ii,  col.  687-8. 

Bosquet.  —  Ecclesiœ  Gallicano?  hist.  (1636 1,  p.  13-17. 

Faillox.  —  Monuments  inédits  sur  lapostolat  de  sainte  Marie-Made- 
leine, t.  II,  col.  387-406. 


398  10  NOVEMBRE. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  vi.  p.  292. 

Faugères  (l'abbé}.  —  Histoire  de  saint  Georges,  évêque  du  Puy 

In-8%  1870. 

MoxïiîOuziER  (H.).  —  L'Apostolat  de  saint  Georges,  dans  Tablettes 
liistori<|ues  du  Velay  (1872),  t.  m,  p.  55-63. 

Payuard.  —  Procès  des  reliques  de  saint  Georges  en  1428.  Ibidem, 
(1878),  t.- IV,  p,  220-232;  t.  m,  p.  519-20. 

Rocher  (Ch.),  dans  le  môme  recueil  (1872),  t.  ii,  p.  353-375. 


SAINT  ANDRÉ  AVELLINO  DE  CASTRONUOVO, 

CLERC  RÉGULIER  THÉATIN. 

1608. 
(P.  Boll.  XIII.  302.) 

Saint  André  Avellino,  né  en  1521  à  Castronuovo,  au  royaume  de 
Naples,  fut  d'abord  prêtre  séculier  et  en  1556  il  entra  chez  les  T  héatins 
Il  conduisit  dans  les  voies  de  la  perfection  beaucoup  de  religieux  et  de 
séculiers,  entre  autres  Laurent  Scupoli,  l'auteur  du  Combat  spirituel. 
André  mourut  à  quatre-vingt-huit  ans  à  Naples  le  10  novembre  1608.  Il 
fut  béatifié  seize  ans  après  sa  mort  et  canonisé  en  1712. 

Saint  André  Avellino  est  l'un  des  patrons  de  Naples  et  de  la  Sicile. 
On  invoque  spécialement  son  secours  contre  la  mort  subite  et  l'apo- 
plexie. 

Sa  fête  se  célèbre  à  Rome  avec  une  solennité  particulière  à  Saint- 
André  délia  Valle,  où  il  y  a  communion  générale  et  distribution  des 
médailles  de  saint  André  bénites  in  a'rticulo  mortis  ;  la  même  chose  se 
pratique  à  Sainte-Marie  du  Suffrage  et  ici  les  médailles  distribuées  ont 
été  bénites  par  le  Pape. 

Les  ouvrages  composés  par  saint  André  Avellino  pour  la  conduite  des 
âmes  ont  été  réunis  en  cinq  volumes  in-4°. 

Actes  de  la  Canonisation.  In-4°. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  17,  n.  8,  9, 11  ; 
lib.  II,  c.  22,  n.  10  ;  c.  24,  n.  1  et  passim. 

Tracy  (P.  Bernard  Destust  de).  —  Vie  de  saint  Gaétan  de  Thienne 

suivie  de  notices  sur  le  B.  Marinon  ;  saint  André  Avellino  ;  le  B.  cardi- 
nal Paul  Burali  d'Arezzo,  de  la  même  congrégation.  Paris,  1774.  In-12. 

Silas  (P.  Jos.  de).  —  Historia  clericorum  regularium.  Romae,  1658. 
3  vol.  in-fol. 

Tuffo  (Gio-Bapt.  del).  —  Historia  délia  religione  de  Padri  chierici 
regolari.  Roma,  1609.  2  vol.  in-fol. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  41 ,  101 ,  206, 461, 591 ,  607, 658. 

Analecta  juris  pontificii,  lx.°  série  (1867),  col.  1135.  Décret  du  21  jan- 
vier 1864  qui  élève  au  rite  double  la  fôte  de  saint  André  Avellino  et 
l'impose  à  l'Eglise  entière. 


AI  NT   TllYPHOX   ET   SAINT   KESPICE,    MAKTYIIS  ;    SAINT   MONITEUR.    399 


SAINT  TRYPHON  ET  SAINT  KESPICE,  MARTYRS  A  NICÉE, 

ET    SAINTE   NYMPHE,   VIERGE   ET   MARTYRE   EN   SICILE. 

IIP  et  V"  siècle. 

(P.  Boll.  xui.  309.) 

Saint  Tryphon,  Trypho,  souffrit  le  martyre  à  Nicée  vers  l'an  250.  Il 
est  honoré  le  \"  février  et  le  10  novembre.  Saint  Respice,  Respichis,  lui 
fut  associé  et  partage  les  mêmes  honneurs.  Leurs  corps  ont  été  apportés 
à  Rome  et  reposent  dans  l'église  de  Saint-Augustin  sous  le  maître-autel. 

Saint  Tryphon  est  le  patron  de  la  ville  de  Cattaro  et  des  jardiniers  au 
moins  dans  l'Eglise  grecque. 

Sainte  Nymphe,  vierge,  souffrit  le  martyre  beaucoup  plus  tard,  car 
H  rapporte  sa  mort  au  y<=  siècle.  Ce  ne  fut  point  non  plus  dans  le  même 

ays,  car  la  bienheureuse  vierge  versa  son  sang  à  Palerme,  dont  elle  est 

an  des  patrons.  Il  semble  que  le  martyre  de  sainte  Nymphe  arriva  le 
:Z  novembre. 

Les  Actes  des  saints  Tryphon  et  Respice  sont  reconnus  pour  authen- 
tiques par  les  critiques  les  plus  exacts  ;  nous  n'avons  sur  sainte  Nym- 
phe que  des  récits  de  peu  de  valeur. 

RuiNART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  207-210,  éd.  1859. 

Acta  Sauctorum  Boll.  Jun.,t.  vu,  p.  605-6. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  679-682. 

Martinov.  —  Annus  eccles.  graeco-slavus,  p.  59-60. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1658-9,  2246. 


SAINT  MONITEUR,  ÉVEQUE  D'ORLÉANS,  CONFESSEUR. 

V<'  siècle. 

(P.  Boll.  XIII.  309.) 

Saint  Moniteur,  Monitor,  gouverna  l'Eglise  d'Orléans  vers  la  fin  du 
v°  siècle.  Son  épiscopat  ne  fut  pas  long  et  l'on  n^a  presque  conservé 
aucun  souvenir  de  ce  qu'il  accomplit  ;  mais  la  mémoire  de  ses  vertus 
et  des  miracles  qu'il  opéra  est  attesté  par  plusieurs  martyrologes 
anciens.  En  1029  son  corps  fut  transporté  dans  l'église  de  Saint- Aignan 
en  présence  du  roi  Robert. 

Acta  Sanctorum  Boll.  .Jun.,  t.  vn,  p.  665-6. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  679-682. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  571-2. 

Gallia  Christiana,  t.  vni,  col.   1413. 

CocHARD.  —  Vies  des  saints  de  l'Eglise  d'Orléans  (1879),  p.  82-3. 


-100  11  xovE^mRE. 


LE  VÉNÉRABLE  FRANÇOIS-XAVIER  CAU, 

CATÉCHISTE  AU  TOXG-KIXCr  ET  ^MARTYR. 
1837. 

«  Après  être  resté  vingt  mois  dans  les  fers,  après  avoir  été  tourmenté 
de  toutes  manières  pendant  tout  ce  temps  et  après  avoir  été,  par  son 
inébranlable  constance  dans  la  foi,  un  sujet  d'admiration  pour  les 
lidèles  et  même  pour  les  infidèles  »,  selon  l'expression  du  Pape 
Grégoire  XVI,  François-Xavier  eut  le  bonheur  de  subir  le  martyre  avec 
la  même  grandeur  d'àme. 

Au  moment  où  les  soldats  tenant  la  corde  enroulée  autour  de  son 
cou  n'attendaient  plus  que  le  signal  pour  la  tirer,  le  chef  militaire  lui 
dit  avec  compassion  :  «  —  Ta  sentence  n'est  pas  irrévocable,  fais  un  pas 
sur  la  lettre  dix  (la  croix),  et  j'irai  parler  pour  toi.  —  Ma  résolution  est 
inébranlable,  dit  le  martyr  ;  faites  de  moi  ce  que  vous  avez  à  faire.  » 

Alors  les  soldats  tirèrent  la  corde  pendant  quelques  minutes,  puis 
montant  sur  les  épaules  du  martyr  ils  lui  brisèrent  le  cou  par  un  brus- 
que mouvement. 

L'empressement  des  chrétiens  sur  le  passage  de  François-Xavier  Cau 
au  moment  où  il  se  rendait  au  supplice,  et  autour  de  son  corps  après 
qu'il  eut  expiré,  faisait  dire  aux  païens  étonnés  :  «  Voyez  les  chrétiens 
comme  ils  s'estiment  et  comme  ils  s'aiment  !  » 

Le  Souverain-Pontife  Grégoire  XVI  prononça  l'éloge  de  François- 
Xavier  dans  le  consistoire  du  27  avril  1810  et  il  le  plaça  parmi  les  véné- 
rables le  17  juin  suivant. 

Les  Missions  catholiques,  t.  iv  (1877),  p.  209. 

A.  S.  DE  DoxcouRT.  —  Fleurs  des  martyrs  du  xix^  siècle.  Chine  et 


Cochinchine,  p.  162. 


lY'   JOUR  DE   NOVEMBRE 


SAINT  MARTIN,  ÉVËQUE  DE  TOURS. 
400. 

(P.  BoU.  XIII.  312.) 

Saint  Martin,  Martinus,  né  à  Sabaria  en  Hongrie  en  316,  fut  baptisé 
on  334,  fonda  l'abbaye  de  Ligugé  vers  360,  devint  évêque  de  Tours 
le  4  juillet  371,  et  mourut  à  Cande  le  11  novembre  400.  Cependant, 
selon  d'autres  calculs,  le  saint  évêque  mourut  le  8  novembre  397,  et 
ce  sentiment  n'est  pas  dépourvu  de  fortes  probabilités. 


SAINT   MARTIN,    ÉVÊQUE   DE   TOURS.  401 

Le  culte  de  saint  Martin  remonte  à  l'époque  même  de  sa  mort  et 
saint  Brice  son  successeur  immédiat  fit  construire  une  basilique  sur 
son  tombeau. 

Saint  Martin  est  patron  d'un  grand  nombre  de  villes  et  de  contrées, 
en  voici  quelques-unes  :  Tours,  Amiens,  Bagnols,  Bauassac,  Batem- 
bourg,  Berg-et-Clèves,  13ergues-Saint-Winoc,  Brague,  Bronchorst, 
Colmar,  Courtrai,  Erfûrth,  Groningue,  Gronsfeld,  Heiligenstadt, 
Heydt,  le  comté  de  Horn,  Limoux,  Lucquos,  Magdebourg,  Mayence, 
Montauban,  le  Nortbmberlaiid,  Orense,  Schwartsbourg,  Schwyts, 
luUe,  rUntervvald,  Uri,  Utrecht,  Vienne-sur-le-Rhône,  Werden, 
Ypres.  Le  nombre  des  monastères  importants  dédiés  sous  le  patro- 
nage du  bienheureux  évêque  de  Tours  était  aussi  très  grand  ;  en  l'rance 
seulement  nous  en  comptons  quarante-cinq  dont  l'origine  remonte 
généralement  aux  temps  mérovingiens.  A  cette  époque,  saint  Martin 
était  l'un  des  patrons  les  plus  honorés  de  la  France,  et  sa  chape  était 
portée  à  la  tète  des  armées.  Saint  Benoit  avait  donné  à  ses  fils  l'exem- 
ple de  se  placer  sous  la  protection  du  plus  illustre  propagateur  de 
la  vie  monastique  dans  l'Occident.  A  l'heure  présente,  l'une  des  plus 
florissantes  abbayes  du  monde,  Martimberg  ou  Saint-Martin  sur  le 
Mont-Sacré  de  Pannonie  en  Hongrie,  conserve  le  culte  du  grand 
thaumaturge  du  iv°  siècle  au  lieu  où  une  tradition  veut  qu'il  soit  né  ; 
à  Ligugé,  d'autres  fils  de  saint  Benoît  desservent  les  sanctuaires  où 
il  fut  moine  et  où  il  éclata  surtout  par  les  miracles,  et  il  faut  espérer 
qu'une  basilique  digne  de  lui,  digne  de  la  France  redevenue  sociale- 
ment chrétienne,  s'élèvera  sur  son  tombeau  heureusement  retrouvé. 
Il  serait  impossible  d'énumérer  les  églises  paroissiales,  hospitalières 
et  autres  qui  sont  sous  le  patronage  de  saint  Martin  ;  disons  cepen- 
dant que  dans  la  ville  de  Rome  il  y  a  deux  églises  qui  portent  son  nom. 
Les  hôteliers,  les  cavaliers,  les  sergents  à  cheval,  les  crieurs  au 
moins  à  Paris,  et  les  tailleurs  au  moins  à  Liège,  se  sont  placés  sous 
le  même  patronage.  Enfin  il  est  invoqué  comme  le  protecteur  des 
oies. 

La  Vie  de  saint  Martin  fut  écrite  par  son   disciple   saint  Sulpice 
Sévère,  immédiatement  après  sa  mort.  Il  eu  parle  encore  dans  son 
Histoire  sacrée,  lib.  ii,  c.  50  et  51.  Dans  sa  lettre  à  Bassula,  sa  femme, 
il  raconte  avec  précision  la  mort  du  saint  évêque  et  voilà  pourquoi 
il  n'en  parle  pas  dans  sa  Vie.  Paulin  de  Périgueux  en  461  et  saint 
Vénance  Fortunat,  évêque  de  Poitiers,  en  590,  ont  mis  en  vers  les  récits 
de  Sulpice  Sévère.  Grégoire  de  Tours  parle  de  saint  Martin  (Hist.  eccl. 
Fraucorum,  lib.  i  et  x)  et  il  a  écrit  quatre  livres  de  ses  vertus  et  de  ses 
miracles,  ouvrage  qu'il  acheva  en  594. 
Acta  Sanctorum  BoU.  Jun.,  t.  vu,  p,  666-8. 
Patrologia  latina,  t.  xx,  col.  159-222  ;  t.  cxxiv,  col.  681-6. 
Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  n.  10,  15  ;  c.  5, 
u.  5,  6,  7  et  passim. 
GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  573-5. 
Analecta  Bollandiana,  t.  m,  p.  124,  n.  7:  p.  253-5,  n.  19-21  ;  p.  256, 

Sur.  AUX  Vies  des  Saints.  —  Tome  III.  26 


402  11    NOVEMBRE 

n.  22  ;  p.  257  ;  t.  iv,  p.  330-335  ;  t.  v  (1886),  p.  484  et  seq.,  529,  532  et 
passim. 

PiTRA.  —  Analecta  sacra,  t.  viii  (1885),  p.  582-4,  591-2. 

Reiffexiîerg.  —  Annuaire  de  la  bibliothèque  royale  de  Bruxelles, 
1846,  p.  51  et  suiv. 

Chamard.  —  Saint  Martin  et  son  monastère  de  Ligugé,  par  le  R.  P. 
Dom  François  C...  Poitiers,  Oudin.  1873.  1  vol.  in-12. 

Lecoy  de  la  Marche.  —  Saint  Martin.  Tours,  Marne,  1881,  gr.  in-S". 
fig.  et  chromolith. 

Rupin.  —  Chef  de  saint  Martin  en  argent  doré  et  émaillé,  xiv'=  siècle  ; 
église  de  Soudeilles  (Corrèze).  Paris,  1882,  in-S*^. 

Le  Blant  (Ed.).  —  Inscriptions  chrétiennes  de  la  Gaule,  1. 1,  p.  228- 
246,  n.  166-184. 

Salmox  (A.).  —  Chroniques  de  Tours  et  Supplément,  p.  1-13. 

Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes,  m"  sér.,  t.  v,  p.  388  et  suiv. 

Ratel  (Stanislas).  —  Les  basiliques  de  Saint-Martin  de  Tours.  Paris, 
Picard,  1886.  Etude  très  détaillée  et  très  autorisée  des  fouilles  exécutées 
ces  derniers  temps,  en  vue  de  retrouver  l'emplacement  du  tombeau  et 
de  la  basilique  de  Saint-Martin.  Indication  des  vestiges  laissés  par  les 
absides  des  églises  successives,  celle  du  v®  siècle,  celle  du  xn^  siècle  et 
celle  du  XIII^ 

PoTTHAST.  —  Bibliotheca  hist.  medii  sévi,  p.  805-6. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1519-1520. 


SAINT  YÉRAN,  ÉVÊQUE  DE  CAVAILLON,  CONFESSEUR. 

Vers  590. 

(P.  J3oll.  XIII.  340.) 

Saint  Véran,  Veramts,  et  vulgairement  Yrain,  remplit  un  rôle  consi- 
dérable dans  les  affaires  de  l'Eglise  et  de  l'Etat  et  mourut  le  19  octobre 
vers  590.  Il  était  présent  au  second  concile  de  Màcon  en  585,  et,  en  587, 
il  fut  parrain  du  fils  du  roi  Childebert  auquel  il  donna  le  nom  de 
Thierry.  En  .589,  il  se  trouva  présent  à  la  réunion  des  évêques  réunis  à 
Autun  pour  rétablir  la  paix  dans  l'abbaye  de  Sainte-Croix  de  Poitiers. 
Son  corps  fut  plus  tard  transporté  à  Gergeau,  au  diocèse  d'Orléans. 

Saint  Véran  est  honoré  le  19  octobre  et  il  est  patron  de  la  ville  de 
Cavaillon. 

Il  reste  une  Vie  ancienne  de  saint  Véran. 

Grégoire  de  Tours.  —  Hist.  eccl.  Francorum,  lib.  viii,  n.  4,  51. 

Idem.  —  De  miraculis  S.  Martini,  lib.  m,  c.  60. 

Labbe.  —  Bibliot.  nov.  manuscriptorura,  t.  ii,  p.  690. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  941-2. 

Du  Saussay.  —  Annales  Ecclesise  Aurelianensis,  lib.  m. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  673-5. 


SAINT   MENE,    SOLITAIRE   EN   SAMNILM.  403 

Acta  Sanctorum  BoU.  19  oct.,  t.  viii,  p.  452-471  ;  jun.,  t.  vu,  p.  6GG-8. 
Le  P.  Du  Sollier  prétend  que  saint  Véran  que  plusieurs  martyrologes 
indiquent  au  11  novembre  n'est  pas  l'évêque  de  Cavaillon,  mais  un 
.'■vèque  d'un  autre  siège  ;  cependant  saint  Yéran,  évoque  de  Lyon,  est 
honoré  le  10  septembre. 

Pati'ologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  681-6. 

André  (Jean-F.).  —  Notice  historique  sur  le  tombeau  de  saint  Véran 
à  Vaucluse...  Carpentras,  1852. 

Histoire  de  saint  Véran,  anachorète  à  Vaucluse,  évêque  de  Cavaillon, 
ambassadeur  du  roi  Gontran.  Paris,  1858.  In-18. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  m,  p.  356-7  ;  vi,  517. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  2:283. 


SAINT  MENE,  SOLITAIRE  EN  SAMNIUM. 
583. 

Saint  Mené,  Menas,  solitaire  dans  le  pays  des  Samnites,  en  Italie, 
fut  très  lié  avec  des  amis  de  saint  Grégoire  le  Grand,  et  c'est  ce  saint 
docteur  qui  nous  l'a  fait  connaître. 

Saint  Grégoire  dit  que  Menas  était  mort  il  y  avait  dix  ans  environ 
lorsqu'il  écrivit  lui-même  ses  Dialogues. 

Le  saint  solitaire  ne  possédait  que  quelques  ruches  d'abeilles  ;  un 

nibard  voulut  les  lui  soustraire  ;  le  bienheureux  s'y  opposa  et  le 
V  oleur  fut  saisi  par  l'esprit  mauvais.  Depuis  ce  jour  nul  n'osait  appro- 
cher de  sa  cellule  avec  de  mauvaises  intentions. 

Les  ours  de  la  forêt  voisine  essayèrent  aussi  de  s'emparer  de  ses 
abeilles  pour  les  dévorer;  mais  il  les  repoussa  à  l'aide  de  son  bâton, 
L't  ces  animaux  qui  ne  craignent  pas  les  épées  s'enfuyaient  devant  la 
férule  du  vieillard,  en  poussant  des  hurlements  de  crainte. 

Comme  le  saint  solitaire  ne  possédait  rien,  il  recevait  sa  subsistance 
des  habitants  du  voisinage,  et  il  leur  faisait  de  son  côté  l'aumône  spi- 
rituelle, n'épargnant  pas  les  corrections  et  les  réprimandes.  Un  nommé 
Carterius,  ayant  enlevé  une  vierge  consacrée  à  Dieu,  n'osait  plus  venir 
visiter  le  solitaire,  et  néanmoins,  voulant  avoir  part  à  ses  prières, 
essaya  de  lui  faire  parvenir  ses  aumônes  ordinaires.  Mais  Menas  les 
repoussa,  et  Ténergie  de  sa  parole  inspira  une  grande  crainte  à  tous 
ceux  qui  en  eurent  connaissance  et  qui  virent  comment  il  avait  la  con- 
naissance des  choses  secrètes. 

Liber  III  Dialogorum,  cap.  xxvi,  S.  Gregorii  M. 

DomMabillon.  — Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.,  éd.  1668, 1. 1,  p.  270-1. 

GoNON.  — Vitœ  Patrum  occidentalium  (1625).  In-fol.,  p.  13. 

Morolycls  mentionne  le  saint  solitaire  Menas  au  11  novembre, 
probablement  par  rapprochement  du  nom  de  saint  Mennas  le  martyr. 


404  11    NOVEMBRE. 


SAINT  MENNE,  SOLDAT  ET  MARTYR. 
Vers  2dù. 

Saint  5Ienne,  Mené,  Meiinas,  Menas,  égyptien  et  soldat  dans  les 
armées  romaines,  se  trouvait  en  quartier  d'hiver  à  Cotyée,  Cotyœum, 
en  Phrygie,  lorsqu'il  fut  arrêté  comme  chrétien,  en  vertu  des  édits  de 
Dioclétien,  et  confessa  la  foi  en  Jésus- Christ  avec  un  courage  invincible. 
Il  fut  livré  à  de  cruelles  tortures,  battu  de  verges  et  étendu  sur  le  che- 
valet. Comme  ces  supplices  n'ébranlaient  pas  sa  constance,  il  fut  con- 
damné à  la  décapitation,  et  exécuté  vers  l'année  295. 

Plus  tard,  la  dépouille  mortelle  du  saint  martyr  fut  reportée  en 
Egypte,  et  son  culte  a  toujours  été  très  célèbre  en  Orient.  Il  est  nommé 
dans  le  calendrier  des  Abyssins,  dans  les  martyrologes  d'Adon,  d'Usuard, 
de  Fulda  et  dans  le  Martyrologe  romain. 

A  l'époque  des  croisades,  au  plus  tard,  on  commença  à  apporter  en 
Occident  des  fioles  de  l'huile  puisée  dans  les  lampes  qui  brûlaient 
devant  ses  autels  ou  ses  images,  et  cette  huile  opéra  des  prodiges.  Il 
n'est  pas  très  rare  de  rencontrer  de  ces  fioles  ou  ampoules,  nommées 
eulorjies  de  saint  Menas.  Elles  viennent  ordinairement  d'Alexandrie  et 
sont  en  terre. 

Saint  Mennas  eut  aussi  une  église  à  Rome,  en  dehors  de  la  porte 
d'Oslie,  sur  la  voie  qui  conduit  à  Saint-Paul-hors-les-murs. 
Fabricius.  —  Bibliotheca  grseca  (1719),  t.  ix,  p.  124. 
Pagi.  —  Critica  in  Annales  Baronii  (1727),  ad  an.  295,  n.  111.  Pagi 
cite  en  cet  endroit  le  texte  de  la  chronique  d'Alexandrie  et  renvoie  au 
Martyrologe  romain. 

SuRius.  —  Yitce  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  241-243.  Produit  deux 
Actes:  les  premieurs  paraissent  authentiques:  les  seconds,  attribués  à 
Timothée,  patriarche  d'Alexandrie,  ont  peu  d'autorité. 
Vincent  de  Beauvais.  —  Spéculum  histor.,  lib.  xiii,  c.  19. 
Adon  donne  un  abrégé  des  Actes,  Martyrologium  Adonis,  éd.  Georgi 
(1745),  p.  573-4. 
Maeillon.  —  Analecta,  t.  iv,  p.  302. 

Bulletin  de  la  Soc.  hist.  et  arche,  du  Périgord,  t.  ix  (1882),  p.  34. 
Les  Actes  des  Martyrs  depuis  l'origine  de  l'Eglise  chrétienne  jusqu'à 
nos  temps,  traduits  et  publiés  par  les  Bénédictins  de  la  Congrégation 
de  P'rance  (1879),  t.  iv,  p.  267-275. 

Falconius,  p.  30,  soutient  l'authenticité  des  premiers  Actes  publiés 
par  Surius. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'histoire  ecclésiastique,  t.  v,  dans 
Pierre  d'Alexandrie,  n.  4. 

Lameecius.  —  Biblioth.  Vindobon.,  t.  vm,  p.  269,  parle  de  troisièmes 
Actes. 
RuiNART.  —  Acta  Martyrum  sincera  (1689),  p.  xviii,  xxii,  lviii. 


SAINT   BARTHÉLÉMY   DE   TIOSSANO,    ABBÉ.  105 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jiin.,  t.  vir,  p.  G66-8. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  Martyrs,  n.  53,  89. 

Xota.  —  Les  eulogies  de  saint  Menna^^  (ampoules  remplies  d'huile 
bénite)  étaient  répandues  dans  toute  la  chrétienté.  Dès  187'2,  M.  le 
Comm.  de  Rossi  a  classé  chronologiquement  la  série  des  types  de  ces 
ampoules  de  saint  Mennas.  De  nouvelles  découvertes  ont  été  faites 
depuis  à  Alexandrie  d'Egypte.  Ce  sont  toujours  les  mêmes  types  avec 
de  légères  variantes,  soit  dans  l'ampoule,  dans  la  décoration  ou  dans 
l'inscription. 

De  Rossi.  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne  (1872),  p.  29  et  suiv.; 
(1879),  p.  42  et  suiv. 

Bulletin  de  l'Institut  égyptien  (1874-75),  p.  188  et  suiv. 

Le  Blant,  dans  Revue  archéologique,  mai  1878. 

Garrucci  et  Nesbut,  dans  l'Archieol.,  t.  xlix,  p.  32G. 


SAINT  BARTHELEMY  DE  ROSSANO, 

ABBÉ   DE   GROTTA-FERRATA. 

1054. 

Saint  Barthélémy,  Barthohmseus,  né  à  Rossano  en  Calabre  peu 
après  la  moitié  du  x*^  siècle,  entra  de  bonne  heure  dans  un  monastère; 
puis  il  s'attacha  à  saint  Nil  le  Jeune,  son  compatriote,  et  le  suivit 
lorsqu'il  alla  fonder  l'abbaye  de  Grotta-Ferrata,  au  diocèse  de  Tuscu- 
lum  ou  de  Frascati.  Par  humilité,  Barthélémy  refusa  de  recevoir  la 
charge  abbatiale  à  la  mort  de  son  vénérable  maître;  mais  après  que 
deux  autres  eurent  succédé  à  saint  Nil.  il  dut  accepter  le  bâton  pas- 
toral. Il  acheva  de  construire  le  monastère  et  gouverna  avec  autant  de 
fermeté  que  de  sagesse  et  de  prudence. 

Il  avait  reçu  un  don  particulier  pour  travailler  à  la  conversion  des 
pécheurs.  On  en  vit  un  exemple  mémorable  dès  les  premiers  jours 
de  son  abbatiat.  «  A  l'époque  où  Barthélémy  fut  élu  abbé,  disent  ses 
Actes,  le  Saint-Siège  avait  été,  pour  le  malheur  de  l'Eglise,  usurpé  par 
un  jeune  prince  dont  la  vie  et  les  mœurs  étaient  un  objet  de  scandale. 
C'était  Benoit  IX.  Venu  à  résijîiscence,  il  chercha  le  moyen  d'obtenir 
la  rémission  de  ses  fautes  et  d'assurer  le  salut  de  son  âme.  Persuadé 
que  le  bienheureux  Barthélémy  ne  refuserait  pas  d'être  son  interces- 
seur auprès  de  Dieu,  il  résolut  de  le  prendre  pour  guide.  Le  vénérable 
abbé  accourut  près  du  prince  repentant  et  en  fut  accueilli  avec  la 
vénération  la  plus  profonde.  Benoît  lai  fit  une  conlession  sincère  du 
passé  et  lui  demanda  conseil  pour  l'avenir.  Sans  se  laisser  influencer 
par  les  circonstances  extérieures,  par  les  sollicitations  dont  il  se  vit 
l'objet,  par  les  présents  ni  les  promesses,  Barthélémy  ne  s'inspira 
que  de  sa  conscience.  Il  connaissait  toute  la  gravité  du  mal;  il  n'hésita 
point  à  l'extirper  jusque  dans  sa  racine.  Voici  la  réponse  qu'il  fit  à 


iOG  11  xovE^roRE. 

Benoît  IX  :  «  Il  ne  vous  est  plus  permis  d'exercer  les  fonctions  saintes. 
*  Abstenez-Yous-cn  pour  jamais  et  consacrez  le  reste  de  votre  vie  à 
«  apaiser  la  juste  colère  de  Dieu.»  Benoît  sans  tarder  plus  longtemps 
se  soumit,  renonça  à  ses  prétentions  pontilicales  et  rentra  dans  la  vie 
privée.  >>  En  1747.  la  tombe  de  Benoît  restée  jusque-là  ignorée  fut 
découverte  dans  l'église  du  monastère  de  Grotta-Ferrata.  Une  ins- 
cription gravée  sur  la  pierre  sépulcrale  révélait  un  fait  également 
inconnu  aux  historiens  antérieurs.  Benoît  IX,  après  sa  retraite  défini- 
tive, reçut  l'habit  monastique  des  mains  de  saint  Barthélémy,  vécut 
saintement  dans  le  monastère  et  termina  ses  jours  par  une  mort  édi- 
fiante en  1065. 

Ni  ses  devoirs  d'abbé,  ni  les  occupations  que  lui  donnait  son  zèle 
n'empêchaient  Barthélémy  de  se  livrer  à  la  transcription  des  livres, 
occupation  pour  laquelle  il  avait  un  talent  particulier.  Il  composa  aussi 
des  poésies  pieuses  et  des  chants  liturgiques  en  l'honneur  de  la  sainte 
Vierge  et  des  saints,  notamment  de  saint  Nil  dont  il  a  écrit  la  Vie.  Le 
souvenir  de  saint  Barthélémy  est  vivant  dans  la  grande  abbaye  de 
Grotta-Ferrata  en  laquelle  fleurissent  la  piété  et  les  lettres  comme  au 
temps  des^saints  Nil  et  Barthélémy,  avec  l'observance  de  la  règle  de 
saint  Basile. 

Saint  Barthélémy  est  honoré  à  Grotta-Ferrata  le  11  novembre.  Il  est 
aussi  patron  de  la  petite  ville  qui  touche  l'abbaye  et  porte  le  même 
nom. 

Le  Dominiquin  a  peint  saint  Barthélémy  dans  son  abbaye,  retenant 
une  colonne  dont  la  corde  s'était  rompue  tandis  qu'on  l'élevait  sur 
sa  base.  Il  peut  aussi  être  représenté  arrêtant  un  orage,  car  durant 
la  moisson  il  limita  les  eff"ets  d'une  grosse  pluie,  de  façon  à  préserver 
les  ouvriers  de  son  monastère  qui  avaient  besoin  de  transporter  sans 
encombre  le  blé  déjà  recueilli. 

S.  Bartholoniiei  abbatis  Cryptse  Ferratae,  dans  Baronius,  Annales 
ecclesiastici,  ad  ann.  1044. 

Mai.  —  Nova  Patrum  Bibliotheca  (1853),  t.  vi,  part,  ii,  p.  518  et  seq. 
S.  Bartholom^i  junioris  Vita. 

Grégoire  Piacentini.  —  De  sépulcre  Benedicti  IX  in  templo  monas- 
terii  Cryptae  Ferratœ  detecto.  Romse,  1747. 

Martèxe.  —  Veterum  scriptorum  collectio  amplissima  (1727),  t.  vi, 
col.  957. 

Patrologia  graeca  (Migne),  t.  cxxvii,  col.  499. 

Revue  critique  (1867),  t.  iv,  193. 

GiAc.  SciOMMAui.  —  Brève  notizia  e  raccolta  délia  vita  di  Bartolomeo 
IV  abate  del  monasterio  di  Grotta  Ferrata.  Roma,  1728,  in-4°. 

Zavarroni.  —  Bibliotheca  Calabra  (1753),  n.  41. 


LES    SAINTS   CLÉMENT,    PRIML'S,    ETC.;    SAINT    MARTIN   1"'^.  407 


LES  SAINTS  CLÉMENT,  PRIMUS,  L.ETUS,  THÉODORE, 
GAUDERY,  CYRL\QUE  ET  INNOCENT, 

DITS    LES    SEPTS    DORMANTS    DE    MARMOUTIER. 

Vers  l'année  415. 

La  tradition  veut  que  ces  sept  saints  aient  été  les  cousins  germains 
de  saint  Martin;  il  n'y  a  point  d'impossibilité  à  ce  qu'ils  aient  été  les 
parents  du  grand  évèquc  de  Tours.  Ce  qu'il  y  a  de  positif  c'est  que  ces 
saints  personnages  vécurent  de  la  vie  des  moines  dans  les  grottes  et 
les  rochers  de  Marmoutier  tant  durant  la  vie  de  saint  Martin  que  sous 
Gualbert  et  Théodore,  ses  successeurs.  Ils  moururent  tous  sept  le 
même  jour,  et  après  leur  mort  parurent  si  beaux  et  si  vermeils,  qu'on 
les  aurait  pris  plutôt  pour  des  dormants  que  pour  des  morts  :  ce  qui 
donna  occasion  à  leurs  confrères  et  à  tous  ceux  qui  furent  témoins  de 
cette  merveille  de  les  appeler  Dormants.  Ils  furent  tous  enterrés  dans 
l'oratoire  où  ils  avaient  coutume  de  faire  leurs  prières,  qui  était  creusé 
dans  le  rocher.  Leur  tombeau  fut  aussitôt  environné  de  la  vénération 
des  fidèles  et  un  autel  le  recouvrit.  La  piété  ii"a  pas  cessé  de  le  fré- 
quenter malgré  les  vicissitudes  par  lesquelles  il  est  passé.  En  1881 
ce  sanctuaire  a  été  restauré  par  les  soins  des  religieuses  du  Sacré-Cœur 
propriétaires  actuellement  du  lieu  où  fut  Marmoutier.  —  L'office  de 
ces  saints  moines  se  célébrait  solennellement  le  12  novembre. 

Acta  Sanctorum  Boll.  27  juL,  t.  vi,  p.  375-397;  jun.,  t.  vu,  p.  670. 

PouAN.  —  Notice  sur  la  chapelle  de  Notre-Dame  des  Sept-Dormants 
à  Marmoutier,  par  B.  Th.  P...,  docteur  en  théologie  et  en  droit  cano- 
nique, chanoine  honoraire  de  l'Eglise  métropolitaine  de  Tours,  membre 
de  la  Société  académique  de  Touraine.  Tours,  imp.  A.  Marne  et  fils, 
1881.  In-18. 

PûTTHAST.  — Bibliotheca  hist.  medii  œvi,  p.  884. 


XIP  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SADsT  MARTIN  I"  DE  TODI,  PAPE  ET  MARTYR. 

655. 

(P.  Boll.  xiii.  344.) 

Saint  Martin  P',  né  à  Todi  {Tudertum),  devint  le  soixante-quator- 
zième pape  et  fut  sacré  le  5  juillet  649,  qui  était  un  dimanche.  Il  eut  à 
soutenir  une  lutte  acharnée  contre  Tempereur  Constantin  protecteur 
des  hérétiques  monothélites.  Il  fut  enlevé  de  Rome  le  19  juin  653  et 


408  1"2   NOVEMBRE. 

conduit  à  Constantinople  le  17  septembre  654,  où  il  souffrit  les  plus 
indignes  traitements.  Il  fut  ensuite  relégué  à  Kherson  où  il  mourut 
des  suites  des  mauvais  traitements  qu'il  avait  endurés  pour  la  foi,  le 
16  septembre  655.  Il  est  honoré  le  12  novembre.  Son  corps  fut  rapporté 
à  Rome  et  il  repose  sous  le  maître-autel  de  l'église  de  Saint-Martin- 
des-Monts. 

Benoît  XIY.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  m,  c.  12,  n.  9. 

RuiNART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  415. 

Patrologia  latina,  t.  l,  col.  105  ;  lxxv,  col.  477  ;  cxxiv,  685-690  ; 
cxxviii,  col.  737-764. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  670. 

De  Rossi.  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1888,  p.  24  et  suiv. 

SuRics.  —  Yitse  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  267-274. 

Baronius.  —  Annales  eccles.,  ad  an.  648,  n.  2  ;  652,  n.  10  et  passim. 

Pagi.  —  Critica  Baronii,  ad  an.  633,  n.  9  et  10  ;  649,  n.  2  ;  654,  n.  2-3. 

Ceillier.  —  Hist.  des  auteurs  sacrés  et  ecclés.,  t.  xvii,  p.  674-681. 

Jaffé.  —  Regesta  Pontif.  Roman.  (2"  éd.),  p.  230-234. 

ISota.  —  Le  26  septembre  1814,  Pie  VU,  de  retour  de  la  captivité, 
tint  un  consistoire  et  dans  l'allocution  qu'il  prononça,  et  qui  commen- 
çait Optatissimus  tandem,  il  raconte  sa  délivrance  et  son  retour  ;  il  rend 
grâce  à  la  Providence,  à  la  sainte  Vierge,  aux  saints  apôtres  Pierre  et 
Paul,  aux  papes  martyrs  saint  Martin  P»"  et  saint  Silvère. 

Continuatio  Bullarii  Romani,  t.  xiii,  p,  329. 


SAINT  JOSAPHAT  KUNCEWICZ,  DE  WLADBIIR, 

archevêque  de  polock  et  martyr. 
1623. 

(P.  Boll.  xiii.  349.) 

Saint  Josaphat  Kuncewicz,  né  vers  1584,  devint  moine  de  l'ordre  de 
Saint-Basile,  puis  archevêque  de  Polock  le  26  septembre  et  fut  massa- 
cré le  12  novembre  1623  à  Witeptk  par  les  schismatiques  russes  qui 
lui  fendirent  la  tête  d'un  coup  de  hache. 

Saint  Josaphat  est  Tun  des  patrons  de  la  Lithuanie  et  de  la  ville  de 
Palock  ou  Polock,  ainsi  que  de  l'ordre  de  Saint-Basile. 

Bulle  de  canonisation  par  Pie  IX. 

Bulle  pour  la  béatification  par  Urbain  VIII,  en  1643.  BuUarium 
Romanum,  t.  v,  p.  424. 

Benoît  XIV. — De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  25,  n.  12; 
c.  27,  n.  4,  9,  c.  30,  n.  2  ;  c.  39,  n.  8;  lib.  ii,  c.  1,  n.  4  et  passim,  et  spécia- 
lement l'appendice  au  livre  m. 

Martinov.  —  Vie  de  saint  Josaphat...  Paris  1863.  Le  même  savant  a 
réimprimé  à  Paris,  la  même  année,  la  Vie  latine. 

GuÉPiN  (Dom  Alphonse).  —  Saint  Josaphat,  archevêque  de  Polock, 


SAINTE   Lr;N'E,    VIERGE    ET   MARTYRE;    SAINT   RENÉ,    ÉVÈQUE.  409 

martyr  de  l'Union  catholique  et  l'Eglise  grecque  unie  en  Pologne.  1874. 
j  vol.  in-8°.  Palmé  et  Oudin. 

Acta  Sanctorum  BoU.  April.,  1. 1,  p.  796  et  seq. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  476,  564,  655,  662  et  767-8. 

Par  son  bref  ISullo  unquam  tcm-pore  de  1882,  S.  S.  Léon  XIII  a  étendu 
fi  l'Eglise  universelle  la  fête  et  l'office  de  saint  Josaphat  fixée  au  14 
novembre. 

On  sait  que  l'œuvre  des  persécuteurs  qui  ont  versé  le  sang  de  saint 
losapbat  s'est  poursuivie  jusqu'à  nos  jours,  et  l'habileté  infernale  de 
lotre  contemporain  Nicolas  Milutine  est  parvenue  ù  amener  la  suppres- 
sion de  l'Eglise  grecque  unie  de  Khelm. 

Analecta  juris  pontificii,  xxC  série  (1883),  col.  498-9. 

Revue  des  Questions  historiques,  t.  xxxiii  (1883),  p.  679. 

Theiner.  —  Vetera  monumenta,  t.  m,  p.  399,  n.  .336  ;  p.  462,  n.  438. 

Krasinski.  —  Esquisse  historique,  t.  ii,  chap.  10. 


SAINTE  LÈNE  OU  NATALÈNE,   VIERGE  ET  MARTYRE, 

au  DIOCÈSE  DE  PAMIERS. 

IVe  siècle. 

(P.  Boll.  xm.  3(34.) 

Sainte  Natalène,  ISatalena,  Nataliue,  et  vulgairement  Lène,  jouit  d'un 
culte  immémorial  dans  le  diocèse  de  Pamiers  ;  mais  les  documents  qui 
rapportent  ses  actions  ne  sont  pas  très  anciens  et  l'on  peut  même  croii'e 
qu'il  y  a  eu  confusion  entre  deux  bienheureuses  du  même  nom,  l'une  de 
Guyenne  et  l'autre  d'Auvergne.  Elle  est  honorée  le  5  et  le  12  novembre. 

Labios.  —  Vie  de  sainte  Natalène,  vierge  et  martyre.  Pamiers,  1873. 
In-12  de  v-125  p.  et  musique. 

De  Lahondès.  —  Annales  de  Pamiers,  t.  i  (1881),  p.  14. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  843. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  68G. 


SAINT  RENÉ,  ÉVÊQUE  D'ANGERS,  CONFESSEUR. 

450. 

(P.  Boll.  xm.  365.) 

Saint  René,  Renatus^  qui  gouverna  l'Eglise  d'Angers  vers  le  milieu 
du  v®  siècle,  ne  doit  pas  être  confondu  avec  saint  René,  évêque  de  Sor- 
rento,  mort  le  5  octobre  450  environ,  et  honoré  le  6  du  môme  mois. 

Saint  René  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  d'Angers. 

H  n'existe  pas  de  Vie  ancienne  de  saint  René  et  ce  que  rapporte  la 
Vie  de  saint  Maurille  à  son  égard  a  bien  l'air  d'une  interpolation. 


ilO  12  NOVEMBRE. 

Acta  Sanctorum  IJoll.  6  oct.,  t.  iir,  p.  380-395:  ce  savant  com- 
mentaire est  l'œuvre  du  P.  Joseph  Ghesquière;  et  jun.,  t.  vu,  p.  670. 

CiiAMARD.  —  Les  saints  personnages  de  lAujou  (18G3),  t.  i,  p.  180- 
191,  428-433. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  546-547. 

Rangeart.  —  Histoire  des  saints  évêques  d'Angers,  dans  Revue  de 
l'Anjou,  1854. 

Bexoist.  —  Vie  de  saint  René,  par  René  B...  curé  de  Saint-Eus- 
tache  à  Paris,  1626. 

Jean  de  L.^.unoy.  —  Dissertatio  duplex...  altéra (continens)historiam 
sancti  Renati,  Andegavensis  episcopi,  fictitiam  attingens,  una  cum 
apologia  pro  Nessingo  episcopo  Andegavensi.  Parisiis,  1649,  in-8°.  — 
Editio  2%  1650.  —  Editio  tertia  auctior  et  correctior,  cum  Vita  sancti 
Maurilii  aliquot  observationibus  illustrata.  Parisiis,  J663,  in-8°. 

Epistola  capituli  Andegavensis  pro  sancto  Renato,  episcopo  Andega- 
vensi, adversus  disputationem  duplicem  Joannis  Launoii.  Andegavi, 
1658,  in-8'\  L'auteur  de  cette  lettre  est  Jacques  Eveillon,  chanoine  de 
l'Eglise  d'Angers,  qui  a  écrit  d'autres  ouvrages. 

Apologia  capituli  Ecclesiae  Andegavensis,  pro  sancto  Renato  episcopo. 
Andegavi,  1650,  in-8°. 

Brautius.  —  Martyrologium  poeticum,  6  oct. 

Hagiologia  Ralica  (Bossano,  1773),  t.  ii,  p.  221. 

Patrologia  latina,  t.  cxxn-,  col.  690. 

Port.  —  Dictionnaire  hist.  de  Maine-et-Loire,  t.  m,  p.  236-7.  Voir  au 
6  novembre. 

Nota.  —  Une  circonstance  de  la  vie  de  saint  René  a  surtout  frappé 
l'esprit  des  artistes  et  de  ceux  qui  guidaient  leurs  travaux,  c'est  sa  résur- 
rection par  saint  Maurille;  aussi  le  représente-t-on  sous  la  forme  d'un 
cadavre  près  de  saint  Maurille  ou  sous  celle  d'un  enfant  parce  que  le 
prodige  arriva  durant  les  premiers  jours  de  sa  vie. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  154  et  351,  p.  629,  637  et 
667. 


SAINT  LIWIN   OU  LIÉVIN,  ÉVÊQUE  EN   IRLANDE, 

APOTRE  DE  LA  FLANDRE  OCCIDENTALE,  MARTYR  A  ESCHE  EN  BELGIQUE, 
DE  l'ordre  de   SAINT-BENOÎT. 

657. 
(P.  Bail.  xiii.  366.) 

Saint  Livin,  Livinus,  vit  le  jour  en  Irlande,  à  la  fin  du  vi'^  siècle.  Il 
fut  sacré  évoque  et  devint  apôtre  de  la  Flandre  vers  652.  Il  fut  mis  à 
mort  en  haine  de  la  religion  à  Esche  ou  mieux  à  Esschen,  en  Belgique, 
le  12  novembre  657,  Il  y  eut  deux  translations  solennelles  de  ses  reli- 
ques, le  28  juin  1007  et  en  1171. 


SAINT  CUNIBEUT,  ÉVÈQUE  DE  COLOGNE.  411 

Saint  Livin  est  le  patron  de  la  ville  de  Gand. 

La  Vie  de  saint  Livin  a  été  écrite  par  un  auteur  contemporain  et  qui 
-0  nommait  Boniface.  11  est  très  probable  que  c'est  le  grand  saint  Boni- 
ace,  apôtre  de  la  Germanie. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœc.  ii,  p.  449  ;  Sœc.  vi, 
part.  I,  p.  (5J. 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  m  (1785),  p.  96-135. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  m,  p.  584-5  ;  t.  vi,  p.  546-8  ;  t.  viii, 
p.  513. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  668-9. 

Patrologia  latina,  t.  lxxxvii,  col.  327  ;  t.  cxxiv,  col.  685-690. 

RoBEUï.  —  Histoire  de  saint  Liévin,  archevêque  et  martyr.  Arras. 
1856  et  1863. 

Smet  (de).  — Vie  de  saint  Liévin,  patron  de  Gand  et  apôtre  du  pays 
d'Alost.  Gand,  1857. 

Rambry  (Ernest).  —  Saint  Gilles...  t.  i,  p.  256. 

Lecointe.  —  Annales  eccles.  Francorum,  ad  an.  651. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  94,  196,  214,  621etpassim. 

Analecta  Bollandiaua.  t.  iv,  p.  199-201.  Très  ancien  office  de  saint 
Livin,  Liviiius. 

Méxard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  97. 

PoTTHAST.  —  Bibliotheca  liist.  medii  a?.vi,  p.  786. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1394-5. 


SAINT  CUNIBERT  OU  HUNEBERT,  CLUNIBERT, 

ÉVÈQUE   DE   COLOGNE. 

Vers  663. 

(P.  Boll.  XIII.   366.) 

Saint  Cunibert,  Honobertus,  Chimibertus^  fut  d'abord  archidiacre  de 
l'Eglise  de  Trêves  et  devint  évoque  de  Cologne  vers  623.  11  mourut  le 
12  novembre  vers  663.  Son  culte  est  fort  ancien  dans  plusieurs  diocèses. 

SuRius.  —  Vitre  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  274-6. 

Lecointe.  —  Annales  eccles.  Francorum,  ad  ann.  623,  n.  8. 

Flodoard.  —  Hist.  eccles.  Rem.,  lib.  ii,  c.  5. 

Frédégaire.  —  Chronicon,  c.  58,  75. 

Molanus.  —  Natales  sanctorum  Belgii,  p.  252. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  626-7. 

Hontheim.  —  Hist.  Trev.,  1. 1,  p.  73,  77,  80. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  669-670. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  685-690. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  242^  244,  249,  645. 

PoTTHAST.  —  Biblioth.  hist.  medii  œvi,  p.  662. 


412  l'2  NOVEMBUE. 

SAINT  THÉODORE   STUDITE, 

DE   l'ordre   de   SA.INT-BASILE. 

8-20. 

(P.  Boll.  XIII.  342.) 

Saint  Théodore,  surnommé  Studite,  né  à  Constantinople  en  759,  em- 
"brassa  la  vie  monastique,  à  l'âge  de  vingt-deux  ans,  dans  l'abbaye  de 
Saccudion.  Il  y  fit  de  grands  progrès  dans  la  vertu  sous  la  conduite  (h- 
saint  Platon,  son  oncle,  abbé  de  ce  monastère.  Lorsque  le  bienheureux 
Platon  résigna  sa  dignité  entre  les  mains  de  la  communauté  pour  vivn 
comme  simple  moine,  d'une  voix  unanime  on  nomma  Théodore  pour 
successeur  de  l'homme  de  Dieu,  en  794. 

L'empereur  Constantin  renvoya,  l'année  suivante,  Marie,  sa  femme 
légitime,  avec  laquelle  il  avait  vécu  sept  ans,  et  épousa  Théodote,  proche' 
parente  de  saint  Platon  et  de  saint  Théodore.  Il  aurait  voulut  gagner 
ces  saints  personnages  pour  apaiser  lo  scandale  ;  mais  ni  l'abbé  ni  les 
moines  ne  le  reçurent  lorsqu'il  se  présenta  au  monastère.  Dans  sa 
colère  il  fit  flageller  si  cruellement  le  supérieur  et  les  di:s  moines  prin- 
cipaux, que  le  sang  ruisselait  de  toutes  les  parties  de  leur  corps.  Puis  ils 
furent  exilés  à  Thessalonique  et  défense  fut  faite  aux  moines  des  envi- 
rons de  venir  à  leur  secours.  Tandis  qu'ils  périssaient  de  misère,  saini 
Platon  était  renfermé  dans  labbaye  de  Saint-Michel. 

Saint  Théodore  écrivit  une  relation  de  son  voyage  et  il  adressa  aussi 
un  récit  de  ses  souffrances  au  pape  saint  Léon  III.  Celui-ci  lui  répondit 
en  louant  son  courage  et  sa  prudence. 

Constantin  ayant  été  détrôné  par  Irène,  sa  mère,  en  797,  Théodore 
revint  à  son  monastère  de  Saccudion  et  y  rassembla  ses  moines.  Mais 
voyant  qu'il  était  exposé  aux  insultes  des  Musulmans  et  Sarrasins  qui 
s'avançaient  jusqu'aux  portes  de  Constantinople,  il  se  retira  dans  l'en- 
ceinte de  la  ville  et  il  y  obtint  le  monastère  de  Stude,  ainsi  appelé  du 
nom  de  son  fondateur.  Il  y  rassembla  plus  de  mille  moines  à  la  place  de 
ceux  que  Constantin  Copronyme  en  avait  chassés. 

En  802  Nicéphore  usurpa  le  trône  de  Constantinople  et  se  déclara 
hautement  en  faveur  des  Manichéens  ou  Pauliciens  qui  étaient  en  grand 
nombre  dans  la  Phrygie  et  la  Lycaonie.  Il  opprima  les  évèques  et  les 
moines  attachés  à  la  doctrine  de  l'Eglise.  Il  essaya  de  gagner  saint 
Théodore  qui  lui  parla  avec  une  grande  fermeté,  mais  ne  put  l'arracher 
à  ses  erreurs.  Il  périt  le  25  juillet  811  dans  la  guerre  contre  les  Bul- 
gares. 

Deux  mois  après,  Michel  Curopalate,  surnommé  Rangabé,  gendre  du 
dernier  empereur,  ceignit  le  diadème.  Ce  fut  un  excellent  prince  qui 
procura  la  paix  à  son  peuple  et  s'appliqua  à  anéantir  les  troubles  qui 
avaient  agité  l'Eglise  orientale  :  il  ménagea  la  réconciliation  du  pa- 


S.VINr    THÉODORE    SÏUDITË,   DE   L'ORDRE   DE    SAINT-liASILE.  413 

;,ircbe  Nicéphore  avec  saint  Platon  et  saint  Théodore.  Il  punit  les  Pau- 
iriens  ;  mais  le  patriarche  implora  leur  grâce,  ce  qui  permit  à  l'erreur 
lo  s'étendre  et  de  pervertir  une  foule  d'esprits. 

L'empereur  Michel  ayant  été  défait  honteusement  par  les  Bulgares, 
abdiqua  l'empire  et  embrassa  la  vie  monastique  ainsi  que  sa  femme  et 
ses  enfants.  Léon  l'Arménien  lui  succéda.  Il  défendit  l'empire  grec  contre 
les  barbares,  mais  ayant  voulu  assassiner  leur  prince  dans  un  guet-à- 
pens,  ils  se  vengèrent  sur  Andrinople  qu'ils  prirent  et  saccagèrent.  Ils 
ramenèrent  une  foule  de  prisonniers  et  spécialement  l'archevêque,  des 
prêtres  et  des  moines.  Ces  captifs  convertirent  un  assez  grand  nombre 
de  Bulgares  ;  mais  le  roi  les  fit  mettre  à  mort  pour  punir  leur  zèle  pieux 
et  ils  sout  honorés  comme  martyrs  le  22  janvier. 

Durant  ce  temps  Théodore  faisait  tous  les  jours  des  progrès  dans  la 
wrtu  ;  mais  bientôt  il  eut  l'occasion  de  confesser  sa  foi,  car  LéonFArmé- 
iiien  se  déclara  en  faveur  de  l'hérésie  des  iconoclastes.  Saint  Théodore 
et  les  moines  protestèrent  contre  le  scandale  et  parurent  à  la  procession 
du  dimanche  des  Rameaux  portant  avec  respect  les  saintes  images. 
J /empereur  fit  défendre  à  Théodore  de  continuer  ses  démonstrations 

■  respect  envers  les  saintes  images,  et  n'ayant  rien  obtenu,  il  l'exila 
A  Mysie  et  le  fit  retenir  étroitement  renfermé.  Ne  pouvant  plus  exhorter 
les  fidèles  de  vive  voix,  le  saint  abbé  le  fit  par  ses  écrits.  L'empereur 
averti  de  cette  correspondance  condamna  le  saint  moine  à  une  cruelle 
Uagellation  ;  mais  les  bourreaux  se  sentirent  si  touchés  de  respect  qu'il 
lut  épargné  et  il  continua  d'écrire  pour  la  défense  des  catholiques. 

Les  plus  remarquables  des  lettres  de  saint  Théodore  sont  celles  qu'il 
dit  au  patriarche  et  surtout  au  pape  Paschal  II.  Il  dit  à  celui-ci  : 
t  Prêtez  l'oreille,  Prélat  apostolique,  Pasteur  que  Dieu  a  établi  pour 
veiller  sur  le  troupeau  de  Jésus-Christ  ;  vous  qui  avez  reçu  les  clefs  du 
royaume  des  cieux  ;  vous  qui  êtes  la  pierre  sur  laquelle  l'Eglise  catho- 
lique est  bâtie  ;  car  vous  êtes  Pierre  puisque  vous  remplissez  son  siège... 
Venez  à  notre  secours.  »  Le  Pape  ayant  excommunié  les  iconoclastes,  le 
bienheureux  Théodore  le  félicite  de  son  zèle  et  lui  dit  :  «  Vous  êtes  dès 
le  commencement  la  source  pure  de  la  foi  orthodoxe  ;  vous  êtes  le  port 
assuré  de  la  foi  universelle,  son  asile  contre  les  tempêtes  de  l'hérésie, 
et  la  ville  de  refuge  choisie  de  Dieu  pour  le  salut  de  ses  enfants.  » 
(Epît.  III  et  xxxiv.)  Les  écrits  de  Théodore  contribuèrent  à  faire  con- 
damner l'hérésie  par  les  cinq  patriarches  d'Orient. 

Théodore  et  Nicolas,  son  disciple,  eurent  le  bonheur  de  convertir 
plusieurs  iconoclastes  ;  mais  ce  zèle  leur  attira  les  plus  cruels  tourments. 
Suspendus  en  l'air,  ils  reçurent  cent  coups  de  fouet  chacun  ;  ils 
furent  ensuite  renfermés  dans  un  cachot  obscur  et  malsain,  sans  voir 
personne,  endurant  la  faim,  la  soif  et  le  froid.  Ils  y  restèrent  trois  ans 
et  Théodore  s'étonnait  de  n'avoir  pas  succombé  à  de  si  cruelles  souf- 
frances. (Ep.  xxxiv.)  Une  lettre  de  notre  saint,  interceptée,  lui  attira,  et 
à  son  disciple  qui  l'avait  écrite,  une  nouvelle  fustigation  sous  laquelle 
les  deux  serviteurs  de  Dieu  devaient  succomber  ;  mais  la  Providence 
ne  le  permit  pas,  et  ils  furent  envoyés  à  Smyrne  et  remis  entre  les 


414  12  NOVEMBRE. 

mains  de  l'évèque  iconoclaste  qui  les  tint  dans  un  cachot  sous  terre 
dix-huit  mois  durant  et  leur  fit  donner  de  nouveaux  coups  de  fouet. 

Une  nouvelle  révolution  renversa  Léon  l'Arménien  le  24  décemhre  82(J 
et  donna  l'empire  à  Michel  le  Bt^gue,  hérétique  d'une  nouvelle  espèce, 
qui  aflecta  d'abord  de  la  modération,  mais  ne  tarda  pas  à  montrer  la 
haine  furieuse  qu'il  portait  aux  catholiques.  Mais  dans  les  premiers 
moments-  il  rappela  les  exilés,  entre  autres  le  bienheureux  Théodore 
qui  depuis  sept  ans  soullVait  les  horreurs  de  la  prison.  Le  saint  écrivit 
à  l'empereur  i)our  le  remercier  et  le  presser  de  demeurer  dans  l'union 
avec  l'Eglise  romaine  mère  et  maîtresse  de  toutes  les  autres. 

Michel  ferma  son  cœur  et  son  esprit  à  ces  avertissements.  Il  se  décla- 
ra contre  les  saintes  images,  voulant  les  exclure  absolument  de  Constan- 
tinople.  Alors  saint  Tliéodore  se  retira  avec  ses  disciples  dans  la  pénin- 
sule de  Saint-Tryphon.  Il  y  tomba  malade  au  commencement  de 
novembre  et  dicta  son  testament  en  présence  de  plusieurs  évêques  et 
autres  personnages  de  piété  qui  étaient  venus  le  visiter.  Après  avoir  reçu 
les  derniers  sacrements,  durant  que  les  moines  placés  autour  de  sa 
couche  récitaient  les  prières  des  agonisants,  il  expira  doucement  à  l'âge 
de  soixante-huit  ans,  le  11  novembre  82i>.  Dix-huit  ans  après  son  corps  fut 
transporté  au  monastère  de  Stude.  Sa  fête  se  célèbre  chez  les  Latins  le 
12  novembre. 

Saint  Théodore  Studite  a  laissé  des  écrits  d'une  grande  importance  : 
1°  Deux  testaments  ;  le  second  surtout  donne  des  renseignements  d'un 
grand  prix  pour  l'histoire  monastique.  2°  Les  Antirrheutiques  ou  invec- 
tives contre  les  iconoclastes.  3°  Deux  livres  de  lettres  et  cent  vingt-trois 
épigrammes  iambiques  ;  un  éloge  funèbre  de  saint  Platon,  un  discours 
sur  l'adoration  de  la  croix,  des  panégyriques  de  saint  Barthélémy  et  de 
saint  Jean  l'Evangéliste;  un  discours  sur  la  troisième  découverte  du  chef 
de  saint  Jean-Baptiste  :  quant  au  Canon  ou  hymme  en  huit  odes  sur  les 
saintes  images,  il  ne  peut  être  attribué  à  saint  Théodore  Studite,  car  il 
fut  composé  avant  la  lin  de  la  persécution  des  iconoclastes.  4°  Les 
grandes  et  les  petites  Catéchèses  sont  l'œuvre  principale  de  saint  Théo- 
dore et  contiennent  les  instructions  qu'il  faisait  à  ses  moines.  Personne 
n'a  écrit  d'une  manière  plus  solide  sur  le  culte  des  images. 

Les  œuvres  de  saint  Théodore  Studite  publiées  par  le  P.  Sirmond 
forment  1  vol.  in-fol.  Les  Bénédictins  D.  Tassin  et  D.  Toustain  avaient 
préparé  une  édition  complète,  mais  qui  n'a  pas  paru.  Plusieurs  ouvrages 
de  saint  Théodore  sont  perdus.  L'édition  de  Sirmond  a  été  reproduite 
dans  la  Patrologie  grecque  de  Mignc,  t.  xcix. 

Le  cardinal  Mai  a  parlé  d'un  Typiciim  qui  porte  le  nom  de  saint 
Théodore  Studite  (Nova  lîibliotheca  Patrum,  t.  iv,  p.  446);  mais  le 
P.  Théodore  Toscani,  moine  basilien  de  Grotta-Ferrata,  a  fait  connaître 
plus  complètement  cet  ouvrage  dans  le  livre  qu'il  a  donné  lui-même 
sous  ce  titre  :  AclTypica  Grsecorurn  ac  prœsertim  ad  Typicum  Crypoto- 
ferratcnse  S.  Batholomœl  abbatis,  animadvcrsiones.  Rome,  imprimerie 
de  la  Propagande,  1864,  gr.  in-4o. 

La  Yie  de  saint  Théodore  par  le  moine  Michel  n'a  pas  encore  été 


SAINT  AURÈLE,  ÉVÊQUE  DU  PUY  ;  SAINT  É.NULIKN.         415 

I-ubliée:  celle  qu'on  a  imprimée  (Paris,  1696,  et  Venise,  1728)  sous  son 
nom  est  en  réalité  anonyme.  Ses  œuvres  et  surtout  ses  lettres  sont  la 
source  la  plus  sûre  et  la  plus  féconde.  Il  existe  une  Vie  très  bonne  par 
aint  Naucrace  qui  gouverna  le  monastère  de  Stude  de  826  à  S4S. 

Ceillier.  —  Histoire  des  auteurs  ecclésiastiques,  t.  xviii.  p.  489-519, 
-.90-1. 

Patrologia  gra?ca,  t.  xcix. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1611  et  21 7ô. 


SAINT  AURÈLE,  EVEQUE  DU  PUY. 

595. 

Les  anciens  diptyques  du  diocèse  du  Puy  donnent  le  titre  de  saint  à 
Aurèle  qui  occupait  le  siège  de  cette  Eglise  dès  l'année  591  ;  mais  n'in- 
diquent pas  le  jour  où  sa  mémoire  était  honorée  d'un  culte  religieux.  Il 
est  très  probable  que  c'est  de  lui  que  parle  la  Vie  de  saint  Junien,  abbé 
de  Maire  puis  de  Noaillé,  au  diocèse  de  Poitiers.  Aurèle  était  alors 
leude  du  roi  Clotaire  et  il  fut  chargé  de  faire  comparaître  saint  Junien, 
faussement  accusé,  devant  le  roi.  Il  s'acquitta  de  sa  mission  avec  tous 
les  égards  et  la  délicatesse  d'un  saint  traitant  avec  un  autre  saint. 

Saint  Aurèle,  Aurelius,  mourut  en  595,  après  avoir  gouverné  l'Eglise 
du  Puy  avec  une  éminente  sainteté  et  des  fruits  abondants  de  salut 
pour  son  peuple. 

Saint  Grégoire  de  Tours.  —  Hist.  eccl.  Franc,  lib.  x,  cap.  25. 

GalliaChristiana(nova),  t.  ii,  col.  690-1. 

Acta  Sanctorum  0.  S.  B.,  Sœc.  i,  p.  292  et  seq. 

Acta  Sanctorum  Boll.  13  aug.,  t.  m,  p.  39  et  seq. 

Théodore.  —  Histoire  de  l'Eglise  de  Xotre-Dame  du  Puv.  Le  Puv, 
1693. 


SAINT  EMILIEN  OU  MILHAN  DE  LA  COGOLLA, 

apôtre   de   la   règle   de    saint   benoît   en   ESPAGNE. 

574. 

La  question  des  origines  de  l'ordre  de  Saint-Benoît,  en  Espagne,  a 
été  plusieurs  fois  débattue  par  les  historiens  ecclésiastiques  et  monas- 
tiques. Arnold  Wion  et  Antoine  Yèpès  s'étaient  peut-être  montrés  trop 
aflirmatifs,  et  la  vérité  de  plusieurs  de  leurs  assertions  a  été  révoquée 
en  doute.  Tout  récemment  encore  MM.  Silès  (Recherches  sur  l'origine  et 
les  progrès  du  monarchisme  en  Espagne),  et  Vicente  de  la  Fuente 
(Historia  ecclesiastica,  t.  ii.  p.  192),  en  étaient  venus  à  affirmer  que 
l'ordre  de  Saint-Benoît  n'avait  pas  eu  droit  de  cité  en  Espagne  avant 


416  12  NOVEMBRE. 

le  vm''  siècle.  Le  R.  P.  Toribio  Minguella,  augustin.  a  prouvé  combien 
ce  sentiment  s'éloigne  de  la  vérité. 

S.  Bradlio  de  Sarag.  —  Vie  de  saint  Milhan,  dans  Patrologia  latina 
(Migne),  t.  lxxx. 

D.  Mabillox.  —  Acta  Sanctçrum  0.  S.  Bened.,  Sseciil.  i,  p.  205. 

Florez.  —  Espafia  Sagrada  (1781),  t.  xxxiii,  p.  414-5. 

Goxox.-  —  Vitti?  Patrum  occid.  (1G25),  in-fol.,  p.  70. 

Villanueva.  —  Viage  liter.  Espaiia  (1804),  t.  m,  p.  313-7. 

L'Intermédiaire  (1864),  t.  i,  p.  259,  292. 

Plaine,  dans  le  Polybiblion,  t.  xxxviii,  p.  137-8. 

Marlvxa.  —  Histoire  d'Espagne,  liv.  v,  chap.  9. 

Saxdoval.  —  Traité  tle  la  fondation  des  monastères  en  Espagne. 

ToRiBÎo  Mixguella.  —  San  Millân  de  la  Cogolla.  Estudios  historico- 
religiosos  acerca  de  la  patria,  estâdo  y  vida  de  san  Millân  por  Fray 
Toribio  Minguella  de  la  Merced,  agostino  recolecto  de  las  misioues  de 
Filipinas.  Madrid,  Aguado.  In-S*',  1883. 


BARTHÉLÉMY  DE  DON  ADIEU  DE  GRIEST, 

ÉVÈQUE   DE    COinnXGES,    MORT   EN    ODEUR  DE   SAINTETÉ. 

1637. 

(P.  Boll.  XV.  691.) 

Ce  vertueux  évêque  que  les  populations  de  la  Gascogne  continuent 
d'invoquer  avec  confiance  sera  sans  doute  un  jour  élevé  sur  les  autels. 

Avant  d'entrer  dans  les  ordres,  il  porta  les  armes  et  fut  pendant 
quelque  temps  gouverneur  de  Domfront,  dans  le  Passais,  au  diocèse  du 
Mans. 

Il  releva  pour  ainsi  dire  le  catholicisme  dans  le  diocèse  de  Saint- 
Bertrand  de  Comminges  où  les  guerres  de  religion  avaient  causé  de 
grands  ravages. 

MoLiNiER.  —  Vie  de  Barthélemi  de  Donadieu  de  Griest,  par  Etienne 
M Paris,  1639,  in-8°.  Ouvrage  rempli  de  choses  inutiles,  mais  ren- 
fermant aussi  beaucoup  de  détails  précieux. 

Gallia  Christiana  (nova),  t.  i,  col.  1107,  1110:  t.  xiii,  col.  311. 


SAINT    KILIEN,    ÉVÈQUE;    SAINTE   MAXELLENDE,    MARTYRE.  417 


XIII«  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SAINT  KILIEN,  EVEQUE,  MISSIONNAIRE  DE  L'ARTOIS, 

DE  l'ordre  de  saint-benoît. 
Vers  669. 

(P.  Boll.  xiii.  370.) 

Saint  Kilien,  Kilian,  Kula.  Chilianus,  C/ulle?ius,  Kilaniis,  Kilianus, 
était  irlandais  d'origine  et  moine  bénédictin.  II  fut  ordonné  évèque  et 
exerça  les  fonctions  de  missionnaire  dans  l'Artois  et  les  contrées  voi- 
sines. Il  mourut  à  Aubigny  le  13  novembre  vers  l'an  669. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum.  p.  746-7. 

Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  ad  an.  669. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  671-3. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  689-694. 

Cuvillier  (A.).  —  Histoire  de  saint  Kilien,  évêque,  missionnaire  de 
l'Artois,  au  vii^  siècle.  Lille,  1861.  In-12. 

CoRBLET.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  iv,  p.  382-5. 

Tanner.  —  Bibliot.  Britannica-hibernica  (1749),  n.  455. 


SAINTE  MAXELLENDE  OU  MAXELLINDE, 

MARTYRE   A   CAUDRY,    EN   CAMBRÉSIS. 

670. 

(P.  Boll.  uni.  378.) 

Sainte  Maxellende,  Maxellendis,  vierge  de  Caudry,  fut  tuée  par  un 

une  homme  furieux  de  l'avoir  vue  résister  à  ses  avances  passionnées. 

Sainte  Maxellende  est  patronne  de  Caudry  et  d'une  chapelle  de  l'église 
cathédrale  de  Cambrai. 

Sainte  Maxellende  est  caractérisée  par  l'épée. 

Il  n'existe  pas  d'Actes  très  anciens  ;  mais  les  martyrologes  en  parlent 
et  les  monuments  locaux  confirment  la  tradition. 

Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  m,  p.  566-580. 

Leçons  de  l'office,  dans  le  Propre  de  Cambrai. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  673. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  689-694. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Vios  dos  Saiiits,  éd.  Lille,  t.  v,  p.  337-8. 

BuLTEAU.  —  La  châsse  ou  fierté  de  Caudry,  destinée  à  renfermer  en 
1361  les  reliques  de  sainte  Maxellende  et  de  sainte  Sare,  donnée  en  1621 

Sbp.  aux  Vies  des  Saints.  —  To.mb  IH.  27 


418  13  NOVEMBRE. 

à  l'abbaye  bénédictine  de  Saint-André  de  Cateau,  dans  les  Mémoires 
de  la  Société  d'émulation  de  Cambrai,  t.  xxxvi,  1879  ;  Cambrai,  1880. 
p.  33-64.  Cette  châsse  est  un  travail  anglais  du  xiv^  siècle. 

HouDOY  (JulesV  —  Histoire  artistique  de  la  cathédrale  de  Cambrai. 
In-8^  p.  o8.  4-2.  149.  Détails  sur  le  culte. 


SAINT  DIDACE  OU  DIEGO,  DE  SAINT-NICOLAS,  CONFESSEUR. 

FRÈRE   LA.I,    DES   FRÈRES-MINEURS   DE   l'OBSEIÎVANCE. 

1463. 

(P.  Boll.  xni.  3S3.) 

Saint  Didace  ou  Diego,  qui  en  espagnol  est  la  même  chose  que  Jac- 
ques, naquit  au  diocèse  de  Séville,  embrassa  d'abord  la  vie  érémitique, 
puis  la  vie  religieuse  dans  l'ordre  séraphique.  Il  y  brilla  d'un  éclat 
singulier  par  ses  vertus  et  ses  miracles.  11  fut  envoyé  aux  îles  Canaries 
et  ensuite  à  Rome  où  il  remplit  roffice  d'infirmier  dans  le  couvent  d( 
l'Ara  Cœli.  Il  y  mourut  le  12  novembre  1463. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  16,  n.  2;  c.  17, 
II.  1  ;  c.  20,  n.  9  et  passim.  La  cause  de  saint  Didace  est  traitée  fort  au 
long. 

Pierre  Galesini  et  François  Pégna.  —  Histoire  de  la  vie  de  et  des 
miracles  de  saint  Didace.  Rome,  1588.  In-4'\  Ce  livre  fut  écrit  par 
ordre  du  pape  Sixte  V,  et  il  est  en  latin. 

L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  263-272. 

Nota.  —  L'ordre  de  Saint-François  compte  en  Espagne  vingt-cinq 
bienheureux  ou  saints  qui  tous  appartiennent  à  l'observance. 

Le  Vénérable  Diego-Joseph  de  Cadix,  prêtre  capucin,  mort  en  1801, 
sera  probablement  bientôt  élevé  sur  les  autels,  car  le  décret  reconnais- 
sant l'héroïcité  des  vertus  a  été  rendu  le  24  mai  1884. 

Analecta  juris  pontificii,  1884,  fol.  761-3. 

Le  Monde,  1-3  février  1884. 


SAINT  STANISLAS  KOSTKA  DE  POLOGNE. 

NOVICE   DE    LA   COMPAGNIE   DE   JÉSUS. 

1568. 

(P.  Boll.  XIII.  388.) 

Saint  Stanislas  Kostka,  Stanislaiis,  naquit  le  28  octobre  1550;  à 
quatorze  ans  il  alla  à  Vienne  pour  suivre  les  cours  du  collège  des 
Jésuites  ;  lorsque  le  pensionnat  dans  lequel  il  vivait  pieusement  sous  la 
conduite  des  llls  de  saint  Ignace  fut  retiré  à  ces  maîtres,  en  1564,  il  eut 


SAINT  BRICE,  ÉVÊQUE  DJ-:  TOURS.  419 

à  subir  de  rudes  épreuves  pour  sa  piété.  Après  une  maladie  qui  le 
conduisit  aux  portes  du  tombeau,  il  fut  reçu  dans  la  Compagnie  de 
Jésus  par  le  bienheureux  Pierre  Canisius  et  envoyé  à  Rome  où  il 
reçut  l'entrée  définitive  de  saint  François  Borgia,  en  1567.  Il  tomba 
malade  le  10  août  1568  et  mourut  le  15,  en  la  fête  de  l'Assomption,  Son 
corps  repose  à  Rome  dans  l'église  de  Saint-André  au  Quirinal,  sous 
l'autel  de  sa  chapelle,  et  l'on  conserve  dans  l'édilice  voisin  la  cellule 
où  il  mourut  et  qui  a  été  changée  en  chapelle. 

Pie  VII  et  Léon  XII  ont  accordé  des  indulgences  aux  fidèles  qui 
fout  le  pieux  exercice  des  dix  dimanches  avant  la  fête  de  saint  Stanislas 
Kostka,  ou  qui  pratiquent  d'autres  exercices  en  l'honneur  du  même 
saint.  Pie  IX  par  deux  décrets  du  22  mars  1847  et  du  10  juillet  1854  a 
beaucoup  augmenté  ces  faveurs.  Analecta  juris  pontiflcii,  iii°  série 
(1858),  col.  1104-1105. 

Saint  Stanislas  Kostka  est  patron  de  la  Pologne,  de  Limbourg,  de 
Lublin,  Gnesne;  on  l'invoque  contre  les  palpitations  de  cœur  et  pour 
les  cas  désespérés. 

Les  Pères  Sacchini  et  Bartholi  ont  écrit  la  Vie  de  saint  Stanislas 
Kostka  en  italien.  Ils  avaient  vécu  avec  le  serviteur  de  Dieu  et  toutes 
les  Vies  qui  ont  parlé  de  lui  ont  été  tirées  de  ce  livre  pour  ce  qu'elles 
ont  d'exact. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  17,  n.  8; 
G.  18,  n.  2  et  passim.  Tout  ce  qui  concerne  la  canonisation  de  saint 
Stanislas  est  traité  fort  au  long. 

Deynoodt  (François).  —  La  glorieuse  couronne  de  la  Compagnie  de 
Jésus,  p.  147-175. 

Vie  de  saint  Stanislas  Kostka;  lettres  d'un  frère  à  ses  sœurs,  par 
A.  de  Blanche.  Paris,  Waille.  1845.  In-12. 

Vie  de  salut  Stanislas  Kostka,  de  la  Compagnie  de  .Jésus,  par  S.  Van 
den  Anker,  Amsterdam,  1868.  1  vol.  in-8o  Texte  hoUandai?. 

D'Orléans  (le  P.).  —  Vie  de  saint  Stanislas  Kostka.  Paris,  1672. 
Souvent  réimprimée. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  41,  57,  70,  86,  631  et 
passim. 


SAINT  BRICE,  EVÉQUE  DE  TOURS. 

Vers  443. 

(P.  Boll.  xui.  395.) 

Saint  Brice,  Brictius,  Briccius,  devint  évêque  de  Tours  après  la 
mort  de  saint  Martin  vers  l'an  396  ou  400  et  mourut  le  13  novembre 
vers  l'an  443. 

Saint  Brice  est  surtout  connu  par  la  Vie  de  saint  ^lartin  quoique 
Grégoire  de  Tours  en  parle  et  qu'il  nous  reste  une  Vie  ancienne. 


420  lî>  NOVEMBRE. 

Saint  Brice  est  patron  de  diverses  paroisses  ou  cliapelles  en  Tou- 
raine,  dans  le  Maine,  en  Périgord  et  ailleurs.  Il  est  invoqué  contre  les 
maux  de  ventre. 

Gjeiégoire  de  Tours.  —  Hist.  eccles.  Franc,  lib.  ii,  c.  '21  ;  lib.  x, 
C.31. 

SuRiDS.  —  Vitse  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  315-3. 

Analecta  Bollandiana,  t.  i,  p.  499. 

Acta  Sanctorum  BoU.  Jun.,  t.  vu,  p.  671-3. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  689-694. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  577. 

Baronits.  —  Annales  écoles.,  ad  an.  43"2,  n.  87  et  88. 

Pagi.  —  Critica  Baronii,  ad  an.  443,  n.  10. 

Lecointe.  —  Annales  eccles.  Francorum,  ad  an.  443. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  8. 

Martène.  —  Hist.  de  l'abbaye  de  Marmoutier,  t.  i,  p.  61,  69,  70, 
71,  95. 


SAINT  QUINTIEN, 

ÉVÊQUE  DE  rodez  ET  DE  CLERMONT. 

Vers  527. 

(P.  Boll.  XIII.  390.) 

Saint  Quintien,  Quintianus^  évêque  de  Rodez,  au  plus  tard  à  partir 
de  l'année  506  où  il  assista  au  concile  d'Agde,  Agathense,  le  11  septem- 
bre ;  il  siégea  en  511,  le  10  juillet,  au  premier  concile  d'Orléans.  Il  ne 
tarda  pas  beaucoup  à  être  chassé  de  son  siège,  et  en  515  il  fut  établi  sur 
celui  de  Clermont.  Il  l'occupa  jusqu'en  527  environ. 

S.  Grégoire  de  Tours.  —  Yitte  Patrum,  cap.  4. 

SuRius.  —  Vitae  Sanctorum,  13  nov.,  t.  vi,  p.  322  (2«  édit.). 

DoM  Bouquet.  —  Rerum  gallicarum  Scriptores,  t.  m,  p.  408. 

Gallia  Christiana,  1. 1,  col.  198  et  seq.  ;  t.  ii,  col.  227  et  seq. 

Du  Tems.  —  Le  clergé  de  France,  1. 1,  p.  171  ;  t.  m,  p.  123  et  suiv. 

Savarox.  —  Antiquités  de  Clermont,  Clermont,  1607. 

Qq>^-od.  —  Chronologie  des  évèques  de  Clermont.  Clermont-Ferrand, 

1833,  in-4«. 

Lambert  Elis,  —  Histoire  de  l'Eglise  d'Auvergne  jusqu'en  1560. 
Clermont,  1855,  3  vol.  in-8o. 

Servières  (L.),  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Rouergue.  In-8°,  1874, 
p.  38-41. 

Idem.  —  Vies  des  saints  du  Rouergue  (1873).  In-12. 

Patrologia  latina,  t.  Lxxxvm,  col.  519-520.  Dans  les  remarques  sur  la 
Vie  de  saint  Amans  par  Venance  Fortunat. 


SAINT    DALM.VS,    ÉVKQUE  ;    SAINT   NICOLAS   l"   LE   GK.VND,    l'Al'i:.       421 

SAINT  DALMAS,  KVÈQUE  DE  RODEZ. 

580  ou  581. 

(P.  Boll.  \m.  307.) 

Saint  Dalmas.  Dalmatim,  occupa  le  siège  de  Rodez  durant  soixante 
cinq  ans,  de  515  à  580  ou  581.  Il  fut  un  parfait  modèle  de  toutes  les 
vertus  épiscopales  comme  en  témoigne  son  contemporain  saint  Gré- 
goire de  Tours. 

Il  réclama  avec  force  contre  l'usurpation  d'une  partie  de  son  diocèse 
qui  avait  été  détachée  par  le  roi  d'Austrasie.  Sigebert,  pour  former  le 
territoire  d'un  nouvel  évêché  établi  à  Arisitum.  (Grégoire  de  Tours, 
Historia  Francorum,  liv.  v,  cliap.  5.)  Parmi  les  évèques  de  ce  nouveau 
siège  on  signale  saint  Déothaire,  nommé  à  l'évêché  d' Arisitum  en  531, 
frère  d'Ausbert,  maire  du  palais  à  Metz  et  qui  donna  tous  ses  biens  à 
Jésus-Christ,  dit  la  Vie  de  saint  Arnoul,  évèque  de  Metz.  Il  mourut 
vers  569  ou  572.  On  désigna  ensuite  saint  Mondépjc  ou  Mondry,  de  la 
puissante  famille  des  Ferréols. 

Grégoire  de  Tours.  —  Historia  Francorum,  lib.  v,  c.  5. 

Pertz.  —  Scriptores,  t.  ii,  p.  310  ;  t.  x,  p.  5"28. 

LoNGNON.  —  La  Gaule  au  vi«  siècle,  p.  538-543. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  198  et  seq. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun,,  t.  vu.  p.  673. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  689-694. 

Seryières.  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Rouergue,  p.  42  et  suiv. 

Idem.  —  Saint  Tarcisse,  p.  23-35. 


SAINT  NICOLAS  I"  LE  GRAND,  PAPE  ET  CONFESSEUR. 

867. 

(P.  BoU.  XIII.  39S.) 

Saint  Nicolas  P%  Nicolaus.,  surnommé  le  Grand,  était  romain  d'ori- 
gine et  fut  le  cent  septième  pape.  Il  fut  élu  au  mois  d'avril  858  et  fut 
sacré  le  24  du  même  mois  dans  l'église  de  Saint-Pierre.  Il  mourut 
le  lo  novembre  867.  Son  corps  repose  dans  la  crypte  de  Saint-Pierre 
au  Vatican.  Ce  pape  accomplit  les  choses  les  plus  grandes  et  se  mon- 
tra aussi  zélé  que  ferme  et  éclairé.  Il  soutint  saint  Ignace  contre  l'usur- 
pateur Photius  et  contribua  à  la  conversion  de  Bogoris,  roi  des  Bul- 
gares et  de  toute  la  nation. 

II  reste  une  Vie  ancienne  de  saint  Nicolas  P'"  qu'on  attribue  à  Pan- 
dulphe  de  Pise,  mais  surtout  deux  cent  quatorze  lettres  qui  sont  la 
source  la  plus  sûre  et  la  plus  abondante  pour  son  histoire. 


422  13  NOVEMBRE. 

MuRATORi.  —  Scriptores  rerum  italicarum,  t.  m,  part,  ii,  p.  301-305. 

Jaffé.  —  Regesta  Romanorum  Pontiliciim,  2<^  éd.,  p.  341-368. 

Pitra(S.  E.  le  card.).  —  Analecta  novissima,  1. 1  (1885),  p.  113-4. 

Patrologia  latina,  t.  cxix,  col.  763;  cxxviii,  col.  1357-1380;  cxxix. 
col.  1011. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  7.  n.  44  : 
lib.  III,  c.  32,  n.  35  et  passim. 

Sancti  Nicolai  I  vitce  Synopsis,  composée  par  D.  Pierre  Coustant  et 
publiée  dans  les  Analecta  juris  pontificii,  avec  une  analyse  de  l'édition 
des  lettres  du  saint  pape  préparée  par  le  même  savant.  Analecta  juris 
pontificii,  x^  série  (1869),  col.  47-176. 

Félix  Rocquain.  —  La  papauté  au  moyen  âge.  Nicolas  P"",  Gré-. 
goire  VU,  Innocent  III,  Boniface  VIII  ;  étude  sur  le  pouvoir  pontifical. 
Paris,  Didier.  1882.  In-8°.  Ce  livre,  écrit  par  un  libre-penseur,  ne  peut, 
pas  être  impartial  ;  il  rend  cependant  en  beaucoup  de  points  justice 
saint  Nicolas  et  à  saint  Grégoire  VII;  il  est  moins  juste  à  l'égard  d'Inl 
nocent  III  et  de  Boniface  VIII  qui  défendaient  les  mêmes  principesi 
Cfr.  Revue  des  sciences  ecclésiastiques,  t.  xlviii  (1883),  p.  125  et  suiv^j 

PoïTHAST.  —  Biblioth.  hist.  medii  œvi,  p.  828. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1640.  f  j 


SAINT  JEAN  SCOT, 

ÉVÈQUE  DE  MECKLEMBOURG  ET   MARTYR. 
1066. 

Saint  Jean,  surnommé  le  Scot  vraisemblablement  parce  qu'il  était 
d'origine  écossaise,  fut  le  premier  évêque  de  Mecklembourg,  de  1052 
au  13  novembre  1066.  Durant  quatorze  ans  il  ne  cessa  de  travailler  avec 
un  zèle  infatigable  à  détruire  l'empire  du  démon  dans  l'âme  des  habi- 
tants de  la  Basse-Saxe,  qui  était  alors  le  royaume  des  Vandales.  Ses 
travaux  portèrent  leurs  fruits,  il  eut  le  bonheur  d'attirer  une  partie  de 
ce  peuple  à  la  connaissance  de  la  vérité  et  au  culte  du  vrai  Dieu.  Par 
ses  travaux  aussi  il  conquit  la  grâce  du  martyre.  En  efîet,  ceux  qui 
restaient  attachés  à  leurs  vieilles  superstitions  lui  donnèrent  la  mort 
en  haine  de  la  religion  qu'il  annonçait. 

La  persécution  fut  si  violente  que  le  siège  épiscopal  resta  longtemps 
vacant;  des  historiens  disent  durant  quatre-vingt-quatre  ans. 

Saint  Jean  Scot  est  honoré  le  13  novembre. 

Voir  les  ouvrages  de  Jul.  Wiggers  (1840),  G.  C.  F.  Lisch  (1841-1846) 
et  Fr.  Boll  sur  l'histoire  de  l'Eglise  de  Mecklembourg  et  de  Schwerin 
(en  allemand). 

Gams.  —  Séries  episcoporum  (1873;,  in-4°,  p.  310. 


SAINT    MITRE   OU    MEURE.    MARTYR.  'i'2'A 


SAINT   MITRE   OU   MERRE, 

MARTYR  A  AIX  EN  PROVENCE. 

Vers  312. 

(P.  Bail.  xui.  367.) 

Saint  Mitre,  Mitrius,  Metrias,  endura  avec  un  grand  courage  les 
tourments  que  lui  firent  subir  les  persécuteurs  du  nom  chrétien, 
yraisemblablement  durant  la  persécution  de  Dioclétien  (303-313).  Il  est 
vraisemblable  aussi  qu'il  ne  mourut  pas  dans  les  sujjplices  mêmes, 
mais  des  suites,  car  Grégoire  de  Tours  lui  donne  le  titre  de  confesseur 
et  d'autres  documents  celui  de  martyr.  A  l'époque  où  vivait  l'historien 
des  Francs  il  existait  une  Vie  de  saint  Mitre  et  il  y  renvoie  ses  lecteurs. 
il  se  contente  de  rappeler  les  nombreux  miracles  qui  s'opéraient  à  son 
tombeau  ù  Aix  en  Provence. 

Saint  Mitre  est  le  principal  patron  d'Aix.  Son  corps,  d'abord  inhumé 
hors  des  murs  de  la  ville,  fut  transféré  en  1383  dans  l'église  métropo- 
litaine. Au  moment  de  la  révolution,  ses  reliques  furent  soustraites  à 
la  profanation.  En  1820,  de  Bausset-Roquefort,  archevêque  d'Aix.  re- 
connut ces  reliques  pour  authentiques,  les  déposa  dans  une  châsse  de 
bronze  doré  et  les  exposa  à  la  vénération  des  fidèles. 

Saint  Mitre  est  patron  d'Aix  en  Provence  et  il  est  honoré  comme 
protecteur  des  vignes,  de  là  vient  que  dans  les  œuvres  d'art  il  est 
caractérisé  par  une  vigne  ou  des  raisins.  D'autres  fois  on  lui  donne  pour 
attribut  une  tète  coupée,  ce  qui  n'est  peut-être  pas  historiquement 
vrai. 

Grégoire  de  Tours.  —  De  gloria  confessorum,  c.  71. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vii,  p.  671-3. 

Patrologia  latiua,  t.  cxxiv,  col.  689-694. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  577-9. 

Officia  propria  Ecclesiae  Aquensis,  1810.  Ce  Propre,  publié  par 
Champion  de  Cicé,  archevêque  d'Aix,  rapporte  que  saint  Mitre  était 
grec  de  nation,  noble  et  riche  ;  qu'il  quitta  tout  par  amour  de  la  pau- 
vreté évangélique  ;*'qu'étant  venu  à  Aix  il  se  fit  serviteur  du  gouverveur 
qui  était  païen,  pour  tâcher  de  le  gagner  à  Jésus-Christ,  et  que  ce  fut 
ce  gouverneur  qui  le  condamna  à  mort.  Il  est  à  craindre  que  ces 
données  n'aient  pas  de  fondement  solide.  —  Il  existe  un  office  propre 
de  saint  Mitre  dans  les  anciens  livres  liturgiques  d'Aix,  les  antiennes 
et  les  répons  sont  rimes  et  à  cadence  comme  les  offices  dominicains 
de  l'218.  Un  bréviaire  d'Aix  de  la  fin  du  xiv^  siècle  porte  un  office 
propre  de  saint  Mitre.  L'image  de  ce  saint  est  gravée  sur  le  frontispice 
du  missel  de  1567.  Il  est  représenté  portant  sa  tète  dans  ses  mains. 
Dans  le  bréviaire  de  1627,  la  fête  de  saint  Mitre  est  de  première  classe 
avec  octave.  Il  y  a  aussi  la  fête  de  la  translation.  Dans  le  Propre 


424  13   NOVEMBRE. 

de  1726  on  soutient  encore  la  tradition  qui  fait  venir  saint  Mitre  dans 
les  Gaules  avec  les  saints  de  Béthanie,  saint  Lazare,  sainte  Marie- 
Madeleine,  sainte  Marthe.  (Félix  Guillibert,  Aperçu  sur  l'histoire  de 
l'Eglise  d'Aix....  p.  28  et  suiv.) 


SAINT  EUGENE,  MARTYR  A  DEUIL. 
I"  siècle. 

(P.  Boll.  xm.  369.) 

Saint  Eugène,  disciple  de  saint  Denis,  premier  évêque  de  Paris, 
souffrit  le  martyre  peu  de  temps  après  son  illustre  maître,  à  Deuil, 
près  de  Paris.  Son  corps  fut  porté  ensuite  en  l'abbaye  de  Saint-Denis. 
Selon  une  tradition,  saint  Eugène  fut  le  premier  évêque  de  Tolède  et  il 
faut  le  distinguer  de  saint  Eugène  II  qui  mourut  en  G57  et  dont  les 
œuvres  poétiques  nous  sont  restées.  Quoi  qu'il  en  soit,  en  1148  l'Eglise 
de  Tolède  demanda  à  l'abbaye  de  Saint-Denis  des  reliques  de  saint 
Eugène  et  elle  en  obtint.  En  1761  l'abbaye  accorda  une  partie  des 
reliques  de  saint  Eugène  à  la  paroisse  de  Deuil;  cette  portion  sauvée  de 
la  profanation  durant  la  Révolution  est  toujours  l'objet  de  la  vénération. 

Saint  Eugène  est  mentionné  dans  plusieurs  martyrologes  au  moins 
dès  le  ix^  siècle  et  il  se  trouve  indiqué  au  13  et  au  15  novembre.  Il  est 
patron  de  Deuil,  de  Tolède  (?)  et  aussi  des  meuniers.  Il  a  pour  attributs 
un  bœuf  ou  une  épée.  Cette  épée  indique  le  genre  de  supplice  qu'il 
souffrit  ;  le  bœuf  rappelle  ce  fait  que  rien  ne  put  tirer  son  corps  du 
lîeu  où  il  avait  souffert. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  671-3. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  689-694. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  577. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  138,  614,  647  et  668. 

Florez.  —  Espana  sagrada,  t.  m,  p.  167-175. 

Passio  sancti  Eugenii  martyris,  dans  Analecta  Bollandiana,  t.  ii. 
p.  181-9.  Translatio  S.  Eugenii  Toletani  ad  monasterium  Broniense, 
Ibidem,  t.  m,  p.  29-68. 

Revue  de  Gascogne,  t.  xxv  (1884),  p.  439.  En  1565,  le  roi  de  France 
demande  encore  des  reliques  de  saint  Eugène  et  les  envoie  en  Espagne. 

Beaupré  (avocat,  docteur  en  droit...).  — Vie  et  culte  de  saint  Eugène. 
Paris,  Chaix,  1856. 

Pour  saint  Eugène  II,  évêque  de  Tolède  et  écrivain,  voir  S.  Ildefonse, 
De  Scriptoribus  ecclesiasticis.  c.  05. 

Mauillox.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xiii,  n.  36  ;  lib.  xv,  n.  8. 

Baronius.  —  Annales  eccles.,  ad  an.  657,  n.  37  et  seq. 

Pagi.  —  Critica  Baronii,  ad  an.  657,  n.  10. 

SiRMOND,  —  Opéra  varia.  Parisiis,  1696,  t.  ir,  p.  879. 

LoRExzAXA.  — •  Collectio  SS.  Patrum  Ecclesise  Toletance.  Matriti, 
1782,  t.  I,  p.  20. 


DÉODAT  DE  ROUEUGUE,  NICOLAS  DE  SEBEMCO,  ETC.:  ^.  L.VLllENT.     425 

Patrologia  latina  (Mif(ne),  t.  lxxxiii,  col.  359. 

Benoît  XIV.  —  De  Cauonizatioiie  Sanctorura,  lib.  iv,  p.  ii,  c.  7,  ii.  3; 
,-.  1-2,  n.  6. 

CHEVALiiiii.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  G81. 

Razy  (Ernest).  —  Histoire  de  saint  Eugène  et  de  son  époque.  Paris, 
Sarlit,  1859. 

Voir  dans  le  journal  l'Univers  des  10,  13  et  15  novembre  1882,  une 
savante  dissertation  sur  le  lieu  précis  du  martyre  et  sur  le  lac  dans 
lequel  le  saint  martyr  fut  précipité;  était-ce  le  lac  Marchais?  Etait-ce 
le  lac  d'Enghien  ?  Cette  dissertation  parut  au  moment  où  les  paroisses 
de  Deuil,  Groslong  et  Montmagny  élevaient  un  monument  en  l'honneur 
de  saint  Eugène. 


DÉODAT  DE  ROUERGUE,  NICOLAS  DE  SEBENICO, 
ETIENNE  DE  CUNIS  ET  PIERRE  DE  NARRONNE,  MARTYRS. 

1391. 

Les  quatre  frères -mineurs  Déodat  de  Rouergue  (Aquitain),  Nicolas  de 
Sebenico  (Dalmate),  Etienne  de  «  Cunis  »  (Génois)  et  Pierre  de  Nar- 
bonne  (Provençal)  endurèrent  le  martyre  à  Jérusalem,  pour  la  foi  de 
Jésus-Christ,  le  13  novembre  1391.  Un  récit  officiel  de  leur  supplice 
fut  adressé  à  toute  la  chrétienté  et  confirmé  par  le  témoignage  des 
fidèles  de  Jérusalem. 

Ce  récit  vient  d'être  publié  par  M.  Paul  Durrieu  dans  les  Archives 
de  rOrient  latin,  t.  i  (1881),  Paris,  p.  536-546,  d'après  une  double  copie 
des  Archives  du  Vatican. 


XIY^  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SAINT  LAURENT,  ARCHEVÊQUE  DE  DUBLIN. 
1181. 

(P.  BoU.  sut.  401.) 

Saint  Laurent  O'Toole  fut  d'abord  chanoine  régulier,  devint  ensuite 
archevêque  de  Dublin  et  fut  sacré  en  1162.  En  1179  il  fut  créé  légat  en 
Irlande  et  mourut  à  Eu,  en  Normandie,  le  14  novembre  1181.  Il  fut 
canonisé  le  11  décembre  1225. 

Saint  Laurent  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  de  Dublin  et  le  princi- 
pal patron  d'Eu.  Dans  les  ouvrages  d'art  il  est  caractérisé  par  une 
église  ou  par  un  vaisseau. 

Il  reste  sur  la  vie  de  saint  Laurent  deux  documents  de  premier 


426  14  NOVEMBRE. 

ordre  :  une  Vie  écrite  peu  de  temps  après  la  mort  du  saint  évêque  et  la 
bulle  de  canonisation. 

SuRius.  —  Vitai  Sanctorum  (1618),  t.  xi.  p.  331-9.  Vie  originale. 

Bullarium  Romanum,  1. 1,  p.  96. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  15,  n.  12,  13. 
17;  c.  28,  n.  14;  c.  36,  n.  9  et  passim. 

WiLKius.  —  Concilia  Britannire,  t.  i.  p.  619. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1357. 


SAINT  VANNES  OU  VENNE, 

évêque  de  VERDUN. 

529. 

(P.  Boll.  XIII.  40S.) 

Saint  Vannes,  Vito7ius,  Videmis,  devint  évêque  de  Verdun  en  502  et 
mourut  le  9  novembre  529. 

Saint  Vannes  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  de  Verdun.  Il  devint  de 
bonne  heure  patron  d'une  importante  abbaye  de  l'ordre  de  Saint- 
Benoît  fondée  dans  sa  ville  épiscopale  vers  Tan  507  sous  le  patronage 
de  saint  Pierre  et  de  saint  Paul  et  dans  laquelle  il  fut  inhumé.  Ce  fut 
dans  ce  célèbre  monastère  que  prit  naissance  la  réforme  des  Bénédictins 
de  Lorraine,  en  1604,  par  le  Vénérable  dom  Didier  de  la  Cour.  Elle 
rendit  de  très  grands  services  à  l'Eglise  et  elle  est  connue  sous  le  nom 
de  Congrégation  de  Saint-Vannes  et  de  Saint-Hydulphe.  La  Congrégation 
des  Bénédictins  de  France,  fondée  par  Grégoire  XVI  en  1837,  a  étf- 
placée  aussi  sous  le  patronage  de  saint  Vannes. 

Il  reste  sur  la  vie  de  saint  Vannes  des  renseignements  précieux  dans 
la  Vie  de  saint  Euspice  ;  une  histoire  par  le  bienheureux  Richard  de 
Saint-Vannes,  mais  c'est  plutôt  un  discours  moral;  quelques  documents 
liturgiques. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Saec.  vi,  part,  i,  p.  565  et 
313-4. 

SuRius.  —  Vitge  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  236. 

Acta  Sanctorum  Boll.  20  jul.,  t.  5,  p.  72  et  seq. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  1165-6,  1282-7. 

Revue  de  l'Art  chrétien,  1885,  p.  248. 


jj:s  bienheureux  sérapiox  et  GABiimL  FERiiEïTi  d'axcùne.     1'^7 
LE  BIENHEUREUX  SÉRAPION,  RELIGIEUX  DE  LA  MERCI, 

MARTYR  A    ALGER. 

1240. 
(P.  Boll.  XIII.  400.) 

Le  bienheureux  Sérapion,  Serapion,  anglais  de  nation  et  religieux 
,1e  l'ordre  de  iNotre-Dame  de  la  Merci,  souffrit  le  martyre  à  Alger  le 
M  novembre  1240.  Paul  V  et  Urbain  VIII  ont  accordé  des  indulgences 
pour  certains  exercices  de  piété  en  l'honneur  du  B.  Sérapion. 

Pierre  Sumanes  a  écrit  la  Vie  du  B.  Sérapion. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  31,  n.  17  : 
lib.  II,  c.  24,  n.  172, 174  ;  c.  43,  n.  13  et  passim. 

Histoire  de  l'ordre  sacré,  royal  et  militaire  de  Notre-Dame  de  la 
Merci,  rédemption  des  captifs,  par  les  PP.  de  la  Merci  de  la  Congré- 
gation de  Paris.  Amiens,  1685.  1  vol.  in-fol. 

Leçons  de  l'office  propre  dans  le  Bréviaire  de  l'ordre  de  la  Merci. 
Idem  dans  le  Propre  du  diocèse  d'Alger. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  2065.  Indication  des 
sept  Vies  du  B.  Sérapion,  écrites  en  italien  ou  en  espagnol. 

LE  BIENHEUREUX  GABRIEL  FERRETTI  D'ANCONE, 

PRÊTRE,   FRÈRE-MINEUR  DE   l' OBSERVANCE. 

1456. 

(P.  Boll.  xiii.  410.) 

Le  B .  Gabriel  naquit  à  Ancône  de  l'illustre  famille  des  Ferretti.  Il 
embrassa  l'ordre  de  Saint-François  de  l'Observance,  fut  ordonné  prêtre, 
et  remplit  deux  fois  les  fonctions  de  gardien  du  couvent  d'Ancône  et 
même  celles  de  provincial.  Il  mourut  à  Ancône  le  12  novembre  1456. 
Il  fut  assisté  à  ses  derniers  moments  par  le  B.  Georges  d'Albe  et 
saint  Jacques  de  la  Marche,  qui  prononça  ensuite  son  oraison  funèbre. 
Le  corps  du  bienheureux  s'est  conservé  jusqu'à  notre  temps  exempt  de 
corruption.  Benoît  XIV  en  1753  a  approuvé  le  culte  immémorial  qui  lui 
était  rendu.  Sa  fête  se  célèbre  le  14  novembre  dans  l'Observance. 

Procès  de  béatification.  Rome,  1753,  iu-4°. 

Wadding.  —  Annales  Ordinis  Minorum.  Romae  (^1731-45),  t.  x,  p.  68 
et  passim. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  ii,  c.  18,  n.  4; 
c.  20,  n.  9  et  passim. 

L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  274-280. 


428  14  NOVEMBRE. 


LE  BIENHEUREUX  JEAN  LTCCIO  DE  SICILE, 

DE  l'ordre  de  SAINT-DOMINIQUE. 

1514. 

(P.  BoU.  XIII.  411.) 

Bréviaire  dominicain,  office  du  14  novembre. 

LE  P.  JOSEPH  CARVALHO,  JÉSUITE  PORTUGAIS, 

MORT     EN     PRISON     POUR     LA      FOI     A     TANJAOUR     (hINT)0USTAN). 

1701. 

Parti  à  l'âge  de  vingt-trois  ans  pour  le  Maduré,  Joseph  Carvalho  se 
dévoua  durant  vingt  ans  à  des  travaux  et  à  des  austérités  qui  égalaient 
ceux  des  pénitents  les  plus  crucifiés.  Il  acquit  bientôt  un  tel  pouvoir 
sur  les  démons  dont  il  délivrait  fréquemment  les  possédés,  qu'il  devint 
la  terreur  des  prêtres  des  idoles.  Pour  se  conserver  à  ses  néophytes,  il 
fut  obligé  de  vivre  dans  les  forêts,  réduit  à  la  dernière  nécessité.  Enfm 
il  tomba  entre  les  mains  des  satellites  du  roi  de  Tanjaour  avec  son 
compagnon  le  P.  Michel  Bertholdi. 

La  maladie  et  les  privations  l'avaient  déjà  réduit  presque  à  l'extré- 
mité. Plusieurs  fois  il  succomba  durant  la  route  ;  ses  satellites  le  fai- 
saient marcher  en  le  perçant  avec  leurs  lances.  Jeté  dans  un  cachot  de 
la  capitale  et  retenu  par  des  entraves  qui  le  rendaient  immobile,  il  y. 
vécut  encore  quinze  jours,  bénissant  Dieu  de  ses  souffrances,  les  unis- 
sant à  celles  du  divin  Sauveur  et  exhortant  ses  néophytes  et  ses  com- 
pagnons de  captivité  à  tout  souffrir  pour  la  foi;  il  expira  en  priant  Dieu 
pour  ses  bourreaux. 

Elesban  de  Guillermy.  —  Ménologe  de  la  Compagnie  de  Jésus. 
Assistance  de  Portugal,  ii'  p.,  p.  430. 

Les  Missions  catholiques,  t.  xi  (1879),  p.  556. 


LE  VÉNÉRABLE  ETIENNE-THÉODORE  CUENOT, 

ÉVÈQUE  DE   MÉTELLOPOLIS,    MARTYR   EN   COCHINCHINE. 
1861. 

Etienne-Théodore  Cuenot,  né  le  6  février  1802,  au  Bélieu,  diocèse 
de  Besançon,  était  prêtre  lorsqu'il  entra  au  Séminaire  des  Missions- 


LE  VÉXÉRAI5LE  ETIENNE-THÉODORE  CUENOT,  ÉVÈQUE  ET  MAllTYR.     429 

rangères  eu  1827.  Il  lut  envoyé  l'année  suivante  missionnaire  en 

(•hinchine.   Nommé  en  1835  évéque  de  Métellopolis  et  coadjuteur 

Mgr  Taberd,  il  succéda  à  ce  prélat  en  1840  comme  vicaire  aposto- 

(Ue  de  la  Cochinchine. 

Durant  vingt  ans  Etienne-Théodore  déploya  un  zèle  infatigable  que 
ni  les  menaces  ni  les  périls  ne  purent  arrêter.  Sa  charité  relevait  au- 
dessus  de  tout,  même  de  la  maladie. 

Il  fut  arrêté  en  1861  et  condamné  à  mort.  La  sentence  porte  que  «  le 
■lîcf  de  religion  européen  Thé  (nom  annamite  de  Théodore  Cuenot)  est 

au  et  s'est  caché  dans  ce  royaume  depuis  environ  quarante  ans  ;  il  a 
iiièché  la  religion  perverse  en  trompant  le  peuple;  arrêté  et  interrogé. 
\l  a  avoué  ce  crime  énorme  ;  il  devait  avoir  la  tète  tranchée  et  exposée 
sur  le  marché,  mais,  puisqu'il  est  mort  de  maladie  en  prison,  il  faut 
jeter  sou  corps  au  fleuve.  » 

Ces  expressions  marquent  assez  que  le  seul  motif  qui  fit  arrêter  le 

Vénérable  Etienne-Théodore  fut  la  religion.  Mais  le  document  est  moins 

:;)ct  lorsqu'il  dit  que  le  serviteur  de  Dieu  est  mort  de  maladie  :  il 

v[)ira  par  suite  des  mauvais  traitements  qu'on  lui  avait  fait  subir,  et 

il  rendit  son  âme  à  son  créateur  quelques  heures  seulement  avant 

'  rrivée  de  la  sentence  royale  qui  ordonnait  de  lui  trancher  immédia- 

;aent  la  tête. 

Sa  mort  arriva  dans  la  prison  le  14  novembre  1861. 

Cet  événement  déjouait  en  partie  les  projets  des  persécuteurs.  Il  y 
eut  donc  une  seconde  sentence  en  vertu  de  laquelle  le  corps  d'Etienne- 
Théodore  Cuenot  fut  déterré  trois  mois  et  dix- sept  jours  après  sa  sépul- 
•   re.  La  Providence  avait  disposé  cet  arrêt  pour  la  glorification  du 

int  confesseur.  L'officier  qui  présidait  à  l'exhumation  avait  été  prié 
par  les  prêtres  catholiques,  que  les  persécuteurs  tenaient  prisonniers, 
de  leur  apporter  quelque  portion  des  ossements  et  il  s'y  était  engagé. 
Il  suivait  donc  avec  la  plus  grande  attention  tout  ce  qui  se  passait  dans 
cette  action,  et,  à  sa  grande  surprise,  à  son  grand  mécontentement, 
car  il  espérait  gagner  une  bonne  récompense,  en  bon  cochincliinois  et 
vrai  païen  qu'il  était,  il  constata  que  le  corps  était  parfaitement 
intact  et  sans  corruption,  sans  même  exhaler  de  mauvaise  odeur.  Bien 
plus,  dans  cette  fosse  où  il  y  avait  de  l'eau,  le  corps  était  non  seule- 
ment intact,  mais  les  habits  dont  il  était  revêtu  étaient  secs  et  ne  por- 
taient pas  la  moindre  trace  de  moisissure. 

La  cause  de  canonisation  du  Vénérable  serviteur  de  Dieu  Etienne- 
Théodore  Cuenot  a  été  introduite  près  du  Saint-Siège  en  l'année  1878. 

Les  Missions  catholiques,  t.  x  (1878),  p.  272. 


430  15   NOVEMBRE. 


XV^  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SAINT   MALO   OU   MACOUT, 

ÉVÈQUE   DE  l'ancien   SIÈGE    DALETH,   EN  BRETAGNE,   CONFESSEUR. 

565  OU  627. 

(P.   Bon.  XIII.  414.) 

:Saint  Malo,  né  en  Irlande  et  disciple  de  saint  Brandan  l'Ancien 
(16  mai),  fonda  l'évêché  d'Aleth  qui  prit  dans  la  suite  son  nom.  Il  mou- 
rut à  Saintes  le  15  novembre  565  ou  627. 

La  Vie  de  saint  Malo  a  été  écrite  par  Bile  que  plusieurs  identifient 
avec  saint  Bile,  évèque  de  Vannes,  mort  avant  le  28  juin  800.  Il  existe 
aussi  une  autre  Vie  du  même  saint  écrite  par  un  anonyme  à  peu  près 
dans  le  même  temps. 

Il  y  a  à  Rome  une  église  dédiée  à  saint  Malo,  et  tous  les  ans  le  jour 
de  la  fête  patronale  le  chapitre  de  Saint-Pierre  assiste  à  la  messe 
solennelle  qui  y  est  célébrée  à  neuf  heures. 

Vie  inédite  de  saint  Malo,  écrite  au  ix"  siècle  par  Bile,  publiée  avec 
notes  et  prolégomènes  par  le  R.  P.  Dom  François  Plaine,  0.  S.  B.  — 
Autre  Vie  de  saint  Malo,  écrite  au  ix^  siècle  par  un  anonyme,  publiée 
avec  notes  et  observations  par  Arthur  de  la  Borderie.  Rennes,  Plihon, 
1884,  in-8''  de  176  p.  V.  le  compte  rendu  par  M.  Louis  Duchesne,  dans 
Bulletin  critique  1885,  p.  26-28. 

Plaine  (D.  François).  —  Vie  de  saint  Malo,  évêque  d'Aleth...  Rennes, 
18S5.  ln-18  de  219  p. 

Analecta  Bollandiana,  t.  i,  p.  199. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Saecul.  i,  p.  217. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  vi,  n.  22. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  676-7. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  697-700. 

Gallia  Christiana.  t.  xiv,  col.  993. 

GuiLLOTiN  DE  CoRsoN.  —  Pouillé  hist.  de  l'archevêché  de  Rennes, 
1. 1,  p.  557-571. 

De  la  Borderie.  —  Du  rôle  historique  des  Saints  de  Bretagne  dans 
l'établissement  de  la  nation  bretonne  armoricaine.  Tienne?,  Jos.  Plihon, 
1883,  in-8^ 

J.  LoTH.  —  L'émigration  bretonne  en  Armorique,  du  v''  au  vii^  siècle 
de  notre  ère.  Rennes,  Baraise,  1883,  in-8''. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  14. 


iA)   niENHEUlîELW   ALBERT   LE   GIIAND,    KVKijUE.  431 


LE  BIENHEUREUX  ALlîERT  LE  GRAND, 

ÉVÈQUE   DE   RATISBONXE,    DK    l'OUDUE    DE    SAINT-DOMINIQUE. 

1280. 
(P.   Boll.  XIII.  419.) 

Le  bienheureux  Albert  le  Grand,  Alôertus  Mar/nus,  ou  Albert  de 
liollstadt,  né  à  Laningen  en  Souabe  l'an  1193,  entra  dans  l'ordre  des 
i'rères-Prêcheurs  vers  l'an  1222,  devint  provincial  d'Allemagne  en 
1254,  évêque  de  Ratisbonne  en  1260  et  résigna  en  1262.  Il  mourut 
.ï  Cologne  en  1280,  le  15  novembre.  Il  fut  béatifié  en  1622  ;  mais  déjà 
[plusieurs  Souverains  Pontifes  avaient  approuvé  le  culte  immémorial 
'[ui  lui  était  rendu. 

Le  huitième  centenaire  du  bienheureux  Albert  a  été  célébré  en  1880 
vec  une  grande  solennité  dans  la  ville  de  Ratisbonne. 

Il  enseigna  à  Paris,  et  une  place  de  cette  ville,  située  au  pied  de  la 
iiontagne  Sainte-Geneviève,  porte  encore  son  nom  un  peu  défiguré: 
place  Maubert  ou  de  maître  Albert. 

Les  contemporains  du  B.  Albert  disaient  de  lui  :  magnus  in  magia, 
major  in  philosophia,  maximus  in  theologia. 

Ses  œuvres  publiées  à  Lyon  en  1651  par  le  dominicain  Jammy  for- 
ment vingt  et  un  volumes  in-fol.  Plusieurs  ouvrages  lui  ont  été  attri- 
i>ués  qui  ne  sont  pas  de  lui.  En  1883  on  a  publié  à  Toulouse,  chez 
Privât  :  Beati  Albert!  magni  sermones.  1  vol.  in-8".  Cet  ouvrage  est 
-urtout  remarquable  par  les  explications  qu'il  donne  des  textes  de 
i  Ecriture  Sainte. 

Beati  Alberti  Magni,  Ratisbonensis  episcopi,  ordinis  Prœdicatorum, 

sermones recogniti  per  R.  A.  P.  F.  Petrum  Jamm^' Toulouse. 

Privât,  1883,  in-8\ 

Plusieurs  auteurs  ont  écrit  sa  Vie  :  Jacques  de  Gand  en  a  composé 
une  en  vers  latins  sous  le  titre  :  Legenda  Beati  Alberti  Magni,  episcopi 
Ratisbonensis  compendiosa  et  metrica.  Cologne.  1490,  chez  Job.  Kœl- 
hoff,  in-4°.  —  Une  seconde  Vie  a  été  écrite  par  Raoul  de  Noyon,  de 
l'ordre  des  Frères-Prêcheurs  (xv**  siècle).  Cologne,  chez  Jo.  Kœlhofi, 
in-4°,  imprimé  par  Gothic.  —  Imprimé  de  nouveau  à  Cologne  par  Joh. 
Guldenschaff,  en  1484,  iu-4o  ;  et  en  1490,  in-4°.  —  Le  P.  Sighart,  S.  J., 
a  publié  en  1859  une  étude  sur  Albert  le  Grand  (en  allemand),  à  Re- 
gensbourg,  in-8°. 

A  l'occasion  du  sixième  centenaire  du  grand  docteur,  plusieurs 
publications  ont  eu  lieu  ;  nous  signalerons  les  suivantes  :  Bach  :  Discours 
pour  le  sixième  centenaire  d'Albert  le  Grand,  prononcé  dans  la  salle 
antique  de  l'Université  de  Munich  le  13  novembre  1280.  Puis  :  Les 
écrits  d'Albert  le  Grand,  dans  leurs  rapports  avec  les  doctrines  des 
Grecs,  des  Latins,  des  Arabes  et  des  Juifs.  —  Von  Hertling  :  Albert 


432  lô   NOVEMBRE. 

le  Grand.  Ces  écrits  ont  paru  dans  le  numéro  du  15  avril  1882  de'"* 
Literarische  Rundschau  fur  deskatolische  Deutschland. 

Le  bienheureux  Albert  fut  pourvu  du  siège  de  Ratisbonne  au  mois 
de  décembre  12G0,  puisque  son  prédécesseur  ne  fut  déposé  que  le  10  du 
même  mois  ;  et  il  résigna  au  mois  de  février  1262.  M.  Hansiz,  Ger- 
mania  sacra,  t.  m,  Viennœ,  1754.  —  Thomas  Réed,  Codex  chronolo- 
gico-diplomaticus  episcopatus  Ratisbonensis,  2  vol.  in-4°.  Ratisbonae, 
1816-17.  —  Gams,  Séries  episcoporum,  p.  805. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  21,  n.  12; 
lib.  m,  c.  31,  n.  9  ;  lib.  iv,  part,  i,  c.  1,  n.  13  ;  part,  ii,  c.  5,  n.  3. 

G.  VON  Hertling.  —  Albertus  Magnus,  Etudes  sur  ses  œuvres.  Kôln, 
1880.  Texte  allemand.  Ouvrage  indispensable  pour  apprécier  les  vrais 
caractères  du  Thomisme  et  apprendre  les  rapports  définitifs  de  la 
philosophie  scolastique  et  de  l'Aristotélisme  au  xiii"  siècle.  Le  livre 
du  d'  Hertling  sera  désormais  la  plus  sûre  information  touchant  le 
maître  de  saint  Thomas. 

PoTTHAST.  —  Bibliotheca  hist.  medii  sévi,  p.  589. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  55. 


1. 


SAINTE   GERTRUDE   LA    GRANDE,   D'EISLEBEN, 

MONIALE  BÉNÉDICTINE   DE   L' ABBAYE   DE   RODERSDORF. 

1334. 
(P.  Boll.  XIII.  429.) 

Sainte  Gertrude,  Gertritdis^  surnommés  la  Grande  à  raison  des 
connaissances  extraordinaires  de  la  théologie  mystique  qu'elle  pos- 
séda, et  des  révélations  qu'elle  reçut  surtout  touchant  la  dévotion 
envers  le  Sacré-Cœur  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ,  mourut  le  15  no- 
vembre 1334.  Elle  a  été  souvent  confondue  avec  une  autre  Gertrude 
qui  fut  abbesse  de  Rodersdorf  en  1294. 

Revelationes  Gertrudianie  ac  Mechtildianse.  —  Sanctse  Gertrudis 
Magnse  virginis  ordinis  Sancti  Benedicti  Legatus  divinae  Pietatis. 
Accedunt  ejusdem  Exercitia  spiritualia.  Opus  ad  codicum  fidem  nunc 
primum  intègre  editum  Solesmensium  0.  S.  B.  Monachorum  cura  et 
opéra.  Apud  Henricum  Oudiu.  Pictavii  et  Parisiis,  1875.  —  1  vol.  gr. 
in-8°. 

Revelationes  Gertrudianse  ac  Mechtildiante.  —  ip  Sectio.  —  Sanctse 
Mechtildis  virginis  ordinis  Sancti  Benedicti  Liber  specialis  Gratise. 
Accedit  sororis  Mechtildis  ejusdem  ordinis  Lux  Divinitatis.  Opus  ad 
codicum  fidem  nunc  primum  intègre  editum,  Solesmensium  0.  S.  B. 
monachorum  cura  et  opéra.  —  Pictaviis,  H.  Oudin,  1877,  1  vol.  in-8". 

Le  Héraut  de  Tamour  divin.  —  Révélations  de  sainte  Gertrude, 
vierge  de  l'ordre  de  Saint-Benoît.  —  Traduites  sur  la  nouvelle  édition 


LES   3AINÏS   UUIIIE,    SAMONAS   ET   ABIBUS  ;    SAINT   LÉOPÛLD.  133 

!ine  des  Pères  Bénédictins  de  Solesmes.  —  Poitiers,  H.  Oudin,  1877. 
.*  vol.  in-12.  —  La  traduction  est  de  Dom  Louis  Paquelin. 

Les  Exercices  de  sainte  Gertrude,  vierge  et  abbesse  de  Tordre  de 

int-Benoît,  traduits  et  publiés  par  le  R.  P.  Dom  Prosper  Guéranger. 
:i  l)bé  de  Solesmes.  —  Poitiers,  Henri  Oudin.  Paris,  V.  Palmé,  1863.  In-32. 

15EN0ÎT  XIY.  —  De  Canonizatione  Sanctoruni,  lib.  i,  c.  41,  n.  33,  34, 

'.  37,  38  ;  c.  41,  n.  39,  40,  41  et  passim. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  231. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  ?ources  historiques,  col.  866. 


LES  SAINTS  GUPJE,  SAMONAS  ET  ABIBUS, 

martyrs  a  édesse. 

306. 

(P.  Bail.  XIII.  435.) 

Les  saints  Gurie,  Guria,  et  Samonas  subirent  un  illustre  martyre 
liius  la  ville  d'Edesse,  en  Syrie,  qui  était  leur  patrie.  Avec  eux  souiïrit 
saint  Abibus.  Le  récit  de  leur  mort  sous  le  titre  de  Martyrium  est 
parvenu  jusqu'à  nous.  Il  a  subi  quelques  remaniements^  mais  il  est 
'icile  d'y  reconnaître  des  traces  d'antiquité.  Il  est  attribué  à  Arétas 
Césarée. 

SuRius.  —  Vitse  Sanctoruni  (.lol8),  t.  xi,  p.  339-349. 

Baroxius.  —  Annales  ecclesiastici,  ad  an.  299,  n.  2  et  3. 

-Martinov.  —  Annus  ecclesiasticus  grseco-slavus,  p.  280. 

i'ABRicius.  —  Bibliotheca  grieca,  t.  ix,  p.  82. 

Patrologia  grneca,  t.  cxvi,  col.  127-162. 

Ceillier.  — Histoire  des  auteurs  ecclésiastiques,  t.  iv,  p.  97-8. 

Tillemont.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'iiist.  ecclés.,  t.  v.  p.  395-9,  743-4. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  martyrs,  n.  15. 


SAINT  LEOPOLD.  MARGRAVE  D'AUTRICHE. 
1136. 

(P.  BoU.  -AU.  436.) 

Saint  Léopold,  Leopoldus.  III,  margrave  d'Autriche,  mérita  de  son 
vivant  même  le  surnom  de  Pieux.  Il  naquit  le  29  novembre  1073. 
devint  margrave  d'Autriche  de  1096  à  1136.  Il  adoucit  les  mœurs  de  ses 
sujets,  diminua  les  impôts,  rendit  la  justice  avec  exactitude,  prit  le 
parti  d'Henri  V,  dont  il  épousa  la  sœur  Agnès,  et  fut  en  concurrence 
pour  l'empire  avec  Lothaire  ;  mais,  craignant  d'allumer  la  guerre,  il  lui 
céda  généreusement  ses  droits.  Il  mourut  le  15  novembre  1136  et  fat 
canonisé  en  1485. 

Scp.  .\cx  Vies  des  S.mnts.  —  Tome  IIÎ.  28 


434  15   NOVEMBRE. 

En  1885  le  quatrième  ccntericiire  de  saint  Léopold  a  été  célébré  avec 
une  très  grande  pompe  dans  Tabbaye  d'Iilosternenbiirg,  de  l'ordre  de 
Saint- Augustin.  L'empereur  d'Autriche  s'y  est  rendu  avec  toute  la  cour. 

Pez.  —  Historia  sancti  Leopoldi  Austriœ  marchionis,  per  Hier. 
Pezium.  ord.  S.  Bened.  Viennœ,  1747.  In-fol. 

Erempercht  (Vite).  —  Yita  S.  Leopoldi,  publiée  dans  Raderus. 
Bavaria  sacra,  t.  m,  p.  113  et  seq. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  13,  n.  IC: 
c.  15,  n.  16  ;  c.  20,  n.  15  et  passim. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1381. 


SAINT  PAVIN,  ABBÉ  DE  N.-D.  DE  BAUGÉ,  CONFESSEUR. 

Vers  580. 

(P.  Boll.  XIII.  413.) 

Saint  Pavin,  Paviniis,  est  encore  l'un  des  patrons  delà  ville  du  Mans. 
Avant  la  Révolution  il  y  avait  deux  églises  sous  son  vocable,  celle  qui 
existe  appartenait  à  un  prieuré  dépendant  de  l'abbaye  d'Evron. 

Il  existe  une  très  bonne  Vie  de  saint  Pavin. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  i,  p.  231-4. 

BuLTEAu.  —  Histoire  de  l'ordre  de  Saint-Benoît,  t.  i,  p.  273. 

PioLiN.  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Mans,  1. 1,  p.  266-270, 334, 399  ;  t.  ii. 
p.  88,  230  et  passim. 

Histoire  litt.  de  la  France,  t.  m,  p.  559. 


SAINT  CESSATEUR  OU  CESSADRE,  EVEQUE  DE  LIMOGES. 

Vers  732. 

(P.  Bail.  xiii.  413.) 

Saint  Cessateur,  Cessator,  Cessadre  et  vulgairement  Sadre,  occupa  le 
siège  épiscopal  de  Limoges  à  l'époque  troublée  de  Charles  Martel.  Il  eut 
beaucoup  à  combattre  contre  les  Vandales  ariens.  Il  était  le  patron  de 
la  confrérie  des  Pénitents  rouges. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu.,  p.  677. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  506. 

GuiBERT  (Louis).  —  Recherches  sur  les  confréries  des  Pénitents  de 
Limoges. 


MARTYRE   DES   PP.    ROCH    GONZALEZ   DE   SANTA   CRUZ,    ETC.  435 

MARTYRE  DES  PP.  ROCH  GONZALEZ  DE  SANTA  CRUZ 

ET  ALPHONSE  RODRIGUEZ,   DE   LA   COMPAGNIE  DE  JÉSUS. 

1628. 

Ce  fut.  au  Paraguay,  dans  la  province  de  Caro,  que  les  PP.  Rocb 
(iouzalez  et  Ali)honse  Rodriguez  eurent  le  bonheur  de  conquérir  la 
palme  du  martyre.  De  longues  années  de  pénitence  et  les  travaux  de 
1  apostolat  héroïquement  supportés  leur  attirèrent  sans  doute  cette 
;4ràce  insigne. 

Un  transfuge  de  la  Réduction  de  Saint-François-Xavier  avait  conçu 
une  haine  implacable  contre  les  missionnaires  et  il  jura  de  l'assouvir 
dans  leur  sang.  Il  parvint  à  exciter,  par  des  rapports  colomnieux,  la 
tolère  d'un  cacique  qui  députa  deux  hommes  avec  l'ordre  de  mettre  à 
mort  les  deux  zélés  missionnaires. 

Ces  émissaires  arrivèrent  à  la  Réduction  de  Tous-les-Saints  le  15  no- 
vembre de  grand  matin.  Ce  jour  là-même,  le  P.  Roch  Gonzalez,  qui 
venait  d'y  construire  une  église,  avait  assemblé  tous  les  Indiens,  et, 
après  avoir  célébré  les  saints  mystères,  allait  placer  une  cloche  en  pré- 
sence de  ces  nouveaux  chrétiens.  Au  moment  où  le  serviteur  de  Dieu  se 
baissait  pour  attacher  le  battant  de  la  cloche,  un  indien  lui  déchargea 
deux  coups  de  macana  sur  la  tète  et  l'étendit  mort  à  ses  pieds. 

Les  conjurés  poussèrent  des  cris  aifreux;  le  P.  Alphonse  Rodriguez,  qui 
se  préparait  à  célébrer  la  sainte  messe,  sortit  de  la  cabane  voisine  où  il 
résidait.  Dès  qu'il  parut,  il  fut  saisi,  lié  et  comprit  qu'on  en  voulait  à 
sa  vie.  Il  demanda  à  pouvoir  célébrer  la  sainte  messe  ;  pour  réponse,  il 
reçut  deux  coups  de  macnna  et  expira  aussitôt. 

Les  meurtriers  dépouillèrent  les  cadavres  et,  après  les  avoir  traînés 
autour  de  l'église,  ils  les  mirent  en  pièces.  Ils  mutilèrent  aussi  une 
statue  de  la  sainte  Vierge  que  le  P.  Roch  Gonzalez  portait  partout  avec 
hii  et  qui  avait  opéré  plusieurs  prodiges.  Tous  les  crucifix,  tous  les 
objets  sacrés  furent  indignement  profanés. 
Charlevoix.  —  Histoire  du  Paraguay,  t.  ii,  p.  234. 
Les  Missions  catholiques,  t-  x  (1878),  p.  551. 


LE  VÉNÉRABLE  JEAN  LECONTE,  PRETRE. 
Vers  1638. 

(P.  Boll.  XIII.  413.) 

Le  vénérable  Jean  Leconte,  né  au  Mans,  ne  se  recommandait  ni  par 
une  naissance  illustre  ni  par  une  science  remarquable,  mais  par  une 
vertu  éminente.  Il  avait  passé  environ  quarante  ans  dans  sa  ville  natale 


436  16  NOVEMBRE.  | 

lorsqu'il  se  retira  sur  le  Mont-Valérien,  aux  portes  de  Paris.  Il  y  mou- 
rut en  odeur  de  sainteté  environ  l'an  1638. 
PiOLiN.  —  Histoire  Je  l'Eglise  du  Mans,  t.  v,  p.  409-410. 


XYl^  JOUR  LE   NOVEMBRE 


SAINT  EDME  OU  EDMOND,  ARCHEVÊQUE  DE  CANTORBÉRY. 

1240. 

(P.  Boll.  XIII.  444.) 

Saint  Edme,  Edmimdics,  Rich,  Divitins.,  né  à  Abingdon  (Berk),  fit  ses 
études  en  France  et  fut  professeur  à  Paris  en  1219.  De  retour  en  Angle- 
terre, il  devint  trésorier  de  l'Eglise  de  Salisbury  et  fut  chargé  par 
Grégoire  IX  de  prêcher  la  croisade.  Il  fut  sacré  évêque  de  Oantorbéry 
le  2  avril  1214.  Ayant  soutenu  les  droits  de  son  Eglise  contre  le  roi 
Henri  III,  il  dut  chercher  un  refuge  à  la  cour  de  saint  Louis.  Il  mourut 
dans  l'abbaye  de  Pontigny,  ordre  de  Citeaux,  au  diocèse  de  Sens,  le 
16  novembre  1240.  Il  fut  canonisé  sept  ans  après  son  décès. 

Saint  Edme  est  patron  de  Cantorbéry  et  de  Provins.  Benoit  XIV  cons- 
tate qu'il  a  guéri  beaucoup  de  sourds  et  de  muets,  d'hydropiques  et  de 
lépreux. 

II  reste  trois  Vies  principales  de  saint  Edme  :  la  première  par  Robert 
Rich,  frère  du  bienheureux  et  qui  l'accompagna  dans  ses  voyages  à 
Rome;  cette  Vie  est  restée  manuscrite.  Mss.  Bibliot.  cotton. 

La  seconde,  composée  par  Bertrand,  secrétaire  du  saint,  qui  le  suivit 
dans  son  exil  et  qui,  ayant  ensuite  embrassé  l'état  monastique,  devint 
prieur  de  Pontigny.  Son  travail  a  été  publié  par  Dom  Martène,  avec  des 
remarques  et  des  annotations  importantes  :  Thésaurus  Anecdqtorum, 
t.  III,  col.  1773-1826.  Les  miracles  ne  sont  pas  publiés  en  entier  par 
Martène  ;  mais  F.  Liebermann  a  publié  le  reste  (50  p.)  dans  un  recueil 
paru  à  Strasbourg  en  1879.  Ces  miracles  ont  été  recueillis  par  l'archi- 
diacre Herman,  entre  les  années  1071  et  1101,  à  la  demande  de  Bau- 
douin, abbé  de  Burg-St-Edmunds. 

La  troisième  Vie  est  l'œuvre  du  B.  Albert,  évêque  de  Livonie,  mort 
à  Biga  en  1229.  Les  ouvrages  de  saint  Edmond,  le  recueil  des  conciles 
d'Angleterre,  tous  les  historiens  de  l'Eglise  parlent  de  lui. 

SuRius.  —  Vitse  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  368-373. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  678-9. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  701-4. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  15,  n.  16; 
c.  36,  n.  2  ;  c.  38,  n.  5  ;  lib.  ii.  c.  52,  n.  7  et  passim. 

Massé.  —  Vie  de  saint  Edme,  autrement  saint  Edmond,  archevêque  de 
Cantorbéry,  par  le  R.  P.  L.-F.  M...,  de  la  Société  des  Pères  de  Saint- 


AINT   PAUL   DE   LA   CROIX  ;    SALNT   EUCHER   l'aXCIEX,   ETC.  437 

Kàme  de  Pontigny.  Paris,  Jouby,  1858.  1  vol.  in-12.  Travail  sérieux, 
)mposé  d'après  les  sources  originales  et  le  plus  complet  qui  existe  sur 
^aint  Edme. 

Hexuy.  —  Histoire  de  Tabbaye  de  Pontigny,  par  M.  V.-B.  H...,  curé- 
doyen  de  Quarré-les-Tombes.  Auxerre,  Ch.  Gallot,  1854.  1  vol.  iii-8°. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  61G. 


SAiXT  PAUL  DE  LA  CROIX,  CONFESSEUR. 
1775. 

(P.  Bull.   XIII.  459.) 

Saint  Paul,  surnommé  de  la  Croix,  naquit  le  3  janvier  1694  au  dio 
rèse  d'Acqui  en  Piémont  et  embrassa  la  vie  ecclésiastique.  De  concert 

\  ec  son  frère  et  trois  autres  compagnons  il  fonda  la  congrégation  des 

.  lercs  déchaussés  de  la  Sainte-Croix  et  de  la  Passion  de  Jésus-Christ, 

vulgairement  les  Passionistes,  et  obtint  une  première  approbation  du 

l»ape  Benoît  XIII  en  1725,  puis  des  papes  Clément  XIII,  Clément  XIV 

i  Pie  VI.  Dans  sa  vieillesse  il  se  fixa  à  Rome  où  il  rendit  son  âme 

Dieu  le  18  octobre  1775.  Il  fut  béatiûé  en  1853  et  canonisé  en  1867. 
Son  corps  repose  à  Rome,  dans  l'église  des  saints  Jean  et  Paul  sur 
le  mont  Cœlius,  sous  l'autel  de  la  chapelle  qui  lui  est  dédiée.  Cette 
Chapelle  est  d'une  grande  richesse,  Pie  IX  ayant  donné  pour  l'orner 
les  marbres  qui  restaient  de  la  basilique  de  Saint-Paul.  On  visite  dans 
le  couvent  voisin  la  chambre  qu'il  habitait  et  où  il  mourut. 

VixcExN't-Masie  de  Saint-Paul.  —  Vie  du  vénérable  serviteur  de  Dieu 
Paul  de  la  Croix par  le  P.  V.-M prêtre  de  la  même  congréga- 
tion, dédiée  au  pape  Pie  VI.  Rome,  1786.  In-4o.  En  italien.  Cette  Vie 
est  l'œuvre  du  P.  V.-M.  Strambi,  depuis  évêque  de  Macerata. 

Turrexius  (le  P.).  —Vie  du  B.  Paul  de  la  Croix,  par  le  P.  T...  prêtre 
de  la  même  congrégation.  Lille,  1850.  In-12. 

Vies  des  saints  canonisés  à  Rome  en  1867.  In-12. 

Dictionnaire  des  ordres  religieux  (1859),  t.  iv,  col.  1044-1053. 

Histoire  de  saint  Paul  de  la  Croix,  fondateur  de  l'Institut  de  la 
Sainte-Croix  et  Passion  de  Jésus-Christ,  par  le  R.  R.  Louis.  Poitiers, 
Oudin,  1869. 1  vol.  in-8°. 


SAINT  EUCHER  L'ANCIEN,  ÉVÊQUE  DE  LYON,  ET  LES  SAINTES 
GALLA,  SA  FEMME,  CONSORCE  ET  TULLIE,  SES  FILLES. 

450. 

(P.  Boll.   XIII.  459.) 

Saint  Eucher,  Eucherius,  est  surnommé  l'Ancien  pour  le  distinguer 
de  saint  Eucher  le  Jeune,  qui  fut  certainement  aussi  évêque  de  Lyon 


438  16   NOVEMBRE. 

vers  530.  Saint  Eucher  I"  épousa  sainte  Galla  qui  le  rendit  père  des 
saintes  vierges  Consorce,   Consorcia,  et  Tullie,  Tullia.  Du  consente- 
ment de  Galla,  il  embrassa  la  vie  monastique  à  Lérins  en  409  ou  410. 
Il  devint  évèque  de  Lyon  en  435  et  mourut  le  16  novembre  450.  Il  est 
rangé  au  nombre  des  écrivains  ecclésiastiques.  Le  plus  célèbre  de  se^j 
ouvrages  est  un  recueil  de  Formules  pour  l'interprétation  de  la  Sainte^ 
Ecriture.  €e  livre  a  des  rapports  frappants  avec  la  Clef  de  saint  Méli- 
ton.  évèque  de  Sardes  (1"  avril),  publiée  par  S.  E.  le  cardinal  Pitra.  IIi 
faut  consulter  les  préfaces  du  savant  prince  de  l'Eglise  dans  son  Spici- 
legium  Solesmense,  t.  ii  et  m,  et  Analecta  sacra,  t.  ii.  Il  faut  voir  aussi 
un  article  de  D.  Georges  Legay  dans  la  Revue  du  Monde  catholique, 
15  mars  1885,  p.  663-676,  où  les  assertions  de  D.  Odilo  Rottmanner, 
moine  bénédictin  de  Saint-Boniface  de  Munich,  contre  l'authenticité  de 
la  Clef,  sont  appréciées  et  réfutées. 

Patrologia  latina,  t.  l,  et  cxxiv,  col.  699-704. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p,  678. 

Gallia  Christiana,  t.  iv,  col.  20-25,  30-31. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  581. 

GouiLLOuD.  —  Saint  Eucher,  Lérins  et  l'Eglise  de  Lyon  au  v^  siècle... 
Lyon,  Briday,  1881,  in-8°  de  564  p.  —  Cfr.  Duchesne,  Bulletin  cri- 
tique, t.  II,  p.  163-166. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  678-9. 


SAINTE  AGNÈS  D'ASSISE,  CLARISSE. 
1254. 

(P.   Boll.  XIII.  461.) 

Sainte  Agnès,  née  à  Assise  en  1198,  embrassa  la  règle  des  Pauvres 
Dames,  dites  vulgairement  Clarisses,  et  remplit  les  fonctions  d'abbesse 
à  Florence.  Elle  mourut  à  Assise  le  16  novembre  1254. 

Il  n'existe  pas  de  Vie  ancienne  de  sainte  Agnès  et  néanmoins  sa  vie 
est  connue  avec  certitude  par  les  Vies  de  saint  François,  de  sainte 
Claire  et  autres,  ainsi  que  par  les  histoires  de  l'Ordre. 

Leçons  de  l'office  propre. 

Fabricius.  —  Bibliotheca  medii  ?evi  (1734),  t.  i,  p.  12. 

JoHANNES  A  S.  AxToxiNO.  —  Bibliot.  Franciscana  (1732),  t.  i,  p.  16. 

Wadding.  —  Scriptores  Ordinis  Minorum  (1659),  p.  5. 

Chalippe.  —  Vie  de  S.  François  d'Assise. 

Férot.  —  Abrégé  de  la  Vie  des  saints  des  trois  ordres  de  Saint-Fran- 
çois, 1. 1,  p.  418. 

Prudent  de  Faucigney.  —  Vie  de  sainte  Claire.  Paris,  1882.  In-12. 

Léon  (le  P.).  —  L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  280-4. 


I 


SAINT   ÉMILIEX,    MÛINK  ;    SAIXT   LÉONIEX,    ABIÎK.  139 

SAINT  ÉMILIEN,  MOINE  DE  SAUJON,  PRÈS  DE  SAINTES, 

DE   l'ordre   de   saint-benoît. 

767. 

(P.  Boll.  xiii.  461.) 

Né  au  diocèse  de  Vannes,  saint  Emilien,  ^mzV/anz^s,  et  vulgairement 
Emilion,  fonda  un  monastère  sous  la  règle  de  saint  Benoît,  au  diocèse 
de  Bordeaux,  dans  un  lieu  qui  porte  son  nom  depuis  bien  des  siècles. 
Cette  abbaye,  après  avoir  été  longtemps  sous  la  règle  du  patriarche  du 
Mont-Cassin,  passa  sous  la  règle  de  saint  Augustin  vers  l'an  1110. 
Clément  V  la  réduisit  à  la  condition  de  chapitre  séculier. 

Saint  Emilien  est  patron  de  la  ville  qui  porte  son  nom. 

Gallia  Christiaua,  t.  ii,  col.  882. 

LoBiNEAU.  —  Vies  des  saints  de  Bretagne,  éd.  Tresvaux,  t.  ii,  p. 
254-7. 

LopÈs.  —  L'église  Saint- André  de  Bordeaux,  éd.  Callen,  t.  ii,  p. 
4j  5,  31.  197  et  passini. 

Abbaye  de  Beaulieu  en  Bas-Limousin,  p.  29. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  679. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  102. 

SAINT  LÉONIEN,  ABBÉ,  CONFESSEUR. 
Vers  510. 

Saint  Léonien,  Leoninianus,  surnommé  de  Sabarie,  du  lieu  où  il  était 
né,  en  Pannonie.  Jeune  encore  il  fut  fait  captif  par  les  barbares  et  em- 
mené comme  esclave  dans  les  Gaules. 

Ayant  recouvré  la  liberté,  Léonien  n'en  usa  que  pour  la  consacrer 
au  Seigneur,  en  se  condamnant  à  la  vie  de  reclus  qu'il  mena  durant 
quarante  ans,  tant  à  Autun  qu'à  Vienne.  Dans  un  grand  nombre  de 
cités  de  la  Gaule,  à  Vienne  en  particulier,  il  y  avait  toujours  au  moins 
un  reclus,  muré  dans  une  cellule  près  d'une  église,  n'ayant  de  commu- 
nication extérieure  que  par  une  petite  fenêtre  grillée.  Dans  ce  tombeau 
vivant  et  cette  prison  volontaire  le  reclus  n'était  occupé  que  de  prier 
pour  la  cité  et  de  faire  pénitence  pour  ses  habitants.  Cette  sorte  de  mi- 
nistère public  d'expiation  était  extrêmement  cher  aux  populations  d'une 
époque  vraiment  croyante.  A  Vienne,  lorsque  le  reclus  venait  à  mourir, 
l'évèque  choisissait  dans  les  monastères  un  religieux  de  sainte  vie  pour 
remplir  les  fonctions  devenues  vacantes.  A  Vienne  encore,  c'était  près 
de  la  basilique  Saint-Laurent,  sur  le  mont  Quirinal,  qu'habitait  le 
reclus  pour  ainsi  dire  ofliciel.  C'est  ce  que  nous  apprend  saint  Adon, 


440  16  NOVEMBRE.  * 

évèque  de  Vienne,  dans  la  Vie  de  saint  Theuderi,  qui  remplaça  saint 
Léonieu  dans  son  reclusoir. 

Saint  Léonien  gouverna  dans  la  ville  de  Vienne  un  monastère  com- 
posé de  soixante  moines,  sans  compter  ceux  de  ses  disciples  qui  habi-^j 
talent  des  cellules  autour  de  la  sienne  et  qui  donnèrent  naissance  à^ 
l'abbaye  de  Saint-Pierre,  dans  laquelle  on  vit  plus  tard  jusqu'à  cinq! 
cents  religieux. 

Saint  Léonien  fonda  aussi  un  monastère  de  religieuses  qu'il  gou- 
vernait du  fond  de  sa  cellule. 

Allemer.  —  Inscriptions  de  Vienne,  pi.  332. 

Le  Blant.  — Bulletin  du  comité  historique,  1882,  p.  298. 

D.  Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.  (1668),  Scec.  i,  p.  571 
et  seq. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  iv,  n.  44,  t.  i,  p.  96. 

Alfred  de  Terrebasse.  —  Notice  historique  et  critique  sur  le  tom^ 
beau  et  l'épitaphe  de  saint  Léonien,  premier  abbé  du  monastère  d( 
Saint-Pierre  de  Vienne  au  vi^  siècle.  Vienne,  1858,  in-8°  br. 

Idem.  —  Inscriptions  de  Vienne  (1875),  t.  ii,  p.  53-66. 

Allut.  —  Mémoire  sur  Saint- André-le-Haut  (1868),  p.  197-9. 

Gallia  Christiana,  t.  xvi,  col.  150. 


LES  QUATRE  ANIMAUX  SYMBOLIQUES 

DE   l'apocalypse. 

L'Eglise  ancienne  d'Alexandrie  célébrait  autrefois  le  16  novembre  la 
fête  de  ces  quatre  animaux  symboliques.  Dans  cette  fête,  l'Eglise  se 
proposait  de  témoigner  son  culte  pour  les  quatre  bienheureux  disciples 
qui  ont  eu  l'honneur  de  transmettre  à  la  postérité  le  récit  des  actes  du 
divin  Sauveur,  avec  une  autorité  reconnue  par  l'Esprit-Saint.  Elle  le 
faisait  sous  ces  symboles  expressifs  désignés  par  les  prophètes,  et 
qu'elle  jugeait  si  nécessaires  à  connaître,  qu'elle  n'administrait  le  bap- 
tême solennel  le  Samedi-Saint  qu'après  les  avoir  expliqués  aux  caté- 
chumènes, et  les  avoir  gravés  dans  leur  mémoire. 

Nicolas  Nille.  —  Kalendarium  manuale  utriusque  Ecclesise  Orien- 
talis  et  Occideutalis...  Innsbrûck,  Rauch,  1882,  t.  ii,  in-8^\ 

L.  DucHESXE,  dans  le  Bulletin  critique  (1883),  p.  52. 

Cii.  Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  392  et  suiv. 


SAINT  DENYS,  ÉVÊQUE  d' ALEXANDRIE.  441 


XYIP  JOUR  DE  iNOVEMIiRE 


SAINT  DENYS,  EVEQUE  D'ALEXANDRIE. 

265. 

(P.  Boll.  XIII.  464.) 

Saint  Denys,  Dyonisius,  évèque  d'Alexaiidrie,  fut  ordonné  prêtre  en 
0o"2,  devint  patriarche  d'Alexandrie  en  247  ;  fut,  à  deux  reprises,  exilé 

'jur  la  foi  et  pour  sa  fermeté  à  maintenir  Torthodoxie  dans  son  Eglise, 

11  250  et  254,  et  mourut  sur  son  siège  le  9  mars  265. 

Quoique  ce  saint  Docteur  ail  toujours  soutenu  la  vraie  doctrine  en- 
oignée  par  l'Eglise,  et  qu'il  ait  refuté  avec  autant  de  solidité  que  de 
ji'ce  les  erreurs  contradictoires  de  Sabellius  et  de  Paul  de  Samosate, 
il  fut  néamoins  accusé  par  plusieurs  évoques  auprès  du  Saint-Siège  de 
soutenir  les  erreurs  de  Sabellius.  Le  pape  saint  Denys  assembla  un 
concile,  et  Denys  d'Alexandrie  fut  justifié.  Ce  fait,  très  important  pour 
prouver  que  les  appels  au  Saint-Siège,  en  première  instance,  avaient 
lieu  dès  le  troisième  siècle  au  moins,  c'est-à-dire  dès  l'origine,  a  été 
contesté  par  les  écrivains  gallicans,  mais  il  est  constant,  et  les  auteurs 
de  Y  Art  de  vérifier  les  dates  résument  ainsi  cette  affaire  :  «  En  260  ou 
environ,  concile  romain  par  le  pape  saint  Denys,  où  saint  Denys 
d'Alexandrie  se  justifie,  par  une  belle  lettre,  de  l'accusation  de  sabel- 
lianisme  intentée  contre  lui  par  les  évêques  de  la  Pentapole  (Hardouin, 
Concilia,  t.  !'='•)• 

EusÈEE.  — Histoire  ecclésiastique,  lib.  vi  et  vu. 

RuFFiN.  —  Hist.  eccles.,  c.  33. 

Bahonius.  —  Annales  eccles.,  ad  aan.  248,  n.  5  ;  253,  n.  99-109;  620, 
n.  9-30  et  passim. 

Pagi.  —  Critica  hist.  chronol.,  ad  ann.  246,  n.  3  ;  256,  n.  14  et  seq. 

Du  SoLLiER,  —  Historia  patriarcharum  Alexandrinorum,  p.  29,  n.  157 
et  seq. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  581. 

S.  Jérôme.  —  Catalogue  des  écrivains  eccl.  \°  Eus. 

TiLLEMOxT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  eccL,  t.  iv,  p.  242  et  suiv, 

Cave.  —  Scriptores  ecclesiastici  (1741),  t.  i,  p.  124-6. 

Ceillier.  —  Histoire  des  écrivains  sacrés  et  eccl.,  t.  in,  p.  241-79, 

Mohler.  —  Patrologie,  p.  624. 

Acta  Sanctorum  Boll.  17  oct.,  t.  xi,  p.  8-130. 

Darlixg.  —  Ciclus  Bibl.  (1824),  920. 

DiTTRicH.  —  Vie  de  saint  Denys  (en  allemand).  Fribourg-en-Brisgau, 
1867,  in-8^ 

Elies-Dupix.  —  Bibliothèque  eccl.  (1698),  t.  i,  p.  549-564. 


442  17   NOVEMBRE. 

Fabhicius.  —  Bibliotheca  grceca  (1712),  t.  v,  p.  263-8. 

Th.  Foerster.  —  De  doctrina  et  sententiis  Dionisii  Magni,  episcopi 
Alexandrini,  dissertatio  inauguralis.  Berolini  (1865),  iii-8°  br. 

Galland.  —  Bibliotheca  veterum  Patruni  (1767),  t.  m,  p.  30. 

Acta  Sauctorum  Boll.  Jiin.,  t.  vu,  p.  680-2. 

Le  Blaxï.  —  Les  Actes  des  martyrs,  p.  7,  ii.  17  et  18. 

MoRizE'(Paul).  —  Denys  d'Alexandrie,  étude  d'histoire  religieuse. 
Paris,  Fischbacher,  1882,  ui-S\  V.  Ptevue  historique,  t.  xviii  (1882), 
p.  92-3  (Travail  protestant). 

LucHiNi.  —  Atti  sinceri  (1778),  t.  ir,  p.  398-436. 

Mai.  —  Classici  auctores  (1838),  t.  x,  p.  484. 

Idem.  —  Nova  bibliotheca  grseca  (1854),  t.  vi,  p.  1,  p.  165. 

Martinov.  —  Annus  eccl.  grœco-slavicus  (1864),  p.  210-1. 

Jo.  Petr.  Myxster.  —  Dissertatio  de  Dionysio  Alex,  circa  Apoca- 
lyps.  sententia  hujusque  vi.  Havniœ,  1826,  in-S». 

JoAH.  Hex.  Ostermaver.  —  Dissertationes  hist.  ii  de  Dionisio  Ale- 
xandrino  episcopo.  Rostochii  (1735-6),  in-4o. 

Patrologia  grseca,  t.  x,  col.  1237;  t.  xxviii,  col.  1561. 

Patrologia  latiua,  t.  m,  col.  1101  ;  t.  v,  col.  89  ;  t.  cxxiv,  col.  703-8, 

Permaxeder.  —  Bibliotheca  patristica  (1841-3).  t.  i,  p.  421  ;  t.  ii. 
p.  71,  595-617. 

PiTRA.  —  Juris  ecclesiastici  Grœcorum  monumenta  (1864),  1. 1,  p.  541. 

Idem.  —  Spicilegium  Solesmense  (1852),  t.  i,  p.  xiv-xvi. 

RuixART.  —  Acta  Martyrum  sincera  (1689),  p.  182,  164,  179. 

SuRius.  —  Vitse  Sanctorum  (1618),  t.  iv,  p.  127-131. 

Vixcentde  Beauvais.  —  Spéculum  hist.,  xii,  37-40,  56,  84. 

Walch.  —  Bibliotheca  Patrum  (1834),  41, 163. 

Analecta  juris  pontificii,  xxi^  sér.  (1882),  col.  776-779. 

Benoît  XIV.  —  De  Beatificatione,  etc.,  lib.  m,  cap.  3'^,  n.  5. 


LES  SAINTS  CAIUS,  PIERRE,  MAXIME,  PRÊTRE,  DIOSCORE, 
DÉMÉTRIUS,  LUCIUS,  FAUSTINUS,  AQLTLA  ET  PAUL, 

COMPAGXOXS  DES  SOUFFRANCES  DE  SAIXT  DEXYS. 

Les  Actes  anciens  de  saint  Denys  rapportent  qu'il  fut  chargé  de  fers 
avec  Caïus  et  Pierre;  que  tous  les  trois  furent  accablés  d'injures  et  de 
tourments  ;  qu'ils  furent  conduits  dans  un  désert  dépourvu  de  toutes 
ressources,  à  trois  journées  de  Paraetonium,  et  qu'on  les  y  laissa 
toujours  chargés  de  chaînes. 

Dans  une  autre  circonstance  furent  associés  à  saint  Denys  le  prêtre 
Maxime,  Dioscore,  Démétrius,  Lucius,  FaustixNUS,  Aquila  et  Paul 
qui  devinrent  célèbres  par  la  manière  dont  ils  confessèrent  la  foi  de 
Jésus-Christ. 

Saint  Denys  se  trouve  mentionné  d  .ns  plusieurs  martyrologes  le 


SAINT    GRÉGOIllE   THAUMATURGK.  443 

!s  février;  ainsi  font  le  Petit  Romain,  Adon,  Usuartl.  Du  Sollier  prouve 
iu"il  est  mort  le  9  mars  ;  d'autres  disent  le  10  ;  et  il  y  on  a  qui  soutien 
lit  qu'il  est  mort  le  14  septembre. 


SAINT  GREGOIRE  THAUMATURGE, 

I  ÉVÊQUE   DE   NÉOCÉSARÉE. 

Yers  270. 

(P.  Bull.  XIII.  468.) 

Saint  Grégoire  naquit  à  Néocésarée,  en  210  ou  215,  et  fut  nommé 
1  abord  Théodore.  Il  fut  ordonné  évèque  de  Néocésarée  vers  240.  Il 
ai  eomplit  un  si  grand  nombre  de  miracles  qu'il  fut  surnommé  le  Thau- 
niHturge.  Il  mourut  le  17  novembre  vers  l'an  270.  Dans  les  visites  de 

;i  diocèse,  saint  Grégoire  prenait  un  soin  particulier  d'honorer  les 

ints  martyrs  partout  où  il  en  trouvait  les  traces.  Une  partie  de  son 

rps  est  dans  la  basilique  de  Saint-Pierre  au  Vatican. 

Saint  Grégoire  Thaumaturge  est  patron  contre  les  inondations.  Dans 
' '^  œuvres  d'art,  il  a  pour  attribut  un  ange,  un  bâton,  une  montagne 

i  un  rocher,  un  fleuve  ou  un  démon. 

S.  Grégoire.  —  Oratio  panegyr.  in  Origenem. 

Saint  Grégoire  de  Nysse  a  écrit  une  Vie  de  saint  Grégoire  de  Néocé- 
sarée dans  laquelle  on  trouve  les  principaux  faits  de  son  histoire.  Opéra, 
t.  VIII,  p.  536  et  seq. 

EU&È13E.  —  Historia  ecclesiastica,  lib.  vi,  c.  23. 

S.  Jérôme.  —  Scriptores  eccles.,  c.  65. 

S.  Basile.  —  De  Spiritu  sancto,  c.  29,  et  epist.  03,  64,  65. 

RuFiN.  —  Hist.  ecles.,  lib.  vu,  c.  25. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vn,  p.  681-2. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  703-8. 

*  TiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  583. 

'iExoîT  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  3.  n.  7  ;  c.  41, 
11.  41.  lib.  m,  c.  34,  n.  27. 

Galland.  —  Biblioth.  SS.  Patrum,  t.  m,  p.  439  et  seq. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  44,  126,  239,325,653,  701-2, 
730. 

Analecta  juris  pontiiicii,  xxiv°  série  (1885),  col.  928. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  920. 


444  17   NOVEMBRE. 


SAINT  AIGNAN  DE  VIENNE,  ÉVÈQUE  D'ORLÉANS. 

453. 

(P.  Boll.  xiii.  473.) 

Saint  Aiguan  ou  Agnan,  Anianus^  né  à  Vienne  sur  le  Rhône,  devint 
abbé  de  Saint-Laurent-des-Orgesils,  puis  évêque  d'Orléans  vers  l'an  391. 
Il  arrêta  Attila  prêt  à  saccager  sa  ville  épiscopale  et  mourut  le  17  no- 
vembre 453. 

Saint  Aignan  est  l'un  des  patrons  des  villes  d'Orléans  et  de  Besançon. 
Dans  les  représentations  figurées,  il  est  caractérisé  par  une  crosse  qu> 
lui  remet  saint  Euverte,  son  prédécesseur  et  son  consécrateur,  ou  pai 
le  siège  d'une  ville. 

Il  existe  une  Vie  ancienne  mais  néanmoins  altérée  par  quelque^ 
erreurs.  Elle  a  été  publiée  par  Suiius. 

SuRius.  —  Vitre  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  374-6. 

Analecta  BoUandiana,  t.  i,  p.  500;  t.  ii,  p.  139. 

Hubert  (B.).  —  Antiquitez  historiques  de  l'Eglise  royale  de  Saint- 
Aignan  d'Orléans.  Orléans,  1661,  in-4°,  preuves,  p.  1-4. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  m,  p.  11-13:  t.  vu,  p.  681-2. 

Saint  Aignan  ou  le  siège  d'Orléans.  Paris,  Theiner,  1832,  in-8<^. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiy,  col.  703-8. 

Gallia  Christiana,  t.  viii,  col.  1411. 

Mabillox.  —  Annales  Benedictini,  lib.  i,  n.  76. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  583. 

BiMBEXET  (J.  Eug.).  —  Episcopat  de  saint  Euverte  et  de  saint  Aignan. 
ou  l'Eglise  d'Orléans  aux  iv«  et  v^  siècles.  Orléans,  1861.  In-8°  br. 

ToRQUAT  (E.  de).  —  Histoire  de  saint  Aignan.  (L'auteur,  qui  était 
chanoine  de  l'Eglise  d'Orléans,  est  mort  le  18  juillet  1880.) 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  330,  605,  640,  660,  752. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  36  et  701. 

Nota.  —  On  attribuait  à  saint  Aignan  le  privilège  dont  jouissaient 
les  évèques  d'Orléans  de  délivrer  tous  les  prisonniers  à  leur  entrée  dans 
la  ville.  Il  serait  impossible  de  fournir  une  preuve  rigoureuse;  mais  il  est 
du  moins  certain  que  ce  privilège  était  établi  comme  coutume  immémo- 
riale au  temps  de  saint  Yves  de  Chartres,  mort  en  1116.  Voir  sa  lettre 
«  ad  Sanctium  Aurelianensem.  » 


SAINT    GRÉGOIRE;    LES    SAINTS   ALPIIÉE,    ZACHÉE   ET    ROMAIN.         445 

SAINT  GRÉGOIRE,  ÉVÊQUE  DE  TOURS. 
595. 

(P.  BoU.  XIII.  -klS.) 

Saint  Grégoire,  Georfjhis  Florentimis  Gregorms,  naquit  le  30  novem- 

0  538,  fut  ordonné  diacre  en  563,  sacré  évêque  le  22  août  573  et  mou 

L  le  17  novembre  595. 

-aint  Grégoire  est  célèbre  comme  hagiographe  et  historien. 

Saint  Odon,  abbé  de  Cluny,  a  écrit  la  Vie  de  saint  Grégoire  de  Tours, 

ds  les  écrits  de  ce  bienheureux  prélat  nous  apprennent  les  détails  les 
^  .us  importants  de  sa  carrière. 

La  meilleure  édition  de  ses  œuvres  est  celle  qui  a  été  donnée  par  Dom 

'lierry  Ruinart  en  1699.  Elle  a  été  reproduite  dans  la  collection  de 

.  Bouquet  et  dans  la  collection  de  Pertz  où  l'on  trouve  de  nouvelles 

:  riantes.  Elle  se  trouve  aussi  dans  la  Patrologia  latina.  L'abbé  de 
Camps  a  composé  des  remarques  critiques  sur  les  ouvrages  de  saint 
Grégoire  et  sur  le  travail  de  son  éditeur  :  plusieurs  de  ces  remarques 
sont  très  solides. 

Gregorii  Turonensis  Opéra  omnia,  opère  et  studio  Theodorici.  Ruinart. 
LutetiîB  Parisiorum,  1699.  In-fol. 

Patrologia  latina,  t.  lxxi  ;  cxxiv,  col.  703-8. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  681-2. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  583. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  204,  525,  696. 

Analecta  juris  pontificii,  xix^  série  (1880),  col.  1-22. 

PoTTHAST.  —  Biblioth.  medii  sévi,  p.  347-9. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  628-9. 


LES  SAINTS  ALPHEE,  ZACHEE  ET  ROMAIN,  MARTYRS. 

303. 

Aux  approches  de  l'anniversaire  de  la  vingtième  année  du  règne  de 
l'empereur  Dioclétien,  le  proconsul  de  Palestine,  appliquant  d'avance 
les  indulgences  qui  accompagnent  ordinairement  ces  fêtes,  relâcha  tous 
les  criminels  qui  se  trouvaient  dans  les  prisons,  et,  au  contraire,  il  fit 
souffrir  les  plus  affreux  supplices  aux  saints  martyrs  de  Dieu,  plus 
coupables  à  ses  yeux  que  les  homicides  et  que  les  profanateurs  des 
tombeaux. 

Alors  Zachée,  diacre  de  l'Eglise  de  Gadare,  innocente  brebis  du  trou- 
peau de  Jésus-Christ,  fut  chargé  de  chaînes.  On  lui  avait  donné  ce  nom 
de  Zachée  parce  qu'il  rappelait,  par  la  petitesse  de  sa  taille  et  par  sa 
foi,  le  Zachée  de  l'Evangile.  Cité  devant  le  tribunal  du  juge,  il  confessa 
courageusement  Jésus-Christ,  et  ne  répondit  que  par  les  paroles  de  la 


446  17   NOVEMBRE. 

sainte  Ecriture.  Le  juge  le  fit  battre  de  verges  et  déchirer  cruellement 
avec  des  ongles  de  fer;  puis  on  le  redonduisit  en  prison,  et  on  lui  mil 
aux  pieds  des  entraves  qui  les  lui  tenaient  jour  et  nuit  démesurément 
écartés  ;  le  saint  martyr,  dans  ces  soufl'rances,  était  au  comble  de  la 
joie. 

Alphée.  à  qui  on  peut  appliquer  cette  parole  de  l'Ecriture,  Bomn)< 
de  désir,  sowfÎYÏi  le  même  supplice.  Issu  d'une  des  premières  familles 
d'Eleuthéropolis,  il  exerrait  dans  l'Eglise  de  Césarée  l'office  de  lecteur 
et  d'exorciste;  il  annonçait  aussi,  et  avec  beaucoup  de  zèle  et  de  force. 
la  parole  de  Dieu,  et  ce  fut  là  principalement  ce  qui  lui  valut  le  bonheur 
du  martyre.  Car,  comme  la  rigueur  des  édits  effrayait  les  chrétiens  et 
en  faisait  tomber  un  grand  nombre,  Alphée,  pénétré  de  douleur, 
voulut  à  tout  prix  arrêter  le  torrent  de  l'apostasie.  Il  allait  donc, 
réveillant  par  ses  paroles  entraînantes  et  par  le  souvenir  de  la  passion 
du  Sauveur,  qu'il  rappelait  éloquemment,  le  courage  des  apostats. 
Arrêté  par  des  soldats  dans  ces  exercices  du  zèle,  il  fut  traîné  au 
tribunal.  Nous  ne  pourrions  redire  ici  les  paroles  courageuses  qu'il 
prononça  devant  le  juge;  celui-ci,  transporté  de  fureur,  le  fit  jeter  dans 
un  noir  cachot.  On  J'en  retira  cependant  au  bout  de  quelques  jour 
pour  le  faire  de  nouveau  comparaître  devant  le  tribunal,  et,  comm 
Zachée,  on  le  battit  cruellement  de  verges,  on  lui  déchira  les  côtes  avec 
des  ongles  de  fer,  puis  on  le  mit  dans  la  même  prison,  aussi  avec  des 
entraves  aux  pieds. 

Ils  comparurent  une  troisième  fois  tous  deux  ensemble  devant  le 
juge,  qui  les  pressa  de  sacrifier  aux  empereurs;  ils  lui  dirent  :  «  Nous 
ne  connaissons  qu'un  seul  Dieu,  souverain  de  tous  les  hommes,  et  c'est 
à  lui  seul  que  nous  sacrifions.  »  Après  cette  réponse,  ils  furent 
décapités,  et  s'en  allèrent  ensemble  grossir  le  nombre  des  glorieux 
martyrs,  et  recevoir  leur  couronne  des  mains  de  ce  Dieu  qu'ils  avaient 
servi  avec  tant  d'amour,  et  confessé  avec  tant  de  courage. 

Le  même  jour,  Romain  souffrit  à  Antioche  pour  le  nom  de  Jésus 
Christ.  Il  était  né  en  Palestine,  et  remplissait  les  fonctions  d'exorciste 
et  de  diacre  dans  un  village  voisin  de  Césarée.  Comme  le  martyr 
Alphée,  il  s'efforçait  de  ramener  à  la  foi  ceux  que  la  crainte  des 
supplices  avaient  fait  tomber  dans  l'idolâtrie,  et  leur  rappelait  avec 
force  le  souvenir  du  redoutable  jugement  de  Dieu.  Il  osa  se  présenter 
de  lui-même  au  juge  au  moment  où  une  foule  de  chrétiens  timides^ 
tremblant  devant  les  menaces  du  tyran  et  l'aspect  des  supplices, 
allaient  succomber.  «  Malheureux,  s'écria-t-il,  où  vous  laissez-vous 
mener?  Ne  voyez-vous  pas  que  c'est  dans  l'enfer?  Levez  plutôt  les 
yeux  au  ciel,  bien  au-dessus  des  choses  fragiles  de  ce  siècle,  et  regarde/ 
votre  Sauveur  et  votre  Dieu.  N'allez  pas  abandonner  la  foi  pour  le 
culte  des  idoles.  Songez  au  redoutable  jugement!  » 

L'air  calme  et  grave  du  confesseur  ajoutait  au  poids  de  ses  paroles 
et  beaucoup  d'apostats  revenaient  à  Jésus-Christ.  Le  juge  le  fit  saisir 
par  ses  soldats  et  se  hâta  de  le  faire  mettre  à  mort,  pour  gagner  la 
faveur  de  Dioclétien,  alors  à  Antioche. 


SAINT  HUGUES,  EVEQUE  DE  LINCOLN".  447 

Il  fut  traîné  par  la  ville  au  lieu  du  supplice,  et  on  préparait  déjà  le 
l)ùclier.  Dioclétien  trouva  que  c'était  trop  peu  pour  un  chrétien  si 
audacieux,  et  il  commanda  de  lui  couper  d'abord  la  langue.  On  le  ût, 
mais  le  saint  martyr  parlait,  après  ce  supplice,  avec  plus  de  force 
.Micore,  comme  si  le  Christ  eût  parlé  par  sa  bouche;  il  jetait  autour  de 
liii  des  paroles  où  rayonnaient  la  foi  et  l'espérance,  et  exhortait  tous 
ks  chrétiens  à  aimer  Dieu  jusqu'à  la  mort.  Comme  il  ne  cessait  de 
rendre  grâce  à  l'auteur  du  prodige  et  de  glorifier  Jésus-Christ,  il  fut 
'••conduit  en  prison,  où,  après  avoir  subi  le  supplice  du  carcan,  il  fut 

iiin  étranglé  le  jour  même  du  martyre  de  Zachée. 

Comme  Romain  était  né  en  Palestine,  ajoutent  les  Actes,  bien  qu'il 
tit  souffert  à  Autioche,  nous  l'avons  compté  au  nombre  de  nos  martyrs. 

Les  Actes  des  saints  Alphée,  Zachée  et  Romain  qu'on  vient  de  lire 
sonttraduits  textuellement  du  récit  d'Eusèbe.  L'original  écrit  en  syriaque 
a  été  publiée  à  Rome  et  traduit  en  latin  par  Etienne-Evode  Assémani  ; 
il  a  été  rendu  en  notre  langue  par  M.  l'abbé  Lagrange.  Actes  des  Martyrs 
a  Orient.  2^  éd..  p.  213-215. 


SAl^^T  HUGUES,  ÉVEQUE  DE  LINCOLN. 

1200. 

(P.  Boll.  xiii.  482.) 

Saint  Hugues  naquit  à  Avallon  au  diocèse  de  Grenoble  vers  l'an  1135. 
Il  fut  d'abord  chanoine  régulier  en  l'abbaye  de  Villard-Benoît  dans  le 
même  diocèse  vers  l'an  1143  et  devint  prieur  de  Saint-Maximin  vers 
1159.  Il  entra  dans  l'ordre  des  Chartreux  l'année  suivante  et  fut  établi 
prieur  de  Witham  en  Angleterre.  Il  fut  élu  évêque  de  Lincoln  au  mois 
lie  mai  1186  et  sacré  le  21  septembre.  Il  mourut  le  16  novembre  1220. 

Les  protestants  eux-mêmes  reconnaissent  que  saint  Hugues  fît  des 
choses  surprenantes  pour  élever  le  niveau  religieux  en  Angleterre  et 
qu'aucun  étranger  n'acquit  une  aussi  haute  et  aussi  salutaire  influence 
sur  les  habitants  de  ce  royaume. 

Saint  Hugues  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  et  du  diocèse  de  Lincoln 
et  de  l'ordre  des  Chartreux. 

Dans  les  œuvres  d'art,  il  est  caractérisé  par  un  auge,  par  une  appari- 
tion de  l'Enfant  Jésus,  par  un  cadavre  qu'il  ressuscite,  par  un  calice, 
par  des  possédés  qu'il  délivre,  par  un  prince  et  le  plus  souvent  par  des 
cygnes.  Il  est  aussi  représenté  formant  groupe  avec  saint  Bruno  et  saint 
Anthelme. 

La  Vie  de  saint  Hugues  a  été  écrite  en  1340  par  Adam,  chartreux  de 
Londres,  qui  a  laissé  une  grande  réputation  de  piété.  Un  abrégé  de  cet 
ouvrage  fut  composé  dans  le  même  siècle  par  un  autre  chartreux. 

Pez  (D.  Bernard).  —  Bibliotheca  ascetica,  t.  x,  p.  390-400.  Publie  le 
texte  d'Adam. 


448  18  NOVEMBRE. 

SuRius.  —  Vitoe  Sanctoriun  (1618),  t.  xi,  p.  381. 

Perry.  —  La  Vie  de  saint  Hugues  d'x^vallon,  évoque  de  Lincoln. 
Londres,  1881  (en  anglais).  —  Ouvrage  d'un  grand  mérite. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vir,  p.  G81-2. 

Patrologialatina,  t.  cxxiv,  col.  70o-8  ;  t.  cliii,  col.  937. 

Revue  historique,  t.  xvii  (1881),  p.  386. 

BctleIi-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  196-^'. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  13,  n.  is  ; 
c.  15,  n.  12,  17,  lib.  m,  c.  34,  u.  1,  10,  22;  c.  41,  n.  8. 

Cahier.  —  Caractéristique  des  saints,  p.  37,  56, 154,  178  et  passim. 

Gams.  —  Séries  episcoporum,  p.  192. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1008. 


LA  BIENHEUREUSE  SALOMÉE,  REINE  DE  GALICIE,  VIERGE 

RELIGIEUSE    CLARISSE. 

1268. 
(P.  Boll.  xiii.  486.) 

Tous  les  historiens  polonais  racontent  sa  vie  et  ses  vertus.  Le  suffr;: 
gant  de  Cracovie,  délégué  apostolique,  fit  une  enquête  légale  et  rendit  h: 
jugement  sur  le  culte  immémorial.  Le  concile  provincial  de  Gnesne 
avait  demandé  au  pape  Urbain  VIII  la  canonisation  de  la  reine  Salo- 
mée.  Par  décret  du  6  mai  1673,  la  S.  Congrégation  des  Rites  confirma 
le  culte  et  Clément  X  ratifia  la  décision. 

La  B.  Salomée  est  caractérisée  dans  l'iconographie  par  une  étoile  qui 
sort  de  sa  bouche. 

Benoît  XIV.  —  De Beatificatione,  etc.,  lib.  i,  c.  31,  n.  11  ;  lib.  ii,  c.  2i. 
n.  35,  36  ;  c.  54,  n.  16  :  lib.  m,  c.  36,  n.  5  ;  lib.  iv,  p.  ii,  c.  4,  n.  3. 

L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  285. 


XYIIP  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SAINT  MOMBLE  D'IRLANDE,  ABBÉ  DE  LAGNY. 

Vers  680. 

(P.  Boll.  XIII.  489.) 

Saint  Momble,  Mojnmulus,  Mtimbolus,  Miimboleiius,  fut  le  quatrième 
ubbé  de  Lagny,  au  diocèse  de  Paris.  Il  succéda  à  saint  Furcy,  saint 
Emilian  ou  Emmian  et  saint  Eloquius. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  ii,  p.  653-6. 

Gallia  Christiana,  t.  vu,  col.  491-3. 

Lelong.  —  Bibliothèque  hist.  de  la  France,  t.  i,  n.  11964. 


SAINT   ODON.,    AUUÉ   DE    CLUXY.  111) 


SAINT  ODON  OU  EUDES,  ABBÉ  DE  CLUNY. 
943. 

(P.  Boll.  XIII.  491.) 

Saint  Odon.  Odo,  né  dans  le  Maine  vers  879,  fut  clerc  de  la  basilique 
de  Saint-Martin  à  Tours  vers  900,  puis  embrassa  la  vie  monastique 
sous  la  règle  de  saint  Benoit  à  Baume  en  909  ;  il  passa  ensuite  à  Cluny 
sous  le  Bienheureux  Bernon  ;  il  lui  succéda  comme  abbé  en  926  et 
fonda  la  célèbre  Congrégation  de  Cluny  qui  réforma  une  grande  partie 
des  monastères  de  France,  d'Espagne,  d'Italie,  de  Rome  et  s'étendit  en 
Orient  et  à  Jérusalem.  Il  mourut  dans  l'abbaye  de  Saint-Julien  de 
Tours  le  18  novembre  943. 

La  vie  de  saint  Odon  est  connue  d'une  manière  très  authentique  par 
ses  propres  écrits,  par  les  Vies  composées  par  ses  disciples  Jean  et 
Nalgod,  par  les  historiens  de  Cluny  et  les  principaux  annalistes  du 
x<*  siècle. 

Saint  Odon  était  patron  de  l'abbaye  de  Cluny  et  de  tout  l'ordre  ;  il 
est  encore  l'un  des  patrons  de  la  ville  et  Grégoire  XVI  l'a  donné  pour 
patron  à  la  Congrégation  des  Bénédictins  de  France.  Il  est  invoqué 
pour  obtenir  la  pluie  en  temps  de  sécheresse. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœc.  v,  p.  124-199. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  t.  ii,  ad  an.  942  et  passim. 

Gallia  Christiana,  t.  iv,  col.  1123-5. 

DucHESNE.  —  Bibliotheca  Cluniacensis,  p.  13-56;  145-160  et  passim. 

SuRius.  —  Vitœ  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  405-421. 

Patrologia  latina,  t.  lxxi,  col.  115  et  seq.  ;  cxxxiii,  749-752. 

Ceillier.  —  Histoire  des  auteurs  ecclésiastiques,  t.  xix,  p.  574-586. 

CoussEMAKER.  —  Scriptores  musici  medii  œvi,  t.  i  (1864),  p.  xi. 

Fétis.  —  Biographie  des  musiciens,  t.  vi  (1864),  p.  348-9. 

Hauréau.  —  Singularités  historiques  (1861),  p.  129-178. 

Idem.  —  Histoire  littéraire  du  Maine,  t.  viii  (1876),  p.  240-292. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  vi  (1742),  p.  229-253. 

Lelong.  —  Biblioth.  hist.  de  la  France,  t.  i,  n.  4472,  102/5,  10320; 
t.  II,  n.  16488. 

Nisard  (Théod.).  —  Saint  Odon  de  Cluny...  Paris,  1866.  In-8^  br. 
Saint  Odon  est  étudié  comme  musicien. 

PiGNOï.  —  Histoire  de  Cluny,  t.  i  (1868),  p.  50-194,  530-5. 

PiOLiN.  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Mans,  t.  ii(1854),  p.  448-453,  462,  530. 

Vies  des  saints  de  Franche-Comté,  t.  m  (1855),  p.  503-553. 


Slp.  alx  Vies  l>es  Sawts.  —  ToMi;  Ul. 


450  19  NOVEMBRE. 


SAINT  MANDEZ  OU  MANDÉ,  ABBÉ  EN  BRETAGNE. 

VP  siècle. 

(P.  Boll.  XIII.  497.) 

Saint  Mandez  ou  Mandé.  Mandetus,  solitaire  ou  abbé  en  la  Bretagne 
armorique  au  vi«  siècle,  est  patron  de  Lanmodez,  près  de  Tréguier.  et 
de  Saiut-Mandé,  aux  portes  de  Paris. 

Legrakd.  —  Vies  des  saints  de  Bretagne  (1837),  p.  721-6. 

LoBiNEAU  (Dom  Alexis).  —  Vies  des  saints  de  Bretagne  (1836),  t.  i, 
p.  197-201. 


1\V  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SAINTE  ELISABETH  DE  HONGRIE,  VEUVE, 

DU  TIERS-ORDRE  DE   SAINT-FRANÇOIS. 

1231. 

(P.  Boll.  XIII.  500.) 

Sainte  Elisabeth,  Elisabeth.,  fille  d'André  II,  roi  de  Hongrie,  née  en 
1207,  épousa  Louis  IV,  landgrave  de  Thuringe,  en  1221,  et  mourut  à 
Marbourg  le  19  novembre  1231.  Elle  fut  canonisée  en  1235. 

Sainte  Elisabeth  était  nièce  de  sainte  Hedwige,  duchesse  de  Silésie, 
cousine  de  la  bienheureuse  Agnès  de  Bohême,  tante  de  sainte  Elisabeth 
de  Portugal,  de  saint  Louis  d'Anjou,  et  des  bienheureuses  Cunégonde, 
Yolande,  Marguerite,  filles  de  son  frère  Bêla  IV. 

Du  vivant  même  de  son  mari  et  avec  son  consentement,  sainte  Elisa- 
beth obtint  d'être  admise  dans  le  Tiers-Ordre  de  saint  François.  Elle  est 
patronne  de  toutes  les  sœurs  engagées  dans  le  Tiers-Ordre  de  la  Péni- 
tence. Léon  XIÏÏ  a  élevé  la  fête  de  sainte  Elisabeth  au  rang  des  fêtes 
doubles  de  seconde  classe  et  a  placé  sous  son  patronage  toutes  les 
associations  pieuses  de  femmes  allemandes.  (Décret  de  la  S.  Congréga- 
tion des  Rites,  1885.)  Cette  sainte  veuve  est  encore  patronne  de  la  Hon- 
grie et  de  la  Hesse,  de  Marbourg,  d'Isny  et  de  la  Thuringe.  On  invoque 
son  secours  pour  être  guéri  des  rages  de  dents. 

A  Rome  la  fête  de  sainte  Elisabeth  se  célèbre  avec  une  solennité  parti- 
culière en  l'église  des  Saints-Apôtres  desservie  par  les  Franciscains 
Conventuels  :  on  y  prononce  le  panégyrique  de  la  bienheureuse,  puis  se 
donne  le  salut  suivi  de  la  vénération  de  sa  relique. 

Il  reste  sur  la  vie  de  sainte  Elisabeth  des  documents  historiques  de 
premier  ordre  :  une  lettre  que  Conrad  de  Marbourg,  confesseur  de  la 


SAINTE  ELISABETH  DE  HONGRIE,   VEUVE.  451 

sainte  et  inquisiteur  en  Allemagne  (1230),  mort  en  1232,  écrivit  au  pape 
Grégoire  IX  ;  une  Vie  par  Thierri  do  Tliuringe,  dominicain,  que  l'on 
croit  être  le  même  que  Thierri  d'Apolda,  auteur  d'une  Vie  de  saint 
Dominique  ;  une  Vie  par  Jacques  Montanus  de  Spire  ;  Vie  écrite  par 
Césaire,,  moine  d'Heisterbach  ;  enfin  un  sermon  ou  panégyrique  composé 
par  saint  Bonaventure.  Telles  sont  les  sources  principales  auxquelles  il 
faut  ajouter  plusieurs  autres  documents  d'une  valeur  considérable, 
mais  dont  la  simple  énumération  serait  trop  longue  pour  notre  cadre. 
Canisius.  —  Lectiones  antiqune,  t.  v,  p.  143  et  seq.  2"  éd.,  t.  iv, 
p.  116-152.  C'est  la  Vie  par  Thierri  de  Thuringe. 

Lambecius.  —  Biblioth.  Vindobonensis,  t.  ii.  Fragments  de  la  Vie 
précédente  restés  inédits. 
Sedulius.  —  Historia  Seraphica.  Vie  par  Jacques  Montanus. 
S.  Bonaventure.  —  Opéra,  éd.  1609,  t.  m,  p.  289. 
Wadding.  —  Annales  Fratrum  minorum,  t.  ii,  éd.  1752. 
MoNTALEMBERT  (C"  Ch.  de).  —  Histoii'e  de  sainte  Elisabeth,  duchesse 

de  Thuringe.  Paris,  1836.  In-8° 13^  éd.  1872.  Dans  cette  belle  Vie  et 

ses  annexes  se  trouvent  indiquées  toutes  les  sources  historiques  et  très 
justement  appréciées.  Il  est  juste  de  signaler  la  belle  édition  illustrée 
donnée  en  1878  par  M.  Marne. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  15,  n.  5, 12; 
c.  20,  n.  10  ;  c.  36,  n.  2  et  passim. 
Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  686-7. 

Analecta  BolL,  t.  iv.  Catalogue  des  manuscrits  de  Bruxelles,  p.  294-7. 
Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  711-716. 

Notice  contenant  de  nouvelles  recherches  et  des  documents  inédits 
sur  sainte  Elisabeth  de  Hongrie  et  le  sort  de  ses  restes  mortels. 
Mulhouse,  imp.  Bader,  1870.  In-8". 

Le  chapitre  du  château  de  Gray  et  le  chef  de  sainte  Elisabeth  de  Hon- 
grie, par  Merlet.  Vesoul,  impr.  Suchaux,  1869.  In-8*'. 
Potthast.  —  Bibliotheca  hist.  medii  sévi,  p.  680-2. 
Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  632-3. 
Nota.  —  Sainte  Elisabeth  donna  à  sa  Me  la  duchesse  Sophie  une 
statue  de  la  sainte  Vierge  qui  est  connue  sous  le  nom  de  Notre-Dame  de 
Halle  et  que  des  foules  de  pèlerins  viennent  tous  les  ans  implorer  en 
très  grand  nombre.  C'est  depuis  dix  siècles  que  ce  pèlerinage  existe. 

Sainte  Elisabeth  envoya  des  dons  à  l'église  cathédrale  de  Cambrai  et 
plus  tard  une  chapelle  fut  consacrée  sous  son  vocable  dans  cette  même 
cathédrale.  (Jules  Houdoy,  Histoire  artistique  de  la  cathédrale  de 
Cambrai,  1880,  p.  24.) 

Le  landgrave  Louis  IV  de  Thuringe,  l'époux  de  sainte  Elisabeth,  fut 
un  des  seigneurs  de  l'Empire-les  plus  marquants  de  son  époque,  et  tint 
une  place  considérable  dans  les  premières  années  surtout  du  règne  de 
Frédéric  II.  Il  fut  canonisé,  dès  après  sa  mort,  par  la  rumeur  publique 
qui  lui  donnait  le  nom  de  Louis  le  Saint.  Une  Vie  très  savante  vient 
d'être  publiée  (1880)  à  Kœnigsberg  par  M.  Ernest  Bernecker.  L'auteur  se 
propose  surtout  de  continuer  les  recherches  commencées  par  Knochen 


4Ô2  19   NOVEMBRE. 

hauer  dans  son  Histoire  de  Thurinrje  (1871)  et  par  M.  Wenck  en  187  n 
Ces  auteurs  prétendent  que  la  Vita  Ludovici  par  le  chapelain  Berthold 
n'est  pas  un  document  authentique.  Il  est  probable  en  eftet  que  l'ori- 
ginal a  subi  des  additions;  mais  le  fond  du  récit  et  le  caractère  de  Louis 
le  Saint  restent  parfaitement  historiques.  Ces  auteurs  du  reste  ne  sont 
pas  d'accord  entre  eux.  —  Louis  le  Saint  mourut  à  Otrante  le  11  sep- 
tembre 1227. 


SAINT  PONTIEN,  PAPE  ET  MARTYR. 
235. 

(P.  Bull.  xiji.  506.) 

Saint  Pontien,  Pontiamis.,  fut  ordonné  pape  le  22  juillet  230,  un  jeudi. 
Il  fut  enveloppé  dans  la  sixième  persécution  allumée  par  l'empereur 
Maximin  l'an  235.  Il  fut  relégué  dans  l'île  nommée  Novica  sur  les  côtes 
de  la  Sardaigne  et  non  dans  l'île  Iconia.  Il  y  fut  transporté  avec  saint 
Hippolyte  et  y  mourut  au  bout  de  peu  de  temps  le  28  septembre  230. 
après  cinq  ans,  deux  mois  et  sept  jours  de  pontificat.  —  Il  fut  inhumé 
sur  le  lieu  même  où  il  avait  subi  le  supplice,  puis  saint  Fabien,  qui 
fut  son  second  successeur  (236-250),  rapporta  son  corps  à  Rome  et  l'en- 
sevelit dans  le  cimetière  de  Callixte.  De  là  deux  jours  assignés  à  sa 
sépulture,  le  13  août  et  le  19  ou  20  novembre.  Raban  Maur  le  mentionne 
au  30  octobre. 

Saint  Pontien  est  l'un  des  patrons  de  l'île  de  Sardaigne. 

EusÈBE.  —  Ecclesiastica  historia,  lib.  vi,  cap.  23  et  29. 

Catalogus,  dans  Anastase  le  Bibliothécaire,  éd.  Bianchini,  t.  ii,  p.  vu. 
et  dans  Eccard,  Corpus  hist.,  t.  i,  p.  25  et  26. 

Liber  Pontificalis,  éd.  Yignoli,  t.  i,  p.  42. 

Mai.  —  Scriptorum  veterum  nova  coUectio,  t.  viii,  p.  392. 

D.  Mabillon.  —  Votera  analecta,  in-foL,  p.  218. 

Jaffé.  —  Regesta  Pont.  Rom.,  1851,  p.  6.  —  2"  édit.,  p.  14  et  15. 

Rossi.  —  Bulletin  d'archéol.  chrét.,  1881,  p.  53,  1882,  p.  38. 

Idem.  —  Roma  sotterranea,  t.  ii,  p.  74  et  suiv. 

Pagi.  —  Critica  in  annales  Baronii,  ad  ann.  225,  n.  5  et  6. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  m,  p.  276  et  692. 

Coustant.  —  Epistolse  Romanorum  Pontificum,  1. 1,  p.  115. 

DouLCET.  —  Rapports  de  l'Eglise  chrétienne  et  de  l'Etat  romain, 
u.  167. 

Georgi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  586  et  587.  Adon  et  d'autres 
encore  font  mémoire  de  saint  Pontien  au  20  novembre. 

^'(jta.  —  Saint  Pontien  eut  pour  compagnon  d'exil  le  saint  prêtre 
Hippolyte.  Ce  prêtre  ne  peut  être  le  même  que  celui  qui  fut  inhumé 
non  loin  de  saint  Laurent,  dans  Yarjer  Veranus,  mais  sur  l'autre  côté 
de  la  voie  Tiburtine,  et  dans  un  cimetière  spécial  qui  porta  son  nom. 


SAINT    l'ATROCLE,    RECLUS   EN    BERRY.  458 

i'i3  saint  prêtre  Hippolyte  n'est  point  non  plus  le  docteur.  11  est  proba- 
ble qu'il  faut  attendre  la  découverte  de  nouveaux  documents  pour  espé- 
rer quelques  données  positives  sur  ce  saint  différent  de  tous  ses  homo- 
nymes connus. 

Le  soin  que  l'Eglise  romaine  prit  de  faire  rapporter  les  corps  des 
trois  saints  pontifes  morts  en  exil  :  saint  Pontien,  saint  Eusèbe  et  saint 
Corneille,  prouve  l'importance  qu'elle  mettait  à  constater  la  succes- 
sion de  ses  évoques,  et  l'on  peut  en  conclure  l'attention  avec  laquelle 
olle  établissait  sa  chronique  officielle.  (Rossi  TCom.  de],  Roma  sotter- 
lanea,  t.  ii,  liv.  i.  c.  5.  Bulletin  d'archéologie,  juillet  1864.) 


SAINT  PATROCLE,  RECLUS  EN  BERRY, 

DE  l'ordre  de   saint-benoît. 
(P.  Boll.  XIII.  50(3.) 

Saint  Patrocle,  Patroclits,  prêtre,  originaire  d'Auverge  "et  reclus, 
pratiqua  des  vertus  si  admirables  que  saint  Grégoire  de  Tours  com- 
posa un  petit  livre  à  sa  louange  ;  livre  qui  n'est  malheureusement  pas 
venu  jusqu'à  nous. 

Le  corps  de  cet  ami  de  Dieu  fut  plus  tard  transporté  dans  l'église 
de  Saint-Etienne  de  Périgueux  dont  il  est  devenu  l'un  des  patrons. 

Les  artistes  donnent  pour  attribut  à  saint  Patrocle  une  croix  par 
allusion  à  un  trait  de  sa  vie. 

Le  monastère  de  Colombier,  fondé  par  saint  Patrocle,  devint  un 
prieuré  de  l'ordre  de  Cluny  sous  la  dépendance  de  Souvigny,  Silvi- 
uiacian. 

Le  culte  de  saint  Patrocle  s'est  conservé  dans  le  diocèse  de  Clermont, 
lieu  de  sa  naissance. 

Chastelain  traduit  Columbarium  par  Colmier.  On  trouve  aussi  Colo- 
bcronense  monasterium  et  Colomharia. 

S.  Grégoire  de  Tours.  —  Vitie  Patrum,  c.  5.  —  Idem,  Hist.  eccl. 
Franc,  lib.  v,  c.  10. 

Dominique  Branche.  —  Hist.  des  ordres  monast.  en  Auvergne.  Paris, 
Didron,  s.  d.,  in-8°,  p.  49-53. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  687.  Texte  de  Molanus. 

GoNox.  —  Vitse  Patrum  Occidentis  (1625).  In-fol.,  p.  75. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  119. 

SuRius.  —  Vitœ  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  423-4. 

Vie,  de  saint  Patrocle,  fondateur  de  Colombier,  par  M.  P.  Chevalier. 
Moulins,  imp.  Ducroux,  1872.  1  vol.  in-18. 

Carles.  —  Les  Patrons  et  titulaires  du  diocèse  de  Périgueux,  p.  23. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  99. 


454  20  NOVEMBRE. 


SAINT  JACQUES  DE  SASSEAU,  ERMITE  EN  BERRI, 

DE   l'ordre   de   SAINT-BENOÎï. 

865. 

(P.  Boll.  XIII.  508.) 

Saint  Jacques  de  Sally,  Sasseau,  Jacobiifi  de  Saxiaco,  se  sanctifia  au 
lieu  nommé  maintenant  la  Chapelle  d'Angilon,  Capella  Domni  Giselo- 
711S.  Il  y  fonda  un  monastère  sous  la  règle  de  saint  Benoît,  et  non  de 
saint  Basile,  comme  le  dit  Chastelain. 

Sa  Vie,  écrite  par  un  auteur  un  peu  postérieur  à  son  époque,  mérite 
confiance. 

Labbe.  —  Nova  bibliotheca  manuscriptorum,  t.  ii,  p.  393-4. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  iv,  part,  ii,  p.  142-3. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  687.  Nous  ne  trouvons  saint 
Jacques  que  dans  un  seul  martyrologe  ancien,  ce  qui  semblerait  annon- 
cer que  son  culte  était  tout  local. 


Xr  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SAINT  HIPPOLYTE,  ÉVEQUE  DE  BELLEY, 

de  l'ordre  de  saint-benoît. 
Vers  776. 

(P.  Boll.  XIII.  511.) 

Saint  Hippolyte,  Hîppolytus,  fut  d'abord  moine  de  l'abbaye  de  Saint- 
Oyand,  dite  depuis  de  Saint-Claude,  et  en  devint  abbé.  Il  fut  plus  tard 
élu  évêque  de  Belley,  environ  l'an  754,  et  il  mourut  vers  l'an  776. 

Comme  abbé  il  obtint  de  Pépin  des  terres  et  des  privilèges  pour  son 
monastère,  spécialement  celui  de  frapper  une  monnaie.  Charleraagné 
confirma  ces  droits  et  ajouta  de  nouveaux  fiefs.  Ayant  été  obligé  d'ac- 
cepter l'épiscopat,  saint  Hippolyte  ne  semble  pas  avoir  renoncé  à  son 
titre  d'abbé,  et  il  signe  comme  tel  encore  en  765  au  concile  d'Attigny. 

Longtemps  après  sa  mort  saint  Hippolyte  devint  le  patron  d'un  cha- 
pitre érigé  dans  la  ville  de  Poligny.  Ce  chapitre  était  composé  d'un 
doyen,  de  douze  chanoines  prébendes  et  de  huit  chapelains  semi-pré- 
bendés.  Il  fut  érigé  par  bulle  du  29  avril  1431  et  doté  par  Jean  Chouzat, 
trésorier  général  des  finances  sous  les  comtes  de  Bourgogne  de  la 
branche  des  Valois. 

Il  n'existe  pas  de  Vie  ancienne  de  saint  Hippolyte  beaucoup  moins 


SAINT  FÉLIX  DE  VALOIS.  455 

onnu  comme  évêque  que  comme  abbé.  Les  églises  de  ResaïK'on  et  de 
lelley  célèbrent  sa  fête  le  20  novembre  depuis  un  temps  immémorial. 

Mabillox.  —  Annales  Benedictini,  t.  ii,  p.  183,  ad  an.  765. 

Gallia  Christiana,  t.  iv.  col.  245  ;  t.  xv,  col.  606-7. 

Labbe.  —  Concilia,  t.  vi,  col.  1702. 

Depéry.  —  Hagiographie  du  diocèse  de  Belley,  1. 1  (1835),  p.  108-112. 

Vies  des  Saints  de  Franche-Comté,  t.  m  (1885),  p.  298-303. 


SAINT  FÉLIX  DE  VALOIS, 

FONDATEUR  DE  L'ORDRE   DE  LA   TRÈS   SAINTE  TRINITÉ 
POUR  LA   RÉDE>iIPTION  DES  CAPTIFS. 

1212. 

(P.  Boll.  xm.  515.) 

Saint  Félix,  fils  de  Raoul  de  Valois,  vint  au  monde  à  Amiens  le 
11  avril  1127  et  reçut  le  nom  de  Hugues.  Il  se  retira  dans  la  solitude 
do  Cerfroid  au  diocèse  de  Laon,  puis,  s'associant  à  saint  Jean  de  Matha, 
il  fonda  l'ordre  des  Trinitaires  en  1198.  Il  mourut  à  Cerfroid  le  4  no- 
\  ombre  1212.  Innocent  XI  transféra  sa  fête  au  20  novembre. 

Saint  Félix  de  Valois  est  l'un  des  patrons  de  l'ordre  des  Trinitaires  et 
c'est  en  ce  jour  que  ces  religieux  célèbrent  leur  fête  patronale  à  Rome 
l;in3  la  splendide  église  de  Saint-Chrysogone  au  Transtévère  qui  est 

-servie  par  eux.  Cette  fête  se  célèbre  aussi  à  Saint-Charles  aux 
','iiatre-Fontaines  et  à  Saint-Denys  où  le  clergé  de  Saint-Louis  des 
F'rançais  doit  assister  aux  offices. 

II  n'existe  pas  de  Vie  ancienne  de  saint  Félix  de  Valois,  mais  Robert 
Gaguin,  qui  fut  général  des  Trinitaires  et  mourut  en  1501,  a  laissé  des 
détails  circonstanciés  sur  ce  bienheureux  dans  «  Historia  Franciae  » 
sous  le  règne  de  Philippe-Auguste.  On  en  trouve  aussi  dans  les  An- 
nales de  l'Ordre  et  aussi  dans  la  Vie  de  saint  Jean  de  Matha,  au  8  février. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  41,  n.  11,  12  ; 
lib.  II,  c.  19,  n.  12;  c.  20,  n.  13  et  passim. 

Gallia  Christiana,  t.  viii,  col.  1731-6. 

Héltot.  —  Histoire  des  ordres  monastiques,  etc.,  t.  ii,  c.  48  et  49. 

Du  Plessis  (Dom  Toussaint).  —  Histoire  de  l'Eglise  de  Meaux,  t.  i, 
c.  116,  135,  p.  172  et  suiv. 

Idem.  —  Description  géogr.  et  hist.  de  la  Haute-Normandie,  t.  ii, 
p.  198  et  suiv. 

François  deSaint-Laurext.  —  Compendium  Vitce  sanctorum  Joannis 
et  Felicis. 

Jofredus.  —  Nicœa  illustrata,  p.  123. 

Dilloud.  —  Vie  de  saint  Félix  de  Valois.  Paris,  1625.  In-S». 

Corblet.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  ii  (1870),  p.  1-30. 

Calixte  (le  P.).  —  Vie  de  saint  Félix  de  Valois,  prince  du  sang 


456  20  NOVEMBRE. 

royal,  par  le  R.  P.  Calixte  de  la  Providence,  triiiitairo,  président  du^ 
couvent  de  Carprais  (Aisne).  3"  éd.  Tournai,  Casterman,  1879.  In-isjj 
de  360  p. 

Grammont  (De).  —  Etudes  algériennes  :  La  Rédemption,  dans  Revuej 
historique.  Janvier-février  1885.  Montre  les  services  rendus  par  les 
Trinitaires  ou  ]\Iatliurins,  les  Pères  de  la  Merci  et  les  Lazaristes. 

Analecta  juris  pontificii,  xxiv®  série  (1885),  col.  928-2. 


SAINTE  MAXENCE,  VIERGE  ET  MARTYRE  EN  BEAUVOISIS. 

VII«  siècle. 

(P.  Boll.  xiii.  522.) 

Sainte  Maxence,  Maxeiitia^  vierge  et  recluse  au  diocèse  de  Beauvais, 
reçut  la  mort  de  la  main  d'un  jeune  débauché.  Le  culte  qui  lui  fut 
rendu  de  bonne  heure  est  certain  et  attesté  par  la  plupart  des  anciens 
martyrologes. 

Sainte  Maxence  est  patronne  du  Pont-Sainte-Maxence.  Dans  les 
ouvrages  d'art  elle  est  caractérisée  par  une  tête  coupée  ou  par  un  pont. 

Acta  Sanctorum  Boll.  April.,  t.  ii,  p.  402;  Jun.,  t.  vu,  p.  688-9. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  715-8. 

Capgrave.  —  Nova  legenda  Anglise  (1516),  p.  227. 

Leloxg.  —  Biblioth.  hist.  de  la  France,  t.  iv,  n.  4581. 

Office  de  sainte  Maxence,  imprimé  à  Senlis  en  1719  et  1737. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  624,  699,  764. 


SAINT  EDMOND,  ROI  D'ANGLETERRE,  MARTYR. 

870. 

(P.  Boll.  XIII.  523.) 

Saint  Edmond.  Edmundus,  devint  roi  d'Estanglie  et  fut  couronné  à 
Bury  le  25  décembre  855.  Il  faisait  le  bonheur  de  ses  sujets  lorsqu'il 
fut  attaqué  par  les  chefs  danois  Hinguar  et  Hubba  ;  il  fut  défait  à 
Hoxon,  pris  et  conduit  à  Framlinghau  où  il  fut  mis  à  mort  le  20  no- 
vembre 870.  Les  uns  disent  qu'il  fut  décapité  ;  les  autres  qu'il  fut  percé 
de  flèches. 

L'histoire  constatait  que  l'Angleterre  payait  dès  le  ix«  siècle  une 
redevance  au  Saint-Siège  ;  mais  une  découverte  qui  vient  d'être  faite  à 
Rome  en  fournit  la  preuve  matérielle:  sur  le  Forum,  au  pied  du 
Palatin,  on  vient  de  découvrir  une  grande  quantité  de  monnaies 
envoyées  pour  le  denier  de  Saint-Pierre  par  saint  Edmond  et  plusieurs 
de  ses  successeurs. 


SAINT  APOTHÈME,  ÉYÈQUE  d' ANGERS.  CONFESSEUR.        457 

Lr  culte  lie  saint  Edmond  fut  promptement  répandu  dans  toute  la 
chrétienté,  comme  le  prouvent  les  anciens  martyrologes  qui  presque 

ins  exception  mentionnent  sa  fête  au  20  novembre. 

Saint  Edmond  est  le  patron  de  Bury-St-Edmund's. 

Saint  Abbon,  depuis  abbé  de  Fleury,  a  écrit  une  Vie  excellente  de 
-aint  Edmond.  Jean  Lydgote,  moine  de  Saint-Edmondsbury,  en  a 
recomposé  une  autre,  mais  beaucoup  plus  tard. 

SuRius.  —  Vitœ  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  440-4. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  688-9. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  715-8  ;  t.  cxxxix.  C'est  la  Vie  écrite 
par  saint  Abbon,  alors  moine  de  Cantorbéry  et  mort  abbé  de  Fleury. 

Passio  S.  Edmundi  régis.  Analecta  Boll.,  t.  i,  p.  502,  n.  68. 

Capgrave.  —  Nova  legenda  Angliœ  (1516),  p.  107. 

Martène.  —  Veterum  scriptorum  amplissima  collectio,  t.  vi,  col. 
^21  et  seq. 

Bulletin  monumental,  t.  l,  p.  278  et  suiv. 

Butler-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  213-6. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  617. 


SAINT  APOTHEME,  EVEQUE  D'ANGERS,  CONFESSEUR. 

389. 

(P.  Boll.  XIII.  509.) 

Saint  Apothème,  Apotemius,  Apothemius,  est  le  second  évêque  d  An- 
gers dont  le  nom  est  venu  jusqu'à  nous.  La  tradition  liturgique  de 
cette  Eglise  l'honore  comme  l'un  des  plus  zélés  apôtres  de  la  parole 
évangélique. 

Ses  reliques  furent  transportées  vers  848  dans  l'abbaye  de  Saint- 
Sauveur  de  Redon,  au  diocèse  de  Vannes,  par  saint  Convoyon  qui 
venait  de  jeter  les  fondements  de  ce  monastère.  Durant  dix  siècles  et 
plus  les  fidèles  de  la  Bretagne  et  de  l'Anjou  ont  été  implorer  le  secours 
de  l'évèque  d'Angers  :  de  nombreux  prodiges  furent  accordés  à  leur  foi, 
malheureusement  il  ne  s'est  pas  rencontré  d'historien  pour  en  conserver 
le  récit  ou  son  travail  s'est  perdu. 

Saint  Apothème  est  quelquefois  nommé  Hypothème. 

Tous  les  historiens  marquent  sa  fête  au  20  novembre  ;  un  seul  l'indi- 
que au  10  du  même  mois,  probablement  par  une  faute  de  typographie. 

Vita  S.  Conwoionis.  abbatis  Rotonensis  in  Armorica,  lib.  m,  dans 
D.  Mabillon,  Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.^  Saecul.  iv,  p.  ii,  p.  184-222. 

Annales  Benedictini,  lib.  xxx,  n.  61. 

Chamard  (Dom  Franc.).  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  t.  i. 
p.  24-22. 

Tresvaux  du  Fraval.  —  Histoire  de  l'Eglise  d'Angers.  2  vol.  in-8o 
(1858),  t.  I,  p.  16. 


458  21  NOVEMBRE. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  545. 

Aimé  de  Soland.  —  Reliques  de  saint  Apothème  à  l'abbaye  de  Redou, 
publié  dans  Revue  des  provinces  de  TOuest  (1855),  t.  m,  p.  582-54. 

Nota.  —  Le  B.  Funerius  ou  Funier,  évêque  d'Angers,  n'a  laissé 
d'autre  trace  de  son  passage  sur  cette  terre  que  le  culte  qui  lui  était 
rendu  autrefois  dans  une  église  voisine  de  la  capitale  de  l'Anjou.  Ce 
culte  n'existait  plus  au  commencement  du  xviii°  siècle.  Son  nom  n'est 
pas  mentionné  dans  la  plupart  des  listes  des  évêques  d'Angers. 

Chastelain.  —  Martyrologe  universel,  p.  784  (éd.  1609). 

Cha^iârd,  loc.  cit.,  p.  22. 


LE  VENERABLE  ANGE  DEL  PAS, 

DE  l'ordre  de  SAINT-FRANÇOIS. 

1589. 

Né  à  Perpignan  au  mois  de  novembre  1540  d'une  très  illustre  famille 
de  Catalogne,  Ange,  nommé  au  baptême  Jean-Charles,  entra  très  jeune, 
et  malgré  l'opposition  de  son  père,  dans  l'ordre  de  Saint-François.  Il 
fut  gardien  de  plusieurs  couvents,  en  particulier  de  celui  de  Perpignan, 
et  il  consuma  sa  vie  dans  la  prédication  et  l'enseignement.  Il  établit 
une'réforme  qu'approuva  Grégoire  XIII.  Il  composa  un  commentaire 
sur  l'Evangile  de  saint  Matthieu  et  un  traité  sur  l'amour  de  Dieu.  Il 
passa  à  Rome  les  neuf  dernières  années  de  sa  vie  et  y  mourut  le 
20  novembre  1589. 

La  cause  de  canonisation  du  Vénérable  Angedel  Pas  a  été  introduite 
et  ratifiée  par  décrets  des  18  février  et  2  juin  1864. 

Analecta  juris  pontificii,  viii^  série  (1856),  col.  1777-1788  ;  2001-2027. 


I 


XIP  JOUR  DE  NOYEMBRB 


SAINT  COLOMBAN,  FONDATEUR  DE  L'ABBAYE  DE  LUXEUIL. 

615. 

(P.  Boll.  xin.  528.) 

Saint  Colomban,  Coliimbanus,  né  en  Irlande,  en  Leinster,  vers  l'an 
540,  passa  dans  les  Gaules  après  avoir  professé  la  vie  monastique  dans 
son  pays  d'origine.  Dans  sa  nouvelle  patrie  il  fonda  les  abbayes  d'Ane- 
gray  et  de  Luxeuil  vers  520,  de  Fontaine-en-Vosges,  et  ayant  été  obligé 
de  passer  en  Italie,  il  y  fonda  la  grande  abbaye  de  Bobbio  vers  612.  Il 
mourut  dans  ce  monastère  le  21  novembre  015. 


SAINT  GÉLASE  I",  PAPE.  459 

Raint  Colomban  a  composé  plusieurs  ouvrages  en  prose  et  en  vers  ;  il 

^t  surtout  célèbre  pour  la  règle  monastique  qu'il  écrivit.  Cette  règle 
eut  une  très  grande  influence  en  Gaule  ;  néanmoins  elle  ne  tarda  pas  à 
disparaître  devant  la  règle  de  saint  Benoît  que  sa  discrétion  recomman- 
dait à  tous  :  «  discretione  prfecipua  »,  dit  saint  Grégoire  le  Grand.  En 
beaucoup  de  lieux  on  chercha  à  les  unir  durant  quelque  temps. 

Saint  Colomban  est  patron  des  villes  de  Bobbio,  de  Luxeuil  et  de  l'ile 
d'Irlande. 

Il  reste  pour  la  Vie  de  saint  Colomban  des  documents  de  premier 
rdre,  ses  écrits  et  sa  Vie  composée  par  Jonas,  son  disciple. 

Mabillon.  —  Acta  SanctorumO.  S.  Ben.,  Ssec.  ii,  p.  5-29,  80.  n.  11. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  ad  an.  590,  G15  et  passim. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  689-691. 

Patrologia  latina,  t.  cvi  et  cxxiv,  col.  719-722. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  m,  c.  47,  n.  1. 

Gallia  Cliristiana,  t.  xv,  col.  13-14. 

D'Arbois  de  Jubainyille,  dans  Revue  archéologique,  t.  xlii  (1882), 
p.  370.  Fait  connaître  un  Eloge  de  saint  Colomban  composé  par  un  clerc 
irlandais  mort  en  1106. 

Cuissard.  —  La  prose  de  saint  Columba  d'après  un  manuscrit  du 
x«  siècle  provenant  del'aacienne  abbaye deFleury-sur-Loire,  aujourd'hui 
à  la  bibliothèque  d'Orléans,  n.  146.  —  Cette  prose  est  une  hymne  alpha- 
bétique ;  son  principal  intérêt  est  d'appartenir  à  l'Eglise  d'Irlande  et 
d'être  composée  par  saint  Colomban. 

Vie  de  saint  Colomban  par  Adamnan,  l'un  des  meilleurs  écrits  hagio- 
graphiques qui  nous  soient  restés  ;  nouv.  éd.  par  le  doyen  actuel 
d'Armagh. 

ScHMiTz.  —  Colomban  et  la  pénitence  dans  le  royaume  des  Francs. 
Mayence,  1883.  —  L'auteur  prétend  que  saint  Colomban  tenta  une  ré- 
forme dans  le  royaume  franc,  et  il  s'appuie  surtout  sur  le  «  Liber  pœni- 
tentialis  »  ;  mais  des  critiques  protestants  nient  l'authenticité  de  cet 
ouvrage. 

Revue  historique,  t.  xxiii  (1883),  p.  210. 

Buller-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  222-7. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  420-1. 


SAINT  GELASE  pr,  PAPE. 
496. 

Saint  Gélase  I"  fut  élu  pape  en  492  et  sacré  le  1"  mars  de  cette  année. 
Il  était  né  à  Rome  et  non  en  Afrique.  Il  avait  été  secrétaire  de  saint 
Félix,  son  prédécesseur  (483-492.)  Il  tint  le  Saint-Siège  quatre  ans,  huit 
mois  et  dix-neuf  jours.  Il  mourut  le  19  du  mois  de  novembre  de  l'an 
496. 

Ce  saint  pontife  fit  paraître  beaucoup  de  fermeté  et  de  prudence  dans 


460  '21   NOVEMBRE. 

la  défense  de  ce  qu'avait  fait  saint  Félix  contre  Acace,  qui  était  mort 
dès  l'an  489.  mais  dont  le  schisme  subsistait  toujours  soutenu  par  l'em- 
pereur A.nastase,  protecteur  déclaré  de  Thérésie  d'Eutychès. 

Saint  Gélase  était  très  savant,  comme  le  prouve  son  Sacramentaire. 
son  décret  sur  les  livres  authentiques,  sa  lettre  à  l'empereur  Anastaso 
pour  la  défense  du  concile  de  Chalcédoine.  Il  est  le  premier  qui  ait  fixé 
les  ordinations  aux  Quatre-ïemps. 

Quant  à  la  lettre  de  saint  Gélase  à  saint  Rusticus,  évèque  de  Lyon, 
en  date  du  25  janvier  494,  elle  a  été  fabriquée  par  Jérôme  Vignier,  de 
l'Oratoire. 

Patrologia  latina,  t.  lix,  col.  13  et  seq. 

Maxsi.  —  Concilia,  t.  vm,  p.  5  et  seq. 

Jaffé.  —  Regesta  Pontificum  Romanorum,  2°  éd.  p.  83. 

PiTRA  (card.).  —  Analecta  novissima  (ISSoj,  i,  34,  35,  323  et  passim. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  3,  n.  5;  c.  41, 
n.  19,  20.  22,  30  et  passim. 

GuÉRAXGER.  —  Institutions  liturgiques,  2"  éd.,  t.  i,  p.  138-9. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Vios  dos  Saiuts,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  220-2. 

Ha  VET  (Julien),  dans  la  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes,  t.  xlvi 
(1883),  p.  254-8. 

Roux.  —  Le  pape  Gélase  I^r  (492-496),  étude  sur  sa  vie  et  ses  écrits, 
par  l'abbé  A.  Roux.  Bordeaux,  Duthu  ;  Paris,  ïhorin,  1880.  1  vol. 
in-S». 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  824-5. 


SAINT  ALBERT  P',  ÉVÊQUE  DE  LIÈGE  ET  MARTYR. 

1192. 

(P.  Boll.  XIII.  539.) 

Saint  Albert,  Albertiis,  né  à  Louvain,  fut  d'abord  chanoine,  puis 
prince-évêque  de  Liège.  Il  fut  élu  le  8  septembre  de  l'an  1191,  fut  créé 
cardinal  l'année  suivante.  Il  fut  sacré  à  Reims  et  peu  après  fut  mis  à 
mort  près  de  cette  ville,  le  23  novembre  de  la  même  année. 

Il  ne  mourut  point  proprement  pour  soutenir  la  foi  ;  mais  il  fut  mas- 
sacré par  des  rivaux  qui  enviaient  son  siège. 

Saint  Albert  est  patron  de  la  ville  de  Maëstricht. 

Il  reste  une  bonne  Vie  de  saint  Albert  écrite  par  Gilles  d'Orval. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  877-8. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  xiv  (1820),  p.  618-620. 

Pertz.  —  Archiv.  (1839),  t.  vu,  p.  597-8. 

Butler-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  227-9. 
Excellentes  notes  bibliographiques. 

Leloxg.  —  Biblioth.  hist.  de  la  France,  1. 1,  n.  8782-6. 

Offices  propres  du  diocèse  de  Reims,  éd.  1871. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  56. 


SAINTE   CÉCILE   DE   ROME,   VIERGE   ET  MARTYRE.  4U1 


XXIP  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SAINTE  CÉCILE  DE  ROME,  VIERGE  ET  MARTYRE. 

180. 

(P.  lioU.  xiii.  541.) 

Sainte  Cécile,  Csecilia,  vierge  romaine  de  la  plus  haute  naissance, 
convertit  à  la  foi  chrétienne  Valérien.  son  époux,  et  Tiburce,  frère  de 
Valérien,  et  tous  les  trois  moururent  généreusement  pour  la  confession 
lie  la  divinité  de  Jésus-Christ. 

Le  corps  de  sainte  Cécile  repose  à  Rome  dans  l'église  qui  est  dédiée 
sous  son  nom  dans  le  Transtévère  et  qui  est  attachée  à  un  monastère 
Je  moniales  bénédictines.  Cette  église  est  construite  sur  l'emplacement 
de  la  maison  de  Valérien,  son  époux.  On  y  voit  la  salle  des  bains,  avec 
les  conduits  de  vapeur,  dans  laquelle  elle  fat  exposée  durant  un  jour 
et  une  nuit  pour  y  être  étoufifée  ;  mais  elle  mourut  par  l'épée.  Le  Sénat 
doit  faire  tous  les  ans  à  cette  église,  au  jour  de  la  fête,  l'offrande  d'un 
calice  et  de  quatre  torches.  —  L'église  du  Divin-Amour,  près  le  palais 
Borghèse,  occupe  le  lieu  de  la  maison  du  père  de  sainte  Cécile,  dans 
laquelle  lïUustre  vierge  est  née.  La  catacombe  de  Saint-Callixte,  où 
reposa  plusieurs  siècles  le  corps  de  sainte  Cécile,  est  ouverte  le  jour  de 
la  fête  et  éclairée  dès  le  matin  ;  plusieurs  messes  y  sont  célébrées. 

Sainte  Cécile  est  patronne  de  la  cathédrale  et  de  la  ville  d'Albi  ainsi 
que  de  Verden.  Elle  est  patronne  aussi  des  musiciens  et  des  luthiers.  Il 
existe  dans  presque  toutes  les  villes  des  sociétés  d'artistes  qui  s'occu- 
pent de  musique  religieuse  et  qui  se  sont  rangées  sous  le  patronage  de 
sainte  Cécile.  La  Société  de  Sainte-Cécile  de  Rome  est  célèbre.  Dans 
une  circulaire  du  24  septembre  1884,  la  Sacrée-Congrégation  des  Rites 
exprime  le  vœu  que  des  sociétés  semblables  s'établissent  dans  tous  les 
diocèses  d'Italie. 

Les  Actes  anciens  de  sainte  Cécile  publiés  par  Laderchi  sont  très 
bons  ;  malheureusement  la  confusion  de  deux  noms  avait  introduit  des 
difficultés  dont  les  hyper-critiques  profitaient  pour  rejeter  absolument 
ce  document  vraiment  historique.  Les  découvertes  de  M.  le  comman- 
deur de  Rossi  dans  le  cimetière  de  Saint-Callixte  ont  puissamment  con- 
tribué à  rétablir  la  vérité  sur  ce  point  important.  Dom  Guéranger  est 
le  premier  dans  notre  pays  qui  ait  rétabli  les  faits  dans  leur  véritable 
jour.  Plusieurs  critiques  qui  ont  écrit  depuis  en  notre  langue  affectent 
de  ne  pas  citer  son  livre,  tout  en  lui  empruntant  tout  ce  qu'ils  ont  de 
meilleur. 

La  date  réelle  du  martyre  de  sainte  Cécile,  l'année  180,  se  trouve 
confirmée  par  la  découverte  et  la  publication  des  Actes  grecs  du  procès 
des  saints  Scillitains  qui  ont  été  condamnés  le  17  juillet  180. 


462  ^  NOVEMBRE. 

Laderchis  (Jac.  de).  —  Acta  sanctœ  Cecilice,  virginis  et  martyris,... 
et  transtiberina  basilica  monumentis  illustrata.  Roma?,  1722,  in^". 

GuÉRANGER  (D.  Prospcr).  —  Sainte  Cécile  et  la  société  romaine  aux 
deux  premiers  siècles.  Paris,  1873  et  1874,  in-4°.  Autre  édit.  gr.  in-S'^. 
1878. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  588-9. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  692-3. 

Patrologia  latiua,  t.  cxxiv,  col.  728-6. 

Rossi  (Com.  de).  —  Roma  sotterranea,  t.  ii,  p.  xxxvii,  xl,  xlii,  150, 
153-161  et  passim. 

Idem.  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1879,  p.  107  et  suiv.^  éd. 
ital.  1882;  p.  166,  éd.  franc. 

Analecta  Boll.,  1. 1,  p.  492,  500  ;  t.  ii,  p.  19,  n.  97  et  passim. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  martyrs,  p.  28,  c.  4,  n.  20,  36,  54,  59  et 
passim. 

Allard  (Paul).  —  Histoire  des  persécutions,  p.  419-430. 

Analecta  juris  pontificii,  xxiv«  série  (1885),  col.  369-374,  926-930  et 
passim. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  414. 


SAINT  PRAGNACE,  ÉVÊQUE  D'AUTUN. 
517. 

(P.  Boll.  XIII.  562.) 

Saint  Pragnace,  Pragnatius,  occupait  le  siège  épiscopal   d'Autun 
en  517,  car  il  souscrivit  au  concile  d'Epaone. 
Gallia  Christiana,  t.  iv,  col.  341. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  692-3.  „ 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  728.  a 


XXIIP  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SAINT  CLEMENT  DE  ROME,  PAPE  ET  MARTYR. 

Vers  100. 

(P.  Boll.  XIII.  564.) 

Saint  Clément,  Clemens,  I",  romain  de  naissance,  vint  au  monde  vers 
l'an  30.  Il  fut  disciple  de  saint  Pierre  et  coopérateur  de  saint  Paul.  11 
fut  élu  quatrième  pape.  Il  mourut  le  23  novembre  vers  l'année  100.  On 
célèbre  aussi  l'invention  de  son  corps  le  30  janvier. 


SAINT  CLEMENT  DE  ROME,   PAPE  ET   MARTYR.  463 

Saint  Clément  mourut  dans  la  Chersonèse  et  son  corps  fut  rapporté  à 
Kome  par  saint  Cyrille,  l'apôtre  des  Slaves.  Il  repose  présentement  à 
Kome  dans  l'église  qui  lui  est  consacrée;  il  est  sous  le  maître-autel, 
mais  on  expose  un  bras  qui  est  séparé.  Le  Sénat  doit  ofïrir  tous  les 
quatre  ans  un  calice  et  quatre  torches. 

Il  est  presque  certain  que  c'est  à  saint  Clément  que  se  rapporte  la 
mission  d'un  grand  nombre  des  fondateurs  des  Eglises  des  Gaules. 

On  peut  regarder  comme  authentiques  les  deux  lettres  de  saint 
Clément  aux  vierges,  la  première  aux  Corinthiens,  la  seconde  est  dou- 
teuse. Il  faut  ranger  parmi  les  ouvrages  non  authentiques  les  cinq 
lettres  décrétales,  les  canons  et  constitutions  apostoliques,  les  homélies 
et  les  récognitions,  enfin  les  Clémentines.  Mgr  Philothée  Bryenne,  mé- 
tropolitain de  Nicomédie  (église  grecque  orthodoxe),  a  découvert  à  Cons- 
tantinople  et  publié  en  1884  d'importants  suppléments  aux  textes  connus 
jusqu'alors  de  la  lettre  de  saint  Clément  de  Rome.  Ces  suppléments 
offrent  aussi  un  argument  puissant  en  faveur  de  l'authenticité  de  ces 
lettres,  qui  sont,  en  dehors  des  livres  contenus  dans  le  canon  des 
saintes  Ecritures,  les  plus  anciens  ouvrages  chrétiens.  Il  faut  aussi 
remarquer  que  l'écrit  désigné  comme  seconde  épître  aux  Corinthiens 
n'est  rien  autre  chose  qu'une  homélie.  En  1876  une  traduction  syriaque 
de  l'épître  de  saint  Clément  aux  Corinthiens,  également  complète,  fut 
acquise  par  l'Université  de  Cambridge.  Ces  découvertes  doivent  être 
considérées  comme  deux  événements  des  plus  heureux  du  xix«  siècle  ; 
d'autant  plus  que  l'épître  du  saint  Pape  contient  beaucoup  de  points 
dogmatiques  qui  renversent  des  hérésies  de  notre  temps. 

Saint  Clément  pape  est  patron  des  villes  d'Aarhuus,  Compiègne, 
Séville,  Velletri  et  de  toute  la  Crimée.  Les  marbriers  de  Sablé, 
diocèse  du  Mans,  et  de  toute  la  région  lïmplorent  comme  leur  protec- 
teur. Il  en  est  de  même  des  bateliers  du  moins  à  Bruges.  Enfin  on 
implore  sa  protection  contre  les  maladies  propres  aux  enfants. 

Il  n'existe  pas  d'Actes  parfaitement  authentiques  du  martyre  de 
saint  Clément;  mais  ceux  que  nous  avons  sont  anciens:  l'auteur  du 
Liber  Pontificalis  (vers  l'an  514)  les  a  connus  et  Grégoire  de  Tours 
les  cite. 

Dans  le   second   volume  des    Opéra  Patrum  apostolicoriim,   etc., 
Tubingue,  Laupp,  1881,  in-8°,  M.  Fr.  X.  Funk  a  publiée  la  Passion, 
texte  grec,  de  saint  Clément.  Dans  la  préface  de  ce  document,  il  donne 
la  liste  des  textes  qui  dérivent  de  cette  pièce  originale;  M.  l'abbé 
Duchesne  fait  remarquer  que  l'on  doit  y  ajouter  le  Missale  Gothicwn, 
le  De  gloria  martrjrum  de  saint  Grégoire  de  Tours  (cap.  35),  enfin  le 
Liber  Pontificalis  dans  sa  notice  de  saint  Clément. 
S.  Jérôme.  —  De  scriptoribus  eccles.,  c.  11. 
S.  Irénée.  — Adversus  hsereses,  lib.  m,  c.  3. 
EusÈBE.  —  Historia  eccles.,  lib.  ii,  c.  16,  34  ;  lib.  m,  c.  6. 
Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  694-6. 
Patrologia  latina,  t.  cxxrv,  col.  723-730;  t.  cxxvii,  col.  1077-1114. 
Patrologia  grseca,  1. 1.  col.  121-182;  t.  ii,  col.  31-16;  t.  viii,  col.  300-3. 


464  23   NOVEMBllE. 

Martinov.  —  Aniius  eccles.  grïeco-slavus.  p.  57-8,  n.  288. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  590-2. 

Analecta  Boll.,  1. 1,  p.  492,  500;  t.  ii,  p.  19,  n.  15,  27-8,  n.  98-100. 

Analecta  juris  poutificii,  xxive  série  (1885),  col.  930-1.  C'est  l'école 
de  Tillemont  et  de  Baillet  qui  parle. 

DouLCET.  —  Rapport  de  l'Eglise  et  de  l'Etat  romain,  p.  xi,  16, 46,  47, 
211  et  passim. 

Allard  (Paul).  —  Histoire  des  persécutions,  p.  118, 132, 169  et  suiv. 

Rossi  (Com.  de).  —-Bulletin  d'archéologie  chrétienne  1863, 1864-1870, 
p.  190-120.  Le  savant  critique  se  montre  beaucoup  plus  exact  que 
M.  Duchesne  pour  les  faits  rapportés  dans  le  Liber  Pontificalis.  Ce 
dernier  irait  à  tout  rejeter,  le  judicieux  critique  romain  démontre  que 
une  partie  des  faits  rapportés  par  le  Liber  Pontificalis  est  confirmée  par 
les  découvertes  de  l'archéologie. 

Jaffé.  —  Regesta  Pontificum  Romanorum,  2''  éd..  p.  2-4. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  465-6. 

Les  deux  épîtres  aux  vierges,  de  saint  Clément  Romain,  disciple  de 
saint  Pierre,  traduites  en  latin  et  en  français  par  Mgr  Clément  Ville- 
court,,  évèque  de  la  Rochelle  et  de  Saintes  ;  précédées  d'une  disserta- 
tion qui  en  établit  l'authenticité,  dédiées  à  Mgr  Malou,  évêque  de 
Bruges.-Paris,  Louis  Vives,  1853.  In-8o. 


SAINT  TROND  OU  TRUDON,  PRETRE, 

de  l'ordre  de  saint-benoît. 
Vers  693. 

(P.  Boll.  XIII.   569.) 


Saint  Trond,  Trudo,  prêtre,  fut  l'apôtre  du  pays  d'Hasbain  o 
Hasbengau,  en  Belgique.  Il  fonda  en  662  l'abbaye  de  Sarcing  qui  prit 
plus  tard  le  nom  de  Saint-Trond  et  fut  toujours  sous  la  règle  de  saint 
Benoît.  Il  mourut  le  23  novembre  vers  l'an  693. 

Saint  Trond  est  le  patron  de  la  ville  qui  porte  son  nom  et  qui  s'est 
formée  autour  de  l'abbaye  fondée  par  lui.  Il  était  aussi  le  patron  d'une 
autre  abbaye  du  même  nom,  mais  habitée  par  des  religieuses  sous  la 
règle  de  saint  Augustin,  au  diocèse  de  Bruges. 

Il  reste  une  Vie  très  bonne,  presque  contemporaine,  de  saint  Trond, 
et  d'autres  par  Donat  de  Metz,  par  Thierry  et  Stepelin  de  Saint-Trond. 

Analecta  pour  servir  à  l'histoire  ecclésiastique  de  Belgique,  t.  v 
(1858),  p.  431-459. 

Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  v,  p.  1-69. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  95;  t.  v,  col.  281. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Sa3C,  ii,  p.  1069-70,  1086; 
Ssec.  VI,  part,  ii,  p.  85-6. 

Nota.  —  On  célèbre  le  11  août  la  fête  de  la  translation  de  saint  Trond. 


I 


SAINT    CLÉMENl,    PREMIER   ÉVÈQUE  DE   METZ   El    UU.NFESSEUR.       405 

SAINT  CLÉMENT, 

PREMIER   ÉVÈQUE   DE   METZ   ET   CONFESSEUR. 

47. 
(P.  Boll.  xiii.  540.) 

Saint  Clément,  Clemens^  était  romain.  Il  s'attacha  de  bonne  heure  à 
saint  Pierre  lorsque  le  saint  apôtre  y  arriva  la  première  fois  (année  42). 
Il  reçut  de  ses  mains  Tonction  épiscopale  et  fut  envoyé  dans  le.s  Gaules 
pour  annoncer  la  Bonne  Nouvelle,  en  compagnie  de  Célestin,  prêtre,  et 
de  Félix,  diacre.  Ils  dirigèrent  leurs  pas  vers  Metz  ;  mais  au  moment  où 
il>  arrivèrent  la  guerre  mettait  la  ville  eu  feu.  Ils  se  retirèrent  pour  se 
préparer  encore  plus  à  leur  mission  au  lieu  nommé  Gorze  et  ils  y 
rrigèrent  un  petit  oratoire  depuis  dédié  à  saint  Pierre. 

Le  préfet  de  la  ville  dans  une  partie  de  chasse  rencontra  nos  trois 
iipôtres,  et,  informé  de  leur  dessein,  il  leur  facilita  l'accès  de  la  ville. 
Saint  Clément  ressuscita  la  fille  de  ce  préfet  qui  était  morte;  il  convertit 
le  père  et  toute  la  famille  et  une  grande  partie  de  la  population.  Il 
construisit  ou  consacra  plusieurs  temples  au  vrai  Dieu  et  délivra  le 
lys  d'un  horrible  serpent  devenu  célèbre  dans  les  histoires  du  pays 
JUS  le  nom  de  Groidli. 

Après  vingt-trois  ou  vingt-cinq  ans  de  travaux  apostoliques,  saint 
Clément  mourut.  Son  corps  fut  inhumé  dans  un  oratoire  qu'il  avait 
construit  hors  des  murs  de  la  cité.  L'évêque  Hérimon  le  leva  de  terre 
en  1090,  et  l'exposa  dans  la  cathédrale  à  la  vénération  du  peuple;  il  le 
reporta  ensuite  dans  l'église  d'où  il  l'avait  tiré,  et  le  monastère  de 
Saint-Félix  qui  était  attenant  à  cette  église  prit  dès  lors  le  nom  de 
Saint-Clément.  Renversé  en  1552  lors  du  siège  de  Metz  par  Charles- 
<  juint,  le  monastère  fut  reconstruit  dans  l'intérieur  de  la  ville  et  les 
reliques  du  saint  apôtre  de  Metz  furent  déposées  dans  la  nouvelle  église. 
Des  révolutions  survenues  ont  amené  la  profanation  de  ce  cloître  ;  mais 
une  partie  des  reliques  de  saint  Clément  se  vénère  encore  dans  l'église 
cathédrale. 

La  plupart  des  historiens  font  vivre  saint  Clément  au  iii°  siècle. 

Paul  diacre.  —  Libellus  de  Ordine  episcoporum  Metensium,  dans 
Patrologie  latine,  t.  lxxxv,  col.  699,  709-714,  721,  723. 

Galha  Christiana,  t.  xiii,  col.  678-680,  866-868  et  passim. 

Bosquet.  —  Ecclesiœ  Gallicanse  historia  (1636),  part,  ii,  p.  27. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  xii,  p.  439. 

Graesse.  —  Trésor  (1863j,  t.  iv,  p.  641. 

C.  Adel.  — Le  Salon,  Etude  hist.  sur  saint  Clément,  dans  l'Austrasie 
(1858).  t.  VI,  p.  105-125. 

Spicilegium  de  Dom  d'Achery,  t.  m.  p.  302  :  t.  vi,  p.  643. 

Freher.  —  Piecueil  des  historiens  de  France,  p.  177. 

Si.-p.  AUX  Vies  des  Saints-  —  Tome  III.  30 


4j66  23   NOVEAIBRE. 

DoM  Calmet.  —  Histoire  de  Lorraine.  (Nancy,  1728),  t.  i,  p.  xi  et 
suiv.,  et  preuves,  p.  51  et  suiv. 

Histoire  des  évèquesdeMetz,  par  Martin  Meurisse,  évèqiiedeMadaure. 
Metz  (1634).  In-fol. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Juu.,  t.  viii,  p.  G94-6. 

Patrologia  latin  a,  t.  cxxiv,  col.  723-730. 

Analectâ  Boll.,  t.  ii,  p.  500,  n.  48. 

Nota.  —  Parmi  les  successeurs  de  saint  Clément  sur  le  siège  de 
Metz,  un  grand  nombre  sont  honorés  comme  saints  ;  nous  allons  les 
énumérer  : 

2.  Saint  Céleste,  en  l'année  72,  dont  parle  l'ancienne  liturgie  de  Metz^ 

3.  Saint  Félix,  année  87,  connu  par  la  liturgie  et  le  Martyrologe 
romain. 

4.  Saint  Patient,  année  130,  connu  par  la  liturgie  et  le  Martyrologe 
romain. 

5.  Saint  Victor  P%  année  143,  connu  par  la  liturgie. 

6.  Saint  Victor  11,  année  152. 

7.  Saint  Siméon,  année  154,  connu  par  la  liturgie.  M 

8.  Saint  Sambace,  année  184,  connu  par  la  liturgie.  " 

9.  Saint  Ruffe,  année  202,  connu  par  la  liturgie  et  le  Martyrologe 
romain. 

10.  Saint  Adelphe,  année  230,  connu  par  la  liturgie  et  le  Martyrologe 
romain. 

11.  Saint  Fremin,  Phrominius,  Firminus,  en  246,  connu  par  la  litur- 
gie et  le  Martyrologe  romain. 

12.  Saint  Légonce,  en  292,  connu  par  la  liturgie. 

13.  Saint  Autor,  en  326,  connu  par  la  liturgie. 

14.  Saint  Expièce,  en  375,  connu  par  la  liturgie. 

15.  Saint  Urbice,  en  391,  connu  par  la  liturgie. 

16.  Saint  Bonnole,  en  420,  mentionné  dans  le  martyrologe  gallican. 

17.  Saint  Térence,  en  423,  connu  par  la  liturgie. 

18.  Saint  Consolin,  en  443,  mentionné  par  le  martyrologe  gallican. 

19.  Saint  Ptomain,  en  460,  connu  par  la  liturgie. 

20.  Saint  Fronime,  en  489,  connu  par  la  liturgie. 

21.  Saint  Gramace,  en  496,  connu  par  le  martyrologe  de  Metz. 

22.  Saint  Agatimbre,  en  519,  connu  par  la  liturgie  du  diocèse  de  Metz. 

23.  Saint  Hespérius,  en  531,  mentionné  dans  le  martyrologe  gallican. 

24.  Saint  Villicus,  en  548,  mentionné  dans  le  martyrologe  de  Metz. 

25.  Saint  Pierre,  en  572,  même  source. 

26.  Saint  Aygulphe  en  582.  Saint  Aygulphe  ne  reçoit  le  titre  de  saint 
que  dans  quelques  anciennes  chartes. 

27.  Saint  Arnoald,  en  594,  mentionné  dans  le  martyrologe  de  Metz. 

28.  Saint  Pappole,  en  621,  connu  par  l'ancienne  liturgie. 

29.  Saint  Arnoul,  en  594,  mentionné  dans  la  liturgie  et  inscrit  au 
Martyrologe  romain. 

30.  Saint  Goéric,  en  638,  honoré  dans  la  liturgie. 

31.  Saint  Godon,  en  656,  connu  par  la  liturgie. 


SAIXT   MARIN,    MARTYR   EN   MAURIENNE.  467 

32.  Saint  Clodiilphe,  en  G64,  honoré  dans  la  liturgie  et  inscrit  au 
Martyrologe  romain. 

33.  Saint  Abbon,  en  703,  mentionné  au  martyrologe  gallican. 

34.  Saint  Aptatus,  en  712. 

35.  Saint  Félix  II,  en  719,  honoré  dans  la  liturgie. 

36.  Saint  Sigisbaul,  en  720,  honoré  dans  la  liturgie. 

37.  Saint  Chrodegang,  en  744,  honoré  dans  la  liturgie. 

38.  Saint  Angelramne,  en  769,  mieux  791,  honoré  d'un  culte  religieux 
à  l'abbaye  de  Saint-Nabord  (aujourd'hui  Saint-Avold).  Acta  Sanctorum 
Jîoll.  6  sept.,  à  l'article  de  S.  Chrodegang. 

39.  Saint  Gondulphe,  en  819,  honoré  dans  la  liturgie. 

46.  Saint  Adalberoa  I",  en  929,  inscrit  au  martyrologe  gallican. 

47.  Saint  Thierry  I",  en  964,  même  source. 

51.  Le  Vénérable  Brimon,  en  1073.  Mentionné  par  le  martyrologe 
gallican. 

75.  Bienheureux  Pierre  de  Luxembourg,  en  1384. 

Les  documents  liturgiques  que  nous  avons  mentionnés  ici  sont  dans 
le  Bréviaire  de  Metz,  manuscrit  du  xiv^  siècle  (environ  1335),  au  Grand 
Séminaire  ;  un  autre  bréviaire,  imprimé  en  1546,  et  un  supplément  au 
Propre  pour  le  diocèse  de  Metz,  revenu  à  la  liturgie  romaine  en  1610. 
A  la  bibliothèque  de  la  ville,  on  trouve  six  ou  sept  missels  et  livres 
liturgiques  du  diocèse  ou  des  monastères  de  la  ville  de  Metz.  Les 
manuscrits  sont  du  xrv^«  et  du  xv^  siècle  ;  sur  deux  des  plus  anciens, 
on  trouve  la  date  de  1.324  ;  sur  un  autre,  celle  de  1348  :  et  sur  le  plus 
récent,  celle  de  1458. 

La  chronologie  adoptée  dans  cette  liste  est  celle  de  Meurisse  (His- 
toire des  évêques  de  Metz)  ;  elle  est  souvent  réformée  dans  les  articles 
particuUers  que  nous  consacrons  à  plusieurs  de  ces  saints  prélats. 

Chaussier  (supérieur  du  Petit  Séminaire  de  Metz),  cité  dans  la 
Patrologia  latina  (jVligne),  t.  xcv,  col.  723, 726. 

Histoire  de  Metz  par  les  Bénédictins  de  Saint-A'annes,  t.  i,  in-4°. 


mr  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SAINT  MARIN,  MARTYR  EN  MAURIENNE, 

DE  l'ordre  de  saint-bexoIt. 
731. 

(P.  BoU.   xiii.  572.) 

Saint  Marin,  Marinus,  vivait  retiré  dans  la  solitude  au  diocèse  de 
Maurienne,  lorsqu'il  fat  mis  à  mort  injustement  le  24  novembre  731. 
Les  miracles  opérés  à  son  tombeau  l'ont  fait  honorer  comme  martyr  : 


468  24  NOVEMBRE. 

toutefois,  sou  culte  n'a  jamais  été  très  étendu,  et  sa  fête  n'est  mentionnée 
que  dans  un  martyrologe  ancien. 

Acta  Sanciorum  Boll.  Jun.,  t.  vu.  p.  698. 

Patroiogia  latina,  t.  cxxiv,  col.  789. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  v,  p.  676-7. 

Mabillqn.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  m,  part,  ii,  p.  584-5. 
539. 

Vies  des  saints  de  la  Franche-Comté,  t.  m,  p.  289-295. 

Truchet.  —  Histoire  hagiographique  du  diocèse  de  Maurienne, 
p. 170-184,  317-8. 


SAINT  JEAN  DE  LA  CROIX,  CARME  DECHAUSSE. 

1591. 

(P.  Boll.  XIII.  577.) 


Saint  Jean  de  la  Croix,  né  en  1542  à  Ontiveros  dans  la  Yieille- 
Castille,  prit  Thabit  religieux  chez  les  Carmes  de  Medina-del-Campo,  à 
l'âge  de  vingt  et  un  ans,  et  travailla  à  la  réforme  de  son  ordre  avec 
sainte  Thérèse;  la  réforme  fut  approuvée  par  le  Pape  en  1580.  Saint  Jean 
composa  plusieurs  écrits  mystiques  publiés  à  Barcelone  en  1619,  in-4°. 
Ils  sont  tous  écrits  en  espagnol,  mais  ils  ont  été  traduits  en  français 
par  le  P.  Maillard.  Paris,  1694,  in-4o.  Ils  sont  assez  difficiles  à  enten- 
dre ;  mais  la  pureté  de  la  doctrine  est  incontestable,  et  c'est  en  vain , 
que  les  quiétistes  ont  voulu  s'autoriser  de  son  nom. 

Saint  Jean  de  la  Croix  mourut  le  24  novembre  1591. 

Saint  Jean  de  la  Croix  est  l'un  des  patrons  des  Carmes  et  Carméhtes 
déchaussés,  et  Benoit  XIV  a  autorisé  ces  religieux  cà  placer  son  nom 
dans  les  litanies. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,c.  22,  n.  10;  c.  23. 
n.  7  ;  c.  24,  n.  14  et  passim.  Nombreux  détails. 

Muùoz-Garmica  (Manuel,  lectoral  de  Jaën,  mort  en  1883).  ~  Vie  de 
saint  Jean  de  la  Croix.  In-S"  (en  espagnol). 

BuTLER-GoDEscARD.  —  Vles  des  Saints,  éd.  Bruxelles;  vi,  p.  239-246. 
Bonnes  notes  de  Mgr  de  Ram. 

DosiTHÉE  DE  Saint-Alexis  (le  P.).  —Vie  de  saint  Jean  de  la  Croix... 
Paris,  1727.  2  vol.  in-4''. 

Hélyot.  —  Histoire  des  ordres  monastiques  et  religieux,  t.  i,  c.  45 

et  46. 

La  Vie  de  saint  Jean  de  la  Croix,  premier  carme  déchaussé  et  coad- 
juteur  de  sainte  Thérèse,  avec  un  abrégé  de  ce  qui  s'est  passé  de  plus 
considérable  dans  la  réforme  du  Carmel,  par  le  R.  P.  Dosithée  de 
Saint-Alexis;  revue  par  la  R.  M.  Marie-Elisabeth  de  la  Croix,  Carmé- 
lite déchaussée,  prieure  du  Carmel  de  Pie  IX  (Meaux).  —  Paris,  Pous- 
sielgue,  1872.  3  vol.  in-18. 


I 


SAINT   POURÇAIN,   ABBÉ;    SAINT   LÉOPARDIN,    ABBÉ.  469 

\ota.  —  Le  temps  a  respecté  la  cellule  qu'habita  saint  Jean  de  la 
Croix  dans  le  monastère  situé  dans  la  vallée  près  de  la  ville  de  Ségovie  : 
c'est  là  que  repose  son  corps  que  la  corruption  a  respecté.  Sur  la  porte 
de  sa  cellule,  on  lit  sa  maxime  favorite  :  Pati  et  contemni  pko  teî 
souffrir  et  être  méprisé  pour  vous,  Seigneur!  Cette  maison  garde, 
comme  un  trésor  précieux,  ses  lettres  et  celles  de  sainte  Thérèse.  (Lady 
Herbert,  L'Espagne  conteinporaiiie,  chap.  x,  dans  la  Revue  du  Monde 
catholique,  t.  lxx,  p.  230.) 


SAINT  POURÇAIN,  ABBÉ  AU  DIOCÈSE  DE  CLERMONT. 

Vers  540. 

(P.  Boll.  xiii.  585.) 

Saint  Pourçain,  Portianus,  Porcianus,  fonda  au  diocèse  de  Clermont 
l'abbaye  de  Mirajidum,  qui  prit  plus  tard  le  nom  du  saint  fondateur. 
Celui-ci  fut  très  célèbre  par  les  miracles  qu'il  opéra  au  temps  du  roi 
Thierri,  et  non  moins  célèbre  par  ceux  qu'il  accomplit  après  sa  mort  ; 
aussi  plusieurs  lieux  se  placèrent  sous  son  patronage  qu'ils  ont  con- 
servé jusqu'à  nos  jours  :  Saint-Pourçain-sur-la-Sioule,  au  diocèse  de 
Moulins,  Saint-Pourçain-sur-la-Bèbre,  près  de  Dompierre,  et  Saint- 
Pour(;ain-de-Malchère.  De  l'ancienne  abbaye,  il  ne  reste  plus  que  l'église 
reconstruite  au  xii®  siècle  et  une  partie  du  cloître. 

Grégoire  de  Tours.  —  Vitœ  Patrum,  cap.  ix. 

SuRius.  —  Vitœ  Sanctorum,  24  nov.  (1618),  t.  xi,  p.  517. 

Bouquet.  —  Rerum  gallic.  Scriptores,  t.  m,  p.  409. 

Branche  (Dominique).  —  Hist.  des  ordres  monastiques  en  Auvergne. 
Paris,  Didron,  s.  d.  In-8°,  p.  58  et  suiv. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  319. 

Journal  de  voyage  de  Dom  Jacques  Boyer,  p.  25,  38,  107  et  passim. 


SAINT  LÉOPARDIN, 

abbé  de  saint-symphorien  de  vivaris  et  martyr. 
VI'  ou  VIP  siècle. 

(P.  Boll.  xm.  586.) 

Saint  Léopardin,  Leopardius,  fut  moine  de  l'abbaye  dAubigny.  Il  est 
ordinairement  honoré  le  7  octobre. 
Il  existe  une  Vie  ancienne  et  exacte. 
Acta  Sanctorum  Boll.  7  oct.,  t.  m,  p.  906-919. 
Labbe.  —  Biblioth.  manusc,  t.  ii,  p.  415-425. 
Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœc.  ir,  p.  lx-i. 
Hist.  litt.  de  la  France,  t.  iv,  p.  41-2. 


470  24   NOVEMBRE. 


SAINT  SARRE  DE  LAMBRES,  PRÊTRE  ET  CONFESSEUR. 

Vn*  siècle. 

(P.  Boll.  XIII.  587.) 

Saint  Sarre,  Sarius,  patron  de  Lambres,  près  de  Douai,  est  honoré 
le  23  ou  le  24  novembre. 
Il  n'existe  pas  de  Vie  ancienne. 
Ghesqcière.  —  Acta  Sanctocum  Belgii  selecta,  t.  v,  p.  190-7. 

SAINT  GHRYSOGONE,  MARTYR. 
304. 

(P.  Boll.  XIII.  570.) 

Saint  Chrysogone,  Clirysogonus,  patricien  romain,  fut  décapité  à 
Aquilée  pour  la  foi  en  û04.  Ses  restes  furent  rapportés  à  Rome  où  on 
lui  construisit,  dans  les  quartiers  du  Transtévère,  une  magnifique  église 
qui  est  toujours  titre  cardinalice.  Au  jour  de  sa  fête,  le  Sénat  doit  ofi'rir. 
tous  les  deux  ans,  à  cette  église  un  calice  et  quatre  torches. 

Acta  Siinctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  696-8. 

Patrologia  latina,  t.  cxxrv,  col.  730-4. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  590-5.  Adon  avait  évidemment 
les  Actes  de  Saint  Chrysogone  en  écrivant  cet  article. 

Bibliotheca  Casinensis,  t.  m  (1877),  p.  255  et  ibidem  Florilega,  p.  177. 

Analecta  juris  pontificii,  xxiv^  série  (1885),  col.  931.  Les  Actes  de 
saint  Chrysologue  sont  empruntés  à  ceux  de  sainte  Anastasie,  suspects. 


SAINT  ROMAIN  DE  BLAYE,  PRÊTRE. 
Y^  siècle. 

(P.  Boll.  XIII.  570.) 

Saint  Romain,  Romanus,  disciple  de  saint  Martin,  évangélisa  le  pays 
de  Bordeaux  et  y  éclata  par  ses  miracles.  Après  sa  mort,  on  construisit 
une  grande  abbaye  sur  son  tombeau,  dont  la  garde  fut  confiée  aux 
chanoines  de  Saint- Augustin.  Les  reliques  du  saint  furent  transportées 
dans  l'abbaye  de  Saint-Denys,  près  Paris,  où  elles  reposaient  dans  une 
châsse  de  bois  doré.  Vers  1768,  à  la  prière  de  l'archevêque  de  Bordeaux, 
les  moines  de  Saint-Denys  accordèrent  une  portion  de  ces  reliques  à 
l'église  paroissiale  de  Saint-Romain-de-Virvée,  canton  de  Fronsac. 


S.UNÏ   SÉVERIX,    RECLUS   AU   DIÛCKSE   DE   PARIS.  471 

Saint  Romain  est  patron  de  la  ville  de  Blaye. 

Le  culte  de  saint  Romain  fut  do  bonne  heure  très  répandu,  mais  il 
n'existe  pas  de  Vie  ancienne. 

Acta  Sanctonira  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  G9G-8. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  730-4. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  596. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  888. 

Bellemer  (l'abbé  E.).  —  Histoire  de  la  ville  de  Blaye.  In-8%  188G, 
p.  10  et  suiv. 

LopÈs.  —  L'église  Saint-André  de  Bordeaux  (éd.  Collen),  t,  ii,  p.  98 
et  passim. 


SAINT  SEVERIN,  RECLUS  AU  DIOCÈSE  DE  PARIS. 

Vers  540. 

(P.  Boll.  XIII.  570.) 

Saint  Séverin,  Severimis,  prêtre  et  solitaire  près  de  Paris,  florissait 
-ous  le  roi  Childebert.  Il  donna  l'habit  religieux  à  saint  Claude,  fils  de 
Clodomir,  roi  d'Orléans  et  petit-tils  de  Clovis,  et  le  reçut  dans  son 
monastère.  Quoique  supérieur  d'une  communauté  de  moines,  saint 
Séverin  avait  embrassé  pour  lui-même  la  vie  austère  des  reclus. 

Ses  vertus  et  ses  austérités  lui  attirèrent  la  vénération  de  la  contrée  ; 
les  Parisiens  allaient  en  foule  lui  demander  des  avis  et  se  recommander 
-à  ses  prières.  Sa  solitude  était  sur  la  colline  où  se  voit  présentement 
la  ville  de  Saint-Cloud  et  qui  alors  avait  nom  Nogent. 

Il  mourut  vers  Tan  540,  et  son  corps  fut  inhumé  dans  sou  ermitage, 
mais  depuis  ses  reliques  furent  transportées  dans  l'église  cathédrale 
-de  Paris  et  elles  y  furent  conservées  jusqu'à  la  Révolution  de  1793,  et 
sa  fête  se  célébrait  dans  tout  le  diocèse. 

Saint  Séverin  vivait  à  l'époque  où  saint  Maur  apporta  la  règle  de 
saint  Benoit  dans  les  Gaules  :  tous  les  monastères  de  ce  vaste  pays  la 
connurent  rapidement  et  se  reformèrent  d'après  ce  code  inspiré  du  ciel. 

Du  Breul.  —  Le  théâtre  des  antiquités  de  Paris. 

Méxard.  —  Martyrologium  Benedict.  (1629),  ad  diem  27  nov. 

BucELix.  —  Menologium  Benedict.  (1656),  p.  805,  ad  diem  28  nov. 

RuiNART,  dans  sa  note  ajoutée  au  chapitre  xvin  du  troisième  livre 
de  l'Histoire  des  Francs  de  S.  Grégoire  de  Tours. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  454. 

Voir  pour  le  reste  la  Vie  de  saint  Cloud,  mais  il  est  à  propos  de  faire 
observer  que  le  P.  Stilting  dans  son  Commentarius  prasvius  (Acta 
Sanctorum  Boll.  7  sept.,  t.  m,  p.  91-98)  est  complètement  à  côté  de  la 
question. 


472  24   NOVEMBRE. 


LE  VÉNÉRABLE  PIERRE-ROSE-URSULE  DUMOULIN-BORIE, 

DE  L.\.  CONGRÉGATION  DES  MISSIONS-ÉTRANGÈRES  DE  PARIS,  ÉYÈQUE 
NOMMÉ  d'acanthe  I.  T.  I.  ET  VICAIRE  APOSTOLIQUE  DU  TONG  KING 
OCCIDENTAL,    MARTYRISÉ   AVEC    SES   DEUX   COMPAGNONS 

VINCENT-DIÊM  ET  PIERRE  KHOA. 

1838. 

(P.  Boll.  XV.  12G.) 

Pierre-Rose-Ursule  Dumoulin-Borie  est  suffisamment  connu  par  la 
notice  qui  lui  a  été  consacrée.  Il  nous  suffira  de  dire  un  mot  de  ses 
deux  compagnons  de  souffrances  et  de  gloire. 

Le  V.  Vincent  Dièm,  prêtre  indigène,  était  originaire  de  la  Cochin- 
chine,  mais  il  exerçait  le  saint  ministère  dans  la  mission  du  Tong-King 
occidental.  Il  fut  arrêté  trois  jours  avant  le  V.  Pierre  Borie,  le  28  juillet 
1838.  Il  était  âgé  de  soixante-quatorze  ans  et  presque  aveugle. 

Le  V.  Pierre  Khoa,  autre  prêtre  indigène,  avait  été  arrêté  le  2  juillet 
précédent. 

En  1847  les  restes  précieux  du  V.  Pierre  Borie  traversèrent  les  mers 
et  furent  déposés  au  Séminaire  des  Missions-Etrangères  à  Paris,  dans 
la  Salle  des  Martyrs;  mais  comme  le  procès  relatif  à  la  béatification 
du  serviteur  de  Dieu  est  en  voie  d'instruction,  on  a  dû,  pour  olDéir  aux 
règlements  de  l'Eglise  et  éviter  jusqu'à  l'apparence  d'un  culte  public, 
les  retirer  de  cette  salle  et  les  déposer  dans  un  caveau. 

On  conserve  dans  cette  Salle  des  Martyrs  plusieurs  objets  qui 
rappellent  la  mémoire  du  serviteur  de  Dieu. 

Plusieurs  notices  spéciales  ont  été  publiées  sur  le  V.  Pierre  Borie. 
On  peut  voir  encore  : 

Louis  Veuillot.  —  Les  Libres-Penseurs,  o*^  édit.,  p.  496-498. 

Annales  de  la  Propagation  de  la  foi,  t.  xii  (1840),  p.  538. 

La  Salle  des  Martyrs  du  Séminaire  des  Missions  -  Etrangères, 
p.  216-217. 

A.  S.  DE  DoNcouRT.  —  Flcurs  des  martyrs  au  xix"  siècle.  Chine  et 
Cochinchine,  p.  177-193.  'Jk 

Les  Missions  catholiques,  t.  viii  (1876),  p.  553-558  et  563-4.  " 

A  la  page  553  se  voit  la  reproduction  d'un  tableau  annamite  important 
pour  la  connaissance  de  plusieurs  circonstances  du  récit  du  martyre  du 
V.  Pierre  Borie  et  des  autres  serviteurs  de  Dieu  qui  ont  souffert  dans 
les  mêmes  contrées. 


SAINTE   CATHERIXE,    VlKlMil-:    ET    MARTYUi:.  473 


XXV"  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SAINTE  CATHERINE.  VIERGE  ET  MARTYRE  A  ALEXANDRIE, 

PATRONNE  DES   JEUNES   FILLES  ET  DES  PHILOSOPHES. 

307. 
(P.  IMI.  xiii.  569.) 

Sainte  Catherine,  Catharma,  vierge  d'Alexandrie,  est  Tune  des  plus 
illustres  martyres  de  l'Eglise  et  elle  a  reçu  dès  les  premiers  siècles  un 
riilte  universel.  Dans  la  seule  ville  de  Rome  deux  églises  lui  sont 
lédiées.  Les  villes  de  Jaën,  Magdebourg,  Oppenheim,  Sabionetta, 
Zwickan  la  reconnaissent  pour  leur  patronne.  Il  en  était  de  même  de 
[uantité  d'abbayes  puissantes  au  temps  où  les  institutions  monastiques 
('•talent  florissantes.  Pour  ne  parler  que  de  la  France,  on  en  comptait 
,1  Alby,  à  Avignon,  à  Apt,  à  Genève,  à  Annecy,  à  Digne,  à  Mayence, 
I  Trêves,  à  Rouen,  au  Mans. 

Les  jeunes  filles,  les  servantes,  les  fileuses,  les  orateurs,  les  philo- 
■^oplies,  les  charrons,  les  meuniers,  les  potiers  se  placent  aussi  sous  sa 
protection  spéciale. 

Malgré  la  célébrité  de  sainte  Catherine,  il  faut  reconnaître  que  les 
documents  historiques  la  concernant  sont  très  peu  nombreux. 

AssEMANi  (Jos.).  —  Calendarium  universale,  ad  24  nov.,  t.  v,  p.  375. 

RuiNART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  355,  éd.  Ratisbonne,  1859. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  699-700. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  734-8. 

MiELOT  (Jean).  —  Sainte  Catherine  d'Alexandrie,  par  J.  M..., 
secrétaire  de  Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne.  Beau  vol.  in-4°  très 
richement  illustré. 

Le  texte  primitif  de  ce  remarquable  ouvrage  a  été  revu  et  rapproché 
du  français  moderne  par  M.  Marins  Sepet. 

Les  illustrations  confiées  à  nos  plus  habiles  artistes  reproduisent 
celles  qui  furent  exécutées  au  xv"  siècle  par  ordre  du  duc  de  Bourgogne. 
Elles  offrent  un  spécimen  des  plus  curieux  et  des  plus  instructifs  de  cet 
art  français  avant  la  Renaissance.  Ce  volume  renferme  12  belles  chro- 
molithographies dont  4  en  camaïeu  exactement  semblables  à  celles  du 
manuscrit  ;  14  grandes  gravures  hors  texte  imprimées  en  noir  en  ton 
Chine,  avec  réserve  de  lumières,  et  24  jolies  gravures  dans  le  texte.  En 
outre,  chaque  page  est  entourée  d'ornements  variés  et  de  scènes  de  la 
vie  de  la  Sainte,  formant  plus  de  400  dessins  imprimés  en  deux  couleurs. 

EiNENKEL.  —  The  life  of  Saint  Katherine,  1884. 

Plusieurs  critiques  ont  pris  comme  se  rapportant  à  sainte  Catherine 
un  passage  de  l'Histoire  ecclésiastique  d'Eusèbe  où  il  s'agit  réellement 


-^74  25   NOVEMBRE. 

de  sainte  Dorothée,  qui  était  aussi  d'Alexandrie.  La  première  noti( 
authentique  et  satisfaisante  que  nous  possédions  sur  sainte  Catherii;. 
se  trouve  dans  le   Menologium   Basiliauura,   collection  de  légende 
composées  à  l'usage  de  l'empereur  Basile  P'-  mort  en  886. 

Vaxderspeetex.  —  Sainte  Catherine,  vierge  et  martyre,  par  le  R.  P. 
H.  V...,  S.  J.  Lille,  impr.  de  Saint- Augustin,  1882.  hr.  in-i2.  Dans  son 
introduction,  le  R.  P.  Vanderspeeten  donne  de  judicieuses  indications 
pour  l'appréciation  critique  de  la  légende,  à  propos  de  laquelle  il  faii 
de  justes  distinctions  entre  la  valeur  historique  et  la  valeur  religieu 
de  plusieurs  écrits  de  cette  nature.  La  préface  contient  en  particuliei 
d'ingénieux  aperçus  sur  un  passage  d'Eusèbe,  d'où  il  n'est  pas  impos 
sible  que  l'on  tire  un  jour  la  solution  du  problème  critique  qui  - 
rattache  à  l'histoire  de  sainte  Catherine,  en  observant  que  d'autn  s 
traditions  ont  pu,  par  la  suite,  se  mêler  à  l'histoire  de  la  noble  habi- 
tante d'Alexandrie,  dont  la  brutale  passion  de  Maximien  ne  parvint 
point  à  vaincre  l'héroïque  chasteté. 

Passio  sanctœ  Catharinœ  virginis^  Analecta  BolL,  t.  i,  p.  492-500: 
t.  m,  p.  177,  n.  2  :  append.,  p.  105  et  seq.  ;  t.  iv,  p.  166-8. 

Yita?  sanctae  Catharinae  virginis  et  martyris,  lectissimae  virgini  Ca- 
tharinseLe  Mire  sorori  suœ  Aub.  Le  Mire,  Canonicus  Antuerpiensis  d.  d. 
Antuerpiœ,  Adrian  Collaert,  vers  1600.  Pet.  in-8"  orné  de  quiiiz- 
planches  admirablement  gravées. 

Un  poème  anglo-saxon  sur  sainte  Catherine,  avec  l'original  latin  et 
une  traduction  en  anglais  moderne  par  M.  Eimenkel,  a  dû  paraître  dans 
le  cours  de  l'année  1883,  dans  les  »  Original  Séries  »  de  YEarly  English 
Text  Society. 

Talbert  (F.)»  —  La  Passion  de  sainte  Catherine,  poème  du  xiir  siècle 
en  dialecte  poitevin,  par  Aumeric,  moine  du  Mont-Saint-Michel,  pu- 
blié pour  la  première  fois  d'après  le  manuscrit  de  la  bibliothèque  de 
Tours,  par  F.  T...,  docteur  ès-lettres,  professeur  au  Prytanée  militaire 
de  la  Flèche.  Paris,  Thorin.  Ia-4»  de  37  p. 

Polybiblion,  t.  xxxv^p.  430;:  t.  xliv,  p.  119. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  405-6. 

Nota.  —  1^  Sur  l'état  actuel  du  monastère  de  Sainte-Catherine  du 
Sinaï,  mais  surtout' sous  le  rapport  littéraire,  on  peut  voir  l'ouvrage 
du  savant  professeur  N.  Kandakoff  intitulé  :  Voyage  au  Sinaï  en  l'année 
1861.  Impressions  de  voyage.  Les  antiquités  du  monastère  du  Sinaï, 
par  X.  Kandakoff.  (En  russe.)  Odessa,  1802,  iu-8°,  avec  atlas  de  cent 
photographies  par  J.-X.  Raoult,  in-foL  — -  Ce  voyageur  a  encore  trouvé 
dans  la  bibliothèque  treize  cent  trois  manuscrits.  La  plupart  conte- 
naient la  Sainte-Ecriture  ou  les  offices  divins,  des  ouvrages  des  Pères 
de  l'Eglise  et  des  livres  ascétiques;  mais  cinquante-huit  ne  renfermaient 
que  les  Vies  des  Saints  et  presque  tous  sont  du  commencement  du 
xje  siècle. 

2°  Dans  les  collèges  les  étudiants  de  philosophie  prennent  sainte 
Catherine  pour  patronne  en  souvenir  de  la  victoire  qu'elle  remporta 
contre  cinquante  philosophes  d'Alexandrie. 


SAINT   MOÏSE,    PUJ-.iitE,    A    ItU.Mi:.  475 

Ou  donnait  le  nom  de  cathariuettes,  dans  quelques  collèges  de  Paris, 

(les  thèses  qui  se  soutenaient  vers  la  fête  de  sainte  Catherine. 

l)0£suet  a  prononcé  un  bel  éloge  de  sainte  Catherine  comme  patronne 

.'>  philosophes. 

;  '  Après  que  le  corps  de  sainte  Catherine  eut  été  trouvé  sur  le  mont 

laï.  il  s'y  fit  un  fort  grand  concours  de  pèlerins  que  la  dévotion  y 

irait.  Pour  faciliter  ce  pèlerinage  peu  sûr  au  milieu  des  Arabes,  on 

blit  en  1063  un  ordre  de  chevalerie  à  l'imitation  de  celui  du  Saint- 

•ulcre;  il  fut  rais  sous  la  règle  de  saint  Basile,  et  sous  la  protection 

sainte  Catherine,  qu'il  prit  pour  sa  patronne,  Equestris  ordo  sanctœ 

■tharinœ.  Les  chevaliers  s'engageaient  par  vœu  à  suivre  la  règle  de 

int  Basile,  à  garder  le  corps  de  sainte  Catherine,  à  protéger  la  sûreté 

-  pèlerins,  à  défendre  l'Eglise  catholique  et  à  obéir  au  grand-maître 

l'Ordre.  Leurs  constitutions  étaient  tirées  de  celles  de  l'ordre  du  Saiat- 

[)ulcre.  Us  portaient  sur  un  habit  blanc  les  instruments  du  martyre 

sainte  Catherine,  c'est-à-dire  une  demi-roue  ornée  de  pointes  tran- 

.mtes  et  traversée  par  une  épée  sanglante.  Cet  ordre  est  éteint  depuis 

~^ez  longtemps,  néanmoins  les  moines  grecs  Basiliens  qui  habitent  le 

Qt  Sinaï  confèrent  encore  le  nom  de  chevalier  de  sainte  Catherine 

x  pèlerins  qui  en  ont  le  désir. 

IIÉLYOT.  —  Histoire  des  Ordres  monastiques,  eic,  1. 1,  chap.  35.  Le 
vaut  auteur  commet  une  légère  erreur  au  sujet  de  l'écusson  de 
'rdre. 

JusTixiAJN-i.  —  Historia  di  tutti  gl'Ordini  Militari,  1. 1,  chap.  19. 
Dictionnaire  de  Trévoux,  V*"'  Sainte  Catherine. 


SAINT  MOYSE,  PRÊTRE,  A  ROME. 
Vers  252. 

>aintMoyse,  prêtre,  avait  été  jeté  en  prison  par  les  persécuteurs  de 
.;lise  à  Rome  en  251.  Il  se  trouvait  renfermé  avec  d'autres  confes- 
seurs^de  la  foi;  plusieurs  de  ceux-ci,  et  spécialement  cinq  prêtres  dont 
l'histoire  a  conservé  les  noms,  se  laissèrent  gagner  par  les  schisma- 
liques  de  la  communion  de  Novatien.  Il  y  a  des  raisons  de  penser  que 
■yse  imita  plus  ou  moins  leur  erreur.  Ce  qu'il  y  a  de  certain  c'est 
^a'il  repoussait  absolument  le  schisme  et  la  communion  de  Novatien  et 
des  cinq  prêtres  désignés  ci-dessus  lorsqu'il  fut  mis  à  mort  comme 

létieu,  au  mois  de  janvier  252. 

EusÈBE.  —  Hist.  eccles.,  lib.  vi,  cap.  42. 

De  Rossi.  —  Bulletin  d'archéol.  chrét.,  1881,  p.  57. 
.  Pagi.  —  Critica  Baronii,  ad  an.  254,  n.  43. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  eccl..  t.  m,  p.  420-4,  734. 


-176  26   NOVEMBRE. 


XXYI^  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SAINT  PIERRE.  PATRIARCHE  D'ALEXANDRIE,  MARTYR. 

312. 

(P.  Boll.  xiu.  599.) 

Saint  Pierre  pr,  évêque  d'Alexandrie  de  l'année  300  au  26  novembre 
412,  mourut  martyr  à  cette  dernière  date,  dans  la  ville  dont  il  avait  été 
prêtre  et  dont  il  était  le  chef  spirituel.  Saint  Pierre  a  été  surnommé  le 
dernier  des  martyrs,  parce  qu'il  fut  la  dernière  grande  victime  de  la 
persécution  de  Maximin  Gaïa. 

Saint  Pierre  d'Alexandrie  est  caractérisé  dans  l'imagerie  chrétienne 
par  une  apparition  de  Notre-Seigneur  qui  le  visite  dans  sa  prison  et 
lui  annonce  l'hérésie  d'Arius  qui  allait  désoler  l'Eglise,  ou  bien  par  un 
embrassement  qu'il  donne  à  son  bourreau  au  moment  où  celui-ci  va  lui 
couper  la  tète. 

Les  Actes  du  martyre  de  saint  Pierre  que  Surius  et  Combefis  n'avaient 
donnés  qu'incomplets,  ont  été  publiés  dans  leur  intégrité  par  le  car- 
dinal Mai,  dans  le  t.  m  du  Spicilegium  Romanum,  p.  673-693.  Le  reste 
de  l'histoire  de  saint  Pierre  nous  est  très  clairement  connu  par  les 
récits  d'Eusèbe,  de  Rufin  et  même  de  saint  Epiphane,  quoique  celui-ci 
diffère  absolument  des  autres  sur  les  circonstances  du  schisme  du 
Mélèce.  Combefis  a  publié  les  Actes  mis  au  jour  par  Surius  et  ceux  dt' 
Métaphraste  ;  mais  ils  se  contredisent  et  méritent  peu  de  confiance. 

EusÈBE.  —  De  martyribus  Palestinse,  c.  13. 

Idem.  —  Hist.  ecclesiastica,  lib.  vu,  c.  32  ;  lib.  ix,  c.  5. 

Rufin.  —  Historia  eccles.,  lib.  vi. 

RuEs'ART.  — ActaMartyrum  sincera,  p.  223,  éd.  1859. 

S.  Epiphane.  —  Hseres.  lviii,  n.  1-4. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  698,  702-3. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  738-740. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  596-8.  Adon  abrège  un  peu  le 
récit  des  Actes. 

Patrologia  grœca,  t.  xviii,  col.  449  et  seq. 

PiTRA  (Gard.).  —  Spicilegium  Solesmense,  t.  i  (1852),  p.  283. 

Idem.  —  Juris  eccles.  Graec.  monumenta,  1. 1  (1864),  p.  531. 

Analecta  Boll.  t.  i,  p.  501  ;  t.  ii,  p.  141. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  martyrs,  n.  59. 


SAINT   BASLE,    ERMITE;    SAINT   LÉONARD   DE  PORT-MAURICE.  477 


SAINT  BASLE,  ERMITE  EN  CHAMPAGNE, 

DE   l'ordre   de   saint-benoît. 

620. 

(P.  Boll.  xiii.  602.) 

Saint  Basle  ou  Basole,  Basolus,  se  sanctifia  dans  une  solitude  du 
diocèse  de  Reims  et  sur  son  tombeau  s'éleva  un  monastère  important 
de  l'ordre  de  Saint-Benoît. 

Adso,  abbé  de  Derve,  mort  en  972,  a  écrit  une  Vie  de  saint  Basle  qui 

i  un  document  vraiment  historique.  Un  anonyme  un  j^eu  antérieur  a 
composé  aussi  une  Vie  très  bonne. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœc.  ii,  p.  64-74;  Sœc.  iv, 
part,  il  p.  137-142. 

Bouquet.  —  Rerum  gallic.  Scriptores,  t.  m,  p.  463. 

Pertz.  —  Monum.  Germaniœ,  Scriptores,  t.  iv,  p.  517. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun..  t.  vu,  p.  702-3. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  738-740. 

(rallia  Christiana,  t.  ix,  col.  195-7. 

Hulteau.  —  Abrégé  de  Thist.  de  rortl.  de  S. -Benoît,  1. 1,  p.  288. 


SAINT  LEONARD  DE  PORT-MAURICE, 

DE  l'ordre  des  frères-mineurs  de  l'observance. 
1751. 

(P.  Boll.  siii.  605.) 

Saint  Léonard,  que  saint  Alphonse  de  Liguori  a  appelé  c  le  grand 
missionnaire  du  xviii''  siècle»,  naquit  à  Port-Maurice,  petite  ville  de 
la  rivière  de  Gènes  en  1676.  Il  prit  l'habit  des  Observants  réformés 
le  2  octobre  1697.  11  passa  une  grande  partie  de  sa  vie  au  couvent 
de  Saint-Bonaventure  sur  le  Palatin  et  c'est  là  qu'il  mourut  le  26  no- 
vembre 1750.  Son  corps  repose  à  découvert  sous  le  maître-autel  de 
l'église  conventuelle,  et  dans  la  cellule  qu'il  occupa  se  trouvent  une 
grande  quantité  de  souvenirs  du  serviteur  de  Dieu. 

Béatifié  par  PieYI  et  solennellement  canonisé  par  Pie  IX,  le  29  juin  1867, 
saint  Léonard  est  honoré  dans  toutes  les  branches  de  l'ordre  de  Saint- 
François  par  une  fête  du  rite  double.  Les  Observants  récitent  un  office 
propre  en  son  honneur.  Un  décret  de  1883  place  sa  fête  dans  le  calen- 
drier du  clergé  romain,  avec  office  et  messe  propres  ;  au  troisième 
nocturne  on  lit  l'évangile  :  «  DesignaA'it  Dominus  »,  et  l'homélie  comme 
pour  les  évangélistes. 


478  26  NOA'EMBRE. 

Joseph-Marie  de  Masser axo  (le  P.).  —  Gestes,  vertus  et  dons  (\\ 
B.  Léonard  de  Port-Maurice,  missionnaire  apostolique,  des  Frères 
Mineurs  réformés...  Rome,  1796.  In-4'^.  (En  italien.)  L'auteur  était 
religieux  du  même  couvent  et  postulateur  de  la  cause,  ayant  enti 
les  mains  toutes  les  pièces  requises  pour  la  canonisation. 

Vie  de  saint  Léonard  de  Port-Maurice,  missionnaire  apostolique,  de 
l'ordre  des  Frère-Mineurs  récollets,  par  le  chanoine  Labis.  Tournay. 
Casterman,  1868.  1  vol.  in-12. 

Œuvres  complètes  de  saint  Léonard  de  Port-Maurice,  traduites  en 
français  par  le  même.  Même  librairie.  Cette  traduction  a  été  faite  sur 
l'édition  donnée  par  le  P.  Salvator  d'Orméa,  publiée  d'après  les  origi- 
naux conservés  dans  les  archives  du  couvent  de  Saint-Bonaventure 
à  Rome.  Pour  composer  la  Vie  de  saint  Léonard,  M.  Labis  a  mis  ù 
profit  les  travaux  publiés  en  Italie,  notamment  par  le  P.  d'Orméa, 
et  a  disposé  ses  matériaux  en  deux  parties,  l'une  historique,  l'autre 
ascétique.  La  première  est  un  récit  par  ordre  de  dates  de  l'existence 
si  remplie  du  zélé  missionnaire  récollet,  la  seconde  retrace  le  portrait 
de  ces  vertus^  d'après  ses  écrits,  sa  correspondance  et  surtout  ses 
7'ésolut/ons. 

LÉox  (le  P.).  —  L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  316-335. 

Analecta  juris  pontificii,  xxiii*  série,  col.  110-113. 


SAINT  SIRICE  DE  ROME,  PAPE. 


(P.  Boll.  ïiii.  620.) 

Saint  Sirice,  Sirichts,  fils  de  Tiburce,  naquit  à  Rome  en  l'an  924,  fut 
élu  pape  au  mois  de  décembre  384  et  fut  le  trente-huitième  à  occuper 
la  chaire  apostolique.  Il  mourut  le  26  novembre  398  et  fut  inhumé  au 
cimetière  de  Priscille^  au  troisième  mille,  sur  la  voie  Salaria  nova. 
Saint  Pascal  P^^  en  833,  transporta  son  corps  dans  l'église  de  Sainte- 
Pudentienne  où  l'on  voit  son  épitaphe  extraite  de  la  catacombe  de 
Sainte-Priscille.  Saint  Sirice  est  honoré  à  Rome  le  31  octobre. 

Patrologia  latina,  t.  xiii,  col.  111  et  seq.  ;  t.  li,  588;  t.  cxxiv,  col. 
739-740;  t.  cxxviii,  col.  109-130. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  702-3. 

Benoît  XIV.  —  Nova  Martyrologii  Romani  editio,  n.  49-94. 

Jaffé.  —  Regesta  Romanorum  Pontificum,  2^  éd.,  p.  40-2. 

Rossi  (Com.  de).  —  Bulletin  d'archéologie  chrét.,  éd.  franc.  1880, 
p.  43  et  suiv.;  1883,  p.  11,  54. 


SAINT   DIDIER,    ÉVKQUE  ;    SAINT   SYLVESTItE   GOZZOLINI.  479 

SAINT  DIDIER  OU  GÉRY,  ÉVÈQUE  DE  CAHORS. 

654. 

(P.  Bull.  XIII.  621.) 

Saint  Didier,  Desiderius,  né  au  territoire  d'Albi  vers  505,  d'une 
famille  puissante,  exerça  les  fonctions  de  trésorier  du  roi  Clotaire  IL 
puis  fut  élu  évèque  de  Cahors  en  629  et  succéda  à  son  frère  Rusticus. 
Il  mourut  durant  la  vingt-sixième  année  de  son  épiscopat,  à  Wistri- 
linguis,  aujourd'hui  Saint-Didier,  le  16  novembre  654. 

La  vie  de  saint  Didier  nous  est  connue  par  des  documents  de  premier 
ordre  :  sa  Vie  écrite  par  un  auteur  contemporain  et  le  Recueil  de  ses 
lettres. 

Labbe.  —  Nova  biblioth.  manuscriptorum,  t.  i,  p.  699-716. 

Bouquet.  — Rerum  gallicarum  Scriptores,  t.  m,  p.  5'27j  713;  t.  rv, 
p.  36-49.  Contient  les  lettres  écrites  par  saint  Didier  et  celles  qui 
lui  furent  adressées. 

Canisius.  —  Lectiones  antiquœ,  t.  v,  p.  526. 

Mabillox.  —  Dissertatio  de  anno  et  die  ordinationis  itemque  obitus 
Desiderii  episcopi  Cadurcensis...  dans  Analecta  vetera,  1. 1,  p.  528-530. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  121-2.  —  Gallia  Christiana  (1656),  t.  n. 
Publie  le  texte  de  la  Vie  contemporaine. 

Histoire  litt.  de  la  France,  t.  m,  p.  580-4,  608-9. 

Patrologia  latina,  t.  lxxxvii. 

Chevaxier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  573. 


SAINT  SYLVESTRE  GOZZOLINI, 

fondateur  des  sylvestrixs,  de  l'ordre  de  saint-benoît. 

1267. 

(P.  Boll.  xiir.  623.)  ^ 

Saint  Sylvestre,  SUvester  Guzzolinus,  se  convertit  à  la  vue  du 
cadavre  d'un  de  ses  parents.  Il  renonça  au  monde,  se  fit  moine 
sous  la  règle  de  saint  Benoît,  et  construisit  l'abbaye  de  Moute-Fano, 
dans  la  Marche  d'Ancône.  C'est  là  qu'il  fonda  la  congrégation  des 
Sylvestrins  qui  subsiste  encore.  Elle  dessert  toujours  l'église  de  Saint- 
Etienne  sopra  cacco  à  Rome  à  laquelle  Sénat  doit  offrir  tous  les  quatre 
ans  un  calice  et  quatre  torches. 

Clément  VIII  a  fait  inscrire  son  nom  au  Martyrologe  romain. 

Saint  Sylvestre  est  caractérisé  dans  l'inconographie  par  un  cadavre 
ou  un  sépulcre,  par  une  apparition  de  l'enfant  Jésus  ou  par  un  loup. 


480  26   NOVEMBRE. 

Fabrini,  dans  Brève  chronice  délia  Congreg.  de  monachi  Silvestrini 
L'auteur  fut  le  quatrième  supérieur  général  des  Sylvestrins. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sauctorum,  lib.  iv,  part,  ii,  c.  (i. 
n.  11  ;  c.  18,  n.  16. 

Hélyot.  —  Histoire  des  ordres  monast.,  t.  vi,  p.  170  et  suiv. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  58, 155,  632  et  743. 


LA  BIENHEUREUSE  DELPHINE  DE  SIGNE,  VIERGE. 

DU  TIERS-ORDRE  DE   SAINT-FRANÇOIS. 

1860. 

(P.  Boll.  XIII.  G24.) 

La  B* Delphine,  Delphma,fd\ede  Guillaume  de  Signe,  née  vers  1284. 
épousa  saint  Elzéar  de  Sabran  en  1296.  Les  deux  époux  d'un  mutuel 
consentement  conservèrent  une  chasteté  parfaite.  Saint  Elzéar  mourut 
en  1325  et  la  E''  Delphine  lui  survécut  jusqu'au  25  septembre  1360,  joui 
auquel  elle  rendit  son  àme  à  Dieu  dans  la  ville  d'Apt. 

Dans  l'imagerie  religieuse  la  B°  Delphine  est  représentée  avec  saint 
Elzéar  ou  caractérisée  par  un  lis. 

BengIt  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  15,  n.  8: 
lib.  IV,  part.  ii.  c.  12,  n.  12. 

Léon  (le  P.).  —  L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  335-347. 

FoRBiN  d'Oppède  (Marquise  de).   —   La  bienheureuse  Delphine  de. 
Sabran  et  lesSaints  de  Provence  au  xiv"  siècle.  Paris,  Pion,  1883.  In-8°. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  560-1. 


SAINTE  VICTORINE,  MARTYRE  EN  AFRIQUE. 
Epoque   incertaine. 

Sainte  Victor  ma  est  honorée  le  26  novembre  et  Mgr  Dupuch  en  parle 
dans  son  ouvrage  sur  l'Eglise  d'Afrique.  Dans  l'intérieur  de  la  chapelle 
de  Saint-Louis  de  Carthage,  à  gauche  en  entrant,  on  voit  une  inscription 
tumulaire  que  l'on  croit  avec  grande  probabilité  être  celle  de  notre 
sainte  martyre. 

Les  Missions  catholiques,  t.  viii  (1876),  p.  562. 


SAINT   maxime;    la   bienheureuse   MARGUERITE   DE   SAVOIE.         481 


IIW  JOUR  DE  NOVEMBRE 


SAIKT  MAXIME,  EVEQUE  DE  RIEZ. 

4G0. 

(P.  Bûll.  XIII.  023.) 

Saint  Maxime,  Maximus,  né  vers  l'an  400,  fut  moine  du  monastère 
ie  Lérius  dont  il  devint  abbé  en  42lJ.  Il  fut  élu  évéque  de  Riez  en  43â 
cL  mourut  le  27  novembre  de  l'année  4ti0. 

Saint  Maxime,  qui  est  souvent  nommé  saint  Masse,  brilla  par  l'éclat 
de  ses  miracles  et  de  sa  doctrine. 

Saint  Maxime  est  patron  de  Riez  et  de  Regio-di-Modena. 

La  vie  de  saint  Maxime  est  connue  d'une  manière  historique  par  les 
récits  de  saint  Fauste  qui  fut  son  successeur  sur  le  siège  de  Riez,  et 
par  ceux  plus  précis  et  plus  détaillés  de  Dynamius,  patrice,  gouverneur 
de  Provence,  puis  receveur  des  revenus  du  Saint-Siège  dans  les  Gaules, 
comme  nous  l'apprenons  de  saint  Grégoire,  lib.  m,  epist.  33.  Dynamius 
dédia  son  livre  à  Umbricius,  successeur  de  saint  Fauste  sur  le  siège 
de  Riez,  lequel  mourut  ermite  en  601. 

Barali  (Vincent).  —  Chronologia  Sanctorum  Lirinensium,  p.  120  et 
seq.  C'est  la  Vie  par  Dynamius. 

SuRius.  —  Vitœ  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  608-615. 

Faustus  (S.  F.,  ep.  Rhegiens.).  —  Opéra,  dans  Patrologia  latina, 

t.  LVIII. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  703-7. 
Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  741-4. 
GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  603. 
BuTLER-GoDESCARD.  —  Vie  dcs  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  286-8. 
Gallia  Christiana,  t.  ni,  col.  390-1  et  t.  xiii,  col.  1192. 
Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1546. 


LA  BIENHEUREUSE  MARGUERITE  DE  SAVOIE, 

tertiaire  de   l'ordre  de  SAINT-DOMINIQUE, 

1467. 

(P.  Boll.  XIII.  636.) 

La  bienheureuse  Marguerite  de  Savoie,  fille  de  Louis,  prince  d'Achaïe, 
épousa  Théodore  II  marquis  de  Montferrat  en  1403.  Elle  se  fit  recevoir 
tertiaire  de  l'ordre  de  Saint-Dominique  et  mourut  à  Alba  en  Montferrat 
le  27  novembre  1467.  Elle  est  ordinairement  honorée  le  22  de  ce  mois. 

Sur.  AUX  Vies  des  Saints.  —  Tome  III.  31 


482  -/     NOVEMBRE. 

La  ville  d'Alba  la  prise  pour  l'un  de  ses  patrons. 

Elle  y  fonda  un  monastère  de  religieuses  dominicaines.  En  156."),  le 
Bref  L'nigeniti  de  saint  Pie  Y  permit  aux  religieuses  de  ce  monastère 
de  faire  mémoire  dans  l'office  de  la  bienheureuse  Marguerite.  Le  décret 
de  la  S.  Congrégation  des  Pâtes  conlirmatif  du  culte  est  du  31  août  10(39. 
Depuis,  des  leçons  propres  ont  été  approuvées  pour  son  office. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  31,  n.  10; 
c.  37;  n.  11  ;  lib.  ii,  c.  'A),  n.  1,  15  ;  c.  :24,  n.  20  et  passim. 

Aualecta  juris  pontificii,  xix'  série  (1880),  col.  642. 

lÎECHAC  (J.  de).  —  Saintes  de  l'Ordre  de  Saint-Dominique  (1635). 
t.  II,  part.  I,  p.  305-310. 

Reyxard  (Guill.).  —  Vie  de  la  B*"  Marguerite  de  Savoie,  de  l'ordre 
■le  Saint-Dominique.  Paris.  1674.  In-12. 

Etablissement  de  la  récitation  de  l'Office  de  la  B'=  Marguerite,  d- 
l'ordre  de  Saint-Dominique,  princesse  de  Savoie,  pour  le  décanat  de 
Savoie.  S.  1.  (1728).  In-4°. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  636. 


SAINT  JACQUES  L'INTERCIS,  MARTYR. 
421. 

(P.  BoU.  xiu.  Gi3.) 

Saint  Jacques  était  né  dans  la  ville  royale  de  Beth-Lapeta,  d'une 
famille  illustre  :  à  la  noblesse  du  sang  il  joignit  celle  de  la  vertu  et  de 
la  piété.  A  l'exemple  de  sa  famille,  il  embrassa  le  christianisme  e' 
épousa  une  femme  chrétienne.  Cependant,  attaché  à  la  cour  du  roi  dt/ 
Perse,  il  s'éleva  aux  premiers  honneurs,  et  y  jouit  de  la  plus  haut, 
considération.  Isdegerdès  en  fit  son  favori,  et  le  combla  de  toutes  sortes 
de  faveurs.  Aussi  Jacques,  pour  répondre  aux  bontés  du  roi,  ne  crai- 
gnit-il pas  d'abjurer  la  foi  chrétienne.  Sa  mère  et  sa  femme  apprirenr 
avec  douleur  son  apostasie,  et  lui  envoyèrent  au  camp  où  il  se  trouvait 
alors  la  lettre  suivante  :  «  On  nous  annonce  que  la  faveur  d'un  roi  de  1; 
terre,  et  l'amour  des  richesses  périssables  de  ce  siècle,  vous  ont  fait 
abandonner  le  Dieu  éternel.  Nous  vous  faisons  une  seule  question,  dai- 
gnez nous  répondre.  Où  est-il  maintenant  ce  roi,  pour  qui  vous  avez 
fait  un  si  grand  sacrifice?  Il  est  mort,  comme  le  dernier  des  hommes, 
et  il  est  tombé  en  poussière  :  qu'en  pouvez-vous  attendre  maintenant, 
et  est-ce  lui  qui  vous  offrira  un  refuge  contre  l'éternel  supplice  ?  Si  vous 
persévérez  dans  votre  apostasie,  vous  tomberez  comme  lui  entre  les 
mains  du  Dieu  vengeur  ;  et  quant  à  nous,  nous  nous  retirons  de  vous, 
comme  vous  vous  êtes  retiré  de  Dieu,  nous  ne  voulons  avoir  rien  de 
commun  avec  un  apostat.  C'en  est  fait,  nous  n'existons  plus  pour  vous.  » 

Cette  lettre  fit  une  impression  profonde  sur  le  courtisan  :  elle  lui 
ouvrit  les  yeux,  il  rentra  sérieusement  en  lui-même  et  se  dit  :  ^  Voilà 
ma  femme  qui  s'était  donnée  à  moi  par  les  serments  les  plus  sacrés. 


SAINT   JAC(,)UES   l'iXTERCIS,    MARTYR.  483 

voilà  ma  mère  qui  m'abandonnent  :  que  fera  Dieu,  à  qui  j'avais  aussi 
tlonné  ma  foi,  et  que  j'ai  honteusement  abandonné?  Au  dernier  jour 

Mîiment  soutiendrai-je  la  vue  de  ce  juge  suprême,  decevengeur  inexo- 
rable? Et  même  ici-bas,  sa  justice  ne  peut-elle  pas  m'atteindre  et  me 
frapper?  »  Plein  de  ces  pensées,  il  rentre  dans  sa  tente,  il  y  trouve  une 
1  '.ible,  il  l'ouvre.  Pendant  qu'il  lit,  peu  à  peu  la  lumière  se  fait  dans  son 
"me.  la  grâce  divine  touche  son  cœur;  le  voilà  soudain  changé  en  un 

litre  homme.  Son  âme  engourdie,  comme  rappelée  du  tombeau  par  une 
voix  puissante,  se  réveille  :  le  remords  l'agite  et  le  déchire,  il  s'adresse 
I  lui-même  ces  paroles  :  «  Ame  brisée,  chair  frémissante,  écoutez.  Ma 
mère  qui  m'a  porté  dans  son  sein,  mon  épouse  compagne  de  ma  jeunesse, 

Mit  affligées  et  indignées  de  ma  lâche  action  ;  tout  ce  qu'il  y  a  d'hommes 
siges  et  sensés  dans  ma  famille  sont  plongés  dans  le  deuil  par  mon 
tpostasie;  que  sera-ce  donc  au  dernier  jour,  quand  je  paraîtrai  devant 
Celui  qui  nous  ressuscitera  tous  pour  nous  juger,  pour  récompenser  les 
justes  et  punir  les  coupables  I  Qui  sera  mon  juge,  à  moi  qui  suis  parjure  ? 
Mon  refuge I  ah  !  je  sais  où  il  est!  La  porte  par  laquelle  je  suis  sorti,  je 

uis  y  rentrer  :  je  ne  cesserai  d'y  frapper  qu'elle  ne  s'ouvre,  b 
Ces  accents  du  remords  et  du  repentir  avaient  été  entendus  des  tentes 
voisines;  on  avait  vu.facques  s'arrêter  en  lisant  la  Bible,  se  parler  à 
lui-même,  comme  un  homme  qu'une  profonde  émotion  agite.  Ses  enne- 
mis —  les  courtisans  en  ont  toujours  —  se  hâtèrent  d'aller  dire  au  roi 
que  Jacques  paraissait  regretter  amèrement  d'avoir  changé  de  religion. 
[.e  prince  irrité  le  fait  appeler  sur-le-champ,  et  lui  parle  ainsi  : 
'(  Dis-moi,  Jacques,  est-ce  que  tu  es  toujours  Nazaréen  ? 

—  Oui,  je  le  suis,  répondit  Jacques. 

—  Hier,  reprit  le  roi,  tu  étais  mage. 

—  Nullement,  répliqua  Jacques. 

—  Comment  !  dit  le  roi,  n'est-ce  pas  pour  cela  même  que  tu  as  reçu  du 
roi  mon  père  tant  de  faveurs  ? 

—  Où  est-il  maintenant,  répondit  Jacques,  ce  roi  dont  vous  me  rap- 
i.iez  les  bienfaits  ?  » 

Cette  réponse  exaspéra  le  roi,  et  comme  il  était  manifeste  que  Jacques 
.ibandonnait  la  religion  des  Perses^  il  se  mit  à  chercher  dans  son  esprit 
par  quel  supplice  il  allait  le  lui  faire  expier. 

«  Si  tu  persévères,  lui  dit-il,  ce  sera  trop  peu  de  ta  tête  pour  un  tel 
:  n-fait. 

—  Les  menaces,  répondit  .lacques,  sont  inutiles,  essayez  plutôt  les 
supplices,  si  bon  vous  semble;  tout  ce  que  vous  pourriez  me  dire  pour 
me  persuader  ne  fera  pas  plus  sur  moi  que  le  vent  qui  souftle  contre  un 
roc  immobile.  » 

Le  roi  :  «  Déjà,  sous  mes  prédécesseurs,  les  sectateurs  de  ta  religion 
ont  essayé  de  professer  et  de  répandre  leurs  erreurs;  tu  sais  qu'on  les 
a  traités  comme  des  rebelles,  et  que  ceux  qui  résistèrent  perdirent  la 
vie  dans  les  plus  atlreux  supplices.  « 

Le  martyr  :  «  Mon  plus  grand  désir,  c'est  que  je  meure  de  la  mort  des 
justes,  et  que  ma  fin  ressemble  à  leur  fin.  » 


484  S"/'    NOVEMBRE. 

Le  roi  :  «  Apprends  au  moins  à  obéir  et  à  respecter  les  édits  des  rois.  » 

Le  martyr  :  «  La  mort  des  justes  n'est  pas  une  mort;  c'est  un  court 
et  léger  sommeil.  » 

Le  roi  :  «  Voilà  comme  les  Nazaréens  t'ont  séduit,  ils  font  dit  que  la 
mort  n'était  pas  la  mort,  mais  le  sommeil  ;  cependant  les  puissants,  les 
rois  eux-mêmes  redoutent  la  mort.  » 

Le  martyr  :  «  Les  puissants  et  les  rois  et  tous  les  contempteurs 
de  Dieu  craignent  la  mort,  je  ne  m'en  étonne  pas;  ils  ont  conscience  de 
leurs  crimes.  Aussi  les  saintes  lettres  disent-elles  :  Limpie  est  mort, 
et  son  espérance  avec  lui;  l" espérance  des  impies  périra.  » 

Le  roi  :  «  Ainsi  donc,  vous  nous  traitez  d'impies,  vous  qui  n'adorez 
ni  le  soleil,  ni  la  lune,  ni  l'eau,  ces  émanations  divines.  » 

Le  martyr  :  «  Loin  de  moi  la  pensée  de  vous  accuser,  ô  roi  :  car 
à  ceux  qu'il  a  jugés  dignes  de  souffrir  pour  lui,  le  Christ,  auteur  de 
nos  saintes  lettres,  a  dit  :  Uheure  vient  oii  ceux  qui  tueront  quelqu'un 
d'entre  vous  croiront  rendre  gloire  à  Dieu.  Je  suis  loin  de  dire  aussi 
qu'en  nous  tuant  vous  ne  rendez  aucune  gloire  à  Dieu  :  je  dis  seu- 
lement que  vous,  qui  vous  vantez  de  mieux  connaître  la  Divinité 
que  les  autres  peuples,  vous  qui  êtes  dans  une  erreur  grossière,  en 
adorant  des  êtres  inanimés  et  insensibles,  et  en  donnant  le  nom  incom- 
municable de  Dieu  à  des  créatures  :  le  vrai  Dieu  s'en  offense,  et  vos 
vaines  divinités  sont  aussi  incapables  de  vous  protéger  que  de  vous 

nuire.  » 

Cette  abjuration  solennelle  de  l'idolâtrie  mit  le  roi  en  fureur.  Il 
convoque  sur-le-champ  les  docteurs  et  les  sages,  exhale  en  leur 
présence  toute  sa  douleur  et  tout  son  courroux,  et  leur  ordonne  de  se 
consulter  enti-e  eux  sur  le  genre  de  supplice  à  faire  subir  à  cet  au 
dacieux  rebelle,  à  ce  contempteur  de  la  majesté  des  rois.  Les  ma- 
gistrats et  les  sages  se  retirèrent  en  conseil  pour  délibérer,  et  l'un 
d'eux,  qui  avait,  pour  ainsi  dire,  le  génie  de  la  cruauté,  après  un 
instant  de  réflexion,  ouvrit  l'avis  suivant  :  qu'il  ne  fallait  pas  le  tuer  en 
une  fois,  en  cinq  fois,  en  dix  fois,  mais  l'étendre  sur  un  chevalet,  et  lui 
couper  successivement  les  doigts  des  pieds  et  des  mains,  puis  les 
mains  elles-mêmes  et  les  pieds;  ensuite  les  bras,  les  genoux,  les 
jambes,  et  en  dernier  lieu  la  tête.  Cette  proposition  barbare  fut 
adoptée,  et  aussitôt  Jacques  fut  traîné  au  supplice.  Toute  la  ville, 
émue  à  cette  nouvelle,  et  toute  l'armée,  suivirent  le  martyr.  Les 
chrétiens,  en  apprenant  l'affreuse  sentence  prononcée  contre  lui,  se 
jetèrent  la  face  contre  terre,  et,  fondant  en  larmes,  firent  à  Dieu  cette 
prière  :  «  0  Seigneur,  ô  Dieu  fort,  qui  donnez  la  force  aux  faibles  et  la 
santé  aux  malades,  ô  vous  qui  ravivez  les  infirmes  et  les  mourants, 
qui  sauvez  ceux  qui  périssent,  venez  en  aide  à  votre  serviteur,  et  faites- 
le  sortir  vainqueur  de  cet  affreux  combat.  Pour  votre  gloire,  Seigneur, 
qu'il  triomphe,  ô  Christ,  prince  des  vainqueurs,  roi  des  martyrs  !  » 

Pendant  qu'on  le  conduisait  au  supplice,  il  pria  les  soldats  de 
s'arrêter  un  moment,  afin,  disait-il,  que  je  me  rende  propice  le  Dieu 
pour  qui  je  vais  mourir.  Les  soldats  s'arrêtèrent,  et  le  martyr,  se 


SAINT    JACQUES   l'IKTERCIS,    MARTYR.  485 

tournant  vers  l'orient,  fléchit  le  genou,  et,  les  yeux  de  l'âme  fixés  sur 
Celui  qui  habite  dans  les  cieux,  il  lit  cette  prière  :  «  Recevez,  Seigneur, 
les  prières  de  votre  humble  serviteur  ;  donnez  la  force  et  le  courage  au 
tils  de  votre  servante,  qui  vous  invoque  à  cette  heure  ;  placez-moi 
(Omme  un  signe  sous  les  yeux  de  ceux  qui  vous  aiment,  qui  ont 

uiffert  et  qui  souffrent  encore  persécution  pour  votre  nom;  et  quand 
l'aurai  vaincu  par  votre  grcàce  toute-puissante,  et  que  j'aurai  reçu 
la  couronne  des  élus,  qite  mes  ennemis  le  voient  et  soient  cojifondus. 
])arce  que  vous  avez  été,  Seigneur^  ma  cojisolation  et  mon  soutien.  » 

Quand  il  eut  fini  cette  prière,  les  soldats  le  saisirent,  lui  étendirent 
les  bras  avec  violence,  et  préparèrent  le  fer,  en  lui  disant  :  «  Il  ne  vous 
reste  plus  qu'un  moment,  voyez  ce  que  vous  avez  à  faire  ;  nous  voilà 
prêts  à  vous  couper  tous  les  membres  les  uns  après  les  autres,  d'abord 
les  doigts  des  pieds  et  des  mains,  puis  les  bras,  puis  les  jambes  et  les 
cuisses,  et  enfin  la  tête.  Voyez,  une  parole  peut  vous  sauver,  tandis 
ijue  l'obstination  vous  attire  le  plus  affreux  supplice  qui  fut  jamais.  » 
Et,  en  lui  parlant  de  la  sorte,  ils  ne  pouvaient  s'empêcher  de  verser  des 
larmes,  à  la  vue  de  ce  visage  tout  brillant  de  jeunesse,  de  cet  extérieur 
noble  et  gracieux,  et  ils  entouraient  le  martyr,  et  le  pressaient  de 
feindre  au  moins  pour  un  moment.  «  Détournez,  lui  disaient-ils,  une  si 
horrible  mort  ;  faites  semblant  de  vous  soumettre,  et  vous  retournerez 
après  à  votre  religion  si  vous  voulez.  » 

Le  martyr,  au  contraire,  adressait  à  la  foule  ces  paroles  :  «  Ne 
pleurez  pas  sur  moi;  non,  non,  ne  pleurez  pas  sur  moi:  pleurez  plutôt, 
[ileurez  sur  vous-mêmes,  vous  qui,  épris  des  charmes  trompeurs  des 
choses  périssables,  vous  préparez  une  éternité  de  malheurs  et  de 
tourments.  Mais  moi,  par  cette  horrible  mort,  j'entrerai  dans  la  vie 
éternelle;  pour  prix  de  mes  membres  dispersés,  je  recevrai  d'immor- 
telles récompenses;  car  il  y  a  un  Dieu  rémunérateur  qui  rendra  à 
•  hacun  selon  ses  œuvres.  »  Et,  voyant  approcher  l'heure  fixée  pour  son 
supplice,  il  activait  ainsi  la  lenteur  des  bourreaux  :  «  Que  faites-vous 
donc  ?  qu'attendez-vous  *?  je  vous  tends  les  mains,  mettez-vous  à 
l'œuvre.  » 

L'afi'reuse  exécution  commença  donc,  et  on  lui  coupa  d'abord  le  pouce 
de  la  main  droite.  Alors  le  martj-r  fit  cette  prière  :  «  0  Sauveur, 
recevez,  je  vous  en  conjure,  ce  rameau  qui  vient  de  tomber  de  l'ra-bre. 
Cet  arbre  lui-même  doit  tomber  en  poussière  un  jour;  mais  au  prin- 
temps, je  l'espère,  il  reverdira  encore  et  se  couronnera  de  feuillage.  » 
Le  juge  qui  procédait  à  l'exécution,  ému  jusqu'aux  larmes,  supplia  le 
martyr  de  se  laisser  fléchir,  a  C'est  bien  assez,  lui  disait-il;  cette  plaie 
peut  encore  se  guérir;  mais,  je  vous  en  conjure,  ne  laissez  pas  mutiler 
tout  entier  ce  corps  si  tendre  et  si  beau.  Mettez-vous  d'abord  hors  de 
péril;  ensuite,  vous  êtes  riche,  vous  donnerez  aux  pauvres,  et  assu- 
rerez par  vos  aumônes  le  salut  de  votre  âme. 

—  Eh  quoi  !  lui  répondit  le  martyr,  n'avez -vous  jamais  considéré  ce 
qui  advient  à  la  vigne?  Purgée  de  son  bois  inutile,  elle  reste  engourdie 
tout  l'hiver:  mais  au  soleil  du  printemps  la  sève  circule  et  fait  fleurir 


486  ^7   NOVEMBRE. 

une  riche  végétation.  S'il  en  est  ainsi  d'une  plante  fragile,  l'homm 
planté  dans  la  vigne  du  Seigneur,  et  cultivé  par  la  main  même  dr 
l'Ouvrier  céleste,  ne  doit-il  pas  aussi  germer  et  s'épanouir  ?  »  Alors  on 
lui  coupa  l'index,  et  quand  il  fut  coupé,  le  martyr  s'écria  :  »  Moji  cœui 
se  rejouit  dans  le  Seigneur,  et  7non  âme  tressaille  en  Dieu  son  salut. 
Et  il  ajouta  :  c  Recevez,  Seigneur,  cet  autre  rameau  de  l'arbre  que  vous 
avez  planté.  »  Et,  la  joie  l'emportant  sur  la  douleur,  son  visage  parut 
tout  rayonnant,   comme  s'il  eût  entrevu  déjà  la  gloire  céleste.  Ce- 
pendant les  bourreaux  lui  coupèrent  un  autre  doigt,  et  il  s'écria  dans 
un  saint  transport  :  «  Avec  les  trois  enfants  de  la  fournaise,  je  vous 
confesserai^  Seigneur,  de  tout  mon  cœur,  et  au  milieu  de  vos  martyrs 
je  chanterai  des  hijnmes  à  votre  nom,  ô  Très-Haut.  »  Quand  on  lui  eut 
coupé  le  quatrième  doigt,  il  s'écria  :  «  Parmi  les  douze  patriarches  fils 
de  Jacob,  c'est  sur   le  quatrième  que   se  reposa  la  bénédiction   qui 
promettait   et  prophétisait  le  Christ   :   c'est  pourquoi  j'offre  encori 
ce  quatrième  rameau  de  mon  corps  à  celui  qui  par  sa  bénédiction  a  et'' 
le  salut  de  tous  les  peuples.  »  Au  cinquième  doigt  qu'on  lui  coup;i 
il  dit  :  «  Ces  cinq  doigts,  cette  main,  seront  de  beaux  fruits  à  présenter 
à  celui  qui  a  planté  l'arbre  que  vous  taillez.  » 

Avant  de  passer  à  sa  main  gauche,  les  juges  le  pressèrent  de  nou- 
veau, et  lui  demandèrent  :  «  A  quoi  allez-vous  vous  résoudre?  Vou^ 
pouvez  encore  sauver  votre  vie,  si  vous  voulez  vous  soumettre  au  roi  ; 
car  combien  qui  vivent  robustes  et  vigoureux  mutilés  comme  vous 
l'êtes  I  Si  vous  n'avez  pitié  de  vous-même,  vous  allez  voir  tous  vos 
membres  tomber  sous  vos  yeux  les  uns  après  les  autres,  et  ce  sera. 
pour  ainsi  dire,  à  chaque  fois  une  nouvelle  mort.  î  Le  martyr  leur 
fit  cette  réponse  :  «  Lorsqu'on  tond  les  brebis,  on  ne  leur  enlève  pas 
d'abord  toute  leur  laine,  on  leur  en  laisse  la  moitié  :  ainsi  dois-je 
rendre  grâces  à  Dieu,  qui  me  met  au  nombre  de  ses  brebis,  et  qui 
m'offre  aux  ciseaux  de  ceux  qui  me  tondent,  comme  il  offrit  à  ceux  qui 
l'attachèrent  sur  la  croix  l'Agneau  divin,  pour  qui  je  meurs  de  cette 
mort  cruelle.  » 

On  se  mit  donc  à  lui  couper  les  doigts  de  la  main  gauche;  ou 
commença  par  le  doigt  auriculaire.  Le  martyr,  les  yeux  levés  au  ciel, 
disait  avec  une  constance  magnanime  :  «  Je  suis  bien  petit  devant  vous, 
ô  grand  Dieu,  qui  vous  êtes  fait  petit  pour  nous,  et  qui  nous  avez  élevés 
jusqu'à  vous  par  la  vertu  de  votre  sacrifice.  C'est  avec  joie,  ô  Dieu, 
c'est  avec  bonheur  que  je  vous  remets  mon  âme,  et  aussi  mon  corps; 
je  sais  que  vous  me  le  rendrez  un  jour,  immortel  et  glorieux,  à  la  vie.  » 
Alors  on  lui  coupa  l'annulaire,  et,  transporté  du  plus  brûlant  amour, 
il  s'écria  :  «  Pour  une  septième  mutilation,  une  septième  louange,  ô 
Dieu,  Père,  Fils,  et  Saint-Esprit  !  »  Et  quand  tomba  le  huitième  doigt, 
il  dit  :  «  C'est  le  huitième  jour  que  l'enfant  hébreu  est  circoncis  et 
distingué  des  infidèles;  eh  bien,  moi  aussi,  par  la  pureté  de  mon  cœur, 
je  me  sépare  de  ces  incirconcis  et  de  ces  impies  ;  car  }?î07i  âme  a  soif  de 
vous  seul,  ô  mon  Dieu!  quand  pourrai- je  voir  votive  face  ?  »  Au  neuvième, 
il  dit  :  «  C'est  à  la  neuvième  lune  que  mon  Sauveur  est  mort  sur  la 


^AINT   .JACQUES   l'iNTEUCIS,    MARTYR.  187 

lûix  pour  mes  péchés  :  je  lui  offre  donc  avec  bonheur  ce  neuvième 

iloigt  de  ma  main.  »  Au  dixième  enfin,  saisi  d'un  plus  vif  transport,  il 

décria  :  «  Par  la  lettre  iod  (1)  sont  multipliés  les  mille  et  les  myriades; 

le  même  par  le  nom  sacré  de  Jésus  (2)  le  monde  entier  a  été  sauvé.  Je 

hanterai  donc  des  hymnes  en  son  nom  sur  la  harpe  à  dix  cordes. 

imme  dit  le  Psalmiste,  et  les  cordes  de  ma  harpe  seront  mes  doigts 

iix-mèmes  mutilés  pour  mon  Sauveur.  »  Ayant  dit  cela,  le  martyr 

îitonna  un  chant  pieux  d'une  voix  douce. 

Alors  les  juges  renouvelèrent  leurs  instances  auprès  de  lui,  lui 

lisant  entendre  que   ses   plaies  n'étaient  pas  mortelles,  qu'il  était 

ncore  temps  do  sauver  sa  vie  :  «  Pourquoi  cette  cruauté  contre  vous- 

.lème  ?  pourquoi  renoncer  à  la  douce  lumière  du  jour?  La  vie  pour 

vous  est  si  riante  !  Vous  avez  avec  l'opulence  tous  les  plaisirs.  A  la 

^nne  heure  si,  désormais  privé  de  vos  mains,  et  incapable  de  pourvoir 

■  vos  besoins,  vous  deviez  vivre  dans  la  misère  ;  mais  avec  une  fortune 

aussi  belle,  la  vie  sera  toujours  pour  vous  honorable  et  douce.  Ne 

onsez  plus  à  votre  épouse  :  depuis  longtemps  vous  viviez  séparés,  elle 

st  dans  la  province  des  Huzites.  et  vous  à  Babylone.  Songez  donc 

[u'il  suffit  d'un  mot  pour  vous  sauver  ou  pour  vous  perdre.  » 

Le  martyr,  les  regardant  dun  air  sévère,  leur  répondit  : 

«  Vous  croyez,  après  que  j"ai  mis  la  main  à  la  charrue,  que  je  vais 

1  egarder  en  arrière  et  me  rendre  indigne  du  royaume  des  cieux  ?  Vous 

'  royez  que  je  vais  préférer  ou  mon  épouse  ou  ma  mère  au  Dieu  qui  a 

'lit  ces  paroles  :   Quiconque  perdra  sa  vie  pour  moi  la  trouvera  ;  et 

>  ncore  :  Quiconque  laissera  son  père,  et  sa  mère,  et  ses  frères,  je  lui 

donnerai  la  vie  et  le  repos  éternel?  Cessez  donc  de  me  presser,  et  faites 

votre  œuvre  ;  je  serais  désolé  que  vous  en  adoucissiez  tant  soit  peu  les 

rigueurs.  »  Voyant  donc  qu'il  était  inflexible,  les  juges  ordonnèrent  aux 

•'ourreaux  de  poursuivre.  Ceux-ci  lui  saisissent  le  pied  droit  et  en 

3upent  le  gros  doigt,  tandis  que  le  martyr  s'écriait  :  «  Grâce  à  vous, 

Seigneur,  qui  vous  êtes  revêtu  de  notre  humanité,  et  qui  sur  la  croix, 

percé  de  la  lance,  avez  teint  vos  pieds  du  sang  et  de  l'eau  qui  sortirent 

le  votre  côté.  Je  suis  heureux  de  livrer  comme  vous   au   fer  des 

bourreaux  ce  corps  qui  est  la  prison  de  mon  àme  ;  je  suis  heureux  de 

voir  couler  pour  voue  mon  sang.  »  On  lui  coupa  ensuite  un  autre  doigt, 

etils'écria:  «  Cejour  est  le  plus  beau  de  mes  jours!  Auparavant,  engagé 

dans  les  liens  du  siècle,  esclave  des  richesses  et  des  plaisirs,  j'étais  faible 

et  lâche  dans  le  service  de  Dieu,  et  mon  âme  emportée  par  mille  soins 

livers,  ne  pouvait  plus  se  retrouver  en  sa  présence  et  s'entretenir  avec 

lui.  Maintenant,  dégagé  de  mes  entraves,  et  les  yeux  fixés  sur  le  siècle  à 

venir,  j'y  marche  avec  constance;  aussi,  heureux  et  triomphant,  j'ai 

'•hanté,  tout  le  temps  de  mon  supplice,  d'une  voix  que  n'a  pu  affaiblir  la 

louleur,  des  hymnes  à  celui  qui  ma  jugé  digne  de  souffrir  pour  lui.  » 

'  »n  lui  coupa  alors  le  troisième  doigt  et  on  le  lui  présenta:  il  s'écria 

(1)  C'est  la  dixième  lettre  de  l'alphabet  des  langues  sémitiques  et  sa  valeur  numérique 
-n  10. 

(2)  La  lettre  iod  est  l'initiale  du  nom  de  Jésus. 


488  Ti  NOVEMBRE. 

alors  en  souriant  :  t  Le  grain  de  blé,  jeté  dans  la  terre,  germe  et  retrouve 
au  printemps  les  grains  semés  avec  lui  :  ainsi,  au  jour  suprême  de  la 
résurrection  des  corps,  ce  doigt  se  retrouvera  avec  les  autres,  »  Au 
quatrième,  le  martj'r,  se  parlant  à  lui-même  :  «  Mon  âme,  pourquoi  es- 
tu  triste  et  tremblante?  Espère  en  Dieu,  car  je  le  confesserai  encore,  ce 
DieUy  mon  Sauvei/r.  »  Au  cinquième,  il  dit  :  Grâce  à  vous,  Seigneur,  qui 
m'avez  choisi  pour  un  martyre  inouï  jusqu'à  présent,  et  qui  me  donnez 
la  force  de  le  souffrir.  »  Les  bourreaux  passent  au  pied  gauche,  et 
commencent  par  couper  le  petit  doigt  :  «  Ce  petit  doigt,  dit  le  martyr,  ne 
sera  plus  désormais  appelé  petit,  puisqu'il  est  offert  au  Seigneur  comme 
le  plus  grand;  et  si  le  moindre  cheveu  de  notre  tête  ne  périt  pas,  c» 
doigt  non  plus  ne  peut  périr.  »  A  l'autre  doigt,  il  cria  au  bourreaux  : 
*  Allons,  courage,  abattez  cette  maison  qui  tombe  en  ruines,  afin  que 
Dieu  m'en  rebâtisse  une  plus  belle.  »  Au  troisième,  il  dit  :  «  Vous  savez 
bien  que  plus  on  pousse  une  roue,  plus  elle  tourne,  et  cela  sans 
douleur.  »  Au  quatrième,  il  fit  à  Dieu  cette  prière  :  «  Secourez-moi, 
mon  Dieu,  parce  que  fai  confiance  en  vous.  »  Au  cinquième  enfin, 
comme  éveillé  d'un  profond  sommeil,  il  s'écria  :  «  Jugez-moi,  Seigneur, 
et  vengez-moi  de  ce  peuple  barbare  :  voilà  la  vingtième  mort  que 
j'endure  et  ces  loups  altérés  de  sang  s'acharnent  encore  sur  moi.  » 

La  foule,  témoin  de  cette  exécution  terrible,  poussa  un  cri,  et  les 
jeunes  gens  demandaient  aux  vieillards  s'ils  avaient  jamais  rien  vu  de 
pareil,  tant  de  barbarie  d'un  côté,  tant  de  courage  de  l'autre.  Le 
martyr  activait  lui-même  les  bourreaux.  «  Ne  vous  arrêtez  pas,  leur 
criait-il;  vous  avez  abattu  les  branches  de  l'arbre,  attaquez  maintenant 
le  tronc.  Pour  moi,  mon  cœur  tressaille  dans  le  Seigneur,  et  mon  âme 
invoquejle  Dieu  soutien  des  humbles.  »  Les  bourreaux,  tout  frémissants 
de  rage,  s'arment  de  nouveau  du  fer  et  lui  coupent  le  pied  droit,  et  le 
martyr  s'écrie  tout  triomphant  :  «  Chaque  membre  que  vous  faites 
tomber,  je  l'offre  en  sacrifice  au  Roi  du  ciel.  »  Ils  lui  coupent  ensuite  le 
pied  gauche,  et  lui  s'écrie  :  «  Exaucez-moi  Seigneur,  parce  que  vous 
êtes  bon,  et  que  votre  miséricorde  est  grande  pour  tous  ceux  qui  vous 
invoquent.  »  Puis  on  lui  coupe  la  main  droite,  et  le  martyr  exalte 
encore  la  bonté  de  Dieu.  «  Votre  miséricorde,  Seigneur,  s'est  multipliée 
sur  moi  :  délivrez-moi  de  l'enfer.  »  La  main  gauche  est  coupée  à  son 
tour,  et  le  martyr  s'écrie  :  «  Vos  merveilles.  Seigneur,  éclatent  sur  la 
mort.  »  Alors  on  s'attaque  à  ses  bras.  En  tendant  le  bras  droit,  il 
s'écria  :  «  Je  louerai  le  Seigneur  sans  cesse  ;  tant  que  je  vivrai,  je 
chanterai  des  hymnes  à  son  nom  :  sa  louange  me  sera  douce,  je  me 
réjouirai  dans  le  Seigneur.  »  Ensuite  il  présenta  le  bras  gauche  et  dit  : 
»  Ma  tête  s'élèvera  au-dessus  des  ennemis  qui  m'ont  environné  ;  le 
Seigneur  est  ma  force,  ma  gloire  et  mon  salut.  »  Restaient  encore  les 
jambes  :  les  bourreaux  aussitôt  lui  coupent  la  droite  à  la  jointure  du 
genou.  A  ce  coup,  le  martyr  parut  ressentir  une  douleur  extrême;  il 
poussa  un  cri  et  invoqua  le  Sauveur  :  «  Seigneur  .Jésus-Christ,  dit-il. 
secourez-moi,  délivrez-moi,  je  suis  en  proie  aux  douleurs  de  A 
mort.  » 


SAINT   .1  ACCRUES   l'iNTERCIS,    MARTYJt.  489 

t  Nous  VOUS  l'avions  bien  dit,  reprirent  les  bourreaux,  que  vous  alliez 
souffrir  d'afFreux  supplices. 

—  Dieu,  répondit  le  martyr,  a  permis  le  cri  involontaire  qui  vient  de 
ui'échapper,  pour  que  vous  ne  pensiez  pas  que  je  n'aie  qu'une  apparence 
(lu  corps.  Au  reste,  je  suis  prêt  à  endurer  pour  l'amour  de  iJieu  des 
tourments  plus  grands  encore.  Ne  croyez  pas  que  j'aie  souffert  pendant 
(|ue  vous  m'avez  torturé  :  la  pensée  de  mon  Sauveur,  son  saint  amour 
([ui  embrasait  mon  cœur,  dominaient  tout  sentiment.  Achevez  donc,  et 
hàtez-vous.  »  Mais  les  bourreaux,  fatigués,  s'arrêtaient  :  le  martyr,  au 
contraire,  rayonnait  de  plus  de  joie  et  d'amour.  Les  bourreaux  enfin  à 
grand'peine  lui  coupèrent  l'autre  jambe  :  alors  le  martyr  parut  sem- 
blable à  un  pin  odorant  dont  il  ne  reste  plus  que  la  moitié.  Après  un 
moment  de  silence,  ou  l'entendit  prononcer  à  haute  voix  cette  prière  : 
«  Mon  Dieu,  me  voilà  par  terre,  au  milieu  de  mes  membres  semés  de 
toutes  parts  :  je  n'ai  plus  mes  doigts,  pour  les  joindre  en  suppliant  ;  je 
n'ai  plus  mes  mains,  pour  les  élever  vers  vous  ;  je  n'ai  plus  mes  pieds, 
ni  mes  jambes,  ni  mes  bras  :  je  ressemble  à  une  maison  en  ruines  dont 
il  ne  reste  plus  que  les  murs.  O  Seigneur  !  que  votre  colère  s'arrête  sur 
moi,  qu'elle  se  détourne  de  votre  peuple  :  donnez  à  ce  peuple  persécuté, 
dispersé  par  les  tyrans,  la  paix  et  le  repos  ;  rassemblez-le  des  bouts  de 
l'univers.  Alors,  moi,  le  dernier  de  vos  serviteurs,  je  vous  louerai,  je 
vous  bénirai  avec  tous  les  martyrs  et  tous  les  confesseurs,  ceux  de 
l'Orient  et  de  l'Occident,  ceux  du  Nord  et  du  Midi,  vous,  votre  Fils,  et 
le  Saint-Esprit,  dans  les  siècles  des  siècles.  Amen.  »  Quand  il  eut  dit  : 
Vmen,  on  lui  coupa  la  tête.  Ainsi  le  saint  martyr,  après  le  plus  affreux 
supplice  qui  fut  jamais,  rendit  doucement  son  âme  à  Dieu. 

Son  corps  resta  étendu  sur  la  place.  Les  chrétiens  se  cotisèrent  et 
offrirent  aux  gardes,  pour  le  racheter,  une  somme  considérable  ;  ce  fut 
en  vain.  Mais  vers  la  neuvième  heure  du  soir,  les  gardes  s'étant  retirés, 
les  fidèles  dérobèrent  le  corps,  puis  se  mirent  à  en  chercher  les 
membres,  semés  de  toutes  parts.  Ils  en  trouvèrent  vingt-huit,  et  les 
enfermèrent  soigneusement  dans  une  urne  avec  le  tronc  ;  puis  ils 
recueillirent  comme  ils  purent  tout  le  sang  que  le  martyr  avait  perdu 
pendant  son  long  supplice. 

Cependant,  tandis  que  nous  chantions  le  psaume  Miserere  mei,  Deus, 
secundum  magnam  misericordiam  tuam,  le  feu  du  ciel  tomba  sur  l'urne 
et  consuma  le  sang  du  martyr,  tant  dans  le  vase  que  sur  les  linges  où 
on  l'avait  reçu  et  sur  la  terre  qu'il  avait  trempée  ;  cette  flamme  colorait 
les  membres  du  martyr  d'une  teinte  de  pourpre  et  de  rose.  Effrayés  de 
ce  prodige,  nous  tombons  tous  la  face  contre  terre,  et  nous  implorons  en 
tremblant  la  protection  du  martyr,  pour  n'être  pas  consumés  par  ce 
feu  céleste  ;  puis  secrètement,  non  sans  péril,  nous  inhumons  les  saintes 
reliques  avec  l'aide  et  la  grâce  du  Christ,  qui  couronne  les  martyrs, 
et  à  qui  soient,  avec  le  Père  et  le  Saint-Esprit,  louange,  honneur  et 
gloire  maintenant  et  toujours  et  dans  les  siècles  des  siècles.  Amen  (1). 

(1)  Le  supplice  de  saint  Jacques  est  un  des  plus  atfreux  dont  fasse  mention  Tliistoire 
des  martj-rs  ;  sa  gloire  fut  aussi  des  plus  éclatantes.  Les  Orientaux  bâtirent  eu  son  honneur 


490  -7   XOVEMIÎRE. 

—  Saint  Jacques  Tlntercis  est  patron  de  la  ville  de  Brague. 

A  l'éloge  de  saint  Jacques,  le  Martyrologe  ajoute  :  «  Dans  le  même 
temps  d'inombrables  martyrs  soutinrent  en  Perse.  »  La  persécutioû 
excitée  par  Vararanne  ne  le  céda  en  rien  à  celle  de  Sapor  II, 

Les  Actes  de  saint  Jacques  ont  été  écrits  par  un  témoin  oculaire, 
mais  dont  le  nom  ne  nous  est  pas  connu.  Ils  ont  été  traduits  du 
syriaque  en  latin  par  Etienne  Evode  Assémani,  et  du  latin  en  français 
par  M.  labbé  J.  Lagrange,  chanoine  de  l'Eglise  de  Paris,  et  publiés 
dans  le  livre  intitulé  :  Les  Actes  des  martyrs  cVOrient. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  704-5. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  741-4. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Yio  dcs  Saiuts.  éd.  Ptam,  t.  vi,  p.  268-270. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  476,  648. 


SAINT  EUSICE  DE  CHALUSSET, 

FONDATEUR  ET  ABBÉ  DE  CELLE,  AU  DIOCÈSE  DE  BOURGES. 

Vers  542. 

(P.  Boll.  xiii.  644.) 

Saint  Eusice,  vulgairement  Ysis,  Eiisitius^  était  de  Périgueux.  Il 
fonda  au  diocèse  de  Bourges  l'abbaye  de  Celles -sur -Cher  et  il  la 
gouverna  longtemps.  Il  mourut  le  27  novembre  vers  l'an  542.  Ses 
reliques  transportées  à  Paris  au  ix®  siècle  furent  la  cause  que  ce  saint 
fut  honoré  d'une  manière  spéciale  dans  l'abbaye  de  Saint-Denis  en 
France  et  dans  Téglise  de  Saint-Marcel. 

Saint  Eusice  est  patron  de  la  petite  ville  de  Celles-sur-Cher,  au 
diocèse  de  Bourges. 

Il  existe  une  Vie  ancienne  de  saint  Eusice  publiée  par  Labbe. 

Labbe.  —  Nova  Riblioth.  manuscriptorum,  t.  ii,  p.  571-6. 

GoNON.  —  Vitse  Patrum  Occidentis.  In-fol.  (1625),  p.  78. 

Grégoire  de  Tours.  —  De  gloria  confessorum,  lib.  i,  c.  82. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  182-3. 

Mabillox.  —  Annales  Beued.,  ad  an.  572,  n.  52. 

Hist.  littér.  de  la  France,  t.  m,  p.  502-3  ;  t.  vi,  p.  260-2. 

La  Vie  de  saint  Eusice,  patron  et  fondateur  de  la  ville  de  Celles  en 
Berri  (S.  1.),  1708.  In-12  de  81  p. 

La  Vie  et  les  miracles  du  glorieux  confesseur  et  ami  de  Dieu  M'  S' 
Eusice.  Paris,  1516.  In-4°. 

Leloxg.  —  Biblioth.  hist.  de  la  France,  t.  i,  n.  12876-80;  iv,  S. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  692. 

un  grand  nombre  d'églises  et  de  monastères  ;  et  tous  les  martyrologes  grecs,  latins  et 
syriens,  célèbrent  sa  mémoire.  Le  Martyrologe  Romain  en  fait  mention  au  27  novembre. 


{ 


^^AINT   LÉONARD,    ABBÉ;    SAINT   ACliAU:K;    SAIN  i    .'SJI' 1  Ui:iN.  lill 

SAINT  LÉONARD,  ABBÉ  DE  CELLES-SAINT-EUSICE. 

Vers  580. 

Saint  Léonard,  Leonardus,  moine  de  l"abbaye  de  Notre-Dame  de 
l'rossy,  PatriciacuS;  au  diocèse  de  Bourges,  fut  appelé  à  gouverner  le 
monastère  de  Celles-Saint-Eusice  après  la  mort  du  bienheureux  fon- 
dateur. Il  se  montra  un  digne  successeur  d"un  si  grand  serviteur  de 
!  )ieu,  et  il  a  mérité  de  recevoir  lui-même  les  honneurs  du  culte  public. 
Sa  fête  se  célèbre  le  oO  décembre. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  183. 

SAINT  ACHAIRE  OU  ACAIRE,  ÉYÊQUE  DE  NOYON, 

DE    l'ordre    de    saint-benoît, 

639. 

(P.  Boll.  XIII.  645.) 

Saint  Achaire,  Acardtis,  Acarius,  Hautcarius,  d'abord  moine  béné- 
dictin et  disciple  de  saint  Eustase  en  l'abbaye  de  Luxeuil,  devint  évêque 
de  Noyon  et  de  Tournay  vers  l'année  591  et  mourut  le  '21  novembre  639. 
Il  fut  le  prédécesseur  de  saint  Eloi. 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  ii,  p,  331-5. 

Gallia  Christiana,  t,  ix,  col,  981-2. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  ii,  p.  714. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun,,  t.  vu,  p.  705. 

Le  Vasseur.  —  Annales  de  l'Eglise  de  Noyon,  p.  420. 

L'Intermédiaire  (1866),  t.  m,  p.  480,  594-5,  624,  699. 

Il  faut  consulter  la  Vie  de  saint  Eustase  de  Luxeuil,  par  Jonas,  moine 
de  Bobbio,  et  celle  de  saint  Arnaud  de  Maëstricht,  par  Boudemond. 


SAINT  SIFFREIN  OU  SYFFROY,  ÉVEQUE  DE  CARPENTRAS. 

Vers  540. 

(P.  Bull.  XIII.  646.) 

Saint  Siiïrein,  Siffridus,  Siffredus,  né  dans  la  Campanie,  fut  moine 
de  l'abbaye  de  Lérins  et  fut  élu  évêque  de  Carpentras  vers  l'an  536. 
Il  mourut  le  27  novembre  vers  l'an  540. 

Saint  Siffrein  est  le  patron  de  la  cathédrale  et  de  la  ville  de  Carpen- 
tras et  de  plusieurs  autres  lieux.  Dans  l'inconographie,  on  lui  donne 
pour  attribut  une  église. 


492  27   NOVEMBRE. 

Saint  Siflfrein  était  honoré  d'une  manière  toute  spéciale  dans  l'église 
de  Saint-Maximin  en  Provence  où  l'on  conservait  l'un  de  ses  bras  dans 
un  beau  reliquaire. 

Il  existe  deux  Vies  anciennes  de  saint  Sifïreiu  publiées  l'une  par 
Surius, l'autre  par  Barrai. 

SuRius.  —  Vitse  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p.  fi20-5. 

Barral.'—  Chronicon  insulte  Lerinensis  (1613),  t.  ii,  p.  130-143. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,. p.  704-5. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  741-4. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  896. 

Ricard.  —  Vie  de  saint  Siffrein,  évêque  de  Carpentras,  avec  pièces 
justificatives.  Carpentras,  1860.  In-12. 

PticHAUD  (G.-L).  —  Histoire  de  saint  Siffrein  publiée  dans  l'Echo 
de  Vaucluse,  juin  et  juill.  1810. 

Terris  (Paul).  —  Saint  Siiïrein,  évêque  de  Carpentras,  publié  dans 
Grande  Vie  des  Saints,  t.  xxii,  p.  532-506  et  tirage  à  part.  Excellent 
travail  critique. 

Revue  des  sociétés  savantes,  vin"  série,  t.  ii  (1880),  p.  214. 


SAINT  BARLAAM  ET  SAINT   JOSAPHAT,   ERMITES, 

AU  DÉSERT  DE  SENNAAR,  EN  MÉSOPOTAMIE. 

Epoque  incertaine. 

(P.   Boll.    xui.    646.) 

La  critique  est  loin  d'avoir  dit  son  dernier  mot  sur  les  saints  Bar 
laam  et  Josaphat,  solitaires  dans  l'Inde  et  honorés  le  27  novembre. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  704-5. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  741-4. 

CosQuiN.  —  La  légende  des  saints  Barlaam  et  Josaphat,  son  origine 
bouddhique,  dans  Revue  des  Questions  historiques,  1"  octobre  1880. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  222. 

SAINT  VIRGILE,  ÉVÊQUE  DE   SALZBOURG, 

DE  l'ordre  de  saint-benoît. 

784. 

(P.  Boll.  xiir.  625.) 

Saint  Virgile,  Virr/ilius,  moine  et  missionnaire,  fut  élevé  sur  le  siège 
épiscopal  de  Salzbourg  en  l'année  745  et  sacré  le  15  juin  767.  Il  est 
justement  regardé  comme  l'apôtre  de  la  Carinthie.  Il  mourut  le  27  no- 
vembre 784. 


SAINT   ETIENNE   LE   JEUNE,    MARTYR.  193 

Saint  Virgile,  d'une  noble  famille  d'Irlande,  fut  longtemps  évèque  de 
>alzbourg.  Quelques  historiens  croient,  à  tort,  qu'il  est  le  même  que 
le  prêtre  Virgile,  censuré  par  le  pape  Zacharie,  pour  avoir  avancé 
([u"il  existait,  aux  antipodes,  des  habitants  qui  ne  descendaient  pas 
d'Adam.  Saint  Virgile  fut  canonisé  par  le  pape  Grégoire  IX  en  1233. 
Les  continuateurs  des  Annales  de  Baronius  donnent  une  partie  de  la 
l)ulle  de  Grégoire  IX,  elle  se  lit  en  entier  dans  les  Analecta  juris  ponti- 
Iicii,  xv°  série  (187G),  col.  117. 

Saint  Eberhard,  évèque  de  Salzbourg,  a  écrit  la  Vie  de  son  bienheu- 
reux prédécesseur. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben..  Sœc.  m,  part,  ii,  p.  308-9. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  2309-2310. 


XXYIII^  JOIR  DE  NOVEMBRE 


-AINT  ETIENNE  LE  JEUNE,   MARTYR  A  CONSTANTINOPLE. 

766. 

(P.  Boll.  XIII.  650.) 

Saint  Etienne,  surnommé  le  Jeune,  né  à  Constantinople  vers  l'an  713, 
abbé  de  Sainte-Auxence  en  Bithynie  vers  l'an  743,  mourut  martyr  à 
Constantinople,  sous  le  règne  de  Constantin  Copronyme,  en  soutenant 
la  foi  et  la  discipline  de  l'Eglise  au  sujet  du  culte  des  saintes  images. 

Avec  lui  versèrent  leur  sang  pour  la  même  cause  Basile,  Pierre, 
André  le  Calybite  et  trois  cent  trente-neuf  moines  de  son  monastère. 

Saint  Etienne  le  Jeune  est  caractérisé  dans  les  œuvres  d'art  par  un 
bâton  (il  mourut  à  coups  de  bâtons  et  de  pierres),  par  une  image  de  la 
sainte  Vierge  ou  par  un  orage  parce  que^,  au  moment  de  son  supplice, 
dos  nuages  chargés  de  foudre  couvrirent  la  ville  de  Constantinople. 

Il  reste  des  Actes  sincères  sur  le  martyre  de  saint  Etienne  le  Jeune, 
car  ils  furent  recueillis  quarante-deux  ans  après  sa  mort,  et  ils  se  trou- 
vent confirmés  par  les  récits  de  Cédrenus  et  de  Théophrase;  il  n'y  a  de 
diiTiculté  que  pour  la  date,  les  uns  placent  la  mort  en  757  ou  764  et  les 
autres  eu  766.  Ce  dernier  sentiment  paraît  le  plus  certain. 

SuRius.  —  Vitse  Sanctorum  (1618),  t.  xi,  p. 

AssEMAXi  (Jos.).  —  Calendarium  univers.,  t.  v,  p.  389. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  707. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  745-8. 

Martixov.  —  Annus  eccles.  grseco-slavus,  p.  262  et  291. 

Ceillier.  —  Histoire  des  auteurs  ecclés.,  t.  xviii,  p.  321. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  128,  484,  591. 


494  "38   NOVEMBRE. 


SAINT  JACQUES  DE  LA  MARCHE, 

DE   l'ordre  DEiS   FRÈRES-MINEURS    DE    l'OBSERVANCE. 

1476. 

(P.  BoU.  XIII.  658.) 

Saint  Jacques  de  la  Marche,  Jacoùus  de  Marchia,  naquit  en  1391. 
entra  dans  l'ordre  des  Frères-Mineurs  et  devint  le  digne  disciple  dt 
saint  Bernardin  de  Sienne.  Il  prêcha  en  Allema^^ne.  en  Poméranie,  en 
Xorwège.  en  Danemark  etend'autres  royaumes.  Ilfut  nommé  inquisiteur 
et  détruisit  les  Fratricelles  :  trois  papes  le  nommèrent  nonce  pour  prê- 
cher la  croisade  contre  les  Turcs  et  il  parcourut  l'Albanie,  la  Hongrie 
et  l'Italie.  11  refusa  l'archevêché  de  Milan  et  mourut  à  Naples  le  28  no- 
vembre 1476.  Il  fut  canonisé  par  Benoît  XIII  le  10  décembre  rHe6.  C'est 
le  jour  où  sa  fête  se  célèbre  dans  tout  l'Ordre  séraphique. 

Saint  Jacques  de  la  Marche  est  patron  des  villes  de  Chemniz  et  de 
Villach.  En  iconographie,  ce  saint  est  caractérisé  par  un  nom  de  Jésus, 
comme  son  maître,  saint  Bernardin  de  Sienne,  par  un  drapeau,  une 
coupe,  une  croix,  des  globules,  des  grenouilles,  ou  bien  il  forme  un 
groupe  avec  saint  Bernardin  de  Sienne  et  saint  Jean  Capistran. 

Venance  de  Fabriano  (le  P.).  —  Vie  du  serviteur  de  Dieu  le  P.  Jac- 
(jues  de  la  Marche.  Œn  latin.)  L'auteur  avait  été  longtemps  le  com- 
pagnon des  travaux  apostoliques  du  bienheureux  et  il  a  fourni  le  fond 
de  tous  les  récits  qui  ont  été  composés  depuis. 

Tous  les  historiens  de  l'Ordre  séraphique  et  en  particulier  Mariano, 
Marc  de  Lisbonne,  et  Wadding,  t.  ix-xiv,  rappellent  les  principales 
actions  du  saint. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  18,  n.  8  ;  c.  33, 
13;  c.  36,  n.  3  et  passim. 

L'Auréole  séraphique.  t.  iv,  p.  350-380.  Indications  nombreuses  des 
sources. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  07,  176,  284  et  passim. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1144-5.  La  date  de  la 
canonisation  n'est  pas  la  même  que  dans  l'Auréole  séraphique. 


SAINT  GREGOIRE  III,  PAPE. 
741. 

(P.  BoU.  XIII.  CG2.) 

Saint  Grégoire  III  était  syrien  de  nation  et  prêtre  de  l'Eglise  de  Rome, 
lorsqu'il  fut  créé  pape  le  18  mars  de  l'an  131.  Après  avoir  tenu  le  Saint- 
Siège  dix  ans,  huit  mois  et  vingt  et  un  jours,  il  mourut  le  27  novem- 


SAINTE   ILLUMINÉE,    VIEilGE   ET    MARTYRE;    SAINT   SATURNIN.         495 

brc  7'il.  Il  fut  inhumé  le  jour  suivant  dans  la  crypte  de  l'église  de  Saint- 
Pierre  au  Vatican. 

Pour  se  défendre  contre  l'empereur  iconoclaste  Léon  l'Isaurien  et 
contre  les  Lombards,  Grégoire  implora  le  secours  de  Charles  Martel  qui 
ne  trompa  point  son  espérance.  Grégoire  lui  offrit  la  dignité  depatrice 
''t  il  fut  le  premier  (|ui  envoya  en  France  des  nonces. 

Saint  Grégoire  III  est  rangé  parmi  les  saints  médecins  et  au  rang  des 
protecteurs  de  ceux  qui  exercent  l'art  de  guérir  les  malades. 

Acta  Sanctorum  l)Oll.  Jun.,  t.  vu,  p.  707. 

Patrologia  latina,  t.  lxxxix,  col.  557;  t.  cxxiv,  col.  747;  t.  cxxviii, 
.ol.  1023-48. 

CousTANT,  dans  Analecta  juris  pontificii.  série ix''(18Gl),  col.  1119-20. 

Jaffé.  —  Regesta  Pontiticum  Romanorum,  2°  éd.,  p.  257-262. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  551. 

Chevalier.  — Répertoire  des  sources  hist.,  col.  923. 


SAINTE  ILLUMINÉE  OU  ILLUMINATE, 

vierge  et  maktyre  a  TÛDI. 

lY*^  siècle. 

Sainte  Illuminée  ou  Illuminate,  llluminatay  est  honorée  de  toute 
aitiquité  à  Todi,  Tuderlum,  dans  les  Etats  de  l'Eglise.  Elle  était  aussi 
lonorée  d'un  culte  spécial  dans  l'église  de  la  Sorbonne  à  Paris,  dans 
.aquelle  se  conservait  une  relique  de  ses  ossements.  Ces  précieux  restes 
lUt  été  soustraits  à  la  profanation  aux  jours  néfastes  de  la  Terreur  par 
111  pieux  ecclésiastique,  Louis-Vincent  Fleury,  et  donnés  à  l'église  Saint- 
Eustache  en  1803.  Leur  authenticité  a  été  reconnue  par  l'archevêque 
M. -D. -Auguste  Sibour  le  20  mai  1851.  Quant  aux  Actes  de  sainte  Illu- 
minate, nous  ne  les  analysons  pas  ici  parce  qu'ils  ne  présentent  pas  de 
caractère  marqué  d'authenticité  ou  d'antiquité. 

Notice  sur  l'église  de  Saint-Eustache  de  Paris.  Paris,   1855,   1  vol. 
iii-12.  p.  260-273. 


SAINT  SATURNIN,  EVEQUE  DE  TOULOUSE  ET  MARTYR. 

I^""  siècle. 

(P.  Bull.  XIII.  665.) 

Saint  Saturnin,  Satuniinus,  londa  l'Eglise  de  Toulouse  au  cours  du 
■  siècle,  et  il  eut  la  gloire  de  répandre  son  sang  pour  confirmer  la 
.érité  de  la  doctrine  qu'il  enseignait. 
Saint  Saturnin  est  patron  des  villes  de  Toulouse  et  de  Pampelune 


496  29   NOVEMBRE. 

dans  lesquelles  il  annonça  la  foi,  ainsi  que  de  Mindereau,  de  Weisse- 
nau  et  de  toute  la  Navarre.  Il  est  invoqué  contre  le  tourni  des  moutons 
et  contre  les  fourmis,  au  moins  à  Saint-Domingue. 

Les  Actes  de  saint  Saturnin  que  l'on  a  cru  écrits  vers  l'an  oO(t 
doivent  être  reculés  jusqu'à  l'année  410  environ;  mais  ils  n'en  soui 
pas  moins  très  bous  et  dignes  de  foi,  sauf  sur  une  date  erronée. 

RuLS'AHT.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  174-180,  éd.  Ratis- 
bonne  (1859.) 

CHAMAm).  — Les  Eglises  du  monde  romain,  p.  339  et  suiv. 

Arbellot.  —  Etudes  sur  les  origines  chrétiennes  de  la  Gaule,  l'^par 
tie,  1880.  In-8°. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vii,  p.  708-710. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  747-752. 

Analecta  Boll.,  t.  i,  p.  501,  n.  54.  Ajtp.  :  t.  ii,  p.  141-2. 

Histoire  de  saint  Saturnin,  martyr  et  premier  é vaque  de  Toulouse,  ou 
recherches  historiques  et  critiques  sur  l'apostolat  de  ce  saint,  la  basilique 
de  ce  nom  et  les  reliques  qu'elle  renferme  ;  suivie  des  annales  de  la 
basilique  et  de  l'abbaye,  depuis  leur  fondation  jusqu'à  nos  jours  :  avec 
des  pièces  justificatives,  par  M.  l'abbé  A.  S**',  chanoine  honoraire  de 
Toulouse.  Toulouse,  1840,  1  vol.  in-8°. 

DucHESXE,  dans  Bulletin  critique,  15  mai  1881,  p.  6-7. 

Mémoire  sur  l'époque  de  l'apostolat  de  saint  Saturnin,  Toulouse. 
Privât,  1881,  br.  in-8°. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  2043. 


XXir  JOUR  DE  NOYOIBRE 


SAINT  SATURNIN  ET  SAINT  SISINE,  MARTYRS  A  ROME. 

305. 

(P.  Boll.  XIII.  679.) 

Saint  Saturnin  le  Vieillard  et  saint  Sisine,  Sisbinius,  diacre,  souffri- 
rent un  très  long  et  très  cruel  martyre  et  eurent  enfin  la  tête  tranchée 
sur  la  voie  Salaria.  Il  y  eut  toute  une  troupe  de  généreux  athlètes  de 
Jésus-Christ  qui  furent  mis  à  mort  avec  eux.  Une  église  fut  construite 
en  leur  honneur  ;  mais  ayant  été  ruinée  par  un  incendie,  le  corps  de 
saint  Saturnin  fut  transporté  dans  l'église  des  saints  Jean  et  Paul  sur  le 
mont  Cœlius,  celui  de  saint  Sisine  à  Saint-Martin-des-Monts  où  ils 
reposent  toujours. 

Il  est  permis  de  juger  de  la  piété  des  premiers  siècles  envers  ces 
saints  martyrs  par  ces  deux  faits  :  saint  Damase  composa  un  éloge  en 
vers  de  saint  Saturnin  et  le  fit  graver  sur  le  marbre  de  son  tombeau.  Ce 
poëme  nous  a  été  heureusement  conservé.  D'autre  part  presque  tous  les 


SAINT    ANDRÉ   DE   BE'J  HSAÏDE,    APÔTRE,    MARTYR.  497 

anciens  martyrologes  parlent  des  deux  saints  martyrs  et  entrent  dans 
des  détails  qui  ne  sont  pas  ordinaires. 

Il  esta  croire  qne  c'est  de  l'huile  des  lampes  qui  brûlaient  devant  le 
tombeau  de  saint  Saturnin  que  saint  Grégoire  envoya  en  pieux  présent 
à  la  reine  Théodelinde. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  708-710. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  747-752. 

RuiNART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  634,  éd.  1859. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  604. 

Gruter.  —  Inscriptiones,  p.  1172,  n.  2. 

Rossi  (com.  de).  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1881,  p.  18, 
éd.  franc. 


XXr  JOUPt  DE  NOVEMBRE 


SAINT  ANDRE  DE  BETHSAÏDE,  APOTRE, 

MARTYR    A   PATRAS,    EN   ACHAÏE. 

95. 
(P.  Boll.  XIII.  682.) 

Saint  André,  A?id)'eas,  né  à  Bethsaïde  dans  la  Galilée,  fut  le  premier 
appelé  par  Notre-Seigneur  pour  former  le  collège  apostolique.  Il  prêcha 
en  Scythie,  en  Thrace  et  en  Grèce.  Il  sq.uffrit  le  martyre  à  Fatras 
en  Achaïe  le  30  novembre  de  l'année  95.  Il  y  eut  une  translation  solen- 
nelle de  son  corps  à  Constantinople  le  9  mai  357. 

Le  culte  de  saint  André  a  toujours  été  très  célèbre  dans  l'Eglise  ;  il  y 
a  eu  différentes  fêtes  établies  pour  les  différentes  translations  de  ses  reli- 
ques, et  la  basilique  de  Saint-Pierre  du  Vatican  célèbre  la  fête  de  la 
translation  de  son  chef.  Cette  relique  est  l'une  des  plus  insignes  de 
cette  église  et  elle  y  reçoit  des  honneurs  particuliers.  Elle  est  conservée 
dans  l'un  des  quatre  gros  piliers  qui  supportent  la  coupole.  Il  y  a 
dans  Rome  neuf  églises  dédiées  sous  le  patronage  de  saint  André; 
outre  le  chef  qui  est  à  Saint-Pierre  du  Vatican,  il  y  a  une  de  ses  dents 
à  Saint-Sylvestre  m  Capite  et  elle  est  exposée  le  jour  de  la  fête.  Aux 
portes  des  églises  qui  lui  sont  dédiées  dans  Rome,  on  vend  le  jour  de  la 
fête  des  fruits  du  santo  legno.  arbre  que  l'on  croit  avoir  servi  à  la  cru- 
cifixion du  saint  Apôtre.  Ce  qui  est  plus  certain,  c'est  que  de  son  tom- 
beau s'est  écoulée  une  certaine  manne  et  une  huile  qui  guérissaient  les 
malades.  L'ancienne  cathédrale  de  Digne  possède  une  relique  considé 
rable  de  saint  André,  la  rotule  d'un  genou.  Dans  beaucoup  de  trésors 
d'églises  se  rencontrent  des  anneaux  de  saint  André;  ce  sont  des  an- 
neaux qui  ont  touché  le  chef  ou  d'autres  reliques  du  bienheureux  apôtre. 

Le  patronage  de  saint  André  s'est  étendu  sur  l'Autriche,  la  Russie, 

Sur.  AUX  Vies  des  Saims.  —  Tome  HI.  28 


498  30   NOVEMBRE. 

le  Sleswig,  la  Bourgogne,  le  Bnibant,  le  Brunswick,  l'Ecosse,  le  Hol 
stein,  la  principauté  de  Lunebourg  et  spécialement  sur  les  villes  d'Agde, 
d'Avranches,  de  Baïza,  de  Bordeaux,  de  Megemont,  de  Menden, 
d'Orange,  de  Pesaro,  de  Rochester,  de  Well  dans  le  Somniersetshire. 
Les  pécheurs  et  les  poissonniers  le  reconnaissent  comme  leur  patron  et 
on  l'implore  contre  la  stérilité  des  femmes. 

Les  chevaliers  du  Chardon  en  Ecosse,  qui  prétendaient  à  une  anti- 
quité chimérique,  mais  qui  n'apparaissent  d'une  manière  certaine  dans 
l'histoire  qu'à  partir  de  Jacques  V  et  de  l'an  1534,  reconnaissaient  saint 
André  pour  leur  patroii  et  en  portaient  le  nom. 

La  question  la  plus  importante  se  rapportant  à  saint  André  est  celle 
de  l'authenticité  de  ses  Actes.  Ils  sont  certainement  très  anciens  puis- 
que saint  Gélase  (494)  déclara  qu'ils  avaient  été  altérés  par  les  mani- 
chéens ;  mais  tous  les  exemplaires  méritent-ils  cette  note?  Est-il  impos- 
sible de  distinguer  les  parties  primitives?  Ces  questions  et  d'autres  qui 
s'y  rapportent  ont  été  traitées  avec  beaucoup  de  pénétration  par  Lam- 
per  (Dom  Gott.),  Historia  theologico-critica,  etc.,  part,  i,  p.  202-227.  Ce 
travail  est  ce  que  nous  connaissons  de  plus  savant  et  de  plus  solide  seu- 
les Actes  de  saint  André. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  710-712. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  747-752. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  GOO-7. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  4,  n.  1  ;  c.  5. 
n.  7  ;  lib.  m,  c.  27,  n.  8  et  passim.  Le  savant  auteur  cite  les  Actes 
comme  ayant  autorité. 

Hélyot.  —  Histoire  des  Ordres  monastiques,  t.  viii,  p.  343-350. 

Analecta  Boll.,  t.  m,  p.  186-7  ;  t.  v,  p.  621,  n.  11. 

Martinov,  dans  Revue  du  Monde  catholique,  t.  lxxxii  (1885),  p.  l'^.7 
et  suiv. 

Analecta  juris  pontificii,  xxiv«  série  (1385),  col.  643. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  113. 

Nota.  —  P  Plusieurs  calendriers  parlent  de  la  fête  de  la  chaire  de 
saint  André  à  Patras  en  Achaïe.  Il  est  certain  que  c'est  dans  cette  ville 
que  le  saint  Apôtre  souffrit  le  martyre.  Il  fut  crucifié,  suivant  saint 
Sophrone,  saint  Gaudence  et  saint  Augustin.  Saint  Pierre  Chrysologue 
dit  que  ce  fut  sur  une  croix.  On  a  écrit  de  longues  et  savantes  disserta- 
tions pour  rechercher  la  forme  de  cette  croix;  il  est  plus  probable  que 
cette  croix  était  celle  que  l'on  nomme  decussata,  c'est-à-dire  ayant  la  forme 
de  la  lettre  X  et  qui  porte  précisément  le  nom  de  croix  de  saint  André. 

Saint  André  est  appelé  l'apôtre  de  la  croix. 

Saxdini.  —  Historia  apostolica,  p.  130. 

Gaspard  Sagittarius,  c.  8,  p.  45. 

Martigny.  —  Dictionnaire  des  antiquités  chrétiennes,  V'"  Croix. 

Gretser.  —  Opéra,  t.  i,  de  Cruce,  lib.  i,  cap.  2. 
2"  La  croix  de  saint  André  n'est  point  restée  entière  et  de  bonne 
heure  elle  fut  partagée  en  plusieurs  fragments.   La  partie  la  plus 
considérable    fut    déposée    dans    un    monastère,  près   de  Marseille. 


SAINT   ANDRÉ   DE   BETHSAÏDE,    APÔTRE,   MAllTYlt.  499 

l.lle  passa  ensuite  à  l'abbaye  de  Saint- Victor,  de  l'ordre  de  Saint- 
l'.enoît,  dans  la  même  ville.  Au  moment  de  la  persécution  à  la  fin 
lu  xviii"  siècle,  un  chanoine  de  cette  abbaye  cacha  la  sainte  relique 
hais  une  bastide  près  do  la  ville.  Elle  y  resta  inconnue  jusi^u'cn  1805. 
V  cette  époque  Dom  Théophile  Bérengier  etM.  l'abbé  Magnan  la  recher- 
r'iii'rent  et  la  découvrirent.  Elle  a  été  reconnue  authentique  par  l'auto- 
'•ité  ecclésiastique.  C'est  ainsi  qu'une  portion  est  venue  dans  le  trésor  de 
ibbaye  de  Solesmes. 

Dom  Téophile  Bérengier.  — Article  dans  la  Revue  du  Monde  catho- 
lique. 

Magnan.  —  Notice  sur  la  croix  de  saint  André.  Marseille,  1856,  br. 
i;i-8°. 
:>  Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne  et  de  Brabant  (1419-1467), 
iint  des  moines  de  Saint-Victor  une  partie  de  la  croix  de  saint  André; 
'a  fit  renfermer  dans  un  reliquaire  de  vermeil  et  la  lit  porter  à  Bru- 
lies.  Ce  prince  institua,  en  l'honneur  du  saint  apôtre,  l'ordre  des 
evaliers  de  la  Toison  d'Or,  qui  ont  pour  marque  distinctive  la  croix 
le  de  saint  André  ou  de  Bourgogne. 

Le  p.  Honoré  de  Sainte-Marie.  — -  Dissertations  hist.  et  crit.  sur  la 
icvalerie,  in-4°. 

Hélyot.  —  Histoire  des  ordres  religieux,  etc.,  t.  viii,  p.  343-350. 

4°  L'Ecosse  honore  saint  André  comme  son  principal  patron.  Les  his- 

riens  de  la  nation  racontent  qu'un  abbé,  nommé  Regulus,  apporta  de 

tras,  en  369,  ou  plutôt  de  Constantinople,  quelques  années  après,  des 

liques  du  saint  apôtre,  et  qu'il  fit  bâtir  pour  les  recevoir  une  église 

^c  un  monastère  connu  sous  le  nom  dCAbbernaty,  à  l'endroit  où  est 

ésentement  la  ville  de  Saint-André.  Usserius  prouve  qu'on  venait  des 

!  ys  étrangers  en  pèlerinage  à  cette  église  et  que  les  moines  qui  la 

lêsservaient  furent  les  premiers  qu'on  appela  Guidées. 

Peu  de  temps  après  l'année  800,  Hungus,  roi  des  Pietés,  donna  des 

ens  considérables  à  la  même  église,  en  action  de  grâces  de  la  victoire 

i  il  avait  remportée  sur  les  Northumbres.  Kenneth  II,  roi  des  Scots, 

ant  défait  les  Pietés  et  entièrement  détruit  leur  puissance  dans  le 

u'd  de  la  Bretagne,  en  845,  répara  et  dota  richement  l'église  de  Saint- 

-legulus,  autrement  dite  SainS-Reuil,  dans  laquelle  on  prétendait  avoir 

un  bras  de  saint  André. 

En  1412,  l'évêque  Henri  Wardlowy  établit  dans  ce  monastère  une  uni- 
versité qui  fut  approuvée  par  le  Saint-Siège  et  devint  très  célèbre.  Plus 
ird  le  Saint-Siège  exempta  l'évèché  de  Saint-André  de  la  juridiction 
'e  l'archevêque  d'Yorck  et  finit  par  l'ériger  en  métropole.  L'abbaye  de 
aint-Audré  passa  des  Guidées  aux  chanoines  réguliers. 
Outre  l'évèché,  l'abbaye  et  l'université  de  Saint-André,  il  y  eut  aussi 
n  Ecosse  un  ordre  spécial  de  chevalerie  placé  sous  son  invocation  :  ce 
-Ht  l'ordre  du  Chardon  ou  de  Saint-André. 
CoMBEFis.  — Notes  sur  l'Hippolytus,  t.  i,  p.  32,  éd.  Fabricius. 
Usserius.  —  Antiquitates,  lib.  xv,  p.  345. 
Fqrdun.  —  Scotia  Christiana,  lib.  ii,  cap.  26. 


500  30   NOVEMBRE. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Yies  dcs  Pères,  etc.,  édit.  de  Ram,  t.  vi,  p.  288. 

Hélyot.  —  Histoire  des  Ordres  religieux,  etc.,  t.  viii,  p.  388-390. 

5°  Les  compositions  littéraires  en  l'honneur  de  saint  André  n'ont  pjv 
manqué  dès  la  plus  haute  antiquité.  Il  semble  résulter  des  travaux  d. 
la  plus  sérieuse  critique  que  les  Actes  attribués  aux  prêtres  d'Achaïr 
sont  vraiment  authentiques,  quoiqu'ils  aient  été  défigurés  parles  Mani- 
chéens. D'autres  Actes  sont  attribués  au  moine  Epiphane  et  n'ont  pas 
la  même  autorité. 

Les  sacramentaires  de  saint  Gélase,  et  celui  connu  sous  le  nom  d 
Blanchini,  aussi  bien  que  les  missels  Gallican,  Gothique,  Mozarabe  el 
les  différents  Grégoriens  ont  tous  une  messe  propre  de  saint  André  au 
30  novembre.  Il  existe  aussi  des  sermons  pour  sa  fête,  un  de  sain: 
Athanase,  un  de  Proclus  attribué  à  saint  Jean  Chrysostomeetplusieur.-, 
de  saint  Grégoire.  Dans  son  A7inée  liturgique,  l'Avef/t,  Dom  Guéran- 
ger  a  publié  un  assez  grand  nombre  de  chants  liturgiques  composés 
par  saint  Damase  et  autres  jusqu'au  pieux  Adam  de  Saint-Victor. 

Il  est  prouvé  en  outre  que  la  légende  de  saint  André  tomba  de  très 
bonne  heure  aux  mains  des  masses  chrétiennes.  Une  Vie  de  saint  An- 
dré a  été  rimée  en  anglo-saxon  et  dès  le  xii"  ou  xiii'=  siècle  nous  trou- 
vons une  composition  en  prose  patoise  de  la  Haute-Bourgogne  et  inti- 
tulée Vie  de  saint  Andrien.  Jacques  de  Yoragine,  dans  sa  Légende  dorée, 
a  réuni  les  principaux  traits  merveilleux  qui  avaient  cours  de  son  tem.ps, 
mais  son  récit,  quoiqu'il  ait,  du  xiii"^  au  xvi^  siècle,  nourri  les  imagina- 
tions chrétiennes,  ne  représente  pas  les  caractères  de  la  grande  et  réelle 
popularité  dont  saint  André  fut  l'objet. 

SuRius.  —  VitEe  Sanctorum,  ad  d.  30  nov.,  t.  vi,  p.  702,2«éd.,  et  t.  vu, 
p.  992. 

Galland.  —  Bibliotheca  Patrum,  t.  i,  p.  152  et  seq. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés..  t.  i,  p.  317  sv.,  341, 620. 

Noël  Alexandre.  —  Historia  ecclesiastica,  t.  in,  p.  61  et  seq.,  éd .  Mansi. 

Dom  Ceillier.  — Histoire  des  auteurs  ecclés.,  t.  ii,  p.  79  et  488. 

Jean  du  Sollier.  —  Commentaires  sur  le  martyrologe  d'Usuard, 
dans  les  Acta  Sanctorum  Boll.  Jun..  t.  ii,  p.  710  et  711. 

Douhaire,  dans  l'Université  catholique,  oct.  1838,  p.  277.  et  suiv. 

Thorpe.  —  Analecta  anglo-saxonica.  London,  1834. 

Paulin  Paris.  —  Les  manuscrits  français  de  la  Bibliothèque  du 
Roi,  t.  VI  (1815),  p.  229. 

Jacques  de  Voragine.  —  Legenda  aurea  (1846),  p.  12-22. 

C®  de  Douhet.  —  Dictionnaire  des  légendes  (1855),  col.  37-48. 

Dom  Goït.  Lumper.  —  Historia  theologico-critica,  etc.,  part.  i,''p.  202- 
227.  Ce  travail  est  le  plus  savant  et  le  plus  solide  que  nous  connais- 
sions sur  les  Actes  de  saint  André. 

6"  Un  Mystère  de  saint  André  composé  par  Marcellin  Richard,  au 
début  du  xvi^  siècle,  en  provençal,  vient  d'être  découvert  par  M.  l'abbé 
Fazy,  curé  de  Lettret,  qui  se  propose  de  le  publier  prochainement  à 
Aix  (1883). 

7°  Au  moment  où  les  soldats  de  la  première  croisade  assiégeaient 


SAINT   TUGDUAL,    ÉVÊQUE   DE   TUWU  li.U.  .'01 

Vntioche.  saint  André  apparut  à  un  clerc  français  nommé  Pierre  et 
lui  révéla  le  lieu  où  l'on  découvrirait  la  lance  de  saint  Longin  qui 
avait  percé  le  côté  du  divin  Sauveur. 

Benoît  XPv^  --  De  Beatificatione,  etc.,  lib.  iv,  part.  ii.  cap.  2],  n.  5, 
litant  Gesta  Dei  per  Francos  et  Historia  Hierosolimitana,  t.  i,  p.  150. 

Le  P.  HoNOKÉ  DE  Sainte-Marie.  —  Réflexions  sur  les  règles  et  l'usage 
de  la  critique,  etc.,  liv.  m,  dissert,  v,  art.  4. 

80  Le   monument  le  plus   considérable   que  la  France   possède   a 

la  gloire  de  saint  André,  c'est  la  cathédrale  de  Bordeaux,  construite 

lu  xi«  au  xiii«  siècle  avec  des  additions  du  xv«  et  du  xvi«  siècle.  On  y 

onserve  une  petite  relique  du  saint  patron.  Une  histoire  de  ce  mo- 

umeiit  a  été  publiée  vers  1810  sous  le  nom  de  l'archevêque  de  Bor- 
deaux, depuis  cardinal  Donnet,  mais  tout  le  monde  sait  qu'il  n'y  était 
pour  rien.  V.  V Eglise  primcdiale  et  métropolitaine  de  Bordeaux...  par 
Hiérôme  Lopès,...  éd.  Callen.  Bordeaux,  1882  et  suiv.  2  vol.  in-S». 

9°  Les  Flamands  adoptèrent  comme  patron  de  leur  nation  saint 
Vndré  apôtre,  et  ils  suivirent  en  cela  l'exemple  des  ducs  de  Bourgogne 
devenus  leurs  souverains.  Partout  où  ils  s'établissaient  en  un  certain 
nombre,  ils  élevaient  une  chapelle  en  son  honneur  et  leurs  artistes  les 
plus  habiles  rivalisaient  de  zèle  pour  décorer  ces  sanctuaires  ;  c'est 
>>  que  l'on  peut  constater  encore  de  nos  jours  principalement  en  Espa- 

ne,  à  Sévilie,  à  Cadix,  à  Madrid  et  dans  les  villes  du  Nord. 
"  Hye-Hûyes.  —  Fondations  pieuses  et  charitables    des   marchands 
ilamands  en  Espagne.  Bruxelles,  1882,  in-8°. 

Revue  de  l'Art  chrétien,  t.  xxxiii,  p.  253,  et  année  1884.  p.  375  et  suiv. 


SAINT  TUGDUAL  OU  TUGDUALD,  ÉVÊQUE  DE  TRÉGUIER. 

Vers  553. 

(P.  Boll.  XIII.    C90.) 

Saint  Tu-^dual  ou  Tugal,  Tuttagauhis,  Tucjdualis,  Rabutvalis,  fonda 
un  monastère  cà  Tréguier  avant  l'an  540  et  devint  peu  après  évéque 
de  cette  cité  où  il  mourut  le  30  novembre  vers  l'an  553.  Au  ix«  siècle 
ses  reliques  furent  transportées  hors  de  la  Bretagne;  une  partie  resta 
•i  Laval  dans  le  diocèse  du  Mans,  où  l'on  fonda  une  église  collégiale 
en  l'honneur  du  saint  évêque.  Elles  sont  aujourd'hui  dans  l'église 
cathédrale.  Le  chef  est  encore  dans  l'église  cathédrale  de  Chartres. 

Saint  Tugdual  est  patron  de  Tréguier,  de  Laval  et  de  Chàteau-Landon. 
Dans  riconographie  populaire  il  est  caractérisé  par  un  dragon  ou  une 
fontaine,  ou  bien  il  est  représenté  avec  les  six  autres  saints  eveques  qui 
fondèrent  les  Eglises  de  Bretagne. 

Il  existe  une  Vie  presque  contemporaine  de  saint  Tugdual. 

Âcta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  712. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  754. 


502  30  NOVEMBRE. 

GiORGi.  —  ^lartyrologiiim  Adonis,  p.  607.  |É 

Mabillox.  —  Annales  Benedictini,  lib.  vi,  n.  25,  ad  an.  563. 

Barthélémy  de  comte  A.),  dans  le  Bulletin  de  la  Société  des  Anti- 
«luaires  de  France,  t.  xuv  (1884). 

Idem.  —  Sur  le  reliquaire  de  saint  Tugdual  à  Laval,  dans  Bulletin 
monumental,  1885^  p.  453-8. 

Mély  (F.  de).  —  Le  chef  de  saint  Tugdual  ù  Chartres,  ibidem,  p.  584- 
591. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  917,  421,  471,  633,  644,  654, 
669  et  860. 

Gallia  Christiana.  t.  xiv,  col.  1119.  N'admet  pas  l'épiscopat  de  saint 
Tugdual. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  vi,  p.  545. 

Kerhixgaxt  (Pierre  de  la  Haye  de).  —  Vie  de  saint  Tugdual,  evesquo 
de  Lexobie  en  Basse-Bretagne,  patron  de  Tréguier.  Rennes,  1605.  In-8' . 

Legraxd  (Albert).  —  Vies  des  saints  de  Bretagne  (1837),  p.  783-79G. 

LoBixEAU  (Dom  Alexis).        Vies  des  saints  de  Bretagne  (1836),  1. 1, 
p.  178-190. 


SAINT  TROJAN  OU  TROYEN,  ÉVÊQUE  DE  SAINTES. 

Vers  532. 

(P.  Boll.  XIII.  692.) 

Saint  Trojan,  Trojanus,  mourut  évêque  de  Saintes  vers  l'an  53^ 
avait  brillé  durant  sa  vie  par  des  vertus  éminentes  et  par  des  miracles 
il  ne  brilla  pas  moins  après  sa  mort  par  les  prodiges  qui  éclatèrent 
son  tombeau.  Son  culte  a  été  célèbre  et  presque  tous  les  martyrologes 
en  parlent.  Il  est  souvent  aussi  mentionné  au  10  février.  A  Saintes  s£ 
fête  est  fixée  au  1"  décembre. 

Grégoire  de  Tours.  —  De  gloria  confessorum,  c.  59. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  1056. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  710-712. 

Patrologia  latina,  t.  lvii,  col.  995;  t.  cxxiv,  col.  751-4. 

Ceillier.  —  Histoire  des  auteurs  ecclésiastiques,  t.  xvi,  p.  365. 

SuRius.  —  Vitce  Sanctorum  (]618),  t.  xi,  p.  656. 


LE    NÉNÉUABLE   JOSEPH    .MAia.ilAND.  503 

LE  VÉNÉRABLE  JOSEPH  MARCHAND, 

DE  LA   SOCIÉTÉ  DES  MISSIONS-ÉTRANGÈRES,   MARTYR  EN   COCHINCHIXE. 

1835. 
(P.  Boll.  XV.  104.) 

Né  au  village  de  Passavant,  diocèse  de  Besançon,  Joseph  Marchand, 
n'étant  encore  que  diacre,  entra  au  séminaire  des  Missions-Etrangères 
en  1829.  Il  arrivait  en  Basse-Cochinchine  au  mois  de  mars  de  l'année 
.suivante.  A  peine  trois  ans  s'étaient  écoulés  et  une  terrible  persécution 
rommença  à  sévir  contre  les  chrétiens.  Tous  les  missionnaires  s'en- 
l'uirent  dans  le  royaume  de  Siam,  Joseph  Marchand  resta  seul  à 
vangéliser  la  contrée. 

Sur  ces  entrefaites  éclata  la  guerre  civile  dans  le  pays.  Khôi,  chef 
des  rebelles,  se  retira  dans  la  citadelle  de  Saigon  où  il  fit  conduire  le 
laissionnaire  et  le  retint  prisonnier.  Les  troupes  royales  vinrent  as- 
siéger Saigon  et  aux  bout  de  deux  ans  elles  se  rendirent  maîtresses  de 
la  ville.  C'était  le  8  septembre  1835.  Joseph  Marchand  célébrait  une 
messe  solennelle  au  moment  où'  la  citadelle  fut  prise  :  il  se  recommanda 
à  Dieu  et  à  la  sainte  Vierge  et  continua  le  saint  Sacrifice.  Il  fut  saisi 
au  moment  où  il  déposait  les  vêtements  sacrés.  Chargé  de  chaînes,  il 
fut  aussitôt  renfermé  dans  une  cage  de  trois  pieds  de  long,  deux  de 
large  et  deux  et  demi  de  hauteur.  Ces  proportions  font  pressentir  ce 
quïl  eut  à  souffrir.  Il  fut  transporté  dans  ce  palanquin  jusqu'à  Hué, 
par  les  plus  mauvais  chemins.  Il  n'y  arriva  que  le  15  octobre. 

Dès  le  16  il  subit  un  premier  interrogatoire  où  il  dit  n'avoir  pris 
aucune  part  à  la  révolte  et  expliqua  que  les  rebelles  l'avaient  retenu 
parmi  eux  malgré  lui.  Mais  accusé  faussement  par  quatre  chefs  révoltés, 
il  fut  soumis  à  la  plus  cruelle  torture.  Jusqu'à  la  fin  de  novembre,  le 
martyr  put  croire  que  les  bourreaux  l'avaient  oublié. 

Il  n'en  était  rien,  on  attendait  seulement  le  retour  de  l'armée  qui 
avait  pris  Saigon  pour  donner  à  son  supplice  plus  d'éclat.  Ce  supplice 
était  le  plus  cruel  de  tous  ceux  inventés  par  les  législateurs  d'Annam, 
il  s'appelle  le  supplice  des  cents  plaies. 

Le  30  novembre  dès  le  matin  le  canon  appela  le  peuple  au  spectacle 
du  plus  horrible  supplice.  Le  souverain  et  sa  cour  y  présidait.  Joseph 
Marchand  avec  trois  chefs  des  rebelles  et  le  jeunes  fils  de  l'un  d'eux 
furent  conduits  presque  complètement  nus  sur  le  théâtre  de  leurs 
tourments.  Chacun  d'eux  fut  attaché  à  une  potence  en  forme  de  croix. 
Les  bras  étaient  liés,  mais  les  pieds  restaient  libres.  Deux  bourreaux 
armés  de  coutelas  se  placèrent  aux  deux  cotés  de  chacune  des  victimes, 
et,  au  signal  donné  par  le  tambour,  ils  se  mettent  à  leur  déchiqueter 
la  poitrine,  jetant  à  terre  de  grands  lambeaux  de  chair.  Joseph  Mar- 
chand ne  laissa  échapper  aucun  signe,  ne  fit  aucun  mouvement.  A  une 


504  30   NOVEMBRE. 

seconde  reprise  du  même  supplice,  le  martyr  eut  des  agitations  ner- 
veuses, et  ses  yeux  se  fixèrent  vers  le  ciel.  Les  bourreaux  s'attaquèrent 
aux  jambes  dont  ils  enlevèrent  de  grands  lambeaux.  Alors  la  nature 
épuisée  succombe,  la  tête  s'incline,  l'àme  du  confesseur  s'envole  au  ciel. 
Les  bourreaux  n'en  continue  pas  moins  leur  horrible  besogne. 

Ds  détachent  la  tête,  ils  fendent  la  poitrine  et  le  tronc  descendu  de  la 
potence  et  j«té  à  terre  est  fendu  en  quatre.  La  tête  elle-même  est  jetée 
dans  un  vase  plein  de  chaux.  Les  lambeaux  de  chair  sont  recueillis 
dans  des  corbeilles  et  placés  dans  une  barque  qui  part  pour  le  port 
de  mer  le  plus  voisin  pour  être  jetés  en  haute  mer.  Les  têtes  enfermées 
dans  des  caisses  furent  promenées  dans  tout  l'empire.  Celle  de  Joseph 
Marchand  fut  exposée  le  2  janvier  1836  dans  la  capitale  du  Tong-King; 
les  autres  restèrent  dans  leurs  caisses.  Un  peu  plus  tard  cette  tête  du 
martyr  fut  broyée  dans  un  mortier  et  jetée  à  la  mer. 

Joseph  Marchand  a  été  déclaré  Vénérable  le  18  juin  1840  par  le  pape 
Grégoire  XVI,  qui  prononça  encore  son  éloge  dans  une  allocution  au 
Consistoire  secret  le  26  avril  de  la  même  année. 

A.  S.  DE  DoxGOURT.  —  Flcurs  des  martyrs  au  xix^  siècle.  Chine  et 
Cochinchine,  p.  132-141. 

Les  Missions  catholiques,  t.  ix  (1877),  p.  209. 


SAINT   ÉLOI   DE   CAlMi.LAC.    i.m.vU..  505 


MOIS      DE      DECEMBRE 


I-^  JOUR  DE  DECEMBRE 


SAINT  ÉLOI  DE  CADILLAC, 

ÉVÊQUE    DE    XOYON,     CONFESSEUB. 

659  ou  665. 

(P.    BoU.  XIV.  4.) 

Saint  Eloi,  Eligius,  naquit  à  Cadillac,  près  de  Limoges,  vers  l'an  588 
et  devint  monétaire  du  roi  Clotaire  II,  puis  trésorier  de  Da;j:obertI"; 
il  fut  ensuite  élevé  sur  le  siège  épiscopal  de  Noyon  et  Tournay,  les 
deux  diocèses  étant  réunis,  en  640  ou  646,  et  mourut  le  30  novembre  de 
l'année  659  ou  665  ;  mais  la  première  date  nous  parait  la  plus  probable. 

Quatre  abbayes  de  France  s'étaient  placées  sous  le  patronage  de 
saint  Eloi,  deux  dans  le  diocèse  de  Noyon,  une  à  Paris  et  une  à  Metz. 

La  Vie  de  saint  Eîoi  a  été  écrite  par  son  contemporain  et  ami,  saint 
Ouen,  évêque  de  Rouen,  et  publiée  dabord  par  Doni  Luc  d'Achery. 

D'AcHERY.  —  Spicilegium,  t.  v,  p.  157  et  seq. 

SuRius.  —  Vitse  Sanctorum,  1  dec. 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  m,  \-.  198. 

DccHESxE.  —  Hist.  Franc.  Scriptores,  t.  i,  p.  627. 

Bouquet.  —  Rerum  gallicarum  Scriptores,  t.  m,  p. '522-561. 

Mabillox.  —  Annales  Benedictini,  t.  i,  lib.  xiii,  n.  4  ;  lib.  xiv,  n.  67  ; 
lib.  XV,  n.  5  et  7. 

Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  982-984. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  713-6. 

Patrologia  latina,  t.  Lx\ai,  col.  450-592;  t.  cxxiv,  col.  755-760. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  610. 

Butler-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  293-299. 

Analecta  Boll.,  t.  iv  (1885),  p.  470.  Mss.  de  Bruxelles,  n.  5874-5.  Vie 
de  saint  Eloi  en  vers  latins. 

Lixas  (de).  —  Les  Œuvres  de  saint  Eloi  et  la  verroterie  cloisonnée. 
Arras,  1831,  gr.  in-S°.  Plusieurs  articles  dans  la  Revue  de  l'Art  chré- 
tien et  dans  la  Revue  des  Sociétés  savantes. 

Barbier  de  Montault.  —  Le  trésor  de  Sainte-Croix  de  Poitiers, 
p.  62  et  suiv. 

Guibert  (Louis).  —  Saint  Eloi  artiste,  son  maître  Abbon  ou  Albon... 


506  lei-  DÉCEMBRE. 

dans  Mémoires  de  la  Société  archéologique  du  Limousin,  1884,  et 
Revue  de  l'Art  chrétien,  1885,  p.  513-4. 

PoTTHAST.  —  Bibliotheca  medii  œvi,  p.  680. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  635-6. 

Xota.  —  1'^  Contrairement  à  l'opinion  qui  a  cours,  généralement,  les 
monétaires  mérovingiens  n'étaient  que  des  officiers  publics  d'un  rang 
modeste,  et  il  ne  faut  pas  songer  à  voir  saint  Eloi  dans  le  monétaire 
Elirjius. 

Barthélémy  (le  comte  Anatole  de),  dans  Bibliothèque  de  l'Ecole 
des  Chartres,  3^  liv.,  1881. 

Revue  des  Questions  historiques,  61«  liv.  (1882),  p.  292. 

2°  Il  se  rencontre  encore  assez  souvent  des  plaques  de  bronze,  de 
cuivre,  de  laiton  doré  qui  ornaient  autrefois  les  brides  des  chevaux 
et  des  mulets  et  qui  représentent  saint  Eloi,  protecteur  de  ces  animaux. 
Ces  ornements  pieux  sont  encore  très  fréquents  en  Italie  et  en  Savoie  ; 
mais  dans  ces  pays  ils  représentent  plus  souvent  saint  Antoine  ou 
le  Saint-Sacrement. 

Charvet.  —  Bulletin  de  l'Académie  Delphinale,  1882. 

Revue  de  l'Art  chrétien,  t.  xxxni  (1883),  p.  233. 

3°  Saint  Eloi,  évêque  de  Noyon  et  de  Tournay.  a-t-il  écrit  une 
règle  pour  les  religieux  ?  Nous  ne  le  pensons  pas.  Il  faut  tenir  compte 
néanmoins  de  la  tradition  des  religieux  qui  habitaient  le  monastère 
primitif  dit  Grangia  dominarum,  sur  la  Moselle,  non  loin  de  Metz. 
Ils  se  disaient  de  l'ordre  de  Saint-Eloi,  évêque  de  Noyon.  Peut-être 
ce  saint  prélat  leur  avait-il  donné  le  lieu  qu'ils  occupaient  et  quelques 
avis,  ou  écrit  quelques  lettres  pour  leur  apprendre  à  vivre  saintement. 
Vers  l'an  1132,  ils  embrassèrent  l'institut  de  saint  Norbert  et  donnèrent 
origine  à  l'abbaye  de  Justement,  Justus  Mons,  au  diocèse  de  Metz,  près 
de  Thionville. 

Gallia  Christiana,  t.  xni,  col.  948. 

Hugo.  —  Annales  Prœmonstr.,  t.  i,  col.  945. 

Beghix  (E.).  —  Histoire  de  la  confrérie  des  Charitables  de  Saint-Eloi 
de  Béthune,  depuis  1188  jusqu'à  nos  jours.  Béthune,  David,  1883,  in-S». 

Dictionnaire  des  Ordres  religieux,  t.  iv,  col.  453.  Sur  les  religieuses 
de  Saint-Eloi  à  Paris,  et  les  historiens  de  cette  ville. 

Lebeuf.  —  Histoire  de  la  ville  et  de  tout  le  diocèse  de  Paris,  éd. 
Cocheris,  t.  m,  p.  375-405,  413-424. 


SAINTE  FLORENCE,  VIERGE,  AU  DIOCÈSE  DE  POITIERS. 

307. 

(P.  Boll.  XIV,  15.) 

Sainte  Florence,  Florentia,  fut  l'une  des  quatre  vierges  que  saint 
Hilaire,  évêque  de  Poitiers,  consacra  à  Dieu  et  dont  parle  saint 
Venance  Fortunat. 


SAINT   ATRY,    DIXIKME  ÊVÈQUE   DE   VERDUN  ;    SAINTE  NATALIE.        507 

La  piété  de  nos  pères  aimait  à  représeuter  sainte  Florence  en  com- 
pagnie des  saintes  Abra,  Virgana  et  Xeomadia  qni  reçurent  aussi  des 
mains  de  saint  Hilaire  le  voile  des  vierges. 

Venance  Fortuxat.  —  Vita  sancti  Hilarii,  lib.  i,  c.  2,  n.  9. 

'.'hamard  (Dom  François).  —  Origines  de  l'Eglise  de  PoitieTs,  p.  364 
et  suiv. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  455. 


SAINT  AIRY.  DIXIEME  EVÊQUE  DE  VERDUN. 

591. 

(P.  Boll.  XIV.  17.) 

Saint  Airy,  Ageticus.  fut  élu  évêque  de  Verdun  en  554  et  mourut 
le  l*^""  décembre  591.  Sa  vie  nous  est  historiquement  connue  par  les 
témoignages  de  saint  Grégoire  de  Tours,  de  saint  Venance  Fortunat 
et  de  Bertaire. 

Venance  Fortunat.  —  Carmina,  lib.  ii,  c.  29  et  30. 

Grégoire  de  Tours.  —  Historia  eccl.  Francorum,  lib.  m,  c.  35; 
lib.  VII,  c.  44  ;  lib.  ix,  c.  12  et  13. 

Bertaire.  —  Historia  brevis  episc.  Virdunensium,  dans  d'Achery, 
Spicilegium,  t.  xii,  j).  251  et  seq. 

Calmet.  —  Histoire  de  Lorraine,  t.  i,  preuves,  p.  194  et  suiv. 

Pertz.  —  Monum.  Germania?,  Scriptores,  t.  iv,  p.  36-45. 

Bouquet.  —  Rerum  gallicarum  Scriptores,  t.  xi,  p.  249-252. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  715. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  758  ;  t.  cxxxii. 

Gallia  Christiana^  t.  xii,  col.  1166-8. 

Lecointe.  —  Annales  eccles.  Francorum,  ad  an.  554-591. 

SuRius.  —  Vitœ  Sanctorum,  1  dec.  (1618),  t.  xii,  p.  34-5. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  24. 


SAINTE  NATALIE. 

Vers  330. 

(P.  Boll.  XIV.  1.) 

Sainte  Natalie,  Natalia,  était  l'épouse  de  saint  Adrien  qui  souffrit  le 
martyre  à  Nicomédie  en  Bithynie  vers  l'an  310.  Après  la  mort  de  son 
mari,  elle  se  consacra  tout  entière  aux  oeuvres  de  miséricorde  et  spécia- 
lement aux  soins  des  martyrs  qui  étaient  retenus  dans  les  prisons.  Elle 
ensevelissait  leurs  corps  après  leur  mort  et  n'omettait  aucun  des  soins 
de  la  charité  la  plus  attentive.  Elle  s'était  retirée  à  Constantinople  où 
elle  mourut  vers  l'an  330. 


508  2  DÉCEMDKE. 

Il  faut  reconuaître  que  les  Actes  de  saiut  Adrien  ont  peu  de  valeur 
historique. 

Acta  Sanctorum  BolL  8  sept.,  t.  m,  p.  219-255. 

Le  Brux.  —  Vie  de  saiut  Adrien  et  de  sainte  Natalie  sa  femme.  En 
faveur  de  la  Confrérie  dressée  au  village  de  Boncourt  à  l'honneur  de 
saint  Adrien.  Le  brus  duquel  est  conservé  en  l'église  dudit  Boncourt. 
Par  Le  Brun,  chanoine  de  Sainte-Gudule.  Valenciennes.  1G17.  In-12. 


11^  JOUR  1)E  DECEMBRE 


SAINT  PIERRE  CHRYSOLOGUE, 

ÉVÈQUE   DE   RA-VENNE   ET   DOCTEUR  DE  l'ÉGLISE. 

449. 
(P.  Bull.  XIV.  £0.) 

Saint  Pierre  Chrysologue,  Petrus  Chrysologus,  était  d'Imola  ;  en  433 
le  pape  saint  Sixte  III  le  nomma  évêque  de  Ravenne.  Quoiqu'il  reste 
peu  de  détails  certains  sur  sa  vie,  nous  connaissons  pourtant  histori- 
quement quil  opéra  un  grand  nombre  de  conversions,  combattit  toutes 
les  hérésies  de  son  temps  et  qu'il  s'acquit  une  très  grande  réputation 
par  son  éloquence  et  ses  sermons.  Il  mourut  en  449,  et  il  est  honoré  le 
2  et  le  4  de  décembre.  Selon  Muratori,  saint  Pierre  Chrysologue  fut 
évêque  de  Ravenne  de  439  à  450. 

Saint  Pierre  Chrysologue  est  patron  d'Imola,  de  Ravenne  et  autres 
lieux  et  on  invoque  son  secours  contre  la  rage  et  les  fièvres  pernicieuses. 
Dans  l'iconographie  populaire  il  est  caractérisé  par  l'apparition  des 
saints  Pierre  et  Paul  et  Apollinaire,  par  un  chien,  un  plateau  ou  écuelle. 

La  source  principale  à  consulter  pour  la  vie  de  saint  Pierre  Chryso- 
logue ce  sont  ses  propres  écrits,  puis  les  historiens  de  Ravenne. 

S.  Pétri  Chrysologi  Sermones,  éd.  Sebastianus  Pauli.  Venetiis,  1750. 
In-fol.  réimprimé  August^p  Vindel.,  1758.  In-fol. 

Patrologia  latina,  t.  lu  :  t.  cxxiv,  col.  764. 

Acta  Sanctorum  BoU.  Jun.,  t.  vu,  p.  7J7. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  iv,  part,  ii,  c.  12, 
n.  9. 

Muratori.  —  Italiôe  vet.  Scriptores,  t.  ir,  p.  53  et  seq.  Reproduction 
du  livre  d'Agnellus  avec  corrections. 

Idem.  —  Spicilegium  Ilavennatis  historiae,  t.  i,  p.  529  et  seq. 

Ughelli.  —  Italia  sacra,  t.  ii,  col.  323  et  seq. 

RuBEus.  —  Descriptio  patense  S.  Pétri  Ch...  Romse,  1706.  In-4o. 

Vie  de  saint  Pierre  Chrysologue,  évêque  de  Ravenne,  par  le  D*"  Flor. 
V.  Stablewski.  Posen,  Leitgeber,  1872.  Gr.  in-S".  Texte  allemand. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1812-8. 


SAINTE    lUlilAM:;,    VIEÎîGE;    SAINT   CONSTANTIEN  ;    SAINT   LJSOLD.      -"OO 

SAINTE  BIBIANE  OU  VIVIANE,  VIERGE  ET  MAliTYRE 

A   HOME. 
(P.  Boll.  XIV.  23.) 

Sainte  lUbiane,  Bibia7ia,  Viviana,  vierge  et  martyre  à  Rome,  sous 
l'empire  de  Julien  l'Apostat. 

Le  culte  de  sainte  Bibiane  est  très  ancien,  mais  les  documents  qui 
parlent  de  cette  sainte  ne  sont  pas  de  grande  valeur  historique. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  716-7. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  759-702. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  610-Gll. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'iiist.  ecclés.,  t.  v,  p.  120. 

B.ARBiER  DE  MoNTAULT.  —  L'Année  liturgique  à  Rome,  5«éd.,  p.  99. 

SAINT  CONSTANTIEN,  ABBÉ  DE  JAVRON, 

AU  DIOCÈSE   DU   MANS, 
HONORÉ   EN   l'abbaye    DE    BRETEUIL   AU   DIOCÈSE  DE   BEAUVAIS. 

Vers  582. 

(P.  Boll.  XIV.  24.) 

SAINT  LISOLD,  CONFESSEUR. 
(6  avril.)  IX^  siècle. 

Saint  Constantien,  Constant ianus,  est  appelé  Constantin,  mais  à  tort, 
dans  plusieurs  chroniques  et  histoires  du  Beauvaisis.  Ce  fut  en  1025  ou 
environ  que  le  corps  de  saint  Constanlien  fut  accordé  par  Avesgaud, 
évèque  du  Mans,  à  Gilduin,  qui  le  déposa  dans  son  abbaye  de  Breteuil. 
Il  devint  tout  aussitôt  patron  secondaire  du  monastère  et  de  la  ville  ; 
mais  l'abbaye  ne  porta  jamais  son  nom  ;  elle  était  déjà  sous  le  patronage 
de  Notre-Dame  et  elle  y  resta  jusqu'à  la  fin. 

Le  chef  de  saint  Constantien  et  ses  deux  bras  étaient  enchâssés, 
chacun  en  un  reliquaire  particulier. 

L'église  abbatiale  de  Notre-Dame  de  Breteuil  possédait  aussi  le  corps 
de  saint  Lisold,  Lysold,  Lisoldiis,  confesseur.  11  était  originaire  de  la 
Grande-Bretagne  et  probablement  du  sang  royal  des  princes  qui  gou- 
vernaient ce  pays,  car  dans  les  anciens  documents  il  est  appelé  roi.  Il 
est  dit  qu'il  vivait  au  ix^  siècle  ;  nous  le  croirions  plus  volontiers  du 
vu'"  ou  du  commencement  du  viii*'-  siècle.  Ses  ossements  étaient  pro 
bablement  à  l'abbaye  de  Breteuil  dès  l'origine  de  ce  monastère,  c'est-à- 


510  2   DÉCEMBRE. 

dire  vers  la  fin  du  vii'-"  siècle.  Sa  fête  s'y  célébrait  le  6  avril  ;  celle  de 
saint  Constantien  le  l*^""  décembre. 

Les  châsses  de  ces  deux  bienheureux  se  portaient  en  procession,  le 
lundi  de  la  Pentecôte  et  le  jour  de  l'Ascension.  De  toute  antiquité  ces 
deux  châsses  étaient  déposées  sur  la  table  du  grand  autel  de  l'abbaye 
et  deux  gardiens  veillaient  toutes  les  nuits  près  d'elles.  Ils  étaient 
aussi  chargés  d'éveiller  les  moines  pour  les  offices  de  la  nuit.  Cet  usage 
cessa  au  commencement  du  xvn<=  siècle  «t  les  châsses  furent  renfer- 
mées dans  le  trésor.  Il  était  aussi  d'usage  dans  l'abbaye  de  Breteuil 
d'inviter  les  abbés  voisins  pour  la  fête  de  saint  Constantien. 

La  dévotion  à  saint  Constantien  était  entretenue  à  Breteuil  par  les 
miracles  qu'il  opérait.  Les  Actes  authentiques  constatent  qu'il  arrêta 
plusieurs  incendies  prêts  à  dévorer  soit  l'abbaye,  soit  les  maisons  des 
habitants.  Dans  différentes  circonstances  il  apparut  sous  la  figure 
d'une  colombe  repoussant  les  flammes. 

Voulant  conserver  le  souvenir  de  l'amitié  qui  avait  uni  saint  Cons- 
tantien et  saint  Fraimbault,  les  moines  de  l'abba^^e  de  Breteuil  formè- 
rent une  association  avec  les  chanoines  de  la  collégiale  de  Saint- 
Fraimbault  de  Seulis  dans  le  but  d'honorer  davantage  l'un  et  l'autre 
bienheureux.  C'était  en  1180  environ. 

Yita  sancti  Constantiani,  dans  Du  Chesne,  Script.  Franc,  1. 1,  p.  544. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  m,  p.  408. 

Lucas.  —  Office  de  saint  Constantien,  abbé,  précédé  de  sa  Vie. 
Breteuil,  1812.  In-12. 

PiOLiN.  — ■  Histoire  de  l'Eglise  du  Mans,  1. 1,  p.  225-227;  t.  m,  p.  98 
et  99  ;  t.  iv,  p.  160. 

DoM  Robert  Wiart.  —  Abrégé  de  l'histoire  de  l'abbaye  de  Breteuil. 
p.  22,  23,  47,  50,  62,  87,  94, 104,  107,  109,  113,  114  et  passim. 

Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  799  et  seq.  ;  t.  xiv,  col.  431. 

Sabatier.  —  Vies  des  saints  du  diocèse  de  Beauvais. 


LE  BIENHEUREUX  ODERISE,  ABBÉ  DU  MONT-CASSIN, 

CARDINAL   DE   l'ÉGLISE   ROMAINE,  CONFESSEUR. 
1105. 

Né  d'une  famille  illustre  et  d'un  père  qui  portait  ie  titre  de  comte. 
Cornes  Marsorum,  Oderise,  Oderisius,  fut  élevé  dès  la  plus  tendre  jeu- 
nesse dans  l'abbaye  du  Mont-Cassin.  Didier,  qui  devint  ensuite  Souve- 
rain-Pontifo  sous  le  nom  de  Victor  III,  et  a  mérité  le  titre  de  Bienheu- 
reux, était  alors  abbé  ;  en  voyant  la  piété,  l'humilité,  l'application  à 
l'étude  du  jeune  novice,  il  prédit  qu'il  serait  un  jour  son  successeur. 
C'est  ce  qui  arriva  en  1088;  il  y  avait  alors  deux  cents  moines  au  Mont- 
Cassin. 

Nicolas  II  le  créa  cardinal,  mais  il  ne  quitta  point  son  monastère,  et 


LES    VINGT-QUATRE   VIEILLARDS.  7)11 

.}  fut  ni  moins  régulier  dans  l'observance  de  la  discipline,  ni  moins 
ustère  dans  les  pratiques  de  la  mortification;  il  se  montrait  plus  exact 
.iicore  dans  tous  les  points  do  l'observance  régulière.  Cet  exemple  pro- 
duisit de  grands  fruits  de  salut  dans  le  monastère  et  même  au  delà. 

Oderise  continua  les  grands  travaux  de  reconstruction  entrepris  par 
Didier,  et  recouvra  des  églises  et  des  biens  qui  avaient  été  enlevés  à 
•cbbaye.  Plusieurs  monastères  demandèrent  et  obtinrent  d'être  associés 
ti  Mont-Cassin  en  suivant  la  même  observance. 
L'empereur  d'Orient  Alexis  Commèue  professait  une  grande  vénéra- 
ion  pour  le  saint  abbé,  et  le  favorisa  en  différentes  circonstances  ainsi 
ae  le  Mont-Cassin.  Henri  IV,  roi  de  Germanie,  qui  usurpait  le  titre 
empereur,  cet  ennemi  acharné  de  l'Eglise  et  de  la  Papauté,  ce  Néron 
Il  xi"  siècle,  le  redoutait  étrangement  et  lui  ofïrit,  à  plusieurs  reprises, 
:i  faveur;  mais  Oderise  se  prononça  toujours  hautement  pour  saint  Gré- 
jire  VII  et  contre  le  schisme  de  Henri  et  de  Guibert. 
Les  Souverains-Pontifes  Urbain  II  et  Pascbal  II  ne  pouvaient  que 
favoriser  un  prélat  aussi  bien  méritant  de  l'Eglise,  et  ils  accordèrent 
de  nouvelles  faveurs  au  monastère  en  considération  d'un  aussi  saint 
abbé. 

Oderise  donna  l'habit  monastique  à  saint  Brunon,  évêque  de  Segni, 
et  comme  le  troupeau  de  celui-ci  le  réclamait  et  voulait  qu'il  revînt  les 
conduire,  i'abbé  obtint  du  Pape,  le  bienheureux  Urbain  II,  que  Brunon 
ne  serait  pas  arraché  à  la  solitude  qu'il  s'était  choisie. 

Il  mourut  le  '3  décembre  1105,  et  fut  inhumé  dans  Fégiise  cathédrale 
du  Mont-Cassin. 
Pierre  Damiex.  —  Opéra,  dans  Patrologia  latina,  t.  clxxiii. 
Gattola  et  TosTi,  dans  leurs  Histoires  du  Mont-Cassin. 
Méxard.  — Martyrologium,  p.  103. 
Bucelin.  —  Menologium,  p.  818. 
Mabillox.  —  Annales  Benedictini,  t.  v,  p.  221  et  seq.,  et  454. 


LES  VINGT-QUATRE  VIEILLARDS 

QUI   ENTOURENT   LE   TRONE   DE   DIEU. 

L'Eglise  d'Alexandrie  célébrait  autrefois,  le  2  décembre,  la  fête  des 
vingt-quatre  vieillards  qui  entourent  le  trône  de  Dieu. 

Saint  Jean  a  pris  soin  de  décrire  minutieusement  tout  ce  qui  peut 
dépeindre  leur  situation  dans  l'iconographie. 

Apec,  IV,  4, 10;  v,  2-5  et  passim.  Voir  les  principaux  commentateurs 
et  Dom  Caimet  qui  réunit  tous  les  textes  anciens. 

Nicolas  Nilles,  S.  J.  —  Kalendarium  manuale  Ecclesiœ  orientalis 
et  occidentalis...  Innsbriick,  Rauch,  1882,  t.  ii.  In-8°. 

L.  DuciiESNE,  dans  Bulletin  critique  (1883),  p.  52. 


512  B   DÉCEMBRE. 


lll^  JOUR  DE  DECEMBRE 


SAINT  FRANÇOIS  XAVIER,  APOTRE  DES  INDES. 

1552. 

(P.  Boll.  XIV.  27.) 

Saint  François  Xavier,  Francisais  Xaverius,  né  en  1506  au  château 
de  Xavier  près  de  Pampelune,  entra  dans  la  Compagnie  de  Jésus  dès 
son  origine  et  fit  les  premiers  vœux  en  1534.  En  1541,  il  pariit  pour  les 
Indes  ;  il  baptisa,  dit-on,  plus  de  vingt-cinq  mille  barbares  et  opéra 
des  miracles  éclatants  et  qui  ont  été  constatés  de  la  manière  la  plus 
rigoureuse.  Il  mourut  nou  loin  de  Canton  au  moment  où  il  allait  passer 
en  Chine,  le  2  décembre  1552.  Il  fut  canonisé  en  1622. 

Saint  François  Xavier  est  patron  de  la  Navarre,  du  Portugal,  de 
Bastia,  Bologne,  Goa,  Macao,  Plaisance,  Pampelune,  d'une  paroisse  à 
Paris  et  en  beaucoup  d'autres  lieux;  de  la  Compagnie  de  Jésus,  et  d'une 
Association  des  plus  utiles  pour  faciliter  la  validation  des  mariages 
illégitimes  ;  enfin,  il  est  invoqué  contre  la  peste  en  beaucoup  de  lieux, 
en  souvenir  de  ce  que  ce  fléau  cessa  tout  à  coup  à  Malacca  lorsque  son 
corps  y  fut  rapporté  de  Sancian  (Sanxan). 

La  vie  de  saint  François  Xavier  est  connue  de  la  manière  la  plus 
authentique  parles  pièces  du  procès  de  la  canonisation  et  par  ses  lettres. 

Benoît  XIV.  — De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  25,  n.  6;  c.  36, 
n.  4,  5,  6,  26  ;  c.  38,  n.  5  et  passim. 

Lettres  de  saint  François  Xavier,  de  la  Compagnie  de  Jésus,  apôtre 
des  Indes  et  du  Japon,  traduites  de  l'édition  latine  de  Bologne,  par 
M.  Léon  Pages  ;  édition  accompagnée  de  notes,  de  la  Vie  du  Saint  et  de 
documents  contemporains,  ornée  d'un  portrait  et  de  cartes.  Paris, 
V^  Poussielgue-Rusand,  1855.  2  vol.  in-8°.  —  Une  édition  très  remar- 
quable sous  le  point  de  vue  de  la  correction  du  texte  et  de  l'exactitude 
des  annotations,  a  paru  à  Madrid  en  4  vol.  in-S",  il  y  a  un  petit  nombre 
d'années.  Elle  reproduit  le  texte  original  espagnol.  Il  a  été  fait  des  tra- 
ductions de  ces  lettres  dans  toutes  les  langues  principales  de  l'Europe. 

Barïoli.  —  Vita  di  S.  Francesc.  Xaverio  délia  Compagnia  di  Jesù, 
apostolo  délie  Indie.  Torino,  tip.  di  G.  Marietti,  1869.  2  vol.  in-8°. 

BouHOURS.  —  Vie  de  saint  François  Xavier,  apôtre  des  Indes  et  du 
Japon,  par  le  R.  P.  B...  Nouvelle  édition,  revue,  augmentée  d'appen- 
dices, de  la  Neuvaine  de  la  Grâce,  et  ornée  d'une  carte  de  tous  les 
voyages  du  saint.  Deux  beaux  volumes  in-8°  de  xi-383  et  400  p.  Im- 
primerie Saint- Augustin,  Lille,  rue  Royale,  28. 

Les  histoires  extraordinaires  de  Jules  Verne  ont  eu  grand  succès. 
C'est  très  bien,  mais  il  y  a  mieux  à  faire.  Puisque  la  curiosité  du  public 


SAINT    l'KANrOIS   X.VVIEU,    APÔTUE   DES   IXDKS.  513 

se  porte  vers  le  merveilleux,  pourquoi  ne  pas  lui  offrir,  en  regard  des 
merveilles  de  la  science,  les  merveilles  plus  extraordinaires  de  la  cha- 
rité? Si  féconde  que  puisse  être  l'iniayination  la  plus  riche  mettant  en 
(Ouvre  les  découvertes  les  plus  récentes,  la  charité  de  Tapotre  s'exerce 
dans  un  champ  plus  vaste  encore.  Partout,  le  missionnaire  catholique 
:i  devancé  la  mission  politique  ou  scientiiique,  et,  sous  tous  les  cieux,  le 
premier  établissement  européen  a  été,  non  pas  un  comptoir,  mais  un 
autel.  Que  de  livres  curieux  et  empoignants  on  pourrait  tirer  des  rela- 
;ions  écrites  par  les  premiers  apôtres  de  l'Asie  et  de  l'Afrique  ! 

Ces  rétlexions  nous  sont  venues  en  parcourant  la  rnagnilique  édition 
du  Saùit  François  Xavier  de  Bouhours,  mise  en  vente  par  la  Société 
Saint-Augustin,  qui,  nous  dit-on.  va  bientôt  publier  les  Voyages  du 
P.  de  RJiodes  an  To)iki)i. 

Pour  ne  parler  aujourd'hui  que  de  cette  Vie  de  saint  François 
Xavier,  n'est-elle  pas  un  voyage  extraordinaire  plus  extraordinaire 
cent  fois  que  les  promenades  de  M.  Verne  au  fond  des  mers,  au  centre  de 
la  terre,  à  travers  les  airs  et  jusque  dans  la  lune  ?  Les  aventures  n'y 
manquent  pas,  les  coups  de  théâtre  les  plus  imprévus  y  rétablissent 
les  situations  les  plus  désespérées.  Xavier  domine  la  nature  et  com- 
mande aux  éléments.  Tout  cela  est  raconté  dans  la  noble  langue  du 
xvii'î  siècle  par  un  écrivain  que  la  Bruyère  —  qui  s'y  connaissait  bien 
—  met  au  rang  des  meilleurs. 

Si  le  héros  de  cette  odyssée  splendide  à  travers  les  iles  de  la  Chine  et 
du  Japon  est  un  saint  canonisé,  en  est-il  moins  intéressant?  Mérite-t-il 
moins  l'admiration  ?  Aussi  applaudissons-nous  à  la  tentative  des  édi- 
teurs qui  viennent  d'inscrire  la  Vie  de  sai?it  François  Xavier  dans  leur 
remarquable  Bibliothèque  des  Familles. 

La  première  édition  de  ce  livre,  qui  a  été  réimprimé  environ  quarante 
fois,  parut  à  Paris  en  1G04,  de  format  in-4". 

Deyxoodt.  —  La  glorieuse  couronne  de  la  Compagnie  de  Jésus, 
p.  35-71. 

Vie  de  saint  François  Xavier,  tirée  d'une  Vie  plus  étendue  du  P. 
l>ouhours;  dédiée  à  lassociation  de  la  Propagation  de  la  foi,  par  M. 
Pallegoix,  missionnaire  de  la  Congrégation  des  Missions-Etrangères, 
maintenant  évêque  de  Malles,  vicaire-apostolique  de  Siam.  2"  édit. 
Lyon  et  Paris,  184-2.  In-12. 

Outre  les  Pères  Bouhours  et  Bartoli,  d'autres  Jésuites  comme  Horace 
Turcellinus,  Pierre  Posimus,  Janin,  Gaspard  Xuarès,  François  Oudin 
et  plusieurs  ont  publié  des  ouvrages  sur  le  grand  apôtre  des  Indes. 

Nota.  —  Petits  Bollandistes,  t.  ii,  p.  404,  une  notice  sur  la  découverte 
du  tombeau  de  saint  François  Xavier. 


.Sur.  AUX  Vies  i>:;s  Saints.  —  Tome  III.  33 


il4  3   DÉCEMBRE. 


SAINTE  AÏTALIE  OU  ATTALA, 

PREMIÈRE  ABBESSE    DU    MONASTÈRE    DE    SAINÏ-ÉTIENNE    DE    STRASBOURG. 
DE   l'ordre   de    saint-benoît. 

741. 

(P.  Boll.  XIV.  45.) 

Sainte  Attalie,  Atala,  Athela,  née  vers  697,  et  nièce  de  sainte  Odile, 
devint  abbesse  de  Saint-Etienne  de  Strasbourg  vers  721  et  mourut  le 
3  décembre  741. 

Il  nous  reste  une  bonne  Vie  ancienne  de  sainte  Attalie. 

Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xv,  n.  62. 

Gallia  Christiana,  t.  v,  col.  843. 

Acta  Sanctorum  i3olL  Jun.,  t.  vu,  p.  719. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  vi,  p.  420. 

Grandidier.  —  Histoire  de  l'Eglise  de  Strasbourg,  t.  i,  p.  392-397. 

L'Année  sainte  des  religieuses  de  la  Visitation,  t.  m  (1867),  p.  327. 

Butler-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  331-332. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  721. 


SAINT   LUCIUS,   ROI   DES   BRETONS   ET   MARTYR, 
ET  SAINTE  ÉMÉRITE,  SA  SŒUR,  MARTYRE. 

Vers  J82. 

(P.  Boll.  XIV.  25.) 

Saint  Lucius,  roi  des  Bretons,  embrassa  le  christianisme  et  mou- 
rut martyr  avec  sa  sœur  sainte  Emérite.  {Analecta  juris  pontificii, 
yi^  série  (1862),  col.  1818.) 

Sainte  Emérite,  Emerita,  sœur  du  roi  Lucius,  eut  le  bonheur  de  cueil- 
lir avec  lui  la  palme  du  martyre.  {Ibidem,  et  col.  1821.)  Extrait  du  Mani- 
pulus  regius  heroidum  sanctarum  Britanniae,  serenissimse  Suecorum 
reginse  Christianse  oblatus  cum  collegium  Anglicanum  inviseret. 

La  Grande-Bretagne  compte  cinquante-trois  princesses  du  sang  royal 
qui  ont  été  élevées  sur  les  autels. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  719. 

Butler-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  329-330. 
Savant  et  solide. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1426. 

]\iOta.  —  Dans  la  savante  édition  du  Liber  pontificalis ,  M.  L.  Duchesne 
rejette  le  récit  de  la  conversion  du  roi  Lucius  par  cette  raison  que  ce 
fait  se  trouve  en  dehors  du  plan  de  l'ouvrage.  Mais,  outre  les  autres 


SAINT   C.ALGANO  ;    SAINTE   BARBE,    VIERGE   ET   MARTYRE.  ')U) 

raisons  spéciales  que  l'on  pourrait  alléguer,  comment  se  fait-il  que 
TertuUien  {Adversus  Judœos,  c.  7)  parle  du  christianisme  rer-u  et  établi 
chez  les  Bretons  ? 


SAINT  GALGANO  OU  GALGAN, 

DE    l'ordre   DE   SAINT-BENOÎT. 
1181. 

Saint  Galgano,  Galganus,  vécut  en  ermite  à  Sienne,  en  Toscane,  où  il 
estparticulièrement  honoré.  Il  éclata  dans  les  montagnes  voisines  par  la 
sainteté  de  sa  vie  et  ses  miracles.  Il  mourut  en  1181  et  fut  canonisé  par 
Alexandre  II  dans  la  basilique  de  Latran.  Ses  reliques  sont  conservées 
à  Saint-Jean  infante,  c'est-à-dire  le  Baptistère  de  Constantin.  La  mon- 
tagne qu'il  habita  se  nomme  Siepi  et  est  voisine  de  Sienne. 

PiAzzA.  —  Emerologio  di  Roma.  Rome,  1713,  t.  ii,  p.  716. 

Calendarium  Benedictinum,  au  2  déc. 

Hagiologia  Italica,  t.  ii,  p.  321. 

Revue  de  TArt  chrétien,  t.  xxxii,  p.  361. 


lY^  JOUR  DE  DÉCEMBRE 


SAINTE  BARBE,  VIERGE  ET  MARTYRE. 

A   NICOMÉDIE,    EN    BITHYNIE. 

235. 

(P.  Boll.  XIV.  49.) 

Sainte  Barbe,  Barbara^  vierge,  mourut  pour  soutenir  sa  foi  le  4  dé- 
cembre de  Tannée  235  ou  237  à  Nicomédie,  après  avoir  été  une  disciple 
d'Origène  ;  ou  le  4  décembre  vers  l'an  306,  à  Héliopolis  en  Cœlésyrie, 
ou  plutôt  à  Héliopolis  en  Egypte.  Le  premier  sentiment  est  soutenu  par 
Baronius,  le  second  par  Assémani. 

Papebroch  rejetterait  entièrement  tout  ce  que  les  différentes  Passions 
de  sainte  Barbe  rapportent  de  cette  bienheureuse  ;  il  croit  même  que 
le  nom  n'est  pas  certain  et  il  pense  que  Barbara  veut  dire  seulement 
que  la  sainte  était  étrangère  à  la  Grèce  (Acta  Sanctorum  Boll.  4  maii, 
t.  I,  ad  Ephemerides  Grseco-Moschas,  p.  liv).  Il  y  a  là  exagération  évi- 
dente ;  mais  il  est  certain,  d"autre  part,  que  les  Passions  sont  remplies 
d'erreurs  patentes,  même  dans  les  bréviaires  de  Ratisbonne,  Cologne, 
Ingolstadt.  Reprenant  la  question  à  la  fin  du  siècle  passé,  Zaccaria 
(1781.  Dissertationes  ad  hist.  eccles.  pertinentes)  conclut  à  admettre 


r)lb  4   DÉCEMBRE. 

Texistence  d'une  nïartyre  nommée  Barbara  ;  mais  il  convient  que  les 
Actes  dans  leur  ensemble  méritent  peu  de  confiance.  Dans  les  Actes 
attribués  à  saint  Jean  Damascène,  il  ne  peut  discerner  les  éléments 
historiques  qu'en  reconnaissant  plusieurs  saintes  Barbe. 

Le  point  le  plus  délicat  est  celui  de  la  prière  efficace  que  l'on  dit 
révélée  à  sainte  Barbe.  Il  est  essentiel  de  remarquer  que  les  divers 
manuscrits  et  imprimés  qui  la  rapportent  varient  beaucoup  et  même  sur 
l'objet  des  demandes  qu'on  lui  adresse.  Il  est  certain  aussi  que  sainte 
Barbe  a  obtenu  à  plusieurs  mourants  la  grâce  de  vivre  assez  longtemps 
pour  pouvoir  se  disposer  à  la  mort  d'une  manière  parfaite  et  recevoir 
ies  sacrements  en  de  saintes  dispositions.  D'après  ces  faits  miraculeux 
parfaitement  authentiques,  c'est  une  pratique  très  louable  que  de  se 
recommander  à  sainte  Barbe  pour  obtenir  de  Dieu  une  préparation 
convenable  au  dernier  moment  de  la  vie;  mais  l'efficacité  de  ces  prières 
dépend  des  dispositions  de  celui  qui  les  fait. 

Il  est  incontestable  aussi  que  la  dévotion  à  sainte  Barbe  est  un 
sif^ne  de  prédestination  lorsque  cette  dévotion  ne  consiste  pas  en  une 
confiance  aveugle  et  paresseuse. 

Le  culte  de  sainte  Barbe  est  fort  ancien  et  a  toujours  été  très  répandu 
dans  l'Eglise,  car  son  nom  se  lit  presque  dans  tous  les  calendriers,  mais 
le  plus  souvent  sans  aucune  légende  historique. 

Les  villes  de  Culembourg,  Mantoue  et  Pedena  en  Istrie  reconnais- 
sent sainte  Barbe  pour  leur  patronne  ;  il  y  avait  avant  la  Révolution 
ileux  abbayes  sous  son  nom  dans  la  Gaule  chrétienne  :  Sainte-Barbe 
en  Auge  au  diocè'je  de  Lisieux,  et  Sainte-Barbe  près  de  Trêves.  Parmi 
les  corporations  qui  reconnaissent  le  patronage  de  la  sainte  vierge 
martyre,  il  faut  désigner  les  architectes,  artificiers,  artilleurs,  fondeurs, 
paumiers,  salpétriers,  vergettiers  ou  brossiers  et  chapeliers,  armuriers, 
couvreurs,  au  moins  à  Liège  ;  charpentiers,  maçons  et  mineurs  de 
toutes  les  classes.  A  Ptome  les  libraires  et  les  orfèvres  se  sont  mis  aussi 
sous  sa  protection.  Dans  cette  dernière  ville,  tant  qu'elle  a  obéi  à  un 
'gouvernement  chrétien,  les  artilleurs  tiraient  le  canon  dès  le  point 
du  iour  et  arboraient  les  bannières  pontificales  au  château  Saint-Ange; 
puis  ils  assistaient  à  une  messe  militaire  célébrée  à  l'église  Sainte- 
Marie-Transpontine  où  la  vie  de  la  Bienheureuse  est  peinte  à  fresque 
ainsi  que  dans  sa  chapelle  en  l'église  des  saints  Cùme  et  Damien.  Le 
chef  de  la  sainte  martyre  est  conservé  dans  l'église  de  Saint-Laurent 
in  Damaso,  l'un  de  ses  bras  à  Sainte-Marie  dell Anima,  et  ces  reliques 
sont  exposées  le  jour  de  la  fête  ;  enfin  il  y  a  dans  la  ville  sainte  deux 
é'Tlises  sous  son  vocable  :  Sainte-Barbe-et-Saint-Grégoire  et  Sainte- 
i>arbe-et-Saint-Thomas  d'Aquin  :  à  Sainte-Barbe  des  Libraires  on 
célèbre  solennellement  lu  fête  patronale. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jnn.,  t.  vu,  p.  710-712. 

Za-CCaria.  —  Dissertationes  latin^'  hist.  antiq.  Eccl.  Fulgini;i>,  1781, 
t.  I,  p.  126-169.  Publie  une  Passio  sanctie  Barbarre  virginis. 
*  Anaiecta  Boll.,  t.  iv  (1835;.  Catalog.  codic.  hagiogr.,  p.  ?>%:>-i\,  392-3. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  766-770. 


S.UNTE  JULIE,    VIERGE   ET   .MARTYRE;    CLÉMEKT   D  ALEXANDRIE.      ."l? 

AssEMANi.  —  Calendarium  universale,  t.  v,  p.  408. 

SuiiiDS.  —  Vitœ  Sauctorum,  4  dec,  t.  xii,  p.  123. 

Barbier  de  Montault.  —  Année  liturgique  à  Rome,  7"  éd.,  p.  100. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  86,  102.  157,  176  etpassim. 

Pakdiac.  —  Histoire  de  saint  Jean-Baptiste,  p.  Uo9. 

PoTTHAST.  —  Bibliot.  Iiist.  medii  ajvi,  p.  620. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  218. 


SAINTE  JULIE,  VIERGE  ET  MARTYRE. 
235.  . 

Sainte  Julie,  Jtilia,  vierge  et  martyre,  eut  la  gloire  d'être  associée  au 
supplice  de  sainte  Barbe  et  dans  plusieurs  lieux  elle  partage  les  hon- 
neurs qui  lui  sont  rendus  le  4  décembre. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  721-723. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  766-770. 


CLÉMENT  D'ALEXANDRIE,  ÉCRIVAIN  ECCLÉSIASTIQUE. 

Vers  217. 

(P.  Boll.  XIV.  61.) 

Clément  [Titus  Flavius  Clemens),  surnommé  d'Alexandrie  parce  que 
l'on  croit  qu'il  est  né  dans  cette  ville  vers  l'an  160,  et  surtout  parce 
qu"il  y  enseigna  longtemps  avec  un  grand  éclat.  Il  mourut  vers  l'an  217. 
mais  il  n'est  pas  certain  que  ce  soit  à  Alexandrie.  Comme  philosophe 
chrétien,  comme  maître  de  la  plus  célèbre  école  de  son  temps  et 
comme  écrivain,  il  a  rendu  d'éminents  services  à  l'Eglise.  Les  anciens. 
Eusèbe  en  particulier,  le  comblent  des  plus  grands  éloges.  Son 
nom  est  inscrit  sur  bon  nombre  d'anciens  calendriers  et  Du  Sollier 
trouve  que  les  censeurs  romains  qui  ont  revu  le  Martyrologe  se  sont 
montrés  très  sévères  en  retranchant  son  nom  :  mais  Benoît  XIV  a  écrit 
depuis  lors  une  lettre  au  roi  de  Portugal  dans  laquelle  il  justifie  par- 
faitement la  censure  romaine.  Cela  étant  établi,  Clément  d'Alexandrie 
ne  peut  être  qualifié  du  titre  de  docteur  de  l'Eglise  dans  le  sens  propre 
du  mot  ;  mais  il  reste  un  écrivain  du  plus  grand  mérite. 

Edsèbe.  —  Historia  ecclesiastica,  lib.  vi. 

S.  Jérôme.  —  De  scriptoribus  ecclesiasticis,  c.  38. 

Hoxorius  Augustoduxexsis.  — De  scrip.  eccles.,  c.  39. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Mail,  t.  vi,  p.  777  ;  Jun.,  t.  vu,  p.  719-722. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  766-770. 

BexoIt  XIV.  —  Nova  Martyrologii  Romani  editio,  n.  19-36.  Imprimé 
en  tète  du  Martyrologe. 

Chevalier.  —  Répertoh^e  des  sources  historiques,  col.  463-4. 


niS  5   DÉCEMBRE. 


SAINT  ÂNNON.  ARCHEVEQUE  DE  COLOGNE. 
1075. 

(P.  Boll.  iiv.  63.) 

Saint  Annon,  Anno,  fut  d'abord  prévôt  de  Goslar  ;  il  devint  ensuite 
le  second  archevêque-électeur  de  Cologne  et  fut  sacré  le  3  mars  1056. 
Il  devint  archi-chancelier  des  empereurs  Henri  III  et  Henri  IV  pour 
l'Italie.  Il  exerça  sur  l'esprit  de  Henri  IV  la  plus  grande  influence  et 
gouverna  presque  tous  les  états  soumis  à  ce  prince.  Il  fut  aussi  revêtu 
de  la  dignité  d'archi-chancelier  par  les  papes  Victor  II  et  Alexandre  IL 
Il  mourut  à  Cologne  le  4  décembre  de  l'année  1075. 

Saint  Annon  est  patron  de  Siegberg. 

Ce  saint  occupe  une  très  grande  place  dans  tous  les  chroniqueurs  du 
xi*^  siècle,  et  de  plus  il  nous  reste  une  Vie  trop  abrégée  malheureuse- 
ment, mais  écrite  par  un  contemporain  du  saint  évêque,  un  poème 
aussi  très  ancien  et  une  relation  très  exacte  de  la  translation  de  ses 
reliques  en  1183. 

SuRius.  —  Vit8e  Sanctorum  (1618),  t.  xii,  p.  128-158. 

Pertz.  —  Mouumenta  Germanige,  Scriptores,  t.  xi,  p.  465-514. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  721-723. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  766-770  ;  t.  cxliii. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  660-668. 

Mabillox.  —  Annales  Benedictini,  t.  iv,  p.  752. 

Be-xoIt  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  ii,  c.  12,  n.  11  ; 
lib.  m,  c.  47,  n.  1. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  340-341. 

PoTTHAST.  —  Bibliotheca  hist.  medii  aevi,  p.  602. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  130-1. 


Y"  JOUR  DE  DECEMBRE 


SAINT  SABAS  DE  MUTALASQUE, 

ABBÉ   EN   PALESTINE. 

532. 

(P.  Boll.  XIV.  67.) 

Saint  Sabas,  né  à  Mutalasca  en  439,  se  fit  moine  en  Palestine  sous  la 
règle  de  saint  Basile  en  457.  Il  fut  ordonné  prêtre  en  484  et  devint  abbé 
de  la  grande  Laure  où  il  mourut  le  5  décembre  532. 

La  liturgie  actuelle  des  Grecs  est  celle  que  saint  Sabas  rédigea  pour 


SAINT   SABAS   LE   JEUNE.  519 

l'usage  de  la  laure  qu'il  gouvernait.  Il  l'avait  reçue  de  ses  maîtres  saint 
Euthyme  et  saint  Théoctiste.  Il  eut  plusieurs  disciples  qui  fondèrent 
des  laures  et  entre  autres  le  B.  Firmin  qui  bâtit  celle  de  Malische, 
connue  depuis  sous  son  nom. 

Saint  Sabas  joua  un  grand  rôle  dans  l'Eglise  de  son  temps  ;  il  fut 
supérieur  de  toutes  les  laures  des  environs  de  Jérusalem  et  son 
souvenir  n'est  point  effacé  de  ce  pays.  On  visite  toujours  les  ruines  du 
monastère  qu'il  habita  et  qui  porte  son  nom. 

H  y  a  à  Rome  une  église  dédiée  à  saint  Sabas  et  située  sur  l'Avcntin. 

La  Vie  de  saint  Sabas  a  été  écrite  avec  beaucoup  de  soin  par  Cyrille 
de  Scythopolis,  moine  en  Palestine,  lequel  a  aussi  composé  les  Vies  de 
saint  Euthyme  et  de  saint  Jean  le  Silenciaire.  Elle  a  été  publiée  par 
Bollandus  et  par  Cotelier.  La  Vie  du  même  saint,  par  Métaphraste, 
a  été  altérée  par  des  fourrures. 

Acta  Sanctorum  Roll.  SOjan.,  t.  ii  ;  Jun.,  t.  mi,  p.  713. 

Cotelier.  —  Monumeuta  Ecclesire  Grîecse,  t.  m,  p.  220-376.  Cotelier 
donne  le  texte  grec  et  la  traduction  latine. 

Sumus.  —  Vit^e  Sanctorum  (1618),  t.  xii,  p.  158-180.  Seulement  la 
traduction  latine. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  769-77'2. 

BuLTEAU.  —  Histoire  monastique  d'Orient,  p.  668. 

AssEMAXi  (Jos.).  —  Calendarium  universale,  t.  v,  p.  410. 

Marin  (le  P.).  —  Vies  des  Pères  des  déserts  d'Orient,  t.  vi,  p.  71. 

GuERANGER.  —  Institutions  liturgiques.  1. 1,  p.  142  et  suiv.  2«  éd.  (1885). 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  2020. 

Nota.  —  Le  célèbre  monastère  de  Saint-Sabas,  habité  autrefois  par 
un  grand  nombre  de  religieux,  n'en  contient  aujourd'hui  qu'un  très 
petit  nombre.  Leur  vie  est  très  austère. 

Les  Missions  catholiques,  t.  viii  (1876),  p.  411. 


SAINT  SABAS  LE  JEUNE. 

Vers  989. 

Saint  Sabas  le  Jeune,  moine  basilien,  vivait  dans  un  monastère  grec, 
dans  le  midi  de  Tltalie.  Il  fut  envoyé  par  le  patriarche  d'Amalfi  pour 
solliciter  une  grâce  auprès  de  l'empereur  Othon  III  qui  résidait  alors 
à  Rome.  Sabas  se  rendit  dans  la  Ville  éternelle,  logea  dans  un  monas- 
tère dédié  à  saint  Césaire  et  y  mourut  vers  l'année  989  ou  991.  L'église 
de  Saint-Césaire  existe  toujours  à  Rome.  Ce  bienheureux  est  vraisem- 
blablement le  même  que  le  moine  grec  du  même  nom  qui  a  composé  la 
Vie  de  plusieurs  saints  de  sa  nation. 

PiTRA  (S.  E.  le  card.).  —  Analecta  nova,  1. 1,  p.  311. 

DuscHESNE  (L.),  dans  Bulletin  critique,  W-  année  (1885),  p.  421. 

Ceillier.  —  Histoire  des  auteurs  ecclésiastiques  t.  xix.  p.  1.30-1. 


520  5  DÉCEMBRE. 


SAINT  CYRAN,  PATRON  DE  LA  BRENNE, 

FONDATEUR  ET  PREMIER  ABBÉ  DES  MONASTÈRES  DE  MEOBECQ  ET  DE  LONREY. 

Vers  691. 

(P.  BoU.   XIV.  77.) 

Saint  Cyran,  Sygirannus,  moine  sous  la  règle  de  saint  Benoît,  remplit 
de  l'éclat  de  ses  vertus  le  diocèse  de  Bourges  vers  la  fin  du  vu"  siècle. 
Il  est  le  patron  de  la  Brenne  et  d'une  paroisse  du  diocèse  de  Bourges. 
Il  était  aussi  patron  d'une  importante  abbaye  de  l'ordre  de  Saint-Benoît, 
nommée  Saint- Cyran  en  Brenne,  S.  Sigiramms  in  Brena,  dont  on 
rapporte  la  fondation  vers  l'an  641.  Au  reste,  les  historiens  ne  s'accor- 
dent pas  sur  la  date  de  la  mort  du  saint  abbé  ;  les  uns  la  placent  vers  657, 
les  autres  entre  691  et  697. 

Il  reste  une  bonne  Vie  ancienne  de  saint  Cyran. 

Labbe.  —  Bibliot.  nov.  manuscriptorum,  t.  ii,  p.  439-444. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœc.  ii,  p.  432-438. 

Bouquet.  —  Rerum  gallic.  Scriptores,  t.  m,  p.  547. 

Gallia  Cliristiana,  t.  ii,  col.  131  ;  Instrumenta,  p.  45. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  710-712. 

Analecta  Boll.,  t.  ii,  p.  378-407. 


SAINT  NICET,  ÉVÊQUE  DE  TRÊVES. 

566. 

(P.  Boll.  XIV.  G5.) 

Saint  Nicet,  Nicetius,  moine  bénédictin,  fut  contraint  par  le  roi 
Thierri  d'accepter  le  siège  de  Trêves  en  527.  Il  fut  également  cher  au 
roi  Théodebert;  mais  Clotaire  P^  ne  put  supporter  son  zèle  pour  le 
rétablissement  de  la  discipline  et  le  bannit.  Clotaire  étant  mort,  son  fils 
Sigebert  n'eut  rien  de  plus  pressé  que  de  replacer  Nicet  à  la  tête  de 
l'Eglise  de  Trêves. 

Saint  Nicet  produisit  des  fruits  extraordinaires  de  salut  dans  son 
peuple,  car  le  zèle  était  soutenu  en  lui  par  la  doctrine  et  le  don  des 
miracles.  Il  assista  à  plusieurs  conciles  et  en  assembla  un  à  Toul.  Il 
combattit  les  mariages  incestueux  et  eut  beaucoup  à  souffrir  à  cette 
occasion.  Il  nous  reste  deux  lettres  et  deux  traités  assez  courts  de  saint 
Nicet.  L'une  de  ces  lettres  est  adressée  à  Théodelinde,  reine  des  Lom- 
bards, dont  le  mari  était  arien  ;  le  bienheureux  prélat,  pour  combattre 
cette  hérésie,  cite  en  faveur  de  l'Eglise  catholique  les  miracles  qui  se 
faisaient  tous  les  jours  aux  tombeaux  des  saints  Martin  à  Tours,  Ger- 


LA    JilENHEUREUSE  ELISABETH   ACHELIX   DE    WALDSECH.  ."^l 

inain  à  Auxerre,  Hilaire  ;\  Poitiers,  Loup  à  Troyes,  Médard  à  Soissons. 
lienii  à  Reims.  Ses  traités  sont  consacrés  à  la  Veille  dans  la  prière  et 
à  Y  Utilité  de  lapsamoldie.  Il  fait  ressortir  les  avantages  de  la  prière 
[)ubliquo  sur  la  priire  privée.  Saint  Nicet  n'oublia  point  les  besoins 
temporels  de  son  peuple,  et  il  fit  construire  un  château  fort  pour  le 
protéger. 

Saint  Nicet  mourut  le  5  décembre  de  l'année  506,  mais  sa  fête  se 
célèbre  le  l'^'"  octobre. 

Saint  Nicet  fut  inhumé  dans  la  basilique  de  Saint-Maximin  et  il  y  eut 
i'U  667  une  translation  célèbre  de  ses  reliques. 

Saint  Nicet,  nommé  aussi  Nicié,  est  l'un  des  patrons  do  la  ville  de 
Trêves. 

Grégoire  de  Tours.  —  Vitœ  Patrum,  c.  17.  De  gloria  confessorum, 
c.  94. 

Historia  Trevirensis,  dans  D.  d'Achery,  Spicilegium.  t.  xii,  p.  209. 

Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  lib.  iv,  n.  29,  t.  i,  p.  91  ;  lib.  vi, 
n.  26  et  27,  et  lib.  xv,  n.  48. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  380-382.  Instrum.,  col.  287,  288. 

Collect.  Conciliorum,  éd.  Hardouin,  t.  ii,  p.  1183;  t.  m,  p.  336. 

Sirmond.  —  Concilia  Gallise,  t.  i,  p.  284,  291. 

Martyrologium  Adonis,  éd.  Giorgi.  p.  615. 

Baronius.  —  Notes  sur  le  Martyrologe  romain,  au  1'^'' octobre. 

Patrologia  latina,  t.  lxviii  ;  t.  cxxiv,  col.  769-772. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  723. 

GuÉRANGER.  —  Institutions  liturgiques,  t.  i,  p.  144;  2^  éd.,  1885. 


LA  BIENHEUREUSE  ELISABETH  ACHELIN  DE  WALDSECH, 

VIERGE,    DU   TIERS-ORDRE   RÉGULIER   DE   SAINT-FRANÇOIS. 

1420. 

(P.  Boll.  XIV.  SI.) 

La  bienheureuse  Elisab3th,  surnommée  la  Bonne,  naquit  le  25  no- 
vembre 1386  ;  elle  entra  dans  le  tiers-ordre  régulier  de  Saint-François 
à  dix-sept  ans  et  mourut  à  trente-quatre,  le  25  novembre  1420.  Son 
culte  a  été  approuvé  par  Clément  XIII. 

La  Vie  de  la  B.  Elisabeth  fut  écrite  aussitôt  après  sa  mort,  par  le 
P.  Conrad  Kigelin,  prévôt  des  chanoines  réguliers  de  Saint-Augustin 
établis  à  Waldsech.  Il  avait  été  durant  vingt  ans  confesseur  de  la 
servante  de  Dieu  et  témoin  des  faveurs  célestes  dont  elle  fut  l'objet. 

L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  310-316. 

Leçons  de  l'office  de  la  B.  Elisabeth,  au  25  novembre,  dans  les 
Propres  des  religieux  de  l'Observance,  les  seuls  qui  en  fassent  mémoire. 


5^  0   DÉCEMBHK. 


YI"  JOUR  DE  DÉCEMBRE 


SAINT  NICOLAS  DE  PATARE, 

ARCHEVÊQUE   DE  MYRE,    EX   LYCIE,    PATRON   DES   ÉCOLIERS. 

325. 

(P.  Boll.  XIV.  83 .) 

Saint  Nicolas,  Nicolaiis,  évêque  de  Myre  en  Lycie,  est  célèbre  dans 
l'Eglise  d'Orient  comme  dans  celle  d'Occident  par  la  quantité  prodi- 
gieuse de  miracles  qu'il  a  opérés  et  qu'il  opère  encore  et  qui  attirent 
une  foule  de  pèlerins  à  son  tombeau,  à  Bari.  Cependant  peu  de  détails 
certains  nous  ont  été  transmis  sur  sa  vie.  Il  est  certain  toutefois  qu'il 
confessa  la  foi  dans  la  persécution  de  Dioclétien  et  de  Ma:simien  (308- 
313)  et  qu'il  assista  au  concile  de  Nicée.  Il  mourut  vers  l'an  325  et  il  est 
honoré  dans  l'Eglise  universelle  le  6  décembre.  En  l'année  807  ses 
reliques  furent  apportées  à  Bari  au  royaume  deNaples  et  elles  y  furent 
reçues  le  9  mai,  jour  où  l'Eglise  de  Russie  l'honore  avec  une  pompe 
particulière.  A  Bari  une  collégiale  fut  établie  dans  l'église  qui  possède 
les  précieuses  reliques  du  bienheureux  évêque  de  Myre  et  elle  continue 
à  faire  le  service  divin. 

Du  tombeau  en  marbre  dans  lequel  reposent  les  reliques  de  saint 
Nicolas  dans  son  église  à  Bari  découle  continuellement  une  manne  qui 
se  recueille  avec  soin  et  qui  se  répand  ensuite  dans  toutes  les  parties 
de  l'univers  pour  le  soulagement  des  maladies.  Dans  la  ville  de  Rome, 
en  l'église  de  Saint-Nicolas  des  Lorrains,,  on  oint  le  front  et  la  gorge 
des  fidèles  avec  cette  manne  le  6  décembre  et  on  y  solennise  la  fête 
patronale  avec  l'assistance  du  clergé  de  Saint-Louis  des  Français.  A 
l'église  de  Saint-Nicolas  m  Carcere^  aussi  dans  la  Ville  éternelle,  et 
titre  cardinalice,  on  conserve  un  bras  et  un  doigt  du  saint;  ils  sont 
exposés  le  jour  de  la  fête  et  le  Sénat  doit  offrir,  tous  les  quatre  ans,  un 
calice  et  quatre  torches.  Au  xiii"  siècle  il  y  avait  seize  églises  à  Rome 
dédiées  à  saint  Nicolas  et  Justinien  fit  construire  à  Constantinople  une 
église  sous  le  môme  titre.  Le  patronage  de  saint  Nicolas  s'est  établi  en 
l'univers  entier  :  la  Russie,  la  Sicile  et  la  Lorraine  l'honorent  d'une 
manière  spéciale  et  le  sanctuaire  de  Saint-Nicolas  du  Port,  à  deux 
lieues  de  Nancy,  est  fréquenté  par  de  nombreux  pèlerins.  Deux  villes 
de  la  Moscovie,  un  sanctuaire  près  d'Anvers,  une  île  dans  l'Océanie, 
une  île  dans  l'Océan  Pacifique,  un  cap  de  l'île  d'Haïti,  un  autre  dans 
la  Cafrerie  portent  le  nom  du  grand  évêque  de  Myre  comme  le  faisaient 
autrefois  dix  abbayes  de  France.  Les  villes  de  Bari,  d'Ancône, 
d'Amiens,  de  Civray  en  Poitou,  Corfou,  Fribourg  en  Suisse,  Leybach, 


SAINT   NICOLAS   DE   PATAKE,    ARCHEVÊQUE   DE   MYRE.  533 

Yurangéville,  Moscou,  Paris,  Sabionetta,  Sassari,  Zuaym  et  le  duché  de 
Tschem  le  reconnaissent  comme  leur  protecteur  spécial. 

La  protection  de  saint  Nicolas  est  implorée  dans  une  foule  do  néces- 
sités, contre  les  incendies  et  pour  être  préservé  de  la  mort  par  le  feu; 
pour  délivrer  les  innocents  des  poursuites  injustes  et  de  l'oppression 
de  ceux  qui  abusent  de  leur  force  ;  pour  échapper  aux  périls  de  la  mer 
ou  pour  recouvrer  les  choses  qui  ont  été  dérobées.,  enfin  pour  faire  un 
bon  mariage. 

Il  ne  reste  pas  de  Vie  vraiment  ancienne  de  saint  Nicolas  et  les 
témoignages  épars  des  historiens  sont  très  rares  et  peu  explicites; 
sur  le  culte  au  contraire  il  y  a  de  nombreux  documents  historiques. 

Lipoman,  Surius  et  autres  ont  traduit  en  latin  la  Vie  de  saint 
Nicolas  écrite  en  grec  par  Métaphraste  vers  l'an  912.  Méthode,  patriar- 
che de  Constantinople,  avait  composé  une  Vie  de  saint  Nicolas  moins 
étendue  que  la  précédente,  mais  c'était  vers  840.  Mombricius,  Fal- 
conius,  etc.,  ont  publié  ces  Vies.  Il  reste  aussi  une  Vie  écrite  par  Jean, 
diacre  de  Naples,  en  8G0  ;  il  a  suivi  Méthode  et  quelques  autres  docu- 
ments {Ch\  Muratori,  Italiœ  Scriptores,  t.  i,  part,  i,  p.  2,  287,  et  Jos. 
Assemani,  Calendarium  univcrsale,  t.  v,  p.  417).  Il  est  fait  mention 
dans  le  second  concile  de  Nicée  d'une  vision  de  saint  Nicolas.  Le  même 
fait  est  raconté  par  Suidas  dont  le  témoignage  est  discuté  par  Puti- 
gnani,  Diatiba,  i,  p.  6G.  Nicolas  Carminio  Falcone,  évêque  de  Santa 
Severina  (1743-1759)  puis  évèque  de  Martorano,  fit  imprimer  à  Naples, 
en  1751,  plusieurs  récits  de  la  Vie  de  saint  Nicolas  de  Myre  avec  ceux 
de  saint  Nicolas  de  Pinare,  et  de  ces  deux  saints  il  n'en  fait  qu'un. 
Putignani,  chanoine  de  Bari,  l'a  réfuté  dans  ses  Vindiciai  Vitse  sancti 
Nicolai  qui  parurent  aussi  à  Naples  en  1753.  Il  est  réfuté  aussi  et 
d'une  manière  plus  solide  par  Jos.  Assemani  {Calendarium  universelle, 
t.  v,  ad  diem  6  decembris,  p.  415;  t.  vi,  ad  diem  4  aprilis,  p.  226;  et 
ad  diem  9  maii,  p.  822).  Ces  différentes  Vies  ont  peu  d'autorité,  comme  il 
est  facile  de  le  présumer  par  leur  date  seule. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun..  t.  vu,  p.  724-5. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  771-6. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  615-6. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  348-353. 

Pertz.  —  Mouumenta  Gemauiae,  Script.,  t.  vu,  p.  257. 

Analecta  Boll.,  t.  i,  p.  501,  n.  56  et  Append.  ;  t.  ii,  p.  143-156,  Vie 
inédite;  t.  m,  p.  184,  n.  34;  t.  iv,  p.  169-192.  Histoire  de  la  translation 
par  Nicéphore,  clerc  de  Bari,  et  passim. 

Analecta  juris  pontificii,  xxiv''  série  (1885),  col.  644.  —  Idem,  xx!!!"" 
série  (1883),  col.  1002  et  seq.  En  1106  le  B.  Pascal  II  accorda  plusieurs 
privilèges  considérables  au  chapitre  de  la  Collégiale  de  Saint-Nicolas 
de  Bari  :  l'exemption  de  la  juridiction  de  l'ordinaire  et  le  droit  d'avoir 
un  abbé  à  sa  tète.  A  ce  chapitre  est  adjoint  un  séminaire  de  trente 
ecclésiastiques. 

Revue  de  l'Art  chrétien,  nouv.  sér.,  t.  ii  (1884),  p.  30,  34  39. 

Laroche  (Jules).  —  Vie  de  saint  Nicolas,  patron  de  la  jeunesse  et  de 


524 


0  DÉCEMBRE. 


la  Lorraine,  par  l'abbé  J...  L...  Paris.  1886.  In-18.  L'auteur  fixe  la 
naissance  de  saint  Nicolas  vers  l'année  250  et  sa  mort  entre  les 
années  330  et  345.  (^Compte  rendu  dans  la  Bibliographie  catholi<iue, 
t.  Lxxiv  (août  1886),  p.  155-157,  par  D.  Fr.  Plaine.) 

Braliox  (le  P.  de\  —  La  Vie  admirable  de  saint  Nicolas.  Nouvelle 
édition  revue,  annotée  par  le  prince  Aug.  Galitzin.  Paris,  Techener, 
joli  vol.  in-16  sur  beau  papier  vergé,  titre  rouge  et  noir,  frontispice 
et  fleurons. 

La  première  édition  de  ce  petit  chef-d'œuvre,  aujourd'hui  très  rare, 
parut  à  Paris  en  1646.  Dans  cette  nouvelle  édition,  l'éditeur  a  su  joindre 
à  la  beauté  du  texte  une  correction  qui  ne  laisse  rien  à  désirer,  et  qui 
fait  de  ce  livre  un  vrai  bijou  typographique. 

PoTTHAST.  —  Bibliot.  hist.  medii  sévi,  p.  827-8. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1638-9. 

Nota.  —  La  Sacrée-Congrégation  des  Rites  a  approuvé  en  1884  de 
nouveaux  offices  pour  la  collégiale  de  Saint-Nicolas  de  Bari.  Au  culte 
de  saint  Nicolas  est  toujours  uni  celui  de  saint  Sabin,  évêque  de 
Canosa  et  second  patron.  (9  février;  mort  vers  566.  Voir  Acta  Sanctorum 
Boll.  9  febr.,  t.  ii,  p.  318-324.) 


SAINTE  ASELLE,  VIERGE  ROMAINE. 
Vers  406. 

(P.  Boll.  XIV.  92.) 

Sainte  Aselle.  Asella,  naquit  vers  l'an  334  et  mourut  vers  406.  Son 
nom  est  inscrit  au  Martyrologe  romain  et  son  éloge  nous  a  été  transmis 
par  saint  Jérôme.  Cependant  on  ne  trouve  aucune  trace  de  culte  public. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  725. 

SuRius.  —  Vitîe  Sanctorum  a6l8),  t.  xii,  p.  189-190. 


SAINTE  GERTRUDE  OU  GÉRÉTRUDE,  VEUVE, 

FONDATRICE   DU   MONASTÈRE   D'HAMAY,    AU   DIOCÈSE   DE   CAMBRAI, 
DE   l'ordre   DE  SAINT-BENOÎT. 

649. 
(P.  Boll.  XIV.  93.) 


Sainte  Gertrude  ou  Gérétrude,  Gei^triidis,  Geretrudis,  après  la  mort 
de  Rigomar  son  mari  fonda  l'abbaye  d'Hamay  ou  Hamage,  Hamati- 
cense,  au  diocèse  de  Cambrai,  la  gouverna  comme  abbesse  et  y  mourut 
le  6  décembre  649. 

Il  ne  reste  pas  de  Vie  ancienne. 


ANiOiXE  sociRO,  jésuite;  s.  amdhoise,  doctkuu  de  i/kclise.      525 

GiiESQUiÈuE.  — Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  ii,  p.  127-4o0. 

Acta  Sanctorum  Boll  Jun.,  t.  vu,  p.  726. 

Mén'ard.  —  ^lartyrologium  Jieneilictiiium,  p.  104. 

Lheumite  (Martin). —  Histoire  sacrée  des  saints  ducs  et  duchesses 
de  Douay,  seigneurs  de  Merville,  les  saints  Gertrude,  Adalbalde, 
iîictrude,  IMaurand  patron  de  Douay,  fondateurs  de  la  très  ancienne 
église  et  du  collège  des  chanoines  de  Saint-Amé.  enfants  spirituels  des 
pères  et  des  saints  Amand  et  Anié.  Douay,  10:;7.  ln-l°. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  898-395. 


ANTOINE  SOCIRO,  JÉSUITE  PORTUGAIS, 

MIS   A   MORT    EX   HAINE   DE   LA    RELIGION. 

1637. 

Après  plus  de  trente  années  d'apostolat  et  de  privations  presque 
surhumaines,  le  P.  Antoine  Sociro  faisait  partie  d'une  expédition  por- 
tugaise, en  qualité  d'aumônier  militaire,  et  depuis  peu  Dieu  venait  de 
^lorilier  ses  mérites  en  renouvelant,  à  la  prière  de  son  serviteur,  le 
prodige  de  la  verge  de  Moïse  dans  le  désert.  Au  saint  nom  de  Jésus, 
Antoine  avait  fait  jaillir  d'un  rocher  une  source  vive,  pour  désaltérer 
sa  petite  armée  mourante  de  soif.  Mais  quelques  jours  après,  dans  une 
rencontre  où  les  iniidèies  eurent  le  dessus,  ils  s'emparèrent  de  sa 
personne,  le  traînèrent  aux  pieds  de  leur  chef,  et,  sur  les  reproches  de 
ce  barbare  de  le  lui  avoir  amené  vivant,  ils  le  percèrent  de  coups  de 
lances,  l'ofïrant  en  victime  à  leurs  dieux. 

Elesban  de  Guilhermy.  —  Ménologe  de  la  Compagnie  de  Jésus. 
Assistance  de  Portugal,  l^''  partie,  p.  501. 

Les  Missions  catholiques,  t.  x  (1878),  p.  588. 


YIP  JOIR  DE  DÉCEMBRE 


SAINT  AMBROISE,  ARCHEVÊQUE  DE  MILAN, 

DOCTEUR  DE  l'ÉGLISE. 

:!9;. 

(P.  Boll.  XIV.  95.) 

Saint  Ambroise,  Ambrosius,  né  dans  les  Gaules,  à  Arles,  à  Lyon  ou 
peut-être  plus  probablement  à  Trêves  vers  l'an  340,  fut  gouverneur  de 
!a  Ligurie  et  de  l'Emilie  en  3G9.  Il  fut  élu  évèque  de  Milan  n'étant 
■ncore  que  catéchumène  en  3^/4;  il  reçut  le  baptême  le  80  novembre  et 


526  "i   DÉCEMBRE. 

la  consécration  épiscopalele  7  décembre  delà  même  année.  11  distribua 
ses  biens  aux  pauvres  et  embrassa  une  vie  d'une  singulière  austérité. 
Il  eut  une  conduite  intrépide  en  face  de  l'empereur  Théodose  et  de 
rimpérat.rice  Justine  qui  favorisait  les  ariens.  Il  soutint  l'empereur 
Yalentinien  contre  ses  compétiteurs.  Il  montra  une  grande  bienveil- 
lance et  une  grande  justice  pour  tous  et  il  gagna  à  la  religion  chré- 
tienne saint  Augustin  et  un  grand  nombre  d'autres.  Les  services  qu'il 
rendit  à  la  liturgie  sont  considérables  et  il  écrivit  des  hymnes  que 
l'Eglise  chantera  jusqu'à  la  fin  des  temps.  Ses  ouvrages  lui  ont  mérité 
le  titre  de  docteur  de  l'Eglise.  La  ville  de  Milan  est  encore  remplie 
des  souvenirs  de  ce  grand  homme;  à  Kome  la  maison  de  sa  famille 
et  dans  laquelle  il  habita  est  changée  en  église,  San  Ambrosio  délia 
31  as  s  un  a. 

Saint  Ambroise  mourut  à  Milan  le  4  avril  de  l'an  897.  Le  15  jan- 
vier 1864  son  tombeau  fat  découvert  et  ses  reliques  le  furent  le 
8  juillet   1871. 

Saint  Ambroise  est  l'un  des  patrons  de  Milan  et  de  trois  congrégations 
religieuses  :  les  religieux  de  Saint-Ambroise  ad  Nenms  fondés  en  1441  : 
les  religieuses  de  Saint-Ambroise  ad  Ne?7ii(s  fondées  par  la  bienheu- 
reuse Catherine  Morigia  ;  les  religieuses  de  Saint-Ambroise  et  de 
Sainte-Marcelline  dites  aussi  Annonciades  de  Lombardie.  On  implore 
sa  protection  pour  les  abeilles,  pour  les  oies  et  autres  animaux  domes- 
tiques. 

La  source  la  plus  féconde  de  l'histoire  de  saint  Ambroise  ce  sont  ses 
écrits,  puis  sa  Vie  écrite  par  Paulin,  son  diacre  et  son  secrétaire  au 
temps  de  sa  mort,  à  la  sollicitation  de  saint  Augustin. 

La  meilleure  édition  des  Œuvres  de  saint  Ambroise  est  celle  qu'ont 
donnée  Dom  du  Friche  et  Dom  le  Nourri;  Dom  Lemérautl  en  préparait 
une  nouvelle  édition,  elle  a  été  empêchée  par  la  Révolution.  En  1875 
Mgr  Ballerini,  patriarche  d'Alexandrie  du  rite  latin  et  chanoine  de 
Milan,  a  fait  paraître  un  prospectus  pour  une  nouvelle  édition.  L'édition 
des  Bénédictins  a  été  reproduite  à  Venise  en  1752,  4  vol.  in -fol.,  et  dans 
la  Patrologia  latina  de  Migne,  t.  xiv-xviii. 

Acta  Sanctorum  Jun.,  t.  vi  et  vu,  p.  127. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  145-6. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  335-377. 

Bullaire  romain,  t.  v,  p.  54.  Sur  une  congrégation  de  saint  Ambroise 
établie  en  1441. 

GuÉRAXGER.  —  Institutions  liturgiques,  t.  i,  p.  97,  107-9,  185  et 
passim.  2"  éd.  1885. 

Baunard  (Mgr).  —  Histoire  de  saint  Ambroise.  Paris,  1870.  In-8°; 
2^  éd.  1872,  de  xxxv-628  p.  Livre  excellent  et  rempli  de  doctrine. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  97-8. 

Pour  l'histoire  monumentale  et  l'iconographie  de  saint  Ambroise,  de 
saint  Satyre,  son  frère  (17  septembre),  des  saints  Gervais  et  Protais, 
Nabor,  Materne  et  Félix,  on  peut  consulter  le  professeur  Prelini  (Cenni 
storici  sulla  basilica  dedicata  ai  SS.  martiri  Gervasio  e  Protasio  in 


SAINTE  FAIiE  DE  CHAMPIGNY,  VIEIICtE  ;  SAINT  SIMÉON,  SOLITAIRE.     527 

Pavia)  et  les  histoires  particulières  des  églises  de  Milan,  spécialement 
celle  de  la  basilique  Ambrosienne. 

Barbier  de  Montault,  dans  Revue  de  l'Art  chrétien,  t.  xxxii  (1881  j, 
p.  121-162. 


SAINTE  FARE  DE  CHAMPIGNY,  VIERGE, 

FONDATRICE   ET   ABBESSE  DE   FAREMOUTIER,   AU  DIOCÈSE  DE   MEAUX. 

657. 
(P.  BoU.  XIV.  119.) 

Sainte  Fare,  Burgiuidufara,  naquit  dans  la  Brie  vers  l'an  595,  se 
consacra  à  Dieu  dans  la  vie  religieuse  et  devint  abbesse  de  Fareraou- 
tier  dit  alors  Eboriacum,  au  diocèse  de  Meaux.  Elle  y  mourut  le  8  avril 
de  l'an  657.  Sa  fête  est  fixée  au  7  décembre.  Les  reliques  de  sainte  Fare 
sont  conservées  dans  les  églises  de  Faremoutier  et  de  Champeau  au 
diocèse  de  Meaux. 

Sainte  Fare  est  patronne  de  la  paroisse  de  Faremoutier  qui  s"est 
formée  à  l'ombre  de  son  monastère  et  aussi  de  toute  la  Brie.  On 
l'invoque  pour  la  guérison  des  yeux;  elle  a  souvent  rendu  la  vue 
à  des  aveugles. 

Il  existe  une  Vie  excellente  de  sainte  Fare  écrite  par  Jonas,  moine 
de  Luxeuil.  puis  de  Bobbio,  enfin  abbé  de  Elnonensis.  Tout  ce  que  l'on 
a  écrit  depuis  sur  cette  sainte  est  dérivé  de  cette  source  très  pure. 

Patrologia  latina,  t.  lxxxvii,  col.  1069-1084.  Texte  de  Jonas  et 
recueil  de  divers  témoignages. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  ii,  p.  438-9. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  t.  i,  p.  434. 

Gallia  Christiana,  t.  viii,  col.  1781. 

Analecta  Boll.,  t.  iv  (1885).  Catalogue  des  mss.  de  Bruxelles,  n.  125. 

DuPLESSis  (Dom  Toussaint).  —  Histoire  de  l'Eglise  de  Meaux,  t.  i, 
liv.  i,  p.  21 ,  et  t.  Il,  p.  1  et  suiv. 


SAINT  SIMÉON,  SOLITAIRE  DANS  LE  PASSAIS. 

Vers  850. 

(P.  Boll.  XIV.  125.) 

Saint  Siméon,  prêtre  et  solitaire  dans  la  partie  du  diocèse  du  Mans 
nommée  le  Passais,  vécut  durant  la  première  moitié  du  ix^  siècle.  Il 
est  le  patron  de  la  paroisse  qui  porte  son  nom  et  qui  est  maintenant 
comprise  dans  le  diocèse  de  Séez. 


:»t}S  8   DÉCEMBRK. 

Il  n'existe  aucun  document  historique  sur  saint  Siméon;  on  ne  le 
connaît  que  par  la  tradition. 

PioLix.  —  Histoire  de  TEglise  du  Mans,  t.  ii,  p.  271-2;  t.  m,  p.  426, 
579;  t.  Yiii,  p.  l-IO. 


YIIP  JOUR  DE  DÉCEMBRE 


SAINT  LÉONARD  DE  DUNOIS, 

MOINE   DE   MICY,    ElîMITE   DANS   LA.   FORÊT   DE  MARCIIEXOIU. 

YP  siècle. 

(P.  Boll.  XIV.  12G.) 

Saint  Léonard  de  Danois  ne  doit  pas  être  confondu  avec  saint 
Léonard  fondateur  de  l'abbaye  de  Saint-Léonard-le-Noblat,  au  diocèse 
de  Limoges,  dont  nous  avons  parlé  au  G  novembre.  Le  nom  de  Léonard 
était  très  commun  en  Gaule  au  vi*^  siècle. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  729-730. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  565  et  617-8.  Ce  très  savant  au- 
teur commet  la  confusion  dont  nous  venons  de  parler. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  779-782. 

SAINT  KOMARIG  OU  REMIRÉ,  ABBÉ. 
053. 

(P.  Boll.  XIV.  131.) 

Saint  Romaric,  Romariciis,  quitta  la  cour  du  roi  Théodebert  et  em- 
brassa la  vie  monastique  à  Luxeuil.  11  fonda  ensuite  sous  le  patronage 
de  saint  Pierre,  vers  l'un  620,  l'abbaye  de  Remiremont,  au  diocèse  de 
Saint-Dié,  et  il  en  devint  le  second  abbé  en  627.  Il  gouverna  le  monas- 
tère jusqu'à  sa  mort  arrivée  le  8  décembre  653. 

Saint  Romaric  ne  tarda  pas  à  devenir  le  patron  du  monastère  établi 
par  lui,  Remiremont  ou  Romaricberg,  mais  saint  Pierre  demeura  tou- 
jours le  premier  patron. 

Il  existe  une  Vie  ancienne  de  saint  Romaric,  mais  fort  abrégée. 

Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Saec.  ii,  p.  415-6. 

Labbe.  —  Nova  biblioth.  manuscr.,  t.  i,  p.  781. 

Gallia  Ghristiana,  t.  xiii,  col.  1487  et  seq. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vir,  729-780. 

Patrologia  latina,  t.  rxxiv,  col.  779-782. 

Germain.  —  Discours  prononcé  à  Toccasion  du  rétablissement  de  la 
fête  de  saint  Romaric...  Nancy,  1841.  In-8o. 


FÊTE   DE   L'I.MMACULÉE-CÛNCEPTION   DE   LA   T.    S.    VIERGE.  5'29 

GuYOT  (A.)-  —  Hist.  de  l'abbaye  de  Remiremont,  1859,  in-12  de  377  p. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  m,  p.  G09-910, 

Vies  des  saints  de  la  Franche-Comté,  t.  ii  (18Ô4),  p.  272-285. 


FÊTE  DE  L'IMMACULÉE -CONCEPTION  DE  LA  T.  S.  VIERGE. 
Erigée  en  dogme  en  1854. 

(P.  Boll.  XIV.  136.) 

Le  plus  ancien  document  authentique  publié  jusqu'à  ce  jour  touchant 
l'institution  de  la  fête  de  la  très  sainte  Vierge  dans  le  patriarchat  d'Oc- 
cident est  une  lettre  écrite,  en  1129,  par  Osbert,  prieur  de  l'abbaye 
bénédictine  de  Westminster,  à  Anselme,  abbé  de  Saint-Edmond  du 
même  ordre,  et  neveu  du  grand  archevêque  du  même  nom. 

ï  Les  premières  années  du  xiv"  siècle  virent  s'élever,  dit  Dom  Gué- 
ranger,  la  chaire  glorieuse  de  Duns  Scot,  auquel  était  réservé  d'as- 
signer, à  son  tour,  par  la  méthode  scolastique.  la  place  que  doit  occuper 
le  privilège  de  Marie  dans  l'ensemble  du  dogme  catholique.  Dès  lors  la 
ferveur  prit  un  nouvel  essor,  et  l'Ordre  séraphique,  fidèle  aux  pré- 
dilections de  son  saint  Patriarche,  se  posa,  pour  jamais,  comme  le 
défenseur  officiel  de  la  Conception  Immaculée.  A  partir  de  ce  jour,  ce 
n"est  plus  qu'un  concert  qui  tend  à  devenir  unanime;  des  Saints,  des 
docteurs,  des  pontifes,  des  fidèles,  jusqu'à  Sixte  IV,  aussi  enfant  de 
saint  François,  qui  inaugura  la  fête  de  la  Conception  dans  l'Eglise 
romaine.  » 

Aussi  longtemps  que  Rome  a  été  sous  l'autorité  du  gouvernement 
chrétien,  elle  a  célébré  la  fête  de  l'Immaculée-Conception  avec  une 
pompe  particulière:  il  suffira  de  rappeler  la  procession  solennelle  qui 
partait  de  l'Ara  Cœli  et  parcourait  les  rues  de  la  Ville  éternelle,  et  l'of- 
frande faite,  par  le  Sénat,  tous  les  ans,  d'un  calice  et  de  quatre  torches. 

Il  y  a  dans  le  monde  entier  un  très  grand  nombre  d'églises  sous  le 
vocable  de  l'Immaculée-Conception:  dans  Rome  seule  on  en  compte 
six,  dont  la  plus  remarquable  est  celle  de  l'Ara-Cœli  que  l'impiété  du 
gouvernement  usurpateur  fait  détruire  en  ce  moment.  Des  royaumes 
comme  l'Autriche,  la  Bavière,  l'Espagne,  les  Indes-Espagnoles,  recon- 
naissent pour  leur  patronne  l'Immaculée-Conception  de  la  très  sainte 
Vierge  ;  des  diocèses  comme  celui  de  Laval  ont  été  fondés  sous  ce 
titre;  des  villes  qui  en  portent  le  nom,  une  au  Chili,  une  dans  la 
Nouvelle-Grenade,  une  dans  la  confédération  du  Rio  de  la  Plata,  pro- 
vince de  Cordova,  et  plusieurs  autres  dans  l'Amérique  méridionale 
ainsi  que  Comayagua.  Il  ne  faut  pas  oublier  le  Rio  de  la  Conception. 

Depuis  le  8  décembre  1854,  les  sanctuaires  sous  le  vocable  de  l'Imma- 
culée-Conception se  sont  multipliés  dans  tout  le  monde;  mais  il  est 
impossible  de  ne  pas  mentionner  celui  de  Lourdes  et  son  incomparable 
pèlerinage.  Il  faut  aussi  parler  du  sanctuaire  de  ITmmaculée-Conception 
de  Séez. 

Sup.  AUX  Vies  des  Saints.  —  Tomk  III.  34 


530  9   DÉCEMBRE, 

La  Congrégation  bénédictine  de  Suisse,  fondée  en  1602  dans  l'abbaye 
d'Einsielden,  et  la  congrégation  des  Bénédictins  géorgiens  de  Constan- 
tinople,  sont  aussi  sous  le  patronage  de  l'Immaculée-Conception.  Le 
sanctuaire  de  ces  derniers  à  Constantinople  voit  journellement  éclater 
des  miracles  comme  à  Lourdes.  Nous  renonçons  à  énumérer  les  con- 
grégations modernes  et  les  confréries  fondées  sous  le  même  titre.  Les 
tapissiers,  tondeurs  de  drap  et  les  tonneliers  se  sont  rangés  sous  le 
même  patronage. 

Acta  Sanctorum  Coll.  Jun.,  t.  vu,  p.  729-730. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  779-'/82. 

BucK  (Victor  de),  dans  Etudes  de  théologie,  d'histoire,  etc.,  t.  ii  (1860). 

Le  Messager  des  fidèles,  l"""  année,  1884,  p.  413  et  suiv.;  2«  année, 
1885,  p.  483. 

Les  Missions  catholiques,  11  sept.  1885. 

GuÉRANGER  (Dom  Prosper).  —  Mémoire  sur  la  question  de  l'Imma- 
culée-Conception, p.  101,  éd.  1853.  Réimprimé  dans  les  Mélanges  de 
D.  Guéranger,  t.  !«■•,  1886.  In-8°. 

L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  387-389,  et  dans  le  même  volume, 
p.  256  263,  Vie  du  B.  Jean  Duns  Scot,  le  docteur  de  Marie. 


ir  JOUR  DE  DECEMBRE 


SAINTE   VALÉRIE   OU   VALERE, 

VIERÙE   ET   :*rA.RTYRE   A   LIMOGES. 

Epoque  incertaine. 

(P.  Boll.  X!v.  IjG.) 

Sainte  Valérie,  Valeria,  est  la  première  martyre  du  Limousin,  et  son 
culte  est  très  fervent  dans  la  contrée  qui  eut  le  bonheur  d'être  témoin 
de  son  triomphe. 

Sainte  Valérie  est  l'un  des  patrons  de  Limoges,  de  Paris  et  de  Saint- 
Vaury  au  diocèse  de  Limoges.  L'église  de  Saint-Vaury  possède,  entre 
autres  richesses  religieuses  et  artistiques,  une  châsse  en  argent  sur 
laquelle  est  représentée  l'histoire  de  sainte  Valérie.  Il  y  avait  au 
xiii''  siècle  (1209)  une  abbaye  de  Sainte-Valérie  au  diocèse  de  Clermont. 
Sainte  Valérie  est  très  honorée  dans  tout  le  Limousin  et  le  Périgord,  et 
ses  représentations  sont  fréquentes  dans  le  pays.  Elle  est  caractérisée 
dans  les  ouvrages  d'art  par  un  autel  ou  une  tête. 

Les  documents  qui  parlent  de  sainte  Valérie  sont  surtout  de  l'ordre 
liturgique.  Sa  vie  est  liée  avec  celle  de  saint  Martial. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  732-4. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  619-630. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  783-6. 


SAINTE   LÉOCADIE   DE   TOLÈDE;    LE   BIKNIIF.UKEUX   ENCiUEIUiAX.         531 

(iallia  Christiana,  t.  ii,  Iiistr..  col,  200. 

Carles.  —  Les  titulaires  et  les  patrons  du  diocèse  de  Périgueux  et 
de  Sarlat,  p.  49. 

Ambroise  (le  P.).  —  Histoire  de  sainte  Valérie,  vierge  et  martyre  à 
Limoges  en  l'an  4G  de  Xotre-Seigneur.  Paris.  ]8o;5.  In-12.  D'autres 
auteurs  placent  la  mort  de  sainte  Valérie  au  lu^'  siècle. 

Ceillieiî,  dans  le  Bulletin  monumental.  18S1,  p.  .IIO  et  Gay(H.)  dans 
le  Bulletin  de  la  Société  historique  et  archéologique  de  la  Creuse,  1882, 
1>.  41t)-7.  Il  s'agit  dans  ces  deux  travaux  surtout  de  la  précieuse  châsse 
dont  nous  avons  dit  un  mot. 

I>.illetin  de  la  Société  historique  de  Périgord.  t.  ix  (1882),  p.  211. 


SAINTE  LEOCADIE  DE  TOLÈDE, 

vierge  et  martyre. 

304. 

(P.  BoU.  XIV.  KA.\ 

Sainte  Léocadie,  Lpocadia,  de  Tolède,  vierge  et  martyre,  morte  en 
;')04.  Elle  est  patronne  de  Tolède  et  de  Saint-Ghislain  en  Hainaut. 

Sa  Vie  a  été  écrite  par  un  auteur  ancien  que  l'on  croit  être  saint 
Braulion,  évêque  de  Saragosse,  mort  le  26  mars  646. 

îlorez.  —  Espaûa  sagrada,  t.  vi,  p.  315-323. 

Patrologia  latina,  Migne,  t.  lxxx. 

Acta  Sanctorum  Boll.  18  mart.,  t.  ii,  p.  635-638. 

A  Tolède  on  a  construit  sur  le  lieu  même  du  martyre  de  sainte  Léocadie 
l'église  de  la  Cruz  (la  Croix),  convertie  aujourd'hui  en  collège  militaire. 

Lady  Herbert.  —  L'Espagne  contemporaine,  chap.  ix. 

Acta  Sanctorum.  Jun..  t.  vu,  p.  730-732. 

RuiXART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  17.  éd.  1859. 

Supjus.  —  Vitce  Sanctorum  (1618,  t.  xii.  p.  199. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  783-6. 


LE  BIENHEUPtEUX  ENGUERRAN, 

ABBÉ    DE     SAIXT-RIQUIER,     AU     DIOCÈSE     d'aMIEXS. 
de  l'ordre  de  SAINT-BENOÎT. 

1045. 
(P.  Boll.  XIV.  IGo.) 

Le  B.  Enguerran,  Enrjelramnus,  mérita  le  surnom  de  Sage,  par  la 
manière  prudente  avec  laquelle  il  gouverna  son  monastère  de  l'année 
1U22  environ  au  9  décembre  iLlÔ. 

Gallia  Christiana,  t.  x,  col.  1248-9. 


â32  9   DÉCEMBRE. 


SAINT  BUDOC,  ÉVÊQUE  DE  DOL. 

Vers  iiOO. 

(P.  Boll.  XIV.  166.) 

Saint  B\ià.oc,Budocus,  gouverna  l'Eglise  de  Dol  vers  la  fin  du  vi<=  siècle. 

Legrand  (le  P.  Albert).  —  La  providence  de  Dieu  sur  les  justes, 
en  l'histoire  admirable  de  saint  Budoc,  archevêque  de  Dol,  et  la  prin- 
cesse Azenor  de  Léon,  sa  mère,  comtesse  de  Tréguar  et  Goelo.  Rennes, 
1640.  In-4°. 

Idem.  —  Vies  des  saints  de  la  Bretagne  armorique  (1837),  p.  726-763. 

LoBiNEAU.  —  Vies  des  saints  de  la  Bretagne  (1836),  t.  ii,  p.  23-6. 

Gallia  Christiana,  t.  xiv,  col.  1039. 


LA  BIENHEUREUSE  CLAIRE-ISABELLE  FORNARI, 

FRANCISCAINE   DE    TODI   (tUDERTUM). 

1644. 

Née  à  Rome  en  1597,  Claire-Isabelle   Fornari  se  consacra  à  Dieu 

rès  jeune  dans  le  monastère  des  Clarisses  de  Todi.  Elle  fit  chaque 

jour  de  nouveaux  progrès  dans  la  perfection.  Des  dons  surnaturels  et 

des  miracles  vinrent  attester  l'éminence  des  grâces  qu'elle  possédait. 

Elle  mourut  le  9  décembre  1644. 

Grégoire  XVI  approuva  les  procès  institués  pour  introduire  la  cause 
de  canonisation  de  Claire-Isabelle,  Il  avril  1840. 

Pic  IX  l'a  inscrite  au  nombre  des  bienheureux. 

Analecta  juris  pontificii,  xxi«  série  (1882),  col.  82  et  93. 


SAINT  EGBERT,  EVEQUE  DE  TRÊVES. 
993. 

Saint  Egbert  Erjbertus,  occupa  le  siège  épiscopal  de  Trêves  de  977  à 
993.  Il  usa  de  la  grande  puissance  que  lui  donnait  sa  famille,  car  il  était 
fils  du  comte  de  Bavière,  pour  maintenir  la  discipline  ecclésiastique  et 
augmenter  le  culte  divin.  Il  s'appliqua  surtout  à  relever  les  monastères 
que  les  guerres  avaient  ruinés. 

Il  fut  aussi  un  grand  protecteur  des  arts  et  il  sut  faire  tourner  ce 
goût  au  profit  de  la  religion. 

Saint  Egbert  possédait  un  évangéliaire  remarquable,  orné  de  pein- 
tures très  helles  exécutées  par  deux  moines  de  l'abbaye  de  Reichenau, 


TRANSLATION   DE   LA    MAISON    DE   LA    STE    VIERGE;    STE    EULALIE.    533 

Kerald  et  Héribert.  Ce  monument  existe  encore  et  fait  l'admiratiou  de 
ceux  qui  ont  le  bonheur  de  le  voir. 

Bulletin  critique,  1885,  p.  23.  Compte  rendu  d'un  ouvrage  spécial  de 
M.  Kraus  sur  l'évangéliaire  d'E«;bert. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  400-410. 


V  JOUR  DE  DÉCEMBRE 


TRANSLATION  DE  LA  MAISON  DE  LA  SAINTE  VIERGE 

DE  NAZARETH   EN    DALMATIE,    ET   DE    DALMATIE   A   LOllETTE. 

1294. 
(P.  Bail.  XIV.  161».) 

Le  fait  de  la  translation  miraculeuse  de  la  sainte  maison  de  Nazareth 
dans  laquelle  s'accomplit  le  mystère  de  l'Incarnation  a  été  attaqué  par 
la  science  rationaliste,  mais  il  a  été  victorieusement  démontré  authen- 
tique par  Benoît  XIV,  Caillau  et  autres  écrivains  autorisés. 

A  Rome,  il  y  a  trois  églises  sous  le  vocable  de  Sainte-Marie  de  Lorette. 
Celle  qui  est  située  sur  la  place  Trajane  est  desservie  par  la  coi*poration 
des  boulangers. 

BenoIt  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  iv,  part,  ii,  c.  10, 
n.  11-17. 

Idem.  —  De  Festis  B.  Marige  Virginis,  c.  16. 

Caillau  (le  chan.  A.-B.).  —  Histoire  critique  et  religieuse  de  Notre- 
Dame  de  Lorette.  Paris,  1843.  In-8°  et  in-12. 

Raynaldi.  —  Annales  ecclesiastici,  ad  an.  1291,  n.  68;  1294,  n.  24  ; 
1295,  n.  58  ;  1296,  n.  35  ;  1271,  n.  68  ;  1507,  n.  27  ;  1533,  n.  37. 

Faillon.  —  Vie  de  M.  Olier  (éd.  1841),  t.  i,  p.  34-36,  note  très  subs- 
tantielle et  très  solide. 

Martorelli.  —  Teatroistorico  délia  Santa  Casa.  Romae,  2  vol.  in-fol. 


SAINTE  EULALIE  DE  MÉRIDA, 

vierge  et  :nlartyre. 
303. 

(P.  Boll.  XIV.  179.) 

Sainte  Eulalie,  Eulalia,  de  Mérida,  doit  être  distinguée  de  sainte 
Eulalie  de  Barcelone.  Elle  subit  un  supplice  qui  a  été  d'autant  plus 
remarqué  qu'elle  était  dans  un  âge  plus  tendre  et  qu'il  a  été  raconté 
par  Prudence,  le  plus  grand  poète  chrétien  des  siècles  primitifs. 


534  10  DÉCEMBRE. 

Sainte  Eulalie  est  patronne  des  villes  de  Mérida,  de  Bordeaux  et  de 
Montpellier. 

Prudence.  —  De  Coronis,  liymn.  9,  al.  3,  de  S.  Eulalia. 

RuiNART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  479,  495,  513,  éd.  1859. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun..  t.  vu,  p.  73"-2-4. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  618-9. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  78()-790. 

LopÈs  (Hiérosme).  —  L'église  Saint-André  de  Bordeaux  (éd.  Calleu), 
t.  I.  p.  195,  198,  308  et  passim. 

Allard  (Paul).  —  Les  persécutions  en  Espagne...  dans  Revue  des 
Questions  historiques,  t.  xxxix,  l^''  janvier  1886. 


SAINTE  JULIE,  VIERGE  ET  MARTYRE. 
303. 

Sainte  .Julie..  JuUa,  jeune  vierge  de  Mérida,  subit  le  supplice  de  la 
mort  pour  affirmer  sa  foi  en  la  divinité  de  Jésus-Christ.  Elle  s'attacha 
à  sainte  Eulalie  et  elle  eut  le  bonheur  de  l'accompagner  jusque  dans  le 
séjour  de  la  gloire  éternelle. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  732-5. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  786-790. 


SAINT  MELCHIADE  OU  MILTIADE,  PAPE. 
314. 

(P.  Boll  XIV.  180.) 

Saint  Melchiade,  Mekhiades,  Miltiades,  fut  le  trente-deuxième  pape. 
Il  fut  élu  le  2  juillet  310  et  vit  la  paix  de  l'Eglise.  C'est  à  lui  que 
Maxence,  apprenant  l'arrivée  de  Constantin,  se  décida  à  restituer,  par 
l'intermédiaire  du  préfet  de  Rome,  les  biens  ecclésiastiques,  loca  eccle- 
siastica,  en  311.  C'était  le  signe  du  plus  grand  changement,  la  conversion 
de  Constantin  et  sa  victoire  sur  Maxence.  Il  ne  tint  le  Saint-Siège  que 
deux  ans,  six  mois  et  neuf  jours,  étant  mort  le  10  ou  le  11  janvier  de 
l'an  314.  Plusieurs  décrets  sont  attribués  à  saint  Melchiade  ;  un  entre 
autres  qui  réserve  au  Souverain-Pontife  le  jugement  des  causes  des 
évêques. 

Saint  Melchiade  fut  inhumé  dans  le  cimetière  de  Callixte,  dans  la 
crypte  réservée  aux  Pontifes. 

Acta  Sanctorum  Jun.,  t.  vu,  p.  731-5. 

Patrologia  latina.  t.  viii,  col.  483  ;  t.  xi,  col.  931  ;  t.  xliii,  col.  637, 
644,  645  ;  t.  cxxiv,  col.  786-790;  t.  cxxvii,  1499-1512. 

EusÈBE.  —  Histor.  eccles.,  lib.  x,  c.  5. 


SAINT   ÉD]BE;    saint   MENNE;    le    l'ATllIAUCHE  .10SEPH.  ôSo 

Rossi  (Coin.  J.-B.  de).  —  Roma  sotterranea,  t.  ii,  p.  188. 
Jaffé.  —  Regesta  Pontificum  Romanorum,  p.  28.,  2°  éd. 
Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  1558. 


SAINT  ÉDIBE,  ONZIÈME  ÉVÈQUE  DE  SOISSONS. 

Vers  459. 

(P.  Boll.  XIV.  ISl.) 

Saint  Edibe,  Edibius,  occupait  le  siège  épiscopal  de  Soissons  en  451, 
car  en  cette  année  il  sauva  sa  ville  des  désastres  dont  la  menaçait 
l'invasion  d'Attila  et  de  ses  Huns. 

Gallia  Christiaua,  t.  ix,  col.  oo5. 


S.^INT  MENNE,  MARTYR  EN  LYDIE. 
Vers  308. 

Saint  Menne,  Mewias^  souffrit  le  martyre  en  Lybie,  sous  Maximien, 
vers  l'année  308.  Les  martyrologes  d'Orient  et  d'Occident  placent  sa 
fête  au  10  décembre.  On  lit  dans  Procope  que  Justinien  fit  bâtir  à 
Constantiuople  une  église  sous  l'invocation  de  saint  Mennas  et  que  le 
corps  de  ce  saint  avait  été  apporté  d'Alexandrie.  Baronius  entend  ce 
passage  de  saint  Mennas  le  Lybien  ;  mais  Joseph  Assémani  l'entend 
du  soldat  qui  fut  martyrisé  sous  Dioclétien. 

Le  corps  de  saint  Mennas,  probablement  le  second,  était  honoré  de 
temps  immémorial  dans  l'abbaye  d'Orval,  au  diocèse  de  Trêves. 

Raissius.  —  Auctuarium  ad  Natalitia  Sanctorum  Belgii,  p.  838. 

Procope.  —  Lib.  i  de  ^dificiis  Justini,  cap.  ix, 

SuRius.  —  Vitae  Sanctorum,  ad  10  nov. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  616  et  seq. 

Voir  une  note  sur  les  deux  saints  Mennas,  dans  le  .Journal  de  Berne, 
Commentarium  in  fastos  Habessinos,  année  1760,  t.  ii,  p.  218.  L'ancien 
calendrier  romain  publié  par  Rosweid  met  en  Scythie  le  martyre  du 
premier  ;  mais  il  est  visible  qu'on  y  a  confondu  avec  la  Scythie  cette 
partie  de  la  Phrygie  où  était  Cotyée. 


536  11    DÉCEMBRE. 


Xr  JOUR  DE  DÉCEMBRE 


LE  PATRIARCHE  JOSEPH,  GOUVERNEUR  DE  L'EGYPTE. 
1635  avant  Jésus-Christ. 

(P.  Boll.  XIV.  184.) 

Le  patriarche  Joseph,  fils  du  patriarche  Jacob,  est  loué  par  le  Saint- 
Esprit  dans  l'Ecriture  pour  les  vertus  admirables  qu'il  a  pratiquées, 
et  il  a  même  été  honoré  d'un  culte  public  dans  l'Eglise  d'Orient. 

Acta  Sanctorum  Boll.  31  oct.,  t.  xiii. 

Martixov,  dans  Revue  du  Monde  catholique,  t.  lxxxii  (april.  1885), 
p.  158-9. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  m,  c.  19,  n.  6  ;  c.  21, 
n.  9  ;  c.  28,  n.  3  et  passim.  Quoique  le  savant  pontife  parle  longuement 
et  à  plusieurs  reprises  du  patriarche  Joseph,  il  ne  cite  rien  touchant  le 
«ulte. 


LES  SAINTS  FUSCIEN,  VICTORIC  ET   GENTIEN, 

MARTYRS    A    AMIENS. 

303. 
(P.  Boll.  XIV.  189.) 

Les  deux  apôtres  de  la  Morinie,  Fuscien  et  Victoric,  étaient  romains 
et  ils  soufTrirent  le  martyre  pour  la  foi  de  Jésus-Christ  le  11  décembre 
l'an  303  ou  environ.  Selon  un  autre  sentiment,  néanmoins,  ce  fut  en 
386  ou  287.  Avec  eux  souffrit  la  mort  pour  la  même  cause  saint  Gen- 
tien  qui  leur  avait  donné  l'hospitalité. 

Saint  Fuscien  est  le  patron  d'une  petite  paroisse  du  diocèse  d'Amiens  ; 
il  l'était  aussi  d'une  importante  abbaye  bénédictine  située  non  loin  de 
la  ville  épiscopale  et  fondée  vers  550,  réformée  en  1105,  Saint-Fuscien- 
aux-Bois-les-Amiens,  Sanctus  Fuscianus  in  Nemore. 

Les  Actes  de  ces  saints  ne  sont  pas  d'une  grande  autorité;  mais  le 
culte  qui  leur  est  rendu  est  très  ancien  et  repose  sur  des  documents 
authentiques. 

Acta  Sanctorum  Boll.' Jun.,  t.  vu,  p.  730-7,  741. 

RuiNART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  42,  45,  éd.  1859. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  789-794. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  621. 

Mabillon.  —  Annales  Benedictini,  lib.  v,  n.  49,  1. 1,  p.  124. 


SAINT   DAMASE,    PAPE.  .187 

Idem.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœc.  iv,  part,  ii,  p.  IS"/. 

Gallia  Christiana,  t.  x,  col.  303. 

Lecointe.  —  Annales  eccles.  Francorum,  ad  an.  555. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  eccl.,  t.  iv.  p.  454. 

Ghesquière.  —  Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  i,  p.  153-170. 

BosgUET.  —  EcclesÎGe  Gallicanip  hist.,  t.  i,  p.  156-lGl. 

Corbleï.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  ii,  p.  299-344, 
t.  i\,  p.  702. 

Messio  (A).  —  Saints  et  martyrs.  Actes  des  SS.  Fuscien,  Victoric  et 
Gentien.  Amiens,  1870.  In-18. 

Salmon  (Ch.).  —  Actes  inédits  des  saints  martyrs  Fuscien,  Victoric, 
et  Gentien.  Amiens,  1861.  In-S^  de  46  p. 

Vies  des  saints  Fuscien  et  Victoric,  apôtres  de  la  Morinie  et  de  la 
Picardie,  et  Gentien,  leur  hôte,  martyrs,  et  de  saint  Evrols,  premier 
abbé  de  Saint-Fuscien-aux-Bois.  Amiens,  1853.  In-18. 

Nota.  —  Les  anciens  martyrologes  présentent  des  variantes  pour  les 
noms  des  trois  saints  martyrs,  ce  qui  n'a  rien  d'extraordinaire  :  mais 
plusieurs  leur  donnent  des  compagnons  dont  ne  parlent  pas  les  moder- 
nes :  ce  ?ont  sainte  Marie,  saint  Zosime  et  autres. 


SAINT  DAMASE,   PAPE. 
384. 

(P.  Boll.  XIV.  197.) 

Saint  Damase,  Damasiis,  naquit  à  Rome  d'un  père  qui  était  clerc  et 
qui  fut  ensuite  ordonné  prêtre.  Il  était  prêtre  à  Saint-Laurent  de  Ptome 
en  304.  Au  mois  de  septembre  366  il  fut  élu  et  fut  sacré  dans  l'église  du 
Latran  le  V^  octobre.  Il  fut  le  trente -septièn-^.e  pape.  Il  mourut  le  10  dé- 
cembre 380.  Sa  fête  est  fixée  au  jour  suivant. 

Le  corps  de  saint  Damase  repose  sous  le  maitre-autel,  dans  l'église 
de  Saint-Laurent  m  Damaso,  et  selon  une  tradition  romaine  cette 
église  a  été  construite  sur  le  lieu  qu'occupait  la  maison  de  son  père. 
Son  chef  est  dans  la  basilique  Vaticane.  On  voit  encore  à  Sainte-Agnès- 
hors-les-murs,  à  Saint-Sébastien,  aux  Quatre-Couronnés  des  inscrip- 
tions composées  par  saint  Damase  en  l'honneur  des  saints  martyrs. 
Les  découvertes  récentes  dans  les  catacombes  ont  fait  retrouver  beau- 
coup de  vers  du  saint  pontife  composés  dans  le  but  d'honorer  les 
athlètes  de  Jésus-Christ.  Il  a  été  constaté  que  saint  Damase  s'était 
servi  pour  faire  graver  ses  inscriptions  de  caractères  particulière- 
ment élégants  et  qui  porteront  désormais  son  nom.  Le  lapicide  dont 
il  se  servait  nous  est  connu. 

En  1884.  revenait  le  quinzième  centenaire  du  pape  saint  Damase  et 
on  lisait  à  ce  sujet  dans  un  journal  catholique  les  détails  suivants  : 

«  Des  fêtes  solennelles  ont  lieu  depuis  trois  jours  pour  le  15^  cente- 


538  11    DÉCEMBRE. 

naire  de  la  mort  du  pape  saint  Damase,  dans  la  basilique  de  Saint- 
Laurent  in  Damaso^  qui  s'élève  sur  l'emplacement  de  la  maison  du 
saint  Pontife.  L'affluence  des  fidèles  est  considérable.  L'ambassade 
d'Espagne  est  officiellement  représentée,  pour  honorer  la  mémoire  du 
grand  pape  espagnol.  Les  cérémonies  sont  faites  aux  frais  de  S.  S. 
Léon  XIII  et  du  Chapitre  de  Saint-Laurent  in  Damaso. 

«  Le  21  et  le  22  décembre,  la  Société  d'archéologie  chrétienne  de  Rome 
a  tenu  des  séances  solennelles;  elles  ont  été  consacrées  tout  entières  à 
saint  Damase,  dont  Rome  célébrait  le  quinzième  centenaire. 

fl  On  sait  que  saint  Damase  a  composé  un  grand  nombre  d'inscriptions 
très  précieuses  pour  l'histoire  de  l'Eglise.  Dans  les  séances  dont  nous 
parlons,  le  savant  M.  de  Rossi  adonné  lecture  d'une  dissertation  expli- 
quant entre  autres  choses  par  quels  moyens  la  critique  peut  arriver  à 
discerner  les  inscriptions  authentiques  de  saint  Damase  ;  ces  moyens 
sont  :  le  témoignage  de  l'auteur,  le  style  et  la  calligraphie  : 

«  La  plupart  du  temps,  saint  Damase  a  soin  d'indiquer  qu'il  est  lui- 
même  l'auteur  de  l'inscription.  C'est  ainsi  qu'à  la  suite  de  celle  relative 
à  saint  Eusèbe,  nous  \\?,on^:  Damasus  Episcopus  fecit.Vi  oh&evYecQitQ 
coutume  non  seulement  dans  les  compositions  épigraphiques  destinées 
aux  sépulcres  des  martyrs,  mais  dans  celles  mêmes  qui  devaient  ser 
vir  de  préface  :  Niinc  Damasi  monitis  mires  prsshete  benignas,  est-il  dit 
dans  le  court  morceau  placé  par  saint  Damase  en  tête  du  livre  des 
Psaumes.  On  voit  qu'ici  la  signature  de  l'auteur  fait  corps  avec  l'ins- 
cription et  se  produit  sous  nne  forme  oratoire.  Il  en  est  ainsi  dans  la 
plupart  des  cas. 

«  Le  style  de  saint  Damase  lui  appartient  en  propre,  et  comme  il  se 
compose  d'une  assez  courte  série  d'hémistiches  qui  reviennent  à  peu 
près  toujours  dans  le  même  ordre  et  dans  les  mêmes  termes,  l'on  en 
acquiert  sans  peine  la  clef. 

c  Mais  ce  qui,  dans  les  inscriptions  damasiennes,  défie  par-dessus 
tout  Timitation,  c'est  la  calligraphie.  Nous  savons  le  nom  du  graveur 
de  saint  Damase  :  il  s'appelait  Dionysins  Fiaius  Philocalus.  Souverai- 
nement habile  dans  son  art  et  célèbre  dès  le  pontificat  de  Libère,  il 
avait  mérité  que  saint  Damase  fixât  son  choix  sur  lui  pour  confier  au 
marbre  les  suaves  poésies  que  lui  dictait  la  religion  des  saints  martyrs. 
Le  fameux  manuscrit  de  Virgile  conservé  à  la  bibliothèque  Vaticane 
offre  des  lettres  basses  et  carrées  dont  Philocalus  put  s'inspirer  dans 
la  création  de  ses  propres  caractères  ;  mais  il  dépassa  son  modèle,  en 
imaginant  de  menus  détails  calligraphiques  d'un  goût  exquis,  dont  on 
ne  trouve  aucun  autre  exemple.  Quand,  après  le  sac  de  Rome  par  Viti- 
ges,  le  pape  Vigile  entreprit  la  restauration  des  inscriptions  damasien- 
nes brisées  dans  les  catacombes  par  les  Goths,  l'artiste  qu'il  employa 
prit  à  tâche  de  reproduire  de  son  mieux  jusqu'à  l'aspect  des  caractères 
et  des  lignes  ;  mais  qu'il  est  resté  loin  des  originaux  de  Philocalus  I  II 
est  facile  de  s'en  convaincre,  en  comparant  entre  elles  l'inscription 
originale  de  saint  Eusèbe,  dont  on  a  retrouvé  les  débris  et  la  restitution 
qui  en  fut  faite  sous  Vigile.  » 


i 


SAINT   DANIEL   DK   MAltATUA,    STYIJTE.  539 

«  M.  de  Rossi  s'est  occupé  encore  des  sources  où  saint  Damase  a  puisé 
les  notions  historiques  consacréespar  ses  inscriptions.  Pour  les  martyrs 
anciens,  il  avait  et  les  récits  de  la  tradition  et  les  archives  de  l'Eglise 
romaine  ;  quant  aux  héros  des  dernières  persécutions,  de  celle  do  Dio- 
clétlen  en  particulier,  les  contemporains  avaient  pu  l'instruire  eux-mê- 
mes de  ce  qu'ils  avaient  vu  de  leurs  yeux.  » 

Saint  Damase  est  patron  de  la  ville  de  Guimaraens  en  Portugal  qui 
prétend  être  la  patrie  de  cet  illustre  pape  et  du  roi  Alphonse  P'". 

Dans  les  plus  anciens  sacramentaires  romains,  saint  Damase  a  une 
messe  propre  pour  le  jour  de  sa  fête.  11  a  composé  lui-même  un 
sacramentaire. 

Les  sources  pour  la  Vie  de  saint  Damase  sont  ses  œuvres,  les  écrits 
de  saint  Jérôme,  de  Rufin  et  le  Liber  Pontificalis. 

Antoine  Morenda  fit  imprimer  une  édition  des  œuvres  de  saint  Da- 
mase à  Rome  en  1754,  in-fol.  Les  découvertes  modernes  ont  beaucoup 
ajouté  à  ce  recueil . 

Saint  Jérôme.  —  De  scriptoribus  eccles.,  c.  103.  Dans  Aubert  Le  Mire, 
Bibliot.  eccles.,  p.  30  et  144. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  735-7. 

Patrologia  latina,  t.  xiii,  col.  82  et  seq  ;  t.  clxiv,  col.  709-794. 

Maxima  Bibl.  Yet.  Patr.  Lugd.,  t.  v,  p.  652  et  seq. 

Galland.  —  Bibl.  Yet.  Patr.,  t.  vu,  p.  4C1  et  seq. 

Jaffé.  —  Regesta  Pontificum  Rcmanorum,  p.  37-40,  2*=  éd. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  G20-1. 

Analecta  juris  pontilicii,  xxiye  série  (1885),  col.  644-5. 

Rossi  (J. -B.de).  —  Inscriptiones  christianse  urbis  Romfe,t.  ii,  p.  100, 
n.  17. 

Idem.  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1881,  p.  5,  52  et  suiv.  ; 
1883,  p.  65  et  suiv. 

CouRET.  —  De  S.  Damasi  carminibus.  Parisiis,  1869. 

GuÉRANGER  (Dom).  —  lustitutious  liturgiques,  1. 1,  p.  103,  2'  éd.  (1885.) 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  540. 


SAINT  DANIEL   DE  MARATHA, 

STYLITE    A    CONSTANTINOPLE. 

Vers  494. 

(P.  Bùll.   XIV.  201.) 

Saint  Daniel  surnommé  le  Stylite,  né  à  Maratha  dans  la  Syrie  Eu- 
phratane  vers  l'an  405,  mourut  près  de  Constantinople  où  il  vivait  en 
pénitent  public  le  11  décembre  vers  l'année  494. 

Sa  vie  extraordinaire  frappa  tous  les  esprits  et  sa  Vie  fut  écrite  avec 
beaucoup  d'exactitude  dans  le  vi"  siècle.  Saint  Jean  Damascène  la  cite.  Il 
se  rencontre  quelques  altérations  dans  la  même  Vie  donnée  par  Siméon 


540  12  DÉCEMBRE. 

Métaphraste  et  Surius.  Théodore  Lecteur,  Evagre,  Théophane  parlent 
de  ce  saint  ainsi  que  Falconius  dans  ses  «  Ephemerides  grœco-mos- 
chas  »,  p.  43. 

Acta  Sanctornni  Boll.  Juu.,  t.  vu,  p.  736-7. 

GiORGi.  —  Martyrologiuin  Adonis,  p.  6'20-l. 

Martixoy.  — -  Annus  ecciesiasticus  gmeco-slavus  (1864),  p.  305. 

Surius.  —  Vitœ  Sauctorum  (1618),  t.  xii,  p.  219. 

Patrologia  grœca,  t.  cxvi,  col.  969-1038. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  789-764. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  xvi,  p.  437-452,  779- 
780. 


XIP  JOUR  DE   DÉCEMBRE 


SAINTE  ABRE,  VIERGE  A  POITIERS. 
Vers  361. 

(P.  Boll.  XIV.  205.) 

Sainte  Ahre,  Abra,  Apra,  fille  de  saint  Hilaire,  évêque  de  Poitiers, 
lequel  lui  persuada  de  consacrer  à  Dieu  sa  virginité. 
Cette  sainte  vierge  est  ordinairement  représentée  avec  son  père. 
Nous  connaissons  sainte  Abre  surtout  par  les  écrits  de  saint  Hilaire. 
Chamard  (Dom  François). — Origines  de  l'Eglise  de  Poitiers,  p.  367-377. 
Officia  propria  ad  usum  diœcesis  Pictaviensis  (1856),  au  12  décembre. 
Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  455. 


SAINT  CORENTIN,  PREMIER  ÉVÊQUE  DE  QUIMPER. 

Vers  550. 

(P.  Boll.   XIV.  208.) 

Saint  Corentin,  Chorentinus,  naquit  dans  la  Cornouaille  vers  l'an 
460  ;  déjà  prêtre,  il  se  fit  ermite  à  Plomodiern,  dans  les  environs  de 
Chàteaulin  et  du  Ménez-Hom,  vers  l'an  490  ;  ses  premières  relations 
avec  le  roi  Grallon  commencèrent  vers  l'an  495  ;  il  visita  le  célèbre 
ermite  Primel  vers  la  même  époque,  fut  ordonné  évêque  de  Quimper 
vers  l'an  500  et  mourut  vers  550. 

Saint  Corentin  est  le  patron  de  la  ville  de  Quimper. 

Dans  les  ouvrages  d'art_,  saint  Corentin  est  caractérisé  par  une  fon- 
taine, un  poisson  et  le  plus  souvent  il  fait  partie  du  groupe  des  sept 
fondateurs  des  Eglises  armoricaines. 


SAINTE   ADÉLAÏDE,    IMl'EUATiaCE    D.VLLEMACiNE,    VEUVE.  541 

Une  Vie  de  saint  Corentin,  écrite  au  ix*  siècle,  vient  d'être  publiée 
avec  notes,  éclaircissements  et  traduction  par  Dom  François  Plaine, 
bénédictin  de  la  congrégation  de  France.  Quimper,  1886.  In-8°,  76  p. 

[Machallaéh].  —  De  l'authenticité  d'une  relique  insigne  de  saint 
Corentin.  —  Rapport  présenté  à  Mgr  Nouvel,  évêque  de  Quimper  et 
de  Léon.  —  Br.  in-4°  de  4-1  p.  et  1  pi.  —  Quimper,  Ur.  Kerangal,  1885. 
Les  reliques  de  saint  Corentin  furent  inhumées  dans  sa  cathédrale 
au  ve  siècle.  Elles  furent  remises  entre  les  mains  de  Hugues  Capet, 
pour  éviter  les  ravages  des  Normands.  Enfin,  elles  furent  confiées 
aux  moines  de  Marmoutier,  près  de  Tours.  Les  moines  consentirent, 
en  1623,  à  céder  à  Guillaume  le  Prestre  de  Lézonnet,  évêque  de  Quim- 
per, l'humérus  de  l'un  des  bras  de  l'apôtre  de  la  Basse-Bretagne,  qui, 
pendant  un  laps  de  deux  cents  ans,  c'est-à-dire  jusqu'en  1824,  occupa 
dans  la  cathédrale  la  place  d'honneur  que  lui  assignait  la  vénération 
des  fidèles.  Avant  de  disparaître  en  1824,  cette  grande  relique  avait 
subi  une  éclipse  de  deux  ans,  (!e  1793  à  1795.  Elle  fut  dérobée  et  cachée 
avec  sa  châsse  et  la  relique  dite  de  Trois  gouttes  de  sang  dans  le  pres- 
bytère d'Ergué  Armel,  chez  un  prêtre  assermenté.  Après  la  Terreur 
les  deux  reliques  furent  replacées  en  leur  lieu.  Retirées  en  1824  à 
l'occasion  des  grands  travaux  exécutés  dans  le  chœur  de  la  cathédrale, 
elles  subirent  un  exil  de  soixante  ans.  Désormais  toutes  les  pièces 
les  plus  authentiques  sont  retrouvées  et  la  sainte  relique  jouira  des 
honneurs  auxquels  elle  a  droit. 

Séxet  de  Bécourt,  dans  Bulletin  de  la  Société  archéologique  du 
Finistère,  1885,  8'=  livr. 

Le  Men.  —  Monographie  de  la  cathédrale  de  Quimper. 

Revue  de  l'Art  chrétien,  1886,  p.  118-9. 

GoxoN.  —  Vitse  Patrum  Occidentis  (1625).  In-fol.,  p.  27. 

Legrand  (le  P.  Albert).  —  Vies  des  saints  de  la  Bretagne  armo- 
rique  (1837),  p.  798-806. 

LoBiNEAU.  —  Vies  des  saints  de  Bretagne  (1836),  1. 1,  p.  32-39. 

Maunoir  (Julian).  —  Vita  santi  Corentini,  Amerotici.  Corisopiti, 
1685,  in-12;  ibid.  1825,  in-12. 


SAINTE  ADÉLAÏDE, 

IMPÉRATRICE   d'aLLEMAGXE,   VEUVE. 

999. 

(P.  Boll.  iiv.  210.) 

Sainte  Adélaïde,  Adeleidis,  fille  de  Rodolphe  II,  de  Bourgogne,  naquit 
en  931,  épousa  Lothaire  II,  roi  dTtalie,  en  947  ;  puis  étant  devenue  veuve 
elle  épousa  Othon  pr  roi  de  Germanie  vers  la  fin  de  décembre  de  951, 
elle  fut  proclamée  impératrice  en  962  et  devint  veuve  de  nouveau  en 
973.  Elle  gouverna  l'empire  durant  la  minorité  de  son  fils  Othon  III, 


542  12   DÉCEMBRE. 

puis  se  retira  clans  un  monastère  de  l'ordre  de  saint-Benoît  à  Seltz  où 
elle  mourut  le  16  décembre  de  l'année  999. 

La  Vie  de  sainte  Adélaïde  a  été  écrite  par  saint  Odilon,  abbé  de  Cluny. 
qui  fut  son  directeur  pendant  toute  sa  vie.  Il  existe  une  histoire  des 
miracles  qu'elle  a  opérés  ;  cette  histoire  est  anonyme,  mais  très  digne  de 
foi. 

Leibnitz.  —  Collectio  scriptorum  Brunswicensium,  t.  vi,  p.  262-276. 

Acta  Sanctorum  BoU.  Jun.,  t.  vu,  p.  748. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  810  ;  t.  cxlil. 

Méxard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  107. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Yies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  411-451. 

NiLiNSE.  —  Vie  de  sainte  Adélaïde,  impératrice.  —  Episode  de  l'his- 
toire du  x«  siècle,  tiré  de  saint  Olidon,  par  M.  de  Nilinse.  Paris  et  Lyon. 
Périsse,  1847.  In-18. 

HuxKLER.  —  Vie  de  sainte  Adélaïde,  impératrice  d'Allemagne,  par 
l'abbé  H...  Paris,  Gaume,  1858.  In-18. 

BuRGEXER.  —  Helvetia  sacra,  t.  i,  p.  13  et  seq. 

Murer.  —  Helvetia  sancta,  p.  235. 

Gexoud  (J.).  —  Les  saints  de  la  Suisse  française,  t.  ii,  p.  1-26. 

Carutti.  dans  Archivo  storico  italiano,  t.  x,  fasc.  5^.  Travail  appro- 
fondi sur  la  généalogie  de  sainte  Adélaïde  et  toute  l'histoire  de  sa  famille. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  22. 

JSfota.  —  Les  diocèses  de  Lausanne  et  de  Bàle  récitent  un  office 
propre  pour  sainte  Adélaïde. 


LE  BIENHEUREUX  GUY  DE  BOURGOGNE, 

pape  sous  le  nom  de  CALLIXTE  II. 

1124. 

(P.  BolL  XIV.  227.) 

Guy,  Guido,  fils  de  Guillaume  le  Grand,  comte  de  Bourgogne,  oncle 
d'Adélaïde,  reine  de  France,  épouse  de  Louis  VI,  naquit  à  Quingey 
et  devint  archevêque  de  Vienne  en  1088.  Il  fut  élu  pape  dans  l'abbaye 
de  Cluny,  le  2  février  1119,  et  se  fit  couronner  à  Vienne  le  9  du  même 
mois,  qui  était  le  dimanche  de  Quinquagésime.  Callixte  tint  plusieurs 
conciles  en  France  durant  un  peu  plus  d'un  an  qu'il  y  séjourna  encore. 

Il  s'achemina  ensuite  vers  Rome  et  y  arriva  le  3  juin  1120.  L'antipape 
Ijourdin  en  était  sorti  et  s'était  réfugié  à  Sutri.  Il  fut  pris  et  renfermé 
-lans  l'abbaye  de  la  Cava,  en  1121.  L'année  suivante  Callixte  acheva  de 
rendre  la  paix  à  l'Eglise,  en  ratifiant,  le  23  septembre,  le  traité  conclu 
ie 8  entre  ses  députés  et  l'empereur  Henri  V  dans  l'assemblée  de  Worms. 
Ce  fut  la  fin  de  la  querelle  des  investitures.  L'an  1123,  Callixte  tint  le 
premier  concile  général  du  Latran,  et  mourut  l'année  suivante  1124,  le 
12  ou  le  13  de  décembre.  Il  avait  fondé  l'abbaye  de  Bonnevaux,  au 


SAINT    GAUSBEUT,    KVÈQUE  ;   NOTRE-DAME   DE   GUADALUPE.  543 

diocèse  de  Vienne,  de  l'ordre  de  Citeaux,  et  à  Rome  il  avait  rebâti 
r(.\.rlise  de  Saint-Pierre  qu'il  avait  de  plus  enrichie  de  dons  magnifiques. 
I  )a  lui  attribue  [ilusieurs  écrits  à  la  gloire  de  saint  Jacques  le  Majeur. 

Pandolphe  d'Alatri  et  le  pape  Victor  III  ont  laissé  des  documents  du 
i»lus  grand  prix  pour  l'histoire  du  bienheureux  Callixte  II. 

Wateuich.  —  Pontificum  Uomanorum  Vitœ  (1862),  t.  ir.  p.  r)l7.53,j. 

Patrologia  latina,  t.  clxiii,  col.  1093-1334. 

•Taffé.  —  Regesta  Pontificum  Romanorum,  p.  780-821. 

Robert  (Ulysse).  —  Etude  sur  les  Actes  du  pape  Callixte  II,  dans 
Vnalecta  juris  pontificii  (.1873;,  ii"^  série.  Paris,  1874,  in-8°. 

Gallia  Christiana,  t.  xvi,  col.  207  etpassim. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  378. 


SAINT  GAUSBERT,  ÉVÊQUE  DE  CAHORS. 
Vers  995. 

(p.  Boll.  XIV.  234.) 

Suint  Gausbert,  Gausbertus,  lut  placé  indubitablement  à  la  tète  de 
l'Eglise  de  Cahors  eu  l'année  990.  Il  fut  très  assidu  à  remplir  tous  les 
devoirs  de  la  charge  pastorale  et  en  particulier  à  la  visite  des  différentes 
parties  de  son  diocèse.  Il  dota  une  église  dédiée  en  l'honneur  de  la  sainte 
Vierge,  nommée  aujourd'hui  la  Chapelle  du  Reclus  et  dans  laquelle 
était  inhumée  une  sainte  nommée  Charité,  c  in  qua  S.  Karitas  humata 
quiescit.  » 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  125.  Instrumenta,  p.  28  et  29. 

D'AcHERY.  —  Spicilegium,  t.  viii. 


XOTRE-DAMK  DE  (iUADALUPi:, 

EN    ESPAGNE   ET   EN   .AMÉRIQUE. 

1531. 

(P.  Bull.  XIV.  234.) 

P^iimi  les  images  de  la  très  sainte  Vierge  que  la  tradition  attribue  à 
saint  Luc,  la  plus  célèbre,  sans  contredit,  est  celle  qui  en  590,  sous  le 
■,>ontificat  de  saint  Grégoire  le  Grand,  délivra  Rome  de  la  peste.  Le 
>aint  Pontife  la  donna  à  saint  Herménégilde  qui  la  plaça  dans  une 
église  de  Séville,  où  elle  resta  jusqu'en  715.  A  cette  époque,  craignant 
les  violences  et  les  profanations  des  Maures  mahométans,  des  prêtres 
l'emportèrent  en  secret  et  la  cachèrent  dans  les  sierras  de  Villuercas 
jtrès  du  Rio  de  Guadalupe.  En  1323  un  berger  de  Cacérès  eut  révéla- 
tion du  lieu  où  était  Timage  de  la  Vierge  et  l'on  fit  des  fouilles  pour  h; 


544  12   DÉCEMBUE. 

retrouver.  Elles  ne  furent  ni  longues  ni  difficiles,  on  la  trouva  à  l'endroit 
indiqué  ;  on  lui  bâtit  un  temple  magnifique  sur  le  lieu  môme  où  elle 
avait  reposé  si  longtemps  inconnue,  et  des  miracles  innombrables  y 
attestent  encore  aujourd'hui  la  bonté  aussi  bien  que  la  puissance  de 
la  Reine  du  ciel. 

L'image  miraculeuse  est  une  statue  en  bois  qui  s'est  toujours  conser- 
vée à  l'abri  de  toute  détérioration,  ainsi  que  les  vêtements  qui  la  recou- 
vrent et  qui  la  couvraient  déjà  dans  l'oratoire  du  pape  saint  Grégoire.  A 
plusieurs  reprises  on  a  constaté  que  les  traits  du  visage  s'animaient 
dans  les  circonstances  les  plus  importantes  pour  TEglise.  Une  beauté, 
un  éclat  de  visage  qui  ne  se  retrouve  dans  aucune  autre  statue  sont  un 
sûr  garant  de  la  fidélité  de  la  tradition. 

Une  copie  fidèle  de  cette  statue,  nommée  Grégorienne,  est  vénérée  à 
Koden  en  Pologne. 

Telle  est  en  substance  l'histoire  du  célèbre  pèlerinage  de  Notre-Dame 
de  Guadalupe  dens  la  Vieille-Castille  en  Espagne.  Il  en  existe  un 
second  situé  près  de  Mexico,  en  Amérique.  L'origine  de  ce  dernier  est 
aussi  merveilleuse.  On  y  révère  une  image  de  la  très  sainte  Vierge  qui, 
le  12  décembre  1431,  apparut  miraculeusement  sur  le  grossier  manteau 
d'un  pauvre  Indien  nommé  Juan  Diego.  Elle  se  conserve  dans  une  église 
splendide  élevée  en  l'honneur  de  Marie  sur  la  colline  de  Tepeyacac  près 
de  Mexico,  au  lieu  même  que  la  Mère  de  Dieu  avait  désigné.  Notre-Dame 
y  est  représentée  sous  le  type  immortalisé  par  les  apparitions  de  la 
grotte  de  Lourdes  :  l'Immaculée  Conception.  Elle  a  voulu  y  être  honorée 
sous  le  vocable  de  Santa  Maria  Virgen  de  Guadalupe.  Il  y  avait  en  effet 
une  complète  ressemblance  entre  cette  image  et  une  statue  érigée  en 
1499  dans  l'église  de  Notre-Dame  de  Guadalupe  en  Espagne  par  le 
prieur  Pierre  de  Vidanéa. 

Les  miracles  les  mieux  constatés  ont  été  aussi  très  nombreux  dans  le 
sanctuaire  mexicain. 

Un  troisième  sanctuaire  se  glorifie  encore  du  nom  de  Notre-Dame  de 
Guadalupe  ;  il  est  situé  dans  notre  colonie  des  Antilles  à  douze  lieues 
de  l'Ile  de  la  Dominique.  Il  a  été,  au  moins  dans  le  principe,  très  fréquenté 
par  les  premiers  colons. 

ZiMMER.  —  Histoire  de  Notre-Dame  de  Guadalupe,  avec  deux  gra- 
vures, par  l'abbé  J.  Z...,  chanoine  de  la  Guadalupe.  Paris,  1881.  1  vol. 
in-12. 


SAINTE   LUCIE,    VIERGE   ET   MARTYRE.  545 


XIIP  JOUR  DE  DÉCEMBRE 


SAINTE  LUCIE  OU  LUCE,  VIERGE  ET  MARTYRE, 

A  SYRACUSE,   EN   SICILE. 

303. 

(P.  Bolh  XIV.  238.) 

Sainte  Lucie,  Litcia,  souffrit  le  martyre  à  Syracuse  sa  patrie  en 
l'année  303,  d'autres  disent  en  298  et  d'autres  en  304  ou  305. 

Le  récit  de  sa  Passion  qui  nous  a  été  transmis  n'est  point  pur  d'alté- 
ration, mais  la  trame  du  fait  est  vraie  et  le  culte  rendu  à  sainte  Lucie 
est  très  ancien  et  très  répandu  dans  l'Eglise.  Dans  la  seule  ville  de 
Rome  il  y  a  quatre  églises  dédiées  sous  son  invocation  et  au  jour  de  la 
fête  le  Sénat  doit  offrir  tous  les  quatre  ans  un  calice  et  quatre  torches 
dans  deux  de  ces  sanctuaires.  Le  nom  de  sainte  Lucie  est  inscrit  au 
canon  de  la  messe  et  le  Sacramentaire  de  saint  Grégoire  contient  une 
collecte  propre  pour  sa  fête.  L'Antiphonaire  du  même  pape  offre  les 
antiennes  que  l'Eglise  romaine  chante  encore  aujourd'hui.  Saint 
Adelme,  abbé  de  Malmesbury  en  675,  évêque  de  Sherborne  en  705, 
mort  le  25  mai  709,  dans  une  lettre  aux  religieuses  du  monastère  de 
Berkin  sur  la  pureté  virginale,  cite  parmi  les  vierges  les  plus  célèbres, 
Lucie  de  Syracuse.  Les  martyrologes  de  Bède,  d'Usuard,  d'Adon,  de 
Wandelbert,  de  Raban-Maur,  ont  été  rédigés  d'après  les  Actes  que 
nous  avons  encore.  Néanmoins  ces  Actes  ont  été  altérés  et  voilà  pour- 
quoi on  ne  les  trouve  pas  dans  les  Actes  sincères. 

Tauromexitani.  —  Acta  sincera  s.  Luciae  V.  M.  ex  optimo  codice 
graeco  nunc  primum  sedita  et  illustrata.  Palermis,  1662.  ln-i°. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  740. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  798-802. 

Giorgi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  623. 

RuiNART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  p.  634,  éd.  1859. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  martyrs,  p.  20  et  25. 

Analecta  juris  pontificii,  xxiVï  série  (1885),  col.  645. 

Canisius-Basxage.  —  Lectiones  antiquae,  t.  i,  p.  709-754. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1423-4, 

Beaugraxd.  —  Sainte  Lucie,  vierge  et  martyre  de  Syracuse,  sa  Vie, 
son  martyre,  ses  reliques  et  son  culte.  Paris,  1883,  in-8°. 

Nota.  —  Il  ne  faut  pas  confondre  avec  sainte  Lucie,  vierge  et  martyre, 
la  sainte  veuve  Lucina  sur  laquelle  on  trouvera  des  renseignements 
dans  Tillemont,  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  iv,  p.  554-561,  758-9, 
et  Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  v,  p.  533-5. 


Svr.  AUX  Vies  dus  SAI^TS.  —  Tome  III.  35 


546  13   DÉCEMBRE, 


SAINT  JOSSE  OU  JUDOCE,  PRINCE  DE  BRETAGNE, 

ERMITE  EN  PONTHIEU. 

669. 

(P.  Boll.  XIV.  242.) 

Saiiii  Josse,  Judocus,  fils  de  Judhael  roi  de  Domnonée  en  la  Bretagne 
armorique,  se  retira  dans  un  ermitage  de  Ponthieu  en  643  et  y  vécut 
dans  la  pénitence  jusqu'au  13  décembre  669  qui  fut  la  date  de  sa  mort. 
Il  y  eut  une  translation  solennelle  de  son  corps  le  25  juillet  977. 

Saint  Josse  était  prêtre  et  son  calice  fut  conservé  jusqu'au  xvui*^ 
siècle.  Dom  Alontfaucon  en  a  conservé  un  dessin  qui  a  été  reproduit 
de  nos  jours  et  qui  fait  connaître  ce  précieux  joyau. 

Au  lieu  de  l'ermitage  habité  par  saint  Josse  s'éleva  une  importante 
abbaye  del'ordre  de  Saint-Benoit  et  quiprit  le  nom  de  Saint-Josse-sur-Mer. 
Une  petite  ville  s'est  formée  autour  et  elle  reconnaît  toujours  pour  pa- 
tron le  saint  solitaire  armoricain.  Une  autre  abbaye,  plus  importante 
encore,  de  l'ordre  de  Prémontré,  fut  érigée  sous  le  même  patronage  et 
dans  le  diocèse  d'Amiens,  Saint-Josse-au-Bois.  Une  paroisse  de  Paris, 
Javarin,  le  Ponthieu,  Ravinsburg  le  reconnaisent  pour  leur  patron  et 
on  l'invoque  contre  l'incendie  des  récoltes. 

La  Vie  de  saint  Josse  a  été  écrite  au  commencement  du  viii'^  siècle, 
vers  710,  suivant  Cave. 

Orderic  Vital.  —  Historia  ecclesiastica,  lib.  m. 

Mabillon. —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sa3c.  ii,  p.  565-6. 

Gallia  Christiana,  t.  x,  col.  1.33  et  1291. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  741-2. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  798-802. 

Ménard  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  106. 

Revue  de  l'Art  chrétien,  1885,  p.  437  et  suiv.  (Cfr.  t.  iv,  p.  622.) 

SuRius.  —  Vitse  Sanctorum  (1618),  t.  xii,  p.  253-5. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1307-8. 


SAINT  AUBERT,  ÉVÊQUE  DE  CAMBRAI  ET  D'ARRAS. 

668. 

(P.  Boll.  XIV.  247.) 

Saint  Aubert,  Aiitbertus,  fut  sacré  évêque  de  Cambrai  et  d'Arras  le 
21  mars  633.  Il  mourut  le  13  décembre  668. 

Il  était  patron  d'une  grande  abbaye  de  l'ordre  de  Saint-Augustin  dans 
la  ville  de  Cambrai. 

Il  est  toujours  patron  des  boulangers. 


SAINTE   ODILE,    VIEllGE.  547 

Sailli  Fulbert,  évêque  de  Chartres,  a  écrit  une  Vie  de  saint  Aubert. 
GiiEsguiÈRE.  —  Acta  Sanctorum  Delgii  selecta,  t.  m,  p.  529-5y8. 
Sdiuus.  —  Viiœ  Sanctorum  (1618),  t.  xii,  p.  249. 
Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  739-740,742. 
Patrologia  latina,  t.  lxxx,  col.  593  ;  t.  cxxiv,  col.  798-802. 
Gallia  Ciiristiana,  t.  m,  col.  G-7,  153. 
GioiiGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  625. 


SAINTE  ODILE,  VIERGE, 

PREMIÈRE   ABDESSE   DE   HOHENBOURG,    PATRONNE   DE   l'aLSACE, 

DE  l'ordre  de  saint-benoIt. 
690. 

(P.  Boll.  XIV.  252.) 

Sainte  Odile,  Othilia.,  fille  d'un  duc  d'Alsace,  vint  au  monde  privée  de 
la  vue  ;  mais  en  recevant  le  baptême  de  la  main  du  saint  Erard,  évêque 
de  Ratisbonne,  elle  reçut  en  même  temps  le  don  de  la  vue.  Plus  tard 
elle  arracha  par  ses  larmes  continuelles  l'âme  de  son  père  aux  supplices 
du  purgatoire.  Elle  fut  la  première  abbesse  du  monastère  de  Hohen- 
bourg,  dans  le  diocèse  de  Strasbourg,  et  après  sa  mort  cette  abbaye 
devint  très  célèbre  par  le  grand  concours  des  pèlerins  qui  y  venaient  de 
toutes  parts. 

Sainte  Odile  est  patronne  de  la  province  d'Alsace,  de  Hohenbourg  ou 
Odilienberg,  de  Liège  (si  toutefois  il  n'y  a  pas  confusion  avec  sainte 
Odde),  et  l'on  implore  son  secours  avec  efficacité  contre  les  maux  d'yeux. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Ssec.  m,  part,  ii,  p.  486-8  ; 
Ssec.  IV,  part,  ii,  p.  600. 

Gallia  Christiana,  t.  v,  col.  838-9. 

BussiÈRE.  —  Histoire  de  sainte  Odile,  patronne  de  l'Alsace,  par  lebaron 
Marie-Théodore  de  B Paris,  1842.  In-18. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vn,  p.  741-2. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,col.  798-802. 

Grandidier.  —  Histoire  de  l'Eglise  de  Strasbourg,  t.  i,  p.  xlvii,  342 
et  passim. 

Butler-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  415-427. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1662-3. 

Nota.  —  Dans  son  livre  intitulé  :  La  véritable  origine  des  très  illustres 
maisons  d'Alsace,  de  Lorraine  et  d'Autriche,  Jérôme  Vignier,  de  l'Ora- 
toire, prétend  démontrer  les  liens  du  sang  qui  rattachaient  la  maison 
d'Autriche  à  sainte  Odile  et  à  saint  Léon  IX;  mais  Jérôme  Vignier  est 
convaincu  d'avoir  composé  lui-même  une  partie  des  pièces  dont  il  s'est 
servi  et  d'avoir  surpris  la  bonne  foi  de  beaucoup  d'érudits. 

Julien  Havet.  —  Questions  mérovingiennes.  Paris,  Champion,  1885. 
In  -S'^br,  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes,  t.  xlvi  (1885;,  p.  263-9. 


548  13   DÉCEMBRE. 


LE  BIENHEUREUX  PONXE  DE  BALMEY, 

ÊVÊQUE   DE   BELLEY. 

1140. 

(P.  Boll.  XIV.  2G-1.) 

Le  bienheureux  Ponce,  Ponthcs,  fut  d'abord  écolâtre  de  l'Eglise  de 
Lyon.  Il  fonda  en  1116  la  chartreuse  de  Meyriat,  y  embrassa  lui-même 
la  vie  monastique  et  devint  en  1118  premier  prieur  de  cette  maison. 
Il  fut  élu  évêque  de  Belley  en  1121  ;  il  répara  l'église  cathédrale  qui 
est  sous  le  patronage  de  saint  Jean-Baptiste,  et  il  résigna  sa  dignité 
en  1124,  pour  retourner  à  la  chartreuse  de  Meyriat  où  il  mourut  le 
13  décembre  de  l'année  1140. 

Fabricius.  —  Bibliotheca  medii  sévi  (1734),  t.  i,  p.  447. 

GuiCHENON  (Sam.).  —  Histoire  de  Bresse  (1650),  pr.  6. 

Idem.  —  Episcoporum  Bellicensium  séries.  Paris,  1642,  in-4<*. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  xi,  p.  716-7  ;  t.  xiv,  p.  630. 

Depéry  (Jean-Irénée,  évêque  de  Gap).  —  Histoire  hagiographique  du 
diocèse  de  Belley,  3  vol.  in-S^.  Bourg,  1841-5. 

Gallia  Christiana,  t.  xv,  col.  610. 


SAINTE  JEANNE-FRANÇOISE  FRÉMYOT, 
baronne  de  chant al, 

fondatrice  et  première  religieuse  de  la  VISITATION  DE  SAINTE-MARIE. 

1641. 

(P.  Boll.  XIV.  267.) 

Sainte  Jeanne-Françoise  naquit  à  Dijon  en  1572.  Très  jeune  elle  se 
fit  remarquer  par  sa  piété.  Elle  épousa  le  baron  de  Chantai  et  resta 
veuve  encore  jeune  et  renonça  au  monde.  En  1604  elle  connut  saint 
François  de  Sales  et  se  mit  sous  sa  direction.  Après  avoir  établi  ses 
enfants,  elle  entra  en  1610  dans  le  monastère  que  venait  de  fonder 
à  Annecy  saint  François  de  Sales  et  qui  fut  le  berceau  de  l'ordre  de  la 
Visitation,  et  elle  en  devint  la  supérieure.  Elle  mourut  à  Moulins  dans 
le  Bourbonnais,  le  13  décembre  1641.  Sa  fête  est  fixée  au  21  août.  Elle 
fut  canonisée  par  Clément  XIII  en  1767. 

Les  sources  principales  pour  la  Vie  de  sainte  Jeanne-Françoise  sont  : 
la  Bulle  de  canonisation  fort  détaillée  ;  les  procès-verbaux  des  procé- 
dures et  les  dépositions  des  témoins  ;  les  Lettres  écrites  par  la  Sainte  et 
oui  ont  été  publiées  en  1660, 1833  et  dernièrement  dune  manière  plus 
complète  et  plus  exacte. 


SAINTE   ÉLISABETH-ROSE,    ABBESSE  DE   VILLE-CHASSOU.  549 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  10,  n.  4; 
lib.  II,  c.  l'2,  n.  14  ;  c.  15,  n.  1 1  ;  c.  3U,  n.  4  et  passim. 

Hélyot.  —  Histoire  des  Ordres  monastiques,  t.  iv,  p.  373  et  suiv. 

Vie  de  sainte  Jeanne-Françoise  Fremyot  de  Cliantal  et  ses  œuvres, 
publiées  par  les  religieuses  de  la  Visitation  d'Annecy.  Paris,  Pion, 
8  vol.  in-8°.  C'est  la  source  la  plus  sûre  pour  l'histoire  des  origines 
de  la  Visitation  et  de  sa  fondatrice.  Toutes  les  autres  éditions,  celle 
donnée  par  Biaise  en  1820  comme  les  autres,  se  ressentent  du  travail 
qu'avaient  exécuté  les  jansénistes  pour  changer  entièrement  le  carac- 
tère de  la  bienheureuse.  Aussi  dès  le  commencement  les  Visitandines 
protestèrent  contre  ces  falsifications. 

Mémoires  de  la  Mère  de  Chan^y  sur  la  vie  et  les  vertus  de  sainte 
Chantai,  publiés  par  M.  l'abbé  T.  Boulangé,  avec  une  introduction, 
une  notice  sur  la  Mère  de  Chaugy,  des  notes  et  un  appendice.  Paris, 
Sagnier  et  Bray,  1845,  2*^  éd.  In-8'\ 

Vies  des  premières  religieuses  de  la  Visitation  Sainte-Marie,  par  la 
Rév.  Mère  Madeleine-Françoise  de  Changy,  supérieure  du  premier 
monastère  de  l'Ordre,  édition  revue,  corrigée  et  augmentée  d'une  notice 
par  M.  Louis  Veuillot.  Paris,  Julien,  Lanier,  1852.  2  vol.  in-S". 

La  Vie  de  sainte  Jeanne-Françoise  Fremyot  de  Chantai,  par  Emily 
Bowles.  London,  Burns  et  Oates,  1872.  In-8°.  Texte  anglais. 

Les  deux  filles  de  sainte  Chantai  (sic),  Marie-Aymée  de  Rabutin- 
Chantal,  baronne  de  Thorens,  et  Françoise  de  Rabutin-Chantal,  com- 
tesse de  Toulongon  ;  avec  une  lettre  approbative  de  Mgr  Dupanloup, 
évêque  d'Orléans.  Nouv.  édit.  Paris,  Firmin-Didot,  1882.  1  vol.  in-18. 

L'Année  sainte  de  la  Visitation,  12  vol.  gr.  in-8°. 
R  faut  rappeler  pour  mémoire  les  Vies  de  sainte  Jeanne-Françoise 
écrites  par  Henri  de  Maupas  du  Tour,  évêque  du  Puy,  par  Louise  de 
Rabutin,  par  MarsoUier,  chanoine  d'Uzès.  Paris,  1779,  2  vol.  in-12j 
et  enfin  par  M.  l'abbé  Bougault,  vicaire  général  de  Mgr  Dupanloup, 
Vie  dans  laquelle  on  ne  donne  jamais  à  la  sainte  le  nom  qui  lui  ap- 
partient. 


SAINTE  ÉLISABETH-ROSE, 

MONIALE  DE   CHELLES,    FONDATRICE    ET   AJ3BESSE   DE   VTLLE-CHASSOU, 
DE  l'ordre   DE   SAINT-BENOÎT. 

1130. 
(P.  Bull.  XIV.  283.) 

Sainte  Elisabeth,  EUsabetha,  fut  consacrée  à  Dieu  dans  la  grande 
abbaye  de  Chelles,  au  diocèse  de  Paris  ;  puis  elle  chercha  une  vie  plus 
solitaire  et  plus  pénitente  dans  un  lieu  du  diocèse  de  Sens  nommé 
Rosetum,  et  elle  y  fonda  une  abbaye  vers  l'an  1106.  Elle  en  eut  la  con- 
duite jusqu'à  sa  mort  qui  arriva  le  13  décembre  de  l'an  1130.  L'abbaye 


550  14   DÉCEMBRE. 

qui  se  nommait  Ville-Chassou  a  subsisté  jusqu'à  l'époque  de  la  Révo- 
lution. 

Gallia  Christiana.  t.  xii.  col.  189. 


LE  BIENHEUREUX  JEAN  MARINON,  DE  VENISE, 

RELIGIEUX    THÉATIN. 

15G2. 
(P.  Boll.  XIV.  284.) 

Le  B.  Jean  Marinon  naquit  à  Venise  le  25  décembre  1490,  il  fit  ses 
vœux  dans  l'ordre  fondé  par  saint  Gaétan  le  29  mai  1530.  Il  fut  favorisé 
du  don  de  prophétie  et  de  guérison  des  malades.  Il  mourut  à  Naples 
dont  il  avait  refusé  d'être  archevêque,  le  13  décembre  1562. 

Tracy  (le  P.  Bernard  Destult  de).  —  Vie  de  saint  Gaétan  de  Thienne, 
instituteur  des  Clercs  réguliers  théatins,  suivie  de  Notice  sur  le  B.  Ma- 
rinon... Paris,  1774,  in-12. 


XI?  JOUR  DE  DÉCEMBRE 


SAINT  SPIRIDION  DE  CHYPRE,  ÉVÊQUE  ET  CONFESSEUR. 

325  ou  344. 

(P.  Boll.  XIV.  287.) 

Saint  Spiridion,  surnommé  le  Thaumaturge,  fut  évêque  de  Trimithus 
dans  l'ile  de  Chypre.  La  date  de  sa  mort  est  incertaine  ;  les  uns  la  rap- 
portent à  l'année  325,  les  autres  à  344.  De  même  sur  les  anciens  calen- 
driers il  est  placé  tantôt  au  12  tantôt  au  14  décembre. 

Saint  Spiridion  est  patron  de  l'île  de  Corfou  et  son  corps  y  est  conservé 
jusqu'à  ce  jour.  A  Rome,  à  Chiesa  Nuova,  l'un  de  ses  bras  est  conservé 
et  il  est  exposé  le  14  décembre.  Il  est  aussi  patron  d'Oviédo  avec  saint 
Euloge,  et  on  l'invoque  partout  contre  les  dangers  des  inondations. 

Dans  l'iconographie  il  est  caractérisé  par  un  cadavre,  un  poinçon  ou 
un  serpent. 

Théodose,  évêque  de  Paphos,  a  écrit  des  Actes  de  saint  Spiridion, 
mais  nous  le  connaissons  d'ailleurs  d'une  manière  très  authentique  par 
des  historiens  de  premier  ordre. 

RuFiN.  —  Hist.  eccles.,  lib.  i,  c.  5. 

SocRATE.  —  Hist.  eccles.,  lib.  i,  c.  12. 

SozoMÈxE.  —  Hist.  eccles.,  lib.  i,  c.  11. 

S.  Athanase.  —  Apologia,  c.  2. 


SAINT   NICAISE,    ÉVÈQUE   DE   REIMS,    MARTYR.  551 

SuRius.  —  Vitae  Sanctorum  (1618),  t.  xu,  p.  2:32-241. 
SiMÉON  Métaphraste,  claas  Patrologia  grœca,  t.  cxvi,  p.  417-J68. 
AssEMANi  (Jos.).  —  Calendariuni  universale,  12  dec,  p.  453. 
Acta  Sanctorum  BoU.  Jiin.,  t.  vu,  p.  742. 

GiORGi.  —  Martyrologiimi  Adonis,  p.  025-6.  Cet  auteur  place  la  mort 
de  saint  Spiridion  en  l'an  350. 
TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  vu,  p.  242-7,  693-4. 
BuTLER-GoDESCARD.  —  Vios  dos  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  426-430. 
Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  2122. 


SAINT  NICAISE,  EVEQUE  DE  REIMS,  MARTYR. 

407. 

(P.  Boll.  XIV.  292.) 

Saint  Nicaise,  Nicasius,  devint  évèque  de  Reims  en  l'an  400  et  mourut 
de  la  main  des  barbares  qui  envahirent  les  Gaules  le  14  décembre  de 
l'an  407.  Selon  la  tradition  constante,  saint  Nicaise  avait  construit  une 
nouvelle  cathédrale  sous  le  vocable  de  Notre-Dame. 

Lui-même  est  l'un  des  patrons  de  la  ville  de  Reims  et  avant  la  Révo- 
lution il  y  avait  dans  la  même  ville  une  importante  abbaye  de  l'ordre 
de  Saint-Benoit  qui  était  sous  son  patronage.  Primitivement  la  basilique 
de  Saint-Nicaise  portait  le  nom  de  saint  Agricole  martyr,  puis  de  saint 
Jovinien,  préfet  des  Gaules  et  martyr  vers  l'an  340. 

Dans  les  représentations  figurées  par  la  sculpture  ou  la  peinture  saint 
Nicaise  est  représenté  avec  une  église  dans  la  main  pour  signifier  le 
temple  construit  par  lui,  ou  avec  la  tète  coupée  pour  rappeler  le  supplice 
qu'il  souffrit  selon  la  tradition,  ou  enfin  en  groupe  avec  sainte  Eutropie, 
Eutropia,  sa  sœur,  qui  fut  tuée  en  même  temps  que  lui  par  les  barba- 
res. Dans  le  trésor  de  l'église  de  Tournus  se  trouve  un  diptyque  remar- 
quable ou  saint  Nicaise  est  représenté  accompagné  de  saint  Florent,  son 
diacre,  et  de  saint  Joconde,  son  lecteur,  qui  endurèrent  le  martyre  dans 
les  mêmes  circonstances. 

Plusieurs  martyrologes  anciens,  mais  pas  des  plus  anciens,  ajoutent 
qu'une  grande  partie  de  la  population  de  Reims  périt  en  même  temps 
que  son  évêque  et  pour  la  même  cause. 

Il  existe  plusieurs  Actes  du  martxTe  de  saint  Nicaise  ;  ceux  qui  ont  été 
publiés  par  Surius  sont  antérieurs  à  Hincmar  et  cependant  n'ont  pas 
une  grande  valeur. 

Flodoard.  — Hist.  eccles.  Remensis,  lib.  i,  c.  6. 

Sue: us.  —  Vit^  Sanctorum  (1618),  t.  xii,  p.  264-7. 

Galiia  Christiana,  t.  ix,  col.  6-9,  209. 

Marlot.  —  Metropolitensis  Remensis  Ecclesige  historia,  t.  i,  p.  114 
et  seq.,  lib.  i,  c.  33  et  34. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  743-4. 


552  14  DÉCEMBRE. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  6'26. 

RuiNART.  —  Historia  persecutionis  Wandalicœ;  part,  ir,  c.  1,  n.  6. 

Analecta  Bollandiana,  t.  i,  p.  G09-G14.  Passio  sanctiNichasiiepiscopi 
cum  sociis  suis  ;  et  p.  487,  n.  5  ;  502,  n.  62. 

Cerf.  —  Saint  Nicaise  a-t-il  été  martyrisé  en  407  par  les  Vandales,  ou 
en  451  par  les  Huns  ?  Reims,  1873.  In-8°  br. 

Fleury  (H.).  —  Saint  Nicaise  et  son  église,  dans  Chronique  de 
Champagne  (1838),  t.  iv,  p.  1-14. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  des  empereurs,  t.  vi,  p.  167-8. 

LixAS  (Ch.  de),  dans  Gazette  archéologique  1885  et  dans  Revue  de 
l'Art  chrétien  1886,  p.  125-6. 


SAINT  FORTUXAT  DE  DOUPLABLE, 

ÉVÈQUE   DE   POITIERS. 

Après  l'an  600. 

(P.  Boll.  XIV.  296.) 

Saint  Fortunat,  Venantius  Honorius  Clementianus  Fortunatus,  vint 
au  monde  près  de  Ceneda,  dans  l'état  de  Trévise,  en  530  ;  il  devint 
chapelain  du  monastère  de  Sainte-Croix  de  Poitiers  au  temps  où  sainte 
Radegonde  était  à  la  tète  de  cette  communauté  ;  enfin  il  fut  élu  évêque 
de  Poitiers  vers  l'an  599  et  ne  vécut  pas  très  longtemps  dans  cette 
dignité,  car  il  mourut  vers  l'an  609;  mais  il  n'est  pas  possible  de 
déterminer  la  date  précise.  Le  diocèse  de  Poitiers  célèbre  sa  fête  le 
14  décembre. 

Saint  Fortunat  est  fameux  comme  poète,  littérateur,  hymnographe  et 
hagiographe. 

La  source  la  plus  sûre  pour  Thistoire  de  saint  Fortunat  ce  sont  ses 
ouvrages  réédités  plusieurs  fois,  à  Mayence  en  1617,  à  Rome  en  1786, 
par  le  bénédictin  Michel-Ange  Luchi  et  reproduits  dans  la  Patrologia 
latina,  t.  lxxxviii. 

En  1881  M.  Léo  a  donné  une  édition  plus  complèt-e  que  les  précédentes 
des  Opéra  poetica  Venanti  Fortunati  dans  la  collection  Auctorum  anti- 
quissimorum^  t.  iv,  p.  i.  Berolini,  1881. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  v,  p.  744. 

Chamard  (Dom  François).  —  Histoire  ecclésiastique  du  Poitou,  lib.  ii, 
c.  15, 17, 18,  21,  p.  265-483. 

NiSARD  (Ch.).  —  Etude  sur  Fortunat  avec  traduction  de  ses  œuvres, 
1885.  V.  Procès-verbaux  des  séances  de  l'Académie  des  Inscriptions, 
5  juin  1885. 

Leroux  (l'abbé  D.).  —  Le  poète  saint  Venance  Fortunat...  Paris, 
H.  Oudin,  1885.  In-12.  Cfr.  Polybiblion,  t.  xlvi  (1886),  p.  451. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  758. 


SAINT   GUIGNER,    MARTYR;    SAINT   FOLQUIN,    ÉVÊQUE.  553 


SAINT  GUIGNER  OU  FINGAR,  MARTYR  EN  BRETAGNE. 

Vers  455. 

(P.  J3oll.  XIV.  303.) 

Saint  Fingar,  Fingar,  fils  d'un  roi  d'Irlande,  est  nommé  Guigner  et 
Eguigner  dans  la  Bretagne  armorique  où  il  subit  une  injuste  mort  vers 
l'an  obo. 

Avec  saint  Fingar  furent  massacrées  Piale,  sa  sœur,  et  une  vierge 
irlandaise  nommée  Hia  ou  Jia,  patronne  du  bourg  de  Sainte-Jies.  Saint 
Fingar  est  patron  de  l'église  de  Ploudiry.  On  célèbre  sa  fête  dans  le 
diocèse  de  Vannes, 

Les  Actes  de  saint  Fingar  faussement  attribués  à  saint  Anselme  mé- 
ritent peu  de  créance. 

Offices  propres  du  diocèse  de  Vannes,  14  décembre. 

CoLGAx.  —  Acta  Sanctorum  Scotine  et  Hiberniœ,  t.  i,  p.  387-391.  Cet 
auteur  et  d'autres  encore  prétendent  que  saint  Fingar  et  ses  compa- 
gnons moururent  dans  la  Grande-Bretagne. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Mart.,  t.  m,  p.  455-6.  L'article  est  de  Papebrock. 

LoBiNEAU.  —  Vies  des  saints  de  Bretagne  (1836),  1. 1,  p.  29-32. 


SAINT  FOLQUIN,  ÉVÊQUE  DE  THÉROUANNE, 

DE   l'ordre   de   SAINT-BENOÎT. 

855. 

(P.  Boll.  XIV.  303.) 

Saint  Folquin,  Folcuin.  Folquinus.  Folcuinus,  Fulconius,  moine  béné- 
dictin, devint  évèque  de  Thérouanue  vers  l'an  816  et  mourut  le  14  décem- 
bre en  l'année  855.  On  célèbre  aussi  dans  l'ordre  de  Saint-Benoit  le 
7  juin  et  le  13  novembre  la  fête  des  translations  des  reliques  du  saint 
évêque.  II  fut  inhumé  dans  l'abbaye  de  Sithiu  ou  Saint-Bertin  à  Saint- 
Omer.  Son  étole  conservée  dans  ce  monastère  fut  souvent  propice  aux 
femmes  enceintes  et  on  le  représente  avec  une  femme  prosternée  à  ses 
pieds. 

Sa  Vie  a  été  écrite  par  Folcuin,  moin  de  Lobbes. 

Mabellon.  — Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Saec.  iv,  part,  i,  p.  622-4. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  ad  7  jun.,  13  nov.,  14  dec, 
p.  106. 

Gallia  Christiana,  t.  x.  col.  1562-3. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  392. 


554  14  DÉCEMBRE. 


LE  BIENHEUREUX  BONAVENTURE  DE  BUONACORSO, 

DE   l'ordre   des   SERVITES. 

1313. 

(P.  Bull.  XIV.  304.) 

Le  bienheureux  Bonaventure  Buonacorsi  se  nommait  Vauni  de  Buo- 
nacorso,  Bonacorsius,  de  Pistoie,  était  jeune  et  dans  la  fougue  des  pas- 
sions les  plus  violentes,  d'ailleurs  l'un  des  chefs  du  parti  gibelin,  lors- 
qu'il fut  converti  en  entendant  saint  Philippe  Bénizi  prêcher.  Il  entra 
dans  l'ordre  des  Servîtes  en  1266  et  mena  une  vie  de  pénitent  jusqu'au 
14  décembre  1313,  c'est-à-dire  jusqu'à  sa  mort  arrivée  à  Orviéto. 

Mazzuchelli.  —  Scriptores  Italiœ  (1763),  t.  ii,  part,  iv,  2296. 

Zaccaria..  —  Bibliot.  Pistoriensis  (1753),  p.  173. 

Soulier  (le  P.  Pérégrin).  —  Vie  de  saint  Philippe  Bénizi...  Paris, 
1886,  p.  335  et  suiv. 

Les  leçons  de  l'ofâce  propre  du  B.  Bonaventure. 


LE  BIENHEUREUX  UBALD  D'ADIMARI,  PRÊTRE, 

D3   l'ordre   des    SERVITES. 

1315. 

(P.  Boll.  IV.  297.) 

Le  bienheureux  Ubald,  Ubaldus,  de  la  noble  famille  des  Adimari  de 
Florence,  avait  pris  parti  pour  les  Gibelins  et  s'était  livré  à  tous  les 
excès  de  ses  passions  violentes.  Il  fat  fn'ppé  de  la  conversion  de  Bona- 
venture Buonacorso  et  l'imita  dans  sa  pénitence.  Il  se  joignit  aux  fonda- 
teurs de  l'ordre  des  Servîtes  qui  vivaient  en  anachorètes  sur  le  Mont- 
Senario,  fut  ordonné  prêtre  et  mourut  le  9  avril  1315,  dans  sa  soixante- 
dixième  année.  Le  pape  Pie  VII  approuva  son  culte  le  31  mars  1821.  Il 
est  honoré  dans  son  ordre  le  jour  de  sa  mort. 

Soulier.  —  Loc.  cit. 

BuTLER-GoDESc.A.RD.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  432. 


I 


SAINT  AGNEL  OU  AGNELLO,  ABBÉ  ET  CONFESSEUR. 

596. 

Saint  Agnel  ou  Agnello,  AneUus,  Agnellus,  naquit  à  Naples  de 
parents  d'une  haure  distinction  et  m' une  grande  fortune.  Leur  mariage 
était  resté  jusque-là  stérile;  ils  n'obtinrent  ce  fils  unique  que  par 


SAINT  AGNEL,  ABBÉ  ET  CONFESSEUR.  555 

l'intercession  de  la  très  sainte  Vierge.  Ils  n'eurent  point  de  soin  plus 
irécieuK  que  d'élever  ce  lils  dans  la  vertu  et  dans  les  sciences.  Par  ses 
heureuses  dispositions,  Agnel  fit  de  rapides  progrès  dans  les  unes  et 
les  autres. 

Dès  l'âge  de  quinze  ans,  il  disposa  un  oratoire  dans  une  grotte  et  il 
s'y  retirait  pour  s'y  livrer  à  la  prière,  aux  jeûnes  et  aux  mortifications. 
Lorsqu'il  fut  venu  en  possession  de  sa  fortune  par  la  mort  de  ses 
parents,  il  construisit  un  hôpital,  y  reçut  un  grand  nombre  de  pauvres 
infirmes  auxquels  il  fournissait  tout  ce  que  réclamaient  leurs  néces- 
sités et  les  servait  de  ses  propres  mains. 

Un  voleur  lui  ravit  un  jour  une  poule  destinée  à  ses  pauvres  et 
comme  saint  Agnel  lui  représentait  la  grandeur  de  son  péché,  il  en 
reçut  un  coup  de  poing.  Aussitôt  le  malfaiteur  perdit  l'usage  de  son 
bras  et  devint  aveugle  ;  mais  le  saint  par  ses  prières  lui  obtint  la 
guérison  de  cette  double  infirmité. 

Les  vertus  d'Agnel  lui  attirèrent  promptement  de  nombreux  dis- 
ciples ;  mais  lui,  dans  son  humilité,  s'estimant  indigne  de  conduire  les 
autres,  s'enfuit  dans  les  montagnes  les  plus  abruptes  et  les  plus  désertes 
du  Samnium,  où  il  vécut  assez  longtemps  dans  une  grotte,  ne  mangeant 
que  des  herbes  sauvages  et  buvant  l'eau  des  sources  voisines.  Après 
un  temps  assez  long  passé  dans  cette  solitude,  il  reçut  un  avertissement 
du  ciel  qui  lui  ordonnait  de  revenir  à  son  hôpital.  Il  le  gouverna  encore 
durant  sept  ans  et  ce  fut  sans  doute  à  cette  époque  qu'il  fut  élevé  au 
sacerdoce,  car  ses  historiens  rapportent  qu'il  se  livrait  sans  relâche 
à  la  prédication  et  au  soin  des  âmes  qu'il  cherchait  à  ramener  à  Dieu 
par  des  exhortations  pressantes,  en  particulier  comme  en  public. 

Les  vertus  de  saint  Agnel  brillaient  aussi  par  l'éclat  des  miracles  : 
à  cette  époque  il  guérit  un  aveugle  et  rendit  l'usage  de  ses  membres  à 
un  homme  atteint  d'une  paralysie  presque  générale.  Dans  le  même 
temps  le  monastère  fondé  à  Naples  par  saint  Gaudiose.  saint  Quodvult- 
Deus  et  autres  évèques  africains,  confesseurs  de  la  foi,  chassés  de  leur 
pays  par  les  Ariens,  perdit  son  abbé,  et  les  moines  élurent  saint  Agnel 
pour  les  gouverner.  Il  essaya  de  repousser  cet  honneur  redoutable, 
mais  ce  fut  en  vain  II  fallut  accepter  la  conduite  de  ce  monastère.  Sous 
quelle  règle  vivaient  les  moines  qui  habitaient  ce  monastère  ?  Les 
historiens  ne  sont  pas  d'accord  à  ce  sujet  :  selon  les  uns  ils  obéissaient 
à  la  règle  de  saint-Basile,  selon  les  autres  à  la  règle  de  saint  Benoit. 
Il  est  très  probable  que,  conformément  à  un  usage  admis  à  cette  époque, 
on  n'établissait  point  une  distinction  rigoureuse  comme  on  l'a  fait  dans 
la  suite,  et  Ton  prenait  dans  les  deux  règles  les  observances  qui 
semblaient  le  plus  en  harmonie  avec  les  besoins  du  temps  et  de  la 
circonstance.  Saint  Benoit  lui-même  recommande  à  ses  fils  l'étude  de 
la  règle  «  de  notre  père  saint  Basile  »,  comme  il  s'exprime.  {Régula^ 
cap.  Lxxiii.) 

Le  jour  de  la  fête  de  sainte  Lucie  de  l'année  596,  saint  Agnel  célébra 
la  messe  et  il  toucha  ensuite  les  yeux  d'un  aveugle  qui  fut  subitement 
guéri.  Deux  jours  après  il  quitta  la  terre  et  s'envola  au  ciel. 


556  15   DÉCEMBRE. 

Aussitôt  saint  Fortunat,  évêque  de  Naples,  convoqua  les  évêques  du 
voisinage  et  fit  à  notre  saint  abbé  de  magnifiques  funérailles.  Il  inhuma 
le  corps  du  bienheureux  dans  l'église  de  Notre-Dame  qui  a  reçu  depuis 
le  nom  de  San-Agnello.  En  effet,  son  tombeau  commença  aussitôt  à 
être  visité  par  de  nombreux  clients  et  d'innombrables  prodiges  s'y 
produisirent. 

Plusieurs  fois,  lorsque  la  ville  de  Naples  se  trouva  attaquée  par  des 
ennemis,  saint  Agnel  apparut,  portant  une  croix  ou  un  étendard  à  la 
main,  et  repoussant  les  adversaires.  C'est  pour  cela  qu'on  le  représente 
avec  le  costume  monastique,  une  croix  ou  un  étendard  à  la  main. 

La  ville  de  Naples  l'honore  comme  l'un  de  ses  principaux  patrons  et 
lui  donne  le  titre  de  père  et  de  sauveur  de  la  patrie. 

DoM  Mabillox.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.  (1668),  Ssec.  i,  p.  353. 

Ga.b.  Bucelin.  —  Menologinum  Benedictinum  (1656),  p.  850. 

Baluze.  —  Miscellanea,  éd.  Mansi  (1761),  t.  iv,  p.  71. 

Ughelli.  —  Thésaurus  Italiae  sacrse,  t.  vi,  p.  16  (nouv.  édit.). 

Ch.  Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  70,  280,  116,  605,  658. 


XV^  JOUR  DE  DÉCEMBRE 


SAINTE  CHRÉTIENNE,  VIERGE  ET  ESCLAVE, 

APOTRE    DES  IBÉRIENS   DU   CAUCASE. 

Vers  330. 

(P.  Boll.  XIV.  306.) 

Sainte  Chrétienne,  Christia7ia,  Nina,  Nunia,  était  une  femme  chré- 
tienne dont  on  ignore  le  nom.  Captive  dans  le  pays  des  Ibères  du 
Caucase  encore  idolâtres,  elle  en  convertit  un  bon  nombre  par  l'exemple 
de  ses  vertus,  par  les  miracles  qu'elle  opéra  et  par  les  instructions 
qu'elle  leur  donna. 

Sainte  Chrétienne  est  inscrite  au  Martyrologe  romain  et  elle  est 
patronne  de  la  ville  de  Termonde  en  Belgique  avec  Notre-Dame,  saint 
Gilles  et  saint  Hilduard  de  Toul.  Elle  est  aussi  patronne  d'une  congré- 
gation de  femmes  vouées  à  l'enseignement  des  enfants.  Dan?  les  repré- 
sentations plastiques,  elle  est  caractérisée  par  une  colonne  suspendue 
entre  les  mains  d'un  ange  pendant  qu'elle  prie. 

RcFiN.  —  Hist.  eccles.,  lib.  i,  c.  10. 

SocRATE.  —  Hist.  eccles.,  lib.  i,  c.  26. 

SozoMÈxE.  —  Hist.  eccles.,  lib.  ii,  c.  6. 

Théodoret.  —  Hist.  eccles.,  lib.  i. 

SuRius.  —  Vitœ  Sanctorum  (1618),  t.  xii,  p.  267-8. 

Martixov.  —  Annus  ecclesiasticus  grseco-slavus,  p.  42. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  245,  668. 


SAINT  ADALBERON  II,  ÉVÈQUE  ;  SAINT  EUSÊBE,  ÉVÊQUE.      557 


SAINT  ADALBERON  II,  ÉVÈQUE  DE  METZ. 

1005. 

(P.  lioll.  XIV.  309.) 

Saint  Adalberon,  Adalbero,  fils  du  duc  de  Lorraine,  fut  sacré  évêque 
de  Metz  le  16  octobre  984  et  mourut  le  15  décembre  1005. 

Sa  Vie  a  été  écrite  par  Cornad  de  Saint-Nabor  et  Constantin  de  Saint- 
Symphorien,  tous  deux  contemporains  et  très  bien  informés. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Sœc.  vi,  part,  i,  p.  29-30. 

Wattenbach.  —  Deutschl.  Geschqlen  (1873),  t.  i,  p.  272. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  727-9. 


SAINT  EUSEBE,  EVEQUE  DE  VERCEIL. 
371  ou  375. 

(P.  Boll.  XIV.  315.) 

Saint  Eusèbe,  Eusebms,  né  en  Sardaigne  vers  l'an  315,  fut  lecteur 
de  l'Eglise  romaine  et  ordonné  évèque  de  Verceil  le  15  décembre  vers 
l'an  340.  Il  fut  exilé  pour  n'avoir  pas  voulu  souscrire  la  condamnation 
de  saint  Athanase  et  pour  son  zèle  à  combattre  les  ariens,  de  355  à  362. 
Il  réunit  tous  ses  prêtres  dans  sa  maison  et  vécut  en  commun  avec 
eux;  serait-ce  l'origine  des  Chanoines  Réguliers?  Saint  Eusèbe  mourut 
à  Verceil  le  1^^  août  de  l'an  371  ou  375.  Sa  fête  est  fixée  au  15  décembre. 
Selon  les  leçons  de  l'office  approuvé  pour  l'Eglise  de  Verceil,  saint 
Eusèbe,  âgé  de  quatre-vingts  ans  et  de  retour  de  son  exil,  sous  Cons- 
tance, fut  lapidé  par  les  ariens,  sous  le  règne  de  Julien. 

Saint  Eusèbe  est  patron  de  Verceil. 

Il  n'existe  pas  de  Vie  ancienne,  du  moins  publiée  jusqu'à  ce  jour,  de 
saint  Eusèbe  de  Verceil,  mais  on  parle  d'une  Passion  encore  inédite. 
Saint  Jérôme  et  les  historiens  de  l'Eglise  parlent  tous  de  ce  saint 
évêque.  Nous  apprenons  par  les  Actes  de  saint  Marcellin,  premier 
évêque  d'Embrun  (20  avril),  des  faits  importants  de  la  vie  de  saint 
Eusèbe,  or  ces  Actes  sont  du  V'  ou  au  plus  tard  du  vi^  siècle. 

S.  Jérôme.  —  De  Scriptoribus  eccles.,  c.  96  et  passim. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  40,  n.  2; 
lib.  m,  c.  34,  n.  2. 

Patrologia  latina,  t.  xii,  col.  9.  Tous  les  textes  des  anciens  sont  cités 
en  cet  endroit. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Vies  dcs  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  433.  Citation  ' 
d'une  Passion  inédite. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  014,  670,  686. 

Chevalier,  ~  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  691-692. 


558  15    DÉCEMBRE. 


SAINT  MAXIMIN  OU  MESMIN, 

ABBÉ    DE    MIC  Y,     DIOCÈSE     D'ORLÉANS. 

520. 

(P.  lioll.  XIV.  316.) 

Saint  Maximin,  Mesmin,  Max?mmi(s,  Maximiis,  surnommé  l'Ancien 
pour  le  distinguer  de  saint  Maximin,  dit  le  Jeune,  qui  fut  aussi  abbé 
de  Micy  et  qui  est  honoré  le  28  juin.  Tous  les  documents  anciens  lui 
donnent  le  titre  de  prêtre. 

Il  faut  remarquer  la  note  d'un  auteur  du  ix^  ou  du  x^  siècle  qui 
énumère  ainsi  les  noms  des  disciples  de  saint  Maximin  :  saint  Liobin, 
évêque  de  Chartres;  saint  Avit,  abbé;  saint  Calais,  abbé;  saint 
Laumer,  abbé  ;  saint  Theodamare,  abbé,  son  neveu  ;  saint  Maximin 
(le  Jeune),  abbé  ;  saint  Lifard^,  abbé  ;  saint  Viator  ;  saint  Lié  ;  saint 
Duldoardus,  saint  Léonard,  saint  Agilus,  saint  Constantius. 

L'iconographie  donne  pour  attributs  à  saint  Maximin  :  1°  une  mer 
en  fureur,  ou  plus  probablement  la  Loire  soulevée  par  la  tempête, 
parce  qu'il  apaisa  par  ses  prières  une  tempête  qui  menaçait  d'engloutir 
une  barque  avec  l'équipage  et  les  provisions  destinées  au  monastère  ; 
2°  un  serpent  qu'il  tient  à  la  main,  parce  qu'il  a  chassé  des  bords  de 
la  Loire  un  reptile  dangereux. 

Saint  Maximin  est  le  patron  de  la  paroisse  de  Saint-Mesmin,  au 
diocèse  d'Orléans  (Loiret). 

La  Vie  de  saint  Maximin  a  été  écrite  par  un  auteur  contemporain, 
moine  de  Micy,  anonyme,  et  plus  tard  au  vii^  siècle  ;  selon  Mabillon, 
au  IX®  ;  selon  Dom  Rivet,  par  un  autre  moine  de  la  même  abbaye, 
nommé  Bertolde  ;  et  le  récit  de  ses  miracles  par  Létalde,  originaire 
du  Maine,  et  alors  moine  de  Micy. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.,  Saec.  i,  p.  580  et  591  ; 
Ssec.  VI,  part,  i,  p.  252. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  i,  n.  82  et  83;  lib.  m,  n.  43,  p.  30, 
31,  69-70. 

Martyrologium  Adonis,  éd.  Giorgi.  Romse,  1745,  in-foL,  p.  53,  627. 

MÉxXard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  15  dec,  p.  106. 

BucELiN.  —  Menologium  Bened.,  15  dec,  p.  852.  Cet  auteur  avait 
consulté  les  documents  de  l'abbaye  de  Micy,  Charles  du  Saussay, 
Arnold  Wion,  t.  ii  Sanctorum  Ord.  S.  Bened. 

Cave.  —  Scriptor.  eccles.  hist.  litteraria,  p.  385-1. 

Rivet.  —  Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  m,  p.  580;  t.  v,  p.  8-9  ; 
t.  VI,  p.  528  et  suiv. 

Gallia  Christiana,  t.  viii,  col.  1527  et  seq. 

Lelong.  —  Biblioth.  hist.  de  la  France,  liv.  vu,  u.  12671-12675, 
1. 1,  p.  785. 


PIERRE  THUA.U,    RELIGIEUX    ANNAMITE.  559 

DucHESNE.  —  iïistor.  Fraiicor.,  Scriptores,  1. 1. 

Lecointe.  —  Annales  eccles.  Franc,  ad  ann.  520. 

Pagi.  —  Critica  in  Annales  Baronii,  ad  ann.  499,  n.  14,  t.  i,  p.  458. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  553,  624,  751. 

Nota.  —  Le  diplôme  contenant  la  donation  de  la  terre  de  Micy  à 
saint  Euspice  et  à  son  neveu  saint  Mesmin  est  une  pièce  apocryphe, 
inventée  par  Jérôme  Vignier. 

Julien  Havet,  dans  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes,  t.  xlvi 
(1885),  p.  224-233. 

D'Achery.  —  Spicilegium,  t.  v,  p.  303. 

Mabillon.  —  De  re  diplomatica,  p.  463. 

Idem.  —  Annales  Benediclini,  t.  i,  p.  34. 

Bouquet.  —  Rerum  gallicarum  Scriptores,  t.  iv,  p.  016. 

Bretignv.  —  Diplomata,  p.  14. 

Pardessus.  —  Diplomata,  t.  i,  p.  57. 

Perst  (K.).  —  Monumenta  Germanise,  Dipl.,  1. 1,  p.  1. 


PIERRE   THUAU, 

religieux  annamite  de  l'ordre  des  frères-prêcheurs, 
mis  a  mort  pour  la  foi  au  tong-king. 

1858. 

Le  16  octobre  1858,  le  P.  Pierre  Thuau  tomba  entre  les  mains  des 
persécuteurs.  Conduit  immédiatement  au  siège  du  gouvernement,  il 
subit  l'interrogatoire  suivant  : 

«  —  Foule  aux  pieds  la  croix  et  je  te  mets  en  liberté. 

«  —  Si  vous  en  avez  le  pouvoir,  coupez-moi  la  tête  ;  mais,  pour 
fouler  la  croix,  soyez  certain  que  jamais  je  ne  consentirai  à  le  faire. 

«  —  Est-il  vrai  que  tu  es  maître  en  religion  ? 

«  —  Oui,  je  le  suis. 

i  —  As-tu  une  femme  et  des  enfants  ? 

«  —  Je  n'ai  point  de  femme,  mais  j'ai  un  grand  nombre  d'enfants 
qui  sont  répandus  dans  trois  ou  quatre  provinces  ;  ils  m'appellent 
leur  Père,  et  je  les  reconnais  pour  mes  fils  ;  je  leur  ai  enseigné  la 
vérité,  ils  ont  entendu  ma  voix,  ils  ont  suivi  ma  doctrine  :  voilà 
comment  ils  sont  devenus  mes  enfants.  » 

Le  12  novembre,  Pierre  fut  conduit  à  la  capitale  et  subit  un  second 
interrogatoire. 

€  —  Quel  âge  as-tu  ?  lui  dit  le  mandarin,  quels  sont  les  pays  que 
tu  as  habités  ? 

«  —  J'ai  soixante-douze  ans,  les  lieux  où  j'ai  passé  sont  en  très 
grand  nombre.  » 

Sur  cela  il  fut  conduit  au  cachot.  Ces  détails  sont  connus  par  une 
lettre  qu'il  écrivit  le  septième  jour  de  sa  captivité.  Les  mandarins, 


560  16   DÉCEMBRE. 

reconnaissant  la  douceur  de  son  caractère  et  son  âge  avancé,  avaient 
résolu  entre  eux  de  le  laisser  paisiblement  en  prison.  La  loi,  en  effet, 
exempte  de  la  peine  capitale  les  personnes  de  son  âge  ;  mais  cette  loi 
est  souvent  violée  lorsqu'il  s'agit  des  disciples  du  divin  Crucifié. 

Le  15  décembre,  Pierre  Thuau  sortit  de  prison  au  milieu  d'une 
troupe  armée.  Il  marchait  profondément  recueilli  et  les  mains  jointes. 
Arrivé  au  lieu  du  supplice,  il  manifesta  le  désir  de  voir  hâter  le 
moment  du  sacrifice  ;  ses  vœux  furent  exaucés  :  d'un  seul  coup  d'épée 
le  bourreau  fit  tomber  la  tête. 

Les  Missions  catholiques,  t.  viii  (1876),  p.  599,  citant  les  Missions 
dominicaines  dans  l'Extrême-Orient,  par  le  R.  P.  André-Marie,  t.  ii, 
p.  326-328. 


IW  JOUR  DE    DÉCEMBRE 


SAINT  JUDICAEL,  ROI  DE  BRETAGNE, 

MOINE  A  SAINT-MÉEN  DE  GHÉ. 

658. 

(P.   Holl.  XIV.   319.) 

Saint  Judicaël  devint  roi  de  la  Bretagne  armorique  en  l'an  613  ou 
615  ;  puis,  vers  l'an  640,  il  professa  la  vie  monastique  à  Saint-Méen 
de  Ghé  fondé  en  565  au  diocèse  de  Saint-Malo  ou  plutôt  d'Aleth.  Il 
mourut  le  16  décembre  658. 

Dans  l'iconographie  religieuse,  saint  Judicaël  est  caractérisé  par 
la  couronne  ducale  ou  royale  à  ses  pieds  et  un  balai  à  la  main  ou  des 
ustensiles  de  cuisine.  Le  plus  souvent  il  est  représenté  avec  ses 
frères  saint  Josse  et  saint  Winox  qui  renoncèrent  aussi  à  leur  princi- 
pauté pour  embrasser  la  vie  monastique.  Au  dire  des  Bretons,  ils 
auraient  même  été  six  frères  et  deux  sœurs,  tous  honorés  par  l'Eglise 
après  leur  mort,  savoir  :  saint  Judicaël,  saint  Josse,  saint  Winnoc, 
qui  parait  différent  de  celui  de  Bergues,  saint  Gomel,  saint  Gladran, 
sainte  Vrelie  et  sainte  Ouenne.  D'autres  poussent  ce  nombre  encore 
plus  loin,  mais  peut-être  abandonnent-ils  le  terrain  solide  de  l'histoire. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  107. 

Calendarium  Benedictinum,  6  mart. 

Legrand  (le  P.  Albert).  —  Vies  des  saints  de  la  Bretagne  armorique 
(1837),  p.  819-823. 

LoBixEAU  (Dom  Alexis).  —  Vies  des  saints  de  Bretagne  (1836),  t.  ii, 
p.  94-117. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  108,  267,  303,  404. 

La  Vie  de  saint  Judicaël  est  très  ancienne  et  a  été  publiée  plusieurs 
fois  par  les  historiens  de  la  Bretagne,  Lebeau,  Bouchard,  d'Argentré. 
Dom  Lobineau  et  Dom  Morice,  Preuves  de  l'histoire  de  Bretagne,  t.  i. 


SAl.Ni'    lllLDEMA.N,    hVlM.'UKi    .SAINT    KVUAUD.  ~)Q1 

SAINT  IIILDEMAN,  ÉVÈQUE  DE  BEAUVAIS, 

DE   l'ORDRF.   de   saint-benoît. 

844. 

(P.  Boll.  XIV.  322.) 

Saint  Hikleman,  Hildemannus,  moine  de  l'abbaye  de  Corbie,  fut  créé 
évêque  de  Beauvais  à  l'instigation  de  saint  Adalard,  son  maître.  Ce 
fut  vers  Tan  821.  Il  eut  un  épiscopat  très  laborieux  et  mourut  le 
8  décembre  844. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Siec.  iv,  part,  i,  p.  597-8. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  ad  an.  826  et  seq. 

Lecointe.  — Annales  ecclesiastici  Francorum,  ad  an.  821. 

Gallia  Christiana,  t.  ix,  col.  097-8. 

CoKBLET.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  m,  p.  1-lU. 

SAINT  EVRARD, 

FONDATEUR  DE  l' ABBAYE  DE  CYSOING,   AU   DIOCÈSE  DE   CAMBRAI. 

868  ou  869. 

(P.   Boll.  XIV.  325.) 

Saint  Evrard  ou  mieux  Eberhard,  duc  de  Frioul  et  seigneur  du  lieu 
où  s'éleva  l'abbaye  de  Saint-Callixte  de  Cysoing.  Ce  fut  Evrard  qui 
fonda  cette  abbaye  en  l'an  855,  au  diocèse  de  Thérouanne.  Elle  était  de 
Tordre  de  Saint- Augustin  et  subsista  jusqu'en  1790.  Saint  Evrai'd 
mourut  en  868  ou  869. 

D'après  la  règle  en  iconographie,  saint  Evrard  est  représenté  en 
costume  de  duc,  une  église  ou  un  monastère  sur  la  main. 

MoLANUs.  —  Natales  Sanctorum  Belgii,  p.  272. 

Cousin.  —  Histoire  de  Tournay,  1. 1,  p.  205-210. 

Gallia  Christiana,  t.  ni,  col.  285. 

Le  Glay,  —  Catalogue  descriptif  des  manuscrits  de  la  bibliothèque 
de  Lille.  L'auteur  donne  un  extrait  du  testament  de  saint  Evrard  qui 
fait  le  partage  de  ses  livres  entre  ses  enfants,  et  un  extrait  du  testa- 
ment de  Walgarius,  chapelain  du  même  saint,  qui  lègue  une  série 
de  livres  à  l'abbaye  de  Cysoing. 

Idem.  —  Cameracum  christianum,  p.  28  et  seq.  L'auteur  donne  des 
détails  fort  édifiants  sur  la  fin  de  cette  abbaye  et  sur  le  dernier  abbé, 
Augustin  Grosse,  mort  le  17  décembre  1802. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  de«  sources  historiques,  col.  010. 


Sup.  AUX  Vies  des  Saints.  —  Tome  III. 


562  10   DÉCEMBRE. 


SAINT  ADON,  ARCHEVÊQUE  DE  VIENNE, 

DE  l'ordre   de   SAINT-BEXOÎT. 

875. 

{P.   BoU.   siv.  32S.) 

Saint  Adon,  Ado,  naquit  dans  le  Gàtinais  en  799  ;  il  professa  la  vie 
monastique  dans  l'abbaye  de  Ferrières  qui  était  dans  le  même  pays, 
puis  dans  celle  de  Priim,  au  diocèse  de  Trêves.  Il  habita  Rome  de 
853  à  858.  Il  vint  ensuite  à  l'abbaye  de  Saint-Romain  de  la  Roche,  au 
diocèse  de  Lyon  (Babnense).  Enfin,  il  fut  élu  archevêque  de  Vienne 
et  sacré  au  mois  d"aoùt  ou  de  septembre  de  l'année  860.  Il  gouverna 
son  Eglise  durant  quinze  ans,  étant  mort  le  16  décembre  875. 

Saint  Adon  a  laissé  des  ouvrages  historiques  et  hagiographiques. 

Comme  une  école  qui  se  donne  le  nom  d'historique  a  souvent  mal 
parlé  des  ouvrages  de  ce  grand  homme,  nous  citerons  ici  le  témoignage 
que  lui  rend  l'un  des  critiques  les  plus  autorisés  de  notre  temps  : 
«  Adon  de  Vienne,  dit  M.  Edmond  Le  Blant  (Les  Actes  des  Martyrs, 
p.  5),  auquel  les  Bollandistes  empruntent  des  documents  nombreux  et 
que  moi-même  j'aurai  quelquefois  à  citer,  a  puisé  aux  sources  antiques, 
quïl  recherchait  avec  ardeur.  «  Je  me  suis  servi,  écrit-il,  d'un  vénérable 
et  très  ancien  martyrologe  autrefois  envoyé  par  un  pontife  romain 
à  un  saint  évêque  ;  ce  fut  un  religieux  qui  me  le  confia  pour  quelques 
jours  dans  un  voyage  que  je  fis  à  Ravenne.  Je  l'ai  transcrit  avec  le 
plus  grand  soin  et  placé  en  tête  de  mon  livre.  J'ai  d'ailleurs  recueilli 
de  toutes  parts  des  manuscrits  de  Passiones.  »  Son  ouvrage  en  offre  plus 
d'une  preuve...  »  La  critique  n'a  pas  de  peine  à  prouver  qu'il  avait 
sous  les  yeux  assez  souvent  des  textes  originaux  et  qu'il  les  'suivait 
très  fidèlement.  «  Les  autres  documents  dont  il  fait  usage  sont  les 
écrits  de  saint  Cyprien,  d'Eusèbe,  de  Prudence,  de  saint  Augustin, 
de  saint  Ambroise,  de  saint  Jérôme,  de  Gennadius,  de  Victor|de  Vite, 
et,  si  l'on  veut  bien  se  reporter  aux  pages  qui  vont  suivre,  on  trouvera 
souvent,  dans  ses  expressions  mêmes,  la  preuve  de  sa  fidélité  à 
reproduire  les  textes  qu'il  avait  sous  les  yeux.  » 

Saint  Adon  est  représenté  écrivant  ou  tenant  son  Martyrologe  à 
la  main. 

Mabillox.  —  ActaSanctorum  0.  S.  Bened.,  Sœc.  iv,  part,  ii,  p.  262-275. 

Patrologia  latina,  t.  lxxiii,  col.  9  et  seq. 

Martyrologium  Adonis,....  opéra  et  studio  Dominici  Giorgii... 
editum.  Roniie,  1745.  In-fol.  Ce  livre  est  un  véritable  trésor  d'érudition 
et  de  la  plus  grande  utilité  pour  étudier  l'antiquité  ecclésiastique.  Il 
faut  toutefois  remarquer  que  le  très  savant  éditeur  était  absolument 
prévenu  en  faveur  de  l'école  de  Launoy,  de  Tillemont,  de  Baillet. 

BuTLER-GoDESCAitD.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  438-440. 

Ul.  Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  27. 


SAINT    LA/AR1-;   DE   BÉTHANIE,    ÉVÈQUE   ET    MAUTYll.  563 


XVH"  JOUR  DE  DÉGEiMBRE 


SAINT  LAZARE  DE  BÉTHANIE, 

PREMIER  ÉVÊQUE  DE  MARSEILLE  ET  MARTYR. 

pr  siècle. 

(P.  Boll.  XIV.  340.) 

Saint  Lazare,  Lazams,  l'ami  de  Xotre-Seigneur  Jésus-Christ,  frère 
de  sainte  Marie-Madeleine  et  de  sainte  Marthe,  fut  ressuscité  le  17  mars 
de  l'an  33,  fonda  l'Eglise  de  Marseille  dont  il  fut  le  premier  évoque  et 
mourut  martyr.  Il  est  honoré  le  17  décembre  et  l'on  célèbre  la  fête  de 
sa  translation  le  17  octobre. 

Les  Eglises  de  Marseille,  d'Autun  et  d'Avallon  se  disputent  la  gloire 
de  posséder  son  corps;  la  basilique  de  Saint-Pierre  du  Vatican  con- 
serve une  jambe,  et  l'église  du  Gesù,  dans  la  môme  ville  de  Rome,  un 
bras. 

Saint  Lazare  est  patron  des  villes  de  Marseille,  d'Autun,  de  Carcas- 
sonne  et  d'Avallon,  ainsi  que  d'un  ordre  de  chevalerie  célèbre.  Il  y  a  eu 
autrefois  en  France  deux  monastères  sous  son  vocable  ;  un  d'hommes 
aux  portes  de  Paris,  qui  figure  dès  l'an  ."347  dans  les  Annales  de  France 
et  auquel  se  rapportent  tant  de  souvenirs  de  saint  Vincent  de  Paul  ; 
une  abbaye  de  Vierges,  dites  les  Dames  de  Saint-Lazare,  fondée  en  1110 
à  Cambrai.  Saint  Lazare  est  toujours  le  patron  des  lépreux  et  de  toutes 
les  maisons  qui  leur  servaient  de  refuge,  les  ladreries  et  léproseries,  et 
aussi  des  mendiants. 

On  voyait  dans  l'une  des  chapelles  de  l'église  abbatiale  de  Saint- 
Denys  en  France  un  monument  que  l'on  nommait  le  tombeau  de  saint 
Ladre.  Il  faut  bien  se  garder  de  confondre  ce  personnage  avec  saint 
Lazare  de  Béthanie  ou  avec  un  autre  bienheureux  du  même  nom. 
L'histoire  racontait  qu'à  la  première  dédicace  de  l'église  de  Saint-Denys, 
sous  Dagobert,  un  lépreux  désireux  d'assister  à  la  cérémonie  et  crai- 
gnant d'être  chassé  s'il  cherchait  à  y  pénétrer  en  même  temps  que  les 
autres  fidèles,  s'introduisit  furtivement  la  veille  au  soir  dans  le  lieu 
saint  au  moment  de  la  clôture  des  portes.  Or,  durant  la  nuit  il  vit 
apparaître  le  Christ  en  personne,  entouré  d'un  chœur  nombreux  d'anges 
et  de  saints.  Le  Christ  lit  lui-même  la  consécration  de  l'éghse,  puis, 
ayant  terminé,  il  s'approcha  du  lépreux,  lui  ordonna  de  raconter  ce 
qu'il  venait  de  voir  et,  pour  que  le  pauvre  homme  pût  fournir  un  témoi- 
gnage palpable  comme  preuve  du  fait  dont  il  avait  été  témoin,  Notre- 
Seigneur  lui  arracha  du  visage  «  une  raphe  de  la  maladie  de  lèpre  »  et 
le  guérit  en  même  temps.  La  peau  enlevée  au  lépreux  par  Notre- 
Seigaeur  fut  conservée  jusqu'au  siècle  dernier  dans  le  trésor  de  l'ab- 


564  1*/   DÉCEMBRE 

baye  où  Ton  tenait,  outre  les  reliques  proprement  dites,  beaucoup 
d'objets  curieux  et  rares,  comme  le  miroir  de  Virgile.  Il  n'est  pas  néces- 
saire de  dire  que  ces  objets  curieux  n'étaient  point  confondus  avec  ceux 
qui  étaient  l'objet  d'un  culte  quelconque.  On  dit  pourtant  que  la  peau 
du  lépreux  portait  le  nom  de  relique  de  saint  Ladre.  Elle  était  fixée 
dans  une  cavité  ronde  pratiquée  dans  la  paroi  d'une  des  chapelles  à  côté 
du  sarcophage  chrétien  dont  on  avait  fait  le  tombeau  du  saint  lépreux. 
Une  inscription  fut  gravée  sur  le  sarcophage  à  la  fin  du  xi^  siècle. 

DûM  Du  Breul.  —  Théâtre  des  antiquités  de  Paris. 

De  Guilhermy.  —  Recueil  des  Inscriptions  du  diocèse  de  Paris. 

Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France,  1881,  p.  178. 

Le  culte  de  saint  Lazare  était  répandu  dans  un  grand  nombre  de 
diocèses  en  France,  comme  le  prouvent  les  livres  liturgiques.  A  Autun 
on  célébrait  chaque  année  cinq  fêtes  en  son  honneur,  en  souvenir  de  sa 
Résurrection,  sa  Passion,  sa  Révélation,  sa  Translation  et  sa  mort.  Il 
y  avait  toujours  grand  concours  de  pèlerins  et  on  leur  exposait  la  face 
du  bienheureux.  En  1516  il  y  eut  dans  cette  ville  la  représentation  du 
Mystère  de  saint  Lazare  avec  un  luxe  extraordinaire  et  un  concours 
prodigieux  de  spectateurs.  Pierre  Torel  composa  à  la  même  époque  une 
hymne  en  son  honneur. 

En  1384  la  municipalité  de  Marseille  fit  embellir  la  porte  du  Lauret 
de  trois  statues  de  pierre  représentant  saint  Lazare,  saint  Louis, 
évèque  de  Toulouse,  et  saint  Victor,  principaux  protecteurs  de  la  ville. 
(Histoire  de  Marseille,  par  Ruffi,  t.  ii,  p.  294.) 

Un  décret  de  la  Sacrée-Congrégation  des  Rites  du  22  décembre  1881 
accorde  à  tous  les  diocèses  de  France  dont  les  archevêques  ou  évêques 
en  feront  la  demande,  le  pouvoir  de  célébrer  les  fêtes  des  saints  Lazare, 
Maximin   et  Trophime.   Analecta  juris  pontifiai,   xxr-   série  (1882), 

col.  873. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  747-9,  750. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  809-814. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  628. 

Hélyot.  —  Hist.  des  Ordres  monastiques,  t.  i,  p.  258  et  suiv. 

Mauxier.  —  Les  ordres  hospitaliers  et  militaires  de  Saint-Lazare  et 
Notre-Dame  du  Mont-Carmel,  dans  Revue  hist.  et  nobiliaire,  n.  7  et  8. 

Rey  (G.  de).  —Les  saints  de  l'Eglise  de  Marseille,  p.  157-181. 

Barthél^dt  (le  D"").  —  La  chapelle  de  saint  Lazare,  dans  Revue  de 
Marseille,  mars  1885. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  ni,  c.  30,  n.  4  ; 
lib.  IV.  part,  i,  n.  6  et  passim,  surtout  lib.  iv,  part,  ii,  c.  29,  n.  12. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  123, 152, 181,  464  et  passim. 

Pellechet.  —  Notes  sur  les  livres  liturgiques  des  diocèses  d'Autun, 
Chàlon  et  Màcon,  avec  un  choix  de  leçons,  hymnes  et  proses  composées 
en  l'honneur  de  quelques  saints  spécialement  honorés  dans  ces  diocèses. 
Paris,  H.  Champion,  1883,  gr.  in-8»,  p.  227,  281. 

Voir  Emile  Picot,  dans  Revue  critique,  1885,  p.  67-8. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1363. 


SA.1NT   STUllME,    ABIîÉ  ;    SAINTE    \VIV1NE,    VIEUC.E.  565 


SAINT  STURME,  PREMIER  ABBÉ  DE  FULDE, 

DE   l'ordre   de   saint-benoît. 

779. 

(P.  Bail.  XIV.  345.) 

Saint  Sturme,  Siin7ihis,  naquit  en  Bavière  vers  l'an  715  ;  il  devint 
moine  dans  l'abbaye  de  Fritzlar,  que  venait  de  fonder  saint  Boniface, 
l'apùtre  de  TAlleinagne,  et  fut  sous  la  conduite  de  saint  Wibert  avec 
saint  Etienne  qui  devint  son  associé  lorsqu'en  744  il  entreprit  la  fonda- 
tion de  la  grande  abbaye  de  Fulde.  Il  mourut  le  17  décembre  779  et  fut 
canonisé  le  4  avril  de  l'an  1189. 

Saint  Sturme  est  patron  de  la  ville  de  Fulde  et  de  l'évèché  du  même 
nom,  lequel  fut  érigé  en  1753  par  Benoît  XIV.  L'abbaye  qui  donnait  à 
son  chef  le  titre  et  le  rang  de  prince  fut  supprimée  en  1808. 

La  vie  de  saint  Sturme  a  été  écrite  par  saint  Eigil,  qui  fut  vingt  ans 
son  disciple,  qui  l'assista  à  ses  derniers  moments  et  qui  gouverna  lui- 
même  avec  beaucoup  de  capacité  le  monastère,  de  818  à  8"2'2.  Il  se  ren- 
contre aussi  des  éclaircissements  sur  saint  Sturme  dans  la  Vie  de  saint 
Wibert  ou  Wigbert,  laquelle  fut  écrite  en  836  par  le  célèbre  Loup,  abbé 
de  Ferrières,  et  dans  celle  de  saint  Lui. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Ben.,  Saec.  in,  part,  ii,  p.  267-286. 

Patrologia  latina,  t.  lxxxix,  col.  1257. 

Eckhard  (George  von).  —  Francia  Orientalis,  1. 1,  p.  369. 

Gallia  Christiana,  t.  v,  col.  604  et  seq. 

Schannat.  —  Historia  Fuldensis.  Francf.  In-fol. 

Droucke  (E.  F.  J.).  —  Codex  diplomaticus  Fuldensis.  Cassel,  1850- 
1862. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  2132-3. 


SAINTE  WIVINE,  VIERGE, 

fondatrice  de  l'abbaye  de  bigarden,  ad  diocèse  DE  malint:s, 

DE   l'ordre   de    saint-benoît. 

1176. 

(P.  BolL  xiT.  350.) 

Sainte  Wivine  ou  Vivine,  Wivina,  fut  la  première  abbesse  ou  supé- 
rieure du  Grand-Beygaerde  ou  Bigarden  et  réunit  un  grand  nombre  de 
vierges  sous  sa  conduite  durant  trente-sept  ans  qu'elle  gouverna  la 
communauté. 

Il  se  célèbre  deux  fêtes  en  son  honneur,  le  17  décembre  jour  de  son 
décès,  et  le  7  septembre  jour  de  la  translation  de  ses  reliques. 


566  17  DÉCEMBRE. 

Le  culte  de  sainte  Wivine  vit  encore  fervent  surtout  dans  le  diocèse 
de  Malines  ;  elle  est  spécialement  invoquée  contre  l'apoplexie,  la  mort 
subite  et  la  pleurésie. 

MoLAN.  —  Natales  Sanctorum  Belgii,  p.  274. 

Le  Miue  (.\ubert).  —  Diplomata  Belgiœ,,  1. 1,  p.  98  ;  t.  m,  p.  643. 

Gallia  Christiana,  t.  v,  col.  57,  409. 

Van  Gestel.  —  Historia  archiep.  Mechlinensium,  t.  ii,  p.  115. 

Ménard.  —  Martyrologium  Bened.,  ad.  dies  7  sept.,  17  dec. 

La  Vie  et  les  miracles  de  sainte  Wivine,  première  abbesse  et  fonda- 
trice de  la  noble  abbaye  du  Grand-Bygard,  dont  lo  corps  et  les  autres 
reliques  reposent  à  Bruxelles,  en  l'église  de  Notre-Dame  de  la  Victoire 
au  Sablon.  Bruxelles,  1757.  In-12,  fig. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  198,  343,  635. 


SAINTE  OLYMPIADE  OU  OLYMPIE  DE  CONSTANTINOPLE. 

^^uvE. 
Vers  410. 

(P.  Boll.  XVI.  356.) 

Sainte  Olympiade  ou  Olympie,  Olmpyas,  devint  veuve  en  386  et  fut 
établie  diaconesse  de  l'Eglise  de  Constantinople  par  saint  Nectaire 
(381-397)  ;  elle  continua  les  mêmes  fonctions  sous  l'épiscopat  de  saint 
Jean  Chrysostome  dont  elle  partagea  les  persécutions.  Elle  mourut  à  Ni- 
comédie  après  l'année  408.  Elle  est  honorée  le  25  juillet  et  le  17  décembre. 

Les  artistes  la  représentent  distribuant  l'aumône,  paraissant  devant 
l'empereur  ou  devant  un  tribunal. 

Il  n'existe  pas  de  Vie  ancienne  de  sainte  Olympie,  mais  sa  vie  est 
historiquement  connue  par  des  historiens  contemporains  ou  presque 
contemporains  de  cette  illustre  veuve. 

S.  Jean'  Chrysostome.  —  Dix-sept  de  ses  lettres  sont  adressées  à 
sainte  Olympie.  — Elle  est  souvent  mentionnée  par  Pallade  dans  la  Vie 
du  saint  Docteur. 

Pallade.  —  Historia  Lausiaca,  c.  43. 

SozoMÈNE.  —  Hist.  eccles.,  lib.  vin,  c.  2. 

Léon  (l'empereur).  —  Encomium  S.  Joannis  Chrysostomi. 

TiLLEMoxT.  —  Mémoires  p.  s.  àl'hist.  ecclés.,  t.  xi,  p.  416-440,  629-631. 

Meurice  (Mart.).  —  Histoire  d'Olympias,  diaconesse  de  l'Eglise  de 
Constantinople.  Metz,  1640.  In-4o. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1677. 


SAINT   MAXENCIOLE,    CONFESSEL'K  ;    SAINT   GATIEN,    ÉVÈQUE.  jOV 

SAINT  MAXENCIOLE  OU  MAXENCIEUL,  CONFESSEUR. 

V»^  siècle. 

Saint  Maxenciole,  Maxentiolus,  nommé  aussi  Mezençeul  et  Maxen- 
cieul,  disciple  de  saint  Martin  et  fidèle  imitateur  de  ce  grand  serviteur 
de  Dieu,  travailla  à  arracher  des  campagnes  de  TAnjou  les  restes  du 
paganisme.  Il  réunit  dans  un  lieu  nommé  depuis  Cunault  un  chœur  de 
moines  nombreux.  Ce  monastère  eut  une  grande  importance.  A  son 
ombre  se  forma  une  agglomération  d'habitations,  et  l'on  admire  au 
jourd'hui  la  belle  église  construite  par  les  moines  du  xi*^  siècle,  dans 
laquelle  reposent  les  reliques  de  saint  Maxenciole.  Cette  église  est 
dédiée  sous  le  nom  du  saint  abbé  ainsi  que  celle  de  Saulgé-Hôpital 
dans  les  mêmes  parages. 

Grandet.  —  Notre-Dame  Angevine,  t.  i. 

Chamard.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou,  t.  i,  p.  23-36. 

JuENiN.  —  Histoire  de  l'abbaye  de  Tournus;  Instrumenta,  p.  84. 

Le  Maine  et  l'Anjou,  par  M.  le  baron  de  Wismes,  2  vol.  in-fol., 
article  Cunault. 

Barbier  de  Montault.  —  Actes  de  saint  Maxenciol,  prêtre  et  con- 
fesseur, dans  Répertoire  archéologique  de  Maine-et-Loire  (1803).  An- 
gers, 18(Jo,  in-S*',  50  p.  et  un  fragment  dans  Analecta  juris  pontificii 
(1864),  t.  VII,  col.  948-951. 

Violet-Leduc.  —  Dictionnaire  du  Mobilier,  p.  70. 

Port  (Célestiu).  —  Dictionnaire  de  Maine-et-Loire,  t.  ii,  p.  628. 


XYIII^  JOUR  DE  DÉCEMBRE 


SAINT  GATIEN,  PREMIER  EVEQUE  DE  TOURS 

ET   CONFESSEUR. 

I"  siècle. 

(P.  Boll.  XIV.  3G4.) 

Saint  Gatien,  Gatiamis,  Catianus,  Gratiamis,  fut  l'un  des  premiers 
missionnaires  envoyés  par  saint  Pierre  dans  les  Gaules  pour  y  prêcher 
l'Evangile  et  y  établir  l'Eglise. 

De  vieilles  légendes,  dont  malheureusement  l'authenticité  n"est  pas 
prouvée,  disent  que  saint  Gatien  a  été  le  chef  des  bergers  de  Bethléem, 
qu'il  a  été  l'un  des  serviteurs  de  la  Cène,  qu'il  a  prêché  en  Grèce,  qu'il 
a  été  persécuté  en  Touraine  par  les  druides  dont  il  a  converti  le  prince. 

Ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est  qu'il  a  converti  assez  d'habitants  de 


568  18   DÉCEMBRE. 

Tours  pour  y  fonder  une  Eglise.  Il  y  est  honoré  le  18  décembre  (mort), 
le  2  mai  (translation),  et  le  19  octobre  (révélation). 

Ce  saint  est  invoqué  par  la  piété  publique  pour  retrouver  les  objets 
perdus,  comme  saint  Antoine  de  Padoue,  et  spécialement  les  objets, 
perdus  d'une  façon  désespérée  comme  ceux  tombés  aux  mains  des  bri- 
gands. La  liturgie  de  sa  fête  dit  :  «  La  divine  clémence  a,  entre  autres 
grâces,  honoré  le  Bienheureux  de  ce  privilège  spécial,  que  quiconque 
aura  perdu  quelque  chose  de  la  maison  et  le  recommandera  en  toute 
confiance  de  cœur  au  saint  Pontite,  aura  certainement  la  joie  de  le 
recouvrer.  » 

Saint  Gatien  est  le  patron  de  la  cathédrale  de  Tours  et  de  tout  le 
diocèse. 

Grégoire  de  Tours.  —  De  gloria  confessorum,  c.  4  et  30.  —  Historia 
eccl.  Francorum.  lib.  i,  c.  13. 

ScRius.  —  Yitse  Sanctorum  (1618),  t.  xii,  p.  277. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun..  t.  vu,  p.  750-1. 

GiORGi.       Martyrologium  Adonis,  p.  629-630. 

Tillemont.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  eccl.,  t.  iv,  p.  723  et  suiv. 

Chevalier  (Casimir),  dans  les  Mémoires  de  la  Société  archéologique 
de  Touraine,  t.  xxi  (1871).  Livre  rempli  d'erreurs  de  tout  genre  et 
solidement  réfuté  par  mon  savant  confrère  dans  l'ouvrage  suivant  : 

Chamârd  (Dom  François).  —  Les  Eglises  du  Monde  romain.  Paris, 
1877.  In-8o. 

EspiNAY  (G.  D'),dans  Mémoires  de  la  Société  d'agriculture  d'Angers, 
t.  XVI  (1873). 

Jehan  de  Saint-Clavien  (L.-F.).  —  Saint  Gatien  ou  les  premières 
origines  de  l'Eglise  de  Tours.  Tours,  1869.  In-S"  br.  Et  autres  Mémoires 
dans  les  Mémoires  de  la  Société  archéologique  de  Tours,  t.  xxi,  p.  639- 
757. 

PtOLLAND.  —  Dissertation  sur  l'époque  de  Tapostolat  de  saint  Gatien, 
premier  évêque  de  Tours.  Tours,  1869.  In-8°. 

PioLix.  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Mans,  t.  i,  Introd.  p.  lxxxi  et  suiv. 
C'est  surtout  contre  ces  pages  que  M.  Casimir  Chevalier  a  écrit  son 
gros  Mémoire. 

Salmon  (Ch.).  —  Recherches  sur  l'époque  de  la  prédication  de  l'Evan- 
gile dans  les  Gaules.  Amiens,  1865,  p.  227-234. 

Arbellot.  —  Dissertation  sur  l'apostolat  de  saint  Martial  et  sur 
l'antiquité  des  Eglises  de  France.  Paris,  1855,  p.  152-4. 

Barbier  de  Montault,,  dans  la  Revue  de  l'Art  chrétien  (1883).,  p.  15. 


S.VINT    l'i.AIVE.    I'RKTRE:    SAINT   WINKBAUD,    ABBÉ.  569 


SAINT  FLAIVE  OU  FLAVIT,  PRETRE. 

ANACHORÈTE   EN   CHAMl'AGNE. 

020. 
(P.  Bull.  XIV.  308.) 

Siiint  Flaive,  Flavius.  Flavitus,  prêtre  et  solitaire  daus  le  territoire 
(le  Troyes,  mourut  le  18  décembre  020.  ou  630  selon  d'autres.  Quelques 
auteurs  disent  qu'il  était  concierge  du  château  de  Marcilly  près  de 
Troyes;  n'y  a-t-il  pas  confusion  de  deux  serviteurs  de  Dieu  en  un  seul  ? 
l'n  martyrologe  lui  donne  le  titre  d'évèque. 

Légende  de  saint  Flavit.  Plancy,  1855.  In-18. 

Chastelain.  —  Martyrologe  universel,  p.  640. 

Acta  Sanctorum  BoU.  Juu.,  t.  vu,  p.  752. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  815-816. 

SAINT  WINEBAUD, 

ABBÉ   DE   HEIDENHEIM,  AU    PALATINAT   DE   BAVIÈRE, 
DE   l'ordre   de   SAINT-BENOIT. 

760. 

(P.  Boll.  XIV.  S73.) 

Saint  Winebaud,  Winebaldus,  Wiieôahis,  û\s  de  saint  Richard,  roi 
anglo-saxon  dans  la  Grande-Bretagne,  frère  de  saint  Wilibald,  évêque 
d'Eichtaedt,  et  de  sainte  Walburge,  abbesse,  fut  moine  du  Mont-Cassin, 
puis  abbé  de  Heidenheim  en  750,  et  mourut  à  l'âge  de  soixante  ans,  après 
dix  ans  de  régime  abbatial,  le  18  décembre  750. 

Saint  Winebaud,  Wunebauld,  Wunibald,  est  caractérisé  dans  l'icono- 
graphie religieuse  par  une  couronne  à  ses  pieds,  les  bâtiments  d'un 
monastère,  une  église  ;  le  plus  souvent,  il  est  représenté  avec  son  père, 
son  frère  et  sa  sœur. 

Canisius-Basnage.  —  Lectiones  antiquœ,  t.  ii,  part,  ii  ;  c'est  la  meil- 
leure édition  de  la  Vie  de  saint  Winebaud.  Cette  Vie  a  été  écrite,  non 
par  sainte  Walburge,  comme  quelques  auteurs  l'ont  avancé,  mais  par 
une  moniale  de  son  monastère,  laquelle  vivait  dans  le  même  temps,  et 
qui  avait  écrit  auparavant  la  Vie  de  saint  Wilibald  ou  Guillebaud. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  m,  part,  ii,  p.  176. 
Voir  aussi  la  Vie  de  sainte  Walburge,  ibidem,  p.  365  et  suiv.,  et  dans 
Acta  Sanctorum  Boll.  25  febr.,  t.  ii,  p.  72-75  ;  Jul.,  t.  ii,  p.  485  et  seq.  ; 
Jun.,  t.  VII,  p.  752. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  107  et  411. 

Bdtler-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  462-4. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  267.  332.  333,  402,  452. 


570  18   DÉCEMBRE. 


LE  VÉNÉRABLE  HILDEBERT  DE  LAYARDIN, 

ÉVÈQDE  DU  MANS,  PUIS  ARCHEVÊQUE  DE  TOURS,  CONFESSEUR. 

1133. 

Le  V.  Hildebert,  Hildebertiie,  fut  l'un  des  prélats  les  plus  remarqua- 
bles de  la  fin  du  xi«  et  du  commencement  du  xii^  siècle.  Il  naquit  k 
Lavardin,  dans  la  vallée  du  Loir,  au  diocèse  du  Mans.  Il  exerça  d'abord 
dans  l'Eglise  du  Mans  les  fonctions  d'écolàtre  et  d'archidiacre  ;  puis,  à 
la  mort  d'Hoël,  évêque  du  Mans,  en  1096,  il  fut  élevé  sur  le  siège  épis- 
copal.  Son  élévation  ne  fut  due  qu'à  sa  vertu  et  son  mérite  supérieur. 
Il  avait  quarante  ans.  Il  continua  sous  la  mitre  à  cultiver  les  lettres 
sacrées,  s'adonna  plus  assidûment  encore  à  la  lecture  de  la  Bible,  et 
profita  de  ses  immenses  lectures  pour  en  nourrir  ses  écrits,  ses  lettres 
et  ses  prédications. 

Il  composa  un  grand  nombre  de  poésies  très  admirées  de  son  temps, 
des  épîtres  importantes  pour  connaître  son  époque,  des  traités  de  théo- 
logie qui  l'ont  fait  justement  regarder  comme  l'un  des  plus  grands  phi- 
losophes et  théologiens  du  xii""  siècle.  Il  est  juste  même  de  le  placer 
à  côté  de  saint  Anselme,  son  contemporain,  comme  l'un  des  pères  de 
la  méthode  scolastique.  L'évêque  du  Mans  eut  beaucoup  d'autres  rap- 
ports avec  l'archevêque  de  Cantorbéry.  Dans  la  querelle  des  investi- 
tures, Hildebert  prit  hautement  la  défense  du  pape  Pascal  II,  obligé, 
en  1112,  de  céder  à  l'empereur.  Lui-même,  il  défendit  courageusement 
les  libertés  de  l'Eglise  et  fut,  pour  ce  fait,  retenu  prisonnier  à  Nogent- 
le-Rotrou,  de  1110  à  1114,  par  le  roi  d'Angleterre  Guillaume  le  Roux, 
souverain  du  Maine.  Durant  sa  captivité,  il  composa  l'un  de  ses  plus 
beaux  poèmes  sur  la  Trinité,  attribué  parfois  à  Abélard. 

Au  sortir  de  la  prison,  Hildebert  se  rendit  à  Rome.  Au  moment  de 
son  départ,  il  fut  trompé  par  un  imposteur  nommé  Henri  qui,  par  son 
hypocrisie,  obtint  la  permission  de  prêcher  au  Mans,  y  annonça  des 
hérésies  et  souleva  le  peuple  contre  le  clergé.  A  son  retour,  Hildebert 
convainquit  habilement  l'imposteur  de  mensonge  et  d'ignorance,  et 
l'obligea  à  fuir. 

Hildebert  a  aussi  composé  un  recueil  de  canons  disposés  dans  un 
ordre  systématique,  ce  qui  le  fait  ranger  au  nombre  des  canonistes  du 
xii^  siècle. 

Ce  grand  prélat  était  lié  avec  tous  les  hommes  les  plus  distingués  de 
son  temps,  et  spécialement  avec  saint  Hugues  et  Pierre  le  Vénérable, 
abbés  de  Cluny,  et  autres  moines  du  même  monastère,  au  point 
que  des  historiens  ont  pensé  que  l'évêque  du  Mans  avait  été  d'abord 
moine  sous  la  coule  bénédictine  :  mais  ce  sentiment  ne  semble  pas  assuré. 

Hildebert  remplissait  avec  une  grande  assiduité  toutes  les  fonctions 
de  son  ministère,  prêchait  et  instruisait  lui-même  son  peuple,  et  lui 
donnait  l'exemple  de  l'assistance  aux  offices  de  l'Eglise.  Il  prenait  un 


LE    VÉNÉRABLE   IIILDEBERT   DE   LAVAliDIN,    ÉVÊQLTE,  571 

u'i'and  soin  de  maintenir  dans  son  clergé  la  science  et  la  régularité  des 
mœurs.  Il  continua  la  construction  de  la  cathédrale,  commencée  avant 
lui.  Il  lui  procura  de  riches  ornements  et  des  vases  précieux,  et  aug- 
menta généreusement  les  ressources,  les  revenus,  les  privilèges  et  la 
considération  de  son  chapitre,  auquel  il  abandonna  môme  le  droit  de 
nommer  aux  fonctions  de  la  cathédrale,  droit  qu'avaient  retenu  tous  ses 
prédécesseurs. 

Il  exerçait  sur  lui-même  une  sévère  surveillance  et  de  grandes  aus- 
térités ;  il  aimait  la  prière,  fondait  souvent  en  larmes  en  offrant  le 
saint  Sacrilice;  invitait  habituellement  des  pauvres  et  des  pèlerins 
;i  sa  table  et  leur  lavait  humblement  les  pieds  tous  les  samedis. 

Depuis  le  mois  de  mars  1097,  Hildebert  occupait  le  siège  épiscopal 
du  Mans  ;  en  1125  il  fut  transféré  à  Tours  où  il  mourut  le  18  décembre 
(d'autres  disent  au  mois  de  juin)  de  l'année  1133. 

V.  Hildeberti  opéra,  éd.  Beaugendre.  Paris,  1708,  in-fol. 

Patrologia  latina  (Migne),  t.  clxxi.  Cette  édition,  parue  en  185-1,  fut 
préparée  par  Bourassé,  chanoine  de  Tours  ;  elle  ne  reproduit  guère 
que  celle  de  D.  Beaugendre  à  laquelle  on  a  ajouté  un  certain  nombre 
de  pièces  de  vers  qui  sont  d'autres  auteurs. 

Le  card.  Maï  dans  ses  collections  a  donné  plusieurs  ouvrages  nou- 
veaux du  V.  Hildebert. 

Mabillox.  —  Yetera  Analecta.  Paris,  1682,  t.  m,  p.  303  et  seq. 

PiOLix.  —  Histoire  de  l'Eglise  du  Mans,  t.  m,  p.  151,  481  à  628  et 
passim. 

Brial.  —  Recueil  des  hist.  de  la  France  (1806-8),  t.  xiv,  pi.  xxxiil 
et  147  ;  t.  xv,  p.  vu,  38,  103,  312-4  et  passim. 

Brucker.  —  Historia  critica  philosophise  (1766-7),  t.  m,  p.  600-1  ; 
t.  VI,  p.  580. 

Déservillers  (P.  DE).  —  Uu  évêque  au  xii'  siècle,  Hildebert  de 
Lavardin  et  son  temps.  Paris,  1877,  in-8*'. 

Hébert  Duperrox.  —  De  V''"''  Hildeberti,  primo  Cenomanensis  epis- 
copi,  deinde  Turonensis  archiepiscopi,  vita  et  scriptis.  Bajoci,  1855. 

Ceillier.  —  Histoire  des  auteurs  ecclés.,  t.  xxii  (1758),  p.  12-51. 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  xi  (1759),  p.  250-412. 

LiRON.  —  Nouvelle  littéraire  adressée  aux  savants  de  France.  Paris, 
1707,  in-12. 

Hauréau.  —  Histoire  littéraire  du  Maine,  2*^  éd.  Paris,  Dumoulin, 
12  vol.  in-12.  Très  long  article  sur  Hildebert,  au  point  de  vue  pure- 
ment rationaliste. 

Idem.  —  Gallia  Christiana,  t.  xiv  (1856),  col.  78-82  et  377-381. 

Idem.  —  Les  Mélanges  poétiques  d'Hildebert  de  Lavardin.  Paris, 
Pédone-Lauriel,  1882,  in-8''.  L'auteur  soumet  à  un  examen  critique 
toutes  les  œuvres  poétiques  d'Hildebert.  Il  prouve  que  la  plupart 
des  œuvres  poétiques  qu'on  lui  attribue  ne  sont  pas  de  lui,  une  partie 
appartient  à  Pierre  Riga,  l'auteur  de  VAiirora,  à  Simon  Chèvre-d'Or, 
à  Bernard  de  Morlaas,  moine  de  Cluny,  à  Pierre  le  Peintre,  chanoine 
de  Saint-Omer,  à  Pierre  de  Saintes. 


57'^  19   DÉCEMBRK. 


Xir  JOUR  DE  DÉCEMBRE 


ADAM  et  EVE. 
3124  avant  Jésus-Christ. 

(P.  Boll.  XIV.  376.) 

Adam,  Adamiis,  et  Eve,  Eva,  sont  honorés  comme  patrons  par  les 
jardiniers,  non  à  raison  de  la  bêche  que  l'on  met  quelquefois  dans 
les  mains  du  père  du  genre  humain,  mais  par  souvenir  de  ce  passage 
de  la  Sainte  Ecriture  :  Tiilit  erçio  Dominus  Deiis  hominem,  et  posuit 
eum  in  paradiso  vohtptntis^  ut  operaretur  et  custodiret  illum.  —  Le 
Seigneur  Dieu  prit  l'homme  et  le  mit  dans  le  paradis  de  délices,  afin 
qu'il  le  cultivât  et  qu'il  le  gardât.  (Genèse,  i,  15.) 

Les  attributs  que  l'art  populaire  chrétien  donne  à  Adam  et  Eve 
sont  un  ange  armé  d'une  épée  flamboyante,  un  arbre,  une  pomme, 
une  bêche  ;  ou  il  représente  Adam  endormi  et  Eve  sortant  de  son  côté, 
ou  encore  il  les  représente  formant  un  groupe. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  35, 64, 129, 453, 605, 698, 753. 


LE  BIENHEUREUX  CONRAD  D'OFFIDA,  PRÊTRE, 

DE  l'ordre  des  frères-mineurs. 
1306. 

(P.  Boll.  XIV.  385.) 

Le  B.  Conrad,  Conradus,  né  à  Offida  vers  l'an  1241,  entra  dans 
l'ordre  des  Frères-Mineurs  et  mourut  le  12  décembre  1306,  à  Bastia 
près  d'Assise.  Sa  fête  est  fixée  au  Vè  décembre.  Il  eut  pour  ange  gardien 
l'ange  gardien  du  séraphique  Patriarche. 

Sbaralea.  —  Supplementum  script.  Francise.  (1806),  p.  199. 

L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  406  410. 

LE  BIENHEUREUX  URBAIN  V,  PAPE, 

DE   l'ordre   de   saint-benoît. 

1370. 

(P.  Boll.  XIV.  3S7.) 

Le  B.  Urbain  V,  Gruillaume  de  Grimoard,  naquit  à  Grizac,  dans  le 
Gévaudan,  au  diocèse  de  Mende,  en  1309  ou  1310.  Il  embrassa  la  vie 


SAINTE    l'UOTliASiK,    VIERGE    ET    MARTYRE.  573 

monastique  ù,  Chirac  et  devint  prieur  du  Pré,  puis  abbé  de  Saint-Ger- 
main d'Auxerre  le  13  février  1352,  et  de  Saint- Victor  de  Marseille, 
on  juillet  ou  septembre  1361.  Il  fut  élu  pape  le  2S  octobre  1302  et  sacré 
à  Avignon  le  6  novembre.  Il  retourna  à  Home  malgré  les  cardinaux 
français  et  le  roi  Charles  Y,  en  1367  ;  mais  dans  le  désir  de  faire  con- 
clure la  paix  entre  la  France  et  l'Angleterre,  il  revint  à  Avignon  où 
il  mourut  presque  en  arrivant,  le  19  décembre  1370.  Il  fut  inhumé  dans 
son  abbaye  de  Saint- Victor  de  Marseille  où  il  fut  toujours  honoré  d'un 
culte  public.  Pie  IX  par  un  décret  du  10  mars  1870  a  approuvé  ce  culte. 
D'autres  décrets  de  la  Congrégation  des  Rites  du  12  et  du  31  octobre 
de  la  môme  année  ont  reconnu  et  autorisé  des  leçons  propres  et  une 
oraison  spéciale  pour  la  fête. 

Sacra  Rituum  Congregatio  PJ"»"  et  R-""  Domino  Joanne  Baptista 
>ard,  Pitra  Relatore.  —  Massilien.  Confirmationis  cultus  ab  imme- 
morabili  tempore  prsestiti  Urbano  papa;  V  sancto  nuncupato.  —  Ins- 
tantibus  R™"  Episcopo  Massiliensi  aliisque  episcopis.  —  Romœ,  typ. 
fratrum  Pallotta,  in  platea  ColumnjB,  1870.  In-4°. 

ALBÂ.NÈS.  —  Abrégé  de  la  vie  et  des  miracles  du  bienheureux  Ur- 
bain V,  dont  le  culte  a  été  approuvé  par  N.  S.  P.  le  pape  Pie  IX,  le 
10  mars  1870,  et  dont  les  reliques  reposent  à  Marseille  dans  l'église 
de  Saint-Victor.  Paris,  1872. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  41,  n.  22. 

Gallia  Christiana,  1. 1,  col.  692-3  ;  t.  xii,  col.  393-4. 

Analecta  juris  pontificii,  xiii'  série  (1874),  col.  117-9  ;  xivc  série  (1875), 
col.  389-408,  517-542. 

Faucon  (A.).  —  Librairie  des  Papes  d'Avignon,  1885.  In-8\  Donne 
des  renseignements  précieux  sur  la  bibliothèque  du  B.  Urbain  V. 

Rey  (G.  de).  —  Les  saints  de  l'Eglise  de  Marseille,  p.  259-273. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  2261. 


SAINTE  PROTHASIE  OU  PROTAISE, 

vierge  et  martyre  a  senlis. 
Vers  287. 

(P.  Boll.  XIV.  395.) 

Sainte  Protaise,  Protasia,  est  honorée  aussi  le  20  mai.  Son  corps 
reposait  à  Notre-Dame,  c'est-à-dire  la  cathédrale  de  Senlis.  • 
Mémorial  catholique,  t.  xii  (1856),  p.  313-3. 
Chastelain.  —  Martyrologe  universel,  p.  247. 


574  20  DÉCEMBRE. 


LE   BIENHEUREUX   GUILLAUME  DE  FENOLI, 

MOINE   LAÏC,    PROFÈS  DE    l'ORDRE  DES   CHA.RTREUX. 

Vers  1205. 

Guillaume  de  Fénoli  naquit  à  Garresio  au  diocèse  d'Alba  en  Ligurie, 
vers  le  milieu  du  xi"  siècle,  de  la  famille  Fenolia  ou  Fénoli.  Il  vécut 
d"abord  en  ermite  ;  puis  il  se  retira  à  la  chartreuse  de  Casotto,  fondée 
vers  1172.  Il  éprouva  que  la  vie  cénobitique  mettait  plus  à  l'abri  des 
tentations.  Il  se  livra  à  la  contemplation  avec  la  plus  grande  ferveur, 
surtout  à  la  méditation  des  mystères  de  la  Passion,  et  obtint  des  dons 
surnaturels  qui  répandirent  le  bruit  de  sa  sainteté,  attestée  d'ailleurs 
par  des  miracles.  Il  mourut  le  19  décembre  vers  l'an  1205. 

Aussitôt  après  sa  mort  on  l'honora  comme  un  saint  et  l'on  construisit 
des  églises  en  son  honneur.  (Theatrum  chronologicum  ordinis  Cartusien- 
sis,  auctore  Carolo  Morotio.  Turin,  1681,  part,  v,  p.  164.  —  Tromby, 
Storia  critico-chronologica  diplomatica  del  patriarca  S.  Brunone,  e  del 
suo  ordine  Certosino.  Neapoli,  1775,  t.  v,  p.  58,  167.) 

Le  bienheureux  Guillaume  a  été  mis  au  rang  des  Bienheureux  par 
kl  reconnaissance  publique  et  la  confirmation  faite  par  le  Saint-Siège 
du  culte  immémorial  dont  il  jouissait.  (Analecta  juris  pontificii,  v^  série 
(1861),  col.  129-134.) 


W  JOUR  DE  DECEMBRE 


SAINT  URSICIN,  URSANNE,  URS,  ABBE, 

DE   l'ordre   de   SMNT-BENOÎT. 

YIII"^  siècle. 

Saint  Ursicin,  Ursaniis,  Ursaiimis,  auquel  quelques  auteurs  ne 
donnent  que  le  titre  de  bienheureux,  est  honoré  le  16  et  le  20  décembre. 

Autour  du  monastère  qu'il  avait  fondé  et  dédié  sous  le  nom  de  saint 
Pierre,  s'est  formée  la  petite  ville  de  Saint-Ursanne. 

Saint  Ursicin  est  le  patron  de  la  cathédrale  de  Soleure,  de  Bàle,  de 
Bienne  et  du  Porentruy. 

Vies  des  saints  de  Franche-Comté,  t.  ii,  p.  191-8. 

Besson  (Mgr).  —  Vie  du  cardinal  Mathieu,  t.  ii,  p.  238. 


l.li    Bll^NllEUUEUX   riKlJKK   ("ANISIUS.   JÉSUITi:.  575 


LE  BIENHEUREUX  PIERlIi:  CANISIUS,  JÉSUITE. 

1597. 

(P.  Bail.  XIV.  4U0.) 

Né  à  Nimègue  le  8  mai  1521,  Pierre  Cauisius  fut  reçu  de  bonne 
iieure  dans  la  Compagnie  de  Jésus  et  lut  le  disciple  du  bienheureux 
Pierre  Le  Faivre. 

11  a  mérité  par  ses  travaux  pour  TEglise  catholique  en  Allemagne 
d'être  considéré  comme  le  second  apôtre  de  ce  pays  et  un  nouveau  saint 
Honiface. 

Ses  écrits  continuent  toujours  à  répandre  la  vraie  doctrine,  et  parmi 
ces  écrits  il  est  juste  de  distinguer  son  Catéchisme  qui  est  un  incontes- 
table chef-d'œuvre  par  la  manière  claire,  précise,  juste  d'exposer  les 
dogmes  et  la  morale. 

On  représente  le  bienheureux  Pierre  Canisius  ayant  à  ses  côtés  un 
chien,  par  allusion  à  son  nom  et  au  zèle  qu'il  déploya  pour  prêcher 
contre  les  erreurs  des  calvinistes.  Les  huguenots  le  nommaient  le 
Chien  de  r Autriche.  Il  est  aussi  représenté  avec  un  oiseau.  Malade  et 
pressé  de  dire  ce  qui  pourrait  le  soulager,  il  dit  que  ce  serait  le  chant 
d'un  oiseau  :  on  lui  fit  remarquer  que  cela  sentait  un  peu  le  caprice  et 
il  garda  le  silence;  mais  un  petit  oiseau  vola  sur  sa  fenêtre  et  le  récréa 
par  son  gazouillement. 

RiBÂDENEiRA  et  Algambe .  —  Blbllotheca  Scriptorum  S.  J.  An- 
vers, 1643. 

Math.ei  Raderi.  —  De  Vita  Pétri  Canisii  libri  m.  Monachii,  1614 
(se  trouve  aussi  dans  la  Summa.  Ausgb..  1884\ 

Francisci  Sacchini.  —  De  Vita  et  rébus  gestis  P.  Canisii.  Ingolst., 
1616. 

P.-J.  DoRiGNY.  —  Vie  du  P.  Canisius.  Col.,  1698.  Traduit  en  latin  par 
Pierre  Python,  Munich,  1710;  en  allemand,  avec  une  introduction  du 
Di"  Cari.  Egger,  Vienne.  1837,  2  vol. 

Le  Di"  Herenœus  Haid  a  publié,  vers  1850.  à  Munich,  les  écrits  caté- 
chétiques  du  B.  Pierre  Canisius. 

Benoît  XIV.  —  De  Beatificatione,  etc.,  lib.  ii,  cap.  12,  n.  4. 

Paquot.  —  Mémoires  littéraires,  t.  xii,  p.  85  et  suiv.;  t.  xiv,  p.  88. 

Jean-Eusèbe  Nieremberg.  —  Vie  de  P.  Canisius,  en  allemand. 

Faligatti,  —  Vie  de  P.  Canisius,  en  italien.  Rome.  1647,  in- 12. 

Râissius.  —  Auctuarium  ad  Natale  Sanctorum  Belgii,  p.  378. 

Vie  et  apostolat  du  bienheureux  Pierre  Canisius,  prêtre  de  la  Compa- 
gnie de  Jésus,  par  le  R.  P.  Canisius  Bovet,  2*  éd.  Bar-le-Duc,  Œuvre 
de  Saint-Paul,  1882,  in-18. 

Ch.  Cahier.  —  Les  Caractéristiques  des  saints,  p.  217,  589,  650. 

Laderchi.  —  Annales  ecclesiastici,  Continuatio,  anno  1566,  n.  12  et 
seq.,  p.  25, 140. 


576  ~0  DÉCEMBRE. 

Theiner.  —  Aun.  eccles.,  Continuatio,  t.  i,  ann.  1573,  p.  83,  ii.    1. 

Orlandinus.  —  Historia  Societatis  Jesu.  lib.  viii.  n.  35  et  seq. 

Ranke.  —  Les  Papes  romains,  liv.  v,  |  3. 

JouvENCY.  —  Epitome,  t.  ii.  p.  250. 

Bibliothèque  des  écrivains  de  la  Compagnie  de  Jésus,  par  les  PP.  Au- 
gustin et  Aloïs  de  Backer.  Liège,  1853;  t.  i,  p.  163-172. 

Genoud  (J.).  —  Les  saints  de  la  Suisse  française,  t.  ir,  p.  328-380. 

Séguin  (le  P.  Eugène).  —  Vie  du  B.  Pierre  Canisius,  S.  J.  Paris, 
Palmé.  In-12. 


LA  BIENHEUREUSE  JULIE  DELLA  RENA, 

RECLUSE  A  CERTALDO  EN  TOSCANE. 

1367. 

(P.  Boll.   Mv.  408.) 

La  bienheureuse  Ulia,  vulgairement  appelée  Julia,  Julie,  née  au  com- 
mencement du  XR'^  siècle  dans  la  petite  ville  de  Certaldo,  au  diocèse  de 
San-Miniato  en  Toscane,  se  sanctifia  dans  sa  patrie  en  pratiquant  la 
vie  austère  des  recluses.  Son  culte  a  été  approuvé  par  Pie  VII  le 
22  septembre  1821. 

Leçons  de  l'office  propre. 


SAINT  DOMINIQUE,  ABBÉ  DE  SILOS, 

DE   l'ordre  DE  SADsT-BENOÎT. 

1073. 

Saint  Dominique  fit  profession  de  la  vie  monastique  dans  l'abbaye  de 
Saint-Milhan  de  la  Cayolle  en  Aragon.  Il  fonda  ensuite  l'abbaye  de 
Silos,  au  diocèse  de  Burgos,  en  Castille.  Il  y  mourut  le  14  décembre 
de  l'an  1073.  Sa  fête  est  fixée  au  20  du  même  mois.  Il  avait  opéré  un 
très  grand  nombre  de  miracles  durant  sa  vie;  au  moment  même  de  sa 
mort  plusieurs  enfants  s'écrièrent  qu'ils  voyaient  l'âme  du  saint  moine 
qui  s'élevait  au  ciel  environnée  de  trois  diadèmes.  Les  pèlerins  accou- 
rurent en  foule  à  son  tombeau  et  ce  concours  n'a  pas  cessé  môme  de 
notre  temps.  La  bienheureuse  Jeanne  de  Asa  vint  lui  demander  un  fils 
et  elle  mit  au  monde  le  patriarche  des  Frères-Prêcheurs.  Quant  au 
monastère  il  fut  florissant  presque  sans  interruption  jusqu'en  l'année 
1835;  alors  la  Révolution  devenue  maîtresse  en  Espagne  en  chassa  les 
moines  encore  nombreux.  En  1883  les  Bénédictins  de  la  Congrégation 
de  France,  chassés  à  leur  tour  par  la  révolution,  ont  reçu  le  vieux  cloître 
de  la  générosité  de  Mgr  l'archevêque  de  Burgos  et  s'y  sont  établis.  Déjà 


I 


SAINT   THOMAS,   APÔTRE.  577 

un  nombre  assez  considérable  de  moines  et  de  jeunes  novices  français 
et  espagnols  peuplent  ces  cloitres  restaurés  avec  beaucoup  de  peine.  Dès 
le  premier  jour  l'olfice  divin  a  recommencé  comme  au  temps  de  saint 
Dominique.  La  seule  richesse  du  sanctuaire  ressuscité  c'est  le  corps 
entier  du  saint  fondateur. 

Saint  Dominique  est  le  patron  des  captifs  dont  il  a  délivré  un  nombre 
immense,  et  des  femmes  enceintes.  Il  se  distribue  un  grand  nombre 
d'images  du  saint  qui,  placées  sur  les  femmes  aux  moments  qui  précè- 
dent leurs  couches,  leur  apportent  de  sensibles  soulagements. 

Saint  Dominique  est  encore  patron  de  Cordoue,  de  Madrid,  de  San- 
Millan-de-la-Cogolla.  Les  artistes  qui  ont  eu  à  le  représenter  ont 
suivi  les  souvenirs  dont  nous  avons  parlé  et  lui  ont  donné  pour  attribut 
une  âme  qui  s'élève  au  ciel  entourée  de  trois  couronnes  et  des  enfants 
exprimant  leur  admiration,  et  des  chaînes. 

La  Vie  de  saint  Dominique  de  Silos  a  été  écrite  par  (îrisald. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  vi,  part,  ii,  p.  293-4. 

GoNON.  —  Vitœ  Patrum  Occidentis  (1625).  In-fol,  p.  304. 

Florez.  —  Espana  sagrada  (1772),  t.  xvii,  p.  419-470. 

Ménard.  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  108. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  756. 

Labus.  —  Fasti,  20  dec. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  29,  358,  612,  636. 

Le  Messager  des  Fidèles,  l'^  année  (1884),  p.  430-442. 


XXP  JOUR  DE  DÉCEMBRE 


SAINT  THOMAS,  APOTRE. 
I"  siècle. 

(P.  Boll.  XIV.  410.) 

Tout  ce  que  l'on  sait  d'absolument  certain  repose  sur  le  témoignage 
des  évangiles. 

Thomas,  qui  était  probablement  galiléen,  comme  les  autres  apôtres, 
fut  appelé  par  le  Sauveur  l'an  31  de  l'ère  vulgaire  et  suivit  son  divin 
maître  durant  les  trois  années  de  sa  prédication.  Lorsque  Jésus-Christ 
annonça  qu'il  allait  partir  pour  la  Judée  où  il  devait  ressusciter 
Lazare,  Thomas  s'écria  :  «  Allons  mourir  avec  lui.  »  Dans  la  dernière 
Cène,  saint  Thomas  demanda  à  Jésus-Christ  où  il  allait,  et  le  Sauveur 
lui  répondit  :  «  Je  suis  la  Voie,  la  Vérité  et  la  Vie.  »  Enfin  après  la 
résurrection  Jésus-Christ  apparut  à  ses  apôtres  en  l'absence  de  Tho- 
mas, puis  en  sa  présence  et  lui  donna  l'occasion  de  prononcer  une  for- 
mule de  foi  admirable. 

Luc,  VI,  13-15. 

Sup.  AUX  Vies  des  S.\ims.—  To.mb  III.  37 


578  21  déce:mbre. 

JoAX..  XI,  16;  XIV,  5  et  6;  xx,  19-29;  xxi,  4-13. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  75(i-758. 

GiORGi.  —  Martyrologiura  Adonis,  p.  C32-3. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  823-6. 

Au  Mexique  et  en  quelques  autres  parties  de  l'Amérique  se  rencontrent 
des  mouuaieuts  de  forme  cruciale.  L'opinion  assez  générale  rattachait 
ces  monuments  et  les  analogues  à  une  ôvangélisation  du  Mexique  bien 
antérieure  à  sa  conquête,  remontant  même,  suivant  quelques-uns,  à 
Tapôtre  saint  Thomas.  L'un  de  ces  monuments  vient  d'être  découvert  il 
y  a  peu  de  temps  à  Téotihuacan  près  de  Mexico  et  les  savants  s'en  sont 
aussitôt  occupés.  A  des  sculptures  dont  est  ornée  la  croix  de  Téotihua- 
can, M.  Hamy,  conservateur  du  musée  du  Trocadero,  à  Paris,  a  reconnu 
que  les  monuments  de  ce  genre  sont  relatifs  au  culte  de  Tlaloc,  regardé 
dans  la  religion  des  Mayas  comme  le  dieu  de  la  pluie.  (Académie  des 
Inscriptions  et  Belles-lettres,  séance  du  27  octobre  1882.)  Nous  n'avons 
aucune  compétence  pour  trancher  cette  question  ;  nous  ferons  seulement 
observer  que  de  semblables  opinions  demandent  toujours  l'épreuve  du 
temps. 

L'antiquité  n'a  point  laissé  d'Actes  sincères  de  l'apôtre  saint  Thomas 
ou  ils  ne  sont  pas  venus  jusqu'à  nous.  Ceux  qui  portent  son  nom  ont 
été  rejetés  comme  apocryphes  par  le  pape  saint  Gélase,  en  496;  par 
saint  Augustin  (Liber  contra  Adimant.,  cap.  12;  contra  Faustum, 
lib.  xxii,  c.  9,  et  lib.  i  de  Sermone  Domini  in  Monte);  par  saint  Atha- 
nase,  in  Synopsi  ;  par  saint  Epiphane  (Hseres.  xlviii),  et  par  saint 
Cyrille  (cat.  6).  Ce  dernier  Père  les  attribue  à  un  manichéen  nommé 
Thomas.  Ceux  qui  se  trouvent  dans  Métaphraste  en  ont  été  tirés.  Ils  se 
lisent  traduits  en  latin  dans  la  collection  de  Lipoman  et  dans  celle  de 
Surius  (Vitae  Sanctorum,  22  dec,  t.  vi,  p.  937,  1^^  éd.,  t.  vi,  p.  1037  sv., 
2"  éd.  en  grec  dans  la  collection  de  Lambrecius,  t.  viii,  p.  248,  257,  262, 
381.)  —  Tischendorff,  Acta  Thomae  (Acta  Apostolorum  apocrypha); 
Combefis,  Bibliotheca  concionatoria,  t.  vi,  p.  96.  On  y  trouve  toute  une 
suite  d'éloges  oratoires  de  l'apôtre  saint  Thomas. 

La  fête  de  saint  Thomas  se  trouve  indiquée  au  21  décembre  dans  les 
plus  anciens  martyrologes,  de  saint  Jérôme,  de  Bède,  le  Petit  Romain, 
celui  de  Raban-Maur,  de  Florus,  d'Adon,  d'Usuard,  et  les  autres  qui  les 
ont  suivis  à  peu  près  sans  exception. 

Presque  tous  les  anciens  documents  latins  indiquent  deux  fêtes  de 
saint  Thomas,  l'une  le  3  juillet,  l'autre  le  21  décembre.  Cette  dernière 
est  l'anniversaire  de  la  mort,  la  première  est  celui  de  la  translation  des 
reliques  de  ITnde  à  Edesse. 

GîORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  314,  633. 

Bakoxius.  — Notes  sur  le  Martyrologe,  aii  3  juillet  et  au  21  décembre. 

Idem.  —  Annales  ecclesiastici,  ad  an.  236,  n.  5. 

Vers  la  fin  du  iv«  siècle  les  reliques  de  saint  Thomas  furent  trans- 
férées d'Edesse  à  Orlona,  en  Italie,  peut-être  par  saint  Gaudens,  évêque 
de  Brescia,  comme  il  semble  résulter  de  son  sermon  xvii^.  li  y  avait 
des  reliques  du  saint  apôtre  à  Noie,  dans  l'église    de   Saint-Félix 


SAINT   THOMAS,    APOTHE.  579 

(S.  Paulin,  Carmen  xxiv,  p.  610)  et  dans  la  basilique  de  Saint-Ambroise, 
à  Milan  et  dans  d'autres  parties  d'Italie. 

Florentinius.  —  P.  148,  517  et  suiv. 

Acta  Sanctorum  Boll.  9  niaii,  p.  3(i4. 

La  fête  de  saint  Thomas  se  trouve  aussi  indiquée  avec  un  office 
spécial  dans  les  plus  anciens  livres  rituels  de  l'Eglise  latine. 

DoM  Ruinart.  —  Acta  Martyrum  sincera,  praef.,  p.  xx,  éd.  1689. 

GiORGi.  —  Loc.  cit.,  p.  314  et  633. 

La  mission  de  saint  Thomas  dans  l'Orient  est  attestée  par  les  écri- 
vains les  plus  anciens  et  les  plus  autorisés,  Origrne,  Sophronius, 
Eusèbe,  saint  Grégoire  deNysse.  D'autres  données  ajoutent  qu'il  porta 
l'Evangile  jusque  dans  l'Inde  et  dans  l'Ethiopie.  Il  faut  dire  que  des 
critiques  modernes  prétendent  que  par  ces  mots  les  anciens  entendaient 
les  provinces  frontières  méridionales  et  orientales  de  l'empire  romain. 
Il  est  vrai  aussi  que  les  Nestoriens  des  Indes  orientales  prétendent 
avoir  reçu  l'Evangile  de  saint  Thomas,  se  nomment,  par  ce  motif, 
chrétiens  de  saint  Thomas,  et  que  l'on  montre  son  tombeau  à  Mélia- 
pour;  mais  ces  traditions  sont  contestées  par  des  critiques,  entre  autres 
par  le  savant  L.  Neve,  dans  la  Revue  catholique  de  Louvain,  mai  1851. 

Outre  les  auteurs  indiqués  ci-dessus  et  leurs  références,  on  peut  voir  : 

EusÈBE.  —  Hist.  ecclesiastica,  lib.  i,  c.  13;  lib.  m,  c.  1. 

PiUFiN.  —  Hist.  eccl.,  lib.  x,  c.  9. 

Recognitiones,  lib.  ix,  c.  29. 

S.  Grégoire  de  Nazianze.  —  Orat.  xxv. 

S.  Jérôme.  —  Epistola  cxlviii. 

Clément  d'Alex.  —  Stromata,  p.  502. 

Ant.  Pagi.  —  Critica  in  Annales  Baronii,  ad  ann.  327,  n.  10.  1. 1 
p.  421. 

D'Herbelot.  —  Bibliotheca  Orientalis,  p.  894. 

TiLLEMOXT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  eccl.,  t.  i,  p.  355  et  suiv. 

DoM  Calmet.  — Dictionnaire  de  la  Bible,  éd.  Migne,  t.  m,  col.  790-796. 
Excellent  travail  résumant  toutes  les  questions. 

Jacques  de  Yoragine.  —  Legenda  aurea,  éd.  du  D''  Th.  Graesse. 
Leipzig,  1850,  in-3°,  p.  32,  58. 

Vie  de  saint  Thomas  en  prose  patoise  de  la  Haute-Bouro-ocrne. 
V.  Paulin  Paris,  Manuscrits  franc.,  de  la  Bibliothèque  du  roi,  t.  vi,  p.  229. 

Acta  saucti  Thoma?,  texte  grec,  publié  par  Thilo.  Leipzig,  1823. 
S.  E.  le  card.  Pitra  a  signalé  des  Actes  de  saint  Thomas  de  la  plus 
haute  antiquité,  décrivant  son  apostolat  dans  les  Indes,  et  mentionnant 
le  roi  Gondoforus  (dont  l'existence  est  d'ailleurs  constatée  sur  des 
médailles);  ils  se  trouvent  au  Musée  britannique,  manuscrits  syriaques, 
n'5 14645. 

Plusieurs  anciens  auteurs  ecclésiastiques  mentionnent  un  Itinerariuni 
qui  racontait  le  voyage  du  saint  apôtre  dans  l'Inde,  donnait  des  détails 
connus  d'ailleurs  et  d'autres  encore.  Quelques  passages  ont  été  con- 
servés en  grec. 
Fabricius.  —  Codex  apocryphus  Novi  Testamenti,  t.  ii,  p.  819. 


580  21    DÉCEMBRE. 

Analecta  juris  pontificii,  xxiv''  série  (1885),  col.  645-617. 

Saint  Tliomas  est  le  patron  des  taillenrs  de  pierre  et  ce  sont  eux  qui 
signent  son  vitrail  en  la  cathédrale  de  Bourges.  Par  suite  on  lui  met 
en  main  soit  une  règle,  soit  une  équerre,  quelquefois  l'une  et  l'autre. 

Cahier.  —  Vitraux  de  Bourges,  p.  149-15"2. 

Idem.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  50,  53,  159,  180,  327,  331,  376 
et  passim.  Cet  auteur  cite,  p.  376,  une  très  curieuse  hymne  du  bréviaire 
hispano-gothique  {ad  Vesperom),  où  la  légende  est  suivie  pas  à  pas. 

M.  Max  Bonnet  vient  de  publier  avec  un  soin  scrupuleux  les  Actes 
grecs  de  saint  Thomas,  dont  on  ne  connaissait  jusqu'ici  que  la  moitié 
à  peine.  Il  y  a  joint  deux  textes  d'Actes  latins  de  saint  Thomas  : 
«  Miracula  S.  Thomas  »  et  «  Passio  S.  Thomœ  »,  dont  le  premier  lui 
semble  pouvoir  être  attribué  k  Grégoire  de  Tours,  si  l'on  en  juge  par 
le  style  et  la  syntaxe.  Cette  publication  est  faite  à  Leipzig  par 
M.  N.  Mendelssohn  et  est  intitulée  :  «  Supplementum  Codicis  Apocry- 
phi,  I.  Acta  Thomœ.  » 

Acta  S.  Thomse,  grœce.  Leipzig,  1883,  éd.  Bonnet. 

Le  tombeau  de  saint  Thomas  fut  visité  entre  les  années  363  et  373, 
à  Ephèse,  par  une  religieuse  qui  fit  le  pèlerinage  des  Lieux-Saints  à 
cette  époque  et  dont  on  possède  encore  le  récit.  L'évêque  d'Ephèse  lui 
parla  de  la  lettre  que  Notre-Seigneur  Jésus-Christ  écrivit  au  roi 
Abgar  et  qui  était  encore  conservée  dans  les  archives  ecclésiastiques 
de  cette  ville. 

Bulletin  critique,  l^""  mars  1884,  p.  95. 

Gazette  archéologique,  1884,  p.  141  et  suiv.  Article  très  important 
de  M.  Clermont-Ganneau  faisant  connaître  deux  bassins  en  cuivre  qui 
représentent  la  vie  de  saint  Thomas,  apôtre.  Ils  ont  été  trouvés  à 
Bethléem  et  sont  du  xii^  siècle. 

Revue  de  l'Art  chrétien,  1884,  p.  55.  On  constate  qu'un  bras  de  saint 
Thomas  est  conservé  dans  l'église  collégiale  de  Saint-Nicolas  à  Bari, 
avec  un  bras  de  saint  Vincent,  martyr. 


LES  SAINTS  MARES,  ADÉE  ET  AGHEE, 

DISCIPLES   DE   l'apôtre   SAINT   THOMAS. 

I"""  siècle. 

Les  disciples  de  saint  Thomas,  saint  Mares  ou  Mar,  saint  Adée  et 
saint  Aghée,  continuèrent  l'œuvre  de  leur  maître  et  fondèrent  l'Eglise 
Chaldéenne,  avant  que  l'Apôtre  partit  pour  les  Indes,  c'est-à-dire 
trente  ans  au  plus  tard  après  l'Ascension.  Ils  établirent  des  chrétientés 
dans  toute  la  Syrie,  la  Babylonie  et  la  Perse.  Saint  Mares,  disent  les 
documents  orientaux,  fonda  le  siège  d'Edesse  et  trois  cent  soixante 
églises.  Le  siège  épiscopal  de  Séleucie,  celui  de  Gtésiphon,  capitale  de 
la  Perse,  existaient  aussi  dès  cette  époque  reculée.  Toutes  ces  chré- 


LOUIS-JOACIIIM    Dt:   L.V    UOCllli-SAlNT-ANDUK.  581 

tientés  furent  très  florissantes  et  produisirent  beaucoup  de  niurlyrs 
jusqu'à  l'époque  malheureuse  de  Nestorius, 

Abbellos  (J.-B.),  dans  Analecta  Boll.,  t.  iv,  p.  la  et  serj. 

Bedjan  (Lazariste),  dans  Œuvre  des  écoles  d'Orient,  1881. 


LOUIS-JOACHDI  DE  LA  ROCHE-SAINT-ANDRK. 

1793. 

Louis-Joachim  de  la  Roche-Saint-André  naquit  à  :\Iontaigu,  petite 
ville  du  diocèse  de  Luçon,  en  170G.  Il  était  arrière-neveu  du  cardinal 
Henri  d'Escoubleau  de  Sourdis,  archevêque  de  Bordeaux  (1629-1645). 

Il  était  bachelier  de  Sorbonne  et  s'adonnait  à  la  prédication  dans  le 
diocèse  de  Nantes  lorsque  le.  zèle  qu'il  déployait  contre  le  jansénisme 
déplut  à  lévêque  Christophe-Louis  Turpin  de  Crissé  de  Sanzay,  prélat 
favorable  à  la  secte  (r/2o- 1746).  Il  invita  Louis  de  la  Roche  à  s'éloigner. 
Celui-ci  se  rendit  à  Paris  où  Louis-Marie  de  Suarès  d'Aulan,  évèque 
de  Dax  (1736-1771),  se  l'attacha  comme  vicaire  général,  et  l'emmena 
dans  son  diocèse  en  retournant  de  l'Assemblée  du  clergé  en  1745. 

Dans  le  diocèse  de  Dax,  Louis-Joachim  continua  sa  vie  apostolique 
et  se  joignit  aux  missionnaires  que  l'évêque  avait  appelés  à  l'occasion 
du  jubilé.  Il  y  déploya  son  zèle  accoutumé  pour  l'orthodoxie  et  la  sou- 
mission à  la  bulle  Unigenitus.  De  là  un  nouvel  orage  contre  lui.  On  le 
dénonça  à  l'évêque  comme  un  esprit  brouillon,  propre  à  jeter  le  trouble 
et  la  discorde  ;  loin  de  céder  à  ces  accusations,  le  prélat  fit  donner 
l'abbaye  de  Yille-Dieu  ou  Divielle,  de  l'ordre  de  Prémontré,  en  com- 
mende,  à  son  grand  vicaire.  C'était  en  1750;  l'abbé  de  la  Roche  la 
conserva  jusqu'en  1786.  Toutefois,  l'animosité  de  ses  ennemis  s'achar- 
nant  de  plus  en  plus  contre  lui.  il  quitta  Dax  en  1751  et  alla  habiter 
Montaigu.  Il  y  consacra  tous  ses  instants  au  ministère  des  âmes,  à 
l'étude  et  à  l'instruction  de  quelques  élèves  ecclésiastiques  au  nombre 
desquels  fut  le  vénérable  Louis-Marie  Baudouin,  que  Dieu  destinait  à 
être  le  restaurateur  du  clergé  dans  les  diocèses  de  La  Rochelle  et  de 
Luçon  après  les  désastres  de  la  Révolution. 

Durant  ces  jours  de  malheur,  Louis-Joachim  se  tenait  caché  avec 
son  beau-frère  l'amiral  Louis-Charles  du  Chaffoult,  et  d'ailleurs  mon- 
trait contre  la  Constitution  civile  du  clergé  le  même  zèle  qu'il  avait 
déployé  autrefois  contre  le  jansénisme.  Saisi  par  les  émissaires  de 
Carrier  et  conduit  à  Nantes  le  19  décembre  1793,  il  fut  condamné  à 
mort  et  la  sentence  était  motivée  sur  ce  que  le  «  ci-devant  abbé  n'avait 
pas  prêté  le  serment  de  fidélité  à  la  République,  prescrit  par  la  loi, 
sur  ce  qu'il  habitait  un  pays  en  insurrection,  afin  de  mieux  fanatiser 
les  gens  des  campagnes.  » 

En  entendant  sa  sentence.  Louis-Joachim  entonna  le  psaume  Lœtatiis 
sum.  Il  employa  les  quelques  heures  qui  s'écoulèrent  avant  son  supplice 
à  exhorter  les  compagnons  de  sa  captivité  dans  la  prison  du  Bouffay 


582  21    DÉCEMBRE. 

et  à  relever  leur  courage  par  le  chant  d'un  cantique  qu'il  avait  composé 
pour  la  circonstance.  Il  marcha  à  l'échafaud  en  chantant  l'hymne 
Vexilla  Régis  et  le  psaume  Miserere.  Au  pied  de  l'instrument  de  mort. 
il  récita  le  psaume  Laudate  Dominum,  omnes  gentes,  puis,  se  tournant 
vers  ses  bourreaux,  il  leur  dit  :  t  Vous  me  faites  mourir  injustement; 
dans  un  an  vous  périrez  comme  moi.  » 

Elévations  sur  les  principaux  mystères  de  Notre-Seigneur  Jésus- 
Christ  et  de  sa  très  sainte  Mère,  par  M.  de  la  Roche-Saint-André,  ancien 
vicaire  général  de  Dax...  Paris,  Lecofifre,  1870,  in-12.  En  tète,  une 
notice  sur  l'auteur,  par  P.  de  Suyrot,  missionnaire  apostolique,  cha- 
noine honoraire  de  Luçon  (neveu  de  l'auteur). 


LES  \^ÉNÉPtABLES  ANDRÉ  DUNG  OU  LAC  ET  PIERRE  THI, 

PRÊTEŒS  ANNAMITES,  MARTYRS  A  KÉ-CHO   (tONG-KING  OCCIDENTAL). 

1839. 

Le  11  novembre  1839,  André  Lac  et  Pierre  Thi  furent  arrêtés  à  Ke- 
Song.  Les  chrétiens  obtinrent  la  liberté  des  deux  prêtres  à  prix  d'argent; 
mais  dès  le  lendemain  ils  furent  arrêtés  de  nouveau  séparément  et 
conduits  à  Ké-Cho.  Ils  furent  livrés  au  juge  criminel  qui  leur  ordonna 
de  fouler  la  croix  aux  pieds,  et  sur  leur  refus  énergique,  cinq  ou  six 
soldats  les  enlevèrent  et  les  placèrent  de  force  sur  le  crucifix.  Ils  su- 
birent plusieurs  interrogatoires  et  furent  chargés  de  la  cangue  et  de 
chaînes. 

Le  21  décembre  ils  furent  avertis  que  l'heure  de  leur  supplice  était 
arrivée.  Leurs  gardiens  et  les  prisonniers  qui  avaient  vécu  avec  eux 
fondaient  en  larmes;  mais  nos  deux  martyrs  étaient  dans  la  joie.  On 
remarqua  cependant  une  certaine  pâleur  sur  le  visage  du  P.  André 
Lac,  mais  le  sourire  ne  quitta  pas  ses  lèvres.  Lorsqu'ils  se  rendirent 
au  lieu  de  l'exécution  une  foule  immense  de  chrétiens  et  de  païens 
presque  également  émus  encombraient  la  voie.  André  Lac  marchait 
d'un  pas  assuré,  mais  le  P.  Pierre  Thi,  affaibli  par  ses  soixante-seize 
ans  et  par  la  chaîne  qui  le  tenait  au  cou  et  aux  deux  pieds,  tomba 
d'épuisement  aux  portes  de  la  ville.  Il  fallut  qu'un  soldat  le  prît  sur 
ses  épaules  tandis  qu'un  autre  soutenait  sa  tète  vénérable  et  les  chaînes. 

En  arrivant  au  lieu  du  supplice  les  deuxmartyrs  s'asseyent  sur  des 
nattes  apportées  d'avance  par  la  religieuse  qui  les  avait  servis  dans  la 
prison.  Une  haie  de  soldats  se  forma  autour  et  retint  la  foule  silen- 
cieuse au  delà.  Des  maréchaux  brisèrent  les  fers  et  les  bourreaux 
attachèrent  les  deux  victimes  les  mains  derrière  le  dos  à  des  piquets. 
Durant  tous  ces  préparatifs  le  visage  des  martyrs  conserva  sa  ravis- 
sante sérénité.  Le  P.  Pierre  Thi  se  tenait  à  genoux  plus  ferme  peut- 
être  qu'il  ne  fut  jamais.  André  Lac  ima.  l'exécuteur  de  lui  lier  les 
cheveux  et  d'étendre  devant  lui  son  mouchoir,  puis  il  leva  les  yeux  au 


SAINT    FLAVIEX,   MARTYR.  58;3 

ciel,  regarda  son  ami,  pencha  la  tète,  laissa  couler  quelques  douces 
larmes,  et  fixa   de   nouveau  les  yeux  au  ciel. 

Alors  le  mandarin  défendit  sous  peine  de  mort  de  tremper  des 
linges  dans  le  sang  des  martyrs.  Il  ajouta  presque  aussitôt  :  «  Après 
un  roulement  de  tambour  et  un  coup  de  cymbale,  aux  deux  en  même 
temps.  »  A  peine  le  signal  avait  retenti  que  les  deux  tûtes  étaient 
coupées.  Les  bourreaux,  très  habiles  dans  leur  état,  avaient  frappé 
de  manière  que  les  tètes  tinssent  encore  aux  cadavres  par  un  faible 
lambeau,  afin  qu'il  fût  plus  facile  aux  chrétiens  de  les  réunir:  mais 
le  mandarin  ordonna  de  les  séparer  entièrement. 

Aussitôt  après  l'exécution,  officiers  et  soldats  s'enfuirent  précipitam- 
ment vers  les  casernes,  et  la  foule  se  précipita  pour  recueillir  les 
dépouilles  et  les  souvenirs  des  martyrs.  Les  chrétiens  emportèrent 
les  corps  dans  leurs  asiles  les  plus  secrets  et  ils  ne  rencontrèrent 
aucun  obstacle.  Les  restes  du  Vénérable  André  Lac  reposent  dans 
l'ancien  cimetière  de  Chen  Sou;  ceux  du  P.  Pierre  Thi,  recueillis  par 
ses  néophytes  et  ses  catéchumènes,  furent  portés  dans  l'église  de  la 
mission  et  on  lui  fit  de  solennelles  funérailles. 

André  Dung  ou  Lac  et  Pierre  Thi  ont  été  déclarés  Vénérables  par 
le  pape  Grégoire  XVI,  le  9  juillet  1843. 
Les  Missions  catholiques,  t.  ix  (1877),  p.  623. 


IW  JOUR  DE  DÉCEMBRE 


SAINT    FLAVIEN,    MARTYR. 
362. 

(P.  Boll.  XIV.  415.) 

Saint  Flavien,  Flaviamis,  mari  de  sainte  Dafrose  et  père  des  saintes 
Bibiane  et  Démétrie,  avait  rempli  les  fonctions  de  préfet  de  Rome,  et  il 
confessa  la  foi  sous  Julien  l'Apostat.  Il  paraît  néanmoins  qu'il  ne 
mourut  pas  au  milieu  des  supplices,  car  les  documents  anciens  ne 
le  disent  pas  positivement,  et  les  uns  lui  donnent  le  titre  de  martyr, 
d'autres  celui  de  confesseur.  D'après  le  texte  des  Actes  on  peut 
croire  qu'il  reçut  la  marque  indélébile  imprimée  au  fer  rouge  sur  le 
front  des  condamnés.  L'église  de  Saiute-Bibiane  à  Rome  a  été  cons- 
truite sur  l'emplacement  de  sa  maison. 

Acta  Sanctorura  Boll.  Jun.,  t.  vu.  p.  760. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  829. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  martyrs,  p.  55. 

Barbier  de  Mo.ntault.  —  L'Année  liturgique  à  Rome,  5<^  éd.,  p.  103. 


584  23   DÉCEMBRE. 


PIERRE    DANG. 

SOLDAT   ANNAMITE  MIS  A   MOltT  POUR  LA  FOI,   EN   COCHINCHINE. 

1664. 

Le  22  décembre  1664,  quatre  soldats  chrétiens,  un  d'une  compagnie 
de  cavalerie,  les  trois  autres  de  la  garde  du  roi,  furent  amenés  devant 
le  prince  qui  leur  adressa  des  menaces  de  mort  s'ils  ne  renonçaient 
à  leur  croyance.  Effrayé  par  ces  menaces,  l'un  des  soldats  demanda  la 
vie  pour  lui  et  ses  compagnons;  deux  demeurèrent  interdits  et  n'osèrent 
ouvrir  la  bouche;  mais  le  quatrième,  nommé  Pierre  Dang,  comprenant 
les  suites  d'une  telle  lâcheté,  dit  au  roi  avec  une  chrétienne  assurance  : 

t  —  Prince,  je  suis  premièrement  sujet  et  serviteur  du  roi  souverain 
Seigneur  du  ciel  et  de  la  terre,  et  en  second  lieu  de  Votre  Majesté.  » 

Le  roi  feignit  de  ne  pas  entendre  et  garda  le  silence.  Croyant  n'avoir 
pas  été  entendu,  Pierre  Dang  répéta  les  mêmes  paroles.  Alors  le  roi, 
irrité  de  voir  placer  Dieu  avant  lui,  dit  en  colère  : 

«  —  Le  souverain  de  mon  royaume,  c'est  moi,  et  je  le  gouverne 
comme  je  veux,   sous  la  dépendance  du  Seigneur  du  ciel  et  de  la. 
terre.  » 

Sans  rien  ajouter,  il  fit  signe  que  l'on  coupât  la  tête  au  généreux 
soldat.  Ainsi  fut  récompensée  la  sainte  liberté  de  Pierre  Dang.  Il  fut 
inhumé  au  même  lieu  avec  plusieurs  autres  mis  à  mort  comme  lui 
pour  la  défense  de  la  foi. 

Ce  martyre  eut  lieu  à  Dinh-Cat,  province  de  Thoa-Na  (Cochinchine), 
le  22  décembre  1664. 

Les  Missions  catholiques,  t.  viii  (1876),  p.  611,  d'après  la  Mission  de 
la  Cochinchine  et  du  Tonkin,  par  les  PP.  de  Montézon  et  Ed.  Estève, 
p.  219. 


XXIIP  JOUR  DE  DECEMBRE 


SAINTE  VICTOIRE  DE  TIVOLI,  VIERGE  ET  MARTYRE. 

Vers  250. 

(P.  BoU.  XIV.  420.) 

Sainte  Victoire,  Victoria,  souffrit  le  martyre  à  Rome  même  dans  la 
persécution  de  Dèce,  entre  249  et  253. 

Saint  Adelm  et  saint  Adon  nous  ont  laissé  des  abrégés  de  ses  Actes; 
les  plus  anciens  martyrologes  en  font  mention. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  635-6. 


SAINT   SABINIKX,    DIACRE;    SAINT   DAGOIiEUT   II,    ROI    d'aUM  HAblK.     585 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  700-2. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  829-834. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  m,  p.  829  et  suiv.,  703. 

Analecta  Boll.,  t.  i,  p.  502,  n.  64. 


SAINT  SABINIEN,  DIACRE,  MOINE  DE  CONDAT, 

AU   DIOCÈSE  DE    SAINT-CLAUDE. 

Vers  480. 

(P.  Boll.  XIV.  422.) 

Saint  Sabinien,  Sabhiiaims,  se  sanctifia  sous  la  conduite  du  saint 
abbé  Romain  et  mourut  vers  l'an  480. 
Il  reste  une  Vie  assez  ancienne,  mais  très  abrégée. 
Vies  des  saints  de  Franche-Comté,  t.  m,  p.  53-58. 

SAINT  DAGOBERT  II,  ROI  D'AUSTRASIE,  MARTYR, 

PATRON   DE   STEXAY   AU  DIOCÈSE   DE   VERDUN. 

679. 
(P.  Boll.  XIV.  424.) 

Saint  Dagobert  II,  Dagoôerlus,  fils  de  Sigebert  II,  et  petit-fils  de 
Dagobert  pr,  naquit  vers  l'an  652.  Tout  enfant,  il  fut  dépouillé  du 
pouvoir  qui  lui  appartenait,  par  Grimoald,  maire  du  palais,  et  envoyé 
en  Irlande.  Il  revint  en  674,  à  vingt-un  ou  vingt-deux  ans,  soutint  une 
guerre  contre  Thierry  III,  roi  de  Neustrie,  et  fut  assassiné  à  Ecurey 
(Meuse),  le  23  décembre  de  l'année  679.  Il  fut  le  dernier  roi  mérovingien 
d'Austrasie.  Le  titre  de  martyr  que  lui  donne  l'histoire  ne  lui  appartient 
que  d'une  manière  large,  parce  qu'il  mourut  injustement  de  mort 
violente.  Les  miracles  qu'il  a  opérés  depuis  sa  mort  et  la  piété  qu'il  a 
pratiquée  durant  sa  vie  ont  fait  proclamer  sa  sainteté  tout  de  suite 
après  sa  mort. 

Les  artistes  caractérisent  saint  Dagobert  par  un  clou  et  plus  souvent 
ils  le  représentent  en  compagnie  de  ses  deux  filles,  sainte  Irmine  et 
sainte  Adèle.  Celles-ci  prirent  toutes  les  deux  le  voile:  la  première 
après  la  mort  de  son  fiancé,  la  seconde  après  avoir  vécu  dans  le  mariage. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  \ai,  p.  760-2. 

Patrologia  latina,  t.  lxxxvii,  col.  1279;  t.  cxxiv,  col.  829-834. 

Bouquet,  —  Rerum  gallic.  Script.,  t.  m,  p.  600-7;  t.  iv,  p.  654,  657.' 

Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  xii,  p.  428-9. 

Withemius.  —  Acta  divi  Dagoberti,  Francorum  régis  et  martyris, 
et  in  ea  notationes.  Augustœ  Trevirorum,  1653.  In-4°. 


586  "20  DÉCEMBllE. 

Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  ii,  p.  ;236-9. 

Henschen.  —  De  tribus  Dagobertis,  Francorum  regibus,  et  Exeg. 
pnielimin.  de  geiiealogia  regum  Dagobertorum,  dans  les  Acta  Sanctorum 
Boll.,  t.  III  de  mai  et  t.  m  d'avril. 

Grandidier.  —  Histoire  de  l'Eglise  de  Strasbourg,  1. 1,  p.  199  et  suiv. 

BuTLEH-GoDESCA.RD.  —  Yies  dcs  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  488-590. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  538-9. 


SAINT  YVES  D'AUTEUIL, 

ABBÉ   DE   SAINT-QUEXTIN-LÈS-BEAUVAIS,    PUIS   ÉVÈQUE   DE   CHARTRES. 

1116. 
(P.  Bail.  XIV.  429.) 

Saint  Yves,  Ives,  Ivo,  né  en  Beauvoisis  vers  l'an  1040  ;  devint  chanoine 
de  Nesle,  puis  abbé  de  Saint-Quentin  à  Beauvais,  vers  l'année  1075; 
fut  sacré  évoque  de  Chartres  à  la  fin  de  novembre  1091  par  le  pape 
lui-même;  fut  obligé  de  résister  au  roi  Philippe-Auguste  qui  le  fit 
retenir  en  prison  en  1092  et  1093.  Il  mourut  le  23  décembre  1116,  mais 
sa  fête  est  fixée  au  20  mai. 

Saint  Y'^ves  fut  le  plus  grand  canoniste  de  son  temps,  et  parmi  ses 
écrits  on  distingue  surtout  son  Decretiim  et  sa  Pannormia.  Il  remplit 
aussi  un  rôle  politique  très  important  à  l'avènement  de  Louis  le  Gros. 

Saint  Yves  est  patron  des  jurisconsultes  et  Georges  Al.  Szerdahely 
a  prononcé  son  panégyrique  comme  tel  à  Bade  en  1784. 

Les  artistes  qui  ont  à  le  représenter  le  produisent  en  chaire  ou  un 
livre  à  la  main. 

La  source  la  plus  abondante  pour  l'histoire  de  saint  Yves  ce  sont  ses 
écrits  et  surtout  ses  lettres.  Le  P.  Fronteau  a  composé  une  très  bonne 
Vie  qu'il  a  placée  en  tête  des  œuvres  du  saint  évêque  et  qui  a  été 
reproduite  par  les  Bollandistes. 

Acta  Sanctorum  Boll.  20  maii,  t.  v,  p.  248-283;  t.  vu,  p.  820. 

Gallia  Christiana,  t.  viii,  col.  112Ô-1134. 

Patrologia  latina,  t.  clxi  et  clxii. 

Bouquet.  —  Rerum  gallic.  Script.,  t.  xv,  p.  144  et  seq. 

Suger.  —  Œuvres  complètes,  éd.  Lecoy  de  la  Marche,  p.  12, 19,  80  et 
passim. 

LucHAiRE  (Ach.).  —  Histoire  des  institutions  monarchiques  en  France, 
1. 1,  p.  78  et  suiv. 

PoTTHAST.  —  Bibl.  hist.  medii  sévi,  p.  406,  772. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1130-1. 


SAINT   SEUVULE;    saint   GRÉGOIIIE   L)E   SPOLÈTE  ;    SAINTE   IRMINE.     587 

SAINT  SERVULE,  DE  ROME,  CONFESSEUR. 

Vers  580. 

(P.  BùU.  XIV.   134.) 

Saint  Servule,  Servol,  Seniuhis,  pauvre  paralytique  qui  passa  sa 
vie  sous  le  portique  de  l'église  de  Saint-Clément  pour  y  recevoir 
l'aumùne.  Son  corps  repose  dans  cette  église,  où  il  reçoit  des  hommages 
particuliers. 

Saint  Servule  est  le  patron  des  paralytiques.  Dans  l'iconographie 
populaire  on  lui  donne  pour  attribut  un  ange. 

Saint  GiiÉGOiRE  le  Grand.  —  Hom.  xv,  in  Evang.  —  et  Dialog., 
lib.  IV,  c.  14. 

Acta  Sanctorura  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  760-2. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  8'29-8o4. 

Barbier  de  Montault.  —  L'Année  liturgique  à  Rome,  o^  éd.,  p.  103. 

XXIV^  JOUR  DE  DÉCEMBRE 


SAINT  GRÉGOIRE  DE  SPOLÈTE,  PRÊTRE  ET  MARTYR. 

303. 

(P.  Boll.  XIV.  436.) 

SuRius.  —  Vitaî  Sanctorum,  24  dec.  Passio  S.  Gregorii  Spoletani. 
Cette  Passion  n'est  pas  un  ouvrage  original. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  v,  p.  133  et  347. 

Baronius.  —  Annales  eccles.,  ad  an.  304.  Admet  l'authenticité  de  la 
Passion  de  saint  Grégoire.  Elle  contient  certainement  un  fond  très  vrai. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  763-4. 

PatroloRia  latina,  t.  cxxiv.  col.  8:33-6. 


SAINTE  IRMINE,  VIERGE, 

ABBESSE  DU   MONASTÈRE   DE   HORKEN,    A   TRÈ^•E3. 

Vers  716. 

(P.  Boll.  XIV.  439.) 

Sainte  Irmine,  Irmiiia,  fille  du  roi  saint  Dagobert  II,  naquit  vers 
l'an  672  et  consacra  sa  virginité  à  Dieu  dans  un  monastère  bâti  par 
son  père.  Elle  fit  elle-même  plusieurs  fondations  et  mourut  vers  l'an  716 


588  24  DÉCEMBRE. 

Sainte  Irmine  est  patronne  de  la  ville  de  Trêves.  Dans  les  œuvres 
d'art  elle  est  représentée  avec  son  père  et  sa  sœur. 

La  Vie  de  sainte  Irmine  fut  écrite  dans  le  xi«  siècle,  par  Théofried, 
moine  d'Echternach. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  763-4. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  833-6. 

Trithême.  —  Annales  (éd.  1601),  p.  53. 

EcKART  (Jean-Georges).  —  Franc.  Orient.,  1. 1,  p.  258-9, 263  et  passim. 

Acta  Sanctorum  Belgii  selecta,  t.  ii,  p.  220. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  611-3. 

BuTLER-GoDESCARD.  —  Yics  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi  p.  498-9. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1120. 


SAINT  DELPHIN,  ÉVÈQUE  DE  BORDEAUX. 

Vers  404. 

(P.  noll.  XIV.  442.) 

Saint  Delphin,  Delphmiis,  occupa  le  siège  épiscopal  de  Bordeaux  de 
l'année  380  à  404.  Il  prit  part  à  toutes  les  affaires  importantes  de 
l'Eglise  durant  cette  période.  Quant  au  concile  qu'il  aurait  réuni  dans 
sa  ville  épiscopale  et  auquel  aurait  assisté  saint  Martin,  il  est  reconnu 
aujourd'hui  pour  apocryphe  et  une  invention  de  Jérôme  Vignier.  Saint 
Delphin  fut  le  correspondant  assidu  de  saint  Paulin  de  Noie. 

Il  n'existe  pas  de  Vie  ancienne  de  saint  Delphin. 

Gallia  Christiana,  t.  ii,  col.  787-9. 

LopÉs  (Hier.).  — L'Eglise  Saint- André  de  Bordeaux,  éd.  Callen,  t.  i, 
p.242;t.  Il,  p.  90-102,  127. 

Doxxet,   dans  Bulletin  archéol.  (1848),  t.  iv,  p.  404. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  ii,  p.  44-6. 

Pagi.  —  Critica  Baronii,  ad  an.  404,  n.  37. 

TiLLEMOxT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  x,  p.  521-3. 

Ha  VET  (Julien),  dans  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes,  t.  xlvi 
(1885),  p.  268  et  suiv. 


SAINTE  TARSILE,  VIERGE  ROMAINE. 
Vers  550. 

(P.  BoU.  XIV.  413.) 

Sainte  Tarsile,  Tharsilla,  tante  de  saint  Grégoire  le  Grand  qui  nous 
la  fait  connaître,  ainsi  que  ses  deux  sœurs  sainte  Emilienne  et  sainte 
Gardienne.  Le  corps  de  sainte  Tarsile  repose  à  Rome,  dans  l'église  de 


SAINTE   ADÈLE;    SAINTE   EUGÉNIE   DE    liuME,    VIEIICIE.  589 

Saint-Grégoire,  sur  le  Mont  Cœlim,  où  était  le  palais  de  ses  ancêtres. 

Grégoire  le  Grand.  —  Dial.,  lib.   iv,  c.  10.  ~  Hom.  xxviii  in 
Evangeliuin. 

Bariuerde  Montault.  — L'Année  liturgique  à  Home,  .'»«  éd..  p.  103. 


SAINTE  ADÈLE, 

première  abbesse  de  palatiole,  près  de  trêves, 

DE  l'ordre   de   saint- AUGUSTIN. 

Vers  720. 

(P.  Boll.  XIV.  444.) 

Sainte  Adèle,  Adcla,  abbesse  de  Palz,  Palatiolum,  était  fille  de  saint 
Dagobert  II,  roi  d'Austrasie.  Elle  fonda  le  monastère  de  Palz  avec  le 
concours  de  saint  Modoald  évêque  de  Trêves. 

Gallia  Christiana,  t.  xiii,  col.  515-(i. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Ben.,  Ssec.  m,  part,  i,  p.  531. 

Eckhart  (Georges  d').  —  Franc.  Orient.,  1. 1,  p.  264,  n.  11. 


\IV  JOUR  DE  DÉCEMBRE 


SAINTE  EUGÉNIE  DE  ROME,  VIERGE  ET  MARTYRE. 

Vers  258. 

(P.  Boll.  XIV.  456.) 

Sainte  Eugénie,  vierge  de  Rome,  subit  le  martyre  dans  cette  ville 
vers  l'an  258.  Son  corps  repose  à  Rome  dans  l'église  des  Saints- Apôtres, 
sous  l'autel  de  la  chapelle  Odescalchi. 

Son  attribut  dans  les  œuvres  d'art  est  l'épée,  mais  le  plus  souvent 
elle  est  représentée  en  groupe  avec  sainte  Marguerite  et  sainte  Blanche. 

Il  existe  plusieurs  versions  de  la  passion  de  sainte  Eugénie,  mais 
aucune  n'a  de  valeur  historique. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  765-7. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  4-7.  Adon  avait  sous  les  yeux 
les  Actes  qui  nous  restent. 

SuRius.  —  Vitœ  Sanctorum,  t.  xii,  p.  319. 

Rosweyd  (Héribert).  —  Vitie  Patrum,  lib.  v. 

Patrologia  latina,  t.  lxxiii,  col.  605-624;  t.  cxxiv,  col.  835-840. 

Analecta  Boll.  t.  i,  p.  502,  n.  65. 

Corblet.  —  Hagiographie  du  diocèse  d'Amiens,  t.  iv,  p.  253-6. 


590  35  DÉCEMBRE. 

Orgeval-Dubouchet  (E.).  —  Les  trois  corps  saints,  légende  du 
iii«  siècle;  Marguerite  et  Blanche  de  Bressieux,  et  sainte  Eugénie, 
introd.  par  Ad.  de  Jussieu.  Paris^  1873.  In-12. 


SAINTE  ANASTASIE  LA  JEUNE, 

VIERGE   ET   MARTYRE  DANS    lIlE   DE   PALMARIA,  SUR   LES   CÔTES   d'ITALIE. 

304. 
(P.  Boll.  XIV.   467.) 

Sainte  Anastasie,  Anastasia,  surnommée  la  Jeune,  noble  dame 
romaine,  fut  brûlée  vive  dans  l'île  de  Palmaria,  où  elle  était  exilée, 
en  l'année  304.  Son  corps  repose  sous  le  maitre-autel  de  l'église  qui 
lui  est  dédiée  dans  Rome,  au  pied  du  mont  Palatin  et  à  l'endroit 
même  où  fut  le  palais  de  sa  famille. 

Sainte  Anastasie  la  Jeune  est  patronne  de  Sancta  Severina  dans 
la  Calabre  ultérieure. 

Il  est  certain  que  sainte  Anastasie  la  Jeune  a  joui  d'un  culte  très 
ancien  et  répandu  en  beaucoup  de  lieux,  cependant  il  ne  nous  reste 
aucun  document  vraiment  historique.  Ce  que  l'on  sait  avec  détail  est 
tiré  des  Actes  de  saint  Chrysogone,  auxquels  il  est  impossible  de  donner 
beaucoup  d'autorité.  Ses  Actes  publiés  par  Métaphraste  ne  méritent 
pas  plus  de  considération. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jan.,  t.  vu,  p.  765-7. 

Analecta  Boll.  Catalogue  des  manuscrits  de  Bruxelles,  p.  263. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  4-7. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  835-840. 

Assemani  (Jos.).  —  Calendarium  univ.,  ad  22  dec,  p.  480. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  110. 


LE  BIENHEUREUX  PIERRE  MAURICE  DE  MONTBOISSIER, 

SURNOMMÉ    LE   VÉNÉRABLE,    ABBÉ  DE   CLUNY. 

1157. 
(P.  Boll.  XIV.  473.) 

Le  B.  Pierre,  fils  de  Maurice,  né  au  château  de  Montboissier  vers 
l'année  1092,  embrassa  la  vie  monastique  dans  l'abbaye  de  Cluny 
vers  l'an  1109,  fut  prieur  de  Vezelay  puis  de  Domène  vers  1120,  enfin 
élu  abbé  de  Cluny  le  22  août  1122.  Il  gouverna  le  monastère  et  tout 
l'Ordre  jusqu'au  25  décembre  1156,  jour  auquel  il  mourut  à  Cluny. 

La  Vie  de  Pierre  le  Vénérable  fut  l'une  des  plus  belles  qui  se  ren- 
contrent dans  les  annales  de  l'Eglise,  c  Pierre  le  Vénérable  semble  per- 


LE   BIENHEUREUX   riERRE-MAURICE   DE   MONTBOISSIER.  591 

sonnificr  sous  une  forme  auguste  la  vie  religieuse;  il  est  l'idéal  du 
moine.  »  Ainsi  s'exprime  M.  de  Ilémusat  dans  sa  Vie  de.  saint  Anselme. 
Comme  écrivain  il  a  été  comparé  ù  Platon,  à  Aristote,  à  Cicéron,  à 
saint  Jérôme,  à  saint  Ambroise,  à  saint  Grégoire  le  Grand.  Il  a  toujours 
été  mis  au  premier  rang  parmi  les  littérateurs  et  les  théologiens  du 
xri'=  siècle.  Il  fut  consulté  dans  toutes  les  alfaires  importantes  qui 
survinrent  de  son  temps;  il  fut  l'arbitre  des  princes  et  tint  toujours 
dans  le  monde  une  place  considérable.  Il  y  avait  à  Cluny,  sous  Pierre 
le  Vénérable,  cinq  cents  moines,  deux  mille  abbayes  eu  prieurés 
relevant  de  la  maison-mère,  et  trois  cent  quatorze  abbayes,  chapitres 
ou  églises,  étaient  affiliées  seulement.  L'un  de  nos  historiens  s'exprime 
ainsi  : 

a  i^a  voix  suffit  pour  faire  triompher  la  vérité  au  milieu  d'un  schisme 
qui  menaçait  de  troubler  longtemps  la  tranquillité  de  l'Eglise.  »  Les  rois 
de  Sicile,  —  écrivait  peu  de  temps  après  sa  mort  un  de  ses  panégy- 
ristes. —  sont-ils  en  discorde  avec  les  souverains  Pontifes,  soit  dans 
les  temps  de  schisme,  soit  par  esprit  de  rivalité  et  d'indépendance 
territoriale,  c'est  Pierre  qui  écrit  aux  rois  comme  aux  Papes  pour 
ménager  une  transaction.  Les  rois  de  France  et  d'Espagne  ont-ils 
voulu  disposer  des  élections  épiscopales  et  exciter  ainsi  les  foudres 
et  les  colères  ecclésiastiques,  c'est  encore  Pierre  qui  s'entremet  pour  la 
pacification.  Quelquefois  il  vient,  auprès  du  Pape  lui-même,  au  secours 
des  diocèses  qui  ont  de  justes  motifs  de  refuser  les  évêques  qu'on  leur 
destine,  et  prend  le  parti  des  monastères  contre  l'épiscopat.  Tous  les 
papes  contemporains  lui  écrivent,  et  l'on  ne  sait  s'ils  ne  mettent  pas 
dans  leurs  lettres  plus  de  respect  encore  qu'il  n'en  met  dans  ses 
réponses.  Il  veut  bien  envoyer  à  Piome  douze  moines  de  Cluny  que 
Célestin  II  et  Lucius  II  lui  demandent;  mais  il  exige  qu'on  ne  les 
sépare  pas.  Une  autre  fois  il  recommande  au  Pape  le  fils  du  duc 
de  Bourgogne;  il  se  laisse  prier  par  Innocent  II  de  réformer  le  mo- 
nastère de  Luxeuil.  On  le  voit  écrire  à  Louis  le  Jeune  au  sujet  de 
la  croisade  et  recommander  à  l'empereur  de  Constantinople  un  mo- 
nastère latin.  11  sïnquiète  auprès  du  roi  de  Jérusalem  du  sort  de 
ses  moines  et  les  recommande  vivement  au  patriarche  Gérard,  religieux 
de  Cluny.  Son  disciple,  le  grand  maître  des  Templiers,  est  au  nombre 

de  ses  correspondants Qu'ajouterai-je  ?  à  Lyon,  à  Tours,  à  Paris, 

à  Narbonne,  à  Bordeaux,  à  Troyes,  partout,  il  y  a  des  évêques  qui 
réclament  ses  conseils,  sa  protection  ou  son  amitié.  Il  s'adresse  jusqu'à 
l'évèque  de  Bethléem  et  au  roi  de  Xorwège  Sigurd...  »  Le  bienheureux 
Urbain  II  écrivait  :  La  congrégation  de  Cluny,  comblée  plus  que  toutes 
les  autres  des  faveurs  divines,  brille  sur  la  terre  comme  un  autre 
soleil.  Aujourd'hui  c'est  à  elle  qu'on  doit  appliquer  ces  paroles  du 
Christ  :  Vous  êtes  la  lumière  du  monde.  » 

La  Vie  de  Pierre  le  Vénérable  a  été  écrite  par  Rodolphe  de  Cluny, 
son  disciple,  mais  elle  se  trouve  aussi  dans  ses  écrits,  surtout  dans 
ses  lettres  et  dans  toutes  les  chroniques  de  son  temps.  Elle  est  intime- 
ment liée  à  celle  de  saint  Bernard  de  Clairvaux. 


592  26  DÉCEMBllE. 

DucHESNE.  —  Bibliotlieca  Cluniacensis,  p.  589-018. 

Martêne.  —  Amplissima  coUectio,  t.  vi,  col.  1187-1202. 

DuPARAY.  —  Bienheureux  Pierre  le  Vénérable,  abbé  de  Cluny,  sa 
vie,  ses  œuvres  et  la  société  monastique  au  xii«  siècle.  Chalon-sur- 
Saône,  1862,  gr.  in-40. 

Gallia  Christiana,  t.  iv,  col.  1137  et  seq. 

Clémexï  (Dom  François).  —  Histoire  littéraire  de  saint  Bernard. 
Paris,  1773.  In-i°.  A  la  suite,  un  essai  excellent  sur  Pierre  le  Vénérable. 

B.  P.,  dans  Revue  historique,  t.  vu,  p.  168-171. 

WiLKExs.  —  Vie  en  allemand.  Pignot,  Lorrin,  Cucherat  sur  l'abbaye 
de  Cluny  ont  parlé  d'une  manière  très  exacte  de  Pierre  le  Vénérable. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  historiques,  col.  1840. 


XXVP  JOUR  DE  DECEMBRE 


SAINT  ETIENNE, 

premier  diacre  et  premier  martyr. 
33. 

(P.  Boll.  XIV.  470.) 

Saint  Etienne,  Stephanus,  fut  le  premier  que  les  Apôtres,  conduitspar 
le  Saint-Esprit,  choisirent  pour  diacre,  et  il  eut  l'honneur  d'être  aussi  le 
premier  martyr  à  .Jérusalem  le  28  décembre  de  l'an  33.  L'Eglise  uni- 
verselle célèbre  aussi  la  fête  de  l'invention  de  ses  reliques  qui  eut  lieu 
le  3  août  de  l'an  415.  Il  y  a  une  troisième  fête  en  son  honneur,  celle  de 
la  translation  de  son  corps  de  Constantinople  à  Rome,  le  7  mai.  Il 
repose  encore  dans  la  Ville  éternelle,  sous  le  maître-autel  de  l'église 
Saint-Laurent-hors-les-Murs.  Il  y  a  en  outre  à  Rome  quatre  églises 
dédiées  en  son  honneur. 

Le  protomartyr  est  patron  d'un  très  grand  nombre  de  lieux  dans  le 
monde  entier.  En  voici  quelques-uns  :  Agde,  Agen,  Arles,  Auxerre. 
la  Bavière,  Besançon,  Bourges,  Brisach,  Cahors,  Carlsruhe,  Cattaro, 
Chàlons-sur-Marne,  Chalon-sur-Saône,  Dijon,  Dipholt,  Epinal,  Gien- 
sur-Loire,  Halberstadt,  Limoges,  la  Lorraine,  Lyon,  Mâcon,  Marsal, 
Meaux,  Metz,  Mulhouse  en  Alsace,  Nimègue,  l'Ostfrise,  le  Palatinat, 
Passau,  Pavie,  Périgueux,  Ratisbonne,  Saint -Brieuc,  Sens,  Spire. 
Toul,  Toulouse,  etc. 

L'impératrice  Eudoxie  construisit  une  église  à  .Jérusalem  au  lieu 
même  de  la  lapidation  de  saint  Etienne  ;  il  n'y  avait  plus  que  des  ruines 
lorsque  le  R.  P.  Matthieu  Lecomte,  des  Frères-Prêcheurs,  a  racheté 
ce  lieu  et  commencé  à  reconstruire  le  temple  en  1884.  Après  cinq  siècles 
d'interruption  les  fils  de  saint  Dominique  reprennent  leur  ministère  à 
Jérusalem  (Le  Monde,  29  janvier  1885). 


:^AiM    /.U.->l.Mt:,    i'Al'K.  593 

La  cathédrale  de  IJesaïujon  est  placée  sous  le  pationai^c  de  saint 
Etienne  et  sous  celui  de  saint  Jean.  11  y  avait  même  autrefois  deux 
é;i;lises  séparées  et  toutes  les  deux  calliédrales.  Vers  l'an  4ii  l'arche- 
vêque Chélidoine  obtint  de  l;i  munilicence  de  Tcmpereur  Tiiéodosc  des 
reliques  insignes  du  premier  martyr  et  les  déposa  dans  l'église  dédiée 
sous  son  vocable.  Dès  lors  au  plus  tard  un  pèlerinage  s'établit  dans 
ce  sanctuaire.  Les  reliques  périrent  durant  la  llévolution  et  le  pèleri- 
nage s'éteignit.  En  1832,  le  cardinal  de  Rohan,  archevêque  de  Besançon, 
rapporta  de  Rome  un  bras  de  saint  Etienne.  En  1848.  l'os  sacré  fut 
richement  enchâssé  dans  un  reli(iuaire,  que  le  cardinal  Mathieu  olfrit 
à  son  église  métropolitaine.  Il  rétablit  en  même  temps  le  pèlerinage  du 
■20  décembre.  Cette  fête  fut  enrichie  par  Pie  IX  de  précieuses  indul- 
gences, et  elle  a  pris  l'une  des  places  les  plus  importantes  dans  la  piété 
des  habitants  de  Besançon.  (  Vie  du  cardinal  Mathieu,  par  Mgr  Besson, 
t.  II,  p.  135,  392.) 

Il  .y  avait  aussi  un  grand  nombre  d'abbayes  sous  le  patronage  de 
saint  Etienne;  sans  sortir  des  limites  de  la  France  chrétienne,  nous  en 
comptons  quatorze. 

Les  tailleurs  de  pierre  et  les  frondeurs  reconnaissent  aussi  saint 
Etienne  pour  leur  patron. 

Il  y  avait  aussi  un  ordre  de  chevalerie,  dont  le  centre  était  à  Flo- 
rence, sous  le  patronage  de  saint  Etienne,  mais  c'était  saint  Etienne  P"", 
pape.  Un  autre  ordre  de  chevalerie  en  Hongrie  portait  le  même  nom, 
mais  était  sous  la  protection  de  saint  Etienne,  roi  de  Hongrie. 

Acta  Apostolorum,  vi,  vu.  viii. 

Acta  Sanctorum  BoU.  Jun.,  t.  vu,  p.  767-9. 

GioRGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  7-8. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  839-844. 

Amalecta  Boll.  ii.  Catalogue  des  manuscrits  de  Bruxelles,  p.  36, 
n.  65,  p.  70-74.  Récit  de  la  translation  du  corps  de  saint  Etienne  de 
Constantinople  à  Rome;  p.  36,  n.  66,  p.  75-80.  Relation  des  miracles 
opérés  par  saint  Etienne. 

Analecta  juris  pontificii,  xxiv^  série  (1886;,  col.  647. 

Ecole  française  de  Rome.  Mélanges  d'archéologie  et  d'histoire. 
v^  année,  mars  1885,  p.  49  et  suiv.  Sur  la  fête  de  saint  Etienne  et  les 
épîtres  farcies  qui  étaient  chantées  en  cette  circonstance. 

Chevalier.  —  Répertoires  des  sources  historiques,  col.  668-9. 


SAINT  ZOSIME,  PAPE. 

418. 

Saint  Zosime,  Zosimus^  Zosimas,  grec  d'origine,  fut  le  quarante  et 
unième  pape.  Il  fut  sacré  le  18  mars  417  et  mourut  à  Rome  le  26  dé- 
cembre 418,  selon  ropinioii  lapins  commune,  mais  la  date  du  jour  n'est 
pas  absolument  certaine. 

Sup.  AUX  Vies  dks  Sajms.  —  Tome  III.  38 


594  26  DÉCEMBRE. 

Il  se  laisSci  d'abord  tromper  par  Célestin,  disciple  do  Pelage,  qui 
s'était  rendu  à  Rome  après  sa  condamnation  par  le  Concile  d'Afrique 
et  qui,  par  une  hypocrite  soumission,  essaya  d'empêcher  le  pape  de 
conlirmer  la  sentence.  Zosime  ne  tarda  pas  à  reconnaître  qu'il  s'était 
laissé  surprendre  par  des  protestations  mensongères,  et  condamna 
Pelage  et  Célestin. 

A  cette  affaire  touchant  la  toi  en  succéda  une  autre  qui  intéressait 
la  discipline  à  un  haut  point.  Apiarius,  prêtre  du  diocèse  de  Sicque  en 
Mauritanie,  ayant  été  déposé  et  excommunié  par  son  évéque,  en  appela 
au  Saint-Siège.  Zosime  re«;ut  cet  appel;  les  cvêques  d'Afrique  lui  adres- 
sèrent des  représentations,  non  pour  nier  les  prérogatives  du  Siège 
de  Rome,  mais  parce  que,  d'après  la  discipline  propre  à  leur  pays,  ce 
droit  devait  être  réduit  aux  évoques.  Cette  affaire  ne  fut  terminée  que 
sous  saint  Boniface  I",  successeur  de  Zosime. 

Il  décida  en  faveur  de  l'Eglise  d'Arles  le  différend  qui  s'était  élevé 
entre  cette  métropole  et  celle  de  Vienne,  au  sujet  de  la  juridiction  sur 
les  provinces  Narbonuaise  et  Viennoise. 

Il  nous  reste  dix-sept  lettres  de  lui  qui  nous  prouvent  sa  piété  et  sa 
science. 

Saint  Zosime  fut  inhumé  dans  la  basilique  de  Saint-Laurent-hors- 
les-Murs  et  l'on  vient  de  découvrir  un  fragment  de  son  épitaphe  en  prépa- 
rant l'emplacement  pour  le  sarcophage  de  Pie  IX,  de  vénérée  mémoire. 

CousTANT.  —  Epistolsî  Romauorum  Pontiticum,  1. 1,  col.  935,  943, 943, 
949... 

Labat.  —  Concilia  Gallii^,  t.  i,  p.  337,  339,  343. 

Mansi.  —  Concilia,  t.  iv,  col.  359,  353,  359,  361,  365. 

Baronius.  —  Annales  eccles.,  ad  an.  418,  n.  79. 

Jaffé.  —  Regesta  Pontificum  Romanorum,  2  éd.,  p.  49-51. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  8. 

S.  Augustin.  —  Epist.  190  et  193.  —  Retract.,  lib.  ii,  c.  51. 

PossiDONius.  —  Vita  S.  Augustini,  c.  14. 

Analecta  juris  pontificii,  xxi''  série  (1882),  col.  780-4. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  769. 

Benoît  XIV.  — De  Cauonizatione...,  lib.  m,  c.  .32,  n.  6. 

De  Rossi.  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1881,  p.  100;  1883, 
p.  96,  éd.  fr. 


SAINT    JEAN',    Al'ÔTRE   ET    ÉVANtiÉLISTE.  595 


l\W  JOUR  DE  DECEMIIRE 


SAINT  JEAN,  APOTUL:  ET  ÉVANGÉLISTE. 
101. 

(P.  Ihil.  xiv.  483.) 

Saint  Jean,  Joaniies,  fils  de  ZébéJée,  né  à  Betlisaide,  frère  de  saint 
Jacques  le  Majeur.  11  exerçait  la  profession  de  pêcheur.  11  fut  appelé  à 
l'apostolat  par  Jésus-Christ  à  l'âge  de  vingt-cinq  ans.  II  fut  le  disciple 
que  Jésus  aimait  et  il  l'accompagna  au  Jardin  des  Oliviers  et  sur  le 
Calvaire.  C'est  à  lui  que  Jésus  mourant  remit  sa  très  sainte  Mère.  11 
le  reconnut  le  premier  après  la  résurrection.  11  assista  en  l'an  51  au 
Concile  de  Jérusalem,  puis  alla  prêcher  en  Asie-Mineure,  et,  d'après 
une  tradition  respectable,  jusque  chez  les  Parthes.  11  fut  conduit  à  Rome 
en  95  et  plongé  dans  une  chaudière  d'huile  bonillante  à  la  Porte-Latine, 
puis  exilé  dans  l'île  de  Pathmos,  où  il  écrivit  son  Apocalypse.  Peut-être 
avait-il  déjà  fondé  TEglise  d'Ephèse  dont  il  fut  le  premier  évêque  ;  mais 
il  est  certain  qu'il  occupait  ce  siège  en  l'an  97.  11  y  composa  son  Evan- 
gile, et  y  mourut  à  quatre-vingt-quatorze  ans,  l'an  101  de  Jésus-Christ. 
Saint  Jean  a  laissé,  outre  son  Evangile  et  son  Apocalypse,  trois  Epîtres 
canoniques. 

Saint  Jean  est  le  patron  de  plusieurs  églises  de  la  ville  de  Rome  : 
Saint-Jean  à  la  Porte-Latine,  titre  cardinalice  :  Saint-Jean  des  Floren- 
tins ;  Saint-Jean  in  Oleo  ;  Saint-Jean  in  Ayno  ;  Saint-Jean  in  Fonte,  au 
Latran.  De  plus  son  culte  se  trouve  souvent  joint  à  celui  de  saint 
Jean-Raptiste,  et  non  seulement  à  Rome,  mais  dans  le  reste  du  monde. 
Les  villes  de  Besançon,  Clèves,  Dillenbourg,  Langres,  Lyon,  Mecklem- 
bourg.  Pesaro  avec  saint  Jacques  le  Majeur  le  reconnaissent  pour  leur 
patron.  Avant  la  Révolution  vingt-trois  abbayes  de  France  portaient 
son  nom. 

Les  corporations  qui  l'honorent  à  titre  de  patron  ne  sont  pas  moins 
nombreuses  :  ce  sont  les  anciens  Templiers  conjointement  avec  saint 
Jean-Baptiste  et  même  saint  Jean  l'Aumônier,  les  théologiens  et  eu 
général  tous  les  prêtres,  probablement  à  cause  du  titre  de  théologien 
qu'il  ne  partage  chez  les  Grecs  qu'avec  saint  Grégoire  de  Nazianze. 
La  piété  particulière  que  le  grand  serviteur  de  Dieu.  M.  Olier,  fonda- 
teur des  Séminaires,  professait  envers  saint  Jean  a  beaucoup  contribué 
à  enraciner  cette  dévotion  au  moins  parmi  les  clercs  de  notre  pays. 

Les  chanoines  réguliers  de  Saint-Jean  l'Evangéliste  et  l'ordre  militaire 
de  Saint-Jean  l'Evangéliste  et  de  Saint-Thomas  sont  bien  connus  dans 
l'histoire. 
C'est  sous  le  patronage  de  Saint-Jean  l'Evangéliste  que  s'est  placée 


596  27   DÉCEMBRE. 

uue  société  d'artistes  réunie  dans  le  but  de  maintenir  et  développer  les 
traditions  de  l'art  chrétien.  Ses  Bulletins  se  publient  dans  la  Revue 
de  l'Art  chrétien  depuis  vingt  ans  environ. 

Saint  Jean,  Porte-Latine,  comme  on  dit,  c'est-à-dire  Saint  Jean 
l'Evangéliste  honoré  spécialement  dans  le  martyre  qu'il  endura  à 
Rome  en  l'an  95,  sous  Domitien,  est  le  patron  des  typographes  et  de 
tous  ceux  qui  exercent  des  professions  relatives  à  la  librairie,  papetiers, 
parcheminiers,  relieurs,  écrivains  et  copistes,  imprimeurs  en  taille- 
douce,  papetiers-colleurs,  chandeliers-huiliers,  mais  ces  derniers 
probablement  à  raison  de  l'huile. 

Les  vignerons  en  Champagne  et  en  Poitou  ont  aussi  choisi  saint 
Jean  l'Evangéliste  pour  leur  patron. 

On  implore  son  secours  contre  le  poison  et  les  brûlures,  ce  qui 
s'explique  facilement  par  deux  traits  de  sa  vie,  et  pour  la  bonne  amitié, 
ce  qui  s'explique  par  ce  mot  de  l'Evangile  où  il  est  appelé  «  le  disciple 
que  Jésus  aimait.  »  Saint  Jean  préserve  contre  les  amitiés  trompeuses 
et  dangereuses. 

Selon  la  Chronique  d'Eusèbe,  saint  Jean  mourut  en  l'année  99,  mais 
ce  calcul  est  abandonné  de  tous  les  historiens  modernes  ainsi  que  le 
sentiment  de  ceux  qui  prolongent  sa  vie  jusqu'en  l'an  104.  Sa  fête  se 
célèbre  le  27  décembre  chez  les  Latins,  chez  les  Grecs  le  8  mai,  le 
10  juillet  et  le  26  septembre. 

Acta  Sauctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  769-77L 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  843-848. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  5,  n.  8  ;  c.  12, 
n.  3  ;  c.  14,  n.  12  et  13  ;  lib.  m,  c.  6,  n.  8  :  c.  12,  n.  4  et  passim. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  8-9. 

Baunart.  —  L'Apôtre  saint  Jean,  par  M.  l'abbé  B ,  chan.  hon. 

d'Orléans.  Paris,  Poussielgue,  1869.  In-8°. 

DucHESNE  (L.),  dans  Bibliothèque  des  écoles  françaises  d'Athènes 
et  de  Rome,  t.  i,  p.  237  et  suiv.  Détails  importants  sur  saint  Jean  à 
Pathmos. 

Martinov,  s.  J.  —  Iconographie  de  saint  Jean  l'Evangéliste  dans 
les  plus  récentes  publications  russes,  dans  Revue  de  l'Art  chrétien, 
t.  XXVIII  (1879j,  p.  197-216. 

MisLiN.  —  Sur  l'Eglise  d'Ephèse  et  les  souvenirs  que  saint  Jean  y  a 
laissés  on  peut  consulter  Mgr  Mislin,  Les  Saints  Lieux  (1876),  t.  i, 
p.  199  et  suiv.  Sur  les  souvenirs  de  saint  Jean  à  Pathmos,  ibidem^ 
p.  219-225. 

Bouche.   —  Manuel  de  dévotion  à    saint  Jean  l'Evangéliste,  par 

M.  l'abbé  B ,  curé  de  Poulat-Taillebourg  (Haute-Garonne).  1881. 

In-.32.  Ce  petit  ouvrage  est  spécialement  destiné  aux  pèlerins  qui 
fréquentent  le  sanctuaire  de  Poulat-Taillebourg,  en  grande  vénération 
dans  tout  le  diocèse  de  Toulouse  et  dans  toute  la  contrée  du  Midi  de 
la  France. 

Vita  S.  Joannis  Apostoli  et  Evangelistce,  R.  D.  Joanni  del  Rio 
archidiacono  et  officiali  Antverp.  inscripta.   S.  1.  n.  d.  (Antverpiye, 


SAINTE   NICARKTE,    VTEROE  ;    LES    SAINTS   THÉODORE   GRAPT,    ETC.     597 

circa  1005.)  Pet.  in-8'\  Orné  do  quaranto-six  plaiiclios  cliifTivcs,  admi- 
rablement gravées  par  Adr.  Collard. 

Analecta  juris  pontificii,  xxiv°  série.  (1885),  col.  017. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'iilst.  ecclés.,  1. 1,  p.  -]-\()  et  suiv. 

Calmet.  —  Commentaire,  t.  vu  et  viii,  et  Dictionnaire  de  la  Bible  où 
tous  les  textes  anciens  sont  réunis. 

Ceillier,  —  Hist.  des  auteurs  ecclés.,  t.  i,  p.  8G1  et  suiv. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist..  col.  1158-0. 


SAINTE   NICARKTE   OU  NICÉRATE  DE  NICOMÉDIE,  VIERGE. 

Vers  404. 

(P.  lioll.  XIV.  494.) 

Sainte  Nicarète,  Nic.areta^  originaire  de  Nicomédie,  vint  à  Constan- 
tinople  où  elle  éclata  par  la  sainteté  de  sa  vie  du  temps  de  l'empereur 
Arcadius  (395-408).  Elle  se  signala  spécialement  par  le  soin  qu'elle 
prenait  des  malades  indigents  et  la  part  qu'elle  eut  dans  les  persécutions 
endurées  par  saint  Jean  Chrysostome. 

Dans  les  œuvres  d'art  elle  est  représentée  avec  des  instruments 
propres  à  l'exercice  de  la  médecine. 

Sozomèxe.  —  Hist.  ecclés. 

Baroxius.  —  Annales  ecclés.,  ad  an.  404,  n.  64. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  xi,  p.  133-4.  Fixe 
approximativement  la  mort  à  l'an  404. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  552. 


LES    SAINTS   THEODORE  GRAPT  ET  THEOPHANE,  FRÈRES, 

confesseurs. 
Vers  836  et  vers  865. 

(P.  Boll.  XIV.  496.) 

Saint  Théodore,  Theodorus,  et  son  frère  saint  Théophane,  Theopha- 
nés,  moines  du  monastère  de  Saint -Sabas,  se  signalèrent  par  le 
courage  qu'ils  montrèrent  durant  la  persécution  des  iconoclastes  et  les 
tourments  qu'ils  endurèrent. 

Il  reste  une  Vie  très  authentique  de  saint  Théodore  publiée  par 
Siméon  Métaphraste  et  par  Baronius. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  671. 

Patrologia  latina.  t.  cxxiv,  col.  846. 

Butler-Godescard.  —  Vies  des  Saints,  éd.  Ram,  t.  vi,  p.  527. 


598  2S  DKC EMBUE. 


XXYIII''  JOUR  DE  DECEMBRE 


LES  SAINTS  INNOCENTS,  MARTYRS,  A  BETHLÉEM  DE  JUDA 
ET  AUX  ENVIRONS. 

L'an  1. 

(P.  BoU.  XIV.  497.) 

L'Eglise  a  honoré  dès  l'origine  comme  martyrs  les  enfants  qui  furent 
massacrés  pour  Jésus-Christ  par  le  roi  Hérode. 

Leurs  reliques  furent  recherchées  avec  une  grande  avidité  et  elles  se 
trouvent  très  anciennement  répandues  dans  toute  la  chrétienté. 

A  Rome,  à  la  basilique  de  Saint-Paul-hors-les-Murs,  il  y  a  plusieurs 
corps  des  saints  Innocents.  En  ce  souvenir  la  station  se  tient  en  cette 
église  ce  jour-là  et  les  moines  bénédictins  découvrent  le  Crucifix  mira- 
culeux qui  parla  à  sainte  Brigitte.  Les  saints  Innocents  reçoivent  aussi 
un  culte  spécial  dans  l'église  des  Agonisants  et  le  Sénat  doit  offrir  tous 
les  quatre  ans  un  calice  et  quatre  torches. 

L'abbaye  de  Mauriac  fondée  au  vi''  siècle  par  sainte  Théodechilde 
possédait  les  corps  de  trois  des  saints  Innocents. 

Matth.,  II. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  772-8. 

GiORGi.  7-  Martyrologium  Adonis,  p.  9-10. 

Idem.  —  De  liturgia  Romani  Pontificis,  t.  m,  p.  2B6. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  847-850. 

AusALDi  (Cast.-Innoc),  —  Herodiani  infanticidii  Vindicise  per  C 

ord.  PrcBd.  Brixiœ,  anno  1745. 

Analecta  jurispontificii^xxiv"  série  (1885),  col.  648-9. 

Barbier  de  Montault,  dans  Revue  de  l'Art  chrétien,  1885,  p.  65. 

Idem.  —  L'Année  liturgique  à  Rome,  5"  éd.,  p.  106. 


SAINT  THÉODORE  LE  SANCTIFIÉ, 

ABBÉ    DE   TABEXNE   EN    EGYPTE. 

867. 

(P.  Boîl.  XIV.  .503.) 

Saint  Théodore  surnommé  le  Sanctifié  iiaquit  dans  la  Thébaïde  vers 
l'an  .814.  Il  se  consacra  ù  Dieu  dans  la  vie  monastique  et  exerça  la  supé- 
riorité dans  un  monastère  de  344  à  .346.  Il  fut  fait  abbé  de  Tabenne  au 
commencement  de  l'an  352  et  mourut  le  27  avril  367. 


SAINT  FRAN(;OIS  DE  SALES.  5!»9 

Aota  Sano.torum  lîoll.  14  maii,  p.  '^OD,  :{34-347.  C'est  à  l'article  de  saint 
Pacùiue,  maître  de  saint  Théodore. 

Ceillier.  —  Hist.  des  auteurs  ecclésiastiques,  t.  v,  p.  373-381. 

Martin'ov.  — Annus  ecclesiasticus  gr?eco-siavus,  p.  180. 

TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  :\  l'hist.  ecclés.,  t.  vir,  p.  469-503,  758- 
762. 


SAINT  FRANÇOIS  DE  SALES, 

ÉVÊQUE  ET  PlUNCE  DE   GENÈVE,   DOCTEUR  DE  l'ÉGLISE. 

1622. 

(P.  Boll.  XIV.  50(3.) 

Saint  François  de  Sales  naquit  en  1567,  étudia  à  Paris  et  à  Padoue  et 
fut  avocat  à  Chambéry.  Entré  dans  l'état  ecclésiastique,  il  travailla 
avec  un  zèle  infatigable  à  affermir  la  loi  des  catholiques  du  diocèse 
de  Genève  et  convertit  un  très  grand  nombre  do  calvinistes.  Il  fut 
nommé  évêque  de  Genève  en  1602.  fonda  en  1610  l'ordre  de  la  Visitation 
et  mourut  à  Lyon  le  28  décembre  1022.  Sa  fête  est  fixée  au  29  janvier. 
Tous  les  écrits  de  saint  François  de  Sales  sont  de  la  plus  grande  im- 
portance pour  le  dogme  comme  pour  la  conduite  des  mœurs.  Dans  l'édi- 
tion de  Paris,  1822,  ils  forment  seize  volumes  in-S».  Il  y  a  cependant 
deux  de  ces  écrits  qui  méritent  d'être  distingués  entre  tous,  l'iniroduc- 
tioji  à  la  vie  dévote  et  le   Traité  de  V amour  de  Dieu. 

En  vertu  d'un  décret  de  la  Sacrée-Congrégation  des  Rites  du  7  juillet 
1877,  confirmé  par  un  bref  solennel  de  Pie  IX  du  16  novembre  de  la 
même  année,  le  titre  glorieux  de  docteur  de  l'Eglise  a  été  assuré  à  saint 
François  de  Sales. 

Saint  François  de  Sales  est  patron  des  villes  d'Annecy  et  de  Cham- 
béry ;  il  l'est  aussi  de  la  Visitation  et  d'un  ordre  tout  nouveau  et  qui  a 
déjà  rendu  d'immenses  services  à  la  cause  de  la  religion,  les  Salésiens. 

Saint  François  de  Sales  a  été  choisi  pour  patron  d'une  association  de 
pieux  chrétiens  qui  travaillent  à  des  œuvres  d'apostolat  et  de  zèle.  Le 
fondateur  est  Mgr  Gaston  de  Ségur.  de  pieuse  et  vénérée  mémoire. 
Cette  association  a  célébré  son  premier  jubilé  en  1883;  le  Saint-Siège 
a  accordé  des  grâces  spéciales  à  tous  les  associés  à  cette  occasion  et  le 
cardinal  Guibert,  archevêque  de  Paris,  a  rendu  hommage  aux  services 
rendus  à  l'Eglise  dans  une  lettre  rendue  publique. 

NOCES  D'ARGENT 

DE    l'association   DE    SAINT-FRANÇOIS   DE    SALES 

Par  un  Bref  en  date  du  11  mai  1883,  le  Saint-Père  à  daigné  concéder 
à  l'association  de  Saint-François  de  Sales  des  indulgences  qui  devaient 
être  gagnées  entre  les  fêtes  des  saints  apôtres  Pierre  et  Paul  et  l'As- 
somption de  la  B.  V.  Marie. 


nOO  28  DÉCEMBRE. 

Voici  le  texte  de  ce  document  important  : 

«  LÉON  XIII  PAPE 

€   POUR   EN   CONSERVER  LA  MKMOIRE. 

«  Aux  approches  de  la  vingt-cinquième  année  de  l'établissement  de  la 
pieuse  Association  de  Saint-François  de  Sales  à  Paris,  il  a  été  décidé 
que,  dans  toutes  les  églises  où  ladite  Association  se  trouve  érigée  cano- 
niquement.  il  y  aurait,  entre  la  fête  des  saints  Apôtres  Pierre  et  Paul 
et  l'Assomption  de  la  Bienheureuse  Vierge  Marie  Mère  de  Dieu,  un 
triduum  solennel  d'actions  de  grâces  pour  les  bienfaits  reçus. 

«  Et  afin  que  ces  prières  publiques  apportent  aux  pieux  Associés  un 
plus  ample  profit.  Nous  avons  été  supplié  de  daigner  ouvrir  gracieuse- 
ment les  trésors  des  faveurs  célestes,  dont  la  dispensation  Nous  a  été 
confiée  par  le  Ciel. 

t  Déférant  donc  de  grand  cœur  à  ces  vœux,  et  Nous  appuyant  sur  la 
miséricorde  du  Dieu  tout-puissant,  ainsi  que  sur  l'autorité  de  ses 
Bienheureux  Apôtres  Pierre  et  Paul,  Nous  accordons  miséricordieuse- 
ment  dans  le  Seigneur  une  Indulgence  plénière,  avec  la  rémission  de 
tous  leurs  péchés,  à  tous  et  à  chacun  des  Associés  qui,  dans  n'importe 
quelle  église  où  la  susdite  Association  jouit  d'une  existence  canonique, 
auront  chaque  jour,  le  matin  ou  le  soir,  assisté  aux  exercices  du  Triduum, 
qui  sera  célébré  avec  l'agrément  de  l'Ordinaire,  pourvu  que,  vraiment 
repentants  de  leurs  péchés,  ils  s'approchent  des  sacrements  de  Péni- 
tence et  d'Eucharistie  et  visitent  pieusement,  l'un  des  trois  jours,  à  leur 
choix,  leur  église,  afin  d'y  prier  pour  la  concorde  des  princes  chrétiens, 
pour  l'extirpation  des  hérésies,  et  pour  l'exaltation  de  la  sainte  Eglise 
notre  Mère. 

t  En  outre  Nous  accordons  une  Indulgence  de  sept  ans,  dans  la  forme 
accoutumée  de  l'Eglise,  à  tout  Associé  qui,  d'un  cœur  repentant  de  ses 
fautes,  aura  assisté  à  ces  pieux  exercices,  le  matin  ou  le  soir  de  n'im- 
porte quel  jour,  mais  toujours  dans  une  église  où  existe  canoniquement 
l'Association. 

f  Nous  voulons  que  toutes  et  chacune  de  ces  Indulgences  soient  appli- 
cables, par  mode  de  suffrage,  aux  âmes  des  fidèles  qui  sont  dans  le 
Purgatoire. 

«  Les  présentes  vaudront  pour  cette  fois  seulement.  Et  Nous  voulons 
que  l'on  accorde  à  leurs  copies,  et  même  aux  exemplaires  imprimés, 
pourvu  qu'ils  soient  certifiés  par  un  notaire  public  et  munis  du  sceau 
d'un  Ecclésiastique  constitué  en  dignité,  la  même  foi  que  l'on  accor- 
derait à  l'original  s'il  était  exhibé  ou  produit. 

<  Donné  à  Rome,  près  Saint-Pierre,  sous  l'anneau  du  Pécheur,  le 
onzième  jour  du  mois  de  mai  mil  huit  cent  quatre-vingt-trois,  dans  la 
sixième  année  de  notre  Pontificat. 

<  Place  du  sceau. 

«  Pour  S.  Em.  le  Cardinal  Mertel, 

«  A.  TRiNCHrERi,  subst.  » 


SAINT  FRANÇOIS   l»K  S\LKS.  601 

Le  lecteur  vorra  avec  plaisir  les  termes  dans  lesriuols  le  Cardinal 
Guibert  annonçait  ces  faveurs  spirituelles  au  peuple  de  Paris. 

Paris,  lo  12  juillet  1883, 

Monsieur  le  curé, 

L'association  de  Saint-François  de  Sales  pour  la  défense  et  la  propa- 
gation de  la  foi  célèbre  cette  année  le  vingt-cin([uième  anniversaire  de 
sa  fondation.  Le  Souverain  Pontife,  ac(uieillant  avec  une  bonté  toute 
paternelle  la  demande  du  directeur  général  et  du  conseil  de  l'Œuvre,  a 
daigné  accorder  les  faveurs  spirituelles  qui  ont  été  déjà  portées  à  la  con- 
naissance des  associés  par  la  circulaire  de  M.  le  directeur  général.  Une 
indulgence  plénière  est  accordée  à  tous  les  associés  qui,  ayant  pris  part 
chaque  jour  à  l'exercice  d'un  ïriduum  célébré  avec  la  permission  de 
l'Ordinaire  dans  les  églises  où  l'association  est  établie,  feront  la  commu- 
nion un  des  jours  de  ce  Triduum,  visiteront  ladite  église  et  prieront 
suivant  les  intentions  du  Souverain  Pontife.  Une  indulgence  partielle  de 
sept  années  est  pareillement  accordée,  chaque  jour,  pour  l'assistance  à 
l'un  des  exercices  du  Triduum.  Toutes  ces  indulgences  sont  applicables 
aux  âmes  du  purgatoire.  Le  Souverain  Pontife  a  déterminé  l'intervalle 
qui  s'écoule  de  la  fête  de  saint  Pierre  et  de  saint  Paul,  29  juin,  à  celle 
de  l'Assomption  de  la  bienheureuse  Vierge  Marie  pour  la  célébration  du 
Triduum  ou  l'acquisition  des  indulgences. 

J'autorise  volontiers  messieurs  les  curés  qui  le  désireront  à  célébrer 
le  Triduum  dans  leurs  églises,  en  choisissant  eux-mêmes  les  jours  qui 
leur  sembleront  les  plus  convenables.  Je  permets  le  salut  du  Saint-Sa- 
crement une  fois  chaque  jour  pendant  le  Triduum. 

Nous  apprécions  tous  de  plus  en  plus,  monsieur  le  curé,  l'importance 
de  l'œuvre  de  saint  François  de  Sales.  Ce  n'est  pas  seulement  au  loin, 
dans  les  pays  infidèles  évangélisés  par  nos  missionnaires,  que  nous  de- 
vons travailler  à  la  propagation  de  l'Evangile.  C'est  au  milieu  de  nous, 
dans  nos  villes,  dans  nos  villages,  que  nous  devons  défendre  la  foi  at- 
taquée de  mille  manières.  L'œuvre  de  saint  François  de  Sales  a  pris 
rang  parmi  les  grandes  œuvres  suscitées  de  nos  jours  par  la  Providence 
pour  la  défense  de  l'Eglise.  A  Paris,  plus  peut-être  que  partout  ailleurs, 
nous  en  recueillons  les  bienfaits.  Elle  nous  aide  généreusement  pour 
l'entretien  de  nos  écoles  chrétiennes,  pour  celui  de  nos  chapelles,  pour 
toutes  les  œuvres  paroissiales.  Aussi  nous  saisissons  avec  bonheur  cette 
occasion  de  témoigner  notre  reconnaissance  aux  pieux  associés  de  Saint- 
François  de  Sales,  aux  prêtres  zélés  que  vous  avez  chargés  de  la  direction 
de  cette  œuvre  dans  votre  paroisse,  aux  membres  du  comité  diocésain, 
qui  ne  se  lasse  pas  de  travailler  à  son  développement  dans  toutes  les 
paroisses. 

Nous  ne  saurions  assez  bénir  Dieu,  en  voyant  le  conseil  général  de' 
l'association  continuer  les  traditions  de  dévouement  à  l'Eglise  que  lui  a 
léguées  son  fondateur,  Mgr  de  Ségur,  de  pieuse  et  vénérée  mémoire. 

Nous  avons  la  confiance  que  l'association  de  Saint-François  de  Sales 
trouvera  dans  la  célébration  de  son  premier  jubilé  un  nouvel  élan  et 


602  28  DÉCEMBRE. 

des  ressources  nouvelles  pour  étendre  son  action  bienfaisante!  Les  pé- 
rils et  les  luttes  pour  l'Eglise  croi^^sent  chaque  jour.  Loin  de  nous  décou- 
rager, nous  devons,  avec  l'aide  de  Dieu,  faire  en  sorte  que  nos  œuvres 
prennent  de  nouveaux  accroissements.  C'est  le  vœu  que  je  confie  à 
votre  zèle. 

Veuillez  agréer,  monsieur  le  curé,  l'assurance  de  mon  affectueux  dé- 
vouement. 

7  .T.  -  liipp.,  card.  Guibert, 

Archevêque  de  Paris. 

Il  reste  sur  la  vie  et  les  écrits  de  saint  François  de  Sales  un  très 
grand  nombre  de  documents  de  premier  ordre  :  les  procès  pour  la 
canonisation,  ses  écrits,  et  surtout  ses  lettres,  celles  de  sainte  Jeanne- 
Françoise  de  Chantai  et  les  nombreux  mémoires  sur  les  origines  de  la 
Visitation. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  18,  n.  2  ;  c.  22, 
n.  10;  c.  28,  n.  3  ;  c.  24.  n.  1  et  passim. 

Analecta  juris  pontificii,  146^  liv.  Novembre  et  décembre  1877. 
Contient  les  documents  relatifs  au  titre  de  Docteur  de  l'Eglise. 

Hamox.  —  Vie  de  saint  François  de  Sales,  évèque  et  prince  de  Genève, 
d'après  les  manuscrits  et  les  auteurs  contemporains,  par  M***,  curé  de 
Saint-Sulpice,  auteur  de  la  Vie  du  cardinal  de  Cheverus.  Paris,  Jacques 
Lecoffre,  1854.  2  vol.  in-8°.  —  Histoire  aussi  exacte  que  pieuse. 

La  Vie  écrite  par  Marsollier  est  non  seulement  insuffisante,  mais 
remplie  d'infidélités. 

La  Vie  écrite  par  Charles-Auguste  de  Sales,  neveu  et  successeur  du 
saint  évèque  sur  le  siège  de  Genève,  a  mérité  d'être  louée  pour  son 
exactitude  par  sainte  Jeanne-Françoise  de  Chantai. 

M.  Hamon  a  mis  à  profit  les  Actes  du  procès  de  la  canonisation  qui 
forment  six  volumes  in-folio  et  les  documents  réunis  vers  le  milieu  du 
xviiie  siècle  par  le  marquis  de  Carubis  et  qui  se  composent  de  4  vol.  in-4°. 

Etudes  sur  saint  François  de  Sales.  Sa  vie,  son  esprit,  son  cœur,  ses 
œuvres,  ses  écrits  et  sa  doctrine,  par  l'abbé  T.  Boulangé.  Le  Mans  et 
Paris,  Julien,  Lanier.  J844.  2  vol  in-S". 

Histoire  de  saint  François  de  Sales.  Sa  vie,  ses  vertus,  ses  institutions, 
ses  écrits  et  sa  doctrine,  par  le  même.  Ibidem,  1848.  2  vol.  in-8°. 

La  perfection  religieuse  recueillie  des  œuvres  de  saint  François  de 
Sales,  etc.,  etc.,  par  le  même.  Ibidem,  1848.  2  vol.  in-S". 

Le  prêtre  à  l'école  de  saint  François  de  Sales,  théologie  mystique  et 
ascétique  de  l'évêque  de  Genève,  etc.,  avec  neuf  discours  inédits,  par 
le  même.  Ibidem,  1849.  2  vol.  in-8°. 

Vie  de  saint  François  de  Sales,  évèque  et  prince  de  Genève,  insti- 
tuteur de  l'ordre  de  la  Visitation  de  Sainte-Marie,  par  M.  de  Marsollier. 
—  Nouv.  éd.  augmentée  d'une  Notice  sur  la  translation  des  reliques  de 
saint  François  de  Sales  et  de  sainte  Chantai  à  Annecy,  en  1806  et  1826. 
Paris,  Tours,  1846.  In-12. 

Pératé  (André).  —  La  mission  de  François  de  Sales,  dans  les 


SATNT   ANTOINE  ;   LA   VKNKRAlîLK   DEXOÎTE  REXCUREL.  ()03 

i\Iél:inges  tVairhéolof;ie  et  (Vliistoire  publiés  par  l'Ecole  fraueiiise  de 
Rome,  t.  VI  (ISSd).  L'auteur  publie  uue  vingtaine  de  lettres  inédites  de 
saint  François,  d'après  les  Archives  du  Vatican.  Il  en  fait  connaître 
d'autres  encore  et  laisse  espérer  une  édition  critique  et  complt'te  de  la 
correspondance  du  bienheureux  évèque  de  (Jenève. 

Sautieu-Thyrion.  —  Un  épisode  de  la  Révolution  ;  le  cœur  de  saint 
François  de  Sales  sous  la  Terreur,  sa  préservation  providentielle  à 
Lyon  et  ses  différentes  stations  en  Ralic  et  en  Autriche  (1791-1801). 
Annecy,  188-1. 

Mur,iER(E.). —  Saint  François  do  Sales,  docteur  en  droit,  avocat, 
sénateur,  sa  correspondance  inédite  avec  les  frères  Claude  et  Philippe 
de  Quoexe,  documents  divers,  fac-similé  et  sceaux.  Chambéry,  imp. 
Ménard,  1885.  In-8<*  de  163  p. 

Sur  saint  François  de  Sales  et  la  Visitation  ainsi  que  sur  sainte 
Jeanne-Françoise  de  Chantai  on  trouve  de  nombreux  renseignements, 
et  souvent  d'après  des  sources  inédites,  dans  les  Mémoires  et  documents 
publiés  par  l'Académie  Salésienne,  Annecy,  1878  et  suiv.  Dès  l'année 
1879,  cette  société  a  publié  un  deuxième  volume  dans  lequel  nous 
trouvons  :  Lettres  inédites  de  saint  François  de  Sales,  p.  11-16,  et 
Relation  de  la  mort  de  saint  François  de  Sales,  arrivée  à  Lyon...  d'après 
un  journal  inédit  du  séminaire  de  Saint-Irénée  de  Lyon,  p.  17-36. 


SAINT  ANTOINE,  MOINE  DE  LKRINS. 
Vers  526. 

(P.  Bûll.  siv.  5.j1.) 

Saint  Antoine  naquit  en  Pannonie,  il  se  fit  moine  et  s'attacha  à  saint 
Sévérin  qui  lui  servit  de  guide  dans  les  voies  de  la  perfection.  Après  la 
mort  de  ce  grand  homme,  il  entra  à  Lérins  vers  l'an  523  et  y  mourut 
le  28  décembre  vers  526. 

Saint  Antoine  nous  est  connu  de  la  manière  la  plus  authentique  par 
les  récits  de  saint  Ennodius,  évèque  de  Pavie. 

GoNON.  —  Vitcê  Patrum  Occidentis,  p.  34-5. 

SuRius.  —  Vitse  Sanctorum,  t.  xii,  p.  345. 

Berthold  (Mellic).  —  Sancta  Austria,  p.  131-142. 


LA  VÉNÉRABLE  BENOITE  RENCUREL. 
Vers  1675. 

La  Vénérable  Benoîte  Rencurel,  tertiaire  de  l'ordre  de  Saint-Domi- 
nique, bergère,  est  la  fondatrice  du  sanctuaire  de  Notre-Dame  du  Laus, 
dans  le  diocèse  de  Gap.  La  cause  de  sa  béatification  a  été  introduite 
en  vertu  d'un  décret  de  la  Sacrée-Congrégation  des  Rites,  du  2  sep- 
tembre 1871. 


604  ^   DÉCEMBRE. 

Analecta  juris  pontificii,  xiv®  série  (1875),  col.  133-148. 

Sœur  Benoîte,  ou  cinquante-quatre  ans  d'apparitions  de  la  très 
sainte  Vierge  à  la  pieuse  bergère  du  Laus.  Esquisse  historique,  par 
l'abbé  H.  C.  A.  Juge.  Lyon,  Josserand,  1869.  Gr.  in-18. 


Xra^  JOUR  DE  DÉCEMBRE 


DAVID,  ROI  D'ISRAËL  ET  PROPHÈTE. 
An  du  monde  2950. 

(P.  lioll.  XIV.  554.) 

Le  saint  roi  David  est  inscrit  au  Martyrologe  romain  du  29  décembre 
et  il  était  déjà  porté  sur  les  plus  anciens  fastes  de  l'Eglise  comme  le 
modèle  des  pénitents.  La  ville  de  Venise  l'honore  comme  l'un  de  ses 
patrons  et  a  consacré  l'une  de  ses  églises  sous  son  nom.  Il  est  aussi 
patron  des  pénitents,  des  chantres  d'église  et  des  musiciens.  Ses 
attributs  dans  l'iconographie  sont  l'ange,  la  harpe,  et  les  instruments 
de  musique  en  général,  le  lion. 

Benoît  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  12,  n.  2,  5, 10; 
c.  27,  n.  3;  lib.  ii,  c.  31,  n.  9  et  passim. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  554. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  773. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  849. 

Calmet.  —  Dictionnaire  de  la  Bible,  V^^"  David. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p .  35, 478, 507, 568, 612, 711 ,  726. 


SAINT  EVROULT  DE  BAVEUX, 

ABBÉ   DU   MOXASTÈRE   d'OUCHE,    AU   DIOCÈSE   DE   LISIEUX. 
(P.  Boll.  XIV.  579.) 

596. 

Saint  Evroult,  Ebriilfus^  né  à  Bayeux  en  517,  embrassa  la  vie  monas- 
tique et  fonda  l'abbaye  d'Ouche  {Uticense)  en  567.  Il  mourut  le  29  dé- 
cembre 596. 

Saint  Evroult  est  le  patron  de  la  ville  de  Mortain. 

Il  a  pour  attribut  dans  l'iconographie  populaire  un  four  ou  un  pain. 

La  Vie  de  .saint  Evroult  a  été  écrite  par  un  anonyme  du  vi<^  siècle 
selon  Vossius  ;  du  viii*  siècle  selon  Baillet,  presque  contemporain 
selon  Dom  Rivet.  Cette  Vie  a  été  composée  par  Arnoul,  chantre  de 
l'Eglise  de  Chartres. 


SAINT   THOMAS   BECKET,   ARCHEVÊQUE  DE  CANTOUBÉRY.  605 

DoM  Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Bened.,  Sîcc.  i,  p.  354-;364, 
et  Sœc.  V,  p.  2'26-22;l 

Idem.  —  Annales  lîencdict..  lih.  vi,  n.  13,  t.  i,  p.  134. 

Ohderic- Vital  (moine  de  l'abbaye  de  Saint-Evroul).  —  Hist.  eciles., 
lib.  VI,  ibid.  p.  360-1.  Ce  fut  à  la  prière  de  Robert,  évêque  de  Chartres. 
(|u()rderic- Vital  publia  la  Vie  composée  par  Arnoul. 

DoM  Bouquet.  —  Hist.  Franc.  Scriptores,  t.  ni,  p.  438. 

SuKius.  ~  Vitse  Sanctorum,  253  dec,  t.  xii,  p.  363,  éd.  1618. 

Vossius.  —  Hist.  lat.,  lib.  ii,  cap.  23.  p.  83.  I. 

DoM  Rivet.  —  Hit.  litt.  de  la  France,  t.  m,  p.  640. 

DoM  Hugues  Ménard.  —  Martyrologium  Benedict.,  au  29  déc.  Et 
dans  les  observations  à  la  fin,  p.  427-429. 

Guillaume  de  Jumièges.  —  Historia  Normanise,  lib.  vu,  cap.  23. 

DoM  GrABR.  BucELiN.  —  Menologium  Bened.,  29  dec,  p.  890. 

Gallia  Christiana,  t.  xi,  col.  816  et  seq. 

Anduédu  Chesxe.  —  Recueil  des  historiens  de  Normandie,  p.  609  seq. 

Lelong.  —  Biblioth.  hist.  de  la  France,  liv.  ii,  t.  i,  p.  772, 
n.  12456-59. 

Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  433,  599,  658. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  10. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  769-717.  Le  nom  de  saint  Evroul 
se  trouve  dans  presque  tous  les  anciens  martyrologes,  mais  à  des  jours 
différents. 

Patrologla  latina,  t.  cxxiv.  col.  849-858. 

Voir  Vie  de  saint  Théodoric,  abbé  d'Ouche.  au  V'^  août. 


SAINT  THOMAS  BECKET. 

ARCHE^\ÊQUE  DE    CANTORBÉRY,    EN    ANGLETERRE,    MARTYR, 
DE   l'ordre   DE   SAINT- LiENOÎT. 

1170. 

(P.  Boll.  XIV.  589.) 

SaintThomas  Becket  naquit  à  Londres  en  1117  le  21  décembre  ;  il  fut 
d'abord  chanoine  régulier  et  prévôt  de  Beverley,  puis  il  devint  chance- 
lier d'Angleterre  en  1155.  Le  3  juin  1152  il  fut  sacré  archevêque  de 
Cantorbéry  et  préalablement  il  fit  sa  profession  monastique  selon  la 
règle  de  saint  Benoit  conformément  aux  usages  de  l'Eglise  dont  il  deve- 
nait le  pisteur.  Le  roi  Henri  II  d'Angleterre  l'exila  de  son  royaume  le 
2  novembie  1164.  Il  se  retira  en  France  ;  puis  il  rentra  en  Angleterre  en 
1170  et  il  10  tarda  pas  à  y  mourir  martyr,  dans  sa  cathédrale  même  de 
Cantorbéry,  le  29  décembre.  Il  fut  canonisé  au  mois  de  mars  1173.  Il  y 
eut  une  tra:islation  solennelle  de  ses  reliques  le  7  juillet  1220. 

Saint  Thomas  Becket  est  le  martyr  de  l'Immunité  ecclésiastique  ;  on 


606  29  DÉCEMBRE. 

l'invoque  surtout  pour  la  liberté  de  l'Eglise.  Outre  les  villes  de  Cantor- 
béry,  Lyon,  Sens,  et  l'abbaye  de  Pontigny  qui  honorent  saint  Thomas 
Becket  comme  leur  patron,  le  collège  anglais  à  Rome  est  aussi  sous  son 
patronage.  C'est  là  que  le  saint  résida  durant  son  séjour  dans  la  Ville 
éternelle.  Il  y  a  le  2U  décembre,  qui  est  la  fête  patronale  de  l'église, 
chapelle  cardinalice,  à  laquelle  assistent  les  seuls  cardinaux  de  la  Con- 
grégation de  l'Immunité  ecclésiastique. 

Dans  les  œuvres  d'art  populaire,  saint  Thomas  Becket  n'a  point 
d'attribut  bien  caractérisé  ;  il  est  représenté  mourant  dans  une  scène 
d'assassinat  et  revêtu  de  la  chasuble,  ou  simplement  en  chasuble,  avec 
une  épée  et  le  crâne  ouvert. 

Il  nous  reste  de  la  vie  de  saint  Tkomas  Becket  un  grand  nombre  de 
documents  de  premier  ordre.  Jean  de  Salisbury  qui  fut  son  chapelain,  ne 
le  quitta  presque  point  durant  son  exil  et  fut  témoin  de  son  assassinat, 
a  laissé  une  Vie  du  plus  grand  prix.  L'auteur  mourut  évèque  de  Char- 
tres. Il  existe  encore  d'autres  Vies  originales  du  même  saint  composées 
par  Herbert  de  Bostram,  Guillaume  de  Cantorbéry  et  Alain  de  Tew- 
kesbury.  Ces  quatre  ouvrages  ont  été  réunis  et  publiés  par  le  Père 
Christ-Lupus  fWolff j  sous  le  titre  de  Quadrilogus,  en  1682.  Cet  ouvrage 
contient  déjà  un  recueil  considérable  des  lettres  du  saint  archevêque, 
mais  un  grand  nombre  d'autres  ont  été  publiées  depuis. 

Les  documents  sur  l'histoire  de  saint  Thomas  Becket  ont  reçu  depuis 
un  petit  nombre  d'années  un  complément  important  par  les  soins  de 
M.  James  Craigie  Robertson.  Il  a  d'abord  publié  eu  quatre  volumes 
in  8°  les  documents  qui  ont  servi  pour  la  canonisation  de  saint  Thomas 
accomplie  en  1173  par  le  pape  Alexandre  III.  En  1881  il  a  publié  les 
lettres  du  saint  archevêque  d'après  le  recueil  formé  par  Alain,  prieur  de 
Cantorbéry  et  plus  tard  de  Tswkesbury.  Le  manuscrit  original  existe 
à  la  bibliothèque  du  Vatican.  (Epistoles,  London,  Longmans,  1881,  gr. 
in-8'^  de  400  p.)  Déjà  en  1845  le  d'  Gilles,  qui  pubha  en  deux  vol.  in-S" 
les  Lettres  de  saint  Thomas,  enrichit  beaucoup  ce  recueil  précieux. 
C'est  ce  travail  qui  est  reproduit  dans  la  Patrologia  latina  de  Migne, 
t.  cxc,  avec  les  autres  ouvrages  de  saint  Thomas. 

Depuis  aicore.  une  polémique  très  ardente  s'est  élevée  entre  M.  Froud 
et  M.  Freernann  sur  le  caractère  de  saint  Thomas  Becket.  Les  publica- 
tions faites  de  part  et  d'autre  n'ont  pas  apporté  de  changement  réel  à  la 
question  ;  mais  il  a  été  du  moins  constaté  que  le  père  de  saint  Thomas 
était  de  Rouen  et  la  mère  originaire  de  Caen.  Il  est  utile  de  dire  que  le 
travail  de  M.  Froud,  qui  est  très  étendu,  est  fait  au  point  de  vue  pro- 
testant, qu'il  n'a  rien  de  vraiment  neuf  et  est  absolument  naturaliste. 
On  connaît  trois  poèmes  sur  la  vie  de  saint  Thomas  Becket  :  l'un 
composé  par  Garnier  de  Pont-Sainte-Maxence,  l'autre  par  Beneit  ou 
Benoit.  Celui-ci  ne  nous  apprend  qu'un  seul  fait  nouveau,  une  entrevue 
de  saint  Thomas  Becket  avec  le  pape  Alexandre  III,  à  Sens,  en  1165,  à 
la  suite  de  laquelle  ils  voyagèrent  ensemble  jusqu'à  Bourges.  M.  Paul 
Meyer  vient  d'en  découvrir  un  troisième  à  Courtrai,  dont  l'intérêt  est 
surtout  littéraire  et  archéologique. 


SAINT    MARCEL    j/aPAMÉK  ;    SAINT    TUUl'HIMt:.  ()07 

Revue  critique,  19°  année,  p.  148. 

Darboy  (G...,  mort  archevêque  de  Paris).  —  Saint  Tiiomas  Becket, 
archevêque  de  Cantorbéry  et  martyr,  sa  Vie  et  ses  Lettres  d'après  l'ou- 
vrage anglais  du  li.  J.-A.  Gilles,  précédées  d'une  introduction  sur  les 
principes  engagés  dans  la  lutte  entre  les  deux  pouvoirs,  par  M.  G.  Dar- 
boy, vicaire  général  de  Paris,  protonotaire  apostoli(iuc  ad  instar  partie. 
Paris,  Ambroise  Bray,  1858.  2  vol.  in-8".  —  L'Introduction,  qui  est  de 
Mgr  Darboy,  est  très  remarquable  sous  tous  les  rapports,  et  spéciale- 
ment par  la  sûreté  des  principes. 

Vie  politique  et  religieuse  de  Thomas  Becket,  chancelier  de  Henri  II, 
archevêque  de  Cantorbéry,  par  M.  C.  Bataille.  Paris,  1842.  In-r2. 
Ouvrage  incomplet  et  souvent  erroné. 

Histoire  de  saint  Thomas  Becket,  archevêque  de  Cantorbéry  et  mar- 
tyr, par  M.  l'abbé  Robert.  Limoges,  Barbou,  1844.  In-8°. 

La  Vie  de  saint  Thomas,  le  martyr,  par  Garnier  de  Pont-Sainte- 
Maxence,  publiée  par  Célestin  Hippeau,  in-8°. 

Ménard  (Dom  Hugues).  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  655, 
790,  795. 

Analecta  Bollandiana,  1. 1,  p.  503,  n.  70  ;  t.  iv.  Catalogue  des  manus- 
crits de  Bruxelles,  p.  269,  n.  1,  p.  269  et  suiv. 

Barbier  de  Montault.  —  L'année  liturgique  à  Rome,  5*  éd.,  p.  106. 

Acta  Sanctorum  Boll.  .Jun.,  t.  vu,  p.  774. 

PoTTHAST.  —  Biblioth.  hist.  medii  œvi,  p.  909-910. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  2227-9. 


SAINT  MARCEL  D'APAMEE, 

ABBÉ  DES  ACÉMÈTES  A  OONSTANTINOPLE. 

Avant  385. 

(P.  Boll.  XIV.  608.) 

La  Vie  de  saint  Marcel  publiée  par  Surius  est  reconnue  authentique 
par  tous  les  critiques. 
SuKius.  —  Vitœ  Sanctorum  (1618),  t.  xii,  p.  348-355. 
SiiMÉON  Métaphraste,  daus  Patrologia  gra?ca,  t.  cxvi,  col.  705-746. 
TiLLEMONT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  eccl.,  t.  xvi,  p.  51-58. 

SAINT  TROPHIME,  DISCIPLE  DE  SAINT  PAUL 

ET  PREMIER  ÉVÈQUE  d' ARLES. 

I"  siècle. 

Saint  Trophime,  Trophimus,  disciple  de  saint  Paul,  était  originaire 
d'Ephèse,  et,  après  sa  conversion  au  christianisme,  il  s'attacha  à  l'apô- 


608  29  DÉCEMBRE. 

tre.  On  croit  qu'il  l'accompagna  dans  sou  premier  voyage  à  Rome,  et 
saint  Paul,  en  revenant,  le  laissa  malade  à  Milet,  comme  il  l'écrit  à 
Timothée. 

Saint  Adon  ajoute  que  Trophime  fut  aussi  disciple  de  saint  Pierre, 
et  d'autres  martyrologes  disent  simplement  qu'il  fut  disciple  des  apôtres. 

11  est  certain  que  saint  Trophime  reçut  du  pontife  romain  la  mission 
de  venir  prêcher  la  foi  chrétienne  dans  les  Gaules.  Il  fut  fidèle  à  cette 
mission,  et  il  fonda  l'Eglise  d'Arles.  C'est  de  cette  Eglise  que,  comme 
d'une  source  féconde,  les  ruisseaux  de  la  doctrine  du  salut  se  sont 
répandus  dans  toutes  les  Gaules.  Telles  sont  les  expressions  de  saint 
Zosime,  pape,  écrivant,  en  418,  à  tous  les  évêques  des  provinces  Nar- 
bonnaise  et  Viennoise. 

Saint  Trophime  mourut  dans  la  paix  du  Seigneur  daus  la  ville 
d'Arles. 

On  vénère  encore  dans  les  débris  de  l'abbaye  de  Mont-Majour  les 
grottes  dans  lesquelles  le  saint  apôtre  se  retirait,  soit  au  moment  des 
persécutions,  soit  pour  s'y  livrer  plus  spécialement  à  la  prière. 

A  ses  derniers  moments,  saint  Trophime  jouit  du  privilège  de  voir 
Notre-Seigneur  qui  lui  apporta  lui-même  le  saint  Viatique  et  l'extrème- 
onction. 

Saint  Trophime  obtint  de  N.-S.  Jésus-Christ  une  consécration  toute 
particulière  pour  le  célèbre  cimetière  de  sa  ville  épiscopale,  nommé  les 
Aliscamps  (ou  Champs-Elysées)  après  l'avoir  béni  en  présence  de 
saint  Maximin,  de  saint  Eutrope,  de  saint  Saturnin,  de  saint  Martial, 
de  saint  Front  et  autres  serviteurs  de  Dieu. 

Saint  Trophime  est  invoqué  contre  la  goutte  ("surtout  la  podagre). 

La  ville  d'Arles  honore  pour  ses  patrons  Notre-Dame,  saint  Trophime, 
saint  Honorât,  saint  Virgile,  le  Bienheureux  Louis  Alleman,  évoque 
du  lieu.  —  Il  faut  observer  néanmoins  que  la  cathédrale  est  sous  le 
patronage  et  le  titre  de  saint  Etienne  et  de  saint  Trophime. 

Sur  la  demande  d'un  grand  nombre  d'archevêques  et  d'évèques  de 
France,  tendant  à  ce  que  les  fêtes  des  saints  Lazare,  Maximin  et  Tro- 
phime fussent  étendues  à  tous  les  diocèses  de  ce  pays,  la  Sacrée-Con- 
grégation des  Rites  a  rendu  un  décret  le  22  décembre  1881,  qui  autorise 
l'établissement  de  ces  fêtes  dans  toutes  les  Eglises  pour  lesquelles  la 
demande  en  sera  faite  par  les  ordinaires. 

Baronius.  —  Annales  eccL,  ad  ann.  255,  n.  v. 

Ant.  Pagi.  —  Critica  in  Annales  Baronii,  1. 1,  p.  257  «t  seq.  ;  t.  ii,  p.  46. 

Du  SoLLiER.  —  Martyrologium  Usuardi,  ad  diem  xxv  decembris. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  10. 

On  trouve  des  fragments  de  Vies  de  saint  Trophime  en  langue  pro- 
vençale, les  unes  en  vers,  les  autres  en  prose,  dans  les  auteurs  suivants  : 

Raynouard.  —  Lexique  roman....  Paris,  1838.  G  vol.  in-8°,  t.  i,  p.  571. 

Anibert.  —  Mémoires  sur  l'ancienne  république  d'Arles,  t.  m,  ii''  part., 
p.  400. 

MiLLiN.  —  Voyage  dans  les  départements  du  midi...,  t.  m,  p.  586. 

Idem.  —  Magasin  encyclopédique,  t.  ii,  p.  62-89  et  224-259. 


SAINT   TROPHIME,    DISCIPLE    DE    SAINT   PAUL.  G09 

De  Villeneuve-Bargemont.  —  Statistique  des  Bouclies-du-Uhône, 
t.  m,  p.  157. 

Fauriel,  dans  l'Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  xxii  (1852),  p.  240. 

Fkiederich  Diez,  trad.  par  Ford,  de  Uoisin.  —  La  poésie  des  Trou- 
badours. Paris-Lille  (1845),  in-8%  p.  217. 

Comte  de  Doliiet.  —  Dictionnaire  des  Légendes,  col.  1197-8. 

ÂNr.-M.  BoNUCCi.  —  Storia  di  S.  Trofimo,  p.  180-194. 

Tir.  Corneille.  —  Dictionnaire  géographique,  t.  i,  p.  193  et  suiv. 

Ph.  Mouskes.  —  Chronique,  t.  i,  p.  351  ;  t.  ii,  p.  534. 

Cii.  Cahier.  —  Caractéristiques  des  saints,  p.  471,  632,  638,  650,  651, 
685,  741  et  suiv. 

La  nouvelle  décision  de  la  Sacrée -Congrégation  des  Rites  n'est 
point  rendue  pour  favoriser  aucun  des  divers  sentiments  que  l'on 
soutient  sur  l'époque  de  la  mission  de  saint  Trophime  ;  on  doit  remar- 
quer néanmoins  que  cotte  décision  et  surtout  la  demande  formulée  par 
les  évêques  de  France  reposent  évidemment  sur  la  croyance  que  saint 
Trophime  est  venu  avec  saint  Lazare,  saint  Maximin,  sainte  Marie- 
Madeleine  et  sainte  Marthe,  à  l'époque  apostolique,  évangéliser  les 
Gaules.  Xous  ne  pouvons  indiquer  ici  tous  les  travaux  publiés  sur  cette 
importante  controverse,  il  faudrait  un  volume  et  un  fort  volume  pour 
cela.  Il  nous  suffira  d'indiquer  le  livre  de  M.  l'abbé  Faillon  :  Docu- 
ments inédits  sw  C apostolat  de  sainte-Marie-Madeleirie  en  Pi'ovence,  etc. 
Paris,  Migne,  1858.  2  vol.  in-40.  Quoi  que  puisse  dire  une  critique 
intéressée,  cet  ouvrage  renferme  une  foule  de  documents  dont  le 
témoignage  demeure  inattaquable.  —  Le  sentiment  contraire  est  sou- 
tenu par  le  D'"  Jean  de  Launoy,  dans  plusieurs  dissertations  réunies 
dans  le  troisième  volume  de  ses  œuvres  complètes,  1713,  éd.  in-fol. 
Nous  devons  ajouter  que  tous  ces  ouvrages  de  Launoy  ont  été  mis  à 
V Index  à  Rome,  non  à  raison  du  fait  soutenu,  mais  à  raison  des  prin- 
cipes erronés  avancés  par  l'auteur. 

Parmi  les  prélats  qui  ont  gouverné  l'Eglise  d'Arles  après  saint 
Trophime,  on  compte  dix  saints,  un  bienheureux,  et  Jean-Marie  Duleau 
mis  à  mort  pour  la  foi  dans  la  journée  du  2  septembre  1792,  en  la 
prison  des  Carmes  à  Paris. 

Un  document  ancien  donne  le  titre  de  saint  à  Marinus,  qui  gou- 
verna l'Eglise  d'Arles  à  partir  de  312.  L'année  suivante,  il  fut  appelé  à 
Rome  et  chargé,  avec  deux  autres  évêques,  de  juger  la  cause  des  dona- 
tistes.  Il  est  certain  que  ce  fut  sous  son  épiscopat,  en  314,  que  les 
évêques  des  Gaules  se  réunirent  à  Arles,  en  concile  :  au  nombre  de 
deux  cents,  disent  des  documents  anciens  ;  au  nombre  de  six  cents, 
disent  d'autres  documents  également  anciens.  Ils  délibérèrent  sous  la 
présidence  de  doux  délégats  du  Siège  Apostolique,  et  finirent  par  pro- 
mulguer vingt-deux  décrets  au  nom  du  pape  saint  Silvestre,  comme 
s'il  était  l'auteur  de  ces  décrets,  et  au  nom  de  saint  Marixus,  évêque 
d'Arles.  Il  signa,  en  tète  de  tous  les  Pères  du  concile,  la  lettre  synodale 
qu'ils  adressèrent  au  Pape. 

Gratien.  —  Part,  xxi,  distinct.  16. 

Svp.  AUX  Vies  des  Saints.  —  Tome  IH,  39 


610  29  DÉCEMBRE. 

Hardouix.  — Concilia,  t.  i.  p.  261,  262. 

Anulecta  juris  pontilicii,  xxi'^  série  (1882),  col.  784,  785. 

Gallia  Chiistiaua  (nova),  1. 1,  col.  522. 

DoM  Labat.  —  Concilionim  Galli;r  colleclio,  t.  i,  col.  65-106. 

TiLLEMOXT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'Iiist.  ecclés.,  t.  vi,  p.  707. 

DoM  Ceillier.  —  Histoire  des  auteurs  sacrés  et  ecclés.,  t.  m,  p.  703. 

Diptycon  Ecclesi.T  Arelatensis,  publié  dans  les  Analecta  de  Dom 
Mabillon,  p.  432,  éd.  in-fol. 

Pierre  Saxi.  —  Historia  primatum  Arelatensis  Ecclesife,  1629,  in-4". 

J.-M.  Trichaud.  —  Histoire  de  la  sainte  Eglise  d'Arles,  1858-1865, 
4  vol.  in-80. 


SAINTS  JONAS,  BRICH-JÊSUS,  ZÉBINAS,  LAZARE,  MARUTHaS, 

NARSÈS,  ELIAS,  MAHARÈS,  HABIBUS,  SABAS 

ET  SCEMBÉTAS, 

Martyrs  dans  la  première  persécution  excitée  par  sapor  ii,  roi  de 

PERSE,  LA  18'=  année  DE  SON  RÈGNE  (1). 

827. 

La  dix-huitième  année  de  son  règne,  Sapor,  croyant  qu'il  était  de  sa 
politique  de  persécuter  l'Eglise  du  Christ,  se  mit  à  renverser  les  églises 
et  les  autels,  à  brûler  les  monastères  et  à  accabler  de  vexations  tous 
les  chrétiens.  Il  voulait  leur  faire  renier  le  culte  du  Dieu  créateur  pour 
celui  du  feu,  du  soleil  et  de  l'eau  :  quiconque  refusait  d'adorer  ces 
divinités  était  soumis  à  d'intolérables  tortures. 

Il  y  avait  dans  la  ville  de  Beth-Asa  deux  frères  également  vertueux 
et  chers  à  tous  les  chrétiens  ;  ils  se  nommaient  Jonas  et  Brich-Jésus. 
Ayant  appris  les  tourments  qu'on  faisait  subir,  en  certains  lieux,  aux 
témoins  de  la  foi  chrétienne,  pour  les  forcer  à  renier  leur  Dieu,  ils 
résolurent  de  s'y  rendre,,  et  partirent  incontinent.  Arrivés  à  la  ville  de 
Hubaham,  comme  ils  désiraient  tout  voir  par  eux-mêmes,  ils  péné- 
trèrent jusqu'à  la  prison  publique,  pour  y  visiter  les  chrétiens  détenus 
pour  la  foi.  Ils  en  trouvèrent  un  grand  nombre  qui  déjà  avaient  résisté 
à  plusieurs  épreuves  ;  ils  les  animèrent  à  persévérer  dans  leur  cons- 
tance, leur  apprirent  à  trouver  dans  les  saintes  lettres  des  réponses  pour 
confondre  les  juges  ;  et  tel  fut  le  succès  de  leurs  exhortations,  que,  parmi 
ces  chrétiens,  les  uns  firent  devant  les  tyrans  une  confession  glorieuse, 
et  les  autres  cueillirent  la  palme  du  martyre  :  ces  derniers  furent  au 
nombre  de  neuf  :  Zébinas,  Lazare,  Maruthas,  Narsès,  Elias,  Maharès, 
Habibus,  Sabas  et  Scembétas. 

(1)  Les  Actes  du  martyre  de  ces  saints  ont  «té  écrits  par  Isaïe,  fils  d'Abod,  cavalier 
des  gardes  du  roi,  témoin  oculaire.  Etienne-Evode  Assémani  les  a  traduits  du  syriaque 
en  latin.  Nous  empruntons  rexcellente  traduction  de  M.  l'abbé  F.  Lagrrange,  chanoine  de 
l'Efflise  de  Paris. 


SAINTS  .lOXAS,  BRICIl-JÉSUS,  ZÉBINAS,  LAZAllE,  MAUUTHAS,  ETC.      (il  1 

(,)iuind  ces  neuf  martyrs  furent  couronnés,  les  deux  frères  Jonas  et 
lirich-Jésus  prirent  leur  place  :  on  les  accusait  d'avoir  poussé  à  la 
mort,  par  leurs  exhortations,  les  chrétiens  qui  venaient  d'être  immo- 
lés. Le  juge,  usant  de  dissimulation,  leur  adressa  d'aboid  de  douces 
paroles.  «  Par  la  fortune  du  roi  des  rois(l),  leur  dit-il,  ne  rendez  pas  inu- 
tile la  bienveillance  dont  je  veux  user  envers  vous  ;  soumettez- vous  au 
roi,  et  adorez,  selon  les  rites  nationaux,  le  soleil,  la  lune,  le  feu  et 
l'eau.  »  —  Les  martyrs  :  *  Vous  que  le  roi  a  établi  pour  rendre  la  jus- 
tice, prenez  garde  h  ne  pas  vous  rendre  criminel  par  d'iniques  arrêts. 
Vous  devez  respecter  sans  doute  le  roi  de  qui  vous  tenez  la  puissance, 
mais  bien  plus  encore  celui  qui  vous  a  donné  l'intelligence  et  la  raison. 
Il  vous  faut  donc,  avant  tout,  chercher  qui  est  ce  Roi  des  rois,  ce  maî- 
tre suprême  du  ciel  et  de  la  terre,  qui  fixe  les  temps  et  les  cliange  à 
son  gré,  qui  dispense  aux  hommes  la  sagesse,  qui  fait  les  juges  et  leur 
donne  la  puissance  pour  défendre  la  vérité.  Et,  nous  le  demandons  à 
vous-même,  à  qui  devons-nous  plutôt  obéir,  nous  autres  mortels,  à  ce 
créateur  et  maître  des  choses,  ou  bien  à  ce  roi  que  la  mort  enlèvera 
bientôt  pour  le  réunir  à  ses  pères  ?  a 

Les  princes  des  mages  furent  indignés  de  leur  entendre  dire  que  le 
roi  n'était  pas  immortel.  Ils  firent  préparer  des  verges,  faites  de  bran- 
ches d'arbres  encore  garnies  de  leurs  épines  ;  puis  ils  séparèrent  les 
deux  frères.  Brich-Jésus  fut  enfermé  dans  une  obscure  prison,  et  des 
précautions  furent  prises  pour  qu'il  ne  sût  rien  de  ce  qui  arriverait  à 
son  frère.  Jonas  fut  traduit  devant  les  juges.  «  Choisissez,  lui  dit-on  : 
ou  brûler  de  l'encens  en  l'honneur  du  feu,  du  soleil  et  de  l'eau,  suivant 
les  ordres  du  roi,  ou  bien  attendez-vous  aux  plus  affreux  supplices. 
Sachez  bien  qu'il  n'y  a  qu'un  moyen  pour  vous  d'y  échapper,  c'est 
d'obéir.  »  Jonas  fit  cette  réponse  :  «  Je  fais  trop  de  cas  de  mon  âme,  et 
de  cette  vie  éternelle  qui  nous  attend  dans  le  sein  de  Notre-Seigneur 
Jésus-Christ,  pour  abjurer  jamais  son  nom,  mon  unique  espérance. 
Quiconque  s'est  confié  en  lui  n'a  jamais  été  confondu  ;  il  a  scellé  du 
sceau  du  serment  ses  promesses  ;  il  a  dit  :  E)i  vérité,  Je  vous  le  dis, 
celui  qui  me  reniera  devant  les  hommes,  je  le  renierai  aussi  devant  mon 
Père,  qui  est  dans  les  cieux,  et  celui  que  me  confessera  devant  les 
hommes,  je  le  confesserai  aussi  devant  mon  Père,  qui  est  dans  les  cieux, 
et  devant  les  anges.  Car  le  Fils  de  l'homme  viendra  sur  les  nuées  du 
ciel;  dans  la  gloire  du  Père  et  dans  la  gloire  de  ses  saints  anges,  pour 
rendre  à  chacun  selon  ses  œuvres.  Faites  donc  ce  qu'on  vous  a  dit  de 
faire,  et  hâtez-vous,  que  je  ne  vous  retarde  pas  un  seul  moment.  Ne 
nous  faites  pas  l'injure  de  nous  croire  capables  de  violer  la  foi  i)romise 
à  Dieu,  et  de  déshonorer  l'Eglise,  qui  nous  a  jugés  dignes  d'être  ses 
ministres  (2),  et  qui  nous  a  dit  :  Vous  êtes  la  lumière  du  monde  :  vous 
êtes  le  sel  de  la  terre  :  si  le  sel  s'affadit,  avec  quoi  salera-t-on  ?  Si  nous 
avions  la  faiblesse  d'écouter  vos  conseils  et  d'obéir  au  roi,  nous  nous 
perdrions  nous-mêmes,  et  notre  troupeau  avec  nous.  » 

(1)  On  appelait  ainsi  le  roi  de  Perse. 

(2)  Ce  passage  indique  que  les  deux  frères  étaieut  prêtres. 


61"2  29   DÉCEMBRE. 

Alors  le  chef  des  mages  ordonna  d'ôter  ses  habits  au  martyr,  puis  de 
l'attacher  à  un  pieu  qui  lui  fut  placé  au  milieu  du  ventre,  et  de  le  bat- 
tre avec  les  verges  pleines  d'épines  dont  nous  avons  parlé  ;  on  le  frappa 
jusqu'à  ce  que  ses  côtes  fussent  à  découvert.  Tout  le  temps  de  son  sup- 
plice, Jonas  ne  dit  que  cette  prière  :  «  Je  vous  bénis,  Dieu  d'Abraham, 
vous  qui.  le  prévenant  de  votre  grâce,  l'avez  autrefois  appelé  de  ces 
lieux,  et  nous  avez  rendus  dignes  d'apprendre  par  lui  les  mystères  de 
notre  foi.  Maintenant,  Seigneur,  je  vous  prie  d'accomplir  ce  que  le 
Saint-Esprit  annonçait  par  la  bouche  du  prophète  David  :  Je  vous 
offrirai  des  holocaustes,  je  vous  immolerai  des  victiines.  Voilà  mon  seul 
désir.  » 

A  la  lin,  élevant  la  voix,  il  s'écria  :  «  Je  renonce  à  un  roi  idolâtre  et 
à  tous  ses  sectateurs  ;  je  les  déclare  ministres  du  démon  ;  je  renie  le 
soleil,  la  lune,  les  étoiles,,  le  feu  et  l'eau  ;  mais  je  confesse  et  j'adore  le 
Père,  le  Fils  et  le  Saint-Esprit.  » 

Les  juges  ordonnèrent  de  le  traîner,  une  corde  aux  pieds,  sur  un 
étang  glacé  et  de  l'y  laisser  toute  une  nuit,  avec  des  gardes  pour  l'em- 
pêcher d'en  sortir.  Pour  eux  ils  s'en  allèrent  se  mettre  à  table,  et, 
après  avoir  pris  un  peu  de  sommeil,  ils  se  hâtèrent  le  lendemain  de 
poursuivre  la  cause.  Brich-Jésus  comparut  donc  devant  les  princes  des 
mages,  qui  lui  dirent  perfidement  :  «  Votre  frère  a  embrassé  notre 
religion  ;  voulez-vous  l'imiter,  pour  éviter  l'ignominie  du  dernier  sup- 
plice ?  —  Si  mon  Dieu,  comme  vous  me  le  dites,  a  été  outragé  par  la 
honteuse  apostasie  de  mon  frère,  répondit  le  martyr,  je  veux  d'autant 
plus  lui  rendre  gloire.  Mais  cela  n'est  pas,  et  vous  voulez  m'en  imposer; 
car,  à  moins  d'être  aussi  aveugle  que  vous,  qui  pourrait  croire  que  des 
corps  matériels,  destinés  au  service  de  l'homme,  sont  des  divinités  ? 
Comment  peut-on,  sans  être  fou,  rendre  des  honneurs  divins  au  feu, 
que  le  Créateur  a  fait  pour  les  besoins  de  l'humanité  ?  Car  nous  voyons 
tous  les  hommes,  sans  distinction,  s'en  servir,  les  pauvres  aussi  bien 
que  les  riches.  De  quel  droit  donc  nous  contraindre  à  rendre  nos  hom- 
mages à  des  choses  créées  pour  notre  usage,  et  soumises  par  Dieu  à 
notre  empire  ;  et  comment  pouvez-vous  nous  commander  de  renier  le 
Dieu  qui  a  créé  et  le  ciel  et  la  terre,  et  la  mer  ;  le  Dieu  dont  la  provi- 
dence s'étend  sur  tous  les  êtres,  sur  les  plus  petits  comme  sur  les  plus 
grands  ;  qui  mérite  par  conséquent  les  respects  et  le  culte  de  ceux 
mêmes  qui  ont  empire  sur  les  hommes  ?  Il  a  tout  créé,  non  qu'il  eût 
besoin  de  rien,  mais  pour  manifester  sa  puissance  et  sa  majesté  ;  il  a 
proscrit  sévèrement  le  culte  des  idoles  ;  écoutez  sa  parole  :  Ne  faites 
aucune  image^  aucune  statue  pour  les  adorer.  Je  suis  le  premier  et  le 
dernier.  Je  suis,  et  il  n'y  a  pas  d'autre  Dieu  que  moi^  et  je  ne  donnerai 
pas  ma  Cfloire  à  un  autre,  ni  mon  culte  aux  idoles  :  c'est  tnoi  qui  donne 
la  mort,  et  c'est  moi  qui  donne  la  vie.  Pcrsoime  ne  peut  se  soustraire  à 
mon  empire.  » 

A  ces  paroles,  les  mages,  étonnés  et  confondus,  se  dirent  :  «  Ne  per- 
mettons plus  qu'il  défende  jamais  sa  religion  ;  autrement  les  adorateurs 
mêmes  du  soleil  abandonneront  notre  culte  et  nous  traiteront  d'impies. 


SAINTS  .lONAS,  UltlCH-JKSUS,  ZKUIN-AS,  LAZAUE,  MAliUTHAS,  ETC.      CIO 

comme  ses  compagnons  le  faisaient  naguère.  »  Aussi  ils  ne  voulurent 
plus  l'interroger  que  la  nuit.  Cependant  ils  firent  rougir  au  feu  des 
lames  de  fer,  et  les  appliquèrent  sur  les  deux  bras  du  martyr,  en  lui 
disant  :  «  Par  la  fortune  du  roi  des  rois,  si  tu  fais  tomber  une  de  ces 
lames,  tu  renonces  à  la  foi  chrétienne.  —  Démons,  répondit  le  martyr, 
ministres  d'un  roi  impie,  non,  par  Notre-Seigneur  Jésus-Christ,  je  ne 
crains  pas  votre  feu,  et  pas  une  de  vos  lames  ne  tombera  !  Ou  plutôt, 
je  vous  en  conjure,  choisissez  parmi  tous  les  tourments  les  plus  ter- 
ribles, et  hâtez-vous  d'en  faire  sur  moi  l'épreuve.  Car  celui  qui  combat 
pour  Dieu  doit  combattre  d'une  manière  héroïque,  surtout  si  Dieu  l'a 
honoré  de  quelque  faveur  et  l'a  élevé  à  quelque  dignité.  »  Alors  les 
juges  lui  liront  verser  dans  le  nez  et  dans  les  yeux  du  plomb  fondu  ; 
après  quoi  on  le  ramena  en  prison,  où  il  fut  pendu  par  un  pied. 

Le  lendemain,  les  mages  s'étant  fait  présenter  Jonas  :  t  Eh  bien  I 
lui  dirent-ils,  comment  vous  portez-vous?  Vous  avez  peut-être  souffert 
un  peu  la  nuit  dernière,  sur  cet  étang  glacé  ?  —  Je  vous  jure,  répondit 
Jonas,  par  le  vrai  Dieu  que  j'espère  voir  bientôt,  que  depuis  que  ma 
mère  m'a  mis  au  monde  je  n'ai  jamais  passé  une  nuit  aussi  délicieuse. 
Le  souvenir  du  Christ  souffrant  était  pour  moi  une  consolation  inef- 
fable. »  Les  mages  reprirent  :  «  Il  faut  que  tu  saches  que  ton  compa- 
gnon a  renoncé.  —  Je  le  sais,  répondit  Jonas,  il  a  depuis  longtemps 
renoncé  au  démon  et  à  ses  anges.  —  Jonas,  dirent  les  mages,  prends 
garde  de  périr  misérablement,  abandonné  de  Dieu  et  des  hommes.  »  — 
Jonas  :  «  Je  m'étonne  qu'avewglés  comme  vous  l'êtes  vous    parliez 
encore  de  votre  sagesse  ;  mais  dites-moi  donc,  si  vous  êtes  si  sages, 
lequel  vaut  mieux,  ou  de  garder  son  blé  dans  son  grenier,  sous  pré- 
texte de  le  préserver  de  la  pluie  et  de  l'orage,  ou  de  le  semer  à  pleines 
mains,  le  cœur  content  et  contiant  en  Dieu,  dans  l'espérance  d'une 
moisson  future,  qui  rendra  au  centuple.  Il  est  bien  clair  que  si  le  blé 
reste  renfermé  dans  le  grenier,  non  seulement  il  ne  se  multiplie  pas, 
mais  encore  il  se  détériore  peu  à  peu  et  finit  par  se  perdre.  Il  en  est 
du  blé  comme  de  la  vie.  Celui  qui  la  jette  au  nom  du  Christ,  et  en  met- 
tant dans  le  Christ  son  espérance,  la  retrouvera  un  jour,  quand  le 
Christ  apparaîtra  dans  sa  gloire,  transformée  en  immortalité.  Mais  les 
rebelles,  les  impies,  les  contempteurs  des  lois  de  Dieu  seront  la  proie 
des  feux  éternels,  selon  les  paroles  des  saintes  lettres.  —Prends  garde, 
lui  dirent  encore  les  mages,  que  tes  livres  ne  t'abusent,  comme  ils  en 
ont  déjà  abusé  tant  d'autres.  —  Oui,  répond  le  martyr,  ils  en  ont  déjà 
détrompé  beaucoup  des  voluptés  du  siècle,  après  leur  avoir  fait  goûter 
les  douleurs  du  Christ  souffrant.  Cartigurez-vous  qu'un  prince  a  invité 
ses  amis  à  un  festin  ;  ceux-ci,  en  quittant  leur  demeure,  n'ignorent 
pas  qu'ils  vont  dîner  chez  un  ami  :  mais  à  peine  assis  à  sa  table,  un 
vin  généreux  les  enivre,  et  ils  ne  sauraient  plus  regagner  leur  maison, 
il  faut  que  leurs  domestiques  les  y  ramènent.  Ainsi  le  serviteur  du 
Christ,  quand  il  est  traîné  par  vos  soldats,  n'ignore  pas  qu'on  va  le 
juger  ;  mais  à  peine,  arrivé  au  tribunal,  a-t-il  puisé  l'amour  de  la 
croix  du  Christ,  qu'aussitôt,  enivré  par  ce  breuvage,  il  oublie  et  le 


014  29  DÉCEMBRE. 

patrimoine  que  lui  ont  laissé  ses  ancêtres,  et  les  richesses  qu'il  a 
acquises,  et  l'argent  et  l'or,  et  toutes  les  choses  de  la  vie  mortelle  ;  il 
oublie  et  les  rois  et  les  princes,  et  les  grands  et  les  puissants,  et  ne 
désire  plus  que  la  vue  du  seul  Roi  véritable,  dont  le  royaume  est 
éternel  et  la  puissance  s'étend  de  génération  en  génération.  » 

Les  juges,  voyant  l'inébranlable  constance  du  martyr,  lui  firent 
couper,  phalange  par  phalange,  les  doigts  des  pieds  et  des  mains,  et 
les  semèrent  de  tous  côtés.  Puis,  s'adressant  à  lui,  ils  lui  dirent  avec 
ironie  :  «  Vois-tu,  nous  avons  semé  tes  doigts,  et  maintenant  tu  peux 
espérer  qu'à  la  moisson  tu  récolteras  des  mains  en  grand  nombre.  — 
Je  ne  demande  pas  plusieurs  mains,  répondit  le  martyr  ;  mais  le  Dieu 
qui  m'a  créé  saura  bien  me  rendre  les  membres  que  vous  m'enlevez.  » 
Alors  on  lui  arrache  la  peau  de  la  tète  et  on  lui  coupe  la  langue,  et  on 
le  plonge  eu  cet  état  dans  une  chaudière  remplie  de  poix  bouillante. 
Mais  tout  à  coup  la  poix  s'entlamme  et  déborde  de  la  chaudière  sans 
faire  aucun  mal  au  martyr.  Les  juges,  voyant  cela,  retendent  sur  une 
presse  de  bois,  et  écrasent  et  brisent  tous  ses  membres  :  puis  ils  les 
scient  par  morceaux  et  jettent  ces  lambeaux  sanglants  dans  une  citerne 
desséchée,  à  laquelle  ils  mettent  des  gardes  pour  empêcher  qu'on  ne 
les  enlève. 

En  ayant  fini  de  cette  manière  avec  le  frère  de  Brich-Jésus,  ils  se 
firent  présenter  Brich-Jésus  lui-même,  et  l'exhortèrent  à  avoir  pitié 
de  lui-même  et  à  sauver  sa  vie.  Il  répondit  :  «  Ce  corps  que  vous  m'en- 
gagez à  conserver,  ce  n'est  pas  moi  qui  me  le  suis  donné,  ce  n'est  pas 
moi  non  plus  qui  puis  le  perdre  ;  le  Dieu  qui  l'a  créé,  si  vous  le  détrui- 
sez, saura  bien  lui  rendre  sa  forme  perdue.  Mais  il  vous  rendra  tous 
les  maux  que  vous  me  faites,  à  vous  et  à  votre  roi  insensé,  qui,  sans 
connaître  son  Créateur  et  son  Seigneur,  s'efforce  de  faire  exécuter 
contre  sa  volonté  des  lois  impies.  » 

Alors  Hormisdascirus,  le  prince  des  mages,  se  tournant  vers  Mahar- 
narsès  :  «Nos  délais,  dit-il,  sont  injurieux  au  roi:  on  ne  gagne  rien 
avec  ceux  qui  sont  entêtés  de  ces  erreurs,  ni  par  les  paroles  ni  par  les 
supplices.  »  Il  ordonna  donc  de  battre  le  martyr  avec  des  roseaux  à  la 
pointe  très  aiguë,  puis  de  couvrir  son  corps  des  éclats  de  ces  roseaux, 
que  l'on  ferait  entrer  dans  la  chair  avec  des  cordes  fortement  serrées, 
et  de  le  rouler  par  terre  en  cet  état.  Quand  cela  eut  été  ainsi  exécuté, 
on  lui  arracha,  les  uns  après  les  autres,  tous  ces  éclats  de  roseau,  en 
emportant  en  même  temps  la  chair  et  en  lui  causant  d'affreuses  dou- 
leurs. Après  quoi  on  lui  versa  dans  la  bouche  de  la  poix  fondue  et  du 
soufre  enflammé.  Le  martyr  succomba  à  ce  dernier  supplice,  et  alla 
rejoindre  son  frère. 

Quand  on  sut  la  mort  de  ces  deux  martyrs,  un  de  leurs  anciens 
amis,  Abstuciastas,  racheta  leurs  corps  pour  cinq  cents  drachmes  et 
trois  vêtements  de  soie,  mais  en  s'engageant  par  serment  à  n'en  rien 
aire. 

Ce  livre,  écrit  sur  la  relation  de  témoins  oculaires,  contient  les  Acte6 
des  saints  Jonas,  Brich-Jésus,  Zébinas.  Lazare,  Maruthas,  Ndrsès, 


SAINT  ALBEUT  DE  GAMBllUN  ;    SAINT   PIERRE  d'aMBLETEUSE.         615 

Elias,  Hadibo,  Sabas  et  Scembétas,  martyrs  du  Christ,  qui,  après  les 
avoir  soutenus  par  sa  force  dans  le  combat,  les  couronna  après  la 
victoire.  Puisse  avoir  part  à  leurs  prières  Isaïe,  fils  d'Abad,  d'Ar- 
zeroun,  cavalier  des  gardes  du  roi,  qui  assista  aux  interrogatoires  des 
martyrs  et  se  chargea  d'écrire  leur  triomphe  ! 

Les  glorieux  martyrs  recueillirent  la  palme  le  vingt-neuvième  jour 
du  mois  de  décembre. 


SAINT  ALBERT  DE  GAMBRON, 

IIOXORÉ   DAXS  L'aBDAYE  DE  NYOISEAU,   AU   DIOCÈSl':  d'aNGERS. 

\if  ou  viii"  siècle. 

Né  dans  le  diocèse  de  Séez,  solitaire  sur  les  bords  de  l'Oudon,  saint 
Albert  reçut  un  culte  public  jusqu'au  moment  de  la  Révolution  dans 
l'abbaye  de  Nyoiseau,  ordre  de  Saint-Rcnoît. 

D.  Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  0.  S.  Bened.,  Siec.  m,  part,  ii,  p.  526. 
Cfr.  Siec.  IV,  part,  ii,  p.  600. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  t.  i,  ad  an.  59G,  n.  11. 

D.  Rivet.  —  Histoire  littéraire  de  la  France  (1742),  t.  vi,  p.  256-7. 

D.  Fr.  Chamard.  —  Les  saints  personnages  de  l'Anjou  (1863),  t.  i, 
p.  332. 

Ce  saint  est  le  plus  souvent  qualifié  abbé  de  Gambron-sur-l'Aution. 


XXP  JOUR  DE  DECEMBRE 


SAINT  PIERRE  D'AMBLETEUSE, 

apôtre   D'ANGLETERRE   ET   PREMIER   ABBÉ   DE   CAXTORBÉRY, 
DE   l'ordre   de   SAIXT-BENOÎT. 

608. 

(P.  Boll.  XIV.  611.) 

Saint  Pierre  d'Ambleteuse  fut  le  compagnon  des  travaux  apostoliques 
de  saint  Augustin  d'Angleterre  et  établi  par  lui  abbé  de  Cantorbéry. 
Après  sa  mort  les  lumières  miraculeuses  qui  brillaient  sur  son  tombeau 
annoncèrent  à  tous  la  gloire  dont  il  jouissait  dans  le  ciel. 

Bède  (Le  vén.).  —  Hist.  eccles.  Angelorum,  lib.  i,  c.  23  et  seq. 

Ménard  (Dom  Hugues).  —  Martyrologium  Benedictinum,  p.  110-111. 

BucELix.  —  Menologium  Benedictinum,  au  30  déc,  p.  791. 

Voir  au  26  mai,  saint  Augustin  d'Angleterre. 


616  30  DÉCEMBRE. 


LA  BIENHEUREUSE  MARGUERITE  COLONNA,  VIERGE, 

DE  l'ordre  de  sainte-claire. 

1284. 

(P.  noU.  XIV.  615.) 

La  bienheureuse  Marguerite  naquit  à  Rome  de  l'illustre  famille 
Colonna  et  fat  comblée  dès  son  enfance  des  grâces  les  plus  signalées. 
Elle  embrassa  la  règle  des  Pauvres  Dame  de  Sainte-Claire  dans  l'obser- 
vance des  Urbanistes.  Elle  mourut  le  30  septembre  1284.  Le  culte  immé- 
morial qui  lui  était  rendu  a  été  confirmé  par  Pie  IX  le  11  septembre  1847. 
Sa  fête  se  célèbre  chez  les  Frères-Mineurs  de  l'Observance  le  30  décembre. 

Léon  (le  P.).  —  L'Auréole  séraphique,  t.  iv,  p.  402-6. 

LE  BIENHEUREUX  SÉBASTIEN  VALFRÉ, 

prêtre   de   la   congrégation   de  l'oratoire  de  TURIN. 

1710. 

(P.  Bull.  XIV.  018.) 

Le  bienheureux  Sébastien  Valfré  naquit  le  9  mars  1629,  à  Véruno  en 
Piémont.  Il  entra  dans  l'Oratoire  naissant  de  Turin  en  1650.  Il  fut 
ordonné  prêtre  le  24  février  1662.  Il  devint  supérieur  de  la  congrégation 
des  Oratoriens  de  Turin  et  s'appliqua  avec  un  zèle  infatigable  aux 
œuvres  de  charité,  au  ministère  des  âmes  et  mourut  le  30  janvier  1710. 
Grégoire  XVI  le  béatifia  le  26  mai  1831  et  la  solennité  eut  lieu  dans  la 
basilique  de  Saint-Pierre  au  Vatican  le  31  août  1834. 

Vie  du  serviteur  de  Dieu  Sébastien  Valfré Turin,  1748.  In-4°. 

En  italien. 

Celleri  (le  P.  Jean).  — Vie  du  serviteur  de  Dieu  Sébastien  Valfré 

par  le  P de  l'Oratoire,  postulateur  de  la  cause  de  béatification. 

Rome,  1834.  In-4°,  en  italien. 

Délia  Vita  del  B.  Sebastiano  Valfré  confondatore  délia  Torinese  con- 
gregazione  dell'Oratorio  di  S.  Filippo  Neri,  con  notizie  storiche  dei  suoi 
tempi  a  Paolo  Capello.  Torino,  tip.  di  G.  Marietti,  1872,  2  vol.  in-16. 


LE   RIENHEUREUX  UA.ÛUL  D  ANGLETERRE  ;   SAINT   SAUINIEN,   ÉVI>(."IE.    ()17 


LE  BIENHEUREUX  RAOUL  D'ANGLETERRE, 

PREMIER    ABBÉ    DE    VAUCELLES,  AU    DIOCÈSE    DE    CAMBRAI, 
DE   L'ORDUE   DE   CÎTEAUX. 

1152. 

Le  B.  Raoul,  Radu/phus,  jeta  en  1140  les  fondements  de  l'église  de 
l'abbaye  de  Notre-Dame  do  Vaucelles-sur-FEscaut,  Vallisalla,  Valcclla, 
à  deux  lieues  de  Cambrai,  et,  le  29  mai  1149,  il  la  fit  consacrer  par 
Samson,  archevêque  de  Reims.  Avant  de  mourir,  il  vit  dans  le 
monastère  cent  sept  moines  et  cent  trente  frères  convers. 

Gallia  Christiana,  t.  m,  col.  175  et  seq. 

JoNGELiN  (Gasp.).  —  Notitiaî  abbatiarum...,  lib.  ix,  p.  5. 

Cameracum  Christianum,  p.  298. 

BucELiN.  —  Menologium  Benedictinum,  au  30  déc,  p.  892-3. 

Ménard.  —  Martyrologium  fJenedictinum,  p.  113. 


SAINT  SABINIEN,  ÉVÊQUE  DE  SPOLÈTE,  MARTYR. 

303. 

(P.  Boll.  XIV.  &22.) 

Saint  Sabinien,  Sabininus,  èvèque  de  Spolète,  souffrit  le  martyre 
en  l'année  303  et  son  nom  fut  de  bonne  heure  inscrit  dans  la  plupart 
des  calendriers  ecclésiastiques. 

Avec  lui  moururent  pour  la  foi  Exupérance,  Exuperantms,  et  Marcel, 
ses  diacres,  Venustianus  et  sa  femme  et  leurs  fils. 

Les  corps  de  saint  Sabinien  et  de  saint  Exupérance  reposent  à  Rome 
dans  l'église  de  Saint-Barthélemy-en-l'lle  sous  l'autel  de  la  sainte  Vierge. 

Baluze.  —  Miscellanea,  éd.  Mansi,  1. 1,  p.  12-14. 

Passio  S.  Sabini  episcopi.  Baluze  soutient  l'authenticité  de  cette 
Passion. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  775-6.  Du  Sollier  examine  cette 
Passion  qu'il  regarde  comme  bonne. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  853-4. 

Baronius.  —  Annales  eccles,  ad  an.  301,  n.  18.  Regarde  cette  Passion 
comme  absolument  sincère. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  11-12.  Adon  présente  une 
analyse  complète  de  la  Passion  qu'il  avait  sous  les  yeux. 

Analecta  Boll.,  1. 1,  p.  581,  n.  59. 

Tillemont.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  v,  p.  603-4.  Rejette 
ce  document. 


618  30  DÉCEMBRE. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  martyrs,  n.  G6,  72  et  104.  Reconnaît 
dans  ce  document  des  traces  d'antiquité  et  d'Actes  primitifs. 

Gams.  —  Séries  episcoi^orum,  p.  712.  S.  Sabinien  ou  Savinien  n'est 
pas  mentionné  parmi  les  évêques  de  Spolète. 


SAINT  JOCONDE, 

ÉVÈQUE   D'aOST   et    CONFESSEUR. 

Vers  503. 

Disciple  de  saint  Grat,  saint  Joconde,  Jocimdiis,  Jiicundus,  fut  aussi 
son  successeur  sur  le  siège  d'Aost.  Il  était  né  dans  le  territoire  de  cette 
ville,  en  un  château  nommé  Campus.  Ses  parents,  qui  unissaient  la 
piété  à  une  condition  sociale  élevée,  le  confièrent  dès  l'enfance  au  saint 
évèque  Grat.  Elevé  à  son  tour  à  la  charge  pastorale,  il  n'omit  rien  pour 
s'acquitter  de  ses  devoirs  de  pasteur  :  le  soin  des  pauvres,  de  l'office 
divin,  de  tout  ce  qui  concernait  le  bien  de  son  troupeau  le  préoccupait 
sans  cesse.  Il  paraît  comme  évèque  pour  la  première  fois  en  490.  Il  as- 
sista en  501  et  502  au  troisième  et  au  quatrième  concile  romain.  Les 
documents  de  l'époque  parlent  encore  de  lui  en  509. 

Il  gouverna  longtemps  l'Eglise  d'Aost  et  y  produisit  des  fruits  de 
sainteté  merveilleux.  Après  sa  mort  comme  durant  sa  vie  il  opéra  d'é- 
clatants miracles.  Il  fut  inhumé  à  côté  de  saint  Grat,  son  maître  et  son 
prédécesseur.  Sa  fête  est  très  célèbre  à  Aost.  Elle  se  solennise  le  3  des 
calendes  de  janvier,  c'est-à-dire  le  30  décembre. 

Le  7  août  de  l'année  1449  on  apporta  son  chef  en  présence  des  eaux 
débordées  de  la  Doëre  qui  menaçaient  de  détruire  la  ville,  et  le  fléau 
fut  conjuré. 

Gallia  Christiana.  t.  xii,  p.  808,  821. 

Novaria  sacra,  seu  de  Ecclesia  Novariensi,  lib.  ii.  Auctore  Carolo 
[Bescapé]  ep.  Nov.  Novarise,  1612,  in-4°,  p.  20. 

Les  Bollandistes,  Acta  Sanctorum,  7  sept.  (t.  m,  p.  71-78),  à  propos  de 
saint  Gall,  parlent  de  tous  les  saints  évêques  d'Aost. 

Selon  Dom  Pius  Gams  saint  Joconde  fut  le  second  prélat  d'Aost  du 
même  nom,  et  il  siégea  de  l'an  836  à  860. 

Séries  episcoporum,  p.  828. 

P.-L.  BiMA.  —  Degli  arcivescovi  e  vescovi  del  regno  di  Sardegna, 
1842,  in-4o,  p.  203-210. 


ALAIN'   DE  SOLMINilHAC;    LOUIS   DE  GKENADE.  (.19 


ALAIN  DE  SOLMINIHAC, 

ÉVÈQUE  DE   CAIIOltS. 

1659. 
(P.  lioll.  XV.  757.) 

Alain  de  Sohninihac  mourut  le  31  décembre  1659.  Il  avait  été  sacré 
évèque  de  Cahors  le  '21  octobre  1637.  Le  clergé  de  France  dans  ses 
as.semblées,  au  cours  du  xvii*'  et  du  xviii^  siècle,  de  1670  à  1784,  a  sept 
fois  émis  des  vœux  pour  obtenir  la  canonisation  de  ce  pieux  évèque,  et 
le  Saint-Siège  a  deux  fois  rendu  des  décrets  favorables;  mais  la 
Révolution  française  a  interrompu  le  procès.  Repris  de  nouveau  en 
1806  avec  autorisation  de  Pie  VII  et  plus  tard  avec  approbation  de 
Pie  IX,  ce  procès  a  été  suspendu  par  les  événements  malheureux  sur- 
venus en  France  et  en  Italie. 

Vie  de  Mgr  Alain  de  Solminihac,  évèque,  baron  et  comte  de  Cahors  : 
par  Léonard  Chastenet,  prieur  des  chanoines  réguliers  de  Notre-Dame 
de  Cahors.  Cahors,  Bonnet,  1663. 1  vol.  in-8o. 

Eloge  d'Alain  de  Solminihac.  etc..  par  Antoine  Godeau,  évèque  de 
Vence.  Dans  les  Eloges  des  évêques  illustres.  Paris,  1665.  1  vol.  in-4°. 

Gallia  Christiana,  t.  i,  col.  151-152. 

Dictionnaire  des  Ordres  monastiques,  religieux  et  militaires,  t.  i, 
col.  755,  éd.  Migne.  Cet  article  est  la  reproduction  textuelle  d'Hélyot. 

Relation  de  ce  qu'a  fait  M.  l'évèque  de  Cahors  pour  remettre  la 
discipline  ecclésiastique,  etc.  1640.  In-4°. 

Panegyricus  illustrissimi  ac  reverendissimi  dom.  Alani  de  Solmi- 
nihac, episcopi,  etc.,  aucthore  Francisco  Dubois,  doctore  theologo, 
etc.  —  Cadurcis,  anno  mdclxxiii. 

Voir  une  notice  fort  intéressante  sur  l'abbaye  de  Chancelade  et  le 
V.  Alain  dans  le  Bulletin  de  la  Société  d'histoire  et  d'archéologie  du 
Périgord,  t.  ix  et  x  (1882  et  1883),  par  M.  l'abbé  E.  Riboulet. 


LOUIS  DE  GRENADE,  DE  L'ORDRE  DES  FRÈRES-PRÈCHEURS. 

1588. 

(P.  BùU.  XV.  759.) 

Louis  de  Grenade  a  mérité  de  tous  les  enfants  de  l'Eglise  la  plus 
grande  vénération  par  les  vertus  qu'il  a  pratiquées  et  par  les  écrits  qu'il 
a  laissés  et  qui  sont  toujours  d'une  très  grande  utilité. 

Il  semble  que  les  écrivains  qui  ont  donné  à  Louis  de  Grenade  les 


620  31   DÉCEMBRE. 

titres  de  vénérable  et  de  bienheureux  ne  se  sont  pas  conformés  aux 
règles  que  l'Eglise  a  tracées  sur  la  matière. 

Méditations  sur  la  passion  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ  et  sur  les 
grandes  vérités  delà  foi,  par  le  Vénérable  Louis  de  Grenade,  de  l'ordre 
des  Frères-Prècheurs,  nouvelle  traduction,  par  l'abbé  M. -sJ.  Coussinier. 
Paris,  V.  Poussielgue-Rusand,  1855.  12  vol.  iu-12.  Le  compte  rendu  de 
cet  ouvrage,  signé  F.  Lagrange,  donne  à  Louis  de  Grenade  le  titre  de 
bienheureux.  Bibliographie  catholique,  t.  xxi  (1859),  p.  148.  —  La 
Grande  Vie  des  saints,  t.  xxiv,  p.  612,  donne  à  Louis  de  Grenade  le 
titi'e  de  Vénérable. 


XXXI^  JOUR  DE  DÉCEMBRE 


SAINT  SAVINIEN,  SAINT  POTENTIEN, 

ET  LEURS   COMPAGNONS,   APÔTRE  DE  SENS  ET  MARTYRS. 

P""  siècle. 

(P.  Boll.  XIV.  625.) 

Saint  Savinien,  Savmianiis,  Sabinianus,  et  saint  Potentien,  Poten- 
tianus,  furent  envoyés  dès  les  temps  apostoliques  pour  prêcher  l'Evan- 
gile dans  les  Gaules  et  ils  eurent  la  gloire  de  sceller  par  l'effusion  de 
leur  sang,  dans  la  ville  de  Sens,  la  vérité  de  la  doctrine  qu'ils  ensei- 
gnaient. Saint  Savinien  était  revêtu  du  caractère  épiscopal  et  il  est 
compté  pour  le  premier  évêque  de  Sens.  Leur  culte  est  très  ancien  et 
repose  sur  des  documents  respectables. 

Saint  Savinien  est  l'un  des  patrons  de  Sens  et  de  Chartres.  Dans  les 
représentations  figurées  il  a  pour  attributs  un  autel,  une  chasuble, 
une  épée. 

D'après  des  lettres  des  papes  Eugène  III  et  Lucius  III  saint  Savinien 
était  patron  de  l'abbaye  de  Saint-Pierre-le-Vif-lez-Sens  avec  les  apôtres 
saint  Pierre  et  saint  Paul.  Il  y  avait  une  église  dédiée  à  Saint-Savinien 
à  Poitiers  qui  a  été  ruinée  depuis  longtemps. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  776-777. 

GiORGi.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  13-14. 

Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  857-860. 

TiLLEMOxT.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  iv,  p.  727  et  suiv. 

Gallia  Christiana,  t.  xii,  col.  31,  33,  35, 132,  133,  134,  136. 

SuRius.  —  Vitee  Sanctorum  (1618),  t.  xii,  p.  384. 

Mabillon.  —  Acta  Sanctorum  O.  S.  Bened.,  S»c.  vi,  part.  i,.  p.  254-6. 

Idem.  —  Annales  Benedictini,  lib.  xxxiii,  n.  58. 

Hist.  litt.  de  la  France,  t.  v,  p.  98;  t.  vi,  p.  227-8. 

Ddru.  —  Biblioth.  hist.  de  l'Yonne,  t.  ii,  p.  372-384. 

CoRNAT.  —  Du  rétablissement  de  l'ancienne  légende  de  saint  Savi- 


SAINTK  POTENTIENNE,   VIERGE   ET   MAUTYRE.  621 

nien,  martyr  et  fondateur  de  l'Eglise  de  Sens,  dans   Bulletin  de  la 
Société  scientifique  de  l'Yonne  (18r)l_),  t.  v,  p.  4:{5-M(;. 

BiNET  (le  P.  Etienne).  —  L'idée  des  bons  prélats  et  la  Vie  de  saint 
Savinien,  primat  et  premier  archevêque  de  Sens,  et  de  ses  saints  compa- 
gnons, Paris,  U)2\).  In-12. 

Mathou  (Dom  Hugues).  —  De  vera  Senonum  origine  cliristiana, 
adversus  .T.  de  Launoy  theol.  quondam  Paris,  criticas  observ.,  disser- 
tatio.  Adjecta  est  appendix  adversus  duas  propositiones  rocentioris  in 
eadem  Parisiens!  facultate  theologi.  Parisiis,  1087.  In-i°. 

Idem.  —  Catalogus  Archiepiscoporum  Senonensium  ad  fontes  liis- 
toriai  noviter  accuratus.  Parisiis,  1688.  In-4«. 

Blondel  (l'abbé).  —  Vies  des  saints  du  diocèse  de  Sens  et  Auxerre. 
Sens,  1885.  In-18. 

Ramé,  dans  Mémoires  des  Antiquaires  de  France,  29  avril  1885. 
Mémoire  sur  la  Crypte  de  l'église  de  Saint-Savinien  à  Sens,  dans 
laquelle  se  trouvent  des  inscriptions  antérieures  à  l'an  857. 

A.-C.  Hénault.  —  Origines  chrétiennes  de  la  Gaule  celtique. 
Recherches  historiques  sur  la  fondation  de  l'Eglise  de  Chartres  et  des 
Eglises  de  Sens,  de  Troyes  et  d'Orléans,  suivies  d'un  appendice  sur  la 
Vierge  druidique,  par  l'abbé...  aumônier  des  Sœurs  de  la  Providence, 
conservateur  de  la  bibliothèque  de  Chartres.  Paris,  Bray  et  Retaux, 
1881.  In-8°.  —  Cfr.  Dom  Louis  Lévèque,  dans  Bibliographie  catholique, 
t.  Lxxii  (1885),  p.  135-138. 

Idem.  —  Supplément  aux  recherches  historiques  sur  la  fondation  de 
l'Eglise  de  Chartres...  Paris  et  Chartres,  1885.  In-8^  C'est  une  réponse 
à  un  article  paru  dans  le  Bulletin  critique  du  15  mars  1885,  p.  106 
et  suiv. 


SAINTE  POTENÏIEXNE,  VIERGE  Eï  MARTYRE. 
Epoque  Inconnue. 

Sainte  Potentienne  recevait  un  culte  tout  spécial  à  Sens.  Sou  nom  est 
inscrit  en  lettres  d'or  sur  le  calendrier  des  heures  manuscrites  du  xv 
siècle.  Les  critiques  croient  que  cette  sainte  est  la  même  que  celle  qui 
est  honorée  le  19  mai  sous  le  nom  de  sainte  Pudentienne. 

Revue  de  l'Anjou,  t.  xi  (1885),  p.  72. 


622  31   DÉCEMBRE. 


SAINT  ATTIN  OU  ALTIN, 

PREMIER     ÉVÈQUE     d'OKLÉANS. 

P""  siècle. 

Attiii  ou  Altin,  Attimis  ou  Altiniis.  fut  associé  à  tous  les  travaux 
apostoliques  des  saints  Savinien,  Potentien  et  de  leurs  compagnons, 
premiers  prédicateurs  des  vérités  évangéliques  dans  les  contrées  de 
Sens,  de  Paris,  de  Chartres  et  d'Orléans.  Ce  fut  dans  cette  dernière 
ville  que  saint  Altin  établit  une  église  dont  il  a  toujours  été  considéré 
comme  le  fondateur  et  le  premier  évèque.  Selon  la  tradition  de  cette 
Eglise,  il  fut  ordonné  par  saint  Potentien.  Si  la  perte  de  la  Vie  de  saint 
Altin  est  à  déplorer,  le  culte  constant  dont  il  a  joui  dans  le  diocèse 
d'Orléans  suffit  à  établir  la  réalité  de  sa  mission  qui  se  trouve  mêlée, 
comme  nous  l'avons  dit,  à  celle  des  apôtres  du  Senonais. 

Vita  sancti  Saviniani,  apud  Surius,  Vitœ  Sanctorum,  31  dec. 

Th.  CocHARD.  —  Origines  apostoliques  de  l'Eglise  d'Orléans.  Saint 
Altin,  fer  évèque  d'Orléans...  Paris,  18'/o,  in-lS». 

Annales  de  philosophie  chrétienne  (1872),  F,  iv,  p.  362-9. 

Joseph  Boilleve,  ch.  rég.  prieur  de  la  Conception  d'Orléans,  dans 
le  Mercure,  1754,  juin,  l*^''  vol. 

Lelong.  —  Bibliot.  hist.  de  la  France  (1768),  1. 1,  p.  260,  n.  4077. 

Gallia  Christiana,  t.  viii,  col.  1408-1410.  Admet  à  peine  l'existence 
de  saint  Altin. 

Ch.  du  Saussay.  —  Annales  Ecclesise  Aurelianens.  Paris,  1615,  in-4". 

Symphorien  Guyon.  —  Histoire  de  l'Eglise  et  diocèse,  ville  et  uni- 
versité d'Orléans.  Orléans,  1647,  in-fol. 

And.  du  Saussay.  —  Martyrologium  Grailicanum,  t.  n,  p.  1060-1067. 

DoM  Hugues  Mathou.  —  De  vera  Senonum  origne  christiana,  adver- 
sus  Joannis  Launoii  criticas  observationes  dissertatio,  cum  appendice 
ad  versus  Ludovicum  Dupinium Parisiis,  1679,  in-4°. 

Hénault.  —  Recherches  historiques,  comme  à  saint  Savinien. 


SAINTE  COLOMBE,  VIERGE  ET  MARTYRE  A  SENS. 
258  ou  274. 

(P.  Boll.  XIV.  629.) 

Sainte  Colombe,  Columba,  vierge  chrétienne,  subit  un  cruel  martyre 
dans  la  ville  de  Sens  en  268  ou  274.  Le  courage  surhumain  qu'elle  fit 
paraître  frappa  ses  contemporains  et  son  culte  fut  célèbre. 

Sainte  Colombe  est  l'un  des  patrons  de  Sens  et  de  la  Rioja  où  l'on 
croit,  mais  à  tort,  posséder  son  corps.  Ce  corps  était  dans  la  grande 


SAINT    SILVKSTUE,    l'Al'E    ET    (JONFKSSEUK.  HQi] 

abbaye  bénédictine  de  Sens;  il  fut  détruit  par  les  hup;uenots  eu  15()'2. 
Il  y  avait  deux  autres  abbayes  sous  sou  patronage  eu  France  :  Sainte- 
Colombe  près  de  Sens  qui  existait  dès  l'an  54'^  et  Sainte-Colombe  d'Ar- 
dres,  fondée  vers  l'an  1040.  Saint  Ouen  parle  d'une  église  consacrée 
sous  le  nom  de  sainte  Colombe  à  Paris. 

Dans  les  œuvres  d'art  populaire  on  donne  pour  attributs  à  sainte 
Colombe  un  ange,  un  bûcher,  une  colombe,  une  couroime.  un  ours. 

Les  Actes  de  sainte  Colombe  ne  sont  point  parvenus  à  nous  dans 
leur  intégrité,  mais  ils  conservent  des  traces  certaines  d'antiquité  et 
des  fragments  qui  paraissent  absolument  primitifs. 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  776-777. 

Patrologia  latina.  t.  cxxiv.  col.  857-860. 

GioRcii.  —  Martyrologium  Adonis,  p.  13-14. 

Analecta  Bollaudiana,  1. 1,  p.  502,  n.  66;  t.  iv.  Catalogue  des  manus- 
crits de  Bruxelles,  p.  302  et  suiv. 

Le  Blant.  —  Les  Actes  des  martyrs,  n.  70,  p.  192-4. 

Gallia  Christiana,  t.  xii,  col.  146. 

Hénault.  —  Recherches  historiques  sur  la  fondation  de  l'Eglise  de 
Chartres...  p.  397. 

RuiNART.  —  Acta  Martyrum  sincera,  éd.  1859,  p.  14. 


SAINT  SILVESTRE,  PAPE  ET  CONFESSEUR. 
335. 

(P.  Boll.  XIV.  638.) 

Saint  Silvestre,  SUvester,  !'''■  du  nom,  naquit  à  Rome  vers  l'an  270  et 
fut  ordonné  prêtre  vers  l'an  SOO.  Il  fut  établi  sur  le  trône  apostolique  le 
31  janvier  de  l'année  314  et  mourut  le  31  décembre  335.  Il  fut  le  trente- 
troisième  pape.  Il  fut  inhumé  dans  le  cimetière  de  Priscille^  au  troi- 
sième mille,  sur  la  voie  Salaria  Nova.  Plus  tard  son  corps  fut  transporté 
dans  la  ville  même  de  Rome  et  il  repose  sous  le  maître-autel  dans 
l'église  de  Saint-Silvestre  in  Capite.  Cette  église,  qui  est  titre  cardinalice, 
possède  encore  le  chef  séparé  du  saint  Pape,  celui  de  saint  Jean- 
Baptiste  et  une  sainte  Face  de  Notre-Seigneur.  Ces  précieuses  reliques 
sont  exposées  le  jour  de  la  fête.  31  décembre.  A  l'église  Saiut-Silvestre 
et  Saint-Martin-des-Monts,  on  expose  la  mitre  du  premier  et  l'on  y 
visite  réglise  souterraine  qu'il  avait  ouverte  au  culte  dans  les  thermes 
d'Equitius.  Dans  le  cloitre  de  Saint-.Tean-de-Latran  on  voit  un  siège  de 
marbre  blanc  sur  lequel  il  s'est  assis. 

Un  épisode  de  la  vie  de  saint  Silvestre  a  particulièrement  attiré 
l'attention  des  historiens  et  des  critiques  :  nous  voulons  parler  du  récit 
du  baptême  de  Constantin  par  saint  Silvestre.  Presque  tous  les  cri- 
tiques de  nos  jours  rejettent  le  récit  du  Liber  Pontificalis  et  du  Bré- 


624  31    DÉCEMBRE. 

viaire  romain  en  la  fête  de  saint  Silvestre  et  traitent  ce  récit  de  légende, 
c'est-à-dire,  selon  leur  manière  de  s'exprimer,  de  récit  à  peu  près  fabu- 
leux. Comme  saint  Jacques,  évêque  de  Sarug  en  Mésopotamie,  mort 
en  521,  dans  l'une  de  ses  homélies  raconte  le  fait  dans  le  même  sens 
que  le  Liber  Pontificalis^  M.  Tabbé  L.  Duchesne  dans  son  Etude  sur  cet 
ouvrage  émet  l'opinion  que  cette  légende  est  d'origine  arménienne. 

Mais  M.  Arthur  L.  Frothingham  qui  vient  de  publier,  dans  les 
Mémoires  des  Lincey  (1832),  le  texte  syriaque  de  l'homélie  de  saint 
Jacques  de  Sarug,  avec  une  traduction  et  des  notes,  prétend,  dans  un 
mémoire  préliminaire,  que  le  récit  qui  fait  baptiser  Constantin  à  Rome 
par  le  pape  saint  Silvestre  est  d'origine  grecque  et  qu'il  a  inspiré  Zosime 
et  Sozomène,  M.  L.  Duchesne  s'inscrit  contre  cette  opinion  et  avoue 
toutefois  que,  depuis  la  publication  de  sa  thèse,  il  a  eu  quelques  doutes 
sur  la  provenance  spécifiquement  arménienne  de  cette  histoire.  A 
l'heure  présente  (janvier  1883j  il  serait  disposé  à  admettre  que  cette 
histoire  a  pu  être  imitée  directement  de  la  légende  d'Abgar  sans  l'in- 
termédiaire de  celle  de  ïiridate.  Quant  à  une  origine  grecque, 
M.  Duchesne  ne  croit  pas  qu'il  y  ait  moyen  d'y  songer.  «  M.  Frothin- 
gham serait  arrivé  à  d'autres  résultats  si,  au  lieu  d'étudier  isolément 
cette  légende,  il  l'avait  rapprochée  de  celle  de  l'Invention  de  la  Croix 
et  de  celle  de  la  conversion  d'Abgar.  En  dehors  de  ce  point  principal, 
M.  Frothingham  étudie  avec  une  grande  érudition  la  diffusion  de  la 
légende  chez  les  auteurs  grecs  et  orientaux  du  moyen  âge  et  termine 
par  un  intéressant  chapitre  sur  les  œuvres  artistiques  qui  s'en  sont 
inspirées....  »  Bulletin  antique,  15  janvier  1883,  p.  34.  Comme  la  critique 
n'a  pas  épuisé  le  champ  de  ses  conjectures,  il  est  prudent  de  s'abstenir. 

Durant  le  pontificat  de  saint  Silvestre  les  évêques  des  Gaules  au  nombre 
de  deux  cents  selon  certains  documents,  au  nombre  de  six  cents  selon 
d'autres  documents  aussi  très  anciens,  se  rassemblèrent  en  concile  dans 
la  ville  d'Arles  ;  ils  rédigèrent  quatre,  d'autres  disent  vingt-deux  canons 
qui  furent  promulgués  au  nom  de  saint  Silvestre,  pape,  sans  aucun  doute 
parce  qu'ils  lui  avaient  été  soumis  avant  tout  et  qu'il  présidait  par  ses 
légats. 

Hardouin.  —  Concilia,  1. 1,  p.  261  et  262. 

Analecta  juris  pontificii,  xxi^  série  (1882),  col.  784  et  seq. 

Saint  Silvestre  s'opposa  fortement  aux  Donatistes  et  à  Arius  et  présida 
par  ses  légats  au  premier  concile  œcuménique  de  Nicée. 

Dans  la  révision  de  la  légende  du  Bréviaire  pour  la  fête  de  saint 
Silvestre  (révision  accomplie  en  1884)  des  retranchements  importants 
ont  été  opérés  :  tout  ce  qui  parlait  de  la  lèpre  de  l'empereur  Constantin, 
du  bain  de  sang  qu'on  lui  avait  conseillé  et  de  la  fuite  du  saint  Pape 
sur  le  mont  Soracte  a  été  supprimé  ;  mais  on  a  conservé  la  mention 
expresse  du  baptême  administré  par  saint  Silvestre  lui-même  à  Rome 
au  premier  empereur  chrétien. 

Des  trois  ordres  pontificaux,  par  lesquels  le  Saint-Siège  récompense 
le  mérite  civil  ou  militaire,  le  plus  ancien  est  sans  contredit  celui  de 
Saint-Silvestre  et  de  l'Eperon.  Benoît  XIV  en  1746  et  Grégoire  XVI 


SAINTE  MÉLANIE  LA  JEUNE,  M.l,%i..  025 

en  1841  ont  donné  de  nouveaux  statuts  pour  cet  ordre  {Anakcta  juris 
pontificii,  vu'  série  (1864),  col.  1134  et  seq.). 

Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vu,  p.  777-9. 

Patrologia  latina,  t.  viii,  col.  795  et  seq.  ;  t.  cxxiv,  col.  857-8G0. 

GiORGi.  —  Martyrologiuni  Adonis,  p.  13-14. 

MoMBRiTius.  —  Sanctuarium,  t.  ii.  Vita  S.  Silvcstri,  Papic. 

Analecta  Bollantliana,  t.  i,  p.  487,  502,  n.  67,  613.  ïranslatio  corporis 
sancti  Silvcstri;  ibid.  p.  753,  Appendix  ;  t.  m,  Appendix,  p.  119-120. 

Analecta  juris  pontificii,  xxiv«  série  (1885),  col.  649-050. 

Rossi  (Corn.  J.-B.  de).  —  Bulletin  d'archéologie  chrétienne,  1880. 
p.  43  et  seq.  1883,  p.  11. 

Jaffé.  —  Regesta  Pontiîicum  Romanorum,  2<'  éd.,  p.  28-30. 

PoisxEL  (Ch.).  —  Un  Concile  apocryphe  du  pape  saint  Silvestre,  dans 
Mélanges  d'architecture  et  d'histoire  publiés  par  l'Ecole  française  de 
Rome,  1886. 

Chevalier.  —  Répertoire  des  sources  hist.,  col.  2090. 


SAINTE  MÉLANIE  LA  JEUNE,  VEUVE, 

RELIGIEUSE   A   JÉRUSALEM. 

439. 
(P.  Boll.  XIV.  643.) 

Sainte  Mélanie,  Melania,  surnommée  la  Jeune,  naquit  à  Rome  en  383. 
Elle  avait  pour  aïeule  sainte  Mélanie  l'Ancienne.  Elle  épousa  à  ïagaste 
en  410  Piuien,  fils  du  préfet  de  Rome.  Ils  eurent  plusieurs  enfants  qu'ils 
perdirent  en  bas  âge  et  d'un  mutuel  consentement  ils  embrassèrent 
la  continence.  Pinien  se  retira  dans  un  monastère  de  la  Palestine  où  il 
mourut  saintement.  Mélanie  se  rendit  aussi  à  Jérusalem  en  417.  Elle  y 
construisit  un  cloitre  dans  lequel  elle  aimait  à  remplir  les  plus  hum- 
bles fonctions.  Elle  j  mourut  saintement  le  31  décembre  de  l'an  439. 

Avant  l'usurpation  sacrilège  de  Rome  le  corps  de  sainte  Mélanie  la 
Jeune  était  conservé  dans  la  chapelle  du  prélat  sacriste  du  Saint-Siège 
au  palais  apostolique  du  Quirinal. 

En  iconographie  sainte  Mélanie  la  Jeune  est  caractérisée  par  une 
église  qu'elle  tient  dans  la  main  pour  rappeler  la  fondation  du  monas- 
tère de  Jérusalem  etles  généreuses  largesses  qu'elle  lit  aux  églises  de 
la  Terre-Sainte. 

Le  culte  qui  lui  est  rendu  est  très  ancien  :  mais  sa  fête  n'est  pas  tou- 
jours indiquée  au  même  jour  dans  les  divers  calendriers. 
Acta  Sanctorum  Boll.  Jun.,  t.  vn,  p.  774-9. 
Patrologia  latina,  t.  cxxiv,  col.  857-860. 
Pallade.  —  Historia  Lausiaca. 
SuKius.  —  Vitae  Sanctorum  (1618),  t.  xii,  p.  377-383. 
SiMÉON  Métaphraste,  daus  Patrologia  grœca,  t.  cxvi,  col.  753-794. 

SuP.  AUX  Vies  des  Saixts-  —  Tome  III.  40 


626  31   DÉCEMBRE. 

Tilli-:mont.  —  Mémoires  p.  s.  à  l'hist.  ecclés.,  t.  xiv,  p.  23i2-258, 
7-15-7. 

Baronius.  —  Annales  eccles.,  ad  an.  415,  n.  35-39;  419,  n.  103-5; 
434,  n.  7-13. 

Pagi.  —  Citica  Baronii,  ad  an.  419,  n.  33-4  ;  434,  n.  12-12  ;  438,  n.  6. 

Les  lettres  de  saint  Paulin,  de  saint  Jérôme  et  de  saint  Augustin. 


SAINT  MARIUS,  ÉVÊQUE    D'AVENCHES    ET  DE    LAUSANNE. 

593  ou  596. 

Saint  MariuSj  nommé  vulgairement  saint  Maire,  naquit  à  Autun. 
d'une  noble  famille,  vers  l'an  532.  Etant  âgé  de  quarante-trois  ans,  il  fut 
ordonné  évèque  d'Avenches  ou  Aventique,  au  pays  des  Helvétiens, 
siège  qu'il  transféra  à  Lausanne.  Dix  ans  après,  en  585,  il  assista  au 
Concile  de  Mâcon  avec  quarante-deux  évêques. 

Il  remplit  le  siège  d'Avenches  durant  vingt  ans  et  cinq  mois  et  il 
mourut  le  dernier  jour  de  l'année  596  ou  selon  d'autres  593. 

Durant  son  long  ministère  il  travailla  avec  zèle  et  assiduité  à  détruire 
les  derniers  vestiges  de  l'idolâtrie  et  à  éclairer  son  peuple  des  vérités 
de  la  foi.  La  réputation  qu'il  acquit  par  ses  vertus  était  encore  accom- 
pagnée de  la  considération  que  lui  méritait  sa  science  remarquable.  Il 
faisait  de  ses  connaissances  un  usage  digne  d'un  saint  et  d'un  évèque. 
Il  a^crit  une  Chronique  abrégée  qui  s'étend  de  l'année  455  à  581.  Il  a 
composé  aussi,  comme  il  est  permis  de  le  croire,  une  Vie  de  saint  Sigis- 
mond,  roi  de  Bourgogne  et  martyr. 

La  Vie  de  saint  Marius  fut  si  sainte  et  sa  puissance  auprès  de  Dieu 
éclata  par  de  tels  miracles  que  son  nom  fut  bientôt  inscrit  dans  plu- 
sieurs martyrologes  et  l'église  de  Saint-Thyrse  dans  laquelle  il  fut 
inhumé  porta  ensuite  son  nom. 

Saint  Marius  est  patron  d'Avenches  (?)  et  de  Lausanne. 

Patrologia  latina  (Migne),  t.  lxxii,  col.  791  et  seq. 

Du  Chesne.  —  Historise  Francorum  Scriptores  1. 1,  p.  210,  et  seq.  Pierre 
Chifâ.et  est  le  vrai  éditeur  de  cette  chronique. 

DoM  Bouquet.  —  Scriptores  rerum  gallicarum,  t.  ii,  p.  12  et  seq. 

DoM  Rivet.  —  Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  m,  p.  400-402. 

RosLER.  —  Chronica  medii  sévi,  p.  126  et  seq. 

Baron  de  Zur  Laubex.  —  Mémoire  sur  Marius,  etc.,  inséré  dans  les 
Mémoires  de  l'Académie  des  Inscriptions,  t.  xxxiv,  p.  138-148. 
Acta  Sanctorum  BoU.  1  maii,  t.  i,  p.  26,  87. 

Wilh-Arndt. —Mémoire  sur  Marius  (en  allemand).  Leipzig,  1875,  in-S". 
C.  BiNDiNG.  —  Chronique  de  la  Bourgogne  romane  (en  allemand), 
1868,  t.  I,  p.  274  et  suiv. 
Cave.  —  Scriptores  eccles.,  t.  i,  p.  538. 

DoM  Ceillier.  —  Hist.  des  auteurs  sacrés  et  ecclés.  (1750),  t.  xvii, 
p.  78,  2«  éd  :  t.  xi,  p.  399. 


Li:    BIENIIKUREUX   GAUKMHlili'l,    ABBÉ.  027 

J.  Dey,  dans  les  Mémoires  de  Fribourg  (1854),  1. 1,  [).  49-55. 

DuRU.  —  Bibliothèque,  historique  de  l'Yonne  (1850),  t.  i,  p.  ICI. 

Haller.  —  Bibliothèque  etc.  (en  allemand)  (1780),  t.  m,  p.  lOlii-lOBO. 

M.  Meyer.  — Marias,  évèque  de  Lausanne,  et  son  siècle,  dans  le 
Mémorial  de  Fribourg,  t.  i,  n,  v. 

Struve.  —  Biblioth.  hist.  (1782),  1. 1,  part,  i,  p.  (il. 

Jx.  RiKLY,  dans  les  Mémoires  de  la  Société  d'hist.  de  la  Suisse 
romande  (1858),  t.  xiii,  p.  21  et  suiv. 

Ant.  Pagi.  —  Critica  in  Annales  Baronii,  i.  ii.  p.  ;;il)  et  008,  ad.  ann. 
455  et  481,  n.  17. 

F.  E.  Péquegnot.  —  Légendaire  du  diocèse  d'Autun.  Lyon-Paris, 
1850,  2  vol.  in-12. 

Murer.  —  Helvetia  sancta,  p.  100. 

BuRGENER.  —  Helvetia  sacra,  t.  ii,  p.  38. 

P.  ScHMiT.  —  Mémoires  sur  le  diocèse  de  Lausanne,  t.  ï,  p.  184. 

Conservateur  suisse,  t.  xii,  p.  172. 

Gallia  Christiana,  t.  xv,  col.  327. 

J.  Genoud.  —  Les  saints  de  la  Suisse  française,  t.  i,  p.  155-178. 
L'auteur  reproduit  une  partie  de  l'office  de  saint  Marins  d'après  un 
bréviaire  imprimé  à  Genève  en  1503. 

DoM  Plus  Gams.  —  Séries  episcoporum,  p.  283. 

Présentement  la  fête  de  saint  Marins  se  célèbre  dans  le  diocèse  de 
Lausanne,  le  9  février. 

Le  nom  de  saint  Marins  s'écrit  encore  quelquefois,  mais  par  erreur: 
Martinus,  Maximus  et  Maxius. 

Saint  ïhyrse  dont  il  est  question  ici  est  l'officier  de  la  légion  thé- 
béenne  qui  est  honoré  le  4  octobre.  (Surins,  Yita3  Sanctorum,  4  oct.) 
Il  souffrit  à  Trêves  en  287,  sous  le  préfet  liictiovarus,  avec  plusieurs  de 
ses  soldats.  Son  corps  fut  découvert  en  1071. 


LE  BIENHEUREUX  GAREMBERT  OU  WALEMBERT, 

PREMIER   ABBÉ   DU   MONT-SAINT-MARTIN,  AU  DIOCÈSE  PRIMITIF  DE  CAMBRAI, 
DE   l'ordre   de   prémontré. 

1141. 
(P.  Boll.  XIV.  648.) 

Le  B.  Garembert,  Guarembert,  Guarembertus^  prêtre,  désireux 
d"une  vie  plus  parfaite,  s'adjoignit  quelques  clercs  et  quelques  laïques 
et  leur  construisit  des  demeures  en  un  lieu  nommé  Baoni.  Ce  lieu 
avait  été  concédé  par  les  chanoines  de  Saint-Quentin  et  1  evêque  de 
Cambrai,  Burchard,  approuva  la  règle  établie  par  Garembert  tout  en 
les  soumettant  à  l'autorité  de  l'abbé  de  Saint-Aubert  de  Cambrai,  de 
l'ordre  de  Saint- Augustin.  Garembert,  aidé  par  Liétard,  évèque  de 
Cambrai,  érigea  sa  fondation  en  abbaye  et  l'unit  à  celle  de  Saint- 
Martin  de  Laon,  ordre  de  Prémontré,  alors  très  florissante.  C'était 


028  31    DÉCEMBRE. 

en  1118.  Il  mourut  le  31  décembre  1141  et  fut  constamment  honoré 
d'un  culte  public  dans  le  cloître  qu'il  avait  établi. 

Gallia  Cliristiana,  t.  m,  col.  193. 

Annales  Prieraonstratenses,  t.  ii,  col.  3"21. 

Sanderus.  —  Hagiologium  Flandriîe,  p.  206-216. 

ViLLiERS  (Ch.-L.  de).  —  Histoire  du  vénérable  Serviteur  de  Dieu  e^ 
B.  Garembei't,  chanoine  régulier  prémontré,  fondateur  et  premier 
abbé  de  l'abbaye  royale  du  Mont-Saint-Martin,  au  diocèse  de  Cambrai. 
Cambrai,.  1769.  In-8°,  loi  p.  fig.  et  in-12.  Cet  auteur,  qui  était  chanoine 
prémontré  et  procureur  de  l'abbaye  du  Mont-Saint-Martin,  donne 
fp.  97-127)  les  Actes  du  B.  Garembert,  recueillis  par  un  contemporain, 
lui-même  reli^rieux  de  l'abbave. 


LA  BIENHEUREUSE  MARIE  DU  SECOURS, 
OU    SAINTE     MARIE    DE    CERVELLO,    OU    DE    SOCOS, 

PREMIÈRE  RELIGIEUSE  DU  TIERS-ORDRE  DE  N.-D.  DE  LA  MERCI. 

1290. 
(P.  Boll.  viv.  C52.) 

La  B^  Marie  de  Cervello.  dite  de  Socos,  vierge  de  l'ordre  de  la  Merci, 
a  opéré  durant  sa  vie  et  après  sa  mort  un  très  grand  nombre  de  mira- 
cles, surtout  pour  secourir  les  vaisseaux  en  danger  de  périr.  Elle 
mourut  ù  Barcelone  le  25  septembre  1290.  Le  culte  immémorial  qui  lui 
était  rendu  a  été  approuvé  par  Innocent  XII  ;  une  messe  et  un  office 
propres  ont  été  également  approuvés  par  le  Saint-Siège  et  son  nom  est 
inscrit  au  Martyrologe  romain. 

La  B*  Marie  de  Cervello  est  patronne  de  la  Catalogne,  de  l'ordre  de 
la  Merci  et  des  navigateurs. 

Dans  les  représentations  figurées  on  lui  donne  pour  attributs  :  1°  un 
lis  pour  rappeler  qu'elle  refusa  deux  fois  des  mariages  brillants  pour 
se  consacrer  à  Dieu  :  2'^  une  mer,  parce  qu'elle  marcha  sur  les  eaux  ; 
b"  un  vaisseau,  pour  rappeler  les  secours  qu'elle  a  souvent  donnés 
aux  marins  près  de  périr. 

Acta  Sanctorum  Boll.  25  sept.,  t.  viii,  p.  166-186.  Il  reste  une  Vie 
excellente  composée  par  Jean  de  Laas,  témoin  oculaire.  Les  BoUan- 
dlstes  en  donnent  un  abrégé  composé  par  un  autre  contemporain. 

BexoIt  XIV.  —  De  Canonizatione  Sanctorum,  lib.  i,  c.  31,  n.  14: 
lib.  II,  c.  24,  n.  67  et  68  et  passim. 

CoRVERA  (Estev.  de).  —  Vie  et  actions  merveilleuses  de  la  B°  Marie 
de  Cervello,  avec  plusieurs  autres  saints  de  la  Catalogne.  Barcelone, 
1639.  In-fol.  En  espagnol. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


^tjB**< 


S.  Aberce,  évêqiie  d'Hiérapolis  en  Phrygie,  303 

8.  Abibus,  martyr  à  Edesse,  433 

S.  Abondant  de  Rome,  diacre  et  martyr,  80 

S.  Abonde  de  Rome,  prêtre  et  martyr,"  80 

Abraham  (Abram),  père  de  la  nation  juive,  230 

S<^  Abre,  fdle  de  saint  Hilaire,  vierge  à  Poitiers,  540 

S.  Acaire  (Achaire),  évêque  de  Noyon.  491 

S.  Achard,  abbé  de  Jumièges,  71 

S.  Adalberon  II,  évoque  de  Metz,  557 

Adam,  le  premier  homme,  572 

S.  Adée,  disciple  de  l'apôtre  saint  Thomas,  580 

S*^  Adélaïde,  impératrice  d'Allemagne,  541 

S.  Adélard,  chanoine  et  archidiacre  de  Troyes,  294 

S''  Adèle,  première  abbesse  de  Palatiole,  près  de  Trêves,  589 

S.  Adelphe,  abbé  de  Remiremont,  57 

S.  Adon,  moine  de  Ferrières,  archevêque  de  Vienne,  562 

S.  Adrien,  martyr  à  Nicomédie,  42 

S.  Agape,  martyr  à  Rome,  103 

S.  Agapet  pi"  (Agapit).  pape  et  confesseur,  104 

V.  Agapit,  évêque  de  Sorrente,  217 

S.  Aghée,  disciple  de  l'apôtre  saint  Thomas,  580 

S.  Agilée,  martyr  à  Carthage,  267 

S.  Agnan  (Aignan)  de  Vienne,  évêque  d'Orléans,  444 

S.  Agnel  (Agnello)  de  Naples.  abbé,  554 

Agnellus.  évêque  de  Fez,  au  Maroc,  64 

S^  Agnès  d'Assise,  Clarisse,  438 

S.  Agricol,  évêque  d'Avignon,  10 

S.  Aignan  (Agnan)  de  Vienne,  évêque  d'Orléans,  444 

S.  Aigulphe  (Ayou),  abbé  de  Saint-Honorat  de  Lérins.  16 

S.  Aimé  (Amat),  évêque  de  Sion  en  Valais,  62 

S.  Airy,  évêque  de  Verdun,  507 

Alain  de  Solminihac,  évêque  de  Cahors.  fil9 

S.  Albert  de  Gambron,  honoré  jadis  au  diocèse  d'Angers.  615 

S.  Albert  de  Louvain,  évêque  de  Liège  et  martyr,  460 
B.  Albert  de  Castro  di-Gualteri,  législateur  de  l'ordre  des  Carmes.      65 

B.  Albert  le  Grand,  évêque  de  Ratisbonne,  431 

S«  Alberto,  martyre  à  Agen,  290 

S.  Albin  (Alpin,  Aubin),  évêque  de  Lyon.  72 

S''  Albine,  compagne  de  sainte  Ursule,  martyre  à  Cologne.  298 

S.  Alexandre,  évêque  d'Avelino  et  martyr,  111 

Alfred  le  Grand,  roi  des  Anglo-Saxons.  328 

S.  Allowin  (Bavon),  comte  d'Hesbaye,  patron  de  Gand.  170 

S.  Aimer  (Almire),  solitaire  et  abbe  au  diocèse  du  Mans,  56 

S.  Aloph  (Elophe),  martyr  près  de  Soulosse,  270 


630  TABLE   ALPHABÉTIQUE. 

S*  Alpaix.  vierge  et  recluse  au  diocèse  de  Sens,  369 
S.  .\lphée  d'Eleuthéropolis,  exorciste  de  l'Eglise  de  Césarée  et 

martyr,  445 

B.  Alphonse  d'Orozco,  prêtre,  103 
B.  Alphonse  Rodriguez  de  Ségovie.  coadjuteur  de  la  Compagnie 

de  Jésus,  350 

P.  Alphonse  Rodriguez,  jésuite,  martyr  au  Paraguay,  435 

S.  Alpin  (Albin,  Aubin),  évêque  de  Lyon,  72 

S.  Altin  (Attin),  premier  évêque  d'Orléans,  622 

V.  Alvise,  évêque  d'Arras,  27 

S«  Amalberte  (Madelberte,  Mauberte),  abbesse  de  Maubeuge,  35 

S.  Amat  (Aimé),  évêque  de  Sion  en  Valais,  62 

S.  Amand,  évêque  de  Sorrente,  217 

S.  Amans  (Chaînant,  Emans),  apôtre  des  Ruthènes,  372 

S.  Amarand  (Amaranthe).  martyr  à  Albi,  390 

S.  Ambrois  (Ambroix)  de  Sery.  évêque  de  Cahors.  271 

S.  Ambroi'^e,  archevêque  de  Milan,  docteur  de  TEglise,  525 

P.  Ambroise  de  Lombez,  capucin,  329 

S.  Ambroix  (Ambrois)  de  Sery,  évêque  de  Cahors.  271 

S.  Amé  de  Grenoble,  moine  de  Luxeuil,  abbé  de  Remiremont,  61 

Ames  (La  fête  des),  361 

S.  Ammon  (Amon),  fondateur  des  Ermites  de  Nitrie,  202 

S.  Amon,  disciple  de  saint  Mansuy  et  évêque  de  ïoul,  318 

S.  Amour,  diacre  de  l'Eglise  de  LÎège,  228 

S.  Amplias  (Ampliat),  disciple  de  saint  Paul,  346 

S**  Anastasie  (Athanasie)  d'Alexandrie,  solitaire.  237 
S«  Anastasie  la  Jeune,  vierge  et  martyre  dans  l'île  de  Palmaria,      590 

S.  Andoche,  apôtre  de  Saulieu  et  martyr,  126 

S.  André  Avellino  de  Castronuovo,  clerc  régulier  théatin,  398 

S.  André  de  Bethsaïde.  apôtre,  martyr  à  Patras  en  Achaïe,  497 

S.  André  de  Crète,  moine  basilien,  martjT  à  Constantinople,  277 

B.  André  Dotti,  religieux  servite,  _17 
V.  André  Dung  fou  Lac),  prêtre  annamite,  martyr  au  Tong-King,    582 

S.  Andronic,  rnartyr  à  Anazarbe  en  Cilicie,       "^  242 

S.  Andronic,  parent  de  saint  Paul,  martyr  à  Jérusalem,  245 

S.  Andronic  d'Alexandrie,  solitaire,  237 

S®  Angadrème  de  Renty,  vierge,  abbesse  de  l'Oroër,  258 

B.  Ange  d'Acri,  prêtre,  apôtre  des  Calabres,  344 

V.  Ange  del  Pas,  de  l'ordre  de  Saint-François,  458 

Anges  (Fête  de  tous  les  saints),  157 

Anges  gardiens  (Fête  des  saints),  186 

Animaux  ("Les  quatre)  symboliques  de  l'Apocalypse,  440 

S«  Annela  Prophétesse,  226 

S.  Annemoud  fChaumond,  Dalfin),  évêque  de  Lyon  et  martyr,  150 

S.  Annon,  archevêque  de  Cologne,  518 

S.  Anséric  fAnsery),  évêque  de  Soissons,  34 

S®  Anstrude,  abbesse  de  Saint-Jean-Baptiste  de  Laon,  274 

S.  Ansute,  martyr  en  Rouergue,  270 

S.  Anthime,  martyr  à  Eges  en  Cilicie,  141 
S.  Antimond  (Autimond),  premier  évêque  conau  de  Thérouanne,       45 

S.  Antoine  de  Liaroles.  ermite,  martyr  à  Agen,  12 

S.  Antoine,  moine  de  Lérins,  603 

Antoine  Sociro,  jésuite  portugais  et  martyr,  525 

S.  Antonin,  martyr  à  Pamiers,  § 

S.  Antonin,  évêque  de  Marseille,  265 
S.  Août  (Auguste,  Out),  abbé  de  Saint-Symphorien  de  Bourges,       222 

S.  Aper  (Epvre,  Evre.  Apre),  évêque  de  Toul.  70 


TABLE   ALl'IIABKTJl^L'i:.  031 

S.  Aphtone  (Aptone),  évèquc  d'Aiijroulôme,  H,-ÎO 
S.  Apollinaire  de  Vienne,  évoque  de  Valence-sur-le  Rh«jne.  i^()4 
S.  Apollonius,  évoque  de  Bénévent,  97 
S.  Apothème,  évèi]ue  d'An^^ers,  457 
S.  Apre  (b^pvre,  Kvre,  Aper),  évêque  de  Toul,  70 
S.  Aptone  (Aphtone),  évoque  d'Angoulème.  ;'{30 
S.  Aquila.  compa<^'non  des  soulfrances  de  suint  Denys  d'Alexan- 
drie, ■  442 
S.  Aquilin  de  Bayeux,  évêque  d'Evreux,  280 
S.  Arnoul  (ArnouxU  évêque  de  Gap,  100 
S.  Arnoux  (Arnoul)  de  Vendôme,  évêque  de  Gap.  lOo 
B.  Arthaud  de  Sothonod,  fondateur  de  la  chartreuse  d'Arvières,  '22\ 
Se  Aselle,  vier^re  romaine,  524 
S.  Astère,  prêtre  et  martyr  à  Ostie,  ;j01 
S.  Astier,  ermite  eu  Périgord,  ;j00 
S.  Astié,  abbé  de  Saint-Sour  de  Terrasson.  801 
S.  Athanase,  évêque  de  Sorrente,  216 
S^  Athanasie  (Anastasie)  d'Alexandrie,  solitaire,  2;^7 
S«  Attalie  (Attala),  première  abbesse  de  Saint-Etienne  de  Stras- 
bourg, 514 
S.  Attin  (Altin),  premier  évêque  d'Orléans,  Oâ*^ 
S.  Aubert,  évêque  de  Cambrai  et  d'Arras,  546 
S.  Aubin  (Alpin,  Albin),  évêque  de  Lyon,  72 
S.  Audemar  (Orner.  Omar),  évêque  de  Thérouanne,  40 
S.  x\uge,  frère-mineur,  martyr  à  Ceuta,  :25() 
S.  Augias  (Elzéar)de  Robians,  du  Tiers-Ordre  de  Saint-François,  142 
S.  Auguste  (Août,  Out),  abbé  de  Saint-Symphorien  de  Bourges,  222 
S.  Aunachaire  (Aunaire),  évêque  d'Auxerre,  184 
S"  Aure  (A urée),  vierge  et  abbesse  à  Paris,  203 
S«  Aurée,  supérieure  des  religieuses  à  Amiens,  208 
S«  Aurée  (Aure),  vierge  et  abbesse  à  Paris,  20^^ 
S.  Aurèle,  évêque  du  Puy,  415 
S®  Aurélie,  vierge  et  solitaire  au  diocèse  de  Ratisbonne,  266 
S.  Austinde  de  Bordeaux,  archevêque  d'Auch,  133 
S.  Austremoine,  premier  évêque  de  Clermont-Ferrand,  :^54 
S.  Autimond  (Antiraond),  premier  évêque  connu  de  Thérouanne,  45 
S.  Ayou  (Aigulphe),  abbé  de  Saint-Honorat  de  Lérius,  16 

B 

S.  Bâcle  (Baculu?)  de  Xaples,  évêque  de  Sorrente,  217 

S.  Bacque,  chevalier  romain,  martyr  en  Syrie,  222 

S.  Bacnlus  (Baclc)  de  Naples,  évêque  de  Sorrente,  217 

S.  Badilou,  abbé  de  Leuze,  228 

S.  Baiu,  évêque  de  Thérouanne,  47 

S.  Barbatus.  évêque  de  Bénévent,  99 

S"  Barbe,  vierge  et  martyre  à  Nicomédie  en  Bithynie.  51 

S.  Barlaam.  ermite  au  désert  de  Sennaar  en  Mésopotamie,  492 

S.  Barthélémy  de  Rossano,  abbé  de  Grotta-Ferrata,  405 
Barthélémy  de  Donadieu  de  Griest,  évêque  de  Comminges,         416 

S.  Basle  (Basole),  ermite  en  Champagne.  477 

S.  Baud  (Bond),  pénitent  au  diocèse  de  Sens,  341 

S.  Baudoin  CBaudouin),  archidiacre  de  Laou  et  martyr,  271 

S.  Bavon  (AUowin),  comte  dHesbaye,  patron  de  Gand,  170 

&•  Bénédicte  (Benoîte)  de  Rome,  vierge  et  raartjTe  à  Origny,  223 

S.  Bénigne,  évêque  d'Angoulême  et  martyr,  363 

S.  Bénigne  de  Smyrne,  apùtre  de  la  Bourgogne  et  martyr,  351 


632 


TABLE  ALPHAJBÉTIQUE. 


V.  Bénigne  Joly,  chanoine  de  Saint-Etienne  de  Dijon. 

S.  Bennon,  évèque  de  Mecklembourg,  apôtre  des  Vandales, 

S.  Benoît  de  Macérac,  abbé  au  diocèse  de  Nantes, 

S*  Benoîte  (Bénédicte)  de  Rome,  vierge  et  martyre  à  Origny, 

yc  Benoîte  Rencurel,  fondatrice  de  Notre-Dame  du  Laus, 

S.  Béraire  P'',  évèque  du  Mans, 

S.  Berctiaire  d'Aquitaine,  abbé  Hautvillers  et  de  Montier-en-Der, 

martj'r, 
S®  Bérénice,  martyre  en  Syrie, 
B.  Bernard  d'Offida,  frère  lai  capucin, 

B.  Bernardin  Tomitano,  de  Feltre,  frère-mineur  de  l'Observance, 
S.  Berthold,  bénédictin  oblat  à  Parme, 
S.  Berthold,  évèque  et  martyr  en  Livonie, 
S^  Bertille  (Bertille),  épouse  de  S.  Walbert, 
S^  Bertille,  vierge,  première  abbesse  de  Chelles, 
S«  Bertillée,  vierge,  recluse  à  Marœuil, 
S.  Bertin,  abbé  de  Sithiu  (diocèse  d'Arras), 
S.  Bertrand,  archidiacre  de  Toulouse,  évèque  de  Comminges, 
B.  Bertrand  pr,  abbé  de  Grandselve, 
Se  Bibiane  (Viviane),  vierge  et  martyre  à  Rome, 

S<'  Birgitte  (Brigitte)  de  Suède,  veuve, 

B.  Bonaventure  de  Buonacorso,  de  l'ordre  des  Servîtes, 

B.  Bonaventure  de  Potenza,  des  Frères-Mineurs  Conventuels, 

S.  Bond  (Baud),  pénitent  au  diocèse  de  Sens, 

S.  Boniface  pr  de  Rome,  pape  et  confesseur, 

S.  Bourgin  (Guîlmin),  religieux  de  Thouarcé, 

S.  Brice,  évèque  de  Tours, 

S.  Brich-Jésus,  martyr  en  Perse, 

S®  Brictula  (Brittula,  Britula),  compagne  de  sainte  Ursule,  mar- 
tyre à  Cologne, 

S"  Brigitte  (Birgitte)  de  Suède 

S°  Brittula  (Birctula,  Britula), 
tyre  à  Cologne, 
Bruno  de  Cologne,  fondateur  de  l'ordre  des  Chartreux, 

S.  Brunon  de  Querfurt,  apôtre  des  Ruthènes  et  martyr, 

B.  Brunon  le  Grand,  archevêque  de  Cologne, 

S.  Budoc,  évèque  de  Dol, 

S.  Burchard  (Burckard),  premier  évèque  de  Wurtzbourg, 

S.  Bysant,  prêtre  du  diocèse  de  Bourges, 


veuve, 

compagne  de  sainte  Ursule,  mar- 


50 
283 
808 
223 
603 
277 

268 
202 

56 
149 
303 
302 

92 
379 
244 

26 
269 
316 
509 
224 
554 
331 
341 
327 
121 
419 
610 

302 
224 

302 
211 

266 
245 
532 
258 
184 


S.  Cadoc  (Cazout),  solitaire,  martyr  à  Weedon,  110 
S.  Cagnoald  (Cagnon,  Chagnoald),  moine  de  Luxeuil,  évèque  de 

Laon,  29 

S.  Caïus,  compagnon  des  souffrances  de  saint  Denys  d'Alexandrie,  442 

S.  Calédric  (Caltry),  évèque  de  Chartres,  227 

S.  Calixte  I"  (Calliste),  pape  et  martyr,  254 

S.  Callixte  II,  pape,  542 
S.  Calmèle  (Calminius,  Calmenius),  fondateur  de  l'abbaye  de 

Mauzac,  287 

S.  Caltry  (Calédric),  évèque  de  Chartres,  227 

S*5  Camelle,  vierge,  martyre  près  de  Castelnaudary,  87 

S.  Cannât  d'Aix,  évèque  de  Marseille,  265 

S.  Caprais,  premier  évèque  d'Agen  et  martyr,  290 

S.  Carpon,  martyr  à  Césarée  en  Palestine,  259 

S.  Carpophore,  martyr  à  Rome,  un  des  Quatre-Couronnés,  391 


TAULE    VLPIIAliKTIQUE.  ti.;,> 

S.  Cassianiis,  évèquo  de  Bénévent,  !)7 

S,  Cassien,  martyr  ù  Tanger  en  Mauritanie,  P»45 

S.  Cassiodore,  murtyr  en  Calabrc,  09 

S.  Castor  de  Nimes,  abbé  de  Manunque,  évêque  d'Apt,  109 

S.  Castorius,  martyr  sur  la  voie  Lavicane,  891 

S*5  Catherine,  vierge  et  martyre  à  Alevandrie,  473 

S"  Catherine  Fieschi  de  (îènes,  veuve,  00 

S.  Cazout  (Cadoc),  solitaire,  martyr  à  Weedon,  110 

S"^  Cécile  de  Rome,  vierge  et  martyre,  461 

S«  Céline  de  Meaux,  vierge,  300 

S*^  Céline  (Célinie),  mère  de  saint  Rémi,  300 

S.  Céolfrid,  abbé  de  Wearmouth  et  de  Jarre w,  132 

S.  Céran  (  Céraune),  évoque  de  Paris,  145 

S.  Céréale,  martyr  en  Etrurie,  74 

S.  Césaire,  diacre,  martyr  a  Terracine  en  Campanie.  358 

S.  Cessadre  (Cessateur,  Sadre),  évêque  de  Limoges.  434 
S.  Chaffre  (Théotfred ),  abbé  de  Carmery  (plus  tard  Saint-Chaffre),  288 
S.  Chagnoald  (Cagnoald,  Cagnon).  moine  de  Luxeuil,  évêque  de 

Laon,  "29 

S.  Chamant  (Amans,  Emans),  apôtre  des  Ruthènes.  37*2 

S.  Charles  Borromée,  archevêque  de  Milan  et  cardinal,  374 

B.  Charles  de  Blois,  duc  de  Bretagne,  160 

B.  Charles  Spinola,  S.  J.,  martyr  au  Japon,  52 

S.  Chaumond  (Annemond,  Dalfin),  évêque  de  Lyon  et  martyr,  150 

S.  Chef  (Theuderi,  Theudère),  reclus  à  Vienne, "^  343 
S°  Chrétienne,  vierge  et  esclave,  apôtre  des  Ibériens  du  Caucase,     556 

S^  Christète,  martyre  à  Avila  en  Espagne,  -3^^ 

S.  Chrodegand  (Godegrand),  évêque  de  Séez  et  martyr,  20 

S.  Chrysanthe,  martyr  à  Rome,                              ^  326 

S.  Chrysogone,  patricien  romain,  martyr  à  Aquilée.  470 

S.  Clair,  prêtre  et  martyr  en  Normandie,  378 

B'^  Claire-Isabelle  Eoruari,  franciscaine  de  Todi,  532 

S.  Claude,  martyr  sur  la  voie  Lavicane,  391 

S.  Clément  de  Rome,  pape  et  martyr,  462 

S.  Clément  de  Rome,  premier  évêque  de  Metz,  465 

S.  Clément,  un  des  Sept-Dormants  de  Marmoutier,  407 

Clément  d'Alexandrie,  écrivain  ecclésiastique,  517 

S.  Cléophas,  disciple  du  Seigneur  et  martyr,  135 

S.  Cloud,  prince  du  sang  roval,  'j^ 

S.  Clunibert  (Cunibert,  Hunebert),  évêque  de  Cologne.  411 

S.  Colomban  d'Irlande,  fondateur  de  l'abbaye  de  Luxeuil,  4o8 

S'=  Colombe,  vierge  et  martyre  à  Sens,  6-2 

S.  Colombin  d'Irlande,  abbé  de  Lure,  o4 

S.  Come.  martyr  à  Eges  en  Cilicie,  l^J 

Commémoraison  des  fidèles  trépassés  (Fête  de  la),  3bl 

Se  Conchylia,  martyre  à  Rome,  *^J 

S.  Condé  (Condède),  moine  de  Fontenelle,  301 

B.  Conrad  d'Offida,  prêtre,  de  l'ordre  des  Frères-Mmeurs,  o/2 

Conrad  I•-^  archevêque  de  Salzburg,  1^^ 

S«  Consorce,  fille  de  saint  Eucher  l'Ancien,  4-^ 

S.  Constantien,  abbé  de  Javron,  au  diocèse  du  Mans,  5uy 

S*^  Cordule,  compagne  de  sainte  Ursule,  martyre  a  Cologne.  29» 

S.  Corentin,  premier  évêque  de  Quimper,  5^ 

S.  CorneiUe,  pape  et  martyr,  A'z 

S.  Crépin  de  Rome,  martyr  à  Soissons,  ^J? 

S.  Crépinien  de  Rome,  martyr  à  Soissons,  of^ 

S.  Cunibert  (Hunebert,  Clunibert),  évoque  de  Cologne,  41 1 


634 


TABLE   ALPHABÉTIQUE. 


S.  Cyprien,  évêque  de  Carthage,  écrivain  ecclésiastique  et  martyr, 

S.  Cyprien  d'Antioche.  martyr  à  Nieomédie  en  Bithynie, 

S.  Cyprien.  évêque  de  Toulon, 

S.  Cyran,  fondateur  des  monastères  de  Meobecq  et  de  Lonrey, 

S.  Cyriaque,  un  des  Sept-Dormants  de  Marmoutier, 

S*  Cyrilla,  vierge,  martyre  à  Rome, 


74 
136 
190 
520 
407 
284 


D 

S.  Dagobert  II,  roi  d'Austrasie  et  martyr,  585 

S.  Daltin  (Annemond.  Chaumond),  évêque  de  Lyon  et  martyr,  150 

B.  Dalmace  Monier  (Dalmas,  Daumas,  Daumatz),  dominicain,  129 

S.  Dalmas,  évêque  de  Rodez,  421 

B.  Dalmas  Monier  (Dalmace,  Daumas,  Daumatz),  dominicain,  129 

S.  Damase  de  Rome,  pape,  537 

S.  Damien,  martyr  à  Eges  en  Cilicie,  141 

S.  Daniel,  frère-mineur,  martyr  à  Ceuta,  250 

S.  Daniel  de  Maratha.  stylite  a  Constantinople,  539 

S«  Darie,  martyre  à  Rome.  326 

B.  Daumas  Monier  (Dalmace,  Dalmas,  Daumatz),  dominicain,  129 

David,  roi  d'Israël  et  prophète,  604 
Dédicace  de  l'Eglise  du  Sauveur  à  Rome  (Saint-Jean  de 

Latran),                                                     '  395 

S.  Défendant,  soldat,  mart3T  à  Marseille,  133 

S.  Delphin,  évêque  de  Bordeaux,  588 

B"  Delphine  de  Signe,  vierge,  tertiaire  franciscaine,  480 

S.  Démètre,  premier  évoque  de  Gap,  330 
S.  Démétrius,   compagnon  des  souffrances   de  saint  Denys 

d'Alexandrie.  442 

S.  Denys  l'Aréopagite.  premier  évêque  d'Athènes  et  de  Paris,  231 

S.  Denys,  patriarche  d'Alexandrie,  441 

S.  Déodat  de  Rouergue,  martyr  à  Jérusalem,  425 

S.  Désiré  (Dizier,  Didier),  évêque  de  Rennes  et  martyr,  88 
S.  Didace  (Diego)  de   Saint-Nicolas,  des  Frères -Mineurs  de 

l'Observance,  418 

S.  Didier  (Dizier,  Désiré),  évêque  de  Rennes  et  martyr,  88 

S.  Didier,  évêque  d'Auxerre,  334 

S.  Didier  (Géry),  évêque  de  Cahors,  479 

V.  Didon,  abbé  de  Saint-Florent  du  Mont-Glonne,  118 
S.  Diego  (Didace)  de  Saint  Nicolas,   des  Frères-Mineurs  de 

l'Observance,  418 

B.  Dierry  (Thierry  P""),  évêque  de  Metz,  36 
S.  Dioscore,    compagnon    des    souffrances   de    saint    Denys 

d'Alexandrie,  442 

S.  Disen  (Disibod)  d'Irlande,  évêque  régionnaire,  43 

S.  Disibod  fDisen;  d'Irlande,  évêque  régionnaire,  43 

S.  Dizier  (Didier,  Désiré),  évêque  de  Rennes  et  martyr,  88 

S.  Dodon,  abbé  de  Walers  en  Faigne,  342 

S.  Domice,  diacre  et  chanoine  de  l'Eglise  d'Amiens,  311 

S*  Dominale,  martyre  en  Calabre,  69 

S.  Dominique  (Domnin),  premier  évêque  de  Grenoble,  370 

S.  Dominique,  fondateur  et  abbé  de  Silos  en  Castille,  576 

S.  Dominique  l'Encuirassé,  moine  de  Font-Avellane,  259 

y.  Dominique-Antoine  de  Rome,  capucin,  335 

S.  Domnin  (Dominique),  premier  évêque  de  Grenoble.  370 

S.  Domnin,  évêque  de  Vienne-sur-le-Rhône,  370 

S«  Domnine,  martyre  en  Syrie,  202 


TABLE   ALPlIAiJKTlQUE.  C35 

S.  Donat.  martyr  à  Messine  en  Sicile,  204 

S.  Donation,  évèque  en  Afrique,  ;{() 

S.  Donule,  frère-mineur,  martyr  à  Ceuta,  250 

S.  Dorus,  évèque  de  Bénévent,  yt> 

S.  Dorotlu'e.  martyr  à  Nicomédie  en  Bithynie.  44 

S.  Dransin  (Drausion,  Drausin),  évèque  de  Thérouanne,  47 

S.  Dulcide,  évèque  d'Agen,  271 

E 

S.  Eberhard  (Evrard"),  fondateur  de  l'abbaye  de  Cysoing.  561 

S.  Edibe.  évèque  de  Soissons,  535 

S®  Edithe,  vierge,  princesse  d'Angleterre.  77 

V  Edithe,  épouse  de  S.  Edouard  le  Confesseur,  78 

S.  Edme  (Edmond),  archevêque  de  Cantorbéry,  436 

S.  Edmond,  roi  d'Angleterre  et  martyr,  456 

S.  Edouard  ITI  le  Confesseur,  roi  d'Angleterre,  249 

S.  Edouin  (Edwin),  roi  de  Northumbrie  et  martyr,  246 

S.  Eftlam  (Yfflam),  prince  irlandais,  385 

S.  Egbert,  évèque  de  Trêves,  532 

S.  Eguigner  (Guigner,  Fingar),  martyr  en  Bretagne,  553 

S.  Elesbaas,  roi  d'Ethiopie,  puis  moitié  basilien.  333 

S.  Elesbaan  (Elesbaas),  roi  d'Ethiopie,  puis  moine  basilien,  1^33 

S.  Eleuthère,  martyr,  compagnon  de  S.  Denys  FAréopagite,  231 

S.  Elias,  martyr  en  Perse,  (UO 

S.  Elle,  martyr  en  Palestine,  1<>2 

S«  Elisabeth,  mère  de  saint  Jean-Baptiste,  381 

S«  Elisabeth  de  Hongrie,  veuve,  150 

S»  Elisabeth-PtOse.  fondatrice  et  abbesse  de  Ville-Chassou,  549 
B*  Elisabeth  Achelin  de  Waldsech,  vierge,  tertiaire  franciscaine,    521 

S.  Eloi  de  Cadillac,  évèque  de  Noyon,  505 

S.  Elophe  (Aloph),  martyr  près  de  Toulouse,  270 

S.  Elpidius  (Helpidius),  évèque  de  Lyon,  10 
S.  Elzéar  (Augiasj  de  Robians,  du  Tiers-Ordre  de  Saint-Fr:;:;çois,    142 

S.  Emans  (Amans,  Chamant).  apôtre  des  Ruthènes,  372 

S.  Emeric  (Henri),  prince  de  Hongrie.  376 

S«  Emérite.  martyre,  sœur  de  saint  Lucius  roi  des  Bretons,  514 

S.  Emilien.  i)remier  évèque  présumé  de  Valence-sur-le-Rhône,  59 

S.  Emilien  (Emilion),  moine  de  Saujon,  près  de  Saintes.  439 
S.  Emilien  (Milhan)  de  la  Cogolla,  apôtre  de  la  Règle  de  saint 

Benoit  eu  Espagne,  'il''> 

S.  Emilion  (Emilien).  moine  de  Saujon,  près  de  Saintes,  4:39 

S.  Emilius,  évèque  de  Bénévent,  97 

S.  Emméran  de  Poitiers,  évèque,  martyr  en  Bavière,  l'g 

Se  Enémie  (Enimie),  vierge  et  abbesse  au  diocèse  de  Mende,  206 

S.  Engelbert  I",  archevêque  de  Cologne,  martyr,  390 

B.  Enguerran  le  Sage,  abbé  de  Saint-Ri<iuier,        ,    „     ^  ^^ 

Se  Enimie  (Enémie),  vierge  et  abbesse  au  diocèse  de  Mende,  20b 

S.  Enprépit,  martvr  à  Eges  en  Cilicie,  141 

S"  Epistème,  martvre  à  Emèse  en  Phenicie,  3/9 

S.  Epvre  (Evre.  Aper,  Apre),  évèque  de  Toul,  70 

S.  Erchembod  (Erhembod),  évèque  de  Thérouanne,  48 

S.  Erembert  du  Pecq.  évèque  de  Toulouse,  322 

S.  Erhembod  (ErchembodX  évèque  de  Thérouanne,  48 

Se  Ermelinde,  vierge  et  recluse  à  Meldaert,  34>^ 

S.  Ermenfroi  (Ermenfroy).  premier  abbé  de  Cusance,  13^ 
Se  Essence,  compagne  de  sainte  Ursule,  martyre  a  Cologne. 


298 


636  TABLE   AL1>HABÉTIQUE. 

S.  Ethelred,  roi  des  Angles,  martyr,  278 

S.  Etienne,  roi  et  apùtre  des  Hongrois,  11 

S.  Etienne,  premier  diacre  et  premier  martyr,  592 

S.  Etienne  de  Chàtillon,  éveqiie  de  Die,  35 

S.  Etienne  de  Cunis,  martyr  à  Jérusalem,  425 

S.  Etienne  le  Jeune,  martyr  à  Constantinople,  493 

V.  Etienne  Pongracz,  prêtre,  martyr  en  Hongrie,  38 
V.  Etienne-Tliéodore  Cuenot,  évêque  de  Métellopolis,  martyr  en 

Cochinchine,  428 

S.  Eucaire,  évêque.  martyr  près  de  Pompey,  305 

S.  Euchaire,  premier  évêque  de  Trêves,       "  67 

S.  Eucher  TAncien,  évêque  de  Lvon.  437 

S.  Eudes(Odon),  abbéde  Cluny,"      '  449 

S.  Eudon  (Odon),  abbé  de  Carmery,  287 

S.  Eugène,  disciple  de  saint  Denys,  martyr  à  Deuil,  424 

S«  Eugénie  d'Obernai,  abbesse  de  Hohenbourg,  138 

S«  Eugénie  de  Rome,  vierge  et  martyre,  589 

S^  Eulalie  de  Mérida,  vierge  et  martyre,  533 

S.  Eulampe,  martyr  à  Nicomédie  en  Bithynie,  238 

S«  Eulampie,  martyre  à  Nicomédie  en  Bithynie,  238 

S.  Eunuce,  évêque  de  Noyon  et  de  Tournay,  53 

S«  Euphémie,  vierge  et  martyre  à  Chalcédoine,  76 

S.  Eusèbe,  évêque  de  Yerceil,  557 

S.  Eusèbe  de  Cassano,  pape  et  confesseur,  139 

S®  Eusébie,  religieuse  cassianite,  martyre  à  Marseille,  243 

S.  Eusice  (Ysis)  de  Chalusset,  fondateur  et  abbé  de  Celle,  490 

S.  Eustactie,  abbé  de  Flaix  (Saint-Germer),  36 

S.  Eustache,  martyr  à  Rome,  103 

S.  Eustoche,  évêque  de  Tours,  101 

S.  Euthyme  le  Thessalonicien,  abbé.  261 

S.  Eutyche,  martyr  à  Messine  en  Sicile,  204 

S.  Euverte,  évêque  d'Orléans,  33 

S.  Euxpère  d'Arreau,  évêque  de  Toulouse,  146 

S.  Evariste,  martyr  à  Césarée  en  Palestine,  259 

S.  Evariste  de  Bethléem,  pape  et  martyr,  331 

Eve,  la  première  femme,  572 

S.  Evrard  (Eberhard),  fondateur  de  l'abbaye  de  Cysoing,  561 

S.  Evre  (Epvre,  Aper,  Apre),  évêque  de  Toul,  70 

SS.  Ewald  frères,  prêtres  et  martyrs  en  Westphalie,  191 

Exaltation  (Fête  de  1')  de  la  Sainte  Croix,  65 


S.  Facile  (Fascile,  Fazion,  Fasciole),  martyr,  38 
S«  Fare  de  Champigny,  vierge,  fondatrice  et  abbesse  de  Fare- 

moutier,  527 
S.  Faron,  évêque  de  Meaux,  338 
S.  Fascile  (Facile,  Fazion,  Fasciole),  martyr,  38 
S.  Fauste,  abbé  de  Lérins  et  évêque  de  Riez^  146 
S.  Faustin,  martyr  à  Messine  en  Sicile,  ^  204 
S.  Faustinus,  compagnon  des  souffrances  de  saint  Denys  d'A- 
lexandrie, 442 
S.  Fazion  (Facile,  Fascile,  Fasciole),  martyr,  38 
S.  Félicien,  martyr  à  Agen,  290 
S.  Félix,  martyr  à  Seaulieu,  126 
S.  Félix  de  Rome,  évêque  de  Côme,  229 
S.  Félix  de  Valois,  fondateur  des  Trinitaires,  455 


TABLE   ALI'HABETIQLU,  6^7 

S.  Ferme,  martyr  près  de  Libourne.  ;I83 

S.  Ferréol  (Forget  ),  martyr  près  de  Vienne  en  Dauphiné.  IK) 

S.  Ferréol,  évèque  de  Limoges,  (jj 

S.  Feuillieu  (Foillan)  de  Fosses,  évêque  et  martyr.  ;;40 

S°  Fide  (Foi),  vierge  et  martyre  à  Agcn,              '    '  290 

Fidèles  trépassés  (Fête  de  la  Comniémoraison  des),  .^1 

S.  Fingar  (Guigner,  Eguigner).  martyr  en  Bretagne,  55:î 

S.  Firmat,  diacre,  martyr  à  Messine  en  Sicile,  004 

S.  l^'irmin  de  Pampelune,  premier  évèque  d'Amiens  et  mai  u  1 .  i;ii 

S.  Firmin,  troisième  évêque  d'Amiens  et  confesseur,            '  131 

S.  Flaive  (Flavit),  prêtre,  anachorète  en  Ciiampagne,  009 

S"  Flavie,  vierge,  martyre  à  Messine  en  Sicile,  204 

S.  Flavien  de  Rome,  martyr.  583 

S.  Flavit  (Flaive),  anachorète  en  Champagne,  569 

S.  Flédéric  (Frédéric),  curé  et  patron  de  Vliéderzèle,  64 

S"  Fleur  (Flore),  vierge,  à  l'Hopital-Beaulieu.  207 

S.  Flocelle  (Floscel),  martyr  à  Autun,  86 
S.  Florabert  (Florebert,  Floribert).  abbé  de  Prilra.  évêque  de 

Liège,                                                             '  339 

B"  Flore  (Fleur),  vierge,  à  l'Hôpital-Beaulieu,  207 
S.  Florebert  (Floribert,  Florabert),  abbé  de  Prum.  évèque  de 

Liège,  339 

S'^  Florence,  vierge,  au  diocèse  de  Poitiers,  506 

S.  Florent  de  Bavière,  prêtre,  solitaire  au  diocèse  d'Angers,  116 

S.  Florent,  évoque  de  Strasbourg,  fondateur  d'abbayes,  08/ 

S.  Florentin,  martyr  à  Brémur-et-Vaurois,                "  143 

S.  Florian,  frère  de  S.  Florent  de  Bavière,  116 
S.  Floribert  II  i^Florebert,  Florabert),  abbbé  de  Priim,  évèque 

de  Liège,                                                            '  339 

S.  Floscel  (Flocelle),  martyr  à  Autun,  86 

S°  Foi  (Fide),  vierge  et  martyre  à  Agen,  290 

S.  Fùiliau  (Feuillien)  de  Fosses,  évèque  et  martyr,  346 

S.  Folcuin  (Folquin)^  évêque  de  Thérouanne,  553 

S.  Forget  (Ferréol),  martyr  près  de  Vienne  en  Dauphiné,  90 

S.  Fortunat,  second  évèque  de  Lecce  et  martyr,  360 

S.  Fortunat  de  Douplable,  évêque  de  Poitiers,  552 

S"  Fortunate,  vierge  et  martyre  à  Césarée  en  Palestine,  259 

S.  Fragaire  (Francaire).  père  de  S.  Hilaire,  109 

S.  François  d'Assise,  fondateur  de  l'ordre  des  Frères-Mineurs.  194 

S.  François  de  Borgia,  général  de  la  Compagnie  de  Jésus,  239 
S.  François  de  Sales,  évèque  et  prince  de  Genève,  docteur  de 

l'Eglise,  '  599 
S.  François  Xavier,  ajîôtre  des  Indes,  512 
B.  François  de  Posadas,  religieux  dominicain.  104 
V.  François-Xavier  Cau,  catéchiste  au  Ïong-King  et  martyr,  400 
B^  Françoise  d'Amboise,  duchesse  de  Bretagne,  religieuse  car- 
mélite, 373 
S.  Frédéric  (Flédéric),  curé  et  patron  de  Vliéderzèle,  64 
V.  Frédéric,  abbé  de  Saint-Florent  de  Saumur,  119 
S«  Frewisse  (Frideswide).  vierge  et  abbesse  à  Oxford,  289 
S.  Frodulphe  (Frou).  moine  d'Autun,  solitaire  à  Barjon.  80 
S.  Front  (Fronton)  de  Lycaonie,  premier  évèque  de  Périgueux,  324 
S.  Frou  (Frodulphe),  moine  d'Autun,  solitaire  à  Barjon,  80 
S.  Fuscien  de  Rome,  apôtre  de  la  Morinie.  martyr  à  Amiens,  536 
S.  Fuscoles,  évèque  en  Afrique,  30 


638 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


G 

B.  Gabriel  Ferretti  d'Ancône,  des  Frères-Mineurs  de  l'Obser- 
vance, 427 
Gabriel-Durand,  missionnaire,  martyr  au  Thibet,  157 
V.  Gaétan  Errico  de  Naples,  prêtre,  332 
S.  Galaction(Galation),  martyr  à  Emèse  en  Phénicie,  379 
S.  Galgano  (Galgan),  ermite  à  Sienne,  en  Toscane,  515 
S.  Galï.  évèque  d'Aosta,  209 
S.  Gall  d'Irlande,  fondateur  et  premier  abbé  de  Saint-Gall,  267 
S«  Galla,  épouse  de  saint  Eucher  l'Ancien,  437 
S«  Galla  de  Rome,  veuve  et  recluse,  207 
B.  Garembert  (Walembert),  premier  abbé  du  Mont- Saint-Martin,  627 
S.  Gatien.  premier  évêque  de  Tours,  567 
S.  Gaiuleric,  laboureur  en  Languedoc,  272 
S.  Gaudery,  un  des  Sept-Dormants  de  Marmoutier,  407 
S.  Gausbert,  évêque  de  Cahors,  543 
S.  Gédéon  (Jérobaal),  juge  et  général  des  Hébreux,  1 
S.  Gelais,  évèque  de  Poitiers,  362 
S.  Gélase  P-,  pape,  459 
S.  Géminien,  martyr  à  Piome,  77 
S.  Génebaud  (Gennebaud),  premier  évêque  de  Laou,  25 
S.  Gentien,  martyr  à  Amiens,  536 
B.  Gentil  de  Matelica,  frère-mineur,  martyr  en  Perse,  26 
S.  Geofiroy  de  Molincourt,  évêque  d'Amiens,  393 
S.  Georges,  apôtre  et  premier  évêque  du  Velay,  397 
S.  Gérard  Sagredo  de  Venise,  évêque  de  Chouad  et  martyr,  128 
S.  Gérard  (Gétard)  de  Stave,  abbé  de  Brogne,  191 
S.  Géraud  (Gérault)  d'Auvergne,  fondateur  de  Saint-Pierre  d'Au- 

rillac,  248 

S.  Géréon  (Giron),  martyr  à  Cologne,  240 
S**  Gérétrude  (Gertrude),  veuve,  fondatrice  du  monastère  d'Ha- 

may^  .  524 

S.  Germain",  évêque  de  Besançon,  martyr  à  Grandfontaine,  242 

S.  Germain,  évêque  en  Afrique,  30 

S.  Germain  de  Montfort,  de  l'ordre  de  Saint-Benoît,  341 

S.  Germer  de  Vardes,  bénédictin,  premier  abbé  de  Flay,  127 

V.  Géronimo  (Jérôme),  martyr  à  Alger,  93 
S«  Gertrude  la  Grande,  d'Eisleben,  moniale  bénédictine  de  Ro- 

dersdorf,  432 
S«  Gertrude  (Gérétrude),  veuve,  fondatrice  du  monastère  d'Ha- 

may,"  524 

S.  Géry  (Didier),  évèque  de  Cahors,  479 

S.  Gétard  (Gérard)  de  Stave,  abbé  de  Brogne,  191 

S.  Ghislain  (Guillain),  fondateur  de  l'abbaye  de  La  Celle,  234 

S.  Gilles,  fondateur  du  monastère  de  son  nom  (dioc.  de  Nîmes),  3 

S.  Girard  de  l'Oiselière,  moine  de  Saint-Aubin  d'Angers,  377 

S.  Giron  (Géréon),  martyr  à  Cologne,  240 

S.  Godegrand  (Chrodegand),  évêque  de  Scez  et  martyr,  20 
S.  Gomer  (Gumar)  d'Emblehem,  confesseur,  au  diocèse  de  Ma- 

lines,  244 

S.  Gordien,  martyr  à  Messine  en  Sicile,  204 

S.  Gorgon,  martyr  à  Nicomédie  en  Bithynie,  44 

B.  Gos\vin  de  Douai,  abbé  d'Anchin,  235 

S.  Gras  (Grat),  évêque  d'Aoste  (Sion),  37 

S.  Grat,  martyr  en  Rouergue,  270 


Mi 
44;') 


TABLE  ALl'lIABÉÏIQUE.  ^39 

S.  Grat  de  Lichos,  premier  évoque  connu  d'Oloron,  or» 

S.  Gratien,  martyr  en  Picardie,  "  '^ 
>S.  Grégoire,  évê(iuc  do  'l'ours, 

S.  Grégoire  III,  pape,  ^,^. 

8.  Grégoire  d'Autun,  évùque  de  Langres,  ■{^■> 

S.  (îrégoire  l'Illuminateur,  évè(]uo,  apôtre  de  l'Arménie,  l'ijj] 

S.  Grégoire  de  Spolète,  prêtre  et  martyr,  r-^^-i 

S.  Grégoire  ïliaumaturge,  évoque  de  Néocésarée,  i^^ 

S"  Grimonie,  vierge  et  martyre  à  La  Capelle,  -', 

Guadalupe  (Notre-Dame  de),  en  i^Jspagne  et  en  Amérique,  ni;! 

S.  Guenael  (Guenau),  abbé  de  Landevenec,  ;;i;^ 

S.  Guidon  (Guy),  surnommé  «  le  Pauvre  d'Anderlecht  »,  '  j8 

S.  Guigner  (Fingar,  Eouigner),  martvr  en  Bretagne,  r)5:{ 

S.  Guillain  (Ghislain),  fondateur  de  l'abbaye  de  La  Celle,  234 

B.  Guillaume  de  Fénoli.  de  l'ordre  des  Chartreux,  574 

V.  Guillaume  de  Dol,  abbé  de  Saint-Florent  de  Saumur,  in 

S.  Guilniin  (Bourgin),  religieux  du  Thouarcé,  1-^1 
S.  Gumar  (Gomer)  d'Emblehem,  confesseur,  au  diocèse  de  :\Ia- 

lines,  244 

S.  Gurie,  martyr  à  Edesse,  4;^3 

S.  Guy  ((niidon),  surnommé  «  le  Pauvre  d'Anderlecht  »,  58 

B.  Guy  de  Bourgogne,  pape  sous  le  nom  de  Callixte  II.  542 

B.  Guy  de  Durnes,  premier  abbé  de  Cherlieu,  12tj 

H 

S.  Habibus,  martyr  en  Perse,  010 

S«  Havoie  (Hedwige).  veuve,  duchesse  de  Pologne,  274 

S.  Helpidius  (Elpidius),  évèque  de  Lyon,  10 

S*5  Heltrude  (Hiltrude),  vierge,  recluse  à  Liessies,  142 

S.  Henri  (Emeric),  prince  de  Hongrie,  ;]76 

S.  Hermès,  diacre,  uîartyr  à  Andrinople,  304 

S.  Hilaire  de  Sardaigne,  pape,  52 

S.  Hilaire  (Plilier),  martyr  à  Brémur-et-Vaurois,  143 

S.  Hilaire  (Illier),  évèque  de  Mende,  320 
S.  Hilarion  de  Tabath,  patriarche  des  solitaires  do  la  Palestine,  297 
V.  Hildebert  de  Lavardin,  évèque  du  Mans,  archevêque  de  Tours,    570 

S""-  Hildegarde,  vierge,  abbesse  du  Mont-Saint-Kupert,  83 

S.  Hildeman,  moine  de  Corbie,  évèque  de  Beauvais,  561 

S.  Hilier  (Hilaire),  martyr  à  Brémur-et-Vaurois,  143 

S<^  Hiltrude  (Heltrude),  vierge,  recluse  à  Liessies,  142 

S.  Hippolyte,  abbé  de  Saint-Oyand,  puis  évèque  de  Belley,  454 

V.  Honoré,  de  Paris,  capucin,  145 

S.  Hubert  d'Aquitaine,  évèque  de  Maëstricht  et  de  Liège,  363 

S.  Hugolin,  frère-mineur,  martyr  à  Ceuta,  250 

S.  Hugues  d'Avallou,  évèque  de  Lincoln,  447 

B.  Hugues  de  Màcon,  évèque  d'Auxerre,  240 

B.  Humbauld,  évèque  d'Auxerre,  206 

S.  Hunebert  (Cunibert,  Clunibert),  évèque  de  Cologne,  411 


S.  Ignace  Capizzi,  prêtre,  146 

S.  Illier  (Hilaire),  évèque  de  Mende,  326 

S.  Iltut,  abbé  dans  le  pays  de  Galles,  385 

S«  Illuminate  (Illuminée),  vierge  et  martyre  à  Todi,  495 

Bc  Imelda  Lambertini  de  Bologne,  vierge,  78 


640  TABLE   ALPHABÉTIQUE. 

Immaculée-Conception  de  la  T.  S.  Vierge  (Fête  de  1'),  529 

S.  Innocent,  un  des  Sept-Dormanis  de  Marmoutier,  407 

Innocents  (Les  saints\  martyrs  à  Bethléem  et  aux  environs,  598 

S^  Irène  de  Tomar.  vierge  et  martyre  à  Santarem,  295 

S<=  Irmine,  vierge,  abbesse  de  Horren,  à  Trêves,  587 

S.  Isarn  (Ysarn)  de  Toulouse,  abbé  de  Saint-Victor  de  Marseille,  139 

S.  Isméon  (Ismidon)  de  Sassenage.  évèque  de  Die,  148 

S.  Israël,  chanoine  de  l'Eglise  collégiale  du  Dorât,  63 

S.  Ives  (Yves)  d'Auteuil,  évêque  de  Chartres,  586 


S.  Jacques  ITntercis,  martyr  en  Perse,  482 
S.  Jacques  de  la  Marche,  des  Frères-Mineurs  de  l'Observance,        494 

S.  Jacques  de  Sasseau,  ermite  en  Berry,  454 

B.  Jacques  d'Ulm,  frère  lai  de  Saint-Dominique,  247 

V.  Jacques-Honoré  Chastan,  martyr  en  Corée,  111 

S.  Janvier  II,  évêque  de  Bénévent,  97 

S.  Janvier  de  Xaples,  évêque  de  Bénévent,  95 

S.  Jean,  évèque  de  Bénévent,  97 

S.  Jean,  apôtre  et  évangéliste,  595 

S.  Jean  de  Capistran,  général  de  l'ordre  des  Frères-Mineurs,  313 

S.  Jean  de  la  Croix,  carme  déchaussé,  468 
S.  Jean  de  Kenti,  prêtre,  professeur  de  théologie  à  l'Université 

de  Cracovie,  295 

S.  Jean-Mai'c,  évêque  de  Byblos,  14(1 

S.  Jean  de  Lodi,  évêque  de  Gubbio,  37 

S.  Jean  Scot,  évêque  de  Mecklembourg  et  martyr,  422 

B.  Jean  de  Gand,  dit  «  l'Ermite  de  Saint-Claude  »,  159 

B.  Jean  Léonardi,  fondateur  des  Clercs  de  la  Mère  de  Dieu,  237 

B.  Jean  de  Montmirail,  moine  cistercien,  158 

B.  Jean-Ange  Porro,  religieux  servite,  328 

B.  Jean  le  Bon  de  Mantoue,  des  Ermites  de  Saint-Augustin,  312 

B.  Jean-Eustache,  premier  abbé  du  Jardinet,  105 

B.  Jean  Liccio  de  Sicile,  de  l'ordre  de  Saint-Dominique,  428 

B.  Jean  Marinon  de  Venise,  religieux  théatin,  550 

B.  Jean  de  Pérouse,  prêtre  et  martyr,  17 

V.  Jean-Charles  Cornay,  martyr  au  Tong-King  occidental,  106 

V.  Jean  Leconte,  du  Mans,  prêtre,  435 
S^  Jeanne-Françoise  Frémyot  de  Chantai,   fondatrice  de  la 

Visitation,  548 

B*^  Jeanne  Soderini  de  Florence,  vierge,  6 

B^  Jeanne  Bénizi,  veuve,  religieuse  servite,  6 

S.  Jérobaal  (  Gédéon),  juge  et  général  des  Hébreux,  1 

S.  Jérôme  de  Strido,  prêtre  et  docteur  de  l'Eglise,  163 

V.  Jérôme  (  Géronimo),  martyr  à  Alger,  93 

S.  Joconde,,  évêque  d'Aost,  613 

S.  Jonas  de  Gethopher,  un  des  douze  petits  prophètes,  107 

S.  Jonas,  martyr  en  Perse,  610 

S.  Josaphat,  ermite  au  désert  de  Sennaar  en  Mésopotamie,  492 

S.  Josaphat  Kuncewicz,  archevêque  de  Polock  et  martyr,  408 

S.  Joseph  de  Copertino,  prêtre,  frère-mineur  conventuel,  90 

V.  Joseph  Marchand,  martyr  en  Cochinchine,  503 
P.  Joseph  Carvalho,  jésuite  portugais,  mort  pour  la  foi  en 

Hindoustan,  428 

Joseph  Canh,  catéchiste,  martyr  au  Tong-King,  28 

Joseph  le  patriarche,  gouverneur  de  l'Egypte,  536 


TABLE   ALPIIABÉTIQUK.  G41 

S.  Josse  (Judoce),  pri.iœ  de  Bretagne,  ermite  en  l'uni hieii,  540 

S.  Josiié,  général  i\c9~  Hébreux,  1 

S.  Jiide,  apùtre,  martyr  en  Perse,  ;>3(; 

S.  Juricaël,  roi  de  lU-etagno,  moine  à  Saint-Méen  do  (jhé_,  r>00 

Juditli  de  l^éliiulie,  veuve,  libératrice  du  peuple  d'Israël.  1 10 

S.  Judoce  (Josse).  prince  de  lîrotagno,  orniito  on  Ponthieu,  ÔIG 

S«  Julie,  vierge  et  martyre  à  Nicomédio  eu  Hithynio,  "il? 

S"  Julie  de  Mérida,  vierge  et  martyre,  niM 

B«  Julie  délia  Rena,  recluse  à  Certaldo  en  Toscane,  r)7(i 

S.  Julien,  prêtre,  martyr  à  Terracine  en  Carapanie,  ;').j8 

S"  Junie,  martyre  à  Jérusalem,  215 

S.  Just,  enfant  d'Auxerre,  martyr  à  Beauvais,  281 

S.  Just,  prêtre,  honoré  en  Périgord  et  en  Limousin,  :i34 

S.  Juste,  évêque  de  Lyon,  9 

S*  Justine,  vierge,  martyre  à  Nicomédie  en  Bithynie,  130 

S"  Justine  de  Padoue,  vierge  et  martyre,  218 

Iv 

S.  Kilian  (Kilien.  Kula).  évêque,  missionnaire  de  l'Artois,  117 


S.  Ladislas  de  Gielnow,  prêtre,  des  Frères-Mineurs  de  l'Obser- 
vance, 308 
S.  Ltetus,  évêque  et  martyr  en  Afrique,  30 
S.  Lsetus,  un  des  Sept-Dormants  de  Marmoutier,  407 
S.  Lambert  (Landebert),  évêque  de  Maëstricht  et  martyr.  81 
S.  Lary  (Léry,  Lehire),  prêtre  et  abbé  au  diocèse  de  Vannes,  167 
Latran  (Dédicace  de  l'église  Saint-Jean  de),  305 
S.  Laurent  Justinien,  premier  patriarche  de  Venise,  26 
S.  Laurent  0'  ïoole,  archevêque  de  Dnblin,  425 
B.  Laurent  de  Piipafratta,  des  Frères-Prêcheurs,  149 
V.  Laurent-Joseph-Marius  Imbert,  évêque  de  Capse.  martyr  en 

Corée,  111 
S.  Lautein  (Lotein),  prêtre,  fondateur  et  abbé  de  Silez  et  de 

Maximiac,  353 

S.  Lazare,  martyr  en  Perse,  610 

S.  Lazare  de  Béthanie,  premier  évêque  de  Marseille  et  martyr,  563 

S.  Léger  (Léodégar),  évêque  d'Autun  et  martyr,  185 

S.  Lehire  (Léry,  Lary),  prêtre  et  abbé  au  diocèse  de  Vannes,  167 
S«  Lèue  (Natalène,  Nataline),  vierge  et  martyre  au  diocèse  de 

Pamiers,  409 

S.  Léobon  de  Saint-Etienne  de  Fursac,  solitaire,  251 

S«  Léocadie  de  Tolède,  vierge  et  martyre.  531 

S.  Léodégar  (Lé^er),  évêque  d'Autun  et  martyr,  185 

S.  Léon,  frère-mineur,  martyr  à  Ceuta,  250 

S.  Léonard  de  Vandœuvre,  solitaire  et  abbé  au  diocèse  du  Mans,  260 

S.  Léonard,  solitaire  en  Limousin,  fondateur  de  l'abbaye  de  Xoblac,  3^ 

S.  Léonard  de  Port-Maurice,  des  Frères-Mineurs  de  l'Observance.  4/  / 

S.  Léonard,  abbé  de  Celles-Saint-Eusice,  -191 

S.  Léonard  de  Dunois,  moine  de  Micy,  puis  ermite,  u28 

S.  Léonce,  martyr  à  Eges  en  Cilicie,  141 

S.  Léonien  de  Sabarie,  reclus  à  Autun  et  à  Vienne,  439 
S.  Léopardin.  abbé  de  Saint- Symphorien  de  Vivaris  et  martyr,  469 
S.  Léopold  ni,  margrave  d'Autriche,  43o 

S.  Léothade  (Lieutaud),  abbé  de  Moissac,  évêque  d'Auch,  ol4 


Sur.  AUX  Vies  des  Saints.  —  Tome  HI. 


042  TABLE  ALPHABÉTIQUE. 

S.  Léry  (Lehire,  Lary),  prêtre  et  abbé  au  diocèse  de  Vannes,  107 

S.  Leu  i^Loiip).  archevêque  de  Sens,  2 

S.  Leudomir  (Lumir)  de  Limoges,  évêque  de  Chàlons-sur-Marne,  189 

S.  Lezin,  évêque  d'Agen,  356 

V.  Lézin  (Licinius),  archevêque  de  Tours,  357 

S.  Libère,  pape,  125 

Y,  Licinius  (Lézin),  archevêque  de  Tours,  357 

S.  Lictor  (Lidoire.  Litoire,  Ligoire),  évêque  de  Tours,  63 

S.  Lié,  prêtre  et  moine  de  Saint-Mesmin,  puis  solitaire.  382 

S®  Lièbe  (Liobe),  abbesse  de  Bischofïsheim,  151 

S.  Lieutaud  (Léothade),  abbé  de  Moissac,  évêque  d'Auch.  314 
S.  Liévin  (Liwin),  évêque,  apôtre  de  la  Flandre  occidentale  et 

martyr,  410 

S.  Ligoire  (Lidoire,  Litoire.  Lictor),  évêque  de  Tours,  63 

S.  Limin,  religieux  de  Thouarcé,  121 

S.  Lin  de  Yolterra,  pape,  123 

S*^  Liobe  (Lièbe),  abbesse  de  Bischoffsheim,  151 

S.  Litoire  (Lidoire,  Lictor,  Ligoire).  évêque  de  Tours,  63 

S.  Lisold  (Lysold),  honoré  jadis  à  l'abbaye  de  Breteuil.  509 
S.  Liwin  (Liévin),  évêque,  apôtre  de  la  Flandre  occidentale  et 

martyr,  410 
S.  Lotein  (Lautein),  prêtre,  fondateur  et  abbé  de  Silez  et  de 

Maximiac,  353 

S.  Louis  Bertrand  de  Valence,  des  Frères-Prêcheurs,  236 

B.  Louis  Alleman,  archevêque  d'Arles  et  cardinal,  79 

V.  Louis  Gabriel-Taurin  Dufresse,  évêque  de  Tabaraca  et  martyr,    69 

Louis-Joachin  de  La  Roche-Saint-André,  mort  pour  la  foi  sur 

réchafaud,  581 

Louis  de  Grenade,  de  l'ordre  des  Frères-Prêcheurs,  619 

S.  Loup  (Leuj,  archevêque  de  Sens,  2 

S.  Loup,  moine,  évêque  de  Lyon,  134 

S.  Loup,  évêqu3  d'Angers,  277 

S.  Loup,  évêque  de  Soissons,  307 
S.  Louvent  (Lupien)  de  Monde,  abbé  de  Saint-Privat  de  Javols  et 

martyr,  307 

8.  Luc  d'Antioche,  évangéliste,  279 

8.  Lucain  d'Aquitaine,  martyr  à  Logny  en  Beauce,  345 

S<^  Luce  (Luciej,  vierge  et  martyre  à  Syracuse,  545 

S*^  Lucie,  princesse  d'Ecosse,  solitaire  à  Sampigny,  100 

S'^  Lucie,  martyre  à  Rome,  77 

S**  Lucie  (Luce),  vierge  et  martyre  à  Syracuse,  545 

S*^  Lucine,  matrone  romaine,  74 

S.  Lucius,  compagnon  des  soufirances de  saint Denys d'Alexandrie,  442 

S.  Lucius,  roi  des  Bretons  et  martyr,  514 

S«  Luumiile  (Ludomillej,  duchesse  de  Bohême  et  martyre,  80 

S.  Lugîie  d'Irlande,  évêque  et  martyr,  315 

S.  Luglien  d'Irlande,  prêtre  et  martyr,  315 

S.  Lumir  (Leudomir)  de  Limoges,  évêque  de  Châlons-sur-Marne,  189 
S.  Lupien  (Louvent)'de  Mende,  abbé  de  Saint-Privat  de  Javols  et 

martyr.  307 

S.  Lj'sold  (Lisold),  honoré  jadis  à  l'abbaye  de  Breteuil.  509 

s.  jJacout  (Malo;,  premier  évêque  d'Aleth  en  Bretagne.  430 

S'=  Madelberte  fAmalberte,  Mauberte),  abbesse  de  Maubeuge,  35 

S.  l'Jagdalvée  (Mauve,  Mauvy,fMauvis),  évêque  de  Verdun,  200 


TABLK   ALPH.VUÉTIQUE,  G43 

S.  Magloirc  do  Gnnved,  évèque  deDol,  puis  moine.  320 

S.  Magiie  (Magnoald.  Mang),  di.-ciple  de  S.  Coloniban.  :{0 

Magiuis  Aiirelius  Cassiodore,  homme  d'Etat,  abbé  de  Viviers,     136 

S.  ]\Ialiarès,  uiarlyr  en  Perse,  010 

S.  Maharsapor.  martyr  en  Perse,  ^9 

IS.  Maimbeu  (Maimbeuf)  de  Villebernier,  évèque  d'Angers.  27:2 

S.  Maire  (Marius),  évèque  d'Avenches  et  de  Lausanne,  0'-20 

Maison  de  la  sainte  Vierge  (Translation  do  lai.  533 

S.  Malachio  (KArmagh.  primat  d'Irlande,  3IJG 

S.  Malch  de  Nisibe.  captif  à  Maronie,  297 

S.  Malo  (Macout\  premier  évèque  d'Aleth  en  Bretagne,  430 

S.  Mandé  (Mandez),  abbé  en  Bretagne,  450 

S.  Mang  (M;igne,  Magnoald),  diseiple  de  S.  Coloniban.  30 
S*'  Manne  (Menne),  vierge,  honorée  aux  diocèses  de  Chàlons,  Toul 

et  Nancy,  190 

S.  Mansuet  (Mansu}'),  premier  évèque  de  Toul.  14 

S.  Mansuet,  évèque  en  Afrique,  30 

S.  Mansuy  (Mansuet),  premier  évèque  de  Toul,  14 

V.  Marc  Crisin,  chanoine,  martyr  en  Hongrie,  38 

S.  Marcel,  martyr  près  de  Châlon-sur-Saùne,  22 

S.  Marcel  d'Apamée.  abbé  des  Aeémètes  à  C'onstantinople,  607 

S.  ]Marcel  le  Centurion,  martyr  à  Tanger  en  Mauritanie,  344 

S.  Marcel,  évèque  de  Paris,   "  352 

S.  Marcian,  notaire,  martyr  à  Constantinople,  3'28 

S.  Marcianus  (Martianus,'Martinus).  évèque  de  Bénévent,  98 

S.  Mares,  disciple  de  l'apôtre  saint  Thomas,  580 

B'  Marguerite  Colonna.  vierge,  Clarisse,  615 
Be  Marguerite- Marie   Alacoque,   religieuse    de   la   Visitation    à 

Paray-le-Monial,  275 

B'  Marguerite  de  Savoie,  tertiaire  dominicaine,  481 

Marguerite  de  Louvain.  vierge  et  martyre,  11 

S''  Marie,  esclave  et  martyre  à  Kome,  359 

S^  Marie -Françoise  des  Cinq  Plaies  de  Jésus,  vierge,  214 

B«  Marie  de  Cervellione,  vierge.  101 
B"  Marie  de  Cervello  (ou  de  Socos),  vierge,  de  l'ordre  de  la  Merci,    628 

S.  Marin  d'Arbe,  diacre  de  Rimini  et  solitaire,  23 

S.  Marin,  martyr  en  Maurienne,  467 

S.  Marius  (Maire),  évèque  d'Avenches  et  de  Lausanne,  626 

S.  Martianus  uMarcianus,  Martinus),  évèque  de  Bénévent,  98 

8.  Martin,  évèque  de  Tours,  400 
S.  Martin  de  Nantes,  abbé  de  Vertou  et  de  Saint-Jouin  de  Marnes,    321 

S.  Martin  P''  de  Todi,  pape  et  martyr,  407 

B.  Martin  de  Porrès,  du  Tiers-Ordre  de  Saint-Dominique,  380 

S.  Martinus  (Marcianus,  Martianus),  évèque  de  Bénévent.  98 

S.  Martyre,  notaire,  martyr  à  Constantinople,  328 

Martyrs  de  Saint-Gilles  en  Provence,  144 

S.  Maruthas,  martyr  en  Perse.  ^10 

S,  Materne,  évèque  de  Trêves,  67 

Mathatia^:,  chef  de  la  famille  des  Machabées.  18o 
B.  Mathieu  Carrieri  de  Mantoue,  de  l'ordre  des  PYères-Prècheurs,     223 

S.  Mathurin  de  Larchant,  prêtre  et  confesseur,  395 

S.  Matthieu,  apôtre  et  évangéliste,  lO? 

Se  Mauberte  (Madelberte,  Amalberte).  abbesse  de  Maubeuge,  ôo 

B.  Maur,  évèque  des  Cinq-Eglises  en  Hongrie,  3/b 

S.  Maur,  évèque  de  Verdun,  393 

S«  Maure  de  Troyes,  vierge,  ^^^ 

S.  Maurille  de  Milan,  évèque  d'Angers.  ^^ 


644  JIABLE    ALPHABÉTIQUE. 

S.  Mauront,  abbé  de  Saint-Florent-le  Vieil,  118 

S.  Maurice,  chef  de  la  légion  Thébtr€niie,  martyr  à  Agaune,  113 

S.  Maurice  (Moriz)  Duault.  abbé  de  Langonnet  et  de  Carnoët,  208 

S.  Mauve  (Magdalvée,  Mauvy,  Muuvis).  évèque  de  Verdun,  206 

S«  Maxeiice,  vierge  et  martyre  en  Beauvoisis,  456 
S.  Maxencieul  (Maxenciole,'Mezenceul),  un  des  apôtres  de  TAnjou,    567 

S*^  Maxellende^^Maxellinde).  vierge  et  martyre  à  Caudry,         '  417 
S.  Maxime,  prèire,  compagnon  des  soutïrances  de  saint  Denys, 

d'Alexandrie,  422 

S.  Maxime,  évèque  de  Riez,  481 

S.  Maximin,  évèque  de  Valeuce-sur-le-Rhône,  59 

S.  ]\Iaximin  (Mesmin)  l'Ancien,  abbé  de  Micy,  558 

S.  Melaine  (Mellon)  de  Cardiff,  évèque  de  Rouen,  305 

S<'  Mélanie  la  Jeune,  veuve,  religieuse  à  Jérusalem,  625 

S.  Melchiade  (Miltiade),  pape,  534 

V.  Melchior  Grodeczi,  prêtre,  martyr  en  Hongrie,  38 

S.  Mellon  (Melaine)  de  Cardiff,  évèque  de  Rouen,  305 

S.  Menas  (Mené),  solitaire  eu  Samnium,  403 

S«  Menehou  (Ménéhould,  Menou)  de  Perthes.  vierge,  257 

S.  Mennas  (Menne),  martyr  en  Lybie  sous  Maximien,  535 
S«  Menne  (Manne),  vierge,  honorée  aux  diocèses  de  Chàlons.  ïoul 

et  Nancy,  190 

S.  Etienne  d'Egypte,  soldat,  martyr  à  Cotyée  en  Phrygie,  404 

S®  Menou  (jlenehou,  Ménéhould)  de  Perthes,  A'-ierge,^  257 

S.  Merre  (^litre),  martyr  à  Aix  en  Provence,  423 

S,  Mesmin  (Maximin;  l'Ancien,  évèque  de  Micy,  558 

S.  Méthode,  évèque  de  Tyr.  docteur  de  l'Eglise  et  martyr,  93 
S.  Mezenceul  (Maxenciol,  Maxencieul),  un  des  apôtres  de  l'Anjou,    567 

S.  Michel,  archange.  157 
S.  Milhan  (Emilien)  de  la  Cogolla,  apôtre  de  la  Règle  ds  saint 

Benoit  eu  Espagne,                                              '  415 

S.  Millefort  d'Ecosse,  martyr  à  la  Bouvaque,  380 

S.  Miltiade  (Melchiade),  pape,                         '  534 

S.  Mitre  (Merre),  martyr  à  Aix  en  Provence,  423 

S.  Moderau  (Moran).  évèque  de  Rennes,  308 

S.  Modestus,  diacre  et  martyr  de  l'Eglise  de  Bénévent,  99 

S.  Moïse,  législateur  du  peuple  hébreu,  22 

S.  Momble  d'Irlande,  abbé  de  Lagny,  448 
S.  Mommolin  de  Constance,  abbé  de  Saint-Bertin,   évèque  de 

Xoyon  et  Tournay,  268 

S.  Moniteur,  évèque  d'Orléans,  399 

S.  Monon  d'Ecosse,  anachorète  et  martyr,  282 

S^  Montaine,  honorée  à  Ferrières  en  Gàtinais,  184 

S.  Moran  fModeran),  évèque  de  Rennes,  308 

S.  Moriz  (Maurice)  Duault,  abbé  de  Langonnet  et  de  Carnoët,  208 

S.  Moyse,  prêtre  à  Rome,  475 

N 

S.  Naamas  de  Rodez,  diacre  et  confesseur,  367 

S.  Narcisse,  disciple  de  saint  Paul,  345 

S.  Narsès.  martyr  en  Perse,  610 
S^  Natalène  (Lène,  Nataline),  vierge  et  martyre  au  diocèse  de 

Pamiers,  409 

S^'  Natalie,  épouse  de  saint  Adrien  martyr  à  Nicomédie,  507 
S"  Nataline  (Lène,  Natalène),  vierge  et  martyre  au  diocèse  de 

Pamiers,  409 


.TAULK    ALlMIAblÎTIQUK.  046 

Nativité  de  la,  Très  Sainto  Vierfre,  jjî) 

S.  Nectaire  (Nectère,  Nectoire,  Nétère),  apùtre  de  rAuvergne,  35*i 

S.  Nectaire,  évèque  de  Poitiers,                                          *     '  jjyo 

S.  Nectè're  (Nectaire,  Nectoire,  Nétère),  apôtre  de  l'Auvergne,  Jjâî 

S.  Nicaise  (Ni^^aire),  premier  évè.jue  de  Itoueû  et  martvr.       '  041 

S.  Nicaise.  évè<iue  de  Reims  et  martyr,                           "^  55I 

S«  Nicarète  (Nicérate)  de  Nicoraédie,  vierge,  5î)7 

S.  Nicet,  évèque  do  Trêves.  520 

S.  Nicodème,  prêtre  et  martyr  à  Rome,  7I 

8.  Nicolas  I"  le  Grand,  pape,  421 

S.  Nicolas,  frère-mineur,  martyr  à  Ceuta,  250 

S.  Nicolas  de  Sebenico,  martyr  à  Jérusalem,  425 

S.  Nicolas  de  Patare,  arciievèque  de  Myre  en  Lycie.  522 

S.  Nicolas  de  Tolentiuo,  des  Ermites  de  Saint- .Augustin,  51 

B.  Nicolas  de  Força  Palena,  des  Ermites  de  Saint-Jérôme,  160 

S.  Nicostrate,  martyr  sur  la  voie  Lavicane,                         '  3:u 

S.  Nigaire  (Nicaise),  premier  évèque  de  Rouen  et  martyr,  241 

S.  Nil.  martyr  en  Palestine.  102 

S.  Nil  l'Ancien,  gouverneur  de  Constantinople  et  solitaire,  1:S3 

S.  Nil  de  Rossaiio,  le  Jeune,  fondateur  et  abbé  de  Grotta-Ferrata,  138 

Noé  le  patriarche,  397 

S.  Noint,  abbé  en  Lusitanie,  309 

S«  Noitburge  (Nortburge,  Nothburge),  vierge  à  Cologne,  350 

S.  Nothburge  de  Rottenbourg.  vierge  séculière,  00 

S«  Nothburge  (Noitburge,  Nortburge).  vierge  à  Cologne,  350 

Notre-Dame  de  Guadalupe,  en  Espagne  et  en  Amérique,  54^H 

Notre-Dame  de  la  Merci,  129 

S^î  Nymphe,  vierge  et  martyre  en  Sicile,  399 

O 

S^  Ode,  veuve,  mère  de  saint  Arnoul  évèque  de  Metz,  310 

S"  Ode,  veuve,  tante  de  saint  Hubert  évèque  de  Liège,  317 

B.  Oderise,  abbé  du  Mont-Cassin  et  cardinal,  510 

S«  Odile,  vierge,  première  abbesse  de  Hohenbourg,  547 

S.  Odon  (Eudou),  abbé  de  Carmery,  287 

S.  Odon  (Eudes),  abbé  de  Cluny,  449 

Olivier  Simon  le  Bon,  évèque  de  Metellopoli,  martyr  à  Goa,  335 

S*»  Olympiade  (Olympie)  de  Constantinople,  veuve  et  diaconesse,  566 

S.  Omar  (Orner,  Auderaar),  évèque  de  ïhérouanne,  46 

S.  Oronce  (Oronzis),  premier  évèque  de  Lecce  et  martyr,  360 

S.  Ouflay  (Wultilaïc),  diacre,  fondateur  d'un  monastère  et  stylite,  299 

S.  Ours,  de  la  légion  Thébéenne,  martyr  à  Soleure,  107 

S.  Out  (Août,  Auguste),  abbé  de  Saint-Symphorien  de  Bourges,  222 


S.  Pacifique  de  San-Severino.  prêtre,  frère-mineur,  128 

S-  Pallade  (Pallais),  évèque  de  Saintes,  221 

S.  Papoul,  prêtre  et  martyr  en  Lauraguais,  367 

S.  Pardoux  (Pardulphe)  de  Sardent,  abbé  de  Saint-Pierre  de 

Guéret,  -l-i 

S-  Pa-Termuthe,  martyr  en  Palestine,  102 

S.  Patient,  archevêque  de  Lyon,  55 

S.  Patrocle,  prêtre,  reclus  en  Berry,  453 

S.  Paul  de  la  Croix,  fondateur  des  Passionistes,  437 
S.  Paul,  compagnon  des  souffrances  de  saint  Denys  d'Alexandrie,     442 


646  TABLE  ALPHABÉTIQUE. 

S«  Paule  de  Rome,  veuve,  disciple  de  saint  Jérôme,  163 
S.  Pavin,  abbé  de  Notre-Dame  de  Baugé,  434 
S®  Pélagie  d'Antioche.  pénitente,  224 
S.  Pelée,  martyr  en  Palestine,  102 
S.  Philippe,  évèque  d'Héraclée,  martyr  à  Andrinople,  304 
S.  Philippe,  prêtre,  martyr  à  Andrinople,  304 
Philippe  Kong  Pil-Tsiou,  décapité  pour  la  foi  en  Corée,  203 
S.  Phocas  d'Antioche,  martyr,  115 
S.  Phocas  le  Jardinier,  martyr  à  Sinope  en  Paphlagonie,  115 
S.  Phocas,  évèque  de  Sinope,  martyr,  116 
S.  Photin,  fondateur  de  l'Eglise  de  Bénévent,  94 
S.  Piat,  martyr,  prêtre  de  l'Eglise  de  Bénévent,  96 
S.  Piat  (Platon)  de  Bénévent,  apôtre  de  Tournay  et  martyr,  183 
S.  Pierre  P'",  patriarche  d'Alexandrie  et  martyr,  '  476 
S.  Pierre,  compagnon  des  souffrances  de  saint  Denys  d'Alexan- 
drie, 442 
S.  Pierre  d'Alcantara,  prêtre,  de  l'ordre  de  Saint-François,  285 
S.  Pierre  d'Ambleteuse,  apôtre  d'Angleterre,  premier  abbé  de 

Cantorbéry,  615 

S.  Pierre  d'Arbuès,  inquisiteur  de  la  foi  et  martyr,  86 
S.  Pierre  Chrysologue,  évèque  de  Ptavenne  et  docteur  de  l'Eglise,    508 

S.  Pierre  de  Narbonne,  martyr  à  Jérusalem,  425 
S.  Pierre   Paschal,  religieux  de  la  Merci,  évèque   de  Jaën  et 

martyr,  313 

B.  Pierre  Canisius,  de  la  Compagnie  de  Jésus,  575 

B.  Pierre  Claver,  apôtre  des  nègres,  49 

B.  Pierre  Maurice  de  Montboissier,  abbé  de  Cluny,  590 

B.  Pierre  de  Sasso,  frère-mineur  et  martyr,  17 
V.  Pierre-François  Néron,  prêtre,  décapité  pour  la  foi  au  Tong- 

King,  371 
V.  Pierre  Khoa,  prêtre  cochinchinois,  martyrisé  au  Tong-King,  472 
V.  Pierre  Ou-Koué-Chèn,  catéchiste,  mort  pour  la  foi  en  Chine,         391 

V.  Pierre-Philibert  Mauban,  martyr  en  Corée,  111 
V.  Pierre-Rose  Ursule  Dumoulin  Borie,  vicaire-apostolique  du 

Tong-King  et  martyr,  472 

V.  Pierre  Thi,  prêtre  annamite,  martyr  au  Tong-King,  582 

Pierre  Dang,  soldat  annamite,  mis  à  mort  pour  la  foi,  584 
Pierre  Thuau,  dominicain  annamite,  martyrisé  au  Tong-King    559 

Pierre  Tu,  prêtre,  dominicain,  martyr  au  Tong-King,  28 

S.  Pirmin,  abbé  de  Reichenau  et  de  Murbach,  368 

S.  Placide,  martyr  à  Messine,  en  Sicile,  204 

Se  Pollène,  vierge,  227 

B.  Ponce  de  Balmey,  évèque  de  Belley,  548 

S.  Pontien,  pape  et  martyr,  452 

S.  Potentien,  un  des  apôtres  de  Sens  et  martyr,  620 

S"  Potentienne,  vierge  et  martyre,  honorée  jadis  à  Sens,  621 

S.  Pourçain,  abbé  au  diocèse  de  Clermont,  469 

S.  Pragnace,  évèque  d'Autun,  462 

S.  Préside,  évèque  en  Afrique,  30 

S.  Prime,  martyr  à  Agen,  290 

S.  Primus,  un  des  Sept-Dormants  de  Marmoutier,  407 

S.  Prince  (Principe),  évèque  de  Soissons,  131 

S.  Principe,  évèque  du  Mans,  79 

S.  Priscien,  martyr  à  Césarée  en  Palestine,  259 

S.  Probe,  martyr  à  Anazarbe  en  Cilicie,  242 

S.  Procule,  évèque  d'Autun,  377 

S^  Prosdoce,  martyre  en  Syrie,  202 


ÏAIÎLE   ALl'HAUÉTKiUE.  G17 

Se  Protaise  (Prothasie),  vior^^c  et  martyre  à  Sonlis,  57;i 
S.  Prouents  (Prudent),  martyr  (Sa  translation  à  labbayc  de  Uèze),    2\b 

S*^  Publie  d'Antioche,  abbesse,  t>:-iC 

S«  Pulcliério,  vierge,  impératrice  d'Orient,  'A) 

Q 

S.  Quentin,  martyr,  apôtre  du  Vermandois,  .'548 

S.  Quintien,  évèque  do  Rodez  et  de  Clermont,  UO 

S.  Quirin,  prêtre,  martyr  à  Ecos,  241 

R 

S.  Rainfroid  (Reginfroid),  diacre  et  martyr,  88 

B.  Raoul  d'Angleterre,  premier  abbé  de  Vaucelles,  017 

S.  Raphaël,  archange,  323 

B.  Raynier  d'Arezzo,  frère  lai  de  l'ordre  des  Frères-Mineurs,  380 

V.  Raynier  de  liorgo-San-Sepolcro,  de  l'ordre  des  Capucins,  381 

Se  Refroy  (Reufroie),  abbesse  de  Denain,  227 

S.  Reginfroid  (Rainfroid),  diacre  et  martyr,  88 

S"  Reine,  vierge,  martyre  à  Alise,  32 

S°  Reufroie  (Refroy),  abbesse  de  Denain,  227 

S.  Rémacle,  évèque  de  Maëstricht,  15 

S.  Rémi,  archevêque  de  Reims,  apôtre  des  Francs,  IbO 

S.  Remiré  (Romaric),  fondateur  de  l'abbaye  de  Remiremont,  528 

S.  Remy,  abbé  de  Saint- Oyand,  archevêque  de  Lyon.  oS9 

S.  René,  premier  évèque  connu  de  Sorrente,  '215 

S.  René,  évèque  d'Angers,  409 

René  Goupil,  martyrisé  par  les  Iroquois,  Hi2 

S.  Respice,  martyr  à  Nicée,  399 

S.  Restitut,  premier  évèque  de  Saint-Paul-Trois-Chàteaux,  389 

S.  Révérend,  prêtre  de  Bayeux,  59 

S°  Richarde,  impératrice,  fondatrice  de  l'abbaye  d'Andlau,  02 

S.  Rieul  (Rigule),  archevêque  de  Reims,  18 

V.  Robert,  abbé  de  Saint-Florent-du-Chàteau,  119 

V.  Robert  Bellarmin,  S.  J.,  cardinal-archevêque  de  Capoue,  87 

P.  Roch  Gonzalez,  jésuite,  martyr  au  Paraguay,  435 

S°  Rodène,  vierge  en  Berry,  112 

S.  Romain,  évèque  de  Rouen,  311 

S.  Romain  de  Blaye.  prêtre,  apôtre  du  Bordelais,  470 

S.  Romain  de  Palestine,  diacre,  martyr  à  Antioche,  445 

S*  Romaine  de  Rome,  vierge  et  martyre  à  Beauvais,  189 

S.  Romaric  (Remiré),  fondateur  de  l'abbaye  de  Remiremont,  528 

Rosaire  (La  solennité  du  Saint),  171 

S^  Rosalie  de  Palerme,  vierge  et  solitaire.  25 

S'  Rose  de  Viterbe,  vierge,  tertiaire  franciscaine.  24 

S.  Rouin,  fondateur  et  abbé  de  Beaulieu.  81 

S.  Rustique,  martyr,  compagnon  de  S.  Denys  l'Aréopagite,  231 

S.  Rustique,  évèque  de  Narbonne,  332 


S.  Sabas  de  Mutalasque,  abbé  en  Palestine,  518 

S.  Sabas  le  Jeune,  moine  basilien  en  Italie,  519 

S.  Sabas,  martyr  en  Perse,  ^JO 

Se  Sabine,  martvre  cà  Avila  en  Espagne.  333 

S.  Sabinien,  évèque  de  Spolête  et  martyr,  61/ 


648  -TABLE  ALPHABÉTIQUE. 

S.  Sabinien,  évêque  de  Marseille,  265 

S.  Sabinien,  diacre,  moine  de  Condat,  585 

S.  Sacerdos  (Serdot),  *vèque  de  Lyon,  60 

S.  Sadre  (Cessadre,  Cessateur),  évèque  de  Limoges,  434 

S.  Saintin,  pre.nier  évèque  de  Meaux  et  de  Verdun,  124 

Se  Salaberge.  veuve,  fondatrice  et  abbesse  de  Saint-Jean  de  Laon,   122 

S.  Salve,  moine,  puis  évêque  dWmiens,  340 

S.  Salve  (Salvi),  moine  bénédictin,  évèque  d'Albi,  50 

fie  Salomée,  reine  de  Galicie,  vierge,  religieuse  Clarisse,  448 

S«  Salustia,  martyre  en  Etrurie,  74 

S.  Samonas,  martyr  à  Edesse,  433 

S.  Samuel,  frère-mineur,  martyr  à  Ceuta,  250 

Sara,  épouse  du  jeune  Tobie,  57 

Sara  (Saraï),  épouse  d'Abraham,  208 

S.  Sarre  de  Lambres,  prêtre  et  confesseur,  470 

S.  Saturnin,  évêque  de  Toulouse  et  martyr,  495 

S.  Saturnin  le  Vieillard,  martyr  à  Rome,  496 

Sauveur  (A  Rome,  dédicace  de  l'église  du),  31 

S.  Sauvicule,  diacre,  martyr  à  Ecos,  241 

S.  Savin  de  Barcelone,  apôtre  du  Lavedan,  235 

S.  Savinien,  abbé  de  Saint-Chaffre,  289 

S.  Savinien,  un  des  apôtres  de  Sens  et  martyr,  620 

S.  Scembétas,  martyr  en  Perse,                      "  610 

B.  Sébastien  Valfré,  prêtre,  de  l'Oratoire  de  Turin,  616 

S.  Seine  (Sequane,  Sigon ),  premier  abbé  de  Sestre,  100 

S.  Sénateur,  martyr  en  Calabre,  69 

S.  Sénateur,  honoré  à  Albano,  140 

S.  Senoch  (Senou,  Sinoquet;  de  Tifiauges,  prêtre  et  abbé,  320 

S.  Sequane  (Seine,  Sigon),  premier  abbé  de  Sestre,  100 

S.  Sérapliin  de  Monte-Granaro,  frère  lai  capucin,  248 

B.  Sérapion,  religieux  de  la  Merci,  martyr  à  Alger,  427 

S.  Seray  (Sernen,  Sirénat,  Séry,  Serné),  apôtre  de  l'Auvergne, 

martyr  à  Billom,            "  354 

S.  Serdot  (Sacerdos),  évèque  de  Lyon,  60 

S.  Serge  Icr,  pape  et  confesseur,  49 

S.  Serge,  chevalier  romain,  martyr  en  Syrie,  222 

S.  Serein,  chorévêque  dans  la  Champagne,  187 

B.  Serlon,  abbé  de  Savigny,  au  diocèse  d'Avranches,  53 
S.  Serné  (Sirénat,  Sernen,  Seray,  Séry),  apôtre  de  l'Auvergne, 

martyr  à  Billom,  354 

S.  Servol  (Servule)  de  Rome,  confesseur,  587 
S.  Séry  (Sirénat,  Sernen,  Seray,  Serné),  apôtre  de  l'Auvergne, 

martyr  à  Billom,  534 
S.  Seurin  (Séverin)  d'Aquitaine,  évêque  de  Cologne  puis  de  Bor- 
deaux, 310 
S.  Sévère,  martyr  à  Barcelone,  38G 
S.  Sévère,  martyr  à  Rome,  un  des  Quatre-Couronnés,  391 
S.  Séverien,  martyr  à  Rome,  un  des  Quatre-Couronnés,  391 
S.  Séverin  fSeurin)  d'Aquitaine,  évèque  de  Cologne  puis  de  Bor- 
deaux, 310 
S.  Séverin,  reclus  au  diocèse  de  Paris,  471 
S.  Sififrein  (Syffroy),  évêque  de  Carpentras,  491 
S.  Sigon  rSequane,  Seine),  premier  abbé  de  Sestre,  100 
V.  Sigon,  abbé  de  Saint-Florent  de  Saumur,  120 
S.  Silvain  (Sylvin),  prêtre,  apôtre  de  Levroux  en  Berry,  112 
S.  Silvestre  !«■■,  pape  et  confesseur,  623 
S.  Siméon  (le  vieillard),  226 


TABLE   ALPHAliÉTIQUE.  Ii49 

8.  Siméon,  prctro.  solitaire  dans  le  Passais,  .727 

B.  Simon  (le  Hoxas,  tiiiiitaire,  149 

Simon  le  Corroyeur,  iionoré  en  Palestine,  188 

Simon  ^lacliabée,  pontife  de  la  nation  jnive.  ]h,S 

S.  Simon  de  Crespy-en-Viilois,  moine  de  Saint-  Oyand,  'J()7 

S.  Simon,  apôtre,  martyr  en  Perse,  ;;;5G 

S.  Simplico,  martyr  snr  la  voie  Lavieanf.  ;',i)l 
S.  Sindou  (Sindulplie),  prêtre,  an;tcliorèt<'  au  diocèse  de  Reims,       :2'J6 

S.  Sinice,  premier  évèque  de  Reims  et  de  Soissons,  J 

S.  Sinoquet  (Senoch,  Seuou)  de  Titiauges,  prèire  et  abbé,  ::20 
S.  Sirénat  (Sernen.  Seray,  Séry,  Serné),  apôtre  de  l'Auvergne, 

martyr  à  Billom,  354 

S.  Sirice  de  Rome,  pape,  478 

S.  Sisine,  diacre,  martyr  à  Rome,  496 

S.  Sixte  (Xyste),  premier  évoque  de  Reiras  et  de  Soissons,  1 

S.  Sofius  (Sophias,  Sofus),  évèque  de  Bénévent  et  martyr,  î)8 

S«  Soline,  vierge  et  martyre  à  Chartres,  216 

S.  Sopiiias  (Sol'us,  Sofius),  évèque  de  Béuévent  et  martyr,  98 

S«  Sophie,  veuve,  martyre  à  Rome,                                   "  167 

S.  Sosthène,  martyr  à  Chaleédoine  en  Bithynie,  54 

S«  Spérie.  vierge  et  martyre,  honorée  en  Quercy,  247 

S.  Spiridion  le  Thaumaturge,  évè<iue  de  Trimithus  en  Chypre,  550 

S.  Stanislas  Kostka,  novice  de  la  Compagnie  de  Jésus,  418 

Stigmates  (Les)  de  saint  François  d'Assise,  83 

S.  Sturme,  de  Bavière,  premier  abbé  de  Fulde.  565 

Suaire  (Le  saint)  de  Cadouin,  au  diocèse  de  Périgueux,  43 

S.  Sulpice,  évèque  de  Bayeux  et  martyr,  24 

^.  SyiiVoy  (Sitfrein),  évèque  de  Carpeutras,  491 

■^.  Sylvestre,  compagnon  de  S.  Sylvin  (apôtre  du  Berry),  112 

^.  Sylvestre  Gozzolini  (^fondateur  des  Sylvestrins),  479 

-.  Sylvin  (Silvain),  prêtre,  apôtre  de  Levroux  en  Berry,  112 

"-^.  Symphorien,  martyr  sur  la  voie  Lavicaue,  391 


S.  Tammarus  (Thammarus),  évèque  de  Bénévent,  97 

Se  Tanche,  vierge  et  martyre  au  diocèse  de  Troyes,  238 

^.  Taraque,  martyr  à  Anazarbe  en  Cilicie,  242 

>=  Tarsile,  vierge  romaine,  588 

s.  Taurin,  évèque  d'Eauze  et  martyr,  27 

Tching,  mis  à  mort  en  Chine  en  haine  de  la  religion,  253 

>.  Thadée,  disciple  du  Sauveur,  premier  évèque  dEdesse,  337 

S.  Thammarus  (Tammarus),  évèque  de  Bénévent,  97 

S^  Thècle  d'Iconium,  vierge,  la  première  des  martyres,  123 
S*'  Théléhilde  (Théodechilde),  vierge,  première  abbesse  de  Jouarre,  240 
S.  Théobald  (Thibaud),  chanoine  régulier  de  Saint-Pierre  du  Dorât,  (33 
S«  Théodechilde  (Théléhilde).  vierge,  première  abbesse  de  Jouarre,  240 

Se  Théodora  d'Alexandrie,  pénitente,  55 

>.  Théodore  le  Conscrit,  martyr  à  Amasée  dans  le  Pont,  396 

S.  Théodore  Studite,  de  l'ordre  de  Saint-Basile,  412 

S.  Théodore,  un  des  Sept-Dormants  de  Marmoutier,  407 

S.  Théodore  Grapt,  moine  de  Saint  Sabas,  597 

S.  Théodore  le  Sanctifié,  abbé  de  Tabenne  en  Egypte,  598" 

Se  Théodote  la  courtisane,  martyre  à  Philippes,  _12 

S.  Théophane.  moine  de  Saint  Sabas,  597 

S.  Théophile,  évèque  d'Antioche,  250 

S®  Théophyta,  martyre  à  Rome,  103 


650 


TABLE   ALPHAJBETIQUE. 


S.  Théopyte,  martyr  à  Rome,  103 

S.  Théottred  (Chaflïe),  abbé  de  Carmery  (plus  tard  Saint-Chaffre),  288 
S^  Thérèse   d'Avila,  fondatrice  des   Carmes  et  des  Carmélites 

déchaussés,  261 

S.  Theudère  (Theuderi,  Chef),  reclus  à  Vienne,  343 
S.  Thibaud  (Théobald),   chanoine  régulier   de   Saint-Pierre  du 

Dorât,  63 
S.  Thiémon,  bénédictin^  archevêque  de  Salzburg  et  martyr,  151 
B.  Thierry  1^^  (Dierry),  évoque  de  Metz,                              "  36 
S.  Thomas  de  Villeneuve,  archevêque  de  Valence,  89 
S.  Thomas  de  Canteloup,  évêque  d'Héréford  en  Angleterre,  187 
S.  Thomas,  apôtre,  577 
S.  Thomas  Becket,  archevêque  de  Cantorbéry  et  martyr,  605 
B.  Thomas  de  Vaurienne,  abbé  de  Farfa,  au  diocèse  de  Spolète,  51 
B.  Thomas  Hélye  de  Biville,  prêtre,  confesseur  de  saint  Louis,  285 
B.  Thomas  Bellacio  de  Linaris,  des  Frères-Mineurs  de  l'Obser- 
vance, 350 
S.  Thyrse  (Tiers),  apôtre  de  Saulieu  et  martyr,  126 
Tobie  le  père,  57 
Tobie  le  fiJs.  57 
Toussaint  (La  fête  de  la),  353 
Translation  de  la  Maison  de  la  sainte  Vierge,  533 
S.  Trojan  (Troyen),  évêque  de  Saintes,  502 
S.  Trond  (Trudon),  prêtre,  apôtre  du  pays  d'Hasbain,  464 
S.  Trophime,  disciple  de  saint  Paul  et  premier  évêque  d'Arles,  G07 
S.  Troyen  (Trojan;,  évêque  de  Saintes,  502 
S.  Trudon  (Trond),  prêtre,  apôtre  du  pays  d'Hasbain,  464 
S.  Tryphon,  martyr  à  Xicée,  399 
go  Tryphonie.  femme  de  l'empereur  Dèce,  283 
S.  Tugdual  (Tugduald,  Tugal),  évêque  de  Tréguier,  501 
S^  Tullie,  fille  de  saint  Eucher  l'Ancien,  437 


U 

B.  Ubald  d'Adimari,  prêtre,  de  l'ordre  des  Servîtes,  554 

S®  Ulphe,  vierge  et  solitaire,  311 

B.  Urbain  V,  pape,  572 

S.  Urs  (Ursanne,  Ursicin),  abbé,  de  l'ordre  de  Saint-Benoit,  574 

S.  Ursin,  premier  évêque  de  Bourges,  394 

S.  Ursion,  abbé  d'Isle-Aumont,  159 

S*^  Ursule  et  ses  compagnes,  vierges  et  martyres  à  Cologne,  298 


V 


S.  Valère,  évêque  de  Trêves,  67 

S.  Valère,  évêque  de  Sorrente.  216 

S^  Valère  (Valérie),  vierge  et  martyre  à  Limoges,  530 

S"  Valérie,  vierge,  honorée  jadis  à  l'abbaye  d'Honnecourt.  227 

S.  Valérien,  martyr  à  Tournus,  69 

S.  Vannes  (Venue;,  évêque  de  Verdun,  426 

S.  Venance  (Venant),  abbé  en  Touraine,  252 
S.  Venceslas  (Wenceslas,  Wensel),  duc  de  Bohême,  martyr  à 

Boleslaw,  147 

S.  Venne  (Vannes),  évêque  de  Verdun,  426 

S.  Véran  (Vrain),  évêque  de  Cavaillon,  402 


TAbLK   ALPHABÉTIQUE.  651 

S.  Viatoiir.  clore  et  lectoui-  de  l'Kglisc  do  Lyon,  î) 

S.  Vi;!tor,  martyr  en  Cîilabro,  (19 

S.  Victour  (Viotorius  P')i  évèquo  du  Mans,  5 

S*"  Victoire  do  Tivoli,  vierge  et  martyre  à  Home,  584 

S.  Victor,  martyr  à  Chalcédoino  en  Hitliyiiie.  54 

S.  Victor,  de  la'lé^non  Thébéenne,  martyr  à  Soleure,  107 

S.  Victoric  de  Home,  apôtre  de  la  Morinie,  martyr  à  Amiens.  5:)(; 

S.  Victorin,  martyr  à  Messine  en  Sicile,  2<)1 

S.  Viclorin,  écrivain  ecclésiastique,  évèquo  et  martyr,  ;$()•-> 

y.  Victorin,  martyr  à  Rome,  un  des  Quatre-Couronhés,  35)1 

S*'  Victorine,  martyre  en  Afrique.  480 

S.  Victorius  I*""  (Victeur  ),  évèque  du  Mans,  5 

S.  Vigueur  (Vigor).  évèqùe  de  Bayeux.  35(> 
Vieillards  (Les  vingt-quatre)  qui  entourent  le  trône  de  Dieu.        511 

y.  Vincent  de  Sentes,  premier  évèquo  d'Ac(is  (Daxj  et  martyr,  7 

S.  Vincent,  martyr  à  .Vvila  en  Espagne,  3;iij 
V.  Vincent  Dièm.  prêtre  cochinchinois,  martjTisé  au  Tong-King,    472 

S*"  Viviane  (Bibiane\  vierge  et  martyre  à  lîome.  50!) 
S''  Vivine  (Wiviue),  vierge,  fondatrice  et  première  abbesse  de 

Bigarden,  5(15 

S.  Vrain  (Véran),  évèque  de  Cavaillon,  402 

S.  Vulgis  (Wulgis).  prêtre,  solitaire  à  Troènes,  170 


W 

h>.  Walbert,  époux  de  sainte  Bertille,  02 

B.  Walembert  (Garembert),  premier  abbé  de  Mont-Saint-Martin,  027 

S.  Wasnon  (Wasnulphe),  d'Ecosse,  patron  de  Coudé,  214 
S.  Wenceslas  (Venceslas,  VV^ensel),  duc  de  Bohème,  martyr  à 

Boleslaw.  147 

S.  Wilferder  (Vv^ilfrid),  d'Angleterre,  archevêque  d'York,  240 

S.  Wilgis,  père  de  saint  VS'illibrord,  389 

S.  Wiliehald,  premier  évoque  de  Brème,  392 

S.  Willibrord,  apôtre  do  la  Frise,  de  la  Hollande,  de  la Zélande,  etc.,  387 

S.  V^'inebaud,  abbé  de  Heidenheim,  509 

S"'  Winifrède.  vierge  et  martyre  en  Grande-Bretagne,  371 
S.  Winnoc  (Winox).  fondateur  et  abbé  de  Saint-Bertin  de  Worm- 

houdt,  384 
ge  Wiviue  (Vivine).  vierge,  fondatrice  et  première  abbesse  de 

Bigarden,             '  '"'65 

S.  Wolfgang  de  Weltembourg,  évèque  de  Ratisbonne,  349 

S.  Wullilaïc  (Ouflay),  diacre,  fondateur  d'un  monastère  et  stylite,  299 

S.  Wulgis  (Vulgis).'  prêtre,  solitaire  à  Troènes,  170 

X 

S.  Xyste  (Sixte),  premier  évèque  de  Reims  et  de  Soissons,  1 


S.  Ysarn  (Isarn)  de  Toulouse,  abbé  de  Saint-Victor  de  Marseille.  139 

S.  Ysis  (Eusicej  de  Chalusset,  fondateur  et  abbé  de  Celle,  49() 

B.  Yves  Maheuc,  évoque  de  Rennes,  loo 

S.  Yves  (Ives)  d'Auteuil,  évèque  de  Chartres,  «^Sb 


^ô2  TAILLE  ALPHABÉTIQUE. 


z 


.^.  Zacliarie,  ouzièmc  des  douze  petits  prophètes,  30 

S.  Zacharie,  prêtre  et  prophète.  3gl 

S.  Zachée.  diacre  de  l'Eglise  de  Gadare  et  martyr,  445 

S.  Zébinas,  martyr  en  Perse,  010 

S.  Zenon  (Zosimus),  évêque  de  Bénévent,  99 

S.  Zosime,  pape,  593 

S.  Zosimus  (Zenon),  évêque  de  Bénévent.  99 


PIN  DU   TOME   III  ET  DERNIER 


Bar-le-Duc  —  Typ.  Schorderet  et  C'  —  j564. 


BX    4655    .G85    1888   Supp 

V.3  snc 

Piolin.  Paul,  1817-1892 


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