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s. ût.
7
TABLEAU
DE
LA LANGUE ROMANO-PROVENÇALE<
-fi-
PARIS. IMPRIMÉ PAR BÉTHÏINE ET PLON.
TABLEAU
HISTORIQUE ET LITTÉRAIRE
E LA LANGUE
PARLÉE DANS LE illll DE LA FRANCE
ET CONNUE 8008 LE NOM DE
LANGUE ROM ANO-PROVENÇALE ;
PAR
M. MARY-LAFON,
I
Membre de ta Société royale des Antiquaires de France,
déjà Société de linguistique de Paris,
ti-rédsctéur en chef dn Journal de la langue française et des langues en général.
Ouvrage couronné par l'Institut dans sa séance du 5 mai 1841.
a
PARIS,
CHEZ MAFFRE-CÀPIN, LIBRAIRE-ÉDITEUR >
u, quai des Grands- Augugtins.
1842.
A L'INSTITUT,
(y/zcntl dan dtt/fiave c/atï
t^on^ehaet à <ée tnéutit
delà tnan un/oHte da
tctt
\/iictYude.
INTRODUCTION.
La langue d'un peuple est sa vie et comme
son âme. Tout ce que les générations laissent
en se succédant sur la terre périt ou s'efface :
seule la langue survit ; et quand la tombe a
consumé jusqu'à la cendre même de ces gé-
nérations , quand il ne reste de leur passage
ici-bas que des ruines ou des traces incer-
taines, la langue qu'elles parlèrent, toujours
intacte, toujours aussi jeune est là comme le
souffle immortel de leur esprit. Rarement les
philologues m'ont paru comprendre tout ce
que la tâche qu'ils entrepr^ • e pi a de p\ûto-
sophique et de véritablement élevé. A mes
yeux, il n'en est pas de plus belle et qui con-
tente mieux l'ambition de l'intelligence. Re-
monter à l'origine d'une de ces langues, qui
exprima autrefois toute l'existence d'une par-
tie de la grande famille humaine, la suivre
dans ses différents âges, dans son développe-
ment successif, dans son apogée, sa décadence,
et souvent sa chute ou sa transformation, voilà
de toutes les études historiques celle qui me
semble présenter l'intérêt le plus réel et le
plus continu.
Supposez ensuite que le peuple dont cette
langue fut l'organe ait disparu, que son hé-
ritage morcelé soit échu à plusieurs peuples
aujourd'hui vivants, et que l'ancien langage ,
modifié selon les mœurs, les passions, les cli-
mats , existe encore comme verbe national
dans une partie de l'Europe, n'est-il pas vrai
que l'analyse et la recherche historique de ce
langage deviendront une chose attrayante et
utile?
Eh bien ! tels sont les avantages avec les-
quels se présente d'abord la langue romano-
provençale.
En remontant à ses premiers rudiments,
on retrouve les premières pages de notre his-
toire ; en observant sa marche et ses progrès,
on assiste pas à pas à ce curieux et long travail
qui précède l'enfantement des empires ; et
puis, quand elle est formée, et que ces em-
pires dont elle était la voix s'écroulent, c'est
avec une ardeur plus vive encore et une at-
tention plus solennelle qu'on étudie sa renais-
sance dans les temps modernes et sa nouvelle
fixation dans les temps contemporains.
La grande puissance de Rome, en effet, ne
périt pas tout entière. Ce qui était matériel ,
si l'on peut s'exprimer ainsi, fut écrasé sous
les pieds des barbares; tout ce qui était moral
résista victorieusement. Le trône des empe-
reurs, les murailles de latuï/è, les armes in-
vincibles des légions tombèrent à la fois et
pour toujours ; la langue des Romains , les
œuvres de leurs législateurs et de leurs poè-
tes, leur civilisation si avancée ne reçut au-
cune atteinte. La maîtresse du monde mourut,
mais ses idées restèrent; et les formes dans
lesquelles, il y a vingt siècles, elle les jetait , ,
les mots qui lui servaient à les exprimer, de-
venus les nôtres, sont maintenant comme une
chaîne intellectuelle, liant notre présent à ce
passé lointain. Il aurait donc suffi de cette
filiation antique pour m'attacher fortement
au sujet; mais j'ai été porté à le traiter et à
le creuser avec toute la réflexion et le soin
dont j'étais capable , par d'autres motifs que
je dois dire. Depuis douze ans je travaille
sans relâche à l'histoire du midi de la France.
Ma première nécessité fut d'en apprendre la
langue dans ses innombrables dialectes; car
la plupart des matériaux que j'avais à mettre
en œuvre étaient écrits dans cette langue ou-
bliée en deçà de la Loire. A mesure que je
l'étudiais, des points de vue neufs et inespé-
rés se découvraient à mes yeux. Lorsque je
crus la savoir, je conçus l'idée de rendre mes
recherches fructueuses. La science, effecti-
vement, se compose de deux parties : la partie
purement théorique et' spéculative , qu'on
pourrait résumer ainsi , la science cultivée
pour elle-même, et la partie pratique ou d'ap-
plication. Jusqu'ici la philologie a été laissée
en arrière sous ce dernier rapport. On aurait
peut-être le droit de l'accuser de stérilité
daus ses résultats. Et pour moi , je l'avoue,
préoccupé de cette crainte, je me suis pro-
posé de donner à mon travail historique ua
but immédiatement utile.
Pour peu qu'on la regarde de près, la mé-
thode adoptée dans l'Université, en ce qui
touche l'étude des langues anciennes, est in-
*
suffisante et, osons le dire, peu en harmonie
avec les progrès de la science philologique.
Le point de départ place dans le faux et celui
qui enseigne et celui qui apprend. D'ordinai-
re, on fait marcher de front l'étude du fran-
çais et 4m lalipj eh bien ! pas ^ grammairien
6
encore n'a paru soupçonner que la plus jeune
de ces langues est la fille de l'autre, et que
par conséquent , au lieu de les étudier sépa-
rement, on devrait les apprendre à la fois, et
procéder tnot à mot, ligne à ligne, par com-
paraison.
Trente-sept départements parlent une lan-
gue inconnue à première audition , barbare
même, et que les masses, qui s'arrêtent tou-
jours aux impressions superficielles, ont flétrie
depuis des siècles du nom de patois. Quelques
érudils fouilleront bien son origine, en éclair-
ciront, si vous voulez, une partie; mais, if ne
leur viendra pas en pensée de dire à ces
masses, qui ignorent parce qu'elles n'ont pas
eu l'occasion ou le temps de s'instruire, de
leur dire très haut, avec toute l'autorité de
la science :
« Ce que vous appelez patois est un mé-
» lange des divers idiomes qui ont passé de-
» puis le commencement des temps sur les
» lèvres de nos pçres. C'est la continuation
» un peu déteinte, dans le courant de notre
» civilisation nouvelle , de celte magnifique
» langue romaine qui servît d'interprète au
» monde '. Dans ce que vous nommez patois
» se reflète presque trait pour trait la phy-
1. A propos d'un travail publié en 1837 sur le même sujet, et
à la suite d'un discours qu'il lui avait inspiré, l'honorable M. Sal-
verte m'écrivait :
« C'est avec une grande satisfaction que j'ai lu votre opuscule»
» et je me suis vivement applaudi de me trouver d'accord avec
» vous sur les points essentiels. Ainsi l'on ne peut douter que la
» lingua romana rustica on vulgaris ne fût le latin altéré par
» une prononciation vicieuse et par le mélange d'une langue plus
» anciennement parlée dans chaque pays, le celtique dans les
y» Gaules, Y ibère et le celtibère dans quelques localités; le celti-
» bère est encore parlé par de nombreuses populations au delà et
» en deçà des Pyrénées.
» Plus tard, l'espagnol et le portugais ont subi le mélange de la
* langue des conquérants arabes (et non pas des conquérants
» ibères", comme me le fait, à tort, dire le Moniteur).
» Quaot au celtique, parlé dans laBasse Bretagne et le pays de
» Galles, et base de la langue des highlanders écossais et même
» de l'irlandais, on le retrouve dans beaucoup de noms d'hom-
» mes et de lieux, dans les provinces iném& où ^ a ^ an 6 ue ro "
» mane et non pas romance l'a expulsé dep^o , ^\i de siècles.»
8
» sionomie de ta noble , de la belle, de l'élé-
» gante langue française d'aujourd'hui, Le
» berceau des deux langues était commun, et
» leurs premiers accents furent les mêmçs. »
Ensuite , trop strictement renfermés dans le
cercle de l'investigation théorique, ces savants
ne songeront pas à se tourner vers l'Univer-
sité , el à l'avertir qu'il existe quatorze mil-
lions d'individus connaissant à priori ces
patois romans, el que, dés lors, au lieu de
chercLer à les eflacer de leur esprit , au lieu
de les proscrire l , il foui en faire la base de
renseignement linguistique ; car, en les pre-
nant pour échelle, et les comparant simulta-
nément au français el au latin, on démontre-
rait, clair comme le jour, que les trois bngues
sont identiques, et dès lors l'enseignement,
triplant sa portée, se simplifierait et abrége-
rait sa durée de& deux tiers au moins.
1 . On se rappelle l'inqualifiable arrêté du Recteur de Cahors,
si spirituellement apprécié par M. Nodier.
9
Telles sont les vues qui m'ont engagé à
faire et à publier ces recherches.
J'insiste sur ce qui est relatif ù l'Univer-
sité et j'y reviendrai, parce que je crois qu'une
marche semblable serait un bienfait pour les
études , et que, dans ma conviction la plus
sincère, ceux qui la feront adopter rendront
un éminent service à la science et à leur
pays.
L'esquisse de ce travail fut soumise l'année
dernière au jugement de l'Institut, dans le
concours de linguistique. Tout en la mention-
nant honorablement, et en donnant une com-
plète approbation à la deuxième partie , la
commission regretta que, dans la première,
les faits recueillis ne fussent ni assez nom-
breux, ni suffisamment vérifiés.
J'ai fait droit à ces observations en refon-
dant entièrement la portion étymologique. Tou-
tefois je ne puis m'empôcher de remarquer
en passant, et sans intention rècritninatrice,
que les critiques de la commis^, n tt e A&wtent
10
m'atteindre qu'indirectement, puisque j'avais
cité mes garants pour les mots anciens, et que
les mots appartenant au cello-breton , et sur
lesquels son attention s'était surtout portée,
se trouvent textuellement dans les lexiques
kymris, et en particulier dans celui de mon
ancien et respectable ami Legonidec. Quant
au reproche de n'avoir pas apporté d'abord
des preuves assez nombreuses, je pourrais
répondre que celles qui étaient fournies me
semblaient assez concluantes pour me dis-
penser d'insister, devant l'Institut principa-
lement. J'ajouterai que le tableau des origines
grecques ne fut peut-être pas pris en consi-
dération autant que semblaient le mériter le
labeur long et aride qu'il a exigé et l'impor-
tance du fait qu'il consacre. Bien loin, du
reste, de protester contre le jugement de la
commission , je l'ai regardé comme m'impo-
sant l'obligation de revoir plus sévèrement
encore mon ouvrage. J'ai donc remanié la
première partie ; une troisième a été jointe
11
aux deux autres, et quelques pièces très-pré-
cieuses ' , que j'ai eu le bonheur de trouver
cette année, ont pris place à côlé des docu-
ments déjà recueillis. Enfin, je me suis efforcé,
autant qu'il a été en moi, de tenir ce travail
à la hauteur du sujet, et de lui imprimer
partout le caractère sérieux et utile du but
où j'aspire, en éclaircissant l'histoire de nos
langues primitives; car on l'a dit, et je le
répète : « Tant qu'on en ignore la connais-
» sanee, on ressemble à ces chevaux aveugles
» dont le sort est de ne parcourir qu'un cercle
» fort étroit, en tournant sans cesse la roue
» du même moulin \ »
Depuis que cette courte introduction, écrite
au mois de février dernier, a paru, l'Institut
a bien voulu encourager mes travaux en m'ac-
1. -Entre autres une ordonnance du Viguier, en 1270 , sur les
Robes des dames de Montauban, l'épitaphe du comte Bernard ,
la Chanson de Biron.
2. De Jaucourt, Encyclopédie d'Alembert t ^ oïn e iv.
12
cordant une de ses honorables récompenses;
au bout de douze années d'études quotidiennes
et silencieuses, voilà le premier fruit que je
vois mûrir. De tristes recherches ont emporté
les plus beaux jours de ma jeunesse : les
rêves d'ambition, de fortune, de gloire, en-
nuyés de me voir toujours dans les salles
muettes des bibliothèques, ont disparu. Sur
mon front que les veilles dénudent , les che-
veux blancs m'avertissent déjà que la vieil-
lesse arrive avant l'heure. Quand je regagnerai
la vieille maison de ma mère , je retrouverai
que beaucoup de ces champs où je me sou-
viens d'avoir vu jaunir dans mon enfance de
si belles moissons, que beaucoup de ces prai-
ries, autrefois si vertes, ont changé de maître
pendant que je fouillais les vastes nécropoles
du passé. Eh bien ! quoique l'élude m'ait
pris la jeunesse, détruit la santé, et rétréci
l'horizon du patrimoine paternel, -quoique
je n'aie rencontré en creusant le sol histori-
que rudement et avec conscience qu'une mo-
4S
destc médaille, je suis plus heureux el plus
fier de mes peines et de mon labeur, qu'un
autre de ses millions el de ses honneurs ; el
si j'étais à recommencer cette existence in-
grate el laborieuse; je l'embrasserais, comme
il y a douze ans, le cœur tranquille et les yeux
fermés.
PREMIERE PARTIE.
ORIGINES.
Lingua dl nazione antlca, che si è conterai*
régnante : floche pervenoe al «uo conplmento
dev' esser un gran testlmone del costumi del
prfml tempi»
Vico, Principj di scietna nuova, lib. i, p. 92?
»^
« On ne sçauroit être parfaitement instruit
» de l'origine d'une langue, si on ne connoit
» celle des peuples qui la parlent '. »
Convaincu de la vérité de cet axiome, nous
allons commencer l'histoire des mots par l'his-
toire des hommes.
Aussi loin que peuvent remonter les témoi-
gnages écrits, on trouve sur le sol de la Gaule
une grande famille, connue sous le nom de
Celtique. Les uns assurent qu'elle fut abori-
gène ' ; les autres, lui faisant suivre le mou-
1. Doclos, Mémoires de F Académie des Inscriptions, t. xt,
p. 565.
2. Timagène, dans Ammien Marcellin, lir. xv.
*6
vement du soleil l , ramènent de l'Orient;
mais tous s'accordent a la présenter comme
la famille-mère *. Dans des temps qui n'ont
jamais été appréciables, et sans doute à me-
sure que la population croissait, cette race
primitive se divisa en une infinité d'essaims
qu'on voit, s'éloignent de la ruche maternelle,
s'établir à part sur le continent actuel, et
prendre pour nom particulier le mot de la
langue commune qui exprime la cause déter-
minante ou la position de leur établissement.
Ainsi la jeunesse qui, sortant des forêts, bâ-
tit ses huttes sur les rudes plateaux du Quercy,
s'appela tribu des Craîgôuci (habitants des
pierres); celle des monts voisins, la tribu des
Libres, Ruddènes; celle qui s'empara du Vi-
varais, la tribu des Hauts-Lieux, Uheles; celle
. qui descendit dans le bassin de la Garonne,
■ J ' ■ ■ Il I ■ - ■ I ■ 1.1, . .,..»« I ■ I . I | i t ■
1. Leibnltz, De origine gentium*
2. Aristote Hérodote, lib. h, cap. 33 ; Épliore, Strabon, lib. iv,
p. 199; Diodore de Sicile, lib v, p. 214; César, lib. i , cap. 1.
Trôtvy i\\r t vt*v r«).âT«$ xaXovjJtivov;, rapaoïîç 9i >J79p§»
vous Taftapo; sxrtfft . «
(Josè|>he, Antiq. Jud., iib. i, cap. G.)
râpio o; ti yaaacftç tqv; vvv r aidera; ffi»viffT>jfffv.
(Kiistathed'Antiochp, Comment, in bexamer., p. 51.)
râjz>ïp e^ ou yùtxht.
(CbfOf»M|ife Papale)
17
la tribu de» Remuants, Bol k es; celle qui, lon-
geant la mer, poussa jusqu'au fond du conti-
nent) la tribu d'au delà Kelt-uber *, liber;
celle qui franchit les Alpes et renonça , dans
la Suède et en Italie, à la vie nomade de ses
pères, la tribu des Ligures, de Ligein % de*
meurer. Mais, indépendamment de ces quali-
fications propres à chacune d'elles et servant
à les distinguer et à les caractériser, toutes
gardèrent le nom générique de Celles 3 . Les
historiens n'ont eu qu'une voix sur ce point*
Il résulta également de celte communauté de
familles et de moeurs qu'elles parlèrent toutes
la même bague, variée selon les climats par
la seule prononciation d'abord 4 , et puis par
1. Adrîanus, Periekius.
2. Fiiriircrue, 9t ttbon»
3. On oae permet ti a de ne pas adopter la théorie du savant
auteur de l'histoire des Gaulois sur la triplicité des races, et d'es-
sayer de prouver dans le cours de ce livre, contrairement à ses
assertions:
1° Que la race dite Ibère avait de nombreux rapports, par la
langue, avec les prétendues races gallique et kymrique;
2° Qu'A n'existait pas de différence entre les Galls et les
Kymris;
3° Que ces trois races étaient trois ramifications de la même
souche, et que rien n'autorise à dire que Pune d'elles a précédé
les autres sur la sol gaulois,
4. Sttabon, liv. jv t
2, '
18
les éléments nouveaux qu'y mêlèrent les étran-
gers. Les premiers dont on aperçoive confu-
sément l'arrivée furent des Phéniciens, qui,
4,600 ans avant notre ère ', prirent posses-
sion des côtes. Gomme ils n'avaient pour but
que le négoce, ils lièrent des relations avec
la généralité des tribus, jetèrent partout des
comptoirs, ouvrirent des routes, commencè-
rent l'exploitation des mines, et, se familia-
risant peu à peu avec les indigènes, émous-
sérent leur rudesse native; puis, en échange
de leur résine , de leur poudre d'or et de leurs
pelleteries, ils leur laissèrent le culte de Tyr
et l'ébauche des arts utiles. Celte mission
préparatoire accomplie, les Phéniciens firent
place aux Grecs. Dès-lors le littoral se couvre
de colonies qui brillent au bord de la barba-
rie celtique comme des phares civilisateurs.
Les nouveaux venus, naturalisés sur la terre
que les Phéniciens avaient baptisée Ar-Mor-
Raike 3 , la défrichent, y transplantent la vi-
gne et l'ombragent de tous les arbres pré-
cieux de la patrie, tels que le figuier, le ci-
1. Ou Arworek. (Samuel Bochart, Phaleg et Canaan.)
2. Contrée maritime. (Pline, Hist., lib iv, cap. 17.)
19
fronnier, Paloès. Bientôt le monopole com-
mercial tombe exclusivement dans leurs mains.
Ils s'enrichissent , s'étendent , et déploient
énergiquement leur influence sur tout le midi
de la Gaule. Cette domination morale com-
mence aux temps les plus reculés, et ne finit
que 450 avant Jésus-Christ.
A celte date les Romains arrivent à leur
tour : une lutte désespérée s'engage entre eux
et la vieille nationalité celtique : celle-ci, di-
visée, comme nous l'avons vu, en membres
épars , et depuis trop de siècles accoutumée
à la vie individuelle , pour se réunir sous le
même drapeau , bien qu'il s'agisse du salut
commun, est écrasée en détail au bout de 80
ans de résistance, Rome légitime aussitôt sa
'conquête. Le jour où ses légions quittent Cé-
pée, elles prennent la pioche. Les liens phy-
siques et moraux qui enchaînaient nos pères
au sol natal sont rompus : des voies monu-
mentales détruisent l'isolement et relient entre
elles les tribus dispersées; des communications
continuelles adoucissent leur sauvagerie ; les
temples, les amphithéâtres , les grands édifi-
ces publics , surgissant comme par miracle
au milieu des burgs antiques ou des cités ra-
20
jcunies, détachent leurs idées de la holte deft
ancêtres. Forcées en même lemps dans leur»
rapports quotidiens d'apprendre la langue des
conquérants % d'obéir à leur3 lois, de se plier
à leurs moeurs, elles sont 'si prdmptement
transportées sur le terrain de la civilisation
romaine, que le midi de la Gaule devient une
seconde Italie. Puis, quand la fusion est com-
plète, l'Empire battu de tous cotés par des
flots de barbares, chandelle et tombe. Le»
peuplades gothiques franchissent le Rhin, et
viennent au midi recueillir son héritage :
c'est un élément nouveau qui, presque s» A &
fouler personne, tant les places étaient non**,
fereuses encore , s'établit au sein de cette po-
pulation celtique, mêlée de Grecs et de Ro-
mains, et tes domine 300 ans,
Mais, ce temps écoulé, une réaction vio-
lente s'opère dans le sens oriental. Comme si
les hommes du Levant avaient mission de
\enger leurs frères, les émigrants de l'Asie
supérieure, les Sarrasins accourent , passent
comme un tourbillon exterminateur sur l'Es-
pagne, brisent sous les fers de leurs chevaux
I » Opéra data est ut iroper»06a civitaa pou solum jugum verutty.
2i
la puissance gothique des deux côtés des Py-
rénées, et plantent l'étendard du prophète
« depuis le golfe de Saint Tropez jusqu'au
» lac de Constance, depuis le Rhône et le
» Jura jusqu'aux plaines de la Lombardie ,
» depuis la Garonne jusqu'à la Loire'. » Leur
occupation ou leur invasion dure deux siè-
cles, et ne disparaît que devant une dernière
réaction germanique, laquelle, portée plus
tard par le flot sanglant de la croisade des
Albigeois , parvient ù prendre pied sur cette
terre romaine et à s'y affermir enfin après
avoir culbuté l'élément normand '.
Il résulte ainsi de ce court résumé, que de
l'époque conservée par Timagène à 1200 ,
c'est-à-dire pendant vingt-huit siècles , six
peuples divers ont habité le pays nommé suc-
cessivement Armorique, Aquitaine et Pro-
vence, savoir :
Les Celte* ou Gaulois, au moins quatorze
eents ans.
. Les Phéniciens et les Grecs, six cents ans.
etiam l'mguam suam, domitis gentibus per pacem societatis
impom-ret. (Saint Augustin, Cité de Dieu,)
1. Reinaud, Invasions des Sarrasins.
%. .Représenté par les Anglais.
22
Les Romains et les Goths, six cents ans.
Les Sarrasins, deux cenls ans.
D'où il faut nécessairement conclure que la
langue formée dès le douzième siècle, et par-
lée encore aujourd'hui, ne saurait être qu'un
mélange des langues de ces peuples.
C'est ce que nous allons examiner, en la
comparant à ces dernières dans l'ordre chro-
nologique.
CELTE PROPREMENT DIT.
Grâce aux admirables travaux de Wîlkins ,
Wilson , Humboldt, Bopp , et surtout à ceux
de notre illustre compatriote, M. Eugène Bur-
nouf, nous pouvons marcher aujourd'hui
avec assurance sur ce terrain, encombré avant
eux d'hypothèses ridicules et d'erreurs *. Le
sanskrit va nous guider dans la nuit des
temps écoulés; il va être notre colonne lumi-
neuse. Entre l'idiome indien et le celte, il
1. Le Brigant, Bullet, Rostrenen, le père Pezron et Latour-
d'Auvergne, antiquaires malheureusement plus zélés qu'instruits.
25
existe en effet une parenté si étroite, que le
premier doit su (lire, même dans les plus ri-
goureuses exigences, pour contrôler et attes-
ter au besoin l'authenticité du second. Fort
de ce critérium irrécusable , j'aurais le droit
sans doute d'abréger la partie la plus aride
de ma tâche; mais comme en pareille matière
un excès de réserve ne saurait nuire, je de-
mande la permission de me tenir dans des
limites inflexibles, et de ne rien admettre qui
n'ait été préalablement prouvé par l'histoire.
PARTIE ARCHÉOLOGIQUE.
Je comprends sous ce litre les débris par-
venus jusqu'à nous, et les noms de lieux,
fleuves et montagnes, que le temps n'a pas
effacés.
Voici d'abord les mois transmis par les
anciens et placés en regard du terme corres-
pondant dans la langue méridionale du XII e
siècle.
Celte.
longue méridionale .
alauda »
alauzeUa
alouette
benna 2
benna
sorte de vehiculum
1. Marcel lus Empiricus, cap. 29, De medic.
2. Festus, Yita sancti Remigii, lib. v.
■u
OelU.
I*»gwe méridionale.
brak 1
bragos
broyés
brance 9
bren
son
barren i
barroul
verrou
becco 4
cabecco
sotte
bresq 5
bresco
cellules du miel
candosocos i
[ soccos
souche
casnar 7
casnar
paresseux , flatteur
cornb»
coumbo
vallée
colac 9
coula
alose
culcitra *o
culcero
lit de plumes
essed"
aissiel
essieu
garre "
garro
jambe
gaunak » 3
ganacho
sorte d'habit
guin-meled
«* gimbeled
vrille
garric |5
garric
chêne
mefos *•
maiofos
fraises
Je me tiendrai dans la même réserve pour les
noms de lieux, et ne citerai que les suivants :
Bardeix *?, Bardenach ", Bardicals ", Bars ««, Las
Barthos *«, La Barthe '*, Bardis *, de Bardi , Druides ,
1. Tacite, Mêla, saint Jérôme, Alcuin. — 2. Pline , liv. xviu.
— 3. Festus.— 4. Suétone.— 5. Pline.— 6. Idem.— 7. Colu-
melle, liv. v. —8. Quintilfon. — . 9. Suétone. — 10. Pline, — .
11. Idem, liv îvm.— 12. Perse, sat. vi.— 13. Pline.— 14 Idem,
— 15. Mot gallois.— 16. Hauteserre, Rerum aquitanicarum ,
lib. t. — 17. Voir pour toutes ces citations, Astruc, Mém. pour
servir à VHist. nat. du Languedoc, depuis la page 458 jusqu'à
la page 500.— 18, 19, 20, 21. Dordogne.— 22. Tarn-et-Garonne.
— 23. Hantes-Pyrénées.
25
Brives, Brioude, Brignollcs, Brivczac «, de Brig, Briva,*
pont.
Dun ie-Palleteau \ Dunes 4 , Verdun *, Issoudun, de
Dun % montagne.
Marquesac 7 , Marquais s, Marqués 9 , Marquesol ",
Marsac " : de mark «, cheval.
Penassous »s 5 Penautier u , 'Penne « : de pen «^ émi-
nence.
Gantai , Ganigou , de can (blanc) , et tal (élevé) , les
Alpes : d'alp , hautes montagnes «.
Garonne : de garu.
»•••«
CELTE ANALOGUE AU SANSKRIT,
Sanskrit.
Celto-provençal .
ava-tara *»,
au ta
le vent du midi
aghan *»,
aghanit
exténué
kumbâ
kumbo
vallée
kûtas
kuto
cabane
kuntas
kun
coin
çikkâ
•
çukka
sommet
1. Creuse.— 2. Strabon, liv. iv. — 3. Creuse. — 4. Grégoire
de Tours, liv. vu. — i>. Tarn-et Garonne. — 6. PluUrque, irtp*
7ioT«po)v, p. 23.— 7, 8, 9. Dordogne. — 10. Puy«de Dôme.—
1 1 . Dans cinq départements voisins. — 12. Leibnitz , De origine
gentium — 13. Dordogne.— 14. Aude.— 15. Aveyron, Lot, Lot-
et-Garonne, Tarn.— 16. Plutarque. — 17. Virgile, Enéide, liv. i;
Procope, DebelloGothico.— 18. Eugène Burnouf, Commentaire
wr le Yaçna*— 19. Bopp, Ghss. sanskr., Wilkins, W il son.
3
26
Sanskrit.
Celto-provençal .
dra
draya
fouler en marchant
dal
gôyâti
dalla
goyat
couper le gazon
garçon de ferme
yavas
marrakas
bayar
marrâ <
orge
maladie intestinale
maltà
matla
folle
naukâ
nauko
barque
prus
raj
prus (me)
raja
il me démange
se dit au figuré de la
lumière du soleil *
raisat
ruksas
raïsa
rusko
couper en tranchant
écorce
tan
tan
mot par lequel on
exprime le bruit
de la cloche.
tar
trut
traça
truc et truka
percer
blesser en heurtant
tap
tap
on nomme ainsi les
tal
coteaux exposés au
soleil
tala
surface
tranchée ouverte
Bien que le sens paraisse différer légèrement
au premier abord, je n'hésite pas à regarder
le mot sanskrit comme la seule et vieille ra-
1 . Brieude, Topographie médicale de la haute Auvergne.
2. Un belsourel de mars raiabo. (Jasmin, Tabugio.)
27
cine du mot celtique, lequel en se romanisant
n'a pas changé. Mais je n'oserais en dire au-
tant de boz, qu'un linguisie moderne ' tire
de Vas, désir. Il est présumable qu'on n'est
allé que jusqu'à l'analogue latin, voluntas.
Je ferai seulement observer comme une par-
ticularité du hasard cette métalepse du v en
6, qui semble ramener le verbe volo à son ra-
dical primitif.
Sanskrit.
Mis'
mada
laz
masta
dwanta
blos
ham (zend)
slamba
spalla
Celte-provençal .
klussi
matto
illaûs
masta
,dun et trun
blous
harabe
starapa
spalla
se plaindre
folle
éclair
dresser la tête
obscurité
clair
avec
volet
rompre
Voilà ce qu'on peut regarder avec certitude
comme le celte primitif 3 . Passons maintenant
à celui de ses dialectes qui, de l'aveu de tous
1. Adolphe Pictet, Affinités du celte et du sanskrit. Mémoire
couronné par l'Académie des inscriptions.
2. Voir, pour les noms de lieux basques communs à l'Espagne
et à la France méridionale, l'ouvrage de M. Fauriel sur la Gaule
méridionale, t. u, p. 513.
28
les philologues ayant autorité, lui survécut
en dépit des siècles ', et continuons le pa-
rallèle.
Celto breton 9 .
Langue méridional*.
aball 5
abali
disparaître
a (a
agafa
baiser
ask
osko
entaille
aliza
atuza
exciter
badalcin
«
badailla
bâiller
baled
baled
auvent
banel
banclo
fossé, ravia
bar
bar
sommet, rempart
barat
barat
tromperie
braga (Davies)
bragaïrc
se divertir, qui s'a-
muse
brcn *
brcn
son
kafuner
kafouer
■
chenet
kandi
kande
brillant
Je laisse ce mot malgré la ressemblance
avec l'expression latine, parce que le radical
1. Hotte man, Daniel Picart, Cambden, S. Boûhart.
« Les anciennes langues celtiques ne peuvent avoir différé du
bas-breton et d» gallois actuel » (W. de Humboldt J
2. Tous ces mots se retrouvent identiquement dans le diction-
naire celto-breton de Legonidec.
3. Thomas Richard. (Being o british or welsh english dictio-
nary.)
4. « Galliaa quoque ftuum gonus fairis dedôre qnod illi bmnee
YQcantf» (Pline,)
29
can a toujours été regardé comme celtique :
Cantal y Canigou,
Celto- breton,
kebr
kizel
kanel
klisked
kouska
koz
kroucr
krouera
kustum
dansa
Longue méridionale.
kabiro
kizel
kanelo
klisked
souska
koz
krabel,
krubela
kostum
dansa
chevron
ciseau
bobine
loquet
réfléchir
vieux
crible
cribler
coutume
danser
L'usage invariable de ce verbe chez les trois
peuples prouve mieux que toutes les disserta-
Lronsdti monde et leur communauté d'origine,
et leur primitive communauté de langage.
dïbuner
diroska
disk et kest
distaga
fank
founil
grad
hesk
landrea
dabanel
diruska
desk
destaga
fango
founil
grad
ceska
landra
FilH qui tondre,
Tabla qui brandç,
dévidoir
enlever Técôrce
corbeille
déiacber
fange
entonnoir
gré
glaïeul
muser
3.
lezen
lézo
loumber
loubet
picber
picher
30
£ fenna qui parla lati
Faran toujoua n'a mala fi.
(Proverbe dauphinois.)
Celto-breton. Langue méridionale.
lisière
lucarne du toit
pot contenant une
pinte.
Cos es lo cofporal Baldeù
Brabe souldat à \apicherro
Lo cos es aro dins la terro
£ l'armo dins le ccl beleii.
(Goudouli, Ramelet mundi * .)
riot riotto querelle
solier solier galetas
Ce mot contraste si fort par sa signification
avec le solurri des Latins , qui parait avoir
donné son radical sol, prisdans le sens d'aire,
rez-de-chaussée, au celto-breton, que nous
n'hésitons pas à le considérer comme d'origine
celtique,
tach taché clou
Il y a ici une remarque intéressante à fai-
re : Attacher so dit en celto-breton et en ro-
1. Ci-gît le caporal Baldeii,
Brave soldat à la pinte ;
Le corps est à présent dans la terre
Et Tâmc dans le ciel peut-être.
31
tnan slaga; la corde qui attache stag, et le
. clou lag. Dans ce procédé si simple , qui
se contente pour exprimer ces trois idées du
même mot, contracté seulement à mesure
que l'action se restreint, ne reconnaît-on pas
évidemment le mécanisme d'une langue na-
tive ?
toupina toupi faire le parasite;mot
à mot courir le pot
bara barat terre labourée
En comprenant ce mot dans les dérivés
celtiques, je dois faire observer (ju'il serap-
• proche extrêmement d'àproç; mais, sans me
prononcer sur son origine, qui peut être
aussi bien galate que gaélique, je le note,
parce que le composé roman barat est re-
marquable.
gar garro jambe
lagad lagad, agacba regarder
ronkel ronka ronfler
scolp sclap copeau
Un trait saillant de la similitude qui existe
entre le celto-breton et le roman-provençal ,
c'est que dans les deux idiomes une grande
partie des pluriels unissent en ou :
Exemple : scolp, sclapous.
sclap, sclapous.
SA
tro tro circuit, jusque
Cercat ai de Monspelier
Tro lai en la ninr safada...
(ftertrariddcBorri.)
reï roï donner
Ce verbe se rencontre encore (fans une
coutume venue probablement par tradition
des Celles jusqu'à nous. Le soir du mardi-
gras, dans h plupart des villages du Midi ,
les pauvres se présentent à la porte des ri-
ches, et murmurent ces parofes étranges :
Roêt, roëf,
Uno qaeïsso de potittt !
La supplique est toujours suivie d'one au-
mône abondante, car une sorte dp respect
superstitieux s'y attache encore aujourd'hui,
stafta siaou écouter
tro trou dévidoir
uhel obel haut
Les CelloBretons et fes Ramano Provençaux
forment d'ordinaire leurs superlatifs en re-
doublant le positif:
CéKo breton, ulicl uhel IrèS-élCVC
RotiMno-provençafy g fan gnm très-grand
Cette forme, qui remonte sans doute à
l'enfance de fa langue, se trouve également
dans l'hébreu.
33
Tels sont les termes qui mont semblé por-
ter rigoureusement le cachet de la nationalité,
eelto-brelonne É . Justement sévère dans uni
vérification, j'ai exclu tous les mots suivants
qui figurent dans les lexiques indigènes, et
qu'en dépit de* Rostremn, Dom LepelleHer,
Legonidec , on doit rendre nu latin d'où ils
sortent :
Abostol (àpostolus), arar (aratrum), arch' (arca), azen
(&sifta9), badefca (batizare), kab (captit), kadoer (cathe-
dra), kaatiiz (cdstÈgare), klcm (clama re), kkm (éludes),
kônikl (ctroieulus) , kountel (cultellus) , kredi (credo),
displega (displicare), scudel (scutella), sol (solum), stù
(aestus), stultcn (stultitia), termen (terminus), tort (tor-
tilis). tripa (tripudiare), tinel (tina), eost (augustus),
fais (faix), falch'(falco), fars (fartum) , fllHoI (filiolus),
flonr (flos), fun (fimis), flacc (flaccidus), luch (lux), Mil
i. Peii satisfait de ce qui à été écrit sur cette matière, j'en-
trepris, il y a cinq ans, un voyage en Bretagne, dan* le bot de
m'assurer des rapports que je pressentais instinctivement. Je par-
courus le Léonais, ta haute et basse Cornouaiiles, Tréguier, Saint-
Briene, et y recueillis les mots qu'on vient de lire. A mon retour
à Paris, je m'empressai d'aller faire part de ma découverte au vé-
nérable Le^ow idée, qui m'honorait de son amitié. Ce bon vieillard,
on ped trop pénétré, côrhine tous ses compatriotes, de l'idée que
lebas-hretOD est nne langue-mère et non un dialecte secondaire,
nia d'abord obstinément jusqu'à la possibilité d'un tel rapport.
Qu'on se figure donc sa surprise lorsque je lut montrai tous ces
mots, les uns après les autres, dans son propre dictionnaire J
54
(litiaiu), mali (malleus), plek (plicare), rastel (rastelum),
gwin (vinum), felc'b (fel), forch (furca), halek (salix),
kar (carrus) , daûl (tabula), laër (latro) , leac'h (locus),
nos (nox), deiz (dies), neiz (nidus), gwasta (vastare),
gwerch (virgo), korf (corpus), ran (rana), caner (canere),
unam (unus), daou (duo), tri (très), seiz (septem, cor-
ruption de sex), dex (decem), me (me), te (te), hi (illi),
me (mea), ta (tua), etc.
Laissons maintenant établi ce fait, nié par
quelques-uns, de la présence du latin dans le
dialecte ky torique, et revenons au celto-bre-
ton, qu'on peut regarder comme non altéré.
Ainsi qu'on Ta vu, entre cet idiome et la
langue du Midi de la France, comme entre ce
qui nous reste du celtique pur et cette der-
nière, il existe urte ressemblance réelle qui
nous amène à conclure :
1° Que dans l'origine la base des deux lan-
gues dut être la même,
2° Que les peuples qui nous l'ont trans-
mise sortaient d'une tige commune ' ; donc,
pour le langage du moins, les Kymris * et les
1. « Les Bas-Bretons sont issus des anciens Keltes.» (Volney,
Alphabet européen appliqué aux langues asiatiques.)
2. Éphore.— « Les Kymris étaient des Celtes.» (Vrice, An e&say
on the physwgnomy.)
Galls ne différaient pas cl ne constituaient
qu'une race.
J'omets les preuves physiologiques l qui
ne sont point de mon sujet, et me bâte d'y
rentrer en revenant au Midi.
Après le celte proprement dit , et sur la
même ligne que le celto-breton, vient le cel-
libère ou basque, autre rameau de l'arbre
indien.
Basque.
laangue méridionale
du XII e siècle.
ardita
ardit
liard
arnegùa
rcnegua
jurer
arrasatcea
arrasa
raser
akhabatcea
acaba
achever
arroca
j-oca
roc
1. Oq ne peut s'empêcher de mentionner cependant la curieuse
lettre du docteur W. Edwards à M. Amédée Thierry. On sait que
ce dernier donne à ses Galls une stature et des membres gigantes-
ques. Or, voici ce que lui écrit naïvement le docte correspon-
dant :
« Lorsque dans votre histoire les Romains font mention de la
» taille élevée des Gaulois, ils désignent, les Ky m ris. J'ignorais
» entièrement ces faits; et cependant de mon côté j'avais reconnu
» que cette famille gauloise contrastait singulièrement par la
» taille avec les Galls, qui sont de stature moyenne. »
Maintenant il n'y a à ajouter qu'un mot, c'est que les Bas-Bre-
tons sont généralement petits et trapus.
56
Basque.
Langue méridionale
du XII e siècle.
arroda *
roda
roue
arropa
roupa
casaque
azotatcea
azota
exciter à coups de
fouet
badera
bachela
vaisselle
balza
balma
boue
bandera
bandera
bannière
barratcea *
barra
barrer
barga
bargos
machine à briser le
chanvre
berdanza
berdaùtgé
verdier
borda
borda
métairie
bufadac (vapeurs)
bufa
souffler
canibeta
canibet
couteau
cardinala
cardi
chardonneret
cekhalea
segala
seigle
ceihabea
sedas
tamis
charpa (guenille)
icharpa
déchirer
cihoua
céou
suif
colpea
colp et cop
coup
cobidatcea
cobida
convier
clisqueta
clisqued
loquet
dastatcea
tasta
tâtcr
eguna
djouu, jorn
jour
1 . Je marque d'un astérisque tous les mots qui se retrouvent
identiquement dans le celto-breton.
2. Celte pur.
37
Je soupçonne fort eguna de sortir de dies ,
diurnus, a, au moyen d'un changement de
prononciation.
Basque.
langue méridionale
du XII e •ièole.
enganatcea
engana
tromper
erroa
roïsse
racine
erronca
ronca
ronfler
errota *
roda
roue
escalapoina
esclop
sabot
escasa (défaut)
escai
surnom moqueur
estacatcea *
estaca
attacher
esquerra
esquerra
gauche
esquila
esquila
clochette
Qascoa
flaco
flacon
frescoa
fresc
*
frais
gatua
gat
chat
herra
hergna
action d'être har-
gneux
barra
harna
Ter qui ronge les
meubles
khuya
khuiza
courge
khrestatcea
kresla
châtrer
largatcea
larga
lâcher
leias (hâte)
leôu
bientôt
litchuba
latcbuga
laitue
maînada
maînada
famille
niarroa
marrol
bélier
1. Celte pur. Petoritum. (Horace.)
58
du XII e siècle.
mërcatua*
mercat
marché
miraila
mirai
miroir
mispira *
mispola
nèfle
ostalera
ostalier
aubergiste
ostatua
ostal
hôtellerie
osca *
osca
entaille
paldoa*
pal
pal
péça
péco
sot
pitcbera *
picbera
grosse bouteille
putita
pulit
joli
salboina *
sabo
savon
sesca *
sesca
glaïeul
sobra
•sobre
trop
taûlada
teoulada
toit •
tornatcea
torna
retourner
trebatcea
treba
fréquenter
trafe {(raillerie)
se trufa
se moquer
urrea (porc)
orre
sale
zaya»
zaïle
saye
zola (pied)
solo
plante du pied
De même que nous l'avons fait pour le
celto-breton, nous relèverons, avant de passer
outre, une erreur accréditée par Leibnitz 8 ,
et qui représente la langue basque comme
»■ ■ - -tu i .
1. Celte pur. Pline, et Martial, Uv. xiv, ep. 26.
2. Idem.
3. Tout en copiant Leibnitz, l'auteur du Parallèle des langues
de l'Europe avec les langues de l'Inde, M. Eichhoff, a oublié de
e citer»
3*
s'étant conservée derrière ses remparts pyré-
néens , pure de tout contact étranger. Voici
les marques de l'invasion latine :
Ab&tcea (abire), abpstqa (augustus).
On a w eenom de mois adopté égaleront
par les Celto- Bretons.
Aditcea (au dire), admiragarria (admira ri), adoragarria
(adorabiljs), agradagarria, (gratus), airea (aer), alaguerra
(alacer) , a,ldarrea (aUar) , ajimatcea (auiraa) , ampola.
(ampulla), anzara (anser), apirila (aprilis), arbola (ar-
bos), arimç (anima), arribera (ri vus), artea (artis), au*
sarcia (audacia) , balie (valor) , balsamo (balsamum),
bekbatorea (peccalum), bertuthea (virtus) , bervinateea
(?iaa ferre), besta (festa).
Ces changements de lettres sont communs
dans les contrées méridionales : loi c'est le b
comme plus doux qui a pris la place du p 9
lequel n'est lui-môme qu'un 6 renversé. Vf
est proscrite dans tout le département du
Gers et remplacée par Vh\
La horca (pour furca); la henna (pour femina).
Bi (bis), bicioa (vilium), bikhea (picea) , bîperra (pi-
per) , bisla (videre) , borontadea (voluntas) , birgina
(virgo), ho tua (votum) , boza (vox) , campoa (campos),
cantorea (cantus), carastia (car us), carnacera (carnicer) ,
1 . Cet anomalie est très-familière aux Grecs modernes.
40
coinata (cogna tus), creatcea (creare), dafarna (taberna),
dembora (tempora), dolua (doleo), dorrea (tu r ris), erra-
bia (rabies), erreguina (regina), errencura (cura) erre-
queritcea (requirere), inbidia (invidia),ilea (pileus), kaba
(cava),laboranza (laborare),etlama,largoa, laudagarria,
légua, loria, luma, manua, mayestatea, miragarria, mola,
mudanza, murrua, nimia, obra, oraï, pareta, sakella, sa-
liga, seculan, sei, taûla, yokoa, zaporea, zortea...
Cette foule d'expressions d'origine romaine
fait ressortir plus fortement le caractère vrai-
ment indigène, vraiment escualdunac des mots
cités auparavant, et le rapport qu'ils établis-
sent suffit, ce me semble, pour montrer que
le celtibère ou basque fut dès le principe à
peu près analogue au celte \.
Nul ne pourrait donc affirmer maintenant
avec M. Amédée Thierry que « la race ibère
» n'avait rien de commun par la langue avec
» les nations parlant le gallique etlekymrique. »
11 n'est pas moins évident que le celtibère a
contribué à la formation de la langue du
xii° siècle \
1 . Les auteurs de YJJistoireuniverselle d* Angleterre^, vctxix,
avaient <fêjà assuré que le basque se rapproche beaucoup du celte.
2. Celte conclusion a été donnée d'avance par M. W. de Hum-
boldt (Prùfung der untersucliungcn ùber die urbewolîner Hispa-
niens verinittelst derWaskrscben Sprache).« 11 n'y a aucun sujet
41
Sur cette première couche, s'il est permis
de parler ainsi , se superposa d'abord le phé-
nicien ou punique. On en retrouve dans les
noms de lieux et dans les mythes sacrés d'as-
sez nombreuses traces que nous devons si-
gnaler, en renvoyant d'ailleurs la responsa-
bilité à nos illustres devanciers.
De magar *, habitation nouvelle, paraissent
dériver :
Magalo Maguelone
Magistoer la Magistère
Les anciennes cités :
Carantomag Yillefranche
Condatomag Gondat
Ebromag Bram
Noviomag Royan
Yiudomag, etc. Ville-de-Sauve
Et tous les endroits qualifiés maz, si nom-
breux au midi de la Loire.. .
Ebro , selon de graves autorités % signiûe
» de nier toute parenté entre les deux nations : il y aurait même
» plutôt lieu de croire que les Ibères sont une partie de la famille
» celtique séparée antérieurement de la souche primitive.»
1. « Casas Pœnorum pastorales magalia.» (Sallust., Cato, Cas-
sius.) — « Magar pnmcènovam villam significat.» (Isid ,Origin.)
2. S.Bochart, Phaleg et Canaan, 1. 1, p. 660. — Cassiodore,
Gassendi.
4.
42
ferfilç, fynnon fontaine, isloer t\mw> gwu
rapide, d'où Garonne} gabab montagne t d'où
Gabali; çeu% du Gévaiidan , uM élgvé, d'où
i*h<?Ies # et plus tard ovà#Qy<» £$«4? d§* Mai;
laith jnarécagaux, d'où aY*Q 1« préposition gr 9
fi«r, Arl^s, Nou* «'en finirions pm si non*
citions ■ surtQut^éty*»Qlogte«4e§ YÎHenq^
semblent en aflfat ^pp^rOnir en m^je»re par-
tie au punique, et celles des divinités dont
nous mentionnerons seulement iç§ deux prin-
cipales : Bel 3 9t Belisama,, }e foleil et la
lune.
Lorsque le phénicien se fut m$lé aux ra-
dicaux celtique, çt en eut çoy writ l es aspéri-
tés d'une sortô d'alluvion do vielles, la
douce et harmonieuse langqtë d'ionie arrive,
inonde le* côtes et la plaine, et ne larde pas
è envahir toute l'Armorique : mu vestiges
qu'elle a laissés on suit parfoitôjuent fia
marche.
1. Les dialectes ou patois usités dans les différentes provinces
qui n'ont pas subi autant de variations que les langues polies, ou
qui du moins n'ont pas subi les mêmes, contiennent aussi grand
nombre de mots étymologiques ; c'est là qu'il faut chercher.»
(Turgot, Encyclopédie de (FAlembert, art. Grammaire.)
2. Gesenius, Monumenta phœnicia. — Fabricy.
43
DIALECTE MARSEILLAIS.
«
faytov
aypioç
Xaêpoç
Xeiràç
âv5pcx>v
âvu<j/ocx>
apatot)
epyaata
aproç
ftéXoç
povydyoç
PpoxU
pptoaiç
^aXaoj
^aXtvà
xaXiv&ct)
xaXov
xavaarpov
xavva
xavôoç
xàpaêoç
xoXttoç
xooivoç
de xopeta
elsayco
agi
petit grain de raisin
agreno
sauvage
alabré
vorace
alapedo
coquille adhérente
aux rochers
androun
endroit écarté
aqui
là
anissar
élever
aragnaou
filetsà maillestyFgqs
argui
chagrin
artoun
pain
belugo
étincelle
boufaire
qui mange un bœuf
bregin
filets
brousso
nourriture
calar
jeter
calen
filet
calignar
être assidu
caiignaou
bûche
canastro
corbeille
canisso
claie
cantoun
angle de l'œil
carambot
crevette
corpou
fond du filet
coufo
corbeille
courous
beau
eissaougo
sorte de filet
44
cxaXpoç
escaoume
chevilles pour les
rames
axapaêoç
escaravas
escarbot
taxa
esco
amadou
(ntapaaaa)
esparrar
glisser fort
axaf?)
squifou
barque
^avoç
fanaou
lanterne
cpavepoç
fanous
brillant
cp^vaÇ
fenat
menteur
Cppuyw
frégir
frire
Y<xêiç (mot hébreu) gabi
hune
7«[a^oç
ganchou
' croc
Y«YY«P1
gamgui
sorte de filet
XapaSpa
gaudré
torrent
yvaôoç
gaoutos
joues
Xa(va>
gaugnos
ouïes de poisson
yàÇa
gazaa
trésor
Ô6iç
gibous
bossu
xwêiàç
gobi
goujon
yutoç
goi
boiteux
Yopyupa
gouargo
égoût, gargouille
Xfêuç
labech
vent de Libye
Xa[A<|>iç
laa
éclair
Xapèç
lar
doux zéphyr
iXe&ç
léou
poumon
(xav^pa-ayu)
madrago
madrague
p.axTpa
mastro
pétrin
(AueX(oSv)ç
mouledo
semblable à la
moelle
uuaraE-axoc
moustacho
moustache
45
vavoç
nanet
petit
vwyaXa
nougat
friandises
0/£TOÇ
ouïde
conduit pierreux
iratàixoç
pedas
maillot
ICOTqplOV
pouaire
seau
fayàç
ragagé
abîme
r*5
. raquo
marc de raisin
^aCco
rajar
aboyer
foïïç
rusco
tan
aapSa
sardo
sardine
aaY(xaptov
saoumo
ânesse
aay^vnj
sengounaïre
filet
ioXejjloç
soulomi
chant lamentable
xapaÇiaç
théso
allée d'arbrisseaux
jjpovx^
troua
tonnerre *
De Marseille et de la Provence elle se ré-
pandit dans le Languedoc/ la Navarre, la
Guienne, et , gagnant les plateaux du Quercy,
1. Dans son excellente statistique des Bouches-du-Rhône ,
M. de Villeneuve (3 vol. in-4°, 1824), adonné quelques-unes de
ces origines : mais, soit qu'il comprit imparfaitement le grec, on
que M. Martin lui eût fourni des documents erronés, il les a es-
tropiées étrangement. Ainsi, il met xaXufj.fj.oi pour xaMva;
àvSeov pour àvSpwv ; ^aXivoç, qui signifie coin de la bouche, pour
xoXov, bûche; xavtç pour xàvva, xucpoç pour xocptvoç, a<rxaXa6pç
pour <rxapaêoç, yavyafj.t, barbarisme inintelligent, pour ya^a-
Wi > X. auv0< » P our X.°" vw î tXXatvoi , qui veut dire tourner les yeux,
pour Xa{z.t|/iç, éclair. Je ne parle ni des lettres transposées ni des
esprits.
46
du Rouergue, de l'Auvergne, du Limousin
et du Périgord, imprima une forte couleur
ionique sur tous les dialectes parlés , des Py-
rénées aux Alpes, de la Méditerranée à l'O-
céan, du golfe de Gascogne ? l'embouchure
de la Loire.
11 est curieux de la suivre aujourd'hui de
pays en pays : car, bien que la plupart des
mots que je vais citer soient communs à tous
les enfants de la vieille Aquitaine, il en est
cependant qui appartiennent exclusivement à
telle ou telle contrée, et qui peuvent par con-
séquent nous servir de jalons.
ANCIEN LANGUEDOC
dyétÇofjiai
agatza
admirer
<2|AOp|xeua)
amouda
accompagner les
bestiaux
àçmdfo
arrapa
se saisir
àypfaç
flgras
verjus
ppufr)
brountzi
bruire sourdement
(ÎOTpUÇ
bourrou
bourgeon
jtàpav i
coufiQ
angle intérieur de
•
Ja cheminée
Yapyapewv
gargaillol
luette
Xu^vaïoç
lugras
étoile du matjn
1. Et non de
xocptvoç, ainsi que le veut Ménage par méprise.
ANCIENNE GUIENNE ET GASCOGNE.
aîyiaXoç
aigouleja
flotter
xapyjêapEw
j
ou
/caribarv
charivari
xapTjêocMo
iv êdtôoç
en bath
en bas
xaupa
accaûma
être accablé cte
chaleur
xatxaS
camatras
la longue pièce de
bois des vannes
fojxêÉoj
roumba
tourner sur soi-
même
GtÇto
siscla
jeter tin cri aigu
é^a&ttflÇft)
ami
donner des arrhes
dbcaXoç
«calotte
tiens-toi tranquille
afTaw
éoarta
attacher en haut
aTu^£«
atuka
accabler
ppwatç
broust
nourriture de
bestiaux
PpifAW
brama
bramer
ppaÇco
brazo
braise
pXatcoç
bless
bègue
Mx M
1
parf. 2
Jbrqja
frotter le linge
N ê p°x a
1
mouillé
xdftXtf/.oç
)
on
ftaHmas
te moment le pta
xaufxa
)
«hMddujeur
48
xaXoç
calât
(X£(TOV
à inetços
Ivtoç
enta
£(/.6àXXco
embala
f^ayU
mach
^acpavoç
raphé
fftvSto/V
cindo
TOpSUCO
trou
o3Xov
ouillal
beau , bien mis
à moitié
chez
emballer
huche à pétrir
raifort
ceinture
dévidoir
grosse dent
Joseph Scaliger, en parlant du patois gas-
con de Lectoure , dit qu'il a compté plus de
mille mots grecs dans cet idiome. Cette cu-
rieuse remarque ne put échapper, il y a quel-
ques années, au savant helléniste, feu M. Gail,
qui, passant à Lectoure, fut si étonné de trou-
ver au centre de la Gascogne une vilie où
l 'on parlait grec , que de retour à Paris il
écrivit la lettre suivante à un archéologue du
pays.
« J'ai voyagé, disait-il, dans le département
du Gers , ou plutôt je n'ai fait qu'y passer ;
mais la langue des habitants de Lectoure m'a
paru si curieuse que je me propose de faire
dans cette ville, alin de l'étudier, un second
séjour plus long que le premier. J'y ai causé
avec des paysans qui parlaient grec. Pour
l'amour du grec et du français, recueillez le
49
plus que vous pourrez de ces mois ; ils figu-
reront utilement dans F histoire de la langue
française et peut-être aussi dans l'histoire de
la nation. Caumas, chaleur étouffante, de
•
xavpc; palaXy coup 1 de iraroacra* frapper, etc.
Si je retrouve dans la montagne de mes pape-
rasses les notes que je pris dans le temps ,
je vous les adresserai. N'oubliez pas parmi
les antiquités de Lectoure, de'décrire la pe-
tite chapelle ou manteion, /xavreTov, oracle de
Diane , nommée haut Elie ou font Elie ( de
fons Deliœ), sur le boulevard et le ruisseau
qui en découle, appelé Hydrone, de tâptov
petit ruisseau \
ANCIEN ROUERGUE.
duorov
aoûs
toison
pyjcwoç
bésal
vallon
po^aç (Borée)
boral
grand bruit
ffôXoç
bolto
façon qu'on donne
à la terre
Pp&poç (tout petit
brés
berceau
enfant)
•
xctytç
caîs
mâchoire
1. Mémoires de 1
a Société
royale des antiquaires de France,
t. xi, p. 95, 96,97,
i
50
£ôpevc*>
chourra
se délasser
xXaco
clapa
briser
xXwCto
cloua
glousser
xoX^ixbv (herbe de
colcido
chardon
Colchide)
•
XÔJJL7TOÇ
compis
plein de jactance
XopSbç
. lourd
laid
£acp.«t£pu<
diamaedris
chamédrys
xXîjSoç
cledos et clida
claie
ANCIEN QUERCY*
PoXavoç
balanè
noisette
popdc
bora
nourriture pour leô
animaux
jfôXoç
biolo
borne des champs
cteXXw
estéla
terme de chirurgie,
resserrer
<7TQX6>(J.a
souquet
contrepoids
Pp(0(JLOÇ
mos
bouchée
TU(xêoç
toumbo
tombeau
fw^w
roukouna
être en colère
Yp0K&C
tripou
sorte de bourrelet
où s'attachent les
jupes
J^IQV
arrénat
fort , plein èè
vigueur
51
ANCIENNE AUVERGNE.
xaXoç
xapa*
xa*r&
â7caYw
iyxXivto
(xovàç
iriXsxuç
dfpoupa
xuSovÉa
iravoupYfo(xai
xàêoç
calhir
cara
cata
amaga's
accluntza
mitza
monas
pighassa
laoura
coudougna
pana
koup
lampe
visage
couvrir
se cacher
se pencher
pain
vieillesvachesqu'oo
fait paître seule*
hache
labourer
cognassier
voler
boisseau
PÉMGORD ET LIMOUSIN.
XUTOÇ
kuto
cachette
xuxXoç
céouclé
cercle
xaXapoç
calamel
tuyau de chaume
ftaXoxoK (*X* W )
malaou
malade
paXa*(«
malautia
^aarxco
casca
ômotter
1. Glorios Deus, per ta merce
Drossa ta cara datai) me!
(Folquet de Marseille.)
Ce mot appartient au dialecte du Puy-de-Dôme : dans le Canta
on dit tsdra'.
à2
•/oproç
corlil
jardin
ol{xwÇo3
seimodza
se lamenter
7upoêaivw
proubaïna
provigner
<7xaibç
sker, skerro
gauche
TUTTTto
tusta
frapper
ÔYjXaÇw
alatza
allaiter
xaXTraÇco
galoupa
galoper
7cet<ro(i.ai
peçomen
souffrance
iff^àva)
s'escana
s'étrangler
loyoikioç
escaléto
décharné
xaxoç
kouki
coquin
«
PAYS BASQUE.
#proç
arthoa*
pain
lar(a
etchea
maison
i
[ idorra
aride
iSoç
| idortea
sécheresse
( uda
été
U(a
ihia
jonc
axaibç
esker
gauche
TctpêaXIoç
izterbeguia
ennemi
« Harbilcenda, arrhokac ezker eta
escuin istoendituielaric . »
Il approche en frôlant à droite et à gauche les rochers.
(Chant d'Altabicar. — Voir notre Histoire du midi de la
France, 1. 1, p. 395.)
awpsuo)
izorratcea
devenir grosse
1 . Pain de maïs.
53
ôicapxTtoç
wpaîoç
ieAoç
iparra
vent du nord
yoraïla «
avril
DAUPHINÉ.
bêla
nom d'un petit bâ-
ton aigu aux deux
bouts
bachelard
grand niais
cotouilli
vase à huile
cara
visage
empara
faire du feu
paîssel
pieu
piot
vin
rabatta
se trémousser
xoruXi)
xdtpa
7cia<i<ikoç *
Telles sont les principales preuves de l'an-
cien usage du grec en Àrmorique. Il y était ,
à ce qu'il paraît , général , car dans le pays
même qui a repoussé le plus énergiquement
et le plus long-temps toute influence étran-
1. Tout en m'adressant, à propos de ces recherches, des félici-
tations dont je serais heureux de mériter une partie, M. Alexan-
dre de Humboldt, que je rencontrai dernièrement à l'Observatoire
chez notre illustre Arago, parut vivement surpris de la présence
du grec dans le basque; et je ne pus convaincre mes deux savants
auditeurs qu'en leur citant quelques-uns des mots précédents, qui
ne sont pas les seuls.
2. M. Cbampollion-Figeac, dans son Essai sur les patois du
Dauphiné, a par erreur attribué ce mot au celte.
5.
54
gère, dans le cœur de la Bretagne, nous re-
trouvons la trace incontestable de son passage.
D'&>ç,
itéfrire ,
•
X«p&>fMCl,
Ppdcaxw ,
xsXco,
Dérivant à coup sûr :
héol
soleil
pemp
cinq
karet
aimer
broust
hallier
kelen
instruire
Ce ftit, du reste, nous est suffisamment at-
tçsté par Lçs historiens. Ephorç appelle les
Gaulois çtXîWwH, et Justin % abrégea ut un au-
teur indigène, assure qu'ils parlaient presque
tous la langue de Mareeilte, Leur témoignage,
corroboré par les recherches du savant M. Da-
cier*, et devant puiser une confirmation nou-
tdle dam les débris helléniques 3 qui viennent
1 . Lit. ii. Voir en outre César, «tint Jéréane, Gibbon,
S. Supplément m traité de Henri Estieaae, de U Conformité
du langage français avec le grec. (Mém. de l'Acad. de* ioacript,
4. xxxvhi.)
3. Je n'ai suivi aucun des auteurs qui se sont occupés de cette
pnK4e, leur inexactitude étant flagrante à chaque root. Pour n'en
citer que deux , Mérindol dans ses termes provençaux tirés du
d'être signalés , nous semble mettre la quac»
tioa hors de doute. Mous passons donc à l'in-
vasion la plps importante et la plus décisive^
celle du latin.
On peut comparer l'envahissement du Iftiiû
à ces larges inondations du Nil , qui sub»W-
gent le pays et ne laissent apparaître çà at
là que les okelles et les minarets de quelques
villes : de même, & part les ruines de ta lan-*
gue des Celtes et celles de la langue des Phé-
niciens et des émigrants de Phacée, le Uûn
couvre QQmuw une mer toute la Gaule nou*
velle. Voyez seulement dans les trois ppe*
mières lettres.
LANGUE JMÉRIDIOXALE.
alba (wfee) d'alba aurora
grec note, comme ayant cette origine, habitar (habUar*), afaw
douar, abrils (aprilis), acçommodar (accommodare) f pdprmtf
(dormire), adjudar (adjuvare); et Perionius, De linguœ gallicœ
cum grœcd cognatione, attribue, par exemple, au verbe &tv£o>,
avoir horreur, le verbe attiser j au mot f*p£ ov > dérivé d'osier ou
de natte, et qui ne se prend pour bouclier que métaphorique-
ment, le mot guerre, et notre mot jardin à l'expression ipàeia ,
plus ingénieuse que juste, car personne n'ignore que Jardin en
grec se dH yoproç.
56
alba (saule)
alba arbor
aliéna
alienare
al
allium
aoutan
altanus (vent)
auta
altar
amabilitat
amabilitas
amaretjo
amaresco
amaretat
amaritas
amar
amarus
'. «ambition
ambitio
amiga
arnica
amie
amicus
ama
amare
ample
ampiè (amplement)
amputa
amputa re
abbat
abbas, atis
d'éforo
d'aforis (dehors)
bai (allez)
d'abi (allez)
abouli
aboleo
abouminable
abominabilis , et autrefois
abominabelis
abstinensa
abstinentia
abundentia
abundantia
abundent
abundans
abunda
abundare
abyssi
abyssi, abyssus
academia
academia
accepta
acceptare
acceptât
acceptatum
acclamatiou
acclamatio (prononcez o ou)
57
acclina
acclinare
accusation
accusatio (pron. o ou)
accusa
accnsare
accasatus
accusatum
agre
acer
accommoda
accommodare
agrou
acror (pron. our)
action
actio (pron. ou)
aduja
adjuvare
administra
administrais
admiratiou
admiratio
admira
admirari
adoptât
adoptatus
adopta
adoptare
adoration
adoratio
adora
adorare
adorât
adoratus
adultéra
adulterari
adversari
adversarius
aedifici
aedificinm , ii
aequitat
aequitas
aestion (été)
aestivus (pron. ous, été)
aestiva (passer l'été)
aestiva (lieux où l'on passe
l'été)
aestima
sestimare
aeternitat
aeternitas
affectatiou
affectatio
affecta
affectare
affectât
affectatus
affectuous
affectuosus (pron. les 2 o ou)
58
affirmatiou
affirmatio
affirma
affirmare
affirmât
affirmatus
aggrava
aggravare
agitatiou
agitatio
agita
agitare
agitât
agitatus
agnel
agnellas
agi (agir)
(infinitif passif agi)
agonia
agonia
ala
ala (aile)
alirou
alarius (d'aile)
alat
alatus
and
anellus
angel
angélus
animât
animatus
anima
animare
anniversari
anniversarium
ansa (anse)
ansa
antipalhia
antipathia
antiquitat
antiquitas
antic
antiquus
api
apium
apostema
apostema
apostoul
apostolus
aponthicary
apothecarius
appela
appellare
applica
applicare
applicat
applicatus
approuba
approbare
£9
aptitudo
aptitudo
araïre
ararium
arada
arata tellus
arca '
arca (coffre)
arcano (arc-
-en-ciel)
ircanum (mystérieux)
ardoa
fcrdor (pron. or our)
argenta , désargentai
argentatus
argoutat
argutus
armari
armarium
armât
armatus
arma
armare
arguen (dau
phiMÔ)
anguis
bacchanal
bacchanal (rendez -vous des
baccbarttea)
Bacchus, ivrogne
a
Bacchus
caiiot (roux,
(acheté)
fealiolus
barbari
barbaricus
barca
barca
baisar
basium
bastina (selle
! de mulet)
bisternarius (mulet à litière)
bel
foellus
beUa
belia
benezit
benedictus
benefici
•
beneficium , ii
bestia
bestia
bestial
bestialis
bestMa
testiola
beoure
bibere
begut
bibitus
bilkms
biliosus
60
bina
birouna
biassa
blasphéma
booû
breviari
bruc (champignon)
bruma
bulli
bouis
cabal , caballo
seba
caramel (tuyau de blé)
galgat
calcat (il foule)
caouda
calfat
calfa
clama
calo te (tais-toi)
calou
cambia
cambi (troc)
camel (chameau)
cramba
chamineio
camisa
campana (cloche)
binare
bis rotunda
bisaccium
blasphemare
bos, bovis
breviarium
brucus (lourd)
bruma
bullire
buxus (pron. les deux u
ou),
caballus (cheval)
cepa (oignon)
calamus
calcatus, a, um
calco (fouler^avee les pieds)
calda (chaude)
calefactus
calefacio du calfacio
clamare
calo, as, are (appeler)
calor (pron. calour)
cambio, are (changer)
cambium , S
camelus
caméra (chambre)
camino (bâtir en formé de
cheminée)
camisia
campana, ae
61
cam
campus
candela
candela , ae
cande
candens (blanc)
çandou
candor (pron. candour)
can
canis (chien)
cannabou
cannabis (chanvre)
cantat
cantatus (chanté)
cansou
cantio (pron. cantiou)
capela (chapelle)
capella, ae
capela (prêtre)
capellanus
cabrit (chevreau)
caper, ri
capel (chapeau)
capillus
capitatiou
capitatio (pron. capitatiou)
craba
capra
capulet
capulatus (dont le bonnet a
une houppe
cap
caput
carbou
carbo (pron. ou)
cardou
carduus (pron. ous, chardon)
carilat
caritas (charité)
car
•
caro (chair)
caries
carolus
carrada
carrum
carrera
rheda (chariot)
car (cher)
carus
casai (jardin)
casalia (limites champêtres)
cadena
catena, ae
cadenat
catenatus
cadiera
cathedra
cardi (oiseau)
cardinal
ô
02
caûles
caules (choux)
causa (chose)
causa
cauliou
cautio (caution, pron. oy)
cela
celare (cacher)
célébra
celebrare
centena (certaine quantité
centenae pondus (poids de
de ûl pendue au plancher)
cent livres)
complica
eomplicare
cerbel (cerveau)
cerebellum
cira
cerare (enduire de cire)
cerous
cerosus (proo. eus, mêlé de
cire)
cessai
cessatus
coûa
cauda
caractary
character
carta
charta (estampe)
corda
chorda
crestia
christianus
rîndj
cingo (se ceindre)
cingla
cingula (sangle)
civililat
icivilitas
clartat
claritas
cla
clarus
claus
clausura (lieu fermé)
claû
clavis (le v se prononce u)
coyt
coctus (cuit)
cœl
cœlutn
cœmenteri
cœmeterium, ii
coullectou
collector ( pron. les deux *
ou)
coullino (colline)
col
coolon
coula
recommendatiou
commoditat
comodé
communicatiou
communica
communiou
comedia
compendis (délais, parait*
tiphrase)
compensât
compensa
complicat
composition
conception
conceput
conciliation
conciliât
concilia
concepre
condamnation
condamna
condamnât
conditiou
conducton
counfessiou
*
couffessou
65
collinus
collum
color (pron. ou les deux o)
colare (clarifier)
commendatio
commoditas
comodus
communicatio (pron. on)
communicare
communio (pron. ou)
comœdia
compendium , ii (sommaire,
abrégé)
compensatus
compensare
complicatns
compositio (pron. «oo)
conceptio
conceptus
conciliatio
conciliâtes
conciliare
concipcre
condemnatio
condemnare
condemnatus
condilio
conducior (pron. our)
confessio (pron. confessiou)
confessor (çron. our)
64
capou
capo
confirmatiou
confirmatio (pron. ou)
confirmât
confirmatus
confirma
confirmare
confiscation
confiscatio
confiscat
confiscatus
confisca
confiscare
damna
damnare
damnât
damnatas
diouré
debere
dibes
debes
debitou
debitor
déclina
declinare .
declamatiou
declamatio
déclama
declamare
déclara
declarare
declaratiou
declaratio
déforma
deformare
décora
decorare
defensou
defensor
degoutina
deglutinare
deli
deleri
delici
delicium
delicious
deliciosus
deliri
delirium
deperi
deperire
depravatiou
depravatio
dereissa
deradere
désira
desiderare
désirât
desideratus
Bl
desolatiou
desolatio
désola
desolare
désolât
desolatus
despera
desperare
desperat
desperatus
despouilla
despoliare
despoliat
despoliatus
destiDatiou
destinatio
.destina
destinare
destinât
destinatus
destitution
destitutio
détermina
determinare
détesta
delestari
destarba
deturbare
•
dévora
devorare
devotiou
devotio
dicta
dictare
dia
dies
diffama *
diffamare
diffamât
diffamatus
difficultat
difficultas
digestiou
digestio
dit,det
digitus
discerta
discertare
dispandere
spandi (étendre)
dissentiou (sentiment op-
dissentio
posé)
disputa
disputare
disputât
disputatus
disseca
dissecare
f.
66
disserta
dissertatiou
dissolut
distraire
diberti (se)
doli
douelo (douve)
doulou
domicili
dompna et ensuite dama
donation
dona
donat
doun
dissertare
dissertatio
dissolutus
distrahere
diverti
dolere
dolium
dolor (pron. les detlt ou)
domicilium, ii
domina
donatio
donare t
donatus
donum (pron. ou)
Je m'arrête , car en continuant ce rappro-
chement, ou plutôt cette collation, l'on épui-
serait les dictionnaires , et il nous reste uaç
autre tâche. OubJionçpour un moment («ou*
allons y revenir) la longue domination rou-
maine , et achevons de constater d'abord l'em-
preinte des sandales gothiques, et enfin Celle
que laissèrent dans leur brillant passage les
cavaliers arabes.
GOTHIQUE.
Gothique.
Langue méridionale
du XII e siècle.
azar
azar
hasard
barri
barri
faubourg
67
L'on doît remarquer toutefois, à propos de
cette expression, qu'elle appartenait sous
forme homologue aux Gelto-Bretons et aux
Grecs, bar et j&piç.
bandum*
bandera
bannière
bank
bank
juridiction
baltha*
bauz
hardi
boschen l
boscbes
bois
barkos'
branko
branche
bûrger
boisés
bourgeois
baster
batfar
bâtard
bank
faaak
banc
balte»
balkoan
balcon
kater
kat
chat
kratzen
krabissa
battre jusqu'49
sang
gloczen
cloccio
cloche
kantz
chaûc
chouette
verbannen
forobandi
bannir
forst
fourest
forêt
fârlen
fali
«'éteindre
frau
tr&m
femme
gaw
gviro
route pierreuse
gans
gans
oie
1. Ab Hugone Grotio.
2. Jornandès, De rébus gcticis, p. tOO.
3. Àdrianus Scriekius.
4. Àstruc, Mémoires pour servir à l'histoire naturelle du
languedoe , paghm citatfs.
68
Il est à observer que ce mot se retrouve
identiquement dans le celtibère et dans le
sanscrit. Gans, hamza.
garbe garbo gerbe
gnif 1 gniaffra plaie
Nafrar, en roman.
Superbia l'anafrada...
Mas pero sitôt lo menassa
Non yoI son mal plus que de se.
« L'orgueil au cœur Ta blessée...
« Mais elle le menace en vain,
a Jusqnes au mal ne va pas sa pensée.»
(Roman de Jaufre.)
graben graba graver, creuser
vratzen gratta gratter
garten jardi jardin
bamisch arnès harnais
helm
elm
heaume
Can seretzen torney,
Si creire voletz mey,
Totz vostre garnimens
Aiats oominalmens
L'ausberc et Velm doblier...
(Arnaud de Marsan.)
« Quant irez au tournoi,
« Si vous voulez m'en croire,
« Emportez comme moi
« Le harnais des batailles,
« Heaume , cotte de mailles. . .»
1. Leibnitz, t. vi, p. 100, CoUectaneaetymologica.
60
haring
haren
•
» hareng
haus
ost
maison
herberghe
albergaria
auberge
hosan
hosan
boite
mat
mato
fou
mantel
mantel
manteau
mangeln
manqua
manquer
laesen
laissen
laisser
milz
melço
foie
melken
meskla
mêler
muschel
musclé
moule
maska
maska
sorcière
nacht
necht
nuit
nebel
niboul
nuage
nachteule
nitchoulo
hibou
rauben
raubar
voler
reinhard
reinard
Un reinard
Sn lou tar,
Se contouno
Soû n'o touno
De Muscat...
renard
(Le père
Foucaud, traduction des Fables de La^Fontaine en
limousin .)
ratte
rat 1
rat
raozig
ranzi
rance
saaj
sala
salle
schelle
schilla
clochette
sporn
spérou
éperou
1. Avant, néanmoins, mus avait fait murqdto, souris.
70
spuren
spia
épier
scherpe
icharpo
écharpe
spaten
spaza
épée
tasche
tasco
proche
tasten
tasten
tâter
thor ou door
cadaoûro fl
loquet
Les vestiges
des Sarraztns
marquent moins
profondément
sur la langue
•
•
ARABE ET ARABE VULGAIRE D'ALGER
ET DU CAIRE.
amâluc
amaluc
croupion
algibiz
aujubis
raisin mielleux
algârab
garach
bouton des pau-
pières
bôthor
boutou
tumeur
bârât
albaran
quittance
cuchem *
cucua
capulet
gips*
gyps
plâtre
forn
forn
four
gâmei*
camel
chameau
yâsmyn
iasmin
jasmin
1. « Del temple d'Apollo lébaras la cadaouro.» (Rouergue,
Poésies du prieur de Pradinas.)
2. Christ. Adelung. Mithrid.
3. Tous les mots en italique font partie de l'arabe vulgaire; ils
ont été recueillis en Egypte par le docteur Labat (chirurgien de
Méhémet-Ali) et à Alger par moi.
4. A Alger, djemel.
n
iigan
ligan
licol
ieymoun
limoun
citron
tous
poutou
baiser
éardââh
bardo
selle d'âne
herdounn
berdoun
chardonneret
khrtten
kresta
châtrer
kerrâtah
karreta
charrette
endié
eadibo
chicorée
gorbàn
gorp
corbeau
lerendj
liraodj
l'orange
meskyn
meskyn
malheureux
nam, fiais
uanal
lit
gachar
qacbar (se)
s'écorcber
raqë
r*q©
amusement fou
sekhanmk
$ekhado
sécheresse
safuau
sâqar
donner un coup vio-
lent
sabatt
sabâtto
chaussure
mirary
mirai
miroir
sùtatha
ftafata
salade
serfouit
serCoaU
cerfeuil
quwmim
caraise
chemise
quitraa
qukran
goudron
sobetb*
sabetb
apoplexie
salam-alayk*
salamalec
grandes salutations
trescsdan
trescalan
millepertuis
1 . Astruc, Mémoires pour servir à V histoire naturelle du
Languedoc.
2. fteinaad, Invasions des Sarrazins, p. 298.
72
tahafrcm safran safran
tabol < tabol tambour
Yoilà donc huit couches principales, super-
posées dans la langue du Midi, et parfaite-
ment évidentes. La présomption qui résultait
naturellement de l'ancienne nationalité ou du
long séjour des huit peuples dans le pays
aquitain , est devenue une certitude; et posant
désormais comme prouvée la conclusion que
nous présentions plus haut comme probable,
nous pouvons dire : que la langue méridionale
du xu e siècle ne fut qu'une fusion progressive
opérée entre le celte, celto-breton , celtibère
ou basque, et le phénicien, le grec, le latin,
le gothique et l'arabe.
Maintenant il s'agit de savoir comment cette
fusion s'opéra , ou , en d'autres termes , com-
ment fut constituée la langue.
Tel sera l'objet de notre seconde partie.
1 . « Dicesi che la moderna lingoa araba ecceda notabilmente la
litteraria Dell' abondanza di parole, a tal segno che in due dzionari
arabi si rftrovano scritti mille termini per significare la spada ,
ottocento per significare il miele , cinqnecento per significare il
leone, ecc.» (D. Lorenzo Hervas, Catalogo délie lingue co-
nosciute.)
DEUXIEME PARTIE-
formation.
i te section. — Noms.
Les trois premiers éléments, le celte, le
punique et le grec, s'étaient fondus l'un dans
l'autre, et assimilés depuis long-temps lors
de l'introduction de la langue latine. Cepen-
dant, le celte dominait vraisemblablement
cet idiome mixte. A travers les inflexions har-
monieuses du langage massaliote et la douce
euphonie de Tyr, perçaient la rudesse du gi-
sement primitif et l'âpreté inflexible des radi-
caux indigènes'. Ce fut cette influence uni-
1. Julien dit que de son temps les Gaulois croassaient comme
des corbeaux.
« Post deindè nescio quïd luscè aut Gallicè dixisset riserunt
omnes.» (Àulu Gelle.)
Sidonius À. appelle ce fond : « Celticl sermonis squammas
(ad Ecdicium) non est fastidiosus hic et incultus transalpini ser-
monis horror.» (Latini Pacati Brepanii panegyricus Theodosio
dictus, in panegyricis veteribus illustratis interpretatione et notis
Jacobi de La Beaune, et Y Histoire du midi de la France , 1. 1,
p. 195.
74
verselle, car elle était nationale; impossible
à tuer, car elle était incarnée dans le peuple,
qui devint la base de la langue nouvelle.
D'abord ce que le latin avait de particulier,
de véritablement caractéristique disparut sur
les lèvres des hommes celtes. A l'exception
des noms de la première déclinaison et de
quelques-uns de la troisième', auxquels
Même peut-être on ne les a restituées que
plus tard, toutes les terminaisons furent re-
tranchées.
DEUXIÈME DÉCLINAISON.
boit. * ... as sacramenu . • um
popul. . * . . us jurament» « . um
lup us viti. ..... um
corv us sludi . . . . . um
capill. .... us breviari. . . . um
fil lus deliri um
coll um
TROISIÈME DÉCUNAJSOH.
sor or dol. or
hom o corp us
temp. ... « us mon «
1. Les noms de la première déclinaison ne changèrent pas :
rose, porte, table, muse, Tache, se dirent comme en latin : rosa,
porta, tabula, musa, vacca. Seulement, dans quelques contrées
l'a final se prononça o.
76
cap ut fan s
lum en
Puis tous les noms composés en as ou en
us, se formèrent en retranchant la terminai-
son is du génitif:
autoritat. . . . is difficultat . . . is
veritat is amabilitat. . . is
cari ta t is amaritat. . . . is
civilitat. . . . is virtut is
claritat . . . . is
Les noms en o ne subirent aucun change-
ment.
aeclamatio compositio
condemaatio . . conciliatéo . . . #
adoratio condilio . . . . .
admiratio
QUATRIÈME DÉCLINAISON.
man . .... us corn ..... u
fruct. . . . /us ton. \ '. . . itru*
* 4
CINQUIÈME DÉCLIN t^ÇN.
4i. . • . e$
11 est bien remarquable que la syncope,
en retranchant les terminaisons latines, ait
ramené les mots originaires du sanskrit pré-
cisément à leurs radicaux.
1 . Le r de la terraiaaison entra dans le radical à la faveur d'une
onomatopée.
Iat.
r.-p.
fatum
fa
gela
gel
gallus
gai
picus
pik
nasus
nas
mutus
mat
76
MB*.
fai
jal
kal
picc
nas
mû , etc. , etc.
11 e section. — Adjectifs et pronoms.
Au moyen d'une syncope exactement sem-
blable, et tout aussi naturelle, on forma les
adjectifs et les pronoms.
Adjectifs.
bo nos prudent . . is (au génitif.)
fort. . . . . is brev is
util is
Pronoms personnels.
eo go 1 ti. bi
mi hi il. ...... le
me. me eL lum
ta ta
Forme employée pour illum.
« Nescio qui senex modo venit : ellum confidens, Catas. »
(Terentius, Andr.)
lo il
Par une opération fort simple, les secon-
1 . D'ego les Romano-Provençaux prirent les deux voyelles eo,
ou fondirent le j dur en y : yo.
7*
des syllables contractées devinrent les articles
Uhy fo, illi y li. Ce résultat tout naturel ne
méritait véritablement pas l'importance qu'a
bien voulu lui accorder M. Raynouard; et si
l'abbé Girard eût décomposé les pronoms, il
se serait gardé d'écrire que « les langues mo-
» dernes n'ont pu prendre leurs articles de la
» langue latine, par la raison qu'elle n'en
» avait pas 1 . »
Pronoms possessifs.
Les pronoms possessifs restèrent les mê-
mes.
meus • . . meus nostra. . . nostra
meon. . . . menm tieus. . . . tuus
mei . • . . mei tna tua
mos. . . . meos nostre. . . noster
mia . . • • mea nostros . . nostros
mas . . . . meas vostras. . . vestras
nostre. . . noster
« Et uti bonis vos vostrosque omneis nuntius. (Plaut., Am*
phitruo.)
« Pro vostris dictis maledictis.» (Asinaria.)
« Voster hem ! » (Idem.)
seus. . « . snus sna . . . . sua
sei sui suas, sas. . suas
1. Principes du discours, 1. 1.
78
Pronoms démonstratifs*.
L'adoption des pronoms démonstratifs pa-
raît avoir été déterminée par une sorte d'im-
pulsion capricieuse.
Ut » . • ♦ . e epsa. , . . . ipsa
esta ista smetteissa. . semetipsa
icist, akeste. hic, iste baquo. . . . hoc-quod
hac-ista
Pronoms relatifs.
qui qui quai, «...-. is
Pronoms indéfinie
La contraction signalée au commenceront
coïKlilua les proqoms indéfmjs.
m. m taaL . .
qsaat.. us 'mute
C'est emcore elle qui compose les verbes.
En observant de près cette transformation du
latin, on reste frappé de la simplicité (fesprocé-
désquil'opérèreqt, et l'on eft conçut s^Qspçine
qu'elle dut être assez facile et assez rapide
iu e section. — Verbes. Adverbes 'Prépmiious.
La formation $e$ verbes péolatins s'effec-
1. Voir, dans ïc Journal grammatical (livraison de décem-
bre 1837) un excellent travail de M. Léon Dessales, sur les pro-
uoms, qui fait partie de sa grammaire romane mamwctitet
T0
tua dans les mêmes conditions et à peu près
sous les mêmes influences. Comme pour les
noms et les pronoms, la contraction jouo
d'abord le principal rôle.
PREMIÈRE CONJUGAISON.
amar e laudar . , . t e
placar. , . • . e declioar. , t , e
condemnar . , e laborar • . . . e, etc.
donar e
PEUXIÈJIE CONJUGAISON.
baber . . . , , e valer. , , . . . e
teoer e
TROISIÈME CONJUGAISON.
La troisième conjugaison fut caractérisée
par des idiotismes particuliers. Ainsi la plu-
part de ses inHnifs se formèrent en a; dans
certains varbea le parfait déviai l'infinitif; dans
tous ceux qui offrirent une liquide, b % par
exemple, mile liquide sonna ou; dans (quç
ceux enfin oà il se rencontra une h, ottâe
lettre fit place à la diphthongue ai.
discernai*. % 4i^ceraerq etpdir • • • expeller$
disposar . , éisponcre vinpi «... vincer*
distribuai . distribuere serioore. . . scribere
differar. , . differre bioure . . . bibcre
exerça . , , ejœrcere diQure . . » debcre (2 e )
80
iegi légère distraire . • distrahere
spandi . • . expandere
La quatrième conjugaison se fit générale-
ment en i et en ir.
senti sepelir
anzi bestir
J'aurais pu me contenter de citer l'infinitif,
car les différences dans les autres modes ne
sont pas assez sensibles pour mériter un dé-
tail particulier. Toutefois, dans le but de com-
pléter autant que possible ce tableau de la
transformation du latin au roman, je vais don-
ner la conjugaison des deux verbes principaux.
Verbe àmo.
. o.
INDICATIF.
Présent
am , ami
amas, am
ama
amam
amatz
amam , amon
Imparfait.
amava
amavas
amava
amavam
amavatz
araavan , amavon
Parfait simple. Plus-que-parfait.
amei (j'aimai)
amieis
amet
amem
ametz
ameren, ameron
avia-amat
avias-amat
avia-amat
aviam-amat
aviatzamat
avian amat
Parfait compose*. Futur simple*
ai-amat (j'ai aimé) amarai
as amat amaras
a amat amara
avem amat amarem
avetz amat amaretz
an amat amaran
81
Fulur composé.
ama
aiam-amat
aurai-amat
araem
aiatz-amat
auras-amat
amatz
aian-amat
aura-amat
amen, amon
Plus-que-parfait.
aurem-amat
agues \
aguesses j
aureu-amat
auran-amat
SUBJONCTIF.
PrésenU
CONDITIONNEL.
ame
aguessem [
Présent.
âmes
aguesselz 1
amaria
ame
aguesson /
amarias
amem
amaria
ametz
INFINITIF.
amariam
amen, amon
amar
amariatz
•
Imparfait.
Participe présent.
amanan, on
ames
amant
Parfait.
auria-amal
amesses
ames
Gérondif,
aurias-amat
amessem
aman
auria-amat
amessetz
Participe passé.
aurian-amat
amessen , on
amat
aarias-amat
Parfait.
Prétérit.
aunaa-amat
• .
v p 4 *%
aia-amat
aver amat
Impératif,
aias-amat
am
aia-amat
En comparant maintenant ce verbe néo-latin
tel que nous le présentons et tel que Fa conju-
gué M. Ràynouard ' avec celui d'où il sort tout
entier, chacun peut apprécier le peu de dis-
semblance qui existe entre les deux langues.
Nous ajouterons que la conjugaison n'a pas
\arié jusqu'à ce jour.
1. Voir sa grammaire romane, p. 280.
82
Il y a encore deux faits saillants à consta-
ter.
Le premier, c'est qu'à l'instar des Latins ,
les Provençaux du douzième siècle suppri-
maient tous les pronoms personnels devant
les verbes, et que ce retranchement s'opère
avec la même rigueur aujourd'hui.
Le second consiste dans li final de la pre-
mière personne de l'indicatif.
t La première personne de l'indicatif pré-
» sent de la première conjugaison est double,
» en sorte qu'on peut dire ami ou am, chanli
» ou chan t plori ou pfor, soni ou son, brami
» ou bram, badalhi ou badalh\ »
Celte terminaison offre une singularité trop
frappante pour n'en pas rechercher la cause.
A quoi faut-il l'attribuer, à une imitation de
la seconde personne du parfait latin amavisti,
fuistiy audivisH? J'avoue que je ne le crois
pas. Une autre hypothèse me semblerait plus
probable. Personne n'ignore que les présents
sanskrits se terminent également en t. D'un
1 . « Lo présens temps del indicatio de la prima conjugazo se
dobla en la prima persona, que pose dir ami , o pose dir am
chanti o chan, plori o plor, etc.» (Donatus prorinciatis.)
(Édit. par M. Gaeasard.)
83
autre côté l'analogie de cette langue avec le
texte est une chose qu'on regarde générale-
ment comme hors de doute 1 . Ne serait-il pas
possible que dans le principe, lorsque le la-
tin se trouva en contact immédiat avec le
celle, cette finale eût prévalu par l'habitude
et la prononciation des tribus celtiques? Li-
vrons Cette induction à l'examen des philo-
logues, et reprenons:
Verbe Sentirk,
i
Sentir. . . t.
INDICATIF.
Parfait simple.
Plus-que-parfait.
Présent.
senti -
avid \
senti
sentis
senti
sentem
sentetz
sentis
senti
sentim
senti tz
sentirenouon
avias j
av î a [ sentit
aviain [
aviatz j
avian y
senten
Imparfait.
Parfait compost.
ai \
• Futur simple,
sentirai
sentia
aa J
sentiras
seutiâs
a \ sentit
avem /
sentira
sentia
sentirem
sentiam
aretz I
sentiretz
sentîatz
an y
sentiron
sentian
1 « Le fond de* racines celtique* eut en grande partie identique
aa sanskrit par l'affinité du sanskrit avec les langues celtiques.»
(A. Pictet, mémoire couronné par l'Académie des inscriptions.)
Futur compose.
aurai
auras
aura
aurem
auretz
auran
sentit
Conditionnel.
sentiria
sentirias
sentiria
sentiriam
sentiriatz
sentirian
Parfait.
auria
aurias
auria
auriam
auriatz
aurian
sentit
84
Impératif
sent
senti
sentam
sentetz
sentan, on
SUBJONCTIF.
Présent.
senta
sentas
senta
sentam
sentatz
sentan
Imparfait.
sentis
sentisses
senti
sentissem
sentissetz
sentissen, on
sentit
Parfait du subj.
aia
aias
aia
aiam
aiatz
aian
Plus~que-parfait.
agues \
aguesses
agUe88C m \ sen«t
aguessem
aguessetz
aguesson
INFINITIF.
sentir
Participe présent.
sentent
Gérondif.
senten
Participe passé.
sentit
Prétérit;
aver sentit
Nous remarquerons la dualité de la troi-
sième personne du pluriel, et la désinence
de Tune d'elles en on d'après la règle posée
par le grammairien du treizième siècle tou-
jours en vigueur.
c Aiso es générales régla que la terza per-
* sona del plural per totz verbes e per totz
» tems post Tenir en on 1 . »
1 . Donatus provincial!».
85
C'est une règle générale que la troisième
personne du pluriel dans tous les verbes et
tous les temps peut finir en on.
Adverbes.
La syncope fut encore Tunique creuset
d'où sortirent les adverbes.
si c
segon secondom
« Servus esse an liber?... (Plaut.)
« CUvom, reliquom, quojus.» (Idem,)
« In perpetuom, » etc. (Tables votives de Narbonne.)
« Auront captom ascentom 1 .» (Inscription de la colonne ros-
trale de Duilius, an 494 de Rome.)
sen sine
quant ùm
mult ùm
pos t
à présent. ad praesens lempus
La préposition de et ad, la conjonction et,
les deux auxiliaires aigan \ avoir, pris au go-
thique, sum° emprunté au latin ayant com-
1. J'insiste sur cette forme orthographique, parce que plus
tard elle nous donnera la clef de plusieurs variétés de prononcia*
tion.
2. 11 est à croire, cependant, qu'il se combina dans sa fonction
auxiliaire, avec le verbe haber, qui existât déjà.
3. Le verbe substantif sum a remplacé, dans la dégénérescence
8
86
plèté la série des principaux agents de forma-
tion, les éléments divers que nous avons
analysés s'amalgamèrent et produisirent un
corps.
Mais chacun d'eux laissa sur le mélange
commun son empreinte individuelle.
Sans parler en effet du celte et du latin
dont l'action puissante est déjà connue, les
autres idiomes influencèrent* selon leur gé-
nie particulier, le caractère de la langue nou-
velle.
Le basque, par exemple, fournit son t an-
téposé. Du c rément qu'il place devant toutes
les r, fut imité celui que la langue méridio-
nale joignit à tous ses s.
escrîoure pour scribere
espatulo ...... pour spatulo
escarpin pour scarpin
estât pour status
astable pour stabulum
Le b Usurpa également le rôle du v.
la voix passive, le verbe possessif habeo a suppléé à la plus
grande partie de la voix active. Comme l'ignorance où l'on tom-
bait des déclinaisons les a fait remplacer par le» prépositions à
Roma pour Romœ, di Roma pour Romœ.» (Adam Smith, profes-
seur de Glaseow.)
87
éiouré pour vivere , comme remarqua
plaisamment le poète.
éasco. . pour vasco
6anilat pour vanitas
éalou pour valor
6acca pour vacare
Du basque vint encore le mécanisme d£
quelques substantifs qui, dans la suite très*
probablement, ont Franchi la Loire.
Aipsi , Ton avait accepté liberatio, forma-
tio, mutaliOy tels qu'ils sortaient du latin :
mais bientôt, par une exception inhérente à
certains verbes de la première conjugaison ,
la première personne de l'impératif s'aug-
menta de la finale anza, et il en résulta des
mots nouveaux du genre de:
liberanza. ....... délivrance
laboranza, ....... travail
mudanza. ....... mutation
Le grec, de son côté, apporta les terminai-
sons en os, comme:
gaphos, de ya^o;, recourbé
gaùtos, de yvaôoçy joue
kùtos, de xutoç, cachette
kledos. de xXrjâo;, claie
Il introduisit une partie des diminutifs avec
le génitif singulier des noms en eov.
xtbttW, ci>voç, caponuot, petit chapon
88
C'est de lui que semblent provenir les //
mouillés si nombreux en deçà et au delà des
Pyrénées :
Man , de IXXaç , lien
% Il faut lui attribuer, aussi plusieurs verbes,
et entre autres (Wv&>, aller. Bai, va; ainan^
nous allons; ba-i, il va.
Quant à l'influence gothique, elle porta
principalement sur la prononciation : la diph-
thongue au sonna comme dans frau : Milhau,
milhaou ; caillau , caillaou (caillou) ; Brugau
Brugauou (village. L'o final devint dans une
foule de cas Ye muet germanique : establl ,
mascté (mâle), rascté (crapaud), hasll (bro-
che). On doit reconnaître de plus, que tous
les termes significatifs du droit féodal éma-
nèrent du gothique : franke, franc, et afran-
kir 3 alodes alleu, et la majeure partie des
termes légaux des coutumes.
L'arabe contribua pour son article al, si
fréquent et si utile, et pour des singularités
de prononciation vraiment notables.
. Grâce à son passage le £, dans quelques
provinces, sonna comme le Is.
Kara, visage, était, et même aujourd'hui
89
est prononcé Isard dans la haute Auvergne.
Pareil divergence existe entre les Égyptiens
et les Berbers, les uns disant kerim, les au-
tres tsherim.
Ce fait, du reste, acquiert un degré de
probabilité fort important , lorsqu'on songe
que la masse des envahisseurs se composait
de Berbers.
Sans pousser plus loin cette recherche
grammaticale, qui prendrait trop de place,
remarquons en finissant que la prononciation
en coupant le pays par grandes zones, indi-
que de nos jours les traces des peuples. De
l'ouest au nord, dans le bassin de la Garonne,
on prononce néou, nouveau, de véoç. Sur les
plateaux du Quercy et du Rouergue, noii de
noviiSy et dans les contrées telles que les Cé-
venues, l'Albigeois, le bas Quercy, l'Agenois,
le Périgord, le Limousin, l'Auvergne, où le
celte s'est le mieux conservé, nèbé, du celte
nèbé, qui se rapprochait entièrement du sans-
krit nawa.
Le digne secrétaire de l'Académie des scien-
ces, M. Flourens, a bien voulu nous commu-
niquer à ce sujet une observation très-impor-
tante , et qui trouve ici sa place tout naturei-
8.
90
lement. Dans les campagnes de l'Hérault,
M. Flourens a remarqué de nombreuses tra-*
ces de la langue grecque, mais qui ne sorr
taient point du cercle de certaines circon-
scriptions communales. Le savant académi-
cien définit ce fait qui se reproduit plusieurs
fois un rayonnement , et il l'explique par la
persistance du peuple à éviter le coqlact de
U civilisation. Celte remarque semblerait
prouver catégoriquement ce qui a été avancé
plus haut, savoir qu'une foule de comptoirs
fqrent fondés par les Ioniens sur la terre »pé-
ridioqale.
section iv. — Noms propres.
Oulre les noms de lieux connus en grande
partie, et trop nombreux pour être énumérés,
©*est à l'action constitutive du celte, du grec
et du latin, du gothique et de l'arabe, que
forent dus tous les noms propres.
NOMS CELTES.
Gquët, decoët <, bois
Douât, de doët 2 , conduit 5oqterraiOy
1. Dom J. Martin, Histoire des Gaules,
2, Bas-Breton,
91
Game , de g^rric , chêne vert
Isarn , de isarn % fer
Linarés, de linna », saye fine
Serros, deser, colline
Begui (le) , de begui a , œil
Bécardy, de pécardina, bécassine
Berriat , de berria , neuf
Biscarrat, de biscarra, colljne
Gorro , de gorria , rouge
Labal,de labaldia, fournée, fournier
Laparra , de laparra , ronce
M an sou 4 de mangoa, doux
Odoul, de odola, sang
NOMS GRECS.
Carenou , de xapYjvov , m ^offtBWt
Coinè, de xoivbç, commua
Escatou*, ^ fc****? , le dernjw
Grippis , de Ypiiœuç , p&beug
Escur, de layyfe, fort
Goy, de y^oç» boiteux
Penou , de 7tsve>jjw», être pauvre
Macary, de pmptn|c v (îQingœ b e WW
1. Yita sancti Cugendi apud Surium.
2. Isidore, Orig. lib. xix.
3. Minerve était appelée apvaXia ?
92
NOMS latins:
Blasi, de Blasius, ii, surnom des Cornélius et des Helvius
Calvi , de Calvus, i , surnom des Licinius
Cornelian , des Cornélius, puissante famille romaine
Fabatus, de Fabatus, ancien surnom romain
Fabre , de faber
Magrè (le) , de Macer , surnom des Licinius
Jouïne , de juvenis
Maro , de Maro **
Rous (le) , de Rufus , premier surnom des Cornélius
Redoun , de rotundus
Senil, de senilis
Rourdunclè , de burdunculus (langue de bœuf, plante)
Bouïsset, de buxetum 5 lieu planté de buis
Casabond , de casabundus , chancelant
Coronat, de coronatus
Gallignier, de gallinarius , marchand de volaille
Gastaldi, de gastaldius, officier de la cour (bas-empire)
Mundou , de mundus , propre
Natalis , de natalis , Noël
Àmadiou, de amadius, surnom de Bacchus
Rosari , de rosarius , de rose
Segound % de secundus.
NOMS GOTHIQUES :
Alryck, d'alrick, puissant en toutes choses
Meryck , de meryck
Barryck
et l de barri
Barrez
93
Grimait , de grimm-walt , puissance de la force
Gnionet,de winmonet, octobre
NOMS ARABES.
Ader, de hader, babillard
Asan, dehasan, bon
Benech , de benezech, fils de la fortitude
Benays, de bennây, architecte
Catel, de qâtel, assassin
Marsol , de marsoul , envoyé
Ramon, de Amon-ra ', le Seigneur d'en-haut
Les noms des jours réfléchissent , dans
leurs terminaisons latines , les mœurs reli-
gieuses du celte, du grec et du romain.
di-solis , le jour du Soleil , dieu des Ioniens
di-lunae, le jour de la Lune, déesse du Celte et du Geltibère
di-martis, le jour du Mars capitolin
di-mercher, le jour du Mercure des Celtes
.... \ les jours consacrés aux deux divinités ado-
,. . ! rées les premières à Rome et dans l'At-
oi-veneris \ r
) tique
di-sadorn , le jour du Saturne celtique *
1. Champollion, l'Egypte sous les Pharaons.
2. Aujourd'hui di-menge (dies Dominica du christianisme).
di-lun.
di-mars.
di-mécres.
di-joux.
di-vendrès.
di-sât (sorti probablement du sanskrit sut, celui
qui est).
94
Dès l'instant où tous ces débris d'idiomes
se trouvèrent réunis et mêlés, la langue mé-*
ridionale exista.
Or la présence du verbe aigan, indispen-
sable à son mécanisme, témoigne encore au-
jourd'hui qu'elle dut commencer à se former
vers le milieu du cinquième siècle , après l'ar-
rivée et rétablissement des Goibs.
À celte époque, semblable à la statue allé-
gorique de Daniel, dont les jambes étaient de
fer et les pieds partie de fer et partie d'argile,
la langue latine dont la tête d'or' avait été
élevée au-dessus des rois et des nations , et
qui se soutenait encore dans la Gaule méri-
dionale appuyée au bouclier de Rome, tomba
sous le choc des barbares et couvrit le sol de
ses ruines. Sa chute dut favoriser immense
ment les progrès de sa rivale , la langue du
peuple. Le pouvoir romain abattu , la langue
qui lui servait d'organe perdit tout crédit. Les
Goths, d'un côté, ne cherchèrent probable-
ment qu'à effacer en elle les souvenirs odieux
ou rivaux de Rome, et l'Église, qui seule
aurait pu la conserver intacte, croyait ferme-
1. Encyclopédie du dix-huitième siècle, art. Grammaire.
95
ment faire œuvre chrétienne en la renouve-
lant et achevant d'accabler sous ses restes le
paganisme qu'elle rappelait 1 . Abandonnées
dès lors à elles-mêmes*, et libres de jeter leurs
idées dans les formules ou plus énergiques ou
plus rapprochées de la concision brusque et
heurtée de l'idiome paternel, les hautes clas-
ses finirent par adopter cette langue com-
mune 3 dont nous venons d'analyser le fond,
et à laquelle il est temps de donner son nom
en l'appelant romano-provençale.
1. Tertullien.
2. Yers 580, selon Grégoire de Tours, on ne tenait plus compte
de la grammaire.
3. « Atqne indè sensim invalait vulgaris illa romana ïingua,
qoae etsi aliquid latinitatis redoleret, latina taraen non esset, nt
quœ et barbara non agnosceret vocabula , et longé aliis gramma-
ticse legibus regeretur. Eapropter jam non latina Ïingua cœpit ap-
pellari, sed romana quod Romani, qui in Galliis et Hispaniis post
septentrionalium nationum irruptioneremanserant, eâ uterentur.»
(Isidore.)
« Ua nempè rusticam appellabant qùla latinitatis legibus absona
esset prorsus et barbaris potissimùm aspersa vocabulis.» (Du-
cange, Glossarium mediœ et Infimœ latinitatis , t. i.)
L'ancienne langue française reçut le nom de romane parée
qu'elle conservait beaucoup d'expressions de la langue des Ro-
mains, à laquelle elle avait succédé dans l'usage vulgaire : elle
prit des caractères différents selon les conquérants qui vinrent
y mêler la leur; ce furent les Francs au nord , ovu midi les
Ostrogot fis, les Visigoths, les Sarrazins , »» se fofflW ain$i deux
9(5
Le premier mot la caractérise par sa cou-
leur néo-romaine ; il exprime en même temps
la prédominance de l'élément latin , et pos-
sède de plus l'avantage de la représenter en-
core comme mot en usage. Le second était
indispensable pour rappeler la formation mul-
tiple, sinon avec une exactitude rigoureuse,
du moins approximativement.
J'insiste sur cette dénomination, et per-
sonne n'en sera surpris en songeant qu'une
qualification différente a égaré l'homme dont
les travaux ont eu en ce genre un si grand
retentissement.
Voici les erreurs, erreurs graves et capi-
tales, dans lesquelles est tombé M. Raynouard*
et que, malgré mon respect profond pour ses
travaux et sa mémoire, je me vois forcé de
combattre.
langues nouvelles qui se partagèrent la France. Toute la partie
en deçà de la Loire se servant du mot oit, pour dire oui , et toute
la partie qui était au delà, du mot oc, on appela l'une à'oil et
l'autre d'oc. Comme Raimond Béranger possédait en outre une
grande partie de la Gothie et de l'Aquitaine , on désigna tous ses
états par le nom de Provence, et l'on appela provençale la langue
commune qu'on y parlait.» (Millin, Voyage dans le midi de la
France.
1 . Choix des poésies originales des Troubadours.
97
D'abord , en disant seulement langue ro-
mane, M. Raynouard oublia tous les éléments
primordiaux, et il embrassa un système qui
le conduisit à les nier et à soutenir que dans
toute cette langue née chez les Celtes, et mo-
difiée pendant neuf siècles par sept ou huit
peuples divers, on ne trouve que cent cin-
quante-deux mots étrangers au latin 1 .
Oc le contraire a été prouvé plus haut,
trop clairement pour insister.
Mais ce n'est pas tout; en disant seulement
langue romane, M. Raynouard confondait les
deux idiomes romans : celui du midi et celui
du nord. Les Romains n'avaient pas habité
que le sud de la Gaule; ils avaient couvert la
Gaule entière aussi bien depuis le bord sep-
tentrional de la Loire au Rhin , que du pre-
mier de ces fleuves à la Méditerranée. Le ro-
main dégénéré devait donc y être parlé après
le renversement du pouvoir de Rome, en
même temps et de la même manière à peu
près qu'au midi et simultanément avec le tu-
desque. Et en effet, cela était ainsi. Les con-
ciles tenus au nord , ceux de Mayence , de "
1. Dans la seule banlieue d? Marseille, M. Toiozan a noté mille
dérivés du grec. .
a
98
Tours, de tleims, le Capitulaire de Charle-
magnc, l'aveu d'Éginhard et une foulé d'aii-
leurs particuliers', nous attestent l'existence
1. Eginhard, Orderic Vital, Helganct, l'auteur de la Vie de
saint Suger, Rheginon, âairit Éloy, l'auteur de la Translation
de saint Germain , Pascase Radbert , Gérard de Corbie , Béren-
ger {Opéra Âbœlardi), Mabillon, Ducaoge, Fleury (Histoire
ecclésiastique).
« Dans la suite On distingua de la poésie française la poésie
provençale. Celle-ci différait de l'autre en ce que le génie de la
langue demeura presque pur roman , au lieu que la française,
quoique pur roman dans son origine, comme Vautre, fut adou-
cie peu à peu , tant par de nouvelles inflexions et terminaisons
que par les autres endroits qui la rapprochèrent successivement
du génie français. C'était la langue qu'employaient ordinairement
les poètes d'en deçà de la Loire; ceux d'au delà versifiaient au con-
traire en langue provençale. »
( Histoire littéraire de la France, t. ix.)
» Je me contente d'avancer , comme une chose très-vraisem-
blable, que dans la plupart des provinces des Gaules on par-
fait vulgairement une langue peu différente de celle des Pro-
vençaux, des Périgourdms,des Limousins. »
(L'abbé Lebeuf , Mém. de l'Acad. des Inscr. et B.-L. , t. xvii.)
« On croit pouvoir conclure de là que les traductions étoient
alors (1 137^ bien nécessaires en Fiance, et Çtt'il eh falloit autant
qu'il y avoit de provinces différentes , où la langue latine étoit
devenue , quoique différemment , langue romaine, »
( idem in ibid. )
« De cette latinité viciée sortirent en France deux autres idiomes
auxquels on donna aussi le nom de langue romane, savoir celle
du nord, qui devint langue française; celle du midi, partagée par
la Loire... a (L'abbé de La Rue, Essais historiques sur les Bar-
des, les Jongleurs et les Trouvères.)
99
il
de cet idiome du nord dans les septième ,
huitième et neuvième siècles. Il y a mieux :
comme tous ses devanciers, M. Raynouard va
puiser la première preuve de l'existence de sa
langue romane (du midi) dans Je$ serments
de Nithard, prononcés en 842 à Strasbourg
par deux princes du nord, et, au lieu d'en
tirer simplement la conséquence que, lacon-
texture de ces serments éUpt déjà néo-latine,
les deux langues se touchaient presque vers
cette époque, il en conclut que la langue du
midi y dont l'existence ne lui est révélée que
par celle du nord , a précédé et créé cette der-
nière.
Non, les deux langues étaient sœurs et
parfaitement homologues. Il suffit pour le
prouver de les comparer l'une à l'autre.
Rom^p du nord. Roman du midi.
algnel (Marie de France) agnel
Vi guaya, bergiera, *
BeU' e ptftiçeQUera,
Sos anhels gardait. ,
(G. Riquier.)
Je vis gaie bergère, j
Belle et agréable,
Ses agneaux gardant.
100
aost (Traduct. du Castoiement) % agost
£1 seten Calendar à' agost.
(Matthieu de Quercy )
Le sept des calendes d'août.
aigrest (Ordonn. des rois de France) agraz
Viandas conditas am agras.
(Traduction d'Albncasis.)
Viandes assaisonnées avec du verjus.
aguar (Rabelais), hagard aguer
Uelhs
Âguers o calmes o malvatz.
(Breviari d'amor.)
Des yeux
Hagards, ou calmes ou malins.
acut (Rab. ) agut
De sabors caudas et agudas.
(V. et Vert.)
De saveur chaude et aigre.
aguilhe (nouveau Recueil de Fables anciennes) . agullia
Agullia que poyn.
(Deudes de Prades.)
Aiguille qui pique.
aiguë (Titre de 1266, Pérard) aigua
Am que passa Yaiga del var als pelegris.
(Vie de saint Honorât.)
11 passe l'eau du Var aux pèlerins.
albe (anc. Traduction du Psautier de Gorbie). . alba
(B. d'Alamanon.)
ariès (Prophéties de Merlin)' arieth
Non venda carn de feda o à'areth.
(Statuts de Montpellier, 1204.)
Qu'il ne vende chair de brebis ni de bélier.
101
Vidas e baguas salvas.
(Chronique des Albigeois.)
• bagua
Vies et bagues sauves.
• baile
Bailes e maestre.
(Doat.)
Bailli et maître.
baubes (Recollection des Histoires de France).
• babt
Am Lois lo balbt.
(C. dels Apost. de Roma.)
Avec Louis lé bègue»
Lp cluzels e las balmas.
(Izarn l'inquisiteur.)
• balma
Les trous et les grottes.
Tost an conquist lo barri.
(Roman de FierȈ-Bras.)
• barri
Us ont tout conquis le faubourg »
(Idem.)
. barnatgé
balail (Rab)
• batalh
Guillem de Gordo forth batalh
Avetz m'es dins vostre sonalb.
(B. de Born.)
Guillem de Gourdon fort battant
Vous avez mis dans votre beffroi.
Cel prophetizet ben e mau ,
. becilh
•
9.
102
Que ditz c'on iri' en becilh;
Seignor ser, et ser senhoran.
(Marcabrus.)
Celui-là prophétise bien et mal
Qui dit qu'on iroit en renversement,
Le seigneur serf et le serf seigneuran*.
fonde benda
Aissi corn il es la gensor que port benda.
(Blacas.)
Aipsi comme, elle est la, plus belle qui porte bandeau^
becquer (Rémi Belleau) béchar
Cant Yostr'auçel çoroensara sus h béchar.
(Deudes de Prades.)
Quand votre oiseau commencera à becquer dessus.
caleoiar (Buhartas) , écritoire '. . calamar
£ el près un sieu calamar
(Breviarii d'amor.)
Il prit son écritoitx.
cambrai (traduction du Psautier de Gurirâ). . e^mhs*
Cambra de Joy.
(A. deMarueU.)
Chambre de joie.
<$#{$) ({lecoll. des Hist. dfi Fr^cç) , , , , . ç^
Trop mais una jo.Yçn.ç$|a
Que d'aur mil cargat camel,
(P.Vidal.)
J'aime mieux une jouvencelle
Que d'or mille chameaux chargés.
caiosil (Roman de la Violette) cansil
(Roman de Jaufre.)
caraise (Carpenticr) camisa
(Teuson d'un anonyme et de Guillem.)
105
chevestre (S. de sainte Marthe) cabestré
Ab cabestré, ab manta.
(Miraval.)
Avec licol et manteau.
capH^jn (Ord. de Philippe VI) papHwî
Cum selhs que fetz capitanis l'autr' ier.
(Paves.)
Comme ceux que ût le capitaine avant-hier.
cive (Rom, de la Rose) ceba
Ni d'ail ni de ceba cruza.
(B. d'amor.)
Ni ail ni ognon cru.
astéle (deuxième chanson d'Audefroy-nk-Bastard) estélo
(Glossaire roman.) (Éclat de bois.)
s'avaller (Mémoires de J. Duclerq) dabala
(Idem.) (Descendre.)
brans (Gérard de Viane) brans
Sabra de mon bran cum talha,
Que sus el cap li farai bart.
(B. de Born.)
Il saura de mp* sabm comment U trwwhe
Vu que sut la t#e je M feçaj bpu,ittie.
cans (Roman de la Violette) canso
Mas per confort deu hom faire canso.
(Richard Cœur-de-Lion.)
Mais pour confort doit homme faire chanson.
colp (Roman de Rou) colp
Ë vost' espaz al latz
Que, & gratis whpii fessa.*/.
(4flftu4 <Je Moraau.)
Et votre épée au côté
Ifaur f?ajw de grand* ç<wp&.
104
cors (Sermons de saint Bernard) cors
Ni cors pus tristz!
(Estève.)
Ni coeur plus triste.
cort (Roman de la Violette) coït
(Gloss rom.) (court.)
estor (Gérard de Viane) estor
(Parnasse ocitanien.) (combat.)
fust; (Roman de Charlemagne) fust
Amors es corn la béluga
Que coa lo fuec en la suga
Art lo fust e la festuga.
(Marcabrus.)
Amour est comme l'étincelle
Que couve le feu sous la suie,
Et qui brûle le bois et la ramée.
gengléour (Roman de la Violette) , . joglador
E vol mais paubre joglador. . . .
(B. de Born.)
Elle aime mieux pauvre jongleur.
jor (Sermons de saint Bernard) . jorn
Via sus qu'ieuvei lo jorn
Venir aprep l'alba.
(Bert. d'Alamanon.)
Levez-vous, je vois le jour
Venir après l'aurore.
lairon (Gérard de Viane) f . • • . lairo
(Livre de Sidrac. (larron.)
loc (Histoire littéraire de France, t. xill) . • • luoc
Eu mieg luoc non sia oscada*
(B. de Born.)
Au milieu qu'elle ne soit pas entaillée.
105
maiour (Histoire de Metz , par dom Tabooillot). maior
Car plors, peiorsj
No foron vistz :
Dolors
Majors.
(Estève.)
Car pleurs plus grands
Ne furent vus
Ni douleurs
Plus vives.
molt (Roman de la Rose) . . . . , molt
Non era hom que s'entremesse molt de valor ni
d'onor.
(Biographie originale des Troubadours.)
Ce n'était pas un homme qui se mêlât beaucoup
de valeur ni d'honneur.
mont (Villehardouin) . . . . . mon
Per la gensor qu'el mon sia.
(B. de Boni.)
Par la plus grande beauté qui soit en ce monde.
mes (Lettre de de Cancy à Edouard I er , roi d' Angl. mes
(Glossaire quercinois.) (mois.)
aveir • •-••••••••• aver
Sic us dig qu'el mielbor tezaurs
Corn puesc aver argens ni aurs.
Es uu cor fizel. . .
(Amanien des Escas.)
Je vous dis que le meilleur trésor
Qu'un homme puisse avoir ce n'est ni argent ni or,
Mais un cœur fidèle. . .
106
borgoia (dialecte bourguignon) j ^
burgeis (dialecte normand).. ......
• •
Borges fo vaiens et larcs e cartes.
(Biographie originale des Troubadours.)
Bourgeois il fut brave, généreux et courtois.
clerciet (Hist. de Metz par Tabouillot) clercia
Ben volon obediensa
. Celhs de la clercia.
(P. Cardinal.)
Bien veulent obéissance
. Ceux 4u clergé.
cheir . . . cazer
I<a fa? caw ses tornas )a preg.
(De Cols.)
11 la fait choix ef sans tour* {1 |a prend.
cler n , . , , , t çla?
Los els a bels ctars et luzena.
(Deudes de Brades.)
Les yeux il a beaux, clairs et luisants.
mel. • . . « mej
Amors m'a mes tal caden*
Plus doussa que mel de bresca.
• (Raimbaud d'Orange.)
Amour m'a mis telle chaîne,
Plus douce que miel en rayon.
negun (Benoît de Saint-More) negun
(Ray noua rd, Grammaire romane.) (personne*)
nous (Roman de la Rose) . . . nouzel
(Rochegude, Glossaire roman.) (nœud.)
107
om (Sermons de saint Bernard) 4 4 ont
Dousa res que qu'om vos dia
(B. d'Alamanon.)
Douce mie quoiqu y homme vous dise.
orgoil (Gérard de Viane) orgoil
Li manderon dizens qti'éra vengasl trbp fcrMs
et trop orgoillos.
(Biographie origin. des Troubadours.)
Ils lui mandèrent qu'il était revenu trop fier et
trop orgueilleux.
ost (Benoît de Saint-More) osé
D'ost que Deu non tend
Pren Deu s tost Tenjansà.
(îotmers.J
•
D'armée qui Dieu ne craint
Dieu prend bientôt vengeance •
pareit (poème sur le voyage de S. Brandan). . . paret
(Histoire de la croisade albigeoise.) (mur,)
pel (Benott de Saint-More) pel
Mas pel cas que temia
Pel de moton vestit.
(P. Cardinal-.)
Mais pour le cas qu'il méditait
Peau de mouton il revêtit.
piel (Histoire de Cambrai par Le Carpentier). . piel, pel
Pel saur ab color robina.
(B. deBorn.)
Poi/ blond, couleur purpurine.
poer (Es. hist. sur lesTrotiv. par Fab. deLd Rue), poder
Que lai on au mais forza ni poder.
(G. Figutïiras.)
Que là où ils ont pins de fo^ce et <to V mi>oïr '
108
plusors (Cartulaire d'Auchy) , . • plusor.
Conoisseran li plusor.
(G. Figueiras.)
La multitude saura.
• •
paour (dialecte picard) paor
No me laissarai per paor.
(G Figueiras.)
Je ne laisserai par peur.
segon (J. Beleth). segoa
Segon que s'pot sempre faire.
(P. d'Auvergne.)
Selon qu'il se peut toujours faire,
sarer saber
Als honorables e as pros
Asquals es donat lo saber:
(Lettre circulaire aux sept Troubadours.)
Aux honorables et aux preux
Auxquels est donné le savoir.
seit . • . . sïa
No siats esperduda.
(Bern. de Yentadour.)
Ne soyez point éperdue.
secle. , , segle
Pois fan autre desonor
Al sègle et à Dieus major
(G. Figueiras.)
Puis ils font autre déshonneur
Au siècle et à Dieu meilleur.-
109
afaitement. ... « .. , afajtament
Une dame qui molt valoit Am sos bortz et am sos
De beauté et d'enseignement, qfaitamens de s&jolivetat.
Et de tut bon affaitement. (Livre de Sydrac.)
(Marie de France.) Avec ses grâces et les char-
ries de sa beauté.
dail (Rabelais) dalh
Segan prat com lo dalh en ma.
(B. d'Amor.)
Nous fauchons le pré avec la faux en main.
donnement (Montfaacon, trad.de S. Bernard), donament
- Lo donamen de la ceintura
(Doctrine vaudoise.)
Le don de la ceinture.
doneor (J. deMeung). f . • donador
Son lare donador.
(Cardinal.)
, Les donneur* sont prodigues. . ,
taillon (Rabelais) taillonet
De sain blanc un taillonet.
(D. de Prades.)
De lard blanc un petit morceau .
gaienz ...... gazanh
Ainsi fu départi le gaienz A tart ve \o-gaanh e per soven.
De Constantinople. (R. de G. de Rossillon.)
(Villehardonin ;) Sur le tard voit le yain et perd
Souvent*
110
ufiêi» • • • • •••••• •••<••••••••••• ysiici
Servir de cueur gent et isneh En tota la ciotat non era plus
(Villon.) ysnella.
(Vie de saint Honorât.)
En toute la cité il n'y avait
pas de plus gentille.
jangleur (moqueur) janglador
Si jangleur u si lozengier Amors janglador
Le me volent à mal turner. Solon mirar joy en plor.
(M. de France.) (B. Zorgi.)
Les amours, railleurs,
Ont coutume de mirer leur joie
dans les pleurs.
issernit (G. de V.) issernitz
Lo myeu nom non es issernitz,
(Vie de saint Alexis.)
Mon nom n'est pas inconnu.
despicable. ... 4 ........ . despechables
En simple estât des mondains despicable. (méprisable.)
(Fourqué, Vie de J.-C.) (V. et Vert.)
escars. ...♦..♦. escars
Li asnes ki n'estoit avers Escars de fag e larcô de ven.
Ne escars de paistre cardons. ' (Alegret.)
(R. du Renart.) Avare de fait et large de pa-
roles.
escondir ••••*• escondir
Prest est k'il s'escondie ke il Ieu m'escondic domna,
dus n'ocist. (B. de Born.)
m
(R. de Rou.) Je m'excuse, ma dame.
espériU . espérit
Venez k moi maubis espéritz De totz scellis qu'en terra
ni
damnez. An boa espérifo.
(Mystère de la Concept,, 1 507 .) (Germonde de M .\
De tous ceux qui sur terre
Ont de bons esprits.
malfazedor (les 7 œuvres de Miséricorde). , malfazedor
(Liv. de Sydrac.)
fat (fatum) fat
H n'appartient qu'aux fatz Ai avut aytal/af tota ora
D'establir le fat ou destinée, C'amoros soi et amoros sarai.
(Camus de Belléy.) (Perdigou.)
J'ai eu ce destin toujours
Que je suis amoureux et
amoureux serai.
relinquir. relinquir
Ne pour jnescbief que on feist ' Devem quascus relinquir
Du cors ne le relinquiries. e laissar.
(Join ville.) (Pons de Capdaeil.)
Nous devons chacun laisser
et abandonner.
Quant au mécanisme grammatical 1 , il of-
frait partout les similitudes les plus con-
cluantes. Nous nous bornons à en ciler les
exemples les plus saillants.
L'article usité dans le Poitou dau, est en
usage dans le languedocien cis marin :
1 . Voir, pour de plus amples détails , le Donatus provincia*
lis, l'ouvrage de Raimond Vidal , la grammaire de M. Raynouard;
et pour les temps modernes , la grammaire provençale imprimée
à Marseille en 182ft, et celle de Mathi^ nont****- * roktische
deutsch-Romantische grammatik. (Ztitf^ «g^O.)
1
112
Simoun en brave paroissien
D'au plésir que prenié bavava.
(S. de M. Sistre.)
L'article lo était commun aux deux lan-
gues. Un titre normand de 1259 le prouve
encore 1 .
f * Q * < l C f * ■» ta
L'article était mis à la place du pronom.
Por la terre la (qui est celle) du roi, et là (celle de
messire Eward) garder. (Act. Rym.)
On employait l'article avec le pronom pos-
sessif suivi de son substantif, et Ton disait :
Les soes Chartres, lo soe gent (Villehardouin.)
On dit encore dans le Midi :
La sio fenno, lou seou oustal.
Les singuliers étaient primitivement en ans,
comme,
Li mareschaus (Villehardouin) ,
Li cristaus (R. de la Rose) ,
Li maus (Parton) ,
et finirent par faire al :
maréchal
cristal
mal
l. Fallot, Recherches grammaticales sur la langue fran-
çaise^
113
En Provence cette forme se conserve en-
core ; on dit :
mistraou
maou
vaou
Pour:
mistral
mal
val
On se sert beaucoup , comme au treizième
siècle dans le nord , des diminutifs :
A genoillons (R. de Mahomet) ,
A genouillous.
Les mots en atus venus du latin firent dans
le Nord et:
Juratus, juriet
Dans le Midi , la terminaison seule fut re-
tranchée.
Les Nordmans avaient des noms en al.
Et les bestes mortals e fieres. . . ,
(B. de Saint-More.)
Les Méridionaux les conservent encore par-
tout.
Comme on le voit, et ainsi que nous l'a-
vions annoncé, il -y avait parité complète
10.
114
pour ainsi dire entre les deux langues « Les
deux ne sont qu'un dégagement du latin mêlé
de débris plus ou moins nombreux des idio-
mes antérieurs, et ce fut une graode erreur
que de croire, comme Cazeneuve, par exem-
ple i qu'elles avaient pu sortir l'une de l'au-
tre'. Il n'était donc pas indifférent de com-
battre la dénomination adoptée par M. Ray-
nonard; dénomination , du reste , dont il avait
fini par sentir lui-même la défectuosité. Car
_*-^»«**_
1 . Voici comment les caractérisaient les contemporains :
« La parladura francesca val mais et es pins avinenz a far
romantz e pasturelas mas celha de Lemozih val mais per far
vers ecansos e sirveates; e per totas las terras de nostre len-
gatge fo de maior autoritat li cantar de la lengua lemozioa que
de neguna autra.» (Raim. Vidal, La dreita maniera de trobar.)
La langue française vaut mieux et se plie bien plus facilement
à la composition des romans et des pastourelles, mais celle du
Lirons» l'emporte pour la composition de» tirs, chantons et
sirventes. Et dans tous les pays où se parle notre langue, ce dia-
lecte limousin est sans contredit le plus usité.
Ducange, à qui rien n'échappait, les Pères de Trévoux Galça,
Escolan et A. Bqsçq. notèrent ce nom avec sain. L'expression de
romant appliquée à l'idiome du Nord parait n'avoir été remplacée
que vtrs la fin du treizième siècle.
Hircntx Tyou, hvrau* romant,
Tuit sémeut de lur estament,
Et écrient Blammont, Blammont !
Et Fàlquembert ! ainsi s'en vont.
(Joute* de Chauvency.)
11*
après avoir traité d'abord nos modestes obser-
vations de chicane grammaticale, il comprit
qu'elles pénétraient au cœur de son système,
et modifia sa définition en disant romane ru*»
tique. Toutefois l'adjectif, bien qu'indispen-
sable, n'est point encore suffisant; car ceux
qui l'employaient , soit au midi , soit au nord,
savaient surabondamment la signification
qu'ils lui donnaient par leur position même ,
tandis que placés à neuf cents ans de di-
stance nous avons besoin, nous, d'une terrai*
nologie exacte , claire , qui distingue l'idiome
ancien d'en deçà de la Loire du vieil idiome *
tudesco-Iatin d'au delà, et c'est pourquoi j'ai
adopté celle qui m'a paru la plus simple et la
plus explicite. langue romano-provençale.
—é
1 . Nous citerons à ce propos, pour mémoire, l'ouvrage récem-
ment publié d'un Anglais nommé Bruce Whyte. L'auteur an-
nonce avec la modestie qui caractérise ses compatriotes , qu'il
Tient donner une leçon aux Français. Nous aurions été assez dis-
posé, en reconnaissance de ce aom, à lui en faire une qui lui fût
profitable; mais la lecture de son livre nous a convaincu bien
vite qu'il était incapable de la comprendre. Nous nous bornerons
donc à conseiller à l'honorable gentleman d'étudier, une autre
fois, les rudiments de la matière sur laquelle il voudra porter ses
loisirs, car s'il eût connu les premiers éléments du sujet difficile
qu'il aborde si cavalièrement, il n'aurait «aft &\fl^ é * a **" W
\
116
Mais pourquoi l'avoir toujours appelée lan-
gue du douzième siècle?
Parce que c'est au douzième siècle seule-»
ment qu'elle fut fixée et qu'elle revêtit ce ca-
ractère énergique et presque indélébile qui a
fait qu'en servant d'interprète à quatorze mil-
lions d'hommes elle a traversé sept cents
années sans altération trop sensible , ainsi
que nous allons le voir en l'examinant siècle
par siècle depuis 842 jusqu'à nos jours.
Héo-Iatine le romance* Qu'il nous permette de lui apprendre que
le président Fauchet, qui est un des propagateurs de cette détes-
table définition, la mettait toujours au féminin, comme tous ceux
qui l'ont suivi. Aucun écrivain doué de sens n'a, que l'on sache,
nommé la langue romaine-provençale ou romaine-française , le
romance. Mais M. Bruce Wbyte écrit sans doute le français
comme l'entendent ses oreilles anglaises : c'est une question de
prononciation analogue à celle du grand Frédéric , qui n'hésitait
pas à faire rimer sauces avec roses :
Vous possédez l'exacte connaissance
Des végétaux, et votre expérience
Assimilant discrètement leurs sucs,
Sait les lier au genre de ses sauces,
Au doux parfum des jasmins et des roses
Qui font le charme et des rois et des ducs.
(Épitre au sieur Noël, son cuisinier.)
TROISIEME PARTIE.
TBAMBITIOR, PEBFECTIOirirnEIfT, BISTOIBE DE
IiA bAMBE DEPUIS 842 JUSWEM 1842.
NEUVIÈME ET DIXIÈME SIÈCLES,
Afin de rendre pour ainsi dire palpable
la transition du latin au roman -provençal,
nous commençons par mettre le plus ancien
monument de cette langue en regard d'un
texte composé des mots correspondants dans
la langue de Rome.
Qu'on veuille bien se rappeler les diverses
modifications subies par les noms , les adjec-
tifs, les verbes, les adverbes (modifications
que nous avons fait connaître dans la deuxiè-
me partie) , les anomalies grammaticales déjà
indiquées, et Ton en verra successivement
F application»
118
SERMENT DE LOMS-LE-GERMANIQUE
PRONONCÉ EN 842'.
Pro deo amur et pro Kris-
tian poblo et nostro comun
salvament d'istdi in avant in
quant deus savir et podir me
dunat, sisalvarai lo cist meon
fradre Karlo et in ajudha et
in cadhuna cosa, si cum omper
dreit sonfradresalvar dist. In o
quid il mi attresi fazet et ab Lu-
dhernulplaidnunquam prin-
dai, qui, meon, vol c'ist meon
fradre Karlo in damno sit.
Pro déi amore et pro Chris-
tiano populo et" nostrâ com-
muni saivatione de istâ die
in antea quantum deus sapere
et posse mihi donat sic sal-
varo' ego istum meom 4 fra-
trem Karlum et in adjumento
et in quâcumque causa ,
quasi homo per directum
(Jus) suom fratrem salvare
débet. In eo quod ille mî sic
faciet et ab Lutherio nullum
placitum nunquam prendi-
dero, qui, meâ voluntate
isti meo Fratri Carlo in damno
sit.
Voilà bien la confusion et le chaos d'où
devait jaillir la langue nouvelle.
Le nominatif pour l'ablatif, l'accouplement
monstrueux des genres divers , la réunion de
deux prépositions d'un sens différent et leur
hymen forcé avec un adverbe, la création de
nouveaux pronoms par la syncope, de nou-
1. Duchesne, t. il.
2. J'ai tenu principalement à rétablir les mots latins en soi*
Tant l'ordre grammatical des actes publics de l'époque.
3. On voyait souvent cette forme dans les bons auteurs.
4. Hoc tomolo requiescet bone memoria Severus,
119
veaux substantifs par le barbarisme ou le
verbe fait nom, comme dans ajudha, aide,
qui n'est au fond qu'adjuvare; tels sont,
ainsi que nous l'avons établi précédemment ,
les agents les plus actifs de la formation.
Déjà on retrouve à l'état de synthèse toutes
les flexions, tous les paradigmes signalés pi us
haut un à un. Le retranchement de la termi-
naison a constitué les nouveaux verbes salvar
(de salvare), et les nouveaux pronoms ist-e
cist (hic-iste). D'une contraction énergique
sont sortis vol (de vol un tas), null (de nullus),
om (d'homo); tout delà relié par le verbe sum,
et les premiers adverbes qui s'offrent à l'es-
prit, se groupe au hasard, et, se classant tant
bien que mal dans les règles brisées et con-
fondues de l'ancienne langue, compose ce fœ-
tus informe d'abord qu'on appela néo-latin ou
idiome rustique 1 . Suivons son développement.
1. Observons, en passant, que la décadence datait de loin*
Déjà, dans la bonne latinité, des formes que nous considérons
comme modernes s'étaient naturalisées sur le sol romain.
On écrirait :
Deportatum habeas frumentum. (Cicero in Verr*)
Totus mundus post eum abiit. (Joann., c. 111.)
Omnes très de bonis contendunt. (Quintilien«)
Frater emancipatus in totum excluait nwrefl^ (^°^* ^ n00 **)
120
DIXIÈME SIÈCLE.
« De ista hora in antea , ego Raimundus filins Garsin-
*> dis non decetrai Raimundum vicecomitem , filium
» Rengardis , de sua vita nec de sua membra quae ad
» corpus tenet , no Vaudrai ni no€ prendrai et tuas
» civitates non las tolrai ni tfen tairai. » ( Mss.
Colb. , 165.)
À partir de ce jour , moi Raimond , fils de Garsinde ,
je ne priverai Raimond vicomte, fils de Rengard, ni de
sa vie ni de ses membres qui tiennent au corps; je ne
chercherai ni à te tuer ni à prendre tes villes.
Ce titre, formulé vers 960, indique une
amélioration sensible. Les futurs qui un siè-
cle auparavant conservaient encore le type
Neque homines propter nimium ardorem dur are possunt. (Hy-
ginus S. Trajan.)
Se carricabat. (S. Jérôme.)
Qnid hic vos tfuœagitis. (Plaut. Mostell. )
Ego me sumpunitus. (Cicéron.)
Joignez à ces causes primitives l'oubli de la syntaxe, la pro-
nonciation gaélique (Scaliger, Erasme), le pêle-mêle épouvantable
causé par les Barbares, et vous vous ferez une idée du désordre
qui devait produire la nouvelle langue , désordre si largement
peint par Çrégoire de Tours.
121
des] futurs réguliers à^l'aide d'un i affixe,
sont définitivement constitués. Il en est de
même des articles to, las, et du pronom ti
(bi); on entrevoit en même temps une forme
destinée à jouer un grand rôle dans la suite,
et consistant à remplacer par un que indécli-
nable le qui relatif et le quem accusatif. Les
néologismes deviennent encore plus nom-
breux dans les vers suivants, et dessinent en
quelque sorte l'ébauche de la langue.
« Nos JoYe omne, quan dias que dos estant,
» De gran follia per foledat parlam,
» Quar dos do membrarper cui viure esperam,
» Qui dos soste, tan quan per terra anam ,
» E qui dos païs que dos murem de fam
» Per qui salves m'esper par tan qu'ell clamàm.
» Enfants, en Dies foren orne fello ;
» Mal orne foren : a èra suntjpeior.
» Yolg i-Boécis mètre quastiazo,
» Auuent la gent, fazia en son sermo
» Creessen Deu qui sostenc passio.
» Coms fos de Roma e 'ac ta gràn yalor
» Aprob Mallio lo rei emperador;
» £1 era V meller de tota la onor :
» De tôt l'emperi l'tenien per Senor,
» Mas d'una Causa u nom avia gensor.
» De sapiencia l'appellaven doctor.»
(Poème de Boèce trouvé par l'abbé Lebœuf.)
4
Cous tous, jeunes gens, si long-temps que nous sommes
il
in
A parier follement de grandes folies !
Et il ne nous souvient de celai par qui vivre Espérons,
Et qui nons soutient tant que par terre allons,
Et qui nous paît afin que nous ne mourions de faim t
Par qui j'espère me sauver pourvu que je l'implore.
Enfants, autrefois nous fûmes des hommes félons :
De mauvais hommes nous fûmes : à présent ils sont pires,
Boèce voulut les réformer.
faisoit que la gent qui oyoit son sermon
Crut en Dieu qui a souffert passion.
Comte il fut de Rome et il eut si grande valeur
Auprès de Mallius le roi-empereur,
Qu'il étoit le plus brave de toute l'honneur ',
De tout l'empire on le tenoit pour seigneur.
Mais cependant un nom il préférait»
C'étoit celui de docteur de sagesse.
« Aissi jai lo coms En Bernât,
v Fiel credeire al sang sacrât,
» Que semper.proshom es estât,
» Preguem la divina bontat
» Qu'aqueia fis que lo tuât,
» Posqua son arm'aver salvat *.»
Ici gît le oomte Bernard ,
Fidèle croyant au sang sacré,
Qui toujours vaillant a été ,
Prions la divine bonté ,
Que cette fin qui l'a tué ,
Puisse son âme avoir sauvé»
1. Terre titrée, fief.
1. Cette épiUphe de la victime de Chartes-le-Cbajive pourrait
123
Cent ans s'écoulent, et l'indécision, rem-
barras, l'obscurité qui pesaient sur la langue
se dissipent aux rayons du onzième siècle.
La voici maintenant à peu près sûre d'elle-
même : sa marche sera droite et ferme.
ONZIÈME SIÈCLE.
« Ma encar s'en troba aïcun al temp présent ,
» Lical son manifest à mot poc de la gent :
v La via de Yeshu Xrist mot fort vorrian mostrar
» Ma tan son persegu que a pena o poyon far ;
» Tan son li fais Xristian enseca per error.
» Ë majormen aquilh que dev'esser pastor :
» Que ilh persegon e aucion aquilh que son melhor.
» E laysan en pata li fais e li enganador.
» Ma en czo se pot conoyser qu'Un bon pastor no son,
» Car non aman las feas sinon per la toison,
» Ma nos o poen ver e l'escriptura dtst ,
» Que si ni a alcun bon qu'am'e tem Yeahu Xrist
» Que non volhe maudire, ni jurar, ni mentir,
' » Ni avoutrar, ni penre de l'autrui, ni aucir
» Ilh dion qu'es Vaudes e degne de punir.»
(La nobla Leyczon.)
remonter au dixième siècle. Baluze l'a déclarée fausse par la rai*
ton, dit-il, qu'elle aurait dû ressembler de tout point au serment
de Louis-le-Germanique, ce qui était impossible ; car le roman du
midi s'est toujours beaucoup plus rapproché du latin que celui dn
nord. M. Raynouard la croit seulement du douûeme siècle ; mais
s'il ne l'eût transcrite ainsi que l'avait donnée M. de Masnau ,
c'est-à-dire en langue du quinzième siècle, il se serait peut-être
ravisé.
124
Mais encore, il en est certains au temps présent
Lesquels ne sont connus qu'à très-peu de la gent
Le chemin de Jésus ils voudraient bien montrer,
Mais on les poursuit tant qu'ils ont peine à l'oser ;
Tant sont les faux chrétiens aveuglés par erreur.
Surtout ceux qui devraient devenir nos pasteurs,
Et qu'on voit poursuivant les hommes les meilleurs,
Laissant vivre en repos les faux et les trompeurs;
Ce qui prouve combien ces pasteurs sont félons,
N'aimant point leurs brebis sinon pour les toisons.
Mais il est évident, et l'Écriture dit,
Que si quelque homme juste aime et craint Yeshu Xrist
Et ne veut ni jurer, ni maudire et mentir,
Ni pécher, ni voler, ni sang faire jaillir,
On dit qu'il est Yaudois et qu'il faut le punir.
Les progrès qu'elle fit dans les siècles sui-
vants furent plus grands encore. Entre les
mains des Troubadours elle acquit une élé-
gance, une richesse, une grâce admirables.
L'espace nous manquerait pour analyser,
même d'une manière succincte, les œuvres de
cette phalange immortelle qui ne compte pas
moins de deux cents poètes. Afin de ne point
rompre la chaîne historique et de marcher
directement à notre but, nous nous conten-
terons de citer en passant les plus illustres de
chaque siècle. Mais un éclaircissement préli-
minaire est indispensable.
125
Quelle fut l'origine de la poésie proven-
çale?
Les opinions se partagent sur cette ques-
tion.
Les uns croient reconnaître dans les for-
mes dont elle s'empara, l'origine celtique 1 ;
les autres trouvant la rime et la mesure lati-
nes usitées en 393, 590, 790, 900 et 1200 ,
en concluent qu'elles servirent de types à la
rime et à la mesure néo-romaines ' ; les der-
niers, enfin, donnent pour mère à la poésie
provençale la poésie arabe 3 .
Je crois que la vérité se compose de ces
trois sentiments, qu'il est aisé de réunir. En
effet, la langue touchant par ses racines à
l'Asie orientale, et portant en ses rameaux le
dschiva des Védas, rien d'étonnant qu'elle
en ait offert dans l'origine la structure poéti-
que; il n'est pas plus extraordinaire que celle-
ci se soit transmise traditionnellement des
Celtes aux Romano-Provençaux , et que les
Arabes, la rencontrant sur le terrain féodal,
l'aient modifiée quant au fond en polissant sa
1. Àrchaïology of Wales.
2. Dictionnaire de Trévoux.
3. Gingnené.
11
126
rusticité et en dirigeant ses inspirations vers
l'amour et les armes, et quant à la forme en
lui livrant les secrets de leur rhythmc si nom-
breux et si riche. Cette combinaison me sem-
ble d'autant plus probable, que la poésie
arabe a une très-grande conformité dans ses
jeux rhythmiques avec la poésie dite léonine,
bien qu'elle soit fort antérieure à Léonius.
POÉSIE INDIGÈNE.
En Lanfrid domnus primis natalibus or tus,
Débita solvet humo quœ sibi débet homo,
Miàtlt flore sponsi correns in odore
VtoribmesempilUM prabuit ipse bonum *.
POÉSIE ARABE.
Et lorsque nous engageâmes à'aimables conversations,
Et que nous nous égayâmes par oV agréables improvisations ,
En jouissant des attraits d'une gracieuse éloquence,
Et en bannissant les traits de la hideuse méfiance * .
C'est le même parallélisme et la même af-
fectation de comonnances que nous allons
1 . D. Mabillon, Analectes.
2. Séances de Hariri, traduct, de M. Sylvestre de Sacy.
427
retrouver dans un autre genre, en comparant
un fragment latin et un fragment arabe à la
poésie provençale.
latin.
Quïsquis novit Evangelium recognoscat eu m timoré,
Viéet Reticuèum , eccfosiam videt boc seculum mare,
Genus autem mixtum pisci&justus est cum peccatore n
Seculi finis est littus : tune est tempus separare (1).
ARABE.
Qu'il est beau, ee rond jaune, et d'un éclat riant!
Il parcourt l'univers de Test à l'occident,
Et son métal sonore, et son lustre brillant
Rend le riche joyeux par son air souriant.
Toute affaire prospère à lui se mariant.
Que le mortel chérit son regard sémillant !
On le dirait des coeurs souffle vivifiant :
Si ma bourse l'enferme alors je suis régnant,
Fut même ma tribu dans un sort défaillant.
Quelle belle lueur! oh ! quel feu pétillant f
Que sa splendeur ravit le pauvre mendiant !
Tel maître vous prescrit plus d'un ordre effrayant,
Qui sans foi resterait docile et suppliant.
Devant lui le chagrin se dissipe en fuyant :
Telle lune s'étemt pour lui s'hnroittant,
Et l'on a vu maint homme, en son courroux bouillant,
1. Saint Augustin.
128
Adouci devant lui, prendre nn ton bienveillant;
On a vu des captifs qui, sur lui s'appuyant,
Furent sauvés, au jour un chemin se frayant.
Je voudrais l'adorer en le glorifiant ,
Mais je crains, grand Allah, ton pouvoir foudroyant '.
On a déjà remarqué que les vers du poème
de Boèce et de l'épitaph'e du comte Bernard
sont monorimes. Voici un extrait qui se rap-
proche plus encore de la makama.
Ar pauzem o aissi com tu dizes que fo
Que taia fag diables, del cap tro al talo,
Car et os e membres d'entorn e de viro :
« Falsamen as mentit et ieu dirai te co.
» Nos no troban escrig el fag de Salomo,
» Propheta ni apostol en loc no o despo,
» Que obra de diable done salvatio.
» Ni anc Sant Espérit tant vernassals non fo
» Qu'en vaissel de diable establis sa maizo :
» £ tu fas ne vieutat maior que de baco,
» C'aissi ab ma paùsada salves ton companho.
» Tu no vols demostrar ta predicatio
» En gleiza ni en plassa ni vols dir ton sermo
» Si non o fas en barta en bosc o en boisso,
» Lai on es Ûomergua, Rainaud o en Bernado,
» Garsens o Peyronela que filon lur Cano.
» Lus teis e l'autre fila, l'autre fai don sermo,
» Cossi à fag diables tota creatio.
» Aras veias heretge si fas ben trassio
» Que l'home filh de Dieu apelas avoutro...
l . Première makama de Hariri, traduite, 4'après le système, de
Ruckert, par M. S. Munck.
129
» "Falsamen as mentit a guiza de laifo »
(Sermon dlzarn l'inquisiteur.)
Mais posons un moment que ton dire est raison :
Que le diable t'a fait de la tête au talon,
Les membres et la chair, le sang et le poumon ; *
Faussement c'est mentir, et je le prouve au fond,
Cela n'est pas écrit au fait de Salomon,
0e prophète ou d'apôtre; aucun ne nous répond
Que salut soit donné par œuvre du démon.
Ni que le Saint-Esprit eût si peu de raison
Que d'aller chez le diable établir sa maison.
Mais tout ceci pour toi comme du lard est bon.
D'un seul revers de main sauvant ton compagnon.
Tu ne montres pourtant ta prédication
En l'église ou la place : et quand tu fais sermon
C'est toujours dans les bois la haie ou le buisson.
Là tu vois Domergna, dame Berthe et Rainon,
Garsens, Peyronella qui travaillent en rond...
L'une file, en tissant l'autre dit son sermon,
Comment le diable a fait toute création.
Hérétique tu fais abomination
A l'homme, enfant de Dieu, de donner mauvais nom
Faussement. C'est mentir en guise de larron.
Telles sont les conjectures qu'on peut pré-
senter comme probables. Il importe peu , du
reste, que les formes poétiques dont se sont
servis les Troubadours viennent par tradition
du celte ou des scholies latines ou leur soient
arrivées comme un écho mélodieux de Gre-
nade. La seule chose essentielle à constater.
130
c'est qu'ils en tirèrent un parti prodigieux ;
ainsi que je vais tâcher de le montrer par
quelques fragments de leurs œuvres au dou-
zième siècle.
«
douzième siècle;.
« En alvernhe part Lemozi,
» M'en aniey totz sols a tapi ,
» Trobey h moler d'en Gari
» E de Bernart,
n Me saludéron francamea
» Per san Launartt
» Una mi dis en son latin :
» Deus te salve dom pelegrin,
» Molt me pares de bon ensin
» Meu estent
» Mas trop en vai per est' camin
» De fola gent.
» Aniatz eu que lor respozi :
» Ane fer ni fust no y mentaugui,
» Mas que lur dis aital lati ,
» Tarra bàbart
» Marta babelio riben
» Sara ma Iiart.»
(Guilhem, comte de Poitiers.)
En Auvergne du Limousin
J'allais doucement en voisin
Je trouve la femme à Garin,
Celle à Bernart, ••
131
Qui me saluerait soudain
Par saint Launard.
Une me dit en son latin :
Dieu te sauve, dom pèlerin ;
D'innocence ta parais plein ,
Mais, pauvre enfant,
Que ta Tas trouver en chemin
Mauvaise gentl
Alors agitant de la main
La clochette au son argentin,
Je leur chantai ce sarrazin :
Tarra babart
Marta babelio riben
Saramahartl
Ici je m'arrête , cap cette pièce a fourni à
Boccace le sujet du Muet, versifié depuis par
La Fontaine '.
« S'ieu trobava mon compatr En Blacas;
» Un bon cosselh leial li donaria ,
» Mas per un grat ses cosselh o fana.»
(Cadenet.)
Si je trouvais mon compère Blacas,
Un bon conseil lui donnerais, ma foi,
Mais sans conseil il le fera pour moi .
1. Voici ce que dit de ces vers la gravité de d'Hauteserre
Berum Âquitanic. lib. x, p. 50 ï) : « Alterum carmen est ama-
torium ac perineptum de fêle à quo laceratos est cum se mutato
habitu mutum finixisset apud clariores fœminas in experimentum
Tenant mendacii.»
152
« Tant m'abellis l'amoros pessamen
it Que s'es vengut en mon fis cor assire,
» Per que no i pot nuls autres pens'aber
» Mi mais negus no mes dous ni plazens ;
» E fin amors m'aie m mon martire
» Que m* promet joy mas trop lo m' dona len
» Qu'ab bel semblan m'a tengut longamen.
» Bona dompna, si us plate, siatz sufitrens
» Del bes qu'ie ut vuel, qu'ieu sui del mal suffrire;
» R pueis li mal no' m'poirian dan tener ,
» Ans m'er semblan qu'els partam egalmens :
» Pero si us platz qu'en autt a part me vire
» Partetz de vos la beùtat e l' dous rire,
» £ l',gai sol as que m'afolis mos sen,
v Pueis partir mais de vos mon escieo.»
(Folquet de Marseille.)
Tant me poursuit le tendre sentiment
Qui maintenant en mon cœur se retire.
Que je ne peux autre pensée avoir *,
Et nul ami ne m'est doux ni plaisant;
J'attends déjà que de chagrin j'expire,
Ou que l'amour allège mon martyre : .
N II me promet mais un ajournement
Que le trompeur m'a tenu longuement !
Dame, ayez donc un cœur compatissant
Pour mon amour, ou le mal va m 'occire;
De le souffrir je n'ai plus le pouvoir :
Partageons-le tous deux également ;
1- J'ai conservé l'ordre des rimes; et, comme on le voit, par
une étrange singularité le troisième vers de la première strophe
rime avec le troisième vers de la seconde.
153
Ou si voulez qu'autre part je soupire
Renvoyez donc la beauté , le doux rire ,
Le gai plaisir qui m'ont fait votre amant,
Car je ne puis vous quitter autrement
« Truan, mala guerra,
» Sai volon comensar ,
» Donas d'esta terra
» E vilas contrafar.
» En plan o en serra
» Yolon ciutat levar
» Al) tors,
» Quar tan pueia onors
» De lieys que sotz terra,
» Lor pretz, e l' sieu ten car
» Qu'es flors :
» De totas las melhors
» Na Biatritz; car tan lor es Sobreyra
» Qu'encontra lieys volon levar senhieyra,
» Guerra e foc e fum e polverieyra.»
(Rambaud Vacqueiras.)
Truands, mauvaise guerre,
Je sais vont commencer,
Dames de cette terre
Et villes ravager.
D'une cité guerrière
Ils veulent couronner
Hauteurs,
Pour rendre des honneurs
A celle qui sur terre
U
154
Dispose deleurs cœurs :
Car fleurs
Ont moins belles couleurs
Que Béatrix qui pour eux est si fiere
Qu'ils vont lever contre elle la bannière ,
Et guerre et sang et fumée et poussière.
« Ja nuls nom près non dira sa razon
» Àdrechamen, si corn hom dolens non ;
» Mas per conort deu hom faire canson :
» Pro n'ai d'amies mas paure son lur don ,
» Ancta lur es si per ma rezenson
» Soi sai dos y vers près.
» Or sapehon ben miey hom e mley baron ,
» Angles, Normand» Peytavin e Gascon :
» Qu'ieu non ai ja si paure compagnon
» Qu'ieu laissasse per aver en preison, •
» Non ho die mia per nulla retraison
» Mat anqoar soi-Je près.»
«• (Richard-Coeur-de-Lion.)
Jamais homme captif ne dira sa raison
Adroitement, ainsi que l'homme affligé , non.
Mais pour se consoler il faut faire chanson.
Assez d'amis j'en ai , mais bien pauvre est leur don:
Honte , honte sur eux , si par leur abandon
Je suis deux hivers prisonnier!
Or, qu'il le sache bien mien homme et mien baron ,
L'Anglais , le Poitevin, le Nordman , le Gascon ,
Je n'ai jamais connu si pauvre compagnon ,
135
\.
Que j'eus*) délaissé pour finance en prison.
Je ne dis pas ceci par forme de raison ,
Mais encor suis-je prisonnier! '.
TREIZIÈME SIÈCLE.
PROSE.
« Goneguda chausa sia à totz cels qui son e qui son a
» venir que li bailes e li confrair de la cofraria sla Maria
» deuPoicomprevendurablamendeA. Dapeyratfiih,»etc
(Archives de l'hôpital de Limoges , 1254.)
Qu'il soit connu de tous ceux qui sont à venir, que le
bailli et les confrères de la confrérie de sainte Marie du
Puy achetèrent durablement de A. Dupeyrat fils, etc.
«Nôturn rit quod anno ab mcamatione Do-
» mini 1278, régnante PhiUppo,regeFrancorum,
» sede Caturcenci vacante, que ju Gaillard de Mom-
» pézat de mo bo grat e de mo cert Saber et cert que so
» de mo fagh e de mo dreg, aguda planiera deliberatio
» aobre totas las causas dejos escritas.. .» Afranguissi pu*
» ramen e simplamen vos Guiral Bru receben per vos et
1 . Voir la suite de cette intéressante complainte historique dans
notre Bertrand de Born , t. h, ou dans la 6 e partie de l'IrïJ-
tokre eu midi de la France.
136
» per na aquesla vostro molfaer et totz aqoels homes e
» aquelas fennas que de vos Guiral Bru e de vostro molhcr
» san ichit e procréât e que de vos o delà naicheran o
» dichendran per a enant e lot lo lignatgé masclé e feraé
» que de vos Guiral, et de la dicha vostra molher es
» ichitz et ichira de vos o de vostres éfans.» (acte d'affran-
chissement fait par ub seigneur de Montpézat en Quercy,
pour la somme de 250 sols caorsins. Voyez Preuves de
l'histoire du Quercy , par Cat. Coture.)
Qu'il soit notoire que l'an de l'incarnation du Sei-
gneur 1278, sous le règne de Philippe, le roi des
Franks, le siège de Cahors étant vacant, moi Gaillard
de Montpézat, de mon bon gré et de ma pleine autorité,
certain que je suis de mon fait et de mon droit, après
mûre délibération sur les choses ci-dessus écrites... J'af-
franchis purement et simplement, vous, Guiral Bru, et
vous donne la liberté pour vous et votre femme, et tous
ces hommes et ces femmes qui de vous, Guiral Bru , et
de votre femme sont issus et procréés , et qui de vous ou
d'elle peuvent naître ou descendre encore..*
Ordenansa d'els vestirs de las douas de Montalha*
« Item que neguna dona ni autra femna de la vila ni
» de la honor de Montalba , no corteje ni auze çortejar
» neguna jazent , si no era cozina segonda delà o de so
» mark, o cozina germana e d'aqui en amont o comaires
157
» e aquclas que o puosco for tant solament lo diraenge ,
» e no en un autre dia de la setmana. Exceptadas jotgla-
» ressas o putas. Qui fara encontra , cosiara lbi y sols de
» Caors per cada persona , et per cada vegada.
» Item que neguna dona ni autra femna , no côvido ni
» auze covidar ni anar covidar per nossas ni per autres
» manjars, mas qnant taut solament de lin donas, e no
» plus. Exceptadas jotglaressas o putas.
» Item , que negus hom , ni neguna femna de esta vila
» nofasso, ni auze fer covit ni manjars; per razo de fer-
» malha de nobia , ni quant anara o gleia.
» Item , que negus hom , ni neguna femna no ane ni
* auze anar ab neguna nobia per assolassar per carriera.
* Item, que negus joglars ni joglaressas privatz ni es-
» tranhs, no intre ni auze intrar en ostal d'esta vila, a
» nossas, ni a covitz, ni a jazens, ni a Nadal , ni en la testas
* de Nadal, si apelatz non ero per aquela persona que
» mais de poder i auria. Que aquel o aquela que o faria
* séria fora gitatz d'esta vila ede la honor per totz temps.
» Item , que negus sartre de sta vila ni de la honor, no
» talhe ni auze talhar neguna rauba a neguna dona d'esta
» vila ni de la honor, mas quant tan solament que aia
» I palm de drap outra terra , e no plus. E que la rauba
» sia tota redonda, so es assaber que sia tan longua denant
» coma darreire a bona fe. Et pena de xx sols* de Caors ,
» e que no talharia may rauba en esla vila ni en la ho-
»nor,» etc., etc. (Extrait des Archives de Phôtel-de-
ville de Montauban, Livre rouge, fol. 60, an 1291.)
12.
138
Otdonnance touchant les parures des dames de
Montauian.
Item , que nulle dame ni autre femme de la ville ou de
l'honneur (territoire) de Montauban ne fréquente ni ne
s'avise de fréquenter sa voisine , à moins qu'elle ne soit sa
parente au second degré, sa cousine-germaine , celle de
son mari ou plus proche encore, ou bien sa commère,
et que ces fréquentations ne puissent avoir lieu que le di-
manche, et non un autre jour de la semaine. Sont excep-
tées toutefois les baladines et femmes de mauvaise vie.
Une amende de cinq sols caorsins frappera celles qui
iraient à rencontre.
Item , que nulle dame ou autre femme n'invite ni ne
s'avise d'inviter, ni d'aller inviter à des noces ou k quelque
sorte de festin que ce soit, plus de quatre personnes»
Sont exceptées les baladines et femmes de mauvaise vie.
Item, que nul homme ni aucune femme de cette ville
ne fasse ni ne présume faire invitation et repas, sous
prétexte de fiançailles et de noces, ou avant d'aller à
l'élise.
Item , que nul homme ni aucune femme n'aille et n'ose
aller courir les rues avec une fiancée.
Item , qu'aucun jongleur ni aucune baladine du pays
ou étrangers n'aient l'audace d'entrer dans les maisons
de cette ville pour fait de noces, de festins, ni pendant
Payent, ni à la Noël, ni aux fêtes de Noël, s'il n'y sont
appelés par la personne qui exerce l'autorité au logis.
Celui ou celle qui coitfreviendrait au présent règlement
139
serait jeté hors de la Tille et de son honneur pour
toujours.
Item , qu'aucun tailleur de cette cité ou de son hon-
neur, ne taille ni ne s'avise de tailler aucune robe à au-
cune dame de cette ville ou de l'honneur d'icelle 5 t[ui ait
plus d'une palme de drap traînant à terre. La robe doit
être toute ronde , c'est-à-dire aussi longue devant que
derrière à bonne foi. En violant l'ordonnance ci-dessus,
il encourrait une amende de xx sols caorsins , et ne tail-
lerait plus désormais de robe dans cette ville ni dans son
• honneur.
POÉSIE,
« Tan quan la vey me te l' vezers jauzen
» E qoan m'en part ftiu eo ta! peasamo»
» Qu'en chantait plor e m' vol k> cor partir
» En aissi m' fai s'A mort viur' a mûrir.»
(Pons de Capdueil.)
Quand je la vois mon œil est tout riant,
Quand elle part c'est un tel serrement,
Qu'en chantant pleure et veut mon cœur partir:
Ainsi l'amour me fait vivre et mourir.
« Daus orient entro 1' solelh colguan,
» Fas à la gent un covinent novelb :
» Al liai hom donarai un bezan
140
» Si T deshals mi dona un clavelh ,
» Et un marc d'aur donarai al cortes
» Si r deschauzitz mi dona un tomes ;
» Al vertadier darai d'aur un gran mon
» Si m'don un huou quex messongier que y son.»
(Pierre Cardinal.)
De l'orient jusqu'au soleil couchant
J'offre aux humains un troc neuf et peu cher:
A l'homme franc je fais don d'un bezant
Si l'homme faux me donne un clou de fer ,
Puis je fais don d'un marc d'or au courtois
Si le brutal veut me rendre un tournois;
Et d'un mont d'or aux gens de bonne foi.
Si tout menteur me donne un œuf à moi.
« Guerravol c'om espanda
» E c'om fuec n'abras,
» E que ja non sia las
» De donar ni mettre à ganda. »
(Bertrand de Born.)
Guerre veut sang et carnage
Et feù sur ses pas ,
Et qu'on ne soit jamais las
De donner ou mettre en gage.
« Ries socors aurem,
» En Dieu n'ai Hanza,
141
» Don gazagnarem
» Sobre sels de Franza.
» D'ost que Deu non tem
» Pren Deus tôt verjanza.
» Segurs estem , seignors ,
» E ferm de ries socors ! »
(Tomiers»)
Grands secours aurons ,
Prenez confiance t
Mous triompherons
De ces gens de France.
Dieu des Pharaons
Sait tirer vengeance.
Fermes soyons, seigneurs,
Et sûrs de tous bonheurs !
« Amors es com la béluga
» Que coa l'faec en la suga ,
» Escoutatz !
» Pueis no sab en quai part fuga
» Selh que del fuec es guastatz. »
(Marcabrus.)
L'amour étincelle rose
Long-temps dans la suie enclose ,
Dévorera toute chose.
Écoutez!
Puis elle s'enfuit sans cause
Où? demandez aux brûlés !
142
AUBADE.
« Doussa res, s'ieu no us vezia
» Breumens crezatz que morria,
» Qu'el gran dezirs m'auciriaj
» Per qu'ieu tost retornarai
» Que ses vos vida non ai,
» Ay!
» Qu'ieu aug que la gaita cria,
» Via sus qu'ieu vei lo jorn
» Venir aprep l'alba.
» Doussa res, que qu'om vos dia,
» Non cre que tal dolors sia,
« Cum qui part amie d'amia :
» Qu'iou per me mezeis o sai.
» Aïlas ! quam pauca nueyt faï,
» Ay!
» Qu'ieu aug que la gaita cria,
» Via sus qu'ieu vei lo jorn
» Venir aprep l'allia.
» Doussa res, ieu tenc ma via;
» Vostres suy on que ieu sia,
» Per Deus no m'oblidatz mia:
» Quel cor del cors reman sai
» Ni de vos mais no m' partrai ,
» Ay!
» Qu'ieu aug que la gaita cria,
. » Via sus qu'ieu vei lo jorn
» Venir aprep l'alba.»
(Bertrand d'Alamanon.)
Doux cœur, s'il ne vous voyait ,
Votre ami bientôt mourrait.
143
Le grand regret l'occirait.
Mais vite il tous reviendra;
Sans vous il ne vit pins ja ,
Ah!
J'entends la guette sonore
Crier ans ! je vois le jour
Luire après l'aurore.
Doux cœur, si l'on y songeait ,
Nul tourment n'égalerait
La peine qu'un départ fait :
Las ! par moi je sais cela.
La courte nuit que voilà ,
Ah!
J'entends la guette sonore
Crier sus ! je vois le jour
Luire après l'aurore .
Doux cœur» suis votre en effet ;
Partout où le sort me met
Un souvenir, un regret :
Mon âme qui reste là
Jamais ne vous quittera*
Ah!
J'entends la guette sonore
Crier sus ! je vois le jour
Luire après l'aurore.
« Sapchon 11 fizel aimador,
» Que dos maneiras son d'amor,
» L'una non ac comensafnen
» Ni ja non aura fenimen, » etc.
(Malfre, Breviari d'amor.)
Saeho bien tout fidèle amant
144
Que nous connaissons deux amours :
L'un qui n'eut pas commencement ,
L'autre qui durera toujours.
J'ai traduit tous ces fragments en vers ,
parce qu'il est impossible de sentir la grâce
et l'originalité de la poésie des Troubadours
si Ton ne conserve la mesure et le caprice des
rimes. Un critique beaucoup trop vanté ,
M. Schlegel, croyait qu'on n'arriverait ja-
mais à un résultat semblable; mais il jugeait
avec une connaissance imparfaite du méca-
nisme de la langue. Une traduction poétique,
bien qu'elle exige du travail et de certaines
aptitudes, n'offre pas plus de difficultés
qu'une traduction en prose.
Je fermerai la liste des exemples de ce siè-
cle par le début de la chronique des Albi-
geois.
» Senhors oimais s' sforsan li vers de la chanso
» Que fon de comenseia l'an de la encarnatio
» Del senhor Jhesu Crist ses mot de mentizo
» Cayia M. G. C. e X que venc en est* mon :
» E si fo Tan e mai quan floricho l'boicho
» Maestre W. la fist à Montalba on fo
» Certas si el agues aventura o do
» Co ant mot fol joglar e mot a vol garso
» Ja non l'h degra folhir negus cortes pros om f
145
» Que no '1 clones cavals o palafres breto.
» Que m' portes suavet ambiant per 1' sablo. »
(Chronique de Guilhem de Tudèle, publiée
par M. Fauriel.)
Seigneurs, tous allez voir les vers de la chanson
Qui furent faits en Tan de l'Incarnation
Du Seigneur Jésus Christ, et ceci tout de bon ,
M. CC. X ans qu'il souffrit passion.
Et c'était dans le mois où fleurit le buisson.
A Montauban W. fit sa composition.
Certe il devait avoir quelque largesse ou don,
Comme maint fol jongleur et maint mauvais garçon
Il aurait dû tenir d'un généreux baron
Un rapide coursier ou palefroi breton
Qui foulât doucement le sable et le gazon.
QUATORZIÈME SIÈCLE.
PROSE.
a Comte fayt entre moss : Folco de Agoul , segnor
» d'Assaut et de Ralhana , seuescal de Proenza en nom c
» per lo rey Lois e ma dona la regina d'una part ; e moss :
«Jehan, comte d'Armagnac, d'aulra part, per la ma-'
» niera que sensiet.
» Premieramen : deu lodt moss : lo Senescal en nom
» que dessus al dit moss : d'Armanhac, per las premioras
» convenensas faytas entre lor, so et assaber per lo servici
» que lo dit moss : d'Armanhac a fayt en la guerra de
» Proensa , » etc.
(Extrait des registres de la Cour des comptes
de Marseille , 1358.)
13
146
Compte fait entre monseigneur Foulques d'Agout, sei-
gneur d'Assaut et de Ralhane, sénéchal de Provence,
au nom du roi et pour le roi Louis et madame la reine
d'une part; et de l'autre, monseigneur Jehan, comte
d'Armagnac, ainsi qu'il suit.
Premièrement : doit ledit monseigneur le sénéehal
audit monseigneur d'Armagnac pour les premières con-
ventions entre eux faites, savoir pour le service que ledit
M, d'Armagnac a fait en la guerre de Provence , etc.
« L'an 1389, lo jorn de jonoyer, lo rei de Fransa son
» cos propri fes cremezar , mestre Jo deBetizac à Tolosa,
» quar dis que era eretge. Item sapchaz que lo rei voliè
» que Jo de Bétizac perdes la testa, et Jo de Bétizac
» ausi que la testa dévia perdre , respondet al rei quel
» avié agut d'una juziéva dos éfans et que eretge era e la
» justicia parleniè à i'enqueredor e non al rei. Item lo
» rei ausi aquestas paraulas de sobre dig. Jo de Béti-
» zae, e commandet, vistas las presens que fos ars,
» cremat : et aysins fou fag lo rei presens. »
(B. Bovisset du Languedoc.)
L'an 1389 , et le dixième jour de janvier , le roi de
France fit brûler son propre cousin à Toulouse , maître
J. de Bétizac , qui était , disait-il , hérétique. Item sa-
chez que le roi voulait que J. de Bétizac perdît la tête ;
et J. de Bétizac, entendant cela , répondit au roi qu'il
avait eu deux enfants d'une juive et qu'il était hérétique
et justiciable de l'inquisiteur. Le roi, à ces paroles, or-
147
donna que J. de Bétizac fût brûlé à l'instant ; ce qui fut
fait , le roi présent.
«Causa novella. Item 1 dimars que era XI de mars,
» fes gran tempérai d'aura e glucia tota la nueg d'avant
» et puoys 1 pau aprep alba fès un grand thro. Et adounc
» fou vist per lo ministre de la Trinitat el per son com-
» panho en la cambra on jazien , 1 demoni en forma
» d'orne , vestit ab 1 mantel vermhel cort et una baréta
» negra sus la testa, montât a càl sus 1 cayssa, lo*
«quai pueis del sol una gran peyra que pezéva en-
» tena 1/2 quintal laquai mettet so lo bras et yssyt per
» la porta. Et truquet molz albres en los ortz , d'en-
» torn , descobric la glieysa , el la claustra e lhostal del
» dich ordre , et l'hostal de la reclusa ; e daqui s'en anet
» per lo laer de Lavaleta et daqui levet moltas testas, e las
» portet otra lo Lez et las escampet per los albres et per
» las vinhas entro près lo luec de Glapicis. »
(Extrait du Petit Thalamus de Montpellier.)
Chose nouvelle. La même année, un mardi 11 mai, à
la suite d'un gros temps de vent et de pluie qui avait duré
toute la nuit précédente , après l'aube il fit un grand
tonnerre. Et alors il fut vu par le ministre de la Trinité
et par son compagnon , dans la chambre où ils étaient
couchés, un démon de forme humaine, couvert d'un man-
teau court et vermeil, et portant une barrette noire sur
la tête, monté à cheval sur une bière; lequel ayant ar-
raché du sol une énorme pierre qui pesait environ un
1/18
demi-quintal , la mit sous le bras et sortit parla porte. Et
il arracha une grande quantité d'arbres dans les jardins
et découvrit l'église, le cloître et la maison dudit ordre,
et celle de la recluse. Et de là il s'en alla au lavoir de La-
valette où il prit plusieurs briques qu'il emporta au delà
du Lez, et qu'il répandit dans les arbres et les vignes au-
près du lieu de Clapicis.
POÉSIE.
A DON A CLEMENÇA,
Canso ditta la Bertat ,
Fat ta su la guerra d'Espagna fatta pel generoso Guesclin
assistât des nobles moundis de Tholosa.
« Dona Clemença. se bous plats,
» Iou bous dire pla la bertats
» De la guerra que s'es passada
» Entre Pey, lou rey de Leoun ,
» Henri soun fray, rey d'Aragoun,
» E d'ab Guesclin soun camarada,
» E lous moundis qu'éren anats,
» E les que nou tournon jamas,
» S'es qu'yeu demande recompença ,
» Perço que nou meriti pas
» D'abe de flous de bostos mas :
» Suffis d'abe bost'araistança.
» L'an mil très cens soixanto-cinq ,
» D'eu boule d'el rey Carlo-Quint,
» Passée en aquesta patria
» Noble seignou, Bertram Guesclin ,
» Barou de la Roquo-Clarin ;
» Menan ami) el gentdarmaria.
149
» L'honor, la fê, l'amour de Déus
» Eran touts lous soulis motéus
» Qu'els portaron d'an a fa guerra
» Contra lous cruels Sarrazis,
» Aquo fôc que nostres moundis
» Seboutiguen jouts la banéra.
» D'eu, qu'ero aquo en aquel tems !
» Las fennas qu'éron labets prens
» Bouleban estar ajagudas ,
» E que lours enfans fouron grans,
» Per poude pourta lous carcans ,
» D'ambe bellas lanças agudas !
» Los fils ne quittéguen lous pays ,
» Forsa ne quittégon l'arays ,
» E d'autres quitéroun las letras ;
» Belcop quitégon lour mouilhé,
» Qu'alqu'un n'escapéc lou couilhé ,
» Per prene l'arc é las pharetras.
» Et tout se fasio per la fe ,
» Nou cal doun s'estonna de que
» Le mounde abio # tant de courage;
» Pusqu'on à bist en autre temps
» Per ela péri tant de gens ,
» E mas encèro de maynatge !
» Tout le mounde partie countents ;
» Pensan prene lour passotens,
» E gagna l'Espagna d'ausida
» Sensé cop ni perta de gens :
» May bé n'y aura de mal countens
» Aprep que bous m'aiirets ausida, » etc.
13
150
k DAME CLÉMENCE,
Chanson dite la Vérité ,
A l'occasion de la guerre d'Espagne faite par le généreux
Duguesclin assisté des nobles enfants de Toulouse.
Dame Clémence, s'il vous plaît,
Je tous dirai la vérité
De la guerre qui s'est passée
Entre Pierre le roi de Léon,
Henri son frère, le roi d'Aragon,
Et Guesclin son camarade,
Et les Toulousains qui y étaient allés,
Et ceux qui ne revinrent jamais ,
Sans que je vous demande récompense,
Parce que je ne mérite pas
De recevoir des fleurs de vos mains ;
Il suffit d'avoir votre faveur.
L'an mil trois cent soixante-cinq,
Du vouloir du roi Charles-Quint
Passa dans cette patrie
Noble seigneur Bertrand Guesclin ,
Baron de La Roche-Clarin ,
Menant avec lui gendarmerie.
L'honneur, la foi, l'amour de Dieu
Étaient les seuls motifs
Qui les portaient à faire la guerre
Aux cruels Sarrasins.
Ce qui fit que nos Toulousains
Se rangèrent sous sa bannière.
Dieu, le beau temps que c'était alors !
Jusqu'aux femmes enceintes
» Qui auraient voulu être mères ,
Et que leurs enfants fussent grands
161
Pour pouvoir porter les colliers d'or,
Et les belles lances aiguës !
Ils partirent, les enfants du pays;
Beaucoup quittèrent la charrue,
Beaucoup les lettres,
Beaucoup leurs femmes :
Quelques-uns échappèrent au collier
Pour prendre Tare et les flèches.
Et tout se faisait pour la foi,
Il ne faut donc pas s'étonner de ce que
Le peuple avait tant de courage;
Car on a vu en d'autres temps
Pour cela périr tant de gens, •
Et plus encore d'enfants!
Tout le monde partit contenu
Ils pensaient prendre leur passe-temps
Et gagner aussitôt l'Espagne
Sans coups ni perte de gens.
Mais bah ! il y aura bien des mécontents
Après que vous m'aurez ouie !
Lettre circulaire envoyée en divers lieux du pays de Langue-
d'oc pour inviter les poètes à se rendre à Toulouse au jour
marqué.
« Als honorables et as pros
» Senhors amies et companhos
» Asquals es donat lo sabers,
» Don creish als bos gaug et plazers,
t » Sens et valors e cortesia ,
v ka sobregaïa companhja.
152
» Dels VII Trobadors de Tholosa:
» Salut et mais vida joiosa !
» Tug nostre major cossirier,
•» El pessamen, el desirier,
» Son de chantar et d'esbaudir
» Per quey may voleh far auzir
» Nostre saber et luen et près :
» Quar si no fos qui mots trobes
» Sempre fara chants remazuts,
» Et tôt plasents solats perdutz
» Et plus de prêts entre las gens 4 .
(Lettre circulaire des VII Troubadours.)
Aux honorables et aux preux
Seigneurs amis et compagnons
Auxquels est donné le savoir ,
D'où naît aux bons joie et plaisir ,
Sens et valeur et courtoisie,
La gaie compagnie
Des sept Troubadours de Toulonsc :
Salut et très- joyeuse vie !
Tout notre plus grand souci,
Tous nos désirs, toute notre ambition
Se borne à chanter et à rire.
C'est pourquoi nous voulons faire ouïr
Notre science et près et loin :
Car si personne ne trouvait beaucoup.
On ferait sans cesse des chants usés ,
Et tous les agréables délassements seraient perdus,
Et il n'y aurait plus ni prix ni honneur
1 . Je n'ai point traduit en vers ni cette pièce ni la précédente,
parce que, n'ayant rien de poétique, elles ne peuvent que gagner
à être rendues mot à mot.
155
QUINZIÈME SIÈCLE.
PROSE. *
« Lo nom de nostre Senhor Dieus J.-C. et de la sia
» gloriosa maire e de tota la santa cort célestial envocant
» loqual en tota bona e perfecla obra si deu envocar, car
» del processit , tôt bon e pacifie ensenhamen del très
» que haut et très que excellent prince et senhor nos-
» trelorey Reynier per la gracia de Dieus, rey de Jéru-
» lem, de Àrago, de ambas las Sicilias, de Valen-
» cia, » etc.
(États de Provence sous le roi René,
9 octobre 1473. Regist Potentiae.
Le nom de notre Seigneur Dieu J.-G. , et de sa glo-
rieuse mère, et de toute la cour céleste, nous invoquons,
lequel en toute œuvre bonne et parfaite se doit invoquer,
car de lui procède tout bon et pacifique enseignement r
et pareillement celui de notre très-haut et très-excellent
prince et seigneur le roi René , par la grâce de Dieu roi
de Jérusalem, d'Aragon, des Deux-Siciles , de Va-
lence, etc.
POÉSIE.
« Lou boun Diou bous baille tant de béous
» Coumo las poulos eren d'eous,
» Gentiou seignou !
» Ah ! dounatz-y la Guillonéou
» As compagnons !
154
» Lou boun Diou bous baille tant de poulets
» Coumo las ségos han de brouquets,
» Gentiou seigoou!
» Ah ! . . . .
» Lou boun Dion bous baille tant de pitchous
» Coumo de plets as coutillous,
» Gentiou s. . .
» Si m'assében bubo un cop,
» Pourtari millou mous esclop,
» Gentiou s
» Si m'assében bubo pintoun ,
» Pourtari millou moun bastoun,
» G. . . s. . . •»
(Chanson du Gui de l'Agenais, vers 1450.)
« * .
Que Dieu tous donne autant de bœufs
Que vos poules vous feront d'œufs /
Gentil seigneur !
Àh ! donnez donc la Guionnée
Aux compagnons!
Dieu vous donne autant de poulets
Que les moissons ont de bouquets,
Gentil seigneur!
Ah !. . . .
Dieu vous donne autant de garçons
Qu'il est de plis à ces jupons,
Gentil seigneur!
Ah! . . .
Si je buvais un coup, bientôt
J'en porterais mieux mon sabot)
Gentil seigneur !
Ah! . . .
Si je buvais un coup bien bon,
155
J'en porterais mieux mon bâton.
Gentil seigneur !
Ah ! donnez donc la Guionnée
Aux compagnons !
On peut, je crois, rapporter à la même
époque ce chant pastoral du pays de Yaud :
» Le z'armailli dei colombette
» De bon matin se san lélia,
v Ha! ah! ha! ah!
» L'iauba! l'iauba! por aria.
» Venide toté,
» Blantz et naire,
» Rodz et motaile,
» Dzjovan et étro;
» Dezo on tzebano,
» Jo vo z'ario,
» Dezo on triemblo,
» Jo vos triudzo.
» L'iauba! l'iauba! por aria.»
Les jolies troupes de colombes
De bon matin se sont levées ,
Ha! ah! ha! ah !
L'aube! voici l'aube! il faut traire.
Venez toutes.
Les blanches et les noires,
Les rouges et les bigarrées,
Les jeunes et les vieilles;
Venez sous le chêne ,
Je vais tous traire.
156
Venez sous le tremble,
Je vais vous presser les mamelles.
L'aube 1 voici l'aube ! il faut traire * .
SEIZIÈME SIÈCLE.
PROSE.
« Lo dijeou xij jor d'october, l'an milo cinq cens c viii
» foguet faich lo forlcal d'eu vi lo en la formo e maniero
» accoustumado e publiât à sounde troumpo.
» La cargo d'eu vi a xxvij sols iij deniers.
1. Si l'on veut voir combien il est facile à un romancier do
génie de devenir un ridicule linguiste, qu'on lise la traduction
que Fenimore Cooper a faite de ce chant helvétique (Bourrai h de
Berne) :
Les vaches des Alpes se lèvent de bonne heure ;
Ha! ah! ha! ah!
Liauba , liauba pour traire !
Venez, vaches
Blanches et noires,
Rouges et bigarrées,
Jeunes et vieilles;
Dessous un chêne
. Je vais vous traire,
Dessous un tremble
Je vais vous traire.
Liauba, liauba pour traire !
Les dissertations approfondies auxquelles le célèbre auteur ri m
Dernier des Mohicans s'est livré sur ce mot liauba, qui n'est ihic
Yalba des latins, sont vraiment amusantes.
157
» Valio sextier froment, xijj s. iv d.
» Sextier ségel , ix s.
» £1 minaû aveno , ij s.
» Marc d'aur, xxxvï liv. iij s. iiij d.
» Marc d'argent , xj liv. »
( Forléaux de Limoges. )
Le jeudi xii d'octobre de l'an mil cinq cent huit fîil faiL
le forléal de la villeen la façon accoutuméeet publié à sou
de trompe.
La charge de vin vaudra 27 sols 3 deniers.
Le setier de froment , 13 s. 4 d.
Le setier de seigle ,9 s.
Le minot (quart de setier) d'avoine , 2 s.
Le marc d'or, 36 liv. , 3 s. , 4 d.
Le marc d'argent, 10 liv.
POÉSIE.
SONNET.
» Despucy que quatre pés son devenguts à dons,
» E que resoun a prés plasso din ma cerbelo,
» E lou m a scie ay saput destriar dé la femello
» E conoisse lou vin agre d'intre lo dou» ;
» Despuey n'ay jamaï vis un cas tant rigourous
» Oe veire un froumajou sorten de la feicello,
« Se vendre mai cent fes qu'un quintaou de canello ,
» E si per lou tenir faur maï de trente jous.
» A la vilo das Baus per uno flourinado ,
» Avetz de froumajou s uno pleno faoudado,
» Que coumo sucre fin foundoun au gargassoun :
14
158
» Mais ses déclins Paris ellous les fan de ciero,
» E davan qu'au sourtir un de la froumagiero
» Poudes ben escoular la bourso e lou boursoun.»
(Louis Belaud de Grasse.)
Depuis que quatre pieds se sont réduits à deux.
Et que raison a pris place dans ma cervelle,
Que j'ai su distinguer le mâle et la femelle,
Connaître le vin sûr et le vin généreux ;
Depuis je n'ai pas vu de cas plus rigoureux
Que de voir un fromage en botte et qui ruisselle
Se vendre beaucoup plus qu'un quintal de cannelle.
Bien qu'il lui faille encor vingt-huit jours et puis deux.
Dans la ville de Baux pour un florin à peine
De fromage on vous donne une corbeille pleine.
Et comme sucre fin ce fromage se fond :
Mais avec sa cherté ce Paris tant vous gêne ,
Que pour en ôter un de sa planche de chêne
D'une bourse remplie on épuise le fond.
« Lou maréchal à la Bastillo
» S'er'endourmit pendant lo net;
» Mé feroun dé brut o lo grillo ,
v E tout d'un cop se rebeillet.
» — Quai es bengut en okest houro,
» Cridet tout naou lou gran guerrier,
» Per troubla lo tristo demouro
» E lou soumel del prisounier?
» — Soun toun Segnou, lou rey de Franco,
» Li respoundet lé gran Henri.
» — Es tus qu'o deffendut mo Iwço,
N
159
» Tas rey per cal boulioi raouri !
» Benes insulta mo misera,
» Rire d'an paaré coundamnat;
» Ah ! can marcbaben à la guerro,
» Me proumetios milo bienfat !
» Ai commandât sur mar, sur terro,
» É tous cabaliés en Piémoun
» Dision que n'abion pas en guerro
»Un coumandan coumoBiroun.
» As oublidat touto la péno
» Que per tus yeu me soui dounat,
» Car din moun cor nio pas n'o beno
» Que per moun rey natché sonnât...»
Le maréchal à la Bastille
S'était endormi dans la nuit;
Mais on fit du bruit à la grillé,
Et de son sommeil il sortit.
— Qui donc vient, qui vient à cette heure
Cria tout haut le grand guerrier,
Pour troubler la triste demeure
Et le sommeil du prisonnier?
— C'est ton seigneur le roi de France,
Lui répendit le grand Henri.
— C'est toi qu'a défendu ma lance,
Toi pour qui mourir j'ai failli !
Tu viens insulter ma misère,
Rire des maux que tu m'as faits ;
Ah ! quand nous marchions à la guerre
Tu promettais tant de bienfaits!
J'ai commandé sur mer, sur terre,
Et tes cavaliers en Piémont
Disaient qu'ils n'avaient pas en guerre
Un commandant comme Biron,
L
160
Plus ne te souvient de la peine
Que pour toi je me suis donné ,
Car dans mon corps je n'ai point veine
Qui pour mon prince n'ait saigné *.
A cette époque, la langue romano-proven-
çale, ainsi que l'avait remarqué M. Jay dans
son élégant Éloge du philosophe périgourdin,
exerça une influence immense sur le style de
Montaigne. Nous en citerons quelques exem-
ples pris dans l'édition de Rouen.
P. A. Cerchans cercan.
P. 9. Usance usanço.
P. 14. Saulveté salvetat.
P. 16. Pelade pélado.
P. 21. Planière planiero.
P. 27. Une mensonge . uno mesoungeo
P. 30. Pourpensée, . . perpensat.
P. 40. Prou prou, (assez).
P. 46. Tirasser. .... tirassa.
P. 76. Appastoient. . . appasta.
P. 79. Fantasie .... fantasio.
P. 99. Coniller conil.
P. 284. Pennades . . . penna (ruer).
1. Voir la suite de cette curieuse complainte historique (con-
servée en Périgord par la tradition populaire ) dans le tome in
de V Histoire politique, religieuse et littéraire du midi de la
France.
161
P. 120. Empennez. . . empenados.
P. 121. Floret flou ret (cocons cardés).
P. 132. Abestit abeslit (hébété).
P. 148. Guarie guarido.
P. 164. Dévaler .... dabala.
P. 191. Scarabillat. . . idem, dispos.
P. 194. Partir parti , partager.
P. 199. Bren du fût . . idem.
P. 202. Ensacher. . . . ensacha.
P. 217. Vieux debte. . biel deoubte.
P. 248. Fendiller. . . . fendilla.
P. 253. Merlus merlusso.
P. 261. Gast. ..... gasta.
P. 284. Arpez arpatz.
* P. 297. Ords orde , sale.
P. 304. Revancher. . . revencha.
P. 306. Courre courre.
P. 309 Moust ♦ • . . . moust.
P. 310. Leurs principaux affaires.
P. 314. Fadèze fadezo.
P. 340. Rommeler. . . raumela.
P. 374. Esclarcies . . . esclarci.
P. 377. Apparient . . . apparia (accoupler).
P. 436. Entourner. . . entourneja.
P. 450. Bestioles. . . . bestiolos.
P. 471. S'inïrasquer . . frasquos.
P. 497. Mué muda.
P. 501. Espic espic (lavande).
P. 508. Utis. .."... utis (outil).
P. 535. Tournevirent . tournobiroun.
14.
162
P. 534. Torte torto, de travers.
P. 5&6. Estiré estirado.
P. 550. Tournebus. . . turnébus.
Je ne parle pas des tours de phrase indi-
gènes qui sentent le terroir à chaque mot.
A cachettes, au cul d'une charréte, on veit
chez moi, on ne doit attendre fiance, par
essai, en premier, on chevauche les bœufs
avec bastines, etc., etc.
DIX-SEPTIÈME SIÈCLE.
PROSE.
« Monedo de la républico de Montalba. »
( Légende des médailles frappées pendant le
siège de Montauban.)
Monnaie de la république de Montauban.
« Capéla te fas penjat te bézi. »
(Proverb. popul. du Quercy, né dans les
luttes de la réforme.)
Prêtre tu te fais, pendu je te vois.
«Monseignou,
» Clytio l'autre cop nympho, aro flouretto now bol' pas
* desplega le bel ajançomen de sas feillos d'auraclos, que
163
» lé soulel nou l'y traméto qualque poûtet de sas caloure*
» tos e coulouretos aymados. Un petit assemblatge dfc
» gentillèzos non gaiizo pas se dire floureto noubélo se de
» bostros fabous , monseignou , élo nou rétiro qualquo
» doussoii dél que tout soulet li sera ço que lo gran lumi-
» nari, dél cel es à toutos las esielos flouridos d'un par-
» terro. Bertadieromen elo se ten fizo dé se manteni jouts
» bostre noum , per que le souci, l'englanlino , e la biu-
» leto s'y soun retirados, per despita l'injuro de cent
» siècles , e nou se biazi que dan l'éternitat. Yen creyrio
» boulountié que las Charitos en très flouretos se soun
» cambiados afin qu'en bous elos pousquesson saluda lours
• parentos ô beromen toutos gracio d'un esprit rabissen.»
(Goudouli , Ramelet moundi 3 e floureto à
messiro de Caminado.)
Monseigneur,
Clytie, autrefois nymphe, aujourd'hui fleurette, ne veut
pas déplier le bel agencement de ses feuilles dorées avant
"que le soleil ne lui ait envoyé quelques baisers de ses rayons
tièdes, vermeils et chéris. Un petil assemblage de genii lies-
ses n'ose pas se dire fleur nouvelle si de vos faveurs, mon-
seigneur ! il ne retire quelques doux regards qui lui seront
seuls ce qu'est le £rand luminaire des deux à toutes les
étoiles fleuries d'un parterre. A parler vrai , ce bouquet
se flatte de vivre avec l'appui de votre nom, car le souci,
l'églantine et la violette s'y trouvent réfugiés pour braver
l'injure de cent siècles, et ne se flétrir que dans l'éter-
nité, Je croirais volpntiers (jue léà Grâces se déguisent en
464
fleurs, afin qu'en vous elles puissent saluer leurs sœurs,
les véritables grâces de votre ravissant esprit
Dans ce morceau, plein d'une exquise et
délicate mignardise , se reflète, comme la lu-
mière du soleil couchant, l'afféterie des muses
italiennes, importée en France par les Médi-
cis; et cependant, malgré la recherche et le
goût détestable qui entourent la plupart de
ces idées, les mois se prêtent si facilement à
la mélodie, qu'il est peu de passages aussi
harmonieux dans aucune langue européenne.
POESIE.
Voici, comme contraste,. une pièce du même
auteur, où l'élévation des pensées le dispute
à la vigueur et à la magnificence du style.
« Can del coumu malhur uno niboul es euro
» Entrunric la clartat de moun astre plus bel ,
» Yeu disi can la mort dan lou tail d'un coutel
» Crouzec lou grand Henric sul libre de naturo ;
» De roumecs de doulou mon amo randurado ,
» Fugic del gran sourel la pamparrugo d'or,
» Per ana dins un roc ploura d'él et de cor
» Del parterro francès labélo flou toumbado.
» Ouéy tourni prene bent per ufla ma museto ,
» Que del rey ta plangut entoune uno cansoun :
» Sur le bra^e Louis regitara le soun :
165
» Car al rasin reben l'aunou de la sâuqneto.
» Que nou nous bengon plus brounzi per las aureillos , .
» Ni César, ni le Grec que raouric pel talou.
» Per dessus le boulum des princes de balou '
» Un Henric a clauût le mounde de merbeillos.
» Les fourtunables reys doun le mounde fa festo,
» Soun coumo de roubis pausats en roso d'or,
» Oun le baient Henric , tout brasses é tout cor, v
» Ero le diaman qu'oundrao tout le resto.
» La terro en tremoulan al brut de sas armados
» Li dounao la bouts per soun prumié seignou :
» Tabe per le plassa dins le temple d'aunou ,
» Le cél l'abio fourmat à bertuts rapourtados.
» O flourisso la pats , 6 touquesso l'alarmo ;
» La justicio , la fe , la forço , la bountat ,
» E tout ço que le cél dono per raretat ,
» Coumo l'aygo à la mar se randion à soun armo.
» Taleu que sur sou froun se pauséc la courouno ,
» L'englazi se neguéc al riu del debrembié ,
» La pals y ba béni , que de soun oulibié ,
» Y fée un bel emptëu sul laurié de Bellouno.
» De sas milo bertuts la preciuso ritchesso
» Croumpao d'un cadun le cor é l'affecciu ;
» Soun cos se fasio beze un cél de perfecciu ,
» Àl lum de soun esprit , esclaire de sagesso ,
» Acos el que sul fi remetio la balanço
» Taléu que la Rasou se plaigno d'un afroun :
» Acos el que prenio la Fourtuno pel froun ,
» Que clabelao pey sul sceptre de la Franco.
» A la fiéro des trucs el caillo qu'on le bisso ,
» Dan le foulse del bras esclafa le fer blanc ,
» Foulze que fasio courre un labassi de sang ,
» E regita de caps uno grosso granisso!
» D'enemics animats un mounde se bandao
» Per fa rebés del dret , que de dret li benio :
166
» Mes el éro l'Atlas que tout au sustennio,
» E pçyssoun l'Herculet que tout au englaodao.
» Coumo s'enbalauzis la bicho pel botiscatge ,
» Quan le sou del cournet dins l'aureillo li bat ,
» Àl noum del Grand Henric l'enemic eyssourbat ;
» Fugio marrit de poou é beouze de couratge.
» L'un sentio d'un estoc desclaba las coustélôs,
» Per oun s'estourrissio le sang à (>el rajol ;
» L'autre , que milo pics aloungaon pel sol ,
» Bésio soun paure cos. despartit en estélos.
» A tal dedins un parc le lioun se boulégo
» Al mitan des raoustis, del pastre , é deys aignels ;
» Atal à cops de dens, de coûo, d'arpos e d'els ,
» Les espauris , esquisso, endoulomo , mousségo ,
» Hurous le que labets éro à la picouréo ,
» O que sero mudat dan las armos à bas ,
» Per biure non caillo que cambos sens e mas,
» £ se rooustra puléu cerbi que Briaréo.
« Jamay , cap d'autre rey nou fée talo soulado
» De cosses de souldats esquitats an la mort .
» E Carôun jamay plus non troubec à son port
» D'esperitz desoussats ta rabento menado.
» Do une, 6 tygre cruel , piri que l'ours salbatge ,
» Pla t'abion poussedit las feramios d'ifer,
» Quand ta scarioto ma s'anec arma de fer,
» Seignour Dieu , contr'un rey que daurao nostr'atge.
» Qui te piégée le bras de tant d'asseguranço ,
» Que nou fiblesso pas jouts l'ourrou d'un tal cop ,
» Sampa l'esprit de néyt , que li trigao trop
» Que bisso r'eboundut le soulel de la Franco.
» De l'auratge emmalit d'uno guerro coumuno
» Tu bouillos treboula le calme de la pats ,
» Mes tous cops en nourre foureguen dissipats ,
» Taléu que d'un d al phi Diu fazee un Neptuno.
» Abalisco le gus, de qui la maprouphano
16T
» Ben de rounça pel sol l'aiita de la bertut :
9 Soun cop passo lou cop d'aquel autre perdu t
» Que fec un fougayrou del temple de Diano.
» Escantit es le lura , usât es le bel moble
» De qui la terro fec l'aunou de soun ostal ,
» La descarrado mort d'un cop tout à bel tal
» Endrom dedins le clôt , lé pages et le noble.
» Le mou Dde es uno mar oun coumo joust de belos ,
» L'hôme sent quado jour quaouque ben d'affliction ;
» Mes nostre rey, cou mail de touto perfection ,
» Hurous hoste del cel trapejo las estelos. »
Quand du commun malheur une nuée obscure
Étouffa la clarté de mon astre si beau ,
Moi je dis quand la mort du tranchant d'un couteau
Raya le grand Henri du livre de nature :
Des ronces de douleur mon âme hérissée
Fuit du brillant soleil la chevelure d'or,
Pleurant d'oeil et de cœur, hélas ! pleurant encor
Du parterre français la noble fleur brisée.
Aujourd'hui tristement ma musette s'éveille.
Du roi si regretté je vais faire chanson ;
Et sur le bon Louis retentira le son ,
Car au raisin revient tout l'honneur de la treille.
Qu'on ne nous vienne plus bourdonner aux oreilles
Ni César ni le Grec frappé par le talon ;
Les princes de valeur mettent bas pavillon,
Un Henri a comblé le monde de merveilles.
Les fortunables rois dont le monde Mt /este
Sont comme des rubis gravés en roses d'or,
Où le Taillant Henri tout bras , tout cœur d'abord
Était le diamant qui parait tout le reste.
La terre , tressaillant au bruit de ses armées ,
En lui donnant sa voix le nommait son seigneur;
Aussi , pour le placer dans le temple d'honneur,
168
Le ciel nous l'avait fait de vertus rapportées.
Soit qu'il fleurit la paix , soit qu'il mît tout en flamme;
La justice , la foi , la force , la bouté ,
Et tout ce que le ciel donne avec rareté,
Comme Tonde à la mer affluaient à son âme.
Sitôt que sur son front reposa la couronne
On vit l'onde d'oubli toute peur charrier,
Et revenir la paix qui de son olivier
Greffa splendidement le laurier de Bellone.
De ses mille vertus l'opulente richesse
Achetait de chacun l'àme , l'affection ;
Son esprit éclatant, ciel de perfection ,
Brillait de vérité, rayonnait de sagesse.
C'est lui qui sur son point remettait la balance
Aussitôt que le droit se plaignait d'un affront !
C'est lui qui saisissant gloire et fortune au front
Les clouait de sa main au sceptre de la France.
Il faisait beau le voir à la foire cruelle ,
Au grand marché des coups écraser le fer-blanc ,
Faire éclater soudain un orage de sang
Et de têtes tomber une effroyable grêle!
Vainement d'ennemis un monde se propose
De faire rebrousser l'heur qui droit lui venait;
11 était cet Atlas qui les cieux soutenait
Et l'homme herculéen qui brisait toute chose.
Comme va palpitant la biche en le bocage
Lorsque le son du cor dans l'oreille lui bat,
Au nom du grand Henri l'ennemi du combat
Fuyait chargé d'effroi, vide de tout courage.
L'un sentait d'un estoc les horribles morsures
Par lesquelles son sang à gros bouillons coulait:
L'autre que de cent coups le soldat immolait
Voyait son pauvre corps s'en aller en blessures.
Tel au milieu d'un parc un fier lion se plonge
A travers les brebis et les agneaux tremblants;
169
Tel des dents , de la queue et de ses yeux, sanglants
Il les glace d'effroi, les déchire, les ronge.
Heureux ceux qui vaguaient lors à la picorée
Ou qui jetaient pour fuir l'arme dans les chemins !
Pour vivre il ne fallait que des jambes sans mains,
Et plutôt imiter le cerf que Briarée.
Jamais un autre roi ne fit telle litière
De corps et de soldats abattus par la mort ,
Et plus jamais Caron ne trouva sur son port
De cadavres en sang une foule plus fi ère.
Donc, ô tigre cruel, pire que Tours sauvage,
Bien t'avaient possédé les filles de l'enfer,
Pour que ton bras perfide allât s'armer de fer
Seigneur Dieu ! contre un roi la gloire de notre âge.
Qui t'étaya le bras d'une telle assurance ,
Qu'il soutint sans faiblir la noirceur de ce coup?
L'esprit du mal sans doute : il voulait tout à coup
Voir coucher dans le deuil le soleil de la France.
De l'orage fougueux d'une guerre commune
Tu voulais obscurcir le calme de la paix :
Mais les vœux criminels ne succèdent jamais
Lorsque Dieu d'un dauphin veut bien faire un Neptune.
Meure le scélérat de qui la main profane
Vient de jeter à bas l'autel de la vertu ,
Son coup passe le coup de cet autre perdu
Qui ne fit qu'un seul feu du temple de Diane.
Éteint est le flambeau , le riche meuble tombe ,
De qui la terre avait son honneur principal.
L'impitoyable mort, d'un coup toujours égal
Le noble et le bourgeois met dans la même tombe.
Le monde est une mer où comme sous des voiles
L'homme sent chaque jour un vent d'affliction ,
Mais notre roi , pavois de la perfection ,
Heureux hôte des cieux foule aux pieds les étoiles.
Comparez cette poésie toute nue (car en la
15
170
traduisant on lui dérobe la meilleure partie
de son charme) avec l'ode sur le même sujet
de Malherbe, son contemporain, et l'avan-
tage ne sera pas, je crois, du côté du poète
normand. Par un rapprochement étrange, il
y a dans cette pièce des strophes dont l'origi-
nalité sauvage égale les plus beaux morceaux
d'Ossian, et des pensées aussi grandes que
celles de Corneille. L'ode suivante, emprun-
tée au dialecte de l'Auvergne, est loin d'at-
teindre cette hauteur d'idées et cette perfec-
tion de style.
l'home eirou.
« Quaquèti z-ei heirou , que de ré ne se melo ;
» Quei counten de teni la quoùa de sa padelo ,
» Et sén sendardina ma de ce quei cha-se
» Ne mor pa soun pose;
» Qu'aten par se leba la gengouillante aubado ,
» Que foûe tou lau mati sa petito meinado,
» Qu'augi chanta soun jau, et ve de soun chabe
» Soun douëire que bu be;
» Que ne cren ni sarjan , ni parcurur , ni juge,
* Que ne sémaïo pa quoque cuio que le juge,
» Que na gi de pape per jagoussa chacun,
» £ ne ten re d'aucun 1 . .
» Quo plazei deou avei un home de la sorto
» Que se chin un beau be alentou de sa porto,
171
» Sen re deaure & seignour tou ben quitte es tou cheau
» Laboura de sau beau !
» Quo plazei deicauta marmouta din la prado ,
» Entre de peti rô la cliaretto naiado,
» Se plonge d'au caliou que li fazon l'affroun
» De li rima le froun !
» Ente Tau auzelou disputon embei l'auro
» Que foué millo fredou por lagina la floro
» Qu'en revencho d'aqou touto pleno d'amour
» Li fouë un lei de flour.
» Cependen le soulei deiplegeo sa tealetto
» Per s'ana repauza din sa matto couchetto,
» La manobro n'a beu et tou quitton la mo
» En apeitan démo.
v L'an Gran ne tatou pa lau plazè de la vido
» Entre tàn de traça la joio-z-ei bannido,
» L'anvegeo, le souchi, l'embichiau è l'amour,
» La cbasson de la cour.
» Qu'où nei ma par semblan quan lo le se foûe veire
» Coumo on trompo un efan dedin un rouge veire,
» Vougnya ma la mouëizou de moun borne counten
» Onte gl'y ei en tou ten.
» Ati le trô gran bru neissorbo, la auriglia,
» Ati l'on ne cren re de l'honnour de la figlia :
» Ati l'on cren be moue le ravage d'au lou
» Que la ma d'au filou.
» Anfin, aquou ei le glio, ou le repd habito :
» Onte le vré plazei sen farda se deibito ,
» Onte l'on dor sen pan d'avei de fau vegi
» Ni moue tro de cugi.»
(Joseph Pasturel, chantre de l'église de Montferrand, 1676.)
172
l'homme heureux.
Qu'il est heureux, celui qui de rien ne se mêle ;
Qui , content de guider sa petite nacelle ,
Sans se mettre en souci de ce qu'on fait au loin
Ne sent pas le besoin ;
Qui , pour se réveiller, attend la sérénade
Que lui donne au matin son enfantine escouade
Qui , dès le chant du coq , voit du haut de son lit
Le pot noir qui bruit;
Qui ne craint ni sergent , ni procureur, ni juge ,
Qui s'embarrasse peu de celui qui le juge ,
Qui n'a pas de papier pour harceler chacun ,
Et ne tient rien d'aucun!
Oh ! quel plaisir de voir un homme de la sorte
Qui se sent un beau bien à l'entour de sa porte
Sans devoir au seigneur, quitte à l'égard d'autrui
Guidant ses bœufs à lui!
Quel plaisir d'écouter murmurer dans la plaine
Entre de petits rocs la Naïade sereine ,
Se plaignant des cailloux qui lui font cet affront ,
De lui rider le front !
Il entend les oiseaux disputant avec l'Aure * ,
Qui fait mille fredons pour lutiner sa Flore;
Elle, pleine d'amour, pour payer ses ardeurs
Lui dresse un lit de fleurs.
Cependant le soleil a plié sa toilette
Pour s'aller reposer dans sa pâle couchette ,
On suspend le travail , on retire la main ,
En attendant demain.
Les grands ne goûtent point le plaisir de la vie ,
1 . Aura, Zéphirc.
173
Ils ont trop de chagrins, et la joie est ravie,
L'envie et le tracas , l'ambition , l'amour
La chassent de la cour.
Pour moi , j'en ai ma part! J'y fus, pauvre trouvère,
Gomme un enfant qu'on trompe avec un rouge verre;
11 vaut mieux la maison de mes hommes contents ,
Gomme ils sont en tout temps.
Ici, pas de grand bruit qui bourdonne et babille;
Ici , l'on ne craint rien pour l'honneur de sa fille ;
Ici, l'on craint bien plus le ravage des loups
Que la main des filous.
Enfin ce sont les lieux où le repos habite ,
Lieux où le vrai plaisir sans drogue se débite,
Lieux où l'on dort sans peur d'avoir de faux voisins ,
D'avoir trop de cousins.
Cette traduction d'une pièce de vers si sou-
vent traduite ne manque pas de grâce, mais
elle reste pour la facilité au-dessous des vers de
Claude Bruys et de Tépître du poète nimois
sur les embarras de la foire de Beaucaire.
A lo viscontesso de Pourrièros.
« Fau qu'you vou digui, ma cousino ,
» Que voûstro rimo es délia fino ,
» Yuostreis vers son tanben rimas
» Chè de cadun son estimas,
» É non crési pas ché s'en fasso
15
174
» Gès de millous mena' en Parnasso.
«Vous dises que vers lou pourtau
» Vous feriats un pichon de mau,
» Yon v'asseguri sus ma vido
» Que n'en siou très que ben marrido.
» Perço que dias que mon despart
» De prou de regrets tous fa part,
» Deveraï m'avés devançado ;
» Siou toujoun agudo fachado
» Despueys lou tens de nostr' adiou.
» Mas per segur un' autre estiou
» Se viven pourren nous reveïre,
» Tant y a que tous pregui de creire
» Qu'en touto part de noch de jour
>» Nou sauprion que v'amar toujour.»
(Claude Bruys, écuyer d'Aix, 1636.)
A Ut vicomtesse de PoUrrières *.
Il faut vous dire, ma cousine,
Combien votre muse si fine,
Combien vos vers si bien rimes
De tous ici sont estimés ;
Je ne pense pas qu'on en fasse
De plus jolis, même au Parnasse.
Vous avez, dites-vous, souffert
En heurtant au portail de fer;
Moi je vous jure sur ma vie
Que mon âme en est très-marrie.
En m'écrivant que mon départ
l, Pes champs de Marius, campi Putrifli^
175 '
D'un peu de regret tous fait part,
Vous avez devancé ma plainte;
Car ma joie est vraiment éteinte
Depuis le jour de notre adieu.
Mais Tan prochain, s'il plaît à Dieu,
Nous nous verrons, je vous l'assure :
Croyez bien, je vous en conjure,
Qu'en tous lieux les nuits et les jours
Je suis à vous aimer toujours.
l/EMBARRAS DE LA FiÉRO DE REACCAÏRÉ
« Environ lou miech de juillet
» Me rencountran tout beau soulet
» Dessus lou rouquas de Beaucaïre;
» Et sachant qu'on n'y avié pas gaïre
» Jusqu'à la fieiro que s'y ten
» Là ont'a de tan bel argen :
» La curiositat de ben veire
» Ce qu'à peno yeou poudié creire
» A fach que sus aquel roucas
» Ay bastit coumo un pichot mas *
» Ou ben capitêlo carrado ,
» Per ben remarqua l'assemblado
» Que s'y fai din tant pan de tens ,
» De diverso sorto de gens.
» Premieiromen yeou ai vist faire,
» Per lou s charpentiers de Beaucaïre,
» Las cabanos lou loung d'au prat,
» De l'un et de l'autre coustat ,
» Forman cou m' uno grand carrieiro,
» C'est-ft-dire vêla la fieiro
. 176
» Que se tendra din paûc de tens.
» Penden qu'ai de liïien vist de gens
» Que venien devers la Provenço,
» Et dizien qu'avien fach défenso
» A toutos gens , pichots et grans ,
» Jusqu'os as mendrei artisans ,
» D'ana teni la M adaleno
» Su l'hazar de paga la péno ,
» Ordounado dau parlamen,
» Quon saquito pas an d'argen
» Mai de punitiou corporello.
» Vêla lous consouls en cervélo
» Sonjon d'assembla prontamens
» Lou consel et forc'autros gens ,
» Per députa dins la Provenço
» Et saupre don ven la defenzo
» Qu'an fach émbé tant de rigou.
» Gependen lou travailladou
» Marchan, artizan , labouraire
» Et tout lou poblé de Beaucaire
» Son tristes jusqu'os à la mort.
» Se van permena vers lou port
)> Et dison Maudito nouvelè ,
» Que nous as-tu mes en cervélo!
» S'assemblon per lous cabarès :
» L'un dis Aco nou sara res
» Qu'un inventiou das fou ren aires.
» L'autre dis Toutes lous affaires
» Non podon qu'ana de travez.
» Un autre dis , Et ben savez
» Qu'au an députât en Provenço?
» Et l'autre dis, mal'escourrenço
» Prenguo consouls et conseillez
•a Sestrantalon, dedin loursliez
» Penden qu'en grando diligenço
177
» DevienanaperlaProvenço
» Publia la fieiro' autamen
» Et faire que lou parlamen
» Nous fougues un pauc favorable. -
» L'autre dis Yeou me donne au diable
» Se sonjon qu'a gagna d'argenî
» Chacun ne dis soun sentimen.
« Cependen la maison de villo
v A députât qûacun que filo
» Din la Provenço prontamen
» Per fa requesto au parlamen
» De retracta soun ordounanço
» Que tous l'intéres de la Franco
» Es que san gès d'empachamen
» ^a fieiro se tengu' autamen
» Et que las provinços vezinos
» Non dévon pas faire las finos,
» Car s'y fai de braves proufits
» Que fau pourta de béaus habits.
» Mai coumo chacun se travaillo,
» Qu'un parlo mau , que l'autre raillo ,
» Vez abourda un cavalié
» Que venié devers Monpelié
» Et tout equan tout en fatiguo.
» Un chacun quitto sa boutiguo,
» Cirurgiens, noutaris , marchans
» Pouticaris et artizans ;
» Bref tout lo poblé de la villo
» Que marchavo coum' à la filo
» Per sauprè del ce que se dis
m De leur fieiro diu soun païs :
» Coussi (diguet el) yeou en sai vene
» Tout espressomen per aprène
» Que déven nautres dévéni
» Carcassouno ma fach veni
178
» Per saùpré' al vrai se votro fieiro
» Se tenra miej'ou ven entieiro,
» Se la Franchiso valdra res ;
» Car ce que vautres me dérès ,
» Me cal manda perde messages
» En villos mazes è vilages ,
» Autmens de tout nostre quartié.
» Qu'avés après de Montpélié
» (Li dis qu'aucun de lo compagno)?
» Ah ! sou dis el quinto magagoo
>> Lous marchans sai voulriou veni,
» Lou poblé crido que nani.
» La cour des aidos s'y appauso.
» Jamai non ai vist talo causo.
» Lou présidiat ou voudro bé ,
» Et lou gouvernur atabé :
» Enfin la villo es mai troublado
» Qu'uno fenno ambé sa bugado.
» Vêla perqué , se me créses,
» Lai députarês tout exprés
» Per faire que lou moandé venguo.
» A perpaùs prenen un paûc lenguo.
» De Nismcs, Soumeire et Uzez
» (Sou dis qu'aucun) que ne disez?. . .
» Aqui (dis el) n'y a rê de pire
» A Nimes lai crebon de rire,
» Et se crezou que lous marchans
» Vendrou coumo fai quanqués ans
» Dins lours oustals fa lurs emplétos.
» A Uzez que soun daiguos quetos
» Demorou sus soun trento-un.
» A Soumeire per lou cou m un
» Non se metton pas en gran peno
» Non soui pas passât en Séveno,
» Mai n'y a forço qu'on vendran pas
179
» Se vitomen non députas
» Vers Monpelié et sous passages.
» Se me cresés et se ses sages. »
Environ vers la mi-juillet
Je me rencontrai tout seulet
Au haut du grand roc de Beaucaire ;
Et sachant que nous n'avions guère
De jours à voir couler avant
La foire où passe tant d'argent ,
Je voulus voir dans cette foire
Ce qu'à peine je pouvais croire
Et sur le sommet du rocher
Une tente je vins percher
Ou bien une hutte cariée
Pour bien observer l'assemblée
Qui s'y tient en si peu de temps
De diverses sortes de gens.
Là premièrement je vis faire ,
Par les charpentiers de Beaucaire ,
Des cabanes le long d'un pré ,
De l'un et de l'autre côté.
Formant comme une grande rue.
La foire ici sera tenue,
Et ma foi dans très peu de temps.
Après de loin j'ai vu des gens
Venir du côté de Provence ,
Disant qu'on avait fait défense
A tous hommes , petits et grands ,
Jusques aux moindres artisans ,
D'aller tenir la Madeleine
A moins d'encourir une peine
Que décrétait le parlement
Et qui n'était pas de l'argent
Mais punition corporelle-
180
Voilà les consuls en cervelle.
Ils assemblent très-diligens
Le conseil et bien d'autres gens
Pour députer dans la Provence
Et savoir d'où natt la défense
Objet de ces dures rigueurs.
Et cependant les travailleurs ,
Marchands, artisans, le vulgaire,
Et tous les bourgeois de Beaucaire ,
Sont tristes jusques à la mort.
On les voit errer sur le port
En disant : Maudite nouvelle,
Que tu nous troubles la cervelle !
Puis ils vont chez les taverniers :
L'un dit : Ce n'est rien, je l'espère ,
Qu'une invention des fourniers .
L'autre lui réplique : L'affaire
Ne peut que marcher de travers.
Cet autre, les yeux grands ouverts:
Qui députe-t-on en Provence ? .
Et celui-ci, mâle influence,
Serre ces conseillers maudits :
Ils se prélassent dans leurs lits,
Tandis qu'en grande diligence
H faudrait aller en Provence
Crier la foire hautement,
Et tâcher que le parlement
Nous fût un peu plus favorable.
L'autre dit : Je me donne au diable
S'ils songent à rien qu'à l'argent.
Chacun émet son sentiment;
Et pourtant la Maison-de- Ville
A député quelqu'un qui file
Dans la Provence lestement
Pour supplier le parlement
181
Car les intérêts de la France
Voulaient que sans empêchement
La foire se ttnt hautement.
D'ailleurs les provinces voisines
Ne devaient pas faire les fines,
Car on en tire des profits
Qui font porter de beaux habits.
Tandis que chacun se travaille,
Que l'un dit mal, que l'autre raille,
Voici donc que de Montpellier
II nous arrive un cavalier
Suant, soufflant. Chacun déserte
Son logis, sa boutique ouverte;
Chirurgiens, notaires, marchands,
Apothicaires, artisans,
Bref, tout le peuple de la ville
Qui cheminait comme à la file,
Criant à la fois : Que dit-on
De la foire en votre canton?
— Mon Dieu ! dit-il , on m'a fait rendre
Ici tout exprès pour apprendre
Ce que nous devons devenir :
Carcassonne m'a fait venir
Pour connaître ce qu'il faut croire,
Si l'on tiendra toute la foire
Et si la franchise vaudra,
Car tout ce que l'on me dira
Je dois le mander par messages
Dans les villes, bourgs et villages;
Autrement de notre quartier
Que pense-t-on de Montpellier?
Dit quelqu'un de la compagnie.
— ■ Ah! répond-il, quelle avanie!
Les marchands voudraient bien venir,
Le peuple veut les retenir,
te
182
Et la cour des Aides s'oppose.
Jamais on ne vit telle chose.
Le présidial le voudrait bien,
Le gouverneur ne dirait rien.
Enfin, la ville est plus troublée
Qu'une femme avec sa buée.
Voilà pourquoi, si m'en croyez,
Députez-leur deux envoyés
Pour leur faire votre harangue.
À propos, prenons un peu langue :
Nîmes, Sommière, Usez, là-bas,
Que dit-on de notre tracas?
Repart un autre: « Ah !' c'est bien pire,
A Nîmes l'on crève de rire,
Car on pense que les marchands
Viendront, comme en ces derniers ans,
Faire les achats dans la ville.
Ceux d'Usez, qui sont eau tranquille ,
Demeurent tous sur le trente-un.
Quant à Sommière, le commun
Ne s'y met pas beaucoup en peine.
Je ne passai point en Cévenne,
Mais il manquera bien des gens
Si vous ne vous montrez plus sages
Et n'êtes pas plus diligents
A députer vers les passages.
J'ai cité une partie de cette pièce faible-
ment écrite, mais qui nous retrace au naturel
la physionomie de la vieille Provence avec
son parlement, sa cour des aides, ses con-
suls, ses présidiaux, son gouverneur et sa
bourgeoisie musarde, curieuse, bavarde et
avide de gain. Pouf le style du reste, entre
ces vers et ceux qu'on' va lire, il f a une no-
table différence.
OOMSOO DEL L. BOUSSCT,
Sur s* mestresso*
« Filift se n'oves lou cor
» De calquo tigro;
» Escoutuch oquel que mor
» Per boas de migro.
» Sourtis, bel astre d'amour»
» E lo nech sombro
» Pus plosento que lou jour
» Sero sans ombro.
»
» Tuch oquel petit flombels
» Que son o l'aïre
» Sedoron o vostres els
» Tout lour esclaïre.» -
(Rousset de Sarlat, 1694.)
m
CHANSON DU SIEUR ROUSSET,
Sur sa maîtresse*
. Phttls, si tu n'as le cœur
, . D'une tigresse,
Écoute celui qui meurt,
Meurt de tristesse. ;
Sors, brillant astre d'amour, - ..
Et la nuit sombre,
Plus plaisante que le jour,
Sera sans ombre.
r
Gar tous ces petits flambeaux
Qui dans l'air brillent
184
Bien moins que les yeux si beaux
An ciel scintillent.
Le reste est dans le style insupportable de
l'époque. Le poète s'y plaint des rigueurs de
Philis en métaphores ,de plus en plus ridi-
cules : ainsi, le ciel pleure de pitié en voyant
sa peine, et ces pleurs forment la rosée \
DIX-HUITIÈME SIÈCLE.
PROSE,
« L'an milo sept cens quatre bin woueit 2 et lo bingt del
»més de décembre, din Toustal communal de la bilode la
• Francézo , daban nos Estiennes Rioùtort cosséillé del
» Rey , méro de la dito bilo.
»Fouguéroun assemblats en cos dé coumunautat m"
»Guillaumés Labal liuténen de méro, Bertrand Dom-
opeyre prumié cossoul , G. Ferrie segound css. Guillau-
» mes Lacroix percuraire del rey, syndic de la coumuno,
»J. Teouliéros, Bourganel, Ramon Martel , J. Béni,
«Meric, aquesfis darmés cosséillés poulitics, J. B. Laf-
»foun aynat ancien cossoul, F. Izernos ancien coss.
»Guillaûmés Laffoun cattet, surgen de mariao, F.
1. Nous devons au zèle éclairé de M. J.-B. Lascoux (de Sarlat)
une excellente édition des poésies de Kousset. Sarlat, 1839. Chez
Dauriac, libraire.
2. Les habitants du comté de Galles prononcent exactement ce
mot de la même manière.
1S5
• Fanrat ancien liciitenen de méro... Tchaquès, Àntoiiè'no
■Maoury de St. Bitor ancien oufficié de caballayo, Tcha-
»quès retcharman aboutcat en parlomen, ancien méro '.
»— (Délibération de la commune de La Française (Tarn
■et Garonne) sur la manière de députer aux Élats- Gé-
nnéraux.) »
L'an mil sept cent quatre-vingt-huit , et le vingt dn
mois de décembre, dans l'hôtel communal de la ville de
La Française, devant nous, Etienne Rieutort, conseiller
du roi , maire de ladite ville.
Furent assemblés en corps de communauté MM. Guil-
laume Laval, lieutenant de maire; Bertrand Dompeyre ,
premier consul ; G, Ferrie , second consul ; Guillaume
Lacroix , procureur du roi, syndic de la commune; J.
Teulières, Bourganel, Baimond Marte
rie , ces derniers conseillers politiques ;
ancien consnl; J. Izernes, ancien ce
Lafon cadet, chirurgien de marine; G
ancien lieutenant de maire; Antoine
Victor, ancien officier de cavalerie ; Jac
avocat en parlement, ancien maire, etc., etc.
I . L'original existe en français dans tes archives de la com-
mune, mais cet extrait est piis «le la traduction que l'ancien
maire en avait faite pour lire aui paysans, et qu'il m'a donnée
en 1839.
*86
POÉSIE,
LA WH8SOD.
« Oltrto, oici Sent-Jau qu'onnonçe lo récoHo,
« Pin ptftc de btet ooabel pourren ôura una motto.
» Segaïres, oculats ozugats loubouloun,
» Quo lo pouncho del joun déma tout prengo boun.
» Tout escas de brilla cesso lo poulsinieyro :
» E coumenço o fuzi l'estelo motyniero ,
» Qu'on bey Ion Poges courre ou se colo ol trobal,
# B tout premieyromen toumba sa rordkaL
» L'ordi n'es pas ol sol, qu'ol ferré obondeunado,
» Dé lo fiéro ségniol lo tijo es ronbersado.
» 01 liech obont lou jour trouborias pas un cat;
» Semblo qu'en oquel tems dé dourroi sio pécat.
» Exceptât lou maïnatgé encaro o lo bressolo,
» Que font Ion Jour soulet se plouro, se désolo,
» Ton! lou moonéé es oe eomps; tous boustats son déserts.
» OUI quoni del tambour lou soua frappo 1ms airs ,
» É que d'uno botatylo onnounço los otermos»
» Cadnn quitto sq caso é bo préné Los armos .
» Laos grands é Ions pichous courrou sus l'énémic;
» Lou pus poultroun s'opresto o l'y soca soun pic.
» Dé mêmes ol trobal lou mens bolent s'escrimo,
» Del bras é dé lo boix lou Pegés loos onîmo ;
» L'ansissés quand quaouqu'un s'aouso un bricou pausa ,
» Crida coumo un obuglé : You bésé cal y fa.
» Soun uel dé cap o fbunds persec toujour lo colo ,
» É dé tontes dé soins l'espoir soûl lou counsolo:
» Sap qu'auro léou per biouré , é dé micho , é d'orgen.
» Del dina cependant orribo lou moiimen ;
» O l'oumbro d'un gorric lo troupo es ossemblado;
» Cadun dé soupo o l'ail mongeo uno cscudélado >
» An miéjo houréto oprès per faire lo dourmido;
, 187
•
» Mais o péno an cutat que l'ocoulat lour crido :
» Olerto, olerto, éfons, lou Soulel fo comi (1);
» Lo nuech noun pas lou jour es fachoper dourmi.
» Sul ser , tont que se pot , lo gobélo liado ,
» Es , dé peou dé mal tems, en pilos orrengado ;
» Mais qu'es oïço? grond Diou ! crésé que ploou dé flamo;
» Loubrondou del Soulel nous coy jusquos o l'amo;
» Sous fougousés chobals dé fotigo oltérats ,
» Bubou Thumou dés comps, poumpou lou suc dés pratz ,
» Los flours penjou lou col sus lour combo sécado,
» Del riou lou pus bordit lo courso es orrestado;
» É dé l'astre brûlent l'insuppourtable ordou ,
» Dins soud humide obric bo grilla lou peyssou.
» Ount se téné ? soun fioc oluco lo noturo ,
» Oben bel dé lo nuech imploura lo frescuro ,
» Se mostro pas puléou qu'o despochat soun tour j
» Soun crespé entré porétré es perçât per lou jour.
» Sus soun corriol d'orgen é trempé dé rousado,
v Lo mouilho dé Titoun , quond fosio so tournado ,
» Dé larmos, ol printems, orrousabolos flours;
» Huey passo coumo un Iious sons ré pend ré de plours.
» Del lun dé l'unibers l'orribado trop proumpto ,
» Lo surprend talomen que , sio despiech, sio hounfo,
» Entré oburé onnouncat lo bengudo del jour ,
» S'estrémo, é lou soulel es d'obord dé rétour.
» O péno sous royouns dés puecbs daourou lo cimo ,
» Que lou fioc dé lo beillo o l'instent se ronimo.
» Olaro on noun bey pus un aussélou boula ;
» Gadun joust un fuillatgé es topit sons pioula.
» Huroux que dins un bosc, sus un topis dé mousso ,
» Pot aro del zéphir huma l'holéno douço !
1. On ne persuadera jamais aux paysans que la terre tourne
autour du soleil.
188
» Ou que per omourti lou brosié dé l'estiou ,
» Se ploangeo jusqu'ol col dins lou cristal d'un riou.
» Sus un sol mosticat d'orgilo pla bottudo ,
» Os regards del Soulel lo garbo es estendudo.
» Lo colcado coumenço , é déjà lous flogels
» Del fabré, sus l'enclume, imitou loos mortels. » '
(C. Peyrot, prieur dePradinas, las Quatre
Sosous, géorgiques patoises, chant u.)
LA MOISSON.
Voici par la Saint-Jean la récolte annoncée.
Bientôt du blé nouveau nous ferons la jonchée.
Aiguisez , moissonneurs , ces fers tranchants et longs,
Qui vont au point du jour luire sur les sillons.
De la couvée , enfin , meurt la lumière pâle,
Et l'on yoit resplendir l'étoile matinale.
Aussitôt le fermier court, au soleil levant,
Au champ où l'orge ondule et se balance au vent.
Après cette moisson au fer abandonnée,
De ee seigle si fier la tige est renversée.
Au lit, avant le jour, pas un chat n'est couche ;
On dirait qu'en ce temps dormir est un péché.
Sauf l'enfant qu'au berceau nulle voix ne console ,
Et qui seul tout le jour gémit et se désole ,
Tout le monde est aux champs et les toits sont déserts
Ainsi quand du tambour le son frappe les airs ,
Et vient d'une bataille annoncer les alarmes ,
Chacun fuit son logis et veut prendre les armes.
Les petits et les grands courent à l'ennemi ,
Du poltron même alors le cœur est raffermi.
Tel le plus paresseux à la tâche s'escrime :
Du bras et de la voix le fennier les anime;
On l'entend, lorsqu'un d'eux semble fléchir tout bas,
Crier comme un aveugle : Allons! je ne dors pas!
189
Sor les riches moissons partout son regard Yole,
Et des soins du passé l'espoir seul le console :
Bientôt il doit avoir des gerbes, de l'argent.
Cependant du dtner arrive le moment :
Au pied d'un chêne vert la troupe rassemblée
Mange la soupe à l'ail à pleine cuillerée.
Quelques instants après ils dorment : Mais la voix
De leur chef retentit une seconde fois :
Alertes, mes enfants, le soleil marche et fuit;
Alertes, levez-vous, nous dormirons la nuit.
Il fant que vers le soir, chaque gerbe dorée
Soit, de peur de l'orage, en tas amoncelée....
Mais qu'est ceci , grand Dieu ! pleuvrait-il de la flamme ?
Le brandon du soleil nous brûle jusqu'à l'âme,
Et ses coursiers fougueux , de fatigue altérés ,
Boivent l'onde des champs, l'humidité des prés.
La fleur touche en tombant la terre calcinée ,
Des ruisseaux les plus vifs la course est enchaînée,
Et de l'astre brûlant la cruelle cuisson
En son humide abri va griller le poisson.
Où se cacher? Ses feux embrasent la nature;
On implore à grands cris la nuit et la verdure;
Mais à peine la nuit reparaît à son tour,
Que son voile aussitôt est percé par le jour.
Avec son char d'argent humide de rosée ,
La femme de Tithon , en faisant sa tournée ,
De larmes au printemps rafraîchissait les fleurs;
Elle fuit aujourd'hui sans répandre des pleurs.
Du Dieu de l'univers la descente trop prompte
La surprend tellement que, soit dépit, soit honte,
Après avoir rouvert les barrières du jour,
Elle part : le soleil est déjà de retour.
A peine ses rayons des rocs dorent la cime,
Que le feu de la veille à l'instant se ranime ;
490
Alorgmn* vattptafttt MdotoM voter,
Alors, sont les rameaux, ils refilent «ans chanter.
Heureux qui, dans les bote, sur on tapis de mouise,
Peut alors du zéphyr humer l'haleine douce!
Ou qui, peur amortir cette ardeur dans les eau,
Se plonge tout entier dans l'onde des ruisseaux.
Cependant, sur l'argile avec forée battue,
Aux regards du soleil la gerbe est étendue.
Le bataillon s'avance , et bientôt les fléaux, • . -
Retombant en eedence, Imitent les marteaux.
CHANSON QUERCINOI8E.
« O <tuos es estai touxour dit
» Pes xen de-boun sens et d'esprit ,
» D'é la bido g lo mor,
» lio fenno es un trésor;
» Gonten lou moridaxe,
» Bibo l'omour, bibo l'omour,
» Conten lou moridaxe,
* Bibo l'omour net et xour.
» Uno dono es dins un oustal
» So q'es un bioloun dins un bal ;
» Sons ello tout péris
» Et sons el tout longuis ;
v Conten , etc.
» Lou nobi ris de tou soun cur,
» Sen gasto plo lou bel moussu r!
» To plo coumo el ririon
» S'o so plaso serion.
» Conten, etc.
» Lo nobto ris égalomen ,
n Mè» o quoi interioromen ,
» Lon eérémountal bol
» Q'aao un ayré de dol.
«Conten, etc. »
Dans tons les temps cela fat dit *
Par gens de bon sens et d'esprit ,
De la vie à la mort
La femme est un trésor.
Chantons le mariage ,
Vive l'amour, vive l'amour ;
Chantons le mariage ,
Vive l'amour nuit et jour.
Une femme est dans la maison
Ce qu'est au bal un violon ;
Sans elle tout périt ,
Et sans loi tout languit ;
Chantons le mariage ,
Vive l'amour , etc.
Le mari rit de tout son cœur,
Quel mérite sur mon honneur !
A sa place aujourd'hui ,
Nous ririons comme lui.
Chantons , etc.
La mariée également
RU , mais toiérieuremeat ;
. Le cérémonial
..Veut on air glacial.
Chantons , etc.
Voyez, à côté de cette rudesse celtique du
I. Les paroles et les idées qu'elles expriment offrant ici un
étrange contraste avec l'air révolutionnaire.
192
Rouergue et du Quercy, les vers gracieux de
Despourrens, le Béranger des Pyrénées :
» Aquélos montagnos, que tan haoutos soun ,
» M'enpacbôn de bézé mas amoos oùn soun :
» Haoutos , bi soun haoutos , qui s'abacharan ,
» Et mas amouretos bé s'approutcharan.
» Tra la la. »
Ces montagnes , qui tant hautes sont ,
M'empêchent de voir où mes amours sont :
Hautes elles peuvent être, elles s'abaisseront,
Et mes amourettes se rapprocheront.
Tra la la.
PREMIÈRE SCÈNE DU MISANTHROPE.
Rigaaud (Philinte).
Digas me se bous plaï , qu'es doun aco qu'abes?
Semblo que sen brouillatz : m'àgachas de trabès.
Bkunet (Alceste).
Boun prégui : laissas-mé, randés-m'aquel serbici.
R.— Que pot doun estr'aco? doun ben aquel caprici*?
B. — Ba bous ei ditz un cop , laissas-mé de repaiis.
R. — Ses f achat countro you beleù mal à prepaus;
Et quant on a quicon, on ba dis, on s'expliquo.
B. — Mais yeou non boli pas bous parla cap de briquo.
R. — Ses un pauc trop liergnous et cant on es amitz...
B. — Rayas bo , se bous plaï dàloùn baurès escritz.
Abouï qu'autres cops certo bous estimabi
Mais yé pla rénouoçat despey quicon que sabi.
t . M. G. Brunet a donné cette scène sans paraître la com-
prendre. Il n'a pas même su la transcrire : pour ben, il vient, il
met bel, beau, etc.
193
R. — Crésî pas dabé but cap de maubais' actiu .
D. — Si fait e ne dieuriés mouri de confusiu,
Car -yeou bous aï bist fair 'an trait dé pendardizo
Que m'annoonço pla prou qu'abés pas de franquizo
Beei, sans anaqui len, ses anat embrassa
Qnal'cun d'incounégut que benio de passa ,
Yalispabés las mas , las y téniés sarrados ;
Aqui bous y abes fach d'amistat à carrados
L'abés. assegurat que fariés tout per el
Et cant ei boulgut saûpré ammé bous quis aquel ,
N'abés pas , mais sabut l'endrech oùn démourabo ,
Que dount éro sourtit e coussi sapelabo ,
Autromen dicb enfin nou l'abias pas bus bist,
E lou couneissiés pas maï que yeou l'antéchrist.
Acos , bésés, l'actiu fa pus negro que yatcbo
Yeou per dex milo francs boudrio pas l'abé Fatcho :
Car se mér* arribat de faire un trait parel ,
Crézi que sul m'oumen m'arranquario lou fel.
(Act. l,s. 1 , par le citoyen Daubrian,
de Castres.)
Je crois inutile de mettre ici la scène de
Molière, et de reproduire également le texte
du début de la première bucolique, traduite
de la manière suivante par un poète agenais •
MELÎBEL.
Tytir lou plus hurous qu'aoulhe fusquet jamai
Doùn ben que repausan à l'ombra D'aquel hay,
Tu fasquos rebounbi d'anbé ta charomino,
Lou noun d'Amarillis per touto la coulino?
Entretan que nousaus forbanditz de chez nous
Quittan nostre pais e ço qua de plus doux.
17
494
TTOIt.
Un Dieus, ô Mélîbel, m'a feit aquelo graeto ,
Jou prégaré toujotm aquel Dieu» qùefy plassio '
Iftgrada nom présens, et soebea soon atita
Fumara de* agneis que f y bendr'eseam.
Aco8 el qu'a donnât la lifeertat de paisse
Per tout à mena tronpel jasqoo qaes'yacalsse
Amaï tu béses be qne sen tant de faSasous
£1 me laïsso canta, qoaa me play de cassons..
(GtriHaame Detprat, 1696.)
DIX-NEUVIÈME SIÈCLE.
PROSE.
Un borné avié dous élans , lou pu jouiné diguet a soun
péro : Moud péro doona me la part que dêtro ne reveni :
lou péro fagnet k>o partatgé de sooo be entré se» élans.
(Dialecte d'Arles.)
(Commencement de la parabole de l'Enfant prodigue.)
fOÉSIE.
« Are l'aben attrabet
» I*'aot»el dé kw grasses atoa
» Aro l'aben attrapât
» E l'aben dézaîatat. »
(Chanson de 1815.)
•m
A présent nous l'avons sa***, *
L'oiseau des grosses ailes,
A présent nous t'avons saisi
Et neue les hi* avons coupées !
495
M UCHIPBÔ t L'OP fSCHlé M UCfl.
A la puncho del joun parte» de sa bastido , •
* Em, un pechié de lach sur sa testo quillat
D'un pas menut mai dégageât ,
Vers Aix triniaYO Margarido :
E per estre un patyc plus hardido,
Aqueou joun avig mes un eoutilloun coortet
De souliers prias e Waa courset.
Arrengeado <Jésto maniero
Nostro courousq meinagîévo •
Fasié soun eoumpte en caminan ,
£ coumo emplegarié de soun lach lou mountan.
Ai quauqnos galinos que clussoun ;
Crompi d'huous , bouti coua, disiet en arriban
Leis tendrai tan damen segur qu'espeliran.
Yk>u daja meis poulets qu'estrapien, que s'amusonn
Davan l'oustaou , din la cour, oou jardin
E lou regnard sera ben fin
(Dei galiniers aquelo pesto.)
Se cres leis tout brifai e s'aoumen nou m'en resto
Per n*en croumpar un nourigoun.
Per l'engrelssar ai de cougourdo lesto ,
Dé gaspo , de racé , de gruiHios de melonu
Aban que siguen à la festo
De sant Martin mémo de sant Miqueou
Moun pouar sara ben gras e beou.
Lou Tendrai, nén faraï d'escutz uno pougnado.
Et que mémpacjbara dins la mémo joumado
De croumpar uno yaquo e soun poolit vqdépu
E que veirai sautar al mitan doou troupaou.
Mas se pousseden plus de pléeir Margarido.
Faguet un saut coumo un cabri ;
Lou pechié patafloou... toumbet lou lach awsi
196
En mémo temps adin potière couadopoulido!
Vaquo yudéou tout séscampet,
E cataclam tout se foundet.
A soùu oustaou Margarido pecaïre
La testo souto retouraet ,
A soun home en plouran bi raconto l'afaïre,
En s'escusant coumo pousquet.
E dien que sen fouguet de gaïre
Que n'en aguesso sur leis detz.
Mais leis vézins saven la caTO
Nén risoun mais que dùno fés;
Cadun la vcsen H cridavo :
Margarido d'oou boun lach frés.
(Diouloufetd'Aix.)
Avec la laitière de La Fontaine une traduc-
tion devient inutile. Nous remarquerons seu-
lement que, même aujourd'hui, les infinitifs
romans se sont conservés en Provence sans
altération : crompar, acheter; brifar y dévorer;
engrdissar, engraisser; saular. Dans la plupart
des autres pays d'Aquitaine on retranche la
consonne finale.
L'ABUGLO DE CASTEL-CUILLé.
» Del pè d'aquelo baouto mountagno
» Oun se pinquo Castel*Cuillé ;
» Al ten que lou poumè, lou prune, l'amellé,
» Blanquejabon dins la compagno,
» Baci lou cban qu'on entendet
» Un Dimècres mati , beillo de sent Jouzèt :
197
» Las carreros, diouyou flouri
» Tan bèlo nobio bay sourtl;
» Diouyon flouri , diouyon grana
» Tan bèlo nobio ba passa !
v Et km biel Te Deoun des pichous maridatges
» Semblâbo parti des nuatges,
» Quand, tout d'un cot, un grand troupèl
» De fillos al tin frès, proupretos coumo Te),
» Caduno dambé soun fringayré,
» flènon su! bord del roc entouna lou même ayre ;
» Et ressemblan achi, tan bezinos del ciel
» D'anges catifoulès, qu'un Diou rîzen emboyo
» Per fa lous pellerets et nous pourta la joyo.»
(Jasmin,)
Au pied de la baute montagne
Où se dresse Castelcuillier,
Au temps où le prunier, le pommier, l'amandier
Devenaient blancs dans la campagne,
Voici le chant qu'on entendit soudain
Avant la saint Joseph, un mercredi matin :
Tous les chemins devraient fleurir
Si belle fille va sortir,
Devraient fleurir, devraient grainer
Si belle fille va passer.
Et le vieux Te Deum des petits mariages
Semblait descendre des nuages,
Quand voici qu'un essaim bruyant
De filles comme l'œil proprettes ,
Chacune au bras de son amant,
Vient sur le bord du roc jeter ce chant des fêles,
Et ressemble là-haut si près du firmament
A ces anges follets qu'un Dieu riant envoie
Pour danser sur nos monts et nous porter h joie.
17,
\198
LOU WPS QF «AT.
» En flourejan un tap que berdejabo
» Lou loun d'un bos couber de rouroani ;
» Lou proumè may, la Baïzo obserbabo
» Lon grand! Castel de soun U lustre Hanry,
» Aquelo tou que las berbos capèlon;
» Aques biels murs fendaillats, li rapelon
» Un ten burous ;
» Pousso un soupir, et fixante gareno
» En murmuran, atat coimto sa peno,
» Lous els en ploos :
» O soubeni de moun noble maynatge,
» Daycho-m'esta per graço ! per pietat !
» Nerac, gémis ! pastouros del bouscatge ,
» Plagnès moun sort ! moun trioumphe es paaaat.
» Et quand d'Hanry lou noum se perpétua»
» Et quand la Seino admiro sa statuo
» Tan que li play,
» You, coumo un rioù, sul sable que carreji
» Entre dus taps, sans lou beyre, aygouleji
» Et souy sa may ! !
» Oui, souy sa may, Bearnes ! e lou g&bo
» Tan bantariol n'es res que soun payri-
» Pourtan sa glorio et m'insulto et me brabo,
» Surtout d'uapèy qu'a lou buste d'Hanry.
» Ah ! joo l'abioy sa statuo, et sunerbo l
» Mais lou destin, que toujours me rewrbo
» D'affroqqs sanglans,
» Malgré Dijoun que me l'abio dounado,
v Al foun d'un chay la ten encadenatlo
» D'unpèy dets ans.»
(Jasmin.)
I
19e
14) WH6 PE «V.
£f> caressant des bords tani&sés de verdure,
Le premier jour de mai, le long d'un bois fleuri }
La Béïse observait la royale masure,
Séjour de son illustre Henri.
Cette tour que les herbes, couvrent,
Ces murs délabrés qui s'entr'ouvreot,
Lui rappellent des temps meilleurs t
Elle jette un regard sur 1* sombre garenne;
fit* passant un soupir, murmure ainsi sa peine,
Le front voilé, les yeux en pleurs :
« Sors pour jamais de ma pensée,
O de mon noble enfant triste et doux souvenir !
Gémis, Néracl ma gloire est éclipsée;
Nymphes des bois, pleurez sur mon sort à venir :
Quand du bon roi le nom se perpétue,
Lorsque la Seine admire sa statue
Autant qu'il platt à son amour,
Moi, telle qu'un ruisseau sur la mobile arène ,
Dans un étroit canal, sans le voir, je «a* traîne,..
Et c'est de moi qu'il tient le jour 1
Oui , oui, je suis sa mère, ô Béarn , et ton Gave
Qui n'est que le parrain de cet enfant chéri ,
M'insulte cependant ; son foi orgueil me brave
Depuis qu'un buste heureux lui rend les traits d'Henri.
Ah ! sa statue aussi m'eût rendu son image f
Mais le destin qui , sans cesse m'outrage
$t m'abreuve d'affronts sanglants ,
Malgré Dijon qui me l'avait donnée,
Au fond d'un noir réduit la tenait enchaînée,
Me la cache depuis dix ans.
(W. Duvignau.)
J'ai cité ce poème couronne par la Société
200
des sciences d'Agen, à cause du nom de son
auteur et de la réputation qu'il s'est faite au
fond de sa boutique. Quant à son talent d'é-
crivain romano-provençal , il est assez médio-
cre \ On trouve dans ses pièces de jolis mor-
ceaux épars , mais il n'y a pas la moindre
connaissance de la langue. Le Trois Mai, du
reste, n'a de remarquable que le rhylhme,
dont le traducteur, M. Duvignau , ne sentait
pas la grâce.
Je le rétablis pour la première strophe 3 à
titre d'exemple seulement :
En effleurant un bord qui verdoyait ,
Le long d'un bois de romarin fleuri,
Le premier mai la Bayse observait
Le grand castel de son illustre Henri.
Ces bauts gazons qui voilent la tourelle ,
Ces vieux remparts fendus, tout lui rappelle
Un temps heureux !
Elle soupire et, cherchant la garenne,
En murmurant exhale ainsi sa peine
Les pleurs aux yeux.
1 . Je sais que tel n'est point l'avis .de MM. Nodier et Sainte-
Beuve, qui ont consacré deux longs articles à Jasmin en 1837,
dans le Temps et dans la Revue des Deux-Mondes. Mais son
amour pour les patois a, nous n'en doutons pas, entraîné le spi-
rituel académicien hors du cercle de l'indulgence, et quant à
M. Sainte-Beuve, qui parlait sur parole, il a fait un peu comme
le sénateur aveugle du temps de Domitien , qui, tournant le dos
au turbot , déclama deux heures sur sa beauté.
201
Comparez ces vers, où affluent les expres-
sions purement françaises, les tours de phrase
français, la construction poétique de la langue
du Nord dans ce qu'elle a de plus moderne ,
avec ces deux morceaux d'un compatriote de
Jasmin , qui écrivait à Àgen il y a cent cin-
quante-sept ans.
LAS LERMOS DEL CRABé\
« Grabd, que ta perto m'es aisso,
v Que jou planji toun bel tapis !
» Al médis loc que se trepis,
» On bey la terro que s'abaisso.
» Tout s'esperrequo al mendie aigat:
» Lou pescare ten lou bergat
» Oun lasdamos d'Agen fasion lours permenados,
» E l'aignel escano de set
» Ounlous peiebs lousplusgrans dins mens de quatre anDados,
» Faran lou capuebet.
» Despey l'attaquo las prumèro ,
» Que lou tap fu demarmaillat ,
» Cinquanto ouïmes au capillat ,
» Et fait lou saut dins la ribèro ;
» Enqueros l'aigat arriban
» Founillo toutjoun plus aban.
» E met al tremolis las rasics las plus fermos,
» Doùn cauque cop tout es negat.
» Per l'amo que se fay d'uno pléjo de larmos ,
» La mitât de laigat
» Mountagnos que fouignas la punto*
» Jusquos dins lous crums lous plus nautz,
» Las! quia tort bous fasen nousaus
» Que bous nous pourtes cauquo punto ,
20Q
» $ trop ftputea per 4«stnrrt,
» E mettre tout à tintèrra.
» Nous embiats à trjabès la neu touto foundudo :
» Tandis que plourqn jour et neft t
* K* rifro g ve GarowiQ a touto couafourfii^* ,
» Per y muda soun lieit.
» À fo/ÇO que lia terro es trisp
» Lou tap-y grello incessomen ,
» Tan que perden un ornomen , -
» Que bal lou trésor de Beniso.
» Quan l'aigp l'y beu à trabès
» La coffo birado al rebès,
» N'es pas el que nou gloupè à beire lou dVwwage,
», Mes sel orribo un gran aigat
» Alabeth lous soupirs y formon un auratgiè ,
» Que fay tout lou baj&uaf.
» Bousaus qu'abès la ma ta fermo,
» Quan y jougas al pallamal
» Tant de doumage e tant de mal ,
» Nou bous tiro pas eauquo lermo?
» L'alleyo se perd à boucis,
» Touts lous ans elo s'accourois,
» Un cadun la regretto e degun nou l'assisto
» De faissou que d'houro ou de tard,
» Al loc d'un pallamal loung a perto de bieto
» Ou n'aoura qu'un billard.
» N'ausen pas nousaus se me semblo
» Lous ouïmes que fan de souspis
» De beirè tout de mal en pis,
» E quai pe d'els la terro tremblo.
» L'exemple de lours eompagnous
» Ou l'on besio lous maquignons,
» Aprep quauquo piafado estaca lours mounturos,
« Lour fai cregnè lou ben del sud ,
303
» E que la ncu foanâeft el no couno à Coateffltf
« Où tout es deseooset.
» Jamai plus non «ara eo qoéro :
» Oun Ton s'anabo pertaena,
» Wtf ifttattqtfes an» al pîre ana
» On dira . ttoguo la galèro!
» Car se ftwntsts sur tm roussi
» On y pot courre JBsqn'aîssj,
» La baguo on ttuts lous jettvs lai noblesse; s'ajusto
» Alabets la baguo fara
» Que bint saran mountats sur un chabài de fusto
» Que capfofttara.
>
» Entretari ses taps ni ses bossos
» Sô que reste n'es qu'un pelous,
» Que semblo un tapis de belous,
» A beire rulïa lous carossos.
» Un goutous à gran sabattou
» Matcho coumo sur de coutou
» Su l'herbo e sur las flous que se f repissoun toutos,
» Wes apfep se bey Ion degeï
» Del regret qu'el ne sent on bey toutos tas goutos
» Que li saillon pel fel.
» Las ! que faran las pauros goujos
» Que ban querre faigo à la foun ,
» Lo nostro à son el que se foun,
» E las prunèlos toutos roujos.
» Ah ! sa diran quin desaguis,
» Gfàbè la que te perseguis,
» Posque perdre sa douts e péri de sequèro !
» Fîflos quanr bousaiis y benès ,
» Non bous semblo pas el al respet de ço qu'éro ,
» Un prat de sept dlnés ?
» Pauré prat rasât coumo un mounge,
* Grabé lou loc des passotemps,
204
» Souben te que din pauc de temps,
» Tu saras passât coumo un sounge,
» Lons p ru mes aigats que bendran,
» Aco8 8égu t'acabaran ,
• Se costo lou courren tu n'as quauquo ressourso,
» L'on te plan be tout mey e mey,
» Mas que pensarios tu la trouba dins la bourso,
» Ha bado aqui tout ottcy.
(Courtetde Prades, 1684.)
LE8 LARMES DU GRAVIER.
Gravier, que ta perte m'oppresse,
Que je plains ton beau tapis vert!.*
Dans le carré le mieux couvert ,
On voit la terre qui s'abaisse.
Tout s'éboule au reflux du flot :
Le pécheur a son gabarot
Ou les dames d'Agen se sont tant promenées,
Et l'agneau de soif est mourant
Où les plus gros poissons, dans moins Je quatre années,
Plongeront en courant.
Depuis l'attaque la première ,
Où le bord fut tout dérangé ,
Des ormes cinquante ont plongé
Et fait le saut dans la rivière;
Encore le flot arrivant,
Va fouillant toujours plus avant ;
Les arbres les plus forts il les met en alarmes,
Et chaque fois tout noie ici :
Ce qui fait qu'on dirait que par des flots de larmes
Le fleuve est à moitié grossi.
Montagnes qui fichez la pointe
Jusqu'en l'azur des cieux là bas,
Que vous avons-nous fait , bêlas!
205
Que vous nous portiez quelque pointe?
Et pour nous frapper de nouveau ,
c
Et nous mettre tout à vau-l'eau ,
Que vous nous envoyiez tant de neige fondue.
Quand on te pleure jour et nuit,
Rive, que la Garonne avec rage a mordue
Pour y changer son lit.
A force que le bord s'y brise ,
Le bord nous fuit incessamment ,
Et nous perdons un ornement ,
Qui vaut le trésor de Venise.
Quand le flot s'y jette au travers
Mettant le bonnet à l'envers ,
Pas un œil qui ne pleure à voir ce grand ravage ;
Mais s'il vient un débordement ,
Tous les soupirs alors y forment un orage,
Qui fait le mal plus grand*
O vous qui trouvez tant de charmes ,
En y jouant au palamal ,
Tant de dégâts et tant de mal
Ne vous coûtent donc pas des larmes ?
L'allée à morceaux se détruit,
Chaque an nouveau la rétrécit ,
De tous elle est pleurée et de nul secourue,
En sorte que d'heure ou de tard ,
Au lieu d'un palamal long à perte de vue,
On n'aura qu'un billard.
Nous n'oyons pas , nous , ce me semble,
Les tristes soupirs des ormeaux,
Qui sentent s'augmenter leurs maux
Et la terre à leurs pieds qui tremble.
L'exemple de leurs compagnons,-
Où l'on voyait les maquignons ,
Après quelque ruade attacher leurs montures,
18
206
Du sud leur fait craindre te vent ,
Et qu'en fondant, la neige ici comme à Coutures,
Ronge le sol mouvant.
Hélas f if va cesser de plaire :
Où nous venions nous promener,
Dans peu de temps au pire-aller,
On dira, : Vogue la galère!
Car, éperonnant le courtant ,
L'on y voit courir comme il faut
La bague dont le jeu notre noblesse entraîne ,
Mais alors la bague fera
Que vingt seront montés sur un cheval de chêne,
Qui cabriolera.
Cependant sans buttes ni bosses ,
C'est comme un tapie de velours,
Où sur ce (fui reste à pas lourds
On peut voir rouler tes carrosses.
Un goutteux à double bâton
Marche comme sur du coton
Sur l'herbe et sur les fleurs qui se flétrissent toutes,
Mais le dégel levant son deuil
Nous montre ses regrets, et Ton compte tes gouttes
Qui lui brillent dans l'œil.
Que feront les pauvres ancelks
Qui vont chercher l'eau dans les puits?
Du nôtre l'œil se ferme ,- et pute
Toutes rouges sont ses prunelles.
Ah ! diront-elles, quel malheur,
Que celle qui fait ta douleur ,
Gravier, perde sa source et meure de misère !
O filles qui tant y veniez ,
Semble-t-il pas au prix de ce qu'il fut naguère
Un pré de sept deniers?
Pauvre pré rasé comme un monge,
207
Gravier , le \m 4es passe-temps ,-
Souviens-to} que dans peu de temps.
Ta seras passé comme un songe :
Les premières eaux qui viendront
Assurément t'emporteront;
Si contre le courant tu n'as point de ressource,
L'on te plaint beaucoup, mais celui
Qui croit que tu pourras la trouyer dans ta bourse f
Peut bâijjer Jà tout aujourd'hui.
» Despey très mes en ça que l'biber contuguabo,
» Que tout ero blasit, que re nous berdejabo ,
» Qu'un joun ero crumous, un autre abio gelât?
» Que tout ero de gibre ou de neu capelat :
» Que la biso estiflabo al tour de las aureillos,
» Que Ion temps broungissio coumo un issan d'abeillos,
» Que plebio de countun e nou se besio loc,
» Que lou pé s'y pausan n'embourlhesso un chaîne,
» Auillez que fasian naùs quan lou cel, quan la terro f
» Quan tout se debandabo e nous fasio la guerro ?
» Que fasian naiis aouillez Dius e lou mounde ou çap,
» Car loua esclops as pès, lou capelet al cap ,
» Lou mandil tout bestit e cintats de la fopdo
» Nou laichaben pasten ses y fa quauquo rondo.
» Talomen que tout braudo e la plejo dessus
» Courrian de prat ea prat aro en bat aro en sus :
» Quan de cops mieis plegatz coumo un arc que se sarro ,
» Al mitan d'uno tango estiraben la garro. ,
» £ quan tout agrupitz al pé d'un, tapurjet,
» La gouto al cap del nas lou cap din lou coulet
» Transits e treœoulans coumo uno quo de baquo
208
• Las dens s'entrebatton efasion cliqno claquo;
» Abian Ions pot touts Mans éren touts roorfondits
» E del grau fret qu' abian nous buffab en lous dits.
» Or doun per que saillit z d'uno sazou ta tristo,
» Un autre plus bel temps nous gratouillo la bisto,
» Que tout ço que Ton bey nés res qu'un paradis,
» Que tout creis su la terro e tout y reberdis ,
» Qu'on bey de toutos parts la campagno flourido,
» Qu'aci nais la binleto aci la margarido,
» Qu'un boun temps es bengut e qu'en ponden joui ,
» Aùillez se m'en cresets el se cal réjoui.
» Car ausez quin plasè per l'aureillo nous passo:
» On entend milo auzels que gazouillon à masso,
» Lou rossignol y canto al mitan d'un bouyssou,
» Lou merle al cap d'un arbre est iflo uno cansou ,
» La cardino y gazouillo, un senil y bresilio,
» La tourtourello y rounquo e l'hironde y babillo :
» Mes quin autre plasè se présento à mous els ,
» Quant on bey dins un blat uno troupo d'agnels ,
« Courre touto uno pauso e coumo per nous plaire ,
» Sauta de pas en pas lous quatre pés à laire.
» Sus doun coumpagnoulets que ses autro faissou ,
» Miramoundo coumence à dire uno cansou
» E per fi qu'on la siegue e que Ion' y respoundo ,
» Dansen tout siés à masso uno danso redoundo. »
(Pastouralo de Miramoundo, par le même, acte
prumié , scèno prumèro. )
Depuis trois mois en ça que l'hiver nous broyait ,
Que tout était flétri , que rien ne verdoyait ,
Qu'un jour était brumeux , un autre plein de glace ,
Que le givre et la neige avaient couvert l'espace.
209
• ••••»••».•••••»
Que la bise sifflait autour de nos oreilles ,
Que le ciel bourdonnait comme un essaim d'abeilles ,
Que sans cesse il pleuvait , et qu'on ne voyait lieux
Où le pied ne nous fit jaillir la boue aux yeux :
Bergers 9 que faisions-nous quand le ciel , quand la terre,
Sur nous se déchaînant , nous déclaraient la guerre ,
Que faisions-nous, bergers? chacun, comme Dieu sait,
Que les sabots aux pieds , sur le front le berret ,
La Teste boutonnée et serrant la ceinture,
Nous foulions, en dansant, cette froide verdure,
Si bien que tout trempés de pluie à chaque ras ,
On parcourait des prés et le haut et le bas.
Que de fois mi-pliés comme un arc qui se courbe ,
Nous tirions le jarret du milieu de la bourbe ,
Que de fois , ô bergers , sous un tertre accroupis,
Les yeux tout larmoyants , le nez dans nos habits ,
Transis et tremblotants comme une vache en crainte ,
On entendait nos dents claquer à chaque étreinte ,
Et d'une lèvre blanche, 6 bergers, que de fois,
Pour les désengourdir, nous souillions sur nos doigts.
Puisqu'elle meurt enfin la saison triste et nue,
Que l'aimable printemps nous chatouille la vue ,
Que tout ce que Ton voit n'est plus qu'un paradis,
De la terre où tout croit que les flancs sont verdis ,
Que la campagne en fleurs peut couronner nos têtes
De marguerites d'or, de tendres violettes ,
Qu'un doux soleil éclate et qu'on en peut jouir,
Bergers , si m'en croyez, il faut se réjouir.
Écoutez quel plaisir amuse notre oreille ,
On entend mille oiseaux gazouiller à merveille ,
Le rossignol y chante au milieu d'un buisson ,
Le merle au haut d'un arbre y siffle sa chanson ,
Le chardonneret chante et le serin y brille,
Tourterelle y gémit , hirondelle y babille.
18
aïo
Nos yeux, sont égayés par des plaisirs nouveaux :
J'aperçois dans les blés une troupe d'agneaux
Qui courent un instant, et comme pour nous plaire ,
Les quatre pieds en l'air, sautent sur la fougère..
O compagnons , venez, que sans plus de façon
Miramonde, pour nous, entonne une chanson»
Et pour qu'on l'accompagne et que chacun réponde ,
Tous les six à la fois dansons la danse ronde.
Nous finirons par une ode du potier de
Montpellier, Péirotles, publiée Tannée der-
nière :
LA FILLA DE LA MOUNTÀCNA.
« Qu'as d'empire sus yeou , filla de la mountagna !
» Couina poulit maynatgè encadènas moun cor ;
» Se nourrisse l'éspouer que seras, ma coumpagna ,
» Faguè lou ciel qu'un jour partagessas moun sor.
» Quinze ans , acos toun âgé é té trobas cou n tenta
» D'anà per lou campestrè ambè tous agnèlous.
» S'as lou bounhur per tus , lou chagrin mé tourmenta....
» Désémpioy que t'ay vist, que moun cor es jaloux !
*
» Quan per tes podé aouzi tous cants mélodiousés;
» Quan sans estré éntrévist podé fixa tous traits ,
» Mous sens presqu'attristats dévénou radiousés,
» É l'amour é lou gâou dissipou mous regrets.
•
» É se sioy près dé tus , ta présjénça m'enflamma.
» Rêvé la voluptat en véchén toun régar;
» E se sioy lion dé tus , incara dins moun ama
1 » Toun image luzis coumma un brillan lugar,
311
L
» Lou sourél dé l'jstioû t'o brunit lou visage»
» Mais lou sourél d'hiver H réndro soun ésclat.
» Ah ! quicon mè souris.... Qu'announça aquél présagé?
» Sans douté que moun cor al tioù séro mésclat.
» É moun amour per tus es pur coumma l'aygagé;
» Es doux coumma lou lach qu'o moulségut ta man ;
» Es gran coumma un tillul qu'es fertil en oumbragè,
« É sa bèoutat ternis l'ésclat del diaman .
» Dins lou siècle que sén , tout flatta la richéssa,
« É se truffa d'aquél qui poussèda un boun cor.
» Filla, quan toutes dous sén riséns dé jouynéssa ,
» Aymén-nousténdramén.... L'amour val may que l'or.
» T'ay ménsounnat l'amour... Lou mot bélèon t'outraja-
» Mais anén à l'aoutel , é Dion nous uniro.
v Quan sioy doucilè é doua, quan sios moudesta è saja ,
*» Céda 9 céda a mous vux , lou ciel nous béniro.
LA FILLE DE Là MONTAGNE.
Que tn règnes sur mot , fille de la montagne!
O ravissante enfant, comme tu tiens mon cœur :
J'ai l'espoir trop flatteur de te voir ma compagne .
En partageant mon sort tu ferais mon honneur.
Quinze ans , voilà ton âge.... et ton âme est contente ,
En guidant dans les champs tes agnelets si doux.
Si le bonheur te suit, le chagrin me tourmente;
Xtepûis que je" t'ai vue, on me trouva jajqux.
Quand j'écoute parfois ta voix mélodieuse ,
|.orsqué. sans être vu je contemple tes traits ,
212
Mon âme presque en deuil en devient radieuse ,
Et la joie et l'amour dissipent mes regrets.
Si je suis près de toi, ta présence m'enflamme.
Pour rêver le bonheur, il suffit de te voir;
Si loin de toi je suis , encore dans mon âme
Ton image reluit comme un astre du soir.
Le chaud soleil d'août a bruni ton visage,
Mais le soleil d'hiver lui rendra son éclat.
Ne m'a-t-il point souri ?... Qu'annonce ce présage?
Plût à Dieu que ton cœur à mon cœur se mêlât.
Mon amour est pour toi plus pur que le laitage ,
Qui sous tes doigts rosés ruisselle en écumant ;
Plus grand que le tilleul , si fécond en ombrage ,
Et sa beauté ternit les feux du diamant. .
Dans ce siècle mauvais tout flatte la richesse.
On rit de ceux qui n'ont que leur cœur pour trésor ;
O fille , quand tous deux nous brillons de jeunesse ,
Aimons-nous tendrement, l'amour vaut mieux que l'or.
Je t'ai parlé d'amour... Ah! si ce mot t'outrage,
Viens , allons à l'autel , et Dieu nous unira.
Moi , je suis simple et bon , je te vois douce et sage.
Fille , cède à mes vœux , le ciel nous bénira.
(1841.)
Telle est l'histoire rapide mais fidèle de la
langue romano-provençale prise à son berceau
et conduite de siècle en siècle jusqu'à ce jour.
215
Il entrait dans mon premier plan de finir
ces recherches par un tableau de la simili-
tude de Y espagnol, du portugais et de l'ita-
lien avec la langue romano-provençale ; mais
en y réfléchissant bien , j'ai reconnu :
D'abord, qu'il n'était personne qui igno-
rât aujourd'hui que le français , le romano-
provençal, l'espagnol, le portugais et Y ita-
lien, sont des dérivés directs du latin, et
composent un groupe de cinq langues appe-
lées néo-latines ;
Ensuite , que le fait matériel de la ressem-
blance de ces langues dont la formation est
due aux mêmes éléments a été prouvé trop de
fois f , et se trouve trop immédiatement à la
^ ^ » ——. ■■■■■■ ■ * i ■ i ■■ ■ ■ ■ m m
1. Tout rapprochement donnera le même résultat que \c ta-
bleau dressé par Bonamy, et ces phrases arrangées par M. Ray-
nbuard :
Langue italienne.
Per me si va nella città dolente ,
Per me si va nell* eterno dolore,
Per me si va tra la perduta gente.
Langue romane.
Per me si va en laciutat dolent,
Per me si va en l'éternel dolor,
Per me si va tras la perduta gente.
Portugais,
Da lindeza vossa ,
Dama^, qiïem a vè,
314
portée de loula intelligence pour recommen-
cer ici une répétition peu attrayante et inu-
tile.
Je me bornerai donc à relever quelques
assertions qui me paraissent mal fondées,
M. Raynouard, reproduisant l'opinion de
Cazeneuve, linguiste assez superficiel , * écrit
quelque part que la romano-provençak était
la source de la langue espagnole*
Une telle erreur a droit de surprendra.
Qu'on réfléchisse, en effet, à l'origine de la
nation espagnole. Les Ibères, peuplade celti-
que ', ou Celtes eux-mêmes ' , apparaissent
premièrement et couvrent la Péninsule. A
Impossivil he
Que guardar se possa.
Roman.
De cuidanza vostra
Domna, qui la Te,
ïmpossibil es
Que guardar se possa.
Espagnol,
Cuentan de un sabio que un dia
Tan pobre y misero estaba.
Roman.
Contan de un sabi que un dia
Tan paubres et meschis estava.
1. W. Humboldt.
2. « Nos Celtis genitos.» (Martial.)
215
cefc Ibères ou Celtibères viennent se mêler
des colonies grecques. Les Romains rempla-
cent les érfiigrants de l'Ionie ; et par les guer-
res de SeMorius j pafr letfrs établissements ,
leûrfc écoles, leurs lois et leurs relations corti*
ntërclâles, ils naturalisent si bien leur langue
(Jùe les Goths, les Vandales et les iMaures ont
beatt passer en vainqueurs et en maîtres , i**
ne l'arrachent point du sol. Or, il est facile de
se reporter par la pensée ati huitième siècle,
rt dé se représenter ce roman espagnol em-
preint déjà d'une cotileur celto-grecque, et
qui se trouve cerné» au tnidi par les Arabes,
ou ietant par les Catalans , au nord par le*
tmciefts Ibères ou Cantabres; il emprunte de
tous côtés, et les mêmes causes produisent
les métaes effets : c'est-à-dire que l espagnol,
né, comme le romano-proiènçal , d'une mix-
tion progressive de l'élément celtique, grec,
latin, arabe, ressemble parfaitement à son
voisin.
le sais bien que cenx qui ofct suivi Cazé-
neove présentent la question sous une fade
spécieuse , en attribuant aux guerres ultra-
pyrénéennes de Charlemagne , c'est-à-dire à
l'influence qu'elles exercèrent, l'introduction
216
de la langue limousine en Catalogne, et de là
dans presque loute l'Espagne.
Mais cette opinion , qui a été partagée par
Galça, Escolan, André Bosch, Miguel Car-
donel, ne saurait se justifier; car, pour l'ad-
mettre, il faudrait supposer que l'Espagne
n'avait point de langue à cette époque, ce qui
est absurde; et, d'un autre côté, les invasions
de Charlemagne et de ses enfants furent trop
rapides pour avoir eu le temps de modifier
le langage national. Ces sortes de transforma-
tions n'arrivent qu'à la longue, et sous une
domination énergique et complète* La seule
chose qu'on doive reconnaître, c'est qu'aux
lieux où la puissance franke s'établit comme
dans la Catalogne, et se perpétua par les colo-
nies , le dialecte limousin prévalut* Il y vit
du reste encore aujourd'hui, ainsi qu'un re-
jeton vigoureux de l'arbre méridional *.
C'est, dans ce sens que l'a entendu Mariana'
lorsqu'il a dit : « Que ceux de Valence et de
» Catalogne parlaient un langage assez sem-
» blable au languedocien, ce qui montrait leur
» commune origine. »
1. Ducange.
2 Histoire d'Espagne.
217
Quanl à la langue qui était en usage dans
le royaume de Léon, les Asluries, l'Estrama-
dure, le royaume de Grenade, la Galice, l'An-
dalousie, r Aragon, les lies Baléares, et que
Ducange avec les pères de Trévoux appelle
limousine; c'était cette langue congénère
contemporaine qui se forma en même temps
et sous les mêmes influences que la romano-
provençale, et offrit à très-peu de différences
près le même caractère. Et ce qui prouve
qu'on ne la confondit point cependant avec
le dialecte purement limousin de Catalogne,
c'est que Jacques, roi d'Aragon, ayant eu un
instant la pensée de faire transcrire ses dé*
crets en catalan , Bernard Gomez nous ap-
prend qu'il recula devant la fierté patriotique
des Aragonais '.
Tout ce que je viens de dire de l'espagnol
s'applique avec la même force au portugais.
Le Portugal, en effet, a subi les mêmes for-
lunes. Il a été cel libère ; il a été romain ; il
a obéi aux Barbares, obéi aux Arabes : l'affi-
1. «Gravis ab 'Aragonensibus querela habita fuisse fertur
proptereà quôd plébiscita catalano eademque lemovicensi ser-
mone barbaro et obscuro miuùsque noto Hispanis quam aut la-
Uno aut saltem aragonensi qui clarior est illo, rex conacribi jus*
•vit, « (Beruardi Gomez, Yita /« Aragoni régit.)
19
318
nité historique est parfaite jusqu'en (092.
A cette époque, une révolution qui changea
la situation politique vint exercer une action
peut-être décisive sur ia langue.
Enflammés par la brillante renommée du
Cid, Henri de Bourgogne et son cousin Ray-
mond traversent la France pour aller con-
quérir en Espagne gloire et butin sur les
Infidèles. Le mal des ardents ayant décimé
«n chemin leur petite armée, elle se recruta
dans le Béarn. Cinq cents chevaliers du pays
suivirent le Bourguignon sous la bannière de
Gaston-le-Noir. En Espagne, il firent des pro-
diges. Alphonse de Castille les récompensa
par la main de sa fille, et le gouvernement du
Portugal fut érigé en comté. Guimaraëns fui
la capitale d'Henri.
Or, en prenant possession de cette ville, le
nouveau comte y établit les cours d amour
de la Provence, qui d'abord furent présidées
par la belle Thérèse sa femme. Là commença
probablement à se polir la langue portugaise
actuelle, dont il n'est pas difficile d'expli-
quer la ressemblance toute particulière avec
le béarnais \
V
1. Au Brésil on voit le* nègrea et les fl&rewsft du çort *'«a~'
319
Ainsi , perfectionnement et fixation présu»
mable de l'idiome existant déjà en Portugal ,
voilà ce qu'on peut, je crois, attribuer raison-
nablement à la langue romano -provençale 1 .
. Les relations qui ont existé entre cette der«
nière et l'italien sont d'une autre nature. Éta-
blissons avant tout qu'aux mêmes époques où
la vulgaire était signalée en deçà des monts ,
elle régnait également au delà. C'est un fait qui
nous est attesté par Gonzon et Fontanini % et
qui n'avait du reste pas besoin de preuve j
car il tombe sous le sens que la vulgaire n'é-
tant en grande partie qu'un produit du latin
altéré dut apparaître d'abord dand le pays où
le latin avait dominé principalement « Cette
vulgaire 3 italienne ne différait pas de celles
des autres contrées méridionales, puisque
les Italiens et les Espagnols s'entendaient
parfaitement comme on le voit dans la Vie de
sainte Liobe 4 . Speron Speroni 5 s'est donc
■ - - - v « -
(retenir familièrement avec les matelots béarnais qui débarquent
pour la première fois.
1. Mariaoa.
2. Istoria dell'eloquenza italiana.
- 3. La volgare : Dante, Bembo, Bocace.
4. Mabillon.
&. a Ella mostra nella sua fronte d'aver boruto V origine e
220
trompé en assurant que ses compatriotes
nous avaient emprunté les noms, les verbes et
les adverbes. Mous les tenons nous-mêmes
des Romains, dont les Italiens sont les fils
aînés; et, pour peu que les auteurs moder-
nes qui ont accepté Terreur de Speroni eus- .
sent réfléchi, ils auraient vu que les peuples
d'Italie connurent ces noms, ces verbes et
ces adverbes, sinon avant, du moins en même
temps que nous, car ils étaient plus près de
la source. J'ajouterai que ce qui rend celte
erreur plus choquante encore', c'est que les
seules grammaires qui nous restent sont , de
l'aveu de leurs auteurs ' , un calque, aussi
fidèle que le permettait la dégénérescence de
la langue, des grammaires latines.
Après avoir défendu les Italiens contre
leurs propres auteurs, j'en viens à la part
d'influence qui peut réellement être attribuée
au romano-provençal.
Comme nous l'avons précédemment mon-
l'accrescimento da barbari e d' aquelli principalmente più ctae
odiarono li Romani, cioè, da' Francesi e da' Provenzali : i quali
non pur i nomi, i verbi e gliadverbi, ma 1' arte ancora dcll'
orare e del poetare si dériva.» (Dialogo délie lingue.)
1. Donatus, Grammaire de Vidal.
221
tré, la langue du midi de la France avait at-
teint avec rapidité celte période ascendante
après laquelle il n'y a plus que déchéance
ou néologisme. Le douzième siècle fut son
apogée classique. Elle perdit les noms obs-
curs et incertains qu'elle avait portés jusque-
là pour prendre celui des troubadours ; et
celle noble myriade d'hommes de génie qui
brille encore de tant d'éclat dans le passé
poétique du midi , l'enrichit de poésie et
de splendeur. Elle alla se parer de mol-
lesse et de grâce dans les cours d'amour.
Douce et mélodieuse elle fut entre toutes les
autres quand elle coula des lèvres d'Adalasis,
de Berlrane , d'Aliénor et de la belle Slépha-
nète de Gantelmes assises pour les arresls
damors sous les lauriers de Romani! Empe-
reurs et rois ouvrirent alors à la gaie science
les salles de leurs palais. Les fêtes des châ-
teaux , l'amour des dames , le dévouement
des chevaliers, les applaudissements des peu-
ples devinrent le prix du cantar proensal ; et
placés au point de vue le plus haut de la ci-
vilisation, les troubadours furent pendant
deux siècles l'expression la plus magnifique
les idées méridionales.
Mais un terrible tocsin interrompît tout t\
coup les doux chants de leur poésie i il son*-
naît la ci'oisade albigeoise; il sonnait Avec un
glas lugubre l'arrivée des Anglais et des
Francs.
Aussitôt, pour l'indépendance du sol nat-
tai, s'unirent les troubadours. Contre noire
belle patrie s'avançaient à grands pas les
clercs et les moines de Rome la croix et la
torche à la main; contre eux marchaient,
avec une fdule aveugle et féroce de barons,
les deu* plus puissants princes du Nord. Les
troubadours crièrent aux armes!... Noble
bataillon, sacré par l'honneur et la gloire,
ils soulevèrent les peuplades d'Ofc, en leur
montrant à grands cris les vices qui souillaient
la robe de l'Église; il les remplirent d'enthou-
siasme, en conspuant la félonie des rois, en
les couvrant d'amères dérisions , en exaltant
jusqu'au ciel le nom des soldats de la patrie.
Inutiles efforts! l'heure de la nationalité
était venue ; il fallut la laisser mourir, et-en-
trer comme frères dans la grande famille
française.
Dès-lors la romano-provençale fut frappée
de mort poétique et de mort politique dans le
sas
Midi. Aucun de ses enfants ne l'oublia; mais
déchue comme langue littéraire, interdite
comme langue civile, pent-étre celte pureté
qu'elle n'avait conquise qu'après huit siècles
de travaux se serait perdue dans les manu-
scrits des troubadours, si les troubadours
n'eussent compté des disciples au delà des
Alpes. Les Italiens, formés à l'école de nos
poètes, voyant périr ce riche idiome poétique,
le recueillirent avec empressement et en do-
*
lèrent leur pairie. Ils eurent toute facilité
pour faire cet emprunt; car, pendant trois
cents ans, Naples et la Sicile, Capoue , la
Pouille et la Provence obéirent aux mômes
maîtres : les deux maisons d'Anjou, en les
réunissant sous leur couronne, créèrent les
relations les plus intimes entre les Proven-
çaux et les Italiens.
Ces derniers ont eu par conséquent tout à
fait raison d'avouer qu'ils avaient tiré du Midi
l'art des vers, la rime et presque toutes leurs
formes de composition.
224
CONCLUSION,
Revenons maintenant à notre principal
objet, et résumons-nous.
En nous livrant à ce travail, nous nous som-
mes proposé :
• 1° De remonter aux origines de la langue
afin de les éclaircir et de puiser dans leur
antiquité et dans leur diversité même des
preuves philologiques propres à jeter un nou-
veau jour sur le système des races;
2° De montrer la possibilité d'une réforme
fondamentale dans l'instruction publique 1 ;
3° De réunir en bloc aux matériaux déjà
connus, aux idées déjà émises, des docu-
ments ou neufs ou inédits, et de les rectifier
ou de les corroborer les uns par les autres,
1. Pour peu, en effet, qu'on ait suivi la filière à travers laquelle
la langue latine est passée pour devenir langue romano-proven-
çale, on voit maintenant combien il serait facile , en la prenant
dans ce dernier idiome , de la ramener à son point de départ :
noms, adjectifs , pronoms , verbes, adverbes, prépositions , tout a
gardé le même type,
225
de manière à leur donner une suite et un
sens logique appuyés sur l'histoire ;
4° Enfin, de faire connaître la langue ro-
mano-provençale , toujours parlée dans le
midi de la. France, comme objet très-curieux
et très-important d'étude historique , comme
digne sœur des langues française, espagnole,
italienne et portugaise, et de prouver par
des documents authentiques que depuis 1200
elle n'a pas sensiblement dégénéré.
Ces trois propositions viennent d'être dé-
veloppées successivement dans chacune des
trois parties.
Je n'ai épargné, pour leur donner le degré
d'évidence convenable, ni temps, ni recher-
ches, ni peines... L'Institut a bien voulu en-
courager l'ouvrier, c'est maintenant au pu-
blic de juger l'œuvre.
FIN.
APPENDICE
BIBLIOGRAPHIQUE.
-<*£!&•
Àbanture comique de mes te Bernât ou Guil*
laoumel de retour <Jens sous fougueys. In-8°,
s. d., pp. 8.
Abrégé du Réveil du Peuple, sans dale.
In-8°, de vu, p. k à 7. La chanson du Bar*
liou, sous le titre de Complainte républicaine,
en patois de Grenoble, sur la révolution fran-
çaise, chantée par un pauvre aveugle, fan n%
de la république (orthographe différente, et
16 couplets au lieu de 10).
Achard, Vocabulaire provençal : Diction-
naire de la Provence et du Comtat-Venais-
sin, etc. In-4*, Marseille, 4785.
Action facétieuse en vers provençaux , en-
Ire cinq personnes. Mss. du xvn« siècle.
Âder (Guill.), Lou Castounetgaseoun. In-8\
<Tlioïope, R-unond Colomiés, 4Q10.
328
Lou gentilhome gascoun e lous heits de
gouerre deu gran e pouderous Henric gas-
coun , rey de France e de Naouarre : bou-
dât à mounseignou lou duc d'Espernoun ,
per , etc. In-8% Tholose , Ramon Colomiés,
1610.
Agar (Paul-Antoine), mort de la peste en
1531.
La belou Paysano-Mignard , et lou Ras se -
lou lou capitani Fanferlu.
Daigre feuille, Histoire de la ville de Mont-
pellier (actes du xi e siècle, en patois).
Albert, curé, Histoire du diocèse d'Embrun.
3 vol. in-8°, Embrun, imp. de Moyse, 1783,
tome i.
Alegre, R. minime, lou P.-H. Joseph , In-
structious moralos sur tous leis evangilos do-
minicalos de Fan, compousados en lengage
provençau , per la comoditat de messiurs leis
curats et l'utilitat dei paures parossiens, que
n'entendon ni comprenon pas lou françois,
In-12, Marseille, 1688, pp. 577,
Allard, Ballet en langage forésien de trois
bergers et trois bergères se gaussant des amou-
reux. In-12, s. d. ni 1.
Allard (Guy), Bibliothèque du Dauphiné,
229
nouvelle édition publiée par P.-L. Ghalvet
In-8°, Grenoble, veuve Giroud, 4797.
Alléluia (Leis) daou 1 er mai, per l'aoulour
deis Alléluia de 1814, sur l'imprimé de G.
Mouret à Aix. A Marseille, de l'imprimerie
deDubié. In-8% Marseille, 1821.
Amilha, Tableu dé la bido del parfet chres-
tia en bersses, que représenta l'exerci de la
fé, per le Pero Amilha. In-12, Toulouso,
1672.
' Autre édition. Le tableu de la bido del par-
fit crestia en bersses , etc. In-12, Toulouse,
1759. . '
Avec un glossaire sous le titre de : Esclar-
cissomen des mots particuilhés d'aqueste
pays, en fabou des estrangés. De la page 346
à la page 360 et quelques airs notés.
. Angles de Veynes, Vers en l'hounour dou
chef de l'empire.
Annales de l'Auvergne. ln-8°, Clermont,
1829, p. 149.
Anibert, Mémoire sur l'ancienne républi-
que d'Arles, t. m, 2 e partie, p. 400, etc.
Dolce^ De la Antiguedad y Universidad del
Bascuenze, etc. In-12.
• L'antiquité du triomphe de Béziers au jour
20
de l'Ascension, contenant les plus rares his*
toires qui ont été représentées au susdit jour»
ces dernières années. Petit in-8% Béziers,
Jean Martel, 4628. Ce vol. contient :
4 g Histoire de Pépezuc, faite sur les mou-
vements des guerres, représentée à Béliers
le 46 mai 4646; 2* le Jugement de Paris, par
Bonnet, avocat; 3° Histoire des' Chambrières
de Béziers sur le nouveau rejaillissement d'eau
des tuyaux de la fontaine.
Aquestas Mandinas (Mâtines), sont de Ka-
therine gentille molher de Matthieu deu Bogs,
demorant en la rua de las Taulas, auprès de
Sanl-Marsau ( Martial ), Mss. \n-A\ orné de
belles enluminures, et daté de 4470. (Ce lir
vre appartient à madame Texandier dcl'Aur
mônerie, à Limoges,)— Un autre mss. aussi rir
ebe, daté de 4496, porte : A mblafema Cathe-
rine de la Jugie, mol lier del sieur Johaa 4e
Julie) bourgeois de Limoges,
Arribado de Guillaoumetdens lous enflas.
In 8°, à Bordeaux, chez J, Lebreton, rue des
Lois, n. 3,
Arnaud (Joseph), cordopnier à l'Ute, dé-
partement de Vauclusç, arrondissement d'Ar
vigoon, mort le g février 1845.
ftSf
,' Nouveau recueil de Noëld provençaux, com-
posés par, etc. Ih-48, Carpentras, cliezGau-
tlibert-Penne, imprimeur-libraire; et in-12,
(arpent ras, 1815.
Âubanely Odes d'Anacréon. In-12, Nîmes,
an x.
Audibert, lé fortuné Marseillais, comédie
en un acte. In-8% Marseille, 1775, p. 47.
Aulbe ( comte d' ), La tasse , comédie ex-
(raicte du cabinet de la Muse du, etc. Petit
in-8° (vers 1650).
■
Auzias Marché Las Obras, traducidas por
don Balthasar de Romans. In- 4% gothique. Va-
lencia, Juan Navarre, 1539, en espagnol et
en catalan.
Las Obres ara noVament, ab molt diligen-
cia revistes y ordenades y de molts câtils
atimoiuades. In-8% Bàroelona, 1560.
De ûmoty poeina*
**• Las Obras ara* novument revistes y es-
jLompadas ad gran cura y diligencia. Posadés
totes les déclarations dels vocables Seusmolt
lafgamen en la taula. In-8% Barcêlofia, Gal-
les Amoros, 1545.
Avis à la? Fillettes sus las picadas d'una
933
ser qu'exista din las rocas d'aoa mol. ln-8%
Montpellier, veuve Ricard, 18.., pp. 12.
Avril ( J.-T. ), Dictionnaire provençal-fran-
çais, suivi d'un vocabulaire français -proven-
çal. In-8°, typographie d'Edouard Carlier,
1840.
Avanluro (F) d'un Lebrau. In-8% Mar-
seillo, 1758.
Axular (Pierre), curé de Sarre, Gueroco
guero, 4642.
Âycar (Marie), Ballades et chants populai-
res de la Provence. In-18, Paris, 1826.
Àysso sont las ordennanssas e franchesas
de la vila et chastel de Lemotges approbadas,
dounadaseconfermadas per Oudouart, prince
de Galas et de Guyanna, fil h avant nat deu
dich Oudouart, rey d'Àngleterra. Mss. de
1370 (Limoges).
B. G. F. La Granoulratomacheo, o la fu-
rioso e descarado bataillo des rats et de las
grenouillos coûts le rey ne, de Rodillard et
Croacus, à l'imitacio del grec d'Homero,
poerao burlesco. In-12 , Toloso , per Bernât
Bosc, 1664, poème de 4330 vers, en quatre
chants, pp. 155.
B...J (Pierre), Mossu Canulo, comédie en
.~ .'— ,*«Jaim ^
253
trois actes et en vers provençaux et français»
In-4°, Achard, 1831 (Prospectus). Voyez
Bellot.
B...J, Lous plésis daou Peyrou, méssés en
vers libres, émbé de notas historiquas per
M. B...édédiadasàM. S... soun amie. In-8°,
àMounpéyé,acodéX. Jullien,impriniur, plaça
de Louis XVI, n. 2. 1829.
Barjon, Dictionnaire patois de Montpel-
lier. Mss.
Barny de Romanel(S.'k.-A. ), Histoire de
Limoges et du Haut et Bas Limousin , etc.
In-8°, Limoges, 1821, p. 30 et seqq. passim.
Baro (du), Mors et vis (imitation d'un
conte du xn e siècle). Grand in-12, Paris ,
1834.
Barutet (Grégoire de), Le triomphe de l'É-
glantino, par le sieur, etc. In-4°, Tolose, chez
F. Boude, 1651.
Baurein ( l'abbé Jean ), Variétés Bordelai-
ses , ou essai historique et critique sur la to-
pographie ancienne et moderne du diocèse
de Bordeaux. 6 vol. in-12, Bordeaux, 1784-
1786, parle d'un glossaire (manuscrit égaré
ou perdu) de l'ancien gascon des chartes. Y.
20.
9St
éti mnta, v. i$ p. \m, 150, Ui, te, i99,
9m, &64, et v, io9, iî8,
Bedout(G.), Lou Parterre gascoun, cotimptt-
Sat de quodale correùs, péï*G. ïtedoul d'AUch.
ln*4*, ËotirtïëUs, Pierre de Coq, 1642.
Bekker (Emmanuel) : le Roman provençal
de Fier-à-Iîras,etc. In-4 6 , feerlin, 1729.
Bègue (François de) : Comédies et chan-
sons. Ces dernières ont été imprirhées dans :
Lou Jardin deis musos provençalos, ou recueil
do plusitifs pcssos en vers pfovcnçâuk, re-
cUdillidos deis plus doctes pouclôs d'aquest
pays, In-42, Aii, 16Ô5.
Ëettffêtvi ( névëli ) : Fables ûlloisteë de La
"FôMtdiniî, ëri vers gascdhs. In ^12, Parte',
1816.
Bëtbtoddë tu Mlmàièn (Louis) : Obhte et
Fillibs prbVenssalos , fevioiitlalos pei 1 Pierre
Paul, escuyer de Marseillo, dedicadôs al vëh-
litotix et generoùx signbtfrfc Lbliis d'Ali el
GhrtHes de Gasatilx , premier! consouB-capi»
tanis de doues galeros, gubernatours de l'an-
iiquo villo de Marseillo. In-4°, Marseillo,
4995.
. • — Obras et rimos provenssatos et fôus.pa&
satens de Loyfc de là Bellaùdicro , itacs on sa
( lUEour, par P. Pau. Marseille, par Pierre Mas-
car on j 1595.
— Barbodillado et pbantazies journalières
de P. Pau< Marseille, par Pierre Màscaron,
1595; 3 tomes en 1 vol., petit in-4°.
Ite/fo/ (Piètre) : Mdtissu Canulo, vo lou fiou
ingrat, comédie en trois actes et en vers pro-
vençaux et français, représentée sur les théâ-
tres de Marseille. In*8°, Achard, Marseille,
1832.
— L'Ermito de Id Madeleno, ou l'Observa-
teur Matsiés. ln-8% Marseille, 1824, p. 56, six
livraisons.
— Les loisirs d'un flâneur, ou le poète par
occasion) recueil de poésies provençales et
françaises. In-12° * Paris 1822 , Marseille ,
Àchard, p. 120.
— LoiiGymnaso e lou grand théâtre, épître
satirique, à Moussu G. Dairnvœll. In-8°, Mar-
seille, chez Bouvet, libraire, 1838.
. Benazet (Olympe) : Les malheurs des fem-
mes mariées; In-8° , Toulouse, Lagarrigue,
4839.
, Barthélémy, directeur du Muséum d'his-
tdire naturelle, Lei Levs doou Canoubier,
256
Conte véritable de 4838, dédia aou poueto
prouvençaou Pierre Bel lot. In-8°, Marseille,
typographie des Noirs Feissat aîné et Démon-
chy, rue Canebière, n° 48, pp. 8.
Beatlie (William) : Vallées Vaudoises pitto-
resques, p. 105.
Bernada (La) Bugandiri, tragi-comédia. In-
42, Lyon, H. Perrin, 4658, pp. 48.
Bergoing (R. de) : Le quatriesme libre de
l'Eneido de Virgilio revestit de naou et ha-
billai a la brullesco, par le sieur, etc. Petit
in-4°, Narbouno, per Oomingue le Cuizot,
4652. A la suite de l'exemplaire de M. Martin
se trouve un poème de quatre pages, intitulé :
Le Belour de Dieri.
Benazet (P.) : Le Véridique franco-patois.
In-4°, Toulouse, 4833, pp. 2.
Benoni ( Matthieu) : Patroun praire, vo lou
pescadou tourounnen, comédie en deux actes
et en vers provençaux, mêlée de couplets.
In-8°, Duplessis-Ollivault à Toulon, 1833.
Beronie (Nicolas), prêtre, professeurémérite
de l'Université. Dictionnaire du Bas-Limousin
(Corrèze), et plus particulièrement des envi-
rons de Tulle; ouvrage posthume de, etc.,
mis en ordre, augmenté et publié par Josephr
287
Anne Vialle, avocat. In-4°, à Tulle, de l'im-
primerie de J.-M. Drappeau, imprimeur de la
préfecture. Il contient en outre :
Les Ursulines , dialogue en vers, avec tra-
duction en regard, imprimé à la suite de ce
dictionnaire , dont quelques exemplaires en
sont privés, p. 355 à 361.
La Moulinade, poème héroï-comique, avec
traduction en regard, p. 372.
Berses Toulousains. In-8°, Toulouse, 4828.
Berlat (la) -.Petit in-4°, Villemeur, à Limoux,
4838 (en vers).
BerOiet (François) : Épigramme sur la prise
de Maastricht.
San Peyré, emé sa testo raso,
Diguét, davant Mastrec, l'autre jour à san Pau :
Per combattre aujourd'hui presto mi toun espaso ;
Din doues jours, per inlrar, ti prestarai ma clau.
Berthet (Jean)
Bertoumiou à Bourdeou, ou Lou Peysan
dupât. In-8°, à Bordeaux, chez J. Lebreton,
rue des Lois, n° 3, pp. 16.
Bertrand (Élie) : Recherches sur les langues
anciennes et modernes de la Suisse, et prin-
cipalement du pays de Vaud. 4758.
Blanc (dit la Goutte) : Épître en vers , en
2»«:
la»gtfgo vulgfttfê de Orenoble^ sur \m ïéjouis^
sandes qu'an y a faites polir moiwèigfteur ie
Dauphin. A *»ademoiseIle ***, Ift-4°, Pierre
Fftttre* 4729, pp» 92» Citée en «mliar dans
l'ouvrage de M» Chdmpelliôn-Figeac,, Reclr.
$ur les pbtois, p. 43 A 145»
— Coupi de la lçttra écrita per Blanc dit
lo GouUo, à un de sos amis, u sujet de l'inon-
dation arriva à Gûrnoblo, la veille do Saint-*
Thomas, 30 décembre 4740. ltf-4°, Grenoble,
imp. ûe Faure, Pierre, 4744, p. 7,
— Grenoble malherou. A monsieur***- In*
4°,Grenoble,imprHï>erfed , AndréFoure > 4735 7
p. 26. — In-8, Grenoble, imp.' de J.-L*-A. Gi*-
rou, vers 4400, p. 28. —Poésies en langage
patois du Dauphiné. ln-8% Grenoble, Prud-
homme, 1829, p, 4 à 48.
BlanCj ftOtairé : RéflexîoliSilêé marchandes
de melons de la place Saint-André, au moment
de la nomination de l'abbé Grégoire. ln*8%
Grenoble) 4830. (Citées dans las mémoires ds
l'abbé Grégoire, 1. 1, p. 244.)
Gttles-ftiarw « La Bienfaisance de Louis XVI,
yo leis festos de la pat, drame Ijuique en deux
actes et en vers, mêlé de français et de pro-
vençal, composé à l'occasion de la paix glo-
<4sd
•rieuse de 4 $83, dédié à MM, les maires, éche*
-vins et assesseurs de la ville de Marseille. Jl
fut représenté en 4783.
Bis torts : Poésies catalanes perdues.
Boiceau de la Borderie (J.) : Le Monologue
de Robin, lequeau a perdu son precez. In-Ô ,
Poitiers, 1555. Satire contre les plaideurs,
très-souvent réimprimée.
B onardi y docteur en Sorbonne : Bibliothè-
que provençale. Mss.
Bonnet, avocat : Le Jugement de Paris.
Bonnet: Poésies toulousaines, vers 16410.
Bonnet (Pierre), né à Beauoaire le 21 $oûl
1786, tourneur et cafetier : Piehotou Révuou
deis saisouns Bouqueirenquou, poëroou pa-
tois en quatre cants, dédia ois faons enfants
doue pçïs, par soun servi tour Bonnet, cafetier
de Beoueaïre. In«8°, Arles, Enco de de D, Ga-
roin, imprimur, piaçou Royalou, 1889. A èa
page 01, on trouve : tmprecatioun cr&ntou loti
mayestraon.
— Caosoii deis nouveaux aristocratous* ln«
8°, Ta rascon, imprimerie et librairie de J. Bas-
tide et Gondard, 1835, pp. 4. ;
-r Leis doux Rivaous de la Tartugou* ou
l'A se, lou coulobre et la iaroque, poâwoii
340
opi-coumique en quatre cants. —Dialecte bou-
quirén. In-8°, Nîmes, imprimarié de G. Du-
rand-Belle, 1840.
Dans le même volume on trouve, p. 115 :
Leis Olympiyens Démasqua , poème. Dans la
Gazette du Bas-Languedoc, n° du 10 septem-
bre 1840, une fable du même, intitulée : L'A-
louve le, sa fié et lou Mirayé.
— Abrégea histouriquou, en vers patois, deis
principaoux faits arriva du Beoucaïre despieï
89 jusqu'en 1832. In-8°, Arles, Garcin, 1832.
Recueï de cansons patoises. In-8°, Garcin,
imprimeur à Arles, pp. 15.
— Recueï de cansous patoisous pour le car-
naval dé 1837, de la fabriquou dé, etc. In-8°,
Garcin, imprimeur, 1837.
Bonneville (Jean-Pierre) : Ge que esperavian
pas, ou Jean-Pierre revengu de Brest, inter-
mède provençal, terminé par le train de Saint-
Giniès. In-8°, Marseille, 1781. Autre édit. s. d.
imprimée aussi à Marseille.
Bons mots et contes provençaux : Petit in-
folio manuscrit de 658 pages. Bibliothèque
royale.
Bordeu , médecin illustre et non moins il-
lustre poète béarnais.
341
Borna (Bertoumiou de), Elegio prouven-
salo sur la paz. In-8°, Paris, 4609.
Bosch (André) , Sinucazi , Index , o epito-
medels admirables y nobilissims ti lois de ho-
nor de Cathalunya, Rossello, y Cerdania.
ln-fbl., Perpinya, 1628.
Bouche (Charlé-Francés) , députa dé lo ci-
davan sénéchaoussado d'Aix, membre de
l'assemblado naciounalo counslituanto, è en-
quey d'aou tribunaou de cassacién. La coun-
stitucién francezo, traducho counfourmamen
eis décrets de l'Assemblado naciounalo coun-
stituante en lengua prouvensalo , é presentado
à l'Assemblado naciounalo legislativo. In 48,
Paris, de i'imprimarié naciounalo, 1792, fran-
çais et provençal, p. 271.
Boudety le Triomphe du Soucy. In -4°,
Tholose, 1679.
Bouger el (le P.), Parnasse provençal, ma*
nus in-folio , 3 vol., dont M. de Saint-Vincent
a communiqué une copie à Millin.
( Il parle de quarante poètes provençaux ;
il appartient aujourd'hui à M. Portier, à
Àix.)
Bouquet (lou) prouvençaou , vo leis trou-
badours revioudas, in- 12, à Marsillo, impri-
ai
?*2
jparié d'Achard, carriero Saiirt - Ferrsol ,
n°64, 1833.
Bouquet de cauquos flpuretos cuillidos sul
Parlasse Bitejrois. In-8% E, jBarbul, 1723,
p. 18.
Boutade de la Mode récitée par un perro-
quet, dans Begiers, le jçur (le l'Ascension ,
4633, In-12, B<?»içrs, J. Pçch.,.
Breviairq d'amour; copie de la première
partie en vers provençaux, Afes. de l'Arsenal.
Brwh (P. die) ; Poèmes, ln-4% Bordeaux,
J57fi, folio «63.
Brunet (de Bord^aw), Reçjueils d'opuscule
et de fragments en vers patois, extraits d'ou-
\rages devenu fort rares» ln*18 oblong, Par
ris, Gayet et Lebrun , 4839 (tiré à 420 exeipr
pteuvç*).
Lettre à M. de sur les ouvrages écrits
m patois. Jn*8 * Paris, 48#9, p % 68. Bro-
çlmra plww d'erreurs de toyle nature.
La Bugadioro. — < tais très feoios de P$y*
nier, U lendemain , romance. In-8°, Digne,
imprimerie de Repos , p, 4,
Bugado ( la ) provençalo , enliassado 4e
{WQverJù*, seniçocis e»t tufluts per rùtâ* Id "
JS j poème* tr&Hranes,
545
Èutlê (Bâllfiasàr de lu), poète dt> *vi è siè-
cle, valet de chambre du cardinal de Bour*
bon. Voici ce qu'il dit dans un poème, fr
propos de sainte M&gdetêinê i
Et revengut loù jour tous angis la portavon
Ben plus haut que Ioa ro«#
Jamay, per mauvais temps que fessa, que frédura ,
Autre abit non avia quo la siou cabelloura,
Que Gomo un mantel d'or, tan eran bete et blotmds.
Le coubria de la testa fin al bas des talouas.
C. (B. G.), Lou novl para, eoumcdio prou-
yençalo en très actes. Cracoviou , 1743.
Cabanes (Jean de, écuyer d'Aix), Poésies.
Mss. in-folîo de la Bibliothèque royale, con«
tenant : te Paysan ustrotoguù, lisetlo amùu-
rùuSùj tei Bigots, lou Jugi avaro, satiro.
L'ftistourien sincère sur lô gucrrô dôou
due de Savoyo en Prôiivençô, eh 4707, etc.
Id-8°; Aix, de l'imprimerie de Pôntier il!*
aîné.
Cabinet des plus belles chansons nouvelles.
In-42, Lyon, 1502.
Cùtdagués (l'abbé), recueil de Poésies au-
vergnates (inédites) et des auteurs de Mont*
Ferrand, 4733.
tanco (Pierre), négociait et troubadour
su
en 1323 (l'un des sept poètes qui fondèrent
le prix à Toulouse. Il ne reste de lui qu'une
chanson).
Gansous spirituelos en provençau à l'usage
dei P. P. de l'Oratoire. In-12, à Marseille,
chez la veuve d'Henri Martel , imprimeur du
roy, de la ville et du collège, à l'enseigne du
Nom de Jésus, 1700, 1711, avec permission,
p. 243 et 1721. Aix, 1703 (par le R. P. Mi-
gnot, de T Oratoire).
Cansoun nouvelle sur la mort de Nicoula.
In-12, p. A.
Cansoun nouvelo su lou changemen dei
gous, sur un air couneissus. In -8°.
Cansoun (la) dey Magnans. In-8°, Avi-
gnon, imprimerie de Et. Chaillot aîné, p. 4.
Cansoun descriptivo de la festo patrounalo
dé Manosquo que si cèlebro lou 12 may.
In-8°, à Àpt, de l'imprimerie de J. Tremol-
liète.
Cansou al sutchet d'un courri d'azi. In-8°,
Toulouse, 1828.
Canzoni contadinesche in dialette corso ;
con annotazioni. In-8°, p. 31.
Cantiques provençaux, où les psaumes, les
hymnes , elc. , sont exposés d'une manière
245
proportionnée à l'intelligence des plus sim-
ples. In-8°, Aix , 1689.
Cantiques et Noëls provençaux. In -12,
Avignon , 1698 ; 1 feuillet et 160 pages ,
1735; 3 feuillet et 412 pages; 2 feuillets de
table et 137 cantiques. Celle de 1731 est
moins complète et n'a que 276 pages»
Cantiques spirituels des Missions, impri-
més par ordre de Mgr Jérôme-Marie Champion
de Cicé, archevêque d'Aix et d'Arles : à l'u-
sage de son diocèse (en langue provençale).
In-18, Marseille, chez Mossy, 1804, p. 108.
Cantiques spirituels à l'usage des missions
des prêtres séculiers, In-12, Marseille, Fre-
bion, 1783.
Cantiques spirituels à l'usage des missions
de Provence, en langue vulgaire. Nouvelle
édition augmentée et rétablie sur l'original.
In-12, Marseille, chez Jean Mossy, libraire
à Cannebière, hdcclvi, avec approbation et
permission , p. 426 ; à Avignon , chez Fortu-
nat-Labye , imprimeur, proche le Noviciat des
Révérends Pères Jésuites. In-12, avec ap-
probation et permission, 1735.
Cantiques provençaux. In-8°, Aix, 1703.
21.
*4s
Cantiques ett lâriguedôcieh et en frahçate.
ln-12, Castres.
Cantiques spirituels» In-12 > Alby.
Cantiques spirituels des missions impri-
més J>ar ordre de Mgr Jérôme-Marie Cham-
pioil de Cicé, archevêque d'Aix et d'Arles, &
l'usage de son diocèse, en langue provençale,
!n-8°, Marseille, chez Moissy, 1804.
Cantiques provençaux, où les psaumes,
les hymnes et les prières de l'Église sont ex-
posés d'une manière proportionnée à l'intel-
ligence des plus simples. In-12, à Aix, chez
G. Lcgraîid, imprimeur et marchand libraire,
pi*ofche et derrière l'hôtel de M. le président
d'Agut, p. 160.
Autre édition iri-l8< Aix, chez la veuve
0. Legratul, imprimeur et libraire , p. 248.
Catisohs spirituelos en provençàu à l'usagi
dei missieus. ln-18, à Marseille, chés la veuve
fiènri Martel, à l'enseigne du Nôm-de-Jéstià ,
HOO, p. 103.^1703, p. 460,
Chansons nouvelles. ltt-Î2, p. 4, Mar-
seille.
Chreslien (de Montpellier), Poésies fugi-
tives,
I » T »
24/
CiXhmml ( Ldu ) Ubti fèy Rëflê* ëdtnédie
eh 5 actes et ert vers, in-4 6 , de 06 feuilleté.
Mss. de la bibliothèque du Roi.
Cartttetiliëre (rtiôihe dés îles d'HJèfes) : Bio-
graphie des tfoubadôurs, d'après les brdfes
d'Àlphohâë il, roi d'Àfâgoh et comte de Pro-
vence, Mss. du xii e Siècle.
Corbiac ( Pierre ), poète catalan.
Capelle ( D. ), Poésies diverses en patois de
Tbulouse. (Il vivait encore en 1675.)
Carvin aîné, de Marseille, Misé Galinetp et
lou revenant, vo lou mariagi de Rasefin, co-
médie en un acte et en vers français et proven-
çaux, faisant suite au Barbier Rasefin. In-8°,
Avignon, Pierre Chaillot* imprimeur, 4830.
— Au prix fixe, vo Scarpin, couttlounié
dbis Damos, comédie en deux actes, mêlée de
couplets ^ envers français et provençaux. In-8%
Marseille, chez Mille et Senès, 4824> pag. 30
( plagiat éhonté d'une pièce dé Bellot);
-~ Le Marché dé Marseille Vo leis doues
tiotimàifés, coitiédié en deux actes et ëb Ters.
In-8° , Marseille , de l'imprimerie de Jëtth
Mossy j IhdcclxxxVj avec approbation eb f>er-
|ttis$teft, , , -
1
348
— Le Marché de Marseille, vo leis doues cou-
maires, comédie en deux actes et en vers, par
un commissionnaire-chargeur de Marseille.
In-8% Avignon, chez François Raymond, li-
braire, près le Collège royal, 1821,
— Lou Barbie Rasefin , vo tartellettos \
comédie en deux actes , en vers français et
provençaux. In-8°, Marseille, Marius Olive,
1827.
— Counfessien d'un Jacob, dialogue tragi-
comique en vers provençaoux entre mestre
Noura et Patroun Siblet, ln-8°, Marsillo ,
1820.
— MestéMauchuan ou le Jugement de l'Ane,
comédie en un acte et en vers provençaux.
în-8°, Marseille, 1825.
— Mesté Barna, marchand dé vin eis grands
carmes vo soou fas , fas pas maou , comédie
en un acte et en vers provençaux. In-8°, Mar-
seille, 1824.
— Lou mariagi de Margarido, comédie en
un acte et en vers. ln-8°, Marseille, 1781.
— Moussu Jus , comédie en un acte et en
vers. In-8°, Marseille, an xii.
C > Jean dé Cassis oou Mar lègue, imi-
tation burlesque de Jean de Paris, etc., co-
349
roédieen un acte et en vers provençaux, mê-
lée de contes, saillies et bons mots attribués
aux anciens habitants des Martigues; repré-
sentée pour la première fois sur le Grand-
Théâtre de Marseille, en mars 1817. In-8°.
Marseille, chez Masvert, libraire, sur le port ,
1816.
Deuxième édition. In-12, Marseille, chez
Estelbon, libraire, 1829,
Cassan (D.-C. ), La Saouçou d'espînar ou
suitou funestou dé l'errour d'un cousiniéca-
poucbin, amé quaouquis et nouta. In-8°,
Bonnet fils, à Avignon, 1837.
Cary, de Marseille, Dictionnaire étymolo-
gique du provençal. Mss. inédit.
Cassanea de Mondonville (Jean-Joseph),
Daphnis et Alcimaduro. In -4°, Toulouse,
1785.
— Pastorale languedocienne, avec la tra-
duction interlinéaire. In-4°, Paris, 1754.
Catastrophe affruse arribade a ineste Bar-
nat, ou sa séparatioun dam Mariote; pp. 8, à
Bordeaux, chez J. Lebreton, rue des Lois,
n. 3.
Catéchisme dogmatique et moral, traduit
360
en ta làngtfe vulgaire de Toulouse, dans loquet
on a inséré tout ce que contient le Catéchisme
de Toulouse, avec quelques additions et ex*
plications fort utiles en faveur des pauvres
et particulièrement des gens de la campagne.
In-8\ Mss. de la bibliothèque du poète patois
Martin (voyez ce nom). Au verso du titré t
Imboucaciu del sant Esprit et uno Prec/ario ;
puis une préface dans laquelle on prouve
la nécessité et l'utilité d'un catéchisme. Tra-
duit en langue vulgaire jusqu'à la page 19*
Un avertissement* A la page 369 commencent
les Hymnos de la Gleisa éournados en gascou,
ils finissent à la page 411 j et enfin une Ta-
ble.
Catéchima edo fedea Laburzkï. In-12, Glu-
zeau, à Bayonne* 1832.
Catel ou Caltel (Jean), Mémoires histori-
ques manuscrits. ( Ce troubadour remporta
l'églantine en 1474.)
Cavalier fils, de Calvisson, Dialogue en
vers français et patois entre t'ombre de
Louis XVI et son jardinier de Saint-Cloud ,
originaire du Languedoc. In-8° 3 veuve Gàude,
à Nîmes, 1*88.
m
Chaulnes (le marquis de), Recueil de NooU
composés au langage de Grenoble. In-12.
Chansons spirituelles qui doivent se chan-
ter à la mission des Pères de l'Oratoire de I?
présente année 1701. ln-18, à Marseille, che?
la veuve d'Henri Martel, à l'enseigne du Nom-
de-Jésus, 1701, p. 32, — 1703, p. 32.
Plus, dam le même volume :
Gansons spiriluelos en provençau , à l'u*
sagi dei missions. In-8 Q , Marseille, etc., 1703,
avec permission, p. 32. La première édition :
Chansons spirituelles qui se chantent à la mis-
sion des Pères de l'Oratoire de la présente
année 1700. In-8% etc. p. 24.
Chape Ion (Jaeques- Antoine et Jacques),
prêtre, Œuvres françaises et patoises (de
Saint-Étienne). Inr8*, Saint-Étienne, 1779.
— Ibid. 1820, p. 296, dix Noëls en patois du
Forez .
Chapîtro brouillia, poésies en patois de
Grenoble. In-8°, différent du recueil publié
eji 1662.
Char bol (Nicolas), avocat à Grenoble, où \\
e$t né au commencement du xvujf siècle, Dic-
tionnaire étymologique de la langue yulgaira
254
qu'on parle dans le Dauphiné. Manuscrit iné-
dit. Grand in-8° de 404 pages.
Charte municipale dfes communautés de
la Roche et d'Alanson (Drôme), 1513, iné-
dite.
Charte de fondation de la Ville de Saint-
Nicolas, par le prieur et l'abbé de Moissac,
de concert avec le vicomte de Saxet. 1135.
(V. le Gallia Christiana).
Charte de 1201 , en patois d'Auvergne ,
conservée aux archives de Bourgogne, à
Dijon.
Chartes ( trois ) en Gascon, à la bibliothè-
que de l'Arsenal. %
Chaubard de Roquebrune > Poésies langue-
dociennes. Manuscrit égaré.
Chasteuil (G ahup de), poète provençal. V.
Galaup.
Chronica(la) de Cavaliers cathalans (ma-
nuscrit de la bibliothèque d'Aix en Pro-
vence).
Chronique Bitteroise en langue vulgaire
(cartulaire de Raymond-le-Jeune, comte de
Toulouse).
Christié. Sur le patois de Nice (magasin
Encyclopédique, juin 1811, p. 274 à 282).
255
Chazelle (Jean de), Pièces et chansons pro-
vençales.
SDR Lk PAURETAT.
Troupo dequinotas, orguillouso paurillo,
Que tan fouert d'aqueou mau moustras do tous piquar ?
Pauretat es un mau que noun se pou liquar ,
Mar non offenso pas l'honuour d'uno famillo.
Au contrari lois dens que muestro lo roupillo'
D'un paure qus pertout se laisso publicar ,
Soun d'armos que lou fan tallamen respectar ,
Qu'es un gjand cop d'hazar si qu'aouqu'un lou goupil lo.
Bande de Quinolas, orgueilleux, misérables,
Qui vous piquez si fort quand on vous accuse de pauvreté 1
Pauvreté est un mal qu'on ne peut quitter,
Mais qui ne souille point l'honneur d'une famille.
Au contraire les dents que montre l'habit
D'un pauvre paitout , sans les cacher,
Sont des armes qui le font respecter tellement ,
Que c'est grand hasard si quelqu'un le querelle,
Cfômen/(Marius), La Comète de 1835. In-8°,
Marseille, chez Mille et Sénés, imprimeur. S.
d., pp. 4.
Codolet (Louis-Tronc de), Leis Fourbariés
dou siècle , comédie représentée à Salon en
4684. In-8% Salon, 1757.
Colomb de Satines (P. )> Bibliographie des
patois du Dauphiné. ln-8°, Grenoble, Prud-
homme, 1835.
22
264
Collection de farces, raoralitéz, sermons
ioyeux. Petit in-8° (15 livraisons").
Colomez ( Jean - Pierre ) : Le triomphe de
l'œillet. In-4% Toulouse, Desclassan, 1687.
Comédie de Seignè Peyre et Seignè Jean ,
petit in-4% Lyon, Benoist Rigaud, 1580 , de
8 feuillets. Petit in-8°, réimpression figurée,
1832, Paris, Pinard, figures en bois, 8 feuil-
lets, 42 exemplaires.
Compendi de la doctrina chrisliana com-
post y posât en orde per lo illustrissim se-
nyor Joan Hervieu Basan de Flamenville,
bisbe de Elna , per ser sol ensenyat en son
Bisban, etc. ln-18, Perpinya, en casa de J.
Alzine, 1815.
Commentaire sur la Bible, en gascon, ma-
nuscrit de l'Arsenal.
Compilation dalguns priviledges et régla-
mens deu pays dé Bearn. ln-4°, Orthez 1676,
et Pau 1716.
Conférence de Janot et Pierrot, Doucet. In-
4°, Paris.
Comte ( François ) d'isle : Géographie deU
conclats de Rosillo y Cerdania.
Compte-rendu de l'administration commu-
nale adressé aux conseillers municipaux de la
255
ville d'Aubenas au xiv« siècle. Ce manuscrit
patois a été soustrait aux archives de la ville
d'Aubenas depuis quelques années.
Comtesse (la) de Fumeterre : manuscrit en
patois de Montpellier.
Confession générale de frère Olivier Mail-
lard, en languatge de Tolose, in-8% gothique,
sans date ni lieu d'impression, 12 feuillets.
Çonstitucion francezo , en lenguo proven-
salo. In-16, Paris, 1792,
Gonto (lo) dau Graisu, coq-à-1'âne dans le
patois du canton de Yaud. ln-4°, sans lieu ni
date (1780).
Corona (Raimond ) : Canso ab lo quai co-
noys om lo astre de la luna prima 1833, ca-
lendrier en vers, Stanzas à Loyse d'Izalguier;
Canso de la Violetta , etc.
Costumas de Perpigna, 1300.
Coumbettes, dit Couquel, tourneur de Cas-
telnaudary : Recuil de Cansous patoisos, corn-
pousados per, etc., in-12, Groc à Castelnau-
dary, 1835.
Couplé d'un arlatén a un de seis compa*
triotou à Paris, à l'occasioun de la festou dou
courounamen. In-18, pp. 3.
256
Chansons de chasse en dialecte de Cahors ,
par M. Edouard Armand.
Courtet (Capiotte) : Pastourale limousine,
comédie. In-12, Agen, 1701, Bordeaux, vers
1684, et Limoges. Elle a eu plusieurs édi-
tions.
Crebo-Cur (lou) d'un paysan su la mouert
de son ay erae la sou (franco et la miseri del
forças que son en galero. In-12 , à la Poêle ,
chez Pierre Fricasse , rue Rognon , à l'ensei-
gne des Côtelettes, pp. 36.
Cristoou et Fresquière, ou la queue de l'âne
arrachée, comédie en un acte et en vers. In-
8°, Marseille, 1825.
C*** (J.-B.) : Lou Novy para, coumediou
prouvençalou en 3 actes, per, etc. In-8° , à
Cracouviou enco d'sowart Pzzpéndorousky,
1543, Arles, pp. 62.
Coye (Jean-Baptiste), mort en 1768 et né à
Mouriés , à quatre lieues d'Arles , auteur de
plusieurs ouvrages ; entre autres : Lou Novy
Parât , le Prétendu rejeté , comédie en cinq
actes, en vers, in-8°, Arles, 1743. Lou Dé-
lire , ou la Descente aux Enfers. In-8% Arles,
1749. Et beaucoup de poésies encore inédi-
257
tes, recueillies en partie enfin sous le thre
suivant :
Œuvres complètes de J.-B. Coze , en vers
provençaux, ln-8% Arles, Adolphe Mesnieri
imprimeur du roi , 1839.
D'Alayrac ( Raimon ) : Gantadour d'Alby,
couronné en 1325 par les sept trobadors de
Tholose, pour sa Canso de mossen Ramon
d'Alayrac, capela dAbegès el gazanhetne la
vialeta del aur à Tolosa, la seconda vetz en
l'an Meccce xxv (Mss. des Jeux Floraux).
Daslros : Las quatre Sazous , pouëmo en
patois de Saint-Cla de Loumagne. In-12°, Tbo-
lose, 1680.
Daslros (J.-G.) : Lou trimfe de la lengoue
gascon no aus plaxdeiats de la quouante sa-
sous et deous quouate eloraens daouant lou
Pastou de Loumaigno. In-12°, Toulouse, 1700
et 1762.
Daslros, docteur en médecine : Fables pro-
vençales (extraites du troisième volume des
mémoires de la Société académique d'Aix).
ln-8% Aix, 1827, p. 21.
Daubasso (Arnaud) : Ses Œuvres. In 8°,
Villeneuve, 1806.
22.
258
Davaile : Annales du Bigorre, avec cks
poésies patoises. In-8°, Tarbes, 1818.
Daveau, cqiffur : Odos presentados al ©en-
cours oubert per la souciétat archeologiquo
de Béziers. ln-8°, Carcassoune, chez Potnimés
Gardcl, 1839.
— Lépassaché de la mar Roujo. Odo qu'a
oubtengul lé prex al concours oubert par la
souciétat archeologiquo de Béziers, le 28 mai
1840. In-8° Carcassouno, imprimerie de C. La-
ban, 1840.
— Pouema en Phounou de l'inauguration
de la statuo de P.-P. Riquet, à Béliers, cou-
rounat per la souciétat archeologiquo d'a-
questo bilo. ïn-8°, Carcassouno, imprimarié
de L. Pommiés-Gardel, 1839.
Degrand (Jacques) : Carnabal dens Mo de
Stages, pouemo. In-8% Toulouse.
— Las Matinados de Moussu, ln-12% Car-
cassounno, 1808.
Defenèo de Janot Carnabal (en vers). ln*8°,
Toulouso, Bemchet aîné, 1831.
Démons (Martin) : Amb'aquel sirventes A*
gurats Marti Démons, marchant de Malcosinat
de Tholosa, gânzanhet del Eglantina Mss. de
l'académie des Jeux Floraux, 1449.
959
Delpegh (Jean) : Sirventes a Thonor del
Rey nostre senhor, baillât, Tan 1450, per
loqual gazanhet l'anglantina Johan.
Deribier de Cheissac : Vocabulaire du pa-
tois du Yelay. Dans la Statistique de la Haute -
Loire. (Mémoires de l'Académie royale de
Clermont', t. ix.)
Desanat fils : Lou Canaou deis Alpinos, odo.
In-8% Marseille, Mossy, 1839.
— 'Vengenço natiounalo vo la destructioun
d'Abd el-Kader, chant guerrier en vers prou-
vençaous. In-8°, Marseille, 1840.
— La Festou de Nostrou-Da mou-de-Casteou ,
en vers prouvençaou, dédia à la jouinesso de
Tarascon. In-8% Tarascon, 1835.
— Critiquou controu de paouri vers publia
aou sujé de la festou de Nostrou-Damou-dé-
Casteou, poémou satyriqué. ln-8% Tarascon,
chez Bastide et Gondard, 1835, p. 16.
— Résufatien dirigeado contro la Gazette
d'oou miéjou : epitro dediado aou duc d'Or-
léans. In 8% Marseille, 1839.
— Épitre councernant la festo dei Courtié
de Tarascoun. ln-8°, Marseille, 1837, et d'a-
bord in-4°, Limoux , 1834.
260
— Épitro à Pierre Paul Riquet de Bon-
Répaou, aoutour doou canaou doou Langadoc.
Ad cale. L'Écho du Rhône du samedi 17 no-
vembre 1838.
— Mazagram , cantate dediado à l'armado
d'Afriquo. In-8° , sans lieu ni date, im-
primerie de Terrasson, rue du Pavillon, 20,
pp. 4,
— Napoleoun ou leis restes doou grand
homme, poësio prouvençalo. In-8% Marseille,
chez Terrasson, mai 1840.
— La San Bartelemi deis courtiés marrouns.
In-8°, Marseille, chez Sénés, 1840.
■ — Lou troubadour natiounaou , vo lou
chantre tarasconnen , Recueil de pouesiou
poulitiquou, Bachiquou, pastouralou, etc., en
vers provençaou. 2 vol. in-18, Marseille, ty-
pographie de Feissat aine et Demonchy , rue
Cannebière, n° 19, 1831.
Desastres , leis , de Barbakan , chin errant
dins Avignoun, in-12°, Aix, 1744.
Dessales, employé aux archives du royaume:
Les patois du midi de la France , considérés
sous le double rapport de récriture et de la
conlexture matérielle $es mots. (Journal de
261
la langue française et des langues en général,
février 1838, p. 337 à 352.)
• Lo dialogo de le quarto comare. ln-8°, Gre-
noble In-16% Montbeillard, imprimerie de
Deckherr, pp. 16.
Réimprimé à la suite de : Grenoble mal-
herou , éditions de Giroud et Guchet , vers
1800 : dans les poésies en langage patois du
Dauphiné. In-8% Prudhomme, 1829, pp. 19-
26, etc.
Dialogue facétieux d'un gentilhomme se
plaignant de l'amour, ln-24% Metz, 1675,
pp. 32, publié pour la première fois en 1671.
Dialogo sur la cheuta de Brienne el Lamoi-
gnon (entre Janeton et Deniza).
Ad cale. Nouveau recueil ou choix de pièces
et d'écrits divers sur la révolution qui a été
tentée en France par les édits de mai 1788.
In-8°, Grenoble, 1788, pp. 30 et seq.
Dialogue entre Moussu Matheul'électou, etc,
en vers. ln-8°, Pau 1830.
Dictionnaire alphabétique des mots vul-
gaires du Dauphiné. Mss. de la Bibliothèque
royale. In-4° , côté supplément français,
n° 109,
Dictionnaire languedooien-franoats. ln-42°,
Montpellier, 4820.
Dictionnaire de la langue toulousaine. In-8°, •
Toulouse, 1638.
Dictionnaire provençal el copte. Mss du
xui* siècle de la Bibliothèque royale.
Dictionnaire gascon. Mss. de l'Arsenal.
Diouloufet : Leis Magnan , pouemo didac-
tique en quatre chants. In-8°, à-z-Ai, 1819.
Épitro a moussu Raynouard, secrétari dé
continu dé l'academio franceso. Ad cal. Re-
cueil de mémoires de la Société d'Aix, t. i,
p. 489.
Épitre en vers provençaux , avec les notes
explicatives en français sur l'existence de Dieu/
In-4% à-z-ai, 1825.
Fablos, contes, épîtres et autres poésies
prouvençalos. In-8% à-z-Ai, 1829.
Coumplainté su l'oouragô de 1815, etc. In-
8°, sans lieu ni date, 1816.
Discour su lou paysan que viéou que de sa
journadou. In-12°, pp. 4, Marseille (1793?).
Discour su la dansou. In- 12, imprima ré
d'Auffrey.
Discours de deux Savoyards, lesquels ehan*
963
gèrent de femmes, avec leurs disputes et car-
tels. In-12, Lyon, 1604 (en vers patois sa-
voyards.)
Discours funèbre feit par l'ambassadeur de
Pepesuc sur la discontinuation des anciennes
coustumes, à Messieurs les habitants de Béziers
(en français), pp. 10, suivi de :
1° La colère ou furieuse indignation de
Pepesuc sur la discontinuation, pendant quel-
ques années, du triomphe de Béziers au jour
de l'Ascension, farce en vers patois, de la
page 2 à 24.
2° Las Caritats de Béziers, farce en vers pa-
tois en quatre actes, jusqu'à la page 65.
* 3° Chanson intitulée : Lindas.
4° Histoire mémorable sur le duel d'Isa-?
bels et Cloris pour la jouissance de Philé-
mon, farce en vers patois en cinq actes, de
la page 67 à la page 99, suivi d'un vaudeville
final.
5° Plainte d'un paysan sur un mauvais trai-
tement qu'ils reçoivent des soldats , force en
vers patois, de la page 101 à 112.
On trouve à la fin de cet exemplaire sans
frontispice :
364
1° Les aventures de Gazetto , farce en vers
et en trois actes, pp. 1 à 46;
2° Chanson sur l'air de Gazette, p. 47 à 48.
3° Les amours de la Guimbarde , farce en
patois, dialogue, p. 49 à 80.
4° Historio de dono Peiroulouno. Dialogue
en vers patois, p. 81 à 101.
Histoire du valet Guillaume et de la cham-
brière Antoigne, dialogue en vers patois, mole
de chansons, comme les précédents, p. 102
à 136.
Doat (de), titres du Rouergue, 20 vol.
in-fol. Mss.-Titres des maisons de Foix Ar-
magnac, Rbodez, Albret et Navarre. 77 vol.
in-fol. Mss.
Douctrino (la) crestiano augmentado, meso
en rimo secundo impressioun. In-12, Tou-
louso, 1642, pp. 240, — p. 31 à 34. Observa-
tions sur la prononciation languedocienne. Les
huit derniers airs notés.
Douctrino crestiano (la), meso en rimos,
per poude estré cantado sur diberses àyres.
Dediado à Monseignou l'illustre, et révérend
Charles de Montchel, archobesque de Tou-
louso, par un de sous missiounaris , douctou
en Teoulougio.
265
Doctrinam magis quara aurum eligite. Prov. 8,
Promet la douctrino
Que Lai may que l'or,
Aci es la roino
Del berey trésor.
11 promet une doctrine
Qui vaut plus que l'or,
Ceci est la mine
Du vrai trésor.
Tous ces ornements mondains avaient été
ajoutés à son livre, dit le bon missionnaire,
pour aider la mémoire du peuple de Tou-
louse.
Doujat ( Jean) : Dictionnaire de la langue
toulousaine. ln-8°, Toulouse, 1648. — A la
suite aussi de l'édition. ln-4°, Toulouse, 1645,
des œuvres de Goudouli.
Donat ( Artus ) : Vers per lo quai M ossen
Artus Donat, licenciât en leys , gazanhet la
viole Ua. (Mss. de l'Académie des Jeux Floraux,
xv c siècle.)
Dubois Sarray er , membre de la soucieta
deis amis delà counstitutioun (discours prou-
nounsa per M. ) à la seanço publiquo daou
2Î
366
premier nouvembre, 1790. In-4°, Aix, veuve
André Audibert, 1790.
Dugay (Dominique) : le Triomphe de l'E-
glantine , avec les pièces gasconnes qui ont
été récitées dans l'Académie des Jeux-Floraux
les années précédentes. In 8°, Toulouse. Ant
Colomiez, 1683-1691-1693. (Ce recueil
contient en outre des vers patois de Mlles
de Guitard, de Moisen, d'Epiau, de Cor-
tade, etc.)
Duprount, Aboucat : Lou Chalibari saou-
.bat de las flammos, dialogo.
Dupuy, de Carpentras, maître de pension à
Nyons (Drôme).
La Besti doou boun Diou. (Courrier de
F Isère, du ii novembre 1835.)
Lou Parpayoun (V . Revue du Dauphiné, 1. 1,
p. 280). M. Dupuy a en portefeuille un Re-
cueil de poésies contadines.
Durand , de Toulon , poète satirique in-
édit. On a de lui la Marotte, poème en quinze
chants; la Couderenade ; l'Astre de Gibroun ;
Adieux à l'aubergiste Bigaud, etc.
Dussaud , ancien directeur de la .poste aux
267
lettres de Tara9con : Ode sur la fêle de Notre*
Dame-du-Chàteau. Mss.
Eneido (F) de Virgilio, libres 1, %, 4 et 6,
petit in-12, Bésiés, J. Martel, 1632,
Enfants (les) de Jacob , pastorale béarnèze
en un acte et en vers. ln-8°. Lescar, 1751.
Enlébomen (F), d'un pastis, poueme en
cinq chants, par Rey. In-8°. Mountalba, 1825.
Epître en vers en langage vulgaire. In-4%
Grenoble, 1729.
Epervier (I'), registre conservé à l'Hôtel-de-
Ville de Milhau , dans le genre du petit thala-
mus de Montpellier.
Epitro de patroun Coouvin à Moussu lou
Parfet. In-8% Olive à Marseille, 1831.
Escole (F) d'Amour, ou les Héros Docteurs,
comédie en vers. In-12, Grenoble, 1666. V.
Catalogue Falconnet, 11709.
Escriva (Jean) : Ovide en catalan- In-4°,
Bareeiono, 1494.
Esope en prose catalane, ln-18, Barcelone,
1501.
Espagnac (Girault), cantadour toulousain
du xm e siècle. On ne connaît de lui que trois
chansons d'amour, qui feraient présumer qu'il
268
était attaché à Charles, comte d'Anjou et de
Provence.
Essai d'un glossaire occi ta me n. In-8°, Tou-
louse, 1819.
Estrées Béarneses. In-8°, Pau, 1820.
Etat du lieu de la sénéchaussée de. Castel-
naudary (dans un volume in-folio, daté de
1553, conservé au greffe du tribunal de pre-
mière instance). Le patois y est à chaque pas
mêlé au français.
Etchave (Baltasar) : Antiguedad de ia len-
gua bascongada. 1 vol. in-4°, Mex, 1606.
Elcheberri ( Joannes) : Eliçara erabillceco
liburna, etc. In-18, Bordelen Guillen Milan-
ges Erzegueren , imprimatcaillea baith an
1636, p. 542.
Exercirio izpirituala. Edicione berria. In-
18, Bayonne, Cluzeau, 1839.
Eucologia-Hripia edo eliçaco liburna Bayo-
nacodiocesacolz, Ceineteau, etc., edic. berria.
In-16 , Mme veuve Cluzçau, Bayonne. 1831.
F. H. E. : Lei douci dournaoug, ou Mar-
tin et Louis à la fiero de san Lazare, dialo-
gue coumique. In-8°, Achard à Marseille,
1837 (en vers).
269
Fabre (l'abbé), du séminaire de Cahors, et
né à Themines en Quercy : Scalabronda. In-
8°, Rotterdam (Cahors), 1687, p. 11, 42.
Cette pièce a été réimprimée récemment. In-
8°, pp. vin et 31.
Fabre d'Olivet : Poésies occitaniques du
xm c siècle, traduites et publiées (texte en re-
gard). 2 vol. in-8°, Paris, chez Henrichs ,
1804.
La Cour d'Amours et les Amours de Rose
n'ont point de texte.
Facéties provençales , ou Recueil de diver-
ses pièces bouffonnes, originales et inédites ,
en idiome provençal , dont le manuscrit a
été trouvé en 1796 sous les ruines de l'église
des Acoules, contenant entre autres la comé-
die du Barbier d'Auriol, et plusieurs autres
dialogues curieux et amusants. ln-12, Mar-
seille , Chardon, 1815.
Faidit ( Hugues ) : Donatus Provincialis
( Donat Provençal). Grammaire romane.
Farce joyeuse d'un Curia, en rithme sa-
voyarde. In-16, Lyon, pp. 16, réimprimé à
quinze exemplaires , à Paris, en 1829.
23,
27
Favre (l'abbé) , né à Pudre, près Som-
mières selon les uns, selon d'autres à Nîmes
en 1728 , dans la paroisse de Saint-Castor;
il était prieur de Celleneuve près Montpel-
lier , où il est mort le 6 mars 4783 : Lou
Siège de Cadaroussa, pouèrne patois, en très
cants. In-12 , in-8°, Mounpeyé, 4797, chez
Izarn, Sermou de moussu Sistre, en vers. —
Trésor de Substantion, comédie...
Faydit : Nouvelles remarques sur Virgile,
p. 89.
Feraud (Raymond) : Vie de saint Honorât,
Mss. du xiv c siècle , appartenant à la Biblio-
thèque d'Aix , et suivi d'un autre sur la pas-
sion de Saint -Porcaire et de cinq cents au-
tres moines massacrés par les Sarrasins vers
730.
Féau (A,), prêtre de l'Oratoire : Lou Jar-
din deys Musos provensales. In-12, Marseille,
1665. "
Festo ( la ) de Moussu Barna , vo lou vouel
de la Cavalo. In-8°, Marseille, 1730.
Testa (la) de Boutonnet, Mss. en patois de
Montpellier.
271
Finlou (la) dei fédéra d'Avignoun. In-t2 ,
pp. 4,
Lou Lendouma , romance languedocienne,
imitée de Parny.
Fondation d'un anniversaire dans l'église
de Sainte-Eulalie de Bordeaux , en 1489, en
patois de Bordeaux, Mss de M. A. Monteil ,
v. t. i, p. 184. *
Fors (los) et Costumos de Bearn. In-4°,
Paris, 1552.— Lescar, 1625, pp. 180. — Pau,
1682. — Les mêmes, Paris, 1841 , traduits
par MM. Mazure et Hatoulet.
Fontaine (Etienne), poète burlesque maca-
ronique (français provençal, et vice versa.)
Formit: Poésies catalanes perdues,
Foucaud (J.) : Quelques fables choisies de
La Fontaine mises en vers patois limousins,
dédiées à la Société d'agriculture, des scien-
ces et des arts établie à Limoges. 2 vol. in-
12, Limoges, chez J.-B. Bargeas, imprimeur-
libraire, an 1809. Traduction des Odes d'Ho-
race en vers patois, dont quelques-unes sont
imprimées à la fin de l'ouvrage précédent.
Gansou nouvelle facho per no péyzanto dé lo
272
bregero , lou beu jour d'au Mardi-Gras. V.
Statistique de la Haute-Vienne, p. 108.
Foundeville (de Lescar) : La Pastourale du
paysan que cerque mestié à soun hilh chens
ne trouba a soun grat, en quoate actes, in-12,
Pau, 1767, pp. 47. In-8% sans date ni lieu
d'impression, Pat), 1827.
Fourjou ( Barthélémy ) , curé de Flassans ,
dans le diocèse de Fréjus.
— Ses poésies, quoique non recueillies,
l'ont fait surnommer l'Ovide provençal. Quel-
ques-unes sont imprimées pourtant dans le
recueil de M. le président de Valbelle-Sainte*
Tulle.
Foamier (Clémenl) , dit Boudin, garde-
champêtre à Cuers. Privilège dé Cuers. Rap-
pel par davant la cour rouyalo d'Aix d'un
procès intenta par M. Perraché d'Ampus en-
vers leis habitants de Cuers. Résuma dei
vouyagé fa per leis Cuersans à z'Aix. In-8°,
imprimerie de Bellue, à Toulon, 1839.
G y Explication des cérémonies de la
Fête-Dieu d'Aix, en Provence, etc. In-12,
Aix, chez Esprit David, 1777, p. 170etseq.
(Fête grecque conservée.) Passim.
275
G y Nouveau dictionnaire provençal-
français. In-8°, Marseille, 1823.
Gabrieli (D.), Manuel du Provençal ou Pro-
vençalismes corrigés, etc. In 12, Aix et Mar-
seille, 1836.
Gaillard, Augié, Obros d'Augié Gaillard,
roudié de Rabastens en Albigez. In- 12, Pa-
ris, 1584; Agen, 1583, 1610, 1614; Paris,
1612.
Les Amours (en vers français et en patois
d'Alby), 1592.
Recommandations al Rey. In-8°, Lyon, s.d.
(en caractères italiques), 1592.
Gaillac (N. de), cantadour toulousain du
x\ c siècle. (Il ne reste de lui qu'une Canso
et plusieurs sirventes manuscrits.) On lui
doit aussi un recueil en vers faits par diffé-
rents auteurs.
Garros (Pierre de), Psalmes de David,
virats en rimes gascounes per Pey de Garros
Leytorez. In-8°, Tholoso, Jacques Colomiez,
1565.
Garros Laytores (Pey de), poésies gascou-
nas. In- 4°, Tholosa, 1567.
274
Gaoode rougarou. In-8% Marseille, 1824.
(Chanson.)
Gastinel (Jh.), Lou Cordié maou counlen ,
comédie en deux acles et en vers proven-
çaux , mêlée de vaudevilles. In-8°, Toulon ,
1839.
Gatien (Arnoull), Lois d'amors. Toulouse,
1841.
Gauthier (P.), de l'Oratoire. Cantiques
pour les missions. In-12, Avignon, 1735.
Gaussinel (J.-B.). Recul de cansous paloi-
sas. In-12, Montpellier, 1824.
Romances et chansons languedociennes de
Montpellier. In-12...
Gautier, Cantiques à l'usage des missions
de Provence. In-12, Marseille, 1780.
Gazette du Midi, numéro de mardi 20 jan-
vier 1835. Patroun Coovin, à moussu Ber-
cyer, députa de Marsio. Epître n° 4, Epitro
de patroun Coouvin à moussu lou préfet.
(Tirée à part.)
Gemareng > poésies toulousaines du xvn e
siècle. Il vivait encore en 1677.
Gente Poitevinerie. Petit in-12, Poitiers,
1660.
O Lusignen forte mœson ,
275
Tu ez en Pactou ben assise,
Les Huguenos t'aviant grippy
Mez lez Papau t'a van t reprise
Lez Huguenoz t'aviant grippy
Mez les Papaus t'aviant reprise ;
O nertet point pre trahison
Mez ben prc iour grond Yaillontise, etc.
(P. 105.)
Gérard (de Roussillon), près d'Autun. Ro-
man historique en prose traduit maintes fois ,
et dont on trouve des copies en langue d'oil
à Beau ne, en wallon et en provençal, à la Bi-
bliothèque royale , etc.
Germain. Las obros. In-4° , Toulouso ,
4680.
Germain (de Marsillo). La Bourrido dei
Dieoux, pouemo. In-8% sans lieu, 1760.
Germain, Dictionnaire provençal. Manu-
scrit égaré.
Gerson (Jean), Instruction pour les rec-
teurs, curés, vicaires, etc., traduite en pa-
tois rouergat. In-8% Rhodez, 1556.
Glossaire du patois savoyard.
Godefroy de Fox , xu e siècle. Las leys d'a-
mors.
GontoW (G uillemide' l'un des sept trouba-
276
dours toulousains qui, en 1323, fondèrent le
collège de la gaie science.
Golar, poète basque du xvn e siècle, en basse
Navarre.
Grammaire française expliquée au moyen
de la langue provençale. In-8°, Marseille,
1826.
Grand d'Haussy (Le), Fabliaux ou Contes
du xu e et du xm e siècles. Trois vol. in-8°,
Paris, 1781.
Gravieros (Jean Patriço), prestre. Jean ou
lou cousine del seminari d'Agen, poëme
burlesque en dus chants et en bers patois.
In-12, Agen, 1825, pel primé cop. (Com-
posé en 1762.)
Grenier poétique de Clermont - Lodève ,
publié par Durand. In-18, imp. Grillières ,
Lodève, 1839.
Grimaud, Le drcl cami del cel dins le
pays moundi, o la bido del gran patriarcko
sant Benoist. Lé tout despartit en diberses
cants, tant jouyouses que debouciouses ; e
clausit de mouralos tirados del texio sacrât,
é de la douctrina des Sanis Peyres. Genera-
tio rectorum benedicetur. Psal. 111 , par B.
■277
Grimaud. T. R. D. ln-8% Tovlovso, per Fran-
ces Boude, imprimur, daban le couletge dos
Payrcs de la coumpagno de Jésus, 1659,
dambé approubaciu et permissiu.
Grivel 9 Vocabulaire toulousain.
Grivet (Guillaume) , Vocabulaire limousin
considérable, communiqué à Gourt deGébc-
lin. (V. Dictionnaire étymologique delà lan-
gue française. In-4°, Paris, 1778, p. lxxii.)
Gros (Antoine), né à Trinquetaille le 2 no-
vembre 1794, employé à l'octroi de Trinque-
taille : Poésies patoises. In-8°, Garcin, à Ar-
les, 1837. — Satyrou. Mss.
Gros (M. F. T. de Marsillo), Recuil de
pouesiés prouvençalos, courrigeados et aug-
mentados per l'aoutour, amé uno explicacien
dei mots lei plus difficiles. In -8% Marseille,
chez Sibié, 1763, avec approbation et per-
mission, p. 277. Nouvelle édition.
Guasco (l'abbé de) , ami de Montesquieu,
Dissertation sur le temps que les sciences et
les arts commencèrent d'être en usage chez
les Volsces, etc. In-4°, Toulouse, 1749.
Guessard (F.), Grammaires romanes in*
édites, du xm c siècle. In-8°, Paris, 1840.
24
278
Guido lo Ros, page du comte de Toulouse
vers 1130. Sept Cansos.
Guitard (Jean-Louis), traduction languedo-
cienne de l'Enéide, et poésies diverses. Ma-
nuscrit égaré.
Guillaume (Pierre), troubadour toulousain:
Poésies manuscrites de la Bibliothèque royale
avec portrait, n° 7225.
Guimbaud (Jean), cantadour toulousain
qui remporta l'églanline en 1466. La pièce
couronnée est tout ce qui nous reste de lui.
Elle est dans les archives de l'Académie des
Jeux Floraux.
Histoire pastorale représentée dans Béziers
sur le théâtre des Marchands , le jour de l'As-
cension , avec le carcel et devises de la partie
de masques des cavaliers fidèles. In-12, Bé-
ziers, Jean Martel, 1633.
Histoire du mauvais traitement fait par
ceux de Villeneufve à la ville de Béziers pen-
dant la contagion , représentée sur le théâtre
des Marchands le jour de l'Ascension 1632,
imprimée à Béziers par Jean Martel , 1628 ,
p. 3 à 52. (Comédie en trois actes et en '?ers.)
— P. 53 à 54, chanson en patois. On en a
279
ajouté une autre à l'exemplaire que possède
la Bibliothèque de Bordeaux.
Histori de la naissance dou fils de Diou.
In-12, Avignon, 1670.
Histoire de la Guerre des Albigeois. Voy.
don Vaissette, Histoire du Languedoc, 5 vol.
in-fol.
Historio de las Caritats de Béziers , repré-
sentée sur le théâtre des Praticiens le jour de
l'Ascension de l'année 1635. Béziers , Jean
Martel , in-12. 11 en existe à Paris un mss. aux
archives de la Préfecture de police.
Hôpital ( Béranger de l'), cantadour tou-
lousain du xv e siècle. Vers figurât dels nobles
capitols de Tolosa.
Honorât, médecin à Digne, Dictionnaire
étymologique du patois du Midi, en 6 vol.
in-4 . Manuscrit que M. de Corbière voulait
faire éditer par l'Imprimerie royale.
Isnard (d') 9 chanoine de Salon, cantiques
patois. In-8°, Aix, 698.
Isnardoun (Louis), Pouésios prouvençalos.
In-12, Marsillo, chez Chaix etChardoun, li-
braires, 1836, p. 12.
Leis amours de Yanus, vo lou Paysan oou
théâtre. In-8% Marseille , Sénés, 1837, p. 13.
280
Pouesios prouvençalos. In-12, Mari us Olive,
à Marseille, 1837.
Isaure (Louis), Canso de Nostra-Dona que
dictée mossen Luys Isaure de Tolosa. (Com-
posée de cinq strophes et d'une Tornada ou
envoi.) — Il vivait encore en 1409.
Isaure (Clémence), fille du précédent, née
vers 1450. Poésies imprimées en 1505 à Tou-
louse , par Granjean , libraire, rue de la* Por-
terie, petit in-4° gothique, sous le litre de
Dictais de Dona Clamensa Isaura. (M. Pier-
quin de Gembloux dit en avoir vu deux
exemplaires , dont un sans frontispice.)
J. E. ou Verdie Cadet , le Mariage secret
ou l'Enfant du mystère, dialogue entre Ber-
niche lou rébénant, sa femme bête et Pierril-
lot lou sentinelle. In-8% Duviella, à Bor-
deaux, 1833.
J. E. L. Verdie Cadet (Berthoumeou) , lou
playdur rouynal. In-8°, Lebreton, à Bor-
deaux, 1831.
Janillac (Pierre de), né à Paris. Il obtint le
prix de poésie aux Jeux Floraux en 1471,
quoique Français , parce qu'il composa des
vers en langage toulousain , dit le Registre de
281
l'Académie des Jeux Floraux, dans lequel on
trouve la pièce couronnée.
Jaubert (le comte), Vocabulaire du Berry et
des provinces voisines , recueilli par un ama-
teur du vieux langage. Première édition ,
in-8°, Paris, de l'imprimerie de Crapelet ,
1838.
Jaubert de Passa , Recherches historiques
sur la langue catalane. (V. Mémoire de la So-
ciété royale des Antiquaires, t. vi.)
Jauflret, Notice sur la vie et les ouvrages,
tant imprimés qu'inédits , de Pierre-Joseph
de Haitze, dont la Bibliothèque de Mar-
seille possède les manuscrits autographes
formant neuf volumes in-4°. Ad cale. Le Con-
servateur Marseillais, etc., v e livraison. Mar-
seille, in-8°, 1828, p. 161 à 200.
Jaunhac (Antoine de), curé de l'église
Saint-Saturnin de Toulouse, obtint le prix de
la violette le 3 mai 1455. Ses vers ont du mé-
rite.
Johannis (Jean), excellent cantadour tou-
lousain. II remporta l'églantine pour son
Sirventes per lo quai mossen Johan Johannis
gazanhet Venglantina Van 1451.
Joyat (N.), jongleur toulousain, dont il ne
r*.
28*2
reste que quelques chansons peu remarqua-
bles.
Jourdan : 1° Le deuxième livre de l'Enéide,
traduit en vers burlesques; 2° poème badin
(sur Fizes et son domestique).
Joyousa farsa de Jouannov dov Trov. Petit
in-12, pp. 8, 1594, en patois savoyard (Bi-
bliothèque royale).
Jullien (Jean-Joseph) : Nouveau commen-
taire sur les statuts de Provence. 2 vol. in-8°,
Aix, 1778, t. i, p. 58, 60,63, 66, 82,84,
90, 91, 95, 98, 180, 246, 255, 259, 261,
350, 433 et seq., 525, 554 et scq., 538, 542,
550, 572, et seq., 588, 596, 598, 600. —
T. xi, p. 1 à 6, 282, 335 et seq., 377 et seq.,
430 à 432, 457, 460 à 462, 469, 472 et seq.,
481, 485, 490, 492 et seq.
Ju£/ ; Manicle, vo lou Groulié bel esprit,
par un machiniste de Marseille (M. Just).
In-8°, Marseille.
L. E. y avocat : Traductiou de l'Énéido (li-
vres 1, 2, 4 et 6). ln-12, à Bésiés, 1689,
pp. 279.
Laborde : Poésies toulousaines, dont le Cant
royal a probablement été couronné.
Labouderie (J) ; Parabole de Félon prodi-
283
gue, en patois de Nahrte Auvergoa. In -8%
Paris, 1823.
Vocabulaire du patois usité sur la rive gau-
che de l'Allagnon, depuis Murât jusqu'à Mo-
lompise. (V. Mémoire de la Société royale
des Antiquaires, t. xn, p. 339 à 389.)
L. A. D. F. ; Recueil des proverbes météo-
rologiques et agronomiques des Cévennols,
suivi des pronostics des paysans languedo-
ciens sur les changements de temps. In-8°,
Paris, madame Huzard, 1822, pp. 56.
Laborieux, chanoine de Montferrand : Li-
manici idiomatis vindiciae. In- fol., mss. ap-
partenant à M. Bouillet de Clermont.
Ce précieux manuscrit contient entre au-
tres choses des recherches sur la prononcia-
tion des lettres dans le langage limagnien,
p. 33; et enfin un recueil de quelques piè-
ces de poésie limagnienne de divers auteurs,
pp. 55. Dans le même volume : L'Home con-
ten de Joseph Pasturel, p. 99. Ce manuscrit
a 180 pp. et 2 de table.
La Cume de Sainte -Palaye: Glossaire de la
langue des troubadours, mss. de la Biblio-
thèque du Roi. Travaux immenses sur la lan-
gue provençale.
284
La Fontaine : Fables causidas en bers gas-
couns, à Bayonne, de l'imprimerie de Paul
Fauvet-Duhart. In-8°, 1776.
A la fin se trouve un Diecioùnariot gas-
coun et francès, p. 262 à 284.
Larramendi : Diccionario trilingue, etc. 2
vol. in-folio, San Sebastien, 1745.
Larade : La Margaride gascoune. In- 12,
Tholose, 1604.
Las darnieros esperros des fanatiquos, amb'
una cansou sur lou môme sujet. !n-8°,....
1703.
Laugier> baron de Chartrouse, ancien dé-
puté : Nomenclature patoise des plantes des
environs d'Arles, etc. lu 8°, Arles, Garcin,
imprimeur, 1838, pp. 59.
Lavaudière de Grenoble, représentée en un
ballet. ln-8°.... (xvi c siècle). (V. Recueil de
déverses pièces faites, etc., p. 53 à 74.)
Leys d'amor (las), manuscrit inédit, dont
l'exemplaire le plus complet est celui qui ap-
partient aux Jeux Floraux de Toulouse. Il en
existe des copies dans les bibliothèques de
Saragosse, de Barcelone, etc.
Lesage (les folies du sieur), de Montpel-
285
lier. In-8°, Montpellier. (V. Recueil de poètes
gascons. 2 vol. in -12, Amsterdam, 1700,
t. xi.'
Lettro de Rousoun deis grans carmes à
Margarido daou panié. In -8°, Marseille, de
Fimprimerie de Dubié, rue de la Loge, n. 15,
pp. 4.
Lettro de Margarido daou panié a un aca-
baïre. In-12, Marseille, de l'imprimerie de
Dubié, rue de la Loge, n. 15, pp. 4.
Licqrague (Jean); Traduction de la Bible
en patois basque, dédiée à Jeanne d'Àlbret,
reine de Navarre, mère de Henri IV, 1571.
Livre (le) de Sénèque. Recueil de mora-
lités, dont il existe plusieurs copies en roman
du midi et du nord.
Libre de privilegis, usos, stils y ordina-
tions de consulat de mar de la (idelissima vila
de Perpinya. In-4°, gothique, 1527.
Ligonne (Claude) : La Bragardo indigenio.
Roundel. In- 8°, Toulouse, 1540. (Elle ré-
clama pour son sexe le droit accordé par Clé-
mence Isaure de concourir aux Jeux Floraux.)
Limousin historique (le). In-4°, avec plan-
ches, 1839.
286
£.•• (M...), médecin. Chansons en patois
quercynois... Poésies...
Uno poumo rougetto
A men de vermillou ,
Qoe sa tifo bouquetto
Qu'embaoumo de dooçou.
Uue pomme fratche et rouge
A moins de vermillon ,
Que sa petite bouche
Qui embaume de douceur.
Lloris? : Vocabulaire basque. (A la Biblio-
thèque impériale de Vienne.)
Linçoain (Simon de), poète basque de la
Haute-Navarre au xvn 6 siècle.
Los Fors et Costumas deu royaume de Na-
varre deca-ports avec l'estil et aranzel deu dit
royaume. ln-8 0f Pau, 1681.
Lot set sa 1ms de la penitencia y coblas.
In-12, Perpiuya, 1809.
Loubet(J.), oubrié imprirpur : Poemo sur
lous malhurs d'Embaquès. In-8% Roger à
Auch , 1836.
Loye ; Tsequion sot bèsougne, eu bin
l'échat niezri pal Boisseau. In-8°, Roche-
jean, 1824.
387
loys (Thomas) : Sirventes sobre aquels
que no usan de cari ta t per lo quai foc jutjada
l'englantina à Mossen Thomas Loys, bache-
lier en leys , Tan mcccclxy.
Luchesini (Gésar) : Essai d'un vocabulaire
de la langue provençale.
Des sources des langues anciennes et mo-
dernes.
Essai sur l'histoire du théâtre italien dans
le moyen-âge. In-8% Paris, 1788.
Maca rien nés (les), poème ien vers gascons.
In-8°, à Nankin, chez Romain Macarony , im-
primeur ordinaire du public, à l'enseigne de
la Vérité, 1763.
Maffré: Vie de Saint-Gerault, comte d'Au-
rillac , mort en 918 , composée en langue vul-
gaire de la Haute-Auvergne.
Mq. V. /***, ancien élèvo de l'éçolo nour*
malo : Lou Naufrage de la Meduso, arriba
dins l'annado 1816 ; Pichout, poèmo en vers
provençaux segui du no pastouralo et d'un
dialogo de la eournpousitien de, etc. Jn-8-,
Toulon, imprimarié d'Auguste Aurel, 1824,
pp. 31.
Majorel (Jean-Joseph ) ; Poésies paloUes.
288
In-18, Milhau, chez Carrère, imprimeur-li-
braire.
Mascaro (Jacques) : Aisso es lo libre de
Memorias k) quai Jaime Mascaro escudierdels
honorables senhors tossols de la villa de
Bezes , a fach e hordeoat de motas et diversas
causas que son endevengudas; aissi quan se
seq. (Ad cale. Bulletin de la Société archéo-
logique de Béziers. In-$% Béziers , madame
veuve Bory, imprimeur-libraire, 1836, pre-
mière livraison , p. 69 à 1441.)
M. G. : Le nouveau Dictionnaire provençal-
français, contenant généralement tous les
termes des différentes régions de la Pro-
vence, les plus difficiles à rendre en fran-
çais, tels que ceux des plantes, des oiseaux,
de marine, d'agriculture, des arts méca-
niques: les locutions populaires, etc., etc.,
précédé d'un abrégé de grammaire proven-
çale-française , et suivi de la collection la plus
complète des proverbes provençaux. Inr8o,
Marseille, imprimerie de madame veuve Ro-
che, rue du Pavillon; no 20, octobre 1382.
Magaou et Canazo, vo lou proucès daou
pouar, comédie en deux actes et en vers.
1h-8-, Toulon , 1386. — V. Pelabon.
289
Maja (N. de) : Ramassadis gascou, ou réu-
nion des ouvrages imprimés ou manuscrits
d'environ 200 auteurs qui ont écrit dans le
dialecte de Toulouse ou des environs.
Gay saber ou Collection de tous les ou-
vrages en langue romane lus dans les séances
publiques des mainteneurs du Gai Savoir,
depuis 1324 jusqu'en 1694. 15 volumes
in-4°.
Maillard de Chambure : Charte (partita)
de 1201 , en patois de la Haute - Auvergne ,
mss.
Mamial de Cantichs, etc., en Perpinya ,
1766.
Marché ( le ) de Marseille , vo lei doues
coumaires; comédie en deux actes et en vers.
In - 8°, Marseille , 1785. In - 8% Avignon ,
1821.
Mardo (Bernard), poète basque de la Soûle
au xvii e siècle.
Mariagi (lou) de Margarido, comédie en un
acte et en vers. In-8% Marsillio, 1781.
Martial de Paris , dit d'Auvergne : Arresls
d'Amors. 2 vol. in-12, Paris, 1731.
Martin (F.-R.) : Loisirs d'un Languedocien.
ln-8°, Montpellier, 1827.
25
890
— Dictionnaire étymologique du patois de
Montpellier, mss.
— Fables, contes et poésies patoises. ln-8%
Montpellier, 1803.
Confession de Zulmé, en vers patois de
Montpellier. In-8°.
Retour d'Henri, granadié din la légioun
d'oou Gard, ou lou mariageo de Margarido,
vaudeville francès e patois, mêla de forço
divertissomen : analoguo à la neissanço
d'oou duque de Bourdeou. In-8», Nimé,
1821.
Martin ( Mesté ) : Leis passo-tems de , coun-
tenen leis quatre Saisouns e aoutrei peços en
vers patois. In-12, Nimé, Guibert, 1822,
p. 24.
Massip (J.-B.) : Censeur royal, né à Mon-
tauban en 1070, mort en 1751 (Cansous).
Mathieu ( Benoni ) : Patroun Praire vo loq
pescadou tourounen, comédie en deux actes
et en vers provençaux, môlée de couplets^
In-8°, Toulon , Duplessis, Olivault, 1833.
Mayer : Lou Retour daou Marligaou, cou-»
medio en trois actes , représentée le 5 avril
1775. In-8°, Marseille, pp. 5i.
291
Meynier (Honorât), natif de la ville de
Pertuis : Le bouquet bigarré, dédié à mon-
seigneur le marquis d'Oraison, visconte de
Cadenet. ln-18, à Aix, par Jean Tholosan,
imprimeur du roi et de ladite ville, 1608,
pp. 136.
Ménil-Grand, né à Grenoble dans le xix e
siècle : Poésies et morceaux de prose en pa-
tois de Grenoble. In 8° (Grenoble, Allier, 1808.
de 16 puis 40 pages).
Merlin : Catéchisme extrait de. celui de Ge-
nève, avec la translation en langue de Béarn.
In-8°, Limoges, 1563.
Michalho : Pastourale del berge Silvestre
ambé la bergeyro Esquibo, representado din
Bésiés Ion jour de l'Assencieou de Tan 1650.
Petit in-8', Béziers, par Jean Martel. 1 feuil-
let, p. 3 à 48. On trouve à la fin une chanson
sur Pair de Joli Concombre.
Millet (Jean) : Chanson contre les femmes.
V. Champollion-Figeac, p. 150.
La Bourgeoisie de Grenoble, comédie en
cinq actes et en vers , dédiée à monseigneur
le comte de Sault. ln-8% Grenoble, Philippe
Charuys, 1665, p. 145, .
292
Pastorale et tragi-comédie de Janin , repré-
sentée dans la ville de Grenoble, dédiée à
M. le président de Pourroy. In-4% Grenoble,
Richard Cocson, pp. 122.
In-8°, Grenoble, Jean-Nicolas, 1642, pp.
144. — In-8 , Grenoble, Claude Bureau, im-
primeur pour Saint-Nicolas, 1618 , pp. 144.
— In-8°, Lyon, Nicolas Gay, 1650, pp. 120.
Marra, chantre de la cathédrale de Mon-
tauban. Un poème sur l'inondation de 1826,
dédié à monseigneur de Chevèrus. 11 y a de
la vigueur , de la verve dans quelques mor-
ceaux. Mon tau ban, Réthoré, 1826.
La Pastorale de la Constance de Pliilin et
Margoton, dédiée à monseigneur le comte
de Sault (précédée d'un prologue récité par
la Nymphe de Grenoble à Monseigneur le
comte de Sault et à la comtesse). Petit in-4°,
Grenoble, Edouard Raban, 1635, p. 132.
Mirai (le) Moundi, pouemo en bint et un
libre, ambé soun dicciounari. In-12, Tou~
louso, 1781.
Mondonville (M. de) : Daphnis et A Ici ma-
duro, pastouralo toulouzeno, accoumoudado
u noste patois de Montpellié, etc., et dediado
295
à las damos et doumaisellos d'aquesto villo.
ïn-8 , Mountpellié, chez Augustin-François
Rochard, 1758. V. Cassanea.
Molinier (Guillaume) : Las Iejs d'amors
(ou l'art poétique), 1356. Voyez mestre Ber-
nard, Oth.
Monard (Victor- d'Orpierre) : cantadour
des Alpes, Recueil de chansons nouvelles. In-
42, Apt, imprimerie d'Edouard Carter, sans
date, 1834, pp. 12.
Mange (le moine) des lies d'Or (Génois de
la famille Cebo) : Biographie des troubadours
de Carmentière, revue et corrigée au xiv e siè-
cle, et dédiée au comte de Provence alors ré-
gnant, Louis II, roi de Naples, de la seconde
maison d'Anjou.
Monter (S.) : Canso en lo honor de la Ar-
mada francesa sobre la preso Constantino.
ln-plano , chez Tastu , imprimeur , Paris ,
1839.
Morlanes (François de) : Canso de nostra
dona, vio etta nobilis Franciscum de Morlanis
anno Domini, mcccclxviii, — Dansa de Nostra
Dona ( la première de ces pièces est tout en-
tière en vers fraternises.)
25.
994
Monlasur (Pierre de) : Lauréat toulousain
de Tannée 1373.
Voici le titre de son manuscrit : Peraquest
vers io noble mossen Peyre de Monlasur,
cavalier, gazanhet la violetla à Tholosa, Tan
MCCCLXXIll.
Montlaur (Pons de) : cantadour toulou-
sain. Canso dialoguée et fort curieuse.
Morel (Jacinthou) : Lou Galoubé ou poue-
sious prouvençalous d'aquel outour reculi-
dous per seis, amis. In 12, en Avignoun, de
l'imprimaé dé Bonnet fils, 1828, pp. 248.
Montvallon (de) : Dictionnaire provençal
étymologique. Mss. appartenant à M. le comte
de Montvallon.
Marias (François de) : Bachelier toulousain,
sirventes faits en 1471.
Morteirolle, ancien chef de division à la
préfecture de l'Oise : Martoulet, poème héroï-
comique en trois chants et poésies en patois
de Périgueux (manuscrit).
Moutet y cantadour : Recueil de chansons
nouvelles chantées par.... In- 12, Avignon %
Offray aine.
Muses (les) Sans-Culottides ou le Parnassq
995
des Républicains. 2 vol. in-18°, Grenoble, an
ii 9 t. h, p. 348.
A r a/ts(J.-B.), ancien maire: Cantiques, noëls
et autres ouvrages en vers, partie en français
et partie en langue vulgaire de la ville de
Beaucaire. In-12, Arles, 1769. — Beaucaire,
1764 et 1766.
Napian (P. Doctrin.) : Le Mirai Moundi,
pouemo en bint et un libre, ambé soun Die-
tiounari, ount soun enginats principalomen
les mots les plus escariés, an resplicatiou fran-
ceso. In-12, Toulouso, che D. Desclassan,
mestres es arts , imprimur de l'académia
rouyalo dé scienços, mdcclxxxi, ambé pribi-
letgé del Rey, 1784.
Nathac (Astorg de) : cantadour toulousain
de la première moitié du xv e siècle. (Il obtint
la violette.)
Navarrot (X) : Dialogue entré moussu Ma-
theu l'électou y Jean de Mingequannas lou
Bouhemi. In-8°, Pau, de l'imprimerie de Vero-
nese, 1838, pp. 32.
Naufrage ( lou ) de la Meduso , pichoun
pouemo en vers provençaux, segui d'une
296
pastouralo et d'un dialogo. In-8°, Toulon,
1824.
Nayade (la) de la fontaine de Bordeu aux
Eaux-Bonnes, poème béarnais avec la traduc-
tion en français. In-8°, Pau, 1811.
Nerie : Recueil de divers chants d'église et
vers patois. In-12, Carcassonne, 1827.
Neps (li) del Pastur, imitation d'un conte
du xu e siècle, publié par Ch. Richelet. Grand
in-12, Paris, 1833.
Noël en musico cantat dins la gleyso de sent
Estienno. In-4°, Toulouse, 1702.
Noëls Bressands pour Pont-de- Veaux, et les
paroisses circonvoisines. In-12, Chambéry,
1787. —Petit in-8°, Pont-de- Veaux , 1797.
Autre édition in-16 publiée à Bourg, sans
date, corrigée et augmentée.
Noëls anciens et nouveaux, et cantiques sur
les mystères de la religion, nouvelle édition,
revue et corrigée sur les éditions anciennes,
et mise par ordre de matière. In-12. Bourges,
chez Ménagé, 1838.
Noël inédit en patois des environs de Gre-
noble. — Chanson sur les femmes de Jean
297
Millet. — Désespoir d'amour — Apostrophe à
l'amour.
Noëls et cantiques en langue vulgaire de
Beaucaire. In-12, Arles, 4769,
Noëls nouveaux où Ton voit les principaux
points de l'histoire de ce qui a précédé , ac-
compagné et suivi la naissance de Jésus-
Christ. In-12, Clermont-Ferrand, chez P. Vial-
lanes, imprimeur -libraire près les RR. PP.
jésuites, avec permission, 26 novembre 1739,
pp. 36.
Noëls nouveaux en français et en auver-
gnat. In-12, Clermont-Ferrand. S. D.
Noëls très-nouveaux, composés par un pas-
teur. In-12, Fontenay, 1738. — In-12, 1742,
pp. 84 (ceux en patois sont aux pages 10, 23,
27 et 30). L'édition de 1742 est enrichie de
notes et d'une pastorale en cantique,
Noëls nouveaux, en patois, pour l'année
1826. In-12, Carcassonne, sans date.— Autre
édition augmentée en 1827.
Noëls vieux et nouveaux. In-18, Bordeaux,
1720, pp. 65.
Noëls nouveaux pour 1765; —pour 1766.
Noëls provençaux et français, ou cantiques
298
sur la naissanoe du Sauveur. In*18, Carpen-
tras, sans date.
Noëls provençaux et français, ou cantiques.
In-12, Carpentras.
Noëls en français et en languedocien. In-
folio, manuscrit de la bibliothèque d'Avi-
gnon.
Nogeroles (Pierre de) : Requête au langage,
contenant plusieurs belles , merveilleuses et
grandes receptes seulement appropriées à
l'usage des femmes et conservation de leurs
cas avec plusieurs ballades couronnées, en-
chaînées et batelées, kirielles, couplets, ron-
deaux, partie en rime françaises, partie en
langage tholosain; plus une pronostication
pour toujours et à jamais ; le tout fait et
baillé aux maîtres et mainteneurs de la gaie
science de rhétorique, au consistoire de la
maison commune de Toulouse par maistre
Pierre de Nogerolles, docteur en la gaie
science. In-4°, Toulouse, 1545 (très- rare).
Notice sur deux manuscrits (patois) des
archives de la commune de Montpellier. In-
18, Montpellier, juin 1835.
Nompareilhas (las) receptas per fa las fem-
r—
à99
mas tînidend as rizentas, pïasentas, polidas et
bellas. Petit in-8% Tholose, 1555.
Dialogo su la chunta de Brienne et Lamoi-
gnon. Ad calcem.
Nouveau recueil des plus beaux noëls, nou-
velle édition augmentée. In- 12, Poitiers,
1838.
Nouveau Testament vaudois, manuscrit sur
parchemin vélin. In-8°, sur deux colonnes,
écrit dans le xiu 6 siècle, terminé par un Ri-
tuel vaudois.— Bibliothèque du palais des Arts
à Lyon,
Nouvelle chanson patoise. In-12, pp. 4.
Novena al Glorios Patriarcha san Joseph.
ln-8°, Perpinya, S. D.
Noslra-Damus (Jehan de) : Les Vies des plus
célèbres et anciens poètes provençaux. Petit
in-8°, Alexandre Marsilio, 1575 (insérées dans
l'histoire de Provence de son neveu César
Nostra-Damus. In-folio, 1614), traduit en ita-
lien par Giudici, Tannée même de sa publi-
cation, et beaucoup mieux plus tard par Cres-
cimbini. In-4°, Rome, 1710; réimprimées
ensuite à part avec de nouvelles augmenta-
lions. In-4°, Rome, 1722. '
300
Il avait composé beaucoup de poésies pro-
vençales qui sont probablement perdues.
Ode de Triors (Drôme) : Joyeuses recher-
ches de la langue tholosaine. In-8°, Tholose,
1579. (Cet opuscule a eu plusieurs éditions.)
Oiheharl : Recueil de proverbes (en bas-
que). In-8°, Paris, 1657, pp. 94 et 76.
Olliv ier (Jules) et Paul Colomb de fiatines :
Essai sur l'origine et la formation des dia-
lectes vulgaires du Dauphiné , suivi d'une
bibliographie raisonnée des patois de la même
province. ïn-4°, imprimerie de Borel, 1839,
pp. 104.
Opéra (T) de Frountigan , Mss. inédit.
Oumbro (T) de Moussu de Nant, ou An-
toine mon ami, mon serviteur fidèle. Nombre
d'éditions incalculable.
• Ordenensas (las) et Goustumas del libre
blanc. Petit in-8°, Tholose, 1555.
Papon : Diss. sur l'origine et les progrès
de la langue provençale.
Pastorale gascoune sur la mort d'Anric-
Quart. In-8°, Tolose, 1611.
Pascal de la Fare, employé à Aix dans les
droits réunis , vers à Mousu Sauzé , per un
301
amatour de sa pouesio et de seis artichaou ,
p. 1.
Passe-Temps (leis) de Meste Martin. ïn-12,
Nîmes, 1822.
Paslorale du berger Celidor et de Flori-
monde la bergère, représentée sur le théâtre
des Marchands le jour de l'Ascension, 1629.
In-12, Béziers, chez Jean Martel.
Pastural (Th.) : Noëls auvergnats, recueillis
par. In-18, Riom, 1733, 1739, etc. Avant
ces additions» il en avait élé publié plusieurs
autres éditions.
Le Couchire, Riom, 1733 et 1798.
Chanson patoise faite après un jubilé.
Pâte (la) : Enlevada, pouemo coumiquo.
In-12, Carpe ntr as, 1740.
Pau (Pierre), escuyer de Marseille, Bar-
bouillado el phantazies journalieros, de. In 4°,
Marseille , par Pierre Mascaron , 1595. On
trouve à la suite :
Lous passa-tens de Louys de la Bellaudièro,
gentilhomme prouvenssau : mes en sa luzour
par Pierre-Paul, escuyer de Marseille. In-4°,
Marseille, 1595.
2a
6oi
Paul (Pierre) , ancien militaire et légataire
de la Bellaudière de Grasse.
Peços nouvelos et curiousos au sujet d'oou
san parlemen de Prouvenço. Inr4% à Carda-
nos, chez Toni-Midas, 1756, pp. 8.
Pelabon : Lou grotilié bel esprit vo Suzeto
et Tribord; comédie en deux actes et en vers
provençaux, mêlée de chants. In-8% Avignon,
4805, 1813 et 1821.
Magaou et Canoro, vo lou proucès doou
pouar , comédie en deux actes et en vers
provençaux. In -8°, Beaume, à Toulon ,
1836.
Victor et Madaloun, comédie-vaudeville en
un acte et en vers provençaux. In-8°, Beaume.,
à Toulon, 1837.
Pelabon ( Louis), petit-fils de l'auteur de
Maniclo y Tranchet et Crestimo ou lou chari-
varin, comédie en un acte et en vers proven-
çaux, mêlée de chants. In-8°, Beaume, à
Toulon, 1838.
Pellissié-Romain : Traduction libre des trois
premières églogues de Virgile en vers patois.
In-12, Gahors, de l'imprimerie de J.-P. Corn-
barrieu, S. D. pp. 20.
SOS
Pellas (le P* Sauveur André), religieux mi-
nime.
Dictionnaire provençal et François dans
lequel on trouvera les mots provençaux et
quelques phrases et proverbes expliqués en
François, avec les termes des arts libéraux et
mécaniques. Le tout pour l'instruction des
Provençaux qui n'ont pas une entière intelli-
gence ni l'usage parfait de la langue française*
et pour la satisfaction des personnes des
autres provinces de France qui désirent ap-
prendre l'explication des mots et des phrases
provençales. In-4°, à Avignon, chez Fran-
çois-Sébastien Offray, imprimeur-libraire à
la place Saint-Didier, 1723, avec privilège.
Pernul(i.) : Noëls des bergers auvergnats.
In-8°, Clerrnont, 1652.
Perraud (Artiste) : Cadichonne et Mayan.
In-8°, Bordeaux, s. cl. pp. 20.
Peschaira (Andieta), poétesse toulousaine
du xiv e siècle. Voyez le Recueil de Noge-
rôles.
Pezant, Cosson, Alacris y le curé Bourg :
Noëls nouveaux et chant pastoral des bergers
auvergnats, composés par, etc., et nouvelle*
304
ment augmentés par plusieurs autres, In-12,
Clermont, J. Barbier, 1752, pp. 104. La pre-
mière édition avait été publiée par G. Jac-
quard, à Clermont, sans date.
Pesant (François) : Noëls auvergnats, ln-12.
Riom, 1580, et nouvelles éditions données par
Thomas Pasturel en 1733 et 1739. ( L'auteur
fut présenté à Charles IX, qui l'accueillit avec
distinction).
Pey rier (Ch.de).
Peyrotj menuisier à Avignon : Recueil de
noels provençaux , nouvelle édition , revue
et exactement corrigée par le fils de Fauteur.
In-12 , Avignon 1740, et Chaillot 1828 , pp.
248. H en existe une édition sans date, con-
tenant quarante-un noëls , trois chansons et
trois rocantins, 1 feuillet , 135 pages et ta-
bles.
Pierquin de Gembloux : Essai sur les pa-
tois. In-8°, p. 339. Cet opuscule contient une
bibliographie dont nous nous sommes aidé
pour notre travail.
Pithou y avocat : Bucolicos de Virgile , tra-
duites in vers heroïcos et dialecte Gruveren,
per on poète Helveto-Niuthorien et dediages
505
à tïts les compatriotes amalours de la poé-
sie, etc. In-8°, Fribourg, 1788.
Placet à Messius lous Pouliciens de la villa
de Béziers, satire inédite en 420 vers.
P lança t (Beringuer de Saint-), cantadour
du xiv c siècle. Ses poésies sont perdues.
Planchs (leis) de Sant-Estève. In-8°, Mar-
seille, de l'imprimerie de Jh.-Fr. Achard ,
1819.
Planta : Histoire de la langue des Grisons.
G esc hic h te, etc.
Pierre Alfonse , ou Rabbi Moïse Sèfardy ,
c'est-à-dire l'Espagnol, disciplina clericani.
Il existe trois traductions romanes de cet
ouvrage, traduit aussi en hébreu, et dont le
livre d'Henoch sur l'amitié, traduit pour la
première fois en français par M. Pichard, d'a-
près le texte hébreu , n'est que le commen-
cement. L'une des versions, en vers romans,
fut imprimée en 1760 par Barbazan ; la se-
conde, en vers aussi, le fut en 1808 par Méon.
Le Grand d'Aussy en a donné l'analyse. La
dernière traduction, en vers, fut imprimée en
1824 aux frais de la Société des Bibliophiles,
qui, en 1834, publia aussi la traduction en
prose.
2fl.
306
Plauzolet (de), théologal de l'église cathé-
drale de Viviers : É pitre anonyme , de 226
vers, qui lui fut adressée dans le xvm e siècle,
par le curé de Gros-Pierre. Mss.
Poème en vers patois sur les saintes paro-
les : Dieu soit béni ! In-12, Avignon, 4780.
Poemo en l'hounou de l'inauguration de la
statuo de Riquet. In-8°, Carcassonne, 1838.
Poésies en langage patois du Dauphiné,
In-8°, Grenoble, chez Prudhomme, 1829 et
1840.
Cette brochure contient :
1° Grenoble, Malherou ; — 2° Dialogo de
le quatro Gomare ; — le monologue de Janin.
Poésies patoises fort curieuses, sans nom
d'auteur. In-4°, sur vélin, manuscrit de Car-
cassonne.
Poésies en périgourdin (bibliothèque par-
ticulière de sir Philips à Middlehill).
Poey (Bernard du) : Odes du Gave, fleuve
du Bearn , du fleuve de Garonne , avec les
tristes chants à sa Caranite. In-8°, Tholose ,
1551.
Poitevin (Théodore) : Réflexions sur quel-
ques étymologies languedociennes qui déri«
SOT
vent directement du grec. Ad cal. , Recueil
de la Société libre des sciences et belles let-
tres de Montpellier, t. h, p. 37 à 54.
Pons : Mémoire sur quelques mots de la
langue phœnico-punique qui se sont conser-
vés dans T idiome provençal. Ad cal. , Mé-
moires de la Société des Antiquaires.
Proverbes provençaux. Voyez Annales du
département de l'Isère, du 9 octobre 4808.
Provverbes provvenc. (sic). In-4°, sans
date, pp. 99. (Manuscrit précieux et beau de
la Bibliothèque d'Aix.
Poudi (lé) de l'argen , cansou. In-4°, Tou-
louse, 1826. '
Pouemo en vers patois concernan leis évé-
naments que se soun passas dins nosté fatal
interregno, desempieï 1789 jusqu'en 1815,
en racourci. In-8°, Nîmes, 1816.
Prinhac (Pons de) : Quelques cansos et sir-
ventes, en toulousain, 1348.
Proverbes provençaux (bibliothèque parti-
culière de sir Phillips à Middlehill).
Procès (lou) de Carmenlran, comedio nou-
velloet galanto. In-12, Paris, 1701, pp. 24.
Jn-12 , à Venasque, chez Cru feux , rue Mal-
808
propre, à l'enseigne du Dégoûtant. S. D.
Cette pièce est reproduite dans le recueil de
Brueys. V. ce nom.
Privilèges de Cuers. In-8°, Toulon, 1838.
Promesse (la) de mariage et autres chan-
sons provençales, In-12, Mountpcyé, 1823.
Puech : ses noëls ont été réunis à ceux de
Saboly, et sont meilleurs. On peut en juger
par celui des Bohémiens, que d'Argens et La-
métrie chantaient, en petit comité, à la cour
du grand Frédéric. Du reste Puech a traduit
ce cantique des Bohémiens de l'espagnol de
Lopez de Vega.
Puiggari : Essai sur Télymologie de quel-
ques noms de lieux dans le département des
Pyrénées -Orientales, suivi de quelques re-
cherches sur les Cérétani. Mss.
Puivert (Bérenger de), canladour toulou-
sain. Deux cansos.
PujetÇP.) : Dictionnaire provençal, manu-
scrit égaré.
Puyot, poète béarnais.
Quelques mots en patois auvergnat. Mss.
Quelques mots tirés d'un glossaire (mélange
309
singulier du jargon du midi et de mots de bas-
anglais). Mss.
Raffine ( Laforgue). Poème burlesque sur
le siège de Montauban. Courrier de Tarn et-
Garonnc, 1840.
J?..., défun Mossu, lou mariage de Marga-
rido , comédie en un acte, nouvelle édition ,
in-8°» Si vende a Marsillio , aquo de Jean
Mossy, imprimur doou rey, de la marino et
libraire aou Parc, 1781, pp. 32, etin-8°, Avi-
gnoun, an vi.
Racina : Esther, tragedia sancta, traduhida
en versos catalans, in-8°. Voyez Reybaud.
Ramounet , ou lou paysan agenez tournât
de la guerro, pastouralo en lengatge d'Agen,
comédie en cinq actes et en vers, aumentado
de quantitat de bers qu'eron estais oublidads
a la prumero impression et courrijado de
quantitat de fautos. In-12 , à Agen, chez F.
Gayau, marchand , librayre et imprimur our-
dinari del rey et de la bilo, 1684. In-8°, Agen,
1701 , aumentado de quantitat de bers que
eron estais oublidats à la primero impression.
In-12, Bordeaux, 1740, trois feuillets, et
90 pp.
RavanaSy ancien curé de la Magdelaine :
310
L'Escoumesso, conte. In-8°, Aix, de l'impri-
merie de Pontier, 4807.
Ravel (C-À.) : La Paysade, ou les Mulets
blancs, épopée tirée d'une histoire auver-
gnate, en vers auvergnats, suivie d'une épître
à Babet, et du combat des Rats et des Belettes
et autres fables de La Fontaine travesties. 2 e
édition, in-8°, Clermonl-Ferrand, 1839, chez
l'auteur, boulevard du Grand-Séminaire.
Raymond (Pierre) : Le Preux et le Vaillant,
plusieurs chansons en toulousain.
Raynier (de Briançon), né à Aix.
L'ai de Paulet, ou lou Crebo-Couer d'un
paysan à la mouer de son ai. In-8° et in-16 ,
Marseyou, 1836, S. D.
Raynoaard : Nouveau choix des Poésies
des troubadours, contenant la Grammaire ro-
mane et les biographies originales des princi-
paux troubadours. — Depuis la mort de
M. Ray nouard on imprime le Lexique, roman,
sous la direction de M. Léon Dessales, attaché
aux Archives du royaume. Le grand travai'
de Sainte-Palaye, dont M. Raynouard n'a ja-
mais dit un mot, a servi de type et de fonds
principal à cet ouvrage.
su
Iiecaul (Jean de), canladour toulousain du
xv 6 siècle : Cansos.
Recollecta de tots los privilegis, provisions
pragmatiques e ordinacions d'ia fidelissima
vila de Perpenya.
Recueil contenant les proses et les hymnes
des heures de Garcassonne , en vers patois ;
des proses et des hymnes nouvelles , en vers
et dans les deux langues. In-12, Garcassonne,
s. d.
Recueil de cantiques spirituels sur les prin-
cipales fêtes de Tannée à l'usage des missions
de France. In-12, Avignon, chez Oflray, 1712
et 1734.
Recueil de Cantiques spirituels à l'usage
des missions de Provence en langue vulgaire,
avec les airs notés à la fin. In-12, Avignon,
chez François-Jean Domergue, imprimeur et
marchand-libraire de l'université, proche le
collège des RR. PP., jésuites, avec permission
et approbation , 1734 , p. 276. — Musique ,
pp. 44.
Recueil de cantiques spirituels imprimés
par ordre de monseigneur Jérôme - Marie
Champion de Cicé, etc. In-18, Marseille,
106.
312
Recueil de cantiques et de noëls en langue-
docien ou patois de Montpellier. In-12, Mont-
pellier, 1825.
Recueil de proverbes ou sentences populai-
res en langue provençale, nouvelle édition
corrigée et augmentée considérablement; im-
primé au profit des pauvres. In-12 , Brignol-
les , chez Dufort cadet, imprimeur-libraire,
1821, pp. 32.
Recueil de prières, de réveillés et de canti-
ques , tant en français qu'en langue vulgaire,
en l'honneur de Notre-Dame des Anges , pour
l'usage de la ville de Pignans. Le tout re-
cueilli par un homme de retraite 9 occupé à
l'éducation de la jeunesse. In-12, Draguignan,
Barthélémy Bus, 1778.
Recueil de poésies provençales, mss, in-f*,
de la Bibliothèque de l'Arsenal.
Recueil de chansons en patois de Grenoble.
In-8°, Grenoble, sans date, mais après la chute
de Robespierre , si Ton en juge par la har-
diesse politique de certains couplets, pp. 4.
Recueil de chansons paloises. In-12, Agen,
imprimerie de Guillot , 1836.
Recueil de poésies béarnaises. In-8°, Pau,
513
chez Vignancourt, 1823; même ouvrage, mais
augmenté. ln-8°, Pau, 4827.
Recueil de noms propres dérivés de la lan-
gue romane. Ad cale, Magasin pittoresque ,
1838, p. 70, 98, 154, 310 et 386.
Recueils de poètes gascons. 2 voK in-42,
Amsterdam , chez Daniel. Paris, 1700, t. 11 ,
p. 197, Œuvres de Michel (Jean).
Recul de cansous patouésas daou rouyaou-
mé de la Beouféra. In-8°, Jullien, Montpellier,
1831.
Recul de cansous patouésas daou rouyaou-
raé de la Sounayé. In-8°, Jullien, Montpellier,
1831.
Réflexions des marchands de melons de la
place Saint-André au moment de la nomina-
tion de l'abbé Grégoire. In - 8° , Grenoble ,
1819.
Celte pièce fort rare se termine ainsi :
Gregorio sara députa
Choisi, nomma pe nostra villa;
Tou sou zefan zen son gloriou,
Greuoblo n'é plu malerou.
Grégoire sera député
Nommé, choisi par notre ville ;
Tous ses enfants en sont tiers , t
Grenoble n'est plus malheureux <
27
SI 4
Registre manuscrit des Annales de Tou-
louse, au Capilole.
Registre des rentes léguées à l'Hôtel-de-
Ville de Périgueux et destinées aux pauvres.
Mss. de 1827.
Registre contenant des statuts municipaux
de la ville de Périgueux au xv e et xvi e siècles,
1477. Ces deux manuscrits sont aux archi-
ves de la ville de Périgueux.
Régla de Vida. In-8°. Perpinya, 1802.
Rencontre villageoise. ln-8°, Grenoble vers
1793, pp. 4.
Repaich (le campestre), pouëmo cou mi -
que. ln-8°, Carcassonne. S. d.
Réponse aux poètes, auteurs du poème de
la Pâte enlevée, ln-12, Carpenlras, 1741.
Requeste (la) faite et baillée par les dames
de la ville de Tolose, avec plusieurs sortes de
rimes en divers langaiges. Petit in-8°, To-
lose, 1515.
Respounsou d'un home que s 9 es retira dou
mounde. In-12, Carpenlras, 1741.
Retour (lou). doou martegaou, paroudio.
In-8°, Marseille, 1775.
315
Reybaud, Esther, tragédie traduite de Ra-
cine, V. Racine.
Reybaud, de Carpentras, La tentation de
Saint-Antoine, poème héroï-comique, inédit.
Reymonenq (Eusèbe), Fables, contes et his-
toriettes en vers provençaux. In-8°, Toulon,
imprimerie de M.-J. Beau me, place d'Ar-
mes.
Richard ( l'abbé ), Recueil de poésies patoi-
ses et françaises , et choix de pièces patoises
de divers auteurs limousins. 2 vol. in-12,
Limoges, chez Chapoulaud.
Rigaudy Las vendemias dé Pignan, pouëma
coumpaousat en 1780. ln-16, à Mounpéïé, de
Fimprimarié de J.-G. Tournel, an h dé la ré-
publica, 1794.
— Pouesias Palouesas. In-12, Mounpeyé,
1806.
Rituel manuscrit de Viviers (Ardèche). Ad
cale. Mém. de l'Acad. des inscr. et belles- let-
tres. In-12, t. iv, p. 397.
QUATORZIÈME SIÈCLE.
De la part Mossenhor l'évesque
Que Dieus vos don gran mal al bescle,
316
Ares una plena banasta de perdos
E dos des de graycha de sot lo mento.
Mossenhorques ayssi presenz
Vos dona xx banastas de mal dedens, etc. , etc.
De la part de monseigneur l'évéque ,
Que Dieu vous donne mal à la tête !
Vous avez une pleine manne de pardons ,
Et deux doigts de graisse sous le menton.
Monseigneur, qui est ici présent,
Vous donne vingt mannes de maux de dents, etc., etc.
Roix ( Bertrand de ) reçut l'églantine , en
1461, pour un Complanh moral à forma de
madonaou canso d'amors. Mss.
/to&y (l'abbé), Traduction de Virgile en
vers patois ( travesti ). Mss. appartenant à
M. Bouriaud aîné.
Roche (P.) y récollet, Cantiques pour les
missions. In-12, Marseille, 1805 et 1828.
— Noels français et provençaux. Nouvelle
édition corrigée , in-12, Marseille, J. Mossy ,
1810.
Rochegude, le Parnasse Occitanien ou choix
de poésies originales des troubadours, tirées
des manuscrits nationaux. In-8°, Toulouse,
1819.
517
— Essai d'un glossaire Occitanien, pour
servir à l'intelligence des poésies des trouba-
dours- 2 \ol. in-8°, Toulouse, 1819.
Roman (Balthazard).
Roquille (Guillaume), Lo députo manquo,
poemo ein patuais de vait vardeguy. In-8°,
Lyon, 1839, à Rive-de-Gier, chez Pouit, ca-
fetier, et chez l'auteur, rue de Lyon.
Rousset (Jean de), Lo Cerbero, cant rouyal.
V. Golometz.
Roussi (le), de loutgage. In-.8°, Toulouse,
vers 1650.
Roustan, Boufounados en vers patois ounté
i a dé que rire dé que ploura, 3 e édit,, revisto,
corrigiado e ooumentado. In - 12 , Mimé ,
1826.
La première édition est de 4824, et la qua-
trième de 1829.
— Lou troubadour languedocien, ouvrage
nouvel. In-8°, Nimé, enco dé Durand-Belle,
1832.
— Leïs Passo-Temps dé mesté Marti n coun-
ténem léïs quatre seisouns e aoutrei péços en
vers patois. ln-8°, à Nimé, chez J.-B. Gui-
bert, imprimurdaou rey, 1822.
27.
518
C'est ce que l'auteur considérait comme la
première édition de ses poésies.
— Boufounados en vers patois ounté i a de
que rire è de que ploura. In-18, àNimé, Du-
rand-Belle, 1824, pp. 52.
— Boufounados en vers patois ounté i a dé
que rire è de que ploura. Troisième édition,
revisto, courigiado et oumentado. In-18, à
Nimé, enco Durand-Belle, imprimur, 1826,
pp. 59.
— Boufounados en vers patois ounté y a
dé que rire et'dé que ploura. Quatriémo édi-
tioun , revisto , corrigiado e ooumentado.
In-18, enco dé Durand-Belle, 1832, pp. 16.
Rufli (Robert de), Coumplainto historico
su la pestode 1580.
Rupé (Pierre de), bachelier en 1465. Il
remporta la violette pour ses Vers figurais de
ante-christ. Mss. des archives de la Société des
Jeux Floraux.
Roy ( J.), de Gelles, ancien juge de paix du
canton de Rochefort , Le Tirage ou les Sor-
ciers, poème en langue auvergnate. In-8°,
Clermont, imprimerie de Thibaud-Landriot,
rue Saint-Genès, n. 8, 1836 et 1837, in-18,
pp. 34. . .
» •
319
Ruche (la), provençale, 6 vol, in-8°, Mar-
seille, 1819—22
Saboly (Nicolas), né à Monteaux, maître de
chapelle à Saint -Pierre d'Avignon, Recueil
de noëls provençaux, ln-12, Avignon, 1670
—1674—1699—1704-1820—1824, meil-
leure et plus complète, contenant 2 feuillets,
99 pages et 62 noëls. Nouvelle édition , aug-
mentée du noël fait à la mémoire de M. Saboly
et de celui des rois, faits par Domergue,
doyen d'Arançon. In-18, Avignon, chez Chail-
lot aîné, place du Change, 1829. — In-18,
Aubanel, Avignon, 1839.
Sacre ( le ) de Charles X, suivi de plusieurs
autres pièces en patois et en français, par Ja
Muse Campagnarde. Nouvelle édition , In-8°,
Martial Ardant, à Limoges, 1830.
Salette (Arnaud de), Psalmos de David me-
tus en rima bernesa. In-8°, Ortez, 1583.
Sage , de Mounpellié (las Poulies dau), re-
vis t os, augmentados de diversos peços de Tau*
tur, ambe sounTestomen, obro tant desirado.
In-8° , 1650. —Las foulié dau Sage de
Mounpelié, revistos è augmentados de diver-
sos piessos de Tauthur embè son testamen :
obro .tan desirado, ln-12, à Amsterdam, chez
320
Nicolas Déborde, au Palais, mdccxxv.— * Voyez
Recueil des poètes gascons, etc.
Saint-Simon, seigneur de Bomont en Con-
domois : Coutumes manuscrites (Court de
Gébelin, Dictionnaire étymologique de la lan-
gue française, p. lxxii).
Savaron (Jean), Origines de la ville de
Clermont. Edition de Pierre Durand. In-folio,
Paris, 1662, p. 102.
Saiizé* propriétaire à Âix, Pouemo provcn-
çaou, divisa en plusieurs cants, per un pro-
priétaridaou Tarradou d'Aïs. In-8°, l'an 1803.
— Pouemo su la desunien doou mariagi,
qu'ooucasiéouno lou divorço et su lei vertu et
genio de Bonaparte. ln-8°, p. 43. — Pouemo
su lei ramboursamens en assignats, pp. 22.
— Pouemo prouvençaou divisa en plusiurs
cants. An 1803. pp. 54. — Detai en pouesié
su leis atroucita que s' es fach à la villo d'Aïs
dins lou coumensamen de la revolucien. pp.
12. — Nouvé su la neicensso doou fieoù de
Dieou. pp. 4. — Respouenso d'uno critiquo
facho, per un gargaméou de la vilo d'Aïs, su
lei ver prouvençau dei sept peca mortaou*
pp. 13,
321
Sauvages (l'abbé de), Dictionnaire langue-
docien-français , suivi d'une collection de
proverbes languedociens et provençaux. Deux
parties en 1 vol. in-18, Alais, 1756. — 2 vol.
in-8°, Nîmes, 1785. — 1 vol. in-8°, Alais,
1820.
Scatabrounda, cou média (composée en pa-
tois de Cahors, vers le commencement du
xxvin e siècle ).
Sceaux ( Charles ) , ses principales comé-
dies sont Brusquellet BrusquetIL C'est une
imitation du Sosie, de Plaute, tirée de la Vie
de Strozzi, prieur de Capoue, par Brantôme.
Elles ont été représentées dans des collèges;
on ne le croirait pas. Il a fait aussi des chan-
sons.
Schlegel (A.-W.), Observations sur la lan-
gue et la littérature provençales. In-8° , Pa-
ris, 1818.
Schnakenburg (J.-F.), Tableau synoptique
et comparatif des idiomes populaires ou pa-
tois delà France. In-8°, Berlin, 1840.
Seguin (le capitaine), comédies.
Voici de ses vers :
Lou Printen douno la varduro ,
L'Estiou remplis leis magasins,
52*
L'aoutouno prouduit leis rasius,
Et de l'Hiver naisse la glasso;
De la tempesto la bonnasso'
Et don maa se tiro loa ben.
Le printemps donne la verdure ,
L'été remplit les magasins,
L'automne produit les raisins,
Et de l'hiver natt la glace:
De la tempête la nonace ,
Et du mal s'engendre bien.
Seigneux de Correvon, Vocabulaire du
dialecte parlé aux environs du lac Léman.
Sent (le), Ebangely dé nostré Seignou Je-
sus-Christ, seloun Sént-Jan, traduit en léngo
toulouzeno. In-8°, à Tqulouso.
Sermet (Hyacinta), ex-provincial das Car-
mes descaoussés, prédicatou ourdinari daoô
rey, de Y Academia dé la scienças , inscrip-
tiouns et belas-lettras de Toulousa, d'aquela
de Mountaouban , et aumounié de la lagioun
de Saint-Ginest , dins lou cantoun de Bruye-
ros et lou district de Toulousa ; discours prou-
nounçat dabant la légion de Saint-Ginest à
l'oucasioundé la Fédératioun générala. In-8°,
à Mounpélié, de l'imprimarié dé Tournel,
1790,
8S5
5toflOMd(M.-A.), Courso de Biou, pouemo
patois. In-12, Arles, 4827, pp. 42.
Sicard (Jean de La Tour d'Aigués), Para-
phraso prouvensalo sur leys sept Psaumes
pénitentiaux. In-8°, à Aix, chez Estienne
Roize et la vefve Jean-Baptiste-Roize, impri-
meurs du roy et de l'Université, avec appro-
bation, mdclxxiii, pp. 46.
Spinette (Esclarmonde), musicienne et poète
de Toulouse. V. Nogerolles.
Statuts de Tordre de Malte (archives de
la ville de Toulouse).
Statuts et privilèges de la ville de Moissac
( Archives de cette ville ).
Statuts de la counfrério de Noustre-Daroo
de San Sauvour (Saint-Martial de Limoges),
establidoen 4242.
Ils commencent ainsi : « En honor de Dieus
e de mis domps Sla Maria an établi una co-
frairia. Li Prosomo de Lymoges et prezen Los
coffrars que à la vida la tenchan segon lor
poder et chacun cofrai deu a jurar convenir
à la honor de la mair de Dîeus, » etc.
Tableu de la Bido del parfat christia a un
diccionari. Ii*-8% Toulouse, 4673.
324
Tableou allégourique de la Neissenso doou
duc de Bourdeou. In 8% Marseille, 1820.
Tandon ( Aug. ) , Fables et Contes en vers
patois. In-8°, Montpellier, an vin.
— Traité sur les lettres, les diphthongues,
les différents sens et l'orthographe du patois.
Mss.
Tastu (N. ), Los Gontrabanders , canso-
netta nova. Grand in-4°, Paris, S. D., 4834.
Atlas de la langue catalane, 1839.
Taule dels Estils de la Cort del veguer de
Rossello et de Yallespir. In-folio, Barcelona,
1510.
Terrin ( J.-C. ), de l'Origine , des progrès
et de l'influence de la langue provençale (Re-
vue de Provence. In-8°, Marseille, 1830, t.
n, p. 150 à 156).
Testament d'un Juif de la ville de Carpen-
tras. In-16, S. d.
Testament (nouveau), et quelques livres de
l'ancien, traduits en provençal, vers les pre-
mières années du xu e siècle, si, comme on le
présume, ce travail a été fait par les ordres de
Raymond-Bérenger , mort en 1130 (Biblio-
thèque de Carpentras).
Testamen de l'ai , en provençal. ( Y. Mer-
335
cure de France , octobre 1744 , p. 2206. )
Tour (Antoine , Geoffroy de La), né à Di-
gne , diverses poésies latines , françaises et
proveaçales , présentées au roi, au retour de
ses armées de Flandres, par le sieur Th. Gi-
rard. In-8°, Paris, 1677, pp. 2.
Touchy* ancien avocat, etc., A Sa Majesté
Napoléon-le-Grand,. empereur des Français et
roi d'Italie, ode en idiome languedocien de
Montpellier. In-8% Montpellier, 1808, pp. 20.
Trastabol (Pierre), cantadour toulousain
du xvi e siècle, maître es Jeux Floraux.
Truchet (de), la Pastressou vo leis escoou-
festrés, coumediou en un acte en vers prou-
vençaous daou dialecte d'Arles. In-8°, Paris,
chez Moreau, 1824, pp. 39.
— Gansouns prouvençales escapadas doou
supount, vo lésirs dé mestë Miqueou. ln-18,
Paris, en co dé Moreau, 1827, pp. 250.
— Lou Vermet, pouemè didactique en vers
provençaoux d'oou dialecte d'Ârli, autogra-
phié. In-8°, s. d.
— Epitrè per anar de counserve era, uno
odè sur l'amou de la patrio, adréïssado, lou
5 janvier 1833, à moussu Sicaud, autographié.
In-8% s. d., pp. 3.
28
*36
— Nouticè poético~btograpbiqiié de quao-
quei* trobadorsd'Anfan adréîssadoà M. Fran-
ce Tottsten* ln-8% autographié, », d< pp. 28.
— Epilre adrétssade à moussu D, ÀM, Si*
caud. lou 10 febrier 1828, par, etc. In-8%
autographié, a. d., p. I.
— Epitre es tiquant a la biographie Aria-
tenque, adréissado, lou 28 décembre 4832, â
moussu Sicaud. in*% autographié, s. d*,
pp. i.
— La Rusou innoucentou, vaudevillou
prouvençaou , représenta dins Ici* festous fe*
§
che» en Arlé a Foucasioun doou courounamen
de Charles X, Iu-8% de Y imprimerie de Goet-
ehy, 1825*
— Couplets proureoçaus eau la», loti 8 mai
1825, ôou banquet deis Artatens réumts à
Pari» perfesta moussu lou baroun de" Chas-
trouse, mairo d'Arles. In-8% s; d., pp. 2.
— Odè prouTençakm sus km choléra,*
adréissadou, de Paris, à moussu Dégut d'Ar-
les. In-4% lithographie, s. d*
Trioumphé ( km ) dé Nonotou, ou meslé
Pierre battu, vodevillo en dos actous, repré-
senta à la suito d'un charivari, â Aïgous-Mor-
tous, lou 22 mars 1832, per on ami de meslé
Pierre* ln-8% Durand-Belle , à Nîmes, 1832.
Triouftiphe(lou)deMarsillo,odo. ln-4°, Mar-
seille, chez Mossy, libraire à la Canebière, 1756.
Turenne (Raymond de), Discours das trou-
blés que fouron en Prouvenso del temps de
Loys segond dal nom, filz de Loys premier ,
reys de Sicilio et contés de Prouvenso, per
aquet Raymond Rougier dict de Thouraino,
surnoumat lou visconlié de Thouraino, et
Aliénor de Comçningés, sa maire, en Tannado
4389 (Mss. de la bibliothèque d'Aix, posté-
rieur à cette date).
Us et costumas de Castelnaudary (Mss. en-
levé, depuis peu aux archives de la ville).
Uscara libru Berria eta Khiristiarem egun
orozco exercicio espiritualac. Lehen editiona.
In-8°, Rayonne, 1839.
V. B., Lou maou d'amour, cansonetto prou-
vençalo. Ad. Cale. l'Argus, journal, t. u, liv.
ii, samedi 25 niai, p. 18.
V. JV. D. P. D., Impromptu provençal sur
la prise de Maëstricht. In- 4°, sans indication
de lieu ni d'imprimeur, 1749.
ValbelleSainle-Tulle (le président), Mon
Sottisier. S. d.
328
Valès (J.-D. de Montech), Virgilo dégui-
sât, o TÉneido burlesco, del sieur Yalés de
Mountech. In-4% Toulouso, de l'imprimario
de F. Boudes, 1648.
Valier et Brunot, le Tribut du cœur, ou les
Fêtes citoyennes, comédie-ballet. In-8°, Avi-
gnon, 1790.
Venel( Gaspard), magistral à Aix.
Veyre ( J.-B. ), vers patois en l'honneur de
P.-P. Riquet, etc. In-8°, Aurillac, 1838, pp. 8.
Vénérable ( la ) abbaye dé Bongouvert de
Grenoble sur la réjouissance de la paix, etc.
]n-4°, Grenoble, 1660.
Vengut de Graft ( Jean-Pierre ) , vo qu'es-
péra pas. Dialogue, sans indication de lieu ni
d'imprimeur, 1783.
Verdie, Lou sabat d'aou Médoc, ou Jacou-
tin lou Debinaeyre dam Piarille lou boussut
(en berses). ln-8°, pp. 15, à Bordeaux, de
l'imprimario de J. Lebreton, rue des Lois,
d. 3.
— Anlony lou dansaney ou la rebue dos
Champs-ÉlysyesdeBourdeou. In-8°, pp. 12,
à Bordeaux, chez J. Lebreton, rue des Lois,
n. 3.
— Cadichouné 6 Mayan , ou les Doyennes
329
des fortés-en-gulé d'aou Marcat. Dialogue
recardey en patois bourdelés. In-8°, s. d.,
pp. 8.
— Le Procès du carnaval ou les Masques
en insurrection , comédie-folie en un acte et
en vers. In-8°, s. d. pp. 16 ; à Bordeaux, chez
J. Lebreton, imprimeur, rue des Lois, n. 3.
Viaïle (Joseph-Anne). V. Beronie.
Viandasso, comédie en 6 actes et en vers.
In-4° de 67 feuillets. Mss. de la bibliothèque
royale. Représentée devant Louis XIV.
Vialle-y avocat, lopeslo de Tulo, poème en
28 vers. Mss.
Vianès, notaire à Montpellier, poésies iné-
dites.
Vida y novena dels invincibles martyrs
sants Abdon y Sennen. In 8°, Perpinya, 1817.
Vida de santa Valeria. Mss. sur parchemin
vélin, daté de 1641. Voici quelques quatrains
de cet ouvrage, qui est à Limoges :
Loti princs que eliigit fuc
En avio noum Tévé lou duc ,
Cougi-germ' à l'emperadour
Et de so noblesM la flour:
Beu chivaillé fort et vallent
E per coumbattré aquello gent,
Pro avia et de grand scienço
Per régi aquello provinço ,
28.
530
Le prince qui élu fut
Avait nom Tève le duc ,
Cousin-germain de l'empereur
Et de sa noblesse la fleur.
Beau chevalier fort et Taillant
Pour combattre cette nation ,
Assez il avait de science
Pour régir cette province.
Vidât (Arnaud) remporta la violetta d'or
donnée par les sept trobadors de Tolosa, pour
son sirvenlcs en patois de Castelnaudary, en
Tan 4324. (Rec, de l'Acad. des Jeux Floraux,
p. 200.)
Vie de saint Amant, xi c siècle (de Gaujal,
t. n, p. 160.)
Vie de saint Trophime, en vers proven-
çaux, Mss. de l'Arsenal.
Vigne (l'abbé): Contes en vers prouven-
çaux, imprimas per la premièro fés en avoust
4806. In- 12, sans lieu ( Aix) ni date (1806),
pp. 16.
Vigneul de Carpentras, Pétrarque en vers
patois. (Ce manuscrit se trouve, dit-on, à la
bibliothèque publique d'Avignon. )
Viguier fils, avoucat : Lé Christ, odo qu'a
oublengut lé pré das suchets bibliques ein-
boyats al cou n cours que agul loc à Béziers
331
le 12 mai 1839. ln-8°, Carcassonne, Labau,
1839.
Villanova (la dona de), poétesse toulou-
saine qui remporta le prix del gai saber en
1643. Mss. de l'Académie des Jeux Floraux.
Virgile , traduction libre des trois premiè-
res églogues, en vers patois. ln-8°, Cahors,
s. d., pp. 20.
Vocabulaire tiré des Noëls provençaux- de
1660. Mss.
Zerbin (Gaspard), avocat à Aix, mort en
1650.
La Perlo deys Musos et Couroédios proven-
salos. In-12, à Àys, 1655.
N.. B. Nous n'avons parlé ni des ouvrages
déjà cités, ni des troubadours, qui ont tous
une place ou une mention spéciale dans le
deuxième volume de notre Histoire du Midi.
FIN.
TABLE DES MATIERES.
■«Ma*»
Introduction : But de l'ouvrage, p. 5.— Application de la mé-
thode comparative à renseignement des langues anciennes, 8
et 9.
Première partie. Origines. — Axiome de Duclos, 15. — Esquisse
historique des premiers habitants. — Réfutation du système de
M. Amédée Thierry sur la triplicité des races, 17. — Celte
proprement dit, 22. Débris archéologiques, 23. Noms de lieux,
24. Celte analogue au sanskrit, 25-27 /Celto-breton, 28. Ana-
logies de la langue méridionale et du celto-breton ,31. Traces
du latin dans ce dernier dialecte, 33, 34. Basque, 35. Erreur de
Leibnitz, 38. traces du latin dans le basque, 39. Restes du
phénicien ou punique, 41. Restes du grec dans le dialecte mar-
seillais, 43; dans le languedocien, 46 ; dans le gascon propre-
ment dit, 47; dans le patois du Rouergue, 49; dans celui du
Quercy, 50; dans le dialecte auvergnat, 51 ; dans l'idiome li-
mousin et le pésigourdin, 52; dans le dauphinois et le basque,
53. Opinions de Joseph Scaliger et de M. Gai! à ce sujet, 54.
Envahissement du latin, 55. Invasion du gothique, 67 ; de l'a
rabe, 70. Huit couches principales superposées dans la langue
du midi, qui ne fut qu'une fusion progressive opérée entre le
celte, celto-breton, celtibère ou basque , et le phénicien, le
grec, le latin, le gothique et l'arabe, 72.
Deuxième partie. — Formation. Première section : Noms, 73.
Déclinaisons, 75.— Deuxième section : Adjectifs et pronoms,
76. Pronoms personnels et possessifs. Erreur de l'abbé Girard,
77. Pronoms démonstratifs, relatifs, indéfinis, 78. — Troisième
section : Verbes, 79. Conjugaisons, 80. Le verbe roman amar.
81. Observations, 82. Verbe sentir, 83. Adverbes, 85. 4c-
354
tion particulière de chacun des agents divers de formation dans
le mélange commun, 87. Curieuse observation de M. Flourens,
90. — Quatrième section t Noms propres celtes, celtibères ,
grecs, latins, gothiques, arabes, 91, 92. Noms des jours, 93.
La langue romano-provençale est formée, 95. Deux erreurs de
M. Raynouard renouvelées de Cazeneuve, 97. Similitude du
roman du nord et du roman du midi, 100.
TaottiÈME partie. Transition, perfectionnement. Histoire de la
langue depuis 842 jusqu'en 1842 , p. 117. Neuvième siècle :
chaos; serment de Louis- le-Germanique rapproché d'un texte
latin, Il 8.— Dixième siècle : Charte de Retmond, filsdeGar-
sinde, ISO. Poème de Boèce, 121. Kpitaphe de Bernard , duc
de Septimanie, 122. — Onzième siècle: La noble leçon, 123.
Origine de la poésie provençale, 126* La rime, 127. Similitude
des poésies monorimes précédemment citées et des makamas
arabes, 129. — Douzième siècle : Sirvente du comte de Poi-
tiers, 190. Morceaux de Cadenet et de Folquet de Marseille,
132; de Rambaud de Vacqueiras, 133 ; de Richard Cœur-de.
Lioo, 134.— Treizième siècle ; Extrait des archives de l'hôpi-
tal de Limoges, 135, Acte d'affranchissement d'un seigneur de
Moatpezat, 136. Ordonnance touchant les parures des dames
de Montauban, 138. Morceaux choisis de Pons de Capdueil,
139; de Pierre Cardinal. 140; de Bertrand 4e Born et de To-
miers, 141 ; de Marcabrus, 1 42. Délicieuse aubade de Bertrand
d'AJamanon, 143. Extrait du Bréviaire d'Amour , 144. Erreur
deScblegel et début de la chronique des Albigeois, 145.—
Quatorzième siècle: Extrait des registres de la Cour des
comptes de Marseille, 146. Fragments de Bovisset et du Petit
Thalamus de Montpellier, 147. Chanson de la vérité, 149.
Lettre circulaire des sept troubadours , 151, — • Quinzième
siècle : Procès-verbal des états de Provence sous le roi René,
153. Chanson féodale de l'Agenais, 154. Le rantz des vacbes
du pays de Vaud , 155. Plaisante méprise de Fénimore Cooper,
156.— Seizième siècle -. Forléai de la ville de Limoges, 157.
Sonnet de Louis Belaud. 158. Complainte de Biron, 159. In-
355
(luence de la langue romano-provençale sur le style de Mon-
taigne , 161. — Dix-septième siècle : Légende des médailles
frappées pendant le siège de Montauban. Proverbes protestants
162. Prologue de Goudouli, 163. Ode du même sur la mort de
Henri IV, 165. L'homme heureux , de Joseph Pasturel , de
Montferrahd, 171. Épitre de Claude Bruys, écuyer d'Aix, 174.
L'Embarras de la foire de Beaucaire, 176. Chanson de Rousset
de Sarlat, 183. — Dix-huitième siècle : Délibération de la com-
mune de Lafrançaise sur la manière de députer aux états-gé-
néraux, 185. La Moisson, morceau des Géorgiques de Peyrot,
prieur de Pradinas, 188. Chanson quercinoise, 190. Couplet de
Despourrens, 192. Première scène du Misanthrope, 193.
Début de la première bucolique de G. Delprat d'Agen, 194. —
Dix«neuvième siècle : Parabole de l'Enfant prodigue dans le
dialecte d'Arles* Chanson de 1815, p. 194. La laitière et le
pot au lait, de Diouloufet, d'Aix, 196» L'aveugle de Castel
Cuillier, de Jasmin, 197. Le Trois mai, du même, 199. Ap-
préciation du talent de Jasmin et comparaison de ses vers avec
ceux deCourtetde Prades son compatriote, 201. Les larmes
du gratier, de C. de Prades. Description de Thiver et du
printemps, 207. Ode de Peirottes, 2 il. Analogies naturel les de la
langue romano-provençale avec le français, l'espagnol, l'italien
et le portugais, 214. Conclusion. — Appendice bibliographe
que, 227.
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