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ETAT
DE LA FRANCE,
DANS LEQUEL ON VOIT
TOUT CE jgUT REGARDE LE G0UP1ZRNEMEN7
Eccléfiaftique , le Militaire^ lajufticty les Fifumcis^
le Commerce 9 les ManufaBures , le nomkre des
Habftans 9 & en général tout ce qui feut faire
connaître à fondf cette Monarchie.
1X1 RAIT dc« Mcmoircs drcflcs par les Intcndans
«.va Rcraumc , pu ordre du Roi Louis XIV. àU
fo'Vicitiiion de Mgr ic Duc di BouncocNl, Potc
c..- 1 o uis XY. à prcftiic Rcgnanc.
Avec des Memoîfet Hîftoriqaes fur l'Anden Gonvernemcni
de cette Monarchie jufqu'à HUGUes Capiit.
l'AT M^ te COMTI Dt BOULAINVILLIEM.
On 7^ joint me fmnelU Cart$ de U tfânce divifée f» Ginirédkdu
TOME T R O I S I E' M E.
A LONDRES i
Chez T. V o a B &: S. P l^t m 1;;
/<-S/--^f,.
f>t
•34 ,
, \ . c'a ''* '
Pag. f
EXTRAIT
D U '
MEMOIRE
DE L'A
GENERALITE
D E
CHAMPAGNE.
"Drcflc par ordre de Monfcigr. le D u c
JDE Bourgogne en i6^%.
Tar Monftcur L ▲ b. c h e r Intendant.
LA Champagne , qui eft un des douze Cham--
grands Gouvcrncmcns du Royaume , rAO^k»
comprend outre le département de la
•Cér.cralitc de Châlons , une entendue confidc-
xablc qui eft au delà de Paris , le tout cnfem-
blc a environ 6$ lieues de longueur fur 40
de largeur dans la.pliipart de l'on étendue i fcs Sahma
borncb font au Nord , le Hainault & le Lu-
xembourg i à l'Orient , la Lorraine &: le Com-
te de Bourgogne i au Midi , le Duch j de Bour-
gogne 5 & àVOccident,le SoiflonnoisôcTIflc
èc France .
5on Climat cû affci^ doux 5c le carafti- ^'^'''•^
Tmc IIU A
* ETAT DE LA FRANCE.
Chavc- xc des peuples qui en cft ordinairement une
p agne. conféqucncc , cft pareillement tempère , doux ,
Génie dts^^^^^ ,'ôbeïflanc, laborieux , porté aux armes,
peuples, mais fur- tout' tendre & fidèle à fon Prince -, on
les accufc d'écrc trop fimples , cette fimplici-
Nom. ^^ ^ même paiTé en Proverbe. Il y a aparen-
cc que cette Province a tirfc fon nom des vaf-
tes plaines qui occupent le milieu de fon éten-*
due > mais les bordures font couvertes de bois
& remplies de monugnes & de colines , qui
produilent abondamment tout ce ^ui eft nécef-
iîiryier» </f ^aire à la vie. Les principales rivières delà
U Meufi. Champagne font la Mcufe qui prenant fa four-
ce* au village de ce nom orès Langrcs , entre
aufli-tôt en Lorraine > elle commence à por-
ter bateau à S, Thibaut au-dcffns de Neuf-
châtel , d'où elfe coule à Vaucouleur , S. Mi-
chel , Verdun , Hcnay , Mouzon , Sedan , Mc-
zieres & Charleville , & pafle enfuite dans le
Stine. Haynauli. La Seine , qui prend fa fource aujc
frontières de Bourgogne vers la Champagne ,
entre dans la Province au- deflus de Many-l'E-
véque, paffc enfuite à Troyes, à Mer y fur Sei-
ne , à Conflansoù elle reçoit la Rivière d'Au-
be , & entre à Nogcnt dans la Généralité de
Mitne, ^^^'^s. La Marne qui naît auili proche de
Langres , paflc à Joinville , à S. Dizicr , à
Vicry , à Châlons , à Epernay , à ChâtîlIon&
. à Dormans , d*ou elle entre dans la Généra-
Auhe. lité de Soidbns. L'Aube a fon cours entier dans
la Champagne , elle prend fa fource à Aube-
rine près de Langres : on a fore travaille à la
rendre navigable , mais inutilement i clic por-
te néanmoins des trains de bois & des bateaux
légers depuis Arcy fur Aube jufqu'à la Seine.
L'Ailne a deux lources , l'une à Beaulieu &
^y«*» Tautie à Clcrmont en Argoucfur les fxontic*
l
ITAT DE LA TRANCE. Y
ifs du Barois , lefqaclles fe réunifient à Mour- Cham-
lOQ y d*où elle coule à Kethcl & à Chaceau- pagne»
porcicn > elle encre enfuîte dans la Gèncralicé
de SoiffoDS^clIe necommcncc à porter bateau que
dans cette dernière Place 3 mais on avoit formé
dcflcin après cette dernière Paix de lui Faire por-
ter bateau dès au-deflusde Sainte Menehoult :
M. le Maréchal de Crcqui ravoit propofc au
Confcil du Roi , les ordres avoient été envoyez
à l'Intendant d'en faire drcfler les plans & les de- ..
▼is ,& d'étendre des riverains fur les oppofitioni
|u ilsauroienc voulu y former^ mais la guerrea
ait ceiTer les projets : le deflein même s'étendoic
bien plus loin , puil'quc M. de touvois avodc
fait drcflcr les plans d'une jonûion de la Ri-
vière de Meufc àTAifoe par le moyen de cer-
tains ruifleaux 9 & il prétendoit outre l'utili-
té & la commodité du Commerce , que le Roi
en devoit cirer un avantage conûdcrable pour
le tranfporc des munitions dans les Places de
h Mrulê 9 cela s'efl. évanoui après fa mort.
Les autres Rivières de la Champagne font la
Vcfle , qui paffe à Rheims., la feule qui naf- ^*J^^
le dins le Partois , & le Morin qui paUc à ^^Jr^
Cézanne. II y a d'ailleurs un grand nombre de
ruiflcaux qui font la fertilité du Païs , cepen-
dant en général la Province manque d'eau eu
comparaifon des Païs voiûns y mais d'un autre
côié y la fituation avantageufe des Rivières qui
Tarrofent eft d'une utilité finguliere par raporc
i la divifion proportionnée qu'elles font de tout
le Païs y comme û on les avoic exprès tracées
fur le Terrain.
Tous ceux qui ont traité de la Champa{^nc jD/,,77,,
l'ont divericment diviféc , foit par fcs Rivic- de U
res , foit à raifon de fcs Diocèfes , foie enfin à Cham^S'
lailbn de l'cxpoûtion & qualité du terrain qui^**-
A X
4 ïTAT DE LA FRArNCE.
Cham* a £uc nommer Haute-Ckampagne toute celJe
rAONB. qui commence à Vitry , regarde l'Orient & le
Nord ; & fiaâê-Champagne > celle <^ui cil au
J4idi , & à rOccident. L'Auteur croît que la
plus naturelle & la plus régulière di vi£on qu'on
en peut faire eft celle des huit Pàïs qui font
a.peu près dcjx^mc étendue > (avoir la Cham-
pagne propre , qui comprend Troyes , Châ-
Jpns , Epernay & Vertus } lO. le Remois oii
font Rhcims , Fifmcs , Rocroy & Châreau-
porcicn j 3 o. le Rhetelois , où font Rhctcl ,
Mczieres i Charlcville & Doncherye ; 40. k
Pct.thois , où font Vitry le François & Saint
Dizier ; 50. le Valage ,ou font Joinvillc , Bar
•for Aube & Vaffy i 60. le Baffigny , où font
Langres 5c Chaumont ; 7p. le Senonois ^ où
font Sens , Joigny ^ TonnéTre & Chablis fous
Seine ; 8^. .& en&n la Brie j où font Meaux ,
I Provins , Château- Thierry , Cezanè & Cou-
iomm^'ers » la.fepciéme Se la plus grande par-
tie de la huitième font de la Généralité de Pa«
lis.
«i>i- Avant d'entrer dans le détail des Villes de
re Ciné' ja Généralité , dont TAuteur fait l'Hiftoirt
ra/t» abrégée , il entreprend de donner une idée gc-
i.érale dç la Province entière » & la commen-
ce en difanc , que du tems des Romains cette
Province faifoit partie de la Gaule Belgique ,
ce qui n*efl pas abfolument vrai , puiique la
Belgique ctoic bornée à la Rivière Je Marne»
en (k ça de laquelle étoit la Celtique , ou Gau-
le Seuopoife proprement déterminée par le nom
de féconde Lieuconie ; il ajoute qu*on e(l mal
inflfuit du Gouvesnemcbt qui fut fuivi dans le&
inémçs Cantons , après que lt$ François en eu-
f enc fait la conquête pendant la première & la
lc;çondc Race de nos Rois » mais qu*oQ a to^^
ETAT DELA FRANCE. ^ ,
tefoîs coi^rcTTé 1c nom des anciens Dqcs , qui Cram*
yuifêroblablcmcnc nttoieoc que des Gouver- pagnb.
Dcurs à la manière qoe le$ Romains en avoienc
(Uns les différens Pats de leur obcïflânce. Le
premier a ttc Loap , qui viToic environ Tan
;70. du tems de Sigeberc Roi de Metz ou
d'Auftrafie ; ce Duc s'attacha au jeune Roi
Childeberc , donc il dcfimdic les intérêts con-
tre Urfion & Bertefoi , créatures de Fredegon-
de , qui furent JQgex éc condamnez à mort par
un Parlement François tenu à Soifl'ons en j 8 7.
Quintro ou Winftno qui lui faccéda , fut Gé-
néral des Armées du Koi Childebert , & per-
dît contre Fredegoode la célèbre bataille de
Iroufly fur Delete en 5^ 3. Bruncbank la fit
mourir , en J97. Jean fils de Loup , félon
Edouard , fat Duc de Champagne après Win-
flrio , & jufqu'à i*an ^00 : il avoit un fre-^
r; nommé Romulpbe ,. cjui fut Evéquc de
Hheims > Wimard ou Aimard fut Duc de
Chamj^agne fous les Règnes de Clocaire IIL
de Chil(£ric , d'Auftrafie , & de Thierry ,
tous enfans de Clovis IL depuis Tan ^60.
iafqu*cn 6Z0. c*étoit une créature du Maire
ibrouin , qui le récompenfa de TEvéchc de
Troyes pour avoir fait arracher les yeux à
Saint Léger Evéque d'Autun , & l'en fit en^
faite dépcfcr avec ignominie. Dreux fils aîné
de Pépin de Herftal fut Duc de Champagne
en 696, Se mourut en 708 $ Grimoald foa
frère lui fuccéda & mourut en 714. toits
deux avant leur père Pépin fondateur de Ja
Race des Prince Carliens. A ces fix Ducs ont
fucccdé des Comtes , mais THiftoirc de ce
tcnis-là a paru fi embroiiillce & fi peu exac-
te à rAuceur , que ne pouvant pas dcvelo-
pcr nettement leur origine , il s*cft laifl'é entrai-
A 3
é ETAT DE tA FRANCE.
Cham- ncr félon Tidéc commune à l'opinion qui fiipo-
PAGNE, fc , que lorfquc qu'Hugues Capet parvint à la
Couronne , il s'accommoda par bienféancc avec
. tous les Seigneurs François , lefqucis ufurpè-
renc comme lui les Domaines de la Couronne ,
donc ils avoient Tadminiflration ; & que ce que
ce Prince fît de mieux fut de ftipuier dans l'a-
liénation de tant de Provinces , la revcrfioa au
défaut d'hoirs ou dans le cas de félonie ju-
gée compécemment. Nous avons fi fouvent ré-
futé cette Eable du concordat de Hugues Ca-
pet avec les Seigneurs de fon tems , par le-
quel prévenant l'exemple donné depuis par le
Pape Léon X. & François I. i on prétend qu'ils
ne cédèrent réciproquement que ce qui ne leur
apartenoit pas , que je ne croîs pas néceflai-
re d'ajouter quelque chofe de nouveau à ce
fajct. Mais à l'égard de l'Hifloirc particulière
de la Champagne , quelque obfcure qu'elle pa-
foifl^ , à-1'cgard de ccs^ piemîcrs^fiéclesxlc \zr
Monarchie > il n'en faut juger autre chofe , fi.-
Don qu'elle s'cft trouvée comprife dans les évé—
neinens communs > du côté de l'Etat , 5c qu'il
n'y cft arrivé durant un grand nombre d an-
fiêes ni difgraces fignalées > ni avantages par-^
^ ticuliers. On voit par exemple qu'elle fervit
de retraite à Ebrouin ^ lorfqu'il fortit de Lu-
xeuil , & que ce fut delà qu'il porta fes ar-
mes dans le Laonnois , pour alTujettir , com-
me il fit , le Roi Thierry & les Neuftricns :
on peut toutefois inférer du changement que
fit Aunard de la Champagne contre l'Evêchè
de Troyes , que les Eglifcs étoient alors trcs-
puîflantes dans cette Province , puifque le Gou-
. vernement s'en voit poftpoCè à radminiftra>
tion d'une £gli(è parciculiexe > & encore la
moins «onfiderable de celle de cette Provin-
ETAT DE LA IRANCE: 7
ft , outre que c'cft une preuve que le Gouvcr- CHam-
ncur fcculicr n*avoic alors aucune jurildic- paghb.
tion dans les tclrcs des Eglifcs , car autrement
il auioic été plus puifTant lui feul que tous en-
fcmble. Sous Tadminift ration de Charles Mar-
cel on voit que les Sarrafins étant entrez dans
Il France , 8c ayant fubjugué la Bourgogne ,
auill-bien que la Provence , le Daupninê 6c
le Lyonnois , vinrent échouer devant- la- Ville de
Sens » dont TEvêque Ebbon les lepouITa avec
fes feules forces , & THiftoirc n attribua pas
téllemeDC^ cette viâioire à la vertu & à la foi
du pcrfonnage , qu*ell6 ne parle aufll de la for-
ce & du courage des peuples qui firent eSbrt
fous fa conduite pour dérendre leur liberté êc
leur Religion. Sous le Règne de Charles le
Chauve , les deux Eglifes de Rheims & de
Sens fe trouvant très-puiflantcs & gouvernées
par des Prélats habiles & ambitieux > entrè-
rent fortement en concurrence , Hincmar de
Rheims , plus heureux que fon compétiteur ,
quoiqae foutena pat le Pape & pat' T Empe-
reur , ne pût être ébranlé , & ce fut lui qiiî
acquit à fon fîége en partie par fon autorité »
en partie par les fifkions qu'il faifoit monter
jufqu'à Clovis I. & à S. Remy qui le bapti-
ùi , le droit de couronner & de facrer les Rois,
avantage qui mit fes Succefleurs en état de
difpofer du Trône. Ce fut cette grande élé-
vation de la Prélature de Rheims qui porta
les Prmccs de Vermandois déjà Maîtres de la
Champagne fcculierc à s*en emparer par adref-
fe & pat force. Hébert II. Comte de Ver-
mandois , qui le premier conçut ce dcfTcin ,
parmi un très-grand nombre d'enfans qu*il
avoir , il choifit le plus jeune , nomme Hu-
gues, pour en faire un Archevêque de Rheims;
A 4
t ETAT DELA France:
ChAm* en e^ > le Chapitre Cathedra! de Khrlms>
FvàCHc. ftVngaze^ par promeflê authentique à n*en point
élire d'autre que loi après la mort de Seul-
phc qui aroit liiccèdé à l'Archevêque Hcrot,
mais au préjudice de cette promefie ayant êle-
Té Anhold à cette Prélarure , la guerre com-
mença en ^40 : pour l'en dcpoffcder y Arthold
le relâcha d'abord Se confèntît de céder fon>
fiége in moyen d'aine Abbaye , où il pût faire
la retraite , mais dans la fuite fontenu par le
Koi Louis d'Outremer , il revendiqua fa Di*
gnicé i qui lui fut adjugée dans un Concile re-
tenu à Verdun l'an 948.
Cette difgrace n'arrêta point la Maifon d&
Vermandois dans l'exécution de.fes delTeins »
Robert ua des frères de l'Archevêque Hu-
gues , fit puiHamment la guerre aux Evêques
ae Champagne & prit Troyes en 9/8. mal-
gré la réfiftance <& l'Evêque Antheaume , il
k fit reconnoltre pareillement dans toute la
Brie ^ puis en $6it. irrité contre Gcbuin Evê-
que de Châlons > qui > dans un Concile teni>
cfccte année à Meanx , avoir opiné contre le
rétablifl'ement de fon frère Hugues dans l'Ar-
chevêché de Rheîms après la mort d'ArjoId,
pcrfuadé d'ailleurs de l'inté rêt commun qu'a-
voient tous les Seigneurs à rétablir les Ecclc-
fiadiques dans une juflc dépendance > il por*
ta la guerre dans i'Evéché de Châlons , prie
la Ville &' la ruina de fond' en comble, mai»
il ne pûi venir à bout de l'obftination de Gc-
'buin i ni le réduire à Ce foumcttrc , comme
avoit fait TEvêouo de Troyes. Enfin ce Prin-
ce , la terreur des Ecclcfîaltiqucs & le van-
geur <ie la puifiance féculicre , mourut en ^ 6 8.
^ & inftitua fon fils Hcbert héritier du grand
établiflement qu'il avoit foxmé. Hcbert pre-
ETAT DELA TRANClE. y
nilcr Comte de Troycs & de Mcaux accrut CfTÀxt*
l'hcritagc fraternel du Territoire de la Ville pagne*
èc Viiry en Pcrthois , -puis fe montrant auf-
i favorable aux Ecclclîaftiqucs foumi$',quc
fon frcre avoit ctè' terrible envers ceux qui'
ufurpoient la puiflance féculiere y il rétablie
l'Abtaye de Lagny fur Marne , & y choifit
ia fôpulture en 99$ i ce Prince yècut tôû*
jours dans la di&race des K'ois ' de France >
M)ur avoir èpoo^Ia Reine veuve dt Charle*
le Simple : que Louïs d'Ootreraer fon filr
avoit extrêmement maltraité , il n*en eut poinif'
d cnfans , parce qu'il i'avok cpoufée âgée de-
plus de 4 f ans en 9 j X i- ce qui le détermina br
ipcller à (à fuccefllou les cn£ans que la fœur
, Lcudegarde avoit eu de Thibaut le Vieuje
Comte de Chartres Bcdc Blois fon (êcond ma-'
ri y car elle n'en ayoit' point ea du premier tt
Guillaume DUc de Nocauttdie^ mort à Peqid^
gny. On ne peut rien >dke de bien aflûré d^
Thibaut , •furnommé:le Vieil , ft le Trichar<l
Comte de Chartres & de Morugne , de Tour^
k de Blois > (Inoa qu'il étoit Normand de Na-«
tioQ ; quelques-uns ont écrie qu*il étoit filsdet
\ G:rlon Tun des compagnon» drRoll quicoti^
• ()nit la Normandie , 8c qu'il acheta des herfw
• àrs de Hafting , Curnoauné Cètc-^ie-fcr , les
eiiods fiefs qu'il a poflfédé , & que Charler
. k Chauve avoit accordé à ce même Hading ,
pour empêcher les conrfes continuelles au'il
• fctifoit en France ; mais il y a bien plus a'a-
parcnce que ce Thibaut , homme puiflanten
vgenc & d'un caradere adroit , s'iminua pac
l'on & par l'autre moyen auprès de Haeucs
^ k Grand , Duc de France , & en obtint i'in-
fcodation des Seigneuries qu'il a. poffédécs t
^ c&t , il étoit au commencement fi peu ie<
10 ETAT DE LA FRANCE.
Cham* gardé comme un féodataire de la Couronne
PJlcN£. qu'il flic rejette d'un Parlement François , fé-
lon le témoignage des Annales de Rheims > fut
Tan 964, Le Mariage de Thibaut avec Leu-
degarde de Vermandois veuve d'un Duc de
NorttJandie Téleva confidérablcmcnt , & Ton
remarque qu*au(n*tôt après il porta Tes vû^'s
dans la Champagne ic dans la Picardie , qu'il
occupa la Comté de Beaùvais & la Seigneu-
rie de Coucy ^ comme patrimoine de fa fem-
me, malgré ropofition de TEglife de Rheims.
Ce Thibaut & Leudegarde fa femme font morts
aux environs de Tan 518. & (ont inhumez à
ïi4armoûtiers; Eudes I: fils & fucceflcur de
Thibaut fon frère , & de Hébert Comte de
■Meaux & de Troyes fon oncle , recueillit les
gands héfitagcs , maïs il mourut prefqnc auf-
tôt en 9$f, ayant eu plufîcurs difFcrens avec
les nouveaux Rois Hugues & Robert > qui
ptétcndbienfqùe léuif'conCntement étoit né-
ccflaîre pour lui procurer une légitime poffeG-
fion de la Champagne , mais la brièveté de
Û vie empêcha les luîtes de cette conteftation-
qui fe renouvel la contre fes enfans. Ce Prince'
avoir été marié deux foie>& du fécond ma-
riage avoir époufé Berthe fille de Conrad Ifr
Pacifique Roi de Bourgogne ^ foeur de Rodol-
phe le Lâche , auffi-bien que de Gifclle femme
de l'Empereur Conrad le Salique ; de ce ma--
riage fortircnt Thibaut IL mort fans poftéri-
téi'an 1004 , Eudes IL furnommc le Cham-
penois' ,&: Roger , qui s'ctant jette dans TE-
glife fe contenta de la Comté de Sancerre
pour fon partage , laquelle il échangea depuis-
avec fon frère Eudes contre la Comte de Beaù-
vais , de laquelle il fit don à l'Edifc dont il
étoic devenu Evéque. A l'égard ^Eudes II,
tTAT DE LA FRANCE. if
î ctoit d'un naturel inquiet & remuant , il ne Cham*
fc donna aucun repos toute fa vie , il eut prc- Fàgm»»
micrcmenc guerre avec le Roi Robert au fu-
ie: de la fuccefllon de Champagne y en laquel-
le il eut tout ravantage , puifqu*il demeura '
^ifible poflcfleur , & qu'il augmenta fort nou-
Tcl Etat de plufîenrs grandes Seigneuries &>-
Mouvances , mais non content 'de ctf qu*il oc-
cupoit , il jetta fes-viicVfuf le Royaume de'
Bourgogne , dont il fe jugeoit le légitime hc-
riiicr , étant fils de la fille akètf de Conrad'î
k Pacifique ,. mais* ayant crû de gouverner
k Roi fon oncle pat la terreur , il le jetta^
dans la n6ce(Gtc de s'aider du fecours de l'Em*»
fcreur Conrad fon beaupere , & d'inftituKr-
pour fon héritier fon fils Htfnri qui fut Em-
pereur III. du nom s ayant Çv mal rculU eo'
£ouigogne il revint en France ; s'ihtrieua au^
aot qu'il pût dans les a£&ites de la N^maa*»
Se y pais fe brouilla^dê nouvcaa'avec le Ko! *
de France Henri I^ y contre lequel il perdît
trois batailles confécutives's il retourna cnfuî-
te contre le* Allemands en Franche- Comté
ed il n'eut pas de meilleur firecès ; il prie en-
in une nouvelle querelle avec Golin jDuc de
lorraine au fujet de quelques hommages qui
loi étoîenc dûs , & il (c fit tuer dans une der-
oete bataille qu'il lui livra dans le voifinage de
Bat en 10J7. fa tête fut envoyée en Alle-^
magne & fon corps à Marmoûtiers , où il
fot mhumé près de fcs percs , fcs femmes fu-
ient Mahaut de Normandie fille de Richard
L de laquelle il n'eut point d'enfans , & Her-
mangade fœur de Confiance femme du Roi
Kobert dont il eut trois enfans , Etienne ic
Thibaut qui lui fuccéderent & Hugues Ar-
chevêque de Bourges. Etienne II. râîiia d'à-
14 ETAT DE LA FRANCE.
Cha M- Grand accordé à ce Coihce de Champagne ^
rACNfi. que Tufagc des François , même dans Tan-^
cicn tcms , écoit de donner cette épithete plu-
tôt à ceux > dont la puiflance. étoic redouta'-
. bîe , qu'à ceux qui parpiflbient la mieux me*
liter par les qualitczdu cœur & de rEfpiit.
, Henri le Large ou le Libéral , £Is aîné , lui
•fuccéda dans la Comté de Champagne j Thi-
baut dans les Comtez de BIoîs 6c de. Char-
tres j Jean dans la Comté de Sanccrre 3 Guil-
laume fut Cardinal & Archevêque de Rheims^
;Kégenc du Royaume de France pendant 1â
minorité , & les voyages de .Philippe Augu-
ilc 5 Foulquct fut Religieux , puis Abbé de
Citcaux i Agnès femme de .Renaud Comte de
Bar & de Mouflon j Marie époufa Eudes II.
>Duc de Tune & de l'autre Sicile i & Guillau-
me IV. Seigneur de Perche i.Goct Mahauk
; époufa Geoffroy, , Comte du J?erche i Mar-
guerite fut Rcligieufe .à;Fontevrault & Alifc
Ja dernière épouu le .Roi Louïs le Jeune , &
, devint mère de Philippe Augufte.. Henri k Lar-
ge Comte de Champagne .& Thibault Com-
te d© Chartres & de Blois , époufércnt les deux
.fœurs filles du Roi Louïs le }eune & d'A-
licnor de Guiennc,, depuis Reine d'Angleter-
re i Henri, qui prit Tainée Marie en eut
les Comtes Henri II. & Thibault IH. qui
lui fuccéderent , Se Thibault mari d' Alife .^
plus malheureufe en poiléricé , vit éteindre
Ion nom dans la Sfailon d'Aveûies ., de qui
IsL Comté de Blois a pafle à la Maifon de
Châtillon 5 ce Comte Thibault mourut en
fi 18 1. & fut inhumé dans le Chœur de VEn
Slife Saint Etienne de Troyes qu'il avoir fon-
ée. Henri IL joignit à ces titres naturels ce^
lui de Rqî 4c Jexulklem , à jÇaufe de.J&X^
a uraid ae janenne ion man : la prc-
emme de ce Comte Henri II. étaic
icttc de Namur , donc il n'eut point
, il mourut à Aires en Paleftinc ca
étant tombé d'une fenêtre dont Tap-
dir fous lui , la douleur de la Comtcf-
rrc fut fi grande qu elle en mourut fur
quoique la 5ucce(fion fut ouverte Se
parccnir au Comte Henri , ou du moins
les y Thibault fon frère puifné ne laif-
ic t'en mettre en poflclfion -, queJqucs-
lendcnt que fon ftere Tavoit inftituc îbn
i d'autres difcnt qu'il s'écoit empa-
zs Etats en fon abfence j d'autres en-
il en avoic traite par lettres avec lut
l'il en foit ( car il mourut peu après
de x6. ans ) il en fut après fa mort
poflèilèur légitime par le fameux Ar-
Mclun de l'an ixié. ou fur le prétex-
e ccffion verbale faite par le Comte
i fon frère , en cas qu'il ne revint pas
rmer , on exclut les filles de la fucccf-
m fief reconnu & jugé féminin i il cft
le dans la fuite le Roi S. Louïs tcrmi--
i6 ETAT DE LA FRANCE. ]
(Cham- Navarre , de Jaquçjle il eût ua fils né poiUiti<« .
;A<«ii£* me en ixoi. lequel pojctalc nom de Thibault
Y. c*cft lui qui s*cft rendu fameux par foa
amour pour la Reine Blanche mère de S. Louï$>
plus que par la Couronne de Navarre donc il
licrica par le décès de fon oncle maternel San*,
che le Port. Il fut d'abord dans la ligue fai-
te, contre la Régence de cçttePriuccfle , mai*
fa paflion Tayan; bien-tôc fait repentir de cet-
te eptreprile , il eut 1^ foiblcffe de ^révéler la
conjuration faite pour enlever ce jeune Roi
des nuins de/îa mereà.Montlhery : cnvan-
gpance de cette aftion le Duc de îBretagnc &
les autres conjurez vinrent afliéger la Ville de
iTroycs , mais S. Louis la {ecourut en pcr-
fonne , & les Princes furent obligez de lever
le fiégc. Cc.Comte Thibault vendit une partie
(de fçs terres au îloi .S.Louïs par rcntrcmi-
fe de la Reine Blanche , qui faiifoit ai£cment
cçs marchez , TJiiftoire raporte que cette Rci-
_ ne mcprifoit fa.foiblçflc^.ôc que les Courii-
fans s en mocquoient.au point que le Comte
d'Artois lui jetta un jqur une honaelette fuc
JsL tcte pat la feneflxe s cela l'obligea de &
retire j: en la Ville de Provins ,. ou 3 compo-
{a des Vers ou couplets fur la tendreflè & fttc
les rigueurs de celle qu'il aimoit » Se pour en
ÎEaîre paffer la mémoire^ la p^ftéritc , il les
6t écrire fur les murailles des galleries du Châ-
teau de Provins. Il -fit cependant le Voyage
de Terre Sainte , & mourut à fon retour, à
,Troyes en ixj4. Il époufa trois femmes > la
première Hertrude d'Ausbourg veuve de Thi-
bault Duc de Lorraine i il en fut féparé pour
caufe de parenté i la féconde Agués de Beau*
jeu fille de Guichafd , & la troificme Mac*
j;aexice fiUc ^'Ânçh^Uoic ^ Siffi de £suxbo;i^
'4
ETAT DE LA FRANCE. 17
Se il en laifla fèpt cnfans , Thibault & Hcn- Cham^
li Ces fucceflcuis > Pierre & Alieoor morts pacnk.
îetiiies y Blanche femme de }can Dac de Bre-
tagne , Marguerite femme de Henri fils de
Mathiea Duc de Lorraine^Beatrix féconde cpoiu
Ibde'Hugaes IV. Dac de Boiugogne. Thittuulc
IV. die le Jeune 3 Ton fils aine ptic le titre de
Roi de Navarre , Comte de Palatin , de Cham-
nsicne & de Brie : il avoît époolé Kàbeau
filk da S^oi S. Louïs qui le chériflbit à caa«»
le de Qf" piété i il mourut (ans enfans fur la
C6ce d'Atrique au fécond voyage de fon beau-
pcîc. Henri III. fécond fils de Thibault , foc-
cèda à fon frère : il ponoit auparavant le ti-
tre de Comte de Rofnay ^ & étoit Viceroi de
Navarre , il ne garda sucre la fucceffion ,
^unt mort à Pampelune le xi. Juillet 12.74.
11 avoir èpoufé Blanche fille de Robert Com-
te d* Artois , frère du Roi Louïs , Se n*eu-
xent qu'une . fille nommée Jeanne & mariée dés
Tannée 1 1 8 4. à l'âge de x 3 . ans au Roi Phi-
£ppe le Bel , elle porta en dot à ce Prince le
grand héritage de Champagne & mourut en *
1304. mcre de trois Princes qui furent fuc-
ccflîvcment Rois de France. Le premier d*cn-
xr'cux , qui fut Louïs Hutin , laifla une fil-
le unique nommée Jeanne fous la tutelle d'Eu-
des Duc de Bourgogne fon plus proche pa-
ient maternel , Philippe le Long parvenu a
Ja Couronne après la mort de Louis^ fit déclarer
par arrêt de ion Confcil , que la Champagne
étant un fief de la Couronie de France , ne
pouvoir plus en être féparée y après y avoir
été unie pendant 30. années , toutefois ce mê-
me Roi ne un Traité particulier avec Eudes
Duc de Bourgogne , Tuteur de Jeanne , le-
quel fut ^conclu a Laon le X7. Mars 1 3 17.
' Tfm UL B
If ETAT DE LA FRANv^i..
ChaM' par lequel il àccordoit que s*il décedok {anff
PACNE. hoirs inâlcs^ la Champagne & la Brie apar-
tiendioicnt à fa nicCc Jeanne , comme Ton pro-
pre héritage , parce que fi ccue Princeflc dé-
cedoit fans hoirs » cecce Comté recourneroic
à la Couronne s toutefois ayant depuis époufé
Philippe Comte d'Evreux , a quicHe aporta la
Couronne de Navarre ;, celui-ci par un noa«
veau Traité en date du 14, Mars 1 5. 5 /. re-
nonça à tous les droits de fa femme fur la Com-
té de Champagne & de Brie , tant ceux qu'el-?;.
le pouvoit avoir du Chef du Roi Louïs fo<
psre j que ceux qui lui étoienc acquis par le
Traité fait entre le Roi Philippe le Long 6c
le Duc de Bourgogne fon Tuteur en I5i7*
au moyen de quelques exténuons accordées
pour la Comté d'Evrcux , & de la ce (lion
particulière des Comtez d'AngouIême & de
Longueville. L'Auteur , qui ne parle point des
remu^mens que Charles Roi de Navarre fie
pour revendiquer ks droits de fa mère , fe con-
tente de dire que le Roi Jean , par déclara-
tion de 15^1 > ordonna que les Comtez de
Champagne & de Brie demeureroient infépa-
lablement unies au Domaine de la Couronne^
Les Gouvernemcns des Comtez héréditaires
de Champagne de la Maifon de Blois > a du-
ré en tout } ^i ans , félon 1* Auteur. A regard
ic leur qualité de Pair de France y il dit feu*
Icment que leur ^dlion au Sacre des Rois,.
étoit de porter la bannière de France > qu*ilr
avoient eux-mêmes leuts Pairs au nombre de
fept , fa voir , les Comtes de Joigny , de Rhc-
tel , de Grand- Pré , de Brienne , de Roufly,
de Brenne > & de Bar fur Seine , qu'ils ne
parôiflènt pas avoir aucuns droits utiles ni fou^
Tcrains JGir k^ Villes de Rheims , Lan^ref 5c
ÉtAT DE LA FRANCE. 1/
Shilons ) ni far les terres de ces £véchci> CriAM-
qui n'ècoieoc pas même de leur mouvance > à pagne.
laifoD de leur anciquicè qui prêcédoic les an«-
ciens Souverains de Champagne qu*à caufe de
la dignité de Pairie atcacbez à ces fiéges.
L*Auceur ayant rempli ce qu'il vouloir dire ^^f"^
ik THiftoirc générale de la Champagne ,t>aflc |^^''''**
i celle des Villes particulières qu il conudcré
par raport à la divifîon qu'il en a faite. Troycs
a toujours cté regardée comme la capitale de la
Proviuccy tant parce qu'elle eft la plus grande ^
que parce qu'elle a toujours été le fejonr ordi-
oaire des Princes $ elle eid fîtuce fur la Seine ,
au milieu des vaftes prairies qui rendent^ fes
dehors rrcs* agréables , la Rivière y eft par-
ugée par divers canaux , tant pour 1 agrémenc
que pour la commodité ; le Commerce de cette
Ville étoit autrefois trés-confiderable , mais il
cil extrêmement tombé pour les raifons que
l'Auteur découvrira en traitant Tarcide da
Commerce ^ il dit que le nom Latin de cette
Place Trtcaffis faitallufion à celui de très arcesy
qu'elle a pu porter raifonnabicment dans les
premiers tcms , parce qu'on y voit encore les
vcftiges de trois Châteaux confidcrables ; le
premier qui éioit le fejour des derniers Com-
tes de Champagne eft aujourd'hui le lieu où
l'on rend la juûice , S. Etienne en étoit la
Sainte Chapelle , comme on l'aprend de la
Bulle du Pape Alexandre IIL c^ui révoque
les Privilèges ci-devant accordez à cette Egli-
ic , l'Hôtel-- Dieu qui eft voifm du Paùis,
Cailbit partie du Château , & on y voit encore
une tcrraflc élevée en façon de mole, qui avoic
ètc élevée pour y jouir de la belle viic , puis
que les Comtes de Champagne ne foufîroient
w>iot qu'on clcvâc des bâtimeus dans la Ville
1
lo E.TAT DE LA FRANCE.
Cham- y^^ fuficDi de plas grande èc pareille haateaf y
f^QM. uns payer un certain droit > ce qui fit dire par
* proverbe que les Comtes vendoicnt l'air. Le fé-
cond Château cfl tout à fait ruiné ^ il n*en refle
qu'une tour -Se <|u'un pan de muraille qui Cs
Toit derrière les Coxdeliers : VE^llfc de Saint
Blaife , autrefois S. ]ean de Chauel > lui fer-
%ok de Chapelle. Enfin le troifiéme qui étoit de
S. Nicolas m Cafiro , laquelle lui fervoit de
Château & la porte Berthefroy j étoit fi con-
iiderable, que le Roi Louïs le Bègue y reçiit en
l'année 8 7 S. le Pape Jean VIlf.& Tv' traita
^vec la magnificence convenable à la cetémo-
nie qu'il venoit de faire , qui étoit de le cou-
tonner i ce qui fut exécute dans la Cathédrale
de Troycs > au milieu d'un Concile , où la
meilleure partie des Evêqucs de fon Royaume
fe trouvèrent. Ce Château fut ruiné par un in-
cendie arrivée en i j &4 . La Ville de Troycs a
été Saccagée par les Barbares en 3^1% Attila
l'afiiégea dans le Siècle lîiivant , & clic ne fut
l^réfervée de fa fureur que pax la vénération
que ce Roi eut pour S. Loup qui en écoit Evé^
que. Antoine Carraciole de Mciphe s'étant dar.a
Je XVL Sicclelaiflé furprcndreàl'herefî©,!'/
prêcha quelque tems , mais les peuples s'étanc
aperçus, de les erreurs ^ le chaucrent » depuis
ce tcms-là on n'a point fouffert d' hérétiques en
cette Ville. Châlons Evéché & Comté- Pairie
fiége de la Generalitè^, eft fitué fur la Rivière
de Marne > k>a antiquité eft très*grande >
ic l'on tient qu'elle a eu des Evéques dès. les
prem'ers fiécles de l'Eglrije > le plus grand orne-
ment de cette Vilk eft la promenacë d« Jard >
qui fe trouve aune de fès porte» > elle confif*
ne dans un plan d'ormes 6c de tilleuls qui.xft
êua ime prairie cuviioonéc de la Rivière de
JETAT DE LA FRANCE, if
Marne , l'on ea fSm pu trois gciodes lUèes CHàu**
d'noc loDgaoïi confidcrable > qui coDdai&Dt à pagni«
U mailbo de plaifknce de laqncUc eft nommée
Jard , les jarctins j fooc fore omet &^nc Toa^
frage de M. Thealard qui y a beaucoup dé-
foieicc fiic daas les plaines des environs de cecc^'
Ville qu* Attila fut dé^tavtc toutes iesforccs'
pat MeroTée Roi des François Se Aetius Général
des Troupes Romaines en Tannée 4 jx. VH\£*
toire remarque le lieu de cet événement /t
Campé Catalaunicio 9 il y a véritablement de»
Auteurs qui Tentendent de la Sologne > d'au^'
très d*nn lieu prés Toulou(è , mais la tradi*^
don du Païs veut que de certains retranche^
flocDS qui £c voyenc encore entre les villages
ile la Charpe & de Chunerly, à trois lieuëtf
àc Châlons > foient le refte des ourrages dont k»
QflS avoient fortifié, leur champ i h, tradition
oprte encore que la Vede fut enflée du làng
de ces Barbares. Châlons fut la première Ville
da Royaume qui reconnut Henri IV. après la
mort de Henri III. en mémoire dequoi ce
Biince fit graver fur la monoye de Cham<«
pagne , lors établi en cette Ville » cette Exer^
gue Catalaunenfis fidei monumentum. Depuis ce
mns cette Ville a £ut (a prineipak gloire d'une
fidélité escaâe envers £es Princes. Ste Mené-
boult eft fituée dans un nmiais entre deux ro»
cfaers , fur le plus haut defquels eft un Châ«
itau confidcrable que l'on prétend avoir été ba*
t> Cous k Règne de Childebert Roi de Metz ,
par Dreux Maire de fon Palais & Duc de
Champagne , & nommé k ChâteauDcuf ou le
Château d'Ailne >àcau£ê de la rivière fur la^
quclkil eft fituc. En Tannée 1x7p. Henri le
large Comte de Champagne touche de dé-
saxa pour Stc Mcûchouk, mit-quclqucs-unca
iir ETAT DE LA FRANCE.
Cham- de fes reb'qucs dans le Château , & fit dédie#'
PAGNB. TEglifc fous cette invocation au lieu de celle
delà Sainte Vierge. Cette Place fut attaqute'
du tems de la Ligue en if9 0. parle Duc de
Lorraine , qui vouloît Tenlever au Roi , mais '
il fut oblige de lever le fiege. L'armée Efpa-
gnole en lé f i. s'en empara après un long Se
vigoureux fiége , le Roi la reprit trois moîg
après 4 & y fit Ion encrée par la brèche > ayant
en main un èchalat. On a remarqué qu'ayant -
refufé le dais qui lui fut prcfenté par les £che-
vins , il mit la Croix deflous : cette Place eft
entièrement démantelée ,'On pourroit cepen-
dant la rendre très bonne fans grande dépenfe.
E^ernay fitué fur la rivière de Marne à fept
lieues ae Châlons , n'étoit du tems de Clovis"'
& long tems après , qu'une maifon de plaifance
des Archevêques de Rheims j la commodi*
té des eaux y ayant attirer quelques taneurs j^-
il s*y forma quelques habitations qui s'y font
dépuis augmcLtécs jufqu'à l'étendue d'une Vil"*
le confiderable > elle croit fortifiée félon l'u-
fagc du tems pafie vde tours & de bonnes mu^
xaiUes > avec des foffez profonds & remplis
d'eaux , mais tout y cft à préfent ruine ;
cette Placea été depuis long-tcms du Domai-
ne des Comtes de Champ^ne > elle paflà de-
puis dans celui de la Mailon d'Orléans y &:
ne fut réiinie à la Couronne que par la more
de Louïfè de Savoye mère de François I. eir
1/51. prefqu'aufii»têt aprcs elle tut donnée
à Claude L Duc de Guiie en ufufruit y puis
au Maréchal de Strozzi , enfin à la Reine
Marie Scilard veuve de François IL Henri
IIL après fou décès , l'aliéna de nouveau , &
aprè« plufîeurs reventes elle a été enfin donnée
^L . ca 16 j X, au Duc de BouilIoQ ^ & unie a\|
ETAT DE LA FRANCE. 15
Dachc de Château-Thierry pour échange de Cham-
U fouveraÎBCcê de Sedan : il eft remarquable r aghx*
âoe quoique par le Conttadb de cet échange j
[ foie porté que le Duc aura la facuicé d^6-
ubiir d'autres juges pour cendre la Juftice en
(oQ nom , après la mort de ceux qui ont été
pourvus par le Roi 5 cependant cette Juftîce a
toujours continué d'être exercée fous le nom
du Roi , dans les Bailliages & Prévôtez d'£-
pernav. Cette Ville ayant été occupée pit une
g^miion Efpagnole du tems de la Ligue , Hen»
ri ly. fut obligé de l'afliéger en xj^i. &il
y perdit le fameux Maréchal de Biron père j
£y fut tué dVn coup de canon en reconnoiC»
la Place. Vertus eft une petite Ville àfix
Bea'és de Châlons > fur le chemin de Paris ,
afii& dans une plaine au pié d'une montagne ,
où il croit de bon vin ^ elle fut érigée en Com-
tè-Paîrie par le Roi Jean en 1 3 6 1. en faveur
da mariage de fa fille Ifabelle avec Galeas Vi-
, comte de Milan i à une lieuë de cette Place ^
ôa yoit fur une montagne les ruïncs d'une For-
teteffe qui écoit nommée le Moutaine , il n'eiv
rcftc que le pan d'une tour & les enceintes ,
Qui font croire que c'étoit autrefois une Pl*ce
torte: on Muge de fon antiquité parce qu'il eu
cil parle dans la vie de S. Alpin Evéque de
Chalons , qui vivoit en 4 y o.. Cependant on
ne fçait rien de pofitif des événemcns qui y fonc
arrivez , fînon que les Villes & les Commu-
naoïcz voifines la détruifirent fous le Règne de
Charles VIL
Rhcims portoic du tems des Gaulois le nom Rheim» ]
de DurocoYtorum & ctoic la Capicale du Païs ,
dont les peuples étoicnt apellcz Kemi » clic eft
fîtiice dans une plaine abondante en grains U
enceinte de collines dans l'éloignement de deu3(
/
14 ETAT DE LA FRA-NC-E.
!hau- ou trois lieues , lefquclles raporcent le mei
AGNS. leur vin du monde > Ion circuit eft de pi
d'une lieuë y & d'un côté elle eft arroCbe
la Rivière de Vcfle qui prend (a fource à Soi
me-Vcflc proche Notre Dame de rEpinc,c
eft un fameux Pèlerinage à trois lieuës
Cbâions. Cette Ville autrefois Comté eA
préfent la première Duché- Pairie du Roja
me & la Méuopole d'une Province confîdiei
ble > elle a une Univerfîté célèbre qui fut fc
dée en l'année 1/47. par Charles Cârdii
ds Lorraine > en confi^uence des Bulles
Pape Paul III. vérifiées en Parlement
i;4^ î les Icfuites y poffédent ua magnifie
Collège» ou ils en(eignent les Humànuez',
Philofophie & la Théolode , il y a tr
grands Hôpitaux Tun pour Tes malades , Ta
tre ipour le^ invalides » & le troifiéme p<
les incurables , âc. deux moindres pour
orphelins , & pour faire travailler les pauv
filles. L'antiquité de cette Ville efi; certain
mais elle en confèrve encore de beaux yti
ges > dont les plu£ confiderables font l'Arc
Triomphe qu'^n vo'*t proche la porte de Ma
ropinion vulgaire le ta porte au tems de Ju
Ccfar y mais les plus habiles n'y reconnoifl
~ Das la délicateflê de fon fiécle > & le croy>
du bas Empire s on y voit plùfieurs figures
femmes ailées , qui reprcfentcnt des victoire
ce qui fait Juger qu*il a été bâti pour hono:
É Triomphe de quelque Empereur , il
Compofé de trois arcades d'Ordre Corinth
avec des colomnes cannelées & des reliefs di
lès voûtes , celle du milieu qui eft la plus hs
te & la ^lus large a 5 j piex de haut & :
de large > une femme qui y eft reprélèai
fiXZQ une corne d'abçud^acc pour marquer
ftrtil
ETAT D£ LA FRANCE, i;
fertilité du Pâïs , qnatre cnfans y ibnt conoot- Ch4M-
c^e les quatre faifons , & douze autres^figures PAOMa.
1« douze mois •: les deux autres arcades «de
50'piezdc haut fur huit de large , en Tune
, ù)nt reprêfentez les" enfons Remus 5c R^mulus
allaitez par une louve ayec lé berger' Fauftulus
& ÙL femme Acca Laureotia , ce qui ferc de
fondement à Tidée de ceux qui croyent oue ce
bâtiment fe doit raporter a ] ules Cclar , 4
caufê de la defcente 'dont il £c glorifioît s Se
ta la dernière arcade cft repréfentce une Leda
cmbraflant Jupiter revêtu de la forme d* un cy-
gne avec un Amour qui Téclaire de fon flam«
beau , cet arc avoit lervi de ^ne à la Ville
ja(qn*à Tannée 1645. 4^^ Ton en bâtit une
autre à côté ; on trouve quelque peu plus l(Mn
on Fort qui étoit nommé Caftrum ou Fùmm
Cœfaris 8c k too pas de la rivière les reftet
d'un amphitéatre ^ni fervoic au divertidemenc
du peuple , on voie auffi près de TUnivcrfit^
les reftcf d'un fécond arc de Triomphe»cora-
pofé de trois arcades à préfcnt à moitié rui-
nées , & qui eft demeuré fur pié , celle dit
milieu a deux groflcs piles de pierre Se deux
colomncs cannelées entourées de feuillage -:
avant raggrandiflèment de la Ville en 1 5 4^ >
cet arc fèrvoit de porté qui étoic nommée la
porte baffée. Le* Sépulcre de Jorin Maître de
la Cavalerie fous les enfans de Conftantin Se
Conful en j ^7. cft auflfi digne de remarque ,
cet Officier £t bâtir à l'honneur drs Saints
Martirs Vital & Agricole , TEglifc qui porte
aujourd'hui le nom de S. Nicaifc depuis Tan
1150. qu'elle fut rebâtie, ce S. Sépulcre eft
de marbre blanc de huit picz , auatrc & demi
de large Se trois piez & demi de hauteur. Il ne
faut pas oablkr ^uc Rhciin$ a icrvi de ma-»
Tome IIU " C
16 ETAT DE LA FRANCE.
Cham- g^find'armes fur les Romains > 8c particuHe-
PA6NI. rement au déclin de rEinpire > quand les Gau-
les furent attaquées par les Barbares ; le con-
tinuel pada^e des Troupes obligea 'les mémç^
Romains à faire élever les chemins publics ^
qui de tous les lieux voifîns fe rendoient a cet-
te Capiiaie ^ où il y a un de ces grands che-
mins 9 qui commence à la porte bafTce &
traverCê >la Champagne ; on la nomme U
chauffée de Brunehault par une tradition po-
pulaire qui efl commune à plufieurs autrei
Provinces.
Lors qu'après la ptifedu Roi Jean > Edouarc
fon compétiteur vint affiéger la Ville de
Rhcims , pour s'y faite facrer de la Saint<
Ampoule , comme légitime héritier de la Cou-
ronne , Gaucher de Chatillon qui en étoi
Gouverneur foutenu des Bourgeois , le repouC
la , de manière qu*il en abandonna Tentreprilè.
Rocroy eft une petite Place fortifiée dan
une plaine , & tellement environnée^ de boi
qu'on ne peut y arriver que par des défilez
elle eft à deux lieues de la Meufe fur la fron-
tière du Hainault , cette Ville eft fameufe pa
la bataille que le Prince de Condé alors Du*
d'Engucin y gagna contre les ^fpagnols ei
• 1^43. Dom Erancifco de Mclofy étoit leu
Général , & ils y perdirent abfolument lés refte
de leur célèbre Infanterie. Fifmes à fîx lieue
de Rheims fur la Vcfle n'a rien du tout de coii
fid érable > non plus que Châteauporcien qi:
porte le titre de Principauté.
Rethel étoit dès le tems des Romains un poft
Important pour le paifage de la Rivière d*Aif
ne > ils y avoient bari un Fort dont il refte en
core une Tour fort élevée , de laquelle relcv
un grand nombre de £cfs qqç compofe la Du
ETAT DE LA.ÎRAMCE. 17
chc de Khetdois oa Maïaiin. Cette Ville a ChàM«
ècc (ÏMiTCDC prifb & reptile par & fur les £f- fj^QHI.
pagDois , TArchidac Lcopold Tayant priTc ca
1650. k Maréchal du PlefGs-PraAînia reptk
la même année , apiès avoir gagné une gran-
de bataille contre le premier dans la plaine de
Lompoys. Meures , fitné far la rivière de
Mcnlç , eft une Place tr^s- importante par iês
fortifications , on prétend qu'elle n'a jamais
ccc prife , il eft certain qu'ayant été afliègée
en i/ii. par Charles- Quint , il fat obligé
d*cn lever le fiége.^ le célèbre Chevalier Ba-
yard la défendit. Charles-ville n'eft i'éparée
de Mezieres que par un pont ôc une chapflée
plantée d'arbres ., quixonduit d'une plaine 1
l'autre. Charles de <3onzagaes DucdeNevers»
& qui le devint enfiiite de MantouU , fit conftrui-
re cette Place en l'année i6oé. la fit bâtit
régulièrement & la fortifia , néanmoins plutôt
pour l'ornemenc que pour en faire une place
de défenfb ; cc^dant elle excita la jaloufic
Loiiis XIII. qui s'en voulut mieux afiurer fît
bâtir le Fort du Mont Olympe dans une Pe«:
oinfule dépendante de la Pri:vôcé de Château-
Renaud & de la Souveraineté du Roi , de«
forte que ces trois Places fi voifines fcmbloient
n'en compofer qu'une feule , mais en l'année
I é g 7. Sa Majefté en fit rafer toutes les forti-
fications , ne conCervatit qtie celles de la Ville
de Mezieres. Il eft à reaiarquer que le Duc
de Mantouc a dans Charles-ville un Corfeil
fouvcrab pour rendre la Juftîce , & qu'il j
exerce d'ailleurs tous les droits d'un Souve-
rain iadcpendanc , le Siège de cette Souvera:-
octc étoïc avant la coùùmSdoa de Charles-
rll^ , k village d'Arche fitné à la porte de
Mezkics 9 ^ cUe ik'avcKt poi&c d'autre Loza,
C *
t.S ETAT DE LA FRANCE.
Cham- Donchery fitué fur la Meule cft une petite
PAONB. Vill^ fermée depuis cinq ans de murs & de de-
mi-baflions au lieu des anciennes fortifications
q^ai ayoient été démolies > elle n'a d'ailleurs
lien de confidcrable , fon pont fut abattu en
1676, pour en 6ter la commodité aux enne-
mis. Vicry le François , ainfi nommé parce
qu'il a été bâti par François I. en Tannée 1/44.
à la place de Tancien Vicry en I^erthois > qui
fut brûlé la même année par TEmpereur Char-
Jes-Quinc , cft une Ville qui devient de jour en
jour plus confidcrable > par le grand commer-
ce qui s* y fait ; elle cft muée fur la Marne à
fepc lieuifs au delTus de Châlons , il ne refte àt
l'ancien Vitry qu'un village qu'on nomme Vitry
le brûlé & les ruines d'un Château. S. Dizier
fituée fur la même rivière à (èpt lieues au
deftbus de Vitry , n'a rien de célèbre que le
fiege qu'elle foutint en 1^44. contre l'Empe-
reur Charles* Quint y René de Châlons Prin-
ce d*Orange y fut tué » il fe fait dans cette
rVille un afiez grand commerce de fer des for.
ges voifines. ]oinyilkj première ville du voi-
£n:^ , cft fituée premièrement fur Marne ï
cinq heuësde S. Dizier au pied d'une Montagne
fur laquelle cft bâtie le grand & magnifique
Château des Princes Lorrains de la branche de
Cuife : on attribue la fondation de cette place
à ce Jorin Maître de la Cavalerie Romaine ,
qui cft enterré à Rheims > on voit encore les
xeftes d'une tour qu'on croit avoir été élevée
par ce Capitaine en ^69* m^^s d'autres veu-
lent que cette fondation foit bien moins an-
cienne, & l'attribuent àun Je^nde Troyesaa
commencement de i'onziénve Siècle , qui ayant
bâti le Château attira des habitans dans le
yoifinage. On a ajoûc^ que Loiiis le Gros ki
\
ETAT DE LA FRANCE. 19
£t environner de murailles , c*étoit le fcnti- Cham.
roeot du Cardinal Jean de Lorraine qui êtoic pagnk.
oc en ce lieu & le nommoic en Latin Joânnis
Villa, Charles- Quint ptit & brûla cette Ville
CD 15 41. & François L là fit rétablir en fa-
veur de Claude de Lorraine Duc de Guife ,
Henri II. Térigea en Principauté Tan 1/51.
au lieu de Baronie qu'elle étoit auparavant.
M. le Duc d*Orleans héritier de feue Made-
moifelle ^ qui le prétendoit être de la Maifon
de Guife , en ed aujourd'hui Doflefleur.
fiar-fur* Aube amiî nommée de (a fituation
far la rivière de ce nom , laquelle y fait un
canal naturel de f 00 piez de long fur 110 '
piez de large , eft une Ville ancienne avec le
titre de Comté s on en attribue la fondation
à un Bordus Roi des Gaulois ; il y a apaten-
ce qu'elle étoit autrefois très - conndera-
blc , puifqu'elle avoir quatre foires fran-
ches par année > dans lefquelles il venoic
des Marchands de toiue (brte do Païs , ils y
avoient leurs quartiers feparez > HoUandois ,
Allemands , Lorrains , & même ceux de la Prin-
cipauté d'Orange : Les Juifs y avoient une Sy-
nagogue. On voit proche la Ville fur une pc-
licc montagne , ou eft à prcfent TEglife & Prieu-
re S. Germain > les vcftigcs d'un Château que
l'ont dit avoir été ruiné par les Vandales y il
avoit de doubles fod'ez y qui > quoique demi
comblez, paroifTent avoir été très- profonds.
Sur la pointe de cette montagne eft un endroit
allez efcarpé > que l'on nomme encore le Châ-
tclct, qui domine fur tout le Païs ,on prdtcml
qu'il avoit été bâti pour contenir les étrangers
pendant les foires , mais il y a plus de vrai-
iêmblance à dire que ce font les ruines d'une
ancienne Ville qui étoit nommée Florence ,
C 3
i
5Ô ETAT DE tA FRANCE.
Cham- cela paroîc par l'étendue des vcftigcs qui font
JTAGNi. par trop grands pour étM ceux d*un (impie
Château , la Ville de Bar- fur- Aube eft très-
petite & n*a aucunes fortifications , le Roi Phi-
lippe le Long Tayant vendue, çUc fc racheta ,,
afin de fc confcrver le titre de Ville Royale >
le en confèquence elle fut réiinie à la Coaron-
pc y fous la conditioin homologuée à la Cham-
hrc des Comptes ,-dc ne pouvoir en être fé-
parée : Ics^vins de ce territoire font très-bons*
Yally n*a rien de remarquable ni par fa fitua-
tion ni par THiftoire , que le maffacre qui y
arriva en i j 6 i. lequel donna lieu à la pre-
mière guerre de Religion j à une dcmi-licuë
de ccitc Ville eft le Village d' Attcncourt où il
T a des eaux minérales. Langres fi égc d*un
Evêchc qui a titre de Pairie Eccléfiaftique, eft^
iituée fur une montagne qu*on croit la plus
élevée du Royaume , parce que fept Rivières
confiderabies y prennent leurs foùrces', ou dans
fes environs , la Marne , la Mance , la Seine ,.
ÏAubc , la Vigcnne , la Meufe & la Mozçlltf.
I.es peuples de Langres étoienc confiderabies
quand Jules Céfar fit la première conquête
des Gaules , ils furent hôtiorcz de la Bourgeoi-
lîc Romaine par l'Empereur Othon ; les Van-
dales la ruinèrent en 407. & firent mourir St.
Dizier fon Evêque , toutefois elle fc rétablit
en peu de tems , TEvêquefic fon Chapîtreen
fonc Seigneurs Temporels & Spirituels , les ha-
bitans y font vifft & portez à la guerre y kfix,
lieues de-là font les eaux chaudes de Bourbon
qui ont beaucoup de réputation. Chaumont
bâti fur une haute Montagne , au pié de la-
quelle coule la rivière de Marne > frétoit d'a-
bord qu'on Château particulier , dont les mou-
vances étoienc £ confiderabies ; puis qu'il en
ETAT DELA FRANCE. ji
ïcicvc encore plas de 1800 fiefs , que les (^h a M
Comtes de Champagne s'cmprcffcrcnt à le p^^^j^^
pofleder , ils y eurent long- teins une maifonde
olaifance pour les chades > mais ils en firent
r la fin une Place forte dont il refte un don-
jon quatre , bâti de grofles pierres : Louïs
:fCIL François I. Henri IV. ont fait fortifiée
ettte Place à la mode de leur tems , il en refte
encore des courtines Bc baftions & foflez ailèz
larges, mais tout eft extrêmement ruiné.
Comme le refle de la Province eft de la Gé-
néralité de Paris , & que l'Auteur eftime qu'il
n'aura pas été oublié dans le Mémoire que
l'Intendant en aura fourni j il ne parle que de
fa Ville de Cézanne , la feule de Brie qui foie
du Département de Champagne ; il dit qu'elle
eft fituée dans une plaine ouverte à l'Orient
8c bornée à TOccident par des collines qui
produifent d'afl'cz bons vins , c'étoit autrefois
une Comté relevante de la Tour du Louvre ,
qui a été long* tems polTedée par les Princes
de la Maifon d'Orléans: celle' des Ducsd'An-
goulcme derniers poflcflcurs étant éteinte ,clle
tut réiinic à la Couronne , mais prelqu'aufli-
xôt engagée au Maréchal Flabcrt , au droit
duquel le Marquis de Cézanne Bcuvron fon
petit- fils la pofleile aujourd'hui : cette Ville
fut prife & brûlée en 1413. par les Anglois
conduits par le Comte de Salifbury. Outre
l'étendue des ^x Païs dont l'Auteur a parlé
ci- devant , le Département de Champagne
comprend encore la Ville & Prévôté de Vau-
coulcurs fituée entre la Lorraine & la Cham-
pagne , qui ne fe raportent à aucuns des prc-
cédcns Cantons ; cette étendue avoit été poflfc-
dée en Souveraineté par des Seigneurs parti-
culiers , jufqu'au Roi Philippe de Valois > qui
C 4
31 ETAT DE LA PR A NCR
Cham. Tacquit en 1 5 3 j. de Jean Sire de JoinYilIc à
iPAGN£. caufe de fa commodité pour le paifage dans
Jes terres de TEmpire ^ il loi donna en échan-
ge les Chatelainies de Soudron 6c de Ville-
neuve dépendantes du Gôraté de Vertus ;. le
territoire de Vaucouleurs avoit donné la naif-p
£ince à Jeanne d'Arcq dite la Pucelle d*Or^
leans » native du village de Domremy j de lai>
quelle les fervices ont été fi confiderables pour
le rétablifleipent du Roi Charles VII. que par
TeconnoifTance > ce Prince accorda par lettres
patentes , non- feulement au village de Dom*
jremy , mais à toute la Prévôté de Vaucou-
kurs^ une exemption perpétuelle de toutes uil^
les, aides > gabelles & autres importions > de
laquelle elle joiiic encore aujourd'hui : Onpréc
tend ^ue ce fut au lieu de Vaucouleurs que
Henri II. Empereur & à preiènt fandbifîé , 8c
Robert de France s'abouchèrent pour régler
les h'iQites de leurs Etats , & qu'ils firent plaa^
lier les bornes qui dévoient les (épater , ou
les voit encore à quelque diftancc de Vaucou-
leurs , ce ne Ibnt toutefois que de erofles pier-
xc$ informes , mais on peut voir dans TEglife
du lieu non- feulement la repréiêntation origi-
nale des deux Princes peints > prefque dans ce
tems-là , mais celle a une grande partie des
Seigneurs de la Cour. Les Villes de Sedan de
Mouzon compafenc un Gouvernement tout
particulier ^ tout féparé de celui de Champagne^
mais comme elles font delà Généralité >r Au-
teur n*a pas cru les devoir omettre. Sedan eft
fitué fur la Meufe à la frontière de la Pro-
vince de Luxembourg ,. on la regarde comme
ttne des clefs du Royaume , c*étoic ci- devant
le fiége d'une petite fouveraîneté > ^ompofée
ièulemeoc delà Ville & de 17 villages , c^ui
ETAT DELA FRANCE, jj'
Al dépendent : Frédéric Maurice de la Tour Chàm»
d'Auvergne la céda au Roi Loiiis XIII. par pjLOHit
rechange avec les Duchez d'Albret 6c de
Château Thierry &i la €omté' d'Evreux. II
l'y a que deux pofces à Ja ville > l'une vars la
Champagne Bc l'autre du côté de Luxembourg ;
ie Château qui eft très- beau & important ,
lenferme Tun des ' plus -beaux Magafins du
Rojaume p^iK les anciennes larmcs > les Sei-
goenrs da nom âc la Marck , defqoels cette
terre a paflc à la Maifon de la Tour , avoienc
araafTè cet- Acfcnai Mouzon audi fut la Men*
& n*eft qu'^- quatre lietrës de Sedan , c*eft une
pence Place auticieîs -coaddérable par (a fîtua^
don 8c ÙL focce s-maisellea tan» de fois été
pri(e& repjire que. le Ri>i n'a pascjugé nècef**
uire d'en coaferyerile& fottineations ^ elles
forent démolies en 1^4^ les Maréchaux de
Tarenne Se la Fené la reprirent la dernière
bis ea I ^ j 5.. lesJTpagQols l'avoient prife uoii
Bois auparayant.
Etat dk l'Eglisb tn Champagne.
Après le détail de toutes les Villes de la-
Généralité, l'Auteur en confidere le Goui-
Ternement Eccléfiaflique , Sc^ premiereinent il
obCerve que la Champagne entière contient
deux Archevéchez> Rheims & Sens y &qua*-
uc Evéchcz , Langres , Châlons , Troyes $t
Meaux , mais il fe borne à parler des quatre
Dioccfes renfermez dans le Département. La
Province de Rliciras , dont le Prélat a titre
de premier Duc & Pair de France , de Lcgac
tcda S, Siège , & de Primat de la Gaule Bcl^
gic;uc,eft rcftraintcà prclènt aux Diocéfes de
ihciffls, Soiffon8> Laoo ^ Amiens, Sentis &
54 ETAT DE LA FRANCE.
Cham- Boulogne, parle retranchement qui en a été"
PAGNE ^^^^ ^" Tannée 1/60. en vertu des Bulles de
Paul & de Pie IV. Papes , des Evéchez de
Cambray , Tournay , Therouanne & d*Ar-
jas , dont le premier a été érigé en Ari:hevé-
ché , & les trois autres lui ont été donnes*
pour SufFiraeatis ; ce démembrement de la jd«'
iifdidlion de rArchevê^ue de ïLheims , étoit dc;^
nieoré fans indemnité jufqu'au tems que lè
pètmiffibn de pouri
cation des Bulles précedentes^, qui caufoient ce
préjudice à fon Eglife » pour donc apaifer ce
tlifïcrent, oh smnt l'Abbaye de S. Thierry à
perpétuité à^rArchevêché de R^heims ; cette
titiion ayant été agréée pat le Pape , iieft m-
tervcnu une autre Bulle en l'année i ^ 9 ^. d'In-
nocent XII. qui a confirmé les précédentes
ctéations &'iiniotis, il y a claufe cxprcflequi
attribue: au Chapitre de Rheims la joiiifl'ance
de la même Abbaye pcndàût la vacance du
Sïége. Onobfervc encore que dans le tem€ que
les Chapitres des Eglifcs Epifcopales , avoient 1<
droit d'élire leurs Prélats,. les Archevêques* de
Rheims avoient celui de notiimer leurs fufFrà-
cans , lors que les Chanoines prolongeoiew
réiedbion plus de trois mois apics le décès de
l'Evéque qu'il faloit remplacer , & quand l'E*
fcdtion fc trouvoit partagée , le même avoitl<
droit de déterminer celle qui devoir (ubfifter ;
à-l'efFct dcquoî les procès verbaux d'EIedioi
lui éioient portez pour la confirmer , ou infir
mer fuivant les Canons de TEglife j & il Ùl
cïoit enfuice & relevoit le ferment d'obéïflan-
ce de TEvêquc élii , mais le Concordat a faii
€c&t r exercice de tous ces droits , de il ne lu
ETAT DE LA FRANCE. 5;'
rtftc à prcfcnt que celui de recevoir le ferment Chaw-
d'obcïflknce &. révérence que les promus aux pagni.
Evcchez font tenus de lui faire à Rheims en
pcrfonnc , avec cette circonftance qu'il les ré-
pit aflîs dans fon fauteuil au côte du grand
Aatel de la Cathédrale y 8c couvert , à la diflè-
rence de TEvéque qui eft debout & découvert.
Il étoit aufn en poffeffion de vificer les Dio-
cêlês de fes fufpragans , d'y accorder des in-
Jalgeoces y & d'y ordonner ce qu'il y trouvoic
d'avantageux au bien d'un cha<:un ; les Cha-
pitres des* Cathédrales Mde tods ces Diocéfes
loi (ont encOfe adtàellemcM fournis , à l'excep-
tion de celai de Laoït > il a le droit de les vin-
ter 8c- corriger: tes jugcittens de l'Oificial de
Rheims rettbrtifient immédiatement au Saint
Siège , en confequence de la Frimatie de la G^a-
lé Belgique qui a^lt^tiètit à4*£glife de Rheims.
A l'égard du droit qtl'cixet Archevêque de
ftcrer les Saisie Franc^f ; eiS conféduence du-
«[oel il a été honoré du tkre de premier Duc &
Pair Eccfcfîiftiqae , l'Âiitcat afliire que ce fut
le Roi Philippe Aùgufte qui gratifia l'Eglifc
de Rheims de cet' honneur , en confideratioa
de fon oncle Guillaume de Champagne , dit le
Cardinal aux blanches , mais qui en occupoîc
le ficge , il eft- vrai toutefois que les Arche-
vêques de Rheims prétendoicnt dès le tems
d'Hincmar que le facre du Roi apartcnoit 'à
leur fiége , en confêquence de l'inflrudlion &
du Batémc de Clovis fait par S. Remy. On
compte r.onante- quatre Evéqucs de Rheims
jofqa à Charles Maurice le TcUier , auquel
M. de Maillya fucccdc,& de ce nombre il y
en a douze reconnus pour Saints, douze Princes,
deux fils de Rois , quatre Princes du fang Royal;
y6 Ï^TAT DE LA FRANCE.
Cham- onze Cardinaux, fix Légats , & neuf Chance»
pagM£. liers. L'Eglife de Rheims a donné quatre Pa-
pes au S. Siège , fa voir Gcrbcrt qui fut Ar*
chevéque de Rheims, puis de Ravennc, &cn-
Sa Pape fous le nom de SilveAré it. Utbaiii
li. qui en a voit ttè Chanoine, Adrien IW. èc
Adrien V. qjii tous en avoient été Archidiacres*
Le revenu de cet Archevêché efl à prefent de
,/jooo 1. en y.. comprenant r Abbaye de Sc
Thierry j fon étendue comprend les Villes de
K'heims , Sedan & l^zieres , Charleville »
Rhétel , Rôcroy , Mouzon , Epernay , Fifmes %
Château-porcien , Donchery & Cormicy ' , dt
en tout 47 7 Paioifles avec- 367 Annexes di«
vifees en 1% Do ycnnez , dont (îx font foi»s la
direâion de Rlieims Se les huit autres de celai
de Champagne s il peut avoir en tout x 4 lieaëfl
dé longueur fur 1 5 de largeur.' Les bornes font
ail I^ofd TEvêchc de Lâôn , au Midi celui de
Châlons , à'I'Orient TÀrchevêché de Trêves ^
& à l'Occident le DiocéCede S oiflbns r il zen-
ferme fept Chapitres de Chanoines, 14 Ab-
bayes , pluûeursPrieurez Conventuels , plusdi
40 Prieurcz fim^es , % Séminaires , uac
Ùniverflté , trois Collèges de Jefuites , une
Chartreufe , une Commanderie de Malthe ^
une autre de S. Antoine , huit Hôpitaux &
plufieurs Couvens de Religieux Mendians. Li
premier Chapitre du Diocéfe eft celui de- U
Cathédrale, dont l'Eglifc eft fuperbe pour lei
bâtimens i on. ne fçait ^ oinc l'Auteur ni le temi
de ce bâtiment , elle eft dédiée fous le nom ai
Kôtrc-Damc. Ce Chapitre eft compo£è pre-
mièrement de neuf dignitez , fa voir , le Orand
Archidiacre qui a 7 à -800 1. de revenu , rAr
^ chidiacré de Champagne qui a 400 1. le Pré-
^^^ Tôt qui a 8co 1. le Doyen ; 00 1. le Chantre
ETAT BELA FRANCE. J7
: foo I. le Vidame |oo L le Scolaftre 400 I- Cham-
fr JePenicencier 1 jo 1. ces d^nitez compofenc r^cNi*
eaffinble 46J0I. de revenu: %o, de 64 Cha-
Bobesqai ont chacun xooo 1. de 40 Chape*
hins de l'ancienne Congréf^acion , & d'un grand
s Kmibre d'autres Chapelains , des Chanoines
jc CUoftraux , outre plufieurs bas Officiers qui
s. fine tenus d'affifter au Chœur i de forte que
k revenu de ce Chapitre monte jufqu'à
looooo i. de rente. li y a trois autres £gli*
Ici Collégiales dans la Ville de Rheims ; le
Chapitre de S. Symphorien , dont l'Eglife
hok un ancien Temple de Cerés quffut dédié
pr l'Arcbevéquc Sixte I. i S. Pierre , le Sie-
LCathédral qui y fut. tranfporté par Bcr*
Dit en I 15. y refta jufquen 400. que
n S. Nicolas le £xa à Nôtre-^Dame. £bad Ar-
^ chevéque.... 7 fonda environ l'an lo^o. un
-i Ciapitre de douze Chanoines fous la diredHon
fu Prcvôc y qui a été change en Doyen , il
1 400 1. de rente , & les Chanoines 3 6 o 1* le
pvè de cette £gli(ê eft une ancienne Mofaïque
trà-confervée. Le Chapitre de S. Timothce,
nporte fon inûitution à Eufebée l'un des pre*
neis -Evéquesde Rheims ^ il y ia eu des Clercs
f ) pfip'en 987 que l'Archevêque Adalberon en
èaoDA i'Eglife & le revenu aux Mornes de Saint
]^ lony ylefqaels l'ont pofD^dé jufqu'en 1064.
f OBc Gervais Archevêque y remit des Chanoi-
2 I Kl qui y font encore à la collation de l'Ab-
3 ! bcde S. Remy , les prébendes ne valent que
s uo 1. Le Chapitre de Sainte Baltamine ou
c Sts. >k>urrice , parce que cette Ste. avoit
tooiri S. Remy > a été* fondé en iiSo. par
[ Q&Uaome de Champagne Archevêque & Car-
. ' <£ai fie par fon Chapitre > les Canonicacs an
. ; «abre de 1 x valent 400 l Si font à U cc>l-
; I hco&da Chapitre,
y
j 8 ETAT DELA FR AN CE.
Ch Atf- Vains le rcftc du Diocèfç ou compte le CH*
TAGNE. P^^'^^ de Mezieres de ii. Chanoines qui ow
' chacun joo h:U les Chapitres de Brjiux.t
, de .Moccfaucon qui font ^cu,.con(îdér^lps » k
reyenu total de, ces fîx Chapitres peut monte
à 16000 1. Les Abbayes delà Ville de RheiitM
au nombre de cinq >,ibnt S.: Remy de TOrdJH
de Benoit , Congrégapon de S.. Maur , Tas
^ pin Archevêque y mit des Bened;6lins qu'il ai?
tira de S. Denys en ^France en l'année 780
à la place des Chanoines qui .y ctoienc di
Tan /50. il en fut le premier^ Abbé , & fc
fucceffeurs à rA.rcheyêché continuèrent de l*t
tre<jufqu*en Tannée ^4j. que les Rcligicgi
commencèrent , à s'élire un. Abbt; Régulier »,«
qui a continué jufqu'en .1 ; 17. que cette Âl^
baye tomba en commande y le Cardinal Gaal
der l'a poûêdée^ & la poilede aujourd'hui^
rpéme ^tre ,, les Religieux au nombre de^.4q
ont xoooo 1. de Revenu, & ^Abbé 50000.]
le Trefor efttrçs-coiifidérable. , on. y confer?
la Sainte Ampqule q^iiXert au Sacre des Ro^
le Tombeau de Saint Rcmy derrière l'Aua
eft d'une magnifique flrudûre , ceux de^.Roj
Louïs d'Outremer .>&,^Lo.thaire ibnc dans j
Chœur avec leur^figure^u Naturel , revéci;
d'habits royaux « le pa3^ eil une Riche Ml
îaYque. S. î>Jicaife iaulTi de l'Ordre de S. B(
noie que Gervais Aichevéque fit xétablirii
loy é. & y mit des Moines ^dix ans apr^s pi
Abbez en ont été Réguliers pfqu'en 1/5
La^ Meniè Abbatial^fut unie en x 6 9U à la St
Chapelle poux l'indemnifer des revenus de
légale ,. cette Menfè eftde ^opoo 1. & J
Religieux au nombre de xo ont 800 L Sa.:
Denis de Chanoines Réguliers de S. Aog
ftiu 4 ti^ \fim .& J9fi^^ fAi {iincmax A
s
ETAT DE LA ¥RANCE. 39
levéque en l'an xojo. Genraîs enaagmcn« Ckam*
U (bodadoQ en l'Eglife en io<7. Je y f agki.
k des Chanoines Réguliers qui ont élu leuc
bbé )afga*aa Concoidac » elle vaut 9000 1.
les Religieux au nombre de 1 8 . ont 8000
S. Pierre , de filles , Ordre de $. Besoic ,
ècè fondée par S. Balderic , Sainte Boue
fœar & Sainte Dode leur nièce , tous du
og de Sîgebert Roi d'Auftrade > quelques*
» raportent cette fondation à Ste Clocilde,
le renferme aujourd'hui f ; . Religieufes , de
ut en tout xoooo 1. S. Etienne aulTi de
Qcs , de l'Ordre de. S. Auguftin d*un éta-
tjflemenc aflez moderne , a paffé de Soiflbns
«Rheims , en 1 6 1 7 . au moyen de Téchan*
e de leur maifon de Soiflbnï avec le Ptieu-*
Ma Val-des- écoliers qui étoic à Rheims ,
Abbeflèa été Eleôive jufqu'en ié/4 que
ï -Roi y nomma Madame d Angennes : il y a
^t Rchgeulês > lefqudles joiiiffent Je ^000 1.
le tevenu. Les autres Maifons £cc!é(iafliques
le la Ville de Rheims font le Séminaire lon-
U en 1564. par Charles Cardinal de Lor-
nm & bâti ma^nitiquemetrt en 1^78. par
M.lcTellier Archevêque , fon revenu préfenc
et de 9 à 100 00. 1. & il en vaudra 1 4 après
h more des titulaires , dont les Bénéfices y
0» été unis , on y élevé jufqu'à 100 Cicrcs.
U Collège des Jefuites , autrefois Prieure de
rOtdre de Cluny , cft grand & maj;nifique
K 8r.flard Abbé de Valéry ftîs du Cheva-
■ ficr,en eft reconnu pour fbadatcir , non qu'il
! «t dgr.: e à ces peres i j à 1 4 o c o 1 de rcn-
e dort ils joaiffrr.t , mais parce ru* il a con-
o5»c à c'.evet le bâtiment ; il y a ^o ou j/
' W^icTix cai enGrignent routes les C^afl'-sor-
- Mm. la Miûba de S. AocoixK rccoofiolc
1
40 E.TA.T DE LA FRANCE.
Châm« s» Rémi pont fon Fondateur eni'aiv j oo. c'é^
Pi^rai. tok d'abord an Hôpital fondé pour xji pau«-
vres 4 Guillaume de Champagne Archevêque
réforma les abus qui s*y écoient glilTez > & en
donna la dire£kion^auxj(ieres & Pères de S. An-
toine pour y recevoir les ^malades du feu Saîoc
Antoine , mais comme -.le -cours de ce mal eft
tellement celTé qu*on ne le reconnoit plus , le
Roi a uni les revenus en .167 e. à THôpi-
tal des Invalides de Paris , ne laiflant qae
10 00 1. aux Religieux de S. Antoine L'£-
glife de la Commanderie de Malche étoit*d*:a-
bord. une Chapellcque S.^R£my avoit fondé
llan J040. Conftans 'Doyen de la Cathédra-
le larebâdt ., £c y fonda quelques *Prében<*
des i Henri de Icaoce Archevêque la doDoa
aux Templiers Tan 47 5. & d'eux elleajpafll
aux Chevalier^ de^Malthe qui Tonc detuoèe
^z frères fec vans ,elle. a 8 à 9000 1. de
xente. .'.Le >Prieuré des>£lles de Fontevrault.^
dit Longueaa., a^été tranTponé dans la Vilk
de Rheims ira , i^ ; o., à caufe des guerres > il
avoit été fondé à^Longueau près Cbâtîlloo fut
Marrie par Thibault ^ fecond-Comte de Cham-
^ pagne» n y a 3 ji.40 Religieufesquiont j 006
f. de revenu. Enfin il: y a dans la Vilk de
Rheims un Couvent de Religieufes de la Con-
grégation y un autre de Carmélites , un d'Au-
funins , un de Carmes , un de Piêcheurs.QU
e Jacobins , un de Cordcliers , un de CapOr-
. cins , & enfin un de Minimes , . toutes cei
Maifons enfemble poiFédent environ i^iqqq
1. de rente y ce qui joint aux revenus des Cha-
pitres & de r Archevêché monte 3540000 1
ajd. moins. Les autres Abbayes du Dioccfe fon
5ainc ;7hierry dit le Montaor , que Ton cioi
avoir éc^ ÏFondée^par uu Saint; 4a même nom
Aumônie:
ETAT DELA FKAKCE 41
m6oicr de S. Rcmy Tcn Tui 5 1 o. clk fox CnAi#
e cniic les maiss des Benedidns pat TAr* y A01U%
:vêqae d*Alberon Tan 957. elle a eu des
bel Réguliers depuis Fan 997. jufQU^en
yo. Cette Abbaye doit à dos Ro:s un dioit
gice quand après leur Sacre ils touk à Se
ircon de Corbigny pour toucher les ma-
cs s elle a 6tê , coii>me on Ta die , ùuie
Archevêché » il y a dans la Maifon 1 1 Re-
eux de la Congrégation de S. Maur qu!
: 6 à 7000 1. pour leur Mciil'e. S. fiaab
ttt fondée par le Saine de ce nom Tau
^. il y avoir premièrement établi des So-
ires. S. Nivart Archevêque y mie en 6; x.
i Moines qui vivoient fous la règle de Saine
lomban s à ces Moines Inccédà une Con«
rgaeion de Clercs , qui a (ubfîlU iurqu'eu
;o que l'Archevêque Arfolde rccaDlitVan-
n Mooaûcre & le donna aux £cnedi£kins
i la poÛ'édent à picfenc > elle vaut 1 0000
Je rente à l'Abbé &aux Moines s à éooo
Igny de l'Ordre de Ciceaux fondée en 1 1 16«
r Rcgnaud Archevêque , qui y mit des Rc-
;îeux de Clervaux > a eu pour Ton quacric-
e Abbé Reeulier le fameux Guérie Dilciple
: S. Bernard , elle vaut xéooo 1. en coût > il
a hiûc Religieux. Signy ^ Ordre de Citeaux>
»dée en s 1 3 4. par S. Bernard des liberalitcz
Cl Comtes de Champagne , de Ponthieu U
k Ribemont , cft fille de l'Abbaye d'igny ,
& vaut en toot iSooo. 1. les Rdigieux iot:c
m sombre de xi. Le Valioy , Ordre de Cî-
ttaox , fondée par Hugues Comte de Koufl'y
Taa 11 4 j. vaut en tout iccco 1. 14c 00
à l'Abbé êc le rcftc aux Rehgieox Bot.ûc- J-oii-
laâe , Ordre de Citcaux , foi^déc par k% Sci-
pecTs de Runrigry en 11; 0. vaut en tout
îrjt: Z:. D
'4t ITAT DE LA FRANCE.
Cham* 7000 I. dont l'Abbé en tire 4000 I. pour
IA<GNE. fa part. Elan , Ordre de Citcaux , fondée
pat Wifcr Comte de Rheicl qui en augmen-
ta la fondation en itio. vaut en tout 7000
1. Bclval Ordre de Prémdntré , fondée par
Adalbcron Evêque de Verdun Tan 11 35. vaut
10000 1. Laudcves de Chanoines Réguliers,
autrefois Prieuré dépendant du Val des Eco-
liers , a été érigé en Abbaye au commence-
i ment du Siècle , l'Abbé cft Régulier , le re-
venu eft de 8000 1. Epernay de Chanoines
Réguliers , fondée par Thibault , premict
Comte de Champagne , vaut i o o o o 1. l'Ab-
bé 1 en a 6000 1. Auviîliers ^ Ordre de Saint
3Qlenoit , congrégation de S# Vanne , fondée ei^
é X 1. par l'Archevêque S. Ni v art vaut 11000
I. dont TAbbè en a 1.4000 1. les Religieux
ont en outre leur parc 7000 1. dont... à l'Ab-
bé. Lonquay , Ordre de Frémontré , vaut en
fout 3100 1. il y ar en tout ; Religieux. Mou-
2on , Ordre de S.. Benoît, Congrégation de
S. Vanne , étoit autrefois-un Monaflere de Rc-
Jigicufes , qui ayant été obligées d'abandon-
ner le Cloître à caufe dts guerres , l'Arche-
vêque Adalberon y mhdt^ Chanoines en ^71.
mais Hervé aufll Archevêque les difperfa &=
y mit des Religieux tirez de l'Abbaye de Saint
Remy , elle vaut en tout 18000 i. Thier-
ry ou Chçhery , Ordre de Citeaux , pro^
che de Sedan , fondée en 113 s^ par Autel
& Guillaume de Cayencheuxlicrs Picards, vaux
70000 I. de rente. Sept-fbntaine , Ordre de
Prémontré > fondée 11x9 par Elie Sire de
Mczieres & Ode ùl femme , elle vaut 4/00
1 il y a cinq Religieux. Avenay de filles , Or-
dre de S Benoît , fondée par ^Ste. Berthe fem-
me de S. Gombert Maire du Palais , eil de-
ETAT DE LA FRANCE. 4j
tenue plus confidérable par les grands biens Cham-
qoe lui on: fait les Comtes de Champagne , rACKt.
& les Rois de France , elle vaut loooo L ii y
a quarante Réligieures.
La Charcreule du Monc* Ditru à quatre lieues
èc Sedan ^ a été fondée par EuHcs Abbé de
S. Rem y de Rheims , du confentement de Rc-
oaad Archevêque qui Taida par Tes libcrali*
tci , le premier Prieur fut GodeFroi Dilci-
pk de S. Bruno célèbre par fa doftrine & fa
pieté , ce Monaftere poffede 30000 1. de ren.
te , & renferme 10. Religieux. Toutes ces Ab-
bayes joiiiiient donc eniemble de 148700 1.
11 y a de plus dans rArclicvéchédc Rheims
40 Piieurez fimples & pluficurs Pré votez ,
mais comme le revenu en efl peu c on fi dé râ-
ble en détail , l'Auteur n a pas jugé à pro-
pos de groffir fon Mémoire de ce qui les re-
garde 4 on peut toutefois recueillir dç ce qu'il
en dit que les revenus de l'Eglifc dans le Dio-
cèfe , Uns y comprendre les Cures & les Trc-
fcrs des Paroifles , montent au moins à
i 00000 1.
L'Evéché de Langres fuffragant de Lyon a
fc Titre de Duché-Pairie , & cft polled^e
aujourd'hui par Mcflire de Clermont de Ton-
nerre } ce Diocèfe cft borné au Nord par ceux
de Troycs & Châlons , au Levant par ceux
de Bezançon & de Toul , & au Couchant
par ceux de Sens & Auxerre > il eft prelque-
quarré y ayant environ 30. lieues de long &
de larçe ; il renferme pluficurs Villes qui ne
font m du Gouvernement ni de la Générali-
té de Champagne , mais celles qui lui font
foumifes dans le Département font Langres ,
Chanmont 5 Bar-fur-Aube & Mufly-rtvc-
quei il cottient en tout 1800 Paio.flcs ioiis
I D L
I
^ 44 ETAT DE LA FRANCE.
Cham- 17 Doycnnez & s Archidiacres j maïs com-
X'^QNfi. me cette étendue eft dans le reflbrt de trois Par-
Icincns , Paris , Di)pn & Bezançon , TEvéquc
cft obligé d*avoîr trois Officiaux > un à Lan-
grès pour le reflbrt du Parlement de Paris >
un k Dijon pour, celui de Bourgogne > & ui\
dernier à Champlitte pour le rcflort du Par-
/ lement de Comté, Les apellations des 0£ciers
de Lan^res Bç. de Champlitte , rcflortiflènt à la
Primatie de typn , mais comme le Parlement
de Dijon prétend que foit l'Archevêque y Coit
le Pape ^.doivent a.voir un Officiai fur leS: lieux
pour juger par dégrcz les appellations , il ne
manque jamais d*çn commettre cil leur- nom
for les requêtes oui lui font prefentées.- L*E-
gîifè Cathédrale cfe Langres dédiée à S. Maa-
ne eft grande , bien bâtie > fort fombre ^ foa
tréfor cil curieux , le revenu deJ'Evéchéeft
de xiooo 1. de renre. Le Chapitre de la Ca-^
thédraîe eft compofé d'un Doyen Eledif par
h Chapitre , qui peut n'être pas Chanoine 8c
n^a pas plus de revenu s du Tréforier qui eft
Lommé par TEvéque & dont le revenu eft d'en-
viron looo 1. de 6 Archidiacres , d'un Chan-
tre 4 de f t Chanoines- > tous choiiîs par le
Chapitre 4 le£^uel$ ont environ 1000 1. de re-
venu chacoo ,.de huit demi- Chanoines à. la ,
collation du. Doyen Se de plufîeurs Chape-
lains^ de force. que le revenu total de cette
.JEgiife , y Açmp tis celuide l' E vêque ,,cft d'envi-
ton looooô 1. Outre les fept Paroifles de la
ôyille > il y a un beau & grand Séminaire
gouvernée par les Pères de l'OraLoire > qui jouïf-
&nt en tout d'environ 7000. 1. les Jéfuitts y
ent un Collège > les Jacobins , Capucins , &,
Carmen déchauflèz chacun nn Couvent > iJ y
A auili. quatre Moiiafteres de fi Ues a les Aa^
ETAT DE LA ÏRANCE. 4/
coocades , hs Urfulibes , les filksde Sainte Cham.
Ilade oa de la Vificacioo , & ks Domini- PAGMfti
quioes ; ao aaribac àtoucesces Maifoos eofèm-
ble CDvîroa xiocw L de reste. Les Abbayes
àe ce Diocèfc dans la parae quieft compri-
tcùnuie Dcparienieat de Cbampag^ , focc cel-
le-ci ClairTaux à deux lieues de Bar-fur- Au-
be je fiiie de Citean , a ècé édifiée par Saine
Bnoard Abbé > (or on fonds donné par Hu*
fptt Comte de Txoyes en 1115. Cette
foodation fîit aiçfneocée par Thibault le
Grand , Comte <^ Champagne > mais par-
tkaHeremeDt pap Philippe Comte de Flan-
àtcic Matilde fon épooCe', qui y choifirenc-
fepolnire , laquelle on voit dajis une petite Eglife
ii^parée , 8c couverte de plomb ,. qui fert auHL
de tombeau aux Religieux à qui S. Bernard
^onoa rhabi: , que Ton eftime tous Saints j,
es fone que leurs os font enfermez £bus un.
cavot fous l'Autel de cette Eglife , plufieurs^
Piiflces & PrincefFes ^ pluûeurs Prclacs & au*^
ties pcrfonnes de grande confideradon ont en:
iîcrs tcms choifi leur fcpulturc en cette
Maifon , & on y fit de £;rands biens. L'Egli--
fc ,qui cft un fort beau bâtiment , fut édifiée
i'an 117 4. par les foins de Gafte Evéque de
lai^res > il y ajroic. des chaifes dans la Nef.
pcmr f o o o Religieux , qu'on a détruit de-
pois peu par prévention pour le goûtvmoder-'
K ^ta Bibliotéque eft de Manufcrits peu con-
çus, il y a 40 Religieux de Chœur & lo ^
Ficrcs : Dom Bouchu en elV Abbé Régulier
depuis plufieurs années > &. fon adminiflratioa
^ioiqa'édifiaote > n'a pas laifTé de nuire à la.
ilaifon tant par la ruine de plufieurs Antiqui-
té! , que par .le rapel des Frères Convers qui
ûifoient i^Ioir.lcs mccàiries ^.fous ^ét^xic
^8 JETAT DE LA FRANCE.
CHAM-picre de la Cathédrale ^ il y a encore dani
PAONS. le Diocèfc & fous le 'Département û% Eglilw
Collégiales , celle de Chaumont , qui eft com-
pofce d'un Doyen Chanoine , 4 Prébendes à
k Collation mixte du Chapitre & de la Vil-
lé , hors le Dojren qui eft Eledif par le Cha-
pitre y il a 800 1. de jente & les autres cha-
cun 400 1. La Collégiale de Châreauvilain ^
compofée de douze Chanoines , qui ont cha-
cun un peu plus de 300 1. Le Chapitre de
V Mufly-l'Evêque de huit Chanoines à la col-
lation de TEvéque de Langrcs poflTède en* tout
environ 1400 1. de rente. La Collégiale de
Bar: fiir- Aube d'un Doyen & de 14 Chanoi-
nes y qui ont chacun environ 5 /o 1. Le Cha-
pitre de Granecy , fondé en 13^1. par le^
Seigneurs du lieu , eft compofé d'un Doyen ,
neuf Chanoines & quatre demi- Prébendes ^ ils
ont environ ijo 1. chacun. Enfin le Chapi-
tre de Fouvain , compofé d* un Doyen &f de
iîx Chanoines , l^quels n*onr pas plUs de 3 o 1.
de revenu. Il y a encore dans le Dioccfe 6r.dans
ce Département deux Commande rits de l'Or-
dre de Malthe , celle de Corgebin qui vaHç
,/ ^1000 1. de rente , & celle de Mônncarux
deilinée aux Frères Servans. En dernier^ lieu
J^ Auteur compte le Collège des Jcfuites de
Chaumont qui pofféde environ 3000 1. de re-
venu. Ainfi reduilant le calcul dé T Auteur « il
fç trouve que les revenus Ecclcfiaftiques de
rSvéché de Langres compris fous le Gouver-
nensent de Champagne fans comp:er ceux des
Cures » Hô|»itaux & Tréfors des Eglifcs , &
tons lescaiuels^ montent à lii)8o 1
L'Evéché de Châlons qui eft honoié de la
Dignité de Comté- Pairie , eft fon confidéra-
bk en (outù mauicre s xo. par foo éteoduë ,
gui
ETAT DE LA FHANCE. 45
goî efl de ij liciics de longueur Tur 10 de Chau-
jarge , $c comprend outre la Ville de Cha- p4.oNBi.
k»s , celles de Vicrj , Sic. Menehoulc , Sàinc
Dizicr ., Joinvillc , VafTy & Vertus ; 2.0. par
Ion revenu xmï efl de 10000 1. de rente , il eft
iprèfcnt pouedé par M. de Noailles qui a fuc-
ttdc à Ton frerc , transféré à rArchevdch6
de Paris, il comprend dans k totalité 304.
Paroiflirs avec 9 5 Annexes. L'£gIiLe Cathédra-
le cft dédiée à S. Etienne , elle eft grande*: bie»
hâtie ^foù Chapitre eft compofè de huit Di-
gnitez j 4 Archidiacres., un Doyen , un Chan-
tre , un Trélbrrier , un fous-Chancre >& 3 1
Canonicats, huit demi- Prébendes , % Vicai-
res perpétuels & enviroir 6 o Chapelains , tous
ks bénéfices font à pleine difpofîtion du Cha-
ptrc, excepté les' Archidiaconnez & la Tré-
forcrie qui dépendent de TEvêque , leur reve-
oa eft ^'environ 600 1. le Doyen a le double»
de (brte que le Chapitre entier jouît d'envi-
XOQ 5fQoo 1. de rente. De cette Eglife Ca- '
tliedrale dépendent deux Collégiales , dont les
bénéfices font à la nomination du Chanoine le
Mabicr & à la collation du Chapitre , cet deux
Egiifcs font la Trinité & Nôtre- Dame , elles
oat chacune dix Chanoines fans dignitez > ceux
de la première ont 100 1. chacun , ceux de la
lèconde en «nt 400 1. Il y a de plus dans la
Ville de Châlons onze Paroifles , un grand
k petit Séminaire , le premier pour les Or-
dioans , le fécond pour les Ecclé/îaftiques
k les jeunes Clerc étudians ; les Jcfuites 7
ODt un Collège pour les Humanitez & ia Phi**
lofophic j il y a auffi deux Hôpitaux , l'un
pour les malades & Tautre pour les invali--
des & mendians. Les Monafteres & Abbayes
de Châlons ibnc S. Pierre, Ordre de Saint Be-
léme m. $
jo ETAT DE LA FRANCE,
r**.,, noît àc la Coneréeation de Saint Vannes".
CHAM- ,, . ^' ^ L >^ 1 J n
PAGNE ^^^ ^" "^"^ avoir ctc un Temple de Paycns ;
* confacté par un Evéquc de Châlons , Ro-
ger I. au (Il Evéque y mie des Mornes aprèi
ravoir établi ,& avoir accru (es biens ^ il ]
avoic eu précédemment des Chanoines. £11<
vaut loooo 1. de rente , i*Abbé Commanda-
taire en tire lOooo. Touffaints , Ordre de Cha-
noines Réguliers de la Congrégation de Fran-
ce , a été fondée en lo6^. par TEvéquc Ro^
ger II. elle vaut à TAbbé 6000. 1. de ren-
te y 6c aux Religieux qui font fept ijoo 1.
Les autres Monaileres de la Ville de Châlons
font quatre Couvens de Mcndians ou de Ja-
cobins , un d'Auguftins , un de R-coIcts , ui
dernier de la Trinité qui cft pauvre 5 le mê
me nombre de Couvens de iîllcs , favoir ui
de Bcnedidtincs nommé Vinctes du même Or-
dre de rétroite pbfcrvance , un de la Con-
grégation de Nôtre- Dame fort riche S
tort nombreux , & un dernier d*Urfuline
établies par M. Vialard. Il j a auflî un<
Communauté de Régentes ou de nouvelle
Catholiques de la fondation de M. Vialard
^ui en a auffi établi de pareilles à Vafly S
Vertus , où elles étoiciu très-ncccflaircs à Tin.
* ftru(Sbion des nouvelles converties. En dcr*
nier lieu il y a une Commandcrie de TOr-
drc de Milthe nommée Neuville, qui vau
J joo 1. de revenu : proche les murs de 1
Ville eft encore une Abbaye de Chanoine
Réguliers de Stc Geneviève fondée fouS 1
nom de Ste. Meuge qui vaut 1 3 joo 1. d
revenu , TAbbé Commandataire en a di:
poux fa parc , ainfî Ton pcuc recueillir de c
détail que les biens Eccléuafliques de la Vil
le .de. Châlons , miniçenc à 2 j 8 Soo 1. fans 1
h ETAT DE LA FRANCE. ti
f '
XeveoQ des Cures. Les ancres Abbayes du Cham*
Dbcèfe font Huiron bâtie en 1078. à une pagne.
Bcnë de Vûry,par Roger III. Evéque , Je-
^tiei y mie des Précres pour Tindrudlion de la
campagne. GodeFroy aucre Evéque la teic en
tegle 5c la donna aux Moines Benediéh'nt
^1 la pofledenc , elle yauc jooo 1. à TAb-
bèj 5; 00 aus Religieux au nombre de huit.
$mc Jacques de Vit i y de filles ^ Ordre de
Cîceaux > fondée par Thibault le Grand ^
^ Comte de Champagne > vaut 3000 1. il y a
' if Religieules. Saint Urbain près Joinville ^
Ordre & Saint Benoît y a été fondée pac
Archambault XXXI II. Evéque deChâlons,
Ters le milieu du IX. Siècle y & depuis dat-
tée de nouveau par l'Empereur Charles le
Chauve , vaut 1 ixxx> 1. Nôrre- Dame de Saine
Bizier de filles y Ordre de Cîceaux de lafon-^^
(fanon des Comtes de Champagne > vaut 3 000 /•
il j a 1 8 Relisieuiès , Moûtiers en Dée , Or«
dtede S. Benoît , Congrégation de S. Vannes »
vaut 5 xooo 1. dont xoooo 1. à l'Abbé >cet-
ne Msuibn reconnoît pour Fondateur le Roi
Childeric en l'annce é 8 j s il y avoit autre-
fois ce qu'on nommoic louange perpétuelle ,
- c'cft-à-diic , Office continuel qui .toit ména-
gé entre deux Couvens d'hommes & de t.llcs.
Haute- fontaine , Ordre de Ciccaux , vaut
en tout 6000 a été fondée par Kamberc
Je Vit r y en 113^. Monftrets , Ordre de
Prémontrez , vaut 4000 1. en tout. Trois-
fontaines , Ordre de Cîceaux , vaut 20000 I.
de rente , l'Abbé, en a iiooo. Cheminon ,
du même Ordre , fondée en mo. par Hu-
gncs Comte de Champagne , vaut loooo 1. Moi-
icnon , Ordre de S. Benoît, vaut 11000 I.
doiiî 7000 àTAbbé. Chatiice , Ordre de S. Au-
£ 1
S% ETAT DE LA FRANCE.
Cham-§*^^^" , vaut looool. Moûticrs , Ordre de
PArCNB. ^î^c^^'^ * ^^"^ AïOQP 1. dont l'Abbé en tire
15Q00.. Notre^Pamc de .Vertus , Ordre de
S. Àuguftin , fans Religieux ^ vaut 5000 I.
S. Sauveur dc^Vcrtus , Qrdxe de S. Benoît ,
1000. I. Nôtre-Dame d*Andreci Ordre de Se
Benoit , de yfiUes au nombre de .3 5 > vaut
7000 1. elle a étc -fondée eu.i.x^i. par Si-^
mon de Brpges en qualité, de Seigneur de Ba*
ye 9 ce qui a, fait un .procès entre les Seigneurs
de.ce lieu <& les Religiçufes qui vfe précendoicot
i^e fondation. Royale ^ lequel A .été jtcrminè
par arrêt jcontradkSloire du Parlement de Pa^p
j;i^ 3 qui a maintenu le Seigneur de Baye dans
la qualité de Fondateur. La' Cbarmoife > Or-
dre de Citcauxjvaut 4000 l.rAbbceftRe-
fulier. L* Auteur compte encore le Chapitre
e Vicry qu'il avoir, omis dans le noinbcc
des C^Ile^al^s , il eft compofé de quatre di-^
gi4tez qu^ ont ;:oo I.& de quinze Chanoines qui
pnt 4Q0 1. le Roi nomnxc.à 14 Prébendes ,
& lé Chapitre; de Châlons a la quinzicme. La
Commanderiez de ^althe nomniée Lervet pfès
Joinville vaut 7000 1. L'Auteur ne dit rien des
^rieurez qui font en grand nombre dans ce
Diocèfe , non plus que des Cures y mais fans
jCçla il fe trouve que les revenus de ce Dip»
cèfe p non çpmpris ipeuxde la Ville de Char
Jions , gîioQpent ^ 1.70 j 00 1. lefquels jointjB
aux. préçédens font en ^tout 1 8 ^| o o.l.
L*Evêché de Troycs, compofcde 571 Pa-
|:oifl'es3cde ^«8 Annexes diviféçs enJiuit Doyenr
nez fous cinq Archidiacres , coiçprend ui^
jfetcnduë de 1 j lieues de long fur ti de large ,
layant au "Nord les Diocèles de Châlons 6c
Soldons y au Midi ceux de Lapgxes & de Sçns^
Il rprien^ ^ X^ngres & jQhâloQs ^ {c jiupQU>»
\
ETAT DE LA FRANCE, si
chant k Diocèfe de Langrcs , il nz de Ville dans Ch a m.
kGènéradicé que celle de Troyes , Cèzamic & PA«Ni«
Mer y fur Seine , on compte depuis S. Ama-
fte ,qui en a êcè le pxemiet Evcque en ) 40 »
8^0 £?éqaes jufqu'à préfenc > da nombre dél-
ais il yen a huit que TEgliie honore com*
me Saines s M. Bouceîllei de Savigny en eft
aajourd'hai pooivu par la dé million de £011
oncle : rETéchè ne vaut que 8000 1. La Cathê*
dralc de Troyes eft dédiée àS. Pierre , elle eft
pinde & bien bâtie , ion Cliapitre eft com«
poie de huic Dignicei ^ ) 7 Chanoines & qua-
tfe antres ^ nommez Chanoines de Nôtre- Da^
ne , qui £bnc alcerhauvement à la collation dti
loi & de i* Evcque & valent environ 600 1.
les quatre Chanoines de Nôtre» Dafnc n*onc
9se %;o 1. Il ya dans la Ville de Troyes deux
astres Eglifès Collégiales^ favoir $. Etienne mil
ftrvoic- amrefeis de Chapelle au Palais des
Comtes de Champagne >dans la première fbn«
^donle Chapitre étoitcompofé de buî: digni-
tés à l'exception du Doyen qui eft Elcdif , les
Dignitez ont 1 060 i. de revenu Se Icsr Chanoines
/oo , toutefois les Dignitez de ChcfF^cicr & de
Trcforier , ont plus que les autres , ce Chapitre
«ft fournis à l'Archevêque de Sens , mais le Do-
yen doit être confirme par TEvéque DiocéCàin.
S. Urbain eft immédiatement lu jet au Saine
Siège, en conféquencc de fa fondation par le
Pape Urbain IV. qui bâtit cette Eglifc fur le
lieu ou il étoit né. Le Chapitre eft compofé
d'an Doyen Eledif qui doit être confirmé pat
le Pape , d'un Tréforicr & d'un Chantre ,quî
ont chacun 4 00 1. & de neuf Chanoines qui
»'en ont que 1 5 o i il y a de plus quatre Chape-
lains pour l'Office , les bénéfices font altcr-
aatvrement'à'la collation du Roi & du Doyen.
54 ETAT DE LA FRANCE.
Cham* Les Abbayes de la Vilk de Troycs font Sfe
ïAGNB. Loup de rOrdre de S, Anguftin , qui vaut en^-
TÎroD vooo ]. S. Martin , du m^me Ordre ,
3 200 1. Et Nôtre- Dame , Ordre de S. Benoît >
de 4 o filles ^ qui vaut loooo i. II y a dansla mé^i^
me Ville une Communauté de l'Ordre de Mal^
che > laquelle vaut 1 1000 1. Il y a un Séminaire
dans Tun des Faubourgs gouverné par des
Prêtres de la Maifon , laquelle a 4 j 00 L de
jcnte , dont } 000 fe lèvent par impofition fur le-
€lergé. Le Collège de Troyes eft occuplè pat
les Pères de l'Oratoire qui n'ont que 700 I.
de rente , l'ancien Evcque a fait bâtir un au-
tre petit Séminaire pour l'éducation des jeunes
gens qui fe dcftinent à TEglilc & n'ont pas le
moyen d'étudier j il s'eft muni de lettres paten-
tes pour Cet établiffcmcnt. Les jacobins de Tro-
yes ont été fondez & bâtis en 1 x 5 4. par le Corn*
ce Thibault III. Les Mathurins ont jjùooJ.
dé rente, & les Religieux de Saint Antoine en
. ont auunt. Les Urfulines ont 3 000 1. les Car-»
mclites y ont deux Maifons , l'une de 1 j 00 U
& l'autre de 1000 1. les Religieufes delà Vifi<«
tatioh au nombre de /o, ont 5000 1. ks filles
de la Congrégation au nombre de /o en oit
1500. A demi-lieuë delà Ville eft un Pricurt
de l'Ordre de Fontevrault , fondé par Thî«^
bault IV. nommé Soîfly , il y a ;o filles qui ont
8000 1, de revenu t un autre Couvent de Béné-
dictines fondé en . 6 1 1. par le Sieur Largentier
de Chapelaine , Bailli de Troyes, fous le hom Ac
Ste. Scholaftique , il yaut looo I. il y a 3^
filles , la fuperieure eft choifie par le Fonda-
teur. L Abbaye de Moûtiers« la- Celle , de la
fondation de Fraudcbcrc fous le Règne de Clo^
vis II. eft encore dans le voifinage de la Ville de
Troyes , elle eft de rOidrs de S. Benoit de
EïaT de la FRANCE. sf
faot iiooo L ée rcrtc. II. y a parci'.Icnieni Chasi-
nx CharusulCy oùil c'y aqnc ûx Religieux qui r acnc
joaïfec d: éooo 1. de icvx:. A Tégard des
Hôpiuux do-t i! y avoîc combre dans la Vil-
le , ils c-.iC c:c r cillais à un fcal par aric Ordon-
uncc du Roi rie 1^30. Lf s autres Abbayes da
Dioccfc Ibnt Mouricis - Ramccy , Ordre de
S Bccoic , qui vaut 1 1 joo 1 c*cft un Monaf-
tere de la première aotiquiré connu fous le nom
de Canobium Armatente. La Rivoox , Ordre
de Ciceaux , de la fondation de Huccon £vé-
^ac de Troyes en 1 1 40 ^ qui vaut éooo l..<]e
iCDtc. La Pictc des Ramerics , du même Ordre
en 1 1 éo. pour de$ filles par Erard de Bricnne
k Philippe de Champagne fon èpoufe donnée
ides Religieux en 1440. vaut 4500 L en
tout. Chantemerle , Ordre de S. Auguftin >
fopdce par Henri , premier Cotnte de Cham-
pagne » en iiéf. fans Religieux , qui ont 6tè
uanfportez à S. Loup de Troyes , vaut à l'Abbé
Commanda taire 1000 1. NeHe > Nigelia abjcon^
iitâ 5 Ordre de S. Benoît , transfère à la Vil'c-
Dcuve , vaut j/o 1. en tout. La Chapelle aux
planches , de même Ordre , de la fondanon de
5imon Seigneur de Bcaufort en 1 1 4 7 . vaut en
tout joool. Boulancourt , Ordre de Citeaux ,
vaut en tout 8 000 1. Nôtre-Dame des Prez , de
fillcSjOrdredeCiccaûx, vaut 1000 1. il y a 2 y
filles. Nôtre- Dame de Cézanne de filles , Ordre
de S. Benoit , vaut 6000 1. il y a 1 8 Religicufes.
Le Chapitre du même lieu de Cézanne , de la
fondation des Comtes de Champagne, vnuc en-
viron 3000 1. pour douze Chanoines dont il cft
compofé. L'Auteur ne fait fuivant fa coutu-
me aucune mention des Cures ni des Pricurez
dont il dit néanmoins qu'il y a bon nombre. A
l'égaid des bénéfices qu'il a exprimez , on
£ 4
S6 ETAT DE LA FRANCE.
Chau- trouve que leurs revenu* montent en total pous
YAGN£* la partie de TEvcchc de Troycs qui cft conw
prife fous le Département , à 1 07 7 j o 1. Partant
n fommetecale des revenus Eccléfîafliques-dans
rètend'uc de la Généralité , fous les exceptions
précédentes , k trouvent in onter à 1441 45 o h
€0»VB»HEMENT MlllTAïaB DE LA-
ChamPA6N£.
LE Gouvernement Militaire de cette Provîn--
ce fc réduit à pei; de chofc , M. le Prince dfc
Soubizeefl Gouverneur en chef des Provinces
de Chanipagne & de Bric , M. le Prince de Ro-
han fon ffis eft reçu en furvivancc : la contcfî-
ution qui avoir duré long- ten[îs avec les Gou-
verneurs de'rifle de France & de la Champa-
gne touchant les Villes de Brie comprifes dans-
k Généralité de Paris fut décidée en 165). en
faveur de M. de Soubize y il a fous tui quatre
lieurenans Généraux > le Marqui»de Choifeul
Prafliû pour le Dépatiementde Cbâlons , Lan-
fies & Troyes 5 M. le -Comte de Grandpré
u nom de Joyeufc pour le Département de
de Rheims , Rhétel ^ Fifnies $ M. le Comte
de Choifeul Beaupré pour le Département de
Chaumont & Vitry 5 & M. le Marquis d*Ef-
cores pour le Département de Brie. Sous les
Licutenans Généraux H a été créé par Edit
de 169 t. 4 Charges de Lieuienans de Roi hé-
réditaires , qui onr été levées par M. de Cuif-
fotte Comte de Grancourt , pour Tioyes ,
Châlons Se Laagres ; & par M. de Guerrapin
Marquis de Montréal pour Chaumont & Vitry ;
Se par M. Caftille Marquis de Chenoife pour U
Brie. Par autre Edit de Tannce J^-93. il fut
encore créé quatre Charges de S4tbdcleg}ici
■^
AT Dl LA rHANCE 57
rc>aix pocr corachrr fws k::rs Or- ChaiC»
iiârrris'd- la N;ïb'rJr ^:! rît pru ri- pacs^.
c ÛTor eu: 1:5 a Irrrx. Dr io-r« 3c$
rr fii*r îjîi ciolrr^î azirrfoîscn Cbim-
I ne rrftr çbs crfics de Mnkrc , Ro-
dan. La ViiC ic MrzscTcs aponrGoa-
Vi. de Gailios Limtcr.a::i Gèccraldcs
do Ro: , M. de Brcflc cft Liearenasl
& M. de Formoat Major. Celle dt
a ponr Gouverneur M. de BanilIoC
it Gcnètal , pour Lieutenant de Roi
Gra::gc , & pour Major M. de Faî-
Ije de Sedan a pour Gouvemcut M.
ariic Comte 'de Giiifcari , M. d*Hau-
ur Lieutenant de Roi & pour Major
, M. de la Gafticre eft Lieutenant de
Château. Les autres Gouvernent s de
nce font M. de Mcuffollcs Lieutenant
les du Corps qui Teft de Ste. Mcne-
f . Bourdxn Marquis de Villaine qui Tcft
r , M. le Comte de Vaubccourt qtd
Châlons , M; le MarécKal de Choî-
1. de Fczeux fon neveu , reçu en fur-
, l'cft de Langres , M. le Marquis de
Gouverneur d'Hunin^ue , reft auffl
ly , M. le Marquis de Pleurs de Cczan-
Ic Comte de Vaux, de FiCmcs , M. de
ut de Vafl'y , M. de Salles Marauis de
de Vaucoulcurs. Enfin par Edit de Tat».
96. il a été créé des Gouverneurs dans
es Villes , où il n'y en avoit point , qui
des apoiî.temens couchez fur l'état du
me , mais aucune de ces Charges n a
ée. Les Regimens de Milice de la Pro-
e Champagnequi fàrcnt levez en 1 689.
:u d'une Ordonnance de la même an-
qui Qjai eu tOffiSKi à la-paix 1 ccoicnt
j8 ETAT DE LA FRANCE.
Cham- commandez , le premier par Monfieur le Çom».
PAGifS. ^^ Grand pré & le fécond par Menfîear de
Brezeau Baron de Moulins. L'Auteur hk en-
trer les Maréchauflées & Compagnies de Licu-
tenans Criminels de Robe- Courte dans le Goo-
verneraent Militaire , «c il dît qu'il y a dans la
Province une Maxéchaufl'ce Générale qui ré-
£de à Cbâlons > compolée d'un Prévôt , un
AiTclTeur , unCommiflaire yun Confeiller , un
Procureur du Roi & trente Archers. Une Mà-
réchauflce Provinciale. a uiTi xcftdente à Cbâ-
lons compofée d*un Prévôt ^un Lieutenant »
deux Affcffeurs, autres Officiers & trente Ar*
chers. Les Marée bauâées particulières font
Troyes de i^ Archers , Vitry deiieuf , Rc-
thel de douze , Langres de fept , S. Dizier de
neuf , il y a de plus neuf Compagnies de Lieifr
lenans de Robc-CoarteVceJle de Troyes de 1 7
Archers , de Rheimsde dix > de Cbâionsdf
ûx ydc Ste. Menehoultde quatorze ^d'Eper*
aay de neuf ^ de Cbaumont de quinze , de Lan^
p:es de (ix , de Bar-fur-Aube de quatre > d<
Cbatillôn de cinq , toutes ces Compagnies onc
leurs Officiers ^Lieutenans , Prévôts du Rdî
Bc Greffier.
Etat de la Justice.
QUant au Gouvernement ic la JufticedanS
retendue de cette Généralité , il faut favoii
i^\ qu'elle eft toute entière de rcflbrt du Parle*
ment , de la Chambre des Comptes , Se de h
Cour des Aides de Paris ; to. qu'elle eft di^.
vilée en fix Bailliages Préfidiaux , qui. font
Troyes , Rhcims , Châlons , Langres , Chau«»
mont , Vitry , auquelil fautajouter le petit Bail*
liage de Sedan , quoique du reflbj:c du Parle*
ETAT DE LA f RANGE. J9
m de Mnz. Le Bailliage de Troycs cto:t fi Chai».
cira avant £oa Dii*or. avec le Prc filial, qu'on en P agn<»
Mive des titres des avant le tems des Comtes
BTcrains du Païs, Tèreâion de foo Prclidial
uporte comme de celle de preCcjue tons les
cres à TEdit d'Henri IL de l'anDce i^i'i ,
eft compofê d'un Bailli d'Epée qui eft M«
.tgercier Marquis Je Chapelaine , & de 57 au-
:s Officiers , dont deux Préfidens , deux Lieu-
ans j Tun Criminel , un Chevalier d'honneur »
vingt Coufeillers. Le Bailliage de Rheims a
m Officier un Bailli d'Epée qui eft Mr. Lar-
icr Marquis d'Olify , qui eft auftî Bailli Gène-
Ide Vermandois > on trouve des monumcns de
iK Charge de l'an i loo > le Bailli réfîdoit
cmieremcnc à S. Quentin ^ & fut transféré à
ioaca X) 15 , & l'on remarque qu'il jugea
1171. un difïèrent de rArchev£c|ue de
beiiss y avec les habitans de la Ville au lu jet des
lis de foQ Sacre. En 1 ^17. il confirma i'Ai-
evéque dans la pofleflion d'établir des Chan-
ars dans la Ville de Rheims , en le démem*
ant de celui de Laon } outre le Bailli d'Epce
Siège eft compoféde 15 Officiers qui font les
rafervateurs des privilèges de l'Univerfitc. Le
cfidial de Châlons n'a cic crcé qu'en 1637.
trc le Bailli d'Epée qui eft le Sieur Parcha-
dc Vinay , Ml eft compofé de 37 Officiers.
PrcfiJial de Langres crcé en 1 6 40. & uni au
illiage Royal qui avoic été établi par Edit de
larics IX. en If 61. a un Bailli d'Epée qui eft
. le Maiéchal de Chcifrui & M. le Marquis
Pezcux fon neveu en furvivance & ti au-
rs Officiers , il s'étend fur les Pr! votez de
oniigry-le-Roi , Pafl'avant & Bourbonne. Le
liliiage Préfidial de Chaumonr , l'un des plus
eodus du Royaume > a M. le Marquis de
^
i<> ETAT DE LA ÎRANCÉ.
-xitûci pour Bailli d*Epéc ,& 14 autres Offi^ -
cxRk Le Préfidial de Vitry cft compofc d'un -
'daiUi d'Epée qui efl le Sieur dcLoDguaut'der :;
ie Vignccourt , & ty Oificier». Le Préfidial de ^
Hûà^n qui efl réduit à 1 7 Paroifles y depuis qoer .
pour Tcre^lion du Parlement de Tournay , le .;
koi ena démembré les Villes d'Avcfne , Phi-
lippcvillc , Mariembourg , Landrccics , 8f le
Quefnoy , à M. le Comte de Guifcart pouf
Sailli d'Epée , il n*y a que fix Officiers litulai-' .
res dans ce fiége. Outre les fcpt Préfîdianx'>ii
y a pluficurs Bailliages , Prévôftcz & Jufticca
Koyales <^ui rcffortiflenc au Parlement hors dtff
cas Préftdianx dans l'étendue du Préfidial dé
Troycs , il y a la Prévôté de la Ville qui cft
compofècd'un Président. Lajufticedes quatre
portes donc le Màyeux eft chef avec cinq autres
Officiers. Le Bailliage de McrryTur Seine, com-
pofé de cinq Officiers qui font nommez' par les»
Chanoines delà Ste. Chapelle de Paris & pour-
yus par le Roi fur leur nomination. Dans le rei^
fort du Préfidial de Rheims fe trouve le Bail-
liage de Fifmes ^ compofé de cinq Officiers |
il ne s'étend que fur 17 Villages y le'Bailliagd
& Prévôté d'Epernay , qui font deux Jurifdic-
lions compbfécs,la première de cinq Officiers &
la féconde de trois. Dans le rcflbrt de Châlons ,
il y a le Bailliage de Ste. Menehoult fcparé de
celui de Vitry en 1 4 00 , il eft compofé . dé
14 Officiers, parce quefon étendue cft très-
grande allant jufqu'à la Ticrarchc & Roeroy i
la Prévôté du même lieu qui reflbrtoit au Bail-
liage a fcpt Officiers. Dans le rcllort du Piéfi-
$iial de Langres font la Prévôté de Coifly & de
Pa(&vanc , qut ont chacune trois ou quatre
Officiers & font fort petkes. Dans le reffort de
ChaumoQt .eft la Ptévôté du-lieu > à laquelle ck
; ETAT DE LA FRANCE, ^i
lobte la ]uftîce Confalaire par Edic de i f 8 i , Cham*
' il çft compofé de neuf Ofiiciers j la Prévôté de p^cN*.
\ Vaify fort ancienne eft très-éccnduë > elle a pa-
\ idUanenc neof Officiers s celle de Vaucouleurs
en a qoacre s celle de Bar- far- Aube . fix i celle
i'Andeloc autant s celle de Grapd quatre i les
' JnUides de VÙIeneuverJe-Roi.^ de fiourbonne
. fboc dans le Senonois. J>an3 le reflorc de Vitry
font la Prérôtë du lieu , de dix Officiers ; is
' Bailliage de S. Diziei y qui a un Bailli d*£p6e
qui eft le Sieur Cerf , Se autres Officiers : 1 £^
çberinage de la n\éme Ville eft compofé da
f , liairejk préCênt perpétuel & quatre Echevîns ,
2ui connoiflènt/le toutes affiiires criminelles dans
i Ville Se les fau^cbovgs > des dégâts en matie-
l te cinle conçut rement a.vec le^ailu<Lge des Eaux
1^ Forêts Se des droits communaux , ils ont mé*
(ne droit de pajOCcr toute fgrte d*a Aes y de con^
trafts entre les habitans de la Ville , comme s'ils
étoient Notaires ; ces attributions leurs ont été
ëoDoées en i x 1 8 . par Guillaume de Dam^ier-
te& Marguerite Comtefle de Flandres fa fem-
;ne qqi éjtoient Seigneurs fouvcraios de St
Dizier.
Ilj a encore Je Bailliage de Cezaonos , mais
il eft du reftbrt du Préhdial de Proyins^il j
a donc dans (a dépendance trois Châtelainies ou
îrévôtcz Royales , qui font Cezanncs , Chan-
temerlc , Trcfol j fcs Officiers font un Bailli
d'Epée qui eft le Marquis de Pleurs , & deux
ancres Officiers. Le Bailliage de Mouzon érigé
jeni^)3. ^^ compose d*un Bailli d*£pcc qui
eft M. de Guilcart > & cinq autres oéficiers i
Moazon & Bcaumont en Argonne apartc-
jmnt autrefois à rArchevéque de Rheims
.qui les poifedoit eu fouveraîncté s mais cp i » 7 ^ •
1^ IkP; Châties y< les retira pv le moyen d*ua
)
Sx ETAT DE LA FRANCE.
Cham- échange de la terre de Vcfly-fur-Aîfoc dani
jTi^iU^fi. ^^ Comté de Soîflbns^ cet échange fat aprou-
vé par Clément VII. & vérifié au Parlement
dans la même année > nonobflant quoi \z^ Ar-
chevêques avoicnt confervé une Chambre foa^
veraine dans Mouzon , qui a été i'uprimé ei
365 5. pour rére^ion du Bailliage. Outre cei
juflkes Royales > il y a dans la Province plu-
ficurs Juftices de Pairies, celle de Rhciliis qdl
«ft fort confîdérable i celle de Langrcs qui a la
iuftice de la Ville conjointement avec quatre
âbicans , celle de Châlons qui efl jointe à
r£chevinage> & connnoît du criminel, police & ,
voirie dans l'étendue du ban & temporel àt
TE^éché , TEvcque pourvoit le Prévit , & le
Procureur lFircal& le Greffier , mais les fept £•
chevins font perpétuels , cnforte que quand Tui
vient à mourir les fix autres en choifiGènt un
«jue TEvêque eft tenu de recevoir. Le Baîl-i
liage de la Comté & Pairie de Vertus, celui dt
]a Duché de Montmorency autrefois Beau^
fort , celui de la Principauté de Joinville , lè
Siège Ducal du Duché de Rhetelois ouMazarin^
qui efl compofé d*un Bailli d'Epée & de cinq
autres Officiers , a trois Prévôcez dans fa dé-
pendance , Mezieres , Donchery & Wary , Icf-
quels y reflbttiflent. Les autres Juftices de \k
Mattriffs Province font les Maîtrifes des Eaux & Forêts ,
des £tfMx 'Grueries,Confulat, Hôteldesmonoyes,Mairie8
& forêts. & Echevinages des Villes , tout ce que TAu-
teor dit à leur égard {e réduit à obierver que
k Roi créa en 1690. un Grand- maître des
Eaux Se Forêts de Champagne , que le Sieur
Jacques diflingué par la Seigneurie de Mont Saine
2>ere eu efl pourvu , les Maitrifes particulières
ibnt Troyes de cinq Officiçrs , Rheims de ûx ,
CkaomoxK de fix» Viuy ^c Ûx, S. Djfciei ^
ETAT DE LA TRAKCE. ^|
êpc, Viflf de quatre 5 ce:ce]aftice cft fort èwn- Ch am»
iië » les Giuerîcs de MoDtigny-le-Roi , de facme.
lnod& de Villeis , le Pautely > leiTordircnc Je
^.Menehouk de fix Officiers»Cèzanne douze,
uirils dépendent du Graod-maîcre de l'IAc
: France & Sedan de quatre. Les JunTdi^tions
IboTalaires font celles ^e Troyes établies en
f 6 4. de Rheims & de Châlons en i ; 8 7 . Les
iôtds des monnoyes font celai de Troyes 6ta-
licQ 1419. & confirmées en 14 5 1. & celui
e Rheims établie en 1681. Le Corps de la
^ille de Langres a une ]uri(diâdon militaire
|a*il exerce par les Capitaines au nombre de
epc >tânc au civil qu'au ctiminel^ces Capitaines
Rangent cous les ans.
ETAT DES FINANCES.
SUrle Chapitre des Finances ,r Auteur ob-
fcrve que quoiqu'une grande partie de la Pro-
fince Ibit très-flcrilc , ne produifant que des fé-
;lc8 , avoines ou blé noir , & que le princi-
pal Commerce de tout le Païs ne confiftc qu'en
crains qui y ibnc le plus fouvent à vil prix 9
k (ans débit , ou en vins qui îont à la vcii-
:é les meilleurs du monde après ceux de Bour*
jogne , mais qui rcii fil (Tant û rarement , font
touvent plus à charge qu'ils ne raportent de pro-
fit, à caa(è des grofl'es dé penfes qu'ils cleman-
èeoi chaque année pour leur culture , cependant
cette Généralité a fourni des femmes (î confidc-
rables au Roi , qu'on a peine à en concevoir la
pofRbilité.
Les Tailles ont monté jufqu'à 1 1 6000Q h
il eft vrai qu'elles font réduites en l'année 1 ép 7.
à I ) 62.4.10 1 mais voici les taifonsde cette
diifiioatioa gétéialc de lout le Royaume ^ 1&
V4 ETAT «DE .LA ERANCÎ.
C^AM. prcraicre/laftérilicé 5 le. peu de commerce de
lAGNB îa Champagne cft la féconde : la troifiémc cft
k paiTageirontinuel des gens de guerre où fa fi-
tuacion l'a rendu nèceilaiiement fujecce , Se
eux fe font tellement accrus qu'il s* y troure pré^
lentement près .de &o licnës d'éxape. ; delorte
que leur confommation a duré pendant la guer-
re , & a monté à I xo & i éoooaL & la qua-
trième que ks tailles n'ont pas été le feul fecours
que le Roi a tiré de la Gériéralicé > car outre
qu'en 1 6 8 ^. les principales Villes > voulant iî-
gnalerleurzi61e,£rent un préfcnt àRheims&
Troyes chacune de joooo 1. Châlonsde^oooo
1.. avances très-confidérable« vu Icut état'ft
leurs forces $ il s'efl fait pendant les neuf an4i
nées de la guerre de très-grolfes importions fur
le Païs ^ (avoir de. 45 1 4.4 j 1. pour l'uftencile
des Troupes dcCavalerie , & de i 9 j 000 fur k$
Villes :6c gros Bourgs , pour Tuflencile d<3l
Troupes d'4nfanterie reflées Tur la frontière 3 d6
i ^.19 8 9 1. 9 f. pour l'entretien de huit Com-
f>agnies deflinées à la garde de laRiviere de Meu-
e s de é ; 1 5 X 1* pour les appointcmens des Of-
ficiers^ Sergens^habillemens ^ chaufFures s armé-
niens des folda de Milice^fans y comprendre les
cinq (ois par pur qui étoienc payez par les Pa-
coiflesàcbacunde.cesfoldars pour leur fub£-
ftancc pendant le quartier d'hiver , au lieu de x,
fols qui leur étoient attribuez par l'Edit de l'c-
cabliuement des Milices^parce que dans la cher-
té des vivres ces deux lois ne pouvoient leur fuf-i
fire j (ans parler :nop plus des fpmmes que cei
foldats ont exigées de leurs Paroifles pour con-
tiinuçr leurs fervices , il fettsouvera que les impo^'
£cjoDS ordinaires & annuelles durant la gueve
oot momé..à x 1 67 1 8 4 1* «y iT. qui eft.plos que'
ia piemkic ciôUe de 10 7 x 1 4 L :{t. C IU*cft: »»
s
>
1 ETAT DELA FRANCE. €f
J ie plus une taxe extraordinaire dans les anné?s Cham*
U9t,9At9Si9€i6c ^7,furtous les lieux delà pagni.
Gbéralitc > à l'exception de ceux chargez de
'l J'ofteDcille de rinfanterie, pour le fouraee des
Ttoapes de Cavalerie & Dragons qui au-
ioienc été dans le plat Païs > qui fut converti en
argent pour la plus grande commodité des peu-
pla, qui a produit a^née commune pendant les
cinq années 319000!. ainfi lesimpo (irions -«tf-
dinaîres ont excédé l'ancienne taille de 4 3 6 1 8 4
1. y r. Plus on a impofé en 1693. 17^000 1.
pool la décharge du franc-aleu -, en T694.
35000 1. pour la décharge des deux autres £-
ditscanceinans les droits Seigneuriaux s en 1 6 9 f
110 00 L pour la décharge deseaux & fbntai-
oe&sen 1697. 88000 1. pour la décharge des
&eâes des Seigneurs. Enfin la Capication éta-
blit par Edit du 18. Janvier 1693. ^^^ toutes
ksperfonoes laïques ^ laquelle a monté dans les
trois amiées &demie à 5 00000 1. chacune.* Oo
oe peut douter que des importions fi violentes
n*ayant infiniment afibibli cette Province , fur
toatdansi'occurence ou la création d'une quan-
ôié dc:nouvelles Charges avok multiplié les
CKmpcions où fixé les impofitions , ainfi la
Baix' conclue avec tant de gloire a doublement
meiité les acclamations des peuples & leurs
ardentes prières pour la peribnne de Sa Majc-
fté,qui a fi glotieulcment termine ce te guerre,
dans le fi:urdeûèin de Ibulager fcs fidèles fu-
jcts. La Province de Champagne s'en eft ref-
feade , puifque le Roi ayant été informé de la
«échante récolte de 1 ^ 9 7 . lui a fait une remifc
dcjoooo 1. fiir Tannée i65($.'& a réduit la
îaillc générale à 1330775 1. payables par les
douze Elcdkions qui compoiènx la Génér alité CQ
iamanieie fuLivantCt
IHmç m. î
^B ETAT DE LA FRANCE.
Cham- & x^y7« comme il avoic paru qu'une partfe
f Agiifi. de ces Domaines avoicnt été aliénez à- erop
bon marché , la revente en fut ordonnée & exe»
cutée. Enfin le 8 .Avril 1 67 i. le Roi ordon*
Ra par nouvelle déclaration la vente dcr tout ce
que l'on apelle petit Domaine , n'excédant pas
le revenu de 4 00 1. ou de ceux lu jets à répara-
tion y tels que lesfours^ prcjd'oir > moulins , maî«
fons , boutiques , étaux ou ccbopçsf bacs > haU
les , ponts & paffages j finalement pac le dernier
£dic de Mats v6 9 $ ..le Rx)i a ordonner la vente
de tous ces Domaine s^e quelque efpece ouna«
ttire qu'ils foient , & la revente de tous ceux qui
ent été ci-devant aliénez-, à la charge de rem-
bourfer , mais cetEditn'â eu que très- peu ou
point d'exécution dans la Gllampagne où il n'y
a guère de Domaines réunis > & aucun desen^
gagez n'a été revendu , parce qu'ils ctoient en-
gagez à leur valeur , & au-dc- là : c'eft ce qui a
rendu les ordres fî peu confidérabks que le Coa*
feil n'y a fait aucune attention. Ce feroit Un
ilècail tr-op long & trop -ennuyeux que <lerà-
poccet tous les Domaines engagez , leur valeutj
&- le prix de Ici>r engagement , il fuffit de dir«
que lea revenus en général de tous cts Domai-
nes engagez avanr 169;. montent à j i66^ 1,
10 f. i»d. &que les Finances des engagemcns
montent à :« 9 1 4 7 6 1. 4 f^ 1 d. L'Auteur Ji')i
comprend^ point les GrelS?s aliénez, dans la
Généralitéaatres que ceux des Bu reaox des Fi-
nances , dey Elections ^ des Grcaiers-à-fd
qui ont été déclarez cafoels & fujctsau droit
annuel par l'Edit de Décembre 168a.. mais il
cft très-difficile d'cftimet le revenu de ces Grcf-^
(ts qiB dépendent des affaires cafuellec de toutc9^
les- Juri^diétion»^ ni pareillement de foire eftirn»
dta Eioaacc» qjui ont. été- fouinics au Rj9i iW
\
ffTAT DE tA FRANCE. 69
Ottfe du nombre dcr taxes qu'ils? ont payé pour Cham-
h confervadon on augmentation de leurs droits p^GNii
ou des gages qui leur ont été attribucz.Les Fo*
i6ts'& bols apartenant au Roi .dans la Pro^* I
TÎDce y font la dernière partie de fon Domai«*
M, leur totalité monte a 50^1. arpens i & les
coapes ordinaires k 7 60 arpens , qui produifenc
)S 640 1 on comprend dans ce nombre le bois
it Mouzon 8c dans leurs revenus les^roits de lar
Guérie d'Epeinay , fur quoi déduction faite
^ frais & gas;es d'Ofnciers , de chaufFige ,
k autres attributions fur les bois qui montenr
à i^ ou 17000 1. il ne vient au Rôi net que
II à iiooo L
Les droits de Gabelles & Traites- foraines doi-*
Tcnt être mis enfemble , parce qu'ils font com-*
pns fous une même forme, il y a trois dircc —
tbos dans le Département de Châlons^qui com*
prend les Eledkions de Châlons > deRbeims , VU
XX j , Epsrnay , Ste. Mené hou It , joinville & Cé-^
iaDQe,Tcoyes^compofé des Elefkions de Troye^
Bar- fur- Aube , Chaumont ^ Langres & Se-
dan , qui s'écend jufqu'à Verdun , embrafle le»
Païs de Luxembourg,& qui dans la Champagne
cft compofé de Greniers- à- fel de Rocroy ,-
Rhécel>Mezîeres & Donchery & de tous les bu-
reaux des mêmes - Villes , avec ceux de Sedan ,
Charicville & de lafranchifc de la Champagne ,.
e cft. à-dire ,.des Païs au-de-là de la Launc. La/
ëicùion de Châlons a«euf Greniers -à- fel dont
cinq d'Impôts , Vitry, Sce Menehoult , S. Dw
xicr,Joinvilics, Château- porcien,& quatre vente»
voioataircs , Châlons , Rhcims , Epernay ôc
Cézanne , T Impôt des cinq premiers eft de 7. 1 »
uuivis , un irfticr , un minoc & demi , le dcbîc dc3
^crc auttcs cft de 17 2. muids , ce qui faiç
tt umt la.c[.a«iQUCc de ;;,6. muids. de kï$., doue
70 ETAT DELA FRANCE.
Çham* '^ produit en argent monte 1 1 30000 1. on ta
VAQUE, comprend point dans le produit les fcis qui fe
débitent à Vaucoaleurs au nombre de neuf muids
^ à Beaumont en Argonneau nombre de trois «.
parce qu'on les y vend à moitié du prix ordi*
naite. Il y a dans la même diredkion 5 8 bureaux
pour les Traites foraines qui produisent 2.60000
1 & deux bureaux avec neuf entrepôts pour lo
débit du tabac > qui rendent environ 7 0000 1. les^
droits de lylarque deschapeaux y produit 7000!»
dt partant le produit entier de la dirediôn eft'
de 1567000 I. Dans la dircûioa dé Troyes il
y a neuf Greniers & deux Chambres à fel ,
l"avoir,trois Greniers d'Impôts , Langrcs ,Mou- •
ûujeu & Chaumont î les fix autres , Troyes, -
Bar , Arcy-fur-Aube y Montmaraut , Muffy
& Nogcni fur Seine j les deux Chambres font
Villemor & Villaers , l'impôt des trois pre-
miers eft de 1 j«' muids , les débits des féconds
de 1 4 6 muids , le produit en argent 8 iii Sol.
celui des Traites- foraines monte à joooo 1. le
Tabac 10000 , & partant le produit total de
cette direction eft de 8 8 1 1 80 1.
Dans la dircdion de Sedan il y a quatre Gre-
fiiers , Rhétel , Mezieres, Donchery & Rocroyi
«lais le fel ne s*y vend qu'à la livre , à raifon de
a £ 6 d. aux trois premiers , & 1 f. 6 d. au der-
nier , toutefois au de- là de trois livres on eft
obligé d'en prendre un mihot , le bon marché
du lel dans ks Greniers fait que pour éviter
qu*il ne foit tranfporté plus avant dans le Pats ,
on n'y débite que du fel blanc excepté à Rocroy
dont les fcls le tirent de Picardie , le débit de
Rhétel produit 4T000 1 Rocroy 5 400, Me*
xieres iiooo , Donchery 16417 , partant la
totalité eft de 84000 1. les Bureaux des Trai-
tes foraine» de cette frontière font aunoxnbrtt
)
ETAT DE LA FRANCE. 71
r/ 9 50 poar les foraines entrées & fortics Cham^
Royaome^i7 ^^ conGrrvc, Se 8 dans le Coin- rACNi*
de Chiny pour la perception des droits éta-
s depuis 1687 > & des anciens droits locaux »,
produit de tous cet bureaux monte à 1 9 jooo 1.
îuâion faite de 8 looo 1. pour les huit bu-
lox de la Comté de Chiny rendue par la Paix
Roi d'Efpagne. Ain£ le produit total des cinq
oflès Fermes & Gabelles dans la Généralité de
lampagne Ce trouve monter ^1717180. 1. A
gard da produit des Aides, il eft difficile de
connoître autrement que par les fousbaux ,
Qx du bail de Templier commencé au premier
âobre 1 6 ^ 4 . & paâ'é pour fîx années^ montent
compris le papier timbré ^ favoîr , pour les.
eûions de BJieims , Chilons & S te. Mène-
rait jointes enfèmble > à 4 8 x 5000 1. pour r£le<>
ion de Troyes 1 8 5000 1. pour Vitry , Joinvil-
,& Bar-iur-Aube x;;oool.LNangres& Chau-
ODt 9 8000 1. Rhetel 5 8 000 1. Total 1 1 1 jooo L
iofi tous les revenus du Roi dans la Généralité
nvent être eiliroez à la dédudkion des fraix de r é-
CjGms y comprendre les uflencilles y capitations
antres adirés extraordinaires 51x9484 1.
L* Auteur ayant raporté ce qui regarde les re-
nias du Roi , traite des Jurifdidbions établies
Mir en faciliter la perception ; la première eft
:llc des Tréforiers de France établie à Châ-
ms par Edit de i j 7 i . ils n'étoient d*abord que
aa:re , mais le nombre en ayant été augmenta
ar difterens Edits,ils fontàpréfent 15. deux
avocats , deux Procureurs du Roi & trois
Greffiers , leurs attributions font expliquée»
lus amplement dans le Mémoire de la Gcnc-
alitcdc Paris. A Tcgard des Elections, celle de.
Troyes cft compol'cc de douze Officiers,ccllc de
^hcims de treize , celle de Châioas d autaat *
7* ETAT DEiA FRANCE.
Ci) A M- celle <k Langiet de douze » Chaimionc de tieîzer
^▲CN£. Vicr^ de quatorze » Rhetel de hok > Bar-far*
Aube de ^ , Epernaj de neuf , Cézanne de
oeuf j Ste. Menehoulc Direâion nouvelle ev
jé96. auflî'bien que Jobville , font compo«
tsz de haie , & la féconde de neaf 0£icierSi;
Avant Tannée léSj. la ]ari£diâi6n dcsCa-^^
belles ctoit fëparée des Eleâions & exercée
dans toasMes Grcniers-à-fel par desOfficiers^
^rcicaliers , mats en cette année il plat aa Ror
àt les faprimer , eu plutôt de les unir aux E-
Icékions dans toas les lieux ou il y en avoic ,
ainfi il n'étoit rcflè dans la Province que hair
Greniers défunis en ces termes : II a plu de
nouveau à SaMajeftédedéfunir ces Jurirviic-»
lions & de créer de nouveaux Officiers nour
les Greniers qui avoientétc uni»; un Préfident^
un Grenetier^un Contrôleur , un Procureur du*
Roi & un Greffier i niais ces Charees n* ont été-*
cnticKment levées qu'^ Vitry., &3aBS tous les»
autws lieux la JûrildiiStion cft exercée par le
petit nofipbre d'Officiers qui en ont levé quel-
ques-unes ou par Commiffion en aitendant ven-
te parfaite. £n 1 6 ^ x. le Roi créa une autre Ju-'
rifdidion pour les T^raites- foraines , compo-
fée de divers bureaux y de quatre Officiers cha«
cun y & par le même Edit il en établit enco**
re une dernière pour connoitre des matières con-
cernant le dépôt des l'els en pareils nomb rc de
quatre Officiers. L* Auteur ayant embr^flé dans^
les- détails précédens tout cç qu'il a pu dire,
des d toits & revenus dii Roi& des Jurifciiâions
qui les maintiennent > vient, à Texplicatiotr dir
Commerce , qui eft la fouice générale de l'ar-
gent , il le traite pat Eic^ion.pour^enfadli--
tcr rincelligence.
COM*
\
ETAT DE LA FRANCE. 71
COMMERCE. y^^„,;
LEs terra de TEle^ion âc Troyes fonc^ la-
bear$ , ou vignes > ou prairies > les labeurs
ne raporcent que de l'avoine ou du blé noir 9
cm du moins il n*y a que la huitième par-
•e des terres <|ui raporcent du froment ; le peu-
]^ Y eft extrêmement laborieux & fi ménager »
^*ii vit toute l'année de l'on blé noir , fans rien
xchetcr du marché , fe contentant d'y delûtec
k$ denrées pour payer les impofitions , les
grains fe tirent à Pans par Nogent êc Arcy Se
far Vitty fur Marne. Les vignobles y produifenc
iommunément d'afTez bons vins , mais ils fis
coofomment prefque tous dans le Païs , ce que
Ton attribua' a la difficulté de les vendre , à caolè
derinégalicé des futailles : les vins fe tranfpor««
me à Paris par la Rivière : il croit dans cette
Elcâion i>eaaconp de vins , de lins & de chan-
vres, dont la plus grande partie s'y consomment
en la manufaâure des toilcs^rautrc fe tranfporte
jafqu'au Havre pour les vaifleaux du Roi. Les
terres de l'EIcûion font très-propres à la nour-
riture du bétail blanc » mais le Païs en manque,
la difficulté des cems , ayant été caufe que le
Païfiui a vendu ce ou'il en avoir , les bétes à cor-
pc S'élèvent dans les prairies , le plus grand
avaouge^'elles raportent eft l'engrais des ter-
res, qui fe fait de leur fumier d'hyver. La Ville
<ie Troyes^autrefois la plus marchande de Fran-
ce , çft tellement tombée qu*ii n'y reftc pas
10000 âmes au lieu de j cou ^0000 qui y
écoientautrefoiSyOn y tenoicdcux foires franches
par an qui duroicnt chacune quinze jours , & le
débit y étoît tel aux Marchands Lorrains, Al-
lcmands>Hoi]aQdois& Anglois que la Ville étoic
Tme m. Q
74 ETAT DE LA FRANCE.
ru^j^. floriflantc & fa réputation très-étenduiî j on pté-
PA.OME '^"^ ^"^ ^^ ^^ foitcs cft venu le Proverbe des
Foires de Champagne : rétabliiTcment des foires
de Lyoo , fait eaalgié tant d'opoiltionsdes £catf
4u Royaume ^ a duninuç celle de Troyes & les
guêtres civiles de« detniers Siècles les ont ei>v
uctcmen^ fait cefler > le Roi les a i^ablies pa<
lettres patentes de Tannée 1697 y mais il les a
Jéduites à quinze jours ^ quoique le peuple de* ,
irât acdemment la giacc entière. Les nianafa*
4kui€S de la Ville font celles des toiles & de leoxt
IplançKifiages > ^ui occupent u»e graïKie quad-'
Mté de £i|esj& dp femmes ^ eellc de la cire s celle
desfergcsdrapéetc qui efl fort diminue à caa«
ip de la cherté dts laines & de leur racttè , oéU
Ictdc Satin & Satioades aufli fort diminuée i caa«
ic de I4 cherté des fojes ^ le manque de déb c ,
celle des épii^les qui (e déibitcnt attea bien j 8e
csfin celle des cui^s & desf anerbs > qui efl ré«
duke à rien s n*^ refta^it que cinq taoeatis qui doi«
yent plua de 7 o OQ. 1. de rente, de <ietcés de Com«
RiHoautez^on peut dire que nulle Ville dti -Royau«
me n*eft mieux fituée que «elle-là , pbur £acâlt>*
ter le commerce du Païs ^ celui de Paris avec
Us étrangers s on efpere q^ac le travail qui s'y
laie pour rendre ta Seine navigable > liiiicxad'u«
oe grande utilité ainfi qua tout le Pa'is. .
• Les trois quarts de r£leâioB de Rheims fint
en terces labourables & Tautre quart pool
la meilleure partie en vignobles > il y a peu oa
point oe prairies j mais quelquefois lor tafxon^
tiere de la Ticrarché , & ^rs Rocroy ta moi^
t,\è de ces labeurs produit du fromcot > Se l'au^ie
moitié' des Cégles & avoines qui le conibmrocnt
dans le Païs , où fe .vcodriit lut les fron*
ti:-res de la Meufe. Quoique les vios y tbieat
l^ftccikns (km ics.booQc& mécs ^ «oouQe kl la»
ETAT DELA fRAJSCJE. yj
çons en (boc fort cheies , & que les bonnes rè* Ch au»
cokes y (bnc fbzc raies , il eft ceriaia qu'ils apor- e achi.
teu peu de profit as Païs , bien qu'ils i'oie&c yenr
dus uès-chers pour Paris ou poux la Flandre , ou
la proximicÉ des armées raccire , & le faic beau-
coup Jianilèr de pisiz. il n' j a pxeiiqHe point de
heftiaux dans k Païs , ce ijni tait que la Tian«
de y eft fort chère , les mousons y font excelleos »
mais il y en a très- peu , le yineft preCque le ieul
œmmercè de la Ville de Rbdaii ; il c'y a point
d'Officier ni de bon Boorgcois qui n'ayeut dea
TigKS , il s'y fabrique quantité de ces pecitet
hoÈa de laines qu'on nomnoe saiés cordelières»
eamrlacs > ètamines » flanelk^ , ttefpons , bcln-
ttaux ,.iêrgcttes ou ras de Polofçne , & d'autres
méiées de laines 8c de £oye, comme les Dau-
pbioesa grandes rayes , les rats de maroc 3 cet«
te fabriaue ctoirfi confidérable en 16 8 6. qu'il
y aToit dans la Ville 1 8 1 1 méticis , mais ils fonc
xcdoits à pr è(ènt à 9 f o . la mortalicé de x 6 9 1 •
ayant cnleyé la moitié des Ouvriers , êc la diei^
tt des laioes ayant mis un obflacle à ce travail :ie
débit des ttatks qu'on nomme écoree d'aibrc ,
lui viennent de Nantes , Si de touKS les ctoflès
les Indes en général , nuit infiniment à la fabii*
qoede Rheims.
L'Eleâion de Châlons eft toute de plaines
Ibrt féches , qui raporcent peu de bons grains ,
les fcigles reconfommcut dans le Païs , les avoi-
nes font amaflécs en magafins à Châlons & à
Vicry , d'où on les tranfportc à Paris. Il y a d'af-
fcz bons vignobles à Vertus & au Melnii- Do-
m i néanmoins il le traniportepeu de vins : les
foins des prairies de la Marne fe confommcnt
f rcfque tous pour le paftage des Troupes à
Châlons , & outre ccrte Ville & celle de Rhcims
aux Villages^ dit le grand & k petit Mannelon*
G h
3
1
7^ ETAT DE L-A FRANCE.^
CflAM ^ ^'^^^ ^ Châlons dinimal!de jourenjoars
PilkCKB. ^^^ '^milles les plus tichcs vont s'écabKr à Pa-
' jris , & les pauvres (bnc tellement* accablex de
pafl'a^e des gens de guerre > qu'ils .ont peine i
y rtûftcr, lecommorce de vins qui (è fait à
Chalons r'eil touc^à-fak craafjiorcéi Rkeîtns/
^ celui des blex paAe depuis iringcanȈ Viccy r'
il rede peu de bons Marchands dans la Ville >"-
9c encore la plAp^rc > ne font ^ue Faûcurs de^
ceux de «Paris. Le commerce des étoffes qu*oi^
nomme Kaz de Châlons >eft auffi forttlimi^
mit pottf le peu de force ics Marchands ^fib
TAuteut ne croie pas qu'on en puifle efperer J«
sctabliflemencdmnf la Ville de Châlons > à canie
d'une manufadoTc d*£fpagne , de Capucines A?
pinchinats & antrwS éroœrs par les ^eresd*Arras«;
Je ces ctoâes ibnc d*.un exand débit 8c dedans $f:
dehors le Royaume « 1 Auteur juge que cette
mar.ufadure doit^tre précieufemcfat coniërvée,
parce qu'elle fait iubfifler un grand nombre de
perfonnes : elle ètoit compoiàe de f cnc métieri
en 169 7 .• i
. L*£leiHon de Vitry , & en général le Pertoki
cft le plus fertile Canton de la Champagne^
on y recueille quantité de froment , dont let
Marchands de Vicry font de gros magaftns ^
y joignant encore ce qu'ils en tirent de la Lor-^
jraine , de le commerce efi £ pcoiîiable > qu'3
n'y a peribiine a Vitry > qui ne s'en mêle .di-p^
rcâement ou indiredrmcnr { la Ville de Pa«
xis tire un grand iècours de ces màgafins ,
Ils lui fournirent en 1 6 y ^ . plus de 8 ooo o Cepr
xiers de blcz , qui répandÛTDt beaucoup d'ar*
gemà Vîtiy »lecommcsxe quinze faic qu'aug*-
menter l'a rendue; en peu de tcms la' Ville là
plus riche de la Provinjce. L'Eledjpn de L4Qf-
gics rapo w .quandcé 4c gcaios iç ^uscs c(r
V
ETAT DE LA FRANCE. 77
j^ccs » & <)es vins qui y denDcnt de la qua- Chah-
fitè de ceux de Bourgogne ; les bicz padcne ea ifACMi»
Saifle paï la Comte ou Dochè de; Bouigo« ^
gne j mais la plâniace des Tins fe confonfinenc
Sans le Pats , qui en général roanqae ordinal*
xementdc débit. On y nourrir d*exccIlensniou;«
tons qui (ont conduits 1^ Paris , il y a à Lan-
ères dit Maîtres , ene manufadbure de dôs
Slaitres qui labriquenc de gros draps & fer-
ges drapées d'une aulne , des dro^ucts de lainci
& fil-^ lefqnels k débitent en Lorraine on eu
Conné > ou fe confomoieDC dans le Païs. L'E%
kâioa de Chaumonc eft^ pareille à la préceden-
ft pour le tranfporc des grains > mais les yios
Vj font pas fi bons , il y a à Chaumont deui^
mannfaâitires Tune de ferges , qui eft réduite
I dix maîtres de trente qu'îis ctoient > & une
de droguet de fil & de laine de quinze maî-
tres ^ laqueHe augmente tous les jours , il y a
aaill quantité de oonnetiers qui fabriquent des
bas, lefquets quoique grofTiers ont beaucoup
de débit. L*Eleéiîon de Bar- fur- Aube ra por-
te plus de yin que de blé , ils font aflez bons
le le tranfportent dans tout le voifinage & mê-
me à Paris i le commerce du bois flotte s* y
cft fort augmenté depuis quelques années , il
y avoîi une manufaôure de ferges drapées qui
eft tout- à- fait tombée , puis qu*il n'en rcftc
plus que deux maîtres. L'Elc^on de Khetel
eft partagé en trois Cantons , celui de Cham-
pagne ne raporce que des feigles & des avoi-
nes qui fe confomment dans le Païs , ou Ce dé-r
bitcnt fur la Meufe , le Canton du village fur
la rivière d* Aifiie eft excellent , il raporte quan-
tité de fromens , des tins, quoique de petite qua-
lité : il y a beaucoup de prairies , où Ton fait
q\xaoticé de nouiritares de beftiaux. L'Auteuc
7« ETAT DE LA FRANCE.
CitAM- ^^^^^ qu*on pourroil y établir d'excdlcns ha»
yA«ttB. ^^^'' ^ ^fo^^^i^^ Canton > <]ui fç DOinmcIa£roD«>
fer le des foafnea,ux , où Ton fabrique €)ua£t)^
xé dcboukcs & d^aiutfes nmmcipns de guer^Co Ô
^ aà.Rhncl me manufa^bure' d'écof&s par*.
j:eille î.ccUe que Ton fabrique à Rheims , mais
Moins parfaite par la négligence des Ovivricr^
^ui méient la laine eomnaune aifcc la &iyc > il
.«'y a pltt^ qtie |« niéckrs .9 Ul che^^té de la
.^ine ayant fait abandonner Jes anues i )esnM||-
i)Ufa£kare6 de Meve;e$&:deDoncbery ^Hoçc
tottt-à-fatc tombées par la même raiera ^onf
fabrique à la fsiçon de Londres & de Bcrry.
.La tannerie de Mezieres £: foutient da vanta*
ge. L'Elcftion d'Êpcrnay raporte peu de grâina.
pour la nourriture des habicans , qui les cireoc
dies Contrées voifines , mais elle raporce des.
vins en quantité > qui font excellet^ , les bi^os
crus font à Auvillé , la Villéç , Pierty ^
Creumieres^ Ay & Mareuih les ConnoifleufS
£ réfèrent ces vins à ceux de Rheims, à caufe de
i délicateiie > Texpérience de« années 16^0, 9c
;i4 9 y. 9L (ait conooltr^ q4A'iis en ont a({èz po^r
fe conferver deu^ ou troi«<a^& ; le prix ordinal^
étokde 1 i 500 1. la qfueuë jufqu*à 9fo}.
^ùi eft an prix outré auqtfel Ù ne le peut fou*
tenir. L'Ele^^iou de Cézanne a deUrX Cancoàs^
de différent rapport , celui de Champagne
eft des serres féches & légères , qui ne proJai*^
..fenc que des avoines s & celui de Brie qui rap«
port^ du froment ,. le' débit s*en fait an marc né
vpifiu > il y a des bois qui vont à Paris par la
Mne > âc il y a au (fi quelque» Cantoi^s cà)
.l'on fait le cidre pour là boiHbn du Paï,s i la
roanufa^ure des ferges drapées de Cézanne
cft tsllenew tombée qa*U n'y ceftc ^ue deux
ÉTAT DE LA ÏR ANCE. 7^9
iïiitrcs , & pcrfoonc a'cft en état de Iw rc- Cham-
icvcr i on y fabrique quelques toil?s ou treil- paqmi.
ii5 qui (è confomment ^ il y a une maaiifadbu-
it de gros draps au bourg de S. ]n(l ^ &
(bux auires de icrgetces , au Village des grandes
& pedtes Chapelles , qui (ont de bon débit de
propre à faire des culottes àc foldats. L*£le-
dion de ^te. Menehoult eft l'un des meilleurs
Cantons de la G^nèialicé , il raporte des fro^
joens^ièigles & avoines qui fe débitent à Rheims,
Châlpns y Vitry yM» fiir les frontières de U
Meule i les pâturages font abondans « mais
lé Païs manque de befli^px > la pauvreté a yahc
•bligè le Faïlan de yendre ce qu'il en ayoic i
ft il y a beaucoups d'écangs dont le poiflon
eft de bon débit > ainfi que iê bois de la forêt
d'Argonne > que Ton yoicure i Rheims & à
Châloos \ on en tire quantité de mai rains pour
les conneaux , mais comme les grands vignobles
ée la Proyince en conlommenr plus que its fo-
i£ts du Païs n'en peuvent fournir , on en fait
.aai& yenir de Lorraine i il y a dans les mêmes
bois plufieurs Verreries , & des forges ou
l'on fabrique des bombes è^àts boulets de ca-
non : il y a dans la ville de Ste. Menehouk
une petite manufa^ure de cinq Maîtres feuleu
ment qui fabriquent des fermes drapées pour le
Païs & pour Rheims , mais c'efl peu de cho-
le. L*£lc6iion de Joînvilie manque abCoIamcnt
de commerce à caufe de ladifHcultc des char-
rois , le fcul moyen de lui en procurer , fc-
roicdc rendre la Marne navigable julqu'à Saine
Dizier } on recueille dans cette £le>Sbion des
grains & des vins en aboodancc , il y aà Join-
ville & WajÛTy deux manufadures de iltoi^uets ,
& l'on fabrique à^ Sommevoir des huiles qui
k dcbitCQC daos toute la Province. La tna-<
G 4
fo ETAT DE LA FRANCE.
i. na&£^ure de Sedan cft fans contredit I^ plifs
j^ confid arable du Royaume , elle eft de i é o. mé-
tiers pour les draps fins , dont la beauté & la
perfe^ion approchant tellement des draps
d'Angleterre èc de Hollande qu'on a peine à
hs diftingner , & de ^6 métiers pour les fer-
ges drapées , dont le débit fe faic (ur les lieux,
celle des points & dentelles de Sedan eft fore
dimii^ée , parce qu'ils font à ptéfent de peu
d'ulagc dans le Royaume , & que le débit qui
f*en faifoit dehors eft ceffé par la guerre.
Après le détail du Commerce & du produit
des divers Cantons de la Province , TAuteut
parle des grandes terres qu'elle renferme , &
Sar occafîondes familles didinguées. Le Duché
c Rhetel,diie à préfent Mazarin,fut érigée
en Comte- Pairie en faveur de Marguerite de
f rance , Tune des trois filles du Roi Philippe -
le Long , qui avoît époufé Louïs IL Comte de
Flan«^re & confirmé en faveur de Louïs III.
fon fils , confirmé par lettres de i ) 47 & de-
puis par autres lettres de Louïs XL du j o Juil-
let 1464. en faveur de Charles de Bourgogne
fils aîné de Philippe Comte de Ncvers , d'oà
ayant padTé dans bsMaifons de Cleves & dsGoQ»
zagucs , il fut érigé en Duché par Henri III.
en 1 f 8 7 . en faveur de Louïs de Gonzagues Duc
de Nevers , mais Charles fon petit- fils étant
palfé en Italie pour y recueillir lafucceflion de
Mantouë , le Cardinal Mazarin acheta fa Du-
ché du Rhètelois qu^il a laiffé k Armand de
la Porte fils du Maréchal delà Mcilleraye , le-
quel avoit époufé Horrenfe de Manciny la plus
jeune de ces nicces , à condition de porter le
nom & les Armes de Mazàrin ; Tércfton de
ce Duché a cté de nouveau confirmée en fa-
yeuc de ce Duc Mazaxb ^ par lettres du mois de
i
ETAT DE LA ÎRANCE. ti
Décembre 166^ , il eft compoCé de (ept Pré- Cham-
rÔKi , Rheccl , Meiieres & DoDchcry qui fonc r a6M1*
ki Viilcs » le Chaftelec , Aumong , Varg ^
le Bcienville qui font des Bourses » èc de la 6a-
onie de Roiàr , (on revenu eft de 60000 1.
A terre de Château- Porcien fut unie à la Coa->
ODDe par le mariage de 1* héritière de Charo-
ogoe avec Philippe le Bel > le Roi Téri^ea en
^mté & le donna à Gaucher de Châtilloo ,
'oonèuble , donc l*nn des héritiers la vendit
Louis de France Duc d'Orléans frère dt
)harles VI. Ton fils : Charles prifonnier des
kff lois fut obligé , pour payer la rançon > de
ïvcndre cette terre & pîufieurs autres , An-
)inc , premier Miaiftre de Bourgogne , achc-
i celle-ci qui fut érigée en Principauté p*c
iurles IX. en 1 5 6 i , & a demeuré dans la
laifon de Croy jaCqaVn 16 48. qu'elle a £cè
:odaëau Duc de Mazarinaui lapoflede. Pine^,
xienne Baronie , £leâ:ion de Troyes , fut étN-
be en Duché par Lettres de 1 5 7 6 . en faveur de
rançois de Luxembourg & de iês defcendans
âlrs& femelles > Charlotte ùl petite- fille pos*
cette terre dans la MaiCon de Clermont-
onnerre y d*od elle a p.iffê en celle de Moqd-
oreocy , par le mariage de l'héritière en 1 6 6 1.
'ec le Comte de Boateviile » connu depuis
us le nom du Maréchal de Luxembourg ,
m des plus grands & heureux Généraux du
écle , il eft mort au mois die Janvier 1 6 9 ;. il
obtenu des lettres patentes confitmatives en
faveur de la Duché- Pairie, & en confcqucn-
a prétendu la préfcance fur les Ducs dont
pr fèance Se Tcrcûion cft poftcrieurc à ccl-
cc Piney , cela a fait naître un grand pro-
s> qui vient d'être terminé par une dvclara-
tt da Koi qui porte un regleaicnc ooivcifidl
Ri ETAT Dî tA FS:A>rci.
Craki- P®^^ ^5 Paiites. Aumont Duché- Pairie , tà^
^AGNs. g^^ ^" 1 6 6 r eft iituc fur le Marquiiac ât
riflè à deux lictttfs de Troycs , que le Datù
ii'Aumonc avoîc acheté du Duo. de Nevcr»^
Charles de Gonzaeues , lors qu'il pafla co
•Itahc , cette terre de Tlilc n'cft point bâtie » il
y ades^ mines d'un ancien Château peut-être^
tems des Romains. ChoiCcuI , Dtiché> Pairie
compo(è des Chacelainies de Poiiffy & de Pt»-
iifo érigée en Novembre i é 6>f . en faveur di:
Blaréchal du PiefUs-Praûm ; le nom de ChoW
£eul n'eft pas propre à cette terre ,- mais iltttr
a été impole par rérc£lion. La maifonde Choît-^
leul defcend d*uti Régnier de Choifcul vivant
4ans le XI. Siècle , & il y a titre qui fak-
■voir qu'il aumôna à l- Abbaye de Molefme !*£••
glife de S. Gongoux , Gengulfhus , qui eft Uft
Prieuré dédié (ous TinTOcation d*un Sainrao-
•4uel il raportoic Torigine de fa maifon. Bcaii»-
•rort , Eie^bion de Troycs à préfcct Moncmo^
xency > érigé en Duché par lettres du Rioî
•Henri IV. de Tannnée i y 9 7 . en faveur de Gft-
brielle d'Etrées & de CéCar Ton fils > fut va»*
-dui! en 168 8- pat M. le Duc de Vendôme à'
-H. le Duc de Luxembourg, qui a obtenu icteuîs
CD 1689. pour, lui impofer le nom de Moue*
moreticy. Chappe y Marquifat à M. le D\ic
•d'Humieres de la Maiibn d*Aunriont > Bormc-
'<u>urtà M. de Bologne* qui (è prétend o^inaiie
4e Florence, de la Maifon de C apizuchi , laqueL*
•le a donné plnfi^urs Cardinaux , ion père 9c
-Êonayeuiont été fucceûivement Maitre-d'Hô-
'tel de Louis XI IL & Gouverneur de Nogent
*ftir Seine ; ces deux terres Ibnt de TEIe^hon^
Langres. Eter^iay. au Comte de Quaiius heri»
eer du Maréchal Fabert Elcâion de Sedaiu'
insevilie^EkâioD de >Bai-fu£-Aabe » à M. le
ETAT DE LA TRANCE. tf
CoDx de la Bouchère Mahre des Rf quêtes. Lou- Cham»
vois érigé en Marquilkc en faveur de la Mai* PAGMJk
Ibn de CotsiSans. Armenciers àprèfencaux hé*
nxn de M. de Louvcis le Tellkr eil fîcué
cnTEleâion d'Epernay & vaut iSooo 1. il y
ton magnifique Château. Plane y de Tro^ei
IB Sieur de Piancy Gunegaud. Pleurs , £lec-^
éoù de Cézanne , au Marquis de ce nom ', ci^
devant Capitaine aux Gardes & petit-fils d'un.
Maître des Comptes > qui acheta cette terre
far la Maifca de Poncalier , qui Ta très- long
«emspoflcdée , il écoic lui-même fils d*iin Mar*
chaoddefer oommé le Pleoreux>qui devint (on
Bche pat fon commerce dans les Forges du Ba*
lois , mais après fon acquifition il obtint des let-
tres paternes , tant pour fk ^k>ble(^e que pouc
ion changement de nom en celui de Pleurs. Re-
Biel , Eleâbion de Chaumont » poiïedè ancienne-
aonipac une Maifon du même oom , qui fon»
doit en celle de Joinville 8c paflant en celle d' Am«-
boifi; i par le mariage de Marguerite de Joinvil^-^
Je avec Hagaes d*Amboi{è > porta cette terre
dans la Mailonde Clermont d'Aa;ou qui pari»
vint aux premiers honneurs fous le Miniftece
du Cardinal d*AmboiCe ,. elle la poftcde encore
' a prèienc y & a joint les deux noms de Clerw
iBont& d*Amboiiè. S Phâl ^ £le6kionde Tro^
yes , apartient à une branche cadette de la fa»-
■lilîe Dauvct Defmaretz. Thuill'y > Eledion
de Rheims à M. de ThuilTy Goujou Maicue
des Requêtes. Vaudeuvre, Elcdion de Bar- fur-
Aube à M. de Megrigny , cette terre a écé
achetée de la Maifon de Luxembourg. Villa-
cerf , Elc^ion de Troyes , à la Famille de
■ Colbert. Amboville , Election de Bar- fur*
Aube &- Comté , à. la Maifon de Cnoifcul Au-
try , Eleâion de 5cc« Menehoulc. , à. un fils de
S4 ITAT DE LA FRANCE.
CHAM-M.dc Tivuïfly Goujon Maître des Rcaaétd
j^AGNfi. <\^^ fofttc le titre de Comte d'Aucry. BeWalj
Eleâion de Châlons , à M. Guirapin de Vaut»
rel ci-devant Capitaine aux Gardes l'un- des Lîev*
tenans de Roi de la Province. Bourlement ï la
Maiibn d*Anglnre qui portoic autrefois lenodr
de S. Cheron , comme il paroit par un accord
de l'annce 1 1 p / . entre Marie ComtefTe de
Champagne > TAbbé de Pbntigny & Enger-»
brand Seigneur de S Cberon , c£tte Maiiont
pris le nom d'Anglures de la terre qm' le pone,
iîtuées fur TAube ; le picmier qui s'en cft fer*
vi eft Oger I. vivant du «fetny de S. Louïs , qui
prit aufli le nom de Saiadin f Ton prétend tfù'ik
yant été pris en bataille par les Sarrazins ^.le
Soudan informé de fa valeur & de fa qualité ,
k relâcha fur la parole de payer rançon , mam
étant revenu en France & n'ayant pu faire la
fomme qu'il avoir promis , il retourna volom>
tairement dans la prifon du Soudan , qui fatis^
fait de cette fidélité lai remit fa rançon & le
chargea feulenfeur de poTter le nom de Safadin s
il manque à cette hifloire là convenance en
.tems > car Saiadin vivoit du tems de Philippe
Augufle Bc de lUchard Cœur de Lyon , icau
tems de S. 4Lôuïs le Royaume changea fouveac
en Egypte de Monarque , outre qu'on y avoir
oublié le nom de Saiadin. Il y a en Champar-^
fne deux branches du nom d*'Anglurcs , celle
u Duc d*Atry , Marquir de Syes , celle dei
Marquis de Coblens. Brienne , Eleâion de Bar«-
-fur- Aube , Comté autrefois étendue ^ mais- à
prcfeni: démembrée de plufîeurs mouvance»- ,
apartienc à* la famille de Laumenie. Château-
villain >* Flexion de Chaumont > a pafl'é dè^
Seigneurs de c^ nom , dont l'un fie le voyage
.de Tcire-Saincc avec S« Louïs & y F^<<^^ ^
ÉTAT DE lA fRANCE. 1/
- tâë } en c^llc de la Beaune , puis en celle de Chah-
Coafte Alain & en celle de l'Hôpital de la bran- p^cNi!
che de Vicry , fur laquelle les créanciers l^onc
reodai; au Comc&de Morftein , ci-de?anc Tre-
foricrde Polooroe , 900000 1. fon fils «Comte de
Châceaa-villain fut tué au Siège de Namur en
169s ificH.k Comte de Touloufe Ta depuis
icqUîiiL ClermoDC en Argonne a lon^-tems
aparteDa.iin Duc de Lorraine > qui faifoic paflèc
cette terre ^our membre du Duché de Bar ,
foutre Tancoricé des Rois titrez , elle a été plu«
fieurs fois piife & rendue , juTqa'au Traité
' ■ des Pyrenaées qu'elle fut rendue au Roi pat
^ k Duc » avec les droits qu'il prétendoît fur lei
^\ Villes de Dan , Tamets & Stenay : Le Roi ^ qui
^ l'atoit donnée a M. le Prince de Condé pac
^ ktCKs patentes du mois de Mars lê^i > ré**
tablic ce même Prince dans ladite terre par le
' \ nême Traité des Pyrénées , & lui traolporta
^ ' ^k% Succeflèiirs tous les droits cédez oar le
Doc de Lorraine , à l'exception de la (oure-
^/, xaioeté , droits Régaliens & lurifdiûion des cas
"jj Royaux. Dampierre , £ledbion de S te. Mene-
; hoult y appartient au Comte de Dampierre du
5JI nom du Val > corrompu de^lui du Wal , il eft
rçi otigioaire d'ËQO^ , & defcend d'Etienne de
^ Walk y Seîgne«r de -Demouville , Maitre d'Hè*
ttUcs Rois Charles IX. & Henri III j leur
itS-
ci'-
^a-
^2^ pitmier établi^iêipent fut en Normandie -, joà
j^ cet Etienne époui^ Louïfe Malherbe de S, A-
2f, gwn i leur fils Jacques , dp h Reine Mcre
i Cathcrinp de JWsdecis devint Comte de Dam^
\ perte pac fcs alliances avec Anne de Bod'ut
' file de M'*. Ba^ron de Bazockes & de Jeanne
. ' d* Wlurcg , il eft auiTi Baron de Hun , où il fait
• - ûité1i4eDce prés de $te. Menehoult. Etage , an?-
^ deoM Vicomte de Vertus^ de i* ElcAion de CU*«
)
%i ETAT Dt tA f%Am^%;
Cham- ^^^ > ^ ^^^ poirè<ièe far te Maifon de Çofij
'?AQKb! ^^^ > Koiiotéde la.Dignicè de MarècJbal héii-
ditaiie de Champagne pat ceHe d*Ang1iue>^
cauCe du roariage de la fille herûieie â*£u&i
thc de Coi^ans avec Og<^t ^ ^u i^om d^A»
thiret j Antoinette d'Angluie^ héritière j^p«ff
L Tan 1 ; 7 X. Choc^ien de Savigoy LicoceBani'
>C6né(al de Champagne ^ À lui apoxta la tcw
d*£tages avec le nom d'Angluce » la Maifit
de 6avign]p, eft de l'ancienne Cnevaleirir de L^
saine & uès*illuftre. Grandpré .^ flcékion i
Sainte Menchoulc , i la Maâi'oti de. Joyeii£i^
c eil une des ancicîmes Pairie^ ée ChampagnT)
îày Sixi fiefs oui en dépendent. Roû^y , ïie*
€hop de Barrlui-Atibe , arxieiine Pairie. 4
ChanKpagjK & appanage des puifuez des Ccak-
te%,^ouirerair.s , a éxé longacais poûcdée j^b
94aii!pn de Luxembourg ; for laquelle elle fil
venduif en X640. & achet€e par le Marccha
de Lhôpital } les créanciers i^jout derechef ven-
due k la Princeil'e de Liilcbpnne qui la pbfibde
Cézanne , Comté Se Domaine > engagé à M, Il
Maréchal de Fahert dk>ù il a paii[é.i Ta.Maifi»
d'Harcourt^Seuvron. Vignori , Elc^b'on du
Chaumont ^ a apartenu premièrement ^k en
Seisrneuxs dîii^ ménienom, puis a piilé dans 11
Jd^ùfon de Clermont d'AmboiCc > i)rancfce 4/
Quinqudoipaix cadrtce de Relnd > die eô jei
docf ec (oLPierre* Renaud Sieor Ddbmdes^jGoOf
vcrneur cfê Trêves , qui en a été lé dcifiiêîr Sri*
gneox. AigremonL»dépendance du Duché de I^U»
Sres > à M. de Luxembourg. Ai glore.» Eie^ioi
; Cézanne , Tune des quatre Baronnics dépea?
riantes de l'EJeâion de Troyes^ces Barons fou
^obligez de porter TEvéque depuis TAbba^H
|o£qu*i la Cathédrale en prOceûionk jOHU.tl
4km zïïuét. Arfilicrc > £1oSUoq de Yntf^ > i
ETAT DE LA FRANCE. S7
i. le Marquis de U Vieuyille j il j a 3 c fiefs Chah*
ils fa. aiouvaixe. Baye , Eledlion cfe Châ- fagni*
QS^ Barooic roouTanEcdc la Comcc- Pairie de
bâloDS > à M. fi; rceioc de Plenruf oui Ta ac-
lile da Sieur Prèfiieoc Larcher. Bouvets ,
ledioo de Chaumonc > a la MaifoD du Cha-
la de Lorraine. Blailê a la Maifoo de Clcr-
ont H^Qiel. Bourbon au Prince Carjpcgne «
cauic de la Dame Colbem du Teion U feoi-
r. Ceray » Elcâion de Chanmont ^ au Corn-
: de Chaumont du Cbâcelec. L'Auteur^ faic
i une diereflîoa pour dire que la Maifoo du
iucelec nls die Mathieu II. Duc de Lorraine
: frère dr Fery auifi Duc , lequel ooc guerre
ODcre fon frere , laquelle fut terminée par l'en-
remife de rEoipereur & du Roi de Fiance , k'-
|iiel permi,: au Prince H^nri de changer let
ikvions dont la bande de Lorraine eft cbaigêe»
A trois fleuts-de^lys d'argent j fans coacocff
uixcmaux ni aux autres orneiuensde l'anciene
kade Lorrainc.ChaumoDt en Porcienprès ^è^*
ike! ï. M. Te via] héritier du nom des A vaùU*
CiioiCeul , Election âfi Lan^res , autrefois à la
klaifon de ce nom., à prêtent aux Comtes de
yauiiccourt du nom de >4;ttancourt & Ha-
[envilic à caufè de i*héritiere de la Mailbn
de Nctuncourt. Ecots , Eleâion de' CIcr-
IDOQt , au Marquis du même nom , Lieuie-
c;iDC-Générai pour le Roi en Brie. Touvànt ,
Elcûion de Langtes , Baronie mouvanfe du
Duché- Pairie de la Maifon de ChoifcuK
Granccy , EJfdion de Lan^res , au Con)tc
de Mcdavy , Rouflcl. La Tai.che , Elcaion
de Chaumont , au Marquis de Mou y , du nom
de Ligues. Mcziercs grande Paro^fl'c . Elc-
ftion ..e Tioycs , au Marquis de Poulie* du nom
4(k K^uici , Famille autrefois puiil'antc dans
Ë$ ÏTAT DB LA FIlAINCE.
Cham-^^ Finances. Rhortay , Elcdion de Chaumbnt
PAGNE* ^^ Marquis de Rhortay du nom des Salles
Originaire de Bearn. Surfont « Eiedion d(
Chaumont , à la Maifon de Choilëul qui 1*2
acquife d^ Clermont d*Amboire j laquelle h
pouedoit par le mariage de Jean d*Amboi{i
avec Catherine de S. Blin>e(^ très-coniîdéra-
ble dans le Bailîgny. S. }uft , Eledion de Cé-
zanne Tune des Baronies mouvantes de TËvé»
ché de Troyes ^ à la famille de Gunegaud , &
depuis vendue. Fille- Chatel > Election de Lan-
grcs , à Madame de Houffct^ veuve du Chan^
cellier de feu MonjCeur. Tours , Eleftion dî
Rheims A la Maiibn de Coligny , que 1* Auteur
fait defcendre de ManaipTês ï)uc & Comte de
Bourgogne en S 88 .. 4ont il dit qu^on juAifie h
filiation , maïs il fembleétre Ici'cul qui Taitditj
guefi^ue grande que foit Téellemenc la Maifon
de Coligny. Sompuis , Elcûîôn de Vitry , an
Comte de Brienne-Ls^^unienie. Froifly^ Ele^ioa
dr^pernay , au Marquis de Chenoife du nom
de jcannin de Caftillc. Vezilly , Eieftion de
Kheims>à la Maifon de Conâans, Ville- fur-Au-
be > Eledlion de Ste. JMenehoult , au Maréchal
«Se Joyeule. La Chatelaitfic de Doimans , Ele-
âion d'Eperiîàjr mouvante de Château- Thier-
xy > au Comte de Broglfo , ir y a un trcs-beaii
Château $ S. Martin t)albois j Eledion d*£per»
iiay , mouvante de la tour duix>uyiej auM^i-
quis de Ja:'Vierfvillc.
f/« Je U Cinétiditi de Cii a m r a« n i«
, ïXtMit
EXTRAIT .
DU
MEMOIRE
DELA
Tuebé Je BOVUGOG NE ,Jes Pays
0k BRESSE , G EX, & BVGET.
Dtcffc par ordre de Monftigï. le D u c
Di Bourgogne en 2^5^8.
Par ^ojtfeur P b n r a n x> , Intendant.
LA Duché de Boorgognc y dont rétcndnë Bovit«*
cft aujourd'hui la même qu'elle a cou jours «o6Nb.
ktk , depui»que le ticre de Royaume ci\ èieint >
le trouve avoir 50 iicuës de longue ui du Mi- i.""^'^*"
àj au Sepreocrion , fut jo de largeur de TO- </^^ ^'"^
jicot à l'Occident : elle eft bornée de TOriert B'u.go-
par la Comté de Bourgogne & par la Bref- .?••
fc i au Sepceucrion par le Niven.ois & le Bour- l'^.^J,'
boQDois, & au Midy par le Bcaujolois. t'tirrmn$
Cette grande Province produit abondamment
toutes les choies ncc^dàircs à la vie , blcz ,
vins , fourages , bois de fuca)e & taillis , Mi-
acs de fer, & en général, lout te qui peut fervirà
rendre fcs habitans heureux : cependant ic terrain
A*eft pas cgalesncDt fertile ca toutcs^fes parues i
Tm€ m, H
lyfr ETAT DE LA FRANGE.
Bot7R- les Bailliages de ChâlcHis y Beaunc , Dijon, Aa«
OOGNB.xonc; S. Jean dé Lautfo, « gîftiehlfchidTrtbut le
plat p*ys jttfqti-à-Ia S*ane-^ cft'-un pft¥& gras ,
où le froment croit admirablement , fans même
qu'il foit befoin de fiimsrlcs terres , qui font fi
bonnes , qu'elles raporcent j récoltes en i-ans,
auand les propriétaires y fcmenc de Torgc , de
' 1 avoine , ou de la nayetce avant le blé >daiis la
«première année : dansles autres bailliageid'Ali-
tun , d*Auxois , de Brionnois > de Chatillon fut
Seine , qu'on apelle païs de Montagnes s le Cha-
rolois e(l une partie du Mâconnois ; les terres
font d'un fond léger qui ne raportc que du Sci-
•gle, mais en aflVz grande quantité.
f7«i, - La-Bourgo^e proviuit aufli dés Vins, dotet il
«'eft pas befoin de relever Tcxcellencc & la
^ualicé > vu leur extraordinaire réputation te
leur débit. II en £brt tous les ans une très-gran-
de quantitc, tant pour la Ville de Paris & les
autres lieux du Royaume, que pour les pays
étrangers. Ceux de Bcaune ioht ordinairement
. voiturez au pays de Lié;;c- & de- là en Allemagne
'& en Flandres ) il en paffe méinc beaucoup ca
; 'Angleterre.
Comme la plti« grandie partie de la Provîntfe
-cft d*bn terroir gras & humide , elle ptoduk.
-âufli une fort grande quantité de foins ^parti^-
culierement dans les praities de bords de h
/Mfd^iT. Saône , dans toute l'étendue de fon cours , ^
toutet^ois avec cete diftérence qu* celles cm
font au-dcffous de Châlons en raporcent bien da-
vantage que les autres , foit parce qu'elles font.
• plus bades & plus humides > foit parce que le
Ibl en eft meilleur.
MauvMs C'eft c^ite qualité généralede terroir qui rend.
étMt des les chemins mauvais & difficiles , en teilc forte
(htfftirj, q^ç |çs Y^ituiics u -y pouiioient marcher eu plu-^
ETAT DE LA FRANCE, m
feuft eodroits , fi depuis quelques années on BoUX-
n'y avok fait plufieurs éccndubs de pavé dans «o«ta.
kt lieux jugez les plus nceelTàires. Voilà ce
que r Auteur die en général de la Nature des
testes & de leur produit , mais il en promet un
plus ample déiail en traitant de chaq^ue Bailliage
eo particulier. Cette méthode eft ians doute la
plas cxadVe > mais il faut rcconnoicre qu'elle eft
aaffi la plus longue , comme Téxtrcmc proxîmiF'
té de ce M*, moire le icmoigne aflcz.
A regard des Rivières de Bourgogne , il n'y f^^ww/.
eoaque ^cux bien connub's, la Seine &: la Saône.
La X-. n*e(\ point navigable dans toute l'éten*
due qu'elle parcoure en c.:tte Province où elle
preod (a lource. La x*^^, eft partout navigable
&c'efl la i'eule commodité naturelle dont la
Bourgogne Toit avantagée pour le Commerce i
ixals les débordemens ou clic cft lu jette > font
payer chèrement ion voifînage à ceux qui ont
des biens fur les bords , la lenteur de fon
cours & le peu de profondeur de fon Canal i en
Toni les eau Tes les plus aparentes. II eil im«
podible de changer le premier , mais il fcioic
aife de corriger le fécond ,en cmploya-it , pour
fiatoyer le fond de cette rivière , tics macUiiàC»
pareilles à celles qui ion en ufaf^c pour net-
toyer 6c curoi les ports de M-r L'Auteur
vouiioi n-.cme que Ton travaillât à extiipcr
de p?.iies Iflîs qui fc foimcr.t dàuS fon cour;s
Ce qui retiennent encore ks eaux i & pour la
pericûion de la Navigation , il voudroît que
ioii coupât en longueur de certaines :{l.rs ,6c
qn? l'on crculât lic nouveaux ca- aux pat tout
où !a rivière fait de trop gia. î.s cncuics. Ce-
pc\Aài,i quoique l'Auuui piopc'fv; et s mo-
yri.s co.TMnc boi-s , il ne voiulroîc pas q'ic l'on
eu 6t i'ciicrcwtilc ians avoir bleu cxaniii 6 la dc-
H i
St ETAT DE LA FRANCK.
BoUR- pcnrc & nivelé la pente des catix 5 il prétend
6OGN1. d'ailleurs que la dépenlc n'en feroit pas auftt
confîdérablc cjuc Ton pourroit croire a la &v;^
pic expofîtion du projet.
Bi/foin Le détail de l'hifloire particulière queTAu-
ItnérsU teur donne au commencement de fou ouvrage
itB9ur. cft fort imparfait & Ion peut même dire qu'il .
W*'* cft tout-à-fait inutile , puifque ne s'apliquaot ■
qu'aux ieg;nes des Rois Bourguic;nons & de
/Ceux de la'pofterîté immédiate -^c Clovis ,ila
fuprimé celle qui pouvoir faire connoîtrc le
gouvernement de la Province fous Taucoritt
des Ducs , Torigine & la fuccefïion des Famil-
les depuis Tufage des noms propres , & enfîti
le principe de quantité d*u(âgcs particuliers àla
BourgOi;nc : cnofcs qire je tâcherai de firplécr
le plus (bmijnairement' qu'il fera poflible.
La Bourgogne fut fou mile & partagée entre
les Rois François y Childebert , Clotairc &
ThcoJcbcrt , enfans du grand Clovis , Tan
^ 5 4 i mais fo't que dans la fuite ce partage y
contraire à l'intéréx des peuples , n*aît pu Ife
foutcnir j foit que la dîfpofition des affaires
réxigeât î le titre du Royaume de Bourgogne
ne tarda pas à fe relever, & il parut de nouvc^ti
fous radn.inift ration de Gunthrara aîné de*
Enfans du Roi Clotaire I , formant un Etat
fcparé du rclte de la France , gouverné* par àct
X!agiftrats& par des lax pariicnlieres. Chil-
debert , Roi d'Auftrafic , fuccéda au Royau-
me de Bourgogne après la mort de Gun-
thram i fes Eiats ayant été partagez entre fc»
enfans après fa mort , la Bourgogne fut la^Ilce
à Théo.'oric en titre de Royamne diftii.(îl: fit
feparé. Ce fut aiors qu'elle devint le théâtre
des crimes de Brunehauît , ayeule de Theodo-
tic > qui £e tetœiiiereQC à Tcxtindion totale de
ETAT DEtA FRANCE. 93
h hftàWc Royale Se b^h téanion de tous'tcs BouK-
£uc9 qa*cllc avdic pol^dez , au Royaume de «oonb.
Ncuftric occupé par Clotairc II.
Entre les Maires qui gouvernoient la Bouf*
gôgnc fous Tautoncé de Thcodoric , on remaf-
^nc Vainachairc , BourgignOïi de Naiflancc ,
more en ^00 j Bercoalde , François d'extrac-
tion y qui pérît comme rhiftarc le raportepat
la haine de Brunehaud en 6045 Proude Se
Claude» Romains de naiflànce auxquels fucci da
Timachairell.qui étoit Maire au tems de là
Jiwrt de Tkeodonc& qui livra la Bourgogne
àClotaire II. Détail quifait connoîtrcqUàla
iiiffcrence des terres Françoifcs les Loix dfc
Bourgogne admettoient au Gouvernement tom-
«es les nations dont elle éroit peuplée , fant
^iftinéKon de lot naiffance Romaine , Bourgui-
gnooe & Françoife. Le Maire Varnachaire étoit
mon dès Tan 6i6 y puifquc fon Fils Godia
^poala fa Veuve en cette m^mc année , & qne
k Parlement de Bourgogne ayant été aflîmblé
i Troyes pottr lui élire un Succcffêur , le Roi
œcMgea (i bien les efprits , qu'il y fut rçfolu ,
▼a i'afabilité du Prince & la hicihté qu'il don-
8oit à tout le Monde de l'aborder pour traiter
k (es afiàires particulières , que l'on fc palTe-*
wit de Maire » Tavenir. En effet , H cft ccrcaîit
^ae cct:e dignité faifoit outrage aux Rois plui^
jaloux de leur autorité dans le détail , que mé-
Uî;:r$del*intcrét des peuples ; mais la mortdtl
^o\ Dagobert fil» de Clotaire y étant furvcnu^
«n é j 8 , avant que les Enfans foflcnt en âge d«r
gouverner , la Mcre de Clovis II , à qui la Bour-
p>j;r\z Se la Ncuftric étoient échues , fît élire
Flâchac pour Maire div Palais de Bourgogne, &
cil: le maria avec une de les nièces pour temicu»
^oicr de ik fidclité. £11 reconnoiilauce celui*»
9A ETAT DE LA FRANC*.
SgrUJR- ^^ ^"^1^^ ^^^^ les intéxéts de la Reine Mcre ft
ooaM&. Régence j avec tant de chaleur , qu'il lui facrifia
fouc;»/- ^ P^"îce Villcbaud t > Duc de la Transju-
^^Mt, J^ttoe , qu*ift fit maftacrer foui les murailles d* Au-
lUD , ou il s'èioïc rendu pour aflifter à un Par»
lemenc ^ convoqué par le Roi même : mais Fla*^
xhac ne furvccuc pas à une a^ion fi noire : il
•mourut par un efièc de la Vengeance divine pcO;
<tc' jours après.
La queftion principale qui divifoic alors les-
jGrandsde la Nation Françoife «ècoic le part»»
-ge ou la réunion des 5 Royaumes , Au(lrafi«,
Bourgogne & Neuûiie , pour tous lefquels lot^
•uns ne vouloient qu'un même Prince ,& lesaar
très vouloient que chacun eut ic fien : Tin*-
lérêt particulier de Clovis IL écoit d*emj>ê^
4thet que la Neuûrie & la 'Bours;o;^ne ne tuf-
&nt réunies à TAufiraûe , fous robéïflance de
£ùn frère Aîné ; ce qu'il obtint par la mort de
Villçbaui , chef principal de la fanion qui lui
étoit contraire La fuite de Thiftoire fait, re-
03arquer la grande fupériorité que les forces &.
le Confeil de Bourgogne prirent aloxs dans le
Gouvernement de tout le Royaume j mais Çok
' que dans la fuite les Aui^rafiens ayent regardt
cette fup.rioricc comme une entreprife cour
traire à leur droit > foie par inimitié pcrfonnellc
de Charles Martel , il eft certain qu'il n'y a
point eu de-partie de la Domination Frarçoifc
il maltraite e que le fut la Bourgogne fous le
gouvernement de ce dernier. Non- feulement il ia-
traita comme un pays de Conquête , en cnlevaac
■toutes les riche (les , mai:» il dépouilla les pro*-
piietaires de leurs pofleflîons & en fit un nou-
veau partage entre frs créatures. Il ne foiifi^Vic
point que les Naturels en occupalleut IcsMagi*-
itxacures y mais il ks diûribua à des £uaAgca.»
ETAT OE LA FRANCE. rS'
^uî (bus prcccxte de nouvelles loix que le Prin BoviK
ce voafoic écre fui vies dans les pays ^changèrent goghi*
touces les anciennes difpofitions & donnéreni une
face fioavcile à coaces4csa£iires. On peut ob-
ferrcr oèanmoins que la Ville de Lyon , le Dau->
f hioc Se la Provence fdrenc ks principales vic-
-times de la colère de Charles Marcel 8C que le
icde de la Bourgo<]rne auroit écc adez pjkîble ,
fi les courfes &pîllages des Sarrazins > Icfqiiclft^
•pénétrèrent jufqu'à Sens , n*y euffcnt.poccèla
•dernière dèroiation.
Pépin , puifné des En&ns de Charles Mar-
tel , eut la Bourgogne en partage > s*y fit recon—
noîcrc àmain forte , n»ême avant Icdccès de
fon pcre i toutefois il la traita plus doucement
dans la fuite , Se fous les règnes de fa polarité
il paroit que les Bourguignons avoienc telle»
ment oublie leur ancien avantage , qu'il n*y eue
:point de Province plus foumifc que celle-ci.
-Louis le Débonnaire aima le féjour de la Bour-
gogne & particulièrement celui de Châlons {iir
Saône où- ii a convoqué, quelques Parlemens.
Son fils Locaire mina la même Ville en 8^ 4 , .
fendant la guerre qu'il Faifoit à (on Pere> & laif-
ia depuis la Bourgogne à Charles , le dernier de
(es Enfans , qui mourut en 8 y 8 « fans pofterité j
ddbrte que fuivant un traité paflc entre Char*
Aoid*Au{lra(te , le premier s'empara d'une par^
les le Chauve , le Roi de France & Locaire ,.
dedela Bourgogne , & fournit Je refleà Locai-
re i mais il s'en empara pareillement après fa-
mort en 8 7 o C'cft à ce rems qu'il faut rapor-
ter les longues guerres que G;.'rard de Rouf-
filion , Tundes plus granJs Seigneurs du Rou(^
fiilon , eut à foutenir contre Charles le Chauve.
llavoit époufé Bcrche , de Pépin , Roid'A-
^oitaine & foutenoit. le parti de Loais x &^
96 ETAT DE LA FRANCE ,
BoVR- aîné de Lotaîre > lequel a?oic le droit certah
O06HI. ^uf la lacceffion de Charles , Roi de Bonrgoi-
fne. Cependant il fuccomba dans cecce ç^uerre »
ont l'exploit le plus renommé efi le ùége dç
Vienne , qui fut foutena par cfrtte Coratefle ,
Betwhe >avec un courage fort au-deflUs de foQ
(êxe. Gérard de Roufliîlon cft rcconau fonda-
teur des Abbayes de Pouitiers & de Veielay,
.Se il avoit un Châceau coniîdérabie £ur le Mont
Laflbis , dans le Bailliage de Châtillon i'Ia Com-
tefle fa femme y mourut en g 6 4 ^ & fut inhu-
mée à Pouitiers > (èlon la chronique de Vezelay.
I! lui furvécut 3 ans j étant mort dans la Ville
d* Avignon en % 6 y, fuivant la mémcCh tonique.
L'Auteur du prcfcnt Mémoire a tcllemeoi
confondu les faits , contre l'expreâion la plus
claire des titres f qu'il a fait vivre Gérard de
Roufiiilon fous le gouvernement de Charles
Marcel, & qu'il lui atcribuc: toute la réfif^ancc
^ue le dernier trouva à foumettre la Bourgo-
gne. Mais fi l'hiftoire précédente eft fujettcà
quelques di-fficultcz i on peut dire que celle oui
doit fuivre 8c qui nous fait connoitre rorigine
& la fuccelTion des premières Ducs de Bourgo*
fne y la furpade inâniment en obfcurité & eo
ifficultcz. Voici cependant ce q*ii s'en peut
dire de plus éxa6k. Charles le Chauve , prévenu
d*une paflion extraordinaire pour Richilde ,
fille de Bcuvin, Comted'Ardcnne, & d'une lôcar
de la Reine Thibcrge , en fît d'abord ik MaV
f rcfl'c > enfuite fa féconde femme , avec un tel
avantage pour fa famille , qu'il éleva tous fet •
parens'aux premières dignitez de l'Etat. Bozon
Firere de Richilde fut d'abocit inverti des Gom*
tez de Vienne & de Provence , enfuite du Du-
1^ ché (ie Lombardie j dignitez qui relevèrent ju£«
^ ^a'à la Royauté de Bourgogne. S'ctacc fait coi»-
^ xonncr
ETAT DE LA FRANCE. 57
ronncr peu après la mort de Louis le Bcguc govi.-
JBc dans un Concile stSèmhlt à Montaltc au -q^jj,;
mois d'Odobre 878. Il cft difficile d'ex-
pliquer la nature du droit que ce même Bo-
ZOD pouvoir prétendre fur le pa^rs que nous
nommons à prefe&t la Bourgogne : Mais l'on
Toit que Louis le Bègue ayant voulu difpofcr de
la Comté d'Autun & autres bénéfices de cette
heoduë y aonfifquez fur Bernard , Duc de Go-
-thie, accufé de la mort dé Charles le Chauve ,
ie& faveur de Thierry Ton Chambrer , ce mê-
me Bozon s'y opo{à'& en demeura pofleflcur au
moyen de quelques' Abbayes qu'il céda au même
Thierry. Mais on voie aufli-tôt après que Bo-
100 ne pofl'édoit plut les mêmes terres & qu'el-
les écoienr paflées aux mains de Richard Ton frè-
re, qui ayant pris d'abord la qualité de Comte *
d'Autun , prie en fuite celle de Duc de Bourgo-
IpK , & poru le furnom dtjuftider >parce qu'en
efit ce rue un homme plein de juftice & qui fans
égard aux intérêts de fa famille , commanda
les armées de Louis & Carloman , Rois de
France , contre fon frère Bozon Se força la Ville
de Vienne , après un long ûége Ce Sei-
gneur paroit donc avoir été élevé à la dignité de
Dac de Bourgogne par les enfans de Louis le
Bègue > aufquels il demeura fidclle toute fa vie ,
julqu'à (e déclarer ennemi des enfans du Ma re-
quis Robert le Fort y fes proches parens , parce
qu'ils attencoient manifeftement à leur couron-
oc. Il mourut l'an 9%i ^ au grand malheur
de Charles le Simple, qui rcgnoit alors en Fran-
ce. Il avoit époulé Adclaïs , fœur de Rodol-
She 1. Roi de-Bourgogne , Transjurane , fille
c Conrad , Comte de Paris , dont il eut Rodol-
phe ; lequel moins fcrupuleux que lui , ufurpa
la couronne de France & mourut le /. de Janv.
Tmc lU. I
^8 ETAt DE lA FRANCE.
Bout- cn9$6 i Bozon Huges , dît le Noir > & une
•OGNB. ^^^^ y êpoufe de ManalTez, Seigneur de Ver*
gy , lequel ^ric le titre de Duc de Bourgogne
après la mort de Tes beaux-freres. Il fe trouve
parmi les Chartres de Clugn y un beau titre de
cette DucheiTe Adelaïs , par leauel toute ùl pa-
leotê eft expliqué. Hueues l'Abbé Duc de Fran-
ce > fuccefleur de Robert le Fort , y eft dé-
^gné Ton Oncle > 9c l'on y aprend que le Roi
% Raoul de France , fils de cette Duchefle > avoir
un fils nommé Louïs. L'aâe qui eft une Rémi-
te de l'Abbaye de Romans en Valois j faite à
Ozon Abbé de Clugny ^ porte date du 1 5 Juin,
l'an jc. du l^oi Raoul , c'eft-à-dire , ^ il. de
l'Ere Chrétienne.
Huges le Noir fuccéda à fon* frère le Roi
Raoul > dans la pofTeflion delà Duché de Bour-
gogne & imitant la conduite de fon père , s'at^
•tacna à la légitime fucceflion de la Couronne :
mais Hugues le BLanc ^ Duc de France > quoi-
que fon parent le plus proche > lui fit une rude
guerre > dans laquelle le trouvant le plus foi-
Cle > il fe vit obligé de partager la Bourgogne.
Il vivoit encore iclon quelques titres en ^jj,
Giflebert ^ fils de Manaucz de Vergy > ne man-
qua pas d'occuper la fucceilion. L'adreiTe 9c
les rufcs de Hugues Capet qui n'étoit pas en-
core Roi de France , ne 1 en purent dépofTéder >
mais comme G; flebert n'avoit point d'enfans ma-
ies > on rengagea à alTurer fafucceflionà Ochoa
frère de Capec , auquel on fît époufer Leude-
farde fa fille aînée > cependant la Cadeue ayant
poufé Robert de Vermaudois , Comte de
Troyes , celui-ci prétendit devoir parxager la
fucceflîon de Giflebert y Se s'empara de Dijoo*
langhon ; il fallut , pour l'en chaficr ^ apelJer les
(ccouxs de r Allemagne ^ parce que le Roi Lo«
ETAT DE LA FRANCE. 99
Caire de France Se Hugues Capet , étoîent en* 6ou&«
£uis de Gerberge & Haviele de Saxe , fceurs de cogni*
TEmperear Ocnon le grand , êc de Brunoii , Ar-
fkeveque de Cologne » & ce fut celui-ci qui
eocrepric 8c vînc à bouc de faire remettre la
Tille de Dijpn à Ton neveu OthQn , frère de Ca-
pet i qui toutefois n'en joaït pas long»cems ,
étant mort en 96 s- On donne communément
DD Duc Eudes pour fucceflcur immédiat d'O-
thon t mais on convient qu*il régna très- peu >
ic que Henry IV. frère de Hug^es Capec , en
ht mvefti prefque au{fi-t6t>«près par le Roî
lothaire. Ce Henry fut un Prince çieuxdctran^
qaiile;.^niinéniene paroit pas avoir pris beau-
ooap de parc aux efforts ambitieux de ion ainé^il
sépara TAbbave de Vezelay > par le moyen de
GoOlaume Aboé de S. Benigue » & celle de Saine
Germain d'Auxerre , par Saint Mayeu Abbé de
Qogni , êc mourut l'an x 00 1 , fans laifTer d'en-
faos de ÙL femme Gerberge , ComtefTe de Bour-
gogne 9 Tcuve d'Adelbert , Marquis d' Yvrée s
Ton prérend qu'il adopu un fils au'elle avoit
de (on premier mari , qui eft le célèbre Othon
Gaillaame>furnommc l'JEtranger , Duc êc Com-
te de Bourgogne» inhumé à S. Benigue de Dijon^
le X I . Septembre 1 6 1 7 . fous une Epicaphe qui
marque qu'il a confervé jufbu'à la mort le ti-
tre & les droits de Duc de Bourgogne ; il y a
toutefois bien de l'aparence > que la force ma-
jeure du Rot Robert de France » le contraignit
a Çc contenter de TuCufruit de la Duché > 6c
peut-être feulement de la Comté de Dijon; en
efec , nous voyons que le même Roi , s'en mit
fai£blement en pofledîon après ùl mort , 6c
qn'il la tranfmic à lès enfans.
Robert > Roi de France , fils 6c fuccefleur de
Hagucs Capet ^ premier Monarque de la lignée
I z
i
100 ETAT DELA FRANCE.
BouR- régnante , fut un Prince très-pîcux & débonnai-
GOGNK. re^ qui fut aâigé parles divifions donie(li<jues
de fa famille , cauiécs par Thumeur impéncu-
fe & intraitable de la Reine fa femme , il per-
dit de bonne heure fon fils aîné ,refperance des
François , qu'il avoit fait facrcr ^ cooionntr
en fa préîcnce , par une pxécautioujugéctïès-
importanteen ces çpnunencemens d'une poffcf-
fion fort ^uivoquc de la couronne : Henry ^
qui avoit porté le titre d& Duc de Bourgogne ^
fut par la mort de j(]bn frère, apellé au lue-
ceflîon du Royaume , non fan? une violente con-
tradiâionde la part de larReine fa mere^ qai
vouloit lui faire préférer fon frçre puifné Ro-
bert > dont le naturel violent Sç emporté avoit
plus de convenance avec le fien. 0n remarque
en eftet que ce carajftere fin & cauteleux de Ha«
gués Capet ', étpit dégénéré en pufillanimi|é
dans fes enfans , & U Chronique Angçvine , que
le Père Labbe a donné Cur le MU', de Vendô-
me i s'en explique fur Tan 9 s ^ » d'une ma-
nière fort finguliere i en voici les termes : Ob/it
Hugo Dux & Ahbas SanHi Martini filim R/h-
berti Pfeudo^-Reeis patety alterius Hugonis qui
& ipfe faetus efi pfeudo-rex cum Ro^berto filiô^
fuo i quem videmus ippJncenijflmè r^gnantentl
à cujus ignavia neque prefens Henricus regu~
lus fil/us ejus dégénérât, Jl eft fâcheux d'i-
ire oblige d'accuîcr la mémoire des Princes ,
ilont les nôtres tirent leur naiflàpce , cependant
il importe non-feulement à la.vérité de l*biftoi-
ie de les faire connoître tels qu'ils ont été ,
mais ayant à rendre raifon des ufages^e, cha-
que pays , ie fuis obligé de rapotter les faits
qui y ont donné occasion , & d'ailleurs nos
Princes ont tant d'illuftres Ancêtres j.que peu
de fnéchans n'aportcnt aucun préjudice k lent
ETAT DE LA FRANCE, lox
eoirc i Entic ks triftes conféquenccs qu'eut Boutt-
défaut de courage & d'élévation des pre* gogmi.
aàet% Capicaines , on a remarqué que leur
aTÎdicé & leur infidélité y indignèrent tellement
ici peuples des divers Cantons de la France ,
qu'ils prirent chacun > de leur part , toutes les
meûires néceflaires pour fe garantir des ef-
forts de l'un 3c de l'autre > 5c quoique les Pro»
▼ioces y ayent également concouru , il fa*
roit que la Bourgogne en donna le premier
exemple , comme il eft arrivé en d'autres oe«
calions pofterieures de plu fleurs fiécles , je veux
^e la fin du régne de Philippe le Bel > Se cel-
le de Henry III. On ne reproche point i ces
prenûérs Princes d'avoir vexe les fujecspar des
uopôts excelBfs > comme l'ont fait ceux que
je viens de nommer , car ils n avoient point en-
core rautoriré d'établir , vu que toute la Fran-
ce étant divifée en Seigneuries particulières , lea
Kms ne pouvoient exiger que l'obéïflance féo-
dale , & le (èrvice ï la guerre dans les occa-
fioDS publiques > mais ils fîgnaloient leur vio-
iencc &*leurimuvaife foi , par d'autres en IroitSi
pillant les peuples de leurs domaines parcicu-
liers , dérrouffaoc les Marchands étrangers qui
fréqaentoienc leurs foires , & pour tout dire ,
tolant coutumierement fur les grands chemins,
Hugues , fils aîné du Roi Robert , Prince que
l'on dit pourtant avoir été d'un heureux nata-
le! , eut le malheur de s'oublier jufqu'à un ex-
cez fi indigne > qu'il penfa lui coûter la vie ,
ayant été arrêté prîfonnier y par Guillaume
Comte de Perche , fur les trrres duquel il avoir
commis le crime i néanmoins le Roi Philippe
L s'expofa par la même habitude à des dangers
encore plus grands j s'il eft vrai que l'honneur
iDtcrcflc plus que la vie. Le Pape Grégoire VII.
I 3
101 ETAT DELÀ FRANCE.
So un. lui en écrivit des lettres pleines <ie reproches
COGNA. ^ ^^ menaces fi outrées » qu'elles ont hh di-
re à un Religieux > lequel a depuis jpeu écrie
nôtre hiftoire > que Rome le déiavouroit au-*
jourd'hui , (ans faire attention que Ténormc
conduite du Prince > ^ réte à cauter une défe-
Ction générale , n'exigeoit pas moins de £oa
zélé. A la fin Louïs VI. ayant conçu des fcn-
timens plus digues de fa naij^nce Se de fa for-
tune , s apliqua à relever la dignité de la cou-
ronne > toutefois comme Ta dit un ancien, le
icaradbcre d'avidité propre à fa famille , ne s'é-
jceignit pas pour cela dans fa poftériiué > mais
il changea d*organe , û n^a pas été m^ins fu-
sefle en s*apuyant de rautorite & des loix. Pen-
dant ce tems la Bourgognf, qui a voit été cé*^
itc à Robert » frère puifné du Roi Henry ,
ibuffrit beaucoup fous fon adminîftration Ion*
gue >infidelle^ & violente , il fatigua fes fu«
jets par d;s guerres continuelles , pour arra-
cher la Comté d'Auxerre à ion légitime poflèf-
ièur , il y perdit Hugues fon fils aîné l'an i o j 7»
9c l'hifloire remarque que fes troupes ayant
un jour fupris le Château d'Auxerre , y fu-
rent frapez d'une terreur panique , imputée à
la Religion , & les oblis^eac de fe retirer & de
perdre leur avantage. Mais le plus horrible ex-^
cez de ce Duc Robert premoer ,>fùt l'alTaffi.
nat de fon BeaU'-pere Dalinatius , Seigneur de
Semur dont il avoit époufé la fille qui étoit .
aufiî fon héritière , il le tua de fa main dans-
l'Eglife , pour jonïr plutôt de fa fucccifion ; ,
foit toutefois qu'il eut dans la fuite quelque
regret d'une fi mauvaife adion , foit qu'il con-
nut aflcz peu la Religion y pour croire qu'une
fondation picufe l'en difculperoit devant Dieu.
Il bâtit ^ dota une Eglilc collégiale > dans le
I
ETAT DÉ LA îKANCE. loj
Bcadccc mcunrc , & y choifit fa propre fc- Boui
palrare j il monrut par an accident ciagique coéM
& honteux , que Thiftoire n'explique pas , dans
TEglifir de Fleury fur Oufchc , le ii* d'A-
fiifioyé. après un régne de 4; ans. Il eut
4 fi's de fa femme EliU de Semur , Saur
de 5. Hugues » Abbé de Clugny , le fécond
dcfquels nommé Henry ayant épouCé Sibile »
fille de Regnaud , Comte de Bourgogne^ en
eut deux fiiS & mourut ayant fon père , l'an
1066- La Loi du Pays leur afluroît la fuc-
ttifîon de TAyeul» mais celui-ci qui ne con«
noiflbît de Loi que (a volonté , obligea Jet
Euts à reconnoître Robert & Simon fes puif-
Kz , Se leur promettre fidélité » ce qui auro:t
Ktté la Province dans de grands troubles , (î
Tautorité àcs premiers voifins , Regnaud Comte
<Ie Bourgogne, Guillaume Comte de Ncvers &
«TAuxerresSc Hugues Comte de Cbâlons n'euf-
im foucenu les héritiers légitimes > de (brte
^oe Hugues > aine des eoËins de Henry ^fuc
reconnu Duc de Bourgogne d'un confentemenc
général , malgré la difpofidon de fon Ayeul,
& que les Oncles Robert & Simon , qui s'ap-
puyoient dcia du principe que la répréfcntation
n'a point de Ueu dans le droit François > furent
réduits à aller chercher fortune en Italie.
Hugues I. gouverna la Bourgogne avec au-
unt de fagefTe & de douceur que fou A y cul
avoit employé de violence. Il le maria d'a-
bord avec Yolande , fille du Comte de Nevcrs ,
Safla peu après en Efpagne contre les In fi-
elles ^ où il acquit autant de gloire militaire
qu'il s'étoit déjà fait de réputation par fa vcr>
tu : mais au retour de ce voyage ayant été
affligé de la perte de fa femme qui ne lui laif-
la point de pofteiité , il prit la rcfolution d'a-
I 4
104 ETAT DE LA FRANCE.
BoUR- bandonner {es Etats à Ton frère & dé fe retirer
GOGNfi. À Clugny fous la difcipline de Ton Oncle. Oit
voit encore une lettre de Grégoire VII. à Hu-'
gués de Clugny , où ce Pape le blâtne forte-
ment d'aroîr reçu à la PiofelHoa Religieufé
un Prince qui devoît être Texemple de tous le&
autres > qu'un million de Cbrétiens redeman-^
. doient comme leur pcoteéleur , qui écoit le Pe-'
re des orphelins & des pauvres &lefoùtien de
toute r£gli£ç. Son régne ne dura pourtant que
3 ans > & ia retraite , qui a été. de j j années ,
fe termina.par la perte dejavuë^qui précéda
fa mort de quelque tems^ Or entre les fages
difpofîtions de ce Prince > Tliiftoire n'a pas
manqué de célébrer celle qu'il fit pour préve«
nir Tabus de Tautorité dans fes fucceffeurs. Ea-
- effet j Texpérience du gouvernement de fon
Ayeul > faifoit connoître que auofqu*il fut à
la difpoEtion de la Noblefle & au Clergé af<^
femblez en forme d* Etats, d'accorder ou de re^
fufer les avdes que-les Souverains demaodoient >
& qu'il fut d'un ufage reçu que les Princes
ne pouvoient établir aucun droit, nouveau »
même de leur confentement '> fans en relâ-
cher un ancien , cependant l'autorité préva-
loit toujours fur la caufe publique , outre
que dans la dlfcudion ils étoient u difficiles à
fatisfaire , que les AfTemblées ne fe féparoienc
gueres ians des mécontentemens récipro-
ques > d'où fui voit félon l'ufa^e du tems des
guerres inteflines qui défoloient la Provin-
ce , & où la violation de la foi des fer-
mens étoient les moindres crimes reprochez
de part & d'autre. Hugues <K.fpênfa donc
par une Loi folemnelle fix d'entre lés hauts
Barons de Bourgogne de l'obéiflànce du
Duc , qui feroic violence à la liberté -des
ETAT DELA FRANCE, loy
Alcfflblèes où qai enfreindroît les ufkgei Boui-
çoaunoDS) fe foumeccant laific fes fucceflèars «oeHi*
àieur coireftion , inémc par la voye des
ttJKS , & à cet c&tt il les autotifa a coq*
Toquer la Nobleflc & à faire marcher les Corn-
Buoes pour maintâoir le droit public ^ l'ans en«
courir , pour raifon de ce qu'ils pourroienc en-
treptcndre , ni le crime , ni la punition de félonie.
Satquoi Julien , ancien Hiftotien de Bourgogne ,
ajOQce cette réflexion tOiiyc ,tant étoient ea ce
ttmi-là toutes, voyts ouvertes four obvier > &
mfftr U Tirannie , &'iiefirde retenir les Vriih-
»s en leur devoir yobfervance de fermens^pro^
*# > foi & ffeu(f homme.
On ce fçait pas précifcroent quels furent les
h Barons auxquels on attribue une autorité û.
cxrijtordiraire. U y a même beaucoup d*apa«
itnce qu'ils, ne furent pas nommément défi-
giKz I de peur de reftraindre la liberté de s'o^
polèt aux innovations que l'on en craignpit %
nais il £iac ajouter que quoiqu'un tel privi-
lège nous paroilTe aujourd'hui plus propre \
bromllcr une- Province qu'à. la calmer , il n'y
en a point cependant qui nous préfenie une
fince de gouvernement plus tranquille eue la
Bourgogne ; tant il cft vrai que les peuples fc
portent plus naturellement à jouïr du repos
<lD'àtoat autre objet & que les révoltes obfti-
Mes font plutôt l'éfct d'une opreflion trop vio-
lente que d'une trop grande liberté.
Le noms propres n'étoicnt pas. encore d'un
nfaK commun fous les régnes dont je- viens de
parier : cependant comme ce fut alors qu'ils
commencèrent à s*introduire,on peut remarqiieri
paimi la Noblcfle du tems , Aimard de Dijon ,
Higucs & Foulques de Beau mont , Hugues de
MoQiCajonyAimondde Thilchatel,Guy de Ru-
loé IT AT DE LA FRANCE.
BoUR- c^^> Othon de Befl'ay , Giraud de Fourens,
GOGNs. Rcgnier de Nozant > Hubert de Verzay » Jean
de Marjcy , & Guy de Cbaumonc » qui por-
toic cicre de Comte j auffi-bien que les Seigoeori
de Beaumont.
Eudes I. frère paîfoé du Duc Hugues , lux
fuccéda fans aucunes trayerics & fut {urnotnmé
BoreI> par un fobrîquet ciuela plufpart des Mo-
dernes n'ont point entendu , mais qui doit èttt
rendu par le terme de cautionnement > aparem-
menc patallufidnàauelaues traits de ùl yie qui
nous font aujourd'hui inconnus. Il contribua à
la fondation de Citeaux en i o ^ 8 . & peu après
fè croira pour le voyage de la Terre iainte» oà
la nouvelle conquête de Jérufalemapelloit alors
grand nombre de Pèlerins^ 11 y mourut de ma*
ladie Tan i loi. mais fon corps eà fut rapor-
tk & inhumé à Citeaux. Sa Veuve Mahault ^
fille de Ciuillaume Téce- hardie , fe fit Rcligieu*
(c ï Fontevrault. Hugues II. furnommc le Paci.
fique , fucccda ^ fon Pcre & £e fignala par lèf
bienfaits à divers Monaderes^il 6pou(a Manaulcj
fille de Bozon premier Vicomte de Turenne ,3c
mourut en 1 1 4 1 . fans aucun événement remsar-
quable : parmi la Noblefl'e de fon cems Se de ce««
lui de fon Père , on compts Reinard Vicomte
de Bcaune , véritable Fondateur de Citeaux >
Hugues de Mont S. Jean i Hugues de Gràncey;
Mites de Frelois ; Arnould de Varennes & Re-
naud de Gifcey > qui ont tou; figné Tadte de
fondation > laquelle les Moines pour fe fai*
xe honneur , ont mieux aimé raporrer à un Duc
de Bourgogne qu'à un fimple particulier ; Hu-
gues dé Monfaujon i Régnier & Girard de Châ-
tillon- fur- Seine s Ibert Roux ; Regnaud de
Glaunes; Walon de Sornaix , Regnard & Hu-
gues (te Grancey s Savaric de VcrUy » Gauthier
ETAT DE LA FRANCE. 107
dcThil $ Hugues de Ponilly 3 Aeannon &BoUr-
Xegniei de Roche s Guillaume de Tnlechacel i ooGMit
Gaj Roux , Sire de Moncftel 5 Galleran de
MoiltreaJ ; Aimond de Porte.
Eudes II. fuccéda à Hugues II. èpoufa Ma«
rie de Champagoe > fille de Thibaut le Grand ,
k mourut en 1 x ^ 1 : fon règoe n'a rien de plus
coofiderable que l'hommage qu'il fe fit rendre
par le même Thibault le Grand en x 1 4) des
villes de comcez de Ttoyes ^ de S. Florentin $c de
la Grande Abbaye de S. Germain d' A uxerre,
aa lieu d*Augulline , qui fut déterminé pour
rendre les devoirs dûs aux fiefs. Sa veuve fe ren«
. dit Relieiea(e à Footevrault ^ Hugues III. qui
loi fiiccc ia , fut bien différent de fes Pères. Le
Sire de Joinvilleraporte » qu'flnefutonqueste-^
MUdfage y ne à Dieu 9 ne au Monde ; deforte que
k Roi Philippe Aogufte difoit de lui , qu'il pêH-*
vif h/cM être apele freux-homme y far ce qu'il
éteit bien hardi defon corps , mais nonfasfreud'^
homme » parce qu'il n^aimait Dieu aucunement »
ne Us bimmes & ne craignoit f oint à m^eff rendre
em/ers eux. Il époufa premièrement Alix de Lor-
raine , Elle du Duc Mathfieu^dont il eut plufieurs
enfians -, mais comme il éloit fans rc^le & fiins at«
tachemenc , il s*en fépara dans la fuite. Il fe croi-
faeniiy I. & fit le voyage de la Terre Sainte par
Mer 9 où la tempête le mit en fi grand pétil >
que la peur Tobligea de faire un voeu qu'il ac-
quitta depuis par la fondation de la Ste. Cha-
pelle à Dijon en 1x7 1. II donna l'an 1 1 7 y. ia
G)mté de Langrcs à TEglifc du lieu , en faveur
de Gauthier de Bourgogne fon Oncle qui en
ctoit Evcc]ue, l'ayant retirée de Guy de Saux,
par échange d'autres terres de Henry de B u qui
enoccupoit une partie. Remarquons ici en pailant
l'ii ne faut pas confondre cette ancienne Mai-
1168 ETAT. DELA ERANCf.
Bo VR- ^° ^^ Saux avec la Moderne de même nom ,.
€OONi. l^T^^ll^ outre les grands hommes adonnez à
' la France , a produit le Maréchal de Tavati*
nes s cet implacable ennemi des Hugtienocs* ':
Car celle- ci n-a pçint de titre plus ancien ^ae
Tan 1 405f , 3t n'a commencé fon illuftratfôn que
par une alliance avec M^euerit'e de Tavanne^
héritière de fon frère > qui êtoic un Chéyalief
Allemand avanturier , naturalifè en 1 5 1 8 .
Mais le plus confîderable événement du rêgn<
de Hugues 5 , fut la guerre avec les hauts Bà^
rons > qui félon le privilège de Boureogrfe pri-
rent les armes pour Tobliger à garder 1er Loix
du Paysj le Seigneur de \xrgy en fut le chef;
y- étant d'ailleurs engagé par un intetét pcr-
fonnel ^ le Duc voulant aflujetcir â Thommage,
dent Tes ancêtres > iflus des premiers Ducs de
Bourgogne , s*écotent toujours tenus exempts ^
cependant la fortune qui favorife moins ordi-
aairement la juftice que les grandes forcer ,
donna l'avantage au Duc > & il auroic accablé le
Seigneur de Vergy , fi le Roi Philipe AuguÂci
touc jeune qu'il étoir > ne fut entré dons la que-
relle , il vint en Bourgogne y avec une armée >
eu 1 1 8 4 > attaqua d'abord Chatillon fur Seine »
qu'il emporta & y prit prifonnier Eudes > fils
aSné du Duc , ce qui le reduifit à la néceffité-'de
recevoir la loi , d'abandonner le fiége , Se' et
faire juftice aux Eglifes > & aux Barons qu'il op*
Srimoit 5 Hugues de Broyez qui avoir comman-
é l'armée du Roi y fe refkntit dans la fuite
de la vangeance du Duc. En la même année
1 1 8 4. Hugues , las de fa femme , ou plutôt
dans le deuein d'acroître fa puiflance par un
autre Mariage avec quelque grande heritieir >
s'en fit féparer pour caufe de parenté , & époufii
Bèàcrix»Comceiïe<i'Alboa^ de Vicone^fiHeum^
ETAT DE LA FRANCE- 1^9
^Qc de G aiguës Dauphin yeuve du Comte Se goUK-
GiOcf > il en eut aufli deux enfans , qui du chef qqq^ji
de leur mère fuccederent au Daphiné^mais d*ail-
knrs il la traita mal , & lui empêcha le retour-
ner dans (es propres Etats , craignant qu'elle n*cn
foalat jouïr iinièpendament de lui. En x 1 8 7^
8 accorda pour de l'argent > le droit de commu-
Kidela irihede Dijon > c*eft.rà*dire au'ildonna
blibenêà Oes habitans « avec le droit de polTeder
knn biens proprieraîrement , avantage qui n*ap-
ptrtienc qaïaax Nobles yêi aux.Eglues avant la
naonmiffioD , le tout à charge de fuivre ^
de de confbrmei à la cotitume & Soîflons , qm
étoit une ville affiranchie^ depuis quelques an-
o6n auparavant > epfin il pafla pour la féconde
fixi en.Terre Saîntç ^ en la compagnie des Rois>
Philippe Augujde de France >,& Richard coeur
de.LjoD d'Angleterre „.& quand le mém&Phl-
lippe Angufte en partit , il lui laifla le comman-
dement & l'armée Françoife > donc il s'acquî-
ca E malj qu'il fut foupçonné d*intelligence avec
les Infidelles , oadu moins d*nneindizne jalou-
£e contre la gloire des autres Croifez , il n'en
porta pas loin la peine , étant mort à Tir au
commencement de l'année 1 1 5 j . Il laiiTa plu-
fieurs enfans ^ favoir , de fa première fçmme ,
Eudes qui lui fucceda ,& Alexandre, Tige des
Seigneurs Montagu , de Conches & de Sauber-
aon j & de la féconde » André Dauphin , Tige
Ac» Comtes d* Albon & de Vienne ^ du nom de
Bourgogne : on trouve parmi la haute Noblelle
de fon tems , Guy de Vignory , Régnier de
ChatiI(on , Hugues de Grancey , Senefchal ,
Regnaud Comte de Joigni , Geoffroy de Donxv,
Robert de Rougemont , Dalmalc de Lufy, An(c-
ric de Montréal , qui avoit époufé Sibille de
Bourgogne , nièce du Duo Eudes IL Guy de
/
-110 ETAT DE LA FRANCE.
fioUR- Eudes de Vergy , le dernier defquels foutint h
.>sooNi. guerre donc u a ttè parlé s Odon de Thil ,
Hugues de Mont S.Jean , Robert Vicomte de Se
Iean de Dijon , Aimon de Roux , Odon de
.ongueil , Eftienne de Sancerre , oncle du Di^
Eudes III > Guyard' de Favernay, imbert die
Guyard d'Orgut ; les Seigneurs qui ont fonfent
ii rafFranchifleraent de ik ville de Dijon font >
Anferic de Montréal , Raymont dc'^Marigny j
Guy de Tiicbacel , Guillaume fils d'Eudes
de Champagne > Tiges des maifons de Cham-
p lette , de Pontalier , Hugues de Roche , Simon
de Brancou > Dumonc de Mont el, Kalon de Se
'Julliers ,. Gautier de, Scmbrenon , Eudes ôcTycs
de SaiUy > Guillaume de £averney > Eftienoe
i^illain .». Othon de Saffres & Amedée d'AxelIes.
.11 eft remarquable que tous les dénommez en
xette Charte prennent la qualité de Seigneurs
des lieux donc ils portent les noms , ufage com-
mun & ufité en Bourgogne , dif&rent de celui de
France > où les nomsTont prefque toujours em-
ployés fimplement.
Eudes III. fils aSné & fucceflèur d'Hugues
III. étoit Régent de Bourgogne 3 lors que la
nouvelle de la mon de Ton père le mit dans une
polTeffion réelle de la Souveraineté ; il donna
les premières foins à réparer les griefs de fd
principaux vaflaux , & voulut particulièrement
aflurer la liberté des habitans de Dijon , à l'ef-
fet dequoi il £c fit cautionner envers eux par Hu*
gués de Vergy , Eftiet^neduMont S. Jean> Poo»
ce de Grancey Connétj^Ie , Eftienne ^ Seigneur
de Grancey > Hugues de Tilchatel , <jui de
Saux «Gauthier dcjSaabernon^ Mailly & Guy du
Thil , tous qualifiez Seigneurs -, il avoir déjà
époufé Mahaut de Portugal , veuve de Philipe
d AUace , Comte de Flandre , more au fiége
AT 1>£ LA FIANCE, .m
Llfiance qid picote wnât donné dCj^- Bovit*
▼emie dSone bUnche deja maifim de«ô«Nt.
: Bonrgogne , & an paflkge, de celfe de
FUui£e , à G j^oderelle , qui a donné
Mrs. d'Kânglùen > il écoîc déjà fçparé
rinceffe en 1 1 ^ 8 , ptûfqa'il donna lort
orRoi Phâîppe Au^ofte , par kqael il
;de ne & pomt maner daniralUanceda
gMEcrrç , ni par (on eonfHTi les cémoins
» 9 Goi eft paflé.à Vienne , font de Ja
Loi > lancine Alix de Champajrne , (a
ne Bernard '» aocremeiie die THriniiie
met ».i an! il avoir l^é la notninatiqû
Eces di^ Royaume pendant (on voyaèe
n k Gauthiei de Nembars , Chamod-
llauBie deGarlande , Banhelemy le
Iqppe de LeTÎs , 8e; Henry de S. Denis i
OR du Duc.» Gui de Thil , Joflêlin
y Ponce de Grancey , fc Eftienne Vil-
ndanr la querelle de lamaifoodeVer^
imenf a^, k Duc pradoua des alliances
(Omettre iJk il nous rette un aâe d'Ef-
Mont 5. Jean > lors.Sénefchal de Bour»
»ar lequel celui-ci s'engagea à fervir le
gré ion étroite alliance avec le Sei-
Vergy » mais dans la fuite il devint le
r d'un accon)odement , par lequel Hu^
;nenrde Vergy donnait fille en maiia-
2C Eudes 9 jk pour ta dot , le Château
Vergy , avec toutes les terres qu'il
en deçà de la Rivière de Thil -, comme
7e , le Duc lui céda coût ce qu'il poffe-
ielâ 9 avec la Seigneurie de Mirebau ^
sftit de la charge de Sénéchal de Bour-
»ur la poffeder héréditairement»lc même
ait dans la fuite une grande réputation \
b &: dewaleur dans la guerre des Albi* >
E
i
.1 II ErT AT D E L^ F R AN
LfiouR* S^®^^ j & à la bâuillc de Bouviac , c
t AOGNi> ^^^^^^^ Tavant-gardc j il mourut à J
' 1118 > piéc à paflTer en Orient , &
jqu'un ills unique ^ eii bas. âge ^ fous
ûe.fa mère Alix de Vcrgy.
Ce jeune Prince fut le Duc Hugue
gouvernement duquel la Bourgogne
tranauile» parce qu'il tourna toute f<
tion a récoiiomie > &à l'arrangement <
ïaires ; il époula premièrement Y<
JDreux fille deRobert III. & de.Leor
vVallery , de laquelle il eut 5 fils « £u
ic Robert ,^ (ècondemeot Beatrix d
pagne > dite de. Navarre. « fille de TJ
- & de.JViarguerite d& Bourbon ancien , <
encore un>£ls nommé Hugues > leque
gneur de Montréal. Eudes , fils aie
Mahault de Bourbon , la plus riche h
. ce tems-là , Comtcfl'c de Ncvcrs , d'
de Tonnerre > &c. de laquelle il n'eut q
Jes y ôc mourut eu Palj^lline avant fo
1169: l'aînée de fcs fiUes^^ dit Yolanc
fa 10. Jean de France. , dit Triftan , i
Louïs , & en fécondes noces. , en i x 7 5
dit de Bethune , Comte de Flandres ,
convaincue d'avoir empoifonné fon ]
qu'il a voit eu de Blanche fille de Charl
te d'Anjou , Roi dcNaplcs , frère de
JLa féconde fut Marguerite , féconde i
même Charles , Comte d'Anjou. Et 1
me ,fut Alix , Comte fie de Tonnerre
de S' Agnan en Berry /femme de Jeac
Ions Seigneur de Roçhefort. Jean de Bc
fécond fils de Hugues IV. époufa
Bourbon , fœur puifnèe de laX^omtefle
femme de Eudes fon frère aîné , & n'ec
fie fiUc , heritici;e de ia Seigneurie de ]
ETAT DE LA FRANCE. ïij
laquelle fac marî^ comme chacun le fçaic à Ro- BoUR-
bm Cbmce de Clermont dernier des enfans de ooG»is.
S. Loaïs , qui eft le chef de la maifon régnante.
Ce mariage eft pourtant accufé ptr les anciens
Aocearfrj & S. Julien raporte qu'affiftant un jour
au dîner de François 1. qui étoit .la meilleure £-
colede fcience qui fut en ce tems-U ^ il entendit
Lazare de Baïf raconter au Roi , que Ton avoir
.tcouvc parmi les papiers du Duc Pierre de Bour-
bon , auparavant dit le Seigneur de Beaujeu ,
une hiftoire de (à Maifon y où il écoit raporté
qK S. Louis avoir donné £a malédiûion â ce
mariage , 9c pronoacé par un cfpece du juge-
neot > que la pofteritê qui en fortiroit » ne par-
.neodroit jamaif à la Couronne de France > Ôc
qu'elle lui cauferoit de grands maux > & il ajou-
te que le Eut lui a voit ècc confirmé par deux au-
nes perfonnes , élevées dans la mailon de Bour-
bon k bkn inftruits de les aiEaires > remarque qui
doit faire comprendre combien font trompeurs
les. prouoilics fondés fur la feule opinion des
bommes , sefultante du mérite ou démérite de
quelques aétions dont ils jugent à difcretion >
pais que la poflerité du mémeRoi François , qui
toit alors û flotiflante , s'éft éceinte fans refte 4 1
ans après & mott> pour faite place à la même
maifon de Bourbon , dans la plus petite & la plus
mépiifée de fès branches , laquelle a néanmoins
forté depuis cent ans y la eloiie & le droit de la
Monarchie bien au-delà de ce que François I.
k S. Louïs lui-même fauroient pu ima|;incr.
La mort des deux Princes ainez de la maiion de
Bourgogne » avant leur pcre , de voit nacureU
leœnt aporier quelque traveifc à Tordre de
(à iuccenion y & c'eil ce qui porta le Duc Hu-
gçs IV. à la régler par un teftamcnt dans le-
quel il inftitua (on hetiûer > en la Duché > le
Tome m. K
114 ETAT DE LA FRANCE.
BoVR- Prince Robert , dernier de jfes cnfans du prémiet ,
«PGMi. K« i ^ tcftamcnt qui cft datte de Vilaines et'.
Duefoiois le Lundi avant la S. Michel 1171 ,
cft remarquable , en ce qu'il l*aurorife^ dans
cette difpofition > tant parle droit ^que parle
confentement de £cs cnfans , qui étoient morts
long-tcms derant ^^poteftate mtbi data tam à /#-
re quim voluntate proptia Uberotum meomm:
Cependant le livre de Lignage de Dreux ,xiit nec-
tenienten parlant de Duc Robert II. ti fut Vnc
de Bourgogne^aprèsfon pertycontre la coutume du
pays , quoique les enfans defon aine le durent
être. Dans le £ïit , on ne fauroit accufèr le Doc
' Hugues lY. d'avoir mal fait , en cocfirrvanr
une des plus belles Provinces &ila première Paî-
lie de France dans (a maifon s maisaufii s'enfuî-
TÎt-il delà y que l'on nf penfoit pas encore que
la Bourgogne fut une terre d'appanage reverfi-
ble à la Couronne , à défaut de Mâles > il eft mê-
me évident que Robert douta de fon droit , &^
craignit juftcmcnt les fuites que pouroîi faire
contre lui Robert Comte de Flandres au droit de
fa femme » c'eft pourquoi il s'afiura au plutôt
de la proteâion du Roi de France ^ par fon ma-
riage avec ÙL focur Agnès 5 il s'enfuîvit une
compromifHon entre les prétendans ,. pour s'en
xaporter au jugement du Roi |> lequel ne man-
qua pas de décider le principal en faveur de fon
nouveau fieaufrere « mais il l'engagea à donner
un partage plus confi^lerable au Comte de Flan*
drc que celui qui avoit été réglé par le tefta-
ment d'Hugues IV ; il eut la même attention en
faveur du Comie le Clermont fon frère , mari
de rhéritiere de Bourbon , & lui fie céder Je
Charolois , la Comte de Châîons & quantité
d'auçres terres trcs-cohfîderablcs , pour ie dé-
domaget d'un droit qu'il n'avoir pas , & qu'il
BTAT DE LA FRANCE, ii^
aepoQToit aroir qu'à l'exclufion des fœurs de Bour-
kComtefle de Flandre , aufqoelles cependant «o&hi.
3 ne fie lien donner de plas. Ce jugemenc du
&m Philippe le^Hardi eft d'autant plus remar-
onable quil condamne abrolument ceux qui ont
ttè tendus Cous les règnes fuivans , tant en fa-
TCQt de Mahaut d'Artois aue de Jeanne la Bol-
cenlê pour la Bretagne » iuftifiant d'ailleurs une
aunme bien conftante dans la pratique , favoir
qv les Princes ne connoiflent pas de droit plus
certam que leur intérêt > pour le foutient du->
quel les raifons & les prétextes ne ipanquenc
yuûm , 9c c'eft la caufe necefl'aire des contra-^
<iiâions qui régnent dans toute la fuite de l'hil-
uûre du droit François.
ILoberc II. pafla en Italie en x tS& > pour la
qoeieUe de la Maifon d'Anjou contre celle d' Ar.
laçon i deux ans après , il tranfigea avec les |^
Scttoeurs Ecclefiaftiques & féculiers delà Du*
che >fur le iujet des altérations qu'il faifôit à
la oonnoye , au préjudice général de la Provin-
ce > il promet de la rétablir fans changement >
& ceux-li s'obligent de lui fournir le 10 c de
hus revenus pendant les deux années fuivan-
m : le terrible fléau du changement de la mo-
noye^qoe les Princes faifoient rachètera leurs
yaflàax , fans être plus fideljes qu'auparavant
à leur nouvelle promefTe ,tiroit ion origine de
France , où Phihpe le Bel commit des excès enco-
R plas crians en cette matière. Robert mourut à
Vcrnon en x | o j . & fa veuve Agnès de France
loi forvécut %z ans. Les plus confidcrables
Seigneurs de fon tcms furent Jean de Vcrgy ,
Seigneur de Fouvans , Sénéchal héréditaire ,
Gailliume de Montaigu puifné de la maifon de
Bourgogne , Licbaut de Beaufrcmont Maré-
(lul , ces I font qualifiez de chers coufi/is du Ouc
K %
ix^.FTATDF LA FRANCE.
fiovR- en, fon codîcilc , Jean de Choifeuil Connétable ,
•(TGNi. Milcsdè Noyers , ]. de Courcelles , Hugucsdc
Chailcl , Regnâud de Grancev , Martel de Mafl-
If, J. de Beau jeu , Robert cle Btoî(&^ Htigoes
de la Saulce , Odet de Mainacaux , Ayiriood
d'Oftun , Jean de Longwy , Odart de Munia-
gu ; Mathieu de Montmartin , Hugues de Mcu-
Waut , Seigneur de Courtenay , lean de Nau-
tîn , Guy de Thoîre , Pierre Dublé , Seigneur
d'Uxelles Chevalier , &ç.
Le Duc Robert II. laifla une nombreufc fa-
mîUe , mais elle s'éteignit en fîpeu de tcros , 8c
par dcs^accidens fi étranges , que Ton en attri-
bua la ruine à une maledidiôn particulière , quoi-
Îue CCS enfans fuffcnt aufli ceux de S.Louï* ,
eân aîné mourut avant fori père , Hugues qui
fut Duc , jc. dii nom , mourut en i } i j . Eu-
des continua la lignée , Louïs & Robert mou*
lurent àuffi fans enfans i Blanche , fille aînée ,^
Comreilc de Savoye , n'eut qu'une fiUc , mont
fans hoirs , de Jean II Ir Duc de Bretagne j
Maguerite > époufe de Louïs , dit Hutin , fili
aîae de Philippe le Bel , fut étranglée , convain-
cue* d'Adultère -, la plus hcureiiic fut Jeanne ,.
époufe de Philippe , Comte de Valois , laquelle
devint Reine de France , & ne laifla pas d'avoir
d'èxirémes déplaifirs , la dernière tut Marie,,
époufe d'Edouard , Comte de Bar , mais pour
entendre la fuite de cette hiftoire , il faut fa-
▼oir que Louïs Hutin, malgré la rigucurexet*
cée contre ùl femme , çn avoir une fille nommée
Èanne qui fe trouva par fa mort héritière du.
Qyaume de Navarre , avec des droits aparens.
fur fa Comté- de Champagne , qui étoit cenféc
£cf féminin , puis que la Reine Jtanne fon A ycu-
Ic l'avoît aportce à Philippe le Bel , quoique le
comfairc eut été jugà dana le faincux Barle-^
ETAT DE LA FRANCE. 117
ment de Melon » de Tan 1 1 1 6 ^ où les filles du Bour«>
COmce Ifenryll. a voient êc£ exclue) en faveur gooki.,
de Thibaut IV. le bas âge de cette Ptinccfl'c ^
la défaveur de (a mère ,8c\sl puKfance de Tes
oncles , fuccedîvenient Rois de France y mu
rent de grands obflacles à la judice qui lui 6tois
due', toutefois la vieille DucheiTcde Bourgo*
gDe> Agnès fille de S. LouYs , Ton Ayeule > s*é«
tant pourvue pour obtenir la gatde & l'éduca-
tion de cet enfant , il fe fit un Traité à Vincen-*
nés > le 2 7*?. Jttillet 151^, peu de jours après
hi mort de LouYsHutin , entre Philippe Comte
de Poitiers , prenant le titre des Royaumes de
Ffance & de Navatre , & Eudes Duc de Bour-
gogne , tant en fon nom qu'en celui de la Du-
chefle Agnès fa mère , par lequel il fut ftipulé
10. que ladite Jeanne de France , fille du Roi
défont» &'Ia Bile dont la Reine Clémente fa-
veuve ètoit enceinte , fupofé que ce fut une
fille , anroient en héritage le Royaume de Na<«
varre^avec les Comtez de Champagne & de Brie>
pour telles portions qui leur pourroient apar-
tenir de droit ou de coutume > excepté ce que
le dit Philippe Régent de fon frère Charles ,
Comte de la Marche , en doivenr avoir ^ pour
part 6c portion , en la fuccefïïon de la feue Rei<*
ne Jeanne leur mère » & ce ^ au moyen de la
quittance qui par ladite Jdanne ^ fêta donnée du
ramenement cm- Royaume de France & de tou-
te autre part en la mcceffion de (on Père LouYs ,
dernièrement decedc. i". Qjiie ladite Jeanne fc-
roit remife entre les mains de la Duchcffc A-
gnés fon Ayeule-, pour être par elle nourrie
& élevée , en donnant toutefois caution , qu*cU
Icne fera mariée (ans le confcntement le fes on-
cles , le Régent , &c i on en cas qu'ils vinffenr
tous à.déccder » des plus prochains du. Lignage
12,0 ETAT DE LA FRANCE.
BouR- Philipc , dit de Rouvre, (ucccda à fon aycnl
GOOKA. en 1 3 49, il donna d*abord de grandes efperan-
ccs Se époufa au mois de Juillet 13^1. Marguë*
lice , nlle unique de Louïs de Maie , Comte
de Flandres > mais il mourut prerqu'au(&-tôc
après, le 1 1*. Novembre de la m^me année, & en
lui s'éteignit la première tige des Ducs de Bour-
gogne , après avoir duré ^ j<3 ans f il reftoit en-
core de mâles defcendans de Robert I. figavoii
ks Seigneurs de Montagu , de Saubern(»n Se de
Conches, mais on connoiflbit alors fi peu U
propriété des appanages , qu'il ne fut pas {eule-
ment queflion de leur droit -, le Roi Jean qui
legnoit alors en France , déclara que les lettre!
patentes de Novembre de la même année , c'eft
a-dire > fi- tôt qu'il reçût la nouvelle de cctt(
mort j que la Bourgogne lui étoit dévolue , noi
pas au droit de la Couronne , mais à celui è
proximité , non rat/one corona : Néanmoins puii
qu'en fuivant l'ordre de la fucceffion , la Bour-
gogne devoir appartenir à la Reine Jeanne d(
Navarre, fiile de Louïs Hutin , ou à £on fil& ;
le Roi Charles , fdmommé le Mauvais , par
ce qu'elle ètoit morte dès l'annéei 5 4.9» or ci
^ui fiattoît le Réi Jean , & qui le porta h déci-
der-en faveur de la proximité, c'eft qu'il £
irouvoit véritablement plus proche d'un degré
que le Roi de Navarc , & qu'il ne comptoi
pas que la ifcpi^efcntation dut avoir lieu 5 a<
îbnd fon meilleur titre étoit l'ioftitution tcfta.
mentaire du Duc Eudes IV. quoi- que non moin
contraire à la coutume daPaïs , que lavoic ée
celle de Hugues IV. en faveur de Robert II.
Je ne fuivrai pas plus loin l'hiftoice de Bout*
gogne , de peur d'allonger par trop cet Extrait
vil d'ailleurs , que celle des Ducs de la fécon-
de &mille n'efl ignorée de pcrfonne , & n ei
çmba
ETAT DE LA FRANCE, m
erobanafféc d^aûcQne difficulté fur la fuccc£- Boùr-
fioD i non ^as même au droit que Marie de Boar- qogms.
go^ héritière a porté dans la maifon d'Autri-
che, malgré lequel Louïs XI. s*en empara. Mais
pour fùivre mon projet de faire connoître au-
tant qu'il fera poflîbic les familles nobles & illu-
ftrcs dans les divers tems , je raporterai la lifte
de ceux qui fignercnt au mois de Novembre
1 5 1 4. l'Ailbciation générale des Etats de Bout-*
goçnc contre les entreprifcs de Philippe le Bef.
Voici ceux de la Duché : Jean de Châlons, Com-
te d'Auxerre 5 Jean Sire de Sarfay , Gérard
de Châtillon , Hugues de Montperoux , Jean
de Bourlemont , Richard d'Aurigny de la Mai-
fon de Vienne , Eudes de Kflontagu , de U
•maifon de Bourgogne , -Guillaume aEfpoiffes^
Jean de Thîl , Jean de Courccllcs , Jean de Bu-
IV , Jean de Frcfloy , Sire de'Molincz j & Gau-
ches fon frère » Sire de Biochcfort , Eudes Sire
deCrancey, Henry de Vergy , Sepcchal , Jcaa
de Lougwic , Sire de "Raon , Ma hé de Mont-
martin , Guillaume de Pcfmes , Jean Comte
de la Roche 5 Hugues de Châlons , Etienne dft
Mont S. Jean , la Dame Davé en Barois ,
Lcnfant de Château- Vilain , le Sire de Traif-
gncl , Jean Sire de Choifcul , Guillaume de Vcr-
dan,Stienne'de Lembcrnon , Guillaume de Chan-
icncy , Alix , Dame de Froloy , le Sire de Châ-
launcuf , ou Chauneauf , Henry de Borg .,
Edmc duîloy , Guillaume de Talina , ou Tal-
ma ^ Jean de Change y , li'abcaudu Mont Saint
Iean j Dame de Dampierre fon frcre & fcs cn-
àns , Haïs de Mailly ^ les enfans (iC Simon
de Mally ^ ou Mailly , le Sire de Sancey > le
Sire de Marroeaux , le Sire de Baricres , le Si-*
le de Burfey > le Sire d*Aumay , Guillaume
de Chandenay , Gai de Villers > Gui de Bi«
Tbm m. L
Ht ETAT DE LA FRANCI
Pour- ^^ > ^^ 5^^^ ^^ Viangcs ; le Sire de Mo
COGNE. J^*'* ^^ froans , Aimardde Saffres , Alej
de Blczy » Philippe de Chanvirai,Hugucs
fur Thil , Etienne de Moiflcy , Erard d<
fay » Simon de Grenanc > Jean de Saine
gne fur Vigcnnc , Gérard de Ville- Francor
les de Chateauneuf , Sire de Villaincs ,
& Guillaume de Maumonc , Gui de Cha
Gui de Belfence ^ Gui Villa rnoud , Gui d*(
Sire d* Arcncey , Eudes de Scmur , Guior
ftun , Sire de Drecy j Jean de Marcilly , 1
dOigney en Auxois , la Dame de Gouj
la Dame de Chalay en Auxois , Huguei
l^lcnecoy , Jean de Suillay , Jeand'Aufi
Jean de DreiTay , Guillaume de la Grs
Jean de la Mocne S.* Jean , Godin de Sz\
Eudes de Saubernou > Sire de Marigny ,
de Beftar ds ^ Sire de >]antou , Guion de
ly , Guiot de Treccy , le Sire Dolvy ,
de Fallaftres » Guillaume , Sire du Sauce
Sauley ^ Eudes , Sire de Montez > Gui
Plelapcs , Humbert de Rougemont , Je
Monetrel , Gérard de Marly , Jean & R
de Langler , Guiot de Parigni , Alix d*i
bonne > Jean de Gaucey > J^an de Mon
fur- Aube , Prius de Chaudenay , Geoi
.Viangcs , Jean de Tourtuirpn , Guillau,
.yillccomté , Aimouin Pumcx , les Ecclc
cjucs & les Communes des Villes font (
énoncées en leur rang , (c TaAe poru
fceux.
Dans les Comrez de Tonnerre & d'Au
on trouve dans une pareille all'ociation y
.Sire de LefCnes , Mahé de Mallo , S
S. Brix , Jean de Saltcnay , Erard d*Ai
Gaucher de Frofloy , Robert de Roch(
Sixe de Braguelogne ^ Jean de Marmaus
ETAT DE LA FHANCE. iij
picsd'Argcntcuil , Jean Aliquant , Sire de Mal- Bq^j^^
krcfin , Guiliaame d* Archi , Gilles de Corcon , qqq^T"
ilichard de Saroifi , Guillaume de Taulcy , Si- ^
le de Vioemer , Jaques , Sire de Pafly , Etien-
ne de Lufv , Jean de Digoinc , Sire d* Aify , Jean
de Vincclles , Régnier de Villiers , i'aOe cft
fcellé de I X fceaux & de la même année x 3 s 4.
ao mois de Novembre.
il feroit au (fi utile pour la juftificacîon def
droits de la Noblefle , qu'important pour la
cooDoiflance du gouvernement , de faire voir
onclks furent les fuites des aflbciations qui £e
firent alors dans toutes les Provinces de France ,
k de ouelle manière les trois enfans de Phi-
lippes le Bel > fes Succefieurs ^ la Couronne >
confirmèrent par des aûes autentiques les droits
naturels & ordinaTief dont chaque membre de
r£tat devoir jouïr » mais parce que ce feroit en
quelque façon fortir de mon fujet , je croit
me (fevoir réduire à donner quelaue extrait dei
montres & aflêmblées de la NobleiTe , tenues
fous le gouvernement des premiers Ducs de la
première race , parce que clans la fuite , l'union
de tant d'Etats qui accrurent la puiflance des mé*
mes Ducs^confondit tellement la Noblcfle origi-
naire de Bourgogne avec celle des autres Païs ,
(bit par le mélange des Alliances , foit par la
poflëi&on des grandes charges qui ont fait
paûêr les plus nobles Seigneuries dans des fa-
milles étrangères , ou qui ont apcllé les mai-
(bns de Bourgogne en d'autres Païs ^ que dés
le tems de Charles le téméraire > c'cft-à-direen
1 4 6 S . on iè plaienoit que la Bourgogne ne fe re*
connoifoit plus elle-même s uneiniimté d'anno-
blis , ou de familles Bourgeoifes ^ s'étant déjà
élevées par la Finance ^ ou par la emplois de
Jodkature , jufqu'à pojQl'cdcr les fiefs & Sei-
L X
114 ETAT DE LA FRANCE.
Bo u R - gJicu f î^s qui n'appartcnoîcnt originairement qu'à
•OGN£. '^ vraye Nobleue -, ce fut alors que iè forma la
diâion vulgaire qui diftinguoit les grandes
maifons Bourguignonnes par des fobnquets af-
feélez , les autres qui n^êtoicnt plus alTez ri-
chos pour écre à la Cour des Princes , demeu-
rant oubliez 8c confondus dans la foule de ceux
qui cherchoient fortune par la voye de la fa-
veur , Se non par celle du droit d une illuftre
naiitance ,ibutenuë dequalicez convenables. On
ne fautoit nier que ce ne fut premicrement
par la faute de cette même NoblelTe , qui
s*entétant de luxe & de dèpen(e à l'exemple de
Piiiiippc-le- Hardy , premier Duc de Bourgo-
fne de la première race ^ mit comme lui fes
éritiersdans la néceffîté de renoncera fafuc-
cciTion i mais ce fut au^ la faute des Princes ,
& la conduite de Charles y dernier Duc dt Bour-
.gogne » en fait une preuve fîgnalée., lors qu'a-
bandonnant fa confiance «ntierc à des étraneers,
au mépris de cette fidelle & vériuble Noblef-
fe , il périt malheureufement devant Nancy pax
la tranilbn de Xambobafiè.
L'Ancien Diâron iur la Noblcflc qui a été
confervé par les mémoires de S. julien^ pointe ,
Kkbe de Cbâlons : Noble de Vienne , Fter de
Ncufchâcel ,, Preux de Ver^ ,ade la Maifon
de Beau Frc mont d'xm font Sortis les bons Ba-
rons ) d*où l'on doit conclure ^ que le mélan-
ge des maifons iétrangéres^(oit déjà tellement
forme que Ton prenoit celle de Neufchâtel , pour
une famille Bourguignonne ,. quoiqu'elle fut
SuiiTcs d'rorigine , & que fcs-bicns les plus coo-»
fidé râbles fuflen t en A Iface -& en Com c é.
Mais je reviens aux ailêmblées de NobIçfl<^
& à la diftributioii des Charges , Roberjc.<ic
Lugny âc Thomas de Voudenay , ctoicnt QoUf*
verneufs ou Regens de Bourgogne qâanj^
ETAT DE LA FRANCE, iij
Philippe de Rouvre moarac , & furent continuez Bou li-
en leur emploi fous le Roi Jean ^ qui liéan- gogni.
moins leur dobna pour Collègues le Doyen de
Troyes , 8c Nicolas de Bragne nouvel Annobli ,
te comrnic de plus Jean Comte de Tancarville»
poarécce fon Lieutenant- Gêné rai en Bourgo-
gne. Ce même Prince fit aflembler le Parlement
de Bourgogne à Beaune , au mois de Jan-
vier 1 5 6 i . dans lequel on trouve que les grands
Officiers écoient Robert de Lugny , Chancel-
lier , Guillaume de Clugny , Bailly de Dijon ,
Henry de Bar frère du Duc Robert gendre du
Koi , gouverneur , & le Comte de Tancarvil-
Ic Lieutenant du Roi. Le Roi ayant enfuite pris
ledeflein d'avantager Philippe y furnommê le
Hardy ^ (on 4^. fils , par la donation de la Du-
ché & Pairie de Bourgogne > & du Doyenné des
Pairs de France , lui en conféra d'abord le gou-
Tcrnement , comme un membre de celui du
Lyonnois & Mâconnois , puis lui fit en fècret la
célèbre donation datcée de Germiny fur Marne
le 6c. Septembre 1363. qu*il mie en dépôt entre
les mains de Philbcrt Paillard , nouveau Chan-
cellier de Bourgogne , laifi'anc à fon fils un ordre
pour retirer ladite donation quand il en feroit
tems. Philipe ne prit pas toutefois poiTeffiou
«le cette belle Seigneurie du vivant du Roi
fon Perc , il attendit la Confirmation de fon
fucceflcur qui lui fut accordée avec une extrê-
me générofité par Charles V. fuivant fes Let-
tres du %. Juin 1364.
Philippe s'ctant rendu à Dijon y prêta les fer-
mens ordinaires , qui furent reçus par Jean Def-
culigny , notaire A poflolique , & reçut en con-
fequence les hommages de fes nouveaux Vaf,
faux. Ce Prince qui,avec fes grandes qualitez de
bardicflê & de courage, avoic une extrême avi.
L 3
1
i
ïi^ ETATDELA FRANCE.
BoUR- d"^ pour rargcnt& une efpccc de fureur potfr
60GMS. ^^* dépenfcs , changea bien-tôt Tétat cic la
Province , y ayant introduit quantité d'impôts
au préjudice de fon ferment. Il établie la vente
du fel a fon profit & obligea le Public à le pren-
dre dans fes greniers. Il aflembla crès-fouvent
des Etats pour leur faire des demandes exhûr-
bitantes ^ & il obtint ordinairement tout ce qu*iU
pouvoient donner par deux motifs , Tun la iii^
letê des peuples qui vivodent fous fon gouyer.
nement ^ pendant que le rede du Rovaume étoic.
en feu de toutes parts, Tautre faUbéri>litcci>-
Ters la Noblciîe i à laquelle non- feulement il
Sayoit exa£lemenc les fervices', mais faifoic
e riches 6c continuels préfens , outre que Tac-
croidement de fcs Etats par les riches fuccef^
lions qui échurent à fa femme Marguerite de
Elandrcs, faifoît envifager à cette même Noblcf»-
felcs grandes récompenfes qu*il pouvoir luidonr
©er & qu'il lui donnoit en effet quand elle Vz^
yoic mérité par fon obéiffance & par fon atta*
' chemcnt. Il paroît toutefois que dans le com-
xnencement de fa Domination , il témoigna |>lus
de confidération pour la Noble flc Bourguignon-
ne qu<r (fans la fuite de fa vie , ou la faveur qu'il
donna à la Maifon de la Trimouiile , & fes oc-
^pations dans le Royaume pendant la demeu-r
le du Roi Charles VI. fcmblerent l'avoir enlevé
à fes anciens Ennemis.
Voici les noms des principaux Seigneurs qui
ont vécu de fon tems , Jean de Saubsrnon Ca-
pitaine Général de la Duché aux gages de 3
liv. par jour , Jaques de Vienne , Seigneur
de Longwi * Jean de Vcrgy , Philippe de Jau-
court > Commandant les Troupes de Champa-
gne en 1 5 04. Jean de Farfy , Gui,dè Pontallier,.
Maréchal, j^ Q^illaume de Quinccy ,> Geoffroy
1
ETAT DE LA ÎRANCE. 117
du Maix , Jean de Chamac , Edcnne de Flavi- Bouv
gny, Etienne de Bremar , Richard de Dompier- cogk
le 3 Huguenin de Suily^ & Jean de VilIers^Com-
mandaos dans les places en la même année.
£0 la moncre faite en Novembre 1)^7. de-*
Tact Gui de Montalliei , Maréchal de Boor-
fogne , & ]ean de Marnay Commis pat le Duc ,
leroient au nombre des Bannerets , Eudes de
Graocejy Seigneur de Villers , Hagoes de Cha-
Ioos,Sire d'Harlay , H?nry de Vienne, Seigneur
de Mircbel , Jaques de Vienne, Seigneur de Lon-
gwi , Jean de Vcrgy , Seigneur de Fovcns 5 par-
mi les Chevaliers Bacheliers > Bouchard de
Montigny , Thibaut de Meljo , Seigneur d'Ef-
poiflès , Girarde de la Tour , Sire de'Montbelot^
Goillaume d'Aig remont , Guillaume Baftard de
Poitiers , oui devint dans la fuite un Seigneai
très- conûd érable» Baudry de Baleure , S. Julien,
Guide Tremblay , Hugues de Gran^on, ou
Grancon,Hugucs Damas, Sire de Marcilly, Jean
de Montagu , Sire de Saubernon , depuis Capi-
taine General , Jean de Vienne , Sire de Roland,
Jean la Peronnc , Sired'Auvoy , jofl'crand de
Lugny , Louis Guignard , Pierre de Saubernon,
Sire de Malain , Philippe de Jaucou^t , Pierre ,
Sire de Clavigny , Thomas de Voudcn'^y , Hu-
gues de Vienne , Sire de Pagny , Jean , Sire de
Rcy , Jean de Cnix , Jean de Biazey , Mi-
les de Noyers : Parmi les Ecuycrs Bannerets,
lean de Bourgogne , Sire de Montagu, au nom-
bre des (impies Ecuyers , Guillaume de Gcr-
molle , Guillaume de Soubaticr , Jean de Ruffy,
Poinfard , Sire de Châceauncuf , Pierre de
S.Brury , Pierre de Tranley i Bertrand de Sa-
vigpy , Huard de Ronccvaux , Baill y du Comté
de Bourgogne , Hugues de Vienne,Sire de Tirc-
chaiel , Henry Petit- Jean , Hervé de Molir.5 ,
L 4
itS ETAT DE LA FRANCE.
BotJR- Jean de Rougemcnt, Jean dePIeuvet , Jean <fc
«OGNfi. Chanceney^ Reaaud de Doodry^Triftande Ma**
nevrai.
A la cérénionie da mariage du Duc avec
l'héritière de FIandre,fe trouvèrent le Comte de
Joigny , "Jaques de Vienne Sire de Longwi , Les
Sires d'Efpoiflcs , de Noyers , de Saubernou,
Jean de Bourgogne , Seigneur d' Afé en Barois ,
Jean-de Vienne , Guillaume d* Aigrement , Tho-
mas de Voudenayc , Gui de Garenefere , dit le
Baveux , Bertrand de S. Paftour , Olivier dc^
Jufley , Eudes , Sire deGxancey , Gui de Pon-
tallicr , Maréchal de Bourgogne , Hubert de
Rougemont , Guillaume Dampilly , Philippe
d*Arc , Louis de Vendoux.
Les Montres fui vante s font tellement- mêlées
de Noblefles étrangères , qu'il feroic iimtilc
d'en raportcr aucun extrait : il eft plus nécef-
fairc de remarquer que le Duc Philippe chaa-
feant de coiîduite avec l'âge > fe mit à avancer
es gens de petit état , les honorant de la charge
de les Confeillers 8c leur donnant la difpofîtîon
de fes Finances & autres affaires. On prétend,
& il y a beauconp d*aparence ,que ce fut un ef-
fet de la faveur du Sire de la Trimoiiillc , qui
n*étanc point originaire de Bourgogne & n'y
ayant ni alliance ,.ni parenté , y voulut faire oc*-
cuper les poftcs importons par fes Créatures.
.Quoiqu'il en foit , c'eft à ce tems qu'il faut ra-
por.er l'arigine des plus anciennes familles de
Robe qui ipient à prcfent en Bourgogne , com-
me auflii de quelques-unes des familles d'épée ,
qui font néanmoins un grand fecret de leur ori-
gine : tel , par exemple , la Maifon de Sacex, ( ou
ji:5S*Icx ) qui defcend vraifemblablement d'un Se-
ecaire du Duc Philippe le Hardy.
Enfin la Bourgogne zut réiioie à la France on
ETAT DE LA FRANCE. 11^
Tan 1 47 j . après la raorc du dernier Duc Char- Bo V&^
ks V tué à Nanc]i& , & depuis ce cems elle n'en qo<U41.
a plus écc féparce jufqu'à TheureuLê naiflan-
ce du fils aÎLë de Kionrcigneur le Dauphin ,
^oiaEiic revivre les idées de coûtes les prcro-
g^TCS de la Duché de Bourgogne & qui en
a porté fi glorieuferoent le ti^re , comme de la
piemîere & plus ancienne Pairie du Royaume.
Eo e£rt , les Princes qui ont poffedè la Boui-
gpf^ne» on: toujours jonï d'une pri^émicence
icclle& des premiers honneurs dans la Monar- .
chie. Philippe le Hardy précédafes frères ainez>
loaïs Duc d'An)ou & Jean Duc de Berry , au
Sacre de leur Neveu commun , le Roi Char-
les YI. quoique le premier fat reconnu Régent
^a Royaume ,, ûins que la qualité de Pair Se
Doyen des Pairs donnât alors Tavania^e au-def-
fu$ des Digmcez d'une Inftitution poftérîeurc r
ce qui a engagé l'Auteur à faire une réflexion
plas convenable à fa qualité d* Intendant aux ma«
ximcs du tems préfcnt » favoir que la dignité de
la Pairie clevok ceux qui en étoient revêtus tcl-
Jcment au-dcfl'us des autres , même par-def-
fusTextradion Royale, que Henry HI. fctrou*
va obligé d'accorder aux Princes de fon fang-
un rang qui avoir été inconnu iufqu'à lui , au-
dcflas de toutesles Dignitczdc l'Etat. Je ne pré-
tcDS pascontefter la vérité de cette obtcrvationj
inaisileft vrai qu'un pareil trait d'hiftoirc con-
vient peu à la plume d'un Intendant , par la-
quelle toutes les inftitutions du pouvoir arbi-
traire doivent plutôt être confacrces qu'éxami-
rccs. Cependant il ré fui te de fa remarque que
ceux qui font aujourd'hui nos Princes , ne le font
cjucdepuisun peuplus de i ce. ans , du moins à
l'éj^ard de Tcnorme diftanccqui fe trouve au»-
joaxd'kui cotr'cux $c rancienncNobieiTc.
\
X30 ETAT DE LA FRANCE. |
Bo UR- L'Auteur ajoute enfuite que le Concile de Cob-
6O6NE. ftance accorda à Philippe III^ Duc é€ Bonù
gogne en 1414.1a fcance immédiate après Id ='
Rois de la Chrétienté & au-deflbs de tous lesaa^ ;.
très Potentats de l'Europe ; ce qui lui (ut acii» ^
cordé fur les vives remontrances de foo Ambaift "
fadeur , Jean Germain , Evéque de Nevcrs &d(( t
;^ Châlons fur Saône. En confcquence de ce pre« î
mier rang de Prince, laNobleife de Bourgogne 3
a toujours afFw-dé la préfèance fur celle des att- . /;
très Provinces du Royaume^foit dans les Atkm*
blécs d'Etats Géiiéraux , foit dans les Convo-
cations d'arrière- bans , comme il parut à ia ba->
. taille de Bouvines, où elle obtint la garde de 1*0-
liâame , 8C combatit à la première avantgarde 1
ayant à fa téce le Duc Eudes IIL cette préroga.#
tive a été foutenuë par une conduite égalemmt
ferme & généreufe , en différentes occafions f '^
entre lefquelles l'Auteur remarque particulière-*
ment celles oià le Roi Français Iv s' étant vQ
contraint de céder la Bourgogne par le traité de
Madrid^ à l'Empereur Charles-quint^il aflembfal
ks Etats du Royaume à Coîgnac , àfon retour
d'Erpag;ne > pour Faire confirmer les flipula*
lions (fiffercnies dér ce traité , car ce fut alori
que la Noblefle Bourguignonne follicitée par
le Roi ( du moins en aparence ) de reconnoitte
un nouveau Souverain lui répondit^ qu'elle ne
fe départiroit jamais < volontairement de l'o-
béïfl'ance qu'elle avoit vouée à la Couronne
de France,mais que fî Sa Nîajeilé l'abandonnort,
elle étoit réfoluc à défendre e!le-ménfic fa li-
berté & à s'affranchir de toute domination.
A l'égard du rang afFw£lé à la Province àt
Bourgogne , dans la convocation des Etats ge«
^ neraux du Royaume, il eft certain que fes dépu«
^ cet 4 narine ceux de la Chambre da^€icrs écac^-
1 s
ETAT DE tA FRANCE. 131
iNtt toujours précédé les députez des autres BoVR«
Provinces , fans aucune conteftation ,& qu'ils qqqj^j^
n'ont cédé qu'à la feule ville de Paris ^ ayant
foatcnu tous les efforts que la Province de
rifle de France a fait pour ufurper ce même
caog à la £iveur de la capitale dont les députez
faroiflbîent à Ja t6te.
L'Auteur traite enfuitc fort en abrégé de
lliat Ecclcffaftique,Militaire &. Civil de la Pro-
vince 9 il dit fimplcment à T égard du premiec
ipi'ellc renferme 4.£véchez , Aucun , Châlons ,
Ifâcon , & Auxerre^ & trois Abbayes chefs*
d'ordre, Clugny, Citeaux , & le Val-dcs-Choux.
Snr le fi:cond il dit 9 que le Prince de Condé eft
Gouverneur de la i?rovince , & le Duc d'En-
gnicn reçii en forvivance , qui fera le 4*^. de fon
nom , que fous ce gouvernement , il y a 6
Lieptenances Générales , & 6 Lieutenances de
Koi. La première , qui comprend le Bailliage de
Dijon &■ de Chatilloa , les Comtex d'Auxonne
& de Bar fur Seine , eft remplie par le Com-
te d'Armaufe , ou par le Matcjuis de Chateau-
gai , qui lui a fuccedé , & la Lieutenance du Koi ,
pat le Comte de la Rivière. La féconde qui
comprend TAucunois, l'Auxois , & l'Auxcrrois
eft remplie par le Comte de Tavannes , la Lieu-
tenance de Roi par le Sieur de Canniveau de
Créance. Latroificme ,qui s'étend fur leChâ-
lonnois , eft remplie par le Maréchal d'Uxel-
Ics , & la Lieutenance de Roi par le Sieur de
Fcuillande. La quatrième , qui comprend le Ma-
connois , eft vacante par la mort du Marquis
d'Entragues-Crcmcaux , fa veuve jouît des
apointcmcns ; le Sieur de Rambulcau eft Lieu-
tenant de Roi. La cinquième eft celle du Châ-
lor.nois , rempli par le Maréchal de Montrevel $
la Lieutenance de Roi n'a pas été levée. Et
L
131 ETAT DE LA FRAN<:ëv
Bgur- I^ iixiéme comprend la Brefle > Bagey., Valnt< ■;l
GOGNfi. ™cy >^ ^x , qui cft remplie par le 'Marqall |;,
de La(lay« , Moncacerre , la Lieatenancede Kû| î||
n*a pas été levée. t
A regard des gouvcrnemens^ partîculiersF^ 1^ f
Marquis de Chamilly eft Gouverneur de Dijoi^' \.
il y a fous lui un Lieutenant & un Major >|| |
garnifon doit être de j.8 mortes -payes , !»• ■
Hallebardiers > un Capitaine ^ un ChapelaiiVj mi
garde-Magazin& un Ganonnier, qui font pi^
yez par la Province : le Roi y entretient de plu
une compagnie d* Infanterie. Le Maréchal (TBb
xelles eft Gouverneur delà Ville , & Citadelle
de Châlons , fa garnifon cd pareille à celle Jk
Di)on. Le Comte de Bufl'y- eft Gouvernctt
d'Aux^onne > dont la garnifon eft pareille. La
Veuve^dii Marquis d*Entrague jouît dagpuver-
nement de Mâcon , il n*y a point de meite*
jWiyes. Le Comte d'Aligny , Briga^lier des ar-
mée» , eft Gouverneur d*Autun. Le Cohue de
Varrax Perrachon^ fils d'un riche inarchaud de
Lyon ,cft Gouverneur de Beau ne , & le Mat*
quis de Château-gay , héritier du Comte d'A-
mause ^ Gouverneur de Bourbon- Lanc y « le
Sieur de Carty Gouverneur d' Avalon -, le Com-
te de la Feuillée ^ Gouverneur de Chatillonfox
Seine > le Marquis de Laumont de Sémur ^ le
Marquis de la Tournelle de Cravaut 5 le Sieur
Commeau de Créance de Nuits y le Baron de
Ghoîfy de Bourg en Breflè , le Chevalier de
Xaufc du Pas de TEclufe , le Chevalier de
Blanche-fort.de Gcx. Sur la nomination du
Prince de Condc engagifte , le Cornue d'Ali-
gny pourvu du gouvernement de Pierre Cha-
ftel , eft payé de i y 00 1. par les Chartreux du
lieu qui y entretiennent une garnifon de 1.1
Soldats , uo Capitaine > i» Lieutenant .>ub Eih
ETAT DE LA FRANCE, ijl
CdgBC , & un Sergent ; le Marquis de Roa- BoUR-
Rmonc eft Goavernear de Bellay ; le Sieur qqgn*.
lanec , de Ley^el., le Sieur de Bellecombe du
Pont de -Yelle , le Sient de la Faye noramé
wr le Prince de Condè , comme engagifte , eft
GouTemeur de Montrevel s le Sieur de Cha«
ftkfe de Chacillon lés Dombes.
Xe.Goavememenc Civil de la Province con- u Go*»
fiderc par raporc à l'adminift ration publique^ v«^'">
et entièrement entre les mains des trois Etats ^'"J
da Païs , defquels il fera.^arJé dans la fuite ^
nr lapon à l'adminiftration de la juftice , il eft
UQDiis à deux tribunaux fouverains^ tous deux
établis à Dijon , qui (ont le Parlement te la Pârh*
Ckunbce des Comptes , fur quoi il faut remar- wmi é*
^xust , cjne leGouvemement de Bourgogne com- ^J**^^^
piend outre lesBailliages oui compo&nt la Du- ^J/^^ ^^
cbé<& lesComcez qui en dénendeDt ^ la Breflè jfiiùux
IcBagey , le Valromcy & le Païs de Gex , & & BmI^
fK des deux tribunaux dont on vient de par- ^'*i'^
KïW d'y a que la Chambre des -Comptes ^ dont
la jatifdiâion rcmplill'e cette étendue en fon
ndcr y les apellatîons du Maconnois >de TAu-
3Krrois& de Bar» fur- Seine redbrtiflans nul'-
neoc au Parlement de Paris.
Dans ceue écenduH totale on compte 8 Pré*
fidiaax pour la Bourgogne Se pour la BrcfTe :
le Pffèiidîal de Dijon a dans ion rcfTort > les
Bailliages de Bcaiine>Ntiits , S.Jean de Lomé &
AoKrre , celui d'Autun , ceux de Bouibon-Lan-
cy > Moncunis & Semur en Brionnois : celui de
ChâloQS n*a aucun rcflorc 5 celui de Sémur en
Aaxois s'étend fur les Bailliages d'Avalon ,
Aocy le Duc , Saulien & Noyers 5 celui de
Châdllon fur Seine n'a ponic de rrflbrt -, celui
<Jc Charolois n'en a d'autre que le Bailliage Ro-
yal de ÇharoUes i cclaidc Mâconnois paxeilic-
ij4 ETAT Dl LA FRANC
EoUR» meot tefloicic hors les cas de l'Edic au Par
«OGNB. àc Paris : enfin celui de Bar fur Seine efi
remenc pareil à celui de Mâcon^ pour laju
don & le refforc. Le Préfidial de Brcffc
lui ^ Bailliages donc il fera parlé dans J
cripcion particulière de cette Province.
Mdttrifi Quant aux autres Tribunaux de la '
déi Eaux ordinaire,il y a en Bourgogne un Grand-i
^"^'''- des Eaux & Forêts , lequel a pareille fc
dans la Brefle & les Pats en dépendans, & (
j Maîtrifes particulières , Dijon » Aucun 3
Tons , Chaullon fur Seine & Avalon , a
Mare' gruerie de Bourbon- Lanc y. Le Grand- Pré
thaufêt, Bourgogne a fous lui 7 Licuceiuuis dift
dans la Province , fous le iKnxi de P.
Trovinciaux des Maréchaux , avec un <
nombre d'Archers qui compofenc leurs di.
ces Compagnies. La Bteiie a pareillcmi
Grand- Prévôt qui en a 1 Provinciaux f<
Ciutunie Touce la Bourgogne ei^ foumîfe au
de Bm- Coutuinier,à lan^lervedc quelques Chât«
tt"*' du Bailliage de Châlons^ Auflery & Sagj
leurs dépendances y leiquelles fuivenc i
pofition du Droit Ecrit ^ auffi-bien que ce.
terr/s apeliées d'Outre- Saône , fituécsd
vpiiinage de la Comté de Bourgogne &
ÊrefTe Savoyarde qui font du rcitort de S.
xcns. La raiibn en eft que ces terres fa
autrefois pattie de la Brefle , qu'elles i
du Domaine du Sire de Beaugé ^ ^ qu'e]
lenc forcées au Duc de Savoye par le m
de Sioile > hériciere de Beaugé avec Amé ]
le grand , Comte de Morienne. Ce Pri^ice
fa depuis ces Seigneuries avec Robert IJ
ç Bourgogne l'an ii8p. lequel lui ci
concr 'échange les Seigneuries de Colign j
RcvcxfcioDa qui lui appaxcenoicuc > au .
ETAT DE LA FRANCE. 13;
de la ceflion que lui en avoic faite Humbeu Souii*
Dauphin de Viennois , Othon Comte de Bout- cocnb.
gogne^ & Simond de Montbeliard , •& com-
me le Dcoit Ecrit étoit en ufage dans ces Châ-
telainies « avant rechange , il y a écè con(èrvè
dans les fiécles fuivans.
L'EfcIavage formel étoit anciennement en ufa- ^"«^î»'
«dans toute la Bourgogne , & il femble qu'on
k poaroic à cet égard confidérer comme un
cffirt de la Conquête du Païs par la Nation
2 ni lui a communiaué Ton nom , £ l'on ne
tvoit qu'elle u& de (on droit avec tant de mo-
dération , que pouvant s'apropiier & les terres
.& les hommes , elle aima mieux s'y faire re-
cevoir à titre d'horpitaIité..Ain£ il vaut mieux
npporter l'origine de la fervitude dans cette
Province à la (fomination Françoife & peut-être
aqx changemeos que fit Charles Martel > dans
tout le Païs avec beaucoup de violence. L'Au-
teur aflure que dans la fuite la Religion a adou- «
d cette feivitude des Yaflaux , & que de tou-
tes les e(péces qui font en ufage dans pluficurs N
Provinces ou le droit Ecrit cft luivila Coutume
ifi Bourgogne n'a retenu que la fervitude rai-
fonnable , déclarant exprefl'émcnt que nul n'cft . ^
fcrf de Corps dans toute l'étendue de la Du- ^'^'
ché. Cette fervitude conventionnelle affujctît les
hommes demcurans par an & jour dans les en-
droits où la main-morte a lieu, mais non û
ablolument que k Vâfl'al n'y puifl'c renoncer
par un a£le dont la Coutume prefcrit la forme >
lacjuclle à faute d'être fuivie , laiflctoii l'homme
daiis là condition mortablc en quelque lieu qu'il
puifl'c aller , fans toutefois que les Enfans nez en
un Domicile libre ,fufler.t aflujecis à la main-
morte. La Coutume veut aufll que la femme
Tcuve d'au h,(»nme de main morte > puifle de-
1
i)^ ETAT DE LA FINANCE.
:BoVR- ^^'^^^ ^^^'^ en- époufant un homme qui le fcroît.
Ces difpofitions -font fort contraires à celles
^^^ * àvL droit Romain , & font les principales re-
marques dans la Coutume de Bourgogne.
Tribu- Quant aux Tribunaux de Jufticc , étabKi
tiauxpour pour la confervadon des droits duKoi , iisfc
^^•i^ réduifcnt à la Chambre des Comotes & aux
*** bureaux des Finances , tous deux nxci à Di-
jon ^& defquek le détail fera donné en.rarucle
de cette ViHc , ainfi que du Parlement qui 7
rêfide. Il y a aufli quatre Elections (êulement:
Mâcon , Bourg en Brcffe, Bellay ,& Bar-fur-
'Seine , & les Commiffairesdes Aides d'Auxefte,
qui «onnoiiTent des affaires de la Taille , mais
far tout ailleurs les procès dccette efpéce font
poFcez devant les-Juges ordinaires^Il y a de plus
dans le Département de Boureogiic j o Bo-
Tènt au '^^^* ^^ Gabelle , tant fous la direction de Di-
Sti, jon que fous celle de Lyon , & dans ces bureaux
il fe débite , favoir dans les 3 4 dépendantes de
Dijon 6s j muids de fèl , & dans les 16 de la
Direttion de Lyonnois i« j 5 o Minots. Sous \t
Traites Hiéme DiredHons il y a jy bureaux des Trai-
fêrâines. tes Foraines pour les payemens des droits^ d'en-
trées & de lortie & pour le fervice de tous cei
bureaux de Tune & de Tautrc Diredion ,il yï
4 1 Brigades de gardes > tant à jpié qu'à cheval
Enfin il y a une dernière Juriididion pour h
Actmtte- "vérification , & Tacquittement des dettes de
i»«W«' 'Communautés de Bourgogne , laquelle n*ef
Dmtt» compofée que de x CommilTaires nommez pa
. le Roi pour y travailler , qui font le Prince è
Condé , comme Gouverneur de la Province &
rintendant ^ lefquels ont fous eux un Greffioi
Ce font ces tommiffaires qui règlent tous ,k
differens qui naiflent poui les affaires de ce
ConununaiHcz & poux les oftrpis de la Saône
Mai
ETAT DE LA FRANCE. 137
Mais il ne faut pas omettre cPobferver que 60 vr-
le Roi , veillant continuel lemcnc à l'avantage gogn«.
de CCS Provinces , a établi des Haras dans la Et.b'ijft^
Boargogne & dans la Breflê fous rinfpedion mtns ii
do deux Commillaires vifîtcurs qui font payez HsrM.
MI les Etats , & par-deflus les gagts qu'ils
leur donnoienc > il y a dans la Bourgogne 3 is 8 .
étalons, fournis des fonds de la Province , donc
il va être parlé , & aprouvez du Commiflaire ;
ks Eues impofenc tous les crois ans 10000 I.
ponr cette dépenfe , & 3000 1. pour les apointe-
mens du Commiffaire^qni touche encore 1 100 1.
dtt Roi : le Paï^ de Brefl'e a 6 o étalons, & s*im-
po(è ^000 1. tous les 3 ans pour cette dépen-
' k>Ie Commiflaire a pareillement 1100 l.du Roi.
A regard des poids & mefures uCIcées dans
la Bourgogne, il (croit difficile de dire quel-
que choie de certain touchant celle des grains ,
pais que chaque Ville a la fienne^de grandeurs
difiêrences j toutefois le nom de Mine y cft prcf-
qae général s la livre y efl partout ae 1 6 on-
ces, & à l'égard des vins , ce qu'on appelle
qaeuë cft compofé de deux tonneaux qui con-
tiennent chacun 3 1 quarts ou 8 1 pintes de Pa-
ris, ce qui revint à 1 1 i r pintes pour la qucuë
entière ,& ij 6 pour le Tonneau.
Les Etats de Bourgogne , qui par un privi- Etats Ce-
lége particulier , au dire de l'Auteur, ont ladite- »«"»'**
blonde la plupart des '^affaires de Finance dans ^' J""^'
la Province , s*afl'cmblent par permifTion du Roi,
tons les 3 ans ou environ au mois de May , en
prcicnce du Gouverneur Général , ou de l'un
des Lieutenans-Généraux en Ton ablerxe , &
des Commiflaires du Roi , la Convocation en
cft faite par celui qui doit y prcfider , loit le
Gouverneur , ou autre à cri publics , & les 3 . '
£uts ne manquent point de s'y trouver aux jouis
Tome m. M
4
15 «" 'FTAT DE LA FRANCJ
Bt>U&« 2UX lîeax marquez pour rafTeinhlèe , VE
•OGNB. ^ Npbleflê dc.lc tiers Etat > font \^z crois
doDC- elle eft compofée > le dccail de to
membres lera long , mais il efl oecefiain
l'incelligence parfaite de la matière.
tUt^i. Le Clergé eft compofè de 4 Evéques
Province > celui d'Aucun prétend être le
(tdent-né des Erats > fondé fur la PofTefl
fut un Arrêt du Confeil de 16 j 8 > ce
Châlons 9 celui d*Auxerre> dont la feance
glée par raport k l'Evéque de Châlons pa
xit d union de la Comté d'Auxerre à la
ché de Bourgogne , &" celui de Mâco
prétend que TEvéque d*Antun a ufurpé la
ce pai la négligence de fes prédece fleurs
forte que leur rang n'ell déterminé par
jogement définitif > les Evéques ont tous 1<
teuil , & font vêtus en Camail & en Ro<
après les Evéques , fiegent les-Abbczenl
ftivant , Citeaux , S. Bcnizne , S. Eticnr
Fçrté , f ontenay , FlavigniTa Bou{ic;:c , S
le de Châlons , S. Martin d'Autun , S. L
Moutier , S. Jean Mciicres , Oigni , Ste
guérite , S* Germain d'Auxerre , Pair de 1
ine ville , Kigny , Chatillon fur Seine ,
Martin d'Auxerre , les Abbez font ailis f
chaiiès à bras > ou dans des formes > v
l'ordinaire. Après les Abbez y les Dovei
leurs Séances > celui de la Ste Chapelle <
ion précède tous les autres , & quoKjuc I<
lui loit conte A é par les Doye;isdes Cath
Us y il eft néanmoins en polir Son. Apre
les Doyens d'Autan ^ de Châlons ,&d*À
ic y ceux des Collégiales de Beaune , de S !
ge de Galon ôc d'Avalon , puis les Dépiu
Cathédrales dans le même ordre , à la inir
^qfiUe« cil le Cléfucé de la. ^.cp. Chapelle
ETAT DE LA FRANCE. 159
î« Dépacez des Eglifes particulières de Nôtre- Bo vu-
Dune de Beaane , de S. Deoys , de Vergy , goghi*
de Nôtre- Dame d* Autan y de S, Lazare d* Ava-
k», de S. Andoche d'Auxerre y de S. Geor»
gede ChâloGS » de la Chapelle aux Riches de
Dijon , de Nôtre- Dame de Montréal^ du Cler*
gé de Chatolois & du Clergé de Bar.fuc- Aube.
Eofiiice viennent les Prieurez dans l'ordre Lui-
nnt : celui de Bourbon«Lancy '> celui de S. Jean
de Semeur , du Val Croiffani ^ du Quartier de
Boonavin de Beaane , la Roche» de Ste. Maris
lèi Châlons , de Serry , de Choicy , de Se
Sevexm,du Bois d'Efpoiflès^ le$ Prieurs ré-
ealiers de S. Bernisne de^ Di|9n > S. Seine de
fUvizny , de S. Sipnoriend*Autun , de S. Pierre
de Châlons , de Sic, Marie de Châlons : Le
Priear Clauftral de S.' Vincent. Le Députe de
l'Abbaye de Foncenay-, celui d'Or^ny , celui
delà Bufliere , celui de Châtillon , celui de Mou*
dets S. Jean , celui de S. Germain d'Auxerre Si
le Député du Val des Choux. Tous ces Mem-
bres Eccléfiaftiqaes font le nombre de 7 o.
La Nobleiï(3- a- fa place à la main gauche,
& Tis-à- vis du Clergé > l'Elu de ce Corps ad^uel-
iement en charge y tient le premier rang dam
so fiuteuil , & les autres Qerjcils-hommes , ians
garder aucun rang entr'eux y font afTis fur dc$
Sièges à dos. Il faut dire en cet endroit que
tous les Gentils- hommes , reconnus tels par lel
Commifl'aires des Etats , & ayant Seigneurie ou
fiefs dans l'étendue de la Duché de Bourgogne
ou des Coratez qui en dépendent , ont droit .
d'alTifler aux Etats & de féauce , en la Chambre
dclaNoblcfle. A cet cfFec , le Corps commet
exprclVemtnt deux Gentils- hommes pour exa-
miner les litres de ceux qui s'y préfentent nou-
nUeinent.
M 1
1
140 ETAT DE lA. FRAN
Bof7&* Le Tiers -Ecac eft corn pofé de Dépn
006N1. Villes- , qui ont droic d'à (Ti fier aux £i
Maire de Dijon > occupe enc-r*euic la p
Tten place 9 ayant à fa droite le Maire de
^^' d'Autun , & à fa gauche i Echevins de
fui vis des Députez- , des Comtez , coït
droite i les Députez des autres Villes fi
Maire d'Auun. Voici l'Ordre de la fcan
droite :
Le Maire de Dijon , le Maire & le
d'Autun y 1 Députez de Bcaune ^ i de C
X de Nuits , i de S. J?an de Laufne ,
Sémur en Auxois , i de Montbar , z d'i
1 deChacillon, i de Seurre ou Bfllegi
d'Auxerre , i d' Arnay le- Duc , i de ^
% de Sauiieu , i de Flavigny ; i de Me
± de Thajandes , i de Merebeau , un de
fny , un de Bourbon- Lancy , un de Sén
e Biionnois, un de Vitcaux, a- de Mo;
Se un dernier alternativement pour les ''
Cufeaux ^ S* Laurens lès ChâJons y Soi
Cuifcry , en commençant par' celle de C
En ia iéance delà gauche , après les £
de Dijon , fuivent i Députez de Verd
de Mailly de la Ville au Comté d' Auxei
de Seignclay , un de Gravan , un de Verrr
W) de S. Brix > i de Charolles, un de P{
du Mont S; Vincent , un de Pcrrey , un<
• Ion fur ArrouX) % de Mâcon > un de T
un de Cluny , un^ de Saint Gengoux ,
fin trois pour la Comté ' de Bar fur Seir
Sénme ^^ féancc de la droite eft de 48 Dé]
i^M Gow celle de la gauche de l $ : Tous ces Dépu
\trticMr. ^lus dans une Affemblée générale des 1
de chaque endroit & pris ordinairenic
Îa-Magift rature du liegi. La^fcancc duC
neoc tft fous xui -Dm^U-. fur une citjuu
ÎTAT DE LA FRANCE, -j^î
k Corps de TEglile & de la Noblefle > en place BoVK*
do Tiers^ £cac. Les CoBimi flaires du Roi, quicocN»
•fonc>ordinairenicnc-le premier Préddencda Par-
kment &rïntendanc , ont leur place en des Faa-
leuiJS' entre le Gouverueua^ & les Evêqucs i
Les Lieucenans GcntrTaux ont la leur aufli dans
des Faateails , entre le Gouverneur & le Corps
ilela Noblefle , i Trcforiers de France, entre les
mains defquels font les Lettres Patentes pour la
Convocation des Etats , font aflu fur des Siè-
ges fans bras derrière les Lieucenans Généraux 9
au bas de l'edrade duGouverneur eft un bureau
fKMr les Officiers des Etats & derrière la ChailiB
iooc les Officiers de la Maîfon.
L'Aflemblèe étant formée dans Tordre xycn
vient d'être expliqué , le plus ancien des Trefo^-
«iers de France fait Touverture des Etats > par
uu difcours qu'il termine ea prefcntanc les Icc-^
très patentes de. la Convocation y après , cela le
Gouverneur expliquoit autrefois les intention»
du Roi pour le bon ordre >J1 faifoitconnoîcre
ia bonne volonté particulière, & Ion aftcdion
pour la Provincei&il fc contente aujourd'hui de
dire qu'il aflurera le Roi de leur zèle & tache-
la de leur procurer toujours l'honneur de fa
bienveuillance i ce difcours eft fuivideceluidu
premier Préfident, & l'Intendant en fait une au-
tre immédiatement après qui (Jc rcduic or dinair&t.
ment à deux chofes , à présenter la Cominiflioa
da Roiy & à faire les requifîtions conformes à fes
ordres ; le Prèfîdent Eccléfiaftique des Etats y
tépond pr un autre difcours où parmi les afla-
lances du refte de la Province pour la gloire &
Icfervice du Roi , il n'oublie pas de la plaindre,
des malheurs communs & de repreter.ter fon
impoi (lance. Les corps fc ftparent enfiiite pour
délibérer chacaii dans (a. Chambre particuliexe ,
Ti% ETAT DE LA FRANCE'
BoVR- ^^^ I^^ propofitionsde l'Inccndant ,&ils y prfnsi
COGNE, nentréance daDS les mêmes rangs qa'ilsoDChé
ci-deffus marquez , les deux Secrétaires des
Etats rédigent les délibérations de la Chambre
du Clergé .& de la Noblefle , & un Commis da
Greffier des Etats celles du Tiers- Etat, Chaque
chambre députe rci*pe6tivement ^ux autres >
pour leur communiquer les propofîdons qui s Y
font , & les délibérations qu'elles ont formées ,
ks diôèicntes requêtes qui leur font préfentécs
font raportées en chacune par des GommiEaires
choifis d'encre les Membres de la Chambre , oac
chaque Picfident , Se quand les a&ires y font
réfoluës les crois Corps prennent un Jour de
Conférence avant la clôture des Etats j cette
conférence fe tient dans une chambre deftince à
cet ufage où l'on raporce en public les déiiberi*
tions particulières , & quand il fe rencontre que
deux Corps font du même atis , on en drefi'e auf**
-û'tbt le décret , dont l'éxecucion eft commifc
aux Elus y mais quand les avis font difièxens ^
l'Auteur ne dit pcMnt ce que l'on pratique > il ya
toutefois aparence que les Corps font convenus
avant la conférence. Dans la chàmbpe du Cler*
dit tltu gc y l'on choific alternativement pour Elu de
l'Ordre un Evêque, un Abbé Se un Dojen ? dans
la Chambre de la Noblefle , l'Elcâioa ie fait à la
pluralité des voix -, mais l'expérience fait con-
noîcre à l'égard des uns Se des autres que le
Gouverneur difpofe arbitrairement de ces Pof-
tes d'honneur , Si qu*il en revêt ceux qui loi font
les plus agréables , ou qu'il veut favorifer dans
le Tiers- Etat il' Ehieft choid alternativement
dans les Villes d'Aucun , Beaune , Châloos »
Nuitz', S. Jean de Laune , Semur en Auxois}
Moubar , Avalon , ChaciUon> Auxonne^ Seurre»
^e ficllegaidc & Auxcrre^> dans le rang où
ÏTAT DELÀ FRANCE. lij
elles font ainfi nommées, les autres Villes ne pou' Bour-
vant jamais précendre à TËlcâion. gogni.
Ces Elus entrent en poffcffion de leur fonûion
aux jours de la Conférence générale , .& après
la clôture des Etaes , ils forment avec les autres
Membres dont il vient d'être parlé , la Cham-
bre de F Eleâion qui tient ces Céances dans la
maiCbn du Roi y à Dijon , pendant toute la trien-
nalité , c cft-à?dirc,rrniervallc des Etats. Cha-
que Chambre nomme encore des Alcades o^/fesAlcs^
des Commiflaires de fon ordre poar examiner {/«;.
la geftion des Elus à.la fin de leur triennalité >
8c en rendre compte aux Etats ; il y en a^eux
pour le Clergé, autant ppur la Noblefle , êc
) pour le Tiers Etat ; ils s'aflèmblcnt ordinai-
rement dans le mois de Décembre , qui précè-
de TAflcmblée des Etats j les Elus font tenus de -
leur reprcfenter leurs comptes, & ils y font leurs
obCêrvations rédigées en forme de mémoire qui .
font portées anx^Etats. Quand à la Chambre . .
âeTEle^tion, elle cft compofce de ) E>us dcs^^ I'eUc^
Ordres , d'un Elu du Roi, pourvu par pro-» rio».
vifîon fpecialc^de deux Députez de la Cham-
bre des Comptes & du Maire de Dijon } mais
les Députez de la Chambre n'ont qu'une voix » .,
l'Elu du Tiers Beat & le Maire une autre , pen-
dant que les trois autres Députez ont chacun
la leur , ce qui fait en tout cinq voix j les deux
Greffiers des- Etats fervent alternativement an-
aée par année dans cette Chambre avec un Re-
ceveur des Etats La Fondion la plus hono- p^„^,-^
rable des Elus eft celle de prsfcnier au Roi Icdi^ntui.
Cahier dc$ Etats, j le voyage fe fait immédia-
tement après leur clôture , mais la plus impor-
lan.c eft celle de relier & faire la ri partition
de toutes les impofîtions ordonnées par les E-
cats > il eft xTuUge que le Màconnois en paya
/
14^4 BT AT DIE LA FRANC».
3oUR- i^ onzième partie > le <Lharoloisla 14^ & la
•OGN£. Comté de Bar-fur- Seine U 60^, Les Elus font
auiïi la liquidation des Etapes , celle des odrois
de la Rivière de Saône , & des crues defel quand
les Baux font expirez > ces difèrcbtes afaires leur
•donnent occaûon de travailler à diféremes rep ri-
.fcs,environ trois moisxleraBoée.Le tieforier gê-
nerai reçoit les deniers de recette des mains des
receveurs particuiiers,6tablis en chaque Bailliju
ge au nombre de 1 6 y compris ceux des Comtezs
cous ces receveurs exercent par CommifEon des
£lus^& rendent compte ainfl que leTreforier gé-
néral à laChambre des Comptes de la Province;
Les fommes que les Elasimpofent ordinairemem
•font de deux natirres , les unes font comprifes
dans les Commiffions du Roi , & ne changent
point 9 les autres font ordonnez par décret dei
*' Etacs , ou font d'un ufagc établi , comme lef
journées , frais & taxations. Les commifÏÏoûS
du Roi comprennent les fommes fuivantes $
Le Taillon qui eft de 715/ o. L .£ i.
Les appointemens des Gouver- ^
neurs & Lieutcnans Généraux C
de la Province > le payemept Ç 8^000
des garnifons de Dijon, Auxon- :l
ne Se Châlon^,quiont prisnaif- t
. fance dans les guerres civiles, j.
La fubfiflance des troupes 500000
L*£xemption du quartier d*h y ver i o o o o o
iJt don graduit ordinaire 1^6-^6 i} 4f
Le don gratuit extraordinaire > •
dont l'Intendant fait la demande V
aux Etats^a été modéré dans les 3-5 00000
dernières années à ^00000
qui font en trois ans celle
) 00000 1. par an.
^ Toutes lefdites fommes particu-
lières reviennent à celle de ^7 $ti6 154
■Il
ETAT DE LA FRANCE. 14s
dont le Trcforicr général 'des Etats en paye Bour-
S 00000 1. au trefor Royal & le refte aURc- ooq|^||
cevcur des Finances & du Taillon.
^atre le don gratuit les Etats ont ^
' encore accorde au Roi pendant la C
dernière guerre un fecoars extié- yis OoôOj
'ordinaire de 4/0000 1. par trien- >
Aalité , qui reyient par an- à J
' De plus on impoCe pour les gages
Be la Mar échauflËe ^ 1 5 ^ t
Pour les gaçes des Maîtres des
poftcs & Couriers x 1 4 4 «
P6ar l'avance & frais du port des
deniers au trefor Royal ^000
Pour les Réparations des Chemins de 1 0000
'Pour le reruDourfèmeot des Eupes 3 00000
Outre ces fommes on en levé un grand nom-
bre d'autres.
Pour les Gages des Officiers dont la finan-
ce a été employée aux affaires de la Province.
Pour les dépenfes imprévûbsà l'économie des
affaires du Païs.
Pour le payement des ^^rrérages des rentes
cootraûées pour fubvenir aux demandes du Roi
& aux emprunts que les Etats ont été obligez
de faire.
Pour les dons particuliers que les Etats font
dans leur aflembléc.
Pour les frais de recette en deniers impofez
pour les Epices & frais des comptes , tant des rc-
ccptes particulières que de la s^énérale.
Pour les droits des Elus & Ordres , 6c de tous
les officiers des Etats au fquels ont fait des Taxa-
tioDi qui fe prennent fur lt$ deniers provenaas
T^mc. nu ' n
i
X4^ BTAT DE LA FRANCE.
BouK.* ^^ ^^^^^ ^^ ^^ > ^^ ^^' oûroîs de la SaoDei
GP0K.B. ^^^° P°^ ^^ Don- valeurs de quelques-unes
' des impoficions.
L'Auceui:. ne faic aucune mendon de la.Ca-»
picacion donc certainement la Province n*eft
point eiccEipce , ainfi il eft nèceflaire de fai-
pléer à cette omiflion > en. la fixant au moins i
4/ o G oo L par an , ainfi il femble que tout ce
qui fe levé en Bourzognc , (è peut réduire en*
virea à 1 400006 1. uns compter les (ècours ex<*.
traordinaires que le ^i en a tiré pat des fupreC-
fions y &,créationsde charges & d'oBEices , pat
des taxes particulières de toute nature , pour les
dons gratuits & décimes du Clergé & par une
infinité d'autres moyens fans eompter le revenu
ordinaire -des. Gabelles qui monte au moins â
ixooooo J. L'Auteur ne parle point non plus
des domaines que le Roi polTéde dans la Pro-
vince , ni des fermes particulières y du Tabac >
du Papier marqué > du Coixrolle des £xploics>
de la marque des Métaux , des Chapeaux , &ea
général de toiis les droits qui lui (ont attribuez
par les déclarations nouvelles , il ne p^rle .pas
m^me de fei ibréts. Mais pçur en revenir aux
fommes qui font ordonnées par les Etats , on-a
reconnu que rimpofîcion qui s'enpourroit faire
lîir lesParoiflfifi ièroit extrémcjncnt onércuCraux
peuplera caufe du nombre des privilégiez i c'eSt
pourquoi on a eu recours aux crues du Sel » c'efU
a-^ire>i dçs augmentations fur le prix courant des
Gabelles , & aux o6lrois de la Rivière de Saone^
qui font payes également par tout le monde 1 le
IhuL. courant des odrois eft de x x tooo 1. Lei
crues de fel accordées à la Province peuvent
monter année commune à i S 0000 1. L Auteur
Savoir omis en parlant des difiérens Officiers de
la Pirovince qu'il y « deux Receveurs géuéraoK
des fiiMQces pourvus par le Roi^quixe^givcnc ce
ETAT DE LA FRANCE. 147
m cft impofé en vertii des commifEons de S^ Bol^ft* '
Ujefté 9 & panicolîeremeut le pzoddic de U qociii.
^eflè qui leur eft jremis par deux Receveurs
es Tailles crëex en dcred'oAce pour ce Païs-
L Une dernière obferTacion à faire par raporc
SX Euts de Bourgogne , eft que connoiflant de
■elle conséquence la réparation des chemins eft
la Province , à caule des d^rademeits fa-
its ad y arrivent » qui rendroient inutiles les
;iaodes dépen(ês faites pour les rétablir > s'ils
unent négligez , ils entretiennent un lofpeâeuc
onman à t j 00 1. de gages , dont l'Emploi eft
le les parcourir incc^mmenc , & d'en dreflec
u Etat certain pour connoStre ce qu'il eft be-
Smd d'y Bàrccn chaque (âifon.
Aprâ ce déuil>qui eft f or long. Je bten moins j)/; j,7
flftniâif ^n'il autoît p& l'être , l'Auteur paflê à farticub'êt
ladeferipcioade chaque Bailliage & comment dtU^u^
vt par celui de Dijon. L'ordre qu'il fuit dans ^^"^'«
les us & dans let aatres,eft de donner une idée de
learéiaidaë Scdeleurs bomes^ela naurede lent
axioîr,des Rivières, Ponts & chemins qui s'y
nnivenc, desGendJs*hommes<]^uiy font leur
iemeuic, 4c- il finit par la defcription des Villes ;
lau laquelle il fait entrer les Eglifes , les Mona-
fteies & les Tribunaux) (ans garder aucan ordre
)«e celui que l'occafioo lui préfente.
Le Bailuage de Dijon , qui eft au centre du BéàHiégk
Païs s ceorienr environ 17 lienës de longueur de JOf>^.
"oc loi it d« large , mais ep plufieurs endroits
l n'en a que ^ ou 7. Ses bornes font ï TO-
tienc, fe Bailliage d'Auxonne ,& la Franche-
Con^ i aa Mfly , ceux de S. Jean de Laune ,
^Senrre 9t de Nuitz s à l'Occident, le Bai.lia-
p d'Anay-le-Dnc > flc partie de celui de Châ<>
olloa I aa Nord , Tautre partie du mémeBail-
fiagelcJaChasiragne. Le terrain conlîfte prcf- ^rf«Z/.
N X
148 ETAT DE LA FRANCE.
Bo UR- ^^^ fo"^ entier en plaines,fi ce n'eft du côté d'A
çOGNi. ^y ^ ^^ Châcillon où il y a quelque Monn
gnes. Les Plaines font abondantes en toutes (bi
tes de grains » mais le canton -y .qui eft aripj
par la Vigenne > cù celui c]uia le plus de s^
Î>utation pour les blez. Le Bailliage produit aui
î beaucoup de vin dans un vignoble qui com
mence 1^ demi-lieuë de Dijon, le long d'une col
line expotl à l'Orient v6( au-Midy , laquelle. coi
tinuë depuis-là jafqu'en Provence. Les psairie
qui (ont le long des rivières produifenc quantii
de foins s mais aucuns ne font d'uneii bonne qaa
licé que ceux de la rivière d'Ouche. Celle d
Tille forme un grand marais entre les Village
de B:ire & de Genlis , qu'il feroit utile de dellè
cher > & on le poucroit faire , ou en débou
chant les canaux des rivières qui font fujette
à des débordemens , ou en creuUnt un autre h
à la Tille pour, éviter les .terres mouvantes qi
elle fe perd. D^auçres «nt projette d'ouvrir ai
canal de Dijon jefqu'à. la «Saône en. pafl'ant 1
S. Jean de Laune , lequel copfeiiuncroit ks eaiu
des Rivières d'Ouche , ^ de Luzon & de U
Tille. On a examiné la pente du terrain & l'oi
y en a trouvé autant qu'il feroit nèceflàire. Li
dépenfe couteroit 400000 1. mais le profil
en ieroit confidérable pour donner du. commer-
^ ce à Dijon Se daas tout jfon JSailiiage , où il.)
beaucoup plus de produit que de conio«amatioa
Bmt ^ Le Bailliage de Dijon copient >Q7.iViUage^
fcr^M. non compris fay > Biliot >. Mçuay , Mareyie
Bciîcucour qui (ont enclavez .dans la Champa-
gne & éloi^és de 10 lieues : dans cate éten-
due il fe trouve <|uanticé de ^ôisiant futaye que
taillis > mais ils ne font propres <ju'à brûlcf , ce
qui a donné occaûon a 1 étabhflemepc d'uDC
Quantité de fox§;es foux cp; locmex la CQpjEoio*
Et'ArDE LA FRANCE. 149
maiion. On en ▼oîtureaufli quelque peu par la BoUR-
Saonejufqu'à Lyon & fur les bords du Rhône gognc
où il eft rare. Il y a de plus , mi Moulin à Pou-
dres & deux Papeceries , mais le principal Corn-
mcrcequi Ce fane dans lé Bailliage , roule fur les
grains , les vins ^ le fer & le bois > doncles uns
remontent vers le Nord & jufqu'àl?aris , & les
autres defcendenc à Lyon par la Saône , &fur les
beftiaux qui forie acnécez par les Francs- com-
tois & les Allemands. U y a 4 grands & prin- chttms,
cipaux chemins dàn&ce Bailliaee qui aboutiiTenc
aox 4 portes de Dijon. Ct\\x\ de Paris eft af-
iêz bien entretenu > celui de Lyon n*eft mau-
vais que dans l'efpace d'une licuë auprès de
Nays, mais celui de Langreseft très»fâcheux &
a d'autant plus befoin d'être réparé que c*cft par-
lique (è tait le principal débit du vin , le che-
min de Franche-comté paflant par Auxonne cft
fore mauvais. Du refte , la plupart des Ponts
(ont aflezen bon état , mais T Auteur juge qu'il
ièroic très-nèceflaircd'en conftruire un nouveau
for l'Oache pour la communication de S. Jean
4eLaane avec Auxonne.
La plupart des Bénéfices font renfermez dans ^"»'A"-
la Ville de Dijon. L'Auteur ne compte au-de-
bors que les Miaîmes de Nôtre-Dame qui ont
1500 l. de revenu j les Feuillans de Fontaine
Î|m en ont looo , les Capucins d'Is fur Tille
ar le chemin de Langres ; Le Prieur d'Eipoif-
fcs de l'ordre de Grammont , & les Religieux
de S. Antoine à Noyers qui ont 1000 1.
Quant à'ia Noblefl'e de ce Bailliage , l'Auteur ^^hUjTe
y employé i». les Sieurs de Juligny de Sau- dté^ay.l
daacour de la maifon de Damas , qui a pris le
non de Juligny pour diftindtion du nom de Da-
mnas , diftingnez par les Seigneuries de Sau-
^ucour , Mozande & Cormaillon y n'avoienc
1/0 ETAT DE LA ÏRANC^.
fioUR- P^' originairement les mêmes Emaax d'ài«
p.ooMi.'"^^* ^ue celles^es Seigneurs de Marcillyft
'<le Thian^es > quoiqa'îls fbicnc commanèmcat .
eftimez d une NoblefTe également ancienne > ft
pourtant moins illuftrée , mais fans aucune jufic
xaifbn > qu'on leur impofe le furfiom de Da-
mas Cafiart > pour les rendre fuCpe^ks de l»-
tardifè ; lo. Le Marquis de Thianges de la mê-
me raaifon a été élu de la Noblcife de Bobc*
rogne > & a d'étroites liaifons d*alb'ance avec kl
Princes de la Maifon Royale. Le Sieur de CIg«
ion de Saffres s'attribua le nom d'une ancienae
famille connue dés les premiers tems des Daai
êc de laquelle l'on prétend aoe S. Bernard oft
. forti i fon véritable nom eu celui de Moifj.
Le Sieur de Monman , du nom de Tévaié
d'ancienne Noblcfle «ils ont des ioeurs k Re«
sniremout. Le Comte du Colombier , du non
de Clugnj ,. maifon très-ancienne dont il jja
des titres de l'an io8 5. elle eft divifte entrais.
. branches. Le Sieur de Brebis de Longecoft
& fon Coufin , Chevalier .d-hont<ur de la
Chambre des Comptçs , (ont 4e: ja preouejre aa^
tiquitédans la Robe. Les Sieur S;Va|on>'Mar<i
quis de Minqures> CireyiderMagoy 9 & Ciicy
. de Tciland y Ccimmeau de Cseance 3 lioutenaot
! de Roîde rAutu^ois-BiiTin xMprlivxde.Coa-
chey ^ Morot de Greifigoy ^ des Barres ^t&ls-
éc la Dame de Saint Marcin & de Cufly > foot
tous fortis d'QIEiciers du Parlement , oa<ie la
Chambre des Comptes. Les Sieurs- 4c -Mar-
cbe Colin , font aa/H de .bonne fjiiiullc^d^ Ro-
be. Les Sieurs PelUlBs de TournaA^ bonne
Nobkffe. Les Sieurs Millolf t , de ■ Villy , Se 4c
Thefeu Ra^y , font auâi fofftisTde jaB^obe». Les
^ JieursBarbicr, d'entre dqux Monts, &du Mou-
y—
ETAT DELA TRANCE. 151
Ueffe par arrêt. Les Sitnts de Frefims font de Boux -
bcmoe Nobleffe originaires de Comtes. Le Siear gogni.
dcCurallcs d'ancienne Noblçfl'c connue du tcms
des premiers Docs. Les Sieurs d'ECcucigny , fon
« fiiSjd'un Greffier en cbcf du Parlement. Les
Sîenrs Mariffot > de la Mare , & Palloan an-
Doblisen i|8f. Les Sieurs Tabourot>de Ye-
Toone , deicendans d'un Secrétaire du Roi » vi-
vant en 1 5 f 5 . & réfutez nobles , quoique ^cs
Offices de Chancellerie ne donnaflent aucun pri-
tilégeen ce tems-là. Les Sieurs Miliore ,d'Ai-
6ray , Fevres , de Verray , Petit , Maflbl , de
Senrille & de la Barre , font fortis de la Cham-
bre des Comptes. Le Sieur le Gouft Morin > de
même famille qu'un Préfident-à-monier da
Parkment.
Dijon capitale de la Province & du Baillîa- Infirip^
PC>eft ancienne , fi elle doit , comme l'Auteur ^''Vv
avance , fon premier établiflcment aux Ro- * J**'
nains , mais il dit que ce n'ètbit qu'un Château^
l»iti pour aflurer la communication d'Autun ,
avec la ville de Langres ; la beauté Bc h fcrrî-
iitè de fon territoire a fait multiplier les hah*-
tans , de forte que fon enceinte s'ctant accrue ^'n-
fcnfiblemcnt , elle fe rrouve à prfcfent d'une hcu-
It- entière de chemin , fa-fîcuationeû dans une
belle plaine , fur les Rivières d'Ouches & de
Sulbn , & Ces bords ont étc rendus parfaitement
tgrcablespar quantité de plants d*Aibres , &
Ton V voit un cours très- (pacicux fur le che-
min a'Auxonne , fes murs font beaux & accom-
pagnez de douie gros battions , avec nn fbf-
fe a fonds de Cuve couvert au Midi par un Fer
i cheval qui défend l'entrée de la ville de ce
côté-là } le Château , de figure quarréc , flan-
qué de 4 giofies Tours , & deux ouvrages
tn fer à cheval^ l'un au-dehors , & l'autre plus
N 4
iji ETAT I>ELA FKANCR
JBov&- P^t du c6cc de la ville j eft fîcuè au Nord
•06NS. «LugincDce les fortifications de cette partie.
_ Dijon a toujours été du Diocèfe de Langi
mais les l'Evéques en ayoicnt de plus la S
JJJJ^'' gncuric temporelle à.jufte titre , s*il eil.yr
comme le dit Grégoire de Tûurs^ qu'ils^n foi
ks fondateurs > toutefois il paroit jque dans
I oe. Siècle il y avoic des Comtes particuli
de Dijon y & qu'entr'autres le célèbre Oi
Guillaume en a porté le titre , cependant 1
ne fauroit dite qu'ils en enflent du tems des £
quesde Langres «.puiX^ue Robert Duc de Boi
gogne chef de la première race n'acquit la pi
prieté de la Ville ou Château de Dijon , que
un traité qu'il fie avec l'Evêque Lambert de|
cette acquifition i on n'a plus connu d'autres S
gncurs particuliers dans cette Ville , que les 1
comtes qui ont continué jufqu'au Règne de I
bsrt II. lequel avoit acquis la Vicomte de Gi
laume de Pomaller , &.Ja remit aux Mai»
Echevin» dc.ccttc Ville en i li 4. c'eft en a
féqucnce de cette remife que le corps de vili
droit de juftice & de Police dans Ton reff<
Sts T.^i' L'on compte 5 ) Eglifes dans la Ville , d
f*'- , il y a 4 Abbayes , deux d'hommes & deux
S. EHtn- fiilçs ^ ^çiiç (Je s. Etienne , qui étoit premié
" meni une Collégiale , reçut des Religieux en !
III 6. àroccafionde quelques-uns de ces C
iK)înes qui cmbraiTerent la Regularité^ > au
de Pafigny y & qui fuient rapelez à S. Etier
mais en 1 6 II . le Pape Paul V* la rendit de m
veau Séculière en confervant le titre d'Abl
ôc y établit } dignitez^ji Chanoines, 6 Cl
pelains y un Sacciftin , & quatre Enfaos i VI
bé eft Colleâicur de tous les bénéfices dép
^^^ dans de cette Eglifç ,.^,entr.'autxes de / (
^^^L xcs de la Ville -, il a auûS droit de Juftice d
ETAT DE LA FU'ANCE. i/t
fuis peu un Seminaiic. Saint Bénigne, Ordre Bout*
4t Smt BcDoic , congrégation de S. Maar , goo>u.
eft l'une des andeiiDes Abbayes du Royaume > & ^ ^^^
£nc reoaonter ià fondation en 41 j. maïs il eft ^g,
tins probable de la placer en j 1 4. puirque ce
nu looTiage de S. Grégoire Evéciae de Lan-
gicf» l'Abbé: en tire xo à ixooo 1. & lesRe-
iigieôx' > au rombre de lo en ont au moins
tooeo. à cauiè des Offices clauftrauic , qu'ils
ou réiini > Ton voie dans le Cloître de cette mai-
fooletombeaad'Othe Guillaume, qualifié Doc
it Bourgogne , avec lequel le Roi Robert tran-
fii^ea l'an loor. &dans l'Ë^Liie > celui d'Uia-
im$ Roi de Pologne ; qui mourut à Scras<-
bourg & voulut. écre inbuoié à S. Bénigne > oik
il avoit écc Religieux i.
Lrs Chapities de- la Ville font au nombre de Su, Chsm-
trois , outre- celiû de S. Etienne , celui de la f ^''*
Sainte Chapelle > fondée en 1171 par Hugues
ni. . Doc de Bourgogne , eft compofé de trois
dignitcx > & 14 Chfttekinies jqui jouïflènt ck CImJ4^
1 j i 1 tf 000 1. de rente , il n'y a rien de finga- "*'*
lict dans cette Eglifè , que les atmes des Che-
valiers de la Toiion d'or, qui y tinrent leur Cha-
pitre en 141^. à l'occabon de la naifl'ance de
Charles depuis Duc de Bourgogne s on y coof-
itivc une Hoftie miraculeufe > que l'on prétend
avoir verfé du fang,c'cft un prêtent du- Duc Phi-
lippe le Bon > qui eft àpréfent enfermé dans UR
Coffre d'or 4 qui fut donné parle Duc d'Epeti»
noD, Gouverneur de la Province>& vaut 10000 L
le Vafe dans lequel on rexpofe à la vénération
du Peuple > eft aufti d'or &,pe{ê $1 Marcs»
il eft couronné ide la Couronne que Louis
XL porta le jour de fon Sacre. Le fécond Cha-
• piîrc eft celui de la Chapelle au Riche ainfi ChApiV& -
nommé de fon fondateur Dominique le Riche., ^ ^^^
qui la fit bâtir en iip y . au voifinage d'un Hô-
tS4 IIT-AtlXEXA TtCAtlCt.
lot^R^ pîtat' qu'il a^tnc slu-Sl fomiè ^ii y 6tablk
, «o«Ni. I^yet) & 6 ChMoines , ^ui ont x 400 1. de 1
-S fién. ^®""' ^"fi" '* dernier Cb^ipicre eib cekiixie S. J
^ ' compofed'anDoyefiÀ II Chanoines.
. ^ . Lcsau«es Eglilesde la Ville, font les Pâli
Hipitlùx ^^ '"'^^^ ^ ^cpt , y compris celle de S.^Teaii;
érCmH commânderic de Malthe , qui a i 70b' I. de 1
♦<«y, venu j THôpitstl du S. Efprîe fondé patfe E
Eudes III. pour les' Etifans expoûrl 4]tii y^
-en grand nombre ; THôpical de la Charii
ftndé en 4 j o 1 où Ton retire plus de joo P4
vtes , qui font feryi par une communauté
10* Fill«6 , cette maiTon peut avoir 1700c
de revenu , & en dépenfe ordinairement 4000
ides fonds de charité ,-& de) Legs pieux qui
ibnt donnez. La Cbartreufe , fondée par
Duc Philippe Hiirdy pour 14 Religieux fi
l^is , on y voit le tombei^u du Fondaten
du Duc }ean Ton Fils > fie de Marguerite de B:
litre fa lenime ,tls font d'un goût touc-à^i
'Gotique^ -fie toutefois Fouvrage eu eft beau Se c
Ifto, les Scatuesquoiqae peu corn^ilement d
-ignées , ont un air^iHlvant^dilBeile-à attra
^srax ouvriers de ce tems. L^Eglile des Jaoûbîtt
_ 'le Monaftere ont è«é foodezcn 11 f 7. par ^^
de Vergy , Duch^il'e régente de Bourgogne p
dant la minorité de fon fils^Hugues^ tV* pour
Iteligieux'ifif 4^ Frères i il s* n'ont que 5.000 i
'revenu, c'eû en cette maifon que leshaMt
-s'aflèmblent pour TEleâion du Maire > le Ce
•vent des Cor<leliersa été bâti en 11-4 3 parl^
'gués IV. pour *S Religieux iîsr n'€>flt <
'Vjjxi K de rente « c'eft dans leur Refeâoîre <
^s^Mcmbloient autrefois les Etats de la Pi
^vince ^6c les 5 corps qui la compofent y avoS
'flUâi leurs Chambres particulières > les Carn
«dUr n0fiabrc4e 2/ ont 1000 1. de revenu.
ETAT DE 1;A TRANCE. isf
Xfcs Jcruites doWent lear éubliflomeotàDî- Bo^K<*
jooiÛdiyec-Gaudran, PrëfidcDC du Parlemenc^ gosmi.
i\m les ÎQftitaa lès Hctidcrs , Se fonda an Coi-
te poar couccs les Claffesiufqa'à la Philofo-'^'J^^'
Mie uclufîf eoient. Pierre Odebert , autre Pré-
idenc > y a ajouté en 1648- 1^ fondation de
v4ï Chaires de Théologie , dé forte qu'ils ont à
nUcnt I) à 14000 1. de rente > pour an Re-
âear , 3 o Pères > & 6 Frères i Les Minimes é$a«
Us en iff9t«t|OOo 1. pour 15 Religieux >
k 4 frères. Les Gapncms , qui ont ête bâtis
en léoi. font aa nombre de 4^. Les Pères de
f Oratoîreaanombre de 1 1 onc 1 j j 64. de ^ve-
aa i TETéque de Lan^res leur a confié la con-
duite du Séminaire qti*]l a établi à Dijon , dans
BK maifoR voifine dé la leur* L^s Pérès de la;^
Miifion récusa Dijon depuis x j à 1 5 ans , font
;aa nombre de | ils font oes Miifioas très- utile»
à la Campagne.
A l'égard des Mdnafferes de fîllef , TAuteur Mhétfr
:]és raporte confufément en la manière fui- itrtlUu
-WiCtt I les Casmelites établies à Dijon l'an
:i6of ^ par l'âne -des principales Compagnes- de
Séante Therefe > nommée Amie de jelus 9 de la
Jàaifon de Lobere , font au nombre de h & ^P^
jooo L de rente. Les UrfuUnes ^ donc l'établif-
fiemenc a. commencé à Dijon par l'Union de |
.îilles dévotes qui fe dévouërentà rinftrudbioo
des ieunes FilIes,font k préfent au nombre de p6,
& l'on juge qu'elles ont au moins 4000a 1. de
tente , mais elles obièrvent foigneufement de
garder un pro&md fecret fur cet article. Les
Jicobines , au nombre de 47. ont 7000 1. Les
Filles de Ste. Marie établies en 16 1 1. doivent
kt commencemens à Madame de Chantai , (î
«onnuë par les liaifons avec S. François de Sa- f^^'^'^.
les > elles foac à prcC»t au nombre de ; « & ont ^* ^^''^*
I s-6 E TA T D E' L A F RTA-NT E
]5^VK- Tooo J. de revenu > la foiyladonen a été fîîce
cognb' P^^ ^"c famille de Dijon > du nom de FremiotV
qui écoit celui de Madame de Chantai. Les
Bernardines Te font établis à Dijon en i^ i). &
cHes y font venues de l'Abbaye du Tard q«î
fiit transférées en cette Ville pas Ics-fibtns'tfc'
TEvcque de Langrcs ; Sebaftien Zimet^eftdc'
UAbbè de Citeaux furies Abbayes d'hommes.
Ton y tenoit des Chapitres généraux des Ab-
beflcs i mais cette Jurifdiâion efl éteinte depms
loag-tems , Jcs Rcligieufes au nombre de jb
ont ^coa ]. de rente. LeaDame» de St Julien,
de Tordre de Sv Benoît , n*étoicnt autjrefois
qu*un (impies Prieuré établi- dans le Charoloif,
qui fut traftsferé.*à Autun par le confenterocûc
de fon Eviêque , mais ayant dans la fuite obfciv
vé Tunion dcT-Abbaye de Roucemont ^-MwL
MonaReie ,qw èroit da>Dioc& de Làmgie»
elles fe font trouvées obligées tle venir demeil»^
jer dans le Diocefe- &r£e font établis à Dijon i
TAbbefle eft à la ^nomination du &of , ^ la<
Maifon de 4000 1. de revenu , la communav-
té du Refuge efl de 6% perionnes dont il y en
a 6 Pénitentes , & le refte Religieufes. Celles
. du bon Pafleur > efl deftinée à. renfei^mer ks
fiJHes débauchées > & condamnées àl<etee-pd«
ne par l'autorité des Juges L'Hôpital de Src
Anne avoit tic fondé & établi par le Préfidenc
Odebert , dans celui de la Charité pour TE*-
ducation des filles orphelines y mais fes hér itîetf
qui font auffi les adminiftrateurs de cet Hôpi-
ul , l'ont transféré dans la Ville, on y élève juf-
qu'à too filles , il y a 40000 1. de revenO.
Enfin Bc en dernier lieu , il y a une cemrmunanté
fo.ij^s le nom de Ste. Marthe , dont l'inûitatyeft
de fervir de retraite aux Veuves , elles enfeigneat
lg§ jeunes fiUes , félon la métode des UrlieUnes.
">
ETAT DE LA FRANCE. i;7
Après ce détail des Maifons Religieufcs, l'A a- Boitr-
teur traite des lieux Publics , & prçmicremcnt gqgnb.
de la maifon du Jloi qui écoit autrefois celle des
Bues ■> & qu'il dit avoir été depuis peu un peu Xr'nuc
aiçoietitéede )- Sales magnifiques , leiquelles publics,
zépoodex>&à une ancienne qui eu fort grande ,
oeile-ci afonentréedians la place par un grand
Efcatiei: à % Rampes^ & le logement eft deftiné à
raflèmblêe des Etats , la place Royale qui y ré-
pond cft fort fpacieufe & percée de pluueurs
niSSj dont l'une conduit au Palais , où le rienj le p^^^ ^
Parlement s Louïs XII. y fit bâiîr ht, Sale^de u^ia,
l'AiHtieiice^ Charles IX. la grand'Saîe avec le
Teftibule : on trop-ve dans le fonds^es appar;e-^
mens deftincz k la Chancellerie. Le Parlement de
Boargogoe-iut créé par le Roi Louïs XI. en
1 47 S , pour tenir lieu des jours eeneraux éta«
hlis à Baune, & à S:'Laurent, près Châlons par
les derniers Ducs pour rendre la juftice à Icprs
Sujets^ ce même Roi leur avoit attribué > dès
qn il'fut CD poflèlfion de la Bourgogne > le droit
de juger foaverainemept^ car avant lui les appel-
lations en écoieat portées au Parlement de Paris.
Celai de Dijon dans l'-état prefent eft compolé de
4 Chambres ; la grand' Chambre, la Tournelle,
les Enquêtes » & les Requêtes, & le Corps entier
de dix .Prèfidens- à- Mortier , deux Chevaliers
d'honneur, 70 Confeillers,! Avocats généraux,
un Procureur gênerai, % Greffiers en chef,8 Se-
crétaires, 8 Subdituts, ; Commis<Sreifiers,un
Receveur des Epices, undçs Confignations , un
aotredes Amendes , un Commiflaire aux Saifies
léellcf^uD Commis garde Sacs & aux affirma-
tions , 4 Commîs au Connétable 6c Clercs du
Gicfe, deux Greffiers en chef d « requête s, trois
payeurs des gages , .^ o Procureurs , 1 j Huif'-
fiexi du Parlcoicm & 6 des requêtes.
ijt. ETAT DE LA FlbAWCI.
B(H7 R- La Chancellerie a un Garde des Seaux > Cor
^QQj^j feiller au Parlement , ix Secrétaires du Roi«.
' X Chau^cirej 3 Kêferandaîres , & 8 Hmfiicf s»
ChâHctl' Les Prdidansrà- Mortier , £onc diftribiiex ùàn^
^'* vanc Tordre de leur récepcioa > {avoir 4 > e»:
grand Chambre > y compris le premief s 4*cftr
Tournelle , qui «ft tenue par le phis aaeieo dt<
Parlement s & deux aux- Eoquétoi > tous kr*
Confeillers roulent dans xoujces les Chambies.îil:
«*y a que leur Doyea^ui (bit fixe en la pn»i*
miere , les^véquesd'Autun »& de Ch&IonSykti
Abbez de S. Ben^ne^^ &. de 5. Etienne , ont cof
trée au Parlement , côm1ll^Con(nllers<i•d1lO•-
»eur j mais l'Abbé de Çiftcaux. p^end la qnâK-""
(têde premier Conleiller , & dans 4e r«BBiil«i
Séance aup-deflus du Doyen, Qyaatà la Charnu
,bre des Comptes , il paroir par les cicres qi»
les Ducs de &>urgogne en- ont ea , dans tooii
les teins , 9c que leur Chancela en ècoit k
chef > on voit au (H que les Prélais<&:graiidi;
Officiers y aâiftoiçnt avec les Niaif es & let-
Auditeurs i 4e corps eft à préfentcompoiéde S>
Préfidens^ y compris le premier, 3 ChevaUeit^
d'honneur , i$ MaStres^yX^orredeurs^ ix Aor
diteurs^ un Procureur ,.& deux Avocats gène*
zaux » deux Greffiers en chef > 6 SublHtuts ,.1»
Keceveut des Epices, un gatdedes Livres, ba*
Concierge , ix HuUliers & iix Procureurs i.
les Comptal>les de cette Chambre , font let<
Receveurs & Controlleurs du Taillon 5 Les Rje* ^
ceveuis , i^ Confeilleis du Domaine des ]loit>.
les Treforiers & Con(eillers des RépasatiûQS di^
lortifications.
g^fum Le Bureau des finances e(l compofé de X4:
àettùm* Tréibriers de France donc les deux plus andeni^
*"• ont la qualité de Préfident , un Avocat 5r«a:
Procureur dtt Roi » un Subftituc^ 5 Gicfiet^:
s.
ETAT DELA FHANCE. 159
CB chef , an Rece?eur dcsEpiccs , deiu payeurs BoUit<»
dci g^cs t un Concierge ic fis Huiffiers. Sa qo.gmi*
)aiudiaîoD s'^cend fui la fioargc^ce , & fur la
lieffe , & dans les Cjbrêmpnies publiques , les
Triforiers font corps avec la Chambre des
Comtes } mais dans les EcacrGènêraux > ils ooc
bds de dxoîc d'en £ure roavercure.
Le Bailliage de Dijpn^ ét4 jbrigè en Pjèltdial BàiUUgê
parédicdu moisdejaovicr i6^é.&fetrouyeà^,f^^/*
Kefiat compoflb d*tiQ Bailli^ d'Ep6e , de deux *
Préfidens j un Lieutenant .Ginêral y Gvil ^
Ctiminel , % Lieutenans particuliers , un du.
Bailliage > l'ancre de la Chancellerie , i o Con-
icillers ^xx Proctueurs , 6 Hoiffiers- Audian-
oers, 30 Sergens Royaux & 18 Notaires. Les.
latres jurifdiaions de. cette Ville , Codc la Ma^-
xéchauflie compofèe d'un grand Prévôt , de
Gm Lieutenant > Greffier ^Coniêiller & Com^*
Bidàire aux revenus. La T^ble de Marbre »
compofte d'an grand -Moitié des Eaux & Fo«
zêtt| d'an Lieutenant Général & f^.Conlèi.Uers ,
un Avocat & un Procureur du Roi , un Gref-
fier & un Receveur des Amendes y deux Arpeni»
Kars& I ) Huiffiers. La Maîtxife eil compcfée
da Maître particulier , de {on Lieutenant ^ d'ui)^
Procureur du Roi , x Effayeurs y ur. Changeur »
00 Réformateur , un Conlciller & pluûeurs Ou.
aciers pour travailler au change des Efpéces.
le Grenier à Sel a un Préfident , 1 Greniers ,
i Confeillers , un Procureur du Roi , un Rece-
veur en titre >unGrcfEcr.& 3 Huidiers. La»
]an((lidion des Marques des Cuirs . . • eft com-
pofèe d'un Juge , a un Procureur du Roi &
i Greffiers.
Outre ce nombre prodigieux d'Oificîers Ro- Ojpciâ^
yiox, aui remplifl'ent la VilJe de Dijon , il y a ''^•»
CQcoie de différentes Jaftices , qui ont les leurs
rtfo ETAT DE LA EîtAl^CE.
-BoVR- f^'cîculieret. Celles de S. Bénigne > &de S. £*
< <cOONB* *^^"^^ « o^*^ **" Procnreur d'Office , un Baillî , «i
Subftttut y unGrcfficr& un Sergent i ccllesdela
Ste. Chapelle^ un Bailly >-un Procureur d'Office,
8t un Greffier. Ily a de plus deux J uftîces £celé<
fiaftiquos > rOmciâlke du Diocèfe de Laogrei
6c celle de la Ste. ChapeUe y toutes deux coœpo-
V : fées d'unTj rand Vicaire Officinal , d'un Proiao-
. teur , un Greffier & un Apariceur.
'^•itfu'âi Quant aux JuriCdi^ons particulières de II
'jCwps de Ville , elles fe rcduifcm au C-onfulat d'une part ;
■'9^9^' qui n'eft point diftrent de celui des autres place
du Royaume > 6c de l'autre au Corps de Vil-
]e , compofé d'un Maire , fîx Echevins ) «n Pia
cureur Syndical iin Receveur , un Greffier y 6cm
Prud'hommes » un Capitaine des Murailles i fe
Avocats Conièilkrs de Ville , fix Lieutenan
du ' Maire \ unj Voyer , un juré Egaudy^
leur , Marqueur des poids & mefures , un Col*
ledleur des Tailles •& i8 Sergens. Le Maiv
prend le titre de Vicomte Mayeur. Il eft Jug
Civil & Criminel & de toutes matières de poliç
en première inftance. Il eft Capitaine des Ar
mes Se comme tel commande les cinq quartier
de la Ville & les Compagnons de chacun d'eus
Les -Deniers patrimoniaux de la Ville de Dijo
furent évaluez -en 1^78 y par Arrêt du Co»
-feil yk S14S ^- ^^ revenu , Scia, fixation de
Charges a été jugé pareille. Depuis cela 1
Roi lui a accorde quelques deniers d'oârc
pour l'acquis de plufieurs charges & taxes ic
fiées par divers arrêts du Confeil,lefquellesai!
té ajfugéés pour en commencer la jouManceai
premier de l'an i€9%.k py joo Lfavoir | 5 j oc
pour t'oâcoi des farines Se 54000 pour le
oArois y par autre arrêt du .1 x fanviei 1 6 9t
Le Roi en a encoie accordé de noaveaaxfoo
réu
ÏTAT DE LA ÎRANCE. i^i
rfcttbliffcmcntdctfoo Lanternes dans la Ville. BoUR-
Mais par deiTas tout cela il y a encore dans gogni.
h Ville des OfScîers pourvus du Roi^ favoic
crois Banquiers expéditionnaires en Cour de Ro-
me, deux Receveurs des Impoficions du Baillia-
Sp , trois Receveurs des Décimes , un Médecin
0 Roi , neuf Experts Prifeurs & Arpcnteurf
jorci , & deux Greffiers de Técriroirc : cous ces
diferens Officiers font au nombre de 7 1^ per-
(bones , parmi iefqueiles il y en a plufîeurs qui
pofl'edent plufieurs charges enfemblci on compte
dans tout le Bailliage 3 1 8 nouveaux convertis.
Le Bailliage de Beaune confine à i'Onent Se
aa Nord à celui de Puis > au Midi à celui de
Cbâlons y Se à l'Occident à ceux d' Autun & de
Monccenis , il n*eft pas fort éccndu , mais Ton
terrain confifte , partie en plaine & partie en
coteaux s il y a des Vignobles de grande ré* .
Ncadon , la plaine renferme d*aflez grands
hoa-y ic.lï n'y a point de Village dans coûte l!ê«
tnduiî , qui n'ait des terres de communautez »
pour le -pâturage des beftiaux , avantage qu'ils
OQc chèrement payé dans les derniers ccms , il
s'y trouve de la Mine de Fer en deux endroits ,
mais le plus grand commerce qui s*y fade ,efb
celui des vins , pasciculie rement de ceux que l'on
nomme de l'arriere-Cofte > parce qu'il y a deux
filets de côceaox expofez au Sud-Efl , le pre-
mier Coteau eO compofé de i f Paroifl'es > donc
levineft plus edimé , l'Auteur prccemi avrc
uifon , que comme le principal conimcrce Je
ce Bailliage roule fur le ciebic des vins , ov. n'y
fautoic avoir crop d'attention i la réparation l'ts
chemins ; dans cette vue il indique les erdrc/ts
les dIus fâcheux ou il fcroit ncceiîaire Hc f.\'ic
cjoclques dépcnfcs adlucUes , foie pour pava ,
ioit pour cocClittirc de nouveaux Poncs , il die
Tome m. O
14% ÏTA T D E IrA^ iFlfâUNl
loOR- auilt qu'il paflc à BeatVBc mie Rinere
^ùQMi la Bomgeoifc , dont.la ioprccn-eo: eft:
qpe d'an auart de ikuë » J^aolJeil C
cUe de xendre navigable pour peu d'ai
qui fcioîc d'une grande utiiicL. an B.
parce quelle le décharge dans 4a^^aiH
ppur le coounerce des vms qui oe
guércs ceue route, du rooins pqur cela
tes les aa très denrées.
Il n'y a -d'autres .Abbayes dans ce
Su BttU' QQg ççiiç dç ,5tç^ Marguerite , qix il ne j
^'' de Religieux , elle vaut *4.oo 1. & l'i
Ja fait deiTcrvir par qn Prêtre ;gagé > oi
pte 7 7 Carcs qui fo0t tpuKsan J^iocé
tun > fc deux Hôpitai)x.> l'un àPoi
l'autre à. Mcureyant.
Ml^Se. Qu^nt à la Noblcflc l'Auteur y c<
'f * GentilS'houimes > fçavoir ylçs ^Sieurs
▼ra^ , &.de Chardcw^y ,:d!apcicnne î
Je Sieur JBauille de Mapdelon > dont j
«ft de la prenuere infticucion do I^ari
le feul qui.enreûej le Sieur de^Riolet
teuil i le Sieur de Sonaipai|e > le Sieur
aiaife de Boufé de la <naéaie famille j
Richard Vicomte de .Neuf blanc , te
de xneipe nom (on tParent > .le Sieur ]
Lufigny ,fils du feu Sieur de>ticaud c
fes longs feryices s le Sieur de Lefval S .
Originaire de fSuyenne i le Sieur Blo
Bu(rv ,. & le Sieur de la Mare > tous
famille de Robbe i le Sieur de S. Ma
gemours originaire du Comté > les Siei
tpfliïs . de Culleftre . St de Rcvillv
ETATDEXà FRANCE. ,^5
tAcè Royale ,> deux Marquîfats, une Baronie, BoVR-
74 Sdgnearies êc feulement ii fiefs , il eft i ^^ ^^^
ob&rrer que ces fieh n*onc point de juftice.
Qaant à la Ville de Bcaune , que rien ne rend D.firip:,
phsrecommandable que Ces bons vins , ell e eft tiondeféê
iffife dans uneplaine , enclofe d'an bon Mur ^'''^* ^*
tfec-de très-beaux foflcx , & fortifiée dequa- ^'*^'*
tre grands Basions , deux revécus y & fix re-
doaces reyécuës , fon Circuit eft de 780 Toi-*
iès , fans comprendre les fauxbourgs ^ au boiTc
de l'un defquels il 7 a une Charcreufe bien
moins accomaiodte que celle de Dijon , mais
loffi qui n'a ècè fondée que pour ii Religieux
£r le Duc Eudes III. La Commandene de
alihe qui eft en cette Ville eft bien plus ton-
fidirable , puis qu'elle vaut 7000 1. de rente >
il y a aum une Collégiale compof6e de trois
dignitez , & i6 Ganonicacs , & deux Hôpi-
uux , dont l'un qui eft deftinè pour les malades
t ècè fondé en 144)* P^' Nicolas Raulin
Chancelier du Duc Philipp; le Bon an droit du-
qoel la famille de Pernes Efpinafte en a l'ad-
niniftranon en qualité d'hetitiers ou reprefen*
UDsde ce Chancelier y & oeuf Couvents , def-
quels il y en a cinq de filles. Le Corps de Vilk
tft confidèrable > & a l'attribution de louce la
!|aftice civile & criminelle par titre de Tan 110),
eiOârois de la Ville montent à 5110 1. & ont
ècè accordez afiez nocHrellement pour le paye-
jnent des uxes & pour les rachiats des Officiers
créez pendant la guerre.
Le Bailliage de I^uits eft d'une étendue con-
>fidèrable ayant neuriicuës de long fur 4 de lar-
ge , l'Auteur n'en donne point les bornes > mais
l'on rçtîc qu'il confine au Bailliage de Dijon
ters le Nord , &. à celui de Beaune au Midi , le
principal commerce qui s'y fait eft celui des
O X
1^4 ETAT. DE LA;.ERANCE.
BoURv vkis>qu€ l'ofi. cranfporte à Parïs , en Ffondres
coGiSfi. & 1^1^ Lpr raine > celui des bleds qd fe porceoc
du cêré de Lyoneft bien moins iniporcanc. La
Saône arrofeune^des excrémicezide.ce. B^lbage,
&US lui proâiirer aucune utilité réelle > parce
2ue le commerce des vins Te fait direâcnient
u côté opofé à Xon Cours > il y A d'ailleurs
Quantité de mauvais Chemins > &ide Ponts fur
oes Ruj0eaux ou. petites Rivières y qu'il eft abTo*
iomçntncccflairement de réparer>non*(£uleméuc
pour l'avantage du Commerce > mais pour fa-y
ciliter la route des Troupes ^il fc trouve quan-
tité de bois & fbrées^ans ce Bailliage , qui apacr
tiennent la plupart au Roi & à rAobaye de Gt
teaux > il y a aufH f mines de Fer. L'Autenx
' ^yant compris la Nobleûède ce Bailliage dans
celui de Dijon > paUe d'abord au. détail, des Be*
Berces iôcil y compte deux- Abbayçs , Citeaux .
chef d'ordre à 4 lieues <ie Dijon a deux de Se
Jean de Laune , de Jaqudlc l'Abbé efl électif âc
jrégulier , il y a ordinairement 3 6 Religieux de
Chœur éc 6 frères Convers, dans cette. maifo»
le revenu eft de 7 5000 1. mais les charges eu
font fort grandes , fur- tour par l'abord des £v
tiangers y elle fus Fondée en 1 an 1 o ^ SI. par -Ro^^J
bert Abbé de Molefoie >/en partie des liberali<r .
tez d' Eudes premier Duc de Bourgogne ; SjC
Bernard J Y. Pape , &'pIufiours Cardinaux en '
font fortis>on y voit fous le Porche de TEglifc
les Tombeaux des Ducs de la première race>&
cntr'autres celui d'Alix de Vergy veuve du Dvtc
Eudes III. L'autre Abbaye de ce Bailliage efl.
cdlc de Mqlefe de filles > duméme Ordre > oà •:
il y a 16 Rcligieules qui n'ont que loo o L de
scvenu Lesauti;es Bénéfices (ont ^ le Prieuré<iB.
S. Vincent de l'Ordre de Cluny , dont le Piieui: ^
^ui prend. la qualité, de grand Doyen dcGun/y
ETAT DrE LA FRANCE: i^f
k.4000 1. de re?eoa > c*efl un B:nefîce à fîm- Bouil-
le Toofure y qui nourrie aufli 4 anciens Rcii- goon««
«eux 1 lefquelsQncJeur revenu particulier. Le
Fneuré de Palluau ,qui vauc 5000 I. âc
41 Cures yçlciquellesil yen a 19 du Diocèic
d'Autun y 1 i.dexelui de Chalons j & une de
celai de Langre&r On ne compte que neuf ou '
dix fiefs dans ce Bailliage ,.une Chaftelainie
Rayale à A*rgilly , une Prevôcé à l!Ab:rge«
oenc } & ) 9 Seigneuiies.
Quant à ia Ville de Nuits, c'cft un tr^s- petit oefcrt^
licB , qui ne conci prend que:- 1 $ o Maifons dans tion <U 's
w circuit fore fcrrfc , elle eft fituéc au pied Vi^iU'
dW Montagne ftcrilc , fur Je grand chcniia ^f^^ ■
de Dijon à Bsaune , & rien ne la rend (ixecom-
Boadable que iês vins , le Domaine en apar-
tieocaux Princes de Conti engagifte y ôc en.cec^
teqaali:6 il y nomme -un Gouverneur ; la prin-
cipale £gliic efl la Collégiale de S. Denis ^ .
c C(oi( autrefois aoe Paspiffc qui fut cédée auic
CJunoiaes fondez dans le Ckaceau de Vergy ^
lois qu'il fuc démoli par les ordres de Henry
IV,api^ qu'il eue cceint les derniers rcôcs de
^ ligne , les Habicans de Noies leur accorde*
loïc non- feule ment cette £giife , mais (ix mai«
ions dans (à. proximité &.iooo 1. pour en ache-
ter d'autres où les louer i le Chapicre efl com-
poièd'an Doyen & de 16 Chanoines qui ont
chacun )oo Uv. de revenu , le Doyen en a le
double il n*y a prefque point de gros.> & tout
leur revenu conufte en diftribution» > ce qui efl
av fiogularicé remarquable > les Urfulincs y
ont on Couvent de 4000 1. de revenu , les Car
FQcins un hofpice > l'Hôpital des Mala ies a
«coo 1. Cette Ville efl le Siège d'un Bailliage
5^yal , il y a aufTi Prévôté Royale & un Grc-
wc«-à-.5cAj le Corps de YillccowioiïdcJaJufti.
I
t4^ ETATDE-LA TRAN^CB.
Biron- cç 8c Police dans h Banlieue > 8c dans le Yillife
.eoAHa.de Charmois , d(»nc il s*e(l réputé Scîgiiear iiei
Charges ont été liquidées à 1 404 L Sreoamie
fes revenus ne fuffifoient ^as pour les aequk*
ter , ni pour payer les nouvelles Taxes , 8c tes
Charges de nouvelle création impofées fur k
communauté 3 il leur a été accordé des droits fiit
-k TÎn y le blé de la viande qui produifenttt 00 1.
L'Auteur dit que les Habitans de ce lievue
manquent pas d'induftrie 8c qu'ils cofnbatKBt
leur ^pauvreté par beaucoup d'adHon.
BAWiâft ^^ Bailliage de S. Jean de Launc fe tenrine
^rSfUn à4a Franche^Comté à l'Orient , à cemcde
éfLaum, Mniz & de Dijon à-rOccidcnt , à celui d'Au-
xonne au Nord y 8c à celui de Châlons auMidy:
Tout fon terroir , qui eft gras &' fertile , n'eft
employé qu'au raport des grains. On n't ym
•ptefque point de bois & très-peu de Vignes,
•mais les Prairies qui régnent le long de la Saô-
ne font trés-bellcs 8t d'un extrême raporc.
'&>utefois cet avantage de1a*fertî!ité eft com-
battu de l'incommodué du Terrain , leipd
fe trouvant par tout extrêmement bas , rend
les chemins tout-à-Ëiit impraticables dans la
mauvaife iaifon. L'Auteur croit que comme ks
réparations en feroient trop confidérables jil
ieroit à propos de ekanger les grandes routes
fuivant un plan qu'il propoXe dans la feule v&K
d'épargner de grande frais à la Province. La
Saoïte eft la (cule rivière navigable qtuijptffc
dans ce Bailliage. L'Oufehe^ui vient de Ùnoa
\Br la Vouge qui vient de Citcaux , y coufent
auftî rempTifîant le Terrain d'une humidité
très- profitable aux Semences i mais très-in-
commode pour le Commerce.
Il n'y a d'autres Bénéfices en ce Canton tjoc
iePjîeuréde Launeuiu à xelui de S. Vioceoc
ÏTAT'IDE LA FRANCE. î^
••ITfis Nuic5^ y dans-ieqiiel rèfident ^ Rcligieox j^àim^
-de l'aocicDiic régie de Ciu&y ■> qui jouïff^oc de qoom*»-
Hoo I..de tevetm. Le Pcieuraun Officiai pour
jmaffcz grand nombre de Paroifiès qui dcpeiw
-icai de fa coodoite dans la Duché & la Com-
ii. Ony compte auffi 9 Cures , donc 8 dé^
pendcoc de Cb41oBS &'la 9: de .Bezaacon. A -
l'égard delaNôbleflê, elle a été confondue -
•facrAntear dans le*fiailliage de Dijon , où elle
.tODiparoic pour la convocation de TArriere-
ian. Il die (èulement par raporc aux Terres *
qicTon y compte > deux Baronics > une Cha*
idaime Royale, 9 Seigneuries & ; ou ^ Fiefs s -
nais felo» ùl mauyaile méthode H no noœnio
û les uns ni les autres.-
Ls Ville de S. Jean de Laune eft fitaèe fur la '
Saoue > j lieo2!s au-de({bufid*Auxonne,& pa^-
leiUemenc ^ lieuKs au dciTus de Seurre , dite
Bellegarde ^^à-j lieues dd I>ijon daas ua ter-
ttin fort bas. Comme elle éfoit frontière ayanc ■■
la Conooéte de la Franche- Comté j on a eu
Jeflêin de la fortifier , mais jamais les travaux
Aren ont été «portez à la perfcd^ion. Elle a 1700 ^
MS de circuit & mondent une ParoifTe ; des Re-
ligieux Carmes ,qui tiennent le CoHége , ont .
J f 000 L des UxXttlines qui ont ) ooo 1. & un
ZÎ&piul du même inftiturque celui de Beaune :
le Corps de Ville y a juTifdi^Hon civile & cri-
■ûnelle qui reflbnit au Bailliage. Cette place
fimdnc en j6^6 , un fiége tris • mémorable
contre l'armée de l'Empereur commandée par
le Général . . . Li fidéKté ëc le courage des Ha-
biuns furent récompenlez par le Rôi Louis
XIII. d'une exemption perpétuelle de la Taille
<cla permiflion d*acquénrdes fiefs à TinAarde
la Noble (Te. Les Deniers patrimoniaux Totit de
1 j p-o l.>dc xcvoQu , «lais comme-iU ont peine à
gmiiap ^c oc uc luiig t u cuuiinc a la- ristucii
^'^M- du cècé d*Orienc 6c du Sepcentrion ,
»om.i. j-j^gg jg i^jQQ . à l'Occident & au :
Bailliage Seigneurial. du Maïquifatde
il contient lo ParcHâès , dont tout le i
extrêmement bas & humide , les bois ]
parfaitement i la Forêt de Liane » qui
au Roi eft flnguliere pour la beauté d
mes , qui font d*une grande utilité
trains d'Artillerie i il n*y a point de bc
les foins n*y (ont pas non plus de bon
té 9 parce qu'ils fe Tentent trop du M
tout le commerce y rocile fur les gr;
ceux qu'on y voiture de Bailt^ny , |
tranfporter à Lyon. Les Benencesdei
ge fe réduifent a. deux Pcieutez y Pon
Taut 900 l au Prieur > â& 600. à de
gieux ; fie^S. Sauveuf qui en vaut i
y compte 1 S Cures > 1 5 du Diocèfe <
con y 7 de Langres & 8 de Châlons. L2
de ceCanton confifte au Sieur deParade
de fialailTeau , Lieutenant de Roi & >
dant d'Auxonne $ au Sieur Marquis
vault > Maître de la gairderobe du E
jéans y du nom de Boyer Champleux ,
vmiAm TVinn : 1^ Marotiis A^ •Tatrnni.M»
ETAT DE LA'F5iANC«: Of-
Marquifats , deux -Ea^onics , tine Châtclainîe j^^^^^- •
Royale y 45 Seijgneuries , & 4 ou J fiefs. La ^^^^^
Yllle d'Auxomic *eft Vfituée fur la ^Rivière de
Siorie , encre les deux Bourgc^es , dans une DefcriP'
plame- fort ^gaie^é accompagne'e de plufieurs 'jj^^j* '*
tonifications, le Pont qu'elle a fur la Ri vie- ^.[^1^.
re ac'qui donne entrée dans la Comté , c& j^quhù
ràvïe d-untf chaufiïe d'une lieiiS , que Mar-
gâerke* de ^-Baviere Duchefle de Bourgogne fie
revêtir de Parapets des deux cotez ; il y â '
lieu de juger quecette Ville ell fort ancien-
né '; elle a eu les Seigneurs particuliers , Sou-
verains & indépendans des deux Bourgognes y '
<)uoi qoe la Comté en ait toujours pr^endu '
r&ommage 9 il pânoît par divers M'onumen»
qû*ils onc donné naifrance à la rnaifon de
Vîçnne 9 les derniers Comtes d*Auxonne fii-
rent Jean Ôc Etienne dits de Châlons , qui
U vendirent > ou plutôt changèrent avec U
Dudiéfle de Bourgogne Alix de Vergy régen-
ce , contre différentes terres qu'elle avoit en
Franche-Comté ; les Couvents de la Ville au
nombre de trois font les Capucins , & les fil-
les de Ste. Claire bâtie en 1412. par Sainte
Collecte 9 des liberalitez de Guillaume de Vien-
Be 3c de S. George ; de les Urfulines ; on y
voit aufii un Hôpital qui efl pauvre 6c d'une
vilaine con(lru6tion , le Château d'Auxonne
flanqué de fix groffes tours efl l'ouvrage det '
Rois Louis XI. Charles VIII. & Louis XII ;
la Ville étoit fermée d'une double muraille
jointcpar une couverture de tuiles 8c d'un 'lar-
ge fofïc ; on y conftruifit en 1673. ^"^*" ^^"
liions revécus 9 quelques demi- lunes 6c une
contre-garde avec un chemin couvert ; les ju-
rildidions font 9 le Bailliage 9 la Mairie éta-
blie en 13^3; par le Roi Jean j le Grenier
Tome m. P
kf6 Ë«AT 1>E LA F-RA*JC^
Bo&ft. i fel 3c le Confulac ; les Charges ordii
cocKB de l<i ville 9 fonc réglées à ^356 1. pou
quic defquelles il y a des deniers pac
^iaux , qui onc été ai^gmencez de <
droits pour le payement des taxes & d<
fîces de nouvellje création.
Le Bailliage d*Autuii eft fort étendu >
tenant 14 ou ïf lieues de longueur fur
de largeur 9 il confine à l'Orient celui de '.
me , à r Occident au Charo.lois > au Mi
Bailliage 'de. Montc^nis » & au Nord à
dç. Saulieu ; le terroir eft prefque par
extrêmement fterile ^ apde ; les bois q
occupent tes. deux ders n'y font d*aucun
leur n'ayant ppint ide Débit ;, les Monti
y font rudes 6c incult^es fan s aucuns v
blés y ainli le Païs feroît ,fort mifcrable
mp^ il l'çft en effet ,,fi les peuples n*av
quelques reffources d^ns leurs beftiaux
élpvent ôc engraiflent çn quantité 9 Ton
cepille des bleds qu'autant qu'il en faut
ngurrir les habitans 9 6c cependant ils y
à fi vil prix , que ceux dont le revenu ne
fifte qu'en grains font obligez de les g;
long-tems n'en trouvant aucun débit ; b
fqtï fenfible eft l'éloignement des Rivières
ppve le P^ïs de tout commerce au deh
11 s'y trouve deux Mines de Fer & une
dç Plomb , que l'on prétend être mêlée c
gçnt 9 laquelle eft à la porte d'Autun ,
cr^availlé aux unes 6c aux autres 9 6c enfi
les a abandonnées 9 parce que la dépenfe c
les éxigeoient furpaflbit le piofît. 11 ne s'y 1
Y^ point de terres confidérahles pour les 1
Yances 9 ft ce a'eft Conches & Gennes ,
"^ce font des Châtelainies Royales ; les a
^cpmmc Montpeu , lify , l'Evê^ue ôc Ro
ETAT DIE'LA FHANCE. 171
■Ion , ont à peine j ou 6' fiefs dans leurs dé- BOVR
pondances 9 cependant on compte do Seigneu- dOcH<i'
ries ac 59 fiefs.
L'Auteur réduit Ic"nombpe -des gentils-hom-'**'**^'
lues à 39 de toutes efpéces > fça^roir ; Le Mar-
quis de .Ta vannes , du nom de Saux alTez con-
nu. Le Gomte de Toulonjon de maifon il-
. luftre , dont il y «n eut plufieurs Chevaliers
de la Toifbn d'or : il e(l Seigneur deMon-
teleon de a difpo£5 de fa Succeflion en faveur
du Comte de Coligny Langeac* Quelques Cri-
tiques ont accufé fes Ancêtres d'avoir ufurpé
I le nom de Toulonjon. Le Comte d'AIbigny »
I Gouverneur d* Aucun ^Bailly de Charolois , du
; ûom de Quarré , dont les Aînez ont toujours
porté les armes , quoique les Cadets ayent pris
^ le parti de la Robe. Il y a eu 4 Avocats Gé-
[ n^raux au Parlement de Bourgogne de. cette
I famille. Le Marquis de Ragny de la maifoa '
de Magdelaine , alliée à celle de Lefdiguieres >
& qui a idonné un Chevalier du S. Efprir.
liC Comte de Rouflillon de la Maifon de
Chaugy , très-ancienne. Le Gomte d'Efpinal,
i du nom de Fermes. Le Comte de Bielles du
«omde S. Belin > très-ancienne Mailbn , con-
nue dès le tems des Croifades. Le Sieur de
Vautcaude la Maifon de Traves Choifeul. Le
Sieur de Montmorilion , d'ancienne & illuftre
Maifon. Le Comte de Dracy 9 de la famille
de Berbis originaire de Dijon & très-ancien-
ne > il eft Bailly de l'Autunois. Le Marquis
dcLangeac « originaire d'Auvergne & de très-
ancienite & illuftre Maifon , a hérité des biens
^du nom de Coligny. Les Sieurs de Gran-
fcy,qui ont eu un Chancelier de France de
, Jtar famille. Les Sieurs de Harlay > au nom-
I bat «le 4 Originaires de Franche-Comri ^
P 2.
Ijr*, ETAT DIÎXA FJl AJ^tTE^
Bouic? établis en BQurgogne. depuis 200 ans ^ quioi*
qQgN^, qi^'ils. ipjenc, iilus d^.fimpiei Bourgeois deia
Ville d'Àutun , où VAîaé de la famille > Sicar
d^ S. Marcoux ., eft. Lieiicenanc>G ancrai du
Bailliage. Le Marquis de Digoine du nom de
Lpiiol ôi:igi(iairê de BrefTe. Le Sieur de Far-
gç^es d'ancienne £imiJie > ainfi que le Sieur
d^ Firy SUande , & Je Sieur de Chevîgny,
îles autres QencilS'hbmmcs font les Sieurs de
Çhariançy. 9 Gens d'armes du Roi ; Le Sieur
J\laignien2 Le Siexir de Jodrillac de Montaa-
àé ., aonoblis pour .Services ; Le Sieur Tra-
chis y Originaire de Savoy e ; Le Sieur de
Afauroy d'Auchcman , Marnay , Guyoc dc-
Pfovençheres BeauJard.» Humipies du Bouchée»
Mj;^ de; Vannçrie , Buffloc > Nuguet, de Ro-
qtiëiaine , Ca.rciçr. > dç la Bouture i annobli »
donc il. y a un Maître dts Requêtes , hcnn*
«ys de me'ritç , de Morey U Pilot de Fou-
gejrette.
La Ville d'Autan 9 l'une des plus ancien^
AutuH* j^^ ^^ Royaume , eft bâtie fur la rivière d'Ar-
roux f au pie de.|. grandes Montagnes 9 donc
ce)le qui efl au Midy a les plus belles four-
ces du, Monde 9 qui, fourniffenjc l'eau à la Vii-
Je^par d principales fontaines. L'Auteur pa-
roic ne. pas douter, qu'elle ne foit l'ancienne
Bibraâe ; mais puifqu'il nous aprend comme
iine nouveauté luiguliere que les peuples de
ces environs étçient apellez les Eduens 9 Jeduh
il yâ lieu de penfer qu'il n'a pas pris coûte la
pejne aéceffaire pour s'inftruire de la vérità-
blf (iruation de bibraâe & pour lever les dif-
ficiiltez critiques dis Géographes à fon fujet»
il n'dl pas plus fur de l'en croire fur ce qu'il
ajoute que rEmper^ur Augufte ayant donné
loiv^ nom à cette pl^ce .9 At^$fJiodHnMm > i'oa
1
/E"1rÀT DE l-A FRANCE. 17%
en a formé celui. i^ÂMun ; car quoique l'Ecy- "BOUR-
mologie foie véritable , on (çaic que ce fbc coiGwa
Conftancîn de {t9 Eiifans qui donnèrent le
nom ^de • . • • U ^An^fièdunum à l'ancièii*
ne Ville des Eduens ; les anciens Murs delà
Ville fùbfiftenc encore 9 ils fonc d*une maçon- -
nerie iî folsde 9 que rien ne (è . . ; depuis un
fi grand -nombre de ficelés 9 ils onc près de '
mille -pas de «ircuit. Cette Ville cft le fiége
d'un Evéché qui a 22000 1. de revenu , « SêU^vS^
•donc le Dîocèlecft l'un des plus étendus du ^*^*
Royaume ; Us prérogatives particulières de Cs
Prélats font de porter le Pallium , d*être le
premier fuffragant de l'Archevêché de Lyon
6c d'en avoir radminiUracion pour le Ipiri-
tuel & le temporel pendant la vacance > com«
me re'ciprbquemtnt l'Archevêque de Lyon a
radminiftration de celui d'Aucun 9 & enifJn '
d'être Préfidcnt né des Etats de Bourgogne.
L'Eglife Cathédrale écoit autrefois celle de Sd Cété
S. Nazaire 9 fous 1* Autel de laquelle repo- fbédraU.
fent les Corps des faints Celce & Nazaire ,
Martyrs célèbres de cette Ville ; mais on fait
àpréfcnt le iervice dans' celle de S. Lazare»
duquel on prétend que îé Chef y repofe. Cet-
te Eglife a donné fon nom à la grande pla-
ce, qui étoît autrefois le Champ de Mars ;
le Chapitre de cette Cathédrale eft compofé
de dix Digniçcz , 50 Prébendes 9 6c 12 ou ij
Chapelles 9 & remplit lui-même les unes 8c
les autres par Eleélion aufli-bicn que 48 Cu-
re^ du Diocèlê qu'il confère ; il y a dans la
même Ville un autre Chapitre 9 dit de Nôtre-
Dame 9 compofé d'un Prévôt , 12 Chancfi-
nes & 4 Chapelains , lequel a écc fonde par
le Chancelier Raulin & Evrgenne de Salins
£1 femme > au droit defquels le Comte d'£-
V 3
174 ETAT I>E»LA-F^Jl ANCIS:
fiOVR- pinac de Pernes qui en defce^d dircébcroçnc
^GoenjB ea a la nommatLoo. On coinpce B ParoiiTaS'
dans la Ville d'Aucun-, deux Seminairet ik
frand , auqfiel font unis les^Prieucez de Saint
)enis en Vaux 8c. du VaU S. Bénoîc de 3000 1.
de rente 9 & . le petit pour ,les Enfens. Les.
^^'*^;*^. Abbayes font S. Ancjoche , de filks de POr-
MMaBtmàJ^^ S. Benoit 9 de la fondation de la Reine
rftr> Br^nehaulc , ^ de TEvêque Siagrius en l'an
^00. oui a loooo L de revenu 9 cette Abbaye
a founèrc quelques défordres dans les derniers
ccms qui Pont affoiblie. S<. Jean , du même
ordre & de la même fondation > a 30 Reli-
gîeufes ac7ooo 1. de revenu. S. Martin, hors
des Murs d'Autun > eft du même ordre 6c de
la même fondation 9 mais elle a été bâtie
pour des hommes 9 elle vaut 9 à loooo K
ron y voit le tombeau de la Fondatrice avec
une Epitaphe apologîque , que les Moines ont
^ ...Cfit foin .d/Ç„,.J.w. .dffi&Z ,pîU^n ..^ff^^t d«. jtac
"*:• *-f- ; "nltonnoîflance. Lé Prîcyre wS. SimpïiSMeh >
de Chanoines réguliers efl aufli hors la
Yillc 9 le Prieuré eft fimple & vaut 5000 1.
de rente toutes Charges déduites 9 les Corde-
liers 9 Jacobins 9 Ôc Capucins y ont des mai-
fons dans cette Ville ainfl que les Jefuices qui
€>nc J 0*00 1. de revenu ; les fil'es de la Vifica-
cion 4000 1. les Jacobins ijoo 1. Il y a deus
Hôpitaux 9 l'un pour les malades 9 l'autre poui
les valides. Aucun e(l le fidge d'un Bailliage
prc'fidial 011 reflbrtifTenc ceux de Montcenis-,
de Bourbon-Lancy 9 & de Semur en Brion-
nois > il y a audi une Maitrifexies Eaux de Fo-
rêts 9 une Juflice Confulaire9 une Maréchale
fde 9 un Grenier-à-fcl ; le premier Magiftral
du Corps de Ville eft nommé Vierg , par abaé
viation de Tancien nom Gaulois VergebeM,
\
ETATb'E'LA FRANCE, jff
fi*îl portoic au tcms de Jules Céfar , il éxcr- Bô*
ce" la Juftice & la Police dans la Ville de fa gog
Banlieue ,' & dans raffembléè des -Etats, il a
rang imimédiatemc^nt après lé Mah-e de DijoA;
ks Oaroil de Ta Ville ont été réglez à 4p?^J 1.
10 f. y compris les augmentations accoi'dées
pour le rachat des charges &te payement des
taies.
Lt Bailliage de "Bourbon- Lancy a 6 licuès '^^iL
de long fur 5 de large & renferme plufieurs j^^
Paroilies , je dis 16 Paroifles outre le lieu
principal ; la Loire la fépare du Bourbbnhois,
de l'arrofe dans fa longueur ', le terrain n'y
produit que des Grains; il n'y a ni Vigne»
ni' Pâturages , mais des bois en quantité -, ic
des Etangs , on a trouvé au village de Gilly
une efpéce de Cartiere de Marbre , qur eft la
feule -Mine du Canton , on y compte que 4
petits Prieurez pour tous bénéfices > hors les
Cures qui font routes dû Diocbfe d'Autun : à
l'Âard des'Gencils-hommes'l'AuKur en no^-
mc 13 , fçavoîr ,• Le Marquis de Moritbrun*,
du nom du Puy de Perdir , maifon trcs-art-
ciénne , il eft Seigneur de S. Fiacre de Brioti
& de la Node où il réfide. Le Sieur de Rd-
milly de bonne maifon. Le Sieur de Cuflîgny
Montperoux. Le Sieur de Gevaudan , ci-de-
vant Colonel de Dragons & Mare'chal de
Camp du nom des Haircs. Le Sieur de F^-
bcft Montpetit. Le Sieur de Caumeau de Baf-
naùx. Le Sieur Gevalois de Guimotce. Les
Sieurs Prud'hommes de Granval de Chalais,
de Landreville Airaud; & les enfanS mineurs
du* Sieur de Fontefte , de bonne &' ancienne
maifon. La Ville de Bourbon- Lancy pft bâtie
à demi lieuê* de la Loire , fur un Coteau.-
il 7 a un Château qui ne pût être forcé d««
P 4
J%![S ETATpE L,A F-RANCE-
jf^OOR- ranc.les troubles cje la i^egence > & qui futd^
f,0^;N£ fendu par 1^ Çointe d'Afnanze ; ce qui (e voie
.de plus ^coQÛdérable en ce lieu fonc les bains>
, chauds 9 à fcenc pas -de la. Ville , les^ Eaux for—
.lenc d'un Rocher par plufieurs ouvertures ^>
,êc font dîilribu^es daas iix Canaux ou Aç»
.il^eduçs qui les portent anx bains à 80 pas-
de la fource 9 le paye eft de pierre noire > U
)a (Iruéluredu tout eft fi magnifique qu'on ne
peut l'attribuer qu'aux Romains s ils étoiept
_<nièvelis fous leurs ruines » & ne furent di-
^couverts fous le r^gne d'Henry 111. en 1580»
que par hazard , car on a'en avoic aucune
notion / l'Eau n*a point de faveur y elle e^
claire êc chaude 9 pc plus légère d'une douzi^-
,|ne partie que celle de Bourbon-les-bains. \\
y a en cette Ville une Collégiale de deux di*
^gnitez &. 6 Chanoines , \ Paroiffes ^ un Coiiv
yent de Capucins 9 des Urfulines > dctpc pe-
.tits Hôpitaux 18c un autre Chapitre nôtntné de
,Ia «4^1^^ .^'Eglife duquel on ne fait le
fèrviçe que 4 fois l'année ; outre le Baillia-
ge Royal 9 il y a un Qrenier-à-fel 9 & un corps
de Ville qui a izoo 1. de revenu patrimor
niai y iqompris les augmentations. Le Baili^
fe de Montçenis a huit lieues de long fur ^
e. large 9 il confine à l'Orient au Bailliage
de Chalons , à l'Occident à celui d'Aucun 9 au
Midi à ceux de Charolois Qc de Bourbon 9 au
Nord à ceux de Beaune & d'Autun ; le ter«
^ roir efl fablonneux 9 partie *en Plaines &par*
lie en MQOtagnes 9 on n'y recueille que pea
de Bleds & qc Vins 9 le feui commerce qui s'y
faife eft celui de befliaux ; il y a des bois en
quantité 9 peu de Rivières, ce qui fait que les
chemins font affez bons > & nulle autre mi-
ne que celle de Charbga ik CQire à deqâ
>
ETAT DE LA FRANCE. 177
Ben de Montccnis 9 mais l' Auteur la croi^Boutr
.^puifec ; le Bailliage renferme ij Cures 9 *gOgI«»
Marquifacs 9 donc celui de la Boullaye apar-
.ôenc au Marquis de Bellefond de a 6 à 7000 1*
de revenu ; la Comté de Toulon jon 9 6c il
autres Seigneuries avec 10 fiefs. On y compte ^^j^*^^
quelques Prieurez,S. ServinduBois de looo 1. ^^''
S. Julien de filles tranferées à Toulon en Cha-
rolois 9 6c une Collégiale à Conches 9 d'un
Prévôt 6c cfeux Chanoines qui ont en tout 7 s m 774 m
à 800 L Les Gentils-hommes font > le Mar- bUjj€.
quis de Ragny qui a époufc l'hcritiere de la
branche ainée de Damas qui réfide à Moniot.
Le Sieur Palatin de Dio Seigneur de Monc-
mor frère du Marquis de Moncpeyroux > à
l'occafion duquel on peut remarquer que les
anciens adles de cette maifon 9 ne font poinc
mencion de ce titre de Palatin. Le Comte de
TiMilonjon., dont U a été déjà parlé. Le Sieur
de Brun 9 Comte de Breuil yorieinaire de Pa*
ris marié dans ce Bailliage 9 où il poïïéde trois
terres érigées en Marquifac 9 fa maifon n'eft
pas connue de l'Auteur a ce qu'il dit. Les Sieurs
delà Menue frères, La Sieur Dupuy (brtj pour
la religion. Le Sieur de G refolies de bonne
maifon 9 6c le Sieur Defcorailles originaire
d'Auvergne de grande maifon 9 mais pauvre.
Quant a la Ville de Monrcenis 9 qui n'eft
proprement qu'un afîèz mauvais Bourg, il n'y
a rien de remarquable que les ruines d'uni
Château qui avoit 800 pas de circuit > fcs mu-
railles ont encore 40 pieds de hauteur fur 20
d'épaiflèur 9 l'Auteur ne dit rien de l'antiqui-
té de ce bâtiment extraordinaire ni de ceux
à qui on en attribue la conflruélion 9 quoi-
qu'il y ait beaucoup d'aparence que ce foienc
les véritables ruines de l*ancienae Bibra£l^
ifi EftA;!* DE LA FRANCE
BOUR- qae d'autres ont voulu chercher au lieu de Béû^
^GMË vraydansle Bailliage d* Aucun fur les froncie»
rcs' du Nivernois , tant à càufe de la reflèra-
Mance du- nrorti , cm'à raifonr des monumerfs '
anciens & des Médailles Rbmaines 9 <ju*oh
y,a découvertes» mais ils n*onc pas pris gar-
de que Bibraélé écoic une Ville Gauloifè qOÎ
'a été finon détruite du moins abandonnée
çiand les Romainr en font devenus maîtres ; '
la lîtuacionr de cette place au milieu des gref-
fes & hauCes Montagnes , fur Pùnc defquellcs ^
cft le Château ; à POri^nc du Boufg il il*y V
qu'une Paroiffe Ôç un petft Couvent de Relï- '
ffieufes Urfulines , qui prêtent leur Eglife pottr
Je ièrvice depuis que la (îenne eft tombée ; dh '
compté 800 hàbitans qui'^ont 700 I. de de-
niers patrimonrà'ux , de noifvelle attribution '
jpour le payement des taxes. .
Le Bailliage de Semur en Brîonnbîs eft tel-
lement reflené par Tes voifms qu'il n'a âif-
cune Pa!b"nï5'"6nTrcr^e, îTîblRfiîïé par-l'Orreiit"
au Mâconnois ; par le Midr *> au Beaujoloîs '
èc Lyonnois ; & par l'Occîdenc 9 au Charoloîs
&'îpwjrbonnoîs ; le terrain en: eft aflez uni de
rapôrte ifort bien en bled,doni: il fe fart un com-
merce conlîdérable y aînfi que des Bœufs gras>
qui font la principale richefle du Fais , le-
quel d'ailleurs n'a point* de bois ni de mines,
les vins qui y croiffent font bons quand ils
font gardez ; l'Auteur ajoute que Pbh trouve
en divers endroits de fon étendue des Eaux
mortes , dont il attribue l'origine aux fréquen-
tes inondations ôc changemens de lit que fait
la Rivière de Loire , mais il n'a pas bich
examiné fi l'on pouroit parvenir à les deffé-
cher y & fi après l'avoir fait il feroit poflibie
j^'^a gaFAtKÛ le Païspour l'ayenir. Outre ï^ •
E T A T D E L A F R A N G E. ijrp
Rjvicre de Loire , qui eft navigable , on trou- B0UII<^
re encore dans le Bailliage celle d'Arroax , oOa^fk
et Bourbinie & de RxcoufTe qu'on pourroic
rendre celles fans grande dc^petlfe 9 niais auffi'
fans utilité. 9 telles qu'elles, font , elles fuffifent
tu flottage des bois 9 qui efl tout Tufage qu'on
en pourroit tirer ; il n'y a dans ce Canton
d'autres bénéfices que le Prieuré d- Anfy-le-Duc,
qui vaut ijoo I. au Prieur &c Religieux 9 2.0
Cures. A regard de la Noblefle qui pofféde
du bien dans ce Bailliage > aucun n'y fait ta
réfidence à l'exception du Sieur de S..Crifto-
phle , du nom de Tenay 9 maifon bonne &
ancienne- 9 qui a donné plufieurs Comtes Se
Chanoines aux Eglii'es de Lyoa & de Mâcort,
le Sieur Dt?puy de S. Martin qui s'eft fait réa-
biliter 6c a acheté la Bàronie de Semur du
Comte de Coltgny ; QuaiH à la Ville de Sc-
itiur 9 qui eft litue dans un Vignoble à de-
mi lieucl de la Loire 9 il n'y a rien qui mi-
"^ mé /bbfcî*v^tibn »q^e le Chapitre ccîr»pofé cte
trois dignitez Se p Chanoines ; outre les Of-
ficiers de la judice ordinaire , il y a un grenier-
à-fel qui a les fiens.
Le Bailliage de Châîons eft l'un des plot
confidéiablesde Bouf^gogne , tant par fon écea-
duc' qui eft de 15 lieues fur 1.0 9 que pour la
fertilité de foa terroir , qui ne peut être plus
grande en grains , vins , foins , pâtures , fruits>
chanvres & généralement en tout ce qu'un bon
pays peut aporter ; il confine vers TOrient à
la Franche-Comte; au Charolois à l'Occident,
au Mâconnois au Midi ; & aux Bailliages de
Bcaune Se de S. Jean de Laune vers le Nord.
Le pays n'eft en général qu'une belle plaine
divilé' en deux parties 9 prefqu'égales par la
Rivière de Saône ^ la partie qui eft à droite .-.
en défriche journellemenc beaucoup
a réduit depuis %o ans la plupart d
en taillis 9 les grandes^ forêts font celJ
rigny de ixooo arpens 9 celle de Bc
celle de Grofne à l'^Abbaye de la Fei
de Sre. Croix ati Comte d'Ârcagna
de Belle vcfuve de 2 y 00 arpens 9 cell
main au Duc de Poix 9 de Braage 9
de Bar i lion Maître des Requêtes » é
gard de Charnay 9 de Girmole 9 de î
d'Uxellcs 9 &c. fl fe trouve des Ca;
Plâtre dans la terre de Cliamilly , i
pece <ie pierre noire qui a leJuifanc
bre quand elle eft polie ; on compte
ce étendue deux Marquifats 9 Lencey
les 9 & fix Comtez 9 Verdun 9 GruzilL
gny en Reverniont , BoisjoUaî 9 Sri
Chamilly ; 15 Baronîes 9 Clugny 9
re 9 S. Germain 9 S. Vincent, Rùilb
ce 9 Montcenis, Sienne 9 Longepiei
levefuve , Portlans , La Salle Ôc M
iip Fiefs 9 dont 18 ou 20 relèvent
fey & I J à 16 d'Uxelles* Corn me .c<
fort uni 9 il eft aufli fort coupé de I
•ETAT DE LA FltANCB. ffi
ci » ^ encr'elles , il y en a plufieurs que Ton bouI^
rendroic navigables en dreflanc feulemenc leur gocH«
cours ; de ce nombre il y en a 5 ou d qui
Tiennent de la Comté. A Pc'gard de TEcac ^'' Bd-»
•BccUfiaftiquc de ce Bailliage , l'Auceur en ''^l^'/A^^
fait le détail en la manière fuivante. L'Eve- ^^
ch^ de.Chalons , qu'il dit avoir été établi
Î>ar S. Donatien , en l'année 346. eft le troi-
i'éme fuffraganç de l'Archevêché de Lyon > /
6c, a 186 ParoifTes dans foii Diocèfe , il ne
vaut que 8000 L de revenu ; l'Eglife Ca«
thédrale dédiée à 5. Vincent a un Chapitre
dç X5 Prébendes > 6c de 7 Dignitez , occu-
pées, par autant de Chanoines ; le bas Chœur
n'eft pas conûdérable 9 le revenu des Chanoi-
nes eft, inégal à caufe des Dignitez , mais s'il
écoic mieux partagé , il pour oit aller à 600 1.
pour chacun. S. George de Châlons , ed une
Cbllégiale , i% Chanoines qui ont chacun
joo L
Quant aux Abbayes , celle de la Ferté oc-
cupe le premier rang , c*cft la première fille
de Citeaux , bâtie des iibéralitez des Comtes de
^avary 6c Etienne de Châlons de Tan 1113.
l'Abbé y eft éieélif , la communauté ert de
10 Religieux 6c joliit de 25000 1. de reve-
nu f la maifon e(l bâtie à la moderne 6c a une
Bibliothèque. S. Pierre de Châlons , ordre de
S. Benoit , congrégation de S. Maur , cft une
maifon très-ancienne ? qui fut rétablie 6c de
nouveau fondée par l'E vcque Roger Tan lood.
Mczieres y Ordre de Citeaux fondée en 1132.
par Foulques de Raon ôc autres Seigneurs du
Pays a 13000 1. Molaiie de filles ciu même
oidre a 6000 1. 6c Lanshavre , aulli de filles
de rOrdre de S. Benoit » transféré de lirian-
S^n à Châlons 6c a 3500 1* de. revenu^ Oa
/
iit ^ETAtDÊXAPHANci:.
HtSUR- compte outre cela dix Prîeurcz » mais Vht.
4I0gMb ceur ne fait aucune mention que de celui éF
S.Marcél de Chàlons Ordre de CTluhy, donc
le Prieur a 8000 1. ^ les. Religieux dooo;
*on vx)ic dans llEglifc de ce .Prieuré 9 la Sé-
- |)uîture du'Roi' Gonthran , qui faifoiç far^-
{ïdence à Châlons après quil eue hérité du
vRoyauroe de .Bourgogne. L'Ordre de Malthe
, a' deux Commande ries dansle Bailliage 9 celle,
de' belle Croix près Cluny de 3000 1. Ôc ccl-.
le de Châlons de 6000 1. L'Ordre de S. An-
toine en a une .autre à Châlons de 1500 L
Ce Bailliage comprend 201 Cpres donc i^Z
. font du . Diocèfe de Châlons ^ } 5 de celui de
Bjcfftnçon ^ . ip de Lyon > 7 de Mâcon , une
d'Autun ôc l'autre dépendante de l'Ordre de
Malthe. Quant à la NobleHè , il compte
45 Gentils-hommes rciidens ou originaires'
de ce Bailliage. Le Maréchal d'Uxelles 9 chi«
nom de Bler , connu dès Tan 1230. auquel
tcms fes ancêtres pofledoient déjà la terre de
Cormain , ctlle d'Uxelles écant entrée par
après dans la famille par le mariage d'^ine
héritière de Briançon. Le Maréchal & le Com-
te de Ciiamiliy du nom de Boufon , famille
originaire de Flandres , établie depuis 300
ans en ce Bailliage 9 il y en a i^o qu'eUty
pofféde la terre de Chamilly. Le Sieur de
Damas Laffangy , frère du Comte de Marcil-
ly à prélènc aine de la maifon 9 dont le Mar- .
i|uis de Thianges 9 & de S. Rican , lesCom*
ces d'Aulezy 6c de Crux 9 font Cadets ; il
jullifie l'on aîneffe par la poflèflion de la terre
de Marcilly , de la Vicomte de Châlons 9 êç ..
d'une rente de 60 francs d'Or 9 fur les Sali- ,
nés du Comté 9 qui ont toujours été le par-
tage des ainez ; il ne lui reite^de ce partage
\
ETATISE LA EUANCt. i9%
fpt les 60 francs donner à l'un de fcs Ancê- • BOPR^
très , par Jean de Châlons > Sire de Salins cOGlU
fon oncle ; la Vicomte a été vendue par fon
aycaljeande Damas y ilcompce encre fes An-
cêtres >^ George de Damas, que l'on prétend
aroir été grand Chambellan îbus François L
ce qaî cft une véritable chimère. Le bieur de
Briinçon 9 Seigneur de Vifargent 9 de onaifoA
lien ancienne > alliée depuis plufieurs décles à
celle de Lorraine 6c à diverfes maiibns foU' '
veraines 9 mais TAuteur trouve fa principa-
le illuflration en ce qu'il y a voit' en 143 1 un
gouverneur de Châlons du nom de Briançon.
Le Comte de Montbarrey du nom de S. Mau-
rice , cft originaire de Valay^ Son ayeul s'é-
tablit en France par fon mariage avec une
héritière de la Chambre 9 Dame de Lavigny
ea chalonnois , le 9 Juillet i5ii. L'Empe-
reur Ferdinand 11. accorda une patente très-
hsnorable à fa maifon pour reconnoître le fer-
vice d'an Chevalier de Malche du même nom,
<]ui eft dit lui avoir fauve la vie à la bataille
de Prague. Le Baron de Raflilly & le Cheva-
lier de Bellefond 9 du nom de MontrifTut donc
1m aînez portent celui de BcUeverure 9 font
de maifon bonne 9c ancienne. Le Baron de
S. Vincent du nom de Chaccnay poflede cet-
te terre depuis 200 ans , fon ayeul ctoit gour
verneur de Châlons pour le partie de la Li-
gue 9 il eft cadet des Seigneurs de Chacenay»
Briçon 5c Lançy, établis dans les Bailliages de
Chaumont en Bailigny , 6c de Châtillou-fur-
Scinc. Le Sieur de la Barre Saubertier U fon
fi's9 Seigneur de Bouchans , Colonel de Dra-
gons 9 lont du nom d'Efcoraille originaires
d'Auvergne 3c établis par mariage en ce Can-
ton depuis i6j8 » les Seigneurs de.&evol xm
à
:ï«i: ETAT /DXrLA^FR A ITC
^lOUR* font cadets. JLe^Sîeur* dé VUlatgeâli » 4
'40Gi«£ de Moncec>ramiU& originaire de Querc)
bli en Bourgogne depuis 120 ans par 1
verneurde Êcaune du cems des troul
'Comte d'Artasnan Seigneur* de Ste. Ci
^donation vde ia Mère , ôcûh du célébr
te d* Arcagnan Capitaine de la pFemie
^pagoie des -Moufquetaires tu^ à MslÙ,
16^'^. leur famille du nom de- BaAide
. toore siï originaiie de GafcDgnc > qui S
\ét par fa valeur. Le Sieur de» Balem
ide fore bonne &- ancienne maifon-, p)
lUKf fous le nom de S. Julien. Le S
^eaurcpaire. Les.Sieur^ delà Hode , S<
de- Charnayc , origiiraires d'Auvergne
en a unqui eil gouverneur d'Abbeville
cardie. Les Sieurs de S. André' du 1
maifon de Cluj^y , l'une des plus an
de Bourgogne. Le Sieur Délaye du 1
Truchis , originaire dç Saluife que fo
abandonna lors de l'échange, que H(?n
en fit avec la Breffe. Le Sieur de la •
Vidal gouverneur de Beaune. Le Sie
lien. Le Baron de Villeneuve > du n
^C hamps 9 originaire de Champagne. Le
de Migny , du nom de Poudras > donc 1
te de Châtcautiers eft l'aînée Le Sieui
Chapon. Le Sieur de S« Marceau de <
qui porte un nom connu. Le Sieur
Chapelle de Btugrc , de petite nobleflc
me indécife* Lts Sieurs de Sezningue
naires de Beaujolois. Le Sieur de Se:
le Sieur I autin de Moncjoiiec de boi
mille de Robe. Le Sieur d'Eilac de bonr
. blcfTe , originaire d'Auvergne. LesSil
Morlon de Thomallin , de la Villette ,
te > d'AibuanSj de Lyon y de- Veriiey ^ ^
•)
ETAT OË La FRANCE, itf
•nnoblis pour le fcrvice en i57j. Beuvèraud fioUR**'
fiisde Secrétaire du Roi , Maflbn 9 Calamard gogiIb
fc Chiquet de même origine y Se enfin le
Seur de Murac , de Bellemajour , originaire
deGafcogne de bonne noblefle.
La vilk de Châlons eft bâtie fur Saorie dans
I4 plus belle fituation du monde > le commer-
ce y eft très-abondanc par la commodité de
1a Rivière ôc la fertilité de fes environs 9 Ton
«nceintc qui étoîc autrefois fort petite a été
sccruë' de deux fauxbourgs qui y font i prë«
fait renfermez , on y al>âti une citadelle ëa
if^^.Qui a été augmentée en 16^1 Bc i6yi.
de quelques ouvrages. Les tnaîfons relîgieufts
^ cette ville font les Pères de POratoire qui
n^ontque 800 îé les Jefuites qui en ont 3000 1.
ksCordelîêrs 600 , les Capucins 9 les Car-
nes qui en ont looo^ les Minimes 4000 1.
Carmélites autant 9 les Jacobines 2000 1. lès
Urfiilines 8000 1. les filles de Sainte Mjrîe
<îooo 1. l*Hopital des Malades de iriême în-
tout que celui de Beaune riooo 1. & T Hô-
pital général 9 5000 l. Les tribunaux de cet-
te vil£, font le Bailliage érigé en Prélîdial ,
la Chancellerie 9 la Chatelainie de S. Laurent,
telle de la jurifdidtion fouveraine que le Rôi
)cao y avoic établie 9 la maitrife des eaux Bc
ferêés de des ports , le éçenier-à-fel 9 les Con- "
tlt j le Bailliage, de rEvêque de le corps de
ville 9 donc les deniers patrimoniaux mon-
Mnt à 7650 1. à caufe des augmentations faites
pour le rachat des offices nouveaux. Les au-
tres villes de ce Bailliage 9 font Seurre 9 à
pr^fent BteHegarde 9 dont la Seigneurie , qui
«particnt aujourd'hui au Prince de Condé, -
«roit été érigée en Duché & Pairie 9 en fa-
^«M de Roger àt. Sv Lary Duc de Bellegu-
piral 6c un Collège : Il y. a une Juf
gneuriale 9 Grenier- à-Sel y Bureau de
des craices 9 ôc THocel de ville : les ]
ce lieu écoienc con fui arables ) mais
d'entrée dans la Duchd nouvellemei
les ruïnent tous,. le$ jours de plus en
Verdun efl. une, petite ville fîtuée
fluant de. la Saoue ac du Doux à 3
Chalons 9 . Ton terrain ed de grand
mais fi bas qu'il eft extrêmement i
Inondations , parj:e que les levées <
jes ne ibnt pas ea l'état qu'elles devr
pour l'avantage public^ Celle de Lqu
^ans une Ifle for/née pat la Rivière
le & faifoit partie de la-BrciTe 9 a>
i^iiition qu.'en fît Robert. II. Duc
gogne en iz8p. ainii que du Païs (
iTïonc , elle a ^té depuis membre.
d'Auxonne 9 jufqu!à. leur réunion k
Bourgogne en i6l^ i la Seigneu.rie
. ftice apartiennenc à Madame la De
Nemoyrs-, la manufadure d'Etoffe
•ft^conflde'cable 9 niais fon principe
gç ,vicnc de ce ;qu'elle fe rencontre T\
ETAT DE LA FRANCE. 187
SaûHcu , eft fuaé au Nord de Dijon , & con- BOUR-
ticw les villes de Semur , Flavigny , Mont- «acM»
bard 8c Viceaux ; le terrain eft mêle' de Plai-
nes «c de Montagnes & eft d'aflez bon raporc
en Grains , Vins , «c Fouragesr , mais il y a
trfes-pcQ de bois ; le principal commerce qui
s'y fait du côté de Paris , eft celui des Draps
que' l'on y fabrique , &des beftiaux que l'on
conduit aux marchez de Sceaux 6c de Poifly.
Il s'y trbuvc plufteurs Seigneuries dont les prin-
cipales font Miontbard,Viteaux, Mout!er,Sainc
Jean, Montigny-fur-Armamon ôc le Marqiiî-
fac d'Efpoi4)^ ; les Rivières de ce Bailliage f
fonç l'Armamon , la Braine 6c le Lorain i fur
lefquelles il y » quantité dé Ponts en fort mau-
vais état , les Chemins y font d^ailleurs afTéz
bons , par la nature du Terrain hors cehii qdi
conduit d'^Auxonhe i Dijon ^ qui eft dangereux:
au bois de Bligny; Les Abbayes & Benefice5''de
ce Canton 9 ibnt le Moûtier Se Jean , ordre die
S. ftcnoit cte 2000 1. de revenu , le monafté-
w eft des plus- ancienrdu Royaume fondé par
Hilârius 5c Quieta ^ père & mcre de Sv Jeat»
qui ta fut le premier Abbé eh 445. on pré-
tend que C lovis en confirma rétablifTemenCr^
par kine charte Tan Joo , fur les inftancefide
Paticmiuff E vcque de Langrcs > mais Ce titre
eft fbrtTu fpeéb ;'cemonaftere porte chez-Gre-
goiit de Tour» , de dans les Afinales Ecclé-
fiaftiqucs de Maxence ^ le nom dt R'eomns ou
de Krûma€nfe Monajlerium ; la régie de SakiC
Benoît ne s* y eft introduite que long-tem« après
foa écabliiTômenr, Fontenay de l'ordre de Gi-
teauk fondée en tzi;« âc dédiée par le Pape
fiogcnc llTr en préîence de S*. Bernard vaut:
liodo L Et Flavigny 9 de l'ordre de S. Benoît >
ibldM«a& yidorard Abb^» âls de Corban qiu*
.0onc le Uoyen ii limple conlure a
clna Chanoinies qui en onc xj'o. L
Malcke y poflède la commanderie de
dépendant de Poncaubcrc y qui vauc
les Religieux» de S* Antoine une ai
manderre de 150 1. il y a p8 cures ei
•liage f toutes du Diocèfe d'Aucun.
de remarquer que les Anciens Auceu
du Monaftére de Reorr.e > ou M'oucîe
diiènt qu'il eft ficue in ax» ïigontnfi
c'eft de ce mot axis que s'eft formé 1'
du Païs de l'Auxois. Quant à la I
l'on y trouve le Comte de Lomon
fleur de Semur de la maifon du <
des illuflres de Lorraine établis en <
^ par la fuccefïion de fon frère le ^
%(kdui(leaux. Le Marquis de Guicaw
poifles ^ dtt;i©m>dfe Peiche-Pcron ,
«£s établi en ce Bailliage par le n
Eiéritîere d'Efpoiffcs. Le Comte c
du. Tsovet de Monc-Saurin , petit-fils
Srouyerneuv.de Charle-roi. le Sieur
euiî-Ch«.îgny Elu de la NobleCi
£osne , db roaifon connue &. diftic
-_ 1-^ I
ETAT BE LA FRANCE 1^9
originaire de Normandie^ Le Sicixr de Mar- boUR--
filly. Le Sieur de Fromager de Grandpré , oOaift
annobli pour fer vices de diRinéiion. Les Sieurs
Defpenfe , qui fe difcnc de la famille du Do-
âcur du Quême nom , qui adîila au Concile de
Trente ^ êc au Colloque, de Poilïi. Le Sieur
d'Haranguier de Quingeron. Le Sieur de Sei<*>
gny , du nom de Vichi originaire de Bour-
oonnois 9 cadet de la Branche des Marquis-
de Champrond, Le Sieur de la Beaune Sei-
gneur d'Éffage. Le Cotnte de Biel -, du nom
et -S. Belin , maifon très-ancienne Ôc riche
de laquelle il a de'ja e'té parld. Le Sieur de
la Chaffe Régnier. Le Sieur de Senevry de
la Baie ; le Sieur de Clairon > de Pofange y
de même maifon que Clairon de Saffre. Le
Sieur Coudier >. Marquis de Souh^ defcendu du
célèbre Médecin de Louis XL Le Sieur Du-
6at de Pîbrac 9 Seigneur de Marigny. Lts
Sieurs de Jarry Cez^ 9 qui fe difenc originai-
res de Poicou de établis en. Bourgogne depuis^
70 ans. Les Sieurs Bernard 9 Seigneurs de.
Theré ifTus d*Etienne Bernard Avocat à Di-
jon » Léputé aux Etats de Blois en 1588.
le le grand Sieur de Ste. Colombe. Trois
branches des Sieurs de Frefne Seigneurs de
Yerfigni. Le Sieur de J accourt 9 seigneur de
Chofelle originaire de Nivernois & de bonne
naifon. Le Sieur de Sève 9 Seigneur de Thil-,
connu Ibus le nom de Comt-o de la Motte. Le
Sieur Drayant de Romicourt 9 d!Anftroude ,
de Vafli Etienne. Le Comte de Teuille du
Bom de Brulard Genliî. Le Sieur Pafneau de
Mare 9 Georges de Romanet , du Boulet , de
de Milly 9 Boucher , originaire du Comté de
Tonnerre 9 de la Pierre de Fraigne 9 Henry v
k Eoge , Efpiard, Languette DiQuas , doot
ip<5 E T A T 15 E t A Fit A N^C*; •
Bo^Tit- ia plûf afc font* iffus de Secrétaires du Roi*. 0
4>06N£ y a dans le BailliageAxJuflkes Royales 9-126
Seigneuries 6c 5 5 Fiefs.-
Defetip. ^^ Ville <k Sermir eft fiiuéç fur un Ro-
tiotudg c^er c'ieve au-defTus de la Rivière d'Arma-
Semu\ *iiioh 9 c'eft un compof^ de 3 -Enceintes > qui-
Ont enfemble 1400. pas de circuit , fans com-
ptcjp les Fauxbourgs ,; il y a deux Piricurez >
celui de PEglire Paroiiîiale 9 autrefois pdffî-
dé par Gencferafd » Archevêque d'Aix > qui y
eft' enterré , & celui du jChàteau qui eft de Cha-
noines réguliers 9 le Frieur porte le Roch^c
& la Moselle Rouge 9 fon £gljiè eft honorée
des ' reliques de S» ^igifçnond Roi de fiour»
cogne ôc de Se Maurice 9 on 7> voit le tona-
beaude Robert de Eeauce Duc de Bourgogne >
chef de la pre^i iere- race , les autres G ouvens
de la ville font' les Carmes ^ -qui ont 5^0 1.
de revenu ; les Minimes» très- pauvres ;- Ca-
pucins i Jacobins qui ont 3000 1. les Uifulincs
12000 1. h Vificaciorv 7000 Lle.Cbilége 800 L
& i' Hôpital. Les Tribunaux -font le Baillia-
ge Prélidial, ia Chancellerie 9 la Maréchauf-
Kc ie G^enier-à- f«l Ô0 1* Hôtel de^ille.La fidéli-
té de cette Ville pour its Souverains a été de
coMe tems remarqutk ;. les Ducs de- Bourgogne
lui ont accordé de grauds priviléges-ea co-v/-
fidéradon 9 ^ Henry IV .convoqua ,le« Etais
de h Province po^ur la. rédudion. en rceoa-
noiffance de ce- qu'elle a.vôit écé- la TeuleViire
de Bourgogne ^9 qui- j^aut'feriné ïes portes au
J^u€ tie Mayenne. Ji n'y a rien à- dire d^sad-*
creS' villes de ce .Bailliage; xMontbard, I^lavi-
gny- 9' Noyers ficViteaux ,' linon qu'elles foat
&> repauvres 9 6c n'ayaat prefque.ppint de:£om-
inci-ce , ôc que les peuple» s'en retirent pour
éviter» kiAigiiisSi ^.lei, Ipgemçns ^tt:il$ Istêâr^ ^
>
\
ETAT DELA FRANCE. 1511
Le Bailliage d'Avalon à huit lieues de long, BOlJÀ-
fur une de large , de 5* ou 6 .... en y compre- gOgHE
nanc U Seigneurie de l'ide , fous Montréal 'SaiUdiê.
avec les dépendances 3 qui font du reflbrc de <<'i4v*^
Troyes en c hampagne & du Parfcmenc de'^<>*^
Paris, le quartier du4^ord produit du Fromcnr>
des vins de des fourages^, mais celui d*Orièric
n'a que des bois > &des Montagnes, quelques
terres à Seigle , & des Paccages;; te Roi y pof-
fédc de grandes for«ts^r& tout -le commerce
c]ui s'y fiit , fe réduit auxgrains; aux vinsr,
èi aux bois que- l'on fair flotter fur la Rivière
de t oufin de de Curesj les beftiaùx y font aufli
d'aflez bon debir. les terres confid^rablés de ^«^«^ -
cette étendue f©nt la Baronie de R^igny à la ^^*^^*
Duchefïè de Lefdiguieres> /•& les^ engagemens
qu'elle tient-duRoi ,• Avalon ,* Moliitreal , GaS-
lon , la Cortitr de Châce}uS& !es terres de. Yaii-
^ccourt , Vellarmonc Ôc Rirere. ).qs Bénéfices Ses'St*^^
font le Repos -& Marcilly, Abbayes de l'Of- *'■^^•^•
dre de Cîteaux en règle , 4 Prieurcz ôc la • ol-
Icgtale de Montréal de dix Chanoines. Quant ' S< ^^•«!
à ia Noblefle ,- l'on y trou-ve le r^omie de Ch^- ^^'S^'
telus -, d'ilkiftre Maifon , dont le nom propre
cil Beauvoir ^ connue depuis 15^2. elle a doii-
né «n Maréchal de France & un A mîrah Lès
Siears.de Jaucourt , l'un Seigneur de Vaux 5t
de Lagny ,& l'autre Seigneur d' A ndhurs , toirs
deux de la •inême' maifon dont ii a e'rc parlé.
les ^ieurs\ Guillaume 5'eigneurd'Orbigny, fe
Sieur Champion , le Sieur Guyon^ xq SieUr
Thomas Seigneur d'Iflaud i de bonne maifoii
de Robe-, le Steur de Mont Greflîgny , & uji
autre de la même femille , \ts 5ieurs de Frefné,
Prey dD-Si*illy-GhâIoiis, le Sieur Damoifeau die
Menemis>, les Sieurs de Verenne , de Vefon,
d'Avaur rdcLBlapchefoic idcStry^de Vafly«r.
r
, 191 ETAT DELA FRANC!
'BOuR- Etienne. On y compte 70 Seigneurie
gOgNE ^^^^'^^ La Ville d*Avalon eft -fore pcci
Dercrh- a une Collégiale aflèz confidérable de i
tioudeû '^oiïïc* » xParoiiTes, 2 Couvens d'Uri
nUed'A uft de la Vifitacion , un de Minimes :
ti4/e«. tre de Capueins , un Collège, un Hé
la fondation du Prclldenc Odeberc de
& plufieurs Jurifdidlons. Le Bailliage •
cellerie , la Prévôté , la Maitrife ,
nier-à-fel & le Corps de Ville ; elle
tie en bon Pats 9 mais fur les Confins d
vanc ) & hors de commerce.
Le Bailliage d*Arnay-le-l>uca huîtl
9:*UUa long fur deux de largeur , il confine k 1
gt à'Ar à ceux de Dijon de beaune;au Nord à •
î/ff.*" " ^emuren Auxois; au Midi à celui d'Au
en Occident à celui de Saulieu : Le Terr
lé de Plaines 3c de Montagnes 9 eft par
ièz bon 9 il produit des grains , des 1
nourrit du menu bétail , dont la laine .
partie de fon commerce 9 il n'y a point (j
oien conlidérables li ce ne font les Moi
du Marquifat d*Antigny 9 ficue' au Pail
Beaune 9 qui s'écend en celui-ci fur
Fiefs ; la plupart des Rivières de Bou
I)renant leurs fourccs en ce Canton » P
^Arroux 9 PArmançon , 6c la Brainc
a de Bénéfices confidérables que l'Abl
Prailou , de filles , Ordre de S..Beni
n-a. que peu de revenu en fond. Le»' <
hommes font le Comte de Blet du nom 1
Quentin^ originaire de Berry ,-lesCo
Commarin 9 de rilluftre maifon de \
félon l'opinion la«j)lus commune 9
quelques-uns les^ fafleiK defcendre de
Toulonjon ^entrée fur Vientie ; le S
Commeaudc Cxeaucey > ton des Lieucc
\
ÉTAT DE LA FRANCE, r»
loi de Bourgogne. ; le Sieur de Sandautôur^BOWR-"*
Tuli^ni , dont l'Auteur a déjà parlé dans lecocMK
fiailhagetie Dijon y qui efl de la maifon de
Damas ; Le Marquis de Sombernon ^ du nom
de finiflard ; le Comte de Giflèy , du nom
dcGotombef; le Comte de d'KfquiHi , du
nomdeChDÎfeuil , le Comte d* Arcouney , du
nom de Jerfey 9 c'eft celui d'une maifon trèj-
ancienne 9 de dont on a <ies titres de l^ait
ro94. 8c. IZ02 9 elle étoit originaire de Bour-*
gogae 9 mais on la croit éteinte depuis long-
tenw ,' le Sieur de la Rt)chette du nom de
Gand , les Stetirs de Damas 9 du BrelTil »
paifné de la Branche-<i*Antigny 9 laquelle ea
t ploficurs autres , du Rouflet Verrpré , Par-
tt»y , Çjf. qui pcrtoientTôlttes dans leurs ar-
nei , la Croix verte qu'ils ont depuis quittée
poar prendre les Emaux de Marcilly. Le
Siear de ChafTon du nom de Croifé 9 Se les
Sieurs de'Riolet. On' compte dans le Baillia-
ge, deux Baronies , Sombernon & Maillainy
n Seigneuries & feulement p Fiefs. La V'^^-^ff^'^l
k d'Arnay-le-Duc 9 eftdansun Valon fur l'Ar-^^J^^* ^
'ouxau Centre de la Province , le circuit en
«ft de 1400 pas 9 on y voit les reftes d'un
tocien Château 9 dont il n'eft demeuré qu*u-
oc Tour^ qiiiièrt d'Hôtel de Ville ; il y a
on Prieuré de 6 à 700 1. de revenu qui a
«iroit de Juftice fiir toute la Ville, deux foi»
î'aa feulement , des Capucins 9 des Urfuli-
nes ; ua Collège à la charge des Jefiiices d' Au-
fun , un Hôpital , une Juftice Seigneuriale
<lui apartient au Comte d'Armagnac 9 un Grc-
nier.à-fer& un Corps de Ville.
Le B.ailliage de Saulieu n*a été érigé qu'en' B^'^/>^^
"^94. & formé des démembremens de VAu-p "•'"
«ois 9 de l'Autunois , ôc du Morvant , il a
Time IIL . R
i
%94 EcTATT>E LA rRANCTÉ;
>BOVR- fepc lieues de long fur cinq de large , renferi
, gOg^jb me z6 Paroiflès , ôc confine au Nlvernoit
à rOccidenc » au Bailliage d*Arnay*le<rDuc > à
rOrienc , à celui d'Aucun vers le Midi 9 ici
.celui de Semuryers le Nord; la partie dàa«
,€h^e de. l'Auxois.eft^une Plaine .fertile eft
.grains de toutes efpeces ; celle d^chée du Moc*
vant , eft de Montagnes couvertes de bois 4c
remplies de paccage > il ne s*y. trouve coute-
Sdïs ni bois conûdérables ni rivières 1 on n!f
.compte de Bénéfices que le Chapitre du Thilt
.^ fondé, par les. Seigneurs du lieu » qui eft coa-
.pofé d'un Doyen qui a4oal« U de jf Cba-
*, noines qui ont chacun 200 1. Les GentUshom-
.. mes de ce Bailliage » font le Sieur de ViUei»
Ja Paye de très-bonne mai£>A > le Sieur de
f CuiSgny des Barres 9 dont il a été parlé dans
^Je Bailliage de Dijon » le Comte du Thil 9
rdu nom de Serres , iifus d'un premier Pré-
^fîdent de la Chambre des Comptes > donc la
: femme ôc la fille ont été calomniées , dans
>la légente de Dom Claude de Guife Abbé de
Clugny , les Sieurs de Jaucourt > S* Andeux
. de maifon déjà connue 9 le 5ieur de Tremonc
.■ de bonne & ancienne famille» mais pauvre ; le
/ Sieur de FufTey aufG de bonn^ maifon > le Sieur
.«arAcier de Haucage > de bonne maifon 9 te
«Sieur d'Arcenay Coningam originaire d'Ecof-
;^ i le Sieur de Quarré d'Antigny dont.il a
:vété parlé , le Sieur Dubois fils clu Gouverneur
.de Presbourg, originaire de Nivernois , le
^Sieur de Crpifier d'ancienne famille d'épée > te
, Sieur de Courroy » le Sieur Perreau du Buil^
^fon y le Sieur de Chargere , le- Sieur Bu^*
,cier , le Sieur de Villeneuve 9 qui fe prétend
Cadet de Villeneuve en Provence ) les Sieurt
jBb.la Loye , ôt Badier 9 venus de Secrccaires
ETAT DE LAPHaNCB. Iff
«H Roi. U Ville de Sauliea , cft bâtie fur ®^^^
«ne émiaence , & coace£bis fts foffcz font rem- «o® ■*■
f lis d'eau i elle fe trouve far la route de Pa-
. ris à Lyon à y lieues d' Autun dont elle dépend
pour le Diocèfe de la Seigneurie , il y a uft
Chapitre cômpofé d'un Doyen , 9l \% Cha-
noines 9 det Gapucins , ties Urfulines , un
Coll^ 9l un Hôpital i fie l'on y a tftabli un
Préfidiai en 1^4 ; il y avôit' déjà un Grenier*-
i^l,4t an Corps de Ville^l'un de fes faubourgi
porte le nom de Morvant > conime étant fur le
territoire.
Le BailUase de Chatiilon-fur-Seine > autre- ^^'^^^P
ment de la Montagne > confine à la Champa- J^,^
gie à l'Orient» 6e au Nord au Bailliage de
ijon 9 vers le Midi encore à la Champagne»
fc au Bailliage de Semur à l'Occident ^ la lon-
flueur eft de ift à I) lieues fur 8 à p de
urgeur , le Pays eft entièrement coupé de
Montagnes Se de Valons , 6c fort couvert » on
y compte 15000 arpens de bois taillis » car
il n*y a plus de haute flitaye , il y a beau--
coup de forges à trois ou quatre lieues à la
ronde de Châtillon , 6e le ièr i^tn débite à
Troyes » Dijon 6c Lyon 1 il y avoit au&
fi une Manufîiâure de Draps 6c de Serges»
mais la pauvreté des Maîtres ne leur permet-
tant pas d'acheter des laines 9 elle eft entière-*
ment tombée 9 les Prairies de ce Canton y qui
n*ont pas une trop grande quantité d'eau y fonc
aflez bonnes > mais la négligence de nettoyer
les Rivières 9 eft caufe que l'eau regorge trop
en plufieurs endroits 9 ce qui fait qu'il y en'
a plufieurs qui ne produiienc que du Glayeux
ou de gros Foin » qui font fans débit 6c fans;
confommation. Les Rivières de ce Bailliage'
tant la Saône 6c l'Ourfe 7 dont la première*
R»
. 9f6 ETAT DE LA P-RANeJ
< BdtJR- P^^"^ ^^ lpi4r(;e à Beligni , encre Qhat
COQUE ^^^* Seine I l'Auteur^ jM.g^>par l'ini
dçs JElaux » à Peft^nacion dç la quan(ir^
EaiLX 9 qu'il.çie feroic pas impofiible die
dre QAYÎgableju%u'à Châcillon^ .^ à
de la féconde, qui el^^auili grpflè que U
daps^ le Bailli^e'^9 il die qu'elle ppun
i^ixiçhc fçrvir au;: floçtage du ^is > fi
ce s'en é(oicj>erdu ; il. Sidte en jce Can
rédiges d'un grand-Chenyin des B^oinai
çpncbifpic d'Auxerre à Langr.çs » n
a été concrainc de l'abandonneç » par
cft abfolurnenc rompu » les autres chen
-Païs Ibnc en crès-méchanc ^cat « «u^i-b
- U plupart des Poacs , ,. par , un efièc
g^ilere gene'rale éc du pem d'interéc
particuliers prennent à la commodité
<|ue. Quant ajux Bénéfices 9 ,pn y ti^puv
baye de Châtillpn de Chanoines régul
^MJ#- St,e Geneviève j qui vaut 8000 1. de
jÎÊifises pour les deux Menfes ; celle d'Oign
de Chanoines réguliers de la même r
de djoo 1. celle de Stç. Seine de l^O
S. Çeno^t 9 çongrégacion de S. Maui
autrefois Segertrenfe MonafterjurnSondéc t
du tems de TEvêque Patientius 9 1
vaut If 00 1. celle Dupuy d'Orbe de f
la réferme du \Ul de .Grâce transi
ÇhariUon de 4010.I. On y compte de j
Prieurez , i:^nt celui du Val des Ci
chef d'Ordre uni à la Congrégation de,S.
e(l le plus jcoiiliçlér^ble ^. il, vaut 7001
revenu ; l'Qrdce de ^M^lche y a deux
_ mzfxàerïts , celle de Volaine 9 unie au
pÀ^'^^k^ Priçucé de Champagne 9 de 18000 1. â
^T'* cfe. Monmoret de 1500. 1. Les Viilagi
I i^0nibre (ie .f^6^ ne formeut que m C
BTÂt ÔE LA FRANCE, j^f?
4*t77 font du Dîoc^fc de Langrcs de }4 -^
«tecelui d'Autuh. Les Gcacils-hommes de foua-
ce Bailliage font , ks' Sieurs dtf Châcencc , Gog««
divîfei en 4 Branehes , Bricoft , Lancyforc » ^jf ^*"
* S. Vincenc-Echalôc , de fore bomie'^mai- *''^*-
fcn , ôrîginair<îf d*Airace/ Le Skur de Lignes
▼ilfc d'AucricdUrt , originaire de Lorrâîtie «
f>reillemenc de grande maifoa ; le Comte
^Epinai du nom des Pernes^doric il a été
t^U; les Sieum d'Arcey at du Colombier ,
ài nom de Clughy ât Pnne des meilleures mai*
'bis de la Province ;' le Sieur de Sernobo»
<fanora de Gaftelier , originaire de Btié , de
iKnne famille ; le Sieiirde S. Phal y du nonar
<fe CudoQ 9 de bonne 'te ancienne NoblefTe ;
kjf Sieurs d'ATcelot du nom de Lacaufe > orî^
ginaircs de Pèrigord; le Sieur de S. Belin,'
ie maîfoif dé}a"conn'u<; '; le Comte d'AtUi^;
pilly du nom de Sommieure > maifon an<^
cienne 6c diftiogu^e de Champagne dtfs le tems;
de S. Louis; le Sfeur de Seveury Balo-» d'an-
cienne famille , qui porte une Thiare dans
ièiArmes , de la Concefliori du Pape Califtc
11. Les Siçurs d'Orfan , originaires de Suiflè ;
le M'eur de Viliers, du nom de Medardj le
Marquis de Souche j le Sieur Duret , le lîeur
dcParfon de Flufelot; le fieur de Villotte ,•
du nom dç Capitaine ; les iîeurs le Grand t
originaires de Chârillon ; le fieur de Marri lly
du nom de Mefley ; les iîeurs de Ramond du.
même lieu ; les fleurs Viard 9 originaires de
Comt^; le fieur Poulain de la Caumanciere ,,
▼cnu de Nantes , oi* fon frère a été anobli,
par la Mairie ; les fieurs Vaillans & Marier
tei , qui ibnt ifllus de Secrétaires du Roi.'
fi y a dans retendue de ce Bailliage deux
. R j
w^M*%,0t v%/Aaa««i
^ «»■• «Aw«% «BV^«.
/
»»««»*^*^ y «4UW '
tenu au Chevalier Raalm-| danf l^auc
tie 9 qui eft nommé le Bourg: , feoc les
de l'ancien Château , dans une £ belle fil
^'elle engagea quelques-uns des f remier
de Bourgogne à y faire leur féjour i la ]
ih eft dédire à 5. Vcde fameux dans 1
re du Roi Goncran : Les Couvens d
Ville 9 outre les Abbayes > font les Corc
les Feuillans> lesCapudns > les Urfu
Us Carmélites » deux Hôpitaux de le
ge : Les Jurifdidtions du lieu , font le
liage Ducal ou Juftice de l'Evéque de
grès , la Maîtrife , la Maréchauflïe , 1
nier-à-Sel & le Corps de Ville > les a
Mémoires parlent avanta^femenc d
Ville f mais le malheur des tems l'a tel.
apauvrie qu'on ne la reconnoît point »
depuis %o ans.
Cmt4 ^^ Comté d'Auxerre autrefois unie
tfVf»- Bourgogne y puis féparée » 8c enfuite n
*''■'■'•. renferme une étendue de R lieuè's d
jid^c. gucur fur 6 de largeur , entre la Chan
& la Bourgogne y le Gâtinois de le Nivi
On prétend que le Roi Robert l'alien;
couronne , en mariant fa fœur Alix ;
Comte Renaud de Nevcrsjleur poftérité ]
fédée jufqu'à l'année Ii8z. qu'elle ps
la maifon de Courtenay par le mariag
gnèsde Nevers avec Pierre de Court
kquel devint Empereur de Çonftani
rTATT)E LA FRANCE. 199
êi fon feccrnd mariage ; Mahauc deCoarce^Boaiu
lay 9 fille unique dii premier lie > épouia Her- gog K
ré Seigneur de Doufy par la volonté de
Philippe- Augidde , qui cira de Hervé la Seî-
pcorie de Gien for Loire 9 poux fàciiicer fon
nariage % ceux-ci ne laifTerenc auifi qu'une
ille Agnès > laquelle ^oufa Guy de Châcillon
Us de Gaucher Comce de S. Pol » 6c d'eux
rinc Yolande > époufe d'Archambaud le Jeu-
le 9 Sire de Bourbon 9 laquelle hérîca du Com-
t de Nevers 6c d'Auxerre , & ne laifla pareil-
ïmehc que deux fille» > Mahauc 6c Agnès de
oorbon couces deux mariées à Eudes 8c, Jean
Eifims de Henry IV* Duc de Bourgogne*
loéa ne laiiTa que crois filles > donc la
emiere fiic déclara par les parcages de 1273*
lomcefiè d'Auxerre & Dame de S. Aignan
X Berry « elle époufà- Jean de Châlons Sei-
aear de Rochefi^rc » dans la maifon duquel
i Comté d'Auxerre a demeuré jufqu'à l'année
]7o 9 que le Roi Charles V. hàcheca de Jean '
I. du nom pour la foAme de 31000 francs
'or. Le Pais eft découvert 6c couc coupé de
^ijpiobles 9 en force que l'on n'y recueille pas
flez de grains pour la nourricure de fès ha-
itans 9 qui cirenc la plûparc de leurs bleds
'Avalon 6c du refle de la Bourgogne ^ les prai-
et fbnc aufii fort rares n'y .en ayanc qu'une
i la longueur de 3 lieues fur 500 pas de lar-
mr 9 qu'on nomme la Prairie de Bauche » qui
ourric couc le bécail de ce Pa'û-là , ou par le
'oduit de fès foins 9 ou par la pacure après la
fcolce 9 on ne compce que 39 Paroifles dans
•ute cette étendue. Les Rivières qui y paffent Sa Ry
«it TYone 6c la Cure qui viennent toutes i4erej*
SIX du Morvant 9 la première commence à
Ktcr bateau à MaUly » la Ville 9 6c la fe-
R4
i
icvo ETAT DE LA FRANCR
XoUK- conde à Vermenton 9 mais au - deffus «Ue-ne
CÔGltS fervent l*une ôc l'autre qu'au floctage dçsix>tf!9
la Cure fe jette dans. P Yonne à Gravant > le
Ruiilèau de Bauche ne doit pas être oublijS
puifque c-eft lui qui fertiliic W prairie 'doiK
on a parlé. Il efl fujec à de grands- rava-
ges par les pluyes de les inondations. L'auceiv
Toudroit qu'oiv réparât les chemins & ks
{>onts^ qu'on en fit-de nouveaux pour âicilîtor
e commerce ou la marche de& croupes^mais il
montre en même tems là difficulté de le £ure>
dans Pétac d'epuifement général qU''il a bîea
ofé reçrefènter avec les couleurs les plus vives ^
& il ajoute que Tétat des chemins répond aux
Ponts Se Chauffées pour faire connoitr^ qu'il y
en a peu de pratiquâmes. Se réfervanc eofiiiv
de traiter en particulier des Beneiici^f : de k
Ville d'Auxerre, il ne compte à la Çanapi^
gne que T Abbayie de Rigny , ordre de Çic^ux-,
iSc le Prieuré du Bois d'Urcey qui vau^400 i,
Rigny a été fondée en iizS.. 9c vauc iSocol.
%£ KO' ^^ revenu pour les deuxmenfes. Les Gentils-
èlffie. hommes de la Comté d'Auxerre font 9 le
Comte de Courçon > du nom de Thuillerievori-
ginaire de Paris, fon ayeul a été employé à di-
Terfes Ambaflades, Maître des Requêtes 4
Bailly, de la Comté d'Auxerre ; le Marquis $ie
la Tournelle» d'ancienne mai fon ; la Marquiiè
de Lambert veuve du Lieutenant des Armées
du Roi , gouverneur de Luxembourg qui éroic
originaire de Perigord 9 y poffede la terre de
S. Brix , cette famille s'eft diflinguée de père*
en fils par fes fer vices Militaires ; les fieUrs de
la Coudre 9 de Vincelles , de la ViUette de le
Chevalier de Ris; le fieur Aubert de la Fer-
xiere 5 le fieur de Peron , Seigneur de Chatenay
de maifon ancienne i les. Hçixït de Faiofoi^
\
ETAT DE LA FRANCE, tw
ma ou Penformà j; le (leur de la Moite Tir- BOcni:*
«aacys Scie iieur Colar de Sizy; les fleurs d'E- gogihÎ
ftalin» de f^int Palais originaires d'EcoiTe i
le (ieur de Vilhoam ; le fîeur Gaudais du
Ponc , Provençal d'origine ; le (leur de LoU«
xc ; le fieur Drovarc , de Curly , Officier de
Moufquecaires ; le iieur de Beauvaris de Chuy
xy ; le iieur de Tameigne Seigneur de Perteau ;
faim M use de la Haye, le fieur Davigneaux ,
du nom de Lamarcs 9c le (leur Boucher de la
Ruppelle réabilic^ en NoblefTe ^ On compte
dans ce Bailliage z$ Seigneuiies 9 6c 98 arriert-
ads > relevans de la Comté d' Auxerre , 200 re-
lerans de faine Vczain 9 70 de Douzy , 90 de
Thouey } mais comme la Comté d'Auxerre eft
trop petite pour renfermer un il grand nombrei
il niuc fous-encendre que ces Mouvances s'a*
tcndencdans les Païs circonvoiilns.
' LaVilldd-'Auxerreleftaflifè fur un Gôceau
au bord de la rivière d'Yonne y Ton circuh
dl d'uoe heure de chemiir , Se fa figure pref-
S[iie ronde , l'Air y eft pur , & les vues ca
bnc belles- dt même agréables; c*efl le Siè-
ge d'un Eveché de 50000, de reveuu 9 le
Chapitre de la Cathédrale efl de 60 Chanoi-
nes 9 parmi lefquels 9 il y a 6 dignitez , mais ils
ii*onc guéres que X50 1. chacun 9 il y a encore
une Collégiale dediee à Nôtre - Dame 9 mai»
ks 18 Chanoines dont elle efl compofce n'ont
que g.o 1. chacun : la Ville a 8^ ParoiiTes 9 U
Us Fauxbourgs4^ il ne faiic pas obmectre de
dire 9 que la Comte d'Auxerre 9 les Baronies
de Donfy9 de faine Verain 9 ôc Thouay , font
liefsde l'Evêché , dont les polTefTeurs fonc
tenus, outre l'hommage 9 de porterie Dais
de l'Eydque au jour de fon entrée. Les Ab-» ies AIa
^{)»de ct;^e Ville 9lvl noiubie.de .5 tbnc; iàiAc ^*)^*^ -
tm ETATOE LA FRAMCF;
BOUR- Gcfniain de l'Ordre de Saine Benoît fondée
•Ognjb ^^ 5^0 (ie 1700 1. de revenu-^ S)i Marlanyde
^ l'Ordre des Prémoncrez ^ qui j a été incro-
duk long-cems après fa fondation de 4006 U
S. Pere> de Ghanoinerreguliers» fondée en 749^
de xooo L Nôcre-Dame des Ifles 9 de fillesy Or-
dre de Ciceaux' de 5000 1. de S. Julien > «uiB
de filles > de TOrdrede S. Benoit , ruinée pat
les Huguenots 9 6c- non encore rétablie 9 cette
/bbaye a mille ans d^Anciquité. Outre- ces Ab*
bayes il y a encore les Monafteres fuivans t
les Jacobins de 1200 l, de revenu « les Cor«
deiiers de 600 1. les Jefuices > . qui tiennent le
Collège, de* 4000^1. les Capucins , les Au*
guflins déchaufTez , les Urfulines de loooo 1»
les filles de Ste. Mariede foool. le S«minai«
re de 5000 L l*H^el-Dieu de 6000 1. PHôpi*
rai général de f 000 1. Les Jurifdiâions ée cet*
ce Ville 9 font le Bailliage ou Préfîdtal , la Pi«^
yàté y les CommifTaires des Aides de Taillelf
créez aprèr la SuprefOon de l'Eleftton- 9 ^
conféquence de l'Union de la Comté d' A user*
Te taux Etats de Bourgogne 9 les Confuls 9 le
Grenierrà-Sel 9 la Maftrife des Eaux & Forétl»
la MaréchauiTée Bc le €orpsde Vilktles Oârol»
eu deniers Patrimoniaux font fort confkiéri-
bles étant de près de c^>ooo 1. par an , mais Ici^
charges & taxes abiorbent entièrement cette
Ville 9 favorablement iituée pour le Commercé,
n'en tire prefqu'aucun avantage > les habitans
ne s'apliquent uniquement qu'à la culture de
leurs Vignes.
Le Charoloî» a pour Confins à: l'Orient ta
Rivière de Guie qui le f<^pare du Châlonnois ,
à rOctident le Bourbonnois 9 au Midi le Ma*
cohnois , & au Nord les Bailliages d'Aunm r
ijkL de Moncçfioit i le Pals «ft toue rempli d»
ETAT DE LA FRANCE. %oj
Montagnes , de il ne 9'y trouve aucune Plaine BOBR->
Vii ait une lieuci d'^enduë > les Montagnes gOgHS
de S. Vincent y de Savigné Se de Doudin , font
plus hautes que les autres > 6c enrr'autres il y
^ a pludeurs qui étoient autrefois environ-
nées de Châteaux. , dont il ne refte que le»
ruines » en cela pareilles aux Montagnes de
TAllace ; on ignore Ji -préfent quels ont pA
être les fondateur» de ces Châteaux i le Paî»
dans ià totalité a iz lieues de longueur de
l'Orient à l'Occident , 6c 7 lieues de lar-
geur. Une mcMtié entière de cette étendue? ^ cÉêê-
ecoit , il n'y a pas long - tcms « couverte de «ler^f .
haute» flitayes j mais on en a dégrade' l»î
plus grande partie 9 pareillement dans le»
lieux qui ie font trouvez H^ortée des Ri* "]
vieres , âc ce ne font plw à préfent que
des Bois taillis , oi^ l'on n'a même prefquç
r>iac laiiK de Ballivaux , ce qui fait dire
l'Auteur qu'il ne refle aucune forêt conli-
dérable en Charolois , iî ce n'eft celle qui
apartientau Prince de Guimené 6c de Mon*
cauban ;. le principal Commerce de ce
Canton dï celui des Bediaux que l'on y
nourrit la plupart de l'année dans les Tait-
lis de défenlè ^ il y a aufli quantité d'au-^
très Paccages de petites Prairies 9 qui four-
niflênt une quantité fuffifance de fourage
pour la confommation du Païs 9 les Bœuf»
gras qui font conduits à Lyon 6c Paris >
6c le menu Bétail fe vendent dans le»
Foires du Charolois , qui font aflez fréquen-
tées , le Seigle & le Poiflba » d'une afTez
grande quantité , qui fe trouvent dans pref-
que tous les endroits * où 4'on en a pu pra-
tiquer avec des Moulins au pied des GhaiiH-
Ces ^ enue encore pour une part confid^rablc:
X04 E T A T D E LÀ TKkHeÉ.
Tour- dans le- Commerce de^'cccMF petke '«^Provînceî ■
pOtîNE î-e P/înce de Condé eft -Setgaeur^dôrtimanif
du Chàrolois , aih<lroic du Roi d*BfpagaCf
qui le tenoic-^de la-Succeflion* de-Bourgo-»
gnc i cottmie ayant ^é» acquis (>ar -Philip-^
pe le Hardi I>ûc de - Bourgogne , le ii.*
May I 3 por de 4a Maifon d' Armagnac
pour doooo. fràrtcsr'd'^Of i & toutefois il \â
poflède ran« exereice des droits Souverains ,
coMtefoîs les Seigneurie* dé ce Canton, re-
lèvent dtf Itef dtortnnanc ^, & leurs Juftfcer
. rci^o^tii^elir<^eVan^ le Baitly du Chàrolois »
en coftfëquence d'un Arrêt du Confeil qu?
l'a maiittenu contre les Officiers Royaux »
dont il fera parlé ci-après. Le Païs eft ré-ê
gi jjar fes Et^fcparticuliers qui font corn--
pokzde 3 Ëlûs^ocdinairesdu Cierge' > de hl
Nobkfle & du*^ tier» ttac ♦ du- LieutenanT
Général Ôc du Procureur du Roi , du Bail»
Kage Royal , d*un Député de chaque Ville
6c Bourg , qui ont di-oic d'affîftance » d'un*
Sindic , d'un Confeilter ) de deux Rece«^
veurs de* Importions 9 choifis parmi Itf
nombre des députez- des Alcade» ^ ath rang
de chaque Ville & Bourg , ces Alcades foni*
comme en Bourgogne îes^ Examinateurs dé
rmtjf€fi^ geftion -des Elus. Le CharcJois contient
fB Paroîffes « dont 4 font du Dioc^fe de
Mâcon^ fix de celui de Châlon^ 9 & 6t
de celui d'Aiitun , de ces- 71 Paroiflfcs ou>
KiUeres Cures il y en a 40 à portion congrue*. A
l'égard des Rivières- qui- arrofent le Païs 9 ii
n'y a que lar Loire à fon: extrémité' , qui
foie navigable , mais pour en étendre- dàvan-^
tage la commodité , de même pour lier le
Commerce des Villes de Lyon 6e de Paris t
SiuAt le fecours des yolcures dc ççuç i OA-ft"-
STAT DE LA FRANCE. t6f
' (bnneeii differens.cems le projet de joindre QoUlt*
k Loire à la Saône > par le moyen de ) oogMB
ancres pecices Rivières du Charolois, quoi-
^ dans le fond cette petite Province n'en
puiflè jamais eipeser une grande utilité y ce
4'eft pas : toutefois- ce qui en a rendu le pro-
, jet ioutile îufqu'-ii préfent ^ il femble plutôt .
91e la d^penfe 8c la difiiculté du règlement
91'il y auroit à ùlïic pour la contribution y en
<it fait différer .r^écucion , 1* Auteur ajoute
fi'il y auroit4>ien des re'paraéîons néceffaires
tux grands chemins ,.&.:aux Ponts du Païs »
mais que le détail en ferx>it ennuyeux & inutile. .^^
A l'cgard de l'Etat tcclefiaftiquedece Can- \%[^
tfin t il n'y compte de Bénéfices importans que '
le Prieuré de Perrecy , qui étant pofTcdé en
commande par l':Abbé Berrier , a fouffert de-
puis peu un changement confidérable par la
régularité de la réforme qu'il y a e'tablie 9
fur le modèle de celle de la Trape 9 quoique
dans l'ordre différent, puifque le .Prieuré e(l
de l'Ordre de faint Benoit ; on conferve en
ce Monatkre un Carculaire trbs - ancien dans
lequel on croie trouver des preuves de l'o-
rigine de la race des Rois regnans dans celle - '
de la féconde race ; il y a quatre autres .
Prieurez dans le Charolois dont l*Auceur ne
parle point. Il y a une Société de Prêtres
établie dansr la Ville de Pafey , où l'on n'en ^^
reçoit point d'autres que de ceux qui font nés
& bâtifés dans le lieu 9 cependant les Curez
des Paroiffcs voifines y prennent des Vicai-
res quand ils en ont befoin , Ôc l'Auceur
remarque à ce fujet que la plupart des Cu-
res conlidérables de la Bourgogne ont de pa-
reilles Sociétés de Prêtres qui allidcnt \^
4ttiç£ dans Us fonâions > partagent avec i^ux
i
Ëo8 ETAT DELA FHANCV;
tcTTU- 1^^ revenus des Eglifes » 8c pour cela four
-CocHJB SLptWtz Mipardftes { mais comme les -Cares
•ne manquenc guéres d'en |>readFe la plut
^oflè parc » ces aiTociacions portent pea de
préjudice à leur intérêt » Bc d'ailleurs le fer*
vice Diyîn s*en fait avec plus de décence 9t
^ dignité , ce qui contribué' à la piété dei
Peuples 9 d'où fuit une plus '.grande facilité
pour leur fubfiftance i en cette même ville àt
l'afay qui eft furnommée le 3if onial 9 il y t
deux gros Couvens , l'un de 4a Vîlitatioa $
^ l'autre d'Urfulines y fc une maifen de Je*
Xuites ) à Dîgoine un Couvent de JPicquqwi t
& à Toulon un autre de Benediâines « qui
ont été transférées de Champanoux dont il a
^té déjà parlé. Les Gentilshommes de ce
^j**J^*- Canton font ; le Marquis de Digoioe ^*aoa
^^* ' »de Buis > originaire du Lyonnoi* « qui y
pofTéde les terres de Digoine Se de 3Moncec«
X.e Comte de Buflèuil originaire -du Mt*
connois , qui pofTéde Buflèuil de Moulin, Le
Comte de la Salle , de la Maifon de Bu-
-glioni , autrefois fouveraine de Peroufè » eu-
blie en France fous François I. où elle n'a
pas dédaigné d'exercer la charge de Prévôt
écs Marchands de Lyon , il pofféde la ter*
Te de Saillant en Charolois i le Sieur d*EA
fertine du nom de Mathieu de d'ancienne fin
mille 9 y pofTéde Champîgny Plomb , le
Sieur de Fautriere 9 originaire de Mâcôn-
nois 9 le Sieur de Bois 9 originaire de
Bourgogne 9 le Sieur de Gavay de bonne
maifon de Robe & d'Epée y originaire de
Charolois 9 le Sieur du Moulin Ta Cour 1
le Sieur de P refit du nom de Chalonge »
les Sieurs de Serigny & de Flemois 9 du nom
de ThomalEa ^ originaire ^e la Comté éti
^TAT DE LA FRANCE. 107
^âtairg(^e , le fieur de la Mocce €arbon- BOVR^'
•ncc f d'ancienne famille du Charolois , le GOGH*
.finir Ddicffirds , originaire d'Auvergne »
k fieur de Fotté 9 du nom de Ragued ,
originaire d'Italie , établi en France foui
-François I. les fieurs Gonthier , de Pouîl-
•ly 9 Beflè , Mochet) de Beaumont , Guil*^
Icrec y du Verger f Defcrotte > de Marte-
«ay f Lambert de Milleray & de Cret » le
■£cur de Thefu de bonne famille de Robe »
originaire de Dijon , les fleurs de Montmurger»
<ie Cipierre 9 Boifveau y de Volefurc au(E
loifveaude VlUairraûx , de Lurcy , Durier,da
^nardf d'Agonneau 9 de Charoles, de Fre-
i&oles , de grand Champ .& de Blages. 11 y
a dans la Comté de CharcJois » )x Seigneu-
ries & 71 Fieft.
A l'^^d de la ville de Charoles , elle eft Cbdrêk)^
^Qiée à 4 lieues de la Loire » & efl fort pe-
^ 9 quoique l'ancien Château des Gomtet
^ Gharolois foit dans fon enceinte » & que
fcs ruines en occupent une grande partie > il
y a une Eglife Paroidiale & Collégiale 9 corn-
pofiîe du premier » qui eft d'un Curé de ix
Chanoines » ôc de plus un Couvent de Clari-
nes , un autre de filles de Ste. Marie , un
Hôpital de l'ancienne fondation des Comtes ,
fit pour la Juflice 9 z Bailliages » l'un Royal
& l'autre Comtal j un Grenier-à-Sel , un Hô-
cel de Ville ; fi jamais- on ouvroit une com-
munication de la Loire à la Saône 9 ce lien 9
dont les habicans ne s'occupent qu'à la Cul-
ture de la terre » pouroit devenir un entre-
pôt de Commerce , & cette commodité les en-
gageroit au Négoce qu'ils ne pratiquent point
à. préfent quoi que leur terroir foit excei-
ieot.
Sô8 ETAT DE LA FHANÇB;
|k>Ull- Le Païs du Mâconnoîs a eu fes ComtM
GOoN» P^>^icu^^ci^^ jufqu'en l'année fz^p. leur Gé-
^0» W- ï^^al^gie cfî aflTez difficile à démêler , oa
tfttki. ' 1a ^aic commencer au cems de Louis le Dc«
bonnaire ; Gui- Comte de Mâcon 9 -fils de
Guillaume 9 fa Femme , fes Fils > -ôt p
Gentilshommes de^fesValTauKvfc donnereoc
à Dieu tout ,à la fois -> dans k ' Monaftére
de Clugny ; fon Epicaphe qui y eft co&'
ifervée fait une mention fore ample de cec
événement fuigulier , il paroicpar l'hîftoire»
que fa Jucceflion flic réunie aux Comtes de
.Bourgogne. , dont les Cadets eurent-' en par«
tage la Connté de .Mâcon avec celjc de Vicâ-
; ne 9 jufqu'à Alix de Vienne héritière de coas
/les deux., x^ui. conjointement avec [on mari
..Jean de Dreux, vendit les Comtez de VltH»
- -ne & de Mâcon au Roi S. Louis ;'<}harleff^
^Régent en France pendant la Prifbn duRel'
Jean fon père 9 céda la Mâconnoifc à fonfre*
re Duc de.Berry & Comte de Poitiers 9 ptr
augmentation d'Apannajge 9. mais le Roi re*
venu d'Angleterre refufa de ratifier / cette a-
lieuacion aulli-bien que TEreéU^n-du Mâcon-
nois eh Pairie , aind foit par la raifon de
ce refus 9 foit par la mort d'hoirs mâles du
Duc de Berry 9 le.Mâconnois fut réuni à la
Couronne jxifiju'à la CefiSon qu'en lie le Roi
Charles VII, au Duc Philippe de Bourgogne
par le Traité d*Arras d&Pan 14^5.5 Ce Paîf^
confine* vers l'Orient à la Brefle de laquel*
le il efl féparé par la Saône 9 il efl borné au
Midi par le fieaujplois 9 & partie du Foréc^
$*î He. ^ l'Occident par le Bourbonnois , Charoloif
fiffices, ^ Bricfmois, ôc au Nord par le Châlonnoit
de l&iBailliage de Montcenis y/a longueur efl de
1 3 lieues, vers l'Oueft > fc fa largeur de p 9 faM
tou-
ETATDELAFRANCE. lôp
tôacefoîs y comprendre les Paroifles de Ro- jq^ j*;;
mtnay , Brefly & la Grec, qui en de'pendem à ^q^j,,
tous égards * quoiqu'endavez de ) côcez dans
U BrcHe , la Seigneurie de la première apar-
cient à l'Evéque de Mâcon , par donation
du Roi Gonthrand , lés deux autres ont été
long-cems polTddées par làr maifon de Vien^
ne jufqu'à Tacquificion qu'en ont fait les'
derniers Gomtes de Mâcon. Cette étendue* de ^es Tir^.
Païs n'eft pas également fertile ; les bords de '^*''
ia Saoné 6c le Gôteau qui régne au Nord ôc
Sud , depuis Oijon jufqu'au delà des limites'
de ce Païs i font d'un raport excellent ^ mais
le refle cft. un terrain mde , montagneux , éc
prefque par tout froid ôc ingrat > qul^répond
fore mal à la réputation du Maconnois ; le vlii
du terroir de S. Jeangoux ne le cède guère aa
meilleur de là Fourgogne , quoiqu'il ne croif^
fe point dans les 40 Paroifles 9 qui pour être
plus fur la Saône 9 ou fur le'Gôteàu paflcn^
pour la fleur dti Mâcontiôîs ; on y compte
en tout 2b; Villages tant grands que petits»
Il y a dans le Maconnois un Evccliu dont
le Hége de l-Eglife ed Le quatrième i je dfs
le ftége établi à Mâcon dès les premiers fîs-
clcs de l'Eglife , c'eft'k quatrième fufFragail'c
de r Archevêché dé' Lyoïl , dont le Dioccfe
f*étehd fur environ zgo Paroifles ,' parties def-
quellesfont dans le Maconnois ^ le refledans
le Lyonnors & le Beaujolois ; Ton retenu, toutes
Charges déduites , h'exce'de pas liooô' I. celui
de la Cathédrale dédié à S. Vincent eft beau-
coup plus confide'rable & en' vaut 3^000 ; le
Chapitre cft compofê de 6 dignités , ao Cà-
ifonicats'y àL t^^ Chapelàinies principales , lès
4f AVt:hIdiicrc3' f jr:r nommez par l' E véque ' , .
tt>ur Îi^r^dtcdbs^-Bcûefices de cette Egti«
i
r
1
^10 ETAT DE LA FRANC
BouR* lê font à la nomination du Chapic
è06H£ Collégiale de Saînc Pierre de Mâcon
E^lîfe fore confidérable , en ce que
fujecs qui y fonc reçus , fonc les mêm
▼es de NoblefTe qu'en l'Eglife de S.
Lyon , elle eft compofée de 1 1 Chanoi
Prieur , 6c un Treforier » ils onc c<
femble 21000 1. Le Mâconnois ren^e
tês Ah' (re cela 3 Abbayes célèbres 9 S. Rîgnuc
M/«. nus & Clugny , tous trois de l'Ordre '
Benoît , la première fondée en iiyt.
nommé Euftofge dans la foret d'An
Charlîeu eft très-foible > ne valant
[ue 36000 1. de rente. La féconde qui
e de Tournus eft à préfent féculari
une bulle de l'année 1627. 6t convc
«n Chapitre de i% Chanoines fous ]
té d'un Abbé qui a 12000 1. de revc
Chanoines en ont environ 400 9 6t foi
mez par l'Abbé ; l'antiquité de cette
cfl fort grande » on y voit une grande
fbûterraine » qui fervit de retraite aux f
fidèles de la Ville de Lyon dans la perl
du régne de Marc Aurele , & l'en y trou^
ïe le tombeau de S. Valerien 9 que l'on
eomme P Apôtre du Païs ; S^ Philiben
ua Monaftére qui étoit en réputation
t^iHn^ régne de Louïs le Débonnaire. La trc
qui eft chef d'Ordre > ou plutôt de ce
tion, efl celle de Clugny fondée en 9
Cuillaume Duc d'Aquitaine de bâtie p
Bernon- premièrement Comte , &
Abbé de Gignyen Franche- Comté ; 1
aes qui^ y furent e'tabli»^ également p
tts Mooafléres de Gigny Se de Beau
Moines 6c anciennement la maifon de
Bcconnoilloic Iba origine par une
BTAf DTE LA' FRANCE, irt
vedevance qu'elle leur payoic t la grande BOuR*
r^pucadoQ de fes premiers Abbez , Pierre le GOGHt
Ttaérable > S. Odile » Saine Mayel > 9cc. firent
qQ'one grande quancicé de maifons ie foumi-
xtQC à leur difcipline » de à leur conduite i
Hildebrand Prieur de Clugny ayant été éle-
vé au Papat fous le nom de Gr^oîre VII.
employa fortement fon autorité en ûiveur de
cette mailbn , 6t ce font les fondemens de Ut
grandeur où elle eft parvenue ; toutefois le
relâchement s'y étant introduit j le Roi^* ou
plûtâc le Cardinal Mazarin » en entreprit
U réfbrmation qui eft à préiènt parfaite p^ac'
[ h mort de tous les Anciens > il y a ordinaî-
'cment 50 ou 55 Religieux qui jouïflent d'en--
riron <5oooo 1. de revenu 9 1* Abbé qui eft
Eleâîf en a 40000. A l'égard des Prieures Mmm^
Ai Mâconnois » l'Auteur n'en fait aucun de-
uil qu'en difant qu'il y en a 7 de Religieux > .
fc on de filles de l'Ordre de* Clugny à Mar*^
ciDy ,' cette maifon efl en grande réputation'
<le r^ularité^^on n'y reçoit que des nlles no*
blés , dt Ta Prieure efl nièce du Père de la Chai-
r fè,le revenu efl d'environ dooo 1. 11 y a trois
t Religieux^ Prébendéz de 300 1. chacun pour
. fc Service de la maifon. Les Couvens du Convmr
Mâconnois' , autres que ceux-ci & ceux dont
il fera parlé dans la defcription des Villes i
. font les Auguftins réformez de Burnan qui
> «K ixoo 1. & les Minimes de la Clayette fit
; de la Guiche > les premiers ont 800 1. Ôc les
^; deux derniers 900. Le Mâconnois a 182 Fa- Cures*
^ roiflès-, dont i^p (ont du Diocèfe de Mâcon»
'g H de celui d' Autun de 1 8 de Châlons , du nom*
j. wedt cesParoifïe^il-y ena 175-dotit lesCu-
'^ ti fonc à poiftioav congrue. La^ NoblefTe du^**^'i<'
IGàïaaoic^diuad^Auxeuj: donne là Ufle , voie-
«li ETAT DELA FRANCE;
BO'UR- à fa tête le fieur Dubois grand Bailly qu
OOGNE fils de "^Secrétaire du Roi , & très^noblc
conféquent : les autres Gentilshommes fc
le ficur ChalTelade du nom de belle Co
originaire de Dauphiné ; le Marquis de 1
Martin aîné de la- maifon de la Be;
Iffontrcvel , qui s*eft établi en, Mâcon
par fon mariage avec riiéritiere de Lug
l'Auteur avance au fujet de cette maifoi
la Beaune qu'il y en a peu dans le Ro
me i qui ait autant d'avantage 9 6c au
oui la lurpaiTe ; le Marquis de Château
ou nom de Longue ville ^ héritier par fa
sne de la mailon d*Amauzé ; le Comc
Chauifaille , puifné d*Amauzé 9 il y a. c
Comtesdc Saint Jean de Lyon de cette I
chc ; le Comte de Savignon de la maif<
la Guiche, fort ancienne; mais plusilluftr^
puis le régne de Henry II L la Terre d<
vignon a été donnée à cette branche p
Prieur de S. Pierre de la maifon d*Epin
le Comte de Bribd d'ancienne maifon 3
ginaire de^ B«^igcy 9 poflcde en Mâcoiin<
très-beliôs terres par fon mariage av
fille du fieur Perachon dv: Lenozan 9
Bourgeois de Lyon 9 le Comte de la G
te. du nom de Damas ; le Comte de
Ceaurion vulgairement dit Châteautiers9dL
de Poudras , de bonne & ancienne ma
le' Comte de la Garde -, du nom de ]
chanin , lé Comte, de faint Maurice di
de. Chevrieres ; le fieur de iaint Paii
nom. de. Rochefort , a paffe en L2
dbc 9 le Marquis du Palais 9 du ao
ÏDIgiv^ine 9 lê Comte de. faint Gcorgç
U'A'rcliûvtque de Lyon 9 le Coir.ce de
diu nom > dL CbaiDpicr originaire.de. 13
ETA-T^I>E LA FRANGBî ti>.
bis écabii eu ce Païs par ralHancc de BOUR**
i'hériciere de Gîgi , de la inaifon de l'Au- gogHB
bepin , le Marquis de Bernay du nom do
•Damas ; le Comce de Léonin du nom
de Buflcveljà préfent more > n*a laifff
gu'une fille 9 le lîcur Defprez du nom d<
"Thibaut , le ficur Davayé du nom de Ma-r
lèx 9 originaire de Brefiê > le fieur de
l'Aube 9 originaire de Dauphinc 9 le Sieur
de Champerni de l'ancienne maifon de Sa-*
lôrnay 3 le Sieur de BefTac originaire de
Faifou. , le fieur de la Souche , & de la
Fayc , le fieur de la Serrée du nom de Drée ,
originaire de PAuxois 9 le ficur de la Buif^
fière 9 du ' nom de Laurencien 9 le fieur du
Péage 9 du nom de Palphy , originaire de
6eauj[olois , le fit;ur de Dampicrre Damas ;
Te Sieur de Maifonneuve 9 du nom de la
Çrece 9 le fiéur de la Salle de Chailigneux de
de Belleperche ; le fieur de Gorfe 9 du nom de.
Barchec ; les fieurs de Sermaize 9 de Mar-
foncaine Rovozet ; le fieur de Givry , du nom
de Champ , de maifon illuftre en Touraine 9
dont elle eft originaire ; les fieurs Berchclot
de la Moufiïere , Rimonc , de la: Tour , Prif-
ques 9 de Frane , d'Anglure , de Franc-Geneft y
de la Martine 9 de la Valtine 9 Curfil.9 MiU
ly 9 de lougeret 9 PEfioile , Davailly , 6c de
Eierrclla , ce dernier s'appelle Michon & eft.
originaire de Lyon.
Après Tacquifition du Mâconnoîs faite 9 'S^lHm
comme lia été dit , par le Roi faint LoUis > ^^^^^
ce Prince établit dans la Capitale de fa nou-
vellc Seigneurie un Bailliage Royal pour . . .
des Cas Royaux 9 qui commencèrent alort
d'être, tout-ù-fait re'fervez de diftinguez d'ar
jcc^ les. Cas oïdiuaircs^.^lfoat de.la Coxor
i
%t4 ETA1*DE La FRA:NCK
BOUR-pérence des Juges Seigneuriaux , ^ il Û
«Ogiyb accribua pour fa jurifdidion le Mâconnoîs f
partie de la Bourgogne > le Lyonnois > le
Forée 6c le Beaujoiois- > mais il ne lui refte
k préfenc que i j Châcelainies ou Pk^vôccs-
Royales. Le Païs entier eft régi par des E-
cats particuliers qui partagent les Innpofi*
cions réglées pour le contingent du- Mâcon-
Bois par le» Etats> généraux de Bourgogne $
fur tou» les contribuables ; ce contingent
A'étoit autrefois que du I4^ au total t mail*
par tranfaâion nouvelle il a été Bxé à l*oo-
ziéme 9 outre les charges particulierey donc if
ièra ci-après parlé ; les Etats > où l'Eve*'
que de Mâcon préfide toujours * font com«
pofez de deux députez des Chapitres de SaiûT
Vincent Cathédrale , de S. Pierre > des Ab-
bez de Clugny , Tournus & Saint Rigaud.
quand ils s*y trouvent en perfbnne > auquel,
cas ils précèdent les députez du Chapitre » dt
^ts députez de ces mêmes Abbayes^; lesElûs^
du Clergé font choifis alternativement dant-
les Chapitres y le Corps de la Nobleflè choi-
ût fon £lû à la pluralité des vofx , & le
tiers Etat qui efl compofé des députez de 4
Villes du Mâconnois > Mâcon » Clugny ^,
S. Jeangoux. choifit le (len alternativement
dans les unes Se les autres 9 ce dernier El{i«
eft accompagné d'un officier de l' Election de
Mâcon , choîfl ôc nommé par l'Evêque ;
tous ces Elûs^prétent ferment entre les mains '
du Lieutenant général au Bailliage , 6c ft
cranfportent enluite au lieu où les Etats gé*^
néraux de Bourgogne font afTemblez , leor.
Voyage eft payé pai' le Païs , a raifon de-
4f 1. par jour pour l'Ëlû de la Nobleflè r
êL, de ^UkC J^ Làcbacuades.£lûs>duii^'^
1
ETAT DE LA FRANCE, aijf
Ecac , «t à l'Officier l'Elcaion ; à leur BoUR-
rctour ils rendenc connpccdcce qui s'cftpaf- Go6Mft
C danj les Etats généraux de la Province »
* quand les Commiifîons des Impofition*
bat arrivées iU travaillent à la répartition >
k font toujours payex de leurs journées »
tant fur ce qu'on appelle le département qui
:ft une inapofition annuelle de 4000 1. per-
ni/ès par ba Arrêt du Confeil pour être
mployée en. gratification > que iiir les fonds
le la Province ; l'ufage eft de joindre avec
e Taillon tous^les menu» frais des Voyages 9
Taxations » & autres dépenlès^ & d'en fai*
e TimpoOtion de telle manière qu'il y en aie
oûjours du revenant bon > fur les affaires
nprévûës ; le Maire de Mâcon a. droit de
»réfèace à ^afièmblée , mais n'y a point de
oîx j le Sindic y propofe les affaires 9 9c
a d^ibération s'en fait à la pluralité des
loîx ; le Maire de le Sindic ont chacun leur
axe par jour , à raifon de moitié de ce qui efk
ccordé aux Elus du tiers Etat , la recette
les importions fe fait par des Receveur»
tablis- par les Etats qui exercent alternative-
nent : Au furplus la convocation des Etat»,
lu Mâconnois ft fait tous les trois ans en
onféquence des ordres du Roi adreiièz aa^
iailly de Mâcon , Se l'on prend pour cela
m tems fuffifant avant la tenue des Etats d«
lourgogne , que ceux-ci doivent toujours pré-
eder. A l'égard de Téleélion du Mâcon- EU&hm^
ois dont Pétabliflèmnenc paroît fiiigulier dans ^'^ ^^^
n Païs d'états > il faut favoir que fous le ^•**^^
légne du Roi Jean les Etats du Royau-
ne établirent un Impôt fur les Boiffons qui
bt qualifié du nom d'Aide > qu'il a retenu r
le )ue comme k Mâcomiois ^oic alors uoi^àr
ii^ ETATDË tAF'RAlS^CÏ/
B<)UR- la Couronne cet impôt y fut reçu oorama^*
oOgHB dans tous les autres Païs de fon ob^ïflknce y
dé force que par la même raifon , on y in-^
ftitua dej Jugts foàs le nom d'Elûy ,• pour
cohnoître des diffJrens > réfulcans de cetter
impolicion ; mais pat ce ^ue dans cous les
autres Païs du Royaume , les Elus avoicniï
Pattributiôn de connoitre du fait dts caiilesy '
le^ Elus de Mâcon ont in^ènliblement ga-
fné le pié de concourir avec l'tlû du ticr»
Ltat dans la matière dt$ impofitions. Mair
d*ailieurs comme les Aides- étotc an împôc
prefque infurmontable à la Pf-ovînte > donc
tout- le produit ne confifte qu'en vin» 9 Id
Eats du Païs ont fait en tout t6ms^ des ef-
forts incroyables pour s*en délivrei" » & ilt
les ont faits inutilement jufqu'en l'annéo
i^8p. que les befoîns prefÉins firent crou-
Ter les Miniftres plus acceflSbles ; en'cflfecon
compofe avec les Etats du Mâconnôis pour
k rachat du droit des aides dans toute l'é«
rendue de la Province au moyen de jyooo Ir
qui furent payez comptant", au moyen de
Pemprunt de la mômêfonnîie que ' les Etatf
firent fous • la faculté d'impofer deux • Cruel
du fel de •chacun:' jo f. de continuer les
droits fur le vin , vendu en détail à lettf
profit 9 & de faire- encore fur le >Païs une
impofition de 25000 1. par an 9 pa^rce quf
dli tout il pouroit être fait un- ouplufieurr
Baux cdnfe'cutifs jufqu'aux- rerabourfemeni
des int(5rêts U Capital des ibmmes em«
pruntées ; mais comme le- Roi i^écoit pat
le feul intéreir^ dans le ^ rachat^, de que It*
Comte d* Armagnac engagifte des: di'oits an^
f ienS' Ô& du péage de Maçon '9 y avoit 1er
fiead.^164' Ei9HS* M. iboc. rendus i^lé^fennie»'
ETAT DE-LA F41ANCE. «7
etencranc en la place de ceux qui exer- B(ltlli|i'
^ienc les droics > payanc le pafTé âc s'obligeanc «ooRS.
k lui continuer le même revenu à l'avenir t
hr ce moyen Técac du Miconnois (è croii-
'C déchargé d'un împôc crbs- onéreux ; de
aoiqu^U ne foie jpas abfolumenc libre à cet
gard f comme les incérécs de l'EmprunC
>nc acquictez fideUemenc Se que le principal*
1 diminue cous les ans » on attend le mo«
lenc d'une délibération parfaite ôc chacun
ôncrîbuë avec joye au payement qu'il en fkaC
drc dans cette efpérance. La Ville de Ma- P'illi i
on eft fituée fur le penchant d'un Coteau ^^^'^
la droite de la Saône qui la* fepare de la
relié 9 avec laquelle elle a communication
ar UQ Pont de i } Ar^rhes y long de trois cens
as ; le circuit total de la Ville eft d'en-
Iroa ]Ooo. mais les rues en font étroites 9
lal pavées , de il n'y a point de places pu«
liques ; en 1616 » lorfque l'irruption du Cré-
erai Gallas fît trembler toutes les frontières ,
a y commença quelques fortifications qui
!>nc demeurées imparfaites > à la réferve de
leux Baftions 9 dont celui de la Saône
i*eft point terraffé 3 mais les maifons Re«
igieules qui y font renfermées font les Cor-
leliers qui ont 1000 1. de revenu , les Ja-
obins qui en ont 15009 les Minimes 2000 »
es Capucins » les Pères de l'Oratoire qui
Q ont 1800 9' & les Jefuites tant foit pea
notns riches : Les Monafteres de filles fonc
a Vifitation de looo 1. les Urfulines de
fooo 1. les Carmélites de looo l. Ôc les HoA
>icalieres qui ont Boo écus de revenu. 11 y
i de plus un Hôpital g'fnéral , fous > le nont
!e maifon de ( harité » où l'on nourrit ^d
noins fepc cens Pauvres > fans autres fecoûrr
Isme m. T
il» B t AT DIE L A F-R A Ne«.
BOtfk» que celai des Aumônes acnyiron 1500 U\ie
^àjlB rereua ; l'on a aù(G établi une maifon die
du bon Pafteur , pour ^enfermer les .filles de
fnauyaife vie 9 nfiàis comme Jl n'y a pas *eo
nie lettres jpatentes pour cette ihfticycion le
qu'elle ne iubfifle !^aue des Charitec du PeiH
pie , fon état eft fort, incertaia. Les Jurif-
,j ^- tfiéUons de cette Ville , font^ le Préfidial »
éiàiçtu. coi^pof^ i^c c'cux Prefidens > ^un Lieutenant
General 9 un Lieutenant Cri minel , un Lieu*
tenant particulier , un Aflefteur , 10 Cqo-
feillers , dcc. La MaréchaufTée , l'Eleâîon y
le Grenier à Sel , le Bureau des Traites.de
PHôtel de Ville » dont les revenus & (et
Charges font li(]uidées par Arrêt du Çon*
ièil à do 00 1. Les Mœurs des habitans
communs de cette Ville > ont plus de foUo
dite que d'agrément » le Peuple y c(l dur 1
caché & mal poli , c{é.faut que T Auteur ^t-
.^ribuë au peu de foin que l'on y donne ï
Péducation de la Jçuneflc : par une confé-
quence de ce principe , on s'aperçoit que
les Arts te les Lettres y font extrêmement
négligez j^ on auroit peine à« citer aucune
perfonne de cette Ville qui fe fut diflinguife
dans les uues ou les autres ; on y compte
Vïll it ^^^^^^^ ^°^^ habitans , Ôc il n'y à * pas
Têurims. long- tenw qu'il y en avoic.jun quart davaa-
' tage. Tournus auffi fur la Saône a même
diltance que de Châlons de de Mâcon , eft
jUie petite Ville dont le terroir raporte abon-
damment des grains 9 du Vin 9 des Fouragcs »
des Fruits & des Léguines » fon circuit çft.
de 18000 pas , l'Abbé en efl Seigneur» le
/ait exercer la Juftice ; on y voit encore
LJa Tour où il faifoit autrefois battre fa Mpa«
npye » il y a deux Paroifljbs > un Couveot
ETATBJ: LA FRaNQ^. irf
le Récolecs • un autre de fienedidlinés , un Bout*^
Ibpical auquel' le Roi a réuai fepc Mala- opoim
reries du Voiiinage 9 & un pecic Collège oit
eminaire érigé par l'Evéque de Châlous ; le
3rps de Ville a iioo L de revenu 6c loio 1.
Charges 9 outre les hou vellej fubvencions; p'nua
y a peu de commerce en ce lieu , 9c Ton cluffU
>roche aux habkans d'écre ^^rc pareilèux.
ugny dï fkuée dans un Vallon encre deux
onxagnes> fon enceinte eil fort grande à
ik des vaftes efpaces que renferme l'Ab^
ye qui a tout droit de Seigneuries 6c de
(lice dans la Ville > elle n'eft cenfée
lucun Diocéfe 9 le grand - Archidiacre iai«
ic couces les fondions Epifcopales à fai
t:rve de l'Ordination : Les Appellations
Juge Mage de Clugny refTortiiTenc au
rlemencde raris ; d'ailleurs il y a un Gre-
îr-à-fel de un Corps de Ville qui a 7 à 800 L
charges de de revenus Patrimoniaux ; les
mneries de ce lieu écoient autrefois con*
érables 9 mais à préient ce commerce eil
:(que ceJTé aufli-bien que celui des blan-
[fleries aufquelles ies eaux de ce lieu font
ic-à-fait propres. La Ville de faine Gtn- rUUde
jx eft bâtie entre des Montagnes > qui en S. éài^
idcnc le terrain fort inégal 9- «Ue n'eftpas^***
lignée de la rivière de Grofne 9 on a des
:uves quelle fuc cédée au Roi Loiiis le
une, l'an 1166 9 par Etienne Abbé de
ugny avec la Juilice 6c la moitié des
)its utiles ; la Marquife de la BoulJaye
iit de la parc de l'Abbe de Clugny par
yi£ d'acquifition , & de celle du Roi par en«
gemenc, il n'y a qu'une Paroifle , un Cou-
nc d'Urfulincs de xooi> L de revenu Se un -
rc petit, Hôpital : Qew Ville eft fort pau^
T » ':
. ^lo ETAT DB LA FRANe*.
^ BooR- vre y parce qu'elle efl privée de couc co||n'
•OgNi hierce y le Païs en éc'anc rude ôc difficile ^1:
fe trouvant trop loin de Rivières navijgablèif
c'eil un Siège de . Châ'telaipie$ Royales y k
il y ai aufR un Corps de ViDe. Celle de Mar-
'ifJrd- ciçny doit fon origine au Prieuré de filles
• ^V. ^uï y .<fft établi dcpuif pluficfur* fiédes , elle
< . - '^^tÛ extrêmement petite de dans le voifinage
de la Loire' qui lui procure la commodité
[ *da commerce ries habitans y font ingénieux de
'polis '6c réufliffenc . même ailèz heurcuiè*
^'"ment dans toutes les Sciences & les Arcii
'iTufquels ils s'apliquenc ; outre le Prieiicé
[*.^ui a droit de tlëigneurie de de Juftice ea .
'^'ce lieu > il y a Couverte de Récolets 9c aa
' autre d-Urfulines » gui a déjà 4000 i. de
revenu; Se un Hôtel de Ville ; U Emilie
*^de Dupuy qui a donné un General aux Char-
,rXif9fi^* creux efl originaire de Marcigny. L'auteac
[ration termine fon Nfémoire fur le Mâconnois par
^^tnttMu quelques confidéracions générales > la ' pre-
mière regarde les rivières 9 qui y (ont en
aflez grand nombre y mais encre lefqœl-
les il y en a une plus conddérable que
\t% autres nommée la Grône > fur laquelle
on pourroît utilement établir des Moulins, à
{>apier ; la féconde regarde les Bois que
'Auteur fait monter à la quantité de xjooo
arpens y malgré tous les dégrademens qui y onc
ixé faits ; la troidéme regarde les Chemins
qu'il y dit être prefque par couc fore maa-
Yais 9^ en particulier la nouvelle route de
'Paris à Lyon , qui s'éloignant de Dijon j^
de Rouanne > Se évitant la Montagne de
. -iTrentage , abrège la traite ^e dix lieues »
.on la (ait aboutir à Mâcon , ce qui ne fka«
ET AT DE LA FRANCE, ist
Rue ; la quatrième regarde le décail des BODit*
SeigQcuries qurs'y crouvenc au nombre de f cOoNl
^ooicez,! Palacinat» i Vicomcé, ii Baronies»- '
(4' Seigneuries 9c 6% Fiefs > l'Eglife ypofTede*
^4 des unes ou dts autres $ la cinquième con-
erne les mefures » krqueUes à Mâcon fonc
ommées coupes » donc les vingt en font
ne Afnée > ou charge d'un Afne ;, à Tour«
DS 9 on les nomme coupe -tierfe > de ît
'eo faut .que- 1% pour une Afné^ ; la Cou-
t .de Mâcon peiè environ »o l ; à l'égard
; la mefure de Boiflbns » deux tonneaux
&nt one Bot^e» moindre d'un feisiéme que
queue de Bourgogne* ; l^fixieihe concer-'
: le Commerce du Fais que l'AuceiïT îût
uler prefque- tout entier lur le débit der'
ins > dont le Mâconnois produit abondam-
enc » n'ér'anc point, fujet aux gelées qui dé-
lent les Vignobles > le Vin s'y vend avec
s Tonneaux qui le renferment , ce qui f^c
lé grande con(bmma(ion de- Mer^ à l'a*
mtage de la Bourgogne 9 d -06 on le tire de
\ il eil fort renchéri ht caufe de la gran-»
î quantité qu'en ont enlevé les Pro-
u^çaux , pour épargner les gcoflès fûcail-
I 6c les frais de liqueurs qu'ils foivt traoA
»rter à Paris , le Mérain écant de moitié
us léger que le leur ; on fabrique quel-
les tiretaincs à Clugny pour le vécement de»
nsdu Païs , de dans couces les Forées beau-
lup de Sabots que la pauvreté à rendu
aucoup plus communs qu'ils n'écoient du
n» de nos Pères. La vente & nourri-
re du Bétail , e(l la dernière efpece de
ommerce iqui s'y pratique avec profit, de
efl^la refTource unique àts lieux qui n'ont
ont de Vigriobles, £afia en dernier lieu %
122 ETAT DE LA FRANCE.
BOdr: l'Auteur traite du nombre du Peuple du Ma-
^^6||£. connois , 6c le fait monter fuivanc les dé-
nombremens qui ont été faits j à poooo per*
fonnes . entre iefquellcs il compte P4 Notai-
ics ôc 40 Sergcns Royaux ; il- divife ce
grand peuple en deux efpeces les Hab'itans
du. Vignoble > qu'il dit être fort durs au tra-
vail , hardis 9 mais peu fociables U fort em-
portez 9 Se les habitans des Montagnes y qu>
liMit foibles y languifTans 6c d'un génie encore
plus rude , ce qu*il raporte à leur méchan-
te nourriture , qui ne coniifle qu'en quelques
laitages 9 au Pain 6c Eau 9 encore die- il > que
leur pain cft de très-méchante qualité.
La Comté de Bar-fur- Seine, qui eft fîtuée
à l'autre cxrrémité de la Bourgogne » confi-
ite à la Champagne 6c au Bailliage du côté
du Nord , 6c des autres cotez , ell enfermée
par la Bourgogne 9 fon étendue' eA de ]
Iku^^'s de long fur deux 6c demi de large,
prefque toutes occupées de Montagnes coa«
vertes de Vignobles ; il s'y trouve néan-
moins quelques Prairies dans cinq Paroifièsi
mais les autres ne recueillent aucuns four-
râmes; hs Bois y font en quantité fuffif^ttte
pour le chauffage des habitans 6c Tent rétien
y d'une forge au terroir de Champigni près
Sàgneu- R-id^* Toutes les Seigneuries de ce Canton
rialef. relèvent de la Comté de Bar - fur - Seine 9
dont elles font des démembremens 9 les
confidérables font la Baronîe de Poli«
qui avoit éce' érigé en Duché, fous le nom
de Choifeul , 6c celle de Ricey qui n'en
relevé qu'en partie 9 l'autre dépendant de
l'Evcchéde Châlons. Il ne s*y trouve point
de Rivières navigables 9 car bien que l'on
aie crayaillé à celle d*Arcé pour la reA«
ETAT DÉ LA FRANCE. »}
^ celle 9 & que rEncreprcocur eut par£ù* BOoSt*
temcnc r^îiffi * oa a laiflc périr (on ou.ra- cOgHI
ge fàare d'encreden & la dcpenfc a ccc co»
calenurnc perdue. Les chemios foac par cocic
en aficz bon' écac , quoiqu'il y aie encore
quelques réparations neceflaires aux Poncs
& Chauflees de ceœ Province. On n'y ^^j-^
compte qu'une Abbaye qui eft celle des Mo-
Tts j ordre de Citeaoz > qui vaut 4000. !•
pour les deux Manfes & 4 Pricurex. Les J* *^••
Oencils-hommcs font , le Sieur de Vien- ^'S"^*
ne - Planchy , GouTcrncur de la Ville it
Comté , le lîeur de Vienne FonteAe , Licu-
cenani-Gentral , au Bailliage ; les lieu rs de
Conjugnauc Seigneurs en panie d'Aucrcy âe
de Lingey ; le licur Bucord de Moatigny âe
Seigneur des niémes lieux ; le iieur de
Chanccreau 6c le. fieur de Chambre ; le •
ueur Butord de Champig.^.î } le fleur de
Vienne Gezurôles i lé Heur des -Chiens
le ficur Buloc de l'Ecang ; le fieur de Lon*
S trille i le fieur de Lieure de Chas ; le
r de. Gorraod Dumonc 9 Ecuyer de
Monfeigneur le Dauphin ; le fieur Defchiens 9
Maifon • Rouge ; le fieur Tilleul ; le fieur
de Vienne Buuerolles ; un autre fieur Def-*
chiens 9 un autre fieur de Longuevilie ;
un autre Sieur ^de Lieure de FoiTet > le fieur
Aubert.
Bar eft bâtie fur la Seine au pied d'une ^»^< *
Montagne flerile , c'eft une Ville de 3000 **"•
pas de circuit» où il y avoic un Château qui
a été ruiné , & un 'Chapitre de Chanoi-
nes , qui après cette démolition fe font re»
tirez de l'Eglife Faroilliale oii ils occupent une
Chapelle ; ils lîe font que trois ôc un demi
{réb^ndé 9 tous à la nomination du Roi; ils
1^4
/
914 ETAT DE LA IPRANCET.
BoVR- Roi ;il5 ont quatre cen« 11 vres-chacuneirtotan'^
SO«m Les Machurins y ont une maifon d ancienne
fondation , qui a mille Kvrcj de revenu , 9t
les Urfulines une autre conflderable : La
Ville a depuis peu e'tablr un Hôpital de ii«
If/ J»rif»lits , 6c un petit Collège. Les Jurifdi^ions
àiiim. de ce lieu font le BaiUiage f ïa Prévôté ,
la Maîtrife, l'Eleâîon , le Grenier à Sel
ic l'Hôtel de Ville. 11 y a un bois prb de
la Ville 9 qui eft nemmé la Garenne an
Comte 9 dans laquelle il y a un vieux Ohé-
me 9 où s'écant trouvé aifez nouvellement une
Image de la fainte Vierge « il s'y eft établi un
Pèlerinage aujourd'hui très- fréquenté y 8c db«'
puis 30. ans on y a^ bâti une Chapelte dès
Aumônes publiques.
^ ^i U' La Brefie contient trois Pals difèrens'*
3rtjfff» tous -trois unis fous une même. • • d'ufage^
mais qui ont leurs appellations propres , ît
Breife , le Bugey 6c le Païs de Gex , ils ont
feulement leurs noms féparez » mais l^rt -
Etats > leur Police 6c kur Gouvernement^ font
unis : il eft inutile dt dire qu'il» faifbient autre-
fois partie de la Province d' Autun j puis de ht
première Lyonnoiie , 6c enfin du Royaume de
Bourgogne ; il convient mieux paffer d*abord
au tems où les Seigneurs fe conferverent danr
leur territoire > 6c dire que c'eft par raporr
à ces Canconnemens 9 que la BrefTe entière
le trouva partagée en petites fouveraine-
tez , dont les principales furent Beaugé y
Colligny, Toi ré , Vijlars , 6cc. Celle de.
Beauté paifa dans la Maifon de Savoye
par te mariage d'Amedée IV. avec Sibelle «
nile 6c hericiere de Guy , Sire de Beaugé;
Tandis que la Brefle a été fous la domi«-
«atioa des Ducs deSaroye^ elle a port^ la
^
ETATDÉ la: FRANCE. ^^J
orrtdeCoinr^ , & les îAt aînci de ces Prin- BoUR?'
cet, s'en font topjoars honorcx , parce quecoG^^fi
c*^ok une cerrc indépendance > dtpuis l'cx-
tioâion da Royaume de Bourgogne , mais*
fiand les François onc porté la guerre eir
Italie , & qu'ils ont commencé à avoir des in-
térêts de politiques à démêler avecles Ducs de
lavoye « k Z^rtSk écoic la partie de leurs Ecats^
^i en fqnfTroit toujours la première ; Frao-
pois I. f%i empara 9 Henry TI. la conferva*
quelque iems^ mais enfin Henry IV. l'aquir
bacieremenc & pour toujours 9 par le traîcé*
ie Lyon en échange du Marquifat de Sa^
kices , donc les Ducs de Savoye s'étoienC*
emparez durant les guerres de la Religion;
Te Païs 9 cel qu'il eft à prefcnt 9 eu égard*
I- l'écenduë - , Jurifdiétion de Gouverne*'
inest du Bxilliage , a 15. Ileofës de long
du Nord au Sud 9 fur 8 ^ to (k, 12 de
kargo , fes- Confins à l'Orient 9 Tonc le Bugey «
donc tl ef^ («paré par la rivière d'Ain > U
une petite partie du Comté de Bourgogne ; à
l'Occident la Rivière de Saône -, au Midi-
le Rhône & la Principauté de Dombes ; air
Nord le Charoloîs & le territoire de Ro-
naney donc il a été parlé qui dépend de
Mâconr Cette étendue eft néanmoins retran-
chée par une pointe de la Dombe , qui s'a-
vance à une lieuëde la Vilb de Bourg, mais
elle a fî peu de largeur qu'elle ne la diminue
pas confiderablement. On divîfe la Brcffe en swDiW-
haute 5c bafle , la haute ou Païs de Rêver- ^o>-r^ /^^ar
mont, eft à l'Orienc de la Baffe, & confifte^^^^.^j^.
en une Chaine de Côreaux ou de Monta- ^^ Kevcr*
gncs 9 couvertes de Vignobles qui s*éi:end mont,
au Nord & Sud ; le vin qui croit en ce
quarcicr ,. eft dur ^ de mauvaise qualité , c'eft
i
^
iTSr E T A T DE L Â F R A N C El
ISuÀ- dei bâtknens chargea de Sel , ou a
wcfG^t. Marchandifés > qui remontent la Sabnè
que néanmoins il: en reite Tuffifammenc
le Païy pour enrrecenir un affcz gros <
rrtcrce de fil & de toile. - Comme le R<
mond ne pfodaic^- que - du ^ Viir -6c que
tei'roîr n'efl part propre à autre choli ,
faHu foi^tcnîr le tommferct tjui «?en peut
malgré le defôuc de >fa qualité , de pour
lès Ducs de Savoyc aVoienc défendu le
bic d*aucun -dutre vitt dansla Ville 6c B
SC'fts dépendance^; c?et ordre a été n
tertu par la* France ,' & dernièrement
été' rendu l»n "'Arrêt- du Conièil â ce
cOntradiéVoi rement entre les Syndics de B
&• du Mâconnois^ Les • Chevaux de ce
fbcKaiièz bons' 9- quoique le pied de ceu
la baife Breffe^oit?«n pca délicat» ma
^éntfrabft'^faut^' les ' attendre > 6c ils ne
bons qu'à 7 ans^ les meilleurs foins croî
far- les rivicres^de Veille 6c de Roflbui
fur laSaentfv mais^'il n^y viennent poi
hauts qu'en Bourgogne 9 le terroir y 1
plus iec 50 plus fort. On compte . en
Terres étendue 24^ - ParoifTes divîfées en 28 :
Stigmti' démens qui comprennent 95* Seigneuries •
rïWfjr. f j-e lefquelles il y a une BKiché , qui eft
de Pont de Veaux érigée en 1^23. de
reflort s'étend fur les y grandes Pan
des phis fertiles du Païs y 8 Marquifa
C^mtez j & 31 Baronies avec 6Z a
Fiisfs. Les* plus confidérables de ces Seîj
ries 'font le Marquiiàt de Beaugé qui a da
mouvance 2f Paroiflès, 6c plus de 8a
Ittgesiou Hameaux ; la ViHé qui en eft Ite t
eft iituée à une lieuë de Mâcon fur une
«cnce } 6c a été. autrefois Capitale de to
*ai^ Le Man|iii(àc de TrefTort de Va* Bool^
imboQy finie dans la baflc Brdlè duquel il aOeM
elcre plus de xo Seigacarics coniidérablci
cpuîs Iba oBÎoa arec le Comc^ de .Vaux
lice par le Duc JËmmanqà'l Philibert ea
fyôm Le Marquifàc de Viilars peu élot*
né de .L^^oa » autrefois Souveraineté par*
Iculiere «partenance k la maifon de Thotré t
Qotenoit tout ce qui eft entre la Rivière
*Aia à l'Orient de la Dombe » k l'Occidenc
Aontrevely & Mirebel.au Midi > & la baflc
Ireflc au Nord ; mais les derniers pofTef*
eurs Tont tellement démembrié depuis %f
AS 9 qu*il n*y refte que 3 ou 4 Paroifles a-
rec les Bpurgs de Villars de de Moncri"
)lod« Le ifi^rquifat de Mirebel , très-conlide*
able par le voiAo^ de Lyon > aux porcea
le laouelle il s*écendf n*a que 4 ou ]f Fiefs
Uns la dépendance. La Comcé de Moncrevcl
A une terre crès-confide'rable de laquelle re*
evcnt 11 grandes* Paroifles .8c plus de xo
Fiefs. Celle de Châcillon fur les confins de la
Dombe ^ejaquelle dépendent fix belles Pa-
roifles. Celle du Pont de Veille qui a p Pa-
roifles 8c i> FieCs dans fa mouvance. Cel-
le de faine Trivier qui a 8 Paroifles. Celle
de Coligny fur les confins de la Comté df
Bourgogne dont les Seigneurs étoient au-
trefois Souverains de Reyernaond. Celle de
Château- vieux dans la Montagne ; de enfin la
Baronie de Montdidier qui s^ecend fur 8
Paroifles. L'Auteur auroit xencju fon Ouvra-
ge plus parfait s'il avoit voulu indiquer Içs
Poflcflcurs de fes grandes Terres.
Les Rivières de la Breffc font le Rhô-, Wwirit
/le qui la borde an Midi ^ de la Sapne à
ràjo i£TA:T.DE LA FTl ANCE.
"BtiUR- l'Occident 9 la autres font l'Ain , qui k
4«oGN£ A^pare du Bugey & fe jette dans ie^ Khèiit
à Loyclle , à cinq lieues de Lyon , c'cft
«•une Rivière rapide de fujecce aux inondation!»
Ma Veille qui vient de Dombes 9 Téparc k
BrefTe du • Châlonnois ^ fe perd dans k
rSaone , à Pont de Veille ; la^/Reiflbuft
qui pafle à. Bourg ,^Montrevel ife -Pônciie
Veaux , fe jette dans lar Saône ,. Je- les ba^
t féaux y remontent jufqu'à *ont dt Va«
dans les grandes, eaux , ce qui, a.fait j[uger à
-l'Auteur , que pour la rendre ^navigable »
il n'y auLoit qu'à augmenter' ^colles ^.qui iaî
font naturelles , par la jondion de jquelàie
RuJileaux èc pratiquer, des Eclufes ..pour les
retenir à-' la liauteur n^ceffaire ^iffe «nfio k
•Cbaronnc qui voient du, grand Etang de
^fè/Kriff/. de Dombes. Les grands Chemins (è fonc cà*
lementi rompus fc.rendus-impratiquables dâftt
toute la hàiîe Brefle , qii'on les a prefquepat
tout abandonnez ipour .former de nouvelles
routes au travers» des héritages voifins , de-
ibrte que les Sindics <des ordres de la Provin-
ce coucher du grand préjudice que le Com-
merce en ge'néral reçoit de cette dégrada-
tion des grands chemins ,& les particulières
des en trcprifcs que l'on fait fur ieurs^ fonds >
travaillent adhiellement à trouver des remè-
des à' l'^n & à l'autre mal ; il ne fera pas
û difficile à travailler à la réparation des
tonts , puîfque l'Auteur n'en marque qu'un à
Mfturj rétablir , ôc un autre à conftruire. A l'égard
tommu* du Caraélere des Peuples de la Brefle 9 l'Au-
**'• . teur dît que ceux de la baffe font tous pa-
* reffcux' 9 pefans au travail & fort patiens » '
qu'ils font timides 9 & de mœurs douces 9
mais que leur bonne foi a. peu de réputation >
BTAT fffi LArRANCE. ijf
t]qiie ceux de., la Montagne fonc plus vifs 6c Bov%*
: plus laborieux 9 mais qu'ils onc moins de do- coGlis
dlictf que les .autres: La Religion Calvini-
fte ne s'eft inuoduiie dans la brcife , que
• diepuis l'acquiiition que la France en a fai-
'9t 9 na Chanoine de la Vaux qui fe faifbtc
j|peUer M^re Olimpe l'y vint eofèigner 9
. ioiu la ftveur du Lieutenant du Roi de
la Ville de 6ourg 9 ^ y bâtit un Temple .9
mais comme c'^oit une entieprife infoûtena-
ble â caoiè àt% Edits 9 les Huguenots de Bourg»
fiireac obligez de changer leur étabUiremenC9
.et ils le retirèrent partie au Pont de Veil*
le 9 terre apactenante au Connétable de Lef-
dîguieret 9 9c \parcie à Gorrevod , ParoiiTe
d^endanie de Vaux 9 ils y onc eu dt% Tem-
ples durant 80 ans , qui ont été diécruits ea
<onfi5quence de la révocation .de TEdit de
Nantes 9 il s'en eft reciiéenvirpn 1 00 famil-
les 9 ft il en refte deux cens nouveaux conver-
tis. La Br.eliè avoit.toûjours dé^ndu^dii Siè-
ge Archiepifcopal de Lyon f loifquc le Pape
Léon X. l'en fépara par l'ére^on, du nou-
vel Evéché 9 auquel 11 ra.fpMipiC:^ qu'il
établie dans la Ville de- .Bourg , le Cardinal
de Gorrevod en flit le premier titulaire 9 mais
fon fucceiIeur.dunoin.de rOriol fut le der-
nier 9 cet Evéché ayant. <jré :.fuprimé par
Paul UI- à la foUicitation de François .1.
& l'Egliie de Lyon ^établie dans, fa premiè-
re Jurifdiâion.. On ne, compte qu'une feule ^ibâje»
Abbaye dans la. Breffe -» qui cft celle de Cha-
Jagne de l'Ordre de Ciceaux qui fut fondée
en II 45 9 par;^£tienne II. Seigneur de
Villars 9 elle i^ 11 à izooo 1. de revenu 9 dont
l'Abbé en a.4500 1. mais en revanche il
y a 15 Prieurez y la plupart unis aux Abbayes
/
-aj* ETATDE LA FRAN/^C*;^
Sovit- ^^ ^"S^y » ^ ^" Dauphiné , 3 Doyenocfr
OeNB ^*^ ''^S^^ ^ ^^"* Bureaux , 6 .Chapicrcsie
^* Chanoines à. Bourg , Monxuel , Pont éc
y aux , Châcillon , .Varembon^MlximieuXt
-deux Commanderiez, de, Miakhfi ^ qui furent .
ftucrefois aux Templiers y celle^de .la.rMafliB
vulgairement aomifxée de T Aumaile > qui raot
7 à 8000 ]•>& çeUe des ^Feuillé«9 pcès ie
Chalamqac..,, qui ...en !ii;au£ -f à./Sooo t une
Commaiuierîe de iaint Lazace à ,Baugé 9 9^
T^ut 3 50 1, ^ne de ,S. Ancoîae à> Boui]g ;n;|
^xnaifons de Ci^artreux , refte de 4qui y étoieac
^utrçfoiso^voir celle de Seillou bâtie à miif
le pas jde. la . Ville de 3ourg deç àaoboqJL
de revenu, Humtert de JBeaugé>9, Acchfifi*
gae de,X*yon s'y ttcira . & ea a -àé . le 1^
prieur , vfoa (ombeali s'y voit.* danSi le* grand
içloicre , la Chartreufe de Montmerle a 14 ea
15000 U.(je .r^veau > le celle de Selignac » qii
n'en a qpe joqq ;,la.4c. Cbart^:iÈufe , à pré&C
unie à celle: de Lyoa > ^tcit< celle de. Poliftini»
Îui fut fondée pour des filles par. Marguerite de
leauge >;Dam£ de Mirebelj. cette maifoaa
jé.cé célèbre « Ton y voit. encof clés tombeaux
de la Foncjatrice , &.de Jeanne Beaugé &
jRlle , qui fut la premiers Prieure 9 la Ghat<«
treufe de Lyon en tire 4000 1. Les Augii«
ilins réformez ont une Maifon à Monterait
faut près Villars qui a 3J000 1. de revenu ,
fleuville eft un Prieuré de filles de l'ordre
ile faint Benoît , dépendant de faint Claude;
les Religieufes vivent léparées les unes .dit
autres y de jou'ifTent chacune d'une Prébende
.de XQO I. ^e revenu 9 8c d'une maifon avec
.les meubles néceffaires à leurs commodirex t
elles fortent avec la permiffion de la fupe*
jrieure quand il l$ur plaît > on ne reçoit eiw
tr'elks
ET AT DE LA FRANCE, ijj
cr*cUes que des filles nobles > fur le brevet «q^^j
du grand Prîeuf de faine Claude, de ^^^o^^'^OGHi
ièncemanc de toutes les Dames > il y a lo.
Prébendes Se la Prieure en occupe deux. On Cures.
compte dans la Breffe 1^6 Cures , coûtes
indépendantes de Lyon , de ce notnbre il y
en a 155 à portion congrue* > on compte
auffi zpx Chapelles dont les revenus montent
enlèmblent à 14x30 > l'Archevêque de Lyon
gouverne le Clergé > tant par lui même que
par tks Vicaires , mais pour la Jurifdidtioa
contentieufe 6c criminelle , il e(V obligé d'à-
Toir dans le Païs à caufe de la différence
du reiforr des Parlemens > trois Officialicez >
celle de l'Archevêché qui réfîde à Bourg y
celle de Mnropolitain qui réilde à Pont de
Vaux > 8c celle de la Primatie , dont le Ju-
ge étoic toujours un Confeiller Clerc du Par*
kmenc de Dijon , mais l'Archevêque d*apré-
fimt a été déchargé d'établir ces trois de-
grez de Jurîicitâion. Toutes les Cures de Bref-
fc font divifées en < ^rchiprêcres , dont les
Députez à raifon ck deux pour chacun, joint
à ceux des hauts Beneficiers Se des Chapitres,
compofent le Corps du Clergé dans Taflèm-
blée des Etats du Païs , mais à l'égard des
décimes ôc dons gratuits qui fe payent ait
Roi , le Clergé de Breile Se de Bugey, ne
dépend en rien de celui de France , 9c fait
un Corps féparé compofé feulement de 4 Dé-
putez de l'un pour les- hauts Bénéfices , le
ae. pour Tordre dics Chartreux à caufe du
nombre des maifonS' qu'ils pofTédent , tant
dans la Brefle que dans le Bùgey , TAr-^
cfaevêque de Lyon leur a depuis peu accor*
dé ce droit de réputation : les auemblées ,
cui font coavoq^s par l? Archevêque die
j»nt nu V
i
cps Députez ^ ce font eux qui prennenc
folucions , oui les font favoîr aux parti
pour payer les fommcs réglées entre les
des Receveurs , qui choilîjGTent ces.mênû
putez 9 raflemblée avec ceux de la N
6c du tiers Ecat > pour la réfolution i
faires communes , comme Ton: e'cé la ti
eaux 6c fontaines , le rachat des Chai
CommilTaires aux faifies réelles.
Le Corps de la NoblefTe de Breflê, cfl
pofé félon l'Auteur d'environ iio G
hommes ; trois Frères du nom de Jol
l'un cft le quatrième Bailli de BrefTe
famille ; les autres deux Frères port
furnom de Choin y près d'une ter;
ft'eft plus à eux 9 mais Tun eft Gouv
de Bourg , emploi dans lequel il a fuc
fcn Pcre & à fou Ayeul ; le Comte <
icius , du nom de Garnier , origins
Beaujolois ; quatre Frères du nom de
lens ancienne > famille de Breffe 9 trois d
de Sciturier , Lionnicres & Terudet > £
Seigneuries 9 le lieur de Biffe Seigni
Comacon du nom de Loyfe 9 le fu
ETAT DE LA FRANCE, ijjf
le ficur Bcrchod , le ficur de Boiffard ori- BoTOi
ginaire de fiugey , le ficur de Porial de goGn»
BuliEere > Seigneur d'Affieres^ où il y avoir un
beau Châreau à deux lieues de Mâcon 9 d'aa-
cienne maifon de BrefTe , donr un Evéque
de Bourg » rrois du nom de Digoine origi--.
naire de Forer > le Bourg Se Maoul fonr
leurs Seigneuries , le fieur de Seillaur > Sew
gneur de Brafenod , originaire de Dauphiné »*
deux du Monc de Liacord > le fleur de Cham-^
burey originaire de Lyon ", le (fleur dé'
Chainpieux > originaire de Bugey 9 le fieur»
Mathieu Deflèrtines > le Sieur de Chava-
nés du' nom de GoUnd , originaire de Mâ«:
coniiois eu fon Châceau de Franges» à troir
lieues de Bourg ,' trois du nom de Crues i
Chiloup 6c Sainte Croire font leurs .Sei-r
gneuriesS le fieur Morél ,dë Carlatfon «
deux du nom de la Coliere > le fleur Daiw
delin. » originaire de Lorraine > le fleur
Drunis Seigneur de Fravelien 9 le fieur
Diifimieùx > de maifon attcienne en Dau»
phinc^ , le ficur de faint Pricft 9 Seigneur de
Feflans 9 de bonne maifon de Forêt > le fieur
Gallien 9 deux du nom de Greudeux 9 Sei-
gneurr de Chemillat & de Genol 9 le fleur
de- Bcloufe , Grand-Champ 9 le ficur d'Hu-
mieres originaire de Mormandes 9 deux dU»
nom de Ghâcillon , Salemonde 6c Leal font
leurs Seigneuries 9 le fleur de Franc 9 ori-
ginaire du Mâ<:onnois > le fleur Cardon ori-
«naire de Lyon depuis^ peu Baron de SaU'^
drans 9 le fleur de la Tapie 9 Lieutenant du-
Roi 9 de Bourg originaire de Languedoc y
deux du nom de la Teiffonnicre 9 maifon»
ancic»ncyde phis de quatre Siècles, îe ficur
de Gunc Juliea^ Seigfiesu: 4c Tiret 9 oFiginai>*
V z-
i
t}«. ETAT DE LAFRAWCff.
BOVR* re du Mâconnoîs y de tnaifon ancienne > dî-
COGMB te autrefois de fialeuvre ; deux du nom de
Maréchal > d'ancienne famille > Tain^ eft Sei-
gneur du Tremblay 9 deux du nom de Mol-
* vert Vaugrigneux 9 le fieur de Bellecombc
Seigneur de Veilleur 9 originaire de Dauphi-
né 6c de bonne maiiôn 9 le fieurde laVef-
vée du nom de Severr originaire du Mâcon-
noîs 9 le fieur de Perraclion originaire de-
Lyon à prefenc Comte de Varax , Marquis de
Trefforc 6c de Varambon 9 reTide en fon-
Château de Pont-d* Ain 9 le fieur de Serre t
Seigneur de Villette 9 originaire de Dauphi-
. né 9 le fleur de Liobard Seigneur de Ro-
mande 9 Baron de Brion en Bugey 9 le fleur
de la Roche de Villars 9 originaire du Com- .
%é de Chiny 9 au Païsde Luxembourg 9 deu»
du nom de Pugey 9 Seigneur de Chavay r
ifuatre du nom- de Pellapufïin orgînatre do'
Gomté de Bourgogne oà efl la terre da nom
qu'ils ne polTédent plus , le Heur de Gerct
de Lufmge , Seigneur de la Motte 9 de la
maifon ancienne 6c illuflre donc il y a une:
Branche en Savoye 9 le fieur de Gerbais 9
Seigneur de la Grange 9 originaire de Bu-
gey 9 k fieur de la Tour 9 de Meuville fur
Aix 9 du nom de Moland 9 orignaire de*
Tourraine , quatre Freres-du nom de Mon-
îpovant 9 deux- du nom de Montefpin 9 \t
îieur de; CholTagne , du nom de Guilîer de
Moncjuflin , originaire de Provence , le fieur
Coquet du* nom dô Maximieu» , originaire de
Bugey 9 d' aufiv une belle terre en Comté 9
^i fc nonvme Montgefond , oh il réfide
i|uelquefois 9 le Baron^ de Bacheux du nom'
^ de Loubat > originaire de Lyon ; cinq du
^ OHUxx. dé. Bachet^j âwniUe de Robe ^ dont trois-
ET AT l>r L'A FRANCE. rj7
furnommez de la Garde 9 Se deux de Meze- boor«^
ria , l'un defquels eft premier Praiidcnc au GOCrNE-
Préfidial de BrefTe ; le Baron de Cargevon-
Sindicde la Nobiefle, s'appelle Chapraces, cft
originaire de Lyon , x du ndm de Porc 9 donc
l'un cft Secrétaire de la Nobiefle > 6c l'au-
tre furnomme' le fieur de Monc-plaifant en-
a ézé Sindic , le fieur de Villars du Teur ,
Seigneur de iàinc Nizier Lieutenant-GtSacrah
à Bourg 9 eft originaire de Dombei > le fieur-
Charbonnier 9 donc le père & l'ayeul pof--
ii?doienc la m^me Charge de Lieutenanc-gc*r
neral , il y en a^ trois aucres du même nom ;«
deu> du nom de Garron-Châtenay 9 le fieur
des Hugonniens, Lieutenant-criminel à Bourg,.
le fieur Perec , Secrétaire du Roi à Befan-
çjon 9 le ficur Tardif de la Bellicon 9 Con-
ibiller du Roi , au Préfidial du Bourg 9 qua*
trc du nom de Choffat enfans d'un Secrétai-
re du Roi > & enfin le fieur hégen r noble
s^habilicé.
Les afiaires conrmunM de la Nobiefle fonr- ^[[tr»^
tég\6cs par les Sindics au nombre de trois , ^^*\f'J^
Se les Sindics fonc e'iùs tous les trois ans 9 '^^ '^'^
clans une aflemblée générale qui fe tient par
la permîtlion' da Gouverneur de la Provin-'
ce 9 qu'il accorde fur la requête des Sindics
•n charge , & en confcquence d'une convo-
cation que le Lieutenanr-géncfral fàic à cer-
cain jour , cette aflemblà chez les Sindics
à la pluralité des- voix 9 admet & rejette do
même la requête de cewc qui veulent y être
xcçûs iar l'examen de leurs- titres , & îés dé-
libérations font écrites & confèrvées dans unt
rcgitre , par le Gentil-homme Secrétaire *r
à l'égard des Sindics 9 ils règlent routes le»
nfikir^îs de la Nobiefle pendant leur .Triuir
i}8 ETAT I>tr LA Fk ANtr».
BOUR- halice & choifilTent un Gciùilhomitlfe' poor
coGNX farre la rececce des Aies , donc la Noblene cfll
çhargce , lequel rend^ fes comptes à rAffem-
Wce générale.
Le tiers Etat dé Bfeffe eft repréfcnt^ par
^'^'ï^' les trois Sindics de fon ordre, les 6 Conleil-
2^^:'^ Icrs de la Province & les Dépucex de ij
kites. Commandemens > qui coinprenhent tout le-
Païs', la convocation ^'en fait Cou« les trois,
ans par les Sindics , eri conféqucncc des or-
dres du Gouverneur & toujours imitï^diate-
menc* avant la tenue des Etats dé Bourgogne»
l'aflèmblee fe fait dans* le Palais de Bourg ,
mais la veille dii jour qu'elle ddic condmen-
cer , on en tient une parriculiere cheilc Bail--
ly pour examiner U arrêter les prdpolition»
qui feront faites le lendemain ; ce jour ve-
nu , le Bailli & tous lès Députez ayant leurr
places , celui-là dans la Chaire Préfidîale,
& les autres aux bancs des Avocats, le Se-
crétaire , qui occupe la place de Greffier fiilt
d'abord la ledurc des Cahiers ou réfolu-
tions de k veille , U en fuite de la lettre dl^
Gouverneur , dans laquelle il exprime les-
perfonnes qu'il juge les plus propres à rem-
plir les places de Sindics , Conleillers & Se-
crétaires de la Province , on procède en fui-
te à l'Ele6lion , qui n'eft jamais diflcrente f le»
Cahiers font enfuite portez à Djt)n au Gou-
verneur U à l'intendant , & de-là à la-
Cour , pour folliciter ks lettres d'aflîette
pour l'impofirion des fommes arrêtées dans le»
Etats , lefquelles ayant été accorde'es , oir
les raporte à l'Intendant pour avoir fon or-
dre, qu*il adrefiè aux Officiers de l'Eledion^
comme pour la taille ordinaire. Il paroit af*'
iez. par le ddail combien il refte peu dr
'^
ETAT DE LA FRANCE, ij^
liberté à ce d*Eca« , s^il cft permis Boiîr-
de les apelicr ainli , mais l'Auccur ne s*ex- gogNS
plique poiac du couc fur ce que pa.ye la Pro-
vince en confequence de ces délibc.-acions ioia-
ginaires 9 il fuffit peuc-ccrc en clfcc de fupo-
fcr que l'on en tire tout ce qu'elle |>cuc four-
nir flc au-dc-là. 11 y a des Receveurs F^^'^^^^^^
culiers de ces impoficions qui rendenc leurs ,„ i^j ^
compces en la Chambre de Dijon , mais com- C«rf-x.
me pour la pourfuice des aflaires différences)
les Sindics coudienc quelques deniers nego-»
ciaux , ils en rendenc auili compcc à Dijon»
après qu'ils onc néanmoins été éxaminei
dans une aficmblée parciculiere de la Pro-
▼incc 9 ces aflemblces parciculieres fonc de
deux forces , il y eu a de trois Sindics feu-
lement , pour conférer cncr'eux fur Us affai-
res qui fe préfentenc 9 de d'aucres de cous les
Officiers des Ecacs qui fonc convoquez par
les Sindics pour les macieres les plus impor-
tances 6c pour l'examen de leurs Comptes ;
Sur quelques difficulcez qui furvinrenc en 16^6.
touchanc Pimpoficion des deniers ordonnez.
écre fairs fur la Provinte par l'Amirauté 9 il
inccrvinc arrêt du C onfeil le zj Aviil 1697»
qui ordonna que les Sindics des 3 ordres pour«
roienc s'aifembler pour conférer à l'amiable »
fur le parcage qui en dévoie être faic encre
hs trois Eracs , mais que la déciflonn'y fe-
roic point faite à la pluralité des voix , à
caufe de l'inconveivienc qu'il y en auroic deux
contre une , & que où ils ne pourroienc con-
venir , i'inrendanc rcgleroic feul le Concin-
ffent des 3 oidrcs, il faut encore obferver ijue
lur la fomme qui eff portée par le ciers Fcac »
rintendanc prélevé celle partie qu'il lui plaîc».
puur eue réparcie fur les exempts ^ priviH*^
/
140 ETAT DE LA FRANCE.
BOUR-giez en cas qu'ib y foîent fujecs : le tout e(!
(KiGN-E payé par les trois ordres à un ReccTCûr des
cailles qui rend compte à la Chambre de Dl*
jôn.
nile de ^^ ViWc de Bourg eft ficuée au centre de
Vêur^, ta • Bteflc , fur avf petit Coteau qui regante
l'Orient , la VîUe eft divifée en fept quar-
tiers , qui ont autimc de^ Pr^ûdens fous ks
ordres des Gcruverneurs, Lieutenans du Roi
6c Major de la Place > le premier coucbe
600 l. du Rois Si les màifons Religîeufes
àt Bourg outre la Collégiale Notre-Dame i
qtii a î6 Chanoines de trois Dignités donc
le revenu ne va pas' à''4oOO 1. les Ca»-
pucins , les filles de fainte Claire 9 celles de
W Vilîtation qui en ont 330^^ 1. les' Urfuli-
nés 8000 1. les Hôpicalieres zooo & l'Hôtel*
. Dieu 5ooo 1. On a commencé' un * Hdpical
général , oii il y a déjà lo pauvres fiHcs , la
Commandei ic de faint Antoine a été unie i
celle de C^)âIons y Sc> les bâtimens détruits*
Apres réchange ou plutôt l'acquilîcîon dir
la' BrelTe , le Rbi par fon Edit de ï6ol ,
iîiprima tous lès Olficiers établis par les Duct
de Savoye 6c créa un Préfidial avec un Bail*
liage dont il établie le Siège à Bourg ^ cettt
Comp^nie 6c les Préfidens 6c Lieucenans or*
dinaires y i% ConfeHlers avec les gens da
Roi I il y a auflî en cette Ville une Chan^
ccllerie & une Eledion compoféed'un Préfi-
dent , d'un Lieutenant ôc 8 Elus 9 la Ma-
réchauffée eft d'une Compagnie de ix Archers,
feus un grand Prévôt > il y a de plus une
Maitrife des Eaux 6c Forêts 9 une Jurifdî-
élion des Traites 9 6c une Jurifdidlon des Ga*
belles, le Corps de Ville a fes Officiers par-
^ tiftperpecueU ^ parde Eleâifs. Il y a de plus
^ ud
STAT DE LA FRANCE. 141
■n Officier fiogiiUcr daas ceue Proriace BoUR^
<|tti s'appelle le ChâceUin êc fon Greffier le goGMb
Curial 9 il a coûte conaoiflance de la Police >
ipibrme de couccs les Concrarentions > de
prélide à coûtes les Tentes , qui £t (bnc à cry
public 9 ils font cous deux pourvus par le
Roi y le lèul commerce de cette Ville qui eft Cêmmtn
doigaée des Rivières 9 coniitle dans l'a- ^*
pr^ des peaux , que l'on pafTe en blanc
parfiiicemenc bien 9 le débit s'en fait à Gre«
noble 9c m Lyon; il y a deux belles foires»
le %f Avril de le i| Juin pour les Chevaux »
le peuple y eft pareifeux » mol de fans adion
ni ambition 9 mais il eft bon & doux. On
▼oie dans fon yoilinage une Eglifè ma*
gnifique nommée Nôtre-Dame de Brou avec m^ ^
un Monaftere poflêdc à préfent depuis %f 'Srêm^
ans par les Auguflins réformez 9 qui y fonc
an nombre de vingt 9 & joifiiTent de 4000 !•
de revenu 9 Marguerite d'Autriche fille de
l'Empereur Maximilien 9 grande Tante de
Charles V. de veuve de Philippe le Beau >
Duc de Savoye y a fait faire cet édifice 9
qui fiic commencé en 151 5. de fini en iyx8.
outre PArchîteâure en général , qui ed par-
faitement belle 9 on y voit ] >faufolées t
celui du Duc Philippe 9 dont la réputation
ék un Chef-d'œuvre de l'Art ; au milieu fes
Officiers y font repréfentez autour d*un lie
de parade > de leurs Statues font eflimées
d'un excellent goût 9 les deux autres Tom-
beaux 9 qui font de la fondation de Margue-
rite de Bourbon 9 Ayeule de François I.
fonc moins parfaits , mais toutefois fonc
fort beaux ; on y remarque encore le pied-
d'Eftal d'une Image de faiht André , de
le» diiffres de la Fondatrice de de fon Mari
Tême m. X j
14* E T A T DE L A F R A^N C Ci*
BOUR- travaillez Van Se l'autre avec ane déliaiuSb
cOgne furprenante , ks Chaifes dip Chœur' foiK
axiffi parfaitement belles y^ 6c féparées l'une
de l:autre par des Statues^ qucr ^n eftîqip
beaucoup. On voit de piu$ en cette £gUfe ^
le tombeau de Laurent Gorrevod ^ Gtand*
Maître de la Maifon de Charles V; èc de
Peronne de la Baume fa femme > c^eft do-
mage que la fondation du Convent reposa
û peu à ia beauté de l'Edifice 9 puifqae Vqù,
peut juger que tôt ou tard les r^aradonsy
leront négligées» il ne faut pas omeccre de-
dire que \&s vitres font admirables par les
peintures 6c la vivacité des couleurs.
meilleur de le plus beau canton de la Bfc£Bï»
l'Auteur exalte le bonheur de fa ûcuàcion ^
pour la fertilité des fonds 6c la commoditie
du commerce 7 il y a un Chapitre de S Cha«
Roines , dont 3 font en dignité, qui ont en»
viron 300 1. chacun 9 ils font nommez par
l'Archevêque de Lyon 9 depuis l'extinâion de
la Maifon de Gorrevod ; uri Coavenc de
Cordeliers , ^de la fondation de Phili{^
Comte de Brefle depuis Duc de Savoyc 9
un Collège , une maifon d'Urfulines > ua
Hôcel-Dieu , toute la Seigneurie réfidoit au*
trefois dans le lieu de Gorrevod qui n'en eft
pas éloigné ; mais les avantages de Font de
Vaux l'ont en^porté ; la Duché eft éteinte
avec la Maifon en faveur de laquelle elle
avoit été érigée , toute la Jufticc appar-
tient au Seigneur, il y a un Grenier à Sel »
dont celui de Pont de Ville efl une dépen-
dance & un Corps de Ville qui a ijoo 1.
^de charges & de- revenu , il s'y tient - une
belle foire le jour de faint François 9 par-
ETAT D Ê LA FR A N C E. !«
clcuUoremenc pour le debic des Chevaux y le BoOR-*'
refte du commerce s'y fait en bleds & en oOol^B
chanvre ^ le peuple y ell aâif de ingénieux >
(8cjl s*y crouve des particuliers ailèz riches.
Pont de Ville ^ eft aflèz bien (icuée près de p^wrf^
la Principauté de Dombes 9 c'efl un lieu de VilU,
1800 Commu^ians 9 où il y a un Gouver-
neur qui a 1800 1. d*appoincemens ) lecom*
merce s'y fait de grains , de chanvres , de fil &
de coile » mais il efl fore diminué depuis la
recraicc des Huguenots. Monruel efl ficuée
«a pied de la coline nommée la Càtiere »
qui fépare la plaine de Vaibonne du côté
de la Brefle ; cette Ville & la Plaine étoicnc
du D<imaine des Dftuphinsde Viennois 9 fie filt-
rent compris dans la donation générale, qu*eQ
fit Humbert II. au Roi Philippe de Valois >
ils étoîeac demeurez depuis ce tems unis à là
Courofuie f mais le Roi Loiiis X 111. les céda -
au Bailliage de Gex à Henry II. Prince de
Condé > en échange de la Seigneurie de Châ-
cel-Chlnon ; il y a un beau Chapitre en cette
Ville érigé par le Pape Clément Y 1 I. en
15^0. if eu compote des dignitez fie i)
Chanoines » dont l*un efl Théologal ^ a.
lao 1* plus que les autres ; le Doyenné eft
par le Pape fie a ijoo 1. de reve-
nu 9 les autres n'ont que }oo 1. également 9
fie ^Tonc nommez par le Chapitre, les Augu««
ftins y ont un Couvent , ainU que les filles de
fainte Marie , l'Hôpital 60Q 1. de revenu fie
le Collège eft entretenu par la Ville , U Ju-
ftice eft exercée par un Châtelain à la nomi-
nation du. Seigneur : l'Hôtel de Ville a 500
1. de rente » il y a aufii un Grenier à Sel 9
fie une J-uftice des Traites 9 le commerce y con-
Xi
tu ETAT4>E LA FRANCB:
BouK- fîfte en; grains & chanvres & en pain > que
COGNS l?on porte 3 fois la fcmaine à Lyon , l'oa
y compte 400 feux , les habîtans qui ne
s'appliquent pas au négoce > y font plaideurs
& obftinez.
ChitilUn ^* ^^^^^ de Châtillon eft fort- petite, les
Prairies font la meilleure partie, de fon ter-
rain , U quoiqu'il n*y crôifTe point de vin »
il s'y en fait un allez grand commerce étant
le lieu de dépôt d'une partie de celui qui dt
en Beaujolois & Mâconnois , il y a un Cha-
pitre érigé en ... . dont le Doyen qui eft auifi
Curé a 800 1. de revenu , âc les Chanoines
au nombre de 6 y chacun 300 1. des Capucins >
des Urfulines , un Hôtel-Dieu , & un petk
Collège tenu par des Prêtres du Séminaire de
Lyon 3c payé par la Ville : à l'yard de^
la Juflioe elle eft exercée par le Juge ordi-
r.airc , & le Châtelain , l'Hôtel de Ville a
1500 1. de revenu d'un droit qui eft levé fur
le vin , fes hâbitans y font pareiTeux de chl*
canneurs. Saint Treviér eu fituée dans un
terrain très-couvert 6c marécageux, 6e néaîir
moins fur une hauteur prefque inacceflîble de
cous côcez , c'eft^ là routedu Boiirg à Dijon »
le Duc de Savoye Emmanuel Philibert t
l'inféoda à titre de Comté à Marie deGon-
di , de qui elle paifa en la Maifon de Gril-
les de en celle de Creineaux d'Eutraga qaî
la poifede aujourd'hui : on y compte ijo
2<Mié^ feux de poa Ames. Beaueé autrefois capi«
taie de tout le Païs eft réduite à 800 Corn-
munians , la fituation eft dans le Canton de
la baflè Breffe la plus fertile , mais lesjcbê^
mins y font extraordinairemenr mauvais f
c'eft un Marquifat ér^é en i$76. la Juftice
y appartient au Seigneur 1 6c les Officiers qui
\
prétcndenr svmr ûa ûrtoia àt Pianir onr Borli-
àet caauAaâoBS rontiiiBeUs wec les OS- coGvi
tien dn Prâdial poor ioar JnriiHiâian. 11
ne £uit jm tmnmrr l'Aitick ds la Bicft <»
ikos obigryer qne Ton y ink Ir droit éèrir
àMBË toute fou Amdnf 9 soffi-bicii ijoc dm
cour le Bngry Bl Pays de <7cx ^ syant été
nudscmu en ca ougt par dnren Attcs.
Le Pais do Bugey canfine à la Sa^oye par l^aj^^^n
rOricnc , aa Dai^ilmié par k Midi , dooic
fe'paré de Pim flt de l'ancre par le roon da
Rhône , a ia Breflè par l*Occidenr dont 3
efl fépvé par P Ain , 9l aizx Comrez de Bour-
gogne êc fiaîlliage de Gex par le Sqnrn-
Cînn 9 £1 longnenr cft d'environ 16 lieocs^ i
prendre depois le Pont d^Ain jnf^a'i Seî£el
fur le Rhôoe 9 flt ia largeor de dix depms
Dorcans joiqa'ji Loyecte 9 qni efl remboadn-
re de PAin dans le Rbâoe k 5 licncs de Lyon ;
le Bas Biney » c'eft-à-dîic 9 Pefpace compris
encre le Ponc d'Ain Bc Groflée en cirinc vers
le Rhdne 9 eft ane plaine aflèz fertile ; le
fhiuc Bueey a aid& quelqoes Plaines ; mais U
principale partie conlifte en Montagnes fort
hautes coarertes de bois de de fapins »
qui renferment au(fi d'excellens Pâturages ^
où l'on élevé des beftiaux de toutes efp&es «
Se où il fe fait quantité de fromages > le
commerce que le Bugey a avec la Franche-
Comté 6c la Suiife roule fur les brebis de
moutons, celui du Dauphiné , fur les chan-
vres 9 celui de Lyon fur les bois fie les noix 9
mais pour les bleds 6c les vins du PaYs ils
fiifiiienc à peine à la nourriture des habi-
tans. Le Rhône qui arrofe deux cotez de cet*
te Province eft navigable en tout tems, de-
puis Seidèl f où il commeace à porter bâceaux:
i4« ETA T DE LA F R AK CE .
BOUR- l'Ain > qui vient de la Franche-Comté > eft
•ognB une Rivière fort rapide de fujette aux crocs
d'eau 9 où l'eau fèrt à faire décendre des ra-^
deaux de bois de SaptA pour les coadaire a
Lyon , mais il n'eit point pratiquable d'y
faire remonter des bâtimens ; r Albàcine n'eft
proprement qu'un torrent que les eaux des
Montagnes enflent fort fou vent > fon cours
cft tout interrompu de rochers > elle pafie
k faint Rambert » outré ces trois Rivières il
y a . quantité de Ruifieaux > dont quelques^
ans formeroient d'excellens pâturages s'ils é-
coienc deileichez ; la feule réparation qu'il
confient aux chemins de ce Païs eft dt tra-
vailler tous les ans à remplir les trous que les
ruines y font , car d'ailleurs Tînégalité du ter-
rain & les rochers ne permettent giiere d'y
&ire aucun changement y il feroii; necefSdre
de bâtir un Pont fur l'Ain au-deflbus de^
Chafey > , 6c deux chauffées pour contenir les
eaux du côié de la Breife ôc du fiugey » on
avoit ci - devant entrepris de &ire l'un de
l'autre i mais le deflein en a été interrompu* .
ttdt ii A l'égard de l'état de l'Eglife dans ce
VEgliÇe. Païs» il y a un Siège Epifcopal à Bellay»
EWtfef^qjjj eft fort ancien» U qui fût transféré l'an
' ''^* 41g deMuyon dans le Valois, où étoicfon
premier établiflèment > l'£véque peut avoir
6000 1. de revenu , mais tout le Païs n*eft
pas de fon Diocéfè 9 Lyon âe Genève y ont
de grandes exrenfions » ce qui fait qu'il y a 4
Officia litez 9 celle de Bellay pour l'Ëvéquo
du lieu y celle de Lagnieu pour Lyon > la-
quelle eft Métropolitaine pour les Diocéfès
Ik d'Aucun Se de Châlons > celle de Seiffei
^ pour l'Evéque de Genève réfident à Annecy 9
4 ^ par lequel cet Bvcché eft fufiragant de
\
ETATDE LA FIANCE. %4^
Vienne , il y es a ime dcmitrc Mîrropoiiraî- B:^rR-
ne pour rArcfaeréthc de Vienne ciablie en cOgni
ChâmpagDc i Bi^ry. L^Evc^ac àa Bellay
cft fiinraganr de Btùnçcm , Seigneur de û
Ville EpiicopiaJe , & prexid la qnaliic de
Prince da S. Enivre; enrre les Evéques dt
ce lieu on rercre parôculierement faîne An-
dielmie Religieux de la Chartreufe des For-
ces, qui en fiic dréran ii5^. pour remplir
ce Sie'ge par le Pape Alexandre 111. il ccoic
de ranciennt âunille de Migain en Savoye >
foa Corps répoiè dans une Chapelle de fon
'E^fè. La Cathédrale du Bellay dediee i
Càua lean-Bapcifte » a un Chapitre de i8 Chitfiti
Chanoines, diMU 4 font en dignité. Le Doyen
jpinc de X200U de revenu, & les Chanoi-
nes chacun, de 300 L au moyen de TUnion
du Prieuré de la Mooe en Savoye. Le Doyen
cft élik.par le Chapitre, qui l'inftirnë plens
jnn , ae les Prâ>eiides font: remplies par le
mêoie ChapîCFe , conjointement avec l'Eve-
que quL n'a que fa voix. Les autres Chapt-
. Cres di» Avgcy .font à Languien , de 6 Cha-
iitfnes ik Je (Qoyen qui ont 1800 1. Fonceisde
. 3 Chaaôinef qui en ont 1000 1. 9c Cerdan de
7 Chanoines Ac le Doyen, qui en ont 1800 \.
Oay compte de plus % Doyennez Ruraux»
Château-Gaillard ac faint Jérôme. H y a 4 Ab-
bayes ^ Ambonnay rou Ambronay de l'Ordre xi^j^i
dclaînt iBenoit Congrégation de faint Maur,
.à ûne.lieuëde la Rivière d'Ain Diocéfe de
.Lyon fondée l'an 860 1. par le fameux Ber-
nard Archevêque de Vienne , elle vaut 1600Q
K dont l'Abbe' en a la moitié , fainr Ram-
bert du même Ordre , Congrégation de Ciu-
gny non reformé de 3^00 1. en tout , 6c
S. Sulpice de l'ordre de Citeaux fondé en 1 1 3 ;•
X4 .
148 ETATDE I.A FRANGR
BouK-par Amedée I. Comte deSavoye, dans fe
fOQUE Diocéfe de Bellay, & Ben$ de filles du m^-
me Ordre qui n'a que ixoo 1. cecce Maifon
a'eft établie dans la Ville de Bellay de eft
prête à tomber. 17 Prieurez dont le plus con'
lidérable eft celui de Nantua de POrdrie de
Clugny non-reformé , qui vaut en touc 5^000
l.de rente, dont le Prieur prend les demc den^
4 Chartreufes , celle dès Portes , qoe Pon
eftime entre la féconde de l'Ordre , de tfoool»
de Maurice de 5ooo ,■ celle d^Araieres de
3000 1. 6c celle de Pierre Châtel de iJoooÙ
On y compte de plus 54 Curesr donc Jo i
portion congrue , ^i du Dfocéfè de Genève,
14 de cehii de Lyon , & ip de celui de Eellay->
cela fait 3 diiTerens Clergez qui étoienc ao-
■^ trefois unis fous un même gouvernemenc f
mais cehii de Lyon aïant commencé à fe
féparer pour s'unir à celui de Brelib 9 ks
autres Pont imite' , ils élifentdes Sindics tous
les trois ans , 6c font tous en poflèffion de
n'être point compris dans le* Clergé de Fraiï^
ce, ôc de ne paier aucunes Décimes 9 oak
feulement un don gratuit de }boô t. L'Au*
S£ * Vo^ teur compte dans le Bugey po Gencils-Hom-
èlejft, mes de toutes efpéces ; voici les principaux ^
3 dû nom de Dangeville , doiit Paîné Vicomte
de Lanpuis a été Bailli du Païs, un autre eft
Seigneur de Monneraud, ils font d'ancien-
ne Noblefle ; le fieur d^Arlct de la Servec-
ce ; 4 frères du nom de Benveus Châtilloa ,
dont l'un eft Seigneur de Muflînens ; 3. da
nom de Sacconnay du Brevil d'ancienne
Noblefle ; 5 du nom de Bolomier de Cou-
* zier ; le Ci eur de Bellay de Grelens , de bon-
ne Noblefle j le fleur Ducros , Comte de
Groflée^ origîaairisde Daupbiaé^.d^ancieÀ*
ETAT DE LA FRANCE. 149
Ae maifon 9 le Sieur Cordou de Neyrîn > le ^^^i^^
fieur de Croifelet , de la maifon de Fou- ^^y^^^
lanc , le ficur d'Orcanc d'ancienne Noblct
le , le fiear de Grenaud Marquis de Rouge-
mont , Bailli de fiugey , fon père ^coic Con-
ieiller à Dijon , le fieur Gerbais de MufTel 9
le ficur de Longecombe Seigneur de Thoy,
Lieutenant -Général des Armées du Roi 5c
Colonel d'an Régiment d'Infanterie, étran-
gère 9 quatre frères du nom de Lourac de
Champrolon > quatre du nom de Moiria^ donc
l'un Baron de Chatillon de Corveille > rau-
cre Colonel de Cavalerie s l'autre Comte de
Meillac 9 6c le dernier Seigneur de Valagnac 9
quatre frères du nom de Monfèrrand d'ancien-
ne Nobleflè 9 le fieur Defmarets Rocheforc 9
deux du nom de Maillans^ le ficur de Mechaud
de Courcelles 9 le ficur de Migieux d'Izelles »
le fieur de Mornien de Grammont 9 le fieur
de Pinjou Prangin 9 deux du nom de Plâ-
tre , Seigneur d' Ambleon Se de Vauxget 9 deux
du nom de Papillon de Chapelle Carty 9 le
fieur de Ruincort , Seigneur de Vercheres
Lieuccnant-Généial des Arme'es du Roi 9 deux
du nom de Rogles , cinq du nom de SeifTel
d'ancienne NobleiTe , ils font diflingucz par
les Seigneurs de Creilieux 9 d'Arcemare 9 de
Chavornay 9 de Châcillonnet 6c de Potlio-
nod 9 ceux d'Artemare fe difent venus de
Savoye 9 6c enfin ceux du nom de Vignod ,
ficur d'Orchcs 6c de Boilex. Les Anno-
blis font Bugna 9 Rougery de Billias > Bar-
rer Gouverneur de Seifiel , Bavette 9 Bo-
zon 9 Balme Lieutenant-Général au BaiHiage9
Coleix du Richemont 9 Calamard > Cotin 9 du
Porc 9 de la Balme 9 Doucin , Dugias 9 des
M#ux 9 tle MUlcrs:^ DefciuligAferav i de Çpur-
/
%fo ETAT DE LA FRAtTCB-
BOUR-rines y Fabri LieutcnanCrCrimîiîel au Bail-
GocNjE liage, foii frère dit le Cleflîcu. > d-defam;
OfHcier des Mpurqoecairesli à prefênc Major
au Fonc S. ETprit, Defgraogcs'» de Croiiôiif
Fabien 9 d'H^utcpicrre , ^Mellercc , Mont-
griliec, Michon de Cheneval , Mourillecde
Chacelard Confeille.r à Dombcs 9 Paflêrac
de Bo^jaec & du Parc, Rjeydelec delà Vcil-
krçdes Roiez , Rolec jc-Subdiirvsèau Ai^ocae-
Général à Dombes y Tricaud > - Trocud. On
compce daçs le Bugey/.4 MarauHacsy ^
Terrts Gomtez., 11 Batonies , une Charclaînic U
riaUt!^' Ja Fieft, les principales de ces cerrcf fonc
les Marquifacs de faine .Sorlin & fainç Ram-
berc > les. Ba^onids de Poncain^c de Cerdiia
qui appattîçfinen( aiux Dac9 de^avoye héri-
tier de lalmaifon de Nemours V le'M^rquifàtde
Valromey, demies Comtcz de Moncrëal-dc croile.
Les aÔembl^es: de la NoUefie iè tienneoc
tous les 3 ans en la même manière q|ie celle de.
Brefïe pour rÉlc6lion de trois Syndics qnt rè-
glent toutes les affaires du Corps pendant Icw
triennalicé ■ , partagent les Impoûtions &
érabliifent un Receveur Gentil-homme oui
ttâtf d» fend les comptes à PAffemblc^e, coatefoisks
y^y/' rolles de ces impofitions > aulfi-bien qne
ceux du Clergé , ne peuvent être exécutées
qu'ils n'ayent été vifez de l'Intendant, A
regard des affaires du tiers Etat > elles s'|
traitent à peu près comme dans la Breficf
TAlfemble^e s'y tient devant le BailH ft 1er
gens du Roi 9 & il y a 30 voix donc les Villes
de Belay 9 faint Rambert 9 Seifiel ^ Nalitus
en ont chacun deux 9 on y élit des Syndics 9 f
Confeillers & un Secrétaire , l'on fait eh ces
Ailèmblées des délibérations pour drefièr des
Cahiers ^coAtieoAenc.Ntac des fomoiVià
ETAT DE LA FRANCE. 151
Jmpofer , tant pour le payement des charges BOUR-
de la Trîennalit^ qui doit fuivre y que Pac' «oolUC
quit des dettes contrariées dans la précé-
dente en principal de intérêt , comme audi
pour les dépenfes publiques 9 réparations des
Ponts & Chemins > gages des Oifices 9 grati-
fications au Gouverneur , Lieutenant de
Roi* Miniftre , l'Intendant) leurs Secré-
taires 9 au Bailli > au Lieutenant- G en éral âc
aux Gens du Roi 8t 6000 1« de deniers ne*
goriaux qui font délivrez aux Syndics 9 les-
quels en comptent à la Chambre de Dijon*
Les Lettres d'Adiétes font obtenues fur les
délibérations de adrefTées à l'Intendant, qui
y ajoute les fommes néceiTaires pour ao
quitter la Province envers les précédens Syn*
dtcs , s'il leur eft dû pour le reliquat de
leur compte , les frais du fceau , contrôle >
expéditions , foUicitation defdltes Lettres 8c
des Epices de leur vérification tant au Bu-
reau des finances qu'en l' Election. L^impo-»
ficion s^en fait enfui te par les Elus de les
Rôles particuliers de chaque part font ve«
rifiez en l'Election ou payant (5 d. par cotte
pour le Droit de collecte , tout cela ell com-
pris dans les fommes ajoutées par l'Inten-
dant 9 aulE-bien que la depenfe du compte de
la Recette dont les Epices font payées à
raifon de 90 1. pour looo 1. 6c comme ces
Lettres font fujettes a l'acceptation des Syn- ^
dics 8c contiennent la validation de tout ce
qui a été fait dans la Triennalité précéden-
te y i^eft néccflaire de les enregiltrer à la
Chambre 9 pourquoi l'on paye encore 6 1. pour
1000 1. ce qui fait voir qu'elle tire de ce
qui eft levé fur la Province. Les Syndics ont
4Q0Q. 1. dégages pour toute leur Triennalité j^ ,
ijx ETAT DE LA FRANCR
BODR & on 'leur paflè encore lo L par jour potr
«06H£ leurs voyages hors le reffort > 6c 6 1. feak-
mencpour ceux qui font dans le Païs-, en lenr
Îiaife aufli quelques fomnies modiquer poor
es frais extraordinaires donc ils ne peuvent
aii'ément tirer des quittances » les Conidileri
ont 144 1. de gages & 4 1. lo f. par jour
pour les frais de bouche 3 pendant les aflèm-
blées le Secrétaire a 20a 1. de gages 9 QQ
£cu par jour , pendant lés Sifkr^iéts pour
leur aiMance j Se 6.L en cas de voyage. On
paflè encore aux Sindics xo 1. pour les frais
de la Convocation de l'aifemblée générale
& j 1. peur ceux àts aflemblées particuliè-
res. Après l'aifembiée qui fe- fait au com-
mencement de chaque triennalité^ le Lieute-
nant-GénéraF reçoit les ferments des nou-
veaux 0£Bciers de l'Etat dont l*aâe eft m«
féré k la fuite du procès verbal de l'Eleâîoa»
éc le lendenuiin', on tient une autre aflènn
blée pour élire des Conferllers à l'efièc 9 de dé-
battre les comptes des précédens Sindics qui
font tenus de les leur lépréfenter en la for-
me qu'ils doivent être rendus en la Chambre^
& ils écrivent en Marge leurs contredits »
^ les (ignent fans faire aucun calcul , on
en tire une double qui rede dans les Archives
de l*Etat. Enfuice l'un des Sindics^ géné-
raux efl député extraordinâi rement pour aller
en Cour follkiter les lettres d'Afliétes les-
quelles étant dreflèz font vifées du Confeiller
général > aind que les • délibérations qui y
font accachées > puis fignées du SeAetaire
d'Ecat 9 qui a le département de Bourgogne,
& enfuice fcellées , Monf. le Chancellier
rempliflant de fa main la taxe de l'Expédl*
tiott f Sceau ^ CoaCFôU$7 apfès-quoi le Dé^
\
ETAT DE LA FI. AN CE. s^
foté le joint à xxkd de Breflè 9 A tous les Booft-
deux aux Elus des Etats de fioui^gogne pour cOgHS
préfemtT ks Cahiers au Roi : ces deux De-
putes iont à genoux pendant k diiconis que
l'Elu de rEelii^ fiât à Sa Majefté , Se s'a-
prochant enluke de fon fauteuil lui préfmrmr
les Cahiers t «près cène Cérémonie Ton exa-
mine en particulier les Cidiiers , tant dea
Ecacs Généraux que des Provinces de firef^
le de du Bugey 9 en xinc conièrence qui iè
tient chez le Prince de Cpndé ; depuis qu'il
eft Gouvemeor des unes de des autres , le
Controlleur-genéral s*y trouve avec 1* Inten-
dant de la Province 9 6t ils Ibnt enfuice ré-
pandus, au Confeil » de forte quMl ne leAe
qu'à folliciter les déclarations du Roi , les ar-
rêts ou lettres de cachet qui doivent ccre dé-
livrez en conféquence de la réponfe ; ce dé-
tail doit fervir de Supléœent à ce que l'Au-
teur a omis dans l'Article des Euts de BreT-
iè 9 comme réciproquement ce qui manque
à celui-ci en doit être fuplec par ce qui eft
dit dans le précédent , le Gouvernement de
l*une 8c de l'autre Province étant entière-
ment pareil.
Quant, aux Villes de cette étendue, celle ri7/« iè
de Bellay à une lieuë du Rhône > eft ûtuée 'S.lUj,
entre deux Collines chargées de vignes , au
bas defquelles au Nord 6c au Midi , s'éten-
dent de vades Prairies , fon circuit eft
zioo pas 9 outre PEglife Cathédrale de une
Paroimale 9 il y a un Couvent de Cordcliers
de 400 1. ,de revenu 9 un autre de Capu-
cins 9 un de filks fainte Marie fort pauvre 9
un d'Urfulines de 45001. TAbbaye de Bons,
dont il a été parlé eft un hôpital. Le Bail-
liage compofé d'un Bailli d'JÈpée , Lieucc^
/
^$4 ETAT DE LA FRANCE*
BOCR- nanc 6c Confcillers efl une jurifdiâîoQ-Royi^
CDGNS ^^ ^"^ reflbrcic nuê'menc au Parlement de It
Province , le Juge de l'Evcque efl ChâcelaiO)
l'Ëledion eil compofée d'un Préfident 9c ro
£lûs y la MaréchauiKe d'an Lieucenanc y. aa
AiTeileur 9 un Greffier 6t ix Archeri , le
Orenier a fes officiers ordinaires » <c- le Corpi
de Ville n*en a que de perpétuels de noa-
velle création y fon revenu confifle au droit
de I je. pinte de tout le vin vendu en dàsii
-qui a éU accordé pour le payement des of-
ficiers de nouvelle création , le terroir eu
environs efl bîenrulrivé , mais il ne s'y ftit
aucun Commerce particulier 9 on accule kl
habitans de parefie ôc d'envie les uns coaoce
les autres.
N an tua eft une petite Ville qui ne con&
fie qu'en une longue rcè' d'environ 1000 pM
ailèz bien bâtie > elle efl flcuée entre deux
îiautes Montagnes , & à l'extrémité d'un pe-
tit lac très-poiffonneux , Jùr-tout en trui-
tes lequel e(l à. l'Occident , celui-ci n'eftcon-
fidérable que par le Prieuré dont il a dcja été
parlé 9 les Religieufes ayant eu conteftacioo
avec le Prieur , il fut ordonné par arrât da
grand Confeil de l'année 1688. qu'ils vi-
vroient en commun , & qu'ils ne rccevroicm
parmi eux que des Gentils-hommes. La Sei-
gneurie du lieu apartient au Prieur avec qua-
tres Châtelainies dans la dépendance de Nan^
tua , S. Germain 9 Montagne Se Echallon »
xiont 9 grandes ParoifTes divifées en 17 vil-
lages dépendances toutes entières. La terre A
4 grandes lieues de longueur en toute jufti-
ce , & eft contiguë à de belles Forets de S a.-'
^ pin > qui en font encore partie , le Cens & au-
tres droits Seigneuriaux font dûs folidairc^
BTAT DE LA FRANCE, tjr^ '
^nt par tous les habîtans & s*éxigenc fur BOUR-
^Kiltts que les Sindîcs des Paroines font oOcMX
'bliges de faire tous les } ans flc de les re-
imrc au Seigneur à leurs frais avec un ctat
d Ventes 6c autres Aliénations : il y a dans
«te ville grand nombre d'artifans qui font
le» Epingles , de la Tapifferie , imitée fur
le la Bërgâme , des Tanneurs , Blanchiffeufcs,
St des Moulins à papiers ; en général le peuple
f eft laborieux Se adif ; les Oélroîs qui lui
ont été accordez , pour donner moyen de ra-
cheter les offices du receveur & contrôleur
des deniers patrimoniaux & de fublifti tut, con-
sent aux droits de I3^fur la vente du Via
qui raporte ^i6 1. 14 f.
La Ville de Seiflcl eft agréablement fifuéc , Siijfil'
& partagée en deux par le Rhône , il ne s'y fait
^aam Commerce fi ce n'eft celui des voitures
de Lyon twar la Rivière.
Celle de faint Rambert n'eft proprement f . t jmM
qu'un Bourg aflcz mauvais , l'Abbaye qui y *"»•
cil bâtie a donné l'occafion de former cette
habitation , qui eft entre deux hautes Monca-
goa fore fiérré. On y voit les icftcs d*un gros
Châteaa » qui fiit détruit par le 'Maréchal
de Biron , lorfqu'il s*empara du Païs 9 les ha-
bitant y font laborieux , & toutefois fi telîc-
ntBX rmnez 9 qu'une grande partie abandon-
nât îourncUement le lieu pour s'établir
aiîltnTs,
L'Auteur finît le long détail de fon Mé-
moire , par la dcfcription du Pais de Gtx y
^p confine au Mont Jura «c £ la t ranchc-
Ccrrtc vers l'Occident , au Lac de Gcntvc
▼rrs l' Orient , au Rhône àc Gtntvo'i Savoyard
*erî le Midi , aune :ar:îc eu Mont Jura 5c
a3 Pals de Vaux , d/pendant au Canton de
kJ5 ETATD-E LA FR ANCE;
kOuK- Bci^ne vers le Nord ; fa longueur de ttft 7
gOgNB ^cu^'s d'Allemagne d*Orlenc à rOccident j fe 1
«-^ fa largeur de crois depuis Gex jufqu*àGeaé- ."
^ Q^* ve » ce Païs eft encieremenc fermé i l'Oc- '
cîdeoc, par le Monc Jura , lequel coocfté- )
Momu pjiç Qjjtji y paroîc 9 ne laiilè pas d'avoir fia ?
^'^^ fon ibmmec des Pâturages excellent , donc oa |
profite par le moyen des Paftres qui y foçc lent ,
demeure , lefquels en defcendenc coat les
ans au 10 ^ai , on leur confie zooo.Vacbei ;
êc plus j qu'ils y mènent paitce .en . ces
lieux , & les ramènent le 10 Décembre
fuîvant 6c payent 10 1. par chaque vache f
outre 10 1. qu'ib payent aux propriétaires de
la Montagne \ les Pailres ont à leur profit
tout ce que les vaches rendent de Ja!t,en ce
tems-là 9 dont ils font les fromages de Gcs
fi éftimez ; le refte du Commerc c de ce Païs
fe fait avec Genève U confifle en Fro«
mages , peu de Eled , de Vin de de Char-
bon ; il n*y a pas de grands bois dans too'
^e cette ccenduc , le peuple y vit de Châ-
taignes 4 mois de Pannée > il y avoic près
de 900 familles Huguenotes avant la revo-
carion des Edits , iln'en refte que 485 nou-
veaux convertis. Le Rhône qui côtoyé tou-
te la langueur du Païs de Gex > n'y efl na^
vigable dans aucun endroit , car joutre le
nombre des Rochers qui rempliflcnt fon Ca-
nal , depuis Genève jufqu'au Fort de l'Eclu-
fe 9 il fe perd fous terre au-deifous de ce
Fort , & n'en fort que fort loin j il y a dans çc
Païs une autre Rivière nommée la Verfoyc
qui coule dans le Lac de Genève j .6c deux
torrens qui fe jettent dans le Rhône , l'Au-
H^ teur n'Indique rien de particulier fur les Ponts
" "^ Se les Chemins. On compte dans cette éten*
.}
fc £- jrszi: J1C3 i£5 Aijr. a: ôcnr^- . ocwr'*'
àa: Q£ 1 Ana-ft sî =umz- œ arv^r . «uit
^ ccœxzsBxuË - L " * aii!Î. ur mrnCk'nt -dr
fcnc • zp. en nais bl Cnai^c-s a n. Tffr-
nés ngitfn.-g? -r a r^awmn eue i:» C.4;nrî mu.
«fi nanusrc oe aSians ol Di^cs-jf or ^Vjw-
Le XDr»isft X2L Taji aê Ct£\ ù ro-ji. : & Xfl^.'«
ly Gtfmiis-iàDTiiTnfif - iTiQc: ij Je»'»?: *>f f^i*
fc»t en Sarryc fc er Sasrr • îr fwjr 3f Ycr-
Bay d^ naniàe Sauras? "1 îe l'i»: de lUkha*
Mxd Stûg3cur àe Praaçia • Car^nin? aa Rc^
gimer.: Sii£ê de Cbesicrs , iè ivur ôc \>r-
<Ua ilrsr, de ChEl&lfe* « le Sjiron ôe \a Rjïiîif
cLincTi de GiziiUcrSj crig:r*A:re ôi^ Ojii'.j'O^in* •
le ûear dt^TZZv da nôin « Pijin * *1^ Kmi-
gac!ird'Ailmag.-w,origiiiairc du Vais de V.iu\»
le fleur de Commery originaire de Savonc • le
Ccur de Mojcon Lofnay de mcine • îc lîciir
de Saconnay de crcs-ancîenne mai Ion Cte ci>n-
auc , le ficar de Precigny Poncée ^ le llcur Je
Bons, le licur de Machard , le heur du Ro!
Iec> Seigneur de Pongui « il a 6c liiij;.\viler des
Moufquecaires > deux frères du nom de lîù-
baldy originaire de Picmonr , le lieuv i olo-
ny de le llcur Michaelle. 1/ Auteur iiuniUc-
dans toute cette étendue un Marquilat , ^ lU
fonies 5c 1 8 Seigneurie,
Tams ÎIU Y
/
EXTRAIT
DU
ME M O I RI
DELA
GENERALITE
DE
TKANCHB.CQMTn\
TrAm- ^ E Comrf de* Bourgogne -ou -FrMiclie-
ComT. I Comté , a le Duché du même nomi
S*f b*r^ JLj l'Occident , l'Alfaceau Levanc^la Lor-
9US & raine au Nord ^ la SuifTe ôc le Comté de
^^ ^''•" Mont-beliard au Midy. Sa longueur du,Nord
^\ au Sud eft de 3 journées & demi de chevat»
^^£«». a\x\o bonnes iieuës du pays. Sa largeur en la.
prenant de biais du Nordred 9 e(l de xolieuci
dans fa plus grande étendue & de 15 dans &
plus étroite. Ainfi l*on eftime que la Province
entière a 1.80 lieues de circuit oa environ. El*
le eîl naturellement divifée , en PaïFunî &
païs de Montagnes. Le premier comprend lei
Bailliages de Vefoul •, de Dolé > Gray , Lion»»
le Saunier & Pôligny. IL abonde en blez »
•vins & fourages aulïi-bien qu*en chanvres fie
^ en? noix. Le 1. fe fubdivife en païs de fran-
V c]a&- montagne ^ q^ui comprend. les. Bailliages de
. EjTATDE LA FRANCE. 161
Ponralier'& Dorgeiec^ parciede ceux de Sa- FrAw.'
lins , d'Ornans 6cde,Bçavtne, avec la-cerrcde ComT^
S. Claude Se en païs mêlez , 0^ font fstuez les
Bailliages de Bszançon, Quingey, Arbois»&
l'aucre partie de ceux de Sallas ^ d'Ornans ^
-^çaune : 11 croie beaucoup de vin en ce dernier
éc quelques grains : mais quoique Faucre ne
produiiè que de l'orge Se de Tavoine 9 il c(t
'pourcanr plus. riche àc le meilleur de la Provio-
ce , à caufe des beftiaux qu'on y nourrie de qui
s*y engçaiiTenc.
Tourd la Province eft. comprife fous Je 47 Tempe»
degré de Lacicude , cpmme une. grande panie r^urt*
du refte de la Francq. Cependant lia hy vers
y iont plus rigourçux de- durent- plus long-cems»
à caufe des neigBs donr les Mencagoe» fonc
couvertes jafquJai^.. Mois d'Avril & (£s vens'ac
pluyes froides qui viennent après 9 lefquelles-
ibnc icaufe que l'çn ne fy aperçoit prefque pas
du JPrkiccfns. En.;revai)che les iAnicoinfles y
font coû|ouiis belles & .dédommage, du grand
chaud de l'Ëxé. Ain reiîe les hypers js'w paf-
fenc beaucoup plus compiodémenc qu'ailleurs, ., ^
à caufe de la grande quantité de bois qui s'y
trouvent , n'y ayant point de païs- pkis cour
vert que celui-ci ^ qu'on ait défriché plur
fleurs Cantons > depuis, qu'il eil: fous la do-
mination de Fra,nce. Ces bois font ordihai*
rement con^jpofez de Hêtres 9 Chêne» & Sair
pins.. Cependant les dégradations qui fècomr
mettent dans les exploitations 9 6c les abus
extraordinaires qui s'y pratiquent 9 font
craindre avec raifon que la Province n'en
vienne à manquer 9 n'y ayant déjà plus
de bois propres à bâtir dans le Voiûnage des
grandes Villes. Jtivhns.
fia compte, eu. Fi:aacberG(uneé Ginq^S.lyie.^ ^ Stf^idr
/
%6i JETATDEtA PRAW6E;
t'R'AN res principales 9 «kwit la Saône feule porté
COMT baceau. Elle naîc dans la Lorraine' > dan>
la Montagne de Vofge , encre en Comcé au
lieu de iouvelle , côcoye le BafHgny ft k
Duché de Bourgogne y 5c va le rendre dans
le Rhône à Lyon; Lès bârèaux remoticcnr jliiF-
:'qu'à Cendreçourc dans lès fortes eaux > maïs
ordinairement ils rie pâflenc point Port "fur
Saon6,' 6c de-là en baiflànc la rivière porte
aifément 5o-ou 4 vingt milliers îufqù^àGrayi
où elle devient aiïèz forte jufqu'À' 150: Mais
cette navigation a toujours de grandes in-
. . . commodîCet , parce qu'en Et^ les eaux (bûC
très-bafles, & qiCeti HyVèr le Cours de cctt'e
Rivière Aanc très-lènc v elle gèle crès-aîfô-
nuftic ; outre qu'elle eft fujette à des crues
d*eaux ât k des ^^ôtdemens qui la rendent
impratiquable durant t mots. On compte '6
forges 6ci6 boulins lufle cours de cette Ri-
vière I qui ttuifenc beaucoup à la Naviga-
tion y pariée que îcs Eclufes en foht nitil faî-
tes* Il feroît pourtant aifé d*yTemedier avec
ZM^fWW* tttte légère dépenfè, Le^ autres rivières de la
Comté font le Loughon , qui vient de la Vof-
ge > paffe à Luze > Montbaron > Marnay 8c
Pefrae,& fe jette dans la Saône à Talnay. Ccl-
IcHci ferc 4 flotter des bois pour la Mariiie >
L^Vfux* in^js ne p^uj p^j ^j,.ç rendue navigable. Le
Doux qui prend fa fource dans le Prieuré de
Mofhe au Mont Jura > paife à Pontarliêr , fait
cniuite un grand tour le long de la Suîfle , da
Porentruy 8t de Montbeliard , 6c revient tra-
vcrfer la Province par Cerval > Beaune y Be-
sançon & Dole , d'où il fe rend dans la Saoné
à Verdun , Ville delà Duché, Tout le mon-
der convient qu'il pourroit être rendu navigft*
UM^MoiubeUard» U Viol i'a&ic viikâft
^
ETAT DE LAFRANCE. xôf
fornier un devis de la dcpenfè qu*il y auroic à Fr a m •
faire pour cela ; mais le deilêin en a ccé aban- Comt«
donnd dans la fuite , 6c l' Auteur fait voie
que ç*a écJ fore juftemenc , parce que le Roi «
ni : la Province n'en àuroienc pas ciré une
ucîficd proportionnée à ladépenfe. £n eifet»
comme ju(qu*à Dole il ne traverfe qu'un
mauvais pays- qui ne produit rien > donc le
débit foit néccffaire % fon ufage fe rédui*
roic à fènrir de voiture à des Marcliandifes
qui £ê cirent de Lyon pour l'Allemagne. Mais
c'eft cela même qui découvre l'utilité de ce
travail pour- la Province > attendu que le
Commerce des Rivières n*e(l avantageux que
pour le débit des Marchandî£bs qu'on prend
Chez foi. 4 de que les retours ne font comptez
que pour les frais des voitures. D'ailleurs ,
^s Marchandlfes de Lyon pour l'Allemagne
ont une autre route « remontant à Gray par
laSaoney d'où elles pafl^t en voiture k Monr«
beliard > te le chemin.de Bezançon ne feroîc
Ï>Ius coure que celuMà que .de crois ou quatre
ieuè's.
La Louve 5c le Dain font deux autres Ri- lâlêu^^
vîcres , dont la i fe jette dans la Saône de la à'^^^^îH
^ dans le Rhône , après avoir traverfe le Bu-
gey. L'une & l'autre ne peut fervir qu'à faire
flotter des bois pour la Marine 6c encore trhs*
difficilement. Il y a d'ailleurs un nombre
infini de r^iffeaux dans la Province , qui
fant être d'aucune utilité au commerce 9
forment d'excellentes prairies qui produifenc
dts fourages très abondans.
L'Auteur paffc d'abord, après cette dtf- f/^*^.f!*^
cription générale , à l'explication des 3 for- ^ *^'*'
tes de Gouvernemens de cette Province >
r£ccIelialUque I. le Miiiudre & le Ci?iU Far
1*4 ETAT DE LA FRANCE;
fRAM- ^^P^" ^" premier , il dîc que l'étendue de
CHE- ^* Comcé de Bourgogne fè trouve foumiCb à
CoM T. ^*"^ Diocèfes dîfierens 9 Bezançon , Lyon 9
Bourg , Laufanne 6c Toul.
-^r^^f- Bezançon eft un fîége Archiepîfcopal Mé-
^*r^^ tropolitaiii , dont les Evéchez de Laufanne 9
çoa, àe Bafle & de Bellay font fufiEragans. Il yen
avoit autrefois un quatrième 9 qui ^toît celui
de Windifch en Suiffç , mais il a été iiipri-
mé depuis pludeurs fiécles & uni à celui de
Confiance en Allemagne. L'Archevêque de Be-
lançon efl cleélîf par fôn Chapitre » fuivanc
le Concordat Germanique qui eft reçu dans
cette Eglife pour tous les bénâices^ qui en dé-
pendent 9 mais comme fon Diocëiè cft fort
étendu 9 il fe choiiit entre fès fîiffragans or-
dinaires 9 un fuBragant particulier qui eft re-
vêtu du titre in frantbns 9 pour l'aider dans kf
fondrions de PEpilcopat. Le Pape Pinftitué
fur le choix de l' Archevêque >. par le confen-
temenc du Chapitre > d'autant qu'il s'agit
d'autorifcr la penlian que T Archevêque lui crée
lur la Menfe Archicpifcopale. L'Archevêché
• ne vaut que 18000 L de revenu : Celui qui
k pafféde aujourd'hui eft de la maifon de
Grammont ; fon Neveu, Evêique de Phila-
delphie eft . foa fufiîraganr . .
Le Chapitre de la Cathédrale, ihdépeir-
dant de l'Archevêché , eft compofé de 4^ Char
Aoines prébendêz , du nombre defquels font le
haut Doyen , le grand Archidiacre , le Chan-
tre & le Tréforier 9 avec les 4 petits Archidia^
cres de Salins, de Favemey , de Gray de de Lu-
xeuil ; toutes ces dignitez font remplies par Ele-
âton 9 mais les (Impies prébendes- font alterna-
tives entre le Pape 5c le-Chapitrcenforte que le
Papç' pQtti: Y W immédiate aux Caaonicats qui
BJ^AT Dfi LA FRANCE. t6f
'escepcîon de ia prébeàil^ Théologale > qui FAaM[«
ft au Concours des Doreurs i lefquels difpu- CRE-
eue publîquemenc pour Tobcenir. Touc le OolIT»
as-Chœur de cecce Èglife efl fore nombreux
c à la diipofkion du Chapicre » donc cous
» fiippâcs onc.droic > fuivanc un privilège
tt Pape Paul V* d*bfiicier avec les Orne-
lens' PonrlÇcaax t qu'ils portenc même ( en )
^Milcure 9 Ac d'acre vécus de foucannes vio*
«es. Cet écac du Chapicre de Befançon eft
î^ diOS^renc de ce qu'il écoic aucrefois , puif*
l'il avoir % Ejglifes Cachédrales » S. Ecien-
s 9 bâde fur la Colline où eft à préfenc la
icadellc ,âc S. Jean l'Evangelifte , qui jouic
icore de cette dignité. Ces z Eglilès avoienc
lacune )& Chanoines, leurs dignicez, leurs per*
nnats At autres bénâices , & difpucoienc en-
'ellea de l'honneur de Mécropole ; différent
li fût terminé par l'union qui en fut faice en
Jjf » avec réduâton de la cocalicé des Cha«
lines à 45 ièuleraenc 9 donc 19 fureac acta«
ex à S. Etienne Ôc le reile à S* Jean ; cet
dre qui avoir roûjours écé depuis fon éca-
ilemehr» fiic reuverfé en i66S 9 par le ba-
ient . de la Cicadelle » que le Roi d'Efpa*
e fit élever 6c pour laquelle on fuc obligé de
:ruîre 9 tant TEglife de S. Etienne 9 que les
liions des Chanoines qui la deflervoiencDc'
te que ;çout le Chapitre fe crouve depuis
rema-là réUni à S. Jean. L' Auceur remarque
! depuis q^e l'on a fuprimé deux de ces 4^
ébendes 9 on en a apliqué le revenu à rencre-
a de ,^0 Enfans de Chœur.
L'Archevêché de fiefançon eft divîfc en
Dpyennez ruraux , qui font ceux de Sex«
f de Salins 9 de la Moncagne 9 Lyons le
unîcr 9 Ncublanc, Dole, Gray , Travesjpa*
Tême lit. Z
266 ÉTAT DE LA FRANCE.
FrAn- verhey , Luxcuîl , Dajoye » Granges jjAflH
CHfi*. geniont , de Beauiie » de Varoiiii , le|gi|eis tôai
CoMT partagez aux 5 Archidiacres donc il, a Af
parlé; mais çornme leDiocèiè.de fiezançoa
î'écend bien loin auKlelâ .desvlimites de ,.la
I Comté , r Auteur en tfaicanc des Abbayes ik
«autres bénéfices qui fe (rouyçnc dans fon ^cen*
due' 9 fe renferme à. ceux qui Ibnc de la dé*
pendance de la Généralité de Besançon 9l
omet cous les autres. Toutes les Abbayes de
AlhAjfu la Comté font à la nomination du Roi pà,
conféquence de l'Induit qui'lui fijc accordé
par le Pape. Innocent XI , \t'%o Mai i6i6»
Biles font toutes des ordres connus dans le
Royaume : Sçavoir 9 celle.de faine Paul de
S. TmuI. Bezançon , de Chanoines Réguliers >; fondée
au commencement du XII. uéde par ikint
Donat Archevêque de Bezançon » poar des
Moines cirez de X<u3(euil qui.yiyoiencfônsla
régie de S. Colomban dans, l'onzième fiécle.
Hugues I. aufli Archevêque y établit desJQia-
noines féculiers fous la direâion d'en Poyeni
mais dans le fiécle fuivant f l'Â^hevé^ An-
fèric leur donna une f^le 9 ^ un Phear 9 (t
Guillaume II. en iz^o > y établie no Ab-
bé ^ qui a continué jufqu*en 1466 > qoe ce
Monauere paflk de régie en Commande. U
a'toûjours eu le droit 6c eft encore en pofièC
fion de concourir avec le Chapitre de la Ca-
thédrale à Péleâion de l'Archevêque t l*Abbé,'
Prieur dàuftral Se l'un des Religieux y alït-,
fient ôc donnent leurs fuffrages. An refte k
revenu n'eft pas confidérable > pai£qu*ii lîc
monte qu'à 4000 .1. L'Abbaye du Mont*
^^^^- Benoît , auffl de Chanoines Réguliers ».dàiii
PP^' la Montagne a comniencé par un HermiofS
^ bâti parmi nommé fioioft » duquel le.liç0
BTAT'DE 1.4 PHANCÏ. itf
« pcîs le nom. Les Chanoines réguliers s'y FftAlli
•^tblhenc au eommencemenc du XIL Sié- chb-
> <le > (bus le fiouvernemenc du nommé Har- CoMT*
douin en quallcé de Prieur > 6c peu après
il fùc érigé par l'Archevêque en AbDaye»CHii
pailk en commande dès l'an 1501. Elle
Tauc 8000 1. Goiile » autre Abbaye du même Mflif.
ordre > à un quart de- lieuë de Salins , tire
fen ori^ne de l'Abbaye d'Abondance en Sa«
Toye. Uaucher de Bourgogne 9 Sire de Sa-
lins 9 en fiit le fondateur en iipp. de la ft
-ériger en titre. Elle eft en commande depuis
aoo ans > %L ne vaut que 2000 1. L'Ordre
de Prémontré qui eft une réforme de Cha-
noines réguliers » ne poiTédeplus en Comté
qu'une feule Abbaye » qui eft Corneul pro- Cwtml,
che de Gray, fondée au XII. fîécle. Elle jeft
encore an régie 9c vaut ^000 1. Beau- 3^^.
champs , autce Abbaye du même ordre » acbamft»
été iuprimé , depuis que les Comtes de
'Montbelîard y Luthériens » iè font empares
de fès biens ft en ont chaffé les Religieux*
Les Abbayes de l'ordre de S* Benoit , foffc
pour les Hommes » Luxeuîl > fondée par Luxeml,
laint Colomban qui y vint d'Irlande en 1590*
Ce Ssûnt établit une r^Ie que les Religieux
ont changée depuis en celle de iàint Benoît.
La réforme de faint Vannes y fut introduiœ
au commencement du XVII. Siècle , 6c y fub-
fifte encore avec une éxaâe régularité. Elle
vaut 8000 1. Lure 9 fondée en 514 par faine Lint%
Diecole , nommée vulgairement faint Dille «
Difciple de faint Colomban « a été uni au mi-
lieu du VI. Siècle , à TAbbaye de Morback.
Deforte oue l'Abbé de Morback Teft auffide
Lare. Celle-ci eft occupée par des Moines
Allemands cous «oblss 9 qui vivent néan*
Z 1
%fii E:T A T DE LA F il A N G iL
l^ltAK** moins très-réguliéremenc. Ils One 9000 - L
CH£- de revenu. Beaume - les - Moines n*^coic èn^
Comt. core qu'une petite cellule fur la fin du IX*
éidume Siècle. Le Comte Bernon fondateur de GU
les A^oi.gny en fit un Monadere conûdérable de l|û
"'• donna fon premier Abbjé en ç%6 i mais en
I147 ; le Pape Eugène lil. fupprimâ le (i«
cre d'Abbaye JSc foumit cette maifon à celle
de Clugny , en y établi flanc un fimple
Prieur par année ; après l'Empereur Frcde-
ne I. obtint du Pape le rétabliîlèmenc de
cette Abbaye que l'on regarde conâmie la Me>
Te deXlugny , puifque le Comte Bernon en
cira l'an 910 ) les Aeligieux qui fervirentà
la fondatipn de .ce chef d'Ordre. Elle eft
en commande depuis iio ans de yaucpooo L
S, Vin- ^^^^^ Vincent de Befançon fut fondée par
€ew de l'Afchevêque de Befançon > Hugues de Mont*
^efau' faucon ; mais ayant été prévenu par la mort f
^^' fon Succeflèur , Hugues de Bourgogne éxé*
cuta fa fondation de y mit le premier Ab^
bé Pan 1092. L'Abbé Régulier de ce Mq-
fiaflere étoit vicaire de fufTraganc de l'^rcb^-
véque y ayant droit d'ofEcier poncificalemenc
à fa place ) dans la Cathédrale à certains
jours , de de donner fa voix dans l'£leâioni
mais depuis zoo ans que cette Abbaye efl ea
Commande > fps droits (ont conteftez. Ce Mo-
naflere n'a que 3500 1. de reujce. Çaverney >
fàvttney Abbaye célébré depuis le Miracle arrivé en
166Z j où une hoUie fut conferv^e au .mi-
lieu d'une incendie de (putenuë en l'àîr Jàdl
apuy durant % jours » à la vC^ë d'une infinité
de peuple ; fut premièrement fondée pour
m des filles. Anferic 9 Archevéqqe 3 mit des
\ Moines à leur olfce l'an ii^i' > de. y établie
\ lin Abbé régulier en. forme de ÇouvemO'
ffTAt DE LA FRANCE, x^
theot y an a U]fiA£ îiifi)B*cii ijSx > que le FRaV
RotcfElpagne y nomma un Conunandâuire CHE--
en Tcnn d'Un Indok de Grégoire XI IL Cet- CoMT
ce Maîfon poflîSde 4000 1. de leTena. La Ré-
forme de S. Vannes y eft établie flt le fient
Doclos qai en écok Abbé* Commandarairc »
s^y eft fioc Relig^eoz.
Les Ab!^ycr de filles' de l'Ordre de faîne Ansfe^
Benoit an nombre de denx > font Beaome les ^ ^^
Nonnes » fimdée d^' le 4 on 5 Siècle » pat
Ciint Germain Archeréipie de Befiuiçon. C'é*
toit on Monaftere de très-grande réputadoa
du cemsde Charlemàgne & fes fucceflèurs »
duquel il eft fouyenc parle dans les Capim-
làires. Sainte Odille* première Abbeffe de
Hombouijg > y avoic été élevée. On y reçoit
qœ des fSles nobles pat ancien ufage. La
Maiibn a 3600 1. de revenu. Chacel-chalon »
autre Abbaye crès-ancienne , où Ton ne re«
çoît aulE que 6t% filles nobles > foufiric beau*
coUp au d^Hn de la race de Charlemagne;
an Gouverneur > de la partie du ComW que
l'on nomme Laval 9 s'étant emparé de Tt^
biens, Arduic ) Archevêque s'employa auprès
de Lotaire II. Roi de Bourgogne & d'Au-
ftrafie 9 pour les faire reftituer 5c y rétablît
Us ReHgieufes en 8^9 9 lesr foumeccant à la di«
reélion des Moines de Beaume , qui n'en font
éloignez que de dcmi-lieuë. Cette maifon n'a
que 3000 1. de revenu.
Les Abbayes die l'Ordre de Ciceaux au nom- Mh^\y
bre de i% pour les Hommes & de deux J^' ^''
feulement pour les filles > font les fui vantes ;
Bellevaux , fille de Marimont 9 fondée le 2 J
MaFS'liip , vaut40oo 1. C'iarlieu , fille de
Clairvaux , fondée le 21 Mars 1130 , vaut
6qqq 1* Rofiers 9 fille de Bellevaux , fondée le
S70 ETATfDE LAFKANC*;.
Fui M- ^9 Norembrc ii}2».ir«Bt 300a L lilaaie»
ÇHi- ^e de Mocimoat » foocf^ le 2|^ AvrSl il}), 9
COMT» Y^uc ^00 1. ClaxrelôciGtiBc>flJb de.]ilo(smd&c»
fiHidee le5 Juin ii}S> ▼asK Sool. La Cba-
lice , fiUc de fieUcrau > fandét^ 1^7 D/cembre
11)} » Taae iooqo K liescr^ifianc , fille de
LuzeÛe eik Alface 9 lead^ Je %^ .Novembre
1 1 }4* Acey > ê!h de Charlka » fondée k 24
Avril li}6. Baldior r loodée en 1114 , pai
deux Religieux Zùkêds&niy fe donna à S. Ber-
nard te )i^ Mai ]J}$* £lk Tant 6000 1. La
«race de Dien »fik de kCharké, fondée le 15
Mars II }p ^ en régie» Bouillon ^ fille de Clair*
▼aux > fofidée It 7 Mars I147» Monc Sce. Ma-
fîe', fondée le id Jaavîcr 1x^7. ElWNefl auiE
ille de ClaîfTattx.
Les Abbayes de filles du même ordre «font
DorCnans , rransféré à Dole , dont les Abbef-
fes font éleâives de triennales ; de Ballam fon-
dée en i3»id.r par l'Archevêque Jean » transfé-
rée à Bezançon. Il y en avoît autrefois z au-
tres , Corcelles , dont les biens ont été unis à
P Abbaye de Donnans ; ôc Martelot > vulgaire-
ment ncmmée Moncarloc qui fubfîftoit encore
en lapd 9 mais dont on ne trouve plus rien de-
puis ce tems-là. Ces deux Maifons étoieht les
7 & 8 filles de T Abbaye de Tard , que l'on
confideroit alors comme la Mère de toutes les
Maifons de filles , de l'ordre de Citeaux , de
en cette qualité les Abbefies étoient obligées
de fe trouver tous les ans au Chapitre géné-
ral qui fe tenoit à Tard 9 comme les Hommes
tcnoient le leur à Citeaux. L'Ordre de S. Fran-
çois f olféde aufïï trois Maifons dont les Su-
^ perieuies ont titre d'Abbeffe & font perpétuel-
^k les. Ou y fuit la mitigation du Pape Urbain
ETATDE LAFRANCE. «74
Aîftes. La I de ces Maifonteft Migecce > de la Fr^m
ibndarioa dct Sdspears d'ArUy > Cadets de chi-
Bourgogne , de la branche de Châlons. On n'y CoMt
repoic que des fiUet Nobles. Les deux autres qui
avoienc un pardi ufage 6e qui Tont 'perdu 9
font Liont le Saunier de Moncigny«
Les Prieures de ce Diocèfe ^ qui font pour pri^wre
la pluiparc des Membres > ou des dépendances
àcs Abbayea i Soot comme oartout ailleurs %
ou fimptcf t ou Conventuels : La nomina-
tion des demiert aparcient au Roi par la«
dult , de le Pape s'eft réfervé celle des autres
qu'on nomme vulgairement ruraux. Les pre-
miers dans l'ordre A Iphab tiqie»ront» Arbois»
dépendant de S. Claude » de 4000 h Belle-
fontaine « dépendant de S. Paul , de 8000 I.
Charmilletce 9 dépendant de Beie y de 1500 1.
Chouxidépendant de Clugny , de 1000 1. Cour-
te-Fontaine dépendant de S. Paul : Eboucheuxy
dépendant de S. Claude 9 de xooo 1. Fontaine 9
dépendant de LuxeuiL Laval dépendant de
Mont- Benoit 9 de laoo U Lions le Saunier > dé<*
pendant de Clugny » aooo L S. Marcey*les-
Juifey 9 dépendant de S. Bénigne de Dijon 9 de
1400 U Martau 9 dépendant de Clugny 9 de
Sooo 1. Moutier haute-pierre 9 dépendant de
Clugny 9 dexoooL Vauclufe, dépendant de
Clugny 9 de 1000 1. Vaux fur Poligny dépen-
dant auffi de Clugny t de }uou L
Les Prieure»^ ruraux à la nomination du
Pape 1 font 9 Anneguy dépendant de Luxiuil 1
' Bonnevtns dépendant de S. Vkieent de Bcian-
çon ; Chambonnay-lez-pin , dépcadaiit du
Prieuré de Gigny. Châceaunay Clair vaux-
kz'Vaudins j d^ndant du mâme ; Colonne
dépendant de faint Jean le Grand d'Aucun ;
Coiuoy dépendant des Seigneurs du lieu, qui en
%7% ETAT DP LA PTlAtJCiB.
JPRaW- font Patronf ; Luzance 9 <I<^pcndanc dç L(jr«
CRE- xeuil ; Dannem'arie;>' di^*^^^^^ ^ Prieuré
CoMt, de Laiicenans ; La Paye 9 de .(-ordre de Gram-
monc t uni au Prièàré coAyêncuel d'£poifles
pès Cifteaux dans le Duch^ 9 Fontenay d^-
pcndanc de Clugay » S. Germain en Mon-
cagne 9 qui dépend de la Prévâré de Neuf-
chatel en Suiflè 9 Grammonc dépendant de
PAbbaye de Montjoye dan» les- Alpes 9 Juf-
fant dans Beiàncon di^pêndane de l'Abbaye
de Beaume ; Jafley dépendant de' Luxeuil ;
faint Laurent delà Roche 9 dépendant d^ AN
ngny , L'Etoile dépendant de l'Abbaye de
Tournus ; L'IlIay dépendant de Gigny » Le-
Dieu > dépendant de Clugny> S; Lantin d^«
pendant de fieaiuneS S. Lupin -dépendant de
S. Claude \ La Loye dépendant de S. Bénigne
de Dijon 9 Monterat lez Inlandes ; dépendant
de Beaume » Monterat lez Traves > dépen-
dant du Prieuré de S, Marcel de Cbâlons;
Pefnil , dépendant de S. Germain d'Auxer«
re 9 S. Pons à PontarKer , faint Renobert de
Quingey 9 Seicy 9 dépendant de Beaume les
Moines , faint Jean de Roiieres ^dépendant
de l'Abbaye de Moutiers faint Jean dans la
Duché , RuiFey dépendant de faint Marcel de
Châlons , fainte Magdelaine de Salins , dépen-
dant de faint Bénigne , Seveux dépendant de
r Abbaye de Beze dans la Duché : Siros , dé-
pendant de . . . y alorbe 9 dépendant du Mont-
benoît 9 & Vorfey , dépendant du Prieuré
de faint Vitaux fous Vergy. Tous ces Pricu-
' rez en général Conventuels 5c ruraux , font
cous pofledez en Commande. L'Auteur a omis
le refle 9 dont la plulpart ibnt ou fuprimez ou
~\\%[t5 unis à d'autres benénces.
-"'-'' Saint Anacolc de Satin» a &é fondée ptr
m^
ETJkTDB LA PftAMCe. %n
Urnes de Sudins, Aidbevéqne de Bcfançoa. F«aii«
11 A compofi d^u Piévàc à la nomiaadon ^he-
da Pj^ ft de t» Chuioiiies Ekâift de CoMT*
6 Mois de tannée ft nsHunex par le P^
dans les fixaacrcs. Saîme Magdclaiiie de Be-
ûnçoo 9 de la fimdacioa dn mémie ArcheTé»
^en Pannée iod4. Le Tréforier de la Ca-
thédrale eft Doyen de ce Chapicre 9 qui cft
aa refte cooipole de i& Cbanoines à la coi-
lack» da Pape doranc B mois» «c qui font
^lot par le Cbapiae dans les quatre mois
reûans de Pann^. Colmnacier , crans&rée
i Vezoul 9 écoic déjà fondée en lopx. Le
Doyenné eft à la collation du Roi » 5c les
8 Chanoines (ont élus 9c nommez akernacive-
oienc par le Roi «c le Chapicre. Saioc Mi-
chel de Salins fondée au XIL Siècle , com-
pofé d*ua Doyen 9c 8 Chanoines k la col»
iation dn Pape 5c du Chapicre dans leurs
mois» Saine Maurice de Salins fondée en
I2C4 9 par les Chanoines de la Mécropoli-
caine de Ciinc Jean 9 enfuice d'une permif-
ik>n du Pape Innocent 111. de Tan ixp8 > eft
compofée de j Dignirez , Prévôt , Chantre
5c Trefbrrier , 5c ao Chanoines coas à la Col-
lation du Roi en conséquence du droic qui
en fut accordé l'an 1471 -, au dernier Duc
de Bourgogne 9 lequel obtint du Pape Six*
te IV. Texempcioii pour ce Chapitre de la
Jurifdtâion ordinaire. Le Cliapicre de DoIe%
fondé par Otton IV. Comre de Bourgogne.
II avoit ordonné par fon Teftamenc de Tan
1145 > ^"*îl feroit établi à Poligny , mais
la ComtefTc Alix fa fille changea cette dif-
pofition par le fien de l'an 1177 > 4^^ ^"C
exécuté en 13.0J y par Mahault d'Arrois ,
Vçuye d'Otton V.li eft compoié d'un Doyjcsx'
%^4 ETAt DE LA FRAM6«:
VRAN-6t deutx Chanoiiieif ; cou* 4 In ^ollàtkMi<k
CRB- Roi de ^mKxnots delà Jtirifiiiâlon ordinaireé
COMT. S. HypôUce Hir leDoux a ér^ fondit en i)0}«
par Jean Comte de la Roche. U y a un Doyen
éc 7 Chanoines « tous à la coUacion du Sei*
gaeur du lieu •-
Hugues 5 Archevêque de Befançori fonda
Tan 140e* un Chapitre de 4 Chanoines avec
k Doïen au lieu de Beaupré. Thibaut Ron-
gcmont 9 l'un dt fes SuccelTèurs "^ y mît da
Chanoine» Réguliers qu'il tira de l'Abbaïe de
faint Jean des Vignes de Soiflons ; mais cet
^Stabliflement «n'a pas fubfiflé f de forte qu'il
n'y rede qu'un titulaire en commande qui eft
nommé par le Pape 9 Doïen de Prieur de Beau-
pré. Le Chapitre du Château de Gray éft
compofé du Prévdc 4e de 8 Chanoines. 11 a été
ù>tidé en ip^ , par Philippe le Bon de Jean-
ne de Bourgogne fa femme. Ces bénéfices
foac à la Cbllacion du Roi. Le Chapitre de
Ray , compofô d'un Doïen 8c J Chanoines
èi été fondé en 1341 par Gautier , Seigneor
du lieu 9 8c fes SucceiTeurs en ont confervéle
Patronage. Le C»iapitre d'Arboîs , compo-
fé de douze Chanoines avec un Dôïen à la
collation du Roi > efl de la fondation de Phi-
lippe le Hardy 9 Duc de Bourgogne 8c de
Marguerite de Flandres fa femme en i}8j.
Celui de Noferoy , d'un Doyen 8c de 6 Cha-
noines , fut fondé en 1411 , par Cbâlons Si-
re d'Arley , Prince d'Orange. 11 eft à la col-
lation de ks Succeffeurs , Seigneurs d'Arlay k
de Noferoy. Celui de Poligny y de 1%, Chanoi-
nes avec le Doyen y à la Collation du, Roi|
Comte de Bourgogne i fût fondée en. 1420 9
par Jean Chouzat9 Confeiller du Duc Philip-
i ge.le Blonde par fa permsiEon* Bc en&,€e«
STAT DB LA FRANCE. %7t
WdeVilkrMttl^fixMlépar HambeTt de k FRaw^
P«U » Conce de la Rodie, pir foa TdU- CBB*
ntacduii Janvier 1457 «n*^ que de ^Ch«* CoMl^
Boinet 9 éoac le Cor^ cft poarrû par le Pa-
pe » eo conformiez du jugement du cwicours %
terme qui iêra eipli<mZ ci^après $ duranc 6
mou del'annéeyat dioiii par le Chapitre de Be*
fimçon durant les 4 autres : Les ^ autres pré»
bendes fimr codërées par le Seigneur à de»
Prêtres ou Clercs , qui doivent erre original-
res du lien« Outre ce srand nombre de béné-
fices » l'ufm a étabU dans cette Proviocede
ceruînes aflocîadons de Prêtres pour le fbu-
lagement des Pafteurs A Pacquit des tonda-
tions des Paroillès s on les nomme Familia-
ricez. Ce font en eflèt des Preilimolnes > oa
Revenus qui fe diftribuent aux Prêtres feule-
ment , aulli long-tems qu'Us fervent à PEglt-
(è t & l'admlnilhation en dépend des Curez dt
des Habiràns des lieux. On en compcoit ]9
dans le Diocèfè avant les guerres qui en onc
ruiné la plus grande partie,
L'Ordre de Malche y polTéde 4 Comman»
derics , Arbois 9 Dole , Ville-Dieu Se Salle»
Elles ont toutes plufieurs membres Hcucz cA
difTérens Jieux de la Province. Elles aparté-^
noient aux Templiers avant leur fupreflion.
L'Ordre de S. Antoine a une Commanderie à
Bcfknçon. Celui du S. Erpritena4y Bcfan*
con , Gray , Poligny ôc Dole. Elles ont aulfi
leurs Membres ôc dépendances qui font peu con-
ûdérables. On comproitjufqu'i 40 Hôpitaux. ^
ou Maladreries dans la Province > qui ont prcf^
que toutes e'té fuprimécs ôc unies à l'Ordre do
S. Lazare jufqu'à la dernière dJclarariun du
Roi, qui les a aifcdlJcs aux Hôpitaux des Villes
les plus voi fines | le décail eu a éii jugé inutU
le par l'Auccur,
*7^ ETAT I>E LA FRAMCTET.
tRAif» ' ^ l'^gArd des Maifons fimplemenc Relî*
OHB- S'^u^^^S;» il y en a un grand nombre. Là
CoiyiV.' Auguftins en ont une à Pôncarller. LesBé*-
nédidins 3 , outre les Abbayes & les Pricu-
netiiulL ^^^ ^^^^ *^ * ^^^ P*^^^ • ^ Colleçc de tint
fè,^ Jérôme à Dole > Monrroland près la même
Ville Se Morey. Les Carmes d^chauflèz >
deux à BeMBçan^ ^ à Glalrvauz les-Vau-
dttûf. Lés Carmes chauffez f 7 , à Bezan-
çon, Dole, Salins, Gray» Saint Claude «
Blaccerans de Marnay* Les Cordeliers an-
ciens & Conventuels > 3 > à Bezançon , Sa-
lins 6c Gray. Ceux de TOblêrvance > 7 > è
Dole , Rougemont 9 Sellieres , Nozeroyi
Lyons le Saunier , PFovendlez & Claricy.
Lès Recolets » une à Conflans ; les Picpus
ou Tiercelînsr deux * à Cbemilly A: Châ-
teau-Lambert. Ler Capucins -si ) donc il 1
en a 17 dans le Diocéfe de Bezançon. Lef
jéfuices ont 4 Collèges » a Bezançon » Dole»
Gray & Vezoul 9. avec deûx-Hoipices^ à Sa-
lins de à Pontarlier.: Les Minimes 7 9 Bezan-
çon 9 Arbols 9^ Dolé^^ 9 Mortâu 9 Rupt 9 Or-
nans' de N. D^de Confôlacion. Enfin k»
Pères de l'Oratoire en ont } > Bezançon > Sa-
lins 5c Polïgny.
- Miifonj A 1* égard des filles Religîcufcs 9 elles ont
^* T«V/w.au(ïï un grand nombre de Maifons. Les An*
nonciades en ont 7 dans le Diocéfe de Bczan-
fon ôc 2 dans celui de Langres ôe de Lyon*
Lei Benediéliiif s une à Bezançon, Les Ber-
nardines deux, à Orgelet & à Pontarlier. Lw
Carmélites 5. Lés filles de fainte Croix 3. Les
Tiercelines y. Les (illzs de la Vification^*
Les Urfulines congrége'es , c*eft-à-dire 9 fani
vœux ôc fans clôture y 7. Les Urfiiiines
^ cloîtrées 4.
Y ^*''<'- A l'égard des Cures de la î?rovinccî t Ôio-
«TAT DELA Fl±KCE. VT7
^^ <te ^^*»{»* «" coBÔcat ^Ttf V ^"oa fEâiï"
sa ooc plofieus aoDci fian ksr ri'pftiii r*Q^y^
ce , cadcredeSoccsiiàksyqKiesCaTczS»- ^
péricars afemcoc à des Prcxrts otligez â les
dâênrir. U le craorede ces Caiez SircHesn
yi o« îaiî|u*à 7 degei ftirfrfalct , aflèmaées
alcnrprpfiç: UiegeqDerAincaniepciics'cBi*
pêcher de cpodjniiier^^oiaîs.dn nombre de ces
87tf E^^liics 5 il en £uc dimûmêr {89 qui ooc
^ ofurp^ par les Loriiériens de Moocbe-
liard il y a plos d'un Siècles tfc 41 9 qm c|uoî-
que du Diocèfê Ibnc hors des limites de la
Comté de Bonigogne ; ce qui réduit le Térita-
ble nomibiie de cxm Eglîirs à 795.
L'Aurearp^xnfuite à un pareil détail
des eztenfioDS que les ancies Diocéfes pcOi*
vent aroir dans la Comté de Bourgogne. U
conOdére premièrement celle du Diocéfe de
Lyon 9 dans lequel il compte l'Abbaye de faine
Oyans de Joux 9 autrement dite de S. Claude
-fondée en 420 , à préfenc & depuis plusieurs
Siècles de r.Ordrè deiiuntBenoic. Les Reli*
gieux y font une preuve exa^e de Not>leflè«
I«'Abbé les nomme. & les reçoit comipe il
eft lui-même nommé » pxk conféquence d'un
Induit par le Roi. Qa y. comprend aufli. 6
Prieures 9, fayoir Eiboucheux donc il a été
parlé 9 Guigny 9 autrefois Abbaye fondée en
^x6 » par le Comte Bernqa ^ qui en fut le i
Abbé 9 & pafla enfuice.à Cluny ; les Reli-
gieux y font auili preuve de Noblc^e : Et
Coligny ; tous trois à la nomination du Roi*
|.es I autres font ruraux de par conféquent à
b nomination du Pape.
Cette étendue renferme encore % Chapitres »
ÇbauTanae 4c Çûnt Amour , un Hôpital im
S78 BTAT BTB LA PRAMCB;
'PkAllo s. Efpric 9c ^ôXlurct fSLrtstgêts en ) Do^iOl*
cki nez ) Trefbrc y Aubournay de CdUigny. Le
CoMt. Diocéfe de Langres y comprend ItiBénéBctM
fuivans: L* Abbaye de ^Theuiay ,. Ordre de
Ciceiaux: Le Prieuré d' A venay fécularifé ca
l6i). il dépend de faine Etienne de^Di]oa:
Celui de Beaumonc iiir Vlngennes ». dépen*
danc du Pape » & ceux de.Champliice êc d'Or«
ville qui ibnc à la nomînacîoii^ du Roi -i
L'Hôpital d'Aumonieres dépendant de fiunt
Antoine » aîn(i que celui d'Orville : Enfin Je
Chapitre de Champlicce avec {8 EgHfes Fa*
^ •oimales. Le Diocéië de Lauiànne ne t^é*
cendque lùrj ParoiiTes. Celui deToul iiir
une feulement* Ainfi toutes les Eglifês de ia
Comté rfe réduiient à ^ne Cathédrale j )p
Abbayes > 4 Prieurez » 17 Chapitres 9 tfente"
neuf Familiaricez > ix Commanderîes dont
fept font HoQntalléres»^^ Cures ^ ikns kl
Chapelles.
^ .-Qu^nc ' <M g<^v^<icn)cn€ militaire de h
nerntwt' Pi^ovinœ > le Maréchal de Duras en étoit
êiUimu Gouverneur au» rems que l'Auteur a lait foa
Mémoire. Le Maréchal de Tallard lui afuc*
cédé. Le Marquis de Renty en écoit pareille»
ment Lieutenant - Générai. LUuteur réduit
les places fortes de la Province à ia ViUe
& Citadelle de Bezançon 9 avec le Fott
<jryfon 9 qui n'eft proprement qu'un baftioa
retranché contre Ja Ville : Celle de Salins 9
avec les Forts de Saint André de le Fort
Elîn , fur la même Ville 6c le Château de
Joiiy proche Montarlîer.
TéàlUd'^ La Province qui étoit autrefois dlviféc cfi
Itsgini^ ^ grands Bailliages qui en prenoient toute
T«*« l'étendue: Depuis l'année 1674. queleRoU
% fournis le pa£s , il. «n a ajouta un quacriémei
i cft celui de Bcfançoo 9 poiu. lequel- oa â.FitâlI^
membre 100 Communauccz det BaiUiaget CBÉ
ifios. Le Bailliage d' Aumône eft cotnpo- CoJlT*
de ceux de Vexoul > Gray 9c Beauv^e.
i fieor DcfiûeirT premier Valec deCham-
s eh Roi en eft pourvu.. Le bailliage
Eftxal eft compofé de ceux de Lyons le
timier »Saliiu 9 Ponurlîery Orgelec i le BasU
ge de Dole eft compqfé de ceux de Poli-
y» Arboij, Quingey de Omana. Le Mar-
ia de ClÛTeniy jen m pourvu. Enfin k Bail-
^ de Besançon fut oonné an fieur d'Augé
1 l*a TendiiAu fieur de Monn^. Avant la
aalicé.det Charges» qni a âé introduite
ju,|a Province en 1689. ^^ Grands-Baillie
(pofbieocdes Chargea de Lieutenant-Géné-
r^c parctculier de leurs Bailliases à chaque
ACacion 9 ft ils en tiroient àts tommes con-
ierablea. Depuis que ces charges ont é(é
nduës héréditaires , S. M. pour lesindem-
jêr leur donna à chacun a.000 L d'apointe«
ena réglez.
La MaréchauiTée de la Comté eft à prélènt m^a
mnpofée d*un Prévôt général qui a financé tbsu/ét»
fooo L pour fa charge 9 & de 3 Prévôts Pro-
nciaux qui ont financé chacun £000 1. Ils
ifidenc à Lyons le Saunier , à Vezoul de à
»ole« Leurs Lieutenans ont financé 4ooo< U
a onc Ibus eux 46 Archers 9 dont les char»
*s étoicnt fixées à 1000 1. Mais elles n'ont
Mnc été levées, avant la vénalité, il n'y a-
oie qu'un Prévôt ôc 3 Lieutenans dans tou-
i la Province qui exerçoient par commifiion.
41 Juftice eft rendue fouverainement dans
i Comté de Bourgogne , par un Par- P^r/#-
;ment^ qui cft l'ancien Tribunal de la Pro» "**•'•
ince> m9Âs il étoic ambulatoire > fiiivant Je
i»o ETAT DE LA F4t ANCE;
f^ÀAM- ^'^^^ ) avanc que Philippe le Bon^e-fiitf
CUBr ^^ ^ ^^'^^ ^^ Dole y avec pouvoir de jager'
CÔHT» ^" <ic>^<^^ei' reflbrc des affaires des pardculiefèf'
* de faire des Edics y d'avoir la garde des
Sceaux de la Chancellerie , ^ de partager b
gouvememenc avec le Gouverneur de la Pro*
▼ince. 11 ^coic alors compofè dUmPrefidinCf
deux Chevaliers , deux Maîtres des Reqvâct- 1
onze Confeillers » deux Avocats-g^néranx»
un P-rocureur général » un.Subuitut > na
Greffier & 4Huiffiers. En l^année s6d8» après
que par le traité d' Aix-la-Chapelle 9 le Roi
eut rendu la Comté dont il 9'écoic emparé
peu auparavant 9 le-iRoi d'Efpagne ibj[pen«
dit le Parlement de •établi^ une Chambre de
Juftice à.fiefançon avec la même autorité qu'il
avoit eue. Elle étok. encore dans iks wÈh
^ions lorfqu'en 1^74 9 le Roi s'étant encocp
emparé de la Franche-Comté j il réublit le
Parlement de Dole^mais il le tranfporta à Be*
fançon en 157^. 9 au moïen de looooo £«
eus 9 qui furent donnez par la Ville pour les
. fertificacions. En 1679 le- Roi au^enta le
•Parlement de deux Préfidens de de.) Cou*
lèillers ; mais en i6px 9 lorfque la Venalî^
té y fut introduite 9 on y ajouta deux Préûdenii
un Chevalier d'honneur 9 15 Confeillers » lia
Sub(litut9 un Greffier au Plumitif de 6Secre«
caircs-Notaires , de forte que le Parlemeat
eft maintenant compofé d'un Préfident.pre»
mier 9 5 Préfidens à mortiers 9 } Chevaheri»
4 Maîtres des Requêtes 9 45 Confeillers 9 %
Avocats-généraux 9 un Procureur général 9 %
Subftituts 9 un Greffier en chef 9 & 3 Gref'
£ers au Plumitif. Avant la Vjenalité > quand
une des places du Parlement venoit à vac-
quer >.la Compagnie prelèntoit 3 fu)eo tfixAci
\
ETAT DE LA FRANCE. i8i
fc Sa M. en rccenoic un pour la remplir 5 mais Fr àH-
alori let Arrêcsde ce Tribunal n'e'coicnt pas chb
iôuverains dans le premier jugement au-delà ComT*
de 1333 1. 10 f. 4d. Il étoit permis de fc
pourvoir devant les Juges du même Parle-
menc qui n'avoient point connu de l'affaire»
ft dans le x jugement 9 lorique la femme ex-
cMoic 6666 1. la partie perdante avoit le
droit de pourinivre la révifion de fa caufe
dans un Parlement étranger. Il n'y a de pour-
voi contre fes Arrêts que par requête civile
conformément a l'ufage établie en France.
Toute la Province eft du rcffort du Parle- p^/yj.
mène. Les Juftices des Bailliages y reffortif- diAux*
foient nuëment avant l'année 16^6. mais a-
lori il plût au Roi d*y établir 5 Prcfidiaux
dans la Province 9 où les appellations des Bail«
liages font portées. Ces Préûdiaux font établis
à Bezançon, VezouU G ray. Salins & Lyonsle
Saunier» 9c font chacun- compofez de deux pré-
fidens ) un Lieotenant particulier , 8 ConfeiU
lers» X Avocats du Roi , un procureur du
Roi » un Greffier civil , un Greffier criminel»
& un Greffier des préfentations & affirmations*
un Receveur des Amendes & Epiccs , un Re^
ceveur des Confignations , & un CommilTaî*
re aux Saifies reeUes 9 dix procureurs , un
Huiffier Audiencier,& 6 autres Huiffiers. Ou-
tre CCS Prélîdiaux , les Juftices des Abbayes dé
S. Claude 9 LuxeUil Se S. Paul de Bezançon »
celle des terres de Luze y Auvilliers 5c S .Loup^
rcffortlilênt directement au parlement.
La Chambre des Comptes furctablie en 1494. ^f'^^^'^*
i Colc » oi> elle eft encore à prefent. Avant "^*''*'
la vénalité des charges > elle n'ctoit comporée
^ue de ^ Maitres , 3- Auditeurs > un procu-
Rur-goiicral > ua Cicffier » éc un Huiffier ;-
i8x ETAT DE LA FRANCF.
FRAM- ^I y a aujourcThul i premier Préfideiic, 4aiicm
CHB Préfidcns, j Chevaliers d'honneur > ao Mâî-
C»MT. CfC9 9 a Avocats généraux 9 i Procureur g^
néral > 4 Correâeuxs , 6: Audiceucs.9 i
Greffier en chef, de z Subftifucs. L'on a.
•établi en 16^6. une Jurifdiâion de la Mon»
noyé de Bezançon, compofée d'un Direâciir,i
Juges Gardes,! Procureur du Roi 9ls Greffier^
L'Auteur termine ici ks ObfervatiooJ fur
les differens Tribunaux de la Province^ d'oii
il paroit qu'il n'y en a aucun pour kn £aai
<c Forées , à quoi il femble que tén peut
attribuer le défordre donc on a ci -devant pu*
là, dct^u'il dit y être gênerai dans la coupe.
des bois. Cependant il y a une Maitrilè , on
Table de Marbre à Beasançon. Avant l'an-
tindÊW» "^^ 1668, la. Franche-Comté ne payoic au
Roi d'£rpagpe.ron Souverain , aucune taille >
ni. concribucien ordinaire. £Uê lulsaccocdoit
feulement -vtoua les ans un don gratuit de
looooo 1* à looûoo écus; & Cette fomme
étoit toujours employée dans la Provin:e
en chofes utiles , comme payement des.Gare
nifons y 'entretien des iortificationst- de mè-
ne elle fervoic à acquitter les dette» des.Coffl*
munautez : Le Roi en ayant fait la conquête
& l'ayanù^: rendue par le Traité d'Ais la
Chappelle , après en avoir démoli coûtes
les" Places^ &. £ut enlever toute. i'Arcilkric
êc munitions de gt^rre r le Roi d'E (pagne de-
manda à la Province > par forme depr& , une
ayde extraordinaire pour le récabliflemeatdei
fortifications f 9c ^x>ur le payemem.des Trou*
pes-. étrangères qu'iL&. venir pour la garde f
elle accorda ave6:7bien de la peine une ayét
dt, 800000 1. Cependant foit que les peupl^
•a.fiiflèoc pas eoiécacdcYea dc&ndfej foit
L
ETAT DE LA FRANCE, li^
que l'Eipagne n*cac plut pour eux fon an- Fram-
denne conSidéradon > l*impo(icion de la me- CHfi>
me (botme a continué cous les ans jufqu'en CoMr*
1^74. que le Roi en ayant une féconde fois
fait la conquête , & l'aïant trouvée chargée
de cette fomme » elle eft paiTée en impofi-
tic|n ordinaire avec l'augmentation de 10000 !•
qui ibc faite en l68)« mais la Province n'en
a pas (bufiért 9 à caufè de la réunion de Mont-
beliard A: de Tes dépendances. Comme il n'y
a point d'Ëleâio^dans cette Province t Tim-
politionde ces 810000 1. eil repartie par
Bailliages en la manière fuivante*
fiezançdn • - « - 41918
Vezouls • <- « « 1815^1
Gray *'---. ^pjpi Salins - 39814
Beauiiie ----- 793/)!
Dolé - - - - - - 7i749lPoncarlier - - - 694^6
lions le Saunier 18794
S. Claude ÎP397
Poligny y88d(J
Arbois iifoo
Ornans - -c - - 48185
Orgelet - Ji5î9f Quingey 15717
Les autres revenus du Roi dans la Pro- 0#w4x»<
THicè font fo Domaines, donc la ièrme> avant
qu'elle fut jointe à celle des Salines, mon-
coit annuellement à 50000 1. mais cet article
d<HC fouffrir une. diminuciou pour la grande
▼ente qui en a été faîte en conféquence de la
Déclaration du Roi de l'année 16^95. ^"^ ^^''
donne L-alienation de^s Domaines. La Ferme
des Salines eft cftimée par l'Auteur 60000 1.
mais il ne donne poinc cette fomme pour une
fixation certaine , attendu que cette ferme é-
coit jointe alors à celle de Lorraine ôc des
Domaines d»^AlfacCi Les O^rois de >la ville OJÏrêu.
ds Bezançon' font- affermez au profîc du Roi
àJkibfaine de 1400a 1« La Province a pviïé an-
A a a
'MM
114 ETAT DE LAFRANC
T^Ah' nucUement pendant la guerre commci
CRB t68p. 180000 1. pour PUftencik. Er
ComT. me année, la Province fournie un R<
'Uftencile^ de i6 Compagnies de Jq hommes ch
Milieu., un autre Régiment pareil en idpx. a
augmentation de lo hommes par Com]
ee qui faifoit 1660 -, non-compris U
ciers. En 169$. on leva 15 Compagn
blables pour incorporer dans les- mcn
gimens , & pour l'armement 9 habiUen
Soldats & payement des Officiers , il-j
yfé annuellement fur la Province 9 j
Gue les Milices- ont ^té fur pied» 21
lans parler dts % fols par jour que Ici
.' munautez étoient obligées de fournir s
dats pendant les quartiers d*Hyv£r>
n'étant pas fuffifans pour leur nourritu
monté jufqu'à j fols. L'Auteur affure^
te Milice a été la plus forte charge
c'té impofee à la. Province, tant par
ièment des hommes 9 puifqu'il n'en a ^
moins de 600 tous les ans 9 tant pour
^ue pour le manège de&Officiers-,. qui
prétexte de décharger les. Communal
chagrin de tirer au fort , i'e chargoient
des hommes poux lefquels ils écoient re
fez de 50 ou 60 écus par homme r ab
a été impoffible d'empêcher , & qui
infiniment à charge au peuple.. De
y a toujours ea pendant la guerre
9' Rcgimens de Cavalerie & Drag
l^artiet quartier d'Hyver dans la Province 9 \
éBj-uif* j^ifQj^ jjç g f, par place de fûurages 9
Roi n'a compcé que j,fols. ; ce qui
chaxjue année environ 300000 l. à la 1
^ipfir»- ce^ A l'cga!"d de la Capicatiou » elle
©£ pendant la guêtre , toute non-Via
ETA r I>E LA. F R A N C E. iM$
uîce à 61500) 1. Surquoi on pcuc obferver FrAM»
a'etanc augmentée d'un quart en fus , clic chk-
eue monter a pi es de 800000 1. Ainfi il paroit COMT.
u'on a tire de la f"omt<5 de Bourgogne environ
3000C0 1. tous les ans pendant la guerre.
L'Auteur paflè enfuite au détail du com- Commereê
icrcc de la Province , qu'il confidére par rap- ^'/* ^»'«*
ort au pays de Plaine, & par rapport à la'^'*^'*
ionragnc. Outre Tes bleds que la Plaine four-
ic au refte de là Province , il s'en tire beau-
aup par Lyon pour l'Italie y les Marchands
ui en font négoce les conduifcnt fur la Sao-
e ; ils en en&vent auûi pour la. Lorraine
: pour lé Baûigny ; mais les Magaziiis
'Allemagne en tirent une bien plus grande
uancitd , ce font ces deux refiourccs qui
nt &it fub/ifler la Province pendant la
uerre , le fac de bled y ayant vallu jufqu'à
ou 10 1. qui n'en vaut que 5 pendant là
aix. L'Avoine y a pareillement vallu 6. !*.
; fcptier, c'eft- à-dire, le double de fon prix
ommun. Ileft certain que l'un dts plus grands
Konveniens , où les peuples de la Comte'
)nt fujets , efl la non-valeur des bleds , qui
e vient que du manque de débit & de con-
)mmation. Les SuifTes & les Genevois font
s fculs qui puiiTent faire ce commerce en
:ms de paix pour le bled. Ils ne le font tou-
îfois qu'avec permiflion de la Cour , ce aui
igage de toute néct-flité les Vendeurs & le»
clicteurs k une contrainte d'autant plus pré-
idiciable à la Province , qu'elle n'eft fondée
ir aucune jufle raifon. Les foins Ôc foura- f^t^fanr
:s Ibnt tics-abou'Jans dans, toutes Ifcs plaines
: la Comié ^ fuitout aux bords des Rivières
t Saontf , du Doux & de l'Ougnon. Cepen-
Aut on i^'y ékve ^ue uc5-£cu de. beûinux*.
tt6 ETATD»tA-FRf*NTî'E;
FrÀH' L'expénence fek même conn'oîtrcqiife les Va*
CHB chu qui font grandes &: grafles dans la Mon-
COMT. ugne oà elles ne paifllent que des herbes
courtes y dép^iflènc infênfiblemenc quand
elles font réduites au&fodrages de laplaine.
Ainfî le meilleur ouvrage qu'on enpUifle faire,
eft de les faire confommer par lés croupes de
Cavalerie qui y. viennent en quarrier d'Hy-
ver , lefquek y * apportent de l'argent , non-
fêulemenc par cette efpece de confommation >
mais par celles de toutes les autres denrées
3r»«/# du- pai>* A l'égard des Vins -, ceu» du Bail-
liage de Vezoul , Gray & Dole , font enle-
vez ordinairement par les Lorrains , mais ceux
de Poligny 9 Arbois & Qmans- vont dans la
Montagne où il n'en croît pas. La confom-
mation des Vins-efl fort grande dans la ville
de Bezançon , puifque le vignoble des envi-
rons n*y fufEt pas & qu'elle en tire quantité
ées Bailliages voitlns* 11 faut obA^vèr en gé-
néral que ces vins deviennent beaucoup meil-
leurs quand ils font gardez jj* ou d' ans. Les
Marchands qui ont la force 8c la commodi-
té de les ^ari^er meurir avant de les mettre
en vente , y font de grands profits , âc l'Au-
teur affûre que les plus riches familles de Pc-
zançon fe font élevées par- le commerce qu'el-^
ks en Ont fait; 11 ajoute que les Lorrains ont
prjs l'habitude depuis quelques années de fe
îburnir de vins dans le Mâconnoîs^au préjudi-
ce de la Comté i d'oà ils n'en tirent prefq|6e^
plus,
il y a dan» la Province > for les rivières d^
f^^ff* là Saône 9 du Doux 9 de la Loire 9 & de
rOugnon/* environ 50 forges ou fourneaux^
où Ton fabrique une très-grande quantité dé
fer âc de. crès^onae qualité* L'oa en' ckr
I
ÎTAT DE LA FRANCE. X87
roup de la Marine 9 audi- bien que des F r AH'*
>es de des boulets pour l'Artillerie. La cHB
ne cire auiïï de la Crâicé des bois pour la CoMr«
ru6):iQn des Vatlïèaux > des macs 6c quan- .
lfr.merrin$ pour les conneauxt On*: aie
r les uns.â& les aucres fur la Louve
*â fon embouchure dans la Saône > qui
orce enfuite à Lyon. Fromdit^
l'égard des païs de Montagne 9 il y a;peu ^ j^z
Iroics pour ne .pas dire point > où les pa- |^d(tx*
es foienc meilleurs. C'cft audî la feule
irce qu'ayenc les habicans qui font corn*
e de befliaux gras de maigres 9 de beur-
de fromages* Le» derniers en fabriquenfi
es lieux qu'on nomme Gruyères-» qui le
ent par.; tout le Royaume fous le non
romagesde Gruëres. LesPaïiàns ou^ga-
très-confid^rablemenc pendant laAguerre
porter .eux-mêmes dans les^ armées d'I -
de d'Allemagne, A l'égard des Vaches >
d elles deyiennenc vieilles-^ ou qu'elles »
nt de donner une certaine 'quantité -de
9 on ies engraiffe 9 & les Marchanda,
luifle 9 de Lorraine ôc d'Alface yiennenc
ichecer. Ceux qui écoient chargez de la^
liture des, viandes pour les armées 9 ea .
enlevé une grande. quantité pendant la
re. Les Veaux qui feconibmment à Bezani*
6c dans toute la plaine ^ fe tirent audi de
[ontagne. Les Cochons entrent aufli dans. .
onunerce 9 parce que.le»Païfans y en en«
nt ^.en engraiiKnt de grandes quantitez 5c..
cent leur lard avantageufement dans les ar-
s.' Mais ce .quieiuichic bien *davai%tag^ le
on 9 eft le grand commerce quL s-j fait H^r***
chevaux. Il y a %^ Etaloiir fournis pat
oiÀ enuetenus par des farticuUers; i tj^-
a88 ETATDE la FR ANCR
FjuiN'* ^*on éti' confie la g^rde à certaines condidonj
cHE- & priyil<*gcs. On y compte 9 15|: Cavales por-
CoMt. ciefes & aprouve'es par le Direéteur des Ha«
ras. L'Auteur afTiire que dans les ) demie*
rcs années qui ont précédé fon mtooire ,
Tune por^ranc l*autre , il eft forti de ces Ca-
vales environ 5000 poulains qui ont été en-
levez à rage de 6 mois par tes Marchands
de Brie , de Champagne Ôc de Bèrry. De plus,
les Rouliers de ces Provinc.es y ont pris annuel-
lement joo Chevaux entiers pour les char-
rois, les troupes^de Cavalerie 6c de Dragons
qui écoient en quartier dans la~ Comté » aof-
n-bien qù^une jpartie de celle de Lorraine &
de Dauphinéyy fontlinnuellement leur remonte»
& Ton en peut eilimer la cdnrommatioa à 2000
Chevaux par an. De plus on y a levé tous les
any 12 à 1500 Cavales , pour le» Vivres
& r Artillerie ^ Ôc dans la (èule année i6p6t
on en tira 4000 pour la Campagne , lefquelles
coutoienc au Roi de prix fait 226 1. dont les En-
trepreneurs en payoient2iJ. A la vérité, tout
les Chevaux de remonte & de charroi n'ont pas
tous été pris dans la C omté. Les Marchands do
Îiaïs en tiroient quantité de SuifTe » mais outr*
e gain qu*ils faifoient dans- la revente , le Pay-
fan a profité de l'occafion pour fe deTaire de fes
vieilles Cavales 3c en reprendre de plus jeunes
à leur place. Il tfl. aifé de juger par ce détail que
Fa Montagne l'emporte de beaucoup fur le plat
païs de la Comté, 6c que le Peuple efl plus en éta»
de porter les charges, que la néceflité des afifàires
y fait impoier. Au refle, il doit cet avantage ^
Bon-feulement à la nature du païs , mais enco*
xe à iOi grande fobriete' » car les^ paiians ne vi«
Tent par tout que de pain d'Orgeou d^Avoiiie>
^ laitage ou de lard*.
"i
TtAT DELA FRAÎÏCiE. iff
*ll n*Y a (bailleurs aucune Manufaéhire de IPKAiî^
Drapperie dans la Province y Ôc la raifon ef- cif e-
fencielle qui le shicerdic , c*èft qu'outre le pc- CoMr.
de nombre de Moutons qu'on y nourrit , le Mamifég9
cKmac n'eft pohit propre aux Laines. Lefeul '^itm»
établîflement qu'il convicrtdroit y faire , fc-
roic d'une Manufacture d'Armes à feu > à cau«
fe de la bonté du fer qui s'y fabrique. Il y
a d^ja nombre d^^Armuriers à Bezançon Ôc à
Poncarlicr , hfquels travaillent fort bien.
Les Canons qu'ils font ofnt déjà une réputa-
tion laquelle s'augmcnteroît bien-tôt , fi le«
Ouvriers étoient ériger , & on pourroit eit
foAtenant ce qui eft commencé , établir à Be-
zançon un M^afm d'Armes > qui fe trouve-
roît à portée de l'Allemagne ,' de l'Italie , St
de la Cataîogire. L'Auteur ajoute 9 qu'on 4
ciré du pays 12 milliers de falpctre par an ;
9c qu'on en pourroit tirer plus.
L'Auteur donne eniiiice le détail dts Villes D//^// ^*
èc des lieux de h. Province ; il dit qu'elle de U prg^
renferme 1154 Villes, Bburgs, ParoifTes , ^»»f«-
Villages ou Communautez , 6c que les lieux
principaux font , Bezançon > Dole > Salins »
Gray 9 Vezoul , Montbeliard , Beaume »
Poiitarlier , Ornans , Quingey > Arboîs , Po-
ligny» Lyonsle Saunier, Orgelet, S. Claude*
Bezançon , Capitale de la Province , eft fi- ^K^^tfos*
tuée fur le Doux , qui la partage aux deux
parties , lefquelles le communiquent par un
pont de pierre. Elle eft bien fortifiée & ac-
compagnée d'une Citadelle très-imporcante.
A l'égard de fon antiquité , on prétend qu'el-
le furpafle celle de Rome. Elle a voit confer-
vé fa liberté pendant plu fleurs fiécles & s'é-
toît toujours gouvernée en République in*
dépendante julqu'à la paix de Munfter , que
Tome m. B b
,»io E T AT D E Lk F R ANCE.
FBAiv'-l'Bmpcrcut & l'Empire la cédèrent an.Rpî
CHB d'Efpagne en échange de Frankeadal qui foc
COMT. vendu à l'EIedeur Palatin, toutefois S. M.
^ Catholique lui laifla fon ancien Gouverne*
, ment. Son Magiftrat e'toit compofé de 14
Gouverneurs , & de i8 Notables , qui étoieni
^ élus par les Peuples » Iclon les voix des Perçi
de famille. Ces Gouverneurs qui préfidoienc
tour à tour s'aflèmbloient ^toutes les femai-
, ties pour régler la Police 9 mais les Notables
. ne le faifbient que lorfqu*ils étoient mandez
par les Gouverneurs 9 quand il s'agiflbit d'^-
* f4ires extraorçlin aires ou de quelque jugement
criminel ôc capital 9 qui ne pouyoit être dé«
cidée faps leur intervention. Ce Magiftrat a-
voit droit de donner grâce ou d*impofer fi«
lence au Fifc : mais toute leur auçprité de
tous leurs privilèges s*évanouirent en 1674.
quand le Roi en fît la conquête. Ils furent
même tout à fait fupprimez en 16^7. par
l'eleélicn du Bailliage qui fut créé à TinUar
de celui de Dole pour connoitre de toutçs
les affaires de Police. Le Maire y prélide &
toutes fes appellacions reflbrtiflcnt au Préfi-
dial. La Ville de Bezançon eft le Siège d'un
grand Archevêché , d'un Parlement , d'une
Univerficé , d'un PreTidial ; elle a un Corps
... de Ville , une Table de Marbre » 7 Paroifles >
une Monnoye fie 11 500 habitans.
^#/f. Dole eft aufli fituée fur le Doux : elle étoît
régulièrement, fortifiée , quand le Roi s'en
empara en i568. mais il la fit démolir la mê'
me année ; furquoi l'ayant rendue au Roi
d'Efpagne » celui-ci y fit travailler de nou-
veau & les fortifications étoient fort avan-
cées lorfque le Roi la reprit en 167^, Il en
I fit concinuër le^ travaux qui furent mis eti
(
^TAT DE LA rHANCE. tft
leor perfeâîoa. O^nat» raifons lesonc hit Prah*
démiire «s comaiefixmeiK de la guerre da chi
Piince d'Oran^ , ft les habitant fê foac CoMT.
fermea d'itae limple marûlle. Cecte Ville
éooic coofidérable aranc que le Roi en eue
raÎTi le Parlomfeor. Il y refte la Chambre
des Coinces 9 mPrélidial, un Bailliage, ua
MamftcacaB 4iif.habicaiis.
Lji. Ville de Salôu eft crès-confid^rable .^''^
fBaod ce ne ièrotc que par rapport aux
5ooooo L ^'elle produit au Roi par Tes Sa«
Unes. Elle eft fortifiée de cours a Tancique
ft commaiidée par deux fores qui en aflurenc
la poflêffioa au Priace* Il y a un PrélîdiaU
un Magiftrat Se f66^ habicans. Gray eft ïa^^^*
Ville de la Province où fe faic le plus de
commerce > à caufe de la commodicé que don*
ae la rivière de Saône de trafiquer arec Lyon,
C*eft-là qu'on embarque les grains âc le (el
<|u*oa Y tranfporte. Le Rot l*a fait d(5mo-
iir en i66%, U depuis les forcifîcacions n'ont
poÎQC 6ié rétablies. Il y a un Prélidial > ua
Magiftrac & ^982 habicans. Vezouleft ficué
dans un païs fort abondant. Il y a un Ma«
gtftrac 3c %zvo habicans.
Moncbeliard appartient à un Prince qui en
porte le nom ^ lequel efl de la Mai (on de
wirtemberg , le Parlement de Bezançon aïanc
«léclaré par un Arréc de l'année 1681. que
•cetce Ville âe Tes dépendances 9 qui portent
titre de Comcé > dépendoienc de la omcé de
Bourgo^e , ce Prince fut fommé d en prcccr
la fol U hommage au Roi , de fur fou refus »
on s'en empara par droit de confifcacion ;
mais elle a écé rendue par le Traité de Ryf-
vifck. Cecte Ville ell Luthérienne , 5c lo
ftombre de lès habicans eft de ^$^0.
Bb a,
»j» . E T A T D« L A FH AN a«r
FaÀN* fieaume eft une pedce Ville accablcfe de Iq^
CH£- gemens de gens de guerre. On n'y compte que
ÇQidT.PPo habicans. Poncarlier ûziié furie Doinc
^esum» , ^^^^ ^^ Montagne » & le yoifiaage de Suifle »
TomarJier^^ une des meillejures Villes de la Comcé » il
&e. y a 1654 habitans. Ornans fiir la Louve
n'en a que i£i^* Quingey* encore phtspe*
cite y n'en a que 4^0. Arbois » lieu des pioi
«Qnfidérables de la Province ; Il y a Bail-
liage & Magidrac & J540 habicans. Orge-
let, petite Ville, 5jx habicans. Saine Clau«
de , terre d'Eglife , appartenante à l'Abbe >
qui eft h preknt le Cardinal d'£ftrées.Pat
Te dénombrement de la Proyinçe on trouve »
en ce compris les Enfans 9c les Domefti-
ques, 3367x0 habitons, outre 4000 Prêtres »
Curez y Religieux ou Religieufes*
Foires & L'Auteur donne à preTent le détail des
■ÈiMtcbe^. Marchez Se des Foires de la Province, fur-
quoi il nous fuffic de remarquer que celles de
fiezançon qui iè tiennent pendant plufleurè
jpurs des mois de Février , Août &c Septem*
hfe de chaque année , font les plus conûdé-
rables^ pour le débit des Chevaux de Bediaux 4
Se que celles de Lyons le Saunier 6c d'Arboil
fpnt auili trcs-fiéquencées de toutes forces de
Marchands.
Têttts & L* Auteur donne après -cela le détail du
Chmitu. Ppnts & des grands Chemins , qu'il dit être f
par tout fort mauvais ^ quoique les réparations
en foient aifées par rapport aux bois Se aux
pierres , qu'on trouve abondamment par tout
& d'ailleurs abfolumenc neceffaires au Com-
merce. A Pégard des Ponts , il en compte 4*
fur la Saône , à Montreux , à Jouvelle , à
Jecy 6c à Cray , de juge qu'il eft abfolu-
inent nécelfaire de rétablir celui de Porc toi
:^
ETAT ETE LA FRANCE, i^j
S^aohé 9 parce qall eft fur le grand chemin FraA"
de Chacnv^agne H d*Al£ice. 11 en compte CHB-
8* autres fur l*Oilgnon , dont deux de bois COuf*
fore ruTne^'à l'ilk; les autres font à Pon-
câriîef > Arçon > Mortau , Rbidevougeaii*
court y Clerval > Bêatfmê 9 Bezançon de Dole.
A l'^rd dts lieux d'Etappe de la route or*
dînai re dca Troupes , l'Auteur dit que celles
d'Alface& Lyon , pour fè rendre de-là en Ita-
lié 9 Languedot de Catalogne, paflede Befort »
à OmanI; Beaume9' Bezançon , Quingey9 Sa-
lins» Poligny 9 Lyons le Saunier fie S. Airour »
dernier lieu de la Comté 9 ôc que l'autre roilte
^i va de Befort à Châlons fur Saône 9 paflè
de Bezançon à S. Wift «c de-là à Dole. La
Route de Lorraine à Bezançon 9 paflè à R«« '
miremonic , à Tavernay 9 à Luxeuil 9 à Ve- '
xoul 9 ^ Riosfic Bezançon 9 au lieu de Rémi-
remont 9 à Champagney 9 à Lure 9 à Mont*
bazoA fie à Bezançon. La Routé dé yé^ourà
Auxonne paflè à Vellexou, Membre ou Fedry
fic'à Gray. Celle de Champagne à Bezançon 9
pafle k Ghamplitte» à Gray, à Marnay > ou au
Fini la même à Dole paffe <ie Gray à Pifmet*
Celle de Gray à Salins pafle de Dole à ... La
route de Champagne en Aiface paflè à Combaiî-
fbntaine, Vezoul, Port fur Saône , ou Colomf-
batte 9 Lure 9 ^feIizay. Celle de Bezançon
en Suiflè k Lyon 9 paflè de Pontarlier à
Lcnier , Nozcray 9 Pont de Navôy , Rofé-
noy fie Coligny.
L'Auteur traite enfuîte de la Noblefle fie dé- j^^^y-^^
clàre qu'il prétend le faire dans Tordre de i^J^x.
foii antiquité > de laquelle il paroîr néanmoins
très-médiocrement inftruit. Il commence par
la- Maifon de Poitiers 9 qu'il fait décen- foulttt,
dit d'un Pttilhé des Pues d'Aquitaine 9 fie
Bb }
t%4 ETAT irjE^I/A FRANCE:
FAAii* qu'il dîc £cf e établie tn Cpmcé depuis environ
CHB %Qo ani. Il eè vi^i ffl effec que la Maifoa
4^Mr* de Poicief 8 > ifllië des Goœtes de Valeacinois
.^ioic connue en Con)(<^ fous les derniers Ducs
de Bourgogne. Le P. ChifHec » du. Chefne
4ç Befly , onc ampIemtAC illuAre cette Géaéa-
^^e. Mais les cridques àx paîs rapportent
contre leur autorité |>Iuj(iettrs a^s anciens >
deterr^ïcnla ComténdeSourgo^ea où leur
Si€«i Latin eft exprimé de Pêturiist Se non
yas de J-iSéÊvîM y fk encre ces titres > il y ea
«.qui précèdent k uns dès derniers Ducs.
4e Bourgogne. Elle eftdivifée en deux frè-
tes $ Le Connte de Poitiers qui pofféde k».«
terres de Château«'Vîcxiz ^ Moroa 3 Balen-
fon 9 C kon » Neu&hâcel 9 ( non pas celd
<ie Suifle ) Thoraîie 9 Andancé & le Mtf
piy 9 lefquellos peuTcat avoir la valeor de
J[0ooo 1. de rente s mais ces ^ands biens ne
ont point libres 9 ayant été fubftitiiea dans
la maifon qui ks poiTede par rArchevéqne
de fieiLançon , Me(Ère Ferdinand de Ris > qui
Tivoit en 1585. Cet inconvénient 9 qui pa-
roit fâcheux à l*Auteur > eft à mon avis un
très-grand avantage , puifque ces fortes de
fubfliiutions , fi elles pouvoient être perpé-
tuelles 9 feroîent un appuy folide .9 depuis
que le privilège , ou plutôt le droit des ficfs
efl aboli. Le Marquis de Poitiers 9 puifiié
du Comte 9 eft Colonel & Brigadier d'ar-
itiées & pofîede la Baronie de Vadans y la-
quelle vaut 3000 1. de rente 9 qui eft Pan-
cien Parrimointf de leur Maifon.
"Btaufitm L^ Maifon de Beaufremont 9 dont le Mar-
**•*'• quis de Liftenois eft le chef 9 eft illuftre par
1^ ion antiquité 9 foutenuë d'Alliances & par
^\ ks honneurs 9c dignités qui y font entres. Oa
ETAT DE LA FRANCE; %^
trouve un Pierre de Beaufremohc y qui dans un FraH^
Tournois caa un Comcé de Bar en Conihac chb
fiiigulier , peu après la more de S. Louis. 11 y CoKCf •
,a eu dans cette maifon crois Chevaliers de
laTuifon 9 des Sénéchaux ou Gouverneurs
de Bourgogne 9 plùfieurs Baillis d'Aval. Lé
Marquis poffédë les terres de Châteaunfcuf ,
Orné 9 Clairvaux", Travers & Ra*ns 9 qui
foiic fubftîcuécs à ï*aîné. L'Abbé de Beau-
fremont , outre les Abbayes de Saine Paiil
£c de Luxèuif, pofTéde la Baronie de Sècy
fiA* Saonfe. La Mâifon* de la Bêaume efl [^ ^09-
aufli crès-a!ncîennè &. très-illallre. Le Mar- w.
qùis de BcâUitiè 9 fil^ du Marquis de faine
Martin 9 Gouverneur de Dole en i66B. y
pôfféde les terrés de Rôugeitiont , Pennes,
vâudray , Grandcrelie , Chaumarconne 9
Tôuanne 9 MeKlandàns, Monemat-tin de Ro-
main. Lé Comte dé S. Amour de la même
M^ifoh 9 le« cerirèi de S. Amour , Vaux » la '
CKaui, Crerênay 9 Oyielay, Frefnè le Chaftel ,
FrétighêS9 Maiches^ Saû vignes, Grandvelles 9
Mcfîeres 9 &c. & lé Palaiîde Grandvellei à
Bezançon par fubftîtution. La ComtefTe de
Vifcomtî fa Sœur, les terres de Beaujeu, Chaii- .
tonnay, aunay 5c S . Vallier , qui lui ont été '
cédées par le Comte d'Yennes fon Oncle. La
Marquife de Cruzy de Clermont-Tomierre 9
pdfTéde la terre de Vauvîliiers ; le Marquis
du Châtel celles de Senoncourt , Pain Se Lo-
mont. La Maifon de Vaudrey 9 aufli très-an- yauirey.
cienne 9 eft divifée en trois branches. Celle
de Saint Rémi poflcde la Baronie de Saint Re-
my 9 Cazeille 6c Saint Bretaire. Le Comte de
Vaudrey 9 les terres de Tromarey 9 Loges 5c
Efcuelles. Le Chevalier de Vaudrey , Cadet 9
^ fort avance dans le fer vice. La Branche de
Bb 4
ipd E^TAT DE LA FR^NCa;
PjlAN- VaudreyrValleroy 9 ppflêdc la Terre donT
PHE- le nom lui donne. fa diftînélîon, & celle de
CQ.MT. Vaudrey Bcveringes celles dcBevcringe &
Dampîerre.
^Attrmll^ La Maifon de Vatccvîllé > . oridnaîre d«
SuilTe , ( où elle fubiîfte encore dans le Cantott
de Berne ) a donn^ le Marquis de Confians^
cî-devanc Viceroi de, Nayarre . j le Comte
d'Ufiez 9 Gouvernem de Cçuncraî > de le Che-
valier de Conflans y Colonel de Cavalerie» fet
Bnfans. Leiieurde Toraîsedu nom d'Achays
pofTede la terre de Maillot ; . (a Maifon eft
^.Mi* îbrt ancienne ^ grande , quoique méfàlli^V.
*'^'' La Maifon de Granimooc qui a changé fon
nom de fei Armes au tems d'Otton IV. Coou
te de Bourgogne 9 environ l'an 1240* portoic
Un Sautoir d'Or en champ d'Azur 9 & le nom
des Granges. Elle ed divifée en 3. branches;
celle de Châtillon eft Taînée & pofle'dê les ter-
res de Châcillonvelle 9 Faux 6c Chamberia x
celle de Fallôn pofTéde Conflàndry 9 Fallôn 9
rrocey 9 Grammont ^ Courchaton. Celle
de Melizai donc eft l'Archevêque de Bezan-
çon , & TEvêque de Philadelphie fon Ne-
veu & SufrraganC9 a pour chef le Comte de
Grammont , Maréchal de Gamp 9 qui poffédc
les terres de Melizey & du Sauley. Le Mar-
quis de Grammont fon frère 9 eft aufli Ma?
réchal de Carnp. La branche de Grammont
la Roche polTede les terres de la Roche 9 Ri-
gney , Goefnan & VeUechevaux. Les Arme$
prefentes de cette Maifon > font d^azur à }
têtes de Reines , & l'on dit que l'origine eu
vient d'un combat entrepris en Angleterre
par un Seigneur de cette famille , pour 3 Prin-
cefies accufccs 9 5c qui furent délivras par
fa valeur. Le fietiir de Vaugrenaad de Villerj
ETAT D^ LA:PRANCE. 157
Il Paye 9 poffôde lacerre de Vaugrenand» ^ v^^j^f
celle de Porc de Leihe; fon frère écoic Co- ^ug.
Jonel de l'un des RegimeiK de milices ^ fournis Qq^^
par la Province. Le nom de fa famille eft cer
lui de Vaugrenand. Le ûeur de Monceley »
donc le nom de- famille eft Blifterw^ick 6c
qui écoic Colonel d'Infanterie j n*a laifTc qu'ur
ne fille héritie're des terres de Montcley&de
Vergiile. La famille de faint Maurice a plu-
lieurs branches.» dont celle du Maréchal de
Camp eft l'une : 4nais il n'eft poinc vrai , com«
ne l'Auceur l'avance 9 que les Seigneurs de
Choyé de de Villefaucon en folent l'une , non
plus que les Seigneurs dt Chacenay » Saulx Se
Villeneuve. Le Marquis de l'Aupcfpin du
nom de Mouchée de Bacteforc efl Chevalier
d'honneur da Parlement de' poiTéde les terres
de rAubefpin..& Arimhoy. Le Marquis de
Montaigu Boitcavanc du nom de Bernard »
CBt^ fur celui de Moncaigu^ 9 eft Bailli dt
Bezançon de poifdde les terres de Montaigu
de de Quîngey 9 ancien héritage dts Puifnez
de Bourgogne Duché. Le Marquis de Sorans,
du nom de Rofîeres > a fait ériger les terres
de Sorans , de They , Avoiiay de Breve-^
rey. Le Marquis de Biun defcendu d'An«
toine Brun , Plénipotentiaire d*Efpagne à
Munfler de Procureur général à l'ancien
Parlement de Dole , a aufli nouvellemenc
fait ériger Brun , la Roche 9 Arc de Stf
vances. Le Marquis de JBroinia 9 du nom
de Froiflard 9 ancienne . famille de Robe ,
a fait ériger depuis peu .d-annécs Çts terres
de Broiflia ,, Pleintrenoires, Anoîre» Breti-
enieres de Chavannes. Le iîeur de seaujcu, C o*
lonel de Dragons , poiTéde la terre de Montoci
Jl^ciieuc de Gouifanc du nom de Jo.uffroyoi .
%p9 Et AT DE LÀ FR ANCt;
Wà,AU' celles d'UxelIes de de Joye. L'îlluftcactenfte
CHE- cecte famille viencxiu Cardinal JoufTroy , !*«» •
Ct>MT de^ favoris de Louîs XI. dont il/a mal à pro-
pos changé les armes. Le Sieur d'Uxelleâ Jouf*
froy , la wrre de Monillard. Le Sieurde Falle-
cans , d'ancienne nobieflè 9 celle de Bufly Tief»
franc & de Dampîerre. Le Srdejuflcaudu Piil»
la Baronnie de JuiTeau 5c de Beccencourc. ïa
lieur dts Moutiers ci-devanc Capkainedc Dra-
gons , la Terre de Cubry. Là-Heur- dePcrigny
du nom de GrifcUes y ancienne famille de'Ro^
be ; les terres de Perigny & d'Augerans. Lt
fieurde MaTnix,originaire de Sa voyc, celles de
Crîllat Piedmorin & -Vincelles. Le fieur dt
Fallerans Vizemal de ■ très-ancienne nobieflè ,
fa terre de Frontenoy. Son Fils , Colonel dt
Dragons i celle de Torpes. L&iieur de Melio*
court la Terre de fon nom. Le fîeur de Reca<-
lot > la terre de-Rochefort en partie. Lc-Corh
ce de Sceyi Baron de Chevrot. Le iieur de Po^
ligny Seigneur d'Anjat. Lesfîeursdé Lezait
Seigneurs de Marneffia y armobli» au XIIL •
Siècle par les Abbez de Saint Claude. Le ficor
deChafTroy , Seigneur de Muans.» Lés (ieûrsde
Chavircy , Seigneurs de Rcicologne', de Çrofky
& de Marmur. Le (leur de Monfuron'de bon-
ne maifon , m^s qui a été domeftique en celle
de Poitiers, Le Marquis- de Pefeuxdu nom de
Pra , aulli annoblie de faiin Claude au XHL
(ie'cle.
Outre cette Nobieflè qut cd toute ccnféc
Art^r^ de la Province , il y des Seigneurs du Royau-
noH^r' ^^ Etrangers à fon égard , qui pofledcnt
^^'^^ de grandes terres. La Princefle d'Ifang^
hien , comme héritière du Roi d'Angleterre i
a ccé mife en pofîeflion par arrêt du Parle-
ment de Befiinçoo , de» terres de VaUampou-^'
ETAT DE LA FRANCE. 19»
tr , Arlay > B!enerant> Lyons-Ie>Saunier , FRA>^
fidcillon 9 Orgelet , -NoirccTtux « Chavan- CH£*
!^ Moncfleury , Jonques , Montron , Scile» CoMT*
:re> Arquelle^ Mootfàucon & Noferoy. Le
ince d'Arembei^ y poinfde la Baronnîe do
lucogney , Vlilers , Scrcy > Ccîntrey , Mor-
9 Orcamp , ChâteUneuf > Champlitrc en
rcie le faine Hypoike. La PrinceiledMile-
inne , les terres de Vîllecce > IWbergemenc j
Gros-foUîeres sMolay , Porc- Aubère , R a*
m, Tavaux 9 Belle voy 9 faine Julien > ChÀ-
lon,Fougerolles6e Chainplicte en partie. Le
uc d' Aumofit 9 Avannes > Courchapon , E -
abonne > Lantennes j Mercey Se le Paon. La
cccflion du Duc de Ponteraux > pr^renduc
r la maifbn de Beaufremonc > les terres de
ercey > faine Germain Bougnon , Benufes le
Mirfelles. Les Marquis de Bifly Se de Thian-
S coneeftene le droit de Beaufremone. Le
rince de Montbdliard ^ les terres de Man«
lire 9 Clairva( lé Chatel î Haricourt > Bla?
Mie & Clermone. Le Cottite de T.'ivannes )
ampierre- fur- Salon. Le Comte de Thîver-
'j (es terres de Rupt & de Lain. Le Mar-
is de Merode 9 la Baronniede Rai 6e la
:igneurie de Tcmuay. Les Créanciers de
Maifon de Coligny , celles de Coligny ôc
Dandelot. Le Comte de Renel , partie
la Seigneurie de Champlicre. le Mar-
is de la Vieuville , celles de Vauvillard en
rtie , Brenans Se Oumans. Le Maréchal
Montrevel « Prcfilly , faine Julien Se
mrlaon. Le Comte de Taxis , la Terre (*c
mdremen. Le Comte de Stambrix celle
l'Etoille. Le Marquis de Conflans, celle
faîne Loup. Le fieur Fabry de Moncaut ,
euccnane^Genéral des Armées du Roi f celle. :
)00 ETAT DE LA FRANCK
l^RAK- de Flavigny. L'Auteur finie le détail deceii!
CBEr Généralité par une recoanoiflance qu'il 6k
iBoMT> des ^vorablesdi^fitious delà Nobleflèpov
le fervice du Roi , aflurant qu'il n'y a aimit
gencii-homme en Comté qui le foit troa^i
en écat de fèrvir ^ qui n'ait pris parti dans la'
dernière guerre. Il en dit pref<|ue autant di
commun peuple qui ne remfe point de lènriTs
û ce n'efl dans l'Infànterie.
II ell certain que ce Mémoire auroît pu i*é-
tendre davantage Ac -renfermer un détail pkl
elTenriel par raport au Peuple » à la Nobteflc
6c à l*Hiftoire. Ces articles auroicnt même
d'autant plus d'utilité que l*ou peQt dire qu'ils
ont été fort négligez jufqu'à prelènc ^ 0c qu'il
A'eft pQÎnt d'Hilloire de Province « ni de no-
blelTe plus ignorée que celle de la Comté dr
Bourgogne. Ceflrce qui m*a porté à joindre
quelques remarques fur l'une ^ fur l'autre 9 1 '
l'extrait précédenr. -
La Franche-Comté partie de l'ancienne Gta«
^ifioift le 9 dont les bornes s'étendoient julbu'itt
£^»/r4/* K^hîn ç mais quoi que les Peuples qui l'ha-
tt'deu bicoient • portaflent le nom de Sequani qu'oa
Bouri9^ leur* donne encore 9 il ne faut par jugçr qoç
s<y««. cette appellation fut renfermée en des H-
*^fi' rnice^ il étroites 9 puîfque non feulement Ici
Sequanois occupoient » d'un côté les bords
du Rhin & de Tautre ceux de la Saône »
qui la féparoicnt des Eduens ; mais qu'ils s'é*
tendoicnt encore entre la Seine & la Loire ^
U que la ville de Sens leur apartenott. Sur
quoi l'on peut remarquer que les apellations
de Sequatii & de Set/ones 9 étoient Synoni*
mes. C'eft à ces peuples qu'il faut raporter
les plus glorieufes entreprifes des Gaulois »
^ celles quç les. Conqu4tei d'iulie fc de la Grar
*TA^ 6é La FHAKCSr. }<Mr
(c 9 at la peuplade d'une belle Province de l'A- Fr Am|
Ge Mineure ; mais quelques belliqueux qu'ils CHE-
Bdfcnc 9 ils le laiflèrenc furprendre un peu CoMA
trancVarriTée de Julet-C^far dans la Gau-
le 9 par un Roi Allemand 9 qui fous le prétex-
te de les aider dans une guerre qu'ils avoienc
cpncrrles Eduens > les fournie à fts loix. Ce-
fiur 9.foUîckcde les venger, y confendc & trcs-
Tolonders 9 prévoyant nue cène guerre lui don-
neroic occahon de s'aflujettir les Sequanoif
èc peut-être toute la Gaule , ce qui ne man-
qua pas d'arriver , «'étant (aiû de Befançon
Jt ayant dé&it l'Ufiirpaccur.
Depuis que les Sequanms iùrent fournie
aux Romains , il ne fe paifa chex eux aucun
événement digne de remarque particulière
mfqu'à l'an 408 que l'on dit être celle de
rinvafion des Bourguignons 9 ou de Icut ar-
rivée lùr les bords du Rhin. L'Empire Ro-
main étoit alors ft vivement attaqué de toutes
parts par les difKfrens Barbares qui avoienc
entrepris de les divilèr , que 9 foit par faute
de troupes 9 ibit par toute autre raifon , on ne
fit d'abord aucune réliilance aux Bourguignons*
L*on fçait au contraire que le Patrice Con-
flance fk avec eux un Traité vers l'an 4ix 9
ou plutôt en 414 9 par lequel il leur aban-
donna la Rhétie 9 la Sequaaoife 9 le païs des
Ednens de pluficurs autres , avec le droit de
s'aproprier les deux tiers des terres de des hom-
mes de cette étendue ; comme eux de leur
part s'engagèrent à i'adifter dans les guerre^
qu'il avoit à foutenir contre les autres Ufur-
pateurs de la Gaule. On ne fçait pas pre'ci-
iiément quel étoit le nom de ce Chef 9 ou du
Rei qui conduifoit ces peuples dans cette en-^
crepriiê. La Chronique de Frofper l'a nommé
\Si ETAT PB LA 1^« ANÇK
ÏRAn- Gondiçaiœ 9 vrtifemblabkment par eimr J
aCHE- puîfque là: Loi des Bourguignons >.aiicreiiKac
ÇoMTvdicè la Loi Gombeice , marque expreffdmciK
Gibica > pour le premier Prince de ceCtcNi^
1 don qui. aie régaé dans la Gaule.
11 y a grande aparence que les.Boui:guigiK»i
embrafTérenc la llel^^^^^^'!^^^'^^ dantle.
temsmcme» ou à peu près qu'ils,^ eurençpat
. fc le Rhin.; Les ^4uceurs s*aqGprdeac cou i
donner rhorineur de leur Converfion aux E-
vcc]ues de Gendve ^de^Laufanne èc deSioa»
s*écanc montrez les plus docile des. Barbares»
.Orofe dit poûcivemenc que fousL le régne d'Ho-
> norius y ils vi voient dans les terres de la Gsu*
le qui leur avoienc éU ccd&s > avec une don*
. ceur extrême j traitant les habitans naturels»
non comme des fùjecs ^ des Efclavcs > naif
; comme leurs frères.
A regard de la Succeffion de leurs. Roi&t
le ttfmoign^ge des Hifloriens eft plut pro*
. pre à la confondre qu'à i^éclaircir , tant il-
s'y trouve de diverficd ^ de variations. • La
. Loi que nous avons citée la -fixe d'une ma-
nière trcs- nette & très-précife. -.Voici com-
me elle s'en explique au Tic. j . dans lequel
le Roi Gundebaut a voulu aflurer la liber-
té de ceux qui en avoient jolii fous ièspré-
de'ceffeurs : >Si apmd Regespia memoriaàntectf'
fores, i^ e. Gibkam , Gêndamarum^ Gondufimh
patrem quoque mftrtmk -^ patrmtm , libermm MMt
iiberam fmjfe conflUerit , in eadem lihtrmn
niofjâAt, Sur quoi l'on peut non feulemeot
fixer l'ordre de la Succeilion , mais alTurer
que tous ces Princes ont été Chrétiens , co
confcquence de ces mots, de ptufi Mémâiret
qui leur font donnez par un Roi^ qui lui«
«acme .écoit Cbrécien*
È^ATDE LAFIIANCB. $o|
Quanta la Chronologie de l'HUloire* Bour- FAA'MBib
gaignonne » eUecd encore moins connue che-
que la $uccç{&on. On fçaic néanmoins que le CoMT.)
Roi Gondaire ou Gondicaire fut cu^ en ba-
taille par Acûla vers la fin de l'an ^jo.
mais on ignore quel a été' celui qui s'eft em-
4>ar^ de la Pi^vince de de tout . )es Païs des
Alpes Grayennes 3c Cociennes.. On ne fçaic
point non plus quel fut celui qui fut repouC-
K avec une srande partie de les troupes de-
vant la Ville de Narbone 9 par Aecius Gé-
. néral Romain en 4} 6. tL'Hilloire s'^clairqijc
mieux dans la fuice : On fçait que Gun-
. dioch fucccda à Gundicaire 6c qu'étant more
aflêz jeune, il laifla quatre Fils, en minorité' >
dont leur Oncle Glodoûé pris la tutelle ^
occupa le. Royaume jufqu'en 475 C'ed à ce
dernier qu'on attribue la conquête de Lyon
^ de Vienne ) qui furent depuis les Villes
Royales des bourguignons 6c qu'ils ne poC^
Cdoient pas auparavant. .Les quatre Fils
de Gundioch furent Chilpe rie j Gundebaut»
Godegiûle U Gothemar , lefquels ayanC
partagé la Domination Bourguignonne »
ne purent loog-tems vivre en paix. Gun-
debaut fuppJapu fon aln^ 6c le lit mourir y
après l'avoir lurpris dans la Ville de Vien-
ne* .Les deux puilnez le tourmentèrent à leur
tour 9 mais la principale vangeance qui
fiit tirée de cette mort apartient à Clotil-
de 9 fUle de Chilperic , laquelle ^ayant été
nuurié à Clovis Roi des François eut afTes
de pouvoir fur ,fon efprit pour le faire
Chrétien fie pour l'enflâmcr de haine fie de
irangeance jufqu'à la deftru^ion du Royau-
me de Bourgogne. Gundebaut , de fon cô-
ii ) le plus habile 4es Princes qui euiTtnc
^»4 EtAT DE LA FUANCt.'
IN^iH- regae chez cecte nation ) eue aflez de bon-
CHB- heur 6c de conduice pour conferver tous fes
CeMT. Ecacs malgré la trahi foh de fes frères êç
la profpericé continuelle de Clovis. 11 ne
mourut qu'en J17 , après un régne long
ac traveri'é j mais qu'il fignala par quanti-
té de grandes avions 5c de pieux étabHflê-
^«lens. A Gundebaud fuccéda Sîgifmond >
dont la vie trop moHe ôc trop dévote fin
terminée par une fanglance guerre que id
-fit Clodomir , Roi d'Orléans > aîné da
Roi Clovis & de 'G4otilde. Il fiit fait pri-
sonnier après la perte d'une bataille > ft
le Vainqueur ufant barbarément de fa for-
tune 9 le iîc accabler de :pierres avec fa fem-
me & fts enfans > après les avoir* fait jet*
rer dans un puits. Les Moines en ont fait oa
Saint ,. tant par cdmpaflîon de fa mort t
Siu'à caufè de la fondation d'Agaune 9 a pr^
ent dit faînt Maurice en Valois , l'un det
^lus riches 8c des plus nombreux qui ayent
été. Gondemar frère Se Succdleur de Sigif-
mond 9 eut la gloire de faire périr Clodo-
mir 9 mais dix ans après , les François ache-
vèrent avec facilité de foumettre.la Bourgo-
gne 9 tpuifée par la continuité^tle la guer-
re 9 & depuis ce tcms le PaYr que nous ap-
pelions le Comté de Bourgogne 9 a été mem-
bre de quelqu'un des Royaumes François
jufqu*au de'clin de la race ' de Charle-
magne 9 que Bozon ayant été déclaré Roi
de Provence 9 le refte de la Bourgogne 9
reconnut des Princes particuliers qu'elle ai-
ma mieux choifir que de les tenir du ha-
sard.
Richard 9 Marquis d^Autun êc enfuîce
Duc de Bourgogne , frère de Bozon & de
lira-
EtAT DE LAPRANCE. 50J
Plmpcracricc RichUde , femme de Charles FRaK^
k Chauve 9 fut le premier propriétaire de chb-
la Bourgogne , celle que nous la diftinguons CoMn
par fou titre de Duch^ i autrefois feparée
de la Comté par le cours de la' Saône. II
la laifla ^ fon fils* Raoul > qui parvint aprèr
lui* à une haute- fortune •, s*étant empare '
de la Couronne de France fur le Roî Char-
les le Simple y mais il ne laiifa point de
j^ftefrité. La Comté fe donna dès - lors
a un autre Prince Bc ne s*e(l réunie que
longtems après avec la Duché y ainfi qu'on '
▼erra dans la fuite. Ce Prince fut Raoul
funiommé d'F^lralingen » du nom du Châ-
teau d'Alface où il a voit pris naiiTance; II étoic
filr* de Conrad , dit le Jeune v Comte de
Paris , frère- de Hugues 9- Duc de France »
iùccefleur ^ beau- frère de Robert le Fort 9 '
tige de la maifon régnante. Ainfi il fortoic
au*troifiéme 9 ou quatrième degré dé T«^lff ,■
Co>Ilte d'Altoff , fi renommé dans nôtre
Hifloire y pour avoir été le peré de l'Ira- ' "
pécatrice Judith 9 féconde femme de Louïs' *
le Débonnaire. Raoul fe trouvant Gouver-
neur de la Transjurane dans' le tems que'
le -{ang de Charlemagne- s'éteignit en Aile- ' '
macne ôc en Auflrafie- > ne fe jugea pas
indigne* de polTéder * une partie de cette '
graade fucceflîon , 6c fe fondant fur - une '
adoption de l'Empereur Charles le Gros ,
il le fie couronner Roi de la Bourgogne-
Ultérieure ou Transjurane en l'année Spj». '
Ce fut »en cette qualité qu'il pofTéda la C om- *
té de- BouTgogioe ^ laquelle il' laifTa à fon ' *
Rils avec les? autres Etats 'aprèr irn régne "
de t6. am- ^ ctant mont le zj^ ^ Octobre de
l'IBi -911. -Ce fiii fous iba- régne, que- le '-
lùim'^L -• Ce "
jotf ETAT D E LA FRANCE.
fn An- Comte Burnon » Seigneur d'une partie de U
cHE- Comté , donna un û grand exemple dedéta-
CoiiT. chcment du Monde j en fje faifanc Reli'
mtux dans l'Abbaye de Gigny qu'il avoic
londée de il y vécut depuis avec tant d'édi-
&ation , que Guilkume , Duc d'Aquitaine >
ayant entrepris la fondation de Clugny >
iè choifit pour premier Abbé de ce Mo-
aâdere en Septembre pio. Il paroit toutefois
que Burnon > ou plucôt la . ComceiTe Yves
la Mère 9 contribua autant que k Duc à
cette célèbre fondation. Burnon prie avec
lui fix Religieux de Gigny 9c* autant de
Beaume V pour ^ former cecce nouvelle ' Mai-
fi)n > âc c'écQXi: en reconnoi£&nce de cette ef-
pece de filiaûon, que l'Abbaye de Clugny
payoit autrefois une maille d'or~ à chacune
de ces Abbayes. Raoul 11. fucc^da àRaod
I. Ton Père de eut prefque..auffi-tôt la guer-
re avec Burchard , Duc de Suéve j contre
lequel il perdit la bataille du Rufy >. mais ils
pacifièrent leurs différens par un mariage »
Raoul ayant étd apellé en Italie par dt9
Seigneurs mécontens de l'Adminiâration de
Bercnger II. il fournit en peu .de tems tou-
te la Loml»rdie 9 mais il ne Ja garda que
trois ans , les Italiens toujours inquiets 6c
mécontens de leurs Souverains ayant ra^
pelé B^renger inutilement.^ puifqu'il fut en-
core vaincu par Raoul.. Celui-ci néanmoins
p^r une mode'ration ou peut-être par dégoût»
Ul' reTolut à quitter Pkalie de à laifTer aux
naturels du . P aïs la difpofition de leurs pro--
près affaires. Ce fut alors que dénuez de
îecours étranger ils devinrent la proye dts.
Hongrois., nouveaux. Barbares qui défo-
lQkmL,'J*Euxope .. avec *uacl horriblccruaucé...
ETAT DE LA FRANCE. 307
Pavle alors, la capitale de la Lombardie fut Frah-
forcée 8c brûlée , ai ail qu'une infinité d'au- CHE-
rres places , & la rume fut li générale 9 que GoMTr
pour en fauver les refies , Raoult fut obligé
d'y retourner par flmple motif de compaf-
fion. Cependant ces Italiens qui avoienc moins
de confiance qu'ils, n'en dévoient à fa gén^*
rofité , avoienc appelle au fecours d'au-delà
des Alpes , Hugues de Provence , de forte
que la jaloufie ou le point d'honneur fit bien-
tôt naître une autre guerre entre cts Prin-
ces , laquelle fe termina néanmoins par la
ceffion que Hugues fit à Raoul de tout ce qu*il
poflTédoit au-delà des Alpes j comme en re-
vanche celui-ci lui céda tour ce qu'il poffé-
doit en Italie.
En ce tems-tà ^ il y avoit un Manaflez '>
Seigneur de Vergy , qui prenoic le titre de
Golnte de Bourgogne 9 lequel fonda 2 * Prieu-
rez 9 de'diez à laint Guy , en Latin nommé
K/V/tf, d'où s*eft formé le nom corrompu de
faint Vitault , l'un près de Dole 9 & l'autre
fous l'ancien château de Vergy. Ce Seigneur
laifTa deux fils 9 GiQebért & W'aton 9 dont le
premier prit titre de Duc de Bourgogne ôc
mafia, fa fille unique à Othon , frère de
Hugues Capet. Raoult II. mourut en 937.
êc laifla fon Royaume beaucoup plus étendu
dans la Gaule qu'il né l'avoit reçu 9 à fon
fils Conrad , furnommé le Pacifique 9 ' parce
qu'il régna Ji ans fans aucune guerre ni trou-
ble : rare exemple de ce que pourroienc les
Princes 9' (i fc connoiffans eux-mêmes ils
vouloient faire juftice aux autreiî l Conrad
accrut fo» Dbniaine du . Lyonnois & du '
Viennois > fi Ton en croie l'opinion com-
nume-} eu é£>oufanc la fœurtie Lotliaire, Rcr- '
Ce î- -
3o8 ETAT DE LA FRANCE.
FjlAH- de France « donc II eue un Fils-, die Raoul^
CBc- auquel il lailla fès Ecars en ppo. Au cems de.
Coiit* ^ ^^^ Conrad 9 la Comté de Bourgogne
-. ecoic gouvernée par un Seigneur nommé
j>^' •■ Hugues I lequel y fit plulleurs pieuiès fon-
dadons qui furenc confirmées par le Roi de.
Bourgogne , l'Ordre des Fiefs étant dé a tel-
lement établi quç le Va£al .rie pouvoit dif-
polèr des fonds fans le confentement du Sei-
gneur dominant, fiugues lailIa un fils qui
porta le titre de Çomce de Bourgogne &fe'
Aomma Conrad. > ..
Raoul III. plus connu par les'odieux fur*
noms de LÀcbe 6c de Fainéant > avoir 2 deux,
ioeurs y Berthe. 9 marie'e au Comte de Cham« •
pagne , & Gifele , femme de l'Ertpereur Con-,
rad II. mère d'Henry III. auffi Empereur, ,
Ce Champenois^ qui connQiifoic la foiblefTe»
du Roi foa Oncle i. crut pouvoir obtenir en . .
lui fàifant. peur 9. qu'il le déclarât fon Succef- .-
feur , mais il .y fiit trompa. Car Raoul fie
cette décUration çn lo^p , au profit de foQ ,
Neveu le Roi Henry ; ce qui fit paJflTer la ,
Bourgogne fous l'obe'ïflance des Princes de la ,
maifon de Suabe. In ce çems Ochon Guil- -
laume. > fils d'Adelbert 9 Marquis de Loptibar- .
die, écoi.t. Comte de ^ourgogq^e par fa Me* .
TCr.Gerberge 9 fiUç & héritière de Conrad »
fii$, de Hugues » defquelç nous avons parlé*'
fous les régQçs piéçédens. Cette Ger berge ^
devenue ,. veuve s d*Adclbçrt ^.époufa Henry .
Dyç de Bourgogne » frère de Hugues CapeCji ,,
alliance qui fut ua.fujet de guerre entre Ro- .
bei:c Roi de frange ,.y fils de Capet & Neveu .
de^^Hepry , & le Comte Ochon Giiillaume> .
qui-fe contenta dans la fuite de l'ufufruicj
<l^Ji^ Couiçé de Pljpn. Çelui-QÎ moiiruc ça.,^
V
B7^TJ>£ LAFR^ANGE» ^0%
ùty. 9 laiiTanc la Comté de Bourgogne â FRAN-i«
.enaud Ton Ris aîné 8c celle d*Auxoune che-
.Oclion fon cadec. Renaud. 9 Coince de CoMr.*
ourgogne époufa Alix de .Normandie , fil—
. du Duc Richard il« âc> en conféquencci
î. cctrc Alliance « il ic prétendit héritier ,
r Robert 9 aufli fécond du nom.> par préfet
ace à fon i>atard Guillaume 9 mais la for*
ne de ce ..dernier l'emporta fur la juftice.
is prétentions de Renaud 9 qui fe contenta,
ir dédommagement des Comtez de Brionne.
de Verneuil en Perche 9 qui devinrent en* .
ice le partage $k Gui de Bourgogne 9 puif- 1
l.de Tes enrans. .. .
Guillaume 9. iùrnommé .le Graiid '9 Corn- .
de Bourgogne , fiiccéda à fon . Père Re-
lud l*an 1057 9 8c jégna ^o ans. Il eue .
imbre d'enfaas-de Guertrudede Mâcon fa ^
rt)me 9 laquelle outre la Comté de Mâcon , .
i. apporta fers. droits fur. celle de Vienne 5
m me .étant îiruë..de celle de Conflancin ,
•mte de Vienne .9 fils. de l'r.mpereur Louïs-
jvcugle. Leurs enfans. furent. Etienne 9
nnte de Bourgogne & -de Vienne 9 Rc- '
ud Comte de Mâcon» 9 Guy Archevêque .
.Vienne ôc depuis Pape fous le nom de -
Uxte 11.. Hugues .Archevêque .de Befan- .
1 6c Gifelle femme de Hurabert II. Com- .
de Maurienne 9 qui ^devint Mère de la ■
ine Alix.de Maurienne 9 femme de Louis
Gros. Le Comte . tcîenne 9 emporté par .
délit de fe fignaler dans la guerre fainre >
idit , ou plûcôt eogagjea, à ion. frère Ar-
tvéque de Vienne 9 le Domaine 6c les droits .
^liens qui lui ^partenoient dans la Ville .
Comté de Vienne pour 8000 fols d'or > avec .
^uc^ il ût la définfc du-grjj^d voyage çi\-.
j
?t6 ETAT DÉ LA P RANGE.
I^RAN- iop6. malsii n'en revint point , étant mort
CH£- en l'an lioi. Ce Prince ne laiiïa qu'un filr
Co-AfT, ibrt jeune' furncmmé par cette raifon Guil-
Jaume enfant ^ qui mourut fans poftériid
l'an iii^. Ainli la fucc^ffion revint à Rc-'
naud Comte de Mac on fon Oncle > 'qui la gar»
da 'jufqu'en riadrf
Il laifTa z enfans , Renaud Tomtè de Boar-
gogne & Guillaume, dit de Vienne i comte
d'Auxonne , qui tous deux eurent xic grandes
affaires à démêler : le premiet avec l'Em-
pereur Lothaire de Saxe ^ auquel il rcfùfa
î'hommpge de la Comté , fou^ pïétexte que
le titre de Roïaume de Bourgogne apparxe-
noît à la Maifon de Suabe & non pas à l'Em-
pire. Lothaire l'en puriit par la profcri-
pcion & la confîfcation de la comté de
Bourgogne 9 dont il inveftit Berthold Duc
de ^Scn vérin , & il s'enfuîvît utie longue
guerre , dans laquelle Renaud eut le principal
avantage ;. s'e'tant maintenu dans fa poflcf-
fîon, il mourut en 1 144. ne laîflant -qu'une
fillé Beatrix fous la tutelle de fon frer« Guil-
laufne. Celui-ci eft premier qui^ paroît avoir
rendu le nom dé Vienne propre à fa Maifon;
ce qui arriva fans- doute à l'égard de l'oppo-
lition que les Archevêques de Vienne formè-
rent de la làilTer joiiir du domaine & des droits
qui' leur avoienc été engagez par ' le comte
Etienne ; car quoique rengagement n'eut été
fait que pour 6 ans , ils prétendirent le rcnî-
boiirfement de cette fora me principale 9 8t '
ne comptoienc à rien les jouiflances qu'ils '
«voient eues j Se île pouvant fe dire comte •
de Vienne , de peur d'offenfer PEgUfe & de *
s'attirer les foudres de l'excommunication a* ;
loriii^edoucées'>il fecomtaca de prendsc-
ETAT DEXA Ï^RANCE. ?ii
le faoni appellatif de fa Maifon pour la coa- Fran-'
fcrvarion-de ics droits. Beatrix j.comtefre de chk-
Bourgognc :^ e'poufa l'an tîfd* PEmpcrcur CoîAXv'
Ftédcric I. plus connu dan». PHiftoirc fous
le nom de Barberoufle . , & aïanc eu de lui
une nombreufe^unillev laiiTa la Franche-
Conué à Ochcn , quatrième de fts enfkns. Ce-
lui-kri eà le premier^ qui par une] diilindtion
jufqu'aloxs peu ufitée -^ prit le titre de comte
Palatin. -Il moumt en ixoa.'& ne laifla que .
% filles de fa femme Marguerite de filcis %- .
fille de Thibaut > comce de filois 6c de Char-
tres, duquel il' a. été parjé dans", les Mémoi-
res-d'Orleaf.s de de Champagne.- .
Beatrix l^aînée e'poufa le. Duc de Meranie >
comte d'Andac , qui devint comte Palatin de
Boorgogne par cette alliance, & Jeanne é-
poufa Gérard de Vienne confite d* Auxonne ,
fils* ou pfitît-fil*:de Guillaiime de Vienne , dorlc
il ae'téparlé ; mais ces beaux-freres s'accor- '""
derenc mal pour le parrage de la fucceflion. .
Il s*enfuivîe une longue guerre qui ne fùc
terminée que ..par l'extrémité des Légats du ■ .
Pape le vingt-trois Juin 1127. l'accord fut
avantageux -k la GomteiTe Jeanne , déjà -:
veuve de Gérard- de Vienne , par rapport ^
aux biens ^ revenue qui lui furent a jugez /
mais la Souveraineté fut confervée en entier
à fa fœur. aînée. . Jean n'en eut, qu'une fille
nommée Beatrix ,- comme l'Impératrice fon >
ayeule , qu'elle maria de bonne heure à E-
denne de Vienne^ comte de Mâcoiv fbn pa-
rent au troifîéme degré , 6c d'elle font forties >
eotre les comtes de Bourgogne de la dernière
fouche , les branches particulières de Châlon*
de.Vîgnory & d'Oizclay 9 comme d'autre .
cùU. la Maîfoa qui a perpétué le aoA de. Viea» -
jH EtATÔE LA F R A NCR
Ka AM» ^ne jiifqu'à nos }ours i eft fôrcîe du moins ptJ*
CHB femmes de Guillaumtfide Vieattef i Comce de
GOkMT» àc Mâcon -, fécond du nom- ,■ frcre & noa
peçit-fils de Gérard-, -dont il- vient d'ccre par-
X lé ', malgré l'aûcorité de Du - Chefne.
Mais pour revenir à la. cige principale i
le Comte de Meranie écanc more en II 50^
tes Etats paflerent à fon fils Ochon III..
alor& âgé de 19 a<is , qui mourut fan«^ pofté-;
rlcé l*an 12.98. Sa fucceflîdn fut recueillie
pa^ fes fœurs , dont Paînée » qui s*apeloit
Alix époufa* Hugues de Vienne ., Hls'de Jean-
Comte de Cliâlons 5 petit-fils de Guillaume
Comte d'Auxonne. Cette alliance fembloiti
devoir procurer le repos de la Comté de
Boûrgogiie par le retour de la Souveraine-
té dans la maifon <jui en avoit le titre pri-
mordial. Cependant elle fit Un efièt tout
contraire. Les Etats du Païs , choquez de*
n'avoir pas écé confukez dans ^ une affaire
oii'iis avoient le principal intérêt , 8c .animez
d'ailleurs par le Comte Jean , Père 'de Hu-
gqçs & fon principal ennemi ^ voulurent pro^^
céder par la voye de Souftrac^ioh , d'obéïltan»
ce, à la Comcefle Alix. ^11 s'enfuivit une rude
guerre qui ne fut terminée que par la média-
tion du Roi faint Louïs. Ce Comte Hugues •
fut un Prince fage ^ de grande œconomie.*
Car on voit qu'il acquit des fœurs puif- -
nées de fa femme , les droits qu'elles pré--
tendoient à la Comté de Bourgogne 9 par -
des fommes confidérables qu'il leur paya. U •
traita avec Elizabeth femme de Frédéric »
Bourgrave de Nuremberg poar lojo marcs *
d'argent en 11J7. avec Marguerite femme «^
do, Comte Tridigert pour 400 marcs au moi* -
dc;-Fevriçt 12,61 ) mais il ne pût, venir à r--
^ bottt-^-
ETAT DE LA FRANCE, jij
bouc de Beacrix 9 femme d'Ocbon » Comce FAAif-*
de d'Orlemonde 9 laquelle aima mieux ven- CH£-
dce (es droits à Hugues IV. Duc de Bourgogne CoMT»
comme elle fie par traita du mois de Se-
ptembre., jour de ^. Maurice t%6$. Le Com-
te f (èniible plus x]u*il ne dévoie à cette difpo-
fidon ) d'autant plus qu'il n'ignoroit pas à
quel deflêin le Duc de Bourgogne s'étoïc ac-
quis un titre^ contre fa Souveraineté 9 mourut
prefque aufli-tôc en iz66. Sa Veuve Alix .,
Comceflè.de Bourgogne 9 fans ^gard pourfes
enfims qui étoient en bas âge 9 fe remaria avec
Philippe» Comte de .Sav<>ye 9 de Mauriennc
9c de Chablois 9 qui fut auffi Comce de
Bourgc^e 9 }nfqu*à la mort de la Corn*
Ceflê Alixijui arriva en Décembre lz^2.
Mais foie que cette Comc^e eut fait quel-
que difpofitu>n «n faveur de fon fécond Ma-
ry » ce dernier prétendit conferver la Souve-*
rainecé de la Bourgogne au préjudice des
tnfans du premier lit 9 qu*il traverfa tanc
qu'il vécut. Othon IV. qui plus communé-
ment eft Jiommé ^Otbelin pour exprimer fa
jeuneUe 9 -s'appuya de la procedion de la
France 9 ^ ce fut aparemment par ce moyen
3u*il retira du Duc de Bourgogne les
roitt vendus par fa tante Beacrix pour le
prix de iiooo 1. Vîennoifes* Il éppufa l'an
ix70/> Philipote de Bar 9 dont il n'eue point
d'enfkns 9 & en 1287 9 Mahaulc fille de
Robert II. Comte d'Artois > Pria cefïc aufli
habile que fiere 6c intérefTée 9 laquelle le ren-
dit Père de pludeurs enfans ; mais par une
fingularité extraordînaîie 9 elle l'engagea
à déshériter les mâles en faveur des filles 9
ou pLûcôt .en faveur de Phillippe dç de
Charles de Fcance 9 enfans du Roi Philippo
Tome 111. Dd
à
.H4 ETAT I>E LA FRANCE.
FRAN- le fiel ) qui les aroienc ^poufées. Ochel^i
CHi- rnouruc à Meiun en l)02. après avoir faic
CoMT. cedion & cranfporc de la Comté de Bourgo-
fne à Philippe j Fils dp France , Comte de
^oiciers , lecond fils du Roi 9 au pre'judice
de Robert Ton fils unique 9 lequel ne lurv^-
eue pas long-tems à (a difgrace 9 étant more
'fans avoir été marié en 1)15. Ochelin avoic
plufieurs frères qui eurent dîSfèreas établilTe-
mens y entre lefquels Henry j Seigneur de
Thoraize de de Julfé 9 9l Jean Seigneur de
Montaguj, ont (aie des branches particulières.
On remarque parmi les fœurs , Guyette 9
femme de Thomas de Savoye en 1x74.
Agnhs 9 premièrement femme de Philippe de
Vienne 9 Seigneur de Montmoraut 9 nu aîné
. de Hugues IV. Sefgneur de Papiy ; 9c de-
puis de l'Empereur Rodolphe !• Comte de
. Hapsbourg , félon du Chefne , de Polite
femme d*Aymar de Poitiers 9 Comte de Va-
lencînois 9 auquel elle apporta la Seigneurie
de Saint Vallier. Ce Mariage a donné lieu
dans la fuite k rétabliflèment d'une bran«
che de la Maifon de Poitiers'^ans la Com-
té de pourgogne : mais pour revenir à la
podérité du comte Othelin 9 Jeanne de
Bourgogne , ; Reine de France , fiir fon 'hé-
ritière 9 fon autre, fille la Reine Blanche >
ayant été féparée de . fbn Mari pour caulb
d'adultéré , de réduite après tz ans de prifon
à prendre le Voile de Religieufè à Maa-
buiffon ; Philippe le Long ne laifla que
deux filles de fon Mariage avec Jeanne de
Bourgogne : Taînée qui portoit le npm de
la Mère 9 fut mariée à Eudes I V. Duc de
Bourgogne 9 de lui appona les Comtes de
Bourgogne de d'Areois : d'elle forcit Philippe
ETAT DE LA FRANCE, jiy
Comte de Bourgogne more avant fon père FrAK*^
4*une bleflure reçue au fiége d'Aiguillon en cHE-
i}445. lequel ne laifTa qu'un fils de même COMT«
nom > qui fut furnommi^ de-Rovoye à caufe
du lieu de fa naiflance y lequel a iié dernier
des Ducs de Bourgogne , de la première ^
Souche.
Cette mort prématurée qui arriva en ij^f,
réunit la Duché de Bourgogne au Domaine
de la Couronne de France pour des raifons
qui fîirent expliquées par une Ordonnance
du Roi Jean 3 du m os de Noyembre de la
même année j mais à Tégard des Comcez
de Bourgogne & d* Artois > comme le Roi
n'avoit aucun prétexte pour les retenir , el-
les retournèrent à Marguerite de France 9
deuxième fille du Roi Philippe le Long > la-
quelle ayant époufé Louis^dit de Croifi 9 C om-
te de Flandre , fiit Mère de Louis, dit le Mâle»
auffi Comte de Flandre 9 duquel la fille uni-
que Marguerite port^ la Comté de Bourgogne .
6t toute la lùcceiïion de fon Père & de fon
Ayeule à Philippe de France quatrième fils
du Roi jMn Duc de Bourgogne y 6c ce fuc
par cette alb'ance que les Duché 6c Comté de
Bourgogne 9 féparez depuis le tems du cele<»
bre Othon Guillaume , furent reiinis fout
4ine même domination. La quatrième race
des Ducs de -Bourgogne s'efl éteinte comme
chacun fçait en la perfonne de Charles 9 tué y
en la bataille de Nancy Pan 1476. ce Prin-
ce ne laiffa qu'une fille héritière 9 èpoufè
de Maximiiien Archiduc d'Autriche 9 donc
elle eut Philippe & Marguerite : celle-ci ma-
riée à Charles VllI. Roi de France , lui
apporta en dot les Comtez de Bourgogne 6c •
d'Artois > mais la Providence ayant permis
Ddx
jitf ETAT DE LA F^ANOB-
Fran-'^^"*' ^* fuïfc pour lapunicipn dç toute l'Eu-
CHe- ^'®pc que cette Princefle-^fut ^ri^udiée & qu'oa
CÔMT.-'^"* proférât l^hériti^xe de Bretagne , la Fran-
che-Comte fut rcftituée à la Maifon d'Autri-
che entre les mains de laquelle elle a demeure
jufqu'à la Conquête que le Roi en a fait i'aa
1674. & ^^ ccffion juridique portée par le Trai-
té de Nimégue de KJ78.
A l'égard de la Nobleilè de la Franche-
Comté , Thifloire du Païs fournie un moyen
certain d'en connoitre l'antiquité Ôc le méri-
ce par l'éxaéte énumération qu'elle fait des
Seigneurs diflinguez 9. qui ont vécu fous les
Règnes de chacun des Souverains depuis que
les noms propres ont été en ufage & qu'J{s pnc
fervi à la diuindion des familles. C'cft aia«
fi que l'on trouve fous les Règnes de Renaud
II. Ôc m. depuis 1116, julqu'en 1144. ^^
perfonnes fuivantes toujours employées au
nombre des principaux Seigneurs de la Provin-
ce , Guillaume ôc Gérard , père & fils > Com-
tes d'Auxonne 9 Henry de Vergy > Thibaut de
Rougencourt 9 Thibaut de Neuchâtel , Ri-
chard de Monefauçon > Aimard de fiqgcogney >
Richard de Roche 9 Guillaume de Rolles > Je-
remie de RufTey > Eftlenne de Traves > Pier*
re de Secy > GeoiTroi de l'Aubefpin » Etien-
ne de Charency 9 NGuillaume de Chenois ,
Ogier de Châtillon.> Thierry de Cccy , Com-
te de Montbeliard.
Sous l'Empereur Frédéric Barberouflè &
' fon fils Othon I. depuis lïjô jufqu'en 1200.
on trouve Huon de Vergy 9 Theodofe Com-
te de Montbeliard 9 Thibaut de Rougemont f
Amedée de Montfaucon. Othon Comte de la
Rocheguy > & Guillaume de Granges , du
fécond defqueis cft fortie la maifon de Gram-
ETAT DE LA FRANCE. 517
mont ; Nardîn de GrandTÎllars » Girard de FrAH
Sauooi , Maorian Gros , Renaud de Mon- CH£-
tô'isj Amedée fib de Theodofe ^ omce de Monc- CoU I
belîard. Ochon de Champagne , Poncallier 9
Gilberc Vicomte de Veioul , Pierre de Secy ,
Guillaume Girard fc Etienne de Vienne
portant titre de Comtes de Bourgogne. Sous
le Palatin Othon > Dtfc de Maranie 9 Jean
Comte de Châlons , Se Etienne d'Oizeiay de
la màiibn de Vienne- Boui^ogne 9 Guillaw-
ofé de Jdul de Vergy ', 9c Renaud leur frère
Evéque de Maçon 9 Ridiard de Secy Comte
de Moncbeliard 9 Thierry 9c Etienne fts En-
fans 9 Thibaut de^ Rbugemont 9 Thibaut de
Neachatel 9 Fienry -de Cautenne 9 Etienne de
Montmanin 9 Gautier de Vàugerive9Gui Pof-
nel , Huon Rofet9Edenne de S. Cire , Geof-
frôi de S. Prie 9 Guillaume d* A prcmont , Pier-
re Renaud de Secy 9 Guillaume de la Roche 9
Seigneur de Lufance, Henry de Villars, Thi»
baatde Bellevoir , Guillaume Darquet9 Ro-
bert deCanifè 9 Renaud de Choîfeul 9 Etienne
de PHôpitkl Vicomte deDolc, GuydeRans,
Seigneur, de la Rdche 9 Renaud de Trame-
fcy 9 Jean de Faucogney 9 Antoine Seigneur
de Tôu2e , Othon de la Tour 9 Jean de NeU-
châtel> Hugues de Malecher Seigneur de Gy»
Hugues de Saint- Quentin 9 Thierry de Se*
cy 9 Renaud de Môntbouzon , Gérard de
Durrfe 9 Amé de Penet 9 Hugues de Choix 9
Jaques de Bctines 9 Richard & Chèvres 9 E-
tienne dé Salens 9 Humbert de Beau jeu 9 Re-
naud dfc S. Pierre Aymont,deGalmoucier,Guy
deFlcgy;Etienne^e Frernés,lean de Montfcr-
rand , Girard dé Vitry , Simon de Saxe-
fontaine, Seigneur de Jouveile fous Othon
IV, Richard de MoncbeUiacd « Seigneur de
Dd 3
Ji8 ETAT DE t A F R A N CE.
FltAN- Maillot & de Moncforr» Henry de Tongt,
CHE- Sénéchal de Bourgogne , Marguerite de Vcr-
ComT. gy ComteiTe de Valcmînois , Guillaume k.
Ëaucier de Sabran 9 dits de Forcalquier ,.
Hugues & Guillaume de Vienne , donc le
premier prenoic titre de Comte Girard d'Ar-
quel , Etienne Doifelay de la Maifon de
Bourgogne ; Jean 9 Sire de Raymond > Guil-
laume, Sire de Pefines ; Pierre, Sire de Fraf-
née , Guillaume Poujet , Hugues Plantevi-
gne 9 Guy de Soux , Guillaume 1' AubeQ>in>
^ Sire d'Amours , Pierre de Montmartin , Picr-
xe ac Richard de Secy > Guillaume de Vaudry,
Etienne de Cicou > Etienne Riets > ic GuiU
laume des Granges , cuy de crammonc » Hen«
ry de Cantenne , Etienne de faint Cyre» Huoa.
dîe R&ièt -, Godefroi de iaint Prié » Guy d»
Poiûel 9 Gautier de Vaugerive. Sous la Com«
tclTe Alix âc ks deux maris, Henry de Ver-
gy Pouvant Sénéchal , Pierre Sire de Moqc«
marcin , Jean de Vcrgy , aufli Sénéchal »
Guillaume fou frere , ôc Hugues, prenant
litre de Comte de Vienne , trois Etiennes
d'Difeley , Guillaume de la Beaume aSné , ^
Jean de Neuchâtel , Jean de Secy , Sire de.
Maillot êc de Montfort , Gautier de Com-
mercy , Thibaut, Sire de Beaufremont ,.Gaa-
tier 6c Guy de Molpré , Jean de Binauc ,
Joflerand Groy , Sire de Brancion , Hugue-
nin de Douder , Guillaume Vauthier de Vien*
ne, Gérard d' Argue! , Baudouin de Salens»
Othon Sire de Ray , Guillaume de Mont*
lue! Vicomte de Saiens pour moitié > Jean
de Rans y qui vendit là SenéchaufTée de Bour-
gogne à Foulques de Rigney , Huguenin , &
Guyon de Dole , Pierre de Frânes , GuillaH-
mcdc t Aubcfpio ^ ainidc lloac&ncQa 9 Goil*
ETAT DE LA FRANCE. J19
laume de Vaudrey 9 Etienne Richard , de FraM«
Jean des Granges 9 Jean de Champagne CHS-
Saucallier > Etienne de Cicou 9 ximond de CoMr«
Poligny 9 Guïot de Dampierre > portant pour
armes deux barres adoflVes 9 comme le Com-
te de Guy de Flandres 9 Bernard Dandeiot»
En la guerre de Sicile 9 qui fe fît après les
Vcpres Siciliennes , les Seigneurs fuivans ac-
compagnèrent le Comte Othon IV. Richard
dé Vaucaire , Connétable de Bourgogne g
Henry de Vérgy Sénéchal ; Jean de Vienne »
Seigneur de Mirabeau 9 âc Jean Seigneur d' Aa«
trey ; Thibaut de Neufchâtel ; uahé de Chau£-
fin ; Renaudin de Rolin de Verf'el ; Humberc
de la Tour Du'Pin9 depuis Dauphin de Vien-
nois 9. Humbert de Sailly ; Jacques de Souf-
frôy ; Hugues de Vienne 9 Seigneur de Cagny;
Jean de Hugues de Raux ; Pierre de Beaufre-
mont 9 qui avoit tué le Comte de Bar dans
un Tournois; Guillaume de Saux 9 Seigneur,
de Sàvigny^ 9 Grand- Veneur' ou Gruyer de
Bourgogne» & enfin les Seigneurs d'Auge-
ran > de Pontallier 9 de Cuifigny de Molpré, de
MoTubaiTé , de Montferrand. Outre lefquels on
remarque parmi ceux qui ont vécu de fon
tems Jean de M ont faucon, Thibaut de Neûf-
châcel> Jean de Châlons 9 Guïot de Rie»
Axtii de Ray > Jean Perrin de la Beaume»
cauthier de Montbelliard , Sire de Mont-
faucon ; Guillaume de Vienne Seigneur de
Jaint George ; cauthier de Commercy ; E-
tienne 9 Guillaume de Jean de Dampierre 9
donc l'un Seigneur de faint Difier , maria fa
fille unique dans la Maifon de Vergy , Henri
Sire d*Andelot 9 Rufiin de Salens , Etienne
de Charny 9 Jean de Thoraife 9 Jean de Ciele,
Hugues de Cormary , j^tienne Dafnaas %
Dd 4
$ao ETAT DE LA FRANCE.
FkAn- Guion & Huguenin de Dole , dits du Châtcl •'^
CHE- Jaques de Dole^ dit la Chaux, Arnaud de No'
COMT. féroy, Ochevin 6c Guillaume de Salens 9 Hum*^
berc dé Villaufans 9 Huguenin de Luciabel »
Ictenne 6c Michel de Moncmarcin , Eftevoa
d'*Oiièlay> Amaury de Joux, Guillaume de
la Beaume , Seigneur de Bafhn y Henry de Se*
cy 9 Jean de Vaudry 9 Gauchier de Vîgnory9cle
la Maifon de Bourgogne y Etienne de Tilchâ-'
cel 6c Jean de Poncachier Champagne»
Sous la Reine Jeanne de Bourgogne Pier-
re Bertrand fut Chancelier 9 Guillaume delà*
Koche-Landry de Hugues de Barbazan fuccef-
livement Grands'' Maîtres' ; H-enry 6c Jeair
de Vergy Fou vans 9 Jean -de Vienne » Sei-
gneur de Celians , Eftevon Oilçlay 9 Giran^-
d'Infante 9 Girard de Bourbonne 9 Jean J011&
froy 9 Guillaume de Cicou , Girard de Vaa«*
rire 9 Etienne de S. Dizier , Jean de Ray yE*'
tienne I>andélot, fils de Huguenin 9 Henry de
f aucogney 9 BoifTard de Thoraife 9 Gilles de
Sornay 9 Huguenin de Germiny 9 Humberr
de VilloFans , Hugues Quingey , Eudes 6c Jean
de Vaudrey , Henry de Longuin 9 Seigneur de
Raon 9 Simon de Champagne-Champlitte f
Guillaume Mouchet ; Hugues 9 Jean 9 Nico^
las 6c' Renaud de Coligny.
Sous Eudes de Bourgogne flcfés enftnsoir
trouve , Henry 6c Jean de Bourgogne 9 en-
fans des frères du Comte Othon V. Guillau-
me de Vergy , Seigneur de Vienne 9 Henry de
Mont^ucon 9 Comte de Montbelllard pat
Agnès de Bourgogne fa femme 9 héritière de
la maifon ck Secy , J. de Montmarcin , Thi-»
baut de Neufchâtel 9 J. de Châlons, Sired'An-'
lay 9 de la maifon de Bourgogne 9 EeranA
^ d'Andelot 9 £tt(Uche de Riaumonc, N. df
Hf AT DE LA FRANCE, jit
ïrammoncfumommélesOs^Saînrs > Geoi^es FHAïC'
)c Guillaume de Pontallier y Duc dcBelievoir, CHE-
\iiiiar «c Lôuïsde' Poitiers ; «c c*eft la CosiT«
M-emlere fois que leur nom fe voie parmi les
jFands de la Comté ; Girard àc René de
Malin 9 J. de Rie > N. de Beaufremont » J.
le Fourcogney > mary d'ifabelle de France ,
|«. fille de Philippe le Long & de la Reine
kanne de Bourgogne > à laquelle on donna
)Qwr partage jooo 1. de rente en terres dans
a Comté i y compris mille livres fur les Sali-
les 9c 5000 1. de rente en Artois.
Voilà en abrégé la Nobleflè la plusilluftre
[ui aie fleuri dans la Comté de Bourgogne
^endanc qu'elle a eu fès Princes particuliers t
nais depuis qu» cette belle Province s'eil
Toavée fucceffivement unie aux MbnarcHiet
i'Efpagne Bc de France , fa NobleiTe Ta
prelqua^ ceuie abandonnée pour courir après
tine fôrtune plus* brillante > que celle dont
elle joulflbit chez elle dans la paix & le re-
pos. On remarque néanmoins comme un té-
moignage de l'inclination de cette Noblefle
pour la Couronne de France 9 que non-feule-
ment les Francs-comtois fe font dans tous les
tems fort peu^ empreiféz de rechercher les di-
gnicez Efpagnoles>-, mais que quand ils ont
eu quelque occalion de s'attacher à la Fran-
ce > ils s'y font livrez avec tout le zélé qu'au-
roient pu avoir des fujcts naturelsi- Ainfi
2uand le Roi Charles VIII. fut mis en pof-
^fllon de la Comté par fon traité de maria-
ge avec PArchiduchefTe Marguerite 9 il en
pafTa une infinité de familles à fon fervice ,
defquelles véritablement quelques-unes fe déta-
chèrent dans la fuite dégoûtées & indignées
du craîcement fait à leur Princeife ^ mais il ea
yi* ETAT DE LA FRANCE.
Fran- e(l demeuré plufieurs aucres , de ceb furent h
CH£- Prince d'Orange de la masfon de Châioni »
ComT, Simon de Quincy qui fuc Bailly de Troyes»
Jean Dandeloc Grand Ecuyer > Jaques de
Coligny, Piévâc de Paris en i^op^tuéàRa-
venne en 151X 9 Père de Gafpard Maréchal
de France > Ayeul de l*Amiral j Gui de Roche-
fort , Seigneur de Pluvans qui devint , Chan-
celier du Royaume U fon frère après lui. II
avoir époufé Catherine de Vrey , fille de Gé-
rard qui avoir rédigé la coutume de Franche-
Comcé ; Clgi^de de Saligny fe fignala à la
journée de Fornou^; Jean d*Achey ^ Seigneur
de Veran -, Bailly d'Auchoix de Capitaine de
Dijon ; les Seigneurs de Vaudrey qui ont faic
quantité de branches ; Mouy fur terrain)
S^.Phal» Argentiney 9 Ville-Dieu 9 tfcc. tou*
tes établies en France ; la famille de Gram*
mont tige des Seigneurs de Saules dt de Gre*
mud au ^illîage de Seo^ 1 lei iMuri de h
Plattiere > Bourdelon 9 donc^eft fort! un Mik*
léchai ; 6c pluileurs autres*
Tin de U Comté de BôuroOgHB > 9ê
FKAMcHE-CO MTB*.
EXTRAIT
D U
1 E M O I RE
DE LA
PROVINCE
D'ALSACE.
effé par Ordre de Monfeigneur le
Duc Dl BOURGOCNB
AT Mr de là H io V S S A' T B , IntenJafit.
•ALSACE cft fituéc le long du ^lSa-
Rhin qu'elle a à l'Orienc , Ôc qui la (é- ^6.
«^ pare du Brifgau ; elle confine à la Suif- e-^^j-g--
ar les Cantons de Balle de de Soleurre 1
Vfoncbeillàrd de à la Comté de Bourgogne
le Midi ; à la Lorraine par l'Occident, 5c
Evcché de Spire au Palatinat du Rhin du
du Septentrion. La longueur de cette belle
vince depuis Beffort julqu'à Landau 9 ou
lis Huningue jufqu'à Comershcim , eft de
icuës > mais la largeur n'efl que de 11 de
lingue à Beffort , ou bien du Fort LoUis à
icemberg , elle n'en a dans le refte que 4 ^^^ J^^
'..Les Rivières qui coulciu dans cccce écen- iii#r#/^
CE.
Ses X».
%14 ETAT I>r LA^FRANCÏE;
^' due font le Rhin ^'un àcspïas beaux fleoyesde
l'Europe , qiiî la fepare du Brifgau.6cdttLor«
cenac depuis Rhinfèldc de les Villes frontières >
jufqu*à Phorczeim & les moncagnes qui fonr
encre le Duché de Wircemberg ôc le Marquifac
de' Bade. Le Roi ne poiTede rien au^e-là à(
Rhin, que les Villes de Pribourg , de Briflk A&
de Philisbourg y qui eft beaucoup plus basqae
les autres ; ce quedit-là 1* Auteur marque ^
fez qu'il a écrit avant la paix > puifque ces
Places ont été cédées par-le Traité^le Rif-
vHc , 8c que le Roi- ne poflede à prélèat
Briflac qu'au droit d'une nouvelle conquête.
Le Rhin fèrt de barrière au Païs pendant
la guerre 9 il efl navigable ; 8c*tt fèroit\)lus
commodément s'il étoit moins fujet à des crues
d'eau , qui le font enfler de 7 à 8 pieds en 14^
Kéurer y de rendent toujours alors la navi-
gation perilleufe , il eft d'ailleurs (1 rapide 9
que les bâceaux ont beaucoup de peine à Tf
monter , mais cette rapidité fe raleùcit à
jneiùré qu'elle s'ébignc deHfa foUrCe ; d*aiUétnrs
fes crues font très^incommodes à la haute Al-
face , parce qu'elles portent avec elles un fa-
blon qui rend tes terrés ' infertiles 9 outre
qu'elles dégradent les fortifications des Pla-
ces de obligent à de grandes dcpenfês : fon
cours jufqu'à Philisibourg efl rempli d'Ides
couvertes de bois 9 lefquelles ne font habi-
tues que de pauvres gens qui fubdflent de l'or
qu'ils trouvent dans le fable après les inonda-
tions. Oa peut bien juger qu'ils n'en trou*
vent gueres , mais auni eii-ii (1 fin q^ue les
Orfèvres s'en fervent pour dorer le* vermeil 9
ils s'adonnent aufli à la pèche 9 audî-bien que
les habitans des rivages 9 de celle-ci leur efl;
bien plus avantageuie , car il n'y a point de
rivière fi poiflbnneufe que le Rhin ^ le droit
S
ETAT DE LA FRANCE. i%f
e pédic & de chercher POr, cft affermé par les ^ ^S a^
eigneurs à «qui il appardenc. ^ ^^
La plus confidérable des Rivières après le » 'm
hin c'eft l'Ill , de laquelle Ton prétend que
Al/ace a pris foh nom Ifahia > elle vient du
ké de Feurete aux confins de la Suiffe ypailè à
Itkirk > Mnlhaufen, Enfisbein , Colmar , qù
le commence à être navigable à Sceleftat »
inièld^Ërflhein de Strasbourg, U fe jette dans
Rhin X lieues au-deflbus > elle ^reçoit dans fa
Nirlè une quantité de rivières âc.de i:uiflèaux9
û décendent des montagnes qui régnent touc
I long de à rOccident de TAlface > de eft ex«
émemenc utile au commerce des vins, eaux de
e 9 de vinaigre qui ie voiturent par fon moïen
rpuisColmar jufqu'en Hollande, elle efl auffi j/torH
rt poiflbnneufe. La Large fe jette dans P 111 « Khdtrtu
èsd'Altkirk. Le Tollon qui^affe à Moife-
ux de à Mamunfter y entre à une lieue de
[alhaufen. La Thur qui coule dans la vallée
: S. Amarin paiTe à Tannes de Sernay ^ôck
tte auffi dans TlU. La Lauche paffe à Ruffac
fè perd m^me dans l'Ill. La Flèche paffe dans
vallée de ville de Munder en Gregorienthal,
lis à Turcheim , d'où un canal la conduit en
irtie à Colmar, pendant que l'autre moitié va
jetter un peu plus bas dans la même rivière
111. LaBurchequi p^ffe à^lolsheim , a été Canal de
gmentée d'un bon canal que le Roi a fait MoipHin
eufèr pour fervir au traniport des matériaux
fceffairesaux fortifications de Strasbourg , il
a 24 pieds de large de 8 de profondeur , fa
nte e(l de 84 pieds dans l'efpace de 4 lieues, il
: foûtenu par des éclufes qui rendent la navi- ^ ^
tion très-commode. La Sarre qui paffe à Sa-
rne de à Brumpte, fe jette dans le Rhin à
rufenheim. La Moche paffe à Phaffenhoffcn
fiCETAT D2 LA FRANCE:
ms A - & ^ Haguenau 9 & fe perd auili dans le Rhmi
^£. Benheim , les Hollandois qui cirent une pantê
de leur bois de leur Païs, le font ilbter par cette
"*rivîere. La Saur encre dans le Rhin à Buhcinu
La Selback ed peu connue. La Loucer dont
ks bords fortifiez de retranchemens font fou-
vent la fûretecé de TAlface » paflc à Vcif-
fembourg 6c Laucerbourg. Enfin, le 'Queick,
qui efl la dernière 9 pafTe à Anfveiller dt
à Landau , de fe jette dans le Rhin à Ge-
ftiersheim , coûtes ces Rivières en général
prennent leurs fources dans la Volge 9 k
coulent ou dans Tlfleoudansle Rhin, elles
arrofent quantité de prairies donc les beiliaux
font nourris. Le Roi ^ fait faire un Cand
î^JJJ^'fur la Quieck qui a, cinq quarts de lieu<îi
* depuis Anfweillers , il eft de rtiéme con*
flruéiion que celui de la Bruche , te Un
comme lui au tranfport des matériaux.
L'Alface eft communément divifée en bau-
deVAU ^^ ^ hiiî^t ; la première s'e'tend depuis Gero-
yicc. magni frontière de Montbeillard jufqu'au
ruiiTeau d*Ergemback qui fait la féparatioa
dts Evéchez de Bade & de Strasbourg 9 une
lieue au-de(îus de Schleftat 9 mais en appro-
chant de cette Ville on trouve un grand foÎK,
qui règne depuis la montagne julqu'à la ri-
vière d'ill , que Pon nomme encore Land-
grave 9 qui faifoit autrefois la féparation dei
^eux Landgraviats de haute ^ baffe Alface t
le premier eft renfermé entre les Montagnes
de Wofges , 6c le Rhin , depuis la rivière de
Briche qui fe jette dans le Rhin une lieuëau'
deffus de Bafle jufqu'au terme ci-deffus mar-
qué. La baffe Al face qui fucccde à l'autre
commence au môme foffé , & s'étend juA
qu*a Queick U aux Villes de Landau â; do
STATDE LAFRANCE. {17
rmerslieini* Les Aucears Allemands ne pr^ al$a«
idenc pês que Landaa foie du diftriâ de ^s,
Uace j mais ils ooc concr'eux la cedioa de
ndau , avec celle de coûte la Province
te par le Traicé de Munfter 9c les lettres de
Inapereur adreflâes aux Bourguemaicres 9e.
•nleiUers de la même Yille en teras non
beft y qui expriment toute fa Situation en
flè Alface , die eft auffi feparée de la Lor-
ne dc^ du Duché des Deux-Ponts par la
3ncagne de V^ofg^ * comme elle l'eft par
Rhin du leOe de l'Allemagne* La Vo^ M9*tâ^
une chaîne continue de Montagnes cou-^"' ^
Tes de bois, laquelle cotoye 1* Alface de- *'^'*
ts Geromagny jufqu*à Landau dans une
»ace de cinquante lieues d'Allemagne : ces
mtagnes font de différences hauteurs > 9c la
^part d'entr'elles couronnées de Châteaux
crefbis très-conûdérables , mais dont il ne
le à prefent que les ruines. Les raonta-
cs qui féparent l' Alface & la Suiflè > 4t des
Tes de Porentruy fonc moins élevées 1 mais
lli couvertes de bois. La haute Alface a
ux parties 9 celle qui retient appcUacivo^
cnt fon nom propre , s'étend depuis la fé-
ration des deux principales parties jufqu'à
anncs ,• Enfisheim & la Forêt de Har 5 de
ucre qui commence où celle-là finit, s'étend
fqu'à Textrémicé de la Province , & fe
»mme le Suntgau , l'une & l'autre fonc mé-
;:s de coteaux 9c de plaines qui forment un
:s-bcau Païs. Les paffages pour arriver en VMflagtu
ance 6c Lorraine en Allace, font diffcrens^*^^/*^'»
Ion les routes qu'on veut tenir , mais les
incipaux ôc les plus commodes font ceux de
.'ffort par Luxeuil , de faint Amarin par
annes^de Sce Marie- aux-mincs par Schleftac,
Ji8 ETAT DE LA FRANCE;
ÏX.SA- de Saverne près Phalczbourg & Bicche près Ja«
C£» gv/ilier 6c Haguenau > il y en a plufleun. an-
cres » mais ils ne peuvent fervir qu'aux genslde
pied > & prefque poinc aux gens de cheval.
Têrits ^" Forêts d'Alfaceibnt celles- de Har qui
êtAl(étçi. appartient propriecairemenc aiiRoî 9 &i*é-
tend fur huit lieues de long 9c croîs de large
entre Enfisheim £c le < Rhin , on y com-
pce trencemille,arpensdei)oiS'plain 9 mais il
ne s'y en trouve point ^de propre À la -Ma-
rine > ou même aux bâtimens- ordinaires 9 le
fond en .étant trop fec ; il n'eA propre qa^aa
.^chauffage ; celle d'Haguenau qui appartient
moitié au Roi > moitié à la Ville 9 a cinq
Ijeuës de long 9 vers l'Oueft) fur quatre de
large; elle confient .^ looo arpens pleins de
bois > dont les arbres font de quahcé dîfff-
rente 9 ceux qui croiiTenc dans le voiiinage
du Rhin deviennent extrêmement hauts >
mais fè pourrifTent aifément > ceux du cbti
de la Montagne font fort bons , & il s'y co
trouve de très- beaux. La Forêt de Beuvald
QU Laucerbourg , appartient à l'Evêque de
Spire > de pareille grandeur. Les Ifles da
Rhin produîfent des ormes d'une grande ud-
îicé pour les afïùcs 6c .autres équipages d'Ar-
tillerie 9 mais les montagnes qui féparent l'Ai-
face de la Lorraine , font couvertes d'une in-
finité d'arbres , Chênes & Sapins > qui fc-
roient d'une utilité fans pareille pour la Ma-
rine > fi l'on peut jamais découvrir une rou-
te pour les conduire à l'Océan, car celle du
Rhin , n'eft guéics pratiquable au -travers des
Etats des ennemis de la France 9 quand il
n'y auroic que les pcagos qu'il faudroit n^
ceiTairement acquiccer.
SêH ufm Toute TAlface en général eft u:i trcs-bciu
r»i>. Pays
£'TAT DE LA FRANCE. 319
Paîs, crès-abondanc en gr^ûas » vins , foura- AlS A-
|es> de en coures les nécefficez de la vie > touce- c e
rois ces divers Cantons foufirenc quelque iné-
galité. L*efpace contenu entre l'iil 8c le Rhin
ne rapporte^ que des orges > de l'avoine & au*
très menus grains , peu de vins de de fourages à
càuiè des debordemens du Rhin qui rendent la
terre infertile. Entre Plli 6t la Montagne, de«
puis Soufd^ jtifqu'à % lieuê's de Hasuenau> il ne
le peut trouver en aucun endroit cki monde un
PaTs plus abondant ; mais depuis le même lieu
de.Soultz en tirant vers Beffort > la terre eft de
trèsHlîfficile culture > ce qui fait que les habi-
tans s'adonnent plus volontiers^ la nourriture
des beftsaux , parce que d'ailleurs ce Païs efta-
bondanc en pâturage, le canton d'Altkirck de
de Midhaufên eft meilleur Se plus cultivé. La
plaine 'de Haguenau eft une terre fabloneufè qui
ne rapporte que du bled de Turquie j mais celle
deScrasbourg eft fans- contredit la plusabon*
dante de l'Alfaceen toute forte de grains, ta-
bac f légumes , grains d'oigndns , fleurs de
faflran , dcc. ce qui fait que ceux qui arrivent
en' Alface par Saverne ne manquent jamais
d'être furpris du fpe^acle que préfente ce beau
Pays; d'autre part depuis Landau jufqu'à
Hàguénatf , il ne contient que des Landes t
des bois de: des '|>afcages. La plaine de Lan-
dau rapporte des grains nommez Epi or tes »
qui font un mélange de froment , leigle 3c
avoine ; le pied db latnontàgne produit àuffi
des vins, dont le débit eft alRz grand. En
général 9 tous le» vins d* Alface font très- ^ifts
bons 9 mais les Rouges y font fort rares a*' -^^M^»
ils onf toute- la- * propriété- d'augmenter de
qoalffé" , en vieillifiant douze ou quinze
aonéers; ie«a ^i -croîfièar auprès de Laa^
lenii ilJL £ e
3J0 ETAT DR ErA^PrAMCË.
'JlLSA- ^^" ^^"^ uapeu plus délicats ) maison ean*
çi^ cueille bien moins. Quant à ceux qui ne fooc.
pas bons , ont les convertie en eaux de vie.
êc en rinaigre , de le débit s*en fait parf^dce-
ment bien en HoUande & autres lieux étrangers
le long du R^in. Il eft à propos de joindre kL
un détail de la récolte fait en Tannée X700> qui
a été d'un raport médiocre^afin de donner une
idée juAe de fk force > mais il feroit à déiirér
que. ce détail comprit auf&-bien le produit ai ^
vins 6c autre&denrées que les grains propres à
fceulanger..
^ Mnids
De froment' Z4800
Ipiotes autre efpece de fromencri. .-^q^.,
de moindre qualité.. •* ^^^
Seigle 1&40 •
. Mécail 1&5O
Orge Ijjoo.
Avoine . iu6(x-
Total S77S^
L*Auteur a pris (ôin de réduire hé mrforef
d'-Alfaceà celle de Paris.
La Capitale de la Haute Alface fous la R^
getKe de la Maifon d'Autriche écoic Eofit
beim 9 mais comme le cbnfeil fuperîeuraàé
d|cpiu»tranfpor^é jt firîflac , il fembla que le
litre capital.y étoit paffé avec lui , cotttefbii
lapaix l'ayant établie à Ccdmar , il faut di-
re que. cette Ville efti préfent revêtue du mè-
même . titre. Stralbourged fans .difficulté la
Capitale de la Jafle Aliace» ac le pourroic écre
<l'un Royaupaie , comme on lev verra encni-
cant fon article en particulier. A l'yard de la.
ccflsj^atuic de l'air » l^.byvcia y fcockop
•AT UE LA FHANCE. «I
9 à canfe de la proximité des mon* .. -m
qui bordent le Rhin des deux côtei ; ^I*
uns y (ont courts par la raxfbn des mè-
itagnes * dont les neig^ ne fondent ?JV
ois de May ; on y paflb tout d'un
chaud de TEté qui A aflèz inconilanc
àts pluyes » mais l'Automne y eft toû-
réable & procure par fa chaleur tem»
le parfaite maturité de tous les fruits.'
eur projettant enfuite de traiter fbn jjiff^i,^
^ant la diviûon prefcrite à tous les In- je«rW'-
par la conflraâionde leurs Mémoires,
nd de donner une idée générale du
de fon Hiftoire 9 mais il paflè tout
^arde la Domination des Romains
bourguignons , en ouoi fans doute il
à ia matière , puifque ces tems font
de divers événemens honorables
lie de Scrafbourg, quand il nes'agi-
:de la preuve de fon antiquité , mais
fuivre 9 nous dirons que fa première
e concerne le pouvoir fouverain que
rt I. Roi de France 9 a exercé dans
9- d'où il infère qu'elle eft revenue ea
re naturel 9 quand il a paifé fous l'o*
î de Louïs XIV. parle Traité de
:.àTec un tel argument on prouve*
rhofes encore- plus extraordinaires que
y mais il auroit pu remarquer, que tes
tnçoisd*Auft rafle ont exercdle même
\s l' Alface de dans ia plus grande paJ**
Lllemagne^âc que cela n*eft point parti-
Dago^rt 9 dont le fils atné auili Roi
fie 9 nommé Sigebert) naquit Bc fut bap«
» l' Alface auî Cbâceau d'ilfembourç
Aild« Mui^derus prétend que ce R^i
rc rovanclaptrûft Orientale -de ficia
Ec *
!
33* ETAT RE LA FRANCE.
ALSa- Ecac accable des courfes des Barbares 4 fii»
es*. tendic incéreilèr plufieurs Capitaines à facon^
&rvacion en partageant la Duché d'AlIema-
gne en divers Gouvernemens 9 &qaec*eftà
ce tems^là qu'il &ut rapporter l'origine de la
Comté d'Alface. Ce qui ta certain^ c'eft qa*ea-
TÎronr l'an 666. E tfiher autrennenc ACticos fils de
Landregefil 9 Maire da Palais , éteit Dac oa
Comte d'Al&ce : quelques-uns le font décenr
dredela race des Rois > mais cela n'eft pas
Itrouvé 6c d'ailleurs indifférent } il choiûc ft
réfidence dans le Chaceau de Honhemboarg,
; qu'il fie bâtir & perfèékionner dans le toui»
nage d'Obernhelnv y- L quelque diftanoe de
. Bar &. dans hàw , ac vis**à-viS' de BenfeU
fur une montagne ; il laiilâ . phiûeiivs enfans
de fa femme Bermunde 9 qu'on dit être ifoë
des Rois de Bourgogne. Adelbert cpii lui fiic-
céda dans le titre Se la (buveraûieté. Eltanc
qui eut le Bri%au. en partage » Hugues qui eut
le fiendam la-Baflè Alface, Batacent quieoc
le Païs d'Efgauà pre&ntle Canton de Lacer-
. ne ea. Suiife Se quelque partie de la haute aI»
iàce « Odille ôc Rofimonde. Odille ou Onlls
.fiit Dame.de H ohembourg qu'elle changea en
itn Monaftére dont elle fut la première ib-
. heflè & où fa fœur fe fît Religieufe. Adelbert
fiitpere d'£l>erhard Duc de Suabc fendateot
. de l'Abbaye de Mooback en haut» Alface 1 U
, de Mazon qui porta le titre de Rt>i dû fonda U'
ne iibbaye de Mazmunileraufli en haute Alfa'
. €C , qui a conièrvd le nom de Monaftére de
Idazon 9 le Tombeau de fon fils fe voit encore
dans, l'£glil£Lde.ce lieu ayec cette Epitaphe»
mis i$(imi Mâiuifiirii^
)
B.T A T DE L A F R A N e E. jn
Sainte Athalk fut aufll filte du même Mazon A LS A-
première AbbefTe ;des ^Darnes Chanoinefles cl.
Nobles de fàint Etienne de Strasbourg , eu
»IûtôC' des Religieufes qui y écoienc avant el-
les > s'il e(l vrai que les^Chanoincfles doivent
leur infticucâou à 1* Archevêque de Cologne
Brunen, qui-A'a vécu que' dans^^ le lo (lécle.'
Etto frère -d'Aldiebert fut père d'AlbfeVic ôe
ôc celui-ci d'Alloberc , de qui Ton fait décen-
dre la Maifon d^Hapsbourg. La Chroni-
que du Païs pafie cette génération des Ducsi
d'Alface jufqu'à quatre têtes, & au tems de
Pépia &• de Charlemagne qui réfervercnt
ieiK autorité- ^ les réduiûrent au titre de*
Comte , pa* après^les Gouvernen>ens étans de-w
venus héréditaires^ & partables entre coheri-
ôers , ce Païs fc trouva divifé en trois por-
tions fous trois Conites dilférens ; Ferrette
Hambourg 9c Heguishim tous fortis d'une mèf
me tige, ceu» d'Hapsbourg , dont le terri-.'
toire ^cupGÎt une partie de la Suiffe font
parvenus à l'Empire , premièrement en la.
perfonne de Rodolphe !• Ôc' enfuice en celle
de la ^plupart de fes SuccelTeurs qui lelpoife-^ .
dent encore aujourd'hui ; ceux de Ferrette
plus Awiûns de Bafle de de la Franche-Comté"
le font éteints en la Comteffe Jeanne fille
unique du Comte Ulrick , laquelle époufà
Albert il. fils de l'Empereur Albert I; & pe-
dt-fils de Rodolphe , de- lui porta tous lea
biens de £& branche » toutefois l'Evêque de
Bafle conferve une prétention fur le Comté
de Ferrette pour quelques deniers prêtez au.
dit Ulrick , lequel reprit la Con>té en fief
de TEvêché, mais cette hypothèque telle qu'el-
le puiiie être n a fait aucun tort au droit:
da &oi i q|ut la Swyef aiôecé ca^M cedâ^î
j^4 ETAT DE LA FRANCE.
AtSA-P^f l'Empire. Quant à la branche de.'.He^
Ci« euishim y on prétend que ces pofièflîoat
hirenc érigées eu Landgraviat par TËmpe-
reur Othon III. en faveur de Thîçrry « &.•
quefesSuccefièurs la partagèrent en deux. La
Haute Alface ayant pafTé aux Comtes *
d'Hapfbourg > de la Bafle aux Conntes d'He-
guishim , la famille defquels fut le Pape
Léon IX. auparavant Evéque de Toul > Hen»
ri dernier Comte d*Heguishim & Landgrave
d' Alface , ne laifla qu'une fille unique qui por«
ta- fa fucceflion environ l'an 1200. à Con*
rard Comte d'Ollengen , le» (ùcceflèurs en coa-
ferverent la poffenion jufqa'à l'an 1)58. que
Jean Comte d'Ollengen vendit fes droits fur
le Landgravîat à Jean de Litchtemberg Ev^
que de^ StraCbourg , fon proche parent , c'eft
auflî le premier bvêque qui ait pris le titre
de Landgrave > de qui ait joint les armes da '
Làndgraviac^ celles de fon Eglife i &s^ armes
font de gueules à la barre dentelée d'or 6c cel-
les du Landgraviat à la Haute-Alface font d'à*
' zur à la barre d'or > à côté de fix Cour-onoes de
même. A mefure que la Maifon d'A^ricbe
s'efl accrue ea Dignitez & ea PHiflânces >
il paroit que le - Landgraviat des Evéqucs '
s'eft refïerré ; de forte que les Princes d'Autri*
che poiTédoient l'uiv & l'autre prefque tout
entier lorfque la ceflion en a écé faite à laFfan? '
ce , tant en leur nom qu*^n celui de l'Empire.
h Souveraineté qu'ils y. exerçoient lai£bit
aux Villes Impériales une entière liberté d'ad- -
minidrer leurs propres affaires 9 d'élire leur»
Màgiftrats & de fc gouverner par - elleSrmé*
mes f 6c à l'égard des. Seigneuries «c de kurir:-
mouvances > ils fe x:ontentpient de droir^at-
j^ leg|^ar> uk.^y^-d!4u^ logea 4& défraie^
^
FTATD.E LA FRANCE. jjJ
eux & leur Cour dans leur voyagc> de connoître A LS A-
desmatieres^ criminelles & de faire grâce à quicE- ^
il leur plaifok de leur part 9 ils écoienc fournis
i l'Empire > ain(ii>n ne peut aucunement dou*
ter de ce que P Auteur avance au iujec delà poi^
feflioa préiènte que le Roi en a , qu'il dit être
pkis pleme & plus parfaite que jamais le Land*
grave ni ^1* Empire -même ne l'ont eu : il ne
rdleroic qi|*àfçavoir fil!£mpire en cédant la
Souveraineté jqu'il avoic , de les Princes d'Au-
iciche leur pofleffion immédiate y ont cedd le
droit d*exercer un pouvoir arbitraire * au*'
quel ni l'un ni l'autre jn'ont jamais prétendu >•
mais ce feroîc éitaminer Jïredâ jure ^ une que-
fUon de fait qui ne . roule effe^lvemenc que
fat. Tuiàge.
L'Alface eft partagée » quoique fbrt inégale- fy^^ff"
ment 9 entre quatre Diocèfes > celui de Bcî-'^J^.^^
lançon pour, les dépendances de Beffort 6c '
d*-Ell , celui d& Bafle pour tout le refte de la
Haute Atikce > & ceux de Strafbourg & de
Spire pour la BaiTe. Les Villes de Btifac 8c
de Fribourg que le Roi poiTédoic au-delà du
Rhin , avaient encore fept Paroiffes du Dîo*
cèfe de Confiance ; ainû coname il y a 24^
Faroiflès foumifes 4 Befançon, 2}7.à Bafle >
J47 à StraflDOurg 6c 115 à Spire , l'Alface
en contient en tout. 730 9 fur lefquellcs il n'y
en a que fept à rabattre pour ce que le Roi
a relâché par le Traité de Ryfwik. Dans
le- Dioccfe de Befançon , il n'y a pour tous
bénéfices qu'un Chapitre rural à Beffort 9
compofé d'un Prévôt 6c lîx Chanoines à la
collation du Duc de Mazarîn Seigneur du
lieu. Les Chanoines ont chacun 600 h de
zcvenu 9 il y a au. même lieu un Couvent de
Sapuciiu > .(fc.à.GicQaia^x.^^^ MaifoA de Fi^
il6 ETAT DE LA FRANCE.
AlsA- quepu5. L'Archevêque de Befançon a unoi
Ce. Oihciallc^ dans ce diftrîéloù refTorriflèac le»
appellations de rOfficîal de Bafle comme aa
Mécropolicaiii 9 mais les appellations comme
d'abus vont au Confèil fouverain d'Alface*
"j),-^^ij Quoique l'Evêque de Baffe ne foie poim fu-
ir ff4rj7«. jec4 la France > étant Prince de r£m)Mreac
faifancfa réûdenceen un lieu où il eftSoaYe*
rain , l'Auteur fait une petite di%reiEoa à fon
fujet 9 à caufe de la grande extenfion de fon
Diocèfe en Alface , il dît que te changement
de Religion arrivé en la Vine âb Bafle a obli-
gé les Evêques 6c le Chapitre de fe retirer,
ceux-là à Porentrui Capitale de leur petit E-
tat & les Chanoines à Fribourg en Briffa »
quoique du Diocèfe de Confiance 9 mais que
cette Ville ayant été cédée à la France parle
Traité de Nimegue y ils s^en font retirez arêc
là permiflion du Roi > & ont fait bâtir une
Cathédrale aa village d'Harlcsheîm 1 dcot
lieues de Bafle, dans lé Tèmpord de i'Bv^chlf
où ils font le Service Divin , jufqu'à ce que
quelque changement favorable leur procure on
-autre écablifkment ; les Chanoines font de
deux Ordres , les Nobles ^.nombre de 12;
& les Graduez de 6. qui font ordinairement
nommez par le Pape , ôc ne peuvent parve-
nir à l'Epifcopat » ils ont environ looo 1. (fe
revenu chacun. L'Evéque d'apréfent , qui
efl de la mai fon de Ri'ticek de Baldeileim
en Bri/gau , a fes OfHciaux à Alckirk pour les
iujecs de France Se à Harlesheitn pour ceux
€oUêgiâ-^à& l'Empire. 11 y a trois Collégiales dansl'^-
'</• tendue de ce Diocèfe ; le Chapitre de fkint
\ Martin de Colmar , autrefois tcbS'confidé!-
rable 9 à préfent ruiné par là perte des biens
ec des ii^res ^ cft lAliiic à quatre Cbanoiœr».
ETAT D£LA?11A!«Ç5. jr
qui ont 5-à 6oah ésacas. z isr Prfrr r 3c=&- AlSA-
pela féconde dMaie^de?£«*=»eie3^e; 20^ CS.
de Tannes à S. TsEsxx, , ' sasz Tisûié ed
belle ac le dodxr bîd iir le acc^ii d? z:^
lui de Scnubocvg « Ses Vz€zrn:m zJ-t -rLasz
pas jplus ip'à OnUT ; Le crrlSrse • oïL eft
^eloi de Lauembac 9 éépeadc£e ascrfiis es-
i^édiamneiic do S. S<%s , îl l'iâ ivrr't â
rBrêque de Scrasbocfz T&!îc:aErr=er:r , î! y
a crds Digniiez , Prérfit , Dorrea âc Ccsb*
tre 9 Ac doue Onaoiaes qsi ce: daczs ixco L
Le Cliapicre cft Sdgoezr da lia de £1 réâ-
dence de de qneLfoes riVaga Màpcx^. Oa
y compce anffi cinq Abbayes c'^xxr.nxM ic trois ^^^f^
de filles. Moarback tft la prssniere de coa- Jf«r.
CCS celles d'Ailâce en anzî^Azé 9c en dfgai- *'«4-
ce : l*Abbé écoic Prince de l*£7.p:re 3c aTcic
féance en cecce oualicé aox Dxtres encre
les principaux de rAUema^e. Ses Dorr. ai-
nes éccncnc fi ecendus que u Ville de Lq cer-
ne en Suifle Itii apparcenoic , cMe a depuis
été' changée concre d'autres terrei en Aiface.
Les ETéquesde Strasbourg 6c lei Archiducs
ont toujours affêâé de fe faire ^Hre Abbez 9 i
caufe de la bien f<^anM des Etats qui pou voient
leur appartenir en cette qualité : à l'é-
gard de Tantiauitd 9 la fondation eft de l'an-
née 713. 8c le rapporte à Alberhard Duc
de Maubc , fils d'Adelbcrt & frère du Rot
Nazon 9 defquels il a été parié. Cette mai-
fon eft aujourd'hui comprife dans les terres
cédées au Roi , ainfi elle n'a plus aucun ra-
)ort avec l'Empire , on y fuit ou doit fuîvre
la régie de faint Benoît , & l'ufage eft de n'y
recevoir que des Nobles de 16 Générations v
paternelles & maternelles. L'Abbé eft Sei-
gneur des Villes de Gcbrciller , Watvilkc#
Tome m. Ff '
E
|}8 ETAT DE LA FRANCE*
^L5j^. faint Amafin de de Savallée entière » amii
çj2^ Gtie de pluficurs autres terres : il habitok jadil
dans le Château de Gebreiller , qui t^étéàé^
cruit par les Suédois ; c'eft à prifent le Com-
te Levedein Doyen de Strasbourg quiencft
Abb^ poilulé. Les revenus de cette Ms!«
fon conliftent en gr^dns , vins U pkorcti
qui dans les dernières années ont e'cd afir*
mees à jdooo L On voit par ki9 Regiftres
anciens du Landgraviatf qu'il n'&oit pas ii«r<*
mis aux Religieux de procéder à l'Ekaioi
d'un Abbe , fans requérir les Commiflaires
de la Régence Àablis à Enfisheim pour ki
Archiducs, c'eft-à-préfent le Roi qui nom-
me les Commiffaires qui y affiflenr de fa part.
L'Abbaye de Lure au Comté cTe Bourgc^ t
tft à préfent unie à celle de Mourback j quoi-
qu'elle en fut autrefois féparée La féconde
lui{el. Abbaye de la Haute- Alface eft celle de Luc-
zel , de laquelle on dit que S. Bernard a jet-
té la première pierre » elle eft fituée fur im
ruiflèau du même nom dans un lieu fort dé-
fère > les Comtes de Ferrette en ont été les
JFondateurs , de leur famille y a donné plofieuis
^bbez 9 en y fuit la règle de Citeaux » l'Ab-
bé d'i-prefent eft natif de Colmar t ft «
été élu en préfence des Commiflaires du Roit
furquoi il faut fçavoir que la régie pour les
Abbayes d* Alface , eft qu'avenant vacance»
les Religieux doivent adreilèr une (upliaiie
au Roi pour leur donner un Abbé > fur la-
quelle il permet d'élire en préfence desCom-
miiTaires défignez qui font le Gouverneur i
l'intend.nt de un Abbé , qualifié du même
\ Ordre. Ceux-ci dreifenc procès-verbal j^^
pluralité des voix fur les crois (bjets qui en
ETAT DE LA FRANCE. })f
i Roi choific celui des crois qu*ii juge i pro- alSA-
off par un Brevet qui eil expédia. Cccte Ab- cft*
aye cft réduite à 15000 1. de revenu depuis
1 guerre de Suéde » avant laquelle elle avoic
tlus de tfuooo 1. encore elle ell endette. La
roifiénne eft celle de Muafter dans la Vallée Mint^w*
le faine Grégoire 9 tlle eft de l'Ordre de faint
knoic dp là conjr^acion de S. Vannes de Ver-
km » depuis 18 ans qu'elle a re^ la Ktffor-
Bc qui a anéanti la coutume de n'y recevoir
|uc des Nobles » elle raporte fa fondation à
ChiMeric IL Roi de France 9 le l'augmcnta-
:ion de lès biens à Charlemagne 9t à LouYs le
Débonnaire. M. de la Grange Chevalier d'Ë-
j^xtt au Conlcil fvHiverain % en cft Abbtf > il eft
infli Reâeur magnifique de rUuiverlltd de
Fribourg « il a râdlfie les bâtimens de cette
maifim 9l l'a rendue un des plus beaux Mo-
Mfteres de l'Allemagne « il y a trente Religieux
fc on Noviciat » elle vaut 15000 1. de revenu.
La quatrième eft celle de Paris de l'Ordre de fârU»
Citeaux dans le Val Dorbé , elle cft fille de
Luttel k, de la même fondation « l'Abbé qui
avoit été poftulé Coadjuteur eft M. de Bcau-
ouemar de Normandie , cette Maifon vauc
8000 1. de rente. La cinquième eft celle de
Marback de c hanoines Réguliers fondée par
Im Comtes d'Eguisheim 9 elle vaut environ
foool. Les Abbayes de filles font Mamun- Akhtfêi
fter anciennement de l'Ordre de S. licnofr 1 àt filitM,
donc les Religeufes au nombre de douze 9 (ont MMmtMs
à préfenc des Chanoineflcs engagées par des t^'^'
voeux de recûifs par Ordre du Roi y ou fur les
preuves de leur Noblefle paternelle 5e marcr-
nelle: L' Abbefle en eft éled^ive , celle d' i-pré*
iênc eft Zuerhcim de nom y qui a donné des K-
Ttoics 4 l'Egltic de Baflc 1 Ôc eft originaire
^^ Ff*
iviars pariCfinpercur -i^uiOD* i^c
celle d'Afpach à l'entrée de la VaU^
elle efl de J'Ordre de Ste. Claire , la <
cA amovible 9 elles y font 10 filles qu
4000 1. de rente} 6c prennenc des pcr
pour iùbfifter*
Prieur 11 y a peu de PiJeurei en Alface qa
'^^ '^ unis h des Abbayes ou à des Maifons R
celui de S. Pierre de Colmar^aucrefo
rabie,dependoit de l'Abbaye'de Peter 1
le Liocèfè de Laufanne^dont le Cant
ne s'e/l emparé , & en conséquence
la Ville de Colmar le Prieuré dont il
a néanmoins un Ticulaire^entre leque
bicans il y a un procès au Con{èU. L*.
Luczcl a quelques petits Prieurez à la t
qui font dcflervis par des Religieux
deClugny 9 uni à celui de Dieremba
Souicz 9 &c celui de S. Moran près d'
uni par la portion Priorale aux Jefliii
bourg par 1' a rchiduc Leopoldyle cor]
rt MorançjPatrondeSumgau9repore96c
ETAT Dl La FRANCE. 341-
qui n'a point laiiTé de poiléricé, & d'une fftmille a lS A^
modcmcy le Prieuré d'Olembourg près Tannes^ q£,
a eu le même fbrc.Les Jefuices onc un Collège à
Eaûsheim éubli par l'Archiduc Se l'Archi- '
duchefle Leopold de Claudiat en faveur de la ^/•'''*^
Régence 6c de la Cour , réfidens en cecce ViU
le 9 le Duc dé Mazarin a augmenté majgnifique.-
metK cette fondation qu'il a écenduë a la Phi^
lofophie ac à la Théologie » elle monte i
izooo 1. de revenu par l'union de cinq à (ix
Prieurex. Les Religieux de faint Antoine onc
une Maifon ou Commanderie à Inlisheim près
Soultz 9 aiTez confidérable. La Peinture de leur
grand Aucel qui repréfence la vie de leur Pa-
tron eft parfaitement belle > ils en ont cnco«
le une petite à Hoenlamberg. Les Jacobins
onc deux Maifons , l'une à Colmar & l'autre
à Gebviller. Les Recolets trois à Ruffac 9 &
Loupach près Ferrette 8c le Neuf - Briflac.
Les Cordelîers une i Tannes » les Capucins
cinq ^ de les filles de faine Dominique un pa«
reîi nombre , deux à Colmar , une à GebviU
1er j une près d'Enfisheim 8c une à Tannes^*
Les filles du tiers Ordre une à Enfisheiml .
L'Ordre de Malthe y pofTéde la Commande**
rie dé Soultz de ixooo 1. de revenu. VOr^ Comman.
dre Teutonique, celle de Mulhaufcn de 6000 L ^'""*
8c celle de RuÂac de 4^00 9 ces dernières font
confifquées durant la guerre ; enfin le Dio«
cè(è de Bafle en Alface e(l divifé en fix Doyen-
oez ou Chapitres ruraux :
ParêiJJis
Auger de 39
Altlcirck 38
Mamunder 39
Gebwiller apellé citra Ottonis 41
BJbâuyilkr zpfilï6 féitra Ouânis 41
Ffj
S4ft ETAT DE LA FRANCE.
ÀLSA-^'^^'^^^^*^'^^^^^"^ eft du nonoibre uîtraRhtfiMit:
^2^ L'Auteur couche enfui ce en paflanc la par-
tie du Diocèfè de Confiance qui fè croaroic
2^^ des conquêtes du Roi , il ditqucrEgUfc Pa-
Baiuê, . roiflialede la Ville de Briflac eft fbrc anden*
%igMC9 ne 9 qu'elle eft- dédiée aux Saines Marcyrs Ger*
Tais et Procais » ac que la Tradition porte
qu'ils y furent arrêtez en defcendanc leXJna
pour aller à Col<^ne » on ne fçaic s*il parle
d'eux ou de leursireTiques » il y a plus d*aDaren*
€C que c*eft des dernières » car il dit qu*il y eoc
àts miracles. Les Côuvehs de cecce Ville fixit
ks Cordeiiers , les Auguftins déchauflèx & les
Capucins > il y a des Récolets au Neuf-Briffac
dont on a parlé. Quant à la Ville de Fri-
bourg 9 il y a une belle Egliiè dont la coaf
ne cède j^res à celle de Stra(boui|r. La Vilte
êc l'Egme ont été bâties en ixxo. danskt
années fui vantes > par les Ducs de Zeringoe»
mais rUnîverfité n'eft point û ancienne »
n'ayant été fondée qa'en 1460. par Albert Dtié
d'Aucriche ; les Jefuices y tiennent un CoIl(»e
Tour les baffes Claffes , Se dans l'UniTerfiréles
Chaires de Philofophie de Théologie 9 il y
a dts Profèflèurs feculiers pour le droit et la
Bledecine. La plupart des revenus de cette Unî^
Teriité font en Suabe 6c fujets à confîfcacioa
pendant la guerre ; mais cela n'eft plus en cet
état 9 puifque Fribourgapartient à l'Empereur.
Les Couvens de cette Ville font la Chanrei-
(è qui eft fort riche 9 les Jacobins 9 les Au*
guftins déchauilèz 9 les Récolets > les Domini-
caines 9 les Clariftes de Urfulines. Le Grand'
Prieur de Malthe dans l'Allemagne aroît une
Maifon à Fribourg qui a été compriiè dans les
. fortifications de la Place 9 le rembourfcn^c
V d'une partie de fa Ya)ear a âé faite emre'lcs
ETAT DELA FRANCE. ]4f
maias du Magiftrac qni le dote garder jafqucj ^^
k remploi. L'Ordre Tcocoaii^ue â âadi une ^ * ^
Commanderie de ]ooo 1. de revcau. Quam k ^^^Jr.
l*£Yêché de ScnOsourg « l'Auteur le regarde il^^/
comme l'un des plus anciens fiéges de l'Aile- u Tj-
magne « & die qu'il y avok un Evé^ue dès k tMr4/f#
lems de Conftancin « de que fous le Règne de
Confiance , S. Amand qui l'occupoic alors af-
fivéques qui i
vance au Concile de Sardique i ainsi quand
l'Hiftoire raporce queClovis I. commença à
édifier cette tglife » il fauc entendre > que les
guerres l'a^yam détruite précédemment « il la
reieya de itB mines èc la fit dédier k Nacre-
Dame « mats il ne la bâcle que de bois de de le«
f^e maçonnerie fuivant Tufage du tems ; elle
demeura en cet état jufqu'en 7^9. que Pépin en-
rreprîc le bâtiment duChœur qui fiit achevé fout
Charlemagne dans l'éu^ oi^i il fubfifte encore :
le refte de: l'Eglifea fouffèrt dilTérens change-
nens » il a ^e deux Ibis attaqué de la foudre >
de enfin ruiné de brûlé en loo). par Hernian
Duc de Suabe y lorfqu'étanc mécontent de
l'éleâion de l'Empereur Henri II, il attaqua
la Ville de Strafbourg, car l'ayant prife d'af-
faur % de ayant encore trouvé une grande ré-
(iftance dans l'Eglife^îl la facrifia k fon ref-
fentimene^ Vemerus de. la famille des Comtes
d'Haïbourg qui fiitfkit Evéque en 1006. en eh-
crepric le récabliflemant 9 il en jetta les fonde-
mens l'an ioi|. de y travailla dix^ ans > fes
Succeffeurs continuèrent la réédificacion de la
Nefdeterminerent-là leur travail. En ti^6 ^
finis le Pontificat de Conrard de Lichtemberg ,
,k Ville fie la. dépenfe 4'^lever ia-bcllr cour qui
Ff4
S44 ETAT DE LA FRANCE.'
ALSA- s'y vok , l'Archiceâe lac Eckim de Heim^
ei. back qui y employa x8 ans de cravail» natif
la pertedioa de ce bâtiment n*efl comptée que
de l'an 14)9 » elle a t74piez de hauctiu-per-
. pendîculaire , ce qui lurpaiTe celle des Pyra-
mides de rj^ypce de 106 piez * il n'y avoit xien
à ajoûcer à ïa perfeôion de cette Egiifè > fila
cour voilxne » qui eft ^v^ jufqa'à \m plane*
forme > éroit ielon le premier defleih portée i
la même élévation. L'AUteur reprenant la di&
cuiliondes Evéques de Straflsourg , tombe dans
une contradi6lioir manifefte , piûfqu'îl aban-
donne Ton premier fidéme* 6c fait revivre iàint
Amand premier Evéqne fous le Règne de Da-
cobert 9 aiTuranc qu'on n'a aucune connoif-
iance des £vêques pn^cédens^ Ce Prince 9 m
fut long-cems Roi d'Auftraiie du vivant deuil
père Clocaire IKfit de grands bien» à lf£glifc
de Scrafbourg , il lui donna entr'autresie Math
dat de Ruffac de les principales terres- dont elle
Jouit encore. S. A rgobaft qui fuccéda àS.Amand
en rççûc d*aucres par la .libéralité du Roi Si-
g^bert. Ce fécond svéque fut gratifié de nou-
veau par l'Empereur S. Henri > te enfin ceD*
te Egliiè devint fi puiflaote , que* ks Comtes
d'E^uisheim prenoient rinvefiieure du Land-
graviat des mains de TEvéque » ôc cela eft bka
vrai 9 puifque Jean de Ltchtemberg Tayaoc
acquife des Comtes d'Oettinguen 9 comme il
a été dit > prit le premier k qualité Ae le titre
de Landgraviat 9 ce qu'il n'auroic pas dû fiiire
s'il n*eut fait qu'une fimple réiinion d'un fief
mouvant de fon Evéché. Le changement qui
arriva en Allemagne dans la Religion , au mU
lieu du XVI. fiécle Se expulfer l'Evéque Eraf-
mus > de Limpurk s'y rétablit, toutefois feule-
ment juf^u'eo 15 59* que les Luthériens l'en
■\
ETAT DE LA FRANCE. }4j
efaaflèrenc de ikhitmu. Lcf guerres coodnué- ALSASi
reac fous fon SuccdOcurJean Mandcrfcheid par c&
b divilion du Chapitre j donc une partie avoic
anbraflfé U aoaYeiieReligion,ce qui donna lieu
tprès (à more arrivée en 1586. à une double
îleâion ; Jean-George de Brandebourg par les
^uch^rîcns- a ^ du Cardinal de[Lorraine par
n CachottqHes. Les Concendans's'accorderenc
léanmotns en 1604. Jean-George céda fon
Iroii au CardînaU au moyen d*une groflè fom-
ne qu'il lui dévoie payer , mars n'ayant pas eu
e moyen de le ikire » il aliéna pour trouver de
'argent à la ville de Strasbourg , une partie de
es droits avec le Bailliage de Marsheim. Cet-
e vente a diminué très-conild^rablement l'E-^
rcché 9 mais au moyen de la paix qu'elle pro-^
:ura » le Cardinal récablit le Service divin qui
ivoic cte lon^temsdifconrinuf? par fon Chapi-
tre 9 èc fixa fon féjour à Molshcim. Il eut pour
Succefltur TArchiduc Leopold , qui s'étanc
dégoûtdde l'état Ecclefiaftique , réfigna TE-
vêché à ion Couiin Leopold Guillaume 9 qui
le gouverna pendant les troubles d^Âllema-
ffne jufqu'en 16^3. qu'on élût Egonde Fur-
ftemberg pour lui (iiccéder ; celui-ci a eu l'a^
vantagede rentrer dans, fon Eglifele dix-neuf
Oélobre 1^81. après la rcducHon de Stras-
bourg à i'obéïflan ce du Roi; il mourut l'an-
aée luivante de fie place au Cardinal fon fie-
re , auquel l'Abbé de Soubize 9 l'un des Cha-
noines Capitulai re» , donc il vient d'être par-
lé > a fucccdé après avoir été quelque-cems
Coadjuteur poflulé.
Le Chapitre de Strasbourg, l'un des plus no* ^e cj^a*
blés de U Chrétienneté, étoit fondé originaire- fitrf'
ment en faveur de la Nobleilè du Pays, 6c il efl
Ctfcaîa.jqu'cUe: y » écé feule re;ûë pendant
34« ETAT DE LA FRANCE;
ALIA-P^^^^' filles , )uf()ucf àce qoe leftErfactl
^2. & les Coxnces ayanc croavé moyen d'y co«
crer & de s'y rendre les plus ibrcit ibluoit
donné l'exclufion 9 en force oue l'on n*y reçoit
plus que des fuites de fiuntllef principales k
comptables de i' Empire. Toutefois depaitqw
cette Eglife eft foumife à la France t oa yt
fait entrer deux ou trois fumets des fiuBÎUet
des plus diftinguées du Royaume 9c cela pir
ordre du Roi. Ce Chapitre eft compofê de
24 Chanoines y ix Capitulaires y qai pour être
reçus doivent > outre la naiflance » au moin»
avoir l'Ordre de Sous-diaconac » ceu • U ont
voix aâive 6c paffive pour l'Eleâios dHm E-
yêque > êc toutes les Dignicez du.Cluipintfboc
partagées encr'eux ; & douae DomidliaiKS 9
qui par ancienneté fuccedenc ans placci des
Capitulaires t recevant en attendant la quatriè-
me partie de la compétence 9 un d'encr'eai
ponanc au Chœur le même habir y qai cft de
velours rouge doublé d'hermines avec des boo^
connteres d'or. La première Dignité de ce
Chapitre eft celle du grand Prévôc 9 qui iè-
Ion la difpofition du Concordat Germanique
palTé l'an 1447. entre le Pape Nicolas V. fc
l'Empereur Frédéric III. eft à la nominarioa
du Saine Siège 9 elle eft remplie par le Pria*
ce Henri Abbéd'Auvergne«dc vaut ) à 4000!.
de revenu ; le droit de préfenter à quelques
Cures , entr'autres à celle de Scheleftat, âc aux
&pt Prébendes de S. Léonard » y eft attaché
avec la difpofition de douze fiefs nobles , donc
le Grand Prévôt eft Coîlateur à via. La fé-
conde eft celle du g^and Doyen 9 qui a la ju-
rifdi^tion fur tout le Choeur & la correâion
des mœurs des Eccléfiaftiqnes- 9 il a (cul le
pouvoir de convoqncK le Chapitre. |.e-ConK
^
BTAT DE LA FRANCEf. 547
'hilippe de Ltwdktln Abbé de Moarback en al?a«
^ revêtu ic a ]ooo 1. de rcveaa en cette qua- CE.
Uté* La croifiéme eft celle de Cuflos , donc le
Comte de Manderriieed Falkenftheim efl pour-
vu 9 elle lut vaut 1500 U c'écoit autrefois le
Bénéfice de la Cathédrale 9 qui difoofoit du
plu» grand nombre des Cures de des fiefs 9
nais rhéréfie Ini a prefciue tout enlevé. La
quatrième eft celle d*ElcoIâtre poflcdéeipar
ie Comte de Lereftein , elle ne vaut que 8 à
900 i. La cinquième & dernière eft celle de Ca*
mener, poffédée par unComce de Manderf-
cfaied 9 laquelle ne vaut que 500 1. au plus ;
il y aTOtt encore une Dignité de Portier 9c
6 Archidiacres 9 mais la première eft unie à
la raeniê da Chapitre de les fécondes aux Di-
gnités précédentes 9 qui partagent entr'elles la
Tifite de treise Doyennez du Diocëfe. Le
Grand Prév6c étendoit fa )un(^iâîon fur qua-
tre de ces Doyennez , U les autres à propor-
tiontjufqu'à ce que par une tranfaâion de l'an-
née i6%6. ils ont renoncé à ce droit de vi-
fite flc remis à l'Evéque toute la jurifdiéUon
qui leur appartenoit en conféquence de Tu-
nion des Ardiidiaconnez : les aurres Capitulai-
res font le Comte de Salm , le Comte de Ho-
henzolleme 9 deuz Comtes de Reckeim d' Apre-
mont flc l'Abbé de Soubtze & préfent Evéque 9
flc deux Comtes de Manderfchied. H y avoir
deux Canonicats Luthériens attachez à ]a mai-
fbn de Brunfvrilc que Toti a reiinis au Chapitre
après la mort des derniers Poflcflêurs. Quant
aux Domiciliairesice font le Prince Clément de
Bavière 3t TElcéleur de Cologne , le Com-
te de Koning(êck-9 deux Princes Landgraves
de Heflèf dont l'un eft Chanoine de Cologne^
fc Comte de Fttrftemberg,MerfKircK 1 IçrPria-
348 ETAT DE LA FRANCE.
ALSA-cc Predcrk d'Auvergne frère du Prévôt,, fe
es.. ' Comte de Manderfcheid frère des Capictthdhes;-
le Cardinal de Bouillon, an Comce de Hohen*
zollerne » le Comte de Truckfes ^ l'Abbé d'O-
lez > de un Comte de Salins. Les- CapituUret
font obligez pour gagner leur compétence, de
réfider trois mois de l'année fur le territoire de
TEvéché , Se d'aOïfler 60 fois4 rEglilê , il» \
vi voient autrefois en Communauté 9 flt ont I
confervé cette r^le plus long-teiBS> que les» j
autres Cathédrales ^ les Maifons communes dv
les Cloitresoùilsdemeuroient, font encbreea-
leur entier , de occupez par les Jéfuites, onk»
nomme à Strasbourg le BruJ er^boff auM Mai-
fon des Frères; on a encore l'ancien redftred»
Réfedoire , où la manière donc ils ckvoîenç
ocre fer vis, de le rang qu'ils tenoienc» font pitf*'
crûtes; l'Empereur Henri ILqui les vifiratibt
fi édifié de leur conduite , qu'il forma le defiBa
d'abdiquer l'Empire^ de de paUèrfii yieavec
eux, mais ayant éçé rappelle par tous cesPriff*'
ces , il fonda ce que l'on appelle la Prébende
Royale, au fujec de laquelle il y a un proc^aov
Confeil , pour fçavoir à qui appartient le droit
d'y pourvoir , du Roi ou duPrévôc i ilcft cei^
tain , que les anciens Empereurs^avoient le
droit de Préfentation ^ mais quelque négl^^'
ce de leur part ayant rais le Prévôt dans la pof^
fefiion de la conférer , Charles•^Quint y voulut
rentrer , de fur l'oppoilcion du Prévôt de da
Chapitre , le procès porté à Romet , le Cha-
picre obtint jugement à la Rote, à fon profit pat
défaut , les Empereurs ont de leur parc obtenu
des Arrêts de la Chambre Impériale ; de force
que pour foûrenir ce droit qui a été abandoa-
^ né par TEmp^re au Roi , Sa MajeAé y a pbur-
^^ vu de fa part ,, mais dans- le. Brévec on y »
BTAT DE LA FRANCB. 349
toléré ^ê 1c pourvu aaroic voix aâive 6c paf- ALSAfj
Rve dans let fileâioiu 9 ce qui a fait à pré- CE.
(ènc deux matières de conceftacion au lieu
d'une } l*Inftance eft pendante au Confeil 9 fur
quoi l'Auteur ouvrant librement fon avis» croît
que comme on ne peut diipnter le Bénéfice au
pourvu du Roi» au contraire on ne peut lui ac-
corder la voix paffive fur le (impie énoncé des
titres 9 fi ce n'en par indudion 8c par des con-
féqueacès qui lui pacoiilênt bien éloignées.
Le bas Clergé de cette ^Uiè étoit en très- I« ^«/
grand nombre autrefois , il y avoit 7X Vi- ^^l'^
caires 9c 40 Chapelains > mais les malheurs de
ia guerre êc de rhérefie les ont tellement di-»
minues » <uitre' qu'on a uni plufieurs Vicai-
res flt Oiapelles à de nouvelles Communautez»
teb queles Jéfuites de Malshelm, 8cc. que l'on
avoit réduit les Vicaires à ix feulement » l'on
a augmenté jufqu'à zo depuis le retour du Cha-
fMtre dans la Cathédrale 9 6e ce font eux
qui y font l'OfEce 9 accompagnez de 5 ou
é Chapelains qui y refient 9 ceux - ci ont
500 1. les autres 400 1. en argent 9 60 iacs de
grain de un foudre de vin. Le Corps des Vi'
caires eft gouverné par un Senior de deux
Députez éleâifs chaque année qui rendent
compte au Corps de la Communauté ; voilà
tout ce que l'Auteur donne fur l'état préfent
de la Cathédrale. A l'égard des revenus ,
il ajoute 9 que l'Evéque joliit encore de
xyoooo 1* 8c qu'il pouvoit être porté jufqu'à
300000 1. le Chapitre de looooo 1. 8c le bas
Chœur de 40000 I. ce qui revient à 390000
l.cn total 9 non compris 40000 I. pour Tcn-
tretien 8c fabrique perpétuelle de la Cathédra-
le. Comme ce dernier revenu a e'té ôté à
l'Abbaye des Chanoines de S. Etienne pour
%So ETAT DELA TRANCB.
'^Mi^* l'unir k la Cathédrale qui l'a enfiiîce <cdé t
çi, la Ville» iMuceur juge qu'il ^drosc retncc*
tre les chofes dans leur ancien écac 9 rendre i la
Maifon de S. Etienne ce qui lui aparccnoiCid^
charger la~Ville des réparations & aogmenar k
nombre des Vicaires )ufqu'à 60 » c'^-à-diiCt
fans s*expliquer, qu'il trouve l*£vôque aflcsii*
çhe pour facisfaire à ces nouvelles. éépeùSaL
La plus conddérable Abbaye du Diottiè de
i^xX Strasbourg , eft celle d'Andelaii «ibodéel'ii
isi^ * 880. par l'Impératrice Richarde» femme 4e
l'Empereur Charles le Gros , laquelle on le»
connoit pour Sainte. Cette Princeflb ayant éié
mal-à-propos accufée d'adultéré > par fimviâ*
ri » Bc juftifiée pleinement de ce crime » filï-
para d'avec lui » fc elle employa ia doc i h
fondacion de ce Monaftére» où elle acheva ici
jours» cette Maifon fuivoic premièrement li
Régie de ^. Benoît » à prélênt elle dd poflcdée
par iz Dames Chanoinefles qui vivent &fil
vœux de fans clôture fous le gouvemcmenc
d'une Abbeffe » laquelle eft reconnue Pria-
ceffe de 1* Empire , &c en cette qualité a voit
dans rAffembiée des Diettes ^ avec la ûnga*
laricé de ne jamaît rien payer des taxes qui y
font impofces » celle qui ï*tH à preiênc eft de
la Maiion de -fieroidungon élue dès l'année
1666. les Chanoinefles y font fort bien nour*
ries 9 mais elles n'ont qu'environ ao écusduH
eune pour leur entretien ; l' Abbeflè jouit encore
de l'Abbaye de Hnefchaâèn dans le Val de Vil"
lier qui lui a été cédée fc à fa Maifon par les Je*
fuites d'Ëmlesheim » aufquels l' Archiduc Lco-
pold l'avoit fait unir pour fcrvir de. fondation à
leur Collège» cela leur procure une grande éten-
due de Seigneuries âc leur donne le patronale
de leurs Çuresi le couc vaut ctiviroa 18000 U w
WdMKHmdans h For^deHam- AtSA^
an lioAdekiirilk a été ftodéecu ce. ^
wr «a Comcede Moodieilkrd 9 lequel yrâlàf
lOi kl mcnie Force an lien de Ribel- kmri.
ae Mm Mailbo pour des filles 9 foos
ïff^de de iâsoc Bcnoic 9 ik fille nom-
inlde» 4ep«rcornndoalâiiiccGafle«
KlapnnûcfeAbbciè, 4eyeft enter*
ittlica de P£glifè : oa préttod «pie ce
lUelxiiirgqa'anWa l'aTsmiirc d*iia Re-
|ai paffii )oo ans dans le bois > rari
enplacioa te occupé du cfaancdes oi«'
00 Tok fba poixraic gravé fur une
ans le choeur de Waldebourj^. Aurcfte»
«flBX de ce lieu l'aXanc uni il y a lo»
rricur de Veiflembourg fe mie en poC-
le leur Maiibn U, de cous leurs revenus9
• joiii jufi|tt*à ce que fes cicres ayenc
nines au Conlèil fouverain » il en a
KNtcé fur le fondement qœ 1* Evoque
sbourg qui en eft Diocefain > n'avoic
né ion conlènccment i cette union 9 9c
% bxL don du revenu aux Jefuîces de
urg ibus diverlès conditions 9 dont la
e eft d'élever at entretenir pendant
ades 9 huit Seminariftes François ; tou*
omme l'Eleâeur de Trêves eft revêtu
'revoté de Weiflèmbourg 9 la coniidé*
]u'on a pour lui 9 a fait qu'il a été fur*
exécution de l'Arrêt du Conlèil Sou-
I fiir ce qu'il a repréiêntc que fous le
e de prendre ksi>iens de Walsbourg 9
poit ceux de la Prévôté ; l'examen du
été remis après la paix 9 & l'on peut
juc fi tout ce que l'Eleveur de Trêves
ic en qualité de Prévôt de Wciflem-
itti eft adjugé , il en coûtera 8 à 9000 !•
/
iSt ETAT DE LA FRANCE:
£alSa- de revenu aux Jéfuitety celui de Valdeboujne
ÇB» pouvanc valoir en ce cas plut de iooo !• QotBC
au Convenc de Bibleihein > il n*y xefte qwdcsx
Religieufes nacives de Suiffe y qui ne mbGàm
que de leur grand ménage , n'aïânc que loool.
de revenu. Il y avoir aiicrefois dani cecce fatk
d*Haguenan fepc Monaflf res 9 icponr cela die
écoit nommée Sainte» àcaufède l'édîficadoa
que donnoirà couce l'Allemagne laparecéfc
rinnocence de la vie qu'on- y menoic II yt
dans le Diocéfe de Strasbourg fepc Abbayttde
rOrdre de S. Benofc. Gegemback , dontl'Ab-
bé eft Prince de l'Empire, Eremunfter» Sdnc-
cen 6c Schavalfack » coûtes quacreau-de-Uda
.Rhin 9 6c par conféquenc hors des limiteide
.l' Alface. Les crois autres fonc en deçà k fooc
Ebermuafter 9 Maurfinuncer 9 Alcon. Eber-
thermun munfter fur PIU à une licuë de Schclcftar > ea
'^''* . LMnApamonafieriumy rapporce fa fondadoa au
RoiSigebercll. 6c k S. Arbogaft Evéqoede
Strasbourg. La tradition veut que ce Prince
étant à la chaffe du Sanglier, y fit une chûce de
cheval > 6c que Ton pied s'etant engagé malkea*
reufement dans i*^crier 9 il fut traîné dans le
bois 9 de force qu'il en mourut 9 mais S. Arbo-
ead le refrufcica; ce qui fut Poccadon de la fon-
dation de ce Monailére 9 dans le lieu même où
l'accident écoit arrivé. La maifon qui avoit
été ruinée pendant les guerres commence à fe
rétablir par les foins de l'Abbé , il y a 15 Re-
ligieufes dei6ool.de revenu 9 on confenre
dans cette Maiibn de fort beaux monumens k
titres anciens des Rois de France & des Empe-
reurs 9 le Prieure' de Sigelheim haute Alface
Mdurfl en dépend. Maurfmunter eft une autre Ab-
muHtir baye très-ancienne 9 qui rapporte fa fonda-
% tion à l'an 7x5. 6c aux Rois Theodoric 6c Da-
1 gobcrr
ETATDB LA FRANCE, jjf]
yen 9 ce qui ne convient poinc couc-i-fatcà ALSA^
cedacce. Trichémc l'accribuë à Perminius. Cfi*
ioiqu*il en foie t tWt eft en décadence depuis
ig-ccms » l*Abbé de Hirahaufen en Suabct
i en avoic la fuperiorictfy aïanc été invité par
^véque de Strasbourg de travailler à fon ré*
)liflcment au commencement du XVI. fié-
: , la trouva fi délabrée qu*il l'abandonna »
depuis les Religieux s'étans unis à la Con-
^tion de Brunsfeld 9 ont fi heureufemenc
ivaillépar eux-mêmes à remettre cette Mal*
n , qu'elle commence à fe rétablir 9 on a
ité à les mettre en commande 9 mais ils
n font jufqu'i prélènc préicrvez. L*Abbé
: le ièul de la Province qui ait rang parmi
Nobleflè» à caufè de quelaues Seigneuries-
J lui en donnent le droit » la Maifon joUic
^ 14 à 15000 1. le Prieuré de S. Guérin en
'pend » c*eft un pèlerinage célèbre dans le
o&e. AhofTeft auffiune ancienne Maifon Ahof.
i Religieux » dont le revenu ne pafle pas 6 à
>oo 1. on y vit avec beaucoup de ménage de
oecSbomie » mais la principale dillinéUon de
lieu & doit prendre de ce qu'il a été > pour
nfi dire 9 le berceau de la Maifon régnante
ï France 9 iifuè'de Robert le Fort » lequel a-
>ic pour ayeul Vêlff^ Comte d'Alcoffpere de.
Impératrice Judith > féconde fille de Louis le.
rébonnaire. Au refte 9 toutes ces Maifons
nt deçà que delà du Rhin 9 fe font emparez
: la Conerégatioii de Brunsfeld & en fonc
le particulière dite Congregatiù Argentinenfis >
lUt la direâion de TEvéque de Strasbourg qui
droit de préfider par fes Commifraires à l'é»
âion des Abbez 9 & de recevoir leur ferment
obéYfTance 9 cela n'empêche pas. la préfen- *
: des Coramiflaires du Roi dans Us Ele-
lîêm IIU G 3.
i
3^4 ETAT DE LA FRANCE.:
iiilA- âions pour les Ileax finiez en Alface» il*^
CB» gard defqaels ihy a ane régie générale cirdf^
▼anc rapportée. Le Diocéiè de Scrasboargoe
senfèrrae que deux Abbayes de l'Ordre de Ci*
yfii^iMf^ceaux. Neuboarg fiir la Moccer ^ fondée ea
11x8. par les Comtes de Luczebou^ > donc \%
Seigneurie n'eft plus qu'un Village près Phalt*
bourg , lefquels appellerenc îz Religieux de
LttCzel fous la conduite du même Walderick
gui en fut le premier Abbé , il étoit de la Mû*
Ion des Comtes de Bourgogne. Ce Monaftérc
pofl'éde loooo 1. de revenu , l'Abbé ne preni
point de Bulles à Rome , mais reçoit Ci prori-
^on de l'Abbé de Lutzel fur le brevet éa &oî
qui lui eft accordé après i'£le£Uon » en la ma?
niere ordinaire , êc irreçoit enfuite la bené-
diâion comme un autre Abbé* Koefuingi:
Ifêifiàit' burck dans la forêt d*Haguenau > Abbaye de
IsUntkf filles dépendantes de Lutzel , donc l'abiiédi
Periz prétend la jurifdiâion > vauc enTiroo
jfoool.de revenu. L'Abbaye de S. Jean .dés
9. f4£w Choux au(E de filles y mais de l'Ordre d«^UfiC
iUiChntx Benoit > efi: encore de la fondation àts Com^
tes de Lutzelbourgy elle dépend de l'Evoque
pour la jurifdidtion > mais U dire^on pardco*
fiereen appartient^ T Abbé de £aint Cieorge »
dSns la Forêt Noire y cette Maifon ne vaut
que lyoo 1. De Tautre côté du Rhin auprès
d'Oberkircko H y a une abbaye de Prémoa-
ZèTêi^' trex nommée)a Touffaints, de laquelle dépend
mm»» la Prévôté d'Aguenau occupée par les mêmes
Reli|^eux> qui vaut 1500 1. FAbDayede ftaum-
^amm garten^ de l'Ordre de Ciceaux > ayant été co-
gArttn. talement ruïnée > fe< revenus ont été attribues
à TEvôché , 5t les pierres dut bâtiment em*
UnT ployées aux fortifications de R.insfe{d. L*âb-
Am^, baye d'Ytteavilier deCIhauoines lU^^lifri ^
ËTAT 0fi LA FRANCE, iff
^lle d'Arcim daméme Ordre» oacea k'mé- ALS«
ne fbrct fur quoi il fane fçaToir que l'Ere- ci.
Qoe ne foiSîcde leurs biens que pour leur con-
wrracion * jufqu'à ce qu'il y «c lieu k leur
récâbliflèmenc » k raifon dequoi l'Eréque E-
fond de Furifember», ayant en quelque fcm-
pifey parue Touloirws rétablir en effet, mais
cette bonne volonté eft demeurée Cins ezécu-
non. A Véfftrd du Monaftérede S. Argobaft» MMé^lm
qui fiit bâti au lieu patibulaire de Strasbourg >v 4t St.
oh œ Prélat eut la «ferotion de fe faire enter- ^^'•i^f
fer 9 le Magiftrat de la Ville iotfit de tous ces
revenus* Il refie à parler de celui de Ste Odille Dt St9.
ou Onille , bâti fur la place du Château de Ho- OéHU.
hembouvVf ëc Tune des plus hautes montagnes
de la Vo%e , d'oh Ton découvre pleinement la
haute et baflc Alface , le Pays d'au-de«là du
Rhin , ménrve la Suifle 9c les alpes ; il y a dif-
pute entre les Sçavans , pour içavoir qu'elljs
r^lede Religion on y pratîquoit t Trithéme
loûrienr que c'étoit celle de S. Benoit , )e prou-
ve par ràucorîcé d'une Chronique qui dit, qu'u-
se Reine de Sicile y fût exilée, de marque poU*
tivement que c'écoit une abbaye de l'Ordre de
S. Benoit. On dit au contraire^que dans le X I L
fiécle» l'Abbeflê de Hohembourg« voulant y ré-
tablir la régularité , demanda à l'Abbé d'EAi-
val) qui eA de TOrdre de Prémontrez , dei Re^
lîgieux pour la conduite de fa Maifon , qui lui
furent envoyez, elle afligna un temporel confia
dérable pour leur entretien 9c pour leur fubfi-
ftance, de leurs SuccefTeurs en joUifTent encore
aujourd'hui d'une partie, ce qui fait une preuve
qu'on fuivoic b Régie de S. Auguftin. au reftef
il y a eu dans ce Monaftére jufqu'à 6oo Re«
ligieux divifez en deux Con vents, celui d'en^*
faant y êc celui qui cft nommé Nidermunfter f
Cg 1
,fS^ ETAT DE LA FR ANCB^
ALSA- p^cç q^.il gft Ijjjj ^Jans k bas , à mi-ctti:,
^^* cous deux fous la conduite de la même àbr
befle. Cette Abbaye s'écoic ibuctouë peor
dant près de looo ans » lors que la derokit
▲bbellè» ayant embrafllé le Lotbâ-anifine)
fê maria à un Prévôt de Rochewiilier ^ qtt
.cft un Village dans le territoire de Strasbourg»
cela entraîna la. ruïne des deux . Monaftéret i.
l'Evéque & le Cliapître en ont partagé itf
. revenus entr'eux. Les Prémontrez amd>lez
des guerres qui ont défblé l'Alface pendant
un fiécle » s'en retirèrent aufit , mais ib f
&n€ revenus depuis trente ou quarante ans »
ic y fubfiftent» tant des charitez» que les pelé-
ilnages au tombeau de Ste OdiUe leur proco-
rent > que des biens où ib font rentrez « on
invoque cette Sainte pour les yeux ; fontomr
beau eft au Monaftére d'en-bas> où les Pré-
montrez ont rétabli une petite ^lilè &. kox
logement. Au pied de la.méme Montagne i il
y avait ua Prieuré de Chanoines RjqÉnlierf
nommé Frudenhaufen > dont les Nobles de
Landfperg fe font emparez dans le tems des
troubles de la Religion » Se quoiquUls foienc
à préiênt Catholiques, ils s'y maintiennent
en conféquence du Traité de Munfter t quoi-
qu'il ne (èmble pas fe devoir entendre de
Catholiques^ à Catholiques » cependant on ks
laifle jouir à- caufe des coniequences. Ch
Prieuré pouvoit valoir dooo U de revenu^f
il avoit été. fbndé.par les Abbeflês^ de ùânxt
Odille au XII, fiecle. Il.y avoit encore des
Chanoineffes à Ersheim, Eihau ac Biblesheimt
qu'on a expulfées fous le prétexte, de leur
mauvi^ife vie , l'Evêquc 6c le Chapitre ont
V,',^^- partagé leurs revenus.
çuujiu'^r ^fç.g^rjjç3 EglifcsCQlleBaks.duDiG--
)
ETAT DE LA PRAXCE. 3^7
fedcScrasbofirgoaciiccxnpcc loocxii 9 fca-
▼oir , S. ThoiiMS de Saasbourg U pluf aa- ^^^^'
^cienneâc la plus illoftrc de couces, fondée par ^^'
'l'Evéque EraCne de Linxpurg ea 1550. dcle ^- ^^
Magîftnu de k Ville pour la fondacioa de "^
rUuirerficé dcMic les Frofid&urs prcnneas
2ualicd de Prcvôc » Doyea éc Cbanoxaes de
lioc Thomas » le revenu de ce Ciapirrc vauc
encore xoooo !• de renie. S» Pierre le Jeane S. Tûrté
Collégiale 9 fondée «c bâde en 1131. par l'E- ^ >»••
T^ue Guillaume 9 ft en 1147. par Ion fiic-
ceueur , fiic dédiée fc conlàcrce en 1 150. pas
le Pape.Lcûa IX, de la Maxfon d'Eguishcim ,
qui y accorda de grandes Indulgences ^ de y fie
préfenc de la Cbappe Poncificale , donc il s'é- . .
coic fèrTÎ à la cérémonie 9 il y a ii préicnc
1$ Canonicacs partagez aux crois Ordres de
VEglilè tL % dignicez; celle de Prévôc vaut
)oooh elle eft pofledée par le Comte Levefteim
grand Clianoîne * c'eft lui qui donne Tinvedi-
lure aux nouveaux Chanoines 9 qoi onc chacun
une maifbn>de | à 400 1. de loyer > doo en ar-
gent 9 i}o lacs de grains àc quelques vins : du
nombre de ces Chanoines il peut y avoir 4 ecu*
dians aai grandes Univerficez. Les Vicaires au
nombre 15 onc chacun 700 L de revenu quand
ils réfidenc 9 les Chapelles font foit^es 9 le Ser-^
vice divin a été écabli dans leChœur de rEglifè
depi^is la conquête de Strasbourg , mais la Nef
cil enco^-e occupée par les Luthériensw S» Pierre S. 'PUtrt
le Vieil eftune Collégiale qui fe prétend an-'«^'**-
cienne de 1200 ans > il eft certain qu'elle étoic
bien *. tablie au tems de C hai les le Gros^ Empé-
ieur>qui lui Su une donation^l'aii 884. elle n*Cï-
coit pas alors dans la Ville t mais dans une lik
du Rhin à l'embouchure de l'Ill ; le Fleuve en
ayaocconfommékcerraîa^ eoTorce qu'il o'eiv
|J8 ETAT DE LAFRAMCË.
ALSa- ^^^ aucun veftige 9 Us Chanoinitf obdnrauk
CE^ * permilfion de t-écabiir à Scrasboarg, oh ils oc^
cupoient le Chœur de PSgliic de faine Pierre >•
donc ils ont pris le nom , ayant renonce i ce-
lui qu'ib portoienc auparavant 9 ils Ibnc iti
dont iz obligez à la r^fidence*^ oat ^itooU
chacun. La quatrième Collégiale > au compe-
ihmUeràt l'Auteur ^efl celle de NeuviHer à-) UeuSscie
Strasbourg , c^écoit une ancienne Abbaye de
Benediélinsqui rapportoîcfa fbndarioa i Pe-
rininîus ; elle fbc feculariGfe en 14/06.^ ladî-
gnicé changée en celle de Prévôt, Les Prében-
des valent 1000 h de revenu. Le Cpmce de
H^nnau-eft advoué Se Proteéteor de cette E*-
ybh4c{* g^ife. La cinquième efl Asback établie dansas
lieu trèsCauvAgCy c*écoic une ancienne Abbalfe
de la fondation des Rois de France éc de l*fi-
véque S Florent au commencement duVlIl.
ficcle , laquelle a été fécularilée au terni de
l'Epifcopat du Cardinal de Lorraine ^ fà ea-
cédant le Bailliage de Malsheim a la Ville* bi'
fît perdre une partie de fon bien; il y a à préfent
dix Chanoines qui ont chacun 800 1. Poifivecé
ic U folitude ont été ouïe» fi nuifibks à cet-
Medieurs , qu'on les- oblige à préiènt de venir
habiter ta Ville de Molsheim , êc d'y &ire le
Service Divin dansTEglife que -Ce grand Cbt»
pitre a< abandonné^ ils partirent y avoir quel-
que répugnance que l'Auteur ne croit pas qa'oar
doive écouter. La fixiéme Collégiale eft celle
Zàtifttm* de Lauttemback en haute Alface » qui étant
(tsih comprife dansl'Evêché de Bade s*e(l foumife
volontairement à celui de Strasbourg , à qui-
elle paye 100 1. de reconnoifTance. La feptié'
me eil celle de Saverne Régulière 9 établie à
^viff^tK Styll dans la montagne 9 transférée à Savernt
U fécuUrifée à la pourfuite de l'irv^ue AlbcK
^
ÉTAT DE LA FRANCE, jjf
frBsTÎere ; il ya i Dîgnîcez 9l 8 Canoaicats AUS A«
e 5 à 600 i. chacun. La hninéme dl celle de ck.
oarbourg dans la forëc «{"Hagoenaa , c*ctoît ^mt.
ne Abbaye de filles » bâtie par on Rm Dago- *Nir;(.
ett fib de Sinbert IL ao liea où S. Arpol»ft
'6oic retira dans la folitode 9 ft d*où il foc ap-
elle à l'Epircopac , laqncUe a écé récutaiifee
ans la fuite pour i% Chanoines ôc autant de
ricaîres ^ msûs les malheurs du Pays Tont teU
emem mînée qu*il n'en relie qoe trois du pre*
nier Ordre qui ont ly i 1^00 1. de revenu «
«rce que les dettei 9l charges abforbent le £ir- *
»luf y c'eft ce qui a poné le Roi à l*bnir à la
^ure S» Louis de Strasbourg > mais Tafiairc a
fté conduite d« mani^ qu'elle fouFre à pré- Sêli^*
leât de grandes difficoUcz , l'Auteur le décla-
re forcement pour Tunion. La neuvième pour-
roit être obmife 9 puis qu'elle ne confifte plu»
{iTen la dignité de Prévôt 9 à laquelle tout ce
-evenu eft réiînî , c'eft la Coîlfeiale de Selti »
ITilIe Impériale , fous la proteâion de rEle«>
^eur Palatin 9 à qui elle a été reftirue'e au Bail-
liage dt Gerbresheim par le Traic^ de RifwÎK.
L'Abbé Dez > Ticubire s'en efl démis au pro-
k des Jéfuices de Strafbourg 9 il ne leur fera
£s aifé de la conferver ^ n'ayant eu ni le con-
uëraencde l'Eleâeùr ni celui du Pape. La
dixième eil la Coliemale de S. Léonard à ^
Colle^ale de S. «^^.^.....^ - ^
Oberheim , autrefois Abbaye 9 comme la plû- * * .
Mire des autres > il y a ly Chanoines 9 dont y
Font réddens ëc jouifiènt chacun de 700 I. la
n>llation d'une de ces Prébendes appartient
k une fille paiTanne ou roturière du lieu de
Richsded 9 bs autres font à la difpoficion
du Grand - Prévôt de Straîbourg. La on-
zième eft le Chapicire de tous les Samts 9 fondé Tâm ^
eg ijyoi dan» la ville de Strasbourg , par ^*w/-
9c les Prébendaires ne doivent point
le titre de Chanoines > mais le -concM
celui de (impies Prêtres,
Cèmmatim > Les Commanderies du naéme Dîoc
deries. celle de Malche à Strafbourg^ dt^néc i
liçieux Servans 9 ceae Commanderie
âive par les Prêtres de la Matfon » e
11000 1. de revenu. Celle de Stepl
frcs Brumpç > de l'Ordre du S. Eiprit
Hie y e(l une efpe'ce d'Hôpital établi pQ
foin des enfkns expofez , ellie a 5000 )
venu. Celle d'Ork8hcimxlel*Ordrc.de
nfeft que depoo 1. Celle de l'Ordre 1
que à Stralboarg ed de-iioo K \
cre du même Ordre à ÂndlaUf de 900
a encore lix autres petites Command
MaladrerieS) dont ladeftination n*a
cote été régle'e.
idaifètis . i-^ Jéfuites occupent quatre Cellef
KêUgitU' la Province ; -celui de Strasbourg aoq
Af;. unies les Abbayes de Seltz & de Vail
^'fiflfts. ^ç^ |j^ Prévôté de Vensheim de 3.60
revenu , les Peresy enfeignent la^Phi
Afcla Théolorâ « âc doivent entreten
B?rAT DE LA.tRANCIB. jtff
ijut l'ont éngé en Académie où ils donnent a L$A<^
le'Dodorac en Théologie de -leur =pure au- cb;
toricé 9 il y a loooo 1. de revenu « ileft fort
bien bâti. A l'égard des autres Couvens du ^"*^'
Diocfcfe , le principal d]k la Chartrcufe de ^•''*^'
Molsheîm ba^ie depuis que les Pères de cet Or-
dre furent chaflêe de Strasbourg. Le Roi Hen-
ry IV. s'étant charge dé les indemnifer de ht
perte de leur première Maiibn> traita avec eux
fbr le pied de 6000 1. de rente qu'il leur aifigna
iiir les entrées de la Ville de RoUen 9 cette
Maifon eft riche St de grande édification. Les
^filles Pénitentes de Strasbourg>d e TOrdre de
S. Auguftin 9 font les feules qui furent tolérée^
pendaùt l*héré(ie > elles ont toûjoui s eu la per-
flûffion de faire le ferv>ce > fie leur maifoii a fer-
vt do retraité aux Chanoines de S. Pierre le
-Vieil 8c aux Religieux de Malthe ; elles fte font
foint cloitrées 9 6c jouïflent de 5ooo 1. de reve^
-iiu. Les Dominicaines font cleitrées 9t ont
aûlfi dooo 1. elles fe font pareillement confer-
vées durant l'héréfie. Les Religieux de S. An-
toine ont une ancienne Maifon de 900 l. de
revenu, fie le Roi en les récabliffant leur a don-
né laCure de S. Etienne à deflèrvir avec 1 300U
d'augmentation de revenu. Les Chanoines Ré-
guliers de la Réforme de Mataincourt defler-
▼ent la Cure de S. LouTis , fie ont 2100 1. de
rente avec le cafuel de Paroifle. Les filles de
la Vidtation qui -prennent foin de reducacîon
des jeunes ftlles , y ont une Maifon , dont le
Roi a payé la moitié , fie il leur donne 1700 1.
de penfion. Les Capucins ont onze Maifons
dan84e-Diocëfe, les Cordeliers5 > lesRecolets
% >les 'Jacob)liS49 les Auguftinsy les Annoncia-
des de les filles de Ste. Claire chacun une.
A Pégard du Gouvernement Politique du
Tpme in. H h
lit B T A T D E t A V 11 A N CIK
ALSA- DiocHevH y a ij Chapitres niraux , ; mdtM
CE. du Rhin -ôc lo en deçà. Les lo de l'AHace
fonc , RhenauyAfarkelsheîm « ReînsfèUkSche*
kdaCyObanheim >«Bibloncheîin 9 Andlau 9 Ber«
bure > le Haut Ha^nau 6c le fiai. Ces Chapi-
tres fonc <ks aflembUes de certain nombie
d Curez qui élifenc encr*eiuc une Archiprêot^
.q li aie droit d'infpe^ion fiir les conheret •
un Camerier qui àt le Procureur commim 1
jSc a foin de tout le temporel 9 ^ deux Diffiol*
teurs qui ont droit de délibérer arec .kt.pc6c6
* dens iur. les affaires qui k préfèntenc d'oocjdo
d'autre nature. L'Evéque de Strasbourg cft en
droit de tems immémorial de s^apcnprierapiti
la mort cous les ctkts 6c biens cks Citfo &
autres Eccléfiaftiques <ie Xon Dîocèfè qBand ib
meurent fans tefter , à la réièrve des grandi
Chanoines de la Cathédrale 9 &^omme d^
cre côté ils ne peuvent le faire fans fa per*
miflioR y âc qu il eft maître quand ils le loi de-
mandent 9 de leur déclarer qu'il retient la diC*
podcion de tous leurs biens après leur mort «
on peut dire qu'il eft le Propriétaire foncier 9t,
réel de coût ce qu'ils ont en ces termes. Le Car-
dinal de Furûemberg dernier Ev6que abiea
voulu traiter de ce droit avec Ton Clergé &
remettre en général aux Eccléfiaftiqwes la dif*
poficion de leurs biens propres 9 ^ la charge
néanmoins de lut payer clùicun an 6 1. danf
le mois de Janvier de chaque année 9 cela i
nomme droit d'induit. Quant à la Jurifl»*
âion Epifcopale 9 elle efl exercée dans la par-
tie de deçà le Rhin y par le Grand-Vicaire (fà
eft auiU Officiai 9 l'on n'y connoit ni archi^
diacre ni Théologal, tout roule fur le Vicaire^
mais dans la partie de de-li 9 il commtf u^
Vice-Official qui décide les caufes ordinaifc^
AT ntLk VUKliCt. ?*î
AC les plus importantes au Supérieur ALSA^
rend compte quatre fois l'année. Le ce«
dtt Cures Catholiques de ce Dioccfê
80 » defquelles il y en a z6 dont le
en partie entre les Catholiques U en
ntre les Luthériens , de le nombre des
\s l utherîennes eft de 167. Lq prêche des
(les le tient à une lieuê* de btrasbourg.
& auili un grand nombre de Bénéfices
c encore entre les mains des Luche- J^j!'
outre deux Eglifès Paroiffiales de la tbirûr^f'
s ont occupé Es Monafleres des Reli-
de S. Nicolas in undis, celui des Quille-
ui fert aujourd'hui de Séminaire aux jeu-
Wcanst l'Abbaye de S. Etienne de TE-
i laquelle ih avoient fait un Magafin à
c qui a été réparée pour en faire une Pa-
lui a été mife fous la conduite des Pe-
>. Antoine ; cette maifon avoit été fon-
r le Duc Adeibert environ Tan 650.
.4 f d'autres difènt pour ix ) Chanoinef-
Reli|ieufes. Ste. Atbuta fa fille en fut la
îTc Abbclfe comme il a été dit , les Da-
li Poccupoient avant l'héréfie ne faifoient
de vœux Ôc ne gardoîent point de clô*
elles étoient fort riches avant la ceflîon
300 l. de rente de leur revenu à P t vêché.
it dire auffi que les dernières Abbeifcs
cliques ont eu uneft mauvaife conduite »
a n'a pas peu contribué à la ruine de la
on , tant pour le revenu que pour Pin-
.âion des Chanoineffes Luthériennes à
place 9 le revenu efl réduit à 1000 facs de
L> 60 foudres de vin , environ 900 1. en ar-
âc la propriété du Bourg de Wengar , le
peut monter enfemble à loooo L La dert
e Abbefièeft morte en 1694,00 Pon n'en a
Hh z
Sfl E,T»AT I>B LA PRANCî;
AjLS A- point mis d'autre à fa place , il n'y jefte ou'noe
C£. Chanoineflè Luthérienne) de, forte qu'il ièu
aifé de rétablir Pînflitut quand on voudra* Les
ilbbeflès font ind^^pen^ntes de l*.Eyéque «4c
toutefois pour reconnoitre fon ancienAC ju-
xîfdiction,toute4 Luthérienne^ qu'elles étoienC)
elles lui payoient xoo 1. à chaque mutaticQjqa
n'a conlervé les noms que des 1 4 dernières que
Ton voit toutes avoir été choifiesentre.lei pre-
mières Maîtreflès de i'AllemagneiOU^re le Col-
lège de Dames . il y en avoit^un de Cbaaoiocs
dans la même Eglife .9 il y en .a eACore ^di
Luthériens qui font la fonâion de .Miai-
ftres. Le Mcnaftére des Jacobins a été con-
vertie en Collège , & c'eft.lc Siège de l'U-
ni vcrfité. .On prétend que Bucer.etoît, Reli-
gieux de cette. Maifon > niais, cela n'ieft.jttl
certain. Celui des Auguflinsa été. jconvernctt
Hôpital pour les pailàns y c«lui de Ste.Ca-
theiine en un autre. Hôpital poui; les orphpUafi
celui des Co/deliersa été converti enmag^iu
public , la Ville fe fert de l^ucs caves ppurcA-
fermer les vins >. l'fiôpital de. Ste. ...B^be&t
apliqué à la fubCilance des vçuves des Mi-
nières. Les autres Monafléres qui ont été tout-
à-fait ruinez font S. Jean du vieux Marché %
deux Couvens de Su, Claire 8c hors la .Ville
ceux de S. Gai y de S. ArgobaftSclaChar-
creufe. La Ville s' étant emparée de tous leurs
biens , en pofféde pour 1 00000 1. de rente,
tfnais il y en a pour 40000 1. qui lui ont àé
cédez par Concordat avec VEvéque de le graad
Chapitre pour la réparation de la Cathédrale,
6c ces 4000P 1. ont été ôtez de l'Abbaye de (kint
.Etiennetrès-anciennement , comme on ra4^-
îa dit. L'Auteur fkk encore le détail des Cbs-
pelles dans la Ville.dont lesparciculien iè fooc
emparez au nombre de iz.
KTAT DE LA Ft JiXCE. $^f
Il refle k parler di Dâacdr ^ Spn iIohc j^^r *.
Sleârar de Trêves câ Evs^ * ^ ? s^^ c^]
anclagoerrede i^fl. bb crcs-^aad It k»- ^«iKyi^
ôfique Cbapior de Bacn&e dÉpâeé ipc o^ j^ ijrz.
Scraibonrg fc mtaifmA tioat , mû de-
is la dânofidoo de k V^ fc db r Eglilb, kt
lanoines le foar £^aicz, êc réâdau ki oss
r leon cefres âc les aacrcsdass d'aacres Cha*
cres. Cer Evcdke cft fi ancien ^^îl tcoh»-
îiifqu*au cemrde Cooftanim. Le Eoâ Da-
berc !• loi fie don de^flâcsrs cernes xrèt*
afidérables 9 êc c^cà ce ip*€/n apelle en aU
œ NidtrmÊitmdsl 9 ccftomt on nosnine ce qac
Svéqoe de ScraJboarg poflcdc aamcaiedire
bermundal , Mmmdsi cft sn nom corrompa
- Larîa 9 mmmms idumm , «ivr de mtdrr â-
Uienc fwfenms de -tt^miu » de forte qae ces
saciofu oac receno (es noms de doa d'cnbanf
don d'enlMU par raport à leur ûaianoii na-
relie* II n'y a que pea de bénéfices dans
aie partie de PAliâce ôc aucan où l*oo fiiT- .
le Service Dirin ; outre la ruine générale
e la guerre y a caur<^e > il faut lavoir que les
inces Palatins qui ont eu le malheur de tam-'
r dans l'héréi]e,lé fonc empare»de tout ce qui
lit à leur bïtnÇidïïcc: d'ailleurs les'Ticulal-
I de ce cems-là ayant la plupart chang&deKe-
ion 9 n'ont pris aucun (bin à la conlèrva'
n du temporel, ainfi ces Bénéfices fè Ibnr9
ur ainfi dire > anéantis 9 mais il y a enc^»
une raifon qui fe raporte d'un tems plus
cien y c'ed que les E véques âc le grand Cha*
re de Spire » pour grofur leurs revenus > ont
i autant qu'ils ont pu les Bénéfices de leurs
scndances à ceust qu'ils poifédoient^ cela s'eft
tndu juiqu'aux Cures- qui fe font partagées
:%€ les Digoitez du -grand Chapitre 9c
Hh $
KiDcnv y lonc lorc ncqucns 9 aucun
Sadiques ne pouTtnt ATarrécer en <
cù îl y a un craTail aiMiefllis de îeui
iaas iîibfiftance raifonnable 9 ccia^c
Ton reçoit dans ce Diocèfe cous les
qui Ce preTencent de quelque nature qn'
de de quelque mauvaife affaire qa'ii
chargez.
Ahhâyis La plus cttnfidcrable Abbaye qui
Ye eft celle de Cluigmunfter ^ fondé
Siècle par le Roi Dagoberc ii celebf
face > elle a été fecularifife 4c érigée e
Ke , mais T Electeur Palaim s^en étaK
pe£rffion > le tkre en eft demeoré é
qu^en 16S0. que le Bailliage de Gei
ayant été réuni par arr^t du Conieil fc
4t k Roi s'en étant mis en po&i&oa ,
ra la poflèfïion de la Prévôté de ce C
TAbbe de Carttgny Grand Vicaire 1
bourg , à la char|e d'y rétablir le S
d*y entretenir un Uoycn U fix Chant
revenus peutent monter à iS ou 20
rente* La féconde efl celle de Hert pat
fécularifée « le Roi en a pourvu M* 1
ivéaue d' Yores fous les mêmes condii
ETA T D E L A P R A N C E. ^67
Si ta dépend a ^ donné à l'Abbé YTonéc, AiSA*
,oyen de la Catbédrale de Blois. Le Cha^i- ci.
t«e de Germeraheim ne ponvoic valoir que Cwviv/*
&000 1. de rerenutle Roi en a fait don aux Re-
l^eores de la Viikacioa de Straftoura ; U y
«▼oie au même lieu un CouTeac de Reugieufea
qui a é(é converti en H^pkal , lequel a aufli
1000 1. de revenu : LeChapîcre de Land^ cA
pareillement une Abbaye qui a été fécuhr)-
iéet il y refle jooo L de yevenui La Oom- CûmuMn
maaderie de l'OrA-e Teuconique de Weiflem- ^n^*
bourg écoic aucrefm affeâée i la fttbfiftance
det Chevaliers eftropiez » on biea avancei en
âge 9 elle vaut 6000 1. de rence , dont le Roi
jouît par i?onfi£:atxon. Mais le plus célèbre de
tfMii m;0ctitdficcs eft celui de WeifTembourgi
aucnefeis^tne des quatre Abbayet de l'Empire»
^^m le territoire étoit borné par Orient , Oc-
cÙent 9 Nocd -àc an l&îdl > comme ce fcroi^
Me Previiice. Le Roi Dagobert en fut le Fon-
diatciM l'ac) 6x4. l'Abbé écosc Prince de avoit ia
xma^danoB kii>iette«9 fea Religieuic ne pour-
voient être que de la Haute Kobleâê 9 mais fe
U/H fiA^iûinâioAUqot l'ont ruiné , car ayant
éd£K<iiUrtréecn 1^45. &us l'Abbé Rudi^r »
l'&v£que Spire PfatUppe de Fkrslieim qui lui
fiiccédaieo là Ph$vâcé»obcint du Pape Paul II L
êÊ-dt PEmpercuf » Piîntoa de cette Dignité à ^
Corn Evéché » il rt(le k Veifiembourg un
I>oyef« , un Cuflot > dia Chanoines Ac deux Vt^
caires. Les Prébendes ne valent que tf i 700 1.
de rente. A l'égard des URoeurs dt$ EccléHaftio M9t*rf
(fit» d'Alfaceen gênerai- > il faat connoître ^' Ecc/(f#
qu'ils font bien dociles dt plu9 aifez à gou- ^^j|'
verner que les François» parce qtfîls ont beau- ^
coup plus de foumsmon qu'eux pour les Supé-
rieurs ; ilfoot auffi « poîur tt (}im regarde le
Hh 4
3^8 ETAT DE LA fRANCFi
'ALSA* clergé » bien pins habiles dans lés matières df'
CB« . Thèolc^ie 9 car potirxe qm eft de la difcipline»
iben font peade casi& Veft ce qu'il y a de plur
difficile à obcehk d'eux que de porter les che*
▼eux coures ôc l'habk Ecclâiamque ; ce qu*oar
apelleponétualicè.te ^aâicude n'Àauc point
de leur goûe« LesrPafteurs font aufii plus ref-
peàes parmi les Allemands qu'ils ne le font
en France 9 ils ont la coutume de condam-
• ner à l'amende ceux qui commettent quel-
ques fautes dans l'Egliie « (ans que perfonne
y trouve à redire , de ils mettent en pénitence
publique ceux qui ont fiilt du icandale. D'ail*
leurs ils n'ont nulle connoiflànce de ce quel'oo^
nomme en France lanlèniDiie ou Quefnellif-
ipe 9 attachez au noeud principal de la Religîoft
fans fciupule ^ fans trop d'inquiétude) ils ft'é-
^dienc guéres à un cerram âge ^ qu'autant qo'ft
£iur pour contenter le Supericur>aiihentlaw
& la bonne chère > font très-rarement aTtreiiL
n'ont aucunattachcmenc au^Sexe ; en un root 1
ont d'excellentes qualités pour former un CkN
gé très-difiant &; très-faint.
ëinfet" Après avoir parlé de l'Egli/è , l'Antenr
mmeuf pallè au. Gouvernement Militaire de Civilde It
èUliiéiri Province , le Duc de Maxarîn en efl Gouver-
neur 9 mais le Maréchal d'Huxelles y a le com-
mandement en cher9 le Marquis d'Antin ent^
Lieutenant de Roi,le Sieur Porchery Soas-
Lieutenant de Roi 9 le Sieur de la Grange
Auteur de ce Mémoire en a été Intendant pen-
dant plus de X5 ans 9 9c c'efl fous fa direâion
que toutes les belles Places 9 qui font de ce c6-
cé^rU une Barrière impénétrable aux ennemisdc
la France ont été fortifiez. Ces Places font
Beffort 9 dont le fieur de Morton efl- Gouver-
neur > le ûeur ck la Sablière Lieutenant di
^
BTAT DE LA FRANCE, jtfp
lui fc le fieur de Finauville Major. Hunîn- ^j^^^j-
ues > donc le Marquis de PuilieuxAmbafla- *
ktir en Suiilè U Chevalier de l'ordre, cil G ou-
irerneuc y le ficar de S. Cry. Lieucenanc de Roi
Se le fleur de. fioneibelles Majpr- Landfcroon »
Ihaceau ^leve' fur les montagnes SuîffcSt oh
e fieur de BeaulieiL commande. SchelelUc>donc
ç fieur d&Gondre ville eft Gouverneur^ le fieur
le Barges Lieucenanc de Roi de le fieur Charles
Major. Scraftourg, donc le Mar(5chal de Cha-^
nilly cft Gouverneur y le Sr de la Bafiie Lieu»
:eDanc de Roi » le fieur de fioufiarans Major
ie la Citadelle de Strasbourg , où le fieur d»
Siffî ifdy commande fous Tes ordres y le fieur
le bergerec efi Lieucenanc de Roi de le fieur
le Çjgca£ Major. Le Fore de Keli , oi^ corn*
mande le fiieur de Villemandor .«le fieur de
Royj eft Lieutenant de R0I9 de le fieur Duple&
(li Miajor*^ Le fieur de Choumoufeau comman«
de au Fore de Kell. Le fieur de Carcan au
Fort àti iflcs ; Lw fieur Coulon au Réduit
de la Porte blanche •> le Sieur de Belle- Fpi-
ne à celui de la porte de pierre. Le Fore-
LouÛdont le fieur de la Vaiie efi Gouverneur^
le fieur de faiiK George Lieutenant de Roi , le
fieur Papelon Major. Landau n'efi pKis ai».
Roi. Biizac donc le Duc de Mazarin eft
Gouverneur 9 le fieur de la Chatardie Com-
mandant en Chef^le fieur de Navigier de fain-
îc Aula.ye Lieurecaant de Roi 9 le fieur de Cha-
vigny Major. Fribourgn'efi plus au Roi non
plas que Phiiisbourg. Il y a des cazernes
dans toutes ces PUtfe^-jpour le logement des
Officiers de foldacs > . qui ont été bâties de font
entretenus aux dépens de Sa Maje(lé> à l'exce-
lotion de celles de Strasbourg ^ de Schelcfiac
(fd fooc 4 la chargiB de ces Villes » tanc pou
j76> ET ^T DU' LA FRAKCS.
AlS'A-^ U^bÂcimenc que pour le» (Garnitures des litlt
e£, le chaui&g»' <t la chanëelle. Il y a aoffi deS'
Hôpitaux . dant f toutes-^ ces Plaees pour Its
£sldats maladci v qui font entretenus auxdé-
pens duiloi : les fournitures qui s^y font 9 foat
ajugées • à on prix certain pour chacme Place »
qui ell différent félon les lieux 9 lé «us haut i
Strafbourg à 6^ f • 9 d. 5c le plus Das à She«
leftac de 4 f Le Roi paye encore les Chirar-
giens Majors, Aides ou Fra^rs^ ration d'as»
certain prix par nroîr> le plurhaut eft a Stras-
bourg 3c Colcaar à 5K> 1. le plus bas e(H Lefch*
berg de 10 1. cous ks autres font de 50 1. Le
Ikoia fait conftruire depuis ta guerre ploficart'
redoutes le long du Rhin atec des ponts de
communication en certaines Ifles ponr laflW
rcce' du Palis » eUea- font gardées en tems de
FiiWfiff/ guerre par io> Compagnies ■de* Foxxliers de KO
é^Alfk^ hommes chacune , qui font eittretemis auxw
'*• pens de la Province 9 laquelle y joint iès Mili-
ces félon l'exigence des cas ; à 1* égard des garni-
fikis^lcs Places > elles font entrctenuft par k
Roi auffi* bien que les R'^mens d'Alface>àonc
lé Prince de Berkenfeld cft Colonel. La Pro-
mUiê. vince a fourni oot:e cela deux Regimens com^
plets de douze Compagnies chacune pour foa
contingent de la Milice ; le Sieur Baron de
Moncjoye a été Colonel du Régiment de la .
Haute Alface 3c le fieur de Bercholde cekiide
la fiaffc. La Maréchauifée d' Alface efl compofif
d*un Grand Prévôt) trois Litutenans de leurs .
bouvet' Compagnies.
ntment ' Quant à la juftice 9 toute la Provmce eft ùm»^
iudicUi mife à la Jurifdié^ion du Confêil fouverain
^*- qui fut établi premièrement à Ehfishetm pour
Confeil y tenir lieu de la Régence 9 qui étoît fous les
\éZ' Princes d' Autriche* Le Cardinal Hiasarin |^ qui
^
ETAT DE LA FRANCE. J71
tTolc de grandes vûè's far l'Aiiace « le corn- ALSA»
pofa d'abord d'un Préûdenc 9 qui ^coic feu «i.
M. Colberc de CroUTyymorc Secrétaire d'E-
tat 9 deux Conieiller? du Parlement de Metz »
un Abbé , un Genti6ionuae 6c un Doâeur du
Paï5 ; un Avocat & un Procureur Général > un
Greffier > Quatre Secrétaires Interprètes) &c.
Mais alors lereiCnt n'en étoit pasconfidérablej
car on n'avoit pas encore imaginé le moyen
de réunir toutes ks Souveiainetez particuliè-
res du Pais 9 fur le fondement que le vérita-
ble fèns du Traité de Munfler a été de dépouil-
ler les Propriétaires d€S droits 9 dont ils
avoienc une poflèflion auffi ancienne que l'E-
tat d'AUem^oe. En 1661. après la mort du
Cardinal on iuprimâ ce Confeil pour en établis
QB fous le reflbrt du Parlement de Metz » mais
en 167^ on s'atila tous-d'onrcoup q|ue le Tia»-
%£ de MaaAer étoir demeure' jaf(|ue9^U fans exé-
cution de ki part du Roi 9 q^i par. one efpéce dt
n^Iîgence âc d'inatteBtion> n'aroit pas étenda
bs droits qui lui étoient cédez aufU loin qu'il
deyok. Sur ce principe oh établit un nouveaa
Confeil fouveratn avec attribution de }uger ea
dernier reflbrt de toutes matières civik 9c cri*
imnelle dans Técenduë des terres que l'on
eftimoit cédées au Roi par ce célèbre Traité) de
tfic cette étendue n'étoit pas encore bien limi-
tée. L'on antorifa ce même Confeil de procé-
der avec l'Intendant à la réUnion de toutes les
terres qui la dévoient compofer ; le nombre dts
Confeilkrs fut alors multiplié jufqu*à $i. En
l68x« k Roi y ajouta deux Chevaliers d'hon-
neur 9 l'un d' glife Se l'autre d'Epée , de trois
Confeilkrs , mais ces Charges étoient données
I gratuitement , qomme toutes qelles du relie de
'AHemagoCé En it^, ciksf^tellt créés fae-
}7» ETAT DEÇA FRANCE.
itCS A- rédirai res au moyen d'une finance» 5e pea aprb
CE- le Confeil fbc augmenré d'une ièconcle Cham-
bre fous 4e pr^cexre de la mulcicude dès affaires-
donc la première écoh accablée» laquelle Cham-
bre flic compoféerdu même nombre d'Officiers
& rendue hérédicairè comme la précédence; oa
a audi cranfporré le'fi^e de ce Confeil d'Ëa-
fisheim à BrilTac , & de Btiflac à Calmar , oî^
l'on y a ajouré une Chancellerie : en cet état le
premier Préfidenc a 3000 1. de gager, & xoooU
de penfion ; le fécond Préfidenc a 200a L dcga^
gesjles Chevaliers d'honneur 1000 l.chacan,Ies
Confeillers poo-l.'lcsGeiTS du Roi aucanc, 1er
Subflituts joo l.'hs Greffiers de 6^0 1. ks Se-
crecaires d'incerpréces i jo, le Garde-fcel de là
Chancellerie de les Conseillers ^ Secrétaires ft.
Contrôleurs > chacun poo 1. les Secrcraires dd
Sm Com^ i^qJ >^j i^ |g i^^ecevcur des émolumens doSccatf
ft/ence. .^^^ 1. & le Ghauffecîre joo 1. le couc à prendre
fur les émolumens du Sceati> en cas de non M'
fifanee (tir ïè Domaine. Lè.Confèi^ connottea
Première infiance des caulès de cous ceux <{ui
r's avotenr commis devant la R<^encc d'An-
triche» fçavoir les Abbez» Prieurs de Commu-
n aurez Ecclefiafliqu^s 9 les Princes > Seigneurs
& Gencilshommes, à l'excepcion de ceux de la
bàfle Alface » qui ont leur direélion-à ScraP
bourg 9 & par appel de couces les infiances qt^î
loi fonc porcées des Juflices royales 6c Sbigneu^'
riales , même les M^agHlracs des Villes , 8c en
cas d'abus des Jugemens des Cours d'£glifè.
Au refte » il y a fore- peu-de Juflices Royales
dans la Province) àcaufe des infeodacions an-*
ciennes de modernes > pour lefquelle» le mena'
Confeil reçoit les mêmes Toys, hommagç , a-
veus de dénbmbrenuns > qui doivencécré ren»
dusau Roi/ Les^JoAieet R^es^i re&eaciour
ETAT DE LA ERANC.E; 379
i Prévôté du Neuf-Brifikcfonc la Px^fèâure ^UA»
: Bailliage de Haguenau , les Bailliages de ce.
'^eiflèmbourg de de Germenshelm « celui jde
>andz de la Pr^vôce'^de Huningue y Enfisheim
: du Fore- Louis > cous les Offices de ces Jufli-
es oncérécreVz héréditaires pour l^Edic géné-
al du mois d'Avril 16^4,
. A r^égard des Judices. Seigneuriales de l'Ai- fufiie^s
ace 9 l'Auteur eu ait une ample énumeracion> ^^^'
[ue j'ai jugé inutile en ce lieu , puis qu'elle doit '*
icre répétée en l'article de 1^ NobteiTe : Les
liiagiftracs des Villes de'Scrasbourg > Briflkc ^
^nort^Sce Hipolitey ceux des dix villes Impé-
îales qui compofoienc. autrefois la Préfediure
le Haguenau y Colmar 9 Turckeim , Munfler,
SLeifeto^r^r Scbeleftar> Obernheim> Rhozeim»
H^enàu» Weiflemberg , comme auffi ceux
ie Danvillers> autrefois impériales > connoi^-
[oient de toutes matières civiles & criminelles
ians leur reflbrt 9 & les appellations reflbrtif«
Tent nuëment au Confeil louverain , à la ré«
lerve pour Strasbourg dts matières criminelles
te des civiles au-deflous de looo 1. qui font VrtftSU'
jugées fouverainement par le Magiftrac. Sur- *■' *'' ^*'
[uoi il eft à propos de fçavoir que les Villes ^^^
te la Préfeâure de Haguenau , s'étoient .foû-
mifes à reconnoitre la Juflice commune éta-
blie en cette Ville fous le nom de Landroocgie»
6c que les appellations des Jugemens des autres
Magidrats y reflbrtiflbient d:i ferment , c'cll
cette Judice que le Roi a abolie 9 faifant paffer
la même attribution au Confeil fouverain ,
ainli que les gages qui écoîenc payez aux Juges
de Landroocsie 9 mais il y a pludeurs années
gue cette Préfecture écoit un Fief de l'Empire,
qui a étélong-tems poflèdé par les Eleâeuss
Palatins 9 à titre d'engagement de yooqo
florins d'£mpire ; l'Empereur Sigifmond
i
f74 Bl^ATDE LA P&ANCS;
1il$A- Sigirmond en avoîc fiic le Traic^ ea&veorà
ÇB^ JLouis IV . Eleâeur Palsdn > mais PEmpcttir
Ferdinand I. l'a recinée en 1558. Maximilîa
II. en inveftîc l'Archiduc Ferdinand » & de-
puis ce cems-ià la dignité de Graad BaiUî et
liaguenau s*eft perpétuée dans la Maifim
d'Autriche , jufqu'à la ceffion faite an Roi;
Ces Saillis avoient des Lîeutenans ou ât$ Soi»
Baillis qui étoienc des Nobles titrez , cell qoe
les Comtes de Furftembcrg , les Barons dé
Flekenfthein , les Seigneurs de Ribaupierre ^
les Comtes de Foucerre « les Barons de Mort^
mond 6c autres. Après la ceffion du Tralrf
4le Weftphalie , le Hoi inveflit le Caidioai
Mazarin de ce Bailliage) Scenfiu ilenârup-
primé'la Jurifdiélion pour lui faire Cicccderle
Confeil fouverain , qui termine œdme les if •
pellations que l*on portoit auparavant au Coa*
leil Aulique de l'Empereur » ou à la Chambre
de Spire , & il n'eft refté à Hamienau qu'ai
Bailli Royal, dont l'Office efl un Fief à la dif-
pofttion du Roi 9 auquel apqpartiennent encore
àts revenus conûdérables : ion Lieutenant jage
les affaires de première infiance du territoir^
La ville de Mulhaufen dépendoit autrefois de
cette Préfcéiure > elle continue même i payer
tous les ans le droit du Grand-BailH > pour
marque de fa fujettion > mais elle a trouva
moyen de Ven féparer en s'uniflânt auxCaa*
tons Suiffes. La Maifon d'Autriche a autre-
fois reclamé contre cette Alliance » à laquelle
le Roi n'a point voulu toucher. La féconde
pM Cm^ Régence efl celle du Comte de Hannau, elle eft
ti'd'fidfim établie à Beauvillers , 8c connoît comme la
nm' précédente des appellations interjettécs dci
Juges inférieurs ; elle connoitaufli desa/Tai*
ras de la Religion ^ parce qu'on y profèflè le
lETlLT BELA FRANCE. }7J
Liiichéraatlnie ymat» comme œt ufage eft coh' Al$ Af
raireaux.OzdoftnaAccsdu Roi, F Auteur don- ce.
le a:vjs de le liéprimer , le m^me Prince de
iannàua fa Chambre àt$ Comptes établie
[ans la même Ville qui connoicdes affaires de
'on Domaine. La croiûéme eft la R^nce ou
ilûc6c le Direftoire ou Préfidial de la NoblefTe DinUM^
le la Baffe AUàœ , c'eft un Confiril ^ompofé VL^^^
le 7 perfomies choîfiet à la pluralité des voix » ^''
fui pmident alternarivement par fèmaine > (è-
oa le ranp de kur ancienneté ^ le Roi confir-
ne cette ébâion 4t leur accorde le droit de Ju-
licatare. Ib ont trois Aflèflèars qui prennent
>lace dans la finance de ceux du premier rang
|ui manquent aux Allêmbl^s » de qui rempla-
xnc par rang d'ancienneté ceux qui viennent
Il mourir. Ces Ju^es qui ont leurs Officiers
robakemes^connoiflènt non-ièulement des dif-
iètens des Gentilshommes Se des appellations
ie leurs Baillb définitivement > jufqu'à la con-
nirrencede jpoo 1. mais encore de toutes les af^
Biires perfonnelles des Nobles ôc dé leur Corps>
tant en demandant qu*en défendant 9 il y avoît
autrefois un femblable Dire6boîre à Entisheim
pouriâ haute Aiface 9 mais il ne fubfifte plus.
Quant à la Juflice de Niderraundal > qui eU un
certain diflrié^ aux environs de Weiflèmbourg»
dont les bornes fubfîdent encore t établi par
de très-groflès pierres qui tiennent lieu de bor-
nes ordinaires y lorfque Oagobert fit ce don à
i'Evéchéde Spire 9 il donna des loix à tout ce
territoire « particulièrement au fujet des fuc-
ceffions j 8c établit une Cour de Juftice qu'il
nomme Staffèhbericht y devant laquelle on ne
procède 9 que lors qu'on ne veut pas être réglé
de la juftice ordinaire hs matières de fuccedions
itd'hypothéqueS) elle eft compofée d'unPré-
f7« ETAT DE LA FRANCÏ.
A(.S A* teur f qui écok ci -devant nomra^ par rEvé^
CE, àc Spire » en qualité de Prévôt de Veiflm-
bourg de de 4 AfièfTeursque l'on diotiit entre
les CQnfeilIers de Ville ; l'appel des- jage-
<nens de ce Tribunal va au.ConJèii fouverain
d'Alface» de l'on, fuit à prient cette Jurif<ii-
étion.plus quejamais > .'parce que les appella-
tions^nfont^brogéesvellea ^toient autrefois
. portées à la Judice? àkt Rièdergmerichy qui c-
.toit rAlTembiée de la Nobleflè ^ iiwsJa ?té'
(idence du Prévôt de ^eiflèflàbourg , laquelle
. ne fe tenoit que tous les trois ans.
Mtf^i- A l'égard de la Magiftt^ture de Strasbourg,
Jlrtf/7.r«. elle mérite fans difficulté une article k part,
tourl.' E"^* ^"^ ^^* réglemens qu'elle fuit de l'ordre de
^' les Cohfeils elt établi avec une fageflè qui Yeft
■ acquiiè beaucoup de réputation depuis long-
tems. Il y a cinq Conlèils difièrens dani
cette Magiftrature. Le premier en dimitél;,
le dernier en ordre , parce que c'eft lui qai
iuge les appellations de tous les autres- 9 eft
Conftil le Confeil des Teize 9 compofé des quatse
4es Trei' Nobles, quatre anciens Confuls de quatre'Boor-
^* geois > tous confommez dans les affaires; à ces
11 Confeiliers fe joint le Prêteur du quartier»
le Confeil y propofe les affaires > de le-Pré-
teur y recueille les voix. Ce Gonfeileft (bu-
^erain au Criminel de avoit reçu des Empé-
xeurS'le pouvoir de la Chambre Impériale jut
qu'à la fomme de 600 florins d'or en capital»
il fubliile dans ce drodt encore aujourd'hui > fi
cen'eil que la fomme a été réduite à 1000
liv. au de-là de laquelle l'appel va direde-
ment au Confeil Souverain. Le Roi a ajouté
au nombre de treize un Prêteur Royal de
jun Syndic > qui ont droit d'ailiftance à
^tous les autres Confeils. Ce Tribunal des Treî-
ETAT I>E LA FRANCE. J77
e avok la direction durant la liberté de la Vil- AlSa^
t fiir coures les affaires de la guerre > des forci- c£.
canons > de la garnifon 9 de l*arfenal » de l*é-
urie , des revenus publics > des levées » 8c l'oo.
xratcoic des affaires fecrecces» tant avec l'Em-
ereur que les Rois , Prince 8c Electeurs avec
iquels la Ville aVoic quelque chdfe à démêler*
a féconde Compagnie eft celk du-Confèil des
lînse 9 composée de cinq/ Gèniitshommes 8c ç^^-,
î dix Bourgeois :-elle a la direction de cour ce d^i^hàtim,
li regarde l'œconomie des revenus de cecce \e.
ille > la manutention dtn loîx , ât à cet égard
le a droit de correélîon fur tous les Memore»
: la République^ fok à la Ville^ foie à la Cam-
.gae> te fur toutes forces d'Officiers 9 Rece->
urSy Confeillers, &c. c'ed elle quiconferve
Tr/for public 8c qui en a la garde 9 ainfi que
cous les Magafins^au^uels eue pourvoit. £1-
avoic ci-devant le droit de régler la monoye,
change 9 les poids 8c mefures 9 ^ etf général
cit ce qui s'appelle détail dépetidoit d'elle ; el<
élit C0U8' les ans •% grands Commiflaires de
n Corps^ qotlppéddenciuccefltvemenc chacun
: mois'y qui font &bls les impodcions 9 les af-
ires s>*y décidenc à la plut:alicé des voix > il faU
ic aucrelôis être né dan»la Ville ou Tèrricoi*
pour- y avoif entrée^ à préfent tous les;fujccs
Roi ytpeiivenlua&irer > mais a l'égard des
Àifgjtoîs de''8trasDouF]^9 U ne peut y en a«
>ir ' qu'an de chaque cribo/- âgé du moios' de
» ans. La- croiûéme Compagnie eft ceHc qui ' t
•rte le nom des Vingt, par une efpéce de
ûcuroe 9 pui» quelle n^eft compoféé à préi*
ic que de quatre au- pins 9 il dévroi^^ a»-
■ic 9 iêloa l*In(lieution/ 9 (ix ConfèiL*
•%», un» Gtnctlhonime 9 quelques Confulai*
\ 0e.' fe- Afftâ fidurge^Si. 'CeccB. Chambra
Tju!i€ nu II
J78 ETAT DE LA FRANCE.
AlS A' brc délibère kvec les deaz autres dans les ats
es* cieres imporuiues > 6c coûtes les crois enlcm*
blc compofenc ce qu'on appelle la Régence pei*
pecuel le « parce qu'elles ne iboc fujectes à d'M«
cres changemens qu'à ceux de la roorc > ou b
4efticucion juridique d'un fujec » ou de VMi»
cation. Les Conieillers de ces Chambres mou-
fenc fucceffivemenc de l'une k l'autre par êc-
âion f êc pour remplir celle des vingt 9c no i
enni on choifk toujours un Sénateur. Le Sénat cft.
to .«• diftingu^ en grand ^ petk % te grand cft «a-
fofé de trente pei ronne3 » donc dix fontGcfi-
cilshommes> U les xo autres âûs dans les t iflgf^
Tribus de laBou^oifie. Le Préteur Royal f
préfide avec le Conful eaciercice? Ac le Prftcuff
tn quartier > le Conful.propore fes affiûres * le
Préteur regarde k Grand Sceau de la RÂik
blique» de tous les. Aâcs font intitula de lo».
nom éc de cehiî du Sénat i c'eft- lui qai figae
kis lettres 9 mais le Coniêilen a la dire^oiw.
iêiÊpdt. A l'égard des Cenfuls il.y en a fix perpecadsi
qui demeurent chacun un an en exercice et roiK
knt encr'eux dans l'ordre de leur KieâsoO)
qui appartient au Sénat. Le Conful en aiu^fr
donne audience au peuple trois foisla^fcmaiflei
pour décider lt> contettations des Bourgeois i
ou pour leaadrefler aux Tribunaux CiÎTant kof
compétence quand il ne peut ks terminer i il
seçoit auili daM«es4mdknces ks avis qai U
font donnez 9 4: en informe le Senaci qoiad
JriJkus* ils k méritent. Les vingt Tribus qui paragnt
toute la Bottroeoiik ont un Chef» qui cft Hm^
barc de Vune Se» tm» Compagnies fupà'îeare»
4b quatre CpoftiUera Afleffeur» , qut afltiiK
bknc ks Tribus tous ks deux ans pour l'EJe-
é^sond'un Sàiateur de fon Corps » car c'dk
ma r^e coofiamc qii'il fiiix toiu les am u^
S.TAT DE LA F%.ANCE. 0»
lénacourailt Cham parihi les Bourgeoît > fc Alsa-»
pArmî les Gencilshommes^. Le Seiuc juge c£.
)Mce Ibrte d'affaires dviks ^ criminellei t
mf l'appel -au GonfeU fouvemit, eamane^
:f ciyiU leolcmeilc auHid&ts de looo l. Lea
'l^ura.(oofi.ioA)o«rseti jnênae nombrr que
9.Gg(littl| xtBàk tb.iii!^iercenc que crois moii
^QpeffivaoH!^. Oucfe ce graûd nombre d'Of-
c4Bfa> il< y^ft foi0 NocaUcs choîfis dans coucc*
(< Trit>ucs>4lonc Paicteblée fe cieat rarcmenCf
arec qw ce'«*eft jamais, que pour les caafet
^fifèàifnrtt$ U fans »» Decrsc du Grand Se-
M^^cMfifftn^.par kConfidLdes treize 9 c*e(k
fipiih <;or|it:d( ceâ Notables (|ue chaque Tri»
;^çlMHfic ks ^Dateurs «L les Ageregn qui re«
^HFfAi; (eaideaieracommnnfdtla Tribu. Le
o|îç SetUKC jqyi de connoic que des macie-i Pem ^e«
e4 Udg^ulês^cft compofé de 18 Confeillers nst.
.<}jp^^{sbonaiite$ le iib Bourgeois du nombre
qi- :N9€at>les. Tdle cft la. diftribttcion des
:4iali9ts,^.de Ja.^Mi^(Vramre delà ^Vâle de
iiroQmire 1 à qU^ il faut '^ûctr que chaquq
7fibii>ir^Ja(licGpourlesaâalres quikt font
afciculkiretiçttsla dlreâion du Cbef delà
léniA Tribu , de cofio qu'on cire des Corps
e-ln. .JicviFflpoifîe cous lei ana «dea Vificcnrk :
11^ |^i9Ujr^1e|.'cneulios « le pain.» la viande 9
»,m¥BW^ lobais. s,fe charbon > &c. <
ÙifiV^.9H tfiadâaîi» cpe l'ordre do Goo^
ypiiB^iiienc de.:Cccce Ville eft écabii avec gcaod
hisiardrs moyeaiyqui poovoienc le faire pro£»'
isçer i kaSsacucs.da Police- y répondenc par*
lûttnMfK.» aaif Iç inal&eur eft. quUk-Tom
nailifféc^^dh^ ce que die llAuceur^par la coiw
ik^Utm^ît» OffigttBs /an- bk- fraude dés Infpe-
Sbura-v aui'ycrovvene kur.oompce au défa:-
f4|i»a0j^ÇabIk:ULfaiiCrayQiiilrdufliqye do-
li 1
«e ion Don piaiiur ; maitci^uces les- rai
fées > l' Auteur ne confcîlk pas d*eiicrc
fi-rôc d'incrodttire le Droit Françtfii^ <
Villet-eftimanc qu-il faudroic' abolir
de la Laïque . AHemandc dans les Seii
plaidoyeri'& incroduâîon'derpfétès.
ne faut pas changer d'aniclt nas fei
^ue le Roi a depuis, peu écabli deux h
des eaux ^forées, l'une à-Eniisheim I
à Haguenau à Tinfèarda celle <ie Fra»
ces a merin» de^ia. gr^de- Maimfe'dc
fMgné ; ific.defquellesdts-appêUiactonfl
&nt à Ja' Table de'iMa'rbre; du ParM
^Meta. iL'Auceur ne croie pas qu'on «il
Alface aucun écablifièm^nc plus oné
Peuple '^ moins- utile 'au R oi - 1 cat' ft
d'sDiord que les bpisne fe vendencpcfii
la p^ûparc aparciennënc^âux Com^uhi
tubB qu&lcff fAtàcixlïèf^^4patéiitiéfiit i
ccnceftationÀ qui fe fonc'-en' Francri
natiére*^ 'Ils n'ont pâ s*exaftipcer éé
dansces cMicra vantions- qu4 Ibur ont i
FTAT DE LAFRAKCE. j^lr
quMis- regardent- comme fiitcs*,exj)rès pour les Alsa^'
cKpoUiiler de leurs biens; L'AlUce eft coûte C£.
eouyerntfe par leI>t:oic ^cric j Ton n'y connoit
K droit Ooûcumier qu'à l'égard des Fiefs & de.
quelques queftions nobles^ outre quelques Sta-
cntf muniehyaux» dont l'obfervatîôn eu locale»..
Alraor-que^tet François fuflcnt établis en cette.
Province on-n'y connoiiToît point les procès >
i^il naiflbft qaelqi;e conteftatîoit > elle ecoit ter»
minée fans frais te fans déjyenfe > mais depuis
Itnuirtfplicationxies-Tribaoaux 6c des Ordon-
nances, xiepuis aoffi que lés habicans & trouvent
àMgtz d- impôts , in s'accoutument aux afiair
réf\ éc au lieu qu'ils ignoroiènt jufqu'au nom .
d^lie Requête , îl n'y a peut-être pas une Pro«r
TMlce dans le Royaume où elles foienc plus fré-
^ufcntes qu'en celtb'Ci. Je ne puis terminer cet j)iiii^
anide fans remarquer que l'Auteur de ce Me- &iom / f
mtrire eft fi accoutumé > fiiivanc lé méchant u- N«W<;i4>»
fagfe d«i gensdç Rx)bc en France, à ne faire au-.^J|^JJ'/"
tfu«e^dî|Wrtdron parmi la Nbbi'efle, qu'il donne]
le 'tiôM 'de- Gb'ntilshommts aux Praticiens qui '
eci^ren^ dans là-Màg^iftrature de' Strasbourg^'.
dans'lemémefensfic acception qu'il It donne'
«ux Nobles de la haute Aîface. 11 faut être bien,
eu -inllruit des mœurs des. Allemands pour con*
ndfe des chofesftrdiiTemblableS) il faffit de
éirt 9 pànt en -marquer la difpârîté , qu^uiie al-
Itancep'r^cjënne à l'égard d'une NoblelTe d'E-
pée 9 ert rtgardcfc ccM-nine une dérogea nce qui
oxiclud iesNbbles^qui en font tâchez de l'entrée
des Chapitres 6c àts Dignitez de leur Etat , ef V
chnanc leurs fiUcs qui veulent conferver ce droîc
on gardant lé nombre de leurs quartiers pater-
aeis 8c maternels^.
La Provlficed'Aliâcéécoit autrefois un Pais ^^f,^^''
«ifoc: , ' ^«tt^' de trois Mcmfecsy ordi- Zu
\9j, ETAT DE LA ÏRANCB/
ALSA- <fîaaires>Clergé>Noblefle ^Tiers-'Ecac. L'Ar*
Cfi. ^, chiduc qui ea ^oic Souvertia y pcrceToic dei
fbfces de' droits ; ceux de Seigneur -pardciilicc
dans ié&terres de (en Domaine ôc ocux^Soik.
veraintlans com les .autres^ Ceux-ci ne «'écoa*
doîenc eh cems de PaTxi qu'aux encrées at for*
cie« de la Province »^^ aux draiss fur ies vint •
et 4es falkies> aux ^amendes 6c 'aux conifea-
tions ; 6c en Eenis de guerre ils ^coiea(-aii|»».
ootncez d'une rubvencien.eonfi>rine «iixJ)efoiaf ^
publics i loflqu'il ifcoie en ebligacion de A- ■
deâTendre » mais elle n'ckoiç jamais bian cou»
iidiérable.' Les droicf da Sçigaeur parclcoliet <
dans le^ (erres de Beforr > Dm) >' FerreaeiAl*
kifk. Tannes» Lauièr y Setlw^',^EI^felshdmV
Mâfmunftei^ at Isheneim en Haute Alfàdcdam
le Bailliage de HagueRatt.>écoieiicenciereiiiciii
Çareih.à ceux éûs Propriecaires desiiefi dans h
^rovince > confiftant en rentes > -profits ^ coar^
vées.', domaines 9 de quelques^roics far le dâitf
des vins^ la vente dey&ls » mais^fe Roi ayant
dirpofe de ces mêmes terres^comsne îl fk ^dit î
H ne lui relie que les attributions-nouvelles -da.
Pdmatne 6c les Drc^ts du Soiiveraij» i* bîca
njéanmoina dîflïrensde ce qu'ils étoierit antre*
fois. On lui paye d'abordla fubventionquîcAt
un revenu fixe liquidée 9^000 k a<^. Pourl'é-
xempcion ou plutôt la fupredion.des Change* '
crc(^s-ou qu^ l'on- ait pù.cr^er dan'a la Provin-
/st pendant la guerre > elle paye 9 en confôquèiw
ce d'un arrêt du Confeil d'Ëtat du jnois de Juifr
1694 > la fomme de dooooo 1. ea argent de
France > dont le Cierge de Strasbourg pa|e
Îoooo 1. direâement an Tréfor Royal '^ celui
es autres Ev^hez x^ooo, la Nobfeffi; jâoo^i
les Vi lien 20000 9 âclesbabitansd^UiP^nn^
gne}<!9000.Mais dfauc remarquer k L'occai&ft
ETATT>B LA FRANCE. j«r
^ ceftdcux âfcides 9c celui qui a été touchédti j^%£^,
maicrifès des eaux Se fbrécs.qa'en l'anniCe 1700.. ^ ^^
la Province a o&jrc au Roi de convertir la. «
fiibveiicion de 99000 en 500000 1. monoye de*
France 9 pour obcenirla proce^ion de Sa Ma-
Se contre les pourluices des Officiei!»v de il»
iicriic>aurqfieU il feroit fait deffenfe def rcn*
dre coofioiffance du fiûc àts bois y aparccnans.
«i»x Commuiiautez de la^Frovince U aux parti-
culiers 9 tels qu*iis iblefic » comme aufli de 1&
Sipreflioa des Offices des Lîieucenafls de Poli--
ce <c autr<^ i^reâion^ qui- pourroient être faî-
nes pendant la paix » U qu*eiv con^iquence de
cet offre qui a. M accepta 9 l^isirpHofition de
300000 1. a.coiiunenc^ à courir enrannée 1701 •.
f^. La CafKcacion montant en ranu^M^97..
];4^4^3 h 5 f* mais elle a depuis écéaugpien^
i^ d'un quart en fiis qui la fait aller à 683041 k,
II A 40. La dépenfe deS'paliiradeS'des Villeft>
feitifiécs le long du Rhin: qui monte aâuelle-v
meac a 40000 !• 50. L'entretien de cMx Ccm^
pagnies de FuiilUers deftihez à la garde de#.
palTages du Rhin , dont la d^pen(e annuelle •
depuis qu'elle» font fur pi<i, a été" évaluée »•
50x6; 1. 69. Il faui^mefcrciaAi rai^des impo*-
ficîons ordiniMres- celk de 501 1 1 h qui Ce doit
lever iur le» terres de Communautez dépendan-
%fM de l*£vfch4dQ Strasbourg pendant dix aii^
Bées, pour TacquitdcsdetteSfdcS'tènansdc fdjeta>
dndit Eyêché; tant en principal qu'en întérêtSk
&*£véqu€ avant ^arrécdu.Coflfei^du U Sep-
tembre idpp. qui a fàitr la Uquidai it;a de ceSr
»anes dettes k 501 1 1) K.de capital , le voit anr
■aelkmenc )dooo h poiir i^ac^ik des-incéréti^
SBeUSaMajcilé s'étaac fait inftnitre des aboA
4e cenc nspoSûen at de b {acUicd <y>'il y aoroÎK
«ipaycncacéBicapicaiiK^ %,vgiûityi^ïkk^
j84 E lîAX DELA FRA NXE^
A&Sa- soient a(^iHCer*en dk ans^ dix payemcnsdé'
çg^ 6oili.'dontleprein!trs^'e(b dû -faire en 1700;-
vuQUm L' Alfacc ne' connoîe-poinc encore le» Ele-
dbi ons, Bureaux ét9 Finance» > U autres ulâgef
en France , c*efl peurquot 1er Ordres du Roi
Ibncdireébéraenr-adreflei'aax Incendansy ({ot
les font tenir aux^Baillis^dt Magiflrats du PaZf ^
avec le conamandecrient qu'il domie «n confia'
quencè, fur quoi les Magiflrar» 9c Baillis &or
eux-mêmes la répartition des particuliers > kf
remettent enfuite lesdeniers entre les mains de»
Receveurs > dont il va être parl^ , qui k»fbar
pafTer aux-Receveurs généraux ^e U G^nénlic^
de-M^ft. IL n*y avoit ci-^devant que 2 Recel-
veurs-de la Prô^vinced' AlÊice 9 lefquels eier-
foienralternarivemeiK> mais-ils ont^^té fbppri*
méz en 1696. ^ en leur place on en a crée fi»
autres à chacun des Bureaux dont il a été.parléf
avec attribution de 6 d. par livre dé taxacion 9
mais cocnme les profits iontconfidérables > les*
Tràitans onrmis ces Charges à un fihaut prtii
qa'élles nH>nt point été levées > & ils les font
exercer par des Commis dans les trois lieux do
Recette, à qu^ils ont donné It nom de BureauX)
Strasbourg, Brifac & Landaui Le premier a:
froduiten Tannée 16^7. la fomrme de-^^^zx^
; % f. 8. d. & le Clergé a payé 50000 1. le ic-
cond 431881 1. lo 1. to d.-ôc lé t^oi^Iém^
jbyySi l. 6 f.r M^i* ces fommtjsdoïircnt êcrc-
augmenrées de 6666^ \. 13 f. 4. d»- à caufe de*
ce quîeft payé eh argent de France. Partant»-
l'împofifioa totale du Pays, monteà 14023^4^
1. r8r.4d» monoyc du Pays. Qutre ces iora-
ines , le Clergé de la baffe Alface-paye encore»
50000 liv. n>aîs Ja- diMkuké dtt recouvre--
ntent e(l extrêmement grande, pArce qutn efict'
^ iHm^QttlFe y eft^xtrémem^i pauV^re^ Ce n»!^
■^'
ÏTAT DE LA FRANCE. j8f
eft général dans la Province , d'autant 9 félon A LS A-
l'Auteur » que les impofitionsdont elle eft char- c£.
g<^e excédent entièrement fes forces , j>uis qu'ou-
tre les fbmmes liquidées, dont il vient d'être
parié 9 elle a fourni pendant la guerre tous ief
fourrages des magafins ôc des Places ôc ceux de
quartier d'hyver dans le Plat-païs» les iogenienS)
les fuplemens, les u(lencilles> l'entretien de
deux Regimens de Milice > ôc enfin les corvées
des chevaux ôc des voitures pour les Armées f
ce qui monte bien plus haut Qûc de l'argent. £n
ces circonftances > l'Auteur he croit pas qu'on
puifle diifimuler tes véritables befoins que l'Ai-
face a d'être foulâgée 9 outre la juflice qu'il y a
de le faire 9 le Roi y a le plus con(iderable inté «
rêt pour la confervadon des belles Places qu'il
y poflede. 11 ne faut pas , dit-iUpenfer à les mu-
nir par des (ccours étrangers 9 c'eft dans le Païs
même où il faut trouver des reffources pour le
defièndre 9 d'ailleurs les habitans ont un ii grand
de naturel éloignement pour tout ce qu'on ap-
pelle contrainte 5c chicaniie des Partifans , qu'il
vaut mieux prendre tout ce qu'ils ont en une rois,
que de les matter de jour en jour par de nou-
veaux règlemcns. Sa Majefté eft fi bien entrée
dans ce cara^re du Peuple d'Alface , qu'elle
n*a point encore fbuffert qu'on y ait introduit
le papier timbré , le controUc des exploits ni •
actes notoriez 9 les taxes des bois 9 de bled ôc
de tabac 9 des vins , les marques des chapeaux
6cc. d'autre côté 9 il n'y a pas moins d'inconvé-
nient de tout prendre comme on fait , puis que
les Païs voilîns étant bien traitez 9 les habitant
de l'Alface font journellement invitez de s'y
venir établir ce que nlufieurs pratiquent , en
forte qu'il n'y a rien de plus à craindre qu'une
dcfertion générale. De cette trifte peinture |
Tomç ni. Kk
1^6 ETAT DE LA FRANCE.
AlSA- l* Auteur pafle à l'hûreux tems où cette Provîn*
CE, ce jouïflbit encore tranquillement des biens na-
turels ; la joye regnoit par tout , les violons >
les dances > la bonne chère , la propreté des
maifons , la culture de la terre , tout y relTcn-
cpit la liberté ou la favorable proteéâon que fa
Majellé accordoit ci-devanc 9 à TAlface ; aulli
l*Autcur ofe-t-il dire que le Roi s*en efî bien
trouvé , & que c'eft à Tefperance que donnoienc
pour l'avenir ces hikeux commencemcns de fa
domination " qu'il doit la confervation de cette
belle Province. 11 pourroit ehcore y joindre un
motif plus puifTant, fçavoir le nombre. des
Troupes qui y font entretenues > puis que là
comme par tout ailleurs c'eft le nerf de la Mo-
narchie Defpotique.
Eutime- L* Auteur traite enfuite de la quantité du Peu-
rai on pie ôc des feux , il dit que le Bureau de BrifTac
AeiliK- comprend ij Villes, y compris Fribourg»
^''^' 3 54 Bourgs, Villages, Paroifles ou Hameaux,
1351J ^milles ôc ^SlSS âin« » fçavoir
63.180 Catholiques, loyo Luthériens , 90
Calviniftes & 897 Juifs. Le Bureau de Straf-
bourg 27 Villes , 271 Bourgs ou Villages
23772 feux ôc 122735 âmes, dont 70^90
Catholiques , 45740 Luthériens y 4SS^ Calvi-
niiles & 14^7 Juifs. Le Bureau de Landaai]
Villes, 440 Bourgs , 14182 feux , 68915
âmes, dont 37504 Catholiques , 2185 Lu-
thériens , 7352 Calviniftes ôc 1801 Juifs.
Ainfi le tout enfemble fait le nombre de 66 Vil-
les, 1056 Bourgs ou Villages , 51422 feux,
257000 perfonnes, dont 171792 Catholiques,
C^$^6 Lutherieiis , 12000 Calviniftes, 6c
3665 Juifs, 22000 chevaux, 1000 cavales
^^ & 51000 bœufs ou vaches. 11 eft certain par
^ les anciens Mémoires du Païs , qu'avant la
1
ETAT DE LA FRANCE. î«7
^guerre de Suéde , l'Alface écoicd'un tiers plus AlSA-
peuplée qu'elle ne Teft à préfentjmais la dclola- c E.
cipn y a été (i grande au cems de cette guerre, qu'il
y a peu d'exemples dans l'Hidoire , d'une auflî
grande luine. Il ne refteque le nom depludeurs
gros villages , Se ceux qui fubflilent à préfenc
ix)nt 9 ou bien des établiiTemens nouveaux , oit
dts lieux reparez par le travail des habitans »
car il e(l vrai qu'ils ont beaucoup de patience
dans l'adverficé 6c beaucoup de courage pour
travailler à leur établiûement > quand il leur
fitile une raifon d'efperance ; cela vient en par-
tie de ce qu'ils font propiictaires des terres , 6c
d'ailleurs de ce que communément parlant « el-
les répondent parfaitement au moindre travail
qu'on y donne.
. Quant au Domaine du Roi en Alface ? il n'en
a point en fonds de terre > depuis la gratification
dont il a été parlé , mais il levé dans toute la
Haute Alface un droit nommé Mapfining ,
qui confifte en une Aide fur le vin & fur le debic,
du fel : les Seigneurs delà Baffe Alface çn lè-
vent une pareille fur leurs vaffaux , ainfî le feuV
avantage que le Roi en ait retiré , eft qu'ayant
fermé Tes paffages d'Allemagne , ils ont été
obligez de tirer leur fel de la Lorraine , ce qui
augmente de moitié la confommation des fa-
lines de ce Païs-là « mais depuis que la Lorrai-
ne a été rendue à fon Prince , cet avantage ne
(ubiifte plus. L'Auteur eft donc d'avis que le
Roi y fupplée, en impofant dans la Bafïe Al-'
face le même droit fur le fel ôc fur le vin qui eft
établi dans la Haute ; il ne prétend pas pour
cela qu'on abroge ceux qu'il eft ulîté de payer
aux Seigneurs , mais il prétend que comme le
Roi eft le Souverain effeftif, il a pouvoir d'éta-
blir telles impolitioas qu'il lui plait , comme on
îM ETAT DE LA FRANCE.
iLSA-1'^ pratiqué réellement à an autre égard, en
CE, rempliflant la Province de Bureaux & Traitci
pour rentrée ôc la fortiedes marchandifes , leC»
quels bureaux font uni« aux cinqgroflcs fermes
du Royaume , aind ce qu'on appelle Domaine
du Roi fe réduit aux droits ci-defïus exprimez,
qui ne font affermez que zyoooo 1. L*Autcar
cfpere toutefois qu'ils pourront dopbler à la
paix , tant parce que la confommation en fera
plus grande 9 que par la facilité qu*il y aura d'é-
tendre à la Baffe Alface tous les ufages intro-
Sélmes duits dans la Haute. Il obferve en paifant qne
de Fis- le Baron de Flekenfldn a une petite falinc dani
kifisbim, J^jn Domaine qui rend environ 200 quintaux,
de laquelle il fcroitaifé d'augmenter le produit
en travaillant à la fôiu-ce Se réélisant la maniè-
re dont on prépare le fel , cela veut dire en boa
François que l'Auteur fcroit d'avis que le Roi
s*en accommodât à prix modique , pour en tirer
un profit coniidérable dans la fuite à la place
éc& (alines de Lorraine. A l'égard du Baillage
de Gcmersheim , il paroit par les anciens Rc-
gîtres qu'on a trouvez que l'Eleveur Palatin en
â autrefois tiré jufques à 200000 écus par an,
siaîs tant que le Roi en a été en poifeffion , la
pauvreté extrême des habitans caufée par l'in-
cerruption dû Commerce , n'a pas pernjis qu'il
en ait fait aucun profit confiderable. L'Inten-
dant eft le feul Juge de toutes les conteftations
qui .arrivent au fujet des droits du Roi anciens
ou nouveaux , & l'on a créé par l'Edit du mois
de Janvier i (îp/.un Procureur du Roi à la faite,
pourfaire lesréquintions néceifaires 6c garderies
minutes des Ordonnances qu'il rend fuivantlcs
occafions , il a aufli la connoilfance de la gran-
de & petite voirie , entretien & réparation âts
ihcmint , ponu & chaufiécs » mais comme il
)
ÉTAT DE LA FRANCE* j8»
li*y a point de fonds pour les faire , & qu'il cft AlS A-
tbucefois d'une excrème confcquence de n'y rien CK.
négliger , il y fait travailler les Comrfiunautez
par corvées ce qui cft fort à charge à certains
lieux pendant que d'autres > qui en cirent toute
!a commodicé , en font exempts ; c'eft ce qui
fait dire à l'Auteur qu'il feroit beaucoup plus à
propos d'impofer une fommc fixe fur toute la
rrovince^comme par exemple celle de 30000 1.
qui pourroit fuffire 9 & de faire adjuger com-
me oh le pratique ailleurs les différentes entre-
prifes des travaux qui feront jugées néceffaires»
L'A-lface cft à prefent , depuis les guerres de Card^fere
France ac de Suéde, habitée par différentes i«P«»^#
Nations , mais l'Allemande , dont la Langue ^ /**
«ft feule d'ufage parmi le Peuple fait toujours le '»*"'''?
corps principal , la Langue Françoife commen-
ce néanmoins à s'introduire confiderablemenc
même dans les Villages. Le Peuple y eft en gé-
néral fort appliqué à la culture de la terre , la-
beur 6c façon des vignes , qui eft en effet ce
qu'il y a de plus précieux dans çt Païs. On avo.t
au tems des Suédois abandonné beaucoup de
terres , où il y avoit cru des bois , donron a en-
trepris depuis quelques années le défrichement
en plufieurs endroits, U ils ont été hûrcufe-
ment convertis en labeur ou en prairie d'excel-
lent raport. Les Alfaciens originaires font bons
Se dociles quoique trbs-attachcz aux coutumes
anciennes , l'abondance naturelle du Païs les
rend pareifeux & peu induftrieux , mais cette
parefle ne s'étend point à négliger les travaux
néceflaires de la campagne ; elle les éloigne
feulernent de l'inquiétude ôc de l'ambition auî
travaillent les autres Peuples ; en effet nulles
gens n'ont tant d'inclination au repos & à la
cranquillité que ceux-ci 9 ils ne fongent pat
Kk J
îpo ETAT DE LA FRANCE.
AlSi- fnénr.e à devenir riches , contens du neceflaîn
C£« ôc d'en jcuïr paidblemenc. Il faut pourtanc
avouer que la condnuicé de la guerre alcere ?i-
lîblemenc leur naturel : au reite ils fe payent
de raifbn , ils ont befoin d'être conduits & gui-
dez * ôc par deflus tout ils ont une grande iodU
nation à la joye , au(fi dit-on que du tenu de
leur liberté les moindres villages retentiifoient
Jmfê & hs jours de fête de danfes & de violons. Les
-kMTs pri- Juifs qui habitent l'Alface y font beaucoup (k
xtu^es, commerce , particulièrement de chevaux &dc
befliaux , ils prêtent à ufure & fe payent ea
denrées Ôc de toutes façons commodes aux cm-
prunteuts, de forte que pendant la guerre ils
ont été d*un aflez grand lecoursà la Province,
quoiqu'en général de en particulier ils ne fbient
pas riches , mais la peine qu'ils fe donnent fup-
plée à rinaâion des autres ; d'ailleurs ib {bot
exempts de toutes impofitions 6c droits à la re*
(èrve de la capitation Se du droit de proteâion
qu'ils payent au Roi dans les terres du Domai-
ne , ou aux Seigneurs des lieux oii ils font leus
demeure
Covmr, . Lç Commerce que fait le Peuple eft fort coiv
^*' fidérable en tems de paix 6c l'étoit autrefois
encore davantage > quand les Etrangers y fai-
foient leurs achapts en toute liberté , la con-
trainte qui a été introduite par l'écabliffement
des Bureaux d'entrée & de fortie a diminué cer-
tainement leur abord co .tinuel y mais dans
, l'état préfcnt il ffîut dire que l'argent roule fuf-
fifamment en Alface , & même bien plus que
^^ dans le centre du Royaume. Outre celui que le
^^^ fejour des Troupes y apporte par la confomma-
^ tion des denrées , grains de tout cfpéce , vins >
I* fourrages , bel^iaux , bois , lin > tabac y lé^u-
^L miis f fruits > ^c. en tems de paix ^ il en ton
A
ETAT DE LA FIAVCE. VIT
Quanti:-' icj --j ic -»:s .uicrïs . j.ir "a "jrrAnj.- A',
dite de \i rjL7:*ir :a iu a-'.:.i . x c ^.ir ./» .-t.:i- :2
lande & Ie>i£~is..:i:i • il; z :"iir .i iu.ire , "..i
France r.ic ic le riiVi lu ".A^.crr.iiû-.-J. L»:s rt.:»- - .•
Undoii cnLev»'j-.c '.es Z'i's 2rz^r^s i ..i jc :ti fric-
tion dss bizine::^ ic ies vaiiîeaux . Je .o.t îi-
bitars giz-''-£:LZ v- ir.iHt: . car.c pnr "a •••vires ics
bois , q-e'p-r '..i rlijr:^^ ic '.a v.:ir^n!. Ce jcm-
ir.e rcc a p rt le-r en-.er.c .rr. ur ■: i: itic Le '.^is ! ur: i-
diikîoni -ocTelles ics F: ries . Se nie cj::a.;:e
ccr.mî'Ce rrpâncue dans le iicç'ce • ^iii .i rlix
abanicr^ner :r.cr::e '.« zc.s aii'.'.az^z . w\;i:cc- ,
taillez Je pâjei qui C':urri:re:*.c fur :.*s ".iiiis. Il
f.;ut efpercr que '.Ji p»ùx r»:câi:iira U v.\:i-.:-:.iive
& la prariqae de ce craie , dc.\iz ziz r.c pcuc el^
pcrer que de l*avir.cage , puis que '.es "."i-s l':r*c
fî comr::ïirj durs Li Prrviiice . ^l'-ia -l'e:! ûa-
roîcra'fc-nnablenrenc CTÀ\r.CTi le dc^mvieT-eiic.
Le vin fe cire pcrJort U paU par la Hollande r*
fur le Dannemark Se la Soede t '.ù il lê de j Lee
fous !c nom de TÎn du Riii.i ; la Prcvbce ei>
produTt ai?ondjni.T.e« & l'expcri^nce a Ûlc
connoitrc que f-% qualité , loin de s'afFc'.b-.ir car
la navigation . $y perreclicr-a:?. On prcCicd qiie
cela V ienc d 'un fc iip !ire n,2Z:i zc l ce r.ce na dan s k: e
vin plu5 que daris up. au:.-^ , Je q :: n'acquiert f&
maturité que par le ne Tibre dis années . eu p.\r
- un long fcjour fur l'eaj. Les eaux de vie <Sc Le
vinaigre ctoîcnt encore dts marchandifis d'un
grand débit peur la Hollande & tout le riva-
ge du Rhin , les uns Je les aatres font tajri-
7. quez en la Haute A!face , d'où on ks ùit dv t-
ccndrc à Stra nourg , oîi foufir.mt l'eflTai do la
1 ' Ville & recevant fd marque far chaque to!i-
. . neau , ils portent Ci^. fuite le nom do Scra'Nouri;
en quelques Pais qu'ils foicnt tranf^oit^z , la
^'^ g^ersc a tout à fait rompu cette cfpcvie de v.u:ii-
*^ K k 4
t9^ E T A T D E L A FR A N CE.
ALSA-mcrcc. Mais en récompenfc elle a heaucouf
Ct\ augmenté celui du tabac , ôc de telle forte qu'oo^
àucac, a compté jufqu'à ijoo pcrfonnes employécf
par jour à fà préparation dans la feule ville de
Strafbourg, 6c le débit a été de izoo quintaux
par femaine , dont les deux tiers ont palTé en
SuiiTe Se le refle fur la Sarre > ce qui a produit
i^M lUd, près de 500000 1. tous les ans. Le Commerce
du bled , qui étoit autrefois fort grand avec la
Suiffe quand la traite en étoit perniife , eft ré-
duit à préfcnt à une très-petite quantité > qu'on
livre par femaine à la Ville de Bafle pour fa
iubfiftance ; fi la paix rétablit l'ancienne liber-
té , ce fera certainement un jgrand avantage
pour la Province , oarce que faute de débit Se
-de confommation uifHfante y les grains font à
▼il prix , mais ce n'cft pas fans caufe qu'on les
« tenu en cet état ,.vû qu'autrement il auroit
i^nhf, coûté cher à remplir les masafins du RoL La
tiaptM, nourriture & l'engrais dcB beftiaux apportoît
encore ci-devant un grand profit à la Province %
ibit à l'égard du labourage foit à l'égard de la
fubflftance , 6c fans qu'il fut alors befoin de re-
cevoir aux Païs voifins Suifle & Franche-com-
té pour en tirer ce que TAlface ne produit plus
, fumfamment. Il y a deux caufesde cette dimi-
nution , la première l'extrême difete des foura-
ges , les ordres du Roi ayant obligé le Peuple i
remettre toutes leurs récoltes dans fesmagadns.
depuis le commencement de la guerre , cela a
fait qu'il ne leur a refté que des pailles pour la
nourriture de leurs chevaux de labeur , Ôc con-
féquemment ils ont été obligez d'abandonner le
Î)rofît qu'ils tiroient auparavant de l'engrais dé
eurs beftiaux. La féconde eft que la pâture des.
bois leur a été retranchée fans aucune raifon de
rintérct ni du. profit du. Roi , car l'herbe qui s^
^
KTArDE LA FRANCE. %9i
3crd étoît utilement employée quand elle étoit AlS A*-*
nangée der beftiaux , pour lefqaels on payoit CE*
me certaine rederance qu*on n'eil plus en droit
i'cxiger. Il fklloit donc mieux , ièlon T Auteur >
iiarquer annuellement aux Commonautez qui
ivoient l'ufage de mettre leurs beftiaux dans
les forêts^ de la Province , les lieux , où elle
pourroit le faire fans dommage , que d'interdi-
re un ufage utile au Souverain & aux fujcts : «
mais il falloit bien que félon l*u(àge > les nou-
veaux Officiers fi^alaflent leur autorité aa
dommage du Public. C'eft la même raifon qui
a ruiné le petit commerce qui fe feîlbit en char-
bon en tous les lieux voiflns des forêts , lequel
commerce faifoit lùbfiftcriin très- grand nom-
bre de familles : L'Auteur reprend en cette oc-
casion ce qu.'il a déja^dit des groilcs amendes
?jc les OfncierS'des forêts tirent de ce pauvre
euple par- un abus infupportable 9 qui n'eft
fondé que fur l'impoflibilité morale , où il eft
d'apeller de leur jugemeorà la Table de mar«i
bre de Metz par la dépenfè où la fuite d*un
Procès dans un Pal> étranger lès jettcroit Se
par l'ignorance de la Langue , il vaudroit mieux
encore une fois pour le profit du Roi > dont les
bois n*ont pas afrez> de débit 9 marquer aux
Communautez les Cantons^ où elles autoîent
une entière liberté d'en abbattre éjjc de les fa-
çonner à leur mode , en gardant rOrdonnance
dont il faudroit les inftruire avec douceur , en
payant néanmoins un droit proportionné à la
valeur de ce même bois , cela leur donncroît
moyen de fubfiftcr & de payer les autres droits
qu'on en tire , mais de réduire à acheter le bois
en corde ceux qui le façonneroient à leur tems .
de loifir , c'eft une vexation , contre laquelle
llAutcur s -emporte avec véhémence. Il auroic:
^94 ETAT D-E LA FRANCft
Als A- pu , dans les principes de (on zèle pour la ju(^
€E» ce , trouver dans les différentes matières dont
fon Mémoire eft rpmpli d'autres fùjets de blâ-
mer des innovations qui fe pratiquent- dans ce
Païs-là , 6c de plaindre roppreiiion où & trou-
ve ce malhûrcQx Peuple qui goùtoit aupara-
vant la liberté avec tant de douceur , mais en
effet ce dernier defordre e(l d'autant pluscrianc
q^'il fe pratique contre l'intention & l'iiitcrêc
JDespêrcs du Roi. L'engrais des porcs faifoit uncommcr-
Xras, çg féparé & contribuoit beaucoup à la ittbfillan-
ce des Peuples , tous les Allemands étant accoî^
tumez à manger du lard falé Se fumé , il fe fai-
foit par le moyen du glandage des forêts , oà
l'on mettoit de grands Troupeaux de ce bcuil
dans les faifons convenables , cet ufage ne (e
fouffre plus , & d'ailleurs le Païfan e(l û pau-
vre qu'A n'a pas le moyen d'acheter de jeunes
cochons , il eh donc réduit à prendre le lard de
la main des bouchers , & l'on peut juger quel-
le diminution ce changement fait dans fa cul-
fine. A l'égard des fruits , il n'y en avoit que
de méchante efpéce avant que l'Alface fut cé-
dée à la France , elle commence à fe rempl'X
des meilleurs , &. l'on remarque qu'ils y rciif-
fifTent fort bien : le petit peuple tire beaucoup
de fecours des fruits communs > car il faut vii-
vrc de quelque chofe & fa pauvreté le réduit à
fe nourrir de ce qui coûte le moins. Le Com-
merce des châtaignes 6c des prunes « qui de la
Baffe Alface fe tranfportoient à Cologne , cil
ceffé entièrement depuis la guerre , mais il y
a lieu de croire qu'il pourra fe rétablir. 11 encû
de mcme de ceux des graines d'oignons ) de pa-
vots , d'anis , de fenouil ou faffran , de la ter
jcbentine , du chanvre , du tartre ou pierre de
via, des fuifs 7 des treillis ôc canncvas que l'oa
\
ETAT DE LA FRANCE. jj^Jf
anlporte en Hollande & en Allemagne ; le AlSA-
'oduie de chacun en particulier étoit extrême- CE»
cnt confîdérablc, & tout enfcmble apportoit
ns doute beauceap d'argent dan» le Pa/s , au
eu que depuis la guerre tout ce qui a rculé n'a
^ provenir que de la vente des vins & des
rains y qui a fervi à la fubfiftance dts Trou-
es , Ôc encore des voitures du fel qu'on y a
mené de Lorraine & de Franche-comté. On a
ravaîUé depuis 20 ans à établir des haras en Des hé*.
llface , mais fort inutilement , puis qu'il ne s'y- ''^*»
ftpas encore trouvé un fcul cheval du Païs pro-
pre à la Cavalerie ou aux Dragoiis , cela vient
le ce que les jumens y font trop bafles pour les
Valons qu'on y a établis , qui font de grands
hevaux étrangers & nullement fortabies aux
ravales ; d'ailleurs le travail que ces jumenS
ont fans difcontinucr au labeur ou aux voîtu*..
res & courvées d» Roi , pendant qu'elles font
pleines ou qu'elles nourriflent , afibibliffent
ifillement leurs poulains , qu'ils ne réiiflîflent
jamais : c'eft en vain qu'on a propofc d'obliger
les hàbitans d'avoir des jumens plus hautes 5c
plus fortes, car outre qu'il faudroit leur donner
dequoi les acheter , comme la Cavalerie du Ken
confomme tous les fourrages , de fortes bêtes
ne pourroient pas vivre de ce que celles du Paï^
ont accoutumé de manger pour toute nourritu-
re , fçavoir des pailles & des pâtures féches qui
ne coûtent rien aux Palffans , il e(l plus avanta-
geux au Roi 8c au Public de laiffcr une entière
Hberré d'élever des poulains , fuivant l^ancien*.
ne méthode fans obliger perfonne d'envoyer des
jumens à des étalons difproportionnez , qui
n'engendrent pas 8c ne produifent rien qui vail-
le. En ces circonftances il ne faut point fonder Des cht*
% lecirex le commerce des chevaux des maint y^iut*
"\
59^ ETAT DE LA FRANCE
AlsMc-- àc$ Juifs j qui le fboc très - avancageuTctiKflt'
C£, pour le Roi , quoiqu'il foie viai qu'on les pieu-
ne en Suifle , ils font fbrtir beaucoup d'argeoCi
tnais il n'y a point de remède fi les Pioviflcor
du Royaume n*en fburniflenc point de meîllcuft
& de plus convenables.
A l'égard des manufactures de la FroTincei
il efl certain que la fertilité de la terre y-efl ui-
obilacle « le peuple s'occupant plâfeôt à la ^re
Taloir qu'à toute autre chofe ; «en fabrique ce*
pendant dtiFérens ouvragerdani les Villes ^eO'
D'autres de gros draps de Ste^ Marie- «ux^mÎMf
m Strasbourg & autres lieux 9 à dh l'aime soa*
y employoit ci-derant" jaCqu'à 1 00000 qaiii*
&LUX de laine 9 mais les draps de meunicris'é*
tant mis à la mode, cela a fait baîBèr ceiti
inanufaôhire toutàcotip » fc à peine* là 6bri«
que prefente fuâit-elle aux vétemcnff' de la moi-
tié des habitans. On a entrepris de la rétablie
dans la Ville de Strasbourg 5 maisîl faudrait*
ttndre pov» y réuffir 9^q^}une bonne ^ix pro«
cure une plus grande abondance dé lame Qu'oa
n'en voitàprefent en Alface. Outre cette fabfi-
^e 9 il y a a Strafbourg celle de$ couverturet'
de laine > celle des bergames façon de Roiicn 1
celle des flitaines^çon d'Au(houre , celle dct
ciretainesivoitié laine^ moitié filque les ha*
bitans confomment 9 celle des bas au métier 1
5k laquelle les- commencemens font fort hû-
reux ^ celle xies broderies de fîl à Munfler Acde
Dame Marie près Beffort 9 celle desblancheries*
lie fil au. lieu de Mafmunfler 9 où les eaux ont
tme force flnguliere pour donner aux fitsune
blancheur que rien ne peut imiter ailleurs , quoi*
que les Ouvriers y aillent porter leur fecret , &
celle des porcelaines & ^yances à Haguenaa y
où les fables^ics terres (ont propres à ces foc*
BT AT DE LA FRANCE. JJT
9 d'ouvrages , l'on travaille à en établir une ALSA«r
Hivelle de favon à Strafboarg : Leâ tanneries ce,
ne encore très-confiderablcs pour toute i'AU
ce y Se font une très - grande confommatioa
crcorcea. de chênes à l'avantage des habitons
•s montagnes qui les aportent dans les Ville»
iffi bien que des planches de iapins de de ma*
iers 9 c'dll-Ià à peu près fur quoi on peut dire
le tout le conunerce de la Province roule ef^
Vivement 9 à quoi il eft néceffaire d'ajouter
te lu guerre y a apporté une interruption |é*
5rale 9 de que les quartiers d'hyver 9 les mill-
:S> les fréquens logemens dss Troupes ont teU
menc fatigué les Ouvriers 9 que la plus gran*
5 partie £e font retirez en SuiiTe de dans le«
eux où ils' ont eQ>eré trouver de la tranquiU
t<5. La même chofe a empêché les Aflembléet
es foires de des marchez , jufques-là même que
rs grandes foires de Stralbourg 9 qui fe tien-
ent deux fois l'an à la S. Jean de à Noj^l 9 de
)nt franches pour la quiiuaine 9 non comprit
t femaine des payemens 9 ont été tout à fait
bandonnées.
A regard des eaux minérales de cette Pro- Eaux mu
încc 9 il faut les confiderer à deux égards 9 par ncru et.
apport à' la fanté de par rapport au profit , il
lut mettre dans le premier rang les eaux mi-
erales de Soultiback près de Munfter en Hau-
e Alface , qui font cftimécs très-falutaires con-
re la paralyfie , les foiblelTes àtr nerfs de la
;ravelle ; celles de Soukz près de Molsheim ,
[ui le font beaucoup moins 9 de celles de Ni-
lerbroum 9 qui ont quelque réputation contre
es douleurs de la Gouce , mais les unes de les
utrcs font fort infcrietires à celles de Badcn de
l'Oberkirk de l'autre côté du Rhin. Dans le fc- Mivts
ond rang il feut mettre ks mines d'argent , de ^ .^/x^-
f-'^U
4^8 ETAT DE LA FRANCE.
Als A- cuivre 9 de fer qui font ea divers endroits de U
C£. Province. Le Duc de Mazarin en a deux cooii*
derables dans le territoire de Befibrt près de
Giromagny , Tune nommée Phenningthorn ft
l'autre S. Pierre. Le cuivre & l'argent footmé-
kz dans les mines > & on a be{bin de plomb
pour les réparer , aufli la Nature en a-t-elle
placé une mine dans la diflance d'enviroD uoe
lieue au village d*Auxelle le Haut 9 mais com-
me elle n*eft pas encore fuôiiante y il ùmt que
les Entrepreneurs de la mine d'argent en cireac
des Pâïs étrangers , ce qui efl aifez di£Ecile pen-
dant la guerre ; d'ailleurs comme les mjpeslonc
profondes , ôc qu'il y coule des eaux foucerrai-
nes 9 il y a des machines qui fervent à les épul-
£er 9 qui tournent par le moyen des eaux qui
coulent fur la terre de viennent de la montagne
voifine 9 mais ces dernières eaux font fiijeaesi
tarir en Eté 9 ce qui rend le travail des mines
alors impraticable ; quand donc l'année eft plu-
yieufe ôc que le plomb ne manque pas 9 on ci-
re de ces deux mines jufques à 1 00 marcs d'ar-
gent ôc 24000 livres de cuivre 9 ce qui fe fait
avec une telle dcpenfe 9 que le profit eft réduit
À très- peu de chofe. Le Duc de Mazarin Pro-
priétaire n'en retire que J à 60QO 1. par an. En
I ^B 3 9 avant la guerre de Suéde 9 il y avoir une
autre mine nommée la Trichepande voifme de
Pheninghthurn 9 laquelle étoit beaucoup plus
abondante que celle qui refte , le metail que l'on
en tiroit n'avoit befoin d'aucun mélange pour fc
fondre , ainfi le profit en étoit incomparable-
ment plus grand , mais elle e(l à prefent aban-
donnée 9 remplie d'eau & de roches. Pour la
mettre en état il faudroit abandonner le Phe-
ninghthurn 9 parce que l'eau qui feit à la vuidcf
ièioic employée à l'autre > il en efl de mcme d>
ETAT DE LA FRANCE. 399
nt autre mine qui écoît à Auxelles le haut , pour Als A-^
laquelle il faudroît abandonner celle de plomb , C£.
dont il a été parlé ; quoiqu'il y eut pour l'une,
& pour l'autre une première dépenle à faire >
les Entrepreneurs feroient bien recompenfez
par l'épargne du plomb dont ils n'auroicnt plus
Defbîn pour fondre leurs matières , mais ces
Portes d'entreprifcs ne font convenables , qu'à
m tems de paix de d'abondance. Il refleen tous
:!» territoires plufîeurs vediges d'anciennes mi-
les 9 o^i l'on travailloit autrefois , mais comme
j)VLS les titres du Païs ont été perdus pendant la
^erre <& qu'il ne refte pcrlonne de ce tems-
là , on ignore le titre du mctail qu'on en tiroit 9
8c il faudroit beaucoup de dcpenfe pour s'en
itiflruire. Les autres mines de la Province font
celles de Stemback proche Sernay , qui eft de
plomb j de Munfter , mêlée de cuivre & d'ar-
fent : on a depuis peu repris le travail en ces
eux dernières par permilîion du Roi , mais la
plus confîdérable de toutes étoit celle de Ste.
Marie qui eil tout à fait abandonnée , de que le
Roi fcul peut rétablir parce que la dépenfe en
feroit trop grande pour des particuliers. L'Au-
teur juge que le profit n'cxcéderoit guercs les
fraix qu'il faudroît faire , il feroit toujours très-
utile d'y travailler , tant parce que c'eft aug-
menter l'efpece 9 que parce que le Roi donne-
roit moyen à un grand nombre de mifJrablcs
de lui payer les droits qu'il leur impofe , par
la raifon de leur pauvreté. Le fable d'or > que
l'on trouve fur le rivage du Rhin 9 doit aufli
entrer en coniîderation , car quoiqu'il y foit en
très- petite quantité , il eft fi fin que ceux qui
s'adonnent à le cheicher gagnent 15 à 18 fois
par jouT àce métier. 11 y a un Hôtel de la mo-
noye à Str albourgpour convertir le uietail qu'on
400 ETAT DE LA FTli^NCR
AlSA- cire de la Province ou qu'on y apporte d'aîV*
££• leurs. Cet Hôtel apjparcîenc à la Ville , & elle y
bactoic monoye à ion coing avant qu'elle fis
fbumife à l'obcïflance du Roi > mais depuis la
réformacion des efpeces ordonnées en 1094) le
Roi y établit fcs Officiers > un Général de lamo«
Tioye , un Dir eâeur , un ControUeur , des Chan-
geurs ) un ËjOTayeur 9 un Monoyeur Se un Gra-
veur avec les Ouvriers néceflaires pour la fa-
brique 6c reformation. On voie par les Regicret
•de la monoye que depuis le commencemeac de
Tannée i6Sz jufques en l58p inclufivemenc «
le Magifbat de Strafbourg avoit fait battre a
fon coing pour 7506750 1. de monoye de tou-
te efpece » mais comme Talloi en eft beaucoup
ÇIus bas que celle de France j elle n'a cours e&
aïs étrangers que pour un moindre prix , ce-
la n'empêche pas que le Roi n'y ait fait un pro-
fit confiderable , depuis qu'il s'eft mis eojpof-
feillon de cette fabrique. Les montagnes four-
Sa!£hr*» niffent une ailez grande quantité de Salpêtre >
lès Entrepreneurs qui ont foin d'en faire la re-
cherche en vendent tous les ans au Roi pour des
femmes con^defàbles > on les convertit en
poudre à canon dans les moulins à Scralbourg
& dans la Haute Alface , laquelle efl eflimée
la meilleure de TEurope,
ï>i u L'Auteur traite enfliite delà NoblefTe d'Al-
Hoinep face diflinguée fcloti fes deux parties en Haute
^ ^" 5c Bafle , 6c il la confidere d*abord par rapport
3 «v«" ^"^ terres qu'elle pofTede dont il fait Ténume-
ration fuivante. L'Evcque de Strasbourg y pof-
fede rObermandat , les Baillages de Rufiack
& de Marckekheim en Haute Alface 9 ceux de
Reinfeld , Moishéim , Dantzheim , Mouzick 9
Kokeîberg , Saverne , Lawcnczenau ; & Viert
heim dans la Baffe. Le Prince Palatin de Ber-
kenfeld >
fiTAt I5ë LA PRANCJÉ. 401
hsenfèld 9 la Cortfté de Rîbaiipierre mouvance Alsa-
dcl'EvéchédcBaflc: lacerredeBickWeilIer,iacE. *
Principauté de la petite Pierre^ le Bande de Ift
Roche & le Baîlla^e de Gotittemberg par indi-
^s avec le» Princes Palatins Ducs des Deux-
ponts. Il Aiut ici remarquer une fmgularité à Vi-
Sard du Comté de Ribaupierre qui eA un droit}
e fief, pour lequel tous les violons de la Pa*.
foiflê doivent comparoître une fois Tannée »
fçavoir ceux de Haute A Ifacc au Château de Ri-
bauviilier > 6e ceu)t de la Bafle à celui de Riche*
¥iller y St là prendre du Seigneur ou de fes Pi^*
pofez une permiffion annuelle deJoUer > qui leur
cft accordée au moyen de 1 00 fols par bande.
Le Prince de BirKcnfcld cil encore en polîef-
fîon de cedroit qu'il tient en fief de fa Majefté.
Le Prince de Montbeillard pofîède la Comté
d'Alboorg & la Seigneurie ae Rithwillicr. La
Fi-inceife de Meizenneim , en qualité d'Admi*
tiiftratrice des Princes Ducs di:s Deuxponcs , le
Riillagede Neufchatel . les Prévôtés de Clere«
bourg , Vigebourg de Fackcmbourg par indivis -
avec les Comtes de Linanges Dabo. Le Prince
Lblîis de Bade , Btntheim & Greffcnttheim»
L'EIeéieur de Trêves Evêque de Spire , le BaiU
hige de Lautrebourg, la Prévôté de Meydebourg
de la moitié des révenus de LaudeK. II a aufli ttt
qualité de Prévôt de Wfeiffembourg les terres i
château 6e dépendances de S. Rémi. Le Prin-
ce de Bade Dourlac , la Prévôté de Cantten^-
herzen entre la Baronie de FicKenftein & !ea
terres du Comté d'Hannau. Les Ducs de Deiix-
p)nu la Prévôté de CatharienncnboUrgaupié
des montagnes de la Bàffc Alface. Les Comte»
deLinange , IcsComtez Dabo Ôc Doberbromc,
la Prévôté de LinderbroWn & les trois quart»
de celle de Falkcmberg. Les Comtes de LuveC*
Tome lU, L 1
40X ETAT DELA FRANCE.
AlSA- tien , la Prévôté de S. Jean près Dauveillcr
C£. & Landau. Le Comte d*Hannau 9 Lichtem*
bourg > les Baillages de Veft , Niterbroun, Hac-
ten, Brumpt) Boûxweiiler , Piàfrenhoflèn,
VeftofEn 9 les Prévôtez d'Offendorf & de Lcim-
bourg. Le Baron de Flekenflein , le Baillage
de même nom 9 dont le chef- lieu efl à Soulcz
entre VVeiiTtmbourg & Haguenau. Le Prince
de Vaudemont la Ville de Reickhoffcn. La
PrinceiTe de Furflemberg le Baillage de Mar-
moutier ôc la Seigneurie de Ochfenheîm. Le
Duc de la Meilleraye , les Comtez de Ferrette
6c deBefforC) la Baronie d'Altkirk» lesSei-
§neuries Dell , Tannes 6c Ifenheimen vermda
on fait par le Roi au Cardinal Mazarin. Le
Maréchal Roze la Comté de Palwillier k la
Prévôté de Dutwiller. Le Marquis d'Uxellci
Je Marquifat de Rougemont. Le Marquis de
Puifieux Gouverneur d'Hunincue la terre de
Midernainbron. Le Chapitre Je Strafbooreie
Baillage de Chatenoy , Erllein & Berfche. Le
Magiftrat de la même Ville ceux de Becar ,
VVaffellonne , Marlcm & Jakirk. Le Sieur de
Rottembourg la Seigneurie de Mafmunfter. La
Marquife de Rebé fîlle du Baron- de Montelar
autrefois Lieutenant General en Alface^ laBa-
ronie de Hohen , Landfperg & la Seigneurie
de Kieuftain. Le Sieur Demandris ci-devant
Intendant de Dunkerque , le Baillage d'Enflf-
beim & Keifeiberg. Le Sieur Dervar > Maî-
tre des Requêtes -, la Baronie de Landfer. Les
héritiers du Sieur Surlauben Maréchal de Camp
la Seigneurie de Villy. Le Marquis de Vigna-
court la Comté de Moriraont. Le de
Turkeimla Prévôté de Schonk. La famille de
Çueningue le Village d'Ifenheim à préfentréii*
1^ ci au Baillage de Germersheim, Lafamille de
ETAT DE LA FRANCE. 40^
Scr;nguen la Prévôté d'Hellbourg. Le Baron AlsM"
deValdemboiirg la Prévôté de Taan , par in- ce»
divis avec le Chapitre de S. Pierre 6c la Sei-
gneurie de BerbcUlieim, Le. S', de la Gran-
ge ci-devant Intendant d*Aliace la Seigneurie
d'Hdcau. Le S. de Pefchery Sous- lieutenant
de Roi de la Province la SeigncuTÎe de Stafel-
den. Le S. Bui bault les Seigneuries^ de Grand*
viliers ôc de Florimont.
L'on voit bien par ce détail , que la plupart
de ceux qui y font compris ne rélident point
dans ce Païs , mais comme cet article eft au(H
(dediné à faire connoitre la Noblelfc qui y fait
fon fejour, voici lès familles que l'Auteur y ajou>-
Ce. En Haute Alface , celle des Barons de Mon*-
Cejoyç 9 très-dillinguez 9 ayant donné des Vice*
rois de Sicile ôc des Chevaliers de TOrdre de
Savoye ; elle pofFede en Haute Juftice ôc Fief
relevant du Roi lesSeigncuriesdeBrobak,Van^
flay ôc Montjoye^ Celle des- Barons de RemacK
de Montreiiil diviféc en pUiiieurs branches »
donc l'aîné poflede Us terres divi£ees de Che-
vau , le grand Magriy , Tumagny, Lutran> Che-
vau fur l'Etang , Cuveiller & Montreiiil & le»
autres Villes de Hatwciller , Lamocfchviller ,
Fremingue ôcc. C(;lle des Barons de Cham-
bourg les Seigneuries de Herleshtim , Soukz-
bacK , NiderKeKeim , Janglotz : Celle d'And-
lau très-diftinguce par fon antiquité & Ci No-
blefle , les Villages de Weictenheim , Kengert-
heim , NifFer 9 Landau. Celle de Tsuches , de
Reinfcld très-nobles, la Seigneurie de Niderent*
zen &c. Celle de Zerhcim les rerres-Dornackôt
de Pfasftau. Celte de Schomberg la Seigneurie
de Sernay par dgn du Roi. Celle de Fatlcnden
diviféc en pluliyurs branches , les Seigneurie»
de V ValdiKr iJ^unekoWa.9 Ruifenthein> ûbej^
1.1 Zé,
404 ETAT DELA: FRA'NCE.
A'LSA- EpHngheim, Bernfeld > Dîrmenack 5c Nidcfti^
C£. genlhac ; NerWailer ^ AlcoriF, Schuighaulbi
Bourogiie > Secrejucs 9 Berweiiler Se Hagaen-
heiai , il y en a quatre branches Lucheriennei..
Celle desfiarons de WeifTembourg la Seigneu-
rie de la Chapelle. Et le Sr. Ropp la terre de
fon nom. Toutes ces Seigneuries font Féodales»
lés fuivantes font Aliodiales , c'eft-à-dire , fuf-
ceptibles d'hypothèques 9 des difpofîtionstefla-
mentaires 5c de partage, entre les filles. Les Ba-
rons de Salkinl^ein ont fubflitité aux Riaksk
village de Foflenheim. La Dame Klug de Bi-
brack-réfidenteàBcfançon qui poflèdeen Allen
la terre de Lavisheim. Le Sieur. d'Andlanlc
grillage de Briakin. Les Sieurs de Landetnbouiv'
le Château dt Schap 5c les bans 5c finagea de
Weir. 11 y a plufieurs autres familles nobles ea
Haute-Alface , jufqu'au nombre de 100 > reAe
d'une bien plus grande quantité que lésgoefre».
ont (ait périr > comme elles ont auifi interrom*
pu 5c éteint rAflemblée de leur Dirc^oire, le-
^el étoit -, fi non pareil en droit 5c prérogati-
ves à celui de la BaiTe Alface], du moins de très*
peu inférieur. Quant à la Nobleflc de cette fe-
conde partie de l'Alface , elle a l'avantage par-
ticulier d'avoir autrefois fait Corps avec celle
des Cercles de Franconie , de Suabe de dtt
Rhin 5c d'avoir eu par confcquence féance aox:-
Diettes de l'Empire • mais bien que dans la fui-
te des tems elle ait négligé de s'ytrouvcr,
pour éviter la dépenfe des voyages 5c celle de^
contributions avec les autres Etats de l'Empire»
en n'a point cefTé de laconferver comme Mem-
bre , 5c en cette qualité les Empereurs l'ont ho-
norée de privilèges, exemptions 5c immuni-
sez , dans lefquelles elle a été expreflèmentre-
îcryée parlcs.Tjaitc2.de Weftphalie 5c dcNir
V
>.
ETAT DE LA FRANCE. 40f:
m^gne , en conféquence defqaels le Roi en a AlSA*
coimrmé la poflemon tarit à Tégard des droits c£«
Régaliens , dont elle jouît; qae latenaë de foa
Direéh>ireou Préfidial , dont il a été ci-devant
parlé ,' il y avoit autrefois plus de 700 familier»
dont il n'en refte que le petit nombre qui fuît.
Les Nobles d'Andlau , divîfez en trois bran-
ches , dont l'une eft établie en Haute Alface ^
pofledent par indivis la Ville & Vallée d'And-
!au y Refchfèldcr , Walift, E>îtpolt«eim , Bern-
hadwillier &c. Les Nobles Baptifte de Bol-
ièntzeim confident en deux branches. Les No^
blés de Berckeim divifex en cinq familles pof- -
ftdent par îndis Gurmheîm , CranfTergcrsheim
6fc Jebsheim. Les Nobles de Bemthold. Ceut
de Becrflett confiflant en deux frères Seigneurs -
de la Terre de leur nom d'Obfwisheim & de
Hipfeim. Les Nobles de Burckcnvald ne font
suffi que deux frères Seigneurs de Burckènvald
de de Pflagrieflcn. Le*Nobles de Book de Blait -
beîm êc Suertzheîm. Les Nobles de Boiskliii
6t de Boiskiintzaur > divîfez en quatre branches» >
font Confcigneors de Bifcheim 5c Obentheini '
en Alface de de Roufl au delà du Rhin. La Fa-
mille de Bouchuc réduite à un feul mâle. Celle
de Ettfntehem pofTedc Searach & Bcrcheira»-
Celle de Présde Dortal. Celle de Flaxlanden,
dont la branche aînée refide en Haute Alface »
êc l'autre eft attachée aux Evéques de Straf-'
bourg. La Famille de Gaille , dont les Chefsv
exercent à préfcnt la Judicature à Obernheim
«r à Haguenau. Celle des Nobles de Geygling
attachée aux Comtes de Hannau. Celle de
Gremp de Frindenftein. Celle de HafFuner»
Wafclenheîm. Celle dts Barons de Haindel ;.^
celle de HufFec , de Windeck divifée en deux
blanches; celle de Ifchtrasbeim finie ou. pi ê«
406 ETAT I>E LA FRANGE
AlsA- te à finir fans mâle. Celle de Mondolshelm^
CE. qui exerce la MagiÀrature de Straibourgi
celle de KakiiTcek pareillement 9 celle ^
Kippentheim laquelle ne fUblille qu'en une
feiue tête 9 celle de Landfperg affez puiflin-
te divifée en deux branches , celle de Nutccn-
hehn très-ancienne avoit 2X branches 9 dont il
ne rcfte qu'une feule tête ; celle de Nervifthein
n*a auiïl qu'une cêce > ainii que celle de Nidhie-
merde Waffembourg ; celle d'OberkirK en a
a deux celle de Bolzenhauzen divifée ci-devanr
en deux branches, dont l'une, dite Alapierrci eft
éteinte fans mâles , des biens de laquelle le Roi
a fait don au Sieur deChanlay , & Tautrc dite
d'Ebenu Wer divifée en trois branches qui polTe-
dent plufieurs terres par indivis ; celle de Reich
de Plats , ci-devant attachée au Cardinal deFarf-
tembcrg ; celle des Barons de Reynack ; celle
de Bleche de Rottembourg ; celle de Sinid-
berg; celle de Streis dimmendigen ; celle de
Valo d*Altenau ; celle des Barons de Wing-
hen ; celle de Vietcrsheim ; celles de WicKerC
heim ; celle de Wombfer 9 de Wendenheinv
divifée en plufieurs branches ; celle de Woltiel
de Marfeille , qui a 2 branches ; cellc.de Zora
q^i de 32 branches efl réduite à 2 > & enfin cel-
le de ZincKmantel. Outre ces familles 1 la ma-
tricule de la Nobleffe en contient quelques au-
tres 9 dont il nefe trouve plus perfonne , telles
que celles de Brorzeini , Bodingheim , Laudem-
berg, Bellendorf , Kloexler , de Mundeftheia
6c les Barons de Shonau^ Il y a quelques famiU
les étrangères à l'égard de l'Alface qui pofTc-
dent des biens dans le diftridt de cette Nobleffe
r^ns être compris dans fon Direéloire : telle»
font, le Sieur de Zedledy , dont la mcreeftnce
i Mâlenheim , les Barons de Truches je dfi:
\
ETAT DE LA FRANCE., 40Z
Rheinfcld, les BaronsU'Elzenheim , les Barons AlSA^
d'Ulm. Toute cette Noblefle eft fort pure , mais ce, /
communément fort pauvre , dont il y a deux
raiibns. La première eft Tufagc oiY elle eft de
partager les fucceflions de père ôc de mtre par
tête; la deuxième^ qu'elle ne peut jamais^fe réta-
blir par des mariages , dans la néceflitéoii elle
eft d'éviter les méfalliànces , qui leur ferment
l'entrée des Chapitres ; mais il me fâche fort que
cette illuftre Nobleïïe exerce les plus communs
emplois de la Magiftrature de» Villes , cela n'eft
point en ufage en France, à quelques méfalliàn-
ces qu'on fcit fujet. L'Auteur compte encore
parmi les Gentilshommes d' A Iface le Baron ^
Stein , le Sieur de Globitz , de Badern , de DiC.
perg , deSaluff , de Winengheim, de Gruin ,
la Dame de Rathauzen,le Baron de Kcibft de les
Sieurs de TurcKeiifi 9 de Lidau , de Hockhau-
len 9 de Makau, & de Graben, quoiqu'ils ne
(oient pas immatriculez , mais ils font en ré-^
putation de Nobieffe , l'Auteur eftime le tout
a 120 familles.
11 pafFe cnfuite au détail des Villes delà Pro- DitéUik
vince en commençant par celle de Strafbourg, Pr§vtnct
qui , félon lui , doit fa fondation aux Romains ^^«
qui k bâtirent immédiatement après que Jules ^*"*'«
Céfar eut repouifé les Allemands au delà du
Rhin-dans la guerre contre Ariovifte , elle fut
dès lors deAinée au {ejour d'une Légion pour la
garde du paiTage , 6c dans la fuite ils y établi-
rent un Arfenal avec une Manufacture de toute
forte d'armes de fer ou d'acier offenfives ou def^
fenlîves , cafques , cuiraffes > boucliers , flèches
&c. aind cette Ville devint affez confiderable
pour être regardée comme la Capitale de cette
Province , Ôc fous le bas Empire fon Gouver-
neur poccoic le cicre de Duc 9 Dùx Ar^entotOr
i
40« ETAÏ DE LA FRANCE
ALs A- tenjti , parce que la Ville écoic alors aommA
C«^. Argemuwria, Toutes ces prérogatives n'onpé.
cherenc poinc qu'elle ne fuc à la fin enlevée aux
Romains par les Allemande? les Empereurs Ju-
lien, Gracren, Valencinien la deâèndirent néan-
moins afiez long cems-^ 9c méoie remportèrent
des viéloires fignalées contre ces Barbares daot
ibn^territoire ; après leur mort l'Empire n'a-
yant plus defoutren,ac toutes les frontières àitt
reftées ouvertes 9 les Allemans y revinrent une
cfernierefois & s^en emparerenc.lls en étoicoteo
pofleffion lors que Clovis I. Roi de Francercm-
porta fur eux la bataiUe de Zulpich > qui fiit l'oc*
cation de fa conver (ion , le fruit de cette viâoire
fût la rediiâion de l'AI&ce à (on obéiflance, êc
depuis ce tems-là Strafbotu^ a fait partie de la
Domination Françoife, Dans le partage de
L'ouïs le Débonnaire, elle échucà Lodiaire i*at-
né d'entr'eux , de après lui à fes engins jufqo't'
ce que faMaifôn étant^éteinte avec celledeChar-
lemagne U la Couronne de France étant traot
portée à une autre famille 1 toutes les contrées
où Ton parloit Allemand iiirent réunies foui la
puiifance d'un Empereur de la Nation » depoii
StTAf^ lequel tems Stra(bourg U toute l'Allace n'ont
**»'i» point reconnu d'autres fouverains. Stratbourg.
rapporte l'origine de fa liberté aux tems de
rÉmpereurOtton ni,après lequel divers Empe-
reurs ont confirmé ces privilèges & lui en ont ac-
cordé de nouveaux entr'autres celui de ne rien
Î^aycr des contributions communes de l'Empire
e Traité de V Veftphalîe ayant attribué au Roi
la Souveraineté dé l'Alface en l'année 1648?
H ne s'eft pas d'abord fait reconnoitre dans la
VHIIe de Straibourg , fa minorité & l'embarras"
des différentes guerres où il a été engagé , l'a-
yimt obligé de fufpendre fès pré tenfions \ mais *
Je
BTAT DE LA FRANCE. 4^p
It Traité de Nîmegue de Tanoce 1 678. l'ayant AlSA-
mis en état de faire valoir Tes véritables droits , c£«
il obligea en 168 1. le Magifbatde cette Ylïiz^
non feulement de reconnoitre fa fouverainetc «
mais encore de donner entrée à £es Troupes «
de recevoir Garnilon Françoifè Se de réta-
blir le Culte Cadiolique. Depuis cela on n*a rien
oublié pour augmenter les fortifications de cet-
ce Place, l'on y a bâti une Citadelle de 5 baitions
avec un Fort à la tête du Pont -, nommé le Fort
de Kell, plusieurs Fortins dans les lues, & deux
Redoutes aux principales Portes. La Ville ren-
ferme 1 loo maiibnsi 1 1 3 oc familles A: z 3 ooa
habitans 9 elle tû bien percée & bien bâtie «
le Commerce y fleurit dans le tems de paix , le
peuple y eft doux & bon,ne coonoiflanr ni l'am-
bition des honneurs ni l*avid:té des richefles ;
chacun ne cherche qu'à vivre doacement & li-
brement dans fa Profèûion , fous robéi'fl*ance
des Loix reçues. Tout le monde depuis le
Magiilrac jufqu*au dernier y exerce un métier
ce qui fait qu'il y a très- peu de pauvres , comme
par la raifon précédente il y en a peu de bien
riches. La Religion y e(l établie par Tautorité
des Loix,&la Luthérienne, fort dirPerente néan-
moins de celle du refle de l'Allemagne , n'en
ayant pris aucune cérémonie a réduit le tout à un
rite tres-timple. Les Catholiques» au nombre de
1000 familles 9 font étrangères ou nouvelles
converties 9 car il faut dire que depuis que le Roi
a ordonné que la Magiflrature lèroic alterna-.
tive entre les Luthériens & les Catholiques plu-
fieurs de ceux quiyafpiroient ont changé de Reli-
gion dans la vue d'y parvenir, ce n'eff point une
médifance , chacun içait i'ufage d'Allemagne »
où l'on fe refout affez aifémcnc à fuivre la Rel"-
gion du Souverain .Les Calviniflcs qui ont un
TomeïII. Mm
4t0 ETAT DE LA FRANCE:
AtSA- Prêche hors de la Ville y font environ ijoô
C £• pcrfonnes , la plupart étrangers y ôc tous par les
Loix exclus de la Magiftrature. Le fîxième Ar-
ticle de la Capitulation deStralbourg porte ex*
prelï^mcnt, que tous les Bourgeois demeureront
éyempts de tout forte de contributions 9 6c que
It Magiilrat aura l'entière difpolition de celles
qui étoient établis dans le Gouvernement^ 9t de
tous les revenus de la Ville, comme ilsfaifoienc
au tems de la liberté , pour l'employer aux b^
foins publics ôc payer les charges ordinaires f
cependant ils fe font affujetis à payer annuelle-
ment au Roi 90000 1. moitié pour la continua-
t'ron des lettres de répit qui leur ont été accor-
dées pour la furféance du payement des dettes
Îmbliques , & l'autre moitié en coniideration de
a confifcation des fommes principales , qui
étoicnt dues par la Ville aux Etrangers non fu-
îets du Roi. Outre cet impôt , les fermiers du
Domaine ont unBureau,oii on acquitte les droits
d'entrée & de fortie de la Ville pour toutes les
marchandifes qui pafTent dans laProvince, mais
on n'y paye rica pour celles qui entrent aux
termes de la Capitulation. Les revenus dont
lès Magiftrats ont la difpofition font de
deux t fpèces , la première confifte aux droits
qu'ils lèvent fur le bled ôc le vin qui entre dans la
Ville, fur la moulure des grains tant pour le pain
que pour la bierre , & lurle pied fourchu, la
taille des Bourgeois & le droit de demeure pouf
les Etrangers , Tes péages du Font du Rhim , la
vente du lel, & ennn le revenu des Bai II âges qui
appartient à la Ville, dont la recette fè faitpar
les Officiers des lieux. Tous ces deniers font
réunis auTréfor public entre les mains d'unTrc-
ibrier, 3 notables Bourgeois & 2 Greffiers, leA
quels rendent compte cfc leur recette toutes les
\
ETAT DE Ll FRANCE, 41T
ftmaînes en pleine AHèmbiée , le total de ce 1^ A LS A
venu a monté en tenfs de Paix jufqu'à 500000 1« C£;
mais il e(l fort diminué depuis la guerre « tant
par la ceflàtion du Commerce , que par la mau-
vaife régie qui a été faite des droits de la Douan-
ocScdcs péages du Pont. La dépeniè contifle
ro. au payement de 90000 L àb^s au Roi dont
il a été parlé ; xo. A celui de 9^000 1. pour les
intérêts des fommes capitales qui font ducs aux
fujets du Roi , lefquelles font aquictées fans jouît
de l'avantage des lettres de répit ; 3», au paye-
ment des appoincemens des Officiers 5t gratifi-
cations annuelles , qui fe font aux Magiftrats >
ce qui monte à Joooo 1. 40. à Tentretien de»
bâtimens publics , y compris celui des ancien-
nes gratifications , pourquoi il fe confomme
80000 1. jo, au payement des 40000 1. faifanc
partie des jooooo 1. accordées au Roi pour 1*
luppreflîon des Charges de nouvelle création
dans la Province. Ces articles ne montent en
total qu'à 370000 1. ainfi comme il y a encore
du revenant bon , il eft d'ufige de l'employer
quand il s'en trouve au raquit de quelque capi-
tal des dettes de cette Ville. A l'égard de iat
vente du fel , il eft bon ici d'expliquer que le
Magiftrat a droit'de Tacheter oîi il lui pl^it 9 il
lé tiroit ci-devant , des falincs du Tirol , mais è
préfent il le fait venir de Lorraine , où il ne lui
revient en achat & frais de voiture qu'à lôlAêt
mefure 9 qui èontient environ le tiers du muid 9
il le revend aux Bourgeois z 8 1. 1^ f. ce qui fait
un profit annuel d'environ ^0000 1. fur lefquel-
les leMagiftrat acquitte les intérêts de 3 00000!.
qu'il a emprunté durant la guerre en hypothé-
quant fes magalins. La féconde cfpèce de re-
venu de la Ville de Stralbourg , eft celui qu'el-
le tire des biens Ecdéfiaftiques , dont elle s'cft
Mm 2
/
4» ETAT DE LA FRANCE.
AlSa- emparée 9 lequel monte année commune à 10^
CE, ou 120000 1. la propriété de ces biens lui a été
abandonnée par le Traité de Munfler , ainfi
2u*aux autres Proteftans de l'Allemagne > fit ils
)nt appliquez 10. auGrand Hôpital; 20. à celui
des Verolez ; 3 o. à la maifon des orphelins ; 40.
à l*Hôpital des pèlerins ou paiïans ; $0, à la
fendation de S. Marc 9 oii fe diftribuent les as'
mônes aux pauvres honteux, & enfin à l'établit
fement des baffes ClafTes 9 à l'entretien des
Doéleurs > des Minières 9 d'un Séminaire pour
les jeunes Prédican^ 6c d'un certain nombre de
pauvres écoliers 9 il efl certain que rien n'a plus
îipporté de profit à la Ville que l'établiflement
de ce Collège en forme d'Univerlité , à caufc
du grand abord de Jeuneife de toute condition k,
de toutes les parties de l'Allemagne 9 & même
de Dannemarc Ôc de Suéde ; on efpere qu'à la
paix elle deviendra aufli ^Griffante que par le
paffé 9 fur tout iî l'on continue d'y cnfeignerlc»
exercices militaires à la jeune Nobleffe. Il fera-
• bleroit que la fituation deStralbourg dans lePaïs
du monde le plus fertile, & au bord d'une grande
rivière qui favorife fon Commerce jufques en
Hollande & en Angleterre , devoit la peupler
de riches négocians 9 toutefois il s'y en trou-
ve fort peu 10. parce qiie nul Marchand ne peut
faire un commerce pour fon fcul compte à peine
d'amende ; 20. parce que tout habitant de Stral^
bourg eil obligé de donner chaque année un état
au vrai de fts biens mobiliers ôc immobiliers,
à peine de confifcation de ce qu'il n'auroit pas
exprimé ; cet ordre , qui eft établi pour le règle-
ment de la taille Bourgeoife , empêche qu'ils
ne foient aufli aélifs pour leur profit qu'on Teft
ailleurs ; 30. enfin parce que la navigation du
Rhin n'efl pas aufli avantageufe qu'on le pcur#
\
ETAT DE LA FRANGE. 4»?
foît croire , le grand nombre des péages qui onc AlS A*
été établis depuis la guerre de Suéde y dansrles CE.
Souverainetez que ce neuve arrofe, augmencanc
les fraix de la navigation au point de Tes égaler
à ceux des voitures de terre , c'ell pourquoi (i v
d'une part les Bourgeois font aifez 6c vivent
commodément » de l'autre les moyens de faire
unegrofle fortune femblent leur être tout à faic
ôcez > auûi ne patoit-il pas qu'ils ayenc aucune
envie de parvenir , ne fongeant tous en geiTcral
qu'à vivre doucement 3c en tranquillité.
La Ville de Colmar fituée au milieu de la plai-
ne d'Alface près de l'Ill 6c à une grande lieuë
de la montagne , étoit autrefois Impériale : elle
eft conipofée de 8oo maifons , contient 1078
familles ôc 7142 perfonnes , le Roi , s'en étant
rendu maître en conféquence du Traité du Mun-
fter » en fit rafer les fortifications en 1 673 à cau-
ic du voifinage de Briflac. Cette Ville que quel-
ques-uns croyent bâtie des ruines de l'ancienne
. Argentuaria , fut autrefois le théâtre de la vic-
toire remportée fur les Allemands par l'Em-
pereur Gratien , depuis ruinée par Attila , ôc
enfin foumife par Clovis aux François 9 elle n'é-
toit pas alors à l'endroit qu'elle occupe ipre-
fent , mais au lieu où George Duc de VVîrtem-
berg fit bâtir en 154^ le Château de Ho&onrg
de l'autre côté de 1*111 , elle fiit environnée de
murailles fous le Règne de Frédéric IL par fes
ordres & par le Miniilere de Volfelny > lors Pré-
fet de Haguenau , elle féconda fous le ^egne
d'Albert L la révolte d'Adolphe de Naflau , Ôc
par une fuite de la guerre fut ruinée une quatriè-
me fois 9 puis rétablie par le même Adolphe »
fon Gouvernement eft entre les mains d'un Prê-
teur Royal , de fix Bourguemaîtres , un Syndic
^zo ConièilleriS ^ qui rendent la Juftice aux
^ Mm j "
414 ETAT DE LA FRANCE.
Alsa- Bourgeois 8c jouïiTenC environ de 45000I.de
CE. rente pour cous deniers patrimoniaux ^c'cftà
prefent le Siège du Confeil fouverain d*Aliace >
oui a e'té tranfporté depuis la ceflion de la Ville
deBriflacenconféquencedu Traité de RifwlK.
BrilTac , en Latin Mons Briftacus , Capitale
du Païs de Brif^au auquel elle a communiqué
fon nom , eft bâtie fur une élévation à la droite
du Rhin , elle doit fa première fondation aux
Romains qui pour la feuretc de leurs frontières
avoient élevé plufieurs Châteaux en deçà Ac aa
<ie-là du fleuve. L'Empereur OctonL l'aifiégea
9c la prit fur un Prince révolté contre lui 9 nom-
mé Eberard Duc de Franconie & la rendit Im-
périale ; Hermand Duc de Suabe la ruïna fout le
règne de Henri IL comme plufieurs autres Villes
-de cette Province ; Othon IV. y trouva un refiige
dans les guerres qui lui firent à la fin perçut
TEmpire , mais elle eft devenue dans ces der-
niers tems encore plus conflderablC) parce qu'on
a mieux reconnu l'excellence de la utuation>le
U\jLC de Veimar la prit pour le Roi en l6\t
après un long blocus > mais le Traité de Munfter
en ayant afTeuré la pofl'efïion à la France 9 le Roi
aj)ti#«>laiâr d'en augmenter & perfèâionner
-^?fiBTOftîBmions , qui la rendent aujourd'hui l'u-
'"iîjj?a8fjlûs fortes Places de l'Europe , c'ellun
roîïW- environné du 8 hauts grands baflions du
côté de la terre 5c de plufieurs dehors défendus
avec avantage par la hauteur. Le côté qui eft ar-
rofé par le Rhin eft inaccelîible, mais de plus on
a fortifié toutes les Ifles & conftruit une nouvelle
Place en deçà du Rhin , laquelle eft enceinte par
onze baftions réguliers 6c deux pièces ifolées qui
renferment des éclufes , au moyen defquelles on
\peut inonder les environs. La Ville de Briflàc
4;ontlent joo isaiibnsy 800 familles 4c 4000 hê».
ETAT DE LA FRANCE. 41J.
t>''tan3 : (qq Magiftrat, qui rend la juftice dans AlsA«
. ion diilridk jouïc de 28000 1. de revenus , qui ce,
font les deniers patrimoniaux de la Ville 9 cecce
. Place ayanc ccé rendue à l'Empereur par le Trai-
te de RlfwiK a cte reconquife avec beaucoup de
gloire par Monfeigneur le Duc de Bourgogne »
au commencement de cette nouvelle guerre.
-Fribourg en Brifgauactc bâtie en 11 20 par Fri^nri,
-Bathold Duc de Zcringh ôc depuis pofled^fe par
.les Ducs de Furftemberg , de qui elle a paflc à
-la Maifon d'Autriche -» le Maréchal de Crequi
s'en empara pour le Roi en 1 6^'^ & le Traité
de Nimegue.lui en afTeura la pofîellion » à la-
quelle néanmoins il voulut renoncer par le Trat- •.
ce' de Rifwik, dans l'intervalle de fa polTeilion
il a fortifié cette Ville de huit badions Royaux
bien revêtus^de fbflèz très-profonds 6c de plu-
sieurs dehors t mais la principale fortiHcatioa
c(l le Ciiâteau bâti fur la montagne j il a fix baf-
:Cions Se plufieurs -redoutes pour TafTeurcr con-
tre les vues de revers , l*actaque n'en peut être
que trèS'dilHcile par l'avantage de la utuation «
'. on compte 800 maifons dans cette Place , en-
viron 1000 familles & 4000 Catholiques > elle
efl gouvernée par un Magiflrat qui a }î;9P^ ^'
. de revenu. Beffort eft fitué au paflagcllfiiHàce ^*Jffru
en Franche-comté -, au pié d'une moMi(|gne qui
la commande 9 le Roi y a fait bâtir quelques for-
tifications , qui la rendent très-importante , la
Ville eft peuplée de 1^0 familles & environ
700 âmes gouvernées par un Masiftrat 9 dont
les revenus communs ne vont qu'à o ou 1 0000 J.
le Duc de la Millerayje «ft propriétaire de tout
le Domaine ôc des environs. Huninguc , qui n'é- // <« "i[«»
toit qu'une (Impie redoute de maçonnerie éle-
vée au bord du Rhin à la portée du canon de
'fiâHe } acte cpnAcuitc par le Roi qui en a fait
Mm 4
4ief ETATDELA FRANCE.
Als A- une Place confîderable , quoiqu'en effet ellefoit
|f B^' très-petite , étant renfermée par cinq Baftions»
îl n'y a que 80 maifons ; 120 famille» & joo
âmes gouvernées par un Magîftrat qui a 4 Joo L
de revenu. Le Pont du Rhin eftafïcuré par deux
beaux ouvrages , Tun dans une Ifle 6c l'autre aa
Sciieflat, de- là du fleuve. Sceleftat Ville ancienne , au-
trefois nommée Helvetum Se Heluba , fut ruï- ^
née par Attila , & n'a pu fe remettre de fe chu-
te que dès le XIII. Siècle , par la proteôion par-
ticulière de l'Empereur Frédéric H , il la fitfer-
xner de murailles en 12 1 6 & fit dt$ fondations
dans l*Eglife de Ste. Foi , à prefent poflcdéepar
les Jefuites , cette Place fiit raféc en 1^77, de-
puis relevée U enfuite renduêf une des meilleu-
res de la Province. Un marais intpratiquable
Taffeure d'un côté , ôc de l'autre elfe cft ceinte
de iix Baflions Royaux avec de beaux dehors »
on y compte 700 maifons , 1 1 ûo familles Ac
5000 habitans gouvernez par un MagiftrarqQÎ
a 3^000 1. de revenu : cette Ville étoiclmpéria-
le avant le Traité de Munfter , on y voit enco-
re une fort belle Eglife qui fert de fepulturea
plufieurs Do6les qui ont voulu y être inhumei.
Enfiim Ën/icheim autrefois Capitale de la Haute AI(à«
^^w^ ce vn, V.fiége de la Régence d'Autriche , avoic
été piàééédemment le lieu de la réfidence àt%
Ducs d'Allemagne , il n'y a rien à prêtent di-
çne de remarque particulière que fa belle iîtua-
tion & le Collège des Jefuites î on y compte
200 maifons & 1200 habitans , le Magifûat
MitéHvU' n'a que 5000 1. de revenu. Rapoltzweiller, en
if en François Ribauvillier , eft le chef- lieu d'une
Comté ancienne mouvante de l'Evcché de Bat
le 9 qui a été pofTedée pendant plufieurs Siècles
g^^ pour l'illuftre Famille de Rapolftein , éteinte
^^k (ians les mâles | en x 6$o le Roi en a donné Ti»;
i
ETAT DE LA FRANCE. 4^7
veftîture au Prince de BoîKenfeld 9 dont la me- AlS A*
re ^toîc fille du dernier mâle ; il y a 3 jcf mai- CE^
fons , 500 familles 8c 2x00 habitans 9 dont les
deux tiers font Luthériens , le Magiftrat n'a
que 2500 t. de revenu. Gebveiller petite Ville GtkvtU^
appartenante à l'Abbaye de MurbacK n'a rien '«*♦
de remarquable qu'un ancien Château , autre-
fois réfidence des Abbez , on prétend que les
Bourgeois avoient plufieurs immunisez > par
conceffion des Empereurs 8c des Seigneurs par-
ticuliers 9 énoncées en é^^ Chartres authenti-
ques 9 qui leur furent enlevées la nuit du jour
de S. Martin 1448 par leur Abbé, les Suédois
prirent cette Ville en 1^54. 8c la ruïnerent >
il y refte 1 jo maifons 9 *?o familles & 14 à
I joo amcs. Suitz eft une petite 8c très-jolie Sult^
Ville dépendante de l'Obermandat de Ruifac 9
les vins de fon territoire font excellens9 il y a
aoo maifons & 1200 amcs 9 le Magidrat a
5000 1. de revenu. Keifefberg , petite Ville Kiifif^
rrès-pauvre & très-jolie fîtuée dans le meilleur ^«'X»
▼ignoble d'Al(ace9 a été environnée de murail-
les par Frédéric II. qui la rendit Ville Impé-
riale ; elle a fouiFert des malheurs infînispêni- - '"^
dant les guerres de Lorraine & de Su^|p?^ - '* \
même durant celles de France dans I^|^n*îsSPi' '*'-
1^74 & 167$ 9 ayant été difFerenteslBSw^'V-, -.^
lée 8c brûlée dts deux partis , il n'y refte^ue "^^-^^^
1100 habitans , qui n'ont encore pu fe relevet
de leurs difgraces palTées.
RouflPac 9 Capitale de l'Obermandat , appar- ntufât,
tient à l'Evêquede Strafbourg , en conféquencc
de la donation du Roi Dagobert 9 dont il a été
cî-devant parlé 9 on y voit encore fur la montà-
fne les reftes du Château d'IfTembourg , que ce
rince avoît fait bâtir 9 & où fon fils le Roi Si»-
gebert II. prit naiifance; cette Ville a été
4i8 ETAT DE LA FRANCE.
^LSA- plu^eursfbis brûlée pcmlanc les guerres desEni«
CB. pereurs Henri IV. & Philippe de Suabe d^ns le*
années 1^64. ôc 1^749 les Anglois la prirent
«n 141^ , ôc tant de malheurs i'avoienc prefque
décru Ice jufqu'en i J 3 6 que Guillaunne III , Eve-
que de Scraibourg de la Maifon des^ Comtes de
Holftein, en entreprit le rétabliirenrient.5c la fer-
ma de murailles 9 elle fut prifè d^aiTaut en 1634.
•par les troupes du Rhingrave 9 reprife oar les
impériaux après un gain d'une bataille lîir les
X'Orrains , de enfin furprife par efcalade par le
■Gouverneur François de Colmar y elle condenc
à prcfent 3 50 maifons, y 00 femilles Se 2 joo ha-
bitans, Ton Magiflrat jouît de 7 joo L de reveniu
Téomes, Tannes petite Ville du Sungau & à l'entrée delà
Vallce de S. Anwri, n*a rien de confiderable (juc
les bons vi ns de la montagne de Rang, qui k dc"
bitentà fiaile •> elle contient environ 2 000 amcs
dans3 50 maifons leMagidrat n'a quej 5^^ ^* ^^
Obeinm revenu» Obernheim,autrefbisVille Impériale fi-
^t.m, tu^e dans les v ignobles au pié des montagnes, eft
à .5 lieues de Stralbourg, les habitans y fontau
nombre de 3000 en doc familles toutes Catho-
liques Se fort aiféesjle Magiftrat a 1 2 à 1 3000L
Aftf/j. de revenu. Molsheim à quatre Heuës de la Vil-
ktim^ le de Stra^ourg appartient à TEvéque de Str af-
Jjourg, le Chapitre de la.Cathedraîe y fîxafon
fejour en 1 60 y fous le Cardinal de Lorraine, &
les Cliartreux s'y établirent pareillement > ayant
été chafTez de Stra;bourg aulli bien que TEvéquc
.&c le Chapitre ; cette Ville doit ce qu'elle eftaut
bienfaits de Jean Erpheim 9 Suiife de Nation 4£.
'Evéque de Stralbourg , c'eft lui qui a fait bâtir
Je Château &c fondé l'Hopiul 9 des biens duquel
les Jefuites jouïflent à préfent , ils ont une fort
. telle Eglife en cette Ville , elle contient d'ail-
;kuis 3^00 familles 6c environ 1500 perfoaocs»
ETAT D:E LA .FRANCE. 41^
Rosfieim aufli autrefois Impériale » dont la Als-A^
Prcfeélure qui cft un Fieflmpcrial , appartient CE. j
à la famille de Rinnel 9 flcuée à i lieuë de la pré-
cédente , il y a x8o familles ac 1 1 à 1 200 âmes 9
le Mi^iftrata jooo 1. de revenu. Saverne , réfi- Sujemt^
dence ordinaire des Evéqiies de Strafbourg 9 eft
(îtuée au pié dts montagnes for le paiTage de
Lorraine qui va à Shalfbourg,l'Evêque Egon de
•Furftcmberg y a fait bâtir un Château magnifi-
que qui n'eft pas achevé , la Ville contient envî-
-ron 1 500 âmes & h Magiftrat a 4500 î. de te-
vcnu. Haguenau > autrefois Ville Impériale 5c HagH0i
Chef de dix autres dont il a été parlé , n'étoit mu.
qu'un Village avant que l'Empereur BarberoufTe
l'eut fait entourer de murailles , elle a été fi flo-
riflante que les Archiducs y ont fait long tem»
leur réfidence 9 on prétend néanmoins qu'ils n't
ont été attirez que par la commodité de la chai-
re ; quoiqu'il en (ott^les guerres Pont abfblument
-ruinée 9 elle n'a plus qu'une feule muraille 9 il y
jcftc 4000 familles trcs-pauvrcs ; le Magiftrat 9
tjui étoît autrefois compofé des Nobles , aux-
tjuels on a fixbftitué des Bourgeois à caufe de leur
mauvaife adminiftration , n'a que 5000 1. dert^
Tenu. Le Fort Loiiis eft une Place nouvelle que f < F^yj
le Roi a fait bâtir dans une Iflç du Rhin, elle n'eft ^-'*^*''*
que de 4 baftions , il y avoitdeux ouvrages aux
deux bouts du Pont qui eft lùr le Fleuve , mais
en exécution du Traité de RifwicK > celui qui
étoit fur les terres de l'Empire a été rafé & le
Pont de ce côté-là détruit , comme l'Ifle , oh ce
Fort étoit fitué eft aflez grande , il s'eft habitué,
quelque peuple dans la partie haute , on y com-
pte I jo maifons 6c 800 âmes qui font gouver-
nées par un Magiftrat qui jouît de 4000 1. derc-
Ycnu en conféquence desottrois que le Roi a ac-
cordé à cette Habitation, Vcifembourg fur la /«Z'^»-:
4X0 ETAT &E LA FRANCE.
iJhsSA' Loueur eft fîoiée dans un terroir agréable ftfer^
(ts,. tile y fur tout en chacaignesw Dagoberc fonda fat
célèbre Abbaïe qui eft a ptéknt changée ca on
Chapitre de Chanoines 9 oa prccend aui& qu'il
en fie bâtir l'Eglife qui eft bèUe , Frédéric Bar-
berouife fie entourer la Ville de murailles eo
"^ XI 54. & la rendit Impériale 9 elle a beaucoup
fouffert depuis la guerre 9 il y refte 38; familles
Se environ P300 perfonnes^, le Magiftrat a
LéUiÂa», 1 2000 1. de revenu. Landau 9 qui eA la plus con-
fiderarble Ville de laBaife Alface , autrefois Inv-
periale de la Perfèéhire de Haguenau 9 eftiitu^
dans le meilleur terrain- de la Baile Alface » tou-
te environnée de Prairies- , de Villages & de
Bourgs. On prétend qu'elle doit fon origine à ua
Langfrid Duc d'Allemagne vivant en 750. âc
célèbre par la longue guerre qu'il foutint contre
Charles Martel ôc fon fils Pépin > lequel unit
Crois Bourgs con(igus pour former cette Ville à
laquelle il donna&n nom 9 le Roi Ta rendue une
fles plus fortes places de l'Europe , l'ayant en.
Source de 8 gros baillons de de plusieurs dehors
ce qui n'a pas empêché qu'elle n'ait été prife &
reprife diffcrentcs fois pendant la dernière guer-
re; elle efl à préfent au pouvoir «les Allemands»
on y compte 700 maifons , 2800 habitans cois
Luthériens , le Magiftrat jouïtde ^zoo 1. derc-
lAuvtil. venu. Auveillerediituéàdeux lieues de Landau
itf, fiir la même Rivière , au pic d'une montagne où
l'on voit les ruines d'un très-ancien château
nommdTrîfeles ; cette Ville autrefois Impéria-
le appartient aux Ducs âts Deuxponts. Ce qui
la rend confiderable efl fa fituation fur le paiu-
ge de France ôc de Lorraine, il y a une Manufàc^
turc de draps & plufieurs Marchands Tanneurs^
on y compte i Jo maifons feûlement,2|o famil^
ks.âc enviçon 1100 habitans> le MagiftiaLa
ETAT DE LA FRANCE. 41?
>o 1. de revenu. Philifboarfi; au de-là du Rhin A LS4-^
l plus au Roi qui l'a céd&par le Traité de C£. • '
W ick -, c'cft une place très-bien fortifiée de 7 Pèiii;,;
s baftions 6c de plufieurs ouvrages qui occu- ^«urg.
ic le terrain qui la fepare du Rhin , elle a été
[e Se reprife plufieursfois dans les guerres pré-
entes , le lîege qu'y mit le Maréchal Mon-
nculy en 1 6^6. dura 80 jours de tranchée ou-
tc > Monfeigneur le Dauphin la reprit ta
88. en 2p jours, il n'y a que 80 ou 100 mai-
is dans la Ville , le Magiftrat n'a que 2000 L
revenu 9 le Domaine appartient à l'Evêque
Spire 9 elle occupe le pailage , feul facile pour
trer dans l'Allemagne avec une armée. Il y a
core dans l'Alface deux Châteaux confidera-
es, Lichtemberg, à 9 lieues de Straibourg
lis fur une montagne 5c très-bien fortifié , ell
•afideré comme un pofte important , le Roi y
itretient une Garnifon & un Etat Major.Land-
roon fur la firontiere de Suiffe eft auili fortifié »
il y a toujours une Garnifon de deux ou trois
ompagnies. Il refle une quarantaine de petites
illes ou gros bourgs qui occupent les plaines
A Iface ou le pié des montagnes , dont le détail
roit inutile , elles font toutes gouvernées par
ur Maeiftrat ainfi que les précédentes, fur quoi s
faut obfcrver. 10. A l'cgard des revenus des
ommunautez que tous ceux des Villes de la
laute A Iface ne montent qu'à i^^SSS ^« 4"®
îlles de la Baffe jouïffent en total de 2 1 o 3 97 1.
e forte que toutes ces Communautez enfcmble ',
on compris la Ville de Stralbourg , n'ont que
44952 l. de revenu ^xe , ou annuel. 20. Que
ous lesMagiftrats étoient perpétuels avant l'an-
\ét 1684 , où leconfeil du Roi rendit un arrêt
îui,confirmant les anciens Mtigiftrats dans leurs
Charges » ordonne que les places vacantes fe-
>
4t» ETAT DE LA FRANCE.
ÎA&SA- roient à l'avenir employées par eleâîon , cook
es, . me il fepratîquoic en France avant que l'hcrcdi-
té fiic introduite dans les Corps des Villes ; cd
£le6lions fe doivent faire de trois ans en troif
ans , fans préjudice toutefois de la liberté qa*onc
les Electeurs de continuer le Magiftrat dont le
Public eft fatisfait.
^*'j L'Auteur parle enfiiite & paflc à quelques coo*
?«w/f, figurations générales. lo. A l'égard dcsmonirr
« du Peuple , dont il eft dit que le deflàut commun
cft d*aimer trop le vin & la joye * il n'omet pai
tK>n plus fon indiDèrence pour le bien 6c fon trop
grand attachement à une vie douce de aiiée, fur-
quoi l'on pourroit dire que fi ces dernières quali-
cez doivent pafTer pour des vices 9 l'ancienne
Morale efl bien changée. Il ajoute que les pères
les plus riches font toujours apprendre des mé-
tiers à leurs garçons, 6c que quand ceux^rife ma-
rient y ils ne les avantagent jamais plus qae de
5, ou 4000 1. voulans qu'ils exercent leurs talens
& qu'ils s'accoutument à une vie fimple & com-
mune; à l'égard de leurs filles, ils les marient or-
dinairement avec trcs-peu d'argent à des perfon-
ncs de même profellion 6c conditions qu'eux mê-
mes. Leur ambition pour la Magiflrature n'a
d'antre objet que la prééminence 6c nullement le
delir de dominer & de s'enrichir. La Nobleffe
s'habille à laFrariçoife 6c l'on peut juger qu'ils
aimeroicnt l'éclat & la depenfe s'ils étoienten
état delafoutenir. 10. L'Auteur explique nette-
ment les vues fccrctes qu'il a , comme Miniftre
d'une Monarchie pour la fuppreflion de tout le
reile de liberté dans la Province ; il trouve donc
que , dans la Magiftrature des Villes d'Alfacc ,
Ôc particulièrement celui de Strafliourg , il rcftc
trop de traces d'un Gouvernement Républicain,
il dit que celan'efl bon qu'à conferver dansTcf*
ETAT DE LA FRANCE. 4»^
ic dcccsPeopleslIdéc éz .'saraadca écar , 9c AlSAJ
e 9 comme il eft trcs-oecefiâîre de Itor ikEre CE.
rdre juiqu'à U pLis îcgsrc cfperaoce cTç- ren-
T , OR a fa!ttrcs-pnidî=33=K daî» îc$ petias
lies d'aboi :r ramcrîti des Magiilrars pcrpe»
:1s , mais il reftelclon !=s le principal à £i:re y
\ eft d'anéazidr lanirâe àistoiiti dars !a V:IIe
Strafboorg » ac pour cela il fngeere v coïnine
meillcar & pins ccxxft nroycn rïa fjpprdEoa
ce grand nombre de Confeîîs , & de MagiC-
ics appeliez an Gourememenc « le Grand Se-
t (umrok à ce (]a*il prccend 9c Ton épargnèrent
ir-là les deniers delà V;!Ie > dont on pourro't
ire d'autres ufagcs à difcrcrion. 11 die que %
toique les perfonnes qui ccn?.pofeRt le Confeil
uverain d'A Iface forent de trcs-honnctesgens»
manière lence èc pelante dont ils renJenc U
(lice eft fort à charge au Public, & que îa ra-
cé de leur audience aggrave les fraix , cbli-
aiit les parties d'écrire 5c de produire dans les
sindres inftances. 40. Que la règle la plus ge-
raie U la plus fure que l'on puific fe propofer
wir les impolitior.s qui font à taire j>our la Fro-
nce -, eft de bien examiner ce qu'elle peut por-
r félon (es véritables Forces , & d'en faire la
partition tout à la fois , fans y revenir à diver-
i reprifes ; il ajoute que ces Peuples veulent
ivoir Cir quoi ils peuvent compter, que l'in-
îetude des affaires auxquelles ils ne font point
coutumez les dcfole , Ôc qu'enfin le peu d'atta-
ement qu'ils ont aux richeflês juflifîe fuffifam-
ent leur impuiffance quand ils ne payent pas
1rs taxes dans le tems prcfcript ; il ajoute qu'il
f a aucune Province dans le Royaume qui ait
jrni des impolitions durant la guerre avec tatit
ponctualité 5c d'exactitude que cellc-cy,quoi-
•il foie catain qu'elle a payé bien au dcffus de
4(14 ETAT DE LA FRANCE.
AtS A- fcs Forccs.L'Auceur aflure que le récabliflement
CB, des Chanoinefles Catholiques dans TEglife de
S. Etienne de Scrafbourg (èroic une œuvre (ti-
gne de la pietc du Roi Se qui deviendroit trbS'
^réable aux Gendls-honunes du Pajfs > en pro*
curant une fiibliflance honnête à leurs HUes > lef-
quelles font d'ailleurs très-malheureufes pour la
plupart. Le moyen en feroît aifé > puis qu'il n'y
auroitqu'à retrancher les 4000 1. de rente, dont
la Ville jouît, du fond de cette Maifon ancienne,
celle part que le Roi trouverçit convenable pour
en faire une nouvelle fondation. 6©. L'Auteur
fait voir que la ceflion des Places d'au de-là Rhin
portée par le Traité de Rifwick , loin d'ctredd-
lavantageufe à l'Alface , efl très-utile au Roi, le-
quel dépenfoit beaucoup à la Garde de ces ViU
les éloignées » au lieu defquelles il fe trouve con-
firme dans la propriété d'une belle Province»
laquelle » étant ménagée avec prudence & tem-
pérament , 1m i rend tout ce qu'elle peut valoir
fans l'engager à aucuns fraix extraordinaires.
7«. A l'occafion de cette matière , l'Auteur s'en-
gage à difcuter le fondement de la Souveraineté
que le Roi exerce dans l'Alface , & il remarque
qii'avant le Traité deWeftphalie qui eft le prin-
cipe de fon droit , il y avoit trois fortes de puit
fances dans la Province reconnues légitimes.
10. La Seigneurie lîmple donc les droits exer-
cez par les poirelfeurs .des Fiefs qui ne peuvent
être que Nobles & qui relèvent d'autres Princes
ou Seigneurs , à peu près comme il eft pratiqué
on France, i©. La Seigneurie territoriale qui
appartenoit à tous les poffefllurs des terres rele-
vant immédiatement de l'Empire 9 laquelleaf-
prochoit fort du droit de Souveraineté , à l'ex-
ception du droit de faire battre monnoye , àoni
quelques-uns étoient en poITeilion , Sua^ourg
ETAT DE LA FRANCE. 41J
Se les aucres- Villes Impériales jouïiTenc de cette Alsa»
efpèce de Seigneurie dans leur Territoire. 5®. CE. .'
La Souveraineté 6c Suprême Domaine ; qui ne
rélide pas tant dans la puiflance Impériale que
dans tout le Corps de l'Empire , en forte que les
Seigneurs immédiats d*Alface , qui en étoienc
des Membres participoient eux-mêmes à cette
autorité fupericure. La Paix de Weftphalie
contient une ceflion au Roi de Couronne de
France de toute TAlface , qui lui eil faite par
l'Empire 6c la Maifon d'Autriche > SS. Impe^
rator. Mais i'expreflion qui a été employée eft
fiijette à différentes explications , on con*
vient toutefois que la iuperiorité territoriale
dont la Maifon d'Autriche étoit en poffeiIion,a
été pleinqnent cédée 8c même avec droit de
Souveraineté par l'intervention de l'Empire, la
Srincipale conteflation a roulé fur la prefeéhire
e Haguenan 9 que l'onToutient n'être qu'une
Jiïstiité honorable 8c utile jufqu'à un. certain
pomt 9 parce qu'encore Que les Villes qui y
i^toient foumifes prêtaflent lerment auxBaillifs»
le Bailli de fa part juroit de les maintenir dans
leurs droits de privilèges > dont celui de la ùir
périorité étoit le premier.
Quant aux autres Etats de l'Ai face qui
n'étoient point du domaine de l'Alface 9 le
Chriflianijjîmus Rex teneatur , fembloit le» .
maintenir dans tous les droits ufitez. Les chofes
étant en cette ambiguïté , le Confeil d'Alface
rendit deux Arrêts le zi Mars de 9 Août i58o>
qui ont ordoiiné.la réiinion de tous, les lieux ex»
ceptez par le Teneatur , & cette réunion a pro»
duit l'extinétion abfo'Ui: de la fuperiorité terri-
toriale dans les endroits 011 elle avoit été con-
fêrvée « fans que le Roi ait depuis été troublé
dans fa pofleilioni mais coxnmeac Taurolt-il étd
Tam Ul Ha
4t6 ETAT DE LA FRANCE.
Alsa- puisque les feuls perdans nefelbntpastroirret
C£.. en étac de conceiler ni de s'oppofèr à h rcUnioiu
11 cft vrai que le Traité de Rifwîck donne im
nouveau préiexte de dire que les réunions ju-
gées précédetnnient > donc la ceflâcion n*eft
pas exprimée , doivent fublîftcr au profit da
Koi , puis que ce qu'il poflède en Alfacc )m
tient lieu d'équivalent pour les choTcs qu'il i
bien voulu rellitutr à l'Empire y 8c c'eit faut
doute la plus foi te ràifbn qu^on employé pour
éublir le droit Souverain du Roi dans l'étendul
que Ton lui donne aujourd'hui » maison répond
que ceux qui perdent leur Souveraineté eficoive
n'ont point été appeliez à ce Traité ft que les
reflitutions faites a l'Empire n'ont point dû être
payées d'un équivalent , outre que les Prince»
particuliers d'Allemagne n'ont aucun droit de
difpofer des Etats 6c Seigneuries desSouventins
d'Alface fans leur confentemenr. Quoiqu*ilen
foit la" Souveraineté réelle de fa Majeftéeft
parfaitement établie, même dans la Ville de
Straibourg . oii le génie Républicain domine le
plusjl* Auteur remarque en cet endroit,quequoi-
ique le^Magiftrats employent avec profufion les
termes de refpe6l , de zèle & d'affcélion, ilsfc
ménagent davantage fur celui d'obéïffancc, &
rcduiroient volontiers en négations tous les or-
dres qui leur font donnez de la part du Roi ; fen-
timent , qu'il cro't neceffaire d'abattre autant
qu'on le pourra fans preflcr néanmoins les cho-
ies à contretems , mais profitant avec pruden-
ce des conjcndures qui fe rencontreront à l'ave-
nir. 8o. Ainfi tout ce qu'on peut nommer droit
Seigneurial fe réduit à préfentà l'ulage des fieft
dans leurs différentes mouvances , fur quoi l'Au-
teur , pour une explication plus étendue de ce
qu'il en a déjà dit j établit les diftin^ions fui-;
er AT DELA FRANCE. 4*7
vantes» i o.des fîefs immédiats qui relèvent 1 pré- Als a«
ricnc de la Couronne, 20. des dcfs ou arriere-fiefs Ce,
^ ceux-ci font encore de deux elpèces, fiefs pro-
pres ^ fiefs oblats.Les oblacs font ceux qui étant
naturellement allodiaux font devenus fujecs par
la volonté des propriétaires , lefquels s'en étant
defTaifis entre les mains des Seigneurs imme-
diats>les ont repris d'eux aux conditions expri-
mées dans les inveflicures : les dtfs propres lonc
éts demembremens des fiefs immédiats qui ont
été accordez à certaines conditions femblable-
ment exprimées dans les invefticpres.Ces condi-
tions fereduifent pour l'ordinaire à deux;la prc-
' miere efl le fervice en arme^de la perfonneavec
certain nombre de vaflauK,&c«tte condition ex-
dud nouvellement les femmes ^c les Ecclefiaili-
ques de la pofleffion desiîefs,ilya toutefois quel-
.ques fiefs exceptez où les filles font appellées à la
Aicceffion au défaut des mâles , mais cette efpèce
eflfôrt rare ; laièconde efl la reverfion du fief au<
Seigneur dominant , faute de poileritémafculi-
ne y cette condition exclud les intentions des
Collatéraux , les aliénations , les ventes , les
adjudications par décret de toute forte d'hypo*
theques contraires fans le confentement du Sei-
gneur dominant. Si cette condition efl incom-
mode d'une part aux Propriétaires , puis qu'elle
les reduitàlafimple jouïïïance des revenus, elle
cfl de l'autre fort avantagcufe aux familles, puis
que lesenfans rentrans toujours quittement dans
la fucceflion de leur père en prenant l'inveftiture
du Seigneur dominant , les veuves n'ont pas
même d'hypothèques fur ces fortes de biens pour
leurs conventions matrimoniales&font réduites
e une fimple fubfiflance quand il n'y a point de
biens allodiaux dans une famille 9 le droit qu'a;
k Roi en eonf^quence de cet ufage de difpolèc
Ha 2.
4i8 ETAT DE LA FRANCE.
'AlSA- <ie$ fiefs qui relèvent de fa Souveraineté , ave-
CE. fiant le cas de la vacance > eft un des plus beat»
qu*il y exerce , il pourroit en conféqoence les
réunir à fon Domaine utile» n'y ayant rien dans
la jurifprudence du Pa'i>qui y foit formellement
contraire 9 toutefois ce n*e(l pas la coutume, 9c
îufqu'à préfent il en a accordé le don en entier
aux perlonnes qu'il a choides. 9 o. Il refte à faire
une féconde oblervation au fujet des païfàns qui
vivent dans la dépendance des fiefs. Avant qoe
l'Alface fut au Roi ils étoient obligez de ùàte
des corvées de bras Se de chevaux toutes les fois
qu'ils en étoient requis par le Seigneur , fûk
que ce droit fut une émanation de la fiiperiorité
territoriale ou un profit utile attaché a la Sei-
gneurie. L'un des premiers changcmcns qu'on
ait fait dans la Province a été la reduâion des
corvées illimitées à cinq feulement pour lecours
d'une année 9 qui font payées en elfence ou ea
argent à raifotx de 1 5 1. par cheval 8c de dix
par perfonne au choix du Seigneur» Les terres
au Duc Mazarin , où cette reformation n'étoic
point pratiquée, viennent d'y être aiTujettiespar
un arrêt. Mais à l'égard de la Baffe Alface, la
chofe eft fort différente > les corvées ducs à la
Nobleffe immédiate font réglées à douze par an
payables en effence ou en argent au choix duSei*
gneur, celles ducs aux Gentils- hommes, qui ne
font point du Corps de cette Nobleffe , font
fixées à dix par an , mais l'option du payement
en effence & en argent eft reiervée au pXifan, il
fautobferver à l'égard des uns ôc des autres que
le païfan qui paye corvée deibn cheval eft libre
de fa perfonne , hors dans la dépendance de
l'Evêché de Strafî^ourg, ou le païfan paye douze
corvées en fa perfonne, & fept feulcmeift de fon
cheval en efience ou en argent; au chQÎxdQ
rEvêquoou defooReceveuc.
1
\
EXTRAIT
D V
vfEMÔIRE
DELA
GENERALITE
0 ir
DEPARTEMENT
D &
F L J NDK ES,
reffé par ordre de Monfeîgneur le
Duc DE Bourgogne
en i6$i.
Par Monjteur Intendant,
A Flandres entière a pour bornes au Mî- FlaH-
di le Hainauk 6c une partie de la Picar- dK£&i»
_/ die , au Levant entre le Hainault & le
ibant , au Nord la Mer d'Allemagne avec
Tibouchure de l'Efcaut que l'on appelle le
m , qui la fepare de la Zelande » & au Cou-
mt la Mer Britanique avec une partie de la ^es hri
iere d'Aa qui la fepare de l'Artois Ôc des ""•
uvernemens de Calais & de Boulogne. Oa
lie la Flandres en crois parties ^ la Flandres
i
4?0 ETATDFLA FRANCF.
Flan- Fiaminguante > où Ton parle Flamand, laFlaik
PIL£S. ^^^ Gallicane où Ton parle François , la Flan-
dre Impériale âcaufed'Aloft qui selevoitdef
Empereurs. La première efl contenue depui»
la Mer du Nord jii(qu*à LiMe , fes Villes font
Gand Capitale y Bruges 9 Ypres , l'Eclufe ,
Oftende , Nie wport , Fumes , Dunkcrque , Bcr-
fue , S. VVinecq , Gravelincs^ Coertray. La
landre Gallicane a la précédente au Septen-
trion 9 le Cambrefis.au Midi 9 TEfcaut au Le-
vant 9 & la Lys à l'Occident 9 elle cootieotles
Villes de Lille 9 Douay 9 Tonrnay. La Flandre
Impériale eft lituée encre l'Efcaut & la Dendre
6c comprend le Païs d*Al«il , ce qu'on nomme
Bifiêire Jits quatre métiers^ La Flancûe a toujours Eût
de u partage de la Gaule fous le nom Ac Belgique4
tUndre, J^^^ g^g n'étoit néanmoins qu'une petite par-
tie -, connue plus particulièrement tous le nom
de fes Peuples 9 Nervii Se Morini ,-lcs premicrs^
étoient proprement les habitans du Hainaulcdc
la Capitale des féconds étoit Therouannc 9 U
domination de ceux-ci s'étendit jufques à l'em-
bouchure de l'Efcaut 9 en forte que les Rkuteniy
les Plamojii avec certains Peuples nommei
Cimbres écoient leurs fujets en qualité d'AU
liez fuccomboient tous (bus la puit-
fknce des Romains , mais comme ils étoient les
plus éloignez ils furent fournis les derniers. Le
Païs écoïc en ce tems-là fort diffèrent de ce
qu'il eft aujourd'hui , il étoit couvert d'épaiffcs
Forêts 6c les terrains bas qui ont été tous de-
cheffez depuis n'étoient alors que marécages
difficiles à pénétrer à des Armées ': cependant
Cefarfçùz s'y faire des chemins, au moyen de*
grands abbattis de bois qu'il fît faire , mais d'a-
bord qu'il fut palfé en Angleterre , les Morins
fecouiéxeat le joug fui un £uix Jbruit de (a mort «
't
ETAT DE LA FRANCE, i^fï
ûhs qu'il eut appris cetteiiouvcllc , il y fit mar- Fl Alî2^
cher fon Lieutenant le ce General , ayâftttrou»- dresV
¥é moyen d entrer dan» k Pa¥ft dans le cems dcB-
bafiès macées , s'en rendit de nouveau le Maî-
tre en fort peu de tems , & ce fut aloM qu'il y
écablit Roi Commenius, homme de grande
autorité qui étoît<l' Artois. Gcfar trouva plu*
éedtfbculcéâ réduira lesNerviens > il leur liyrà.
la bataille où il penfa périr , Se ce fut en cette
occaiion «{ue combattant à pied il arracha le
bouclier d'un folckit pour s'en couvrir. LesRo- -
mains demeurèrent Maîtres paifibiesdes Gau-^
les & de la Flandre julqu-àl-iriuption des Fran-
çois. Comme la Flandre (è trouvoit la premiè-
re fur le chemin c'eft par-là-qu'ils commence-
fent leurs conquêtes. Clodion fe rendit Maître
en 423. de Cambrai Se de Tournai 5c aprèt<
avoir battu ks Romains , il' marcha , dit-on 9
contre les Morins , prit Golduerus Chef des Ru-
theniens 8c des Cimbres , avec fa fille ^ qu'il fit:
époufer à ion neveu Flandeberg fils de fa fœur »
lequel il établit Preferdc cette Contrée mariti-
me après en avoir chaifé les Garnîfons Romai-
nes. En ce tems-là la partie haute de la Flandres
«'appelloit le Païs des Menapiens , & peu après
la partie maritime commença à porter le nom-
de Flandres , que quelques-uns tirent de Flan-
deberg qui paroit aux autres tout à fait fabu-
leux. Le Païs fe fournit aux François 8c petit à
■petit s'accoutuma à leurs mœurs après qu'ils cu-
rent fait une paix folide avec en 43 1 ,.
on ne voit point que depuis ce tems-là ils y
ayent fait ni guerres , ni ravages , quoique les;
greffes Villes tinffent encore pour les Romains,
mais en 489. les habitans chafferent leurs Gar-
nîfons pour fe donner tout à fait aux François >
6c l*ort remarque que Gand fut la dernière dft:
4)1 ETAT I>E LA FRANCE
Flan toutes qui fe foumit à leur domination. Encf
1IK£S« premier temsdu Gouvernemenc des François
la Flancbe fiit partagée entre plufieursdifrcrentt
Souverains , Clovis prétendit qu'ils lui deroieot
ebéi (Tance Se après Ta voir- exigée , il les fie
znailacrer ou les tua lui-même pour h'aroir ploi
la peine de fe faire ebéïr. Lçà Roisde la pn-
miere ôc de la féconde Race comtnèttoient des
Comtes pour le Gouvernement desProvinccs»
êc l'on remarque que ceux de Flandres prireoc
Je nom de Foreftiers , ce qui faie connbîcrc (]uc
c'étoit encore un Païs de bois ; on prétend qof
Charlemagne y établit le premier Comte bére*
ditaire Lidericq , que l'on furnomme de Harle*
becq , il eft au moins certain que cet Empereur
connoiffant que ce Païs manquoit d^habitaos
pour en défricher les forêts de deflecher les nia«
récages , y tranlporta <k)ooo Saxons , ilaoyoic
que leur mélange avec les Flamands les accou*
tumeroit à la Religion Ôc à l'obeiffance «mail
îl fe trompa 9 ce qui donne lieu à l'ancien ?to*
verbe 9 que d*un Diable il en avoit fait deux »
les Saxons ayant plus gâté les Flamands qus
ceux-ci n'amendèrent les autres.
La première Race des Comtes de Flandres
defcendoit deLidericq, Charle* le Chauve ea
inveflit Baudouin qui fut furnomme Bras d(
fer y arrière-petit- fils de Lidericq , qui étoit
devenu fon gendre par l'enlèvement de fa fille
Judith veuve d'un Roi Saxon d'Angleterre. J)tf
puis ce tcms-là » la Flandre a été une Souverai-
neté féparée de la Couronne 9 quoiqu'elle en
relevât en partie. Les Deilendans de Lidericq
s-éteignirent en la perfonne de Baudouin VIL
dit la Hache 9 à qui fucceda Charles de Danne-
marc fon neveu , puis Guillaume de Norman-
die ; à qui Lquïs le Gros avoit donné la Comté
de
ETAT DE LA FRANCE. 4»
e Flandre au préjudice de Guillaume Delors > Fl AH-
'Arnoudle Danoise parciculieremenc Thier- DRfiS*
f d'Al&ce petit fils du Comte Robert le Gn^
>n par fa mère Gertrude U cependant celui-ci
iz aifez de bonheur pour l'emporter fur tous
is Compétiteurs 9 de forte qu'il laifla la Flan-
re coûte paifible à Philippe fon fils» lequel
près avoir été Tuteur de Philippe Augufte 5c
avoir marié à fa nièce Ifabelle de Hainauic
3utinc comme lui de grofles guerres & mou«
ut enfin dans la Paieftinc fans laifFer d'en- /
ans de fes deux femmes Elifabeth héritière
le Vermandoîs de Mahault de Portugal. La
ucceflîon revint par conféquent à fa fœur Mar-
ruerite époufe de Baudouin le Courageux Com-
e de Hainault > lequel laiiFa trois enfans ma-
es ; Baudouin IX. Comte de Flandres & pre-
nicr Empereur Latin de Conflancinople ; Phi-
ippc Comte de Namur & Henri aufii Empe-
xur d'Orient après fon aîné. Baudouin IX. en
;}uittant l'Europe laiffa deux filles de fa femme
Klarie de Champagne , fçavoir Jeanne ComteC-
fe de Flandres luccelfivement époule de Ferdi-
aand de Portugal & de Thomas de Savoye , fie
Marguerite laquelle ayant époufé Bochard d'A-
vefne qui l'avoit féduite étant fon Tuteur , en
eut plufieurs enfans , après quoi elle s'en fit fe-
parer pour époufer Guillaume de Dampierre
fils aine d'Archambault le Grand Sire de Bour-
bon , dont elle eut pareillement d'autres enfans» /
entre lesquels les enfans d'Avefnes S. Louïs ju-
gea par arbitrage le procès qu'ils fe faifoient ré-
ciproquement pour la fucceiiion maternelle. Il
adjugea aux enfans de Dampierre la Comté de
de Flandres & celle de Hainault à ceux d'A-
vefnes quoique les aînez , parce qu'en effet la fc-
dui5lion dont leur père avoit ule étoit d'autant
Tomç m. 0 o
.,^
4U ETAT DE LA FRANCE.
PfAM- plus odieufe qu'il écoit engagé dans les Ordre!
D2UES. lacrés quand il abufa de fa pupille. Guy de Dam-
pierre Comte de Flandres fils de Guillaume^
de Marguerite fe brouilla avec la France & .
mourut a Compiegne à l'âge de 80 ans dans les
Î>rifons de Philippe le Bel 9 lequel abufà 9 pour
'y tenir , de la parole du Comte de Valois fon
frère > fous le faufconduit duquel Guy Tétoit
Tenu trouver , il fut père de Robert dit de Be-
chune au(RX^omte de Flandres... à l'heritiere de
Nevers & de Rhetel ôc de Robert de Calfel fi-
meux dans THiftoire de Flandres; Louis Coin*
te de Nevers mourut avant fon père Se laiiTa
un fils de même nom que lui , mari de Margue-
rite fille du Roi Philippe le Long , laquelle lui
apporta le grand héritage de la Comté d'Artois
& de celle de Bourgogne > ce Prince mourut à
la journée de Crcey , taiffant Louïs XI. quifk
furnommé de Marie » lequel fbutint pendant
20 ans la guerre contre les Communes de Flaii'
dres 6c ne laiiTa qu'une fille du nom de Mai*
guérite > qui porta fa fuccedion 9 pour lort la
plus grande de l'Europe 9 à Philippe de France
Duc de Bourgogne fils du Roi Jean & frère de
Charles V , dont la pofterité s'eft éteinte après
quatre Générations en la perfonne de Marie hé-
ritière de Bourgogne 9 qui porta la Flandre
avec les autres Provinces qui compofent les
Païs-bas dans la Maifon d'Autriche , laquelle
' étant peu après parvenue à la Monarchie d'Et
pagre & à l'Empire en la perfonne de Charles-
Quint a fait les derniers efforts pour fefcufbai-
re à l'hommage de la France , comme récipro-
quement la France , a fait les fiens pour lui en-
lever fes Villes & fes domaines , ôc s'enrichir
de £es difgraces , jufqu'à ce qu'enfin nous avons
TÛ de nos jours ceue même Maifon d'Autricht
ETAT DE LA FRANCE. 4îjr
C&eindre dans fe principale fouchc & faire pat FlAH-
1èr ùs vafles pofTelIîons 9 par la difpollcion d'un DK£S«
Teflamenty aux mains de ceux qui Tav oient fi^
violemment attaquée depuis plus de deux Siè-
cles. La partie de la Flandre que les Empereurs
y pofTédoient^le Païs de Vaes Se le territoire de
Dendermonde , que les Comtes tenoient en
Souveraineté > n'étoient point compris dans
Thommaee qu'ils rendoient à la France , auquel
François!, renonça. Voilà ce qu'on peut dire
de la Flandre en gênerai condderée dans fa to-
talité , mais comme ce Mémoire eft deftiné feu-
lement à faireconnoîtreceque la France y poP-
£edc 9 c'eft pourquoi il eft peu neceflaire de fuî-
vre la divifion naturelle du Païs,r Auteur fe bor-
ne dans l'Article fuivant à faire connoitre la
Flandres Occidentale.
La Flandre Occidentale fiijctte à la France fait PUn4res
partie de la Flandres Flamingante , elle a pour ^«^'''f^-
bornes au Midi une partie de la Flandres Galli- '"J^^'^ ^
cane & de l'Artois dont elle eft féparée par la „^,.
rivière de Lys ; à l'Occident l'Artois dont elle eft
fèparée 9 & une partie de la Picardie fur l'autre
bord de la Rivière d' Aa ; à l'Orient la Châtelain
nie de Court ray & le Franc de Bruges dont elle
eft feparée par l'Yper., 6c au Nord la Mer ;fon
étencTuë eft de 10 à 1 3 lieues de long fur 14 à 1 5
de large 9 de forte que fon terrain contient envi-
ron 14 lieues quarrées. Ses principales Rivières RtvUfeK
font la Lys qui vient d'Artois groflie de plu-
iieurs eaux 9 elle devient navigable au defTus
d'Aire 9 d'où elle continue fon cours jufqu'à
Gand. L'Yper ne meritoit pas d'être mis en
ce nombre s'il ne donnoit fon nom à laVille d' Y-
pres 9 il va de cette Ville à la mer paffant par
Diximude à Nie w port 9 il reçoit au bord de la
Kcnoque la Rivière d'Iifer , laquelle eft touta
Oo X
4?« ETAT DE LA FRANCE;
Fl AN- entière dans cette partie de la France « elle com^
j^R£$. mence à la Rocfbrocq de porte prefque dans tout
fon cours des bateaux plats,qui ne tirentque trois
à quatre pieds d'eau, que l*on nomme Beiandrin,
L' Aa qui pafTe à S. Orner fe fepare en deux Bran-
ches , a Waten 9 celle qui continue la Sépara-
tion de la Flandre fe perd â Gravelines ; celle
^ui va à DunKerque pjrend le nom de Colmes ; la
plupart de ces rivières de la Flandre ne font que
des ruiifeaux qui tariffent en Eté 9 mais en re-
compenfe le Païs eft traverfé par de grands k
gros canaux qui font communiquer toutes les
principales Villes les unes avec les autres. L'on
n*y trouve point de fontaine 9 8c dans cette éten-
. , duc il n'y en a qu'une à Waten & une autre au-
f)rcs d' Ypres 9 laquelle ne donne pas plus d'une
igné d'eau.
I>efcri'' Tout le Païs qui eft entre la Mer & la Colmc >
ftitn du le Canal de Bruges 6c l' Yper eft plat uni & fort
ttrrMin, ly^^ à la referve du long de la Mer 9 oh font des
montagnes de fable qu'on nomme Dunes, qui lui
fervent de digues ; quelques-uns croyent que ce
Païs a été entièrement gagné fur la mer , à quoi
toutefois il y a peu d'apparence ; il y en a encore
une partie conliderable d'inondée qu'on nomme
la grande & la petite Moere , mais on connoit
la caufe & le commencement de cette inonda-
tion & il en fera parlé ci-après. Le rçfte du Païs
jufques à la Lys eft mêlé & coupé dd coteaux &
de petites plaines «Se tout ce Canton eft généra-
lement rempli de vergers plantez d'arbres frui-
tiers 9 de terres en labeur , de pâtures & prairies?
chaque héritage eft entouré de hayes & d'arbres
à haute tige , ormes 6c bois blanc qui rendentle
Païs très-agréable à la vûë,il y a auili du bois de
-. qoupe dans la Chatelainie d'Y près 8c dans le
1^ Territoire de Poperinguen 8c deV Varneton avec
ETAT DE LA FRANCE. 4Î7
Forêt de 4J00 arpcns qu'on nomtiie la Fo- Fl Alï-
de Nieppe qui appartient au Roi aufli bien DRES.
les bois d*Oudhubft près d'Yprcs qui con-
inent 3305 arpens. L'air du Païs eft par tout Si**'»'*
e de épais tant à caufe du voifinage de la Mer ^' ^^^*
à caufe des canaux de des V Vatergants où les
X croupifTent , d'ailleurs les vents du Nord
)nt frcquens , l'hyver y eft long , l'Eté plu*
tix & quelquefois extrêmement chaud , mais
chaleurs ne durent gueres. Tout ce qui eft Produit
eiTaire à la vie croit abondamment dans le ^* ï'''-
s & eft d'excellente qualité , le froment, le "'^''*
rie , l'orge 9 l'avoine , le farrazin , les carot-
> les foins 9 trufes 9 lin en quantité , le colfac
eft un choux fauvage 9 de la graine duquel
fait de l'huile à brûler 6c en gênerai tous les
Limes 6c les fruits 9 fur tout les beurres ^ y font
cilens , mais il n'y a aucune vigne 9 la boit ^«rw*
ordinaire eft la bierre qu'on fait avec de l'or-
lacif appelle dans le Païs Surgeon 9 que l'on
germer à Peau 9 puis fecher & moudre 9 on y
ate une huitième partie d'avoine courte que
i fait moudre fans germer & bouillir le tout
s une chaudière pendant 14 heures 9 après
i on entonne la liqueur dans des vaiffeaux de
li muids où elle fe fermente par le moyea
le certaine quantité de levain à faire le pain >
e liqueur eft en état d'être bue i y jours après
:11e eft faite 9 elle eft forte à proportion du
in qu'on y a mis. Le houblon eft une plante
croit fort haute en s'attachant à des perches
dix à douze pieds 9 elle donne une fleur qui
ît féchée fert à faire la bierre , en y donnant
oût & la couleur, il n'en croit que dans le ter-
ire de Poperingne. L'on a déjà dit que lePaïs
reneral eft rempli de bois , mais celui qui ap-
çhe de U Mer comme le Turnembacj&y. la
0 o j
i
4)S ETAT DE LA FRANCE.
FlaH» Chatclainie de Bourbourg, &c. qui ontmoim
jpRhS. de bois que le refte ont la facilité de crcufcr dci
tourbes en crcufant la terre dans la profondcui
de quatre oq cinq pieds y on y trouve par coat un
lit de deux pieds ou environ qui ne contient que
du bois pourry , il fe rencontre de grands arbres
icnverfcz de feuilles^ôc même de noifettcs cntic
fcs, de forte qu'il paroit que tout le deffus dccct-
re terre a été autrefois une grande de vaftc Foret
que la Mer arenverfée 6c couverte à la hauteur
du terrain qui les furpafTe d un amasde fables &
de coquillage , au deffus duquel les eaux douce»
ont amené le fol qui eft aujourd'hui expoféà Tair
lequel n'étant cffedtivement que la graiffc des
lieux voifins plus élevez 9 fait le terroir damon«
de le plus fertile , la difficulté eft de fçavoir com-
ment ces arbres ont pu croître dansun terraiofi
bas , U qui fuivant la hauteur des eaux d'à-pré-
fent ne pouvoit manquer d'être inondé > ouupé»
nétré d'eau falée qu'il devoit être hors d'éttl de
produire autre chofe que des jonc^.Il y a des gens
qui rapportent ce changement au Déluge &par
ce moyen lèvent toutes les difficultez > mais il
faut remarquer que dans ce beau Pa'îs on ne per«
met pas ordinairement de tirer des tourbes de
peur de gâter les terres «, & que d'ailleurs com^
me elles fentent très-mauvais , il n'y a que les
JEnxrais pauvres qui en ufent. Ce Païs eft admirable pour
des bef' la nouriture de tous les beftkux , on y en amène
tiâiêx, jje maigres de toutes les Provinces voifines qui
s'y engraiffent en peu de tems > les vaches y don-
nent une quantité de lait étonnante, & il fe trou-
ve dans le FurnembacK des brebis qui font oi«
dinairement trois portées par an & fouvent 5 »
<J & 7 , les chevaux du Païs ne font gueres pro-
pres qu'au labourage , parce qu'ils font trop
grands^ qu'ils ont toujours prefque trop de ciEC|
^
ËTAT DE LA FRANCE. «9
6ny emmené des poulains d*Arcois & duBou- FlAS-
lonnoîs pour y prendre nourriture. Les terres j>rgs«
portent Cous les ans tantôt du froment ôc tantôt
des moindres grains , mais il s*en faut bien que
le refte de la Flandre lui reflemble , car il y a
beaucoup d -endroits dans laChatelainie deCaflei
16c d'Ypres 9 qui rapportent à peine de quoi pa-
yer les charges , la terre de Furnemback doit en
partie fa fertilité à Tengrais qu'elle cire de U
matière des tourbes qu'efie enferme en ion fein •
c*eft un excellent fumier 9 qui véritablement
échauffe par trop la terre la première année »
mais qui rengraifFe pour 50 ans. Au refte , cfi
terrain^ne produit ni pierres ni ardoifTes , c'efî
pourquoi tous les anciens bâtimens étoient pref-
qué tous de bois , ce qui les rendoit i\ fujets au^
cmbrafemens qu'on a été obligé de deffendre de
bâtir dans les Villes qu'avec de la pierre ôc de la
l>rique y ce qui a diminué fenûblement les incen-
dies.
Les Flamands font prcfque tous gros , gras c^ré^^re
€c grands , la jeuneffe y eft d'une belle venue , '^f <**»-
ils font tous d'un naturel pezant 6c lent dans la ^''''*
manière d'agir 9 cependant très- laborieux tant
pour la culture des terres que pour les Manu-
factures & le Commerce 9 que nulle Nation
n'entend aufli bien qu'eux. Ils font fort enne-
mis de la fervitude ôc grands amateurs de U
liberté ; on les gagne plus aifément par la dou-
ceur que par la Force , ils aiment ôc haïffenc
tout différemment de nous 9 ils fe Fâchent àîfc-
ment Ôc fe reconcilient de même 9 jamais bien
fenfiblesà aucuns égards ils fe confolent de tou|
ce qui leur pourroit arriver de pis ; ils ont de
l'efprit ôc du bon fens fans avoir l'imagination
vive 9 c'eft peut-être pour cela *ÎJJ*iIs aiment à
boire entr'eux 9 à faire leurs, affaires k ieurJi
Oo 4
440 ETAT DE LA FRANCE;
Fla^- marchez le verre a la main > 6c ils le font!
^Si£Sé bien qu'ils trompencquelquefois ceux qui croient
être plus fins qu'eux. Ils font fort attachez à la
Religion Catholique ôc principalement aux Dé-
votions monach^les 9 ils font exaâsà la MefTe
& aux Sermons , le tout fans préjudice du ca«
baret qui eft leur pallion dominante. 11 étoic
autrefois aifez ordinaire à 1^ populace dans la
chaleur de la débauche de fe battre à coups de
couteaux , & ils fe tuoicnt impunément , les
coupables fe fauvoient aufïi-tôt dans les Egli-
fes , où ils étoient à couvert des rechercMS »
pendant que leurs amis négocioient leurs ac-
commodemens 9 mais comme le crime n'a point
cette reilburce fous la domination du Roi > les
homicides y font prefeotement plus rares. Les
Flamands naiifent tous avec du courage « mais
ils n'aiment point la guerre > tant parce que la
fortune ne s'y jfkit pomt aflèz promptemeot à
leur fantaifie , que parce qu'ils n'aiment point
à l'acheter par une fujettion qu'ils regardent
comme une bafTefTe. On a vu par les adionsdcs
Armateurs de DunKerque 6c des Regimensde
Soire 6c de Robeck pendant la guerre , que les
Flamands ne cédoient en valeur à aucune Na-
tion de l'Europe. Les femmes y font belles &
blanches , mais leur beauté fe pafTe aifcmcnt »
elles ont plus d'efprit ôc de boimes qualitez que
les hommes , elles font fages tant par le tem-
pérament que par le peu de talens & d'attache-
ment des hommes , la vûë d'un établiifement
les mènent quelquefois trop loin, mais le maria-
ge y opère il bien en Flandre qu'il fait toujours
une femme vertueufc d'une fille coquette , aufli
les maris n'y font point jaloux 9 leurs femmes 9
qui font la grande partie de leurs aiFarres de la
snaifon ^ jouïifent d'une enûere liberté > pre^
">
ETAT DE LA FRANCE. 441
mamt part aux feftins de leurs maris Se bcuvant Fl A!f5
«uffi-bîen qu'eux: la nourriture la plus commune-DKIÏS.'
pour le peuple cft le pain bis » le lait , le beurre Lt»r
êc la chair falce , ils font au(K fobres dans leur ^'*rraMr
domeftique que paffionez pour la bonne chère ^'*
en compagnie 9 mais fur tout ils font louables
de ce qu'ils proportionnent toujours leurs dc-
pcnfès à leurs revenui,ne fè faifant point d'affaît-
res de diminuer leurs trains ôc équipages quand
leurs rentes diminuent , & l'on peut dire qu'il
y auroit eu bien des familles réduites à la men-
dicité pendant la guerre fans cette reilburce*
An refte « ils font tous , hommes & femmes 9
grands amateurs des Fèces publiques 9 chaque
yille 6c chaque Village a la âenne qui dure huit
jours 9 c'eft ce que l'on nomme Kermeffe , l'ou»-
Terture s'en fait par une Procellion du Saint Sa-
crement 9 où Ton ne manque jamais de voir des
reprefentations de géants, de grands poiflons'»
de Saints 9 de Diables , le Paradis 9 l'enfer touC
cela marche en cortège par la rue & fait le df-
vertiiïement gênerai du Public.
La Flandre de cet Artile a $ Villes fortifiées y ym^^ jg
Ypres > Furnes 9 DunKerque 9 Bergues U Gra- Fldndrts.
irclines 9 & treize Villes ouvertes 9 Rouifelaer j
Meffines 9 VVerwik , VVamcton, Merville y
Caffel 9 VVatten 9 Etaire , Halbrouck , Pope-
ringue 9 Bailleul ^ Bourgbourg , Hanfcooch 6c
Loo 9 dont les Chefs de Collège 9 comme l'on
parle en ce Païs 9 Se les autres dépendent des
principales 9 mais toutes font gouvernées par
leurs Magiflracs particuliers. Ypres eft le Chef^
lieu de quatre Membres de Flandre 9 dont Crois
refient encore au Roi d'Efpagne 9 elle a écé au-
trefois fort grande & fort peuplée , mais elle q(ï
cxcrcmement déchue par les fréquentes Tedi-
tions de £es HaUuns Se par les grandes perces
44% ETAT DE LA FRANCE.
FLIN- qu'elle a foufFeiî, , elle eft fituée fur im taifiba
BJUiS* formé dts égoucs du Paîs , lequel ne laiflê pai
de lui donner fon nom , il a auiG facilité la petf
feftion d'un Canal utile pour le commerce de la
Ville qui fe communique par fou moyen à tou-
tes les Villes de Flandre , il eft entretenu pen-
dant l 'Eté des eaux de deux étangs c^'on a creu-
fez au-deffus de la Ville. Le circuit d'Ypfes »
qui écoit autrefois triple de ce qu'il eft aujoar-
d'hui eft réduira 2695 toifes qui eft là mcmc
enceinte que Philippe le Hardi lui donna en
1385*, lorfqu*il fit bâtir les murailles de brique
qui fubfiftent encore en partie , le terrain dei
environs eft plat ôc gras s*élevant doucement à
demi lieuë de la Ville , mais les chemins écoieot
tellement impraticables , que les Habitansone
^té obligez d 'élever des chauffées pavées à Ddus
les abords , entre lefquelles il y en a deox qui
ont été continuées aux dépens du Païs, l'une jot
qu*à Lille de l'autre jufqu'a DutiKerque « toute
la campagne des environs eft coupée de Toffô
pour le deifeichcment des terres , & bordée de
tiayes pour la clôture des héritages. Cette Ville
eft ancienne puis que THiftoire nous rapporte
qu*elle fut faccagée par Its Normands l'an 080 ,
ci> CCS Peuples pillèrent toute la Flandre qu'ils
trouvèrent ouverte 5c fans defènfcurs. Aprct
leur retraite Baudouin le Chauve cinquième
Comte de Flandres la fortifia à la manière dt
tems , c'eft- à-dire , qu'il y fit des rampaitsde
terre avec une haye vive 5 en 1 1x8 elle fût pri-
fe par Louïs le Gros Roi de France > qui vou*
loit mettre Guillaume le Normand en poflêf-
(Ion de la Flandre , on la pilla 6c on en brûla
Îilus de la moitié ; en 12 1 3 > elle fût encore pri-
e par Philippe Augufte;en 1 240, le tiers delà
k Ville ftit biûlc par accident i en i%p7 > fit
ETAT DE LA FRANCE. 445
jxbourgs le furent par les Garnifons que Phi- ^ L AnJ»
pe le Bel tenoit fur la Lys. Ypres étoit dans ^^^•*
tems-Ià dans les intérêts de fon Prince Guy
Dampierre qui avoit été retenu prifonier en
mce ; en 1 325 , les Bourgeois d' Ypres fe re-
terent avec preiquc tonte la Flandres contre
uïs de Nevcrs XXVL Comte , ils firent alors
)attre la vieille enceinte pour en faire une
jvelle ) dans lamelle ils enveloperent k»
xbourgs qui étoient extrêmement peuplés
• les Tiflerans & autres ouvriers fervans a la
iiufaélure des draps 5c ferges , laquelle fleu-
oit dans toute la Flandre. L'abondance ren*
t ce Peuple tout à fait mutin , & ils ne pou-
cnt fouffirîr que les villages & les bourgade»
fines euffent des Habitans qui travaillaifent
c mêmes ouvrages ; en 1 344, ils allèrent at-
[uer. Poperingue avec 12000 hommes 8c ne
rcnt le prendre , ils emmenèrent des prifo-
:rs & rompirent plufieurs métiers , ils firent
reille incufflon contre un village à demi lieuë
la Ville nommé la Quenoque qu'ils faccage-
)t Se jufi]ues dans l'année 1383 ce furent de»
moites continuelles qui aboutirent à la batail-
dc Robeque où les Flamands perdirent tant
monde que les Habitans de la Ville d'Ypret
ntrerent dans leur devoir ; mais les Gantois .
[iflcz de l'Angleterre perlîfîerent dans leur re-
>ltc & vinrent aflîeger Ypres que Jean Van-
)utre , qui en étoit alors Vicomte , défendit fi
en qu'ils furent obligez de lever le (îege , ce
apitaine brûla les fauxbourgs 6c reduifit fa de*
nce à la vieille enceinte ; on fait tous les ans
le proceffion au jour de cette délivrance qiû
onne commencement à la Kermelfe d'Ypres*
.es Anglois rapportèrent de cette expédition
es outiu de inltrumeus propres à la manafac*
I
SM4 ETAT 1>E LA FRANCE;^
Flan- turc des draps , qu'ils établirent depuis chez œi^
DK£S. LaFlancïre étant tombéel'année fuivanu à
Philippe Duc de Bourgogne par ibnmariage
avec Lbuîfe Marguerite nlle unique du ComEe
Louïs de Marie , il s'appliqua dans la fuite de
foti Règne à fortifier Ypres , & parce que l*ca-
ceinte a laquelle il le reduîlît fètr cuva trop petite
pour contenir tout le peuple qui demeuroit ao-
Crefois dans les fauxbourgs, il en prit occafioo(fe
fèparer les ouvriers que le grand nombre reïidoic
difficile à gouverner , illes établit à Poperinguc,
VVer wick , Comminei , Menin , &c. & depoîl
ce tems la manufaélure des draps s'eft lakai-
blement anéantie dans cette ville , où le pca
qu'il en refte ne £èrt qu'à faire voir qu'on y tra-
vaille aufli bien qu'en lieurdu Monde. En i j57,
Ypres foufFrit comme les autres Villes de Flan-
dres les defordres des ReligîonaireS > quipillc-
rent lesCouvents & chafTerent les gens d'Ëgiifc,
elle fe révolta enfin conwne toutesTes autres Vil-
les & Communautez du Fais , contre la domina^
tion de Philippe II. Roi d*Efpagne 9 & ne fct
réduite qu'en i ^B^. par le Prince de Pannes ;
en 1648 , elle fut attaquée par l'Archiduc Leo-
pold ; l'année fuivante pendant les guerres de
Paris , le Vicomte RufTainc la prit encore ca
16 jS , mais on la rendit par le Traité des Pi-
f énécs ; enfin le Roi l'attaqua en perfonne en
1^78 , & la reprît en 8 jours , elle lui a été cé-
dée par le Traité de Nimegucs, & depuis ce
tems on l'a tellement fbrtiiSe qu'elle peut paf-
fer pour une des meilleures Places desPaïs-
bas. Le dénombrement qui fut fait de ces Ha-
bitans en 1x47. témoigne qu'elle étoît peuplée
de loOGOo perfbnnes , nombre qui eft encore
bien diminué puifqu'il n'y en a plus que Ç06]*
On compte dans la Ville zz66 maifons , qiuir
ITAT DE LA FRANCE. 44T
tre Parolflês , 8 Couvens & trois Hôpitaux FlAH^
avec une Tequinaye , c'efl à dire 9 une maifon DKBS#.
où de certaines filles ont leurs logemens avec
un léger revenu qui leur aide à vivre avec ce
Qu'elles peuvent avoir ou gagner d'ailleurs;
elles ponent un habit de Rehgieufe , mais elles
peuvent néanmoins fe marier li bon leur femble,
en cédant leur place à une autre. Le temporel de
PEglîfe a fi bien &u6kifié dans cette Ville que le
tiers de fa fuperficie efl occupée par lesCouvens»
ou leur appartient. La Ville d'Ypres a titre de ,
Vicomte qui appartient au Prince d'Ifanghîn »
elle efl le fîege d'un Evêché dont il fera parlé en
fon rang , il y a 2p Villages dans fa Cliatelainic
avec une petite Ville nommée Mepine, qui étoiç
aufli grande il y a joc ans que l'eft Ypres au-
jourd'hui 9 elle contenoit 2000 maitons , les
\ ngIoi« la brûlèrent en 1 5 80 , elle eut le même
brc pendant les Règnes de Maximilien de de
Charles-quint , le feu y ayant confommé la der-
lîcre fois plus de 300 boutiques de tifferans, elle
. depuis foufïêrt pendant la guerre infiniment >
le forte qu'elle eft aujourd'hui réduite à 1 1 Jmaî-
bns Se $76 Habitans , toute la Chatelainie
[•Ypres contient 666iz mefures de terre 6c '
:7i 14 pcrfonnes.
Roufielaer fur le chemin d' Ypres à Bruges fût ^oufs*
uinée en 9J7. par les Normands & fe rétablit
>eu à peu ainfi que les autres Vil les qui eurent le
néme fort 9 elle a de tout tems été expofée 8c
îarticuliérement dans les dernières campagnes:
a Seigneurie en appartient à l'Eleélejr Palatin
jui l'a engagée au Prince de Swartzemberg , le
:ommerce des toiles y étoit autrefois très-confi-
ierablc , mais elle ell préfentement réduite à
J 18 maifbns & contient avec fes dépendances
fP44 mefures de terre Se .105?^ Habitans,
i'««r*
\
445 BTAT DE LA FRANCS
Cjl AM- VcroïquCypeticeVille ficuée fur la Lys,éc(
9iU5S. confîderable , il y a 800 ans par ùs n
Vtm- ^res de draps 9 il ne paroic point qu*
^* jamais eu, de murailles , mais bien un r
& un foiTé ; elle a perdu jufqu'à z%6o \
dans un embrafement > elle eft prefec
réduite à 543 maifons de z 172 Habit
Seigneurie en appartient au Comte de Bj
fon terroir contient ixoSmefuresde tei
produit entr'autres chofes beaucoup de
VAme- Yarneton, petite Ville fur la Lys, a foui
un» embrafements qui l'ont abfolument ruin
efl réduite à 172 maifons 5c à pp5 Hai
c*efl un Chef^lieu de Chatelainie 9 com]
dix Villages & 1 5052 mefures de terre ,
q'y en a que 2 3 9 de vagues. Le nombre <
bitanseft de 5*303 « la Seigneurie en ap]
au Roi d'Angleterre Prince d'Orange, &
£41UhK sagement au Prince d'ifanghin. Bailleu
lieues & demi d'Ypres , fut fortifiée pat
GrifonComte de Flandre qui y bâtit unC
elle fut prife & brûlée par les François ei
^depuis elle a été brûlée par accident,l€
arriva en 168 1 , ily refte J27 maifons
Habitans.L'ancien commerce de cette C
nieétoît la fabrique des draps & du fil î
qui pafToit en Angleterre : ces commei
éteints , la Chatelainie contient 1 8 V
10308 pcrfonnes & 312.JÎ mefures
dont il y en a 4 joo en friche ; les autres
fent du froment & Ats grains de tout
il jy a d'excellens pâturages 3c des bois
la Seigneurie en appartient au Comte
Tffperiti' Grand d'Efpagne. Poperingue , àdei]
i»«. d'Ypres fur la Chauffée de Dunkerque
fois aès-celebre par fes Manufadures el
àj:8dmaifoai> 2300 Habitans. Sont
ETAT DE LA FRANCE. 447
ifcrme 7876 mefures de terres Sç 7$^% FhAtlJf.
ibicans ; la moitié des terres font en bois 6c DJ^ES*
houblons qui font d'un grand débit 9 I<e refle
en labeur , il y en a mille mefures en friche :
alaiiHf combler le petit canal de Poperingue
puis la perfed^ion de la Chauffée de Dunker*
e » n toutefois le commerce fe rétablit ja-
lis , il deviendra neceifaire. La Seigneurie ea
partient à l'Abbé de Saint Bertinqui y a une
3ur féodale. CaHèl 9 Chef-lieu d'une grande Caf4g
latelainie » a dans fa dépendance 3 Villes 9 47
liages ôc 13 branches 9 enclavemens que
us nommons Hameaux 9 elle eft fituée fur
e montagne 011 Ton découvre à 10 lieuëa
la ronde : il y avoit une Fortereflc 9 coniidera-^
e autrefois, du tems que les Peuples en étoienC
>mmez Morins foit de celui des Romains»
I Comtes de Flandres y firent bâtir des mu-
illes pour s'en fervir contre les François , elle
'té pillée ôc brûlée tant par accident que par
malheurs de la guerre différentes fois. Le
ince de Parme l'ayant prifeen i J84. fur les
Voirez de Flandres 9 on en a laiffé ruiner lei
tifications 9 ce lieu efl célèbre par deux gran-
• batailles données, l'une eni3x8 parPhiTippe
Valois Roi de France, & l'autre en 1 5/1 . par
>nfieur frère du Roi : la Ville efl préfente-
Qt réduite à 250 maifons & 1 3 00 Habitans»
c efl gouvernée par fes Magiflrats ôc la Cha-
ainie par la Cour ou Collège de Caffel 9 qui
aufli une Cour féodale : cette Place fut de-
mbrée du Cpmté de Flandres avec les Cha-
finies de Verneton , Bourbourg 6c Dunker-
! quand elle fut donnée à Robert de Caffel
I puifné de Robert dit.de Bethune Comte de
indres de laMaifon de Dampierre ; mais en
33. le Chef de ccàe maifoa ayant été fait
\
44« ETAT DE LA FRANCE.
ft^AN- priibnier en la guerre de Lorraine > il céda poor
P&fiS» la rangon au Duc de Lorraine la Ville & Cha-
celainiede CaiTel , qui par ce moyen furent râi-
nies au Comte de Flandre. Les Villes qui ea
dépendent font Hafbourg > qui contient $60
maifonsôc 3725 Habitans. Étaires fur la Lys
9u Prince de Robecq , quiconcient 190 maifoos
Se 10x7 Habitans. £t Waten furl'AayàMr.
le Prince d*Yfanghkn , qui n'a que 55 maifons
Se i6f Habitans : on tient que cette Ville 9 qui
eft fort ancienne 9 efl originairementjune Colo-
fiie de Bataves 9 fans qu'on fkche le ternsniToc-
cafion de fa venue. Tout le Territoire deCaflèl»
y compris les Villes dont on vient de parier,
^contient 14 Châteaux Nobles , 601^ autres
jnaifons , 66 perfonnes Nobles , Î7^^P auDci
Habitans de i o 34 1 6 mefures de terre > defquei*
ks il y en a.d'incultcs , quoique bonnes par dé-
faut d'Habitans > qui ont abandonné le Fais,
pour n'en pouvoir foutenir les charges ; tout ce
terrain eft très-fertile en grains , en pâtyragcs,
bois 9 fruits > &c. mais il manque de facilité
pour le débit , les chemins y étant impraticablci
6 mois de l'année. Merville fur la Lys appar-
tient au Chapitre deDouai,laViIle & fon diftriâ
contiennent ^44 maifons , 2p^8 habitans &
4854 mefures de terres , aufli y fait- on beau-
coup de toiles , les terres font grafles & diffi-
ciles à labourer. Toutes les Chatelainies & ter-
ritoire ci-deflus dépendent d'Ypres quant à la
Primauté , mais non quanta la Jurifdiélion, el-
les ont été cédées au Roi à la Pai;c de Nimeguc,
tunes. Furnes , Chef d'une grande Chatelainie & du
Païs compris entre l'Ifïcr & la Mer , eft fituéc à
7 lieues d'Ypres & à une petite lieue du rivage
kdans un terrain plat 6c découvert , à la rencon-
tre de cinq canaux par où elle communique â
toutes
ETAT DE LA FRANCE. 449
toutes les Villes des environs; elle a eu part à Flah-
rous les malheurs des autres Villes de Flandre > DR£S^
slle fut pillée en 880. par les Normands , réta-
blie par le Comte Baudouin III j mais elle n'a
ké révétuë de murailles qu'en 1 3.90. Sous le
Règne du premier Duc de Bourgogne une horri*
Die tempête la renverfa en 1 1 3 6, les François la
>rûlerent en 1187. ibus la conduite de Robert
Comte d'Artois; elle fût de nouveau brûlée en
1)64. prife fur les Flamands rebelles en 1 583 •
par le Prince de Parme; en 1646. par le Prin«
Kde Condé fur les Espagnols, reprifè en 1648,
par l'Archiduc « attaquée de nouveau la même
aimée de reprife par le Maréchal de Rantzau ;
reperdue en 1551 f reprife par M. de Turcnne
mi6$B 9 rendue par la Paix des Pyrénées 9 re-
prife en 1667. & enfin cédée au Roi par le
Traité d'Aix la Chapelle ; les ennemis s'en em-
parèrent de nouveau en 1 588. 3c le Maréchal de
2oufIers la reprit l'année fuivante. On voit par
:e détail à quel point ceBb Ville ôc les environ»
me fouffert des malheurs de la guerre. Le Roi
'a fait fortifier & l'a rendue une très-excellente
Mace dont le circuit exa6^ efl de 1 369 toifcs >
:lle contient 459 maifons 6cz6$o habitans -, la
^hatelainie comprend 41 Villages qui fonc
rouvernez par le Magiftrat de la Ville n'ayant
K>int de Seigneurs particuliers , 8c 8 autres Pa-
•oilïes , lefquelles , quoique foumifesà des Sei-
rneurs , font Membres avec les autres , fans être
leanmoins comprifts fous la même Jurifdic-
ion. C'cft en géûéral le plus fertile Canton di»
Département particulier du côté de Diximude»
nais il ell fort fujet aux inondations qui vien-
oent du côté de NieWport , dont le Gouverne-
ment inonde les environs pour fafcuretc , en re-
U^nant les eaux qui n'ont d'auue iil'ue vcr4 la
Tatne III. P ?
(
4J0 ETAT DB LA FRANCE.
Fl At<- Mer qucpar cette Place , raifoa abfoluè'poarlel
D.RB$. faire regorger ; d'ailleurs comme ce terrain eft
par lui-même gras Se humide 9 les chemins y
Ibntprefque toujours impratiquableS) c'eftauÉ
Î)Ourquoi les habicans , qui ont un intérêt (Icoq«
iderable à faciliter la voiture de leurs denrées,
ont coupé d'une infinité de canaux ce PaTs» lefl
quels fe déchargent dans les plus grands > de ils
le fervent des uns de dts autres > foîtpouric
tranfport des marchand ifes , fbit pourrégooc
de la trop grande quantité d'eau qui les incom*
mode. La necetiité de travailler (ans ceiTeà
l'écoulement des eaux , adonné lieu à l'inflita-
cion d 'une Police ou Juftice qu'on nomme I^Ktf^
terrin^^he , c'eft à dire , foin des eaux : elle eft
établie dhs letems des Comtes de Flandre, qd
firent drefler des canes de chaque Département}
qui contiennent avec éxaé^itude tous les lieax
qui ont intérêt commun à un même deffeiche-
ment V ou qui V pouvant être inondez par une
mêmecaufe , peuvent we defleichez par un mê-
me écoulement. Tous ces lieux (ont membres
d'une même VVateringue » dont les Officiers
£Dnt nommez par les Magiflrats des lieux k
changez aufli louvent qu'il en eft befoin : Le?
VVatergraves ou Intendans des eaux exécutent
toute leur autorité par le moyen des impolitions
qu'ils font fur chaque terraîn intereffé,lesorclrcJ
qu'ils donnent tous les ans pour l'entretien des
canaux . des ponts , des digues & en général de
tout ce qui eft neceflaire à la conduite des eaux»
les comptes fe rendent tous les ans très-exacle-
ment & quand pi uiîeurs Seigneur iescompofent
cnfemble les membres d'une mêmeVvateringuc,
hsMagiftrats n'ont d'autres droits que d'inter-
venir dans les comptes pour empêcher ks abus,
9l les Seign^HTS nomment entr.'eux l^s Oâiciexs
1
ETAT DE EA I?tiANeE. 43:1
delà VVaterînguc & leur Watergrave. Il y a Flak-
«lans cette Chacelainie un grand Lac qu'on ap- j>kes^
pelle la Moere , qui eft un terrain bas'où les tank
ie font arrêtées dès Tani di4>mais un Ingénieur
^uî étoit au Service d'Efpagne nommé VenceC-
las-Coberg > entreprit de le mettre à fec de en
vint à bout ; toutefois fon travail ne fut guère*
fcfpeclé ; en 164^. le Gouverneur de Dunker-
ique inonda derechefle terrain par le moyen des
cclufes, prétendant éloigner les approches dii
Prince de Condé qui en vouloit faire le fîége >
mais il arriva aii contraif ie que cette inondatioa
fcrvit de circonvalation à un de fes quartiers.
Depuis ce tems-là la Moeré eftdemeurée rem-
plie d'eau falée dans le commencement , maîi
qui s'eft adoucie 5c devenue potable par le mé-
lange de fes eaux douces , on auroit à préfent
bien plus de facilité pour la deirêcher que l'on
n'en avoît autrefois, parce que le Port de Dun-
Kerque cft créufé de 7 ou 8 pieds plus bas qu'il
ne l'étoit.
Il y a une petite Ville dans ce Terrîtorre nom-
mée Loo qui contient 1 04 maifbns Ôc 474 habi- £«14
tans , elle a été ruinée en difFerens tems par les
fuerres & par le feu , toute la Chatelainie dé
urnes eft couverte du côté de la Mer par un
terrain fabloneux , oh s'élèvent de petites mon-
tagnes qu'on nomme les Dunes, nonfeulemenc
c'eftun territoire infertile , mais il communiqué
fa mauvaife qualité aux environs parle moyen
dti vent qui fait voler les fables , il eft peuplé
d'une infinité de lapins qui ne valent rîén , qui
défolent les bonnes terres prochaines. La Cha-
telainie générale contient z88maifons, 11x9%
habitans & 43 ^^J mcfurcs de terre fansy com-
prendre les deux Moeres. Bergues , S* Winocq; BerjÊcê.
Chef d'une Chatelainie eft fituéefur ungé-and
Pp *
4jx ETAT DELA FRANCE.
FlAH- Canal à 2 lieues de Dunkerque au pied d*an»
DK£S» montagne qui porcoic autrefois le nom de
Groenberg 9 c'eft-à-dire , montagne verte, S.
Winocq Seigneur Breton y bâtit une Abbaye
auprès de laquelle s'cà formée la Ville ; le Com-
te Baudouin VII. la ferma d*un foiTé & le Com-
te Guy de Dampierre d'une muraille 9 elle fiit
prifé de reprife par les Angloi^ de François en
1^8; & confommée par un incendie (i grand la
dernière fois qu*il n'y refla que trois Ëelifes.
Gafton Duc d'Orléans la prit en 16^6. lur Ici
Efpagnols , elle fut reprife par Monfieur de
Turenne en idjS , & enfin cédée par le Traité
d'Aix la Chapelle : c'eftà prefcnt une fort bon-
ne Place, qui a 1828 toifes de circuit , l'éten-
due de la Chatelainie comprend fix Seigneurie»
âc 24 yillages avec la Ville de Houfchooles la-
quelle eft réduite à 388 maifons & 1800 per-
sonnes , de 22000 qui y étoient en 1644. Le
Comte de Horn mort depuis peu en étoit Sei-
gneur. Le terroir de cette Chatelainie eA ferti-
le en grains & en herbes , & toutes les denrées
«'y débitent aifément par la facilité du tranf-
port à DunKerque -, où les armemet» font une
grande confommation ; la Ville de Bergues con-
tient 7<J8 maifons & 3 175* habitans & toute la
Chatelainie en gênerai 2 1 04 habitans de 67^^^
mefures de terre ; à une lieuë de Bergues , furie
Canal de Dunkerque -> il y a un Fort de quatre
Baftions , nommé le Fort François , qui en dc-
Bêur- pend. Bourbourg fitué fur le Canal qui va à Dun-
kur^. kerque de la Rivière d' Aa fut prife en 1 3 83 par
les A nglois pendant les premières guerres du
Règne de Charles VI. & ils en firent leur place
d'armes , les François la reprirent & la brûlè-
rent , depuis ce tems jufqu'à la guerre de i6]S
cUe s'écoit rétablie ^ mais elle a. beaucoup fouf*
1
ÉTAT DE LA FRAN-Cfe. 4j^j
fêrt depuis , elle appartient à U France par le FlA!T-*
Traité de» Pyrénées. La Ville & la Chatelai- PR£S»
Aie qui contient dix Villages , fi>nc gouvernées
par un même Magiftrat , le tout comprend 1 03 j
maifbns , 5307 habitans âc 28950 mefures de
terre 9 dont il y en a x6oo en friche , le nom-
bre des habitans étant diminué de moitié : elle
iepend pour le Spirituel de l'Evêché de S.
)mer. Gravelines , petite Ville fortifiée à un Grévt"
luarc de lieuè* de la Mer fur la Rivière de TAa , ^^"»
. toujours été plus confiderable par fa fitua-
ion 9 c[ue par le nombre de fes habitans , elle
lie orile en I )8^ par les Anglois , en 1644 P^''
jaiton de France , ea ; 65 2 par PArchidnc»
n 16 $B par le Maréchal de Turenne Se enfin
édée à la France par le Traité des Pyrénées ;
es Efpa^nols avoient entrepris d*y fiure un
*orc , mais le deifein en a été abandonné , cet-
e Ville fut totalement brûlée en 1^94. L*£m«
lereur Charles-Quint efl le premier qui Tavoic
brtifice de (ix baillons , comme on le voie en-
ore ; les François y ont perdu une grande ba-^
aille en 1558 étant commandez par le Mare-
hal de ôc tesEfpagnoIs conduits par
c Maréchal d*Egmond qui eut depuis la tcte^
oupée par la cruelle jullice du Duc d'Albe
ors Gouverneur du Païs-bas. Le territoire de
tttc Ville ne contient que 1525 mefures de
erres ôc ii6i habitans.
Dunkerque Ville maritime» (îtuée fur un ter- Dunker-:
ain fabloneux & un peu élevé j n'étoit dansfbn f«««
ommencement qu'un hameau compoiîl^ de quel-
ques cabanes de Pêcheurs » il y a même appa»
cnce que le lieu où elle a été autrefois ait été
m banc de fable , avant que le PaW voifm eut
:lc gagne fur la Mer , on prétend que S. Eloy
rcoant prêcher TEvangile à ce Canton bâûc
■1
ify4 ETAT DE LA FRANCE.
Flan- une petite Eglifc de laquelle s'cft fbrm^ l'apcf-
I^R£S« lation de Dunkerque» qui fignifîe à la lettre TE-
giifè des Dunes. 11 y avoit aucrefoi» deux Ports
très-confiderables à cette côte, Mardyckdc Lom-
bardens que la néffligcnce des Peuples a laiffé
Serir , c*efl ce qui donna occafioa à Baudouin le
eune Comte de Flandre environ t*an 960 de
former une Ville à Tembouchure de la Coline ,
elle s'eft accrue dans la fiiite aa point où nous
la voyon» à la faveur des privilèges qui lui ont
été accordez de de fa (ituation fur la meràl'eo'
crée de quatre grands Canaux qui commani-
fuent à toute la Flandre. La Ville a 2691 toi-
ftsdecircuit 9 fans comprendre la BaiKville)
elle a un bon Port 9 où les vaifleaux de 70 a-
Aons peuvent entrer en prenant le tems éti ri-
tes eaux , Se un Badin capable de contenir ]0
▼aiifeaux de guerre 9 unt fort belle écluiè 9 dtt
arfenaux , de» magafîns^ 9 deux Rilbans de ma-
^nneric 6c dts jettées de Charpenterie 9 <fÀ
s'étendent une demi lieuè' dans la mer juf(}u'à .
Pentrée du Canal qui efl defèndudf par deux ^
Châteaux audi de charpenterie 9 fur lefquels on
f eut mettre jo pièces de canon ; ce furent ces
Châteaux qui empêchèrent les ennemis d'ap-
procher allez près de Dunkerque en idpj pour
le pouvoir bombarder 9 parce qu'ils ne purent
jamais (ôutenir le feu des canons. Les ancien-
nes fortifications étoient fort peu de chofc»
Baudouin 111. n'y fît faire qu'une fîmple murail-
le fuivant l'ufage de fon tems ; Robert de Caf-
fcl qui Tavoit en partage de fon neveu le Com-
te de Flandre y fit faire un Château en 1 321 qui
fbt démoli par les Révoltez de ce tems-là. Ro-
bert de Dart qui hérita de lui du chef de fa fem-
me y fit faire une nouvelle enceinte qui fe voir
cncoxe aujourd'hui du côté du Port j maiiClwr-
L
ETAT DE LA FRANCE. 4)r;
tes-Quint y fît bâtir un Château en 1538 pour Flah*
défendre l'entrée du Havre > lequel a été entié- DtLSS^-
fcment démoH dans Icj-derniers tems à la re»
ferve d'une feule Tour. Cette Ville étoit duPa»
trimoine de la Mai£)n de Bourbon , y étant en«
Crée par le mariage de Marie de Luxembourg
petite fille du Connétable Comte dfe Saint Poî
êc de Marie de Bar. Maximiliea d'Autriche ne
laiiTa pas que de s'en emparer , de elle efl de-
meurée à fes Succeilèurs jufqu'en 1^58 qu'elle
fut prife pour la dernière fois fiir les Efpa-^
gnols ; elle fut livrée aux Anglois immédiate^-
ment après fa prifè en exécution d'un Traité
particulier , maïs le Roi la racheta en i66% 8c
depuis ce tems-là il n'a point cefTé de l'embel-
lir & de la fortifier ; elle contient à prefent
1(^40 maifbns de i ) zoo habîtans. Son terri-
toire ne s'étend que fur fix villages qui étoienc
de la dépendance de Bergues , deiquelt les An-
glois s'emparèrent par le £eul droit de bienf&in-
ce , ils comprennent enfemble 99^6 mefures de
terre âc 1107 habitans. A une demi lieuè' de
Dunkerque fur le Canal de Bergues efl le Fore
Louis de quatre baflions qui a été bâti en 1 670^
Il paroit par ce détait que ce Canton de la Flan-
dre contient en tout 1777^6 mefures de-terre
9c 146123 habitans.
La juftice y eft adminfftrée par le^ Maffif- ^Jmini^
Crats des Villes 6c des Chatelainies & les fen-À^'w»/**
tences y font rendues à la pluralité des voix , '*/'*i^''««
mais comme il n'eft pas befoin d'être gradué
pour être Echcvin , & même que la plus gran-
de partie des Magiflrats eft d'une ProfelTîon fore
éloignée de l'étude , chacune des Villes a un
ou pTufieurs Confèillers habiles dans le Droit 8c
la Coutume qui rapportent les procès & quî
doiuient leurs avis , fans toutefois que le Magif-
4J5 ETAT I>E LA FRANGR
Flan, trat ait aucun engagement à- le fiiîvre : cettf
B.KE$. Fonâion eft celle que l'on nomme Confcilla
Penfionaice , terme connu par rapport au Gcu-
vernement de Hollande. Le Roi a rendu ces Em-
plois héréditaires dans les Places de fa Domi-
nation , au moyen d'une Enance confiderable »
ainfi le Magiflrat de chaque territoire eft en
poiTeflion de rendre la juflîce aux particuliers
dans toute Tctenduë de la Flandre , mais il a
de plus le pouvoir de faire toute forte de rcgle-
mens de Police 9 d'ordonner & d'admiaimer
tpute forte de deniers de Communauté avec ceux
des Hôpitaux , de^fre conjointement avec ceiuc
qui reprefentent le Peuple lés importions dans
leur didrick , fuivant les befoins de l'Etac ou la
demande du Souverain. L'appel de tous cesju-
gemens reffortit au Parlement de Tournay à la
réferve de Dunkerque 9 Gravelines 6c Bour-
bourg qui vont au Confeil d'Artois Se de-là a
Paris. Toutefois le Roi ayant depuis peu créé
un Baillage à Ypres , il y aura un nouveau de-
gré du Jurifdiélion entre les Magiftracs ordi-
naires & le Parlement dé Tournay. Au furplus
il efl à remarquer touchant les impofitions , que
les Magiftrats des^Chatelainiesne peuvent met-
tre aucune charge fur le ptuple de leur reflbrti
fans le confentement âts Seigneurs des villages
de Pctenduc y comme il fe pratiquoic autrefois
'^miraU' en Flandre. Le détail de la Magiftrature de
té e ,<«- chaque lieu feroit affez inutile , mais par rap-
^^J*lf' port aux Jûrifdidlions nouvelles il ell néceflai-
j^^f^ re de remarquer que le Roi a établi un ficge
d'Amirauté à Dunkerque dont les Charges font
conliderables ; une Prévôté des Maréchaux 3c
une Maitrife dts eaux & forêts qui dépend de
celle de Picardie , dont le fiége eft à la Motte
dai:s la force de Nieppe Ôc depuis que le Roi
tient
N
ETAT DE LA FRANCE. 4^7
tîcat un Intendant de Juftice , Police & Finan- FlAS-
<e dans ce Canton qui fait fa réfidcnce à Ypres dkes.
ou à Dunkerque félon fon choix.
Le Gouvernement Militaire eil fujet à tant Gouver*
de changemens qu'il eft difficile d*en parler nemtm
avec exactitude , cependant il fautfçavoir que ''^«^»'«-.
le Canton de la Flandre Occidentale efl divifé ^'^
en trois Gouvernemens difFerens , Ypres , la
iCenoque , Furnes , Bergues & le Fort François
font du Gouvernement gênerai de France ;
Dunkerque eft un Gouvernement feparé & Gra-
velines eft du Gouvernement de Picardie. Le
Gouvernement d* Ypres vaut 43000 1. de rente
au Maréchal de Tené , le Commandant qui eft
a prefent Mr. deChevigny a 12000 1. ôc la Ma-
jorité vaut 8000 1. Le Fort cfe la Kenocque dc-
Î>end du Commandement d'Ypres5c vaut! 800 L
a Majorité i Joo. Le Gouvernement de Furnes
vaut laoool. la Place de Commandant 2000 1.
à Mr. Davefan , la Lieutenance de Roi de 5oo 1,
à Mr. de Cafteja , & la Majorité 45*0. Le Com-
te de Medavi eft Gouverneur de Dunkerque 6c
en tire 2} 000 1. le Commandement en a été
donné à Mr. le Comte de Lomont, la Lieute-
nance de Roi vaut 6000 1. & la Majorité 7000I,
Le Gouvernement de la Citadelle vaut 6^000 1.
la Lieutenance de Roi ^000 1. & la Majorité
3200. Le Commandant du Riîban a 3800 1.
Le Gouvernement du Fort Lou'is autant , Ôc la
Majorité 1000 1. Le Gouvernement de Bergues
vaut 200bô 1. au Comte de la Mothe 7 la Lieu-
tenance de Roi 6000 1. &c la Majorité 4500^
Les Officiers du Fort François ont les mêmes
appointemens que ceux du Fort-Louïs. Le Gou-
vernement de Gravelines vaut 14000 1. la Lieu-
tenance de Roi 3200 & la Majorité 3 000. 11 y
â deux réiîdenccsde Lieutenant d'Artillerie Pu-
*- Tome ÏIl ' Qq
'i
4,60 ETAT DE LA FR ANCE^^
Flan- conteft<5. La guerre continue qui s'eft faite danil
LKUS, ^^ P^** ayant donné lieu à rejetter fouvent ctt
demandes, les quatre Membres de Flandre mii
rent de certains impôts fur le poifTon , les befn
€iaux , les boiifons ôc autres denrées pour payée
les fommes qu'ils accordoient à leurs Princes de
ces impôts dévoient ceffer avec la caufèpourla«
quelle ils étoient accordez. Toutefois lorfque ce
Païs a été cédé à la France par la Paix de Nime^
sue , le Roi fe crjut noo feulement en droit de
}ouïr de tout ce qui avoit été accordé au Roi
d'Ëfpagne,mais de fe donner de nouveaux droits
fans égard à la coutume du Païs. La. première
fubvention établie du tems de PEipagne cftcel-'
le de certaine quantité de fourages évaluée dans
les Départemens à ySpppS florins , à lopatars
le florin valant %$ fols monnoye de Francejl'Ef*
pagne déduifoit fur cette fomme les fecours par «
ticuliers que la Province fourniiToit 9 charettes %
pioniers , bateaux , 6c c. C'ed ce qui a donne licii
a la taille réelle qu'on nomme impofition à ti-
tre d*aide , mais au lieu que du tems de l'Efpa-
gne cette fomine étoit payée au Souverain fur
les revenus & droits des quatre Membres de
Flandre , le Roi les ayant réunis à fon domaine
de fa pleirte autorité à la referve de trois parti-
culiers , on impofe annuellement fur le Pais cet-
te fomme de S^999^ florins & l'Intendant en
fait la repartition fur chaque ParoifTe en vertu
d'un Arrêt du ConfeiU Mais d'autant qu'il ell
arrivé quelquefois. du tems du Gouvernement
Efpagnol que les moyens du Païs , c'eftà dire >
les revenus dts Etats n'avoient pas affez produit
pour payer les fommes accordées au Prince 9
ou bien qu'on s'eft trouvé dans la neceflitédc fair
re quelque ouvrage public & imprévu 9 en fcrtc
qu'il n'y avoit de fonds pour l'un ou pour l'au"
ÉTAT DE LA FRANCE. 4tfr
, l'Etat S'efl trouvé obligé d'emprunter àjren- Fl AH-
lu denier i^dequoi faire ce fupplément, & DK£$.'
itérêt en avoit été aflîgné fiir les moyens du
y s ; quand Yprcs a étçfoumife au Roi il étoic
pluneurs arrérages de ces rentes dont le Roî
5'cft voulu charger que du jour de la prife de
/"ille ôcenversfesfujets feulement : Le droit
Traites qui eft perçu fur les marchandifes qui
rent ou qui fortcnt de Flandre aux Bureaux
Fumes , Dunkerque , la Quenoque > Ypres 8t
uflelaer, montent annuellement à 18718 !.
npofition à titre d'Aide réduite du florin à la
rc Françoife à 737491 1. 6 f. 9 d. Timpolî-
a des quatre patards par Douvier de terre à
9 1 5 1. 10 f. les droits fur les bois à Ypres à
00 1. le domaine fiyit qui confifte en moulini
rentes 3000 1. îe nouveau Domaine , qui fe
mmoit avaiit le changement de Domination
>it des quatre Membres 970000 1. la coupe de
Forêt d'Oufuln 14500 1. celle de la Forêt de
eppe iijoool, toutes ces impofitions Ôc re-
lus montent à Z207990I. i6f. 3 d.
.'Auteur remarque expreffément que dans cet- -^ *^''^^
fomme il ne comprend point plùlleurs char- ^^^'*''V^-
1 extraordinaires dont le Païs n*eft pas moîna
vaille que par les impôts précédens ; fçavoir
plus value des fourages qui fe confomment
is le Département par les Troupes , lefqucls
iragcs le Roi ne paye qu'à 6 fols la ration , le
plus étant en perte ou à la charge du Païs ;
voitures d'artillerie , la plus value des cha-
ti que les Troupes prennent en marchant %
nt il n'eft payé que 5 o f. par cheval ; le chauF-
je des Troupes , les cazernes & les lits ; les
encilles des Officiers Majors ; les ponts* »
auffées , canaux 6c ouvrages publics; les frai»
I AflembiéeS U députations pour l'intérêt
4^2 Et AT DE LA FRANCE,
Flan- commun ; les fraix des Auditeurs dts compte^
PK£S« communs ;Ies gagçs des MagiflracS) GraïkP
BaillifsyPenfion^res, les Bouviers ; les chariots» '
les avoines & les fburages extraordinaires en
cems de guerre ; les fraix des conAruâions & en-
tretien des Lignes ; les quartiers d*hyver des
Troupes qui hyvernent dans le Plat-Païsjlcs
rentes ducs à des particuliers dont les terres ont
été enveloppées dans les fortifications ; la Çapî-
tation , la vente des Charges des Maires k Éf*
çhevins que les Communautez on rachetées ;Iei
cens &c rentes ou dons gratuits ; la vente desOf»
iices & Diredeurs des bierres rachetée par aa
impofl de 7 patars ôc demi fur chaque tonne; la
vente des Offices àts mouleurs de boisft méfo-
ceurs de charbon ; la vente des Charges de Gref*
liers & Baillifs , la vente des Offices de PoUce »
la vente du controlle des Exploits » la vente des
Charges des Notaires ôc Tabellions 9 l'afiire
des petits fceaux,les amortiifeniens dcsEcclcfiap
ftiques , la taxe pour leseaux» le revente des foi-
res ôc marchés , les armoiries « les arts &m^
tiers de enfin plufieurs Charges locales , donc le
détail feroit infini : Tant de différentes charges
jointes à celles que le voifinage des grandes ar«
mées a procuré à cette Province l*ont tellement
épuifceque les Propriétaires des terres ont payé
année commune les 2 tiers de ce qu'elles valent »
& que les Proprietaires,donc les biens font affer-
mez 9 n'ont pas tiré le dixième de leurs revenus.
A l'égard de celui des Communautez qui confille
en droit fur les boifibns 9 chauffées 9 canaux 9
louages de barque 9 taxe fur les maifbns , &c. ils
font tellement infuffifans pour acquitter les char-
ges ordinaires que l'Auteur ne prévoit aucun
moyen d'y pouvoir fatisfaire. Mais on auroit
bien plus lieu de s'étonner de la quanôté d'aï;
)
ETAT DE LA FRANCE. 4jf}
gent qui fe levé dans ce petit Canton » i! on Kl AM*
ne Êûlbit connoîtrepar quels canaux il y en- dr£S«
lie réellement. Le premier 6c le principal eft
l'argent que le Roi y répand pour le payemenc
des Troupes > pour les fortifications de pour lea
armemens des vaiffeaux. Le fécond e(l Pabon«
dance naturelle du Païs 9 qui jointe à Textrème
diminution du Peuple 9 fait qu'il eft impoiiible
que ce qu'il produit s'y puiile confommer ; d'ail«
leurs la proximité des Armées 8c des grandes
Villes avec le fejour des Troupes leur en facili-
te le débit ; le beurre fè traufporte à Lille »
Douai 3c S. Orner. Il s'y fait auilî un grand com-
merce de beftiaux , Se il paroit par le Regltre do
Vaquelase ( c'efl un impôt de 8 patars par cha-
que bocttr9 taureau 9 vache Se geniife de deux ans
^ a proportion du refle ) il parcit dis-je qu'il y
a dans la Province 88946 bœufs ou vaches te
i9S79 moutons. On fait dans le Païs trois ou
quatre forces de fromage Se l'on y imite par-
fiûtement celui de Hollande ; l*huile de Coifà
eft encore d'un grand débit 9 quand celle de ba«
leine ne va pas ; on s'en ièrt tant à brûler qu'à
faire du Savon ; le houblon de Poperingue fe
Cranfporte dans la Flandre Efpagnoie Se en An*
gleterre ; le bois à brMer 9 les légumes 9 les pom-
mes renettes 9 le bled 9 le tabac 9 les Uns 9 les
(oiles 9 le fil à coudre 9 tout cela entre dans le
commerce. Mais d'ailleurs toutes les Manufac-
tures de Flandre font toutes abbatuës 9 ou no
fait plus qu'environ 200 pièces de drap à Ypres
Se très-peu de teintures en écarlatte 9 quoiqu'el-
le foit audi belle qu'à Paris ; on fait encore quel-
ques ferges à Honfcooc. La Tannerie s'exerce
pluscomiderablement 9 foit à l'égard des peaux
du Pats foit à l'égard de celles qu'on apporte
vertes ou falées d'Angleterre ou d'Irlande : oa
Ql4
I
4*^4 ETAT DE LA FRANCE.
Flam- rafiinedu Tel en pluQeurs endroits 6c du fucrei
PJK£S • Ypres Ôc Dunkerque ; on faic auflî du Savon noir
& blanc qui contrefait celui des étrangers , mais
la Manufaélure des dentelles efl fi coniiderable 9
que la plupart de ce que Ton vend en France &
en Angleterre pour Malines viennent de ce Paîs
là , où Ton fait encore quantité de poteries k.
pipes à tabac qui pafTent en Artois. Quant auj
marchandifes qui viennent dans la Province dir
dehors , le principal commerce eft celui des vins
- de Bourdeaux rouge 8c blanc 9 fous le nom det
quels on comprend aufli celui de Languedoc r
^i defcendent par la Garonne ; ceux de Tour*
jaine & d'Anjou qui arrivent tous par Ypres ,
Lille y 8c Dunkerque fervent de magazins à tou-
te la Flandre , tant pour les vins que pour les
eaux de vie , dont il fe fait grande confomma-
cion. Les vins d'Efpagne 9 les ardoifes , le
plomb & l'ctain d'Angleterre , la rofette & le
cuivre de Suéde > le bois à bâtir 8t le fapin de
Norwegue , les tuiles de Hollande > la houiHe9
le fer blanc coule ôc en barres & en gênerai tou-
te forte de denrées commellibles y viennent de
France ou des Païs-bas Efpagnols,
Eut de 11 refte à parler du Clergé 8c de laNobleflc,
l*£^i'J^' Il n*y a qu'un Siège d'Evêché en cette Province
qui ert Ypres érigé peu après la ruine de The-
rouanne par le Pape Paul IV , il eft SufFragant
Jiviihé de l'Archevêché de Malines. L'EglifeCathé-
dJfres, drale écoit auparavant Collégiale dédiée à
Saint Martin , on l'a fort augmentée en créant
l'Archevêché , par ce qu'on y a um neufCano-
nicats de Therouanne 8c ceux de l'Eglife de
Fumes, de forte que ce Chapitre eft aujour-
d'hui compofé de trois Membres ; 9 Chanoines
de Therouanne 9 ii de Saint Martin & 9 de
de Saine Valbruges de Fumes, Les premiers
^
ËTAT DE LA f RANGE. 46$
Canonicats font afFcétcz aux Gradués , les fe- pL Alt-Î
conds font à la collation de PJEvéquc & les au- dru^^^
très à celle du Pape. Entre les Evêques d' Ypre»
il y a eu Corneille Janfenius qui a fait grand
bruit après fa mort arrivée en 1638. & com-
me fa réputation eft devenue douteufe 9 l'Au-
teur s*cft cru obligé de dire , qu'après une exac-
te information c'étoit un très-digne Prélat &
d'un très-grand exemple , une Religieufe qui
fervoit les malades pelliferez , & qui étoit au-
près de lui , a raporté que peu d'heures avant de
mourir il fournit fon Auguftinus au jugement
de l'Eglife , n'ayant différé de le faire que fau-
te de s'en être avifé plutôt. 11 eft enterré dans
la Cathédrale , mais on a ôté fa tombe par or-
dre du Roi d'Efpagne , parce qu'il y étoit par*
lé trop avantageufcment de fon Livre. Le Dio-
cèfe d'Ypresa lyo Paroiffes divifées en 8 Do-
yennez , fans y comprendre la Ville Capitale de
celle de Dunkerque, Diximude & NieWporC
avec quatre parts dans le Franc de fiurges qui
font de fa dépendance. Aucune des Abbayes de
ce Diocèfe n'eft en commande , on en compte
cinq de Chanoines Réguliers de petit, revenu ;
deux de Saint Benoit , dont celle de Bergues a
joooo 1. de revenu ; une de Prémontrés a Fur-
nes aflcz pauvre. Ii'élc6lion des Abbcs fe fait
par devant àts Commifi'aires nommez par le
Roi. Il y a de plus quatre Eglifcs Collégiales 9
cinq Maifons de Jeluittrs qui tiennent Collège
8c un Noviciat pour les Jefuites Anglois , deux
Couvens des Carmes anciens , deux de Dechauf-
Tez , deux de Dominicains, trois d'Aiigtiftins,
fept des Recolets, cinq de Capucins , deux de
Mathurins , un de Guillemiftes ou de blancs
manteaux . un de Frères Alexiens pour enterrer
k&xnorts ^ favir le^peftifeiés^ plufieurs Re^
4S6 ETAT DE LA FRANCE,
I^LAN- Hgîeux du tiers Ordre qui fervent dans les HJm
DASS* picaux du Roi. Il y a pareillement trois Ah-
bayes de filles 9 fçavoir deux de Saint fienbic i
MefHne Se à Bourbourg ; trois Couyents d'An-
guftinès ; dix de Saint Françoli ; deux de ficne-
Ci6iines Angloifes , deux de Clarifies Angloi-
ks ; un d'Annonciades > un de Nobertines & un
de Dominiquaines. Il y a encore à YpresanSe-
, minaire de Prêtres avec plufieurs bourfès fon-
dées pour les pauvres Etudians;. L'Ordre de
Malthe a quelques^ bieni dans les Chatelainies
de CaiTel 6c dTpres , mais ils ne font pas conû-
derables. Le Concile de Trente eil reçu dans ce
Diocèfequantà la Dodrine de à la Difcipline.
Uvfj de Après avoir parlé de chaque mtatiere & ds
V^uteur chaque Ville en particulier , il refle a rAuteui
fur U à s'expliquer fur certaines chofès 9 qui dans l'é-
^tT^'u ^^^ P*^^^^"^ *^"^ ^^* moindres à deûrer pour le
fiwviffcr. ^^^^ public & même pour l'intérêt du Roi, Sui
quoi il efl necefTaire , à fon avis 9 de réfléchir
premièrement à ce qui a été dit que la Provin-»
ce contenoit autrefois plus de Peuple qu'elle
n'en contient aujourd'hui 9 puis que la Vill^
d' Ypres avoit 247000 habitans , qui efl à pei|
près le double de ceux de la Province entière^
a été déterminé par les calculs précédens è
J^66xi 9 ce (pui ne peut monter tout au plut
qu'à i5iooo de tout âge & de tout fexeifiir*
quoi il y en a la treizième partie de Mendians^
Or s'il efl véritable que la puiilance des Souve^
lains fe mefure par le nombre de fès fiijets 9l
par l'état où ils font réellement de fournir leurs
biens pour leur fervice \ c'efl une chofè auffi
utile au Roi qu'au Public que de rechercher les
moyens d'augmenter le nombre des habitans
de cette Province, flnon au point où il a écd
Ibus des Maîtres qui ne demandoient pref^ui^
V
ETAT DE LA FRANCE. 457
tien 9 du moins à un point pour faire valoir les FlAH^
biens naturels du Païs Se pour porter avec quel- PR£S4'
que douceur les charges qu'il plait au Roi lui
inu>olèr. La première chofe qu^il y auroit donc
à faire fèroit » dans le fentiment de l'Auteur y
de rétablir les Manufk6iures en diminuant les
charges des Villes, cela y appelieroit les Etran-
gers , ôc non feulement elles fè peupleroient »
mais la campagne en retireroit de l'utilité en dé-
bitant plus aiiément fes denrées , les terres qui
font abandonnées feroient de nouveau culti-
vées : à la vérité le Roi feroit obligé de faire
des remifès > mais ces remifès ne ièroient que
des avances qu'il retireroit bien-tôt avec inte--
f et 9 tant par l'augmentation des traites que par
celle de fon nouveau Domaine 9 dont le produit
augmentera ou diminuera toujours à proportioo
de la confbmmatipn Se du nombre des habi«»
cants. La féconde chofè neceiTaire iêroit de fotv^
tenir àDunkerque ce que le Roi y avoir promla
Sar fa Déclaration de i66x , qui porte que Sa
lajefté voulant rendre cette Ville plus abon-.
iiante Se plus floriiTante qu'elle n'avoit jamais
^Cé , Se n'ayant eu pour objet dans fon acquifi-
cion que le rétabliilement du Commerce , il
veut que cette Ville foit remife en poifellion
non feulement des privilèges dont elle a jouit
ci-devant 9 mais encore lui accorder les fran-
chifes 9 exemptions Se immunîtez ^dont jouïf*
fentles Villes les plus florifTantes > c'eft pour-
quoi £lle entend que tous les Marchands 9 Ne-
gocians Se Trafiquans de quelque Nation qu'ils
loient y puifTent aborder en toute feureté 9 ven»
dre 9 débiter acheter Se cirer toutes les marchan»
difes que bon leur femblera franchement 9 ac-
Suittcment de tous droits d'entrée Se de fortie,
roits forains Se domaniausc , Sec» Se de toui
4^8 ETAT DE LA FRANCE.
Plan- autres droits fans exception ni referve. Mail
bK£$« on a donné de fortes atteintes à: cette déclara-
tion en fur prenant la bonté du Roi , c'eft pour-
quoi les Marchands demanderoient lo. laSup-
preffiorrdes Arrêts qui y font fi contraires; 20,
ta permiilion de négocier aux Ifles de TAme-
Tique , car bien que de droit ils nedeuffcntricn
payer pour ce qu'ils y envoyeroient ou en rcti-
Tcroient , ils difent , que fans attention à leurs
privilèges , ils le payefoient volontiers comme
on le paye à Nantes > pourvu que ce fût aut
Ifles 8c non à Dunkerque pour ne pas nuire à \à
^anchifè du Port. Une telle facilité favoriicroit
le négoce du Nord ôc l'on meneroit des fucrcs
& d'autrey màrchandifes de Ponent , pour en
rapporter du bois , du goudron ', da cuivre , da
chanvre » dont la plus grande partie pafTeroit
cnfuite aux Ifles. Enfin cela eïileveroit quelque
chofe au Commerce des Anglois qui débitent
leurs fucres avec grand profit dans la Fr«înc«
Efpagnole ; 30. ilfaudroit autant qu'il feroit
poifible rétablir la pefche , qui étoit autrefois
d'un fi grand débit & profit qu'il y avoit 600
bâtimens pc'cheurs dans^ le Port de Dunkerque
êc 6000 matelots qui rapportoient au moins
pour 6 millions de pôiffon falé : il efl certain
qu'if y avoit dans la ville Ji Maîtres Tonne-
liers avec chacun 8 ou 10 garçons employez au
feul barillage. Tout cela efl ruiné parce que
les particuliers ne fçauroient faire la pefche li-
brement , tant parce que les droits établis con-
tre l'expreffe déclaration du Roi les rebutent»
que parce qu'on a formé des Compagnies de
négoce , dont toute l'utilité efl devenue fufpcdc
par la mauvaife conduite des Adminifirateurs»
outre la gêne qui rcfulte des Loix qu'elles fè
font impofées cgnue le piincipe évident ^ellfc
TAT ÛE LA FHANCE. 4^9.
cftl'amc du Commerce; 4<>. Les Mar- Flai|(;^
demanderoienc que les vaiiTeaux HoUDRfiS*
6c tous autres Etrangers qui font fur le
i Hambourg ou autres Ports libres puf-'
re leurs décharges au Port de Dunker-
conféquence de la fi-anchife , fans que
ipagniesde France ou autres > fous queU
texte que ce fut 9 puiflent empêcher cet-^
large 9 ni faiûr les navires Ôc marchan-
1 ce n*eft pour dettes particulières , or il
lin que les droits du Roi ni les Compa-
le France n'en recevroient aucun préju-
uîs que, Dunkerque étant reputéePro-
crangere , tout ce qui pafTeroiten Fràn*
roit les droits à fon entrée Ôc puis que
1rs ces mêmes marchandifes peuvent être
dans le Royaume par les Anglois 6c
dois venant dirediement chez eux. Mais
luit le plus & ce qui renferme une con-
on manifefte à l'intention du Roi 9 c'eft
mkerque ézwl réputée Province étran-
*égard de la France , toutes les marchan-
li fortent du Royaume pour y venir (ont
devoir un droit de fortie à la frontière
utre droit d'entrée dans la Flandre 9 6e
t une multiplication de droit tellement
!e qu'elle oblige les Negccians à prendre
tre route où tout au plus elle ne paye
!èul droit. Les Marchands de Dunker«
l'apper ce voient prefque point de ces in-
iens 9 lors-.qull éooic permis aux habi-
; la Campagne d'acheter on détail 6c
)rter , fans payer de droits , les marchan-
Dnt ils avoient befoin & réciproquement
porter leurs denrées félon leurs anciens
ges 6c la fus-dite déclaration de i66x »
spuis qu'on a dei&ndu d-cncrer ou fortîr
;tffo ETAT DE LA FRANCff;
ft«ÀN* ^^"^ P^ycr 1^ droits 9 fous prétexte de ùsadé
^l^c contre les traites > les marchands en détail ont
abandonné la Ville , & le Commerce de Fran-
ce eft diminué des deux tiers : les marchandifes
iétrangeres font dans le même cas j c'eft pour-
quoi comme elles encherifient par la voye de
. Dunkerque> les François aiment mieux lestî-
«er de la Flandre Eipagnole où elles viennent
directement. Les Fermiers du Roi ont (i bien
reconnu que les grands droits qu'ils tirent font
tort à leurs fermes f qu'ils ont iouvent diminua
les trois quarts 9 par exemple au lieu de 61,
jqu'ils faifoient payer de la raziere de fel à Daa«
kerque, en conféquence d'un Arrêt furprisaa
Corueil, ils l'ont réduit à J o f. parce que le fdi
pour entrer , prenoit la rpute de Calais où la
même raziere ne paye que 23 f. & de cette ma-
nière ils gagnent encore 7 f. par raziere à Icfiù*
re palTer par Dunkerque , en relâchant néan-
moins les trois quarts du droit qu'ils avoient
j&it établir dans l'efperance d'un plus grand
profit.
Pour ce qui eft d*Ypres ^ il y a deux moyens
de la rendre opulente 9 le premier eft de donner
moyen à l'augmentation de la manufaâure de
draps 9 en formant une Société à laquelle le.
Roi feroit quelques avances & promettroit l'en-
trée de fes fabriques dans l'intérieur du Royau-
me 9 ce qui attireroit de Hollande une infinité
d'Ouvriers Catholiques 9 lefquels n'y font Icof
demeure que par neceffité. 20. H faudroit faire
rétablir les habitans dTpres dans les privilc*
ges qui leur apartiennent , de pailer à Niewport
francs de tous droits avec leurs bâtimens 8l
leurs marchandifes ; mais pour entendre la
nature de ce privilège 9 il fiiut fçavoir que let
Bourgeois d'Ypres prêtèrent en l'année iijo.
■^
Et AT, DE LA ïfRANCB. ^t
ooo livres pefant d'or à Guillaume Dainpier- FlaW-»
de à Marguerite Comteflc de Flandre fon dj^ej^ *
>oufe pour la rançon de ce Prince qui avoit
é pris avec S. Louïs par les Sarazins ; c'étoic
ic fomme fort confîderable en ce tems-là »
laque pefant valoit jo f. Se chaque fol évalua
la monnoye d*à.préfcnt en valoit 20 , auflî
ftoit au moins 400000 1. La ComteiTe Mar*
tcriteen acquit de fa dette accorda aux Bour«*
ois d'Ypres préfens Se à venir l'exemptioa
: tous droits > de tout lieu ou autres à elle ap-«
irtenans pour tous leurs biens ôc marchandi-
s qui pafleroient par Niewport , ce qui fut
►nfirme par Guy fon fils Comte de Flandre , 6c
ipms par Philippe le Bel Roi de France 9 de
ir Philippe IL Roi d'Efpagne lors qu'il prie
ïfTefHon de la Souveraineté des Païs-bas. Ceux ^
Ypres ont jouY de leurs droits tant qu'ils ont
:é lous la Domination d'Efpagne & Pont mê-
ic exercé à titre onéreux ayant entretenu le
ort de Niewport & reparé le Canal , mais dé-
nis qu'ils font à la France , le Commerce de
ille ayant pris fon cours par Dunkerque > les
ateliers d' Ypres ontfouffert qu'on leur ait fait
ayer l'entrée & la fortie en terre d'Efpagne 9
royant que cela dévoie ^être ainfi à cauiedu
langemcnt de Domination , ce n'eft que depuit
eu que les Marchands ont ouvert les yeux »
*eft pourquoi ilspourfuiventaéluelleraent leur
ftabliflcment , efpérant que le Roi voudra bien
Mitcnir leurs prétenfions pleines de juftice,ain(î
pourroit arriver par ce moyen que la Ville
'Ypres rcdeviendroit^ comme au tems palTé ,
entrepôt des vins de Bourdtaux qui fe debi-
:nt en Flandre. Comme toutes les Commu-
autcz font fort obérées & particulièrement \êS
^ïilcs où il y a de groifesGamifMis auxquelles
Iffx ETATDEtA FRANCS. .
FlâH- il faut fournir le chaufage 9 le logement & Id
PRSS. fournitures 9 on p ourroit fbulager celle d'Yprei
£c de Furnes en taifant conflruire àtz cazeineS)
la première étant d'autant plus foulée qu'elle
fournit le logement en argent. Il fâudroitenfiQ>
poui faciliter le débit des denrées dans laCba-
Celainie de CalTel oili les chemins font imprati-
quables 9 faire conftruire une ChauiTée pavée
depuis CafTel jufques à Bergues dans la W
gueur de quatre lieues. > nettoyer 9 élargir de
mcme allonger un Canal de HaOsrug à u Ri-
vière de la Lys 9 la Chatelainie de Ëallleul ti-
reroit audi un avantage inexprimable de cecte
conftrudion qui eft tort aifée. L'Auteur finit
Kebleffe, A»article de cette partie de la Flandre par la No.
blcfle 9 dont il dit qu'il s'eft trouvé par les rol-
ies de la Capîtation 183 familles aaueliemeoc
réfidentes au Païs 9 la raifon d'^n fi pept nombre
ed que les Gentilshommes n'ont aucune exemp-
tion par le feul droit de leur naiifance & qu'ils
payent toutes les charges comme le moindre
Païfan > cela ruine totalement la diftinôion >
quand la Noblefïe n'eft pas riche ôc ne donne
d'ailleurs aucune envie aux riches & aux Bour-
geois de fe faire annobIir9 fecondement tous
ceux qui avoient du bien en terres d'Efpagney
font pafTez par affedlion 9 ou pour chercher un
Gouvernement plus doux 9 ceux même qui font
fujets du Roi font paiTez dans l'Artois & dans la
Flandre Gallicane pour y jouir des exemptions
que la Noblefîe y pofTede. Les principaux Sei-
gneurs q^i ont des biens dans ce Département
font le Comte de Hornes, le Prince de Ro-
becq, le Prince d'Epinay , le Duc d'Aumont»
le Comte d'Egmont 9 le Comte de Solre 1 le
Prince de Chimay 9 le Comté de Montray>le
Prince de Ligne ^ le Prince de Hornes.
L'Arti.
ETAT DE LA FRANCE. 475
L'Article des Foires & Marchés ne fembleFLAM-
ciericcr aucune remarque particulière. DRES,
Fin de la Flandre Occidentale,
ELANDRE GALLICANE.
LA Flandre Gallicane comprend le terrain ^qn étem,
quiefl entre la I.ys ^ TEfcaut âc la Scarpe «^ ^
epuis la Gorgue jufqu'à Menin y outre une
artie qui eft au-delà de l'Efcaut. Le Climat y s en ClU
ft froid ; Thyver dure fix grands mois de l'an- mat»
ée ) on n'y connoit gueres de printems , mais
automne y dl aflez belle. Cet efpace com<i>
rend le Tournailîs & la dépendance de Menin
^cc la Chatelainie de Lille , les Villes d'Or-
hie de de Douai avec le Païs de TAlleu , mais
on ne traitera dans ce Mémoire que des der-
iers 1 parce que Menin 6c le Tournaifis auronc
;ur article feparé. Le Païs a neuf à dix lieues
e longueur fur une largeur à peu près pareille y
e forte que la fuperficie peut contenir environ
o lieues quarrées : il eft divifé en neuf quar-
iers nommez,Melanthois , Carembaut ^ Wep-
c , Ferrain V Peuelle ou Puelle , le Païs d'en-
re l'Efcaut , Comté ou terre de PEmpirc , Gou- s a divi^
ernance de Douai & Païs de 1* A lieu. Let fi^n^
iiartiers de Melantots Se de Carembourg fe
)ignent & comprennent tout le terrain qui eft
itrc la Rivière de Marque Ôc la Haute Dculle;
i Weppe en eft féparée par 1 ' Haute Deylle >
lie s'tftend jufqu'à la Lys ; le Ferrain comprend
epuis la Baffe Deulle tout le territoire qui eft
iiqu'à Menin & au Tournaifis; la Puelle, au
iidy du Melanthois , dont elle eft fcparée par la
Tome m. K
4^4 ETAT DE LA FRANCE.
Flan- Marque, s*écend jufqu'au Tourqaifîs ; le Quar'
VB£S. ' tier d'entre TEfcaut eft un petit Terrain de trois
' lieues de long fur une lieuë ôc demie de large
entre Tournay > le Mont de la Trinité & le PooC
des Pierres ; la Comté n*e(l point un Quartier
féparé , mais confifte en villages difperfez dans
les autres quartiers qui refibrtiilent à des Juri£<
diékions différentes en Flandre & en Hainauk;
la Gouvernance de Douai s'étend des deux co-
tez de la Scarpe enih Villages ; le Pais dePAt-
Icu entre Eflerre 6c Merville n*en contient qœ
cinq. Le total de cette étendue comprend 2^
Bourgs , Villes ou villages avec Lilte $ Douai
& Orchies , ce qui cooîpofe la Fkndre Galli-
cane , ainfî nommée . tant parce qu'elle appar-
tient d'ancienneté à la France > que parce qu'on
y parle François.
nifipin Cependant elle faifoit encore plus ancîenoe»
Cénéra ment partie du Comté de Flandre & n'en auroic
'•• jamais été démembrée fans la guerre que le
Comte Ferdinand de Portugal entreprit mal â
propos contre Philippe Augufte , dans laquelle
il fuccomba & fut pris prifonier. Guy de Dam-
pierre eut le même fort fous Philippe le Bêlât
mourut à Compiegne en 1 3 04. Ce fut alors que
le Roi prit par tranfportles Villes Se Châtelain
nies de Lille & de Douai pour aider à fc payer
& pour acquiter le Comte des grandes femmes
qu'il prétendoit lui être ducs. Les Communes
de Flandre prétendifcnt de leur part que ces
Villes n'avoientété cédées que par engagement
Se pour fureté de la fomme qu'elles avoientpro*
miles pour fureté de la Paix , de ce fut le prin«
cipal fondement de leur haine contre la Domi-
nation Françoife , qu'elles fignalerent par une
guerre de près d'un Siècle. Cependant les Rois
de France xit fe relâchèrent point , il/ établi-
£
ETAT DE LA FRA^MCE. 46^
lencun Gouverneur dans le PaSs ôc des Cours.PLAH'»
de Juftice à Lille 8c à Douai 9 8c demeurèrent en dR£S* .
cecce poflèflion malgré cous les efforts des Fia-
Kiands jufqu'en i J <^p 9 qu*à la confideracion du
Mariage de Mar^uerice héritière de Flandre 8c^
d'Artois avec Philippe le don Duc de Bourgo«
ne 9 le Roi Charles V. y renonça en faveur de
on frère 8c de fa poileritémafculine feulement»
On prétend néanmoins que par un autre Traité
Iccrec paffé à Arras la même année 9 le Dac Phi«
lippe avoic renoncé àjouïr de cet avantage > qui
n*auroit été (Hpulé que pour obtenir le conièn^
cernent des Flamands à fbn mariage 9 quoi cpi'il
en foit le cas de la reverfion éunt arrivée 9 Ma«
ximilien d'Autriche 9 ioiu d'y conlèncir , deffeo'
die ce Pafs par la guerre 9 caxi eft devenue enfui-
ce continuelle entre les deux Monarchies de-
France 8c d'Efpagne à cette occafion 9 puis que
toutes les autres querelles n'en ont été que de»
conféquences.
Les principales Rivières de cette étendue^ font Rhiern
la Lys 9 dont il a été parlé , ainfi que de la Scar- <^tf ^mù^
pe 5c de la Deulle Haute de Baffe $ les trois pre-
mières fbnc navigables 8c la quatrième ne l'efi
pas. Il y a un Canal depuis Douai jufqu'à Lille »
par lequel on a établi la navigation de l'BfcauC
9c de la Scarpe à la Deulle âc à la Lys ; celle-ci
paflê par Merville 9 Sally 9 Armentieres , Bout*
lemont > où elle reçoit la Balle Deulle 9 Varne-'
ton 9 Comines 9 Werwick 9 Boufbeck 8c HaiU
Itun où fiftit la Chatelainie de Lille. La Scarpe
pa£fêàDouai > Marchienne 9 S. Amand9 8c fe
perd dans l'Efcaut à Mortaigne. La Deul le paffe
au Mont Avencin , Haut Bourdin 8c Lille. La
Marque vient d'Orchics 8c fe jette dans la Deul-
le au-defibus de Lille. Les grandes commodités
91e le Pats reçoit par le liioyen de ces Rivietea *
Rr ^
47^ ÉTAT DE i A FRANCE.
FlAM- ibnc dues aux Eclufes qui en retiennent les
^tiSS* eaux 6c fans lefquelles la Navigation ne fe pour-
roit faire; les principales (ont au Fort de la Scar-
pe près de Douai & • . . où la Deulle ùk un
grand fauk , qui auroit pu interrompre la Navi-
gation entièrement. On a propofé d'en faire une
autre dans la Ville de Lille pour rendre la com-
munication libre de la Haute 6c Baffe Deulle »
ce qui femble devoir être d'une grande utilité à
Cous les Marchands , cependant on peut dire que
quoique la Navigation abrège la dépenfè , elle
a de grandes incommodiee2 par la longueur , â
caufe du nombre de différentes écIufès où il faut
attendre l'êau > elle cd toutefois préférable aux
voitures de terre , fiir tout dans un Païs ou les
longs hyvers rendent les chemins mauvais pen-
dant les deux tiers de Tannée. Les autres éclufes
ibnt à Vambrecfay fur la Deulle , à Houppeli-
' nés, à Cominesac à Menin fur la Lys : on a en-
core propofé de tirer un Canal de Menin à
Tournay pour joindre la Lys à TEfcaut & un
autre de Comines à Ypres - mais cela fouffre de
Sf»^ii'f\ grandes diflicultez. Le terrain de cette Chatc-
du Ter- hSLinic eft uni prefque par tout » il y a beaucoup
*•'*'• de bois , mais ils font de petite étendue ; à Vé-
S»H Prp gard de la fertilité , les quartiers de Carembaut >
dmt, Melanthois , Puelle de Douai font fecs & ne
laiffent pas de produire de très-bons grains ;
ceux de Weppe , Fcrrain & PAUeu font li gras >
û bons ôc (î fertiles que les terres n'y repofent
jamais , à quoi il faut ajouter que l'induilrie &
Je travail des gens de la Campagne féconde ex-
trêmement la bonté du terrain des uns ôc dts
autres. Outre les grains de toute efpece , la fer-
re rapporte du lin , des ftves 6c des carottes >
de la garence i du tabac , destrefHes, des raves
€tt grctf navets » des foins 6c de tpute forte de
ETAT DE LA FRANCE. 477
légumes. II n*y a que les colfats 6c les lîns que PLAfT^
l'on cranfporte hors du Païs , car les bleds Se DUES»
autres chofes qui y croiflenc ne fufiifent pas au
nombre d'habitans & de befliaux qui y font »
c'eft pourquoi il vient encore des bleds , des
avoines & des foins d'Artois 6c de Flandre Oc*
cidentale. Le Peuple eft fi peuplé qu'il y a tel
village , comme Turquoing , où Ton compte
12000 Communiants , 6c à l'égard des bef-
lîaux , il y a 12000 chevaux , j<5oo vaches 9
autant de moutons. Cette grande abondance de
befHaux ne vient pas feulement de la bonté des
pât-urages , mais .f ncore du foin que l'on prend
de les bien nourrir , car on ne fe contente pas
de leur laiflcr la nourriture ordinaire des prai-
ries > on leur prépare eiKore à boire 6c à manr-
fer : on donne aux vaches le marc du grain
ont on a tiré la bierre -, on leur fait chauf&r
l*eau qu'elles boivent , on y détrempe des tour-
teaux qui font faits du marc des colfats , après"
qu'on en a tiré l'huile , 6c l'expérience fait con-
lioitre combien cette forte de nourriture leur efV
profitable ., puis qu'il n'y a point de vaches qui
ne rendent a l'heure deux féaux de lait. Le tref^
ile efl une herbe qui leur profite beaucoup , on
la feme avec le froment . 6c la première année
elle ne rapporte rien que le fourage , mais l'an-
née fuivante elle rcpoulfe (i fortement qu'on la
coupe deux ou trois fois 6c qu'après la derniere-
coupe , on y pâture des beftiaux , qui y trou-
vent une nourriture fi forte qu'il eft de la pru-
dence d'empêcher d'en trop prendre > après le
mois de Septembre on leur donne le treflfle fcc
avec de gros navets , qu'on nomme râpes ou pe-
tites fèves ; on feme Les râpes au mois d'Août
fur un labeur fort léger dans les champs où on
a dépouillé du bled; oa en peut xeceiUHix iis
4^8 ETAT DE LA FRANCE.
pI^jlH- Semaines après , mais ordinaîrementon iesiai£
W£Sv ^^ ^^ ^^^^ ^^"^ l'hyver , parce <|u'elles y grof-
iiflenCyon les tire à proporcioa du beibb qu'on
en a 9 âc il n^en doit plus reder au ntois de
Mars parce qu'alors on prépare la terre à aoe
oouvelle récolte ; les fèves font aoffi uneex*
ceilente nourriture pour les beflianx > quand
en les a fait amolir dans l'eau chaude , la ci*
fe fert à brûler > aînfi il n'y a rien de perdiu
^uant aux lins ils £}nt d^un ft grand rapport que
quand ils viennent bien , ils valent preique/toû-
yours le prix du fonds Cu)e lequel on le» a receuiU
li 9 mais il faut beaucoup de loin Se dépenfe poor
tn procurer une bonne recuite ; le Colfàt doic
être femé à la fin du mois d'Août 6c on les trant
porte au moisd'Oé^obre > la tige en eftbonneà
prûler » les Hollandois-emportencbeaucoup de
cette graine pour y gagnes la ^onde Phuile k,
profiter du marc pour leurs beftiaux. Outre les
terres cultivées il y en a un grand nombre qui
' étoit autrefois des marais Se qui en ont retenu
le nom , lefquels ayant été deifeichez fervent
de pâturé commune à certains Villages. On y
élevé dts Poulains , des genifTes Se quantité
d'oyeSyplufieurs de ces marais font plantez d'or^
mes 9 de peupliers , de faules en Symétrie y 6c
comme on en met audi fur le grand Chemin >
tout le Païs a l'air d'une promenade continuel-
le. Les vergers font remplis d'arbres fi-uitier»
de toute efpèce. A l'égard des richeifes fou-
terraines il n'y en a aucune » fi ce n'efl de la
tdrâReri pierre blanche Se molle propre à bâtir. A Té-
des Pew gard du génie des habitans , il efl certain qu'ils
^'"' ne font pas vifs , on les trouve toujours par-
ticuliers âc refervez y ils ne s'appliquent jamais
aux Sciences ni aux belles Lettres; toute leur in-
dinatioaeâ tournée vers leCommerce à quoi ils .
1
ETAT DE LA FRANCE/ 4^^
réudiflènc aflèz bien , ils (è défient des Ecran- FLAlt<«
gers de ne fe commuaiquenc point 9 ils aiment DR£S^
la liberté ou plutôt haïifent la contrainte 9 font
fidèles 8c néanmoins intereflez ; le petit Peuple
«ft grofficr , les femmes y font belles 6c ont de
l'efprit 9 mais elles aiment le luxe , de ménagent
tout en particulier pour paroitre en Public avec
^lat.
La Ville de Lille', non feulement Capitale de ^t U
cette Province» mais encore de toutes les Con- ^^* ^
quêtes du Roi dans le Païs-bas depuis qu'il y a '''*•
établi la réfidence d'un" Gouverneur General 9
eft fituéedans un terrain marécageux , ellecon-^
tient un efpace qui a une lieue de tour 55000
habitans Ôc 6000 maifons, les anciennes ne fonC
bâties que de bois , mais les nouvelles font de
pierres ôc de briques qui font un afpeé^ fore
agréable» c'étoit au commencement unChâteaa
des Comtes de Flandre , dont les environs fe
font fi fort accrus peu à peu dans Tefpace de 7
à 800 ans jufqu'à ix)rmer une grande Ville , tel-
le qu'elle eft aujourd'hui. On voit par lestitrear
que ce Château fubliftoit encore fous Baudouin
III. Comte de Flandre en 1067 ; il y a divcrfe*
Cours de Juftice qui y font leur réfidence. Phi-
lippe le Hardi y établit en 1385. uneChambré
des Comptes » qui connoiflbit des matières de
finances ôc de celles de la juftice ordinaire. Le
Duc Jean trouva à propos en 1409. d'en former
deux Corps feparés . l'unpour la Juftice fût en-
voyé à Gand 9 oh il fubfifte encore fous le titre
de Confeil de Flandre , & l'autre pour la Fi-
nance fut fixé à Lille , où il a dure jufqu'à la
reduftion de cette Ville que les Officiers fè font
retirez fous la Domination de TEfpagne , oiï ils
font leurs fondions à Bruxelles. Cette Cham-
bre avoit fan reflbrt daiis les Comtés de ¥\m^
4«o ETAT DE LA FRANCE.
JFlAH- dre , d'Artois , de Hainaut « de Natnur 9c laSetb
^iV£S* gneurie de Maline» , arec bf coonoiflance del
aiFaires des Oâicier» comptables de la Ceur da
Prince , on y avoit amafie plus de yoooo Regi-
Cres. qui contiennent les titres originaux de too-
ces Its affaires de France , le Roi pour leur coop
fervation y a commis un Garde des Archifet
qui en a foin fous les Ordres de llntendant. De
plus le Roi y a nouvellement créé par Edicdu
'M^ft^x mois de Septembre 1691 un Bureau des Finao-
^^1^ ces , dont le rtflbrt s'étend fiir l'Artois • le Hai-
nault ôc le Païs que le Roi poflede en Flandre 1
fa compétence ren^rme la Juridiction concen-
tîeufe du Domaine > Tenrégidrement des^letcrei
d'oétroy ^ d'érections 9 d'annobliflèment , les
matières des finances ^ l'audition des comptes
de phriieurs Villes -, Bourgs âc Villages 1 & en-
fin la réception des hommages dta au Roi 1 ce
quv efl coniiderable -, y ayant 8000 fiefs qui en
relèvent immédiatement i les Charges ont ^c^
vendu<^s au profit du Roi environ 450000 1. il
Sêuxe. y a i Préfident», 1 3 Tréforier» , &c. Le Sou-
rasn Ea.l. y^xixn Baillage de Lille ainli nommé parce que
^'* le Gouverneur en eft le Chef, ôc qu'il a la con-
noifTance dts cas Royaux efl un Tribunal an-
cien établi par Philippes le Bel. Le Roi en a
créé les Charges héréditaires en 1693 ficlcsa
vendus à fon profit environ 283000 1. il e(i
compofé de deux Lieutenants 1 un gênerai &
l'autre particulier , de îix Confeillcrs , d'un
Avocat & d'un Procureur du Roi 9 d'un Rece-
veur de confignations qui a payé 1 00000 1. de
fa Charge & d*Qn Greffier propriétaire qui a
payé 28000 1. de la fienne. Le Baillage ordi-
naire étoit l'ancienne Jurifdiélion des Comte*
de Flandre , le Baillif n'a point de voix déli-
beracive ^ il n*a poiuc d'autres droits que de fe-
iQoncex
ETAT DE LA FRANCE. 48*
>ncer les hommes des Fiefs , de rendre juftice Flah-
les cas qu*il leur propofe. Cet Office avoir jjkbs,
: engagée par le Roi d'Ëfpagne , mais celui
France la réuni à fon Domaine & depuis en-
16 nouvellement pour 40000 1. Les fialllifs
i quatre Hauts Jufliciers de la Chatelainie '
n Ibnt rendus Adjudicataires au profit de PE-
avec^ faculté de l'exercer tour à tour trois •
»is de Tannée 9 comme aulli ils ont racheté la
arge de Lieutenant pour 90000 1, Le Roi .
a encore en idpj. fix Offices de Confeillert
il a vendu 6000 l, chacun, cependant cette
ifdiékion n'eft que féodale , mais ces Officiers
: un droit particulier dans la paffation dts
ntracts qui portent conftitucion de rentes »
}uels doivent ctre lignez du Greffier ôc d'ua
diteur du Baillage âc porter le fceau de Bail*
c , au moyen de quoi l'hypothèque eft acqui-
jar préférence fur les biens fituez dans le ref-
t : le droit du Greffier eft le centième de la
ime 4>rincipale, Le Roy a pareillement créé Hôtel dit
^ille un Hôtel des Monnoyes en 1685. &c_mcnnay<i,
\ peut dire qu'après Paris Se Lion, aucune n'a
riqué ni reformé plus d'efpeces que celui-ci »
a pafTé zyoooOoo en fiuit années. On a aufïi
bli une Jurifdiélion de Traites , dont la Pré-
înce a^té vendue i jooo J. ôc les autres Char-
à proportion. Les fiaillages de]a Chatelaî-*
de Lille, autrement dit Phalempin, eft l'an-
nne Jurifdidion de Châtelains de Lille, donc
domaine , ayant pafTé de la maifon de Lu-
nbourg en cellç de Bourbon , a été réiini à la
uroilne par l'événement de Henry IV , la
arge défailli a été vendue 28000 1. il a le
mier rgng dans les Affemblées dts 4 Sei-
iMt'itSyU d'ailleurs dans fa Jurifdiâion il
d'autres droits que celui de femoncer les
Tomt III, Si
1
4»* ETAT DE LA FRANCE.
FlAN- hommes de Fiefs. Le Roi a aufli crée uneMaf^
PRES* trife d'eaux 6c forêts pour la Chàcelainie.
M^if, A l*égard des Magiftrats de la Ville , ilcft
itéts, compofe de 4p perfonnes qui font de Beuwail»
douze Echevins> douze Coafèi 11ers de cinqGar-
des Orphèvres qui font renouvelles cous lesam
au jour de la Toûffaints , huit Preud'hommesfc
' cinq Appaifeurs qui font nommez par les Cu^
rés de ta Ville , ce Magiflrac a toute Jurifdic-
tion civile & triminelle & de Police dam la
Ville 8c Banlieue » à la rcferve des Cas Royaut;'
les Offices des Confeillers Penlîonnaires , dci
Syndics & de Greffiers ont été créés héréditai-
res en 169}. & vendues en total 18000 1. en
comptant POffice de Prévôt. Il y a de plus dam
la Ville quelques Juflices particulières desSei«
gneurs , fçayoir celle do Chapitre de S. Pierre
Ets rêve* & celle de Broucq au Prince d'Epinay. La Vil-
«w» le a 800000 1. de rentes ordinaires > dont ici
Magiftrats ont l'admîniftration « la recette s'eo
fait par deux Officiers que le Roi a rendus here-
^ ditaires 9 au moyen de la finance à laquelle ill
ont été taxés 9 mai^ (1 ce revenu paroit bien con-
iiderable les charges font auffi très-grandes»
f)arce qu'outre 300000 1. rentes conftiuiées que
a Ville doit > elle eil obligée à fa cotte part
des impôts ordinaires , aux logemens des Troa-
fès 9 aux feux de lumières des Corps de Garde»
^a l'entretien des fortifications, cazernes & ba-
cimens publics 6c à fournir l 'entretien des d<f«-
penfesjournalieres. Le Maeiflrat a encore ra-
cheté fur le revenu de la Ville hi Charges de
Maires 6c d'Affefreurs « de Mouleurs de bois 9
de Control leurs 6c de Receveurs j il a payé les
taxes de cens & rentes , de garde bierre > d'An-
geurs 9 Brailèurs 9 les bougies 6c lanternes St
quantité d'autres > ce qui- Ta obligé à fiirfeoii le
I
ETAT DE LA FRANCE. 48J
payement des arrérages dts rentes confticuées ^ Flan«
mais en même cems il a tout à fait ruiné fop cre- dres.
dit. Cependant les reflburces de cette Ville Manufé*
ibnt grandes ) il y a plus de 4000 Marchands ètiêres^
ou Maîtres de toute forte de métiers > & il y en
a plufieurs parmi eux qui etitretiennent jufc{U'à
1 200 Ouvriers. On y fabrique toute forte d'éto»
fèS) ratines , ferges , damas > velours « came-
lots > coutils > dentelles» tapifleries, favbns. Les
deux principales Manufa6kures ibnt celles det
Sagetteurs de Bourgeteurs qui travaillent toué
deux aux ferges 9 à la différence que les derniers
ont tiré leurs noms de la Ville de Bourges d'oïl
Hs font venus > & la jaloude qui eft entre cet
deux corps a produit autrefois une émulation'
tr^s- profitable > mais elle a dégénéré en haine
& en envie qui ruine les uns & les autres. 11 y«
40 ans que ces Ouvriers fabriquoient jufqu'i
500000 pié ces d*étofiè 9 mais la mifere infépa-
rable de la guerre > la cherté des vivres Bc let
impôts les ont obligez de quitter» la moitié a
padé dans les Villes d'Allemagne , à Gand fit i
Bruges > oii ils ont établi ties Manufadùres %
cependant le Peuple de Lille efl augmenté^
mais d'une manière qui n'apporte aucun profk j^
le nombre des Domedîques a triplé & de mcmè
de tous les métiers qui fervent au luxe fie à U
dépenfe,
Douay Ville ancienne fur la Sçarpe avoicaa«> Dtué^^
Crefois des Seigneurs particuliers , elle s'eft trou*
vée dans la fuitç réiinie à celle de Lille dans un
même Corps d'État : c'efl préfentement^ne Vil*
k crès-fortifiée > protégée par une grande inon^
dation fie par le Fort de Scarpe > qui en efl à un
quart de lieuë > elle eft plus grande que Lille *
mais elle n'a pas le tiers dt% habitans » ni la
dixième panie de lès richellès ; elle a une Goa*
Sf»
I
484 ETAT DE LA FRANCE
Flan- vernancc & un Baillage > dont les Offic
PK£S. ^té vendus au plus ofirant , un Magiitrac
cif donc les Cor.feillers 9 Penlionaires > 1
réurs font aulii devenus hércdicairts. L
donnances du Magiftracfonc exécutées pî
Prévôts , l'un de la Ville qui eft le Princ<
pinay , Pautre de S. Albin qui eft le Comte
mont , ils ont des Lieutenans qui font leur
cions à leurs places. Les revenus de la V
montent qu'àzyoool.les charges font grar
les reffources très-petites parce qu'il n'y
de Manufactures. L'Univcrlîté de cette
fiit établie en iS59 avec les mêmes priv
que celle de Louvain , dont elle n'a toi
pu fe mettre en pofleffion : fes Collèges p
paux font ceux du Roi > d'Anchien 9 Mar
nés & de S. Waft. 11 y a plufieurs bourfi
la jeuneifc voiline y vient apprendre la ]
fbphie , la Théologie , le Droit & la M
ne^ Le Redteur Magnifique a droit de c<
tion fur les fuppots , ce qui lui donne de 1
Orihies, rite dans la Ville : Orchies n'eft plus coi
rable que par le droit qu'elle a d'envoy
Députez aux Etats de la Province , on pr
qu'elle étoit autrefois plus grande que 1
prefent Lille , elle a un Baillage de -an h
rat , mais fes revenus font fi petits qu'elle
pas en état de payer feulement les i8c
qu'elle doit pour fon contingent du don g
Sedin, ^ue la Province fait au Roi. Seclin à deux J
de Lille eft un petit lieu de 300 maifons
un Baillage de un Magillrat comme les ai
^4rniefi. Arméntiercs fur la Lys a.6oo habit'ans -, un
l'^res. lage Ôc un Magiftrat ^ fes revenus ne mo
qu'à 15000 l. elle appartient au Comte <
mont , le grand débit de ce lieu ne confifle <
m.nes, briques qu'on iàit cuire aux environs. Cqx;
>
ETAT DE LA FRANGE. 48jf
lîir la Lys apparwnoit- autrefois à la rfi'aiforfdc Flan-
la Clifes , dont écoit Philippe die de Comiiits DRES»
qui a écrit la vie de Louïs XI , le Prince de
Chymais en cft poflefTeur , il renouvelle IcMa-
giftrat quand il lui plait. Lannoy a donné fort lAuntj»
nom à une Famille illuftre , il y a un Château
qui la rend afTez confiderable & un petit com-
merce d'étofes^ de laine qui fe font aux envi-
rons. Le Prince d'Ifenghein en eft Seigneur &
difpofè du Magiftrat. La Baffée eft un démem- LaBaJée,
brement du Domaine de Phalempin , elleaété
fortifiée dans la minorité du Roi 5c fon Gouver-
neur tiroit d*immenfes contributions de laCha»
Celainie de Lille , cela eft préfentemeht oublie»
La Gorgue Capitale du Pais de Lalléu eft fi- Ld Cor*-
tuée fur la Ly» dans un Païs fort agréable , il ^«'«
y a un Bailly dont la fonction eft de conjurer
les Echevins pour rendre la juftice. L'Abbaye
de S. Waft prétend avoir la Jurifdi6lion de la
Campagne , qui eft extrêmement peuplée ; le
grand commerce qui s'y fait eft la blanchi (Tq-
ric des toiles , le Confeil d'Artois exerce la Juf-
tice dans ce Canton , ce qui le rend dépendant
de deux Province!! , puis que 9 quanta la financ-
ée 9 aides 6c fùbfides 9- qui montent pour les
quatre Villages à 12500 1. il eft Membre de la
Chatclainie de Lille. Outre ces Villes , il y a
de gros Bourgs qui valent mieux qu'elles 9 Tur-
coing & Roubaix font de ce nombre, il S*y fabri-
que beaucoup d'étofes mêlées de (oie -Se de laine*
La commodité , qu'ont les habitanS de joindre
le labeur au travail de leur méfier 9 leur donne
le moyen de fub'fifter plus aifément que dan?
les Villes fermées , 6c cela contribue à y faire
fleurir davantage les Manufaétures , mais d'au,-
Cre part^ de peur que cela ne nuifit à celles des
Villes, ihy a. de certaiaesfabriques interdites |
la Campagne, Sfj
48tf ETAT DE LA FRANCE»
TlAM- L*Ecat Ecclefiaftîque eft très-floriflanc dan»
SiUSS. ^cctt Province , qui eft partagée entre les Dio*
ccfes de Tournay > Cambray , Arras , ft S»
^Ifilfi' ^^^^' ^^ P*"* confiderabîe Chapitre qui s*y
qKft Crottve cft celui de S. Pierre de LiUe , compolc
Lksfu de cinq Dignitez , 48 Chanoines 9 piulienrs
jfc/. Chapelains & Vicaires > te tout au nombre de
êhfin •• 100 perfonnes , il eft fujct immédiatement do
Pape. La Prevôtc a 20000 écus de rente, elle
cil a la nomination du Roi>le Doyeh U, le Chan-
tre font cleâifs , les Canonicats valent 1600 1.
par an > ils ont été fondés par Baudouin V. Com-
te de Flandres en 1069. 11 y a trois Prébendes
fiièâées aux Evêques de Tournay > Bruges ft
Ypres , le Pape U le Prévôt nomment aux sa-
cres Prébendes > chacun dans leur mois , le Pr^
vôt n'a que ceux de Juin , Mars , Septembre U
^ ^Ut. Décembre. Le Chapitre de S. Piat de Seclin eft
le plus ancien de la Flandre , on lui donne i )00
ans de fondation > il y a cinq Dignitez & il
Prébendes qui valent 1 000 h chacune 9 iBc font
â la nomination du Prévôt 6c du Pape comme
celle de Lille 6c dans les mêmes conditions : le
^* Prévôt ajoool. de revenuXe Chapitre de Douai
^•iMi» ^jqJ^ yj^ç ancienne Abbaye fondée au VIll. Sie-
cle à Merville fur la Lys j elle a été transférée
6c fécularizée 9 il y a cinq Dignitez 6c 24 Pré-
bendes de 800 1. chacune : le Roi nomme le
Prévôt comme aux précédcns,6c celui-ci avec le
Pape nomment chacun à leur mois les Chanoi-
nes. Le Chapitre de Comines eft entièrement
à la nomination de TEvéque de Tournay > de^
puis que la Prévôté eft unie à fon Evéché ; il y
Jthhdyes. ail Chanoines 6c un Doyen. Les Abbayes de
cette Province font Marchiennes , Ordre de S.
\ Benoît 9 en règle de 60000 1. de revenu. Los
|>r<;s LiUe 9 Ordre de Citcaux en r^le 1 df
ETAT DELA FRANCE. 487
JOôoo 1. Choifiti, Ordre de S. Auguilin en re- FlAjM
pie ) de ijooo. Phalanpin , id, de lOooo 1. Se dr£$,
.te Prieuré de Sujes dépendant de S. Nicaife de
Rheims de 8000 1. Les Abbayes de filles foiiC
Mofquece ^ Ordre de Ciceaux de 30000 1. Beau*
pré fur la Lys du même Ordre de i yooo 1. S.
Adouan Ordre de S. Auguilin de 3000 1. La
Paix à Douai , Ordr« de S. Benoic , de 4000 L
& Flines» Ordre de Citeaux , de |oooo 1. Tou-
tes CCS Abbayes font éledives » & TEleélion fe
fait en prefence des Commi flaires du Roi ; mais
Sa Majefté ne s*eft pas ailreinte à la fuivre »
<]uoiou'il arrive ra^ment qu'elle nomme d'au-
tres uijecs que Pun ne ceux dénommez au pro-
cès verbal de Téleâion. Les Villes ouue cela
ont beaucoup d'autres Eglifès qui ont toutes des
revenus , Ton compte dans cette partie de la
, Flandres environ 1500 Ecclefiaftiques 6c au-
tant de Religieufcs. Le crédit des Moines écoit
autrefois fi grand dans la Flandre qu'ils domî-
noient dans touices It^ Familles > maïs quoique
le Peuple' foit toujours fort attaché à la Reli-
gion 9 encore que très-inal inftruit ^ il paroit
s'être fort relâché de fa foumiflion précéaente ;
les Ecclefiafliques de ce Canton cultivent rarjt-
ment les Sciences > toutefois on n'y voit aucun
lierctiqae.
Le Gouvernement Militaire de la Ville de Gtnvtr
Lille eft attaché au Gouvernement General dçs ncment
Païs-bas , dont étoit pourvu M. le Maréchal ^''»^*»-
de Boufflers 8c fon fils en furvivance ; le Com- ^''
te de Montbront étoit Lieutenant General de
la Province {auquel M. le Chevalier de Luxeip-
bourjg a fuccedé ; il y a de plus un Commandant
particulier de la Ville > un Major > trois Aides-
Majors ft trois Capitaines des Portes. Le Gou-
. yaaâê de la CiuaeUeafous lui un Lieuconaàc
Sf4
4S8 ETAT DE LA FRANCI.
FlaH- ^ Roî ^ nn Majof & on Aîdc- Major. Le Fort
»WBS. de S. Sauveur , qui cft auffi dans la VîUc de
Douai 3 Se le Fort d'Efcarpe ont auffi pareille^
ment leurs Gouverneurs fie autres ÔÀiciefS*
• C*eft une règle générale pour les Villes de Flan-
dre de9 conquêtes du Roi que les TroupfS|
foient logées , fçavoir les Ofiiciers dans les Pa-
• villons bâtis au dépens des Villes & à leur dé-
faut dans dts cabarets & les foldats dans les ca«
' zernes. Les Magiftrats fournifient Tuftencille)
c'eft- à-dire 9 l'ameublement aux Oâiciers, les
Kts , le chaufage pendant l'hyver aux Soldats.
Les Troupes des Citadelles font entièrement â
la charge du Roi , il n'y a point d'étapes dans
^ les Païs-bas , les Troupes doivent y vivre de
leur folde > où il n'y a point de cazernes 9 on
leur fournit le couvert 6c de la paille pour fe
J^arL coucher. Le Roi a établi dans les Païs-bas une
'hapjftt,. Marcchâuffée compofée d'un Grand Prevôc^
dont la Charge > avant d'être divifée -, valoit
100000 1. fix Lieutenants , deux AfleiTeurs de
autant de Procureurs du Roi Se de Greffiers 9
B Exempts & 70 Archers. 11 y a à préfentdeux
Prévôts , l'un qui réfide à Lille de l'autre pour
le Flaînault , les Archers font divifez félon les
Départemens.
JButs, La Province de Lille eft un Païs d'Etats , qui
s'aflemblent ordinairement à la fin de chaque
année ) en vertu d'une Lettre de cachet du Roi en
prefence du Gouverneur de de l'Intendant qui y
prcfîdent , celui-ci fait les propofitions. L'Af-
lemblée fe tient à Lille Se eft compofée d'à».
Magiftrat qui tient le premier rang , des quatre
- Seigneurs Hauts. Jufticiers , qui font le Roy > à
caufe de la Chatelainie de Lille > terre Se Sei-
gneurie de Phalempin ; le Prince d'Epinoy pour
fa Baronie de Sifoing i le Comte d^EgMont fil
1
ETATDE LA FRANCE. 48^
les Reprefentans. pour celle de VVarin de. le Fl AM-^
Prince de Chymay pour celle de Comînes ou de DRESm
leurs BailiiFs ; dta Depucés des Magiftracs de
Douay 8c de ceux d'Orchies. Les Ecclefia- Om grt^
iliques de la NobleiTe n'aflîilenc point à ces -Mf^
Etats 9 parce qu'ils font exempts naturelle*
ment dt$ fubfides, mais foit pour le foulagement
du peuple foit pour augmenter le profit du Roi»
le Gouverneur res afîembleféparementi & l'In-
tendant leur fait une demande au nom du Roi
pour le foulagement des Villes & des Peuples de
la Campagne 9 en conféquence duquel ils accor-
dent ordinairement un ^ingtiénte de demi des
revenus qu'ils tiennent par leurs mains ; mais
Suant aux véritables Etats 9 le Roi leur fait une
emande ordinaire de 150000 1. qui ne man-
quent jamais d'être accordée , & la fomme d'ê-
tre fournie > moitié par les Villes, moitié par les
habitans de la Campagne , fur lefquels on la
levé par yingtiènve des revenus des biens ; Lil^ Umus
le donne outre cela 113000I. par an pour uifi^es.
. l'entretien des Fortifications ; la Ville de
Douay en donne 40000 pour le même fujet.
Plus le Rai lève un droit de quatre patards par
bonnterde terres^qui produit 13600 1. le bon-
nier de Flandre fait trois arpens dé France 9
mais comme ce fecours ne fuffit pas toujours
pour les befoins du Roi , il fe/ait félon les occa-
fions une levée d'aides extraordinaires , par ma-
nière de taille, en vertu des Rolles arrêtez par
l'Intendant de la Province de concert avec les
Jufticîers. Plus cette même Province fournit là
plus value des fouragcs que le Roi ne paye que
cinq fols > les penfions des Gouverneurs , l'en-
tretien dc$ Chauffées , la fourniture des Cha-
riots de Pioniers , la dépenfe des Députés aux
Etats ; de forte que les levées ordinaires qui fe
font dans cette Province montent à près de
>
4pô Él" AT DÉ LA FRAKCfi.
J^L AH- ^^"^ millions par an> qui (ont' employez aa pt»
M£S« ^^ ^" ^^y ^ ^^^ dépenfes publiques , effet de U
bonne volonté des Peuples qui paiTe toute cro-
yance ) fi Ton fait attention à la petite étcndud
du PâïS) qui ne contient que 200 villages tout
ati plus 9 & la continuation de leurs^efibitspoar
fournir annuellement de ft groffes iômmcs^
dans le même tems qu*ils ont payé la capita*
tion, racheté les Charges des ÇoUcâeurs, Con-
trôleurs > Greffiers, Syndics^ Maires > Echcnt»
êc autres Oâiciers qu'il a plu au Roi de créer
ëtmptes pendant les dernières guéries. Les comtes 4e
fubiHu toutes ces impotitions fe rendent , rçavou- ctox
des Villes à la mutation du Magiilrat en prclèit-
ce du Gouverneur de de l'Intendant ; ceux de la
Campagne en préfence de Bailliffs d^t Haotl
Juiliciers ; ceux de l'Etat commun en préfence
des uns 6c dt& autres U ceux d^i levées auxquel-
les les Nobles ont contribué en préfence de deus
Députez de chaque Corps, intendant alGflc de
Wfirvêm prélidc k tous. La raifon pour f aqueNe les Hauts
im «M Jiifticiers dirigent ces impolîtî.ons & entendent
fu^tt dis jç j comptes des mifes , eit qu'ils jouïflent cnco-
Ji^Z '^ ^^ droit autrefois commun à tous les Sei-
tttrs^ gneurs de Haubert 9 d'impofer eux-mêmes à
leurs vaïïaux des taxes proportionnées à ce
qu'ils accordoient volontairenF^ent aux Souve-
rains > le Roi n'ayant point anciennement k
droit d'exiger aucune fomme dts vafTaux des
Seigneurs , ii eux-mêmes n'y avoient confcnti
& n'en avoient fait i'impofition , ainfi les Com-
Ces de Flandres 6c Ducs de Bourgogne fe font
toujours addrefTez aux quatre Jutlices de cette
Province, qui étoient alors les feules afin qu'ils
vouIufTent laifler lever fur les habîtansde leurà
terres les fommes convenues & dont ils avoient
teibia ; ces fortes de taxes ccoienc alors modir
ETAT DE LA FRANCE: 4J1
5c rares , mais elles font accrues à mefiire Fl Ak«
i Païsed augmenté en biens 9 & comme la dRE^»
(fion de ces Hauts Judiciers n'a jamais été
léc , ils ont continué de prendre connoif-
des deniers qui fe lèvent à la Campagne
les fubfides ordinaires Se extraordinaires à
ue titre que ce foit. Il faut remarquer que /»/«/(-
bfides de PAUeu ne font point compris en tttm du
du refte de Ik Province & qu'il monte ^*'* ''*
les quatre villages à toyoo florins , tou- '**^""'*
par arrêt donné en 1671. Padminidra»
ie ces deniers a été attribuée aux quatre
îers. Mais comme les Seigneurs ont nc-;^
de fe trouver aux Ailemblées 9 ufant à
propre préjudice du. droit qu'ils ont de
lettre leurs RailifTs à leur place 9 & <}ue
eurs les affaires qui paffent par leurs mam«
îffent tout le piblic 9 Tufage ^ts Confeîl-
E^enfionaires qui les afiiftenc de leur avis
établi avec jufte raîfon 9 il y en a deux avec
il Greffier & deux Receveurs qui ontache^
rs Charges avec le droit d'hérédité chacun
10 1. Le Roi a encore dans cette Province
omaine qui lui rapporteroic doooo 1. par Dcmâitu»
'il n'étoit prefque entièrement engagé tant
it du Roi d'Efpagne que du fien y il n'en
>as à prefent plus de loooo h
mme la Provmce de Lille eft un Païs de Nohleft,
merce > il n'eft pas étonnant qu'il y aie
le Nobleflc & que les terres érigées en
ité y ibient û rares 9 il y a cependant de
3onnes maîfbns 9 le Comte d'Egmonty
de la Baronie d'Armentieres 9 Ërquin-
i fur la Lys 9 Radinghan 9 Houvroy 9 S»
n 9 Verlinghen 9 Wavieres èc S. Albiii*.
rince d*Epmoy du nom de Melun 9 le
[ui£u de Roubais > la Baconte de CUÂa y
/
49» ETAT DE LA FRANCE.
PLAM-^Brbcueq 9 Baiflkaux , Ennechîn , la Royere 8î
I^K£S« Montreuil Achevens. Le Prince de Robecq ,
du nom de Montmorency » Capclle en Pucllc ,
Berfées» les Watine» , Roupy de Nonaing';
le Comte de Hornc la terre de l*EclufeîIe
Prince de Bournonville , VVafque , Hell k
. Bonduës ; le Prince d'Ifanghein , du nom Vit^
lain 9 Gang ) Capinghen , Hongleis 9 Lys »
Launoy 9 Comines , Sequettin <> Lîncecte k
S. Oupplines; le Duc d'Arrech Turcoing ; ÎC
Prince de Chimay de la maifotv de Hamin ,
Comines ôc Hallin ; le Comte de Boflû ? le Bai
VVarneton ; le Cbraite de Souadré , Courci$&
Empoye à Roncq le Prince d 'Etnicufe pctit-filf
du Préfident Richardot , la Terre d*Auberhot ;
le Marquis de Longaftrc 9 le Vicomte de Haot
•Bourdin & Emmerii>; le Comte de Coupigniès
Beaucam & Vieres ; le Comte d'Alennes,
Alennes avec Herquincq 9 Hem le fec ; le Coiri-i
te Maldeghem , Marquet en Oftervant; leCoow
te de Rache , la terre de Rache , le Comte à
Ribaurie la terre de fon nom ; le Marquis de Li-
de , Peronne ; le Baron d'Edcrem du* nom et
RenelTe, Vilignon ;le Comte d*Etr de*, laïci-
té de ce nom ; k Baron de Fofîeux de la mai-
fon de Hennin Lietard ; la terre de la Moccc 20
Ploick 9 le Vicomte d*Amaft , la Seigneurie de
Hennequin; le Baron d'Orchies, Hucllc, Mal-
le & Florent ; le Comte de Mour ville , Houpy ;
le Marquis de Han du nom de Sand , k terre
de Hem , Sailly & la Rive ; le Comte de Ficf-
tres du noni de VignacourtMarquilliers^Haocay
Fefche» , là Rancé & Herlies ; le Comte d*Aa^
«aples du nom de Robles,le Comtd d* Aunaple$9
Santés & Quinquempoix;le Comte de Lumbref
de la Maifon de Fiennes, Etain; le Comte d'Aii-
.«ecval; Thumieres i le Marquis çie Hçndxinijii
BTAT DE LA FRANCE. 49f
>m deCro,Ferlinghein;lc Marquis deQucfnoi, Fl AH-2
i terre de fon nom ; le Comte de Genech , Fer- desSi^
telles de laPrairie de Barlaimon Je Comte d'A-
ïlain 9 Auclain 8c la Magdelaine ; le Baron de
ruques , Neuville en Ferrain ; le Baron de
Vordcnt la terre de Chevens ; le Baron de .
andafs , la terre de ion nom : le Sieur de
DÛrgoene , la terre de Herbaine ; le Sieur det
roix , la terre des Pottes ; le Sieur d*AlIîgny,
. Terre de Henfclimieres ; le Sieur de VVan-
îrgrack , la Prévôté de Fretin : le Sieur du
hatel , la Houarderie la Motte 9 Ringueval Ôc
[allium à Fleirs : le Sieur de la Croix d'Adi-
rlïcs > Hebuternes , & Muîiembus : le Sieur de
[ennein Bernicule , le Meines : le Sieur de
hauremonde Merignics , &c. Les plus conlt»
îrables de ces terres forit Chifoing de laquelle
^pendent près de 300 fiefs ; V Vaurin. qui en a
S^o ; Commes qui en a zoo ; Roubaix qui en a
j) o ; Je Quefnoy > Rafciies , Aunaples , Avé-
ra , Hauibourdin 6c Boubefque érigé en Baro-
e en faveur dts defcendans de <eldi qui a don-*
î la relation de fon voyage de Turquie. Par-
t les perfoanes qui viennent d'-étre nommées »
y en a plulieurs , dont les Ancêtres ont poffe-
; les plus grandes Dignîtez Ôc des biens fort
•nfiderables , mais leur Pofterité çft bien dé-
.uc à la rcferve des Seigneurs de la Haute No-
efle qui font au fcrvice de la.France & de PEf-
gne : les autres font peu de chemin dans le fer-
ce & à la Cour > les honneurs de celles-ci ne
jr font point aflez fcnfibles pour les y attirer.
La Province de Lille a beaucoup d'avantage ^cmmerJ
►ur faire fleurir fon Commerce ; la fertilité du '^ ^' '*
lïs , la commodité de la Navigation, le de- '''•^«'^'«
c faciledcs Marchandifes ôc fur tout le génie
ui habicans qui y efl porté. La Ville de Lille
)
494 ETAT DE LA FRANCE.
9lAM- efl celle qui met toutes les autres en mouve'
PftSS« ment 9 parce que Tes habitans font aflez richei
pour former de grandes entrepr i(ès : oa aaia
peine à. croire 9 ce qui efl très- vrai» que cette
feule Ville fait fubfifler dans le Païs plus de
1 00000 perfbnnes , par le moyen defes Mann-
fk6^ures ; mais en traitant de cette matière > il
€ft bon de remarquer que le Commerce a rap-
port à deux fortes de chofes , celles qui croiffeoc
dans un Païs pour y être conlbmmées plus loin
èc celles que i'on &it venir des Pals OTai^is,
pour fuppléer à ce qui manque natorellemeflC
A l'égard du premier , on a parlé ci-devant di
produit de la Province en grains 9 legumeti
huiles 9 fruits 9 Sec. étoffe de laine 9 fil 9 (0^9
dentelles , &c. mais on n'a pas encore expUqaé
'*Jver U ce qu'elle tire de fes voîftns. La France loi fcâr-
tr^nci* j^i^ (jçf vins» de Teau de vie» des confiDvesi
des fruits fecs 9 des huiles à manger , daécol'
f€S de pur« foye 9 des galons 9 cks rubans 9 di
Sapier 9 des armes 9 cm foulohre » du falptott
es verres 9 de la fayence. Elle tire de la Ifol-
^^«* lande ou par fon moyen des draps 9 db poiflôa
falld 9 des cheveux 9 des baleines 9 àts épiceries»
des drogues 9 des teintures » des couleurs 9 des
cendres 9 du bois » de l'allun > des cuirs 9 des
fromages 9 du goudron » de la corne 9 du cuifiei
de l'yvoire 9 des curiofitez des Indes 9 des carac-
tères d'Imprimerie 9 des livres » dupapier 9 da
miel 9 du marbre 9 du cocton 9 dcc. Elle tire des
t4s Uii' Païs-bas Efpagnols du Païs de Liège 9c d'Alle-
' maene 9 des laines 9 dtt foyes» des beftimx»
de fa volaille 9 des foins 9 du charbon de terre»
du fer 9 du plomb , dct fils d'archal de de laicoof
6cc. Elle tire d'Efpagne 6c Portugal de l'or»
de l'argent » des draps » des laines» des Wns»
v^n^U. des huules» des plives. Elle cire d'Anflcuiie
ETATDE LA FRANCE. 49J
t d'Irlande des draps > des beurres ^ des chairs Fl AlV^
GilIJes> jdes fuiâ) des cuirs » des pelleteries» DRfiS»
[es chapeaux > 6c enfin à proportion de toutes
es parues de l'Europe félon ce qu'elles produî*
enc. Le Commerce de Lille avec la Flandre
*ent retient, pour Tordinaire par charois ou par
Act t par la voye de Dunkerque » elle tire une
nfinité d'argent de la Province » à caufe de la
praiide confommatîon àts vins de eaux de vie 9
1 cil vrai que lés Troupes y en apportent » mais
1 retourne aulfi-tôt à fa fource ; ainfi on doit
lire que cette Ville eft plus utile à la France
e*à elle-même. Le Commerce avec la HoUan-
eftnecefTaire, mais les HoUandois > empor*
tenc tout le profit » parce que l'on prend chez
eux ce qu'on pourroit tirer en droiture des lieux
cn&nes où ils le vont chercher. Celui du Païs*
bas £(pagnol leur eft plus avantageux naturelle-
ment que la Province de Lille > parce qu^ils
manquent généralement de débit. Il ne refte
donc de commerce véritablement utile que ce-
lui d*Elpagne & des Indes 9 c'eft pourquoi les VEf»4^
N^ocians de Lille le recherchent avec tant ^ne c^ /«f
d'ardeur » ne (è contentant pas des marchandi- ind€i%
lès que les Pais » qui font naturellement à leur
portée » leur fourniflènt > nuis cherchions dans
lous les lieux du Monde ce qu'ils croyent être
propre à y débiter 9 & quand ils ne peuvent le
faire euX'^mémes > ils (è joignent avec des Mar-
chands étrangers pour faire enfemble un plus
grand effort 9 mais d'ailleurs cette jonâionfert
Crès utilement pour éviter 'les inconveniensttat
Sierres 9 ils tachent par fon moyen de fauver
s accidensteii mettant leurs marchandifcs
fous àtïï noms empruntez 9 en appliquant aux
écoffcs des plombs contrefaits 6c autres moyens
que la neceifité fait imaginer > iefquels diml-
I
495 ETAT DE LA FRANCE. je
^ AW- nucTt pciiTLinc le prcfît à proportion des pcîntt ■*"
BK£S« & des foins qu'ils docneiic II y a deux maniè-
res de négocier arec l*£ipagne & dani les 1b-
dci . Vkir.c quand ua Négociant cnvoy** en Ef-
paçne des marchandifes çuSl faxtenl'uicc pafiêr
2*3 Y Irrdes pccr fon compte de à iès rifqiKSf ce
qui s'appelle grojfè avantirrc ; l'autre quand ^
ua Ncgcciant acheté pour le compte des Mar-
chands d'Efpagncce qui fe nomme Commiffon:
le premier el't p!u5 prcficabic , le fécond elt plus
far à csnfê des rifques de la Mer , du mauvaûsde-
bic des guerres fréquentes 6c iùr tout à caufe des
ind'^lcs, qu'il faut payer au Roi d'Efpagne, ccfii
tient les N'egccians dans une crainte conduidle
eu de ne p» réuiiir ou de ne pas retirer leurs ef-
fets avec fureté. C'ell pourtant le feul commcKe
qBi etirichit cette Province , pais que c'eft lefcul
qui lui apporte de l'aident , que l'on fèroic fc-
ro:t en nature - îi TAngieterre ôc la Hollande oe
trouvoient moyen de l'attirer chez eux ipoor
envoyer la valeur en marchandifes ou en drapi
ou en lettres. La Province de Lille fait tousiei
ans peur qjntrc à cinq millions de commerce
avec l'Efjragne & les Indes , les marchandifes
qu'elle tire de Hollande ne confomment p£S la
cinquième partie de cet argent 9 ainlicUc de-
vroit attirer tous les ans trois à quatre millions
en efpeccs , cependant > on n'y en apporte
point de on n'y en apportera jamais tant que lei
chofts feront fur le pied où elles font» & que
Ton ne laifTera pas aux negocians la liberté de
tfSTîquer des cfpcces comme d'autres marchan-
difes. Il y a trois chofes principales qui font
que l'argent qui devroit venir en efpcce paffc
en Hollande & en Andeterrc» premièrement
la r?.cilitc qu'ont les Negocians à trouver des
YalifcauiL Anglois 9c HoTlaadois qui viennent
d'Ef-
TAT DE LA FRANCS. 497
gneTur lêfqueis ils mettent plus volon* Flak.
lurs efTecs que (ùr des vaifTeaux François DRBS»
Is ne fe fient gueres. 2©. le prix qu'ils re-
des lingots ou x:aâilles ou rcaux d'argent»
bien pW grand en Hollande Se eii An^
t qu'en France; ^^. l'antipathie natu-
les Efpagpols de des François» qui fait
[e fesviront plutôt des . Etrangers prêts a
d'autant qu'ils font en dé&uice de la û*
ou de l'isnpuîiTance des François. Pour
dans un Royaume des efpéce» d'or de
Dt 9 il fàuc au moins en payer la valeor
onnoitce aupaeatanc 9 mai»c'eft un focrec
France paroit ne pas vouloir apprendre;
{lecerre cftibntlesOrphèvces qui achcf*
s nkatieres d'or & d'ar^nt; en HoIlan««
ts les .gros Négociant en fbnc craiic > la
en eflpas fixé » celui quien a plus de be*
i donne davantage 9 le poids dcle titre eft
z chofe qu'on y examine U fur ce pied il y
!icde l'avancagis à envoyer des matieiioscji
ide 9 parce q^C VeiTai <m.*Qt\yiaic tft .plus
jgtm qu'en Fraticje; fnx qvoîqué^ cet efljii jie
»toûjour^jui[le,le Nforchaod eitproSto to
ILandois n'y perdent pas,puifque cela leuff
ane infinité d'argent qu'on ne porteroit;
ez eux 9 s'il élok aulli exact qu'il le pour^r
re.Enftn le prix e»0sl^Âcant des'changes de
; en^Honande.dmniiine le» Marchands
replfftre .leur8;^aciejFe9 d'or. Se d'argeni;
i paiement dje^ iharchandifei qu'ils enti»
>arce qu'autremieot iU per dijoienc la plus
t partie de leur prx}fit.
.ne au commerce d'Angleterre l'on peot
' qVr^^^B'eft pas favorable à la Piovince *
i'on 9'y-£|aufo;( envoyer -avec^ proficiau-:
es inpFchandifes qui y njiiâênt ou <{^o^
que 9 & qu'on le peut ad contraire aiit-
49S ETAT DE LA FltANCE.
FLâH-niciitpaflêrdecdks qn'oo en tire à la idcnt
9>ME$, dcl'éuinfc desaiîis. Les HoUandois appit'
liendcreac autrefois bcaoooup que l'on n'âiblit
le commerce des Vilka Françoifes .fixr on pied
ccftaîn êc railbnnabk , par exemple , que Voa
ne recîrac direâemencdu Nord, ou des mcici
Pais les marchandiict qu'on prend cbes cm,
mais ilsinroiflèDCaiijoiird'faBi raflurez parTia-
compflDDiljcé de nos mœurs Se de nos âdHém
Mwtmm^ avec l'Ordre 5c la R^fe. La Flandre Françoi-
t'mi^* &eftconûderéecommeunPajsécrangeriré-
'' ^ gard du refte do Royaume» Je les marchandU
& ouiy arrivenc dei Pali écrangess y ptycflC
les droits ordinaires 9 tà^nnt le tarif de lôju
à moins qu'on ne rcoîlle les €ûn paflcr pk»
avant 9 at^oel caa il fnflic de picndic wi acqoic à
caution poorcntrei en France 9 oit l'on paye m
Bureau d'AmienSyPeronne 5c autres 9 fiuvtiit le
Carif de 1664» lien cft deméme des droio de
lôrtie 9 ibit que l'on fàfiê fbrdr les marchindi-
Um du Royaume 9 (oit qu'on les deftine au Piii
conquis 9 mais pour empêcher les firaudcÉ 9 il t
éc6 établi âti Bureaux dans toutes les Villes o&
l'on eft obligé d'y faire déclaration des mar-
chandîfes 5c d'y prendre pafla^anc 9 quoioii'il
ne foit dû aucun droit pour aller dîme Ville à
«ne autre ;or les droits dutarifde 1671. feot
fi hauts 9 ^ne les Marchands riiquent tout pour
ne les point payeii slafont même fkroriini
commettre ces fraudes par ceux [qiù'fimt pré-
pofez pour les empêcher 9 le profic partîcatiet
prévalant à l'intérêt des Femuers. Ainfi il eft
certain que la reduéHon de ces droits en ang-
menteroit le produit 9 d'ailleurs l'ebligation 01^
fe trouvent les Marchands 5c VoitUriersde s'ar-
rêter a tous momens 5c de mettre la main à la
kourfe 9 chofe peu agréable aus: Flamcndst
^
E T A T D E L. A F'IC A N C E: éfSfp
leur fait fouhaicer de roii^diittinuer le nombre d^ I^L AN-
ceux qui exigent ce» difierens droits ou dcclara- I>K£^
cions. Les Gabelles n'onc aucun cours dans la
Flandre Gallicaneioù'les Peuples ont écé main*
tenus dans le droit defrancfaïé ytnsds en revan-
che oh y a chargé les poifîbns de toutes fortes de
marchandifes crune exts ême quantité de droits^
de fone qu'on ne peut pas dire qu'il s*y confom*
jne la moindre choie qui en foit exempte.
MENIN ET SON TSRRtTOlRC*
LA Ville de Menîn eft (huée fur la Rivière
de Lys de eft le Chef-lieu de 13 Villages Mtnii,
qui compofentune des cinq verges de la Chate-
lainie de Courtray ; c'étoit anciennement une
Seigneurie particulière qui futacquife vers l'an
1) 50. par Louïs de Creffy Comte de Flandrt..
Philippe IL Roi d'Efpagne dans le defTein cje la
forciner»fit abbattre une partie des maifons qu'il
y avoic pour lors au nombre de 1200 , le Roi a
fiic démolir les anciens onvrafi[es & en a fait
fiiire de nouveaux en 1 67B. ùut ront rendue une
des meilleure» Place» de Flandre. Il y a un
Grand Bailly qui tfk Semonceur 8c un Corp» de Sên Mét^
M^iilraturequi fe renouvelle (èion la volonté ^*P^^^*
du Roi 9 il connoit de toutes matières à la refer*
.ve des Cas Roy au 9 qui vont au Parlement de
Toumay , ainfi que l'appel des jugemens du mêr
tneMagiftrat) il ne refte dans la Ville que f à
4^00 maifons. Le fenl commerce qui s*y fait eft Cim^
celai des grains 9 des toiles & du fit qu'on y mene^
blanchit 9 4c celui de la bierrc blanche qui
cft recherchée 9 il y a auffi une Manufadu*
re de chapeaux fins Se fans appreft qu'on pou-»
voit faire fleurir comme auâi on pouri oit au^i»
iDcnccr le commerce des coik» «c du fil| le
T t &
'Soo ETAT DE LA FRANCE.
Flan- blanchilTagedeMenîn approchant celui dcHoU
PRES, lande. Les revenus de la Ville ne moacsnt pai
Ses uvt' ^ )^oooo 1. par an U les charges les excèdent
nus. de beaucoup , ce qui a porté fouvent le Roi à
faire remife de 4000 1. que la Ville lui deroic
Eglifts payer de fubddc. Il n'y a qu'une Paroifle 9 deux
& c «»- Couvens de Reltgieufes » deux maifons de-cha-
v<^'* rite pour les pauvres y elle efl de la mailbn de
09nv9r. Toumay. Le Gouverneur de la Ville eft le Mav
mmmi quij Je Bully PEtandart , qui a acheté cet cnw
MtHmrt pj^y ^ jj ^ f^ixt lui un Lieutenant de Roi, un Ma-
Îor 9 Aide-Major 9 &c. les Troupes font logécr
lans les. cazernes. Le terroir de Menin^ft corn-
^'* pofô , comme on a dit 9 de i ^ villages &l d'ea«
viron 100 bonniers de terres 9 il y croit toute
force de grains 9c furtout de la bouquetée 9 oa
bled Sarrazin » dont il fe fait une grande coa*
fommation à Meoin pour la bierre blanche. 11
y a une Cour Serdale pour la verge j c'eftàdire
pour le territoire de Menin 9 où les afiàircsfone
jugées par les vaflaux 9 le.Baillif delà Ville en
Mtvtnms cft Chef. L*aide 9 que le Roi tire de ce Païs, cft
m Rêh cl*environ Joooo 1. qui fe lèvent en forme de
tailles 9 fuivant un rolle arrêté par.rincendact
de la Province 9 le Roi y levé de plus àlbapio-
fit les droits que l'on nomme des quatre mem-
bres de Flandre 9 qa'il a fait réUnir à fdn Do«
maine environ à 1 00000 1. par an 9 y compris
une trentaine de 1000 1. d'autres droîts.domi-
»aux 9 mais la manière dont on les* percevoitlcf
lendoit fi omereux au Peuple» que pour en adou**
cir le joug en quelque manière 9 roa a change
ce droit de nioulage en une capitatxon pëca-
niaîre. Il n'y a qu'une Abbaye de Religicufet:
dans ce territoire 9 elle eft de l'Ordre de Citcans
4c fe nomme VVenelghen 9 elle eft éledifc
«oiomfi Ici aucfta de Fbodrc» U a'y a point df
1
ËTAT DE LA FRANCE, jor
Nobleife à Mcnîn , & cou» les Seigneurs des^LAîl^
villages de la dépendance n*ont autre Juftice DRBSt
que celle qui efl nommée foncière Se féodale »
qui n'informe que la Police 9 toutes les affaires
contencieuiès vont au Parlement de Tournay
jufqu'à ce que le Baillage d' Ypses foit établi.
TOURNAY ET Province de Tourh aisi9«
LE Tournaifîseft une pedte Province de dix T^un^^.
lieues de long fur trois ôc tout au plus qua-
tre de largeur 9 de deux côte^ des Rivières de la
Scarpe 6c de TEfcaut , elle commence a Saint
Amand fur la Scarpe > continue pas Mortaigncy
Antoing de Tournay juiqu'au defllis da Pont de
Pierre. Ce Canton avoit prefque toujours été
indépendant 6c gouverné en forme de Republi-
que , depuis le démembrement de l'Empire
François jufqu'à ce que les guerres d'Edouard
Roi d'Angleterre contre Philippe de Valois »
engagèrent celui-ci à s'afleucec de Tournay «
Eoouacd qui regarda ceci comme une injure
iàice a l'Empire » dont il étoit Vicaire -, en
forma le iiege 9 tnais la Place fut fi bien de*
fendue par Godemard de Pequiny Seigneur
de Fay en Ponthieu y qu'elle demeura à la
France ^ elle fut cédée à Philippe Duc de
Bourgogne à l'occafion de ibn mariagev comme
Lille 9 Douai 6c \t» autres Places demembréet
de la Fbndre dont il a été parlé. Louïs XI. la
fie fiirprendre en I477* par les intrigues d'Oli*
ver le Dain fur l'heritiere de Bourgogne. Enfin
Charles V. s'en rendit le Maître l'an lyii. 6t
les fucceffeurs l'ont poffedé jufqu'en ï66^, qtiet
k Roi fît la conquête des Villes de Tournay 6Ci
de (es dépendances qui lui furent cédées défini-*
•ivemcoc gar le Traicé d-Al^ h Chamelle. Ci^
y» ETAT DE LA FHANCR
PlAH- ce Province ne contient en tout que 8^ Villef t
WBE9. Bourgs , ViUaRes ou Hamaux , loti terrain dl
ttni> ces terreiieches 8c cependanti^Icx propret
pour les grains : les prairies y font bonnes fc en
qaincité>les boi^defNccice écenduë>maisircqiieD»
coutefois, ceux de l'Abbaye S. Aniandfontde
4000 arpens « les arbres qù y font ordinaires
fcnc le Charme de te Cheihe. Il y a- des eais
minérales à S. Amand qui ont de la répucadoo»
en cire dans touc l'efpace d'encre S. Amand k
Tournay une pierre noire donc l'u&ge piraco-
lier efl d'écre reduice en chaux , qui eft la jpluf
excellence du Monde > on en envoyé fort kno t
«uffi bien qae de la cendrée 9 qiû ^cundmenc
admirable dans les lieux aquacic^ea^ Il y a aiifi
y ne aucrecerre qu'on nomme Derle * qui ièit i
&ire de la fayance , les Hollandois la viennent-
chercher en quantité au village de Brayelle ft
li'en fervent très-ucilemenc , puis que leur nor-
celaine qui en eft faite a par tout beaucoup oe fe»
futation 9 les Toumainens au ccmtraîre la tnh
Whimi. vaillent fert mal. Il n'y a pas d'aucres Rivière»
navigables que l'Efirâuc de la Scarpe j encoit
la Navigacion de celle-là eft interrompue è
Tournay par un iault qu'elle y fiiit 9 qui a oblige
de bâdr uneéclufe , dont le principal ufàge m
de ^e tourner les beaux moulins de cette Ville
êc de procurer une inondation pour fortifier la
Place ; ces moulins 9 dont on vieiit de parler i
peuvent moudre ea 14 heures aliêt de farine
|K)ur nourrir 8900 hommes pendant un jeu».
I! n'y a poinc de Villes aux Paft-bas odi
Tournay ne puilTe porter ion commerce par le
moyen de Tes rivières» mais cette Province a âé
fi ruînée par la guerre que les villages Ibot
prefqu'enuérement abandonnes 9 & que les hs»
kicansqui refieot a'oot pas la moiôé des Ut^
ï
EÏAT DE LA FRANCE, fo?
Ciaux néceflairei 9 ainfi la Campasne ne (ôur- FlAMC^
flic qu'à peine la CibHflance des habicans 9 k>în drss«?
d'écre en écac qoe les autres Païs proficeoc de
fon abondance. La Ville de Tournay e(l fi an-
cienne que fon écabliflêmenc remonte jufqu'aa
ccms des Romains 9 on ne fçaît pas toutefois
quel en a été le Fondateur. L'Efcaut fe divif^
«n deux êc fépare du refte de la Ville la partie
qui eft du Diocèfê de Cambray. Il y a un Pas*
iement 9 un Baillage Royal , une Juflice de Traî»
tes. L'Evéque U le Chapitre ont chacun la leur »
9c enfin la Ville a fon Ma^Arat ordinaire com- Etat iê
.me toutes les Villes de Flandres. Le CovSkîlf'^gtf*
fourerainqui a été érigea Tournay en 1668 fe ^ ^ ^
élevé ft la Dignité £ Parlement en i685 «t^"^"'-
Cm refibrt fut augmenté de toutes les Conquê-
tes du Roi pour recompenfe de ce qu'il avoic
perdu a la reddition de Courtray > d'Oudenar*
de 9 d'Aeth 9 Binfick 9 Charleroy 9 que le Roi
Touluc bien remettre à TEfpagne en i57p. Les
Charges do ce Parlement ont été rendues héré-
ditaires en i6p3 9 il eft compofé d'un premier
Piéfident que le Roi nomme ; de trois Préfî-»-
dens-â-Mortier qui ont acheté leurs Chargea
45000 1. chacune ; de trois Chevaliers d'Hon-
neur qui ont payé 10000 î. chacun & de 14
Confeillers qui en ont payé 15 a joooo 1. Le
Parquet a fes OfHciers ordinaires 9 le Baillage
éfl l'ancienne Jitflice des Rois de Frapce : il te^
noit autrefois fon Siège au Bourg- le- Maire 9
parce que 9 comme il a été dit 9 la Ville fe pré-
Çendoit libre de indépendante. Les Charges en
ont été créées hérediutres de rendues en 1 69 j »
il connoit des Cas Royaux & de toutes les af-
faires conKntieufès en première inftance dans
k Toumaifis 9 il efl compofé d'un Bailly 9 de
deux Licutcnans fc de fiCoaièUleu 1 dcc« La
riers » Grefiicr» » &c. ont été rendiu
ImSùma- tts 9 aînii que Jes Office» d'^AiTeiTeun
*"^« eft Âcuée dans un terrain inégal y cl
près de 400 maifbns mêlées de plev
de briquet) U idooo-habitansr. L'ai
* ce qui rend le natarel dibs habîtans
snais-ilsn'employent gueres leursr \
Sciences^ Les revenus de la Ville ce
droits fur les boiirons& denrées & a
Patrimoniaux, ils montent environ à
maïs ils font chargez de xooooo 1
ïïisReve^ conflituécs, ainfi il ne lui en reftc l
*^* fie font, pas fixffifans pour payer le» i
flaires & extraordinaires & les auti
des Villes de Flandre , de forte que a
ne pouvant pas fubvenir » a été contr
féoir le payement des rentes 9 ce qu
ment ruiné (on crédit. Les refiburcc
Ville (ont fort.petices^, & ille.Pc^4eIT
ciroit. du monde 9 on laverroit dimîn
en jour. Les feules Mann^dbires qu
les bas d'eftame > les mocades ou inc
les fàyences. On y compte 2000 i
cous métiers 9 mais ils font très-pai
ETATDELA FRANCE. JôJ
Quoique le Toumefii foie fi petit il eftparca- FlAH*
gé en trois Diocèfcs , Tournay , Cambray U drjss.
Arras depuis l'ereâion des Evêchez de Gand _
8c de Bn^es. Celui deTournay a été renfermé ^iln^a^
dans ion extinfion fur le Toumefis de les Cha- L,^ '
celainies de Lille fc de Courtray 9 ainfi il ne lui *
reile que } $0 ParoiiFes dans le Tournaifis 9 te
Arras s'étend jufqu*à près de Mortaigne. L'E-
réché de Tournay vaut joooo 1. de rente en
Oemps de paix de à peine 20000 pendant la
pierre , parce que fes biens font fituez fur lado-
iHination d'Efpagne. Le Chapitre de la Cathé-
irale cil très-conliderable» il eft compofé de 4»
Prébendes , TEvêque n*y a d'entrée qu'en quali-
té de Chanoine 9 lefquels doivent tous être No-
i>les 5c Gradués 9 leur revenu eft inégal > y ayant
iet Prébendes de 4000 1. de d'autres de 1500.
Le plus ancien Chanoine a toujours droic
i'opcer celle qui vaque 9 toutes les Collations
ippartiennent à TEvéque 9 hors celle de deux
Prébendes 9 dont le Roi a la nomination. Le
Choeur de cette Eglife efl rempli de xoo Eccle-
Saftiques dans les Fêtes folemnelles 9 parce que
le bas Chœur efl nombreux de que les Cures qui
iependent du Chapitre ont droit de s'y trouver
$c même d'y recevoir une attribution. Les Ab-
>ayes de la Province font S. Martin de Tournay
3rdre de Citeaux en Règle de ^0000 1. S. Ni-
:olas ) Ordre de S. Augullin» 1 0000. S. Amand
Drdre de S. Benoît en règle de 1 00000 l.Châ-
rcau près Mortaigne Ordre de Prémontré en re-
lie de 8000 1. Les Abbayes de filles font Les
Prez à Tournay Ordre de S. Auguftin de 6000 1.
Bc le SauUChoy Ordre de Citeaux de 7000 1.
Outre ces Abbayes , celles des Provinces voifî-
nes pofledent de grandes terres dans le territoi"
re 9 de forte que ks Eccle&aftiqucs font eftimes
$66 ETAT DE LA FRANCE.
Flan- avoir la propriété dès trois quarts de cous Id
DR£S. biens qui y font.
Cmver- ^a Ville de Tournay a un Gouverneur parti-
ficmnt culier^unLicutenant de Roi qui y commande,uii
Milta»te, Major, deux Aides-Majorsâc deuxCapicainei
des Portes ; la Citadelle a un Gouverneur , on
Lieutenant de Roi > un Major , &c. Le Tour-
• nailis eft un Païs d'Etats qui font compofcz de
crois Corps ordinaires , Clergé , Noblefie k.
Tiers Etat : ils s'alTemblenc tous les ans fur h
convocation d'un Grand Bailiif; le Gouvetncur
6c ^Intendant y prétident 9 celui-ci y fait auffi
les demandes au nom du Roy. Le Clergé eft
ccmpofé de PEvéque , dts Députés du Chapitie
& des Abbés 4e la Province avec le Prévôt de
■P. Amand ; La Nobleffc n'admet que les Sei-
fneurs de Mortaignc , de Rhum 9 de Pecq , de
Varcoing & dts Pierres repréfentez par les
Baillifs ôc le Tiers Etat, les Députés des Corn-
munautez du Plat Païs. Ces Etats donnent ordi-
nairement au Roi (^25001. pour aide ordinaire
& rachapt de Garnifon ; le Magidrat de Tour-
nay accorde en particulier 50000 1, pour le mê-
me fu jet 6c 50000 1. pour les Fortifications.
On lève de plus l*impôt ordinaire de quatre pa-
tards par bonniere de terre qui produit Jjoo 1.
Les Etats payent encore la plus value des tara-
ges , dont le Roi n'acquitte que 7 f . 6 d. par ra-
tion,ce font là les charges ordinaires : quant aux
ixtraordinaircs , comme elles dépendent des
befoins publics, il n*yapoint de règle ceruine
que la volonté du Roi ; le revenu des Etats eft
1 2000 l.queTon perçoit fur les boiffonsyfurles
bei^iaux 6c en deux tailles ordinaires y mais cec^
te fommc ne fufiit jamais à ce qu'on exige du
Païs^ Quant au Domaine , tout ce que le Roi
poffede dans le Tourneût ne va pas à plus de
)
ETAT DE LA FRANCK. Jof
13*000 1. de revenu j donc la plus grande partie Fl AK-
e(l engagée. A l'égard de la NoblefTe , il y a de ders.
Grands Seieneuf 5 qui y pofTedenc de belles ter- ^ t^r.
res , mais i& ne demeurent point dans le Païs ; ^ '^^
le Comte de Sobre a la terre de Rhum , le Prinr
ce d'£pinoy celle d' Abing , de Vechin de de
Peronne : le Prince de Robe que Beuveries : le
Baron de Morcagoe la terre de fon nom : le Ba*>
ron des Pierres > de 1 a maifon de Launoy , la ter*
re des Pierres : le Baron d'£u 9 la terre du mé*
me nom : le Marquis de Hem , dont il a été
λarlé en l'article de Lille, Eplechem & Lefdin :
c Rheingrave , la terre de Peich. L'Auteur finie
lès obfervations fur ce Païs , en dîfant qu'il fè-
roic facile d'en augmenter le commerce 9 en
foutenant les Manutaâures 8c prenant de boni-
fies mefures à l'égard des Negocians.
Ville et Dépend anc fi de CONDE\ •
LA Vi lie de Condé n'eft confîdérable que par Cûndé»
fes Fortifications 9 elle a peu de territoire 9
êc en auroit encore moins 9 fi le Roi n'avoit fait
deflcicher ^0000 bonniers de terres qui avoienc
^cé inondées du tems du Gouvernement d'Ef-
pagne ôc dont l'inondation faifoit alors la plus
confîdérable defenfe de cette Place , elle eft fi-
tuée à l'embouchure de la Rivière de Haine
dansl'Efcaut 6c faifoit autrefois partie de'U
Chatelainie d'Ath 9 dont elle a été démembrée
par le Traité de Nimégue, Le Comte de Sobre
en eft Seigneur propriétaire 8c pofiede auflî les
trois quarts des bois qui en dépendent 9 l'autre
quart eft au Roi. La nomination du Magiftrlt
«ppartenoit toujours au Seigneur du lieu 9 maî« •
<ifepuis la ceilion y le Roi a jugé à -propos de ié
£ûre établir en fon nom y parce que fon adcorlt^
Vv *
yoS ETAT DE LA FRANCE.
Flah- c^ grande 9 ayant (eul la Jurifclid^ion dans k
DKfiS. Ville. Les revenus communs ne montent qui
30000 1. fur lefquels la Ville en doit iioooL
de rente de 6000 qu'elle paye à TEtat Major»
de forte qu'il lui iVfte û peu que le Roi ne loi
demande aucune aide 6c qu'il fournit à la gar*
nifon les mêmes choies qu'il donne ordinaire-
ment aux Troupes des Citadelles : la Ville a
300 maifons, 6c environ 3000 habitans qui
n'ont point de Manufactures. 11 y a un Chapitre
de 26 Prébendes, dont il n'y en a que xi derenk
plies. Le Roi en nomme douze y compris lePr&
vôt , Ôc le Comte de Sobre dix. 11 y a dans la
Place un Gouverneur particulier> un Lieutenant
de Roi 9 un Major 9 un Aide-Major > un Capi-
taine des Portes. Le Domaine du Roi à Coaài
rapporte par an 8 o 0 00 1. il confille en quelquet
droits ôc revenus anciens 9 àc dans les droits
^u*on nomme d'Euts d'Hainault> entre lefquels
cft une impofition fur le charbon de terre qui
paife par cette Ville laquelle produit annudlir-
jnent près de yoooo 1. Le Roi jouît encore (fe
5JO arpcns de bois qui font partie defonDo-
maine. Les Dépendances de Condé confilleoc
en fix Villages, dont trois font dans la Banlieue:
J *aide de ces trois villages rapporte i zo 0 1. on y
levé aufli au profit du Roi les droits des Etats de
Hainault qui font partie de la fous-iènnegene«
raie du Domaine de Flandres.
VILLE DE VALENCIENNES.
yslat- y A Prévôté de Valencicnnes t'éteod le long
iictmes» juiôc dts deux cotez de l'Efcaut depuis le vit
lage de Try, jufqu'auprès de Conde dans l'ef*
j^ace 4c quauc lieues de loi^ 9c deux de large 1
)
ETAT DE LA FRANC& fôp
die écoîc pofledée anciennement par des Corti- Fl AM
les particuliers « & les Comtes de Hainault dres.
l'ayant acquife 9 ont tâché de la confondre avec
lear ancien Domaine 9 toacefois les habitans fè
font toujours regardez comme Membres d'un
Etat particulier , c'eft pourquoi le premier Of-
ficier du Plat-païs eft nommé Prevôt-le-Comte,
c'eft à dire , Prévôt du Comté ou Comte de Va-
lencicnncs. Cette Province contient xS Villa-
ges, dont quatre font dans la banlieue de la
Ville 9 le terroir y eft trbs-bon & rapporte gran-
de quantité de grains 9 de foins 8c de bois : onr
y trouve de toutes les pierres propres à bâtir >
TECraut commence à être navigable par lui-
même dans la Ville de Valenciennes.Cettc Pla-
ce eft non (èulement la Capitale du Comté, mais
encore le Chef-lieu de la Chatelainie de Bou-
chaîn &c de la Prévôté du Quefnoy 9 on rappor-
te là fondation à l'Empereur Valentinien , fa
ilcuation eft extrêmement commode par l'a-
bondance des eaux qui y font portées en quantité
de maifons particulières par differens Canaux»
11 y a dans la Ville une Juftice Royale qui eft la
Prévôté , une Juftice des Traites , un M.igiftrac
êc la Juftice particulière de l'Abbaye de S. Jean:
le Prevôt-lc-Comte eft Chef de la première ôc a
fous lui un Lieutenant GeneraU 4 Confelllers
Se les gens du Roi 9 ces Charges font héréditai-
res depais i6p3 , ils connoinent de tous les cas
Royaux : le Prévôt eft outre cela Chef de la
Juftice Criminelle 9 on il fait lcrfo!icl:ions de
Semonceur. Le Magiftrat eft renouvelle tous
les ans par les Commi flaires du Roi comme
dans les autres Villes de Flandre à la referve
des Officiers qui ont été créez héréditaires. La
Ville a feulement racheté les Charjjes de Moij»
ft d'Aflcffeiir : quant à la Jurifdiaion 9 êlie eS;
Vv j
Jio ETAT DE LA FRANCE.
Fl AH- pareille à celle des autres Villes : il y a de piaf
Piges, un petic Magiilrac particulier Dour le métier de
Drapier qui fe nomme la Halie baife « U donc
la Jurifdiâion fe renferme dans les matières
propres à leur négoce. Quant aux a£^esdela
Ville 9 elles font gouvernées par un Confeil
nomme particulier , compofé de 25 perfonncs
notables 9 Se relatif à un autre Confeil ) qu'oa
Aomme General ou Grand Confeil , lequel eft
compofé de 200 perfonnes > mais il nes'aiTem-
ble jamais que pour les affaires extraordinai*
Mes. D*ail leurs comme Valenciennes eft le Chef^
lieu de la Cathelainie de Bouchain & de divers
Villages au nombre de 3 3 ; , le Magiftrat de
Valenciennes revoit par appel tous les Juge-
mens rendus dans les Juftices féodales de ce Di-
ftriél 9 à la reiprve des lieux qui font fous la Do>
mination d'Efpagne , la Juftice de l'AbbayeSL
Jean s*exerce dans le quartier de la Ville qu'on
nomme la Tannerie par dts Echevins qui font
Sa ftue^ perpétuels , elle n'eft que féodale. La Ville e4
»iW. bâtie fur une douce pente 9 fa figure eft ronde 9
àc elle contient4 à yooo maifbns avec 25000
habitans 9 entre lefquels il y a i^oo Maitresde
tous les métiers. L'air y eft pur & bon 9 & ^
^énuf^. Peuple n'y manque ni d'efprit ni de génie. Il y
**•'*'• a deux Manufadlures aflez confiderables unE
d'étoffes de laines , Baracans &c. & l'autre de
toiles fines , qu'on nomme en France Bapujies:
toutes les deux font fort diminuées , ce lie de lai-
ne étant réduite à 100 métiers de 500 qui y
étoient ci-devant 9 ce qui vient de ce qu'il n'y a
{>oint de Negocians riches qui puiffcnt foutenir
es Ouvriers , d'où il arrive journellement que
rtvnms* la plupart paffent dans les Villes voiûnes; Les
revenus de cette Ville confiftent en biens patri-
^ monlaux de en droits qu'on lève: par ottfoi Z
1
ETAT DELA FRANCE. Jit
Moncenc environ à 600000 1» mais les charges Ft AM-
Ibnt beaucoup plus grandes > de forte que le DR£S«
Magi(lracn*y pouvant pas (kcisfàire a été con-
traint de veaart le Patrimoine à l'occaflon du
rachat des charges de Ville que le Roi avoic
ordonné , Se enfin defufpendre le payement des
rentes qui montent à plus de 400000 1. par an.
La feule efperance qui refle à cette Ville eft
l'extinâion des rentes viagères qui montent à
a^oooo 1. d'ailleurs fon crédit eit entieremenc
perdu.
A l'égard de l'Etat Ecclefiaftique , la Ville ^^-» ^'^-
& la Province font divifées en x Dioccfcs par ^^fi^fi*"-
l'EfcauC^ la partie Orientale eft de Cambrai ^*'*
éc rOccidentaled'Arras. 11 y a dans Valencicn-
nes un Chapitre de Chanoines nommé de S. Ge«
ry» qui eft compofé d'un Doyen âc de ly Pré-
bendes de petit revenu. L'Abbaye de S. Jean »
Ordre de S. Auguftin 9 eft de xoooo 1. la Prévô-
té de Nôtre-Dame , Ordre de S. Benoit > dépen-
dance de Planon. L'Abbaye de S. Saure près de
Valenciennes, Ordre de S. Benoit 9 de 1 3 000 K
l'Abbaye de Crefpin » du même Ordre , de
a f 000 1. de l' Abbaye de- Fontenelle , de filles ,
Ordre deCiteaux, 10000 1. La Ville a un Gouvtr»
Gouverneur particulier» qui a fous lui un Lieute- «*wwj
Rant de Roi,uti Major & autres Oâiciers : la Ci- ^^^^f^^'^'
cadelle a pareillement les fiens. Au tems de
la dommation d'Efpagne, la Ville de Valen-
ciennes avoit droit d'envoyer fesDé^ucez à l'At
iemblée dts Etats de Hainault feulement pour
prendre garde qu'il ne le paflat rien contre fes
intérctSfCar elle étoit indépendantede cesEtats;
«ufli le Roi a-t-il continué de la laifTer jouïr dtf
cette indépendance 9 éc le Magiftrat eft en pof-
(èilion d'adminiftrer feul lesFinances de laVille.
A l'égard deUPrévôté,c'cftà dire, desiS ViU
Vv 4
Jit ETAT DE LA FRANCE;
Fl An« ^%cs donc elle eft compofëcy quoiqu'ils cnflèfll
DASS* ^c ^^^^^ d'afliûeraux Ècats de Hainauk^dont
ils ^ifoient partie ayanc la ceffion , le Roi a
voulu depuis quePIncendant de la Province bl
charge de régler leurs impoficions ordinaitci
en vertu d'un Arrêt du Confèil qui eft donné
MJdis, touj iç5 uns à cette fin. La Ville donne au Roi
cous les ans yooool. d'aides ordinaires>400ol.
pour trois villages réiinis Se 31250 1. pour les
fortifications 9 fur quoi elle lève à foa profit
quatre patards au bonnier qui lui rappqitf
2500 1. mais pour les villages de la Prévôté 9
i'impofition ordinaire eft de. 1 7000 1. qui eft ré-
partie par l'Intendant. Le Roi y lève de plus les
droits fur les boiifons 8c les befliaux qui sup-
partenoient auparavant aux Etats de Hainaufct
qui ont été réunis à fon Domaine 9 6c leur nro-
KohUJfr, jÎuJç annuel eft de 1 00000 1. & davantage. 11 y a
peu de Noblefîc dans la Province de Vâcncicn-
nés ) les plus confiderables terres font poflèdéet
par des Seigneurs qui n'y font point réfiden-
ce. Le Prince d*Aremberg y pouède Breuva^
& Pronny. Le Comte de Sobre la Pairie 3c
France ; le Prince de Chymay la Seigneurie de
S. Salve; le Sieur de Neuville Witafte ,dela
maifon de Montmorency, y poflede la Houar-
dierc ôc Haunaing, Le Comte de Sainte-Aldc-
gonde, la Seigneurie de Beaumont à Valencien-
nes.'le Sieur de Claibe,la Vicomte de Raibourg:
le Sieur de Quernaini Artus & Quernain : aucu-
ne de ces terres n'eftérigée en Dignitc.Les ctof-
fts ôc toiles qui font dans la Province de Va-
lenciennesy pafTenten France > en Efpagne Se
jufques dans les Indes , de forte que ce Com-
merce pourroit enrichir la Ville 6c le Pats »
mais il foufire les mêmes inconveniens qu*oa a
remarquez dans celui de Lille. 11 y a au village
«TATDELA FRANCE. Jff
ide Proimy près de Valenciennes un moulin à FlaM^
poudre qui en ^brique tous les^ ans trois cens skëSh
milliers » mais le Païs ne produit point les ma-
terlaux,on eftobligé dt les amener de NormaiVi _-^_
die 6c particulièrement de Roiien. <6Ï^2?S
Ville etChatelainie dM\' ^/^ -^
BOUCHAIN. < t ,
■ ' . -^
LA ChacelaÎEiie de Bouchaîn n'étant que ce Bauchém»
qu'on nommoit autrefois le Comté d'Oftre- Hii^otf
Yant j lequel les Comtes de Flandre , ou bien '^ ^*^^*
plus précifement du Hainault> tenoient en hom-
maj^e de la Couronne de France en 1 245 U dans
la (uite : cette terre donna occadon à une conte-
dation célèbre entre les deux filles héritières de
Baudouin IX.Comte deFlandre & Empereur de
Conilantinople. J*ai déjà remarqué que Painée
Jeanne fut Comtcfle de Flandre, de que la cadet-
te Marguerite (è maria par inclination à Bou-*
chard Grand Seigneur du Hainault 9 dont elle
étoit Comteile > 6c qu'elle en eut deux enfans ;
que fa foeur ainée prétendit que ce mariage écoiç
nul , parce que Bouchard d' Avennes avoit été
engagé dans les Ordres facrés 9 6c qu'il avoic
abuféde (on pouvoir de Tuteur : elle pouiTa mê^
me n loin la conteftation que le mariage fut dé-
claré nul par le Pape, 6c cependant commejean-
ne n'avoit point d'enfans 6c qu'elle prevoyoit
que la pofterité de Margueiice lui fuccederoit »
elle lui fit époufer Guillaume de Dampicrre de
la maifon dt^ anciens Seigneuis de Bourbon >
de la féconde tige 9 auquel elle vouloit du bien >
il vint encore des enfans de ce mariage , de for-
te qu'après la mort des ComtefFes Jeanne 5c
Marguerite il y eut un grand différend entre lea
enfans d' Avenues 6c de Dampierre pour le par-*
fi4 ETAT DiET LA FRANCE. '
pL AVr- tage de leurs (ùcceflions. S. LouTs « qui fût prtf
Mi£S* pour arbitre) adjugea la Comté de Haioaoltaiii
en^ns d'Avénnes 9 9c celle de Flandre à ceut
de Dampierre^ mais ce premier r-egleraenc ne
feifoit point mention du Comté d'Oftrevant y
de forte que le différent s*étant renouvelle àfbi»
oècafion , le Roi 9 pour le pacifier 9 examiiia
l'affaire de nouveau 9 après quoi il adjugea pu
dernière fentence le Comte d*Oftf evant aux co.
fans d* Avennes , en récompeofè de celui d'A»
lofl qu'il adjugea à ceux de Dampierre. Depuis
ce teirrs , l*Oflrevant a fait partie du Hainault »
& a été le titre des ainez des Princes de ce Pais-
H 9 ce qui a duré jufqu*en 1248. que Jaqueline
de Dampierre regnoît. Cette Princeffc étant
veuve de Jean Dauphin de France fils de Char-
les VI. époofa Jean Duc de Brabant > dont elJe
fût f\ peu contente 9 qu'elle s'en ftjpara poot
*aufc d'impuilTance 9 le procez étant iiitenic el-
le n*en attenditpoiht le jugement > mais par
une imprudence hnguliere elle paffa en Angic-
rerrc 9 ofi elle époufa Humphroi Duc de Gloce-
fter fi^e du Roi Henri V 9 duquel elle cfoeioit
de rappui> mais comme les affaires dM ncWr-
f e alloient mal en ce tems-là ; elle n'en nraaa-
cun fccours. Le Duc de Bourgogne fon plus pro-
che héritier profitant de ce deiordre s'cmpart
de fes biens & la reduiilt à Ce contenter de quel-
ques terres en Hollande pour (a (ubfiflance 6c du
côté d'Oflrevant. Alors le Duc de Gloceîlcrne
la regardant plus comme une héritière impor-
te qui fè pouvoit enrichir 9 renonça à ion maria-
Eî Se en époufà une autre dans ce tems même,
e Duc de Brabant fbn premier mari mourut»
ce qui la mît en liberté , de force qu'elle époiiià
en quatrièmes noces le Seigneur de Bercellescn
Hollande avec lequel elle ne vccutguerescutf
ETAT DE LA FRANCE, fif
Bioite fans en^s à l'âge de 3 5 ans;alors le Duc Fl Aljl«
de Bourgogne réunie Te Comté d'Oftrevanc au D^S$»
H^inault 9 Se depuis il n'en a été feparé que
par la Conquête de Bouchain faite par le Roi
en 1^77.
La Chaeelamîe de Bouchain comprend tout Ettniu'é
le terrain d'entre les rivières d'Elcarpe , de tUth^
Feurel &c d'Efcaot , fa longueur s'ctena depuis "•**»'•*
Douay jufquesà ValencientKS 6c fa largeur de*
puis la Forêt de Hafpre jufques à Arleux en Ar-
loîs,cet clpace contient 5 J Bourgs ou Villages :
il y en avpit autrefois davantage , mais ils ont
été démembrez & unis tant à la Prévôté de Va*
lenciennes qu'au Gouvernement de Douay. Le 5«» '^f*
terroir y eft très-bon pour les grains, les prairie* •'""'•
y font abondantes Ôc la foret de Hafpres fournit
du bois fuffifammenft , il y a quelques h«uteura
peu confiderables , on tire des pierres blanches
au Village d'Avennes le Sec , & on les porte
jufqu'en Hollande,étant les meilleures des Païs-
basJl y a 1000 ans ôc plus aue la Ville de Bou- Ville ie
chain eft bâtie 9 8c toutefois elle ne s'cft pas auç- EimAsm*
mentéc 9 n'étant confiderable que parfes forti-
fications 9 il y aune Prévôté Royale & un Ma-
giftrat» les Ofticiers de la première font hérédi-
taires depuis 1^93 9 & ont la Jurifdid^ion con-
tentieufedansla Ville audi bien que dans les vi!->
lages concurrémcnt avec les gens du Roi. Le Son Ma-
Magillrat'a Tadminiflration du revenu & dcsg'flrat^
finances de laVille qui ne montent qu*à 40000I.
par an 9 les charges les excédent de beaucoup ^
c'cft pourquoi cette Ville n'a aucun crédit 9 il
n'y a point de Manufadures 9 le feul commerce
qui s'y fait eft celui des grains 8c des beftiaux qui
bourroit augmenter (i le Païs étoit rétabli 9 & fî
l'Efcaut étoit rendu navigable depuis Cambray
}ufqu'â Valencieones > comme on l'a ptopofél
?l
$16 ETAT Î>E LA FRANCE.
FlaM- 11 y a prés de la Ville de Bouchain une grande
D^S. prairie commune d'une lieuë de cour 9 dans It'
quelle on élevé plulieurs beillaux ainfi que dan^
les autres Communaux de ce Païs.
JEuf dm Bouchain 8c la Chacelainie fonc de l'Evéché
CMrii, d* Arras , il n'y a qu'une Paroifle dans cette Vil-
le , un petit Couvent de filles pénitentes & uif
Hôpital. Les Abbayes de ce Territoire font
Jafnon 9 Ordre de S. Benoît en règle , de
de yoooo 1. Vicoque , Ordre de Prémontrez en
règle , de y 000 1. le Cardinal de Bouillon cncft
Abbé 9 le Prieuré de Beaurepaire dépendant de
Chifoing 9 Ordre de S» Auguflinfae 1000 L
le Prieuré d'Acres dépendant de S. Waft d'Ar-
ras de i xooo 1. 11 fuâit qu'il n'y a qu'une Abba-
ye de filles 9 qui eft Séculière 9 l'AbbelTe en cft
éleétiipe par i x Chanoineûes Nobles, c'eft l' Ab-
baye d'Enaing qui eflde 14000 1. l'AbbeiFca
6000 1. pour fa part 9 les Chanoineflês parta-
gent le rede 9 celles-ci fe peuvent marier 9 mais
rAbbefle n'a pas la même liberté. Le Roi nom-
emvif* me aux Prébendes. La Ville 6c Chacelainie onc
mement un Gouverneur particulier dépendant du Gou-
Miîtuttt» vernement General de Flandre » il y a fous lui
un Lieutenant de Roi 9 un Major Se les autres
Oâiciers militaires ordinaires. Le Roi foamit
aux Troupes de la Garnifon tout ce qu'il leui
donne dans les citadelles. La Ville 8c Chatelai-
nie de Bouchain ont été depuis la Conquête
ièparez du Hainault 8c de ïits Etats , l'Intendant
de la Province y fait les impofitions ordinaires
de l'aide qui produit 28000 1. par an 9 Timpo*
iition de quatre patards aux bonuiers produit
3 800 1. qui font appliquez aux fortifications. Le
Roi a rciini à fon Domaine les anciens droits
des Etats de Hainault qui rapportent environ
700ooLpai au. Les terres les plus conlideiablct
ETAT DE LA FRANCE. fi7
-& cetce Chacelainie font Avich^Auberchicouit» Fl AM^
fiuignicourc 9 Mauchicourc y Ville Fremins » DRJES^ '
HoSaing & Huit auComce de Ste. Aldegonoe.
L'AllaiDg & Valers au Prince d'Aremberg «
lianers au Comte d'Ëemonc^Helefme au Vi-
comte de Sebourg » Maflain au Comte de ce
nom , Aubigné au Sieur Rubenfpré ^ Mafny »
Raucourt & Vainc au Sieur d'Émefle Baron
d*£idren.
Ville db C A MBR A Y et Cambresis.
LE Cambrefis étoit fi bien une partie du Ro- duniré/fi
yaume de France dès le commencement de Hifi*ir9
\z Monarchie que nos premiers Rois y ont tenu *^ ^^**
leur Cour 9 les Empereurs s*en fbnt rendus maî-
tres , ayant <àabli des Comtes héréditaires qui
étoient Souverains à la manière dts autres Prin-
ces de PEmpire 9 mais après la mort du Comte
Arnould > un Evéque de Cambray 9 profitant de
la conjondhire 9 s'adreflâ à TEmpereur Hen-
ri • & lui demanda la fuppreflion de cette Di-
gnité de Comte 9 ou du moins le pouvoir d*tn
difpofer tant lui que Tes fuccefleurs 6c de la réu-
nir à l'Eglifes'il jugeoit que ce fut l'avantage du
du Public9 le pieux Empereur lui accorda facile-
ment une telle demande 9 qui paroiflbit fort ex-
traordinaire, cela arriva environ l*an 1 007, ce-
pendant les derniers Comtes avoient laifTé des
héritiers , qui prétendoient que l'Empereur n*a-
voit pûdifpofer d'une fucceifîon qui leur appar-
cenoit de les Rois de France furent mécontent
que cette aliénation fe fut faite fans leur partici-
pation. Dans la fuite les Evéqucs trouvèrent
moyen d'appaifcr les premiers 9 &à l'égaid de
nos Rois ils fecomporterent fi bien qu'encorei
iiyie la France ne Ut aie pas recoanitf pour So»^
)
yr8 ETAT DE LA FRANCE.
t^AH- verainS) lesneùcralitez qu'elle a accordées à 1*E*
DIU8S. taz de Cambray en diâerences occafions font
connoicre qu'elle ne regarderoîc plus le Cam-
InreHs comme un Ps^s ^mis. Le Rois*endl
«mparé , en 1677 9 l'Archevêque n'a pas fait
difnculcé de lai précer ferment.
$n fittid- Le Cambrefis a le Hainauk au Leranc 9 l'Ai^
ft*f» cois au Couchanc ; l'Ofbevanc au Nord » U it
Picardie au Midi : le terrain en efl uni 9 mêlé
de quelques colines , fa longueur eil de i o lieuct
depuis Arleu jufques à Chatillon fiir Sambre 6c
fa largeur inégale ; il eft arrofé de l'Efcaot k
de la rivière de Selles 3c bordé de la Sambre fc
du Sauzet « on a propofé de rendre l'Efcauc ni-
Vigable jufques à Valenciennes 9 mais la eocne
a Kircis l'exécution de ce deifeîn , qui eft très-
facile Se qui fera d'un très- grand avantage aa
Pals 6c au fervice du Roi 9 pour le traniportdet
munitions de guerre Se de bouche. Les terres y
Quétiité font feches 9 rapportant néanmoins toute forte
du ter- de grains '5c de lins , dont on faîit du fil û fin qu'il
^^» a donné lieu à la manufaéhire des toiles de Ma-
lines. Lts pâturages y font excellens par tout»
particulièrement pour les chevaux Se les mou-
tons 9 dont la laine efttrès-edimée 9 les bois n'y
manquent point 9 quoiqu'ils n'y ayent point de
grande étendue : la Province comprend p/ Vil-
les ou Villages & un Cateau Cambrefis & fcs
dépendances. Cambray -> qui en eil la Capitale 9
Cêmbrén, efl (Ituée fur l'Efcaut en bon air. Le Peuple y
cft laborieux Se induflrieux 9 Se l'on y compte
liooopcrfonriés : l'Evêque en étoit Seigneur
fpiritueï Se temporel depuis l'an 1007 julqu'cn
154^ qué-Chrfrlcs V. qui s^en rendit mdcre y
fiifant élever une Citadelle au lieu nommé le
Mont des bœufs ^ qu'il prérendoit lui apparre-
mi comme étaatde .la Ghaoelainie de Sou-.
ETATDEL A FRANCE. Jlf
chain.; l'autorité de l'Evcque depuis ce tcms FtAlt^
s*efl crouv e rellrainte au Gâteau Cambceiis de DK^S»
à As dcpendances.
La feule Jullicc Royale de cetce Ville eft cel- . idm'.ni^
le du Baillage de la Fcuillée que le Roi poQê- y^**'*"
de aux droits dsLS Comtes de Haina^i , elle a'eft 'jf '*/*•
que fcodalc. Le Magiftrac a le mf me droit que *'*'*
ks autres Vil Us de i'^landre , il connôît mémo
des cas Royaux , mais les jugemens «n macitlre
civile Se criminelle font portez par appel au
Parlement de Tournay. Le Prévôt » qui en cft
le chef , fait les fondions de Semonceur , le
corps en entier efl renouvelle tous les ans par
l'Iate(\dant à la refbrve des Officiers permancns
qui ont^achetG leurs Charges ; il faut auQî dire',
que ce mên:\e Trii>upal juge toutes lesappella*^
dons des Baillagcs Se Cours inférieures dans les
89 Villages de la Province ; îl y a au^ une
pkis baiTe magiftrature qu>n qomme la Juilice
<|u Marché qui connoic des iàiCes Se arrêts eix
madère réelle &^petfonnêlle >.il: reilbrtit aufli
bien que Le précèdent audit Parlement de Tour*
nay. L'Official de l'Archevêque, de Cambray
exerce encore deux fortes de Jurifdiétions ; Tu-
ne purement Ecclefiailique qui reïïbrtit aux Ju»
ges fiipericurs ; Tautre purement civile 9 qui ret
forcit au Parlement > fur quoi il faut fçavoir que ' '
les habitans ont droit en matière perfonnelle
je choifir pour Juges ou le Magidrat ou TOf-
icial 9 qui eil tenu d'exprimer dans fès juge-
riens en quelle matière il prononce pour régler
ies appellations. L' Archevêque a encore une
[uflice féodale qu'on nomnie Baillage de Cam-
bre iis ou Touc du Palais, 4qnpUjrgrifdi£);ioq
:*ccend fur cous les bif ns de l'Archevêché > dcf
Dfiiciers Fiefs au nombre .de 24 9 tels qu.é ,1^
GxsLod Prévôt y le PAmk d'Hôtel ^ le Piihncr
Ji'o ETAT DE LA FRANCE.
FlAH- tier 9 l'Echanfon , le Grand Venear & autres
WK£S« fii>^ ^cs i^ P^i>^' ^c Cambrefis de furie Baron
de Crevecœur : il reçoit auffi les apellatioosdet
Juftices féodales en matière civile fèulemcm >
le -Chapitre a aoili fa JuiHce exercée par les
hommes de Fief, ainfi que le Chapitre de S.
Genis , cehii de Ste. Croix & les Abbayes de
Whftims S. Aubert & du S. Sepulchre. L«s revenus delà
^4^^. à-Mmu' Ville de Cambray qui confiflenc en droio pea-
^uv'i ^^"^ monter à looooo 1. fur quoi elle en doit
• 80000 , aiiîfî il ne lui fcfte pas dequoi &ds-
faire aux déjpenfès extraordinaires 9 ce qui l'a
obligée de lurlcoir le payement de fcs rentes
comme la plupart des autres Villes du I>épar-
cement. Les reules Manufaâures de la ville
jbnt les fils &l les toiles fines faits à Valencien-
nes 6c à S. Quentin » elles ont extrêmemenc
diminué dans cette Ville > mais en même tems
celle de Cateau-Cambrefis font beaucoup aog'
mentées à caufe des privilèges d'impôts dans
lefquels elle efl maintenue.
Etêt du L'Archevêque en efl Seigneur temporel k
cter^é,du fpirituel , c'eft lui qui a établi le Magiftrat > qui
^^'^' reçoit les appellations des 7 Villages qui en d<f-
1,911)7 d- pendent , mais il reffortit lui-même pour le
Çâmkréo. Criminel au Parlement de Tournay & pour le
' Civil au Magiftrat de Cambray. La Province
cft entièrement du Diocèfe de Cambray qui s'c-
tend aufli dans une partie du Brabant 9 du Haï*
naultdc dans le Comtéde Valenciennes,ilcora-
f^^end en tout 600 Paroifles , le revenu du Pré-
at eft de 1 00000 1. de rente ou plus 9 ilprend
la qualité de Prince du S. Empire de de Duc de
Cambray depuis Péredlion faite en 1 5 10 en fà-
^ veur de Jacques de Croy qui en étoit lors Evc-
^ que ; le Pape érigea ce Siège en Archevêché l'an
1^ ïydo , il lui donna des luffittgans , U il dé-
ETAT DE LA FRANCE. 5it
tttembra une partie de fon Diocèfe pour côm- Fla>ï-
pofer ceux des nouveaux Ëvêques des Païs-bas : ûRES,
l'Archevêque de Rheims de qui Cambray d^t
pendoic auparavant s'oppofa à cetce innova*>
tien 9 âc ce n'eft que depuis peu au moyen de '
l'union qu'on a fait à (on Eglife de l'Abbaye ■ ^
de S. Thierry qu'il s'en cft defifté. Les fuffra- _, ^.^
gans de Cambray font Tournay y Arras & S. ... h
Omer. Le Chapkre de k Cathédrale eft de 4) Chsfigpi, '-
Chanoines cledifs 6c de huit Dignicez 9 ils ont ' v *
environ 2000 1. de rente chacun ; le bas Chœut ^
eft très-conddérable. Il y a de plus dans la Vil- ' W
le le Chapitre de S. Gery de jd Chanoines 8c
de 5 Dignitez 9 ils font aufli riches que ceux
de la Caoïédrale. Les Chanoines de Ste. Croix »
au nombre de ix 9 n'ont que 500 1. de revenu
chacun. Les Abbayes de la Province 6c autres Mba?its»
Bénéfices (ont 9 l'Abbaye de S. Aubert 9 à Cam«
bray 9 Ordre deS. AuguAin en fegle 9 de 4000 U
le S. Sepulchre 9 à Cambray 9 Ordre de S. Be-
noît en règle 9 de lyooo 1. l'Abbaye de Caut-
timpré 9 Ordre de S. Auguftin de Chanoine»
Réguliers en règle 9 de 16000 1. Les Religieu-
Ç^s fe font retirées au- Prieuré de Bellinghen en
Haihault près la Ville d'Enghien» Premy 9 à
Cambray 9 de filles Chanoineffes d(t S. Auguf-
tin 9 300&I. les Benedi6lins , à Cambray , id^
S. André 9 au Cateau-Cambrefis 9 Ordre de S^
Benoît en règle 9 de 2J000 1. de revenu. Cetto
Abbaye jouît dtn biens que celle de Fremy avoic
dans le Cambrefis 9 ceux qu'elle pofTedoit en
France ayant palfé en commande. Les Guille-
xnains de Valenciennes 6c le Chapitre du mê-
me lieu 9 oh- il y a un Doyen 6c 7 Chanoine» j
ces deux derniersonc peu de revenu. On comp-
te dans la Province 8 à 900 tant Rerligieux que
Religieufes 9 il y en a \QO des dernière^
f%% ETAT DE LA FHANCB.
FlAH- Comnie la Ville de Cambray eft Ville db
PJLES. £DcrTC, «c qa'elle aune CitadeUe, il y a dans
Oêmvtr- T'ont & dans l'autre un Gouverneur particulier)
%emtmi on Lieutenant de Roi , Major 9 AicK-Major fc
Muarm^ Capitaine dti Pçrtes. Cambray ne feit qu'œi
^#4tf dt ^T* d'Etat avec la ProvirKC qui eft coniDoice
^ p,^ <ie trois Membres ordinaires 9 Clergé 9 Noblcfle
ww^ ^ Tiers Etat. Le premier eft reprdfenté par les
Députez des Chapitres de la Cathédrale de S.
Gery & de Ste. Croix & les Abbez de S. Âa^»
bcrt 9 de S. Sepulchre & de Vaucelerre ; la No»
bleflèpar les Seigneurs de Premont 9 de Thun^
de S. Martin 9 <fe Ligny 9 d'Aumoing de Ste»
OUc 9 le Vicomte d'Arleu 9 celui de cTermont ,
le Baron d'Eme & par les Gentils-hommes qoi
Ibnt aâucllement leur demeure à Cambray ; le
Roi envoyé Tes ordres pour les Ailemblces9 fc
en conféquence l'Intendant en fait la convoca-
^imms. cion 9c y préûde. Mais quoique la Ville & la
Province ne faflent qu'un Corps d'Etat 9 ils ont
chacun leurs revenus particuliers 9 ceux du Canw
i)re(is montent à 22000 1. qui font chargez de
rentes pour la moitié , de forte que pour bibve-
venir aux affaires extraordinaires 9 ils ont ea
recours à l'expédient commun de furfeoir le pa-
Tmémct • yement des rentes. Le Roi ne tire des Etats de
Cambray & de Cambreds que 5*0000 1. paran
d'aides ordinaires , la plus value àtt fburagcs
cft aufli payée par les Etats > à qui le Roi ne rem*
bourfe que 7 f. d d. par ration : enfin k Roi levé
pour les fortifications le droit de quatre patards
au bonnier de terre qui produit Sooo 1. èc quel*
ques autres droits fur les boiiTbns qui lui en don»
•*'*'''• nent 3 8000. A Regard du Domaine, le Roi n'y
^M^ a que le Baillage de la Feuillée 9 qui ne vautpas
^^^k ' lOO écus 9 depuis qu'il 9 fait remifè du droit de
^m garexuie qui valoit^ooo I. ente grati^tion a
A?
ETATDELA PRAWCE: yîj
it£ faîteaux Ecclefiaftîques en^reconnoifTance Flan-
de leur foumiffion. Les terres les plus confide- dr£$«
Tables de la Proyînce font les iz Pairies du
Cambreiis , fçavoir Rumilly 9 S. Souplit an
Marquis de VVargnies : Larrpy au Baron d'E-
ine : Cantin aa Prince de Bergues : Marcoing
au Prince de Chimay : Cuvilliers au Baron de **
Foflêva : Boudes au Baron du même nom : Eme ' '
an Baron d*Eme : Audencourt au Sieur Dufarc
de Prémont qui a auffi la Pairie de Premont 5
Blangies au Baron de Comignies : Nierguy 8c
VieiUy au Chapitre de la Cathédrale ; Montre^
cour dont les Archevêques de Cambray difpo-
fcnt toujours en foveur de leurs Officiers , ne le
Ciyant garder pour eux-mêmes & Crevecœur.
s autres terres confiderables appartiennent à
l'Archevêque ou au Chapitre. Le feul Com-
merce de Cambrelîs conufte en grains , mou-
tons , laines très-^ine» , & toiles.
TERRES FRANCHES,
Ihtendance de Flandres.
IL y a 24 petites Villes , Bourgs , Village»
6c Hameaux enclavez & épars dans les Pro-
vinces particulières -, qui ne reconnoiffent point ^
les Jurifdi^ions ordinaires , les plus confide'ra-
bleS font Renaix , Chievres , Antoing & le Vil-
lage de Melle. Renaix eft enclavé dans la Flan- i^etidtk^
dre à cinq lieues de Tournay , & deux d*Oudc^
narde , le Roi y reçoit les^ droits des quatre-
Membres qui montent à 20000 1. le Domaine
du lieu appartient au Comte de Naflau ,^ il y
avoit anciennement une Abbaye qui a été fécu-
krifée & érigée en Collégiale > il y a trois Dî-
gnttez Ôc quinze Chanoines qui auront un affeat
Soa xevenu > quand le Païs fera remis de^ ki
$tj, ETAT DE LA FRANCE:
Flan- Guerre : Cievres à deux lieues d'Ath eft illuftr»
DRES. depuis que le Grand Guillaume de Croy Tuteui
Chitvres» ^^ Charles-Quint ena porté le nom , le Roi y
j-eçoic les droits des Etats de Hainault qui rap-
portent par an yooo 1. le Domaine du lieu cft
[4nt9mi* aux héritiers du Comte d'Egmont. Antoingfur
TEfcaut a été cédé au Roi par le Traité de Ryf-
vrik 9 le pode eft important à caufe des éduiès
qui y font. Le Roi y reçoit le droit de Etats da
Hainault 6c des Membres de Flandre 9 parce
que la Ville relevoit de tous les deux en partie»
car il y en a une d'indépendante 9 ces droits
montant à 3000 1. Le Prince d'Epînoy en eft
Seigneur 9 il y a une Collégiale de deux Digni-
tez 6c quatorze Chanoines. Melle > village utoé
à une lieuë de Tournay n'eft confiderable que
{>arce que le Chapitre de cette Ville en prétend
a fouveraineté , toutefois ce lieu a été cédé an
Roi par le Traité de Ryfwik. Les autres ter-
res mdépendantes font fi peu conHderables
qu'elles ne méritent aucun détail > le Roi tire
de toutes enfemble environ 12000 1, dontrim*
pofition cft faite par l'Intendant.
Département de laProvimcs
DE HAINAULT.
HasnMult. Y E Hainault eft fitué au Nord de la Picardie
Ses hr JL^ ^ jjy Soîflbnnois, il a au Couchant la
Flandre Gallicane 6c le Cambrefis 5 au Levant
k Comté de Namur ; au Nord le Duché de Bra-
bant ; fa longueur depuis la Chapelle jufques k
Hall & fa largeur depuis Piancourt jiîfquà
, Beaumont eft de 1 8 lieucsj le Climat eft froid &
ÎHij^ pluvieux à caufe du voifinage des Ardennes. Aa
f» commencement de la Monarchie ce Païs failbit
partie du Royaume d'Auftrafîe 9 Dagoberc ï.
donna à S« GuiUaia en ^} i , le lieu où il fonda
AT D^E LA FRANCE; J^jr
re, qui recienc encore fon nom> prèsFLAK'<i
ivec le Village de Home & quelques DRï$v
ces. Le Roi Hc faire le procès àUnc-
omte de Hainaulc» le fie mourir 6c
its bienSb Sigiberc fon fils alnd
brafle rétablit le Château de Mons de
[ue tems (a demeure 9 pendant lequel
.'Eglifè des Chanoineilês ; ce même
fes fucceifeurs ayoient un Palais au:
rs Etîennes entre Mons 6c Pinch 9 où
ti Synode en 743 y auquel Carlomant
oi Pépin 6c fils de Charles Martel af«
alité de Maire du Palais d'Auflrafie..
ji^e aifcment que le Comte de Hai-
\t U efl parlé fur ce tems-là , n*étoic
iverncur amovible » ces Comtes tou-
nrent héréditaires dans la fuite » c'eft
i 915. fous le Règne de Charles le
Régnier furnommé le Long Col y fut
Comte de ce nom que fes fuccefleurt
rfolument de l'hommage de laFran-
ie mettse fous celui des Empereurs »
lans le XL Siècle il y eut un Comte
It , lequel , pour furmonter une revol-
fujets & obtenir un fecours pré-
nit fa Comté 9 du confentement de
r 9 au Prince de Liège. Mais le
mrgogne en 146^^1. engagea l*Evêque
: à renoncer à cette mouvance 9 6c pea
jrè» l'Empereur y renonça lui-même
de Charles le Hardi dernier Duc de
;. La Maifon du Comte Régnier s'eft.
is celle des Comtes de Flandre 6c le
i paffé dans. la Maifon d'Avennes >
celle de Bavierre , de Bourgogne 6c
\ 9 fiir qui le Roi Ta conquife dans fa.
lé partie. Les Tcaitez de Paix., e»
la valeur du Roi , lui ont acquis le
\
5i5 ËTArDETLÀ FRANXrE;
Flam- QueCioy 9 Landrecies de Avcnnes en i6f^f
ySLES» Bouchain , Gondé , Valenciennes' 9 Maubeage >
Bavay avec leojrs'Bailiages Se dépendances en
id/i. Lts^ réunions lui ont attribué la pofleT*
iion de Chimay 6c de Beaumont avec de gran-
des dépendances ; enfin les Villes de Mons &
'iJncitn d'Ath ontétéconquifescn i6çt. Se idp/^Sour
& fMii- la Maifon d'Autriche le Pais écoit gouverné pac
V^vtr' ^* Etais compofez de trois Membres ordi-
nêment' ^^^^^^ » à la tête defquels étoit \e grand Bail*
11 9 ils donnoient à leur Plpînce ordinairement
100 florins^ 9 mais dans les' befoins publics ils
augmentoîent ce fecours à proportion. Depuis
k Conquête le Roi a abolij ces Etats Se réiini
à ion Domaine les droits qui leur étoient aN
tribuez & fur lefquels ils payoient les aides or-
dinaires 9 il ne reiU que la Ville de Mons à?ii»
t'ancien privilège.
B^^liti Le Hainault ed un Paï^mélé^de labeurs 9 àt
^ ^"'* Bois Se de prairies , les terres dû côté de Flan-
^*^^ dre font allez bonnes, mais celles d'entre Sam-
bre Se Meufe font bien différentes 9 aufli bie»
que les dépendances de Maubeuge. Les habi-
tans y font extrêmement laborieux , Se on peut
dire qu'ils ne fo rebutent d'aucun travail , puif
que malgré le fouragement dti Armées, depuis
tant d'années confccutives , ils ne laiflent point
de cultiver leurs terres Se de les enfemencer, ny
ayant qu'une néceffité abfoluë qui les puifTefor-
tUweres, ecr à les abandonner. Les Rivières les pluscon-
fiderables font l'Efcaut > dontil a été ci-devant
parlé , la Haine 9 qui vient de BrincK Se fe jet-
te dans l'Efcaut k Condé 9 laquelle porte de»
bateaux de 150 milliers 9 depuis Mons par le
moyen des éclufes, Se la Sambre qui vient d'au-
Eres de la Chapelle 9 pafle à Landrecy , Mau-
euge Se Charleroy 9 Se fo jette dans* la Meuic
■^
STAT DELA FEAîiCS. 5*7
• Namur. CcncRirîciro^dpvacxxir^ âcpspFLJ**
conféqaentDcportcpaifaKtpcCàiic-» îi c*^ arroii p££5»
£as autrefois de nifigaîon cflcxc L-audjcrr flc
f aubeuge 9 mus ks linoÎDaDaiirs dn ar-
filées 00c coaftmit des A-ltifi»» pour la facilite
des tranfports , kf^elis mac £ hâea sâi£ tpm
Couc ie Pais s^cn cft xr&nD<» il is Icnrmapqne
plus à préCbit qœ de kar donoer de la £>IicÊcé
tafRfàminentyinûs il y anroînm ancre traraîL
plus ncceflkire an ddât éa §a%^ rctre PtdvÎ2i>
ce 9 qui feroic de faire «ytraMT" la nariganait
de la Sandm joiqa'àrAbbare delaOïapelle Bc.
de tirer de- là un Canal à f^nlf- pour joandre la
Rivière d*Oylê , ce dd&in n'eft pas de di&île
exécution » cas il £ê Dourciok des caox &&•
fentes, fc n n'y anrofC d'antre drpczi&ÇKcdle
des éclufes néceflâires pour ks 'manger. Le
Pais d'entre Sambre & Meule cft teilcsnenc ia- fmit^m,
grat qu'il n*y croit point de blé , on (cmelc ici- »^ «— »•.
gle fur des terres donc les bois QIC été nooTclk- ^^
ment coupez, on brûle k icftede ce qoi nTà ^'^
pas été fagoté flc mis en corde , «c l'onfcmefur
la cendre épanduë (ans aacime antre fiiçon. La
plupart des habitans Ida P^[s font occupex^
aux bois & aux mines. Leur commerce fè
feit par la Meu(è , mzS» d'une manière bieib
imparité, parce que cette rivière eft chargée
d'une fi prodigicnie quantité de droits, que
ks voitures de terre , quels qu'en foient le»
frais , font beaucoup à meilleur marché , ce qui
fait autant de préjudice à la Càmpî^e pour le
débit de fc« denrées qu'en Hainault pour cclut
du fer.
Toute la Province de Hainault efl du Diocè- Eut dm
fe de Cambray à l'exception deChimay , Beaur CUrtf,
mont , Philippeville , Charlemont , Dînant ÔC.
d'une partie des Villagcs^entrc Sambre 9c Meuir
i
Ji8 ETAT DE LA FRANCE.
Flan- le qui font de celui tle Liège 9 & encore à Vtnct*
. CFILSS. pcion de Chaf lef oy , ôc d'une partie des Villa-
ges de fa d;fpendance qui font de Namur. 11 y a
417 Villages du Département qui dépendent
lAhhéffts, de Cambray. Les Abbayes de cette <Jtcnduc
font le Val-des-Ecoliers à Mons-9 Ordre de S.
Augudin en règle , de 500 L S^Guillain , Or-
dre de S. Benoît en- règle , de 30000 1. Bonne
cfperance , Ordr« de Prémontré t de 15000 U
Cambray , Ordr^ de Cîteaux > de 3 5000 1. S.
Denis en Bofe > Ordre de S. Benoit de i lOOO L
S. Feuillant de Raux, Ordre de Prémontré, de
lOOOO U Marville près Landrecy , OrdrcdeS.
Benoît de 30000 1. Liefhes proche Avcnnes»
Ordre de S. Benoit , de xjooo 1. Hautcmonc
près Maubeuge Ordre de S. Benoit , de 1 5000 U
tous ces revenus {ont eflimer en tems de paix «
car en tems de cuerte Hs (ont bien éloignez de
^héUfi- monter à ces lommes. Entre les Abbayes de
«»/«. filles , l'Auteur met au premier rang la Maî-
fon des Chanoineffes de Mon&dont le Roi eft
Abbé ; il y a 30 filles nobfes qui jouïflcnt cha-
cune d'une Prébende & font gouvernées par les
quatre anciennes. Toutes les Paroiffei de la
Ville dépendent de ce Chapitre dont TEglifc
cft la ParoiiTe des Nobles, La fondation de cet-
te Maifbn eft rapportée à Ste. Vaudrille iiWt
de Walbert Comte de Hainault en l'année 5p;
les Demoifèlles qui y font reçûè's doivent prou-
ver par droits authentiques 3 x quartiers de No-
blcfie paternelle & maternelle. Le Roi en qua-
lité de Souverain confère les Prébende* » mais
comme il ne le fait qu'aux Charges ordinaires ,
le Chapitre a droit d'examiner les titres & de
rejetter les fujets qui ne conviennent pas ; cet-
te liberté a confervé ce Chapitre dans fon état,
^^|j|it eft rempli de la plus ancienne U de la plus
L
ETAT DELA FRANCE. S^9
lUiiftre Noblcffc des Païs-bas. Dans la premle- Fl AM-
re inilicucion de ces Communauccz leur Règle jdk£S*
approchoic afiez de celle des Religieux 9 mais
dans le X. Siècle Burnon Archevêque de Colo-
gne frère de TEmpereur Ochonle Grajid , ayant
ccé chargé par le Pape de la reformacion du
Clergé ôc du récablifTemeiic des^Maifons Reli-
gieules 9 que les couriès des Normands avoîenc '
niînées 9 trouvant d'ailleurs la NoblefTe du Païs
{>eu accommodée > inventa ces fortes de Chapi-
tres 9 pour fervir de retraite aux Demoifelles s
en effet toutes les Provinces > où la reforme de
cet Evêque s*e(l étendue > ont différentes maî-
tbns de cecte efpèce 9 qui ne différent encr*elles
que du plus au moins. Les Dames dont il s*agit
ici font l*OSice Divin dans PEglife 9 & ne font
point obligées. au bréviaire particulier » écant
vétuës 9 hors les heures du fervice divin 9 com-
me les perfonncs du monde ; elles jouïflcnt cha-
cune de 800 1. de revenu. Le Chapicre de Mau- Chdpitn
beuge eft entièrement fcmblable à celui de '^^ ^4«-
Mons 9 fl ce n*eft qu*il eft gouverné par une **«i^«
Abbeffe 9 que les Prébendes valent environ
2000 1. toutefois ce n'eft jamais le revenu qui
£iit rechercher ces fortes de Places , puisqu'el-
les ne font poffedées que par des perfonnes iU
luftres 9 mais l'excluilon des Chapitres étanc
une notte pour les femelles qui n'y font point
admifes 9 celles qui y peuvent prétendre le fonc
en honneur d'y parvenir. L'Abbaye de Pinlieu »
Ordre de Citeaux 9 vaut 800 0 1. Atli de mémo
Ordre 400 o i l'Olive de BrincK4000 ;Beleau,
0/dre de S. Auguftin 9 4000 ; la Thufe 9 du
même Ordre 9 7000 ; Ginflishin , Ordre de S.
Benoit 9 15000. Cette Maifon eft noble ainft
que le Chapitre 9 mai^ les preuves n'y font pas
il fortes 9 n'étant que de quatre quartiers ; enfin
aVm: m Y y
Flam-
DK£5.
Chspttrg
Triture
Ctmman*
l
yjo ETAT DE LA FRANCE.
Sce. Elizabeth du Quefnoy , Ordre de S. Be«
noie , vaut 40 00 1.
A l'égard du Chapitre des Chanoines > on
compte premièrement celui de S. Germain de
Mons compofè d'un Prévôt > d'un Doyen de
douze Chanoines , huit Vicaires , huit Coadja-
ceurs : les Prébendes Valent 400 1. & font à la
nomination du Prévôt ; le Doyen fait la fonc-
tion de Curé dans l'Eglife des Dames & les
Chanoines font leurs Chapelains ; le Prévôt de
S. Germain a droit de féance dans l'Eglife des
Dames Se au-deifus d'elles 9 fans toutefois au-
cune Jurifdiâion ; c'eft toujours une perfonne
très-confiderable qui poffede cette Dignité , la-
quelle e(l à la nomination du Souverain de vaut
1000 1, Le Chapitre de Binch eft de douze Cha-
noines qui ont chacun 3 00 1. ils font a la colla-
rîon de l'Abbé Lobbes. Le Chapitre de la Soi-
gnic eft de douze Chanoines 9 dont huit font
nommez par le Souverain & quatre par le Cha-
pitre. Le Chapitre de Leufe près Ath eft de
vingt Chanoines qui n'ont que zyo 1. ils fonc
les Chapelains des Dames , l'Abbefle les nom-
me pendant quatre mois 5c le Pape les huit au-
tres ; enfin le Chapitre d'Avennes eft de douze
Chanoines nommez par le Roi qui ont 300 1,
Le Prieuré de Bois-Seigneur près Mons , Or-
dre de S. Auguftin , vaut lOOO 1. le Prieur en
eft éleftif , Belînghe uni à l'Abbaye de Bolim-
prc , ôc qui eft le fejour préfcnt des Religieux
de cette Maifon , vaut JOOO 1. Dampierre pro-
che Avenn'es 800, Aimeries près Maubeuges
100 1. La Commander ie de Guton , Ordre de
Malthe, vaut 18000 1. la plupart de fes biens
font proche de Mons y toutes ces Maifons font
du Diocèfe de Cambray ; celles du Diocèfe de
Namur fonc les fuivances. L-Abbaye de Vaufo-
ETAT DE LA FRANCE, yj!
Irc , Ordre dç S. Benoit, de 16000 1. Mou- FlAN-
lins , du même Ordre , de lOOOO 1. S. Gérard , dR£S»
du même Ordre 9 uni à l'Evéché de Namur 9 de
1 5000 1. le Jardinet , Ordre de Citeaux , 4000U
Les Abbayes du même Pais dans retendue' du
Diocëfe de Liège font j VEff au Fauxbourg de
Dinan , Ordre de Prémontré , loooo 1. Flo-
rens > Ordre de S. Benoit > de ^000 1. TAb-
baye de Fœlix de fîlLes » Ordre de S. Benoît »
fituée près Grîel n'a que zooo 1. le Prieuré de
Ouies près Charleroy , Ordre de S. Auguflin »
vaut dooo 1. Les Chapitres de ce Canton font
Chymay de douze Chanoines qui ont 300 L
chacun , à la nomination du Seigneur ; Val-
court de huit Chanoines qui en ont autant à la
nomination de l'Abbé du Jardinet ; Florennes
de quatre Chanoines qui ont 400 1. à la nomi-
nation de l'Abbé du lieu , ôc Dinant de douze
Chanoines qui n'ont que zoo 1. chacun. Le Roi
nomme aux Abbayes de Hainault comme à cel-
les de Flandre > en conféquence d'une Elec-
tion 9 à l'exception de l'EfF & de Florennes
où il a laifTé les Religieufes en pleine liberté
de fe choifir leur Abbé. Il y a encore dans l'en-
tre Sambre 6c Meufe deux grandes Abbayes
qui font de la dépendance de Liège pour le tem-
porel auill bien que pour le Spirituel , mais la
plupart de leurs biens fe trouvent à préfertc
tous l'obéïiTance du Roi , elles font toutes deux
de l'Ordre de S. Benoît. Lobbes qui efl la pre-
mière vaut 50000 i. de rente , Se Aluc en vaut
3000. Les Cures de tout le Hainault font ré- Cures^
duites à la portion congrue 9 parce que les gros
Bénéfices y polfcdent toutes les dixmes 9 mais
les portions congrues de ce Païs font réduites
à 300 florins qui font l6j 1. monnoye de Fran-
ce i d'ailleurs U nombcç dc« Maifons Religieu*
Sli ETAT DE LA FRANCE.
Flan- fo cft fort grand dans toute U Province > on en
litŒS» compte 21 dans la feule Ville de Monsdc près
de 800 Ëccléfiailiques , ce qui fait la vingtième
partie du total du Peuple de cette Ville , à quoi
l'Auteur ajoute que l'on peut eflimer le reftc
de la Province fur le même pié. A l'égard des
mœurs âc de la Capacité de ces Eccléliailiques
il n'en, parle pas avantage ufemcnt 9 Se il efpe-
re une grande reforme de la vigilance 6c des
foins de l'Archevêque de Cambray , qui s'ap-
plique à les inftruire 6c à les diriger 9 mais il
n'en attend pas autant de ceux qui font dans les
autres Diocëfes, lefquels vivent dans une entière
indépendance » psrce que les Evêques de Liège
Se de Namur n'ont point établi d'Oliiciaux
pour les parties de leur Dioccfe qui font foui
la puiifance du Roi. 11 y a de plus divers CoU
leges ac Hôpitaux dans les Villes j particuliè-
rement à Mons.
(icuverm • Le Hainault eft prefque tout entier du Gou-
ntmmt vernement gênerai de Flandre 9 il n'y a que
MiiitMu ^l^^ Vilks de Landrecy & du Qiiefnoy qui font
de celui de Picardie 9 parce que lors qu'elles
forent cédées à la France , le Roi ne poffedoic
encore rien en Flandre, On compte dans le
Gouvernement du Hainault dix Places fortes »
donc quatre, font l'entre Sambre & MtuTc.
Mtns, Mons Capitale de toutes a ce titre depuis Char-
lemagne en 504 : ce Prince lui accorda aufli
^ de beaux privilèges , elle eft fituée fur une pe-
tite hauteur qu'elle occupe & le plat^païs dQS
cnviroTiS eft facilement inondé par les rivières
de Haine & de Trouille au moyen des éclufes.
L'enceinte de la Ville n'eft qu'une muraille ter-
rajDTée , £ts principales fortiiîcations conliUent
H^ dans les dehors; il ya des cazernes trèx-conii-
^^ flerables. Le Roi âc la conquête de cette Place
ETAT DE LA FRANCE. SU
«u mois de Mars i5pr , maî$ il la rendît par la FlAîÏ-
paix de 1 6^y. Ath cft une Ville que le Roi a fait DRES.
fortifier depuis la paix d'Aix-la-Chapelle y elle ^ff,^
ell fimét fur la Dindre , qui ne commence à por»
ter bateau qu'à Grammont , il y auroic été facile
de la rendre navigable juiqu'à Ath , mais cette
Place n'eft plus de robéïflance dii Roi. Mau- M^y^n
beuge fur la Sambre n'écoit qu'un Bourg fermé je.
que le Roi commença de fortifier en 1680 : on ^
a pratiqué des inondations, des foifez Bc des
batimenâ auffi beaux qu'en aucune Place du
Royaume 9 mais fa lituadon a des défauts in{ur«
montables à caufe àts hauteurs qui découvrent
tous fes Ouvrages à revers. Le Quefnoy, Aven- Lt H^tf^
nés 9 Landrecy font trois autres Places aflcz ré- ^'h^veiu
guliércment fortifiées , mais elles font petites , ""» ^*»'
de l'on n'en peut par conféquent tirer les fecours '''*^*
ni y trouver les refiburces ordinaires dans les
grandes Villes ; ce qui oblige à beaucoup de préi
cautions pour remplir les Magafins. Philippe. PhiUppt^
ville eft une Place de cinq Baillons , un peu plus ^''^^
grande qu'une Citadelle , le défaut de fa forti-
ncation eft le peu de profondeur de fon foffé :
îl y a des cazernes pour neuf Bataillons Se 606
chevaux. Charlemont furlaMeufeeflaufîîune Chér'c-
bonne fortereffe 9 mais comme on n'y peut lo- mtnt,
eer que deux Bataillons , le Roi a fait fortifier
le Bourg de Givai , o^ il a fait aufii conftruire
des cazernes pour trois Bataillons 6e 5*00 che-
vaux. Ces deux dernières ont été bâties par
Charles-Quint qui acheta les fonds des parti-
culiers à qui ils appartenoient 9 il s'embarailk
peu de la fouveraineté du Prince de Liège 9 6c
quoiqu'il lui en eut promis récompeçife 9 ta pro-
xnefTe n'a jamais été.exécutée. Dinant appar- Dfnémff
tient à l'Evêque de Liège qui avoit consenti
après le Traité de Nimegue que le Roi tint gar«
Yyî
i
Jfî4 ETAT DE LA FRANCE,
FlAH* nifon dans le Château , mais la guerre écantre^
fiJLfiS. venue en 1688. le Roi s'eil auih emparé de l^
Ville 9 & il y a ajouté tant de Fortifications
qu'il en a fait une très- bonne Place , k Roi n*en
avoît aucune où il y eut tant de ibuterrains.
fhsrkny, Charleroy fur la Sambre a commencé d'ctre
fortifiée après la Paix des Pirénées , le Roi s'en
empara en i6yy, la rendit au Traité de Nime-
gue de la reprit dans la dernière guerre. Les for-
tifications ont été augmentées du côté de Nammr
^ l'on y a pratique une inondation qui afliire
entièrement la Ville baile. Cette Place appar«
tient à préfent au Roi d'Efpagne. Le Roi paye
dans les Places qui font à lui un EtatMajor corn*
pofé de tous les Officiers ordinaires ; les Cou»
vernemens de Quefnoy , Avennes ôc Landrecy
font fur l'ancien pié de 843 7 L i o C Philippe-
ville & Charlemont fur le pié de i ixjo 1. Ou-
tre ces Places le Roi fait encore occuper pendant
la guerre les podes iiiivans, qui aifeurent la
frontière 6c fecilitent le Commerce cTune Place
à l'autre. Beaumont & Thulm entre Maubeugc
& Philippeville > Chimay peu diftant d* Aven-
nes ôc Marienbourg , Place autrefois confidera-
ble , mais qui n^efl plus qu'une ilmple mur^Ue,
JUv^. Bavay entre Maubeuge Se Valenciemies efl en-
core un de ces Pofles qui méritent un Article fé-
paré , puis qu'il a été autrefois une Ville très-
importante ôc Capicaie de toute la Belgique*
Outre les ruines» les décombres ôc les médail-
les qu'on trouve en fouillant la terre des envi-
rons , on en a une autre preuve dans le nombre
des Chauffées ou Grands Chemins qui partans
de- là conduifent à toutes les principales Villes
anciennes 9 l'une à Mafbiçht de à Cologne par
Tongres , l'une à Rheims qui traverfeenfuitcla
Champagne > une autre à Solifons , une à
EtAT DE LA FRANCE. JjJ
Simiens qui eft pouiTée jufqu'à Montreuil, une Flan-
à Mardick qui pafTe à Valenciennes ôc Tour- DK6S«
nay » une à Ucrechc de la dernière à Gand. Ces
Chauffées fùreiit faites du cemsd*Augufle par
Agrippa , tant pour occuper les Troupes Ro-
xnaînes que pour faciliter la marche dts Ar-
mées ôc la conduite des yivrcs ; il paroit qu'el-
les ctoient tirées en ligne autant qu'il fe pou-^
voit> afTez élevées au «iefllis du terrain > Se l'on
y trouve en pluiieors. endroits des pierres- à fù-
xil Ôc des cailloux 9 qui n'ont pu être apportez
que de fort loin. Brunehault Reine d' Auflrafie
ks repara prefque toutes 550 après leur pre-
mière con(lru6tion > ôc c'efl pour cela qu'on leur
donne prefque par tout le nom de Chauffée de
Brunehault, Bavay n'eft plus qu'un village de
ïyfeux.
Chaque Gouvememenc de Places fortes -a Stindm
fous lui aflez grand nombre de villages » celui ^" ^*^'
de Mons enavoit i J7. Bc celui d'Ath ^5. le ^'^"^'"
Gouvernement du Queihoy eira 57, celui de '^^ " *
Landrecy id, celui d'Avennes 21 , celui de
Maubçuge 71 9 & quanta celui de Philippe^riUe
2I n'avoit naturellement- qu'un village dans fa
dépendance, mais on a trouvé les -moyens de
l'augmenter par les réunions de Chymay & de
Poil à Vache ; Chymay dépendoit de Mons ôc
Poil à Vache de Namur. L'Auteur n'entre point
dans les motifs de cette réUnion 9 que les Etraor
gers ont regardé commeune infir aâion de Paix^
n lui fuffit qu'elle ait été faite « mais il remarque
que l'on a eu plus de ménagement pour P£^
leéieur de Cologne Prince de Liège > donc on
n*a point réiini les terres* Cette étendue réunie
a été partagée entre les Gouvernemens de Phi-
iippeville » Charlemont ôc Dinant > le premier.
en a eu 54 ) le fécond 44. 6c le troificme 4{«
yy 4
Si6 ETAT DE LA FRANCK
Flah- Charleroy n'avoit aucune dépendance dans Ift
ORfiS, Plac-païs, cette divilion par Gouvernemeoreft
d'un plus grand nfage que celle par Baillages 8c
par Prévôtez , parce que toutes les fois qu'il y a
des courvées à faire , foit de chariots foit de
pionniers » on commande les habicans par Gou*
Stjomr <^o Ycrnemens. Dans tout le Hainault les Troupes
Ijm^es, yiy^nt de leur iblde , le fburage cft fourni à la
Cavalerie par des Entrepreneurs t 8c il efl fi
abondant que le fouragement d'une Armce, Bc
les Cantonnemens ne fauroienc empêcher qu'il
ne s'en trouve encore affez pour fournir les Ma*
Safins des Places , pourvu qu'on les rempliflè
e bonne heure.
Tritm- Il y a un Grand Prévôt à Maubeuge dont les
"f** *^* Lieutenans réfident à Avefnes ^iiPhilippe-
y^^*' ville. La Juftîce des Comtes du Hainault étoic
ftdminiilrée par une Cour foUveraine réfidence
à Mons 9 compofée de douze Pairs de la Pro-
vince , qui étoient les Seigneurs d'A veines > dt
Roeux y de Chymay > de Barbançon y de Ri-
bais , de Silly> de Longueville, de Vaulencourti
de Baubourg , de Chiveret & du petit Quefooy.
Le Grand Bailly y préfidoit au nom de en l'ab-
iènce des Comtes de Hainault « cependant il
n'y avoit point de voix déliberative > mais en
revanche il exerçoit d'ailleurs tous les droits de
Souverain , accordant des lettres de grâce âc de
remîffîon , c'efl aufli ce qui a procuré la fup'
preflion de cet Office fous la domination de
France y mais comme les Comtes d 'Hainault
avoientiùbititué un Baillifàleur place>les Pairs
prirent auffi la liberté de fubflituer à l'exercice
de la JuCHce y 8c c'efl ce qui a donné occalionâ
l'inflîtution des douze Confeillers qui les repré-
1^ fentent : Cette Cour jugeoit les matières fcoda*
^^ les 8c les appellations de tous les juges (ubalcer-
ETAT DE LA FRANCE. Hf
mts y les affaires des Nobles 9 tant pour le Civil FlAïT*
que pour le CTÎminel 9 Se généralement cour ce D.RES*
qui cft exprimé dans la Charte de Hainault. Le m 4.,/,
Magiflrat de Nions a la jurifdié):ion en première trdt dt
Inflance (iir les Bourgeois en matière civile 9c ^«m,
' criminelle 9 6c reçoit les appellations des Châ-
telains ôc Majeurs de village en pareilles matiè-
res 9 mais il a la jurifdiétion criminelle en der-
nier reffort , de le xiroit de faire tous les règle-
mens de Police. Il y a auffi dans cette Ville une Ctnfeil
Jurifdiâion nommée Confeil ordinaire 9 laquel- •rdinsire*
le aifeéte l'égalité avec la Cour fouveraine 9 il
a le droit de connoitre du pouvoir en matière
Eccleflaftique 9 il y a même celui de prévention
fur toutes les Jurifdiélions fubalternes y le Grand
Baillifen étpit le Chef ôc y avoit voix délibera-
tive,il eft aujourd'hui compofé de 7 Confeillers,
dont le premier a la commiilion de Préfidenc»
Le reffort de l'une & de Tautre Jurifdiétion eft
fort diminué depuis la Paix , puis que tout ce qui
eft refté au Roy ne leur eft plus foumis Se qu'il a
voulu que toutes les appellations de Juftic« or-
dinaire de la Domination reffortiflent au Par-
lement de Tournay. Il y a une coutume en HaU Lttfpé^
naut fort différente de nos ufàges & fur laquet tteuUtn
le l'Auteur fait d'amples reflexions en la com-
parant à ce qui fe pratique en France 9 que lei
matières n'y font jugées en deffinitif 9 que par
la Juftice Souveraine 9 foit du Parlement de
Tournay pour les terres qui font de l'obéïf-
fance du Roi , foit de la Cour de Mons 9 pour
celles de fa nomination 9 au lieu que parmi
eux 9 ils font Juges fans appel ; le moindre
Juge condamnant à la mort & faifant exé-
cuter fa fentence 9 ce qui fait dire à l'Auteur #
qu'il lui femble que les Peuples 9 en rédigeant
leur Coutume ^ ont eu plus d'égaid aux biexis
>
îrjg ETAT DE LA FRANCE.
Flan- qu*à l*honneur 6c qu'à la vie des hommes, ce
DUCS* qui forme un préjugé fort défavantageux con-
tre une femblable Police ; c'cft pourquoi Too
i'eft efibrcé dans ces tems modernes de chercher
quelque'cemperamenc à une Loi fi dure > mus
il ne s'en eft point trouvé d'autres que de per-
mettre aux condamnez de porter une plainte au
Confeil ordinaire 9 lequel en conféquencc peut
fufpendre Texécution 9 mais comme dans les
condamnations de mort , le remède ne veooit
prefque jamais afiez tôt , il a plu au Roy pardon
autorité d'abroger cette Loy 6c ordonner qoe
tous les Jugemens portans peines affliétÎTCS ne
ibroient plus exécutez dans la partie du Païs qui
lui eft (bumife 9 qu'après qu'ils auront été con-
Jmfiices firmez par le Parlement. A l'égard des Jufticei
Mtsfditt, Royales fubalternes 9 le Roi a créé des Officiers
héréditaires 9 il a même créé de oouvaux Bail-
lages 9 mais toujours avec peu de fiiccès pour le
débit des Charges 9 les hommes de ce Païs ne fe
pouvant accoutumer à des Charges héréditaires
ni vénales , ni Ce perfuader qu'ils ayent de l'a-
vantage à payer le droit annuel. En gênerai les
€hfêrv4' Officiers de Juftice ont beaucoup d'intégrité en
***** cette Province 9 mais peu d'étude ; les efprits
y font bornés , ils ne connoiflent point l'homme
attaché aux Factions 9 ils n'en regardent que le
profit 9 raifbns pour lefquelles il coûte extrême-
ment cher à plaider , parce que les Juges ne ter-
minent jamais d'audience & que tous les Procès
ic difcutent par tout , toutefois il n'y a pas en-
core eu de Commentaires de la Coutume du
Hainaut»
I«;^jî- 11 y a un afTcz grand nombre de differens
ttty & droits établis dans la Province , mais ils font
v.4»tts. ^yj £*yj. jçj fonds 9 les bef^iaux & les denrées ;
ou n'y connoit point la taille perfonnelle. L'Aur
ETAT DE LA FILAKCK. ïff
leur ne petit l 'cmpcdier de donner dct clogcs à Fum*
cette forme d'împofkion , qui n'câ jxrxuàs pfatt oiU»
£)rte que quand la a>nfoxnmaDofieft^titgr«Q« 1,^^^^^^^
de & qui ne donne jamais occafion aux ▼€&• ^^^g^ j^
geances fie aux immidcs qui resncnc dans les im tmik
autres Provinces du Royaume : ilfiût nnegran- i fr/tm^
de énumerarion des effets de la taille pcSfon- **^
nelle » dont les principaux ibnc que les ndies
s'exemptent toujours on en achetant des privi*
leges ou en (è retirant dans des Villes cxcm«
ptcs 9 de telle fbfte que llntendant ne peut re-
médier au mal que quand il eft fait « outre que
ks procès 5c les vengeances héréditaires niinenc
les familles ; tout cela n'a point de lieu en Hai-
naut 9 chaque Propriétaire y paye une taxe ^^
à proportion de fbn fonds & de (k ricfaeflê etièc-
cive. Du refle ^ il y a en Hainaut trois fortea
d'impodtions fur les fonds ; le vingtième iîir les
feux 6c cheminées » les unes 8c les autres ne font
devenues annuelles qu^n 1604. L'Archiduc
Albert qui gouvemoit alors les Paîs-bas aianc
obligé les Propriétaires des fonds à donner une
juIle déclaration de leur valeur , il fût arrêté que
chacun payeroit le vingtième du revenu fur le
pied des déclarations données. L'Auteur edime
que la taxe ain(i faite doit naturellement être
parfaicemehc égale 9 parce que chaque fond de
cerre a dû être eilimé félon (a valeur , car enco»
re qu'il puiffe y avoir de l'erreur ou de l'abus
par la mauvaife foi des particuliers qui pour-
jroient s'entendre avec les Majeurs des lieux ^
toutefois cela n'eft pas confiderable par rapport
au cotai , 8c de plus il affeure que l'erreur y a été
fi peu fenfible que le cahosde 1604. fcrt enco-
re aujourd'hui de règle invariable > quoique au
lieu du io- . de ce tems-là 9 on n'en paye a prê-
tent 3 ou 4de plus. Aurefte > comme on pous-
54» ETAT DE Là FRANCE.
PlaK- roit croire <pie quand oa parle de quatre loes.Mi
^BXS* tel impôt emporccroit le cinquième du revnra i
l'Auteur averrit qu*il n'en faut pas juger ainfi ,
parce que l'argent étant devenu bien plus com-
mun qu'il n'écoic en i6a^ , les fermages font
tellement hauflez que ce qui étoit alors affermé
%o 1. l'ell à prcfent 40 , ainli quatre vingtiè*
mes n'emportent que le 1 3 ou 1 4e. du revenu ft
tout au plus le douzième. Le Droit de fèa n'a
été établi qu'en 1 <$3 5. pour fournir à l'étape des
Troupes lefquelies paifoienc en Hainaat , ks
Ecclefiafliques 6c les Nobles en font exempts
auflî bien que les Bourgeois des Villes , il d^de
20 patards èc égal pour tous ceux qui y font fu-
jets : on n'a point examiné fi le nombre des fèot
^oit augmenté, ou s'il ctoitefièâif> lataxeeft
demeurée fur le pied de fa première impolkioo.
Tdxtfii: La taxe des cheminées a été établie en même
lu tht' cems que le 20c, & elle s'applique non pas ao
•"""'* tuyau , mais à chaque corps de cheminée vu par
dehors , cette taxe n'étoit d'abord que de cinq
patards , elle ed aujourd'hui de 3 o fur chaque
cheminée» de plus les chevaux de les vaches font
fujets à une taxe particulière 9 le cheval paye
tous les ans ^b patards , les vaches de les bœuâ
z y ; on en fait la viHte deux fois par an , de cela
itJHd; X» s'appelle Retrouve. Il y a aufli du droit fur la
confommation des beftiaux, en conféqîience du-
quel on paye 40 patards pour bœuf que l'on tuë>
f patards pour une vache > S pour un porc eu un
mouton > 4 pour une brebis , un veau ou un ag-
neau ; les Eccleliafliqucs ne font point exempts
ni les Nobles du droit de fonds qui cû réel 9 non
plus que du droit des beftiaux ni de la confom-
mation. Les impôts fur les boiiTons tiennent
^ audiune place confiderable dans le produit du
Il droit de Hainaut 9 celui de La bierrc eft le plus
K
ETAT DE LA FRANCE. Jf4f
[grand , fçavoir de g 9 patards par coone d« bier- FlâK^
re vendue au Cabaret ôc de 27 par tonne con- dkSS^
fomméc chez le Bourgeois , la tonne eft réglée à
52 pots , le pot de vin paye } fols 9 le pot d'eau
de vie ien paye 1 5 & la livre de tabac 7 & demi :
à l'égard de ce dernier 9 les particuliers n'en
peuvent faire aucun débit , il n'y a que le Fer-
mier du Roy ou celui qui eft à fon droit 9 cela a
été ainfi ordonné pour éviter les abus. L'ufage Etdts dti
fiu fel qui e(l deiifendu fous de groffes amencks r^u.
dans tout ce département par la crainte qu'on
Jî'y en repandit dans le Soiffonois ôc le fcl qui
y eft le leul en ufage paye par fac i y panards
de droit. Tous ces fortes de droits fe levoienc
au profit des Etats fous la domination d'Effa*
gne ôc les Etats accordoient au Roy un fubiide
cous les ans félon les befoins ôc fàcultez 9 ils
létoient de plus chargez de dépenfes extraordi-
naires de la guerre 9 ft^tîfTcàtions des Places 6t
lors que leurs revenus ne fuffifoient pas ils fai-
foient des emprunts 9 efpérant que les bonnes
années leur procureroient le moyen de les rem-
èourfer ; en 1649. il^ donnèrent une (bmme
jirès-confiderable pour entreprendre le fiège de
Landrecy qui les incommodoit étant dès lors à
la France 9 depuis ce temps les Gouverneurs de
Flandre les ont invitez fouvent à faire des avan-
ces fous des prétextes fpécieux , mais pour en
profiter feuls , ce qui joint à la mauvaife admi-
nifljation 9 a obligé les Etats à multiplier leur
vingtième tant qu'ils ont pu le faire 9 ôc enfin
emprunter jufqu'au point qu'ils doivent plus de
zoo 000 écusde rçnte , & z J années d'arréra-
ges , mais ce qui les met hors d'état de fortir ja-
mais de cet embarras, c'eft que le Hainaut ayant
été démembré 9 ils ne jouiffenc plus ^du quart
jdes revenus anciens p ôc les deç^s font demea«.
14» ETAT DE LA FRANCE.
Vl AH- récs en leur entier fur le corps des Etats de
9BMS. Mons 9 ils prétendent bien que le Roi , pofie*
<lant la plus grande partie du Hainaut 9 les doit
juftement acquitter a proportion , & ils fe fon-
dent pour cela flir les Traités de Paix qui difenti
que les dettes réelles des biens cédez de part ft
d'autre feront liquidées par des Commiflaires ;
le Roi prétend au contraire que les dettes des
Etats de Mons font perfbnnelles ,^ainii la-feule
reflburce apparente qui leur re{|e confiftant dans
Pextînélion des rentes viagères qui finiront avec
le tems Se fbulageront les Etats s'il n'y funient
point de charges nouvelles.
Le Roy n'a rien changé au pouvoir & a Tad-
xniniflration àts Etats de Mons pendant qu'il
poflcdoit cette Ville 9 leur revenu montoit en
tems de Paix a ^doooo 1. favoîr,les 2oe$. feux
6c cheminées à ^ i {250 1. les droits (ur la bier-
re à 160000 ; ceux d'eau de vie à 6x000; Is
traite dés bêtes à 7JO0O. la conlbmmation ou
Cuage à 16000 ; le droit de z patards fur la
Waque de charbon qui fe tire dans la Provinr
ce 39500 1. fur quoi il eftneceffaire d'obferver
que ces droits diminuant coniiderablement pen-
dant la guerre , parce que la coutume eft de dé-
charger des trois quarts de la première de ces
împofitions les lieux qui ont été fouragez fur les
revenus : les Etats donnoient au Roi 150000
florins d'aydes ordinaires & 700O 1. pour être
exempts de nouveaux Edîts , à la referve de la
Capitation à laquelle ils fe font fournis. Mais
dans toute la partie' du Hainaut qui eft de Tan-
cienne conquête 9 les droits des Etats ont été
réunis au Domaine du Roy & font confondus
dans le même bail avec ceux qui fe lèvent dans
L le département de Flandre & d* Ypres , le chan-
I . . gcmcnt qui eft arrivé en conféqucncc dans la rc-
K
BTAT DE LA FRANCE* f4j
-^^e de ces droits eft cxcrêmemenc iènfible aux Fl AH*}
Peuples > le Fermier toujours dur ôc exa^ a pris DR£S|
à la lettre 6c fait exécuter rigoureufement tout
ce qu'il a trouvé à fon avantage 9 au lieu que fous
les Etats on ufoit de condefcendance de on avoic
des égards. 11 eft certain auffi que les fermes
produifent plus au profit du Roy que les droits
ne faifoient au profit des Etats , Taugmentation
eft d*un quart entier , furquoi il faut obferver
que quoique tous les mêmes droits fubfiftent au
profk du Roi 9 le Païs d'entre Sambre 6c Meu-
fs paye trcs-peu de chofe » parce que le Roi s*efl
fixé à laifler les chofes fur le pied où il les a
trouvées de qu'heureufement pour ce Païs > lors
qu'il s'eft fait des réunions > il n'y avoit poinc
de taille cette année fur les terres de Liège.
Quant au droit fur la bierre il ne va qu'à deux
Iblspar tonne en plutieurs endroits, de forte que
le Fermier n'en tire tout au plus que 200 OO
4écus 9 fiu-quoi il y en a la moitié produit par les
petitsDomaines Se les rentes Seigneuriales dues
par les Communautés . -
La Capitation que le Roi a ordonné par fa Demm-:
déclaration du 18. Janvier 1^9 J. a donné lieu ^re >,ent
de faire un dénombrement des habitans de cette '^^ '***•
Province 9 par lequel on a trouvé que dans la ^ '*
Ville de Mons il y a 4478 feux ou propremenc
Chefs de famille 6c i y 191 habitans ; dans i Jo
villages de la dépendance de Mons iS977 feux
èc y2304habitans;dans Ath 830 feux 6c 33x0
habitans ; dans les 96 Paroiffes de la Depen-i
dance7x7X feux 6c 21000 habitans ; dans
Maubeuge 409 feux 6c 2543 habitans ; dans les
villages du Gouvernement au nombre de 53 »
3405 feux 6c 14933 habiuns ; dans la Ville de
Beaumont les29 villages de fa dépendance i J7}
feux 6c 6zpz habitans i dans la Ville de Chy^
\
Ï44 ETAT DE LA FRANCE.
Vlan- may Bc les villages de ùt dépendance au nom^
MSS. bre 7, 1047 feux 8c 471 1 habicans; au Quefhoy
1611 feux de 2680 habicans ; dans les villages
du Département au nombre de 6^ , y compris
la Prévôté de Bavay 4147 Se 15893 habicans;
dans les feize villages du Gouvernement 1^]%
ftux de 6^yy habicans \ à A vennes 702 feux &
2555 habicans ; dans les 21 villages du Goa*
vernemenc ip8d feux âc 99S3 habicans 9 à Phi^
lippeville 218 fe^x âc 807 habicans ; dans les
villages de l'encre Sambre de Meufe dépendant
de ce Gouvernement , y compris Mariembourgi
lefquelsfonc au nombre de 48 Paroiflès > 1815
feux 6c d58o habicans; à Charlemonc de Givec
S. Hilaire 441 feux de 1952 habicans ; dans les
villages de la dépendance y compris Fumay &
Reum au nombre de 4^ Paroifies 9 2250 feux
de 8do8 habicans; dans les Villes , Bourgs A:
villages de Dinanc 999 feux 6c 4862 habicans;
cnfînàCharleroy 368 feux & 1555 habicans.
Ainfi le cocal àt^ feux monce à S^^SS ^ ^^*
habicans 20 10 12 perfonnes. Le Pais en cet
écat produit au Roi fuivanc les anciens Rolles
de Capicacion 2 1 8429 1. L*AuCeur croie inutile
d'expliquer en ce détail cous les aucres droits
donc on a chargé ce Dcpartemenc dans Ictcms
de la Guerre en menageanc autrefois cesPcuples
de la frontière , ôc Ton peuc dire quec'écoitlc
meilleur moyen de difliper infenfiblement l'a-
verfion qui leur cft naturelle pour la Dopiina-
tion Françoife y maislesbefoinsde TEtat n'ont
pas permis que l'on continuât à fuivfe cette ma-
xime , quoiqu'elle foit établie fur la Juftice, ce
Païs ctanc accablé par le campement de diffé-
rentes Armées & toujours plus fatigué qu'aucun
autre pour les fournitures des Pioniers & des
chariots j en (brte que durant le iiege de Namur
ce
ETAT DE LA FRANCE, f^f
ce Païsfourniflbk ^.50 a chariots, & 500 Pio- FlAW-
niers , l'Etat étant obligé à payer les premiers DR£$«
à 6 1. par jour , les féconds à 1 5 liv, c'étoit une
depenlè de 120 00 l. par jour qui toutefois n'jen-
troit point en diminution des taxes ordinaires
& extraordinaires.
Il faut ajouter que toutes Içs Villes ont des rt-
venus d*o6lrois qui confident en droits fur les
denrées ôc boiffonSiparticuliérementdela bier«
re;les odroys de Mofis produifoient ajoooo K
qui étoient employez tous entiers pour le Servi-
ce du Roy, l'entretien des cazer nés, des lits,chau^
fages,&c. les oélroys d'Ath montent à 6000 oJ.
ceux de Maubeuge à lOOOO 1. ceux du Quefnoy
à 12000 : ceux d*Avennes 6c de Landrecis à
1 0000 1. ceux de Givet à 7000 6c ceux de Dî-
nant à 30000 l. les charges égalent par tout
les revenus & il n'en refte preique rien qui ne
Ibit employé au profit de à la décharge du Roi.
Les Domaipes du Hainaut étoient autrefois Dmm"
confidérabies, mais ils font engagez preique par ""•
tout; celui de Monsl'eft de Tannée r52 5. 6c
dans ce même tems le Roi d'E^gne aliéna au
Comte d'Egmont le droit de morte-main dans
tous les lieux où il étoit en ufage y ce droit coti-
fifte au choix du meilleur meuble qui fe trouve
dans lafucceffion du roturier, c'eft un refte de fcr-
vitude quipeut faire juger que les peuples duHai«
naut étoient autrefois tout à fait efclaves ; l'en-
gagement eft fait pour 127000!. & le produit
n'eftau plus que de 3000I. Lors de la Paix
d'Efpagne avec la Hollande, le Roy céda la Ba-
ronie de Zerimberg au Prince d'Orange 9 les
Sieurs Tablet furent quelque tems après engagea
au Duc de Lorraine Charles IV^ qui les a laiflez
au Prince de Vaudemont , la Pairie deBaudour
appartient au Prince de Ligne à menu citie ^
Tome III. Z z
54* ETAT DE LA FRANCE.
FLi.N- ainfi il ne reftedans^la dépendance de Monsque
DUCS, le Domaine de Binch qui peuc valoir loooo U
c*eft près de ce lieu qu'eft la Maifon Royale de
Murimont 9 bâtie par Marie Reine de Hongrie
fisur de Charles-Quint 9 il y a des jardins fc un
Parc 9 mais les bâtimens en ibnttrès-peu conû»
J#rffVi, derables. Le Roy poifede quelques Forêts dans
le Hainaut 9 fçavoir celle de Mormalle qui con-
tient 17560 arpens de bois hécre ôc chelhe, le
fend en eft humide 9 ce qui fait que le boisn'eft
pas propre aux bâtimens de (e débite entière»
snent pour le chau&ge dans le Cambreûs^lc
produit eft de 8oao florins 9 outre les revenus
du Château de l'Ocquignol qui cft de 3000 J.
Il y a une Maitrilè particulière au Queihoy pour
fe confervation. La Forêt de Marlague entre
Sambre 6c Menfe appartenoit auffi au Roi en
conféquence des réunions 6c lui apportoit
40000 1. par an 9 mais le Roi n'en a pu jouir
pendant la guerre. A Pégard des Traites du
iiainauc , efles ie trouvent dans une Atuatioa
tout à^it Fâcheufè 9 étant regardée comme ter^
re étrangère tant par la France à qui il efl fou-
mis n'étant point dans l'étendue des cinqGrof-
les fermes que par l'Efpagne dont il vient d'c-
Cre démembré, cette conhderation fait que les
droits d'entrée 6c de fortie n'y &nt payez que
£iiva!nt le tarif de 1661 qui eft un peu plusmo-
deré que les fubféquens. On peut dire toutefois
^ue c'efl un grand fbpplice pour ces peuples que
d'être privez du commerce des Païs-bas Efpa-
gnols , avec lefquels ils ie font entretenus long
cems 6c des denrées defquelles ils ne peuvent
prefque aucunement fe paflêr.
r«m- Le principal commerce da Hainault coniifle
mil € e, dans la houille & le fer. La houille ou le char-
^^^^ boa de terre fe prend fur leatexies ûtuécs dan»
ET A r D E L A VVC& NCTE: J47
la dépendance de Mons depuis QucWin jufques Fl AM-
à Marimont dans l'efpace d'environ fepc lieues dR£S»
de long & deux lieues de large, le travail en
eft très-peniblc;il faut premièrement creufer des
puits de 3 5 toifes de profondeur 6c quand on a
trouvé la veine de charbon , il faut toujours tra^-
vailler entre deuit bancs de roc très- dur. Là
veine n'a jamais que trois ou quatre pieds d'é*
paiiTeur > en forte que quand les Ouvriers ont
percé les bancs du Roc qui la couvrent , ils font
obligez d'être continuellement fur leurs genoux
pour travailler 6c quelquefois couchez fur une
épaule. Ces vaincs font d'ailleurs toujours en
pente 6c dcfcendent julque* à i JO toifes depro*.
fondeur , après quoi elles remontent. A mefurt
^u'on s'enfonce plus avant fous terre on trouvé
la houille meillAsre de plus groife , mais auffi'
!e péril de l'eaU augmente a proportion , elle
fort quelquefois dans une telle abondance qu'eU
le remplit tout leur travail de les Païfans ne ^
font pas quelquefois aifez riches pour faire les:
fraix de l'cbuiler , cela fait qu'ils ne travaillent .
gueres que la fMpcrfîcie delà mine ; ce qui pour-
ra à la longueur ruiner toutes leurs houiileried
fie porter un grand préjudice à la Province. Il
fcroir donc à fôuhaiter que des pcrfonnes plu»
riches de plus intelligentes que les Païfans ordi-
naires s'appliquaffent à ce travail, dont le gain
tfl confidcrable ; il s^*efl faitdtpuispeu une So=*
cieté d'Ouvrier^ & de Marchands à Wafne J
deux lieuëy de Mons qui ont établi le travail^
des houillcries où il eft à Liège, il leur en ai.
coutéiyoôô écus-d'avance qu'ils retirent avec
profit , car le charbon de cette mine eft de»*
meilleurs , aufïi eft-il tiré à 75 toifes de pro- »
fondeur , ils ne craignent point que l'eau lesf
&nnonte'> cattis OAtxuie Machine d'un modHer
r
f48 ETAT DE LA FRANCE»
Fl AH - pareil à celle de Marly qui la Yuide fans ceiTe ;
fill£S. d'ailleurs ils en lèvent à la fois 2500 pefaot de
charbon, au lieu que les Païfans n*en peuvent le-
ver quel 5opar le moien de leur courniquec,au{&
le travail fe fait avec beaucoup plus de diligence
& à moins de frais. Il y a aéhiellement izo fof-
fes d'ouvertes dans la Province qui occupent 4}
perfonnes,ce qui fait la totalité de 500 ouvriers.
A l'égard du débit > il fort de la Province , iàns
compter ce qu'elle en confomme 9 qui eft très-
confiderable » environ 300000 waques de char-
bon 9 chaque waque vaut 15 f.[dont il y en a is
au profit du Marchand yXU6d, pour les droits
.ides Etats de Mons 8c 6 d. pour les écluiès : fur
ce pied les } 00000 waques rapportent àla Pro*
vince 225000 l. furquoi il faut remarquer que
ce travail qui fe fait fous la4erre n'empêche
point que la fuperfîcie ne rapporte des bleds en
.afTez grande quantité. Devant que Tournay 8c
CondceufTent été cédés au Roi, le débit duChar-
bon étoit beaucoup plus grand , parce qu*il det
cendoit par Condé , remontoit par Gand , &
de- là à Anvers 6c à Bruxelles , maïs comme le
droit efl double à préfent les Flamands ont
meilleur marché du charbon d'Angleterre quoi
qu'il ne foit pas fl bon que celui de Hainaut 1
ainfi le fecret de ce commerce feroit > fi d'ail-
leurs il étoit poflîble que tout fut à un même
Maître , de modérer tellement les droits fur le
charbon que celui de Hainaut ne fut que d'un fol
par waque plus cher que celui d'Angleterre :
car alors on n'acheteroit que de celui-là , il ne
feroit pas moins utile à la Province \le fkire paf-
ferce charbon jufqu'à Paris, ce qui feroit ûciie
il l'onavoitcreufé le Canal projette pour join-
dre la Sambre & la Rivière d'Oyfe.
La Partie du Hainaut qui joint TÉatre Sam;
>
ETAT DE LA FRANCE. JI49
bre & la Meufedre toutes fes richeflès des mi- FlAHTJ
nés de fer de du travail des forges : on y com- dR£S»
pte 14 fourneaux & 22 forges 9 9 fourneaux 3c
1 ^ forges fur la terre de Chimai 8c 6 k Beau-
mont avec une fonderie 9 3 fourneaux fur la ter-
re de Teilon dépendant de Maubeuge 9 deux
fourneaux fur la terre d'Avennes de 10 forges*
Chaque fourneau occupe iio hommes tpute
l'année en y comprenant les ouvriers qui façon-
nent les bois Se charbons des Forées 9 une forge
en occupe 30 & une fonderie 10 , de forte qu*il
y a en touti 500 Ouvriers employez à ce travail;
un fourneau confommantx 5 00 cordes de bois >
une forge x8oo : ainli les mines de Hainaut
procurent une conibmmation de 25000 cordes
de bois par an qui coûtent au Marchand un écu
chacune 9 y compris la voiture Se c'efl-là le fèuL
débit du bois durais. L'on fabrique dans toutes
lés forges du Hainaut environ fix millions de
livres jpefant de fer par an Se on le vend 15 U
le millier pris dans la forge 9 par conféquentle
produit du total eft de 1 00000 écus9 qui vien-
nent de bon à la Province 9 puis que tout ce qui
cfl neceffaire à la fabrique du fer , s*y trouve 9
les voitures pour l'enlèvement djes fers rappor-
tent encore un profit conûderable 9 il en pafle
aifez peu dans la France 9 (i ce n'eft à Charlevil-
le pour la fabrique des armes 9 mais pendant que
le Roi a faiftravailler à la conduite de la riviè-
re d'Eure à Ver{ailles9 il y avoit deux fourneaux:
à Chimay continuellement employez a faire des
tuyaux 9 le travail étant cefTé 9 le principal de- . ,
bit du fer du Hainaut depuis la guerre s'efl fait
à Dunkerque9lesHollandois en tirent aufli beai^
coup par la Meufe , mais comme pendant leur
guerre avec i'Efpagne , ils avoient intérêt à la
4iiniiiucioa liu Maauf^^es dcHaioaui;! il»
yjfô ÉTAT DE LA Fit ANCK
Fl AH- trouvèrent moyen de débaucher des OuvrierTy
MUSS* 6c de les emmener avec eux aux dits lieux , oiV
ils ont établi des fourneaux 8c des forges dont le
fer leur revient à meilleur marché ; d'où s*eft
cnfuivie une interruption du Cônraierce de la
Hollande avec le Hamaut 9 ainfi il feratoûjours
fecile quand on le voudra de rétablir le com-
merce , à caufè de k bonté des-marchandifes 9
toutefois Chimay Se Beaumont ne demeurant
point au Roi a peu dequoi s'en embarafier , par-»
cequ*il ne fera pa»dans le Hainauc François plus
de forges qu'il n'en faudra pour la Conibmma''
tion duPaïs;
Vgrrieres, H y a aufïi quelques Verreries proche d'Avet
nés 6c de Maubeuge > mais l'on n'y travaille
que 7 mois de l'année , la fabrique des poteries
efl auffî confîderable dans* la Province » elle fe
ttmmtr- fepand dans^ Paris.' A l'égard des grains 9 il en
** ^' paife du Hainaut à Bruxelles & dans le refle de
irams, j^ Flandre, mais le plus grand débit s'enraie
par la Sambre quand la Traite en eft permife.
En 1688. ilenpaifa 1500 muids, mefurede
Paris , le bled valoir alor s-6 1. le fèptier , ainfî
la Province profita de 1 00000 h pour cefeul
côté ; & celui de Flandre ne fait pas une moin-
dre confommation. Quant à celle qui fe fait
dans le Pars , il la faut compter double de celle
^î fe fait en France pour la nourriture dey hom-
mes, à caufc de la quantité de grains- qui fert à I*
fèçon de la bierre , ainfî il peut moins forcir de
bled de cette Province que d'aucune nonobftanc
ti9ublon, fon grand rapport. Le houblon doit aufli en-
trer au nombre des marchand ifes' de la Provin-
ce , on en recueille beaucoup aux environs de
Mons , toutefois il ne paroît pas qu'il fe fafïc
^ fatura un grand débit au dehors. Les pâturages font
^^fitns, bons.it abondans par tout le Pa& à canfrdit
' 1
ETAT DE LA FttAKGE. j-j^r
grand nombre de petiwruiffaux dont il cftar- PlamIj
rofé , mais tous les fourages font confbmmez ou drb^,.
par les Troupes ou par les beftiau». On fçait
qu*il y a piufieurs milliers de vaches dans la
Province & d'autres beftiaux à proportion 9 ce
qui fait une Forte confbmmation de foin , a l*é»-
gard du lait ôc du beurre c'efl la nourriture of-
dinaire des habitans avec laquelle ils fè paf»
fent de tout le reftc , excepté d'eau de vie & de
tabac. On y débite jufqu'à 80000 pots d'eau de
vie , quoi qu'elle coûte ordinairement ^S £. Se
environ ^oopo livres de tabac. A l'égard des
Toiles du Païs , il s'en conibmme environ ijoo
pièces dans la Province. Le commerce des Toiies;
toiles qui fê font du côté d'Ath Ôc d'Enghcin
e(l aufli trés-confklerable » il s*cn débite poav
1 00000 écus 6c davantage ^ quoique la chaux
dont on fe fèrt pour gâcher altère fort leur quali«
cé : le lin dont elles font fabricpiées croit du côté
de Grammont au defibus d'Ath; particulière-
ment à la Hamaide. La plufpart des Couvenj
fabriquent des dentelles , mais cela ne peut être
compté pour une Manufaéhire.
A l'égard des Païs d'entre Sambre & Meufe ^ommer^
la principale fabrique t(ï le fer , mais d'une qua- ^* ^^^^*
lité plus aigre que celui du Hainaut, on y compté slmlre
100 fourneaux , zB forges ôc 4 fonderies. Il n'y ^ m^^^
a rien à répéter aufujet du nombre des Ouvriers jK
qui y font employez > ni de la confommatioi»
des bois 8c du produit > cela ayant été expli«~
que 9 mais quant au débit il faut demeurer d^àc-*
cord que ce fèr pafle tout entier dans les Paï»
Etrangers, à la refervede celui qui eftconver-^
ti en clouds -> qui vient juiques à Paris ôc fe de*^
bite dans toute la Flandre. Le fèr deSaede por»^
ce un grand préjudice à celui-ci 'vies Maîtres d^sr
forges ont été obligez d'eadisxtfnueeltptist'^ ôâ
\
'if% ETAT DE LA FRANCE.
FlaM- plufieurs en confèquence > ont été obligez d'^
i^RSS» bandonner leurs fabriques , quoique le Roi ak
réduit les droits de fortie à 3 1. lo C par mille
en cette condderation. A l'égard de la qualité
de la mine on a cherché les moyens de TadoQ-
^r 6c il ne s'en eft^int trouvé de meilleur que
il mélange d'une autre mine que l'on va cher-
cher près de Namur. On ufe encore dans les
forges 6c dans les fonderies du charbon de terre
mêlé avec celui de bois 9 on tire le premier du
côté de Namur 6c ceux qui ont befbin du fécond
tArdtfifts. le tire d'entre Sambre 6c Meafe. Il y a au dcf-
fùs de Givet une petite Ville qui dépend del'E-
leâorat de Trêves, nommée Fwmay , où il y
a des Carrières d'Ardoilès 9 d'où l'on en cire
ordinairement cent milliers par au , qui font
vendus au prix de 40 f. le millier fie rapportent
dans le Bourg environ 24000 1. Tout le refte
du Commerce confifte en bois qui defcend ea
Hollande 9 à Namur 6c à Liège 9 tant pour brû*
kr que pour fervir à l'entretien des Digues Se
autres ufages; il faut adiî compter les écorces
qui font d'un très-grand débit pour les Tao»
neurs du Païs.
Terres 11 y a dans le Hainautun aflez grand nombre
HMs, de belles terres qui appartiennent aux plu»
frands Seigneurs du Païs-bas. Le Comte de
orre y poffede celle de fon nom entre Avêncs,
Beaumont de Peruez dans la Chatelainie d' Ath:
le Comte de Merode ctoit Seigneur de Torlon :
le Comte d'Egmont ou fes héritiers poflèdent
Barlemont & LonguevHie proche Maubeuge»
JLens 9 Rebaix & Chievres dans la dépendance
de Mons 6c d'Ath 6c Hurges dans l'entre Sam*
bre 6c MedTe. Le Prince d'Epinoy y poifede
Tunoin près Maubeuge, Blafquis près de Monst
yievrçs dans U Ch^ulaixûe d'Ath 6c Thein le
Château
ET AT DE LA FRANCE, //-j
Château entre Sambrc & Mcufe i le Prince de p £^,^.
Vaudcmont LcfTinc i le Comte de Rhœux & d r j| $.
Duc d'Autrcchc , les terres de leurs noms > le
Prince d* Areftjberg , la terre d'Enghein , que le
Roi Henri IV. a vendûif , Brèlnes, Hall & la
Pairie du Petic-Quefnoy. Le Prince de Ligne
pofl'eJe la terre de ce nom avec titre de GraoS
Scnêchal & la Pairie de Beaufour s le Prince de
Chiraay les terres de Chimay, BeaumoRt, Avé-
ûcs & Boflb qui valent enfemble plus de looaoo
L de rcvenuile Prince de Bergues la terre de Ecl-
ny i le Marquis de Riibourg la Pairie de Valin-
court ; le Marquis de Trafigncs la Pairie de Sii*
ly. L* Auteur ne juge pas à propos de parler du
refte de la Noblefle , il remarque feulement que
les grands & les petits font endettez par l'efSc
ordinaire de la Guerre , qui cfl la confifca*
tion d'un côté & le ravage de l'autre : il efl fi
vrai que les dettes hypotéquées ne fe payent
point > cane que les biens font en confifcation »
non plus que les arrérages ; mais ièulemenc >
lorfque la Paix vient , le Propriétaire rentre dans
un bien dégradé > de forte que les revenus ne fuE*
firent plus a acquitter les dettes : ileft néanmoins
fort rare devoir vendre des terres en Hainault >
rirce que les Contrats s'y font conformément
la Coutume , d'une manière qui n'oblige quq
les fraies de la terre > ainfi le plus ancien Créan<«: .
cier fe met en po{reiCon& jouît jafqu*à l'acquic
parfait de fa dette, il eft fuceedé à un àutre> en-^t
(brte qu'il y a des terres qui demeurent des Siè-
cles enders en Régie de Juftice , le Propriétaire
n'en ayant que le droit nom , les droits de Cafuel
& la faculté de vendre les Cbarges de Baillifs ,
Greffiers de autres avantages > doncilii'eflja'-
maisdépoûèdé.
F/ndeiaPmffnçcdi FXrANDais.
nmi nu Aia
TABLE
DE UET AT DE LA FRANCE
Confidiridans fes Gineralitis.
Généralné de Cham-
pagne..
S Es bornes , Ton Climat
& G^nie des Peuples
Ses. Rivières. z
Sa Divtfion 5c Ton Hiftoire
généule. 4
Hiftoire paiticulieie des
Villes. 19
Troyes , Châloas. %o
Ste Menehouic , Epernay >
Kheiins. 13
Kocroy, Rhetel. 26
Bar- fur- Aube. %9
£tat de TEglife. 33
Archevêché de Rheims &
* fes Chapitres. 36
Svcché de Langres Bc fes
Chapitres & Bénéfices 43
Evéché de Châlons £c fes
Chapitres, (2rc. 49
Evéché de Trqyes , &c.^z
GouvernementMilitaire56
Etat de la Jullice. $8
Maîcrife des Eaux & Fo.
léis. 61
Etat des Finances. 63
Commerce. 73
FamUlcs-diftisgaiieS. H
D«^ib^ de Bourgepief
Païs de BreJJ'e , Gtx
& Bugey.
Situation da Pais & fo
productions. • %9
Chemins & Rivières. $•
Hiftoire générale. 91
Familles nobles fie iUufires
121
Gouvernemens Militiifes
iH
Gouvernement Civil. i}j
Coû.cumes de fiourgogoe.
Mains, mortes. ij$
Tribunaux pour les droits
du. Roi. iii
EtablifTemens des Haras.
Etats Généraux .de Bour-
gogne & leur ordre. ihU
Finances. 144
Bailliage de ri/on. 147
Ses produits , bois , for-
ges , chemins. 14!
Noblefle du Païs. 149
Defcription delà Ville iê
V)\ /on iji
Son Hiftoire., fes Eglifes^
Hôpitaux, MaitoRe.
ligicufef. . . ai
T A » L «.
177.
17s
19»
ibid
191
19S
Valais dtfjuftîcf, Chanccllc-
rie 157
Bailliage & Piéfîdial. 159
Bai lliaee de Beaune. 1 6 1
Ville de Beaune. i6i
Bailliage de Nutz. 163
^— de S . Jean de Laune* 166
-*-^d*Auxonnc. 169
•— -d'Autun, ibid
.—de Bouzbon-tancy. 175
«..—de Semur.
«..de Châlons
^..d'Avalon.
«...d'ArnayleDuc.
%_de Saulieu
—deChâtillon
Xa Comte d'Auxeire& fon
Hiftoiie. 19^
SfiRivieies^raNoblefTe. 200
Le Chaioloit. 202
Set Rivières , fet Bénéfîoet ,
faNoblefle. 205
De la Villa de Charolei 205
Du Mâconnois & Ton HiC-
toire. 2o8
Set Abbajet 8e Pcieurez. 210
Clugny , Chef d'Ordre, ibid
KoblciTr.. 211
Bailliage de Mâcon. 213
Ville de Mâcon> 21.7
Tournus, Marcigny. 218
La Comtéde B;ir 222
Abbaves & Textes Seigneu<
riales,
Ville de Bar.
De la Breflfe.
Singularitezdu PaVs^
Terres Seigneuriales.
Kivieresdc Chemins.
Mœurs & Coû.tu&ies.
Abbayes & Cures.
NohleiTc.
Affemblées delà Noblefle &
du Tiers Etat. 238
Ville de Bourg. 240
Commerce.. 241
ail
iùid
224
227
228
230
ibid
aji
,*34
Eglife de N. D, de l^rou U>
Tes Monumens tbU
Pont de Vaux & Pont de
Ville. 24»
Châtillon , Saint Txevier ,
Bsauge. 244
Du Bugey. 24S
Evêche de Bellay. 24^
Nobleflc. *4*
Terres ^eîgneutiatés. 250
Etat du Païs. ibU
Ville de Bellay. 2îf
SeiiTel, S. Rambert. ?.SS
Du Païs de Gex. 2$$
Province de Franche^
Comté,
Bornes, étendue , tem^
pératuie du Paies. 260
Rivières. 261
Etat de r Eglife. 263
Archevêché de Bezançon.
Abbayes 8r PrieureÈ , 8e
Eglifes Collégiales 26 9
Gouvernement Civil. 281
Commerce de U Province.
285
Haras. 287
Manufactures. 28>
Bèzançon , Dole , Salins, ib,
Gray , Montbeliard. 290
Hiftoire générale de la Com-
té de Bourgogne. 505
Province d'Alface.-
S Es bornes & Rivières, bu
Ses Canaux. 3^5
Divifîon de l'Ai face. - ihid
Sesforcts,& fon produit, jis
Hiftoirc Générale du Pars.
EtatdcPEglifc, "5
Diocèfe de BàQc, 33$
T A J t I.
iMocèic de ConIhBce. 342
piocèfe de Stulbour^. 343
Sa Cathédrale. ibii
Le Chapitre. 34s
las aergé. 349
L'Abbaye d'Andcieau > &c,
i$o
ZglifesColIe'gîales. 357
Maifons Rdigieufes. 3tfo
Gouvernement politique. 3^1
B^réâcesdesLuthérkiis 363
Dtocèfe de Spire. i6$
Mœurs des £cclé/iafîiques.
Gouvernemtnt Militaire. %6%
Gouvernement J^idiciaire 6c
Confeil des Finances. 370
Juftlces ^eisneuriales. 37)
Prëfèé^ure de Haguenau. ihii
DireAoite de la Noblefle. 375
Msglârature de Stuibourg.
37tf
finances ^ revenus. 3>i
Enum^ration des Peuples. sStf
Leur Carad^ere. 389
Juift & leurs Privilèges. 390
Commerce. ibid
Haras , Eaux Minérales. 395
Kobleife & grandes >erres.
400
VilledeStraibourg. 403
de Colmare. 412
de BriiTac. 414
Frihourg. ") *
Bcffort. f
Huningue.
Scheiftat. ^
Enfisheim* r
KibanvJllcr. •'
Gebreillcr.
«ultez.
Keiferberg.'
Buflfac.
Obcrnhcim. n
Moîsheim. ?
JLoshcim. -^
l
4T5
415
4Î7
418
}
420
4*1
Saveme. ?|-
Haguenaa. f^
Le Fort Louis. C ♦^^
WeilTembouig. 3
Landau
Auveiller
Pbiliibourg. ^
éc Landskioon e
Mœuts des Peuples. 41»
pbfetvations générales. 4^.
CénéraUti de rliuim.
SES bornes le fon HiftoîR*
Sa divtfîon 9c fa ooiUtci.
4î»
CaraAere des Peaplcs ^>
Villes de Flandres. 4)5
Tpres. 43T
Rouifeîaer.* 4^
Baillet)!, Popolng^i Cii-
fel, 447
Furncs. 44»
Loo > Beroies » Grtvelines.
4?!
Dunkeraue. »W
Admlniit]^a(ion de la Jufiice.
^4JS
Amirauté & autres Jufticcs
Royales. 4S<
Gouvernement Mîlitaire.457
Marine. 45'
Stat des Impôts. 459
EtàtderEglife. 4H
Evéchc d'Ypres. tkU
Commerce de la Province.
465
Noblcfle. 47»
Flandre Gallicane , Con ëten-
duc & fon Climat. 47J
Hiftoire générale 474
Rivières du Pais. 475
Qualitf s du Terroir. 476
Cara^erc des Peuples, 478
DclaVUlcdcLUlc. 479
T A B L !•
inances. 480
mnoyes. 4S1
i- 4«3
UnifCifîlé. ibid
itieres. 484
Lanno/ > la
lique. ^85
hapitres. tbid
ibid
aMUittiie.487
488
: fubfides
exs
I.
4«P
490
491
ibid
Lille. 4f3
des Traites.
territoire. 499
dcfonprodait.
500
m territoire, sor
Se Tes Abbayes.
501
504
soi
I dépendances.
507
, érc. $09
'• su
&ronhifioiie.
517
)ray. 518
hé. s»o
Chapitres & Abbayes. sU
Domaines. $12
Terres franches de Flandres.
5 M
Du Hainault 5e {on Hifioire
générale. 524
Son Gouvernement. ' 52^
Qualité Sl Rivières. ihH
Pais d'entre S ambre ôc Meu*
fc. ^ $^7
Etat da Clergé , Abbayes. 5 if
Chanoinefles. , i^ii
Chapitre de Maubeuge. 5 29
Chapitres des Chanoines. 530
Pzieurez Ôc Cômmandexies.
, 5at
Gouvernement Miiiuire. sa»
Moni, Aeth, Maubeuge. S33
Philippeville , Cfaarlcmont.
ibid
Dînant , Charleroy. 5S4
Gnuveznemens pirtlcnlicrs.
Séjour des troupes.
Tribunaux de Jnftice.
Magiflrat de Mons.
Loi particulière.
Juftice Royale.
Taille perfonnclle.
Etats du Paît.
•Dénombrement des peuples.
544
Domaines. 545
La Houille ou charbon de
terre. $46
Terres Nobles. ii%
ibid
ibid
5Jt
5J9
54X
4e la Table du miftime Tom,
1
t