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Full text of "Etat de la France"

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ETAT 

DE  LA  FRANCE, 

DANS    LEQUEL    ON    VOIT 

TOUT  CE  jgUT  REGARDE  LE  G0UP1ZRNEMEN7 
Eccléfiaftique ,  le  Militaire^  lajufticty  les  Fifumcis^ 
le  Commerce  9  les  ManufaBures  ,  le  nomkre  des 
Habftans  9  &  en  général  tout  ce  qui  feut  faire 
connaître  à  fondf  cette  Monarchie. 

1X1  RAIT  dc«  Mcmoircs  drcflcs  par  les  Intcndans 
«.va  Rcraumc  ,  pu  ordre  du  Roi  Louis  XIV.  àU 
fo'Vicitiiion  de  Mgr  ic  Duc  di  BouncocNl,  Potc 
c..-  1  o  uis  XY.  à  prcftiic  Rcgnanc. 

Avec  des  Memoîfet  Hîftoriqaes  fur  l'Anden  Gonvernemcni 
de  cette  Monarchie  jufqu'à  HUGUes  Capiit. 

l'AT  M^  te  COMTI  Dt  BOULAINVILLIEM. 
On  7^  joint  me  fmnelU  Cart$  de  U  tfânce  divifée  f»  Ginirédkdu 

TOME    T  R  O  I  S  I  E'  M  E. 


A     LONDRES  i 
Chez  T.  V  o  a  B   &:   S.   P  l^t  m  1;; 


/<-S/--^f,. 


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•34    , 


,  \      .  c'a  ''*  ' 


Pag.  f 

EXTRAIT 

D  U      ' 

MEMOIRE 

DE    L'A 

GENERALITE 

D  E 

CHAMPAGNE. 

"Drcflc  par  ordre  de  Monfcigr.  le  D  u  c 
JDE  Bourgogne  en  i6^%. 

Tar  Monftcur  L  ▲  b.  c  h  e  r   Intendant. 

LA  Champagne  ,  qui  eft  un  des  douze  Cham-- 
grands  Gouvcrncmcns  du  Royaume  ,  rAO^k» 
comprend  outre  le  département  de  la 
•Cér.cralitc  de  Châlons ,  une  entendue  confidc- 
xablc  qui  eft  au  delà  de  Paris ,  le  tout  cnfem- 
blc  a  environ  6$  lieues  de  longueur  fur  40 
de  largeur  dans  la.pliipart  de  l'on  étendue  i  fcs  Sahma 
borncb  font  au  Nord ,  le  Hainault  &  le  Lu- 
xembourg i  à  l'Orient ,  la  Lorraine  &:  le  Com- 
te de  Bourgogne  i  au  Midi ,  le  Duch  j  de  Bour- 
gogne 5  &  àVOccident,le  SoiflonnoisôcTIflc 
èc  France  . 

5on  Climat  cû  affci^  doux  5c  le  carafti-  ^'^'''•^ 
Tmc  IIU  A 


*        ETAT   DE  LA  FRANCE. 

Chavc-   xc  des  peuples  qui  en  cft  ordinairement  une 
p agne.    conféqucncc ,  cft  pareillement  tempère  ,  doux  , 
Génie  dts^^^^^  ,'ôbeïflanc,  laborieux  ,  porté  aux  armes, 
peuples,    mais  fur- tout' tendre  &  fidèle  à  fon  Prince  -,  on 
les  accufc  d'écrc  trop  fimples  ,  cette  fimplici- 
Nom.       ^^  ^  même  paiTé  en  Proverbe.  Il  y  a  aparen- 
cc  que  cette  Province  a  tirfc  fon  nom  des  vaf- 
tes  plaines  qui  occupent  le  milieu  de  fon  éten-* 
due  >  mais  les  bordures  font  couvertes  de  bois 
&  remplies  de  monugnes  &  de  colines  ,  qui 
produilent  abondamment  tout  ce  ^ui  eft  nécef- 
iîiryier»  </f  ^aire  à  la  vie.  Les   principales  rivières  delà 
U  Meufi.  Champagne  font  la  Mcufe  qui  prenant  fa  four- 
ce*  au  village  de  ce  nom  orès  Langrcs  ,  entre 
aufli-tôt  en  Lorraine  >  elle  commence  à  por- 
ter bateau  à  S,  Thibaut  au-dcffns  de  Neuf- 
châtel  ,  d'où  elfe  coule  à  Vaucouleur ,  S.  Mi- 
chel ,  Verdun ,  Hcnay ,  Mouzon ,  Sedan ,  Mc- 
zieres  &  Charleville  ,  &  pafle  enfuite  dans  le 
Stine.      Haynauli.  La  Seine  ,  qui  prend  fa  fource  aujc 
frontières  de  Bourgogne  vers  la  Champagne  , 
entre  dans  la  Province  au- deflus  de  Many-l'E- 
véque,  paffc  enfuite  à  Troyes,  à  Mer  y  fur  Sei- 
ne ,  à  Conflansoù  elle  reçoit  la  Rivière  d'Au- 
be ,  &  entre  à  Nogcnt  dans  la  Généralité  de 
Mitne,    ^^^'^s.   La  Marne  qui  naît  auili  proche  de 
Langres  ,  paflc  à  Joinville  ,  à  S.  Dizicr  ,  à 
Vicry  ,  à  Châlons  ,  à  Epernay ,  à  ChâtîlIon& 
.  à  Dormans  ,  d*ou  elle  entre  dans  la  Généra- 
Auhe.     lité  de  Soidbns.  L'Aube  a  fon  cours  entier  dans 
la  Champagne  ,  elle  prend  fa  fource  à  Aube- 
rine  près  de  Langres  :  on  a  fore  travaille  à  la 
rendre  navigable ,  mais  inutilement  i  clic  por- 
te néanmoins  des  trains  de  bois  &  des  bateaux 
légers  depuis  Arcy  fur  Aube  jufqu'à  la  Seine. 
L'Ailne  a  deux  lources  ,  l'une  à  Beaulieu  & 
^y«*»    Tautie  à  Clcrmont  en  Argoucfur  les  fxontic* 


l 


ITAT   DE  LA  TRANCE.       Y 

ifs  du  Barois  ,  lefqaclles  fe  réunifient  à  Mour-  Cham- 
lOQ  y  d*où  elle  coule  à  Kethcl  &  à  Chaceau-  pagne» 
porcicn  >  elle  encre  enfuîte  dans  la  Gèncralicé 
de  SoiffoDS^clIe  necommcncc  à  porter  bateau  que 
dans  cette  dernière  Place  3  mais  on  avoit  formé 
dcflcin  après  cette  dernière  Paix  de  lui  Faire  por- 
ter bateau  dès  au-deflusde  Sainte  Menehoult  : 
M.  le  Maréchal  de  Crcqui  ravoit  propofc  au 
Confcil  du  Roi ,  les  ordres  avoient  été  envoyez 
à  l'Intendant  d'en  faire  drcfler  les  plans  &  les  de-  .. 
▼is  ,&  d'étendre  des  riverains  fur  les  oppofitioni 
|u  ilsauroienc  voulu  y  former^  mais  la  guerrea 
ait  ceiTer  les  projets  :  le  deflein  même  s'étendoic 
bien  plus  loin  ,  puil'quc  M.  de  touvois  avodc 
fait  drcflcr  les  plans  d'une  jonûion  de  la  Ri- 
vière de  Meufc  àTAifoe  par  le  moyen  de  cer- 
tains ruifleaux  9  &  il  prétendoit  outre  l'utili- 
té &  la  commodité  du  Commerce ,  que  le  Roi 
en  devoit  cirer  un  avantage  conûdcrable  pour 
le  tranfporc  des  munitions  dans  les  Places  de 
h  Mrulê  9  cela  s'efl. évanoui  après  fa  mort. 
Les  autres  Rivières  de  la  Champagne  font  la 
Vcfle  ,  qui  paffe  à  Rheims.,  la  feule  qui  naf-     ^*J^^ 
le  dins  le  Partois  ,  &  le  Morin  qui   paUc  à  ^^Jr^ 
Cézanne.  II  y  a  d'ailleurs  un  grand  nombre  de 
ruiflcaux  qui  font  la  fertilité  du  Païs  ,  cepen- 
dant en  général  la  Province  manque  d'eau  eu 
comparaifon  des  Païs  voiûns  y  mais  d'un  autre 
côié  y  la  fituation  avantageufe  des  Rivières  qui 
Tarrofent  eft  d'une  utilité  finguliere  par  raporc 
i  la  divifion  proportionnée  qu'elles  font  de  tout 
le  Païs  y  comme  û  on  les  avoic  exprès  tracées 
fur  le  Terrain. 

Tous  ceux  qui  ont  traité  de  la  Champa{^nc   jD/,,77,, 
l'ont  divericment  diviféc  ,  foit  par  fcs  Rivic-  de  U 
res  ,  foit  à  raifon  de  fcs  Diocèfes  ,  foie  enfin  à  Cham^S' 
lailbn  de  l'cxpoûtion  &  qualité  du  terrain  qui^**- 

A  X 


4  ïTAT  DE  LA  FRArNCE. 
Cham*  a  £uc  nommer  Haute-Ckampagne  toute  celJe 
rAONB.  qui  commence  à  Vitry ,  regarde  l'Orient  &  le 
Nord  ;  &  fiaâê-Champagne  >  celle  <^ui  cil  au 
J4idi ,  &  à  rOccident.  L'Auteur  croît  que  la 
plus  naturelle  &  la  plus  régulière  di vi£on  qu'on 
en  peut  faire  eft  celle  des  huit  Pàïs  qui  font 
a.peu  près  dcjx^mc  étendue  >  (avoir  la  Cham- 
pagne propre  ,  qui  comprend  Troyes  ,  Châ- 
Jpns  ,  Epernay  &  Vertus  }  lO.  le  Remois  oii 
font  Rhcims  ,  Fifmcs  ,  Rocroy  &  Châreau- 
porcicn  j  3  o.  le  Rhetelois  ,  où  font  Rhctcl  , 
Mczieres  i  Charlcville  &  Doncherye  ;  40.  k 
Pct.thois  ,  où  font  Vitry  le  François  &  Saint 
Dizier  ;  50.  le  Valage  ,ou  font  Joinvillc  ,  Bar 
•for  Aube  &  Vaffy  i  60.  le  Baffigny ,  où  font 
Langres  5c  Chaumont  ;  7p.  le  Senonois  ^  où 
font  Sens  ,  Joigny  ^  TonnéTre  &  Chablis  fous 
Seine  ;  8^.  .&  en&n  la  Brie  j  où  font  Meaux , 
I  Provins  ,  Château- Thierry  ,  Cezanè  &  Cou- 
iomm^'ers  »  la.fepciéme  Se  la  plus  grande  par- 
tie de  la  huitième  font  de  la  Généralité  de  Pa« 
lis. 
«i>i-  Avant  d'entrer  dans  le  détail  des  Villes  de 
re  Ciné'  ja  Généralité  ,  dont  TAuteur  fait  l'Hiftoirt 
ra/t»  abrégée  ,  il  entreprend  de  donner  une  idée  gc- 
i.érale  dç  la  Province  entière  »  &  la  commen- 
ce en  difanc  ,  que  du  tems  des  Romains  cette 
Province  faifoit  partie  de  la  Gaule  Belgique , 
ce  qui  n*efl  pas  abfolument  vrai  ,  puiique  la 
Belgique  ctoic  bornée  à  la  Rivière  Je  Marne» 
en  (k  ça  de  laquelle  étoit  la  Celtique  ,  ou  Gau- 
le Seuopoife  proprement  déterminée  par  le  nom 
de  féconde  Lieuconie  ;  il  ajoute  qu*on  e(l  mal 
inflfuit  du  Gouvesnemcbt  qui  fut  fuivi  dans  le& 
inémçs  Cantons ,  après  que  lt$  François  en  eu- 
f  enc  fait  la  conquête  pendant  la  première  &  la 
lc;çondc  Race  de  nos  Rois  »  mais  qu*oQ  a  to^^ 


ETAT  DELA  FRANCE.  ^  , 
tefoîs  coi^rcTTé  1c  nom  des  anciens  Dqcs  ,  qui  Cram* 
yuifêroblablcmcnc  nttoieoc  que  des  Gouver-  pagnb. 
Dcurs  à  la  manière  qoe  le$  Romains  en  avoienc 
(Uns  les  différens  Pats  de  leur  obcïflânce.  Le 
premier  a  ttc  Loap  ,  qui  viToic  environ  Tan 
;70.  du  tems  de  Sigeberc  Roi  de  Metz  ou 
d'Auftrafie  ;  ce  Duc  s'attacha  au  jeune  Roi 
Childeberc  ,  donc  il  dcfimdic  les  intérêts  con- 
tre Urfion  &  Bertefoi ,  créatures  de  Fredegon- 
de ,  qui  furent  JQgex  éc  condamnez  à  mort  par 
un  Parlement  François  tenu  à  Soifl'ons  en  j  8  7. 
Quintro  ou  Winftno  qui  lui  faccéda  ,  fut  Gé- 
néral des  Armées  du  Koi  Childebert  ,  &  per- 
dît contre  Fredegoode  la  célèbre  bataille  de 
Iroufly  fur  Delete  en  5^  3.  Bruncbank  la  fit 
mourir  ,  en  J97.  Jean  fils  de  Loup  ,  félon 
Edouard ,  fat  Duc  de  Champagne  après  Win- 
flrio  ,  &  jufqu'à  i*an  ^00  :  il  avoit  un  fre-^ 
r;  nommé  Romulpbe  ,.  cjui  fut  Evéquc  de 
Hheims  >  Wimard  ou  Aimard  fut  Duc  de 
Chamj^agne  fous  les  Règnes  de  Clocaire  IIL 
de  Chil(£ric  ,  d'Auftrafie  ,  &  de  Thierry  , 
tous  enfans  de  Clovis  IL  depuis  Tan  ^60. 
iafqu*cn  6Z0.  c*étoit  une  créature  du  Maire 
ibrouin  ,  qui  le  récompenfa  de  TEvéchc  de 
Troyes  pour  avoir  fait  arracher  les  yeux  à 
Saint  Léger  Evéque  d'Autun ,  &  l'en  fit  en^ 
faite  dépcfcr  avec  ignominie.  Dreux  fils  aîné 
de  Pépin  de  Herftal  fut  Duc  de  Champagne 
en  696,  Se  mourut  en  708  $  Grimoald  foa 
frère  lui  fuccéda  &  mourut  en  714.  toits 
deux  avant  leur  père  Pépin  fondateur  de  Ja 
Race  des  Prince  Carliens.  A  ces  fix  Ducs  ont 
fucccdé  des  Comtes  ,  mais  THiftoirc  de  ce 
tcnis-là  a  paru  fi  embroiiillce  &  fi  peu  exac- 
te à  rAuceur  ,  que  ne  pouvant  pas  dcvelo- 
pcr  nettement  leur  origine  ,  il  s*cft  laifl'é  entrai- 

A  3 


é       ETAT  DE  tA  FRANCE. 
Cham-  ncr  félon  Tidéc  commune  à  l'opinion  qui  fiipo- 
PAGNE,  fc  ,  que  lorfquc  qu'Hugues  Capet  parvint  à  la 
Couronne ,  il  s'accommoda  par  bienféancc  avec 
.  tous  les  Seigneurs  François  ,  lefqucis  ufurpè- 
renc  comme  lui  les  Domaines  de  la  Couronne , 
donc  ils  avoient  Tadminiflration  ;  &  que  ce  que 
ce  Prince  fît  de  mieux  fut  de  ftipuier  dans  l'a- 
liénation de  tant  de  Provinces ,  la  revcrfioa  au 
défaut  d'hoirs  ou  dans  le  cas  de  félonie  ju- 
gée compécemment.  Nous  avons  fi  fouvent  ré- 
futé cette  Eable  du  concordat  de  Hugues  Ca- 
pet  avec  les  Seigneurs  de  fon  tems  ,  par  le- 
quel prévenant  l'exemple  donné  depuis  par  le 
Pape  Léon  X.  &  François  I.  i  on  prétend  qu'ils 
ne  cédèrent  réciproquement  que  ce  qui  ne  leur 
apartenoit  pas ,  que  je  ne  croîs   pas  néceflai- 
re  d'ajouter  quelque  chofe  de  nouveau  à  ce 
fajct.  Mais  à  l'égard  de  l'Hifloirc  particulière 
de  la  Champagne ,  quelque  obfcure  qu'elle  pa- 
foifl^  ,  à-1'cgard  de  ccs^  piemîcrs^fiéclesxlc  \zr 
Monarchie  >  il  n'en  faut  juger  autre  chofe ,  fi.- 
Don  qu'elle  s'cft  trouvée  comprife  dans  les  évé— 
neinens  communs  >  du  côté  de  l'Etat  ,  5c  qu'il 
n'y  cft  arrivé  durant  un  grand  nombre  d  an- 
fiêes  ni  difgraces  fignalées  >  ni  avantages  par-^ 
^        ticuliers.  On  voit  par  exemple  qu'elle  fervit 
de  retraite  à  Ebrouin  ^  lorfqu'il  fortit  de  Lu- 
xeuil  ,  &  que  ce  fut  delà  qu'il  porta  fes  ar- 
mes dans  le  Laonnois  ,  pour  alTujettir  ,  com- 
me il  fit  ,  le  Roi  Thierry  &  les  Neuftricns  : 
on  peut  toutefois  inférer  du  changement  que 
fit  Aunard  de  la  Champagne  contre  l'Evêchè 
de  Troyes  ,  que  les  Eglifcs  étoient  alors  trcs- 
puîflantes  dans  cette  Province ,  puifque  le  Gou- 
.  vernement  s'en  voit  poftpoCè  à  radminiftra> 
tion  d'une  £gli(è   parciculiexe  >  &  encore  la 
moins  «onfiderable  de  celle  de  cette  Provin- 


ETAT  DE  LA  IRANCE:        7 

ft ,  outre  que  c'cft  une  preuve  que  le  Gouvcr-  CHam- 
ncur  fcculicr  n*avoic    alors  aucune  jurildic-  paghb. 
tion  dans  les  tclrcs  des  Eglifcs  ,  car  autrement 
il  auioic  été  plus  puifTant  lui  feul  que  tous  en- 
fcmble.  Sous  Tadminift ration  de  Charles  Mar- 
cel on  voit  que  les  Sarrafins  étant  entrez  dans 
Il  France  ,  8c  ayant  fubjugué  la  Bourgogne , 
auill-bien  que  la  Provence  ,  le  Daupninê  6c 
le  Lyonnois ,  vinrent  échouer  devant-  la- Ville  de 
Sens  »  dont  TEvêque  Ebbon  les  lepouITa  avec 
fes  feules  forces  ,  &  THiftoirc  n  attribua  pas 
téllemeDC^  cette  viâioire  à  la  vertu  &  à  la  foi 
du  pcrfonnage ,  qu*ell6  ne  parle  aufll  de  la  for- 
ce &  du  courage  des  peuples  qui  firent  eSbrt 
fous  fa  conduite  pour  dérendre  leur  liberté  êc 
leur  Religion.  Sous  le  Règne  de    Charles  le 
Chauve  ,  les  deux   Eglifes  de  Rheims  &  de 
Sens  fe  trouvant  très-puiflantcs  &  gouvernées 
par  des  Prélats  habiles  &  ambitieux  >  entrè- 
rent fortement  en  concurrence  ,  Hincmar  de 
Rheims  ,  plus  heureux  que  fon  compétiteur , 
quoiqae  foutena  pat  le  Pape  &  pat'  T Empe- 
reur ,  ne  pût  être  ébranlé  ,  &  ce  fut  lui  qiiî 
acquit  à  fon  fîége  en  partie  par  fon  autorité  » 
en  partie  par  les  fifkions  qu'il  faifoit  monter 
jufqu'à  Clovis    I.  &  à  S.  Remy  qui  le  bapti- 
ùi ,  le  droit  de  couronner  &  de  facrer  les  Rois, 
avantage  qui  mit  fes  Succefleurs  en  état  de 
difpofer  du  Trône.  Ce  fut  cette  grande  élé- 
vation de  la  Prélature  de  Rheims  qui  porta 
les  Prmccs  de  Vermandois  déjà  Maîtres  de  la 
Champagne  fcculierc  à  s*en  emparer  par  adref- 
fe  &  pat   force.  Hébert  II.  Comte  de  Ver- 
mandois ,  qui  le  premier  conçut  ce  dcfTcin   , 
parmi    un   très-grand  nombre   d'enfans  qu*il 
avoir  ,  il   choifit  le  plus  jeune  ,  nomme  Hu- 
gues, pour  en  faire  un  Archevêque  de  Rheims; 

A  4 


t     ETAT  DELA  France: 

ChAm*  en  e^  >  le  Chapitre  Cathedra!  de  Khrlms> 
FvàCHc.  ftVngaze^  par  promeflê  authentique  à  n*en  point 
élire  d'autre  que  loi  après  la  mort  de  Seul- 
phc  qui  aroit  liiccèdé  à  l'Archevêque  Hcrot, 
mais  au  préjudice  de  cette  promefie  ayant  êle- 
Té  Anhold  à  cette  Prélarure ,  la  guerre  com- 
mença en  ^40  :  pour  l'en  dcpoffcder  y  Arthold 
le  relâcha  d'abord  Se  confèntît  de  céder  fon> 
fiége  in  moyen  d'aine  Abbaye  ,  où  il  pût  faire 
la  retraite  ,  mais  dans  la  fuite  fontenu  par  le 
Koi  Louis  d'Outremer  ,  il  revendiqua  fa  Di* 
gnicé  i  qui  lui  fut  adjugée  dans  un  Concile  re- 
tenu à  Verdun  l'an  948. 

Cette  difgrace  n'arrêta  point  la  Maifon  d& 
Vermandois  dans  l'exécution  de.fes  delTeins  » 
Robert  ua  des  frères  de  l'Archevêque  Hu- 
gues ,  fit  puiHamment  la  guerre  aux  Evêques 
ae  Champagne  &  prit  Troyes  en  9/8.  mal- 
gré la  réfiftance  <&  l'Evêque  Antheaume  ,  il 
k  fit  reconnoltre  pareillement  dans  toute  la 
Brie  ^  puis  en  $6it.  irrité  contre  Gcbuin  Evê- 
que  de  Châlons  >  qui  >  dans  un  Concile  teni> 
cfccte  année  à  Meanx  ,  avoir  opiné  contre  le 
rétablifl'ement  de  fon  frère  Hugues  dans  l'Ar- 
chevêché de  Rheîms  après  la  mort  d'ArjoId, 
pcrfuadé  d'ailleurs  de  l'inté rêt  commun  qu'a- 
voient  tous  les  Seigneurs  à  rétablir  les  Ecclc- 
fiadiques  dans  une  juflc  dépendance  >  il  por* 
ta  la  guerre  dans  i'Evéché  de  Châlons  ,  prie 
la  Ville  &'  la  ruina  de  fond' en  comble,  mai» 
il  ne  pûi  venir  à  bout  de  l'obftination  de  Gc- 
'buin  i  ni  le  réduire  à  Ce  foumcttrc  ,  comme 
avoit  fait  TEvêouo  de  Troyes.  Enfin  ce  Prin- 
ce ,  la  terreur  des  Ecclcfîaltiqucs  &  le  van- 
geur  <ie  la  puifiance  féculicre ,  mourut  en  ^ 6  8. 
^  &  inftitua  fon  fils  Hcbert  héritier  du  grand 

établiflement  qu'il  avoit  foxmé.  Hcbert  pre- 


ETAT    DELA  TRANClE.     y 
nilcr  Comte  de  Troycs  &  de  Mcaux  accrut  CfTÀxt* 
l'hcritagc  fraternel  du  Territoire  de  la  Ville  pagne* 
èc  Viiry  en  Pcrthois ,  -puis  fe  montrant  auf- 
i  favorable  aux  Ecclclîaftiqucs  foumi$',quc 
fon  frcre  avoit  ctè'  terrible  envers  ceux  qui' 
ufurpoient  la  puiflance  féculiere  y  il  rétablie 
l'Abtaye  de  Lagny  fur  Marne ,  &  y  choifit 
ia  fôpulture  en  99$   i  ce  Prince  yècut  tôû* 
jours  dans  la  di&race  des  K'ois  '  de  France  > 
M)ur  avoir  èpoo^Ia  Reine  veuve  dt  Charle* 
le  Simple  :   que  Louïs  d'Ootreraer   fon  filr 
avoit  extrêmement  maltraité  ,  il  n*en  eut  poinif' 
d  cnfans  ,  parce  qu'il  i'avok  cpoufée  âgée  de- 
plus  de  4  f  ans  en  9  j  X  i-  ce  qui  le  détermina  br 
ipcller  à  (à  fuccefllou  les  cn£ans  que  la  fœur 
,  Lcudegarde  avoit  eu  de   Thibaut   le   Vieuje 
Comte  de  Chartres  Bcdc  Blois  fon  (êcond  ma-' 
ri  y  car  elle  n'en  ayoit' point  ea  du  premier  tt 
Guillaume  DUc  de  Nocauttdie^  mort  à  Peqid^ 
gny.  On  ne  peut  rien  >dke  de  bien  aflûré  d^ 
Thibaut ,  •furnommé:le  Vieil ,  ft  le  Trichar<l 
Comte  de  Chartres  &  de  Morugne ,  de  Tour^ 
k  de  Blois  >  (Inoa  qu'il  étoit  Normand  de  Na-« 
tioQ  ;  quelques-uns  ont  écrie  qu*il  étoit  filsdet 
\     G:rlon  Tun  des  compagnon»  drRoll  quicoti^ 

•  ()nit  la   Normandie  ,  8c  qu'il  acheta  des  herfw 

•  àrs  de  Hafting  ,  Curnoauné  Cètc-^ie-fcr  ,  les 
eiiods   fiefs  qu'il  a  poflfédé  ,  &  que  Charler 

.  k  Chauve  avoit  accordé  à  ce  même  Hading , 
pour  empêcher  les  conrfes  continuelles  au'il 

•  fctifoit  en  France  ;  mais  il  y  a  bien  plus  a'a- 
parcnce  que  ce  Thibaut  ,  homme  puiflanten 
vgenc  &  d'un  caradere  adroit ,  s'iminua  pac 
l'on  &  par  l'autre  moyen  auprès  de  Haeucs 

^  k  Grand  ,  Duc  de  France  ,  &  en  obtint  i'in- 
fcodation  des  Seigneuries  qu'il  a.  poffédécs  t 
^  c&t ,  il  étoit  au  commencement  fi  peu  ie< 


10  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
Cham*  gardé  comme  un  féodataire  de  la  Couronne 
PJlcN£.  qu'il  flic  rejette  d'un  Parlement  François  ,  fé- 
lon le  témoignage  des  Annales  de  Rheims  >  fut 
Tan  964,  Le  Mariage  de  Thibaut  avec  Leu- 
degarde  de  Vermandois  veuve  d'un  Duc  de 
NorttJandie  Téleva  confidérablcmcnt  ,  &  Ton 
remarque  qu*au(n*tôt  après  il  porta  Tes  vû^'s 
dans  la  Champagne  ic  dans  la  Picardie  ,  qu'il 
occupa  la  Comté  de  Beaùvais  &  la  Seigneu- 
rie de  Coucy  ^  comme  patrimoine  de  fa  fem- 
me, malgré  ropofition  de  TEglife  de  Rheims. 
Ce  Thibaut  &  Leudegarde  fa  femme  font  morts 
aux  environs  de  Tan  518.  &  (ont  inhumez  à 
ïi4armoûtiers;  Eudes  I:  fils  &  fucceflcur  de 
Thibaut  fon  frère  ,  &  de  Hébert  Comte  de 
■Meaux  &  de  Troyes  fon  oncle ,  recueillit  les 

gands  héfitagcs ,  maïs  il  mourut  prefqnc  auf- 
tôt  en  9$f,  ayant  eu  plufîcurs  difFcrens  avec 
les  nouveaux  Rois  Hugues  &  Robert  >  qui 
ptétcndbienfqùe  léuif'conCntement  étoit  né- 
ccflaîre  pour  lui  procurer  une  légitime  poffeG- 
fion  de  la  Champagne  ,  mais  la  brièveté  de 
Û  vie  empêcha  les  luîtes  de  cette  conteftation- 
qui  fe  renouvel  la  contre  fes  enfans.  Ce  Prince' 
avoir  été  marié  deux  foie>&  du  fécond  ma- 
riage avoir  époufé  Berthe  fille  de  Conrad  Ifr 
Pacifique  Roi  de  Bourgogne  ^  foeur  de  Rodol- 
phe le  Lâche ,  auffi-bien  que  de  Gifclle  femme 
de  l'Empereur  Conrad  le  Salique  ;  de  ce  ma-- 
riage  fortircnt  Thibaut  IL  mort  fans  poftéri- 
téi'an  1004  ,  Eudes  IL  furnommc  le  Cham- 
penois' ,&:  Roger  ,  qui  s'ctant  jette  dans  TE- 
glife  fe  contenta  de  la  Comté  de  Sancerre 
pour  fon  partage  ,  laquelle  il  échangea  depuis- 
avec  fon  frère  Eudes  contre  la  Comte  de  Beaù- 
vais ,  de  laquelle  il  fit  don  à  l'Edifc  dont  il 
étoic  devenu  Evéque.  A  l'égard  ^Eudes  II, 


tTAT  DE  LA  FRANCE.      if 
î  ctoit  d'un  naturel  inquiet  &  remuant  ,  il  ne  Cham* 
fc  donna  aucun  repos  toute  fa  vie  ,  il  eut  prc-  Fàgm»» 
micrcmenc  guerre  avec  le  Roi  Robert  au  fu- 
ie: de  la  fuccefllon  de  Champagne  y  en  laquel- 
le il  eut  tout   ravantage  ,  puifqu*il  demeura  ' 
^ifible  poflcfleur  ,  &  qu'il  augmenta  fort  nou- 
Tcl  Etat  de  plufîenrs  grandes  Seigneuries  &>- 
Mouvances  ,  mais  non  content 'de  ctf  qu*il  oc- 
cupoit  ,  il  jetta  fes-viicVfuf  le  Royaume  de' 
Bourgogne  ,  dont  il  fe  jugeoit  le  légitime  hc- 
riiicr  ,  étant  fils  de  la  fille  akètf  de  Conrad'î 
k  Pacifique  ,. mais* ayant  crû  de  gouverner 
k  Roi  fon  oncle  pat  la  terreur  ,  il  le  jetta^ 
dans  la  n6ce(Gtc  de  s'aider  du  fecours  de  l'Em*» 
fcreur  Conrad  fon  beaupere  ,  &   d'inftituKr- 
pour  fon  héritier  fon  fils  Htfnri  qui  fut  Em- 
pereur III.  du  nom  s  ayant  Çv  mal  rculU  eo' 
£ouigogne  il  revint  en  France  ;  s'ihtrieua  au^ 
aot  qu'il  pût  dans  les  a£&ites  de  la  N^maa*» 
Se  y  pais  fe  brouilla^dê  nouvcaa'avec  le  Ko!  * 
de  France  Henri  I^  y  contre  lequel  il  perdît 
trois  batailles  confécutives's  il  retourna  cnfuî- 
te  contre  le*  Allemands  en   Franche- Comté 
ed  il  n'eut  pas  de  meilleur  firecès  ;  il  prie  en- 
in  une  nouvelle  querelle  avec  Golin  jDuc  de 
lorraine  au  fujet  de  quelques  hommages  qui 
loi  étoîenc  dûs  ,  &  il  (c  fit  tuer  dans  une  der- 
oete  bataille  qu'il  lui  livra  dans  le  voifinage  de 
Bat  en  10J7.  fa  tête  fut  envoyée  en  Alle-^ 
magne  &  fon  corps  à  Marmoûtiers  ,  où  il 
fot  mhumé  près  de  fcs  percs ,  fcs  femmes  fu- 
ient Mahaut  de  Normandie  fille  de  Richard 
L  de  laquelle  il  n'eut  point  d'enfans ,  &  Her- 
mangade  fœur  de  Confiance  femme  du  Roi 
Kobert  dont  il  eut  trois  enfans  ,  Etienne  ic 
Thibaut  qui  lui  fuccéderent  &  Hugues  Ar- 
chevêque de  Bourges.  Etienne  II.  râîiia  d'à- 


14      ETAT  DE  LA  FRANCE. 
Cha M- Grand  accordé  à  ce  Coihce  de  Champagne  ^ 
rACNfi.  que  Tufagc  des  François  ,  même  dans  Tan-^ 
cicn  tcms  ,  écoit  de  donner  cette  épithete  plu- 
tôt à  ceux  >  dont  la  puiflance.  étoic  redouta'- 

.  bîe ,  qu'à  ceux  qui  parpiflbient  la  mieux  me* 
liter  par  les  qualitczdu  cœur  &  de  rEfpiit. 

, Henri  le  Large  ou  le  Libéral ,  £Is  aîné ,  lui 

•fuccéda  dans  la  Comté  de  Champagne  j  Thi- 
baut dans  les  Comtez  de  BIoîs  6c  de. Char- 
tres j  Jean  dans  la  Comté  de  Sanccrre  3  Guil- 
laume fut  Cardinal  &  Archevêque  de  Rheims^ 

;Kégenc  du  Royaume  de  France  pendant  1â 
minorité  ,  &  les  voyages  de  .Philippe  Augu- 
ilc  5  Foulquct  fut  Religieux ,  puis  Abbé  de 
Citcaux  i  Agnès  femme  de  .Renaud  Comte  de 
Bar  &  de  Mouflon  j  Marie  époufa  Eudes  II. 
>Duc  de  Tune  &  de  l'autre  Sicile  i  &  Guillau- 
me IV.  Seigneur  de  Perche  i.Goct  Mahauk 

;  époufa  Geoffroy, ,  Comte  du  J?erche  i  Mar- 
guerite fut  Rcligieufe  .à;Fontevrault  &  Alifc 

Ja  dernière  épouu  le  .Roi  Louïs  le  Jeune  ,  & 

,  devint  mère  de  Philippe  Augufte.. Henri  k  Lar- 
ge Comte  de  Champagne  .&  Thibault  Com- 
te d©  Chartres  &  de  Blois  ,  époufércnt  les  deux 

.fœurs  filles  du  Roi  Louïs  le  }eune  &  d'A- 
licnor  de  Guiennc,,  depuis  Reine  d'Angleter- 
re i  Henri,  qui  prit  Tainée  Marie  en  eut 
les  Comtes  Henri  II.  &  Thibault  IH.  qui 
lui  fuccéderent  ,  Se  Thibault  mari  d' Alife  .^ 
plus  malheureufe  en  poiléricé  ,  vit  éteindre 
Ion  nom  dans  la  Sfailon  d'Aveûies  .,  de  qui 
IsL  Comté  de  Blois  a  pafle  à  la  Maifon  de 
Châtillon  5  ce  Comte  Thibault  mourut  en 
fi  18 1.  &  fut  inhumé  dans  le  Chœur  de  VEn 

Slife  Saint  Etienne  de  Troyes  qu'il  avoir  fon- 
ée.  Henri  IL  joignit  à  ces  titres  naturels  ce^ 
lui  de  Rqî  4c  Jexulklem  ,  à  jÇaufe  de.J&X^ 


a  uraid  ae  janenne  ion  man  :  la  prc- 
emme  de  ce  Comte  Henri  II.  étaic 
icttc  de  Namur  ,  donc  il  n'eut  point 
,  il  mourut  à  Aires  en  Paleftinc  ca 
étant  tombé  d'une  fenêtre  dont  Tap- 
dir  fous  lui ,  la  douleur  de  la  Comtcf- 
rrc  fut  fi  grande  qu  elle  en  mourut  fur 

quoique  la  5ucce(fion  fut  ouverte  Se 
parccnir  au  Comte  Henri ,  ou  du  moins 
les  y  Thibault  fon  frère  puifné  ne  laif- 
ic  t'en  mettre  en  poflclfion  -,  queJqucs- 
lendcnt  que  fon  ftere  Tavoit  inftituc  îbn 

i  d'autres  difcnt  qu'il  s'écoit  empa- 
zs  Etats  en  fon  abfence  j  d'autres  en- 
il  en  avoic  traite  par  lettres  avec  lut 
l'il  en  foit  (  car  il  mourut  peu  après 
de  x6.  ans  )  il  en  fut  après  fa  mort 

poflèilèur  légitime  par  le  fameux  Ar- 
Mclun  de  l'an  ixié.  ou  fur  le  prétex- 
e  ccffion  verbale  faite  par  le  Comte 
i  fon  frère ,  en  cas  qu'il  ne  revint  pas 
rmer  ,  on  exclut  les  filles  de  la  fucccf- 
m  fief  reconnu  &  jugé  féminin  i  il  cft 
le  dans  la  fuite  le  Roi  S.  Louïs  tcrmi-- 


i6      ETAT  DE  LA  FRANCE.  ] 

(Cham-  Navarre  ,  de  Jaquçjle  il  eût  ua  fils  né  poiUiti<« . 
;A<«ii£*  me  en  ixoi.  lequel  pojctalc  nom  de  Thibault 
Y.  c*cft  lui  qui  s*cft  rendu  fameux  par  foa 
amour  pour  la  Reine  Blanche  mère  de  S.  Louï$> 
plus  que  par  la  Couronne  de  Navarre  donc  il 
licrica  par  le  décès  de  fon  oncle  maternel  San*, 
che  le  Port.  Il  fut  d'abord  dans  la  ligue  fai- 
te, contre  la  Régence  de  cçttePriuccfle ,  mai* 
fa  paflion  Tayan;  bien-tôc  fait  repentir  de  cet- 
te eptreprile  ,  il  eut  1^  foiblcffe  de  ^révéler  la 
conjuration  faite  pour  enlever  ce  jeune  Roi 
des  nuins  de/îa  mereà.Montlhery  :  cnvan- 
gpance  de  cette  aftion  le  Duc  de  îBretagnc  & 
les  autres  conjurez  vinrent  afliéger  la  Ville  de 
iTroycs  ,  mais  S.  Louis  la  {ecourut  en  pcr- 
fonne  ,  &  les  Princes  furent  obligez  de  lever 
le  fiégc.  Cc.Comte  Thibault  vendit  une  partie 
(de  fçs  terres  au  îloi  .S.Louïs  par  rcntrcmi- 
fe  de  la  Reine  Blanche  ,  qui  faiifoit  ai£cment 
cçs  marchez  ,  TJiiftoire  raporte  que  cette  Rci- 
_  ne  mcprifoit  fa.foiblçflc^.ôc  que  les  Courii- 

fans  s  en  mocquoient.au  point  que  le  Comte 
d'Artois  lui jetta  un  jqur  une  honaelette  fuc 
JsL  tcte  pat  la  feneflxe  s  cela  l'obligea  de  & 
retire j:  en  la  Ville  de  Provins  ,.  ou  3  compo- 
{a  des  Vers  ou  couplets  fur  la  tendreflè  &  fttc 
les  rigueurs  de  celle  qu'il  aimoit  »  Se  pour  en 
ÎEaîre  paffer  la  mémoire^  la  p^ftéritc  ,  il  les 
6t  écrire  fur  les  murailles  des  galleries  du  Châ- 
teau de  Provins.  Il  -fit  cependant  le  Voyage 
de  Terre  Sainte  ,  &  mourut  à  fon  retour, à 
,Troyes  en  ixj4.  Il  époufa  trois  femmes  > la 
première  Hertrude  d'Ausbourg  veuve  de  Thi- 
bault Duc  de  Lorraine  i  il  en  fut  féparé  pour 
caufe  de  parenté  i  la  féconde  Agués  de  Beau* 
jeu  fille  de  Guichafd  ,  &  la  troificme  Mac* 
j;aexice  fiUc  ^'Ânçh^Uoic  ^  Siffi  de  £suxbo;i^ 

'4 


ETAT  DE  LA  FRANCE.  17 
Se  il  en  laifla  fèpt  cnfans  ,  Thibault  &  Hcn-  Cham^ 
li  Ces  fucceflcuis  >  Pierre  &  Alieoor  morts  pacnk. 
îetiiies  y  Blanche  femme  de  }can  Dac  de  Bre- 
tagne ,  Marguerite  femme  de  Henri  fils  de 
Mathiea  Duc  de  Lorraine^Beatrix  féconde  cpoiu 
Ibde'Hugaes  IV.  Dac  de  Boiugogne.  Thittuulc 
IV.  die  le  Jeune  3  Ton  fils  aine  ptic  le  titre  de 
Roi  de  Navarre ,  Comte  de  Palatin ,  de  Cham- 
nsicne  &  de  Brie  :  il  avoît  époolé  Kàbeau 
filk  da  S^oi  S.  Louïs  qui  le  chériflbit  à  caa«» 
le  de  Qf"  piété  i  il  mourut  (ans  enfans  fur  la 
C6ce  d'Atrique  au  fécond  voyage  de  fon  beau- 
pcîc.  Henri  III.  fécond  fils  de  Thibault ,  foc- 
cèda  à  fon  frère  :  il  ponoit  auparavant  le  ti- 
tre de  Comte  de  Rofnay  ^  &  étoit  Viceroi  de 
Navarre  ,  il  ne  garda  sucre  la  fucceffion  , 
^unt  mort  à  Pampelune  le  xi.  Juillet  12.74. 
11  avoir  èpoufé  Blanche  fille  de  Robert  Com- 
te d* Artois  ,  frère  du  Roi  Louïs  ,  Se  n*eu- 
xent  qu'une  .  fille  nommée  Jeanne  &  mariée  dés 
Tannée  1 1 8  4.  à  l'âge  de  x  3 .  ans  au  Roi  Phi- 
£ppe  le  Bel ,  elle  porta  en  dot  à  ce  Prince  le 
grand  héritage  de  Champagne  &  mourut  en  * 
1304.  mcre  de  trois  Princes  qui  furent  fuc- 
ccflîvcment  Rois  de  France.  Le  premier  d*cn- 
xr'cux  ,  qui  fut  Louïs  Hutin  ,  laifla  une  fil- 
le unique  nommée  Jeanne  fous  la  tutelle  d'Eu- 
des Duc  de  Bourgogne  fon  plus  proche  pa- 
ient maternel  ,  Philippe  le  Long  parvenu  a 
Ja  Couronne  après  la  mort  de  Louis^  fit  déclarer 
par  arrêt  de  ion  Confcil ,  que  la  Champagne 
étant  un  fief  de  la  Couronie  de  France  ,  ne 
pouvoir  plus  en  être  féparée  y  après  y  avoir 
été  unie  pendant  30.  années  ,  toutefois  ce  mê- 
me Roi  ne  un  Traité  particulier  avec  Eudes 
Duc  de  Bourgogne  ,  Tuteur  de  Jeanne  ,  le- 
quel fut  ^conclu  a  Laon  le  X7.  Mars  1 3 17. 
'  Tfm  UL  B 


If      ETAT  DE  LA  FRANv^i.. 

ChaM'  par  lequel  il  àccordoit  que  s*il  décedok  {anff 
PACNE.  hoirs  inâlcs^  la  Champagne  &  la  Brie  apar- 
tiendioicnt  à  fa  nicCc  Jeanne ,  comme  Ton  pro- 
pre héritage  ,  parce  que  fi  ccue  Princeflc  dé- 
cedoit  fans  hoirs  »  cecce  Comté  recourneroic 
à  la  Couronne  s  toutefois  ayant  depuis  époufé 
Philippe  Comte  d'Evreux ,  a  quicHe  aporta  la 
Couronne  de  Navarre  ;,  celui-ci  par  un  noa« 
veau  Traité  en  date  du  14,  Mars  1 5. 5 /.  re- 
nonça à  tous  les  droits  de  fa  femme  fur  la  Com- 
té de  Champagne  &  de  Brie  ,  tant  ceux  qu'el-?;. 
le  pouvoit  avoir  du  Chef  du  Roi  Louïs  fo< 
psre  j  que  ceux  qui  lui  étoienc  acquis  par  le 
Traité  fait  entre  le  Roi  Philippe  le  Long  6c 
le  Duc  de  Bourgogne  fon  Tuteur  en  I5i7* 
au  moyen  de  quelques  exténuons  accordées 
pour  la  Comté  d'Evrcux  ,  &  de  la  ce  (lion 
particulière  des  Comtez  d'AngouIême  &  de 
Longueville.  L'Auteur  ,  qui  ne  parle  point  des 
remu^mens  que  Charles  Roi  de  Navarre  fie 
pour  revendiquer  ks  droits  de  fa  mère ,  fe  con- 
tente de  dire  que  le  Roi  Jean  ,  par  déclara- 
tion de  15^1  >  ordonna  que  les  Comtez  de 
Champagne  &  de  Brie  demeureroient  infépa- 
lablement  unies  au  Domaine  de  la  Couronne^ 
Les  Gouvernemcns  des  Comtez  héréditaires 
de  Champagne  de  la  Maifon  de  Blois  >  a  du- 
ré en  tout  }  ^i  ans ,  félon  1* Auteur.  A  regard 
ic  leur  qualité  de  Pair  de  France  y  il  dit  feu* 
Icment  que  leur  ^dlion  au  Sacre  des  Rois,. 
étoit  de  porter  la  bannière  de  France  >  qu*ilr 
avoient  eux-mêmes  leuts  Pairs  au  nombre  de 
fept ,  fa  voir  ,  les  Comtes  de  Joigny  ,  de  Rhc- 
tel ,  de  Grand- Pré  ,  de  Brienne  ,  de  Roufly, 
de  Brenne  >  &  de  Bar  fur  Seine  ,  qu'ils  ne 
parôiflènt  pas  avoir  aucuns  droits  utiles  ni  fou^ 
Tcrains  JGir  k^  Villes  de  Rheims  ,  Lan^ref  5c 


ÉtAT  DE  LA  FRANCE.    1/ 
Shilons  )  ni  far  les  terres  de  ces  £véchci>  CriAM- 
qui  n'ècoieoc  pas  même  de  leur  mouvance  >  à  pagne. 
laifoD  de  leur  anciquicè  qui  prêcédoic  les  an«- 
ciens  Souverains  de  Champagne  qu*à  caufe  de 
la  dignité  de  Pairie  atcacbez   à  ces  fiéges. 

L*Auceur  ayant  rempli  ce  qu'il  vouloir  dire  ^^f"^ 
ik  THiftoirc  générale  de  la  Champagne  ,t>aflc  |^^''''** 
i  celle  des  Villes  particulières  qu  il  conudcré 
par  raport  à  la  divifîon  qu'il  en  a  faite.  Troycs 
a  toujours  cté  regardée  comme  la  capitale  de  la 
Proviuccy  tant  parce  qu'elle  eft  la  plus  grande  ^ 
que  parce  qu'elle  a  toujours  été  le  fejonr  ordi- 
oaire  des  Princes  $  elle  eid  fîtuce  fur  la  Seine  , 
au  milieu  des  vaftes  prairies  qui  rendent^  fes 
dehors  rrcs* agréables ,  la  Rivière  y  eft  par- 
ugée  par  divers  canaux ,  tant  pour  1  agrémenc 
que  pour  la  commodité  ;  le  Commerce  de  cette 
Ville  étoit  autrefois  trés-confiderable  ,  mais  il 
cil  extrêmement  tombé  pour  les  raifons  que 
l'Auteur   découvrira  en  traitant  Tarcide  da 
Commerce  ^  il  dit  que  le  nom  Latin  de  cette 
Place  Trtcaffis  faitallufion  à  celui  de  très  arcesy 
qu'elle  a  pu   porter  raifonnabicment  dans  les 
premiers  tcms  ,  parce  qu'on  y  voit  encore  les 
vcftiges  de  trois  Châteaux  confidcrables  ;  le 
premier  qui  éioit  le  fejour  des  derniers  Com- 
tes de  Champagne  eft  aujourd'hui  le  lieu  où 
l'on  rend    la  juûice  ,    S.  Etienne  en  étoit  la 
Sainte  Chapelle    ,  comme  on  l'aprend  de  la 
Bulle  du  Pape  Alexandre    IIL    c^ui  révoque 
les  Privilèges  ci-devant  accordez  à  cette  Egli- 
ic  ,  l'Hôtel-- Dieu  qui  eft  voifm  du  Paùis, 
Cailbit  partie  du  Château  ,  &  on  y  voit  encore 
une  tcrraflc  élevée  en  façon  de  mole,  qui  avoic 
ètc  élevée  pour  y  jouir  de  la  belle  viic  ,  puis 
que   les  Comtes  de  Champagne  ne  foufîroient 
w>iot  qu'on  clcvâc  des  bâtimeus  dans  la  Ville 


1 


lo  E.TAT  DE  LA  FRANCE. 
Cham-  y^^  fuficDi  de  plas  grande  èc  pareille  haateaf  y 
f^QM.  uns  payer  un  certain  droit  >  ce  qui  fit  dire  par 
*  proverbe  que  les  Comtes  vendoicnt  l'air.  Le  fé- 
cond Château  cfl  tout  à  fait  ruiné  ^  il  n*en  refle 
qu'une  tour  -Se  <|u'un  pan  de  muraille  qui  Cs 
Toit  derrière  les  Coxdeliers  :  VE^llfc  de  Saint 
Blaife  ,  autrefois  S.  ]ean  de  Chauel  >  lui  fer- 
%ok  de  Chapelle.  Enfin  le  troifiéme  qui  étoit  de 
S.  Nicolas  m  Cafiro  ,  laquelle  lui  fervoit  de 
Château  &  la  porte  Berthefroy  j  étoit  fi  con- 
iiderable,  que  le  Roi  Louïs  le  Bègue  y  reçiit  en 
l'année  8 7 S.  le  Pape  Jean  VIlf.&  Tv' traita 
^vec  la  magnificence  convenable  à  la  cetémo- 
nie  qu'il  venoit  de  faire  ,  qui  étoit  de  le  cou- 
tonner  i  ce  qui  fut  exécute  dans  la  Cathédrale 
de  Troycs  >  au  milieu  d'un  Concile  ,  où  la 
meilleure  partie  des  Evêqucs  de  fon  Royaume 
fe  trouvèrent.  Ce  Château  fut  ruiné  par  un  in- 
cendie arrivée  en  i  j  &4 .  La  Ville  de  Troycs  a 
été  Saccagée  par  les  Barbares  en  3^1%  Attila 
l'afiiégea  dans  le  Siècle  lîiivant  ,  &  clic  ne  fut 
l^réfervée  de  fa  fureur  que  pax  la  vénération 
que  ce  Roi  eut  pour  S.  Loup  qui  en  écoit  Evé^ 
que.  Antoine  Carraciole  de  Mciphe  s'étant  dar.a 
Je  XVL  Sicclelaiflé  furprcndreàl'herefî©,!'/ 
prêcha  quelque  tems  ,  mais  les  peuples  s'étanc 
aperçus, de  les  erreurs  ^  le  chaucrent  »  depuis 
ce  tcms-là  on  n'a  point  fouffert  d' hérétiques  en 
cette  Ville.  Châlons  Evéché  &  Comté- Pairie 
fiége  de  la  Generalitè^,  eft  fitué  fur  la  Rivière 
de  Marne  >  k>a  antiquité  eft  très*grande  > 
ic  l'on  tient  qu'elle  a  eu  des  Evéques  dès.  les 
prem'ers  fiécles  de  l'Eglrije  >  le  plus  grand  orne- 
ment de  cette  Vilk  eft  la  promenacë  d«  Jard  > 
qui  fe  trouve  aune  de  fès  porte»  >  elle  confif* 
ne  dans  un  plan  d'ormes  6c  de  tilleuls  qui.xft 
êua  ime  prairie  cuviioonéc  de  la  Rivière  de 


JETAT  DE  LA  FRANCE,      if 

Marne  ,  l'on  ea  fSm  pu  trois  gciodes  lUèes  CHàu** 
d'noc  loDgaoïi  confidcrable  >  qui  coDdai&Dt  à  pagni« 
U  mailbo  de  plaifknce  de  laqncUc  eft  nommée 
Jard ,  les  jarctins  j  fooc  fore  omet  &^nc  Toa^ 
frage  de  M.  Thealard  qui  y  a  beaucoup  dé- 
foieicc  fiic  daas  les  plaines  des  environs  de  cecc^' 
Ville  qu*  Attila  fut  dé^tavtc  toutes  iesforccs' 
pat  MeroTée  Roi  des  François  Se  Aetius  Général 
des  Troupes  Romaines  en  Tannée  4  jx.  VH\£* 
toire  remarque  le  lieu  de  cet  événement  /t 
Campé  Catalaunicio  9  il  y  a  véritablement  de» 
Auteurs  qui  Tentendent  de  la  Sologne  >  d'au^' 
très  d*nn  lieu  prés  Toulou(è  ,  mais  la  tradi*^ 
don  du  Païs  veut  que  de  certains  retranche^ 
flocDS  qui  £c  voyenc  encore  entre  les  villages 
ile  la  Charpe  &  de  Chunerly,  à  trois  lieuëtf 
àc  Châlons  >  foient  le  refte  des  ourrages  dont  k» 
QflS  avoient  fortifié,  leur  champ  i  h,  tradition 
oprte  encore  que  la  Vede  fut  enflée  du  làng 
de  ces  Barbares.  Châlons  fut  la  première  Ville 
da  Royaume  qui  reconnut  Henri  IV.  après  la 
mort  de  Henri  III.  en  mémoire  dequoi  ce 
Biince  fit  graver  fur  la  monoye  de  Cham<« 
pagne ,  lors  établi  en  cette  Ville  »  cette  Exer^ 
gue  Catalaunenfis  fidei  monumentum.  Depuis  ce 
mns  cette  Ville  a  £ut  (a  prineipak  gloire  d'une 
fidélité  escaâe  envers  £es  Princes.  Ste  Mené- 
boult  eft  fituée  dans  un  nmiais  entre  deux  ro» 
cfaers  ,  fur  le  plus  haut  defquels  eft  un  Châ« 
itau  confidcrable  que  l'on  prétend  avoir  été  ba* 
t>  Cous  k  Règne  de  Childebert  Roi  de  Metz  , 
par  Dreux  Maire  de  fon  Palais  &  Duc  de 
Champagne  ,  &  nommé  k  ChâteauDcuf  ou  le 
Château  d'Ailne  >àcau£ê  de  la  rivière  fur  la^ 
quclkil  eft  fituc.  En  Tannée  1x7p.  Henri  le 
large  Comte  de  Champagne  touche  de  dé- 
saxa pour  Stc  Mcûchouk,  mit-quclqucs-unca 


iir     ETAT  DE  LA  FRANCE. 
Cham-  de  fes  reb'qucs  dans  le  Château  ,  &  fit  dédie#' 
PAGNB.  TEglifc  fous  cette  invocation  au  lieu  de  celle 
delà  Sainte  Vierge.  Cette  Place  fut  attaqute' 
du  tems  de  la  Ligue  en  if9  0.  parle  Duc  de 
Lorraine  ,  qui  vouloît  Tenlever  au  Roi  ,  mais  ' 
il  fut  oblige  de  lever  le  fiege.  L'armée  Efpa- 
gnole  en  lé  f  i.  s'en  empara  après  un  long  Se 
vigoureux  fiége  ,  le  Roi  la  reprit  trois  moîg 
après  4  &  y  fit  Ion  encrée  par  la  brèche  >  ayant 
en  main  un  èchalat.  On  a  remarqué  qu'ayant  - 
refufé  le  dais  qui  lui  fut  prcfenté  par  les  £che- 
vins ,  il  mit  la  Croix  deflous  :  cette  Place  eft 
entièrement  démantelée   ,'On  pourroit  cepen- 
dant la  rendre  très  bonne  fans  grande  dépenfe. 
E^ernay  fitué  fur  la  rivière  de  Marne  à  fept 
lieues  ae  Châlons  ,  n'étoit  du  tems  de  Clovis"' 
&  long  tems  après  ,  qu'une  maifon  de  plaifance 
des  Archevêques  de  Rheims  j  la  commodi* 
té  des  eaux  y  ayant  attirer  quelques  taneurs  j^- 
il  s*y  forma  quelques  habitations  qui  s'y  font 
dépuis  augmcLtécs  jufqu'à  l'étendue  d'une  Vil"* 
le  confiderable  >  elle  croit  fortifiée  félon  l'u- 
fagc  du  tems  pafie  vde  tours  &  de  bonnes  mu^ 
xaiUes  >  avec   des  foffez  profonds  &   remplis 
d'eaux  ,  mais  tout  y  cft  à  préfent    ruine  ; 
cette  Placea  été  depuis  long-tcms  du  Domai- 
ne des  Comtes  de  Champ^ne  >  elle  paflà  de- 
puis dans  celui  de  la  Mailon  d'Orléans  y  &: 
ne  fut  réiinie  à  la  Couronne  que  par  la  more 
de  Louïfè  de  Savoye  mère  de  François  I.  eir 
1/51.  prefqu'aufii»têt  aprcs  elle  tut  donnée 
à  Claude  L  Duc  de  Guiie  en  ufufruit  y  puis 
au  Maréchal  de  Strozzi   ,  enfin   à  la  Reine 
Marie  Scilard   veuve  de  François    IL  Henri 
IIL  après  fou  décès  ,  l'aliéna  de  nouveau  ,  & 
aprè«  plufîeurs  reventes  elle  a  été  enfin  donnée 
^L .      ca  16  j  X,  au  Duc  de  BouilIoQ   ^  &  unie  a\| 


ETAT  DE  LA  FRANCE.       15 

Dachc  de  Château-Thierry  pour  échange  de  Cham- 
U  fouveraÎBCcê  de  Sedan  :  il  eft  remarquable  r  aghx* 

âoe  quoique  par  le  Conttadb  de  cet  échange  j 
[  foie  porté  que  le  Duc  aura  la  facuicé  d^6- 
ubiir  d'autres  juges  pour  cendre  la  Juftice  en 
(oQ  nom  ,  après  la  mort  de  ceux  qui  ont  été 
pourvus  par  le  Roi  5  cependant  cette  Juftîce  a 
toujours  continué  d'être  exercée  fous  le  nom 
du  Roi ,  dans  les  Bailliages  &  Prévôtez  d'£- 
pernav.  Cette  Ville  ayant  été  occupée  pit  une 
g^miion  Efpagnole  du  tems  de  la  Ligue ,  Hen» 
ri  ly.  fut  obligé  de  l'afliéger  en  xj^i.  &il 
y  perdit  le  fameux  Maréchal  de  Biron  père  j 

£y  fut  tué  dVn  coup  de  canon  en  reconnoiC» 
la  Place.  Vertus  eft  une  petite  Ville  àfix 
Bea'és  de  Châlons  >  fur  le  chemin  de  Paris  , 
afii&  dans  une  plaine  au  pié  d'une  montagne  , 
où  il  croit  de  bon  vin  ^  elle  fut  érigée  en  Com- 
tè-Paîrie  par  le  Roi  Jean  en  1 3  6 1.  en  faveur 
da  mariage  de  fa  fille  Ifabelle  avec  Galeas  Vi- 
,  comte  de  Milan  i  à  une  lieuë  de  cette  Place  ^ 
ôa  yoit  fur  une  montagne  les  ruïncs  d'une  For- 
teteffe  qui  écoit  nommée  le  Moutaine  ,  il  n'eiv 
rcftc  que  le  pan  d'une  tour  &  les  enceintes  , 
Qui  font  croire  que  c'étoit  autrefois  une  Pl*ce 
torte:  on  Muge  de  fon  antiquité  parce  qu'il  eu 
cil  parle  dans  la  vie  de  S.  Alpin  Evéque  de 
Chalons  ,  qui  vivoit  en  4 y  o..  Cependant  on 
ne  fçait  rien  de  pofitif  des  événemcns  qui  y  fonc 
arrivez  ,  fînon  que  les  Villes  &  les  Commu- 
naoïcz  voifines  la  détruifirent  fous  le  Règne  de 
Charles  VIL 

Rhcims  portoic  du  tems  des  Gaulois  le  nom  Rheim»  ] 
de  DurocoYtorum  &  ctoic  la  Capicale  du  Païs  , 
dont  les  peuples  étoicnt  apellcz  Kemi  »  clic  eft 
fîtiice  dans  une  plaine  abondante  en  grains  U 
enceinte  de  collines  dans  l'éloignement  de  deu3( 


/ 
14  ETAT  DE  LA  FRA-NC-E. 
!hau-  ou  trois  lieues  ,  lefquclles  raporcent  le  mei 
AGNS.  leur  vin  du  monde  >  Ion  circuit  eft  de  pi 
d'une  lieuë  y  &  d'un  côté  elle  eft  arroCbe 
la  Rivière  de  Vcfle  qui  prend  (a  fource  à  Soi 
me-Vcflc  proche  Notre  Dame  de  rEpinc,c 
eft  un  fameux  Pèlerinage  à  trois  lieuës 
Cbâions.  Cette  Ville  autrefois  Comté  eA 
préfent  la  première  Duché- Pairie  du  Roja 
me  &  la  Méuopole  d'une  Province  confîdiei 
ble  >  elle  a  une  Univerfîté  célèbre  qui  fut  fc 
dée  en  l'année  1/47.  par  Charles  Cârdii 
ds  Lorraine  >  en  confi^uence  des  Bulles 
Pape  Paul  III.  vérifiées  en  Parlement 
i;4^  î  les  Icfuites  y  poffédent  ua  magnifie 
Collège»  ou  ils  en(eignent  les Humànuez', 
Philofophie  &  la  Théolode  ,  il  y  a  tr 
grands  Hôpitaux  Tun  pour  Tes  malades ,  Ta 
tre  ipour  le^  invalides  »  &  le  troifiéme  p< 
les  incurables  ,  âc.  deux  moindres  pour 
orphelins ,  &  pour  faire  travailler  les  pauv 
filles.  L'antiquité  de  cette  Ville  efi;  certain 
mais  elle  en  confèrve  encore  de  beaux  yti 
ges  >  dont  les  plu£  confiderables  font  l'Arc 
Triomphe  qu'^n  vo'*t  proche  la  porte  de  Ma 
ropinion  vulgaire  le  ta  porte  au  tems  de  Ju 
Ccfar  y  mais  les  plus  habiles  n'y  reconnoifl 
~  Das  la  délicateflê  de  fon  fiécle  >  &  le  croy> 
du  bas  Empire  s  on  y  voit  plùfieurs  figures 
femmes  ailées ,  qui  reprcfentcnt  des  victoire 
ce  qui  fait  Juger  qu*il  a  été  bâti  pour  hono: 
É  Triomphe  de  quelque  Empereur  ,  il 
Compofé  de  trois  arcades  d'Ordre  Corinth 
avec  des  colomnes  cannelées  &  des  reliefs  di 
lès  voûtes  ,  celle  du  milieu  qui  eft  la  plus  hs 
te  &  la  ^lus  large  a  5  j  piex  de  haut  &  : 
de  large  >  une  femme  qui  y  eft  reprélèai 
fiXZQ  une  corne  d'abçud^acc  pour  marquer 

ftrtil 


ETAT  D£  LA  FRANCE,  i; 
fertilité  du  Pâïs  ,  qnatre  cnfans  y  ibnt  conoot-  Ch4M- 
c^e  les  quatre  faifons  ,  &  douze  autres^figures  PAOMa. 
1«  douze  mois  •:  les  deux  autres  arcades  «de 
50'piezdc  haut  fur  huit  de  large  ,  en  Tune 
,  ù)nt  reprêfentez  les"  enfons  Remus  5c  R^mulus 
allaitez  par  une  louve  ayec  lé  berger' Fauftulus 
&  ÙL  femme  Acca  Laureotia  ,  ce  qui  ferc  de 
fondement  à  Tidée  de  ceux  qui  croyent  oue  ce 
bâtiment  fe  doit  raporter  a  ]  ules  Cclar  ,  4 
caufê  de  la  defcente  'dont  il  £c  glorifioît  s  Se 
ta  la  dernière  arcade  cft  repréfentce  une  Leda 
cmbraflant  Jupiter  revêtu  de  la  forme  d* un  cy- 
gne avec  un  Amour  qui  Téclaire  de  fon  flam« 
beau ,  cet  arc  avoit  lervi  de  ^ne  à  la  Ville 
ja(qn*à  Tannée  1645.  4^^  Ton  en  bâtit  une 
autre  à  côté  ;  on  trouve  quelque  peu  plus  l(Mn 
on  Fort  qui  étoit  nommé  Caftrum  ou  Fùmm 
Cœfaris  8c  k  too  pas  de  la  rivière  les  reftet 
d'un  amphitéatre  ^ni  fervoic  au  divertidemenc 
du  peuple  ,  on  voie  auffi  près  de  TUnivcrfit^ 
les  reftcf  d'un  fécond  arc  de  Triomphe»cora- 
pofé  de  trois  arcades  à  préfcnt  à  moitié  rui- 
nées ,  &  qui  eft  demeuré  fur  pié  ,  celle  dit 
milieu  a  deux  groflcs  piles  de  pierre  Se  deux 
colomncs  cannelées  entourées  de  feuillage  -: 
avant  raggrandiflèment  de  la  Ville  en  1 5  4^  > 
cet  arc  fèrvoit  de  porté  qui  étoic  nommée  la 
porte  baffée.  Le*  Sépulcre  de  Jorin  Maître  de 
la  Cavalerie  fous  les  enfans  de  Conftantin  Se 
Conful  en  j  ^7.  cft  auflfi  digne  de  remarque , 
cet  Officier  £t  bâtir  à  l'honneur  drs  Saints 
Martirs  Vital  &  Agricole  , TEglifc  qui  porte 
aujourd'hui  le  nom  de  S.  Nicaifc  depuis  Tan 
1150.  qu'elle  fut  rebâtie,  ce  S.  Sépulcre  eft 
de  marbre  blanc  de  huit  picz  ,  auatrc  &  demi 
de  large  Se  trois  piez  &  demi  de  hauteur.  Il  ne 
faut  pas  oablkr  ^uc  Rhciin$  a  icrvi  de  ma-» 
Tome  IIU  "      C 


16      ETAT   DE   LA  FRANCE. 

Cham- g^find'armes  fur  les  Romains  >  8c  particuHe- 
PA6NI.  rement  au  déclin  de  rEinpire  >  quand  les  Gau- 
les furent  attaquées  par  les  Barbares  ;  le  con- 
tinuel pada^e  des  Troupes  obligea 'les  mémç^ 
Romains  à  faire  élever  les  chemins  publics  ^ 
qui  de  tous  les  lieux  voifîns  fe  rendoient  a  cet- 
te Capiiaie  ^  où  il  y  a  un  de  ces  grands  che- 
mins 9  qui  commence  à  la  porte  bafTce  & 
traverCê  >la  Champagne  ;  on  la  nomme  U 
chauffée  de  Brunehault  par  une  tradition  po- 
pulaire qui  efl  commune  à  plufieurs  autrei 
Provinces. 

Lors  qu'après  la  ptifedu  Roi  Jean  >  Edouarc 
fon  compétiteur  vint  affiéger  la  Ville  de 
Rhcims  ,  pour  s'y  faite  facrer  de  la  Saint< 
Ampoule  ,  comme  légitime  héritier  de  la  Cou- 
ronne ,  Gaucher  de  Chatillon  qui  en  étoi 
Gouverneur  foutenu  des  Bourgeois  ,  le  repouC 
la  ,  de  manière  qu*il  en  abandonna  Tentreprilè. 
Rocroy  eft  une  petite  Place  fortifiée  dan 
une  plaine  ,  &  tellement  environnée^  de  boi 
qu'on  ne  peut  y  arriver  que  par  des  défilez 
elle  eft  à  deux  lieues  de  la  Meufe  fur  la  fron- 
tière du  Hainault ,  cette  Ville  eft  fameufe  pa 
la  bataille  que  le  Prince  de  Condé  alors  Du* 
d'Engucin  y  gagna  contre  les  ^fpagnols  ei 
•  1^43.  Dom  Erancifco  de  Mclofy  étoit  leu 
Général ,  &  ils  y  perdirent  abfolument  lés  refte 
de  leur  célèbre  Infanterie.  Fifmes  à  fîx  lieue 
de  Rheims  fur  la  Vcfle  n'a  rien  du  tout  de  coii 
fid érable  >  non  plus  que  Châteauporcien  qi: 
porte  le  titre  de  Principauté. 

Rethel  étoit  dès  le  tems  des  Romains  un  poft 
Important  pour  le  paifage  de  la  Rivière  d*Aif 
ne  >  ils  y  avoient  bari  un  Fort  dont  il  refte  en 
core  une  Tour  fort  élevée  ,  de  laquelle  relcv 
un  grand  nombre  de  £cfs  qqç  compofe  la  Du 


ETAT  DE   LA.ÎRAMCE.      17 
chc  de  Khetdois  oa  Maïaiin.  Cette  Ville  a  ChàM« 
ècc  (ÏMiTCDC  prifb  &  reptile  par  &  fur  les  £f-  fj^QHI. 
pagDois  ,  TArchidac  Lcopold  Tayant  priTc  ca 
1650.  k  Maréchal  du  PlefGs-PraAînia  reptk 
la  même  année ,  apiès  avoir  gagné  une  gran- 
de bataille  contre  le  premier  dans  la  plaine  de 
Lompoys.   Meures  ,  fitné  far  la  rivière  de 
Mcnlç ,  eft  une  Place  tr^s- importante  par  iês 
fortifications  ,  on  prétend  qu'elle  n'a  jamais 
ccc  prife  ,  il  eft  certain  qu'ayant  été  afliègée 
en  i/ii.  par  Charles- Quint ,  il  fat  obligé 
d*cn  lever  le  fiége.^  le  célèbre  Chevalier  Ba- 
yard  la  défendit.  Charles-ville  n'eft  i'éparée 
de  Mezieres  que  par  un  pont  ôc  une  chapflée 
plantée  d'arbres  .,  quixonduit  d'une  plaine  1 
l'autre.  Charles  de  <3onzagaes  DucdeNevers» 
&  qui  le  devint  enfiiite  de  MantouU ,  fit  conftrui- 
re  cette  Place  en  l'année    i6oé.  la  fit  bâtit 
régulièrement  &  la  fortifia  ,  néanmoins  plutôt 
pour  l'ornemenc  que  pour  en  faire  une  place 
de  défenfb  ;  cc^dant  elle  excita  la  jaloufic 
Loiiis  XIII.  qui  s'en  voulut  mieux  afiurer  fît 
bâtir  le  Fort  du  Mont  Olympe  dans  une  Pe«: 
oinfule  dépendante  de  la  Pri:vôcé  de  Château- 
Renaud  &  de  la  Souveraineté  du  Roi  ,  de« 
forte  que  ces  trois  Places  fi  voifines  fcmbloient 
n'en  compofer  qu'une  feule  ,  mais  en  l'année 
I  é  g  7.  Sa  Majefté  en  fit  rafer  toutes  les  forti- 
fications ,  ne  conCervatit  qtie  celles  de  la  Ville 
de  Mezieres.    Il  eft  à  reaiarquer  que  le  Duc 
de  Mantouc  a  dans  Charles-ville  un  Corfeil 
fouvcrab  pour  rendre  la  Juftîce  ,  &  qu'il  j 
exerce  d'ailleurs  tous  les  droits  d'un  Souve- 
rain iadcpendanc ,  le  Siège  de  cette  Souvera:- 
octc  étoïc  avant  la  coùùmSdoa  de  Charles- 
rll^  ,  k  village  d'Arche  fitné  à  la  porte  de 
Mezkics  9  ^  cUe  ik'avcKt  poi&c  d'autre  Loza, 

C  * 


t.S  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
Cham-  Donchery  fitué  fur  la  Meule  cft  une  petite 
PAONB.  Vill^  fermée  depuis  cinq  ans  de  murs  &  de  de- 
mi-baflions  au  lieu  des  anciennes  fortifications 
q^ai  ayoient  été  démolies  >  elle  n'a  d'ailleurs 
lien  de  confidcrable ,  fon  pont  fut  abattu  en 
1676,  pour  en  6ter  la  commodité  aux  enne- 
mis. Vicry  le  François  ,  ainfi  nommé  parce 
qu'il  a  été  bâti  par  François  I.  en  Tannée  1/44. 
à  la  place  de  Tancien  Vicry  en  I^erthois  >  qui 
fut  brûlé  la  même  année  par  TEmpereur  Char- 
Jes-Quinc ,  cft  une  Ville  qui  devient  de  jour  en 
jour  plus  confidcrable  >  par  le  grand  commer- 
ce qui  s*  y  fait  ;  elle  cft  muée  fur  la  Marne  à 
fepc  lieuifs  au  delTus  de  Châlons  ,  il  ne  refte  àt 
l'ancien  Vitry  qu'un  village  qu'on  nomme  Vitry 
le  brûlé  &  les  ruines  d'un  Château.  S.  Dizier 
fituée  fur  la  même  rivière  à  (èpt  lieues  au 
deftbus  de  Vitry  ,  n'a  rien  de  célèbre  que  le 
fiege  qu'elle  foutint  en  1^44.  contre  l'Empe- 
reur Charles*  Quint  y  René  de  Châlons  Prin- 
ce d*Orange  y  fut  tué  »  il  fe  fait  dans  cette 
rVille  un  afiez  grand  commerce  de  fer  des  for. 
ges  voifines.  ]oinyilkj  première  ville  du  voi- 
£n:^  ,  cft  fituée  premièrement  fur  Marne  ï 
cinq  heuësde  S.  Dizier  au  pied  d'une  Montagne 
fur  laquelle  cft  bâtie  le  grand  &  magnifique 
Château  des  Princes  Lorrains  de  la  branche  de 
Cuife  :  on  attribue  la  fondation  de  cette  place 
à  ce  Jorin  Maître  de  la  Cavalerie  Romaine  , 
qui  cft  enterré  à  Rheims  >  on  voit  encore  les 
xeftes  d'une  tour  qu'on  croit  avoir  été  élevée 
par  ce  Capitaine  en  ^69*  m^^s  d'autres  veu- 
lent que  cette  fondation  foit  bien  moins  an- 
cienne, &  l'attribuent  àun  Je^nde  Troyesaa 
commencement  de  i'onziénve  Siècle  ,  qui  ayant 
bâti  le  Château  attira  des  habitans  dans  le 
yoifinage.  On  a  ajoûc^  que  Loiiis  le  Gros  ki 


\ 


ETAT  DE  LA  FRANCE.  19 
£t  environner  de  murailles  ,  c*étoit  le  fcnti-  Cham. 
roeot  du  Cardinal  Jean  de  Lorraine  qui  êtoic  pagnk. 
oc  en  ce  lieu  &  le  nommoic  en  Latin  Joânnis 
Villa,  Charles- Quint  ptit  &  brûla  cette  Ville 
CD  15  41.  &  François  L  là  fit  rétablir  en  fa- 
veur de  Claude  de  Lorraine  Duc  de  Guife  , 
Henri  II.  Térigea  en  Principauté  Tan  1/51. 
au  lieu  de  Baronie  qu'elle  étoit  auparavant. 
M.  le  Duc  d*Orleans  héritier  de  feue  Made- 
moifelle  ^  qui  le  prétendoit  être  de  la  Maifon 
de  Guife ,  en  ed  aujourd'hui  Doflefleur. 

fiar-fur*  Aube  amiî  nommée  de  (a  fituation 
far  la  rivière  de  ce  nom  ,  laquelle  y  fait  un 
canal  naturel  de  f  00  piez  de  long  fur  110  ' 

piez  de  large  ,  eft  une  Ville  ancienne  avec  le 
titre  de  Comté  s  on  en  attribue  la  fondation 
à  un  Bordus  Roi  des  Gaulois  ;  il  y  a  apaten- 
ce  qu'elle  étoit  autrefois  très  -  conndera- 
blc  ,  puifqu'elle  avoir  quatre  foires  fran- 
ches par  année  >  dans  lefquelles  il  venoic 
des  Marchands  de  toiue  (brte  do  Païs  ,  ils  y 
avoient  leurs  quartiers  feparez  >  HoUandois  , 
Allemands ,  Lorrains ,  &  même  ceux  de  la  Prin- 
cipauté d'Orange  :  Les  Juifs  y  avoient  une  Sy- 
nagogue. On  voit  proche  la  Ville  fur  une  pc- 
licc  montagne ,  ou  eft  à  prcfent  TEglife  &  Prieu- 
re S.  Germain  >  les  vcftigcs  d'un  Château  que 
l'ont  dit  avoir  été  ruiné  par  les  Vandales  y  il 
avoit  de  doubles  fod'ez  y  qui  >  quoique  demi 
comblez,  paroifTent  avoir  été  très- profonds. 
Sur  la  pointe  de  cette  montagne  eft  un  endroit 
allez  efcarpé  >  que  l'on  nomme  encore  le  Châ- 
tclct,  qui  domine  fur  tout  le  Païs  ,on  prdtcml 
qu'il  avoit  été  bâti  pour  contenir  les  étrangers 
pendant  les  foires  ,  mais  il  y  a  plus  de  vrai- 
iêmblance  à  dire  que  ce  font  les  ruines  d'une 
ancienne  Ville  qui  étoit  nommée  Florence  , 

C  3 

i 


5Ô      ETAT   DE  tA    FRANCE. 
Cham-  cela  paroîc  par  l'étendue  des  vcftigcs  qui  font 
JTAGNi.  par  trop  grands  pour  étM  ceux  d*un  (impie 
Château  ,  la  Ville  de  Bar- fur- Aube  eft  très- 
petite  &  n*a  aucunes  fortifications ,  le  Roi  Phi- 
lippe le  Long  Tayant  vendue, çUc  fc  racheta  ,, 
afin  de  fc  confcrver  le  titre  de  Ville  Royale  > 
le  en  confèquence  elle  fut  réiinie  à  la  Coaron- 
pc  y  fous  la  conditioin  homologuée  à  la  Cham- 
hrc  des  Comptes  ,-dc  ne  pouvoir  en  être  fé- 
parée  :  Ics^vins  de  ce  territoire  font  très-bons* 
Yally  n*a  rien  de  remarquable  ni  par  fa  fitua- 
tion  ni  par  THiftoire  ,  que  le  maffacre  qui  y 
arriva  en  i  j  6  i.  lequel  donna  lieu  à  la  pre- 
mière guerre  de  Religion  j  à  une  dcmi-licuë 
de  ccitc  Ville  eft  le  Village  d' Attcncourt  où  il 
T  a  des  eaux  minérales.    Langres  fi égc  d*un 
Evêchc  qui  a  titre  de  Pairie  Eccléfiaftique,  eft^ 
iituée  fur  une  montagne  qu*on  croit  la  plus 
élevée  du  Royaume  ,  parce  que  fept  Rivières 
confiderabies  y  prennent  leurs  foùrces',  ou  dans 
fes  environs  ,  la  Marne ,  la  Mance  ,  la  Seine  ,. 
ÏAubc ,  la  Vigcnne  ,  la  Meufe  &  la  Mozçlltf. 
I.es  peuples  de  Langres  étoienc  confiderabies 
quand  Jules  Céfar  fit  la  première  conquête 
des  Gaules  ,  ils  furent  hôtiorcz  de  la  Bourgeoi- 
lîc  Romaine  par  l'Empereur  Othon  ;  les  Van- 
dales la  ruinèrent  en  407.  &  firent  mourir  St. 
Dizier  fon  Evêque  ,  toutefois  elle  fc  rétablit 
en  peu  de  tems  ,  TEvêquefic  fon  Chapîtreen 
fonc  Seigneurs  Temporels  &  Spirituels ,  les  ha- 
bitans  y  font  vifft  &  portez  à  la  guerre  y  kfix, 
lieues  de-là  font  les  eaux  chaudes  de  Bourbon 
qui  ont  beaucoup  de  réputation.    Chaumont 
bâti  fur  une  haute  Montagne ,  au  pié  de  la- 
quelle coule  la  rivière  de  Marne  >  frétoit  d'a- 
bord qu'on  Château  particulier ,  dont  les  mou- 
vances étoienc  £  confiderabies  ;  puis  qu'il  en 


ETAT  DELA   FRANCE.      ji 

ïcicvc  encore  plas  de  1800  fiefs  ,  que  les  (^h  a  M 
Comtes  de  Champagne  s'cmprcffcrcnt  à  le  p^^^j^^ 
pofleder  ,  ils  y  eurent  long- teins  une  maifonde 
olaifance  pour  les  chades  >  mais  ils  en  firent 
r  la  fin  une  Place  forte  dont  il  refte  un  don- 
jon quatre  ,  bâti  de  grofles  pierres  :  Louïs 
:fCIL  François  I.  Henri  IV.  ont  fait  fortifiée 
ettte  Place  à  la  mode  de  leur  tems  ,  il  en  refte 
encore  des  courtines  Bc  baftions  &  foflez  ailèz 
larges,  mais  tout  eft  extrêmement  ruiné. 

Comme  le  refle  de  la  Province  eft  de  la  Gé- 
néralité de  Paris  ,  &  que  l'Auteur  eftime  qu'il 
n'aura  pas  été  oublié  dans  le  Mémoire  que 
l'Intendant  en  aura  fourni  j  il  ne  parle  que  de 
fa  Ville  de  Cézanne  ,  la  feule  de  Brie  qui  foie 
du  Département  de  Champagne  ;  il  dit  qu'elle 
eft  fituée  dans  une  plaine  ouverte  à  l'Orient 
8c  bornée  à  TOccident  par  des  collines  qui 
produifent  d'afl'cz  bons  vins  ,  c'étoit  autrefois 
une  Comté  relevante  de  la  Tour  du  Louvre  , 
qui  a  été  long*  tems  polTedée  par  les  Princes 
de  la  Maifon  d'Orléans:  celle' des  Ducsd'An- 
goulcme  derniers  poflcflcurs  étant  éteinte  ,clle 
tut  réiinic  à  la  Couronne  ,  mais  prelqu'aufli- 
xôt  engagée  au  Maréchal  Flabcrt  ,  au  droit 
duquel  le  Marquis  de  Cézanne  Bcuvron  fon 
petit- fils  la  pofleile  aujourd'hui  :  cette  Ville 
fut  prife  &  brûlée  en  1413.  par  les  Anglois 
conduits  par  le  Comte  de  Salifbury.  Outre 
l'étendue  des  ^x  Païs  dont  l'Auteur  a  parlé 
ci- devant  ,  le  Département  de  Champagne 
comprend  encore  la  Ville  &  Prévôté  de  Vau- 
coulcurs  fituée  entre  la  Lorraine  &  la  Cham- 
pagne ,  qui  ne  fe  raportent  à  aucuns  des  prc- 
cédcns  Cantons  ;  cette  étendue  avoit  été  poflfc- 
dée  en  Souveraineté  par  des  Seigneurs  parti- 
culiers ,  jufqu'au  Roi  Philippe  de  Valois  >  qui 

C  4 


31  ETAT  DE  LA  PR  A  NCR 
Cham.  Tacquit  en  1 5  3  j.  de  Jean  Sire  de  JoinYilIc  à 
iPAGN£.  caufe  de  fa  commodité  pour  le  paifage  dans 
Jes  terres  de  TEmpire  ^  il  loi  donna  en  échan- 
ge les  Chatelainies  de  Soudron  6c  de  Ville- 
neuve dépendantes  du  Gôraté  de  Vertus  ;.  le 
territoire  de  Vaucouleurs  avoit  donné  la  naif-p 
£ince  à  Jeanne  d'Arcq  dite  la  Pucelle  d*Or^ 
leans  »  native  du  village  de  Domremy  j  de  lai> 
quelle  les  fervices  ont  été  fi  confiderables  pour 
le  rétablifleipent  du  Roi  Charles  VII.  que  par 
TeconnoifTance  >  ce  Prince  accorda  par  lettres 
patentes  ,  non- feulement  au  village  de  Dom* 
jremy  ,  mais  à  toute  la  Prévôté  de  Vaucou- 
kurs^  une  exemption  perpétuelle  de  toutes  uil^ 
les,  aides  > gabelles  &  autres  importions  >  de 
laquelle  elle  joiiic  encore  aujourd'hui  :  Onpréc 
tend  ^ue  ce  fut  au  lieu  de  Vaucouleurs  que 
Henri  II.  Empereur  &  à  preiènt  fandbifîé ,  8c 
Robert  de  France  s'abouchèrent  pour  régler 
les  h'iQites  de  leurs  Etats ,  &  qu'ils  firent  plaa^ 
lier  les  bornes  qui  dévoient  les  (épater  ,  ou 
les  voit  encore  à  quelque  diftancc  de  Vaucou- 
leurs ,  ce  ne  Ibnt  toutefois  que  de  erofles  pier- 
xc$  informes  ,  mais  on  peut  voir  dans  TEglife 
du  lieu  non- feulement  la  repréiêntation  origi- 
nale des  deux  Princes  peints  >  prefque  dans  ce 
tems-là  ,  mais  celle  a  une  grande  partie  des 
Seigneurs  de  la  Cour.  Les  Villes  de  Sedan  de 
Mouzon  compafenc  un  Gouvernement  tout 
particulier  ^  tout  féparé  de  celui  de  Champagne^ 
mais  comme  elles  font  delà  Généralité >r Au- 
teur n*a  pas  cru  les  devoir  omettre.  Sedan  eft 
fitué  fur  la  Meufe  à  la  frontière  de  la  Pro- 
vince de  Luxembourg  ,.  on  la  regarde  comme 
ttne  des  clefs  du  Royaume  ,  c*étoic  ci- devant 
le  fiége  d'une  petite  fouveraîneté  >  ^ompofée 
ièulemeoc  delà  Ville  &  de  17  villages  ,  c^ui 


ETAT  DELA  FRANCE,  jj' 
Al  dépendent  :  Frédéric  Maurice  de  la  Tour  Chàm» 
d'Auvergne  la  céda  au  Roi  Loiiis  XIII.  par  pjLOHit 
rechange  avec  les  Duchez  d'Albret  6c  de 
Château  Thierry  &i  la  €omté'  d'Evreux.  II 
l'y  a  que  deux  pofces  à  Ja  ville  >  l'une  vars  la 
Champagne  Bc  l'autre  du  côté  de  Luxembourg  ; 
ie  Château  qui  eft  très- beau  &  important  , 
lenferme  Tun  des '  plus -beaux  Magafins  du 
Rojaume  p^iK  les  anciennes larmcs  >  les  Sei- 
goenrs  da  nom  âc  la  Marck  ,  defqoels  cette 
terre  a  paflc  à  la  Maifon  de  la  Tour ,  avoienc 
araafTè  cet-  Acfcnai  Mouzon  audi  fut  la  Men* 
&  n*eft  qu'^-  quatre  lietrës  de  Sedan ,  c*eft  une 
pence  Place  auticieîs  -coaddérable  par  (a  fîtua^ 
don  8c  ÙL  focce  s-maisellea  tan»  de  fois  été 
pri(e&  repjire  que.  le  Ri>i  n'a  pascjugé  nècef** 
uire  d'en  coaferyerile&  fottineations  ^  elles 
forent  démolies  en  1^4^  les  Maréchaux  de 
Tarenne  Se  la  Fené  la  reprirent  la  dernière 
bis  ea  I  ^  j  5..  lesJTpagQols  l'avoient  prife  uoii 
Bois  auparayant. 

Etat  dk  l'Eglisb  tn  Champagne. 

Après  le  détail  de  toutes  les  Villes  de  la- 
Généralité,  l'Auteur  en confidere le Goui- 
Ternement  Eccléfiaflique  ,  Sc^  premiereinent  il 
obCerve  que  la  Champagne  entière  contient 
deux  Archevéchez>  Rheims  &  Sens  y  &qua*- 
uc  Evéchcz  ,  Langres  ,  Châlons  ,  Troyes  $t 
Meaux  ,  mais  il  fe  borne  à  parler  des  quatre 
Dioccfes  renfermez  dans  le  Département.  La 
Province  de  Rliciras  ,  dont  le  Prélat  a  titre 
de  premier  Duc  &  Pair  de  France ,  de  Lcgac 
tcda  S,  Siège  ,  &  de  Primat  de  la  Gaule  Bcl^ 
gic;uc,eft  rcftraintcà  prclènt  aux  Diocéfes  de 
ihciffls,  Soiffon8>  Laoo  ^  Amiens,  Sentis  & 


54  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
Cham-  Boulogne,  parle  retranchement  qui  en  a  été" 
PAGNE  ^^^^  ^"  Tannée  1/60.  en  vertu  des  Bulles  de 
Paul  &  de  Pie  IV.  Papes  ,  des  Evéchez  de 
Cambray  ,  Tournay  ,  Therouanne  &  d*Ar- 
jas  ,  dont  le  premier  a  été  érigé  en  Ari:hevé- 
ché  ,  &  les  trois  autres  lui  ont  été  donnes* 
pour  SufFiraeatis  ;  ce  démembrement  de  la  jd«' 
iifdidlion  de  rArchevê^ue  de  ïLheims ,  étoit  dc;^ 
nieoré  fans  indemnité   jufqu'au  tems    que  lè 


pètmiffibn  de  pouri 
cation  des  Bulles  précedentes^,  qui  caufoient  ce 
préjudice  à  fon  Eglife  »  pour  donc  apaifer  ce 
tlifïcrent,  oh smnt l'Abbaye  de  S.  Thierry  à 
perpétuité  à^rArchevêché  de  R^heims  ;  cette 
titiion  ayant  été  agréée  pat  le  Pape  ,  iieft  m- 
tervcnu  une  autre  Bulle  en  l'année  i  ^  9  ^.  d'In- 
nocent XII.  qui  a  confirmé  les  précédentes 
ctéations  &'iiniotis,  il  y  a  claufe  cxprcflequi 
attribue:  au  Chapitre  de  Rheims  la  joiiifl'ance 
de  la  même  Abbaye  pcndàût  la  vacance  du 
Sïége.  Onobfervc  encore  que  dans  le  tem€  que 
les  Chapitres  des  Eglifcs  Epifcopales ,  avoient  1< 
droit  d'élire  leurs  Prélats,. les  Archevêques* de 
Rheims  avoient  celui  de  notiimer  leurs  fufFrà- 
cans  ,  lors  que  les  Chanoines  prolongeoiew 
réiedbion  plus  de  trois  mois  apics  le  décès  de 
l'Evéque  qu'il  faloit  remplacer ,  &  quand  l'E* 
fcdtion  fc  trouvoit  partagée  ,  le  même  avoitl< 
droit  de  déterminer  celle  qui  devoir  (ubfifter  ; 
à-l'efFct  dcquoî  les  procès  verbaux  d'EIedioi 
lui  éioient  portez  pour  la  confirmer ,  ou  infir 
mer  fuivant  les  Canons  de  TEglife  j  &  il  Ùl 
cïoit  enfuice  &  relevoit  le  ferment  d'obéïflan- 
ce  de  TEvêquc  élii ,  mais  le  Concordat  a  faii 
€c&t  r  exercice  de  tous  ces  droits ,  de  il  ne  lu 


ETAT   DE  LA   FRANCE.      5;' 
rtftc  à  prcfcnt  que  celui  de  recevoir  le  ferment  Chaw- 
d'obcïflknce  &.  révérence  que  les  promus  aux  pagni. 
Evcchez  font  tenus  de  lui  faire  à  Rheims  en 
pcrfonnc  ,  avec  cette  circonftance  qu'il  les  ré- 
pit aflîs  dans  fon  fauteuil  au  côte  du  grand 
Aatel  de  la  Cathédrale  y  8c  couvert ,  à  la  diflè- 
rence  de  TEvéque  qui  eft  debout  &  découvert. 
Il  étoit  aufn  en  poffeffion  de  vificer  les  Dio- 
cêlês  de  fes  fufpragans  ,  d'y  accorder  des  in- 
Jalgeoces  y  &  d'y  ordonner  ce  qu'il  y  trouvoic 
d'avantageux  au  bien  d'un  cha<:un  ;  les  Cha- 
pitres des* Cathédrales Mde  tods  ces    Diocéfes 
loi  (ont  encOfe  adtàellemcM  fournis ,  à  l'excep- 
tion de  celai  de  Laoït  >  il  a  le  droit  de  les  vin- 
ter  8c- corriger:  tes  jugcittens  de  l'Oificial  de 
Rheims  rettbrtifient  immédiatement  au  Saint 
Siège ,  en  confequence  de  la  Frimatie  de  la  G^a- 
lé  Belgique  qui  a^lt^tiètit  à4*£glife  de  Rheims. 
A  l'égard  du  droit  qtl'cixet  Archevêque  de 
ftcrer  les  Saisie  Franc^f  ;  eiS  conféduence  du- 
«[oel  il  a  été  honoré  du  tkre  de  premier  Duc  & 
Pair  Eccfcfîiftiqae  ,  l'Âiitcat  afliire  que  ce  fut 
le  Roi   Philippe  Aùgufte  qui  gratifia  l'Eglifc 
de  Rheims  de  cet'  honneur  ,  en  confideratioa 
de  fon  oncle  Guillaume  de  Champagne  ,  dit  le 
Cardinal  aux  blanches  ,  mais  qui  en  occupoîc 
le  ficge   ,  il  eft-  vrai  toutefois  que  les  Arche- 
vêques de   Rheims   prétendoicnt  dès  le  tems 
d'Hincmar  que  le  facre  du  Roi  apartcnoit  'à 
leur  fiége  ,  en  confêquence  de  l'inflrudlion  & 
du  Batémc  de  Clovis  fait  par  S.  Remy.    On 
compte  r.onante- quatre  Evéqucs  de   Rheims 
jofqa  à  Charles  Maurice  le  TcUier  ,  auquel 
M.  de  Maillya  fucccdc,&  de  ce  nombre  il  y 
en  a  douze  reconnus  pour  Saints,  douze  Princes, 
deux  fils  de  Rois ,  quatre  Princes  du  fang  Royal; 


y6  Ï^TAT  DE  LA  FRANCE. 
Cham-  onze  Cardinaux,  fix  Légats  ,  &  neuf  Chance» 
pagM£.  liers.  L'Eglife  de  Rheims  a  donné  quatre  Pa- 
pes au  S.  Siège  ,  fa  voir  Gcrbcrt  qui  fut  Ar* 
chevéque  de  Rheims,  puis  de  Ravennc,  &cn- 
Sa  Pape  fous  le  nom  de  SilveAré  it.  Utbaiii 
li.  qui  en  a  voit  ttè  Chanoine,  Adrien  IW.  èc 
Adrien  V.  qjii  tous  en  avoient  été  Archidiacres* 
Le  revenu  de  cet  Archevêché  efl  à  prefent  de 
,/jooo  1.  en  y.. comprenant  r Abbaye  de  Sc 
Thierry  j  fon  étendue  comprend  les  Villes  de 
K'heims  ,  Sedan  &  l^zieres  ,  Charleville  » 
Rhétel ,  Rôcroy ,  Mouzon ,  Epernay ,  Fifmes  % 
Château-porcien  ,  Donchery  &  Cormicy ' ,  dt 
en  tout  47  7  Paioifles  avec-  367  Annexes  di« 
vifees  en  1%  Do ycnnez  ,  dont  (îx  font  foi»s  la 
direâion  de  Rlieims  Se  les  huit  autres  de  celai 
de  Champagne  s  il  peut  avoir  en  tout  x  4  lieaëfl 
dé  longueur  fur  1 5  de  largeur.'  Les  bornes  font 
ail  I^ofd  TEvêchc  de  Lâôn ,  au  Midi  celui  de 
Châlons ,  à'I'Orient  TÀrchevêché  de  Trêves  ^ 
&  à  l'Occident  le  DiocéCede  S oiflbns  r  il  zen- 
ferme  fept  Chapitres  de  Chanoines,  14  Ab- 
bayes ,  pluûeursPrieurez  Conventuels ,  plusdi 
40  Prieurcz  fim^es  ,  %  Séminaires  ,  uac 
Ùniverflté  ,  trois  Collèges  de  Jefuites  ,  une 
Chartreufe  ,  une  Commanderie  de  Malthe  ^ 
une  autre  de  S.  Antoine  ,  huit  Hôpitaux  & 
plufieurs  Couvens  de  Religieux  Mendians.  Li 
premier  Chapitre  du  Diocéfe  eft  celui  de-  U 
Cathédrale,  dont l'Eglifc eft  fuperbe pour lei 
bâtimens  i  on.  ne  fçait  ^ oinc  l'Auteur  ni  le  temi 
de  ce  bâtiment ,  elle  eft  dédiée  fous  le  nom  ai 
Kôtrc-Damc.  Ce  Chapitre  eft  compo£è  pre- 
mièrement de  neuf  dignitez  ,  fa  voir ,  le  Orand 
Archidiacre  qui  a  7  à  -800  1.  de  revenu  ,  rAr 
^  chidiacré  de  Champagne  qui  a  400  1.  le  Pré- 

^^^  Tôt  qui  a  8co  1.  le  Doyen  ;  00  1.  le  Chantre 


ETAT    BELA  FRANCE.      J7 

:   foo  I.  le  Vidame  |oo  L  le  Scolaftre  400  I-  Cham- 
fr  JePenicencier  1  jo  1.  ces  d^nitez  compofenc  r^cNi* 
eaffinble  46J0I.  de  revenu:  %o,  de  64  Cha- 
Bobesqai  ont  chacun  xooo  1.  de  40  Chape* 
hins  de  l'ancienne  Congréf^acion  ,  &  d'un  grand 
s    Kmibre  d'autres   Chapelains  ,  des  Chanoines 
jc    CUoftraux ,  outre  plufieurs  bas  Officiers  qui 
s.    fine  tenus  d'affifter  au  Chœur  i  de  forte  que 
k  revenu    de   ce    Chapitre    monte    jufqu'à 
looooo  i.  de  rente.  li  y  a  trois  autres  £gli* 
Ici  Collégiales  dans  la  Ville  de  Rheims  ;  le 
Chapitre  de    S.  Symphorien  ,  dont  l'Eglife 
hok  un  ancien  Temple  de  Cerés  quffut  dédié 
pr  l'Arcbevéquc  Sixte  I.  i  S.  Pierre  ,  le  Sie- 

LCathédral  qui  y  fut.  tranfporté  par  Bcr* 
Dit  en  I  15.  y  refta  jufquen  400.  que 
n  S.  Nicolas  le  £xa  à  Nôtre-^Dame.  £bad  Ar- 
^  chevéque....  7  fonda  environ  l'an  lo^o.  un 
-i  Ciapitre  de  douze  Chanoines  fous  la  diredHon 
fu  Prcvôc  y  qui  a  été  change  en  Doyen  ,  il 
1 400  1.  de  rente ,  &  les  Chanoines  3  6  o  1*  le 
pvè  de  cette  £gli(ê  eft  une  ancienne  Mofaïque 
trà-confervée.  Le  Chapitre  de  S.  Timothce, 
nporte  fon  inûitution  à  Eufebée  l'un  des  pre* 
neis  -Evéquesde  Rheims  ^  il  y  ia  eu  des  Clercs 
f  )  pfip'en  987  que  l'Archevêque  Adalberon  en 
èaoDA  i'Eglife  &  le  revenu  aux  Mornes  de  Saint 
]^  lony  ylefqaels  l'ont  pofD^dé  jufqu'en  1064. 
f     OBc  Gervais  Archevêque  y  remit  des  Chanoi- 

2  I  Kl  qui  y  font  encore  à  la  collation  de  l'Ab- 

3  !  bcde  S.  Remy  ,  les  prébendes  ne  valent  que 
s  uo  1.  Le  Chapitre  de  Sainte  Baltamine  ou 
c     Sts.  >k>urrice   ,  parce  que   cette  Ste.  avoit 

tooiri  S.  Remy  >  a  été*  fondé  en  iiSo.  par 
[  Q&Uaome  de  Champagne  Archevêque  &  Car- 
.  '  <£ai  fie  par  fon  Chapitre  >  les  Canonicacs  an 
.  ;  «abre  de  1  x  valent  400  l  Si  font  à  U  cc>l- 
;   I  hco&da  Chapitre, 


y 


j  8      ETAT  DELA  FR  AN  CE. 

Ch Atf-     Vains  le  rcftc  du  Diocèfç  ou  compte  le  CH* 

TAGNE.  P^^'^^  de  Mezieres  de    ii.  Chanoines  qui  ow 

'  chacun  joo  h:U  les  Chapitres  de  Brjiux.t 

,  de  .Moccfaucon  qui  font  ^cu,.con(îdér^lps  »  k 

reyenu  total  de,  ces  fîx  Chapitres  peut  monte 

à  16000  1.  Les  Abbayes  delà  Ville  de  RheiitM 

au  nombre  de  cinq  >,ibnt  S.:  Remy  de  TOrdJH 

de  Benoit  ,  Congrégapon  de  S..  Maur ,  Tas 

^  pin  Archevêque  y  mit  des  Bened;6lins  qu'il  ai? 

tira  de  S.  Denys  en  ^France  en  l'année  780 

à  la  place  des   Chanoines  qui  .y  ctoienc  di 

Tan  /50.  il  en  fut  le  premier^ Abbé  ,  &  fc 

fucceffeurs  à  rA.rcheyêché  continuèrent  de  l*t 

tre<jufqu*en  Tannée   ^4j.  que  les  Rcligicgi 

commencèrent ,  à  s'élire  un.  Abbt;  Régulier  »,« 

qui  a  continué  jufqu'en  .1  ;  17.  que  cette  Âl^ 

baye  tomba  en  commande  y  le  Cardinal  Gaal 

der  l'a  poûêdée^  &  la  poilede  aujourd'hui^ 

rpéme  ^tre ,,  les  Religieux  au  nombre  de^.4q 

ont  xoooo  1.  de  Revenu,  &  ^Abbé  50000.] 

le  Trefor  efttrçs-coiifidérable. ,  on.  y  confer? 

la  Sainte  Ampqule  q^iiXert  au  Sacre  des  Ro^ 

le  Tombeau  de  Saint  Rcmy  derrière  l'Aua 

eft  d'une  magnifique  flrudûre  ,  ceux  de^.Roj 

Louïs  d'Outremer  .>&,^Lo.thaire  ibnc  dans  j 

Chœur  avec  leur^figure^u  Naturel ,  revéci; 

d'habits  royaux  «  le  pa3^  eil  une  Riche  Ml 

îaYque.  S.  î>Jicaife  iaulTi  de  l'Ordre  de  S.  B( 

noie  que  Gervais  Aichevéque  fit  xétablirii 

loy  é.  &  y  mit  des  Moines ^dix  ans  apr^s  pi 

Abbez  en  ont  été  Réguliers  pfqu'en  1/5 

La^  Meniè  Abbatial^fut  unie  en  x  6  9U  à  la  St 

Chapelle  poux  l'indemnifer  des  revenus  de 

légale  ,. cette  Menfè  eftde  ^opoo  1.  &  J 

Religieux  au  nombre  de  xo  ont  800  L  Sa.: 

Denis  de  Chanoines  Réguliers  de  S.  Aog 

ftiu  4  ti^  \fim  .&  J9fi^^  fAi  {iincmax  A 


s 


ETAT  DE  LA  ¥RANCE.      39 
levéque  en  l'an  xojo.  Genraîs  enaagmcn«  Ckam* 
U  (bodadoQ  en  l'Eglife  en    io<7.    Je   y  f  agki. 
k  des  Chanoines  Réguliers  qui  ont  élu  leuc 
bbé  )afga*aa  Concoidac  »  elle  vaut  9000  1. 
les  Religieux  au  nombre  de  1 8 .  ont  8000 
S.  Pierre  ,  de  filles  ,  Ordre  de  $.  Besoic , 
ècè  fondée  par  S.  Balderic  ,  Sainte  Boue 
fœar  &  Sainte  Dode  leur  nièce ,  tous  du 
og  de  Sîgebert  Roi  d'Auftrade  >  quelques* 
»  raportent  cette  fondation  à  Ste  Clocilde, 
le  renferme  aujourd'hui  f  ; .  Religieufes ,  de 
ut  en  tout  xoooo  1.  S.  Etienne  aulTi  de 
Qcs  ,  de  l'Ordre  de. S.  Auguftin  d*un  éta- 
tjflemenc  aflez  moderne ,  a  paffé  de  Soiflbns 
«Rheims  ,  en  1 6  1 7 .  au  moyen  de  Téchan* 
e  de  leur  maifon  de  Soiflbnï  avec  le  Ptieu-* 
Ma  Val-des- écoliers  qui  étoic  à  Rheims  , 
Abbeflèa  été  Eleôive  jufqu'en  ié/4    que 
ï  -Roi  y  nomma  Madame  d  Angennes  :  il  y  a 
^t  Rchgeulês  >  lefqudles  joiiiffent  Je  ^000  1. 
le  tevenu.  Les  autres  Maifons  £cc!é(iafliques 
le  la  Ville  de  Rheims  font  le  Séminaire  lon- 
U  en  1564.  par  Charles  Cardinal  de  Lor- 
nm  &    bâti  ma^nitiquemetrt  en  1^78.  par 
M.lcTellier  Archevêque  ,  fon  revenu  préfenc 
et  de  9  à  100  00.  1.  &  il  en  vaudra  1 4  après 
h  more  des  titulaires  ,  dont  les  Bénéfices  y 
0»  été  unis  ,  on  y  élevé  jufqu'à  100  Cicrcs. 
U  Collège  des  Jefuites  ,  autrefois  Prieure  de 
rOtdre  de  Cluny  ,  cft  grand  &  maj;nifique 
K  8r.flard  Abbé  de  Valéry  ftîs  du  Cheva- 
■  ficr,en  eft  reconnu  pour  fbadatcir  ,  non  qu'il 
!  «t  dgr.:  e  à  ces  peres  i  j  à   1 4  o  c  o  1    de  rcn- 
e  dort  ils  joaiffrr.t ,  mais  parce  ru* il  a  con- 
o5»c  à  c'.evet  le  bâtiment  ;  il  y  a  ^o  ou  j/ 
'  W^icTix  cai  enGrignent  routes  les  C^afl'-sor- 
-  Mm.  la  Miûba  de  S.  AocoixK  rccoofiolc 


1 


40  E.TA.T  DE  LA  FRANCE. 
Châm«  s»  Rémi  pont  fon  Fondateur  eni'aiv  j  oo.  c'é^ 
Pi^rai.  tok  d'abord  an  Hôpital  fondé  pour  xji  pau«- 
vres  4  Guillaume  de  Champagne  Archevêque 
réforma  les  abus  qui  s*y  écoient  glilTez  >  &  en 
donna  la  dire£kion^auxj(ieres  &  Pères  de  S.  An- 
toine pour  y  recevoir  les  ^malades  du  feu  Saîoc 
Antoine ,  mais  comme  -.le  -cours  de  ce  mal  eft 
tellement  celTé  qu*on  ne  le  reconnoit  plus ,  le 
Roi  a  uni  les  revenus  en  .167  e.  à  THôpi- 
tal  des  Invalides  de  Paris  ,  ne  laiflant  qae 
10  00  1.  aux  Religieux  de  S.  Antoine  L'£- 
glife  de  la  Commanderie  de  Malche  étoit*d*:a- 
bord.  une  Chapellcque  S.^R£my  avoit  fondé 
llan  J040.  Conftans 'Doyen  de  la  Cathédra- 
le larebâdt .,  £c  y  fonda  quelques  *Prében<* 
des  i  Henri  de  Icaoce  Archevêque  la  doDoa 
aux  Templiers  Tan  47  5.  &  d'eux  elleajpafll 
aux  Chevalier^  de^Malthe  qui  Tonc  detuoèe 
^z  frères  fec vans  ,elle. a  8  à  9000  1.  de 
xente.  .'.Le  >Prieuré  des>£lles  de  Fontevrault.^ 
dit  Longueaa.,  a^été  tranTponé  dans  la  Vilk 
de  Rheims  ira ,  i^  ;  o., à  caufe  des  guerres  >  il 
avoit  été  fondé  à^Longueau  près  Cbâtîlloo  fut 
Marrie  par  Thibault  ^  fecond-Comte  de  Cham- 
^  pagne» n  y  a  3  ji.40  Religieufesquiont  j  006 
f.  de  revenu.  Enfin  il:  y  a  dans  la  Vilk  de 
Rheims  un  Couvent  de  Religieufes  de  la  Con- 
grégation y  un  autre  de  Carmélites  ,  un  d'Au- 
funins  ,  un  de  Carmes  ,  un  de  Piêcheurs.QU 
e  Jacobins  ,  un  de  Cordcliers ,  un  de  CapOr- 
.  cins  ,  &  enfin  un  de  Minimes  , .  toutes  cei 
Maifons  enfemble  poiFédent  environ  i^iqqq 
1.  de  rente  y  ce  qui  joint  aux  revenus  des  Cha- 
pitres &  de  r  Archevêché  monte  3540000  1 
ajd. moins.  Les  autres  Abbayes  du  Dioccfe  fon 
5ainc  ;7hierry  dit  le  Montaor ,  que  Ton  cioi 
avoir  éc^  ÏFondée^par  uu  Saint;  4a  même  nom 

Aumônie: 


ETAT  DELA  FKAKCE     41 
m6oicr  de  S.  Rcmy  Tcn  Tui  5 1  o.  clk  fox  CnAi# 
e  cniic  les  maiss  des  Benedidns  pat  TAr*  y A01U% 
:vêqae  d*Alberon  Tan  957.  elle  a  eu  des 
bel  Réguliers  depuis  Fan  997.   jufQU^en 
yo.  Cette  Abbaye  doit  à  dos  Ro:s  un  dioit 
gice  quand  après  leur  Sacre  ils  touk  à  Se 
ircon  de  Corbigny  pour  toucher  les  ma- 
cs s  elle  a  6tê  ,  coii>me  on  Ta  die  ,  ùuie 
Archevêché  »  il  y  a  dans  la  Maifon  1 1  Re- 
eux  de  la  Congrégation  de  S.  Maur  qu! 
:  6  à  7000  1.  pour  leur   Mciil'e.  S.  fiaab 
ttt  fondée   par   le  Saine  de  ce  nom  Tau 
^.  il    y  avoir  premièrement  établi  des  So- 
ires.  S.  Nivart  Archevêque  y  mie  en  6;  x. 
i  Moines  qui  vivoient  fous  la  règle  de  Saine 
lomban  s  à  ces  Moines  Inccédà  une  Con« 
rgaeion  de  Clercs  ,  qui  a  (ubfîlU  iurqu'eu 
;o  que  l'Archevêque  Arfolde  rccaDlitVan- 
n  Mooaûcre  &  le  donna  aux  £cnedi£kins 
i  la  poÛ'édent  à  picfenc  >  elle  vaut  1 0000 
Je  rente  à  l'Abbé  &aux  Moines  s  à  éooo 
Igny  de  l'Ordre  de  Ciceaux  fondée  en  1 1 16« 
r  Rcgnaud  Archevêque ,  qui  y  mit  des  Rc- 
;îeux  de  Clervaux  >  a  eu  pour  Ton  quacric- 
e  Abbé  Reeulier  le  fameux  Guérie  Dilciple 
:  S.  Bernard  ,  elle  vaut  xéooo  1.  en  coût  >  il 
a  hiûc  Religieux.  Signy  ^  Ordre  de  Citeaux> 
»dée  en  s  1  3  4.  par  S.  Bernard  des  liberalitcz 
Cl  Comtes  de  Champagne  ,  de  Ponthieu  U 
k  Ribemont  ,  cft  fille  de  l'Abbaye  d'igny  , 
&  vaut  en  toot  iSooo.  1.  les  Rdigieux  iot:c 
m  sombre  de  xi.  Le  Valioy  ,  Ordre  de  Cî- 
ttaox  ,  fondée  par  Hugues  Comte  de  Koufl'y 
Taa  11 4  j.  vaut  en  tout  iccco  1.  14c 00 
à  l'Abbé  êc  le  rcftc  aux  Rehgieox  Bot.ûc-  J-oii- 
laâe  ,  Ordre  de  Citcaux  ,  foi^déc  par  k%  Sci- 
pecTs  de  Runrigry  en  11;  0.  vaut    en  tout 

îrjt:  Z:.  D 


'4t  ITAT  DE  LA  FRANCE. 
Cham*  7000  I.  dont  l'Abbé  en  tire  4000  I.  pour 
IA<GNE.  fa  part.  Elan  ,  Ordre  de  Citcaux  ,  fondée 
pat  Wifcr  Comte  de  Rheicl  qui  en  augmen- 
ta la  fondation  en  itio.  vaut  en  tout  7000 
1.  Bclval  Ordre  de  Prémdntré  ,  fondée  par 
Adalbcron  Evêque  de  Verdun  Tan  11 35.  vaut 
10000  1.  Laudcves  de  Chanoines  Réguliers, 
autrefois  Prieuré  dépendant  du  Val  des  Eco- 
liers ,  a  été  érigé  en  Abbaye  au  commence- 
i  ment  du  Siècle  ,  l'Abbé  cft  Régulier  ,  le  re- 
venu eft  de  8000  1.  Epernay  de  Chanoines 
Réguliers  ,  fondée  par  Thibault  ,  premict 
Comte  de  Champagne ,  vaut  i  o  o  o  o  1.  l'Ab- 
bé 1  en  a  6000  1.  Auviîliers  ^  Ordre  de  Saint 
3Qlenoit ,  congrégation  de  S#  Vanne  ,  fondée  ei^ 
é X 1.  par  l'Archevêque  S.  Ni v art  vaut  11000 
I.  dont  TAbbè  en  a  1.4000  1.  les  Religieux 
ont  en  outre  leur  parc  7000  1.  dont...  à  l'Ab- 
bé. Lonquay  ,  Ordre  de  Frémontré  ,  vaut  en 
fout  3100  1.  il  y  ar  en  tout  ;  Religieux.  Mou- 
2on  ,  Ordre  de  S..  Benoît,  Congrégation  de 
S.  Vanne ,  étoit  autrefois-un  Monaflere  de  Rc- 
Jigicufes ,  qui  ayant  été  obligées  d'abandon- 
ner le  Cloître  à  caufe  dts  guerres  ,  l'Arche- 
vêque Adalberon  y  mhdt^  Chanoines  en  ^71. 
mais  Hervé  aufll  Archevêque  les  difperfa  &= 
y  mit  des  Religieux  tirez  de  l'Abbaye  de  Saint 
Remy  ,  elle  vaut  en  tout  18000  i.  Thier- 
ry ou  Chçhery  ,  Ordre  de  Citeaux  ,  pro^ 
che  de  Sedan  ,  fondée  en  113  s^  par  Autel 
&  Guillaume  de  Cayencheuxlicrs  Picards,  vaux 
70000  I.  de  rente.  Sept-fbntaine  ,  Ordre  de 
Prémontré  >  fondée  11x9  par  Elie  Sire  de 
Mczieres  &  Ode  ùl  femme  ,  elle  vaut  4/00 
1  il  y  a  cinq  Religieux.  Avenay  de  filles ,  Or- 
dre de  S  Benoît ,  fondée  par  ^Ste.  Berthe  fem- 
me de  S.  Gombert  Maire  du  Palais ,  eil  de- 


ETAT  DE  LA  FRANCE.       4j 

tenue  plus  confidérable  par  les  grands  biens  Cham- 
qoe  lui  on:  fait  les  Comtes  de  Champagne ,  rACKt. 
&  les  Rois  de  France  ,  elle  vaut  loooo  L  ii  y 
a  quarante  Réligieures. 

La  Charcreule  du  Monc*  Ditru  à  quatre  lieues 
èc  Sedan  ^  a  été  fondée  par  EuHcs  Abbé  de 
S.  Rem  y  de  Rheims  ,  du  confentement  de  Rc- 
oaad  Archevêque  qui  Taida  par  Tes  libcrali* 
tci  ,  le  premier  Prieur  fut  GodeFroi  Dilci- 
pk  de  S.  Bruno  célèbre  par  fa  doftrine  &  fa 
pieté  ,  ce  Monaftere  poffede  30000  1.  de  ren. 
te ,  &  renferme  10.  Religieux.  Toutes  ces  Ab- 
bayes joiiiiient  donc  eniemble  de  148700  1. 
11  y  a  de  plus  dans  rArclicvéchédc  Rheims 
40  Piieurez  fimples  &  pluficurs  Pré  votez  , 
mais  comme  le  revenu  en  efl  peu  c  on  fi  dé  râ- 
ble en  détail  ,  l'Auteur  n  a  pas  jugé  à  pro- 
pos de  groffir  fon  Mémoire  de  ce  qui  les  re- 
garde 4  on  peut  toutefois  recueillir  dç  ce  qu'il 
en  dit  que  les  revenus  de  l'Eglifc  dans  le  Dio- 
cèfe  ,  Uns  y  comprendre  les  Cures  &  les  Trc- 
fcrs  des  Paroifles  ,  montent  au  moins  à 
i  00000  1. 

L'Evéché  de  Langres  fuffragant  de  Lyon  a 
fc  Titre   de  Duché-Pairie  ,  &  cft    polled^e 
aujourd'hui  par  Mcflire  de  Clermont  de  Ton- 
nerre }  ce  Diocèfe  cft  borné  au  Nord  par  ceux 
de  Troycs  &  Châlons  ,  au  Levant  par  ceux 
de  Bezançon  &  de  Toul  ,  &   au  Couchant 
par  ceux  de  Sens  &  Auxerre  >  il  eft  prelque- 
quarré  y  ayant  environ  30.  lieues  de  long  & 
de  larçe    ;  il  renferme  pluficurs  Villes  qui  ne 
font  m  du  Gouvernement  ni  de  la  Générali- 
té de   Champagne  ,  mais  celles  qui  lui  font 
foumifes  dans  le  Département  font  Langres  , 
Chanmont    5  Bar-fur-Aube  &  Mufly-rtvc- 
quei    il  cottient  en  tout    1800  Paio.flcs  ioiis 

I  D    L 

I 


^      44     ETAT  DE  LA  FRANCE. 
Cham-  17  Doycnnez  &  s  Archidiacres  j  maïs  com- 
X'^QNfi.  me  cette  étendue  eft  dans  le  reflbrt  de  trois  Par- 
Icincns  ,  Paris  ,  Di)pn  &  Bezançon  ,  TEvéquc 
cft  obligé  d*avoîr  trois  Officiaux  >  un  à  Lan- 
grès  pour  le  reflbrt  du  Parlement  de  Paris  > 
un  k  Dijon  pour,  celui  de  Bourgogne  >  &  ui\ 
dernier  à  Champlitte  pour  le  rcflort  du  Par- 
/      lement  de  Comté,  Les  apellations  des  0£ciers 
de  Lan^res  Bç.  de  Champlitte  ,  rcflortiflènt  à  la 
Primatie  de  typn  ,  mais  comme  le  Parlement 
de  Dijon  prétend  que  foit  l'Archevêque  y  Coit 
le  Pape  ^.doivent  a.voir  un  Officiai  fur  leS: lieux 
pour  juger  par  dégrcz  les  appellations  ,  il  ne 
manque  jamais  d*çn  commettre  cil  leur- nom 
for  les  requêtes  oui  lui  font  prefentées.-  L*E- 
gîifè  Cathédrale  cfe  Langres  dédiée  à  S.  Maa- 
ne  eft  grande  ,  bien  bâtie  >  fort  fombre  ^  foa 
tréfor  cil  curieux  ,  le  revenu  deJ'Evéchéeft 
de  xiooo  1.  de  renre.  Le  Chapitre  de  la  Ca-^ 
thédraîe  eft  compofé  d'un  Doyen  Eledif  par 
h  Chapitre  ,  qui  peut  n'être  pas  Chanoine  8c 
n^a  pas  plus  de  revenu  s  du  Tréforier  qui  eft 
Lommé  par  TEvéque  &  dont  le  revenu  eft  d'en- 
viron looo  1.  de  6  Archidiacres  ,  d'un  Chan- 
tre 4  de  f  t  Chanoines-  >  tous  choiiîs  par  le 
Chapitre  4  le£^uel$  ont  environ  1000  1.  de  re- 
venu chacoo  ,.de  huit  demi- Chanoines  à.  la  , 
collation  du. Doyen  Se  de  plufîeurs    Chape- 
lains^ de  force. que  le  revenu  total  de  cette 
.JEgiife ,  y  Açmp  tis  celuide  l' E  vêque  ,,cft  d'envi- 
ton  looooô  1.  Outre  les  fept  Paroifles  de  la 
ôyille  >  il  y    a  un  beau  &    grand  Séminaire 
gouvernée  par  les  Pères  de  l'OraLoire  >  qui  jouïf- 
&nt  en  tout  d'environ  7000. 1.  les  Jéfuitts  y 
ent  un  Collège  >  les  Jacobins  ,  Capucins ,  &, 
Carmen  déchauflèz  chacun  nn  Couvent  >  iJ  y 
A  auili.  quatre  Moiiafteres  de  fi Ues  a  les  Aa^ 


ETAT  DE  LA  ÏRANCE.    4/ 
coocades  ,  hs  Urfulibes  ,  les  filksde  Sainte  Cham. 
Ilade  oa  de  la  Vificacioo  ,  &  ks  Domini-  PAGMfti 
quioes  ;  ao  aaribac  àtoucesces  Maifoos  eofèm- 
ble  CDvîroa  xiocw  L  de  reste.  Les  Abbayes 
àe ce  Diocèfc  dans  la  parae  quieft compri- 
tcùnuie  Dcparienieat  de  Cbampag^ ,  focc  cel- 
le-ci ClairTaux  à  deux  lieues  de  Bar-fur- Au- 
be je  fiiie  de  Citean ,  a  ècé  édifiée  par  Saine 
Bnoard  Abbé  >  (or  on  fonds  donné  par  Hu* 
fptt  Comte    de    Txoyes  en    1115.    Cette 
foodation   fîit   aiçfneocée    par    Thibault  le 
Grand  ,  Comte  <^  Champagne  >  mais  par- 
tkaHeremeDt   pap  Philippe   Comte  de    Flan- 
àtcic  Matilde  fon  épooCe',  qui  y  choifirenc- 
fepolnire ,  laquelle  on  voit  dajis  une  petite  Eglife 
ii^parée ,  8c  couverte  de  plomb  ,.  qui  fert  auHL 
de  tombeau  aux  Religieux  à  qui  S.  Bernard 
^onoa  rhabi:  ,  que  Ton  eftime  tous  Saints  j, 
es  fone  que  leurs  os  font  enfermez  £bus  un. 
cavot  fous  l'Autel  de  cette  Eglife  ,  plufieurs^ 
Piiflces  &  PrincefFes  ^  pluûeurs  Prclacs  &  au*^ 
ties  pcrfonnes  de  grande  confideradon  ont  en: 
iîcrs    tcms    choifi  leur   fcpulturc  en  cette 
Maifon  ,  &  on  y  fit  de  £;rands  biens.  L'Egli-- 
fc  ,qui  cft  un  fort  beau  bâtiment  ,  fut  édifiée 
i'an  117 4.  par  les  foins  de  Gafte  Evéque  de 
lai^res  >  il  y  ajroic.  des  chaifes  dans  la  Nef. 
pcmr  f  o  o  o  Religieux  ,  qu'on  a  détruit  de- 
pois  peu  par  prévention  pour  le  goûtvmoder-' 
K  ^ta  Bibliotéque  eft  de  Manufcrits  peu  con- 
çus,  il  y  a  40  Religieux  de  Chœur  &  lo  ^ 
Ficrcs  :  Dom  Bouchu  en  elV  Abbé  Régulier 
depuis  plufieurs  années  >  &.  fon  adminiflratioa 
^ioiqa'édifiaote  >  n'a  pas  laifTé  de  nuire  à  la. 
ilaifon  tant  par  la  ruine  de  plufieurs  Antiqui- 
té! ,  que  par  .le  rapel  des  Frères  Convers  qui 
ûifoient  i^Ioir.lcs  mccàiries  ^.fous  ^ét^xic 


^8       JETAT  DE  LA  FRANCE. 

CHAM-picre  de  la  Cathédrale  ^  il  y  a  encore  dani 
PAONS.  le  Diocèfc  &  fous  le 'Département  û%  Eglilw 
Collégiales  ,  celle  de  Chaumont ,  qui  eft  com- 
pofce  d'un  Doyen  Chanoine  ,  4  Prébendes  à 
k  Collation  mixte  du  Chapitre  &  de  la  Vil- 
lé  ,  hors  le  Dojren  qui  eft  Eledif  par  le  Cha- 
pitre y  il  a  800  1.  de  jente  &  les  autres  cha- 
cun 400  1.  La  Collégiale  de  Châreauvilain  ^ 
compofée  de  douze  Chanoines  ,  qui  ont  cha- 
cun un  peu  plus  de  300  1.  Le  Chapitre  de 
V  Mufly-l'Evêque  de  huit  Chanoines  à  la  col- 
lation de  TEvéque  de  Langrcs  poflTède  en*  tout 
environ  1400  1.  de  rente.  La  Collégiale  de 
Bar: fiir- Aube  d'un  Doyen  &  de  14  Chanoi- 
nes y  qui  ont  chacun  environ  5  /o  1.  Le  Cha- 
pitre de  Granecy  ,  fondé  en  13^1.  par  le^ 
Seigneurs  du  lieu  ,  eft  compofé  d'un  Doyen , 
neuf  Chanoines  &  quatre  demi- Prébendes  ^  ils 
ont  environ  ijo  1.  chacun.  Enfin  le  Chapi- 
tre de  Fouvain  ,  compofé  d*  un  Doyen  &f  de 
iîx  Chanoines  ,  l^quels  n*onr  pas  plUs  de  3  o  1. 
de  revenu.  Il  y  a  encore  dans  le  Dioccfe  6r.dans 
ce  Département  deux  Commande rits  de  l'Or- 
dre de  Malthe  ,  celle  de  Corgebin  qui  vaHç 
,/  ^1000  1.  de  rente  ,  &  celle  de  Mônncarux 
deilinée  aux  Frères  Servans.  En  dernier^  lieu 
J^ Auteur  compte  le  Collège  des  Jcfuites  de 
Chaumont  qui  pofféde  environ  3000  1.  de  re- 
venu. Ainfi  reduilant  le  calcul  dé  T Auteur  «  il 
fç  trouve  que  les  revenus  Ecclcfiaftiques  de 
rSvéché  de  Langres  compris  fous  le  Gouver- 
nensent  de  Champagne  fans  comp:er  ceux  des 
Cures  »  Hô|»itaux  &  Tréfors  des  Eglifcs  ,  & 
tons  lescaiuels^  montent  à  lii)8o  1 

L'Evéché  de  Châlons  qui  eft  honoié  de  la 
Dignité  de  Comté-  Pairie  ,  eft  fon  confidéra- 
bk  en  (outù  mauicre  s  xo.  par  foo  éteoduë , 

gui 


ETAT  DE  LA  FHANCE.       45 

goî  efl  de  ij  liciics  de  longueur  Tur  10  de  Chau- 
jarge ,  $c  comprend  outre  la  Ville  de  Cha-  p4.oNBi. 
k»s  ,  celles  de  Vicrj  ,  Sic.  Menehoulc ,  Sàinc 
Dizicr  .,  Joinvillc  ,  VafTy  &  Vertus  ;  2.0.  par 
Ion  revenu  xmï  efl  de  10000  1.  de  rente  ,  il  eft 
iprèfcnt  pouedé  par  M.  de  Noailles  qui  a  fuc- 
ttdc  à  Ton  frerc  ,  transféré  à  rArchevdch6 
de  Paris,  il  comprend  dans  k  totalité  304. 
Paroiflirs  avec  9  5  Annexes.  L'£gIiLe  Cathédra- 
le cft  dédiée  à  S.  Etienne  ,  elle  eft  grande*:  bie» 
hâtie  ^foù  Chapitre  eft  compofè  de  huit  Di- 
gnitez  j  4  Archidiacres.,  un  Doyen ,  un  Chan- 
tre ,  un  Trélbrrier  ,  un  fous-Chancre  >&  3 1 
Canonicats,  huit  demi- Prébendes  ,  %  Vicai- 
res perpétuels  &  enviroir  6  o  Chapelains  ,  tous 
ks  bénéfices  font  à  pleine  difpofîtion  du  Cha- 
ptrc,  excepté  les' Archidiaconnez  &  la  Tré- 
forcrie  qui  dépendent  de  TEvêque ,  leur  reve- 
oa  eft  ^'environ  600  1.  le  Doyen  a  le  double» 
de  (brte  que  le  Chapitre  entier  jouît  d'envi- 
XOQ  5fQoo  1.  de  rente.  De  cette  Eglife  Ca-  ' 
tliedrale  dépendent  deux  Collégiales  ,  dont  les 
bénéfices  font  à  la  nomination  du  Chanoine  le 
Mabicr  &  à  la  collation  du  Chapitre ,  cet  deux 
Egiifcs  font  la  Trinité  &  Nôtre- Dame  ,  elles 
oat  chacune  dix  Chanoines  fans  dignitez  >  ceux 
de  la  première  ont  100  1.  chacun  ,  ceux  de  la 
lèconde  en  «nt  400  1.  Il  y  a  de  plus  dans  la 
Ville  de  Châlons  onze  Paroifles  ,  un  grand 
k  petit  Séminaire  ,  le  premier  pour  les  Or- 
dioans  ,  le  fécond  pour  les  Ecclé/îaftiques 
k  les  jeunes  Clerc  étudians  ;  les  Jcfuites  7 
ODt  un  Collège  pour  les  Humanitez  &  ia  Phi** 
lofophic  j  il  y  a  auffi  deux  Hôpitaux ,  l'un 
pour  les  malades  &  Tautre  pour  les  invali-- 
des  &  mendians.  Les  Monafteres  &  Abbayes 
de  Châlons  ibnc  S.  Pierre,  Ordre  de  Saint  Be- 
léme  m.  $ 


jo      ETAT    DE  LA  FRANCE, 
r**.,,   noît  àc   la  Coneréeation  de   Saint  Vannes". 

CHAM-  ,,         .  ^'    ^  L        >^         1     J     n 

PAGNE  ^^^  ^"  "^"^  avoir  ctc  un  Temple  de  Paycns  ; 
*  confacté  par  un  Evéquc  de  Châlons  ,  Ro- 
ger I.  au  (Il  Evéque  y  mie  des  Mornes  aprèi 
ravoir  établi  ,&  avoir  accru  (es  biens  ^  il  ] 
avoic  eu  précédemment  des  Chanoines.  £11< 
vaut  loooo  1.  de  rente  ,  i*Abbé  Commanda- 
taire  en  tire  lOooo.  Touffaints ,  Ordre  de  Cha- 
noines Réguliers  de  la  Congrégation  de  Fran- 
ce ,  a  été  fondée  en  lo6^.  par  TEvéquc  Ro^ 
ger  II.  elle  vaut  à  TAbbé  6000.  1.  de  ren- 
te y  6c  aux  Religieux  qui  font  fept  ijoo  1. 
Les  autres  Monaileres  de  la  Ville  de  Châlons 
font  quatre  Couvens  de  Mcndians  ou  de  Ja- 
cobins ,  un  d'Auguftins  ,  un  de  R-coIcts ,  ui 
dernier  de  la  Trinité  qui  cft  pauvre  5  le  mê 
me  nombre  de  Couvens  de  iîllcs  ,  favoir  ui 
de  Bcnedidtincs  nommé  Vinctes  du  même  Or- 
dre de  rétroite  pbfcrvance  ,  un  de  la  Con- 
grégation de  Nôtre- Dame  fort  riche  S 
tort  nombreux  ,  &  un  dernier  d*Urfuline 
établies  par  M.  Vialard.  Il  j  a  auflî  un< 
Communauté  de  Régentes  ou  de  nouvelle 
Catholiques  de  la  fondation  de  M.  Vialard 
^ui  en  a  auffi  établi  de  pareilles  à  Vafly  S 
Vertus ,  où  elles  étoiciu  très-ncccflaircs  à  Tin. 
*  ftru(Sbion  des  nouvelles  converties.  En  dcr* 
nier  lieu  il  y  a  une  Commandcrie  de  TOr- 
drc  de  Milthe  nommée  Neuville,  qui  vau 
J  joo  1.  de  revenu  :  proche  les  murs  de  1 
Ville  eft  encore  une  Abbaye  de  Chanoine 
Réguliers  de  Stc  Geneviève  fondée  fouS  1 
nom  de  Ste.  Meuge  qui  vaut  1 3  joo  1.  d 
revenu  ,  TAbbé  Commandataire  en  a  di: 
poux  fa  parc  ,  ainfî  Ton  pcuc  recueillir  de  c 
détail  que  les  biens  Eccléuafliques  de  la  Vil 
le  .de.  Châlons ,  miniçenc  à  2  j  8  Soo  1.  fans  1 


h  ETAT  DE  LA  FRANCE.        ti 

f  ' 

XeveoQ  des  Cures.    Les    ancres  Abbayes   du  Cham* 
Dbcèfe   font  Huiron  bâtie  en    1078.  à  une  pagne. 
Bcnë  de  Vûry,par  Roger  III.  Evéque  ,  Je- 
^tiei  y  mie  des  Précres  pour  Tindrudlion  de  la 
campagne.  GodeFroy  aucre  Evéque  la  teic  en 
tegle  5c   la   donna  aux    Moines   Benediéh'nt 
^1  la  pofledenc  ,  elle  yauc  jooo  1.  à  TAb- 
bèj  5;  00  aus  Religieux  au  nombre  de  huit. 
$mc  Jacques  de  Vit i  y  de  filles   ^  Ordre  de 
Cîceaux   >  fondée  par   Thibault  le  Grand  ^ 
^      Comte  de  Champagne  >  vaut   3000  1.  il  y  a 
'      if  Religieules.  Saint  Urbain  près  Joinville  ^ 
Ordre  &  Saint  Benoît    y  a  été   fondée  pac 
Archambault  XXXI II.  Evéque  deChâlons, 
Ters  le  milieu  du  IX.  Siècle  y  &  depuis  dat- 
tée  de  nouveau   par  l'Empereur  Charles  le 
Chauve ,  vaut  1  ixxx>  1.  Nôrre-  Dame  de  Saine 
Bizier  de  filles  y  Ordre  de  Cîceaux  de  lafon-^^ 
(fanon  des  Comtes  de  Champagne  >  vaut  3  000  /• 
il  j  a  1 8  Relisieuiès ,  Moûtiers  en  Dée  ,  Or« 
dtede  S.  Benoît ,  Congrégation  de  S.  Vannes  » 
vaut  5  xooo  1.  dont  xoooo  1.  à  l'Abbé  >cet- 
ne  Msuibn  reconnoît  pour  Fondateur  le  Roi 
Childeric  en  l'annce  é  8  j  s  il  y  avoit  autre- 
fois ce  qu'on  nommoic  louange  perpétuelle  , 
-  c'cft-à-diic  ,  Office  continuel  qui  .toit  ména- 
gé entre  deux  Couvens  d'hommes  &  de  t.llcs. 
Haute- fontaine  ,  Ordre   de  Ciccaux  ,   vaut 
en  tout    6000   a   été  fondée    par    Kamberc 
Je  Vit r  y    en  113^.   Monftrets    ,  Ordre  de 
Prémontrez  ,  vaut    4000  1.  en  tout.   Trois- 
fontaines  ,  Ordre  de  Cîceaux  ,  vaut  20000  I. 
de  rente  ,  l'Abbé,  en  a    iiooo.  Cheminon  , 
du  même  Ordre   ,  fondée  en  mo.  par  Hu- 
gncs  Comte  de  Champagne ,  vaut  loooo  1.  Moi- 
icnon  ,  Ordre  de   S.  Benoît,  vaut  11000  I. 
doiiî  7000  àTAbbé.  Chatiice ,  Ordre  de  S.  Au- 

£  1 


S%      ETAT   DE  LA   FRANCE. 
Cham-§*^^^"  ,  vaut  looool.  Moûticrs  ,  Ordre  de 
PArCNB.  ^î^c^^'^  *  ^^"^  AïOQP  1.  dont  l'Abbé  en  tire 
15Q00..  Notre^Pamc  de  .Vertus  ,  Ordre  de 
S.  Àuguftin  ,  fans  Religieux  ^  vaut  5000  I. 
S.   Sauveur  dc^Vcrtus  ,  Qrdxe  de  S.  Benoît , 
1000.  I.  Nôtre-Dame  d*Andreci  Ordre  de  Se 
Benoit  ,  de  yfiUes  au  nombre  de  .3  5  >  vaut 
7000  1.  elle  a  étc -fondée  eu.i.x^i.  par  Si-^ 
mon  de  Brpges  en  qualité, de  Seigneur  de  Ba* 
ye  9  ce  qui  a,  fait  un  .procès  entre  les  Seigneurs 
de.ce  lieu <&  les  Religiçufes  qui  vfe  précendoicot 
i^e  fondation. Royale  ^  lequel  A  .été  jtcrminè 
par  arrêt  jcontradkSloire  du  Parlement  de  Pa^p 
j;i^  3  qui  a  maintenu  le  Seigneur  de  Baye  dans 
la  qualité  de  Fondateur.  La'  Cbarmoife  >  Or- 
dre de  Citcauxjvaut  4000  l.rAbbceftRe- 
fulier.  L* Auteur  compte  encore  le  Chapitre 
e  Vicry    qu'il    avoir,  omis  dans  le   noinbcc 
des  C^Ile^al^s  ,  il  eft  compofé  de  quatre  di-^ 
gi4tez  qu^  ont  ;:oo  I.&  de  quinze  Chanoines  qui 
pnt  4Q0  1.  le  Roi  nomnxc.à   14  Prébendes  , 
&  lé  Chapitre; de  Châlons  a  la  quinzicme.  La 
Commanderiez  de  ^althe  nomniée  Lervet  pfès 
Joinville  vaut  7000  1. L'Auteur  ne  dit  rien  des 
^rieurez  qui  font  en  grand   nombre  dans  ce 
Diocèfe  ,  non  plus  que  des  Cures  y  mais  fans 
jCçla  il  fe  trouve  que  les  revenus  de  ce  Dip» 
cèfe    p  non  çpmpris  ipeuxde  la  Ville  de  Char 
Jions  ,  gîioQpent  ^  1.70  j 00   1.  lefquels  jointjB 
aux. préçédens  font  en  ^tout  1 8  ^|  o  o.l. 

L*Evêché  de  Troycs,  compofcde  571  Pa- 
|:oifl'es3cde  ^«8  Annexes  diviféçs  enJiuit  Doyenr 
nez  fous  cinq  Archidiacres  ,  coiçprend  ui^ 
jfetcnduë  de  1  j  lieues  de  long  fur  ti  de  large  , 
layant  au  "Nord  les  Diocèles  de  Châlons  6c 
Soldons  y  au  Midi  ceux  de  Lapgxes  &  de  Sçns^ 
Il  rprien^  ^  X^ngres  & jQhâloQs  ^  {c  jiupQU>» 


\ 


ETAT   DE   LA  FRANCE,      si 
chant  k  Diocèfe  de  Langrcs ,  il  nz  de  Ville  dans  Ch  a  m. 
kGènéradicé  que  celle  de  Troyes  ,  Cèzamic  &  PA«Ni« 
Mer  y    fur  Seine  ,  on  compte  depuis  S.  Ama- 
fte  ,qui  en  a  êcè  le  pxemiet  Evcque  en  ) 40  » 
8^0  £?éqaes  jufqu'à  préfenc  >  da  nombre  dél- 
ais il  yen  a  huit  que  TEgliie  honore  com* 
me  Saines  s  M.  Bouceîllei  de  Savigny  en  eft 
aajourd'hai  pooivu  par  la  dé  million  de  £011 
oncle  :  rETéchè  ne  vaut  que  8000 1.  La  Cathê* 
dralc de  Troyes  eft  dédiée àS.  Pierre  ,  elle  eft 
pinde  &  bien  bâtie  ,  ion  Cliapitre  eft  com« 
poie  de  huic  Dignicei  ^  )  7  Chanoines  &  qua- 
tfe  antres  ^  nommez  Chanoines  de  Nôtre- Da^ 
ne ,  qui  £bnc  alcerhauvement  à  la  collation  dti 
loi  &  de  i* Evcque  &  valent  environ  600  1. 
les  quatre   Chanoines  de  Nôtre» Dafnc  n*onc 
9se  %;o  1.  Il  ya  dans  la  Ville  de  Troyes  deux 
astres  Eglifès  Collégiales^  favoir  $.  Etienne  mil 
ftrvoic-  amrefeis  de  Chapelle  au  Palais   des 
Comtes  de  Champagne  >dans  la  première  fbn« 
^donle  Chapitre  étoitcompofé  de  buî:  digni- 
tés à  l'exception  du  Doyen  qui  eft  Elcdif  ,  les 
Dignitez  ont  1 060 i.  de  revenu  Se  Icsr  Chanoines 
/oo  ,  toutefois  les  Dignitez  de  ChcfF^cicr  &  de 
Trcforier ,  ont  plus  que  les  autres ,  ce  Chapitre 
«ft  fournis  à  l'Archevêque  de  Sens ,  mais  le  Do- 
yen doit  être  confirme  par  TEvéque  DiocéCàin. 
S.  Urbain  eft   immédiatement  lu  jet  au  Saine 
Siège,  en  conféquencc  de  fa  fondation  par  le 
Pape  Urbain  IV.  qui  bâtit  cette  Eglifc  fur  le 
lieu  ou  il  étoit  né.  Le  Chapitre  eft  compofé 
d'an  Doyen  Eledif  qui  doit  être  confirmé  pat 
le  Pape  ,  d'un  Tréforicr  &  d'un  Chantre  ,quî 
ont  chacun  4  00  1.  &  de  neuf  Chanoines  qui 
»'en  ont  que  1 5  o  i  il  y  a  de  plus  quatre  Chape- 
lains pour  l'Office  ,  les  bénéfices  font  altcr- 
aatvrement'à'la  collation  du  Roi  &  du  Doyen. 


54    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Cham*  Les  Abbayes  de  la  Vilk  de  Troycs  font  Sfe 
ïAGNB.  Loup  de  rOrdre  de  S,  Anguftin  ,  qui  vaut  en^- 
TÎroD  vooo  ].  S.  Martin  ,  du  m^me  Ordre  , 
3  200  1.  Et  Nôtre- Dame ,  Ordre  de  S.  Benoît  > 
de  4 o  filles  ^  qui  vaut  loooo  i.  II  y  a  dansla  mé^i^ 
me  Ville  une  Communauté  de  l'Ordre  de  Mal^ 
che  >  laquelle  vaut  1 1000  1.  Il  y  a  un  Séminaire 
dans  Tun  des  Faubourgs  gouverné  par  des 
Prêtres  de  la  Maifon  ,  laquelle  a  4  j  00  L  de 
jcnte ,  dont  }  000  fe  lèvent  par  impofition  fur  le- 
€lergé.  Le  Collège  de  Troyes  eft  occuplè  pat 
les  Pères  de  l'Oratoire  qui  n'ont  que  700  I. 
de  rente ,  l'ancien  Evcque  a  fait  bâtir  un  au- 
tre petit  Séminaire  pour  l'éducation  des  jeunes 
gens  qui  fe  dcftinent  à  TEglilc  &  n'ont  pas  le 
moyen  d'étudier  j  il  s'eft  muni  de  lettres  paten- 
tes pour  Cet  établiffcmcnt.  Les  jacobins  de  Tro- 
yes ont  été  fondez  &  bâtis  en  1  x  5  4.  par  le  Corn* 
ce  Thibault  III.  Les  Mathurins  ont  jjùooJ. 
dé  rente,  &  les  Religieux  de  Saint  Antoine  en 
.  ont  auunt.  Les  Urfulines  ont  3  000 1.  les  Car-» 
mclites  y  ont  deux  Maifons  ,  l'une  de  1  j  00  U 
&  l'autre  de  1000  1.  les  Religieufes  delà  Vifi<« 
tatioh  au  nombre  de  /o,  ont  5000  1.  ks  filles 
de  la  Congrégation  au  nombre  de  /o  en  oit 
1500.  A  demi-lieuë  delà  Ville  eft  un  Pricurt 
de  l'Ordre  de  Fontevrault  ,  fondé  par  Thî«^ 
bault  IV.  nommé  Soîfly  ,  il  y  a  ;o  filles  qui  ont 
8000 1,  de  revenu  t  un  autre  Couvent  de  Béné- 
dictines fondé  en  .  6 1 1.  par  le  Sieur  Largentier 
de  Chapelaine ,  Bailli  de  Troyes,  fous  le  hom  Ac 
Ste.  Scholaftique  ,  il  yaut  looo  I.  il  y  a  3^ 
filles  ,  la  fuperieure  eft  choifie  par  le  Fonda- 
teur. L  Abbaye  de  Moûtiers«  la- Celle  ,  de  la 
fondation  de  Fraudcbcrc  fous  le  Règne  de  Clo^ 
vis  II.  eft  encore  dans  le  voifinage  de  la  Ville  de 
Troyes  ,  elle  eft  de  rOidrs  de  S.  Benoit  de 


EïaT  de  la  FRANCE.       sf 
faot  iiooo  L  ée  rcrtc.  II.  y  a  parci'.Icnieni  Chasi- 
nx  CharusulCy  oùil  c'y  aqnc  ûx  Religieux  qui  r acnc 
joaïfec  d:  éooo  1.  de  icvx:.  A  Tégard  des 
Hôpiuux  do-t  i!  y  avoîc  combre  dans  la  Vil- 
le ,  ils  c-.iC  c:c  r  cillais  à  un  fcal  par  aric  Ordon- 
uncc  du  Roi  rie  1^30.  Lf  s  autres  Abbayes  da 
Dioccfc    Ibnt  Mouricis  -  Ramccy  ,  Ordre  de 
S  Bccoic  ,  qui  vaut  1 1 joo  1  c*cft  un  Monaf- 
tere  de  la  première  aotiquiré  connu  fous  le  nom 
de  Canobium  Armatente.  La  Rivoox  ,  Ordre 
de  Ciceaux  ,  de  la  fondation  de  Huccon  £vé- 
^ac  de  Troyes  en  1 1 40  ^  qui  vaut  éooo  l..<]e 
iCDtc.  La  Pictc  des  Ramerics ,  du  même  Ordre 
en  1 1  éo.  pour  de$  filles  par  Erard  de  Bricnne 
k  Philippe  de  Champagne  fon  èpoufe  donnée 
ides  Religieux  en  1440.  vaut    4500  L  en 
tout.  Chantemerle  ,  Ordre  de  S.  Auguftin  > 
fopdce  par  Henri ,  premier  Cotnte  de  Cham- 
pagne »  en  iiéf.  fans  Religieux  ,  qui  ont  6tè 
uanfportez  à  S.  Loup  de  Troyes ,  vaut  à  l'Abbé 
Commanda  taire  1000 1.  NeHe  >  Nigelia  abjcon^ 
iitâ  5  Ordre  de  S.  Benoît ,  transfère  à  la  Vil'c- 
Dcuve  ,  vaut   j/o  1.  en  tout.  La  Chapelle  aux 
planches  ,  de  même  Ordre  ,  de  la  fondanon  de 
5imon  Seigneur  de  Bcaufort  en  1 1 4  7 .  vaut  en 
tout  joool.  Boulancourt  ,  Ordre  de  Citeaux  , 
vaut  en  tout  8  000  1.  Nôtre-Dame  des  Prez ,  de 
fillcSjOrdredeCiccaûx,  vaut  1000  1.  il  y  a  2  y 
filles.  Nôtre- Dame  de  Cézanne  de  filles  ,  Ordre 
de  S.  Benoit ,  vaut  6000 1.  il  y  a  1 8  Religicufes. 
Le  Chapitre  du  même  lieu  de  Cézanne  ,  de  la 
fondation  des  Comtes  de  Champagne,  vnuc  en- 
viron 3000  1.  pour  douze  Chanoines  dont  il  cft 
compofé.  L'Auteur  ne  fait  fuivant  fa  coutu- 
me aucune  mention  des  Cures  ni  des  Pricurez 
dont  il  dit  néanmoins  qu'il  y  a  bon  nombre.  A 
l'égaid  des  bénéfices  qu'il  a  exprimez  ,  on 

£  4 


S6  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
Chau-  trouve  que  leurs  revenu*  montent  en  total  pous 
YAGN£*  la  partie  de  TEvcchc  de  Troycs  qui  cft  conw 
prife  fous  le  Département ,  à  1 07  7  j  o  1.  Partant 
n  fommetecale  des  revenus  Eccléfîafliques-dans 
rètend'uc  de  la  Généralité  ,  fous  les  exceptions 
précédentes ,  k  trouvent  in onter  à  1441 45  o  h 

€0»VB»HEMENT    MlllTAïaB    DE   LA- 
ChamPA6N£. 

LE  Gouvernement  Militaire  de  cette  Provîn-- 
ce  fc  réduit  à  pei;  de  chofc  ,  M.  le  Prince  dfc 
Soubizeefl  Gouverneur  en  chef  des  Provinces 
de  Chanipagne  &  de  Bric ,  M.  le  Prince  de  Ro- 
han  fon  ffis  eft  reçu  en  furvivancc  :  la  contcfî- 
ution  qui  avoir  duré  long- ten[îs  avec  les  Gou- 
verneurs de'rifle  de  France  &  de  la  Champa- 
gne touchant  les  Villes  de  Brie  comprifes  dans- 
k  Généralité  de  Paris  fut  décidée  en  165).  en 
faveur  de  M.  de  Soubize  y  il  a  fous  tui  quatre 
lieurenans  Généraux  >  le  Marqui»de  Choifeul 
Prafliû  pour  le  Dépatiementde  Cbâlons  ,  Lan- 

fies  &  Troyes  5  M.  le -Comte  de  Grandpré 
u  nom  de  Joyeufc  pour  le  Département  de 
de  Rheims  ,  Rhétel  ^  Fifnies  $  M.  le  Comte 
de  Choifeul  Beaupré  pour  le  Département  de 
Chaumont  &  Vitry  5  &  M.  le  Marquis  d*Ef- 
cores  pour  le  Département  de  Brie.  Sous  les 
Licutenans  Généraux  H  a  été  créé  par  Edit 
de  169  t.  4  Charges  de  Lieuienans  de  Roi  hé- 
réditaires ,  qui  onr  été  levées  par  M.  de  Cuif- 
fotte  Comte  de  Grancourt  ,  pour  Tioyes  , 
Châlons  Se  Laagres  ;  &  par  M.  de  Guerrapin 
Marquis  de  Montréal  pour  Chaumont  &  Vitry  ; 
Se  par  M.  Caftille  Marquis  de  Chenoife  pour  U 
Brie.  Par  autre  Edit  de  Tannce  J^-93.  il  fut 
encore  créé  quatre  Charges  de  S4tbdcleg}ici 


■^ 


AT  Dl   LA   rHANCE       57 
rc>aix  pocr  corachrr  fws  k::rs  Or-  ChaiC» 

iiârrris'd-  la  N;ïb'rJr  ^:!  rît  pru  ri-  pacs^. 

c  ÛTor  eu:  1:5  a  Irrrx.  Dr  io-r«  3c$ 

rr fii*r  îjîi  ciolrr^î  azirrfoîscn  Cbim- 

I  ne  rrftr  çbs  crfics  de  Mnkrc ,  Ro- 

dan.  La  ViiC  ic  MrzscTcs  aponrGoa- 

Vi.  de  Gailios  Limtcr.a::i  Gèccraldcs 

do  Ro:  ,  M.  de  Brcflc  cft  Liearenasl 

&  M.  de  Formoat  Major.  Celle  dt 

a  ponr    Gouverneur   M.  de  BanilIoC 

it  Gcnètal  ,  pour  Lieutenant  de  Roi 

Gra::gc  ,  &  pour  Major  M.  de  Faî- 
Ije  de  Sedan  a  pour  Gouvemcut  M. 
ariic  Comte 'de  Giiifcari ,  M.  d*Hau- 
ur  Lieutenant  de  Roi  &  pour  Major 
,  M.  de  la  Gafticre  eft  Lieutenant  de 
Château.  Les  autres  Gouvernent  s  de 
nce  font  M.  de  Mcuffollcs  Lieutenant 
les  du  Corps  qui  Teft  de  Ste.  Mcne- 
f .  Bourdxn  Marquis  de  Villaine  qui  Tcft 
r  ,  M.  le  Comte  de  Vaubccourt  qtd 
Châlons  ,  M;  le  MarécKal  de  Choî- 
1.  de  Fczeux  fon  neveu  ,  reçu  en  fur- 
,  l'cft  de  Langres ,  M.  le  Marquis  de 

Gouverneur  d'Hunin^ue  ,  reft  auffl 
ly  ,  M.  le  Marquis  de  Pleurs  de  Cczan- 
Ic  Comte  de  Vaux, de  FiCmcs  ,  M.  de 
ut  de  Vafl'y  ,  M.  de  Salles  Marauis  de 
de  Vaucoulcurs.  Enfin  par  Edit  de  Tat». 
96.  il  a  été  créé  des  Gouverneurs  dans 
es  Villes  ,  où  il  n'y  en  avoit  point  ,  qui 
des  apoiî.temens  couchez  fur  l'état  du 
me  ,  mais  aucune  de  ces  Charges  n  a 
ée.  Les  Regimens  de  Milice  de  la  Pro- 
e  Champagnequi  fàrcnt  levez  en  1  689. 
:u  d'une  Ordonnance  de  la  même  an- 
qui  Qjai  eu  tOffiSKi  à  la-paix  1  ccoicnt 


j8      ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Cham-  commandez ,  le  premier  par  Monfieur  le  Çom». 

PAGifS.  ^^  Grand  pré  &  le  fécond  par  Menfîear  de 
Brezeau  Baron  de  Moulins.  L'Auteur  hk  en- 
trer les  Maréchauflées  &  Compagnies  de  Licu- 
tenans  Criminels  de  Robe- Courte  dans  le  Goo- 
verneraent  Militaire  ,  «c  il  dît  qu'il  y  a  dans  la 
Province  une  Maxéchaufl'ce  Générale  qui  ré- 
£de  à  Cbâlons  >  compolée  d'un  Prévôt  ,  un 
AiTclTeur  ,  unCommiflaire  yun  Confeiller  ,  un 
Procureur  du  Roi  &  trente  Archers.  Une  Mà- 
réchauflce  Provinciale. a uiTi  xcftdente  à  Cbâ- 
lons compofée  d*un  Prévôt  ^un  Lieutenant  » 
deux  Affcffeurs,  autres  Officiers  &  trente  Ar* 
chers.  Les  Marée bauâées  particulières  font 
Troyes  de  i^  Archers  ,  Vitry  deiieuf ,  Rc- 
thel  de  douze  ,  Langres  de  fept  ,  S.  Dizier  de 
neuf  ,  il  y  a  de  plus  neuf  Compagnies  de  Lieifr 
lenans  de  Robc-CoarteVceJle  de  Troyes  de  1 7 
Archers  ,  de  Rheimsde  dix  >  de  Cbâionsdf 
ûx  ydc  Ste.  Menehoultde  quatorze  ^d'Eper* 
aay  de  neuf  ^  de  Cbaumont  de  quinze  ,  de  Lan^ 
p:es  de  (ix  ,  de  Bar-fur-Aube  de  quatre  >  d< 
Cbatillôn  de  cinq  ,  toutes  ces  Compagnies  onc 
leurs  Officiers  ^Lieutenans  ,  Prévôts  du  Rdî 
Bc  Greffier. 

Etat    de    la   Justice. 

QUant  au  Gouvernement  ic  la  JufticedanS 
retendue  de  cette  Généralité ,  il  faut  favoii 
i^\  qu'elle  eft  toute  entière  de  rcflbrt  du  Parle* 
ment ,  de  la  Chambre  des  Comptes ,  Se  de  h 
Cour  des  Aides  de  Paris  ;  to.  qu'elle  eft  di^. 
vilée  en  fix  Bailliages  Préfidiaux  ,  qui.  font 
Troyes  ,  Rhcims  ,  Châlons  ,  Langres ,  Chau«» 
mont ,  Vitry ,  auquelil  fautajouter  le  petit  Bail* 
liage  de  Sedan  ,  quoique  du  reflbj:c  du  Parle* 


ETAT   DE  LA    f  RANGE.      J9 
m  de  Mnz.  Le  Bailliage  de  Troycs  cto:t  fi  Chai». 
cira  avant  £oa  Dii*or.  avec  le  Prc filial,  qu'on  en  P  agn<» 
Mive  des  titres  des  avant  le  tems  des  Comtes 
BTcrains  du  Païs,  Tèreâion  de  foo  Prclidial 
uporte  comme  de  celle  de  preCcjue  tons  les 
cres  à  TEdit  d'Henri  IL  de  l'anDce  i^i'i  , 
eft  compofê  d'un  Bailli  d'Epée  qui  eft  M« 
.tgercier  Marquis  Je  Chapelaine ,  &  de  57  au- 
:s  Officiers  ,  dont  deux  Préfidens ,  deux  Lieu- 
ans  j  Tun  Criminel ,  un  Chevalier  d'honneur  » 
vingt  Coufeillers.  Le  Bailliage  de  Rheims  a 
m  Officier  un  Bailli  d'Epée  qui  eft  Mr.  Lar- 
icr  Marquis  d'Olify ,  qui  eft  auftî  Bailli  Gène- 
Ide  Vermandois  >  on  trouve  des  monumcns  de 
iK  Charge  de  l'an  i  loo  >  le  Bailli  réfîdoit 
cmieremcnc  à  S.  Quentin  ^  &  fut  transféré  à 
ioaca  X)  15  ,  &  l'on  remarque  qu'il  jugea 
1171.  un  difïèrent    de  rArchev£c|ue    de 
beiiss  y  avec  les  habitans  de  la  Ville  au  lu  jet  des 
lis  de  foQ  Sacre.  En  1  ^17.  il  confirma  i'Ai- 
evéque  dans  la  pofleflion  d'établir  des  Chan- 
ars  dans  la  Ville  de  Rheims  ,  en  le  démem* 
ant  de  celui  de  Laon }  outre  le  Bailli  d'Epce 
Siège  eft  compoféde  15  Officiers  qui  font  les 
rafervateurs  des  privilèges  de  l'Univerfitc.  Le 
cfidial  de  Châlons  n'a  cic  crcé  qu'en  1637. 
trc  le  Bailli  d'Epée  qui  eft  le  Sieur  Parcha- 
dc  Vinay  , Ml  eft  compofé  de  37  Officiers. 
PrcfiJial  de  Langres  crcé  en  1 6  40.  &  uni  au 
illiage  Royal  qui  avoic  été  établi  par  Edit  de 
larics  IX.  en  If  61.  a  un  Bailli  d'Epée  qui  eft 
.  le  Maiéchal  de  Chcifrui  &  M.  le  Marquis 
Pezcux  fon  neveu  en  furvivance  &  ti  au- 
rs  Officiers  ,  il  s'étend  fur  les  Pr! votez  de 
oniigry-le-Roi ,  Pafl'avant  &  Bourbonne.  Le 
liliiage  Préfidial  de  Chaumonr  ,  l'un  des  plus 
eodus  du  Royaume  >  a  M.   le  Marquis  de 


^ 


i<>      ETAT   DE  LA   ÎRANCÉ. 
-xitûci  pour  Bailli  d*Epéc  ,&  14  autres  Offi^     - 
cxRk  Le  Préfidial  de  Vitry  cft  compofc  d'un    - 
'daiUi  d'Epée  qui  efl  le  Sieur  dcLoDguaut'der    :; 
ie  Vignccourt  ,  &  ty  Oificier».  Le  Préfidial  de    ^ 
Hûà^n  qui  efl  réduit  à  1 7  Paroifles  y  depuis  qoer    . 
pour  Tcre^lion  du  Parlement  de  Tournay  ,  le    .; 
koi  ena  démembré  les  Villes  d'Avcfne  ,  Phi- 
lippcvillc  ,  Mariembourg ,  Landrccics  ,  8f  le 
Quefnoy  ,  à  M.  le  Comte  de  Guifcart  pouf 
Sailli  d'Epée  ,  il  n*y  a  que  fix  Officiers  litulai-'    . 
res  dans  ce  fiége.  Outre  les  fcpt  Préfîdianx'>ii 
y  a  pluficurs  Bailliages  ,  Prévôftcz  &  Jufticca 
Koyales  <^ui  rcffortiflenc  au  Parlement  hors  dtff 
cas  Préftdianx  dans  l'étendue  du  Préfidial  dé 
Troycs  ,  il  y  a  la  Prévôté  de  la  Ville  qui  cft 
compofècd'un  Président.  Lajufticedes  quatre 
portes  donc  le  Màyeux  eft  chef  avec  cinq  autres 
Officiers.  Le  Bailliage  de  McrryTur  Seine,  com- 
pofé  de  cinq  Officiers  qui  font  nommez'  par  les» 
Chanoines  delà  Ste.  Chapelle  de  Paris  &  pour- 
yus  par  le  Roi  fur  leur  nomination.  Dans  le  rei^ 
fort  du  Préfidial  de  Rheims  fe  trouve  le  Bail- 
liage de  Fifmes  ^  compofé  de  cinq  Officiers  | 
il  ne  s'étend  que  fur  17  Villages  y  le'Bailliagd 
&  Prévôté  d'Epernay  ,  qui  font  deux  Jurifdic- 
lions  compbfécs,la  première  de  cinq  Officiers  & 
la  féconde  de  trois.  Dans  le  rcflbrt  de  Châlons , 
il  y  a  le  Bailliage  de  Ste.  Menehoult  fcparé  de 
celui  de  Vitry  en  1 4  00  ,  il  eft  compofé  .  dé 
14  Officiers,  parce  quefon  étendue  cft  très- 
grande  allant  jufqu'à  la  Ticrarchc  &  Roeroy  i 
la  Prévôté  du  même  lieu  qui  reflbrtoit  au  Bail- 
liage a  fcpt  Officiers.  Dans  le  rcllort  du  Piéfi- 
$iial  de  Langres  font  la  Prévôté  de  Coifly  &  de 
Pa(&vanc  ,  qut  ont  chacune  trois  ou  quatre 
Officiers  &  font  fort  petkes.  Dans  le  reffort  de 
ChaumoQt  .eft  la  Ptévôté  du-lieu  >  à  laquelle  ck 


;  ETAT  DE  LA   FRANCE,      ^i 

lobte  la  ]uftîce  Confalaire  par  Edic  de  i  f  8  i ,  Cham* 

'     il  çft  compofé  de  neuf  Ofiiciers  j  la  Prévôté  de  p^cN*. 

\    Vaify  fort  ancienne  eft  très-éccnduë  >  elle  a  pa- 

\  idUanenc  neof  Officiers  s  celle  de  Vaucouleurs 
en  a  qoacre  s  celle  de  Bar- far- Aube .  fix  i  celle 
i'Andeloc  autant  s  celle  de  Grapd  quatre  i  les 

'    JnUides  de  VÙIeneuverJe-Roi.^  de  fiourbonne 

.  fboc  dans  le  Senonois.  J>an3  le  reflorc  de  Vitry 
font  la  Prérôtë  du  lieu  ,  de  dix  Officiers  ;  is 

'  Bailliage  de  S.  Diziei  y  qui  a  un  Bailli  d*£p6e 
qui  eft  le  Sieur  Cerf ,  Se  autres  Officiers  :  1  £^ 
çberinage  de  la  n\éme  Ville  eft  compofé  da 

f ,  liairejk  préCênt  perpétuel  &  quatre  Echevîns  , 

2ui  connoiflènt/le  toutes  affiiires  criminelles  dans 
i  Ville  Se  les  fau^cbovgs  >  des  dégâts  en  matie- 
l  te  cinle  conçut  rement  a.vec  le^ailu<Lge  des  Eaux 
1^  Forêts  Se  des  droits  communaux ,  ils  ont  mé* 
(ne  droit  de  pajOCcr  toute  fgrte  d*a Aes  y  de  con^ 
trafts  entre  les  habitans  de  la  Ville ,  comme  s'ils 
étoient  Notaires  ;  ces  attributions  leurs  ont  été 
ëoDoées  en  i  x  1 8 .  par  Guillaume  de  Dam^ier- 
te&  Marguerite  Comtefle  de  Flandres  fa  fem- 
;ne  qqi  éjtoient  Seigneurs  fouvcraios  de  St 
Dizier. 

Ilj  a  encore  Je  Bailliage  de  Cezaonos ,  mais 
il  eft  du  reftbrt  du  Préhdial  de  Proyins^il  j 
a  donc  dans  (a  dépendance  trois  Châtelainies  ou 
îrévôtcz  Royales  ,  qui  font  Cezanncs  ,  Chan- 
temerlc  ,  Trcfol  j  fcs  Officiers  font  un  Bailli 
d'Epée  qui  eft  le  Marquis  de  Pleurs  ,  &  deux 
ancres  Officiers.  Le  Bailliage  de  Mouzon  érigé 
jeni^)3.  ^^  compose  d*un  Bailli  d*£pcc  qui 
eft  M.  de  Guilcart  >  &  cinq  autres  oéficiers  i 
Moazon  &  Bcaumont  en  Argonne  apartc- 
jmnt  autrefois  à  rArchevéque  de  Rheims 
.qui  les  poifedoit  eu  fouveraîncté  s  mais  cp  i  »  7  ^  • 
1^  IkP;  Châties  y<  les  retira  pv  le  moyen  d*ua 


) 


Sx  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
Cham-  échange  de  la  terre  de  Vcfly-fur-Aîfoc  dani 
jTi^iU^fi.  ^^  Comté  de  Soîflbns^  cet  échange  fat  aprou- 
vé  par  Clément  VII.  &  vérifié  au  Parlement 
dans  la  même  année  >  nonobflant  quoi  \z^  Ar- 
chevêques avoicnt  confervé  une  Chambre  foa^ 
veraine  dans  Mouzon  ,  qui  a  été  i'uprimé  ei 
365  5.  pour  rére^ion  du  Bailliage.  Outre cei 
juflkes  Royales  >  il  y  a  dans  la  Province  plu- 
ficurs  Juftices  de  Pairies,  celle  de  Rhciliis  qdl 
«ft  fort  confîdérable  i  celle  de  Langrcs  qui  a  la 

iuftice  de  la  Ville  conjointement  avec  quatre 
âbicans  ,  celle  de  Châlons  qui  efl  jointe  à 
r£chevinage>  &  connnoît  du  criminel,  police  &  , 
voirie  dans  l'étendue  du  ban  &  temporel  àt 
TE^éché  ,  TEvcque  pourvoit  le  Prévit ,  &  le 
Procureur  lFircal&  le  Greffier ,  mais  les  fept  £• 
chevins  font  perpétuels ,  cnforte  que  quand  Tui 
vient  à  mourir  les  fix  autres  en  choifiGènt  un 
«jue  TEvêque  eft  tenu  de  recevoir.  Le  Baîl-i 
liage  de  la  Comté  &  Pairie  de  Vertus,  celui dt 
]a  Duché  de  Montmorency  autrefois  Beau^ 
fort ,  celui  de  la  Principauté  de  Joinville  ,  lè 
Siège  Ducal  du  Duché  de  Rhetelois  ouMazarin^ 
qui  efl  compofé  d*un  Bailli  d'Epée  &  de  cinq 
autres  Officiers  ,  a  trois  Prévôcez  dans  fa  dé- 
pendance ,  Mezieres  ,  Donchery  &  Wary ,  Icf- 
quels  y  reflbttiflent.  Les  autres  Juftices  de  \k 
Mattriffs  Province  font  les  Maîtrifes  des  Eaux  &  Forêts , 
des  £tfMx 'Grueries,Confulat,  Hôteldesmonoyes,Mairie8 
&  forêts.  &  Echevinages  des  Villes  ,  tout  ce  que  TAu- 
teor  dit  à  leur  égard  {e  réduit  à  obierver  que 
k  Roi  créa  en  1690.  un  Grand- maître  des 
Eaux  Se  Forêts  de  Champagne  ,  que  le  Sieur 
Jacques  diflingué  par  la  Seigneurie  de  Mont  Saine 
2>ere  eu  efl  pourvu ,  les  Maitrifes  particulières 
ibnt  Troyes  de  cinq  Officiçrs ,  Rheims  de  ûx  , 
CkaomoxK  de  fix»  Viuy  ^c  Ûx,  S.  Djfciei  ^ 


ETAT  DE  LA  TRAKCE.      ^| 

êpc,  Viflf  de  quatre  5  ce:ce]aftice  cft  fort  èwn-  Ch  am» 
iië  »  les  Giuerîcs  de  MoDtigny-le-Roi  ,  de  facme. 
lnod&  de  Villeis  ,  le  Pautely  >  leiTordircnc  Je 
^.Menehouk  de  fix  Officiers»Cèzanne  douze, 
uirils  dépendent  du  Graod-maîcre  de  l'IAc 
:  France  &  Sedan  de  quatre.  Les  JunTdi^tions 
IboTalaires  font  celles  ^e  Troyes  établies  en 
f  6  4.  de  Rheims  &  de  Châlons  en  i  ;  8  7 .  Les 
iôtds  des  monnoyes  font  celai  de  Troyes  6ta- 
licQ  1419.  &  confirmées  en  14  5  1.  &  celui 
e  Rheims  établie  en  1681.  Le  Corps  de  la 
^ille  de  Langres  a  une  ]uri(diâdon  militaire 
|a*il  exerce  par  les  Capitaines  au  nombre  de 
epc  >tânc  au  civil  qu'au  ctiminel^ces  Capitaines 
Rangent  cous  les  ans. 

ETAT    DES    FINANCES. 

SUrle  Chapitre  des  Finances  ,r  Auteur  ob- 
fcrve  que  quoiqu'une  grande  partie  de  la  Pro- 
fince  Ibit  très-flcrilc ,  ne  produifant  que  des  fé- 
;lc8  ,  avoines  ou  blé  noir ,  &  que  le  princi- 
pal Commerce  de  tout  le  Païs  ne  confiftc  qu'en 
crains  qui  y  ibnc  le  plus  fouvent  à  vil  prix  9 
k  (ans  débit  ,  ou  en  vins  qui  îont  à  la  vcii- 
:é  les  meilleurs  du  monde  après  ceux  de  Bour* 
jogne  ,  mais  qui  rcii  fil  (Tant  û  rarement ,  font 
touvent  plus  à  charge  qu'ils  ne  raportent  de  pro- 
fit, à  caa(è  des  grofl'es  dé penfes  qu'ils  cleman- 
èeoi  chaque  année  pour  leur  culture ,  cependant 
cette  Généralité  a  fourni  des  femmes  (î  confidc- 
rables  au  Roi ,  qu'on  a  peine  à  en  concevoir  la 
pofRbilité. 

Les  Tailles  ont  monté  jufqu'à  1 1  6000Q  h 
il  eft  vrai  qu'elles  font  réduites  en  l'année  1  ép  7. 
à  I  )  62.4.10  1  mais  voici  les  taifonsde  cette 
diifiioatioa  gétéialc  de  lout  le  Royaume  ^  1& 


V4  ETAT  «DE  .LA  ERANCÎ. 
C^AM.  prcraicre/laftérilicé  5  le.  peu  de  commerce  de 
lAGNB  îa  Champagne  cft  la  féconde  :  la  troifiémc  cft 
k  paiTageirontinuel  des  gens  de  guerre  où  fa  fi- 
tuacion  l'a  rendu  nèceilaiiement  fujecce  ,  Se 
eux  fe  font  tellement  accrus  qu'il  s* y  troure  pré^ 
lentement  près  .de  &o  licnës  d'éxape.  ;  delorte 
que  leur  confommation  a  duré  pendant  la  guer- 
re ,  &  a  monté  à  I  xo  &  i  éoooaL  &  la  qua- 
trième que  ks  tailles  n'ont  pas  été  le  feul  fecours 
que  le  Roi  a  tiré  de  la  Gériéralicé  >  car  outre 
qu'en  1 6  8  ^.  les  principales  Villes  >  voulant  iî- 
gnalerleurzi61e,£rent  un  préfcnt  àRheims& 
Troyes  chacune  de  joooo  1.  Châlonsde^oooo 
1.. avances  très-confidérable«  vu  Icut  état'ft 
leurs  forces  $  il  s'efl  fait  pendant  les  neuf  an4i 
nées  de  la  guerre  de  très-grolfes  importions  fur 
le  Païs  ^  (avoir  de.  45 1 4.4  j  1.  pour  l'uftencile 
des  Troupes  dcCavalerie ,  &  de  i  9  j  000  fur  k$ 
Villes  :6c  gros  Bourgs  ,  pour  Tuflencile  d<3l 
Troupes  d'4nfanterie  reflées  Tur  la  frontière  3  d6 
i ^.19  8  9  1.  9  f.  pour  l'entretien  de  huit  Com- 

f>agnies  deflinées  à  la  garde  de  laRiviere  de  Meu- 
e  s  de  é  ;  1 5  X  1*  pour  les  appointcmens  des  Of- 
ficiers^ Sergens^habillemens  ^  chaufFures  s  armé- 
niens des  folda  de  Milice^fans  y  comprendre  les 
cinq  (ois  par  pur  qui  étoienc  payez  par  les  Pa- 
coiflesàcbacunde.cesfoldars  pour  leur  fub£- 
ftancc  pendant  le  quartier  d'hiver ,  au  lieu  de  x, 
fols  qui  leur  étoient  attribuez  par  l'Edit  de  l'c- 
cabliuement  des  Milices^parce  que  dans  la  cher- 
té des  vivres  ces  deux  lois  ne  pouvoient  leur  fuf-i 
fire  j  (ans  parler  :nop  plus  des  fpmmes  que  cei 
foldats  ont  exigées  de  leurs  Paroifles  pour  con- 
tiinuçr  leurs  fervices ,  il  fettsouvera  que  les  impo^' 
£cjoDS  ordinaires  &  annuelles  durant  la  gueve 
oot  momé..à  x  1 67  1 8  4  1*  «y  iT.  qui  eft.plos  que' 
ia  piemkic  ciôUe  de  10  7  x  1 4  L  :{t.  C  IU*cft:  »» 


s 


> 


1  ETAT  DELA  FRANCE.      €f 

J    ie  plus  une  taxe  extraordinaire  dans  les  anné?s  Cham* 
U9t,9At9Si9€i6c  ^7,furtous  les  lieux  delà  pagni. 
Gbéralitc  >  à  l'exception  de  ceux  chargez  de 
'l     J'ofteDcille  de  rinfanterie,  pour  le  fouraee  des 
Ttoapes  de  Cavalerie  &   Dragons  qui  au- 
ioienc  été  dans  le  plat  Païs  >  qui  fut  converti  en 
argent  pour  la  plus  grande  commodité  des  peu- 
pla, qui  a  produit  a^née  commune  pendant  les 
cinq  années  319000!.  ainfi  lesimpo (irions -«tf- 
dinaîres  ont  excédé  l'ancienne  taille  de  4  3  6 1 8  4 
1.  y  r.  Plus  on  a  impofé  en  1693.  17^000  1. 
pool  la  décharge  du  franc-aleu  -,  en  T694. 
35000  1.  pour  la  décharge  des  deux  autres  £- 
ditscanceinans  les  droits  Seigneuriaux  s  en  1 6  9  f 
110  00  L  pour  la  décharge  deseaux  &  fbntai- 
oe&sen  1697.  88000  1.  pour  la  décharge  des 
&eâes  des  Seigneurs.  Enfin  la  Capication  éta- 
blit par  Edit  du  18.  Janvier  1693.  ^^^  toutes 
ksperfonoes  laïques  ^  laquelle  a  monté  dans  les 
trois  amiées &demie  à  5 00000  1.  chacune.* Oo 
oe  peut  douter  que  des  importions  fi  violentes 
n*ayant  infiniment  afibibli  cette  Province  ,  fur 
toatdansi'occurence  ou  la  création  d'une  quan- 
ôié  dc:nouvelles  Charges  avok  multiplié    les 
CKmpcions   où  fixé  les  impofitions  ,  ainfi  la 
Baix'  conclue  avec  tant  de  gloire  a  doublement 
meiité  les  acclamations  des  peuples  &  leurs 
ardentes  prières  pour  la  peribnne  de  Sa  Majc- 
fté,qui  a  fi  glotieulcment  termine  ce  te  guerre, 
dans  le  fi:urdeûèin  de  Ibulager  fcs  fidèles  fu- 
jcts.  La  Province  de  Champagne  s'en  eft  ref- 
feade  ,  puifque  le  Roi  ayant  été  informé  de  la 
«échante  récolte  de  1  ^  9  7 .  lui  a  fait  une  remifc 
dcjoooo  1.  fiir  Tannée  i65($.'&  a  réduit  la 
îaillc  générale  à  1330775  1.  payables  par  les 
douze  Elcdkions  qui  compoiènx  la  Génér  alité  CQ 
iamanieie  fuLivantCt 

IHmç  m.  î 


^B  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
Cham- &  x^y7«  comme  il  avoic  paru  qu'une  partfe 
f  Agiifi.  de  ces  Domaines  avoicnt  été  aliénez  à-  erop 
bon  marché  ,  la  revente  en  fut  ordonnée  &  exe» 
cutée.  Enfin  le  8  .Avril  1 67  i.  le  Roi  ordon* 
Ra  par  nouvelle  déclaration  la  vente  dcr  tout  ce 
que  l'on  apelle  petit  Domaine  ,  n'excédant  pas 
le  revenu  de  4  00 1.  ou  de  ceux  lu  jets  à  répara- 
tion y  tels  que  lesfours^  prcjd'oir  >  moulins  ,  maî« 
fons ,  boutiques  ,  étaux  ou  ccbopçsf  bacs  >  haU 
les ,  ponts  &  paffages  j  finalement  pac  le  dernier 
£dic  de  Mats  v6  9  $  ..le  Rx)i  a  ordonner  la  vente 
de  tous  ces  Domaine s^e  quelque  efpece  ouna« 
ttire  qu'ils  foient ,  &  la  revente  de  tous  ceux  qui 
ent  été  ci-devant  aliénez-,  à  la  charge  de  rem- 
bourfer  ,  mais  cetEditn'â  eu  que  très- peu  ou 
point  d'exécution  dans  la  Gllampagne  où  il  n'y 
a  guère  de  Domaines  réunis  >  &  aucun  desen^ 
gagez  n'a  été  revendu ,  parce  qu'ils  ctoient  en- 
gagez à  leur  valeur  ,  &  au-dc-  là  :  c'eft  ce  qui  a 
rendu  les  ordres  fî  peu  confidérabks  que  le  Coa* 
feil  n'y  a  fait  aucune  attention.  Ce  feroit  Un 
ilècail  tr-op  long  &  trop -ennuyeux  que  <lerà- 
poccet  tous  les  Domaines  engagez ,  leur  valeutj 
&-  le  prix  de  Ici>r  engagement ,  il  fuffit  de  dir« 
que  lea  revenus  en  général  de  tous  cts  Domai- 
nes engagez avanr  169;.  montent  à  j i66^  1, 
10  f.  i»d.  &que  les  Finances  des  engagemcns 
montent  à  :«  9  1 4 7  6  1.  4  f^  1  d.  L'Auteur  Ji')i 
comprend^  point  les  GrelS?s  aliénez,  dans  la 
Généralitéaatres  que  ceux  des  Bu reaox  des  Fi- 
nances ,  dey  Elections  ^  des  Grcaiers-à-fd 
qui  ont  été  déclarez  cafoels  &  fujctsau  droit 
annuel  par  l'Edit  de  Décembre  168a..  mais  il 
cft  très-difficile  d'cftimet  le  revenu  de  ces  Grcf-^ 
(ts  qiB  dépendent  des  affaires  cafuellec  de  toutc9^ 
les- Juri^diétion»^  ni  pareillement  de  foire  eftirn» 
dta  Eioaacc»  qjui  ont.  été-  fouinics  au  Rj9i  iW 


\ 


ffTAT  DE  tA  FRANCE.      69 
Ottfe  du  nombre  dcr taxes  qu'ils?  ont  payé  pour  Cham- 
h  confervadon  on  augmentation  de  leurs  droits  p^GNii 
ou  des  gages  qui  leur  ont  été  attribucz.Les  Fo* 
i6ts'&  bols  apartenant  au  Roi  .dans  la  Pro^*     I 
TÎDce  y  font  la  dernière  partie  de  fon  Domai«* 
M,  leur  totalité  monte  a  50^1.  arpens  i  &  les 
coapes  ordinaires k  7  60  arpens  ,  qui  produifenc 
)S  640  1   on  comprend  dans  ce  nombre  le  bois 
it  Mouzon  8c  dans  leurs  revenus  les^roits  de  lar 
Guérie  d'Epeinay  ,  fur  quoi  déduction  faite 
^  frais  &  gas;es  d'Ofnciers  ,  de  chaufFige  , 
k  autres  attributions  fur  les  bois  qui  montenr 
à  i^  ou  17000  1.  il  ne  vient  au  Rôi  net  que 

II  à  iiooo  L 

Les  droits  de  Gabelles  &  Traites-  foraines  doi-* 
Tcnt  être  mis  enfemble  ,  parce  qu'ils  font  com-* 
pns  fous  une  même  forme,  il  y  a  trois  dircc  — 
tbos  dans  le  Département  de  Châlons^qui  com* 
prend  les  Eledkions  de  Châlons  >  deRbeims ,  VU 
XX  j ,  Epsrnay ,  Ste.  Mené  hou  It ,  joinville  &  Cé-^ 
iaDQe,Tcoyes^compofé  des  Elefkions  de  Troye^ 
Bar- fur- Aube  ,  Chaumont  ^  Langres  &  Se- 
dan ,  qui  s'écend  jufqu'à  Verdun  ,  embrafle  le» 
Païs  de  Luxembourg,&  qui  dans  la  Champagne 
cft  compofé  de  Greniers- à- fel  de  Rocroy  ,- 
Rhécel>Mezîeres  &  Donchery  &  de  tous  les  bu- 
reaux des  mêmes  -  Villes  ,  avec  ceux  de  Sedan  , 
Charicville  &  de  lafranchifc  de  la  Champagne  ,. 
e  cft. à-dire  ,.des  Païs  au-de-là  de  la  Launc.  La/ 
ëicùion  de  Châlons  a«euf  Greniers -à- fel  dont 
cinq  d'Impôts  ,  Vitry,  Sce  Menehoult ,  S.  Dw 
xicr,Joinvilics, Château-  porcien,&  quatre  vente» 
voioataircs  ,  Châlons  ,  Rhcims  ,  Epernay  ôc 
Cézanne  ,  T Impôt  des  cinq  premiers  eft  de  7. 1  » 
uuivis ,  un  irfticr  ,  un  minoc  &  demi  ,  le  dcbîc  dc3 
^crc  auttcs  cft  de  17  2.  muids  ,  ce  qui  faiç 
tt  umt  la.c[.a«iQUCc  de  ;;,6.  muids.  de  kï$.,  doue 


70     ETAT    DELA  FRANCE. 

Çham*  '^  produit  en  argent  monte  1 1 30000  1.  on  ta 
VAQUE,  comprend  point  dans  le  produit  les  fcis  qui  fe 
débitent  à  Vaucoaleurs  au  nombre  de  neuf  muids 
^  à  Beaumont  en  Argonneau  nombre  de  trois  «. 
parce  qu'on  les  y  vend  à  moitié  du  prix  ordi* 
naite.  Il  y  a  dans  la  même  diredkion  5  8  bureaux 
pour  les  Traites  foraines  qui  produisent  2.60000 
1  &  deux  bureaux  avec  neuf  entrepôts  pour  lo 
débit  du  tabac  >  qui  rendent  environ  7  0000 1.  les^ 
droits  de  lylarque  deschapeaux  y  produit  7000!» 
dt  partant  le  produit  entier  de  la  dirediôn  eft' 
de  1567000  I.  Dans  la  dircûioa  dé  Troyes  il 
y  a  neuf  Greniers  &  deux  Chambres  à  fel  , 
l"avoir,trois  Greniers  d'Impôts ,  Langrcs  ,Mou-  • 
ûujeu  &  Chaumont  î  les  fix  autres  ,  Troyes,  - 
Bar  ,  Arcy-fur-Aube  y  Montmaraut  ,  Muffy 
&  Nogcni  fur  Seine  j  les  deux  Chambres  font 
Villemor  &  Villaers  ,  l'impôt  des  trois  pre- 
miers eft  de  1  j«'  muids ,  les  débits  des  féconds 
de  1 4  6  muids  ,  le  produit  en  argent  8  iii  Sol. 
celui  des  Traites- foraines  monte  à  joooo  1.  le 
Tabac  10000  ,  &  partant  le  produit  total  de 
cette  direction   eft  de  8  8  1 1 80  1. 

Dans  la  dircdion  de  Sedan  il  y  a  quatre  Gre- 
fiiers  ,  Rhétel ,  Mezieres,  Donchery  &  Rocroyi 
«lais  le  fel  ne  s*y  vend  qu'à  la  livre ,  à  raifon  de 
a  £  6  d.  aux  trois  premiers ,  &  1  f.  6  d.  au  der- 
nier ,  toutefois  au  de- là  de  trois  livres  on  eft 
obligé  d'en  prendre  un  mihot  ,  le  bon  marché 
du  lel  dans  ks  Greniers  fait  que  pour  éviter 
qu*il  ne  foit  tranfporté  plus  avant  dans  le  Pats  , 
on  n'y  débite  que  du  fel  blanc  excepté  à  Rocroy 
dont  les  fcls  le  tirent  de  Picardie  ,  le  débit  de 
Rhétel  produit  4T000  1  Rocroy  5  400,  Me* 
xieres  iiooo  ,  Donchery  16417  ,  partant  la 
totalité  eft  de  84000  1.  les  Bureaux  des  Trai- 
tes foraine»  de  cette  frontière  font  aunoxnbrtt 


) 


ETAT  DE  LA  FRANCE.  71 
r/  9  50  poar  les  foraines  entrées  &  fortics  Cham^ 
Royaome^i7  ^^  conGrrvc,  Se  8  dans  le  Coin-  rACNi* 
de  Chiny  pour  la  perception  des  droits  éta- 
s  depuis  1687  >  &  des  anciens  droits  locaux  », 
produit  de  tous  cet  bureaux  monte  à  1 9  jooo  1. 
îuâion  faite  de  8  looo  1.  pour  les  huit  bu- 
lox  de  la  Comté  de  Chiny  rendue  par  la  Paix 
Roi  d'Efpagne.  Ain£  le  produit  total  des  cinq 
oflès  Fermes  &  Gabelles  dans  la  Généralité  de 
lampagne  Ce  trouve  monter  ^1717180. 1.  A 
gard  da  produit  des  Aides,  il  eft  difficile  de 
connoître  autrement  que  par  les  fousbaux  , 
Qx  du  bail  de  Templier  commencé  au  premier 
âobre  1 6  ^  4 .  &  paâ'é  pour  fîx  années^  montent 
compris  le  papier  timbré  ^  favoîr  ,  pour  les. 
eûions  de  BJieims  ,  Chilons  &  S  te.  Mène- 
rait jointes  enfèmble >  à  4 8 x 5000 1.  pour  r£le<> 
ion  de  Troyes  1 8  5000  1.  pour  Vitry  ,  Joinvil- 
,&  Bar-iur-Aube  x;;oool.LNangres&  Chau- 
ODt  9  8000 1.  Rhetel  5  8  000 1.  Total  1 1 1  jooo  L 
iofi  tous  les  revenus  du  Roi  dans  la  Généralité 
nvent  être  eiliroez  à  la  dédudkion  des  fraix  de  r é- 
CjGms y  comprendre  les  uflencilles  y  capitations 
antres  adirés  extraordinaires  51x9484  1. 
L*  Auteur  ayant  raporté  ce  qui  regarde  les  re- 
nias du  Roi ,  traite  des  Jurifdidbions  établies 
Mir  en  faciliter  la  perception  ;  la  première  eft 
:llc  des  Tréforiers  de  France  établie  à  Châ- 
ms  par  Edit  de  i  j  7  i .  ils  n'étoient  d*abord  que 
aa:re ,  mais  le  nombre  en  ayant  été  augmenta 
ar  difterens  Edits,ils  fontàpréfent  15. deux 
avocats  ,  deux  Procureurs  du  Roi  &  trois 
Greffiers  ,  leurs  attributions  font  expliquée» 
lus  amplement  dans  le  Mémoire  de  la  Gcnc- 
alitcdc  Paris.  A  Tcgard  des  Elections,  celle  de. 
Troyes  cft  compol'cc  de  douze  Officiers,ccllc  de 
^hcims  de  treize  ,  celle  de  Châioas  d  autaat  * 


7*      ETAT  DEiA  FRANCE. 

Ci)  A  M-  celle  <k  Langiet  de  douze  »  Chaimionc  de  tieîzer 
^▲CN£.  Vicr^  de  quatorze  »  Rhetel  de  hok  >  Bar-far* 
Aube  de  ^  ,  Epernaj  de  neuf  ,  Cézanne  de 
oeuf  j  Ste.  Menehoulc  Direâion  nouvelle  ev 
jé96.  auflî'bien  que  Jobville ,  font  compo« 
tsz  de  haie  ,  &  la  féconde  de  neaf  0£icierSi; 
Avant  Tannée  léSj.  la  ]ari£diâi6n  dcsCa-^^ 
belles  ctoit  fëparée  des  Eleâions  &  exercée 
dans  toasMes  Grcniers-à-fel  par  desOfficiers^ 
^rcicaliers  ,  mats  en  cette  année  il  plat  aa  Ror 
àt  les  faprimer ,  eu  plutôt  de  les  unir  aux  E- 
Icékions  dans  toas  les  lieux  ou  il  y  en  avoic  , 
ainfi  il  n'étoit  rcflè  dans  la  Province  que  hair 
Greniers  défunis  en  ces  termes  :  II  a  plu  de 
nouveau  à  SaMajeftédedéfunir  ces  Jurirviic-» 
lions  &  de  créer  de  nouveaux  Officiers  nour 
les  Greniers  qui  avoientétc  uni»;  un  Préfident^ 
un  Grenetier^un  Contrôleur ,  un  Procureur  du* 
Roi  &  un  Greffier  i  niais  ces  Charees  n* ont  été-* 
cnticKment  levées  qu'^  Vitry.,  &3aBS  tous  les» 
autws  lieux  la  JûrildiiStion  cft  exercée  par  le 
petit  nofipbre  d'Officiers  qui  en  ont  levé  quel- 
ques-unes  ou  par  Commiffion  en  aitendant  ven- 
te parfaite.  £n  1 6  ^  x.  le  Roi  créa  une  autre  Ju-' 
rifdidion  pour  les  T^raites- foraines  ,  compo- 
fée  de  divers  bureaux  y  de  quatre  Officiers  cha« 
cun  y  &  par  le  même  Edit  il  en  établit  enco** 
re  une  dernière  pour  connoitre  des  matières  con- 
cernant le  dépôt  des  l'els  en  pareils  nomb  rc  de 
quatre  Officiers.  L* Auteur  ayant  embr^flé  dans^ 
les-  détails  précédens  tout  cç  qu'il  a  pu  dire, 
des  d toits  &  revenus  dii  Roi&  des  Jurifciiâions 
qui  les  maintiennent  >  vient,  à  Texplicatiotr  dir 
Commerce ,  qui  eft  la  fouice  générale  de  l'ar- 
gent ,  il  le  traite  pat  Eic^ion.pour^enfadli-- 
tcr  rincelligence. 

COM* 


\ 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    71 

COMMERCE.  y^^„,; 

LEs  terra  de  TEle^ion  âc  Troyes  fonc^  la- 
bear$  ,  ou  vignes  >  ou  prairies  >  les  labeurs 
ne  raporcent  que  de  l'avoine  ou  du  blé  noir  9 
cm  du  moins  il  n*y  a  que  la  huitième    par- 
•e  des  terres  <|ui  raporcent  du  froment  ;  le  peu- 
]^  Y  eft  extrêmement  laborieux  &  fi  ménager  » 
^*ii  vit  toute  l'année  de  l'on  blé  noir  ,  fans  rien 
xchetcr  du  marché  ,  fe  contentant  d'y  delûtec 
k$  denrées  pour  payer   les  impofitions  ,  les 
grains  fe  tirent  à  Pans  par  Nogent  êc  Arcy  Se 
far  Vitty  fur  Marne.  Les  vignobles  y  produifenc 
iommunément  d'afTez  bons   vins ,  mais  ils  fis 
coofomment  prefque  tous  dans  le  Païs  ,  ce  que 
Ton  attribua'  a  la  difficulté  de  les  vendre ,  à  caolè 
derinégalicé  des  futailles  :  les  vins  fe  tranfpor«« 
me  à  Paris  par  la  Rivière  :  il  croit  dans  cette 
Elcâion  i>eaaconp  de  vins ,  de  lins  &  de  chan- 
vres, dont  la  plus  grande  partie  s'y  consomment 
en  la  manufaâure  des  toilcs^rautrc  fe  tranfporte 
jafqu'au  Havre  pour  les  vaifleaux  du  Roi.  Les 
terres  de  l'EIcûion  font  très-propres  à  la  nour- 
riture du  bétail  blanc  »  mais  le  Païs  en  manque, 
la  difficulté  des  cems  ,  ayant  été  caufe  que  le 
Païfiui  a  vendu  ce  ou'il  en  avoir ,  les  bétes  à  cor- 
pc  S'élèvent  dans  les  prairies  ,  le  plus  grand 
avaouge^'elles  raportent  eft  l'engrais  des  ter- 
res, qui  fe  fait  de  leur  fumier d'hyver.  La  Ville 
<ie  Troyes^autrefois  la  plus  marchande  de  Fran- 
ce ,  çft  tellement  tombée  qu*ii  n'y   reftc  pas 
10000  âmes  au  lieu  de  j  cou  ^0000  qui  y 
écoientautrefoiSyOn  y  tenoicdcux  foires  franches 
par  an  qui  duroicnt  chacune  quinze  jours  ,  &  le 
débit  y  étoît  tel  aux  Marchands  Lorrains,  Al- 
lcmands>Hoi]aQdois&  Anglois  que  la  Ville  étoic 
Tme  m.  Q 


74  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
ru^j^.  floriflantc  &  fa  réputation  très-étenduiî  j  on  pté- 
PA.OME  '^"^  ^"^  ^^  ^^  foitcs  cft  venu  le  Proverbe  des 
Foires  de  Champagne  :  rétabliiTcment  des  foires 
de  Lyoo ,  fait  eaalgié  tant  d'opoiltionsdes  £catf 
4u  Royaume  ^  a  duninuç  celle  de  Troyes  &  les 
guêtres  civiles  de«  detniers  Siècles  les  ont  ei>v 
uctcmen^  fait  cefler  >  le  Roi  les  a  i^ablies  pa< 
lettres  patentes  de  Tannée  1697  y  mais  il  les  a 

Jéduites  à  quinze  jours  ^  quoique  le  peuple  de*   , 
irât  acdemment  la  giacc  entière.  Les  nianafa* 
4kui€S  de  la  Ville  font  celles  des  toiles  &  de  leoxt 
IplançKifiages  >  ^ui  occupent  u»e  graïKie  quad-' 
Mté  de  £i|esj&  dp  femmes  ^  eellc  de  la  cire  s  celle 
desfergcsdrapéetc  qui  efl  fort  diminue  à  caa« 
ip  de  la  cherté  dts  laines  &  de  leur  racttè ,  oéU 
Ictdc  Satin  &  Satioades  aufli  fort  diminuée  i  caa« 
ic  de  I4  cherté  des  fojes  ^  le  manque  de  déb  c , 
celle  des  épii^les  qui  (e  déibitcnt  attea  bien  j  8e 
csfin  celle  des  cui^s  &  desf  anerbs  >  qui  efl  ré« 
duke  à  rien  s  n*^  refta^it  que  cinq  taoeatis  qui  doi« 
yent  plua  de  7  o  OQ.  1.  de  rente, de <ietcés  de  Com« 
RiHoautez^on  peut  dire  que  nulle  Ville  dti  -Royau« 
me  n*eft  mieux  fituée  que  «elle-là ,  pbur  £acâlt>* 
ter  le  commerce  du  Païs  ^  celui  de  Paris  avec 
Us  étrangers  s  on  efpere  q^ac  le  travail  qui  s'y 
laie  pour  rendre  ta  Seine  navigable  >  liiiicxad'u« 
oe  grande  utilité  ainfi  qua  tout  le  Pa'is.  . 
•    Les  trois  quarts  de  r£leâioB  de  Rheims  fint 
en  terces  labourables   &    Tautre   quart  pool 
la  meilleure  partie  en  vignobles  >  il  y  a  peu  oa 
point  oe  prairies  j  mais  quelquefois  lor  tafxon^ 
tiere  de  la  Ticrarché  ,  &  ^rs  Rocroy  ta  moi^ 
t,\è  de  ces  labeurs  produit  du  fromcot  >  Se  l'au^ie 
moitié'  des  Cégles  &  avoines  qui  le  conibmrocnt 
dans   le  Païs  ,  où  fe  .vcodriit   lut  les  fron* 
ti:-res  de  la  Meufe.  Quoique  les  vios  y  tbieat 
l^ftccikns  (km  ics.booQc&  mécs  ^  «oouQe  kl  la» 


ETAT  DELA   fRAJSCJE.      yj 
çons  en  (boc  fort  cheies  ,  &  que  les  bonnes  rè*  Ch  au» 
cokes  y  (bnc  fbzc  raies ,  il  eft  ceriaia  qu'ils  apor-  e  achi. 
teu  peu  de  profit  as  Païs ,  bien  qu'ils  i'oie&c  yenr 
dus  uès-chers  pour  Paris  ou  poux  la  Flandre ,  ou 
la  proximicÉ  des  armées  raccire ,  &  le  faic  beau- 
coup Jianilèr  de  pisiz.  il  n' j  a  pxeiiqHe  point  de 
heftiaux  dans  k  Païs  ,  ce  ijni  tait  que  la  Tian« 
de  y  eft  fort  chère ,  les  mousons  y  font  excelleos  » 
mais  il  y  en  a  très- peu  ,  le  yineft  preCque  le  ieul 
œmmercè  de  la  Ville  de  Rbdaii  ;  il  c'y  a  point 
d'Officier  ni  de  bon  Boorgcois  qui  n'ayeut  dea 
TigKS ,  il  s'y  fabrique  quantité  de  ces  pecitet 
hoÈa  de  laines  qu'on  nomnoe  saiés  cordelières» 
eamrlacs  >  ètamines  »  flanelk^ ,  ttefpons  ,  bcln- 
ttaux ,.iêrgcttes  ou  ras  de  Polofçne  ,  &  d'autres 
méiées  de  laines  8c  de  £oye,  comme  les  Dau- 
pbioesa  grandes  rayes ,  les  rats  de  maroc  3  cet« 
te  fabriaue  ctoirfi  confidérable  en  16  8  6.  qu'il 
y  aToit  dans  la  Ville  1 8  1 1  méticis ,  mais  ils  fonc 
xcdoits  à  pr è(ènt  à  9  f  o .  la  mortalicé  de  x  6  9 1  • 
ayant  cnleyé  la  moitié  des  Ouvriers ,  êc  la  diei^ 
tt  des  laioes  ayant  mis  un  obflacle  à  ce  travail  :ie 
débit  des  ttatks  qu'on  nomme  écoree  d'aibrc  , 
lui  viennent  de  Nantes  ,  Si  de  touKS  les  ctoflès 
les  Indes  en  général ,  nuit  infiniment  à  la  fabii* 
qoede  Rheims. 

L'Eleâion  de  Châlons  eft  toute  de  plaines 
Ibrt  féches  ,  qui  raporcent  peu  de  bons  grains  , 
les  fcigles  reconfommcut  dans  le  Païs ,  les  avoi- 
nes font  amaflécs  en  magafins  à  Châlons  &  à 
Vicry ,  d'où  on  les  tranfportc  à  Paris.  Il  y  a  d'af- 
fcz  bons  vignobles  à  Vertus  &  au  Melnii-  Do- 
m  i  néanmoins  il  le  traniportepeu  de  vins  :  les 
foins  des  prairies  de  la  Marne  fe  confommcnt 
f  rcfque  tous  pour  le  paftage  des  Troupes  à 
Châlons ,  &  outre  ccrte  Ville  &  celle  de  Rhcims 
aux  Villages^  dit  le  grand  &  k  petit  Mannelon* 

G  h 


3 


1 


7^     ETAT  DE  L-A  FRANCE.^ 

CflAM   ^  ^'^^^  ^  Châlons  dinimal!de  jourenjoars 

PilkCKB.  ^^^  '^milles  les  plus  tichcs  vont  s'écabKr  à  Pa- 

'  jris  ,  &  les  pauvres  (bnc  tellement* accablex  de 

pafl'a^e  des  gens  de  guerre  >  qu'ils  .ont  peine  i 

y  rtûftcr,  lecommorce  de  vins  qui  (è  fait  à 

Chalons  r'eil  touc^à-fak  craafjiorcéi  Rkeîtns/ 

^  celui  des  blex  paAe  depuis  iringcanȈ  Viccy  r' 

il  rede  peu  de  bons  Marchands  dans  la  Ville  >"- 

9c  encore  la  plAp^rc  >  ne  font  ^ue  Faûcurs  de^ 

ceux  de  «Paris.  Le  commerce  des  étoffes  qu*oi^ 

nomme  Kaz  de  Châlons  >eft  auffi  forttlimi^ 

mit  pottf  le  peu  de  force  ics  Marchands  ^fib 

TAuteut  ne  croie  pas  qu'on  en  puifle  efperer  J« 

sctabliflemencdmnf  la  Ville  de  Châlons  >  à  canie 

d'une  manufadoTc  d*£fpagne  ,  de  Capucines  A? 

pinchinats  &  antrwS  éroœrs  par  les  ^eresd*Arras«; 

Je  ces  ctoâes  ibnc  d*.un  exand  débit  8c  dedans  $f: 

dehors  le  Royaume  «  1  Auteur  juge  que  cette 

mar.ufadure  doit^tre  précieufemcfat  coniërvée, 

parce  qu'elle  fait  iubfifler  un  grand  nombre  de 

perfonnes  :  elle  ètoit  compoiàe  de  f  cnc  métieri 

en  169  7  .•  i 

.   L*£leiHon  de  Vitry ,  &  en  général  le  Pertoki 

cft  le  plus  fertile  Canton  de  la  Champagne^ 

on  y  recueille  quantité  de  froment ,  dont  let 

Marchands  de  Vicry  font  de  gros  magaftns  ^ 

y  joignant  encore  ce  qu'ils  en  tirent  de  la  Lor-^ 

jraine  ,  de  le  commerce  efi  £  pcoiîiable  >  qu'3 

n'y  a  peribiine  a  Vitry  >  qui  ne  s'en  mêle  .di-p^ 

rcâement  ou  indiredrmcnr  {  la  Ville  de  Pa« 

xis  tire  un  grand  iècours  de  ces   màgafins  , 

Ils  lui  fournirent  en  1  6  y  ^ .  plus  de  8  ooo  o  Cepr 

xiers  de  blcz  ,  qui  répandÛTDt  beaucoup  d'ar* 

gemà  Vîtiy  »lecommcsxe  quinze  faic  qu'aug*- 

menter  l'a  rendue;  en  peu  de  tcms  la'  Ville  là 

plus  riche  de  la  Provinjce.  L'Eledjpn  de  L4Qf- 

gics  rapo w  .quandcé  4c  gcaios  iç  ^uscs  c(r 


V 


ETAT  DE  LA  FRANCE.  77 
j^ccs  »  &  <)es  vins  qui  y  denDcnt  de  la  qua-  Chah- 
fitè  de  ceux  de  Bourgogne  ;  les  bicz  padcne  ea  ifACMi» 
Saifle  paï  la  Comte  ou  Dochè  de;  Bouigo«  ^ 
gne  j  mais  la  plâniace  des  Tins  fe  confonfinenc 
Sans  le  Pats  ,  qui  en  général  roanqae  ordinal* 
xementdc  débit.  On  y  nourrir  d*exccIlensniou;« 
tons  qui  (ont  conduits  1^  Paris ,  il  y  a  à  Lan- 
ères  dit  Maîtres  ,  ene  manufadbure  de  dôs 
Slaitres  qui  labriquenc  de  gros  draps  &  fer- 
ges  drapées  d'une  aulne  ,  des  dro^ucts  de  lainci 
&  fil-^  lefqnels  k  débitent  en  Lorraine  on  eu 
Conné  >  ou  fe  confomoieDC  dans  le  Païs.  L'E% 
kâioa  de  Chaumonc  eft^  pareille  à  la  préceden- 
ft  pour  le  tranfporc  des  grains  >  mais  les  yios 
Vj  font  pas  fi  bons  ,  il  y  a  à  Chaumont  deui^ 
mannfaâitires  Tune  de  ferges  ,  qui  eft  réduite 
I  dix  maîtres  de  trente  qu'îis  ctoient  >  &  une 
de  droguet  de  fil  &  de  laine  de  quinze  maî- 
tres ^  laqueHe  augmente  tous  les  jours  ,  il  y  a 
aaill  quantité  de  oonnetiers  qui  fabriquent  des 
bas,  lefquets  quoique  grofTiers  ont  beaucoup 
de  débit.  L*Eleéiîon  de  Bar- fur- Aube  ra por- 
te plus  de  yin  que  de  blé  ,  ils  font  aflez  bons 
le  le  tranfportent  dans  tout  le  voifinage  &  mê- 
me à  Paris  i  le  commerce  du  bois  flotte  s* y 
cft  fort  augmenté  depuis  quelques  années  ,  il 
y  avoîi  une  manufaôure  de  ferges  drapées  qui 
eft  tout- à- fait  tombée  ,  puis  qu*il  n'en  rcftc 
plus  que  deux  maîtres.  L'Elc^on  de  Khetel 
eft  partagé  en  trois  Cantons  ,  celui  de  Cham- 
pagne ne  raporce  que  des  feigles  &  des  avoi- 
nes qui  fe  confomment  dans  le  Païs  ,  ou  Ce  dé-r 
bitcnt  fur  la  Meufe  ,  le  Canton  du  village  fur 
la  rivière  d* Aifiie  eft  excellent ,  il  raporte  quan- 
tité de  fromens ,  des  tins,  quoique  de  petite  qua- 
lité :  il  y  a  beaucoup  de  prairies  ,  où  Ton  fait 
q\xaoticé  de  nouiritares  de  beftiaux.  L'Auteuc 


7«     ETAT  DE  LA  FRANCE. 
CitAM-  ^^^^^  qu*on  pourroil  y  établir  d'excdlcns  ha» 
yA«ttB.  ^^^'' ^ ^fo^^^i^^  Canton  > <]ui  fç DOinmcIa£roD«> 

fer  le  des  foafnea,ux  ,  où  Ton  fabrique  €)ua£t)^ 
xé  dcboukcs & d^aiutfes nmmcipns  de guer^Co Ô 
^  aà.Rhncl  me  manufa^bure'  d'écof&s  par*. 
j:eille  î.ccUe  que  Ton  fabrique  à  Rheims ,  mais 
Moins  parfaite  par  la  négligence  des  Ovivricr^ 
^ui  méient  la  laine  eomnaune  aifcc  la  &iyc  >  il 
.«'y  a  pltt^  qtie  |«  niéckrs  .9  Ul  che^^té  de  la 
.^ine  ayant  fait  abandonner  Jes  anues  i  )esnM||- 
i)Ufa£kare6  de  Meve;e$&:deDoncbery  ^Hoçc 
tottt-à-fatc  tombées  par  la  même  raiera  ^onf 
fabrique  à  la  fsiçon  de  Londres  &  de  Bcrry. 
.La  tannerie  de  Mezieres  £:  foutient  da vanta* 
ge.  L'Elcftion  d'Êpcrnay  raporte  peu  de  grâina. 
pour  la  nourriture  des  habicans  ,  qui  les  cireoc 
dies  Contrées  voifines ,  mais  elle  raporce  des. 
vins  en  quantité  >  qui  font  excellet^  ,  les  bi^os 
crus  font  à  Auvillé  ,  la  Villéç  ,  Pierty  ^ 
Creumieres^  Ay  &  Mareuih  les  ConnoifleufS 

£  réfèrent  ces  vins  à  ceux  de  Rheims,  à  caufe  de 
i  délicateiie  >  Texpérience  de«  années  16^0,  9c 
;i4  9  y.  9L  (ait  conooltr^  q4A'iis  en  ont  a({èz  po^r 
fe  conferver  deu^  ou  troi«<a^&  ;  le  prix  ordinal^ 
étokde  1  i  500  1.  la  qfueuë  jufqu*à  9fo}. 
^ùi  eft  an  prix  outré  auqtfel  Ù  ne  le  peut  fou* 
tenir.  L'Ele^^iou  de  Cézanne  a  deUrX  Cancoàs^ 
de  différent  rapport  ,  celui  de  Champagne 
eft  des  serres  féches  &  légères ,  qui  ne  proJai*^ 
..fenc  que  des  avoines  s  &  celui  de  Brie  qui  rap« 
port^  du  froment  ,.  le' débit  s*en  fait  an  marc  né 
vpifiu  >  il  y  a  des  bois  qui  vont  à  Paris  par  la 
Mne  >  âc  il  y  a  au  (fi  quelque»  Cantoi^s  cà) 
.l'on  fait  le  cidre  pour  là  boiHbn  du  Paï,s  i  la 
roanufa^ure  des  ferges  drapées  de  Cézanne 
cft  tsllenew  tombée  qa*U  n'y  ceftc  ^ue  deux 


ÉTAT   DE  LA  ÏR  ANCE.      7^9 
iïiitrcs  ,  &  pcrfoonc  a'cft  en  état  de  Iw  rc-  Cham- 
icvcr  i  on  y  fabrique  quelques  toil?s  ou  treil-  paqmi. 
ii5  qui  (è  confomment  ^  il  y  a  une  maaiifadbu- 
it  de  gros  draps  au  bourg  de  S.  ]n(l  ^   & 
(bux  auires  de  icrgetces ,  au  Village  des  grandes 
&  pedtes   Chapelles ,  qui  (ont  de  bon  débit  de 
propre  à  faire  des  culottes  àc  foldats.  L*£le- 
dion  de  ^te.  Menehoult  eft  l'un  des  meilleurs 
Cantons  de  la  G^nèialicé  ,  il  raporte  des  fro^ 
joens^ièigles  &  avoines  qui  fe  débitent  à  Rheims, 
Châlpns  y  Vitry  yM»  fiir  les  frontières  de  U 
Meule  i  les  pâturages   font  abondans  «  mais 
lé  Païs  manque  de  befli^px  >  la  pauvreté  a  yahc 
•bligè  le  Faïlan  de  yendre  ce  qu'il  en  ayoic  i 
ft  il  y  a  beaucoups  d'écangs  dont  le  poiflon 
eft  de  bon  débit  >  ainfi  que  iê  bois  de  la  forêt 
d'Argonne  >  que  Ton  yoicure  i  Rheims  &  à 
Châloos  \  on  en  tire  quantité  de  mai rains  pour 
les  conneaux  ,  mais  comme  les  grands  vignobles 
ée  la  Proyince  en  conlommenr  plus  que  its  fo- 
i£ts  du  Païs  n'en  peuvent  fournir  ,  on  en  fait 
.aai&  yenir  de  Lorraine  i  il  y  a  dans  les  mêmes 
bois   plufieurs  Verreries  ,  &   des   forges  ou 
l'on  fabrique  des  bombes  è^àts  boulets  de  ca- 
non :  il  y  a  dans  la  ville  de   Ste.  Menehouk 
une  petite  manufa^ure  de  cinq  Maîtres  feuleu 
ment  qui  fabriquent  des  fermes  drapées  pour  le 
Païs  &  pour  Rheims  ,  mais  c'efl  peu  de  cho- 
le.  L*£lc6iion  de  Joînvilie  manque  abCoIamcnt 
de  commerce  à  caufe  de  ladifHcultc  des  char- 
rois ,  le  fcul   moyen  de   lui  en  procurer ,  fc- 
roicdc  rendre  la  Marne  navigable  julqu'à  Saine 
Dizier  }  on  recueille   dans  cette  £le>Sbion  des 
grains  &  des  vins  en  aboodancc ,  il  y  aà  Join- 
ville  &  WajÛTy  deux  manufadures  de  iltoi^uets , 
&  l'on  fabrique  à^  Sommevoir  des  huiles  qui 
k  dcbitCQC  daos  toute  la  Province.  La  tna-< 

G  4 


fo  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
i.  na&£^ure  de  Sedan  cft  fans  contredit  I^  plifs 
j^  confid arable  du  Royaume ,  elle eft  de  i  é  o.  mé- 
tiers pour  les  draps  fins ,  dont  la  beauté  &  la 
perfe^ion  approchant  tellement  des  draps 
d'Angleterre  èc  de  Hollande  qu'on  a  peine  à 
hs  diftingner ,  &  de  ^6  métiers  pour  les  fer- 
ges  drapées  ,  dont  le  débit  fe  faic  (ur  les  lieux, 
celle  des  points  &  dentelles  de  Sedan  eft  fore 
dimii^ée  ,  parce  qu'ils  font  à  ptéfent  de  peu 
d'ulagc  dans  le  Royaume  ,  &  que  le  débit  qui 
f*en  faifoit  dehors  eft  ceffé  par  la  guerre. 

Après  le  détail  du  Commerce  &  du  produit 
des  divers  Cantons  de  la  Province  ,  TAuteut 
parle  des  grandes  terres  qu'elle  renferme  ,  & 

Sar  occafîondes  familles  didinguées.  Le  Duché 
c  Rhetel,diie  à  préfent  Mazarin,fut  érigée 
en  Comte-  Pairie  en  faveur  de  Marguerite  de 
f  rance  ,  Tune  des  trois  filles  du  Roi  Philippe - 
le  Long  ,  qui  avoît  époufé  Louïs  IL  Comte  de 
Flan«^re  &  confirmé  en  faveur  de  Louïs  III. 
fon  fils  ,  confirmé  par  lettres  de  i  )  47  &  de- 
puis par  autres  lettres  de  Louïs  XL  du  j  o  Juil- 
let 1464.  en  faveur  de  Charles  de  Bourgogne 
fils  aîné  de  Philippe  Comte  de  Ncvers  ,  d'oà 
ayant  padTé  dans  bsMaifons  de  Cleves  &  dsGoQ» 
zagucs  ,  il  fut  érigé  en  Duché  par  Henri  III. 
en  1  f  8  7 .  en  faveur  de  Louïs  de  Gonzagues  Duc 
de  Nevers  ,  mais  Charles  fon  petit- fils  étant 
palfé  en  Italie  pour  y  recueillir  lafucceflion  de 
Mantouë  ,  le  Cardinal  Mazarin  acheta  fa  Du- 
ché du  Rhètelois  qu^il  a  laiffé  k  Armand  de 
la  Porte  fils  du  Maréchal  delà  Mcilleraye  ,  le- 
quel avoit  époufé  Horrenfe  de  Manciny  la  plus 
jeune  de  ces  nicces  ,  à  condition  de  porter  le 
nom  &  les  Armes  de  Mazàrin  ;  Tércfton  de 
ce  Duché  a  cté  de  nouveau  confirmée  en  fa- 
yeuc  de  ce  Duc  Mazaxb  ^  par  lettres  du  mois  de 


i 


ETAT  DE  LA  ÎRANCE.       ti 

Décembre  166^  ,  il  eft  compoCé  de  (ept  Pré-  Cham- 
rÔKi ,  Rheccl ,  Meiieres  &  DoDchcry  qui  fonc  r  a6M1* 
ki  Viilcs  »  le  Chaftelec  ,  Aumong  ,  Varg  ^ 
le  Bcienville  qui  font  des  Bourses  »  èc  de  la  6a- 
onie  de  Roiàr  ,  (on  revenu  eft  de  60000  1. 
A  terre  de  Château-  Porcien  fut  unie  à  la  Coa-> 
ODDe  par  le  mariage  de  1* héritière  de  Charo- 
ogoe  avec  Philippe  le  Bel  >  le  Roi  Téri^ea  en 
^mté  &  le  donna  à  Gaucher  de  Châtilloo , 
'oonèuble  ,  donc  l*nn  des  héritiers  la  vendit 

Louis  de  France  Duc  d'Orléans  frère  dt 
)harles  VI.  Ton  fils  :  Charles  prifonnier  des 
kff  lois  fut  obligé  ,  pour  payer  la  rançon  >  de 
ïvcndre  cette  terre  &  pîufieurs  autres  ,  An- 
)inc  ,  premier  Miaiftre  de  Bourgogne  ,  achc- 
i  celle-ci  qui  fut  érigée  en  Principauté  p*c 
iurles  IX.  en  1 5  6  i  ,  &  a  demeuré  dans  la 
laifon  de  Croy  jaCqaVn  16  48.  qu'elle  a  £cè 
:odaëau  Duc  de  Mazarinaui  lapoflede.  Pine^, 
xienne  Baronie  ,  £leâ:ion  de  Troyes  ,  fut  étN- 
be  en  Duché  par  Lettres  de  1 5  7  6 .  en  faveur  de 
rançois  de  Luxembourg  &  de  iês  defcendans 
âlrs&  femelles  >  Charlotte  ùl  petite- fille  pos* 

cette  terre  dans  la  MaiCon  de  Clermont- 
onnerre  y  d*od  elle  a  p.iffê  en  celle  de  Moqd- 
oreocy  ,  par  le  mariage  de  l'héritière  en  1 6  6 1. 
'ec  le  Comte  de  Boateviile  »  connu  depuis 
us  le  nom  du  Maréchal  de  Luxembourg  , 
m  des  plus  grands  &  heureux  Généraux  du 
écle  ,  il  eft  mort  au  mois  die  Janvier  1 6  9  ;.  il 
obtenu  des  lettres  patentes  confitmatives  en 
faveur  de  la  Duché- Pairie,  &  en  confcqucn- 

a  prétendu  la  préfcance  fur  les  Ducs  dont 

pr  fèance  Se  Tcrcûion  cft  poftcrieurc  à  ccl- 
cc  Piney  ,  cela  a  fait  naître  un  grand  pro- 
s>  qui  vient  d'être  terminé  par  une  dvclara- 
tt  da  Koi  qui  porte  un  regleaicnc  ooivcifidl 


Ri  ETAT  Dî  tA  FS:A>rci. 
Craki-  P®^^  ^5  Paiites.  Aumont  Duché- Pairie  ,  tà^ 
^AGNs.  g^^  ^"  1 6  6  r  eft  iituc  fur  le  Marquiiac  ât 
riflè  à  deux  lictttfs  de  Troycs  ,  que  le  Datù 
ii'Aumonc  avoîc  acheté  du  Duo.  de  Nevcr»^ 
Charles  de  Gonzaeues  ,  lors  qu'il  pafla  co 
•Itahc  ,  cette  terre  de  Tlilc  n'cft  point  bâtie  »  il 
y  ades^  mines  d'un  ancien  Château  peut-être^ 
tems  des  Romains.  ChoiCcuI  ,  Dtiché>  Pairie 
compo(è  des  Chacelainies  de  Poiiffy  &  de  Pt»- 
iifo  érigée  en  Novembre  i  é  6>f .  en  faveur  di: 
Blaréchal  du  PiefUs-Praûm  ;  le  nom  de  ChoW 
£eul  n'eft  pas  propre  à  cette  terre  ,- mais  iltttr 
a  été  impole  par  rérc£lion.  La  maifonde  Choît-^ 
leul  defcend  d*uti  Régnier  de  Choifcul  vivant 
4ans  le  XI.  Siècle  ,  &  il  y  a  titre  qui  fak- 
■voir  qu'il  aumôna  à  l- Abbaye  de  Molefme  !*£•• 
glife  de  S.  Gongoux  ,  Gengulfhus  ,  qui  eft  Uft 
Prieuré  dédié  (ous  TinTOcation  d*un  Sainrao- 
•4uel  il  raportoic  Torigine  de  fa  maifon.  Bcaii»- 
•rort  ,  Eie^bion  de  Troycs  à  préfcct  Moncmo^ 
xency  >  érigé  en  Duché  par  lettres  du  Rioî 
•Henri  IV.  de  Tannnée  i  y  9  7 .  en  faveur  de  Gft- 
brielle  d'Etrées  &  de  CéCar  Ton  fils  >  fut  va»* 
-dui!  en  168  8-  pat  M.  le  Duc  de  Vendôme  à' 
-H.  le  Duc  de  Luxembourg,  qui  a  obtenu  icteuîs 
CD  1689.  pour,  lui  impofer  le  nom  de  Moue* 
moreticy.  Chappe  y  Marquifat  à  M.  le  D\ic 
•d'Humieres  de  la  Maiibn  d*Aunriont  >  Bormc- 
'<u>urtà  M.  de  Bologne*  qui  (è  prétend  o^inaiie 
4e  Florence,  de  la  Maifon  de  C  apizuchi ,  laqueL* 
•le  a  donné  plnfi^urs  Cardinaux  ,  ion  père  9c 
-Êonayeuiont  été  fucceûivement  Maitre-d'Hô- 
'tel  de  Louis  XI IL  &  Gouverneur  de  Nogent 
*ftir  Seine  ;  ces  deux  terres  Ibnt  de  TEIe^hon^ 
Langres.  Eter^iay.  au  Comte  de  Quaiius  heri» 
eer  du  Maréchal  Fabert  Elcâion  de  Sedaiu' 
insevilie^EkâioD  de  >Bai-fu£-Aabe  »  à  M.  le 


ETAT    DE  LA  TRANCE.      tf 

CoDx  de  la  Bouchère  Mahre  des  Rf  quêtes.  Lou-  Cham» 
vois  érigé  en  Marquilkc  en  faveur  de  la  Mai*  PAGMJk 
Ibn  de  CotsiSans.  Armenciers  àprèfencaux  hé* 
nxn  de  M.  de  Louvcis  le  Tellkr  eil  fîcué 
cnTEleâion  d'Epernay  &  vaut  iSooo  1.  il  y 
ton  magnifique  Château.  Plane  y  de  Tro^ei 
IB  Sieur  de  Piancy  Gunegaud.  Pleurs  ,  £lec-^ 
éoù  de  Cézanne  ,  au  Marquis  de  ce  nom  ',  ci^ 
devant  Capitaine  aux  Gardes  &  petit-fils  d'un. 
Maître  des  Comptes  >  qui  acheta  cette  terre 
far  la  Maifca  de  Poncalier  ,  qui  Ta  très- long 
«emspoflcdée  ,  il  écoic  lui-même  fils  d*iin  Mar* 
chaoddefer  oommé  le  Pleoreux>qui  devint  (on 
Bche  pat  fon  commerce  dans  les  Forges  du  Ba* 
lois ,  mais  après  fon  acquifition  il  obtint  des  let- 
tres paternes  ,  tant  pour  fk  ^k>ble(^e  que  pouc 
ion  changement  de  nom  en  celui  de  Pleurs.  Re- 
Biel ,  Eleâbion  de  Chaumont  »  poiïedè  ancienne- 
aonipac  une  Maifon  du  même  oom  ,  qui  fon» 
doit  en  celle  de  Joinville  8c  paflant  en  celle  d' Am«- 
boifi;  i  par  le  mariage  de  Marguerite  de  Joinvil^-^ 
Je  avec  Hagaes  d*Amboi{è  >  porta  cette  terre 
dans  la  Mailonde  Clermont  d'Aa;ou  qui  pari» 
vint  aux  premiers  honneurs  fous  le  Miniftece 
du  Cardinal  d*AmboiCe  ,.  elle  la  poftcde  encore 
'  a  prèienc  y  &  a  joint  les  deux  noms  de  Clerw 
iBont&  d*Amboiiè.  S  Phâl  ^  £le6kionde  Tro^ 
yes ,  apartient  à  une  branche  cadette  de  la  fa»- 
■lilîe  Dauvct  Defmaretz.  Thuill'y  >  Eledion 
de  Rheims  à  M.  de  ThuilTy  Goujou  Maicue 
des  Requêtes.  Vaudeuvre,  Elcdion  de  Bar- fur- 
Aube  à  M.  de  Megrigny  ,  cette  terre  a  écé 
achetée  de  la  Maifon  de  Luxembourg.  Villa- 
cerf  ,  Elc^ion  de  Troyes  ,  à  la  Famille  de 
■  Colbert.  Amboville  ,  Election  de  Bar- fur* 
Aube  &-  Comté  ,  à.  la  Maifon  de  Cnoifcul  Au- 
try ,  Eleâion  de  5cc«  Menehoulc. ,  à. un  fils  de 


S4  ITAT  DE  LA  FRANCE. 
CHAM-M.dc  Tivuïfly  Goujon  Maître  des  Rcaaétd 
j^AGNfi.  <\^^  fofttc  le  titre  de  Comte  d'Aucry.  BeWalj 
Eleâion  de  Châlons  ,  à  M.  Guirapin  de  Vaut» 
rel  ci-devant  Capitaine  aux  Gardes  l'un- des  Lîev* 
tenans  de  Roi  de  la  Province.  Bourlement  ï  la 
Maiibn  d*Anglnre  qui  portoic  autrefois  lenodr 
de  S.  Cheron  ,  comme  il  paroit  par  un  accord 
de  l'annce  1 1  p  / .  entre  Marie  ComtefTe  de 
Champagne  >  TAbbé  de  Pbntigny  &  Enger-» 
brand  Seigneur  de  S  Cberon  ,  c£tte  Maiiont 
pris  le  nom  d'Anglures  de  la  terre  qm'  le  pone, 
iîtuées  fur  TAube  ;  le  picmier  qui  s'en  cft  fer* 
vi  eft  Oger  I.  vivant  du  «fetny  de  S.  Louïs  ,  qui 
prit  aufli  le  nom  de  Saiadin  f  Ton  prétend  tfù'ik 
yant  été  pris  en  bataille  par  les  Sarrazins  ^.le 
Soudan  informé  de  fa  valeur  &  de  fa  qualité  , 
k  relâcha  fur  la  parole  de  payer  rançon  ,  mam 
étant  revenu  en  France  &  n'ayant  pu  faire  la 
fomme  qu'il  avoir  promis  ,  il  retourna  volom> 
tairement  dans  la  prifon  du  Soudan  ,  qui  fatis^ 
fait  de  cette  fidélité  lai  remit  fa  rançon  &  le 
chargea  feulenfeur  de  poTter  le  nom  de  Safadin  s 
il  manque  à  cette  hifloire  là  convenance  en 
.tems  >  car  Saiadin  vivoit  du  tems  de  Philippe 
Augufle  Bc  de  lUchard  Cœur  de  Lyon  ,  icau 
tems  de  S.  4Lôuïs  le  Royaume  changea  fouveac 
en  Egypte  de  Monarque  ,  outre  qu'on  y  avoir 
oublié  le  nom  de  Saiadin.  Il  y  a  en  Champar-^ 

fne  deux  branches  du  nom  d*'Anglurcs  ,  celle 
u  Duc  d*Atry  ,  Marquir  de  Syes  ,  celle  dei 
Marquis  de  Coblens.  Brienne  ,  Eleâion  de  Bar«- 
-fur- Aube  ,  Comté  autrefois  étendue  ^  mais- à 
prcfeni:  démembrée  de  plufîeurs  mouvance»- , 
apartienc  à*  la  famille  de  Laumenie.  Château- 
villain  >*  Flexion  de  Chaumont  >  a  pafl'é  dè^ 
Seigneurs  de  c^  nom  ,  dont  l'un  fie  le  voyage 
.de  Tcire-Saincc  avec  S«  Louïs  &  y  F^<<^^  ^ 


ÉTAT  DE  lA   fRANCE.     1/ 

-    tâë  }  en  c^llc  de  la  Beaune  ,  puis  en  celle  de  Chah- 

Coafte  Alain  &  en  celle  de  l'Hôpital  de  la  bran-  p^cNi! 

che  de  Vicry  ,  fur  laquelle  les  créanciers  l^onc 

reodai;  au  Comc&de  Morftein  ,  ci-de?anc  Tre- 

foricrde  Polooroe  ,  900000  1.  fon  fils  «Comte  de 

Châceaa-villain  fut  tué  au  Siège  de  Namur  en 

169s  ificH.k  Comte  de  Touloufe  Ta  depuis 

icqUîiiL  ClermoDC  en  Argonne  a   lon^-tems 

aparteDa.iin  Duc  de  Lorraine  >  qui  faifoic  paflèc 

cette  terre  ^our  membre  du  Duché  de  Bar  , 

foutre  Tancoricé  des  Rois  titrez ,  elle  a  été  plu« 

fieurs  fois  piife  &  rendue  ,  juTqa'au  Traité 

'  ■    des  Pyrenaées  qu'elle  fut  rendue  au  Roi  pat 

^      k  Duc  »  avec  les  droits  qu'il  prétendoît  fur  lei 

^\     Villes  de  Dan  ,  Tamets  &  Stenay  :  Le  Roi  ^  qui 

^      l'atoit  donnée  a  M.  le  Prince  de  Condé  pac 

^     ktCKs  patentes  du  mois  de  Mars  lê^i  >  ré** 

tablic  ce  même  Prince  dans  ladite  terre  par  le 

'  \  nême  Traité  des  Pyrénées  ,  &  lui  traolporta 

^  '  ^k%  Succeflèiirs  tous  les  droits  cédez  oar  le 

Doc  de  Lorraine  ,  à  l'exception  de  la  (oure- 

^/,     xaioeté ,  droits  Régaliens  &  lurifdiûion  des  cas 

"jj     Royaux.  Dampierre  ,  £ledbion  de  S  te.  Mene- 

;         hoult  y  appartient  au  Comte  de  Dampierre  du 

5JI     nom  du  Val  >  corrompu  de^lui  du  Wal ,  il  eft 

rçi     otigioaire  d'ËQO^  ,  &  defcend  d'Etienne  de 

^     Walk  y  Seîgne«r  de  -Demouville ,  Maitre  d'Hè* 

ttUcs  Rois  Charles  IX.  &  Henri  III  j  leur 


itS- 

ci'- 


^a- 


^2^  pitmier  établi^iêipent  fut  en  Normandie  -,  joà 

j^  cet  Etienne  époui^  Louïfe  Malherbe  de  S,  A- 

2f,  gwn  i  leur  fils  Jacques  ,  dp  h  Reine   Mcre 

i  Cathcrinp  de  JWsdecis  devint  Comte  de  Dam^ 

\  perte  pac  fcs  alliances  avec  Anne  de  Bod'ut 

'  file  de  M'*.  Ba^ron  de  Bazockes  &  de  Jeanne 

.  '  d*  Wlurcg  ,  il  eft  auiTi  Baron  de  Hun ,  où  il  fait 

•  -  ûité1i4eDce  prés  de  $te.  Menehoult.  Etage ,  an?- 

^  deoM  Vicomte  de  Vertus^  de  i* ElcAion  de  CU*« 


) 


%i  ETAT  Dt  tA  f%Am^%; 
Cham-  ^^^  >  ^  ^^^  poirè<ièe  far  te  Maifon  de  Çofij 
'?AQKb!  ^^^  > Koiiotéde la.Dignicè  de MarècJbal héii- 
ditaiie  de  Champagne  pat  ceHe  d*Ang1iue>^ 
cauCe  du  roariage  de  la  fille  herûieie  â*£u&i 
thc  de  Coi^ans  avec  Og<^t  ^  ^u  i^om  d^A» 

thiret  j  Antoinette  d'Angluie^  héritière  j^p«ff 
L  Tan  1  ; 7 X.  Choc^ien  de  Savigoy  LicoceBani' 
>C6né(al  de  Champagne  ^  À  lui  apoxta  la  tcw 
d*£tages  avec  le  nom  d'Angluce  »  la  Maifit 
de  6avign]p,  eft  de  l'ancienne  Cnevaleirir  de  L^ 
saine  &  uès*illuftre.  Grandpré  .^  flcékion  i 
Sainte  Menchoulc  ,  i  la  Maâi'oti  de.  Joyeii£i^ 
c  eil  une  des  ancicîmes  Pairie^  ée  ChampagnT) 
îày  Sixi  fiefs  oui  en  dépendent.  Roû^y  ,  ïie* 
€hop  de  Barrlui-Atibe  ,  arxieiine  Pairie. 4 
ChanKpagjK  &  appanage  des  puifuez  des  Ccak- 
te%,^ouirerair.s  ,  a  éxé  longacais  poûcdée  j^b 
94aii!pn  de  Luxembourg  ;  for  laquelle  elle  fil 
venduif  en  X640.  &  achet€e  par  le  Marccha 
de  Lhôpital }  les  créanciers  i^jout  derechef  ven- 
due  k  la  Princeil'e  de  Liilcbpnne  qui  la  pbfibde 
Cézanne  ,  Comté  Se  Domaine  >  engagé  à  M,  Il 
Maréchal  de  Fahert  dk>ù  il  a  paii[é.i  Ta.Maifi» 
d'Harcourt^Seuvron.  Vignori  ,  Elc^b'on  du 
Chaumont  ^  a  apartenu  premièrement  ^k  en 
Seisrneuxs  dîii^  ménienom,  puis  a  piilé  dans  11 
Jd^ùfon  de  Clermont  d'AmboiCc  >  i)rancfce  4/ 
Quinqudoipaix  cadrtce  de  Relnd  >  die  eô  jei 
docf ec  (oLPierre*  Renaud  Sieor  Ddbmdes^jGoOf 
vcrneur  cfê  Trêves ,  qui  en  a  été  lé  dcifiiêîr  Sri* 
gneox.  AigremonL»dépendance  du  Duché  de  I^U» 

Sres  >  à  M.  de  Luxembourg.  Ai  glore.»  Eie^ioi 
;  Cézanne ,  Tune  des  quatre  Baronnics  dépea? 
riantes  de  l'EJeâion  de  Troyes^ces  Barons  fou 
^obligez  de  porter  TEvéque  depuis  TAbba^H 
|o£qu*i  la  Cathédrale  en  prOceûionk  jOHU.tl 
4km  zïïuét.  Arfilicrc  >  £1oSUoq  de    Yntf^  >  i 


ETAT  DE  LA  FRANCE.     S7 
i.  le  Marquis  de  U  Vieuyille  j  il  j  a  3  c  fiefs  Chah* 
ils  fa.  aiouvaixe.  Baye  ,  Eledlion  cfe  Châ-  fagni* 
QS^  Barooic  roouTanEcdc  la  Comcc- Pairie  de 
bâloDS  >  à  M.  fi; rceioc  de  Plenruf  oui  Ta  ac- 
lile  da  Sieur  Prèfiieoc   Larcher.  Bouvets  , 
ledioo  de  Chaumonc  >  a  la  MaifoD  du  Cha- 
la  de  Lorraine.  Blailê  a  la  Maifoo  de  Clcr- 
ont  H^Qiel.  Bourbon  au  Prince  Carjpcgne  « 
cauic  de  la  Dame  Colbem  du  Teion  U  feoi- 
r.  Ceray  »  Elcâion  de  Chanmont  ^  au  Corn- 
:  de  Chaumont  du  Cbâcelec.  L'Auteur^  faic 
i  une  diereflîoa  pour  dire  que  la  Maifoo  du 
iucelec  nls  die  Mathieu  II.  Duc  de  Lorraine 
:  frère  dr  Fery  auifi  Duc  ,  lequel  ooc  guerre 
ODcre  fon  frere ,  laquelle  fut  terminée  par  l'en- 
remife  de  rEoipereur  &  du  Roi  de  Fiance ,  k'- 
|iiel  permi,:  au  Prince  H^nri  de  changer  let 
ikvions  dont  la  bande  de  Lorraine  eft  cbaigêe» 
A  trois  fleuts-de^lys  d'argent  j  fans  coacocff 
uixcmaux  ni  aux  autres  orneiuensde  l'anciene 
kade  Lorrainc.ChaumoDt  en  Porcienprès  ^è^* 
ike!  ï.  M.  Te  via]  héritier  du  nom  des  A  vaùU* 
CiioiCeul  ,  Election  âfi  Lan^res  ,  autrefois  à  la 
klaifon  de  ce  nom., à  prêtent  aux  Comtes  de 
yauiiccourt  du  nom  de  >4;ttancourt  &  Ha- 
[envilic  à  caufè  de  i*héritiere   de  la  Mailbn 
de  Nctuncourt.   Ecots  ,    Eleâion    de'  CIcr- 
IDOQt  ,  au  Marquis  du  même  nom  ,  Lieuie- 
c;iDC-Générai  pour  le  Roi  en  Brie.  Touvànt  , 
Elcûion  de  Langtes  ,    Baronie  mouvanfe  du 
Duché- Pairie    de    la    Maifon    de   ChoifcuK 
Granccy  ,   EJfdion   de  Lan^res  ,  au   Con)tc 
de  Mcdavy  ,  Rouflcl.  La  Tai.che  ,  Elcaion 
de  Chaumont ,  au  Marquis  de  Mou  y  ,  du  nom 
de   Ligues.   Mcziercs    grande  Paro^fl'c  .   Elc- 
ftion  ..e  Tioycs  ,  au  Marquis  de  Poulie*  du  nom 
4(k  K^uici  ,  Famille  autrefois  puiil'antc  dans 


Ë$  ÏTAT  DB  LA  FIlAINCE. 
Cham-^^  Finances.  Rhortay  ,  Elcdion  de  Chaumbnt 
PAGNE* ^^  Marquis  de  Rhortay  du  nom  des  Salles 
Originaire  de  Bearn.  Surfont  «  Eiedion  d( 
Chaumont  ,  à  la  Maifon  de  Choilëul  qui  1*2 
acquife  d^  Clermont  d*Amboire  j  laquelle  h 
pouedoit  par  le  mariage  de  Jean  d*Amboi{i 
avec  Catherine  de  S.  Blin>e(^  très-coniîdéra- 
ble  dans  le  Bailîgny.  S.  }uft ,  Eledion  de  Cé- 
zanne Tune  des  Baronies  mouvantes  de  TËvé» 
ché  de  Troyes  ^  à  la  famille  de  Gunegaud ,  & 
depuis  vendue.  Fille- Chatel  >  Election  de  Lan- 
grcs  ,  à  Madame  de  Houffct^  veuve  du  Chan^ 
cellier  de  feu  MonjCeur.  Tours  ,  Eleftion  dî 
Rheims  A  la  Maiibn  de  Coligny ,  que  1* Auteur 
fait  defcendre  de  ManaipTês  ï)uc  &  Comte  de 
Bourgogne  en  S  88 .. 4ont  il  dit  qu^on  juAifie  h 
filiation ,  maïs  il  fembleétre  Ici'cul  qui  Taitditj 
guefi^ue  grande  que  foit  Téellemenc  la  Maifon 
de  Coligny.  Sompuis ,  Elcûîôn  de  Vitry  ,  an 
Comte  de  Brienne-Ls^^unienie.  Froifly^  Ele^ioa 
dr^pernay  ,  au  Marquis  de  Chenoife  du  nom 
de  jcannin  de  Caftillc.  Vezilly  ,  Eieftion  de 
Kheims>à  la  Maifon  de  Conâans,  Ville- fur-Au- 
be >  Eledlion  de  Ste.  JMenehoult ,  au  Maréchal 
«Se  Joyeule.  La  Chatelaitfic  de  Doimans ,  Ele- 
âion  d'Eperiîàjr  mouvante  de  Château- Thier- 
xy  >  au  Comte  de  Broglfo  ,  ir  y  a  un  trcs-beaii 
Château  $  S.  Martin  t)albois  j  Eledion  d*£per» 
iiay  ,  mouvante  de  la  tour  duix>uyiej  auM^i- 
quis  de  Ja:'Vierfvillc. 


f/«  Je  U  Cinétiditi  de  Cii  a  m  r  a« n  i« 


,  ïXtMit 


EXTRAIT . 

DU 

MEMOIRE 

DELA 

Tuebé  Je  BOVUGOG NE  ,Jes Pays 
0k  BRESSE  ,  G  EX,  &  BVGET. 

Dtcffc  par  ordre  de  Monftigï.  le  D  u  c 
Di  Bourgogne  en  2^5^8. 

Par  ^ojtfeur  P  b  n  r  a  n  x> ,  Intendant. 

LA  Duché  de  Boorgognc  y  dont  rétcndnë  Bovit«* 
cft  aujourd'hui  la  même  qu'elle  a  cou  jours  «o6Nb. 
ktk ,  depui»que  le  ticre  de  Royaume  ci\  èieint  > 
le  trouve  avoir  50  iicuës  de  longue  ui  du  Mi-  i.""^'^*" 
àj  au  Sepreocrion  ,  fut  jo  de  largeur  de  TO-  </^^  ^'"^ 
jicot  à  l'Occident  :  elle  eft  bornée  de  TOriert  B'u.go- 
par  la  Comté  de  Bourgogne  &  par  la  Bref-  .?•• 
fc  i  au  Sepceucrion  par  le  Niven.ois  &  le  Bour-  l'^.^J,' 
boQDois,  &  au  Midy  par  le  Bcaujolois.  t'tirrmn$ 

Cette  grande  Province  produit  abondamment 
toutes  les  choies  ncc^dàircs  à  la  vie  ,  blcz  , 
vins  ,  fourages  ,  bois  de  fuca)e  &  taillis  ,  Mi- 
acs  de  fer,  &  en  général,  lout  te  qui  peut  fervirà 
rendre  fcs  habitans  heureux  :  cependant  ic  terrain 
A*eft  pas  cgalesncDt  fertile  ca  toutcs^fes  parues  i 
Tm€  m,  H 


lyfr      ETAT   DE   LA    FRANGE. 

Bot7R-  les  Bailliages  de  ChâlcHis  y  Beaunc  , Dijon,  Aa« 

OOGNB.xonc;  S.  Jean  dé  Lautfo,  «  gîftiehlfchidTrtbut  le 
plat  p*ys  jttfqti-à-Ia  S*ane-^ cft'-un  pft¥& gras , 
où  le  froment  croit  admirablement ,  fans  même 
qu'il  foit  befoin  de  fiimsrlcs  terres ,  qui  font  fi 
bonnes  ,  qu'elles  raporcent  j  récoltes  en  i-ans, 
auand  les  propriétaires  y  fcmenc  de  Torgc  ,  de 
'  1  avoine  ,  ou  de  la  nayetce  avant  le  blé  >daiis  la 
«première année  :  dansles  autres bailliageid'Ali- 
tun  ,  d*Auxois  ,  de  Brionnois  >  de  Chatillon  fut 
Seine ,  qu'on  apelle  païs  de  Montagnes  s  le  Cha- 
rolois  e(l  une  partie  du  Mâconnois  ;  les  terres 
font  d'un  fond  léger  qui  ne  raportc  que  du  Sci- 
•gle,  mais  en  aflVz  grande  quantité. 

f7«i,  - La-Bourgo^e  proviuit  aufli  dés  Vins,  dotet  il 

«'eft  pas  befoin  de  relever  Tcxcellencc  &  la 
^ualicé  >  vu  leur  extraordinaire  réputation  te 
leur  débit.  II  en  £brt  tous  les  ans  une  très-gran- 
de quantitc,  tant  pour  la  Ville  de  Paris  &  les 
autres  lieux  du  Royaume, que  pour  les  pays 
étrangers.  Ceux  de  Bcaune  ioht  ordinairement 
.  voiturez  au  pays  de  Lié;;c-  &  de- là  en  Allemagne 
'&  en  Flandres  )  il  en  paffe  méinc  beaucoup  ca 
;  'Angleterre. 

Comme  la  plti«  grandie  partie  de  la  Provîntfe 
-cft  d*bn  terroir  gras  &  humide  ,  elle  ptoduk. 
-âufli  une  fort  grande  quantité  de  foins  ^parti^- 
culierement  dans  les  praities   de  bords  de  h 

/Mfd^iT.  Saône  ,  dans  toute  l'étendue  de  fon  cours  ,  ^ 
toutet^ois  avec  cete  diftérence  qu*  celles  cm 
font  au-dcffous de  Châlons  en  raporcent  bien  da- 
vantage que  les  autres  ,  foit  parce  qu'elles  font. 
•  plus  bades  &  plus  humides  >  foit  parce  que  le 
Ibl  en  eft  meilleur. 

MauvMs      C'eft  c^ite  qualité  généralede  terroir  qui  rend. 

étMt  des    les  chemins  mauvais  &  difficiles  ,  en  teilc  forte 

(htfftirj,   q^ç  |çs  Y^ituiics  u -y  pouiioient  marcher  eu  plu-^ 


ETAT  DE  LA  FRANCE,     m 
feuft  eodroits  ,  fi  depuis  quelques  années  on  BoUX- 
n'y  avok  fait  plufieurs  éccndubs  de  pavé  dans  «o«ta. 
kt  lieux  jugez  les  plus  nceelTàires.  Voilà  ce 
que  r Auteur  die  en  général  de  la  Nature  des 
testes  &  de  leur  produit ,  mais  il  en  promet  un 
plus  ample  déiail  en  traitant  de  chaq^ue  Bailliage 
eo  particulier.  Cette  méthode  eft  ians  doute  la 
plas  cxadVe  >  mais  il  faut  rcconnoicre  qu'elle  eft 
aaffi  la  plus  longue  ,  comme  Téxtrcmc  proxîmiF' 
té  de  ce  M*,  moire  le  icmoigne  aflcz. 

A  regard  des  Rivières  de  Bourgogne  ,  il  n'y  f^^ww/. 
eoaque  ^cux  bien  connub's,  la  Seine  &:  la  Saône. 
La  X-.  n*e(\  point  navigable  dans  toute  l'éten* 
due  qu'elle  parcoure  en  c.:tte  Province  où  elle 
preod  (a  lource.  La  x*^^,  eft  partout  navigable 
&c'efl  la  i'eule  commodité  naturelle  dont  la 
Bourgogne  Toit  avantagée  pour  le  Commerce  i 
ixals  les  débordemens  ou  clic  cft  lu  jette  >  font 
payer  chèrement  ion  voifînage  à  ceux  qui  ont 
des  biens  fur  les  bords  ,  la    lenteur   de  fon 
cours  &  le  peu  de  profondeur  de  fon  Canal  i  en 
Toni  les  eau  Tes  les  plus  aparentes.  II  eil  im« 
podible  de  changer   le  premier  ,  mais  il  fcioic 
aife  de  corriger  le  fécond  ,en  cmploya-it ,  pour 
fiatoyer  le  fond  de  cette  rivière  ,  tics  macUiiàC» 
pareilles  à  celles  qui  ion  en  ufaf^c   pour  net- 
toyer 6c   curoi   les   ports  de   M-r    L'Auteur 
vouiioi    n-.cme  que  Ton  travaillât  à  extiipcr 
de  p?.iies  Iflîs  qui  fc  foimcr.t  dàuS  fon  cour;s 
Ce  qui  retiennent  encore  ks  eaux  i  &  pour  la 
pericûion  de  la  Navigation  ,  il  voudroît  que 
ioii  coupât  en    longueur  de  certaines  :{l.rs  ,6c 
qn?  l'on  crculât  lic  nouveaux  ca-  aux  pat  tout 
où  !a  rivière  fait  de  trop  gia.  î.s  cncuics.   Ce- 
pc\Aài,i    quoique   l'Auuui    piopc'fv;  et  s    mo- 
yri.s  co.TMnc  boi-s  ,  il  ne  voiulroîc  pas  q'ic  l'on 
eu  6t  i'ciicrcwtilc  ians  avoir  bleu  cxaniii  6  la  dc- 

H   i 


St      ETAT  DE  LA   FRANCK. 
BoUR-  pcnrc  &  nivelé  la  pente  des  catix  5  il  prétend 
6OGN1.  d'ailleurs  que  la  dépenlc  n'en  feroit  pas  auftt 
confîdérablc  cjuc  Ton  pourroit  croire  a  la  &v;^ 
pic  expofîtion  du  projet. 
Bi/foin         Le  détail  de  l'hifloire  particulière  queTAu- 
ItnérsU    teur  donne  au  commencement  de  fou  ouvrage 
itB9ur.    cft  fort  imparfait  &  Ion  peut  même  dire  qu'il  . 
W*'*      cft  tout-à-fait  inutile  ,  puifque  ne  s'apliquaot  ■ 
qu'aux  ieg;nes  des  Rois    Bourguic;nons  &  de 
/Ceux  de  la'pofterîté  immédiate  -^c  Clovis  ,ila 
fuprimé  celle  qui  pouvoir  faire  connoîtrc  le 
gouvernement  de  la  Province   fous  Taucoritt 
des  Ducs  ,  Torigine  &  la  fuccefïion  des  Famil- 
les depuis  Tufage  des  noms  propres  ,  &  enfîti 
le  principe  de  quantité  d*u(âgcs  particuliers  àla 
BourgOi;nc  :  cnofcs  qire  je  tâcherai  de  firplécr 
le  plus  (bmijnairement' qu'il  fera  poflible. 

La  Bourgogne  fut  fou  mile  &  partagée  entre 
les  Rois  François  y  Childebert  ,  Clotairc  & 
ThcoJcbcrt  ,  enfans  du  grand  Clovis  ,  Tan 
^  5  4  i  mais  fo't  que  dans  la  fuite  ce  partage  y 
contraire  à  l'intéréx  des  peuples  ,  n*aît  pu  Ife 
foutcnir  j  foit  que  la  dîfpofition  des  affaires 
réxigeât  î  le  titre  du  Royaume  de  Bourgogne 
ne  tarda  pas  à  fe  relever,  &  il  parut  de  nouvc^ti 
fous  radn.inift ration  de  Gunthrara  aîné  de* 
Enfans  du  Roi  Clotaire  I  ,  formant  un  Etat 
fcparé  du  rclte  de  la  France ,  gouverné* par  àct 
X!agiftrats&  par  des  lax  pariicnlieres.  Chil- 
debert ,  Roi  d'Auftrafic  ,  fuccéda  au  Royau- 
me de  Bourgogne  après  la  mort  de  Gun- 
thram  i  fes  Eiats  ayant  été  partagez  entre  fc» 
enfans  après  fa  mort ,  la  Bourgogne  fut  la^Ilce 
à  Théo.'oric  en  titre  de  Royamne  diftii.(îl:  fit 
feparé.  Ce  fut  aiors  qu'elle  devint  le  théâtre 
des  crimes  de  Brunehauît  ,  ayeule  de  Theodo- 
tic  >  qui  £e  tetœiiiereQC  à  Tcxtindion  totale  de 


ETAT    DEtA  FRANCE.      93 
h  hftàWc  Royale  Se  b^h  téanion  de  tous'tcs  BouK- 
£uc9  qa*cllc  avdic  pol^dez ,  au  Royaume  de  «oonb. 
Ncuftric  occupé  par  Clotairc  II. 

Entre  les  Maires  qui  gouvernoient  la  Bouf* 
gôgnc  fous  Tautoncé  de  Thcodoric ,  on  remaf- 
^nc  Vainachairc  ,  BourgignOïi  de  Naiflancc  , 
more  en  ^00  j  Bercoalde  ,  François  d'extrac- 
tion y  qui  pérît  comme  rhiftarc  le  raportepat 
la  haine  de   Brunehaud  en  6045  Proude  Se 
Claude»  Romains  de  naiflànce  auxquels  fucci  da 
Timachairell.qui  étoit  Maire  au  tems  de  là 
Jiwrt  de  Tkeodonc&  qui  livra  la  Bourgogne 
àClotaire  II.  Détail  quifait  connoîtrcqUàla 
iiiffcrence  des  terres    Françoifcs  les  Loix  dfc 
Bourgogne  admettoient  au  Gouvernement  tom- 
«es  les  nations  dont  elle   éroit  peuplée   ,  fant 
^iftinéKon  de  lot  naiffance  Romaine  ,  Bourgui- 
gnooe  &  Françoife.  Le  Maire  Varnachaire  étoit 
mon  dès  Tan  6i6  y  puifquc  fon  Fils  Godia 
^poala  fa  Veuve  en  cette  m^mc  année ,  &  qne 
k  Parlement  de  Bourgogne  ayant  été  aflîmblé 
i  Troyes  pottr  lui  élire  un  Succcffêur  ,  le  Roi 
œcMgea  (i  bien  les  efprits  ,  qu'il  y  fut  rçfolu , 
▼a  i'afabilité  du  Prince  &  la  hicihté  qu'il  don- 
8oit  à  tout  le  Monde  de  l'aborder  pour  traiter 
k  (es  afiàires  particulières  ,  que  l'on  fc  palTe-* 
wit  de  Maire  »  Tavenir.  En  effet ,  H  cft  ccrcaîit 
^ae  cct:e  dignité  faifoit  outrage  aux  Rois  plui^ 
jaloux  de  leur  autorité  dans  le  détail ,  que  mé- 
Uî;:r$del*intcrét  des  peuples  ;  mais  la  mortdtl 
^o\  Dagobert  fil»  de  Clotaire  y  étant  furvcnu^ 
«n  é  j  8  , avant  que  les  Enfans  foflcnt  en  âge  d«r 
gouverner ,  la  Mcre  de  Clovis  II ,  à  qui  la  Bour- 
p>j;r\z  Se  la  Ncuftric  étoient  échues  ,  fît  élire 
Flâchac  pour  Maire  div  Palais  de  Bourgogne,  & 
cil:  le  maria  avec  une  de  les  nièces  pour  temicu» 
^oicr  de  ik  fidclité.  £11  reconnoiilauce  celui*» 


9A      ETAT  DE  LA  FRANC*. 

SgrUJR-  ^^  ^"^1^^  ^^^^  les  intéxéts  de  la  Reine  Mcre  ft 

ooaM&.  Régence  j  avec  tant  de  chaleur ,  qu'il  lui  facrifia 

fouc;»/-  ^  P^"îce  Villcbaud  t  >  Duc  de  la  Transju- 

^^Mt,       J^ttoe ,  qu*ift  fit  maftacrer  foui  les  murailles  d*  Au- 

lUD ,  ou  il  s'èioïc  rendu  pour  aflifter  à  un  Par» 

lemenc  ^  convoqué  par  le  Roi  même  :  mais  Fla*^ 

xhac  ne  furvccuc  pas  à  une  a^ion  fi  noire  :  il 

•mourut  par  un  efièc  de  la  Vengeance  divine  pcO; 

<tc' jours  après. 

La  queftion  principale  qui  divifoic  alors  les- 
jGrandsde  la  Nation  Françoife  «ècoic  le  part»» 
-ge  ou  la  réunion  des  5  Royaumes  ,  Au(lrafi«, 
Bourgogne  &  Neuûiie  ,  pour  tous  lefquels  lot^ 
•uns  ne  vouloient  qu'un  même  Prince  ,&  lesaar 
très  vouloient  que  chacun  eut  ic  fien  :  Tin*- 
lérêt  particulier  de  Clovis  IL  écoit  d*emj>ê^ 
4thet  que  la  Neuûrie  &  la  'Bours;o;^ne  ne  tuf- 
&nt  réunies  à  TAufiraûe  ,  fous  robéïflance  de 
£ùn  frère  Aîné  ;  ce  qu'il  obtint  par  la  mort  de 
Villçbaui  ,  chef  principal  de  la  fanion  qui  lui 
étoit  contraire  La  fuite  de  Thiftoire  fait,  re- 
03arquer  la  grande  fupériorité  que  les  forces  &. 
le  Confeil  de  Bourgogne  prirent  aloxs  dans  le 
Gouvernement  de  tout  le  Royaume  j  mais  Çok 
'  que  dans  la  fuite  les  Aui^rafiens  ayent  regardt 
cette  fup.rioricc  comme  une  entreprife  cour 
traire  à  leur  droit  >  foie  par  inimitié  pcrfonnellc 
de  Charles  Martel  ,  il  eft  certain  qu'il  n'y  a 
point  eu  de-partie  de  la  Domination  Frarçoifc 
il  maltraite  e  que  le  fut  la  Bourgogne  fous  le 
gouvernement  de  ce  dernier.  Non- feulement  il  ia- 
traita  comme  un  pays  de  Conquête ,  en  cnlevaac 
■toutes  les  riche  (les  ,  mai:»  il  dépouilla  les  pro*- 
piietaires  de  leurs  pofleflîons  &  en  fit  un  nou- 
veau partage  entre  frs  créatures.  Il  ne  foiifi^Vic 
point  que  les  Naturels  en  occupalleut  IcsMagi*- 
itxacures  y  mais  il  ks  diûribua  à  des  £uaAgca.» 


ETAT   OE  LA   FRANCE.      rS' 

^uî  (bus  prcccxte  de  nouvelles  loix  que  le  Prin  BoviK 
ce  voafoic  écre  fui  vies  dans  les  pays  ^changèrent  goghi* 
touces  les  anciennes  difpofitions  &  donnéreni  une 
face  fioavcile  à  coaces4csa£iires.  On  peut  ob- 
ferrcr  oèanmoins  que  la  Ville  de  Lyon ,  le  Dau-> 
f  hioc  Se  la  Provence  fdrenc  ks  principales  vic- 
-times  de  la  colère  de  Charles  Marcel  8C  que  le 
icde  de  la  Bourgo<]rne  auroit  écc  adez  pjkîble  , 
fi  les  courfes  &pîllages  des  Sarrazins  >  Icfqiiclft^ 
•pénétrèrent  jufqu'à  Sens  ,  n*y  euffcnt.poccèla 
•dernière  dèroiation. 

Pépin  ,  puifné  des  En&ns  de  Charles  Mar- 
tel ,  eut  la  Bourgogne  en  partage  >  s*y  fit  recon— 
noîcrc  àmain  forte  ,  n»ême  avant  Icdccès  de 
fon  pcre  i  toutefois  il  la  traita  plus  doucement 
dans  la  fuite  ,  Se  fous  les  règnes  de  fa  polarité 
il  paroit  que  les  Bourguignons  avoienc  telle» 
ment  oublie  leur  ancien  avantage ,  qu'il  n*y  eue 
:point  de   Province  plus  foumifc  que  celle-ci. 
-Louis  le  Débonnaire  aima  le  féjour  de  la  Bour- 
gogne &  particulièrement  celui  de  Châlons  {iir 
Saône  où-  ii  a  convoqué,  quelques  Parlemens. 
Son  fils  Locaire  mina  la  même  Ville  en  8^  4  , . 
fendant  la  guerre  qu'il  Faifoit  à  (on  Pere>  &  laif- 
ia  depuis  la  Bourgogne  à  Charles  ,  le  dernier  de 
(es  Enfans  ,  qui  mourut  en  8  y  8  «  fans  pofterité  j 
ddbrte  que  fuivant  un  traité  paflc  entre  Char* 
Aoid*Au{lra(te  ,  le  premier  s'empara  d'une  par^ 
les  le  Chauve  ,  le  Roi  de  France  &  Locaire  ,. 
dedela  Bourgogne  ,  &  fournit  Je  refleà  Locai- 
re i  mais  il  s'en  empara  pareillement  après  fa- 
mort  en  8  7  o    C'cft  à  ce  rems  qu'il  faut  rapor- 
ter  les  longues  guerres  que  G;.'rard  de  Rouf- 
filion  ,  Tundes  plus  granJs  Seigneurs  du  Rou(^ 
fiilon  ,  eut  à  foutenir  contre  Charles  le  Chauve. 
llavoit  époufé  Bcrche  ,  de  Pépin  ,  Roid'A- 
^oitaine  &  foutenoit.  le  parti  de  Loais  x  &^ 


96      ETAT  DE  LA  FRANCE   , 
BoVR-  aîné  de  Lotaîre  >  lequel  a?oic  le  droit  certah 
O06HI.  ^uf  la  lacceffion  de  Charles  ,  Roi  de  Bonrgoi- 

fne.  Cependant  il  fuccomba  dans  cecce  ç^uerre  » 
ont  l'exploit  le  plus  renommé  efi  le  ùége  dç 
Vienne  ,  qui  fut  foutena  par  cfrtte  Coratefle  , 
Betwhe  >avec  un  courage  fort  au-deflUs  de  foQ 
(êxe.  Gérard  de  Roufliîlon  cft  rcconau  fonda- 
teur des  Abbayes  de  Pouitiers  &  de  Veielay, 
.Se  il  avoit  un  Châceau  coniîdérabie  £ur  le  Mont 
Laflbis ,  dans  le  Bailliage  de  Châtillon  i'Ia  Com- 
tefle  fa  femme  y  mourut  en  g  6  4  ^  &  fut  inhu- 
mée à  Pouitiers  >  (èlon  la  chronique  de  Vezelay. 
I!  lui  furvécut  3  ans  j  étant  mort  dans  la  Ville 
d* Avignon  en  %  6  y,  fuivant  la  mémcCh tonique. 
L'Auteur  du  prcfcnt  Mémoire  a  tcllemeoi 
confondu  les  faits  ,  contre  l'expreâion  la  plus 
claire  des  titres  f  qu'il  a  fait  vivre  Gérard  de 
Roufiiilon  fous  le  gouvernement  de  Charles 
Marcel, &  qu'il  lui  atcribuc:  toute  la  réfif^ancc 
^ue  le  dernier  trouva  à  foumettre  la  Bourgo- 
gne. Mais  fi  l'hiftoire  précédente  eft  fujettcà 
quelques  di-fficultcz  i  on  peut  dire  que  celle  oui 
doit  fuivre  8c  qui  nous  fait  connoitre  rorigine 
&  la  fuccelTion  des  premières  Ducs  de  Bourgo* 

fne  y  la  furpade  inâniment  en  obfcurité  &  eo 
ifficultcz.  Voici  cependant  ce  q*ii  s'en  peut 
dire  de  plus  éxa6k.  Charles  le  Chauve ,  prévenu 
d*une  paflion  extraordinaire  pour  Richilde  , 
fille  de  Bcuvin,  Comted'Ardcnne,  &  d'une  lôcar 
de  la  Reine  Thibcrge  ,  en  fît  d'abord  ik  MaV 
f rcfl'c  >  enfuite  fa  féconde  femme  ,  avec  un  tel 
avantage  pour  fa  famille  ,  qu'il  éleva  tous  fet  • 
parens'aux  premières  dignitez  de  l'Etat.  Bozon 
Firere  de  Richilde  fut  d'abocit  inverti  des  Gom* 
tez  de  Vienne  &  de  Provence  ,  enfuite  du  Du- 
1^  ché  (ie  Lombardie  j  dignitez  qui  relevèrent  ju£« 

^  ^a'à  la  Royauté  de  Bourgogne.  S'ctacc  fait  coi»- 

^  xonncr 


ETAT  DE  LA  FRANCE.  57 
ronncr  peu  après  la  mort  de  Louis  le  Bcguc  govi.- 
JBc  dans  un  Concile  stSèmhlt  à  Montaltc  au  -q^jj,; 
mois  d'Odobre  878.  Il  cft  difficile  d'ex- 
pliquer la  nature  du  droit  que  ce  même  Bo- 
ZOD  pouvoir  prétendre  fur  le  pa^rs  que  nous 
nommons  à  prefe&t  la  Bourgogne  :  Mais  l'on 
Toit  que  Louis  le  Bègue  ayant  voulu  difpofcr  de 
la  Comté  d'Autun  &  autres  bénéfices  de  cette 
heoduë  y  aonfifquez  fur  Bernard ,  Duc  de  Go- 
-thie,  accufé  de  la  mort  dé  Charles  le  Chauve  , 
ie&  faveur  de  Thierry  Ton  Chambrer  ,  ce  mê- 
me Bozon  s'y  opo{à'&  en  demeura  pofleflcur  au 
moyen  de  quelques' Abbayes  qu'il  céda  au  même 
Thierry.  Mais  on  voie  aufli-tôt  après  que  Bo- 
100  ne  pofl'édoit  plut  les  mêmes  terres  &  qu'el- 
les écoienr  paflées  aux  mains  de  Richard  Ton  frè- 
re, qui  ayant  pris  d'abord  la  qualité  de  Comte  * 
d'Autun ,  prie  en  fuite  celle  de  Duc  de  Bourgo- 
IpK ,  &  poru  le  furnom  dtjuftider  >parce  qu'en 
efit  ce  rue  un  homme  plein  de  juftice  &  qui  fans 
égard  aux  intérêts  de  fa  famille  ,  commanda 
les  armées  de  Louis  &  Carloman  ,  Rois  de 
France  ,  contre  fon  frère  Bozon  Se  força  la  Ville 
de  Vienne  ,  après  un  long  ûége Ce  Sei- 
gneur paroit  donc  avoir  été  élevé  à  la  dignité  de 
Dac  de  Bourgogne  par  les  enfans  de  Louis  le 
Bègue  >  aufquels  il  demeura  fidclle  toute  fa  vie , 
julqu'à  (e  déclarer  ennemi  des  enfans  du  Ma  re- 
quis Robert  le  Fort  y  fes  proches  parens  ,  parce 
qu'ils  attencoient  manifeftement  à  leur  couron- 
oc.  Il  mourut  l'an  9%i  ^  au  grand  malheur 
de  Charles  le  Simple,  qui  rcgnoit  alors  en  Fran- 
ce. Il  avoit  époulé  Adclaïs  ,  fœur  de  Rodol- 
She  1.  Roi  de-Bourgogne ,  Transjurane  ,  fille 
c  Conrad ,  Comte  de  Paris  ,  dont  il  eut  Rodol- 
phe ;  lequel  moins  fcrupuleux  que  lui ,  ufurpa 
la  couronne  de  France  &  mourut  le  /.  de  Janv. 
Tmc  lU.  I 


^8       ETAt   DE  lA  FRANCE. 
Bout-  cn9$6  i  Bozon  Huges ,  dît  le  Noir  >  &  une 
•OGNB.  ^^^^  y  êpoufe  de  ManalTez,  Seigneur  de  Ver* 
gy ,  lequel  ^ric  le  titre  de  Duc  de  Bourgogne 
après  la  mort  de  Tes  beaux-freres.  Il  fe  trouve 
parmi  les  Chartres  de  Clugn y  un  beau  titre  de 
cette  DucheiTe  Adelaïs ,  par  leauel  toute  ùl  pa- 
leotê  eft  expliqué.  Hueues  l'Abbé  Duc  de  Fran- 
ce >  fuccefleur  de  Robert  le  Fort ,  y  eft  dé- 
^gné  Ton  Oncle  >  9c  l'on  y  aprend  que  le  Roi 
%  Raoul  de  France  ,  fils  de  cette  Duchefle  >  avoir 

un  fils  nommé  Louïs.  L'aâe  qui  eft  une  Rémi- 
te  de  l'Abbaye  de  Romans  en  Valois  j  faite  à 
Ozon  Abbé  de  Clugny  ^  porte  date  du  1 5  Juin, 
l'an  jc.  du  l^oi  Raoul ,  c'eft-à-dire  ,  ^  il.  de 
l'Ere  Chrétienne. 

Huges  le  Noir  fuccéda  à  fon*  frère  le  Roi 
Raoul  > dans  la  pofTeflion  delà  Duché  de  Bour- 
gogne &  imitant  la  conduite  de  fon  père  ,  s'at^ 
•tacna  à  la  légitime  fucceflion  de  la  Couronne  : 
mais  Hugues  le  BLanc  ^  Duc  de  France  >  quoi- 
que fon  parent  le  plus  proche  >  lui  fit  une  rude 
guerre  >  dans  laquelle  le  trouvant  le  plus  foi- 
Cle  >  il  fe  vit  obligé  de  partager  la  Bourgogne. 
Il  vivoit  encore  iclon  quelques  titres  en  ^jj, 
Giflebert  ^  fils  de  Manaucz  de  Vergy  >  ne  man- 
qua pas  d'occuper  la  fucceilion.  L'adreiTe  9c 
les  rufcs  de  Hugues  Capet  qui  n'étoit  pas  en- 
core Roi  de  France  ,  ne  1  en  purent  dépofTéder  > 
mais  comme  G; flebert  n'avoit  point  d'enfans  ma- 
ies >  on  rengagea  à  alTurer  fafucceflionà  Ochoa 
frère  de  Capec  ,  auquel  on  fît  époufer  Leude- 

farde  fa  fille  aînée  >  cependant  la  Cadeue  ayant 
poufé  Robert  de  Vermaudois  ,  Comte  de 
Troyes  ,  celui-ci  prétendit  devoir  parxager  la 
fucceflîon  de  Giflebert  y  Se  s'empara  de  Dijoo* 
langhon  ;  il  fallut ,  pour  l'en  chaficr  ^  apelJer  les 
(ccouxs  de  r  Allemagne  ^  parce  que  le  Roi  Lo« 


ETAT    DE   LA  FRANCE.      99 
Caire  de  France  Se  Hugues  Capet  ,  étoîent  en*  6ou&« 
£uis  de  Gerberge  &  Haviele  de  Saxe ,  fceurs  de  cogni* 
TEmperear  Ocnon  le  grand  ,  êc  de  Brunoii ,  Ar- 
fkeveque  de   Cologne  »  &  ce  fut  celui-ci  qui 
eocrepric  8c  vînc  à  bouc  de  faire  remettre  la 
Tille  de  Dijpn  à  Ton  neveu  OthQn ,  frère  de  Ca- 
pet i  qui  toutefois  n'en  joaït  pas  long»cems  , 
étant  mort  en  96 s-  On  donne  communément 
DD  Duc  Eudes  pour  fucceflcur  immédiat  d'O- 
thon  t  mais  on  convient  qu*il  régna  très- peu  > 
ic  que  Henry  IV.  frère  de  Hug^es  Capec  ,  en 
ht  mvefti  prefque  au{fi-t6t>«près  par  le  Roî 
lothaire.  Ce  Henry  fut  un  Prince  çieuxdctran^ 
qaiile;.^niinéniene  paroit  pas  avoir  pris  beau- 
ooap  de  parc  aux  efforts  ambitieux  de  ion  ainé^il 
sépara  TAbbave  de  Vezelay  >  par  le  moyen  de 
GoOlaume  Aboé  de  S.  Benigue  »  &  celle  de  Saine 
Germain  d'Auxerre ,  par  Saint  Mayeu  Abbé  de 
Qogni ,  êc  mourut  l'an  x  00 1 ,  fans  laifTer  d'en- 
faos  de  ÙL  femme  Gerberge ,  ComtefTe  de  Bour- 
gogne 9  Tcuve  d'Adelbert ,  Marquis  d' Yvrée  s 
Ton  prérend  qu'il  adopu  un  fils  au'elle  avoit 
de  (on  premier  mari ,  qui  eft  le  célèbre  Othon 
Gaillaame>furnommc  l'JEtranger ,  Duc  êc  Com- 
te de  Bourgogne»  inhumé  à  S.  Benigue  de  Dijon^ 
le  X I .  Septembre  1 6 1 7 .  fous  une  Epicaphe  qui 
marque  qu'il  a  confervé  jufbu'à  la  mort  le  ti- 
tre &  les  droits  de  Duc  de  Bourgogne  ;  il  y  a 
toutefois  bien  de  l'aparence  >  que  la  force  ma- 
jeure du  Rot  Robert  de  France  »  le  contraignit 
a  Çc  contenter  de  TuCufruit  de  la  Duché  >  6c 
peut-être  feulement  de  la  Comté  de  Dijon;  en 
efec  ,  nous  voyons  que  le  même  Roi ,  s'en  mit 
fai£blement  en  pofledîon  après  ùl  mort  ,  6c 
qn'il  la  tranfmic  à  lès  enfans. 

Robert  >  Roi  de  France ,  fils  6c  fuccefleur  de 
Hagucs  Capet  ^  premier  Monarque  de  la  lignée 

I  z 


i 


100     ETAT  DELA  FRANCE. 

BouR-  régnante ,  fut  un  Prince  très-pîcux  &  débonnai- 
GOGNK.  re^  qui  fut  aâigé  parles  divifions  donie(li<jues 
de  fa  famille ,  cauiécs  par  Thumeur  impéncu- 
fe  &  intraitable  de  la  Reine  fa  femme  ,  il  per- 
dit de  bonne  heure  fon  fils  aîné  ,refperance  des 
François  ,  qu'il  avoit  fait  facrcr  ^  cooionntr 
en  fa  préîcnce  ,  par  une  pxécautioujugéctïès- 
importanteen  ces  çpnunencemens  d'une  poffcf- 
fion  fort  ^uivoquc  de  la  couronne  :  Henry  ^ 
qui  avoit  porté  le  titre  d&  Duc  de  Bourgogne  ^ 
fut  par  la  mort  de  j(]bn  frère,  apellé  au  lue- 
ceflîon  du  Royaume ,  non  fan?  une  violente  con- 
tradiâionde  la  part  de  larReine  fa  mere^  qai 
vouloit  lui  faire  préférer  fon  frçre  puifné  Ro- 
bert >  dont  le  naturel  violent  Sç  emporté  avoit 
plus  de  convenance  avec  le  fien.  0n  remarque 
en  eftet  que  ce  carajftere  fin  &  cauteleux  de  Ha« 
gués  Capet  ',  étpit  dégénéré  en  pufillanimi|é 
dans  fes  enfans ,  &  U  Chronique  Angçvine ,  que 
le  Père  Labbe  a  donné  Cur  le  MU',  de  Vendô- 
me i  s'en  explique  fur  Tan  9  s  ^  »  d'une  ma- 
nière fort  finguliere  i  en  voici  les  termes  :  Ob/it 
Hugo  Dux  &  Ahbas  SanHi  Martini  filim  R/h- 
berti  Pfeudo^-Reeis  patety  alterius  Hugonis  qui 
&  ipfe  faetus  efi  pfeudo-rex  cum  Ro^berto  filiô^ 
fuo  i  quem  videmus  ippJncenijflmè  r^gnantentl 
à  cujus  ignavia  neque  prefens  Henricus  regu~ 
lus  fil/us  ejus  dégénérât,  Jl  eft  fâcheux  d'i- 
ire  oblige  d'accuîcr  la  mémoire  des  Princes  , 
ilont  les  nôtres  tirent  leur  naiflàpce ,  cependant 
il  importe  non-feulement  à  la.vérité  de  l*biftoi- 
ie  de  les  faire  connoître  tels  qu'ils  ont  été  , 
mais  ayant  à  rendre  raifon  des  ufages^e,  cha- 
que pays  ,  ie  fuis  obligé  de  rapotter  les  faits 
qui  y  ont  donné  occasion  ,  &  d'ailleurs  nos 
Princes  ont  tant  d'illuftres  Ancêtres  j.que  peu 
de  fnéchans  n'aportcnt  aucun  préjudice  k  lent 


ETAT  DE  LA   FRANCE,     lox 

eoirc  i  Entic  ks  triftes  conféquenccs  qu'eut  Boutt- 
défaut  de  courage  &  d'élévation  des  pre*  gogmi. 
aàet%  Capicaines  ,  on  a  remarqué  que  leur 
aTÎdicé  &  leur  infidélité  y  indignèrent  tellement 
ici  peuples  des  divers  Cantons  de  la  France  , 
qu'ils  prirent  chacun  >  de  leur  part ,  toutes  les 
meûires  néceflaires  pour  fe  garantir  des  ef- 
forts de  l'un  3c  de  l'autre  >  5c  quoique  les  Pro» 
▼ioces  y  ayent  également  concouru  ,  il  fa* 
roit  que  la  Bourgogne  en  donna  le  premier 
exemple  ,  comme  il  eft  arrivé  en  d'autres  oe« 
calions  pofterieures  de  plu  fleurs  fiécles ,  je  veux 
^e  la  fin  du  régne  de  Philippe  le  Bel  >  Se  cel- 
le de  Henry  III.  On  ne  reproche  point  i  ces 
prenûérs  Princes  d'avoir  vexe  les  fujecspar  des 
uopôts  excelBfs  >  comme  l'ont  fait  ceux  que 
je  viens  de  nommer ,  car  ils  n  avoient  point  en- 
core rautoriré  d'établir  ,  vu  que  toute  la  Fran- 
ce étant  divifée  en  Seigneuries  particulières ,  lea 
Kms  ne  pouvoient  exiger  que  l'obéïflance  féo- 
dale ,  &  le  (èrvice  ï  la  guerre  dans  les  occa- 
fioDS  publiques  >  mais  ils  fîgnaloient  leur  vio- 
iencc  &*leurimuvaife  foi ,  par  d'autres  en  IroitSi 
pillant  les  peuples  de  leurs  domaines  parcicu- 
liers ,  dérrouffaoc  les  Marchands  étrangers  qui 
fréqaentoienc  leurs  foires  ,  &  pour  tout  dire , 
tolant  coutumierement  fur  les  grands  chemins, 
Hugues  ,  fils  aîné  du  Roi  Robert  ,  Prince  que 
l'on  dit  pourtant  avoir  été  d'un  heureux  nata- 
le! ,  eut  le  malheur  de  s'oublier  jufqu'à  un  ex- 
cez  fi  indigne  >  qu'il  penfa  lui  coûter  la  vie , 
ayant  été  arrêté  prîfonnier  y  par  Guillaume 
Comte  de  Perche ,  fur  les  trrres  duquel  il  avoir 
commis  le  crime  i  néanmoins  le  Roi  Philippe 
L  s'expofa  par  la  même  habitude  à  des  dangers 
encore  plus  grands  j  s'il  eft  vrai  que  l'honneur 
iDtcrcflc  plus  que  la  vie.  Le  Pape  Grégoire  VII. 

I   3 


101    ETAT  DELÀ  FRANCE. 
So un.  lui  en  écrivit  des  lettres  pleines  <ie  reproches 
COGNA.  ^  ^^  menaces  fi  outrées  »  qu'elles  ont  hh  di- 
re à  un  Religieux  >  lequel  a  depuis  jpeu  écrie 
nôtre  hiftoire  >  que  Rome  le  déiavouroit  au-* 
jourd'hui  ,  (ans  faire  attention  que  Ténormc 
conduite  du  Prince  >  ^ réte  à  cauter  une  défe- 
Ction  générale  ,  n'exigeoit  pas  moins  de  £oa 
zélé.  A  la  fin  Louïs  VI.  ayant  conçu  des  fcn- 
timens  plus  digues  de  fa  naij^nce  Se  de  fa  for- 
tune ,  s  apliqua  à  relever  la  dignité  de  la  cou- 
ronne >  toutefois  comme  Ta  dit  un  ancien,  le 
icaradbcre  d'avidité  propre  à  fa  famille  ,  ne  s'é- 
jceignit  pas  pour  cela  dans  fa  poftériiué  >  mais 
il  changea  d*organe  ,  û  n^a  pas  été  m^ins  fu- 
sefle  en  s*apuyant  de  rautorite  &  des  loix.  Pen- 
dant ce  tems  la  Bourgognf,  qui  a  voit  été  cé*^ 
itc  à  Robert  »  frère  puifné  du  Roi  Henry  , 
ibuffrit  beaucoup  fous  fon  adminîftration  Ion* 
gue  >infidelle^  &  violente  ,  il  fatigua  fes  fu« 
jets  par  d;s  guerres  continuelles  ,  pour  arra- 
cher la  Comté  d'Auxerre  à  ion  légitime  poflèf- 
ièur ,  il  y  perdit  Hugues  fon  fils  aîné  l'an  i  o  j  7» 
9c  l'hifloire   remarque  que  fes  troupes  ayant 
un  jour  fupris  le  Château  d'Auxerre  ,  y  fu- 
rent frapez  d'une  terreur  panique  ,  imputée  à 
la  Religion  ,  &  les  oblis^eac  de  fe  retirer  &  de 
perdre  leur  avantage.  Mais  le  plus  horrible  ex-^ 
cez  de  ce  Duc  Robert  premoer  ,>fùt  l'alTaffi. 
nat  de  fon  BeaU'-pere  Dalinatius  ,  Seigneur  de 
Semur  dont  il  avoit  époufé  la  fille  qui  étoit  . 
aufiî  fon  héritière  ,  il  le  tua  de  fa  main  dans- 
l'Eglife  ,  pour  jonïr  plutôt  de  fa  fucccifion  ;  , 
foit  toutefois  qu'il  eut  dans  la  fuite   quelque 
regret  d'une  fi  mauvaife  adion  ,  foit  qu'il  con- 
nut aflcz  peu  la  Religion  y  pour  croire  qu'une 
fondation  picufe  l'en  difculperoit  devant  Dieu. 
Il  bâtit  ^  dota  une  Eglilc  collégiale  >  dans  le 


I 


ETAT  DÉ  LA  îKANCE.    loj 

Bcadccc  mcunrc  ,  &  y  choifit  fa  propre  fc-  Boui 

palrare  j  il  monrut  par  an  accident  ciagique  coéM 

&  honteux  ,  que  Thiftoire  n'explique  pas ,  dans 

TEglifir  de  Fleury  fur  Oufchc  ,  le  ii*  d'A- 

fiifioyé.  après  un  régne  de  4;   ans.  Il  eut 

4  fi's  de  fa  femme  EliU  de    Semur  ,  Saur 

de  5.  Hugues  »  Abbé  de  Clugny  ,  le  fécond 

dcfquels  nommé  Henry  ayant  épouCé  Sibile  » 

fille  de  Regnaud  ,  Comte  de  Bourgogne^ en 

eut  deux  fiiS  &  mourut  ayant  fon  père  ,  l'an 

1066-  La  Loi  du  Pays  leur  afluroît  la  fuc- 

ttifîon  de  TAyeul»  mais  celui-ci  qui  ne  con« 

noiflbît  de  Loi  que  (a  volonté  ,  obligea  Jet 

Euts  à  reconnoître  Robert  &  Simon  fes  puif- 

Kz ,  Se  leur  promettre  fidélité  »  ce  qui  auro:t 

Ktté  la  Province  dans  de  grands  troubles  ,  (î 

Tautorité  àcs  premiers  voifins ,  Regnaud  Comte 

<Ie  Bourgogne,  Guillaume  Comte  de  Ncvers  & 

«TAuxerresSc  Hugues  Comte  de  Cbâlons  n'euf- 

im  foucenu  les  héritiers  légitimes  >  de  (brte 

^oe  Hugues  >  aine  des  eoËins  de  Henry  ^fuc 

reconnu  Duc  de  Bourgogne  d'un  confentemenc 

général ,  malgré  la  difpofidon  de  fon  Ayeul, 

&  que  les  Oncles  Robert  &  Simon  ,  qui  s'ap- 

puyoient  dcia  du  principe  que  la  répréfcntation 

n'a  point  de  Ueu  dans  le  droit  François  >  furent 

réduits  à  aller  chercher  fortune  en  Italie. 

Hugues  I.  gouverna  la  Bourgogne  avec  au- 
unt  de  fagefTe  &  de  douceur  que  fou  A  y  cul 
avoit  employé  de  violence.  Il  le  maria  d'a- 
bord avec  Yolande ,  fille  du  Comte  de  Nevcrs  , 
Safla  peu  après  en  Efpagne  contre  les  In fi- 
elles  ^  où  il  acquit  autant  de  gloire  militaire 
qu'il  s'étoit  déjà  fait  de  réputation  par  fa  vcr> 
tu  :  mais  au  retour  de  ce  voyage  ayant  été 
affligé  de  la  perte  de  fa  femme  qui  ne  lui  laif- 
la  point  de  pofteiité  ,  il  prit  la  rcfolution  d'a- 

I   4 


104  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
BoUR-  bandonner  {es  Etats  à  Ton  frère  &  dé  fe  retirer 
GOGNfi.  À  Clugny  fous  la  difcipline  de  Ton  Oncle.  Oit 
voit  encore  une  lettre  de  Grégoire  VII.  à  Hu-' 
gués  de  Clugny  ,  où  ce  Pape  le  blâtne  forte- 
ment d'aroîr  reçu  à  la  PiofelHoa  Religieufé 
un  Prince  qui  devoît  être  Texemple  de  tous  le& 
autres  >  qu'un  million  de  Cbrétiens  redeman-^ 
.  doient  comme  leur  pcoteéleur  ,  qui  écoit  le  Pe-' 
re  des  orphelins  &  des  pauvres  &lefoùtien  de 
toute  r£gli£ç.  Son  régne  ne  dura  pourtant  que 
3  ans  >  &  ia  retraite  ,  qui  a  été. de  j  j  années , 
fe  termina.par  la  perte  dejavuë^qui  précéda 
fa  mort  de  quelque  tems^  Or  entre  les  fages 
difpofîtions  de  ce  Prince  >  Tliiftoire  n'a  pas 
manqué  de  célébrer  celle  qu'il  fit  pour  préve« 
nir  Tabus  de  Tautorité  dans  fes  fucceffeurs.  Ea- 
-  effet  j  Texpérience  du  gouvernement  de  fon 
Ayeul  >  faifoit  connoître  que  auofqu*il  fut  à 
la  difpoEtion  de  la  Noblefle  &  au  Clergé  af<^ 
femblez  en  forme  d* Etats, d'accorder  ou  de  re^ 
fufer  les  avdes  que-les  Souverains  demaodoient  > 
&  qu'il  fut  d'un  ufage  reçu  que  les  Princes 
ne  pouvoient  établir  aucun  droit,  nouveau  » 
même  de  leur  confentement  '>  fans  en  relâ- 
cher un  ancien  ,  cependant  l'autorité  préva- 
loit  toujours  fur  la  caufe  publique  ,  outre 
que  dans  la  dlfcudion  ils  étoient  u  difficiles  à 
fatisfaire ,  que  les  AfTemblées  ne  fe  féparoienc 
gueres  ians  des  mécontentemens  récipro- 
ques >  d'où  fui  voit  félon  l'ufa^e  du  tems  des 
guerres  inteflines  qui  défoloient  la  Provin- 
ce ,  &  où  la  violation  de  la  foi  des  fer- 
mens  étoient  les  moindres  crimes  reprochez 
de  part  &  d'autre.  Hugues  <K.fpênfa  donc 
par  une  Loi  folemnelle  fix  d'entre  lés  hauts 
Barons  de  Bourgogne  de  l'obéiflànce  du 
Duc  ,  qui  feroic  violence  à  la    liberté  -des 


ETAT  DELA  FRANCE,     loy 

Alcfflblèes  où  qai  enfreindroît  les  ufkgei  Boui- 
çoaunoDS)  fe  foumeccant  laific  fes  fucceflèars  «oeHi* 
àieur  coireftion  ,  inémc  par  la  voye  des 
ttJKS ,  &  à  cet  c&tt  il  les  autotifa  a  coq* 
Toquer  la  Nobleflc  &  à  faire  marcher  les  Corn- 
Buoes  pour  maintâoir  le  droit  public  ^  l'ans  en« 
courir ,  pour  raifon  de  ce  qu'ils  pourroienc  en- 
treptcndre ,  ni  le  crime  ,  ni  la  punition  de  félonie. 
Satquoi  Julien ,  ancien  Hiftotien  de  Bourgogne , 
ajOQce  cette  réflexion  tOiiyc  ,tant  étoient  ea  ce 
ttmi-là  toutes,  voyts  ouvertes  four  obvier  >  & 
mfftr  U  Tirannie ,  &'iiefirde  retenir  les  Vriih- 
»s  en  leur  devoir  yobfervance  de  fermens^pro^ 
*#  >  foi  &  ffeu(f  homme. 

On  ce  fçait  pas  précifcroent  quels  furent  les 
h  Barons  auxquels  on  attribue  une  autorité  û. 
cxrijtordiraire.  U  y  a  même  beaucoup  d*apa« 
itnce  qu'ils,  ne  furent  pas  nommément  défi- 
giKz  I  de  peur  de  reftraindre  la  liberté  de  s'o^ 
polèt  aux  innovations  que  l'on  en  craignpit  % 
nais  il  £iac  ajouter  que  quoiqu'un  tel  privi- 
lège nous  paroilTe  aujourd'hui  plus  propre  \ 
bromllcr  une-  Province  qu'à. la  calmer  ,  il  n'y 
en  a  point  cependant  qui  nous  préfenie  une 
fince  de  gouvernement  plus  tranquille  eue  la 
Bourgogne  ;  tant  il  cft  vrai  que  les  peuples  fc 
portent  plus  naturellement  à  jouïr  du  repos 
<lD'àtoat  autre  objet  &  que  les  révoltes  obfti- 
Mes  font  plutôt  l'éfct  d'une  opreflion  trop  vio- 
lente que  d'une  trop  grande  liberté. 

Le  noms  propres  n'étoicnt  pas. encore  d'un 
nfaK  commun  fous  les  régnes  dont  je-  viens  de 
parier  :  cependant  comme  ce  fut  alors  qu'ils 
commencèrent  à  s*introduire,on  peut  remarqiieri 
paimi  la  Noblcfle  du  tems  ,  Aimard  de  Dijon , 
Higucs  &  Foulques  de  Beau  mont  ,  Hugues  de 
MoQiCajonyAimondde  Thilchatel,Guy  de  Ru- 


loé  IT AT  DE  LA  FRANCE. 
BoUR-  c^^>  Othon  de  Befl'ay ,  Giraud  de  Fourens, 
GOGNs.  Rcgnier  de  Nozant  >  Hubert  de  Verzay  »  Jean 
de  Marjcy  ,  &  Guy  de  Cbaumonc  »  qui  por- 
toic  cicre  de  Comte  j  auffi-bien  que  les  Seigoeori 
de  Beaumont. 

Eudes  I.  frère  paîfoé  du  Duc  Hugues ,  lux 
fuccéda  fans  aucunes  trayerics  &  fut  {urnotnmé 
BoreI>  par  un  fobrîquet  ciuela  plufpart  des  Mo- 
dernes n'ont  point  entendu ,  mais  qui  doit  èttt 
rendu  par  le  terme  de  cautionnement  >  aparem- 
menc  patallufidnàauelaues  traits  de  ùl  yie  qui 
nous  font  aujourd'hui  inconnus.  Il  contribua  à 
la  fondation  de  Citeaux  en  i  o  ^  8 .  &  peu  après 
fè  croira  pour  le  voyage  de  la  Terre  iainte»  oà 
la  nouvelle  conquête  de  Jérufalemapelloit  alors 
grand  nombre  de  Pèlerins^  11  y  mourut  de  ma* 
ladie  Tan  i  loi.  mais  fon corps eà  fut  rapor- 
tk  &  inhumé  à  Citeaux.  Sa  Veuve  Mahault  ^ 
fille  de  Ciuillaume  Téce- hardie ,  fe  fit  Rcligieu* 
(c  ï  Fontevrault.  Hugues  II.  furnommc  le  Paci. 
fique ,  fucccda  ^  fon  Pcre  &  £e  fignala  par  lèf 
bienfaits  à  divers  Monaderes^il  6pou(a  Manaulcj 
fille  de  Bozon  premier  Vicomte  de  Turenne  ,3c 
mourut  en  1 1 4 1 .  fans  aucun  événement  remsar- 
quable  :  parmi  la  Noblefl'e  de  fon  cems  Se  de  ce«« 
lui  de  fon  Père  ,  on  compts  Reinard  Vicomte 
de  Bcaune  ,  véritable  Fondateur  de  Citeaux  > 
Hugues  de  Mont  S.  Jean  i  Hugues  de  Gràncey; 
Mites  de  Frelois  ;  Arnould  de  Varennes  &  Re- 
naud de  Gifcey  >  qui  ont  tou;  figné  Tadte  de 
fondation  >  laquelle  les  Moines  pour  fe  fai* 
xe  honneur ,  ont  mieux  aimé  raporrer  à  un  Duc 
de  Bourgogne  qu'à  un  fimple  particulier  ;  Hu- 
gues dé  Monfaujon  i  Régnier  &  Girard  de  Châ- 
tillon- fur- Seine  s  Ibert  Roux  ;  Regnaud  de 
Glaunes;  Walon  de  Sornaix  ,  Regnard  &  Hu- 
gues (te  Grancey  s  Savaric  de  VcrUy  »  Gauthier 


ETAT  DE  LA  FRANCE.     107 

dcThil  $  Hugues  de  Ponilly  3  Aeannon  &BoUr- 
Xegniei  de  Roche  s  Guillaume  de  Tnlechacel  i  ooGMit 
Gaj  Roux  ,  Sire  de  Moncftel  5  Galleran  de 
MoiltreaJ  ;  Aimond  de  Porte. 

Eudes  II.  fuccéda  à  Hugues  II.  èpoufa  Ma« 
rie  de  Champagoe  >  fille  de  Thibaut  le  Grand  , 
k  mourut  en  1  x  ^  1  :  fon  règoe  n'a  rien  de  plus 
coofiderable  que  l'hommage  qu'il  fe  fit  rendre 
par  le  même  Thibault  le  Grand  en  x  1 4)  des 
villes  de  comcez  de  Ttoyes ^  de  S.  Florentin $c  de 
la  Grande  Abbaye  de  S.  Germain  d' A uxerre, 
aa  lieu  d*Augulline  ,  qui  fut  déterminé  pour 
rendre  les  devoirs  dûs  aux  fiefs.  Sa  veuve  fe  ren« 
. dit  Relieiea(e  à  Footevrault  ^  Hugues  III.  qui 
loi  fiiccc  ia  ,  fut  bien  différent  de  fes  Pères.  Le 
Sire  de  Joinvilleraporte  »  qu'flnefutonqueste-^ 
MUdfage  y  ne  à  Dieu  9  ne  au  Monde  ;  deforte  que 
k  Roi  Philippe  Aogufte  difoit  de  lui ,  qu'il pêH-* 
vif  h/cM  être  apele  freux-homme  y  far  ce  qu'il 
éteit  bien  hardi  defon  corps ,  mais  nonfasfreud'^ 
homme  »  parce  qu'il  n^aimait  Dieu  aucunement  » 
ne  Us  bimmes  &  ne  craignoit  f  oint  à  m^eff  rendre 
em/ers  eux.  Il  époufa  premièrement  Alix  de  Lor- 
raine ,  Elle  du  Duc  Mathfieu^dont  il  eut  plufieurs 
enfians  -,  mais  comme  il  éloit  fans  rc^le  &  fiins  at« 
tachemenc ,  il  s*en  fépara  dans  la  fuite.  Il  fe  croi- 
faeniiy  I.  &  fit  le  voyage  de  la  Terre  Sainte  par 
Mer  9  où  la  tempête  le  mit  en  fi  grand  pétil  > 
que  la  peur  Tobligea  de  faire  un  voeu  qu'il  ac- 
quitta depuis  par  la  fondation  de  la  Ste.  Cha- 
pelle à  Dijon  en  1x7 1.  II  donna  l'an  1 1  7  y.  ia 
G)mté  de  Langrcs  à  TEglifc  du  lieu ,  en  faveur 
de  Gauthier  de  Bourgogne  fon  Oncle  qui  en 
ctoit  Evcc]ue,  l'ayant  retirée  de  Guy  de  Saux, 
par  échange  d'autres  terres  de  Henry  de  B  u  qui 
enoccupoit  une  partie.  Remarquons  ici  en  pailant 
l'ii  ne  faut  pas  confondre  cette  ancienne  Mai- 


1168      ETAT.  DELA  ERANCf. 

Bo  VR-  ^°  ^^  Saux  avec  la  Moderne  de  même  nom  ,. 
€OONi.  l^T^^ll^  outre  les  grands  hommes  adonnez  à 
'  la  France  ,  a  produit  le  Maréchal  de  Tavati* 
nes  s  cet  implacable  ennemi  des  Hugtienocs* ': 
Car  celle-  ci  n-a  pçint  de  titre  plus  ancien  ^ae 
Tan  1 405f ,  3t  n'a  commencé  fon  illuftratfôn  que 
par  une  alliance  avec  M^euerit'e  de  Tavanne^ 
héritière  de  fon  frère  >  qui  êtoic  un  Chéyalief 
Allemand  avanturier ,  naturalifè  en  1 5  1 8 . 

Mais  le  plus  confîderable  événement  du rêgn< 
de  Hugues  5  ,  fut  la  guerre  avec  les  hauts  Bà^ 
rons  >  qui  félon  le  privilège  de  Boureogrfe  pri- 
rent les  armes  pour  Tobliger  à  garder  1er  Loix 
du  Paysj  le  Seigneur  de  \xrgy  en  fut  le  chef; 
y- étant  d'ailleurs  engagé  par  un  intetét  pcr- 
fonnel  ^   le  Duc  voulant  aflujetcir  â  Thommage, 
dent  Tes  ancêtres  >  iflus  des  premiers  Ducs  de 
Bourgogne  ,  s*écotent  toujours  tenus  exempts  ^ 
cependant  la  fortune  qui  favorife  moins  ordi- 
aairement  la  juftice  que  les  grandes  forcer  , 
donna  l'avantage  au  Duc  >  &  il  auroic  accablé  le 
Seigneur  de  Vergy  ,  fi  le  Roi  Philipe  AuguÂci 
touc  jeune  qu'il  étoir  >  ne  fut  entré  dons  la  que- 
relle ,  il  vint  en  Bourgogne  y  avec  une  armée  > 
eu  1 1 8  4  >  attaqua  d'abord  Chatillon  fur  Seine  » 
qu'il  emporta  &  y  prit  prifonnier  Eudes  >  fils 
aSné  du  Duc ,  ce  qui  le  reduifit  à  la  néceffité-'de 
recevoir  la  loi ,  d'abandonner  le  fiége ,  Se'  et 
faire  juftice  aux  Eglifes  >  &  aux  Barons  qu'il  op* 

Srimoit  5  Hugues  de  Broyez  qui  avoir  comman- 
é  l'armée  du  Roi  y  fe  refkntit  dans  la  fuite 
de  la  vangeance  du  Duc.  En  la  même  année 
1 1 8  4.  Hugues ,  las  de  fa  femme  ,  ou  plutôt 
dans  le  deuein  d'acroître  fa  puiflance  par  un 
autre  Mariage  avec  quelque  grande  heritieir  > 
s'en  fit  féparer  pour  caufe  de  parenté ,  &  époufii 
Bèàcrix»Comceiïe<i'Alboa^  de  Vicone^fiHeum^ 


ETAT    DE  LA   FRANCE-     1^9 

^Qc  de  G  aiguës  Dauphin  yeuve  du  Comte  Se  goUK- 
GiOcf  >  il  en  eut  aufli  deux  enfans ,  qui  du  chef  qqq^ji 
de  leur  mère  fuccederent  au  Daphiné^mais  d*ail- 
knrs  il  la  traita  mal ,  &  lui  empêcha  le  retour- 
ner dans  (es  propres  Etats ,  craignant  qu'elle  n*cn 
foalat  jouïr  iinièpendament  de  lui.  En  x  1 8  7^ 
8  accorda  pour  de  l'argent  >  le  droit  de  commu- 
Kidela irihede  Dijon > c*eft.rà*dire  au'ildonna 
blibenêà  Oes  habitans  «  avec  le  droit  de  polTeder 
knn biens  proprieraîrement ,  avantage  qui  n*ap- 
ptrtienc  qaïaax  Nobles  yêi  aux.Eglues  avant  la 
naonmiffioD  ,  le  tout  à  charge  de  fuivre  ^ 
de  de  confbrmei  à  la  cotitume  &  Soîflons  ,  qm 
étoit  une  ville  affiranchie^  depuis  quelques  an- 
o6n  auparavant  >  epfin  il  pafla  pour  la  féconde 
fixi  en.Terre  Saîntç  ^  en  la  compagnie  des  Rois> 
Philippe  Augujde  de  France  >,&  Richard  coeur 
de.LjoD  d'Angleterre  „.&  quand  le  mém&Phl- 
lippe  Angufte  en  partit ,  il  lui  laifla  le  comman- 
dement &  l'armée  Françoife  >  donc  il  s'acquî- 
ca  E  malj  qu'il  fut  foupçonné  d*intelligence  avec 
les  Infidelles ,  oadu  moins  d*nneindizne  jalou- 
£e  contre  la  gloire  des  autres  Croifez  ,  il  n'en 
porta  pas  loin  la  peine  ,  étant  mort  à  Tir  au 
commencement  de  l'année  1 1 5  j .  Il  laiiTa  plu- 
fieurs  enfans  ^  favoir  ,  de  fa  première  fçmme , 
Eudes  qui  lui  fucceda  ,&  Alexandre,  Tige  des 
Seigneurs  Montagu ,  de  Conches  &  de  Sauber- 
aon  j  &  de  la  féconde  »  André  Dauphin ,  Tige 
Ac»  Comtes  d*  Albon  &  de  Vienne  ^  du  nom  de 
Bourgogne  :  on  trouve  parmi  la  haute  Noblelle 
de  fon  tems  ,  Guy  de  Vignory  ,  Régnier  de 
ChatiI(on  ,  Hugues  de  Grancey ,  Senefchal  , 
Regnaud  Comte  de  Joigni ,  Geoffroy  de  Donxv, 
Robert  de  Rougemont ,  Dalmalc  de  Lufy,  An(c- 
ric  de  Montréal  ,  qui  avoit  époufé  Sibille  de 
Bourgogne ,  nièce  du  Duo  Eudes  IL  Guy  de 


/ 


-110     ETAT  DE  LA  FRANCE. 
fioUR-  Eudes  de  Vergy  ,  le  dernier  defquels  foutint  h 
.>sooNi.  guerre  donc  u  a  ttè  parlé  s  Odon  de  Thil  , 
Hugues  de  Mont  S.Jean ,  Robert  Vicomte  de  Se 

Iean  de  Dijon  ,  Aimon  de  Roux  ,  Odon  de 
.ongueil ,  Eftienne  de  Sancerre  ,  oncle  du  Di^ 
Eudes  III  >  Guyard'  de  Favernay,  imbert  die 
Guyard  d'Orgut  ;  les  Seigneurs  qui  ont  fonfent 
ii  rafFranchifleraent  de  ik  ville  de  Dijon  font  > 
Anferic  de  Montréal ,  Raymont  dc'^Marigny  j 
Guy  de  Tiicbacel  ,  Guillaume  fils  d'Eudes 
de  Champagne  >  Tiges  des  maifons  de  Cham- 
p lette  ,  de  Pontalier ,  Hugues  de  Roche ,  Simon 
de  Brancou  >  Dumonc  de  Mont el,  Kalon  de  Se 
'Julliers  ,. Gautier  de, Scmbrenon  ,  Eudes  ôcTycs 
de  SaiUy  >  Guillaume  de  £averney  >  Eftienoe 
i^illain .».  Othon  de  Saffres  &  Amedée  d'AxelIes. 
.11  eft  remarquable  que  tous  les  dénommez  en 
xette  Charte  prennent  la  qualité  de  Seigneurs 
des  lieux  donc  ils  portent  les  noms  ,  ufage  com- 
mun &  ufité  en  Bourgogne ,  dif&rent  de  celui  de 
France  >  où  les  nomsTont  prefque  toujours  em- 
ployés fimplement. 

Eudes  III.  fils  aSné  &  fucceflèur  d'Hugues 
III.  étoit  Régent  de  Bourgogne  3  lors  que  la 
nouvelle  de  la  mon  de  Ton  père  le  mit  dans  une 
polTeffion  réelle  de  la  Souveraineté  ;  il  donna 
les  premières  foins  à  réparer  les  griefs  de  fd 
principaux  vaflaux ,  &  voulut  particulièrement 
aflurer  la  liberté  des  habitans  de  Dijon  ,  à  l'ef- 
fet dequoi  il  £c  fit  cautionner  envers  eux  par  Hu* 
gués  de  Vergy ,  Eftiet^neduMont  S.  Jean>  Poo» 
ce  de  Grancey  Connétj^Ie  ,  Eftienne  ^  Seigneur 
de  Grancey  >  Hugues  de  Tilchatel  ,  <jui  de 
Saux  «Gauthier  dcjSaabernon^  Mailly  &  Guy  du 
Thil ,  tous  qualifiez  Seigneurs  -,  il  avoir  déjà 
époufé  Mahaut  de  Portugal ,  veuve  de  Philipe 
d  AUace  ,  Comte  de  Flandre  ,  more  au  fiége 


AT  1>£  LA  FIANCE,  .m 
Llfiance  qid  picote  wnât  donné  dCj^-  Bovit* 
▼emie  dSone  bUnche  deja  maifim  de«ô«Nt. 
:  Bonrgogne  ,  &  an  paflkge,  de  celfe  de 
FUui£e  ,  à  G  j^oderelle  ,  qui  a  donné 
Mrs.  d'Kânglùen  >  il  écoîc  déjà  fçparé 
rinceffe  en  1 1  ^  8  ,  ptûfqa'il  donna  lort 
orRoi  Phâîppe  Au^ofte  ,  par  kqael  il 
;de  ne  &  pomt  maner  daniralUanceda 
gMEcrrç ,  ni  par  (on  eonfHTi  les  cémoins 
»  9  Goi  eft  paflé.à  Vienne ,  font  de  Ja 
Loi  >  lancine  Alix  de  Champajrne  ,  (a 
ne  Bernard  '»  aocremeiie  die  THriniiie 
met  ».i  an!  il  avoir  l^é  la  notninatiqû 
Eces  di^  Royaume  pendant  (on  voyaèe 
n  k  Gauthiei  de  Nembars ,  Chamod- 
llauBie  deGarlande  ,  Banhelemy  le 
Iqppe  de  LeTÎs ,  8e; Henry  de  S.  Denis  i 
OR  du  Duc.»  Gui  de  Thil  ,  Joflêlin 
y  Ponce  de  Grancey ,  fc  Eftienne  Vil- 
ndanr  la  querelle  de  lamaifoodeVer^ 
imenf  a^,  k  Duc  pradoua  des  alliances 
(Omettre  iJk  il  nous  rette  un  aâe  d'Ef- 
Mont  5.  Jean  >  lors.Sénefchal  de  Bour» 
»ar  lequel  celui-ci  s'engagea  à  fervir  le 
gré  ion  étroite  alliance  avec  le  Sei- 
Vergy  »  mais  dans  la  fuite  il  devint  le 
r  d'un  accon)odement ,  par  lequel  Hu^ 
;nenrde  Vergy  donnait  fille  en  maiia- 
2C  Eudes  9  jk  pour  ta  dot ,  le  Château 
Vergy  ,  avec  toutes  les  terres  qu'il 
en  deçà  de  la  Rivière  de  Thil  -,  comme 
7e ,  le  Duc  lui  céda  coût  ce  qu'il  poffe- 
ielâ  9  avec  la  Seigneurie  de  Mirebau  ^ 
sftit  de  la  charge  de  Sénéchal  de  Bour- 
»ur  la  poffeder  héréditairement»lc  même 
ait  dans  la  fuite  une  grande  réputation  \ 
b  &:  dewaleur  dans  la  guerre  des  Albi*      > 


E 


i 


.1  II  ErT AT  D E  L^  F R AN 
LfiouR*  S^®^^  j  &  à  la  bâuillc  de  Bouviac  ,  c 
t  AOGNi>  ^^^^^^^  Tavant-gardc  j  il  mourut  à  J 

'  1118  >  piéc  à  paflTer  en  Orient  ,  & 
jqu'un  ills  unique  ^  eii  bas.  âge  ^  fous 
ûe.fa  mère  Alix  de  Vcrgy. 

Ce  jeune  Prince  fut  le  Duc  Hugue 
gouvernement  duquel  la  Bourgogne 
tranauile»  parce  qu'il  tourna  toute  f< 
tion  a  récoiiomie  >  &à  l'arrangement  < 
ïaires  ;  il  époula    premièrement  Y< 

JDreux  fille  deRobert  III.  &  de.Leor 

vVallery  ,  de  laquelle  il  eut  5  fils  «  £u 
ic  Robert  ,^  (ècondemeot  Beatrix  d 
pagne  >  dite  de.  Navarre.  «  fille  de  TJ 

-  &  de.JViarguerite  d&  Bourbon  ancien ,  < 
encore  un>£ls  nommé  Hugues  >  leque 
gneur  de  Montréal.  Eudes  ,  fils  aie 
Mahault  de  Bourbon  ,  la  plus  riche  h 

.  ce  tems-là  ,  Comtcfl'c  de  Ncvcrs  ,  d' 
de  Tonnerre  >  &c.  de  laquelle  il  n'eut  q 
Jes  y  ôc  mourut  eu  Palj^lline  avant  fo 
1169:  l'aînée  de  fcs  fiUes^^  dit  Yolanc 
fa  10.  Jean  de  France. ,  dit  Triftan  ,  i 
Louïs ,  &  en  fécondes  noces. ,  en  i  x  7  5 
dit  de  Bethune  ,  Comte  de  Flandres  , 
convaincue  d'avoir  empoifonné  fon  ] 
qu'il  a  voit  eu  de  Blanche  fille  de  Charl 
te  d'Anjou  ,  Roi  dcNaplcs  ,  frère  de 
JLa  féconde  fut  Marguerite  ,  féconde  i 
même  Charles  ,  Comte  d'Anjou.  Et  1 
me  ,fut  Alix  ,  Comte  fie  de  Tonnerre 
de  S'  Agnan  en  Berry  /femme  de  Jeac 
Ions  Seigneur  de  Roçhefort.  Jean  de  Bc 
fécond  fils  de  Hugues  IV.  époufa 
Bourbon  ,  fœur  puifnèe  de  laX^omtefle 
femme  de  Eudes  fon  frère  aîné ,  &  n'ec 
fie  fiUc ,  heritici;e  de  ia  Seigneurie  de  ] 


ETAT   DE  LA  FRANCE.      ïij 
laquelle  fac  marî^  comme  chacun  le  fçaic  à  Ro-  BoUR- 
bm  Cbmce  de  Clermont  dernier  des  enfans  de  ooG»is. 
S.  Loaïs ,  qui  eft  le  chef  de  la  maifon  régnante. 
Ce  mariage  eft  pourtant  accufé  ptr  les  anciens 
Aocearfrj  &  S.  Julien raporte  qu'affiftant  un  jour 
au  dîner  de  François  1.  qui  étoit  .la  meilleure  £- 
colede  fcience  qui  fut  en  ce  tems-U  ^  il  entendit 
Lazare  de  Baïf  raconter  au  Roi ,  que  Ton  avoir 
.tcouvc  parmi  les  papiers  du  Duc  Pierre  de  Bour- 
bon ,  auparavant  dit  le  Seigneur  de  Beaujeu  , 
une  hiftoire  de  (à  Maifon  y  où  il  écoit  raporté 
qK  S.  Louis  avoir  donné  £a  malédiûion  â  ce 
mariage ,  9c  pronoacé  par  un  cfpece  du  juge- 
neot  >  que  la  pofteritê  qui  en  fortiroit  »  ne  par- 
.neodroit  jamaif  à  la  Couronne  de  France  >  Ôc 
qu'elle  lui  cauferoit  de  grands  maux  >  &  il  ajou- 
te que  le  Eut  lui  a  voit  ècc  confirmé  par  deux  au- 
nes perfonnes  ,  élevées  dans  la  mailon  de  Bour- 
bon k  bkn  inftruits  de  les  aiEaires  >  remarque  qui 
doit  faire  comprendre  combien  font  trompeurs 
les.  prouoilics  fondés  fur  la  feule  opinion  des 
bommes  ,  sefultante  du  mérite  ou  démérite  de 
quelques  aétions  dont  ils  jugent  à  difcretion  > 
pais  que  la  poflerité  du  mémeRoi  François  ,  qui 
toit  alors  û  flotiflante ,  s'éft  éceinte  fans  refte  4 1 
ans  après  &  mott>  pour  faite  place  à  la  même 
maifon  de  Bourbon ,  dans  la  plus  petite  &  la  plus 
mépiifée  de  fès  branches ,  laquelle  a  néanmoins 
forté  depuis  cent  ans  y  la  eloiie  &  le  droit  de  la 
Monarchie  bien  au-delà  de  ce  que  François  I. 
k  S.  Louïs  lui-même  fauroient  pu  ima|;incr. 
La  mort  des  deux  Princes  ainez  de  la  maiion  de 
Bourgogne  »  avant  leur  pcre  ,  de  voit  nacureU 
leœnt  aporier  quelque  traveifc  à  Tordre  de 
(à  iuccenion  y  &  c'eil  ce  qui  porta  le  Duc  Hu- 
gçs  IV.  à  la  régler  par  un  teftamcnt  dans  le- 
quel il  inftitua  (on  hetiûer  >  en  la  Duché  >  le 

Tome  m.  K 


114  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
BoVR-  Prince  Robert ,  dernier  de  jfes  cnfans  du  prémiet , 
«PGMi.  K«  i  ^  tcftamcnt  qui  cft  datte  de  Vilaines  et'. 
Duefoiois  le  Lundi  avant  la  S.  Michel  1171 , 
cft  remarquable  ,  en  ce  qu'il  l*aurorife^  dans 
cette difpofition  >  tant  parle  droit  ^que  parle 
confentement  de  £cs  cnfans  ,  qui  étoient  morts 
long-tcms  derant  ^^poteftate  mtbi  data  tam  à  /#- 
re  quim  voluntate  proptia  Uberotum  meomm: 
Cependant  le  livre  de  Lignage  de  Dreux  ,xiit  nec- 
tenienten  parlant  de  Duc  Robert  II.  ti  fut  Vnc 
de  Bourgogne^aprèsfon  pertycontre  la  coutume  du 
pays ,  quoique  les  enfans  defon  aine  le  durent 
être.  Dans  le  £ïit ,  on  ne  fauroit  accufèr  le  Doc 
'  Hugues  lY.  d'avoir  mal  fait  ,  en  cocfirrvanr 
une  des  plus  belles  Provinces  &ila  première  Paî- 
lie  de  France  dans  (a  maifon  s  maisaufii  s'enfuî- 
TÎt-il  delà  y  que  l'on  nf  penfoit  pas  encore  que 
la  Bourgogne  fut  une  terre  d'appanage  reverfi- 
ble  à  la  Couronne  ,  à  défaut  de  Mâles  >  il  eft  mê- 
me évident  que  Robert  douta  de  fon  droit ,  &^ 
craignit  juftcmcnt  les  fuites  que  pouroîi  faire 
contre  lui  Robert  Comte  de  Flandres  au  droit  de 
fa  femme  »  c'eft  pourquoi  il  s'afiura  au  plutôt 
de  la  proteâion  du  Roi  de  France  ^  par  fon  ma- 
riage avec  ÙL  focur  Agnès  5  il  s'enfuîvit  une 
compromifHon  entre  les  prétendans  ,.  pour  s'en 
xaporter  au  jugement  du  Roi  |>  lequel  ne  man- 
qua pas  de  décider  le  principal  en  faveur  de  fon 
nouveau  fieaufrere  «  mais  il  l'engagea  à  donner 
un  partage  plus  confi^lerable  au  Comte  de  Flan* 
drc  que  celui  qui  avoit  été  réglé  par  le  tefta- 
ment  d'Hugues  IV  ;  il  eut  la  même  attention  en 
faveur  du  Comie  le  Clermont  fon  frère ,  mari 
de  rhéritiere  de  Bourbon  ,  &  lui  fie  céder  Je 
Charolois  ,  la  Comte  de  Châîons  &  quantité 
d'auçres  terres  trcs-cohfîderablcs  ,  pour  ie  dé- 
domaget  d'un  droit  qu'il  n'avoir  pas  ,  &  qu'il 


BTAT  DE  LA  FRANCE,  ii^ 
aepoQToit  aroir  qu'à  l'exclufion  des  fœurs  de  Bour- 
kComtefle  de  Flandre  ,  aufqoelles  cependant  «o&hi. 
3  ne  fie  lien  donner  de  plas.  Ce  jugemenc  du 
&m  Philippe  le^Hardi  eft  d'autant  plus  remar- 
onable  quil  condamne  abrolument  ceux  qui  ont 
ttè  tendus  Cous  les  règnes  fuivans  ,  tant  en  fa- 
TCQt  de  Mahaut  d'Artois  aue  de  Jeanne  la  Bol- 
cenlê  pour  la  Bretagne  »  iuftifiant  d'ailleurs  une 
aunme  bien  conftante  dans  la  pratique ,  favoir 
qv  les  Princes  ne  connoiflent  pas  de  droit  plus 
certam  que  leur  intérêt  >  pour  le  foutient  du-> 
quel  les  raifons  &  les  prétextes  ne  ipanquenc 
yuûm ,  9c  c'eft  la  caufe  necefl'aire  des  contra-^ 
<iiâions  qui  régnent  dans  toute  la  fuite  de  l'hil- 
uûre  du  droit  François. 

ILoberc  II.  pafla  en  Italie  en  x  tS&  >  pour  la 
qoeieUe  de  la  Maifon  d'Anjou  contre  celle  d' Ar. 
laçon  i  deux  ans  après  ,  il  tranfigea  avec  les  |^ 
Scttoeurs  Ecclefiaftiques  &  féculiers  delà  Du* 
che  >fur  le  iujet  des  altérations  qu'il  faifôit  à 
la  oonnoye ,  au  préjudice  général  de  la  Provin- 
ce >  il  promet  de  la  rétablir  fans  changement  > 
&  ceux-li  s'obligent  de  lui  fournir  le  10  c  de 
hus  revenus  pendant  les  deux  années  fuivan- 
m  :  le  terrible  fléau  du  changement  de  la  mo- 
noye^qoe  les  Princes  faifoient  rachètera  leurs 
yaflàax  ,  fans  être  plus  fideljes  qu'auparavant 
à  leur  nouvelle  promefTe  ,tiroit  ion  origine  de 
France ,  où  Phihpe  le  Bel  commit  des  excès  enco- 
R  plas  crians  en  cette  matière.  Robert  mourut  à 
Vcrnon  en  x  |  o  j .  &  fa  veuve  Agnès  de  France 
loi  forvécut  %z  ans.  Les  plus  confidcrables 
Seigneurs  de  fon  tcms  furent  Jean  de  Vcrgy  , 
Seigneur  de  Fouvans  ,  Sénéchal  héréditaire  , 
Gailliume  de  Montaigu  puifné  de  la  maifon  de 
Bourgogne  ,  Licbaut  de  Beaufrcmont  Maré- 
(lul ,  ces  I  font  qualifiez  de  chers  coufi/is  du  Ouc 

K  % 


ix^.FTATDF  LA  FRANCE. 
fiovR-  en,  fon  codîcilc ,  Jean  de  Choifeuil  Connétable , 
•(TGNi.  Milcsdè  Noyers  , ].  de  Courcelles ,  Hugucsdc 
Chailcl ,  Regnâud  de  Grancev  ,  Martel  de  Mafl- 
If,  J.  de  Beau  jeu  ,  Robert  cle  Btoî(&^  Htigoes 
de  la  Saulce  ,  Odet  de  Mainacaux  ,  Ayiriood 
d'Oftun  ,  Jean  de  Longwy  ,  Odart  de  Munia- 
gu  ;  Mathieu  de  Montmartin  ,  Hugues  de  Mcu- 
Waut ,  Seigneur  de  Courtenay  ,  lean  de  Nau- 
tîn ,  Guy  de  Thoîre  ,  Pierre  Dublé  ,  Seigneur 
d'Uxelles  Chevalier  ,  &ç. 

Le  Duc  Robert  II.  laifla  une  nombreufc  fa- 
mîUe ,  mais  elle  s'éteignit  en  fîpeu  de  tcros  ,  8c 
par  dcs^accidens  fi  étranges  ,  que  Ton  en  attri- 
bua la  ruine  à  une  maledidiôn  particulière  ,  quoi- 
Îue  CCS  enfans  fuffcnt  aufli  ceux  de  S.Louï* , 
eân  aîné  mourut  avant  fori  père  ,  Hugues  qui 
fut  Duc ,  jc.  dii  nom  ,  mourut  en  i }  i  j .  Eu- 
des continua  la  lignée  ,  Louïs  &  Robert  mou* 
lurent  àuffi  fans  enfans  i  Blanche ,  fille  aînée  ,^ 
Comreilc  de  Savoye ,  n'eut  qu'une  fiUc ,  mont 
fans  hoirs  ,  de  Jean  II Ir  Duc  de  Bretagne  j 
Maguerite  >  époufe  de  Louïs  ,  dit  Hutin  ,  fili 
aîae  de  Philippe  le  Bel ,  fut  étranglée  ,  convain- 
cue* d'Adultère  -,  la  plus  hcureiiic  fut  Jeanne  ,. 
époufe  de  Philippe ,  Comte  de  Valois ,  laquelle 
devint  Reine  de  France  ,  &  ne  laifla  pas  d'avoir 
d'èxirémes  déplaifirs  ,  la  dernière  tut  Marie,, 
époufe  d'Edouard  ,  Comte  de  Bar  ,  mais  pour 
entendre  la  fuite  de  cette  hiftoire  ,  il  faut  fa- 
▼oir  que  Louïs  Hutin,  malgré  la  rigucurexet* 
cée  contre  ùl  femme ,  çn  avoir  une  fille  nommée 

Èanne  qui  fe  trouva  par  fa  mort  héritière  du. 
Qyaume  de  Navarre  ,  avec  des  droits  aparens. 
fur  fa  Comté- de  Champagne  ,  qui  étoit  cenféc 
£cf  féminin  ,  puis  que  la  Reine  Jtanne  fon  A  ycu- 
Ic  l'avoît  aportce  à  Philippe  le  Bel ,  quoique  le 
comfairc  eut  été  jugà  dana  le  faincux  Barle-^ 


ETAT    DE  LA   FRANCE.      117 

ment  de  Melon  »  de  Tan  1 1 1 6  ^  où  les  filles  du  Bour«> 
COmce  Ifenryll.  a  voient  êc£  exclue)  en  faveur  gooki., 
de  Thibaut  IV.  le  bas  âge  de  cette  Ptinccfl'c  ^ 
la  défaveur  de  (a  mère  ,8c\sl  puKfance  de  Tes 
oncles  ,  fuccedîvenient  Rois  de  France  y  mu 
rent  de  grands  obflacles  à  la  judice  qui  lui  6tois 
due',  toutefois  la  vieille  DucheiTcde  Bourgo* 
gDe>  Agnès  fille  de  S.  LouYs  ,  Ton  Ayeule  >  s*é« 
tant  pourvue  pour  obtenir  la  gatde  &  l'éduca- 
tion de  cet  enfant  ,  il  fe  fit  un  Traité  à  Vincen-* 
nés  >  le  2  7*?.  Jttillet  151^,  peu  de  jours  après 
hi  mort  de  LouYsHutin  ,  entre  Philippe  Comte 
de  Poitiers  ,  prenant  le  titre  des  Royaumes  de 
Ffance  &  de  Navatre ,  &  Eudes  Duc  de  Bour- 
gogne ,  tant  en  fon  nom  qu'en  celui  de  la  Du- 
chefle  Agnès  fa  mère  ,  par  lequel  il  fut  ftipulé 
10.  que  ladite  Jeanne  de  France  ,  fille  du  Roi 
défont»  &'Ia  Bile  dont  la  Reine  Clémente  fa- 
veuve  ètoit  enceinte  ,  fupofé  que  ce  fut  une 
fille  ,  anroient  en  héritage  le  Royaume  de  Na<« 
varre^avec  les  Comtez  de  Champagne  &  de  Brie> 
pour  telles  portions  qui  leur  pourroient  apar- 
tenir  de  droit  ou  de  coutume  >  excepté  ce  que 
le  dit  Philippe  Régent  de  fon  frère  Charles  , 
Comte  de  la  Marche  ,  en  doivenr  avoir ^  pour 
part  6c  portion ,  en  la  fuccefïïon  de  la  feue  Rei<* 
ne  Jeanne  leur  mère  »  &  ce  ^  au  moyen  de  la 
quittance  qui  par  ladite  Jdanne  ^  fêta  donnée  du 
ramenement  cm- Royaume  de  France  &  de  tou- 
te autre  part  en  la  mcceffion  de  (on  Père  LouYs , 
dernièrement  decedc.  i".  Qjiie  ladite  Jeanne  fc- 
roit  remife  entre  les  mains  de  la  Duchcffc  A- 
gnés  fon  Ayeule-,  pour  être  par  elle  nourrie 
&  élevée  ,  en  donnant  toutefois  caution ,  qu*cU 
Icne  fera  mariée  (ans  le  confcntement  le  fes  on- 
cles ,  le  Régent ,  &c  i  on  en  cas  qu'ils  vinffenr 
tous  à.déccder  »  des  plus  prochains  du.  Lignage 


12,0      ETAT   DE  LA   FRANCE. 
BouR-      Philipc  ,  dit  de  Rouvre,  (ucccda  à  fon  aycnl 
GOOKA.  en  1 3  49,  il  donna  d*abord  de  grandes  efperan- 
ccs  Se  époufa  au  mois  de  Juillet  13^1.  Marguë* 
lice  ,  nlle  unique  de  Louïs  de  Maie ,  Comte 
de  Flandres  >  mais  il  mourut  prerqu'au(&-tôc 
après,  le  1 1*.  Novembre  de  la  m^me  année,  &  en 
lui  s'éteignit  la  première  tige  des  Ducs  de  Bour- 
gogne ,  après  avoir  duré ^  j<3  ans  f  il  reftoit  en- 
core de  mâles  defcendans  de  Robert  I.  figavoii 
ks  Seigneurs  de  Montagu  ,  de  Saubern(»n  Se  de 
Conches,  mais  on  connoiflbit  alors  fi  peu  U 
propriété  des  appanages ,  qu'il  ne  fut  pas  {eule- 
ment  queflion  de  leur  droit  -,  le  Roi  Jean  qui 
legnoit  alors  en  France ,  déclara  que  les  lettre! 
patentes  de  Novembre  de  la  même  année ,  c'eft 
a-dire  >  fi- tôt  qu'il  reçût  la  nouvelle  de  cctt( 
mort  j  que  la  Bourgogne  lui  étoit  dévolue ,  noi 
pas  au  droit  de  la  Couronne ,  mais  à  celui  è 
proximité ,  non  rat/one  corona  :  Néanmoins  puii 
qu'en  fuivant  l'ordre  de  la  fucceffion ,  la  Bour- 
gogne devoir  appartenir  à  la  Reine  Jeanne  d( 
Navarre,  fiile  de  Louïs  Hutin  ,  ou  à  £on  fil& ; 
le  Roi  Charles  ,  fdmommé  le  Mauvais ,  par 
ce  qu'elle  ètoit  morte  dès  l'annéei  5  4.9»  or  ci 
^ui  fiattoît  le  Réi  Jean ,  &  qui  le  porta  h  déci- 
der-en  faveur  de  la  proximité,  c'eft  qu'il  £ 
irouvoit  véritablement  plus  proche  d'un  degré 
que  le  Roi  de  Navarc  ,  &  qu'il  ne  comptoi 
pas  que  la  ifcpi^efcntation  dut  avoir  lieu  5  a< 
îbnd  fon  meilleur  titre  étoit l'ioftitution  tcfta. 
mentaire  du  Duc  Eudes  IV.  quoi- que  non  moin 
contraire  à  la  coutume  daPaïs ,  que  lavoic  ée 
celle  de  Hugues  IV.  en  faveur  de  Robert  II. 

Je  ne  fuivrai  pas  plus  loin  l'hiftoice  de  Bout* 
gogne ,  de  peur  d'allonger  par  trop  cet  Extrait 
vil  d'ailleurs ,  que  celle  des  Ducs  de  la  fécon- 
de &mille  n'efl  ignorée  de  pcrfonne  ,  &  n  ei 

çmba 


ETAT  DE  LA  FRANCE,    m 

erobanafféc  d^aûcQne  difficulté  fur  la  fuccc£-  Boùr- 
fioD  i  non  ^as  même  au  droit  que  Marie  de  Boar-  qogms. 
go^  héritière  a  porté  dans  la  maifon  d'Autri- 
che, malgré  lequel  Louïs  XI.  s*en  empara.  Mais 
pour  fùivre  mon  projet  de  faire  connoître  au- 
tant qu'il  fera  poflîbic  les  familles  nobles  &  illu- 
ftrcs  dans  les  divers  tems  ,  je  raporterai  la  lifte 
de  ceux  qui  fignercnt  au  mois  de  Novembre 
1 5 1 4.  l'Ailbciation  générale  des  Etats  de  Bout-* 
goçnc  contre  les  entreprifcs  de  Philippe  le  Bef. 
Voici  ceux  de  la  Duché  :  Jean  de  Châlons, Com- 
te d'Auxerre  5  Jean  Sire  de  Sarfay  ,  Gérard 
de  Châtillon  ,  Hugues  de  Montperoux ,  Jean 
de  Bourlemont ,  Richard  d'Aurigny  de  la  Mai- 
fon de  Vienne  ,  Eudes  de  Kflontagu  ,  de  U 
•maifon  de  Bourgogne  , -Guillaume  aEfpoiffes^ 
Jean  de  Thîl ,  Jean  de  Courccllcs ,  Jean  de  Bu- 
IV ,  Jean  de  Frcfloy  ,  Sire  de'Molincz  j  &  Gau- 
ches fon  frère  »  Sire  de  Biochcfort ,  Eudes  Sire 
deCrancey,  Henry  de  Vergy ,  Sepcchal ,  Jcaa 
de  Lougwic ,  Sire  de  "Raon  ,  Ma  hé  de  Mont- 
martin  ,  Guillaume  de  Pcfmes  ,  Jean  Comte 
de  la  Roche  5  Hugues  de  Châlons ,  Etienne  dft 
Mont  S.  Jean  ,  la  Dame  Davé  en  Barois  , 
Lcnfant  de  Château- Vilain  ,  le  Sire  de  Traif- 
gncl ,  Jean  Sire  de  Choifcul ,  Guillaume  de  Vcr- 
dan,Stienne'de  Lembcrnon ,  Guillaume  de  Chan- 
icncy ,  Alix  ,  Dame  de  Froloy  ,  le  Sire  de  Châ- 
launcuf  ,  ou  Chauneauf ,  Henry  de  Borg  ., 
Edmc  duîloy  ,  Guillaume  de  Talina ,  ou  Tal- 
ma  ^  Jean  de  Change  y  ,  li'abcaudu  Mont  Saint 

Iean  j  Dame  de  Dampierre  fon  frcre  &  fcs  cn- 
àns  ,  Haïs  de  Mailly  ^  les  enfans  (iC  Simon 
de  Mally  ^  ou  Mailly  ,  le  Sire  de  Sancey  >  le 
Sire  de  Marroeaux ,  le  Sire  de  Baricres ,  le  Si-* 
le  de  Burfey  >  le  Sire  d*Aumay  ,  Guillaume 
de  Chandenay  ,  Gai  de  Villers  >  Gui  de  Bi« 
Tbm  m.  L 


Ht  ETAT  DE  LA  FRANCI 
Pour-  ^^  >  ^^  5^^^  ^^  Viangcs  ;  le  Sire  de  Mo 
COGNE.  J^*'*  ^^  froans ,  Aimardde  Saffres ,  Alej 
de  Blczy  »  Philippe  de  Chanvirai,Hugucs 
fur  Thil ,  Etienne  de  Moiflcy  ,  Erard  d< 
fay  »  Simon  de  Grenanc  >  Jean  de  Saine 
gne  fur  Vigcnnc ,  Gérard  de  Ville- Francor 
les  de  Chateauneuf  ,  Sire  de  Villaincs  , 
&  Guillaume  de  Maumonc  ,  Gui  de  Cha 
Gui  de  Belfence  ^  Gui  Villa rnoud ,  Gui  d*( 
Sire  d*  Arcncey ,  Eudes  de  Scmur  ,  Guior 
ftun ,  Sire  de  Drecy  j  Jean  de  Marcilly  ,  1 
dOigney  en  Auxois  ,  la  Dame  de  Gouj 
la  Dame  de  Chalay  en  Auxois  ,  Huguei 
l^lcnecoy  ,  Jean  de  Suillay  ,  Jeand'Aufi 
Jean  de  DreiTay  ,  Guillaume  de  la  Grs 
Jean  de  la  Mocne  S.*  Jean  ,  Godin  de  Sz\ 
Eudes  de  Saubernou  >  Sire  de  Marigny  , 
de  Beftar ds  ^  Sire  de  >]antou  ,  Guion  de 
ly  ,  Guiot  de  Treccy  ,  le  Sire  Dolvy  , 
de  Fallaftres  »  Guillaume  ,  Sire  du  Sauce 
Sauley  ^  Eudes  ,  Sire  de  Montez  >  Gui 
Plelapcs  ,  Humbert  de  Rougemont ,  Je 
Monetrel  ,  Gérard  de  Marly ,  Jean  &  R 
de  Langler  ,  Guiot  de  Parigni  ,  Alix  d*i 
bonne  >  Jean  de  Gaucey  >  J^an  de  Mon 
fur- Aube  ,  Prius  de  Chaudenay  ,  Geoi 
.Viangcs  ,  Jean  de  Tourtuirpn  ,  Guillau, 
.yillccomté  ,  Aimouin  Pumcx ,  les  Ecclc 
cjucs  &  les  Communes  des  Villes  font  ( 
énoncées  en  leur  rang  ,  (c  TaAe  poru 
fceux. 

Dans  les  Comrez  de  Tonnerre  &  d'Au 
on  trouve  dans  une  pareille  all'ociation  y 
.Sire  de  LefCnes  ,  Mahé  de  Mallo  ,  S 
S.  Brix  ,  Jean  de  Saltcnay  ,  Erard  d*Ai 
Gaucher  de  Frofloy  ,  Robert  de  Roch( 
Sixe  de  Braguelogne  ^  Jean  de  Marmaus 


ETAT  DE  LA  FHANCE.     iij 
picsd'Argcntcuil ,  Jean  Aliquant ,  Sire  de  Mal-  Bq^j^^ 
krcfin ,  Guiliaame  d*  Archi ,  Gilles  de  Corcon ,  qqq^T" 
ilichard  de  Saroifi  ,  Guillaume  de  Taulcy ,  Si-  ^ 

le  de  Vioemer  ,  Jaques  ,  Sire  de  Pafly  ,  Etien- 
ne de  Lufv ,  Jean  de  Digoinc ,  Sire  d*  Aify  ,  Jean 
de  Vincclles  ,  Régnier  de  Villiers  ,  i'aOe  cft 
fcellé  de  I X  fceaux  &  de  la  même  année  x  3  s  4. 
ao  mois  de  Novembre. 

il  feroit  au  (fi  utile  pour  la  juftificacîon  def 
droits  de  la  Noblefle  ,  qu'important  pour  la 
cooDoiflance  du  gouvernement  ,  de  faire  voir 
onclks  furent  les  fuites  des  aflbciations  qui  £e 
firent  alors  dans  toutes  les  Provinces  de  France , 
k  de  ouelle  manière  les  trois  enfans  de  Phi- 
lippes  le  Bel  >  fes  Succefieurs  ^  la  Couronne  > 
confirmèrent  par  des  aûes  autentiques  les  droits 
naturels  &  ordinaTief  dont  chaque  membre  de 
r£tat  devoir  jouïr  »  mais  parce  que  ce  feroit  en 
quelque  façon  fortir  de  mon  fujet  ,  je  croit 
me  (fevoir  réduire  à  donner  quelaue  extrait  dei 
montres  &  aflêmblées  de  la  NobleiTe  ,  tenues 
fous  le  gouvernement  des  premiers  Ducs  de  la 
première  race  ,  parce  que  clans  la  fuite  ,  l'union 
de  tant  d'Etats  qui  accrurent  la  puiflance  des  mé* 
mes  Ducs^confondit  tellement  la  Noblcfle  origi- 
naire de  Bourgogne  avec  celle  des  autres  Païs  , 
(bit  par  le  mélange  des  Alliances  ,  foit  par  la 
poflëi&on  des  grandes  charges  qui  ont  fait 
paûêr  les  plus  nobles  Seigneuries  dans  des  fa- 
milles étrangères  ,  ou  qui  ont  apcllé  les  mai- 
(bns  de  Bourgogne  en  d'autres  Païs  ^  que  dés 
le  tems  de  Charles  le  téméraire  >  c'cft-à-direen 
1 4  6  S .  on  iè  plaienoit  que  la  Bourgogne  ne  fe  re* 
connoifoit  plus  elle-même  s  uneiniimté  d'anno- 
blis  ,  ou  de  familles  Bourgeoifes  ^  s'étant  déjà 
élevées  par  la  Finance  ^  ou  par  la  emplois  de 
Jodkature  ,  jufqu'à  pojQl'cdcr  les  fiefs  &  Sei- 

L  X 


114     ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Bo  u  R  -  gJicu  f  î^s  qui  n'appartcnoîcnt  originairement  qu'à 
•OGN£.  '^  vraye  Nobleue  -,  ce  fut  alors  que  iè  forma  la 
diâion  vulgaire  qui  diftinguoit  les  grandes 
maifons  Bourguignonnes  par  des  fobnquets  af- 
feélez  ,  les  autres  qui  n^êtoicnt  plus  alTez  ri- 
chos  pour  écre  à  la  Cour  des  Princes  ,  demeu- 
rant oubliez  8c  confondus  dans  la  foule  de  ceux 
qui  cherchoient  fortune  par  la  voye  de  la  fa- 
veur ,  Se  non  par  celle  du  droit  d  une  illuftre 
naiitance  ,ibutenuë  dequalicez  convenables.  On 
ne  fautoit  nier  que  ce  ne  fut  premicrement 
par  la  faute  de  cette  même  NoblelTe  ,  qui 
s*entétant  de  luxe  &  de  dèpen(e  à  l'exemple  de 
Piiiiippc-le- Hardy ,  premier  Duc  de  Bourgo- 

fne  de  la  première  race  ^  mit  comme  lui  fes 
éritiersdans  la  néceffîté  de  renoncera  fafuc- 
cciTion  i  mais  ce  fut  au^  la  faute  des  Princes  , 
&  la  conduite  de  Charles  y  dernier  Duc  dt  Bour- 
.gogne  »  en  fait  une  preuve  fîgnalée.,  lors  qu'a- 
bandonnant fa  confiance  «ntierc  à  des  étraneers, 
au  mépris  de  cette  fidelle  &  vériuble  Noblef- 
fe ,  il  périt  malheureufement  devant  Nancy  pax 
la  tranilbn  de  Xambobafiè. 

L'Ancien  Diâron  iur  la  Noblcflc  qui  a  été 
confervé  par  les  mémoires  de  S.  julien^  pointe , 
Kkbe  de  Cbâlons  :  Noble  de  Vienne ,  Fter  de 
Ncufchâcel ,,  Preux  de  Ver^  ,ade  la  Maifon 
de  Beau Frc mont  d'xm  font  Sortis  les  bons  Ba- 
rons )  d*où  l'on  doit  conclure  ^ que  le  mélan- 
ge des  maifons  iétrangéres^(oit  déjà  tellement 
forme  que  Ton  prenoit  celle  de  Neufchâtel ,  pour 
une  famille  Bourguignonne  ,.  quoiqu'elle  fut 
SuiiTcs  d'rorigine  ,  &  que  fcs-bicns  les  plus  coo-» 
fidé râbles  fuflen t  en  A Iface  -&  en  Com c é. 

Mais  je  reviens  aux  ailêmblées  de  NobIçfl<^ 
&  à  la  diftributioii  des  Charges  ,  Roberjc.<ic 
Lugny  âc  Thomas  de  Voudenay ,  ctoicnt  QoUf* 
verneufs  ou  Regens    de   Bourgogne   qâanj^ 


ETAT  DE  LA  FRANCE,      iij 

Philippe  de  Rouvre  moarac ,  &  furent  continuez  Bou li- 
en leur  emploi  fous  le  Roi  Jean  ^  qui  liéan-  gogni. 
moins  leur  dobna  pour  Collègues  le  Doyen  de 
Troyes ,  8c  Nicolas  de  Bragne  nouvel  Annobli  , 
te  comrnic  de  plus  Jean  Comte  de  Tancarville» 
poarécce  fon  Lieutenant- Gêné  rai  en  Bourgo- 
gne. Ce  même  Prince  fit  aflembler  le  Parlement 
de  Bourgogne  à  Beaune  ,  au  mois  de  Jan- 
vier 1 5  6  i .  dans  lequel  on  trouve  que  les  grands 
Officiers  écoient  Robert  de  Lugny  ,  Chancel- 
lier  ,  Guillaume  de  Clugny  ,  Bailly  de  Dijon , 
Henry  de  Bar  frère  du  Duc  Robert  gendre  du 
Koi ,  gouverneur  ,  &  le  Comte  de  Tancarvil- 
Ic  Lieutenant  du  Roi.  Le  Roi  ayant  enfuite  pris 
ledeflein  d'avantager  Philippe  y  furnommê  le 
Hardy  ^  (on  4^.  fils  ,  par  la  donation  de  la  Du- 
ché &  Pairie  de  Bourgogne  >  &  du  Doyenné  des 
Pairs  de  France ,  lui  en  conféra  d'abord  le  gou- 
Tcrnement  ,  comme  un  membre  de  celui  du 
Lyonnois  &  Mâconnois ,  puis  lui  fit  en  fècret  la 
célèbre  donation  datcée  de  Germiny  fur  Marne 
le  6c.  Septembre  1363.  qu*il  mie  en  dépôt  entre 
les  mains  de  Philbcrt  Paillard  ,  nouveau  Chan- 
cellier  de  Bourgogne ,  laifi'anc  à  fon  fils  un  ordre 
pour  retirer  ladite  donation  quand  il  en  feroit 
tems.  Philipe  ne  prit  pas  toutefois  poiTeffiou 
«le  cette  belle  Seigneurie  du  vivant  du  Roi 
fon  Perc  ,  il  attendit  la  Confirmation  de  fon 
fucceflcur  qui  lui  fut  accordée  avec  une  extrê- 
me générofité  par  Charles  V.  fuivant  fes  Let- 
tres du  %.  Juin  1364. 

Philippe  s'ctant  rendu  à  Dijon  y  prêta  les  fer- 
mens  ordinaires  ,  qui  furent  reçus  par  Jean  Def- 
culigny  ,  notaire  A poflolique  ,  &  reçut  en  con- 
fequence  les  hommages  de  fes  nouveaux  Vaf, 
faux.  Ce  Prince  qui,avec  fes  grandes  qualitez  de 
bardicflê  &  de  courage,  avoic  une  extrême  avi. 

L  3 

1 

i 


ïi^  ETATDELA  FRANCE. 
BoUR-  d"^  pour  rargcnt&  une  efpccc  de  fureur  potfr 
60GMS.  ^^*  dépenfcs  ,  changea  bien-tôt  Tétat  cic  la 
Province  ,  y  ayant  introduit  quantité  d'impôts 
au  préjudice  de  fon  ferment.  Il  établie  la  vente 
du  fel  a  fon  profit  &  obligea  le  Public  à  le  pren- 
dre dans  fes  greniers.  Il  aflembla  crès-fouvent 
des  Etats  pour  leur  faire  des  demandes  exhûr- 
bitantes  ^  &  il  obtint  ordinairement  tout  ce  qu*iU 
pouvoient  donner  par  deux  motifs ,  Tun  la  iii^ 
letê  des  peuples  qui  vivodent  fous  fon  gouyer. 
nement  ^  pendant  que  le  rede  du  Rovaume  étoic. 
en  feu  de  toutes  parts, Tautre  faUbéri>litcci>- 
Ters  la  Noblciîe  i  à  laquelle  non- feulement  il 

Sayoit  exa£lemenc  les  fervices',  mais  faifoic 
e  riches  6c  continuels  préfens ,  outre  que  Tac- 
croidement  de  fcs  Etats  par  les  riches  fuccef^ 
lions  qui  échurent  à  fa  femme  Marguerite  de 
Elandrcs,  faifoît  envifager  à  cette  même  Noblcf»- 
felcs  grandes  récompenfes  qu*il  pouvoir  luidonr 
©er  &  qu'il  lui  donnoit  en  effet  quand  elle  Vz^ 
yoic  mérité  par  fon  obéiffance  &  par  fon atta* 
'  chemcnt.  Il  paroît  toutefois  que  dans  le  com- 

xnencement  de  fa  Domination ,  il  témoigna  |>lus 
de  confidération  pour  la  Noble flc  Bourguignon- 
ne qu<r  (fans  la  fuite  de  fa  vie ,  ou  la  faveur  qu'il 
donna  à  la  Maifon  de  la  Trimouiile ,  &  fes  oc- 
^pations  dans  le  Royaume  pendant  la  demeu-r 
le  du  Roi  Charles  VI.  fcmblerent  l'avoir  enlevé 
à  fes  anciens  Ennemis. 

Voici  les  noms  des  principaux  Seigneurs  qui 
ont  vécu  de  fon  tems  ,  Jean  de  Saubsrnon  Ca- 
pitaine Général  de  la  Duché  aux  gages  de  3 
liv.  par  jour  ,  Jaques  de  Vienne  ,  Seigneur 
de  Longwi  *  Jean  de  Vcrgy  ,  Philippe  de  Jau- 
court  >  Commandant  les  Troupes  de  Champa- 
gne en  1 5  04.  Jean  de  Farfy  ,  Gui,dè  Pontallier,. 
Maréchal,  j^  Q^illaume  de  Quinccy  ,>  Geoffroy 


1 


ETAT  DE  LA  ÎRANCE.     117 
du  Maix  ,  Jean  de  Chamac ,  Edcnne  de  Flavi-  Bouv 
gny,  Etienne  de  Bremar ,  Richard  de  Dompier-  cogk 
le  3  Huguenin  de  Suily^  &  Jean  de  VilIers^Com- 
mandaos  dans  les  places  en  la  même  année. 

£0  la  moncre  faite  en  Novembre  1)^7.  de-* 
Tact  Gui  de  Montalliei  ,  Maréchal  de  Boor- 
fogne ,  &  ]ean  de  Marnay  Commis  pat  le  Duc , 
leroient  au  nombre  des  Bannerets  ,  Eudes  de 
Graocejy  Seigneur  de  Villers ,  Hagoes  de  Cha- 
Ioos,Sire  d'Harlay ,  H?nry  de  Vienne,  Seigneur 
de  Mircbel ,  Jaques  de  Vienne,  Seigneur  de  Lon- 
gwi ,  Jean  de  Vcrgy ,  Seigneur  de  Fovcns  5  par- 
mi les  Chevaliers  Bacheliers  >   Bouchard  de 
Montigny  ,  Thibaut  de  Meljo  ,  Seigneur  d'Ef- 
poiflès ,  Girarde  de  la  Tour  ,  Sire  de'Montbelot^ 
Goillaume  d'Aig remont ,  Guillaume  Baftard  de 
Poitiers ,  oui  devint  dans  la  fuite  un  Seigneai 
très- conûd  érable»  Baudry  de  Baleure ,  S.  Julien, 
Guide  Tremblay  ,  Hugues  de  Gran^on,  ou 
Grancon,Hugucs  Damas,  Sire  de  Marcilly,  Jean 
de  Montagu  ,  Sire  de  Saubernon  ,  depuis  Capi- 
taine General ,  Jean  de  Vienne  ,  Sire  de  Roland, 
Jean  la  Peronnc  ,  Sired'Auvoy  ,  jofl'crand  de 
Lugny  ,  Louis  Guignard  ,  Pierre  de  Saubernon, 
Sire  de  Malain ,  Philippe  de  Jaucou^t  ,  Pierre , 
Sire  de  Clavigny  ,  Thomas  de  Voudcn'^y  ,  Hu- 
gues de  Vienne  ,  Sire  de  Pagny  ,  Jean  ,  Sire  de 
Rcy  ,  Jean   de  Cnix  ,  Jean  de  Biazey  ,  Mi- 
les de  Noyers  :  Parmi  les  Ecuycrs  Bannerets, 
lean  de  Bourgogne ,  Sire  de  Montagu,  au  nom- 
bre des  (impies  Ecuyers  ,  Guillaume  de  Gcr- 
molle  ,  Guillaume  de  Soubaticr ,  Jean  de  Ruffy, 
Poinfard    ,   Sire   de  Châceauncuf  ,  Pierre  de 
S.Brury  ,  Pierre  de  Tranley  i  Bertrand  de  Sa- 
vigpy  ,  Huard  de  Ronccvaux  ,  Baill y  du  Comté 
de  Bourgogne  ,  Hugues  de  Vienne,Sire  de  Tirc- 
chaiel ,  Henry  Petit- Jean  ,  Hervé  de  Molir.5  , 

L  4 


itS     ETAT  DE  LA  FRANCE. 

BotJR-  Jean  de  Rougemcnt,  Jean  dePIeuvet ,  Jean  <fc 
«OGNfi.  Chanceney^  Reaaud  de  Doodry^Triftande  Ma** 
nevrai. 

A  la  cérénionie  da  mariage  du  Duc  avec 
l'héritière  de  FIandre,fe  trouvèrent  le  Comte  de 
Joigny  ,  "Jaques  de  Vienne  Sire  de  Longwi  ,  Les 
Sires  d'Efpoiflcs ,  de  Noyers  ,  de  Saubernou, 
Jean  de  Bourgogne ,  Seigneur  d' Afé  en  Barois , 
Jean-de  Vienne , Guillaume  d* Aigrement ,  Tho- 
mas de  Voudenayc  ,  Gui  de  Garenefere ,  dit  le 
Baveux  ,  Bertrand  de  S.  Paftour  ,  Olivier  dc^ 
Jufley  ,  Eudes  ,  Sire  deGxancey  ,  Gui  de  Pon- 
tallicr ,  Maréchal  de  Bourgogne  ,  Hubert  de 
Rougemont ,  Guillaume  Dampilly  ,  Philippe 
d*Arc  ,  Louis  de  Vendoux. 

Les  Montres  fui  vante  s  font  tellement- mêlées 
de  Noblefles  étrangères  ,  qu'il  feroic  iimtilc 
d'en  raportcr  aucun  extrait  :  il  eft  plus  nécef- 
fairc  de  remarquer  que  le  Duc  Philippe  chaa- 

feant  de  coiîduite  avec  l'âge  >  fe  mit  à  avancer 
es  gens  de  petit  état ,  les  honorant  de  la  charge 
de  les  Confeillers  8c  leur  donnant  la  difpofîtîon 
de  fes  Finances  &  autres  affaires.  On  prétend, 
&  il  y  a  beauconp  d*aparence  ,que  ce  fut  un  ef- 
fet de  la  faveur  du  Sire  de  la  Trimoiiillc  ,  qui 
n*étanc  point  originaire  de  Bourgogne  &  n'y 
ayant  ni  alliance  ,.ni  parenté ,  y  voulut  faire  oc*- 
cuper  les  poftcs  importons  par  fes  Créatures. 
.Quoiqu'il  en  foit ,  c'eft  à  ce  tems  qu'il  faut  ra- 
por.er  l'arigine  des  plus  anciennes  familles  de 
Robe  qui  ipient  à  prcfent  en  Bourgogne  ,  com- 
me auflii  de  quelques-unes  des  familles  d'épée , 
qui  font  néanmoins  un  grand  fecret  de  leur  ori- 
gine :  tel ,  par  exemple ,  la  Maifon  de  Sacex,  (  ou 
ji:5S*Icx  )  qui  defcend  vraifemblablement  d'un  Se- 
ecaire  du  Duc  Philippe  le  Hardy. 
Enfin  la  Bourgogne  zut  réiioie  à  la  France  on 


ETAT   DE  LA  FRANCE.     11^ 
Tan  1 47  j .  après  la  raorc  du  dernier  Duc  Char-  Bo  V&^ 
ks  V  tué  à  Nanc]i& ,  &  depuis  ce  cems  elle  n'en  qo<U41. 
a  plus  écc  féparce  jufqu'à  TheureuLê  naiflan- 
ce  du  fils  aÎLë  de  Kionrcigneur  le  Dauphin  , 
^oiaEiic  revivre  les  idées  de  coûtes  les  prcro- 
g^TCS  de  la  Duché  de  Bourgogne  &  qui  en 
a  porté  fi  glorieuferoent  le  ti^re  ,  comme  de  la 
piemîere  &  plus  ancienne  Pairie  du  Royaume. 
Eo  e£rt  ,  les  Princes  qui  ont  poffedè  la  Boui- 
gpf^ne»  on:  toujours  jonï  d'une  pri^émicence 
icclle&  des  premiers  honneurs  dans  la  Monar-     . 
chie.  Philippe  le  Hardy  précédafes  frères  ainez> 
loaïs  Duc  d'An)ou  &  Jean  Duc  de  Berry ,  au 
Sacre  de  leur  Neveu  commun  ,  le  Roi  Char- 
les YI.  quoique  le  premier  fat  reconnu  Régent 
^a  Royaume  ,,  ûins  que  la  qualité  de  Pair  Se 
Doyen  des  Pairs  donnât  alors  Tavania^e  au-def- 
fu$  des  Digmcez  d'une  Inftitution  poftérîeurc  r 
ce  qui  a  engagé  l'Auteur  à  faire  une  réflexion 
plas  convenable  à  fa  qualité  d*  Intendant  aux  ma« 
ximcs  du  tems  préfcnt  »  favoir  que  la  dignité  de 
la  Pairie  clevok  ceux  qui  en  étoient  revêtus  tcl- 
Jcment  au-dcfl'us  des  autres  ,  même  par-def- 
fusTextradion  Royale, que  Henry  HI.  fctrou* 
va  obligé  d'accorder  aux  Princes  de  fon  fang- 
un  rang  qui  avoir  été  inconnu  iufqu'à  lui ,  au- 
dcflas de toutesles  Dignitczdc l'Etat.  Je  ne pré- 
tcDS  pascontefter  la  vérité  de  cette  obtcrvationj 
inaisileft  vrai  qu'un  pareil  trait  d'hiftoirc  con- 
vient peu  à  la  plume  d'un  Intendant ,  par  la- 
quelle toutes  les  inftitutions  du  pouvoir  arbi- 
traire doivent  plutôt  être  confacrces  qu'éxami- 
rccs.  Cependant  il  ré  fui  te  de  fa  remarque  que 
ceux  qui  font  aujourd'hui  nos  Princes ,  ne  le  font 
cjucdepuisun  peuplus  de  i  ce.  ans  ,  du  moins  à 
l'éj^ard  de  Tcnorme  diftanccqui  fe  trouve  au»- 
joaxd'kui  cotr'cux  $c  rancienncNobieiTc. 


\ 

X30      ETAT  DE  LA  FRANCE.         | 

Bo  UR-  L'Auteur  ajoute  enfuite  que  le  Concile  de  Cob- 
6O6NE.  ftance  accorda  à  Philippe  III^  Duc  é€  Bonù 
gogne  en  1414.1a  fcance  immédiate  après  Id  =' 
Rois  de  la  Chrétienté  &  au-deflbs  de  tous  lesaa^  ;. 
très  Potentats  de  l'Europe  ;  ce  qui  lui  (ut  acii»  ^ 
cordé  fur  les  vives  remontrances  de  foo  Ambaift  " 
fadeur  ,  Jean  Germain  ,  Evéque  de  Nevcrs  &d((  t 
;^  Châlons  fur  Saône.  En  confcquence  de  ce  pre«  î 

mier  rang  de  Prince,  laNobleife  de  Bourgogne  3 
a  toujours  afFw-dé  la  préfèance  fur  celle  des  att- . /; 
très  Provinces  du  Royaume^foit  dans  les  Atkm* 
blécs  d'Etats  Géiiéraux  ,  foit  dans  les  Convo- 
cations d'arrière-  bans ,  comme  il  parut  à  ia  ba-> 
.  taille  de  Bouvines,  où  elle  obtint  la  garde  de  1*0- 
liâame ,  8C  combatit  à  la  première  avantgarde  1 
ayant  à  fa  téce  le  Duc  Eudes  IIL  cette  préroga.# 
tive  a  été  foutenuë  par  une  conduite  égalemmt 
ferme  &  généreufe ,  en  différentes  occafions  f  '^ 
entre  lefquelles  l'Auteur  remarque  particulière-* 
ment  celles  oià  le  Roi  Français  Iv  s' étant  vQ 
contraint  de  céder  la  Bourgogne  par  le  traité  de 
Madrid^  à  l'Empereur  Charles-quint^il  aflembfal 
ks  Etats  du  Royaume  à  Coîgnac ,  àfon  retour 
d'Erpag;ne  >  pour  Faire  confirmer  les  flipula* 
lions  (fiffercnies  dér  ce  traité  ,  car  ce  fut  alori 
que  la  Noblefle  Bourguignonne  follicitée  par 
le  Roi  (  du  moins  en  aparence  )  de  reconnoitte 
un  nouveau  Souverain  lui  répondit^  qu'elle  ne 
fe  départiroit  jamais  <  volontairement  de  l'o- 
béïfl'ance  qu'elle  avoit  vouée  à  la  Couronne 
de  France,mais  que  fî  Sa  Nîajeilé  l'abandonnort, 
elle  étoit  réfoluc  à  défendre  e!le-ménfic  fa  li- 
berté &  à  s'affranchir  de  toute  domination. 

A  l'égard  du  rang  afFw£lé  à  la  Province  àt 
Bourgogne ,  dans  la  convocation  des  Etats  ge« 
^  neraux  du  Royaume,  il  eft  certain  que  fes  dépu« 

^  cet  4  narine  ceux  de  la  Chambre  da^€icrs  écac^- 

1  s 


ETAT  DE  tA  FRANCE.  131 
iNtt  toujours  précédé  les  députez  des  autres  BoVR« 
Provinces  ,  fans  aucune  conteftation  ,&  qu'ils  qqqj^j^ 
n'ont  cédé  qu'à  la  feule  ville  de  Paris  ^  ayant 
foatcnu  tous  les  efforts  que  la  Province  de 
rifle  de  France  a  fait  pour  ufurper  ce  même 
caog  à  la  £iveur  de  la  capitale  dont  les  députez 
faroiflbîent  à  Ja  t6te. 

L'Auteur  traite  enfuitc  fort  en  abrégé  de 
lliat  Ecclcffaftique,Militaire  &. Civil  de  la  Pro- 
vince 9  il  dit  fimplcment  à  T égard  du  premiec 
ipi'ellc  renferme  4.£véchez ,  Aucun ,  Châlons  , 
Ifâcon ,  &  Auxerre^  &  trois  Abbayes  chefs* 
d'ordre,  Clugny,  Citeaux ,  &  le  Val-dcs-Choux. 
Snr  le  fi:cond  il  dit  9  que  le  Prince  de  Condé  eft 
Gouverneur  de  la  i?rovince  ,  &  le  Duc  d'En- 
gnicn  reçii  en  forvivance ,  qui  fera  le  4*^.  de  fon 
nom  ,  que  fous  ce  gouvernement  ,  il  y  a  6 
Lieptenances  Générales  ,  &  6  Lieutenances  de 
Koi.  La  première  ,  qui  comprend  le  Bailliage  de 
Dijon  &■  de  Chatilloa ,  les  Comtex  d'Auxonne 
&  de  Bar  fur  Seine  ,  eft  remplie  par  le  Com- 
te d'Armaufe ,  ou  par  le  Matcjuis  de  Chateau- 
gai ,  qui  lui  a  fuccedé ,  &  la  Lieutenance  du  Koi , 
pat  le  Comte  de  la  Rivière.  La  féconde  qui 
comprend  TAucunois,  l'Auxois  ,  &  l'Auxcrrois 
eft  remplie  par  le  Comte  de  Tavannes ,  la  Lieu- 
tenance de  Roi  par  le  Sieur  de  Canniveau  de 
Créance.  Latroificme  ,qui  s'étend  fur  leChâ- 
lonnois  ,  eft  remplie  par  le  Maréchal  d'Uxel- 
Ics  ,  &  la  Lieutenance  de  Roi  par  le  Sieur  de 
Fcuillande.  La  quatrième ,  qui  comprend  le  Ma- 
connois  ,  eft  vacante  par  la  mort  du  Marquis 
d'Entragues-Crcmcaux  ,  fa  veuve  jouît  des 
apointcmcns  ;  le  Sieur  de  Rambulcau  eft  Lieu- 
tenant de  Roi.  La  cinquième  eft  celle  du  Châ- 
lor.nois  ,  rempli  par  le  Maréchal  de  Montrevel  $ 
la  Lieutenance  de  Roi  n'a  pas  été  levée.  Et 


L 


131     ETAT  DE  LA   FRAN<:ëv 
Bgur-  I^  iixiéme  comprend  la  Brefle  >  Bagey.,  Valnt<  ■;l 
GOGNfi.  ™cy  >^  ^x  ,  qui  cft  remplie  par  le  'Marqall  |;, 
de  La(lay« ,  Moncacerre ,  la  Lieatenancede  Kû|  î|| 
n*a  pas  été  levée.  t 

A  regard  des  gouvcrnemens^  partîculiersF^  1^  f 
Marquis  de  Chamilly  eft  Gouverneur  de  Dijoi^'  \. 
il  y  a  fous  lui  un  Lieutenant  &  un  Major  >||  | 
garnifon  doit  être  de  j.8  mortes -payes  ,  !»•  ■ 
Hallebardiers  >  un  Capitaine  ^  un  ChapelaiiVj  mi 
garde-Magazin&  un  Ganonnier,  qui  font  pi^ 
yez  par  la  Province  :  le  Roi  y  entretient  de  plu 
une  compagnie  d*  Infanterie.  Le  Maréchal  (TBb 
xelles  eft  Gouverneur  delà  Ville  ,  &  Citadelle 
de  Châlons  ,  fa  garnifon  cd  pareille  à  celle  Jk 
Di)on.  Le  Comte  de  Bufl'y-  eft  Gouvernctt 
d'Aux^onne  >  dont  la  garnifon  eft  pareille.  La 
Veuve^dii  Marquis  d*Entrague  jouît  dagpuver- 
nement  de  Mâcon  ,  il  n*y  a  point  de  meite* 
jWiyes.  Le  Comte  d'Aligny  ,  Briga^lier  des  ar- 
mée» ,  eft  Gouverneur  d*Autun.  Le  Cohue  de 
Varrax  Perrachon^  fils  d'un  riche  inarchaud  de 
Lyon  ,cft  Gouverneur  de  Beau  ne  ,  &  le  Mat* 
quis  de  Château-gay  ,  héritier  du  Comte  d'A- 
mause  ^  Gouverneur  de  Bourbon- Lanc  y  «  le 
Sieur  de  Carty  Gouverneur  d' Avalon  -,  le  Com- 
te de  la  Feuillée  ^  Gouverneur  de  Chatillonfox 
Seine  >  le  Marquis  de  Laumont  de  Sémur  ^  le 
Marquis  de  la  Tournelle  de  Cravaut  5  le  Sieur 
Commeau  de  Créance  de  Nuits  y  le  Baron  de 
Ghoîfy  de  Bourg  en  Breflè  ,  le  Chevalier  de 
Xaufc  du  Pas  de  TEclufe  ,  le  Chevalier  de 
Blanche-fort.de  Gcx.  Sur  la  nomination  du 
Prince  de  Condc  engagifte  ,  le  Cornue  d'Ali- 
gny pourvu  du  gouvernement  de  Pierre  Cha- 
ftel  ,  eft  payé  de  i  y  00  1.  par  les  Chartreux  du 
lieu  qui  y  entretiennent  une  garnifon  de  1.1 
Soldats  ,  uo  Capitaine  >  i»  Lieutenant  .>ub  Eih 


ETAT  DE  LA  FRANCE,  ijl 
CdgBC  ,  &  un  Sergent  ;  le  Marquis  de  Roa-  BoUR- 
Rmonc  eft  Goavernear  de  Bellay  ;  le  Sieur  qqgn*. 
lanec  ,  de  Ley^el.,  le  Sieur  de  Bellecombe  du 
Pont  de  -Yelle  ,  le  Sient  de  la  Faye  noramé 
wr  le  Prince  de  Condè  ,  comme  engagifte  ,  eft 
GouTemeur  de  Montrevel  s  le  Sieur  de  Cha« 
ftkfe  de  Chacillon  lés  Dombes. 

Xe.Goavememenc  Civil  de  la  Province  con-  u  Go*» 
fiderc  par  raporc  à  l'adminift ration  publique^  v«^'"> 
et  entièrement  entre  les  mains  des  trois  Etats  ^'"J 
da  Païs  ,  defquels  il  fera.^arJé  dans  la  fuite  ^ 
nr  lapon  à  l'adminiftration  de  la  juftice ,  il  eft 
UQDiis  à  deux  tribunaux  fouverains^  tous  deux 
établis  à  Dijon  ,  qui  (ont  le  Parlement  te  la   Pârh* 
Ckunbce  des  Comptes  ,  fur  quoi  il  faut  remar-  wmi  é* 
^xust ,  cjne  leGouvemement  de  Bourgogne  com-  ^J**^^^ 
piend  outre  lesBailliages  oui  compo&nt  la  Du-  ^J/^^  ^^ 
cbé<&  lesComcez  qui  en  dénendeDt  ^  la  Breflè  jfiiùux 
IcBagey  ,  le  Valromcy  &  le  Païs  de  Gex  ,  &  &  BmI^ 
fK  des  deux  tribunaux  dont  on  vient  de  par-  ^'*i'^ 
KïW  d'y  a  que  la  Chambre  des  -Comptes  ^  dont 
la  jatifdiâion  rcmplill'e  cette  étendue  en  fon 
ndcr  y  les  apellatîons  du  Maconnois  >de  TAu- 
3Krrois&  de  Bar» fur- Seine  redbrtiflans  nul'- 
neoc  au  Parlement  de  Paris. 

Dans  ceue  écenduH  totale  on  compte  8  Pré* 
fidiaax  pour  la  Bourgogne  Se  pour  la  BrcfTe  : 
le  Pffèiidîal  de  Dijon  a  dans  ion  rcfTort  >  les 
Bailliages  de  Bcaiine>Ntiits ,  S.Jean  de  Lomé  & 
AoKrre ,  celui  d'Autun ,  ceux  de  Bouibon-Lan- 
cy  >  Moncunis  &  Semur  en  Brionnois  :  celui  de 
ChâloQS  n*a  aucun  rcflorc  5  celui  de  Sémur  en 
Aaxois  s'étend  fur  les  Bailliages  d'Avalon  , 
Aocy  le  Duc  ,  Saulien  &  Noyers  5  celui  de 
Châdllon  fur  Seine  n'a  ponic  de  rrflbrt  -,  celui 
<Jc  Charolois  n'en  a  d'autre  que  le  Bailliage  Ro- 
yal de  ÇharoUes  i  cclaidc  Mâconnois  paxeilic- 


ij4      ETAT   Dl  LA    FRANC 

EoUR»  meot  tefloicic  hors  les  cas  de  l'Edic  au  Par 

«OGNB.  àc  Paris  :  enfin  celui  de  Bar  fur  Seine  efi 

remenc  pareil  à  celui  de  Mâcon^  pour  laju 

don  &  le  refforc.  Le  Préfidial  de  Brcffc 

lui  ^  Bailliages  donc  il  fera  parlé  dans  J 

cripcion  particulière  de  cette  Province. 

Mdttrifi       Quant  aux  autres  Tribunaux  de  la  ' 

déi  Eaux  ordinaire,il  y  a  en  Bourgogne  un  Grand-i 

^"^'''-  des  Eaux  &  Forêts  ,  lequel  a  pareille  fc 

dans  la  Brefle  &  les  Pats  en  dépendans,  &  ( 

j  Maîtrifes  particulières ,  Dijon  »  Aucun  3 

Tons ,  Chaullon  fur  Seine  &  Avalon  ,  a 

Mare'     gruerie  de  Bourbon-  Lanc y.  Le  Grand-  Pré 

thaufêt,   Bourgogne  a  fous  lui  7  Licuceiuuis  dift 

dans  la  Province  ,  fous  le  iKnxi  de  P. 

Trovinciaux  des  Maréchaux  ,  avec  un  < 

nombre  d'Archers  qui  compofenc  leurs  di. 

ces  Compagnies.  La  Bteiie  a  pareillcmi 

Grand- Prévôt  qui  en  a  1  Provinciaux  f< 

Ciutunie        Touce  la  Bourgogne  ei^  foumîfe  au 

de  Bm-  Coutuinier,à  lan^lervedc  quelques  Chât« 

tt"*'      du  Bailliage  de  Châlons^  Auflery  &  Sagj 

leurs  dépendances  y  leiquelles  fuivenc  i 

pofition  du  Droit  Ecrit  ^  auffi-bien  que  ce. 

terr/s  apeliées  d'Outre- Saône  ,  fituécsd 

vpiiinage  de  la  Comté  de  Bourgogne  & 

ÊrefTe  Savoyarde  qui  font  du  rcitort  de  S. 

xcns.  La  raiibn  en  eft  que  ces  terres  fa 

autrefois  pattie  de  la  Brefle ,  qu'elles  i 

du  Domaine  du  Sire  de  Beaugé  ^  ^  qu'e] 

lenc  forcées  au  Duc  de  Savoye  par  le  m 

de  Sioile  >  hériciere  de  Beaugé  avec  Amé  ] 

le  grand ,  Comte  de  Morienne.  Ce  Pri^ice 

fa  depuis  ces  Seigneuries  avec  Robert  IJ 
ç  Bourgogne  l'an  ii8p.  lequel  lui  ci 
concr 'échange  les  Seigneuries  de  Colign j 
RcvcxfcioDa  qui  lui  appaxcenoicuc  >  au  . 


ETAT  DE  LA  FRANCE.      13; 

de  la  ceflion  que  lui  en  avoic  faite  Humbeu  Souii* 
Dauphin  de  Viennois  ,  Othon  Comte  de  Bout-  cocnb. 
gogne^  &   Simond  de  Montbeliard ,  •&  com- 
me le  Dcoit  Ecrit  étoit  en  ufage  dans  ces  Châ- 
telainies  «  avant  rechange ,  il  y  a  écè  con(èrvè 
dans  les  fiécles  fuivans. 

L'EfcIavage  formel  étoit  anciennement  en  ufa-  ^"«^î»' 
«dans  toute  la  Bourgogne ,  &  il  femble  qu'on 
k  poaroic  à  cet  égard  confidérer  comme  un 
cffirt  de  la  Conquête  du  Païs  par  la  Nation 

2 ni  lui  a  communiaué  Ton  nom  ,  £  l'on  ne 
tvoit  qu'elle  u&  de  (on  droit  avec  tant  de  mo- 
dération ,  que  pouvant  s'apropiier  &  les  terres 
.&  les  hommes ,  elle  aima  mieux  s'y  faire  re- 
cevoir à  titre  d'horpitaIité..Ain£  il  vaut  mieux 
npporter  l'origine  de  la  fervitude  dans  cette 
Province  à  la  (fomination  Françoife  &  peut-être 
aqx  changemeos  que  fit  Charles  Martel  >  dans 
tout  le  Païs  avec  beaucoup  de  violence.  L'Au- 
teur aflure  que  dans  la  fuite  la  Religion  a  adou-  « 
d  cette  feivitude  des  Yaflaux  ,  &  que  de  tou- 
tes les  e(péces  qui  font  en  ufage  dans  pluficurs  N 
Provinces  ou  le  droit  Ecrit  cft  luivila  Coutume 
ifi  Bourgogne  n'a  retenu  que  la  fervitude  rai- 
fonnable  ,  déclarant  exprefl'émcnt  que  nul  n'cft           .  ^ 
fcrf  de  Corps  dans  toute  l'étendue  de  la  Du-      ^'^' 
ché.  Cette  fervitude  conventionnelle  affujctît  les 
hommes  demcurans  par  an  &  jour  dans  les  en- 
droits où  la  main-morte  a  lieu,  mais  non  û 
ablolument  que  k  Vâfl'al  n'y  puifl'c  renoncer 
par  un  a£le  dont  la  Coutume  prefcrit  la  forme  > 
lacjuclle  à  faute  d'être  fuivie ,  laiflctoii  l'homme 
daiis  là  condition  mortablc  en  quelque  lieu  qu'il 
puifl'c  aller ,  fans  toutefois  que  les  Enfans  nez  en 
un  Domicile  libre  ,fufler.t  aflujecis  à  la  main- 
morte. La  Coutume  veut  aufll  que  la  femme 
Tcuve  d'au  h,(»nme  de  main  morte  >  puifle  de- 


1 


i)^     ETAT  DE  LA  FINANCE. 

:BoVR-  ^^'^^^  ^^^'^  en- époufant  un  homme  qui  le  fcroît. 
Ces  difpofitions  -font  fort  contraires  à  celles 
^^^     *  àvL  droit  Romain  ,  &  font  les  principales  re- 
marques dans  la  Coutume  de  Bourgogne. 
Tribu-       Quant  aux  Tribunaux  de  Jufticc  ,  étabKi 
tiauxpour  pour  la  confervadon  des  droits  duKoi  ,  iisfc 
^^•i^  réduifcnt  à  la  Chambre  des  Comotes  &  aux 
***     bureaux  des  Finances  ,  tous  deux  nxci  à  Di- 
jon ^&  defquek  le  détail  fera  donné  en.rarucle 
de  cette  ViHc  ,  ainfi  que  du  Parlement  qui  7 
rêfide.  Il  y  a  aufli  quatre  Elections  (êulement: 
Mâcon  ,  Bourg  en  Brcffe,  Bellay  ,&  Bar-fur- 
'Seine ,  &  les  Commiffairesdes  Aides  d'Auxefte, 
qui  «onnoiiTent  des  affaires  de  la  Taille  ,  mais 
far  tout  ailleurs  les  procès  dccette  efpéce  font 
poFcez  devant  les-Juges  ordinaires^Il  y  a  de  plus 
dans  le  Département  de  Boureogiic  j  o  Bo- 
Tènt  au    '^^^*  ^^  Gabelle  ,  tant  fous  la  direction  de  Di- 
Sti,        jon  que  fous  celle  de  Lyon ,  &  dans  ces  bureaux 
il  fe  débite  ,  favoir  dans  les  3  4  dépendantes  de 
Dijon  6s  j  muids  de  fèl  ,  &  dans  les  16  de  la 
Direttion  de  Lyonnois  i«  j  5  o  Minots.  Sous \t 
Traites     Hiéme  DiredHons  il  y  a  jy  bureaux  des  Trai- 
fêrâines.  tes  Foraines  pour  les  payemens  des  droits^  d'en- 
trées &  de  lortie  &  pour  le  fervice  de  tous  cei 
bureaux  de  Tune  &  de  Tautrc  Diredion  ,il  yï 
4 1  Brigades  de  gardes  >  tant  à  jpié  qu'à  cheval 
Enfin  il  y  a  une  dernière  Juriididion  pour  h 
Actmtte-  "vérification  ,  &  Tacquittement  des  dettes  de 
i»«W«' 'Communautés  de  Bourgogne  ,  laquelle  n*ef 
Dmtt»     compofée  que  de  x  CommilTaires  nommez  pa 
.  le  Roi  pour  y  travailler  ,  qui  font  le  Prince  è 
Condé  ,  comme  Gouverneur  de  la  Province  & 
rintendant  ^  lefquels  ont  fous  eux  un  Greffioi 
Ce  font  ces  tommiffaires  qui  règlent  tous  ,k 
differens  qui  naiflent  poui  les  affaires  de  ce 
ConununaiHcz  &  poux  les  oftrpis  de  la  Saône 

Mai 


ETAT  DE  LA   FRANCE.    137 
Mais  il  ne  faut  pas  omettre  cPobferver  que  60  vr- 
le  Roi ,  veillant  continuel lemcnc  à  l'avantage  gogn«. 
de  CCS  Provinces  ,  a  établi  des  Haras  dans  la  Et.b'ijft^ 
Boargogne  &  dans  la  Breflê  fous  rinfpedion  mtns  ii 
do  deux  Commillaires  vifîtcurs  qui  font  payez  HsrM. 
MI  les  Etats  ,  &  par-deflus  les  gagts  qu'ils 
leur  donnoienc  >  il  y  a  dans  la  Bourgogne  3  is  8 . 
étalons,  fournis  des  fonds  de  la  Province  ,  donc 
il  va  être  parlé  ,  &  aprouvez  du  Commiflaire  ; 
ks  Eues  impofenc  tous  les  crois  ans  10000  I. 
ponr  cette  dépenfe ,  &  3000  1.  pour  les  apointe- 
mens  du  Commiffaire^qni  touche  encore  1 100 1. 
dtt  Roi  :  le  Paï^  de  Brefl'e  a  6  o  étalons,  &  s*im- 
po(è  ^000  1.  tous  les  3  ans  pour  cette  dépen- 
'  k>Ie  Commiflaire  a  pareillement  1100  l.du  Roi. 
A  regard  des  poids  &  mefures  uCIcées  dans 
la  Bourgogne,  il  (croit  difficile  de  dire  quel- 
que choie  de  certain  touchant  celle  des  grains , 
pais  que  chaque  Ville  a  la  fienne^de  grandeurs 
difiêrences  j  toutefois  le  nom  de  Mine  y  cft  prcf- 
qae  général  s  la  livre  y  efl  partout  ae  1 6  on- 
ces,  &  à  l'égard  des  vins  ,  ce  qu'on  appelle 
qaeuë  cft  compofé  de  deux  tonneaux  qui  con- 
tiennent chacun  3 1  quarts  ou  8  1  pintes  de  Pa- 
ris, ce  qui  revint  à  1 1  i  r  pintes  pour  la  qucuë 
entière  ,&  ij  6  pour  le  Tonneau. 

Les  Etats  de  Bourgogne  ,  qui  par  un  privi-  Etats  Ce- 
lége  particulier ,  au  dire  de  l'Auteur,  ont  ladite-  »«"»'** 
blonde  la  plupart  des '^affaires  de  Finance  dans  ^'  J""^' 
la  Province ,  s*afl'cmblent  par  permifTion  du  Roi, 
tons  les   3  ans  ou  environ  au  mois  de  May  ,  en 
prcicnce  du  Gouverneur  Général ,  ou  de  l'un 
des  Lieutenans-Généraux  en  Ton  ablerxe  ,  & 
des  Commiflaires  du  Roi  ,  la  Convocation  en 
cft  faite  par  celui  qui  doit  y  prcfider  ,  loit  le 
Gouverneur  ,  ou  autre  à  cri  publics  ,  &  les  3 .  ' 
£uts  ne  manquent  point  de  s'y  trouver  aux  jouis 
Tome  m.  M 


4 


15 «"  'FTAT  DE  LA  FRANCJ 
Bt>U&«  2UX  lîeax  marquez  pour  rafTeinhlèe  ,  VE 
•OGNB.  ^  Npbleflê  dc.lc  tiers  Etat  >  font  \^z  crois 
doDC-  elle  eft  compofée  >  le  dccail  de  to 
membres  lera  long  ,  mais  il  efl  oecefiain 
l'incelligence  parfaite  de  la  matière. 
tUt^i.  Le  Clergé  eft  compofè  de  4  Evéques 
Province  >  celui  d'Aucun  prétend  être  le 
(tdent-né  des  Erats  >  fondé  fur  la  PofTefl 
fut  un  Arrêt  du  Confeil  de  16  j  8  >  ce 
Châlons  9  celui  d*Auxerre>  dont  la  feance 
glée  par  raport  k  l'Evéque  de  Châlons  pa 
xit  d  union  de  la  Comté  d'Auxerre  à  la 
ché  de  Bourgogne  ,  &"  celui  de  Mâco 
prétend  que  TEvéque  d*Antun  a  ufurpé  la 
ce  pai  la  négligence  de  fes  prédece  fleurs 
forte  que  leur  rang  n'ell  déterminé  par 
jogement  définitif  >  les  Evéques  ont  tous  1< 
teuil ,  &  font  vêtus  en  Camail  &  en  Ro< 
après  les  Evéques  ,  fiegent  les-Abbczenl 
ftivant  ,  Citeaux  ,  S.  Bcnizne ,  S.  Eticnr 
Fçrté ,  f ontenay ,  FlavigniTa  Bou{ic;:c ,  S 
le  de  Châlons  ,  S.  Martin  d'Autun ,  S.  L 
Moutier  ,  S.  Jean  Mciicres  ,  Oigni  ,  Ste 
guérite  ,  S*  Germain  d'Auxerre ,  Pair  de  1 
ine  ville  ,  Kigny  ,  Chatillon  fur  Seine  , 
Martin  d'Auxerre  ,  les  Abbez  font  ailis  f 
chaiiès  à  bras  >  ou  dans  des  formes  >  v 
l'ordinaire.  Après  les  Abbez  y  les  Dovei 
leurs  Séances  >  celui  de  la  Ste  Chapelle  < 
ion  précède  tous  les  autres ,  &  quoKjuc  I< 
lui  loit  conte  A  é  par  les  Doye;isdes  Cath 
Us  y  il  eft  néanmoins  en  polir  Son.  Apre 
les  Doyens  d'Autan  ^  de  Châlons  ,&d*À 
ic  y  ceux  des  Collégiales  de  Beaune ,  de  S  ! 
ge  de  Galon  ôc  d'Avalon  ,  puis  les  Dépiu 
Cathédrales  dans  le  même  ordre  ,  à  la  inir 
^qfiUe«  cil  le  Cléfucé  de  la.  ^.cp.  Chapelle 


ETAT  DE  LA  FRANCE.  159 
î«  Dépacez  des  Eglifes  particulières  de  Nôtre-  Bo  vu- 
Dune  de  Beaane  ,  de  S.  Deoys  ,  de  Vergy  ,  goghi* 
de  Nôtre- Dame  d*  Autan  y  de  S,  Lazare  d*  Ava- 
k»,  de  S.  Andoche  d'Auxerre  y  de  S.  Geor» 
gede  ChâloGS  »  de  la  Chapelle  aux  Riches  de 
Dijon ,  de  Nôtre- Dame  de  Montréal^  du  Cler* 
gé  de  Chatolois  &  du  Clergé  de  Bar.fuc-  Aube. 

Eofiiice  viennent  les  Prieurez  dans  l'ordre  Lui- 
nnt  :  celui  de  Bourbon«Lancy  '>  celui  de  S.  Jean 
de  Semeur  ,  du  Val  Croiffani  ^  du  Quartier  de 
Boonavin  de  Beaane ,  la  Roche»  de  Ste.  Maris 
lèi  Châlons  ,  de  Serry  ,  de  Choicy  ,  de  Se 
Sevexm,du  Bois  d'Efpoiflès^  le$  Prieurs  ré- 
ealiers  de  S.  Bernisne  de^  Di|9n  >  S.  Seine  de 
fUvizny ,  de  S.  Sipnoriend*Autun ,  de  S.  Pierre 
de  Châlons  ,  de  Sic,  Marie  de  Châlons  :  Le 
Priear  Clauftral  de  S.' Vincent.  Le  Députe  de 
l'Abbaye  de  Foncenay-,  celui  d'Or^ny  ,  celui 
delà  Bufliere ,  celui  de  Châtillon ,  celui  de  Mou* 
dets  S.  Jean  ,  celui  de  S.  Germain  d'Auxerre  Si 
le  Député  du  Val  des  Choux.  Tous  ces  Mem- 
bres Eccléfiaftiqaes  font  le  nombre  de  7 o. 

La  Nobleiï(3-  a- fa  place  à  la  main  gauche, 
&  Tis-à- vis  du  Clergé  >  l'Elu  de  ce  Corps  ad^uel- 
iement  en  charge  y  tient  le  premier  rang  dam 
so  fiuteuil ,  &  les  autres  Qerjcils-hommes  ,  ians 
garder  aucun  rang  entr'eux  y  font  afTis  fur  dc$ 
Sièges  à  dos.  Il  faut  dire  en  cet  endroit  que 
tous  les  Gentils-  hommes  ,  reconnus  tels  par  lel 
Commifl'aires  des  Etats ,  &  ayant  Seigneurie  ou 
fiefs  dans  l'étendue  de  la  Duché  de  Bourgogne 
ou  des  Coratez  qui  en  dépendent  ,  ont  droit  . 
d'alTifler  aux  Etats  &  de  féauce  ,  en  la  Chambre 
dclaNoblcfle.  A  cet  cfFec ,  le  Corps  commet 
exprclVemtnt  deux  Gentils- hommes  pour  exa- 
miner les  litres  de  ceux  qui  s'y  préfentent  nou- 
nUeinent. 

M   1 


1 


140    ETAT    DE   lA.  FRAN 

Bof7&*      Le  Tiers -Ecac  eft  corn pofé  de  Dépn 

006N1.  Villes- ,  qui  ont  droic  d'à (Ti fier  aux  £i 

Maire  de  Dijon  >  occupe  enc-r*euic  la  p 

Tten      place 9  ayant  à  fa  droite  le  Maire  de 

^^'      d'Autun  ,  &  à  fa  gauche  i  Echevins  de 

fui  vis  des  Députez- ,  des  Comtez  ,  coït 

droite  i  les  Députez  des  autres  Villes  fi 

Maire  d'Auun.  Voici  l'Ordre  de  la  fcan 

droite  : 

Le  Maire  de  Dijon  ,  le  Maire  &  le 
d'Autun  y  1  Députez  de  Bcaune  ^  i  de  C 
X  de  Nuits  ,  i  de  S.  J?an  de  Laufne  , 
Sémur  en  Auxois ,  i  de  Montbar  ,  z  d'i 
1  deChacillon,  i  de  Seurre  ou  Bfllegi 
d'Auxerre ,  i  d' Arnay  le-  Duc  ,  i  de  ^ 
%  de  Sauiieu ,  i  de  Flavigny  ;  i  de  Me 
±  de  Thajandes ,  i  de  Merebeau  ,  un  de 

fny ,  un  de  Bourbon- Lancy  ,  un  de  Sén 
e  Biionnois,  un  de  Vitcaux,  a- de  Mo; 
Se  un  dernier  alternativement  pour  les  '' 
Cufeaux  ^  S*  Laurens  lès  ChâJons  y  Soi 
Cuifcry  ,  en  commençant  par'  celle  de  C 
En  ia  iéance  delà  gauche  , après  les  £ 
de  Dijon  ,  fuivent  i  Députez  de  Verd 
de  Mailly  de  la  Ville  au  Comté  d' Auxei 
de  Seignclay ,  un  de  Gravan ,  un  de  Verrr 
W)  de  S.  Brix  >  i  de  Charolles,  un  de  P{ 
du  Mont  S;  Vincent ,  un  de  Pcrrey ,  un< 
•  Ion  fur  ArrouX)  %  de  Mâcon  >  un  de  T 
un  de  Cluny  ,  un^  de  Saint  Gengoux  , 
fin  trois  pour  la  Comté  '  de  Bar  fur  Seir 
Sénme        ^^  féancc  de  la  droite  eft  de  48  Dé] 
i^M  Gow   celle  de  la  gauche  de  l  $  :  Tous  ces  Dépu 
\trticMr.    ^lus  dans  une  Affemblée  générale  des  1 
de  chaque  endroit  &  pris  ordinairenic 
Îa-Magift  rature  du  liegi.  La^fcancc  duC 
neoc  tft  fous  xui  -Dm^U-.  fur  une  citjuu 


ÎTAT  DE  LA  FRANCE,  -j^î 
k  Corps  de  TEglile  &  de  la  Noblefle  >  en  place  BoVK* 
do Tiers^ £cac.  Les  CoBimi flaires  du  Roi,  quicocN» 
•fonc>ordinairenicnc-le  premier  Préddencda  Par- 
kment  &rïntendanc ,  ont  leur  place  en  des  Faa- 
leuiJS'  entre  le  Gouverueua^  &  les  Evêqucs  i 
Les  Lieucenans  GcntrTaux  ont  la  leur  aufli  dans 
des  Faateails ,  entre  le  Gouverneur  &  le  Corps 
ilela  Noblefle ,  i  Trcforiers  de  France,  entre  les 
mains  defquels  font  les  Lettres  Patentes  pour  la 
Convocation  des  Etats ,  font  aflu  fur  des  Siè- 
ges fans  bras  derrière  les  Lieucenans  Généraux  9 
au  bas  de  l'edrade  duGouverneur  eft  un  bureau 
fKMr  les  Officiers  des  Etats  &  derrière  la  ChailiB 
iooc  les  Officiers  de  la  Maîfon. 

L'Aflemblèe  étant  formée  dans  Tordre  xycn 
vient  d'être  expliqué ,  le  plus  ancien  des  Trefo^- 
«iers  de  France  fait  Touverture  des  Etats  >  par 
uu  difcours  qu'il  termine  ea  prefcntanc  les  Icc-^ 
très  patentes  de. la  Convocation  y  après ,  cela  le 
Gouverneur  expliquoit  autrefois  les  intention» 
du  Roi  pour  le  bon  ordre  >J1  faifoitconnoîcre 
ia  bonne  volonté  particulière,  &  Ion  aftcdion 
pour  la  Provincei&il  fc  contente  aujourd'hui  de 
dire  qu'il  aflurera  le  Roi  de  leur  zèle  &  tache- 
la  de  leur  procurer  toujours  l'honneur  de  fa 
bienveuillance  i  ce  difcours  eft  fuivideceluidu 
premier  Préfident,  &  l'Intendant  en  fait  une  au- 
tre immédiatement  après  qui  (Jc  rcduic  or dinair&t. 
ment  à  deux  chofes  ,  à  présenter  la  Cominiflioa 
da  Roiy  &  à  faire  les  requifîtions  conformes  à  fes 
ordres  ;  le  Prèfîdent  Eccléfiaftique  des  Etats  y 
tépond  pr  un  autre  difcours  où  parmi  les  afla- 
lances  du  refte  de  la  Province  pour  la  gloire  & 
Icfervice  du  Roi ,  il  n'oublie  pas  de  la  plaindre, 
des  malheurs  communs  &  de  repreter.ter  fon 
impoi (lance.  Les  corps  fc  ftparent  enfiiite  pour 
délibérer  chacaii  dans  (a.  Chambre  particuliexe  , 


Ti%  ETAT  DE  LA  FRANCE' 
BoVR-  ^^^  I^^  propofitionsde  l'Inccndant  ,&ils  y  prfnsi 
COGNE,  nentréance  daDS  les  mêmes  rangs  qa'ilsoDChé 
ci-deffus  marquez  ,  les  deux  Secrétaires  des 
Etats  rédigent  les  délibérations  de  la  Chambre 
du  Clergé  .&  de  la  Noblefle ,  &  un  Commis  da 
Greffier  des  Etats  celles  du  Tiers-  Etat,  Chaque 
chambre  députe  rci*pe6tivement  ^ux  autres  > 
pour  leur  communiquer  les  propofîdons  qui  s  Y 
font ,  &  les  délibérations  qu'elles  ont  formées , 
ks  diôèicntes  requêtes  qui  leur  font  préfentécs 
font  raportées  en  chacune  par  des  GommiEaires 
choifis  d'encre  les  Membres  de  la  Chambre ,  oac 
chaque  Picfident  ,  Se  quand  les  a&ires  y  font 
réfoluës  les  crois  Corps  prennent  un  Jour  de 
Conférence  avant  la  clôture  des  Etats  j  cette 
conférence  fe  tient  dans  une  chambre  deftince  à 
cet  ufage  où  l'on  raporce  en  public  les  déiiberi* 
tions  particulières ,  &  quand  il  fe  rencontre  que 
deux  Corps  font  du  même  atis ,  on  en  drefi'e  auf** 
-û'tbt  le  décret ,  dont  l'éxecucion  eft  commifc 
aux  Elus  y  mais  quand  les  avis  font  difièxens  ^ 
l'Auteur  ne  dit  pcMnt  ce  que  l'on  pratique  >  il  ya 
toutefois  aparence  que  les  Corps  font  convenus 
avant  la  conférence.  Dans  la  chàmbpe  du  Cler* 
dit  tltu  gc  y  l'on  choific  alternativement  pour  Elu  de 
l'Ordre  un  Evêque,  un  Abbé  Se  un  Dojen  ?  dans 
la  Chambre  de  la  Noblefle ,  l'Elcâioa  ie  fait  à  la 
pluralité  des  voix  -,  mais  l'expérience  fait  con- 
noîcre  à  l'égard  des  uns  Se  des  autres  que  le 
Gouverneur  difpofe  arbitrairement  de  ces  Pof- 
tes  d'honneur  ,  Si  qu*il  en  revêt  ceux  qui  loi  font 
les  plus  agréables  ,  ou  qu'il  veut  favorifer  dans 
le  Tiers- Etat  il' Ehieft  choid  alternativement 
dans  les  Villes  d'Aucun  ,  Beaune  ,  Châloos  » 
Nuitz',  S.  Jean  de  Laune  ,  Semur  en  Auxois} 
Moubar  ,  Avalon ,  ChaciUon>  Auxonne^  Seurre» 
^e  ficllegaidc  &  Auxcrre^>  dans  le  rang  où 


ÏTAT  DELÀ  FRANCE.     lij 
elles  font  ainfi  nommées,  les  autres  Villes  ne  pou'  Bour- 
vant  jamais  précendre  à  TËlcâion.  gogni. 

Ces  Elus  entrent  en  poffcffion  de  leur  fonûion 
aux  jours  de  la  Conférence  générale  ,  .&  après 
la  clôture  des  Etaes ,  ils  forment  avec  les  autres 
Membres  dont  il  vient  d'être  parlé  ,  la  Cham- 
bre de  F  Eleâion  qui  tient  ces  Céances  dans  la 
maiCbn  du  Roi  y  à  Dijon ,  pendant  toute  la  trien- 
nalité ,  c  cft-à?dirc,rrniervallc  des  Etats. Cha- 
que Chambre  nomme  encore  des  Alcades  o^/fesAlcs^ 
des  Commiflaires  de  fon  ordre  poar  examiner  {/«;. 
la  geftion  des  Elus  à.la  fin  de  leur  triennalité  > 
8c  en  rendre  compte  aux  Etats  ;  il  y  en  a^eux 
pour  le  Clergé,  autant  ppur  la  Noblefle ,  êc 
)  pour  le  Tiers  Etat  ;  ils  s'aflèmblcnt  ordinai- 
rement dans  le  mois  de  Décembre  ,  qui  précè- 
de TAflcmblée  des  Etats  j  les  Elus  font  tenus  de     - 
leur  reprcfenter  leurs  comptes,  &  ils  y  font  leurs 
obCêrvations  rédigées  en  forme  de  mémoire  qui . 
font  portées  anx^Etats.  Quand  à  la  Chambre    .     . 
âeTEle^tion,  elle  cft  compofce  de  )  E>us  dcs^^  I'eUc^ 
Ordres  ,  d'un  Elu  du  Roi,  pourvu  par  pro-» rio». 
vifîon  fpecialc^de  deux  Députez  de  la  Cham- 
bre des  Comptes  &  du  Maire  de  Dijon  }  mais 
les  Députez  de  la  Chambre  n'ont  qu'une  voix  »  ., 
l'Elu  du  Tiers  Beat  &  le  Maire  une  autre  ,  pen- 
dant que  les  trois  autres  Députez  ont  chacun 
la  leur ,  ce  qui  fait  en  tout  cinq  voix  j  les  deux 
Greffiers  des-  Etats  fervent  alternativement  an- 
aée  par  année  dans  cette  Chambre  avec  un  Re- 
ceveur des  Etats    La  Fondion  la  plus  hono-  p^„^,-^ 
rable  des  Elus  eft  celle  de  prsfcnier  au  Roi  Icdi^ntui. 
Cahier  dc$  Etats,  j  le  voyage  fe  fait  immédia- 
tement après  leur  clôture  ,  mais  la  plus  impor- 
lan.c  eft  celle  de  relier  &  faire  la  ri  partition 
de  toutes  les  impofîtions  ordonnées  par  les  E- 
cats  >  il  eft  xTuUge  que  le  Màconnois  en  paya 


/ 


14^4    BT  AT  DIE  LA  FRANC». 
3oUR-  i^  onzième  partie  >  le  <Lharoloisla  14^  &  la 
•OGN£.  Comté  de  Bar-fur- Seine  U  60^,  Les  Elus  font 
auiïi  la  liquidation  des  Etapes ,  celle  des  odrois 
de  la  Rivière  de  Saône ,  &  des  crues  defel  quand 
les  Baux  font  expirez  >  ces  difèrcbtes  afaires  leur 
•donnent  occaûon  de  travailler  à  diféremes  rep ri- 
.fcs,environ  trois  moisxleraBoée.Le  tieforier  gê- 
nerai reçoit  les  deniers  de  recette  des  mains  des 
receveurs  particuiiers,6tablis  en  chaque  Bailliju 
ge  au  nombre  de  1 6  y  compris  ceux  des  Comtezs 
cous  ces  receveurs  exercent  par  CommifEon  des 
£lus^&  rendent  compte  ainfl  que  leTreforier  gé- 
néral à  laChambre  des  Comptes  de  la  Province; 
Les  fommes  que  les  Elasimpofent  ordinairemem 
•font  de  deux  natirres  ,  les  unes  font  comprifes 
dans  les  Commiffions  du  Roi ,  &  ne  changent 
point  9  les  autres  font  ordonnez  par  décret  dei 
*'  Etacs  ,  ou  font  d'un  ufagc  établi  ,  comme  lef 
journées  ,  frais  &  taxations.  Les  commifÏÏoûS 
du  Roi  comprennent  les  fommes  fuivantes  $ 
Le  Taillon  qui  eft  de      715/ o.     L   .£     i. 
Les  appointemens  des  Gouver-  ^ 
neurs  &  Lieutcnans  Généraux  C 
de  la  Province  >  le  payemept  Ç  8^000 
des  garnifons  de  Dijon, Auxon-  :l 
ne  Se  Châlon^,quiont  prisnaif-  t 
.  fance  dans  les  guerres  civiles,     j. 
La  fubfiflance  des  troupes  500000 

L*£xemption  du  quartier  d*h  y  ver    i  o  o  o  o  o 
iJt  don  graduit  ordinaire  1^6-^6  i}  4f 

Le  don  gratuit  extraordinaire  >  • 
dont  l'Intendant  fait  la  demande  V 
aux  Etats^a  été  modéré  dans  les  3-5  00000 
dernières  années  à  ^00000 
qui  font  en  trois  ans  celle 
)  00000  1.  par  an. 
^  Toutes  lefdites  fommes  particu- 

lières reviennent  à  celle  de       ^7  $ti6   154 


■Il 


ETAT  DE  LA  FRANCE.      14s 
dont  le  Trcforicr  général  'des  Etats  en  paye  Bour- 
S 00000  1.  au  trefor  Royal  &  le  refte  aURc-  ooq|^|| 
cevcur  des  Finances  &  du  Taillon. 
^atre  le  don  gratuit  les  Etats  ont  ^ 
'  encore  accorde  au  Roi  pendant  la  C 

dernière  guerre  un  fecoars extié-  yis OoôOj 
'ordinaire  de  4/0000 1.  par  trien-  > 

Aalité ,  qui  reyient  par  an-  à  J 

'  De  plus  on  impoCe  pour  les  gages 

Be  la  Mar échauflËe  ^  1 5  ^  t 

Pour  les  gaçes  des  Maîtres  des 
poftcs  &  Couriers  x  1 4  4  « 

P6ar  l'avance  &  frais  du  port  des 
deniers  au  trefor  Royal  ^000 

Pour  les  Réparations  des  Chemins  de  1 0000 

'Pour  le  reruDourfèmeot  des  Eupes    3  00000 


Outre  ces  fommes  on  en  levé  un  grand  nom- 
bre d'autres. 

Pour  les  Gages  des  Officiers  dont  la  finan- 
ce a  été  employée  aux  affaires  de  la  Province. 

Pour  les  dépenfes  imprévûbsà  l'économie  des 
affaires  du  Païs. 

Pour  le  payement  des  ^^rrérages  des  rentes 
cootraûées  pour  fubvenir  aux  demandes  du  Roi 
&  aux  emprunts  que  les  Etats  ont  été  obligez 
de  faire. 

Pour  les  dons  particuliers  que  les  Etats  font 
dans  leur  aflembléc. 

Pour  les  frais  de  recette  en  deniers  impofez 
pour  les  Epices  &  frais  des  comptes ,  tant  des  rc- 
ccptes  particulières  que  de  la  s^énérale. 

Pour  les  droits  des  Elus  &  Ordres ,  6c  de  tous 
les  officiers  des  Etats  au  fquels  ont  fait  des  Taxa- 
tioDi  qui  fe  prennent  fur  lt$  deniers  provenaas 
T^mc.  nu  '  n 


i 


X4^    BTAT  DE  LA  FRANCE. 

BouK.*  ^^  ^^^^^  ^^  ^^  >  ^^  ^^'  oûroîs  de  la  SaoDei 
GP0K.B.     ^^^°  P°^  ^^  Don- valeurs  de  quelques-unes 
'  des  impoficions. 

L'Auceui:.  ne  faic  aucune  mendon  de  la.Ca-» 
picacion  donc  certainement  la  Province  n*eft 
point  eiccEipce  ,  ainfi  il  eft  nèceflaire  de  fai- 
pléer  à  cette  omiflion  >  en.  la  fixant  au  moins  i 
4/  o  G  oo  L  par  an  ,  ainfi  il  femble  que  tout  ce 
qui  fe  levé  en  Bourzognc ,  (è  peut  réduire  en* 
virea  à  1 400006 1.  uns  compter  les  (ècours  ex<*. 
traordinaires  que  le  ^i  en  a  tiré  pat  des  fupreC- 
fions  y  &,créationsde  charges  &  d'oBEices  ,  pat 
des  taxes  particulières  de  toute  nature ,  pour  les 
dons  gratuits  &  décimes  du  Clergé  &  par  une 
infinité  d'autres  moyens  fans  eompter  le  revenu 
ordinaire -des.  Gabelles  qui  monte  au  moins  â 
ixooooo  J.  L'Auteur  ne  parle  point  non  plus 
des  domaines  que  le  Roi  polTéde  dans  la  Pro- 
vince ,  ni  des  fermes  particulières  y  du  Tabac  > 
du  Papier  marqué  >  du  Coixrolle  des  £xploics> 
de  la  marque  des  Métaux ,  des  Chapeaux  ,  &ea 
général  de  toiis  les  droits  qui  lui  (ont  attribuez 
par  les  déclarations  nouvelles  ,  il  ne  p^rle  .pas 
m^me  de  fei  ibréts.  Mais  pçur  en  revenir  aux 
fommes  qui  font  ordonnées  par  les  Etats ,  on-a 
reconnu  que  rimpofîcion  qui  s'enpourroit  faire 
lîir  lesParoiflfifi  ièroit  extrémcjncnt  onércuCraux 
peuplera  caufe  du  nombre  des  privilégiez  i  c'eSt 
pourquoi  on  a  eu  recours  aux  crues  du  Sel  »  c'efU 
a-^ire>i  dçs  augmentations  fur  le  prix  courant  des 
Gabelles ,  &  aux  o6lrois  de  la  Rivière  de  Saone^ 
qui  font  payes  également  par  tout  le  monde  1  le 
IhuL.  courant  des  odrois  eft  de  x  x  tooo  1.  Lei 
crues  de  fel  accordées  à  la  Province  peuvent 
monter  année  commune  à  i  S  0000 1.  L  Auteur 

Savoir  omis  en  parlant  des  difiérens  Officiers  de 
la  Pirovince  qu'il  y  «  deux  Receveurs  géuéraoK 
des  fiiMQces  pourvus  par  le  Roi^quixe^givcnc  ce 


ETAT  DE  LA  FRANCE.  147 
m  cft  impofé  en  vertii  des  commifEons  de  S^  Bol^ft*  ' 
Ujefté  9  &  panicolîeremeut  le  pzoddic  de  U  qociii. 
^eflè  qui  leur  eft  jremis  par  deux  Receveurs 
es  Tailles  crëex  en  dcred'oAce  pour  ce  Païs- 
L  Une  dernière  obferTacion  à  faire  par  raporc 
SX  Euts  de  Bourgogne  ,  eft  que  connoiflant  de 
■elle  conséquence  la  réparation  des  chemins  eft 
la  Province  ,  à  caule  des  d^rademeits  fa- 
its ad  y  arrivent  »  qui  rendroient  inutiles  les 
;iaodes  dépen(ês  faites  pour  les  rétablir  >  s'ils 
unent  négligez  ,  ils  entretiennent  un  lofpeâeuc 
onman  à  t  j  00 1.  de  gages ,  dont  l'Emploi  eft 
le  les  parcourir  incc^mmenc  ,  &  d'en  dreflec 
u  Etat  certain  pour  connoStre  ce  qu'il  eft  be- 
Smd  d'y  Bàrccn  chaque  (âifon. 

Aprâ  ce  déuil>qui  eft  f or  long. Je  bten  moins    j)/; j,7 
flftniâif  ^n'il  autoît  p&  l'être ,  l'Auteur  paflê  à  farticub'êt 
ladeferipcioade  chaque  Bailliage  &  comment  dtU^u^ 
vt  par  celui  de  Dijon.  L'ordre  qu'il  fuit  dans  ^^"^'« 
les  us  &  dans  let  aatres,eft  de  donner  une  idée  de 
learéiaidaë  Scdeleurs  bomes^ela  naurede  lent 
axioîr,des  Rivières,  Ponts  &  chemins  qui  s'y 
nnivenc,  desGendJs*hommes<]^uiy  font  leur 
iemeuic,  4c- il  finit  par  la  defcription  des  Villes  ; 
lau  laquelle  il  fait  entrer  les  Eglifes ,  les  Mona- 
fteies  &  les  Tribunaux)  (ans  garder  aucan  ordre 
)«e  celui  que  l'occafioo  lui  préfente. 

Le  Bailuage  de  Dijon  ,  qui  eft  au  centre  du  BéàHiégk 
Païs  s  ceorienr  environ  17  lienës  de  longueur  de  JOf>^. 
"oc  loi  it  d« large ,  mais  ep  plufieurs endroits 
l  n'en  a  que  ^  ou  7.  Ses  bornes  font  ï  TO- 
tienc,  fe  Bailliage  d'Auxonne  ,&  la  Franche- 
Con^  i  aa  Mfly ,  ceux  de  S.  Jean  de  Laune , 
^Senrre  9t  de  Nuitz  s  à  l'Occident,  le  Bai.lia- 
p  d'Anay-le-Dnc  >  flc  partie  de  celui  de  Châ<> 
olloa  I  aa  Nord ,  Tautre  partie  du  mémeBail- 
fiagelcJaChasiragne.  Le  terrain  conlîfte  prcf-  ^rf«Z/. 

N  X 


148     ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Bo  UR-  ^^^  fo"^  entier  en  plaines,fi  ce  n'eft  du  côté  d'A 

çOGNi.  ^y  ^  ^^  Châcillon  où  il  y  a  quelque  Monn 

gnes.  Les  Plaines  font  abondantes  en  toutes  (bi 

tes  de  grains  »  mais  le  canton  -y  .qui  eft  aripj 

par  la  Vigenne  >  cù  celui  c]uia  le  plus  de  s^ 

Î>utation  pour  les blez. Le  Bailliage  produit  aui 
î  beaucoup  de  vin  dans  un  vignoble  qui  com 
mence  1^  demi-lieuë  de  Dijon,  le  long  d'une  col 
line  expotl  à  l'Orient v6(  au-Midy  ,  laquelle. coi 
tinuë  depuis-là  jafqu'en  Provence.  Les  psairie 
qui  (ont  le  long  des  rivières  produifenc  quantii 
de  foins  s  mais  aucuns  ne  font  d'uneii  bonne  qaa 
licé  que  ceux  de  la  rivière  d'Ouche.  Celle  d 
Tille  forme  un  grand  marais  entre  les  Village 
de  B:ire  &  de  Genlis ,  qu'il  feroit  utile  de  dellè 
cher  >  &  on  le  poucroit  faire  ,  ou  en  débou 
chant  les  canaux  des  rivières  qui  font  fujette 
à  des  débordemens ,  ou  en  creuUnt  un  autre  h 
à  la  Tille  pour,  éviter  les  .terres  mouvantes  qi 
elle  fe  perd.  D^auçres  «nt  projette  d'ouvrir  ai 
canal  de  Dijon  jefqu'à. la  «Saône  en. pafl'ant  1 
S.  Jean  de  Laune ,  lequel copfeiiuncroit  ks  eaiu 
des  Rivières  d'Ouche  ,  ^  de  Luzon  &  de  U 
Tille.  On  a  examiné  la  pente  du  terrain  &  l'oi 
y  en  a  trouvé  autant  qu'il  feroit  nèceflàire.  Li 
dépenfe  couteroit  400000  1.  mais  le  profil 
en  ieroit  confidérable  pour  donner  du. commer- 
^  ce  à  Dijon  Se  daas  tout  jfon  JSailiiage  ,  où  il.) 
beaucoup  plus  de  produit  que  de  conio«amatioa 
Bmt  ^  Le  Bailliage  de  Dijon  copient  >Q7.iViUage^ 
fcr^M.  non  compris  fay  >  Biliot  >.  Mçuay  ,  Mareyie 
Bciîcucour  qui  (ont  enclavez  .dans  la  Champa- 
gne &  éloi^és  de  10  lieues  :  dans  cate  éten- 
due il  fe  trouve  <|uanticé  de  ^ôisiant  futaye  que 
taillis  >  mais  ils  ne  font  propres  <ju'à  brûlcf ,  ce 
qui  a  donné  occaûon  a  1  étabhflemepc  d'uDC 
Quantité  de  fox§;es  foux  cp; locmex  la  CQpjEoio* 


Et'ArDE  LA  FRANCE.      149 

maiion.  On  en  ▼oîtureaufli  quelque  peu  par  la  BoUR- 
Saonejufqu'à  Lyon  &  fur  les  bords  du  Rhône  gognc 
où  il  eft  rare.  Il  y  a  de  plus ,  mi  Moulin  à  Pou- 
dres &  deux  Papeceries ,  mais  le  principal  Corn- 
mcrcequi  Ce  fane  dans  lé  Bailliage ,  roule  fur  les 
grains  ,  les  vins ^ le  fer  &  le  bois > doncles  uns 
remontent  vers  le  Nord  &  jufqu'àl?aris ,  &  les 
autres  defcendenc  à  Lyon  par  la  Saône ,  &fur  les 
beftiaux  qui  forie  acnécez  par  les  Francs- com- 
tois &  les  Allemands.  U  y  a  4  grands  &  prin-  chttms, 
cipaux  chemins  dàn&ce  Bailliaee  qui  aboutiiTenc 
aox  4  portes  de  Dijon.  Ct\\x\  de  Paris  eft  af- 
iêz  bien  entretenu  >  celui  de  Lyon  n*eft  mau- 
vais que  dans  l'efpace  d'une  licuë  auprès  de 
Nays,  mais  celui  de  Langreseft  très»fâcheux  & 
a  d'autant  plus  befoin  d'être  réparé  que  c*cft  par- 
lique  (è  tait  le  principal  débit  du  vin  ,  le  che- 
min de  Franche-comté  paflant  par  Auxonne  cft 
fore  mauvais.  Du  refte  ,  la  plupart  des  Ponts 
(ont  aflezen  bon  état ,  mais  T  Auteur  juge  qu'il 
ièroic  très-nèceflaircd'en  conftruire  un  nouveau 
for  l'Oache  pour  la  communication  de  S.  Jean 
4eLaane  avec  Auxonne. 

La  plupart  des  Bénéfices  font  renfermez  dans  ^"»'A"- 
la  Ville  de  Dijon.  L'Auteur  ne  compte  au-de- 
bors  que  les  Miaîmes  de  Nôtre-Dame  qui  ont 
1500  l.  de  revenu  j  les  Feuillans  de  Fontaine 

Î|m  en  ont  looo ,  les  Capucins  d'Is  fur  Tille 
ar  le  chemin  de  Langres  ;  Le  Prieur  d'Eipoif- 
fcs  de  l'ordre  de  Grammont ,  &  les  Religieux 
de  S.  Antoine  à  Noyers  qui  ont  1000 1. 

Quant  à'ia  Noblefl'e  de  ce  Bailliage  ,  l'Auteur  ^^hUjTe 
y  employé  i».  les  Sieurs    de  Juligny  de  Sau-  dté^ay.l 
daacour  de  la  maifon  de  Damas  ,  qui  a  pris  le 
non  de  Juligny  pour  diftindtion  du  nom  de  Da- 
mnas ,  diftingnez  par  les  Seigneuries  de  Sau- 
^ucour  ,  Mozande  &  Cormaillon  y  n'avoienc 


1/0     ETAT  DE  LA  ÏRANC^. 
fioUR-  P^'  originairement  les  mêmes  Emaax  d'ài« 
p.ooMi.'"^^*  ^ue  celles^es  Seigneurs  de  Marcillyft 

'<le  Thian^es  >  quoiqa'îls  fbicnc  commanèmcat    . 
eftimez  d  une  NoblefTe  également  ancienne  >  ft 
pourtant  moins  illuftrée ,  mais  fans  aucune  jufic 
xaifbn  >  qu'on  leur  impofe  le  furfiom  de  Da- 
mas Cafiart  >  pour  les  rendre  fuCpe^ks  de  l»- 
tardifè  ;  lo.  Le  Marquis  de  Thianges  de  la  mê- 
me raaifon  a  été  élu  de  la  Noblcife  de  Bobc* 
rogne  >  &  a  d'étroites  liaifons  d*alb'ance  avec  kl 
Princes  de  la  Maifon  Royale.  Le  Sieur  de  CIg« 
ion  de  Saffres  s'attribua  le  nom  d'une  ancienae 
famille  connue  dés  les  premiers  tems  des  Daai 
êc  de  laquelle  l'on  prétend  aoe  S.  Bernard  oft 
.  forti  i  fon  véritable  nom  eu  celui  de  Moifj. 
Le  Sieur  de  Monman  ,  du  nom  de  Tévaié 
d'ancienne  Noblcfle  «ils  ont  des  ioeurs  k  Re« 
sniremout.  Le  Comte  du  Colombier  ,  du  non 
de  Clugnj  ,. maifon  très-ancienne  dont  il  jja 
des  titres  de  l'an  io8  5.  elle  eft  divifte  entrais. 
.  branches.  Le  Sieur  de  Brebis  de  Longecoft 
&  fon  Coufin  ,   Chevalier  .d-hont<ur  de  la 
Chambre  des  Comptçs ,  (ont  4e:  ja  preouejre  aa^ 
tiquitédans  la  Robe.  Les  Sieur S;Va|on>'Mar<i 
quis  de  Minqures>  CireyiderMagoy  9  &  Ciicy 
.  de  Tciland  y  Ccimmeau  de  Cseance  3  lioutenaot 
!  de  Roîde  rAutu^ois-BiiTin  xMprlivxde.Coa- 
chey  ^  Morot  de  Greifigoy  ^  des  Barres  ^t&ls- 
éc  la  Dame  de  Saint  Marcin  &  de  Cufly  >  foot 
tous  fortis  d'QIEiciers  du  Parlement ,  oa<ie  la 
Chambre  des  Comptes.  Les  Sieurs- 4c -Mar- 
cbe  Colin  ,  font  aa/H  de  .bonne  fjiiiullc^d^  Ro- 
be. Les  Sieurs  PelUlBs  de  TournaA^  bonne 
Nobkffe.  Les  Sieurs  Millolf t ,  de  ■  Villy  ,  Se  4c 
Thefeu  Ra^y  ,  font  auâi  fofftisTde  jaB^obe».  Les 
^  JieursBarbicr,  d'entre  dqux  Monts,  &du  Mou- 

y— 


ETAT  DELA  TRANCE.  151 
Ueffe  par  arrêt.  Les  Sitnts  de  Frefims  font  de  Boux  - 
bcmoe  Nobleffe  originaires  de  Comtes.  Le  Siear  gogni. 
dcCurallcs  d'ancienne  Noblçfl'c  connue  du  tcms 
des  premiers  Docs.  Les  Sieurs  d'ECcucigny ,  fon 
«  fiiSjd'un  Greffier  en  cbcf  du  Parlement.  Les 
Sîenrs  Mariffot  >  de  la  Mare  ,  &  Palloan  an- 
Doblisen  i|8f.  Les  Sieurs  Tabourot>de  Ye- 
Toone  ,  deicendans  d'un  Secrétaire  du  Roi  »  vi- 
vant en  1 5  f  5 .  &  réfutez  nobles ,  quoique  ^cs 
Offices  de  Chancellerie  ne  donnaflent  aucun  pri- 
tilégeen  ce  tems-là.  Les  Sieurs  Miliore  ,d'Ai- 
6ray  ,  Fevres  ,  de  Verray  ,  Petit ,  Maflbl ,  de 
Senrille  &  de  la  Barre ,  font  fortis  de  la  Cham- 
bre des  Comptes.  Le  Sieur  le  Gouft  Morin  >  de 
même  famille  qu'un  Préfident-à-monier  da 
Parkment. 
Dijon  capitale  de  la  Province  &  du  Baillîa-  Infirip^ 

PC>eft  ancienne  ,  fi  elle  doit ,  comme  l'Auteur  ^''Vv 
avance  ,  fon  premier  établiflcment  aux  Ro-  *  J**' 
nains  ,  mais  il  dit  que  ce  n'ètbit  qu'un  Château^ 
l»iti  pour  aflurer  la  communication  d'Autun  , 
avec  la  ville  de  Langres  ;  la  beauté  Bc  h  fcrrî- 
iitè  de  fon  territoire  a  fait  multiplier  les  hah*- 
tans ,  de  forte  que  fon  enceinte  s'ctant  accrue  ^'n- 
fcnfiblemcnt ,  elle  fe  rrouve  à  prfcfent  d'une  hcu- 
It- entière  de  chemin  ,  fa-fîcuationeû  dans  une 
belle  plaine ,  fur  les  Rivières  d'Ouches  &  de 
Sulbn  ,  &  Ces  bords  ont  étc  rendus  parfaitement 
tgrcablespar  quantité  de  plants  d*Aibres  ,  & 
Ton  V  voit  un  cours  très- (pacicux  fur  le  che- 
min a'Auxonne ,  fes  murs  font  beaux  &  accom- 
pagnez de  douie  gros  battions  ,  avec  nn  fbf- 
fe  a  fonds  de  Cuve  couvert  au  Midi  par  un  Fer 
i  cheval  qui  défend  l'entrée  de  la  ville  de  ce 
côté-là  }  le  Château  ,  de  figure  quarréc  ,  flan- 
qué de  4  giofies  Tours  ,  &  deux  ouvrages 
tn  fer  à  cheval^  l'un  au-dehors ,  &  l'autre  plus 

N    4 


iji     ETAT  I>ELA  FKANCR 

JBov&-  P^t  du  c6cc  de  la  ville  j  eft  fîcuè  au  Nord 

•06NS.  «LugincDce  les  fortifications  de  cette  partie. 

_  Dijon  a  toujours  été  du  Diocèfe  de  Langi 

mais  les  l'Evéques  en  ayoicnt  de  plus  la  S 

JJJJ^''    gncuric  temporelle  à.jufte  titre  ,  s*il  eil.yr 

comme  le  dit  Grégoire  de  Tûurs^  qu'ils^n  foi 

ks  fondateurs  >  toutefois  il  paroit  jque  dans 

I  oe.  Siècle  il  y  avoic  des  Comtes  particuli 

de  Dijon  y  &  qu'entr'autres  le  célèbre  Oi 

Guillaume  en  a  porté  le  titre  ,  cependant  1 

ne  fauroit  dite  qu'ils  en  enflent  du  tems  des  £ 

quesde  Langres  «.puiX^ue  Robert  Duc  de  Boi 

gogne  chef  de  la  première  race  n'acquit  la  pi 

prieté  de  la  Ville  ou  Château  de  Dijon  ,  que 

un  traité  qu'il  fie  avec  l'Evêque  Lambert  de| 

cette  acquifition  i  on  n'a  plus  connu  d'autres  S 

gncurs  particuliers  dans  cette  Ville  ,  que  les  1 

comtes  qui  ont  continué  jufqu'au  Règne  de  I 

bsrt  II.  lequel  avoit  acquis  la  Vicomte  de  Gi 

laume  de  Pomaller  ,  &.Ja  remit  aux  Mai» 

Echevin»  dc.ccttc  Ville  en  i  li  4.  c'eft  en  a 

féqucnce  de  cette  remife  que  le  corps  de  vili 

droit  de  juftice  &  de  Police  dans  Ton  reff< 

Sts  T.^i'     L'on  compte  5  )  Eglifes  dans  la  Ville  ,  d 

f*'-    ,     il  y  a  4  Abbayes ,  deux  d'hommes  &  deux 

S.  EHtn-  fiilçs  ^  ^çiiç  (Je  s.  Etienne ,  qui  étoit  premié 

"  meni  une  Collégiale ,  reçut  des  Religieux  en  ! 

III  6.  àroccafionde  quelques-uns  de  ces  C 

iK)înes  qui  cmbraiTerent  la  Regularité^  >  au 

de  Pafigny  y  &  qui  fuient  rapelez  à  S.  Etier 

mais  en  1 6  II .  le  Pape  Paul  V*  la  rendit  de  m 

veau  Séculière  en  confervant  le  titre  d'Abl 

ôc  y  établit  }  dignitez^ji  Chanoines,  6  Cl 

pelains  y  un  Sacciftin  ,  &  quatre  Enfaos  i  VI 

bé  eft  Colleâicur  de  tous  les  bénéfices  dép 

^^^    dans  de  cette  Eglifç  ,.^,entr.'autxes  de  /  ( 

^^^L  xcs  de  la  Ville  -,  il  a  auûS  droit  de  Juftice  d 


ETAT   DE  LA   FU'ANCE.     i/t 

fuis  peu  un  Seminaiic.  Saint  Bénigne,  Ordre  Bout* 
4t  Smt  BcDoic  ,  congrégation  de  S.  Maar  ,  goo>u. 
eft  l'une  des  andeiiDes  Abbayes  du  Royaume  >  &  ^    ^^^ 
£nc  reoaonter  ià  fondation  en  41  j.  maïs  il  eft  ^g, 
tins  probable  de  la  placer  en  j  1 4.  puirque  ce 
nu  looTiage  de  S.  Grégoire  Evéciae  de  Lan- 
gicf»  l'Abbé:  en  tire  xo  à  ixooo  1.  &  lesRe- 
iigieôx'  >  au  rombre  de  lo  en  ont  au  moins 
tooeo.  à  cauiè  des  Offices  clauftrauic ,  qu'ils 
ou  réiini  >  Ton  voie  dans  le  Cloître  de  cette  mai- 
fooletombeaad'Othe  Guillaume,  qualifié  Doc 
it  Bourgogne ,  avec  lequel  le  Roi  Robert  tran- 
fii^ea  l'an  loor.  &dans  l'Ë^Liie  >  celui  d'Uia- 
im$  Roi  de  Pologne  ;  qui  mourut  à  Scras<- 
bourg  &  voulut. écre  inbuoié  à  S.  Bénigne  >  oik 
il  avoit  écc  Religieux i. 

Lrs  Chapities  de-  la  Ville  font  au  nombre  de  Su,  Chsm- 
trois ,  outre-  celiû  de  S.  Etienne  ,  celui  de  la  f ^''* 
Sainte  Chapelle  >  fondée  en  1171  par  Hugues 
ni. .  Doc  de  Bourgogne ,  eft  compofé  de  trois 
dignitcx  >  &  14  Chfttekinies  jqui  jouïflènt  ck  CImJ4^ 
1  j  i  1  tf  000  1.  de  rente ,  il  n'y  a  rien  de  finga-  "*'* 
lict  dans  cette  Eglifè  ,  que  les  atmes  des  Che- 
valiers de  la  Toiion  d'or,  qui  y  tinrent  leur  Cha- 
pitre en  141^.  à  l'occabon  de  la  naifl'ance  de 
Charles  depuis  Duc  de  Bourgogne  s  on  y  coof- 
itivc  une  Hoftie  miraculeufe  >  que  l'on  prétend 
avoir  verfé  du  fang,c'cft  un  prêtent  du- Duc  Phi- 
lippe le  Bon  >  qui  eft  àpréfent  enfermé  dans  UR 
Coffre  d'or 4  qui  fut  donné  parle  Duc  d'Epeti» 
noD,  Gouverneur  de  la  Province>&  vaut  10000  L 
le  Vafe  dans  lequel  on  rexpofe  à  la  vénération 
du  Peuple  >  eft  aufti  d'or  &,pe{ê  $1  Marcs» 
il  eft  couronné  ide  la  Couronne   que    Louis 
XL  porta  le  jour  de  fon  Sacre.  Le  fécond  Cha- 
•  piîrc  eft  celui  de  la  Chapelle  au  Riche  ainfi  ChApiV&  - 
nommé  de  fon  fondateur  Dominique  le  Riche.,  ^  ^^^ 
qui  la  fit  bâtir  en  iip  y .  au  voifinage  d'un  Hô- 


tS4     IIT-AtlXEXA  TtCAtlCt. 

lot^R^  pîtat' qu'il  a^tnc  slu-Sl  fomiè  ^ii  y  6tablk 

,  «o«Ni.  I^yet)  &  6  ChMoines  ,  ^ui  ont  x  400 1.  de  1 

-S  fién.  ^®""' ^"fi"  '*  dernier  Cb^ipicre  eib  cekiixie  S.  J 

^       '   compofed'anDoyefiÀ  II  Chanoines. 

.  ^ .  Lcsau«es  Eglilesde  la  Ville,  font  les  Pâli 

Hipitlùx  ^^  '"'^^^  ^  ^cpt ,  y  compris  celle  de  S.^Teaii; 

érCmH  commânderic  de  Malthe ,  qui  a  i  70b'  I.  de  1 

♦<«y,       venu  j  THôpitstl  du  S.  Efprîe  fondé  patfe  E 

Eudes  III.  pour  les' Etifans expoûrl  4]tii  y^ 

-en  grand  nombre  ;  THôpical  de  la  Charii 

ftndé  en  4  j  o  1  où  Ton  retire  plus  de  joo  P4 

vtes  ,  qui  font  feryi  par  une  communauté 

10*  Fill«6  ,  cette  maiTon  peut  avoir  1700c 

de  revenu ,  &  en  dépenfe  ordinairement  4000 

ides  fonds  de  charité  ,-&  de)  Legs  pieux  qui 

ibnt  donnez.  La  Cbartreufe  ,    fondée  par 

Duc  Philippe  Hiirdy  pour  14  Religieux  fi 

l^is  ,  on  y  voit  le  tombei^u  du  Fondaten 

du  Duc  }ean  Ton  Fils  >  fie  de  Marguerite  de  B: 

litre  fa  lenime  ,tls  font  d'un  goût  touc-à^i 

'Gotique^ -fie  toutefois  Fouvrage  eu  eft  beau  Se  c 

Ifto,  les  Scatuesquoiqae  peu  corn^ilement  d 

-ignées  ,  ont  un  air^iHlvant^dilBeile-à  attra 

^srax  ouvriers  de  ce  tems.  L^Eglile  des  Jaoûbîtt 

_  'le  Monaftere  ont  è«é  foodezcn  11  f  7.  par ^^ 

de  Vergy  ,  Duch^il'e  régente  de  Bourgogne  p 

dant  la  minorité  de  fon  fils^Hugues^  tV*  pour 

Iteligieux'ifif  4^  Frères  i  il  s*  n'ont  que  5.000  i 

'revenu,  c'eû  en  cette  maifon que  leshaMt 

-s'aflèmblent  pour  TEleâion  du  Maire  >  le  Ce 

•vent  des  Cor<leliersa  été  bâti  en  11-4  3  parl^ 

'gués    IV.  pour    *S    Religieux  iîsr  n'€>flt  < 

'Vjjxi  K  de  rente  «  c'eft  dans  leur  Refeâoîre  < 

^s^Mcmbloient  autrefois  les  Etats  de  la  Pi 

^vince  ^6c  les  5  corps  qui  la  compofent  y  avoS 

'flUâi  leurs  Chambres  particulières  >  les  Carn 

«dUr  n0fiabrc4e  2/  ont  1000 1.  de  revenu. 


ETAT  DE  1;A  TRANCE.    isf 

Xfcs Jcruites  doWent  lear  éubliflomeotàDî-  Bo^K<* 
jooiÛdiyec-Gaudran,  PrëfidcDC du  Parlemenc^  gosmi. 
i\m  les  ÎQftitaa  lès  Hctidcrs  ,  Se  fonda  an  Coi- 
te poar  couccs  les  Claffesiufqa'à  la  Philofo-'^'J^^' 
Mie  uclufîf eoient.  Pierre  Odebert ,  autre  Pré- 
idenc  >  y  a  ajouté  en  1648-  1^  fondation  de 
v4ï  Chaires  de  Théologie  ,  dé  forte  qu'ils  ont  à 
nUcnt  I)  à  14000  1.  de  rente  >  pour  an  Re- 
âear ,  3  o  Pères  >  &  6  Frères  i  Les  Minimes  é$a« 
Us  en  iff9t«t|OOo  1.  pour  15   Religieux  > 
k  4  frères.  Les  Gapncms ,  qui  ont  ête  bâtis 
en  léoi.  font  aa  nombre  de  4^.  Les  Pères  de 
f Oratoîreaanombre  de  1 1  onc  1  j  j  64.  de  ^ve- 
aa  i  TETéque  de  Lan^res  leur  a  confié  la  con- 
duite du  Séminaire  qti*]l  a  établi  à  Dijon ,  dans 
BK  maifoR  voifine  dé  la  leur*  L^s  Pérès  de  la;^ 
Miifion  récusa  Dijon  depuis  x  j  à  1 5  ans ,  font 
;aa  nombre  de  |  ils  font  oes  Miifioas  très- utile» 
à  la  Campagne. 

A  l'égard  des  Mdnafferes  de  fîllef ,  TAuteur  Mhétfr 
:]és  raporte  confufément   en  la    manière  fui-  itrtlUu 
-WiCtt  I  les  Casmelites  établies  à  Dijon  l'an 
:i6of  ^  par  l'âne  -des  principales  Compagnes-  de 
Séante  Therefe  >  nommée  Amie  de  jelus  9  de  la 
Jàaifon  de  Lobere ,  font  au  nombre  de  h  &  ^P^ 
jooo  L  de  rente.  Les  UrfuUnes  ^  donc  l'établif- 
fiemenc  a.  commencé  à  Dijon  par  l'Union  de  | 
.îilles  dévotes  qui  fe  dévouërentà  rinftrudbioo 
des  ieunes  FilIes,font  k  préfent  au  nombre  de  p6, 
&  l'on  juge  qu'elles  ont  au  moins  4000a  1.  de 
tente  ,  mais  elles  obièrvent  foigneufement  de 
garder  un  pro&md  fecret  fur  cet  article.  Les 
Jicobines  ,  au  nombre  de  47.  ont  7000  1.  Les 
Filles  de  Ste.  Marie  établies  en  16 1 1.  doivent 
kt  commencemens  à  Madame  de  Chantai  ,  (î 
«onnuë  par  les  liaifons  avec  S.  François  de  Sa-  f^^'^'^. 
les  >  elles  foac  à  prcC»t  au  nombre  de  ;  «  &  ont  ^*  ^^''^* 


I  s-6  E  TA  T  D  E'  L  A  F  RTA-NT  E 
]5^VK-  Tooo  J.  de  revenu  >  la  foiyladonen  a  été  fîîce 
cognb'  P^^  ^"c  famille  de  Dijon  >  du  nom  de  FremiotV 
qui  écoit  celui  de  Madame  de  Chantai.  Les 
Bernardines  Te  font  établis  à  Dijon  en  i^  i).  & 
cHes  y  font  venues  de  l'Abbaye  du  Tard  q«î 
fiit  transférées  en  cette  Ville  pas  Ics-fibtns'tfc' 
TEvcque  de  Langrcs  ;  Sebaftien  Zimet^eftdc' 
UAbbè  de  Citeaux  furies  Abbayes  d'hommes. 
Ton  y  tenoit  des  Chapitres  généraux  des  Ab- 
beflcs  i  mais  cette  Jurifdiâion  efl  éteinte  depms 
loag-tems  ,  Jcs  Rcligieufes  au  nombre  de  jb 
ont  ^coa  ].  de  rente.  LeaDame»  de  St  Julien, 
de  Tordre  de  Sv  Benoît  ,  n*étoicnt  autjrefois 
qu*un  (impies  Prieuré  établi- dans  le  Charoloif, 
qui  fut  traftsferé.*à  Autun  par  le  confenterocûc 
de  fon  Eviêque  ,  mais  ayant  dans  la  fuite  obfciv 
vé  Tunion  dcT-Abbaye  de  Roucemont  ^-MwL 
MonaReie  ,qw  èroit  da>Dioc&  de  Làmgie» 
elles  fe  font  trouvées  obligées tle  venir  demeil»^ 
jer  dans  le  Diocefe-  &r£e  font  établis  à  Dijon  i 
TAbbefle  eft  à  la  ^nomination  du  &of  ,  ^  la< 
Maifon  de  4000  1.  de  revenu  ,  la  communav- 
té  du  Refuge  efl  de  6%  perionnes  dont  il  y  en 
a  6  Pénitentes  ,  &  le  refte  Religieufes.  Celles 
.  du  bon  Pafleur  >  efl  deftinée  à.  renfei^mer  ks 
fiJHes  débauchées  >  &  condamnées  àl<etee-pd« 
ne  par  l'autorité  des  Juges  L'Hôpital  de  Src 
Anne  avoit  tic  fondé  &  établi  par  le  Préfidenc 
Odebert  ,  dans  celui  de  la  Charité  pour  TE*- 
ducation  des  filles  orphelines  y  mais  fes  hér itîetf 
qui  font  auffi  les  adminiftrateurs  de  cet  Hôpi- 
ul ,  l'ont  transféré  dans  la  Ville,  on  y  élève  juf- 
qu'à  too  filles  ,  il  y  a  40000  1.  de  revenO. 
Enfin  Bc  en  dernier  lieu ,  il  y  a  une  cemrmunanté 
fo.ij^s  le  nom  de  Ste.  Marthe  ,  dont  l'inûitatyeft 
de  fervir  de  retraite  aux  Veuves , elles  enfeigneat 
lg§  jeunes  fiUes  ,  félon  la  métode  des  UrlieUnes. 


"> 


ETAT   DE    LA   FRANCE.     i;7 

Après  ce  détail  des  Maifons  Religieufcs,  l'A  a-  Boitr- 
teur  traite  des  lieux  Publics  ,  &  prçmicremcnt  gqgnb. 
de  la  maifon  du  Jloi  qui  écoit  autrefois  celle  des 
Bues  ■>  &  qu'il  dit  avoir  été  depuis  peu  un  peu  Xr'nuc 
aiçoietitéede  )-  Sales  magnifiques  ,  leiquelles  publics, 
zépoodex>&à  une  ancienne  qui  eu  fort  grande  , 
oeile-ci  afonentréedians  la  place  par  un  grand 
Efcatiei:  à  %  Rampes^  &  le  logement  eft  deftiné  à 
raflèmblêe  des  Etats ,  la  place  Royale  qui  y  ré- 
pond cft  fort  fpacieufe  &  percée  de  pluueurs 
niSSj  dont  l'une  conduit  au  Palais ,  où  le  rienj  le  p^^^  ^ 
Parlement  s  Louïs  XII.  y  fit  bâiîr  ht, Sale^de  u^ia, 
l'AiHtieiice^  Charles  IX.  la  grand'Saîe  avec  le 
Teftibule  :  on  trop-ve  dans  le  fonds^es  appar;e-^ 
mens  deftincz  k  la  Chancellerie.  Le  Parlement  de 
Boargogoe-iut  créé  par  le  Roi  Louïs  XI.  en 
1 47  S ,  pour  tenir  lieu  des  jours  eeneraux  éta« 
hlis  à  Baune,  &  à  S:'Laurent,  près  Châlons  par 
les  derniers  Ducs  pour  rendre  la  juftice  à  Icprs 
Sujets^  ce  même  Roi  leur  avoit  attribué  >  dès 
qn  il'fut  CD  poflèlfion  de  la  Bourgogne  >  le  droit 
de  juger  foaverainemept^  car  avant  lui  les  appel- 
lations en  écoieat  portées  au  Parlement  de  Paris. 
Celai  de  Dijon  dans  l'-état  prefent  eft  compolé  de 
4  Chambres  ;  la  grand' Chambre,  la  Tournelle, 
les  Enquêtes  »  &  les  Requêtes,  &  le  Corps  entier 
de  dix  .Prèfidens- à- Mortier ,  deux  Chevaliers 
d'honneur,  70  Confeillers,!  Avocats  généraux, 
un  Procureur  gênerai,  %  Greffiers  en  chef,8  Se- 
crétaires, 8  Subdituts,  ;  Commis<Sreifiers,un 
Receveur  des  Epices,  undçs  Confignations ,  un 
aotredes  Amendes  ,  un  Commiflaire  aux  Saifies 
léellcf^uD  Commis  garde  Sacs  &  aux  affirma- 
tions ,  4  Commîs  au  Connétable  6c  Clercs  du 
Gicfe,  deux  Greffiers  en  chef  d  «  requête  s,  trois 
payeurs  des  gages ,  .^  o  Procureurs ,  1  j  Huif'- 
fiexi  du  Parlcoicm  &  6  des  requêtes. 


ijt.    ETAT  DE  LA   FlbAWCI. 

B(H7  R-      La  Chancellerie  a  un  Garde  des  Seaux  >  Cor 
^QQj^j  feiller  au  Parlement  ,  ix  Secrétaires  du  Roi«. 
'  X  Chau^cirej  3  Kêferandaîres ,  &  8  Hmfiicf s» 
ChâHctl'  Les  Prdidansrà- Mortier  ,  £onc  diftribiiex  ùàn^ 
^'*       vanc  Tordre  de  leur  récepcioa  >  {avoir  4  >  e»: 
grand  Chambre  >  y  compris  le  premief  s  4*cftr 
Tournelle  ,  qui  «ft  tenue  par  le  phis  aaeieo  dt< 
Parlement  s  &  deux  aux- Eoquétoi  >  tous  kr* 
Confeillers  roulent  dans  xoujces  les  Chambies.îil: 
«*y  a  que  leur  Doyea^ui  (bit  fixe  en  la  pn»i* 
miere ,  les^véquesd'Autun »&  de  Ch&IonSykti 
Abbez  de  S.  Ben^ne^^ &.  de  5.  Etienne  ,  ont  cof 
trée  au  Parlement ,  côm1ll^Con(nllers<i•d1lO•- 
»eur  j  mais  l'Abbé  de  Çiftcaux.  p^end  la  qnâK-"" 
(têde  premier  Conleiller  ,  &  dans  4e  r«BBiil«i 
Séance  aup-deflus  du  Doyen,  Qyaatà  la  Charnu 
,bre  des  Comptes  ,  il  paroir  par  les  cicres  qi» 
les  Ducs  de  &>urgogne  en- ont  ea  ,  dans  tooii 
les  teins  ,  9c  que  leur  Chancela  en  ècoit  k 
chef  >  on  voit  au  (H  que  les  Prélais<&:graiidi; 
Officiers  y  aâiftoiçnt  avec  les  Niaif es  &  let- 
Auditeurs  i  4e  corps  eft  à  préfentcompoiéde  S> 
Préfidens^  y  compris  le  premier,  3  ChevaUeit^ 
d'honneur ,  i$  MaStres^yX^orredeurs^  ix  Aor 
diteurs^  un  Procureur  ,.&  deux  Avocats  gène* 
zaux  »  deux  Greffiers  en  chef  >  6  SublHtuts  ,.1» 
Keceveut  des  Epices,  un  gatdedes  Livres, ba* 
Concierge  ,  ix  HuUliers  &  iix  Procureurs  i. 
les  Comptal>les  de  cette  Chambre  ,  font  let< 
Receveurs  &  Controlleurs  du  Taillon  5  Les  Rje*  ^ 
ceveuis  ,  i^  Confeilleis  du  Domaine  des  ]loit>. 
les  Treforiers  &  Con(eillers  des  RépasatiûQS  di^ 
lortifications. 
g^fum        Le  Bureau  des  finances  e(l  compofé  de  X4: 
àettùm*  Tréibriers  de  France  donc  les  deux  plus  andeni^ 
*"•        ont  la  qualité  de  Préfident ,  un  Avocat  5r«a: 
Procureur  dtt  Roi  »  un  Subftituc^  5  Gicfiet^: 


s. 


ETAT  DELA  FHANCE.  159 
CB  chef ,  an  Rece?eur  dcsEpiccs ,  deiu  payeurs  BoUit<» 
dci  g^cs  t  un  Concierge  ic  fis  Huiffiers.  Sa  qo.gmi* 
)aiudiaîoD  s'^cend  fui  la  fioargc^ce ,  &  fur  la 
lieffe  ,  &  dans  les  Cjbrêmpnies  publiques  ,  les 
Triforiers  font  corps  avec  la  Chambre  des 
Comtes  }  mais  dans  les  EcacrGènêraux  >  ils  ooc 
bds  de  dxoîc  d'en  £ure  roavercure. 

Le  Bailliage  de  Dijpn^  ét4  jbrigè  en  Pjèltdial  BàiUUgê 
parédicdu  moisdejaovicr  i6^é.&fetrouyeà^,f^^/* 
Kefiat  compoflb  d*tiQ  Bailli^  d'Ep6e ,  de  deux  * 
Préfidens  j  un  Lieutenant  .Ginêral  y  Gvil  ^ 
Ctiminel  ,  %  Lieutenans  particuliers  ,  un  du. 
Bailliage  >  l'ancre  de  la  Chancellerie ,  i  o  Con- 
icillers  ^xx  Proctueurs  ,  6  Hoiffiers- Audian- 
oers,  30  Sergens Royaux  &  18  Notaires.  Les. 
latres  jurifdiaions  de.  cette  Ville  ,  Codc  la  Ma^- 
xéchauflie  compofèe  d'un  grand  Prévôt  ,  de 
Gm  Lieutenant  >  Greffier  ^Coniêiller  &  Com^* 
Bidàire  aux  revenus.  La  T^ble  de  Marbre  » 
compofte  d'an  grand  -Moitié  des  Eaux  &  Fo« 
zêtt|  d'an  Lieutenant  Général  &  f^.Conlèi.Uers  , 
un  Avocat  &  un  Procureur  du  Roi  ,  un  Gref- 
fier &  un  Receveur  des  Amendes  y  deux  Arpeni» 
Kars&  I  )  Huiffiers.  La  Maîtxife  eil  compcfée 
da  Maître  particulier ,  de  {on  Lieutenant  ^  d'ui)^ 
Procureur  du  Roi ,  x  Effayeurs  y  ur.  Changeur  » 
00 Réformateur  ,  un  Conlciller  &  pluûeurs  Ou. 
aciers  pour  travailler  au  change  des  Efpéces. 
le  Grenier  à  Sel  a  un  Préfident  ,  1  Greniers  , 
i  Confeillers ,  un  Procureur  du  Roi ,  un  Rece- 
veur en  titre  >unGrcfEcr.&  3  Huidiers.  La» 
]an((lidion  des  Marques  des  Cuirs . .  •  eft  com- 
pofèe  d'un  Juge  ,  a  un  Procureur  du  Roi  & 
i  Greffiers. 

Outre  ce  nombre  prodigieux  d'Oificîers  Ro-    Ojpciâ^ 
yiox,  aui  remplifl'ent  la  VilJe  de  Dijon ,  il  y  a  ''^•» 
CQcoie  de  différentes  Jaftices ,  qui  ont  les  leurs 


rtfo     ETAT  DE  LA  EîtAl^CE. 

-BoVR-  f^'cîculieret.  Celles  de  S.  Bénigne  >  &de  S.  £* 

< <cOONB*  *^^"^^  «  o^*^  **"  Procnreur  d'Office  ,  un  Baillî , «i 

Subftttut  y unGrcfficr&  un  Sergent  i  ccllesdela 

Ste.  Chapelle^  un  Bailly  >-un  Procureur  d'Office, 

8t  un  Greffier.  Ily  a  de  plus  deux  J  uftîces  £celé< 

fiaftiquos  >  rOmciâlke  du  Diocèfe  de  Laogrei 

6c  celle  de  la  Ste.  ChapeUe  y  toutes  deux  coœpo- 

V  :  fées  d'unTj rand  Vicaire  Officinal ,  d'un  Proiao- 

.  teur ,  un  Greffier  &  un  Apariceur. 

'^•itfu'âi       Quant  aux  JuriCdi^ons  particulières  de  II 

'jCwps  de   Ville ,  elles  fe  rcduifcm  au  C-onfulat  d'une  part  ; 

■'9^9^'       qui  n'eft  point  diftrent  de  celui  des  autres  place 

du  Royaume  >  6c  de  l'autre  au  Corps  de  Vil- 

]e ,  compofé  d'un  Maire ,  fîx  Echevins  )  «n  Pia 

cureur  Syndical  iin  Receveur ,  un  Greffier  y  6cm 

Prud'hommes  »  un  Capitaine  des  Murailles  i  fe 

Avocats  Conièilkrs    de  Ville  ,  fix  Lieutenan 

du  '  Maire  \  unj  Voyer  ,    un    juré  Egaudy^ 

leur  ,  Marqueur  des  poids  &  mefures  ,  un  Col* 

ledleur  des  Tailles •&  i8   Sergens.  Le  Maiv 

prend  le  titre  de  Vicomte  Mayeur.  Il  eft  Jug 

Civil  &  Criminel  &  de  toutes  matières  de  poliç 

en  première  inftance.  Il  eft  Capitaine  des  Ar 

mes  Se  comme  tel  commande  les  cinq  quartier 

de  la  Ville  &  les  Compagnons  de  chacun  d'eus 

Les  -Deniers  patrimoniaux  de  la  Ville  de  Dijo 

furent  évaluez -en  1^78  y  par  Arrêt  du  Co» 

-feil  yk  S14S  ^-  ^^  revenu  ,  Scia,  fixation  de 

Charges  a  été  jugé  pareille.   Depuis  cela  1 

Roi  lui  a  accorde  quelques  deniers  d'oârc 

pour  l'acquis  de  plufieurs  charges  &  taxes  ic 

fiées  par  divers  arrêts  du  Confeil,lefquellesai! 
té  ajfugéés  pour  en  commencer  la  jouManceai 
premier  de  l'an  i€9%.k  py  joo  Lfavoir  |  5  j  oc 
pour  t'oâcoi  des  farines  Se  54000  pour  le 
oArois  y  par  autre  arrêt  du  .1  x  fanviei  1 6  9t 
Le  Roi  en  a  encoie  accordé  de  noaveaaxfoo 

réu 


ÏTAT  DE  LA  ÎRANCE.      i^i 

rfcttbliffcmcntdctfoo  Lanternes  dans  la  Ville.  BoUR- 
Mais  par  deiTas  tout  cela  il  y  a  encore  dans  gogni. 
h  Ville  des  OfScîers  pourvus  du  Roi^  favoic 
crois  Banquiers  expéditionnaires  en  Cour  de  Ro- 
me, deux  Receveurs  des  Impoficions  du  Baillia- 
Sp ,  trois  Receveurs  des  Décimes  ,  un  Médecin 
0  Roi  ,  neuf  Experts  Prifeurs  &  Arpcnteurf 
jorci ,  &  deux  Greffiers  de  Técriroirc  :  cous  ces 
diferens  Officiers  font  au  nombre  de  7 1^  per- 
(bones  ,  parmi  iefqueiles  il  y  en  a  plufîeurs  qui 
pofl'edent  plufieurs  charges  enfemblci  on  compte 
dans  tout  le  Bailliage  3 1 8  nouveaux  convertis. 
Le  Bailliage  de  Beaune  confine  à  i'Onent  Se 
aa  Nord  à  celui  de  Puis  >  au  Midi  à  celui  de 
Cbâlons  y  Se  à  l'Occident  à  ceux  d' Autun  &  de 
Monccenis  ,  il  n*eft  pas  fort  éccndu  ,  mais  Ton 
terrain  confifte  ,  partie  en  plaine  &  partie  en 
coteaux  s  il  y  a  des  Vignobles  de  grande  ré*   . 
Ncadon  ,  la  plaine  renferme  d*aflez  grands 
hoa-y  ic.lï  n'y  a  point  de  Village  dans  coûte  l!ê« 
tnduiî  ,  qui  n'ait  des  terres  de  communautez  » 
pour  le  -pâturage  des  beftiaux  ,  avantage  qu'ils 
OQc  chèrement  payé  dans  les  derniers  ccms  ,  il 
s'y  trouve  de  la  Mine  de  Fer  en  deux  endroits  , 
mais  le  plus  grand  commerce  qui  s*y  fade  ,efb 
celui  des  vins ,  pasciculie rement  de  ceux  que  l'on 
nomme  de  l'arriere-Cofte  >  parce  qu'il  y  a  deux 
filets  de  côceaox  expofez  au  Sud-Efl ,  le  pre- 
mier Coteau eO  compofé  de  i  f  Paroifl'es  >  donc 
levineft  plus  edimé  ,  l'Auteur  prccemi  avrc 
uifon  ,  que  comme  le  principal  conimcrce  Je 
ce  Bailliage  roule  fur  le  ciebic  des  vins  ,  ov.  n'y 
fautoic  avoir  crop  d'attention  i  la  réparation  l'ts 
chemins  ;  dans  cette  vue  il  indique  les  erdrc/ts 
les  dIus  fâcheux  ou  il  fcroit  ncceiîaire  Hc  f.\'ic 
cjoclques  dépcnfcs  adlucUes ,  foie  pour  pava  , 
ioit  pour  cocClittirc  de  nouveaux  Poncs ,  il  die 
Tome  m.  O 


14%  ÏTA  T  D  E  IrA^ iFlfâUNl 
loOR-  auilt  qu'il  paflc  à  BeatVBc  mie  Rinere 
^ùQMi  la  Bomgeoifc ,  dont.la  ioprccn-eo:  eft: 
qpe  d'an  auart  de  ikuë  »  J^aolJeil  C 
cUe  de  xendre  navigable  pour  peu  d'ai 
qui  fcioîc  d'une  grande  utiiicL. an  B. 
parce  quelle  le  décharge  dans  4a^^aiH 
ppur  le  coounerce  des  vms  qui  oe 
guércs  ceue  route,  du  rooins  pqur  cela 
tes  les  aa très  denrées. 

Il  n'y  a -d'autres .Abbayes  dans  ce 

Su  BttU'  QQg  ççiiç  dç  ,5tç^  Marguerite  ,  qix  il  ne  j 

^''       de  Religieux  ,  elle  vaut  *4.oo  1.  &  l'i 

Ja  fait  deiTcrvir  par  qn  Prêtre ;gagé  >  oi 

pte  7  7  Carcs  qui  fo0t  tpuKsan  J^iocé 

tun  >  fc  deux  Hôpitai)x.>  l'un  àPoi 

l'autre  à.  Mcureyant. 

Ml^Se.       Qu^nt  à  la  Noblcflc  l'Auteur  y  c< 

'f  *    GentilS'houimes  >  fçavoir  ylçs  ^Sieurs 

▼ra^  ,  &.de  Chardcw^y  ,:d!apcicnne  î 

Je  Sieur  JBauille  de  Mapdelon  >  dont  j 

«ft  de  la  prenuere  infticucion  do  I^ari 

le  feul  qui.enreûej  le  Sieur  de^Riolet 

teuil  i  le  Sieur  de  Sonaipai|e  >  le  Sieur 

aiaife  de  Boufé  de  la  <naéaie  famille  j 

Richard  Vicomte  de  .Neuf  blanc  ,  te 

de  xneipe  nom  (on  tParent  >  .le  Sieur  ] 

Lufigny  ,fils  du  feu  Sieur  de>ticaud  c 

fes  longs  feryices  s  le  Sieur  de  Lefval  S . 

Originaire  de  fSuyenne  i  le  Sieur  Blo 

Bu(rv  ,.  &  le  Sieur  de  la  Mare  >  tous 

famille  de  Robbe  i  le  Sieur  de  S.  Ma 

gemours  originaire  du  Comté  >  les  Siei 

tpfliïs  .  de  Culleftre  .  St  de  Rcvillv 


ETATDEXà  FRANCE.     ,^5 
tAcè Royale  ,> deux  Marquîfats, une  Baronie,  BoVR- 
74  Sdgnearies  êc  feulement  ii  fiefs ,  il  eft  i  ^^  ^^^ 
ob&rrer  que  ces  fieh  n*onc  point  de  juftice. 

Qaant  à  la  Ville  de  Bcaune ,  que  rien  ne  rend   D.firip:, 
phsrecommandable  que  Ces  bons  vins  ,  ell  e  eft  tiondeféê 
iffife  dans  uneplaine  ,  enclofe  d'an  bon  Mur  ^'''^* ^* 
tfec-de  très-beaux  foflcx ,  &  fortifiée  dequa-  ^'*^'* 
tre  grands  Basions  ,  deux  revécus  y  &  fix  re- 
doaces  reyécuës  ,  fon  Circuit  eft  de  780  Toi-* 
iès ,  fans  comprendre  les  fauxbourgs  ^  au  boiTc 
de  l'un  defquels  il  7  a  une  Charcreufe  bien 
moins  accomaiodte  que  celle  de  Dijon  ,  mais 
loffi  qui  n'a  ècè  fondée  que  pour  ii  Religieux 

£r  le  Duc  Eudes  III.  La  Commandene  de 
alihe  qui  eft  en  cette  Ville  eft  bien  plus  ton- 
fidirable  ,  puis  qu'elle  vaut  7000  1.  de  rente  > 
il  y  a  aum  une  Collégiale  compof6e  de  trois 
dignitez  ,  &  i6  Ganonicacs ,  &  deux  Hôpi- 
uux ,  dont  l'un  qui  eft  deftinè  pour  les  malades 
t  ècè  fondé  en  144)*  P^'  Nicolas  Raulin 
Chancelier  du  Duc  Philipp;  le  Bon  an  droit  du- 
qoel  la  famille  de  Pernes  Efpinafte  en  a  l'ad- 
niniftranon  en  qualité  d'hetitiers  ou  reprefen* 
UDsde  ce  Chancelier  y  &  oeuf  Couvents  ,  def- 
quels il  y  en  a  cinq  de  filles.  Le  Corps  de  Vilk 
tft  confidèrable  >  &  a  l'attribution  de  louce  la 

!|aftice  civile  &  criminelle  par  titre  de  Tan  110), 
eiOârois  de  la  Ville  montent  à  5110  1.  &  ont 
ècè  accordez  afiez  nocHrellement  pour  le  paye- 
jnent  des  uxes  &  pour  les  rachiats  des  Officiers 
créez  pendant  la  guerre. 

Le  Bailliage  de  I^uits  eft  d'une  étendue  con- 
>fidèrable  ayant  neuriicuës  de  long  fur  4  de  lar- 
ge ,  l'Auteur  n'en  donne  point  les  bornes  >  mais 
l'on  rçtîc  qu'il  confine  au  Bailliage  de  Dijon 
ters  le  Nord  ,  &.  à  celui  de  Beaune  au  Midi  ,  le 
principal  commerce  qui  s'y  fait  eft  celui  des 

O  X 


1^4  ETAT.  DE  LA;.ERANCE. 
BoURv  vkis>qu€  l'ofi.  cranfporte  à  Parïs  ,  en  Ffondres 
coGiSfi.  &  1^1^  Lpr raine  >  celui  des  bleds  qd  fe  porceoc 
du  cêré de Lyoneft  bien  moins  iniporcanc.  La 
Saône  arrofeune^des  excrémicezide.ce. B^lbage, 
&US  lui  proâiirer  aucune  utilité  réelle  >  parce 

2ue  le  commerce  des  vins  Te  fait  direâcnient 
u  côté  opofé  à  Xon  Cours  >  il  y  A  d'ailleurs 
Quantité  de  mauvais  Chemins  >  &ide  Ponts  fur 
oes  Ruj0eaux  ou.  petites  Rivières  y  qu'il  eft  abTo* 
iomçntncccflairement  de  réparer>non*(£uleméuc 
pour  l'avantage  du  Commerce  >  mais  pour  fa-y 
ciliter  la  route  des  Troupes  ^il  fc  trouve  quan- 
tité de  bois  &  fbrées^ans  ce  Bailliage  ,  qui  apacr 
tiennent  la  plupart  au  Roi  &  à  rAobaye  de  Gt 
teaux  >  il  y  a  aufH  f  mines  de  Fer.  L'Autenx 
'  ^yant  compris  la  Nobleûède  ce  Bailliage  dans 
celui  de  Dijon  >  paUe  d'abord  au.  détail,  des  Be* 
Berces  iôcil  y  compte  deux- Abbayçs  ,  Citeaux  . 
chef  d'ordre  à  4  lieues  <ie  Dijon  a  deux  de  Se 
Jean  de  Laune  ,  de Jaqudlc  l'Abbé  efl  électif  âc 
jrégulier  ,  il  y  a  ordinairement  3  6  Religieux  de 
Chœur  éc  6  frères  Convers,  dans  cette. maifo» 
le  revenu  eft  de 7  5000  1.  mais  les  charges  eu 
font  fort  grandes  ,  fur- tour  par  l'abord  des  £v 
tiangers  y  elle  fus  Fondée  en  1  an  1  o  ^  SI.  par  -Ro^^J 
bert  Abbé  de  Molefoie  >/en  partie  des  liberali<r . 
tez  d' Eudes  premier  Duc  de   Bourgogne  ;  SjC 
Bernard  J  Y.  Pape  ,  &'pIufiours  Cardinaux  en  ' 
font  fortis>on  y  voit  fous  le  Porche  de  TEglifc 
les  Tombeaux  des  Ducs  de  la  première  race>& 
cntr'autres  celui  d'Alix  de  Vergy  veuve  du  Dvtc 
Eudes  III.  L'autre  Abbaye  de  ce  Bailliage  efl. 
cdlc  de  Mqlefe  de  filles  >  duméme  Ordre  >  oà  •: 
il  y  a  16  Rcligieules  qui  n'ont  que  loo  o  L  de 
scvenu  Lesauti;es  Bénéfices  (ont  ^  le  Prieuré<iB. 
S.  Vincent  de  l'Ordre  de  Cluny  ,  dont  le  Piieui:  ^ 
^ui  prend. la  qualité,  de  grand  Doyen  dcGun/y 


ETAT  DrE  LA  FRANCE:    i^f 
k.4000  1.  de  re?eoa  >  c*efl  un  B:nefîce  à  fîm-  Bouil- 
le Toofure  y  qui  nourrie  aufli  4  anciens  Rcii-  goon«« 
«eux  1  lefquelsQncJeur  revenu  particulier.  Le 
Fneuré  de    Palluau  ,qui  vauc    5000   I.  âc 
41  Cures  yçlciquellesil  yen  a  19  du  Diocèic 
d'Autun  y    1  i.dexelui  de  Chalons  j  &  une  de 
celai  de  Langre&r  On  ne  compte  que  neuf  ou  ' 
dix  fiefs  dans  ce  Bailliage  ,.une  Chaftelainie 
Rayale  à  A*rgilly  ,  une  Prevôcé  à  l!Ab:rge« 
oenc }  &  )  9  Seigneuiies. 

Quant  à  ia  Ville  de  Nuits,  c'cft  un  tr^s- petit  oefcrt^ 
licB  ,  qui  ne  conci prend  que:- 1  $  o  Maifons  dans  tion  <U  's 
w  circuit  fore  fcrrfc  ,  elle  eft  fituéc  au  pied  Vi^iU' 
dW  Montagne  ftcrilc  ,  fur  Je  grand  chcniia  ^f^^  ■ 
de  Dijon  à  Bsaune  ,  &  rien  ne  la  rend  (ixecom- 
Boadable  que  iês  vins  ,  le  Domaine  en  apar- 
tieocaux  Princes  de  Conti  engagifte  y  ôc  en.cec^ 
teqaali:6  il  y  nomme  -un  Gouverneur  ;  la  prin- 
cipale £gliic  efl  la  Collégiale  de  S.  Denis  ^  . 
c  C(oi(  autrefois  aoe  Paspiffc  qui  fut  cédée  auic 
CJunoiaes  fondez  dans  le  Ckaceau  de  Vergy  ^ 
lois  qu'il  fuc  démoli  par  les  ordres  de  Henry 
IV,api^  qu'il  eue  cceint  les  derniers  rcôcs  de 
^  ligne  ,  les  Habicans  de  Noies  leur  accorde* 
loïc  non- feule  ment  cette  £giife  ,  mais  (ix  mai« 
ions  dans  (à. proximité  &.iooo  1.  pour  en  ache- 
ter d'autres  où  les  louer  i  le  Chapicre  efl  com- 
poièd'an  Doyen  &  de  16  Chanoines  qui  ont 
chacun  )oo  Uv.  de  revenu  ,  le  Doyen  en  a  le 
double  il  n*y  a prefque  point  de  gros.>  &  tout 
leur  revenu  conufte  en  diftribution»  >  ce  qui  efl 
av  fiogularicé  remarquable  >  les  Urfulincs  y 
ont  on  Couvent  de  4000  1.  de  revenu  ,  les  Car 
FQcins  un  hofpice  >  l'Hôpital  des  Mala  ies  a 
«coo  1.  Cette  Ville  efl  le  Siège  d'un  Bailliage 
5^yal ,  il  y  a  aufTi  Prévôté  Royale  &  un  Grc- 
wc«-à-.5cAj  le  Corps  de  YillccowioiïdcJaJufti. 


I 


t4^    ETATDE-LA   TRAN^CB. 
Biron-  cç  8c  Police  dans  h  Banlieue  >  8c  dans  le  Yillife 
.eoAHa.de  Charmois , d(»nc  il  s*e(l  réputé  Scîgiiear  iiei 
Charges  ont  été  liquidées  à  1 404  L  Sreoamie 
fes  revenus  ne  fuffifoient  ^as  pour  les  aequk* 
ter ,  ni  pour  payer  les  nouvelles  Taxes  ,  8c  tes 
Charges  de  nouvelle  création  impofées  fur  k 
communauté  3  il  leur  a  été  accordé  des  droits fiit 
-k  TÎn  y  le  blé  de  la  viande  qui  produifenttt  00 1. 
L'Auteur  dit  que  les  Habitans  de  ce  lievue 
manquent  pas  d'induftrie  8c  qu'ils  cofnbatKBt 
leur  ^pauvreté  par  beaucoup  d'adHon. 
BAWiâft      ^^  Bailliage  de  S.  Jean  de  Launc  fe  tenrine 
^rSfUn  à4a  Franche^Comté   à  l'Orient  ,  à  cemcde 
éfLaum,  Mniz  &  de  Dijon  à-rOccidcnt ,  à  celui  d'Au- 
xonne  au  Nord  y  8c  à  celui  de  Châlons  auMidy: 
Tout  fon  terroir  ,  qui  eft  gras  &' fertile ,  n'eft 
employé  qu'au  raport  des  grains.  On  n't  ym 
•ptefque  point  de  bois  &  très-peu  de  Vignes, 
•mais  les  Prairies  qui  régnent  le  long  de  la  Saô- 
ne font  trés-bellcs  8t  d'un  extrême  raporc. 
'&>utefois  cet  avantage  de1a*fertî!ité  eft  com- 
battu de  l'incommodué  du  Terrain  ,  leipd 
fe  trouvant  par  tout  extrêmement  bas  ,  rend 
les  chemins  tout-à-Ëiit  impraticables  dans  la 
mauvaife  iaifon.  L'Auteur  croit  que  comme  ks 
réparations  en  feroient  trop  confidérables  jil 
ieroit  à  propos  de  ekanger  les  grandes  routes 
fuivant  un  plan  qu'il  propoXe  dans  la  feule  v&K 
d'épargner  de  grande  frais  à  la  Province.  La 
Saoïte   eft  la  (cule  rivière  navigable  qtuijptffc 
dans  ce  Bailliage.  L'Oufehe^ui  vient  de  Ùnoa 
\Br  la  Vouge  qui  vient  de  Citcaux ,  y  coufent 
auftî  rempTifîant  le   Terrain   d'une  humidité 
très- profitable  aux  Semences  i  mais  très-in- 
commode pour  le  Commerce. 

Il  n'y  a  d'autres  Bénéfices  en  ce  Canton  tjoc 
iePjîeuréde  Launeuiu  à xelui  de  S.  Vioceoc 


ÏTAT'IDE  LA  FRANCE.     î^ 
••ITfis  Nuic5^  y  dans-ieqiiel  rèfident   ^  Rcligieox  j^àim^ 
-de  l'aocicDiic  régie  de  Ciu&y  ■>  qui  jouïff^oc  de  qoom*»- 
Hoo  I..de  tevetm.  Le  Pcieuraun  Officiai  pour 
jmaffcz  grand  nombre  de  Paroifiès  qui  dcpeiw 
-icai  de  fa  coodoite  dans  la  Duché  &  la  Com- 
ii.  Ony  compte  auffi  9  Cures  ,  donc  8  dé^ 
pendcoc  de  Cb41oBS  &'la  9:  de  .Bezaacon.  A  - 
l'égard  delaNôbleflê,  elle  a  été  confondue - 
•facrAntear  dans  le*fiailliage  de  Dijon  ,  où  elle 
.tODiparoic  pour  la  convocation  de  TArriere- 
ian.  Il  die  (èulement  par  raporc  aux  Terres  * 
qicTon  y  compte  >  deux  Baronics  >  une  Cha* 
idaime  Royale,  9  Seigneuries  &  ;  ou  ^  Fiefs  s  - 
nais  felo»  ùl  mauyaile  méthode  H  no  noœnio 
û  les  uns  ni  les  autres.- 

Ls  Ville  de  S.  Jean  de  Laune  eft  fitaèe  fur  la  ' 
Saoue  >  j  lieo2!s  au-de({bufid*Auxonne,&  pa^- 
leiUemenc  ^  lieuKs  au  dciTus  de  Seurre  ,  dite 
Bellegarde  ^^à-j  lieues dd  I>ijon  daas  ua  ter- 
ttin  fort  bas.  Comme  elle  éfoit  frontière  ayanc  ■■ 
la  Conooéte  de  la  Franche- Comté  j  on  a  eu 
Jeflêin  de  la  fortifier  ,  mais  jamais  les  travaux 
Aren  ont  été  «portez  à  la  perfcd^ion.  Elle  a  1700  ^ 
MS  de  circuit  &  mondent  une  ParoifTe  ;  des  Re- 
ligieux Carmes  ,qui  tiennent  le  CoHége  ,  ont  . 
J  f  000  L  des  UxXttlines  qui  ont  )  ooo  1.  &  un 
ZÎ&piul  du  même  inftiturque  celui  de  Beaune  : 
le  Corps  de  Ville  y  a  juTifdi^Hon  civile  &  cri- 
■ûnelle  qui  reflbnit  au  Bailliage.  Cette  place 
fimdnc  en   j6^6  ,  un  fiége  tris  •  mémorable 
contre  l'armée  de  l'Empereur  commandée  par 
le  Général .  . .  Li  fidéKté  ëc  le  courage  des  Ha- 
biuns  furent  récompenlez   par  le  Rôi  Louis 
XIII.  d'une  exemption  perpétuelle  de  la  Taille 
<cla  permiflion  d*acquénrdes  fiefs  à  TinAarde 
la  Noble  (Te.  Les  Deniers  patrimoniaux  Totit  de 
1  j  p-o  l.>dc  xcvoQu ,  «lais  comme-iU  ont  peine  à 


gmiiap  ^c  oc  uc  luiig  t  u  cuuiinc  a  la-  ristucii 
^'^M-  du  cècé  d*Orienc  6c  du  Sepcentrion  , 
»om.i.      j-j^gg  jg  i^jQQ  .  à  l'Occident  &  au  : 

Bailliage  Seigneurial. du  Maïquifatde 
il  contient  lo  ParcHâès  ,  dont  tout  le  i 
extrêmement  bas  &  humide  ,  les  bois  ] 
parfaitement  i  la  Forêt  de  Liane  »  qui 
au  Roi  eft  flnguliere  pour  la  beauté  d 
mes  ,  qui  font  d*une  grande  utilité 
trains  d'Artillerie  i  il  n*y a  point  de  bc 
les  foins  n*y  (ont  pas  non  plus  de  bon 
té  9  parce  qu'ils  fe  Tentent  trop  du  M 
tout  le  commerce  y  rocile  fur  les  gr; 
ceux  qu'on  y  voiture  de  Bailt^ny  ,  | 
tranfporter  à  Lyon.  Les  Benencesdei 
ge  fe  réduifent  a. deux  Pcieutez  y  Pon 
Taut  900  l  au  Prieur  >  â&  600.  à  de 
gieux  ;  fie^S.  Sauveuf  qui  en  vaut  i 
y  compte  1 S  Cures  >  1 5  du  Diocèfe  < 
con  y  7  de  Langres  &  8  de  Châlons.  L2 
de  ceCanton  confifte  au  Sieur  deParade 
de  fialailTeau  ,  Lieutenant  de  Roi  &  > 
dant  d'Auxonne  $  au  Sieur  Marquis 
vault  >  Maître  de  la  gairderobe  du  E 
jéans  y  du  nom  de  Boyer  Champleux  , 

vmiAm  TVinn  :  1^  Marotiis  A^  •Tatrnni.M» 


ETAT  DE  LA'F5iANC«:    Of- 

Marquifats ,  deux -Ea^onics  ,  tine  Châtclainîe  j^^^^^-  • 
Royale  y  45  Seijgneuries  ,  &  4  ou  J  fiefs.  La  ^^^^^ 
Yllle  d'Auxomic  *eft  Vfituée  fur  la  ^Rivière  de 
Siorie ,  encre  les  deux  Bourgc^es  ,  dans  une  DefcriP' 
plame-  fort  ^gaie^é  accompagne'e  de  plufieurs 'jj^^j* '* 
tonifications,  le  Pont  qu'elle  a  fur  la  Ri  vie-  ^.[^1^. 
re  ac'qui  donne  entrée  dans  la  Comté  ,  c&  j^quhù 
ràvïe  d-untf  chaufiïe  d'une  lieiiS  ,  que  Mar- 
gâerke*  de  ^-Baviere  Duchefle  de  Bourgogne  fie 
revêtir  de  Parapets   des  deux  cotez  ;  il  y  â  ' 
lieu  de  juger  quecette  Ville  ell  fort  ancien- 
né  ';  elle  a  eu  les  Seigneurs  particuliers  ,  Sou- 
verains &  indépendans  des  deux  Bourgognes  y  ' 
<)uoi  qoe  la  Comté  en  ait  toujours  pr^endu  ' 
r&ommage  9  il  pânoît  par  divers  M'onumen» 
qû*ils  onc  donné  naifrance   à  la  rnaifon  de 
Vîçnne  9  les  derniers  Comtes  d*Auxonne  fii- 
rent  Jean  Ôc  Etienne  dits  de  Châlons  ,  qui 
U  vendirent  >  ou  plutôt  changèrent    avec  U 
Dudiéfle  de  Bourgogne  Alix  de  Vergy  régen- 
ce ,  contre  différentes  terres  qu'elle  avoit  en 
Franche-Comté  ;  les  Couvents  de  la  Ville  au 
nombre  de  trois  font  les  Capucins  ,  &  les  fil- 
les de  Ste.  Claire  bâtie  en  1412.  par  Sainte 
Collecte  9  des  liberalitez  de  Guillaume  de  Vien- 
Be  3c  de  S.  George  ;  de  les  Urfulines  ;  on  y 
voit  aufii  un  Hôpital  qui  efl  pauvre  6c  d'une 
vilaine  con(lru6tion  ,  le  Château  d'Auxonne 
flanqué  de  fix  groffes  tours  efl  l'ouvrage  det  ' 
Rois  Louis  XI.  Charles  VIII.  &  Louis  XII  ; 
la  Ville  étoit    fermée  d'une    double  muraille 
jointcpar  une  couverture  de  tuiles  8c  d'un 'lar- 
ge fofïc  ;  on  y  conftruifit  en  1673.  ^"^*"  ^^" 
liions  revécus  9   quelques  demi- lunes  6c    une 
contre-garde  avec  un  chemin  couvert  ;  les  ju- 
rildidions  font  9  le  Bailliage  9  la  Mairie  éta- 
blie en  13^3;  par  le  Roi  Jean  j  le  Grenier 
Tome  m.  P 


kf6    Ë«AT  1>E  LA  F-RA*JC^ 

Bo&ft.  i  fel  3c  le  Confulac  ;  les  Charges  ordii 
cocKB  de  l<i  ville  9  fonc  réglées  à  ^356  1.  pou 
quic  defquelles  il  y  a  des  deniers  pac 
^iaux  ,  qui  onc  été  ai^gmencez  de  < 
droits  pour  le  payement  des  taxes  &  d< 
fîces  de  nouvellje  création. 

Le  Bailliage  d*Autuii  eft  fort  étendu  > 
tenant  14  ou  ïf  lieues  de  longueur  fur 
de  largeur  9  il  confine  à  l'Orient  celui  de  '. 
me  ,  à  r Occident  au  Charo.lois  >  au  Mi 
Bailliage  'de.  Montc^nis  »  &  au  Nord  à 
dç.  Saulieu  ;  le  terroir  eft  prefque  par 
extrêmement  fterile  ^  apde  ;  les  bois  q 
occupent  tes.  deux  ders  n'y  font  d*aucun 
leur  n'ayant  ppint  ide  Débit  ;,  les  Monti 
y  font  rudes  6c  incult^es  fan  s  aucuns  v 
blés  y  ainli  le  Païs  feroît  ,fort  mifcrable 
mp^  il  l'çft  en  effet  ,,fi  les  peuples  n*av 
quelques  reffources  d^ns  leurs  beftiaux 
élpvent  ôc  engraiflent  çn  quantité  9  Ton 
cepille  des  bleds  qu'autant  qu'il  en  faut 
ngurrir  les  habitans  9  6c  cependant  ils  y 
à  fi  vil  prix  ,  que  ceux  dont  le  revenu  ne 
fifte  qu'en  grains  font  obligez  de  les  g; 
long-tems  n'en  trouvant  aucun  débit  ;  b 
fqtï  fenfible  eft  l'éloignement  des  Rivières 
ppve  le  P^ïs  de  tout  commerce  au  deh 
11  s'y  trouve  deux  Mines  de  Fer  &  une 
dç  Plomb ,  que  l'on  prétend  être  mêlée  c 
gçnt  9  laquelle  eft  à  la  porte  d'Autun  , 
cr^availlé  aux  unes  6c  aux  autres  9  6c  enfi 
les  a  abandonnées  9  parce  que  la  dépenfe  c 
les  éxigeoient  furpaflbit  le  piofît.  11  ne  s'y  1 
Y^  point  de  terres  confidérahles  pour  les  1 
Yances  9  ft  ce  a'eft  Conches  &  Gennes , 
"^ce  font  des  Châtelainies  Royales  ;  les  a 
^cpmmc  Montpeu  ,  lify ,  l'Evê^ue  ôc  Ro 


ETAT  DIE'LA  FHANCE.    171 

■Ion  ,  ont  à  peine  j  ou  6'  fiefs  dans  leurs  dé-  BOVR 
pondances  9  cependant  on  compte  do  Seigneu-  dOcH<i' 
ries  ac  59  fiefs. 

L'Auteur  réduit  Ic"nombpe  -des  gentils-hom-'**'**^' 
lues  à  39  de  toutes efpéces  >  fça^roir  ;  Le  Mar- 
quis de  .Ta vannes ,  du  nom  de  Saux  alTez  con- 
nu. Le  Gomte  de  Toulonjon  de  maifon  il- 
.  luftre  ,  dont  il  y  «n  eut  plufieurs  Chevaliers 
de  la  Toifbn  d'or  :  il  e(l  Seigneur  deMon- 
teleon  de  a  difpo£5  de  fa  Succeflion  en  faveur 
du  Comte  de  Coligny  Langeac*  Quelques  Cri- 
tiques ont  accufé  fes  Ancêtres  d'avoir  ufurpé 
I     le  nom  de  Toulonjon.  Le  Comte  d'AIbigny  » 
I     Gouverneur  d*  Aucun  ^Bailly  de  Charolois ,  du 
;     ûom  de  Quarré ,  dont  les  Aînez  ont  toujours 
porté  les  armes ,  quoique  les  Cadets  ayent  pris 
^     le  parti  de  la  Robe.  Il  y  a  eu  4  Avocats  Gé- 
[     n^raux  au  Parlement  de  Bourgogne  de.  cette 

I  famille.  Le  Marquis  de  Ragny  de  la  maifoa  ' 
de  Magdelaine  ,  alliée  à  celle  de  Lefdiguieres  > 
&  qui  a  idonné  un  Chevalier  du  S.  Efprir. 
liC  Comte  de  Rouflillon  de  la  Maifon  de 
Chaugy  ,  très-ancienne.  Le  Gomte  d'Efpinal, 
i  du  nom  de  Fermes.  Le  Comte  de  Bielles  du 
«omde  S.  Belin  >  très-ancienne  Mailbn  ,  con- 
nue dès  le  tems  des  Croifades.  Le  Sieur  de 
Vautcaude  la  Maifon  de  Traves  Choifeul.  Le 
Sieur  de  Montmorilion  ,  d'ancienne  &  illuftre 
Maifon.  Le  Comte  de  Dracy  9  de  la  famille 
de  Berbis  originaire  de  Dijon  &  très-ancien- 
ne >  il  eft  Bailly  de  l'Autunois.  Le  Marquis 
dcLangeac  «  originaire  d'Auvergne  &  de  très- 
ancienite  &  illuftre  Maifon  ,  a  hérité  des  biens 
^du  nom  de  Coligny.  Les  Sieurs  de  Gran- 
fcy,qui  ont  eu  un  Chancelier  de  France  de 
,  Jtar  famille.  Les  Sieurs  de  Harlay  >  au  nom- 
I    bat  «le  4  Originaires  de    Franche-Comri  ^ 

P  2. 


Ijr*,  ETAT  DIÎXA  FJl  AJ^tTE^ 

Bouic?  établis  en  BQurgogne. depuis  200  ans  ^  quioi* 
qQgN^,  qi^'ils.  ipjenc,  iilus  d^.fimpiei  Bourgeois  deia 
Ville  d'Àutun  ,  où  VAîaé  de  la  famille  >  Sicar 
d^  S.  Marcoux  .,  eft.  Lieiicenanc>G ancrai  du 
Bailliage.  Le  Marquis  de  Digoine  du  nom  de 
Lpiiol  ôi:igi(iairê  de  BrefTe.  Le  Sieur  de  Far- 
gç^es  d'ancienne  £imiJie  >  ainfi  que  le  Sieur 
d^  Firy  SUande  ,  &  Je  Sieur  de  Chevîgny, 
îles  autres  QencilS'hbmmcs  font  les  Sieurs  de 
Çhariançy.  9  Gens  d'armes  du  Roi  ;  Le  Sieur 
J\laignien2  Le  Siexir  de  Jodrillac  de  Montaa- 
àé  .,  aonoblis  pour  .Services  ;  Le  Sieur  Tra- 
chis  y  Originaire  de  Savoy e  ;  Le  Sieur  de 
Afauroy  d'Auchcman  ,  Marnay  ,  Guyoc  dc- 
Pfovençheres  BeauJard.»  Humipies  du  Bouchée» 
Mj;^  de;  Vannçrie  ,  Buffloc  >  Nuguet,  de  Ro- 
qtiëiaine  ,  Ca.rciçr.  >  dç  la  Bouture  i  annobli  » 
donc  il.  y  a  un  Maître  dts  Requêtes  ,  hcnn* 
«ys  de  me'ritç  ,  de  Morey  U  Pilot  de  Fou- 
gejrette. 

La  Ville  d'Autan  9  l'une  des  plus  ancien^ 
AutuH*  j^^  ^^  Royaume  ,  eft  bâtie  fur  la  rivière  d'Ar- 
roux  f  au  pie  de.|.  grandes  Montagnes  9  donc 
ce)le  qui  efl  au  Midy  a  les  plus  belles  four- 
ces  du,  Monde  9  qui,  fourniffenjc  l'eau  à  la  Vii- 
Je^par  d  principales  fontaines.  L'Auteur  pa- 
roic  ne.  pas  douter,  qu'elle  ne  foit  l'ancienne 
Bibraâe  ;  mais  puifqu'il  nous  aprend  comme 
iine  nouveauté  luiguliere  que  les  peuples  de 
ces  environs  étçient  apellez  les  Eduens  9  Jeduh 
il  yâ  lieu  de  penfer  qu'il  n'a  pas  pris  coûte  la 
pejne  aéceffaire  pour  s'inftruire  de  la  vérità- 
blf  (iruation  de  bibraâe  &  pour  lever  les  dif- 
ficiiltez  critiques  dis  Géographes  à  fon  fujet» 
il  n'dl  pas  plus  fur  de  l'en  croire  fur  ce  qu'il 
ajoute  que  rEmper^ur  Augufte  ayant  donné 
loiv^  nom  à  cette  pl^ce  .9  At^$fJiodHnMm  >  i'oa 


1 


/E"1rÀT  DE  l-A  FRANCE.  17% 

en  a  formé  celui.  i^ÂMun  ;  car  quoique  l'Ecy-  "BOUR- 
mologie  foie  véritable  ,  on  (çaic   que  ce  fbc  coiGwa 
Conftancîn  de  {t9   Eiifans   qui  donnèrent  le 
nom  ^de  • .  •  •    U  ^An^fièdunum  à  l'ancièii* 
ne  Ville  des  Eduens  ;  les  anciens  Murs  delà 
Ville  fùbfiftenc  encore  9  ils  fonc  d*une  maçon-    - 
nerie  iî  folsde  9  que  rien  ne  (è  . .  ;  depuis  un 
fi  grand  -nombre  de  ficelés  9  ils  onc  près  de  ' 
mille -pas  de  «ircuit.  Cette  Ville  cft  le  fiége 
d'un  Evéché  qui  a  22000  1.  de  revenu  ,  «  SêU^vS^ 
•donc  le  Dîocèlecft  l'un  des  plus  étendus  du  ^*^* 
Royaume  ;  Us  prérogatives  particulières  de  Cs 
Prélats  font  de  porter  le  Pallium  ,  d*être  le 
premier  fuffragant  de  l'Archevêché  de  Lyon 
6c  d'en  avoir  radminiUracion  pour  le   Ipiri- 
tuel  &  le  temporel  pendant  la  vacance  >  com« 
me  re'ciprbquemtnt  l'Archevêque  de  Lyon  a 
radminiftration  de   celui  d'Aucun  9    &  enifJn  ' 
d'être  Préfidcnt  né  des  Etats  de  Bourgogne. 
L'Eglife    Cathédrale  écoit  autrefois   celle  de     Sd  Cété 
S.  Nazaire   9  fous  1* Autel  de    laquelle  repo-  fbédraU. 
fent  les  Corps  des  faints  Celce  &  Nazaire  , 
Martyrs  célèbres  de  cette  Ville  ;  mais  on  fait 
àpréfcnt  le  iervice  dans'  celle  de  S.  Lazare» 
duquel  on  prétend  que  îé  Chef  y  repofe.  Cet- 
te Eglife  a  donné  fon  nom  à  la  grande  pla- 
ce, qui  étoît  autrefois  le  Champ  de  Mars  ; 
le  Chapitre  de  cette  Cathédrale  eft  compofé 
de  dix  Digniçcz  ,  50  Prébendes  9  6c  12  ou  ij 
Chapelles  9  &  remplit  lui-même  les  unes  8c 
les  autres  par  Eleélion  aufli-bicn  que  48  Cu- 
re^ du  Diocèlê  qu'il  confère  ;  il  y  a  dans  la 
même  Ville  un  autre  Chapitre  9  dit  de  Nôtre- 
Dame  9  compofé  d'un  Prévôt  ,   12  Chancfi- 
nes  &  4  Chapelains  ,  lequel  a  écc  fonde  par 
le  Chancelier  Raulin   &  Evrgenne  de  Salins 
£1  femme  >  au  droit  defquels  le  Comte  d'£- 

V  3 


174    ETAT  I>E»LA-F^Jl  ANCIS: 
fiOVR-  pinac  de  Pernes  qui  en  defce^d  dircébcroçnc 
^GoenjB  ea  a  la  nommatLoo.   On  coinpce  B  ParoiiTaS' 

dans  la  Ville  d'Aucun-,  deux  Seminairet  ik 

frand  ,  auqfiel  font  unis  les^Prieucez  de  Saint 
)enis  en  Vaux  8c.  du  VaU  S.  Bénoîc  de  3000 1. 
de  rente  9  &  .  le  petit  pour  ,les  Enfens.  Les. 
^^'*^;*^.  Abbayes  font  S.  Ancjoche  ,  de  filks  de  POr- 
MMaBtmàJ^^  S.  Benoit  9  de  la  fondation  de  la  Reine 
rftr>         Br^nehaulc  ,  ^  de  TEvêque  Siagrius  en  l'an 
^00.  oui  a  loooo  L  de  revenu  9  cette  Abbaye 
a  founèrc  quelques  défordres  dans  les  derniers 
ccms  qui  Pont  affoiblie.  S<.  Jean  ,  du  même 
ordre  &  de  la  même  fondation  >  a  30  Reli- 
gîeufes  ac7ooo  1.  de  revenu.  S.  Martin,  hors 
des  Murs  d'Autun  >  eft  du  même  ordre  6c  de 
la  même  fondation  9  mais  elle  a    été   bâtie 
pour  des  hommes  9  elle  vaut  9  à  loooo  K 
ron  y  voit  le  tombeau  de  la  Fondatrice  avec 
une  Epitaphe  apologîque  ,  que  les  Moines  ont 
^    ...Cfit  foin  .d/Ç„,.J.w.  .dffi&Z  ,pîU^n ..^ff^^t  d«.  jtac 
"*:•  *-f-  ;     "nltonnoîflance.  Lé  Prîcyre  wS.  SimpïiSMeh > 
de    Chanoines    réguliers    efl    aufli    hors    la 
Yillc  9  le  Prieuré  eft  fimple  &  vaut  5000  1. 
de  rente  toutes  Charges  déduites  9  les  Corde- 
liers  9  Jacobins  9  Ôc  Capucins  y  ont  des  mai- 
fons  dans  cette  Ville  ainfl  que  les  Jefuices  qui 
€>nc  J 0*00  1.  de  revenu  ;  les  fil'es  de  la  Vifica- 
cion  4000  1.  les  Jacobins  ijoo  1.  Il  y  a  deus 
Hôpitaux  9  l'un  pour  les  malades  9  l'autre  poui 
les  valides.  Aucun  e(l   le  fidge  d'un  Bailliage 
prc'fidial  011  reflbrtifTenc  ceux  de  Montcenis-, 
de  Bourbon-Lancy  9  &  de  Semur  en  Brion- 
nois  >  il  y  a  audi  une  Maitrifexies  Eaux  de  Fo- 
rêts 9  une  Juflice  Confulaire9  une  Maréchale 
fde  9  un  Grenier-à-fcl  ;  le  premier  Magiftral 
du  Corps  de  Ville  eft  nommé  Vierg ,  par  abaé 
viation  de  Tancien  nom  Gaulois  VergebeM, 


\ 


ETATb'E'LA  FRANCE,    jff 

fi*îl  portoic  au  tcms  de  Jules  Céfar ,  il  éxcr-  Bô* 
ce"  la  Juftice  &  la  Police  dans  la  Ville  de  fa  gog 
Banlieue  ,' &  dans  raffembléè  des  -Etats,  il  a 
rang  imimédiatemc^nt  après  lé  Mah-e  de  DijoA; 
ks  Oaroil  de  Ta  Ville  ont  été  réglez  à  4p?^J  1. 
10  f.  y  compris  les  augmentations  accoi'dées 
pour  le  rachat  des  charges  &te  payement  des 
taies. 

Lt  Bailliage  de  "Bourbon- Lancy  a  6  licuès  '^^iL 
de  long  fur  5  de  large  &  renferme  plufieurs  j^^ 
Paroilies  ,  je  dis  16  Paroifles  outre  le   lieu 
principal  ;  la  Loire  la  fépare  du  Bourbbnhois, 
de  l'arrofe  dans  fa  longueur  ',  le  terrain   n'y 
produit  que  des  Grains;  il  n'y  a  ni  Vigne» 
ni' Pâturages  ,  mais  des  bois  en  quantité  -,  ic 
des  Etangs  ,  on  a  trouvé  au  village  de  Gilly 
une  efpéce  de  Cartiere  de  Marbre  ,  qur  eft  la 
feule  -Mine  du  Canton  ,  on  y  compte  que  4 
petits  Prieurez  pour  tous  bénéfices  >  hors  les 
Cures  qui  font  routes  dû  Diocbfe  d'Autun  :  à 
l'Âard  des'Gencils-hommes'l'AuKur  en  no^- 
mc  13  ,  fçavoîr  ,•  Le  Marquis  de  Moritbrun*, 
du  nom  du  Puy  de  Perdir  ,  maifon  trcs-art- 
ciénne  ,  il  eft  Seigneur  de  S.  Fiacre  de  Brioti 
&  de  la  Node  où  il  réfide.  Le  Sieur  de  Rd- 
milly  de  bonne  maifon.  Le  Sieur  de  Cuflîgny 
Montperoux.  Le  Sieur  de  Gevaudan  ,  ci-de- 
vant  Colonel   de    Dragons  &    Mare'chal   de 
Camp  du  nom  des  Haircs.  Le  Sieur  de  F^- 
bcft  Montpetit.  Le  Sieur  de  Caumeau  de  Baf- 
naùx.  Le  Sieur  Gevalois   de   Guimotce.  Les 
Sieurs  Prud'hommes  de  Granval  de  Chalais, 
de  Landreville  Airaud;  &  les  enfanS  mineurs 
du*  Sieur  de  Fontefte  ,  de  bonne  &' ancienne 
maifon.  La  Ville  de  Bourbon- Lancy  pft  bâtie 
à  demi   lieuê*  de  la   Loire  ,  fur  un  Coteau.- 
il  7  a  un  Château  qui  ne  pût  être  forcé  d«« 

P  4 


J%![S  ETATpE  L,A  F-RANCE- 

jf^OOR-  ranc.les  troubles  cje  la  i^egence  >  &  qui  futd^ 

f,0^;N£  fendu  par  1^  Çointe  d'Afnanze  ;  ce  qui  (e  voie 

.de  plus  ^coQÛdérable  en  ce  lieu  fonc  les  bains> 

, chauds  9  à  fcenc  pas -de  la.  Ville ,  les^  Eaux  for— 

.lenc  d'un  Rocher  par  plufieurs   ouvertures ^> 

,êc  font  dîilribu^es  daas  iix   Canaux  ou  Aç» 

.il^eduçs  qui  les  portent  anx  bains  à  80  pas- 

de  la  fource  9  le  paye  eft  de  pierre  noire  >  U 

)a  (Iruéluredu  tout  eft  fi  magnifique  qu'on  ne 

peut  l'attribuer  qu'aux  Romains  s  ils  étoiept 

_<nièvelis  fous  leurs  ruines  »  &  ne  furent  di- 

^couverts  fous  le  r^gne  d'Henry  111.  en  1580» 

que  par  hazard  ,  car   on  a'en  avoic   aucune 

notion  /  l'Eau  n*a  point  de  faveur  y  elle  e^ 

claire  êc  chaude  9  pc  plus  légère  d'une  douzi^- 

,|ne  partie  que  celle  de  Bourbon-les-bains.  \\ 

y  a  en  cette  Ville  une  Collégiale  de  deux  di* 

^gnitez  &. 6  Chanoines  ,  \  Paroiffes  ^  un  Coiiv 

yent  de  Capucins  9  des  Urfulines  >  dctpc  pe- 

.tits  Hôpitaux  18c  un  autre  Chapitre  nôtntné  de 

,Ia «4^1^^  .^'Eglife  duquel  on  ne  fait  le 

fèrviçe  que  4  fois  l'année  ;  outre  le  Baillia- 
ge Royal  9  il  y  a  un  Qrenier-à-fel  9  &  un  corps 
de  Ville  qui  a  izoo  1.  de  revenu  patrimor 
niai  y  iqompris  les  augmentations.  Le  Baili^ 

fe  de  Montçenis  a  huit  lieues  de  long  fur  ^ 
e.  large  9  il  confine  à  l'Orient  au  Bailliage 
de  Chalons  ,  à  l'Occident  à  celui  d'Aucun  9  au 
Midi  à  ceux  de  Charolois  Qc  de  Bourbon  9  au 
Nord  à  ceux  de  Beaune  &  d'Autun  ;  le  ter« 
^  roir  efl  fablonneux  9  partie *en  Plaines  &par* 
lie  en  MQOtagnes  9  on  n'y  recueille  que  pea 
de  Bleds  &  qc  Vins  9  le  feui  commerce  qui  s'y 
faife  eft  celui  de  befliaux  ;  il  y  a  des  bois  en 
quantité  9  peu  de  Rivières,  ce  qui  fait  que  les 
chemins  font  affez  bons  >  &  nulle  autre  mi- 
ne que  celle  de  Charbga  ik  CQire  à  deqâ 


> 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    177 

Ben  de  Montccnis  9  mais  l' Auteur   la  croi^Boutr 
.^puifec  ;  le  Bailliage  renferme  ij  Cures  9  *gOgI«» 
Marquifacs  9  donc  celui  de  la  Boullaye  apar- 
.ôenc  au  Marquis  de  Bellefond  de  a  6  à  7000  1* 
de  revenu  ;  la  Comté  de  Toulon jon  9  6c  il 
autres  Seigneuries  avec  10  fiefs.  On  y  compte  ^^j^*^^ 
quelques  Prieurez,S.  ServinduBois  de  looo  1.  ^^'' 
S.  Julien  de  filles  tranferées  à  Toulon  en  Cha- 
rolois  9  6c  une  Collégiale  à  Conches  9  d'un 
Prévôt  6c  cfeux  Chanoines  qui  ont  en  tout  7   s  m  774  m 
à  800  L  Les  Gentils-hommes  font  >  le  Mar-  bUjj€. 
quis  de  Ragny  qui  a  époufc  l'hcritiere  de  la 
branche  ainée  de  Damas  qui  réfide  à  Moniot. 
Le  Sieur  Palatin  de  Dio  Seigneur  de  Monc- 
mor  frère  du  Marquis  de    Moncpeyroux  >  à 
l'occafion  duquel  on  peut  remarquer  que  les 
anciens  adles  de  cette  maifon  9  ne  font  poinc 
mencion  de  ce  titre  de  Palatin.  Le  Comte  de 
TiMilonjon.,  dont  U  a  été  déjà  parlé.  Le  Sieur 
de  Brun  9  Comte  de  Breuil  yorieinaire  de  Pa* 
ris  marié  dans  ce  Bailliage  9  où  il  poïïéde  trois 
terres  érigées  en  Marquifac  9  fa  maifon  n'eft 
pas  connue  de  l'Auteur  a  ce  qu'il  dit.  Les  Sieurs 
delà  Menue  frères,  La  Sieur  Dupuy  (brtj  pour 
la  religion.  Le   Sieur  de  G  refolies  de  bonne 
maifon  9  6c  le  Sieur   Defcorailles  originaire 
d'Auvergne  de  grande  maifon  9  mais  pauvre. 
Quant  a  la  Ville  de   Monrcenis  9  qui   n'eft 
proprement  qu'un  afîèz  mauvais  Bourg,  il  n'y 
a  rien  de  remarquable   que    les  ruines   d'uni 
Château  qui  avoit  800  pas  de  circuit  >  fcs  mu- 
railles ont  encore  40  pieds  de  hauteur  fur  20 
d'épaiflèur  9  l'Auteur  ne  dit  rien  de  l'antiqui- 
té de  ce  bâtiment  extraordinaire  ni  de  ceux 
à  qui  on  en  attribue  la  conflruélion  9  quoi- 
qu'il y  ait  beaucoup  d'aparence  que  ce  foienc 
les  véritables  ruines  de  l*ancienae  Bibra£l^ 


ifi   EftA;!*  DE  LA  FRANCE 

BOUR-  qae  d'autres  ont  voulu  chercher  au  lieu  de  Béû^ 
^GMË  vraydansle  Bailliage  d* Aucun  fur  les  froncie» 
rcs'  du  Nivernois  ,  tant  à  càufe  de  la  reflèra- 
Mance  du-  nrorti  ,   cm'à  raifonr  des  monumerfs  ' 
anciens  &  des  Médailles   Rbmaines  9  <ju*oh 
y,a  découvertes»  mais  ils  n*onc  pas  pris  gar- 
de que  Bibraélé  écoic  une  Ville  Gauloifè  qOÎ 
'a  été  finon    détruite    du   moins  abandonnée 
çiand  les  Romainr  en  font  devenus  maîtres  ;  ' 
la  lîtuacionr  de  cette  place  au  milieu  des  gref- 
fes &  hauCes  Montagnes ,  fur  Pùnc  defquellcs  ^ 
cft  le  Château  ;  à  POri^nc  du  Boufg  il  il*y  V 
qu'une  Paroiffe  Ôç  un  petft  Couvent  de  Relï-    ' 
ffieufes  Urfulines  ,  qui  prêtent  leur  Eglife  pottr 
Je  ièrvice  depuis  que  la  (îenne  eft  tombée  ;  dh  ' 
compté  800  hàbitans  qui'^ont  700  I.   de  de- 
niers patrimonrà'ux  ,  de  noifvelle  attribution  ' 
jpour  le  payement  des  taxes.  . 

Le  Bailliage  de  Semur  en  Brîonnbîs  eft  tel- 
lement reflené  par  Tes  voifms  qu'il  n'a  âif- 
cune  Pa!b"nï5'"6nTrcr^e,  îTîblRfiîïé  par-l'Orreiit" 
au  Mâconnois  ;  par  le  Midr  *>  au  Beaujoloîs  ' 
èc  Lyonnois  ;  &  par  l'Occîdenc  9  au  Charoloîs 
&'îpwjrbonnoîs  ;  le  terrain  en:  eft  aflez  uni  de 
rapôrte  ifort  bien  en  bled,doni:  il  fe  fart  un  com- 
merce conlîdérable  y  aînfi  que  des  Bœufs  gras> 
qui  font  la  principale  richefle  du  Fais  ,  le- 
quel d'ailleurs  n'a  point* de  bois  ni  de  mines, 
les  vins  qui  y  croiffent  font  bons  quand  ils 
font  gardez  ;  l'Auteur  ajoute  que  Pbh  trouve 
en  divers  endroits  de  fon  étendue  des  Eaux 
mortes  ,  dont  il  attribue  l'origine  aux  fréquen- 
tes inondations  ôc  changemens  de  lit  que  fait 
la  Rivière  de  Loire  ,  mais  il  n'a  pas  bich 
examiné  fi  l'on  pouroit  parvenir  à  les  deffé- 
cher  y  &  fi  après  l'avoir  fait  il  feroit  poflibie 
j^'^a  gaFAtKÛ  le  Païspour  l'ayenir.  Outre  ï^  • 


E  T  A  T  D  E  L  A  F  R  A  N  G  E.  ijrp 
Rjvicre  de  Loire ,  qui  eft  navigable ,  on  trou-  B0UII<^ 
re  encore  dans  le  Bailliage  celle  d'Arroax  ,  oOa^fk 
et  Bourbinie  &  de  RxcoufTe  qu'on  pourroic 
rendre  celles  fans  grande  dc^petlfe  9  niais  auffi' 
fans  utilité.  9  telles  qu'elles,  font ,  elles  fuffifent 
tu  flottage  des  bois  9  qui  efl  tout  Tufage  qu'on 
en  pourroit  tirer  ;  il  n'y  a  dans  ce  Canton 
d'autres  bénéfices  que  le  Prieuré  d- Anfy-le-Duc, 
qui  vaut  ijoo  I.  au  Prieur  &c  Religieux  9  2.0 
Cures.  A  regard  de  la  Noblefle  qui  pofféde 
du  bien  dans  ce  Bailliage  >  aucun  n'y  fait  ta 
réfidence  à  l'exception  du  Sieur  de  S..Crifto- 
phle  ,  du  nom  de  Tenay  9  maifon  bonne  & 
ancienne- 9  qui  a  donné  plufieurs  Comtes  Se 
Chanoines  aux  Eglii'es  de  Lyoa  &  de  Mâcort, 
le  Sieur  Dt?puy  de  S.  Martin  qui  s'eft  fait  réa- 
biliter  6c  a  acheté  la  Bàronie  de  Semur  du 
Comte  de  Coltgny  ;  QuaiH  à  la  Ville  de  Sc- 
itiur  9  qui  eft  litue  dans  un  Vignoble  à  de- 
mi  lieucl  de  la  Loire  9  il  n'y  a  rien  qui  mi- 
"^  mé  /bbfcî*v^tibn  »q^e  le  Chapitre  ccîr»pofé  cte 
trois  dignitez  Se  p  Chanoines  ;  outre  les  Of- 
ficiers de  la  judice  ordinaire ,  il  y  a  un  grenier- 
à-fel  qui  a  les  fiens. 

Le  Bailliage  de  Châîons  eft  l'un  des  plot 
confidéiablesde  Bouf^gogne ,  tant  par  fon  écea- 
duc'  qui  eft  de  15  lieues  fur  1.0  9  que  pour  la 
fertilité  de  foa  terroir ,  qui  ne  peut  être  plus 
grande  en  grains  ,  vins  ,  foins ,  pâtures ,  fruits> 
chanvres  &  généralement  en  tout  ce  qu'un  bon 
pays  peut  aporter  ;  il  confine  vers  TOrient  à 
la  Franche-Comte;  au  Charolois  à  l'Occident, 
au  Mâconnois  au  Midi  ;  &  aux  Bailliages  de 
Bcaune  Se  de  S.  Jean  de  Laune  vers  le  Nord. 
Le  pays  n'eft  en  général  qu'une  belle  plaine 
divilé'  en  deux  parties  9  prefqu'égales  par  la 
Rivière  de  Saône  ^  la  partie  qui  eft  à  droite  .-. 


en  défriche  journellemenc  beaucoup 
a  réduit  depuis  %o  ans  la  plupart  d 
en  taillis  9  les  grandes^  forêts  font  celJ 
rigny  de  ixooo  arpens  9  celle  de  Bc 
celle  de  Grofne  à  l'^Abbaye  de  la  Fei 
de  Sre.  Croix  ati  Comte  d'Ârcagna 
de  Belle vcfuve  de  2  y 00  arpens  9  cell 
main  au  Duc  de  Poix  9  de  Braage  9 
de  Bar i lion  Maître  des  Requêtes  »  é 
gard  de  Charnay  9  de  Girmole  9  de  î 
d'Uxellcs  9  &c.  fl  fe  trouve  des  Ca; 
Plâtre  dans  la  terre  de  Cliamilly  ,  i 
pece  <ie  pierre  noire  qui  a  leJuifanc 
bre  quand  elle  eft  polie  ;  on  compte 
ce  étendue  deux  Marquifats  9  Lencey 
les  9  &  fix  Comtez  9  Verdun  9  GruzilL 
gny  en  Reverniont  ,  BoisjoUaî  9  Sri 
Chamilly  ;  15  Baronîes  9  Clugny  9 
re  9  S.  Germain  9  S.  Vincent,  Rùilb 
ce  9  Montcenis,  Sienne  9  Longepiei 
levefuve  ,  Portlans  ,  La  Salle  Ôc  M 
iip  Fiefs  9  dont  18  ou  20  relèvent 
fey  &  I J  à  16  d'Uxelles*  Corn  me  .c< 
fort  uni  9  il  eft  aufli  fort  coupé  de  I 


•ETAT  DE  LA  FltANCB.  ffi 
ci  »  ^  encr'elles  ,  il  y  en  a  plufieurs  que  Ton  bouI^ 
rendroic  navigables  en  dreflanc  feulemenc  leur  gocH« 
cours  ;  de  ce  nombre  il  y  en  a  5  ou  d  qui 
Tiennent  de  la  Comté.  A  Pc'gard  de  TEcac  ^''  Bd-» 
•BccUfiaftiquc  de  ce  Bailliage  ,  l'Auceur  en  ''^l^'/A^^ 
fait  le  détail  en  la  manière  fuivante.  L'Eve-  ^^ 
ch^  de.Chalons  ,  qu'il   dit  avoir   été   établi 

Î>ar  S.  Donatien  ,  en  l'année  346.  eft  le  troi- 
i'éme  fuffraganç  de  l'Archevêché  de  Lyon  >  / 
6c, a  186  ParoifTes  dans  foii  Diocèfe  ,  il  ne 
vaut  que  8000  L  de  revenu  ;  l'Eglife  Ca« 
thédrale  dédiée  à  5.  Vincent  a  un  Chapitre 
dç  X5  Prébendes  >  6c  de  7  Dignitez  ,  occu- 
pées, par  autant  de  Chanoines  ;  le  bas  Chœur 
n'eft  pas  conûdérable  9  le  revenu  des  Chanoi- 
nes eft,  inégal  à  caufe  des  Dignitez  ,  mais  s'il 
écoic  mieux  partagé  ,  il  pour  oit  aller  à  600  1. 
pour  chacun.  S.  George  de  Châlons  ,  ed  une 
Cbllégiale  ,  i%  Chanoines  qui  ont  chacun 
joo  L 

Quant  aux  Abbayes  ,  celle  de  la  Ferté  oc- 
cupe le  premier  rang  ,  c*cft  la  première  fille 
de  Citeaux ,  bâtie  des  iibéralitez  des  Comtes  de 
^avary  6c  Etienne  de  Châlons  de  Tan  1113. 
l'Abbé  y  eft  éieélif  ,  la  communauté  ert  de 
10  Religieux  6c  joliit  de  25000   1.  de  reve- 
nu f  la  maifon  e(l  bâtie  à  la  moderne  6c  a  une 
Bibliothèque.  S.  Pierre  de  Châlons ,  ordre  de 
S.  Benoit  ,  congrégation  de  S.  Maur  ,  cft  une 
maifon  très-ancienne  ?  qui  fut  rétablie  6c  de 
nouveau  fondée  par  l'E  vcque  Roger  Tan  lood. 
Mczieres  y  Ordre  de  Citeaux  fondée  en  1132. 
par  Foulques  de  Raon  ôc  autres  Seigneurs  du 
Pays  a  13000  1.  Molaiie  de  filles  ciu   même 
oidre  a  6000  1.  6c  Lanshavre  ,   aulli  de  filles 
de  rOrdre  de  S.  Benoit  »  transféré  de  lirian- 
S^n  à  Châlons  6c  a  3500  1*  de.  revenu^  Oa 


/ 


iit  ^ETAtDÊXAPHANci:. 

HtSUR-  compte  outre  cela  dix  Prîeurcz  »  mais  Vht. 

4I0gMb  ceur  ne  fait  aucune  mention  que  de  celui  éF 

S.Marcél  de  Chàlons  Ordre  de  CTluhy,  donc 

le  Prieur  a  8000  1.  ^  les.  Religieux  dooo; 

*on  vx)ic  dans  llEglifc  de  ce  .Prieuré  9  la  Sé- 

-      |)uîture  du'Roi' Gonthran  ,   qui  faifoiç  far^- 

{ïdence  à  Châlons   après  quil  eue  hérité  du 

vRoyauroe  de  .Bourgogne.  L'Ordre  de  Malthe 

,  a' deux  Commande  ries  dansle  Bailliage  9  celle, 
de' belle  Croix  près  Cluny  de  3000 1.  Ôc  ccl-. 
le  de  Châlons  de  6000  1.  L'Ordre  de  S.  An- 
toine en  a  une  .autre  à  Châlons  de  1500  L 
Ce   Bailliage  comprend  201  Cpres  donc  i^Z 

.  font  du .  Diocèfe  de  Châlons  ^  }  5  de  celui  de 
Bjcfftnçon  ^ .  ip  de  Lyon  >  7  de  Mâcon  ,  une 
d'Autun  ôc  l'autre  dépendante  de   l'Ordre  de 
Malthe.    Quant    à  la  NobleHè  ,   il  compte 
45    Gentils-hommes    rciidens   ou  originaires' 
de  ce  Bailliage.  Le  Maréchal  d'Uxelles  9  chi« 
nom  de  Bler  ,   connu  dès  Tan  1230.   auquel 
tcms  fes  ancêtres  pofledoient  déjà  la  terre  de 
Cormain  ,  ctlle  d'Uxelles  écant  entrée   par 
après  dans  la  famille  par    le    mariage  d'^ine 
héritière  de  Briançon.  Le  Maréchal  &  le  Com- 
te de  Ciiamiliy  du  nom  de  Boufon  ,  famille 
originaire  de  Flandres  ,  établie    depuis   300 
ans  en  ce  Bailliage  9  il  y  en  a  i^o  qu'eUty 
pofféde  la  terre  de    Chamilly.  Le    Sieur  de 
Damas  Laffangy  ,  frère  du  Comte  de  Marcil- 
ly  à  prélènc  aine  de  la  maifon  9  dont  le  Mar-  . 
i|uis  de  Thianges  9  &  de  S.  Rican  ,  lesCom* 
ces  d'Aulezy  6c  de  Crux  9  font    Cadets  ;  il 
jullifie  l'on  aîneffe  par  la  poflèflion  de  la  terre 
de  Marcilly  ,  de  la  Vicomte   de  Châlons 9  êç  .. 
d'une  rente  de  60  francs  d'Or  9  fur  les  Sali-  , 
nés  du  Comté  9  qui  ont  toujours  été  le  par- 
tage des  ainez  ;  il  ne  lui  reite^de  ce  partage 


\ 


ETATISE  LA  EUANCt.    i9% 

fpt  les  60  francs  donner  à  l'un  de  fcs  Ancê-  •  BOPR^ 
très ,  par  Jean  de  Châlons  >  Sire  de  Salins  cOGlU 
fon  oncle  ;  la  Vicomte  a  été  vendue  par  fon 
aycaljeande  Damas  y  ilcompce  encre  fes  An- 
cêtres >^ George  de  Damas,  que  l'on  prétend 
aroir  été  grand  Chambellan  îbus  François  L 
ce  qaî  cft  une  véritable  chimère.  Le  bieur  de 
Briinçon  9  Seigneur  de  Vifargent  9  de  onaifoA 
lien  ancienne  >  alliée  depuis  plufieurs  décles  à 
celle  de  Lorraine  6c  à  diverfes  maiibns  foU'  ' 
veraines  9  mais  TAuteur  trouve  fa  principa- 
le illuflration  en  ce  qu'il  y  a  voit' en  143 1  un 
gouverneur  de  Châlons  du  nom  de  Briançon. 
Le  Comte  de  Montbarrey  du  nom  de  S.  Mau- 
rice ,  cft  originaire  de  Valay^   Son  ayeul  s'é- 
tablit en    France   par  fon  mariage  avec  une 
héritière  de  la  Chambre  9  Dame  de  Lavigny 
ea chalonnois  ,  le  9  Juillet    i5ii.  L'Empe- 
reur Ferdinand  11.  accorda  une  patente  très- 
hsnorable  à  fa  maifon  pour  reconnoître  le  fer- 
vice  d'an  Chevalier  de  Malche  du  même  nom, 
<]ui  eft  dit  lui  avoir  fauve  la  vie  à  la  bataille 
de  Prague.  Le  Baron  de  Raflilly  &  le  Cheva- 
lier de  Bellefond  9  du  nom  de  MontrifTut  donc 
1m  aînez  portent  celui  de  BcUeverure  9  font 
de  maifon  bonne  9c  ancienne.  Le  Baron  de 
S.  Vincent  du  nom  de  Chaccnay  poflede  cet- 
te terre  depuis  200  ans ,  fon  ayeul  ctoit  gour 
verneur  de  Châlons  pour  le  partie  de  la  Li- 
gue 9  il  eft  cadet  des  Seigneurs  de  Chacenay» 
Briçon  5c  Lançy,  établis  dans  les  Bailliages  de 
Chaumont  en  Bailigny  ,  6c  de  Châtillou-fur- 
Scinc.  Le  Sieur  de  la  Barre  Saubertier  U  fon 
fi's9  Seigneur  de  Bouchans  ,  Colonel  de  Dra- 
gons 9  lont  du  nom  d'Efcoraille  originaires 
d'Auvergne  3c  établis  par  mariage  en  ce  Can- 
ton depuis  i6j8  »  les  Seigneurs  de.&evol  xm 


à 


:ï«i:  ETAT /DXrLA^FR  A ITC 

^lOUR*  font  cadets.  JLe^Sîeur*  dé  VUlatgeâli  »  4 

'40Gi«£  de  Moncec>ramiU&  originaire  de  Querc) 

bli  en  Bourgogne  depuis  120  ans  par  1 

verneurde  Êcaune  du  cems  des  troul 

'Comte  d'Artasnan  Seigneur* de  Ste.  Ci 

^donation  vde  ia  Mère ,  ôcûh  du  célébr 

te  d*  Arcagnan  Capitaine  de  la  pFemie 

^pagoie  des  -Moufquetaires  tu^  à  MslÙ, 

16^'^.  leur  famille  du  nom  de-  BaAide 

.  toore  siï  originaiie  de  GafcDgnc  >  qui  S 

\ét  par  fa  valeur.  Le  Sieur  de»  Balem 

ide  fore  bonne  &- ancienne  maifon-,  p) 

lUKf  fous  le  nom  de  S.  Julien.  Le  S 

^eaurcpaire.  Les.Sieur^ delà Hode ,  S< 

de-  Charnayc  ,  origiiraires  d'Auvergne 

en  a  unqui  eil  gouverneur d'Abbeville 

cardie.  Les  Sieurs  de  S.  André'  du  1 

maifon  de  Cluj^y  ,  l'une  des  plus  an 

de  Bourgogne.  Le  Sieur  Délaye  du  1 

Truchis  ,  originaire  dç  Saluife  que  fo 

abandonna  lors  de  l'échange,  que  H(?n 

en  fit  avec  la  Breffe.  Le  Sieur  de  la  • 

Vidal  gouverneur  de  Beaune.  Le  Sie 

lien.  Le  Baron  de  Villeneuve  >  du  n 

^C  hamps  9  originaire  de  Champagne.  Le 

de  Migny  ,  du  nom  de  Poudras  >  donc  1 

te  de  Châtcautiers  eft  l'aînée  Le  Sieui 

Chapon.  Le  Sieur  de  S«  Marceau  de  < 

qui  porte    un  nom  connu.    Le    Sieur 

Chapelle  de  Btugrc  ,  de  petite  nobleflc 

me  indécife*  Lts  Sieurs  de  Sezningue 

naires  de  Beaujolois.  Le  Sieur  de  Se: 

le  Sieur  I  autin  de  Moncjoiiec  de  boi 

mille  de  Robe.  Le  Sieur  d'Eilac  de  bonr 

.  blcfTe  ,  originaire  d'Auvergne.   LesSil 

Morlon  de  Thomallin  ,  de  la  Villette  , 

te  >  d'AibuanSj  de  Lyon  y  de-  Veriiey  ^  ^ 


•) 


ETAT  OË  La  FRANCE,    itf 

•nnoblis  pour  le  fcrvice  en  i57j.  Beuvèraud  fioUR**' 
fiisde  Secrétaire  du  Roi ,  Maflbn  9  Calamard  gogiIb 
fc  Chiquet    de  même    origine  y    Se  enfin   le 
Seur  de  Murac  ,  de  Bellemajour  ,  originaire 
deGafcogne  de  bonne  noblefle. 

La  vilk  de  Châlons  eft  bâtie  fur  Saorie  dans 
I4  plus  belle  fituation  du  monde  >  le  commer- 
ce y  eft  très-abondanc  par  la  commodité  de 
1a  Rivière  ôc  la  fertilité  de  fes  environs  9  Ton 
«nceintc  qui  étoîc  autrefois  fort  petite  a  été 
sccruë'  de  deux  fauxbourgs  qui  y  font  i  prë« 
fait  renfermez  ,  on  y  al>âti  une  citadelle  ëa 
if^^.Qui  a  été  augmentée  en  16^1  Bc  i6yi. 
de  quelques  ouvrages.  Les  tnaîfons  relîgieufts 
^  cette  ville  font  les  Pères  de  POratoire  qui 
n^ontque  800  îé  les  Jefuites  qui  en  ont  3000 1. 
ksCordelîêrs  600  ,  les  Capucins  9  les  Car- 
nes qui  en  ont  looo^  les  Minimes  4000  1. 
Carmélites  autant  9  les  Jacobines  2000  1.  lès 
Urfiilines  8000  1.  les  filles  de  Sainte  Mjrîe 
<îooo  1.  l*Hopital  des  Malades  de  iriême  în- 
tout  que  celui  de  Beaune  riooo  1.  &  T Hô- 
pital général  9  5000  l.  Les  tribunaux  de  cet- 
te vil£,  font  le  Bailliage  érigé  en  Prélîdial  , 
la  Chancellerie  9  la  Chatelainie  de  S.  Laurent, 
telle  de  la  jurifdidtion  fouveraine  que  le  Rôi 
)cao  y  avoic  établie  9  la  maitrife  des  eaux  Bc 
ferêés  de  des  ports  ,  le  éçenier-à-fel  9  les  Con-  " 
tlt  j  le  Bailliage,  de  rEvêque  de  le  corps  de 
ville  9  donc  les  deniers  patrimoniaux  mon- 
Mnt  à  7650  1.  à  caufe  des  augmentations  faites 
pour  le  rachat  des  offices  nouveaux.  Les  au- 
tres villes  de  ce  Bailliage  9  font  Seurre  9  à 
pr^fent  BteHegarde  9  dont  la  Seigneurie  ,  qui 
«particnt  aujourd'hui  au  Prince  de  Condé,  - 
«roit  été  érigée  en  Duché  &  Pairie  9  en  fa- 
^«M  de  Roger  àt.  Sv  Lary  Duc  de  Bellegu- 


piral  6c  un  Collège  :  Il  y.  a  une  Juf 

gneuriale  9  Grenier-  à-Sel  y  Bureau  de 

des  craices  9  ôc  THocel  de  ville  :  les  ] 

ce  lieu  écoienc  con  fui  arables  )  mais 

d'entrée  dans  la  Duchd  nouvellemei 

les  ruïnent  tous,. le$  jours  de  plus  en 

Verdun  efl.  une,  petite  ville  fîtuée 

fluant  de.  la  Saoue  ac  du  Doux  à  3 

Chalons  9 .  Ton   terrain  ed  de  grand 

mais  fi  bas  qu'il  eft  extrêmement  i 

Inondations  ,  parj:e  que  les  levées  < 

jes  ne  ibnt  pas  ea  l'état  qu'elles  devr 

pour  l'avantage  public^ Celle  de  Lqu 

^ans  une  Ifle  for/née  pat  la  Rivière 

le  &  faifoit  partie  de  la-BrciTe  9  a> 

i^iiition  qu.'en  fît  Robert.  II.  Duc 

gogne  en   iz8p.  ainii  que  du  Païs  ( 

iTïonc  ,  elle  a   ^té  depuis  membre. 

d'Auxonne  9  jufqu!à.  leur  réunion  k 

Bourgogne  en   i6l^  i  la  Seigneu.rie 

.  ftice  apartiennenc  à  Madame  la  De 

Nemoyrs-,  la  manufadure  d'Etoffe 

•ft^conflde'cable  9  niais  fon  principe 

gç  ,vicnc  de  ce  ;qu'elle  fe  rencontre  T\ 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    187 

SaûHcu  ,  eft  fuaé  au  Nord  de  Dijon  ,  &  con-  BOUR- 
ticw  les  villes  de  Semur  ,  Flavigny  ,  Mont-  «acM» 
bard  8c  Viceaux  ;  le  terrain  eft  mêle'  de  Plai- 
nes «c  de  Montagnes  &  eft  d'aflez  bon  raporc 
en  Grains  ,  Vins ,  «c  Fouragesr  ,  mais  il  y  a 
trfes-pcQ  de  bois  ;  le  principal  commerce  qui 
s'y  fait  du  côté  de  Paris ,  eft  celui  des  Draps 
que' l'on  y  fabrique  ,  &des  beftiaux  que  l'on 
conduit  aux  marchez  de  Sceaux  6c  de  Poifly. 
Il  s'y  trbuvc  plufteurs  Seigneuries  dont  les  prin- 
cipales font  Miontbard,Viteaux,  Mout!er,Sainc 
Jean,  Montigny-fur-Armamon  ôc  le  Marqiiî- 
fac  d'Efpoi4)^  ;  les  Rivières  de  ce  Bailliage  f 
fonç  l'Armamon  ,  la  Braine  6c  le  Lorain  i  fur 
lefquelles  il  y  »  quantité  dé  Ponts  en  fort  mau- 
vais état ,  les  Chemins  y  font  d^ailleurs  afTéz 
bons ,  par  la  nature  du  Terrain  hors  cehii  qdi 
conduit  d'^Auxonhe  i  Dijon  ^  qui  eft  dangereux: 
au  bois  de  Bligny;  Les  Abbayes  &  Benefice5''de 
ce  Canton  9  ibnt  le  Moûtier  Se  Jean  ,  ordre  die 
S.  ftcnoit  cte  2000  1.  de  revenu  ,  le  monafté- 
w  eft  des  plus-  ancienrdu  Royaume  fondé  par 
Hilârius  5c  Quieta  ^  père  &  mcre  de  Sv  Jeat» 
qui  ta  fut  le  premier  Abbé  eh  445.  on  pré- 
tend que  C  lovis  en  confirma  rétablifTemenCr^ 
par  kine  charte  Tan  Joo  ,  fur  les  inftancefide 
Paticmiuff  E  vcque  de  Langrcs  >  mais  Ce  titre 
eft fbrtTu fpeéb  ;'cemonaftere  porte  chez-Gre- 
goiit  de  Tour» ,  de  dans  les  Afinales  Ecclé- 
fiaftiqucs  de  Maxence  ^  le  nom  dt  R'eomns  ou 
de  Krûma€nfe  Monajlerium  ;  la  régie  de  SakiC 
Benoît  ne  s* y  eft  introduite  que  long-tem«  après 
foa  écabliiTômenr,  Fontenay  de  l'ordre  de  Gi- 
teauk fondée  en  tzi;«  âc  dédiée  par  le  Pape 
fiogcnc  llTr  en  préîence  de  S*.  Bernard  vaut: 
liodo  L  Et  Flavigny  9  de  l'ordre  de  S.  Benoît  > 
ibldM«a&  yidorard  Abb^»  âls  de  Corban  qiu* 


.0onc  le  Uoyen  ii  limple  conlure  a 
clna  Chanoinies  qui  en  onc  xj'o.  L 
Malcke  y  poflède  la  commanderie  de 
dépendant  de  Poncaubcrc  y  qui  vauc 
les  Religieux»  de  S*  Antoine  une  ai 
manderre  de  150  1.  il  y  a  p8  cures  ei 
•liage  f  toutes  du  Diocèfe  d'Aucun. 
de  remarquer  que  les  Anciens  Auceu 
du  Monaftére  de  Reorr.e  >  ou  M'oucîe 
diiènt  qu'il  eft  ficue  in  ax»  ïigontnfi 
c'eft  de  ce  mot  axis  que  s'eft  formé  1' 
du  Païs  de  l'Auxois.  Quant  à  la  I 
l'on  y  trouve  le  Comte  de  Lomon 
fleur  de  Semur  de  la  maifon  du  < 
des  illuflres  de  Lorraine  établis  en  < 
^  par  la  fuccefïion  de  fon  frère  le  ^ 
%(kdui(leaux.  Le  Marquis  de  Guicaw 
poifles  ^  dtt;i©m>dfe  Peiche-Pcron  , 
«£s  établi  en  ce  Bailliage  par  le  n 
Eiéritîere  d'Efpoiffcs.  Le  Comte  c 
du.  Tsovet  de  Monc-Saurin  ,  petit-fils 

Srouyerneuv.de  Charle-roi.  le  Sieur 
euiî-Ch«.îgny  Elu  de  la  NobleCi 
£osne  ,  db  roaifon  connue  &.  diftic 


-_   1-^  I 


ETAT  BE  LA  FRANCE    1^9 

originaire  de  Normandie^  Le  Sicixr  de  Mar-  boUR-- 
filly.    Le  Sieur  de  Fromager  de  Grandpré  ,  oOaift 
annobli  pour  fer  vices  de  diRinéiion.  Les  Sieurs 
Defpenfe  ,  qui  fe  difcnc  de  la  famille  du  Do- 
âcur  du  Quême  nom  ,  qui  adîila  au  Concile  de 
Trente  ^  êc  au  Colloque,  de  Poilïi.  Le  Sieur 
d'Haranguier  de  Quingeron.  Le  Sieur  de  Sei<*> 
gny  ,  du  nom  de  Vichi  originaire  de  Bour- 
oonnois  9  cadet  de  la  Branche   des  Marquis- 
de  Champrond,  Le  Sieur   de  la   Beaune  Sei- 
gneur d'Éffage.  Le  Cotnte  de  Biel  -,  du  nom 
et  -S.   Belin  ,  maifon  très-ancienne  Ôc  riche 
de  laquelle  il  a  de'ja  e'té  parld.  Le  Sieur  de 
la  Chaffe  Régnier.  Le  Sieur  de  Senevry  de 
la  Baie  ;  le  Sieur  de  Clairon  >  de  Pofange  y 
de  même  maifon  que  Clairon   de  Saffre.  Le 
Sieur  Coudier  >.  Marquis  de  Souh^  defcendu  du 
célèbre  Médecin  de  Louis  XL  Le  Sieur  Du- 
6at  de  Pîbrac  9    Seigneur  de    Marigny.  Lts 
Sieurs  de  Jarry  Cez^  9  qui  fe  difenc  originai- 
res de  Poicou  de  établis  en.  Bourgogne  depuis^ 
70  ans.  Les  Sieurs  Bernard  9    Seigneurs  de. 
Theré  ifTus  d*Etienne  Bernard   Avocat  à  Di- 
jon »    Léputé  aux  Etats  de   Blois  en    1588. 
le  le  grand  Sieur   de    Ste.    Colombe.    Trois 
branches  des  Sieurs  de    Frefne  Seigneurs  de 
Yerfigni.   Le  Sieur  de  J accourt  9  seigneur  de 
Chofelle  originaire  de  Nivernois  &  de  bonne 
naifon.  Le  Sieur  de  Sève  9  Seigneur  de  Thil-, 
connu  Ibus  le  nom  de  Comt-o  de  la  Motte.  Le 
Sieur  Drayant  de  Romicourt  9  d!Anftroude  , 
de  Vafli  Etienne.  Le  Comte  de  Teuille  du 
Bom  de    Brulard  Genliî.  Le  Sieur  Pafneau  de 
Mare  9  Georges  de  Romanet  ,  du  Boulet ,  de 
de  Milly  9  Boucher  ,  originaire  du  Comté  de 
Tonnerre  9  de  la  Pierre  de  Fraigne  9  Henry  v 
k  Eoge  ,  Efpiard,  Languette  DiQuas ,  doot 


ip<5  E  T  A  T  15  E  t  A  Fit  A  N^C*;  • 
Bo^Tit-  ia  plûf  afc  font*  iffus  de  Secrétaires  du  Roi*.  0 
4>06N£  y  a  dans  le  BailliageAxJuflkes  Royales  9-126 
Seigneuries  6c  5 5  Fiefs.- 
Defetip.  ^^  Ville  <k  Sermir  eft  fiiuéç  fur  un  Ro- 
tiotudg  c^er  c'ieve  au-defTus  de  la  Rivière  d'Arma- 
Semu\  *iiioh  9  c'eft  un  compof^  de  3 -Enceintes  >  qui- 
Ont  enfemble  1400.  pas  de  circuit ,  fans  com- 
ptcjp  les  Fauxbourgs  ,;  il  y  a  deux  Piricurez  > 
celui  de  PEglire  Paroiiîiale  9  autrefois  pdffî- 
dé  par  Gencferafd  »  Archevêque  d'Aix  >  qui  y 
eft' enterré  ,  &  celui  du jChàteau  qui  eft  de  Cha- 
noines réguliers  9  le  Frieur  porte  le  Roch^c 
&  la  Moselle  Rouge  9  fon  £gljiè  eft  honorée 
des  '  reliques  de  S»  ^igifçnond  Roi  de  fiour» 
cogne  ôc  de  Se  Maurice  9  on  7>  voit  le  tona- 
beaude  Robert  de  Eeauce  Duc  de  Bourgogne  > 
chef  de  la  pre^i  iere-  race  ,  les  autres  G  ouvens 
de  la  ville  font'  les  Carmes  ^  -qui  ont  5^0  1. 
de  revenu  ;  les  Minimes» très- pauvres  ;-  Ca- 
pucins i  Jacobins  qui  ont  3000  1.  les  Uifulincs 
12000  1.  h  Vificaciorv  7000  Lle.Cbilége  800  L 
&  i' Hôpital.  Les  Tribunaux  -font  le  Baillia- 
ge Prélidial,  ia  Chancellerie  9  la  Maréchauf- 
Kc  ie  G^enier-à-  f«l  Ô0  1* Hôtel  de^ille.La  fidéli- 
té de  cette  Ville  pour  its  Souverains  a  été  de 
coMe  tems  remarqutk  ;.  les  Ducs  de-  Bourgogne 
lui  ont  accordé  de  grauds  priviléges-ea  co-v/- 
fidéradon  9  ^  Henry  IV  .convoqua  ,le«  Etais 
de  h  Province  po^ur  la.  rédudion.  en  rceoa- 
noiffance  de  ce- qu'elle  a.vôit  écé- la  TeuleViire 
de  Bourgogne  ^9  qui- j^aut'feriné  ïes  portes  au 
J^u€  tie  Mayenne.  Ji  n'y  a  rien  à-  dire  d^sad-* 
creS'  villes  de  ce  .Bailliage; xMontbard,  I^lavi- 
gny-  9'  Noyers  ficViteaux  ,' linon  qu'elles  foat 
&> repauvres  9  6c  n'ayaat  prefque.ppint  de:£om- 
inci-ce ,  ôc  que  les  peuple»  s'en  retirent  pour 
éviter» kiAigiiisSi  ^.lei,  Ipgemçns ^tt:il$ Istêâr^  ^ 


> 


\ 

ETAT  DELA  FRANCE.     1511 

Le  Bailliage  d'Avalon  à  huit  lieues  de  long,  BOlJÀ- 
fur  une  de  large  ,  de  5*  ou  6  ....  en  y  compre-  gOgHE 
nanc  U  Seigneurie  de  l'ide  ,  fous  Montréal  'SaiUdiê. 
avec  les  dépendances  3  qui  font  du  reflbrc  de  <<'i4v*^ 
Troyes  en  c  hampagne  &  du    Parfcmenc  de'^<>*^ 
Paris,  le  quartier  du4^ord  produit  du  Fromcnr> 
des  vins  de  des  fourages^,  mais  celui  d*Orièric 
n'a  que  des  bois  >  &des  Montagnes,  quelques 
terres  à  Seigle ,  &  des  Paccages;;  te  Roi  y  pof- 
fédc  de  grandes  for«ts^r&  tout  -le  commerce 
c]ui  s'y  fiit  ,  fe  réduit  auxgrains;  aux  vinsr, 
èi  aux  bois  que- l'on  fair  flotter  fur  la  Rivière 
de  t  oufin  de  de  Curesj  les  beftiaùx  y  font  aufli 
d'aflez  bon  debir.  les  terres  confid^rablés  de    ^«^«^  - 
cette  étendue  f©nt  la  Baronie  de  R^igny  à  la  ^^*^^* 
Duchefïè  de  Lefdiguieres> /•&  les^  engagemens 
qu'elle tient-duRoi  ,•  Avalon  ,* Moliitreal ,  GaS- 
lon  ,  la  Cortitr  de  Châce}uS&  !es  terres  de. Yaii- 
^ccourt  ,  Vellarmonc  Ôc  Rirere.   ).qs  Bénéfices     Ses'St*^^ 
font  le  Repos -&  Marcilly,  Abbayes  de  l'Of-  *'■^^•^• 
dre  de  Cîteaux  en  règle  ,  4  Prieurcz  ôc  la  •  ol- 
Icgtale  de  Montréal  de  dix  Chanoines.  Quant  '  S<  ^^•«! 
à  ia  Noblefle  ,-  l'on  y  trou-ve  le  r^omie  de  Ch^-  ^^'S^' 
telus  -,  d'ilkiftre  Maifon  ,  dont  le  nom  propre 
cil  Beauvoir  ^  connue  depuis  15^2.  elle  a  doii- 
né  «n  Maréchal  de  France  &  un  A mîrah  Lès 
Siears.de  Jaucourt ,  l'un  Seigneur  de  Vaux  5t 
de  Lagny  ,&  l'autre  Seigneur  d' A ndhurs  ,  toirs 
deux  de  la  •inême'  maifon  dont  ii  a  e'rc  parlé. 
les  ^ieurs\  Guillaume  5'eigneurd'Orbigny,  fe 
Sieur  Champion  ,   le  Sieur  Guyon^    xq  SieUr 
Thomas  Seigneur  d'Iflaud  i  de  bonne  maifoii 
de  Robe-,  le  Steur  de  Mont  Greflîgny  ,  &  uji 
autre  de  la  même  femille  ,  \ts  5ieurs  de  Frefné, 
Prey  dD-Si*illy-GhâIoiis,  le  Sieur  Damoifeau  die 
Menemis>,  les  Sieurs  de  Verenne  ,  de  Vefon, 
d'Avaur  rdcLBlapchefoic  idcStry^de  Vafly«r. 


r 


,     191    ETAT  DELA  FRANC! 

'BOuR-  Etienne.  On  y  compte  70  Seigneurie 
gOgNE  ^^^^'^^    La  Ville  d*Avalon  eft  -fore  pcci 
Dercrh-  a  une  Collégiale  aflèz  confidérable  de  i 
tioudeû  '^oiïïc*  »  xParoiiTes,  2  Couvens  d'Uri 
nUed'A  uft  de  la  Vifitacion ,  un  de  Minimes  : 
ti4/e«.      tre  de  Capueins  ,  un  Collège,   un  Hé 
la  fondation  du  Prclldenc  Odeberc  de 
&  plufieurs  Jurifdidlons.   Le  Bailliage  • 
cellerie  ,  la   Prévôté  ,  la  Maitrife  , 
nier-à-fel  &  le  Corps  de  Ville  ;  elle 
tie  en  bon  Pats  9  mais  fur  les  Confins  d 
vanc  )  &  hors  de  commerce. 

Le  Bailliage  d*Arnay-le-l>uca  huîtl 

9:*UUa    long  fur  deux  de  largeur  ,  il  confine  k  1 

gt  à'Ar   à  ceux  de  Dijon  de  beaune;au  Nord  à  • 

î/ff.*"  "  ^emuren  Auxois;  au  Midi  à  celui  d'Au 

en  Occident  à  celui  de  Saulieu  :  Le  Terr 

lé  de  Plaines  3c  de  Montagnes  9  eft  par 

ièz  bon  9  il  produit  des  grains  ,  des  1 

nourrit  du  menu  bétail ,  dont  la  laine . 

partie  de  fon  commerce  9  il  n'y  a  point  (j 

oien  conlidérables  li  ce  ne  font  les  Moi 

du  Marquifat  d*Antigny  9  ficue'  au  Pail 

Beaune  9  qui  s'écend  en  celui-ci   fur 

Fiefs  ;  la  plupart  des  Rivières  de  Bou 

I)renant  leurs  fourccs  en  ce  Canton  »  P 
^Arroux  9  PArmançon  ,  6c  la  Brainc 
a  de  Bénéfices  confidérables  que  l'Abl 
Prailou  ,  de  filles  ,  Ordre  de  S..Beni 
n-a.  que  peu  de  revenu  en  fond.  Le»'  < 
hommes  font  le  Comte  de  Blet  du  nom  1 
Quentin^  originaire  de  Berry  ,-lesCo 
Commarin  9  de  rilluftre  maifon  de  \ 
félon  l'opinion  la«j)lus  commune  9 
quelques-uns  les^  fafleiK  defcendre  de 
Toulonjon  ^entrée fur  Vientie  ;  le  S 
Commeaudc  Cxeaucey  >  ton  des  Lieucc 


\ 


ÉTAT  DE  LA  FRANCE,   r» 

loi  de  Bourgogne.  ;  le  Sieur  de  Sandautôur^BOWR-"* 
Tuli^ni  ,  dont  l'Auteur  a  déjà  parlé  dans  lecocMK 
fiailhagetie  Dijon  y  qui  efl  de  la  maifon  de 
Damas  ;  Le  Marquis  de  Sombernon  ^  du  nom 
de  finiflard  ;  le  Comte  de  Giflèy ,  du  nom 
dcGotombef;  le  Comte  de  d'KfquiHi  ,  du 
nomdeChDÎfeuil  ,  le  Comte  d*  Arcouney ,  du 
nom  de  Jerfey  9  c'eft  celui  d'une  maifon  trèj- 
ancienne  9  de  dont  on  a  <ies  titres  de  l^ait 
ro94.  8c.  IZ02  9  elle  étoit  originaire  de  Bour-* 
gogae  9  mais  on  la  croit  éteinte  depuis  long- 
tenw  ,'  le  Sieur  de  la  Rt)chette  du  nom  de 
Gand  ,  les  Stetirs  de  Damas  9  du  BrelTil  » 
paifné  de  la  Branche-<i*Antigny  9  laquelle  ea 
t  ploficurs  autres  ,  du  Rouflet  Verrpré  ,  Par- 
tt»y  ,  Çjf.  qui  pcrtoientTôlttes  dans  leurs  ar- 
nei ,  la  Croix  verte  qu'ils  ont  depuis  quittée 
poar  prendre  les  Emaux  de  Marcilly.  Le 
Siear  de  ChafTon  du  nom  de  Croifé  9  Se  les 
Sieurs  de'Riolet.  On'  compte  dans  le  Baillia- 
ge, deux  Baronies  ,  Sombernon  &  Maillainy 
n  Seigneuries  &  feulement  p  Fiefs.  La  V'^^-^ff^'^l 
k  d'Arnay-le-Duc  9  eftdansun  Valon  fur  l'Ar-^^J^^*  ^ 
'ouxau  Centre  de  la  Province  ,  le  circuit  en 
«ft  de  1400  pas  9  on  y  voit  les  reftes  d'un 
tocien  Château  9  dont  il  n'eft  demeuré  qu*u- 
oc  Tour^  qiiiièrt  d'Hôtel  de  Ville  ;  il  y  a 
on  Prieuré  de  6  à  700  1.  de  revenu  qui  a 
«iroit  de  Juftice  fiir  toute  la  Ville,  deux  foi» 
î'aa  feulement  ,  des  Capucins  9  des  Urfuli- 
nes  ;  ua  Collège  à  la  charge  des  Jefiiices  d' Au- 
fun  ,  un  Hôpital  ,  une  Juftice  Seigneuriale 
<lui  apartient  au  Comte  d'Armagnac  9  un  Grc- 
nier.à-fer&   un  Corps  de  Ville. 

Le  B.ailliage  de  Saulieu  n*a  été  érigé  qu'en' B^'^/>^^ 
"^94.  &  formé  des  démembremens  de  VAu-p   "•'" 
«ois  9  de  l'Autunois  ,  ôc  du  Morvant  ,    il  a 
Time  IIL    .  R 

i 


%94    EcTATT>E  LA  rRANCTÉ; 

>BOVR-  fepc  lieues  de  long  fur  cinq  de  large  ,  renferi 

,  gOg^jb  me  z6  Paroiflès  ,  ôc  confine  au   Nlvernoit 

à  rOccidenc  »  au  Bailliage  d*Arnay*le<rDuc  >  à 

rOrienc ,  à  celui  d'Aucun  vers  le  Midi  9  ici 

.celui de  Semuryers  le  Nord;  la  partie dàa« 

,€h^e  de.  l'Auxois.eft^une  Plaine  .fertile  eft 

.grains  de  toutes  efpeces  ;  celle  d^chée  du  Moc* 

vant  ,  eft  de  Montagnes  couvertes  de  bois  4c 

remplies  de  paccage  >  il  ne  s*y.  trouve  coute- 

Sdïs  ni  bois  conûdérables  ni  rivières  1  on  n!f 

.compte  de  Bénéfices  que  le  Chapitre  du  Thilt 

.^ fondé,  par  les.  Seigneurs  du  lieu  »  qui  eft  coa- 

.pofé  d'un  Doyen  qui  a4oal«  U  de  jf  Cba- 

*,  noines  qui  ont  chacun  200 1.  Les  GentUshom- 

..  mes  de  ce  Bailliage  »  font  le  Sieur  de  ViUei» 

Ja  Paye  de  très-bonne  mai£>A  >  le  Sieur  de 

f  CuiSgny  des  Barres  9  dont  il  a  été  parlé  dans 

^Je  Bailliage  de  Dijon  »  le  Comte  du  Thil  9 

rdu  nom  de  Serres  ,  iifus  d'un  premier  Pré- 

^fîdent  de  la  Chambre  des  Comptes  >  donc  la 

:  femme  ôc  la  fille  ont  été  calomniées  ,  dans 

>la  légente  de  Dom  Claude  de  Guife  Abbé  de 

Clugny ,  les  Sieurs  de  Jaucourt  >  S*  Andeux 

.  de  maifon  déjà  connue  9  le  5ieur  de  Tremonc 

.■  de  bonne  &  ancienne  famille»  mais  pauvre  ;  le 

/  Sieur  de  FufTey  aufG  de  bonn^  maifon  >  le  Sieur 

.«arAcier  de  Haucage  >  de  bonne  maifon  9  te 

«Sieur  d'Arcenay  Coningam  originaire  d'Ecof- 

;^  i  le  Sieur  de  Quarré  d'Antigny  dont.il  a 

:vété  parlé  ,  le  Sieur  Dubois  fils  clu  Gouverneur 

.de  Presbourg,  originaire  de  Nivernois  ,  le 

^Sieur  de  Crpifier  d'ancienne  famille  d'épée  >  te 

, Sieur  de  Courroy  »  le  Sieur  Perreau  du  Buil^ 

^fon  y    le  Sieur  de  Chargere  ,  le-  Sieur  Bu^* 

,cier  ,  le  Sieur  de  Villeneuve  9  qui  fe  prétend 

Cadet  de  Villeneuve  en  Provence  )  les  Sieurt 

jBb.la  Loye ,  ôt  Badier  9  venus  de  Secrccaires 


ETAT  DE  LAPHaNCB.    Iff 

«H  Roi.  U  Ville  de  Sauliea  ,  cft  bâtie  fur  ®^^^ 
«ne  émiaence  ,  &  coace£bis  fts  foffcz  font  rem-  «o® ■*■ 
f  lis  d'eau  i  elle  fe  trouve  far  la  route  de  Pa- 
.  ris  à  Lyon  à  y  lieues  d' Autun  dont  elle  dépend 
pour  le  Diocèfe  de  la  Seigneurie  ,  il  y  a  uft 
Chapitre  cômpofé  d'un  Doyen  ,  9l  \%  Cha- 
noines  9  det  Gapucins  ,  ties  Urfulines  ,  un 
Coll^  9l  un  Hôpital  i  fie  l'on  y  a  tftabli  un 
Préfidiai  en  1^4  ;  il  y  avôit'  déjà  un  Grenier*- 
i^l,4t  an  Corps  de  Ville^l'un  de  fes  faubourgi 
porte  le  nom  de  Morvant  >  conime  étant  fur  le 
territoire. 

Le  BailUase  de  Chatiilon-fur-Seine  >  autre-  ^^'^^^P 
ment  de  la  Montagne  >  confine  à  la  Champa-  J^,^ 

gie  à  l'Orient»  6e  au  Nord  au  Bailliage  de 
ijon  9  vers  le  Midi  encore  à  la  Champagne» 
fc  au  Bailliage  de  Semur  à  l'Occident  ^  la  lon- 
flueur  eft  de  ift  à  I)  lieues  fur  8  à  p  de 
urgeur  ,  le  Pays  eft  entièrement  coupé  de 
Montagnes  Se  de  Valons ,  6c  fort  couvert  »  on 
y  compte  15000  arpens  de  bois  taillis  »  car 
il  n*y  a  plus  de  haute  flitaye  ,  il  y  a  beau-- 
coup  de  forges  à  trois  ou  quatre  lieues  à  la 
ronde  de  Châtillon ,  6e  le  ièr  i^tn  débite  à 
Troyes  »  Dijon  6c  Lyon  1  il  y  avoit  au& 
fi  une  Manufîiâure  de  Draps  6c  de  Serges» 
mais  la  pauvreté  des  Maîtres  ne  leur  permet- 
tant pas  d'acheter  des  laines  9  elle  eft  entière-* 
ment  tombée  9  les  Prairies  de  ce  Canton  y  qui 
n*ont  pas  une  trop  grande  quantité  d'eau  y  fonc 
aflez  bonnes  >  mais  la  négligence  de  nettoyer 
les  Rivières  9  eft  caufe  que  l'eau  regorge  trop 
en  plufieurs  endroits  9  ce  qui  fait  qu'il  y  en' 
a  plufieurs  qui  ne  produiienc  que  du  Glayeux 
ou  de  gros  Foin  »  qui  font  fans  débit  6c  fans; 
confommation.  Les  Rivières  de  ce  Bailliage' 
tant  la  Saône  6c  l'Ourfe  7  dont  la  première* 

R» 


.  9f6  ETAT  DE  LA  P-RANeJ 

<  BdtJR-  P^^"^  ^^  lpi4r(;e  à  Beligni ,  encre  Qhat 

COQUE  ^^^*  Seine I  l'Auteur^  jM.g^>par  l'ini 

dçs  JElaux  »  à  Peft^nacion  dç  la  quan(ir^ 

EaiLX  9  qu'il.çie  feroic  pas  impofiible  die 

dre  QAYÎgableju%u'à  Châcillon^  .^  à 

de  la  féconde,  qui  el^^auili  grpflè  que  U 

daps^  le  Bailli^e'^9  il  die  qu'elle  ppun 

i^ixiçhc  fçrvir  au;:  floçtage  du  ^is  >  fi 

ce  s'en  é(oicj>erdu  ;  il. Sidte  en  jce  Can 

rédiges  d'un  grand-Chenyin  des  B^oinai 

çpncbifpic  d'Auxerre    à    Langr.çs  »   n 

a  été  concrainc  de  l'abandonneç  »  par 

cft  abfolurnenc  rompu  »  les  autres  chen 

-Païs  Ibnc  en  crès-méchanc  ^cat  «  «u^i-b 

-  U  plupart  des   Poacs  ,  ,.  par ,  un  efièc 

g^ilere  gene'rale  éc  du    pem   d'interéc 

particuliers  prennent  à  la  commodité 

<|ue.  Quant  ajux  Bénéfices  9  ,pn  y  ti^puv 

baye  de  Châtillpn  de  Chanoines  régul 

^MJ#-  St,e  Geneviève  j  qui  vaut  8000  1.  de 

jÎÊifises      pour  les  deux  Menfes  ;  celle  d'Oign 

de  Chanoines  réguliers  de  la  même  r 

de  djoo  1.  celle  de  Stç.  Seine  de  l^O 

S.  Çeno^t  9  çongrégacion  de  S.  Maui 

autrefois  Segertrenfe  MonafterjurnSondéc  t 

du  tems  de   TEvêque    Patientius  9    1 

vaut  If  00  1.  celle  Dupuy  d'Orbe  de  f 

la  réferme  du    \Ul  de  .Grâce    transi 

ÇhariUon  de  4010.I.  On  y  compte  de  j 

Prieurez  ,  i:^nt  celui    du    Val  des  Ci 

chef  d'Ordre  uni  à  la  Congrégation  de,S. 

e(l  le  plus  jcoiiliçlér^ble  ^. il, vaut  7001 

revenu  ;  l'Qrdce  de  ^M^lche  y  a  deux 

_  mzfxàerïts ,  celle  de  Volaine  9  unie  au 

pÀ^'^^k^     Priçucé  de  Champagne 9  de  18000  1.  â 

^T'*  cfe.  Monmoret  de  1500.  1.  Les  Viilagi 

I      i^0nibre  (ie  .f^6^  ne  formeut  que  m  C 


BTÂt  ÔE  LA  FRANCE,    j^f? 
4*t77  font  du  Dîoc^fc  de  Langrcs  de    }4  -^ 

«tecelui  d'Autuh.     Les  Gcacils-hommes  de  foua- 
ce Bailliage  font  ,  ks' Sieurs  dtf  Châcencc  ,  Gog«« 
divîfei  en  4  Branehes ,  Bricoft ,  Lancyforc  »    ^jf  ^*" 
*  S.  Vincenc-Echalôc  ,  de  fore  bomie'^mai-  *''^*- 
fcn ,  ôrîginair<îf  d*Airace/  Le  Skur  de  Lignes 
▼ilfc  d'AucricdUrt ,   originaire  de  Lorrâîtie  « 
f>reillemenc  de  grande  maifoa  ;    le  Comte 
^Epinai  du  nom  des  Pernes^doric  il  a  été 
t^U;  les  Sieum  d'Arcey  at  du  Colombier  , 
ài  nom  de  Clughy  ât  Pnne  des  meilleures  mai* 
'bis  de  la  Province  ;' le  Sieur  de  Sernobo» 
<fanora  de  Gaftelier ,  originaire  de  Btié  ,  de 
iKnne  famille  ;  le  Sieiirde  S.  Phal  y  du  nonar 
<fe  CudoQ  9  de  bonne 'te  ancienne  NoblefTe  ; 
kjf  Sieurs  d'ATcelot  du  nom  de  Lacaufe  >  orî^ 
ginaircs  de  Pèrigord;  le  Sieur  de  S.  Belin,' 
ie  maîfoif  dé}a"conn'u<;  ';    le  Comte  d'AtUi^; 
pilly  du  nom  de  Sommieure  >    maifon  an<^ 
cienne  6c  diftiogu^e  de  Champagne  dtfs  le  tems; 
de  S.  Louis;  le  Sfeur  de  Seveury  Balo-»  d'an- 
cienne famille  ,  qui  porte  une  Thiare  dans 
ièiArmes  ,  de  la  Concefliori  du  Pape  Califtc 
11.  Les  Siçurs  d'Orfan ,  originaires  de  Suiflè  ; 
le  M'eur  de  Viliers,  du  nom  de  Medardj  le 
Marquis  de  Souche  j  le  Sieur  Duret ,  le  lîeur 
dcParfon  de  Flufelot;  le  fieur  de  Villotte  ,• 
du  nom  dç  Capitaine  ;  les  iîeurs  le  Grand  t 
originaires  de  Chârillon  ;  le  fieur  de  Marri lly 
du  nom  de  Mefley  ;  les  iîeurs  de  Ramond  du. 
même  lieu  ;  les  fleurs  Viard  9   originaires  de 
Comt^;  le  fieur  Poulain  de  la  Caumanciere  ,, 
▼cnu  de  Nantes ,  oi*  fon  frère  a  été  anobli, 
par  la  Mairie  ;  les  fieurs  Vaillans  &  Marier 
tei ,  qui  ibnt  ifllus  de    Secrétaires    du    Roi.' 
fi  y  a  dans  retendue  de   ce  Bailliage  deux 

.    R  j 


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^  «»■•    «Aw«%    «BV^«. 


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»»««»*^*^  y  «4UW  ' 

tenu  au  Chevalier  Raalm-|  danf  l^auc 
tie  9  qui  eft  nommé  le  Bourg:  ,  feoc  les 
de  l'ancien  Château ,  dans  une  £  belle  fil 
^'elle  engagea  quelques-uns  des  f  remier 
de  Bourgogne  à  y  faire  leur  féjour  i  la  ] 
ih  eft  dédire  à  5.  Vcde  fameux  dans  1 
re  du  Roi  Goncran  :  Les  Couvens  d 
Ville  9  outre  les  Abbayes  >  font  les  Corc 
les  Feuillans>  lesCapudns  >  les  Urfu 
Us  Carmélites  »  deux  Hôpitaux  de  le 
ge  :  Les  Jurifdidtions  du  lieu  ,  font  le 
liage  Ducal  ou  Juftice  de  l'Evéque  de 
grès  ,  la  Maîtrife  ,  la  Maréchauflïe  ,  1 
nier-à-Sel  &  le  Corps  de  Ville  >  les  a 
Mémoires  parlent  avanta^femenc  d 
Ville  f  mais  le  malheur  des  tems  l'a  tel. 
apauvrie  qu'on  ne  la  reconnoît  point  » 
depuis  %o  ans. 
Cmt4  ^^  Comté  d'Auxerre  autrefois  unie 
tfVf»-  Bourgogne  y  puis  féparée  »  8c  enfuite  n 
*''■'■'•.  renferme  une  étendue  de  R  lieuè's  d 
jid^c.  gucur  fur  6  de  largeur ,  entre  la  Chan 
&  la  Bourgogne  y  le  Gâtinois  de  le  Nivi 
On  prétend  que  le  Roi  Robert  l'alien; 
couronne  ,  en  mariant  fa  fœur  Alix  ; 
Comte  Renaud  de  Nevcrsjleur  poftérité  ] 
fédée  jufqu'à  l'année  Ii8z.  qu'elle  ps 
la  maifon  de  Courtenay  par  le  mariag 
gnèsde  Nevers  avec  Pierre  de  Court 
kquel  devint  Empereur  de  Çonftani 


rTATT)E  LA  FRANCE.  199 

êi  fon  feccrnd  mariage  ;  Mahauc  deCoarce^Boaiu 
lay  9  fille  unique  dii  premier  lie  >  épouia  Her-  gog  K 
ré  Seigneur  de  Doufy  par  la  volonté  de 
Philippe- Augidde  ,  qui  cira  de  Hervé  la  Seî- 
pcorie  de  Gien  for  Loire  9  poux  fàciiicer  fon 
nariage  %  ceux-ci  ne  laifTerenc  auifi  qu'une 
ille  Agnès  >  laquelle  ^oufa  Guy  de  Châcillon 
Us  de  Gaucher  Comce  de  S.  Pol  »  6c  d'eux 
rinc  Yolande  >  époufe  d'Archambaud  le  Jeu- 
le  9  Sire  de  Bourbon  9  laquelle  hérîca  du  Com- 
t  de  Nevers  6c  d'Auxerre  ,  &  ne  laifla  pareil- 
ïmehc  que  deux  fille»  >  Mahauc  6c  Agnès  de 
oorbon  couces  deux  mariées  à  Eudes  8c,  Jean 
Eifims  de  Henry  IV*  Duc  de  Bourgogne* 
loéa  ne  laiiTa  que  crois  filles  >  donc  la 
emiere  fiic  déclara  par  les  parcages  de  1273* 
lomcefiè  d'Auxerre  &  Dame  de  S.  Aignan 
X  Berry  «  elle  époufà-  Jean  de  Châlons  Sei- 
aear  de  Rochefi^rc  »  dans  la  maifon  duquel 
i  Comté  d'Auxerre  a  demeuré  jufqu'à  l'année 
]7o  9  que  le  Roi  Charles  V.  hàcheca  de  Jean  ' 
I.  du  nom  pour  la  foAme  de  31000  francs 
'or.  Le  Pais  eft  découvert  6c  couc  coupé  de 
^ijpiobles  9  en  force  que  l'on  n'y  recueille  pas 
flez  de  grains  pour  la  nourricure  de  fès  ha- 
itans  9  qui  cirenc  la  plûparc  de  leurs  bleds 
'Avalon  6c  du  refle  de  la  Bourgogne  ^  les  prai- 
et  fbnc  aufii  fort  rares  n'y  .en  ayanc  qu'une 
i  la  longueur  de  3  lieues  fur  500  pas  de  lar- 
mr  9  qu'on  nomme  la  Prairie  de  Bauche  »  qui 
ourric  couc  le  bécail  de  ce  Pa'û-là ,  ou  par  le 
'oduit  de  fès  foins  9  ou  par  la  pacure  après  la 
fcolce  9  on  ne  compce  que  39  Paroifles  dans 
•ute  cette  étendue.  Les  Rivières  qui  y  paffent  Sa  Ry 
«it  TYone  6c  la  Cure  qui  viennent  toutes  i4erej* 
SIX  du  Morvant  9  la  première  commence  à 
Ktcr  bateau  à  MaUly  »  la  Ville  9  6c  la  fe- 

R4 

i 


icvo    ETAT  DE  LA  FRANCR 

XoUK-  conde  à  Vermenton  9  mais  au  -  deffus  «Ue-ne 
CÔGltS  fervent  l*une  ôc  l'autre  qu'au  floctage  dçsix>tf!9 
la  Cure fe  jette  dans. P Yonne  à  Gravant >  le 
Ruiilèau  de  Bauche  ne  doit  pas  être  oublijS 
puifque  c-eft  lui  qui  fertiliic  W  prairie 'doiK 
on  a  parlé.  Il  efl  fujec  à  de  grands-  rava- 
ges par  les  pluyes  de  les  inondations.  L'auceiv 
Toudroit  qu'oiv  réparât  les   chemins    &    ks 

{>onts^  qu'on  en  fit-de  nouveaux  pour  âicilîtor 
e  commerce  ou  la  marche  de&  croupes^mais  il 
montre  en  même  tems  là  difficulté  de  le  £ure> 
dans  Pétac  d'epuifement  général  qU''il  a  bîea 
ofé  reçrefènter  avec  les  couleurs  les  plus  vives  ^ 
&  il  ajoute  que  Tétat  des  chemins  répond  aux 
Ponts  Se  Chauffées  pour  faire  connoitr^  qu'il  y 
en  a  peu  de  pratiquâmes.  Se  réfervanc  eofiiiv 
de  traiter  en  particulier  des  Beneiici^f  :  de  k 
Ville  d'Auxerre,  il  ne  compte  à  la  Çanapi^ 
gne  que  T  Abbayie  de  Rigny ,  ordre  de  Çic^ux-, 
iSc  le  Prieuré  du  Bois  d'Urcey  qui  vau^400  i, 
Rigny  a  été  fondée  en  iizS..  9c  vauc  iSocol. 
%£  KO'  ^^  revenu  pour  les  deuxmenfes.  Les  Gentils- 
èlffie.       hommes    de  la   Comté  d'Auxerre   font  9  le 
Comte  de  Courçon  >  du  nom  de  Thuillerievori- 
ginaire  de  Paris,  fon  ayeul  a  été  employé  à  di- 
Terfes  Ambaflades,  Maître  des   Requêtes  4 
Bailly,  de  la  Comté  d'Auxerre  ;  le  Marquis  $ie 
la  Tournelle»  d'ancienne  mai  fon  ;  la  Marquiiè 
de  Lambert  veuve  du  Lieutenant  des  Armées 
du  Roi ,  gouverneur  de  Luxembourg  qui  éroic 
originaire  de  Perigord  9  y  poffede  la  terre  de 
S.  Brix ,  cette  famille  s'eft  diflinguée  de  père* 
en  fils  par  fes  fer  vices  Militaires  ;  les  fieUrs  de 
la  Coudre  9  de  Vincelles ,  de  la  ViUette  de  le 
Chevalier  de  Ris;  le  fieur  Aubert  de  la  Fer- 
xiere  5  le  fieur  de  Peron ,  Seigneur  de  Chatenay 
de  maifon  ancienne  i  les.  Hçixït  de  Faiofoi^ 


\ 


ETAT  DE  LA  FRANCE,    tw 

ma  ou  Penformà  j;  le  (leur  de  la  Moite  Tir-  BOcni:* 
«aacys  Scie iieur  Colar  de  Sizy;  les  fleurs  d'E-  gogihÎ 
ftalin»  de  f^int  Palais  originaires  d'EcoiTe  i 
le  (ieur  de  Vilhoam  ;  le  fîeur  Gaudais  du 
Ponc ,  Provençal  d'origine  ;  le  (leur  de  LoU« 
xc  ;  le  fieur  Drovarc  ,  de  Curly ,  Officier  de 
Moufquecaires  ;  le  iieur  de  Beauvaris  de  Chuy 
xy  ;  le  iieur  de  Tameigne  Seigneur  de  Perteau  ; 
faim  M  use  de  la  Haye,  le  fieur  Davigneaux  , 
du  nom  de  Lamarcs  9c  le  (leur  Boucher  de  la 
Ruppelle  réabilic^  en  NoblefTe  ^  On  compte 
dans  ce  Bailliage  z$  Seigneuiies  9  6c  98  arriert- 
ads  >  relevans  de  la  Comté  d' Auxerre ,  200  re- 
lerans  de  faine  Vczain  9  70  de  Douzy  ,  90  de 
Thouey  }  mais  comme  la  Comté  d'Auxerre  eft 
trop  petite  pour  renfermer  un  il  grand  nombrei 
il  niuc  fous-encendre  que  ces  Mouvances  s'a* 
tcndencdans  les  Païs  circonvoiilns. 
'  LaVilldd-'Auxerreleftaflifè  fur  un  Gôceau 
au  bord  de  la  rivière  d'Yonne  y  Ton  circuh 
dl  d'uoe  heure  de  chemiir  ,  Se  fa  figure  pref- 

S[iie  ronde  ,  l'Air  y  eft  pur ,  &  les  vues  ca 
bnc  belles- dt  même  agréables;  c*efl  le  Siè- 
ge d'un  Eveché  de  50000,  de  reveuu  9  le 
Chapitre  de  la  Cathédrale  efl  de  60  Chanoi- 
nes 9  parmi  lefquels  9  il  y  a  6  dignitez ,  mais  ils 
ii*onc  guéres  que  X50 1.  chacun  9  il  y  a  encore 
une  Collégiale  dediee  à  Nôtre  -  Dame  9  mai» 
ks  18  Chanoines  dont  elle  efl  compofce  n'ont 
que  g.o  1.  chacun  :  la  Ville  a  8^  ParoiiTes  9  U 
Us  Fauxbourgs4^  il  ne  faiic  pas  obmectre  de 
dire  9  que  la  Comte  d'Auxerre  9  les  Baronies 
de  Donfy9  de  faine  Verain  9  ôc  Thouay ,  font 
liefsde  l'Evêché  ,  dont  les  polTefTeurs  fonc 
tenus,  outre  l'hommage  9  de  porterie  Dais 
de  l'Eydque  au  jour  de  fon  entrée.  Les  Ab-»  ies  AIa 
^{)»de ct;^e  Ville  9lvl noiubie.de .5  tbnc; iàiAc  ^*)^*^  - 


tm    ETATOE  LA  FRAMCF; 
BOUR-  Gcfniain  de  l'Ordre  de  Saine  Benoît  fondée 
•Ognjb  ^^  5^0  (ie  1700  1.  de  revenu-^  S)i  Marlanyde 
^  l'Ordre  des  Prémoncrez  ^  qui  j  a  été  incro- 

duk  long-cems  après  fa  fondation  de  4006  U 
S.  Pere>  de  Ghanoinerreguliers»  fondée  en  749^ 
de  xooo  L  Nôcre-Dame  des  Ifles  9  de  fillesy  Or- 
dre de  Ciceaux'  de  5000  1.  de  S.  Julien  >  «uiB 
de  filles  >  de  TOrdrede  S.  Benoit  ,  ruinée  pat 
les  Huguenots  9  6c-  non  encore  rétablie  9  cette 
/bbaye  a  mille  ans  d^Anciquité.  Outre- ces  Ab* 
bayes  il  y  a  encore  les  Monafteres  fuivans  t 
les  Jacobins  de  1200  l,  de  revenu  «  les  Cor« 
deiiers  de  600  1.  les  Jefuices  > .  qui  tiennent  le 
Collège,  de*  4000^1.  les  Capucins  ,  les  Au* 
guflins  déchaufTez  ,  les  Urfulines  de  loooo  1» 
les  filles  de  Ste.  Mariede  foool.  le  S«minai« 
re  de  5000  L  l*H^el-Dieu  de  6000  1.  PHôpi* 
rai  général  de  f  000 1.  Les  Jurifdiâions  ée  cet* 
ce  Ville  9  font  le  Bailliage  ou  Préfîdtal ,  la  Pi«^ 
yàté  y  les  CommifTaires  des  Aides  de  Taillelf 
créez  aprèr  la  SuprefOon  de  l'Eleftton-  9  ^ 
conféquence  de  l'Union  de  la  Comté  d' A  user* 
Te  taux  Etats  de  Bourgogne 9  les  Confuls 9  le 
Grenierrà-Sel  9  la  Maftrife  des  Eaux  &  Forétl» 
la  MaréchauiTée  Bc  le  €orpsde  Vilktles  Oârol» 
eu  deniers  Patrimoniaux  font  fort  confkiéri- 
bles  étant  de  près  de  c^>ooo  1.  par  an  ,  mais  Ici^ 
charges  &  taxes  abiorbent  entièrement  cette 
Ville  9  favorablement  iituée  pour  le  Commercé, 
n'en  tire  prefqu'aucun  avantage  >  les  habitans 
ne  s'apliquent  uniquement  qu'à  la  culture  de 
leurs  Vignes. 

Le  Charoloî»  a  pour  Confins  à:  l'Orient  ta 
Rivière  de  Guie  qui  le  f<^pare  du  Châlonnois  , 
à  rOctident  le  Bourbonnois  9  au  Midi  le  Ma* 
cohnois ,  &  au  Nord  les  Bailliages  d'Aunm  r 
ijkL  de  Moncçfioit  i  le  Pals  «ft  toue  rempli  d» 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    %oj 

Montagnes ,  de  il  ne  9'y  trouve  aucune  Plaine  BOBR-> 
Vii  ait  une  lieuci  d'^enduë  >  les  Montagnes  gOgHS 
de  S.  Vincent  y  de  Savigné  Se  de  Doudin  ,  font 
plus  hautes  que  les  autres  >  6c  enrr'autres  il  y 
^  a  pludeurs  qui  étoient  autrefois  environ- 
nées  de  Châteaux.  ,  dont  il  ne  refte  que  le» 
ruines  »  en  cela  pareilles  aux  Montagnes  de 
TAllace  ;  on  ignore  Ji  -préfent  quels  ont  pA 
être  les  fondateur»  de  ces  Châteaux  i  le  Paî» 
dans  ià  totalité  a  iz  lieues  de  longueur  de 
l'Orient  à  l'Occident  ,    6c  7  lieues  de  lar- 
geur.  Une  mcMtié  entière  de  cette   étendue?  ^  cÉêê- 
ecoit  ,  il  n'y  a  pas    long  -  tcms  «  couverte  de  «ler^f . 
haute»  flitayes  j  mais  on  en   a  dégrade'  l»î 
plus  grande  partie  9    pareillement   dans  le» 
lieux   qui  ie  font   trouvez  H^ortée  des   Ri*  "] 

vieres  ,    âc   ce    ne  font  plw  à  préfent  que 
des  Bois  taillis  ,  oi^   l'on  n'a  même  prefquç 

r>iac  laiiK  de  Ballivaux  ,  ce  qui  fait  dire 
l'Auteur  qu'il  ne  refle  aucune  forêt  conli- 
dérable  en  Charolois  ,  iî  ce  n'eft  celle  qui 
apartientau  Prince  de  Guimené  6c  de  Mon* 
cauban  ;.  le  principal  Commerce  de  ce 
Canton  dï  celui  des  Bediaux  que  l'on  y 
nourrit  la  plupart  de  l'année  dans  les  Tait- 
lis  de  défenlè  ^  il  y  a  aufli  quantité  d'au-^ 
très  Paccages  de  petites  Prairies  9  qui  four- 
niflênt  une  quantité  fuffifance  de  fourage 
pour  la  confommation  du  Païs  9  les  Bœuf» 
gras  qui  font  conduits  à  Lyon  6c  Paris  > 
6c  le  menu  Bétail  fe  vendent  dans  le» 
Foires  du  Charolois ,  qui  font  aflez  fréquen- 
tées ,  le  Seigle  &  le  Poiflba  »  d'une  afTez 
grande  quantité  ,  qui  fe  trouvent  dans  pref- 
que  tous  les  endroits  *  où  4'on  en  a  pu  pra- 
tiquer avec  des  Moulins  au  pied  des  GhaiiH- 
Ces  ^  enue  encore  pour  une  part  confid^rablc: 


X04    E  T  A  T  D  E  LÀ  TKkHeÉ. 

Tour-  dans  le-  Commerce  de^'cccMF  petke  '«^Provînceî  ■ 

pOtîNE  î-e  P/înce  de  Condé  eft  -Setgaeur^dôrtimanif 
du  Chàrolois  ,  aih<lroic  du  Roi  d*BfpagaCf 
qui  le  tenoic-^de  la-Succeflion*  de-Bourgo-» 
gnc  i  cottmie  ayant  ^é»  acquis  (>ar  -Philip-^ 
pe  le  Hardi  I>ûc  de  -  Bourgogne ,  le  ii.* 
May  I  3  por  de  4a  Maifon  d' Armagnac 
pour  doooo.  fràrtcsr'd'^Of  i  &  toutefois  il  \â 
poflède  ran«  exereice  des  droits  Souverains  , 
coMtefoîs  les  Seigneurie*  dé  ce  Canton,  re- 
lèvent dtf  Itef  dtortnnanc  ^,  &  leurs  Juftfcer 
.  rci^o^tii^elir<^eVan^  le  Baitly  du  Chàrolois  » 
en  coftfëquence  d'un  Arrêt  du  Confeil  qu? 
l'a  maiittenu  contre  les  Officiers  Royaux  » 
dont  il  fera  parlé  ci-après.  Le  Païs  eft  ré-ê 
gi  jjar  fes  Et^fcparticuliers  qui  font  corn-- 
pokzde  3  Ëlûs^ocdinairesdu  Cierge' >  de  hl 
Nobkfle  &  du*^  tier»  ttac  ♦  du-  LieutenanT 
Général  Ôc  du  Procureur  du  Roi  ,  du  Bail» 
Kage  Royal  ,  d*un  Député  de  chaque  Ville 
6c  Bourg  ,  qui  ont  di-oic  d'affîftance  »  d'un* 
Sindic  ,  d'un  Confeilter  )  de  deux  Rece«^ 
veurs  de*  Importions  9  choifis  parmi  Itf 
nombre  des  députez-  des  Alcade»  ^  ath  rang 
de  chaque  Ville  &  Bourg  ,  ces  Alcades  foni* 
comme  en    Bourgogne  îes^  Examinateurs  dé 

rmtjf€fi^  geftion  -des  Elus.  Le  CharcJois  contient 
fB  Paroîffes  «  dont  4  font  du  Dioc^fe  de 
Mâcon^  fix  de  celui  de  Châlon^  9  &  6t 
de  celui    d'Aiitun  ,    de  ces-  71    Paroiflfcs  ou> 

KiUeres  Cures  il  y  en  a  40  à  portion  congrue*.  A 
l'égard  des  Rivières-  qui-  arrofent  le  Païs  9  ii 
n'y  a  que  lar  Loire  à  fon:  extrémité' ,  qui 
foie  navigable  ,  mais  pour  en  étendre- dàvan-^ 
tage  la  commodité  ,  de  même  pour  lier  le 
Commerce  des  Villes  de  Lyon  6e  de  Paris  t 
SiuAt  le  fecours  des  yolcures  dc  ççuç  i  OA-ft"- 


STAT  DE  LA  FRANCE.  t6f 

'  (bnneeii  differens.cems  le  projet  de  joindre  QoUlt* 
k  Loire  à  la   Saône  >  par  le  moyen  de  )   oogMB 
ancres  pecices  Rivières  du   Charolois,  quoi- 
^  dans  le  fond  cette  petite  Province  n'en 
puiflè  jamais  eipeser  une  grande  utilité  y  ce 
4'eft  pas  :  toutefois- ce  qui  en  a  rendu  le  pro- 
,  jet  ioutile  îufqu'-ii  préfent  ^  il  femble  plutôt . 
91e  la  d^penfe  8c  la  difiiculté  du  règlement 
91'il  y  auroit  à  ùlïic  pour  la  contribution  y  en 
<it  fait  différer  .r^écucion  ,   1* Auteur  ajoute 
fi'il  y  auroit4>ien  des  re'paraéîons  néceffaires 
tux grands  chemins  ,.&.:aux  Ponts  du  Païs  » 
mais  que  le  détail  en  ferx>it  ennuyeux  &  inutile.         .^^ 
A  l'cgard  de  l'Etat  tcclefiaftiquedece  Can-  \%[^ 
tfin  t  il  n'y  compte  de  Bénéfices  importans  que  ' 

le  Prieuré  de  Perrecy ,  qui  étant  pofTcdé  en 
commande  par  l':Abbé  Berrier ,  a  fouffert  de- 
puis peu  un  changement  confidérable  par  la 
régularité  de  la  réforme  qu'il  y  a  e'tablie  9 
fur  le  modèle  de  celle  de  la  Trape  9  quoique 
dans  l'ordre  différent,  puifque  le  .Prieuré  e(l 
de  l'Ordre  de  faint  Benoit  ;  on  conferve  en 
ce  Monatkre  un  Carculaire  trbs  -  ancien  dans 
lequel  on  croie  trouver  des  preuves  de  l'o- 
rigine de  la  race  des  Rois  regnans  dans  celle  -  ' 
de  la  féconde  race  ;  il  y  a  quatre  autres  . 
Prieurez  dans  le  Charolois  dont  l*Auceur  ne 
parle  point.  Il  y  a  une  Société  de  Prêtres 
établie  dansr  la  Ville  de  Pafey  ,  où  l'on  n'en  ^^ 
reçoit  point  d'autres  que  de  ceux  qui  font  nés 
&  bâtifés  dans  le  lieu  9  cependant  les  Curez 
des  Paroiffcs  voifines  y  prennent  des  Vicai- 
res quand  ils  en  ont  befoin  ,  Ôc  l'Auceur 
remarque  à  ce  fujet  que  la  plupart  des  Cu- 
res conlidérables  de  la  Bourgogne  ont  de  pa- 
reilles Sociétés  de  Prêtres  qui  allidcnt  \^ 
4ttiç£  dans  Us  fonâions  >  partagent  avec  i^ux 


i 


Ëo8  ETAT  DELA  FHANCV; 
tcTTU-  1^^  revenus  des  Eglifes  »  8c  pour  cela  four 
-CocHJB  SLptWtz  Mipardftes  {  mais  comme  les  -Cares 
•ne  manquenc  guéres  d'en  |>readFe  la  plut 
^oflè  parc  »  ces  aiTociacions  portent  pea  de 
préjudice  à  leur  intérêt  »  Bc  d'ailleurs  le  fer* 
vice  Diyîn  s*en  fait  avec  plus  de  décence  9t 
^  dignité  ,  ce  qui  contribué'  à  la  piété  dei 
Peuples  9  d'où  fuit  une  plus  '.grande  facilité 
pour  leur  fubfiftance  i  en  cette  même  ville  àt 
l'afay  qui  eft  furnommée  le  3if  onial  9  il  y  t 
deux  gros  Couvens  ,  l'un  de  4a  Vîlitatioa  $ 
^  l'autre  d'Urfulines  y  fc  une  maifen  de  Je* 
Xuites  )  à  Dîgoine  un  Couvent  de  JPicquqwi  t 
&  à  Toulon  un  autre  de  Benediâines  «  qui 
ont  été  transférées  de  Champanoux  dont  il  a 
^té  déjà  parlé.  Les  Gentilshommes  de  ce 
^j**J^*-  Canton  font  ;  le  Marquis  de  Digoioe  ^*aoa 
^^*  '  »de  Buis  >  originaire  du  Lyonnoi*  «  qui  y 
pofTéde  les  terres  de  Digoine  Se  de  3Moncec« 
X.e  Comte  de  Buflèuil  originaire  -du  Mt* 
connois ,  qui  pofTéde  Buflèuil  de  Moulin,  Le 
Comte  de  la  Salle  ,  de  la  Maifon  de  Bu- 
-glioni ,  autrefois  fouveraine  de  Peroufè  »  eu- 
blie  en  France  fous  François  I.  où  elle  n'a 
pas  dédaigné  d'exercer  la  charge  de  Prévôt 
écs  Marchands  de  Lyon  ,  il  pofféde  la  ter* 
Te  de  Saillant  en  Charolois  i  le  Sieur  d*EA 
fertine  du  nom  de  Mathieu  de  d'ancienne  fin 
mille  9  y  pofTéde  Champîgny  Plomb  ,  le 
Sieur  de  Fautriere  9  originaire  de  Mâcôn- 
nois  9  le  Sieur  de  Bois  9  originaire  de 
Bourgogne  9  le  Sieur  de  Gavay  de  bonne 
maifon  de  Robe  &  d'Epée  y  originaire  de 
Charolois  9  le  Sieur  du  Moulin  Ta  Cour  1 
le  Sieur  de  P refit  du  nom  de  Chalonge  » 
les  Sieurs  de  Serigny  &  de  Flemois  9  du  nom 
de  ThomalEa  ^  originaire  ^e   la  Comté  éti 


^TAT  DE  LA  FRANCE.  107 
^âtairg(^e  ,  le  fieur  de  la    Mocce   €arbon-  BOVR^' 
•ncc  f  d'ancienne  famille  du   Charolois  ,   le  GOGH* 
.finir   Ddicffirds  ,   originaire  d'Auvergne  » 
k  fieur  de    Fotté  9   du  nom   de  Ragued  , 
originaire  d'Italie  ,  établi  en    France  foui 
-François  I.   les  fieurs  Gonthier  ,  de  Pouîl- 
•ly  9  Beflè  ,  Mochet)  de  Beaumont  ,  Guil*^ 
Icrec  y  du  Verger  f   Defcrotte  >  de  Marte- 
«ay  f  Lambert  de  Milleray  &  de  Cret  »  le 
■£cur  de  Thefu  de  bonne  famille  de  Robe  » 
originaire  de  Dijon ,  les  fleurs  de  Montmurger» 
<ie  Cipierre  9  Boifveau  y  de  Volefurc  au(E 
loifveaude  VlUairraûx ,  de  Lurcy ,  Durier,da 
^nardf  d'Agonneau  9  de  Charoles,  de  Fre- 
i&oles  ,  de  grand  Champ  .&  de  Blages.  11  y 
a  dans  la  Comté  de  CharcJois  »  )x  Seigneu- 
ries &  71  Fieft. 

A  l'^^d  de  la  ville  de  Charoles ,  elle  eft  Cbdrêk)^ 
^Qiée  à  4  lieues  de  la  Loire  »  &  efl  fort  pe- 
^  9  quoique  l'ancien  Château  des  Gomtet 
^  Gharolois  foit  dans  fon  enceinte  »  &  que 
fcs  ruines  en  occupent  une  grande  partie  >  il 
y  a  une  Eglife  Paroidiale  &  Collégiale  9  corn- 
pofiîe  du  premier  »  qui  eft  d'un  Curé  de  ix 
Chanoines  »  ôc  de  plus  un  Couvent  de  Clari- 
nes ,  un  autre  de  filles  de  Ste.  Marie  ,  un 
Hôpital  de  l'ancienne  fondation  des  Comtes  , 
fit  pour  la  Juflice  9  z  Bailliages  »  l'un  Royal 
&  l'autre  Comtal  j  un  Grenier-à-Sel  ,  un  Hô- 
cel  de  Ville  ;  fi  jamais-  on  ouvroit  une  com- 
munication de  la  Loire  à  la  Saône  9  ce  lien  9 
dont  les  habicans  ne  s'occupent  qu'à  la  Cul- 
ture de  la  terre  »  pouroit  devenir  un  entre- 
pôt de  Commerce  ,  &  cette  commodité  les  en- 
gageroit  au  Négoce  qu'ils  ne  pratiquent  point 
à.  préfent  quoi  que  leur  terroir  foit  excei- 
ieot. 


Sô8  ETAT  DE  LA  FHANÇB; 
|k>Ull-      Le  Païs  du  Mâconnoîs  a  eu  fes    ComtM 
GOoN»  P^>^icu^^ci^^  jufqu'en   l'année  fz^p.  leur  Gé- 
^0»  W-  ï^^al^gie    cfî   aflTez  difficile  à  démêler   ,  oa 
tfttki.  '  1a  ^aic  commencer  au  cems  de  Louis  le  Dc« 
bonnaire  ;   Gui- Comte    de  Mâcon  9 -fils  de 
Guillaume  9  fa  Femme   ,  fes  Fils   >  -ôt  p 
Gentilshommes  de^fesValTauKvfc  donnereoc 
à  Dieu  tout  ,à  la  fois  ->    dans  k  '  Monaftére 
de  Clugny  ;   fon  Epicaphe  qui   y    eft  co&' 
ifervée  fait    une    mention  fore  ample   de  cec 
événement  fuigulier  ,  il  paroicpar  l'hîftoire» 
que  fa  Jucceflion  flic  réunie  aux  Comtes  de 
.Bourgogne. ,  dont  les  Cadets  eurent-' en  par« 
tage  la  Connté  de  .Mâcon  avec  celjc  de  Vicâ- 
;  ne  9  jufqu'à  Alix  de  Vienne  héritière  de  coas 
/les  deux.,  x^ui.  conjointement  avec  [on  mari 
..Jean  de  Dreux,  vendit  les  Comtez  de  VltH» 
-  -ne  &  de  Mâcon  au  Roi  S.  Louis  ;'<}harleff^ 

^Régent  en  France  pendant  la  Prifbn  duRel' 
Jean  fon  père  9  céda  la  Mâconnoifc  à  fonfre* 
re  Duc  de.Berry  &  Comte  de  Poitiers  9  ptr 
augmentation  d'Apannajge  9.  mais  le  Roi  re* 
venu  d'Angleterre  refufa  de  ratifier / cette  a- 
lieuacion  aulli-bien  que  TEreéU^n-du  Mâcon- 
nois  eh  Pairie  ,  aind  foit   par  la  raifon  de 
ce  refus  9  foit  par  la  mort  d'hoirs  mâles  du 
Duc  de  Berry  9  le.Mâconnois  fut  réuni  à  la 
Couronne  jxifiju'à  la  CefiSon  qu'en  lie  le  Roi 
Charles  VII,  au  Duc  Philippe  de  Bourgogne 
par  le  Traité  d*Arras  d&Pan  14^5.5  Ce  Paîf^ 
confine*  vers  l'Orient  à   la  Brefle  de  laquel* 
le  il  efl  féparé  par  la  Saône  9  il  efl  borné  au 
Midi  par  le  fieaujplois  9  &  partie  du  Foréc^ 
$*î  He.  ^  l'Occident  par  le  Bourbonnois  ,  Charoloif 
fiffices,     ^  Bricfmois,  ôc  au  Nord  par  le  Châlonnoit 
de  l&iBailliage  de  Montcenis  y/a  longueur  efl  de 
1 3  lieues,  vers  l'Oueft  >  fc  fa  largeur  de  p  9  faM 

tou- 


ETATDELAFRANCE.   lôp 

tôacefoîs  y  comprendre  les  Paroifles  de  Ro-  jq^  j*;; 
mtnay  ,  Brefly  &  la  Grec,  qui  en  de'pendem  à  ^q^j,, 
tous  égards  *  quoiqu'endavez  de  )  côcez  dans 
U  BrcHe  ,  la  Seigneurie  de  la  première  apar- 
cient  à  l'Evéque  de   Mâcon  ,  par   donation 
du  Roi  Gonthrand  ,  lés  deux  autres  ont  été 
long-cems  polTddées  par  làr  maifon  de  Vien^ 
ne  jufqu'à  Tacquificion   qu'en    ont    fait    les' 
derniers  Gomtes  de  Mâcon.  Cette  étendue*  de  ^es  Tir^. 
Païs  n'eft  pas  également  fertile  ;  les  bords  de  '^*'' 
ia  Saoné  6c  le  Gôteau  qui  régne  au  Nord  ôc 
Sud  ,  depuis  Oijon  jufqu'au  delà  des  limites' 
de  ce  Païs  i  font  d'un  raport  excellent  ^  mais 
le  refle  cft.  un  terrain  mde ,  montagneux  ,  éc 
prefque  par  tout  froid  ôc  ingrat  >  qul^répond 
fore  mal  à  la  réputation  du  Maconnois  ;  le  vlii 
du  terroir  de  S.  Jeangoux  ne  le  cède  guère  aa 
meilleur  de  là  Fourgogne  ,  quoiqu'il  ne  croif^ 
fe  point  dans  les  40  Paroifles  9  qui  pour  être 
plus  fur  la  Saône  9  ou  fur  le'Gôteàu  paflcn^ 
pour  la  fleur  dti    Mâcontiôîs  ;  on  y  compte 
en  tout  2b;  Villages  tant  grands  que  petits» 
Il  y  a  dans  le  Maconnois  un  Evccliu  dont 
le  Hége  de  l-Eglife  ed  Le  quatrième  i  je  dfs 
le  ftége  établi  à  Mâcon  dès  les  premiers  fîs- 
clcs  de  l'Eglife  ,  c'eft'k  quatrième  fufFragail'c 
de  r Archevêché  dé'  Lyoïl  ,  dont  le  Dioccfe 
f*étehd  fur  environ  zgo  Paroifles  ,'  parties  def- 
quellesfont  dans  le  Maconnois  ^  le  refledans 
le  Lyonnors  &  le  Beaujolois  ;  Ton  retenu, toutes 
Charges  déduites  ,  h'exce'de  pas  liooô'  I.  celui 
de  la  Cathédrale  dédié  à  S.  Vincent  eft  beau- 
coup plus  confide'rable  &  en' vaut  3^000  ;  le 
Chapitre  cft  compofê  de  6  dignités  ,  ao  Cà- 
ifonicats'y  àL  t^^  Chapelàinies  principales  ,  lès 
4f  AVt:hIdiicrc3'  f jr:r  nommez  par  l' E  véque  '  , . 
tt>ur  Îi^r^dtcdbs^-Bcûefices  de  cette  Egti« 


i 


r 


1 


^10  ETAT  DE  LA  FRANC 

BouR*  lê  font    à  la  nomination    du  Chapic 

è06H£  Collégiale  de  Saînc  Pierre  de  Mâcon 

E^lîfe  fore  confidérable  ,  en  ce  que 

fujecs  qui  y  fonc  reçus  ,  fonc  les  mêm 

▼es  de  NoblefTe  qu'en  l'Eglife  de  S. 

Lyon  ,  elle  eft  compofée  de  1 1  Chanoi 

Prieur  ,  6c  un  Treforier  »  ils  onc  c< 

femble  21000  1.  Le  Mâconnois  ren^e 

tês  Ah'  (re  cela  3  Abbayes  célèbres  9  S.  Rîgnuc 

M/«.      nus  &  Clugny  ,  tous  trois  de  l'Ordre  ' 

Benoît  ,  la  première  fondée  en  iiyt. 

nommé  Euftofge  dans  la  foret  d'An 

Charlîeu  eft  très-foible  >   ne  valant 

[ue  36000  1.  de  rente.  La  féconde  qui 

e  de  Tournus  eft  à  préfent  féculari 

une  bulle  de  l'année  1627.  6t  convc 

«n  Chapitre  de  i%  Chanoines  fous  ] 

té  d'un  Abbé  qui  a  12000  1.  de  revc 

Chanoines  en  ont  environ  400  9  6t  foi 

mez  par  l'Abbé  ;  l'antiquité  de  cette 

cfl  fort  grande  »  on  y  voit  une  grande 

fbûterraine  »  qui  fervit  de  retraite  aux  f 

fidèles  de  la  Ville  de  Lyon  dans  la  perl 

du  régne  de  Marc  Aurele ,  &  l'en  y  trou^ 

ïe  le  tombeau  de  S.  Valerien  9  que  l'on 

eomme  P  Apôtre  du  Païs  ;  S^  Philiben 

ua  Monaftére  qui  étoit  en  réputation 

t^iHn^  régne  de  Louïs  le  Débonnaire.  La  trc 

qui  eft  chef  d'Ordre  >  ou  plutôt  de  ce 

tion,  efl  celle  de  Clugny  fondée  en  9 

Cuillaume  Duc  d'Aquitaine  de  bâtie  p 

Bernon-  premièrement    Comte    ,    & 

Abbé  de  Gignyen  Franche- Comté  ;  1 

aes  qui^  y  furent  e'tabli»^  également  p 

tts  Mooafléres  de  Gigny  Se  de  Beau 

Moines  6c  anciennement  la  maifon  de 

Bcconnoilloic  Iba  origine  par   une 


BTAf  DTE  LA' FRANCE,  irt 

vedevance   qu'elle  leur  payoic  t  la   grande  BOuR* 
r^pucadoQ  de  fes  premiers  Abbez ,  Pierre  le  GOGHt 
Ttaérable  >  S.  Odile  »  Saine  Mayel  >  9cc.  firent 
qQ'one  grande  quancicé  de  maifons  ie  foumi- 
xtQC  à  leur  difcipline  »  de  à  leur  conduite  i 
Hildebrand  Prieur  de  Clugny  ayant  été  éle- 
vé au  Papat  fous  le  nom  de  Gr^oîre  VII. 
employa  fortement  fon  autorité  en  ûiveur  de 
cette  mailbn  ,  6t  ce  font  les  fondemens  de  Ut 
grandeur  où  elle  eft  parvenue   ;  toutefois  le 
relâchement  s'y  étant  introduit  j  le  Roi^*  ou 
plûtâc  le  Cardinal  Mazarin  »    en   entreprit 
U  réfbrmation  qui  eft  à  préiènt  parfaite  p^ac' 
[     h  mort  de  tous  les  Anciens  >  il  y  a  ordinaî- 
'cment  50  ou  55  Religieux  qui  jouïflent  d'en-- 
riron  <5oooo  1.   de   revenu  9   1* Abbé  qui  eft 
Eleâîf  en  a  40000.  A   l'égard  des  Prieures  Mmm^ 
Ai  Mâconnois  »  l'Auteur  n'en  fait  aucun  de- 
uil qu'en  difant  qu'il  y  en  a  7  de  Religieux  > . 
fc  on  de  filles  de  l'Ordre  de*  Clugny  à  Mar*^ 
ciDy ,'  cette  maifon  efl  en  grande  réputation' 
<le  r^ularité^^on  n'y  reçoit  que  des  nlles  no* 
blés ,  dt  Ta  Prieure  efl  nièce  du  Père  de  la  Chai- 
r     fè,le  revenu  efl  d'environ  dooo  1.  11  y  a  trois 
t      Religieux^  Prébendéz  de  300  1.  chacun  pour 
.      fc  Service  de  la  maifon.    Les   Couvens  du  Convmr 
Mâconnois' ,  autres  que  ceux-ci  &  ceux  dont 
il  fera  parlé  dans  la  defcription  des  Villes  i 
.      font  les  Auguftins  réformez  de    Burnan  qui 
>     «K  ixoo  1.  &  les  Minimes  de  la  Clayette  fit 
;      de  la  Guiche  >  les  premiers  ont  800  1.  Ôc  les 
^;     deux  derniers  900.  Le  Mâconnois  a  182  Fa-  Cures* 
^   roiflès-,  dont  i^p  (ont  du  Diocèfe  de  Mâcon» 
'g     H  de  celui  d' Autun  de  1 8  de  Châlons  ,  du  nom* 
j.      wedt  cesParoifïe^il-y  ena  175-dotit  lesCu- 
'^     ti  fonc  à  poiftioav  congrue.  La^  NoblefTe  du^**^'i<' 
IGàïaaoic^diuad^Auxeuj:  donne  là  Ufle ,  voie- 


«li    ETAT  DELA  FRANCE; 

BO'UR-  à  fa  tête  le  fieur  Dubois  grand  Bailly  qu 

OOGNE  fils  de  "^Secrétaire  du  Roi  ,  &  très^noblc 

conféquent  :  les  autres  Gentilshommes  fc 

le  ficur  ChalTelade  du  nom  de  belle  Co 

originaire  de  Dauphiné  ;  le  Marquis  de  1 

Martin    aîné  de    la-  maifon   de   la    Be; 

Iffontrcvel  ,   qui  s*eft    établi    en,  Mâcon 

par  fon  mariage  avec  riiéritiere  de  Lug 

l'Auteur  avance  au  fujet  de  cette  maifoi 

la  Beaune  qu'il  y  en  a  peu  dans  le  Ro 

me  i  qui  ait  autant  d'avantage  9  6c   au 

oui  la  lurpaiTe  ;  le   Marquis  de   Château 

ou  nom  de  Longue  ville  ^  héritier  par  fa 

sne  de  la    mailon  d*Amauzé  ;  le  Comc 

Chauifaille  ,  puifné  d*Amauzé  9  il  y  a.  c 

Comtesdc  Saint  Jean  de  Lyon  de  cette  I 

chc  ;  le  Comte  de  Savignon  de  la  maif< 

la  Guiche,  fort  ancienne;  mais  plusilluftr^ 

puis  le  régne  de  Henry  II L  la  Terre  d< 

vignon  a  été  donnée  à  cette  branche  p 

Prieur  de  S.  Pierre  de  la  maifon  d*Epin 

le  Comte  de  Bribd  d'ancienne  maifon  3 

ginaire  de^  B«^igcy  9  poflcde  en  Mâcoiin< 

très-beliôs  terres   par    fon  mariage    av 

fille  du    fieur    Perachon  dv:  Lenozan  9 

Bourgeois  de  Lyon  9   le  Comte  de  la  G 

te.  du  nom    de  Damas  ;  le  Comte  de 

Ceaurion  vulgairement  dit  Châteautiers9dL 

de  Poudras  ,  de  bonne  &  ancienne  ma 

le'  Comte  de  la  Garde  -,  du  nom  de  ] 

chanin  ,  lé  Comte,  de  faint  Maurice  di 

de.  Chevrieres  ;  le   fieur  de  iaint    Paii 

nom.    de.  Rochefort  ,  a     paffe    en   L2 

dbc  9    le  Marquis  du  Palais  9    du  ao 

ÏDIgiv^ine   9   lê  Comte  de.  faint  Gcorgç 

U'A'rcliûvtque  de  Lyon  9    le  Coir.ce  de 

diu  nom >  dL  CbaiDpicr  originaire.de.  13 


ETA-T^I>E  LA  FRANGBî  ti>. 

bis  écabii    eu    ce    Païs    par    ralHancc    de  BOUR** 
i'hériciere  de   Gîgi   ,  de   la  inaifon  de  l'Au-  gogHB 
bepin  ,  le    Marquis  de    Bernay  du  nom    do 
•Damas    ;    le    Comce     de    Léonin  du  nom 
de   Buflcveljà    préfent    more    >    n*a  laifff 
gu'une  fille  9  le    lîcur   Defprez   du  nom  d< 
"Thibaut  ,  le  ficur   Davayé  du  nom  de  Ma-r 
lèx  9    originaire    de   Brefiê    >     le    fieur   de 
l'Aube  9   originaire  de  Dauphinc  9   le    Sieur 
de  Champerni  de  l'ancienne  maifon  de   Sa-* 
lôrnay    3    le   Sieur  de    BefTac    originaire  de 
Faifou.  ,    le  fieur  de  la   Souche  ,   &   de    la 
Fayc  ,  le  fieur  de  la  Serrée  du  nom  de  Drée , 
originaire  de  PAuxois  9   le  ficur  de  la  Buif^ 
fière  9  du  '  nom  de   Laurencien  9  le  fieur  du 
Péage  9  du  nom  de   Palphy  ,   originaire  de 
6eauj[olois  ,  le  fit;ur  de  Dampicrre  Damas  ; 
Te    Sieur    de   Maifonneuve  9   du  nom  de  la 
Çrece  9  le  fiéur  de  la  Salle  de  Chailigneux  de 
de  Belleperche  ;  le  fieur  de  Gorfe  9  du  nom  de. 
Barchec  ;  les  fieurs  de  Sermaize  9  de  Mar- 
foncaine  Rovozet  ;  le  fieur  de  Givry  ,  du  nom 
de  Champ  ,  de  maifon  illuftre  en  Touraine  9 
dont  elle  eft  originaire  ;    les  fieurs  Berchclot 
de  la  Moufiïere  ,  Rimonc ,  de  la: Tour  ,  Prif- 
ques  9  de  Frane ,  d'Anglure ,  de  Franc-Geneft  y 
de  la  Martine  9  de  la  Valtine  9  Curfil.9  MiU 
ly  9  de  lougeret  9  PEfioile  ,  Davailly ,  6c  de 
Eierrclla  ,  ce  dernier  s'appelle  Michon  &  eft. 
originaire  de  Lyon. 

Après  Tacquifition  du  Mâconnoîs  faite  9  'S^lHm 
comme  lia  été  dit  ,  par  le  Roi  faint  LoUis  >  ^^^^^ 
ce  Prince  établit  dans  la  Capitale  de  fa  nou- 
vellc  Seigneurie  un  Bailliage  Royal  pour  .  .  . 
des  Cas  Royaux  9  qui  commencèrent  alort 
d'être,  tout-ù-fait  re'fervez  de  diftinguez  d'ar 
jcc^  les.  Cas  oïdiuaircs^.^lfoat  de.la  Coxor 


i 


%t4  ETA1*DE  La  FRA:NCK 

BOUR-pérence  des  Juges  Seigneuriaux  ,  ^  il  Û 
«Ogiyb  accribua  pour  fa  jurifdidion  le  Mâconnoîs  f 
partie  de  la  Bourgogne  >  le  Lyonnois  >  le 
Forée  6c  le  Beaujoiois-  >  mais  il  ne  lui  refte 
k  préfenc  que  i  j  Châcelainies  ou  Pk^vôccs- 
Royales.  Le  Païs  entier  eft  régi  par  des  E- 
cats  particuliers  qui  partagent  les  Innpofi* 
cions  réglées  pour  le  contingent  du-  Mâcon- 
Bois  par  le»  Etats>  généraux  de  Bourgogne  $ 
fur  tou»  les  contribuables  ;  ce  contingent 
A'étoit  autrefois  que  du  I4^  au  total  t  mail* 
par  tranfaâion  nouvelle  il  a  été  Bxé  à  l*oo- 
ziéme  9  outre  les  charges  particulierey  donc  if 
ièra  ci-après  parlé  ;  les  Etats  >  où  l'Eve*' 
que  de  Mâcon  préfide  toujours  *  font  com« 
pofez  de  deux  députez  des  Chapitres  de  SaiûT 
Vincent  Cathédrale  ,  de  S.  Pierre  >  des  Ab- 
bez  de  Clugny  ,  Tournus  &  Saint  Rigaud. 
quand  ils  s*y  trouvent  en  perfbnne  >  auquel, 
cas  ils  précèdent  les  députez  du  Chapitre  »  dt 
^ts  députez  de  ces  mêmes  Abbayes^;  lesElûs^ 
du  Clergé  font  choifis  alternativement  dant- 
les  Chapitres  y  le  Corps  de  la  Nobleflè  choi- 
ût  fon  £lû  à  la  pluralité  des  vofx  ,  &  le 
tiers  Etat  qui  efl  compofé  des  députez  de  4 
Villes  du  Mâconnois  >  Mâcon  »  Clugny  ^, 
S.  Jeangoux.  choifit  le  (len  alternativement 
dans  les  unes  Se  les  autres  9  ce  dernier  El{i« 
eft  accompagné  d'un  officier  de  l' Election  de 
Mâcon  ,  choîfl  ôc  nommé  par  l'Evêque  ; 
tous  ces  Elûs^prétent  ferment  entre  les  mains  ' 
du  Lieutenant  général  au  Bailliage  ,  6c  ft 
cranfportent  enluite  au  lieu  où  les  Etats  gé*^ 
néraux  de  Bourgogne  font  afTemblez  ,  leor. 
Voyage  eft  payé  pai'  le  Païs  ,  a  raifon  de- 
4f  1.  par  jour  pour  l'Ëlû  de  la  Nobleflè  r 
êL,  de  ^UkC  J^  Làcbacuades.£lûs>duii^'^ 


1 


ETAT  DE  LA  FRANCE,  aijf 

Ecac  ,  «t  à  l'Officier  l'Elcaion  ;  à  leur  BoUR- 
rctour  ils  rendenc  connpccdcce  qui  s'cftpaf-  Go6Mft 
C  danj  les  Etats  généraux  de  la  Province  » 
*  quand  les  Commiifîons  des  Impofition* 
bat  arrivées  iU  travaillent  à  la  répartition  > 
k  font  toujours  payex  de  leurs  journées  » 
tant  fur  ce  qu'on  appelle  le  département  qui 
:ft  une  inapofition  annuelle  de  4000  1.  per- 
ni/ès  par  ba  Arrêt  du  Confeil  pour  être 
mployée  en.  gratification  >  que  iiir  les  fonds 
le  la  Province  ;  l'ufage  eft  de  joindre  avec 
e  Taillon  tous^les  menu»  frais  des  Voyages  9 
Taxations  »  &  autres  dépenlès^  &  d'en  fai* 
e  TimpoOtion  de  telle  manière  qu'il  y  en  aie 
oûjours  du  revenant  bon  >  fur  les  affaires 
nprévûës  ;  le  Maire  de  Mâcon  a.  droit  de 
»réfèace  à  ^afièmblée  ,  mais  n'y  a  point  de 
oîx  j  le  Sindic  y  propofe  les  affaires  9  9c 
a  d^ibération  s'en  fait  à  la  pluralité  des 
loîx  ;  le  Maire  de  le  Sindic  ont  chacun  leur 
axe  par  jour  ,  à  raifon  de  moitié  de  ce  qui  efk 
ccordé  aux  Elus  du  tiers  Etat  ,  la  recette 
les  importions  fe  fait  par  des  Receveur» 
tablis-  par  les  Etats  qui  exercent  alternative- 
nent  :  Au  furplus  la  convocation  des  Etat», 
lu  Mâconnois  ft  fait  tous  les  trois  ans  en 
onféquence  des  ordres  du  Roi  adreiièz  aa^ 
iailly  de  Mâcon  ,  Se  l'on  prend  pour  cela 
m  tems  fuffifant  avant  la  tenue  des  Etats  d« 
lourgogne  ,  que  ceux-ci  doivent  toujours  pré- 
eder.  A  l'égard  de  Téleélion  du  Mâcon-  EU&hm^ 
ois  dont  Pétabliflèmnenc  paroît  fiiigulier  dans  ^'^  ^^^ 
n  Païs  d'états  >  il  faut  favoir  que  fous  le  ^•**^^ 
légne  du  Roi  Jean  les  Etats  du  Royau- 
ne  établirent  un  Impôt  fur  les  Boiffons  qui 
bt  qualifié  du  nom  d'Aide  >  qu'il  a  retenu  r 
le  )ue  comme  k  Mâcomiois  ^oic  alors  uoi^àr 


ii^  ETATDË  tAF'RAlS^CÏ/ 
B<)UR-  la  Couronne  cet  impôt  y   fut    reçu    oorama^* 
oOgHB  dans  tous  les  autres  Païs  de  fon  ob^ïflknce  y 
dé  force  que  par  la  même  raifon  ,   on  y  in-^ 
ftitua  dej  Jugts  foàs  le  nom    d'Elûy  ,•  pour 
cohnoître  des  diffJrens  >    réfulcans  de  cetter 
impolicion  ;  mais    pat  ce    ^ue  dans  cous  les 
autres  Païs  du  Royaume   ,  les  Elus  avoicniï 
Pattributiôn  de  connoitre  du  fait  dts  caiilesy    ' 
le^    Elus  de  Mâcon    ont   in^ènliblement  ga- 

fné  le  pié  de  concourir  avec  l'tlû    du  ticr» 
Ltat  dans  la  matière   dt$  impofitions.  Mair 
d*ailieurs  comme  les  Aides-  étotc    an  împôc 
prefque  infurmontable  à  la  Pf-ovînte  >  donc 
tout-  le  produit   ne  confifte  qu'en    vin»  9  Id 
Eats  du  Païs  ont  fait  en  tout  t6ms^  des  ef- 
forts incroyables  pour  s*en   délivrei"   »  &  ilt 
les    ont    faits    inutilement  jufqu'en    l'annéo 
i^8p.  que  les   befoîns   prefÉins    firent  crou- 
Ter  les  Miniftres  plus  acceflSbles  ;  en'cflfecon 
compofe  avec  les  Etats  du  Mâconnôis  pour 
k  rachat  du  droit  des   aides  dans  toute  l'é« 
rendue  de  la  Province  au  moyen  de  jyooo  Ir 
qui  furent  payez   comptant",    au  moyen  de 
Pemprunt  de  la  mômêfonnîie  que  '  les  Etatf 
firent  fous  •  la   faculté  d'impofer  deux  •  Cruel 
du  fel  de  •chacun:'  jo    f.    de  continuer   les 
droits   fur   le  vin    ,  vendu  en  détail  à  lettf 
profit  9  &  de  faire-  encore    fur  le  >Païs  une 
impofition  de  25000  1.  par  an  9  pa^rce  quf 
dli  tout  il  pouroit  être  fait  un- ouplufieurr 
Baux    cdnfe'cutifs    jufqu'aux-    rerabourfemeni 
des    int(5rêts  U    Capital    des    ibmmes   em« 
pruntées  ;  mais    comme  le-  Roi  i^écoit  pat 
le  feul   intéreir^  dans  le  ^  rachat^,    de  que  It* 
Comte  d* Armagnac  engagifte  des:  di'oits  an^ 
f ienS'  Ô&   du  péage   de  Maçon  '9    y  avoit  1er 
fiead.^164'  Ei9HS*  M.  iboc.  rendus  i^lé^fennie»' 


ETAT  DE-LA  F41ANCE.  «7 

etencranc  en   la   place   de  ceux  qui   exer-  B(ltlli|i' 
^ienc  les  droics  >  payanc  le  pafTé  âc  s'obligeanc  «ooRS. 
k  lui  continuer  le  même  revenu  à  l'avenir  t 
hr  ce  moyen  Técac  du  Miconnois  (è  croii- 
'C  déchargé  d'un   împôc    crbs- onéreux  ;   de 
aoiqu^U  ne  foie  jpas  abfolumenc  libre  à  cet 
gard  f   comme  les    incérécs   de    l'EmprunC 
>nc  acquictez  fideUemenc  Se  que  le  principal* 
1  diminue  cous  les  ans  »  on  attend   le  mo« 
lenc  d'une  délibération  parfaite   ôc  chacun 
ôncrîbuë  avec  joye  au  payement  qu'il  en  fkaC 
drc  dans  cette  efpérance.  La  Ville  de  Ma-  P'illi  i 
on  eft  fituée  fur  le   penchant  d'un  Coteau  ^^^'^ 
la  droite  de  la  Saône  qui  la*  fepare  de  la 
relié  9  avec  laquelle  elle  a  communication 
ar  UQ  Pont  de  i }  Ar^rhes  y  long  de  trois  cens 
as  ;  le  circuit  total   de  la  Ville  eft   d'en- 
Iroa  ]Ooo.  mais  les  rues  en  font  étroites  9 
lal  pavées  ,  de  il  n'y  a  point  de  places  pu« 
liques  ;  en  1616  »  lorfque  l'irruption  du  Cré- 
erai Gallas  fît  trembler  toutes  les  frontières  , 
a  y  commença   quelques    fortifications    qui 
!>nc  demeurées  imparfaites  >  à  la  réferve  de 
leux    Baftions   9    dont   celui    de   la    Saône 
i*eft  point  terraffé  3  mais  les   maifons  Re« 
igieules  qui  y  font  renfermées  font  les  Cor- 
leliers  qui  ont  1000  1.  de  revenu  ,   les  Ja- 
obins  qui  en  ont  15009  les  Minimes  2000  » 
es  Capucins  »  les   Pères  de    l'Oratoire   qui 
Q  ont  1800   9' &  les  Jefuites    tant  foit  pea 
notns  riches  :  Les  Monafteres  de  filles  fonc 
a   Vifitation    de  looo   1.    les    Urfulines  de 
fooo  1.  les  Carmélites  de  looo  l.  Ôc  les  HoA 
>icalieres  qui   ont  Boo  écus   de  revenu.  11   y 
i  de  plus  un  Hôpital  g'fnéral  ,  fous  >  le  nont 
!e   maifon    de  (  harité  »  où  l'on  nourrit  ^d 
noins  fepc  cens  Pauvres  >  fans  autres  fecoûrr 
Isme  m.  T 


il»  B  t  AT  DIE  L  A  F-R  A  Ne«. 

BOtfk»  que  celai  des  Aumônes  acnyiron  1500  U\ie 
^àjlB  rereua  ;  l'on  a  aù(G  établi  une  maifon  die 
du  bon  Pafteur  ,  pour  ^enfermer  les  .filles  de 
fnauyaife  vie  9  nfiàis  comme  Jl  n'y  a  pas  *eo 
nie   lettres  jpatentes  pour  cette  ihfticycion    le 
qu'elle  ne  iubfifle  !^aue  des  Charitec  du  PeiH 
pie  ,  fon  état  eft  fort,  incertaia.  Les  Jurif- 
,j  ^-  tfiéUons  de  cette  Ville  ,    font^  le  Préfidial  » 
éiàiçtu.  coi^pof^  i^c  c'cux  Prefidens  >  ^un  Lieutenant 
General  9  un  Lieutenant  Cri  minel  ,  un  Lieu* 
tenant  particulier  ,   un  Aflefteur  ,    10  Cqo- 
feillers ,  dcc.  La  MaréchaufTée  ,  l'Eleâîon  y 
le  Grenier  à  Sel  ,  le  Bureau  des  Traites.de 
PHôtel   de  Ville  »    dont  les  revenus  &  (et 
Charges  font    li(]uidées  par   Arrêt   du  Çon* 
ièil  à   do 00    1.     Les    Mœurs  des   habitans 
communs  de  cette  Ville  >  ont   plus  de  foUo 
dite  que  d'agrément  »   le  Peuple  y  c(l  dur  1 
caché  &  mal  poli  ,  c{é.faut  que  T Auteur  ^t- 
.^ribuë  au  peu   de  foin  que  l'on  y  donne  ï 
Péducation  de  la  Jçuneflc  :  par  une  confé- 
quence  de  ce  principe  ,   on    s'aperçoit    que 
les  Arts  te  les   Lettres  y  font  extrêmement 
négligez  j^  on   auroit  peine  à«  citer  aucune 
perfonne  de   cette  Ville  qui  fe  fut  diflinguife 
dans   les  uues  ou  les  autres  ;  on  y   compte 
Vïll  it  ^^^^^^^  ^°^^   habitans  ,    Ôc    il  n'y   à  *  pas 
Têurims.  long-  tenw  qu'il  y  en  avoic.jun  quart  davaa- 
'  tage.    Tournus  auffi  fur  la  Saône  a  même 
diltance  que  de  Châlons  de  de  Mâcon  ,  eft 
jUie  petite  Ville  dont  le  terroir  raporte  abon- 
damment des  grains  9  du  Vin  9  des  Fouragcs  » 
des  Fruits  &  des   Léguines  »    fon  circuit  çft. 
de  18000  pas  ,  l'Abbé  en  efl  Seigneur»  le 
/ait  exercer  la    Juftice  ;  on  y    voit    encore 

LJa  Tour  où  il  faifoit  autrefois  battre  fa  Mpa« 
npye  »  il  y  a  deux  Paroifljbs  >  un  Couveot 


ETATBJ:  LA  FRaNQ^.    irf 

le  Récolecs  •  un  autre  de  fienedidlinés  ,  un  Bout*^ 
Ibpical  auquel'  le  Roi  a   réuai  fepc    Mala-  opoim 
reries  du  Voiiinage  9  &  un  pecic  Collège  oit 
eminaire  érigé  par  l'Evéque  de  Châlous  ;  le 
3rps  de  Ville  a  iioo  L  de  revenu  6c  loio  1. 

Charges  9  outre  les  hou  vellej  fubvencions;  p'nua 
y  a  peu  de  commerce  en  ce  lieu ,  9c  Ton  cluffU 
>roche  aux  habkans  d'écre  ^^rc  pareilèux. 
ugny  dï  fkuée  dans  un  Vallon  encre  deux 
onxagnes>  fon  enceinte  eil  fort  grande  à 
ik  des  vaftes  efpaces  que  renferme  l'Ab^ 
ye  qui  a  tout  droit  de  Seigneuries  6c  de 
(lice  dans  la  Ville  >  elle  n'eft  cenfée 
lucun  Diocéfe  9  le  grand  -  Archidiacre  iai« 
ic  couces  les  fondions  Epifcopales  à  fai 
t:rve   de  l'Ordination  :  Les   Appellations 

Juge  Mage  de  Clugny  refTortiiTenc  au 
rlemencde  raris  ;  d'ailleurs  il  y  a  un  Gre- 
îr-à-fel  de  un  Corps  de  Ville  qui  a  7  à  800  L 
charges  de  de  revenus  Patrimoniaux  ;  les 
mneries  de  ce  lieu  écoient  autrefois  con* 
érables  9  mais  à  préient  ce  commerce  eil 
:(que  ceJTé  aufli-bien  que  celui  des  blan- 
[fleries  aufquelles  ies  eaux  de  ce  lieu  font 
ic-à-fait  propres.  La  Ville  de  faine  Gtn-  rUUde 
jx  eft  bâtie  entre  des  Montagnes  >  qui  en  S.  éài^ 
idcnc  le  terrain  fort  inégal  9-  «Ue  n'eftpas^*** 
lignée  de  la  rivière  de  Grofne  9  on  a  des 
:uves  quelle  fuc  cédée  au  Roi  Loiiis  le 
une,  l'an  1166  9  par  Etienne  Abbé  de 
ugny  avec  la  Juilice  6c  la  moitié  des 
)its  utiles  ;  la  Marquife  de  la  BoulJaye 
iit  de  la  parc  de  l'Abbe  de  Clugny  par 
yi£  d'acquifition  ,  &  de  celle  du  Roi  par  en« 
gemenc,  il  n'y  a  qu'une  Paroifle  ,  un  Cou- 
nc  d'Urfulincs  de  xooi>  L  de  revenu  Se  un  - 
rc  petit, Hôpital  :  Qew  Ville  eft  fort  pau^ 

T  »  ': 


.  ^lo   ETAT  DB  LA  FRANe*. 

^  BooR-  vre  y  parce  qu'elle  efl   privée  de   couc  co||n' 
•OgNi  hierce  y  le  Païs  en  éc'anc  rude  ôc  difficile  ^1: 
fe  trouvant  trop  loin  de  Rivières  navijgablèif 
c'eil  un  Siège  de .  Châ'telaipie$  Royales  y  k 
il  y  ai  aufR  un  Corps  de  ViDe.   Celle  de  Mar- 
'ifJrd-     ciçny  doit  fon  origine  au  Prieuré  de  filles 
•  ^V.        ^uï  y  .<fft  établi  dcpuif  pluficfur*  fiédes  ,  elle 
<  .  -  '^^tÛ  extrêmement  petite  de  dans  le   voifinage 

de  la  Loire'  qui  lui  procure  la    commodité 
[  *da  commerce  ries  habitans  y  font  ingénieux  de 
'polis  '6c   réufliffenc .  même    ailèz    heurcuiè* 
^'"ment  dans   toutes  les  Sciences    &  les  Arcii 
'iTufquels   ils   s'apliquenc  ;    outre   le    Prieiicé 
[*.^ui  a  droit  de  tlëigneurie  de   de    Juftice  ea  . 
'^'ce  lieu  >  il  y  a  Couverte  de  Récolets  9c  aa 
'  autre  d-Urfulines  »    gui   a  déjà   4000  i.  de 
revenu;  Se  un  Hôtel  de  Ville  ;   U  Emilie 
*^de  Dupuy  qui  a  donné  un  General  aux  Char- 
,rXif9fi^*  creux  efl  originaire  de    Marcigny.     L'auteac 
[ration      termine  fon  Nfémoire  fur  le  Mâconnois  par 
^^tnttMu  quelques   confidéracions   générales  >   la  '  pre- 
mière regarde  les  rivières  9   qui   y   (ont  en 
aflez    grand    nombre  y    mais  encre   lefqœl- 
les   il    y    en  a  une   plus    conddérable   que 
\t%   autres  nommée   la  Grône  >  fur    laquelle 
on  pourroît  utilement  établir  des  Moulins,  à 

{>apier  ;  la  féconde  regarde  les  Bois  que 
'Auteur  fait  monter  à  la  quantité  de  xjooo 
arpens  y  malgré  tous  les  dégrademens  qui  y  onc 
ixé  faits  ;  la  troidéme  regarde  les  Chemins 
qu'il  y  dit  être  prefque  par  couc  fore  maa- 
Yais  9^  en  particulier  la  nouvelle  route  de 
'Paris  à  Lyon  ,  qui  s'éloignant  de  Dijon  j^ 
de  Rouanne  >  Se  évitant  la  Montagne  de 
.  -iTrentage  ,  abrège  la  traite  ^e  dix  lieues  » 
.on  la  (ait  aboutir  à  Mâcon ,  ce  qui  ne  fka« 


ET  AT  DE  LA  FRANCE,     ist 

Rue  ;  la  quatrième  regarde  le  décail  des  BODit* 
SeigQcuries  qurs'y  crouvenc  au  nombre  de  f  cOoNl 
^ooicez,!  Palacinat»  i  Vicomcé,  ii  Baronies»-  ' 
(4' Seigneuries  9c  6%  Fiefs  >  l'Eglife  ypofTede* 
^4  des  unes  ou  dts  autres  $  la  cinquième  con- 
erne  les  mefures  »  krqueUes  à  Mâcon  fonc 
ommées  coupes  »  donc  les  vingt  en  font 
ne  Afnée  >  ou  charge  d'un  Afne  ;,  à  Tour« 
DS  9  on  les  nomme  coupe -tierfe  >  de  ît 
'eo  faut  .que- 1%  pour  une  Afné^  ;  la  Cou- 
t  .de  Mâcon  peiè  environ  »o  l  ;  à  l'égard 
;  la  mefure  de  Boiflbns  »  deux  tonneaux 
&nt  one  Bot^e»  moindre  d'un  feisiéme  que 
queue  de  Bourgogne*  ;  l^fixieihe  concer-' 
:  le  Commerce  du  Fais  que  l'AuceiïT  îût 
uler  prefque-  tout  entier  lur  le  débit  der' 
ins  >  dont  le  Mâconnois  produit  abondam- 
enc  »  n'ér'anc  point,  fujet  aux  gelées  qui  dé- 
lent  les  Vignobles  >  le  Vin  s'y  vend  avec 
s  Tonneaux  qui  le  renferment ,  ce  qui  f^c 
lé  grande  con(bmma(ion  de-  Mer^  à  l'a* 
mtage  de  la  Bourgogne  9  d -06  on  le  tire  de 
\  il  eil  fort  renchéri  ht  caufe  de  la  gran-» 
î  quantité  qu'en  ont  enlevé  les  Pro- 
u^çaux ,  pour  épargner  les  gcoflès  fûcail- 
I  6c  les  frais  de  liqueurs  qu'ils  foivt  traoA 
»rter  à  Paris  ,  le  Mérain  écant  de  moitié 
us  léger  que  le  leur  ;  on  fabrique  quel- 
les tiretaincs  à  Clugny  pour  le  vécement  de» 
nsdu  Païs ,  de  dans  couces  les  Forées  beau- 
lup  de  Sabots  que  la  pauvreté  à  rendu 
aucoup  plus  communs  qu'ils  n'écoient  du 
n»  de  nos  Pères.  La  vente  &  nourri- 
re  du  Bétail  ,  e(l  la  dernière  efpece  de 
ommerce  iqui  s'y  pratique  avec  profit,  de 
efl^la  refTource  unique  àts  lieux  qui  n'ont 
ont  de  Vigriobles,    £afia  en  dernier  lieu  % 


122    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

BOdr:  l'Auteur  traite  du  nombre  du  Peuple  du  Ma- 
^^6||£.  connois  ,  6c  le  fait  monter  fuivanc  les  dé- 
nombremens  qui  ont  été  faits  j  à  poooo  per* 
fonnes .  entre  iefquellcs  il  compte  P4  Notai- 
ics  ôc  40  Sergcns  Royaux  ;  il-  divife  ce 
grand  peuple  en  deux  efpeces  les  Hab'itans 
du.  Vignoble  >  qu'il  dit  être  fort  durs  au  tra- 
vail ,  hardis  9  mais  peu  fociables  U  fort  em- 
portez 9  Se  les  habitans  des  Montagnes  y  qu> 
liMit  foibles  y  languifTans  6c  d'un  génie  encore 
plus  rude  ,  ce  qu*il  raporte  à  leur  méchan- 
te nourriture  ,  qui  ne  coniifle  qu'en  quelques 
laitages  9  au  Pain  6c  Eau  9  encore  die-  il  >  que 
leur  pain  cft  de  très-méchante  qualité. 

La  Comté  de  Bar-fur- Seine,  qui  eft  fîtuée 
à  l'autre  cxrrémité  de  la  Bourgogne  »  confi- 
ite  à  la  Champagne  6c  au  Bailliage  du  côté 
du  Nord  ,  6c  des  autres  cotez  ,  ell  enfermée 
par  la  Bourgogne  9  fon  étendue'  eA  de  ] 
Iku^^'s  de  long  fur  deux  6c  demi  de  large, 
prefque  toutes  occupées  de  Montagnes  coa« 
vertes  de  Vignobles  ;  il  s'y  trouve  néan- 
moins quelques  Prairies  dans  cinq  Paroifièsi 
mais  les  autres  ne  recueillent  aucuns  four- 
râmes; hs  Bois  y  font  en  quantité  fuffif^ttte 
pour  le  chauffage  des  habitans  6c  Tent  rétien 
y  d'une  forge  au  terroir  de  Champigni  près 
Sàgneu-  R-id^*  Toutes  les  Seigneuries  de  ce  Canton 
rialef.  relèvent  de  la  Comté  de  Bar  -  fur  -  Seine  9 
dont  elles  font  des  démembremens  9  les 
confidérables  font  la  Baronîe  de  Poli« 
qui  avoit  éce'  érigé  en  Duché,  fous  le  nom 
de  Choifeul  ,  6c  celle  de  Ricey  qui  n'en 
relevé  qu'en  partie  9  l'autre  dépendant  de 
l'Evcchéde  Châlons.  Il  ne  s*y  trouve  point 
de  Rivières  navigables  9  car  bien  que  l'on 
aie  crayaillé  à  celle  d*Arcé  pour  la  reA« 


ETAT  DÉ  LA  FRANCE.   »} 

^  celle  9  &  que  rEncreprcocur  eut  par£ù*  BOoSt* 
temcnc  r^îiffi  *  oa  a  laiflc  périr  (on  ou.ra-  cOgHI 
ge  fàare    d'encreden  &  la  dcpenfc  a  ccc  co» 
calenurnc  perdue.   Les  chemios  foac  par  cocic 
en  aficz    bon'  écac ,   quoiqu'il   y  aie   encore 
quelques    réparations   neceflaires  aux   Poncs 
&    Chauflees   de  ceœ    Province.    On  n'y  ^^j-^ 
compte  qu'une  Abbaye  qui  eft  celle  des  Mo- 
Tts  j   ordre  de  Citeaoz  >  qui  vaut  4000.  !• 
pour  les  deux    Manfes  &   4    Pricurex.    Les  J*  *^•• 
Oencils-hommcs  font  ,   le    Sieur  de   Vien-  ^'S"^* 
ne  -  Planchy  ,   GouTcrncur   de    la    Ville  it 
Comté  ,  le  lîeur  de   Vienne  FonteAe ,  Licu- 
cenani-Gentral ,  au  Bailliage  ;  les  lieu rs  de 
Conjugnauc  Seigneurs  en  panie  d'Aucrcy  âe 
de  Lingey  ;  le  licur  Bucord  de  Moatigny  âe 
Seigneur  des    niémes    lieux   ;    le    iieur    de 
Chanccreau   6c    le.  fieur  de    Chambre  ;    le     • 
ueur    Butord  de   Champig.^.î    }   le    fleur  de 
Vienne    Gezurôles    i   lé    Heur    des -Chiens 
le  ficur  Buloc  de  l'Ecang  ;  le  fieur   de  Lon* 

S  trille  i  le  fieur  de  Lieure  de  Chas  ;  le 
r  de.  Gorraod  Dumonc  9  Ecuyer  de 
Monfeigneur  le  Dauphin  ;  le  fieur  Defchiens  9 
Maifon  •  Rouge  ;  le  fieur  Tilleul  ;  le  fieur 
de  Vienne  Buuerolles  ;  un  autre  fieur  Def-* 
chiens  9  un  autre  fieur  de  Longuevilie  ; 
un  autre  Sieur  ^de  Lieure  de  FoiTet  >  le  fieur 
Aubert. 

Bar  eft  bâtie  fur  la  Seine  au  pied  d'une  ^»^<  * 
Montagne  flerile  ,  c'eft  une  Ville  de  3000  **"• 
pas  de  circuit»  où  il  y  avoic  un  Château  qui 
a  été  ruiné  ,  &  un 'Chapitre  de  Chanoi- 
nes ,  qui  après  cette  démolition  fe  font  re» 
tirez  de  l'Eglife  Faroilliale  oii  ils  occupent  une 
Chapelle  ;  ils  lîe  font  que  trois  ôc  un  demi 
{réb^ndé 9  tous  à  la  nomination  du  Roi;  ils 

1^4 


/ 


914   ETAT  DE  LA  IPRANCET. 
BoVR-  Roi  ;il5  ont  quatre  cen«  11  vres-chacuneirtotan'^ 
SO«m    Les  Machurins  y  ont  une  maifon  d  ancienne 
fondation  ,  qui  a  mille  Kvrcj  de  revenu ,  9t 
les  Urfulines   une  autre  conflderable    :     La 
Ville  a  depuis  peu  e'tablr  un  Hôpital  de  ii« 
If/ J»rif»lits ,  6c  un   petit  Collège.  Les  Jurifdi^ions 
àiiim.  de  ce  lieu  font   le  BaiUiage  f  ïa   Prévôté  , 
la  Maîtrife,  l'Eleâîon  ,  le  Grenier  à  Sel 
ic  l'Hôtel  de  Ville.  11  y  a  un  bois  prb  de 
la  Ville  9    qui  eft  nemmé  la  Garenne  an 
Comte  9   dans  laquelle  il  y  a  un  vieux  Ohé- 
me  9   où  s'écant  trouvé  aifez  nouvellement  une 
Image  de  la  fainte  Vierge  «  il  s'y  eft  établi  un 
Pèlerinage  aujourd'hui  très- fréquenté  y  8c  db«' 
puis  30.  ans  on  y  a^  bâti  une  Chapelte  dès 
Aumônes  publiques. 
^  ^i   U'    La  Brefie  contient    trois  Pals  difèrens'* 
3rtjfff»     tous  -trois  unis  fous  une  même.  •  •  d'ufage^ 
mais  qui  ont  leurs  appellations  propres  ,  ît 
Breife  ,  le  Bugey  6c  le  Païs  de  Gex ,  ils  ont 
feulement  leurs  noms  féparez  »    mais  l^rt  - 
Etats  >  leur  Police  6c  kur  Gouvernement^  font 
unis  :  il  eft  inutile  dt  dire  qu'il» faifbient  autre- 
fois partie  de  la  Province  d' Autun  j  puis  de  ht 
première  Lyonnoiie ,  6c  enfin  du  Royaume  de 
Bourgogne  ;  il  convient  mieux  paffer  d*abord 
au  tems  où  les  Seigneurs  fe  conferverent  danr 
leur  territoire  >   6c  dire  que  c'eft  par   raporr 
à  ces  Canconnemens  9  que  la  BrefTe  entière 
le    trouva  partagée    en   petites   fouveraine- 
tez  ,  dont  les   principales  furent    Beaugé  y 
Colligny,    Toi  ré  ,  Vijlars  ,  6cc.    Celle    de. 
Beauté   paifa   dans  la    Maifon  de    Savoye 
par  te  mariage  d'Amedée  IV.  avec  Sibelle  « 
nile  6c   hericiere  de  Guy  ,   Sire   de  Beaugé; 
Tandis    que    la  Brefle  a  été  fous  la  domi«- 
«atioa  des  Ducs  deSaroye^  elle  a  port^  la 


^ 


ETATDÉ  la:  FRANCE.   ^^J 

orrtdeCoinr^  ,  &  les  îAt  aînci  de  ces  Prin-  BoUR?' 
cet,  s'en  font  topjoars  honorcx  ,  parce  quecoG^^fi 
c*^ok  une  cerrc  indépendance  >  dtpuis  l'cx- 
tioâion  da  Royaume  de  Bourgogne  ,   mais* 
fiand  les  François  onc   porté  la  guerre   eir 
Italie  ,  &  qu'ils  ont  commencé  à  avoir  des  in- 
térêts de  politiques  à  démêler  avecles  Ducs  de 
lavoye  «  k  Z^rtSk  écoic  la  partie  de  leurs  Ecats^ 
^i  en  fqnfTroit  toujours  la  première  ;   Frao- 
pois  I.  f%i  empara  9   Henry  TI.  la  conferva* 
quelque   iems^  mais  enfin  Henry  IV.  l'aquir 
bacieremenc  &  pour  toujours  9  par  le  traîcé* 
ie   Lyon  en   échange  du  Marquifat   de  Sa^ 
kices  ,    donc  les  Ducs  de   Savoye    s'étoienC* 
emparez  durant  les  guerres   de  la    Religion; 
Te    Païs  9  cel  qu'il  eft  à  prefcnt  9  eu  égard* 
I-  l'écenduë  - ,    Jurifdiétion    de    Gouverne*' 
inest   du  Bxilliage  ,   a   15.    Ileofës  de   long 
du  Nord  au  Sud  9  fur   8  ^    to    (k,    12    de 
kargo  ,  fes-  Confins  à  l'Orient  9  Tonc  le  Bugey  « 
donc  tl  ef^  («paré  par  la   rivière  d'Ain  >    U 
une  petite  partie  du  Comté  de  Bourgogne  ;  à 
l'Occident  la  Rivière  de   Saône  -,    au  Midi- 
le  Rhône  &  la  Principauté  de  Dombes  ;  air 
Nord  le  Charoloîs  &    le  territoire  de  Ro- 
naney  donc    il  a  été  parlé  qui    dépend  de 
Mâconr  Cette  étendue  eft  néanmoins  retran- 
chée par  une  pointe  de  la  Dombe  ,   qui  s'a- 
vance à  une  lieuëde  la  Vilb  de  Bourg,  mais 
elle  a  fî  peu  de  largeur  qu'elle  ne  la  diminue 
pas  confiderablement.  On  divîfe  la  Brcffe  en  swDiW- 
haute  5c  bafle  ,    la  haute  ou  Païs  de  Rêver- ^o>-r^ /^^ar 
mont,  eft  à  l'Orienc  de  la  Baffe,  &  confifte^^^^.^j^. 
en  une    Chaine  de  Côreaux    ou   de    Monta-  ^^  Kevcr* 
gncs   9  couvertes    de  Vignobles    qui  s*éi:end  mont, 
au  Nord  &    Sud  ;  le  vin    qui   croit   en    ce 
quarcicr  ,.  eft  dur  ^  de  mauvaise  qualité ,  c'eft 


i 


^ 


iTSr  E T  A T  DE  L  Â  F R  A N C El 

ISuÀ-  dei  bâtknens  chargea  de  Sel  ,  ou  a 
wcfG^t.  Marchandifés  >  qui  remontent  la  Sabnè 
que  néanmoins  il:  en  reite  Tuffifammenc 
le  Païy  pour  enrrecenir  un  affcz  gros  < 
rrtcrce  de  fil  &  de  toile.  -  Comme  le  R< 
mond  ne  pfodaic^-  que  -  du  ^  Viir  -6c  que 
tei'roîr  n'efl  part  propre  à  autre  choli  , 
faHu  foi^tcnîr  le  tommferct  tjui  «?en  peut 
malgré  le  defôuc  de  >fa  qualité  ,  de  pour 
lès  Ducs  de  Savoyc  aVoienc  défendu  le 
bic  d*aucun  -dutre  vitt  dansla  Ville  6c  B 
SC'fts  dépendance^;  c?et  ordre  a  été  n 
tertu  par  la*  France  ,'  &  dernièrement 
été'  rendu  l»n "'Arrêt-  du  Conièil  â  ce 
cOntradiéVoi rement  entre  les  Syndics  de  B 
&•  du  Mâconnois^  Les  •  Chevaux  de  ce 
fbcKaiièz  bons' 9-  quoique  le  pied  de  ceu 
la  baife  Breffe^oit?«n  pca  délicat»  ma 
^éntfrabft'^faut^' les  '  attendre  >  6c  ils  ne 
bons  qu'à  7  ans^  les  meilleurs  foins  croî 
far- les  rivicres^de  Veille  6c  de  Roflbui 
fur  laSaentfv  mais^'il  n^y  viennent  poi 
hauts  qu'en  Bourgogne  9  le  terroir  y  1 
plus  iec  50  plus  fort.  On  compte .  en 
Terres  étendue  24^  -  ParoifTes  divîfées  en  28  : 
Stigmti'  démens  qui  comprennent  95*  Seigneuries  • 
rïWfjr.  f j-e  lefquelles  il  y  a  une  BKiché ,  qui  eft 
de  Pont  de  Veaux  érigée  en  1^23.  de 
reflort  s'étend  fur  les  y  grandes  Pan 
des  phis  fertiles  du  Païs  y  8  Marquifa 
C^mtez  j  &  31  Baronies  avec  6Z  a 
Fiisfs.  Les*  plus  confidérables  de  ces  Seîj 
ries  'font  le  Marquiiàt  de  Beaugé  qui  a  da 
mouvance  2f  Paroiflès,  6c  plus  de  8a 
Ittgesiou  Hameaux  ;  la  ViHé  qui  en  eft  Ite  t 
eft  iituée  à  une  lieuë  de  Mâcon  fur  une 
«cnce }  6c  a  été.  autrefois  Capitale  de  to 


*ai^    Le   Man|iii(àc    de   TrefTort    de  Va*  Bool^ 
imboQy  finie  dans  la  baflc  Brdlè  duquel  il  aOeM 
elcre  plus  de  xo  Seigacarics  coniidérablci 
cpuîs  Iba  oBÎoa  arec  le  Comc^  de  .Vaux 
lice  par    le    Duc  JËmmanqà'l  Philibert  ea 
fyôm   Le    Marquifàc   de  Viilars   peu  élot* 
né   de  .L^^oa  »   autrefois  Souveraineté  par* 
Iculiere  «partenance  k  la  maifon  de  Thotré  t 
Qotenoit   tout  ce  qui  eft  entre  la  Rivière 
*Aia  à  l'Orient  de  la  Dombe  »  k  l'Occidenc 
Aontrevely  &  Mirebel.au  Midi  >  &  la  baflc 
Ireflc  au  Nord   ;  mais  les   derniers  pofTef* 
eurs    Tont   tellement  démembrié  depuis  %f 
AS  9  qu*il  n*y  refte  que  3  ou  4  Paroifles  a- 
rec   les  Bpurgs  de   Villars    de  de    Moncri" 
)lod«  Le  ifi^rquifat  de  Mirebel ,  très-conlide* 
able  par  le  voiAo^  de  Lyon  >  aux  porcea 
le  laouelle  il  s*écendf  n*a  que  4  ou  ]f  Fiefs 
Uns  la  dépendance.  La  Comcé  de  Moncrevcl 
A  une  terre  crès-confide'rable  de  laquelle  re* 
evcnt  11  grandes*  Paroifles  .8c  plus  de  xo 
Fiefs.  Celle  de  Châcillon  fur  les  confins  de  la 
Dombe  ^ejaquelle  dépendent  fix  belles  Pa- 
roifles. Celle  du  Pont  de  Veille  qui  a  p  Pa- 
roifles 8c   i>  FieCs  dans  fa  mouvance.  Cel- 
le de  faine  Trivier  qui  a  8   Paroifles.  Celle 
de  Coligny  fur  les  confins  de    la  Comté  df 
Bourgogne   dont    les   Seigneurs  étoient    au- 
trefois   Souverains  de  Reyernaond.  Celle  de 
Château- vieux  dans  la  Montagne  ;  de  enfin  la 
Baronie  de   Montdidier   qui    s^ecend    fur    8 
Paroifles.  L'Auteur  auroit  xencju  fon  Ouvra- 
ge plus  parfait  s'il  avoit  voulu  indiquer  Içs 
Poflcflcurs  de  fes  grandes  Terres. 

Les  Rivières  de    la   Breffc    font  le  Rhô-,  Wwirit 
/le  qui  la  borde  an  Midi  ^  de  la   Sapne    à 


ràjo  i£TA:T.DE  LA  FTl  ANCE. 

"BtiUR-  l'Occident  9   la  autres  font    l'Ain  ,  qui  k 
4«oGN£  A^pare  du   Bugey   &  fe  jette    dans  ie^  Khèiit 
à  Loyclle  ,    à  cinq  lieues  de    Lyon  ,  c'cft 
«•une  Rivière  rapide  de  fujecce  aux  inondation!» 
Ma  Veille  qui  vient  de  Dombes  9   Téparc  k 
BrefTe   du  •  Châlonnois    ^  fe    perd    dans  k 
rSaone  ,  à    Pont    de    Veille   ;  la^/Reiflbuft 
qui  pafle  à.  Bourg  ,^Montrevel  ife  -Pônciie 
Veaux  ,  fe  jette  dans  lar  Saône  ,.  Je-  les  ba^ 
t  féaux  y    remontent   jufqu'à  *ont    dt    Va« 
dans  les  grandes,  eaux  ,  ce  qui,  a.fait  j[uger  à 
-l'Auteur  ,   que  pour  la    rendre  ^navigable  » 
il  n'y  auLoit    qu'à   augmenter' ^colles  ^.qui  iaî 
font  naturelles  ,  par  la  jondion  de  jquelàie 
RuJileaux  èc  pratiquer,  des  Eclufes  ..pour  les 
retenir  à-'  la  liauteur  n^ceffaire  ^iffe  «nfio  k 
•Cbaronnc   qui  voient    du,  grand     Etang  de 
^fè/Kriff/.  de  Dombes.  Les  grands  Chemins  (è  fonc  cà* 
lementi rompus  fc.rendus-impratiquables  dâftt 
toute  la  hàiîe  Brefle  ,  qii'on  les  a  prefquepat 
tout  abandonnez  ipour  .former  de   nouvelles 
routes  au  travers»  des  héritages  voifins  ,  de- 
ibrte  que  les  Sindics  <des  ordres  de  la  Provin- 
ce coucher  du  grand  préjudice  que  le  Com- 
merce en  ge'néral  reçoit   de   cette    dégrada- 
tion des  grands  chemins  ,&  les  particulières 
des  en trcprifcs  que  l'on  fait  fur  ieurs^  fonds  > 
travaillent  adhiellement  à  trouver  des  remè- 
des à'  l'^n  &  à  l'autre  mal  ;  il  ne  fera  pas 
û  difficile    à    travailler    à  la    réparation  des 
tonts  ,  puîfque  l'Auteur  n'en  marque  qu'un  à 
Mfturj  rétablir  ,  ôc  un  autre  à  conftruire.  A  l'égard 
tommu*  du  Caraélere  des  Peuples  de  la  Brefle  9  l'Au- 
**'•     .    teur  dît  que  ceux  de  la   baffe  font  tous   pa- 
*  reffcux'  9  pefans  au  travail  &  fort  patiens  »  ' 

qu'ils  font  timides  9   &  de  mœurs  douces  9 
mais  que  leur  bonne  foi  a. peu  de  réputation  > 


BTAT  fffi  LArRANCE.    ijf 

t]qiie  ceux  de.,  la  Montagne  fonc  plus  vifs  6c  Bov%* 

:  plus  laborieux  9  mais  qu'ils  onc  moins  de  do-  coGlis 
dlictf  que   les  .autres:  La  Religion  Calvini- 
fte  ne  s'eft  inuoduiie  dans   la  brcife  ,    que 

•  diepuis  l'acquiiition  que  la  France  en  a  fai- 
'9t  9  na  Chanoine  de  la  Vaux  qui  fe  faifbtc 
j|peUer  M^re  Olimpe    l'y  vint   eofèigner  9 

.  ioiu  la  ftveur  du  Lieutenant  du  Roi  de 
la  Ville  de  6ourg  9  ^  y  bâtit  un  Temple .9 
mais  comme  c'^oit  une  entieprife  infoûtena- 
ble  â  caoiè  àt%  Edits  9  les  Huguenots  de  Bourg» 
fiireac  obligez  de  changer  leur  étabUiremenC9 
.et  ils  le  retirèrent  partie  au  Pont  de  Veil* 
le  9  terre  apactenante  au  Connétable  de  Lef- 
dîguieret  9  9c  \parcie  à  Gorrevod  ,  ParoiiTe 
d^endanie  de  Vaux  9  ils  y  onc  eu  dt%  Tem- 
ples durant  80  ans  ,  qui  ont  été  diécruits  ea 
<onfi5quence  de  la  révocation  .de  TEdit  de 
Nantes  9  il  s'en  eft  reciiéenvirpn  1 00  famil- 
les 9  ft  il  en  refte  deux  cens  nouveaux  conver- 
tis. La  Br.eliè  avoit.toûjours  dé^ndu^dii  Siè- 
ge Archiepifcopal  de  Lyon  f  loifquc  le  Pape 
Léon  X.  l'en  fépara  par  l'ére^on,  du  nou- 
vel Evéché  9  auquel  11  ra.fpMipiC:^  qu'il 
établie  dans  la  Ville  de-  .Bourg  ,  le  Cardinal 
de  Gorrevod  en  flit  le  premier  titulaire  9  mais 
fon  fucceiIeur.dunoin.de  rOriol  fut  le  der- 
nier 9  cet  Evéché  ayant.  <jré  :.fuprimé  par 
Paul  UI-  à  la  foUicitation  de  François  .1. 
&  l'Egliie  de  Lyon  ^établie  dans,  fa  premiè- 
re Jurifdiâion..  On  ne,  compte  qu'une  feule  ^ibâje» 
Abbaye  dans  la.  Breffe  -»  qui  cft  celle  de  Cha- 
Jagne  de  l'Ordre  de  Ciceaux  qui  fut  fondée 
en  II 45  9  par;^£tienne  II.  Seigneur  de 
Villars  9  elle  i^  11  à  izooo  1.  de  revenu  9  dont 
l'Abbé  en  a.4500  1.  mais  en  revanche  il 
y  a  15  Prieurez  y  la  plupart  unis  aux  Abbayes 


/ 


-aj*    ETATDE  LA  FRAN/^C*;^ 

Sovit-  ^^  ^"S^y   »  ^  ^"  Dauphiné  ,    3   Doyenocfr 

OeNB  ^*^  ''^S^^  ^  ^^"*   Bureaux  ,  6  .Chapicrcsie 

^*  Chanoines  à. Bourg  ,  Monxuel   ,    Pont  éc 

y  aux  ,  Châcillon  ,  .Varembon^MlximieuXt 

-deux  Commanderiez,  de,  Miakhfi  ^  qui  furent  . 

ftucrefois  aux  Templiers  y  celle^de  .la.rMafliB 

vulgairement  aomifxée  de  T  Aumaile  >  qui  raot 

7  à  8000  ]•>&  çeUe   des  ^Feuillé«9  pcès  ie 

Chalamqac..,,  qui  ...en  !ii;au£  -f   à./Sooo  t  une 

Commaiuierîe  de  iaint  Lazace  à  ,Baugé  9  9^ 

T^ut  3  50  1, ^ne  de  ,S.  Ancoîae  à>  Boui]g  ;n;| 

^xnaifons  de  Ci^artreux  ,  refte  de  4qui  y  étoieac 

^utrçfoiso^voir  celle  de  Seillou  bâtie  à  miif 

le  pas  jde.  la .  Ville  de  3ourg  deç  àaoboqJL 

de  revenu,  Humtert  de  JBeaugé>9, Acchfifi* 

gae  de,X*yon  s'y  ttcira  .  &  ea  a -àé .  le  1^ 

prieur  ,  vfoa  (ombeali  s'y  voit.* danSi  le* grand 

içloicre  ,  la  Chartreufe  de  Montmerle  a  14  ea 

15000  U.(je  .r^veau  >  le  celle  de  Selignac  »  qii 

n'en  a  qpe  joqq  ;,la.4c.  Cbart^:iÈufe  ,  à  pré&C 

unie  à  celle: de  Lyoa  >  ^tcit<  celle  de.  Poliftini» 

Îui  fut  fondée  pour  des  filles  par.  Marguerite  de 
leauge  >;Dam£  de  Mirebelj.  cette  maifoaa 
jé.cé  célèbre  «  Ton  y  voit. encof clés  tombeaux 
de  la  Foncjatrice  ,   &.de  Jeanne  Beaugé  & 
jRlle  ,  qui  fut  la  premiers  Prieure  9  la  Ghat<« 
treufe  de  Lyon  en  tire  4000    1.    Les  Augii« 
ilins  réformez  ont  une  Maifon  à  Monterait 
faut  près  Villars  qui  a  3J000  1.  de  revenu  , 
fleuville  eft  un   Prieuré  de  filles  de    l'ordre 
ile  faint  Benoît ,  dépendant  de  faint  Claude; 
les  Religieufes  vivent  léparées   les  unes  .dit 
autres  y  de  jou'ifTent  chacune  d'une  Prébende 
.de  XQO  I.  ^e  revenu  9  8c  d'une  maifon  avec 
.les  meubles  néceffaires  à  leurs  commodirex  t 
elles  fortent  avec  la  permiffion   de    la  fupe* 
jrieure  quand  il  l$ur  plaît  >  on  ne  reçoit  eiw 

tr'elks 


ET  AT  DE  LA  FRANCE,  ijj 

cr*cUes  que  des  filles   nobles  >  fur  le  brevet  «q^^j 
du  grand  Prîeuf  de  faine  Claude,  de  ^^^o^^'^OGHi 
ièncemanc  de  toutes  les  Dames  >  il  y  a  lo. 
Prébendes  Se  la  Prieure  en  occupe  deux.  On  Cures. 
compte  dans  la  Breffe   1^6   Cures  ,  coûtes 
indépendantes  de  Lyon  ,  de  ce  notnbre  il  y 
en  a   155  à   portion    congrue*  >  on  compte 
auffi  zpx  Chapelles  dont  les  revenus  montent 
enlèmblent  à  14x30  >  l'Archevêque  de  Lyon 
gouverne  le  Clergé  >  tant  par  lui  même  que 
par  tks  Vicaires  ,  mais  pour  la  Jurifdidtioa 
contentieufe  6c  criminelle  ,  il  e(V  obligé  d'à- 
Toir  dans  le  Païs  à  caufe   de  la  différence 
du  reiforr  des  Parlemens  >  trois  Officialicez  > 
celle   de  l'Archevêché  qui  réfîde  à    Bourg  y 
celle  de  Mnropolitain  qui  réilde  à  Pont  de 
Vaux  >  8c  celle  de  la  Primatie  ,  dont  le  Ju- 
ge étoic  toujours  un  Confeiller  Clerc  du  Par* 
kmenc  de  Dijon ,  mais  l'Archevêque  d*apré- 
fimt  a  été  déchargé   d'établir  ces    trois  de- 
grez  de  Jurîicitâion.  Toutes  les  Cures  de  Bref- 
fc  font  divifées  en  <  ^rchiprêcres  ,  dont  les 
Députez  à  raifon  ck  deux  pour  chacun,  joint 
à  ceux  des  hauts  Beneficiers  Se  des  Chapitres, 
compofent  le  Corps  du  Clergé  dans  Taflèm- 
blée  des  Etats  du  Païs  ,  mais  à  l'égard  des 
décimes   ôc  dons  gratuits  qui    fe  payent   ait 
Roi  ,  le  Clergé  de  Breile  Se  de  Bugey,  ne 
dépend  en  rien  de  celui  de  France  ,  9c  fait 
un  Corps  féparé  compofé  feulement  de  4  Dé- 
putez de  l'un  pour   les-  hauts  Bénéfices  ,   le 
ae.  pour  Tordre   dics  Chartreux   à  caufe   du 
nombre  des  maifonS'  qu'ils   pofTédent  ,  tant 
dans  la   Brefle    que  dans   le   Bùgey  ,  TAr-^ 
cfaevêque  de    Lyon  leur  a  depuis  peu  accor* 
dé  ce  droit  de  réputation  :  les  auemblées   , 
cui    font   coavoq^s   par   l?  Archevêque   die 

j»nt  nu  V 


i 


cps  Députez  ^  ce  font  eux  qui  prennenc 
folucions  ,  oui  les  font  favoîr  aux  parti 
pour  payer  les  fommcs  réglées  entre  les 
des  Receveurs  ,  qui  choilîjGTent  ces.mênû 
putez  9  raflemblée  avec  ceux  de  la  N 
6c  du  tiers  Ecat  >  pour  la  réfolution  i 
faires  communes  ,  comme  Ton:  e'cé  la  ti 
eaux  6c  fontaines  ,  le  rachat  des  Chai 
CommilTaires  aux  faifies  réelles. 

Le  Corps  de  la  NoblefTe  de  Breflê,  cfl 
pofé  félon  l'Auteur  d'environ  iio  G 
hommes  ;  trois  Frères  du  nom  de  Jol 
l'un  cft  le  quatrième  Bailli  de  BrefTe 
famille  ;  les  autres  deux  Frères  port 
furnom  de  Choin  y  près  d'une  ter; 
ft'eft  plus  à  eux  9  mais  Tun  eft  Gouv 
de  Bourg  ,  emploi  dans  lequel  il  a  fuc 
fcn  Pcre  &  à  fou  Ayeul  ;  le  Comte  < 
icius  ,  du  nom  de  Garnier  ,  origins 
Beaujolois  ;  quatre  Frères  du  nom  de 
lens  ancienne  >  famille  de  Breffe  9  trois  d 
de  Sciturier ,  Lionnicres  &  Terudet  >  £ 
Seigneuries  9  le  lieur  de  Biffe  Seigni 
Comacon  du  nom    de    Loyfe  9  le     fu 


ETAT  DE  LA  FRANCE,  ijjf 

le  ficur  Bcrchod  ,  le  ficur    de    Boiffard  ori-  BoTOi 
ginaire  de  fiugey  ,    le  ficur  de    Porial   de  goGn» 
BuliEere  >  Seigneur  d'Affieres^  où  il  y  avoir  un 
beau  Châreau  à  deux  lieues  de  Mâcon  9  d'aa- 
cienne  maifon  de   BrefTe  ,  donr  un  Evéque 
de  Bourg  »  rrois  du  nom  de  Digoine  origi--. 
naire  de  Forer   >  le  Bourg  Se   Maoul   fonr 
leurs  Seigneuries ,  le  fieur  de  Seillaur  >  Sew 
gneur  de  Brafenod  ,  originaire  de  Dauphiné  »* 
deux  du  Monc  de  Liacord  >  le  fleur  de  Cham-^ 
burey   originaire    de    Lyon  ",  le  (fleur  dé' 
Chainpieux  >  originaire  de  Bugey  9  le  fieur» 
Mathieu  Deflèrtines  >  le    Sieur  de  Chava- 
nés  du'  nom  de  GoUnd  ,  originaire  de  Mâ«: 
coniiois  eu  fon  Châceau  de  Franges»  à  troir 
lieues  de  Bourg  ,'  trois  du  nom  de  Crues  i 
Chiloup    6c   Sainte  Croire    font    leurs  .Sei-r 
gneuriesS   le    fieur   Morél  ,dë    Carlatfon   « 
deux  du  nom  de  la  Coliere  >  le  fleur  Daiw 
delin.  »    originaire   de  Lorraine   >    le    fleur 
Drunis    Seigneur  de    Fravelien   9    le   fieur 
Diifimieùx  >   de  maifon  attcienne  en    Dau» 
phinc^ ,  le  ficur  de  faint  Pricft  9  Seigneur  de 
Feflans  9  de  bonne  maifon  de  Forêt  >  le  fieur 
Gallien  9  deux  du  nom  de  Greudeux  9  Sei- 
gneurr  de  Chemillat  &  de  Genol  9    le  fleur 
de-  Bcloufe  ,  Grand-Champ  9  le  ficur  d'Hu- 
mieres  originaire  de  Mormandes  9   deux  dU» 
nom  de  Ghâcillon  ,  Salemonde  6c  Leal  font 
leurs  Seigneuries  9  le  fleur  de  Franc  9  ori- 
ginaire du  Mâ<:onnois  >  le  fleur  Cardon  ori- 
«naire  de  Lyon  depuis^  peu  Baron  de   SaU'^ 
drans  9  le  fleur  de  la  Tapie  9  Lieutenant  du- 
Roi  9  de  Bourg   originaire  de   Languedoc  y 
deux  du    nom  de  la  Teiffonnicre  9  maifon» 
ancic»ncyde  phis  de  quatre  Siècles,  îe  ficur 
de  Gunc  Juliea^  Seigfiesu:  4c  Tiret  9  oFiginai>* 

V  z- 


i 


t}«.  ETAT  DE  LAFRAWCff. 

BOVR*  re  du  Mâconnoîs  y  de  tnaifon  ancienne  >  dî- 
COGMB  te  autrefois  de  fialeuvre  ;  deux  du  nom  de 
Maréchal  >  d'ancienne  famille  >  Tain^  eft  Sei- 
gneur du  Tremblay  9  deux  du  nom  de  Mol- 
*  vert  Vaugrigneux   9   le  fieur   de  Bellecombc 

Seigneur  de  Veilleur  9  originaire  de  Dauphi- 
né  6c  de  bonne  maiiôn  9  le  fieurde  laVef- 
vée  du  nom  de  Severr  originaire  du  Mâcon- 
noîs 9  le  fieur  de   Perraclion    originaire  de- 
Lyon  à  prefenc  Comte  de  Varax ,  Marquis  de 
Trefforc  6c  de  Varambon  9    reTide    en    fon- 
Château  de  Pont-d* Ain  9  le  fieur  de  Serre  t 
Seigneur  de  Villette  9  originaire  de  Dauphi- 
.     né  9  le   fleur  de  Liobard  Seigneur   de  Ro- 
mande 9  Baron  de  Brion  en  Bugey  9  le  fleur 
de  la  Roche  de  Villars  9  originaire  du  Com-    . 
%é  de  Chiny  9  au  Païsde  Luxembourg  9  deu» 
du  nom  de  Pugey  9   Seigneur  de  Chavay  r 
ifuatre  du   nom-  de  Pellapufïin  orgînatre  do' 
Gomté  de  Bourgogne  oà  efl  la  terre  da  nom 
qu'ils  ne  polTédent  plus  ,    le  Heur  de  Gerct 
de  Lufmge  ,  Seigneur  de  la  Motte  9    de  la 
maifon   ancienne  6c  illuflre  donc  il  y  a  une: 
Branche  en  Savoye  9   le  fieur  de  Gerbais  9 
Seigneur  de  la    Grange  9  originaire  de  Bu- 
gey  9  k  fieur  de  la  Tour  9  de    Meuville  fur 
Aix  9  du  nom    de    Moland   9    orignaire  de* 
Tourraine  ,  quatre  Freres-du  nom  de   Mon- 
îpovant  9  deux-  du  nom    de   Montefpin    9  \t 
îieur  de;  CholTagne  ,  du  nom  de  Guilîer  de 
Moncjuflin  ,  originaire  de  Provence  ,  le  fieur 
Coquet  du*  nom  dô  Maximieu»  ,  originaire  de 
Bugey  9  d'  aufiv  une  belle  terre  en   Comté  9 
^i  fc  nonvme   Montgefond    ,    oh    il  réfide 
i|uelquefois  9   le  Baron^  de  Bacheux   du   nom' 
^  de  Loubat  >  originaire  de    Lyon    ;   cinq  du 

^  OHUxx.  dé.  Bachet^j  âwniUe  de  Robe  ^  dont  trois- 


ET  AT  l>r  L'A  FRANCE.    rj7 

furnommez  de  la  Garde  9  Se  deux  de   Meze-  boor«^ 
ria  ,  l'un  defquels  eft  premier   Praiidcnc  au  GOCrNE- 
Préfidial  de  BrefTe  ;  le  Baron   de  Cargevon- 
Sindicde  la  Nobiefle,  s'appelle  Chapraces,  cft 
originaire  de  Lyon  ,  x  du  ndm  de  Porc  9  donc 
l'un  cft  Secrétaire  de  la  Nobiefle  >  6c  l'au- 
tre furnomme'  le  fieur   de  Monc-plaifant  en- 
a  ézé  Sindic  ,   le  fieur  de  Villars  du  Teur  , 
Seigneur  de  iàinc  Nizier  Lieutenant-GtSacrah 
à  Bourg  9  eft  originaire  de  Dombei  >   le  fieur- 
Charbonnier  9   donc  le  père  &  l'ayeul   pof-- 
ii?doienc  la  m^me  Charge  de  Lieutenanc-gc*r 
neral  ,  il  y  en  a^  trois  aucres  du  même  nom  ;« 
deu>  du  nom  de  Garron-Châtenay  9  le  fieur 
des  Hugonniens,  Lieutenant-criminel  à  Bourg,. 
le  fieur  Perec  ,  Secrétaire  du  Roi  à  Befan- 
çjon  9  le  ficur  Tardif  de  la  Bellicon  9  Con- 
ibiller  du  Roi ,  au  Préfidial  du  Bourg  9  qua* 
trc  du  nom  de  Choffat  enfans  d'un  Secrétai- 
re du  Roi  >  &  enfin  le  fieur  hégen  r  noble 
s^habilicé. 

Les  afiaires  conrmunM  de  la  Nobiefle  fonr-    ^[[tr»^ 
tég\6cs  par  les  Sindics  au  nombre  de  trois  ,  ^^*\f'J^ 
Se  les  Sindics  fonc  e'iùs  tous  les  trois  ans  9  '^^   '^'^ 
clans  une  aflemblée  générale  qui  fe  tient  par 
la  permîtlion'  da  Gouverneur  de  la  Provin-' 
ce  9  qu'il  accorde  fur  la  requête  des  Sindics 
•n  charge  ,  &  en  confcquence  d'une  convo- 
cation que  le    Lieutenanr-géncfral  fàic  à  cer- 
cain   jour  ,  cette  aflemblà  chez  les  Sindics 
à  la  pluralité  des-  voix  9   admet  &  rejette  do 
même  la  requête  de  cewc  qui   veulent  y  être 
xcçûs  iar  l'examen  de  leurs-  titres  ,  &  îés  dé- 
libérations  font  écrites  &  confèrvées  dans  unt 
rcgitre  ,  par  le  Gentil-homme    Secrétaire  *r 
à  l'égard  des  Sindics  9   ils  règlent  routes  le» 
nfikir^îs  de  la  Nobiefle  pendant  leur  .Triuir 


i}8    ETAT  I>tr  LA  Fk  ANtr». 

BOUR- halice  &  choifilTent  un  Gciùilhomitlfe' poor 
coGNX  farre  la  rececce  des  Aies  ,  donc  la  Noblene  cfll 
çhargce  ,  lequel  rend^  fes  comptes  à  rAffem- 
Wce  générale. 
Le  tiers  Etat  dé  Bfeffe  eft  repréfcnt^  par 
^'^'ï^' les  trois  Sindics  de  fon  ordre,  les  6  Conleil- 
2^^:'^  Icrs  de  la  Province  &  les  Dépucex  de  ij 
kites.  Commandemens  >  qui  coinprenhent  tout  le- 
Païs',  la  convocation  ^'en  fait  Cou«  les  trois, 
ans  par  les  Sindics  ,  eri  conféqucncc  des  or- 
dres du  Gouverneur  &  toujours  imitï^diate- 
menc*  avant  la  tenue  des  Etats  dé  Bourgogne» 
l'aflèmblee  fe  fait  dans*  le  Palais  de  Bourg  , 
mais  la  veille  dii  jour  qu'elle  ddic  condmen- 
cer  ,  on  en  tient  une  parriculiere  cheilc  Bail-- 
ly  pour  examiner  U  arrêter  les  prdpolition» 
qui  feront  faites  le  lendemain  ;  ce  jour  ve- 
nu ,  le  Bailli  &  tous  lès  Députez  ayant  leurr 
places  ,  celui-là  dans  la  Chaire  Préfidîale, 
&  les  autres  aux  bancs  des  Avocats,  le  Se- 
crétaire ,  qui  occupe  la  place  de  Greffier  fiilt 
d'abord  la  ledurc  des  Cahiers  ou  réfolu- 
tions  de  k  veille  ,  U  en  fuite  de  la  lettre  dl^ 
Gouverneur  ,  dans  laquelle  il  exprime  les- 
perfonnes  qu'il  juge  les  plus  propres  à  rem- 
plir les  places  de  Sindics  ,  Conleillers  &  Se- 
crétaires de  la  Province  ,  on  procède  en  fui- 
te à  l'Ele6lion  ,  qui  n'eft  jamais  diflcrente  f  le» 
Cahiers  font  enfuite  portez  à  Djt)n  au  Gou- 
verneur U  à  l'intendant  ,  &  de-là  à  la- 
Cour  ,  pour  folliciter  ks  lettres  d'aflîette 
pour  l'impofirion  des  fommes  arrêtées  dans  le» 
Etats  ,  lefquelles  ayant  été  accorde'es  ,  oir 
les  raporte  à  l'Intendant  pour  avoir  fon  or- 
dre, qu*il  adrefiè  aux  Officiers  de  l'Eledion^ 
comme  pour  la  taille  ordinaire.  Il  paroit  af*' 
iez.  par  le   ddail    combien  il  refte  peu  dr 


'^ 


ETAT  DE  LA  FRANCE,    ij^ 

liberté  à  ce d*Eca«  ,  s^il  cft  permis  Boiîr- 

de  les  apelicr  ainli  ,  mais  l'Auccur  ne  s*ex-  gogNS 
plique  poiac  du  couc  fur  ce  que  pa.ye  la  Pro- 
vince en  confequence de  ces  délibc.-acions  ioia- 
ginaires  9  il  fuffit  peuc-ccrc  en  clfcc  de  fupo- 
fcr  que  l'on  en  tire  tout  ce  qu'elle  |>cuc  four- 
nir  flc  au-dc-là.  11  y  a  des  Receveurs  F^^'^^^^^^ 
culiers  de   ces  impoficions  qui   rendenc  leurs  ,„  i^j  ^ 
compces  en  la  Chambre  de  Dijon ,  mais  com-  C«rf-x. 
me  pour  la  pourfuice  des  aflaires  différences) 
les  Sindics  coudienc   quelques  deniers   nego-» 
ciaux  ,  ils  en  rendenc  auili  compcc  à  Dijon» 
après   qu'ils    onc  néanmoins    été    éxaminei 
dans  une  aficmblée  parciculiere  de  la   Pro- 
▼incc  9  ces  aflemblces  parciculieres  fonc  de 
deux  forces  ,  il  y  eu  a  de  trois  Sindics  feu- 
lement ,  pour  conférer  cncr'eux  fur  Us  affai- 
res qui  fe  préfentenc  9  de  d'aucres  de  cous  les 
Officiers  des  Ecacs  qui  fonc  convoquez  par 
les  Sindics  pour  les  macieres  les  plus  impor- 
tances 6c  pour  l'examen  de  leurs  Comptes  ; 
Sur  quelques  difficulcez  qui  furvinrenc  en  16^6. 
touchanc  Pimpoficion    des  deniers   ordonnez. 
écre  fairs  fur  la  Provinte  par  l'Amirauté  9  il 
inccrvinc  arrêt  du  C  onfeil  le  zj  Aviil  1697» 
qui  ordonna  que  les  Sindics  des  3  ordres  pour« 
roienc  s'aifembler  pour  conférer  à  l'amiable  » 
fur  le  parcage  qui  en  dévoie   être  faic   encre 
hs  trois    Eracs  ,  mais  que  la  déciflonn'y  fe- 
roic  point   faite  à  la  pluralité  des   voix  ,  à 
caufe  de  l'inconveivienc  qu'il  y  en  auroic  deux 
contre  une  ,  &  que  où  ils  ne  pourroienc  con- 
venir ,    i'inrendanc  rcgleroic  feul  le  Concin- 
ffent  des  3  oidrcs,  il  faut  encore  obferver  ijue 
lur  la  fomme  qui  eff  portée  par  le  ciers  Fcac  » 
rintendanc  prélevé  celle  partie  qu'il  lui  plaîc». 
puur  eue  réparcie  fur  les  exempts  ^  priviH*^ 


/ 


140    ETAT  DE  LA  FRANCE. 
BOUR-giez  en  cas  qu'ib  y  foîent  fujecs  :  le  tout  e(! 
(KiGN-E  payé  par  les  trois  ordres  à  un  ReccTCûr  des 
cailles  qui  rend  compte  à  la  Chambre  de  Dl* 
jôn. 
nile  de      ^^  ViWc  de  Bourg  eft  ficuée  au  centre  de 
Vêur^,    ta  •  Bteflc  ,  fur  avf  petit  Coteau    qui   regante 
l'Orient  ,  la  VîUe  eft  divifée  en  fept  quar- 
tiers ,  qui  ont   autimc   de^  Pr^ûdens  fous  ks 
ordres  des  Gcruverneurs,  Lieutenans  du  Roi 
6c  Major  de  la  Place  >  le    premier   coucbe 
600  l.  du   Rois  Si  les  màifons  Religîeufes 
àt  Bourg  outre  la  Collégiale  Notre-Dame i 
qtii  a  î6  Chanoines  de  trois    Dignités   donc 
le    revenu   ne   va    pas'  à''4oOO    1.  les  Ca»- 
pucins  ,  les  filles  de  fainte  Claire  9  celles  de 
W  Vilîtation  qui  en   ont  330^^  1.  les' Urfuli- 
nés  8000  1.  les  Hôpicalieres  zooo  &  l'Hôtel* 
.     Dieu  5ooo  1.  On  a  commencé'  un  *  Hdpical 
général  ,  oii  il  y  a  déjà  lo  pauvres  fiHcs ,  la 
Commandei  ic  de  faint  Antoine  a  été  unie  i 
celle  de    C^)âIons  y  Sc>  les    bâtimens  détruits* 
Apres    réchange   ou   plutôt    l'acquilîcîon   dir 
la'  BrelTe  ,  le  Rbi  par  fon  Edit  de    ï6ol  , 
iîiprima  tous  lès  Olficiers  établis  par  les  Duct 
de  Savoye  6c  créa  un  Préfidial  avec  un  Bail* 
liage  dont  il  établie  le  Siège  à  Bourg  ^  cettt 
Comp^nie  6c  les  Préfidens  6c  Lieucenans  or* 
dinaires  y    i%  ConfeHlers  avec   les   gens  da 
Roi  I  il  y  a  auflî  en  cette  Ville   une  Chan^ 
ccllerie  &  une  Eledion  compoféed'un  Préfi- 
dent  ,  d'un  Lieutenant  ôc  8    Elus  9  la  Ma- 
réchauffée  eft  d'une  Compagnie  de  ix  Archers, 
feus  un  grand    Prévôt  >  il  y  a  de  plus  une 
Maitrife  des  Eaux  6c  Forêts  9  une   Jurifdî- 
élion  des  Traites  9  6c  une  Jurifdidlon  des  Ga* 
belles,  le  Corps  de  Ville  a  fes  Officiers  par- 
^  tiftperpecueU  ^  parde  Eleâifs.  Il  y  a  de  plus 

^  ud 


STAT  DE  LA  FRANCE.  141 

■n  Officier  fiogiiUcr  daas  ceue  Proriace  BoUR^ 
<|tti  s'appelle  le  ChâceUin  êc  fon  Greffier  le  goGMb 
Curial  9  il  a  coûte  conaoiflance  de  la  Police  > 
ipibrme  de  couccs  les  Concrarentions  >  de 
prélide  à  coûtes  les  Tentes ,  qui  £t  (bnc  à  cry 
public  9  ils  font  cous  deux  pourvus  par  le 
Roi  y  le  lèul  commerce  de  cette  Ville  qui  eft  Cêmmtn 
doigaée  des  Rivières  9  coniitle  dans  l'a-  ^* 
pr^  des  peaux  ,  que  l'on  pafTe  en  blanc 
parfiiicemenc  bien  9  le  débit  s'en  fait  à  Gre« 
noble  9c  m  Lyon;  il  y  a  deux  belles  foires» 
le  %f  Avril  de  le  i|  Juin  pour  les  Chevaux  » 
le  peuple  y  eft  pareifeux  »  mol  de  fans  adion 
ni  ambition  9  mais  il  eft  bon  &  doux.  On 
▼oie  dans  fon  yoilinage  une  Eglifè  ma* 
gnifique  nommée  Nôtre-Dame  de  Brou  avec  m^  ^ 
un  Monaftere  poflêdc  à  préfent  depuis  %f  'Srêm^ 
ans  par  les  Auguflins  réformez  9  qui  y  fonc 
an  nombre  de  vingt  9  &  joifiiTent  de  4000  !• 
de  revenu  9  Marguerite  d'Autriche  fille  de 
l'Empereur  Maximilien  9  grande  Tante  de 
Charles  V.  de  veuve  de  Philippe  le  Beau  > 
Duc  de  Savoye  y  a  fait  faire  cet  édifice  9 
qui  fiic  commencé  en  151 5.  de  fini  en  iyx8. 
outre  PArchîteâure  en  général  ,  qui  ed  par- 
faitement belle  9  on  y  voit  ]  >faufolées  t 
celui  du  Duc  Philippe  9  dont  la  réputation 
ék  un  Chef-d'œuvre  de  l'Art  ;  au  milieu  fes 
Officiers  y  font  repréfentez  autour  d*un  lie 
de  parade  >  de  leurs  Statues  font  eflimées 
d'un  excellent  goût  9  les  deux  autres  Tom- 
beaux 9  qui  font  de  la  fondation  de  Margue- 
rite de  Bourbon  9  Ayeule  de  François  I. 
fonc  moins  parfaits  ,  mais  toutefois  fonc 
fort  beaux  ;  on  y  remarque  encore  le  pied- 
d'Eftal  d'une  Image  de  faiht  André  ,  de 
le»  diiffres  de  la  Fondatrice  de  de  fon  Mari 

Tême  m.  X  j 


14*    E  T  A  T  DE  L  A  F  R  A^N  C  Ci* 

BOUR-  travaillez  Van  Se  l'autre  avec  ane  déliaiuSb 
cOgne  furprenante  ,  ks  Chaifes  dip  Chœur'  foiK 
axiffi  parfaitement  belles  y^  6c  féparées  l'une 
de  l:autre  par  des  Statues^  qucr  ^n  eftîqip 
beaucoup.  On  voit  de  piu$  en  cette  £gUfe  ^ 
le  tombeau  de  Laurent  Gorrevod  ^  Gtand* 
Maître  de  la  Maifon  de  Charles  V;  èc  de 
Peronne  de  la  Baume  fa  femme  >  c^eft  do- 
mage  que  la  fondation  du  Convent  reposa 
û  peu  à  ia  beauté  de  l'Edifice  9  puifqae  Vqù, 
peut  juger  que  tôt  ou  tard  les  r^aradonsy 
leront  négligées»  il  ne  faut  pas  omeccre de- 
dire  que  \&s  vitres  font  admirables  par  les 
peintures  6c  la  vivacité  des  couleurs. 

meilleur  de  le  plus  beau  canton  de  la  Bfc£Bï» 
l'Auteur  exalte  le  bonheur  de  fa  ûcuàcion  ^ 
pour  la  fertilité  des  fonds  6c  la  commoditie 
du  commerce  7  il  y  a  un  Chapitre  de  S  Cha« 
Roines  ,  dont  3  font  en  dignité,  qui  ont  en» 
viron  300  1.  chacun  9  ils  font  nommez  par 
l'Archevêque  de  Lyon  9  depuis  l'extinâion  de 
la  Maifon  de  Gorrevod  ;  uri  Coavenc  de 
Cordeliers  ,  ^de  la  fondation  de  Phili{^ 
Comte  de  Brefle  depuis  Duc  de  Savoyc  9 
un  Collège  ,  une  maifon  d'Urfulines  >  ua 
Hôcel-Dieu ,  toute  la  Seigneurie  réfidoit  au* 
trefois  dans  le  lieu  de  Gorrevod  qui  n'en  eft 
pas  éloigné  ;  mais  les  avantages  de  Font  de 
Vaux  l'ont  en^porté  ;  la  Duché  eft  éteinte 
avec  la  Maifon  en  faveur  de  laquelle  elle 
avoit  été  érigée  ,  toute  la  Jufticc  appar- 
tient au  Seigneur,  il  y  a  un  Grenier  à  Sel  » 
dont  celui  de  Pont  de  Ville  efl  une  dépen- 
dance &  un  Corps  de  Ville  qui  a  ijoo  1. 
^de  charges  &  de-  revenu  ,  il  s'y  tient  -  une 
belle  foire  le  jour  de  faint  François  9   par- 


ETAT  D Ê  LA  FR A N C E.    !« 

clcuUoremenc  pour  le  debic  des  Chevaux  y  le  BoOR-*' 
refte  du  commerce  s'y  fait   en   bleds  &  en  oOol^B 
chanvre  ^  le  peuple  y  ell  aâif  de  ingénieux  > 
(8cjl  s*y  crouve  des  particuliers  ailèz  riches. 

Pont  de  Ville  ^  eft  aflèz  bien  (icuée  près  de    p^wrf^ 
la  Principauté  de  Dombes  9  c'efl  un  lieu  de  VilU, 
1800  Commu^ians  9  où  il  y  a  un  Gouver- 
neur qui  a  1800  1.  d*appoincemens  )  lecom* 
merce  s'y  fait  de  grains ,  de  chanvres ,  de  fil  & 
de  coile  »    mais  il  efl  fore  diminué  depuis  la 
recraicc  des   Huguenots.    Monruel  efl  ficuée 
«a  pied  de  la  coline   nommée  la  Càtiere  » 
qui  fépare   la  plaine  de  Vaibonne  du  côté 
de  la  Brefle  ;  cette  Ville  &  la  Plaine  étoicnc 
du  D<imaine  des  Dftuphinsde  Viennois  9  fie  filt- 
rent compris  dans  la  donation  générale,  qu*eQ 
fit  Humbert  II.  au  Roi  Philippe  de  Valois  > 
ils  étoîeac  demeurez  depuis  ce  tems  unis  à  là 
Courofuie  f  mais  le  Roi  Loiiis  X 111.  les  céda   - 
au  Bailliage  de  Gex  à  Henry  II.  Prince  de 
Condé  >  en  échange  de  la  Seigneurie  de  Châ- 
cel-Chlnon  ;  il  y  a  un  beau  Chapitre  en  cette 
Ville  érigé  par  le  Pape  Clément  Y  1  I.  en 
15^0.    if  eu   compote    des  dignitez    fie    i) 
Chanoines  »   dont    l*un  efl  Théologal  ^  a. 
lao  1*  plus  que  les  autres  ;  le  Doyenné  eft 
par  le  Pape  fie  a  ijoo  1.  de  reve- 
nu 9  les  autres  n'ont  que  }oo  1.  également  9 
fie  ^Tonc nommez  par  le  Chapitre,  les  Augu«« 
ftins  y  ont  un  Couvent ,  ainU  que  les  filles  de 
fainte  Marie ,  l'Hôpital  60Q  1.  de  revenu  fie 
le  Collège  eft  entretenu  par  la  Ville  ,  U  Ju- 
ftice  eft  exercée  par  un  Châtelain  à  la  nomi- 
nation du.  Seigneur  :  l'Hôtel  de  Ville  a  500 
1.  de  rente  »  il  y  a  aufii  un  Grenier  à  Sel  9 
fie  une  J-uftice  des  Traites  9  le  commerce  y  con- 

Xi 


tu    ETAT4>E  LA  FRANCB: 
BouK-  fîfte  en; grains  &  chanvres  &  en  pain  >  que 
COGNS  l?on  porte  3  fois  la  fcmaine  à  Lyon  ,  l'oa 
y  compte  400  feux  ,    les  habîtans   qui  ne 
s'appliquent  pas  au  négoce  >   y  font  plaideurs 
&  obftinez. 
ChitilUn     ^*  ^^^^^  de  Châtillon  eft  fort- petite,  les 
Prairies  font  la  meilleure  partie,  de  fon  ter- 
rain ,  U  quoiqu'il  n*y  crôifTe  point  de  vin  » 
il  s'y  en  fait  un  allez  grand  commerce  étant 
le  lieu  de  dépôt  d'une  partie  de  celui  qui  dt 
en  Beaujolois  &   Mâconnois ,  il  y  a  un  Cha- 
pitre érigé  en  ...  .  dont  le  Doyen  qui  eft  auifi 
Curé  a  800  1.  de  revenu  ,    âc  les  Chanoines 
au  nombre  de  6  y  chacun  300  1.  des  Capucins  > 
des  Urfulines ,  un  Hôtel-Dieu  ,  &  un  petk 
Collège  tenu  par  des  Prêtres  du  Séminaire  de 
Lyon  3c  payé  par   la  Ville  :    à  l'yard  de^ 
la  Juflioe  elle  eft  exercée  par   le  Juge  ordi- 
r.airc ,  &  le  Châtelain  ,  l'Hôtel  de  Ville  a 
1500  1.  de  revenu  d'un  droit  qui  eft  levé  fur 
le  vin ,  fes  hâbitans  y  font  pareiTeux  de  chl* 
canneurs.  Saint   Treviér  eu  fituée  dans  un 
terrain  très-couvert  6c  marécageux,  6e néaîir 
moins  fur  une  hauteur  prefque  inacceflîble  de 
cous  côcez  ,  c'eft^  là  routedu  Boiirg  à  Dijon  » 
le  Duc   de   Savoye  Emmanuel   Philibert  t 
l'inféoda  à  titre  de  Comté  à  Marie  deGon- 
di ,  de  qui  elle  paifa  en  la  Maifon  de  Gril- 
les de  en   celle  de  Creineaux  d'Eutraga  qaî 
la  poifede  aujourd'hui  :    on  y  compte  ijo 
2<Mié^  feux  de    poa  Ames.   Beaueé  autrefois  capi« 
taie  de  tout  le  Païs  eft  réduite  à  800  Corn- 
munians  ,  la  fituation  eft  dans  le  Canton  de 
la  baflè  Breffe  la  plus  fertile  ,   mais  lesjcbê^ 
mins  y   font  extraordinairemenr    mauvais  f 
c'eft  un  Marquifat  ér^é  en  i$76.   la  Juftice 
y  appartient  au  Seigneur  1  6c  les  Officiers  qui 


\ 


prétcndenr  svmr  ûa  ûrtoia  àt  Pianir  onr  Borli- 
àet  caauAaâoBS  rontiiiBeUs  wec  les  OS-  coGvi 
tien  dn  Prâdial  poor  ioar  JnriiHiâian.  11 
ne  £uit  jm  tmnmrr  l'Aitick  ds  la  Bicft  <» 
ikos  obigryer  qne  Ton  y  ink  Ir  droit  éèrir 
àMBË  toute  fou  Amdnf  9  soffi-bicii  ijoc  dm 
cour  le  Bngry  Bl  Pays  de  <7cx  ^  syant  été 
nudscmu  en  ca  ougt  par  dnren  Attcs. 

Le  Pais  do  Bugey  canfine  à  la  Sa^oye  par  l^aj^^^n 
rOricnc  ,  aa  Dai^ilmié  par  k  Midi  ,   dooic 
fe'paré  de  Pim  flt  de  l'ancre  par  le   roon  da 
Rhône ,  a  ia  Breflè  par  l*Occidenr  dont  3 
efl  fépvé  par  P  Ain  ,  9l  aizx  Comrez  de  Bour- 
gogne êc    fiaîlliage  de  Gex  par  le  Sqnrn- 
Cînn  9  £1  longnenr cft  d'environ  16  lieocs^  i 
prendre  depois  le  Pont  d^Ain  jnf^a'i  Seî£el 
fur  le  Rhôoe  9  flt  ia  largeor  de  dix   depms 
Dorcans  joiqa'ji  Loyecte  9  qni  efl  remboadn- 
re  de  PAin  dans  le  Rbâoe  k  5  licncs  de  Lyon  ; 
le  Bas  Biney  »  c'eft-à-dîic  9  Pefpace  compris 
encre  le  Ponc  d'Ain  Bc  Groflée  en  cirinc  vers 
le  Rhdne  9  eft  ane  plaine  aflèz  fertile  ;   le 
fhiuc  Bueey  a  aid&  quelqoes  Plaines  ;  mais  U 
principale  partie  conlifte  en  Montagnes  fort 
hautes    coarertes  de    bois   de    de    fapins   » 
qui  renferment  au(fi  d'excellens  Pâturages  ^ 
où  l'on  élevé  des  beftiaux  de  toutes  efp&es  « 
Se  où  il  fe  fait  quantité  de  fromages  >    le 
commerce  que  le  Bugey  a  avec  la  Franche- 
Comté  6c  la  Suiife  roule  fur  les   brebis  de 
moutons,  celui  du  Dauphiné  ,  fur  les  chan- 
vres 9  celui  de  Lyon  fur  les  bois  fie  les  noix  9 
mais  pour  les  bleds  6c    les  vins  du  PaYs  ils 
fiifiiienc  à  peine  à   la  nourriture  des  habi- 
tans.  Le  Rhône  qui  arrofe  deux  cotez  de  cet* 
te  Province  eft  navigable  en  tout  tems,  de- 
puis Seidèl  f  où  il  commeace  à  porter  bâceaux: 


i4«    ETA  T  DE  LA  F  R  AK  CE  . 

BOUR-  l'Ain  >  qui  vient  de  la  Franche-Comté  >  eft 
•ognB  une  Rivière  fort  rapide  de  fujette  aux  crocs 
d'eau  9  où  l'eau  fèrt  à  faire  décendre  des  ra-^ 
deaux  de  bois  de  SaptA  pour  les  coadaire  a 
Lyon  ,    mais  il  n'eit  point  pratiquable  d'y 
faire  remonter  des  bâtimens  ;  r  Albàcine  n'eft 
proprement  qu'un  torrent  que  les  eaux  des 
Montagnes  enflent  fort  fou  vent  >  fon  cours 
cft  tout  interrompu   de  rochers  >  elle  pafie 
k  faint  Rambert  »  outré  ces  trois  Rivières  il 
y  a .  quantité  de  Ruifieaux  >  dont  quelques^ 
ans  formeroient  d'excellens  pâturages  s'ils  é- 
coienc  deileichez  ;  la  feule  réparation  qu'il 
confient  aux  chemins  de  ce  Païs  eft  dt  tra- 
vailler tous  les  ans  à  remplir  les  trous  que  les 
ruines  y  font ,  car  d'ailleurs  Tînégalité  du  ter- 
rain &  les  rochers  ne  permettent  giiere  d'y 
&ire  aucun  changement  y  il  feroii;  necefSdre 
de  bâtir  un   Pont  fur  l'Ain   au-deflbus  de^ 
Chafey  > ,  6c  deux  chauffées  pour  contenir  les 
eaux  du  côié  de  la  Breife  ôc  du  fiugey  »  on 
avoit   ci  -  devant    entrepris  de  &ire  l'un  de 
l'autre  i  mais  le  deflein  en  a  été  interrompu* . 
ttdt  ii      A    l'égard  de  l'état  de  l'Eglife  dans  ce 
VEgliÇe.    Païs»  il  y  a  un  Siège  Epifcopal  à  Bellay» 
EWtfef^qjjj  eft  fort  ancien»  U  qui  fût  transféré  l'an 
'  ''^*     41g  deMuyon  dans  le  Valois,  où  étoicfon 
premier  établiflèment  >  l'£véque  peut  avoir 
6000  1.  de  revenu ,  mais  tout  le  Païs  n*eft 
pas  de  fon  Diocéfè  9  Lyon  âe  Genève  y  ont 
de  grandes  exrenfions  »  ce  qui  fait  qu'il  y  a  4 
Officia litez  9  celle  de  Bellay  pour  l'Ëvéquo 
du  lieu  y  celle  de  Lagnieu  pour  Lyon  >  la- 
quelle   eft  Métropolitaine  pour  les   Diocéfès 
Ik  d'Aucun  Se  de  Châlons  >     celle   de    Seiffei 

^  pour  l'Evéque  de  Genève  réfident  à  Annecy  9 

4  ^  par  lequel   cet  Bvcché  eft  fufiragant  de 


\ 


ETATDE  LA  FIANCE.  %4^ 

Vienne ,  il  y  es  a  ime  dcmitrc  Mîrropoiiraî-  B:^rR- 
ne  pour  rArcfaeréthc  de  Vienne  ciablie  en  cOgni 
ChâmpagDc  i  Bi^ry.  L^Evc^ac  àa  Bellay 
cft  fiinraganr  de  Btùnçcm  ,  Seigneur  de  û 
Ville  EpiicopiaJe  ,  &  prexid  la  qnaliic  de 
Prince  da  S.  Enivre;  enrre  les  Evéques  dt 
ce  lieu  on  rercre  parôculierement  faîne  An- 
dielmie  Religieux  de  la  Chartreufe  des  For- 
ces, qui  en  fiic  dréran  ii5^.  pour  remplir 
ce  Sie'ge  par  le  Pape  Alexandre  111.  il  ccoic 
de  ranciennt  âunille  de  Migain  en  Savoye  > 
foa  Corps  répoiè  dans  une  Chapelle  de  fon 

'E^fè.  La  Cathédrale  du  Bellay  dediee  i 
Càua  lean-Bapcifte  »  a  un  Chapitre  de  i8  Chitfiti 
Chanoines,  diMU  4  font  en  dignité.  Le  Doyen 
jpinc  de  X200U  de  revenu,  &  les  Chanoi- 
nes chacun,  de  300  L  au  moyen  de  TUnion 
du  Prieuré  de  la  Mooe  en  Savoye.  Le  Doyen 
cft  élik.par  le  Chapitre,  qui  l'inftirnë  plens 
jnn  ,  ae  les  Prâ>eiides  font:  remplies  par  le 
mêoie  ChapîCFe  ,  conjointement  avec  l'Eve- 
que  quL  n'a  que  fa  voix.  Les  autres  Chapt- 

.  Cres  di»  Avgcy  .font  à  Languien  ,  de  6  Cha- 
iitfnes  ik  Je  (Qoyen  qui  ont  1800 1.  Fonceisde 

.  3  Chaaôinef  qui  en  ont  1000  1.  9c  Cerdan  de 
7  Chanoines  Ac  le  Doyen,  qui  en  ont  1800  \. 
Oay  compte  de  plus  %  Doyennez  Ruraux» 
Château-Gaillard  ac  faint  Jérôme.  H  y  a  4  Ab- 
bayes ^  Ambonnay  rou  Ambronay  de  l'Ordre  xi^j^i 
dclaînt  iBenoit  Congrégation  de  faint  Maur, 

.à  ûne.lieuëde  la  Rivière  d'Ain  Diocéfe  de 
.Lyon  fondée  l'an  860  1.  par  le  fameux  Ber- 
nard Archevêque  de  Vienne  ,  elle  vaut  1600Q 
K  dont  l'Abbe'  en  a  la  moitié  ,  fainr  Ram- 
bert  du  même  Ordre  ,  Congrégation  de  Ciu- 
gny  non  reformé  de  3^00  1.  en  tout ,  6c 
S.  Sulpice  de  l'ordre  de  Citeaux  fondé  en  1 1 3  ;• 

X4  . 


148    ETATDE  I.A  FRANGR 

BouK-par  Amedée  I.  Comte  deSavoye,  dans  fe 
fOQUE  Diocéfe  de  Bellay,  &  Ben$  de  filles  du  m^- 
me  Ordre  qui  n'a  que  ixoo  1.  cecce  Maifon 
a'eft   établie  dans  la  Ville  de   Bellay  de  eft 
prête  à  tomber.  17  Prieurez  dont  le  plus  con' 
lidérable  eft  celui  de  Nantua  de  POrdrie  de 
Clugny  non-reformé ,  qui  vaut  en  touc  5^000 
l.de  rente,  dont  le  Prieur  prend  les  demc  den^ 
4  Chartreufes  ,  celle  dès  Portes  ,  qoe  Pon 
eftime  entre  la  féconde  de  l'Ordre ,  de  tfoool» 
de  Maurice  de   5ooo  ,■  celle  d^Araieres  de 
3000 1.  6c  celle  de  Pierre  Châtel  de  iJoooÙ 
On  y  compte  de  plus  54  Curesr  donc  Jo  i 
portion  congrue ,  ^i  du  Dfocéfè  de  Genève, 
14  de  cehii  de  Lyon  ,  &  ip  de  celui  de  Eellay-> 
cela  fait  3  diiTerens  Clergez  qui  étoienc  ao- 
■^         trefois  unis  fous   un  même  gouvernemenc  f 
mais   cehii  de  Lyon   aïant   commencé  à  fe 
féparer  pour  s'unir  à   celui  de  Brelib  9  ks 
autres  Pont  imite' ,  ils  élifentdes  Sindics  tous 
les  trois  ans  ,  6c  font  tous  en  poflèffion  de 
n'être  point  compris  dans  le*  Clergé  de  Fraiï^ 
ce,  ôc  de  ne  paier  aucunes  Décimes  9  oak 
feulement  un  don  gratuit  de  }boô  t.  L'Au* 
S£  *  Vo^  teur  compte  dans  le  Bugey  po  Gencils-Hom- 
èlejft,      mes  de  toutes  efpéces  ;  voici  les  principaux  ^ 
3  dû  nom  de  Dangeville ,  doiit  Paîné  Vicomte 
de  Lanpuis  a  été  Bailli  du  Païs,  un  autre  eft 
Seigneur  de  Monneraud,  ils  font  d'ancien- 
ne Noblefle  ;  le  fieur  d^Arlct  de  la  Servec- 
ce  ;  4  frères  du  nom  de  Benveus  Châtilloa  , 
dont  l'un  eft  Seigneur  de  Muflînens  ;  3.  da 
nom    de    Sacconnay  du   Brevil   d'ancienne 
Noblefle  ;  5  du  nom  de  Bolomier  de  Cou- 
*  zier  ;  le  Ci  eur  de  Bellay  de  Grelens ,  de  bon- 

ne Noblefle  j  le  fleur  Ducros  ,   Comte  de 
Groflée^  origîaairisde  Daupbiaé^.d^ancieÀ* 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    149 
Ae  maifon  9  le  Sieur  Cordou  de  Neyrîn  >  le  ^^^i^^ 
fieur  de  Croifelet  ,  de  la    maifon  de   Fou-  ^^y^^^ 
lanc   ,  le  ficur  d'Orcanc  d'ancienne  Noblct 
le  ,  le  fiear  de  Grenaud  Marquis  de  Rouge- 
mont ,  Bailli  de  fiugey  ,  fon  père  ^coic  Con- 
ieiller  à  Dijon  ,  le  fieur  Gerbais  de  MufTel  9 
le  ficur  de  Longecombe  Seigneur  de  Thoy, 
Lieutenant -Général  des  Armées  du  Roi    5c 
Colonel  d'an  Régiment  d'Infanterie,  étran- 
gère 9  quatre  frères  du  nom   de  Lourac   de 
Champrolon  >  quatre  du  nom  de  Moiria^  donc 
l'un  Baron  de  Chatillon  de  Corveille  >  rau- 
cre  Colonel  de  Cavalerie  s  l'autre  Comte  de 
Meillac  9  6c  le  dernier  Seigneur  de  Valagnac  9 
quatre  frères  du  nom  de  Monfèrrand  d'ancien- 
ne Nobleflè  9  le  fieur  Defmarets  Rocheforc  9 
deux  du  nom  de  Maillans^  le  ficur  de  Mechaud 
de  Courcelles  9  le  ficur  de  Migieux  d'Izelles  » 
le  fieur  de  Mornien  de  Grammont  9  le  fieur 
de  Pinjou  Prangin  9  deux  du  nom  de  Plâ- 
tre ,  Seigneur  d' Ambleon  Se  de  Vauxget  9  deux 
du  nom  de  Papillon  de  Chapelle  Carty  9  le 
fieur  de  Ruincort  ,    Seigneur    de  Vercheres 
Lieuccnant-Généial  des  Arme'es  du  Roi  9  deux 
du  nom  de  Rogles  ,  cinq  du  nom  de  SeifTel 
d'ancienne  NobleiTe  ,  ils  font  diflingucz  par 
les  Seigneurs  de  Creilieux  9  d'Arcemare  9  de 
Chavornay  9  de  Châcillonnet  6c  de   Potlio- 
nod  9  ceux  d'Artemare  fe  difent   venus   de 
Savoye  9  6c  enfin  ceux  du  nom  de  Vignod , 
ficur    d'Orchcs    6c    de    Boilex.    Les    Anno- 
blis  font  Bugna  9  Rougery  de  Billias  >  Bar- 
rer Gouverneur  de  Seifiel  ,  Bavette    9    Bo- 
zon  9  Balme  Lieutenant-Général  au  BaiHiage9 
Coleix  du  Richemont  9  Calamard  >  Cotin  9  du 
Porc  9  de  la  Balme  9  Doucin  ,  Dugias  9  des 
M#ux  9  tle  MUlcrs:^  DefciuligAferav  i  de  Çpur- 


/ 


%fo    ETAT  DE  LA  FRAtTCB- 

BOUR-rines  y  Fabri  LieutcnanCrCrimîiîel  au  Bail- 
GocNjE  liage,  foii  frère  dit  le  Cleflîcu.  >  d-defam; 
OfHcier   des  Mpurqoecairesli  à  prefênc  Major 
au  Fonc  S.  ETprit,  Defgraogcs'»  de  Croiiôiif 
Fabien  9  d'H^utcpicrre  ,  ^Mellercc  ,  Mont- 
griliec,  Michon  de  Cheneval  ,  Mourillecde 
Chacelard  Confeille.r  à    Dombcs  9  Paflêrac 
de  Bo^jaec  &  du  Parc,  Rjeydelec  delà  Vcil- 
krçdes  Roiez  ,  Rolec  jc-Subdiirvsèau  Ai^ocae- 
Général  à  Dombes  y  Tricaud  >  -  Trocud.  On 
compce  daçs  le   Bugey/.4   MarauHacsy  ^ 
Terrts  Gomtez.,   11  Batonies  ,  une  Charclaînic  U 
riaUt!^'  Ja  Fieft,  les  principales  de  ces  cerrcf  fonc 
les  Marquifacs  de  faine  .Sorlin  &  fainç  Ram- 
berc  >  les.  Ba^onids  de  Poncain^c  de  Cerdiia 
qui  appattîçfinen(  aiux  Dac9  de^avoye  héri- 
tier de  lalmaifon  de  Nemours  V  le'M^rquifàtde 
Valromey,  demies  Comtcz  de  Moncrëal-dc  croile. 
Les  aÔembl^es:  de  la  NoUefie  iè  tienneoc 
tous  les  3  ans  en  la  même  manière  q|ie  celle  de. 
Brefïe  pour  rÉlc6lion  de  trois  Syndics qnt  rè- 
glent toutes  les  affaires  du  Corps  pendant  Icw 
triennalicé  ■ ,     partagent    les    Impoûtions  & 
érabliifent  un   Receveur  Gentil-homme  oui 
ttâtf  d»  fend  les  comptes  à  PAffemblc^e,  coatefoisks 
y^y/'      rolles  de   ces   impofitions  >    aulfi-bien  qne 
ceux  du  Clergé  ,    ne  peuvent  être  exécutées 
qu'ils   n'ayent  été  vifez    de  l'Intendant,  A 
regard  des   affaires  du  tiers  Etat   >  elles  s'| 
traitent  à  peu  près  comme  dans  la  Breficf 
TAlfemble^e  s'y  tient  devant  le  BailH  ft  1er 
gens  du  Roi  9  &  il  y  a  30  voix  donc  les  Villes 
de  Belay  9  faint  Rambert  9  Seifiel  ^  Nalitus 
en  ont  chacun  deux  9  on  y  élit  des  Syndics  9  f 
Confeillers  &  un  Secrétaire  ,  l'on  fait  eh  ces 
Ailèmblées  des  délibérations  pour  drefièr  des 
Cahiers  ^coAtieoAenc.Ntac  des  fomoiVià 


ETAT  DE  LA  FRANCE.  151 

Jmpofer  ,  tant  pour  le  payement  des  charges  BOUR- 
de  la  Trîennalit^  qui  doit  fuivre  y  que  Pac'  «oolUC 
quit  des  dettes  contrariées  dans  la  précé- 
dente en  principal  de  intérêt  ,  comme  audi 
pour  les  dépenfes  publiques  9  réparations  des 
Ponts  &  Chemins  >  gages  des  Oifices  9  grati- 
fications au  Gouverneur  ,  Lieutenant  de 
Roi*  Miniftre  ,  l'Intendant)  leurs  Secré- 
taires 9  au  Bailli  >  au  Lieutenant- G  en  éral  âc 
aux  Gens  du  Roi  8t  6000  1«  de  deniers  ne* 
goriaux  qui  font  délivrez  aux  Syndics  9  les- 
quels en  comptent  à  la  Chambre  de  Dijon* 

Les  Lettres  d'Adiétes  font  obtenues  fur  les 
délibérations  de  adrefTées  à  l'Intendant,  qui 
y  ajoute  les  fommes  néceiTaires  pour  ao 
quitter  la  Province  envers  les  précédens  Syn* 
dtcs  ,  s'il  leur  eft  dû  pour  le  reliquat  de 
leur  compte  ,  les  frais  du  fceau ,  contrôle  > 
expéditions ,  foUicitation  defdltes  Lettres  8c 
des  Epices  de  leur  vérification  tant  au  Bu- 
reau des  finances  qu'en  l' Election.  L^impo-» 
ficion  s^en  fait  enfui  te  par  les  Elus  de  les 
Rôles  particuliers  de  chaque  part  font  ve« 
rifiez  en  l'Election  ou  payant  (5  d.  par  cotte 
pour  le  Droit  de  collecte  ,  tout  cela  ell  com- 
pris dans  les  fommes  ajoutées  par  l'Inten- 
dant 9  aulE-bien  que  la  depenfe  du  compte  de 
la  Recette  dont  les  Epices  font  payées  à 
raifon  de  90  1.  pour  looo  1.  6c  comme  ces 
Lettres  font  fujettes  a  l'acceptation  des  Syn-  ^ 
dics  8c  contiennent  la  validation  de  tout  ce 
qui  a  été  fait  dans  la  Triennalité  précéden- 
te y  i^eft  néccflaire  de  les  enregiltrer  à  la 
Chambre  9  pourquoi  l'on  paye  encore  6  1.  pour 
1000  1.  ce  qui  fait  voir  qu'elle  tire  de  ce 
qui  eft  levé  fur  la  Province.  Les  Syndics  ont 
4Q0Q.  1.  dégages  pour  toute  leur  Triennalité j^  , 


ijx   ETAT  DE  LA  FRANCR 

BODR    &  on 'leur  paflè  encore  lo  L  par  jour  potr 

«06H£  leurs  voyages  hors  le  reffort  >  6c  6  1.  feak- 

mencpour  ceux  qui  font  dans  le  Païs-,  en  lenr 

Îiaife  aufli  quelques  fomnies  modiquer  poor 
es  frais  extraordinaires  donc  ils  ne  peuvent 
aii'ément  tirer  des  quittances  »  les  Conidileri 
ont  144  1.  de  gages  &  4  1.  lo  f.  par  jour 
pour  les  frais  de  bouche  3  pendant  les  aflèm- 
blées  le  Secrétaire  a  20a  1.  de  gages  9  QQ 
£cu  par  jour  ,  pendant  lés  Sifkr^iéts  pour 
leur  aiMance  j  Se  6.L  en  cas  de  voyage.  On 
paflè  encore  aux  Sindics  xo  1.  pour  les  frais 
de  la  Convocation  de  l'aifemblée  générale 
&  j  1.  peur  ceux  àts  aflemblées  particuliè- 
res. Après  l'aifembiée  qui  fe-  fait  au  com- 
mencement de  chaque  triennalité^  le  Lieute- 
nant-GénéraF  reçoit  les  ferments  des  nou- 
veaux 0£Bciers  de  l'Etat  dont  l*aâe  eft  m« 
féré  k  la  fuite  du  procès  verbal  de  l'Eleâîoa» 
éc  le  lendenuiin',  on  tient  une  autre  aflènn 
blée  pour  élire  des  Conferllers  à  l'efièc  9  de  dé- 
battre les  comptes  des  précédens  Sindics  qui 
font  tenus  de  les  leur  lépréfenter  en  la  for- 
me qu'ils  doivent  être  rendus  en  la  Chambre^ 
&  ils  écrivent  en  Marge  leurs  contredits  » 
^  les  (ignent  fans  faire  aucun  calcul  ,  on 
en  tire  une  double  qui  rede  dans  les  Archives 
de  l*Etat.  Enfuice  l'un  des  Sindics^  géné- 
raux efl  député  extraordinâi rement  pour  aller 
en  Cour  follkiter  les  lettres  d'Afliétes  les- 
quelles étant  dreflèz  font  vifées  du  Confeiller 
général  >  aind  que  les  •  délibérations  qui  y 
font  accachées  >  puis  fignées  du  SeAetaire 
d'Ecat  9  qui  a  le  département  de  Bourgogne, 
&  enfuice  fcellées  ,  Monf.  le  Chancellier 
rempliflant  de  fa  main  la  taxe  de  l'Expédl* 
tiott  f  Sceau  ^  CoaCFôU$7  apfès-quoi  le  Dé^ 


\ 


ETAT  DE  LA  FI.  AN  CE.  s^ 

foté  le  joint  à  xxkd  de  Breflè  9  A  tous  les  Booft- 
deux  aux  Elus  des  Etats  de  fioui^gogne  pour  cOgHS 
préfemtT  ks  Cahiers  au  Roi  :  ces  deux  De- 
putes  iont  à  genoux  pendant  k  diiconis  que 
l'Elu  de  rEelii^  fiât  à  Sa  Majefté  ,  Se  s'a- 
prochant  enluke  de  fon  fauteuil  lui  préfmrmr 
les  Cahiers  t  «près  cène  Cérémonie  Ton  exa- 
mine en  particulier  les  Cidiiers  ,  tant  dea 
Ecacs  Généraux  que  des  Provinces  de  firef^ 
le  de  du  Bugey  9  en  xinc  conièrence  qui  iè 
tient  chez  le  Prince  de  Cpndé  ;  depuis  qu'il 
eft  Gouvemeor  des  unes  de  des  autres  ,  le 
Controlleur-genéral  s*y  trouve  avec  1*  Inten- 
dant de  la  Province  9  6t  ils  Ibnt  enfuice  ré- 
pandus, au  Confeil  »  de  forte  quMl  ne  leAe 
qu'à  folliciter  les  déclarations  du  Roi ,  les  ar- 
rêts ou  lettres  de  cachet  qui  doivent  ccre  dé- 
livrez en  conféquence  de  la  réponfe  ;  ce  dé- 
tail doit  fervir  de  Supléœent  à  ce  que  l'Au- 
teur a  omis  dans  l'Article  des  Euts  de  BreT- 
iè  9  comme  réciproquement  ce  qui  manque 
à  celui-ci  en  doit  être  fuplec  par  ce  qui  eft 
dit  dans  le  précédent  ,  le  Gouvernement  de 
l*une  8c  de  l'autre  Province  étant  entière- 
ment pareil. 

Quant,  aux   Villes  de  cette  étendue,  celle  ri7/«  iè 
de  Bellay  à  une  lieuë  du  Rhône  >    eft  ûtuée  'S.lUj, 
entre  deux  Collines  chargées  de   vignes  ,  au 
bas  defquelles  au  Nord  6c  au  Midi ,  s'éten- 
dent de    vades    Prairies   ,   fon    circuit   eft 
zioo  pas  9  outre  PEglife  Cathédrale  de  une 
Paroimale  9  il  y  a  un  Couvent  de  Cordcliers 
de  400  1.  ,de  revenu  9    un  autre  de   Capu- 
cins 9   un  de  filks  fainte  Marie  fort  pauvre  9 
un  d'Urfulines  de  45001.  TAbbaye  de  Bons, 
dont  il  a  été  parlé  eft  un  hôpital.  Le  Bail- 
liage compofé  d'un  Bailli  d'JÈpée  ,  Lieucc^ 


/ 


^$4  ETAT  DE  LA  FRANCE* 
BOCR-  nanc  6c  Confcillers  efl  une  jurifdiâîoQ-Royi^ 
CDGNS  ^^  ^"^  reflbrcic  nuê'menc  au  Parlement  de  It 
Province ,  le  Juge  de  l'Evcque  efl  ChâcelaiO) 
l'Ëledion  eil  compofée  d'un  Préfident  9c  ro 
£lûs  y  la  MaréchauiKe  d'an  Lieucenanc  y.  aa 
AiTeileur  9  un  Greffier  6t  ix  Archeri  ,  le 
Orenier  a  fes  officiers  ordinaires  »  <c-  le  Corpi 
de  Ville  n*en  a  que  de  perpétuels  de  noa- 
velle  création  y  fon  revenu  confifle  au  droit 
de  I  je.  pinte  de  tout  le  vin  vendu  en  dàsii 
-qui  a  éU  accordé  pour  le  payement  des  of- 
ficiers de  nouvelle  création  ,  le  terroir  eu 
environs  efl  bîenrulrivé  ,  mais  il  ne  s'y  ftit 
aucun  Commerce  particulier  9  on  accule  kl 
habitans  de  parefie  ôc  d'envie  les  uns  coaoce 
les  autres. 

N  an  tua  eft  une  petite  Ville  qui  ne  con& 
fie  qu'en  une  longue  rcè'  d'environ  1000  pM 
ailèz  bien  bâtie  >  elle  efl   flcuée  entre  deux 
îiautes  Montagnes  ,  &  à  l'extrémité  d'un  pe- 
tit lac  très-poiffonneux  ,  Jùr-tout  en    trui- 
tes lequel  e(l  à.  l'Occident  ,  celui-ci  n'eftcon- 
fidérable  que  par  le  Prieuré  dont  il  a  dcja  été 
parlé  9  les  Religieufes  ayant  eu  conteftacioo 
avec  le  Prieur  ,  il  fut  ordonné  par  arrât  da 
grand  Confeil    de    l'année    1688.   qu'ils  vi- 
vroient  en  commun  ,  &  qu'ils  ne  rccevroicm 
parmi  eux  que  des  Gentils-hommes.  La  Sei- 
gneurie du  lieu  apartient  au  Prieur  avec  qua- 
tres  Châtelainies  dans  la  dépendance  de  Nan^ 
tua  ,  S.  Germain  9  Montagne  Se  Echallon  » 
xiont  9  grandes  ParoifTes  divifées  en  17  vil- 
lages dépendances  toutes  entières.  La  terre  A 
4  grandes  lieues  de   longueur  en  toute  jufti- 
ce ,  &  eft  contiguë  à  de  belles  Forets  de  S  a.-' 
^  pin  >  qui  en  font  encore  partie  ,  le  Cens  &  au- 

tres droits  Seigneuriaux  font   dûs   folidairc^ 


BTAT  DE  LA  FRANCE,  tjr^  ' 

^nt  par  tous  les  habîtans  &  s*éxigenc  fur  BOUR- 
^Kiltts  que  les  Sindîcs  des  Paroines  font  oOcMX 
'bliges  de  faire  tous  les  }  ans  flc  de  les  re- 
imrc  au  Seigneur  à  leurs  frais  avec  un  ctat 
d  Ventes  6c  autres  Aliénations  :  il  y  a  dans 
«te  ville  grand  nombre  d'artifans  qui  font 
le»  Epingles  ,  de  la  Tapifferie  ,  imitée  fur 
le  la  Bërgâme  ,  des  Tanneurs ,  Blanchiffeufcs, 
St  des  Moulins  à  papiers  ;  en  général  le  peuple 
f  eft  laborieux  Se  adif  ;  les  Oélroîs  qui  lui 
ont  été  accordez  ,  pour  donner  moyen  de  ra- 
cheter les  offices  du  receveur  &    contrôleur 
des  deniers  patrimoniaux  &  de  fublifti tut, con- 
sent aux  droits  de  I3^fur  la  vente  du  Via 
qui  raporte  ^i6  1.  14  f. 

La  Ville  de  Seiflcl  eft  agréablement  fifuéc ,  Siijfil' 
&  partagée  en  deux  par  le  Rhône ,  il  ne  s'y  fait 
^aam  Commerce  fi  ce  n'eft  celui  des  voitures 
de  Lyon  twar  la  Rivière. 

Celle  de  faint  Rambert  n'eft  proprement  f .  t  jmM 
qu'un  Bourg  aflcz  mauvais ,  l'Abbaye  qui  y  *"»• 
cil  bâtie  a  donné  l'occafion  de  former  cette 
habitation  ,  qui  eft  entre  deux  hautes  Monca- 
goa  fore  fiérré.  On  y  voit  les  icftcs  d*un  gros 
Châteaa  »   qui  fiit  détruit  par   le 'Maréchal 
de  Biron  ,  lorfqu'il  s*empara  du  Païs  9  les  ha- 
bitant y  font  laborieux ,  &  toutefois  fi  telîc- 
ntBX  rmnez  9  qu'une  grande  partie  abandon- 
nât îourncUement   le    lieu     pour   s'établir 
aiîltnTs, 

L'Auteur  finît  le  long  détail  de  fon  Mé- 
moire ,  par  la  dcfcription  du  Pais  de  Gtx  y 
^p  confine  au  Mont  Jura  «c  £  la  t  ranchc- 
Ccrrtc  vers  l'Occident  ,  au  Lac  de  Gcntvc 
▼rrs  l' Orient ,  au  Rhône  àc  Gtntvo'i  Savoyard 
*erî  le  Midi  ,  aune  :ar:îc  eu  Mont  Jura  5c 
a3  Pals  de  Vaux ,  d/pendant  au  Canton  de 


kJ5    ETATD-E  LA  FR  ANCE; 
kOuK-  Bci^ne  vers  le  Nord   ;  fa    longueur  de  ttft    7 
gOgNB  ^cu^'s  d'Allemagne  d*Orlenc  à  rOccident  j  fe    1 
«-^         fa  largeur  de  crois  depuis  Gex  jufqu*àGeaé-    ." 
^  Q^*  ve  »  ce  Païs  eft  encieremenc  fermé  i  l'Oc-     ' 
cîdeoc,  par  le  Monc  Jura  ,  lequel  coocfté-     ) 
Momu     pjiç  Qjjtji   y  paroîc  9  ne  laiilè  pas  d'avoir  fia     ? 
^'^^       fon  ibmmec  des  Pâturages  excellent ,  donc  oa     | 
profite  par  le  moyen  des  Paftres  qui  y  foçc  lent     , 
demeure   ,   lefquels  en    defcendenc    coat  les 
ans  au  10  ^ai  ,  on  leur  confie  zooo.Vacbei    ; 
êc  plus   j    qu'ils  y    mènent    paitce  .en  .  ces 
lieux  ,    &   les    ramènent    le   10  Décembre 
fuîvant  6c  payent  10  1.  par  chaque  vache  f 
outre  10  1.  qu'ib  payent  aux  propriétaires  de 
la  Montagne  \  les  Pailres  ont   à  leur  profit 
tout  ce  que  les  vaches  rendent  de  Ja!t,en  ce 
tems-là  9  dont  ils  font  les  fromages  de  Gcs 
fi  éftimez  ;  le  refte  du  Commerc  c  de  ce  Païs 
fe   fait   avec    Genève   U  confifle    en    Fro« 
mages  ,  peu  de  Eled  ,  de  Vin  de  de  Char- 
bon ;  il  n*y  a  pas  de  grands  bois  dans  too' 
^e  cette  ccenduc  ,    le  peuple  y  vit  de  Châ- 
taignes 4  mois  de  Pannée  >  il  y  avoic  près 
de  900  familles  Huguenotes  avant  la  revo- 
carion  des  Edits  ,  iln'en  refte que 485  nou- 
veaux convertis.  Le  Rhône  qui  côtoyé  tou- 
te la  langueur  du  Païs  de   Gex  >  n'y  efl  na^ 
vigable  dans  aucun   endroit   ,  car  joutre  le 
nombre    des  Rochers  qui  rempliflcnt  fon  Ca- 
nal ,  depuis  Genève  jufqu'au  Fort  de  l'Eclu- 
fe  9   il   fe   perd  fous   terre  au-deifous  de  ce 
Fort ,  &  n'en  fort  que  fort  loin  j  il  y  a  dans  çc 
Païs  une  autre  Rivière  nommée  la   Verfoyc 
qui  coule  dans  le  Lac  de  Genève  j  .6c  deux 
torrens  qui  fe  jettent  dans  le   Rhône  ,  l'Au- 
H^       teur  n'Indique  rien  de  particulier  fur  les  Ponts 
"  "^      Se  les  Chemins.  On  compte  dans  cette  éten* 

.} 


fc  £-  jrszi:  J1C3  i£5  Aijr.  a:  ôcnr^-  .  ocwr'*' 
àa:  Q£  1  Ana-ft  sî  =umz-  œ  arv^r  .  «uit 
^  ccœxzsBxuË  -  L  "   *   aii!Î.   ur  mrnCk'nt  -dr 

fcnc  •  zp.  en  nais  bl  Cnai^c-s  a  n.  Tffr- 

nés  ngitfn.-g?  -r  a  r^awmn  eue  i:»  C.4;nrî  mu. 
«fi  nanusrc  oe  aSians  ol  Di^cs-jf  or  ^Vjw- 

Le  XDr»isft  X2L  Taji  aê  Ct£\  ù    ro-ji.  :  &  Xfl^.'« 
ly  Gtfmiis-iàDTiiTnfif  -  iTiQc:  ij  Je»'»?:  *>f  f^i* 

fc»t  en  Sarryc  fc  er  Sasrr  •  îr  fwjr  3f  Ycr- 
Bay  d^  naniàe  Sauras?  "1  îe  l'i»:  de  lUkha* 
Mxd  Stûg3cur  àe  Praaçia  •  Car^nin?  aa  Rc^ 
gimer.:  Sii£ê  de  Cbesicrs  ,  iè  ivur  ôc  \>r- 
<Ua  ilrsr,  de  ChEl&lfe*  «  le  Sjiron  ôe  \a  Rjïiîif 
cLincTi  de  GiziiUcrSj  crig:r*A:re  ôi^  Ojii'.j'O^in*  • 
le  ûear  dt^TZZv  da  nôin  «  Pijin  *  *1^  Kmi- 

gac!ird'Ailmag.-w,origiiiairc  du  Vais  de  V.iu\» 
le  fleur  de Commery  originaire  de  Savonc  •  le 
Ccur  de  Mojcon  Lofnay  de  mcine  •  îc  lîciir 
de  Saconnay  de  crcs-ancîenne  mai  Ion  Cte  ci>n- 
auc  ,  le  ficar  de  Precigny  Poncée  ^  le  llcur  Je 
Bons,  le  licur  de  Machard  ,  le  heur  du  Ro! 
Iec>  Seigneur  de  Pongui  «  il  a  6c  liiij;.\viler  des 
Moufquecaires  >  deux  frères  du  nom  de  lîù- 
baldy  originaire  de  Picmonr  ,  le  lieuv  i  olo- 
ny  de  le  llcur  Michaelle.  1/ Auteur  iiuniUc- 
dans  toute  cette  étendue  un  Marquilat  ,  ^  lU 
fonies  5c  1 8  Seigneurie, 

Tams  ÎIU  Y 


/ 


EXTRAIT 

DU 

ME  M  O  I  RI 

DELA 

GENERALITE 

DE 
TKANCHB.CQMTn\ 


TrAm-  ^       E  Comrf  de*  Bourgogne -ou -FrMiclie- 

ComT.   I        Comté  ,  a  le  Duché  du  même  nomi 

S*f  b*r^   JLj  l'Occident ,  l'Alfaceau  Levanc^la  Lor- 

9US  &     raine  au  Nord  ^  la    SuifTe  ôc  le  Comté  de 

^^  ^''•"  Mont-beliard  au  Midy.    Sa  longueur  du,Nord 

^\        au  Sud  eft  de  3 journées  &  demi  de  chevat» 

^^£«».  a\x\o  bonnes  iieuës  du  pays.  Sa  largeur  en  la. 

prenant  de  biais  du  Nordred  9  e(l  de  xolieuci 

dans  fa  plus  grande  étendue  &  de  15  dans  & 

plus  étroite.  Ainfi  l*on  eftime  que  la  Province 

entière  a  1.80  lieues  de  circuit  oa  environ.  El* 

le  eîl  naturellement  divifée  ,  en  PaïFunî  & 

païs  de  Montagnes.  Le  premier  comprend  lei 

Bailliages  de  Vefoul  •,  de  Dolé  >  Gray  ,  Lion»» 

le  Saunier  &  Pôligny.   IL  abonde   en  blez  » 

•vins  &  fourages  aulïi-bien  qu*en  chanvres  fie 

^  en?  noix.  Le  1.  fe  fubdivife  en  païs  de  fran- 

V  c]a&- montagne  ^  q^ui  comprend.  les.  Bailliages  de 


.   EjTATDE  LA  FRANCE.   161 

Ponralier'&  Dorgeiec^  parciede  ceux  de  Sa-  FrAw.' 
lins  ,  d'Ornans  6cde,Bçavtne,  avec  la-cerrcde  ComT^ 
S.  Claude  Se  en  païs  mêlez  ,  0^  font  fstuez  les 
Bailliages  de  Bszançon,  Quingey,  Arbois»& 
l'aucre  partie  de  ceux  de  Sallas  ^  d'Ornans  ^ 
-^çaune  :  11  croie  beaucoup  de  vin  en  ce  dernier 
éc  quelques  grains  :  mais  quoique  Faucre  ne 
produiiè  que  de  l'orge  Se  de  Tavoine  9  il  c(t 
'pourcanr  plus. riche  àc  le  meilleur  de  la  Provio- 
ce  ,  à  caufe  des  beftiaux  qu'on  y  nourrie  de  qui 
s*y  engçaiiTenc. 

Tourd  la  Province  eft.  comprife  fous  Je  47  Tempe» 
degré  de  Lacicude  ,  cpmme  une.  grande  panie  r^urt* 
du  refte  de  la  Francq.  Cependant  lia  hy vers 
y  iont  plus  rigourçux  de- durent-  plus  long-cems» 
à  caufe  des  neigBs  donr  les  Mencagoe»  fonc 
couvertes  jafquJai^..  Mois  d'Avril  &  (£s  vens'ac 
pluyes  froides  qui  viennent  après  9  lefquelles- 
ibnc  icaufe  que  l'çn  ne  fy  aperçoit  prefque  pas 
du  JPrkiccfns.  En.;revai)che  les  iAnicoinfles  y 
font  coû|ouiis  belles  &  .dédommage,  du  grand 
chaud  de  l'Ëxé.  Ain  reiîe  les  hypers  js'w  paf- 
fenc  beaucoup  plus  compiodémenc  qu'ailleurs,       .,  ^ 
à  caufe  de  la  grande  quantité  de  bois  qui  s'y 
trouvent  ,  n'y  ayant  point  de  païs-  pkis  cour 
vert  que  celui-ci  ^  qu'on  ait   défriché  plur 
fleurs  Cantons  >  depuis,  qu'il  eil:  fous  la  do- 
mination de  Fra,nce.  Ces  bois  font  ordihai* 
rement  con^jpofez  de  Hêtres  9  Chêne»  &  Sair 
pins.. Cependant  les  dégradations  qui  fècomr 
mettent  dans    les  exploitations  9  6c   les  abus 
extraordinaires    qui    s'y    pratiquent    9    font 
craindre  avec  raifon  que   la  Province    n'en 
vienne    à   manquer    9    n'y  ayant  déjà    plus 
de  bois  propres  à  bâtir  dans  le  Voiûnage  des 
grandes  Villes.  Jtivhns. 

fia  compte,  eu.  Fi:aacberG(uneé  Ginq^S.lyie.^  ^  Stf^idr 


/ 


%6i  JETATDEtA  PRAW6E; 

t'R'AN  res  principales  9  «kwit  la  Saône  feule  porté 
COMT  baceau.  Elle  naîc  dans  la  Lorraine'  >  dan> 
la  Montagne  de  Vofge  ,  encre  en  Comcé  au 
lieu  de  iouvelle  ,  côcoye  le  BafHgny  ft  k 
Duché  de  Bourgogne  y  5c  va  le  rendre  dans 
le  Rhône  à  Lyon;  Lès  bârèaux  remoticcnr  jliiF- 
:'qu'à  Cendreçourc  dans  lès  fortes  eaux  >  maïs 
ordinairement  ils  rie  pâflenc  point  Port  "fur 
Saon6,'  6c  de-là  en  baiflànc  la  rivière  porte 
aifément  5o-ou  4  vingt  milliers  îufqù^àGrayi 
où  elle  devient  aiïèz  forte  jufqu'À'  150:  Mais 
cette  navigation  a  toujours  de  grandes  in- 
.  . .  commodîCet ,  parce  qu'en  Et^  les  eaux  (bûC 
très-bafles,  &  qiCeti  HyVèr  le  Cours  de  cctt'e 
Rivière  Aanc  très-lènc  v  elle  gèle  crès-aîfô- 
nuftic  ;  outre  qu'elle  eft  fujette  à  des  crues 
d*eaux  ât  k  des  ^^ôtdemens  qui  la  rendent 
impratiquable  durant  t  mots.  On  compte  '6 
forges  6ci6  boulins  lufle  cours  de  cette  Ri- 
vière I  qui  ttuifenc  beaucoup  à  la  Naviga- 
tion y  pariée  que  îcs  Eclufes  en  foht  nitil  faî- 
tes* Il  feroît  pourtant  aifé  d*yTemedier  avec 

ZM^fWW*  tttte  légère  dépenfè,  Le^  autres  rivières  de  la 
Comté  font  le  Loughon  ,  qui  vient  de  la  Vof- 
ge >  paffe  à  Luze  >  Montbaron  >  Marnay  8c 
Pefrae,&  fe  jette  dans  la  Saône  à  Talnay.  Ccl- 
IcHci  ferc  4  flotter  des  bois  pour  la  Mariiie  > 

L^Vfux*  in^js  ne  p^uj  p^j  ^j,.ç  rendue  navigable.  Le 
Doux  qui  prend  fa  fource  dans  le  Prieuré  de 
Mofhe  au  Mont  Jura  >  paife  à  Pontarliêr ,  fait 
cniuite  un  grand  tour  le  long  de  la  Suîfle ,  da 
Porentruy  8t  de  Montbeliard  ,  6c  revient  tra- 
vcrfer  la  Province  par  Cerval  >  Beaune  y  Be- 
sançon &  Dole ,  d'où  il  fe  rend  dans  la  Saoné 
à  Verdun  ,  Ville  delà  Duché,  Tout  le  mon- 
der convient  qu'il  pourroit  être  rendu  navigft* 
UM^MoiubeUard»  U  Viol  i'a&ic  viikâft 


^ 


ETAT  DE  LAFRANCE.    xôf 

fornier  un  devis  de  la  dcpenfè  qu*il  y  auroic  à  Fr  a  m • 
faire  pour  cela  ;  mais  le  deilêin  en  a  ccé  aban-  Comt« 
donnd  dans  la  fuite  ,  6c  l' Auteur  fait  voie 
que  ç*a  écJ  fore  juftemenc ,  parce  que  le  Roi  « 
ni  :  la  Province  n'en  àuroienc  pas  ciré  une 
ucîficd  proportionnée  à  ladépenfe.  £n  eifet» 
comme  ju(qu*à  Dole  il  ne  traverfe  qu'un 
mauvais  pays- qui  ne  produit  rien  >  donc  le 
débit  foit  néccffaire  %  fon  ufage  fe  rédui* 
roic  à  fènrir  de  voiture  à  des  Marcliandifes 
qui  £ê  cirent  de  Lyon  pour  l'Allemagne.  Mais 
c'eft  cela  même  qui  découvre  l'utilité  de  ce 
travail  pour-  la  Province  >  attendu  que  le 
Commerce  des  Rivières  n*e(l  avantageux  que 
pour  le  débit  des  Marchandî£bs  qu'on  prend 
Chez  foi.  4  de  que  les  retours  ne  font  comptez 
que  pour  les  frais  des  voitures.  D'ailleurs  , 
^s  Marchandlfes  de  Lyon  pour  l'Allemagne 
ont  une  autre  route  «  remontant  à  Gray  par 
laSaoney  d'où  elles  pafl^t  en  voiture  k  Monr« 
beliard  >  te  le  chemin.de  Bezançon  ne  feroîc 

Ï>Ius  coure  que  celuMà  que  .de  crois  ou  quatre 
ieuè's. 

La  Louve  5c  le  Dain  font  deux  autres  Ri-  lâlêu^^ 
vîcres  ,  dont  la  i  fe  jette  dans  la  Saône  de  la  à'^^^^îH 
^  dans  le  Rhône ,  après  avoir  traverfe  le  Bu- 
gey.  L'une  &  l'autre  ne  peut  fervir  qu'à  faire 
flotter  des  bois  pour  la  Marine  6c  encore  trhs* 
difficilement.  Il  y  a  d'ailleurs  un  nombre 
infini  de  r^iffeaux  dans  la  Province  ,  qui 
fant  être  d'aucune  utilité  au  commerce  9 
forment  d'excellentes  prairies  qui  produifenc 
dts  fourages  très  abondans. 

L'Auteur  paffc  d'abord,    après  cette  dtf- f/^*^.f!*^ 
cription  générale  ,  à  l'explication  des  3  for-     ^  *^'*' 
tes  de  Gouvernemens  de    cette    Province  > 
r£ccIelialUque  I.  le  Miiiudre  &  le  Ci?iU  Far 


1*4    ETAT  DE  LA  FRANCE; 
fRAM-  ^^P^"  ^"  premier  ,  il  dîc  que  l'étendue  de 
CHE-     ^*  Comcé  de  Bourgogne  fè  trouve  foumiCb  à 
CoM T.  ^*"^  Diocèfes  dîfierens  9  Bezançon  ,  Lyon  9 

Bourg  ,  Laufanne  6c  Toul. 
-^r^^f-  Bezançon  eft  un  fîége  Archiepîfcopal  Mé- 
^*r^^  tropolitaiii  ,  dont  les  Evéchez  de  Laufanne  9 
çoa,  àe  Bafle  &  de  Bellay  font  fufiEragans.  Il  yen 
avoit  autrefois  un  quatrième  9  qui  ^toît  celui 
de  Windifch  en  Suiffç  ,  mais  il  a  été  iiipri- 
mé  depuis  pludeurs  fiécles  &  uni  à  celui  de 
Confiance  en  Allemagne.  L'Archevêque  de  Be- 
lançon  efl  cleélîf  par  fôn  Chapitre  »  fuivanc 
le  Concordat  Germanique  qui  eft  reçu  dans 
cette  Eglife  pour  tous  les  bénâices^  qui  en  dé- 
pendent 9  mais  comme  fon  Diocëiè  cft  fort 
étendu  9  il  fe  choiiit  entre  fès  fîiffragans  or- 
dinaires 9  un  fuBragant  particulier  qui  eft  re- 
vêtu du  titre  in  frantbns  9  pour  l'aider  dans  kf 
fondrions  de  PEpilcopat.  Le  Pape  Pinftitué 
fur  le  choix  de  l' Archevêque  >.  par  le  confen- 
temenc  du  Chapitre  >  d'autant  qu'il  s'agit 
d'autorifcr  la  penlian  que  T  Archevêque  lui  crée 
lur  la  Menfe  Archicpifcopale.  L'Archevêché 
•  ne  vaut  que  18000  L  de  revenu  :  Celui  qui 
k  pafféde  aujourd'hui  eft  de  la  maifon  de 
Grammont  ;  fon  Neveu,  Evêique  de  Phila- 
delphie eft .  foa  fufiîraganr . . 

Le  Chapitre  de  la  Cathédrale,  ihdépeir- 
dant  de  l'Archevêché ,  eft  compofé  de  4^  Char 
Aoines  prébendêz  ,  du  nombre  defquels  font  le 
haut  Doyen  ,  le  grand  Archidiacre  ,  le  Chan- 
tre &  le  Tréforier  9  avec  les  4  petits  Archidia^ 
cres  de  Salins,  de  Favemey ,  de  Gray  de  de  Lu- 
xeuil  ;  toutes  ces  dignitez  font  remplies  par  Ele- 
âton  9  mais  les  (Impies  prébendes- font  alterna- 
tives entre  le  Pape  5c  le-Chapitrcenforte  que  le 
Papç' pQtti: Y  W  immédiate  aux  Caaonicats  qui 


BJ^AT  Dfi  LA  FRANCE.  t6f 
'escepcîon  de  ia  prébeàil^  Théologale  >  qui  FAaM[« 
ft  au  Concours  des  Doreurs  i  lefquels  difpu-  CRE- 
eue   publîquemenc  pour  Tobcenir.    Touc  le  OolIT» 
as-Chœur  de  cecce  Èglife  efl  fore  nombreux 
c  à  la  diipofkion  du  Chapicre  »  donc  cous 
»  fiippâcs  onc.droic  >  fuivanc  un  privilège 
tt  Pape  Paul   V*  d*bfiicier  avec  les  Orne- 
lens'  PonrlÇcaax  t  qu'ils  portenc  même  (  en  ) 
^Milcure  9  Ac  d'acre  vécus  de   foucannes  vio* 
«es.  Cet  écac  du  Chapicre  de  Befançon  eft 
î^  diOS^renc  de  ce  qu'il  écoic  aucrefois ,  puif* 
l'il  avoir  %  Ejglifes  Cachédrales  »  S.  Ecien- 
s  9  bâde  fur  la  Colline  où  eft  à  préfenc  la 
icadellc  ,âc  S.  Jean  l'Evangelifte ,  qui  jouic 
icore  de  cette  dignité.  Ces  z  Eglilès  avoienc 
lacune  )&  Chanoines,  leurs  dignicez,  leurs  per* 
nnats  At  autres  bénâices ,  &  difpucoienc  en- 
'ellea  de  l'honneur  de  Mécropole  ;  différent 
li  fût  terminé  par  l'union  qui  en  fut  faice  en 
Jjf  »  avec  réduâton  de  la  cocalicé  des  Cha« 
lines  à  45  ièuleraenc  9  donc  19  fureac  acta« 
ex  à  S.  Etienne  Ôc  le  reile  à  S*  Jean  ;  cet 
dre  qui  avoir  roûjours  écé  depuis  fon  éca- 
ilemehr»  fiic  reuverfé  en  i66S  9  par  le  ba- 
ient .  de  la  Cicadelle  »  que  le  Roi  d'Efpa* 
e  fit  élever  6c  pour  laquelle  on  fuc  obligé  de 
:ruîre  9  tant  TEglife  de  S.  Etienne  9  que  les 
liions  des  Chanoines  qui  la  deflervoiencDc' 
te  que  ;çout  le  Chapitre  fe   crouve  depuis 
rema-là  réUni  à  S.  Jean.  L' Auceur  remarque 
!  depuis  q^e  l'on  a  fuprimé  deux  de  ces  4^ 
ébendes  9  on  en  a  apliqué  le  revenu  à  rencre- 
a  de  ,^0  Enfans  de  Chœur. 
L'Archevêché   de  fiefançon   eft   divîfc  en 
Dpyennez  ruraux  ,  qui  font  ceux  de  Sex« 
f  de  Salins  9  de  la  Moncagne  9  Lyons  le 
unîcr  9  Ncublanc,  Dole,  Gray ,  Travesjpa* 
Tême  lit.  Z 


266   ÉTAT  DE  LA  FRANCE. 
FrAn- verhey  ,  Luxcuîl  ,  Dajoye  »  Granges  jjAflH 
CHfi*.    geniont ,  de  Beauiie  »  de  Varoiiii ,  le|gi|eis  tôai 
CoMT  partagez  aux  5  Archidiacres  donc   il,  a  Af 
parlé;  mais  çornme  leDiocèiè.de  fiezançoa 
î'écend  bien  loin  auKlelâ  .desvlimites   de  ,.la 
I   Comté  ,  r Auteur  en  tfaicanc  des  Abbayes  ik 
«autres  bénéfices  qui  fe  (rouyçnc  dans  fon  ^cen* 
due'  9  fe  renferme  à.  ceux  qui  Ibnc  de  la  dé* 
pendance  de  la  Généralité  de   Besançon  9l 
omet  cous  les  autres.  Toutes  les  Abbayes  de 
AlhAjfu  la  Comté  font  à  la  nomination  du  Roi  pà, 
conféquence  de  l'Induit   qui'lui  fijc  accordé 
par  le  Pape.  Innocent  XI  ,  \t'%o  Mai  i6i6» 
Biles  font  toutes  des  ordres  connus  dans  le 
Royaume  :  Sçavoir  9  celle.de  faine  Paul  de 
S.  TmuI.  Bezançon  ,  de  Chanoines  Réguliers  >;  fondée 
au  commencement  du  XII.  uéde  par   ikint 
Donat  Archevêque  de  Bezançon  »  poar  des 
Moines  cirez  de  X<u3(euil  qui.yiyoiencfônsla 
régie  de  S.  Colomban  dans,  l'onzième  fiécle. 
Hugues  I.  aufli  Archevêque  y  établit  desJQia- 
noines  féculiers  fous  la  direâion  d'en  Poyeni 
mais  dans  le  fiécle  fuivant  f  l'Â^hevé^  An- 
fèric  leur  donna  une  f^le  9  ^  un  Phear  9  (t 
Guillaume  II.  en  iz^o  >  y  établie  no  Ab- 
bé ^  qui  a  continué  jufqu*en  1466  >  qoe  ce 
Monauere  paflk  de  régie  en  Commande.  U 
a'toûjours  eu  le  droit  6c  eft  encore  en  pofièC 
fion  de  concourir  avec  le  Chapitre  de  la  Ca- 
thédrale à  Péleâion  de  l'Archevêque  t  l*Abbé,' 
Prieur  dàuftral  Se  l'un  des  Religieux  y  alït-, 
fient  ôc  donnent  leurs  fuffrages.  An  refte  k 
revenu    n'eft  pas  confidérable  >  pai£qu*ii  lîc 
monte  qu'à   4000  .1.    L'Abbaye  du  Mont* 
^^^^-  Benoît ,  auffl  de  Chanoines  Réguliers  ».dàiii 
PP^'     la  Montagne  a  comniencé  par  un  HermiofS 
^     bâti  parmi  nommé  fioioft  »  duquel  le.liç0 


BTAT'DE  1.4  PHANCÏ.   itf 

«  pcîs  le  nom.  Les  Chanoines  réguliers  s'y  FftAlli 
•^tblhenc  au  eommencemenc  du    XIL  Sié-  chb- 
>  <le  >   (bus  le  fiouvernemenc  du  nommé  Har-  CoMT* 
douin  en  quallcé  de    Prieur  >  6c   peu  après 
il  fùc  érigé  par  l'Archevêque  en  AbDaye»CHii 
pailk   en    commande   dès   l'an    1501.    Elle 
Tauc  8000  1.  Goiile  »  autre  Abbaye  du  même  Mflif. 
ordre  >   à  un  quart  de-  lieuë  de  Salins ,  tire 
fen  ori^ne  de  l'Abbaye  d'Abondance  en  Sa« 
Toye.  Uaucher   de  Bourgogne  9  Sire  de  Sa- 
lins 9  en  fiit  le  fondateur  en  iipp.  de  la  ft 
-ériger  en  titre.  Elle  eft  en  commande  depuis 
aoo  ans  >  %L  ne  vaut  que  2000  1.  L'Ordre 
de  Prémontré  qui  eft  une  réforme  de  Cha- 
noines réguliers  »  ne  poiTédeplus  en  Comté 
qu'une  feule  Abbaye  »  qui  eft  Corneul  pro- Cwtml, 
che  de  Gray,  fondée  au  XII.  fîécle.  Elle  jeft 
encore   an   régie    9c   vaut    ^000    1.    Beau-  3^^. 
champs  ,  autce  Abbaye  du  même  ordre  »  acbamft» 
été  iuprimé  ,    depuis    que    les  Comtes    de 
'Montbelîard  y  Luthériens  »  iè  font  empares 
de  fès  biens  ft  en  ont  chaffé  les  Religieux* 
Les   Abbayes  de  l'ordre  de  S*  Benoit ,  foffc 
pour  les   Hommes  »  Luxeuîl  >    fondée  par  Luxeml, 
laint  Colomban  qui  y  vint  d'Irlande  en  1590* 
Ce  Ssûnt  établit  une  r^Ie  que  les  Religieux 
ont  changée  depuis  en  celle  de  iàint  Benoît. 
La  réforme  de  faint  Vannes  y  fut  introduiœ 
au  commencement  du  XVII.  Siècle ,  6c  y  fub- 
fifte  encore  avec  une  éxaâe  régularité.  Elle 
vaut   8000  1.  Lure  9  fondée  en  514  par  faine  Lint% 
Diecole  ,  nommée  vulgairement  faint  Dille  « 
Difciple  de  faint  Colomban  «  a  été  uni  au  mi- 
lieu du  VI.  Siècle ,  à  TAbbaye  de  Morback. 
Deforte  oue  l'Abbé  de  Morback  Teft  auffide 
Lare.   Celle-ci  eft   occupée  par  des  Moines 
Allemands  cous  «oblss  9  qui  vivent  néan* 

Z  1 


%fii    E:T  A  T  DE  LA  F  il  A  N  G  iL 

l^ltAK**  moins   très-réguliéremenc.  Ils  One   9000  -  L 
CH£-     de  revenu.  Beaume  -  les  -  Moines  n*^coic  èn^ 
Comt.  core  qu'une  petite  cellule    fur  la  fin  du  IX* 
éidume   Siècle.  Le  Comte  Bernon  fondateur  de  GU 
les  A^oi.gny  en  fit  un  Monadere  conûdérable  de  l|û 
"'•        donna  fon  premier  Abbjé  en  ç%6  i  mais  en 
I147  ;  le  Pape  Eugène  lil.   fupprimâ  le  (i« 
cre  d'Abbaye  JSc  foumit  cette  maifon  à  celle 
de   Clugny    ,    en    y   établi  flanc   un    fimple 
Prieur  par  année  ;  après  l'Empereur  Frcde- 
ne  I.  obtint  du   Pape   le  rétabliîlèmenc  de 
cette  Abbaye  que  l'on  regarde  conâmie  la  Me> 
Te  deXlugny  ,  puifque  le  Comte  Bernon  en 
cira  l'an  910  )   les  Aeligieux  qui  fervirentà 
la  fondatipn  de  .ce  chef  d'Ordre.    Elle  eft 
en  commande  depuis  iio  ans  de  yaucpooo  L 
S,  Vin-  ^^^^^   Vincent  de   Befançon  fut  fondée   par 
€ew  de     l'Afchevêque  de  Befançon  >  Hugues  de  Mont* 
^efau'     faucon  ;  mais  ayant  été  prévenu  par  la  mort  f 
^^'        fon  Succeflèur  ,  Hugues  de  Bourgogne  éxé* 
cuta  fa  fondation  de  y  mit  le  premier    Ab^ 
bé  Pan   1092.  L'Abbé  Régulier  de  ce  Mq- 
fiaflere  étoit  vicaire  de  fufTraganc  de  l'^rcb^- 
véque  y  ayant  droit  d'ofEcier  poncificalemenc 
à  fa  place  )  dans  la  Cathédrale  à  certains 
jours  ,  de  de  donner  fa  voix  dans  l'£leâioni 
mais  depuis  zoo  ans  que  cette  Abbaye  efl  ea 
Commande  >  fps  droits  (ont  conteftez.  Ce  Mo- 
naflere  n'a  que  3500  1.  de  reujce.  Çaverney  > 
fàvttney  Abbaye    célébré  depuis  le  Miracle  arrivé  en 
166Z  j  où  une  hoUie  fut  conferv^e  au  .mi- 
lieu d'une  incendie  de  (putenuë  en  l'àîr  Jàdl 
apuy  durant  %  jours  »  à  la  vC^ë  d'une  infinité 
de  peuple  ;   fut   premièrement   fondée  pour 
m  des  filles.  Anferic  9  Archevéqqe   3    mit  des 

\  Moines  à  leur  olfce  l'an  ii^i'  >  de.  y  établie 

\  lin    Abbé   régulier  en. forme  de  ÇouvemO' 


ffTAt  DE  LA  FRANCE,    x^ 

theot  y  an  a  U]fiA£  îiifi)B*cii  ijSx  >  que  le  FRaV 
RotcfElpagne  y  nomma  un  Conunandâuire  CHE-- 
en  Tcnn  d'Un  Indok  de  Grégoire  XI IL  Cet-  CoMT 
ce  Maîfon  poflîSde  4000  1.  de  leTena.  La  Ré- 
forme de  S.  Vannes  y  eft  établie  flt  le  fient 
Doclos  qai  en  écok  Abbé*  Commandarairc  » 
s^y  eft  fioc  Relig^eoz. 

Les  Ab!^ycr  de  filles'  de  l'Ordre  de  faîne  Ansfe^ 
Benoit  an  nombre  de  denx  >  font  Beaome  les  ^  ^^ 
Nonnes  »  fimdée  d^'  le  4  on  5  Siècle  »  pat 
Ciint  Germain  Archeréipie  de  Befiuiçon.  C'é* 
toit  on  Monaftere  de  très-grande  réputadoa 
du  cemsde  Charlemàgne  &  fes  fucceflèurs  » 
duquel  il  eft  fouyenc  parle  dans  les  Capim- 
làires.  Sainte  Odille*  première  Abbeffe  de 
Hombouijg  >  y  avoic  été  élevée.  On  y  reçoit 
qœ  des  fSles  nobles  pat  ancien  ufage.  La 
Maiibn  a  3600  1.  de  revenu.  Chacel-chalon  » 
autre  Abbaye  crès-ancienne  ,  où  Ton  ne  re« 
çoît  aulE  que  6t%  filles  nobles  >  foufiric  beau* 
coUp  au  d^Hn  de  la  race  de  Charlemagne; 
an  Gouverneur  >  de  la  partie  du  ComW  que 
l'on  nomme  Laval  9  s'étant  emparé  de  Tt^ 
biens,  Arduic  )  Archevêque  s'employa  auprès 
de  Lotaire  II.  Roi  de  Bourgogne  &  d'Au- 
ftrafie  9  pour  les  faire  reftituer  5c  y  rétablît 
Us  ReHgieufes  en  8^9  9  lesr  foumeccant  à  la  di« 
reélion  des  Moines  de  Beaume  ,  qui  n'en  font 
éloignez  que  de  dcmi-lieuë.  Cette  maifon  n'a 
que  3000  1.  de  revenu. 

Les  Abbayes  die  l'Ordre  de  Ciceaux  au  nom-  Mh^\y 
bre  de  i%  pour  les  Hommes  &  de  deux  J^'  ^'' 
feulement  pour  les  filles  >  font  les  fui  vantes  ; 
Bellevaux  ,  fille  de  Marimont  9  fondée  le  2  J 
MaFS'liip  ,  vaut40oo  1.  C'iarlieu  ,  fille  de 
Clairvaux  ,  fondée  le  21  Mars  1130  ,  vaut 
6qqq  1*  Rofiers  9  fille  de  Bellevaux ,  fondée  le 


S70  ETATfDE  LAFKANC*;. 

Fui  M-  ^9  Norembrc  ii}2».ir«Bt  300a  L  lilaaie» 
ÇHi-  ^e  de  Mocimoat  »  foocf^  le  2|^  AvrSl  il}),  9 
COMT»  Y^uc  ^00  1.  ClaxrelôciGtiBc>flJb  de.]ilo(smd&c» 
fiHidee  le5  Juin  ii}S>  ▼asK  Sool.  La  Cba- 
lice ,  fiUc  de  fieUcrau  >  fandét^  1^7  D/cembre 
11)}  »  Taae  iooqo  K  liescr^ifianc ,  fille  de 
LuzeÛe  eik  Alface  9  lead^ Je  %^  .Novembre 
1 1  }4*  Acey  >  ê!h  de  Charlka  »  fondée  k  24 
Avril  li}6.  Baldior  r  loodée  en  1114  ,  pai 
deux  Religieux  Zùkêds&niy  fe  donna  à  S.  Ber- 
nard te  )i^  Mai  ]J}$*  £lk  Tant  6000  1.  La 
«race  de  Dien  »fik  de  kCharké,  fondée  le  15 
Mars  II  }p  ^  en  régie»  Bouillon  ^  fille  de  Clair* 
▼aux  >  fofidée  It  7  Mars  I147»  Monc  Sce.  Ma- 
fîe',  fondée  le  id  Jaavîcr  1x^7.  ElWNefl  auiE 
ille  de  ClaîfTattx. 

Les  Abbayes  de  filles  du  même  ordre  «font 
DorCnans ,  rransféré  à  Dole  ,  dont  les  Abbef- 
fes  font  éleâives  de  triennales  ;  de  Ballam  fon- 
dée en  i3»id.r  par  l'Archevêque  Jean  »  transfé- 
rée à  Bezançon.  Il  y  en  avoît  autrefois  z  au- 
tres ,  Corcelles ,  dont  les  biens  ont  été  unis  à 
P Abbaye  de  Donnans  ;  ôc  Martelot  >  vulgaire- 
ment ncmmée  Moncarloc  qui  fubfîftoit  encore 
en  lapd  9  mais  dont  on  ne  trouve  plus  rien  de- 
puis ce  tems-là.  Ces  deux  Maifons  étoieht  les 
7  &  8  filles  de  T  Abbaye  de  Tard  ,  que  l'on 
confideroit  alors  comme  la  Mère  de  toutes  les 
Maifons  de  filles  ,  de  l'ordre  de  Citeaux  ,  de 
en  cette  qualité  les  Abbefies  étoient  obligées 
de  fe  trouver  tous  les  ans  au  Chapitre  géné- 
ral qui  fe  tenoit  à  Tard  9  comme  les  Hommes 
tcnoient  le  leur  à  Citeaux.  L'Ordre  de  S.  Fran- 
çois f  olféde  aufïï  trois  Maifons  dont  les  Su- 
^  perieuies  ont  titre  d'Abbeffe  &  font  perpétuel- 

^k         les.  Ou  y  fuit  la  mitigation  du  Pape  Urbain 


ETATDE  LAFRANCE.  «74 

Aîftes.  La  I  de  ces  Maifonteft  Migecce  >  de  la  Fr^m 
ibndarioa  dct  Sdspears  d'ArUy  >  Cadets  de  chi- 
Bourgogne ,  de  la  branche  de  Châlons.  On  n'y  CoMt 
repoic  que  des  fiUet  Nobles.  Les  deux  autres  qui 
avoienc  un  pardi  ufage  6e  qui  Tont  'perdu  9 
font   Liont  le  Saunier  de  Moncigny« 

Les  Prieures  de  ce  Diocèfe  ^  qui  font  pour  pri^wre 
la  pluiparc  des  Membres  >  ou  des  dépendances 
àcs  Abbayea  i  Soot  comme  oartout  ailleurs  % 
ou  fimptcf  t  ou  Conventuels  :  La  nomina- 
tion des  demiert  aparcient  au  Roi  par  la« 
dult ,  de  le  Pape  s'eft  réfervé  celle  des  autres 
qu'on  nomme  vulgairement  ruraux.  Les  pre- 
miers dans  l'ordre  A Iphab  tiqie»ront»  Arbois» 
dépendant  de  S.  Claude  »  de  4000  h  Belle- 
fontaine  «  dépendant  de  S.  Paul ,  de  8000  I. 
Charmilletce  9  dépendant  de  Beie  y  de  1500  1. 
Chouxidépendant  de  Clugny ,  de  1000 1.  Cour- 
te-Fontaine dépendant  de  S.  Paul  :  Eboucheuxy 
dépendant  de  S.  Claude  9  de  xooo  1.  Fontaine  9 
dépendant  de  LuxeuiL  Laval  dépendant  de 
Mont- Benoit  9  de  laoo  U  Lions  le  Saunier  >  dé<* 
pendant  de  Clugny  »  aooo  L  S.  Marcey*les- 
Juifey  9  dépendant  de  S.  Bénigne  de  Dijon  9  de 
1400  U  Martau  9  dépendant  de  Clugny  9  de 
Sooo  1.  Moutier  haute-pierre  9  dépendant  de 
Clugny  9  dexoooL  Vauclufe,  dépendant  de 
Clugny  9  de  1000  1.  Vaux  fur  Poligny  dépen- 
dant auffi  de  Clugny  t  de  }uou  L 

Les  Prieure»^  ruraux  à  la  nomination  du 
Pape  1  font  9  Anneguy  dépendant  de  Luxiuil  1 
'  Bonnevtns  dépendant  de  S.  Vkieent  de  Bcian- 
çon  ;  Chambonnay-lez-pin  ,  dépcadaiit  du 
Prieuré  de  Gigny.  Châceaunay  Clair  vaux- 
kz'Vaudins  j  d^ndant  du  mâme  ;  Colonne 
dépendant  de  faint  Jean  le  Grand  d'Aucun  ; 
Coiuoy  dépendant  des  Seigneurs  du  lieu, qui  en 


%7%  ETAT  DP  LA  PTlAtJCiB. 
JPRaW-  font  Patronf  ;  Luzance  9  <I<^pcndanc  dç  L(jr« 
CRE-  xeuil  ;  Dannem'arie;>' di^*^^^^^  ^  Prieuré 
CoMt,  de  Laiicenans  ;  La  Paye  9  de  .(-ordre  de  Gram- 
monc  t  uni  au  Prièàré  coAyêncuel  d'£poifles 
pès  Cifteaux  dans  le  Duch^  9  Fontenay  d^- 
pcndanc  de  Clugay  »  S.  Germain  en  Mon- 
cagne  9  qui  dépend  de  la  Prévâré  de  Neuf- 
chatel  en  Suiflè  9  Grammonc  dépendant  de 
PAbbaye  de  Montjoye  dan»  les-  Alpes  9  Juf- 
fant  dans  Beiàncon  di^pêndane  de  l'Abbaye 
de  Beaume  ;  Jafley  dépendant  de'  Luxeuil  ; 
faint  Laurent  delà  Roche  9  dépendant d^ AN 
ngny  ,  L'Etoile  dépendant  de  l'Abbaye  de 
Tournus  ;  L'IlIay  dépendant  de  Gigny  »  Le- 
Dieu  >  dépendant  de  Clugny>  S;  Lantin  d^« 
pendant  de  fieaiuneS  S.  Lupin -dépendant  de 
S.  Claude  \  La  Loye  dépendant  de  S.  Bénigne 
de  Dijon  9  Monterat  lez  Inlandes  ;  dépendant 
de  Beaume  »  Monterat  lez  Traves  >  dépen- 
dant du  Prieuré  de  S,  Marcel  de  Cbâlons; 
Pefnil ,  dépendant  de  S.  Germain  d'Auxer« 
re  9  S.  Pons  à  PontarKer ,  faint  Renobert  de 
Quingey  9  Seicy  9  dépendant  de  Beaume  les 
Moines  ,  faint  Jean  de  Roiieres  ^dépendant 
de  l'Abbaye  de  Moutiers  faint  Jean  dans  la 
Duché  ,  RuiFey  dépendant  de  faint  Marcel  de 
Châlons ,  fainte  Magdelaine  de  Salins ,  dépen- 
dant de  faint  Bénigne  ,  Seveux  dépendant  de 
r Abbaye  de  Beze  dans  la  Duché  :  Siros ,  dé- 
pendant de  . . .  y  alorbe  9  dépendant  du  Mont- 
benoît  9  &  Vorfey  ,  dépendant  du  Prieuré 
de  faint  Vitaux  fous  Vergy.  Tous  ces  Pricu- 
'  rez  en  général  Conventuels  5c  ruraux  ,  font 
cous  pofledez  en  Commande.  L'Auteur  a  omis 
le  refle  9  dont  la  plulpart  ibnt  ou  fuprimez  ou 
~\\%[t5  unis  à  d'autres  benénces. 
-"'-''      Saint  Anacolc  de  Satin»  a  &é  fondée  ptr 


m^ 


ETJkTDB  LA  PftAMCe.    %n 

Urnes  de  Sudins,  Aidbevéqne  de  Bcfançoa.  F«aii« 
11  A  compofi  d^u  Piévàc  à  la  nomiaadon  ^he- 
da  Pj^  ft  de  t»  Chuioiiies  Ekâift  de  CoMT* 
6  Mois  de  tannée  ft  nsHunex  par  le  P^ 
dans  les  fixaacrcs.  Saîme  Magdclaiiie  de  Be- 
ûnçoo  9  de  la  fimdacioa  dn  mémie  ArcheTé» 
^en  Pannée  iod4.  Le  Tréforier  de  la  Ca- 
thédrale eft  Doyen  de  ce  Chapicre  9  qui  cft 
aa  refte  cooipole  de  i&  Cbanoines  à  la  coi- 
lack»  da  Pape  doranc  B  mois»  «c  qui  font 
^lot  par  le  Cbapiae  dans  les  quatre  mois 
reûans  de  Pann^.  Colmnacier  ,  crans&rée 
i  Vezoul  9  écoic  déjà  fondée  en  lopx.  Le 
Doyenné  eft  à  la  collation  du  Roi  »  5c  les 
8  Chanoines  (ont  élus  9c  nommez  akernacive- 
oienc  par  le  Roi  «c  le  Chapicre.  Saioc  Mi- 
chel de  Salins  fondée  au  XIL  Siècle  ,  com- 
pofé  d*ua  Doyen  9c  8  Chanoines  k  la  col» 
iation  dn  Pape  5c  du  Chapicre  dans  leurs 
mois»  Saine  Maurice  de  Salins  fondée  en 
I2C4  9  par  les  Chanoines  de  la  Mécropoli- 
caine  de  Ciinc  Jean  9  enfuice  d'une  permif- 
ik>n  du  Pape  Innocent  111.  de  Tan  ixp8  >  eft 
compofée  de  j  Dignirez  ,  Prévôt  ,  Chantre 
5c  Trefbrrier  ,  5c  ao  Chanoines  coas  à  la  Col- 
lation du  Roi  en  conséquence  du  droic  qui 
en  fut  accordé  l'an  1471  -,  au  dernier  Duc 
de  Bourgogne  9  lequel  obtint  du  Pape  Six* 
te  IV.  Texempcioii  pour  ce  Chapitre  de  la 
Jurifdtâion  ordinaire.  Le  Cliapicre  de  DoIe% 
fondé  par  Otton  IV.  Comre  de  Bourgogne. 
II  avoit  ordonné  par  fon  Teftamenc  de  Tan 
1145  >  ^"*îl  feroit  établi  à  Poligny  ,  mais 
la  ComtefTc  Alix  fa  fille  changea  cette  dif- 
pofition  par  le  fien  de  l'an  1177  >  4^^  ^"C 
exécuté  en  13.0J  y  par  Mahault  d'Arrois  , 
Vçuye  d'Otton  V.li  eft  compoié  d'un  Doyjcsx' 


%^4  ETAt  DE  LA  FRAM6«: 

VRAN-6t  deutx  Chanoiiieif  ;  cou*  4  In  ^ollàtkMi<k 

CRB-     Roi  de  ^mKxnots  delà  Jtirifiiiâlon  ordinaireé 

COMT.  S.  HypôUce  Hir  leDoux  a  ér^  fondit  en  i)0}« 

par  Jean  Comte  de  la  Roche.  U  y  a  un  Doyen 

éc  7  Chanoines  «  tous  à  la  coUacion  du  Sei* 

gaeur  du  lieu  •- 

Hugues  5  Archevêque  de  Befançori  fonda 
Tan  140e*  un  Chapitre  de  4  Chanoines  avec 
k  Doïen  au  lieu  de  Beaupré.  Thibaut  Ron- 
gcmont  9  l'un  dt  fes  SuccelTèurs  "^  y  mît  da 
Chanoine»  Réguliers  qu'il  tira  de  l'Abbaïe  de 
faint  Jean  des  Vignes  de  Soiflons  ;  mais  cet 
^Stabliflement  «n'a  pas  fubfiflé  f  de  forte  qu'il 
n'y  rede  qu'un  titulaire  en  commande  qui  eft 
nommé  par  le  Pape  9  Doïen  de  Prieur  de  Beau- 
pré. Le  Chapitre  du   Château   de  Gray  éft 
compofé  du  Prévdc  4e  de  8  Chanoines.  11  a  été 
ù>tidé  en  ip^ ,  par  Philippe  le  Bon  de  Jean- 
ne de  Bourgogne  fa   femme.    Ces  bénéfices 
foac  à  la  Cbllacion  du  Roi.  Le  Chapitre  de 
Ray  ,  compofô  d'un  Doïen  8c  J   Chanoines 
èi  été  fondé  en  1341  par  Gautier  ,  Seigneor 
du  lieu  9  8c  fes  SucceiTeurs  en  ont  confervéle 
Patronage.  Le  C»iapitre  d'Arboîs  ,    compo- 
fé  de  douze  Chanoines  avec  un  Dôïen  à  la 
collation  du  Roi  >  efl  de  la  fondation  de  Phi- 
lippe le  Hardy  9   Duc  de   Bourgogne  8c  de 
Marguerite  de  Flandres  fa  femme  en  i}8j. 
Celui  de  Noferoy  ,  d'un  Doyen  8c  de  6  Cha- 
noines ,  fut  fondé  en   1411  ,  par  Cbâlons  Si- 
re d'Arley ,  Prince  d'Orange.  11  eft  à  la  col- 
lation de  ks  Succeffeurs ,  Seigneurs  d'Arlay  k 
de  Noferoy.  Celui  de  Poligny  y  de  1%,  Chanoi- 
nes avec  le  Doyen  y  à  la  Collation  du,  Roi| 
Comte  de  Bourgogne  i  fût  fondée  en.  1420  9 
par  Jean  Chouzat9  Confeiller  du  Duc  Philip- 
i  ge.le  Blonde  par  fa  permsiEon*  Bc  en&,€e« 


STAT  DB  LA  FRANCE.  %7t 

WdeVilkrMttl^fixMlépar  HambeTt  de k  FRaw^ 
P«U  »  Conce  de  la  Rodie,  pir  foa  TdU-  CBB* 
ntacduii  Janvier  1457  «n*^  que  de  ^Ch«*  CoMl^ 
Boinet  9  éoac  le  Cor^  cft  poarrû  par  le  Pa- 
pe »  eo  conformiez  du  jugement  du  cwicours  % 
terme  qui  iêra  eipli<mZ  ci^après  $  duranc  6 
mou  del'annéeyat  dioiii  par  le  Chapitre  de  Be* 
fimçon  durant  les  4  autres  :  Les  ^  autres  pré» 
bendes  fimr  codërées  par  le  Seigneur  à  de» 
Prêtres  ou  Clercs ,  qui  doivent  erre  original- 
res  du  lien«  Outre  ce  srand  nombre  de  béné- 
fices »  l'ufm  a  étabU  dans  cette  Proviocede 
ceruînes  aflocîadons  de  Prêtres  pour  le  fbu- 
lagement  des  Pafteurs  A  Pacquit  des  tonda- 
tions  des  Paroillès  s  on  les  nomme  Familia- 
ricez.  Ce  font  en  eflèt  des  Preilimolnes  >  oa 
Revenus  qui  fe  diftribuent  aux  Prêtres  feule- 
ment ,  aulli  long-tems  qu'Us  fervent  à  PEglt- 
(è  t  &  l'admlnilhation  en  dépend  des  Curez  dt 
des  Habiràns  des  lieux.  On  en  compcoit  ]9 
dans  le  Diocèfè  avant  les  guerres  qui  en  onc 
ruiné  la  plus  grande  partie, 

L'Ordre  de  Malche  y  polTéde  4  Comman» 
derics  ,  Arbois  9  Dole  ,  Ville-Dieu  Se  Salle» 
Elles  ont  toutes  plufieurs  membres  Hcucz  cA 
difTérens  Jieux  de  la  Province.  Elles  aparté-^ 
noient  aux  Templiers  avant  leur  fupreflion. 
L'Ordre  de  S.  Antoine  a  une  Commanderie  à 
Bcfknçon.  Celui  du  S.  Erpritena4y  Bcfan* 
con  ,  Gray  ,  Poligny  ôc  Dole.  Elles  ont  aulfi 
leurs  Membres  ôc  dépendances  qui  font  peu  con- 
ûdérables.  On  comproitjufqu'i  40  Hôpitaux.  ^ 
ou  Maladreries  dans  la  Province  >  qui  ont  prcf^ 
que  toutes  e'té  fuprimécs  ôc  unies  à  l'Ordre  do 
S.  Lazare  jufqu'à  la  dernière  dJclarariun  du 
Roi,  qui  les  a  aifcdlJcs  aux  Hôpitaux  des  Villes 
les  plus  voi fines  |  le  décail  eu  a  éii  jugé  inutU 
le  par  l'Auccur, 


*7^    ETAT  I>E  LA  FRAMCTET. 

tRAif»  '    ^  l'^gArd  des    Maifons  fimplemenc  Relî* 

OHB-    S'^u^^^S;»  il  y  en  a  un  grand  nombre.   Là 

CoiyiV.'  Auguftins  en  ont  une  à  Pôncarller.  LesBé*- 

nédidins  3  ,  outre  les  Abbayes  &  les  Pricu- 

netiiulL  ^^^  ^^^^  *^  *  ^^^  P*^^^  •  ^  Colleçc  de  tint 
fè,^  Jérôme  à  Dole  >   Monrroland  près  la  même 

Ville  Se  Morey.    Les  Carmes  d^chauflèz  > 
deux  à  BeMBçan^  ^  à  Glalrvauz  les-Vau- 
dttûf.  Lés  Carmes  chauffez  f    7 ,    à  Bezan- 
çon,  Dole,  Salins,  Gray»  Saint  Claude  « 
Blaccerans  de  Marnay*   Les    Cordeliers  an- 
ciens &  Conventuels  >  3  >  à  Bezançon  ,  Sa- 
lins 6c  Gray.    Ceux  de  TOblêrvance  >  7  >  è 
Dole  ,  Rougemont  9  Sellieres  ,    Nozeroyi 
Lyons  le  Saunier ,    PFovendlez  &  Claricy. 
Lès  Recolets  »  une  à  Conflans  ;  les  Picpus 
ou  Tiercelînsr  deux  *  à  Cbemilly  A:  Châ- 
teau-Lambert. Ler  Capucins -si  )  donc  il  1 
en  a  17  dans  le  Diocéfe  de  Bezançon.  Lef 
jéfuices  ont  4  Collèges  »  a  Bezançon  »  Dole» 
Gray  &  Vezoul  9. avec  deûx-Hoipices^  à  Sa- 
lins de  à  Pontarlier.:  Les  Minimes  7  9  Bezan- 
çon 9  Arbols  9^  Dolé^^  9   Mortâu  9   Rupt  9  Or- 
nans' de  N.  D^de  Confôlacion.   Enfin  k» 
Pères  de  l'Oratoire  en  ont  }  >  Bezançon  >  Sa- 
lins 5c  Polïgny. 
-  Miifonj        A  1* égard  des  filles  Religîcufcs  9  elles  ont 
^*  T«V/w.au(ïï  un  grand  nombre  de  Maifons.  Les  An* 
nonciades  en  ont  7  dans  le  Diocéfe  de  Bczan- 
fon  ôc  2  dans  celui  de  Langres  ôe  de  Lyon* 
Lei  Benediéliiif  s  une  à  Bezançon,    Les  Ber- 
nardines deux,  à  Orgelet  &  à  Pontarlier.  Lw 
Carmélites  5.  Lés  filles  de  fainte  Croix  3.  Les 
Tiercelines  y.  Les  (illzs  de  la   Vification^* 
Les  Urfulines  congrége'es  ,  c*eft-à-dire  9  fani 
vœux    ôc  fans   clôture  y  7.    Les   Urfiiiines 
^  cloîtrées  4. 

Y  ^*''<'-         A  l'égard  des  Cures  de  la  î?rovinccî  t  Ôio- 


«TAT  DELA  Fl±KCE.  VT7 
^^  <te  ^^*»{»*  «"  coBÔcat  ^Ttf  V  ^"oa  fEâiï" 

sa  ooc  plofieus  aoDci  fian  ksr  ri'pftiii  r*Q^y^ 
ce  ,  cadcredeSoccsiiàksyqKiesCaTczS»-  ^ 

péricars  afemcoc  à  des  Prcxrts  otligez  â  les 
dâênrir.  U  le  craorede  ces  Caiez  SircHesn 
yi  o«  îaiî|u*à  7  degei  ftirfrfalct ,  aflèmaées 
alcnrprpfiç:  UiegeqDerAincaniepciics'cBi* 
pêcher  de  cpodjniiier^^oiaîs.dn  nombre  de  ces 
87tf  E^^liics  5  il  en  £uc  dimûmêr  {89  qui  ooc 
^  ofurp^  par  les  Loriiériens  de  Moocbe- 
liard  il  y  a  plos  d'un  Siècles  tfc  41  9  qm  c|uoî- 
que  du  Diocèfê  Ibnc  hors  des  limites  de  la 
Comté  de  Bonigogne  ;  ce  qui  réduit  le  Térita- 
ble  nomibiie  de  cxm  Eglîirs  à  795. 

L'Aurearp^xnfuite  à  un  pareil  détail 
des  eztenfioDS  que  les  ancies  Diocéfes  pcOi* 
vent  aroir  dans  la  Comté  de  Bourgogne.  U 
conOdére  premièrement  celle  du  Diocéfe  de 
Lyon  9  dans  lequel  il  compte  l'Abbaye  de  faine 
Oyans  de  Joux  9  autrement  dite  de  S.  Claude 
-fondée  en  420  ,  à  préfenc  &  depuis  plusieurs 
Siècles  de  r.Ordrè  deiiuntBenoic.  Les  Reli* 
gieux  y  font  une  preuve  exa^e  de  Not>leflè« 
I«'Abbé  les  nomme. &  les  reçoit  comipe  il 
eft  lui-même  nommé  »  pxk  conféquence  d'un 
Induit  par  le  Roi.  Qa  y.  comprend  aufli.  6 
Prieures  9,  fayoir  Eiboucheux  donc  il  a  été 
parlé  9  Guigny  9  autrefois  Abbaye  fondée  en 
^x6  »  par  le  Comte  Bernqa  ^  qui  en  fut  le  i 
Abbé  9  &  pafla  enfuice.à  Cluny  ;  les  Reli- 
gieux y  font  auili  preuve  de  Noblc^e  :  Et 
Coligny  ;  tous  trois  à  la  nomination  du  Roi* 
|.es  I  autres  font  ruraux  de  par  conféquent  à 
b  nomination  du  Pape. 

Cette  étendue  renferme  encore  %  Chapitres  » 
ÇbauTanae  4c  Çûnt  Amour ,  un  Hôpital  im 


S78   BTAT  BTB  LA  PRAMCB; 

'PkAllo  s.  Efpric  9c  ^ôXlurct  fSLrtstgêts  en  )  Do^iOl* 
cki  nez  )  Trefbrc  y  Aubournay  de  CdUigny.  Le 
CoMt.  Diocéfe  de  Langres  y  comprend  ItiBénéBctM 
fuivans:  L*  Abbaye  de  ^Theuiay  ,.  Ordre  de 
Ciceiaux:  Le  Prieuré  d' A  venay  fécularifé  ca 
l6i).  il  dépend  de  faine  Etienne  de^Di]oa: 
Celui  de  Beaumonc  iiir  Vlngennes  ».  dépen* 
danc  du  Pape  »  &  ceux  de.Champliice  êc  d'Or« 
ville  qui  ibnc  à  la  nomînacîoii^  du  Roi -i 
L'Hôpital  d'Aumonieres  dépendant  de  fiunt 
Antoine  »  aîn(i  que  celui  d'Orville  :  Enfin  Je 
Chapitre  de  Champlicce  avec  {8  EgHfes  Fa* 
^  •oimales.  Le  Diocéië  de  Lauiànne  ne  t^é* 
cendque  lùrj  ParoiiTes.  Celui  deToul  iiir 
une  feulement*  Ainfi  toutes  les  Eglifês  de  ia 
Comté  rfe  réduiient  à  ^ne  Cathédrale  j  )p 
Abbayes  >  4  Prieurez  »  17  Chapitres  9  tfente" 
neuf  Familiaricez  >  ix  Commanderîes  dont 
fept  font  HoQntalléres»^^  Cures  ^  ikns  kl 
Chapelles. 
^  .-Qu^nc  '  <M  g<^v^<icn)cn€  militaire  de  h 

nerntwt'  Pi^ovinœ  >   le  Maréchal  de  Duras  en  étoit 
êiUimu  Gouverneur  au»  rems  que  l'Auteur  a  lait  foa 
Mémoire.  Le  Maréchal  de  Tallard  lui  afuc* 
cédé.  Le  Marquis  de  Renty  en  écoit  pareille» 
ment  Lieutenant  -  Générai.   LUuteur  réduit 
les  places  fortes  de  la  Province  à  ia  ViUe 
&  Citadelle  de  Bezançon  9    avec    le   Fott 
<jryfon  9  qui  n'eft  proprement  qu'un  baftioa 
retranché  contre  Ja  Ville  :    Celle  de  Salins  9 
avec   les  Forts  de  Saint  André  de  le  Fort 
Elîn  ,  fur  la  même  Ville  6c  le  Château  de 
Joiiy  proche  Montarlîer. 
TéàlUd'^       La  Province  qui  étoit  autrefois  dlviféc  cfi 
Itsgini^  ^  grands   Bailliages  qui  en  prenoient  toute 
T«*«       l'étendue:  Depuis  l'année  1674.  queleRoU 
%  fournis  le  pa£s ,  il.  «n  a  ajouta  un  quacriémei 


i  cft  celui  de  Bcfançoo  9  poiu. lequel-  oa  â.FitâlI^ 
membre  100  Communauccz  det  BaiUiaget  CBÉ 
ifios.  Le  Bailliage  d' Aumône  eft  cotnpo-  CoJlT* 
de  ceux  de  Vexoul  >  Gray  9c  Beauv^e. 
i  fieor  DcfiûeirT  premier  Valec  deCham- 
s  eh  Roi  en  eft  pourvu..  Le  bailliage 
Eftxal  eft  compofé  de  ceux  de  Lyons  le 
timier  »Saliiu  9  Ponurlîery  Orgelec  i  le  BasU 
ge  de  Dole  eft  compqfé  de  ceux  de  Poli- 
y»  Arboij,  Quingey  de  Omana.  Le  Mar- 
ia de  ClÛTeniy  jen  m  pourvu.  Enfin  k  Bail- 
^  de  Besançon  fut  oonné  an  fieur  d'Augé 
1  l*a  TendiiAu  fieur  de  Monn^.  Avant  la 
aalicé.det  Charges»  qni  a  âé  introduite 
ju,|a  Province  en  1689.  ^^  Grands-Baillie 
(pofbieocdes  Chargea  de  Lieutenant-Géné- 
r^c  parctculier  de  leurs  Bailliases  à  chaque 
ACacion  9  ft  ils  en  tiroient  àts  tommes  con- 
ierablea.  Depuis  que  ces  charges  ont  é(é 
nduës  héréditaires ,  S.  M.  pour  lesindem- 
jêr  leur  donna  à  chacun  a.000  L  d'apointe« 
ena  réglez. 

La  MaréchauiTée  de  la  Comté  eft  à  prélènt  m^a 
mnpofée  d*un  Prévôt  général  qui  a  financé  tbsu/ét» 
fooo  L  pour  fa  charge  9  &  de  3  Prévôts  Pro- 
nciaux  qui  ont  financé  chacun  £000  1.  Ils 
ifidenc  à  Lyons  le  Saunier ,  à  Vezoul  de  à 
»ole«  Leurs  Lieutenans  ont  financé  4ooo<  U 
a  onc  Ibus  eux  46  Archers  9  dont  les  char» 
*s  étoicnt  fixées  à  1000  1.  Mais  elles  n'ont 
Mnc  été  levées,  avant  la  vénalité,  il  n'y  a- 
oie  qu'un  Prévôt  ôc  3  Lieutenans  dans  tou- 
i  la  Province  qui  exerçoient  par  commifiion. 
41  Juftice  eft  rendue   fouverainement  dans 
i  Comté  de     Bourgogne  ,    par    un    Par- P^r/#- 
;ment^  qui  cft  l'ancien  Tribunal  de  la  Pro»  "**•'• 
ince>  m9Âs  il  étoic  ambulatoire  >  fiiivant  Je 


i»o  ETAT  DE  LA  F4t  ANCE; 

f^ÀAM-  ^'^^^  )  avanc  que  Philippe  le  Bon^e-fiitf 
CUBr     ^^  ^  ^^'^^  ^^  Dole  y  avec  pouvoir  de  jager' 
CÔHT»  ^"  <ic>^<^^ei'  reflbrc  des  affaires  des  pardculiefèf' 
*  de  faire  des  Edics  y  d'avoir    la  garde  des 
Sceaux  de  la  Chancellerie  ,  ^  de  partager  b 
gouvememenc  avec  le  Gouverneur  de  la  Pro* 
▼ince.  11  ^coic  alors  compofè  dUmPrefidinCf 
deux  Chevaliers ,  deux  Maîtres  des  Reqvâct- 1 
onze  Confeillers  »  deux  Avocats-g^néranx» 
un  P-rocureur  général  »   un.Subuitut  >  na 
Greffier  &  4Huiffiers.  En  l^année  s6d8»  après 
que  par  le  traité  d' Aix-la-Chapelle  9  le  Roi 
eut  rendu  la  Comté  dont  il  9'écoic  emparé 
peu  auparavant  9  le-iRoi  d'Efpagne  ibj[pen« 
dit  le  Parlement  de  •établi^  une  Chambre  de 
Juftice  à.fiefançon  avec  la  même  autorité  qu'il 
avoit  eue.  Elle  étok. encore   dans  iks  wÈh 
^ions  lorfqu'en  1^74  9  le  Roi  s'étant  encocp 
emparé  de  la  Franche-Comté  j  il  réublit  le 
Parlement  de  Dole^mais  il  le  tranfporta  à  Be* 
fançon  en  157^.  9  au  moïen  de  looooo  £« 
eus  9  qui  furent  donnez  par  la  Ville  pour  les 
.  fertificacions.  En  1679  le-  Roi   au^enta  le 
•Parlement  de  deux  Préfidens  de  de.)   Cou* 
lèillers  ;  mais  en   i6px  9  lorfque  la  Venalî^ 
té  y  fut  introduite  9  on  y  ajouta  deux  Préûdenii 
un  Chevalier  d'honneur  9 15  Confeillers  »  lia 
Sub(litut9  un  Greffier  au  Plumitif  de  6Secre« 
caircs-Notaires  ,  de  forte   que  le  Parlemeat 
eft  maintenant  compofé  d'un  Préfident.pre» 
mier  9  5  Préfidens  à  mortiers  9  }  Chevaheri» 
4  Maîtres  des  Requêtes  9  45  Confeillers  9  % 
Avocats-généraux  9  un  Procureur  général  9  % 
Subftituts  9  un  Greffier  en  chef  9  &  3  Gref' 
£ers  au  Plumitif.  Avant  la  Vjenalité  >  quand 
une  des  places  du  Parlement  venoit  à  vac- 
quer  >.la  Compagnie  prelèntoit  3  fu)eo  tfixAci 


\ 


ETAT  DE  LA  FRANCE.  i8i 

fc  Sa  M.  en  rccenoic  un  pour  la  remplir  5  mais  Fr  àH- 
alori  let  Arrêcsde  ce  Tribunal  n'e'coicnt  pas  chb 
iôuverains  dans  le  premier  jugement  au-delà  ComT* 
de  1333  1.  10  f.  4d.   Il  étoit  permis  de  fc 
pourvoir  devant  les  Juges  du  même  Parle- 
menc  qui  n'avoient  point  connu  de  l'affaire» 
ft  dans  le  x  jugement  9  lorique  la  femme  ex- 
cMoic  6666  1.  la  partie  perdante    avoit  le 
droit  de  pourinivre  la  révifion  de  fa  caufe 
dans  un  Parlement  étranger.  Il  n'y  a  de  pour- 
voi contre  fes  Arrêts  que  par  requête  civile 
conformément  a  l'ufage  établie  en  France. 

Toute  la  Province  eft  du  rcffort  du  Parle-  p^/yj. 
mène.  Les  Juftices  des  Bailliages  y  reffortif-  diAux* 
foient  nuëment  avant  l'année  16^6.  mais  a- 
lori  il  plût  au  Roi  d*y  établir  5    Prcfidiaux 
dans  la  Province  9  où  les  appellations  des  Bail« 
liages  font  portées.  Ces  Préûdiaux  font  établis 
à  Bezançon,  VezouU  G ray.  Salins  &  Lyonsle 
Saunier»  9c  font  chacun- compofez  de  deux  pré- 
fidens  )  un  Lieotenant  particulier  ,  8  ConfeiU 
lers»   X  Avocats  du  Roi   ,  un  procureur  du 
Roi  »  un  Greffier  civil ,  un  Greffier  criminel» 
&  un  Greffier  des  préfentations  &  affirmations* 
un  Receveur  des  Amendes  &  Epiccs  ,  un  Re^ 
ceveur  des  Confignations ,  &  un  CommilTaî* 
re  aux  Saifies  reeUes  9  dix   procureurs  ,  un 
Huiffier  Audiencier,&  6  autres  Huiffiers.  Ou- 
tre CCS  Prélîdiaux ,  les  Juftices  des  Abbayes  dé 
S.  Claude  9  LuxeUil  Se  S.  Paul  de  Bezançon  » 
celle  des  terres  de  Luze  y  Auvilliers  5c  S  .Loup^ 
rcffortlilênt  directement  au  parlement. 

La  Chambre  des  Comptes  furctablie  en  1494.  ^f'^^^'^* 
i  Colc  »  oi>  elle  eft  encore  à  prefent.  Avant    "^*''*' 
la  vénalité  des  charges  >  elle  n'ctoit  comporée 
^ue  de  ^  Maitres ,   3-  Auditeurs  >  un  procu- 
Rur-goiicral  >  ua  Cicffier  »  éc  un  Huiffier  ;- 


i8x    ETAT  DE  LA  FRANCF. 

FRAM-  ^I  y  a  aujourcThul  i  premier  Préfideiic,  4aiicm 
CHB       Préfidcns,  j  Chevaliers  d'honneur  >  ao  Mâî- 
C»MT.  CfC9  9  a  Avocats  généraux  9  i   Procureur  g^ 
néral  >    4  Correâeuxs  ,  6:  Audiceucs.9  i 
Greffier  en  chef,    de  z  Subftifucs.   L'on  a. 
•établi  en  16^6.  une  Jurifdiâion  de  la  Mon» 
noyé  de  Bezançon,  compofée  d'un  Direâciir,i 
Juges  Gardes,!  Procureur  du  Roi  9ls  Greffier^ 
L'Auteur  termine  ici  ks  ObfervatiooJ  fur 
les  differens  Tribunaux  de  la  Province^  d'oii 
il  paroit  qu'il  n'y  en  a  aucun  pour  kn  £aai 
<c  Forées  ,  à  quoi  il  femble  que  tén  peut 
attribuer  le  défordre  donc  on  a  ci -devant  pu* 
là,  dct^u'il  dit  y  être  gênerai  dans  la  coupe. 
des  bois.  Cependant  il  y  a  une  Maitrilè ,  on 
Table  de  Marbre  à  Beasançon.    Avant  l'an- 
tindÊW»  "^^  1668,   la.  Franche-Comté  ne  payoic  au 
Roi  d'£rpagpe.ron  Souverain ,  aucune  taille > 
ni.  concribucien  ordinaire.  £Uê  lulsaccocdoit 
feulement -vtoua   les   ans  un  don   gratuit  de 
looooo  1*   à  looûoo  écus;  &  Cette  fomme 
étoit    toujours  employée  dans   la    Provin:e 
en  chofes  utiles  ,  comme  payement  des.Gare 
nifons  y  'entretien  des  iortificationst-  de  mè- 
ne elle  fervoic  à  acquitter  les  dette»  des.Coffl* 
munautez  :  Le  Roi  en  ayant  fait  la  conquête 
&    l'ayanù^:  rendue  par    le  Traité  d'Ais  la 
Chappelle  ,   après  en   avoir  démoli   coûtes 
les"  Places^  &.  £ut  enlever  toute.  i'Arcilkric 
êc  munitions  de  gt^rre  r  le  Roi  d'E  (pagne  de- 
manda à  la  Province  >  par  forme  depr& , une 
ayde  extraordinaire  pour  le  récabliflemeatdei 
fortifications  f  9c  ^x>ur  le  payemem.des  Trou* 
pes-.  étrangères  qu'iL&. venir  pour  la  garde f 
elle  accorda  ave6:7bien  de  la  peine  une  ayét 
dt, 800000  1.  Cependant  foit  que  les  peupl^ 
•a.fiiflèoc  pas  eoiécacdcYea  dc&ndfej  foit 


L 


ETAT  DE  LA  FRANCE,  li^ 

que  l'Eipagne  n*cac  plut  pour  eux  fon  an-  Fram- 
denne  conSidéradon  >  l*impo(icion  de  la  me-  CHfi> 
me  (botme  a  continué  cous  les  ans  jufqu'en  CoMr* 
1^74.  que  le  Roi  en  ayant  une  féconde  fois 
fait  la  conquête  ,  &  l'aïant  trouvée  chargée 
de  cette  fomme  »   elle  eft  paiTée  en  impofi- 
tic|n  ordinaire  avec  l'augmentation  de  10000  !• 
qui  ibc  faite  en  l68)«  mais  la  Province  n'en 
a  pas  (bufiért  9  à  caufè  de  la  réunion  de  Mont- 
beliard  A:  de  Tes  dépendances.  Comme  il  n'y 
a  point  d'Ëleâio^dans  cette  Province  t  Tim- 
politionde  ces  810000  1.    eil    repartie  par 
Bailliages  en  la  manière  fuivante* 


fiezançdn  •  -  «  -  41918 
Vezouls  •  <-  «  «  1815^1 


Gray   *'---.  ^pjpi Salins  - 39814 


Beauiiie  -----  793/)! 


Dolé   -  -  -  -  -  -  7i749lPoncarlier  -  -  -  694^6 


lions  le  Saunier  18794 


S.  Claude ÎP397 

Poligny y88d(J 


Arbois iifoo 


Ornans  -  -c  -  -  48185 


Orgelet -  Ji5î9f  Quingey 15717 

Les  autres  revenus  du  Roi  dans  la  Pro-  0#w4x»< 
THicè  font  fo  Domaines,  donc  la  ièrme>  avant 
qu'elle  fut  jointe  à  celle  des  Salines,  mon- 
coit  annuellement  à  50000  1.  mais  cet  article 
d<HC  fouffrir  une.  diminuciou  pour  la  grande 
▼ente  qui  en  a  été  faîte  en  conféquence  de  la 
Déclaration  du  Roi  de  l'année  16^95.  ^"^  ^^'' 
donne  L-alienation  de^s  Domaines.  La  Ferme 
des  Salines  eft  cftimée  par  l'Auteur  60000  1. 
mais  il  ne  donne  poinc  cette  fomme  pour  une 
fixation  certaine  ,  attendu  que  cette  ferme  é- 
coit  jointe  alors  à  celle  de  Lorraine  ôc  des 
Domaines  d»^AlfacCi  Les  O^rois  de  >la  ville  OJÏrêu. 
ds  Bezançon' font-  affermez  au  profîc  du  Roi 
àJkibfaine  de  1400a  1«  La  Province  a  pviïé  an- 

A  a  a 


'MM 


114    ETAT  DE  LAFRANC 

T^Ah'  nucUement  pendant  la  guerre  commci 

CRB        t68p.  180000 1.  pour  PUftencik.  Er 

ComT.  me  année,  la  Province  fournie  un  R< 

'Uftencile^  de  i6  Compagnies  de  Jq  hommes  ch 

Milieu.,   un  autre  Régiment  pareil  en  idpx.  a 

augmentation  de  lo  hommes  par  Com] 

ee  qui   faifoit  1660  -,  non-compris  U 

ciers.  En  169$.  on  leva  15  Compagn 

blables  pour  incorporer  dans  les-  mcn 

gimens  ,  &  pour  l'armement  9  habiUen 

Soldats  &  payement  des  Officiers ,  il-j 

yfé  annuellement  fur  la  Province  9   j 

Gue  les  Milices-  ont  ^té  fur  pied»  21 

lans  parler  dts  %  fols  par  jour  que  Ici 

.'  munautez  étoient  obligées  de  fournir  s 

dats  pendant  les  quartiers  d*Hyv£r> 

n'étant  pas  fuffifans  pour  leur  nourritu 

monté  jufqu'à  j  fols.  L'Auteur  affure^ 

te  Milice  a  été  la  plus  forte  charge 

c'té  impofee  à  la.  Province,   tant  par 

ièment  des  hommes  9  puifqu'il  n'en  a  ^ 

moins  de  600  tous  les  ans  9  tant  pour 

^ue  pour  le  manège  de&Officiers-,.  qui 

prétexte  de  décharger   les.   Communal 

chagrin  de  tirer  au  fort ,  i'e  chargoient 

des  hommes  poux  lefquels  ils  écoient  re 

fez  de  50  ou  60  écus  par  homme  r  ab 

a  été  impoffible  d'empêcher  ,  &  qui 

infiniment  à   charge  au  peuple..   De 

y    a  toujours  ea  pendant    la  guerre 

9'  Rcgimens  de    Cavalerie  &    Drag 

l^artiet  quartier  d'Hyver  dans  la  Province  9  \ 

éBj-uif*    j^ifQj^  jjç  g  f,  par  place  de  fûurages  9 

Roi  n'a  compcé  que  j,fols.  ;  ce  qui 

chaxjue  année  environ  300000  l.  à  la  1 

^ipfir»-     ce^  A  l'cga!"d  de  la  Capicatiou  »  elle 

©£  pendant  la  guêtre ,   toute  non-Via 


ETA r  I>E  LA.  F  R  A  N C E.   iM$ 

uîce  à  61500)  1.  Surquoi  on  pcuc  obferver  FrAM» 
a'etanc  augmentée  d'un  quart  en  fus  ,  clic  chk- 
eue  monter  a  pi  es  de  800000  1.  Ainfi  il  paroit  COMT. 
u'on  a  tire  de  la  f"omt<5  de  Bourgogne  environ 
3000C0  1.  tous  les  ans  pendant  la  guerre. 

L'Auteur  paflè  enfuite  au  détail  du  com-  Commereê 
icrcc  de  la  Province  ,  qu'il  confidére  par  rap-  ^'/*  ^»'«* 
ort  au  pays  de  Plaine,  &  par  rapport  à  la'^'*^'* 
ionragnc.  Outre  Tes  bleds  que  la  Plaine  four- 
ic  au  refte  de  là  Province ,  il  s'en  tire  beau- 
aup  par  Lyon  pour  l'Italie  y  les  Marchands 
ui  en  font  négoce  les  conduifcnt  fur  la  Sao- 
e  ;  ils  en  en&vent  auûi  pour  la.  Lorraine 
:  pour   lé    Baûigny  ;    mais   les   Magaziiis 
'Allemagne  en  tirent  une  bien  plus  grande 
uancitd  ,    ce  font   ces  deux  refiourccs  qui 
nt    &it   fub/ifler  la    Province    pendant    la 
uerre ,  le  fac  de  bled  y  ayant  vallu  jufqu'à 

ou  10  1.  qui  n'en  vaut  que  5  pendant  là 
aix.  L'Avoine  y  a  pareillement  vallu  6.  !*. 
;  fcptier,  c'eft- à-dire,  le  double  de  fon  prix 
ommun.  Ileft  certain  que  l'un  dts  plus  grands 
Konveniens ,  où  les  peuples  de  la  Comte' 
)nt  fujets  ,  efl  la  non-valeur  des  bleds  ,  qui 
e  vient  que  du  manque  de  débit  &  de  con- 
)mmation.  Les  SuifTes  &  les  Genevois  font 
s  fculs  qui  puiiTent  faire  ce  commerce  en 
:ms  de  paix  pour  le  bled.  Ils  ne  le  font  tou- 
îfois  qu'avec  permiflion  de  la  Cour  ,  ce  aui 
igage  de  toute  néct-flité  les  Vendeurs  &  le» 
clicteurs  k  une  contrainte  d'autant  plus  pré- 
idiciable  à  la  Province  ,  qu'elle  n'eft  fondée 
ir  aucune  jufle  raifon.  Les  foins  Ôc  foura-  f^t^fanr 
:s  Ibnt  tics-abou'Jans  dans,  toutes  Ifcs  plaines 
:  la  Comié  ^  fuitout  aux  bords  des  Rivières 
t  Saontf  ,  du  Doux  &  de  l'Ougnon.  Cepen- 
Aut  on  i^'y  ékve  ^ue  uc5-£cu  de.  beûinux*. 


tt6   ETATD»tA-FRf*NTî'E; 

FrÀH'  L'expénence  fek  même  conn'oîtrcqiife  les  Va* 
CHB  chu  qui  font  grandes  &:  grafles  dans  la  Mon- 
COMT.  ugne  oà  elles  ne  paifllent  que  des  herbes 
courtes  y  dép^iflènc  infênfiblemenc  quand 
elles  font  réduites  au&fodrages  de  laplaine. 
Ainfî  le  meilleur  ouvrage  qu'on  enpUifle  faire, 
eft  de  les  faire  confommer  par  lés  croupes  de 
Cavalerie  qui  y.  viennent  en  quarrier  d'Hy- 
ver ,  lefquek  y  *  apportent  de  l'argent  ,  non- 
fêulemenc  par  cette  efpece  de  confommation  > 
mais  par  celles  de  toutes  les  autres  denrées 
3r»«/#  du-  pai>*  A  l'égard  des  Vins  -,  ceu»  du  Bail- 
liage de  Vezoul ,  Gray  &  Dole ,  font  enle- 
vez ordinairement  par  les  Lorrains  ,  mais  ceux 
de  Poligny  9  Arbois  &  Qmans- vont  dans  la 
Montagne  où  il  n'en  croît  pas.  La  confom- 
mation des  Vins-efl  fort  grande  dans  la  ville 
de  Bezançon ,  puifque  le  vignoble  des  envi- 
rons n*y  fufEt  pas  &  qu'elle  en  tire  quantité 
ées  Bailliages  voitlns*  11  faut  obA^vèr  en  gé- 
néral que  ces  vins  deviennent  beaucoup  meil- 
leurs quand  ils  font  gardez  jj*  ou  d' ans.  Les 
Marchands  qui  ont  la  force  8c  la  commodi- 
té de  les  ^ari^er  meurir  avant  de  les  mettre 
en  vente  ,  y  font  de  grands  profits  ,  âc  l'Au- 
teur affûre  que  les  plus  riches  familles  de  Pc- 
zançon  fe  font  élevées  par-  le  commerce  qu'el-^ 
ks  en  Ont  fait;  11  ajoute  que  les  Lorrains  ont 
prjs  l'habitude  depuis  quelques  années  de  fe 
îburnir  de  vins  dans  le  Mâconnoîs^au  préjudi- 
ce de  la  Comté  i  d'oà  ils  n'en  tirent  prefq|6e^ 
plus, 
il  y  a  dan»  la  Province  >  for  les  rivières  d^ 
f^^ff*  là  Saône  9  du  Doux  9  de  la  Loire  9  &  de 
rOugnon/*  environ  50  forges  ou  fourneaux^ 
où  Ton  fabrique  une  très-grande  quantité  dé 
fer  âc  de.  crès^onae  qualité*    L'oa  en'  ckr 


I 


ÎTAT  DE  LA  FRANCE.  X87 

roup  de  la  Marine  9  audi- bien  que  des  F  r  AH'* 
>es  de  des  boulets  pour  l'Artillerie.  La  cHB 
ne  cire  auiïï  de  la  Crâicé  des  bois  pour  la  CoMr« 
ru6):iQn  des  Vatlïèaux  >  des  macs  6c  quan-     . 
lfr.merrin$  pour  les  conneauxt    On*:  aie 
r  les    uns.â&   les  aucres   fur  la    Louve 
*â  fon  embouchure  dans  la  Saône  >  qui 
orce  enfuite  à  Lyon.  Fromdit^ 

l'égard  des  païs  de  Montagne  9  il  y  a;peu  ^  j^z 
Iroics  pour  ne  .pas  dire  point  >  où  les  pa-  |^d(tx* 
es  foienc  meilleurs.    C'cft  audî  la  feule 
irce  qu'ayenc  les  habicans  qui  font  corn* 
e  de  befliaux  gras  de  maigres  9  de  beur- 

de  fromages*  Le»  derniers  en  fabriquenfi 
es  lieux  qu'on  nomme  Gruyères-»  qui  le 
ent  par.; tout  le  Royaume  fous  le  non 
romagesde  Gruëres.  LesPaïiàns  ou^ga- 
très-confid^rablemenc  pendant  laAguerre 

porter  .eux-mêmes  dans  les^  armées  d'I - 
de  d'Allemagne,    A  l'égard  des  Vaches  > 
d  elles  deyiennenc  vieilles-^   ou  qu'elles  » 
nt  de  donner  une   certaine  'quantité  -de 
9  on  ies  engraiffe  9   &  les    Marchanda, 
luifle  9  de  Lorraine  ôc  d'Alface  yiennenc 
ichecer.    Ceux  qui  écoient  chargez  de  la^ 
liture  des,  viandes  pour  les  armées  9  ea  . 
enlevé  une  grande. quantité   pendant  la 
re.  Les  Veaux  qui  feconibmment  à  Bezani* 
6c  dans  toute  la  plaine  ^  fe  tirent  audi  de 
[ontagne.  Les  Cochons  entrent  aufli  dans. . 
onunerce  9  parce  que.le»Païfans  y  en  en« 
nt  ^.en  engraiiKnt  de  grandes  quantitez  5c.. 
cent  leur  lard  avantageufement  dans  les  ar- 
s.'  Mais  ce  .quieiuichic  bien  *davai%tag^  le 
on  9  eft  le  grand  commerce  quL  s-j  fait  H^r*** 
chevaux.  Il  y  a  %^  Etaloiir  fournis  pat 
oiÀ  enuetenus  par  des  farticuUers;  i  tj^- 


a88    ETATDE  la  FR  ANCR 
FjuiN'*  ^*on  éti'  confie  la  g^rde  à  certaines  condidonj 
cHE-      &  priyil<*gcs.  On  y  compte  9 15|:  Cavales  por- 
CoMt.  ciefes  &  aprouve'es  par  le  Direéteur  des  Ha« 
ras.  L'Auteur  afTiire  que  dans  les  )  demie* 
rcs  années  qui    ont  précédé  fon  mtooire  , 
Tune  por^ranc  l*autre  ,  il  eft  forti  de  ces  Ca- 
vales environ  5000  poulains  qui  ont  été  en- 
levez  à  rage  de  6  mois  par  tes  Marchands 
de  Brie  ,  de  Champagne  Ôc  de  Bèrry.  De  plus, 
les  Rouliers  de  ces  Provinc.es  y  ont  pris  annuel- 
lement joo  Chevaux  entiers  pour  les  char- 
rois,  les  troupes^de  Cavalerie  6c  de  Dragons 
qui  écoient  en  quartier  dans  la~  Comté  »  aof- 
n-bien  qù^une  jpartie  de  celle  de  Lorraine  & 
de  Dauphinéyy  fontlinnuellement  leur  remonte» 
&  Ton  en  peut  eilimer  la  cdnrommatioa  à  2000 
Chevaux  par  an.  De  plus  on  y  a  levé  tous  les 
any   12  à    1500  Cavales  ,  pour   le»  Vivres 
&  r  Artillerie  ^  Ôc  dans  la  (èule  année  i6p6t 
on  en  tira  4000  pour  la  Campagne  ,  lefquelles 
coutoienc  au  Roi  de  prix  fait  226 1. dont  les  En- 
trepreneurs en  payoient2iJ.  A  la  vérité,  tout 
les  Chevaux  de  remonte  &  de  charroi  n'ont  pas 
tous  été  pris  dans  la  C  omté.  Les  Marchands  do 

Îiaïs  en  tiroient  quantité  de  SuifTe  »  mais  outr* 
e  gain  qu*ils  faifoient  dans- la  revente  ,  le  Pay- 
fan  a  profité  de  l'occafion  pour  fe  deTaire  de  fes 
vieilles  Cavales  3c  en  reprendre  de  plus  jeunes 
à  leur  place.  Il  tfl.  aifé  de  juger  par  ce  détail  que 
Fa  Montagne  l'emporte  de  beaucoup  fur  le  plat 
païs  de  la  Comté,  6c  que  le  Peuple  efl  plus  en  éta» 
de  porter  les  charges,  que  la  néceflité des  afifàires 
y  fait  impoier.  Au  refle,  il  doit  cet  avantage  ^ 
Bon-feulement  à  la  nature  du  païs  ,  mais  enco* 
xe  à  iOi  grande  fobriete'  »  car  les^  paiians  ne  vi« 
Tent  par  tout  que  de  pain  d'Orgeou  d^Avoiiie> 
^  laitage  ou  de  lard*. 


"i 


TtAT  DELA    FRAÎÏCiE.    iff 

*ll  n*Y  a  (bailleurs  aucune  Manufaéhire  de  IPKAiî^ 
Drapperie  dans  la  Province  y  Ôc  la  raifon  ef-  cif  e- 
fencielle  qui  le  shicerdic ,  c*èft  qu'outre  le  pc-  CoMr. 
de  nombre  de  Moutons  qu'on  y  nourrit ,  le  Mamifég9 
cKmac  n'eft  pohit  propre  aux  Laines.  Lefeul  '^itm» 
établîflement  qu'il  convicrtdroit  y  faire  ,  fc- 
roic  d'une  Manufacture  d'Armes  à  feu  >    à  cau« 
fe  de  la  bonté  du  fer  qui  s'y  fabrique.    Il  y 
a  d^ja  nombre  d^^Armuriers  à  Bezançon  Ôc  à 
Poncarlicr    ,    hfquels    travaillent  fort  bien. 
Les  Canons  qu'ils  font  ofnt  déjà  une  réputa- 
tion laquelle  s'augmcnteroît  bien-tôt  ,  fi  le« 
Ouvriers  étoient  ériger  ,  &  on  pourroit  eit 
foAtenant  ce  qui  eft  commencé ,  établir  à  Be- 
zançon un  M^afm  d'Armes  >  qui  fe  trouve- 
roît  à  portée  de  l'Allemagne ,' de  l'Italie  ,  St 
de  la  Cataîogire.  L'Auteur  ajoute  9  qu'on  4 
ciré  du  pays  12  milliers  de  falpctre  par  an  ; 
9c  qu'on  en  pourroit  tirer  plus. 

L'Auteur  donne  eniiiice  le  détail  dts  Villes  D//^//  ^* 
èc  des  lieux  de  h.  Province  ;   il  dit  qu'elle  de  U  prg^ 
renferme  1154  Villes,   Bburgs,   ParoifTes  ,  ^»»f«- 
Villages  ou  Communautez  ,  6c  que  les  lieux 
principaux  font ,  Bezançon  >  Dole  >  Salins  » 
Gray  9    Vezoul ,  Montbeliard  ,    Beaume    » 
Poiitarlier  ,  Ornans  ,  Quingey  >  Arboîs ,  Po- 
ligny»  Lyonsle  Saunier,  Orgelet,  S.  Claude* 

Bezançon ,  Capitale  de  la  Province  ,  eft  fi-  ^K^^tfos* 
tuée  fur  le  Doux  ,  qui  la  partage  aux  deux 
parties ,  lefquelles  le  communiquent  par  un 
pont  de  pierre.  Elle  eft  bien  fortifiée  &  ac- 
compagnée d'une  Citadelle  très-imporcante. 
A  l'égard  de  fon  antiquité  ,  on  prétend  qu'el- 
le furpafle  celle  de  Rome.  Elle  a  voit  confer- 
vé  fa  liberté  pendant  plu  fleurs  fiécles  &  s'é- 
toît  toujours  gouvernée  en  République  in* 
dépendante  julqu'à  la  paix  de  Munfter  ,  que 
Tome  m.  B  b 


,»io    E  T  AT  D  E  Lk  F  R  ANCE. 

FBAiv'-l'Bmpcrcut  &  l'Empire  la  cédèrent  an.Rpî 

CHB      d'Efpagne  en  échange  de  Frankeadal  qui  foc 

COMT.  vendu  à  l'EIedeur  Palatin,  toutefois  S.  M. 

^  Catholique  lui  laifla  fon  ancien   Gouverne* 

,  ment.    Son  Magiftrat  e'toit   compofé  de   14 

Gouverneurs ,  &  de  i8  Notables  ,  qui  étoieni 

^  élus  par  les  Peuples  »  Iclon  les  voix  des  Perçi 

de  famille.  Ces  Gouverneurs  qui  préfidoienc 

tour  à  tour  s'aflèmbloient  ^toutes  les  femai- 

,  ties  pour  régler  la  Police  9  mais  les  Notables 

.  ne  le  faifbient  que  lorfqu*ils  étoient  mandez 

par  les  Gouverneurs  9  quand  il  s'agiflbit  d'^- 

*  f4ires  extraorçlin aires  ou  de  quelque  jugement 

criminel  ôc  capital  9  qui  ne  pouyoit  être  dé« 

cidée  faps  leur  intervention.  Ce  Magiftrat  a- 

voit  droit  de  donner  grâce  ou  d*impofer  fi« 

lence  au  Fifc  :  mais  toute  leur  auçprité  de 

tous  leurs  privilèges  s*évanouirent  en   1674. 

quand  le  Roi  en  fît  la  conquête.  Ils  furent 

même  tout  à  fait    fupprimez  en  16^7.  par 

l'eleélicn  du  Bailliage  qui  fut  créé  à  TinUar 

de   celui  de   Dole  pour  connoitre  de  toutçs 

les  affaires  de  Police.  Le  Maire  y  prélide  & 

toutes  fes  appellacions  reflbrtiflcnt  au  Préfi- 

dial.  La  Ville  de  Bezançon  eft  le  Siège  d'un 

grand  Archevêché  ,   d'un  Parlement  ,    d'une 

Univerficé  ,  d'un  PreTidial  ;  elle  a  un  Corps 

...     de  Ville  ,  une  Table  de  Marbre  »  7  Paroifles  > 

une  Monnoye  fie  11 500  habitans. 
^#/f.  Dole  eft  aufli  fituée  fur  le  Doux  :  elle  étoît 

régulièrement,  fortifiée ,  quand  le  Roi  s'en 
empara  en  i568.  mais  il  la  fit  démolir  la  mê' 
me  année  ;  furquoi  l'ayant  rendue  au  Roi 
d'Efpagne  »  celui-ci  y  fit  travailler  de  nou- 
veau &  les  fortifications  étoient  fort  avan- 
cées lorfque  le  Roi  la  reprit  en  167^,  Il  en 
I  fit  concinuër  le^  travaux  qui  furent  mis  eti 


( 


^TAT  DE  LA  rHANCE.    tft 

leor  perfeâîoa.  O^nat»  raifons  lesonc  hit  Prah* 
démiire  «s  comaiefixmeiK  de  la  guerre  da  chi 
Piince  d'Oran^  ,  ft  les  habitant  fê  foac  CoMT. 
fermea   d'itae  limple  marûlle.    Cecte  Ville 
éooic  coofidérable  aranc  que  le  Roi  en  eue 
raÎTi  le  Parlomfeor.  Il  y  refte  la  Chambre 
des  Coinces 9  mPrélidial,  un  Bailliage, ua 
MamftcacaB  4iif.habicaiis. 

Lji.  Ville  de  Salôu  eft  crès-confid^rable  .^''^ 
fBaod  ce  ne  ièrotc  que  par  rapport  aux 
5ooooo  L  ^'elle  produit  au  Roi  par  Tes  Sa« 
Unes.  Elle  eft  fortifiée  de  cours  a  Tancique 
ft  commaiidée  par  deux  fores  qui  en  aflurenc 
la  poflêffioa  au  Priace*  Il  y  a  un  PrélîdiaU 
un  Magiftrat  Se  f66^  habicans.  Gray  eft  ïa^^^* 
Ville  de  la  Province  où  fe  faic  le  plus  de 
commerce  >  à  caufe  de  la  commodicé  que  don* 
ae  la  rivière  de  Saône  de  trafiquer  arec  Lyon, 
C*eft-là  qu'on  embarque  les  grains  âc  le  (el 
<|u*oa  Y  tranfporte.  Le  Rot  l*a  fait  d(5mo- 
iir  en  i66%,  U  depuis  les  forcifîcacions  n'ont 
poÎQC  6ié  rétablies.  Il  y  a  un  Prélidial  >  ua 
Magiftrac  &  ^982  habicans.  Vezouleft  ficué 
dans  un  païs  fort  abondant.  Il  y  a  un  Ma« 
gtftrac  3c  %zvo  habicans. 

Moncbeliard  appartient  à  un  Prince  qui  en 
porte  le  nom  ^  lequel  efl  de  la  Mai  (on  de 
wirtemberg ,  le  Parlement  de  Bezançon  aïanc 
«léclaré  par  un  Arréc  de  l'année  1681.  que 
•cetce  Ville  âe  Tes  dépendances  9  qui  portent 
titre  de  Comcé  >  dépendoienc  de  la  omcé  de 
Bourgo^e ,  ce  Prince  fut  fommé  d  en  prcccr 
la  fol  U  hommage  au  Roi ,  de  fur  fou  refus  » 
on  s'en  empara  par  droit  de  confifcacion  ; 
mais  elle  a  écé  rendue  par  le  Traité  de  Ryf- 

vifck.    Cecte  Ville  ell  Luthérienne  ,   5c  lo 

ftombre  de  lès  habicans  eft  de  ^$^0. 

Bb  a, 


»j»  .  E  T  A  T  D«  L  A  FH AN a«r 

FaÀN*      fieaume  eft  une  pedce  Ville  accablcfe  de  Iq^ 
CH£-     gemens  de  gens  de  guerre.  On  n'y  compte  que 
ÇQidT.PPo  habicans.   Poncarlier  ûziié  furie  Doinc 
^esum»  ,  ^^^^  ^^  Montagne  »  &  le  yoifiaage  de  Suifle  » 
TomarJier^^  une  des  meillejures  Villes  de  la  Comcé  »  il 
&e.        y  a  1654  habitans.    Ornans  fiir  la  Louve 
n'en  a  que  i£i^*  Quingey*  encore  phtspe* 
cite  y  n'en  a  que  4^0.    Arbois  »  lieu  des  pioi 
«Qnfidérables  de  la  Province  ;   Il  y  a  Bail- 
liage &  Magidrac  &  J540  habicans.   Orge- 
let, petite  Ville,  5jx  habicans.  Saine Clau« 
de  ,  terre  d'Eglife  ,  appartenante  à  l'Abbe > 
qui  eft  h  preknt  le  Cardinal  d'£ftrées.Pat 
Te  dénombrement  de  la  Proyinçe  on  trouve  » 
en  ce  compris  les    Enfans  9c    les  Domefti- 
ques,  3367x0  habitons,  outre  4000  Prêtres  » 
Curez  y  Religieux  ou  Religieufes* 
Foires  &      L'Auteur  donne  à  preTent  le  détail   des 
■ÈiMtcbe^.  Marchez  Se  des  Foires  de  la  Province,  fur- 
quoi  il  nous  fuffic  de  remarquer  que  celles  de 
fiezançon  qui  iè  tiennent  pendant  plufleurè 
jpurs  des  mois  de  Février  ,  Août  &c  Septem* 
hfe  de  chaque  année  ,  font  les  plus  conûdé- 
rables^  pour  le  débit  des  Chevaux  de  Bediaux  4 
Se  que  celles  de  Lyons  le  Saunier  6c  d'Arboil 
fpnt  auili  trcs-fiéquencées  de  toutes  forces  de 
Marchands. 
Têttts  &     L* Auteur  donne  après -cela  le  détail  du 
Chmitu.  Ppnts  &  des  grands  Chemins ,  qu'il  dit  être  f 
par  tout  fort  mauvais  ^  quoique  les  réparations 
en  foient  aifées  par  rapport  aux  bois  Se  aux 
pierres  ,  qu'on  trouve  abondamment  par  tout 
&  d'ailleurs  abfolumenc  neceffaires  au  Com- 
merce. A  Pégard  des  Ponts ,  il  en  compte  4* 
fur  la  Saône ,  à  Montreux  ,    à  Jouvelle ,  à 
Jecy  6c  à  Cray  ,  de   juge  qu'il  eft  abfolu- 
inent  nécelfaire  de  rétablir  celui  de  Porc  toi 


:^ 


ETAT  ETE  LA  FRANCE,  i^j 

S^aohé  9  parce  qall  eft  fur  le  grand  chemin  FraA" 
de  Chacnv^agne  H  d*Al£ice.    11  en  compte  CHB- 
8*  autres  fur  l*Oilgnon  ,    dont  deux  de  bois  COuf* 
fore  ruTne^'à  l'ilk;  les  autres  font  à  Pon- 
câriîef  >  Arçon  >    Mortau  ,    Rbidevougeaii* 
court  y  Clerval  >  Bêatfmê  9  Bezançon  de  Dole. 
A  l'^rd  dts  lieux  d'Etappe  de  la  route  or* 
dînai re  dca  Troupes ,  l'Auteur  dit  que  celles 
d'Alface&  Lyon ,  pour  fè  rendre  de-là  en  Ita- 
lié  9  Languedot  de  Catalogne,  paflede  Befort  » 
à  OmanI;  Beaume9' Bezançon ,  Quingey9  Sa- 
lins»  Poligny  9  Lyons  le  Saunier  fie  S.  Airour  » 
dernier  lieu  de  la  Comté  9  ôc  que  l'autre  roilte 
^i  va  de  Befort  à  Châlons  fur  Saône  9   paflè 
de  Bezançon  à  S.  Wift  «c  de-là  à  Dole.  La 
Route  de  Lorraine  à  Bezançon  9  paflè  à  R««  ' 
miremonic ,  à  Tavernay  9  à  Luxeuil  9  à  Ve-  ' 
xoul  9  ^  Riosfic  Bezançon  9  au  lieu  de  Rémi- 
remont  9  à  Champagney  9  à  Lure  9  à  Mont* 
bazoA  fie  à  Bezançon.  La  Routé  dé  yé^ourà 
Auxonne  paflè  à  Vellexou,  Membre  ou  Fedry 
fic'à  Gray.  Celle  de  Champagne  à  Bezançon  9 
pafle  k  Ghamplitte»  à  Gray,  à  Marnay  >  ou  au 
Fini  la  même  à  Dole  paffe  <ie  Gray  à  Pifmet* 
Celle  de  Gray  à  Salins  pafle  de  Dole  à  ...  La 
route  de  Champagne  en  Aiface  paflè  à  Combaiî- 
fbntaine,  Vezoul,  Port  fur  Saône  ,  ou  Colomf- 
batte  9   Lure  9  ^feIizay.  Celle  de  Bezançon 
en   Suiflè  k  Lyon  9    paflè  de  Pontarlier  à 
Lcnier ,  Nozcray  9  Pont  de  Navôy ,  Rofé- 
noy  fie  Coligny. 

L'Auteur  traite  enfuîte  de  la  Noblefle  fie  dé-  j^^^y-^^ 
clàre  qu'il  prétend  le  faire   dans  Tordre  de  i^J^x. 
foii  antiquité  >  de  laquelle  il  paroîr  néanmoins 
très-médiocrement  inftruit.   Il  commence  par 
la-  Maifon  de    Poitiers  9    qu'il    fait   décen-  foulttt, 
dit  d'un  Pttilhé  des  Pues  d'Aquitaine  9    fie 

Bb  } 


t%4  ETAT  irjE^I/A  FRANCE: 

FAAii*  qu'il  dîc  £cf  e  établie  tn  Cpmcé  depuis  environ 
CHB  %Qo  ani.  Il  eè  vi^i  ffl  effec  que  la  Maifoa 
4^Mr*  de  Poicief 8  >  ifllië  des  Goœtes  de  Valeacinois 
.^ioic  connue  en  Con)(<^  fous  les  derniers  Ducs 
de  Bourgogne.  Le  P.  ChifHec  »  du.  Chefne 
4ç  Befly ,  onc  ampIemtAC  illuAre  cette  Géaéa- 
^^e.  Mais  les  cridques  àx  paîs  rapportent 
contre  leur  autorité  |>Iuj(iettrs  a^s  anciens  > 
deterr^ïcnla  ComténdeSourgo^ea  où  leur 
Si€«i  Latin  eft  exprimé  de  Pêturiist  Se  non 
yas  de  J-iSéÊvîM  y  fk  encre  ces  titres  >  il  y  ea 
«.qui  précèdent  k  uns  dès  derniers  Ducs. 
4e  Bourgogne.  Elle  eftdivifée  en  deux  frè- 
tes $  Le  Connte  de  Poitiers  qui  pofféde  k».« 
terres  de  Château«'Vîcxiz  ^  Moroa  3  Balen- 
fon  9  C  kon  »  Neu&hâcel  9  (  non  pas  celd 
<ie  Suifle  )  Thoraîie  9  Andancé  &  le  Mtf 
piy  9  lefquellos  peuTcat  avoir  la  valeor  de 

J[0ooo  1.  de  rente  s  mais  ces  ^ands  biens  ne 
ont  point  libres  9  ayant  été  fubftitiiea  dans 
la  maifon  qui  ks  poiTede  par  rArchevéqne 
de  fieiLançon ,  Me(Ère  Ferdinand  de  Ris  >  qui 
Tivoit  en  1585.   Cet  inconvénient  9  qui  pa- 
roit  fâcheux  à  l*Auteur  >  eft  à  mon  avis  un 
très-grand  avantage  ,    puifque  ces  fortes  de 
fubfliiutions  ,  fi  elles  pouvoient  être  perpé- 
tuelles 9   feroîent  un  appuy  folide  .9    depuis 
que  le  privilège ,   ou  plutôt  le  droit  des  ficfs 
efl  aboli.   Le  Marquis  de  Poitiers  9  puifiié 
du  Comte  9  eft  Colonel  &  Brigadier  d'ar- 
itiées  &  pofîede  la  Baronie  de  Vadans  y  la- 
quelle vaut  3000  1.  de  rente  9  qui  eft  Pan- 
cien  Parrimointf  de  leur  Maifon. 
"Btaufitm       L^  Maifon  de  Beaufremont  9  dont  le  Mar- 
**•*'•       quis  de  Liftenois  eft  le  chef  9  eft  illuftre  par 
1^        ion  antiquité  9   foutenuë  d'Alliances  &  par 
^\     ks  honneurs  9c  dignités  qui  y  font  entres.  Oa 


ETAT  DE  LA  FRANCE;   %^ 

trouve  un  Pierre  de  Beaufremohc  y  qui  dans  un  FraH^ 
Tournois  caa  un  Comcé  de  Bar  en  Conihac  chb 
fiiigulier ,  peu  après  la  more  de  S.  Louis.  11  y  CoKCf  • 
,a  eu  dans  cette  maifon  crois  Chevaliers  de 
laTuifon  9   des  Sénéchaux  ou  Gouverneurs 
de  Bourgogne  9  plùfieurs  Baillis  d'Aval.  Lé 
Marquis  poffédë  les  terres  de  Châteaunfcuf , 
Orné  9    Clairvaux",  Travers  &  Ra*ns  9  qui 
foiic  fubftîcuécs   à  ï*aîné.   L'Abbé  de  Beau- 
fremont ,    outre  les  Abbayes  de  Saine  Paiil 
£c  de  Luxèuif,  pofTéde  la  Baronie  de  Sècy 
fiA*  Saonfe.    La  Mâifon*  de   la    Bêaume  efl  [^  ^09- 
aufli  crès-a!ncîennè  &.  très-illallre.   Le  Mar-  w. 
qùis  de    BcâUitiè  9  fil^  du   Marquis   de  faine 
Martin  9  Gouverneur  de  Dole  en  i66B.  y 
pôfféde  les  terrés  de  Rôugeitiont  ,    Pennes, 
vâudray  ,    Grandcrelie  ,   Chaumarconne  9 
Tôuanne  9  MeKlandàns,  Monemat-tin  de  Ro- 
main. Lé  Comte  dé  S.  Amour  de  la  même 
M^ifoh  9  le«  cerirèi  de  S.  Amour ,  Vaux  »  la  ' 
CKaui,  Crerênay  9  Oyielay,  Frefnè  le  Chaftel  , 
FrétighêS9  Maiches^  Saû vignes,  Grandvelles  9 
Mcfîeres  9  &c.  &  lé  Palaiîde  Grandvellei  à 
Bezançon  par  fubftîtution.    La  ComtefTe  de 
Vifcomtî  fa  Sœur,  les  terres  de  Beaujeu,  Chaii-  . 
tonnay,  aunay  5c  S  .  Vallier  ,  qui  lui  ont  été  ' 
cédées  par  le  Comte  d'Yennes  fon  Oncle.  La 
Marquife  de  Cruzy  de  Clermont-Tomierre  9 
pdfTéde  la  terre  de  Vauvîliiers  ;  le  Marquis 
du  Châtel  celles  de  Senoncourt ,   Pain  Se  Lo- 
mont.  La  Maifon  de  Vaudrey  9  aufli  très-an-  yauirey. 
cienne  9    eft  divifée  en  trois  branches.  Celle 
de  Saint  Rémi  poflcde  la  Baronie  de  Saint  Re- 
my  9  Cazeille  6c  Saint  Bretaire.  Le  Comte  de 
Vaudrey  9  les  terres  de  Tromarey  9  Loges  5c 
Efcuelles.  Le  Chevalier  de  Vaudrey  ,  Cadet  9 
^  fort  avance  dans  le  fer  vice.  La  Branche  de 

Bb  4 


ipd    E^TAT  DE  LA  FR^NCa; 
PjlAN-  VaudreyrValleroy   9    ppflêdc  la  Terre  donT 
PHE-       le  nom  lui  donne. fa  diftînélîon,  &  celle  de 
CQ.MT.  Vaudrey  Bcveringes    celles  dcBevcringe  & 

Dampîerre. 
^Attrmll^      La  Maifon  de  Vatccvîllé  >  .  oridnaîre  d« 
SuilTe ,  (  où  elle  fubiîfte  encore  dans  le  Cantott 
de  Berne  )  a  donn^  le  Marquis  de  Confians^ 
cî-devanc  Viceroi    de,  Nayarre .  j  le  Comte 
d'Ufiez  9  Gouvernem  de  Cçuncraî  >  de  le  Che- 
valier de  Conflans  y  Colonel  de  Cavalerie»  fet 
Bnfans.  Leiieurde  Toraîsedu  nom  d'Achays 
pofTede  la  terre  de  Maillot  ;  .  (a  Maifon  eft 
^.Mi*    îbrt  ancienne  ^  grande  ,  quoique  méfàlli^V. 
*'^''      La  Maifon  de  Granimooc  qui  a  changé  fon 
nom  de  fei  Armes  au  tems  d'Otton  IV.  Coou 
te  de  Bourgogne  9  environ  l'an  1240*  portoic 
Un  Sautoir  d'Or  en  champ  d'Azur  9  &  le  nom 
des  Granges.  Elle  ed  divifée  en  3.  branches; 
celle  de  Châtillon  eft  Taînée  &  pofle'dê  les  ter- 
res de  Châcillonvelle  9  Faux  6c  Chamberia  x 
celle  de  Fallôn  pofTéde  Conflàndry  9  Fallôn  9 
rrocey  9  Grammont  ^    Courchaton.   Celle 
de  Melizai  donc  eft  l'Archevêque  de  Bezan- 
çon  ,  &  TEvêque  de  Philadelphie  fon  Ne- 
veu &  SufrraganC9   a  pour  chef  le  Comte  de 
Grammont ,  Maréchal  de  Gamp  9  qui  poffédc 
les  terres  de  Melizey  &  du  Sauley.  Le   Mar- 
quis de  Grammont  fon  frère  9  eft   aufli  Ma? 
réchal  de  Carnp.   La  branche  de  Grammont 
la  Roche  polTede  les  terres  de  la  Roche  9  Ri- 
gney  ,  Goefnan  &  VeUechevaux.  Les  Arme$ 
prefentes  de  cette  Maifon  >  font  d^azur  à  } 
têtes  de  Reines ,  &  l'on  dit  que  l'origine  eu 
vient  d'un   combat   entrepris  en  Angleterre 
par  un  Seigneur  de  cette  famille ,  pour  3  Prin- 
cefies  accufccs  9  5c  qui  furent  délivras  par 
fa  valeur.  Le  fietiir  de  Vaugrenaad  de  Villerj 


ETAT  D^  LA:PRANCE.   157 

Il  Paye  9  poffôde  lacerre  de  Vaugrenand»  ^  v^^j^f 
celle  de  Porc  de  Leihe;  fon  frère  écoic  Co-  ^ug. 
Jonel  de  l'un  des  RegimeiK  de  milices  ^  fournis  Qq^^ 
par  la  Province.  Le  nom  de  fa  famille  eft  cer 
lui  de  Vaugrenand.  Le  ûeur  de  Monceley  » 
donc  le  nom  de-  famille  eft  Blifterw^ick  6c 
qui  écoic  Colonel  d'Infanterie  j  n*a  laifTc  qu'ur 
ne  fille  héritie're  des  terres  de  Montcley&de 
Vergiile.  La  famille  de  faint  Maurice  a  plu- 
lieurs  branches.»  dont  celle  du  Maréchal  de 
Camp  eft  l'une  :  4nais  il  n'eft  poinc  vrai ,  com« 
ne  l'Auceur  l'avance  9  que  les  Seigneurs  de 
Choyé  de  de  Villefaucon  en  folent  l'une  ,  non 
plus  que  les  Seigneurs  dt  Chacenay  »  Saulx  Se 
Villeneuve.  Le  Marquis  de  l'Aupcfpin  du 
nom  de  Mouchée  de  Bacteforc  efl  Chevalier 
d'honneur  da  Parlement  de'  poiTéde  les  terres 
de  rAubefpin..&  Arimhoy.  Le  Marquis  de 
Montaigu  Boitcavanc  du  nom  de  Bernard  » 
CBt^  fur  celui  de  Moncaigu^  9  eft  Bailli  dt 
Bezançon  de  poifdde  les  terres  de  Montaigu 
de  de  Quîngey  9  ancien  héritage  dts  Puifnez 
de  Bourgogne  Duché.  Le  Marquis  de  Sorans, 
du  nom  de  Rofîeres  >  a  fait  ériger  les  terres 
de  Sorans  ,  de  They  ,  Avoiiay  de  Breve-^ 
rey.  Le  Marquis  de  Biun  defcendu  d'An« 
toine  Brun  ,  Plénipotentiaire  d*Efpagne  à 
Munfler  de  Procureur  général  à  l'ancien 
Parlement  de  Dole  ,  a  aufli  nouvellemenc 
fait  ériger  Brun  ,  la  Roche  9  Arc  de  Stf 
vances.  Le  Marquis  de  JBroinia  9  du  nom 
de  Froiflard  9  ancienne  .  famille  de  Robe  , 
a  fait  ériger  depuis  peu  .d-annécs  Çts  terres 
de  Broiflia ,,  Pleintrenoires,  Anoîre»  Breti- 
enieres  de  Chavannes.  Le  iîeur  de  seaujcu,  C  o* 
lonel  de  Dragons  ,  poiTéde  la  terre  de  Montoci 
Jl^ciieuc  de  Gouifanc  du  nom  de  Jo.uffroyoi  . 


%p9    Et  AT  DE  LÀ  FR  ANCt; 

Wà,AU'  celles  d'UxelIes  de  de  Joye.  L'îlluftcactenfte 
CHE-     cecte  famille  viencxiu  Cardinal  JoufTroy ,  !*«»  • 
Ct>MT   de^  favoris  de  Louîs  XI.  dont  il/a  mal  à  pro- 
pos changé  les  armes.  Le  Sieur  d'Uxelleâ  Jouf* 
froy ,  la  wrre  de  Monillard.  Le Sieurde  Falle- 
cans ,  d'ancienne  nobieflè  9  celle  de  Bufly  Tief» 
franc  &  de  Dampîerre.  Le  Srdejuflcaudu  Piil» 
la  Baronnie  de  JuiTeau  5c  de  Beccencourc.  ïa 
lieur  dts  Moutiers  ci-devanc Capkainedc  Dra- 
gons ,  la  Terre  de  Cubry.  Là-Heur- dePcrigny 
du  nom  de  GrifcUes  y  ancienne  famille  de'Ro^ 
be  ;  les  terres  de  Perigny  &  d'Augerans.  Lt 
fieurde  MaTnix,originaire  de  Sa voyc, celles  de 
Crîllat  Piedmorin  &  -Vincelles.   Le  fieur  dt 
Fallerans  Vizemal  de  ■  très-ancienne  nobieflè , 
fa  terre  de  Frontenoy.  Son  Fils ,  Colonel  dt 
Dragons  i  celle  de  Torpes.  L&iieur  de  Melio* 
court  la  Terre  de  fon  nom.  Le  fîeur  de  Reca<- 
lot  >  la  terre  de-Rochefort  en  partie.  Lc-Corh 
ce  de  Sceyi  Baron  de  Chevrot.  Le  iieur  de  Po^ 
ligny  Seigneur  d'Anjat.  Lesfîeursdé  Lezait 
Seigneurs  de  Marneffia  y  armobli»  au  XIIL  • 
Siècle  par  les  Abbez  de  Saint  Claude.  Le  ficor 
deChafTroy ,  Seigneur  de  Muans.» Lés  (ieûrsde 
Chavircy ,  Seigneurs  de  Rcicologne',  de  Çrofky 
&  de  Marmur.  Le  (leur  de  Monfuron'de  bon- 
ne maifon  ,   m^s  qui  a  été  domeftique  en  celle 
de  Poitiers,  Le  Marquis- de  Pefeuxdu  nom  de 
Pra ,  aulli  annoblie  de  faiin  Claude  au  XHL 
(ie'cle. 
Outre  cette   Nobieflè  qut  cd  toute   ccnféc 
Art^r^     de  la  Province  ,  il  y  des  Seigneurs  du  Royau- 
noH^r'  ^^  Etrangers  à  fon  égard  ,   qui    pofledcnt 
^^'^^  de   grandes    terres.    La    Princefle    d'Ifang^ 
hien  ,  comme  héritière  du  Roi  d'Angleterre  i 
a  ccé  mife  en  pofîeflion  par  arrêt  du  Parle- 
ment de  Befiinçoo ,  de»  terres  de  VaUampou-^' 


ETAT  DE  LA  FRANCE.   19» 

tr ,  Arlay  >  B!enerant>  Lyons-Ie>Saunier  ,  FRA>^ 
fidcillon  9  Orgelet  , -NoirccTtux  «  Chavan-  CH£* 
!^  Moncfleury ,  Jonques  ,  Montron  ,  Scile»  CoMT* 
:re>  Arquelle^  Mootfàucon  &  Noferoy.  Le 
ince  d'Arembei^  y  poinfde  la  Baronnîe  do 
lucogney ,  Vlilers  ,  Scrcy  >  Ccîntrey  ,  Mor- 
9  Orcamp  ,  ChâteUneuf  >  Champlitrc  en 
rcie  le  faine  Hypoike.  La  PrinceiledMile- 
inne  ,  les  terres  de  Vîllecce  >  IWbergemenc  j 
Gros-foUîeres  sMolay  ,  Porc- Aubère ,  R a* 
m,  Tavaux  9  Belle voy  9  faine  Julien  >  ChÀ- 
lon,Fougerolles6e  Chainplicte  en  partie.  Le 
uc  d' Aumofit  9  Avannes  >  Courchapon  ,  E  - 
abonne  >  Lantennes  j  Mercey  Se  le  Paon.  La 
cccflion  du  Duc  de  Ponteraux  >  pr^renduc 
r  la  maifbn  de  Beaufremonc  >  les  terres  de 
ercey  >  faine  Germain  Bougnon  ,  Benufes  le 
Mirfelles.  Les  Marquis  de  Bifly  Se  de  Thian- 
S  coneeftene  le  droit  de  Beaufremone.  Le 
rince  de  Montbdliard  ^  les  terres  de  Man« 
lire  9  Clairva(  lé  Chatel  î  Haricourt  >  Bla? 
Mie  &  Clermone.  Le  Cottite  de  T.'ivannes  ) 
ampierre- fur- Salon.  Le  Comte  de  Thîver- 
'j  (es  terres  de  Rupt  &  de  Lain.  Le  Mar- 
is de  Merode  9  la  Baronniede  Rai  6e  la 
:igneurie  de  Tcmuay.  Les  Créanciers  de 
Maifon  de  Coligny ,  celles  de  Coligny  ôc 
Dandelot.  Le  Comte  de  Renel  ,  partie 
la  Seigneurie  de  Champlicre.  le  Mar- 
is de  la  Vieuville ,  celles  de  Vauvillard  en 
rtie  ,  Brenans  Se  Oumans.  Le  Maréchal 
Montrevel  «  Prcfilly  ,  faine  Julien  Se 
mrlaon.  Le  Comte  de  Taxis  ,  la  Terre  (*c 
mdremen.  Le  Comte  de  Stambrix  celle 
l'Etoille.  Le  Marquis  de  Conflans,  celle 
faîne  Loup.  Le  fieur  Fabry  de  Moncaut  , 
euccnane^Genéral  des  Armées  du  Roi  f  celle.  : 


)00    ETAT  DE  LA  FRANCK 
l^RAK-  de  Flavigny.  L'Auteur  finie  le  détail  deceii! 
CBEr      Généralité  par  une  recoanoiflance  qu'il  6k 
iBoMT>  des ^vorablesdi^fitious  delà  Nobleflèpov 
le  fervice  du  Roi ,  aflurant  qu'il  n'y  a  aimit 
gencii-homme  en  Comté  qui  le    foit  troa^i 
en  écat  de  fèrvir  ^  qui  n'ait  pris  parti  dans  la' 
dernière  guerre.  Il  en  dit  pref<|ue  autant  di 
commun  peuple  qui  ne  remfe  point  de  lènriTs 
û  ce  n'efl  dans  l'Infànterie. 

II  ell  certain  que  ce  Mémoire  auroît  pu  i*é- 

tendre  davantage  Ac -renfermer  un  détail  pkl 

elTenriel  par  raport  au  Peuple  »  à  la  Nobteflc 

6c  à  l*Hiftoire.  Ces  articles  auroicnt  même 

d'autant  plus  d'utilité  que  l*ou  peQt  dire  qu'ils 

ont  été  fort  négligez  jufqu'à  prelènc  ^  0c  qu'il 

A'eft  pQÎnt  d'Hilloire  de  Province  «  ni  de  no- 

blelTe  plus  ignorée  que  celle  de  la  Comté  dr 

Bourgogne.  Ceflrce  qui  m*a  porté  à  joindre 

quelques  remarques  fur  l'une  ^  fur  l'autre  9 1  ' 

l'extrait  précédenr.  - 

La  Franche-Comté  partie  de  l'ancienne  Gta« 

^ifioift    le  9   dont    les  bornes   s'étendoient   julbu'itt 

£^»/r4/*  K^hîn  ç  mais  quoi  que    les   Peuples  qui  l'ha- 

tt'deu     bicoient •  portaflent  le  nom  de  Sequani  qu'oa 

Bouri9^    leur*  donne  encore  9  il  ne  faut  par  jugçr  qoç 

s<y««.     cette   appellation  fut   renfermée    en  des  H- 

*^fi'       rnice^  il  étroites  9  puîfque  non  feulement  Ici 

Sequanois  occupoient  »  d'un    côté   les  bords 

du  Rhin  &  de   Tautre   ceux   de  la  Saône  » 

qui  la  féparoicnt  des  Eduens  ;  mais  qu'ils  s'é* 

tendoicnt  encore  entre  la  Seine  &  la  Loire  ^ 

U  que  la  ville  de  Sens  leur  apartenott.  Sur 

quoi  l'on  peut  remarquer  que  les  apellations 

de  Sequatii  &    de   Set/ones  9   étoient  Synoni* 

mes.  C'eft  à  ces  peuples   qu'il  faut    raporter 

les  plus  glorieufes  entreprifes  des   Gaulois  » 

^  celles  quç  les.  Conqu4tei  d'iulie  fc  de  la  Grar 


*TA^  6é  La  FHAKCSr.   }<Mr 

(c  9  at  la  peuplade  d'une  belle  Province  de  l'A-  Fr  Am| 
Ge  Mineure  ;  mais  quelques  belliqueux  qu'ils  CHE- 
Bdfcnc  9  ils  le  laiflèrenc  furprendre  un  peu  CoMA 
trancVarriTée  de  Julet-C^far  dans  la  Gau- 
le 9  par  un  Roi  Allemand  9  qui  fous  le  prétex- 
te de  les  aider  dans  une  guerre  qu'ils  avoienc 
cpncrrles  Eduens  >  les  fournie  à  fts  loix.  Ce- 
fiur  9.foUîckcde  les  venger,  y  confendc  &  trcs- 
Tolonders  9  prévoyant  nue  cène  guerre  lui  don- 
neroic  occahon  de  s'aflujettir   les   Sequanoif 
èc  peut-être  toute  la  Gaule  ,  ce  qui  ne  man- 
qua pas  d'arriver  ,  «'étant  (aiû  de  Befançon 
Jt  ayant  dé&it  l'Ufiirpaccur. 

Depuis  que  les   Sequanms  iùrent  fournie 
aux  Romains  ,  il  ne  fe  paifa  chex  eux  aucun 
événement   digne   de   remarque    particulière 
mfqu'à  l'an  408  que  l'on   dit  être   celle  de 
rinvafion  des  Bourguignons  9  ou  de  Icut  ar- 
rivée lùr  les  bords  du  Rhin.  L'Empire  Ro- 
main étoit  alors  ft  vivement  attaqué  de  toutes 
parts  par  les  difKfrens  Barbares  qui  avoienc 
entrepris  de  les  divilèr  ,  que  9  foit  par  faute 
de  troupes  9  ibit  par  toute  autre  raifon  ,  on  ne 
fit  d'abord  aucune  réliilance  aux  Bourguignons* 
L*on  fçait  au  contraire  que  le  Patrice  Con- 
flance  fk  avec  eux  un  Traité  vers  l'an  4ix  9 
ou  plutôt  en  414  9  par  lequel  il  leur  aban- 
donna la  Rhétie  9  la  Sequaaoife  9  le  païs  des 
Ednens  de  pluficurs  autres  ,  avec  le  droit  de 
s'aproprier  les  deux  tiers  des  terres  de  des  hom- 
mes de  cette  étendue  ;   comme  eux  de  leur 
part  s'engagèrent  à  i'adifter  dans  les  guerre^ 
qu'il  avoit  à  foutenir  contre  les  autres  Ufur- 
pateurs  de  la  Gaule.  On  ne  fçait  pas  pre'ci- 
iiément  quel  étoit  le  nom  de  ce  Chef  9  ou  du 
Rei  qui  conduifoit  ces  peuples  dans  cette  en-^ 
crepriiê.  La  Chronique  de  Frofper  l'a  nommé 


\Si   ETAT  PB  LA  1^« ANÇK 

ÏRAn-  Gondiçaiœ  9  vrtifemblabkment  par  eimr  J 

aCHE-     puîfque  là:  Loi  des  Bourguignons  >.aiicreiiKac 

ÇoMTvdicè  la  Loi  Gombeice  ,  marque  expreffdmciK 

Gibica  >  pour  le  premier  Prince  de  ceCtcNi^ 

1  don  qui. aie  régaé  dans  la  Gaule. 

11  y  a  grande  aparence  que  les.Boui:guigiK»i 
embrafTérenc  la  llel^^^^^^'!^^^'^^  dantle. 
temsmcme»  ou  à  peu  près  qu'ils,^  eurençpat 

.  fc  le  Rhin.; Les  ^4uceurs  s*aqGprdeac  cou  i 
donner  rhorineur  de  leur  Converfion  aux  E- 
vcc]ues  de  Gendve  ^de^Laufanne  èc  deSioa» 
s*écanc  montrez  les  plus  docile  des.  Barbares» 
.Orofe  dit  poûcivemenc  que  fousL  le  régne  d'Ho- 

>  norius  y  ils  vi  voient  dans  les  terres  de  la  Gsu* 
le  qui  leur  avoienc  éU  ccd&s  >  avec  une  don* 

.  ceur  extrême  j  traitant  les  habitans  naturels» 
non  comme  des  fùjecs  ^  des  Efclavcs  >  naif 

;  comme  leurs  frères. 

A  regard  de  la  Succeffion  de  leurs.  Roi&t 
le  ttfmoign^ge  des  Hifloriens  eft    plut  pro* 

.  pre  à  la  confondre  qu'à  i^éclaircir  ,  tant  il- 
s'y  trouve  de  diverficd  ^  de  variations.  •  La 

.  Loi  que  nous  avons  citée  la  -fixe  d'une  ma- 
nière trcs- nette  &  très-précife.  -.Voici  com- 
me elle  s'en  explique  au  Tic.  j .  dans  lequel 
le  Roi  Gundebaut  a  voulu  aflurer  la  liber- 
té de  ceux  qui  en  avoient  jolii  fous  ièspré- 
de'ceffeurs  :  >Si  apmd  Regespia  memoriaàntectf' 
fores,  i^  e.  Gibkam ,  Gêndamarum^  Gondufimh 
patrem  quoque  mftrtmk  -^  patrmtm  ,  libermm  MMt 
iiberam  fmjfe  conflUerit  ,  in  eadem  lihtrmn 
niofjâAt,  Sur  quoi  l'on  peut  non  feulemeot 
fixer  l'ordre  de  la  Succeilion  ,  mais  alTurer 
que  tous  ces  Princes  ont  été  Chrétiens ,  co 
confcquence  de  ces  mots,  de  ptufi  Mémâiret 
qui  leur  font  donnez  par  un  Roi^   qui  lui« 

«acme  .écoit  Cbrécien* 


È^ATDE  LAFIIANCB.    $o| 

Quanta  la  Chronologie  de l'HUloire* Bour-  FAA'MBib 
gaignonne  »  eUecd  encore  moins  connue  che- 
que  la  $uccç{&on.  On  fçaic  néanmoins  que  le  CoMT.) 
Roi  Gondaire  ou  Gondicaire  fut  cu^  en  ba- 
taille par  Acûla  vers  la  fin  de  l'an  ^jo. 
mais  on  ignore  quel  a  été'  celui  qui  s'eft  em- 
4>ar^  de  la  Pi^vince  de  de  tout .  )es  Païs  des 
Alpes  Grayennes  3c  Cociennes..  On  ne  fçaic 
point  non  plus  quel  fut  celui  qui  fut  repouC- 
K  avec  une  srande  partie  de  les  troupes  de- 
vant la  Ville  de  Narbone  9  par  Aecius  Gé- 
.  néral  Romain  en  4}  6.  tL'Hilloire  s'^clairqijc 
mieux  dans  la  fuice  :  On  fçait  que  Gun- 
.  dioch  fucccda  à  Gundicaire  6c  qu'étant  more 
aflêz  jeune,  il  laifla  quatre  Fils,  en  minorité'  > 
dont  leur  Oncle  Glodoûé  pris  la  tutelle  ^ 
occupa  le. Royaume  jufqu'en  475  C'ed  à  ce 
dernier  qu'on  attribue  la  conquête  de  Lyon 
^  de  Vienne  )  qui  furent  depuis  les  Villes 
Royales  des  bourguignons  6c  qu'ils  ne  poC^ 
Cdoient  pas  auparavant.  .Les  quatre  Fils 
de  Gundioch  furent  Chilpe rie  j  Gundebaut» 
Godegiûle  U  Gothemar  ,  lefquels  ayanC 
partagé  la  Domination  Bourguignonne  » 
ne  purent  loog-tems  vivre  en  paix.  Gun- 
debaut fuppJapu  fon  aln^  6c  le  lit  mourir  y 
après  l'avoir  lurpris  dans  la  Ville  de  Vien- 
ne* .Les  deux  puilnez  le  tourmentèrent  à  leur 
tour  9  mais  la  principale  vangeance  qui 
fiit  tirée  de  cette  mort  apartient  à  Clotil- 
de  9  fUle  de  Chilperic  ,  laquelle  ^ayant  été 
nuurié  à  Clovis  Roi  des  François  eut  afTes 
de  pouvoir  fur  ,fon  efprit  pour  le  faire 
Chrétien  fie  pour  l'enflâmcr  de  haine  fie  de 
irangeance  jufqu'à  la  deftru^ion  du  Royau- 
me de  Bourgogne.  Gundebaut  ,  de  fon  cô- 
ii  )  le  plus  habile  4es  Princes  qui   euiTtnc 


^»4  EtAT  DE  LA  FUANCt.' 

IN^iH-  regae  chez  cecte  nation  )  eue  aflez  de  bon- 
CHB-     heur  6c  de  conduice  pour   conferver  tous  fes 
CeMT.  Ecacs  malgré    la  trahi foh  de    fes  frères  êç 
la    profpericé  continuelle   de    Clovis.  11  ne 
mourut    qu'en   J17  ,    après  un    régne  long 
ac  traveri'é  j  mais   qu'il  fignala  par  quanti- 
té  de  grandes  avions  5c  de   pieux  étabHflê- 
^«lens.    A    Gundebaud    fuccéda  Sîgifmond  > 
dont    la  vie  trop  moHe  ôc   trop   dévote  fin 
terminée  par  une    fanglance  guerre  que  id 
-fit    Clodomir    ,     Roi    d'Orléans  >    aîné  da 
Roi  Clovis  &  de 'G4otilde.    Il  fiit   fait  pri- 
sonnier  après    la   perte   d'une  bataille  >  ft 
le  Vainqueur  ufant  barbarément  de  fa  for- 
tune 9  le  iîc  accabler  de  :pierres  avec  fa  fem- 
me  &  fts  enfans  >  après  les  avoir*  fait  jet* 
rer  dans  un  puits.  Les  Moines  en  ont  fait  oa 
Saint  ,.  tant    par  cdmpaflîon  de    fa  mort  t 

Siu'à  caufè  de  la  fondation  d'Agaune  9  a  pr^ 
ent  dit  faînt  Maurice  en  Valois  ,  l'un  det 
^lus  riches  8c  des  plus  nombreux  qui  ayent 
été.  Gondemar  frère  Se  Succdleur  de  Sigif- 
mond  9  eut  la  gloire  de  faire  périr  Clodo- 
mir 9  mais  dix  ans  après ,  les  François  ache- 
vèrent avec  facilité  de  foumettre.la  Bourgo- 
gne 9  tpuifée  par  la  continuité^tle  la  guer- 
re 9  &  depuis  ce  tcms  le  PaYr  que  nous  ap- 
pelions le  Comté  de  Bourgogne  9  a  été  mem- 
bre de  quelqu'un  des  Royaumes  François 
jufqu*au  de'clin  de  la  race  '  de  Charle- 
magne  9  que  Bozon  ayant  été  déclaré  Roi 
de  Provence  9  le  refte  de  la  Bourgogne  9 
reconnut  des  Princes  particuliers  qu'elle  ai- 
ma mieux  choifir  que  de  les  tenir  du  ha- 
sard. 

Richard   9     Marquis    d^Autun    êc  enfuîce 
Duc  de  Bourgogne  ,   frère  de  Bozon  &  de 

lira- 


EtAT  DE  LAPRANCE.   50J 

Plmpcracricc   RichUde  ,  femme  de   Charles  FRaK^ 
k  Chauve  9  fut  le  premier  propriétaire   de  chb- 
la  Bourgogne  ,  celle  que  nous  la  diftinguons  CoMn 
par  fou  titre  de  Duch^   i   autrefois  feparée 
de  la  Comté  par   le  cours  de  la'  Saône.  II 
la  laifla  ^  fon  fils*  Raoul  >  qui  parvint  aprèr 
lui*  à   une   haute-  fortune  •,  s*étant   empare    ' 
de  la  Couronne  de  France  fur  le  Roî  Char- 
les le  Simple  y  mais  il  ne   laiifa   point  de 
j^ftefrité.    La   Comté    fe    donna   dès  -  lors 
a  un   autre   Prince   Bc   ne    s*e(l   réunie  que 
longtems  après  avec  la  Duché  y  ainfi  qu'on    ' 
▼erra  dans   la  fuite.    Ce    Prince  fut  Raoul 
funiommé  d'F^lralingen  »  du  nom  du  Châ- 
teau d'Alface  où  il  a  voit  pris  naiiTance;  II  étoic 
filr*  de  Conrad  ,  dit   le  Jeune  v  Comte  de 
Paris  ,  frère- de  Hugues  9-  Duc  de  France  » 
iùccefleur  ^  beau- frère  de  Robert  le   Fort  9    ' 
tige  de  la  maifon  régnante.  Ainfi  il  fortoic 
au*troifiéme  9  ou  quatrième  degré  dé  T«^lff  ,■ 
Co>Ilte   d'Altoff  ,  fi   renommé    dans   nôtre 
Hifloire  y  pour  avoir   été  le  peré   de  l'Ira- '  " 
pécatrice  Judith  9  féconde  femme   de   Louïs'   * 
le  Débonnaire.  Raoul  fe  trouvant  Gouver- 
neur de  la    Transjurane  dans'  le  tems    que' 
le  -{ang  de   Charlemagne-  s'éteignit  en  Aile-  '  ' 
macne   ôc  en    Auflrafie-  >   ne  fe   jugea   pas 
indigne*  de    polTéder  *  une    partie    de    cette  ' 
graade  fucceflîon  ,   6c  fe  fondant  fur  -  une  ' 
adoption  de    l'Empereur  Charles  le  Gros  , 
il  le  fie    couronner    Roi    de    la   Bourgogne- 
Ultérieure   ou  Transjurane  en   l'année  Spj».    ' 
Ce  fut  »en  cette  qualité  qu'il  pofTéda  la  C  om-  * 
té  de-  BouTgogioe  ^    laquelle  il'  laifTa  à  fon  '  * 
Rils  avec  les?  autres   Etats  'aprèr  irn   régne  " 
de  t6.  am-  ^  ctant  mont   le  zj^  ^  Octobre  de 
l'IBi  -911.  -Ce    fiii   fous  iba-  régne,  que-  le  '- 
lùim'^L  -•  Ce    " 


jotf  ETAT  D  E  LA  FRANCE. 

fn An- Comte  Burnon  »  Seigneur  d'une  partie  de U 
cHE-  Comté  ,  donna  un  û  grand  exemple  dedéta- 
CoiiT.  chcment  du  Monde  j  en  fje  faifanc  Reli' 
mtux  dans  l'Abbaye  de  Gigny  qu'il  avoic 
londée  de  il  y  vécut  depuis  avec  tant  d'édi- 
&ation  ,  que  Guilkume  ,  Duc  d'Aquitaine  > 
ayant  entrepris  la  fondation  de  Clugny  > 
iè  choifit  pour  premier  Abbé  de  ce  Mo- 
aâdere  en  Septembre  pio.  Il  paroit  toutefois 
que  Burnon  >  ou  plucôt  la  .  ComceiTe  Yves 
la  Mère  9  contribua  autant  que  k  Duc  à 
cette  célèbre  fondation.  Burnon  prie  avec 
lui  fix  Religieux  de  Gigny  9c*  autant  de 
Beaume  V  pour  ^  former  cecce  nouvelle  '  Mai- 
fi)n  >  âc  c'écQXi:  en  reconnoi£&nce  de  cette  ef- 
pece  de  filiaûon,  que  l'Abbaye  de  Clugny 
payoit  autrefois  une  maille  d'or~  à  chacune 
de  ces  Abbayes.  Raoul  11.  fucc^da  àRaod 
I.  Ton  Père  de  eut  prefque..auffi-tôt  la  guer- 
re avec  Burchard  ,  Duc  de  Suéve  j  contre 
lequel  il  perdit  la  bataille  du  Rufy  >.  mais  ils 
pacifièrent  leurs  différens  par  un  mariage  » 
Raoul  ayant  étd  apellé  en  Italie  par  dt9 
Seigneurs  mécontens  de  l'Adminiâration  de 
Bercnger  II.  il  fournit  en  peu  .de  tems  tou- 
te la  Loml»rdie  9  mais  il  ne  Ja  garda  que 
trois  ans  ,  les  Italiens  toujours  inquiets  6c 
mécontens  de  leurs  Souverains  ayant  ra^ 
pelé  B^renger  inutilement.^  puifqu'il  fut  en- 
core vaincu  par  Raoul..  Celui-ci  néanmoins 
p^r  une  mode'ration  ou  peut-être  par  dégoût» 
Ul' reTolut  à  quitter  Pkalie  de  à  laifTer  aux 
naturels  du  . P aïs  la  difpofition  de  leurs  pro-- 
près  affaires.  Ce  fut  alors  que  dénuez  de 
îecours  étranger  ils  devinrent  la  proye  dts. 
Hongrois.,  nouveaux.  Barbares  qui  défo- 
lQkmL,'J*Euxope .. avec  *uacl  horriblccruaucé... 


ETAT  DE   LA  FRANCE.    307 

Pavle  alors,  la  capitale  de  la  Lombardie  fut  Frah- 
forcée  8c  brûlée  ,  ai  ail  qu'une  infinité  d'au-  CHE- 
rres  places  ,  &  la  rume  fut  li  générale  9  que  GoMTr 
pour  en  fauver  les  refies  ,  Raoult  fut  obligé 
d'y  retourner  par  flmple  motif  de  compaf- 
fion.  Cependant  ces  Italiens  qui  avoienc  moins 
de  confiance  qu'ils,  n'en  dévoient  à  fa  gén^* 
rofité  ,  avoienc  appelle  au  fecours  d'au-delà 
des  Alpes  ,  Hugues  de  Provence  ,  de  forte 
que  la  jaloufie  ou  le  point  d'honneur  fit  bien- 
tôt naître  une  autre  guerre  entre  cts  Prin- 
ces ,  laquelle  fe  termina  néanmoins  par  la 
ceffion  que  Hugues  fit  à  Raoul  de  tout  ce  qu*il 
poflTédoit  au-delà  des  Alpes  j  comme  en  re- 
vanche celui-ci  lui  céda  tour  ce  qu'il  poffé- 
doit  en  Italie. 

En  ce  tems-tà  ^  il  y  avoit  un  Manaflez  '> 
Seigneur  de  Vergy  ,  qui  prenoic  le  titre  de 
Golnte  de  Bourgogne  9  lequel  fonda  2  *  Prieu- 
rez  9  de'diez  à  laint  Guy  ,  en  Latin  nommé 
K/V/tf,  d'où  s*eft  formé  le  nom  corrompu  de 
faint  Vitault ,  l'un  près  de  Dole  9  &  l'autre 
fous  l'ancien  château  de  Vergy.  Ce  Seigneur 
laifTa  deux  fils  9  GiQebért  &  W'aton  9  dont  le 
premier  prit  titre  de  Duc  de  Bourgogne  ôc 
mafia,  fa  fille  unique  à  Othon  ,  frère  de 
Hugues  Capet.  Raoult  II.  mourut  en  937. 
êc  laifla  fon  Royaume  beaucoup  plus  étendu 
dans  la  Gaule  qu'il  né  l'avoit  reçu  9  à  fon 
fils  Conrad  ,  furnommé  le  Pacifique  9  '  parce 
qu'il  régna  Ji  ans  fans  aucune  guerre  ni  trou- 
ble :  rare  exemple  de  ce  que  pourroienc  les 
Princes  9'  (i  fc  connoiffans  eux-mêmes  ils 
vouloient  faire  juftice  aux  autreiî  l  Conrad 
accrut  fo»  Dbniaine  du .  Lyonnois  &  du  ' 
Viennois  >  fi  Ton  en  croie  l'opinion  com- 
nume-}  eu  é£>oufanc  la  fœurtie  Lotliaire,  Rcr-  ' 

Ce  î-  - 


3o8  ETAT  DE  LA  FRANCE. 

FjlAH-  de  France  «  donc  II  eue  un  Fils-,  die  Raoul^ 
CBc-  auquel  il  lailla  fès  Ecars  en  ppo.  Au  cems  de. 
Coiit*  ^  ^^^  Conrad  9  la  Comté  de  Bourgogne 
-.  ecoic  gouvernée   par  un     Seigneur    nommé 

j>^'  •■  Hugues  I  lequel  y  fit  plulleurs  pieuiès  fon- 
dadons  qui  furenc  confirmées  par  le  Roi  de. 
Bourgogne  ,  l'Ordre  des  Fiefs  étant  dé  a  tel- 
lement établi  quç  le  Va£al  .rie  pouvoit  dif- 
polèr  des  fonds  fans  le  confentement  du  Sei- 
gneur dominant,  fiugues  lailIa  un  fils  qui 
porta  le  titre  de  Çomce  de  Bourgogne  &fe' 
Aomma  Conrad.  >  .. 

Raoul  III.  plus  connu  par  les'odieux  fur* 
noms  de  LÀcbe  6c  de  Fainéant  >   avoir 2 deux, 
ioeurs  y  Berthe.  9  marie'e  au  Comte  de  Cham«  • 
pagne ,  &  Gifele ,  femme  de  l'Ertpereur  Con-, 
rad  II.  mère  d'Henry  III.   auffi   Empereur,  , 
Ce  Champenois^  qui  connQiifoic  la  foiblefTe» 
du  Roi  foa  Oncle  i.  crut  pouvoir  obtenir  en  . . 
lui  fàifant.  peur  9. qu'il  le  déclarât  fon  Succef-  .- 
feur  ,  mais  il  .y   fiit  trompa.  Car  Raoul  fie 
cette  décUration  çn  lo^p  ,  au  profit  de  foQ  , 
Neveu  le  Roi    Henry  ;   ce  qui  fit  paJflTer  la  , 
Bourgogne  fous  l'obe'ïflance  des  Princes  de  la  , 
maifon  de  Suabe.  In  ce  çems  Ochon  Guil-  - 
laume.  >  fils  d'Adelbert  9  Marquis  de  Loptibar-  . 
die,  écoi.t. Comte  de  ^ourgogq^e  par   fa  Me*  . 
TCr.Gerberge  9  fiUç  &   héritière   de   Conrad  » 
fii$, de  Hugues  »  defquelç  nous   avons  parlé*' 
fous   les    régQçs  piéçédens.    Cette    Ger berge  ^ 
devenue  ,. veuve  s d*Adclbçrt   ^.époufa    Henry   . 
Dyç  de  Bourgogne  »  frère  de  Hugues  CapeCji  ,, 
alliance  qui  fut  ua.fujet  de  guerre  entre  Ro-  . 
bei:c  Roi  de  frange  ,.y  fils  de  Capet  &  Neveu   . 
de^^Hepry  ,  &  le  Comte  Ochon  Giiillaume>  . 
qui-fe  contenta    dans  la    fuite    de   l'ufufruicj 
<l^Ji^  Couiçé  de  Pljpn.  Çelui-QÎ  moiiruc  ça.,^ 


V 


B7^TJ>£  LAFR^ANGE»  ^0% 

ùty.  9  laiiTanc  la   Comté   de   Bourgogne  â  FRAN-i« 
.enaud    Ton  Ris    aîné    8c   celle   d*Auxoune  che- 
.Oclion    fon    cadec.   Renaud.  9   Coince   de  CoMr.* 
ourgogne  époufa  Alix  de  .Normandie  ,  fil— 
.  du  Duc   Richard  il«  âc>  en  conféquencci 
î.  cctrc    Alliance  «  il  ic   prétendit  héritier , 
r   Robert  9  aufli  fécond  du  nom.>  par  préfet 
ace  à  fon  i>atard  Guillaume  9  mais  la  for* 
ne  de   ce  ..dernier  l'emporta  fur   la  juftice. 
is  prétentions  de  Renaud  9  qui  fe  contenta, 
ir  dédommagement  des  Comtez  de  Brionne. 
de  Verneuil  en  Perche  9  qui  devinrent  en* . 
ice  le  partage  $k  Gui  de  Bourgogne  9  puif- 1 
l.de  Tes  enrans. .. . 

Guillaume  9.  iùrnommé  .le   Graiid  '9  Corn-  . 
de  Bourgogne  ,  fiiccéda  à  fon .  Père   Re- 
lud  l*an  1057  9   8c  jégna  ^o   ans.  Il    eue . 
imbre  d'enfaas-de   Guertrudede  Mâcon  fa  ^ 
rt)me  9  laquelle  outre  la  Comté  de  Mâcon  , . 
i. apporta  fers. droits  fur.  celle   de  Vienne  5 
m  me  .étant  îiruë..de  celle  de  Conflancin  , 
•mte  de  Vienne  .9  fils. de  l'r.mpereur  Louïs- 
jvcugle.    Leurs   enfans.   furent.  Etienne    9 
nnte  de    Bourgogne  &  -de    Vienne  9  Rc-  ' 
ud  Comte  de   Mâcon» 9    Guy   Archevêque  . 
.Vienne  ôc    depuis  Pape  fous  le  nom  de  - 
Uxte  11.. Hugues  .Archevêque  .de   Befan-  . 
1  6c  Gifelle  femme  de  Hurabert  II.  Com-  . 
de  Maurienne   9    qui  ^devint   Mère  de  la  ■ 
ine  Alix.de  Maurienne  9  femme  de  Louis 
Gros.  Le  Comte  .  tcîenne  9   emporté  par  . 
délit   de  fe  fignaler  dans  la  guerre  fainre  > 
idit  ,  ou  plûcôt  eogagjea,  à  ion.  frère  Ar- 
tvéque  de  Vienne  9  le  Domaine  6c  les  droits  . 
^liens  qui   lui  ^partenoient  dans  la  Ville   . 
Comté  de  Vienne  pour  8000  fols  d'or  >  avec  . 
^uc^  il  ût  la  définfc  du-grjj^d  voyage  çi\-. 


j 


?t6    ETAT  DÉ  LA  P RANGE. 

I^RAN-  iop6.  malsii  n'en  revint  point ,  étant  mort 
CH£-  en  l'an  lioi.  Ce  Prince  ne  laiiïa  qu'un  filr 
Co-AfT,  ibrt  jeune'  furncmmé  par  cette  raifon  Guil- 
Jaume  enfant  ^  qui  mourut  fans  poftériid 
l'an  iii^.  Ainli  la  fucc^ffion  revint  à  Rc-' 
naud  Comte  de  Mac  on  fon  Oncle  >  'qui  la  gar» 
da 'jufqu'en  riadrf 

Il  laifTa  z  enfans  ,  Renaud  Tomtè  de  Boar- 
gogne  &  Guillaume,  dit  de  Vienne  i  comte 
d'Auxonne  ,  qui  tous  deux  eurent  xic  grandes 
affaires  à  démêler  :    le  premiet  avec  l'Em- 
pereur Lothaire   de   Saxe  ^    auquel  il  rcfùfa 
î'hommpge  de  la  Comté  ,    fou^  pïétexte  que 
le  titre  de  Roïaume  de  Bourgogne    apparxe- 
noît  à  la  Maifon  de  Suabe  &  non  pas  à  l'Em- 
pire.   Lothaire    l'en  puriit   par  la    profcri- 
pcion    &   la    confîfcation    de    la    comté  de 
Bourgogne   9    dont  il  inveftit  Berthold  Duc 
de  ^Scn vérin  ,    &   il    s'enfuîvît    utie  longue 
guerre  ,  dans  laquelle  Renaud  eut  le  principal 
avantage  ;.  s'e'tant  maintenu  dans  fa  poflcf- 
fîon,  il    mourut  en   1 144.  ne  laîflant -qu'une 
fillé  Beatrix  fous  la  tutelle  de  fon  frer«  Guil- 
laufne.  Celui-ci  eft  premier  qui^  paroît  avoir 
rendu  le  nom  dé  Vienne  propre  à  fa  Maifon; 
ce  qui  arriva  fans- doute  à  l'égard  de  l'oppo- 
lition  que  les  Archevêques  de  Vienne  formè- 
rent de  la  làilTer  joiiir  du  domaine  &  des  droits 
qui' leur  avoienc  été  engagez  par  '  le   comte 
Etienne  ;  car  quoique  rengagement  n'eut  été 
fait  que  pour  6  ans  ,  ils  prétendirent  le  rcnî- 
boiirfement  de   cette  fora  me  principale  9  8t  ' 
ne  comptoienc  à   rien    les  jouiflances  qu'ils  ' 
«voient  eues  j  Se  île  pouvant  fe  dire  comte  • 
de  Vienne  ,  de  peur  d'offenfer  PEgUfe  &  de  * 
s'attirer  les  foudres  de  l'excommunication  a*  ; 
loriii^edoucées'>il  fecomtaca  de  prendsc- 


ETAT  DEXA  Ï^RANCE.  ?ii 

le  faoni  appellatif  de  fa  Maifon  pour  la  coa-  Fran-' 
fcrvarion-de  ics  droits.  Beatrix  j.comtefre  de  chk- 
Bourgognc  :^  e'poufa  l'an  tîfd*  PEmpcrcur  CoîAXv' 
Ftédcric  I.  plus  connu  dan».  PHiftoirc  fous 
le  nom  de  Barberoufle . ,  &  aïanc  eu  de  lui 
une  nombreufe^unillev  laiiTa  la  Franche- 
Conué  à  Ochcn  ,  quatrième  de  fts  enfkns.  Ce- 
lui-kri  eà  le  premier^  qui  par  une]  diilindtion 
jufqu'aloxs  peu  ufitée  -^  prit  le  titre  de  comte 
Palatin.  -Il  moumt  en  ixoa.'&  ne  laifla  que  . 
%  filles  de  fa  femme  Marguerite  de   filcis  %-   . 
fille  de  Thibaut  >  comce  de  filois  6c  de  Char- 
tres, duquel  il'  a.  été  parjé  dans",  les  Mémoi- 
res-d'Orleaf.s  de  de  Champagne.-  . 

Beatrix  l^aînée  e'poufa  le. Duc  de  Meranie  > 
comte  d'Andac ,  qui  devint  comte  Palatin  de 
Boorgogne  par  cette  alliance,  &  Jeanne  é- 
poufa  Gérard  de  Vienne  confite  d*  Auxonne  , 
fils* ou  pfitît-fil*:de  Guillaiime  de  Vienne ,  dorlc 
il  ae'téparlé  ;  mais  ces  beaux-freres  s'accor-  '"" 
derenc  mal  pour  le  parrage  de  la  fucceflion.     . 
Il  s*enfuivîe   une  longue  guerre   qui   ne    fùc 
terminée  que  ..par  l'extrémité  des  Légats  du  ■ . 
Pape  le  vingt-trois  Juin  1127.  l'accord  fut 
avantageux  -k    la   GomteiTe  Jeanne  ,    déjà    -: 
veuve  de   Gérard- de  Vienne  ,  par  rapport    ^ 
aux  biens  ^  revenue  qui  lui  furent  a  jugez  / 
mais  la  Souveraineté  fut  confervée  en  entier 
à  fa  fœur.  aînée. .  Jean  n'en  eut, qu'une  fille 
nommée  Beatrix  ,-  comme  l'Impératrice  fon  > 
ayeule  ,  qu'elle  maria  de  bonne  heure  à  E- 
denne  de  Vienne^   comte  de  Mâcoiv  fbn  pa- 
rent au  troifîéme  degré ,  6c  d'elle  font  forties  > 
eotre  les  comtes  de  Bourgogne  de  la  dernière 
fouche ,  les  branches  particulières  de  Châlon* 
de.Vîgnory  &  d'Oizclay  9    comme  d'autre  . 
cùU.  la  Maîfoa  qui  a  perpétué  le  aoA  de.  Viea»  - 


jH    EtATÔE  LA  F  R  A  NCR 

Ka AM»  ^ne  jiifqu'à  nos  }ours  i  eft  fôrcîe  du  moins  ptJ* 

CHB       femmes  de  Guillaumtfide  Vieattef  i  Comce  de 

GOkMT»  àc  Mâcon  -,  fécond  du   nom-  ,■  frcre  &  noa 

peçit-fils  de  Gérard-, -dont il- vient  d'ccre  par- 

X     lé  ',  malgré  l'aûcorité  de  Du  -  Chefne. 

Mais  pour  revenir  à  la.  cige  principale  i 
le  Comte  de  Meranie  écanc  more  en  II  50^ 
tes  Etats  paflerent  à    fon    fils    Ochon    III.. 
alor&  âgé  de  19  a<is  ,  qui  mourut  fan«^  pofté-; 
rlcé  l*an  12.98.  Sa   fucceflîdn  fut    recueillie 
pa^  fes  fœurs  ,  dont  Paînée    »    qui  s*apeloit 
Alix  époufa* Hugues  de  Vienne  .,  Hls'de  Jean- 
Comte   de  Cliâlons  5  petit-fils  de  Guillaume 
Comte  d'Auxonne.   Cette   alliance    fembloiti 
devoir   procurer    le  repos  de    la   Comté  de 
Boûrgogiie  par  le  retour  de  la   Souveraine- 
té dans  la  maifon  <jui  en  avoit  le  titre  pri- 
mordial.   Cependant   elle    fit  Un    efièt  tout 
contraire.    Les    Etats  du  Païs  ,    choquez  de* 
n'avoir  pas  écé  confukez  dans  ^  une    affaire 
oii'iis  avoient  le  principal  intérêt ,  8c  .animez 
d'ailleurs  par  le  Comte  Jean  ,   Père  'de  Hu- 
gqçs  &  fon  principal  ennemi  ^  voulurent  pro^^ 
céder  par  la  voye  de  Souftrac^ioh  ,  d'obéïltan» 
ce,  à  la  Comcefle  Alix.  ^11  s'enfuivit  une  rude 
guerre  qui  ne  fut  terminée  que  par  la  média- 
tion du  Roi  faint  Louïs.  Ce  Comte  Hugues  • 
fut  un  Prince  fage  ^  de  grande  œconomie.* 
Car    on    voit    qu'il    acquit  des  fœurs   puif-  - 
nées  de  fa  femme  ,  les  droits  qu'elles  pré-- 
tendoient  à  la  Comté   de    Bourgogne  9   par  - 
des  fommes  confidérables  qu'il  leur  paya.  U  • 
traita  avec  Elizabeth   femme  de   Frédéric  » 
Bourgrave  de   Nuremberg  poar   lojo    marcs  * 
d'argent  en    11J7.   avec    Marguerite   femme  «^ 
do,  Comte  Tridigert  pour  400  marcs  au  moi* - 
dc;-Fevriçt  12,61  )  mais  il  ne  pût,  venir  à  r-- 
^  bottt-^- 


ETAT  DE  LA  FRANCE,   jij 

bouc  de  Beacrix  9  femme  d'Ocbon  »  Comce  FAAif-* 
de  d'Orlemonde  9  laquelle  aima  mieux  ven-  CH£- 
dce  (es  droits  à  Hugues  IV.  Duc  de  Bourgogne  CoMT» 
comme    elle   fie  par   traita  du  mois  de  Se- 
ptembre., jour  de  ^.  Maurice  t%6$.  Le  Com- 
te f  (èniible  plus  x]u*il  ne  dévoie  à  cette  difpo- 
fidon  )  d'autant  plus  qu'il  n'ignoroit  pas  à 
quel  deflêin  le  Duc  de  Bourgogne  s'étoïc  ac- 
quis un  titre^  contre  fa  Souveraineté  9  mourut 
prefque  aufli-tôc  en  iz66.  Sa  Veuve  Alix  ., 
Comceflè.de  Bourgogne  9  fans  ^gard  pourfes 
enfims  qui  étoient  en  bas  âge  9  fe  remaria  avec 
Philippe»  Comte  de  .Sav<>ye  9  de  Mauriennc 
9c  de   Chablois   9    qui   fut   auffi    Comce    de 
Bourgc^e    9  }nfqu*à  la  mort  de   la    Corn* 
Ceflê  Alixijui    arriva   en  Décembre    lz^2. 
Mais  foie  que  cette  Comc^e  eut  fait  quel- 
que difpofitu>n  «n  faveur  de  fon  fécond  Ma- 
ry »  ce  dernier  prétendit  conferver  la  Souve-* 
rainecé  de  la   Bourgogne    au   préjudice  des 
tnfans  du  premier   lit  9  qu*il    traverfa  tanc 
qu'il  vécut.  Othon  IV.  qui  plus  communé- 
ment eft  Jiommé  ^Otbelin  pour  exprimer  fa 
jeuneUe  9  -s'appuya  de  la    procedion  de  la 
France  9  ^  ce  fut  aparemment  par  ce  moyen 

3u*il  retira  du  Duc  de  Bourgogne  les 
roitt  vendus  par  fa  tante  Beacrix  pour  le 
prix  de  iiooo  1.  Vîennoifes*  Il  éppufa  l'an 
ix70/>  Philipote  de  Bar  9  dont  il  n'eue  point 
d'enfkns  9  &  en  1287  9  Mahaulc  fille  de 
Robert  II.  Comte  d'Artois  >  Pria cefïc  aufli 
habile  que  fiere  6c  intérefTée  9  laquelle  le  ren- 
dit Père  de  pludeurs  enfans  ;  mais  par  une 
fingularité  extraordînaîie  9  elle  l'engagea 
à  déshériter  les  mâles  en  faveur  des  filles  9 
ou  pLûcôt  .en  faveur  de  Phillippe  dç  de 
Charles  de  Fcance  9  enfans  du  Roi  Philippo 
Tome  111.  Dd 


à 


.H4  ETAT  I>E  LA  FRANCE. 

FRAN-  le  fiel  )  qui  les  aroienc  ^poufées.  Ochel^i 
CHi-  rnouruc  à  Meiun  en  l)02.  après  avoir  faic 
CoMT.  cedion  &  cranfporc  de  la  Comté  de  Bourgo- 

fne  à  Philippe  j  Fils  dp  France ,  Comte  de 
^oiciers  ,  lecond  fils  du  Roi  9  au  pre'judice 
de  Robert  Ton  fils  unique  9  lequel  ne  lurv^- 
eue  pas  long-tems  à  (a  difgrace  9  étant  more 

'fans  avoir  été  marié  en  1)15.  Ochelin  avoic 
plufieurs  frères  qui  eurent  dîSfèreas  établilTe- 
mens  y  entre  lefquels  Henry  j  Seigneur  de 
Thoraize  de  de  Julfé  9  9l  Jean  Seigneur  de 
Montaguj,  ont  (aie  des  branches  particulières. 
On  remarque  parmi  les  fœurs  ,  Guyette  9 
femme  de  Thomas  de  Savoye  en  1x74. 
Agnhs  9  premièrement  femme  de  Philippe  de 
Vienne  9  Seigneur  de  Montmoraut  9  nu  aîné 

.  de  Hugues  IV.  Sefgneur  de  Papiy  ;  9c  de- 
puis de  l'Empereur   Rodolphe   !•  Comte  de 

.  Hapsbourg  ,  félon  du  Chefne  ,  de  Polite 
femme  d*Aymar  de  Poitiers  9  Comte  de  Va- 
lencînois  9  auquel  elle  apporta  la  Seigneurie 
de  Saint  Vallier.  Ce  Mariage  a  donné  lieu 
dans  la  fuite  k  rétabliflèment  d'une  bran« 
che  de  la  Maifon  de  Poitiers'^ans  la  Com- 
té de  pourgogne  :  mais  pour  revenir  à  la 
podérité  du  comte  Othelin  9  Jeanne  de 
Bourgogne  ,  ;  Reine  de  France  ,  fiir  fon  'hé- 
ritière 9  fon  autre,  fille  la  Reine  Blanche  > 
ayant  été  féparée  de .  fbn  Mari  pour  caulb 
d'adultéré  ,  de  réduite  après  tz  ans  de  prifon 
à  prendre  le  Voile  de  Religieufè  à  Maa- 
buiffon  ;  Philippe  le  Long  ne  laifla  que 
deux  filles  de  fon  Mariage  avec  Jeanne  de 
Bourgogne  :  Taînée  qui  portoit  le  npm  de 
la  Mère  9  fut  mariée  à  Eudes  I  V.  Duc  de 
Bourgogne  9  de  lui  appona  les  Comtes  de 
Bourgogne  de  d'Areois  :  d'elle  forcit  Philippe 


ETAT  DE  LA  FRANCE,  jiy 

Comte   de  Bourgogne  more  avant  fon  père  FrAK*^ 

4*une  bleflure  reçue  au  fiége  d'Aiguillon  en  cHE- 

i}445.  lequel  ne  laifTa  qu'un  fils  de  même  COMT« 

nom  >  qui  fut  furnommi^  de-Rovoye  à  caufe 

du  lieu  de  fa  naiflance  y  lequel  a  iié  dernier 

des  Ducs  de   Bourgogne   ,  de  la  première         ^ 

Souche. 

Cette  mort  prématurée  qui  arriva  en  ij^f, 
réunit  la  Duché  de  Bourgogne  au  Domaine 
de  la  Couronne  de  France  pour  des  raifons 
qui  fîirent  expliquées  par  une  Ordonnance 
du  Roi  Jean  3  du  m  os  de  Noyembre  de  la 
même  année  j  mais  à  Tégard  des  Comcez 
de  Bourgogne  &  d* Artois  >  comme  le  Roi 
n'avoit  aucun  prétexte  pour  les  retenir ,  el- 
les retournèrent  à  Marguerite  de  France  9 
deuxième  fille  du  Roi  Philippe  le  Long  >  la- 
quelle ayant  époufé  Louis^dit  de  Croifi  9  C  om- 
te  de  Flandre ,  fiit  Mère  de  Louis,  dit  le  Mâle» 
auffi  Comte  de  Flandre  9  duquel  la  fille  uni- 
que Marguerite  port^  la  Comté  de  Bourgogne  . 
6t  toute  la  lùcceiïion  de  fon  Père  &  de  fon 
Ayeule  à  Philippe  de  France  quatrième  fils 
du  Roi  jMn  Duc  de  Bourgogne  y  6c  ce  fuc 
par  cette  alb'ance  que  les  Duché  6c  Comté  de 
Bourgogne  9  féparez  depuis  le  tems  du  cele<» 
bre  Othon  Guillaume  ,  furent  reiinis  fout 
4ine  même  domination.  La  quatrième  race 
des  Ducs  de  -Bourgogne  s'efl  éteinte  comme 
chacun  fçait  en  la  perfonne  de  Charles  9  tué  y 

en  la  bataille  de  Nancy  Pan  1476.  ce  Prin- 
ce ne  laiffa  qu'une  fille  héritière  9  èpoufè 
de  Maximiiien  Archiduc  d'Autriche  9  donc 
elle  eut  Philippe  &  Marguerite  :  celle-ci  ma- 
riée à  Charles  VllI.  Roi  de  France  ,  lui 
apporta  en  dot  les  Comtez  de  Bourgogne  6c  • 
d'Artois  >  mais  la  Providence  ayant  permis 

Ddx 


jitf    ETAT  DE  LA  F^ANOB- 

Fran-'^^"*' ^*  fuïfc  pour  lapunicipn  dç  toute  l'Eu- 
CHe-  ^'®pc  que  cette  Princefle-^fut  ^ri^udiée  &  qu'oa 
CÔMT.-'^"*  proférât  l^hériti^xe  de  Bretagne  ,  la  Fran- 
che-Comte fut  rcftituée  à  la  Maifon  d'Autri- 
che entre  les  mains  de  laquelle  elle  a  demeure 
jufqu'à  la  Conquête  que  le  Roi  en  a  fait  i'aa 
1674. &  ^^  ccffion  juridique  portée  par  le  Trai- 
té de  Nimégue  de  KJ78. 

A  l'égard  de   la  Nobleilè  de   la  Franche- 
Comté  ,  Thifloire  du  Païs  fournie  un  moyen 
certain  d'en  connoitre  l'antiquité  Ôc  le  méri- 
ce  par  l'éxaéte   énumération  qu'elle  fait  des 
Seigneurs  diflinguez  9.  qui  ont   vécu  fous  les 
Règnes  de  chacun  des  Souverains  depuis  que 
les  noms  propres  ont  été  en  ufage  &  qu'J{s  pnc 
fervi  à  la  diuindion  des  familles.  C'cft  aia« 
fi  que  l'on  trouve  fous  les  Règnes  de  Renaud 
II.  Ôc  m.  depuis  1116,  julqu'en   1144.  ^^ 
perfonnes   fuivantes   toujours  employées    au 
nombre  des  principaux  Seigneurs  de  la  Provin- 
ce ,  Guillaume  ôc  Gérard  ,  père  &  fils  >  Com- 
tes d'Auxonne  9  Henry  de  Vergy  >  Thibaut  de 
Rougencourt  9  Thibaut  de  Neuchâtel   ,  Ri- 
chard de  Monefauçon  >  Aimard  de  fiqgcogney  > 
Richard  de  Roche  9  Guillaume  de  Rolles  >  Je- 
remie  de  RufTey  >  Eftlenne  de  Traves  >  Pier* 
re  de  Secy  >  GeoiTroi  de  l'Aubefpin  »  Etien- 
ne de  Charency  9  NGuillaume    de    Chenois  , 
Ogier  de  Châtillon.>  Thierry  de  Cccy ,  Com- 
te de  Montbeliard. 

Sous  l'Empereur  Frédéric  Barberouflè  & 
'  fon  fils  Othon  I.  depuis  lïjô  jufqu'en  1200. 
on  trouve  Huon  de  Vergy  9  Theodofe  Com- 
te de  Montbeliard  9  Thibaut  de  Rougemont  f 
Amedée  de  Montfaucon.  Othon  Comte  de  la 
Rocheguy  >  &  Guillaume  de  Granges  ,  du 
fécond  defqueis  cft  fortie  la  maifon  de  Gram- 


ETAT  DE  LA  FRANCE.     517 

mont  ;  Nardîn  de  GrandTÎllars  »  Girard  de  FrAH 
Sauooi  ,  Maorian  Gros  ,  Renaud  de  Mon-  CH£- 
tô'isj  Amedée  fib  de  Theodofe  ^  omce  de  Monc-  CoU  I 
belîard.   Ochon  de  Champagne  ,  Poncallier  9 
Gilberc  Vicomte  de  Veioul ,  Pierre  de  Secy  , 
Guillaume    Girard   fc    Etienne   de    Vienne 
portant  titre  de  Comtes  de  Bourgogne.  Sous 
le  Palatin  Othon  >  Dtfc  de  Maranie  9  Jean 
Comte  de  Châlons  ,  Se  Etienne  d'Oizeiay  de 
la  màiibn  de  Vienne- Boui^ogne  9   Guillaw- 
ofé  de  Jdul  de  Vergy  ',  9c  Renaud  leur  frère 
Evéque  de  Maçon  9  Ridiard  de  Secy  Comte 
de  Moncbeliard  9  Thierry  9c  Etienne  fts  En- 
fans  9  Thibaut  de^  Rbugemont  9  Thibaut  de 
Neachatel  9  Fienry -de  Cautenne  9  Etienne  de 
Montmanin  9  Gautier  de  Vàugerive9Gui  Pof- 
nel  ,  Huon  Rofet9Edenne  de  S.  Cire  ,  Geof- 
frôi  de  S.  Prie  9  Guillaume  d*  A prcmont ,  Pier- 
re Renaud  de  Secy  9  Guillaume  de  la  Roche  9 
Seigneur  de  Lufance,  Henry  de  Villars,  Thi» 
baatde  Bellevoir ,  Guillaume  Darquet9  Ro- 
bert deCanifè  9  Renaud  de  Choîfeul  9  Etienne 
de  PHôpitkl  Vicomte  deDolc,  GuydeRans, 
Seigneur,  de  la  Rdche  9   Renaud  de  Trame- 
fcy  9  Jean  de  Faucogney  9  Antoine  Seigneur 
de  Tôu2e ,  Othon  de  la  Tour  9  Jean  de  NeU- 
châtel>  Hugues  de  Malecher  Seigneur  de  Gy» 
Hugues  de  Saint- Quentin  9  Thierry  de  Se* 
cy  9    Renaud  de   Môntbouzon   ,   Gérard  de 
Durrfe  9  Amé  de  Penet  9  Hugues  de  Choix  9 
Jaques  de  Bctines  9  Richard  &  Chèvres  9  E- 
tienne  dé  Salens  9  Humbert  de  Beau  jeu  9  Re- 
naud dfc  S.  Pierre  Aymont,deGalmoucier,Guy 
deFlcgy;Etienne^e  Frernés,lean  de  Montfcr- 
rand  ,   Girard  dé  Vitry    ,   Simon  de  Saxe- 
fontaine,  Seigneur   de  Jouveile  fous   Othon 
IV,  Richard  de    MoncbeUiacd  «  Seigneur   de 

Dd  3 


Ji8  ETAT  DE  t  A  F  R  A  N  CE. 

FltAN-  Maillot  &  de  Moncforr»  Henry  de  Tongt, 
CHE-  Sénéchal  de  Bourgogne  ,  Marguerite  de  Vcr- 
ComT.  gy  ComteiTe  de  Valcmînois  ,  Guillaume  k. 
Ëaucier  de  Sabran  9  dits  de  Forcalquier  ,. 
Hugues  &  Guillaume  de  Vienne  ,  donc  le 
premier  prenoic  titre  de  Comte  Girard  d'Ar- 
quel  ,  Etienne  Doifelay  de  la  Maifon  de 
Bourgogne  ;  Jean  9  Sire  de  Raymond  >  Guil- 
laume, Sire  de  Pefines  ;  Pierre,  Sire  de  Fraf- 
née ,  Guillaume  Poujet ,  Hugues  Plantevi- 
gne  9  Guy  de  Soux  ,  Guillaume  1' AubeQ>in> 
^  Sire  d'Amours ,  Pierre  de  Montmartin  ,  Picr- 
xe  ac  Richard  de  Secy  >  Guillaume  de  Vaudry, 
Etienne  de  Cicou  >  Etienne  Riets  >  ic  GuiU 
laume  des  Granges  ,  cuy  de  crammonc  »  Hen« 
ry  de  Cantenne ,  Etienne  de  faint  Cyre»  Huoa. 
dîe  R&ièt  -,  Godefroi  de  iaint  Prié  »  Guy  d» 
Poiûel  9  Gautier  de  Vaugerive.  Sous  la  Com« 
tclTe  Alix  âc  ks  deux  maris,  Henry  de  Ver- 
gy  Pouvant  Sénéchal ,  Pierre  Sire  de  Moqc« 
marcin  ,  Jean  de  Vcrgy  ,  aufli  Sénéchal  » 
Guillaume  fou  frere  ,  ôc  Hugues,  prenant 
litre  de  Comte  de  Vienne  ,  trois  Etiennes 
d'Difeley ,  Guillaume  de  la  Beaume  aSné  ,  ^ 
Jean  de  Neuchâtel ,  Jean  de  Secy  ,  Sire  de. 
Maillot  êc  de  Montfort  ,  Gautier  de  Com- 
mercy ,  Thibaut,  Sire  de  Beaufremont  ,.Gaa- 
tier  6c  Guy  de  Molpré  ,  Jean  de  Binauc  , 
Joflerand  Groy ,  Sire  de  Brancion  ,  Hugue- 
nin  de  Douder ,  Guillaume  Vauthier  de  Vien* 
ne,  Gérard  d' Argue! ,  Baudouin  de  Salens» 
Othon  Sire  de  Ray  ,  Guillaume  de  Mont* 
lue!  Vicomte  de  Saiens  pour  moitié  >  Jean 
de  Rans  y  qui  vendit  là  SenéchaufTée  de  Bour- 
gogne à  Foulques  de  Rigney ,  Huguenin ,  & 
Guyon  de  Dole ,  Pierre  de  Frânes  ,  GuillaH- 
mcdc  t  Aubcfpio  ^  ainidc  lloac&ncQa  9  Goil* 


ETAT  DE  LA  FRANCE.   J19 

laume  de  Vaudrey  9  Etienne  Richard  ,  de  FraM« 
Jean  des  Granges  9  Jean  de  Champagne  CHS- 
Saucallier  >  Etienne  de  Cicou  9  ximond  de  CoMr« 
Poligny  9  Guïot  de  Dampierre  >  portant  pour 
armes  deux  barres  adoflVes  9  comme  le  Com- 
te de  Guy  de  Flandres  9  Bernard  Dandeiot» 
En  la  guerre  de  Sicile  9  qui  fe  fît  après  les 
Vcpres  Siciliennes ,  les  Seigneurs  fuivans  ac- 
compagnèrent le  Comte  Othon  IV.  Richard 
dé  Vaucaire  ,  Connétable  de  Bourgogne  g 
Henry  de  Vérgy  Sénéchal  ;  Jean  de  Vienne  » 
Seigneur  de  Mirabeau  9  âc  Jean  Seigneur  d' Aa« 
trey  ;  Thibaut  de  Neufchâtel  ;  uahé  de  Chau£- 
fin  ;  Renaudin  de  Rolin  de  Verf'el  ;  Humberc 
de  la  Tour  Du'Pin9  depuis  Dauphin  de  Vien- 
nois 9.  Humbert  de  Sailly  ;  Jacques  de  Souf- 
frôy  ;  Hugues  de  Vienne  9  Seigneur  de  Cagny; 
Jean  de  Hugues  de  Raux  ;  Pierre  de  Beaufre- 
mont  9  qui  avoit  tué  le  Comte  de  Bar  dans 
un  Tournois;  Guillaume  de  Saux  9  Seigneur, 
de  Sàvigny^  9  Grand- Veneur'  ou  Gruyer  de 
Bourgogne»  &  enfin  les  Seigneurs  d'Auge- 
ran  >  de  Pontallier  9  de  Cuifigny  de  Molpré,  de 
MoTubaiTé ,  de  Montferrand.  Outre  lefquels  on 
remarque  parmi  ceux  qui  ont  vécu  de  fon 
tems  Jean  de  M  ont  faucon,  Thibaut  de  Neûf- 
châcel>  Jean  de  Châlons  9  Guïot  de  Rie» 
Axtii  de  Ray  >  Jean  Perrin  de  la  Beaume» 
cauthier  de  Montbelliard  ,  Sire  de  Mont- 
faucon  ;  Guillaume  de  Vienne  Seigneur  de 
Jaint  George  ;  cauthier  de  Commercy  ;  E- 
tienne  9  Guillaume  de  Jean  de  Dampierre  9 
donc  l'un  Seigneur  de  faint  Difier  ,  maria  fa 
fille  unique  dans  la  Maifon  de  Vergy  ,  Henri 
Sire  d*Andelot  9  Rufiin  de  Salens  ,  Etienne 
de  Charny  9  Jean  de  Thoraife  9  Jean  de  Ciele, 
Hugues  de  Cormary ,   j^tienne   Dafnaas  % 

Dd  4 


$ao    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

FkAn-  Guion  &  Huguenin  de  Dole ,  dits  du  Châtcl  •'^ 
CHE-  Jaques  de  Dole^  dit  la  Chaux,  Arnaud  de  No' 
COMT.  féroy,  Ochevin  6c  Guillaume  de  Salens  9  Hum*^ 
berc  dé  Villaufans  9  Huguenin  de  Luciabel  » 
Ictenne  6c  Michel  de  Moncmarcin  ,  Eftevoa 
d'*Oiièlay>  Amaury  de  Joux,  Guillaume  de 
la  Beaume  ,  Seigneur  de  Bafhn  y  Henry  de  Se* 
cy  9  Jean  de  Vaudry  9  Gauchier  de  Vîgnory9cle 
la  Maifon  de  Bourgogne  y  Etienne  de  Tilchâ-' 
cel  6c  Jean  de  Poncachier  Champagne» 

Sous  la  Reine  Jeanne  de  Bourgogne  Pier- 
re Bertrand  fut  Chancelier  9  Guillaume  delà* 
Koche-Landry  de  Hugues  de  Barbazan  fuccef- 
livement  Grands'' Maîtres'  ;  H-enry  6c  Jeair 
de  Vergy  Fou  vans  9  Jean -de  Vienne  »  Sei- 
gneur de  Celians  ,  Eftevon  Oilçlay  9  Giran^- 
d'Infante  9  Girard  de  Bourbonne  9  Jean  J011& 
froy  9  Guillaume  de  Cicou ,  Girard  de  Vaa«* 
rire  9  Etienne  de  S.  Dizier ,  Jean  de  Ray  yE*' 
tienne  I>andélot,  fils  de  Huguenin  9  Henry  de 
f  aucogney  9  BoifTard  de  Thoraife  9  Gilles  de 
Sornay  9  Huguenin  de  Germiny  9  Humberr 
de  VilloFans ,  Hugues  Quingey ,  Eudes  6c  Jean 
de  Vaudrey ,  Henry  de  Longuin  9  Seigneur  de 
Raon  9  Simon  de  Champagne-Champlitte  f 
Guillaume  Mouchet  ;  Hugues  9  Jean  9  Nico^ 
las  6c'  Renaud  de  Coligny. 

Sous  Eudes  de  Bourgogne  flcfés  enftnsoir 
trouve  ,  Henry  6c  Jean  de  Bourgogne  9  en- 
fans  des  frères  du  Comte  Othon  V.  Guillau- 
me de  Vergy ,  Seigneur  de  Vienne  9  Henry  de 
Mont^ucon  9  Comte  de  Montbelllard  pat 
Agnès  de  Bourgogne  fa  femme  9  héritière  de 
la  maifon  ck  Secy  ,  J.  de  Montmarcin ,  Thi-» 
baut  de  Neufchâtel  9  J.  de  Châlons,  Sired'An-' 
lay  9  de  la  maifon  de  Bourgogne  9  EeranA 
^  d'Andelot  9  £tt(Uche  de  Riaumonc,  N.  df 


Hf  AT  DE  LA  FRANCE,    jit 

ïrammoncfumommélesOs^Saînrs  >  Geoi^es  FHAïC' 
)c  Guillaume  de  Pontallier  y  Duc  dcBelievoir,  CHE- 
\iiiiar  «c    Lôuïsde'  Poitiers  ;    «c  c*eft    la  CosiT« 
M-emlere  fois  que  leur  nom  fe  voie  parmi  les 
jFands  de  la  Comté  ;   Girard  àc  René  de 
Malin  9  J.  de  Rie  >  N.  de  Beaufremont  »  J. 
le  Fourcogney  >  mary  d'ifabelle  de  France  , 
|«.  fille  de  Philippe  le  Long  &  de  la  Reine 
kanne  de  Bourgogne  >  à  laquelle  on  donna 
)Qwr  partage  jooo  1.  de  rente  en   terres  dans 
a  Comté  i  y  compris  mille  livres  fur  les  Sali- 
les  9c  5000  1.  de  rente  en  Artois. 
Voilà  en  abrégé  la  Nobleflè  la  plusilluftre 
[ui    aie  fleuri  dans  la  Comté  de  Bourgogne 
^endanc  qu'elle  a  eu  fès  Princes  particuliers  t 
nais  depuis  qu»  cette   belle    Province    s'eil 
Toavée  fucceffivement  unie  aux  MbnarcHiet 
i'Efpagne  Bc   de  France  ,     fa    NobleiTe  Ta 
prelqua^  ceuie  abandonnée  pour  courir  après 
tine  fôrtune   plus*  brillante >  que  celle    dont 
elle  joulflbit  chez  elle  dans  la  paix  &  le  re- 
pos. On  remarque  néanmoins  comme  un  té- 
moignage de  l'inclination  de  cette    Noblefle 
pour  la  Couronne  de  France  9  que  non-feule- 
ment les  Francs-comtois  fe  font  dans  tous  les 
tems  fort  peu^  empreiféz  de  rechercher  les  di- 
gnicez  Efpagnoles>-,   mais  que  quand  ils  ont 
eu  quelque  occalion  de  s'attacher  à  la  Fran- 
ce >  ils  s'y  font  livrez  avec  tout  le  zélé  qu'au- 
roient  pu  avoir  des    fujcts    naturelsi-  Ainfi 

2uand  le  Roi  Charles  VIII.  fut  mis  en  pof- 
^fllon  de  la  Comté  par  fon  traité  de  maria- 
ge avec  PArchiduchefTe  Marguerite  9  il  en 
pafTa  une  infinité  de  familles  à  fon  fervice  , 
defquelles  véritablement  quelques-unes  fe  déta- 
chèrent dans  la  fuite  dégoûtées  &  indignées 
du  craîcement  fait  à  leur  Princeife  ^  mais  il  ea 


yi*    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Fran-  e(l  demeuré  plufieurs  aucres  ,  de  ceb  furent  h 
CH£-  Prince  d'Orange  de  la  masfon  de  Châioni  » 
ComT,  Simon  de  Quincy  qui  fuc  Bailly  de  Troyes» 
Jean  Dandeloc  Grand  Ecuyer  >  Jaques  de 
Coligny,  Piévâc  de  Paris  en  i^op^tuéàRa- 
venne  en  151X  9  Père  de  Gafpard  Maréchal 
de  France  >  Ayeul  de  l*Amiral  j  Gui  de  Roche- 
fort  ,  Seigneur  de  Pluvans  qui  devint ,  Chan- 
celier du  Royaume  U  fon  frère  après  lui.  II 
avoir  époufé  Catherine  de  Vrey  ,  fille  de  Gé- 
rard qui  avoir  rédigé  la  coutume  de  Franche- 
Comcé  ;  Clgi^de  de  Saligny  fe  fignala  à  la 
journée  de  Fornou^;  Jean  d*Achey  ^  Seigneur 
de  Veran  -,  Bailly  d'Auchoix  de  Capitaine  de 
Dijon  ;  les  Seigneurs  de  Vaudrey  qui  ont  faic 
quantité  de  branches  ;  Mouy  fur  terrain) 
S^.Phal»  Argentiney  9  Ville-Dieu  9  tfcc.  tou* 
tes  établies  en  France  ;  la  famille  de  Gram* 
mont  tige  des  Seigneurs  de  Saules  dt  de  Gre* 
mud  au  ^illîage  de  Seo^  1  lei  iMuri  de  h 
Plattiere  >  Bourdelon  9  donc^eft  fort!  un  Mik* 
léchai  ;  6c  pluileurs  autres* 


Tin  de  U  Comté  de  BôuroOgHB  >  9ê 
FKAMcHE-CO  MTB*. 


EXTRAIT 

D  U 

1 E  M  O  I  RE 

DE     LA 

PROVINCE 

D'ALSACE. 

effé  par  Ordre  de  Monfeigneur  le 

Duc     Dl     BOURGOCNB 

AT  Mr  de  là  H  io  V  S  S  A'  T  B  ,  IntenJafit. 

•ALSACE  cft   fituéc  le  long  du  ^lSa- 
Rhin  qu'elle  a  à  l'Orienc  ,  Ôc  qui  la  (é-  ^6. 
«^  pare  du  Brifgau  ;  elle  confine  à  la  Suif-  e-^^j-g-- 
ar  les  Cantons  de  Balle  de  de  Soleurre  1 
Vfoncbeillàrd  de  à  la  Comté  de  Bourgogne 

le  Midi  ;  à  la  Lorraine  par  l'Occident,  5c 
Evcché  de  Spire  au  Palatinat  du  Rhin  du 

du  Septentrion.  La  longueur  de  cette  belle 
vince  depuis  Beffort  julqu'à  Landau  9  ou 
lis  Huningue  jufqu'à  Comershcim  ,  eft  de 
icuës  >  mais  la  largeur  n'efl  que  de  11  de 
lingue  à  Beffort ,  ou  bien  du  Fort  LoUis  à 
icemberg ,  elle  n'en  a  dans  le  refte  que  4  ^^^  J^^ 
'..Les  Rivières  qui coulciu dans cccce  écen-  iii#r#/^ 


CE. 
Ses   X». 


%14    ETAT  I>r  LA^FRANCÏE; 

^'  due  font  le  Rhin  ^'un àcspïas  beaux  fleoyesde 
l'Europe ,  qiiî  la  fepare  du  Brifgau.6cdttLor« 
cenac  depuis  Rhinfèldc  de  les  Villes  frontières  > 
jufqu*à  Phorczeim  &  les  moncagnes  qui  fonr 
encre  le  Duché  de  Wircemberg  ôc  le  Marquifac 
de'  Bade.  Le  Roi  ne  poiTede  rien  au^e-là  à( 
Rhin,  que  les  Villes  de  Pribourg ,  de  Briflk  A& 
de  Philisbourg  y  qui  eft  beaucoup  plus  basqae 
les  autres  ;  ce  quedit-là  1*  Auteur  marque  ^ 
fez  qu'il  a  écrit  avant  la  paix  >  puifque  ces 
Places  ont  été  cédées  par-le  Traité^le  Rif- 
vHc  ,  8c  que  le  Roi-  ne  poflede  à  prélèat 
Briflac  qu'au  droit  d'une  nouvelle  conquête. 
Le  Rhin  fèrt  de  barrière  au  Païs  pendant 
la  guerre  9  il  efl  navigable  ;  8c*tt  fèroit\)lus 
commodément  s'il  étoit  moins  fujet  à  des  crues 
d'eau ,  qui  le  font  enfler  de  7  à  8  pieds  en  14^ 
Kéurer  y  de  rendent  toujours  alors  la  navi- 
gation perilleufe  ,  il  eft  d'ailleurs  (1  rapide  9 
que  les  bâceaux  ont  beaucoup  de  peine  à  Tf 
monter  ,  mais  cette  rapidité  fe  raleùcit  à 
jneiùré  qu'elle  s'ébignc  deHfa  foUrCe  ;  d*aiUétnrs 
fes  crues  font  très^incommodes  à  la  haute  Al- 
face  ,  parce  qu'elles  portent  avec  elles  un  fa- 
blon  qui  rend  tes  terrés  '  infertiles  9  outre 
qu'elles  dégradent  les  fortifications  des  Pla- 
ces de  obligent  à  de  grandes  dcpenfês  :  fon 
cours  jufqu'à  Philisibourg  efl  rempli  d'Ides 
couvertes  de  bois  9  lefquelles  ne  font  habi- 
tues que  de  pauvres  gens  qui  fubdflent  de  l'or 
qu'ils  trouvent  dans  le  fable  après  les  inonda- 
tions. Oa  peut  bien  juger  qu'ils  n'en  trou* 
vent  gueres  ,  mais  auni  eii-ii  (1  fin  q^ue  les 
Orfèvres  s'en  fervent  pour  dorer  le*  vermeil 9 
ils  s'adonnent  aufli  à  la  pèche  9  audî-bien  que 
les  habitans  des  rivages  9  de  celle-ci  leur  efl; 
bien  plus  avantageuie ,  car  il  n'y  a  point  de 
rivière  fi  poiflbnneufe  que  le  Rhin  ^  le  droit 


S 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    i%f 

e  pédic  &  de  chercher  POr,  cft  affermé  par  les  ^  ^S  a^ 
eigneurs  à  «qui  il  appardenc.  ^  ^^ 

La  plus  confidérable  des  Rivières  après  le     » 'm 
hin  c'eft  l'Ill ,  de  laquelle  Ton  prétend  que 
Al/ace  a  pris  foh  nom  Ifahia  >  elle  vient  du 
ké  de  Feurete  aux  confins  de  la  Suiffe  ypailè  à 
Itkirk  >  Mnlhaufen,  Enfisbein ,  Colmar ,  qù 
le  commence  à  être  navigable  à  Sceleftat  » 
inièld^Ërflhein  de  Strasbourg,  U  fe  jette  dans 
Rhin  X  lieues  au-deflbus  >  elle  ^reçoit  dans  fa 
Nirlè  une  quantité  de  rivières  âc.de  i:uiflèaux9 
û  décendent  des  montagnes  qui  régnent  touc 
I  long  de  à  rOccident  de  TAlface  >  de  eft  ex« 
émemenc  utile  au  commerce  des  vins,  eaux  de 
e  9  de  vinaigre  qui  ie  voiturent  par  fon  moïen 
rpuisColmar  jufqu'en  Hollande,  elle  efl  auffi     j/torH 
rt  poiflbnneufe.  La  Large  fe  jette  dans  P 111  «  Khdtrtu 
èsd'Altkirk.  Le  Tollon  qui^affe  à  Moife- 
ux  de  à  Mamunfter  y  entre  à  une  lieue  de 
[alhaufen.  La  Thur  qui  coule  dans  la  vallée 
:  S.  Amarin  paiTe  à  Tannes  de  Sernay  ^ôck 
tte  auffi  dans  TlU.  La  Lauche  paffe  à  Ruffac 
fè  perd m^me  dans  l'Ill.  La  Flèche  paffe  dans 
vallée  de  ville  de  Munder  en  Gregorienthal, 
lis  à  Turcheim  ,  d'où  un  canal  la  conduit  en 
irtie  à  Colmar,  pendant  que  l'autre  moitié  va 
jetter  un  peu  plus  bas  dans  la  même  rivière 
111.  LaBurchequi  p^ffe  à^lolsheim  ,  a  été  Canal  de 
gmentée  d'un  bon  canal  que  le  Roi  a  fait  MoipHin 
eufèr  pour  fervir  au  traniport  des  matériaux 
fceffairesaux  fortifications  de  Strasbourg ,  il 
a  24  pieds  de  large  de  8  de  profondeur  ,  fa 
nte  e(l  de  84  pieds  dans  l'efpace  de  4  lieues,  il 
:  foûtenu  par  des  éclufes  qui  rendent  la  navi-         ^   ^ 
tion  très-commode.  La  Sarre  qui  paffe  à  Sa- 
rne  de  à  Brumpte,  fe  jette  dans  le  Rhin  à 
rufenheim.  La  Moche  paffe  à  Phaffenhoffcn 


fiCETAT  D2  LA  FRANCE: 

ms  A  -  &  ^  Haguenau  9  &  fe  perd  auili  dans  le  Rhmi 
^£.        Benheim  ,  les  Hollandois  qui  cirent  une  pantê 
de  leur  bois  de  leur  Païs,  le  font  ilbter  par  cette 
"*rivîere.  La  Saur  encre  dans  le  Rhin  à  Buhcinu 
La  Selback  ed  peu  connue.   La  Loucer  dont 
ks  bords  fortifiez  de  retranchemens  font  fou- 
vent  la  fûretecé  de  TAlface  »    paflc  à  Vcif- 
fembourg  6c  Laucerbourg.  Enfin,  le 'Queick, 
qui  efl  la  dernière  9    pafTe  à  Anfveiller  dt 
à  Landau ,  de  fe  jette  dans  le  Rhin  à  Ge- 
ftiersheim  ,  coûtes   ces  Rivières  en  général 
prennent   leurs   fources  dans  la  Volge  9  k 
coulent  ou  dans  Tlfleoudansle  Rhin,  elles 
arrofent  quantité  de  prairies  donc  les  beiliaux 
font  nourris.  Le  Roi  ^  fait  faire  un  Cand 
î^JJJ^'fur  la    Quieck  qui  a,  cinq  quarts  de  lieu<îi 
*  depuis   Anfweillers  ,    il  eft  de    rtiéme  con* 
flruéiion  que  celui  de  la  Bruche   ,    te  Un 
comme  lui  au  tranfport  des  matériaux. 
L'Alface  eft  communément  divifée  en  bau- 
deVAU  ^^  ^  hiiî^t  ;  la  première  s'e'tend  depuis  Gero- 
yicc.        magni  frontière    de    Montbeillard    jufqu'au 
ruiiTeau  d*Ergemback  qui  fait  la  féparatioa 
dts  Evéchez  de  Bade  &  de  Strasbourg  9  une 
lieue  au-de(îus  de  Schleftat  9  mais  en  appro- 
chant de  cette  Ville  on  trouve  un  grand  foÎK, 
qui  règne  depuis  la  montagne  julqu'à  la  ri- 
vière d'ill  ,  que  Pon  nomme  encore  Land- 
grave 9  qui  faifoit  autrefois  la  féparation  dei 
^eux  Landgraviats  de  haute  ^  baffe  Alface  t 
le  premier  eft  renfermé  entre  les  Montagnes 
de  Wofges  ,  6c  le  Rhin  ,  depuis  la  rivière  de 
Briche  qui  fe  jette  dans  le  Rhin  une  lieuëau' 
deffus  de  Bafle  jufqu'au  terme  ci-deffus  mar- 
qué. La  baffe  Al  face  qui  fucccde   à  l'autre 
commence    au  môme  foffé  ,  &  s'étend  juA 
qu*a  Queick  U  aux  Villes  de  Landau  â;  do 


STATDE  LAFRANCE.  {17 
rmerslieini*  Les  Aucears  Allemands  ne  pr^  al$a« 
idenc  pês  que  Landaa  foie  du  diftriâ  de  ^s, 
Uace  j  mais  ils  ooc  concr'eux  la  cedioa  de 
ndau  ,  avec  celle  de  coûte  la  Province 
te  par  le  Traicé  de  Munfter  9c  les  lettres  de 
Inapereur  adreflâes  aux  Bourguemaicres  9e. 
•nleiUers  de  la  même  Yille  en  teras  non 
beft  y  qui  expriment  toute  fa  Situation  en 
flè  Alface ,  die  eft  auffi  feparée  de  la  Lor- 
ne  dc^  du  Duché  des  Deux-Ponts  par  la 
3ncagne  de  V^ofg^  *  comme  elle  l'eft  par 
Rhin  du  leOe  de  l'Allemagne*  La  Vo^  M9*tâ^ 

une  chaîne  continue  de  Montagnes  cou-^"' ^ 
Tes  de  bois,  laquelle  cotoye  1* Alface  de-   *'^'* 
ts   Geromagny  jufqu*à  Landau   dans  une 
»ace  de  cinquante  lieues  d'Allemagne  :  ces 
mtagnes  font  de  différences  hauteurs  >  9c  la 
^part  d'entr'elles  couronnées  de  Châteaux 
crefbis  très-conûdérables  ,  mais  dont  il  ne 
le   à  prefent  que  les  ruines.  Les  raonta- 
cs  qui  féparent  l' Alface  &  la  Suiflè  >  4t  des 
Tes  de  Porentruy  fonc  moins  élevées  1  mais 
lli  couvertes  de  bois.  La  haute  Alface  a 
ux  parties    9   celle  qui  retient  appcUacivo^ 
cnt  fon  nom  propre ,  s'étend  depuis  la  fé- 
ration  des  deux  principales  parties  jufqu'à 
anncs  ,•  Enfisheim  &  la  Forêt  de  Har  5  de 
ucre  qui  commence  où  celle-là  finit,  s'étend 
fqu'à  Textrémicé   de    la    Province  ,  &  fe 
»mme  le  Suntgau  ,  l'une  &  l'autre  fonc  mé- 
;:s  de  coteaux  9c  de  plaines  qui  forment  un 
:s-bcau  Païs.    Les  paffages  pour  arriver  en  VMflagtu 
ance  6c  Lorraine  en  Allace,  font  diffcrens^*^^/*^'» 
Ion  les  routes  qu'on  veut  tenir  ,  mais  les 
incipaux  ôc  les  plus  commodes  font  ceux  de 
.'ffort  par   Luxeuil  ,  de  faint  Amarin  par 
annes^de  Sce  Marie- aux-mincs  par  Schleftac, 


Ji8  ETAT  DE  LA  FRANCE; 

ÏX.SA-  de  Saverne  près  Phalczbourg  &  Bicche  près  Ja« 
C£»  gv/ilier  6c  Haguenau  >  il  y  en  a  plufleun.  an- 
cres »  mais  ils  ne  peuvent  fervir  qu'aux  genslde 
pied  >  &  prefque  poinc  aux  gens  de  cheval. 
Têrits  ^"  Forêts  d'Alfaceibnt  celles- de  Har  qui 
êtAl(étçi.  appartient  propriecairemenc  aiiRoî  9  &i*é- 
tend  fur  huit  lieues  de  long  9c  croîs  de  large 
entre  Enfisheim  £c  le  <  Rhin  ,  on  y  com- 
pce  trencemille,arpensdei)oiS'plain  9  mais  il 
ne  s'y  en  trouve  point  ^de  propre  À  la -Ma- 
rine  >  ou  même  aux  bâtimens-  ordinaires  9  le 
fond  en  .étant  trop  fec  ;  il  n'eA  propre  qa^aa 
.^chauffage  ;  celle  d'Haguenau  qui  appartient 
moitié  au  Roi  >  moitié  à  la  Ville  9  a  cinq 
Ijeuës  de  long  9  vers  l'Oueft)  fur  quatre  de 
large;  elle  confient  .^ looo  arpens  pleins  de 
bois  >  dont  les  arbres  font  de  quahcé  dîfff- 
rente  9  ceux  qui  croiiTenc  dans  le  voiiinage 
du  Rhin  deviennent  extrêmement  hauts  > 
mais  fè  pourrifTent  aifément  >  ceux  du  cbti 
de  la  Montagne  font  fort  bons  ,  &  il  s'y  co 
trouve  de  très- beaux.  La  Forêt  de  Beuvald 
QU  Laucerbourg  ,  appartient  à  l'Evêque  de 
Spire  >  de  pareille  grandeur.  Les  Ifles  da 
Rhin  produîfent  des  ormes  d'une  grande  ud- 
îicé  pour  les  afïùcs  6c  .autres  équipages  d'Ar- 
tillerie 9  mais  les  montagnes  qui  féparent  l'Ai- 
face  de  la  Lorraine  ,  font  couvertes  d'une  in- 
finité d'arbres  ,  Chênes  &  Sapins  >  qui  fc- 
roient  d'une  utilité  fans  pareille  pour  la  Ma- 
rine >  fi  l'on  peut  jamais  découvrir  une  rou- 
te pour  les  conduire  à  l'Océan,  car  celle  du 
Rhin  ,  n'eft  guéics  pratiquable  au  -travers  des 
Etats  des  ennemis  de  la  France  9  quand  il 
n'y  auroic  que  les  pcagos  qu'il  faudroit  n^ 
ceiTairement  acquiccer. 
SêH  ufm  Toute  TAlface  en  général  eft  u:i  trcs-bciu 
r»i>.  Pays 


£'TAT  DE  LA  FRANCE.    319 

Paîs,  crès-abondanc  en  gr^ûas  »  vins  ,  foura-  AlS  A- 
|es>  de  en  coures  les  nécefficez  de  la  vie  >  touce-  c  e 
rois  ces  divers  Cantons  foufirenc  quelque  iné- 
galité. L*efpace  contenu  entre  l'iil  8c  le  Rhin 
ne  rapporte^  que  des  orges  >  de  l'avoine  &  au* 
très  menus  grains ,  peu  de  vins  de  de  fourages  à 
càuiè  des  debordemens  du  Rhin  qui  rendent  la 
terre  infertile.  Entre  Plli  6t  la  Montagne,  de« 
puis  Soufd^  jtifqu'à  %  lieuê's  de  Hasuenau>  il  ne 
le  peut  trouver  en  aucun  endroit  cki  monde  un 
PaTs  plus  abondant  ;  mais  depuis  le  même  lieu 
de.Soultz  en  tirant  vers  Beffort  >  la  terre  eft  de 
trèsHlîfficile  culture  >  ce  qui  fait  que  les  habi- 
tans  s'adonnent  plus  volontiers^  la  nourriture 
des  beftsaux ,  parce  que  d'ailleurs  ce  Païs  efta- 
bondanc en  pâturage,  le  canton  d'Altkirck de 
de  Midhaufên  eft  meilleur  Se  plus  cultivé.  La 
plaine 'de  Haguenau  eft  une  terre  fabloneufè  qui 
ne  rapporte  que  du  bled  de  Turquie  j  mais  celle 
deScrasbourg  eft  fans- contredit  la  plusabon* 
dante  de  l'Alfaceen  toute  forte  de  grains,  ta- 
bac f  légumes ,  grains  d'oigndns  ,   fleurs  de 
faflran ,  dcc.  ce  qui  fait  que  ceux  qui  arrivent 
en'  Alface  par  Saverne  ne  manquent  jamais 
d'être  furpris  du  fpe^acle  que  préfente  ce  beau 
Pays;  d'autre   part  depuis  Landau    jufqu'à 
Hàguénatf  ,  il  ne  contient  que  des  Landes  t 
des  bois  de:  des '|>afcages.  La  plaine  de  Lan- 
dau rapporte  des  grains  nommez  Epi  or  tes  » 
qui  font  un  mélange  de  froment  ,  leigle  3c 
avoine  ;  le  pied  db  latnontàgne  produit  àuffi 
des  vins,  dont  le  débit  eft  alRz  grand.  En 
général  9  tous  le»  vins  d* Alface  font   très-     ^ifts 
bons  9  mais  les  Rouges  y  font  fort  rares  a*' -^^M^» 
ils  onf  toute-  la-  *  propriété-  d'augmenter  de 
qoalffé" ,    en   vieillifiant  douze   ou    quinze 
aonéers;  ie«a  ^i -croîfièar  auprès  de  Laa^ 
lenii  ilJL  £  e 


3J0    ETAT  DR  ErA^PrAMCË. 

'JlLSA-  ^^"  ^^"^  uapeu  plus  délicats  )  maison  ean* 
çi^        cueille  bien  moins.  Quant  à  ceux  qui  ne  fooc. 
pas  bons  ,  ont  les  convertie  en  eaux  de  vie. 
êc  en  rinaigre  ,  de  le  débit  s*en  fait  parf^dce- 
ment  bien  en  HoUande  &  autres  lieux  étrangers 
le  long  du  R^in.  Il  eft  à  propos  de  joindre  kL 
un  détail  de  la  récolte  fait  en  Tannée  X700>  qui 
a  été  d'un  raport  médiocre^afin  de  donner  une 
idée  juAe  de  fk  force  >  mais  il  feroit  à  déiirér 
que.  ce  détail  comprit  auf&-bien  le  produit  ai  ^ 
vins  6c  autre&denrées  que  les  grains  propres  à 
fceulanger.. 

^  Mnids 

De  froment'  Z4800 

Ipiotes  autre  efpece  de  fromencri.  .-^q^., 
de  moindre  qualité..  •*    ^^^ 

Seigle  1&40  • 

.     Mécail  1&5O 

Orge  Ijjoo. 

Avoine  .  iu6(x- 

Total  S77S^ 

L*Auteur  a  pris  (ôin  de  réduire  hé  mrforef 
d'-Alfaceà  celle  de  Paris. 

La  Capitale  de  la  Haute  Alface  fous  la  R^ 
getKe  de  la  Maifon  d'Autriche  écoic  Eofit 
beim  9  mais  comme  le  cbnfeil  fuperîeuraàé 
d|cpiu»tranfpor^é  jt  firîflac  ,  il  fembla  que  le 
litre  capital.y  étoit  paffé  avec  lui  ,  cotttefbii 
lapaix  l'ayant  établie  à  Ccdmar  ,  il  faut  di- 
re que.  cette  Ville  efti  préfent  revêtue  du  mè- 
même .  titre.  Stralbourged  fans  .difficulté  la 
Capitale  de  la  Jafle  Aliace»  ac  le  pourroic  écre 
<l'un  Royaupaie  ,  comme  on  lev  verra  encni- 
cant  fon  article  en  particulier.  A  l'yard  de  la. 
ccflsj^atuic  de  l'air  »  l^.byvcia  y  fcockop 


•AT  UE  LA  FHANCE.  «I 

9  à  canfe  de  la  proximité  des  mon*  .. -m 
qui  bordent  le  Rhin  des  deux  côtei  ;  ^I* 
uns  y  (ont  courts  par  la  raxfbn  des  mè- 
itagnes  *  dont  les  neig^  ne  fondent  ?JV 
ois  de  May  ;  on  y  paflb  tout  d'un 
chaud  de  TEté  qui  A  aflèz  inconilanc 
àts  pluyes  »  mais  l'Automne  y  eft  toû- 
réable  &  procure  par  fa  chaleur  tem» 
le  parfaite  maturité  de  tous  les  fruits.' 
eur  projettant  enfuite  de  traiter  fbn  jjiff^i,^ 
^ant  la  diviûon  prefcrite  à  tous  les  In- je«rW'- 
par  la  conflraâionde  leurs  Mémoires, 
nd  de  donner  une  idée  générale  du 
de  fon  Hiftoire  9  mais  il  paflè  tout 
^arde  la  Domination  des  Romains 
bourguignons  ,  en  ouoi  fans  doute  il 
à  ia  matière  ,  puifque  ces  tems  font 
de  divers  événemens  honorables 
lie  de  Scrafbourg,  quand  il  nes'agi- 
:de  la  preuve  de  fon  antiquité ,  mais 
fuivre  9  nous  dirons  que  fa  première 
e  concerne  le  pouvoir  fouverain  que 
rt  I.  Roi  de  France  9  a  exercé  dans 
9- d'où  il  infère  qu'elle  eft  revenue  ea 
re  naturel  9  quand  il  a  paifé  fous  l'o* 
î  de  Louïs  XIV.  parle  Traité  de 
:.àTec  un  tel  argument  on  prouve* 
rhofes  encore- plus  extraordinaires  que 
y  mais  il  auroit  pu  remarquer,  que  tes 
tnçoisd*Auft rafle  ont  exercdle  même 
\s  l' Alface  de  dans  ia  plus  grande  paJ** 
Lllemagne^âc  que  cela  n*eft  point  parti- 
Dago^rt  9  dont  le  fils  atné  auili  Roi 
fie  9  nommé  Sigebert)  naquit  Bc  fut  bap« 
»  l' Alface  auî  Cbâceau  d'ilfembourç 
Aild«  Mui^derus  prétend  que  ce  R^i 
rc  rovanclaptrûft  Orientale -de  ficia 
Ec  * 


! 


33* ETAT  RE  LA  FRANCE. 

ALSa-  Ecac  accable  des  courfes  des  Barbares  4  fii» 

es*.       tendic  incéreilèr  plufieurs  Capitaines  à  facon^ 

&rvacion  en  partageant  la  Duché  d'AlIema- 

gne  en  divers  Gouvernemens  9  &qaec*eftà 

ce  tems^là  qu'il  &ut  rapporter  l'origine  de  la 

Comté  d'Alface.  Ce  qui  ta  certain^  c'eft  qa*ea- 

TÎronr  l'an  666.  E  tfiher  autrennenc  ACticos  fils  de 

Landregefil  9  Maire  da  Palais  ,  éteit  Dac  oa 

Comte  d'Al&ce  :  quelques-uns  le  font  décenr 

dredela  race  des  Rois  >  mais  cela  n'eft  pas 

Itrouvé  6c  d'ailleurs  indifférent }  il  choiûc  ft 

réfidence  dans  le  Chaceau  de  Honhemboarg, 

;  qu'il  fie  bâtir  &  perfèékionner  dans  le  toui» 

nage  d'Obernhelnv  y-  L  quelque  diftanoe  de 

.  Bar  &.  dans  hàw  ,   ac  vis**à-viS' de  BenfeU 

fur  une  montagne  ;  il  laiilâ .  phiûeiivs  enfans 

de  fa  femme  Bermunde  9  qu'on  dit  être  ifoë 

des  Rois  de  Bourgogne.  Adelbert  cpii  lui  fiic- 

céda  dans  le  titre  Se  la  (buveraûieté.  Eltanc 

qui  eut  le  Bri%au.  en  partage  »  Hugues  qui  eut 

le  fiendam la-Baflè  Alface,  Batacent  quieoc 

le  Païs  d'Efgauà  pre&ntle  Canton  de  Lacer- 

.  ne  ea.  Suiife  Se  quelque  partie  de  la  haute  aI» 

iàce  «  Odille  ôc  Rofimonde.  Odille  ou  Onlls 
.fiit  Dame.de  H ohembourg  qu'elle  changea  en 

itn  Monaftére  dont  elle  fut  la  première  ib- 
.  heflè  &  où  fa  fœur  fe  fît  Religieufe.   Adelbert 

fiitpere  d'£l>erhard  Duc  de  Suabc  fendateot 
.  de  l'Abbaye  de  Mooback  en  haut»  Alface  1  U 
,  de  Mazon  qui  porta  le  titre  de  Rt>i  dû  fonda  U' 

ne  iibbaye  de  Mazmunileraufli  en  haute  Alfa' 
.  €C ,  qui  a  conièrvd  le  nom  de  Monaftére  de 

Idazon  9  le  Tombeau  de  fon  fils  fe  voit  encore 

dans,  l'£glil£Lde.ce  lieu  ayec  cette  Epitaphe» 

mis  i$(imi  Mâiuifiirii^ 


) 


B.T  A T  DE  L  A  F R  A N e  E.  jn 

Sainte  Athalk  fut  aufll  filte  du  même  Mazon  A  LS  A- 
première  AbbefTe  ;des  ^Darnes    Chanoinefles  cl. 
Nobles  de  fàint  Etienne  de  Strasbourg  ,  eu 
»IûtôC'  des  Religieufes  qui  y  écoienc  avant  el- 
les >  s'il  e(l  vrai  que  les^Chanoincfles  doivent 
leur  infticucâou  à   1* Archevêque  de    Cologne 
Brunen,  qui-A'a  vécu  que'  dans^^  le  lo  (lécle.' 
Etto  frère  -d'Aldiebert  fut   père  d'AlbfeVic  ôe 
ôc  celui-ci  d'Alloberc ,  de  qui  Ton  fait  décen- 
dre  la    Maifon    d^Hapsbourg.   La  Chroni- 
que du  Païs  pafie  cette  génération  des  Ducsi 
d'Alface  jufqu'à  quatre  têtes,  &  au  tems  de 
Pépia    &•  de  Charlemagne  qui    réfervercnt 
ieiK  autorité- ^  les  réduiûrent  au   titre  de* 
Comte ,  pa*  après^les  Gouvernen>ens  étans  de-w 
venus  héréditaires^ &  partables  entre  coheri- 
ôers  ,  ce  Païs  fc  trouva  divifé  en  trois  por- 
tions fous  trois  Conites  dilférens  ;  Ferrette 
Hambourg  9c  Heguishim  tous  fortis  d'une  mèf 
me  tige,  ceu»  d'Hapsbourg  ,  dont  le  terri-.' 
toire  ^cupGÎt  une  partie  de  la  Suiffe  font 
parvenus  à  l'Empire  ,   premièrement  en  la. 
perfonne  de  Rodolphe  !•  Ôc'  enfuice  en  celle 
de  la  ^plupart  de  fes  SuccelTeurs  qui  lelpoife-^  . 
dent  encore  aujourd'hui  ;    ceux  de  Ferrette 
plus  Awiûns  de  Bafle  de  de  la  Franche-Comté" 
le  font  éteints  en  la  Comteffe    Jeanne  fille 
unique  du  Comte  Ulrick  ,    laquelle  époufà 
Albert  il.  fils  de  l'Empereur  Albert  I;  &  pe- 
dt-fils  de  Rodolphe  ,  de-  lui  porta  tous   lea 
biens  de  £&  branche  »  toutefois  l'Evêque  de 
Bafle  conferve  une  prétention  fur  le  Comté 
de  Ferrette  pour  quelques  deniers  prêtez  au. 
dit  Ulrick  ,  lequel  reprit  la  Con>té   en  fief 
de  TEvêché,  mais  cette  hypothèque  telle  qu'el- 
le puiiie  être  n  a  fait  aucun  tort  au  droit: 
da  &oi  i  q|ut  la  Swyef aiôecé  ca^M  cedâ^î 


j^4    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

AtSA-P^f  l'Empire.  Quant  à  la  branche  de.'.He^ 
Ci«       euishim  y    on    prétend    que    ces   pofièflîoat 
hirenc  érigées  eu    Landgraviat  par  TËmpe- 
reur  Othon  III.  en  faveur  de  Thîçrry  «   &.• 
quefesSuccefièurs  la  partagèrent  en  deux.  La 
Haute    Alface     ayant    pafTé      aux    Comtes  * 
d'Hapfbourg  >  de  la  Bafle  aux  Conntes  d'He- 
guishim  ,    la   famille  defquels  fut  le   Pape 
Léon  IX.  auparavant  Evéque  de  Toul  >  Hen» 
ri  dernier  Comte  d*Heguishim  &  Landgrave 
d' Alface ,  ne  laifla  qu'une  fille  unique  qui  por« 
ta-  fa  fucceflion  environ  l'an  1200.  à  Con* 
rard  Comte  d'Ollengen ,  le»  (ùcceflèurs  en  coa- 
ferverent  la  poffenion  jufqa'à  l'an  1)58.  que 
Jean  Comte  d'Ollengen  vendit  fes  droits  fur 
le  Landgravîat  à  Jean  de  Litchtemberg  Ev^ 
que  de^  StraCbourg  ,  fon  proche  parent  ,  c'eft 
auflî  le  premier  bvêque  qui  ait   pris  le  titre 
de  Landgrave  >  de  qui  ait  joint  les  armes  da  ' 
Làndgraviac^  celles  de  fon  Eglife  i  &s^ armes 
font  de  gueules  à  la  barre  dentelée  d'or  6c  cel- 
les du  Landgraviat  à  la  Haute-Alface  font  d'à* 
'    zur  à  la  barre  d'or  >  à  côté  de  fix  Cour-onoes  de 
même.  A  mefure  que  la  Maifon  d'A^ricbe 
s'efl   accrue  ea  Dignitez  &  ea   PHiflânces  > 
il  paroit   que    le  -  Landgraviat  des    Evéqucs  ' 
s'eft  refïerré  ;  de  forte  que  les  Princes  d'Autri* 
che  poiTédoient    l'uiv  &   l'autre  prefque  tout 
entier  lorfque  la  ceflion  en  a  écé  faite  à  laFfan?  ' 
ce  ,  tant  en  leur  nom  qu*^n  celui  de  l'Empire. 
h  Souveraineté  qu'ils  y.  exerçoient  lai£bit 
aux  Villes  Impériales  une  entière  liberté  d'ad-  - 
minidrer  leurs  propres  affaires  9  d'élire  leur» 
Màgiftrats  &  de  fc  gouverner  par  -  elleSrmé* 
mes  f  6c  à  l'égard  des.  Seigneuries  «c  de  kurir:- 
mouvances  >  ils  fe  x:ontentpient  de  droir^at- 
j^  leg|^ar>  uk.^y^-d!4u^  logea  4&  défraie^ 


^ 


FTATD.E  LA  FRANCE.  jjJ 
eux  &  leur  Cour  dans  leur  voyagc>  de  connoître  A  LS  A- 
desmatieres^ criminelles  &  de  faire  grâce  à  quicE-  ^ 
il  leur  plaifok  de  leur  part  9  ils  écoienc  fournis 
i  l'Empire  >  ain(ii>n  ne  peut  aucunement  dou* 
ter  de  ce  que  P  Auteur  avance  au  iujec  delà  poi^ 
feflioa  préiènte  que  le  Roi  en  a  ,  qu'il  dit  être 
pkis  pleme  &  plus  parfaite  que  jamais  le  Land* 
grave  ni ^1* Empire  -même  ne  l'ont  eu  :  il  ne 
rdleroic  qi|*àfçavoir  fil!£mpire  en  cédant  la 
Souveraineté jqu'il  avoic  ,  de  les  Princes  d'Au- 
iciche  leur  pofleffion  immédiate  y  ont  cedd  le 
droit  d*exercer  un  pouvoir  arbitraire  *  au*' 
quel  ni  l'un  ni  l'autre  jn'ont  jamais  prétendu  >• 
mais  ce  feroîc  éitaminer  Jïredâ  jure  ^  une  que- 
fUon  de  fait  qui  ne .  roule  effe^lvemenc  que 
fat.  Tuiàge. 

L'Alface  eft  partagée  »  quoique  fbrt  inégale-  fy^^ff" 
ment  9  entre  quatre  Diocèfes  >  celui  de  Bcî-'^J^.^^ 
lançon  pour,  les  dépendances  de    Beffort  6c       ' 
d*-Ell ,  celui  d&  Bafle  pour  tout  le  refte  de  la 
Haute  Atikce  >  &  ceux   de    Strafbourg  &  de 
Spire  pour  la  BaiTe.  Les  Villes  de  Btifac  8c 
de  Fribourg  que  le  Roi   poiTédoic  au-delà  du 
Rhin ,  avaient  encore  fept  Paroiffes  du  Dîo* 
cèfe  de  Confiance  ;  ainû  coname  il  y  a  24^ 
Faroiflès  foumifes  4  Befançon,  2}7.à  Bafle  > 
J47  à  StraflDOurg  6c  115  à   Spire  ,  l'Alface 
en  contient  en  tout.  730  9  fur  lefquellcs  il  n'y 
en  a  que  fept  à  rabattre  pour  ce  que  le  Roi 
a  relâché  par    le    Traité   de  Ryfwik.  Dans 
le- Dioccfe  de  Befançon ,  il  n'y  a  pour  tous 
bénéfices    qu'un   Chapitre    rural    à  Beffort  9 
compofé  d'un  Prévôt  6c  lîx  Chanoines  à  la 
collation   du  Duc   de  Mazarîn  Seigneur  du 
lieu.   Les  Chanoines  ont  chacun  600   h    de 
zcvenu  9  il  y  a  au. même  lieu  un  Couvent  de 
Sapuciiu  >  .(fc.à.GicQaia^x.^^^  MaifoA  de  Fi^ 


il6   ETAT  DE  LA  FRANCE. 

AlsA-  quepu5.    L'Archevêque  de    Befançon    a  unoi 
Ce.        Oihciallc^  dans  ce  diftrîéloù  refTorriflèac  le» 
appellations  de  rOfficîal  de  Bafle  comme  aa 
Mécropolicaiii  9  mais  les  appellations  comme 
d'abus  vont  au  Confèil   fouverain   d'Alface* 
"j),-^^ij  Quoique  l'Evêque  de  Baffe  ne  foie  poim  fu- 
ir ff4rj7«.  jec4  la  France  >  étant  Prince  de  r£m)Mreac 
faifancfa  réûdenceen  un  lieu  où  il  eftSoaYe* 
rain ,  l'Auteur  fait  une  petite  di%reiEoa  à  fon 
fujet  9  à  caufe  de  la  grande  extenfion  de  fon 
Diocèfe  en  Alface  ,  il  dît  que  te  changement 
de  Religion  arrivé  en  la  Vine  âb  Bafle  a  obli- 
gé les  Evêques  6c  le  Chapitre  de  fe  retirer, 
ceux-là  à  Porentrui  Capitale  de  leur  petit  E- 
tat  &  les  Chanoines  à  Fribourg  en  Briffa  » 
quoique  du  Diocèfe  de  Confiance  9  mais  que 
cette  Ville  ayant  été  cédée  à  la  France  parle 
Traité  de  Nimegue  y  ils  s^en  font  retirez  arêc 
là  permiflion  du  Roi  >  &  ont  fait  bâtir  une 
Cathédrale   aa  village  d'Harlcsheîm  1  dcot 
lieues  de  Bafle,  dans  lé  Tèmpord  de  i'Bv^chlf 
où  ils  font  le  Service  Divin  ,  jufqu'à  ce  que 
quelque  changement  favorable  leur  procure  on 
-autre  écablifkment  ;  les  Chanoines  font  de 
deux  Ordres  ,  les  Nobles  ^.nombre  de  12; 
&  les  Graduez  de  6.  qui  font  ordinairement 
nommez  par  le  Pape  ,  ôc  ne  peuvent  parve- 
nir à  l'Epifcopat  »  ils  ont  environ  looo  1.  (fe 
revenu   chacun.    L'Evéque  d'apréfent  ,    qui 
efl  de    la  mai  fon   de  Ri'ticek  de    Baldeileim 
en  Bri/gau  ,  a  fes  OfHciaux  à  Alckirk  pour  les 
iujecs  de  France  Se  à  Harlesheitn  pour  ceux 
€oUêgiâ-^à&  l'Empire.  11  y  a  trois  Collégiales  dansl'^- 
'</•         tendue  de  ce  Diocèfe  ;  le  Chapitre  de  fkint 

\  Martin  de  Colmar  ,  autrefois  tcbS'confidé!- 
rable  9  à  préfent  ruiné  par  là  perte  des  biens 
ec  des  ii^res  ^  cft  lAliiic  à  quatre  Cbanoiœr». 


ETAT  D£LA?11A!«Ç5.  jr 

qui  ont  5-à  6oah  ésacas.  z  isr  Prfrr  r  3c=&-  AlSA- 
pela  féconde dMaie^de?£«*=»eie3^e; 20^  CS. 
de  Tannes  à  S.  TsEsxx,  ,  ' sasz  Tisûié  ed 
belle  ac  le  dodxr  bîd  iir  le  acc^ii  d?  z:^ 
lui  de  Scnubocvg  «  Ses  Vz€zrn:m  zJ-t  -rLasz 
pas  jplus  ip'à  OnUT  ;  Le  crrlSrse  •  oïL  eft 
^eloi  de  Lauembac  9  éépeadc£e  ascrfiis  es- 
i^édiamneiic  do  S.  S<%s  ,  îl  l'iâ  ivrr't  â 
rBrêque  de  Scrasbocfz  T&!îc:aErr=er:r  ,  î!  y 
a  crds  Digniiez  ,  Prérfit ,  Dorrea  âc  Ccsb* 
tre  9  Ac  doue  Onaoiaes  qsi  ce:  daczs  ixco  L 
Le  Cliapicre  cft  Sdgoezr  da  lia  de  £1  réâ- 
dence  de  de  qneLfoes  riVaga  Màpcx^.  Oa 
y  compce  anffi  cinq  Abbayes  c'^xxr.nxM  ic  trois  ^^^f^ 
de  filles.  Moarback  tft  la  prssniere  de  coa-  Jf«r. 
CCS  celles  d'Ailâce  en  anzî^Azé  9c  en  dfgai-  *'«4- 
ce  :  l*Abbé  écoic  Prince  de  l*£7.p:re  3c  aTcic 
féance  en   cecce   oualicé  aox    Dxtres  encre 
les  principaux  de  rAUema^e.  Ses  Dorr. ai- 
nes éccncnc  fi  ecendus  que  u  Ville  de  Lq cer- 
ne en  Suifle  Itii  apparcenoic  ,   cMe  a  depuis 
été'  changée  concre  d'autres  terrei  en  Aiface. 
Les  ETéquesde  Strasbourg  6c  lei  Archiducs 
ont  toujours  affêâé  de  fe  faire  ^Hre  Abbez  9  i 
caufe  de  la  bien  f<^anM  des  Etats  qui  pou  voient 
leur    appartenir    en    cette   qualité    :    à  l'é- 
gard de  Tantiauitd  9  la  fondation  eft  de  l'an- 
née 713.  8c  le  rapporte   à    Alberhard   Duc 
de  Maubc  ,  fils  d'Adelbcrt  &  frère  du  Rot 
Nazon  9  defquels  il  a  été  parié.  Cette  mai- 
fon  eft  aujourd'hui  comprife  dans  les  terres 
cédées  au  Roi  ,  ainfi  elle  n'a  plus  aucun  ra- 
)ort  avec  l'Empire  ,  on  y  fuit  ou  doit  fuîvre 
la  régie  de  faint  Benoît ,  &  l'ufage  eft  de  n'y 
recevoir  que  des  Nobles  de  16    Générations  v 

paternelles  &  maternelles.   L'Abbé  eft    Sei- 
gneur des  Villes  de  Gcbrciller ,  Watvilkc# 
Tome  m.  Ff    ' 


E 


|}8    ETAT  DE  LA  FRANCE* 
^L5j^.  faint  Amafin  de  de  Savallée  entière  »  amii 
çj2^        Gtie  de  pluficurs  autres  terres  :  il  habitok  jadil 
dans  le  Château  de  Gebreiller ,  qui  t^étéàé^ 
cruit  par  les  Suédois  ;  c'eft  à  prifent  le  Com- 
te Levedein  Doyen  de  Strasbourg  quiencft 
Abb^  poilulé.   Les  revenus    de  cette   Ms!« 
fon  conliftent  en  gr^dns  ,  vins   U  pkorcti 
qui  dans  les  dernières  années  ont  e'cd  afir* 
mees  à  jdooo  L   On  voit  par  ki9  Regiftres 
anciens  du  Landgraviatf  qu'il  n'&oit  pas ii«r<* 
mis  aux  Religieux  de  procéder  à  l'Ekaioi 
d'un  Abbe  ,  fans  requérir  les  Commiflaires 
de  la  Régence  Àablis  à   Enfisheim  pour  ki 
Archiducs,  c'eft-à-préfent  le  Roi  qui  nom- 
me les  Commiffaires  qui  y  affiflenr  de  fa  part. 
L'Abbaye  de  Lure  au  Comté  cTe  Bourgc^  t 
tft  à  préfent  unie  à  celle  de  Mourback  j  quoi- 
qu'elle en  fut  autrefois  féparée    La  féconde 
lui{el.  Abbaye  de  la  Haute- Alface  eft  celle  de  Luc- 
zel ,  de  laquelle  on  dit  que  S.  Bernard  a  jet- 
té  la  première  pierre  »  elle  eft  fituée  fur  im 
ruiflèau  du  même  nom  dans  un  lieu  fort  dé- 
fère >  les  Comtes  de  Ferrette  en  ont  été  les 
JFondateurs ,  de  leur  famille  y  a  donné  plofieuis 
^bbez  9  en  y  fuit  la  règle  de  Citeaux  »  l'Ab- 
bé d'i-prefent  eft  natif  de  Colmar  t  ft  « 
été  élu  en  préfence  des  Commiflaires  du  Roit 
furquoi  il  faut  fçavoir  que  la  régie  pour  les 
Abbayes  d*  Alface  ,  eft  qu'avenant  vacance» 
les  Religieux  doivent  adreilèr  une  (upliaiie 
au   Roi  pour  leur  donner  un  Abbé  >  fur  la- 
quelle il  permet  d'élire  en  préfence  desCom- 
miiTaires  défignez  qui  font  le  Gouverneur  i 
l'intend.nt  de  un  Abbé  ,  qualifié  du  même 

\ Ordre.    Ceux-ci   dreifenc  procès-verbal  j^^ 
pluralité  des  voix  fur  les  crois  (bjets  qui  en 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    })f 

i  Roi  choific  celui  des  crois  qu*ii  juge  i  pro-  alSA- 
off  par  un  Brevet  qui  eil  expédia.  Cccte  Ab-  cft* 
aye  cft  réduite  à  15000  1.  de  revenu  depuis 
1  guerre  de  Suéde  »  avant  laquelle  elle  avoic 
tlus  de  tfuooo  1.  encore  elle  ell  endette.  La 
roifiénne  eft  celle  de  Muafter  dans  la  Vallée  Mint^w* 
le  faine  Grégoire  9  tlle  eft  de  l'Ordre  de  faint 
knoic  dp  là  conjr^acion  de  S.  Vannes  de  Ver- 
km  »  depuis  18  ans  qu'elle  a  re^  la  Ktffor- 
Bc  qui  a  anéanti  la  coutume  de  n'y  recevoir 
|uc  des  Nobles  »  elle  raporte  fa  fondation  à 
ChiMeric  IL  Roi  de  France  9  le  l'augmcnta- 
:ion  de  lès  biens  à  Charlemagne  9t  à  LouYs  le 
Débonnaire.  M.  de  la  Grange  Chevalier  d'Ë- 
j^xtt  au  Conlcil  fvHiverain  %  en  cft  Abbtf  >  il  eft 
infli  Reâeur  magnifique  de  rUuiverlltd  de 
Fribourg  «  il  a  râdlfie  les  bâtimens  de  cette 
maifim  9l  l'a  rendue  un  des  plus  beaux  Mo- 
Mfteres  de  l'Allemagne  «  il  y  a  trente  Religieux 
fc  on  Noviciat  »  elle  vaut  15000 1.  de  revenu. 
La  quatrième  eft  celle  de  Paris  de  l'Ordre  de    fârU» 
Citeaux  dans  le  Val  Dorbé  ,  elle  cft  fille  de 
Luttel  k,  de  la  même  fondation  «  l'Abbé  qui 
avoit  été  poftulé  Coadjuteur  eft  M.  de  Bcau- 
ouemar  de  Normandie  ,  cette  Maifon  vauc 
8000 1.  de  rente.  La  cinquième  eft  celle  de 
Marback  de  c  hanoines  Réguliers  fondée  par 
Im  Comtes  d'Eguisheim  9  elle  vaut  environ 
foool.  Les  Abbayes  de  filles  font  Mamun-  Akhtfêi 
fter  anciennement  de  l'Ordre  de  S.  licnofr  1  àt  filitM, 
donc  les  Religeufes  au  nombre  de  douze  9  (ont  MMmtMs 
à  préfenc  des  Chanoineflcs  engagées  par  des  t^'^' 
voeux  de  recûifs  par  Ordre  du  Roi  y  ou  fur  les 
preuves  de  leur  Noblefle  paternelle  5e  marcr- 
nelle:  L' Abbefle  en  eft  éled^ive  ,  celle  d' i-pré* 
iênc  eft  Zuerhcim  de  nom  y  qui  a  donné  des  K- 
Ttoics  4  l'Egltic  de  Baflc  1  Ôc  eft  originaire 
^^  Ff* 


iviars  pariCfinpercur -i^uiOD*  i^c 
celle  d'Afpach  à  l'entrée  de  la  VaU^ 
elle  efl  de  J'Ordre  de  Ste.  Claire ,  la  < 
cA  amovible  9  elles  y  font  10  filles  qu 
4000 1.  de  rente}  6c  prennenc  des  pcr 
pour  iùbfifter* 

Prieur  11  y  a  peu  de  PiJeurei  en  Alface  qa 
'^^  '^  unis  h  des  Abbayes  ou  à  des  Maifons  R 
celui  de  S.  Pierre  de  Colmar^aucrefo 
rabie,dependoit  de  l'Abbaye'de  Peter  1 
le  Liocèfè  de  Laufanne^dont  le  Cant 
ne  s'e/l  emparé ,  &  en  conséquence 
la  Ville  de  Colmar  le  Prieuré  dont  il 
a  néanmoins  un  Ticulaire^entre  leque 
bicans  il  y  a  un  procès  au  Con{èU.  L*. 
Luczcl  a  quelques  petits  Prieurez  à  la  t 
qui  font  dcflervis  par  des  Religieux 
deClugny  9  uni  à  celui  de  Dieremba 
Souicz  9  &c  celui  de  S.  Moran  près  d' 
uni  par  la  portion  Priorale  aux  Jefliii 
bourg  par  1' a  rchiduc  Leopoldyle  cor] 

rt  MorançjPatrondeSumgau9repore96c 


ETAT  Dl  La  FRANCE.    341- 
qui  n'a  point  laiiTé  de  poiléricé,  &  d'une  fftmille  a  lS  A^ 
modcmcy  le  Prieuré  d'Olembourg  près  Tannes^  q£, 
a  eu  le  même  fbrc.Les  Jefuices  onc  un  Collège  à 
Eaûsheim  éubli  par  l'Archiduc  Se  l'Archi-  ' 

duchefle  Leopold  de  Claudiat  en  faveur  de  la  ^/•'''*^ 
Régence  6c  de  la  Cour ,  réfidens  en  cecce  ViU 
le  9  le  Duc  dé  Mazarin  a  augmenté  majgnifique.- 
metK  cette  fondation  qu'il  a  écenduë  a  la  Phi^ 
lofophie  ac  à  la  Théologie  »  elle  monte  i 
izooo  1.  de  revenu  par  l'union  de  cinq  à  (ix 
Prieurex.  Les  Religieux  de  faint  Antoine  onc 
une  Maifon  ou  Commanderie  à  Inlisheim  près 
Soultz  9  aiTez  confidérable.  La  Peinture  de  leur 
grand  Aucel  qui  repréfence  la  vie  de  leur  Pa- 
tron eft  parfaitement  belle  >  ils  en  ont  cnco« 
le  une  petite  à  Hoenlamberg.  Les  Jacobins 
onc  deux  Maifons ,  l'une  à  Colmar  &  l'autre 
à  Gebviller.  Les  Recolets  trois  à  Ruffac  9  & 
Loupach  près  Ferrette  8c  le  Neuf  -  Briflac. 
Les  Cordelîers  une  i  Tannes  »  les  Capucins 
cinq  ^  de  les  filles  de  faine  Dominique  un  pa« 
reîi  nombre  ,  deux  à  Colmar ,  une  à  GebviU 
1er  j  une  près  d'Enfisheim  8c  une  à  Tannes^* 
Les  filles  du  tiers  Ordre  une  à  Enfisheiml  . 
L'Ordre  de  Malthe  y  pofTéde  la  Commande** 
rie  dé  Soultz  de  ixooo  1.  de  revenu.  VOr^  Comman. 
dre  Teutonique,  celle  de  Mulhaufcn  de  6000  L  ^'""* 
8c  celle  de  RuÂac  de  4^00  9  ces  dernières  font 
confifquées  durant  la  guerre  ;  enfin  le  Dio« 
cè(è  de  Bafle  en  Alface  e(l  divifé  en  fix  Doyen- 
oez  ou  Chapitres  ruraux  : 

ParêiJJis 
Auger  de  39 

Altlcirck  38 

Mamunder  39 

Gebwiller  apellé  citra  Ottonis        41 
BJbâuyilkr  zpfilï6  féitra  Ouânis     41 

Ffj 


S4ft  ETAT  DE  LA  FRANCE. 

ÀLSA-^'^^'^^^^*^'^^^^^"^  eft  du  nonoibre  uîtraRhtfiMit: 
^2^  L'Auteur  couche  enfui  ce  en  paflanc  la  par- 

tie du  Diocèfè  de  Confiance  qui  fè  croaroic 
2^^  des  conquêtes  du  Roi  ,  il  ditqucrEgUfc  Pa- 
Baiuê, .   roiflialede  la  Ville  de  Briflac  eft  fbrc  anden* 
%igMC9    ne  9  qu'elle  eft-  dédiée  aux  Saines  Marcyrs  Ger* 
Tais  et  Procais  »  ac  que  la  Tradition  porte 
qu'ils  y  furent  arrêtez  en  defcendanc  leXJna 
pour  aller  à  Col<^ne  »  on  ne  fçaic  s*il  parle 
d'eux  ou  de  leursireTiques  »  il  y  a  plus  d*aDaren* 
€C  que  c*eft  des  dernières  »  car  il  dit  qu*il  y  eoc 
àts  miracles.  Les  Côuvehs  de  cecce  Ville  fixit 
ks  Cordeiiers  ,  les  Auguftins  déchauflèx  &  les 
Capucins  >  il  y  a  des  Récolets  au  Neuf-Briffac 
dont  on  a  parlé.  Quant  à  la  Ville  de  Fri- 
bourg  9  il  y  a  une  belle  Egliiè  dont  la  coaf 
ne  cède  j^res  à  celle  de  Stra(boui|r.  La  Vilte 
êc  l'Egme  ont  été  bâties  en  ixxo.  danskt 
années  fui  vantes  >  par  les  Ducs  de  Zeringoe» 
mais  rUnîverfité   n'eft    point  û  ancienne  » 
n'ayant  été  fondée  qa'en  1460.  par  Albert  Dtié 
d'Aucriche  ;  les  Jefuices  y  tiennent  un  CoIl(»e 
Tour  les  baffes  Claffes ,  Se  dans  l'UniTerfiréles 
Chaires  de  Philofophie  de  Théologie   9  il  y 
a  dts  Profèflèurs  feculiers  pour  le  droit  et  la 
Bledecine.  La  plupart  des  revenus  de  cette  Unî^ 
Teriité  font  en  Suabe  6c  fujets  à  confîfcacioa 
pendant  la  guerre  ;  mais  cela  n'eft  plus  en  cet 
état  9  puifque  Fribourgapartient  à  l'Empereur. 
Les  Couvens  de  cette  Ville  font  la  Chanrei- 
(è  qui  eft  fort  riche  9  les  Jacobins  9  les  Au* 
guftins  déchauilèz  9  les  Récolets  >  les  Domini- 
caines 9  les  Clariftes  de  Urfulines.  Le  Grand' 
Prieur  de  Malthe  dans  l'Allemagne  aroît  une 
Maifon  à  Fribourg  qui  a  été  compriiè  dans  les 
.  fortifications  de  la  Place  9  le  rembourfcn^c 

V  d'une  partie  de  fa  Ya)ear  a  âé  faite  emre'lcs 


ETAT  DELA    FRANCE.    ]4f 

maias  du  Magiftrac  qni  le  dote  garder  jafqucj  ^^ 
k  remploi.  L'Ordre  Tcocoaii^ue  â  âadi  une  ^  *   ^ 
Commanderie  de  ]ooo  1.  de  revcau.  Quam  k  ^^^Jr. 
l*£Yêché  de  ScnOsourg  «  l'Auteur  le  regarde  il^^/ 
comme  l'un  des  plus  anciens  fiéges  de  l'Aile-    u  Tj- 
magne  «  &  die  qu'il  y  avok  un  Evé^ue  dès  k  tMr4/f# 
lems  de  Conftancin  «  de  que  fous  le  Règne  de 
Confiance ,  S.  Amand  qui  l'occupoic  alors  af- 


fivéques  qui  i 
vance  au  Concile  de  Sardique  i  ainsi  quand 
l'Hiftoire  raporce  queClovis  I.  commença  à 
édifier  cette  tglife  »  il  fauc  entendre  >  que  les 
guerres  l'a^yam  détruite  précédemment  «  il  la 
reieya  de  itB  mines  èc  la  fit  dédier  k  Nacre- 
Dame  «  mats  il  ne  la  bâcle  que  de  bois  de  de  le« 
f^e  maçonnerie  fuivant  Tufage  du  tems  ;  elle 
demeura  en  cet  état  jufqu'en  7^9.  que  Pépin  en- 
rreprîc  le  bâtiment  duChœur  qui  fiit  achevé  fout 
Charlemagne  dans  l'éu^  oi^i  il  fubfifte  encore  : 
le  refte  de:  l'Eglifea  fouffèrt  dilTérens  change- 
nens  »  il  a  ^e  deux  Ibis  attaqué  de  la  foudre  > 
de  enfin  ruiné  de  brûlé  en  loo).  par  Hernian 
Duc  de   Suabe  y  lorfqu'étanc  mécontent  de 
l'éleâion  de  l'Empereur  Henri  II,  il  attaqua 
la  Ville  de  Strafbourg,  car  l'ayant  prife  d'af- 
faur  %  de  ayant  encore  trouvé  une  grande  ré- 
(iftance  dans  l'Eglife^îl  la  facrifia  k  fon  ref- 
fentimene^  Vemerus  de.  la  famille  des  Comtes 
d'Haïbourg  qui  fiitfkit  Evéque  en  1006.  en  eh- 
crepric  le  récabliflemant  9  il  en  jetta  les  fonde- 
mens  l'an  ioi|.  de  y  travailla  dix^  ans  >  fes 
Succeffeurs  continuèrent  la  réédificacion  de  la 
Nefdeterminerent-là  leur  travail.  En  ti^6  ^ 
finis  le  Pontificat  de  Conrard  de  Lichtemberg  , 
,k  Ville  fie  la.  dépenfe  4'^lever  ia-bcllr  cour  qui 

Ff4 


S44     ETAT  DE  LA  FRANCE.' 
ALSA-  s'y  vok  ,  l'Archiceâe  lac   Eckim  de  Heim^ 
ei.        back  qui  y  employa  x8  ans  de  cravail»  natif 
la  pertedioa  de  ce  bâtiment  n*efl  comptée  que 
de  l'an  14)9  »  elle  a  t74piez  de  hauctiu-per- 
.     pendîculaire ,  ce  qui  lurpaiTe  celle  des  Pyra- 
mides de  rj^ypce  de  106  piez  *  il  n'y  avoit  xien 
à  ajoûcer  à  ïa  perfeôion  de  cette  Egiifè  >  fila 
cour  voilxne  »  qui  eft  ^v^  jufqa'à  \m  plane* 
forme  >  éroit  ielon  le  premier  defleih  portée  i 
la  même  élévation.  L'AUteur  reprenant  la  di& 
cuiliondes  Evéques  de  Straflsourg ,  tombe  dans 
une  contradi6lioir  manifefte ,  piûfqu'îl  aban- 
donne Ton  premier  fidéme*  6c  fait  revivre  iàint 
Amand  premier  Evéqne  fous  le  Règne  de  Da- 
cobert  9  aiTuranc  qu'on  n'a  aucune  connoif- 
iance  des  £vêques  pn^cédens^  Ce  Prince  9  m 
fut  long-cems  Roi  d'Auftraiie  du  vivant  deuil 
père  Clocaire  IKfit  de  grands  bien»  à  lf£glifc 
de  Scrafbourg ,  il  lui  donna  entr'autresie  Math 
dat  de  Ruffac  de  les  principales  terres- dont  elle 
Jouit  encore.  S.  A  rgobaft  qui  fuccéda  àS.Amand 
en  rççûc  d*aucres  par  la  .libéralité  du  Roi  Si- 
g^bert.  Ce  fécond  svéque  fut  gratifié  de  nou- 
veau par  l'Empereur  S.  Henri  >  te  enfin  ceD* 
te  Egliiè  devint  fi  puiflaote ,  que*  ks  Comtes 
d'E^uisheim  prenoient  rinvefiieure  du  Land- 
graviat  des  mains  de  TEvéque  »  ôc  cela  eft  bka 
vrai  9  puifque  Jean   de  Ltchtemberg  Tayaoc 
acquife  des  Comtes  d'Oettinguen  9  comme  il 
a  été  dit  >  prit  le  premier  k  qualité  Ae  le  titre 
de  Landgraviat  9  ce  qu'il  n'auroic  pas  dû  fiiire 
s'il  n*eut  fait  qu'une  fimple  réiinion  d'un  fief 
mouvant  de  fon  Evéché.  Le  changement  qui 
arriva  en  Allemagne  dans  la  Religion ,  au  mU 
lieu  du  XVI.  fiécle  Se  expulfer  l'Evéque  Eraf- 
mus  >  de  Limpurk  s'y  rétablit,  toutefois  feule- 
ment juf^u'eo  15  59*  que  les  Luthériens  l'en 


■\ 


ETAT  DE  LA  FRANCE.     }4j 

efaaflèrenc  de  ikhitmu.  Lcf  guerres  coodnué- ALSASi 
reac  fous  fon  SuccdOcurJean  Mandcrfcheid  par  c& 
b  divilion  du  Chapitre  j  donc  une  partie  avoic 
anbraflfé  U  aoaYeiieReligion,ce  qui  donna  lieu 
tprès  (à  more  arrivée  en  1586.  à  une  double 
îleâion  ;  Jean-George  de  Brandebourg  par  les 
^uch^rîcns-  a  ^  du  Cardinal  de[Lorraine  par 
n  CachottqHes.  Les  Concendans's'accorderenc 
léanmotns  en  1604.  Jean-George  céda  fon 
Iroii  au  CardînaU  au  moyen  d*une  groflè  fom- 
ne  qu'il  lui  dévoie  payer ,  mars  n'ayant  pas  eu 
e  moyen  de  le  ikire  »  il  aliéna  pour  trouver  de 
'argent  à  la  ville  de  Strasbourg ,  une  partie  de 
es  droits  avec  le  Bailliage  de  Marsheim.  Cet- 
e  vente  a  diminué  très-conild^rablement  l'E-^ 
rcché  9  mais  au  moyen  de  la  paix  qu'elle  pro-^ 
:ura  »  le  Cardinal  récablit  le  Service  divin  qui 
ivoic  cte  lon^temsdifconrinuf?  par  fon  Chapi- 
tre 9  èc  fixa  fon  féjour  à  Molshcim.  Il  eut  pour 
Succefltur  TArchiduc  Leopold  ,  qui  s'étanc 
dégoûtdde  l'état  Ecclefiaftique  ,  réfigna  TE- 
vêché  à  ion  Couiin  Leopold  Guillaume  9  qui 
le  gouverna  pendant  les  troubles  d^Âllema- 
ffne  jufqu'en  16^3.  qu'on  élût  Egonde  Fur- 
ftemberg  pour  lui  (iiccéder  ;  celui-ci  a  eu  l'a^ 
vantagede  rentrer  dans,  fon  Eglifele  dix-neuf 
Oélobre  1^81.  après  la  rcducHon  de  Stras- 
bourg à  i'obéïflan  ce  du  Roi;  il  mourut  l'an- 
aée  luivante  de  fie  place  au  Cardinal  fon  fie- 
re ,  auquel  l'Abbé  de  Soubize  9  l'un  des  Cha- 
noines Capitulai re» ,  donc  il  vient  d'être  par- 
lé >  a  fucccdé  après  avoir  été  quelque-cems 
Coadjuteur  poflulé. 

Le  Chapitre  de  Strasbourg,  l'un  des  plus  no*  ^e  cj^a* 
blés  de  U  Chrétienneté,  étoit  fondé  originaire-  fitrf' 
ment  en  faveur  de  la  Nobleilè  du  Pays,  6c  il  efl 
Ctfcaîa.jqu'cUe:  y  »  écé  feule  re;ûë  pendant 


34«  ETAT  DE  LA  FRANCE; 
ALIA-P^^^^'  filles  ,  )uf()ucf  àce  qoe  leftErfactl 
^2.        &  les  Coxnces   ayanc  croavé  moyen  d'y  co« 
crer  &  de  s'y  rendre  les  plus  ibrcit  ibluoit 
donné  l'exclufion  9  en  force  oue  l'on  n*y  reçoit 
plus  que  des  fuites  de  fiuntllef  principales  k 
comptables  de  i' Empire.  Toutefois  depaitqw 
cette  Eglife  eft  foumife  à  la  France  t  oa  yt 
fait  entrer  deux  ou  trois  fumets  des  fiuBÎUet 
des  plus  diftinguées  du  Royaume  9c  cela  pir 
ordre  du  Roi.  Ce  Chapitre  eft  compofê  de 
24  Chanoines  y  ix  Capitulaires y  qai  pour  être 
reçus  doivent  >  outre  la  naiflance  »  au  moin» 
avoir  l'Ordre  de  Sous-diaconac  »  ceu  •  U ont 
voix  aâive  6c  paffive  pour  l'Eleâios  dHm  E- 
yêque  >  êc  toutes  les  Dignicez  du.Cluipintfboc 
partagées  encr'eux  ;  &  douae  DomidliaiKS  9 
qui  par  ancienneté   fuccedenc  ans  placci  des 
Capitulaires  t  recevant  en  attendant  la  quatriè- 
me partie  de  la  compétence  9  un  d'encr'eai 
ponanc  au  Chœur  le  même  habir  y  qai  cft  de 
velours  rouge  doublé  d'hermines  avec  des  boo^ 
connteres  d'or.  La  première  Dignité  de  ce 
Chapitre  eft  celle  du  grand  Prévôc  9  qui  iè- 
Ion  la  difpofition  du  Concordat  Germanique 
palTé  l'an  1447.  entre  le  Pape  Nicolas  V.  fc 
l'Empereur  Frédéric  III.  eft  à  la  nominarioa 
du  Saine  Siège  9  elle  eft  remplie  par  le  Pria* 
ce  Henri  Abbéd'Auvergne«dc  vaut  )  à  4000!. 
de  revenu  ;  le  droit  de  préfenter  à  quelques 
Cures ,  entr'autres  à  celle  de  Scheleftat,  âc  aux 
&pt  Prébendes  de  S.  Léonard  »  y  eft  attaché 
avec  la  difpofition  de  douze  fiefs  nobles ,  donc 
le  Grand  Prévôt  eft  Coîlateur  à  via.  La  fé- 
conde eft  celle  du  g^and  Doyen  9  qui  a  la  ju- 
rifdi^tion  fur  tout  le  Choeur  &  la  correâion 
des  mœurs  des  Eccléfiaftiqnes-  9  il  a  (cul  le 
pouvoir  de  convoqncK  le  Chapitre.  |.e-ConK 


^ 


BTAT  DE  LA  FRANCEf.  547 

'hilippe  de  Ltwdktln  Abbé  de  Moarback  en  al?a« 
^  revêtu  ic  a  ]ooo  1.  de  rcveaa  en  cette  qua-  CE. 
Uté*  La  croifiéme  eft  celle  de  Cuflos  ,  donc  le 
Comte  de  Manderriieed  Falkenftheim  efl  pour- 
vu 9  elle  lut  vaut  1500  U  c'écoit  autrefois  le 
Bénéfice  de  la  Cathédrale  9  qui  difoofoit  du 
plu»  grand  nombre  des  Cures  de  des  fiefs  9 
nais  rhéréfie  Ini  a  prefciue  tout  enlevé.  La 
quatrième  eft  celle  d*ElcoIâtre  poflcdéeipar 
ie  Comte  de  Lereftein  ,  elle  ne  vaut  que  8  à 
900  i.  La  cinquième  &  dernière  eft  celle  de  Ca* 
mener, poffédée  par  unComce  de  Manderf- 
cfaied  9  laquelle  ne  vaut  que  500  1.  au  plus  ; 
il  y  aTOtt  encore  une  Dignité  de  Portier  9c 
6  Archidiacres  9  mais  la  première  eft  unie  à 
la  raeniê  da  Chapitre  de  les  fécondes  aux  Di- 
gnités précédentes  9  qui  partagent  entr'elles  la 
Tifite  de  treise  Doyennez  du  Diocëfe.  Le 
Grand  Prév6c  étendoit  fa  )un(^iâîon  fur  qua- 
tre de  ces  Doyennez  ,  U  les  autres  à  propor- 
tiontjufqu'à  ce  que  par  une  tranfaâion  de  l'an- 
née i6%6.  ils  ont  renoncé  à  ce  droit  de  vi- 
fite  flc  remis  à  l'Evéque  toute  la  jurifdiéUon 
qui  leur  appartenoit  en  conféquence  de  Tu- 
nion  des  Ardiidiaconnez  :  les  aurres  Capitulai- 
res  font  le  Comte  de  Salm  ,  le  Comte  de  Ho- 
henzolleme  9  deuz  Comtes  de  Reckeim  d' Apre- 
mont  flc  l'Abbé  de  Soubtze  &  préfent  Evéque  9 
flc  deux  Comtes  de  Manderfchied.  H  y  avoir 
deux  Canonicats  Luthériens  attachez  à  ]a  mai- 
fbn  de  Brunfvrilc  que  Toti  a  reiinis  au  Chapitre 
après  la  mort  des  derniers  Poflcflêurs.  Quant 
aux  Domiciliairesice  font  le  Prince  Clément  de 
Bavière  3t  TElcéleur  de  Cologne  ,  le  Com- 
te de  Koning(êck-9  deux  Princes  Landgraves 
de  Heflèf  dont  l'un  eft  Chanoine  de  Cologne^ 
fc  Comte  de  Fttrftemberg,MerfKircK  1  IçrPria- 


348    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

ALSA-cc  Predcrk  d'Auvergne  frère  du  Prévôt,,  fe 
es..    '  Comte  de  Manderfcheid  frère  des  Capictthdhes;- 
le  Cardinal  de  Bouillon,  an  Comce  de  Hohen* 
zollerne  »  le  Comte  de  Truckfes  ^  l'Abbé  d'O- 
lez  >  de  un  Comte  de  Salins.  Les- CapituUret 
font  obligez  pour  gagner  leur  compétence,  de 
réfider  trois  mois  de  l'année  fur  le  territoire  de 
TEvéché  ,  Se  d'aOïfler  60  fois4  rEglilê  ,  il»      \ 
vi voient  autrefois  en  Communauté  9  flt  ont      I 
confervé  cette  r^le  plus  long-teiBS>  que  les»      j 
autres  Cathédrales  ^  les  Maifons  communes  dv 
les  Cloitresoùilsdemeuroient,  font encbreea- 
leur  entier ,  de  occupez  par  les  Jéfuites,  onk» 
nomme  à  Strasbourg  le  BruJ er^boff auM  Mai- 
fon  des  Frères;  on  a  encore  l'ancien  redftred» 
Réfedoire ,  où  la  manière  donc  ils  ckvoîenç 
ocre  fer  vis,  de  le  rang  qu'ils  tenoienc»  font  pitf*' 
crûtes;  l'Empereur  Henri  ILqui  les  vifiratibt 
fi  édifié  de  leur  conduite ,  qu'il  forma  le  defiBa 
d'abdiquer  l'Empire^  de  de  paUèrfii  yieavec 
eux,  mais  ayant  éçé  rappelle  par  tous  cesPriff*' 
ces  ,  il  fonda  ce  que  l'on  appelle  la  Prébende 
Royale,  au  fujec  de  laquelle  il  y  a  un  proc^aov 
Confeil ,  pour  fçavoir  à  qui  appartient  le  droit 
d'y  pourvoir ,  du  Roi  ou duPrévôc  i  ilcft  cei^ 
tain ,  que  les  anciens  Empereurs^avoient  le 
droit  de  Préfentation  ^  mais  quelque  négl^^' 
ce  de  leur  part  ayant  rais  le  Prévôt  dans  la  pof^ 
fefiion  de  la  conférer  ,  Charles•^Quint  y  voulut 
rentrer  ,  de  fur  l'oppoilcion  du  Prévôt  de  da 
Chapitre  ,  le  procès  porté  à  Romet ,  le  Cha- 
picre  obtint  jugement  à  la  Rote, à  fon  profit  pat 
défaut ,  les  Empereurs  ont  de  leur  parc  obtenu 
des  Arrêts  de  la  Chambre  Impériale  ;  de  force 
que  pour  foûrenir  ce  droit  qui  a  été  abandoa- 
^  né  par  TEmp^re  au  Roi ,  Sa  MajeAé  y  a  pbur- 

^^       vu  de  fa  part ,,  mais  dans-  le.  Brévec  on  y  » 


BTAT  DE  LA  FRANCB.    349 

toléré  ^ê  1c  pourvu  aaroic  voix  aâive  6c  paf-  ALSAfj 
Rve  dans  let  fileâioiu  9  ce  qui  a  fait  à  pré-  CE. 
(ènc  deux  matières  de  conceftacion  au  lieu 
d'une }  l*Inftance  eft  pendante  au  Confeil  9  fur 
quoi  l'Auteur  ouvrant  librement  fon  avis»  croît 
que  comme  on  ne  peut  diipnter  le  Bénéfice  au 
pourvu  du  Roi»  au  contraire  on  ne  peut  lui  ac- 
corder la  voix  paffive  fur  le  (impie  énoncé  des 
titres  9  fi  ce  n'en  par  indudion  8c  par  des  con- 
féqueacès  qui  lui  pacoiilênt  bien  éloignées. 

Le  bas  Clergé  de  cette  ^Uiè  étoit  en  très-  I«  ^«/ 
grand  nombre  autrefois  ,  il  y  avoit  7X  Vi-  ^^l'^ 
caires  9c  40  Chapelains  >  mais  les  malheurs  de 
ia  guerre  êc  de  rhérefie  les  ont  tellement  di-» 
minues  »  <uitre'  qu'on  a  uni  plufieurs  Vicai- 
res flt  Oiapelles  à  de  nouvelles  Communautez» 
teb  queles  Jéfuites  de  Malshelm,  8cc.  que  l'on 
avoit  réduit  les  Vicaires  à  ix  feulement  »  l'on 
a  augmenté  jufqu'à  zo  depuis  le  retour  du  Cha- 
fMtre  dans  la  Cathédrale  9    6e  ce  font  eux 
qui  y  font  l'OfEce  9  accompagnez  de  5  ou 
é  Chapelains  qui   y  refient   9  ceux  -  ci  ont 
500 1.  les  autres  400  1.  en  argent  9  60  iacs  de 
grain  de  un  foudre  de  vin.  Le  Corps  des  Vi' 
caires  eft   gouverné   par  un  Senior  de  deux 
Députez  éleâifs  chaque   année  qui   rendent 
compte  au  Corps  de  la  Communauté  ;   voilà 
tout  ce  que  l'Auteur  donne  fur  l'état  préfent 
de  la  Cathédrale.    A  l'égard   des  revenus  , 
il  ajoute  9    que  l'Evéque  joliit    encore   de 
xyoooo  1*  8c  qu'il  pouvoit  être  porté  jufqu'à 
300000  1.  le  Chapitre  de  looooo  1.  8c  le  bas 
Chœur  de  40000  I.  ce  qui  revient  à  390000 
l.cn  total  9  non  compris  40000  I.  pour  Tcn- 
tretien  8c  fabrique  perpétuelle  de  la  Cathédra- 
le. Comme  ce  dernier   revenu  a   e'té   ôté  à 
l'Abbaye  des  Chanoines  de  S.  Etienne  pour 


%So    ETAT  DELA  TRANCB. 

'^Mi^*  l'unir  k  la  Cathédrale  qui  l'a  enfiiîce  <cdé  t 
çi,  la  Ville»  iMuceur  juge  qu'il  ^drosc  retncc* 
tre  les  chofes  dans  leur  ancien  écac  9  rendre  i  la 
Maifon  de  S.  Etienne  ce  qui  lui  aparccnoiCid^ 
charger  la~Ville  des  réparations  &  aogmenar  k 
nombre  des  Vicaires  )ufqu'à  60  »  c'^-à-diiCt 
fans  s*expliquer,  qu'il  trouve  l*£vôque  aflcsii* 
çhe  pour  facisfaire  à  ces  nouvelles.  éépeùSaL 
La  plus  conddérable  Abbaye  du  Diottiè  de 
i^xX  Strasbourg ,  eft  celle  d'Andelaii  «ibodéel'ii 
isi^  *  880.  par  l'Impératrice  Richarde»  femme 4e 
l'Empereur  Charles  le  Gros  ,  laquelle  on  le» 
connoit  pour  Sainte.  Cette  Princeflb  ayant éié 
mal-à-propos  accufée  d'adultéré  >  par  fimviâ* 
ri  »  Bc  juftifiée  pleinement  de  ce  crime  »  filï- 
para  d'avec  lui  »  fc  elle  employa  ia  doc  i  h 
fondacion  de  ce  Monaftére»  où  elle  acheva  ici 
jours»  cette  Maifon  fuivoic  premièrement li 
Régie  de  ^.  Benoît  »  à  prélênt  elle  dd poflcdée 
par  iz  Dames  Chanoinefles  qui  vivent  &fil 
vœux  de  fans  clôture  fous  le  gouvemcmenc 
d'une  Abbeffe  »  laquelle  eft  reconnue  Pria- 
ceffe  de  1* Empire  ,  &c  en  cette  qualité  a  voit 
dans  rAffembiée  des  Diettes  ^  avec  la  ûnga* 
laricé  de  ne  jamaît  rien  payer  des  taxes  qui  y 
font  impofces  »  celle  qui  ï*tH  à  preiênc  eft  de 
la  Maiion  de  -fieroidungon  élue  dès  l'année 
1666.  les  Chanoinefles  y  font  fort  bien  nour* 
ries  9  mais  elles  n'ont  qu'environ  ao  écusduH 
eune  pour  leur  entretien  ;  l' Abbeflè  jouit  encore 
de  l'Abbaye  de  Hnefchaâèn  dans  le  Val  de  Vil" 
lier  qui  lui  a  été  cédée  fc  à  fa  Maifon  par  les  Je* 
fuites  d'Ëmlesheim  »  aufquels  l' Archiduc  Lco- 
pold  l'avoit  fait  unir  pour  fcrvir  de.  fondation  à 
leur  Collège»  cela  leur  procure  une  grande  éten- 
due de  Seigneuries  âc  leur  donne  le  patronale 
de  leurs  Çuresi  le  couc  vaut  ctiviroa  18000  U  w 


WdMKHmdans  h  For^deHam-  AtSA^ 
an  lioAdekiirilk  a  été  ftodéecu  ce.  ^ 
wr  «a  Comcede  Moodieilkrd  9  lequel  yrâlàf 
lOi  kl  mcnie  Force  an  lien  de  Ribel-  kmri. 
ae  Mm  Mailbo  pour  des  filles  9  foos 
ïff^de  de  iâsoc  Bcnoic  9  ik  fille  nom- 
inlde»  4ep«rcornndoalâiiiccGafle« 
KlapnnûcfeAbbciè,  4eyeft  enter* 
ittlica  de  P£glifè  :  oa  préttod  «pie  ce 
lUelxiiirgqa'anWa  l'aTsmiirc  d*iia  Re- 
|ai  paffii  )oo  ans  dans  le  bois  >  rari 
enplacioa  te  occupé  du  cfaancdes  oi«' 
00  Tok  fba  poixraic  gravé  fur  une 
ans  le  choeur  de  Waldebourj^.  Aurcfte» 
«flBX  de  ce  lieu  l'aXanc  uni  il  y  a  lo» 
rricur  de  Veiflembourg  fe  mie  en  poC- 
le  leur  Maiibn  U,  de  cous  leurs  revenus9 
•  joiii  jufi|tt*à  ce  que  fes  cicres  ayenc 
nines  au  Conlèil  fouverain  »  il  en  a 
KNtcé  fur  le  fondement  qœ  1* Evoque 
sbourg  qui  en  eft  Diocefain  >  n'avoic 
né  ion  conlènccment  i  cette  union  9  9c 
%  bxL  don  du  revenu  aux  Jefuîces  de 
urg  ibus  diverlès  conditions  9  dont  la 
e  eft  d'élever  at  entretenir  pendant 
ades  9  huit  Seminariftes  François  ;  tou* 
omme  l'Eleâeur  de  Trêves  eft  revêtu 
'revoté  de  Weiflèmbourg  9  la  coniidé* 
]u'on  a  pour  lui  9  a  fait  qu'il  a  été  fur* 
exécution  de  l'Arrêt  du  Conlèil  Sou- 
I  fiir  ce  qu'il  a  repréiêntc  que  fous  le 
e  de  prendre  ksi>iens  de  Walsbourg  9 
poit  ceux  de  la  Prévôté  ;  l'examen  du 
été  remis  après  la  paix  9  &  l'on  peut 
juc  fi  tout  ce  que  l'Eleveur  de  Trêves 
ic  en  qualité  de  Prévôt  de  Wciflem- 
itti  eft  adjugé ,  il  en  coûtera  8  à  9000  !• 


/ 


iSt  ETAT  DE  LA  FRANCE: 
£alSa-  de  revenu  aux  Jéfuitety  celui  de  Valdeboujne 
ÇB»       pouvanc  valoir  en  ce  cas  plut  de  iooo  !•  QotBC 
au  Convenc  de  Bibleihein  >  il  n*y  xefte  qwdcsx 
Religieufes  nacives  de  Suiffe  y  qui  ne  mbGàm 
que  de  leur  grand  ménage  ,  n'aïânc  que  loool. 
de  revenu.  Il  y  avoir  aiicrefois  dani  cecce  fatk 
d*Haguenan  fepc  Monaflf  res  9  icponr  cela  die 
écoit nommée  Sainte»  àcaufède  l'édîficadoa 
que  donnoirà  couce  l'Allemagne  laparecéfc 
rinnocence  de  la  vie  qu'on-  y  menoic  II  yt 
dans  le  Diocéfe  de  Strasbourg  fepc  Abbayttde 
rOrdre  de  S.  Benofc.  Gegemback  ,  dontl'Ab- 
bé  eft  Prince  de  l'Empire,  Eremunfter»  Sdnc- 
cen  6c  Schavalfack  »  coûtes  quacreau-de-Uda 
.Rhin  9  6c  par  conféquenc  hors  des  limiteide 
.l' Alface.  Les  crois  autres  fonc  en  deçà  k  fooc 
Ebermuafter  9  Maurfinuncer  9  Alcon.  Eber- 
thermun  munfter  fur  PIU  à  une  licuë  de  Schclcftar  >  ea 
'^''*       .  LMnApamonafieriumy  rapporce  fa  fondadoa  au 
RoiSigebercll.  6c  k  S.  Arbogaft  Evéqoede 
Strasbourg.  La  tradition  veut  que  ce  Prince 
étant  à  la  chaffe  du  Sanglier,  y  fit  une  chûce  de 
cheval  >  6c  que  Ton  pied  s'etant  engagé  malkea* 
reufement  dans  i*^crier  9  il  fut  traîné  dans  le 
bois  9  de  force  qu'il  en  mourut  9  mais  S.  Arbo- 
ead  le  refrufcica;  ce  qui  fut  Poccadon  de  la  fon- 
dation de  ce  Monailére  9  dans  le  lieu  même  où 
l'accident  écoit  arrivé.  La  maifon  qui  avoit 
été  ruinée  pendant  les  guerres  commence  à  fe 
rétablir  par  les  foins  de  l'Abbé  ,  il  y  a  15  Re- 
ligieufes  dei6ool.de  revenu  9  on  confenre 
dans  cette  Maiibn  de  fort  beaux  monumens  k 
titres  anciens  des  Rois  de  France  &  des  Empe- 
reurs 9  le  Prieure'  de  Sigelheim  haute  Alface 
Mdurfl    en  dépend.    Maurfmunter  eft  une  autre  Ab- 
muHtir     baye  très-ancienne  9  qui  rapporte  fa  fonda- 
%  tion  à  l'an  7x5. 6c  aux  Rois  Theodoric  6c  Da- 

1  gobcrr 


ETATDB  LA  FRANCE,  jjf] 

yen  9  ce  qui  ne  convient  poinc  couc-i-fatcà  ALSA^ 
cedacce.  Trichémc  l'accribuë  à  Perminius.  Cfi* 
ioiqu*il  en  foie  t  tWt  eft  en  décadence  depuis 
ig-ccms  »  l*Abbé  de  Hirahaufen  en  Suabct 
i  en  avoic  la  fuperiorictfy  aïanc  été  invité  par 
^véque  de  Strasbourg  de  travailler  à  fon  ré* 
)liflcment  au  commencement  du  XVI.  fié- 
: ,  la  trouva  fi  délabrée  qu*il  l'abandonna  » 
depuis  les  Religieux  s'étans  unis  à  la  Con- 
^tion  de  Brunsfeld  9  ont  fi  heureufemenc 
ivaillépar  eux-mêmes  à  remettre  cette  Mal* 
n ,  qu'elle  commence  à  fe  rétablir  9  on  a 
ité  à  les  mettre  en  commande  9  mais  ils 
n  font  jufqu'i  prélènc  préicrvez.  L*Abbé 
:  le  ièul  de  la  Province  qui  ait  rang  parmi 

Nobleflè»  à  caufè  de  quelaues  Seigneuries- 
J  lui  en  donnent  le  droit  »  la  Maifon  joUic 
^  14  à  15000  1.  le  Prieuré  de  S.  Guérin  en 
'pend  »  c*eft  un  pèlerinage  célèbre  dans  le 
o&e.  AhofTeft  auffiune  ancienne  Maifon  Ahof. 
i  Religieux  »  dont  le  revenu  ne  pafle  pas  6  à 
>oo  1.  on  y  vit  avec  beaucoup  de  ménage  de 
oecSbomie  »  mais  la  principale  dillinéUon  de 

lieu  &  doit  prendre  de  ce  qu'il  a  été  >  pour 
nfi  dire  9  le  berceau  de  la  Maifon  régnante 
ï  France  9  iifuè'de  Robert  le  Fort  »  lequel  a- 
>ic  pour  ayeul  Vêlff^  Comte  d'Alcoffpere  de. 
Impératrice  Judith  >  féconde  fille  de  Louis  le. 
rébonnaire.  Au  refte  9  toutes  ces  Maifons 
nt  deçà  que  delà  du  Rhin  9  fe  font  emparez 
:  la  Conerégatioii  de  Brunsfeld  &  en  fonc 
le  particulière  dite  Congregatiù  Argentinenfis  > 
lUt  la  direâion  de  TEvéque  de  Strasbourg  qui 
droit  de  préfider  par  fes  Commifraires  à  l'é» 
âion  des  Abbez  9  &  de  recevoir  leur  ferment 
obéYfTance  9  cela  n'empêche  pas. la  préfen-  * 

:  des  Coramiflaires  du  Roi  dans  Us  Ele- 
lîêm  IIU  G  3. 


i 


3^4  ETAT  DE  LA  FRANCE.: 

iiilA-  âions  pour  les  Ileax  finiez  en  Alface»  il*^ 
CB»       gard  defqaels  ihy  a  ane  régie  générale  cirdf^ 
▼anc  rapportée.  Le  Diocéiè  de  Scrasboargoe 
senfèrrae  que  deux  Abbayes  de  l'Ordre  de  Ci* 
yfii^iMf^ceaux.  Neuboarg  fiir  la  Moccer  ^  fondée  ea 
11x8.  par  les  Comtes  de  Luczebou^  >  donc  \% 
Seigneurie  n'eft  plus  qu'un  Village  près  Phalt* 
bourg ,  lefquels  appellerenc  îz  Religieux  de 
LttCzel  fous  la  conduite  du  même  Walderick 
gui  en  fut  le  premier  Abbé ,  il  étoit  de  la  Mû* 
Ion  des  Comtes  de  Bourgogne.  Ce  Monaftérc 
pofl'éde  loooo  1.  de  revenu  ,  l'Abbé  ne  preni 
point  de  Bulles  à  Rome  ,  mais  reçoit  Ci  prori- 
^on  de  l'Abbé  de  Lutzel  fur  le  brevet  éa  &oî 
qui  lui  eft  accordé  après  i'£le£Uon  »  en  la  ma? 
niere  ordinaire ,  êc  irreçoit  enfuite  la  bené- 
diâion  comme  un  autre  Abbé*   Koefuingi: 
Ifêifiàit'  burck  dans  la  forêt  d*Haguenau  >  Abbaye  de 
IsUntkf  filles  dépendantes  de  Lutzel  ,  donc  l'abiiédi 
Periz  prétend  la  jurifdiâion  >  vauc  enTiroo 
jfoool.de  revenu.  L'Abbaye  de  S.  Jean  .dés 
9.  f4£w  Choux  au(E  de  filles  y  mais  de  l'Ordre  d«^UfiC 
iUiChntx  Benoit  >  efi:  encore  de  la  fondation  àts  Com^ 
tes  de  Lutzelbourgy  elle  dépend  de  l'Evoque 
pour  la  jurifdidtion  >  mais  U  dire^on pardco* 
fiereen  appartient^  T  Abbé  de  £aint  Cieorge  » 
dSns  la  Forêt  Noire  y   cette  Maifon  ne  vaut 
que  lyoo  1.  De  Tautre  côté  du  Rhin  auprès 
d'Oberkircko  H  y  a  une  abbaye  de  Prémoa- 
ZèTêi^'  trex  nommée)a  Touffaints,  de  laquelle  dépend 
mm»»      la  Prévôté  d'Aguenau  occupée  par  les  mêmes 
Reli|^eux>  qui  vaut  1500  1.  FAbDayede  ftaum- 
^amm     garten^  de  l'Ordre  de  Ciceaux  >  ayant  été  co- 
gArttn.    talement  ruïnée  >  fe<  revenus  ont  été  attribues 
à  TEvôché  ,  5t  les  pierres  dut  bâtiment  em* 
UnT     ployées  aux  fortifications  de  R.insfe{d.  L*âb- 
Am^,    baye  d'Ytteavilier  deCIhauoines  lU^^lifri  ^ 


ËTAT  0fi  LA  FRANCE,  iff 

^lle  d'Arcim  daméme  Ordre»  oacea  k'mé-  ALS« 
ne  fbrct  fur  quoi  il  fane  fçaToir  que  l'Ere-  ci. 
Qoe  ne  foiSîcde  leurs  biens  que  pour  leur  con- 
wrracion  *  jufqu'à  ce  qu'il  y  «c  lieu  k  leur 
récâbliflèmenc  »  k  raifon  dequoi  l'Eréque  E- 
fond  de  Furifember»,  ayant  en  quelque  fcm- 
pifey  parue  Touloirws  rétablir  en  effet,  mais 
cette  bonne  volonté  eft  demeurée  Cins  ezécu- 
non.  A  Véfftrd  du  Monaftérede  S.  Argobaft»  MMé^lm 
qui  fiit  bâti  au  lieu  patibulaire  de  Strasbourg  >v  4t  St. 
oh  œ  Prélat  eut  la  «ferotion  de  fe  faire  enter-  ^^'•i^f 
fer  9  le  Magiftrat  de  la  Ville  iotfit  de  tous  ces 
revenus*  Il  refie  à  parler  de  celui  de  Ste  Odille  Dt  St9. 
ou  Onille ,  bâti  fur  la  place  du  Château  de  Ho-  OéHU. 
hembouvVf  ëc  Tune  des  plus  hautes  montagnes 
de  la  Vo%e ,  d'oh  Ton  découvre  pleinement  la 
haute  et  baflc  Alface  ,  le  Pays  d'au-de«là  du 
Rhin  ,  ménrve  la  Suifle  9c  les  alpes  ;  il  y  a  dif- 
pute  entre  les  Sçavans  ,  pour  içavoir  qu'elljs 
r^lede  Religion  on  y  pratîquoit  t  Trithéme 
loûrienr  que  c'étoit  celle  de  S.  Benoit ,  )e  prou- 
ve par  ràucorîcé  d'une  Chronique  qui  dit,  qu'u- 
se Reine  de  Sicile  y  fût  exilée,  de  marque  poU* 
tivement  que  c'écoit  une  abbaye  de  l'Ordre  de 
S.  Benoit.  On  dit  au  contraire^que  dans  le  X I L 
fiécle»  l'Abbeflê  de  Hohembourg«  voulant  y  ré- 
tablir la  régularité ,  demanda  à  l'Abbé  d'EAi- 
val)  qui  eA  de  TOrdre  de  Prémontrez  ,  dei  Re^ 
lîgieux  pour  la  conduite  de  fa  Maifon  ,  qui  lui 
furent  envoyez,  elle  afligna  un  temporel  confia 
dérable  pour  leur  entretien  9c  pour  leur  fubfi- 
ftance,  de  leurs  SuccefTeurs  en  joUifTent  encore 
aujourd'hui  d'une  partie,  ce  qui  fait  une  preuve 
qu'on  fuivoic  b  Régie  de  S.  Auguftin.  au  reftef 
il  y  a  eu  dans  ce  Monaftére  jufqu'à  6oo  Re« 
ligieux  divifez en  deux Con vents,  celui  d'en^* 
faant  y  êc  celui  qui  cft  nommé  Nidermunfter  f 

Cg  1 


,fS^  ETAT  DE  LA  FR  ANCB^ 
ALSA-  p^cç  q^.il  gft  Ijjjj  ^Jans  k  bas  ,  à  mi-ctti:, 
^^*       cous  deux  fous  la  conduite  de  la  même  àbr 
befle.  Cette  Abbaye   s'écoic   ibuctouë  peor 
dant  près  de  looo  ans  »  lors  que  la  derokit 
▲bbellè»  ayant  embrafllé  le  Lotbâ-anifine) 
fê  maria  à  un  Prévôt  de  Rochewiilier  ^  qtt 
.cft  un  Village  dans  le  territoire  de  Strasbourg» 
cela  entraîna  la.  ruïne  des  deux .  Monaftéret  i. 
l'Evéque  &   le  Cliapître  en  ont  partagé  itf 
.    revenus  entr'eux.  Les   Prémontrez  amd>lez 
des  guerres  qui  ont  défblé  l'Alface  pendant 
un  fiécle  »  s'en  retirèrent  aufit  ,  mais  ib  f 
&n€  revenus  depuis  trente  ou  quarante  ans  » 
ic  y  fubfiftent»  tant  des  charitez»  que  les  pelé- 
ilnages  au  tombeau  de  Ste  OdiUe  leur  proco- 
rent  >  que  des  biens  où  ib  font  rentrez  «  on 
invoque  cette  Sainte  pour  les  yeux  ;  fontomr 
beau  eft  au  Monaftére  d'en-bas>  où  les  Pré- 
montrez  ont  rétabli  une  petite  ^lilè  &.  kox 
logement.  Au  pied  de  la.méme  Montagne  i  il 
y  avait  ua  Prieuré  de  Chanoines  RjqÉnlierf 
nommé  Frudenhaufen  >  dont  les  Nobles  de 
Landfperg  fe  font  emparez  dans  le  tems  des 
troubles  de  la  Religion  »  Se  quoiquUls  foienc 
à  préiênt  Catholiques,  ils  s'y  maintiennent 
en  conféquence  du  Traité  de  Munfter  t  quoi- 
qu'il ne   (èmble  pas  fe  devoir  entendre  de 
Catholiques^  à  Catholiques  »  cependant  on  ks 
laifle  jouir   à-  caufe   des   coniequences.  Ch 
Prieuré  pouvoit  valoir  dooo  U  de  revenu^f 
il  avoit  été.  fbndé.par  les  Abbeflês^  de  ùânxt 
Odille  au  XII,  fiecle.  Il.y  avoit  encore  des 
Chanoineffes  à  Ersheim,  Eihau  ac  Biblesheimt 
qu'on  a  expulfées   fous  le  prétexte,  de  leur 
mauvi^ife  vie  ,  l'Evêquc  6c  le  Chapitre  ont 
V,',^^-     partagé  leurs  revenus. 
çuujiu'^r  ^fç.g^rjjç3  EglifcsCQlleBaks.duDiG-- 


) 


ETAT  DE  LA  PRAXCE.  3^7 

fedcScrasbofirgoaciiccxnpcc  loocxii  9  fca- 
▼oir  ,  S.  ThoiiMS  de  Saasbourg  U  pluf  aa-  ^^^^' 
^cienneâc  la  plus  illoftrc  de  couces,  fondée  par  ^^' 
'l'Evéque  EraCne  de  Linxpurg  ea  1550.  dcle  ^-  ^^ 
Magîftnu  de  k  Ville  pour  la  fondacioa  de  "^ 
rUuirerficé  dcMic   les  Frofid&urs   prcnneas 

2ualicd  de  Prcvôc  »  Doyea  éc  Cbanoxaes  de 
lioc  Thomas  »  le  revenu  de  ce  Ciapirrc  vauc 
encore  xoooo  !•  de  renie.  S»  Pierre  le  Jeane  S.  Tûrté 
Collégiale  9  fondée  «c  bâde  en  1131.  par  l'E-  ^  >»•• 
T^ue  Guillaume  9  ft  en  1147.  par  Ion  fiic- 
ceueur  ,  fiic  dédiée  fc  conlàcrce  en  1 150.  pas 
le  Pape.Lcûa  IX,  de  la  Maxfon  d'Eguishcim  , 
qui  y  accorda  de  grandes  Indulgences  ^  de  y  fie 
préfenc  de  la  Cbappe  Poncificale ,  donc  il  s'é-  .    . 

coic  fèrTÎ  à  la  cérémonie  9  il  y  a  ii  préicnc 
1$  Canonicacs  partagez  aux  crois  Ordres  de 
VEglilè  tL  %  dignicez;  celle  de  Prévôc  vaut 
)oooh  elle  eft  pofledée  par  le  Comte  Levefteim 
grand  Clianoîne  *  c'eft  lui  qui  donne  Tinvedi- 
lure  aux  nouveaux  Chanoines  9  qoi  onc  chacun 
une  maifbn>de  |  à  400 1.  de  loyer  >  doo  en  ar- 
gent 9  i}o  lacs  de  grains  àc  quelques  vins  :  du 
nombre  de  ces  Chanoines  il  peut  y  avoir  4  ecu* 
dians  aai  grandes  Univerficez.  Les  Vicaires  au 
nombre  15  onc  chacun  700  L  de  revenu  quand 
ils  réfidenc  9  les  Chapelles  font  foit^es  9  le  Ser-^ 
vice  divin  a  été  écabli  dans  leChœur  de  rEglifè 
depi^is  la  conquête  de  Strasbourg  ,  mais  la  Nef 
cil  enco^-e  occupée  par  les  Luthériensw  S»  Pierre  S.  'PUtrt 
le  Vieil  eftune  Collégiale  qui  fe  prétend  an-'«^'**- 
cienne  de  1200  ans  >  il  eft  certain  qu'elle  étoic 
bien  *.  tablie  au  tems  de  C  hai  les  le  Gros^  Empé- 
ieur>qui  lui  Su  une  donation^l'aii  884.  elle  n*Cï- 
coit  pas  alors  dans  la  Ville  t  mais  dans  une  lik 
du  Rhin  à  l'embouchure  de  l'Ill  ;  le  Fleuve  en 
ayaocconfommékcerraîa^  eoTorce  qu'il  o'eiv 


|J8    ETAT  DE  LAFRAMCË. 

ALSa-  ^^^  aucun  veftige  9  Us  Chanoinitf  obdnrauk 

CE^  *  permilfion  de  t-écabiir  à  Scrasboarg,  oh  ils  oc^ 
cupoient  le  Chœur  de  PSgliic  de  faine  Pierre  >• 
donc  ils  ont  pris  le  nom  ,  ayant  renonce  i  ce- 
lui qu'ib  portoienc  auparavant  9  ils  Ibnc  iti 
dont  iz  obligez  à  la  r^fidence*^  oat  ^itooU 
chacun.  La  quatrième  Collégiale  >  au  compe- 

ihmUeràt  l'Auteur  ^efl  celle  de  NeuviHer  à-)  UeuSscie 
Strasbourg  ,  c^écoit  une  ancienne  Abbaye  de 
Benediélinsqui  rapportoîcfa  fbndarioa  i  Pe- 
rininîus  ;  elle  fbc  feculariGfe  en  14/06.^  ladî- 
gnicé  changée  en  celle  de  Prévôt,  Les  Prében- 
des valent  1000  h  de  revenu.  Le  Cpmce  de 
H^nnau-eft  advoué  Se  Proteéteor  de  cette  E*- 

ybh4c{*  g^ife.  La  cinquième  efl  Asback  établie  dansas 
lieu  trèsCauvAgCy  c*écoic une  ancienne  Abbalfe 
de  la  fondation  des  Rois  de  France  éc  de  l*fi- 
véque  S  Florent  au  commencement  duVlIl. 
ficcle ,  laquelle  a  été  fécularilée  au  terni  de 
l'Epifcopat  du  Cardinal  de  Lorraine  ^  fà  ea- 
cédant  le  Bailliage  de  Malsheim  a  la  Ville*  bi' 
fît  perdre  une  partie  de  fon  bien;  il  y  a  à  préfent 
dix  Chanoines  qui  ont  chacun  800  1.  Poifivecé 
ic  U  folitude  ont  été  ouïe»  fi  nuifibks  à  cet- 
Medieurs ,  qu'on  les-  oblige  à  préiènt  de  venir 
habiter  ta  Ville  de  Molsheim  ,  êc  d'y  &ire  le 
Service  Divin  dansTEglife  que -Ce  grand  Cbt» 
pitre  a< abandonné^  ils  partirent  y  avoir  quel- 
que répugnance  que  l'Auteur  ne  croit  pas  qa'oar 
doive  écouter.  La  fixiéme  Collégiale  eft  celle 

Zàtifttm*  de  Lauttemback  en  haute  Alface  »  qui  étant 

(tsih  comprife  dansl'Evêché  de  Bade  s*e(l  foumife 
volontairement  à  celui  de  Strasbourg  ,  à  qui- 
elle  paye  100 1.  de  reconnoifTance.  La  feptié' 
me  eil  celle  de  Saverne  Régulière  9   établie  à 

^viff^tK  Styll  dans  la  montagne  9  transférée  à  Savernt 
U  fécuUrifée  à  la  pourfuite  de  l'irv^ue  AlbcK 


^ 


ÉTAT  DE  LA  FRANCE,  jjf 

frBsTÎere  ;  il  ya  i  Dîgnîcez  9l  8  Canoaicats  AUS A« 
e  5  à  600  i.  chacun.  La  hninéme  dl  celle  de  ck. 
oarbourg  dans  la  forëc  «{"Hagoenaa  ,  c*ctoît  ^mt. 
ne  Abbaye  de  filles  »  bâtie  par  on  Rm  Dago-  *Nir;(. 
ett  fib  de  Sinbert  IL  ao  liea  où  S.  Arpol»ft 
'6oic  retira  dans  la  folitode  9  ft  d*où  il  foc  ap- 
elle  à  l'Epircopac  ,  laqncUe  a  écé  récutaiifee 
ans  la  fuite  pour  i%  Chanoines  ôc  autant  de 
ricaîres  ^  msûs  les  malheurs  du  Pays  Tont  teU 
emem  mînée  qu*il  n'en  relie  qoe  trois  du  pre* 
nier  Ordre  qui  ont  ly  i  1^00  1.  de  revenu  « 
«rce  que  les  dettei  9l  charges  abforbent  le  £ir-  * 
»luf  y  c'eft  ce  qui  a  poné  le  Roi  à  l*bnir  à  la 
^ure  S»  Louis  de  Strasbourg  >  mais  Tafiairc  a 
fté  conduite  d«  mani^  qu'elle  fouFre  à  pré-  Sêli^* 
leât  de  grandes  difficoUcz  ,  l'Auteur  le  décla- 
re forcement  pour  Tunion.  La  neuvième  pour- 
roit  être  obmife  9  puis  qu'elle  ne  confifte  plu» 
{iTen  la  dignité  de  Prévôt  9  à  laquelle  tout  ce 
-evenu  eft  réiînî ,  c'eft  la  Coîlfeiale  de  Selti  » 
ITilIe  Impériale ,  fous  la  proteâion  de  rEle«> 
^eur  Palatin  9  à  qui  elle  a  été  reftirue'e  au  Bail- 
liage dt  Gerbresheim  par  le  Traic^  de  RifwÎK. 
L'Abbé  Dez  >  Ticubire  s'en  efl  démis  au  pro- 
k  des  Jéfuices  de  Strafbourg  9   il  ne  leur  fera 

£s  aifé  de  la  conferver  ^  n'ayant  eu  ni  le  con- 
uëraencde  l'Eleâeùr  ni  celui  du  Pape.  La 
dixième  eil  la  Coliemale  de  S.  Léonard    à  ^ 


Colle^ale  de  S.  «^^.^.....^  -  ^ 
Oberheim  ,  autrefois  Abbaye  9  comme  la  plû-  *  * . 
Mire  des  autres  >  il  y  a  ly  Chanoines  9  dont  y 
Font  réddens  ëc  jouifiènt  chacun  de  700  I.  la 
n>llation  d'une  de  ces  Prébendes  appartient 
k  une  fille  paiTanne  ou  roturière  du  lieu  de 
Richsded  9  bs  autres  font  à  la  difpoficion 
du  Grand  -  Prévôt  de  Straîbourg.  La  on- 
zième eft  le  Chapicire  de  tous  les  Samts  9  fondé  Tâm  ^ 
eg  ijyoi  dan»  la  ville  de  Strasbourg  ,  par  ^*w/- 


9c  les  Prébendaires  ne  doivent  point 

le  titre  de  Chanoines  >  mais  le -concM 

celui  de  (impies  Prêtres, 

Cèmmatim  >    Les  Commanderies  du  naéme  Dîoc 

deries.      celle  de  Malche  à  Strafbourg^  dt^néc  i 

liçieux  Servans  9  ceae  Commanderie 

âive  par  les  Prêtres  de  la  Matfon  »  e 

11000   1.  de   revenu.  Celle  de  Stepl 

frcs  Brumpç  >  de  l'Ordre  du  S.  Eiprit 

Hie  y  e(l  une  efpe'ce  d'Hôpital  établi  pQ 

foin  des  enfkns  expofez ,  ellie  a  5000  ) 

venu.  Celle  d'Ork8hcimxlel*Ordrc.de 

nfeft  que  depoo  1.  Celle  de  l'Ordre  1 

que  à    Stralboarg  ed  de-iioo  K    \ 

cre  du  même  Ordre  à  ÂndlaUf  de  900 

a  encore  lix  autres  petites  Command 

MaladrerieS)  dont  ladeftination  n*a 

cote  été  régle'e. 

idaifètis  .     i-^  Jéfuites  occupent  quatre  Cellef 

KêUgitU'  la  Province  ;  -celui  de  Strasbourg  aoq 

Af;.       unies  les  Abbayes  de  Seltz  &  de  Vail 

^'fiflfts.  ^ç^  |j^  Prévôté  de  Vensheim  de  3.60 

revenu  ,  les  Peresy  enfeignent  la^Phi 

Afcla  Théolorâ  «  âc  doivent  entreten 


B?rAT  DE  LA.tRANCIB.     jtff 

ijut  l'ont  éngé  en  Académie  où  ils  donnent  a  L$A<^ 
le'Dodorac  en  Théologie  de  -leur  =pure  au-  cb; 
toricé  9  il  y  a  loooo  1.  de  revenu  «  ileft  fort 
bien  bâti.  A  l'égard  des  autres  Couvens  du  ^"*^' 
Diocfcfe  ,  le  principal  d]k  la  Chartrcufe  de  ^•''*^' 
Molsheîm  ba^ie  depuis  que  les  Pères  de  cet  Or- 
dre furent  chaflêe  de  Strasbourg.  Le  Roi  Hen- 
ry IV.  s'étant  charge  dé  les  indemnifer  de  ht 
perte  de  leur  première  Maiibn>  traita  avec  eux 
fbr  le  pied  de  6000 1.  de  rente  qu'il  leur  aifigna 
iiir  les  entrées  de  la  Ville  de  RoUen  9   cette 
Maifon  eft  riche  St  de  grande  édification.  Les 
^filles  Pénitentes  de  Strasbourg>d  e  TOrdre  de 
S.  Auguftin  9  font  les  feules  qui  furent  tolérée^ 
pendaùt  l*héré(ie  >  elles  ont  toûjoui  s  eu  la  per- 
flûffion  de  faire  le  ferv>ce  >  fie  leur  maifoii  a  fer- 
vt  do  retraité  aux  Chanoines  de  S.  Pierre  le 
-Vieil  8c  aux  Religieux  de  Malthe  ;  elles  fte  font 
foint  cloitrées  9  6c  jouïflent  de  5ooo  1.  de  reve^ 
-iiu.  Les  Dominicaines  font  cleitrées  9t  ont 
aûlfi  dooo  1.  elles  fe  font  pareillement  confer- 
vées  durant  l'héréfie.  Les  Religieux  de  S.  An- 
toine ont  une  ancienne  Maifon  de  900  l.  de 
revenu, fie  le  Roi  en  les  récabliffant  leur  a  don- 
né laCure  de  S.  Etienne  à  deflèrvir  avec  1 300U 
d'augmentation  de  revenu.  Les  Chanoines  Ré- 
guliers de  la  Réforme  de  Mataincourt  defler- 
▼ent  la  Cure  de  S.  LouTis ,  fie  ont  2100  1.  de 
rente  avec  le  cafuel  de  Paroifle.  Les  filles  de 
la  Vidtation  qui  -prennent  foin  de  reducacîon 
des  jeunes  ftlles  ,  y  ont  une  Maifon  ,  dont  le 
Roi  a  payé  la  moitié  ,  fie  il  leur  donne  1700  1. 
de  penfion.  Les  Capucins  ont  onze  Maifons 
dan84e-Diocëfe,  les  Cordeliers5  >  lesRecolets 
%  >les  'Jacob)liS49  les  Auguftinsy  les  Annoncia- 
des  de  les  filles  de  Ste.  Claire  chacun  une. 
A  Pégard  du  Gouvernement  Politique  du 
Tpme  in.  H  h 


lit    B T  A  T  D  E  t  A  V  11  A  N  CIK 

ALSA-  DiocHevH  y  a  ij  Chapitres  niraux ,  ;  mdtM 
CE.  du  Rhin  -ôc  lo  en  deçà.  Les  lo  de  l'AHace 
fonc  ,  RhenauyAfarkelsheîm  «  ReînsfèUkSche* 
kdaCyObanheim  >«Bibloncheîin  9  Andlau  9  Ber« 
bure  >  le  Haut  Ha^nau  6c  le  fiai.  Ces  Chapi- 
tres fonc  <ks  aflembUes  de  certain  nombie 
d  Curez  qui  élifenc  encr*eiuc  une  Archiprêot^ 
.q  li  aie  droit  d'infpe^ion  fiir  les  conheret  • 
un  Camerier  qui  àt  le  Procureur  commim  1 
jSc  a  foin  de  tout  le  temporel  9  ^  deux  Diffiol* 
teurs  qui  ont  droit  de  délibérer  arec  .kt.pc6c6 
*  dens  iur.  les  affaires  qui  k  préfèntenc  d'oocjdo 
d'autre  nature.  L'Evéque  de  Strasbourg  cft  en 
droit  de  tems  immémorial  de  s^apcnprierapiti 
la  mort  cous  les  ctkts  6c  biens  cks  Citfo  & 
autres  Eccléfiaftiques  <ie  Xon  Dîocèfè  qBand  ib 
meurent  fans  tefter  ,  à  la  réièrve  des  grandi 
Chanoines  de  la  Cathédrale  9  &^omme  d^ 
cre  côté  ils  ne  peuvent  le  faire  fans  fa  per* 
miflioR  y  âc  qu  il  eft  maître  quand  ils  le  loi  de- 
mandent  9  de  leur  déclarer  qu'il  retient  la  diC* 
podcion  de  tous  leurs  biens  après  leur  mort  « 
on  peut  dire  qu'il  eft  le  Propriétaire  foncier  9t, 
réel  de  coût  ce  qu'ils  ont  en  ces  termes.  Le  Car- 
dinal de  Furûemberg  dernier  Ev6que  abiea 
voulu  traiter  de  ce  droit  avec  Ton  Clergé  & 
remettre  en  général  aux  Eccléfiaftiqwes  la  dif* 
poficion  de  leurs  biens  propres  9  ^  la  charge 
néanmoins  de  lut  payer  clùicun  an  6 1.  danf 
le  mois  de  Janvier  de  chaque  année  9  cela  i 
nomme  droit  d'induit.  Quant  à  la  Jurifl»* 
âion  Epifcopale  9  elle  efl  exercée  dans  la  par- 
tie de  deçà  le  Rhin  y  par  le  Grand-Vicaire  (fà 
eft  auiU  Officiai  9  l'on  n'y  connoit  ni  archi^ 
diacre  ni  Théologal,  tout  roule  fur  le  Vicaire^ 
mais  dans  la  partie  de  de-li  9  il  commtf  u^ 
Vice-Official  qui  décide  les  caufes  ordinaifc^ 


AT  ntLk  VUKliCt.  ?*î 

AC  les  plus  importantes  au  Supérieur  ALSA^ 
rend  compte  quatre  fois  l'année.  Le  ce« 
dtt  Cures  Catholiques  de  ce  Dioccfê 
80  »  defquelles  il  y  en  a  z6  dont  le 
en  partie  entre  les  Catholiques  U  en 
ntre  les  Luthériens ,  de  le  nombre  des 
\s  l  utherîennes  eft  de  167. Lq  prêche  des 
(les  le  tient  à  une  lieuê*  de  btrasbourg. 
&  auili  un  grand  nombre  de  Bénéfices 
c  encore  entre  les  mains  des  Luche-  J^j!' 
outre  deux  Eglifès  Paroiffiales  de  la  tbirûr^f' 
s  ont  occupé  Es  Monafleres  des  Reli- 
de  S.  Nicolas  in  undis, celui  des  Quille- 
ui  fert  aujourd'hui  de  Séminaire  aux  jeu- 
Wcanst  l'Abbaye  de  S.  Etienne  de  TE- 
i  laquelle  ih  avoient  fait  un  Magafin  à 
c  qui  a  été  réparée  pour  en  faire  une  Pa- 
lui  a  été  mife  fous  la  conduite  des  Pe- 
>.  Antoine  ;  cette  maifon  avoit  été  fon- 
r  le  Duc  Adeibert  environ  Tan   650. 
.4  f d'autres  difènt  pour  ix  )  Chanoinef- 
Reli|ieufes.  Ste.  Atbuta  fa  fille  en  fut  la 
îTc  Abbclfe  comme  il  a  été  dit ,  les  Da- 
li Poccupoient  avant  l'héréfie  ne  faifoient 
de  vœux  Ôc  ne  gardoîent  point  de  clô* 
elles  étoient  fort  riches  avant  la  ceflîon 
300  l.  de  rente  de  leur  revenu  à  P  t  vêché. 
it  dire  auffi  que  les  dernières  Abbeifcs 
cliques  ont  eu  uneft  mauvaife  conduite  » 
a  n'a  pas  peu  contribué  à  la  ruine  de  la 
on  ,  tant  pour  le  revenu  que  pour  Pin- 
.âion  des  Chanoineffes  Luthériennes  à 
place  9  le  revenu  efl  réduit  à  1000  facs  de 
L>  60  foudres  de  vin  ,  environ  900 1.  en  ar- 
âc  la  propriété  du  Bourg  de  Wengar  ,  le 
peut  monter  enfemble  à  loooo  L  La  dert 
e  Abbefièeft  morte  en  1694,00  Pon  n'en  a 
Hh  z 


Sfl  E,T»AT  I>B  LA  PRANCî; 
AjLS  A-  point  mis  d'autre  à  fa  place ,  il  n'y  jefte  ou'noe 
C£.  Chanoineflè  Luthérienne)  de, forte  qu'il  ièu 
aifé  de  rétablir  Pînflitut  quand  on  voudra*  Les 
ilbbeflès  font  ind^^pen^ntes  de  l*.Eyéque  «4c 
toutefois  pour  reconnoitre  fon  ancienAC  ju- 
xîfdiction,toute4  Luthérienne^  qu'elles étoienC) 
elles  lui  payoient  xoo  1.  à  chaque  mutaticQjqa 
n'a  conlervé  les  noms  que  des  1 4  dernières  que 
Ton  voit  toutes  avoir  été  choifiesentre.lei  pre- 
mières Maîtreflès  de  i'AllemagneiOU^re  le  Col- 
lège de  Dames .  il  y  en  avoit^un  de  Cbaaoiocs 
dans  la  même  Eglife  .9  il  y  en  .a  eACore  ^di 
Luthériens  qui  font  la  fonâion  de  .Miai- 
ftres.  Le  Mcnaftére  des  Jacobins  a  été  con- 
vertie en  Collège  ,  &  c'eft.lc  Siège  de  l'U- 
ni vcrfité.  .On  prétend  que  Bucer.etoît, Reli- 
gieux de  cette.  Maifon  >  niais,  cela  n'ieft.jttl 
certain.  Celui  des  Auguflinsa  été.  jconvernctt 
Hôpital  pour  les  pailàns  y  c«lui  de  Ste.Ca- 
theiine  en  un  autre.  Hôpital  poui; les  orphpUafi 
celui  des  Co/deliersa  été  converti  enmag^iu 
public  ,  la  Ville  fe  fert  de  l^ucs  caves  ppurcA- 
fermer  les  vins  >.  l'fiôpital  de.  Ste.  ...B^be&t 
apliqué  à  la  fubCilance  des  vçuves  des  Mi- 
nières. Les  autres  Monafléres  qui  ont  été  tout- 
à-fait  ruinez  font  S.  Jean  du  vieux  Marché  % 
deux  Couvens  de  Su,  Claire  8c  hors  la  .Ville 
ceux  de  S.  Gai  y  de  S.  ArgobaftSclaChar- 
creufe.  La  Ville  s' étant  emparée  de  tous  leurs 
biens  ,  en  pofféde  pour  1 00000  1.  de  rente, 
tfnais  il  y  en  a  pour  40000  1.  qui  lui  ont  àé 
cédez  par  Concordat  avec  VEvéque  de  le  graad 
Chapitre  pour  la  réparation  de  la  Cathédrale, 
6c  ces  4000P 1.  ont  été  ôtez  de  l'Abbaye  de  (kint 
.Etiennetrès-anciennement ,  comme  on  ra4^- 
îa  dit.  L'Auteur  fkk  encore  le  détail  des  Cbs- 
pelles  dans  la  Ville.dont  lesparciculien  iè  fooc 
emparez  au  nombre  de  iz. 


KTAT  DE  LA  Ft  JiXCE.  $^f 

Il  refle  k  parler  di  Dâacdr  ^  Spn  iIohc  j^^r  *. 
Sleârar  de  Trêves câ  Evs^  *  ^  ?  s^^  c^] 

anclagoerrede  i^fl.  bb  crcs-^aad  It  k»- ^«iKyi^ 
ôfique  Cbapior  de  Bacn&e  dÉpâeé  ipc  o^  j^  ijrz. 

Scraibonrg  fc  mtaifmA  tioat  ,  mû  de- 
is  la  dânofidoo  de  k  V^  fc  db  r  Eglilb,  kt 
lanoines  le  foar  £^aicz,  êc  réâdau  ki  oss 
r  leon  cefres  âc  les  aacrcsdass  d'aacres  Cha* 
cres.  Cer  Evcdke  cft  fi  ancien  ^^îl  tcoh»- 
îiifqu*au  cemrde  Cooftanim.  Le  Eoâ  Da- 
berc  !•  loi  fie  don  de^flâcsrs  cernes  xrèt* 
afidérables  9  êc  c^cà  ce  ip*€/n  apelle  en  aU 
œ  NidtrmÊitmdsl  9  ccftomt  on  nosnine  ce  qac 
Svéqoe  de  ScraJboarg  poflcdc  aamcaiedire 
bermundal  ,  Mmmdsi  cft  sn  nom  corrompa 
-  Larîa  9  mmmms  idumm  ,  «ivr  de  mtdrr  â- 
Uienc  fwfenms  de  -tt^miu  »  de  forte  qae  ces 
saciofu  oac  receno  (es  noms  de  doa  d'cnbanf 

don  d'enlMU  par  raport  à  leur  ûaianoii  na- 
relie*  II  n'y  a  que  pea  de  bénéfices  dans 
aie  partie  de  PAliâce  ôc  aucan  où  l*oo  fiiT-  . 
le  Service  Dirin  ;  outre  la  ruine  générale 
e  la  guerre  y  a  caur<^e  >  il  faut  lavoir  que  les 
inces  Palatins  qui  ont  eu  le  malheur  de  tam-' 
r  dans  l'héréi]e,lé  fonc  empare»de  tout  ce  qui 
lit  à  leur  bïtnÇidïïcc:  d'ailleurs  les'Ticulal- 
I  de  ce  cems-là  ayant  la  plupart  chang&deKe- 
ion  9  n'ont  pris  aucun  (bin  à  la  conlèrva' 
n  du  temporel,  ainfi  ces  Bénéfices  fè  Ibnr9 
ur  ainfi  dire  >  anéantis  9  mais  il  y  a  enc^» 
une  raifon  qui  fe  raporte  d'un  tems  plus 
cien  y  c'ed  que  les  E  véques  âc  le  grand  Cha* 
re  de  Spire  »  pour  grofur  leurs  revenus  >  ont 
i  autant  qu'ils  ont  pu  les  Bénéfices  de  leurs 
scndances  à  ceust  qu'ils  poifédoient^  cela  s'eft 
tndu  juiqu'aux  Cures-  qui  fe  font  partagées 
:%€  les    Digoitez  du  -grand  Chapitre    9c 

Hh  $ 


KiDcnv  y  lonc  lorc  ncqucns  9  aucun 

Sadiques  ne  pouTtnt  ATarrécer    en  < 

cù  îl  y  a  un  craTail  aiMiefllis  de  îeui 

iaas  iîibfiftance  raifonnable  9  ccia^c 

Ton  reçoit  dans  ce  Diocèfe  cous   les 

qui  Ce  preTencent  de  quelque  nature  qn' 

de  de  quelque  mauvaife  affaire   qa'ii 

chargez. 

Ahhâyis       La  plus  cttnfidcrable  Abbaye  qui 

Ye  eft  celle  de  Cluigmunfter  ^  fondé 

Siècle  par  le  Roi  Dagoberc  ii  celebf 

face  >  elle  a  été  fecularifife  4c  érigée  e 

Ke  ,  mais  T  Electeur  Palaim  s^en  étaK 

pe£rffion  >  le  tkre  en  eft  demeoré  é 

qu^en  16S0.  que  le  Bailliage  de  Gei 

ayant  été  réuni  par  arr^t  du  Conieil  fc 

4t  k  Roi  s'en  étant  mis  en  po&i&oa , 

ra  la  poflèfïion  de  la  Prévôté  de  ce  C 

TAbbe  de  Carttgny  Grand  Vicaire  1 

bourg  ,  à  la  char|e  d'y  rétablir  le  S 

d*y  entretenir  un  Uoycn  U  fix  Chant 

revenus  peutent  monter  à  iS  ou  20 

rente*  La  féconde  efl  celle  de  Hert  pat 

fécularifée  «  le  Roi  en  a  pourvu  M*  1 

ivéaue  d' Yores  fous  les  mêmes  condii 


ETA T  D E  L A  P R A N C E.    ^67 

Si  ta  dépend  a  ^  donné  à  l'Abbé  YTonéc,  AiSA* 
,oyen  de  la  Catbédrale  de  Blois.  Le  Cha^i-  ci. 
t«e  de  Germeraheim  ne   ponvoic  valoir  que  Cwviv/* 
&000  1.  de  rerenutle  Roi  en  a  fait  don  aux  Re- 
l^eores  de  la  Viikacioa  de  Straftoura  ;  U  y 
«▼oie  au  même  lieu  un  CouTeac  de  Reugieufea 
qui  a  é(é  converti  en  H^pkal ,  lequel  a  aufli 
1000 1.  de  revenu  :  LeChapîcre  de  Land^  cA 
pareillement  une  Abbaye  qui  a  été  fécuhr)- 
iéet  il  y  refle  jooo  L  de  yevenui  La  Oom-  CûmuMn 
maaderie  de  l'OrA-e  Teuconique  de  Weiflem-  ^n^* 
bourg  écoic  aucrefm  affeâée  i  la  fttbfiftance 
det  Chevaliers  eftropiez  »  on  biea  avancei  en 
âge  9  elle  vaut  6000  1.  de  rence  ,  dont  le  Roi 
jouît  par  i?onfi£:atxon.  Mais  le  plus  célèbre  de 
tfMii  m;0ctitdficcs  eft  celui  de  WeifTembourgi 
aucnefeis^tne  des  quatre  Abbayet  de  l'Empire» 
^^m  le  territoire  étoit  borné  par  Orient ,  Oc- 
cÙent  9  Nocd  -àc  an  l&îdl  >  comme  ce  fcroi^ 
Me  Previiice.  Le  Roi  Dagobert  en  fut  le  Fon- 
diatciM  l'ac)  6x4.  l'Abbé  écosc  Prince  de  avoit  ia 
xma^danoB  kii>iette«9  fea  Religieuic  ne  pour- 
voient être  que  de  la  Haute  Kobleâê  9  mais  fe 
U/H  fiA^iûinâioAUqot  l'ont  ruiné  ,  car  ayant 
éd£K<iiUrtréecn  1^45.  &us  l'Abbé  Rudi^r  » 
l'&v£que  Spire  PfatUppe  de  Fkrslieim  qui  lui 
fiiccédaieo  là  Ph$vâcé»obcint  du  Pape  Paul  II L 
êÊ-dt  PEmpercuf  »  Piîntoa  de  cette  Dignité  à  ^ 
Corn  Evéché  »  il  rt(le  k  Veifiembourg    un 
I>oyef« ,  un  Cuflot  >  dia  Chanoines  Ac  deux  Vt^ 
caires.  Les  Prébendes  ne  valent  que  tf  i  700 1. 
de  rente.  A  l'égard  des  URoeurs  dt$  EccléHaftio  M9t*rf 
(fit»  d'Alfaceen  gênerai- >  il  faat  connoître  ^' Ecc/(f# 
qu'ils  font  bien  dociles  dt  plu9  aifez  à  gou-  ^^j|' 
verner  que  les  François»  parce  qtfîls  ont  beau-  ^ 
coup  plus  de  foumsmon  qu'eux  pour  les  Supé- 
rieurs ;  ilfoot  auffi  «  poîur  tt  (}im  regarde  le 

Hh  4 


3^8  ETAT  DE  LA  fRANCFi 

'ALSA*  clergé  »  bien  pins  habiles  dans  lés  matières  df' 
CB«  .     Thèolc^ie  9  car  potirxe  qm  eft  de  la  difcipline» 
iben  font  peade  casi&  Veft  ce  qu'il  y  a  de  plur 
difficile  à  obcehk  d'eux  que  de  porter  les  che* 
▼eux  coures  ôc  l'habk  Ecclâiamque  ;  ce  qu*oar 
apelleponétualicè.te  ^aâicude  n'Àauc  point 
de  leur  goûe«  LesrPafteurs  font  aufii  plus  ref- 
peàes  parmi  les  Allemands  qu'ils  ne  le  font 
en  France  9  ils  ont  la  coutume  de  condam- 
•  ner  à  l'amende   ceux  qui  commettent  quel- 
ques fautes  dans  l'Egliie  «  (ans  que  perfonne 
y  trouve  à  redire  ,  de  ils  mettent  en  pénitence 
publique  ceux  qui  ont  fiilt  du  icandale.  D'ail* 
leurs  ils  n'ont  nulle  connoiflànce  de  ce  quel'oo^ 
nomme  en  France  lanlèniDiie  ou  Quefnellif- 
ipe  9  attachez  au  noeud  principal  de  la  Religîoft 
fans  fciupule  ^  fans  trop  d'inquiétude) ils  ft'é- 
^dienc  guéres  à  un  cerram  âge  ^  qu'autant qo'ft 
£iur  pour  contenter  le  Supericur>aiihentlaw 
&  la  bonne  chère  >  font  très-rarement  aTtreiiL 
n'ont  aucunattachcmenc  au^Sexe  ;  en  un  root  1 
ont  d'excellentes  qualités  pour  former  un  CkN 
gé  très-difiant  &;  très-faint. 
ëinfet"       Après  avoir  parlé   de  l'Egli/è  ,  l'Antenr 
mmeuf     pallè  au. Gouvernement  Militaire  de  Civilde  It 
èUliiéiri  Province  ,  le  Duc  de  Maxarîn  en  efl  Gouver- 
neur 9  mais  le  Maréchal  d'Huxelles  y  a  le  com- 
mandement en  cher9  le  Marquis  d'Antin  ent^ 
Lieutenant  de  Roi,le  Sieur  Porchery  Soas- 
Lieutenant  de  Roi  9  le  Sieur  de  la  Grange 
Auteur  de  ce  Mémoire  en  a  été  Intendant  pen- 
dant plus  de  X5  ans  9  9c  c'efl  fous  fa  direâion 
que  toutes  les  belles  Places  9  qui  font  de  ce  c6- 
cé^rU  une  Barrière  impénétrable  aux  ennemisdc 
la  France  ont  été  fortifiez.  Ces  Places  font 
Beffort  9  dont  le  fieur  de  Morton  efl- Gouver- 
neur >  le  ûeur  ck  la  Sablière  Lieutenant  di 


^ 


BTAT  DE  LA  FRANCE,  jtfp 

lui  fc  le  fieur  de  Finauville  Major.  Hunîn-  ^j^^^j- 
ues  >  donc  le  Marquis  de  PuilieuxAmbafla-  * 
ktir  en  Suiilè  U  Chevalier  de  l'ordre,  cil  G  ou- 
irerneuc  y  le  ficar  de  S.  Cry.  Lieucenanc  de  Roi 
Se  le  fleur  de.  fioneibelles  Majpr-  Landfcroon  » 
Ihaceau  ^leve'  fur  les  montagnes  SuîffcSt  oh 
e  fieur  de  BeaulieiL  commande.  SchelelUc>donc 
ç  fieur  d&Gondre ville  eft  Gouverneur^  le  fieur 
le  Barges  Lieucenanc  de  Roi  de  le  fieur  Charles 
Major.  Scraftourg,  donc  le  Mar(5chal  de  Cha-^ 
nilly  cft  Gouverneur  y  le  Sr  de  la  Bafiie  Lieu» 
:eDanc  de  Roi  »  le  fieur  de  fioufiarans  Major 
ie  la  Citadelle  de  Strasbourg ,  où  le  fieur  d» 
Siffî  ifdy  commande  fous  Tes  ordres  y  le  fieur 
le  bergerec  efi  Lieucenanc  de  Roi  de  le  fieur 
le  Çjgca£  Major.  Le  Fore  de  Keli ,  oi^  corn* 
mande  le  fiieur  de  Villemandor  .«le  fieur  de 
Royj  eft  Lieutenant  de  R0I9  de  le  fieur  Duple& 
(li  Miajor*^  Le  fieur  de  Choumoufeau  comman« 
de  au  Fore  de  Kell.  Le  fieur  de  Carcan  au 
Fort  àti  iflcs  ;  Lw  fieur  Coulon  au  Réduit 
de  la  Porte  blanche  •>  le  Sieur  de  Belle- Fpi- 
ne  à  celui  de  la  porte  de  pierre.  Le  Fore- 
LouÛdont  le  fieur  de  la  Vaiie  efi  Gouverneur^ 
le  fieur  de  faiiK  George  Lieutenant  de  Roi ,  le 
fieur  Papelon  Major.  Landau  n'efi  pKis  ai». 
Roi.  Biizac  donc  le  Duc  de  Mazarin  eft 
Gouverneur  9  le  fieur  de  la  Chatardie  Com- 
mandant en  Chef^le  fieur  de  Navigier  de  fain- 
îc  Aula.ye  Lieurecaant  de  Roi  9  le  fieur  de  Cha- 
vigny  Major.  Fribourgn'efi  plus  au  Roi  non 
plas  que  Phiiisbourg.  Il  y  a  des  cazernes 
dans  toutes  ces  PUtfe^-jpour  le  logement  des 
Officiers  de  foldacs  > .  qui  ont  été  bâties  de  font 
entretenus  aux  dépens  de  Sa  Maje(lé>  à  l'exce- 
lotion  de  celles  de  Strasbourg  ^  de  Schelcfiac 
(fd  fooc  4  la  chargiB  de  ces  Villes  »  tanc  pou 


j76>  ET ^T  DU'  LA  FRAKCS. 
AlS'A-^  U^bÂcimenc  que  pour  le» (Garnitures  des  litlt 
e£,       le  chaui&g»'  <t  la  chanëelle.  Il  y  a  aoffi  deS' 
Hôpitaux .  dant  f  toutes-^  ces    Plaees  pour  Its 
£sldats  maladci  v  qui  font  entretenus  auxdé- 
pens  duiloi  :  les  fournitures  qui  s^y  font  9  foat 
ajugées  •  à  on  prix  certain  pour  chacme  Place  » 
qui  ell  différent  félon  les  lieux  9  lé  «us  haut  i 
Strafbourg  à  6^  f •  9  d.  5c  le  plus  Das  à  She« 
leftac  de  4  f  Le  Roi  paye  encore  les  Chirar- 
giens  Majors,  Aides  ou  Fra^rs^  ration  d'as» 
certain  prix  par  nroîr>  le  plurhaut  eft  a  Stras- 
bourg 3c  Colcaar  à  5K>  1.  le  plus  bas  e(H  Lefch* 
berg  de  10  1.  cous  ks  autres  font  de  50 1.  Le 
Ikoia  fait  conftruire  depuis  ta  guerre  ploficart' 
redoutes  le  long  du  Rhin  atec  des  ponts  de 
communication  en  certaines  Ifles  ponr  laflW 
rcce'  du  Palis  »  eUea-  font  gardées  en  tems  de 
FiiWfiff/  guerre  par  io>  Compagnies  ■de*  Foxxliers  de  KO 
é^Alfk^  hommes  chacune ,  qui  font  eittretemis  auxw 
'*•         pens  de  la  Province  9  laquelle  y  joint  iès  Mili- 
ces félon  l'exigence  des  cas  ;  à  1* égard  des  garni- 
fikis^lcs  Places  >  elles  font  entrctenuft  par  k 
Roi  auffi*  bien  que  les  R'^mens  d'Alface>àonc 
lé  Prince  de  Berkenfeld  cft  Colonel.  La  Pro- 
mUiê.    vince  a  fourni  oot:e  cela  deux  Regimens  com^ 
plets  de  douze  Compagnies  chacune  pour  foa 
contingent  de  la  Milice  ;  le  Sieur  Baron  de 
Moncjoye  a  été  Colonel  du  Régiment  de  la . 
Haute  Alface  3c  le  fieur  de  Bercholde  cekiide 
la  fiaffc.  La  Maréchauifée  d' Alface  efl  compofif 
d*un  Grand  Prévôt)  trois  Litutenans  de  leurs . 
bouvet'  Compagnies. 

ntment  '  Quant  à  la  juftice  9  toute  la  Provmce  eft  ùm»^ 
iudicUi  mife  à  la  Jurifdié^ion  du  Confêil  fouverain 
^*-  qui  fut  établi  premièrement  à  Ehfishetm  pour 

Confeil  y  tenir  lieu  de  la  Régence  9  qui  étoît  fous  les 
\éZ'      Princes  d' Autriche*  Le  Cardinal  Hiasarin  |^  qui 


^ 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    J71 

tTolc  de  grandes  vûè's  far  l'Aiiace  «  le  corn-  ALSA» 
pofa  d'abord  d'un  Préûdenc  9  qui  ^coic  feu  «i. 
M.  Colberc  de  CroUTyymorc  Secrétaire  d'E- 
tat 9  deux  Conieiller?  du  Parlement  de  Metz  » 
un  Abbé  ,  un  Genti6ionuae  6c  un  Doâeur  du 
Paï5  ;  un  Avocat  &  un  Procureur  Général  >  un 
Greffier  >  Quatre  Secrétaires  Interprètes)  &c. 
Mais  alors  lereiCnt  n'en  étoit  pasconfidérablej 
car  on  n'avoit  pas  encore  imaginé  le  moyen 
de  réunir  toutes  ks  Souveiainetez  particuliè- 
res du  Pais  9  fur  le  fondement  que  le  vérita- 
ble fèns  du  Traité  de  Munfler  a  été  de  dépouil- 
ler les  Propriétaires  d€S  droits  9  dont  ils 
avoienc  une  poflèflion  auffi  ancienne  que  l'E- 
tat d'AUem^oe.  En  1661.  après  la  mort  du 
Cardinal  on  iuprimâ  ce  Confeil  pour  en  établis 
QB  fous  le  reflbrt  du  Parlement  de  Metz  »  mais 
en  167^  on  s'atila  tous-d'onrcoup  q|ue  le  Tia»- 
%£  de  MaaAer  étoir  demeure'  jaf(|ue9^U  fans  exé- 
cution de  ki  part  du  Roi  9  q^i  par.  one  efpéce  dt 
n^Iîgence  âc  d'inatteBtion>  n'aroit  pas  étenda 
bs  droits  qui  lui  étoient  cédez  aufU  loin  qu'il 
deyok.  Sur  ce  principe  oh  établit  un  nouveaa 
Confeil  fouveratn  avec  attribution  de  }uger  ea 
dernier  reflbrt  de  toutes  matières  civik  9c  cri* 
imnelle  dans  Técenduë  des  terres  que  l'on 
eftimoit  cédées  au  Roi  par  ce  célèbre  Traité) de 
tfic  cette  étendue  n'étoit  pas  encore  bien  limi- 
tée. L'on  antorifa  ce  même  Confeil  de  procé- 
der  avec  l'Intendant  à  la  réUnion  de  toutes  les 
terres  qui  la  dévoient  compofer  ;  le  nombre  dts 
Confeilkrs  fut  alors  multiplié  jufqu*à  $i.  En 
l68x«  k  Roi  y  ajouta  deux  Chevaliers  d'hon- 
neur 9  l'un  d'  glife  Se  l'autre  d'Epée  ,  de  trois 
Confeilkrs ,  mais  ces  Charges  étoient  données 

I gratuitement  ,  qomme  toutes  qelles  du  relie  de 
'AHemagoCé  En  it^,  ciksf^tellt  créés  fae- 


}7»  ETAT  DEÇA  FRANCE. 
itCS  A-  rédirai res  au  moyen  d'une  finance»  5e  pea  aprb 
CE-  le  Confeil  fbc  augmenré  d'une  ièconcle  Cham- 
bre fous 4e  pr^cexre  de  la  mulcicude  dès  affaires- 
donc  la  première  écoh  accablée»  laquelle  Cham- 
bre flic  compoféerdu  même  nombre  d'Officiers 
&  rendue  hérédicairè  comme  la  précédence;  oa 
a  audi  cranfporré  le'fi^e  de  ce  Confeil  d'Ëa- 
fisheim  à  BrilTac  ,  &  de  Btiflac  à  Calmar ,  oî^ 
l'on  y  a  ajouré  une  Chancellerie  :  en  cet  état  le 
premier  Préfidenc  a  3000  1.  de  gager,  &  xoooU 
de  penfion  ;  le  fécond  Préfidenc  a  200a  L  dcga^ 
gesjles  Chevaliers  d'honneur  1000  l.chacan,Ies 
Confeillers  poo-l.'lcsGeiTS  du  Roi  aucanc,  1er 
Subflituts  joo  l.'hs  Greffiers  de  6^0  1.  ks  Se- 
crecaires  d'incerpréces  i  jo,  le  Garde-fcel  de  là 
Chancellerie  de  les  Conseillers  ^  Secrétaires  ft. 
Contrôleurs  >  chacun  poo  1.  les  Secrcraires  dd 
Sm  Com^  i^qJ  >^j  i^  |g  i^^ecevcur  des  émolumens  doSccatf 
ft/ence.  .^^^  1.  &  le  Ghauffecîre  joo  1.  le  couc  à  prendre 
fur  les  émolumens  du  Sceati>  en  cas  de  non  M' 
fifanee  (tir  ïè  Domaine.  Lè.Confèi^ connottea 

Première  infiance  des  caulès  de  cous  ceux  <{ui 
r's  avotenr  commis  devant  la  R<^encc  d'An- 
triche»  fçavoir  les  Abbez»  Prieurs  de  Commu- 
n aurez  Ecclefiafliqu^s  9  les  Princes  >  Seigneurs 
&  Gencilshommes,  à  l'excepcion  de  ceux  de  la 
bàfle  Alface  »  qui  ont  leur  direélion-à  ScraP 
bourg  9  &  par  appel  de  couces  les  infiances  qt^î 
loi  fonc  porcées  des  Juflices  royales  6c  Sbigneu^' 
riales  ,  même  les  M^agHlracs  des  Villes  ,  8c  en 
cas  d'abus  des  Jugemens  des  Cours  d'£glifè. 

Au  refte  »  il  y  a  fore-  peu-de  Juflices  Royales 
dans  la  Province)  àcaufe  des  infeodacions  an-* 
ciennes  de  modernes  >  pour  lefquelle»  le  mena' 
Confeil  reçoit  les  mêmes  Toys,  hommagç ,  a- 
veus  de  dénbmbrenuns  >  qui  doivencécré  ren» 
dusau  Roi/  Les^JoAieet  R^es^i  re&eaciour 


ETAT  DE  LA  ERANC.E;  379 

i  Prévôté  du  Neuf-Brifikcfonc  la  Px^fèâure  ^UA» 
:  Bailliage  de  Haguenau  ,  les  Bailliages  de  ce. 
'^eiflèmbourg  de  de  Germenshelm  «  celui  jde 
>andz  de  la  Pr^vôce'^de  Huningue  y  Enfisheim 
:  du  Fore- Louis  >  cous  les  Offices  de  ces  Jufli- 
es  oncérécreVz  héréditaires  pour  l^Edic  géné- 
al  du  mois  d'Avril  16^4, 

.  A  r^égard  des Judices. Seigneuriales  de  l'Ai-  fufiie^s 
ace  9  l'Auteur  eu  ait  une  ample  énumeracion>  ^^^' 
[ue  j'ai  jugé  inutile  en  ce  lieu ,  puis  qu'elle  doit        '* 
icre  répétée  en  l'article  de  1^  NobteiTe  :  Les 
liiagiftracs  des  Villes  de'Scrasbourg  >  Briflkc  ^ 
^nort^Sce  Hipolitey  ceux  des  dix  villes  Impé- 
îales  qui  compofoienc.  autrefois  la  Préfediure 
le  Haguenau  y  Colmar  9  Turckeim  ,  Munfler, 
SLeifeto^r^r  Scbeleftar>  Obernheim>  Rhozeim» 
H^enàu»  Weiflemberg  ,  comme  auffi  ceux 
ie  Danvillers>  autrefois  impériales  >  connoi^- 
[oient  de  toutes  matières  civiles  &  criminelles 
ians  leur  reflbrt  9  &  les  appellations  reflbrtif« 
Tent  nuëment  au  Confeil  louverain  ,  à  la  ré« 
lerve  pour  Strasbourg  dts  matières  criminelles 
te  des  civiles  au-deflous  de  looo  1.  qui  font  VrtftSU' 
jugées  fouverainement  par  le  Magiftrac.  Sur-  *■'  *''  ^*' 
[uoi  il  eft  à  propos  de  fçavoir  que  les  Villes  ^^^ 
te  la  Préfeâure  de  Haguenau  ,  s'étoient  .foû- 
mifes  à  reconnoitre  la  Juflice  commune  éta- 
blie en  cette  Ville  fous  le  nom  de  Landroocgie» 
6c  que  les  appellations  des  Jugemens  des  autres 
Magidrats  y  reflbrtiflbient  d:i ferment ,  c'cll 
cette  Judice  que  le  Roi  a  abolie  9  faifant  paffer 
la  même  attribution  au  Confeil  fouverain  , 
ainli  que  les  gages  qui  écoîenc  payez  aux  Juges 
de  Landroocsie  9  mais  il  y  a  pludeurs  années 
gue  cette  Préfecture  écoit  un  Fief  de  l'Empire, 
qui  a  étélong-tems  poflèdé  par  les  Eleâeuss 
Palatins  9  à  titre  d'engagement   de  yooqo 
florins   d'£mpire   ;   l'Empereur  Sigifmond 


i 


f74  Bl^ATDE  LA  P&ANCS; 

1il$A-  Sigirmond  en  avoîc  fiic  le  Traic^  ea&veorà 
ÇB^      JLouis  IV .  Eleâeur  Palsdn  >  mais  PEmpcttir 
Ferdinand  I.  l'a  recinée  en  1558.  Maximilîa 
II.  en  inveftîc  l'Archiduc  Ferdinand  »  &  de- 
puis ce  cems-ià  la  dignité  de  Graad  BaiUî  et 
liaguenau    s*eft  perpétuée  dans  la   Maifim 
d'Autriche ,  jufqu'à  la  ceffion  faite  an  Roi; 
Ces  Saillis  avoient  des  Lîeutenans  ou  ât$  Soi» 
Baillis  qui  étoienc  des  Nobles  titrez  ,  cell  qoe 
les  Comtes  de  Furftembcrg  ,    les  Barons  dé 
Flekenfthein ,  les  Seigneurs  de  Ribaupierre  ^ 
les  Comtes  de  Foucerre  «  les  Barons  de  Mort^ 
mond  6c  autres.  Après  la  ceffion  du  Tralrf 
4le  Weftphalie  ,  le  Hoi  inveflit  le  Caidioai 
Mazarin  de  ce  Bailliage)  Scenfiu  ilenârup- 
primé'la  Jurifdiélion  pour  lui  faire  Cicccderle 
Confeil  fouverain ,  qui  termine  œdme  les  if  • 
pellations  que  l*on  portoit  auparavant  au  Coa* 
leil  Aulique  de  l'Empereur  »  ou  à  la  Chambre 
de  Spire  ,  &  il  n'eft  refté  à  Hamienau  qu'ai 
Bailli  Royal,  dont  l'Office  efl  un  Fief  à  la  dif- 
pofttion  du  Roi  9  auquel  apqpartiennent  encore 
àts  revenus  conûdérables  :  ion  Lieutenant  jage 
les  affaires  de  première  infiance  du  territoir^ 
La  ville  de  Mulhaufen  dépendoit  autrefois  de 
cette  Préfcéiure  >  elle  continue  même  i  payer 
tous  les  ans  le  droit  du  Grand-BailH  >  pour 
marque  de  fa  fujettion  >   mais  elle  a  trouva 
moyen  de  Ven  féparer  en  s'uniflânt  auxCaa* 
tons  Suiffes.  La  Maifon  d'Autriche  a  autre- 
fois reclamé  contre  cette  Alliance  »  à  laquelle 
le  Roi  n'a  point  voulu  toucher.  La  féconde 
pM  Cm^  Régence  efl  celle  du  Comte  de  Hannau,  elle  eft 
ti'd'fidfim  établie  à  Beauvillers  ,    8c  connoît  comme  la 
nm'        précédente   des  appellations  interjettécs  dci 
Juges  inférieurs  ;  elle  connoitaufli  desa/Tai* 
ras  de  la  Religion  ^  parce  qu'on  y  profèflè  le 


lETlLT  BELA  FRANCE.    }7J 

Liiichéraatlnie  ymat»  comme  œt  ufage  eft  coh'  Al$  Af 
raireaux.OzdoftnaAccsdu  Roi,  F  Auteur  don-  ce. 
le  a:vjs  de  le  liéprimer ,  le  m^me  Prince  de 
iannàua  fa  Chambre  àt$  Comptes  établie 
[ans  la  même  Ville  qui  connoicdes  affaires  de 
'on  Domaine.  La  croiûéme  eft  la  R^nce  ou 
ilûc6c  le  Direftoire  ou  Préfidial  de  la  NoblefTe  DinUM^ 
le  la  Baffe  AUàœ  ,  c'eft  un  Confiril  ^ompofé  VL^^^ 
le  7  perfomies  choîfiet  à  la  pluralité  des  voix  »         ^'' 
fui  pmident  alternarivement  par  fèmaine  >  (è- 
oa  le  ranp  de  kur  ancienneté  ^  le  Roi  confir- 
ne  cette  ébâion  4t  leur  accorde  le  droit  de  Ju- 
licatare.  Ib  ont  trois  Aflèflèars  qui  prennent 
>lace  dans  la  finance  de  ceux  du  premier  rang 
|ui  manquent  aux  Allêmbl^s  »  de  qui  rempla- 
xnc  par  rang  d'ancienneté  ceux  qui  viennent 
Il  mourir.  Ces  Ju^es  qui  ont  leurs  Officiers 
robakemes^connoiflènt  non-ièulement  des  dif- 
iètens  des  Gentilshommes  Se  des  appellations 
ie  leurs  Baillb  définitivement  >  jufqu'à  la  con- 
nirrencede  jpoo  1.  mais  encore  de  toutes  les  af^ 
Biires perfonnelles  des  Nobles  ôc  dé  leur  Corps> 
tant  en  demandant  qu*en  défendant  9  il  y  avoît 
autrefois  un  femblable  Dire6boîre  à  Entisheim 
pouriâ  haute  Aiface  9  mais  il  ne  fubfifte  plus. 
Quant  à  la  Juflice  de  Niderraundal  >  qui  eU  un 
certain  diflrié^  aux  environs  de  Weiflèmbourg» 
dont  les  bornes  fubfîdent  encore  t  établi  par 
de  très-groflès  pierres  qui  tiennent  lieu  de  bor- 
nes ordinaires  y  lorfque  Oagobert  fit  ce  don  à 
i'Evéchéde  Spire  9  il  donna  des  loix  à  tout  ce 
territoire  «  particulièrement  au  fujet  des  fuc- 
ceffions  j  8c  établit  une  Cour  de  Juftice  qu'il 
nomme  Staffèhbericht  y  devant  laquelle  on  ne 
procède  9  que  lors  qu'on  ne  veut  pas  être  réglé 
de  la  juftice  ordinaire  hs  matières  de  fuccedions 
itd'hypothéqueS)  elle  eft  compofée  d'unPré- 


f7«    ETAT  DE  LA  FRANCÏ. 

A(.S  A*  teur  f  qui  écok  ci -devant  nomra^  par  rEvé^ 

CE,         àc  Spire  »  en  qualité  de  Prévôt  de  Veiflm- 

bourg  de  de  4  AfièfTeursque  l'on  diotiit  entre 

les   CQnfeilIers  de  Ville  ;  l'appel  des- jage- 

<nens  de  ce  Tribunal  va  au.ConJèii  fouverain 

d'Alface»  de  l'on,  fuit  à  prient  cette  Jurif<ii- 

étion.plus  quejamais >  .'parce  que  les  appella- 

tions^nfont^brogéesvellea  ^toient  autrefois 

.  portées  à  la  Judice?  àkt  Rièdergmerichy  qui  c- 

.toit  rAlTembiée  de  la  Nobleflè  ^  iiwsJa  ?té' 

(idence  du  Prévôt  de  ^eiflèflàbourg  ,  laquelle 

.  ne  fe  tenoit  que  tous  les  trois  ans. 

Mtf^i-      A  l'égard  de  la  Magiftt^ture  de  Strasbourg, 

Jlrtf/7.r«.  elle  mérite  fans  difficulté  une  article  k  part, 

tourl.'  E"^*  ^"^  ^^*  réglemens  qu'elle  fuit  de  l'ordre  de 

^'     les  Cohfeils  elt  établi  avec  une  fageflè  qui  Yeft 

■  acquiiè  beaucoup  de  réputation  depuis  long- 

tems.  Il  y   a  cinq    Conlèils  difièrens  dani 

cette  Magiftrature.  Le  premier  en  dimitél;, 

le  dernier  en  ordre  ,  parce  que  c'eft  lui  qai 

iuge  les  appellations  de  tous  les  autres- 9  eft 

Conftil     le  Confeil  des  Teize  9  compofé  des  quatse 

4es  Trei'  Nobles,  quatre  anciens  Confuls  de  quatre'Boor- 

^*  geois  >  tous  confommez  dans  les  affaires;  à  ces 

11  Confeiliers  fe  joint  le  Prêteur  du  quartier» 

le  Confeil  y  propofe  les  affaires  >  de  le-Pré- 

teur  y  recueille  les  voix.  Ce  Gonfeileft  (bu- 

^erain  au  Criminel  de  avoit  reçu  des  Empé- 

xeurS'le  pouvoir  de  la  Chambre  Impériale  jut 

qu'à  la  fomme  de  600  florins  d'or  en  capital» 

il  fubliile  dans  ce  drodt  encore  aujourd'hui  >  fi 

cen'eil  que  la  fomme  a  été  réduite  à  1000 

liv.  au  de-là  de  laquelle  l'appel  va  direde- 

ment  au  Confeil  Souverain.  Le  Roi  a  ajouté 

au  nombre  de  treize  un    Prêteur   Royal  de 

jun  Syndic    >    qui    ont    droit  d'ailiftance  à 

^tous  les  autres  Confeils.  Ce  Tribunal  des  Treî- 


ETAT  I>E  LA  FRANCE.    J77 
e  avok  la  direction  durant  la  liberté  de  la  Vil-  AlSa^ 
t  fiir  coures  les  affaires  de  la  guerre  >  des  forci-  c£. 
canons  >  de  la  garnifon  9  de  l*arfenal  »  de  l*é- 
urie  ,  des  revenus  publics  >  des  levées  »  8c  l'oo. 
xratcoic  des  affaires  fecrecces»  tant  avec  l'Em- 
ereur  que  les  Rois  ,  Prince  8c  Electeurs  avec 
iquels  la  Ville  aVoic  quelque  chdfe  à  démêler* 
a  féconde  Compagnie  eft  celk  du-Confèil  des 
lînse  9  composée  de  cinq/  Gèniitshommes  8c  ç^^-, 
î  dix  Bourgeois  :-elle  a  la  direction  de  cour  ce  d^i^hàtim, 
li  regarde  l'œconomie  des  revenus  de  cecce  \e. 
ille  >  la  manutention  dtn  loîx  ,  ât  à  cet  égard 
le  a  droit  de  correélîon  fur  tous  les  Memore» 
:  la  République^  fok  à  la  Ville^  foie  à  la  Cam- 
.gae>  te  fur  toutes  forces  d'Officiers  9  Rece-> 
urSy  Confeillers,  &c.  c'ed  elle  quiconferve 
Tr/for  public  8c  qui  en  a  la  garde  9  ainfi  que 
cous  les  Magafins^au^uels  eue  pourvoit.  £1- 
avoic  ci-devant  le  droit  de  régler  la  monoye, 
change  9  les  poids  8c  mefures  9  ^  etf  général 
cit  ce  qui  s'appelle  détail  dépetidoit  d'elle  ;  el< 
élit  C0U8'  les  ans  •%  grands  Commiflaires  de 
n  Corps^  qotlppéddenciuccefltvemenc  chacun 
:  mois'y  qui  font  &bls  les  impodcions  9  les  af- 
ires  s>*y  décidenc  à  la  plut:alicé  des  voix  >  il  faU 
ic  aucrelôis  être  né  dan»la  Ville  ou  Tèrricoi* 
pour- y  avoif  entrée^  à  préfent  tous  les;fujccs 
Roi  ytpeiivenlua&irer  >  mais  a  l'égard  des 
Àifgjtoîs  de''8trasDouF]^9  U  ne  peut  y  en  a« 
>ir  '  qu'an  de  chaque  cribo/-  âgé  du  moios'  de 
»  ans.  La-  croiûéme  Compagnie  eft  ceHc  qui      '   t 
•rte  le  nom  des  Vingt,  par  une  efpéce  de 
ûcuroe  9  pui»  quelle  n^eft  compoféé  à  préi* 
ic  que  de  quatre  au-  pins  9  il  dévroi^^  a»- 
■ic    9    iêloa    l*In(lieution/  9    (ix    ConfèiL* 
•%»,  un»  Gtnctlhonime  9  quelques  Confulai* 
\  0e.'  fe-   Afftâ  fidurge^Si.  'CeccB.  Chambra 

Tju!i€  nu  II 


J78   ETAT  DE  LA  FRANCE. 
AlS  A'  brc  délibère  kvec  les  deaz  autres  dans  les  ats 
es*        cieres  imporuiues  >  6c  coûtes  les  crois  enlcm* 
blc  compofenc  ce  qu'on  appelle  la  Régence  pei* 
pecuel  le  «  parce  qu'elles  ne  iboc  fujectes  à  d'M« 
cres  changemens  qu'à  ceux  de  la  roorc  >  ou  b 
4efticucion  juridique  d'un  fujec  »  ou  de  VMi» 
cation.  Les  Conieillers  de  ces  Chambres  mou- 
fenc  fucceffivemenc  de  l'une  k  l'autre  par  êc- 
âion  f  êc  pour  remplir  celle  des  vingt  9c  no  i 
enni  on  choifk  toujours  un  Sénateur.  Le  Sénat  cft. 
to  .«•     diftingu^  en  grand  ^  petk  %  te  grand  cft  «a- 
fofé  de  trente  pei ronne3  »  donc  dix  fontGcfi- 
cilshommes>  U  les  xo  autres  âûs  dans  les  t iflgf^ 
Tribus  de  laBou^oifie.  Le  Préteur  Royal  f 
préfide  avec  le  Conful  eaciercice? Ac  le  Prftcuff 
tn  quartier  >  le  Conful.propore  fes  affiûres  *  le 
Préteur  regarde  k  Grand  Sceau  de  la  RÂik 
blique»  de  tous  les. Aâcs  font  intitula  de  lo». 
nom  éc  de  cehiî  du  Sénat  i  c'eft-  lui  qai  figae 
kis  lettres  9  mais  le  Coniêilen  a  la  dire^oiw. 
iêiÊpdt.  A  l'égard  des  Cenfuls  il.y  en  a  fix  perpecadsi 
qui  demeurent  chacun  un  an  en  exercice  et  roiK 
knt  encr'eux  dans  l'ordre  de   leur  KieâsoO) 
qui  appartient  au  Sénat.  Le  Conful  en  aiu^fr 
donne  audience  au  peuple  trois  foisla^fcmaiflei 
pour  décider  lt>  contettations  des  Bourgeois  i 
ou  pour  leaadrefler  aux  Tribunaux  CiÎTant  kof 
compétence  quand  il  ne  peut  ks  terminer  i  il 
seçoit  auili  daM«es4mdknces  ks  avis  qai  U 
font  donnez  9  4:  en  informe  le  Senaci  qoiad 
JriJkus*  ils  k  méritent.  Les  vingt  Tribus  qui  paragnt 
toute  la  Bottroeoiik  ont  un  Chef»  qui  cft  Hm^ 
barc  de  Vune  Se»  tm»  Compagnies  fupà'îeare» 
4b  quatre  CpoftiUera  Afleffeur»  ,  qut  afltiiK 
bknc  ks  Tribus  tous  ks  deux  ans  pour  l'EJe- 
é^sond'un  Sàiateur  de  fon  Corps  »  car  c'dk 
ma  r^e  coofiamc  qii'il  fiiix  toiu  les  am  u^ 


S.TAT  DE  LA  F%.ANCE.   0» 

lénacourailt  Cham  parihi  les  Bourgeoît  >  fc  Alsa-» 
pArmî  les  Gencilshommes^.  Le  Seiuc  juge  c£. 
)Mce  Ibrte  d'affaires  dviks  ^  criminellei  t 
mf  l'appel -au  GonfeU  fouvemit,  eamane^ 
:f  ciyiU  leolcmeilc  auHid&ts  de  looo  l.  Lea 
'l^ura.(oofi.ioA)o«rseti  jnênae  nombrr  que 
9.Gg(littl|  xtBàk  tb.iii!^iercenc  que  crois  moii 
^QpeffivaoH!^.  Oucfe ce  graûd  nombre  d'Of- 
c4Bfa>  il<  y^ft  foi0  NocaUcs  choîfis  dans  coucc* 
(<  Trit>ucs>4lonc  Paicteblée  fe  cieat  rarcmenCf 
arec  qw  ce'«*eft  jamais,  que  pour  les  caafet 
^fifèàifnrtt$  U  fans  »»  Decrsc  du  Grand  Se- 
M^^cMfifftn^.par kConfidLdes  treize 9  c*e(k 
fipiih  <;or|it:d(  ceâ  Notables  (|ue  chaque  Tri» 
;^çlMHfic  ks  ^Dateurs  «L  les  Ageregn  qui  re« 
^HFfAi;  (eaideaieracommnnfdtla  Tribu.  Le 
o|îç  SetUKC  jqyi  de  connoic  que  des  macie-i  Pem  ^e« 
e4  Udg^ulês^cft  compofé  de  18  Confeillers  nst. 
.<}jp^^{sbonaiite$  le  iib  Bourgeois  du  nombre 
qi- :N9€at>les.  Tdle  cft  la.  diftribttcion  des 
:4iali9ts,^.de  Ja.^Mi^(Vramre  delà  ^Vâle  de 
iiroQmire  1  à  qU^  il  faut  '^ûctr  que  chaquq 
7fibii>ir^Ja(licGpourlesaâalres  quikt  font 
afciculkiretiçttsla  dlreâion  du  Cbef  delà 
léniA  Tribu  ,  de  cofio  qu'on  cire  des  Corps 
e-ln.  .JicviFflpoifîe  cous  lei  ana  «dea  Vificcnrk  : 
11^  |^i9Ujr^1e|.'cneulios  «  le  pain.»  la  viande  9 
»,m¥BW^  lobais.  s,fe  charbon  >  &c.  < 

ÙifiV^.9H  tfiadâaîi»  cpe  l'ordre  do  Goo^ 
ypiiB^iiienc de.:Cccce  Ville  eft  écabii  avec gcaod 
hisiardrs  moyeaiyqui  poovoienc  le  faire  pro£»' 
isçer  i  kaSsacucs.da  Police- y  répondenc  par* 
lûttnMfK.»  aaif  Iç  inal&eur  eft.  quUk-Tom 
nailifféc^^dh^  ce  que  die  llAuceur^par  la  coiw 
ik^Utm^ît»  OffigttBs  /an-  bk- fraude  dés  Infpe- 
Sbura-v  aui'ycrovvene  kur.oompce  au  défa:- 
f4|i»a0j^ÇabIk:ULfaiiCrayQiiilrdufliqye  do- 

li   1 


«e  ion  Don  piaiiur ;  maitci^uces les-  rai 
fées  >  l' Auteur  ne  confcîlk  pas  d*eiicrc 
fi-rôc  d'incrodttire  le  Droit  Françtfii^  < 
Villet-eftimanc  qu-il  faudroic' abolir 
de  la  Laïque .  AHemandc  dans  les  Seii 
plaidoyeri'&  incroduâîon'derpfétès. 
ne  faut  pas  changer  d'aniclt  nas  fei 
^ue  le  Roi  a  depuis,  peu  écabli  deux  h 
des  eaux  ^forées,  l'une  à-Eniisheim  I 
à  Haguenau  à  Tinfèarda  celle  <ie  Fra» 
ces  a  merin»  de^ia.  gr^de-  Maimfe'dc 
fMgné ;  ific.defquellesdts-appêUiactonfl 
&nt  à  Ja'  Table  de'iMa'rbre;  du  ParM 
^Meta.  iL'Auceur  ne  croie  pas  qu'on  «il 
Alface  aucun  écablifièm^nc  plus  oné 
Peuple  '^  moins-  utile  'au  R  oi  - 1  cat'  ft 
d'sDiord  que  les  bpisne  fe  vendencpcfii 
la  p^ûparc  aparciennënc^âux  Com^uhi 
tubB  qu&lcff  fAtàcixlïèf^^4patéiitiéfiit  i 
ccnceftationÀ  qui  fe  fonc'-en'  Francri 
natiére*^ 'Ils  n'ont  pâ  s*exaftipcer  éé 
dansces cMicra vantions- qu4  Ibur  ont  i 


FTAT  DE   LAFRAKCE.   j^lr 

quMis- regardent-  comme  fiitcs*,exj)rès  pour  les  Alsa^' 
cKpoUiiler  de  leurs  biens;  L'AlUce  eft  coûte  C£. 
eouyerntfe  par  leI>t:oic  ^cric  j  Ton  n'y  connoit 
K  droit  Ooûcumier  qu'à  l'égard  des  Fiefs  &  de. 
quelques  queftions  nobles^  outre  quelques  Sta- 
cntf  muniehyaux»  dont  l'obfervatîôn  eu  locale».. 
Alraor-que^tet  François  fuflcnt  établis  en  cette. 
Province  on-n'y  connoiiToît  point  les  procès  > 
i^il  naiflbft  qaelqi;e  conteftatîoit  >  elle  ecoit  ter» 
minée  fans  frais  te  fans  déjyenfe  >  mais  depuis 
Itnuirtfplicationxies-Tribaoaux 6c des  Ordon- 
nances, xiepuis  aoffi  que  lés  habicans  &  trouvent 
àMgtz  d- impôts ,  in  s'accoutument  aux  afiair 
réf\  éc  au  lieu  qu'ils  ignoroiènt  jufqu'au  nom . 
d^lie  Requête ,  îl  n'y  a  peut-être  pas  une  Pro«r 
TMlce  dans  le  Royaume  où  elles  foienc  plus  fré- 
^ufcntes  qu'en  celtb'Ci.  Je  ne  puis  terminer  cet  j)iiii^ 
anide  fans  remarquer  que  l'Auteur  de  ce  Me-  &iom  /  f 
mtrire  eft  fi  accoutumé  >  fiiivanc  lé  méchant  u-  N«W<;i4>» 
fagfe  d«i  gensdç  Rx)bc  en  France,  à  ne  faire  au-.^J|^JJ'/" 
tfu«e^dî|Wrtdron  parmi  la  Nbbi'efle,  qu'il  donne] 
le  'tiôM  'de-  Gb'ntilshommts  aux  Praticiens  qui  ' 
eci^ren^  dans  là-Màg^iftrature  de'  Strasbourg^'. 
dans'lemémefensfic  acception  qu'il  It  donne' 
«ux  Nobles  de  la  haute  Aîface.  11  faut  être  bien, 

eu -inllruit  des  mœurs  des.  Allemands  pour  con* 
ndfe  des  chofesftrdiiTemblableS)  il  faffit  de 
éirt  9  pànt  en -marquer  la  difpârîté ,  qu^uiie  al- 
Itancep'r^cjënne  à  l'égard  d'une  NoblelTe  d'E- 
pée  9  ert  rtgardcfc  ccM-nine  une  dérogea nce  qui 
oxiclud  iesNbbles^qui  en  font  tâchez  de  l'entrée 
des  Chapitres  6c  àts  Dignitez  de  leur  Etat ,  ef  V 
chnanc  leurs fiUcs  qui  veulent  conferver  ce  droîc 
on  gardant  lé  nombre  de  leurs  quartiers  pater- 
aeis  8c  maternels^. 

La  Provlficed'Aliâcéécoit  autrefois  un  Pais  ^^f,^^'' 
«ifoc:  ,  '  ^«tt^'  de  trois  Mcmfecsy  ordi-  Zu 


\9j,     ETAT  DE  LA  ÏRANCB/ 

ALSA-  <fîaaires>Clergé>Noblefle  ^Tiers-'Ecac.  L'Ar* 
Cfi.  ^,    chiduc  qui  ea  ^oic  Souvertia  y  pcrceToic  dei 
fbfces  de'  droits  ;  ceux  de  Seigneur  -pardciilicc 
dans  ié&terres  de  (en  Domaine  ôc  ocux^Soik. 
veraintlans  com  les  .autres^ Ceux-ci  ne «'écoa* 
doîenc  eh  cems  de  PaTxi  qu'aux  encrées  at  for* 
cie«  de  la  Province  »^^  aux  draiss  fur  ies  vint  • 
et  4es  falkies>  aux  ^amendes  6c  'aux  conifea- 
tions  ;  6c  en  Eenis  de  guerre  ils  ^coiea(-aii|»». 
ootncez  d'une  rubvencien.eonfi>rine  «iixJ)efoiaf  ^ 
publics  i  loflqu'il   ifcoie  en  ebligacion  de  A-  ■ 
deâTendre  »  mais  elle  n'ckoiç  jamais  bian  cou» 
iidiérable.'  Les  droicf  da  Sçigaeur  parclcoliet  < 
dans  le^  (erres  de  Beforr  >  Dm)  >'  FerreaeiAl* 
kifk.  Tannes»  Lauièr y  Setlw^',^EI^felshdmV 
Mâfmunftei^  at  Isheneim  en  Haute  Alfàdcdam 
le  Bailliage  de  HagueRatt.>écoieiicenciereiiiciii 

Çareih.à  ceux  éûs  Propriecaires  desiiefi  dans  h 
^rovince  >  confiftant  en  rentes  > -profits  ^  coar^ 
vées.',  domaines  9  de  quelques^roics  far  le  dâitf 
des  vins^  la  vente  dey&ls  »  mais^fe  Roi  ayant 
dirpofe  de  ces  mêmes  terres^comsne  îl  fk  ^dit  î 
H  ne  lui  relie  que  les  attributions-nouvelles -da. 
Pdmatne  6c  les  Drc^ts  du  Soiiveraij»  i*  bîca 
njéanmoina  dîflïrensde  ce  qu'ils  étoierit  antre* 
fois.  On  lui  paye  d'abordla  fubventionquîcAt 
un  revenu  fixe  liquidée  9^000  k  a<^.  Pourl'é- 
xempcion  ou  plutôt  la  fupredion.des  Change*  ' 
crc(^s-ou  qu^  l'on-  ait  pù.cr^er  dan'a  la  Provin- 
/st  pendant  la  guerre  >  elle  paye  9  en  confôquèiw 
ce  d'un  arrêt  du  Confeil  d'Ëtat  du  jnois  de  Juifr 
1694  >  la  fomme  de  dooooo  1.  ea  argent  de 
France  >  dont  le  Cierge  de  Strasbourg pa|e 

Îoooo  1.  direâement  an  Tréfor  Royal '^  celui 
es  autres  Ev^hez  x^ooo,  la  Nobfeffi;  jâoo^i 
les  Vi lien  20000  9  âclesbabitansd^UiP^nn^ 
gne}<!9000.Mais  dfauc  remarquer  k  L'occai&ft 


ETATT>B  LA  FRANCE.  j«r 

^  ceftdcux  âfcides  9c  celui  qui  a  été  touchédti  j^%£^, 
maicrifès  des  eaux  Se  fbrécs.qa'en  l'anniCe  1700..  ^  ^^ 
la  Province  a  o&jrc  au  Roi  de  convertir  la.  « 
fiibveiicion  de 99000  en  500000  1.  monoye de* 
France  9  pour  obcenirla  proce^ion  de  Sa  Ma- 

Se  contre  les  pourluices  des  Officiei!»v  de  il» 
iicriic>aurqfieU  il  feroit  fait  deffenfe  def  rcn* 
dre  coofioiffance  du  fiûc  àts  bois  y  aparccnans. 
«i»x  Commuiiautez  de  la^Frovince  U  aux  parti- 
culiers 9  tels  qu*iis  iblefic  »  comme  aufli  de  1& 
Sipreflioa  des  Offices  des  Lîieucenafls  de  Poli-- 
ce  <c  autr<^  i^reâion^  qui-  pourroient  être  faî- 
nes pendant  la  paix  »  U  qu*eiv  con^iquence  de 
cet  offre  qui  a.  M  accepta  9  l^isirpHofition  de 
300000 1.  a.coiiunenc^  à  courir  enrannée  1701  •. 

f^.  La  CafKcacion  montant  en  ranu^M^97.. 
];4^4^3  h  5  f*  mais  elle  a  depuis  écéaugpien^ 
i^  d'un  quart  en  fiis  qui  la  fait  aller  à  683041  k, 
II  A  40.  La  dépenfe  deS'paliiradeS'des  Villeft> 
feitifiécs  le  long  du  Rhin: qui  monte  aâuelle-v 
meac  a  40000  !•  50.  L'entretien  de  cMx  Ccm^ 
pagnies  de  FuiilUers  deftihez  à  la  garde  de#. 
palTages  du  Rhin  ,  dont  la  d^pen(e  annuelle  • 
depuis  qu'elle»  font  fur  pi<i,  a  été" évaluée  »• 
50x6;  1.  69.  Il  faui^mefcrciaAi  rai^des  impo*- 
ficîons  ordiniMres-  celk  de  501 1 1  h  qui  Ce  doit 
lever  iur  le»  terres  de  Communautez  dépendan- 
%fM  de  l*£vfch4dQ  Strasbourg  pendant  dix  aii^ 
Bées,  pour  TacquitdcsdetteSfdcS'tènansdc  fdjeta> 
dndit  Eyêché;  tant  en  principal  qu'en  întérêtSk 
&*£véqu€  avant  ^arrécdu.Coflfei^du  U  Sep- 
tembre idpp.  qui  a  fàitr  la  Uquidai it;a  de  ceSr 
»anes  dettes  k  501 1 1)  K.de  capital ,  le  voit  anr 
■aelkmenc  )dooo  h  poiir  i^ac^ik  des-incéréti^ 
SBeUSaMajcilé s'étaac fait  inftnitre  des  aboA 
4e  cenc  nspoSûen  at  de  b  {acUicd  <y>'il  y  aoroÎK 
«ipaycncacéBicapicaiiK^  %,vgiûityi^ïkk^ 


j84  E  lîAX  DELA  FRA  NXE^ 

A&Sa-  soient  a(^iHCer*en  dk  ans^  dix  payemcnsdé' 
çg^        6oili.'dontleprein!trs^'e(b  dû -faire  en  1700;- 
vuQUm       L' Alfacc  ne'  connoîe-poinc  encore  le»  Ele- 
dbi ons,  Bureaux  ét9  Finance»  >  U  autres  ulâgef 
en  France  ,  c*efl  peurquot  1er  Ordres  du  Roi 
Ibncdireébéraenr-adreflei'aax  Incendansy  ({ot 
les  font  tenir  aux^Baillis^dt  Magiflrats  du  PaZf  ^ 
avec  le  conamandecrient  qu'il  domie  «n  confia' 
quencè,  fur  quoi  les  Magiflrar»  9c  Baillis  &or 
eux-mêmes  la  répartition  des  particuliers  >  kf 
remettent  enfuite  lesdeniers  entre  les  mains  de» 
Receveurs  >  dont  il  va  être  parl^ ,  qui  k»fbar 
pafTer  aux-Receveurs  généraux  ^e  U  G^nénlic^ 
de-M^ft.  IL  n*y  avoit  ci-^devant  que  2  Recel- 
veurs-de  la  Prô^vinced' AlÊice  9   lefquels  eier- 
foienralternarivemeiK>  mais-ils  ont^^té  fbppri* 
méz  en  1696.  ^  en  leur  place  on  en  a  crée  fi» 
autres  à  chacun  des  Bureaux  dont  il  a  été.parléf 
avec  attribution  de  6  d.  par  livre  dé  taxacion  9 
mais  cocnme  les  profits  iontconfidérables  >  les* 
Tràitans  onrmis  ces  Charges  à  un  fihaut  prtii 
qa'élles  nH>nt  point  été  levées  >  &  ils  les  font 
exercer  par  des  Commis  dans  les  trois  lieux  do 
Recette,  à  qu^ils  ont  donné  It  nom  de  BureauX) 
Strasbourg,  Brifac  &  Landaui   Le  premier  a: 

froduiten  Tannée  16^7.  la  fomrme  de-^^^zx^ 
;  %  f.  8.  d.  &  le  Clergé  a  payé  50000  1.  le  ic- 
cond  431881  1.  lo  1.  to  d.-ôc  lé  t^oi^Iém^ 
jbyySi  l.  6  f.r  M^i*  ces  fommtjsdoïircnt  êcrc- 
augmenrées  de  6666^  \.  13  f.  4.  d»-  à  caufe  de* 
ce  quîeft  payé  eh  argent  de  France.  Partant»- 
l'împofifioa  totale  du  Pays,  monteà  14023^4^ 
1.  r8r.4d»  monoyc  du  Pays.  Qutre  ces  iora- 
ines ,  le  Clergé  de  la  baffe  Alface-paye  encore» 
50000  liv.  n>aîs  Ja-  diMkuké  dtt  recouvre-- 
ntent  e(l  extrêmement  grande,  pArce  qutn  efict' 
^  iHm^QttlFe  y  eft^xtrémem^i  pauV^re^  Ce  n»!^ 


■^' 


ÏTAT  DE  LA  FRANCE.    j8f 

eft  général  dans  la  Province  ,  d'autant  9  félon  A  LS  A- 
l'Auteur  »  que  les  impofitionsdont  elle  eft  char-  c£. 
g<^e  excédent  entièrement  fes  forces ,  j>uis  qu'ou- 
tre les  fbmmes  liquidées,  dont  il  vient  d'être 
parié  9  elle  a  fourni  pendant  la  guerre  tous  ief 
fourrages  des  magafins  ôc  des  Places  ôc  ceux  de 
quartier  d'hyver  dans  le  Plat-païs»  les  iogenienS) 
les  fuplemens,  les  u(lencilles>  l'entretien  de 
deux  Regimens  de  Milice  >  ôc  enfin  les  corvées 
des  chevaux  ôc  des  voitures  pour  les  Armées  f 
ce  qui  monte  bien  plus  haut  Qûc  de  l'argent.  £n 
ces  circonftances  >  l'Auteur  he  croit  pas  qu'on 
puifle  diifimuler  tes  véritables  befoins  que  l'Ai- 
face  a  d'être  foulâgée  9  outre  la  juflice  qu'il  y  a 
de  le  faire  9  le  Roi  y  a  le  plus  con(iderable  inté  « 
rêt  pour  la  confervadon  des  belles  Places  qu'il 
y  poflede.  11  ne  faut  pas ,  dit-iUpenfer  à  les  mu- 
nir par  des  (ccours  étrangers  9  c'eft  dans  le  Païs 
même  où  il  faut  trouver  des  reffources  pour  le 
defièndre  9  d'ailleurs  les  habitans  ont  un  ii  grand 
de  naturel  éloignement  pour  tout  ce  qu'on  ap- 
pelle contrainte  5c  chicaniie  des  Partifans ,  qu'il 
vaut  mieux  prendre  tout  ce  qu'ils  ont  en  une  rois, 
que  de  les  matter  de  jour  en  jour  par  de  nou- 
veaux règlemcns.  Sa  Majefté  eft  fi  bien  entrée 
dans  ce  cara^re  du  Peuple  d'Alface  ,  qu'elle 
n*a  point  encore  fbuffert  qu'on  y  ait  introduit 
le  papier  timbré ,  le  controUc  des  exploits  ni  • 
actes  notoriez  9  les  taxes  des  bois  9  de  bled  ôc 
de  tabac  9  des  vins ,  les  marques  des  chapeaux 
6cc.  d'autre  côté  9  il  n'y  a  pas  moins  d'inconvé- 
nient de  tout  prendre  comme  on  fait ,  puis  que 
les  Païs  voilîns  étant  bien  traitez  9  les  habitant 
de  l'Alface  font  journellement  invitez  de  s'y 
venir  établir  ce  que  nlufieurs  pratiquent ,  en 
forte  qu'il  n'y  a  rien  de  plus  à  craindre  qu'une 
dcfertion  générale.  De  cette  trifte  peinture  | 
Tomç  ni.  Kk 


1^6     ETAT  DE  LA  FRANCE. 
AlSA-  l* Auteur  pafle  à  l'hûreux  tems  où  cette  Provîn* 
CE,        ce  jouïflbit  encore  tranquillement  des  biens  na- 
turels ;  la  joye  regnoit  par  tout ,  les  violons  > 
les  dances  >  la  bonne  chère ,  la  propreté  des 
maifons ,  la  culture  de  la  terre ,  tout  y  relTcn- 
cpit  la  liberté  ou  la  favorable  proteéâon  que  fa 
Majellé  accordoit  ci-devanc  9  à  TAlface  ;  aulli 
l*Autcur  ofe-t-il  dire  que  le  Roi  s*en  efî  bien 
trouvé ,  &  que  c'eft  à  Tefperance  que  donnoienc 
pour  l'avenir  ces  hikeux  commencemcns  de  fa 
domination  "  qu'il  doit  la  confervation  de  cette 
belle  Province.  11  pourroit  ehcore  y  joindre  un 
motif  plus  puifTant,  fçavoir  le  nombre. des 
Troupes  qui  y  font  entretenues  >  puis  que  là 
comme  par  tout  ailleurs  c'eft  le  nerf  de  la  Mo- 
narchie Defpotique. 
Eutime-      L*  Auteur  traite  enfuite  de  la  quantité  du  Peu- 
rai  on       pie  ôc  des  feux ,  il  dit  que  le  Bureau  de  BrifTac 
AeiliK-    comprend   ij  Villes,  y   compris  Fribourg» 
^''^'         3 54 Bourgs,  Villages, Paroifles ou  Hameaux, 
1351J     ^milles    ôc    ^SlSS   âin«  »   fçavoir 
63.180  Catholiques,   loyo  Luthériens  ,  90 
Calviniftes  &  897  Juifs.  Le  Bureau  de  Straf- 
bourg   27   Villes  ,  271   Bourgs  ou  Villages 
23772  feux  ôc  122735  âmes,  dont  70^90 
Catholiques ,  45740  Luthériens  y  4SS^  Calvi- 
niiles  &  14^7  Juifs.  Le  Bureau  de  Landaai] 
Villes,  440  Bourgs  ,   14182  feux  ,   68915 
âmes,  dont   37504  Catholiques ,  2185  Lu- 
thériens ,    7352  Calviniftes   ôc    1801  Juifs. 
Ainfi  le  tout  enfemble  fait  le  nombre  de  66  Vil- 
les, 1056  Bourgs  ou  Villages  ,  51422  feux, 
257000  perfonnes,  dont  171792  Catholiques, 
C^$^6  Lutherieiis  ,    12000  Calviniftes,  6c 
3665  Juifs,  22000  chevaux,   1000  cavales 
^^         &  51000  bœufs  ou  vaches.  11  eft  certain  par 
^       les  anciens  Mémoires  du  Païs ,  qu'avant  la 

1 


ETAT  DE  LA  FRANCE.     î«7 

^guerre  de  Suéde ,  l'Alface  écoicd'un  tiers  plus  AlSA- 
peuplée  qu'elle  ne  Teft  à  préfentjmais  la  dclola-  c E. 
cipn  y  a  été  (i  grande  au  cems  de  cette  guerre, qu'il 
y  a  peu  d'exemples  dans  l'Hidoire ,  d'une  auflî 
grande  luine.  Il  ne  refteque  le  nom  depludeurs 
gros  villages  ,  Se  ceux  qui  fubflilent  à  préfenc 
ix)nt  9  ou  bien  des  établiiTemens  nouveaux ,  oit 
dts  lieux  reparez  par  le  travail  des  habitans  » 
car  il  e(l  vrai  qu'ils  ont  beaucoup  de  patience 
dans  l'adverficé  6c  beaucoup  de  courage  pour 
travailler  à  leur  établiûement  >  quand  il  leur 
fitile  une  raifon  d'efperance  ;  cela  vient  en  par- 
tie de  ce  qu'ils  font  propiictaires  des  terres  ,  6c 
d'ailleurs  de  ce  que  communément  parlant  «  el- 
les répondent  parfaitement  au  moindre  travail 
qu'on  y  donne. 

.  Quant  au  Domaine  du  Roi  en  Alface  ?  il  n'en 
a  point  en  fonds  de  terre  >  depuis  la  gratification 
dont  il  a  été  parlé ,  mais  il  levé  dans  toute  la 
Haute  Alface  un  droit  nommé  Mapfining  , 
qui  confifte  en  une  Aide  fur  le  vin  &  fur  le  debic, 
du  fel  :  les  Seigneurs  delà  Baffe  Alface  çn  lè- 
vent une  pareille  fur  leurs  vaffaux ,  ainfî  le  feuV 
avantage  que  le  Roi  en  ait  retiré ,  eft  qu'ayant 
fermé  Tes  paffages  d'Allemagne  ,  ils  ont  été 
obligez  de  tirer  leur  fel  de  la  Lorraine  ,  ce  qui 
augmente  de  moitié  la  confommation  des  fa- 
lines  de  ce  Païs-là  «  mais  depuis  que  la  Lorrai- 
ne a  été  rendue  à  fon  Prince ,  cet  avantage  ne 
(ubiifte  plus.  L'Auteur  eft  donc  d'avis  que  le 
Roi  y  fupplée,  en  impofant  dans  la  Bafïe  Al-' 
face  le  même  droit  fur  le  fel  ôc  fur  le  vin  qui  eft 
établi  dans  la  Haute  ;  il  ne  prétend  pas  pour 
cela  qu'on  abroge  ceux  qu'il  eft  ulîté  de  payer 
aux  Seigneurs  ,  mais  il  prétend  que  comme  le 
Roi  eft  le  Souverain  effeftif,  il  a  pouvoir  d'éta- 
blir telles  impolitioas  qu'il  lui  plait ,  comme  on 


îM    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

iLSA-1'^  pratiqué  réellement  à  an  autre  égard,  en 
CE,  rempliflant  la  Province  de  Bureaux  &  Traitci 
pour  rentrée  ôc  la  fortiedes  marchandifes ,  leC» 
quels  bureaux  font  uni«  aux  cinqgroflcs  fermes 
du  Royaume ,  aind  ce  qu'on  appelle  Domaine 
du  Roi  fe  réduit  aux  droits  ci-defïus  exprimez, 
qui  ne  font  affermez  que  zyoooo  1.  L*Autcar 
cfpere  toutefois  qu'ils  pourront  dopbler  à  la 
paix ,  tant  parce  que  la  confommation  en  fera 
plus  grande  9  que  par  la  facilité  qu*il  y  aura  d'é- 
tendre à  la  Baffe  Alface  tous  les  ufages  intro- 
Sélmes  duits  dans  la  Haute.  Il  obferve  en  paifant  qne 
de  Fis-  le  Baron  de  Flekenfldn  a  une  petite  falinc  dani 
kifisbim,  J^jn  Domaine  qui  rend  environ  200  quintaux, 
de  laquelle  il  fcroitaifé  d'augmenter  le  produit 
en  travaillant  à  la  fôiu-ce  Se  réélisant  la  maniè- 
re dont  on  prépare  le  fel ,  cela  veut  dire  en  boa 
François  que  l'Auteur  fcroit  d'avis  que  le  Roi 
s*en  accommodât  à  prix  modique ,  pour  en  tirer 
un  profit  coniidérable  dans  la  fuite  à  la  place 
éc&  (alines  de  Lorraine.  A  l'égard  du  Baillage 
de  Gcmersheim  ,  il  paroit  par  les  anciens  Rc- 
gîtres  qu'on  a  trouvez  que  l'Eleveur  Palatin  en 
â  autrefois  tiré  jufques  à  200000  écus  par  an, 
siaîs  tant  que  le  Roi  en  a  été  en  poifeffion ,  la 
pauvreté  extrême  des  habitans  caufée  par  l'in- 
cerruption  dû  Commerce  ,  n'a  pas  pernjis  qu'il 
en  ait  fait  aucun  profit  confiderable.  L'Inten- 
dant  eft  le  feul  Juge  de  toutes  les  conteftations 
qui  .arrivent  au  fujet  des  droits  du  Roi  anciens 
ou  nouveaux ,  &  l'on  a  créé  par  l'Edit  du  mois 
de  Janvier  i  (îp/.un  Procureur  du  Roi  à  la  faite, 
pourfaire  lesréquintions  néceifaires  6c  garderies 
minutes  des  Ordonnances  qu'il  rend  fuivantlcs 
occafions ,  il  a  aufli  la  connoilfance  de  la  gran- 
de &  petite  voirie ,  entretien  &  réparation  âts 
ihcmint ,  ponu  &  chaufiécs  »  mais  comme  il 


) 


ÉTAT  DE  LA  FRANCE*  j8» 
li*y  a  point  de  fonds  pour  les  faire ,  &  qu'il  cft  AlS  A- 
tbucefois  d'une  excrème  confcquence  de  n'y  rien  CK. 
négliger ,  il  y  fait  travailler  les  Comrfiunautez 
par  corvées  ce  qui  cft  fort  à  charge  à  certains 
lieux  pendant  que  d'autres  >  qui  en  cirent  toute 
!a  commodicé ,  en  font  exempts  ;  c'eft  ce  qui 
fait  dire  à  l'Auteur  qu'il  feroit  beaucoup  plus  à 
propos  d'impofer  une  fommc  fixe  fur  toute  la 
rrovince^comme  par  exemple  celle  de  30000  1. 
qui  pourroit  fuffire  9  &  de  faire  adjuger  com- 
me oh  le  pratique  ailleurs  les  différentes  entre- 
prifes  des  travaux  qui  feront  jugées  néceffaires» 

L'A-lface  cft  à  prefent ,  depuis  les  guerres  de  Card^fere 
France  ac  de  Suéde,  habitée  par  différentes  i«P«»^# 
Nations ,  mais  l'Allemande  ,  dont  la  Langue  ^  /** 
«ft  feule  d'ufage  parmi  le  Peuple  fait  toujours  le  '»*"'''? 
corps  principal ,  la  Langue  Françoife  commen- 
ce néanmoins  à  s'introduire  confiderablemenc 
même  dans  les  Villages.  Le  Peuple  y  eft  en  gé- 
néral fort  appliqué  à  la  culture  de  la  terre ,  la- 
beur 6c  façon  des  vignes ,  qui  eft  en  effet  ce 
qu'il  y  a  de  plus  précieux  dans  çt  Païs.  On  avo.t 
au  tems  des  Suédois  abandonné  beaucoup  de 
terres  ,  où  il  y  avoit  cru  des  bois ,  donron  a  en- 
trepris depuis  quelques  années  le  défrichement 
en  plufieurs  endroits,  U  ils  ont  été  hûrcufe- 
ment  convertis  en  labeur  ou  en  prairie  d'excel- 
lent raport.  Les  Alfaciens  originaires  font  bons 
Se  dociles  quoique  trbs-attachcz  aux  coutumes 
anciennes ,  l'abondance  naturelle  du  Païs  les 
rend  pareifeux  &  peu  induftrieux ,  mais  cette 
parefle  ne  s'étend  point  à  négliger  les  travaux 
néceflaires  de  la  campagne  ;  elle  les  éloigne 
feulernent  de  l'inquiétude  ôc  de  l'ambition  auî 
travaillent  les  autres  Peuples  ;  en  effet  nulles 
gens  n'ont  tant  d'inclination  au  repos  &  à  la 
cranquillité  que  ceux-ci  9  ils  ne  fongent  pat 

Kk  J 


îpo    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

AlSi-  fnénr.e  à  devenir  riches ,  contens  du  neceflaîn 
C£«        ôc  d'en  jcuïr   paidblemenc.    Il  faut  pourtanc 
avouer  que  la  condnuicé  de  la  guerre  alcere  ?i- 
lîblemenc  leur  naturel  :  au  reite  ils  fe  payent 
de  raifbn ,  ils  ont  befoin  d'être  conduits  &  gui- 
dez *  ôc  par  deflus  tout  ils  ont  une  grande  iodU 
nation  à  la  joye ,  au(fi  dit-on  que  du  tenu  de 
leur  liberté  les  moindres  villages  retentiifoient 
Jmfê  &  hs  jours  de  fête  de  danfes  &  de  violons.  Les 
-kMTs  pri-  Juifs  qui  habitent  l'Alface  y  font  beaucoup  (k 
xtu^es,    commerce ,  particulièrement  de  chevaux  &dc 
befliaux ,  ils  prêtent  à  ufure  &  fe  payent  ea 
denrées  Ôc  de  toutes  façons  commodes  aux  cm- 
prunteuts,  de  forte  que  pendant  la  guerre  ils 
ont  été  d*un  aflez  grand  lecoursà  la  Province, 
quoiqu'en  général  de  en  particulier  ils  ne  fbient 
pas  riches ,  mais  la  peine  qu'ils  fe  donnent  fup- 
plée  à  rinaâion  des  autres  ;  d'ailleurs  ib  {bot 
exempts  de  toutes  impofitions  6c  droits  à  la  re* 
(èrve  de  la  capitation  Se  du  droit  de  proteâion 
qu'ils  payent  au  Roi  dans  les  terres  du  Domai- 
ne ,  ou  aux  Seigneurs  des  lieux  oii  ils  font  leus 
demeure 
Covmr, .      Lç  Commerce  que  fait  le  Peuple  eft  fort  coiv 
^*'  fidérable  en  tems  de  paix  6c  l'étoit  autrefois 

encore  davantage  >  quand  les  Etrangers  y  fai- 
foient  leurs  achapts  en  toute  liberté  ,  la  con- 
trainte qui  a  été  introduite  par  l'écabliffement 
des  Bureaux  d'entrée  &  de  fortie  a  diminué  cer- 
tainement leur    abord  co  .tinuel   y  mais  dans 
,  l'état  préfcnt  il  ffîut  dire  que  l'argent  roule  fuf- 
fifamment  en  Alface  ,  &  même  bien  plus  que 
^^         dans  le  centre  du  Royaume.  Outre  celui  que  le 
^^^      fejour  des  Troupes  y  apporte  par  la  confomma- 
^      tion  des  denrées  ,  grains  de  tout  cfpéce ,  vins  > 
I*      fourrages  ,  bel^iaux  ,  bois  ,  lin  >  tabac  y  lé^u- 
^L    miis  f  fruits  >  ^c.  en  tems  de  paix  ^  il  en  ton 

A 


ETAT  DE  LA  FIAVCE.  VIT 
Quanti:-'  icj  --j  ic  -»:s  .uicrïs  .  j.ir  "a  "jrrAnj.-  A', 
dite  de  \i  rjL7:*ir  :a  iu  a-'.:.i  .  x  c  ^.ir  ./»  .-t.:i-  :2 
lande  &  Ie>i£~is..:i:i  •  il;  z  :"iir  .i  iu.ire  ,  "..i 
France  r.ic  ic  le  riiVi  lu  ".A^.crr.iiû-.-J.  L»:s  rt.:»-  -  .• 
Undoii  cnLev»'j-.c  '.es  Z'i's  2rz^r^s  i  ..i  jc :ti fric- 
tion dss  bizine::^  ic  ies  vaiiîeaux  .  Je  .o.t  îi- 
bitars  giz-''-£:LZ  v-  ir.iHt: .  car.c  pnr  "a  •••vires  ics 
bois  ,  q-e'p-r  '..i  rlijr:^^  ic  '.a  v.:ir^n!.  Ce  jcm- 
ir.e rcc  a  p rt le-r en-.er.c  .rr. ur  ■: i: itic Le  '.^is  ! ur: i- 
diikîoni  -ocTelles  ics  F: ries  .  Se  nie  cj::a.;:e 
ccr.mî'Ce  rrpâncue  dans  le  iicç'ce  •  ^iii  .i  rlix 
abanicr^ner  :r.cr::e  '.«  zc.s  aii'.'.az^z  .  w\;i:cc-  , 
taillez  Je  pâjei  qui  C':urri:re:*.c  fur  :.*s  ".iiiis.  Il 
f.;ut  efpercr  que  '.Ji  p»ùx  r»:câi:iira  U  v.\:i-.:-:.iive 
&  la  prariqae  de  ce  craie ,  dc.\iz  ziz  r.c  pcuc  el^ 
pcrer  que  de  l*avir.cage  ,  puis  que  '.es  "."i-s  l':r*c 
fî comr::ïirj  durs  Li  Prrviiice  .  ^l'-ia  -l'e:!  ûa- 
roîcra'fc-nnablenrenc  CTÀ\r.CTi  le  dc^mvieT-eiic. 
Le  vin  fe  cire  pcrJort  U  paU  par  la  Hollande  r* 
fur  le  Dannemark  Se  la  Soede  t  '.ù  il  lê  de j  Lee 
fous  !c  nom  de  TÎn  du  Riii.i  ;  la  Prcvbce  ei> 
produTt  ai?ondjni.T.e«  &  l'expcri^nce  a  Ûlc 
connoitrc  que  f-%  qualité  ,  loin  de  s'afFc'.b-.ir  car 
la  navigation  .  $y  perreclicr-a:?.  On  prcCicd  qiie 
cela  V  ienc  d 'un  fc  iip  !ire  n,2Z:i  zc  l  ce  r.ce  na  dan  s  k:  e 
vin  plu5  que  daris  up.  au:.-^ ,  Je  q  ::  n'acquiert  f& 
maturité  que  par  le  ne  Tibre  dis  années  .  eu  p.\r 
-  un  long  fcjour  fur  l'eaj.  Les  eaux  de  vie  <Sc  Le 

vinaigre  ctoîcnt  encore  dts  marchandifis  d'un 
grand  débit  peur  la  Hollande  &  tout  le  riva- 
ge du  Rhin  ,  les  uns  Je  les  aatres  font  tajri- 
7.  quez  en  la  Haute  A!face  ,  d'où  on  ks  ùit  dv  t- 

ccndrc  à  Stra  nourg  ,  oîi  foufir.mt  l'eflTai  do  la 
1  '  Ville  &  recevant  fd  marque  far  chaque   to!i- 

. .  neau ,  ils  portent  Ci^. fuite  le  nom  do  Scra'Nouri; 

en  quelques  Pais  qu'ils  foicnt  tranf^oit^z  ,  la 
^'^  g^ersc  a  tout  à  fait  rompu  cette  cfpcvie  de  v.u:ii- 

*^  K  k  4 


t9^   E T  A  T  D E  L  A  FR  A  N  CE. 

ALSA-mcrcc.  Mais  en  récompenfc  elle  a  heaucouf 
Ct\  augmenté  celui  du  tabac ,  ôc  de  telle  forte  qu'oo^ 
àucac,  a  compté  jufqu'à  ijoo  pcrfonnes  employécf 
par  jour  à  fà  préparation  dans  la  feule  ville  de 
Strafbourg,  6c  le  débit  a  été  de  izoo  quintaux 
par  femaine  ,  dont  les  deux  tiers  ont  palTé  en 
SuiiTe  Se  le  refle  fur  la  Sarre  >  ce  qui  a  produit 
i^M  lUd,  près  de  500000  1.  tous  les  ans.  Le  Commerce 
du  bled  ,  qui  étoit  autrefois  fort  grand  avec  la 
Suiffe  quand  la  traite  en  étoit  perniife ,  eft  ré- 
duit à  préfcnt  à  une  très-petite  quantité  >  qu'on 
livre  par  femaine  à  la  Ville  de  Bafle  pour  fa 
iubfiftance  ;  fi  la  paix  rétablit  l'ancienne  liber- 
té ,  ce  fera  certainement  un  jgrand  avantage 
pour  la  Province  ,  oarce  que  faute  de  débit  Se 
-de  confommation  uifHfante  y  les  grains  font  à 
▼il  prix  ,  mais  ce  n'cft  pas  fans  caufe  qu'on  les 
«  tenu  en  cet  état  ,.vû  qu'autrement  il  auroit 
i^nhf,  coûté  cher  à  remplir  les  masafins  du  RoL  La 
tiaptM,  nourriture  &  l'engrais  dcB  beftiaux  apportoît 
encore  ci-devant  un  grand  profit  à  la  Province  % 
ibit  à  l'égard  du  labourage  foit  à  l'égard  de  la 
fubflftance ,  6c  fans  qu'il  fut  alors  befoin  de  re- 
cevoir aux  Païs  voifins  Suifle  &  Franche-com- 
té pour  en  tirer  ce  que  TAlface  ne  produit  plus 
,  fumfamment.  Il  y  a  deux  caufesde  cette  dimi- 
nution ,  la  première  l'extrême  difete  des  foura- 
ges  ,  les  ordres  du  Roi  ayant  obligé  le  Peuple  i 
remettre  toutes  leurs  récoltes  dans  fesmagadns. 
depuis  le  commencement  de  la  guerre  ,  cela  a 
fait  qu'il  ne  leur  a  refté  que  des  pailles  pour  la 
nourriture  de  leurs  chevaux  de  labeur  ,  Ôc  con- 
féquemment  ils  ont  été  obligez  d'abandonner  le 

Î)rofît  qu'ils  tiroient  auparavant  de  l'engrais  dé 
eurs  beftiaux.  La  féconde  eft  que  la  pâture  des. 
bois  leur  a  été  retranchée  fans  aucune  raifon  de 
rintérct  ni  du. profit  du. Roi ,  car  l'herbe  qui  s^ 


^ 


KTArDE  LA  FRANCE.    %9i 

3crd  étoît  utilement  employée  quand  elle  étoit  AlS  A*-* 
nangée  der  beftiaux  ,  pour  lefqaels  on  payoit  CE* 
me  certaine  rederance  qu*on  n'eil  plus  en  droit 
i'cxiger.  Il  fklloit  donc  mieux ,  ièlon  T Auteur  > 
iiarquer  annuellement  aux  Commonautez  qui 
ivoient  l'ufage  de  mettre  leurs  beftiaux  dans 
les  forêts^  de  la  Province ,  les  lieux  ,  où  elle 
pourroit  le  faire  fans  dommage  ,  que  d'interdi- 
re un  ufage  utile  au  Souverain  &  aux  fujcts  :  « 
mais  il  falloit  bien  que  félon  l*u(àge  >  les  nou- 
veaux Officiers  fi^alaflent   leur  autorité  aa 
dommage  du  Public.  C'eft  la  même  raifon  qui 
a  ruiné  le  petit  commerce  qui  fe  feîlbit  en  char- 
bon en  tous  les  lieux  voiflns  des  forêts  ,  lequel 
commerce  faifoit  lùbfiftcriin  très- grand  nom- 
bre de  familles  :  L'Auteur  reprend  en  cette  oc- 
casion ce  qu.'il  a  déja^dit  des  groilcs  amendes 
?jc  les  OfncierS'des  forêts  tirent  de  ce  pauvre 
euple  par-  un  abus  infupportable  9  qui  n'eft 
fondé  que  fur  l'impoflibilité  morale ,  où  il  eft 
d'apeller  de  leur  jugemeorà  la  Table  de  mar«i 
bre  de  Metz  par  la  dépenfè  où  la  fuite  d*un 
Procès  dans  un  Pal>  étranger  lès  jettcroit  Se 
par  l'ignorance  de  la  Langue ,  il  vaudroit  mieux 
encore  une  fois  pour  le  profit  du  Roi  >  dont  les 
bois  n*ont  pas  afrez>  de  débit  9  marquer  aux 
Communautez  les  Cantons^  où  elles  autoîent 
une  entière  liberté  d'en  abbattre  éjjc  de  les  fa- 
çonner à  leur  mode ,  en  gardant  rOrdonnance 
dont  il  faudroit  les  inftruire  avec  douceur  ,  en 
payant  néanmoins  un  droit  proportionné  à  la 
valeur  de  ce  même  bois  ,  cela  leur  donncroît 
moyen  de  fubfiftcr  &  de  payer  les  autres  droits 
qu'on  en  tire ,  mais  de  réduire  à  acheter  le  bois 
en  corde  ceux  qui  le  façonneroient  à  leur  tems . 
de  loifir  ,  c'eft  une  vexation  ,  contre  laquelle 
llAutcur  s -emporte  avec  véhémence.  Il  auroic: 


^94    ETAT  D-E  LA  FRANCft 

Als  A-  pu  ,  dans  les  principes  de  (on  zèle  pour  la  ju(^ 
€E»  ce  ,  trouver  dans  les  différentes  matières  dont 
fon  Mémoire  eft  rpmpli  d'autres  fùjets  de  blâ- 
mer  des  innovations  qui  fe  pratiquent-  dans  ce 
Païs-là ,  6c  de  plaindre  roppreiiion  où  &  trou- 
ve ce  malhûrcQx  Peuple  qui  goùtoit  aupara- 
vant la  liberté  avec  tant  de  douceur  ,  mais  en 
effet  ce  dernier  defordre  e(l  d'autant  pluscrianc 
q^'il  fe  pratique  contre  l'intention  &  l'iiitcrêc 
JDespêrcs  du  Roi.  L'engrais  des  porcs  faifoit  uncommcr- 
Xras,  çg  féparé  &  contribuoit  beaucoup  à  la  ittbfillan- 
ce  des  Peuples ,  tous  les  Allemands  étant  accoî^ 
tumez  à  manger  du  lard  falé  Se  fumé ,  il  fe  fai- 
foit par  le  moyen  du  glandage  des  forêts ,  oà 
l'on  mettoit  de  grands  Troupeaux  de  ce  bcuil 
dans  les  faifons  convenables  ,  cet  ufage  ne  (e 
fouffre  plus  ,  &  d'ailleurs  le  Païfan  e(l  û  pau- 
vre qu'A  n'a  pas  le  moyen  d'acheter  de  jeunes 
cochons ,  il  eh  donc  réduit  à  prendre  le  lard  de 
la  main  des  bouchers  ,  &  l'on  peut  juger  quel- 
le diminution  ce  changement  fait  dans  fa  cul- 
fine.  A  l'égard  des  fruits  ,  il  n'y  en  avoit  que 
de  méchante  efpéce  avant  que  l'Alface  fut  cé- 
dée à  la  France  ,  elle  commence  à  fe  rempl'X 
des  meilleurs  ,  &.  l'on  remarque  qu'ils  y  rciif- 
fifTent  fort  bien  :  le  petit  peuple  tire  beaucoup 
de  fecours  des  fruits  communs  >  car  il  faut  vii- 
vrc  de  quelque  chofe  &  fa  pauvreté  le  réduit  à 
fe  nourrir  de  ce  qui  coûte  le  moins.  Le  Com- 
merce des  châtaignes  6c  des  prunes  «  qui  de  la 
Baffe  Alface  fe  tranfportoient  à  Cologne ,  cil 
ceffé  entièrement  depuis  la  guerre  ,  mais  il  y 
a  lieu  de  croire  qu'il  pourra  fe  rétablir.  11  encû 
de  mcme  de  ceux  des  graines  d'oignons  )  de  pa- 
vots ,  d'anis  ,  de  fenouil  ou  faffran  ,  de  la  ter 
jcbentine  ,  du  chanvre  ,  du  tartre  ou  pierre  de 
via,  des  fuifs  7  des  treillis  ôc  canncvas  que  l'oa 


\ 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    jj^Jf 
anlporte  en  Hollande  &  en  Allemagne  ;  le  AlSA- 
'oduie  de  chacun  en  particulier  étoit  extrême-  CE» 
cnt  confîdérablc,  &  tout  enfcmble  apportoit 
ns  doute  beauceap  d'argent  dan»  le  Pa/s  ,  au 
eu  que  depuis  la  guerre  tout  ce  qui  a  rculé  n'a 
^  provenir  que  de  la  vente  des  vins  &  des 
rains  y  qui  a  fervi  à  la  fubfiftance  dts  Trou- 
es ,  Ôc  encore  des  voitures  du  fel  qu'on  y  a 
mené  de  Lorraine  &  de  Franche-comté.  On  a 
ravaîUé  depuis  20  ans  à  établir  des  haras  en   Des  hé*. 
llface ,  mais  fort  inutilement ,  puis  qu'il  ne  s'y-  ''^*» 
ftpas  encore  trouvé  un  fcul  cheval  du  Païs  pro- 
pre à  la  Cavalerie  ou  aux  Dragoiis  ,  cela  vient 
le  ce  que  les  jumens  y  font  trop  bafles  pour  les 
Valons  qu'on  y  a  établis  ,  qui  font  de  grands 
hevaux  étrangers  &  nullement  fortabies  aux 
ravales  ;  d'ailleurs  le  travail  que  ces  jumenS 
ont  fans  difcontinucr  au  labeur  ou  aux  voîtu*.. 
res  &  courvées  d»  Roi ,  pendant  qu'elles  font 
pleines  ou  qu'elles  nourriflent  ,    afibibliffent 
ifillement  leurs  poulains  ,  qu'ils  ne  réiiflîflent 
jamais  :  c'eft  en  vain  qu'on  a  propofc  d'obliger 
les  hàbitans  d'avoir  des  jumens  plus  hautes  5c 
plus  fortes,  car  outre  qu'il  faudroit  leur  donner 
dequoi  les  acheter ,  comme  la  Cavalerie  du  Ken 
confomme  tous  les  fourrages ,  de  fortes  bêtes 
ne  pourroient  pas  vivre  de  ce  que  celles  du  Paï^ 
ont  accoutumé  de  manger  pour  toute  nourritu- 
re ,  fçavoir  des  pailles  &  des  pâtures  féches  qui 
ne  coûtent  rien  aux  Palffans  ,  il  e(l  plus  avanta- 
geux au  Roi  8c  au  Public  de  laiffcr  une  entière 
Hberré  d'élever  des  poulains  ,  fuivant  l^ancien*. 
ne  méthode  fans  obliger  perfonne  d'envoyer  des 
jumens  à  des   étalons  difproportionnez  ,  qui 
n'engendrent  pas  8c  ne  produifent  rien  qui  vail- 
le. En  ces  circonftances  il  ne  faut  point  fonder  Des  cht* 
%  lecirex  le  commerce  des  chevaux  des  maint  y^iut* 


"\ 


59^  ETAT  DE  LA  FRANCE 
AlsMc--  àc$  Juifs  j  qui  le  fboc  très  -  avancageuTctiKflt' 
C£,  pour  le  Roi ,  quoiqu'il  foie  viai  qu'on  les  pieu- 
ne  en  Suifle ,  ils  font  fbrtir  beaucoup  d'argeoCi 
tnais  il  n'y  a  point  de  remède  fi  les  Pioviflcor 
du  Royaume  n*en  fburniflenc  point  de  meîllcuft 
&  de  plus  convenables. 

A  l'égard  des  manufactures  de  la  FroTincei 
il  efl  certain  que  la  fertilité  de  la  terre  y-efl  ui- 
obilacle  «  le  peuple  s'occupant  plâfeôt  à  la  ^re 
Taloir  qu'à  toute  autre  chofe  ;  «en  fabrique  ce* 
pendant  dtiFérens  ouvragerdani  les  Villes  ^eO' 
D'autres  de  gros  draps  de  Ste^  Marie- «ux^mÎMf 
m  Strasbourg  &  autres  lieux  9  à  dh  l'aime soa* 
y  employoit  ci-derant"  jaCqu'à  1 00000  qaiii* 
&LUX  de  laine  9  mais  les  draps  de  meunicris'é* 
tant  mis  à  la  mode,  cela  a  fait  baîBèr  ceiti 
inanufaôhire  toutàcotip  »  fc  à  peine*  là  6bri« 
que  prefente  fuâit-elle  aux  vétemcnff' de  la  moi- 
tié des  habitans.  On  a  entrepris  de  la  rétablie 
dans  la  Ville  de  Strasbourg 5  maisîl  faudrait* 
ttndre  pov»  y  réuffir  9^q^}une  bonne  ^ix  pro« 
cure  une  plus  grande  abondance  dé  lame  Qu'oa 
n'en  voitàprefent  en  Alface.  Outre  cette  fabfi- 
^e  9  il  y  a  a  Strafbourg  celle  de$  couverturet' 
de  laine  >  celle  des  bergames  façon  de  Roiicn  1 
celle  des  flitaines^çon  d'Au(houre  ,  celle  dct 
ciretainesivoitié  laine^  moitié  filque  les  ha* 
bitans  confomment  9  celle  des  bas  au  métier  1 
5k  laquelle  les-  commencemens  font  fort  hû- 
reux  ^  celle xies  broderies  de  fîl  à  Munfler  Acde 
Dame  Marie  près  Beffort  9  celle  desblancheries* 
lie  fil  au. lieu  de  Mafmunfler  9  où  les  eaux  ont 
tme  force  flnguliere  pour  donner  aux  fitsune 
blancheur  que  rien  ne  peut  imiter  ailleurs ,  quoi* 
que  les  Ouvriers  y  aillent  porter  leur  fecret ,  & 
celle  des  porcelaines  &  ^yances  à  Haguenaa  y 
où  les  fables^ics  terres  (ont  propres  à  ces  foc* 


BT  AT  DE  LA  FRANCE.  JJT 
9  d'ouvrages  ,  l'on  travaille  à  en  établir  une  ALSA«r 
Hivelle  de  favon  à  Strafboarg  :  Leâ  tanneries  ce, 
ne  encore  très-confiderablcs  pour  toute  i'AU 
ce  y  Se  font  une  très  -  grande  confommatioa 
crcorcea.  de  chênes  à  l'avantage  des  habitons 
•s  montagnes  qui  les  aportent  dans  les  Ville» 
iffi  bien  que  des  planches  de  iapins  de  de  ma* 
iers  9  c'dll-Ià  à  peu  près  fur  quoi  on  peut  dire 
le  tout  le  conunerce  de  la  Province  roule  ef^ 
Vivement  9  à  quoi  il  eft  néceffaire  d'ajouter 
te  lu  guerre  y  a  apporté  une  interruption  |é* 
5rale  9  de  que  les  quartiers  d'hyver  9  les  mill- 
:S>  les  fréquens  logemens  dss  Troupes  ont  teU 
menc  fatigué  les  Ouvriers  9  que  la  plus  gran* 
5  partie  £e  font  retirez  en  SuiiTe  de  dans  le« 
eux  où  ils'  ont  eQ>eré  trouver  de  la  tranquiU 
t<5.  La  même  chofe  a  empêché  les  Aflembléet 
es  foires  de  des  marchez ,  jufques-là  même  que 
rs  grandes  foires  de  Stralbourg  9  qui  fe  tien- 
ent  deux  fois  l'an  à  la  S.  Jean  de  à  Noj^l  9  de 
)nt  franches  pour  la  quiiuaine  9  non  comprit 
t  femaine  des  payemens  9  ont  été  tout  à  fait 
bandonnées. 

A  regard  des  eaux  minérales  de  cette  Pro-  Eaux  mu 
încc  9  il  faut  les  confiderer  à  deux  égards  9  par  ncru  et. 
apport  à'  la  fanté  de  par  rapport  au  profit ,  il 
lut  mettre  dans  le  premier  rang  les  eaux  mi- 
erales  de  Soultiback  près  de  Munfter  en  Hau- 
e  Alface ,  qui  font  cftimécs  très-falutaires  con- 
re  la  paralyfie  ,  les  foiblelTes  àtr  nerfs  de  la 
;ravelle  ;  celles  de  Soukz  près  de  Molsheim  , 
[ui  le  font  beaucoup  moins  9  de  celles  de  Ni- 
lerbroum  9  qui  ont  quelque  réputation  contre 
es  douleurs  de  la  Gouce ,  mais  les  unes  de  les 
utrcs  font  fort  infcrietires  à  celles  de  Badcn  de 
l'Oberkirk  de  l'autre  côté  du  Rhin.  Dans  le  fc-     Mivts 
ond  rang  il  feut  mettre  ks  mines  d'argent ,  de  ^  .^/x^- 


f-'^U 


4^8    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Als  A-  cuivre  9  de  fer  qui  font  ea  divers  endroits  de  U 
C£.  Province.  Le  Duc  de  Mazarin  en  a  deux  cooii* 
derables  dans  le  territoire  de  Befibrt  près  de 
Giromagny  ,  Tune  nommée  Phenningthorn  ft 
l'autre  S.  Pierre.  Le  cuivre  &  l'argent  footmé- 
kz  dans  les  mines  >  &  on  a  be{bin  de  plomb 
pour  les  réparer  ,  aufli  la  Nature  en  a-t-elle 
placé  une  mine  dans  la  diflance  d'enviroD  uoe 
lieue  au  village  d*Auxelle  le  Haut  9  mais  com- 
me elle  n*eft  pas  encore  fuôiiante  y  il  ùmt  que 
les  Entrepreneurs  de  la  mine  d'argent  en  cireac 
des  Pâïs  étrangers ,  ce  qui  efl  aifez  di£Ecile pen- 
dant la  guerre  ;  d'ailleurs  comme  les  mjpeslonc 
profondes  ,  ôc  qu'il  y  coule  des  eaux  foucerrai- 
nes  9  il  y  a  des  machines  qui  fervent  à  les  épul- 
£er  9  qui  tournent  par  le  moyen  des  eaux  qui 
coulent  fur  la  terre  de  viennent  de  la  montagne 
voifine  9  mais  ces  dernières  eaux  font  fiijeaesi 
tarir  en  Eté  9  ce  qui  rend  le  travail  des  mines 
alors  impraticable  ;  quand  donc  l'année  eft  plu- 
yieufe  ôc  que  le  plomb  ne  manque  pas  9  on  ci- 
re de  ces  deux  mines  jufques  à  1 00  marcs  d'ar- 
gent ôc  24000  livres  de  cuivre  9  ce  qui  fe  fait 
avec  une  telle  dcpenfe  9  que  le  profit  eft  réduit 
À  très- peu  de  chofe.  Le  Duc  de  Mazarin  Pro- 
priétaire n'en  retire  que  J  à  60QO  1.  par  an.  En 
I  ^B  3  9  avant  la  guerre  de  Suéde  9  il  y  avoir  une 
autre  mine  nommée  la  Trichepande  voifme  de 
Pheninghthurn  9  laquelle  étoit  beaucoup  plus 
abondante  que  celle  qui  refte ,  le  metail  que  l'on 
en  tiroit  n'avoit  befoin  d'aucun  mélange  pour  fc 
fondre  ,  ainfi  le  profit  en  étoit  incomparable- 
ment plus  grand  ,  mais  elle  e(l  à  prefent  aban- 
donnée 9  remplie  d'eau  &  de  roches.  Pour  la 
mettre  en  état  il  faudroit  abandonner  le  Phe- 
ninghthurn 9  parce  que  l'eau  qui  feit  à  la  vuidcf 
ièioic  employée  à  l'autre  >  il  en  efl  de  mcme  d> 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    399 

nt  autre  mine  qui  écoît  à  Auxelles  le  haut ,  pour  Als  A-^ 
laquelle  il  faudroît  abandonner  celle  de  plomb  ,  C£. 
dont  il  a  été  parlé  ;  quoiqu'il  y  eut  pour  l'une, 
&  pour  l'autre  une  première  dépenle  à  faire  > 
les  Entrepreneurs  feroient  bien  recompenfez 
par  l'épargne  du  plomb  dont  ils  n'auroicnt  plus 
Defbîn  pour  fondre  leurs  matières  ,  mais  ces 
Portes  d'entreprifcs  ne  font  convenables ,  qu'à 
m  tems  de  paix  de  d'abondance.  Il  refleen  tous 
:!»  territoires  plufîeurs  vediges  d'anciennes  mi- 
les 9  o^i  l'on  travailloit  autrefois ,  mais  comme 
j)VLS  les  titres  du  Païs  ont  été  perdus  pendant  la 
^erre  <&  qu'il  ne  refte  pcrlonne  de  ce  tems- 
là ,  on  ignore  le  titre  du  mctail  qu'on  en  tiroit  9 
8c  il  faudroit  beaucoup  de  dcpenfe  pour  s'en 
itiflruire.  Les  autres  mines  de  la  Province  font 
celles  de  Stemback  proche  Sernay  ,  qui  eft  de 
plomb  j  de  Munfter  ,  mêlée  de  cuivre  &  d'ar- 

fent  :  on  a  depuis  peu  repris  le  travail  en  ces 
eux  dernières  par  permilîion  du  Roi ,  mais  la 
plus  confîdérable  de  toutes  étoit  celle  de  Ste. 
Marie  qui  eil  tout  à  fait  abandonnée ,  de  que  le 
Roi  fcul  peut  rétablir  parce  que  la  dépenfe  en 
feroit  trop  grande  pour  des  particuliers.  L'Au- 
teur juge  que  le  profit  n'cxcéderoit  guercs  les 
fraix  qu'il  faudroît  faire ,  il  feroit  toujours  très- 
utile  d'y  travailler  ,  tant  parce  que  c'eft  aug- 
menter l'efpece  9  que  parce  que  le  Roi  donne- 
roit  moyen  à  un  grand  nombre  de  mifJrablcs 
de  lui  payer  les  droits  qu'il  leur  impofe  ,  par 
la  raifon  de  leur  pauvreté.  Le  fable  d'or  >  que 
l'on  trouve  fur  le  rivage  du  Rhin  9  doit  aufli 
entrer  en  coniîderation  ,  car  quoiqu'il  y  foit  en 
très- petite  quantité  ,  il  eft  fi  fin  que  ceux  qui 
s'adonnent  à  le  cheicher  gagnent  15  à  18  fois 
par  jouT  àce  métier.  11  y  a  un  Hôtel  de  la  mo- 
noye  à  Str albourgpour  convertir  le  uietail  qu'on 


400    ETAT  DE  LA  FTli^NCR 

AlSA-  cire  de  la  Province  ou  qu'on  y  apporte  d'aîV* 
££•       leurs.  Cet  Hôtel  apjparcîenc  à  la  Ville ,  &  elle  y 
bactoic  monoye  à  ion  coing  avant  qu'elle  fis 
fbumife  à  l'obcïflance  du  Roi  >  mais  depuis  la 
réformacion  des  efpeces  ordonnées  en  1094)  le 
Roi  y  établit  fcs  Officiers  >  un  Général  de  lamo« 
Tioye ,  un  Dir eâeur ,  un  ControUeur ,  des  Chan- 
geurs )  un  ËjOTayeur  9  un  Monoyeur  Se  un  Gra- 
veur avec  les  Ouvriers  néceflaires  pour  la  fa- 
brique 6c  reformation.  On  voie  par  les  Regicret 
•de  la  monoye  que  depuis  le  commencemeac  de 
Tannée  i6Sz  jufques  en  l58p  inclufivemenc  « 
le  Magifbat  de  Strafbourg  avoit  fait  battre  a 
fon  coing  pour  7506750  1.  de  monoye  de  tou- 
te efpece  »  mais  comme  Talloi  en  eft  beaucoup 
ÇIus  bas  que  celle  de  France  j  elle  n'a  cours  e& 
aïs  étrangers  que  pour  un  moindre  prix ,  ce- 
la n'empêche  pas  que  le  Roi  n'y  ait  fait  un  pro- 
fit confiderable  ,  depuis  qu'il  s'eft  mis  eojpof- 
feillon  de  cette  fabrique.  Les  montagnes  four- 
Sa!£hr*»  niffent  une  ailez  grande  quantité  de  Salpêtre  > 
lès  Entrepreneurs  qui  ont  foin  d'en  faire  la  re- 
cherche en  vendent  tous  les  ans  au  Roi  pour  des 
femmes   con^defàbles  >  on  les  convertit  en 
poudre  à  canon  dans  les  moulins  à  Scralbourg 
&  dans  la  Haute  Alface ,  laquelle  efl  eflimée 
la  meilleure  de  TEurope, 
ï>i  u       L'Auteur  traite  enfliite  delà  NoblefTe  d'Al- 
Hoinep  face  diflinguée  fcloti  fes  deux  parties  en  Haute 
^  ^"     5c  Bafle  ,  6c  il  la  confidere  d*abord  par  rapport 
3  «v«"    ^"^  terres  qu'elle  pofTede  dont  il  fait  Ténume- 
ration  fuivante.  L'Evcque  de  Strasbourg  y  pof- 
fede  rObermandat  ,  les  Baillages  de  Rufiack 
&  de  Marckekheim  en  Haute  Alface  9  ceux  de 
Reinfeld  ,  Moishéim ,  Dantzheim  ,  Mouzick  9 
Kokeîberg ,  Saverne  ,  Lawcnczenau  ;  &  Viert 
heim  dans  la  Baffe.  Le  Prince  Palatin  de  Ber- 

kenfeld  > 


fiTAt  I5ë  LA  PRANCJÉ.    401 
hsenfèld  9  la  Cortfté  de  Rîbaiipierre  mouvance  Alsa- 
dcl'EvéchédcBaflc:  lacerredeBickWeilIer,iacE.    * 
Principauté  de  la  petite  Pierre^  le  Bande  de  Ift 
Roche  &  le  Baîlla^e  de  Gotittemberg  par  indi- 
^s  avec  le»  Princes  Palatins  Ducs  des  Deux- 
ponts.  Il  Aiut  ici  remarquer  une  fmgularité  à  Vi- 
Sard  du  Comté  de  Ribaupierre  qui  eA  un  droit} 
e  fief,  pour  lequel  tous  les  violons  de  la  Pa*. 
foiflê  doivent  comparoître  une  fois  Tannée  » 
fçavoir  ceux  de  Haute  A  Ifacc  au  Château  de  Ri- 
bauviilier  >  6e  ceu)t  de  la  Bafle  à  celui  de  Riche* 
¥iller  y  St  là  prendre  du  Seigneur  ou  de  fes  Pi^* 
pofez  une  permiffion  annuelle  deJoUer  >  qui  leur 
cft  accordée  au  moyen  de  1 00  fols  par  bande. 
Le  Prince  de  BirKcnfcld  cil  encore  en  polîef- 
fîon  de  cedroit  qu'il  tient  en  fief  de  fa  Majefté. 
Le  Prince  de  Montbeillard  pofîède  la  Comté 
d'Alboorg  &  la  Seigneurie  ae  Rithwillicr.  La 
Fi-inceife  de  Meizenneim ,  en  qualité  d'Admi* 
tiiftratrice  des  Princes  Ducs  di:s  Deuxponcs ,  le 
Riillagede  Neufchatel .  les  Prévôtés  de  Clere« 
bourg ,  Vigebourg  de  Fackcmbourg  par  indivis  - 
avec  les  Comtes  de  Linanges  Dabo.  Le  Prince 
Lblîis  de  Bade  ,  Btntheim  &  Greffcnttheim» 
L'EIeéieur  de  Trêves  Evêque  de  Spire ,  le  BaiU 
hige  de  Lautrebourg,  la  Prévôté  de  Meydebourg 
de  la  moitié  des  révenus  de  LaudeK.  II  a  aufli  ttt 
qualité  de  Prévôt  de  Wfeiffembourg  les  terres  i 
château  6e  dépendances  de  S.  Rémi.  Le  Prin- 
ce de  Bade  Dourlac  ,  la  Prévôté  de  Cantten^- 
herzen  entre  la  Baronie  de  FicKenftein  &  !ea 
terres  du  Comté  d'Hannau.  Les  Ducs  de  Deiix- 
p)nu  la  Prévôté  de  CatharienncnboUrgaupié 
des  montagnes  de  la  Bàffc  Alface.  Les  Comte» 
deLinange ,  IcsComtez  Dabo  Ôc  Doberbromc, 
la  Prévôté  de  LinderbroWn  &  les  trois  quart» 
de  celle  de  Falkcmberg.  Les  Comtes  de  LuveC* 
Tome  lU,  L  1 


40X    ETAT  DELA  FRANCE. 

AlSA-  tien ,  la  Prévôté  de  S.  Jean  près  Dauveillcr 
C£.  &  Landau.  Le  Comte  d*Hannau  9  Lichtem* 
bourg  >  les  Baillages  de  Veft ,  Niterbroun,  Hac- 
ten,  Brumpt)  Boûxweiiler  ,  Piàfrenhoflèn, 
VeftofEn  9  les  Prévôtez  d'Offendorf  &  de  Lcim- 
bourg.  Le  Baron  de  Flekenflein ,  le  Baillage 
de  même  nom  9  dont  le  chef- lieu  efl  à  Soulcz 
entre  VVeiiTtmbourg  &  Haguenau.  Le  Prince 
de  Vaudemont  la  Ville  de  Reickhoffcn.  La 
PrinceiTe  de  Furflemberg  le  Baillage  de  Mar- 
moutier  ôc  la  Seigneurie  de  Ochfenheîm.  Le 
Duc  de  la  Meilleraye ,  les  Comtez  de  Ferrette 
6c  deBefforC)  la  Baronie  d'Altkirk»  lesSei- 

§neuries  Dell ,  Tannes  6c  Ifenheimen  vermda 
on  fait  par  le  Roi  au  Cardinal  Mazarin.  Le 
Maréchal  Roze  la  Comté  de  Palwillier  k  la 
Prévôté  de  Dutwiller.  Le  Marquis  d'Uxellci 
Je  Marquifat  de  Rougemont.  Le  Marquis  de 
Puifieux  Gouverneur  d'Hunincue  la  terre  de 
Midernainbron.  Le  Chapitre  Je  Strafbooreie 
Baillage  de  Chatenoy ,  Erllein  &  Berfche.  Le 
Magiftrat  de  la  même  Ville  ceux  de  Becar , 
VVaffellonne ,  Marlcm  &  Jakirk.  Le  Sieur  de 
Rottembourg  la  Seigneurie  de  Mafmunfter.  La 
Marquife  de  Rebé  fîlle  du  Baron- de  Montelar 
autrefois  Lieutenant  General  en  Alface^  laBa- 
ronie  de  Hohen  ,  Landfperg  &  la  Seigneurie 
de  Kieuftain.  Le  Sieur  Demandris  ci-devant 
Intendant  de  Dunkerque ,  le  Baillage  d'Enflf- 
beim  &  Keifeiberg.  Le  Sieur  Dervar  >  Maî- 
tre des  Requêtes  -,  la  Baronie  de  Landfer.  Les 
héritiers  du  Sieur  Surlauben  Maréchal  de  Camp 
la  Seigneurie  de  Villy.  Le  Marquis  de  Vigna- 

court  la  Comté  de  Moriraont.  Le de 

Turkeimla  Prévôté  de  Schonk.  La  famille  de 

Çueningue  le  Village  d'Ifenheim  à  préfentréii* 

1^  ci  au  Baillage  de  Germersheim,  Lafamille  de 


ETAT  DE  LA  FRANCE.     40^ 

Scr;nguen  la  Prévôté  d'Hellbourg.  Le  Baron  AlsM" 
deValdemboiirg  la  Prévôté  de  Taan  ,  par  in-  ce» 
divis  avec  le  Chapitre  de  S.  Pierre  6c  la  Sei- 
gneurie de  BerbcUlieim,  Le. S',  de  la  Gran- 
ge ci-devant  Intendant  d*Aliace  la  Seigneurie 
d'Hdcau.  Le  S.  de  Pefchery  Sous- lieutenant 
de  Roi  de  la  Province  la  SeigncuTÎe  de  Stafel- 
den.  Le  S.  Bui bault  les  Seigneuries^  de  Grand* 
viliers  ôc  de  Florimont. 

L'on  voit  bien  par  ce  détail  ,  que  la  plupart 
de  ceux  qui  y  font  compris  ne  rélident  point 
dans  ce  Païs ,  mais  comme  cet  article  eft  au(H 
(dediné  à  faire  connoitre  la  Noblelfc  qui  y  fait 
fon  fejour,  voici  lès  familles  que  l'Auteur  y  ajou>- 
Ce.  En  Haute  Alface ,  celle  des  Barons  de  Mon*- 
Cejoyç  9  très-dillinguez  9  ayant  donné  des  Vice* 
rois  de  Sicile  ôc  des  Chevaliers  de  TOrdre  de 
Savoye  ;  elle  pofFede  en  Haute  Juftice  ôc  Fief 
relevant  du  Roi  lesSeigncuriesdeBrobak,Van^ 
flay  ôc  Montjoye^  Celle  des- Barons  de  RemacK 
de  Montreiiil  diviféc  en  pUiiieurs  branches  » 
donc  l'aîné  poflede  Us  terres  divi£ees  de  Che- 
vau  ,  le  grand  Magriy ,  Tumagny,  Lutran>  Che- 
vau  fur  l'Etang  ,  Cuveiller  &  Montreiiil  &  le» 
autres  Villes  de  Hatwciller  ,  Lamocfchviller  , 
Fremingue  ôcc.  C(;lle  des  Barons  de  Cham- 
bourg  les  Seigneuries  de  Herleshtim  ,  Soukz- 
bacK  ,  NiderKeKeim  ,  Janglotz  :  Celle  d'And- 
lau  très-diftinguce  par  fon  antiquité  &  Ci  No- 
blefle  ,  les  Villages  de  Weictenheim ,  Kengert- 
heim  ,  NifFer  9  Landau.  Celle  de  Tsuches  ,  de 
Reinfcld  très-nobles,  la  Seigneurie  de  Niderent* 
zen  &c.  Celle  de  Zerhcim  les  rerres-Dornackôt 
de  Pfasftau.  Celte  de  Schomberg  la  Seigneurie 
de  Sernay  par  dgn  du  Roi.  Celle  de  Fatlcnden 
diviféc  en  pluliyurs  branches  ,  les  Seigneurie» 
de  V  ValdiKr  iJ^unekoWa.9  Ruifenthein>  ûbej^ 

1.1  Zé, 


404    ETAT  DELA:  FRA'NCE. 

A'LSA-  EpHngheim,  Bernfeld  >  Dîrmenack  5c  Nidcfti^ 
C£.  genlhac  ;  NerWailer  ^  AlcoriF,  Schuighaulbi 
Bourogiie  >  Secrejucs  9  Berweiiler  Se  Hagaen- 
heiai ,  il  y  en  a  quatre  branches  Lucheriennei.. 
Celle  desfiarons  de  WeifTembourg  la  Seigneu- 
rie de  la  Chapelle.  Et  le  Sr.  Ropp  la  terre  de 
fon  nom.  Toutes  ces  Seigneuries  font  Féodales» 
lés  fuivantes  font  Aliodiales ,  c'eft-à-dire ,  fuf- 
ceptibles  d'hypothèques  9  des  difpofîtionstefla- 
mentaires  5c  de  partage,  entre  les  filles.  Les  Ba- 
rons de  Salkinl^ein  ont  fubflitité  aux  Riaksk 
village  de  Foflenheim.  La  Dame  Klug  de  Bi- 
brack-réfidenteàBcfançon  qui  poflèdeen  Allen 
la  terre  de  Lavisheim.  Le  Sieur.  d'Andlanlc 
grillage  de  Briakin.  Les  Sieurs  de  Landetnbouiv' 
le  Château  dt  Schap  5c  les  bans  5c  finagea  de 
Weir.  11  y  a  plufieurs  autres  familles  nobles ea 
Haute-Alface  ,  jufqu'au  nombre  de  100  >  reAe 
d'une  bien  plus  grande  quantité  que  lésgoefre». 
ont  (ait  périr  >  comme  elles  ont  auifi  interrom* 
pu  5c  éteint  rAflemblée  de  leur  Dirc^oire,  le- 
^el  étoit  -,  fi  non  pareil  en  droit  5c  prérogati- 
ves à  celui  de  la  BaiTe  Alface],  du  moins  de  très* 
peu  inférieur.  Quant  à  la  Nobleflc  de  cette  fe- 
conde  partie  de  l'Alface ,  elle  a  l'avantage  par- 
ticulier d'avoir  autrefois  fait  Corps  avec  celle 
des  Cercles  de  Franconie  ,  de  Suabe  de  dtt 
Rhin  5c  d'avoir  eu  par  confcquence  féance  aox:- 
Diettes  de  l'Empire  •  mais  bien  que  dans  la  fui- 
te des  tems  elle  ait  négligé  de  s'ytrouvcr, 
pour  éviter  la  dépenfe  des  voyages  5c  celle  de^ 
contributions  avec  les  autres  Etats  de  l'Empire» 
en  n'a  point  cefTé  de  laconferver  comme  Mem- 
bre ,  5c  en  cette  qualité  les  Empereurs  l'ont  ho- 
norée de  privilèges,  exemptions  5c  immuni- 
sez ,  dans  lefquelles  elle  a  été  expreflèmentre- 
îcryée  parlcs.Tjaitc2.de  Weftphalie  5c  dcNir 


V 


>. 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    40f: 

m^gne ,  en  conféquence  defqaels  le  Roi  en  a  AlSA* 
coimrmé  la  poflemon  tarit  à  Tégard  des  droits  c£« 
Régaliens  ,  dont  elle  jouît;  qae  latenaë  de  foa 
Direéh>ireou  Préfidial ,  dont  il  a  été  ci-devant 
parlé ,'  il  y  avoit  autrefois  plus  de  700  familier» 
dont  il  n'en  refte  que  le  petit  nombre  qui  fuît. 
Les  Nobles  d'Andlau  ,  divîfez  en  trois  bran- 
ches ,  dont  l'une  eft  établie  en  Haute  Alface  ^ 
pofledent  par  indivis  la  Ville  &  Vallée  d'And- 
!au  y  Refchfèldcr ,  Walift,  E>îtpolt«eim ,  Bern- 
hadwillier  &c.  Les  Nobles  Baptifte  de  Bol- 
ièntzeim  confident  en  deux  branches.  Les  No^ 
blés  de  Berckeim  divifex  en  cinq  familles  pof-  - 
ftdent  par  îndis  Gurmheîm ,  CranfTergcrsheim 
6fc  Jebsheim.  Les  Nobles  de  Bemthold.  Ceut 
de  Becrflett  confiflant  en  deux  frères  Seigneurs  - 
de  la  Terre  de  leur  nom  d'Obfwisheim  &  de 
Hipfeim.  Les  Nobles  de  Burckcnvald  ne  font 
suffi  que  deux  frères  Seigneurs  de  Burckènvald 
de  de  Pflagrieflcn.  Le*Nobles  de  Book  de  Blait  - 
beîm  êc  Suertzheîm.  Les  Nobles  de  Boiskliii 
6t  de  Boiskiintzaur  >  divîfez  en  quatre  branches»  > 
font  Confcigneors  de  Bifcheim  5c  Obentheini  ' 
en  Alface  de  de  Roufl  au  delà  du  Rhin.  La  Fa- 
mille de  Bouchuc  réduite  à  un  feul  mâle.  Celle 
de  Ettfntehem  pofTedc  Searach  &  Bcrcheira»- 
Celle  de  Présde  Dortal.  Celle  de Flaxlanden, 
dont  la  branche  aînée  refide  en  Haute  Alface  » 
êc  l'autre  eft  attachée  aux  Evéques  de  Straf-' 
bourg.  La  Famille  de  Gaille  ,  dont  les  Chefsv 
exercent  à  préfcnt  la  Judicature  à  Obernheim 
«r  à  Haguenau.  Celle  des  Nobles  de  Geygling 
attachée  aux  Comtes  de  Hannau.    Celle  de 
Gremp  de   Frindenftein.    Celle  de  HafFuner» 
Wafclenheîm.  Celle  dts  Barons  de  Haindel  ;.^ 
celle  de  HufFec ,  de  Windeck  divifée  en  deux 
blanches;  celle  de  Ifchtrasbeim  finie  ou. pi  ê« 


406    ETAT  I>E  LA  FRANGE 

AlsA-  te  à  finir  fans  mâle.  Celle  de  Mondolshelm^ 
CE.  qui  exerce  la  MagiÀrature  de  Straibourgi 
celle  de  KakiiTcek  pareillement  9  celle  ^ 
Kippentheim  laquelle  ne  fUblille  qu'en  une 
feiue  tête  9  celle  de  Landfperg  affez  puiflin- 
te  divifée  en  deux  branches ,  celle  de  Nutccn- 
hehn  très-ancienne  avoit  2X  branches  9  dont  il 
ne  rcfte  qu'une  feule  tête  ;  celle  de  Nervifthein 
n*a  auiïl  qu'une  cêce  >  ainii  que  celle  de  Nidhie- 
merde  Waffembourg  ;  celle  d'OberkirK  en  a 
a  deux  celle  de  Bolzenhauzen  divifée  ci-devanr 
en  deux  branches,  dont  l'une,  dite  Alapierrci  eft 
éteinte  fans  mâles ,  des  biens  de  laquelle  le  Roi 
a  fait  don  au  Sieur  deChanlay  ,  &  Tautrc  dite 
d'Ebenu  Wer  divifée  en  trois  branches  qui  polTe- 
dent  plufieurs  terres  par  indivis  ;  celle  de  Reich 
de  Plats , ci-devant  attachée  au  Cardinal  deFarf- 
tembcrg  ;  celle  des  Barons  de  Reynack  ;  celle 
de  Bleche  de  Rottembourg  ;  celle  de  Sinid- 
berg;  celle  de  Streis  dimmendigen  ;  celle  de 
Valo  d*Altenau  ;  celle  des  Barons  de  Wing- 
hen  ;  celle  de  Vietcrsheim  ;  celles  de  WicKerC 
heim  ;  celle  de  Wombfer  9  de  Wendenheinv 
divifée  en  plufieurs  branches  ;  celle  de  Woltiel 
de  Marfeille  ,  qui  a  2  branches  ;  cellc.de  Zora 
q^i  de  32  branches  efl  réduite  à  2  >  &  enfin  cel- 
le de  ZincKmantel.  Outre  ces  familles  1  la  ma- 
tricule de  la  Nobleffe  en  contient  quelques  au- 
tres 9  dont  il  nefe  trouve  plus  perfonne ,  telles 
que  celles  de  Brorzeini ,  Bodingheim ,  Laudem- 
berg,  Bellendorf ,  Kloexler  ,  de  Mundeftheia 
6c  les  Barons  de  Shonau^  Il  y  a  quelques  famiU 
les  étrangères  à  l'égard  de  l'Alface  qui  pofTc- 
dent  des  biens  dans  le  diftridt  de  cette  Nobleffe 
r^ns  être  compris  dans  fon  Direéloire  :  telle» 
font,  le  Sieur  de  Zedledy  ,  dont  la  mcreeftnce 
i  Mâlenheim  ,  les  Barons  de  Truches  je  dfi: 


\ 


ETAT  DE  LA  FRANCE.,  40Z 

Rheinfcld,  les  BaronsU'Elzenheim ,  les  Barons  AlSA^ 
d'Ulm.  Toute  cette  Noblefle  eft  fort  pure ,  mais  ce,  / 
communément  fort  pauvre  ,  dont  il  y  a  deux 
raiibns.  La  première  eft  Tufagc  oiY  elle  eft  de 
partager  les  fucceflions  de  père  ôc  de  mtre  par 
tête;  la  deuxième^  qu'elle  ne  peut  jamais^fe  réta- 
blir par  des  mariages ,  dans  la  néceflitéoii  elle 
eft  d'éviter  les  méfalliànces  ,  qui  leur  ferment 
l'entrée  des  Chapitres  ;  mais  il  me  fâche  fort  que 
cette  illuftre  Nobleïïe  exerce  les  plus  communs 
emplois  de  la  Magiftrature  de»  Villes ,  cela  n'eft 
point  en  ufage  en  France,  à  quelques  méfalliàn- 
ces qu'on  fcit  fujet.  L'Auteur  compte  encore 
parmi  les  Gentilshommes  d' A Iface  le  Baron  ^ 
Stein ,  le  Sieur  de  Globitz  ,  de  Badern ,  de  DiC. 
perg  ,  deSaluff ,  de  Winengheim,  de  Gruin  , 
la  Dame  de  Rathauzen,le  Baron  de  Kcibft  de  les 
Sieurs  de  TurcKeiifi  9  de  Lidau ,  de  Hockhau- 
len  9  de  Makau,  &  de  Graben,  quoiqu'ils  ne 
(oient  pas  immatriculez ,  mais  ils  font  en  ré-^ 
putation  de  Nobieffe ,  l'Auteur  eftime  le  tout 
a  120  familles. 

11  pafFe  cnfuite  au  détail  des  Villes  delà  Pro-  DitéUik 
vince  en  commençant  par  celle  de  Strafbourg,  Pr§vtnct 
qui ,  félon  lui  ,  doit  fa  fondation  aux  Romains ^^« 
qui  k  bâtirent  immédiatement  après  que  Jules  ^*"*'« 
Céfar  eut  repouifé  les  Allemands  au  delà  du 
Rhin-dans  la  guerre  contre  Ariovifte ,  elle  fut 
dès  lors  deAinée  au  {ejour  d'une  Légion  pour  la 
garde  du  paiTage ,  6c  dans  la  fuite  ils  y  établi- 
rent un  Arfenal  avec  une  Manufacture  de  toute 
forte  d'armes  de  fer  ou  d'acier  offenfives  ou  def^ 
fenlîves ,  cafques ,  cuiraffes  >  boucliers ,  flèches 
&c.  aind  cette  Ville  devint  affez  confiderable 
pour  être  regardée  comme  la  Capitale  de  cette 
Province ,  Ôc  fous  le  bas  Empire  fon  Gouver- 
neur poccoic  le  cicre  de  Duc  9  Dùx  Ar^entotOr 


i 


40«    ETAÏ  DE  LA  FRANCE 
ALs  A-  tenjti ,  parce  que  la  Ville  écoic  alors  aommA 
C«^.      Argemuwria,  Toutes  ces  prérogatives  n'onpé. 
cherenc  poinc  qu'elle  ne  fuc  à  la  fin  enlevée  aux 
Romains  par  les  Allemande?  les  Empereurs  Ju- 
lien, Gracren,  Valencinien  la  deâèndirent  néan- 
moins afiez  long  cems-^  9c  méoie  remportèrent 
des  viéloires  fignalées  contre  ces  Barbares  daot 
ibn^territoire  ;  après  leur  mort  l'Empire  n'a- 
yant plus  defoutren,ac  toutes  les  frontières  àitt 
reftées  ouvertes  9  les  Allemans  y  revinrent  une 
cfernierefois  &  s^en  emparerenc.lls  en  étoicoteo 
pofleffion  lors  que  Clovis  I.  Roi  de  Francercm- 
porta  fur  eux  la  bataiUe  de  Zulpich  >  qui  fiit  l'oc* 
cation  de  fa  conver  (ion ,  le  fruit  de  cette  viâoire 
fût  la  rediiâion  de  l'AI&ce  à  (on  obéiflance,  êc 
depuis  ce  tems-là  Strafbotu^  a  fait  partie  de  la 
Domination  Françoife,    Dans  le  partage  de 
L'ouïs  le  Débonnaire,  elle  échucà  Lodiaire  i*at- 
né  d'entr'eux ,  de  après  lui  à  fes  engins  jufqo't' 
ce  que  faMaifôn  étant^éteinte  avec  celledeChar- 
lemagne  U  la  Couronne  de  France  étant  traot 
portée  à  une  autre  famille  1  toutes  les  contrées 
où  Ton  parloit  Allemand  iiirent  réunies  foui  la 
puiifance  d'un  Empereur  de  la  Nation  »  depoii 
StTAf^  lequel  tems  Stra(bourg  U  toute  l'Allace  n'ont 
**»'i»      point  reconnu  d'autres  fouverains.  Stratbourg. 
rapporte  l'origine  de  fa  liberté  aux  tems  de 
rÉmpereurOtton  ni,après  lequel  divers  Empe- 
reurs ont  confirmé  ces  privilèges  &  lui  en  ont  ac- 
cordé de  nouveaux  entr'autres  celui  de  ne  rien 
Î^aycr  des  contributions  communes  de  l'Empire 
e  Traité  de  V Veftphalîe  ayant  attribué  au  Roi 
la  Souveraineté  dé  l'Alface  en  l'année  1648? 
H  ne  s'eft  pas  d'abord  fait  reconnoitre  dans  la 
VHIIe  de  Straibourg ,  fa  minorité  &  l'embarras" 
des  différentes  guerres  où  il  a  été  engagé ,  l'a- 
yimt  obligé  de  fufpendre  fès  pré tenfions  \  mais  * 

Je 


BTAT  DE  LA  FRANCE.    4^p 

It  Traité  de  Nîmegue  de  Tanoce  1 678.  l'ayant  AlSA- 
mis  en  état  de  faire  valoir  Tes  véritables  droits ,  c£« 
il  obligea  en  168 1.  le  Magifbatde  cette  Ylïiz^ 
non  feulement  de  reconnoitre  fa  fouverainetc  « 
mais  encore  de  donner  entrée  à  £es  Troupes  « 
de  recevoir  Garnilon  Françoifè  Se  de  réta- 
blir le  Culte  Cadiolique.  Depuis  cela  on  n*a  rien 
oublié  pour  augmenter  les  fortifications  de  cet- 
ce  Place, l'on  y  a  bâti  une  Citadelle  de  5  baitions 
avec  un  Fort  à  la  tête  du  Pont  -,  nommé  le  Fort 
de  Kell,  plusieurs  Fortins  dans  les  lues,  &  deux 
Redoutes  aux  principales  Portes.  La  Ville  ren- 
ferme 1  loo  maiibnsi  1 1 3  oc  familles  A:  z  3  ooa 
habitans  9  elle  tû  bien  percée  &  bien  bâtie  « 
le  Commerce  y  fleurit  dans  le  tems  de  paix  ,  le 
peuple  y  eft  doux  &  bon,ne  coonoiflanr  ni  l'am- 
bition des  honneurs  ni  l*avid:té  des  richefles  ; 
chacun  ne  cherche  qu'à  vivre  doacement  &  li- 
brement dans  fa  Profèûion  ,  fous  robéi'fl*ance 
des  Loix  reçues.  Tout  le  monde  depuis  le 
Magiilrac  jufqu*au  dernier  y  exerce  un  métier 
ce  qui  fait  qu'il  y  a  très- peu  de  pauvres ,  comme 
par  la  raifon  précédente  il  y  en  a  peu  de  bien 
riches.  La  Religion  y  e(l  établie  par  Tautorité 
des  Loix,&la  Luthérienne,  fort  dirPerente  néan- 
moins de  celle  du  refle  de  l'Allemagne  ,  n'en 
ayant  pris  aucune  cérémonie  a  réduit  le  tout  à  un 
rite  tres-timple.  Les  Catholiques»  au  nombre  de 
1000  familles  9  font  étrangères  ou  nouvelles 
converties  9  car  il  faut  dire  que  depuis  que  le  Roi 
a  ordonné  que  la  Magiflrature  lèroic  alterna-. 
tive  entre  les  Luthériens  &  les  Catholiques  plu- 
fieurs  de  ceux  quiyafpiroient  ont  changé  de  Reli- 
gion dans  la  vue  d'y  parvenir,  ce  n'eff  point  une 
médifance  ,  chacun  içait  i'ufage  d'Allemagne  » 
où  l'on  fe  refout  affez  aifémcnc  à  fuivre  la  Rel"- 
gion  du  Souverain  .Les  Calviniflcs  qui  ont  un 
TomeïII.  Mm 


4t0    ETAT  DE  LA  FRANCE: 

AtSA-  Prêche  hors  de  la  Ville  y  font  environ  ijoô 
C  £•  pcrfonnes ,  la  plupart  étrangers  y  ôc  tous  par  les 
Loix  exclus  de  la  Magiftrature.  Le  fîxième  Ar- 
ticle de  la  Capitulation  deStralbourg  porte  ex* 
prelï^mcnt,  que  tous  les  Bourgeois  demeureront 
éyempts  de  tout  forte  de  contributions  9  6c  que 
It  Magiilrat  aura  l'entière  difpolition  de  celles 
qui  étoient  établis  dans  le  Gouvernement^  9t  de 
tous  les  revenus  de  la  Ville,  comme  ilsfaifoienc 
au  tems  de  la  liberté ,  pour  l'employer  aux  b^ 
foins  publics  ôc  payer  les  charges  ordinaires  f 
cependant  ils  fe  font  affujetis  à  payer  annuelle- 
ment au  Roi  90000 1.  moitié  pour  la  continua- 
t'ron  des  lettres  de  répit  qui  leur  ont  été  accor- 
dées pour  la  furféance  du  payement  des  dettes 
Îmbliques ,  &  l'autre  moitié  en  coniideration  de 
a  confifcation  des  fommes  principales ,  qui 
étoicnt  dues  par  la  Ville  aux  Etrangers  non  fu- 
îets  du  Roi.  Outre  cet  impôt ,  les  fermiers  du 
Domaine  ont  unBureau,oii  on  acquitte  les  droits 
d'entrée  &  de  fortie  de  la  Ville  pour  toutes  les 
marchandifes  qui  pafTent  dans  laProvince,  mais 
on  n'y  paye  rica  pour  celles  qui  entrent  aux 
termes  de  la  Capitulation.  Les  revenus  dont 
lès  Magiftrats  ont  la  difpofition  font  de 
deux  t  fpèces ,  la  première  confifte  aux  droits 
qu'ils  lèvent  fur  le  bled  ôc  le  vin  qui  entre  dans  la 
Ville,  fur  la  moulure  des  grains  tant  pour  le  pain 
que  pour  la  bierre  ,  &  lurle  pied  fourchu,  la 
taille  des  Bourgeois  &  le  droit  de  demeure  pouf 
les  Etrangers ,  Tes  péages  du  Font  du  Rhim ,  la 
vente  du  lel,  &  ennn  le  revenu  des  Bai  II  âges  qui 
appartient  à  la  Ville,  dont  la  recette  fè  faitpar 
les  Officiers  des  lieux.  Tous  ces  deniers  font 
réunis  auTréfor  public  entre  les  mains  d'unTrc- 
ibrier,  3  notables  Bourgeois  &  2  Greffiers,  leA 
quels  rendent  compte  cfc  leur  recette  toutes  les 


\ 


ETAT  DE  Ll  FRANCE,    41T 

ftmaînes  en  pleine  AHèmbiée ,  le  total  de  ce  1^  A  LS  A 
venu  a  monté  en  tenfs  de  Paix  jufqu'à  500000 1«  C£; 
mais  il  e(l  fort  diminué  depuis  la  guerre  «  tant 
par  la  ceflàtion  du  Commerce ,  que  par  la  mau- 
vaife  régie  qui  a  été  faite  des  droits  de  la  Douan- 
ocScdcs  péages  du  Pont.  La  dépeniè  contifle 
ro.  au  payement  de  90000  L  àb^s  au  Roi  dont 
il  a  été  parlé  ;  xo.  A  celui  de  9^000 1.  pour  les 
intérêts  des  fommes  capitales  qui  font  ducs  aux 
fujets  du  Roi ,  lefquelles  font  aquictées  fans  jouît 
de  l'avantage  des  lettres  de  répit  ;  3»,  au  paye- 
ment des  appoincemens  des  Officiers  5t  gratifi- 
cations annuelles ,  qui  fe  font  aux  Magiftrats  > 
ce  qui  monte  à  Joooo  1.  40.  à  Tentretien  de» 
bâtimens  publics ,  y  compris  celui  des  ancien- 
nes gratifications  ,  pourquoi  il  fe  confomme 
80000  1.  jo,  au  payement  des  40000  1.  faifanc 
partie  des  jooooo  1.  accordées  au  Roi  pour  1* 
luppreflîon  des  Charges  de  nouvelle  création 
dans  la  Province.  Ces  articles  ne  montent  en 
total  qu'à  370000 1.  ainfi  comme  il  y  a  encore 
du  revenant  bon ,  il  eft  d'ufige  de  l'employer 
quand  il  s'en  trouve  au  raquit  de  quelque  capi- 
tal des  dettes  de  cette  Ville.  A  l'égard  de  iat 
vente  du  fel ,  il  eft  bon  ici  d'expliquer  que  le 
Magiftrat  a  droit'de  Tacheter  oîi  il  lui  pl^it  9  il 
lé  tiroit  ci-devant ,  des  falincs  du  Tirol ,  mais  è 
préfent  il  le  fait  venir  de  Lorraine ,  où  il  ne  lui 
revient  en  achat  &  frais  de  voiture  qu'à  lôlAêt 
mefure  9  qui  èontient  environ  le  tiers  du  muid  9 
il  le  revend  aux  Bourgeois  z 8 1. 1^  f.  ce  qui  fait 
un  profit  annuel  d'environ  ^0000 1.  fur  lefquel- 
les leMagiftrat  acquitte  les  intérêts  de  3  00000!. 
qu'il  a  emprunté  durant  la  guerre  en  hypothé- 
quant fes  magalins.  La  féconde  cfpèce  de  re- 
venu de  la  Ville  de  Stralbourg ,  eft  celui  qu'el- 
le tire  des  biens  Ecdéfiaftiques ,  dont  elle  s'cft 

Mm  2 


/ 


4»    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

AlSa-  emparée  9  lequel  monte  année  commune  à  10^ 

CE,        ou  120000 1.  la  propriété  de  ces  biens  lui  a  été 

abandonnée  par  le  Traité  de  Munfler ,  ainfi 

2u*aux  autres  Proteftans  de  l'Allemagne  >  fit  ils 
)nt  appliquez  10.  auGrand  Hôpital;  20.  à  celui 
des  Verolez  ;  3  o.  à  la  maifon  des  orphelins  ;  40. 
à  l*Hôpital  des  pèlerins  ou  paiïans  ;  $0,  à  la 
fendation  de  S.  Marc  9  oii  fe  diftribuent  les  as' 
mônes  aux  pauvres  honteux,  &  enfin  à  l'établit 
fement  des  baffes  ClafTes  9  à  l'entretien  des 
Doéleurs  >  des  Minières  9  d'un  Séminaire  pour 
les  jeunes  Prédican^  6c  d'un  certain  nombre  de 
pauvres  écoliers  9  il  efl  certain  que  rien  n'a  plus 
îipporté  de  profit  à  la  Ville  que  l'établiflement 
de  ce  Collège  en  forme  d'Univerlité  ,  à  caufc 
du  grand  abord  de  Jeuneife  de  toute  condition  k, 
de  toutes  les  parties  de  l'Allemagne  9  &  même 
de  Dannemarc  Ôc  de  Suéde  ;  on  efpere  qu'à  la 
paix  elle  deviendra  aufli  ^Griffante  que  par  le 
paffé  9  fur  tout  iî  l'on  continue  d'y  cnfeignerlc» 
exercices  militaires  à  la  jeune  Nobleffe.  Il  fera- 
•  bleroit  que  la  fituation  deStralbourg  dans  lePaïs 
du  monde  le  plus  fertile, &  au  bord  d'une  grande 
rivière  qui  favorife  fon  Commerce  jufques  en 
Hollande  &  en  Angleterre  ,  devoit  la  peupler 
de  riches  négocians  9  toutefois  il  s'y  en  trou- 
ve fort  peu  10.  parce  qiie  nul  Marchand  ne  peut 
faire  un  commerce  pour  fon  fcul  compte  à  peine 
d'amende  ;  20.  parce  que  tout  habitant  de  Stral^ 
bourg  eil  obligé  de  donner  chaque  année  un  état 
au  vrai  de  fts  biens  mobiliers  ôc  immobiliers, 
à  peine  de  confifcation  de  ce  qu'il  n'auroit  pas 
exprimé  ;  cet  ordre ,  qui  eft  établi  pour  le  règle- 
ment de  la  taille  Bourgeoife  ,  empêche  qu'ils 
ne  foient  aufli  aélifs  pour  leur  profit  qu'on  Teft 
ailleurs  ;  30.  enfin  parce  que  la  navigation  du 
Rhin  n'efl  pas  aufli  avantageufe  qu'on  le  pcur# 


\ 


ETAT  DE  LA  FRANGE.    4»? 

foît  croire ,  le  grand  nombre  des  péages  qui  onc  AlS  A* 
été  établis  depuis  la  guerre  de  Suéde  y  dansrles  CE. 
Souverainetez  que  ce  neuve  arrofe,  augmencanc 
les  fraix  de  la  navigation  au  point  de  Tes  égaler 
à  ceux  des  voitures  de  terre ,  c'ell  pourquoi  (i  v 

d'une  part  les  Bourgeois  font  aifez  6c  vivent 
commodément  »  de  l'autre  les  moyens  de  faire 
unegrofle  fortune  femblent  leur  être  tout  à  faic 
ôcez  >  auûi  ne  patoit-il  pas  qu'ils  ayenc  aucune 
envie  de  parvenir ,  ne  fongeant  tous  en  geiTcral 
qu'à  vivre  doucement  3c  en  tranquillité. 

La  Ville  de  Colmar  fituée  au  milieu  de  la  plai- 
ne d'Alface  près  de  l'Ill  6c  à  une  grande  lieuë 
de  la  montagne ,  étoit  autrefois  Impériale  :  elle 
eft  conipofée  de  8oo  maifons  ,  contient  1078 
familles  ôc  7142  perfonnes  ,  le  Roi ,  s'en  étant 
rendu  maître  en  conféquence  du  Traité  du  Mun- 
fter  »  en  fit  rafer  les  fortifications  en  1 673  à  cau- 
ic  du  voifinage  de  Briflac.  Cette  Ville  que  quel- 
ques-uns croyent  bâtie  des  ruines  de  l'ancienne 
.  Argentuaria ,  fut  autrefois  le  théâtre  de  la  vic- 
toire remportée  fur  les  Allemands  par  l'Em- 
pereur Gratien  ,  depuis  ruinée  par  Attila  ,  ôc 
enfin  foumife  par  Clovis  aux  François  9  elle  n'é- 
toit  pas  alors  à  l'endroit  qu'elle  occupe  ipre- 
fent ,  mais  au  lieu  où  George  Duc  de  VVîrtem- 
berg  fit  bâtir  en  154^  le  Château  de  Ho&onrg 
de  l'autre  côté  de  1*111  ,  elle  fiit  environnée  de 
murailles  fous  le  Règne  de  Frédéric  IL  par  fes 
ordres  &  par  le  Miniilere  de  Volfelny  >  lors  Pré- 
fet de  Haguenau  ,  elle  féconda  fous  le  ^egne 
d'Albert  L  la  révolte  d'Adolphe  de  Naflau  ,  Ôc 
par  une  fuite  de  la  guerre  fut  ruinée  une  quatriè- 
me fois  9  puis  rétablie  par  le  même  Adolphe  » 
fon  Gouvernement  eft  entre  les  mains  d'un  Prê- 
teur Royal ,  de  fix  Bourguemaîtres  ,  un  Syndic 
^zo  ConièilleriS  ^  qui  rendent  la  Juftice  aux 
^  Mm  j  " 


414    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Alsa-  Bourgeois  8c  jouïiTenC  environ  de  45000I.de 
CE.        rente  pour  cous  deniers  patrimoniaux  ^c'cftà 
prefent  le  Siège  du  Confeil  fouverain  d*Aliace  > 
oui  a  e'té  tranfporté  depuis  la  ceflion  de  la  Ville 
deBriflacenconféquencedu  Traité  de  RifwlK. 
BrilTac ,  en  Latin  Mons  Briftacus  ,  Capitale 
du  Païs  de  Brif^au  auquel  elle  a  communiqué 
fon  nom  ,  eft  bâtie  fur  une  élévation  à  la  droite 
du  Rhin  ,  elle  doit  fa  première  fondation  aux 
Romains  qui  pour  la  feuretc  de  leurs  frontières 
avoient  élevé  plufieurs  Châteaux  en  deçà  Ac  aa 
<ie-là  du  fleuve.  L'Empereur  OctonL  l'aifiégea 
9c  la  prit  fur  un  Prince  révolté  contre  lui  9  nom- 
mé Eberard  Duc  de  Franconie  &  la  rendit  Im- 
périale ;  Hermand  Duc  de  Suabe  la  ruïna  fout  le 
règne  de  Henri  IL  comme  plufieurs  autres  Villes 
-de  cette  Province  ;  Othon  IV.  y  trouva  un  refiige 
dans  les  guerres  qui  lui  firent  à  la  fin  perçut 
TEmpire  ,  mais  elle  eft  devenue  dans  ces  der- 
niers tems  encore  plus  conflderablC)  parce  qu'on 
a  mieux  reconnu  l'excellence  de  la  utuation>le 
U\jLC  de  Veimar  la  prit  pour  le  Roi  en  l6\t 
après  un  long  blocus  >  mais  le  Traité  de  Munfter 
en  ayant  afTeuré  la  pofl'efïion  à  la  France  9  le  Roi 
aj)ti#«>laiâr  d'en  augmenter  &  perfèâionner 
-^?fiBTOftîBmions ,  qui  la  rendent  aujourd'hui  l'u- 
'"iîjj?a8fjlûs  fortes  Places  de  l'Europe  ,  c'ellun 
roîïW- environné  du  8  hauts  grands  baflions  du 
côté  de  la  terre  5c  de  plufieurs  dehors  défendus 
avec  avantage  par  la  hauteur.  Le  côté  qui  eft  ar- 
rofé  par  le  Rhin  eft  inaccelîible,  mais  de  plus  on 
a  fortifié  toutes  les  Ifles  &  conftruit  une  nouvelle 
Place  en  deçà  du  Rhin ,  laquelle  eft  enceinte  par 
onze  baftions  réguliers  6c  deux  pièces  ifolées  qui 
renferment  des  éclufes ,  au  moyen  defquelles  on 

\peut  inonder  les  environs.  La  Ville  de  Briflàc 
4;ontlent  joo  isaiibnsy  800  familles  4c  4000  hê». 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    41J. 

t>''tan3  :  (qq  Magiftrat,  qui  rend  la  juftice  dans  AlsA« 
. ion  diilridk  jouïc  de  28000  1.  de  revenus  ,  qui  ce, 
font  les  deniers  patrimoniaux  de  la  Ville  9  cecce 
.  Place  ayanc  ccé  rendue  à  l'Empereur  par  le  Trai- 
te de  RlfwiK  a  cte  reconquife  avec  beaucoup  de 
gloire  par  Monfeigneur  le  Duc  de  Bourgogne  » 
au   commencement  de  cette  nouvelle  guerre. 
-Fribourg  en  Brifgauactc  bâtie  en  11 20  par  Fri^nri, 
-Bathold  Duc  de  Zcringh  ôc  depuis  pofled^fe  par 
.les  Ducs  de  Furftemberg  ,  de  qui  elle  a  paflc  à 
-la  Maifon  d'Autriche  -»  le  Maréchal  de  Crequi 
s'en  empara  pour  le  Roi  en  1 6^'^  &  le  Traité 
de  Nimegue.lui  en  afTeura  la  pofîellion  »  à  la- 
quelle néanmoins  il  voulut  renoncer  par  le  Trat-  •. 
ce'  de  Rifwik,  dans  l'intervalle  de  fa  polTeilion 
il  a  fortifié  cette  Ville  de  huit  badions  Royaux 
bien  revêtus^de  fbflèz  très-profonds  6c  de  plu- 
sieurs dehors  t  mais  la  principale  fortiHcatioa 
c(l  le  Ciiâteau  bâti  fur  la  montagne  j  il  a  fix  baf- 
:Cions  Se  plufieurs -redoutes  pour  TafTeurcr  con- 
tre les  vues  de  revers  ,  l*actaque  n'en  peut  être 
que  trèS'dilHcile  par  l'avantage  de  la  utuation  « 
'.  on  compte  800  maifons  dans  cette  Place  ,  en- 
viron 1000  familles  &  4000  Catholiques  >  elle 
efl  gouvernée  par  un  Magiflrat  qui  a  }î;9P^  ^' 
.  de  revenu.  Beffort  eft  fitué  au  paflagcllfiiHàce  ^*Jffru 
en  Franche-comté  -,  au  pié  d'une  moMi(|gne  qui 
la  commande  9  le  Roi  y  a  fait  bâtir  quelques  for- 
tifications ,  qui  la  rendent  très-importante  ,  la 
Ville  eft  peuplée  de  1^0  familles  &  environ 
700  âmes  gouvernées  par  un  Masiftrat  9  dont 
les  revenus  communs  ne  vont  qu'à  o  ou  1 0000  J. 
le  Duc  de  la  Millerayje  «ft  propriétaire  de  tout 
le  Domaine  ôc  des  environs.  Huninguc ,  qui  n'é-  //  <«  "i[«» 
toit  qu'une  (Impie  redoute  de  maçonnerie  éle- 
vée au  bord  du  Rhin  à  la  portée  du  canon  de 
'fiâHe }  acte  cpnAcuitc  par  le  Roi  qui  en  a  fait 

Mm  4 


4ief    ETATDELA  FRANCE. 

Als  A-  une  Place  confîderable ,  quoiqu'en  effet  ellefoit 
|f  B^'       très-petite ,  étant  renfermée  par  cinq  Baftions» 
îl  n'y  a  que  80  maifons  ;  120  famille»  &  joo 
âmes  gouvernées  par  un  Magîftrat  qui  a  4  Joo  L 
de  revenu.  Le  Pont  du  Rhin  eftafïcuré  par  deux 
beaux  ouvrages ,  Tun  dans  une  Ifle  6c  l'autre  aa 
Sciieflat,  de- là  du  fleuve.  Sceleftat  Ville  ancienne  ,  au- 
trefois nommée  Helvetum  Se  Heluba ,  fut  ruï-  ^ 
née  par  Attila ,  &  n'a  pu  fe  remettre  de  fe  chu- 
te que  dès  le  XIII.  Siècle ,  par  la  proteôion  par- 
ticulière de  l'Empereur  Frédéric  H  ,  il  la  fitfer- 
xner  de  murailles  en  12 1 6  &  fit  dt$  fondations 
dans  l*Eglife  de  Ste.  Foi ,  à  prefent  poflcdéepar 
les  Jefuites ,  cette  Place  fiit  raféc  en  1^77,  de- 
puis relevée  U  enfuite  renduêf  une  des  meilleu- 
res de  la  Province.  Un  marais  intpratiquable 
Taffeure  d'un  côté  ,  ôc  de  l'autre  elfe  cft  ceinte 
de  iix  Baflions  Royaux  avec  de  beaux  dehors  » 
on  y  compte  700  maifons  ,  1 1  ûo  familles  Ac 
5000  habitans  gouvernez  par  un  MagiftrarqQÎ 
a  3^000 1.  de  revenu  :  cette  Ville  étoiclmpéria- 
le  avant  le  Traité  de  Munfter ,  on  y  voit  enco- 
re une  fort  belle  Eglife  qui  fert  de  fepulturea 
plufieurs  Do6les  qui  ont  voulu  y  être  inhumei. 
Enfiim  Ën/icheim  autrefois  Capitale  de  la  Haute  AI(à« 
^^w^       ce  vn,  V.fiége  de  la  Régence  d'Autriche  ,  avoic 
été  piàééédemment  le  lieu  de  la  réfidence  àt% 
Ducs  d'Allemagne  ,  il  n'y  a  rien  à  prêtent  di- 
çne  de  remarque  particulière  que  fa  belle  iîtua- 
tion  &  le  Collège  des  Jefuites  î  on  y  compte 
200  maifons  &  1200  habitans  ,  le  Magifûat 
MitéHvU'  n'a  que  5000  1.  de  revenu.  Rapoltzweiller,  en 
if  en        François  Ribauvillier  ,  eft  le  chef- lieu  d'une 
Comté  ancienne  mouvante  de  l'Evcché  de  Bat 
le  9  qui  a  été  pofTedée  pendant  plufieurs  Siècles 
g^^       pour  l'illuftre  Famille  de  Rapolftein  ,  éteinte 
^^k     (ians  les  mâles  |  en  x  6$o  le  Roi  en  a  donné  Ti»; 

i 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    4^7 

veftîture  au  Prince  de  BoîKenfeld  9  dont  la  me-  AlS  A* 
re  ^toîc  fille  du  dernier  mâle  ;  il  y  a  3  jcf  mai-  CE^ 
fons ,  500  familles  8c  2x00  habitans  9  dont  les 
deux  tiers  font  Luthériens ,  le  Magiftrat  n'a 
que  2500  t.  de  revenu.  Gebveiller  petite  Ville  GtkvtU^ 
appartenante  à  l'Abbaye  de  MurbacK  n'a  rien  '«*♦ 
de  remarquable  qu'un  ancien  Château  ,  autre- 
fois réfidence  des  Abbez  ,  on  prétend  que  les 
Bourgeois  avoient  plufieurs  immunisez  >  par 
conceffion  des  Empereurs  8c  des  Seigneurs  par- 
ticuliers 9  énoncées  en  é^^  Chartres  authenti- 
ques 9  qui  leur  furent  enlevées  la  nuit  du  jour 
de  S.  Martin  1448  par  leur  Abbé,  les  Suédois 
prirent  cette  Ville  en  1^54.  8c  la  ruïnerent  > 
il  y  refte  1  jo  maifons  9  *?o  familles  &  14  à 
I  joo  amcs.  Suitz  eft  une  petite  8c  très-jolie   Sult^ 
Ville  dépendante  de  l'Obermandat  de  Ruifac  9 
les  vins  de  fon  territoire  font  excellens9  il  y  a 
aoo  maifons  &  1200  amcs  9  le  Magidrat  a 
5000  1.  de  revenu.   Keifefberg  ,  petite  Ville    Kiifif^ 
rrès-pauvre  &  très-jolie  fîtuée  dans  le  meilleur  ^«'X» 
▼ignoble  d'Al(ace9  a  été  environnée  de  murail- 
les par  Frédéric  II.  qui  la  rendit  Ville  Impé- 
riale ;  elle  a  fouiFert  des  malheurs  infînispêni-     -  '"^ 
dant  les  guerres  de  Lorraine  &  de  Su^|p?^  - '*  \ 
même  durant  celles  de  France  dans  I^|^n*îsSPi'     '*'- 
1^74  &  167$  9  ayant  été  difFerenteslBSw^'V-,      -.^ 
lée  8c  brûlée  dts  deux  partis  ,  il  n'y  refte^ue     "^^-^^^ 
1100  habitans  ,  qui  n'ont  encore  pu  fe  relevet 
de  leurs  difgraces  palTées. 

RouflPac  9  Capitale  de  l'Obermandat ,  appar-  ntufât, 
tient  à  l'Evêquede  Strafbourg ,  en  conféquencc 
de  la  donation  du  Roi  Dagobert  9  dont  il  a  été 
cî-devant  parlé  9  on  y  voit  encore  fur  la  montà- 

fne  les  reftes  du  Château  d'IfTembourg  ,  que  ce 
rince  avoît  fait  bâtir  9  &  où  fon  fils  le  Roi  Si»- 
gebert  II.  prit  naiifance;  cette  Ville  a  été 


4i8    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

^LSA-  plu^eursfbis  brûlée  pcmlanc  les  guerres  desEni« 

CB.  pereurs  Henri  IV.  &  Philippe  de  Suabe  d^ns  le* 
années  1^64.  ôc  1^749  les  Anglois  la  prirent 
«n  141^ ,  ôc  tant  de  malheurs  i'avoienc  prefque 
décru Ice  jufqu'en  i  J  3  6  que  Guillaunne  III ,  Eve- 
que  de  Scraibourg  de  la  Maifon  des^  Comtes  de 
Holftein,  en  entreprit  le  rétabliirenrient.5c  la  fer- 
ma de  murailles  9  elle  fut  prifè  d^aiTaut  en  1634. 
•par  les  troupes  du  Rhingrave  9  reprife  oar  les 
impériaux  après  un  gain  d'une  bataille  lîir  les 
X'Orrains  ,  de  enfin  furprife  par  efcalade  par  le 
■Gouverneur  François  de  Colmar  y  elle  condenc 
à  prcfent  3  50  maifons,  y 00  femilles  Se  2  joo  ha- 
bitans,  Ton  Magiflrat  jouît  de  7  joo  L  de  reveniu 
Téomes,  Tannes  petite  Ville  du  Sungau  &  à  l'entrée  delà 
Vallce  de  S.  Anwri,  n*a  rien  de  confiderable  (juc 
les  bons  vi  ns  de  la  montagne  de  Rang,  qui  k  dc" 
bitentà  fiaile  •>  elle  contient  environ  2  000  amcs 
dans3  50  maifons  leMagidrat  n'a  quej  5^^  ^*  ^^ 
Obeinm  revenu»  Obernheim,autrefbisVille  Impériale  fi- 

^t.m,      tu^e  dans  les  v  ignobles  au  pié  des  montagnes,  eft 
à  .5  lieues  de  Stralbourg,  les  habitans  y  fontau 
nombre  de  3000  en  doc  familles  toutes  Catho- 
liques Se  fort  aiféesjle  Magiftrat  a  1 2  à  1 3000L 
Aftf/j.   de  revenu.  Molsheim  à  quatre  Heuës  de  la  Vil- 

ktim^  le  de  Stra^ourg  appartient  à  TEvéque  de  Str af- 
Jjourg,  le  Chapitre  de  la.Cathedraîe  y  fîxafon 
fejour  en  1 60 y  fous  le  Cardinal  de  Lorraine,  & 
les  Cliartreux  s'y  établirent  pareillement  >  ayant 
été  chafTez  de  Stra;bourg  aulli  bien  que  TEvéquc 
.&c  le  Chapitre  ;  cette  Ville  doit  ce  qu'elle  eftaut 
bienfaits  de  Jean  Erpheim  9  Suiife  de  Nation  4£. 
'Evéque  de  Stralbourg ,  c'eft  lui  qui  a  fait  bâtir 
Je  Château  &c  fondé  l'Hopiul  9  des  biens  duquel 
les  Jefuites  jouïflent  à  préfent ,  ils  ont  une  fort 
.  telle  Eglife  en  cette  Ville  ,  elle  contient  d'ail- 
;kuis  3^00  familles  6c  environ  1500  perfoaocs» 


ETAT  D:E  LA  .FRANCE.    41^ 

Rosfieim  aufli  autrefois  Impériale  »  dont  la  Als-A^ 
Prcfeélure  qui  cft  un  Fieflmpcrial ,  appartient  CE.    j 
à  la  famille  de  Rinnel  9  flcuée  à  i  lieuë  de  la  pré- 
cédente ,  il  y  a  x8o  familles  ac  1 1  à  1 200  âmes  9 
le  Mi^iftrata  jooo  1.  de  revenu.  Saverne  ,  réfi-  Sujemt^ 
dence  ordinaire  des  Evéqiies  de  Strafbourg  9  eft 
(îtuée  au  pié  dts  montagnes  for  le  paiTage  de 
Lorraine  qui  va  à  Shalfbourg,l'Evêque  Egon  de 
•Furftcmberg  y  a  fait  bâtir  un  Château  magnifi- 
que qui  n'eft  pas  achevé ,  la  Ville  contient  envî- 
-ron  1 500  âmes  &  h  Magiftrat  a  4500  î.  de  te- 
vcnu.  Haguenau  >  autrefois  Ville  Impériale  5c     HagH0i 
Chef  de  dix  autres  dont  il  a  été  parlé  ,  n'étoit  mu. 
qu'un  Village  avant  que  l'Empereur  BarberoufTe 
l'eut  fait  entourer  de  murailles ,  elle  a  été  fi  flo- 
riflante  que  les  Archiducs  y  ont  fait  long  tem» 
leur  réfidence  9  on  prétend  néanmoins  qu'ils  n't 
ont  été  attirez  que  par  la  commodité  de  la  chai- 
re ;  quoiqu'il  en  (ott^les  guerres  Pont  abfblument 
-ruinée  9  elle  n'a  plus  qu'une  feule  muraille  9  il  y 
jcftc  4000  familles  trcs-pauvrcs  ;  le  Magiftrat  9 
tjui  étoît  autrefois  compofé  des  Nobles  ,  aux- 
tjuels  on  a  fixbftitué  des  Bourgeois  à  caufe  de  leur 
mauvaife  adminiftration ,  n'a  que  5000 1.  dert^ 
Tenu.  Le  Fort  Loiiis  eft  une  Place  nouvelle  que    f  <  F^yj 
le  Roi  a  fait  bâtir  dans  une  Iflç  du  Rhin,  elle  n'eft  ^-'*^*''* 
que  de  4  baftions  ,  il  y  avoitdeux  ouvrages  aux 
deux  bouts  du  Pont  qui  eft  lùr  le  Fleuve  ,  mais 
en  exécution  du  Traité  de  RifwicK  >  celui  qui 
étoit  fur  les  terres  de  l'Empire  a  été  rafé  &  le 
Pont  de  ce  côté-là  détruit ,  comme  l'Ifle ,  oh  ce 
Fort  étoit  fitué  eft  aflez  grande  ,  il  s'eft  habitué, 
quelque  peuple  dans  la  partie  haute ,  on  y  com- 
pte I  jo  maifons  6c  800  âmes  qui  font  gouver- 
nées par  un  Magiftrat  qui  jouît  de  4000 1.  derc- 
Ycnu  en  conféquence  desottrois  que  le  Roi  a  ac- 
cordé à  cette  Habitation,  Vcifembourg  fur  la  /«Z'^»-: 


4X0     ETAT  &E  LA  FRANCE. 

iJhsSA'  Loueur  eft  fîoiée  dans  un  terroir  agréable  ftfer^ 
(ts,.  tile  y  fur  tout  en  chacaignesw  Dagoberc  fonda  fat 
célèbre  Abbaïe  qui  eft  a  ptéknt  changée  ca  on 
Chapitre  de  Chanoines  9  oa  prccend  aui&  qu'il 
en  fie  bâtir  l'Eglife  qui  eft  bèUe  ,  Frédéric  Bar- 
berouife  fie  entourer  la  Ville  de  murailles  eo 
"^  XI 54.  &  la  rendit  Impériale  9  elle  a  beaucoup 

fouffert  depuis  la  guerre  9  il  y  refte  38;  familles 
Se  environ  P300  perfonnes^,  le  Magiftrat  a 
LéUiÂa»,  1 2000 1.  de  revenu.  Landau  9  qui  eA  la  plus  con- 
fiderarble  Ville  de  laBaife  Alface  ,  autrefois Inv- 
periale  de  la  Perfèéhire  de  Haguenau  9  eftiitu^ 
dans  le  meilleur  terrain-  de  la  Baile  Alface  »  tou- 
te environnée  de  Prairies- ,  de  Villages  &  de 
Bourgs.  On  prétend  qu'elle  doit  fon  origine  à  ua 
Langfrid  Duc  d'Allemagne  vivant  en  750.  âc 
célèbre  par  la  longue  guerre  qu'il  foutint  contre 
Charles  Martel  ôc  fon  fils  Pépin  >  lequel  unit 
Crois  Bourgs  con(igus  pour  former  cette  Ville  à 
laquelle  il  donna&n  nom  9  le  Roi  Ta  rendue  une 
fles  plus  fortes  places  de  l'Europe  ,  l'ayant  en. 
Source  de  8  gros  baillons  de  de  plusieurs  dehors 
ce  qui  n'a  pas  empêché  qu'elle  n'ait  été  prife  & 
reprife  diffcrentcs  fois  pendant  la  dernière  guer- 
re; elle  efl  à  préfent  au  pouvoir  «les  Allemands» 
on  y  compte  700  maifons ,  2800  habitans  cois 
Luthériens ,  le  Magiftrat  jouïtde  ^zoo  1.  derc- 
lAuvtil.  venu.  Auveillerediituéàdeux  lieues  de  Landau 
itf,  fiir  la  même  Rivière ,  au  pic  d'une  montagne  où 
l'on  voit  les  ruines  d'un  très-ancien  château 
nommdTrîfeles  ;  cette  Ville  autrefois  Impéria- 
le appartient  aux  Ducs  âts  Deuxponts.  Ce  qui 
la  rend  confiderable  efl  fa  fituation  fur  le  paiu- 
ge  de  France  ôc  de  Lorraine,  il  y  a  une  Manufàc^ 
turc  de  draps  &  plufieurs  Marchands  Tanneurs^ 
on  y  compte  i  Jo  maifons  feûlement,2|o  famil^ 
ks.âc  enviçon  1100  habitans>  le  MagiftiaLa 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    41? 

>o  1.  de  revenu.  Philifboarfi;  au  de-là  du  Rhin  A  LS4-^ 
l  plus  au  Roi  qui  l'a  céd&par  le  Traité  de  C£.  •  ' 
W  ick  -,  c'cft  une  place  très-bien  fortifiée  de  7  Pèiii;,; 
s  baftions  6c  de  plufieurs  ouvrages  qui  occu-  ^«urg. 
ic  le  terrain  qui  la  fepare  du  Rhin  ,  elle  a  été 
[e  Se  reprife  plufieursfois  dans  les  guerres  pré- 
entes  ,  le  lîege  qu'y  mit  le  Maréchal  Mon- 
nculy  en  1 6^6.  dura  80  jours  de  tranchée  ou- 
tc  >  Monfeigneur  le  Dauphin  la  reprit  ta 
88.  en  2p  jours,  il  n'y  a  que  80  ou  100  mai- 
is  dans  la  Ville ,  le  Magiftrat  n'a  que  2000  L 
revenu  9  le  Domaine  appartient  à  l'Evêque 
Spire  9  elle  occupe  le  pailage ,  feul  facile  pour 
trer  dans  l'Allemagne  avec  une  armée.  Il  y  a 
core  dans  l'Alface  deux  Châteaux  confidera- 
es,  Lichtemberg,  à  9  lieues  de  Straibourg 
lis  fur  une  montagne  5c  très-bien  fortifié ,  ell 
•afideré  comme  un  pofte  important ,  le  Roi  y 
itretient  une  Garnifon  &  un  Etat  Major.Land- 
roon  fur  la  firontiere  de  Suiffe  eft  auili  fortifié  » 
il  y  a  toujours  une  Garnifon  de  deux  ou  trois 
ompagnies.  Il  refle  une  quarantaine  de  petites 
illes  ou  gros  bourgs  qui  occupent  les  plaines 
A  Iface  ou  le  pié  des  montagnes ,  dont  le  détail 
roit  inutile  ,  elles  font  toutes  gouvernées  par 
ur  Maeiftrat  ainfi  que  les  précédentes,  fur  quoi  s 

faut  obfcrver.  10.  A  l'cgard  des  revenus  des 
ommunautez  que  tous  ceux  des  Villes  de  la 
laute  A  Iface  ne  montent  qu'à  i^^SSS  ^«  4"® 
îlles  de  la  Baffe  jouïffent  en  total  de  2 1  o  3  97 1. 
e  forte  que  toutes  ces  Communautez  enfcmble  ', 
on  compris  la  Ville  de  Stralbourg ,  n'ont  que 
44952  l.  de  revenu  ^xe ,  ou  annuel.  20.  Que 
ous  lesMagiftrats  étoient  perpétuels  avant  l'an- 
\ét  1684  ,  où  leconfeil  du  Roi  rendit  un  arrêt 
îui,confirmant  les  anciens  Mtigiftrats  dans  leurs 
Charges  »  ordonne  que  les  places  vacantes  fe- 


> 


4t»    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

ÎA&SA-  roient  à  l'avenir  employées  par  eleâîon ,  cook 
es,  .     me  il  fepratîquoic  en  France  avant  que  l'hcrcdi- 
té  fiic  introduite  dans  les  Corps  des  Villes  ;  cd 
£le6lions  fe  doivent  faire  de  trois  ans  en  troif 
ans ,  fans  préjudice  toutefois  de  la  liberté  qa*onc 
les  Electeurs  de  continuer  le  Magiftrat  dont  le 
Public  eft  fatisfait. 
^*'j      L'Auteur  parle  enfiiite  &  paflc  à  quelques coo* 
?«w/f,    figurations  générales.  lo.  A  l'égard  dcsmonirr 
«  du  Peuple ,  dont  il  eft  dit  que  le  deflàut  commun 

cft  d*aimer  trop  le  vin  &  la  joye  *  il  n'omet  pai 
tK>n  plus  fon  indiDèrence  pour  le  bien  6c  fon  trop 
grand  attachement  à  une  vie  douce  de  aiiée,  fur- 
quoi  l'on  pourroit  dire  que  fi  ces  dernières  quali- 
cez  doivent  pafTer  pour  des  vices  9  l'ancienne 
Morale  efl  bien  changée.  Il  ajoute  que  les  pères 
les  plus  riches  font  toujours  apprendre  des  mé- 
tiers à  leurs  garçons,  6c  que  quand  ceux^rife  ma- 
rient y  ils  ne  les  avantagent  jamais  plus  qae  de 
5,  ou  4000  1.  voulans  qu'ils  exercent  leurs  talens 
&  qu'ils  s'accoutument  à  une  vie  fimple  &  com- 
mune; à  l'égard  de  leurs  filles,  ils  les  marient  or- 
dinairement avec  trcs-peu  d'argent  à  des  perfon- 
ncs  de  même  profellion  6c  conditions  qu'eux  mê- 
mes. Leur  ambition  pour  la  Magiflrature  n'a 
d'antre  objet  que  la  prééminence  6c  nullement  le 
delir  de  dominer  &  de  s'enrichir.  La  Nobleffe 
s'habille  à  laFrariçoife  6c  l'on  peut  juger  qu'ils 
aimeroicnt  l'éclat  &  la  depenfe  s'ils  étoienten 
état  delafoutenir.  10.  L'Auteur  explique  nette- 
ment les  vues  fccrctes  qu'il  a  ,  comme  Miniftre 
d'une  Monarchie  pour  la  fuppreflion  de  tout  le 
reile  de  liberté  dans  la  Province  ;  il  trouve  donc 
que ,  dans  la  Magiftrature  des  Villes  d'Alfacc , 
Ôc  particulièrement  celui  de  Strafliourg ,  il  rcftc 
trop  de  traces  d'un  Gouvernement  Républicain, 
il  dit  que  celan'efl  bon  qu'à  conferver  dansTcf* 


ETAT  DE  LA  FRANCE.  4»^ 
ic  dcccsPeopleslIdéc  éz  .'saraadca  écar ,  9c  AlSAJ 
e  9  comme  il  eft  trcs-oecefiâîre  de  Itor  ikEre  CE. 
rdre  juiqu'à  U  pLis  îcgsrc  cfperaoce  cTç-  ren- 
T ,  OR  a  fa!ttrcs-pnidî=33=K  daî»  îc$  petias 
lies  d'aboi  :r  ramcrîti  des  Magiilrars  pcrpe» 
:1s ,  mais  il  reftelclon  !=s  le  principal  à  £i:re  y 
\  eft  d'anéazidr  lanirâe  àistoiiti  dars  !a  V:IIe 
Strafboorg  »  ac  pour  cela  il  fngeere  v  coïnine 
meillcar  &  pins  ccxxft  nroycn  rïa  fjpprdEoa 
ce  grand  nombre  de  Confeîîs ,  &  de  MagiC- 
ics  appeliez  an  Gourememenc  «  le  Grand  Se- 
t  (umrok  à  ce  (]a*il  prccend  9c  Ton  épargnèrent 
ir-là  les  deniers  delà  V;!Ie  >  dont  on  pourro't 
ire  d'autres  ufagcs  à  difcrcrion.  11  die  que  % 
toique  les  perfonnes  qui  ccn?.pofeRt  le  Confeil 
uverain  d'A  Iface  forent  de  trcs-honnctesgens» 
manière  lence  èc  pelante  dont  ils  renJenc  U 
(lice  eft  fort  à  charge  au  Public,  &  que  îa  ra- 
cé de  leur  audience  aggrave  les  fraix  ,  cbli- 
aiit  les  parties  d'écrire  5c  de  produire  dans  les 
sindres  inftances.  40.  Que  la  règle  la  plus  ge- 
raie  U  la  plus  fure  que  l'on  puific  fe  propofer 
wir  les  impolitior.s  qui  font  à  taire  j>our  la  Fro- 
nce -,  eft  de  bien  examiner  ce  qu'elle  peut  por- 
r  félon  (es  véritables  Forces ,  &  d'en  faire  la 
partition  tout  à  la  fois  ,  fans  y  revenir  à  diver- 
i  reprifes  ;  il  ajoute  que  ces  Peuples  veulent 
ivoir  Cir  quoi  ils  peuvent  compter,  que  l'in- 
îetude  des  affaires  auxquelles  ils  ne  font  point 
coutumez  les  dcfole ,  Ôc  qu'enfin  le  peu  d'atta- 
ement  qu'ils  ont  aux  richeflês  juflifîe  fuffifam- 
ent  leur  impuiffance  quand  ils  ne  payent  pas 
1rs  taxes  dans  le  tems  prcfcript  ;  il  ajoute  qu'il 
f  a  aucune  Province  dans  le  Royaume  qui  ait 
jrni  des  impolitions  durant  la  guerre  avec  tatit 
ponctualité  5c  d'exactitude  que  cellc-cy,quoi- 
•il  foie  catain  qu'elle  a  payé  bien  au  dcffus  de 


4(14  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
AtS  A-  fcs  Forccs.L'Auceur  aflure  que  le  récabliflement 
CB,        des  Chanoinefles  Catholiques  dans  TEglife  de 
S.  Etienne  de  Scrafbourg  (èroic  une  œuvre  (ti- 
gne  de  la  pietc  du  Roi  Se  qui  deviendroit  trbS' 
^réable  aux  Gendls-honunes  du  Pajfs  >  en  pro* 
curant  une  fiibliflance  honnête  à  leurs  HUes  >  lef- 
quelles  font  d'ailleurs  très-malheureufes  pour  la 
plupart.  Le  moyen  en  feroît  aifé  >  puis  qu'il  n'y 
auroitqu'à  retrancher  les  4000  1.  de  rente,  dont 
la  Ville  jouît,  du  fond  de  cette  Maifon  ancienne, 
celle  part  que  le  Roi  trouverçit  convenable  pour 
en  faire  une  nouvelle  fondation.  6©.  L'Auteur 
fait  voir  que  la  ceflion  des  Places  d'au  de-là  Rhin 
portée  par  le  Traité  de  Rifwick ,  loin  d'ctredd- 
lavantageufe  à  l'Alface ,  efl  très-utile  au  Roi,  le- 
quel dépenfoit  beaucoup  à  la  Garde  de  ces  ViU 
les  éloignées  »  au  lieu  defquelles  il  fe  trouve  con- 
firme dans  la  propriété  d'une  belle  Province» 
laquelle  »  étant  ménagée  avec  prudence  &  tem- 
pérament ,  1m i  rend  tout  ce  qu'elle  peut  valoir 
fans  l'engager  à  aucuns  fraix  extraordinaires. 
7«.  A  l'occafion  de  cette  matière ,  l'Auteur  s'en- 
gage à  difcuter  le  fondement  de  la  Souveraineté 
que  le  Roi  exerce  dans  l'Alface  ,  &  il  remarque 
qii'avant  le  Traité  deWeftphalie  qui  eft  le  prin- 
cipe de  fon  droit ,  il  y  avoit  trois  fortes  de  puit 
fances  dans  la  Province  reconnues  légitimes. 
10.  La  Seigneurie  lîmple  donc  les  droits  exer- 
cez par  les  poirelfeurs  .des  Fiefs  qui  ne  peuvent 
être  que  Nobles  &  qui  relèvent  d'autres  Princes 
ou  Seigneurs ,  à  peu  près  comme  il  eft  pratiqué 
on  France,  i©.  La  Seigneurie  territoriale  qui 
appartenoit  à  tous  les  poffefllurs  des  terres  rele- 
vant immédiatement  de  l'Empire  9  laquelleaf- 
prochoit  fort  du  droit  de  Souveraineté  ,  à  l'ex- 
ception du  droit  de  faire  battre  monnoye  ,  àoni 
quelques-uns  étoient  en  poITeilion  ,  Sua^ourg 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    41J 

Se  les  aucres- Villes  Impériales  jouïiTenc  de  cette  Alsa» 
efpèce  de  Seigneurie  dans  leur  Territoire.  5®.  CE.  .' 
La  Souveraineté  6c  Suprême  Domaine  ;  qui  ne 
rélide  pas  tant  dans  la  puiflance  Impériale  que 
dans  tout  le  Corps  de  l'Empire ,  en  forte  que  les 
Seigneurs  immédiats  d*Alface ,  qui  en  étoienc 
des  Membres  participoient  eux-mêmes  à  cette 
autorité  fupericure.  La  Paix  de  Weftphalie 
contient  une  ceflion  au  Roi  de  Couronne  de 
France  de  toute  TAlface  ,  qui  lui  eil  faite  par 
l'Empire  6c  la  Maifon  d'Autriche  >  SS.  Impe^ 
rator.  Mais  i'expreflion  qui  a  été  employée  eft 
fiijette  à  différentes  explications  ,  on  con* 
vient  toutefois  que  la  iuperiorité  territoriale 
dont  la  Maifon  d'Autriche  étoit  en  poffeiIion,a 
été  pleinqnent  cédée  8c  même  avec  droit  de 
Souveraineté  par  l'intervention  de  l'Empire,  la 

Srincipale  conteflation  a  roulé  fur  la  prefeéhire 
e  Haguenan  9  que  l'onToutient  n'être  qu'une 
Jiïstiité  honorable  8c  utile  jufqu'à  un. certain 
pomt  9  parce  qu'encore  Que  les  Villes  qui  y 
i^toient  foumifes  prêtaflent  lerment  auxBaillifs» 
le  Bailli  de  fa  part  juroit  de  les  maintenir  dans 
leurs  droits  de  privilèges  >  dont  celui  de  la  ùir 
périorité  étoit  le  premier. 

Quant  aux  autres  Etats  de  l'Ai  face  qui 
n'étoient  point  du  domaine  de  l'Alface  9  le 
Chriflianijjîmus  Rex  teneatur  ,  fembloit  le»  . 
maintenir  dans  tous  les  droits  ufitez.  Les  chofes 
étant  en  cette  ambiguïté  ,  le  Confeil  d'Alface 
rendit  deux  Arrêts  le  zi  Mars  de  9  Août  i58o> 
qui  ont  ordoiiné.la  réiinion  de  tous,  les  lieux  ex» 
ceptez  par  le  Teneatur ,  &  cette  réunion  a  pro» 
duit  l'extinétion  abfo'Ui:  de  la  fuperiorité terri- 
toriale dans  les  endroits  011  elle  avoit  été  con- 
fêrvée  «  fans  que  le  Roi  ait  depuis  été  troublé 
dans  fa  pofleilioni  mais  coxnmeac  Taurolt-il  étd 
Tam  Ul  Ha 


4t6    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Alsa-  puisque  les feuls perdans  nefelbntpastroirret 
C£..       en  étac  de  conceiler  ni  de  s'oppofèr  à  h  rcUnioiu 
11  cft  vrai  que  le  Traité  de  Rifwîck  donne  im 
nouveau  préiexte  de  dire  que  les  réunions  ju- 
gées précédetnnient  >  donc  la  ceflâcion  n*eft 
pas  exprimée  ,  doivent  fublîftcr  au  profit  da 
Koi ,  puis  que  ce  qu'il  poflède  en  Alfacc  )m 
tient  lieu  d'équivalent  pour  les  choTcs  qu'il  i 
bien  voulu  rellitutr  à  l'Empire  y  8c  c'eit  faut 
doute  la  plus  foi  te  ràifbn  qu^on  employé  pour 
éublir  le  droit  Souverain  du  Roi  dans  l'étendul 
que  Ton  lui  donne  aujourd'hui  »  maison  répond 
que  ceux  qui  perdent  leur  Souveraineté  eficoive 
n'ont  point  été  appeliez  à  ce  Traité  ft  que  les 
reflitutions  faites  a  l'Empire  n'ont  point  dû  être 
payées  d'un  équivalent ,  outre  que  les  Prince» 
particuliers  d'Allemagne  n'ont  aucun  droit  de 
difpofer  des  Etats  6c  Seigneuries  desSouventins 
d'Alface  fans  leur  confentemenr.  Quoiqu*ilen 
foit    la" Souveraineté  réelle  de  fa  Majeftéeft 
parfaitement  établie,  même  dans  la  Ville  de 
Straibourg  .  oii  le  génie  Républicain  domine  le 
plusjl*  Auteur  remarque  en  cet  endroit,quequoi- 
ique  le^Magiftrats  employent  avec  profufion  les 
termes  de  refpe6l ,  de  zèle  &  d'affcélion,  ilsfc 
ménagent  davantage  fur  celui  d'obéïffancc,  & 
rcduiroient  volontiers  en  négations  tous  les  or- 
dres qui  leur  font  donnez  de  la  part  du  Roi  ;  fen- 
timent ,  qu'il  cro't  neceffaire  d'abattre  autant 
qu'on  le  pourra  fans  preflcr  néanmoins  les  cho- 
ies à  contretems  ,  mais  profitant  avec  pruden- 
ce des  conjcndures  qui  fe  rencontreront  à  l'ave- 
nir. 8o.  Ainfi  tout  ce  qu'on  peut  nommer  droit 
Seigneurial  fe  réduit  à  préfentà  l'ulage  des  fieft 
dans  leurs  différentes  mouvances ,  fur  quoi  l'Au- 
teur ,  pour  une  explication  plus  étendue  de  ce 
qu'il  en  a  déjà  dit  j  établit  les  diftin^ions  fui-; 


er AT  DELA  FRANCE.    4*7 
vantes»  i  o.des  fîefs  immédiats  qui  relèvent  1  pré-  Als  a« 
ricnc  de  la  Couronne,  20.  des  dcfs  ou  arriere-fiefs  Ce, 
^  ceux-ci  font  encore  de  deux  elpèces,  fiefs  pro- 
pres ^  fiefs  oblats.Les  oblacs  font  ceux  qui  étant 
naturellement  allodiaux  font  devenus  fujecs  par 
la  volonté  des  propriétaires ,  lefquels  s'en  étant 
defTaifis  entre  les  mains  des  Seigneurs  imme- 
diats>les  ont  repris  d'eux  aux  conditions  expri- 
mées dans  les  inveflicures  :  les  dtfs  propres  lonc 
éts  demembremens  des  fiefs  immédiats  qui  ont 
été  accordez  à  certaines  conditions  femblable- 
ment  exprimées  dans  les  invefticpres.Ces  condi- 
tions fereduifent  pour  l'ordinaire  à  deux;la  prc- 
'  miere  efl  le  fervice  en  arme^de  la  perfonneavec 
certain  nombre  de  vaflauK,&c«tte  condition  ex- 
dud  nouvellement  les  femmes  ^c  les  Ecclefiaili- 
ques  de  la  pofleffion  desiîefs,ilya  toutefois  quel- 
.ques  fiefs  exceptez  où  les  filles  font  appellées  à  la 
Aicceffion  au  défaut  des  mâles ,  mais  cette  efpèce 
eflfôrt  rare  ;  laièconde  efl  la  reverfion  du  fief  au< 
Seigneur  dominant ,  faute  de  poileritémafculi- 
ne  y  cette  condition  exclud  les  intentions  des 
Collatéraux ,  les  aliénations ,  les  ventes ,  les 
adjudications  par  décret  de  toute  forte  d'hypo* 
theques  contraires  fans  le  confentement  du  Sei- 
gneur dominant.  Si  cette  condition  efl  incom- 
mode d'une  part  aux  Propriétaires ,  puis  qu'elle 
les  reduitàlafimple  jouïïïance  des  revenus,  elle 
cfl  de  l'autre  fort  avantagcufe  aux  familles,  puis 
que  lesenfans  rentrans  toujours  quittement  dans 
la  fucceflion  de  leur  père  en  prenant  l'inveftiture 
du  Seigneur  dominant ,  les  veuves  n'ont  pas 
même  d'hypothèques  fur  ces  fortes  de  biens  pour 
leurs  conventions matrimoniales&font  réduites 
e  une  fimple  fubfiflance  quand  il  n'y  a  point  de 
biens  allodiaux  dans  une  famille  9  le  droit  qu'a; 
k  Roi  en  eonf^quence  de  cet  ufage  de  difpolèc 

Ha  2. 


4i8    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

'AlSA-  <ie$  fiefs  qui  relèvent  de  fa  Souveraineté ,  ave- 
CE.  fiant  le  cas  de  la  vacance  >  eft  un  des  plus  beat» 
qu*il  y  exerce ,  il  pourroit  en  conféqoence  les 
réunir  à  fon  Domaine  utile»  n'y  ayant  rien  dans 
la  jurifprudence  du  Pa'i>qui  y  foit  formellement 
contraire  9  toutefois  ce  n*e(l  pas  la  coutume,  9c 
îufqu'à  préfent  il  en  a  accordé  le  don  en  entier 
aux  perlonnes  qu'il  a  choides.  9  o.  Il  refte  à  faire 
une  féconde  oblervation  au  fujet  des  païfàns  qui 
vivent  dans  la  dépendance  des  fiefs.  Avant  qoe 
l'Alface  fut  au  Roi  ils  étoient  obligez  de  ùàte 
des  corvées  de  bras  Se  de  chevaux  toutes  les  fois 
qu'ils  en  étoient  requis  par  le  Seigneur ,  fûk 
que  ce  droit  fut  une  émanation  de  la  fiiperiorité 
territoriale  ou  un  profit  utile  attaché  a  la  Sei- 
gneurie. L'un  des  premiers  changcmcns  qu'on 
ait  fait  dans  la  Province  a  été  la  reduâion  des 
corvées  illimitées  à  cinq  feulement  pour  lecours 
d'une  année  9  qui  font  payées  en  elfence  ou  ea 
argent  à  raifotx  de  1 5 1.  par  cheval  8c  de  dix 
par  perfonne  au  choix  du  Seigneur»  Les  terres 
au  Duc  Mazarin ,  où  cette  reformation  n'étoic 
point  pratiquée,  viennent  d'y  être  aiTujettiespar 
un  arrêt.  Mais  à  l'égard  de  la  Baffe  Alface,  la 
chofe  eft  fort  différente  >  les  corvées  ducs  à  la 
Nobleffe  immédiate  font  réglées  à  douze  par  an 
payables  en  effence  ou  en  argent  au  choix  duSei* 
gneur,  celles  ducs  aux  Gentils-  hommes,  qui  ne 
font  point  du  Corps  de  cette  Nobleffe ,  font 
fixées  à  dix  par  an ,  mais  l'option  du  payement 
en  effence  &  en  argent  eft  reiervée  au  pXifan,  il 
fautobferver  à  l'égard  des  uns  ôc  des  autres  que 
le  païfan  qui  paye  corvée  deibn  cheval  eft  libre 
de  fa  perfonne ,  hors  dans  la  dépendance  de 
l'Evêché  de  Strafî^ourg,  ou  le  païfan  paye  douze 
corvées  en  fa  perfonne,  &  fept  feulcmeift  de  fon 
cheval  en  efience  ou  en  argent;  au  chQÎxdQ 
rEvêquoou  defooReceveuc. 


1 


\ 


EXTRAIT 

D    V 

vfEMÔIRE 

DELA 

GENERALITE 

0  ir 

DEPARTEMENT 

D    & 

F  L  J  NDK  ES, 

reffé  par  ordre  de  Monfeîgneur  le 
Duc    DE    Bourgogne 
en  i6$i. 

Par  Monjteur Intendant, 

A  Flandres  entière  a  pour  bornes  au  Mî-  FlaH- 
di  le  Hainauk  6c  une  partie  de  la  Picar-  dK£&i» 
_/  die  ,  au  Levant  entre  le  Hainault  &  le 
ibant ,  au  Nord  la  Mer  d'Allemagne  avec 
Tibouchure  de  l'Efcaut  que  l'on  appelle  le 
m ,  qui  la  fepare  de  la  Zelande  »  &  au  Cou- 
mt  la  Mer  Britanique  avec  une  partie  de  la    ^es  hri 
iere  d'Aa  qui  la  fepare  de  l'Artois  Ôc  des  ""• 
uvernemens  de  Calais  &  de  Boulogne.  Oa 
lie  la  Flandres  en  crois  parties  ^  la  Flandres 


i 


4?0    ETATDFLA  FRANCF. 

Flan-  Fiaminguante  >  où  Ton  parle  Flamand,  laFlaik 
PIL£S.  ^^^  Gallicane  où  Ton  parle  François ,  la  Flan- 
dre Impériale  âcaufed'Aloft  qui  selevoitdef 
Empereurs.  La  première  efl  contenue  depui» 
la  Mer  du  Nord  jii(qu*à  LiMe  ,  fes  Villes  font 
Gand  Capitale  y  Bruges  9  Ypres  ,  l'Eclufe , 
Oftende ,  Nie  wport ,  Fumes ,  Dunkcrque ,  Bcr- 

fue ,  S.  VVinecq ,  Gravelincs^  Coertray.  La 
landre  Gallicane  a  la  précédente  au  Septen- 
trion 9  le  Cambrefis.au  Midi  9  TEfcaut  au  Le- 
vant 9  &  la  Lys  à  l'Occident  9  elle  cootieotles 
Villes  de  Lille  9  Douay  9  Tonrnay.  La  Flandre 
Impériale  eft  lituée  encre  l'Efcaut  &  la  Dendre 
6c  comprend  le  Païs  d*Al«il ,  ce  qu'on  nomme 
Bifiêire  Jits  quatre  métiers^  La  Flancûe  a  toujours  Eût 
de  u  partage  de  la  Gaule  fous  le  nom  Ac  Belgique4 
tUndre,  J^^^  g^g  n'étoit  néanmoins  qu'une  petite  par- 
tie -,  connue  plus  particulièrement  tous  le  nom 
de  fes  Peuples  9  Nervii  Se  Morini  ,-lcs  premicrs^ 
étoient  proprement  les  habitans  du  Hainaulcdc 
la  Capitale  des  féconds  étoit  Therouannc  9  U 
domination  de  ceux-ci  s'étendit  jufques  à  l'em- 
bouchure de  l'Efcaut  9  en  forte  que  les  Rkuteniy 
les  Plamojii  avec  certains  Peuples  nommei 
Cimbres  écoient  leurs  fujets  en  qualité  d'AU 

liez fuccomboient  tous  (bus  la  puit- 

fknce  des  Romains ,  mais  comme  ils  étoient  les 
plus  éloignez  ils  furent  fournis  les  derniers.  Le 
Païs  écoïc  en  ce  tems-là  fort  diffèrent  de  ce 
qu'il  eft  aujourd'hui  ,  il  étoit  couvert  d'épaiffcs 
Forêts  6c  les  terrains  bas  qui  ont  été  tous  de- 
cheffez  depuis  n'étoient  alors  que  marécages 
difficiles  à  pénétrer  à  des  Armées  ':  cependant 
Cefarfçùz  s'y  faire  des  chemins,  au  moyen  de* 
grands  abbattis  de  bois  qu'il  fît  faire ,  mais  d'a- 
bord qu'il  fut  palfé  en  Angleterre ,  les  Morins 
fecouiéxeat  le  joug  fui  un  £uix  Jbruit  de  (a  mort  « 


't 


ETAT  DE  LA  FRANCE,    i^fï 

ûhs  qu'il  eut  appris  cetteiiouvcllc ,  il  y  fit  mar-  Fl  Alî2^ 
cher  fon  Lieutenant  le  ce  General ,  ayâftttrou»-  dresV 
¥é  moyen  d  entrer  dan»  k  Pa¥ft  dans  le  cems  dcB- 
bafiès  macées ,  s'en  rendit  de  nouveau  le  Maî- 
tre en  fort  peu  de  tems ,  &  ce  fut  aloM  qu'il  y 
écablit  Roi  Commenius,  homme  de  grande 
autorité  qui  étoît<l' Artois.  Gcfar  trouva  plu* 
éedtfbculcéâ  réduira  lesNerviens  >  il  leur  liyrà. 
la  bataille  où  il  penfa  périr ,  Se  ce  fut  en  cette 
occaiion  «{ue  combattant  à  pied  il  arracha  le 
bouclier  d'un  folckit  pour  s'en  couvrir.  LesRo-  - 
mains  demeurèrent  Maîtres  paifibiesdes  Gau-^ 
les  &  de  la  Flandre  julqu-àl-iriuption  des  Fran- 
çois. Comme  la  Flandre  (è  trouvoit  la  premiè- 
re fur  le  chemin  c'eft  par-là-qu'ils  commence- 
fent  leurs  conquêtes.  Clodion  fe  rendit  Maître 
en  423.  de  Cambrai  Se  de  Tournai  5c  aprèt< 
avoir  battu  ks  Romains  ,  il' marcha  ,  dit-on  9 
contre  les  Morins ,  prit  Golduerus  Chef  des  Ru- 
theniens  8c  des  Cimbres  ,  avec  fa  fille  ^  qu'il  fit: 
époufer  à  ion  neveu  Flandeberg  fils  de  fa  fœur  » 
lequel  il  établit  Preferdc  cette  Contrée  mariti- 
me après  en  avoir  chaifé  les  Garnîfons  Romai- 
nes. En  ce  tems-là  la  partie  haute  de  la  Flandres 
«'appelloit  le  Païs  des  Menapiens ,  &  peu  après 
la  partie  maritime  commença  à  porter  le  nom- 
de  Flandres ,  que  quelques-uns  tirent  de  Flan- 
deberg qui  paroit  aux  autres  tout  à  fait  fabu- 
leux. Le  Païs  fe  fournit  aux  François  8c  petit  à 
■petit  s'accoutuma  à  leurs  mœurs  après  qu'ils  cu- 
rent fait  une  paix  folide  avec en  43 1  ,. 

on  ne  voit  point  que  depuis  ce  tems-là  ils  y 
ayent  fait  ni  guerres ,  ni  ravages ,  quoique  les; 
greffes  Villes  tinffent  encore  pour  les  Romains, 
mais  en  489.  les  habitans chafferent  leurs  Gar- 
nîfons pour  fe  donner  tout  à  fait  aux  François  > 
6c  l*ort  remarque  que  Gand  fut  la  dernière  dft: 


4)1    ETAT  I>E  LA  FRANCE 

Flan  toutes  qui  fe  foumit  à  leur  domination.  Encf 
1IK£S«  premier  temsdu  Gouvernemenc  des  François 
la  Flancbe  fiit  partagée  entre  plufieursdifrcrentt 
Souverains  ,  Clovis  prétendit  qu'ils  lui  deroieot 
ebéi  (Tance  Se  après  Ta  voir-  exigée ,  il  les  fie 
znailacrer  ou  les  tua  lui-même  pour  h'aroir  ploi 
la  peine  de  fe  faire  ebéïr.  Lçà Roisde  la pn- 
miere  ôc  de  la  féconde  Race  comtnèttoient  des 
Comtes  pour  le  Gouvernement desProvinccs» 
êc  l'on  remarque  que  ceux  de  Flandres  prireoc 
Je  nom  de  Foreftiers ,  ce  qui  faie  connbîcrc  (]uc 
c'étoit  encore  un  Païs  de  bois  ;  on  prétend  qof 
Charlemagne  y  établit  le  premier  Comte  bére* 
ditaire  Lidericq ,  que  l'on  furnomme  de  Harle* 
becq ,  il  eft  au  moins  certain  que  cet  Empereur 
connoiffant  que  ce  Païs  manquoit  d^habitaos 
pour  en  défricher  les  forêts  de  deflecher  les  nia« 
récages ,  y  tranlporta  <k)ooo  Saxons ,  ilaoyoic 
que  leur  mélange  avec  les  Flamands  les  accou* 
tumeroit  à  la  Religion  Ôc  à  l'obeiffance  «mail 
îl  fe  trompa  9  ce  qui  donne  lieu  à  l'ancien  ?to* 
verbe  9  que  d*un  Diable  il  en  avoit  fait  deux  » 
les  Saxons  ayant  plus  gâté  les  Flamands  qus 
ceux-ci  n'amendèrent  les  autres. 

La  première  Race  des  Comtes  de  Flandres 
defcendoit  deLidericq,  Charle*  le  Chauve ea 
inveflit  Baudouin  qui  fut  furnomme  Bras  d( 
fer  y  arrière-petit- fils  de  Lidericq  ,  qui  étoit 
devenu  fon  gendre  par  l'enlèvement  de  fa  fille 
Judith  veuve  d'un  Roi  Saxon  d'Angleterre.  J)tf 
puis  ce  tcms-là  »  la  Flandre  a  été  une  Souverai- 
neté féparée  de  la  Couronne  9  quoiqu'elle  en 
relevât  en  partie.  Les  Deilendans  de  Lidericq 
s-éteignirent  en  la  perfonne  de  Baudouin  VIL 
dit  la  Hache  9  à  qui  fucceda  Charles  de  Danne- 
marc  fon  neveu  ,  puis  Guillaume  de  Norman- 
die ;  à  qui  Lquïs  le  Gros  avoit  donné  la  Comté 

de 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    4» 

e  Flandre  au  préjudice  de  Guillaume  Delors  >  Fl  AH- 
'Arnoudle  Danoise  parciculieremenc Thier-  DRfiS* 
f  d'Al&ce  petit  fils  du  Comte  Robert  le  Gn^ 
>n  par  fa  mère  Gertrude  U  cependant  celui-ci 
iz  aifez  de  bonheur  pour  l'emporter  fur  tous 
is  Compétiteurs  9  de  forte  qu'il  laifla  la  Flan- 
re  coûte  paifible  à  Philippe  fon  fils»  lequel 
près  avoir  été  Tuteur  de  Philippe  Augufte  5c 
avoir  marié  à  fa  nièce  Ifabelle  de  Hainauic 
3utinc  comme  lui  de  grofles  guerres  &  mou« 
ut  enfin  dans  la  Paieftinc  fans  laifFer  d'en-  / 
ans  de  fes  deux  femmes  Elifabeth  héritière 
le  Vermandoîs  de  Mahault  de  Portugal.  La 
ucceflîon  revint  par  conféquent  à  fa  fœur  Mar- 
ruerite  époufe  de  Baudouin  le  Courageux  Com- 
e  de  Hainault  >  lequel  laiiFa  trois  enfans  ma- 
es  ;  Baudouin  IX.  Comte  de  Flandres  &  pre- 
nicr  Empereur  Latin  de  Conflancinople  ;  Phi- 
ippc  Comte  de  Namur  &  Henri  aufii  Empe- 
xur  d'Orient  après  fon  aîné.  Baudouin  IX.  en 
;}uittant  l'Europe  laiffa  deux  filles  de  fa  femme 
Klarie  de  Champagne ,  fçavoir  Jeanne  ComteC- 
fe  de  Flandres  luccelfivement  époule  de  Ferdi- 
aand  de  Portugal  &  de  Thomas  de  Savoye ,  fie 
Marguerite  laquelle  ayant  époufé  Bochard  d'A- 
vefne  qui  l'avoit  féduite  étant  fon  Tuteur  ,  en 
eut  plufieurs  enfans ,  après  quoi  elle  s'en  fit  fe- 
parer  pour  époufer  Guillaume  de  Dampierre 
fils  aine  d'Archambault  le  Grand  Sire  de  Bour- 
bon ,  dont  elle  eut  pareillement  d'autres  enfans»  / 
entre  lesquels  les  enfans  d'Avefnes  S.  Louïs  ju- 
gea par  arbitrage  le  procès  qu'ils  fe  faifoient  ré- 
ciproquement pour  la  fucceiiion  maternelle.  Il 
adjugea  aux  enfans  de  Dampierre  la  Comté  de 
de  Flandres  &  celle  de  Hainault  à  ceux  d'A- 
vefnes quoique  les  aînez  ,  parce  qu'en  effet  la  fc- 
dui5lion  dont  leur  père  avoit  ule  étoit  d'autant 
Tomç  m.                            0  o 


.,^ 


4U    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

PfAM-  plus  odieufe  qu'il  écoit  engagé  dans  les  Ordre! 

D2UES.   lacrés  quand  il  abufa  de  fa  pupille.  Guy  de  Dam- 
pierre  Comte  de  Flandres  fils  de  Guillaume^ 
de  Marguerite  fe  brouilla  avec  la  France  & . 
mourut  a  Compiegne  à  l'âge  de  80  ans  dans  les 

Î>rifons  de  Philippe  le  Bel  9  lequel  abufà  9  pour 
'y  tenir ,  de  la  parole  du  Comte  de  Valois  fon 
frère  >  fous  le  faufconduit  duquel  Guy  Tétoit 
Tenu  trouver ,  il  fut  père  de  Robert  dit  de  Be- 
chune  au(RX^omte  de  Flandres...  à  l'heritiere  de 
Nevers  &  de  Rhetel  ôc  de  Robert  de  Calfel  fi- 
meux  dans  THiftoire  de  Flandres;  Louis  Coin* 
te  de  Nevers  mourut  avant  fon  père  Se  laiiTa 
un  fils  de  même  nom  que  lui ,  mari  de  Margue- 
rite fille  du  Roi  Philippe  le  Long ,  laquelle  lui 
apporta  le  grand  héritage  de  la  Comté  d'Artois 
&  de  celle  de  Bourgogne  >  ce  Prince  mourut  à 
la  journée  de  Crcey ,  taiffant  Louïs  XI.  quifk 
furnommé  de  Marie  »  lequel  fbutint  pendant 
20  ans  la  guerre  contre  les  Communes  de  Flaii' 
dres  6c  ne  laiiTa  qu'une  fille  du  nom  de  Mai* 
guérite  >  qui  porta  fa  fuccedion  9  pour  lort  la 
plus  grande  de  l'Europe  9  à  Philippe  de  France 
Duc  de  Bourgogne  fils  du  Roi  Jean  &  frère  de 
Charles  V ,  dont  la  pofterité  s'eft  éteinte  après 
quatre  Générations  en  la  perfonne  de  Marie  hé- 
ritière de  Bourgogne  9  qui  porta  la  Flandre 
avec  les  autres  Provinces  qui  compofent  les 
Païs-bas  dans  la  Maifon  d'Autriche  ,  laquelle 
'  étant  peu  après  parvenue  à  la  Monarchie  d'Et 
pagre  &  à  l'Empire  en  la  perfonne  de  Charles- 
Quint  a  fait  les  derniers  efforts  pour  fefcufbai- 
re  à  l'hommage  de  la  France ,  comme  récipro- 
quement la  France ,  a  fait  les  fiens  pour  lui  en- 
lever fes  Villes  &  fes  domaines  ,  ôc  s'enrichir 
de  £es  difgraces ,  jufqu'à  ce  qu'enfin  nous  avons 
TÛ  de  nos  jours  ceue  même  Maifon  d'Autricht 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    4îjr 

C&eindre  dans  fe  principale  fouchc  &  faire  pat  FlAH- 
1èr  ùs  vafles  pofTelIîons  9  par  la  difpollcion  d'un  DK£S« 
Teflamenty  aux  mains  de  ceux  qui  Tav oient  fi^ 
violemment  attaquée  depuis  plus  de  deux  Siè- 
cles. La  partie  de  la  Flandre  que  les  Empereurs 
y  pofTédoient^le  Païs  de  Vaes  Se  le  territoire  de 
Dendermonde ,  que  les  Comtes  tenoient  en 
Souveraineté  >  n'étoient  point  compris  dans 
Thommaee  qu'ils  rendoient  à  la  France ,  auquel 
François!,  renonça.  Voilà  ce  qu'on  peut  dire 
de  la  Flandre  en  gênerai  condderée  dans  fa  to- 
talité ,  mais  comme  ce  Mémoire  eft  deftiné  feu- 
lement à  faireconnoîtreceque  la  France  y  poP- 
£edc  9  c'eft  pourquoi  il  eft  peu  neceflaire  de  fuî- 
vre  la  divifion  naturelle  du  Païs,r  Auteur  fe  bor- 
ne dans  l'Article  fuivant  à  faire  connoitre  la 
Flandres  Occidentale. 

La  Flandre  Occidentale  fiijctte  à  la  France  fait  PUn4res 
partie  de  la  Flandres  Flamingante  ,  elle  a  pour  ^«^'''f^- 
bornes  au  Midi  une  partie  de  la  Flandres  Galli-  '"J^^'^  ^ 
cane  &  de  l'Artois  dont  elle  eft  féparée  par  la  „^,. 
rivière  de  Lys  ;  à  l'Occident  l'Artois  dont  elle  eft 
fèparée  9  &  une  partie  de  la  Picardie  fur  l'autre 
bord  de  la  Rivière  d' Aa  ;  à  l'Orient  la  Châtelain 
nie  de  Court ray  &  le  Franc  de  Bruges  dont  elle 
eft  feparée  par  l'Yper.,  6c  au  Nord  la  Mer  ;fon 
étencTuë  eft  de  10  à  1 3  lieues  de  long  fur  14  à  1 5 
de  large  9  de  forte  que  fon  terrain  contient  envi- 
ron 14  lieues  quarrées.  Ses  principales  Rivières  RtvUfeK 
font  la  Lys  qui  vient  d'Artois  groflie  de  plu- 
iieurs  eaux  9  elle  devient  navigable  au  defTus 
d'Aire  9  d'où  elle  continue  fon  cours  jufqu'à 
Gand.  L'Yper  ne  meritoit  pas  d'être  mis  en 
ce  nombre  s'il  ne  donnoit  fon  nom  à  laVille  d' Y- 
pres  9  il  va  de  cette  Ville  à  la  mer  paffant  par 
Diximude  à  Nie w  port  9  il  reçoit  au  bord  de  la 
Kcnoque  la  Rivière  d'Iifer ,  laquelle  eft  touta 

Oo  X 


4?«    ETAT  DE  LA  FRANCE; 

Fl  AN-  entière  dans  cette  partie  de  la  France  «  elle  com^ 
j^R£$.  mence  à  la  Rocfbrocq  de  porte  prefque  dans  tout 
fon  cours  des  bateaux  plats,qui  ne  tirentque  trois 
à  quatre  pieds  d'eau,  que  l*on  nomme  Beiandrin, 
L' Aa  qui  pafTe  à  S.  Orner  fe  fepare  en  deux  Bran- 
ches ,  a  Waten  9  celle  qui  continue  la  Sépara- 
tion de  la  Flandre  fe  perd  â  Gravelines  ;  celle 
^ui  va  à  DunKerque  pjrend  le  nom  de  Colmes  ;  la 
plupart  de  ces  rivières  de  la  Flandre  ne  font  que 
des  ruiifeaux  qui  tariffent  en  Eté  9  mais  en  re- 
compenfe  le  Païs  eft  traverfé  par  de  grands  k 
gros  canaux  qui  font  communiquer  toutes  les 
principales  Villes  les  unes  avec  les  autres.  L'on 
n*y  trouve  point  de  fontaine  9  8c  dans  cette  éten- 
.    ,         duc  il  n'y  en  a  qu'une  à  Waten  &  une  autre  au- 

f)rcs  d' Ypres  9  laquelle  ne  donne  pas  plus  d'une 
igné  d'eau. 
I>efcri''      Tout  le  Païs  qui  eft  entre  la  Mer  &  la  Colmc  > 
ftitn  du  le  Canal  de  Bruges  6c  l' Yper  eft  plat  uni  &  fort 
ttrrMin,     ly^^  à  la  referve  du  long  de  la  Mer  9  oh  font  des 
montagnes  de  fable  qu'on  nomme  Dunes,  qui  lui 
fervent  de  digues  ;  quelques-uns  croyent  que  ce 
Païs  a  été  entièrement  gagné  fur  la  mer ,  à  quoi 
toutefois  il  y  a  peu  d'apparence  ;  il  y  en  a  encore 
une  partie  conliderable  d'inondée  qu'on  nomme 
la  grande  &  la  petite  Moere  ,  mais  on  connoit 
la  caufe  &  le  commencement  de  cette  inonda- 
tion &  il  en  fera  parlé  ci-après.  Le  rçfte  du  Païs 
jufques  à  la  Lys  eft  mêlé  &  coupé  dd  coteaux  & 
de  petites  plaines  «Se  tout  ce  Canton  eft  généra- 
lement rempli  de  vergers  plantez  d'arbres  frui- 
tiers 9  de  terres  en  labeur ,  de  pâtures  &  prairies? 
chaque  héritage  eft  entouré  de  hayes  &  d'arbres 
à  haute  tige  ,  ormes  6c  bois  blanc  qui  rendentle 
Païs  très-agréable  à  la  vûë,il  y  a  auili  du  bois  de 
-.  qoupe  dans  la  Chatelainie  d'Y  près  8c  dans  le 
1^        Territoire  de  Poperinguen  8c  deV Varneton  avec 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    4Î7 
Forêt  de  4J00  arpcns  qu'on  nomtiie  la  Fo-  Fl  Alï- 
de  Nieppe  qui  appartient  au  Roi  aufli  bien  DRES. 
les  bois  d*Oudhubft  près  d'Yprcs  qui  con- 
inent  3305  arpens.  L'air  du  Païs  eft  par  tout    Si**'»'* 
e  de  épais  tant  à  caufe  du  voifinage  de  la  Mer  ^'  ^^^* 
à  caufe  des  canaux  de  des  V  Vatergants  où  les 
X  croupifTent ,  d'ailleurs  les  vents  du  Nord 
)nt  frcquens  ,  l'hyver  y  eft  long  ,  l'Eté  plu* 
tix  &  quelquefois  extrêmement  chaud ,  mais 
chaleurs  ne  durent  gueres.  Tout  ce  qui  eft     Produit 
eiTaire  à  la  vie  croit  abondamment  dans  le  ^*  ï'''- 
s  &  eft  d'excellente  qualité  ,  le  froment,  le  "'^''* 
rie ,  l'orge  9  l'avoine ,  le  farrazin  ,  les  carot- 
>  les  foins  9  trufes  9  lin  en  quantité  ,  le  colfac 
eft  un  choux  fauvage  9  de  la  graine  duquel 
fait  de  l'huile  à  brûler  6c  en  gênerai  tous  les 
Limes  6c  les  fruits  9  fur  tout  les  beurres  ^  y  font 
cilens ,  mais  il  n'y  a  aucune  vigne  9  la  boit   ^«rw* 
ordinaire  eft  la  bierre  qu'on  fait  avec  de  l'or- 
lacif  appelle  dans  le  Païs  Surgeon  9  que  l'on 
germer  à  Peau  9  puis  fecher  &  moudre  9  on  y 
ate  une  huitième  partie  d'avoine  courte  que 
i  fait  moudre  fans  germer  &  bouillir  le  tout 
s  une  chaudière  pendant  14  heures  9  après 
i  on  entonne  la  liqueur  dans  des  vaiffeaux  de 
li  muids  où  elle  fe  fermente  par  le  moyea 
le  certaine  quantité  de  levain  à  faire  le  pain  > 
e  liqueur  eft  en  état  d'être  bue  i  y  jours  après 
:11e  eft  faite  9  elle  eft  forte  à  proportion  du 
in  qu'on  y  a  mis.  Le  houblon  eft  une  plante 
croit  fort  haute  en  s'attachant  à  des  perches 
dix  à  douze  pieds  9  elle  donne  une  fleur  qui 
ît  féchée  fert  à  faire  la  bierre ,  en  y  donnant 
oût  &  la  couleur,  il  n'en  croit  que  dans  le  ter- 
ire  de  Poperingne.  L'on  a  déjà  dit  que  lePaïs 
reneral  eft  rempli  de  bois ,  mais  celui  qui  ap- 
çhe  de  U  Mer  comme  le  Turnembacj&y.  la 
0  o  j 


i 


4)S    ETAT  DE  LA  FRANCE. 
FlaH»  Chatclainie  de  Bourbourg,  &c.  qui  ontmoim 
jpRhS.   de  bois  que  le  refte  ont  la  facilité  de  crcufcr  dci 
tourbes  en  crcufant  la  terre  dans  la  profondcui 
de  quatre  oq  cinq  pieds  y  on  y  trouve  par  coat  un 
lit  de  deux  pieds  ou  environ  qui  ne  contient  que 
du  bois  pourry ,  il  fe  rencontre  de  grands  arbres 
icnverfcz  de  feuilles^ôc  même  de  noifettcs  cntic 
fcs,  de  forte  qu'il  paroit  que  tout  le  deffus  dccct- 
re  terre  a  été  autrefois  une  grande  de  vaftc  Foret 
que  la  Mer  arenverfée  6c  couverte  à  la  hauteur 
du  terrain  qui  les  furpafTe  d  un  amasde  fables  & 
de  coquillage  ,  au  deffus  duquel  les  eaux  douce» 
ont  amené  le  fol  qui  eft  aujourd'hui  expoféà  Tair 
lequel  n'étant  cffedtivement  que  la  graiffc  des 
lieux  voifins  plus  élevez  9  fait  le  terroir  damon« 
de  le  plus  fertile ,  la  difficulté  eft  de  fçavoir  com- 
ment ces  arbres  ont  pu  croître  dansun  terraiofi 
bas ,  U  qui  fuivant  la  hauteur  des  eaux  d'à-pré- 
fent  ne  pouvoit  manquer  d'être  inondé  >  ouupé» 
nétré  d'eau  falée  qu'il  devoit  être  hors d'éttl de 
produire  autre  chofe  que  des  jonc^.Il  y  a  des  gens 
qui  rapportent  ce  changement  au  Déluge  &par 
ce  moyen  lèvent  toutes  les  difficultez  >  mais  il 
faut  remarquer  que  dans  ce  beau  Pa'îs  on  ne  per« 
met  pas  ordinairement  de  tirer  des  tourbes  de 
peur  de  gâter  les  terres  «,  &  que  d'ailleurs  com^ 
me  elles  fentent  très-mauvais  ,  il  n'y  a  que  les 
JEnxrais  pauvres  qui  en  ufent.  Ce  Païs  eft  admirable  pour 
des  bef'  la  nouriture  de  tous  les  beftkux ,  on  y  en  amène 
tiâiêx,      jje  maigres  de  toutes  les  Provinces  voifines  qui 
s'y  engraiffent  en  peu  de  tems  >  les  vaches  y  don- 
nent une  quantité  de  lait  étonnante,  &  il  fe  trou- 
ve dans  le  FurnembacK  des  brebis  qui  font  oi« 
dinairement  trois  portées  par  an  &  fouvent  5  » 
<J  &  7  ,  les  chevaux  du  Païs  ne  font  gueres  pro- 
pres qu'au  labourage ,  parce  qu'ils  font  trop 
grands^  qu'ils  ont  toujours  prefque  trop  de  ciEC| 


^ 


ËTAT  DE  LA  FRANCE.    «9 

6ny  emmené  des  poulains  d*Arcois  &  duBou-  FlAS- 
lonnoîs  pour  y  prendre  nourriture.  Les  terres  j>rgs« 
portent  Cous  les  ans  tantôt  du  froment  ôc  tantôt 
des  moindres  grains  ,  mais  il  s*en  faut  bien  que 
le  refte  de  la  Flandre  lui  reflemble ,  car  il  y  a 
beaucoup  d -endroits  dans  laChatelainie  deCaflei 
16c  d'Ypres  9  qui  rapportent  à  peine  de  quoi  pa- 
yer les  charges ,  la  terre  de  Furnemback  doit  en 
partie  fa  fertilité  à  Tengrais  qu'elle  cire  de  U 
matière  des  tourbes  qu'efie  enferme  en  ion  fein  • 
c*eft  un  excellent  fumier  9  qui  véritablement 
échauffe  par  trop  la  terre  la  première  année  » 
mais  qui  rengraifFe  pour  50  ans.  Au  refte ,  cfi 
terrain^ne  produit  ni  pierres  ni  ardoifTes  ,  c'efî 
pourquoi  tous  les  anciens  bâtimens  étoient  pref- 
qué  tous  de  bois  ,  ce  qui  les  rendoit  i\  fujets  au^ 
cmbrafemens  qu'on  a  été  obligé  de  deffendre  de 
bâtir  dans  les  Villes  qu'avec  de  la  pierre  ôc  de  la 
l>rique  y  ce  qui  a  diminué fenûblement  les  incen- 
dies. 

Les  Flamands  font  prcfque  tous  gros  ,  gras  c^ré^^re 
€c  grands ,  la  jeuneffe  y  eft  d'une  belle  venue  ,  '^f  <**»- 
ils  font  tous  d'un  naturel  pezant  6c  lent  dans  la  ^''''* 
manière  d'agir  9  cependant  très- laborieux  tant 
pour  la  culture  des  terres  que  pour  les  Manu- 
factures &  le  Commerce  9  que  nulle  Nation 
n'entend  aufli  bien  qu'eux.  Ils  font  fort  enne- 
mis de  la  fervitude  ôc  grands  amateurs  de  U 
liberté  ;  on  les  gagne  plus  aifément  par  la  dou- 
ceur que  par  la  Force  ,  ils  aiment  ôc  haïffenc 
tout  différemment  de  nous  9  ils  fe  Fâchent  àîfc- 
ment  Ôc  fe  reconcilient  de  même  9  jamais  bien 
fenfiblesà  aucuns  égards  ils  fe  confolent  de  tou| 
ce  qui  leur  pourroit  arriver  de  pis  ;  ils  ont  de 
l'efprit  ôc  du  bon  fens  fans  avoir  l'imagination 
vive  9  c'eft  peut-être  pour  cela  *ÎJJ*iIs  aiment  à 
boire  entr'eux  9  à  faire  leurs,  affaires  k  ieurJi 

Oo  4 


440     ETAT  DE  LA  FRANCE; 

Fla^-  marchez  le  verre  a  la  main  >  6c  ils  le  font! 

^Si£Sé  bien  qu'ils  trompencquelquefois  ceux  qui  croient 
être  plus  fins  qu'eux.  Ils  font  fort  attachez  à  la 
Religion  Catholique  ôc  principalement  aux  Dé- 
votions monach^les  9  ils  font  exaâsà  la  MefTe 
&  aux  Sermons  ,  le  tout  fans  préjudice  du  ca« 
baret  qui  eft  leur  pallion  dominante.  11  étoic 
autrefois  aifez  ordinaire  à  1^  populace  dans  la 
chaleur  de  la  débauche  de  fe  battre  à  coups  de 
couteaux  ,  &  ils  fe  tuoicnt  impunément ,  les 
coupables  fe  fauvoient  aufïi-tôt  dans  les  Egli- 
fes  ,  où  ils  étoient  à  couvert  des  rechercMS  » 
pendant  que  leurs  amis  négocioient  leurs  ac- 
commodemens  9  mais  comme  le  crime  n'a  point 
cette  reilburce  fous  la  domination  du  Roi  >  les 
homicides  y  font  prefeotement  plus  rares.  Les 
Flamands  naiifent  tous  avec  du  courage  «  mais 
ils  n'aiment  point  la  guerre  >  tant  parce  que  la 
fortune  ne  s'y  jfkit  pomt  aflèz  promptemeot  à 
leur  fantaifie  ,  que  parce  qu'ils  n'aiment  point 
à  l'acheter  par  une  fujettion  qu'ils  regardent 
comme  une  bafTefTe.  On  a  vu  par  les  adionsdcs 
Armateurs  de  DunKerque  6c  des  Regimensde 
Soire  6c  de  Robeck  pendant  la  guerre ,  que  les 
Flamands  ne  cédoient  en  valeur  à  aucune  Na- 
tion de  l'Europe.  Les  femmes  y  font  belles  & 
blanches  ,  mais  leur  beauté  fe  pafTe  aifcmcnt  » 
elles  ont  plus  d'efprit  ôc  de  boimes  qualitez  que 
les  hommes  ,  elles  font  fages  tant  par  le  tem- 
pérament que  par  le  peu  de  talens  &  d'attache- 
ment  des  hommes  ,  la  vûë  d'un  établiifement 
les  mènent  quelquefois  trop  loin, mais  le  maria- 
ge y  opère  il  bien  en  Flandre  qu'il  fait  toujours 
une  femme  vertueufc  d'une  fille  coquette ,  aufli 
les  maris  n'y  font  point  jaloux  9  leurs  femmes  9 
qui  font  la  grande  partie  de  leurs  aiFarres  de  la 
snaifon  ^  jouïifent  d'une  enûere  liberté  >  pre^ 


"> 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    441 

mamt  part  aux  feftins  de  leurs  maris  Se  bcuvant  Fl A!f5 
«uffi-bîen  qu'eux:  la  nourriture  la  plus  commune-DKIÏS.' 
pour  le  peuple  cft  le  pain  bis  »  le  lait ,  le  beurre    Lt»r 
êc  la  chair  falce ,  ils  font  au(K  fobres  dans  leur  ^'*rraMr 
domeftique  que  paffionez  pour  la  bonne  chère  ^'* 
en  compagnie  9  mais  fur  tout  ils  font  louables 
de  ce  qu'ils  proportionnent  toujours  leurs  dc- 
pcnfès  à  leurs  revenui,ne  fè  faifant  point  d'affaît- 
res  de  diminuer  leurs  trains  ôc  équipages  quand 
leurs  rentes  diminuent  ,  &  l'on  peut  dire  qu'il 
y  auroit  eu  bien  des  familles  réduites  à  la  men- 
dicité pendant  la  guerre  fans  cette  reilburce* 
An  refte  «  ils  font  tous  ,  hommes  &  femmes  9 
grands  amateurs  des  Fèces  publiques  9  chaque 
yille  6c  chaque  Village  a  la  âenne  qui  dure  huit 
jours  9  c'eft  ce  que  l'on  nomme  Kermeffe  ,  l'ou»- 
Terture  s'en  fait  par  une  Procellion  du  Saint  Sa- 
crement 9  où  Ton  ne  manque  jamais  de  voir  des 
reprefentations  de  géants,  de  grands  poiflons'» 
de  Saints  9  de  Diables ,  le  Paradis  9  l'enfer  touC 
cela  marche  en  cortège  par  la  rue  &  fait  le  df- 
vertiiïement  gênerai  du  Public. 

La  Flandre  de  cet  Artile  a  $  Villes  fortifiées  y    ym^^  jg 
Ypres  >  Furnes  9  DunKerque  9  Bergues  U  Gra-  Fldndrts. 
irclines  9  &  treize  Villes  ouvertes  9  Rouifelaer  j 
Meffines  9  VVerwik  ,  VVamcton,  Merville  y 
Caffel  9  VVatten  9  Etaire  ,  Halbrouck ,  Pope- 
ringue  9  Bailleul  ^  Bourgbourg ,  Hanfcooch  6c 
Loo  9  dont  les  Chefs  de  Collège  9  comme  l'on 
parle  en  ce  Païs  9  Se  les  autres  dépendent  des 
principales  9  mais  toutes  font  gouvernées  par 
leurs  Magiflracs  particuliers.  Ypres  eft  le  Chef^ 
lieu  de  quatre  Membres  de  Flandre  9  dont  Crois 
refient  encore  au  Roi  d'Efpagne  9  elle  a  écé  au- 
trefois fort  grande  &  fort  peuplée ,  mais  elle  q(ï 
cxcrcmement  déchue  par  les  fréquentes  Tedi- 
tions  de  £es  HaUuns  Se  par  les  grandes  perces 


44%  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
FLIN-  qu'elle  a  foufFeiî, ,  elle  eft  fituée  fur  im  taifiba 
BJUiS*  formé  dts  égoucs  du  Paîs  ,  lequel  ne  laiflê  pai 
de  lui  donner  fon  nom ,  il  a  auiG  facilité  la  petf 
feftion  d'un  Canal  utile  pour  le  commerce  de  la 
Ville  qui  fe  communique  par  fou  moyen  à  tou- 
tes les  Villes  de  Flandre  ,  il  eft  entretenu  pen- 
dant l 'Eté  des  eaux  de  deux  étangs  c^'on  a  creu- 
fez  au-deffus  de  la  Ville.  Le  circuit  d'Ypfes  » 
qui  écoit  autrefois  triple  de  ce  qu'il  eft  aujoar- 
d'hui  eft  réduira  2695  toifes  qui  eft  là  mcmc 
enceinte  que  Philippe  le  Hardi  lui  donna  en 
1385*,  lorfqu*il  fit  bâtir  les  murailles  de  brique 
qui  fubfiftent  encore  en  partie  ,  le  terrain  dei 
environs  eft  plat  ôc  gras  s*élevant  doucement  à 
demi  lieuë  de  la  Ville ,  mais  les  chemins écoieot 
tellement  impraticables  ,  que  les  Habitansone 
^té  obligez  d 'élever  des  chauffées  pavées  à  Ddus 
les  abords  ,  entre  lefquelles  il  y  en  a  deox  qui 
ont  été  continuées  aux  dépens  du  Païs, l'une  jot 
qu*à  Lille  de  l'autre  jufqu'a  DutiKerque  «  toute 
la  campagne  des  environs  eft  coupée  de  Toffô 
pour  le  deifeichcment  des  terres  ,  &  bordée  de 
tiayes  pour  la  clôture  des  héritages.  Cette  Ville 
eft  ancienne  puis  que  THiftoire  nous  rapporte 
qu*elle  fut  faccagée  par  Its  Normands  l'an  080 , 
ci>  CCS  Peuples  pillèrent  toute  la  Flandre  qu'ils 
trouvèrent  ouverte  5c  fans  defènfcurs.  Aprct 
leur  retraite  Baudouin  le  Chauve  cinquième 
Comte  de  Flandres  la  fortifia  à  la  manière  dt 
tems  ,  c'eft- à-dire  ,  qu'il  y  fit  des  rampaitsde 
terre  avec  une  haye  vive  5  en  1 1x8  elle  fût  pri- 
fe  par  Louïs  le  Gros  Roi  de  France  >  qui  vou* 
loit  mettre  Guillaume  le  Normand  en  poflêf- 
(Ion  de  la  Flandre  ,  on  la  pilla  6c  on  en  brûla 

Îilus  de  la  moitié  ;  en  12 1 3  >  elle  fût  encore  pri- 
e  par  Philippe  Augufte;en  1 240,  le  tiers  delà 
k  Ville  ftit  biûlc  par  accident  i  en  i%p7  >  fit 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    445 

jxbourgs  le  furent  par  les  Garnifons  que  Phi-  ^  L  AnJ» 
pe  le  Bel  tenoit  fur  la  Lys.  Ypres  étoit  dans  ^^^•* 
tems-Ià  dans  les  intérêts  de  fon  Prince  Guy 
Dampierre  qui  avoit  été  retenu  prifonier  en 
mce  ;  en  1 325 ,  les  Bourgeois  d' Ypres  fe  re- 
terent  avec  preiquc  tonte  la  Flandres  contre 
uïs  de  Nevcrs  XXVL  Comte ,  ils  firent  alors 
)attre  la  vieille  enceinte  pour  en  faire  une 
jvelle  )  dans  lamelle  ils  enveloperent  k» 
xbourgs  qui  étoient  extrêmement  peuplés 
•  les  Tiflerans  &  autres  ouvriers  fervans  a  la 
iiufaélure  des  draps  5c  ferges  ,  laquelle  fleu- 
oit  dans  toute  la  Flandre.  L'abondance  ren* 
t  ce  Peuple  tout  à  fait  mutin ,  &  ils  ne  pou- 
cnt  fouffirîr  que  les  villages  &  les  bourgade» 
fines  euffent  des  Habitans  qui  travaillaifent 
c  mêmes  ouvrages  ;  en  1 344,  ils  allèrent  at- 
[uer.  Poperingue  avec  12000  hommes  8c  ne 
rcnt  le  prendre ,  ils  emmenèrent  des  prifo- 
:rs  &  rompirent  plufieurs  métiers ,  ils  firent 
reille  incufflon  contre  un  village  à  demi  lieuë 
la  Ville  nommé  la  Quenoque  qu'ils  faccage- 
)t  Se  jufi]ues  dans  l'année  1383  ce  furent  de» 
moites  continuelles  qui  aboutirent  à  la  batail- 
dc  Robeque  où  les  Flamands  perdirent  tant 
monde  que  les  Habitans  de  la  Ville  d'Ypret 
ntrerent  dans  leur  devoir  ;  mais  les  Gantois  . 
[iflcz  de  l'Angleterre  perlîfîerent  dans  leur  re- 
>ltc  &  vinrent  aflîeger  Ypres  que  Jean  Van- 
)utre ,  qui  en  étoit  alors  Vicomte ,  défendit  fi 
en  qu'ils  furent  obligez  de  lever  le  (îege  ,  ce 
apitaine  brûla  les  fauxbourgs  6c  reduifit  fa  de* 
nce  à  la  vieille  enceinte  ;  on  fait  tous  les  ans 
le  proceffion  au  jour  de  cette  délivrance  qiû 
onne  commencement  à  la  Kermelfe  d'Ypres* 
.es  Anglois  rapportèrent  de  cette  expédition 
es  outiu  de  inltrumeus  propres  à  la  manafac* 


I 


SM4    ETAT  1>E  LA  FRANCE;^ 

Flan-  turc  des  draps ,  qu'ils  établirent  depuis  chez  œi^ 
DK£S.       LaFlancïre  étant  tombéel'année fuivanu à 
Philippe  Duc  de  Bourgogne  par  ibnmariage 
avec  Lbuîfe  Marguerite  nlle  unique  du  ComEe 
Louïs  de  Marie ,  il  s'appliqua  dans  la  fuite  de 
foti  Règne  à  fortifier  Ypres ,  &  parce  que  l*ca- 
ceinte  a  laquelle  il  le  reduîlît  fètr cuva  trop  petite 
pour  contenir  tout  le  peuple  qui  demeuroit  ao- 
Crefois  dans  les  fauxbourgs,  il  en  prit  occafioo(fe 
fèparer  les  ouvriers  que  le  grand  nombre  reïidoic 
difficile  à  gouverner ,  illes  établit  à  Poperinguc, 
VVer  wick ,  Comminei ,  Menin ,  &c.  &  depoîl 
ce  tems  la  manufaélure  des  draps  s'eft  lakai- 
blement  anéantie  dans  cette  ville  ,  où  le  pca 
qu'il  en  refte  ne  £èrt  qu'à  faire  voir  qu'on  y  tra- 
vaille aufli  bien  qu'en  lieurdu  Monde.  En  i  j57, 
Ypres  foufFrit  comme  les  autres  Villes  de  Flan- 
dres les  defordres  des  ReligîonaireS  >  quipillc- 
rent  lesCouvents  &  chafTerent  les  gens  d'Ëgiifc, 
elle  fe  révolta  enfin  conwne  toutesTes  autres  Vil- 
les &  Communautez  du  Fais ,  contre  la  domina^ 
tion  de  Philippe  II.  Roi  d*Efpagne  9  &  ne  fct 
réduite  qu'en  i  ^B^.  par  le  Prince  de  Pannes  ; 
en  1648 ,  elle  fut  attaquée  par  l'Archiduc  Leo- 
pold  ;  l'année  fuivante  pendant  les  guerres  de 
Paris ,  le  Vicomte  RufTainc  la  prit  encore  ca 
16 jS  ,  mais  on  la  rendit  par  le  Traité  des  Pi- 
f  énécs  ;  enfin  le  Roi  l'attaqua  en  perfonne  en 
1^78 ,  &  la  reprît  en  8  jours ,  elle  lui  a  été  cé- 
dée par  le  Traité  de  Nimegucs,   &  depuis  ce 
tems  on  l'a  tellement  fbrtiiSe  qu'elle  peut  paf- 
fer  pour  une  des  meilleures  Places  desPaïs- 
bas.  Le  dénombrement  qui  fut  fait  de  ces  Ha- 
bitans  en  1x47.  témoigne  qu'elle  étoît  peuplée 
de  loOGOo  perfbnnes ,  nombre  qui  eft  encore 
bien  diminué  puifqu'il  n'y  en  a  plus  que  Ç06]* 
On  compte  dans  la  Ville  zz66  maifons ,  qiuir 


ITAT  DE  LA  FRANCE.  44T 
tre  Parolflês  ,  8  Couvens  &  trois  Hôpitaux  FlAH^ 
avec  une  Tequinaye  ,  c'efl  à  dire  9  une  maifon  DKBS#. 
où  de  certaines  filles  ont  leurs  logemens  avec 
un  léger  revenu  qui  leur  aide  à  vivre  avec  ce 
Qu'elles  peuvent  avoir  ou  gagner  d'ailleurs; 
elles  ponent  un  habit  de  Rehgieufe ,  mais  elles 
peuvent  néanmoins  fe  marier  li  bon  leur  femble, 
en  cédant  leur  place  à  une  autre.  Le  temporel  de 
PEglîfe  a  fi  bien  &u6kifié  dans  cette  Ville  que  le 
tiers  de  fa  fuperficie  efl  occupée  par  lesCouvens» 
ou  leur  appartient.  La  Ville  d'Ypres  a  titre  de  , 

Vicomte  qui  appartient  au  Prince  d'Ifanghîn  » 
elle  efl  le  fîege  d'un  Evêché  dont  il  fera  parlé  en 
fon  rang ,  il  y  a  2p  Villages  dans  fa  Cliatelainic 
avec  une  petite  Ville  nommée  Mepine,  qui  étoiç 
aufli  grande  il  y  a  joc  ans  que  l'eft  Ypres  au- 
jourd'hui 9  elle  contenoit  2000  maitons ,  les 
\  ngIoi«  la  brûlèrent  en  1 5  80 ,  elle  eut  le  même 
brc  pendant  les  Règnes  de  Maximilien  de  de 
Charles-quint ,  le  feu  y  ayant  confommé  la  der- 
lîcre  fois  plus  de  300  boutiques  de  tifferans,  elle 
.  depuis  foufïêrt  pendant  la  guerre  infiniment  > 
le  forte  qu'elle  eft  aujourd'hui  réduite  à 1 1  Jmaî- 
bns  Se  $76  Habitans  ,  toute  la  Chatelainie 
[•Ypres  contient  666iz  mefures  de  terre  6c  ' 
:7i  14  pcrfonnes. 

Roufielaer  fur  le  chemin  d' Ypres  à  Bruges  fût  ^oufs* 
uinée  en  9J7.  par  les  Normands  &  fe  rétablit 
>eu  à  peu  ainfi  que  les  autres  Vil  les  qui  eurent  le 
néme  fort  9  elle  a  de  tout  tems  été  expofée  8c 
îarticuliérement  dans  les  dernières  campagnes: 
a  Seigneurie  en  appartient  à  l'Eleélejr  Palatin 
jui  l'a  engagée  au  Prince  de  Swartzemberg ,  le 
:ommerce  des  toiles  y  étoit  autrefois  très-confi- 
ierablc  ,  mais  elle  ell  préfentement  réduite  à 
J 18  maifbns  &  contient  avec  fes  dépendances 
fP44  mefures  de  terre  Se  .105?^  Habitans, 


i'««r* 


\ 


445    BTAT  DE  LA  FRANCS 

Cjl  AM-  VcroïquCypeticeVille  ficuée  fur  la  Lys,éc( 

9iU5S.   confîderable  ,  il  y  a  800  ans  par  ùs  n 
Vtm-  ^res  de  draps  9  il  ne  paroic  point  qu* 

^*  jamais  eu, de  murailles ,  mais  bien  un  r 
&  un  foiTé  ;  elle  a  perdu  jufqu'à  z%6o  \ 
dans  un  embrafement  >  elle  eft  prefec 
réduite  à  543  maifons  de  z  172  Habit 
Seigneurie  en  appartient  au  Comte  de  Bj 
fon  terroir  contient  ixoSmefuresde  tei 
produit  entr'autres  chofes  beaucoup  de 
VAme-  Yarneton,  petite  Ville  fur  la  Lys,  a  foui 

un»  embrafements  qui  l'ont  abfolument  ruin 
efl  réduite  à  172  maifons  5c  à  pp5  Hai 
c*efl  un  Chef^lieu  de  Chatelainie  9  com] 
dix  Villages  &  1 5052  mefures  de  terre , 
q'y  en  a  que  2  3  9  de  vagues.  Le  nombre  < 
bitanseft  de  5*303  «  la  Seigneurie  en  ap] 
au  Roi  d'Angleterre  Prince  d'Orange,  & 
£41UhK  sagement  au  Prince  d'ifanghin.  Bailleu 
lieues  &  demi  d'Ypres  ,  fut  fortifiée  pat 
GrifonComte  de  Flandre  qui  y  bâtit  unC 
elle  fut  prife  &  brûlée  par  les  François  ei 
^depuis  elle  a  été  brûlée  par  accident,l€ 
arriva  en  168 1  ,  ily  refte  J27  maifons 
Habitans.L'ancien  commerce  de  cette  C 
nieétoît  la  fabrique  des  draps  &  du  fil  î 
qui  pafToit  en  Angleterre  :  ces  commei 
éteints ,  la  Chatelainie  contient  1 8  V 
10308  pcrfonnes  &  312.JÎ  mefures 
dont  il  y  en  a  4  joo  en  friche  ;  les  autres 
fent  du  froment  &  Ats  grains  de  tout 
il  jy  a  d'excellens  pâturages  3c  des  bois 
la  Seigneurie  en  appartient  au  Comte 
Tffperiti'  Grand  d'Efpagne.   Poperingue ,  àdei] 

i»«.  d'Ypres  fur  la  Chauffée  de  Dunkerque 
fois  aès-celebre  par  fes  Manufadures  el 
àj:8dmaifoai>  2300  Habitans.  Sont 


ETAT  DE  LA  FRANCE.  447 
ifcrme  7876  mefures  de  terres  Sç  7$^%  FhAtlJf. 
ibicans  ;  la  moitié  des  terres  font  en  bois  6c  DJ^ES* 
houblons  qui  font  d'un  grand  débit  9  I<e  refle 
en  labeur ,  il  y  en  a  mille  mefures  en  friche  : 
alaiiHf  combler  le  petit  canal  de  Poperingue 
puis  la  perfed^ion  de  la  Chauffée  de  Dunker* 
e  »  n  toutefois  le  commerce  fe  rétablit  ja- 
lis ,  il  deviendra  neceifaire.  La  Seigneurie  ea 
partient  à  l'Abbé  de  Saint  Bertinqui  y  a  une 
3ur  féodale.  CaHèl  9  Chef-lieu  d'une  grande  Caf4g 
latelainie  »  a  dans  fa  dépendance  3  Villes  9  47 
liages  ôc  13  branches  9  enclavemens  que 
us  nommons  Hameaux  9  elle  eft  fituée  fur 
e  montagne  011  Ton  découvre  à  10  lieuëa 
la  ronde  :  il  y  avoit  une  Fortereflc  9  coniidera-^ 
e  autrefois,  du  tems  que  les  Peuples  en  étoienC 
>mmez  Morins  foit  de  celui  des  Romains» 
I  Comtes  de  Flandres  y  firent  bâtir  des  mu- 
illes  pour  s'en  fervir  contre  les  François ,  elle 
'té  pillée  ôc  brûlée  tant  par  accident  que  par 
malheurs  de  la  guerre  différentes  fois.  Le 
ince  de  Parme  l'ayant  prifeen  i  J84.  fur  les 
Voirez  de  Flandres  9  on  en  a  laiffé  ruiner  lei 
tifications  9  ce  lieu  efl  célèbre  par  deux  gran- 
•  batailles  données, l'une  eni3x8  parPhiTippe 
Valois  Roi  de  France, &  l'autre  en  1 5/1 .  par 
>nfieur  frère  du  Roi  :  la  Ville  efl  préfente- 
Qt  réduite  à  250  maifons  &  1 3  00  Habitans» 
c  efl  gouvernée  par  fes  Magiflrats  ôc  la  Cha- 
ainie  par  la  Cour  ou  Collège  de  Caffel  9  qui 
aufli  une  Cour  féodale  :  cette  Place  fut  de- 
mbrée  du  Cpmté  de  Flandres  avec  les  Cha- 
finies  de  Verneton ,  Bourbourg  6c  Dunker- 
!  quand  elle  fut  donnée  à  Robert  de  Caffel 
I  puifné  de  Robert  dit.de  Bethune  Comte  de 
indres  de  laMaifon  de  Dampierre  ;  mais  en 
33.  le  Chef  de  ccàe  maifoa  ayant  été  fait 


\ 


44«    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

ft^AN-  priibnier  en  la  guerre  de  Lorraine  >  il  céda  poor 
P&fiS»  la  rangon  au  Duc  de  Lorraine  la  Ville  &  Cha- 
celainiede  CaiTel ,  qui  par  ce  moyen  furent  râi- 
nies  au  Comte  de  Flandre.  Les  Villes  qui  ea 
dépendent  font  Hafbourg  >  qui  contient  $60 
maifonsôc  3725  Habitans.  Étaires  fur  la  Lys 
9u  Prince  de  Robecq ,  quiconcient  190  maifoos 
Se  10x7  Habitans.  £t  Waten  furl'AayàMr. 
le  Prince  d*Yfanghkn ,  qui  n'a  que  55  maifons 
Se  i6f  Habitans  :  on  tient  que  cette  Ville  9  qui 
eft  fort  ancienne  9  efl  originairementjune  Colo- 
fiie  de  Bataves  9  fans  qu'on  fkche  le  ternsniToc- 
cafion  de  fa  venue.  Tout  le  Territoire  deCaflèl» 
y  compris  les  Villes  dont  on  vient  de  parier, 
^contient  14  Châteaux  Nobles  ,  601^  autres 
jnaifons ,  66  perfonnes  Nobles  ,  Î7^^P  auDci 
Habitans  de  i o 34 1 6  mefures  de  terre  >  defquei* 
ks  il  y  en  a.d'incultcs ,  quoique  bonnes  par  dé- 
faut d'Habitans  >  qui  ont  abandonné  le  Fais, 
pour  n'en  pouvoir  foutenir  les  charges  ;  tout  ce 
terrain  eft  très-fertile  en  grains  ,  en  pâtyragcs, 
bois  9  fruits  >  &c.  mais  il  manque  de  facilité 
pour  le  débit ,  les  chemins  y  étant  impraticablci 

6  mois  de  l'année.  Merville  fur  la  Lys  appar- 
tient au  Chapitre  deDouai,laViIle  &  fon  diftriâ 
contiennent  ^44  maifons  ,  2p^8  habitans  & 
4854  mefures  de  terres  ,  aufli  y  fait- on  beau- 
coup de  toiles  ,  les  terres  font  grafles  &  diffi- 
ciles à  labourer.  Toutes  les  Chatelainies  &  ter- 
ritoire ci-deflus  dépendent  d'Ypres  quant  à  la 
Primauté ,  mais  non  quanta  la  Jurifdiélion, el- 
les ont  été  cédées  au  Roi  à  la  Pai;c  de  Nimeguc, 

tunes.      Furnes  ,  Chef  d'une  grande  Chatelainie  &  du 
Païs  compris  entre  l'Ifïcr  &  la  Mer ,  eft  fituéc  à 

7  lieues  d'Ypres  &  à  une  petite  lieue  du  rivage 

kdans  un  terrain  plat  6c  découvert ,  à  la  rencon- 
tre de  cinq  canaux  par  où  elle  communique  â 
toutes 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    449 

toutes  les  Villes  des  environs;  elle  a  eu  part  à  Flah- 
rous  les  malheurs  des  autres  Villes  de  Flandre  >  DR£S^ 
slle  fut  pillée  en  880.  par  les  Normands ,  réta- 
blie par  le  Comte  Baudouin  III  j  mais  elle  n'a 
ké  révétuë  de  murailles  qu'en  1 3.90.  Sous  le 
Règne  du  premier  Duc  de  Bourgogne  une  horri* 
Die  tempête  la  renverfa  en  1 1 3  6,  les  François  la 
>rûlerent  en  1187.  ibus  la  conduite  de  Robert 
Comte  d'Artois;  elle  fût  de  nouveau  brûlée  en 
1)64.  prife  fur  les  Flamands  rebelles  en  1 583 • 
par  le  Prince  de  Parme;  en  1646.  par  le  Prin« 
Kde  Condé  fur  les  Espagnols,  reprifè  en  1648, 
par  l'Archiduc  «  attaquée  de  nouveau  la  même 
aimée  de  reprife  par  le  Maréchal  de  Rantzau  ; 
reperdue  en  1551  f  reprife  par  M.  de  Turcnne 
mi6$B  9  rendue  par  la  Paix  des  Pyrénées  9  re- 
prife en  1667.  &  enfin  cédée  au  Roi  par  le 
Traité  d'Aix  la  Chapelle  ;  les  ennemis  s'en  em- 
parèrent de  nouveau  en  1 588.  3c  le  Maréchal  de 
2oufIers  la  reprit  l'année  fuivante.  On  voit  par 
:e  détail  à  quel  point  ceBb  Ville  ôc  les  environ» 
me  fouffert  des  malheurs  de  la  guerre.  Le  Roi 
'a  fait  fortifier  &  l'a  rendue  une  très-excellente 
Mace  dont  le  circuit  exa6^  efl  de  1 369  toifcs  > 
:lle  contient 459  maifons  6cz6$o  habitans  -,  la 
^hatelainie  comprend  41  Villages  qui  fonc 
rouvernez  par  le  Magiftrat  de  la  Ville  n'ayant 
K>int  de  Seigneurs  particuliers ,  8c  8  autres  Pa- 
•oilïes ,  lefquelles ,  quoique  foumifesà  des  Sei- 
rneurs ,  font  Membres  avec  les  autres ,  fans  être 
leanmoins  comprifts  fous  la  même  Jurifdic- 
ion.  C'cft  en  géûéral  le  plus  fertile  Canton  di» 
Département  particulier  du  côté  de  Diximude» 
nais  il  ell  fort  fujet  aux  inondations  qui  vien- 
oent  du  côté  de  NieWport ,  dont  le  Gouverne- 
ment  inonde  les  environs  pour  fafcuretc ,  en  re- 
U^nant  les  eaux  qui  n'ont  d'auue  iil'ue  vcr4  la 
Tatne  III.  P  ? 


( 


4J0    ETAT  DB  LA  FRANCE. 

Fl At<-  Mer  qucpar  cette  Place ,  raifoa  abfoluè'poarlel 

D.RB$.   faire  regorger  ;  d'ailleurs  comme  ce  terrain  eft 

par  lui-même  gras  Se  humide  9  les  chemins  y 

Ibntprefque  toujours  impratiquableS)  c'eftauÉ 

Î)Ourquoi  les  habicans  ,  qui  ont  un  intérêt  (Icoq« 
iderable  à  faciliter  la  voiture  de  leurs  denrées, 
ont  coupé  d'une  infinité  de  canaux  ce  PaTs»  lefl 
quels  fe  déchargent  dans  les  plus  grands  >  de  ils 
le  fervent  des  uns  de  dts  autres  >  foîtpouric 
tranfport  des  marchand ifes ,  fbit  pourrégooc 
de  la  trop  grande  quantité  d'eau  qui  les  incom* 
mode.  La  necetiité  de  travailler  (ans  ceiTeà 
l'écoulement  des  eaux ,  adonné  lieu  à  l'inflita- 
cion  d 'une  Police  ou  Juftice  qu'on  nomme  I^Ktf^ 
terrin^^he ,  c'eft  à  dire ,  foin  des  eaux  :  elle  eft 
établie  dhs  letems  des  Comtes  de  Flandre, qd 
firent  drefler  des  canes  de  chaque  Département} 
qui  contiennent  avec  éxaé^itude  tous  les  lieax 
qui  ont  intérêt  commun  à  un  même  deffeiche- 
ment  V  ou  qui  V  pouvant  être  inondez  par  une 
mêmecaufe ,  peuvent  we  defleichez  par  un  mê- 
me écoulement.  Tous  ces  lieux  (ont  membres 
d'une  même  VVateringue  »  dont  les  Officiers 
£Dnt  nommez  par  les  Magiflrats  des  lieux  k 
changez  aufli  louvent  qu'il  en  eft  befoin  :  Le? 
VVatergraves  ou  Intendans  des  eaux  exécutent 
toute  leur  autorité  par  le  moyen  des  impolitions 
qu'ils  font  fur  chaque  terraîn  intereffé,lesorclrcJ 
qu'ils  donnent  tous  les  ans  pour  l'entretien  des 
canaux  .  des  ponts ,  des  digues  &  en  général  de 
tout  ce  qui  eft  neceflaire  à  la  conduite  des  eaux» 
les  comptes  fe  rendent  tous  les  ans  très-exacle- 
ment  &  quand  pi  uiîeurs  Seigneur iescompofent 
cnfemble  les  membres  d'une  mêmeVvateringuc, 
hsMagiftrats  n'ont  d'autres  droits  que  d'inter- 
venir dans  les  comptes  pour  empêcher  ks  abus, 
9l  les  Seign^HTS  nomment  entr.'eux  l^s  Oâiciexs 


1 


ETAT  DE  EA  I?tiANeE.    43:1 

delà  VVaterînguc  &  leur  Watergrave.  Il  y  a  Flak- 
«lans  cette  Chacelainie  un  grand  Lac  qu'on  ap-  j>kes^ 
pelle  la  Moere ,  qui  eft  un  terrain  bas'où  les  tank 
ie  font  arrêtées  dès  Tani  di4>mais  un  Ingénieur 
^uî  étoit  au  Service  d'Efpagne  nommé  VenceC- 
las-Coberg  >  entreprit  de  le  mettre  à  fec  de  en 
vint  à  bout  ;  toutefois  fon  travail  ne  fut  guère* 
fcfpeclé  ;  en  164^.  le  Gouverneur  de  Dunker- 
ique  inonda  derechefle  terrain  par  le  moyen  des 
cclufes,  prétendant  éloigner  les  approches  dii 
Prince  de  Condé  qui  en  vouloit  faire  le  fîége  > 
mais  il  arriva  aii  contraif ie  que  cette  inondatioa 
fcrvit  de  circonvalation  à  un  de  fes  quartiers. 
Depuis  ce  tems-là  la  Moeré  eftdemeurée  rem- 
plie d'eau  falée  dans  le  commencement ,  maîi 
qui  s'eft  adoucie  5c  devenue  potable  par  le  mé- 
lange de  fes  eaux  douces ,  on  auroit  à  préfent 
bien  plus  de  facilité  pour  la  deirêcher  que  l'on 
n'en  avoît  autrefois,  parce  que  le  Port  de  Dun- 
Kerque  cft  créufé  de  7  ou  8  pieds  plus  bas  qu'il 
ne  l'étoit. 

Il  y  a  une  petite  Ville  dans  ce  Terrîtorre  nom- 
mée Loo  qui  contient  1 04  maifbns  Ôc  474  habi-     £«14 
tans ,  elle  a  été  ruinée  en  difFerens  tems  par  les 

fuerres  &  par  le  feu ,  toute  la  Chatelainie  dé 
urnes  eft  couverte  du  côté  de  la  Mer  par  un 
terrain  fabloneux ,  oh  s'élèvent  de  petites  mon- 
tagnes qu'on  nomme  les  Dunes,  nonfeulemenc 
c'eftun  territoire  infertile ,  mais  il  communiqué 
fa  mauvaife  qualité  aux  environs  parle  moyen 
dti  vent  qui  fait  voler  les  fables ,  il  eft  peuplé 
d'une  infinité  de  lapins  qui  ne  valent  rîén ,  qui 
défolent  les  bonnes  terres  prochaines.  La  Cha- 
telainie générale  contient  z88maifons,  11x9% 
habitans  &  43 ^^J  mcfurcs  de  terre  fansy  com- 
prendre les  deux  Moeres.  Bergues ,  S*  Winocq;  BerjÊcê. 
Chef  d'une  Chatelainie  eft  fituéefur  ungé-and 

Pp  * 


4jx  ETAT  DELA  FRANCE. 
FlAH-  Canal  à  2  lieues  de  Dunkerque  au  pied  d*an» 
DK£S»  montagne  qui  porcoic  autrefois  le  nom  de 
Groenberg  9  c'eft-à-dire  ,  montagne  verte,  S. 
Winocq  Seigneur  Breton  y  bâtit  une  Abbaye 
auprès  de  laquelle  s'cà  formée  la  Ville  ;  le  Com- 
te Baudouin  VII.  la  ferma  d*un  foiTé  &  le  Com- 
te Guy  de  Dampierre  d'une  muraille  9  elle  fiit 
prifé  de  reprife  par  les  Angloi^  de  François  en 
1^8;  &  confommée  par  un  incendie  (i  grand  la 
dernière  fois  qu*il  n'y  refla  que  trois  Ëelifes. 
Gafton  Duc  d'Orléans  la  prit  en  16^6.  lur  Ici 
Efpagnols  ,  elle  fut  reprife  par  Monfieur  de 
Turenne  en  idjS  ,  &  enfin  cédée  par  le  Traité 
d'Aix  la  Chapelle  :  c'eftà  prefcnt  une  fort  bon- 
ne Place,  qui  a  1828  toifes  de  circuit  ,  l'éten- 
due de  la  Chatelainie  comprend  fix  Seigneurie» 
âc  24  yillages  avec  la  Ville  de  Houfchooles  la- 
quelle eft  réduite  à  388  maifons  &  1800  per- 
sonnes ,  de  22000  qui  y  étoient  en  1644.  Le 
Comte  de  Horn  mort  depuis  peu  en  étoit  Sei- 
gneur. Le  terroir  de  cette  Chatelainie  eA  ferti- 
le en  grains  &  en  herbes  ,  &  toutes  les  denrées 
«'y  débitent  aifément  par  la  facilité  du  tranf- 
port  à  DunKerque  -,  où  les  armemet»  font  une 
grande  confommation  ;  la  Ville  de  Bergues  con- 
tient 7<J8  maifons  &  3 175*  habitans  &  toute  la 
Chatelainie  en  gênerai  2 1 04  habitans  de  67^^^ 
mefures  de  terre  ;  à  une  lieuë  de  Bergues ,  furie 
Canal  de  Dunkerque  ->  il  y  a  un  Fort  de  quatre 
Baftions  ,  nommé  le  Fort  François  ,  qui  en  dc- 
Bêur-  pend.  Bourbourg  fitué  fur  le  Canal  qui  va  à  Dun- 
kur^.  kerque  de  la  Rivière  d' Aa  fut  prife  en  1 3  83  par 
les  A  nglois  pendant  les  premières  guerres  du 
Règne  de  Charles  VI.  &  ils  en  firent  leur  place 
d'armes  ,  les  François  la  reprirent  &  la  brûlè- 
rent ,  depuis  ce  tems  jufqu'à  la  guerre  de  i6]S 
cUe  s'écoit  rétablie  ^  mais  elle  a.  beaucoup  fouf* 


1 


ÉTAT  DE  LA  FRAN-Cfe.    4j^j 

fêrt  depuis  ,  elle  appartient  à  U  France  par  le  FlA!T-* 
Traité  de»  Pyrénées.  La  Ville  &  la  Chatelai-  PR£S» 
Aie  qui  contient  dix  Villages ,  fi>nc  gouvernées 
par  un  même  Magiftrat ,  le  tout  comprend  1 03  j 
maifbns ,  5307  habitans  âc  28950  mefures  de 
terre  9  dont  il  y  en  a  x6oo  en  friche  ,  le  nom- 
bre des  habitans  étant  diminué  de  moitié  :  elle 
iepend  pour  le  Spirituel  de  l'Evêché  de  S. 
)mer.  Gravelines  ,  petite  Ville  fortifiée  à  un  Grévt" 
luarc  de  lieuè*  de  la  Mer  fur  la  Rivière  de  TAa ,  ^^"» 
.  toujours  été  plus  confiderable  par  fa  fitua- 
ion  9  c[ue  par  le  nombre  de  fes  habitans  ,  elle 
lie  orile  en  I  )8^  par  les  Anglois ,  en  1644  P^'' 
jaiton  de  France  ,  ea  ; 65  2  par  PArchidnc» 
n  16 $B  par  le  Maréchal  de  Turenne  Se  enfin 
édée  à  la  France  par  le  Traité  des  Pyrénées  ; 
es  Efpa^nols  avoient  entrepris  d*y  fiure  un 
*orc ,  mais  le  deifein  en  a  été  abandonné ,  cet- 
e  Ville  fut  totalement  brûlée  en  1^94.  L*£m« 
lereur  Charles-Quint  efl  le  premier  qui  Tavoic 
brtifice  de  (ix  baillons ,  comme  on  le  voie  en- 
ore  ;  les  François  y  ont  perdu  une  grande  ba-^ 
aille  en  1558  étant  commandez  par  le  Mare- 

hal  de ôc  tesEfpagnoIs  conduits  par 

c  Maréchal  d*Egmond  qui  eut  depuis  la  tcte^ 
oupée  par  la  cruelle  jullice  du  Duc  d'Albe 
ors  Gouverneur  du  Païs-bas.  Le  territoire  de 
tttc  Ville  ne  contient  que  1525  mefures  de 
erres  ôc  ii6i  habitans. 

Dunkerque  Ville  maritime»  (îtuée  fur  un  ter-  Dunker-: 
ain  fabloneux  &  un  peu  élevé  j  n'étoit  dansfbn  f««« 
ommencement  qu'un  hameau  compoiîl^  de  quel- 
ques cabanes  de  Pêcheurs  »  il  y  a  même  appa» 
cnce  que  le  lieu  où  elle  a  été  autrefois  ait  été 
m  banc  de  fable  ,  avant  que  le  PaW  voifm  eut 
:lc  gagne  fur  la  Mer  ,  on  prétend  que  S.  Eloy 
rcoant  prêcher  TEvangile  à  ce  Canton  bâûc 


■1 


ify4  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
Flan-  une  petite  Eglifc  de  laquelle  s'cft  fbrm^  l'apcf- 
I^R£S«  lation  de  Dunkerque»  qui  fignifîe  à  la  lettre  TE- 
giifè  des  Dunes.  11  y  avoit  aucrefoi»  deux  Ports 
très-confiderables  à  cette  côte,  Mardyckdc  Lom- 
bardens  que  la  néffligcnce  des  Peuples  a  laiffé 

Serir ,  c*efl  ce  qui  donna  occafioa  à  Baudouin  le 
eune  Comte  de  Flandre  environ  t*an  960  de 
former  une  Ville  à  Tembouchure  de  la  Coline , 
elle  s'eft  accrue  dans  la  fiiite  aa  point  où  nous 
la  voyon»  à  la  faveur  des  privilèges  qui  lui  ont 
été  accordez  de  de  fa  (ituation  fur  la  meràl'eo' 
crée  de  quatre  grands  Canaux  qui  commani- 
fuent  à  toute  la  Flandre.  La  Ville  a  2691  toi- 
ftsdecircuit  9  fans  comprendre  la  BaiKville) 
elle  a  un  bon  Port  9  où  les  vaifleaux  de  70  a- 
Aons  peuvent  entrer  en  prenant  le  tems  éti  ri- 
tes eaux  ,  Se  un  Badin  capable  de  contenir  ]0 
▼aiifeaux  de  guerre  9  unt  fort  belle  écluiè  9  dtt 
arfenaux  ,  de»  magafîns^  9  deux  Rilbans  de  ma- 
^nneric  6c  dts  jettées  de  Charpenterie  9  <fÀ 
s'étendent  une  demi  lieuè'  dans  la  mer  juf(}u'à . 
Pentrée  du  Canal  qui  efl  defèndudf  par  deux  ^ 
Châteaux  audi  de  charpenterie  9  fur  lefquels  on 
f  eut  mettre  jo  pièces  de  canon  ;  ce  furent  ces 
Châteaux  qui  empêchèrent  les  ennemis  d'ap- 
procher allez  près  de  Dunkerque  en  idpj  pour 
le  pouvoir  bombarder  9  parce  qu'ils  ne  purent 
jamais  (ôutenir  le  feu  des  canons.  Les  ancien- 
nes fortifications  étoient  fort  peu  de  chofc» 
Baudouin  111.  n'y  fît  faire  qu'une  fîmple  murail- 
le fuivant  l'ufage  de  fon  tems  ;  Robert  de  Caf- 
fcl  qui  Tavoit  en  partage  de  fon  neveu  le  Com- 
te de  Flandre  y  fit  faire  un  Château  en  1 321  qui 
fbt  démoli  par  les  Révoltez  de  ce  tems-là.  Ro- 
bert de  Dart  qui  hérita  de  lui  du  chef  de  fa  fem- 
me y  fit  faire  une  nouvelle  enceinte  qui  fe  voir 
cncoxe  aujourd'hui  du  côté  du  Port  j  maiiClwr- 


L 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    4)r; 

tes-Quint  y  fît  bâtir  un  Château  en  1538  pour  Flah* 
défendre  l'entrée  du  Havre  >  lequel  a  été  entié-  DtLSS^- 
fcment  démoH  dans  Icj-derniers  tems  à  la  re» 
ferve  d'une  feule  Tour.  Cette  Ville  étoit  duPa» 
trimoine  de  la  Mai£)n  de  Bourbon ,  y  étant  en« 
Crée  par  le  mariage  de  Marie  de  Luxembourg 
petite  fille  du  Connétable  Comte  dfe  Saint  Poî 
êc  de  Marie  de  Bar.  Maximiliea  d'Autriche  ne 
laiiTa  pas  que  de  s'en  emparer  ,  de  elle  efl  de- 
meurée à  fes  Succeilèurs  jufqu'en  1^58  qu'elle 
fut  prife  pour  la  dernière  fois  fiir  les  Efpa-^ 
gnols  ;  elle  fut  livrée  aux  Anglois  immédiate^- 
ment  après  fa  prifè  en  exécution  d'un  Traité 
particulier ,  maïs  le  Roi  la  racheta  en  i66%  8c 
depuis  ce  tems-là  il  n'a  point  cefTé  de  l'embel- 
lir &  de  la  fortifier  ;  elle  contient  à  prefent 
1(^40  maifbns  de  i  )  zoo  habîtans.  Son  terri- 
toire ne  s'étend  que  fur  fix  villages  qui  étoienc 
de  la  dépendance  de  Bergues ,  deiquelt  les  An- 
glois s'emparèrent  par  le  £eul  droit  de  bienf&in- 
ce ,  ils  comprennent  enfemble  99^6 mefures  de 
terre  âc  1107  habitans.  A  une  demi  lieuè'  de 
Dunkerque  fur  le  Canal  de  Bergues  efl  le  Fore 
Louis  de  quatre  baflions  qui  a  été  bâti  en  1 670^ 
Il  paroit  par  ce  détait  que  ce  Canton  de  la  Flan- 
dre contient  en  tout  1777^6  mefures  de-terre 
9c  146123  habitans. 

La  juftice  y  eft  adminfftrée  par  le^  Maffif-  ^Jmini^ 
Crats  des  Villes  6c  des  Chatelainies  &  les  fen-À^'w»/** 
tences  y  font  rendues  à  la  pluralité  des  voix  ,  '*/'*i^''«« 
mais  comme  il  n'eft  pas  befoin  d'être  gradué 
pour  être  Echcvin  ,  &  même  que  la  plus  gran- 
de partie  des  Magiflrats  eft  d'une  ProfelTîon  fore 
éloignée  de  l'étude  ,  chacune  des  Villes  a  un 
ou  pTufieurs  Confèillers  habiles  dans  le  Droit  8c 
la  Coutume  qui  rapportent  les   procès  &  quî 
doiuient  leurs  avis ,  fans  toutefois  que  le  Magif- 


4J5    ETAT  I>E  LA  FRANGR 
Flan,  trat  ait  aucun  engagement  à-  le  fiiîvre  :  cettf 
B.KE$.    Fonâion  eft  celle  que  l'on  nomme  Confcilla 
Penfionaice ,  terme  connu  par  rapport  au  Gcu- 
vernement  de  Hollande.  Le  Roi  a  rendu  ces  Em- 
plois  héréditaires  dans  les  Places  de  fa  Domi- 
nation ,  au  moyen  d'une  Enance  confiderable  » 
ainfi  le  Magiflrat  de  chaque  territoire  eft  en 
poiTeflion  de  rendre  la  juflîce  aux  particuliers 
dans  toute  Tctenduë  de  la  Flandre  ,  mais  il  a 
de  plus  le  pouvoir  de  faire  toute  forte  de  rcgle- 
mens  de  Police  9  d'ordonner  &  d'admiaimer 
tpute  forte  de  deniers  de  Communauté  avec  ceux 
des  Hôpitaux ,  de^fre  conjointement  avec  ceiuc 
qui  reprefentent  le  Peuple  lés  importions  dans 
leur  didrick ,  fuivant  les  befoins  de  l'Etac  ou  la 
demande  du  Souverain.  L'appel  de  tous  cesju- 
gemens  reffortit  au  Parlement  de  Tournay  à  la 
réferve  de  Dunkerque  9  Gravelines  6c  Bour- 
bourg  qui  vont  au  Confeil  d'Artois  Se  de-là  a 
Paris.  Toutefois  le  Roi  ayant  depuis  peu  créé 
un  Baillage  à  Ypres  ,  il  y  aura  un  nouveau  de- 
gré du  Jurifdiélion  entre  les  Magiftracs  ordi- 
naires &  le  Parlement  dé  Tournay.  Au  furplus 
il  efl  à  remarquer  touchant  les  impofitions ,  que 
les  Magiftrats  des^Chatelainiesne  peuvent  met- 
tre aucune  charge  fur  le  ptuple  de  leur  reflbrti 
fans  le  confentement  âts  Seigneurs  des  villages 
de  Pctenduc  y  comme  il  fe  pratiquoic  autrefois 
'^miraU'  en  Flandre.  Le  détail  de  la  Magiftrature  de 
té  e  ,<«-  chaque  lieu  feroit  affez  inutile  ,  mais  par  rap- 
^^J*lf'  port  aux  Jûrifdidlions  nouvelles  il  ell  néceflai- 
j^^f^       re  de  remarquer  que  le  Roi  a  établi  un  ficge 
d'Amirauté  à  Dunkerque  dont  les  Charges  font 
conliderables  ;  une  Prévôté  des  Maréchaux  3c 
une  Maitrife  dts  eaux  &  forêts  qui  dépend  de 
celle  de  Picardie  ,  dont  le  fiége  eft  à  la  Motte 
dai:s  la  force  de  Nieppe  Ôc  depuis  que  le  Roi 

tient 


N 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    4^7 

tîcat  un  Intendant  de  Juftice  ,  Police  &  Finan-  FlAS- 
<e  dans  ce  Canton  qui  fait  fa  réfidcnce  à  Ypres  dkes. 
ou  à  Dunkerque  félon  fon  choix. 

Le  Gouvernement  Militaire  eil  fujet  à  tant  Gouver* 
de  changemens  qu'il  eft  difficile  d*en  parler  nemtm 
avec  exactitude  ,  cependant  il  fautfçavoir  que  ''^«^»'«-. 
le  Canton  de  la  Flandre  Occidentale  efl  divifé  ^'^ 
en  trois  Gouvernemens  difFerens  ,  Ypres  ,  la 
iCenoque ,  Furnes  ,  Bergues  &  le  Fort  François 
font  du  Gouvernement  gênerai  de  France  ; 
Dunkerque  eft  un  Gouvernement  feparé  &  Gra- 
velines  eft  du  Gouvernement  de  Picardie.  Le 
Gouvernement  d* Ypres  vaut  43000  1.  de  rente 
au  Maréchal  de  Tené  ,  le  Commandant  qui  eft 
a  prefent  Mr.  deChevigny  a  12000 1.  ôc  la  Ma- 
jorité vaut  8000 1.  Le  Fort  cfe  la  Kenocque  dc- 
Î>end  du  Commandement  d'Ypres5c vaut! 800  L 
a  Majorité  i  Joo.  Le  Gouvernement  de  Furnes 
vaut  laoool.  la  Place  de  Commandant  2000 1. 
à  Mr.  Davefan ,  la  Lieutenance  de  Roi  de  5oo  1, 
à  Mr.  de  Cafteja ,  &  la  Majorité  45*0.  Le  Com- 
te de  Medavi  eft  Gouverneur  de  Dunkerque  6c 
en  tire  2}  000  1.  le  Commandement  en  a  été 
donné  à  Mr.  le  Comte  de  Lomont,  la  Lieute- 
nance de  Roi  vaut  6000 1.  &  la  Majorité  7000I, 
Le  Gouvernement  de  la  Citadelle  vaut  6^000 1. 
la  Lieutenance  de  Roi  ^000  1.  &  la  Majorité 
3200.  Le  Commandant  du  Riîban  a  3800  1. 
Le  Gouvernement  du  Fort  Lou'is  autant ,  Ôc  la 
Majorité  1000  1.  Le  Gouvernement  de  Bergues 
vaut  200bô  1.  au  Comte  de  la  Mothe  7  la  Lieu- 
tenance de  Roi  6000  1.  &c  la  Majorité  4500^ 
Les  Officiers  du  Fort  François  ont  les  mêmes 
appointemens  que  ceux  du  Fort-Louïs.  Le  Gou- 
vernement de  Gravelines  vaut  14000 1.  la  Lieu- 
tenance de  Roi  3200  &  la  Majorité  3  000. 11  y 
â  deux  réiîdenccsde  Lieutenant  d'Artillerie  Pu- 
*-  Tome  ÏIl  '  Qq 


'i 


4,60  ETAT  DE  LA  FR  ANCE^^ 
Flan-  conteft<5.  La  guerre  continue  qui  s'eft  faite  danil 
LKUS,  ^^  P^**  ayant  donné  lieu  à  rejetter  fouvent  ctt 
demandes,  les  quatre  Membres  de  Flandre  mii 
rent  de  certains  impôts  fur  le  poifTon  ,  les  befn 
€iaux  ,  les  boiifons  ôc  autres  denrées  pour  payée 
les  fommes  qu'ils  accordoient  à  leurs  Princes  de 
ces  impôts  dévoient  ceffer  avec  la  caufèpourla« 
quelle  ils  étoient  accordez.  Toutefois  lorfque  ce 
Païs  a  été  cédé  à  la  France  par  la  Paix  de  Nime^ 
sue  ,  le  Roi  fe  crjut  noo  feulement  en  droit  de 
}ouïr  de  tout  ce  qui  avoit  été  accordé  au  Roi 
d'Ëfpagne,mais  de  fe  donner  de  nouveaux  droits 
fans  égard  à  la  coutume  du  Païs.  La.  première 
fubvention  établie  du  tems  de  PEipagne  cftcel-' 
le  de  certaine  quantité  de  fourages  évaluée  dans 
les  Départemens  à  ySpppS  florins ,  à  lopatars 
le  florin  valant  %$  fols  monnoye  de  Francejl'Ef* 
pagne  déduifoit  fur  cette  fomme  les  fecours  par  « 
ticuliers  que  la  Province  fourniiToit  9  charettes  % 
pioniers ,  bateaux ,  6c c.  C'ed  ce  qui  a  donne  licii 
a  la  taille  réelle  qu'on  nomme  impofition  à  ti- 
tre d*aide  ,  mais  au  lieu  que  du  tems  de  l'Efpa- 
gne  cette  fomine  étoit  payée  au  Souverain  fur 
les  revenus  &  droits  des  quatre  Membres  de 
Flandre  ,  le  Roi  les  ayant  réunis  à  fon  domaine 
de  fa  pleirte  autorité  à  la  referve  de  trois  parti- 
culiers ,  on  impofe  annuellement  fur  le  Pais  cet- 
te fomme  de  S^999^  florins  &  l'Intendant  en 
fait  la  repartition  fur  chaque  ParoifTe  en  vertu 
d'un  Arrêt  du  ConfeiU  Mais  d'autant  qu'il  ell 
arrivé  quelquefois. du  tems  du  Gouvernement 
Efpagnol  que  les  moyens  du  Païs ,  c'eftà  dire  > 
les  revenus  dts  Etats  n'avoient  pas  affez  produit 
pour  payer  les  fommes  accordées  au  Prince  9 
ou  bien  qu'on  s'eft  trouvé  dans  la  neceflitédc  fair 
re  quelque  ouvrage  public  &  imprévu  9  en  fcrtc 
qu'il  n'y  avoit  de  fonds  pour  l'un  ou  pour  l'au" 


ÉTAT  DE  LA  FRANCE.    4tfr 

,  l'Etat  S'efl  trouvé  obligé  d'emprunter  àjren-  Fl  AH- 
lu  denier  i^dequoi  faire  ce  fupplément,  &  DK£$.' 
itérêt  en  avoit  été  aflîgné  fiir  les  moyens  du 
y  s  ;  quand  Yprcs  a  étçfoumife  au  Roi  il  étoic 
pluneurs  arrérages  de  ces  rentes  dont  le  Roî 
5'cft  voulu  charger  que  du  jour  de  la  prife  de 
/"ille  ôcenversfesfujets  feulement  :  Le  droit 
Traites  qui  eft  perçu  fur  les  marchandifes  qui 
rent  ou  qui  fortcnt  de  Flandre  aux  Bureaux 
Fumes ,  Dunkerque  ,  la  Quenoque  >  Ypres  8t 
uflelaer,  montent  annuellement  à  18718  !. 
npofition  à  titre  d'Aide  réduite  du  florin  à  la 
rc  Françoife  à  737491  1.  6  f.  9  d.  Timpolî- 
a  des  quatre  patards  par  Douvier  de  terre  à 
9 1 5  1.  10  f.  les  droits  fur  les  bois  à  Ypres  à 

00  1.  le  domaine  fiyit  qui  confifte  en  moulini 
rentes  3000  1.  îe  nouveau  Domaine ,  qui  fe 

mmoit  avaiit  le  changement  de  Domination 
>it  des  quatre  Membres  970000 1.  la  coupe  de 
Forêt  d'Oufuln  14500 1.  celle  de  la  Forêt  de 
eppe  iijoool,  toutes  ces  impofitions  Ôc  re- 
lus montent  à  Z207990I.  i6f.  3  d. 
.'Auteur  remarque  expreffément  que  dans  cet-  -^  *^''^^ 
fomme  il  ne  comprend  point  plùlleurs  char-  ^^^'*''V^- 

1  extraordinaires  dont  le  Païs  n*eft  pas  moîna 
vaille  que  par  les  impôts  précédens  ;  fçavoir 
plus  value  des  fourages  qui  fe  confomment 
is  le  Département  par  les  Troupes ,  lefqucls 
iragcs  le  Roi  ne  paye  qu'à  6  fols  la  ration  ,  le 
plus  étant  en  perte  ou  à  la  charge  du  Païs  ; 
voitures  d'artillerie ,  la  plus  value  des  cha- 
ti  que  les  Troupes  prennent  en  marchant  % 
nt  il  n'eft  payé  que  5  o  f.  par  cheval  ;  le  chauF- 
je  des  Troupes  ,  les  cazernes  &  les  lits  ;  les 
encilles  des  Officiers  Majors  ;  les  ponts*  » 
auffées ,  canaux  6c  ouvrages  publics;  les  frai» 
I  AflembiéeS  U  députations  pour  l'intérêt 


4^2    Et  AT  DE  LA  FRANCE, 

Flan-  commun  ;  les  fraix  des  Auditeurs  dts  compte^ 
PK£S«  communs  ;Ies  gagçs  des  MagiflracS)  GraïkP 
BaillifsyPenfion^res,  les  Bouviers  ;  les  chariots»  ' 
les  avoines  &  les  fburages  extraordinaires  en 
cems  de  guerre  ;  les  fraix  des  conAruâions  &  en- 
tretien des  Lignes  ;  les  quartiers  d*hyver  des 
Troupes  qui  hyvernent  dans  le  Plat-Païsjlcs 
rentes  ducs  à  des  particuliers  dont  les  terres  ont 
été  enveloppées  dans  les  fortifications  ;  la  Çapî- 
tation ,  la  vente  des  Charges  des  Maires  k  Éf* 
çhevins  que  les  Communautez  on  rachetées  ;Iei 
cens  &c  rentes  ou  dons  gratuits  ;  la  vente  desOf» 
iices  &  Diredeurs  des  bierres  rachetée  par  aa 
impofl  de  7  patars  ôc  demi  fur  chaque  tonne;  la 
vente  des  Offices  àts  mouleurs  de  boisft  méfo- 
ceurs  de  charbon  ;  la  vente  des  Charges  de  Gref* 
liers  &  Baillifs ,  la  vente  des  Offices  de  PoUce  » 
la  vente  du  controlle  des  Exploits  »  la  vente  des 
Charges  des  Notaires  ôc  Tabellions  9  l'afiire 
des  petits  fceaux,les  amortiifeniens  dcsEcclcfiap 
ftiques ,  la  taxe  pour  leseaux»  le  revente  des  foi- 
res ôc  marchés  ,  les  armoiries  «  les  arts  &m^ 
tiers  de  enfin  plufieurs  Charges  locales  ,  donc  le 
détail  feroit  infini  :  Tant  de  différentes  charges 
jointes  à  celles  que  le  voifinage  des  grandes  ar« 
mées  a  procuré  à  cette  Province  l*ont  tellement 
épuifceque  les  Propriétaires  des  terres  ont  payé 
année  commune  les  2  tiers  de  ce  qu'elles  valent  » 
&  que  les  Proprietaires,donc  les  biens  font  affer- 
mez 9  n'ont  pas  tiré  le  dixième  de  leurs  revenus. 
A  l'égard  de  celui  des  Communautez  qui  confille 
en  droit  fur  les  boifibns  9  chauffées  9  canaux  9 
louages  de  barque  9  taxe  fur  les  maifbns ,  &c.  ils 
font  tellement  infuffifans  pour  acquitter  les  char- 
ges ordinaires  que  l'Auteur  ne  prévoit  aucun 
moyen  d'y  pouvoir  fatisfaire.  Mais  on  auroit 
bien  plus  lieu  de  s'étonner  de  la  quanôté  d'aï; 


) 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    4jf} 

gent  qui  fe  levé  dans  ce  petit  Canton  »  i!  on  Kl  AM* 
ne  Êûlbit  connoîtrepar  quels  canaux  il  y  en-  dr£S« 
lie  réellement.  Le  premier  6c  le  principal  eft 
l'argent  que  le  Roi  y  répand  pour  le  payemenc 
des  Troupes  >  pour  les  fortifications  de  pour  lea 
armemens  des  vaiffeaux.  Le  fécond  e(l  Pabon« 
dance  naturelle  du  Païs  9  qui  jointe  à  Textrème 
diminution  du  Peuple  9  fait  qu'il  eft  impoiiible 
que  ce  qu'il  produit  s'y  puiile  confommer  ;  d'ail« 
leurs  la  proximité  des  Armées  8c  des  grandes 
Villes  avec  le  fejour  des  Troupes  leur  en  facili- 
te le  débit  ;  le  beurre  fè  traufporte  à  Lille  » 
Douai  3c  S.  Orner.  Il  s'y  fait  auilî  un  grand  com- 
merce de  beftiaux ,  Se  il  paroit  par  le  Regltre  do 
Vaquelase  (  c'efl  un  impôt  de  8  patars  par  cha- 
que bocttr9  taureau  9  vache  Se  geniife  de  deux  ans 
^  a  proportion  du  refle  )  il  parcit  dis-je  qu'il  y 
a  dans  la  Province  88946  bœufs  ou  vaches  te 
i9S79  moutons.  On  fait  dans  le  Païs  trois  ou 
quatre  forces  de  fromage  Se  l'on  y  imite  par- 
fiûtement  celui  de  Hollande  ;  l*huile  de  Coifà 
eft  encore  d'un  grand  débit  9  quand  celle  de  ba« 
leine  ne  va  pas  ;  on  s'en  ièrt  tant  à  brûler  qu'à 
faire  du  Savon  ;  le  houblon  de  Poperingue  fe 
Cranfporte  dans  la  Flandre  Efpagnoie  Se  en  An* 
gleterre  ;  le  bois  à  brMer  9  les  légumes  9  les  pom- 
mes renettes  9  le  bled  9  le  tabac  9  les  Uns  9  les 
(oiles  9  le  fil  à  coudre  9  tout  cela  entre  dans  le 
commerce.  Mais  d'ailleurs  toutes  les  Manufac- 
tures de  Flandre  font  toutes  abbatuës  9  ou  no 
fait  plus  qu'environ  200  pièces  de  drap  à  Ypres 
Se  très-peu  de  teintures  en  écarlatte  9  quoiqu'el- 
le foit  audi  belle  qu'à  Paris  ;  on  fait  encore  quel- 
ques ferges  à  Honfcooc.  La  Tannerie  s'exerce 
pluscomiderablement  9  foit  à  l'égard  des  peaux 
du  Pats  foit  à  l'égard  de  celles  qu'on  apporte 
vertes  ou  falées  d'Angleterre  ou  d'Irlande  :  oa 

Ql4 


I 


4*^4    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Flam-  rafiinedu  Tel  en  pluQeurs  endroits  6c  du  fucrei 
PJK£S  •    Ypres  Ôc  Dunkerque  ;  on  faic  auflî  du  Savon  noir 
&  blanc  qui  contrefait  celui  des  étrangers ,  mais 
la  Manufaélure  des  dentelles  efl  fi  coniiderable  9 
que  la  plupart  de  ce  que  Ton  vend  en  France  & 
en  Angleterre  pour  Malines  viennent  de  ce  Paîs 
là ,  où  Ton  fait  encore  quantité  de  poteries  k. 
pipes  à  tabac  qui  pafTent  en  Artois.  Quant  auj 
marchandifes  qui  viennent  dans  la  Province  dir 
dehors ,  le  principal  commerce  eft  celui  des  vins 
-     de  Bourdeaux  rouge  8c  blanc  9  fous  le  nom  det 
quels  on  comprend  aufli  celui  de  Languedoc  r 
^i  defcendent  par  la  Garonne  ;  ceux  de  Tour* 
jaine  &  d'Anjou  qui  arrivent  tous  par  Ypres , 
Lille  y  8c  Dunkerque  fervent  de  magazins  à  tou- 
te la  Flandre  ,  tant  pour  les  vins  que  pour  les 
eaux  de  vie  ,  dont  il  fe  fait  grande  confomma- 
cion.  Les  vins  d'Efpagne  9  les  ardoifes ,  le 
plomb  &  l'ctain  d'Angleterre ,  la  rofette  &  le 
cuivre  de  Suéde  >  le  bois  à  bâtir  8t  le  fapin  de 
Norwegue ,  les  tuiles  de  Hollande  >  la  houiHe9 
le  fer  blanc  coule  ôc  en  barres  &  en  gênerai  tou- 
te forte  de  denrées  commellibles  y  viennent  de 
France  ou  des  Païs-bas  Efpagnols, 
Eut  de       11  refte  à  parler  du  Clergé  8c  de  laNobleflc, 
l*£^i'J^'    Il  n*y  a  qu'un  Siège  d'Evêché  en  cette  Province 
qui  ert  Ypres  érigé  peu  après  la  ruine  de  The- 
rouanne  par  le  Pape  Paul  IV ,  il  eft  SufFragant 
Jiviihé    de  l'Archevêché  de  Malines.   L'EglifeCathé- 
dJfres,    drale   écoit    auparavant  Collégiale  dédiée  à 
Saint  Martin ,  on  l'a  fort  augmentée  en  créant 
l'Archevêché ,  par  ce  qu'on  y  a  um  neufCano- 
nicats  de  Therouanne  8c  ceux  de  l'Eglife  de 
Fumes,  de  forte  que  ce  Chapitre  eft  aujour- 
d'hui compofé  de  trois  Membres  ;  9  Chanoines 
de  Therouanne  9  ii  de  Saint  Martin  &  9  de 
de  Saine  Valbruges  de  Fumes,   Les  premiers 


^ 


ËTAT  DE  LA  f  RANGE.     46$ 

Canonicats  font  afFcétcz  aux  Gradués ,  les  fe-  pL  Alt-Î 
conds  font  à  la  collation  de  PJEvéquc  &  les  au-  dru^^^ 
très  à  celle  du  Pape.  Entre  les  Evêques  d' Ypre» 
il  y  a  eu  Corneille  Janfenius  qui  a  fait  grand 
bruit  après  fa  mort  arrivée  en  1638.  &  com- 
me fa  réputation  eft  devenue  douteufe  9  l'Au- 
teur s*cft  cru  obligé  de  dire ,  qu'après  une  exac- 
te information  c'étoit  un  très-digne  Prélat  & 
d'un  très-grand  exemple ,  une  Religieufe  qui 
fervoit  les  malades  pelliferez ,  &  qui  étoit  au- 
près de  lui ,  a  raporté  que  peu  d'heures  avant  de 
mourir  il  fournit  fon  Auguftinus  au  jugement 
de  l'Eglife ,  n'ayant  différé  de  le  faire  que  fau- 
te  de  s'en  être  avifé  plutôt.  11  eft  enterré  dans 
la  Cathédrale ,  mais  on  a  ôté  fa  tombe  par  or- 
dre du  Roi  d'Efpagne ,  parce  qu'il  y  étoit  par* 
lé  trop  avantageufcment  de  fon  Livre.  Le  Dio- 
cèfe  d'Ypresa  lyo  Paroiffes  divifées  en  8  Do- 
yennez ,  fans  y  comprendre  la  Ville  Capitale  de 
celle  de  Dunkerque,  Diximude  &  NieWporC 
avec  quatre  parts  dans  le  Franc  de  fiurges  qui 
font  de  fa  dépendance.  Aucune  des  Abbayes  de 
ce  Diocèfe  n'eft  en  commande ,  on  en  compte 
cinq  de  Chanoines  Réguliers  de  petit, revenu  ; 
deux  de  Saint  Benoit ,  dont  celle  de  Bergues  a 
joooo  1.  de  revenu  ;  une  de  Prémontrés  a  Fur- 
nes  aflcz  pauvre.  Ii'élc6lion  des  Abbcs  fe  fait 
par  devant  àts  Commifi'aires  nommez  par  le 
Roi.  Il  y  a  de  plus  quatre  Eglifcs  Collégiales  9 
cinq  Maifons  de  Jeluittrs  qui  tiennent  Collège 
8c  un  Noviciat  pour  les  Jefuites  Anglois ,  deux 
Couvens  des  Carmes  anciens ,  deux  de  Dechauf- 
Tez  ,  deux  de  Dominicains,  trois d'Aiigtiftins, 
fept  des  Recolets,  cinq  de  Capucins ,  deux  de 
Mathurins  ,  un  de  Guillemiftes  ou  de  blancs 
manteaux  .  un  de  Frères  Alexiens  pour  enterrer 
k&xnorts  ^  favir  le^peftifeiés^  plufieurs  Re^ 


4S6    ETAT  DE  LA  FRANCE, 
I^LAN-  Hgîeux  du  tiers  Ordre  qui  fervent  dans  les  HJm 
DASS*    picaux  du  Roi.   Il  y  a  pareillement  trois  Ah- 
bayes  de  filles  9  fçavoir  deux  de  Saint  fienbic  i 
MefHne  Se  à  Bourbourg  ;  trois  Couyents  d'An- 
guftinès  ;  dix  de  Saint  Françoli  ;  deux  de  ficne- 
Ci6iines  Angloifes ,  deux  de  Clarifies  Angloi- 
ks  ;  un  d'Annonciades  >  un  de  Nobertines  &  un 
de  Dominiquaines.  Il  y  a  encore  à  YpresanSe- 
,  minaire  de  Prêtres  avec  plufieurs  bourfès  fon- 

dées pour  les  pauvres  Etudians;.  L'Ordre  de 
Malthe  a  quelques^  bieni  dans  les  Chatelainies 
de  CaiTel  6c  dTpres ,  mais  ils  ne  font  pas  conû- 
derables.  Le  Concile  de  Trente  eil  reçu  dans  ce 
Diocèfequantà  la  Dodrine  de  à  la  Difcipline. 
Uvfj  de      Après  avoir  parlé  de  chaque  mtatiere  &  ds 
V^uteur  chaque  Ville  en  particulier ,  il  refle  a  rAuteui 
fur    U    à  s'expliquer  fur  certaines  chofès  9  qui  dans  l'é- 
^tT^'u  ^^^  P*^^^^"^  *^"^  ^^*  moindres  à  deûrer  pour  le 
fiwviffcr.  ^^^^  public  &  même  pour  l'intérêt  du  Roi,  Sui 
quoi  il  efl  necefTaire ,  à  fon  avis  9  de  réfléchir 
premièrement  à  ce  qui  a  été  dit  que  la  Provin-» 
ce  contenoit  autrefois  plus  de  Peuple  qu'elle 
n'en  contient  aujourd'hui  9  puis  que  la  Vill^ 
d' Ypres  avoit  247000  habitans ,  qui  efl  à  pei| 
près  le  double  de  ceux  de  la  Province  entière^ 
a  été  déterminé  par  les  calculs  précédens  è 
J^66xi  9  ce  (pui  ne  peut  monter  tout  au  plut 
qu'à  i5iooo  de  tout  âge  &  de  tout  fexeifiir* 
quoi  il  y  en  a  la  treizième  partie  de  Mendians^ 
Or  s'il  efl  véritable  que  la  puiilance  des  Souve^ 
lains  fe  mefure  par  le  nombre  de  fès  fiijets  9l 
par  l'état  où  ils  font  réellement  de  fournir  leurs 
biens  pour  leur  fervice  \  c'efl  une  chofè  auffi 
utile  au  Roi  qu'au  Public  que  de  rechercher  les 
moyens  d'augmenter  le  nombre  des  habitans 
de  cette  Province,  flnon  au  point  où  il  a  écd 
Ibus  des  Maîtres  qui  ne  demandoient  pref^ui^ 


V 


ETAT  DE  LA  FRANCE.  457 
tien  9  du  moins  à  un  point  pour  faire  valoir  les  FlAH^ 
biens  naturels  du  Païs  Se  pour  porter  avec  quel-  PR£S4' 
que  douceur  les  charges  qu'il  plait  au  Roi  lui 
inu>olèr.  La  première  chofe  qu^il  y  auroit  donc 
à  faire  fèroit  »  dans  le  fentiment  de  l'Auteur  y 
de  rétablir  les  Manufk6iures  en  diminuant  les 
charges  des  Villes,  cela  y  appelieroit  les  Etran- 
gers ,  ôc  non  feulement  elles  fè  peupleroient  » 
mais  la  campagne  en  retireroit  de  l'utilité  en  dé- 
bitant plus  aiiément  fes  denrées ,  les  terres  qui 
font  abandonnées  feroient  de  nouveau  culti- 
vées :  à  la  vérité  le  Roi  feroit  obligé  de  faire 
des  remifès  >  mais  ces  remifès  ne  ièroient  que 
des  avances  qu'il  retireroit  bien-tôt  avec  inte-- 
f  et  9  tant  par  l'augmentation  des  traites  que  par 
celle  de  fon  nouveau  Domaine  9  dont  le  produit 
augmentera  ou  diminuera  toujours  à  proportioo 
de  la  confbmmatipn  Se  du  nombre  des  habi«» 
cants.  La  féconde  chofè  neceiTaire  iêroit  de  fotv^ 
tenir  àDunkerque  ce  que  le  Roi  y  avoir  promla 

Sar  fa  Déclaration  de  i66x ,  qui  porte  que  Sa 
lajefté  voulant  rendre  cette  Ville  plus  abon-. 
iiante  Se  plus  floriiTante  qu'elle  n'avoit  jamais 
^Cé ,  Se  n'ayant  eu  pour  objet  dans  fon  acquifi- 
cion  que  le  rétabliilement  du  Commerce  ,  il 
veut  que  cette  Ville  foit  remife  en  poifellion 
non  feulement  des  privilèges  dont  elle  a  jouit 
ci-devant  9  mais  encore  lui  accorder  les  fran- 
chifes  9  exemptions  Se  immunîtez  ^dont  jouïf* 
fentles  Villes  les  plus  florifTantes  >  c'eft  pour- 
quoi £lle  entend  que  tous  les  Marchands  9  Ne- 
gocians  Se  Trafiquans  de  quelque  Nation  qu'ils 
loient  y  puifTent  aborder  en  toute  feureté  9  ven» 
dre  9  débiter  acheter  Se  cirer  toutes  les  marchan» 
difes  que  bon  leur  femblera  franchement  9  ac- 

Suittcment  de  tous  droits  d'entrée  Se  de  fortie, 
roits  forains  Se  domaniausc ,  Sec»  Se  de  toui 


4^8    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Plan-  autres  droits  fans  exception  ni  referve.  Mail 
bK£$«   on  a  donné  de  fortes  atteintes  à:  cette  déclara- 
tion en  fur  prenant  la  bonté  du  Roi ,  c'eft  pour- 
quoi les  Marchands  demanderoient  lo.  laSup- 
preffiorrdes  Arrêts  qui  y  font  fi  contraires; 20, 
ta  permiilion  de  négocier  aux  Ifles  de  TAme- 
Tique  ,  car  bien  que  de  droit  ils  nedeuffcntricn 
payer  pour  ce  qu'ils  y  envoyeroient  ou  en  rcti- 
Tcroient ,  ils  difent ,  que  fans  attention  à  leurs 
privilèges ,  ils  le  payefoient  volontiers  comme 
on  le  paye  à  Nantes  >  pourvu  que  ce  fût  aut 
Ifles  8c  non  à  Dunkerque  pour  ne  pas  nuire  à  \à 
^anchifè  du  Port.  Une  telle  facilité  favoriicroit 
le  négoce  du  Nord  ôc  l'on  meneroit  des  fucrcs 
&  d'autrey  màrchandifes  de  Ponent ,  pour  en 
rapporter  du  bois  ,  du  goudron  ',  da  cuivre ,  da 
chanvre  »  dont  la  plus  grande  partie  pafTeroit 
cnfuite  aux  Ifles.  Enfin  cela  eïileveroit  quelque 
chofe  au  Commerce  des  Anglois  qui  débitent 
leurs  fucres  avec  grand  profit  dans  la  Fr«înc« 
Efpagnole  ;  30.  ilfaudroit  autant  qu'il  feroit 
poifible  rétablir  la  pefche  ,  qui  étoit  autrefois 
d'un  fi  grand  débit  &  profit  qu'il  y  avoit  600 
bâtimens  pc'cheurs  dans^  le  Port  de  Dunkerque 
êc  6000  matelots  qui  rapportoient  au  moins 
pour  6  millions  de  pôiffon  falé  :  il  efl  certain 
qu'if  y  avoit  dans  la  ville  Ji  Maîtres  Tonne- 
liers avec  chacun  8  ou  10  garçons  employez  au 
feul  barillage.   Tout  cela  efl  ruiné  parce  que 
les  particuliers  ne  fçauroient  faire  la  pefche  li- 
brement ,  tant  parce  que  les  droits  établis  con- 
tre l'expreffe  déclaration  du  Roi  les  rebutent» 
que  parce  qu'on  a  formé  des  Compagnies  de 
négoce ,  dont  toute  l'utilité  efl  devenue  fufpcdc 
par  la  mauvaife  conduite  des  Adminifirateurs» 
outre  la  gêne  qui  rcfulte  des  Loix  qu'elles  fè 
font  impofées  cgnue  le  piincipe  évident  ^ellfc 


TAT  ÛE  LA  FHANCE.    4^9. 

cftl'amc  du  Commerce;  4<>.  Les  Mar- Flai|(;^ 
demanderoienc  que  les  vaiiTeaux  HoUDRfiS* 
6c  tous  autres  Etrangers  qui  font  fur  le 
i  Hambourg  ou  autres  Ports  libres  puf-' 
re  leurs  décharges  au  Port  de  Dunker- 
conféquence  de  la  fi-anchife ,  fans  que 
ipagniesde  France  ou  autres  >  fous  queU 
texte  que  ce  fut  9  puiflent  empêcher  cet-^ 
large  9  ni  faiûr  les  navires  Ôc  marchan- 
1  ce  n*eft  pour  dettes  particulières ,  or  il 
lin  que  les  droits  du  Roi  ni  les  Compa- 
le  France  n'en  recevroient  aucun  préju- 
uîs  que,  Dunkerque étant  reputéePro- 
crangere  ,  tout  ce  qui  pafTeroiten  Fràn* 
roit  les  droits  à  fon  entrée  Ôc  puis  que 
1rs  ces  mêmes  marchandifes  peuvent  être 

dans  le  Royaume  par  les  Anglois  6c 
dois  venant  dirediement  chez  eux.  Mais 
luit  le  plus  &  ce  qui  renferme  une  con- 
on  manifefte  à  l'intention  du  Roi  9  c'eft 
mkerque  ézwl  réputée  Province  étran- 
*égard  de  la  France ,  toutes  les  marchan- 
li  fortent  du  Royaume  pour  y  venir  (ont 

devoir  un  droit  de  fortie  à  la  frontière 
utre  droit  d'entrée  dans  la  Flandre  9  6e 
t  une  multiplication  de  droit  tellement 
!e  qu'elle  oblige  les  Negccians  à  prendre 
tre  route  où  tout  au  plus  elle  ne  paye 
!èul  droit.  Les  Marchands  de  Dunker« 
l'apper  ce  voient  prefque  point  de  ces  in- 
iens  9  lors-.qull  éooic  permis  aux  habi- 
;  la  Campagne  d'acheter  on  détail  6c 
)rter ,  fans  payer  de  droits ,  les  marchan- 
Dnt  ils  avoient  befoin  &  réciproquement 
porter  leurs  denrées  félon  leurs  anciens 
ges  6c  la  fus-dite  déclaration  de  i66x  » 
spuis  qu'on  a  dei&ndu  d-cncrer  ou  fortîr 


;tffo    ETAT  DE  LA  FRANCff; 

ft«ÀN*  ^^"^  P^ycr  1^  droits  9  fous  prétexte  de  ùsadé 
^l^c  contre  les  traites  >  les  marchands  en  détail  ont 
abandonné  la  Ville ,  &  le  Commerce  de  Fran- 
ce eft  diminué  des  deux  tiers  :  les  marchandifes 
iétrangeres  font  dans  le  même  cas  j  c'eft  pour- 
quoi comme  elles  encherifient  par  la  voye  de 
.  Dunkerque>  les  François  aiment  mieux  lestî- 
«er  de  la  Flandre  Eipagnole  où  elles  viennent 
directement.  Les  Fermiers  du  Roi  ont  (i  bien 
reconnu  que  les  grands  droits  qu'ils  tirent  font 
tort  à  leurs  fermes  f  qu'ils  ont  iouvent  diminua 
les  trois  quarts  9  par  exemple  au  lieu  de  61, 
jqu'ils  faifoient  payer  de  la  raziere  de  fel  à  Daa« 
kerque,  en  conféquence  d'un  Arrêt  furprisaa 
Corueil,  ils  l'ont  réduit  à  J  o  f.  parce  que  le  fdi 
pour  entrer ,  prenoit  la  rpute  de  Calais  où  la 
même  raziere  ne  paye  que  23  f.  &  de  cette  ma- 
nière ils  gagnent  encore  7  f.  par  raziere  à  Icfiù* 
re  palTer  par  Dunkerque ,  en  relâchant  néan- 
moins les  trois  quarts  du  droit  qu'ils  avoient 
j&it  établir  dans  l'efperance  d'un  plus  grand 
profit. 

Pour  ce  qui  eft  d*Ypres  ^  il  y  a  deux  moyens 
de  la  rendre  opulente  9  le  premier  eft  de  donner 
moyen  à  l'augmentation  de  la  manufaâure  de 
draps  9  en  formant  une  Société  à  laquelle  le. 
Roi  feroit  quelques  avances  &  promettroit  l'en- 
trée de  fes  fabriques  dans  l'intérieur  du  Royau- 
me 9  ce  qui  attireroit  de  Hollande  une  infinité 
d'Ouvriers  Catholiques  9  lefquels  n'y  font  Icof 
demeure  que  par  neceffité.  20.  H  faudroit  faire 
rétablir  les  habitans  dTpres  dans  les  privilc* 
ges  qui  leur  apartiennent ,  de  pailer  à  Niewport 
francs  de  tous  droits  avec  leurs  bâtimens  8l 
leurs  marchandifes  ;  mais  pour  entendre  la 
nature  de  ce  privilège  9  il  fiiut  fçavoir  que  let 
Bourgeois  d'Ypres  prêtèrent  en  l'année  iijo. 


■^ 


Et  AT,  DE  LA  ïfRANCB.   ^t 

ooo  livres  pefant  d'or  à  Guillaume  Dainpier-  FlaW-» 
de  à  Marguerite  Comteflc  de  Flandre  fon  dj^ej^  * 
>oufe  pour  la  rançon  de  ce  Prince  qui  avoit 
é  pris  avec  S.  Louïs  par  les  Sarazins  ;  c'étoic 
ic  fomme  fort  confîderable  en  ce  tems-là  » 
laque  pefant  valoit  jo  f.  Se  chaque  fol  évalua 
la  monnoye  d*à.préfcnt  en  valoit  20 ,  auflî 
ftoit  au  moins  400000 1.  La  ComteiTe  Mar* 
tcriteen  acquit  de  fa  dette  accorda  aux  Bour«* 
ois  d'Ypres  préfens  Se  à  venir  l'exemptioa 
:  tous  droits  >  de  tout  lieu  ou  autres  à  elle  ap-« 
irtenans  pour  tous  leurs  biens  ôc  marchandi- 
s  qui  pafleroient  par  Niewport ,  ce  qui  fut 
►nfirme  par  Guy  fon  fils  Comte  de  Flandre ,  6c 
ipms  par  Philippe  le  Bel  Roi  de  France  9  de 
ir  Philippe  IL  Roi  d'Efpagne  lors  qu'il  prie 
ïfTefHon  de  la  Souveraineté  des  Païs-bas.  Ceux  ^ 

Ypres  ont  jouY  de  leurs  droits  tant  qu'ils  ont 
:é  lous  la  Domination  d'Efpagne  &  Pont  mê- 
ic  exercé  à  titre  onéreux  ayant  entretenu  le 
ort  de  Niewport  &  reparé  le  Canal ,  mais  dé- 
nis qu'ils  font  à  la  France ,  le  Commerce  de 
ille  ayant  pris  fon  cours  par  Dunkerque  >  les 
ateliers  d' Ypres  ontfouffert  qu'on  leur  ait  fait 
ayer  l'entrée  &  la  fortie  en  terre  d'Efpagne  9 
royant  que  cela  dévoie  ^être  ainfi  à  cauiedu 
langemcnt  de  Domination ,  ce  n'eft  que  depuit 
eu  que  les  Marchands  ont  ouvert  les  yeux  » 
*eft  pourquoi  ilspourfuiventaéluelleraent  leur 
ftabliflcment ,  efpérant  que  le  Roi  voudra  bien 
Mitcnir  leurs  prétenfions  pleines  de  juftice,ain(î 
pourroit  arriver  par  ce  moyen  que  la  Ville 
'Ypres  rcdeviendroit^  comme  au  tems  palTé  , 
entrepôt  des  vins  de  Bourdtaux  qui  fe  debi- 
:nt  en  Flandre.  Comme  toutes  les  Commu- 
autcz  font  fort  obérées  &  particulièrement  \êS 
^ïilcs  où  il  y  a  de  groifesGamifMis  auxquelles 


Iffx  ETATDEtA  FRANCS.    . 

FlâH-  il  faut  fournir  le  chaufage  9  le  logement  &  Id 
PRSS.  fournitures  9  on  p ourroit  fbulager  celle  d'Yprei 
£c  de  Furnes  en  taifant  conflruire  àtz  cazeineS) 
la  première  étant  d'autant  plus  foulée  qu'elle 
fournit  le  logement  en  argent.  Il  fâudroitenfiQ> 
poui  faciliter  le  débit  des  denrées  dans  laCba- 
Celainie  de  CalTel  oili  les  chemins  font  imprati- 
quables  9  faire  conftruire  une  ChauiTée  pavée 
depuis  CafTel  jufques  à  Bergues  dans  la  W 
gueur  de  quatre  lieues.  >  nettoyer  9  élargir  de 
mcme  allonger  un  Canal  de  HaOsrug  à  u  Ri- 
vière de  la  Lys  9  la  Chatelainie  de  Ëallleul  ti- 
reroit  audi  un  avantage  inexprimable  de  cecte 
conftrudion  qui  eft  tort  aifée.  L'Auteur  finit 
Kebleffe,  A»article  de  cette  partie  de  la  Flandre  par  la  No. 
blcfle  9  dont  il  dit  qu'il  s'eft  trouvé  par  les  rol- 
ies  de  la  Capîtation  183  familles  aaueliemeoc 
réfidentes  au  Païs  9  la  raifon  d'^n  fi  pept  nombre 
ed  que  les  Gentilshommes  n'ont  aucune  exemp- 
tion par  le  feul  droit  de  leur  naiifance  &  qu'ils 
payent  toutes  les  charges  comme  le  moindre 
Païfan  >  cela  ruine  totalement  la  diftinôion  > 
quand  la  Noblefïe  n'eft  pas  riche  ôc  ne  donne 
d'ailleurs  aucune  envie  aux  riches  &  aux  Bour- 
geois de  fe  faire  annobIir9  fecondement  tous 
ceux  qui  avoient  du  bien  en  terres  d'Efpagney 
font  pafTez  par  affedlion  9  ou  pour  chercher  un 
Gouvernement  plus  doux  9  ceux  même  qui  font 
fujets  du  Roi  font  paiTez  dans  l'Artois  &  dans  la 
Flandre  Gallicane  pour  y  jouir  des  exemptions 
que  la  Noblefîe  y  pofTede.  Les  principaux  Sei- 
gneurs q^i  ont  des  biens  dans  ce  Département 
font  le  Comte  de  Hornes,  le  Prince  de  Ro- 
becq,  le  Prince  d'Epinay  ,  le  Duc  d'Aumont» 
le  Comte  d'Egmont  9  le  Comte  de  Solre  1  le 
Prince  de  Chimay  9  le  Comté  de  Montray>le 
Prince  de  Ligne  ^  le  Prince  de  Hornes. 

L'Arti. 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    475 

L'Article  des  Foires  &  Marchés  ne  fembleFLAM- 
ciericcr  aucune  remarque  particulière.  DRES, 

Fin  de  la  Flandre  Occidentale, 

ELANDRE  GALLICANE. 

LA  Flandre  Gallicane  comprend  le  terrain  ^qn  étem, 
quiefl  entre  la  I.ys  ^  TEfcaut  âc  la  Scarpe  «^  ^ 
epuis  la  Gorgue  jufqu'à  Menin  y  outre  une 
artie  qui  eft  au-delà  de  l'Efcaut.  Le  Climat  y   s  en  ClU 
ft  froid  ;  Thyver  dure  fix  grands  mois  de  l'an-  mat» 
ée  )  on  n'y  connoit  gueres  de  printems ,  mais 
automne  y  dl  aflez  belle.    Cet  efpace  com<i> 
rend  le  Tournailîs  &  la  dépendance  de  Menin 
^cc  la  Chatelainie  de  Lille ,  les  Villes  d'Or- 
hie  de  de  Douai  avec  le  Païs  de  TAlleu  ,  mais 
on  ne  traitera  dans  ce  Mémoire  que  des  der- 
iers  1  parce  que  Menin  6c  le  Tournaifis  auronc 
;ur  article  feparé.  Le  Païs  a  neuf  à  dix  lieues 
e  longueur  fur  une  largeur  à  peu  près  pareille  y 
e  forte  que  la  fuperficie  peut  contenir  environ 
o  lieues  quarrées  :  il  eft  divifé  en  neuf  quar- 
iers  nommez,Melanthois  ,  Carembaut  ^  Wep- 
c ,  Ferrain  V  Peuelle  ou  Puelle  ,  le  Païs  d'en- 
re  l'Efcaut ,  Comté  ou  terre  de  PEmpirc ,  Gou-  s  a  divi^ 
ernance  de  Douai  &  Païs  de  1* A  lieu.    Let  fi^n^ 
iiartiers  de  Melantots  Se  de  Carembourg  fe 
)ignent  &  comprennent  tout  le  terrain  qui  eft 
itrc  la  Rivière  de  Marque  Ôc  la  Haute  Dculle; 
i  Weppe  en  eft  féparée  par  1  '  Haute  Deylle  > 
lie  s'tftend  jufqu'à  la  Lys  ;  le  Ferrain  comprend 
epuis  la  Baffe  Deulle  tout  le  territoire  qui  eft 
iiqu'à  Menin  &  au  Tournaifis;  la  Puelle,  au 
iidy  du  Melanthois ,  dont  elle  eft  fcparée  par  la 
Tome  m.  K 


4^4    ETAT  DE  LA  FRANCE. 
Flan-  Marque,  s*écend  jufqu'au  Tourqaifîs  ;  le Quar' 
VB£S.  '  tier  d'entre  TEfcaut  eft  un  petit  Terrain  de  trois 
'   lieues  de  long  fur  une  lieuë  ôc  demie  de  large 
entre  Tournay  >  le  Mont  de  la  Trinité  &  le  PooC 
des  Pierres  ;  la  Comté  n*e(l  point  un  Quartier 
féparé ,  mais  confifte  en  villages  difperfez  dans 
les  autres  quartiers  qui  refibrtiilent  à  des  Juri£< 
diékions  différentes  en  Flandre  &  en  Hainauk; 
la  Gouvernance  de  Douai  s'étend  des  deux  co- 
tez de  la Scarpe enih  Villages  ;  le  Pais  dePAt- 
Icu  entre  Eflerre  6c  Merville  n*en  contient  qœ 
cinq.  Le  total  de  cette  étendue  comprend  2^ 
Bourgs  ,  Villes  ou  villages  avec  Lilte  $  Douai 
&  Orchies ,  ce  qui  cooîpofe  la  Fkndre  Galli- 
cane ,  ainfî  nommée .  tant  parce  qu'elle  appar- 
tient d'ancienneté  à  la  France  >  que  parce  qu'on 
y  parle  François. 
nifipin      Cependant  elle  faifoit  encore  plus  ancîenoe» 
Cénéra    ment  partie  du  Comté  de  Flandre  &  n'en  auroic 
'••  jamais  été  démembrée  fans  la  guerre  que  le 

Comte  Ferdinand  de  Portugal  entreprit  mal  â 
propos  contre  Philippe  Augufte  ,  dans  laquelle 
il  fuccomba  &  fut  pris  prifonier.  Guy  de  Dam- 
pierre  eut  le  même  fort  fous  Philippe  le  Bêlât 
mourut  à  Compiegne  en  1 3  04.  Ce  fut  alors  que 
le  Roi  prit  par  tranfportles  Villes  Se  Châtelain 
nies  de  Lille  &  de  Douai  pour  aider  à  fc  payer 
&  pour  acquiter  le  Comte  des  grandes  femmes 
qu'il  prétendoit  lui  être  ducs.  Les  Communes 
de  Flandre  prétendifcnt  de  leur  part  que  ces 
Villes  n'avoientété  cédées  que  par  engagement 
Se  pour  fureté  de  la  fomme  qu'elles  avoientpro* 
miles  pour  fureté  de  la  Paix  ,  de  ce  fut  le  prin« 
cipal  fondement  de  leur  haine  contre  la  Domi- 
nation Françoife  ,  qu'elles  fignalerent  par  une 
guerre  de  près  d'un  Siècle.  Cependant  les  Rois 
de  France  xit  fe  relâchèrent  point ,  il/ établi- 


£ 


ETAT  DE  LA  FRA^MCE.    46^ 

lencun  Gouverneur  dans  le  PaSs  ôc  des  Cours.PLAH'» 
de  Juftice  à  Lille  8c  à  Douai  9  8c  demeurèrent  en  dR£S*  . 
cecce  poflèflion  malgré  cous  les  efforts  des  Fia- 
Kiands  jufqu'en  i  J  <^p  9  qu*à  la  confideracion  du 
Mariage  de  Mar^uerice  héritière  de  Flandre  8c^ 
d'Artois  avec  Philippe  le  don  Duc  de  Bourgo« 
ne  9  le  Roi  Charles  V.  y  renonça  en  faveur  de 
on  frère  8c  de  fa  poileritémafculine  feulement» 
On  prétend  néanmoins  que  par  un  autre  Traité 
Iccrec  paffé  à  Arras  la  même  année  9  le  Dac  Phi« 
lippe  avoic  renoncé  àjouïr  de  cet  avantage  >  qui 
n*auroit  été  (Hpulé  que  pour  obtenir  le  conièn^ 
cernent  des  Flamands  à  fbn  mariage  9  quoi  cpi'il 
en  foit  le  cas  de  la  reverfion  éunt  arrivée  9  Ma« 
ximilien  d'Autriche  9  ioiu  d'y  conlèncir ,  deffeo' 
die  ce  Pafs  par  la  guerre  9  caxi  eft  devenue  enfui- 
ce  continuelle  entre  les  deux  Monarchies  de- 
France  8c  d'Efpagne  à  cette  occafion  9  puis  que 
toutes  les  autres  querelles  n'en  ont  été  que  de» 
conféquences. 

Les  principales  Rivières  de  cette  étendue^  font  Rhiern 
la  Lys  9  dont  il  a  été  parlé ,  ainfi  que  de  la  Scar-  <^tf  ^mù^ 
pe  5c  de  la  Deulle  Haute  de  Baffe  $  les  trois  pre- 
mières fbnc  navigables  8c  la  quatrième  ne  l'efi 
pas.  Il  y  a  un  Canal  depuis  Douai  jufqu'à  Lille  » 
par  lequel  on  a  établi  la  navigation  de  l'BfcauC 
9c  de  la  Scarpe  à  la  Deulle  âc  à  la  Lys  ;  celle-ci 
paflê  par  Merville  9  Sally  9  Armentieres ,  Bout* 
lemont  >  où  elle  reçoit  la  Balle  Deulle  9  Varne-' 
ton  9  Comines  9  Werwick  9  Boufbeck  8c  HaiU 
Itun  où  fiftit  la  Chatelainie  de  Lille.  La  Scarpe 
pa£fêàDouai  >  Marchienne  9  S.  Amand9  8c  fe 
perd  dans  l'Efcaut  à  Mortaigne.  La  Deul  le  paffe 
au  Mont  Avencin ,  Haut  Bourdin  8c  Lille.  La 
Marque  vient  d'Orchics  8c  fe  jette  dans  la  Deul- 
le au-defibus  de  Lille.  Les  grandes  commodités 
91e  le  Pats  reçoit  par  le  liioyen  de  ces  Rivietea  * 

Rr  ^ 


47^     ÉTAT  DE  i A  FRANCE. 
FlAM-  ibnc   dues  aux  Eclufes  qui  en  retiennent  les 
^tiSS*    eaux  6c  fans  lefquelles  la  Navigation  ne  fe  pour- 
roit  faire;  les  principales  (ont  au  Fort  de  la  Scar- 
pe  près  de  Douai  &  • . .  où  la  Deulle  ùk  un 
grand  fauk ,  qui  auroit  pu  interrompre  la  Navi- 
gation entièrement.  On  a  propofé  d'en  faire  une 
autre  dans  la  Ville  de  Lille  pour  rendre  la  com- 
munication libre  de  la  Haute  6c  Baffe  Deulle  » 
ce  qui  femble  devoir  être  d'une  grande  utilité  à 
Cous  les  Marchands ,  cependant  on  peut  dire  que 
quoique  la  Navigation  abrège  la  dépenfè ,  elle 
a  de  grandes  incommodiee2  par  la  longueur ,  â 
caufe  du  nombre  de  différentes  écIufès  où  il  faut 
attendre  l'êau  >  elle  cd  toutefois  préférable  aux 
voitures  de  terre ,  fiir  tout  dans  un  Païs  ou  les 
longs  hyvers  rendent  les  chemins  mauvais  pen- 
dant les  deux  tiers  de  Tannée.  Les  autres  éclufes 
ibnt  à  Vambrecfay  fur  la  Deulle  ,  à  Houppeli- 
'    nés,  à  Cominesac  à  Menin  fur  la  Lys  :  on  a  en- 
core propofé  de  tirer  un   Canal  de  Menin  à 
Tournay  pour  joindre  la  Lys  à  TEfcaut  &  un 
autre  de  Comines  à  Ypres  -  mais  cela  fouffre  de 
Sf»^ii'f\  grandes  diflicultez.  Le  terrain  de  cette  Chatc- 
du  Ter-    hSLinic  eft  uni  prefque  par  tout  »  il  y  a  beaucoup 
*•'*'•        de  bois ,  mais  ils  font  de  petite  étendue  ;  à  Vé- 
S»H  Prp    gard  de  la  fertilité ,  les  quartiers  de  Carembaut  > 
dmt,        Melanthois  ,  Puelle  de  Douai  font  fecs  &  ne 
laiffent  pas  de  produire  de  très-bons  grains  ; 
ceux  de  Weppe ,  Fcrrain  &  PAUeu  font  li  gras  > 
û  bons  ôc  (î  fertiles  que  les  terres  n'y  repofent 
jamais  ,  à  quoi  il  faut  ajouter  que  l'induilrie  & 
Je  travail  des  gens  de  la  Campagne  féconde  ex- 
trêmement la  bonté  du  terrain  des  uns  ôc  dts 
autres.  Outre  les  grains  de  toute  efpece ,  la  fer- 
re rapporte  du  lin  ,  des  ftves  6c  des  carottes  > 
de  la  garence  i  du  tabac  ,  destrefHes,  des  raves 
€tt  grctf  navets  »  des  foins  6c  de  tpute  forte  de 


ETAT  DE  LA  FRANCE.     477 

légumes.  II  n*y  a  que  les  colfats  6c  les  lîns  que  PLAfT^ 
l'on  cranfporte  hors  du  Païs  ,  car  les  bleds  Se  DUES» 
autres  chofes  qui  y  croiflenc  ne  fufiifent  pas  au 
nombre  d'habitans  &  de  befliaux  qui  y  font  » 
c'eft  pourquoi  il  vient  encore  des  bleds ,  des 
avoines  &  des  foins  d'Artois  6c  de  Flandre  Oc* 
cidentale.  Le  Peuple  eft  fi  peuplé  qu'il  y  a  tel 
village  ,  comme  Turquoing  ,  où  Ton  compte 
12000  Communiants  ,  6c  à  l'égard  des  bef- 
lîaux  ,  il  y  a  12000  chevaux  ,  j<5oo  vaches  9 
autant  de  moutons.  Cette  grande  abondance  de 
befHaux  ne  vient  pas  feulement  de  la  bonté  des 
pât-urages  ,  mais  .f  ncore  du  foin  que  l'on  prend 
de  les  bien  nourrir  ,  car  on  ne  fe  contente  pas 
de  leur  laiflcr  la  nourriture  ordinaire  des  prai- 
ries >  on  leur  prépare  eiKore  à  boire  6c  à  manr- 
fer  :  on  donne  aux  vaches  le  marc  du  grain 
ont  on  a  tiré  la  bierre  -,  on  leur  fait  chauf&r 
l*eau  qu'elles  boivent ,  on  y  détrempe  des  tour- 
teaux qui  font  faits  du  marc  des  colfats ,  après" 
qu'on  en  a  tiré  l'huile ,  6c  l'expérience  fait  con- 
lioitre  combien  cette  forte  de  nourriture  leur  efV 
profitable  .,  puis  qu'il  n'y  a  point  de  vaches  qui 
ne  rendent  a  l'heure  deux  féaux  de  lait.  Le  tref^ 
ile  efl  une  herbe  qui  leur  profite  beaucoup ,  on 
la  feme  avec  le  froment .  6c  la  première  année 
elle  ne  rapporte  rien  que  le  fourage ,  mais  l'an- 
née fuivante  elle  rcpoulfe  (i  fortement  qu'on  la 
coupe  deux  ou  trois  fois  6c  qu'après  la  derniere- 
coupe  ,  on  y  pâture  des  beftiaux  ,  qui  y  trou- 
vent une  nourriture  fi  forte  qu'il  eft  de  la  pru- 
dence d'empêcher  d'en  trop  prendre  >  après  le 
mois  de  Septembre  on  leur  donne  le  treflfle  fcc 
avec  de  gros  navets  ,  qu'on  nomme  râpes  ou  pe- 
tites fèves  ;  on  feme  Les  râpes  au  mois  d'Août 
fur  un  labeur  fort  léger  dans  les  champs  où  on 
a  dépouillé  du  bled;  oa en  peut  xeceiUHix  iis 


4^8  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
pI^jlH-  Semaines  après ,  mais  ordinaîrementon  iesiai£ 
W£Sv  ^^  ^^  ^^^^  ^^"^  l'hyver  ,  parce  <|u'elles  y  grof- 
iiflenCyon  les  tire  à  proporcioa  du  beibb  qu'on 
en  a  9  âc  il  n^en  doit  plus  reder  au  ntois  de 
Mars  parce  qu'alors  on  prépare  la  terre  à  aoe 
oouvelle  récolte  ;  les  fèves  font  aoffi  uneex* 
ceilente  nourriture  pour  les  beflianx  >  quand 
en  les  a  fait  amolir  dans  l'eau  chaude ,  la  ci* 

fe  fert  à  brûler  >  aînfi  il  n'y  a  rien  de  perdiu 
^uant  aux  lins  ils  £}nt  d^un  ft  grand  rapport  que 
quand  ils  viennent  bien ,  ils  valent  preique/toû- 
yours  le  prix  du  fonds  Cu)e  lequel  on  le»  a  receuiU 
li  9  mais  il  faut  beaucoup  de  loin  Se  dépenfe  poor 
tn  procurer  une  bonne  recuite  ;  le  Colfàt  doic 
être  femé  à  la  fin  du  mois  d'Août  6c  on  les  trant 
porte  au  moisd'Oé^obre  >  la  tige  en  eftbonneà 
prûler  »  les  Hollandois-emportencbeaucoup  de 
cette  graine  pour  y  gagnes  la  ^onde  Phuile  k, 
profiter  du  marc  pour  leurs  beftiaux.  Outre  les 
terres  cultivées  il  y  en  a  un  grand  nombre  qui 
'  étoit  autrefois  des  marais  Se  qui  en  ont  retenu 
le  nom ,  lefquels  ayant  été  deifeichez  fervent 
de  pâturé  commune  à  certains  Villages.  On  y 
élevé  dts  Poulains ,  des  genifTes  Se  quantité 
d'oyeSyplufieurs  de  ces  marais  font  plantez  d'or^ 
mes  9  de  peupliers  ,  de  faules  en  Symétrie  y  6c 
comme  on  en  met  audi  fur  le  grand  Chemin  > 
tout  le  Païs  a  l'air  d'une  promenade  continuel- 
le. Les  vergers  font  remplis  d'arbres  fi-uitier» 
de  toute  efpèce.  A  l'égard  des  richeifes  fou- 
terraines  il  n'y  en  a  aucune  »  fi  ce  n'efl  de  la 
tdrâReri  pierre  blanche  Se  molle  propre  à  bâtir.  A  Té- 
des  Pew  gard  du  génie  des  habitans ,  il  efl  certain  qu'ils 
^'"'  ne  font  pas  vifs  ,  on  les  trouve  toujours  par- 
ticuliers âc  refervez  y  ils  ne  s'appliquent  jamais 
aux  Sciences  ni  aux  belles  Lettres;  toute  leur  in- 
dinatioaeâ  tournée  vers  leCommerce  à  quoi  ils . 


1 


ETAT  DE  LA  FRANCE/    4^^ 

réudiflènc  aflèz  bien ,  ils  (è  défient  des  Ecran-  FLAlt<« 
gers  de  ne  fe  commuaiquenc  point  9  ils  aiment  DR£S^ 
la  liberté  ou  plutôt  haïifent  la  contrainte  9  font 
fidèles  8c  néanmoins  intereflez  ;  le  petit  Peuple 
«ft  grofficr ,  les  femmes  y  font  belles  6c  ont  de 
l'efprit  9  mais  elles  aiment  le  luxe ,  de  ménagent 
tout  en  particulier  pour  paroitre  en  Public  avec 
^lat. 

La  Ville  de  Lille',  non  feulement  Capitale  de  ^t  U 
cette  Province»  mais  encore  de  toutes  les  Con-  ^^*  ^ 
quêtes  du  Roi  dans  le  Païs-bas  depuis  qu'il  y  a  '''*• 
établi  la  réfidence  d'un"  Gouverneur  General  9 
eft  fituéedans  un  terrain  marécageux ,  ellecon-^ 
tient  un  efpace  qui  a  une  lieue  de  tour  55000 
habitans  Ôc  6000  maifons,  les  anciennes  ne  fonC 
bâties  que  de  bois  ,  mais  les  nouvelles  font  de 
pierres  ôc  de  briques  qui  font  un  afpeé^  fore 
agréable»  c'étoit  au  commencement  unChâteaa 
des  Comtes  de  Flandre  ,  dont  les  environs  fe 
font  fi  fort  accrus  peu  à  peu  dans  Tefpace  de  7 
à  800  ans  jufqu'à  ix)rmer  une  grande  Ville ,  tel- 
le qu'elle  eft  aujourd'hui.  On  voit  par  lestitrear 
que  ce  Château  fubliftoit  encore  fous  Baudouin 
III.  Comte  de  Flandre  en  1067  ;  il  y  a  divcrfe* 
Cours  de  Juftice  qui  y  font  leur  réfidence.  Phi- 
lippe le  Hardi  y  établit  en  1385.  uneChambré 
des  Comptes  »  qui  connoiflbit  des  matières  de 
finances  ôc  de  celles  de  la  juftice  ordinaire.  Le 
Duc  Jean  trouva  à  propos  en  1409.  d'en  former 
deux  Corps  feparés .  l'unpour  la  Juftice  fût  en- 
voyé à  Gand  9  oh  il  fubfifte  encore  fous  le  titre 
de  Confeil  de  Flandre ,  &  l'autre  pour  la  Fi- 
nance fut  fixé  à  Lille  ,  où  il  a  dure  jufqu'à  la 
reduftion  de  cette  Ville  que  les  Officiers  fè  font 
retirez  fous  la  Domination  de  TEfpagne ,  oiï  ils 
font  leurs  fondions  à  Bruxelles.  Cette  Cham- 
bre avoit  fan  reflbrt  daiis  les  Comtés  de  ¥\m^ 


4«o  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
JFlAH-  dre ,  d'Artois ,  de  Hainaut  «  de  Natnur  9c  laSetb 
^iV£S*  gneurie  de  Maline»  ,  arec  bf  coonoiflance  del 
aiFaires  des  Oâicier»  comptables  de  la  Ceur  da 
Prince ,  on  y  avoit  amafie  plus  de  yoooo  Regi- 
Cres.  qui  contiennent  les  titres  originaux  de  too- 
ces  Its  affaires  de  France ,  le  Roi  pour  leur  coop 
fervation  y  a  commis  un  Garde  des  Archifet 
qui  en  a  foin  fous  les  Ordres  de  llntendant.  De 
plus  le  Roi  y  a  nouvellement  créé  par  Edicdu 
'M^ft^x  mois  de  Septembre  1691  un  Bureau  des  Finao- 
^^1^  ces  ,  dont  le  rtflbrt  s'étend  fiir  l'Artois  •  le  Hai- 
nault  ôc  le  Païs  que  le  Roi  poflede  en  Flandre  1 
fa  compétence  ren^rme  la  Juridiction  concen- 
tîeufe  du  Domaine  >  Tenrégidrement  des^letcrei 
d'oétroy  ^  d'érections  9  d'annobliflèment ,  les 
matières  des  finances  ^  l'audition  des  comptes 
de  phriieurs  Villes  -,  Bourgs  âc  Villages  1  &  en- 
fin la  réception  des  hommages  dta  au  Roi  1  ce 
quv  efl  coniiderable  -,  y  ayant  8000  fiefs  qui  en 
relèvent  immédiatement  i  les  Charges  ont  ^c^ 
vendu<^s  au  profit  du  Roi  environ  450000 1.  il 
Sêuxe.  y  a  i  Préfident»,  1 3  Tréforier» ,  &c.  Le  Sou- 
rasn  Ea.l.  y^xixn  Baillage  de  Lille  ainli  nommé  parce  que 
^'*  le  Gouverneur  en  eft  le  Chef,  ôc  qu'il  a  la  con- 
noifTance  dts  cas  Royaux  efl  un  Tribunal  an- 
cien établi  par  Philippes  le  Bel.  Le  Roi  en  a 
créé  les  Charges  héréditaires  en  1693  ficlcsa 
vendus  à  fon  profit  environ  283000  1.  il  e(i 
compofé  de  deux  Lieutenants  1  un  gênerai  & 
l'autre  particulier  ,  de  îix  Confeillcrs  ,  d'un 
Avocat  &  d'un  Procureur  du  Roi  9  d'un  Rece- 
veur de  confignations  qui  a  payé  1 00000 1.  de 
fa  Charge  &  d*Qn  Greffier  propriétaire  qui  a 
payé  28000  1.  de  la  fienne.  Le  Baillage  ordi- 
naire étoit  l'ancienne  Jurifdiélion  des  Comte* 
de  Flandre  ,  le  Baillif  n'a  point  de  voix  déli- 
beracive  ^  il  n*a  poiuc  d'autres  droits  que  de  fe- 

iQoncex 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    48* 

>ncer  les  hommes  des  Fiefs ,  de  rendre  juftice  Flah- 

les  cas  qu*il  leur  propofe.  Cet  Office  avoir  jjkbs, 
:  engagée  par  le  Roi  d'Ëfpagne  ,  mais  celui 
France  la  réuni  à  fon  Domaine  &  depuis  en- 
16  nouvellement  pour  40000 1.  Les  fialllifs 
i  quatre  Hauts  Jufliciers  de  la  Chatelainie  ' 
n  Ibnt  rendus  Adjudicataires  au  profit  de  PE- 

avec^  faculté  de  l'exercer  tour  à  tour  trois    • 
»is  de  Tannée  9  comme  aulli  ils  ont  racheté  la 
arge  de  Lieutenant  pour  90000  1,  Le  Roi . 
a  encore  en  idpj.  fix  Offices  de  Confeillert 
il  a  vendu  6000  l,  chacun,  cependant  cette 
ifdiékion  n'eft  que  féodale ,  mais  ces  Officiers 
:  un  droit  particulier  dans  la  paffation  dts 
ntracts  qui  portent  conftitucion  de  rentes  » 
}uels  doivent  ctre  lignez  du  Greffier  ôc  d'ua 
diteur  du  Baillage  âc  porter  le  fceau  de  Bail* 
c ,  au  moyen  de  quoi  l'hypothèque  eft  acqui- 
jar  préférence  fur  les  biens  fituez  dans  le  ref- 
t  :  le  droit  du  Greffier  eft  le  centième  de  la 
ime  4>rincipale,  Le  Roy  a  pareillement  créé  Hôtel  dit 
^ille  un  Hôtel  des  Monnoyes  en  1685.  &c_mcnnay<i, 
\  peut  dire  qu'après  Paris  Se  Lion,  aucune  n'a 
riqué  ni  reformé  plus  d'efpeces  que  celui-ci  » 
a  pafTé  zyoooOoo  en  fiuit  années.  On  a  aufïi 
bli  une Jurifdiélion  de  Traites ,  dont  la  Pré- 
înce  a^té  vendue  i  jooo  J.  ôc  les  autres  Char- 

à  proportion.  Les  fiaillages  de]a  Chatelaî-* 
de  Lille,  autrement  dit  Phalempin,  eft  l'an- 
nne  Jurifdidion  de  Châtelains  de  Lille,  donc 
domaine ,  ayant  pafTé  de  la  maifon  de  Lu- 
nbourg  en  cellç  de  Bourbon ,  a  été  réiini  à  la 
uroilne  par  l'événement  de  Henry  IV ,  la 
arge  défailli  a  été  vendue  28000  1.  il  a  le 
mier  rgng  dans  les  Affemblées  dts  4  Sei- 
iMt'itSyU  d'ailleurs  dans  fa  Jurifdiâion  il 

d'autres  droits  que  celui  de  femoncer  les 
Tomt  III,  Si 


1 


4»*    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

FlAN-  hommes  de  Fiefs.  Le  Roi  a  aufli  crée  uneMaf^ 
PRES*   trife  d'eaux  6c  forêts  pour  la  Chàcelainie. 

M^if,      A  l*égard  des  Magiftrats  de  la  Ville  ,  ilcft 
itéts,      compofe  de  4p  perfonnes  qui  font  de  Beuwail» 
douze  Echevins>  douze  Coafèi  11ers  de  cinqGar- 
des  Orphèvres  qui  font  renouvelles  cous  lesam 
au  jour  de  la  Toûffaints ,  huit  Preud'hommesfc 
'  cinq  Appaifeurs  qui  font  nommez  par  les  Cu^ 
rés  de  ta  Ville  ,  ce  Magiflrac  a  toute  Jurifdic- 
tion  civile  &  triminelle  &  de  Police  dam  la 
Ville  8c  Banlieue  »  à  la  rcferve  des  Cas  Royaut;' 
les  Offices  des  Confeillers  Penlîonnaires ,  dci 
Syndics  &  de  Greffiers  ont  été  créés  héréditai- 
res en  169}.  &  vendues  en  total  18000 1.  en 
comptant  POffice  de  Prévôt.  Il  y  a  de  plus  dam 
la  Ville  quelques  Juflices  particulières  desSei« 
gneurs ,  fçayoir  celle  do  Chapitre  de  S.  Pierre 
Ets  rêve*  &  celle  de  Broucq  au  Prince  d'Epinay.  La  Vil- 
«w»         le  a  800000  1.  de  rentes  ordinaires  >  dont  ici 
Magiftrats  ont  l'admîniftration  «  la  recette  s'eo 
fait  par  deux  Officiers  que  le  Roi  a  rendus  here- 
^  ditaires  9  au  moyen  de  la  finance  à  laquelle  ill 
ont  été  taxés  9  mai^  (1  ce  revenu  paroit  bien  con- 
iiderable  les  charges  font  auffi  très-grandes» 

f)arce  qu'outre  300000  1.  rentes  conftiuiées  que 
a  Ville  doit  >  elle  eil  obligée  à  fa  cotte  part 
des  impôts  ordinaires ,  aux  logemens  des  Troa- 
fès  9  aux  feux  de  lumières  des  Corps  de  Garde» 
^a  l'entretien  des  fortifications,  cazernes &  ba- 
cimens  publics  6c  à  fournir  l 'entretien  des  d<f«- 
penfesjournalieres.  Le  Maeiflrat  a  encore  ra- 
cheté fur  le  revenu  de  la  Ville  hi  Charges  de 
Maires  6c  d'Affefreurs  «  de  Mouleurs  de  bois  9 
de  Control leurs  6c  de  Receveurs  j  il  a  payé  les 
taxes  de  cens  &  rentes ,  de  garde  bierre  >  d'An- 
geurs  9  Brailèurs  9  les  bougies  6c  lanternes  St 
quantité  d'autres  >  ce  qui-  Ta  obligé  à  fiirfeoii  le 


I 


ETAT  DE  LA  FRANCE.     48J 

payement  des  arrérages  dts  rentes  confticuées  ^  Flan« 
mais  en  même  cems  il  a  tout  à  fait  ruiné  fop  cre-  dres. 
dit.   Cependant  les  reflburces  de  cette  Ville  Manufé* 
ibnt  grandes  )  il  y  a  plus  de  4000  Marchands  ètiêres^ 
ou  Maîtres  de  toute  forte  de  métiers  >  &  il  y  en 
a  plufieurs  parmi  eux  qui  etitretiennent  jufc{U'à 
1 200  Ouvriers.  On  y  fabrique  toute  forte  d'éto» 
fèS)  ratines ,  ferges  ,  damas  >  velours  «  came- 
lots >  coutils  >  dentelles»  tapifleries,  favbns.  Les 
deux  principales  Manufa6kures  ibnt  celles  det 
Sagetteurs  de  Bourgeteurs  qui  travaillent  toué 
deux  aux  ferges  9  à  la  différence  que  les  derniers 
ont  tiré  leurs  noms  de  la  Ville  de  Bourges  d'oïl 
Hs  font  venus  >  &  la  jaloude  qui  eft  entre  cet 
deux  corps  a  produit  autrefois  une  émulation' 
tr^s- profitable  >  mais  elle  a  dégénéré  en  haine 
&  en  envie  qui  ruine  les  uns  &  les  autres.  11  y« 
40  ans  que  ces  Ouvriers  fabriquoient  jufqu'i 
500000  pié  ces  d*étofiè  9  mais  la  mifere  infépa- 
rable  de  la  guerre  >  la  cherté  des  vivres  Bc  let 
impôts  les  ont  obligez  de  quitter»  la  moitié  a 
padé  dans  les  Villes  d'Allemagne ,  à  Gand  fit  i 
Bruges  >  oii  ils  ont  établi  ties  Manufadùres  % 
cependant  le  Peuple  de  Lille  efl  augmenté^ 
mais  d'une  manière  qui  n'apporte  aucun  profk  j^ 
le  nombre  des  Domedîques  a  triplé  &  de  mcmè 
de  tous  les  métiers  qui  fervent  au  luxe  fie  à  U 
dépenfe, 

Douay  Ville  ancienne  fur  la  Sçarpe  avoicaa«>  Dtué^^ 
Crefois  des  Seigneurs  particuliers ,  elle  s'eft  trou* 
vée  dans  la  fuitç  réiinie  à  celle  de  Lille  dans  un 
même  Corps  d'État  :  c'efl  préfentement^ne  Vil* 
k  crès-fortifiée  >  protégée  par  une  grande  inon^ 
dation  fie  par  le  Fort  de  Scarpe  >  qui  en  efl  à  un 
quart  de  lieuë  >  elle  eft  plus  grande  que  Lille  * 
mais  elle  n'a  pas  le  tiers  dt%  habitans  »  ni  la 
dixième  panie  de  lès  richellès  ;  elle  a  une  Goa* 

Sf» 


I 


484    ETAT  DE  LA  FRANCE 

Flan-  vernancc  &  un  Baillage  >  dont  les  Offic 

PK£S.    ^té  vendus  au  plus  ofirant ,  un  Magiitrac 

cif  donc  les  Cor.feillers  9  Penlionaires  >  1 

réurs  font  aulii  devenus  hércdicairts.  L 

donnances  du  Magiftracfonc  exécutées  pî 

Prévôts  ,  l'un  de  la  Ville  qui  eft  le  Princ< 

pinay ,  Pautre  de  S.  Albin  qui  eft  le  Comte 

mont ,  ils  ont  des  Lieutenans  qui  font  leur 

cions  à  leurs  places.  Les  revenus  de  la  V 

montent  qu'àzyoool.les  charges  font  grar 

les  reffources  très-petites  parce  qu'il  n'y 

de  Manufactures.  L'Univcrlîté  de  cette 

fiit  établie  en  iS59  avec  les  mêmes  priv 

que  celle  de  Louvain  ,  dont  elle  n'a  toi 

pu  fe  mettre  en  pofleffion  :  fes  Collèges  p 

paux  font  ceux  du  Roi  >  d'Anchien  9  Mar 

nés  &  de  S.  Waft.  11  y  a  plufieurs  bourfi 

la  jeuneifc  voiline  y  vient  apprendre  la  ] 

fbphie  ,  la  Théologie  ,  le  Droit  &  la  M 

ne^  Le  Redteur  Magnifique  a  droit  de  c< 

tion  fur  les  fuppots ,  ce  qui  lui  donne  de  1 

Orihies,  rite  dans  la  Ville  :  Orchies  n'eft  plus  coi 

rable  que  par  le  droit  qu'elle  a  d'envoy 

Députez  aux  Etats  de  la  Province  ,  on  pr 

qu'elle  étoit  autrefois  plus  grande  que  1 

prefent  Lille  ,  elle  a  un  Baillage  de -an  h 

rat ,  mais  fes  revenus  font  fi  petits  qu'elle 

pas  en  état  de  payer  feulement  les  i8c 

qu'elle  doit  pour  fon  contingent  du  don  g 

Sedin,    ^ue  la  Province  fait  au  Roi.  Seclin  à  deux  J 

de  Lille  eft  un  petit  lieu  de  300  maifons 

un  Baillage  de  un  Magillrat  comme  les  ai 

^4rniefi.  Arméntiercs  fur  la  Lys  a.6oo  habit'ans  -,  un 

l'^res.      lage  Ôc  un  Magiftrat  ^  fes  revenus  ne  mo 

qu'à  15000  l.  elle  appartient  au  Comte  < 

mont ,  le  grand  débit  de  ce  lieu  ne  confifle  < 

m.nes,  briques  qu'on  iàit  cuire  aux  environs.  Cqx; 


> 


ETAT  DE  LA  FRANGE.    48jf 

lîir  la  Lys  apparwnoit- autrefois  à  la  rfi'aiforfdc  Flan- 
la  Clifes  ,  dont  écoit  Philippe  die  de  Comiiits  DRES» 
qui  a  écrit  la  vie  de  Louïs  XI ,  le  Prince  de 
Chymais  en  cft  poflefTeur ,  il  renouvelle  IcMa- 
giftrat  quand  il  lui  plait.  Lannoy  a  donné  fort  lAuntj» 
nom  à  une  Famille  illuftre  ,  il  y  a  un  Château 
qui  la  rend  afTez  confiderable  &  un  petit  com- 
merce d'étofes^  de  laine  qui  fe  font  aux  envi- 
rons. Le  Prince  d'Ifenghein  en  eft  Seigneur  & 
difpofè  du  Magiftrat.  La  Baffée  eft  un  démem-  LaBaJée, 
brement  du  Domaine  de  Phalempin  ,  elleaété 
fortifiée  dans  la  minorité  du  Roi  5c  fon  Gouver- 
neur tiroit  d*immenfes  contributions  de  laCha» 
Celainie  de  Lille ,  cela  eft  préfentemeht  oublie» 
La  Gorgue  Capitale  du  Pais  de  Lalléu  eft  fi-  Ld  Cor*- 
tuée  fur  la  Ly»  dans  un  Païs  fort  agréable  ,  il  ^«'« 
y  a  un  Bailly  dont  la  fonction  eft  de  conjurer 
les  Echevins  pour  rendre  la  juftice.  L'Abbaye 
de  S.  Waft  prétend  avoir  la  Jurifdi6lion  de  la 
Campagne  ,  qui  eft  extrêmement  peuplée  ;  le 
grand  commerce  qui  s'y  fait  eft  la  blanchi (Tq- 
ric  des  toiles ,  le  Confeil  d'Artois  exerce  la  Juf- 
tice dans  ce  Canton  ,  ce  qui  le  rend  dépendant 
de  deux  Province!! ,  puis  que  9  quanta  la  financ- 
ée 9  aides  6c  fùbfides  9-  qui  montent  pour  les 
quatre  Villages  à  12500  1.  il  eft  Membre  de  la 
Chatclainie  de  Lille.  Outre  ces  Villes  ,  il  y  a 
de  gros  Bourgs  qui  valent  mieux  qu'elles  9  Tur- 
coing  &  Roubaix  font  de  ce  nombre,  il  S*y  fabri- 
que beaucoup  d'étofes  mêlées  de  (oie -Se  de  laine* 
La  commodité ,  qu'ont  les  habitanS  de  joindre 
le  labeur  au  travail  de  leur  méfier  9  leur  donne 
le  moyen  de  fub'fifter  plus  aifément  que  dan? 
les  Villes  fermées  ,  6c  cela  contribue  à  y  faire 
fleurir  davantage  les  Manufaétures ,  mais  d'au,- 
Cre  part^  de  peur  que  cela  ne  nuifit  à  celles  des 
Villes,  ihy  a. de  certaiaesfabriques  interdites | 
la  Campagne,  Sfj 


48tf    ETAT  DE  LA  FRANCE» 
TlAM-      L*Ecat  Ecclefiaftîque  eft  très-floriflanc  dan» 
SiUSS.  ^cctt  Province ,  qui  eft  partagée  entre  les  Dio* 
ccfes  de  Tournay  >  Cambray  ,  Arras  ,  ft  S» 
^Ifilfi'  ^^^^'  ^^  P*"*  confiderabîe  Chapitre  qui  s*y 
qKft       Crottve  cft  celui  de  S.  Pierre  de  LiUe  ,  compolc 
Lksfu  de  cinq  Dignitez  ,  48  Chanoines  9  piulienrs 
jfc/.        Chapelains  &  Vicaires  >  te  tout  au  nombre  de 
êhfin  ••  100  perfonnes  ,  il  eft  fujct  immédiatement  do 
Pape.  La  Prevôtc  a  20000  écus  de  rente,  elle 
cil  a  la  nomination  du  Roi>le  Doyeh  U,  le  Chan- 
tre font  cleâifs ,  les  Canonicats  valent  1600 1. 
par  an  >  ils  ont  été  fondés  par  Baudouin  V.  Com- 
te de  Flandres  en  1069.  11  y  a  trois  Prébendes 
fiièâées  aux  Evêques  de  Tournay  >  Bruges  ft 
Ypres ,  le  Pape  U  le  Prévôt  nomment  aux  sa- 
cres Prébendes  >  chacun  dans  leur  mois ,  le  Pr^ 
vôt  n'a  que  ceux  de  Juin ,  Mars  ,  Septembre  U 
^  ^Ut.  Décembre.  Le  Chapitre  de  S.  Piat  de  Seclin  eft 
le  plus  ancien  de  la  Flandre ,  on  lui  donne  i )00 
ans  de  fondation  >  il  y  a  cinq  Dignitez  &  il 
Prébendes  qui  valent  1 000  h  chacune  9  iBc  font 
â  la  nomination  du  Prévôt  6c  du  Pape  comme 
celle  de  Lille  6c  dans  les  mêmes  conditions  :  le 
^*     Prévôt  ajoool.  de  revenuXe  Chapitre  de  Douai 
^•iMi»    ^jqJ^  yj^ç  ancienne  Abbaye  fondée  au  VIll.  Sie- 
cle  à  Merville  fur  la  Lys  j  elle  a  été  transférée 
6c  fécularizée  9  il  y  a  cinq  Dignitez  6c  24  Pré- 
bendes de  800  1.  chacune  :  le  Roi  nomme  le 
Prévôt  comme  aux  précédcns,6c  celui-ci  avec  le 
Pape  nomment  chacun  à  leur  mois  les  Chanoi- 
nes. Le  Chapitre  de  Comines  eft  entièrement 
à  la  nomination  de  TEvéque  de  Tournay  >  de^ 
puis  que  la  Prévôté  eft  unie  à  fon  Evéché  ;  il  y 
Jthhdyes.  ail  Chanoines  6c  un  Doyen.  Les  Abbayes  de 
cette  Province  font  Marchiennes ,  Ordre  de  S. 

\  Benoît  9  en  règle  de  60000  1.  de  revenu.  Los 
|>r<;s  LiUe  9  Ordre  de  Citcaux  en  r^le  1  df 


ETAT  DELA  FRANCE.  487 
JOôoo  1.  Choifiti,  Ordre  de  S.  Auguilin  en  re-  FlAjM 
pie  )  de  ijooo.  Phalanpin  ,  id,  de  lOooo  1.  Se  dr£$, 
.te  Prieuré  de  Sujes  dépendant  de  S.  Nicaife  de 
Rheims  de  8000  1.  Les  Abbayes  de  filles  foiiC 
Mofquece  ^  Ordre  de  Ciceaux  de  30000 1.  Beau* 
pré  fur  la  Lys  du  même  Ordre  de  i  yooo  1.  S. 
Adouan  Ordre  de  S.  Auguilin  de  3000  1.  La 
Paix  à  Douai ,  Ordr«  de  S.  Benoic ,  de  4000  L 
&  Flines»  Ordre  de  Citeaux ,  de  |oooo  1.  Tou- 
tes CCS  Abbayes  font  éledives  »  &  TEleélion  fe 
fait  en  prefence  des  Commi flaires  du  Roi  ;  mais 
Sa  Majefté  ne  s*eft  pas  ailreinte  à  la  fuivre  » 
<]uoiou'il  arrive  ra^ment  qu'elle  nomme  d'au- 
tres uijecs  que  Pun  ne  ceux  dénommez  au  pro- 
cès verbal  de  Téleâion.  Les  Villes  ouue  cela 
ont  beaucoup  d'autres  Eglifès  qui  ont  toutes  des 
revenus  ,  Ton  compte  dans  cette  partie  de  la 
,  Flandres  environ  1500  Ecclefiaftiques  6c  au- 
tant de  Religieufcs.  Le  crédit  des  Moines  écoit 
autrefois  fi  grand  dans  la  Flandre  qu'ils  domî- 
noient  dans  touices  It^  Familles  >  maïs  quoique 
le  Peuple' foit  toujours  fort  attaché  à  la  Reli- 
gion 9  encore  que  très-inal  inftruit  ^  il  paroit 
s'être  fort  relâché  de  fa  foumiflion  précéaente  ; 
les  Ecclefiafliques  de  ce  Canton  cultivent  rarjt- 
ment  les  Sciences  >  toutefois  on  n'y  voit  aucun 
lierctiqae. 

Le  Gouvernement  Militaire  de  la  Ville  de  Gtnvtr 
Lille  eft  attaché  au  Gouvernement  General  dçs  ncment 
Païs-bas ,  dont  étoit  pourvu  M.  le  Maréchal  ^''»^*»- 
de  Boufflers  8c  fon  fils  en  furvivance  ;  le  Com-  ^'' 
te  de  Montbront  étoit  Lieutenant  General  de 
la  Province  {auquel  M.  le  Chevalier  de  Luxeip- 
bourjg  a  fuccedé  ;  il  y  a  de  plus  un  Commandant 
particulier  de  la  Ville  >  un  Major  >  trois  Aides- 
Majors  ft  trois  Capitaines  des  Portes.  Le  Gou- 
.  yaaâê  de  la  CiuaeUeafous  lui  un  Lieuconaàc 

Sf4 


4S8      ETAT  DE  LA  FRANCI. 

FlaH-  ^  Roî  ^  nn  Majof  &  on  Aîdc- Major.  Le  Fort 

»WBS.    de  S.  Sauveur  ,  qui  cft  auffi  dans  la  VîUc  de 

Douai  3  Se  le  Fort  d'Efcarpe  ont  auffi  pareille^ 

ment   leurs  Gouverneurs  fie  autres  ÔÀiciefS* 

•  C*eft  une  règle  générale  pour  les  Villes  de  Flan- 
dre de9  conquêtes  du  Roi  que  les  TroupfS| 
foient  logées ,  fçavoir  les  Ofiiciers  dans  les  Pa- 

•  villons  bâtis  au  dépens  des  Villes  &  à  leur  dé- 
faut dans  dts  cabarets  &  les  foldats  dans  les  ca« 

'  zernes.  Les  Magiftrats  fournifient  Tuftencille) 
c'eft- à-dire  9  l'ameublement  aux  Oâiciers,  les 
Kts  ,  le  chaufage  pendant  l'hyver  aux  Soldats. 
Les  Troupes  des  Citadelles  font  entièrement  â 
la  charge  du  Roi  ,  il  n'y  a  point  d'étapes  dans 
^  les  Païs-bas ,  les  Troupes  doivent  y  vivre  de 
leur  folde  >  où  il  n'y  a  point  de  cazernes  9  on 
leur  fournit  le  couvert  6c  de  la  paille  pour  fe 
J^arL  coucher.  Le  Roi  a  établi  dans  les  Païs-bas  une 
'hapjftt,.  Marcchâuffée  compofée  d'un  Grand  Prevôc^ 
dont  la  Charge  >  avant  d'être  divifée  -,  valoit 
100000  1.  fix  Lieutenants  ,  deux  AfleiTeurs  de 
autant  de  Procureurs  du  Roi  Se  de  Greffiers  9 
B  Exempts  &  70  Archers.  11  y  a  à  préfentdeux 
Prévôts  ,  l'un  qui  réfide  à  Lille  de  l'autre  pour 
le  Flaînault ,  les  Archers  font  divifez  félon  les 
Départemens. 
JButs,  La  Province  de  Lille  eft  un  Païs  d'Etats ,  qui 
s'aflemblent  ordinairement  à  la  fin  de  chaque 
année )  en  vertu  d'une  Lettre  de  cachet  du  Roi  en 
prefence  du  Gouverneur  de  de  l'Intendant  qui  y 
prcfîdent ,  celui-ci  fait  les  propofitions.  L'Af- 
lemblée  fe  tient  à  Lille  Se  eft  compofée  d'à». 
Magiftrat  qui  tient  le  premier  rang ,  des  quatre 
-  Seigneurs  Hauts.  Jufticiers ,  qui  font  le  Roy  >  à 
caufe  de  la  Chatelainie  de  Lille  >  terre  Se  Sei- 
gneurie de  Phalempin  ;  le  Prince  d'Epinoy  pour 
fa  Baronie  de  Sifoing  i  le  Comte  d^EgMont  fil 


1 


ETATDE  LA  FRANCE.    48^ 

les  Reprefentans.  pour  celle  de  VVarin  de.  le  Fl AM-^ 
Prince  de  Chymay  pour  celle  de  Comînes  ou  de  DRESm 
leurs  BailiiFs  ;  dta  Depucés  des  Magiftracs  de 
Douay  8c  de  ceux  d'Orchies.   Les  Ecclefia-  Om  grt^ 
iliques  de  la  NobleiTe  n'aflîilenc  point  à  ces  -Mf^ 
Etats  9  parce  qu'ils  font  exempts  naturelle* 
ment  dt$  fubfides,  mais  foit  pour  le  foulagement 
du  peuple  foit  pour  augmenter  le  profit  du  Roi» 
le  Gouverneur  res  afîembleféparementi  &  l'In- 
tendant leur  fait  une  demande  au  nom  du  Roi 
pour  le  foulagement  des  Villes  &  des  Peuples  de 
la  Campagne  9  en  conféquence  duquel  ils  accor- 
dent ordinairement  un  ^ingtiénte  de  demi  des 
revenus  qu'ils  tiennent  par  leurs  mains  ;  mais 

Suant  aux  véritables  Etats  9  le  Roi  leur  fait  une 
emande  ordinaire  de  150000 1.  qui  ne  man- 
quent jamais  d'être  accordée  ,  &  la  fomme  d'ê- 
tre fournie  >  moitié  par  les  Villes,  moitié  par  les 
habitans  de  la  Campagne ,  fur  lefquels  on  la 
levé  par  yingtiènve  des  revenus  des  biens  ;  Lil^  Umus 
le  donne  outre  cela  113000I.  par  an  pour  uifi^es. 
.  l'entretien  des  Fortifications  ;  la  Ville  de 
Douay  en  donne  40000  pour  le  même  fujet. 
Plus  le  Rai  lève  un  droit  de  quatre  patards  par 
bonnterde  terres^qui  produit  13600 1.  le  bon- 
nier  de  Flandre  fait  trois  arpens  dé  France  9 
mais  comme  ce  fecours  ne  fuffit  pas  toujours 
pour  les  befoins  du  Roi ,  il  fe/ait  félon  les  occa- 
fions  une  levée  d'aides  extraordinaires ,  par  ma- 
nière de  taille,  en  vertu  des  Rolles  arrêtez  par 
l'Intendant  de  la  Province  de  concert  avec  les 
Jufticîers.  Plus  cette  même  Province  fournit  là 
plus  value  des  fouragcs  que  le  Roi  ne  paye  que 
cinq  fols  >  les  penfions  des  Gouverneurs  ,  l'en- 
tretien dc$  Chauffées ,  la  fourniture  des  Cha- 
riots de  Pioniers  ,  la  dépenfe  des  Députés  aux 
Etats  ;  de  forte  que  les  levées  ordinaires  qui  fe 
font  dans  cette  Province  montent  à  près  de 


> 


4pô    Él" AT  DÉ  LA  FRAKCfi. 

J^L  AH-  ^^"^  millions  par  an>  qui  (ont'  employez  aa  pt» 
M£S«    ^^  ^"  ^^y  ^  ^^^  dépenfes  publiques ,  effet  de  U 
bonne  volonté  des  Peuples  qui  paiTe  toute  cro- 
yance )  fi  Ton  fait  attention  à  la  petite  étcndud 
du  PâïS)  qui  ne  contient  que  200  villages  tout 
ati  plus  9  &  la  continuation  de  leurs^efibitspoar 
fournir  annuellement  de  ft  groffes  iômmcs^ 
dans  le  même  tems  qu*ils  ont  payé  la  capita* 
tion,  racheté  les  Charges  des  ÇoUcâeurs,  Con- 
trôleurs >  Greffiers,  Syndics^  Maires  >  Echcnt» 
êc  autres  Oâiciers  qu'il  a  plu  au  Roi  de  créer 
ëtmptes  pendant  les  dernières  guéries.  Les  comtes  4e 
fubiHu    toutes  ces  impotitions  fe  rendent ,  rçavou-  ctox 
des  Villes  à  la  mutation  du  Magiilrat  en  prclèit- 
ce  du  Gouverneur  de  de  l'Intendant  ;  ceux  de  la 
Campagne  en  préfence  de  Bailliffs  d^t  Haotl 
Juiliciers  ;  ceux  de  l'Etat  commun  en  préfence 
des  uns  6c  dt&  autres  U  ceux  d^i  levées  auxquel- 
les les  Nobles  ont  contribué  en  préfence  de  deus 
Députez  de  chaque  Corps,  intendant  alGflc  de 
Wfirvêm  prélidc  k  tous.  La  raifon  pour  f  aqueNe  les  Hauts 
im  «M    Jiifticiers  dirigent  ces  impolîtî.ons  &  entendent 
fu^tt  dis  jç  j  comptes  des  mifes ,  eit  qu'ils  jouïflent  cnco- 
Ji^Z     '^  ^^  droit  autrefois  commun  à  tous  les  Sei- 
tttrs^       gneurs  de  Haubert  9  d'impofer  eux-mêmes  à 
leurs  vaïïaux  des  taxes  proportionnées  à  ce 
qu'ils  accordoient  volontairenF^ent  aux  Souve- 
rains >  le  Roi  n'ayant  point  anciennement  k 
droit  d'exiger  aucune  fomme  dts  vafTaux  des 
Seigneurs ,  ii  eux-mêmes  n'y  avoient  confcnti 
&  n'en  avoient  fait  i'impofition ,  ainfi  les  Com- 
Ces  de  Flandres  6c  Ducs  de  Bourgogne  fe  font 
toujours  addrefTez  aux  quatre  Jutlices  de  cette 
Province,  qui  étoient  alors  les  feules  afin  qu'ils 
vouIufTent  laifler  lever  fur  les  habîtansde  leurà 
terres  les  fommes  convenues  &  dont  ils  avoient 
teibia  ;  ces  fortes  de  taxes  ccoienc  alors  modir 


ETAT  DE  LA  FRANCE:    4J1 

5c  rares ,  mais  elles  font  accrues  à  mefiire  Fl  Ak« 

i  Païsed  augmenté  en  biens  9  &  comme  la  dRE^» 

(fion  de  ces  Hauts  Judiciers  n'a  jamais  été 

léc ,  ils  ont  continué  de  prendre  connoif- 

des  deniers  qui  fe  lèvent  à  la  Campagne 

les  fubfides  ordinaires  Se  extraordinaires  à 

ue  titre  que  ce  foit.  Il  faut  remarquer  que  /»/«/(- 

bfides  de  PAUeu  ne  font  point  compris  en  tttm  du 

du  refte  de  Ik  Province  &  qu'il  monte  ^*'*  ''* 
les  quatre  villages  à  toyoo  florins  ,  tou-  '**^""'* 

par  arrêt  donné  en  1671.  Padminidra» 
ie  ces  deniers  a  été  attribuée  aux  quatre 
îers.  Mais  comme  les  Seigneurs  ont  nc-;^ 

de  fe  trouver  aux  Ailemblées  9  ufant  à 
propre  préjudice  du.  droit  qu'ils  ont  de 
lettre  leurs  RailifTs  à  leur  place  9  &  <}ue 
eurs  les  affaires  qui  paffent  par  leurs  mam« 
îffent  tout  le  piblic  9  Tufage  ^ts  Confeîl- 
E^enfionaires  qui  les  afiiftenc  de  leur  avis 
établi  avec  jufte  raîfon  9  il  y  en  a  deux  avec 
il  Greffier  &  deux  Receveurs  qui  ontache^ 
rs  Charges  avec  le  droit  d'hérédité  chacun 
10 1.  Le  Roi  a  encore  dans  cette  Province 
omaine  qui  lui  rapporteroic  doooo  1.  par  Dcmâitu» 
'il  n'étoit  prefque  entièrement  engagé  tant 
it  du  Roi  d'Efpagne  que  du  fien  y  il  n'en 
>as  à  prefent  plus  de  loooo  h 
mme  la  Provmce  de  Lille  eft  un  Païs  de  Nohleft, 
merce  >  il  n'eft  pas  étonnant  qu'il  y  aie 
le  Nobleflc  &  que  les  terres  érigées  en 
ité  y  ibient  û  rares  9  il  y  a  cependant  de 
3onnes  maîfbns  9  le  Comte  d'Egmonty 
de  la  Baronie  d'Armentieres  9  Ërquin- 
i  fur  la  Lys  9  Radinghan  9  Houvroy  9  S» 
n  9  Verlinghen  9  Wavieres  èc  S.  Albiii*. 
rince  d*Epmoy  du  nom  de  Melun  9  le 
[ui£u  de  Roubais  >  la  Baconte  de  CUÂa y 


/ 


49»    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

PLAM-^Brbcueq  9  Baiflkaux  ,  Ennechîn ,  la  Royere  8î 
I^K£S«  Montreuil  Achevens.  Le  Prince  de  Robecq , 
du  nom  de  Montmorency  »  Capclle  en  Pucllc , 
Berfées»  les  Watine»  ,  Roupy  de  Nonaing'; 
le  Comte  de  Hornc  la  terre  de  l*EclufeîIe 
Prince  de  Bournonville  ,  VVafque  ,  Hell  k 
.  Bonduës  ;  le  Prince  d'Ifanghein  ,  du  nom  Vit^ 
lain  9  Gang  )  Capinghen  ,  Hongleis  9  Lys  » 
Launoy  9  Comines ,  Sequettin  <>  Lîncecte  k 
S.  Oupplines;  le  Duc  d'Arrech  Turcoing  ;  ÎC 
Prince  de  Chimay  de  la  maifotv  de  Hamin , 
Comines  ôc  Hallin  ;  le  Comte  de  Boflû  ?  le  Bai 
VVarneton  ;  le  Cbraite  de  Souadré  ,  Courci$& 
Empoye  à  Roncq  le  Prince  d 'Etnicufe  pctit-filf 
du  Préfident  Richardot ,  la  Terre  d*Auberhot  ; 
le  Marquis  de  Longaftrc  9  le  Vicomte  de  Haot 
•Bourdin  &  Emmerii>;  le  Comte  de  Coupigniès 
Beaucam  &  Vieres  ;  le  Comte  d'Alennes, 
Alennes  avec  Herquincq  9  Hem  le  fec  ;  le  Coiri-i 
te  Maldeghem ,  Marquet  en  Oftervant;  leCoow 
te  de  Rache ,  la  terre  de  Rache  ,  le  Comte  à 
Ribaurie  la  terre  de  fon  nom  ;  le  Marquis  de  Li- 
de  ,  Peronne  ;  le  Baron  d'Edcrem  du*  nom  et 
RenelTe,  Vilignon  ;le  Comte  d*Etr de*, laïci- 
té de  ce  nom  ;  k  Baron  de  Fofîeux  de  la  mai- 
fon  de  Hennin  Lietard  ;  la  terre  de  la  Moccc  20 
Ploick  9  le  Vicomte  d*Amaft ,  la  Seigneurie  de 
Hennequin;  le  Baron  d'Orchies,  Hucllc,  Mal- 
le &  Florent  ;  le  Comte  de  Mour ville ,  Houpy  ; 
le  Marquis  de  Han  du  nom  de  Sand  ,  k  terre 
de  Hem ,  Sailly  &  la  Rive  ;  le  Comte  de  Ficf- 
tres  du  noni  de  VignacourtMarquilliers^Haocay 
Fefche» ,  là  Rancé  &  Herlies  ;  le  Comte  d*Aa^ 
«aples  du  nom  de  Robles,le  Comtd  d*  Aunaple$9 
Santés  &  Quinquempoix;le  Comte  de  Lumbref 
de  la  Maifon  de  Fiennes,  Etain;  le  Comte  d'Aii- 
.«ecval;  Thumieres  i  le  Marquis  çie  Hçndxinijii 


BTAT  DE  LA  FRANCE.    49f 

>m  deCro,Ferlinghein;lc  Marquis  deQucfnoi,  Fl AH-2 
i  terre  de  fon  nom  ;  le  Comte  de  Genech  ,  Fer-  desSi^ 
telles  de  laPrairie  de  Barlaimon  Je  Comte  d'A- 
ïlain  9  Auclain  8c  la  Magdelaine  ;  le  Baron  de 
ruques  ,  Neuville  en  Ferrain  ;  le  Baron  de 
Vordcnt  la  terre  de  Chevens  ;  le  Baron  de  . 
andafs  ,  la  terre  de  ion  nom  :  le  Sieur  de 
DÛrgoene ,  la  terre  de  Herbaine  ;  le  Sieur  det 
roix ,  la  terre  des  Pottes  ;  le  Sieur  d*AlIîgny, 
.  Terre  de  Henfclimieres  ;  le  Sieur  de  VVan- 
îrgrack  ,  la  Prévôté  de  Fretin  :  le  Sieur  du 
hatel ,  la  Houarderie  la  Motte  9  Ringueval  Ôc 
[allium  à  Fleirs  :  le  Sieur  de  la  Croix  d'Adi- 
rlïcs  >  Hebuternes ,  &  Muîiembus  :  le  Sieur  de 
[ennein  Bernicule ,  le  Meines  :  le  Sieur  de 
hauremonde  Merignics  ,  &c.  Les  plus  conlt» 
îrables  de  ces  terres  forit  Chifoing  de  laquelle 
^pendent  près  de  300  fiefs  ;  V  Vaurin.  qui  en  a 
S^o  ;  Commes  qui  en  a  zoo  ;  Roubaix  qui  en  a 
j)  o  ;  Je  Quefnoy  >  Rafciies  ,  Aunaples  ,  Avé- 
ra ,  Hauibourdin  6c  Boubefque  érigé  en  Baro- 
e  en  faveur  dts  defcendans  de  <eldi  qui  a  don-* 
î  la  relation  de  fon  voyage  de  Turquie.  Par- 
t  les  perfoanes  qui  viennent  d'-étre  nommées  » 
y  en  a  plulieurs ,  dont  les  Ancêtres  ont  poffe- 
;  les  plus  grandes  Dignîtez  Ôc  des  biens  fort 
•nfiderables  ,  mais  leur  Pofterité  çft  bien  dé- 
.uc  à  la  rcferve  des  Seigneurs  de  la  Haute  No- 
efle  qui  font  au  fcrvice  de  la.France  &  de  PEf- 
gne  :  les  autres  font  peu  de  chemin  dans  le  fer- 
ce  &  à  la  Cour  >  les  honneurs  de  celles-ci  ne 
jr  font  point aflez  fcnfibles  pour  les  y  attirer. 
La  Province  de  Lille  a  beaucoup  d'avantage  ^cmmerJ 
►ur  faire  fleurir  fon  Commerce  ;  la  fertilité  du  '^  ^'  '* 
lïs ,  la  commodité  de  la  Navigation,  le  de-  '''•^«'^'« 
c  faciledcs  Marchandifes  ôc  fur  tout  le  génie 
ui  habicans  qui  y  efl  porté.  La  Ville  de  Lille 


) 


494  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
9lAM-  efl  celle  qui  met  toutes  les  autres  en  mouve' 
PftSS«  ment  9  parce  que  Tes  habitans  font  aflez  richei 
pour  former  de  grandes  entrepr i(ès  :  oa  aaia 
peine  à. croire  9  ce  qui  efl  très- vrai»  que  cette 
feule  Ville  fait  fubfifler  dans  le  Païs  plus  de 
1 00000  perfbnnes ,  par  le  moyen  defes  Mann- 
fk6^ures  ;  mais  en  traitant  de  cette  matière  >  il 
€ft  bon  de  remarquer  que  le  Commerce  a  rap- 
port à  deux  fortes  de  chofes ,  celles  qui  croiffeoc 
dans  un  Païs  pour  y  être  conlbmmées  plus  loin 
èc  celles  que i'on  &it  venir  des  Pals  OTai^is, 
pour  fuppléer  à  ce  qui  manque  natorellemeflC 
A  l'égard  du  premier ,  on  a  parlé  ci-devant  di 
produit  de  la  Province  en  grains  9  legumeti 
huiles  9  fruits  9  Sec.  étoffe  de  laine  9  fil  9  (0^9 
dentelles ,  &c.  mais  on  n'a  pas  encore  expUqaé 
'*Jver  U  ce  qu'elle  tire  de  fes  voîftns.  La  France  loi  fcâr- 
tr^nci*  j^i^  (jçf  vins»  de Teau  de  vie»  des  confiDvesi 
des  fruits  fecs  9  des  huiles  à  manger  ,  daécol' 
f€S  de  pur«  foye  9  des  galons  9  cks  rubans  9  di 

Sapier  9  des  armes  9  cm  foulohre  »  du  falptott 
es  verres  9  de  la  fayence.  Elle  tire  de  la  Ifol- 

^^«*  lande  ou  par  fon  moyen  des  draps  9  db  poiflôa 
falld  9  des  cheveux  9  des  baleines  9  àts  épiceries» 
des  drogues  9  des  teintures  »  des  couleurs  9  des 
cendres  9  du  bois  »  de  l'allun  >  des  cuirs  9  des 
fromages  9  du  goudron  »  de  la  corne  9  du  cuifiei 
de  l'yvoire  9  des  curiofitez  des  Indes  9  des  carac- 
tères d'Imprimerie  9  des  livres  »  dupapier  9  da 
miel  9  du  marbre  9  du  cocton  9  dcc.  Elle  tire  des 

t4s  Uii'  Païs-bas  Efpagnols  du  Païs  de  Liège  9c  d'Alle- 
'  maene  9  des  laines  9  dtt  foyes»  des  beftimx» 
de  fa  volaille  9  des  foins  9  du  charbon  de  terre» 
du  fer  9  du  plomb ,  dct  fils  d'archal  de  de  laicoof 
6cc.  Elle  tire  d'Efpagne  6c  Portugal  de  l'or» 
de  l'argent  »  des  draps  »  des  laines»  des  Wns» 

v^n^U.  des  huules»  des  plives.  Elle  cire  d'Anflcuiie 


ETATDE  LA  FRANCE.     49J 

t  d'Irlande  des  draps  >  des  beurres  ^  des  chairs  Fl  AlV^ 
GilIJes>  jdes  fuiâ)  des  cuirs  »  des  pelleteries»  DRfiS» 
[es  chapeaux  >  6c  enfin  à  proportion  de  toutes 
es  parues  de  l'Europe  félon  ce  qu'elles  produî* 
enc.  Le  Commerce  de  Lille  avec  la  Flandre 
*ent retient,  pour  Tordinaire  par  charois  ou  par 
Act  t  par  la  voye  de  Dunkerque  »  elle  tire  une 
nfinité  d'argent  de  la  Province  »  à  caufe  de  la 
praiide  confommatîon  àts  vins  de  eaux  de  vie  9 
1  cil  vrai  que  lés  Troupes  y  en  apportent  »  mais 
1  retourne  aulfi-tôt  à  fa  fource  ;  ainfi  on  doit 
lire  que  cette  Ville  eft  plus  utile  à  la  France 

e*à  elle-même.  Le  Commerce  avec  la  HoUan- 
eftnecefTaire,  mais  les  HoUandois  >  empor* 
tenc  tout  le  profit  »  parce  que  l'on  prend  chez 
eux  ce  qu'on  pourroit  tirer  en  droiture  des  lieux 
cn&nes  où  ils  le  vont  chercher.  Celui  du  Païs* 
bas  £(pagnol  leur  eft  plus  avantageux  naturelle- 
ment que  la  Province  de  Lille  >  parce  qu^ils 
manquent  généralement  de  débit.  Il  ne  refte 
donc  de  commerce  véritablement  utile  que  ce- 
lui d*Elpagne  &  des  Indes  9  c'eft  pourquoi  les  VEf»4^ 
N^ocians  de  Lille  le  recherchent  avec  tant  ^ne  c^  /«f 
d'ardeur  »  ne  (è  contentant  pas  des  marchandi-  ind€i% 
lès  que  les  Pais  »  qui  font  naturellement  à  leur 
portée  »  leur  fourniflènt  >  nuis  cherchions  dans 
lous  les  lieux  du  Monde  ce  qu'ils  croyent  être 
propre  à  y  débiter  9  &  quand  ils  ne  peuvent  le 
faire  euX'^mémes  >  ils  (è  joignent  avec  des  Mar- 
chands étrangers  pour  faire  enfemble  un  plus 
grand  effort  9  mais  d'ailleurs  cette  jonâionfert 
Crès  utilement  pour  éviter 'les  inconveniensttat 

Sierres  9  ils  tachent  par  fon  moyen  de  fauver 
s  accidensteii  mettant  leurs  marchandifcs 
fous  àtïï  noms  empruntez  9  en  appliquant  aux 
écoffcs  des  plombs  contrefaits  6c  autres  moyens 
que  la  neceifité  fait  imaginer  >  iefquels  diml- 


I 


495    ETAT  DE  LA  FRANCE.         je 

^  AW-  nucTt  pciiTLinc  le  prcfît  à  proportion  des  pcîntt  ■*" 
BK£S«  &  des  foins  qu'ils  docneiic  II  y  a  deux  maniè- 
res de  négocier  arec  l*£ipagne  &  dani  les  1b- 
dci .  Vkir.c  quand  ua  Négociant  cnvoy**  en  Ef- 
paçne  des  marchandifes  çuSl  faxtenl'uicc  pafiêr 
2*3 Y  Irrdes  pccr  fon  compte  de  à  iès  rifqiKSf  ce 
qui  s'appelle  grojfè  avantirrc  ;  l'autre  quand  ^ 
ua  Ncgcciant  acheté  pour  le  compte  des  Mar- 
chands  d'Efpagncce  qui  fe  nomme  Commiffon: 
le  premier  el't  p!u5  prcficabic ,  le  fécond  elt  plus 
far  à  csnfê  des  rifques  de  la  Mer ,  du  mauvaûsde- 
bic  des  guerres  fréquentes  6c  iùr  tout  à  caufe  des 
ind'^lcs, qu'il  faut  payer  au  Roi  d'Efpagne,  ccfii 
tient  les  N'egccians  dans  une  crainte  conduidle 
eu  de  ne  p»  réuiiir  ou  de  ne  pas  retirer  leurs  ef- 
fets avec  fureté.  C'ell  pourtant  le  feul  commcKe 
qBi  etirichit  cette  Province ,  pais  que  c'eft  lefcul 
qui  lui  apporte  de  l'aident ,  que  l'on  fèroic  fc- 
ro:t  en  nature  -  îi  TAngieterre  ôc  la  Hollande  oe 
trouvoient  moyen  de  l'attirer  chez  eux  ipoor 
envoyer  la  valeur  en  marchandifes  ou  en  drapi 
ou  en  lettres.  La  Province  de  Lille  fait  tousiei 
ans  peur  qjntrc  à  cinq  millions  de  commerce 
avec  l'Efjragne  &  les  Indes  ,  les  marchandifes 
qu'elle  tire  de  Hollande  ne  confomment  p£S  la 
cinquième  partie  de  cet  argent  9  ainlicUc  de- 
vroit  attirer  tous  les  ans  trois  à  quatre  millions 
en  efpeccs  ,  cependant  >  on  n'y  en  apporte 
point  de  on  n'y  en  apportera  jamais  tant  que  lei 
chofts  feront  fur  le  pied  où  elles  font»  &  que 
Ton  ne  laifTera  pas  aux  negocians  la  liberté  de 
tfSTîquer  des  cfpcces  comme  d'autres  marchan- 
difes. Il  y  a  trois  chofes  principales  qui  font 
que  l'argent  qui  devroit  venir  en  efpcce  paffc 
en  Hollande  &  en  Andeterrc»  premièrement 
la  r?.cilitc  qu'ont  les  Negocians  à  trouver  des 
YalifcauiL  Anglois  9c  HoTlaadois  qui  viennent 

d'Ef- 


TAT  DE  LA  FRANCS.  497 

gneTur  lêfqueis  ils  mettent  plus  volon*  Flak. 
lurs  efTecs  que  (ùr  des  vaifTeaux  François  DRBS» 
Is  ne  fe  fient  gueres.  2©.  le  prix  qu'ils  re- 
des  lingots  ou  x:aâilles  ou  rcaux d'argent» 
bien  pW  grand  en  Hollande  Se  eii  An^ 
t  qu'en  France;  ^^.  l'antipathie  natu- 
les  Efpagpols  de  des  François»  qui  fait 
[e  fesviront  plutôt  des .  Etrangers  prêts  a 
d'autant  qu'ils  font  en  dé&uice  de  la  û* 
ou  de  l'isnpuîiTance  des  François.  Pour 
dans  un  Royaume  des  efpéce»  d'or  de 
Dt  9  il  fàuc  au  moins  en  payer  la  valeor 
onnoitce  aupaeatanc  9  mai»c'eft  un  focrec 
France paroit  ne  pas  vouloir  apprendre; 
{lecerre  cftibntlesOrphèvces  qui  achcf* 
s  nkatieres  d'or  &  d'ar^nt;  en  HoIlan«« 
ts  les  .gros  Négociant  en  fbnc  craiic  >  la 
en  eflpas  fixé  »  celui  quien  a  plus  de  be* 
i  donne  davantage  9  le  poids  dcle  titre  eft 
z  chofe  qu'on  y  examine  U  fur  ce  pied  il  y 
!icde  l'avancagis  à  envoyer  des  matieiioscji 
ide  9  parce  q^C  VeiTai  <m.*Qt\yiaic  tft  .plus 
jgtm  qu'en  Fraticje;  fnx  qvoîqué^  cet  efljii  jie 
»toûjour^jui[le,le  Nforchaod  eitproSto  to 
ILandois  n'y  perdent  pas,puifque  cela  leuff 
ane  infinité  d'argent  qu'on  ne  porteroit; 
ez  eux  9  s'il  élok  aulli  exact  qu'il  le  pour^r 
re.Enftn  le  prix  e»0sl^Âcant  des'changes de 
;  en^Honande.dmniiine  le»  Marchands 
replfftre  .leur8;^aciejFe9  d'or.  Se  d'argeni; 
i  paiement  dje^  iharchandifei  qu'ils  enti» 
>arce  qu'autremieot  iU  per dijoienc  la  plus 
t  partie  de  leur  prx}fit. 
.ne  au  commerce  d'Angleterre  l'on  peot 
'  qVr^^^B'eft  pas  favorable  à  la  Piovince  * 
i'on  9'y-£|aufo;(  envoyer -avec^  proficiau-: 
es  inpFchandifes  qui  y  njiiâênt  ou  <{^o^ 
que  9  &  qu'on  le  peut  ad  contraire  aiit- 


49S  ETAT  DE  LA  FltANCE. 
FLâH-niciitpaflêrdecdks  qn'oo  en  tire  à  la  idcnt 
9>ME$,  dcl'éuinfc  desaiîis.  Les  HoUandois  appit' 
liendcreac  autrefois  bcaoooup  que  l'on  n'âiblit 
le  commerce  des  Vilka  Françoifes  .fixr  on  pied 
ccftaîn  êc  railbnnabk  ,  par  exemple ,  que Voa 
ne  recîrac  direâemencdu  Nord,  ou  des mcici 
Pais  les  marchandiict  qu'on  prend  cbes  cm, 
mais  ilsinroiflèDCaiijoiird'faBi  raflurez  parTia- 
compflDDiljcé  de  nos  mœurs  Se  de  nos  âdHém 
Mwtmm^  avec  l'Ordre  5c  la  R^fe.  La  Flandre  Françoi- 
t'mi^*  &eftconûderéecommeunPajsécrangeriré- 
''  ^  gard  du  refte  do  Royaume»  Je  les  marchandU 
&  ouiy  arrivenc  dei  Pali  écrangess  y ptycflC 
les  droits  ordinaires  9  tà^nnt  le  tarif  de  lôju 
à  moins  qu'on  ne  rcoîlle  les  €ûn  paflcr  pk» 
avant  9  at^oel  caa  il  fnflic  de  picndic  wi  acqoic  à 
caution  poorcntrei  en  France  9  oit  l'on  paye  m 
Bureau  d'AmienSyPeronne  5c  autres  9  fiuvtiit  le 
Carif  de  1664»  lien  cft  deméme  des  droio  de 
lôrtie  9  ibit  que  l'on  fàfiê  fbrdr  les  marchindi- 
Um  du  Royaume  9  (oit  qu'on  les  deftine  au  Piii 
conquis  9  mais  pour  empêcher  les  firaudcÉ  9  il  t 
éc6  établi  âti  Bureaux  dans  toutes  les  Villes  o& 
l'on  eft  obligé  d'y  faire  déclaration  des  mar- 
chandîfes  5c  d'y  prendre  pafla^anc  9  quoioii'il 
ne  foit  dû  aucun  droit  pour  aller  dîme  Ville  à 
«ne  autre  ;or  les  droits  dutarifde  1671.  feot 
fi  hauts  9  ^ne  les  Marchands  riiquent  tout  pour 
ne  les  point  payeii  slafont  même  fkroriini 
commettre  ces  fraudes  par  ceux  [qiù'fimt  pré- 
pofez  pour  les  empêcher  9  le  profic  partîcatiet 
prévalant  à  l'intérêt  des  Femuers.  Ainfi  il  eft 
certain  que  la  reduéHon  de  ces  droits  en  ang- 
menteroit  le  produit  9  d'ailleurs  l'ebligation  01^ 
fe  trouvent  les  Marchands  5c  VoitUriersde  s'ar- 
rêter a  tous  momens  5c  de  mettre  la  main  à  la 
kourfe  9  chofe  peu  agréable  aus:  Flamcndst 


^ 


E  T  A  T  D  E  L.  A  F'IC  A  N  C  E:    éfSfp 

leur  fait  fouhaicer  de  roii^diittinuer  le  nombre  d^  I^L  AN- 
ceux  qui  exigent  ce» difierens  droits  ou  dcclara-  I>K£^ 
cions.  Les  Gabelles  n'onc  aucun  cours  dans  la 
Flandre  Gallicaneioù'les  Peuples  ont  écé  main* 
tenus  dans  le  droit  defrancfaïé  ytnsds  en  revan- 
che  oh  y  a  chargé  les  poifîbns  de  toutes  fortes  de 
marchandifes  crune  exts ême  quantité  de  droits^ 
de  fone  qu'on  ne  peut  pas  dire  qu'il  s*y  confom* 
jne  la  moindre  choie  qui  en  foit  exempte. 

MENIN  ET  SON  TSRRtTOlRC* 

LA  Ville  de  Menîn  eft  (huée  fur  la  Rivière 
de  Lys  de  eft  le  Chef-lieu  de  13  Villages   Mtnii, 
qui  compofentune  des  cinq  verges  de  la  Chate- 
lainie  de  Courtray  ;  c'étoit  anciennement  une 
Seigneurie  particulière  qui  futacquife  vers  l'an 
1)  50.  par  Louïs  de  Creffy  Comte  de  Flandrt.. 
Philippe  IL  Roi  d'Efpagne  dans  le  defTein  cje  la 
forciner»fit  abbattre  une  partie  des  maifons  qu'il 
y  avoic  pour  lors  au  nombre  de  1200 ,  le  Roi  a 
fiic  démolir  les  anciens  onvrafi[es  &  en  a  fait 
fiiire  de  nouveaux  en  1 67B.  ùut  ront  rendue  une 
des  meilleure»  Place»  de  Flandre.  Il  y  a  un 
Grand  Bailly  qui  tfk  Semonceur  8c  un  Corp»  de  Sên  Mét^ 
M^iilraturequi  fe  renouvelle  (èion  la  volonté  ^*P^^^* 
du  Roi  9  il  connoit  de  toutes  matières  à  la  refer* 
.ve  des  Cas  Roy  au  9  qui  vont  au  Parlement  de 
Toumay ,  ainfi  que  l'appel  des  jugemens  du  mêr 
tneMagiftrat)  il  ne  refte  dans  la  Ville  que  f  à 
4^00  maifons.  Le  fenl  commerce  qui  s*y  fait  eft     Cim^ 
celai  des  grains  9   des  toiles  &  du  fit  qu'on  y  mene^ 
blanchit  9  4c  celui  de  la  bierrc  blanche  qui 
cft  recherchée  9  il  y  a  auffi  une  Manufadu* 
re  de  chapeaux  fins  Se  fans  appreft  qu'on  pou-» 
voit  faire  fleurir  comme  auâi  on  pouri oit  au^i» 
iDcnccr  le  commerce  des  coik»  «c  du  fil|  le 

T  t  & 


'Soo    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Flan-  blanchilTagedeMenîn  approchant  celui  dcHoU 
PRES,  lande.  Les  revenus  de  la  Ville  ne  moacsnt  pai 
Ses  uvt'  ^  )^oooo  1.  par  an  U  les  charges  les  excèdent 
nus.  de  beaucoup ,  ce  qui  a  porté  fouvent  le  Roi  à 
faire  remife  de  4000  1.  que  la  Ville  lui  deroic 
Eglifts  payer  de  fubddc.  Il  n'y  a  qu'une  Paroifle  9  deux 
&  c  «»-  Couvens  de  Reltgieufes  »  deux  maifons  de-cha- 
v<^'*  rite  pour  les  pauvres  y  elle  efl  de  la  mailbn  de 
09nv9r.  Toumay.  Le  Gouverneur  de  la  Ville  eft  le  Mav 
mmmi  quij  Je  Bully  PEtandart ,  qui  a  acheté  cet  cnw 
MtHmrt  pj^y  ^  jj  ^  f^ixt  lui  un  Lieutenant  de  Roi,  un  Ma- 

Îor  9  Aide-Major  9  &c.  les  Troupes  font  logécr 
lans  les.  cazernes.  Le  terroir  de  Menin^ft  corn- 

^'*  pofô ,  comme  on  a  dit  9  de  i  ^  villages  &l  d'ea« 
viron  100  bonniers  de  terres  9  il  y  croit  toute 
force  de  grains  9c  furtout  de  la  bouquetée  9  oa 
bled  Sarrazin  »  dont  il  fe  fait  une  grande  coa* 
fommation  à  Meoin  pour  la  bierre  blanche.  11 
y  a  une  Cour  Serdale  pour  la  verge  j  c'eftàdire 
pour  le  territoire  de  Menin  9  où  les  afiàircsfone 
jugées  par  les  vaflaux  9  le.Baillif  delà  Ville  en 
Mtvtnms  cft  Chef.  L*aide  9  que  le  Roi  tire  de  ce  Païs,  cft 

m  Rêh  cl*environ  Joooo  1.  qui  fe  lèvent  en  forme  de 
tailles  9  fuivant  un  rolle  arrêté  par.rincendact 
de  la  Province  9  le  Roi  y  levé  de  plus  àlbapio- 
fit  les  droits  que  l'on  nomme  des  quatre  mem- 
bres de  Flandre  9  qa'il  a  fait  réUnir  à  fdn  Do« 
maine  environ  à  1 00000 1.  par  an  9  y  compris 
une  trentaine  de  1000 1.  d'autres  droîts.domi- 
»aux  9  mais  la  manière  dont  on  les*  percevoitlcf 
lendoit  fi  omereux  au  Peuple»  que  pour  en  adou** 
cir  le  joug  en  quelque  manière  9  roa  a  change 
ce  droit  de  nioulage  en  une  capitatxon  pëca- 
niaîre.  Il  n'y  a  qu'une  Abbaye  de  Religicufet: 
dans  ce  territoire  9  elle  eft  de  l'Ordre  de  Citcans 
4c  fe  nomme  VVenelghen  9  elle  eft  éledifc 
«oiomfi  Ici  aucfta  de  Fbodrc»  U  a'y  a  point  df 


1 


ËTAT  DE  LA  FRANCE,    jor 

Nobleife  à  Mcnîn  ,  &  cou»  les  Seigneurs  des^LAîl^ 
villages  de  la  dépendance  n*ont  autre  Juftice  DRBSt 
que  celle  qui  efl  nommée  foncière  Se  féodale  » 
qui  n'informe  que  la  Police  9  toutes  les  affaires 
contencieuiès  vont  au  Parlement  de  Tournay 
jufqu'à  ce  que  le  Baillage  d' Ypses  foit  établi. 

TOURNAY  ET  Province  de  Tourh  aisi9« 

LE  Tournaifîseft  une  pedte  Province  de  dix  T^un^^. 
lieues  de  long  fur  trois  ôc  tout  au  plus  qua- 
tre de  largeur  9  de  deux  côte^  des  Rivières  de  la 
Scarpe  6c  de  TEfcaut ,  elle  commence  a  Saint 
Amand  fur  la  Scarpe  >  continue  pas  Mortaigncy 
Antoing  de  Tournay  juiqu'au  defllis  da  Pont  de 
Pierre.  Ce  Canton  avoit  prefque  toujours  été 
indépendant  6c  gouverné  en  forme  de  Republi- 
que ,  depuis  le  démembrement  de  l'Empire 
François  jufqu'à  ce  que  les  guerres  d'Edouard 
Roi  d'Angleterre  contre  Philippe  de  Valois  » 
engagèrent  celui-ci  à  s'afleucec  de  Tournay  « 
Eoouacd  qui  regarda  ceci  comme  une  injure 
iàice  a  l'Empire  »  dont  il  étoit  Vicaire  -,  en 
forma  le  iiege  9  tnais  la  Place  fut  fi  bien  de* 
fendue  par  Godemard  de  Pequiny  Seigneur 
de  Fay  en  Ponthieu  y  qu'elle  demeura  à  la 
France  ^  elle  fut  cédée  à  Philippe  Duc  de 
Bourgogne  à  l'occafion  de  ibn  mariagev  comme 
Lille  9  Douai  6c  \t»  autres  Places  demembréet 
de  la  Fbndre  dont  il  a  été  parlé.  Louïs  XI.  la 
fie  fiirprendre  en  I477*  par  les  intrigues  d'Oli* 
ver  le  Dain  fur  l'heritiere  de  Bourgogne.  Enfin 
Charles  V.  s'en  rendit  le  Maître  l'an  lyii.  6t 
les  fucceffeurs  l'ont  poffedé  jufqu'en  ï66^,  qtiet 
k  Roi  fît  la  conquête  des  Villes  de  Tournay  6Ci 
de  (es  dépendances  qui  lui  furent  cédées  défini-* 
•ivemcoc  gar  le  Traicé  d-Al^  h  Chamelle.  Ci^ 


y»    ETAT  DE  LA  FHANCR 

PlAH-  ce  Province  ne  contient  en  tout  que  8^  Villef  t 
WBE9.  Bourgs  ,  ViUaRes  ou  Hamaux ,  loti  terrain  dl 
ttni>  ces  terreiieches  8c  cependanti^Icx  propret 
pour  les  grains  :  les  prairies  y  font  bonnes  fc  en 
qaincité>les  boi^defNccice  écenduë>maisircqiieD» 
coutefois,  ceux  de  l'Abbaye  S.  Aniandfontde 
4000  arpens  «  les  arbres  qù  y  font  ordinaires 
fcnc  le  Charme  de  te  Cheihe.  Il  y  a-  des  eais 
minérales  à  S.  Amand  qui  ont  de  la  répucadoo» 
en  cire  dans  touc  l'efpace  d'encre  S.  Amand  k 
Tournay  une  pierre  noire  donc  l'u&ge  piraco- 
lier  efl  d'écre  reduice  en  chaux ,  qui  eft  la  jpluf 
excellence  du  Monde  >  on  en  envoyé  fort  kno  t 
«uffi  bien  qae  de  la  cendrée  9  qiû  ^cundmenc 
admirable  dans  les  lieux  aquacic^ea^  Il  y  a  aiifi 
y  ne  aucrecerre  qu'on  nomme  Derle  *  qui  ièit  i 
&ire  de  la  fayance ,  les  Hollandois  la  viennent- 
chercher  en  quantité  au  village  de  Brayelle  ft 
li'en  fervent  très-ucilemenc ,  puis  que  leur  nor- 
celaine  qui  en  eft  faite  a  par  tout  beaucoup  oe  fe» 
futation  9  les  Toumainens  au  ccmtraîre  la  tnh 
Whimi.  vaillent  fert  mal.  Il  n'y  a  pas  d'aucres  Rivière» 
navigables  que  l'Efirâuc  de  la  Scarpe  j  encoit 
la  Navigacion  de  celle-là  eft  interrompue  è 
Tournay  par  un  iault  qu'elle  y  fiiit  9  qui  a  oblige 
de  bâdr  uneéclufe ,  dont  le  principal  ufàge  m 
de  ^e  tourner  les  beaux  moulins  de  cette  Ville 
êc  de  procurer  une  inondation  pour  fortifier  la 
Place  ;  ces  moulins  9  dont  on  vieiit  de  parler  i 
peuvent  moudre  ea  14  heures  aliêt  de  farine 
|K)ur  nourrir  8900  hommes  pendant  un  jeu». 

I!  n'y  a  poinc  de  Villes  aux  Paft-bas  odi 
Tournay  ne  puilTe  porter  ion  commerce  par  le 
moyen  de  Tes  rivières»  mais  cette  Province  a  âé 
fi  ruînée  par  la  guerre  que  les  villages  Ibot 
prefqu'enuérement  abandonnes  9  &  que  les  hs» 
kicansqui  refieot  a'oot  pas  la  moiôé  des  Ut^ 


ï 


EÏAT  DE  LA  FRANCE,    fo? 

Ciaux  néceflairei  9  ainfi  la  Campasne  ne  (ôur-  FlAMC^ 
flic  qu'à  peine  la  CibHflance  des  habicans  9  k>în  drss«? 
d'écre  en  écac  qoe  les  autres  Païs  proficeoc  de 
fon  abondance.  La  Ville  de  Tournay  e(l  fi  an- 
cienne que  fon  écabliflêmenc  remonte  jufqu'aa 
ccms  des  Romains  9  on  ne  fçaît  pas  toutefois 
quel  en  a  été  le  Fondateur.  L'Efcaut  fe  divif^ 
«n  deux  êc  fépare  du  refte  de  la  Ville  la  partie 
qui  eft  du  Diocèfê  de  Cambray.  Il  y  a  un  Pas* 
iement  9  un  Baillage  Royal ,  une  Juflice  de  Traî» 
tes.  L'Evéque  U  le  Chapitre  ont  chacun  la  leur  » 
9c  enfin  la  Ville  a  fon  Ma^Arat  ordinaire  com-  Etat  iê 
.me  toutes  les  Villes  de  Flandres.  Le  CovSkîlf'^gtf* 
fourerainqui  a  été  érigea  Tournay  en  1668  fe  ^  ^  ^ 
élevé  ft  la  Dignité  £  Parlement  en  i685  «t^"^"'- 
Cm  refibrt  fut  augmenté  de  toutes  les  Conquê- 
tes du  Roi  pour  recompenfe  de  ce  qu'il  avoic 
perdu  a  la  reddition  de  Courtray  >  d'Oudenar* 
de  9  d'Aeth  9  Binfick  9  Charleroy  9  que  le  Roi 
Touluc  bien  remettre  à  TEfpagne  en  i57p.  Les 
Charges  do  ce  Parlement  ont  été  rendues  héré- 
ditaires en  i6p3  9  il  eft  compofé  d'un  premier 
Piéfident  que  le  Roi  nomme  ;  de  trois  Préfî-»- 
dens-â-Mortier  qui  ont  acheté  leurs  Chargea 
45000 1.  chacune  ;  de  trois  Chevaliers  d'Hon- 
neur qui  ont  payé  10000  î.  chacun  &  de  14 
Confeillers  qui  en  ont  payé  15  a  joooo  1.  Le 
Parquet  a  fes  OfHciers  ordinaires  9  le  Baillage 
éfl  l'ancienne  Jitflice  des  Rois  de  Frapce  :  il  te^ 
noit  autrefois  fon  Siège  au  Bourg- le- Maire  9 
parce  que  9  comme  il  a  été  dit  9  la  Ville  fe  pré- 
Çendoit  libre  de  indépendante.  Les  Charges  en 
ont  été  créées  hérediutres  de  rendues  en  1 69  j  » 
il  connoit  des  Cas  Royaux  &  de  toutes  les  af- 
faires conKntieufès  en  première  inftance  dans 
k  Toumaifis  9  il  efl  compofé  d'un  Bailly  9  de 
deux  Licutcnans  fc  de  fiCoaièUleu  1  dcc«  La 


riers  »  Grefiicr»  »  &c.  ont  été  rendiu 

ImSùma-  tts  9  aînii  que  Jes  Office»  d'^AiTeiTeun 

*"^«        eft  Âcuée  dans  un  terrain  inégal  y  cl 

près  de  400  maifbns  mêlées  de  plev 

de  briquet)  U  idooo-habitansr.  L'ai 

*        ce  qui  rend  le  natarel  dibs  habîtans 

snais-ilsn'employent  gueres  leursr  \ 

Sciences^  Les  revenus  de  la  Ville  ce 

droits  fur  les  boiirons&  denrées  &  a 

Patrimoniaux,  ils  montent  environ  à 

maïs  ils  font  chargez  de  xooooo  1 

ïïisReve^  conflituécs,  ainfi  il  ne  lui  en  reftc  l 

*^*        fie  font,  pas  fixffifans  pour  payer  le»  i 

flaires  &  extraordinaires  &  les  auti 

des  Villes  de  Flandre ,  de  forte  que  a 

ne  pouvant  pas  fubvenir  »  a  été  contr 

féoir  le  payement  des  rentes  9  ce  qu 

ment  ruiné  (on  crédit.  Les  refiburcc 

Ville  (ont  fort.petices^,  &  ille.Pc^4eIT 

ciroit. du  monde  9  on  laverroit  dimîn 

en  jour.  Les  feules  Mann^dbires  qu 

les  bas  d'eftame  >  les  mocades  ou  inc 

les  fàyences.  On  y  compte  2000  i 

cous  métiers  9  mais  ils  font  très-pai 


ETATDELA  FRANCE.   JôJ 

Quoique  le  Toumefii  foie  fi  petit  il  eftparca-  FlAH* 
gé  en  trois  Diocèfcs  ,  Tournay ,  Cambray  U  drjss. 
Arras  depuis  l'ereâion  des  Evêchez  de  Gand  _ 
8c  de  Bn^es.  Celui  deTournay  a  été  renfermé  ^iln^a^ 
dans  ion  extinfion  fur  le  Toumefis  de  les  Cha-  L,^  ' 
celainies  de  Lille  fc  de  Courtray  9  ainfi  il  ne  lui  * 
reile  que  }  $0  ParoiiFes  dans  le  Tournaifis  9  te 
Arras  s'étend  jufqu*à  près  de  Mortaigne.  L'E- 
réché  de  Tournay  vaut  joooo  1.  de  rente  en 
Oemps  de  paix  de  à  peine  20000  pendant  la 
pierre ,  parce  que  fes  biens  font  fituez  fur  lado- 
iHination  d'Efpagne.  Le  Chapitre  de  la  Cathé- 
irale  cil  très-conliderable»  il  eft  compofé  de  4» 
Prébendes ,  TEvêque  n*y  a  d'entrée  qu'en  quali- 
té de  Chanoine  9  lefquels  doivent  tous  être  No- 
i>les  5c  Gradués  9  leur  revenu  eft  inégal  >  y  ayant 
iet  Prébendes  de  4000  1.  de  d'autres  de  1500. 
Le  plus  ancien  Chanoine  a  toujours  droic 
i'opcer  celle  qui  vaque  9  toutes  les  Collations 
ippartiennent  à  TEvéque  9  hors  celle  de  deux 
Prébendes  9  dont  le  Roi  a  la  nomination.  Le 
Choeur  de  cette  Eglife  efl  rempli  de  xoo  Eccle- 
Saftiques  dans  les  Fêtes  folemnelles  9  parce  que 
le  bas  Chœur  efl  nombreux  de  que  les  Cures  qui 
iependent  du  Chapitre  ont  droit  de  s'y  trouver 
$c  même  d'y  recevoir  une  attribution.  Les  Ab- 
>ayes  de  la  Province  font  S.  Martin  de  Tournay 
3rdre  de  Citeaux  en  Règle  de  ^0000  1.  S.  Ni- 
:olas  )  Ordre  de  S.  Augullin»  1 0000.  S.  Amand 
Drdre  de  S.  Benoît  en  règle  de  1 00000  l.Châ- 
rcau  près  Mortaigne  Ordre  de  Prémontré  en  re- 
lie de  8000  1.  Les  Abbayes  de  filles  font  Les 
Prez  à  Tournay  Ordre  de  S.  Auguftin  de  6000 1. 
Bc  le  SauUChoy  Ordre  de  Citeaux  de  7000  1. 
Outre  ces  Abbayes ,  celles  des  Provinces  voifî- 
nes  pofledent  de  grandes  terres  dans  le  territoi" 
re  9  de  forte  que  ks  Eccle&aftiqucs  font  eftimes 


$66   ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Flan-  avoir  la  propriété  dès  trois  quarts  de  cous  Id 
DR£S.    biens  qui  y  font. 

Cmver-      ^a  Ville  de  Tournay  a  un  Gouverneur  parti- 

ficmnt     culier^unLicutenant  de  Roi  qui  y  commande,uii 

Milta»te,  Major,  deux  Aides-Majorsâc  deuxCapicainei 

des  Portes  ;  la  Citadelle  a  un  Gouverneur ,  on 

Lieutenant  de  Roi  >  un  Major ,  &c.  Le  Tour- 

•    nailis  eft  un  Païs  d'Etats  qui  font  compofcz  de 

crois  Corps  ordinaires  ,  Clergé  ,  Noblefie  k. 

Tiers  Etat  :  ils  s'alTemblenc  tous  les  ans  fur  h 

convocation  d'un  Grand  Bailiif;  le  Gouvetncur 

6c  ^Intendant  y  prétident  9  celui-ci  y  fait  auffi 

les  demandes  au  nom  du  Roy.   Le  Clergé  eft 

ccmpofé  de  PEvéque ,  dts  Députés  du  Chapitie 

&  des  Abbés  4e  la  Province  avec  le  Prévôt  de 

■P.  Amand  ;  La  Nobleffc  n'admet  que  les  Sei- 

fneurs  de  Mortaignc ,  de  Rhum  9  de  Pecq ,  de 
Varcoing  &  dts  Pierres  repréfentez  par  les 
Baillifs  ôc  le  Tiers  Etat,  les  Députés  des  Corn- 
munautez  du  Plat  Païs.  Ces  Etats  donnent  ordi- 
nairement au  Roi  (^25001.  pour  aide  ordinaire 
&  rachapt  de  Garnifon  ;  le  Magidrat  de  Tour- 
nay accorde  en  particulier  50000  1,  pour  le  mê- 
me fu  jet  6c  50000  1.  pour  les  Fortifications. 
On  lève  de  plus  l*impôt  ordinaire  de  quatre pa- 
tards  par  bonniere  de  terre  qui  produit  Jjoo  1. 
Les  Etats  payent  encore  la  plus  value  des  tara- 
ges ,  dont  le  Roi  n'acquitte  que  7  f .  6  d.  par  ra- 
tion,ce  font  là  les  charges  ordinaires  :  quant  aux 
ixtraordinaircs  ,  comme  elles  dépendent  des 
befoins  publics,  il  n*yapoint  de  règle  ceruine 
que  la  volonté  du  Roi  ;  le  revenu  des  Etats  eft 
1 2000  l.queTon  perçoit  fur  les  boiffonsyfurles 
bei^iaux  6c  en  deux  tailles  ordinaires  y  mais  cec^ 
te  fommc  ne  fufiit  jamais  à  ce  qu'on  exige  du 
Païs^  Quant  au  Domaine  ,  tout  ce  que  le  Roi 
poffede  dans  le  Tourneût  ne  va  pas  à  plus  de 


) 


ETAT  DE  LA  FRANCK.    Jof 

13*000 1.  de  revenu  j  donc  la  plus  grande  partie  Fl  AK- 
e(l  engagée.  A  l'égard  de  la  NoblefTe ,  il  y  a  de  ders. 
Grands Seieneuf 5 qui  y  pofTedenc  de  belles  ter-  ^  t^r. 
res ,  mais  i&  ne  demeurent  point  dans  le  Païs  ;     ^  '^^ 
le  Comte  de  Sobre  a  la  terre  de  Rhum ,  le  Prinr 
ce  d'£pinoy  celle  d' Abing ,  de  Vechin  de  de 
Peronne  :  le  Prince  de  Robe  que  Beuveries  :  le 
Baron  de  Morcagoe  la  terre  de  fon  nom  :  le  Ba*> 
ron  des  Pierres  >  de  1  a  maifon  de  Launoy ,  la  ter* 
re  des  Pierres  :  le  Baron  d'£u  9  la  terre  du  mé* 
me  nom  :  le  Marquis  de  Hem  ,  dont  il  a  été 

λarlé  en  l'article  de  Lille,  Eplechem  &  Lefdin  : 
c  Rheingrave  ,  la  terre  de  Peich.  L'Auteur  finie 
lès  obfervations  fur  ce  Païs ,  en  dîfant  qu'il  fè- 
roic  facile  d'en  augmenter  le  commerce  9  en 
foutenant  les  Manutaâures  8c  prenant  de  boni- 
fies mefures  à  l'égard  des  Negocians. 

Ville  et  Dépend anc fi  de  CONDE\  • 

LA  Vi  lie  de  Condé  n'eft  confîdérable  que  par  Cûndé» 
fes  Fortifications  9  elle  a  peu  de  territoire  9 
êc  en  auroit  encore  moins  9  fi  le  Roi  n'avoit  fait 
deflcicher  ^0000  bonniers  de  terres  qui  avoienc 
^cé  inondées  du  tems  du  Gouvernement  d'Ef- 
pagne  ôc  dont  l'inondation  faifoit  alors  la  plus 
confîdérable  defenfe  de  cette  Place ,  elle  eft  fi- 
tuée  à  l'embouchure  de  la  Rivière  de  Haine 
dansl'Efcaut  6c  faifoit  autrefois  partie  de'U 
Chatelainie  d'Ath  9  dont  elle  a  été  démembrée 
par  le  Traité  de  Nimégue,  Le  Comte  de  Sobre 
en  eft  Seigneur  propriétaire  8c  pofiede  auflî  les 
trois  quarts  des  bois  qui  en  dépendent  9  l'autre 
quart  eft  au  Roi.  La  nomination  du  Magiftrlt 
«ppartenoit  toujours  au  Seigneur  du  lieu  9  maî«  • 
<ifepuis  la  ceilion  y  le  Roi  a  jugé  à -propos  de  ié 
£ûre  établir  en  fon  nom  y  parce  que  fon  adcorlt^ 

Vv   * 


yoS    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Flah-  c^  grande  9  ayant  (eul  la  Jurifclid^ion  dans  k 
DKfiS.  Ville.  Les  revenus  communs  ne  montent  qui 
30000 1.  fur  lefquels  la  Ville  en  doit  iioooL 
de  rente  de  6000  qu'elle  paye  à  TEtat  Major» 
de  forte  qu'il  lui  iVfte  û  peu  que  le  Roi  ne  loi 
demande  aucune  aide  6c  qu'il  fournit  à  la  gar* 
nifon  les  mêmes  choies  qu'il  donne  ordinaire- 
ment  aux  Troupes  des  Citadelles  :  la  Ville  a 
300  maifons,  6c  environ  3000  habitans  qui 
n'ont  point  de  Manufactures.  11  y  a  un  Chapitre 
de  26  Prébendes,  dont  il  n'y  en  a  que  xi  derenk 
plies.  Le  Roi  en  nomme  douze  y  compris  lePr& 
vôt ,  Ôc  le  Comte  de  Sobre  dix.  11  y  a  dans  la 
Place  un  Gouverneur  particulier>  un  Lieutenant 
de  Roi  9  un  Major  9  un  Aide-Major  >  un  Capi- 
taine des  Portes.  Le  Domaine  du  Roi  à  Coaài 
rapporte  par  an  8 o  0  00 1.  il  confille  en  quelquet 
droits  ôc  revenus  anciens  9  àc  dans  les  droits 
^u*on  nomme  d'Euts  d'Hainault>  entre  lefquels 
cft  une  impofition  fur  le  charbon  de  terre  qui 
paife  par  cette  Ville  laquelle  produit  annudlir- 
jnent  près  de  yoooo  1.  Le  Roi  jouît  encore (fe 
5JO  arpcns  de  bois  qui  font  partie  defonDo- 
maine.  Les  Dépendances  de  Condé  confilleoc 
en  fix  Villages,  dont  trois  font  dans  la  Banlieue: 
J  *aide  de  ces  trois  villages  rapporte  i  zo  0 1.  on  y 
levé  aufli  au  profit  du  Roi  les  droits  des  Etats  de 
Hainault  qui  font  partie  de  la  fous-iènnegene« 
raie  du  Domaine  de  Flandres. 

VILLE  DE  VALENCIENNES. 

yslat-  y   A  Prévôté  de  Valencicnnes  t'éteod  le  long 
iictmes»    juiôc  dts  deux  cotez  de  l'Efcaut  depuis  le  vit 
lage  de  Try,  jufqu'auprès  de  Conde  dans  l'ef* 
j^ace  4c  quauc  lieues  de  loi^  9c  deux  de  large  1 


) 


ETAT  DE  LA  FRANC&    fôp 

die  écoîc  pofledée  anciennement  par  des  Corti-  Fl  AM 
les  particuliers  «  &  les  Comtes  de  Hainault  dres. 
l'ayant  acquife  9  ont  tâché  de  la  confondre  avec 
lear  ancien  Domaine  9  toacefois  les  habitans  fè 
font  toujours  regardez  comme  Membres  d'un 
Etat  particulier ,  c'eft  pourquoi  le  premier  Of- 
ficier du  Plat-païs  eft  nommé  Prevôt-le-Comte, 
c'eft  à  dire ,  Prévôt  du  Comté  ou  Comte  de  Va- 
lencicnncs.  Cette  Province  contient  xS  Villa- 
ges, dont  quatre  font  dans  la  banlieue  de  la 
Ville  9  le  terroir  y  eft  trbs-bon  &  rapporte  gran- 
de quantité  de  grains  9  de  foins  8c  de  bois  :  onr 
y  trouve  de  toutes  les  pierres  propres  à  bâtir  > 
TECraut  commence  à  être  navigable  par  lui- 
même  dans  la  Ville  de  Valenciennes.Cettc  Pla- 
ce eft  non  (èulement  la  Capitale  du  Comté, mais 
encore  le  Chef-lieu  de  la  Chatelainie  de  Bou- 
chaîn  &c  de  la  Prévôté  du  Quefnoy  9  on  rappor- 
te là  fondation  à  l'Empereur  Valentinien  ,  fa 
ilcuation  eft  extrêmement  commode  par  l'a- 
bondance des  eaux  qui  y  font  portées  en  quantité 
de  maifons  particulières  par  differens  Canaux» 
11  y  a  dans  la  Ville  une  Juftice  Royale  qui  eft  la 
Prévôté ,  une  Juftice  des  Traites  ,  un  M.igiftrac 
êc  la  Juftice  particulière  de  l'Abbaye  de  S.  Jean: 
le  Prevôt-lc-Comte  eft  Chef  de  la  première  ôc  a 
fous  lui  un  Lieutenant  GeneraU  4  Confelllers 
Se  les  gens  du  Roi  9  ces  Charges  font  héréditai- 
res depais  i6p3  ,  ils  connoinent  de  tous  les  cas 
Royaux  :  le  Prévôt  eft  outre  cela  Chef  de  la 
Juftice  Criminelle  9  on  il  fait  lcrfo!icl:ions  de 
Semonceur.  Le  Magiftrat  eft  renouvelle  tous 
les  ans  par  les  Commi flaires  du  Roi  comme 
dans  les  autres  Villes  de  Flandre  à  la  referve 
des  Officiers  qui  ont  été  créez  héréditaires.  La 
Ville  a  feulement  racheté  les  Charjjes  de  Moij» 
ft  d'Aflcffeiir  :  quant  à  la  Jurifdiaion  9  êlie  eS; 

Vv  j 


Jio    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Fl  AH-  pareille  à  celle  des  autres  Villes  :  il  y  a  de  piaf 
Piges,  un  petic  Magiilrac  particulier  Dour  le  métier  de 
Drapier  qui  fe  nomme  la  Halie  baife  «  U  donc 
la  Jurifdiâion  fe  renferme  dans  les  matières 
propres  à  leur  négoce.  Quant  aux  a£^esdela 
Ville  9  elles  font  gouvernées  par  un  Confeil 
nomme  particulier ,  compofé  de  25  perfonncs 
notables  9  Se  relatif  à  un  autre  Confeil  )  qu'oa 
Aomme  General  ou  Grand  Confeil ,  lequel  eft 
compofé  de  200  perfonnes  >  mais  il  nes'aiTem- 
ble  jamais  que  pour  les  affaires  extraordinai* 
Mes.  D*ail  leurs  comme  Valenciennes  eft  le  Chef^ 
lieu  de  la  Cathelainie  de  Bouchain  &  de  divers 
Villages  au  nombre  de  3  3  ;  ,  le  Magiftrat  de 
Valenciennes  revoit  par  appel  tous  les  Juge- 
mens  rendus  dans  les  Juftices  féodales  de  ce  Di- 
ftriél  9  à  la  reiprve  des  lieux  qui  font  fous  la  Do> 
mination  d'Efpagne ,  la  Juftice  de  l'AbbayeSL 
Jean  s*exerce  dans  le  quartier  de  la  Ville  qu'on 
nomme  la  Tannerie  par  dts  Echevins  qui  font 
Sa  ftue^  perpétuels ,  elle  n'eft  que  féodale.  La  Ville  e4 
»iW.  bâtie  fur  une  douce  pente  9  fa  figure  eft  ronde 9 
àc  elle contient4 à  yooo  maifbns  avec  25000 
habitans  9  entre  lefquels  il  y  a  i^oo  Maitresde 
tous  les  métiers.  L'air  y  eft  pur  &  bon  9  &  ^ 
^énuf^.  Peuple  n'y  manque  ni  d'efprit  ni  de  génie.  Il  y 
**•'*'•  a  deux  Manufadlures  aflez  confiderables  unE 
d'étoffes  de  laines ,  Baracans  &c.  &  l'autre  de 
toiles  fines ,  qu'on  nomme  en  France  Bapujies: 
toutes  les  deux  font  fort  diminuées ,  ce  lie  de  lai- 
ne étant  réduite  à  100  métiers  de  500  qui  y 
étoient  ci-devant  9  ce  qui  vient  de  ce  qu'il  n'y  a 

{>oint  de  Negocians  riches  qui  puiffcnt  foutenir 
es  Ouvriers ,  d'où  il  arrive  journellement  que 
rtvnms*  la  plupart  paffent  dans  les  Villes  voiûnes;  Les 
revenus  de  cette  Ville  confiftent  en  biens  patri- 
^  monlaux  de  en  droits  qu'on  lève:  par  ottfoi  Z 

1 


ETAT  DELA  FRANCE.    Jit 

Moncenc  environ  à  600000 1»  mais  les  charges  Ft  AM- 
Ibnt  beaucoup  plus  grandes  >  de  forte  que  le  DR£S« 
Magi(lracn*y  pouvant  pas  (kcisfàire  a  été  con- 
traint de  veaart  le  Patrimoine  à  l'occaflon  du 
rachat  des  charges  de  Ville  que  le  Roi  avoic 
ordonné ,  Se  enfin  defufpendre  le  payement  des 
rentes  qui  montent  à  plus  de  400000 1.  par  an. 
La  feule  efperance  qui  refle  à  cette  Ville  eft 
l'extinâion  des  rentes  viagères  qui  montent  à 
a^oooo  1.  d'ailleurs  fon  crédit  eit  entieremenc 
perdu. 

A  l'égard  de  l'Etat  Ecclefiaftique ,  la  Ville  ^^-»  ^'^- 
&  la  Province  font  divifées  en  x  Dioccfcs  par  ^^fi^fi*"- 
l'EfcauC^  la  partie  Orientale  eft  de  Cambrai  ^*'* 
éc  rOccidentaled'Arras.  11  y  a  dans  Valencicn- 
nes  un  Chapitre  de  Chanoines  nommé  de  S.  Ge« 
ry»  qui  eft  compofé  d'un  Doyen  âc  de  ly  Pré- 
bendes de  petit  revenu.  L'Abbaye  de  S.  Jean  » 
Ordre  de  S.  Auguftin  9  eft  de  xoooo  1.  la  Prévô- 
té de  Nôtre-Dame ,  Ordre  de  S.  Benoit  >  dépen- 
dance de  Planon.  L'Abbaye  de  S.  Saure  près  de 
Valenciennes,  Ordre  de  S.  Benoit  9  de  1 3  000  K 
l'Abbaye  de  Crefpin  »  du  même  Ordre  ,  de 
a  f  000 1.  de  l' Abbaye  de-  Fontenelle ,  de  filles  , 
Ordre  deCiteaux,  10000  1.  La  Ville  a  un  Gouvtr» 
Gouverneur  particulier»  qui  a  fous  lui  un  Lieute-  «*wwj 
Rant  de  Roi,uti  Major  &  autres  Oâiciers  :  la  Ci-  ^^^^f^^'^' 
cadelle  a  pareillement  les  fiens.  Au  tems  de 
la  dommation  d'Efpagne,  la  Ville  de  Valen- 
ciennes avoit  droit  d'envoyer  fesDé^ucez  à  l'At 
iemblée  dts  Etats  de  Hainault  feulement  pour 
prendre  garde  qu'il  ne  le  paflat  rien  contre  fes 
intérctSfCar  elle  étoit  indépendantede  cesEtats; 
«ufli  le  Roi  a-t-il  continué  de  la  laifTer  jouïr  dtf 
cette  indépendance  9  éc  le  Magiftrat  eft  en  pof- 
(èilion  d'adminiftrer  feul  lesFinances  de  laVille. 
A  l'égard deUPrévôté,c'cftà  dire,  desiS  ViU 

Vv  4 


Jit     ETAT  DE  LA  FRANCE; 

Fl An«  ^%cs  donc  elle  eft  compofëcy  quoiqu'ils  cnflèfll 

DASS*  ^c  ^^^^^  d'afliûeraux  Ècats  de  Hainauk^dont 
ils  ^ifoient  partie  ayanc  la  ceffion  ,  le  Roi  a 
voulu  depuis  quePIncendant  de  la  Province  bl 
charge  de  régler  leurs  impoficions  ordinaitci 
en  vertu  d'un  Arrêt  du  Confèil  qui  eft  donné 

MJdis,  touj  iç5  uns  à  cette  fin.  La  Ville  donne  au  Roi 
cous  les  ans  yooool.  d'aides ordinaires>400ol. 
pour  trois  villages  réiinis  Se  31250  1.  pour  les 
fortifications  9  fur  quoi  elle  lève  à  foa  profit 
quatre  patards  au  bonnier  qui  lui  rappqitf 
2500 1.  mais  pour  les  villages  de  la  Prévôté  9 
i'impofition  ordinaire  eft  de.  1 7000 1.  qui  eft  ré- 
partie par  l'Intendant.  Le  Roi  y  lève  de  plus  les 
droits  fur  les  boiifons  8c  les  befliaux  qui  sup- 
partenoient  auparavant  aux  Etats  de  Hainaufct 
qui  ont  été  réunis  à  fon  Domaine  9  6c  leur  nro- 

KohUJfr,  jÎuJç  annuel  eft  de  1 00000 1.  &  davantage.  11  y  a 
peu  de  Noblefîc  dans  la  Province  de  Vâcncicn- 
nés  )  les  plus  confiderables  terres  font  poflèdéet 
par  des  Seigneurs  qui  n'y  font  point  réfiden- 
ce.  Le  Prince  d*Aremberg  y  pouède  Breuva^ 
&  Pronny.  Le  Comte  de  Sobre  la  Pairie  3c 
France  ;  le  Prince  de  Chymay  la  Seigneurie  de 
S.  Salve;  le  Sieur  de  Neuville  Witafte  ,dela 
maifon  de  Montmorency,  y poflede la Houar- 
dierc  ôc  Haunaing,  Le  Comte  de  Sainte-Aldc- 
gonde,  la  Seigneurie  de  Beaumont  à  Valencien- 
nes.'le  Sieur  de  Claibe,la  Vicomte  de  Raibourg: 
le  Sieur  de  Quernaini  Artus  &  Quernain  :  aucu- 
ne de  ces  terres  n'eftérigée  en  Dignitc.Les  ctof- 
fts  ôc  toiles  qui  font  dans  la  Province  de  Va- 
lenciennesy  pafTenten  France  >  en  Efpagne  Se 
jufques  dans  les  Indes  ,  de  forte  que  ce  Com- 
merce pourroit  enrichir  la  Ville  6c  le  Pats  » 
mais  il  foufire  les  mêmes  inconveniens  qu*oa  a 
remarquez  dans  celui  de  Lille.  11  y  a  au  village 


«TATDELA  FRANCE.    Jff 

ide  Proimy  près  de  Valenciennes  un  moulin  à  FlaM^ 
poudre  qui  en  ^brique  tous  les^  ans  trois  cens  skëSh 
milliers  »  mais  le  Païs  ne  produit  point  les  ma- 
terlaux,on  eftobligé  dt  les  amener  de  NormaiVi     _-^_ 
die  6c  particulièrement  de  Roiien.  <6Ï^2?S 

Ville  etChatelainie  dM\'  ^/^  -^ 
BOUCHAIN.  <    t     , 

■  ' .  -^ 

LA  ChacelaÎEiie  de  Bouchaîn  n'étant  que  ce  Bauchém» 
qu'on  nommoit  autrefois  le  Comté  d'Oftre-  Hii^otf 
Yant  j  lequel  les  Comtes  de  Flandre ,  ou  bien  '^  ^*^^* 
plus  précifement  du  Hainault>  tenoient  en  hom- 
maj^e  de  la  Couronne  de  France  en  1 245  U  dans 
la  (uite  :  cette  terre  donna  occadon  à  une  conte- 
dation  célèbre  entre  les  deux  filles  héritières  de 
Baudouin  IX.Comte  deFlandre  &  Empereur  de 
Conilantinople.  J*ai  déjà  remarqué  que  Painée 
Jeanne  fut  Comtcfle  de  Flandre, de  que  la  cadet- 
te Marguerite  (è  maria  par  inclination  à  Bou-* 
chard  Grand  Seigneur  du  Hainault  9  dont  elle 
étoit  Comteile  >  6c  qu'elle  en  eut  deux  enfans  ; 
que  fa  foeur  ainée  prétendit  que  ce  mariage  écoiç 
nul ,  parce  que  Bouchard  d' Avennes  avoit  été 
engagé  dans  les  Ordres  facrés  9  6c  qu'il  avoic 
abuféde  (on  pouvoir  de  Tuteur  :  elle  pouiTa  mê^ 
me  n  loin  la  conteftation  que  le  mariage  fut  dé- 
claré nul  par  le  Pape,  6c  cependant  commejean- 
ne  n'avoit  point  d'enfans  6c  qu'elle  prevoyoit 
que  la  pofterité  de  Margueiice  lui  fuccederoit  » 
elle  lui  fit  époufer  Guillaume  de  Dampicrre  de 
la  maifon  dt^  anciens  Seigneuis  de  Bourbon  > 
de  la  féconde  tige  9  auquel  elle  vouloit  du  bien  > 
il  vint  encore  des  enfans  de  ce  mariage ,  de  for- 
te qu'après  la  mort  des  ComtefFes  Jeanne  5c 
Marguerite  il  y  eut  un  grand  différend  entre  lea 
enfans  d' Avenues  6c  de  Dampierre  pour  le  par-* 


fi4  ETAT  DiET  LA  FRANCE.  ' 
pL  AVr-  tage  de  leurs  (ùcceflions.  S.  LouTs  «  qui  fût  prtf 
Mi£S*  pour  arbitre) adjugea  la  Comté  de  Haioaoltaiii 
en^ns  d'Avénnes  9  9c  celle  de  Flandre  à  ceut 
de  Dampierre^  mais  ce  premier  r-egleraenc  ne 
feifoit  point  mention  du  Comté  d'Oftrevant  y 
de  forte  que  le  différent  s*étant  renouvelle  àfbi» 
oècafion ,  le  Roi  9  pour  le  pacifier  9  examiiia 
l'affaire  de  nouveau  9  après  quoi  il  adjugea  pu 
dernière  fentence  le  Comte  d*Oftf evant  aux  co. 
fans  d* Avennes  ,  en  récompeofè  de  celui  d'A» 
lofl  qu'il  adjugea  à  ceux  de  Dampierre.  Depuis 
ce  teirrs ,  l*Oflrevant  a  fait  partie  du  Hainault  » 
&  a  été  le  titre  des  ainez  des  Princes  de  ce  Pais- 
H  9  ce  qui  a  duré  jufqu*en  1248.  que  Jaqueline 
de  Dampierre  regnoît.  Cette  Princeffc  étant 
veuve  de  Jean  Dauphin  de  France  fils  de  Char- 
les VI.  époofa  Jean  Duc  de  Brabant  >  dont  elJe 
fût  f\  peu  contente  9  qu'elle  s'en  ftjpara  poot 
*aufc  d'impuilTance  9  le  procez  étant  iiitenic  el- 
le n*en  attenditpoiht  le  jugement  >  mais  par 
une  imprudence  hnguliere  elle  paffa  en  Angic- 
rerrc  9  ofi  elle  époufa  Humphroi  Duc  de  Gloce- 
fter  fi^e  du  Roi  Henri  V  9  duquel  elle  cfoeioit 
de  rappui>  mais  comme  les  affaires  dM  ncWr- 
f  e  alloient  mal  en  ce  tems-là  ;  elle  n'en  nraaa- 
cun  fccours.  Le  Duc  de  Bourgogne  fon  plus  pro- 
che héritier  profitant  de  ce  deiordre  s'cmpart 
de  fes  biens  &  la  reduiilt  à  Ce  contenter  de  quel- 
ques terres  en  Hollande  pour  (a  (ubfiflance  6c  du 
côté  d'Oflrevant.  Alors  le  Duc  de  Gloceîlcrne 
la  regardant  plus  comme  une  héritière  impor- 
te qui  fè  pouvoit  enrichir  9  renonça  à  ion  maria- 
Eî  Se  en  époufà  une  autre  dans  ce  tems  même, 
e  Duc  de  Brabant  fbn  premier  mari  mourut» 
ce  qui  la  mît  en  liberté  ,  de  force  qu'elle  époiiià 
en  quatrièmes  noces  le  Seigneur  de  Bercellescn 
Hollande  avec  lequel  elle  ne  vccutguerescutf 


ETAT  DE  LA  FRANCE,    fif 
Bioite  fans  en^s  à  l'âge  de  3  5  ans;alors  le  Duc  Fl  Aljl« 
de  Bourgogne  réunie  Te  Comté  d'Oftrevanc  au  D^S$» 
H^inault  9  Se  depuis  il  n'en  a  été  feparé  que 
par  la  Conquête  de  Bouchain  faite  par  le  Roi 
en  1^77. 

La  Chaeelamîe  de  Bouchain  comprend  tout  Ettniu'é 
le  terrain  d'entre  les  rivières  d'Elcarpe ,  de   tUth^ 
Feurel  &c  d'Efcaot ,  fa  longueur  s'ctena  depuis  "•**»'•* 
Douay  jufquesà  ValencientKS  6c  fa  largeur  de* 
puis  la  Forêt  de  Hafpre  jufques  à  Arleux  en  Ar- 
loîs,cet  clpace  contient  5  J  Bourgs  ou  Villages  : 
il  y  en  avpit  autrefois  davantage  ,  mais  ils  ont 
été  démembrez  &  unis  tant  à  la  Prévôté  de  Va* 
lenciennes  qu'au  Gouvernement  de  Douay.  Le   5«»  '^f* 
terroir  y  eft  très-bon  pour  les  grains,  les  prairie*  •'""'• 
y  font  abondantes  Ôc  la  foret  de  Hafpres  fournit 
du  bois  fuffifammenft ,  il  y  a  quelques  h«uteura 
peu  confiderables  ,  on  tire  des  pierres  blanches 
au  Village  d'Avennes  le  Sec  ,  &  on  les  porte 
jufqu'en  Hollande,étant  les  meilleures  des  Païs- 
basJl  y  a  1000  ans  ôc  plus  aue  la  Ville  de  Bou-  Ville  ie 
chain  eft  bâtie  9  8c  toutefois  elle  ne  s'cft  pas  auç-  EimAsm* 
mentéc  9  n'étant  confiderable  que  parfes  forti- 
fications 9  il  y  aune  Prévôté  Royale  &  un  Ma- 
giftrat»  les  Ofticiers  de  la  première  font  hérédi- 
taires depuis  1^93  9  &  ont  la  Jurifdid^ion  con- 
tentieufedansla  Ville  audi  bien  que  dans  les  vi!-> 
lages  concurrémcnt  avec  les  gens  du  Roi.  Le  Son  Ma- 
Magillrat'a  Tadminiflration  du  revenu  &  dcsg'flrat^ 
finances  de  laVille  qui  ne  montent  qu*à  40000I. 
par  an  9  les  charges  les  excédent  de  beaucoup  ^ 
c'cft  pourquoi  cette  Ville  n'a  aucun  crédit  9  il 
n'y  a  point  de  Manufadures  9  le  feul  commerce 
qui  s'y  fait  eft  celui  des  grains  8c  des  beftiaux  qui 
bourroit  augmenter  (i  le  Païs  étoit  rétabli  9  &  fî 
l'Efcaut  étoit  rendu  navigable  depuis  Cambray 
}ufqu'â  Valencieones  >  comme  on  l'a  ptopofél 


?l 


$16  ETAT  Î>E  LA  FRANCE. 
FlaM-  11  y  a  prés  de  la  Ville  de  Bouchain  une  grande 
D^S.  prairie  commune  d'une  lieuë  de  cour  9  dans  It' 
quelle  on  élevé  plulieurs  beillaux  ainfi  que  dan^ 
les  autres  Communaux  de  ce  Païs. 
JEuf  dm  Bouchain  8c  la  Chacelainie  fonc  de  l'Evéché 
CMrii,  d*  Arras ,  il  n'y  a  qu'une  Paroifle  dans  cette  Vil- 
le ,  un  petit  Couvent  de  filles  pénitentes  &  uif 
Hôpital.  Les  Abbayes  de  ce  Territoire  font 
Jafnon  9  Ordre  de  S.  Benoît  en  règle  ,  de 
de  yoooo  1.  Vicoque ,  Ordre  de  Prémontrez  en 
règle ,  de  y  000 1.  le  Cardinal  de  Bouillon  cncft 
Abbé  9  le  Prieuré  de  Beaurepaire  dépendant  de 
Chifoing  9  Ordre  de  S»  Auguflinfae  1000  L 
le  Prieuré  d'Acres  dépendant  de  S.  Waft  d'Ar- 
ras  de  i  xooo  1. 11  fuâit  qu'il  n'y  a  qu'une  Abba- 
ye de  filles  9  qui  eft  Séculière  9  l'AbbelTe  en  cft 
éleétiipe  par  i  x  Chanoineûes  Nobles,  c'eft  l' Ab- 
baye d'Enaing  qui  eflde  14000  1.  l'AbbeiFca 
6000 1.  pour  fa  part  9  les  Chanoineflês  parta- 
gent le  rede  9  celles-ci  fe  peuvent  marier  9  mais 
rAbbefle  n'a  pas  la  même  liberté.  Le  Roi  nom- 
emvif*  me  aux  Prébendes.  La  Ville  6c  Chacelainie  onc 
mement  un  Gouverneur  particulier  dépendant  du  Gou- 
Miîtuttt»  vernement  General  de  Flandre  »  il  y  a  fous  lui 
un  Lieutenant  de  Roi  9  un  Major  Se  les  autres 
Oâiciers  militaires  ordinaires.  Le  Roi  foamit 
aux  Troupes  de  la  Garnifon  tout  ce  qu'il  leui 
donne  dans  les  citadelles.  La  Ville  8c  Chatelai- 
nie  de  Bouchain  ont  été  depuis  la  Conquête 
ièparez  du  Hainault  8c  de  ïits  Etats  ,  l'Intendant 
de  la  Province  y  fait  les  impofitions  ordinaires 
de  l'aide  qui  produit  28000  1.  par  an  9  Timpo* 
iition  de  quatre  patards  aux  bonuiers  produit 
3  800 1.  qui  font  appliquez  aux  fortifications.  Le 
Roi  a  rciini  à  fon  Domaine  les  anciens  droits 
des  Etats  de  Hainault  qui  rapportent  environ 
700ooLpai  au.  Les  terres  les  plus  conlideiablct 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    fi7 

-&  cetce  Chacelainie  font  Avich^Auberchicouit»  Fl AM^ 
fiuignicourc  9  Mauchicourc  y  Ville  Fremins  »  DRJES^  ' 
HoSaing  &  Huit  auComce  de  Ste.  Aldegonoe. 
L'AllaiDg  &  Valers  au  Prince  d'Aremberg  « 
lianers  au  Comte  d'Ëemonc^Helefme  au  Vi- 
comte de  Sebourg  »  Maflain  au  Comte  de  ce 
nom  ,  Aubigné  au  Sieur  Rubenfpré  ^  Mafny  » 
Raucourt  &  Vainc  au  Sieur  d'Émefle  Baron 
d*£idren. 

Ville  db  C  A  MBR  A  Y  et  Cambresis. 

LE  Cambrefis  étoit  fi  bien  une  partie  du  Ro-  duniré/fi 
yaume  de  France  dès  le  commencement  de  Hifi*ir9 
\z  Monarchie  que  nos  premiers  Rois  y  ont  tenu  *^  ^^** 
leur  Cour  9  les  Empereurs  s*en  fbnt  rendus  maî- 
tres ,  ayant  <àabli  des  Comtes  héréditaires  qui 
étoient  Souverains  à  la  manière  dts  autres  Prin- 
ces de  PEmpire  9  mais  après  la  mort  du  Comte 
Arnould  >  un  Evéque  de  Cambray  9  profitant  de 
la  conjondhire  9  s'adreflâ  à  TEmpereur  Hen- 
ri •  &  lui  demanda  la  fuppreflion  de  cette  Di- 
gnité de  Comte  9  ou  du  moins  le  pouvoir  d*tn 
difpofer  tant  lui  que  Tes  fuccefleurs  6c  de  la  réu- 
nir à  l'Eglifes'il  jugeoit  que  ce  fut  l'avantage  du 
du  Public9  le  pieux  Empereur  lui  accorda  facile- 
ment une  telle  demande  9  qui  paroiflbit  fort  ex- 
traordinaire, cela  arriva  environ  l*an  1 007,  ce- 
pendant les  derniers  Comtes  avoient  laifTé  des 
héritiers ,  qui  prétendoient  que  l'Empereur  n*a- 
voit  pûdifpofer  d'une  fucceifîon  qui  leur  appar- 
cenoit  de  les  Rois  de  France  furent  mécontent 
que  cette  aliénation  fe  fut  faite  fans  leur  partici- 
pation. Dans  la  fuite  les  Evéqucs  trouvèrent 
moyen  d'appaifcr  les  premiers  9  &à  l'égaid  de 
nos  Rois  ils  fecomporterent  fi  bien  qu'encorei 
iiyie  la  France  ne  Ut  aie  pas  recoanitf  pour  So»^ 


) 


yr8    ETAT  DE  LA  FRANCE. 
t^AH-  verainS)  lesneùcralitez  qu'elle  a  accordées  à  1*E* 
DIU8S.   taz  de  Cambray  en  diâerences  occafions  font 
connoicre  qu'elle  ne  regarderoîc  plus  le  Cam- 
InreHs  comme  un  Ps^s  ^mis.  Le  Rois*endl 
«mparé  ,  en  1677  9  l'Archevêque  n'a  pas  fait 
difnculcé  de  lai  précer  ferment. 
$n  fittid-     Le  Cambrefis  a  le  Hainauk  au  Leranc  9  l'Ai^ 
ft*f»        cois  au  Couchanc  ;  l'Ofbevanc  au  Nord  »  U  it 
Picardie  au  Midi  :  le  terrain  en  efl  uni  9  mêlé 
de  quelques  colines ,  fa  longueur  eil  de  i  o  lieuct 
depuis  Arleu  jufques  à  Chatillon  fiir  Sambre  6c 
fa  largeur  inégale  ;  il  eft  arrofé  de  l'Efcaot  k 
de  la  rivière  de  Selles  3c  bordé  de  la  Sambre  fc 
du  Sauzet  «  on  a  propofé  de  rendre  l'Efcauc  ni- 
Vigable  jufques  à  Valenciennes  9  mais  la  eocne 
a  Kircis  l'exécution  de  ce  deifeîn  ,  qui  eft  très- 
facile  Se  qui  fera  d'un  très- grand  avantage  aa 
Pals  6c  au  fervice  du  Roi  9  pour  le  traniportdet 
munitions  de  guerre  Se  de  bouche.  Les  terres  y 
Quétiité  font  feches  9  rapportant  néanmoins  toute  forte 
du  ter-    de  grains  '5c  de  lins ,  dont  on  faîit  du  fil  û  fin  qu'il 
^^»        a  donné  lieu  à  la  manufaéhire  des  toiles  de  Ma- 
lines.  Lts  pâturages  y  font  excellens  par  tout» 
particulièrement  pour  les  chevaux  Se  les  mou- 
tons 9  dont  la  laine  efttrès-edimée  9  les  bois  n'y 
manquent  point  9  quoiqu'ils  n'y  ayent  point  de 
grande  étendue  :  la  Province  comprend  p/  Vil- 
les ou  Villages  &  un  Cateau  Cambrefis  &  fcs 
dépendances.  Cambray  ->  qui  en  eil  la  Capitale  9 
Cêmbrén,  efl  (Ituée  fur  l'Efcaut  en  bon  air.  Le  Peuple  y 
cft  laborieux  Se  induflrieux  9  Se  l'on  y  compte 
liooopcrfonriés  :  l'Evêque  en  étoit  Seigneur 
fpiritueï  Se  temporel  depuis  l'an  1007  julqu'cn 
154^  qué-Chrfrlcs  V.  qui  s^en  rendit  mdcre  y 
fiifant  élever  une  Citadelle  au  lieu  nommé  le 
Mont  des  bœufs  ^  qu'il  prérendoit  lui  apparre- 
mi  comme  étaatde  .la  Ghaoelainie  de  Sou-. 


ETATDEL  A  FRANCE.     Jlf 

chain.;  l'autorité  de  l'Evcque  depuis  ce  tcms  FtAlt^ 
s*efl  crouv  e  rellrainte  au  Gâteau  Cambceiis  de  DK^S» 
à  As  dcpendances. 

La  feule  Jullicc  Royale  de  cetce  Ville  eft  cel-  . idm'.ni^ 
le  du  Baillage  de  la  Fcuillée  que  le  Roi  poQê-  y^**'*" 
de  aux  droits  dsLS  Comtes  de  Haina^i ,  elle  a'eft  'jf  '*/*• 
que  fcodalc.  Le  Magiftrac  a  le  mf  me  droit  que  *'*'* 
ks  autres  Vil  Us  de  i'^landre  ,  il  connôît  mémo 
des  cas  Royaux ,  mais  les  jugemens  «n  macitlre 
civile  Se  criminelle  font  portez  par  appel  au 
Parlement  de  Tournay.  Le  Prévôt  »  qui  en  cft 
le  chef ,  fait  les  fondions  de  Semonceur  ,  le 
corps  en  entier  efl  renouvelle  tous  les  ans  par 
l'Iate(\dant  à  la  refbrve  des  Officiers  permancns 
qui  ont^achetG  leurs  Charges  ;  il  faut  auQî  dire', 
que  ce  mên:\e Trii>upal  juge  toutes lesappella*^ 
dons  des  Baillagcs  Se  Cours  inférieures  dans  les 
89  Villages  de  la  Province  ;  îl  y  a  au^  une 
pkis  baiTe  magiftrature  qu>n  qomme  la  Juilice 
<|u  Marché  qui  connoic  des  iàiCes  Se  arrêts  eix 
madère  réelle  &^petfonnêlle  >.il:  reilbrtit  aufli 
bien  que  Le  précèdent  audit  Parlement  de  Tour* 
nay.  L'Official  de  l'Archevêque,  de  Cambray 
exerce  encore  deux  fortes  de  Jurifdiétions  ;  Tu- 
ne purement  Ecclefiailique  qui  reïïbrtit  aux  Ju» 
ges  fiipericurs  ;  Tautre  purement  civile  9  qui  ret 
forcit  au  Parlement  >  fur  quoi  il  faut  fçavoir  que  '    ' 

les  habitans  ont  droit  en  matière  perfonnelle 
je  choifir  pour  Juges  ou  le  Magidrat  ou  TOf- 
icial  9  qui  eil  tenu  d'exprimer  dans  fès  juge- 
riens  en  quelle  matière  il  prononce  pour  régler 
ies  appellations.  L' Archevêque  a  encore  une 
[uflice  féodale  qu'on  nomnie  Baillage  de  Cam- 
bre iis  ou  Touc  du  Palais, 4qnpUjrgrifdi£);ioq 
:*ccend  fur  cous  les  bif  ns  de  l'Archevêché  >  dcf 
Dfiiciers  Fiefs  au  nombre  .de  24  9  tels  qu.é  ,1^ 
GxsLod  Prévôt  y  le  PAmk  d'Hôtel  ^  le  Piihncr 


Ji'o    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

FlAH-  tier  9  l'Echanfon  ,  le  Grand  Venear  &  autres 

WK£S«    fii>^  ^cs  i^  P^i>^'  ^c  Cambrefis  de  furie  Baron 

de  Crevecœur  :  il  reçoit  auffi  les  apellatioosdet 

Juftices  féodales  en  matière  civile  fèulemcm  > 

le  -Chapitre  a  aoili  fa  JuiHce  exercée  par  les 

hommes  de  Fief,  ainfi  que  le  Chapitre  de  S. 

Genis ,  cehii  de  Ste.  Croix  &  les  Abbayes  de 

Whftims  S.  Aubert  &  du  S.  Sepulchre.  L«s  revenus  delà 

^4^^.    à-Mmu'  Ville  de  Cambray  qui  confiflenc  en  droio  pea- 

^uv'i    ^^"^  monter  à  looooo  1.  fur  quoi  elle  en  doit 

•  80000  ,  aiiîfî  il  ne  lui  fcfte  pas  dequoi  &ds- 

faire  aux  déjpenfès  extraordinaires  9  ce  qui  l'a 

obligée  de  lurlcoir  le  payement  de  fcs  rentes 

comme  la  plupart  des  autres  Villes  du  I>épar- 

cement.  Les  reules  Manufaâures  de  la  ville 

jbnt  les  fils  &l  les  toiles  fines  faits  à  Valencien- 

nes  6c  à  S.  Quentin  »  elles  ont  extrêmemenc 

diminué  dans  cette  Ville  >  mais  en  même  tems 

celle  de  Cateau-Cambrefis  font  beaucoup  aog' 

mentées  à  caufe  des  privilèges  d'impôts  dans 

lefquels  elle  efl  maintenue. 

Etêt  du     L'Archevêque  en  efl  Seigneur  temporel  k 

cter^é,du  fpirituel ,  c'eft  lui  qui  a  établi  le  Magiftrat  >  qui 

^^'^'    reçoit  les  appellations  des  7  Villages  qui  en  d<f- 

1,911)7  d-  pendent  ,  mais  il  reffortit  lui-même  pour  le 

Çâmkréo.  Criminel  au  Parlement  de  Tournay  &  pour  le 

'  Civil  au  Magiftrat  de  Cambray.  La  Province 

cft  entièrement  du  Diocèfe  de  Cambray  qui  s'c- 

tend  aufli  dans  une  partie  du  Brabant  9  du  Haï* 

naultdc  dans  le  Comtéde  Valenciennes,ilcora- 

f^^end  en  tout  600  Paroifles ,  le  revenu  du  Pré- 
at  eft  de  1 00000  1.  de  rente  ou  plus  9  ilprend 
la  qualité  de  Prince  du  S.  Empire  de  de  Duc  de 
Cambray  depuis  Péredlion  faite  en  1 5 10  en  fà- 
^  veur  de  Jacques  de  Croy  qui  en  étoit  lors  Evc- 

^  que  ;  le  Pape  érigea  ce  Siège  en  Archevêché  l'an 

1^  ïydo ,  il  lui  donna  des  luffittgans ,  U  il  dé- 


ETAT  DE  LA  FRANCE.      5it 

tttembra  une  partie  de  fon  Diocèfe  pour  côm-  Fla>ï- 
pofer  ceux  des  nouveaux  Ëvêques  des  Païs-bas  :  ûRES, 
l'Archevêque  de  Rheims  de  qui  Cambray  d^t 
pendoic  auparavant  s'oppofa  à  cetce  innova*> 
tien  9  âc  ce  n'eft  que  depuis  peu  au  moyen  de  ' 
l'union  qu'on  a  fait  à  (on  Eglife  de  l'Abbaye   ■  ^ 
de  S.  Thierry  qu'il  s'en  cft  defifté.  Les  fuffra-   _,  ^.^ 
gans  de  Cambray  font  Tournay  y  Arras  &  S.      ...  h 
Omer.  Le  Chapkre  de  k  Cathédrale  eft  de  4)  Chsfigpi,  '- 
Chanoines  cledifs  6c  de  huit  Dignicez  9  ils  ont         '  v  * 
environ  2000 1.  de  rente  chacun  ;  le  bas  Chœut  ^ 

eft  très-conddérable.  Il  y  a  de  plus  dans  la  Vil-  '  W 

le  le  Chapitre  de  S.  Gery  de  jd  Chanoines  8c 
de  5  Dignitez  9  ils  font  aufli  riches  que  ceux 
de  la  Caoïédrale.  Les  Chanoines  de  Ste.  Croix  » 
au  nombre  de  ix  9  n'ont  que  500  1.  de  revenu 
chacun.  Les  Abbayes  de  la  Province  6c  autres  Mba?its» 
Bénéfices  (ont  9  l'Abbaye  de  S.  Aubert  9  à  Cam« 
bray  9  Ordre  deS.  AuguAin  en  fegle  9  de  4000  U 
le  S.  Sepulchre  9  à  Cambray  9  Ordre  de  S.  Be- 
noît en  règle  9  de  lyooo  1.  l'Abbaye  de  Caut- 
timpré  9  Ordre  de  S.  Auguftin  de  Chanoine» 
Réguliers  en  règle  9  de  16000  1.  Les  Religieu- 
Ç^s  fe  font  retirées  au-  Prieuré  de  Bellinghen  en 
Haihault  près  la  Ville  d'Enghien»  Premy  9  à 
Cambray  9  de  filles  Chanoineffes  d(t  S.  Auguf- 
tin 9  300&I.  les  Benedi6lins ,  à  Cambray ,  id^ 
S.  André  9  au  Cateau-Cambrefis  9  Ordre  de  S^ 
Benoît  en  règle  9  de  2J000  1.  de  revenu.  Cetto 
Abbaye  jouît  dtn  biens  que  celle  de  Fremy  avoic 
dans  le  Cambrefis  9  ceux  qu'elle  pofTedoit  en 
France  ayant  palfé  en  commande.  Les  Guille- 
xnains  de  Valenciennes  6c  le  Chapitre  du  mê- 
me lieu  9  oh-  il  y  a  un  Doyen  6c  7  Chanoine»  j 
ces  deux  derniersonc  peu  de  revenu.  On  comp- 
te dans  la  Province  8  à  900  tant  Rerligieux  que 
Religieufes  9  il  y  en  a  \QO  des  dernière^ 


f%%    ETAT  DE  LA  FHANCB. 

FlAH-     Comnie  la  Ville  de  Cambray  eft  Ville  db 

PJLES.  £DcrTC,  «c  qa'elle  aune  CitadeUe,  il  y  a  dans 

Oêmvtr-  T'ont  &  dans  l'autre  un  Gouverneur  particulier) 

%emtmi    on  Lieutenant  de  Roi ,  Major  9  AicK-Major  fc 

Muarm^  Capitaine  dti  Pçrtes.  Cambray  ne  feit  qu'œi 

^#4tf  dt  ^T*  d'Etat  avec  la  ProvirKC  qui  eft  coniDoice 

^  p,^  <ie  trois  Membres  ordinaires  9  Clergé  9  Noblcfle 

ww^      ^  Tiers  Etat.  Le  premier  eft  reprdfenté  par  les 

Députez  des  Chapitres  de  la  Cathédrale  de  S. 

Gery  &  de  Ste.  Croix  &  les  Abbez  de  S.  Âa^» 

bcrt  9  de  S.  Sepulchre  &  de  Vaucelerre  ;  la  No» 

bleflèpar  les  Seigneurs  de  Premont  9  de  Thun^ 

de  S.  Martin  9  <fe  Ligny  9  d'Aumoing  de  Ste» 

OUc  9  le  Vicomte  d'Arleu  9  celui  de  cTermont , 

le  Baron  d'Eme  &  par  les  Gentils-hommes  qoi 

Ibnt  aâucllement  leur  demeure  à  Cambray  ;  le 

Roi  envoyé  Tes  ordres  pour  les  Ailemblces9  fc 

en  conféquence  l'Intendant  en  fait  la  convoca- 

^imms.  cion  9c  y  préûde.  Mais  quoique  la  Ville  &  la 

Province  ne  faflent  qu'un  Corps  d'Etat  9  ils  ont 

chacun  leurs  revenus  particuliers  9  ceux  du  Canw 

i)re(is  montent  à  22000 1.  qui  font  chargez  de 

rentes  pour  la  moitié ,  de  forte  que  pour  bibve- 

venir  aux  affaires  extraordinaires  9  ils  ont  ea 

recours  à  l'expédient  commun  de  furfeoir  le  pa- 

Tmémct  •  yement  des  rentes.  Le  Roi  ne  tire  des  Etats  de 

Cambray  &  de  Cambreds  que  5*0000  1.  paran 

d'aides  ordinaires ,  la  plus  value  àtt  fburagcs 

cft  aufli  payée  par  les  Etats  >  à  qui  le  Roi  ne  rem* 

bourfe  que  7  f.  d  d.  par  ration  :  enfin  k  Roi  levé 

pour  les  fortifications  le  droit  de  quatre  patards 

au  bonnier  de  terre  qui  produit  Sooo  1.  èc  quel* 

ques  autres  droits  fur  les  boiiTbns  qui  lui  en  don» 

•*'*'''•  nent  3  8000.  A  Regard  du  Domaine,  le  Roi  n'y 

^M^        a  que  le  Baillage  de  la  Feuillée  9  qui  ne  vautpas 

^^^k    '  lOO  écus  9  depuis  qu'il  9  fait  remifè  du  droit  de 

^m      garexuie  qui  valoit^ooo  I.  ente  grati^tion  a 

A? 


ETATDELA  PRAWCE:     yîj 

it£  faîteaux  Ecclefiaftîques  en^reconnoifTance  Flan- 
de  leur  foumiffion.  Les  terres  les  plus  confide-  dr£$« 
Tables  de  la  Proyînce  font  les  iz  Pairies  du 
Cambreiis  ,  fçavoir  Rumilly  9  S.  Souplit  an 
Marquis  de  VVargnies  :  Larrpy  au  Baron  d'E- 
ine  :  Cantin  aa  Prince  de  Bergues  :  Marcoing 
au  Prince  de  Chimay  :  Cuvilliers  au  Baron  de  ** 

Foflêva  :  Boudes  au  Baron  du  même  nom  :  Eme  '  ' 
an  Baron  d*Eme  :  Audencourt  au  Sieur  Dufarc 
de  Prémont  qui  a  auffi  la  Pairie  de  Premont  5 
Blangies  au  Baron  de  Comignies  :  Nierguy  8c 
VieiUy  au  Chapitre  de  la  Cathédrale  ;  Montre^ 
cour  dont  les  Archevêques  de  Cambray  difpo- 
fcnt  toujours  en  foveur  de  leurs  Officiers ,  ne  le 

Ciyant  garder  pour  eux-mêmes  &  Crevecœur. 
s  autres  terres  confiderables  appartiennent  à 
l'Archevêque  ou  au  Chapitre.  Le  feul  Com- 
merce de  Cambrelîs  conufte  en  grains ,  mou- 
tons ,  laines  très-^ine» ,  &  toiles. 

TERRES     FRANCHES, 
Ihtendance  de  Flandres. 

IL  y  a  24  petites  Villes ,  Bourgs ,  Village» 
6c  Hameaux  enclavez  &  épars  dans  les  Pro- 
vinces particulières  -,  qui  ne  reconnoiffent  point  ^ 
les  Jurifdi^ions  ordinaires ,  les  plus  confide'ra- 
bleS  font  Renaix ,  Chievres ,  Antoing  &  le  Vil- 
lage de  Melle.  Renaix  eft  enclavé  dans  la  Flan-  i^etidtk^ 
dre  à  cinq  lieues  de  Tournay ,  &  deux  d*Oudc^ 
narde ,  le  Roi  y  reçoit  les^  droits  des  quatre- 
Membres  qui  montent  à  20000  1.  le  Domaine 
du  lieu  appartient  au  Comte  de  Naflau  ,^  il  y 
avoit  anciennement  une  Abbaye  qui  a  été  fécu- 
krifée  &  érigée  en  Collégiale  >  il  y  a  trois  Dî- 
gnttez  Ôc  quinze  Chanoines  qui  auront  un  affeat 
Soa  xevenu  >  quand  le  Païs  fera  remis  de^  ki 


$tj,    ETAT  DE  LA  FRANCE: 
Flan-  Guerre  :  Cievres  à  deux  lieues  d'Ath  eft  illuftr» 
DRES.   depuis  que  le  Grand  Guillaume  de  Croy  Tuteui 
Chitvres»  ^^  Charles-Quint  ena  porté  le  nom  ,  le  Roi  y 
j-eçoic  les  droits  des  Etats  de  Hainault  qui  rap- 
portent par  an  yooo  1.  le  Domaine  du  lieu  cft 
[4nt9mi*  aux  héritiers  du  Comte  d'Egmont.  Antoingfur 
TEfcaut  a  été  cédé  au  Roi  par  le  Traité  de  Ryf- 
vrik  9  le  pode  eft  important  à  caufe  des  éduiès 
qui  y  font.  Le  Roi  y  reçoit  le  droit  de  Etats  da 
Hainault  6c  des  Membres  de  Flandre  9  parce 
que  la  Ville  relevoit  de  tous  les  deux  en  partie» 
car  il  y  en  a  une  d'indépendante  9  ces  droits 
montant  à  3000  1.  Le  Prince  d'Epînoy  en  eft 
Seigneur  9  il  y  a  une  Collégiale  de  deux  Digni- 
tez  6c  quatorze  Chanoines.  Melle  >  village  utoé 
à  une  lieuë  de  Tournay  n'eft  confiderable  que 

{>arce  que  le  Chapitre  de  cette  Ville  en  prétend 
a  fouveraineté ,  toutefois  ce  lieu  a  été  cédé  an 
Roi  par  le  Traité  de  Ryfwik.  Les  autres  ter- 
res mdépendantes  font  fi  peu  conHderables 
qu'elles  ne  méritent  aucun  détail  >  le  Roi  tire 
de  toutes  enfemble  environ  12000  1,  dontrim* 
pofition  cft  faite  par  l'Intendant. 

Département  de  laProvimcs 
DE    HAINAULT. 

HasnMult.  Y  E  Hainault  eft  fitué  au  Nord  de  la  Picardie 
Ses  hr  JL^  ^  jjy  Soîflbnnois,  il  a  au  Couchant  la 
Flandre  Gallicane  6c  le  Cambrefis  5  au  Levant 
k  Comté  de  Namur  ;  au  Nord  le  Duché  de  Bra- 
bant  ;  fa  longueur  depuis  la  Chapelle  jufques  k 
Hall  &  fa  largeur  depuis  Piancourt  jiîfquà 
,        Beaumont  eft  de  1 8  lieucsj  le  Climat  eft  froid  & 

ÎHij^  pluvieux  à  caufe  du  voifinage  des  Ardennes.  Aa 
f»       commencement  de  la  Monarchie  ce  Païs  failbit 
partie  du  Royaume  d'Auftrafîe  9  Dagoberc  ï. 
donna  à  S«  GuiUaia  en  ^}  i ,  le  lieu  où  il  fonda 


AT  D^E  LA  FRANCE;     J^jr 

re,  qui  recienc  encore  fon  nom>  prèsFLAK'<i 
ivec  le  Village  de  Home  &  quelques  DRï$v 
ces.  Le  Roi Hc faire  le  procès  àUnc- 
omte  de  Hainaulc»  le  fie  mourir  6c 
its  bienSb  Sigiberc  fon  fils  alnd 
brafle  rétablit  le  Château  de  Mons  de 
[ue  tems  (a  demeure  9  pendant  lequel 
.'Eglifè  des  Chanoineilês  ;  ce  même 
fes  fucceifeurs  ayoient  un  Palais  au: 
rs  Etîennes  entre  Mons  6c  Pinch  9  où 
ti  Synode  en  743  y  auquel  Carlomant 
oi  Pépin  6c  fils  de  Charles  Martel  af« 
alité  de  Maire  du  Palais  d'Auflrafie.. 
ji^e  aifcment  que  le  Comte  de  Hai- 
\t  U  efl  parlé  fur  ce  tems-là ,  n*étoic 
iverncur  amovible  »  ces  Comtes  tou- 
nrent  héréditaires  dans  la  fuite  »  c'eft 
i  915.  fous  le  Règne  de  Charles  le 
Régnier  furnommé  le  Long  Col  y  fut 
Comte  de  ce  nom  que  fes  fuccefleurt 
rfolument  de  l'hommage  de  laFran- 
ie  mettse  fous  celui  des  Empereurs  » 
lans  le  XL  Siècle  il  y  eut  un  Comte 
It ,  lequel ,  pour  furmonter  une  revol- 
fujets  &  obtenir  un  fecours  pré- 
nit  fa  Comté  9  du  confentement  de 
r  9  au  Prince  de  Liège.  Mais  le 
mrgogne  en  146^^1.  engagea  l*Evêque 
:  à  renoncer  à  cette  mouvance  9  6c  pea 
jrè»  l'Empereur  y  renonça  lui-même 
de  Charles  le  Hardi  dernier  Duc  de 
;.  La  Maifon  du  Comte  Régnier  s'eft. 
is  celle  des  Comtes  de  Flandre  6c  le 
i  paffé  dans. la  Maifon  d'Avennes  > 
celle  de  Bavierre ,  de  Bourgogne  6c 
\  9  fiir  qui  le  Roi  Ta  conquife  dans  fa. 
lé  partie.  Les  Tcaitez  de  Paix.,  e» 
la  valeur  du  Roi ,  lui  ont  acquis  le 


\ 


5i5    ËTArDETLÀ  FRANXrE; 
Flam-  QueCioy  9  Landrecies  de  Avcnnes  en  i6f^f 
ySLES»    Bouchain ,  Gondé ,  Valenciennes'  9  Maubeage  > 
Bavay  avec  leojrs'Bailiages  Se  dépendances  en 
id/i.  Lts^  réunions  lui  ont  attribué  la  pofleT* 
iion  de  Chimay  6c  de  Beaumont  avec  de  gran- 
des dépendances  ;  enfin  les  Villes  de  Mons  & 
'iJncitn  d'Ath  ontétéconquifescn  i6çt.  Se  idp/^Sour 
&  fMii-    la  Maifon  d'Autriche  le  Pais  écoit  gouverné  pac 
V^vtr'  ^*  Etais  compofez  de  trois  Membres  ordi- 
nêment'  ^^^^^^ »  à  la  tête  defquels  étoit  \e  grand  Bail* 
11 9  ils  donnoient  à  leur  Plpînce  ordinairement 
100  florins^  9  mais  dans  les'  befoins  publics  ils 
augmentoîent  ce  fecours  à  proportion.  Depuis 
k  Conquête  le  Roi  a  abolij  ces  Etats  Se  réiini 
à  ion  Domaine  les  droits  qui  leur  étoient  aN 
tribuez  &  fur  lefquels  ils  payoient  les  aides  or- 
dinaires 9  il  ne  reiU  que  la  Ville  de  Mons  à?ii» 
t'ancien  privilège. 
B^^liti      Le  Hainault  ed  un  Paï^mélé^de  labeurs  9  àt 
^  ^"'*  Bois  Se  de  prairies ,  les  terres  dû  côté  de  Flan- 
^*^^        dre  font  allez  bonnes,  mais  celles  d'entre  Sam- 
bre  Se  Meufe  font  bien  différentes  9  aufli  bie» 
que  les  dépendances  de  Maubeuge.  Les  habi- 
tans  y  font  extrêmement  laborieux ,  Se  on  peut 
dire  qu'ils  ne  fo  rebutent  d'aucun  travail ,  puif 
que  malgré  le  fouragement  dti  Armées,  depuis 
tant  d'années  confccutives ,  ils  ne  laiflent  point 
de  cultiver  leurs  terres  Se  de  les  enfemencer,  ny 
ayant  qu'une  néceffité  abfoluë  qui  les  puifTefor- 
tUweres,  ecr  à  les  abandonner.  Les  Rivières  les  pluscon- 
fiderables  font  l'Efcaut  >  dontil  a  été  ci-devant 
parlé ,  la  Haine  9  qui  vient  de  BrincK  Se  fe  jet- 
te dans  l'Efcaut  k  Condé  9  laquelle  porte  de» 
bateaux  de  150  milliers  9  depuis  Mons  par  le 
moyen  des  éclufes,  Se  la  Sambre  qui  vient  d'au- 

Eres  de  la  Chapelle  9  pafle  à  Landrecy  ,  Mau- 
euge  Se  Charleroy  9  Se  fo  jette  dans*  la  Meuic 


■^ 


STAT  DELA  FEAîiCS.    5*7 

•  Namur.  CcncRirîciro^dpvacxxir^  âcpspFLJ** 
conféqaentDcportcpaifaKtpcCàiic-»  îi  c*^  arroii  p££5» 

£as  autrefois  de  nifigaîon  cflcxc  L-audjcrr  flc 
f  aubeuge  9  mus  ks  linoÎDaDaiirs  dn  ar- 
filées  00c  coaftmit  des  A-ltifi»»  pour  la  facilite 
des  tranfports ,  kf^elis  mac  £  hâea  sâi£  tpm 
Couc  ie  Pais  s^cn  cft  xr&nD<»  il  is  Icnrmapqne 
plus  à  préCbit  qœ  de  kar  donoer  de  la  £>IicÊcé 
tafRfàminentyinûs  il  y  anroînm  ancre  traraîL 
plus  ncceflkire  an  ddât  éa  §a%^  rctre  PtdvÎ2i> 
ce  9  qui  feroic  de  faire  «ytraMT"  la  nariganait 
de  la  Sandm  joiqa'àrAbbare  delaOïapelle  Bc. 
de  tirer  de- là  un  Canal  à  f^nlf-  pour  joandre  la 
Rivière  d*Oylê ,  ce  dd&in  n'eft  pas  de  di&île 
exécution  »  cas  il  £ê  Dourciok  des  caox  &&• 
fentes,  fc  n n'y anrofC d'antre drpczi&ÇKcdle 
des  éclufes  néceflâires  pour  ks 'manger.  Le 
Pais  d'entre  Sambre  &  Meule  cft  teilcsnenc  ia-  fmit^m, 
grat  qu'il  n*y  croit  point  de  blé  ,  on  (cmelc  ici-  »^  «— »•. 
gle  fur  des  terres  donc  les  bois  QIC  été  nooTclk- ^^ 
ment  coupez,  on  brûle  k  icftede  ce  qoi  nTà    ^'^ 
pas  été  fagoté  flc  mis  en  corde  ,  «c  l'onfcmefur 
la  cendre  épanduë  (ans  aacime  antre  fiiçon.  La 
plupart  des   habitans  Ida  P^[s  font  occupex^ 
aux  bois  &  aux  mines.  Leur  commerce  fè 
feit  par  la  Meu(è ,  mzS»  d'une  manière  bieib 
imparité,  parce  que  cette  rivière  eft  chargée 
d'une  fi  prodigicnie  quantité  de  droits,  que 
ks  voitures  de  terre  ,  quels  qu'en  foient  le» 
frais ,  font  beaucoup  à  meilleur  marché ,  ce  qui 
fait  autant  de  préjudice  à  la  Càmpî^e  pour  le 
débit  de  fc«  denrées  qu'en  Hainault  pour  cclut 

du  fer. 

Toute  la  Province  de  Hainault  efl  du  Diocè-    Eut  dm 
fe  de  Cambray  à  l'exception  deChimay ,  Beaur  CUrtf, 
mont ,  Philippeville  ,  Charlemont ,  Dînant  ÔC. 
d'une  partie  des  Villagcs^entrc  Sambre  9c  Meuir 


i 


Ji8    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Flan-  le  qui  font  de  celui  tle  Liège  9  &  encore  à  Vtnct* 
.  CFILSS.   pcion  de  Chaf  lef oy ,  ôc  d'une  partie  des  Villa- 
ges de  fa  d;fpendance  qui  font  de  Namur.  11  y  a 
417  Villages  du  Département  qui  dépendent 

lAhhéffts,  de  Cambray.  Les  Abbayes  de  cette  <Jtcnduc 
font  le  Val-des-Ecoliers  à  Mons-9  Ordre  de  S. 
Augudin  en  règle  ,  de  500  L  S^Guillain ,  Or- 
dre de  S.  Benoît  en-  règle  ,  de  30000 1.  Bonne 
cfperance  ,  Ordr«  de  Prémontré  t  de  15000  U 
Cambray ,  Ordr^  de  Cîteaux  >  de  3  5000 1.  S. 
Denis  en  Bofe  >  Ordre  de  S.  Benoit  de  i  lOOO  L 
S.  Feuillant  de  Raux,  Ordre  de  Prémontré,  de 
lOOOO  U  Marville  près  Landrecy ,  OrdrcdeS. 
Benoît  de  30000  1.  Liefhes  proche  Avcnnes» 
Ordre  de  S.  Benoit ,  de  xjooo  1.  Hautcmonc 
près  Maubeuge  Ordre  de  S.  Benoit ,  de  1 5000  U 
tous  ces  revenus  {ont  eflimer  en  tems  de  paix  « 
car  en  tems  de  cuerte  Hs  (ont  bien  éloignez  de 
^héUfi-  monter  à  ces  lommes.  Entre  les  Abbayes  de 

«»/«.  filles  ,  l'Auteur  met  au  premier  rang  la  Maî- 
fon  des  Chanoineffes  de  Mon&dont  le  Roi  eft 
Abbé  ;  il  y  a  30  filles  nobfes  qui  jouïflcnt  cha- 
cune d'une  Prébende  &  font  gouvernées  par  les 
quatre  anciennes.  Toutes  les  Paroiffei  de  la 
Ville  dépendent  de  ce  Chapitre  dont  TEglifc 
cft  la  ParoiiTe  des  Nobles,  La  fondation  de  cet- 
te Maifbn  eft  rapportée  à  Ste.  Vaudrille  iiWt 
de  Walbert  Comte  de  Hainault  en  l'année  5p; 
les  Demoifèlles  qui  y  font  reçûè's  doivent  prou- 
ver par  droits  authentiques  3  x  quartiers  de  No- 
blcfie  paternelle  &  maternelle.  Le  Roi  en  qua- 
lité de  Souverain  confère  les  Prébende*  »  mais 
comme  il  ne  le  fait  qu'aux  Charges  ordinaires , 
le  Chapitre  a  droit  d'examiner  les  titres  &  de 
rejetter  les  fujets  qui  ne  conviennent  pas  ;  cet- 
te liberté  a  confervé  ce  Chapitre  dans  fon  état, 
^^|j|it  eft  rempli  de  la  plus  ancienne  U  de  la  plus 

L 


ETAT  DELA  FRANCE.  S^9 
lUiiftre  Noblcffc  des  Païs-bas.  Dans  la  premle-  Fl  AM- 
re  inilicucion  de  ces  Communauccz  leur  Règle  jdk£S* 
approchoic  afiez  de  celle  des  Religieux  9  mais 
dans  le  X.  Siècle  Burnon  Archevêque  de  Colo- 
gne frère  de  TEmpereur  Ochonle  Grajid ,  ayant 
ccé  chargé  par  le  Pape  de  la  reformacion  du 
Clergé  ôc  du  récablifTemeiic  des^Maifons  Reli- 
gieules  9  que  les  couriès  des  Normands  avoîenc  ' 
niînées  9  trouvant  d'ailleurs  la  NoblefTe  du  Païs 
{>eu  accommodée  >  inventa  ces  fortes  de  Chapi- 
tres 9  pour  fervir  de  retraite  aux  Demoifelles  s 
en  effet  toutes  les  Provinces  >  où  la  reforme  de 
cet  Evêque  s*e(l  étendue  >  ont  différentes  maî- 
tbns  de  cecte  efpèce  9  qui  ne  différent  encr*elles 
que  du  plus  au  moins.  Les  Dames  dont  il  s*agit 
ici  font  l*OSice  Divin  dans  PEglife  9  &  ne  font 
point  obligées. au  bréviaire  particulier  »  écant 
vétuës  9  hors  les  heures  du  fervice  divin  9  com- 
me les  perfonncs  du  monde  ;  elles  jouïflcnt  cha- 
cune de  800 1.  de  revenu.  Le  Chapicre  de  Mau-  Chdpitn 
beuge  eft  entièrement  fcmblable  à  celui  de  '^^  ^4«- 
Mons  9  fl  ce  n*eft  qu*il  eft  gouverné  par  une  **«i^« 
Abbeffe  9  que  les  Prébendes  valent  environ 
2000  1.  toutefois  ce  n'eft  jamais  le  revenu  qui 
£iit  rechercher  ces  fortes  de  Places  ,  puisqu'el- 
les ne  font  poffedées  que  par  des  perfonnes  iU 
luftres  9  mais  l'excluilon  des  Chapitres  étanc 
une  notte  pour  les  femelles  qui  n'y  font  point 
admifes  9  celles  qui  y  peuvent  prétendre  le  fonc 
en  honneur  d'y  parvenir.  L'Abbaye  de  Pinlieu  » 
Ordre  de  Citeaux  9  vaut  800 0  1.  Atli  de  mémo 
Ordre 400 o  i  l'Olive  de  BrincK4000  ;Beleau, 
0/dre  de  S.  Auguftin  9  4000  ;  la  Thufe  9  du 
même  Ordre  9  7000  ;  Ginflishin ,  Ordre  de  S. 
Benoit  9  15000.  Cette  Maifon  eft  noble  ainft 
que  le  Chapitre  9  mai^  les  preuves  n'y  font  pas 
il  fortes  9  n'étant  que  de  quatre  quartiers  ;  enfin 
aVm:  m  Y  y 


Flam- 

DK£5. 

Chspttrg 


Triture 


Ctmman* 


l 


yjo    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Sce.  Elizabeth  du  Quefnoy  ,  Ordre  de  S.  Be« 
noie  ,  vaut  40 00  1. 

A  l'égard  du  Chapitre  des  Chanoines  >  on 
compte  premièrement  celui  de  S.  Germain  de 
Mons  compofè  d'un  Prévôt  >  d'un  Doyen  de 
douze  Chanoines  ,  huit  Vicaires ,  huit  Coadja- 
ceurs  :  les  Prébendes  Valent  400  1.  &  font  à  la 
nomination  du  Prévôt  ;  le  Doyen  fait  la  fonc- 
tion de  Curé  dans  l'Eglife  des  Dames  &  les 
Chanoines  font  leurs  Chapelains  ;  le  Prévôt  de 
S.  Germain  a  droit  de  féance  dans  l'Eglife  des 
Dames  Se  au-deifus  d'elles  9  fans  toutefois  au- 
cune  Jurifdiâion  ;  c'eft  toujours  une  perfonne 
très-confiderable  qui  poffede  cette  Dignité ,  la- 
quelle e(l  à  la  nomination  du  Souverain  de  vaut 
1000  1,  Le  Chapitre  de  Binch  eft  de  douze  Cha- 
noines qui  ont  chacun  3  00 1.  ils  font  a  la  colla- 
rîon  de  l'Abbé  Lobbes.  Le  Chapitre  de  la  Soi- 
gnic  eft  de  douze  Chanoines  9  dont  huit  font 
nommez  par  le  Souverain  &  quatre  par  le  Cha- 
pitre. Le  Chapitre  de  Leufe  près  Ath  eft  de 
vingt  Chanoines  qui  n'ont  que  zyo  1.  ils  fonc 
les  Chapelains  des  Dames ,  l'Abbefle  les  nom- 
me pendant  quatre  mois  5c  le  Pape  les  huit  au- 
tres ;  enfin  le  Chapitre  d'Avennes  eft  de  douze 
Chanoines  nommez  par  le  Roi  qui  ont  300  1, 
Le  Prieuré  de  Bois-Seigneur  près  Mons  ,  Or- 
dre de  S.  Auguftin  ,  vaut  lOOO  1.  le  Prieur  en 
eft  éleftif ,  Belînghe  uni  à  l'Abbaye  de  Bolim- 
prc  ,  ôc  qui  eft  le  fejour  préfcnt  des  Religieux 
de  cette  Maifon ,  vaut  JOOO  1.  Dampierre  pro- 
che Avenn'es  800,  Aimeries  près  Maubeuges 
100  1.  La  Commander ie  de  Guton  ,  Ordre  de 
Malthe,  vaut  18000  1.  la  plupart  de  fes  biens 
font  proche  de  Mons  y  toutes  ces  Maifons  font 
du  Diocèfe  de  Cambray  ;  celles  du  Diocèfe  de 
Namur  fonc  les  fuivances.  L-Abbaye  de  Vaufo- 


ETAT  DE  LA  FRANCE,    yj! 

Irc  ,  Ordre  dç  S.  Benoit,  de  16000  1.  Mou-  FlAN- 
lins ,  du  même  Ordre ,  de  lOOOO  1.  S.  Gérard ,  dR£S» 
du  même  Ordre  9  uni  à  l'Evéché  de  Namur  9  de 
1 5000 1.  le  Jardinet ,  Ordre  de  Citeaux ,  4000U 
Les  Abbayes  du  même  Pais  dans  retendue'  du 
Diocëfe  de  Liège  font  j  VEff  au  Fauxbourg  de 
Dinan  ,  Ordre  de  Prémontré ,  loooo  1.  Flo- 
rens  >  Ordre  de  S.  Benoit  >  de  ^000  1.  TAb- 
baye  de  Fœlix  de  fîlLes  »  Ordre  de  S.  Benoît  » 
fituée  près  Grîel  n'a  que  zooo  1.  le  Prieuré  de 
Ouies  près  Charleroy  ,  Ordre  de  S.  Auguflin  » 
vaut  dooo  1.  Les  Chapitres  de  ce  Canton  font 
Chymay  de  douze  Chanoines  qui  ont  300  L 
chacun  ,  à  la  nomination  du  Seigneur  ;  Val- 
court  de  huit  Chanoines  qui  en  ont  autant  à  la 
nomination  de  l'Abbé  du  Jardinet  ;  Florennes 
de  quatre  Chanoines  qui  ont  400  1.  à  la  nomi- 
nation de  l'Abbé  du  lieu  ,  ôc  Dinant  de  douze 
Chanoines  qui  n'ont  que  zoo  1.  chacun.  Le  Roi 
nomme  aux  Abbayes  de  Hainault  comme  à  cel- 
les de  Flandre  >  en  conféquence  d'une  Elec- 
tion 9  à  l'exception  de  l'EfF  &  de  Florennes 
où  il  a  laifTé  les  Religieufes  en  pleine  liberté 
de  fe  choifir  leur  Abbé.  Il  y  a  encore  dans  l'en- 
tre Sambre  6c  Meufe  deux  grandes  Abbayes 
qui  font  de  la  dépendance  de  Liège  pour  le  tem- 
porel auill  bien  que  pour  le  Spirituel  ,  mais  la 
plupart  de  leurs  biens  fe  trouvent  à  préfertc 
tous  l'obéïiTance  du  Roi ,  elles  font  toutes  deux 
de  l'Ordre  de  S.  Benoît.  Lobbes  qui  efl  la  pre- 
mière vaut  50000  i.  de  rente ,  Se  Aluc  en  vaut 
3000.  Les  Cures  de  tout  le  Hainault  font  ré-    Cures^ 
duites  à  la  portion  congrue  9  parce  que  les  gros 
Bénéfices  y  polfcdent  toutes  les  dixmes  9  mais 
les  portions  congrues  de  ce  Païs  font  réduites 
à  300  florins  qui  font  l6j  1.  monnoye  de  Fran- 
ce i  d'ailleurs  U  nombcç  dc«  Maifons  Religieu* 


Sli    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Flan-  fo  cft  fort  grand  dans  toute  U  Province  >  on  en 
litŒS»   compte  21  dans  la  feule  Ville  de  Monsdc  près 
de  800  Ëccléfiailiques ,  ce  qui  fait  la  vingtième 
partie  du  total  du  Peuple  de  cette  Ville ,  à  quoi 
l'Auteur  ajoute  que  l'on  peut  eflimer  le  reftc 
de  la  Province  fur  le  même  pié.  A  l'égard  des 
mœurs  âc  de  la  Capacité  de  ces  Eccléliailiques 
il  n'en,  parle  pas  avantage ufemcnt  9  Se  il  efpe- 
re  une  grande  reforme  de  la  vigilance  6c  des 
foins  de  l'Archevêque  de  Cambray  ,  qui  s'ap- 
plique à  les  inftruire  6c  à  les  diriger  9  mais  il 
n'en  attend  pas  autant  de  ceux  qui  font  dans  les 
autres  Diocëfes,  lefquels  vivent  dans  une  entière 
indépendance  »  psrce  que  les  Evêques  de  Liège 
Se  de  Namur   n'ont  point  établi   d'Oliiciaux 
pour  les  parties  de  leur  Dioccfe  qui  font  foui 
la  puiifance  du  Roi.  11  y  a  de  plus  divers  CoU 
leges  ac  Hôpitaux  dans  les  Villes  j  particuliè- 
rement à  Mons. 
(icuverm  •    Le  Hainault  eft  prefque  tout  entier  du  Gou- 
ntmmt     vernement  gênerai  de  Flandre  9   il  n'y  a  que 
MiiitMu ^l^^  Vilks  de  Landrecy  &  du  Qiiefnoy  qui  font 
de  celui  de  Picardie  9  parce  que  lors  qu'elles 
forent  cédées  à  la  France  ,  le  Roi  ne  poffedoic 
encore  rien  en  Flandre,  On  compte  dans  le 
Gouvernement  du  Hainault  dix  Places  fortes  » 
donc   quatre,  font    l'entre   Sambre  &   MtuTc. 
Mtns,    Mons  Capitale  de  toutes  a  ce  titre  depuis  Char- 
lemagne  en  504  :  ce   Prince  lui  accorda  aufli 
^  de  beaux  privilèges  ,  elle  eft  fituée  fur  une  pe- 
tite hauteur  qu'elle  occupe  &  le  plat^païs  dQS 
cnviroTiS  eft  facilement  inondé  par  les  rivières 
de  Haine  &  de  Trouille  au  moyen  des  éclufes. 
L'enceinte  de  la  Ville  n'eft qu'une  muraille  ter- 
rajDTée  ,  £ts  principales  fortiiîcations  conliUent 
H^        dans  les  dehors;  il  ya  des  cazernes  trèx-conii- 
^^     flerables.  Le  Roi  âc  la  conquête  de  cette  Place 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    SU 

«u  mois  de  Mars  i5pr ,  maî$  il  la  rendît  par  la  FlAîÏ- 
paix  de  1 6^y.  Ath  cft  une  Ville  que  le  Roi  a  fait  DRES. 
fortifier  depuis  la  paix  d'Aix-la-Chapelle  y  elle     ^ff,^ 
ell  fimét  fur  la  Dindre ,  qui  ne  commence  à  por» 
ter  bateau  qu'à  Grammont ,  il  y  auroic  été  facile 
de  la  rendre  navigable  juiqu'à  Ath  ,  mais  cette 
Place  n'eft  plus  de  robéïflance  dii  Roi.   Mau-  M^y^n 
beuge  fur  la  Sambre  n'écoit  qu'un  Bourg  fermé  je. 
que  le  Roi  commença  de  fortifier  en  1680  :  on  ^ 
a  pratiqué  des  inondations,  des  foifez  Bc  des 
batimenâ  auffi  beaux  qu'en  aucune  Place  du 
Royaume  9  mais  fa  lituadon  a  des  défauts  in{ur« 
montables  à  caufe  àts  hauteurs  qui  découvrent 
tous  fes  Ouvrages  à  revers.  Le  Quefnoy,  Aven-  Lt  H^tf^ 
nés  9  Landrecy  font  trois  autres  Places  aflcz  ré-  ^'h^veiu 
guliércment  fortifiées ,  mais  elles  font  petites ,  ""»  ^*»' 
de  l'on  n'en  peut  par  conféquent  tirer  les  fecours    '''*^* 
ni  y  trouver  les  refiburces  ordinaires  dans  les 
grandes  Villes  ;  ce  qui  oblige  à  beaucoup  de  préi 
cautions  pour  remplir  les  Magafins.  Philippe.  PhiUppt^ 
ville  eft  une  Place  de  cinq  Baillons ,  un  peu  plus  ^''^^ 
grande  qu'une  Citadelle  ,  le  défaut  de  fa  forti- 
ncation  eft  le  peu  de  profondeur  de  fon  foffé  : 
îl  y  a  des  cazernes  pour  neuf  Bataillons  Se  606 
chevaux.  Charlemont  furlaMeufeeflaufîîune     Chér'c- 
bonne  fortereffe  9  mais  comme  on  n'y  peut  lo-  mtnt, 
eer  que  deux  Bataillons  ,  le  Roi  a  fait  fortifier 
le  Bourg  de  Givai ,  o^  il  a  fait  aufii  conftruire 
des  cazernes  pour  trois  Bataillons  6e  5*00  che- 
vaux. Ces  deux  dernières  ont  été  bâties  par 
Charles-Quint  qui  acheta  les  fonds  des  parti- 
culiers à  qui  ils  appartenoient  9  il  s'embarailk 
peu  de  la  fouveraineté  du  Prince  de  Liège  9  6c 
quoiqu'il  lui  en  eut  promis  récompeçife  9  ta  pro- 
xnefTe  n'a  jamais  été.exécutée.    Dinant  appar-   Dfnémff 
tient  à  l'Evêque  de  Liège  qui  avoit  consenti 
après  le  Traité  de  Nimegue  que  le  Roi  tint  gar« 

Yyî 


i 


Jfî4    ETAT  DE  LA  FRANCE, 

FlAH*  nifon  dans  le  Château ,  mais  la  guerre  écantre^ 
fiJLfiS.    venue  en  1688.  le  Roi  s'eil  auih  emparé  de  l^ 
Ville  9  &  il  y  a  ajouté  tant  de  Fortifications 
qu'il  en  a  fait  une  très-  bonne  Place ,  k  Roi  n*en 
avoît  aucune  où  il  y  eut  tant  de  ibuterrains. 
fhsrkny,  Charleroy  fur  la  Sambre  a  commencé  d'ctre 
fortifiée  après  la  Paix  des  Pirénées ,  le  Roi  s'en 
empara  en  i6yy,  la  rendit  au  Traité  de  Nime- 
gue  de  la  reprit  dans  la  dernière  guerre.  Les  for- 
tifications ont  été  augmentées  du  côté  de  Nammr 
^  l'on  y  a  pratique  une  inondation  qui  afliire 
entièrement  la  Ville  baile.  Cette  Place  appar« 
tient  à  préfent  au  Roi  d'Efpagne.  Le  Roi  paye 
dans  les  Places  qui  font  à  lui  un  EtatMajor  corn* 
pofé  de  tous  les  Officiers  ordinaires  ;  les  Cou» 
vernemens  de  Quefnoy ,  Avennes  ôc  Landrecy 
font  fur  l'ancien  pié  de  843  7  L  i  o  C  Philippe- 
ville  &  Charlemont  fur  le  pié  de  i  ixjo  1.  Ou- 
tre  ces  Places  le  Roi  fait  encore  occuper  pendant 
la  guerre  les  podes  iiiivans,  qui  aifeurent  la 
frontière  6c  fecilitent  le  Commerce  cTune  Place 
à  l'autre.  Beaumont  &  Thulm  entre  Maubeugc 
&  Philippeville  >  Chimay  peu  diftant  d* Aven- 
nes ôc  Marienbourg ,  Place  autrefois  confidera- 
ble ,  mais  qui  n^efl  plus  qu'une  ilmple  mur^Ue, 
JUv^.  Bavay  entre  Maubeuge  Se  Valenciemies  efl  en- 
core un  de  ces  Pofles  qui  méritent  un  Article  fé- 
paré  ,  puis  qu'il  a  été  autrefois  une  Ville  très- 
importante  ôc  Capicaie  de  toute  la  Belgique* 
Outre  les  ruines»  les  décombres  ôc  les  médail- 
les qu'on  trouve  en  fouillant  la  terre  des  envi- 
rons ,  on  en  a  une  autre  preuve  dans  le  nombre 
des  Chauffées  ou  Grands  Chemins  qui  partans 
de- là  conduifent  à  toutes  les  principales  Villes 
anciennes  9  l'une  à  Mafbiçht  de  à  Cologne  par 
Tongres ,  l'une  à  Rheims  qui  traverfeenfuitcla 
Champagne  >  une  autre  à  Solifons  ,  une  à 


EtAT  DE  LA  FRANCE.    JjJ 

Simiens  qui  eft  pouiTée  jufqu'à  Montreuil,  une  Flan- 
à  Mardick  qui  pafTe  à  Valenciennes  ôc  Tour-  DK6S« 
nay  »  une  à  Ucrechc  de  la  dernière  à  Gand.  Ces 
Chauffées  fùreiit  faites  du  cemsd*Augufle  par 
Agrippa ,  tant  pour  occuper  les  Troupes  Ro- 
xnaînes  que  pour  faciliter  la  marche  dts  Ar- 
mées ôc  la  conduite  des  yivrcs  ;  il  paroit  qu'el- 
les ctoient  tirées  en  ligne  autant  qu'il  fe  pou-^ 
voit>  afTez  élevées  au  «iefllis  du  terrain  >  Se  l'on 
y  trouve  en  pluiieors. endroits  des  pierres- à  fù- 
xil  Ôc  des  cailloux  9  qui  n'ont  pu  être  apportez 
que  de  fort  loin.  Brunehault  Reine  d' Auflrafie 
ks  repara  prefque  toutes  550  après  leur  pre- 
mière con(lru6tion  >  ôc  c'efl  pour  cela  qu'on  leur 
donne  prefque  par  tout  le  nom  de  Chauffée  de 
Brunehault,  Bavay  n'eft  plus  qu'un  village  de 
ïyfeux. 

Chaque  Gouvememenc  de  Places  fortes  -a    Stindm 
fous  lui  aflez  grand  nombre  de  villages  »  celui  ^"  ^*^' 
de  Mons  enavoit  i  J7.  Bc  celui  d'Ath  ^5.  le  ^'^"^'" 
Gouvernement  du  Queihoy  eira  57,  celui  de  '^^  "  * 
Landrecy  id,  celui  d'Avennes  21  ,  celui  de 
Maubçuge  71 9  &  quanta  celui  de  Philippe^riUe 
2I  n'avoit  naturellement-  qu'un  village  dans  fa 
dépendance,  mais  on  a  trouvé  les  -moyens  de 
l'augmenter  par  les  réunions  de  Chymay  &  de 
Poil  à  Vache  ;  Chymay  dépendoit  de  Mons  ôc 
Poil  à  Vache  de  Namur.  L'Auteur  n'entre  point 
dans  les  motifs  de  cette  réUnion  9  que  les  Etraor 
gers  ont  regardé  commeune  infir aâion  de  Paix^ 
n  lui  fuffit  qu'elle  ait  été  faite  «  mais  il  remarque 
que  l'on  a  eu  plus  de  ménagement  pour  P£^ 
leéieur  de  Cologne  Prince  de  Liège  >  donc  on 
n*a  point  réiini  les  terres*  Cette  étendue  réunie 
a  été  partagée  entre  les  Gouvernemens  de  Phi- 
iippeville  »  Charlemont  ôc  Dinant  >  le  premier. 
en  a  eu  54  )  le  fécond  44. 6c  le  troificme  4{« 

yy  4 


Si6     ETAT  DE  LA  FRANCK 

Flah-  Charleroy  n'avoit  aucune  dépendance  dans  Ift 

ORfiS,   Plac-païs,  cette  divilion  par  Gouvernemeoreft 

d'un  plus  grand  nfage  que  celle  par  Baillages  8c 

par  Prévôtez ,  parce  que  toutes  les  fois  qu'il  y  a 

des  courvées  à  faire ,  foit  de  chariots  foit  de 

pionniers  »  on  commande  les  habicans  par  Gou* 

Stjomr  <^o  Ycrnemens.  Dans  tout  le  Hainault  les  Troupes 

Ijm^es,  yiy^nt  de  leur  iblde  ,  le  fburage  cft  fourni  à  la 

Cavalerie  par  des  Entrepreneurs  t  8c  il  efl  fi 

abondant  que  le  fouragement  d'une  Armce,  Bc 

les  Cantonnemens  ne  fauroienc  empêcher  qu'il 

ne  s'en  trouve  encore  affez  pour  fournir  les  Ma* 

Safins  des  Places  ,  pourvu  qu'on  les  rempliflè 
e  bonne  heure. 
Tritm-       Il  y  a  un  Grand  Prévôt  à  Maubeuge  dont  les 
"f**  *^*  Lieutenans  réfident  à  Avefnes  ^iiPhilippe- 
y^^*'    ville.  La  Juftîce  des  Comtes  du  Hainault  étoic 
ftdminiilrée  par  une  Cour  foUveraine  réfidence 
à  Mons  9  compofée  de  douze  Pairs  de  la  Pro- 
vince ,  qui  étoient  les  Seigneurs  d'A veines  >  dt 
Roeux  y  de  Chymay  >  de  Barbançon  y  de  Ri- 
bais ,  de  Silly>  de  Longueville,  de  Vaulencourti 
de  Baubourg ,  de  Chiveret  &  du  petit  Quefooy. 
Le  Grand  Bailly  y  préfidoit  au  nom  de  en  l'ab- 
iènce  des  Comtes  de  Hainault  «  cependant  il 
n'y  avoit  point  de  voix  déliberative  >  mais  en 
revanche  il  exerçoit  d'ailleurs  tous  les  droits  de 
Souverain ,  accordant  des  lettres  de  grâce  âc  de 
remîffîon ,  c'efl  aufli  ce  qui  a  procuré  la  fup' 
preflion  de  cet  Office  fous  la  domination  de 
France  y  mais  comme  les  Comtes  d 'Hainault 
avoientiùbititué  un  Baillifàleur  place>les  Pairs 
prirent  auffi  la  liberté  de  fubflituer  à  l'exercice 
de  la  JuCHce  y  8c  c'efl  ce  qui  a  donné  occalionâ 
l'inflîtution  des  douze  Confeillers  qui  les  repré- 
1^         fentent  :  Cette  Cour  jugeoit  les  matières  fcoda* 
^^        les  8c  les  appellations  de  tous  les  juges  (ubalcer- 


ETAT  DE  LA  FRANCE.   Hf 

mts  y  les  affaires  des  Nobles  9  tant  pour  le  Civil  FlAïT* 
que  pour  le  CTÎminel  9  Se  généralement  cour  ce  D.RES* 
qui  cft  exprimé  dans  la  Charte  de  Hainault.  Le  m 4.,/, 
Magiflrat  de  Nions  a  la  jurifdié):ion  en  première  trdt  dt 
Inflance  (iir  les  Bourgeois  en  matière  civile  9c  ^«m, 
'  criminelle  9  6c  reçoit  les  appellations  des  Châ- 
telains ôc  Majeurs  de  village  en  pareilles  matiè- 
res 9  mais  il  a  la  jurifdiétion  criminelle  en  der- 
nier reffort ,  de  le  xiroit  de  faire  tous  les  règle- 
mens  de  Police.  Il  y  a  auffi  dans  cette  Ville  une    Ctnfeil 
Jurifdiâion  nommée  Confeil  ordinaire  9  laquel-  •rdinsire* 
le  aifeéte  l'égalité  avec  la  Cour  fouveraine  9  il 
a  le  droit  de  connoitre  du  pouvoir  en  matière 
Eccleflaftique  9  il  y  a  même  celui  de  prévention 
fur  toutes  les  Jurifdiélions  fubalternes  y  le  Grand 
Baillifen  étpit  le  Chef  ôc  y  avoit  voix  délibera- 
tive,il  eft  aujourd'hui  compofé  de  7  Confeillers, 
dont  le  premier  a  la  commiilion  de  Préfidenc» 
Le  reffort  de  l'une  &  de  Tautre  Jurifdiétion  eft 
fort  diminué  depuis  la  Paix ,  puis  que  tout  ce  qui 
eft  refté  au  Roy  ne  leur  eft  plus  foumis  Se  qu'il  a 
voulu  que  toutes  les  appellations  de  Juftic«  or- 
dinaire de  la  Domination  reffortiflent  au  Par- 
lement de  Tournay.  Il  y  a  une  coutume  en  HaU  Lttfpé^ 
naut  fort  différente  de  nos  ufàges  &  fur  laquet  tteuUtn 
le  l'Auteur  fait  d'amples  reflexions  en  la  com- 
parant à  ce  qui  fe  pratique  en  France  9  que  lei 
matières  n'y  font  jugées  en  deffinitif  9  que  par 
la  Juftice  Souveraine  9  foit  du  Parlement  de 
Tournay  pour  les  terres  qui  font  de  l'obéïf- 
fance  du  Roi ,  foit  de  la  Cour  de  Mons  9  pour 
celles  de  fa  nomination  9  au  lieu  que  parmi 
eux  9  ils  font  Juges  fans  appel  ;  le  moindre 
Juge  condamnant  à  la  mort  &  faifant  exé- 
cuter fa  fentence  9  ce  qui  fait  dire  à  l'Auteur  # 
qu'il  lui  femble  que  les  Peuples  9  en  rédigeant 
leur  Coutume  ^  ont  eu  plus  d'égaid  aux  biexis 


> 


îrjg     ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Flan-  qu*à  l*honneur  6c  qu'à  la  vie  des  hommes,  ce 
DUCS*   qui  forme  un  préjugé  fort  défavantageux  con- 
tre une  femblable  Police  ;  c'cft  pourquoi  Too 
i'eft  efibrcé  dans  ces  tems  modernes  de  chercher 
quelque'cemperamenc  à  une  Loi  fi  dure  >  mus 
il  ne  s'en  eft  point  trouvé  d'autres  que  de  per- 
mettre aux  condamnez  de  porter  une  plainte  au 
Confeil  ordinaire  9  lequel  en  conféquencc  peut 
fufpendre  Texécution  9  mais  comme  dans  les 
condamnations  de  mort ,  le  remède  ne  veooit 
prefque  jamais  afiez  tôt ,  il  a  plu  au  Roy  pardon 
autorité  d'abroger  cette  Loy  6c  ordonner  qoe 
tous  les  Jugemens  portans  peines  affliétÎTCS  ne 
ibroient  plus  exécutez  dans  la  partie  du  Païs  qui 
lui  eft  (bumife  9  qu'après  qu'ils  auront  été  con- 
Jmfiices  firmez  par  le  Parlement.  A  l'égard  des  Jufticei 
Mtsfditt,    Royales  fubalternes  9  le  Roi  a  créé  des  Officiers 
héréditaires  9  il  a  même  créé  de  oouvaux  Bail- 
lages  9  mais  toujours  avec  peu  de  fiiccès  pour  le 
débit  des  Charges  9  les  hommes  de  ce  Païs  ne  fe 
pouvant  accoutumer  à  des  Charges  héréditaires 
ni  vénales  ,  ni  Ce  perfuader  qu'ils  ayent  de  l'a- 
vantage à  payer  le  droit  annuel.  En  gênerai  les 
€hfêrv4'  Officiers  de  Juftice  ont  beaucoup  d'intégrité  en 
*****        cette  Province  9  mais  peu  d'étude  ;  les  efprits 
y  font  bornés ,  ils  ne  connoiflent  point  l'homme 
attaché  aux  Factions  9  ils  n'en  regardent  que  le 
profit  9  raifbns  pour  lefquelles  il  coûte  extrême- 
ment cher  à  plaider ,  parce  que  les  Juges  ne  ter- 
minent jamais  d'audience  &  que  tous  les  Procès 
ic  difcutent  par  tout ,  toutefois  il  n'y  a  pas  en- 
core eu  de  Commentaires  de  la  Coutume  du 
Hainaut» 
I«;^jî-       11  y  a  un  afTcz  grand  nombre  de  differens 
ttty  &  droits  établis  dans  la  Province  ,  mais  ils  font 
v.4»tts.  ^yj  £*yj.  jçj  fonds  9  les  bef^iaux  &  les  denrées  ; 
ou  n'y  connoit  point  la  taille  perfonnelle.  L'Aur 


ETAT  DE  LA  FILAKCK.    ïff 

leur  ne  petit  l 'cmpcdier  de  donner  dct  clogcs  à  Fum* 
cette  forme  d'împofkion  ,  qui  n'câ  jxrxuàs  pfatt  oiU» 
£)rte  que  quand  la  a>nfoxnmaDofieft^titgr«Q«  1,^^^^^^^ 
de  &  qui  ne  donne  jamais  occafion  aux  ▼€&•  ^^^g^  j^ 
geances  fie  aux  immidcs  qui  resncnc  dans  les  im  tmik 
autres  Provinces  du  Royaume  :  ilfiût  nnegran-  i  fr/tm^ 
de  énumerarion  des  effets  de  la  taille  pcSfon-  **^ 
nelle  »  dont  les  principaux  ibnc  que  les  ndies 
s'exemptent  toujours  on  en  achetant  des  privi* 
leges  ou  en  (è  retirant  dans  des  Villes  cxcm« 
ptcs  9  de  telle  fbfte  que  llntendant  ne  peut  re- 
médier au  mal  que  quand  il  eft  fait  «  outre  que 
ks  procès  5c  les  vengeances  héréditaires  niinenc 
les  familles  ;  tout  cela  n'a  point  de  lieu  en  Hai- 
naut  9  chaque  Propriétaire  y  paye  une  taxe  ^^ 
à  proportion  de  fbn  fonds  &  de  (k  ricfaeflê  etièc- 
cive.  Du  refle  ^  il  y  a  en  Hainaut  trois  fortea 
d'impodtions  fur  les  fonds  ;  le  vingtième  iîir  les 
feux  6c  cheminées  »  les  unes  8c  les  autres  ne  font 
devenues  annuelles  qu^n  1604.  L'Archiduc 
Albert  qui  gouvemoit  alors  les  Paîs-bas  aianc 
obligé  les  Propriétaires  des  fonds  à  donner  une 
juIle  déclaration  de  leur  valeur ,  il  fût  arrêté  que 
chacun  payeroit  le  vingtième  du  revenu  fur  le 
pied  des  déclarations  données.  L'Auteur  edime 
que  la  taxe  ain(i  faite  doit  naturellement  être 
parfaicemehc  égale  9  parce  que  chaque  fond  de 
cerre  a  dû  être  eilimé  félon  (a  valeur ,  car  enco» 
re  qu'il  puiffe  y  avoir  de  l'erreur  ou  de  l'abus 
par  la  mauvaife  foi  des  particuliers  qui  pour- 
jroient  s'entendre  avec  les  Majeurs  des  lieux  ^ 
toutefois  cela  n'eft  pas  confiderable  par  rapport 
au  cotai ,  8c  de  plus  il  affeure  que  l'erreur  y  a  été 
fi  peu  fenfible  que  le  cahosde  1604.  fcrt  enco- 
re aujourd'hui  de  règle  invariable  >  quoique  au 
lieu  du  io- .  de  ce  tems-là  9  on  n'en  paye  a  prê- 
tent 3  ou  4de  plus.  Aurefte  >  comme  on  pous- 


54»    ETAT  DE  Là  FRANCE. 

PlaK-  roit  croire  <pie  quand  oa  parle  de  quatre  loes.Mi 
^BXS*  tel  impôt  emporccroit  le  cinquième  du  revnra  i 
l'Auteur  averrit  qu*il  n'en  faut  pas  juger  ainfi , 
parce  que  l'argent  étant  devenu  bien  plus  com- 
mun qu'il  n'écoic  en  i6a^  ,  les  fermages  font 
tellement  hauflez  que  ce  qui  étoit  alors  affermé 
%o  1.  l'ell  à  prcfent  40 ,  ainli  quatre  vingtiè* 
mes  n'emportent  que  le  1 3  ou  1 4e.  du  revenu  ft 
tout  au  plus  le  douzième.  Le  Droit  de  fèa  n'a 
été  établi  qu'en  1  <$3  5.  pour  fournir  à  l'étape  des 
Troupes  lefquelies  paifoienc  en  Hainaat ,  ks 
Ecclefiafliques  6c  les  Nobles  en  font  exempts 
auflî  bien  que  les  Bourgeois  des  Villes ,  il  d^de 
20  patards  èc  égal  pour  tous  ceux  qui  y  font  fu- 
jets  :  on  n'a  point  examiné  fi  le  nombre  des  fèot 
^oit  augmenté,  ou  s'il  ctoitefièâif>  lataxeeft 
demeurée  fur  le  pied  de  fa  première  impolkioo. 
Tdxtfii:  La  taxe  des  cheminées  a  été  établie  en  même 
lu  tht'  cems  que  le  20c,  &  elle  s'applique  non  pas  ao 
•"""'*  tuyau ,  mais  à  chaque  corps  de  cheminée  vu  par 
dehors ,  cette  taxe  n'étoit  d'abord  que  de  cinq 
patards ,  elle  ed  aujourd'hui  de  3  o  fur  chaque 
cheminée»  de  plus  les  chevaux  de  les  vaches  font 
fujets  à  une  taxe  particulière  9  le  cheval  paye 
tous  les  ans  ^b  patards ,  les  vaches  de  les  bœuâ 
z  y  ;  on  en  fait  la  viHte  deux  fois  par  an ,  de  cela 
itJHd;  X»  s'appelle  Retrouve.  Il  y  a  aufli  du  droit  fur  la 
confommation  des  beftiaux,  en  conféqîience  du- 
quel on  paye  40  patards  pour  bœuf  que  l'on  tuë> 
f  patards  pour  une  vache  >  S  pour  un  porc  eu  un 
mouton  >  4  pour  une  brebis ,  un  veau  ou  un  ag- 
neau ;  les  Eccleliafliqucs  ne  font  point  exempts 
ni  les  Nobles  du  droit  de  fonds  qui  cû  réel  9  non 
plus  que  du  droit  des  beftiaux  ni  de  la  confom- 
mation. Les  impôts  fur  les  boiiTons  tiennent 
^  audiune  place  confiderable  dans  le  produit  du 

Il  droit  de  Hainaut  9  celui  de  La  bierrc  eft  le  plus 

K 


ETAT  DE  LA  FRANCE.    Jf4f 

[grand ,  fçavoir  de  g  9  patards  par  coone  d«  bier-  FlâK^ 
re  vendue  au  Cabaret  ôc  de  27  par  tonne  con-  dkSS^ 
fomméc  chez  le  Bourgeois ,  la  tonne  eft  réglée  à 
52  pots ,  le  pot  de  vin  paye  }  fols  9  le  pot  d'eau 
de  vie  ien  paye  1 5  &  la  livre  de  tabac  7  &  demi  : 
à  l'égard  de  ce  dernier  9  les  particuliers  n'en 
peuvent  faire  aucun  débit ,  il  n'y  a  que  le  Fer- 
mier du  Roy  ou  celui  qui  eft  à  fon  droit  9  cela  a 
été  ainfi  ordonné  pour  éviter  les  abus.  L'ufage  Etdts  dti 
fiu  fel  qui  e(l  deiifendu  fous  de  groffes  amencks  r^u. 
dans  tout  ce  département  par  la  crainte  qu'on 
Jî'y  en  repandit  dans  le  Soiffonois  ôc  le  fcl  qui 
y  eft  le  leul  en  ufage  paye  par  fac  i  y  panards 
de  droit.  Tous  ces  fortes  de  droits  fe  levoienc 
au  profit  des  Etats  fous  la  domination  d'Effa* 
gne  ôc  les  Etats  accordoient  au  Roy  un  fubiide 
cous  les  ans  félon  les  befoins  ôc  fàcultez  9  ils 
létoient  de  plus  chargez  de  dépenfes  extraordi- 
naires de  la  guerre  9  ft^tîfTcàtions  des  Places  6t 
lors  que  leurs  revenus  ne  fuffifoient  pas  ils  fai- 
foient  des  emprunts  9  efpérant  que  les  bonnes 
années  leur  procureroient  le  moyen  de  les  rem- 
èourfer  ;  en  1649.  il^  donnèrent  une  (bmme 
jirès-confiderable  pour  entreprendre  le  fiège  de 
Landrecy  qui  les  incommodoit  étant  dès  lors  à 
la  France  9  depuis  ce  temps  les  Gouverneurs  de 
Flandre  les  ont  invitez  fouvent  à  faire  des  avan- 
ces fous  des  prétextes  fpécieux ,  mais  pour  en 
profiter  feuls ,  ce  qui  joint  à  la  mauvaife  admi- 
nifljation  9  a  obligé  les  Etats  à  multiplier  leur 
vingtième  tant  qu'ils  ont  pu  le  faire  9  ôc  enfin 
emprunter  jufqu'au  point  qu'ils  doivent  plus  de 
zoo 000  écusde  rçnte ,  &  z  J  années  d'arréra- 
ges ,  mais  ce  qui  les  met  hors  d'état  de  fortir  ja- 
mais de  cet  embarras,  c'eft  que  le  Hainaut  ayant 
été  démembré  9  ils  ne  jouiffenc  plus  ^du  quart 
jdes  revenus  anciens  p  ôc  les  deç^s  font  demea«. 


14»    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Vl AH-  récs  en  leur  entier  fur  le  corps  des  Etats  de 
9BMS.  Mons  9  ils  prétendent  bien  que  le  Roi ,  pofie* 
<lant  la  plus  grande  partie  du  Hainaut  9  les  doit 
juftement  acquitter  a  proportion ,  &  ils  fe  fon- 
dent pour  cela  flir  les  Traités  de  Paix  qui  difenti 
que  les  dettes  réelles  des  biens  cédez  de  part  ft 
d'autre  feront  liquidées  par  des  Commiflaires  ; 
le  Roi  prétend  au  contraire  que  les  dettes  des 
Etats  de  Mons  font  perfbnnelles  ,^ainii  la-feule 
reflburce  apparente  qui  leur  re{|e  confiftant  dans 
Pextînélion  des  rentes  viagères  qui  finiront  avec 
le  tems  Se  fbulageront  les  Etats  s'il  n'y  funient 
point  de  charges  nouvelles. 

Le  Roy  n'a  rien  changé  au  pouvoir  &  a  Tad- 
xniniflration  àts  Etats  de  Mons  pendant  qu'il 
poflcdoit  cette  Ville  9  leur  revenu  montoit  en 
tems  de  Paix  a  ^doooo  1.  favoîr,les  2oe$.  feux 
6c  cheminées  à  ^  i  {250  1.  les  droits  (ur  la  bier- 
re  à  160000  ;  ceux  d'eau  de  vie  à  6x000;  Is 
traite  dés  bêtes  à  7JO0O.  la  conlbmmation  ou 
Cuage  à  16000  ;  le  droit  de  z  patards  fur  la 
Waque  de  charbon  qui  fe  tire  dans  la  Provinr 
ce  39500  1.  fur  quoi  il  eftneceffaire  d'obferver 
que  ces  droits  diminuant  coniiderablement  pen- 
dant la  guerre ,  parce  que  la  coutume  eft  de  dé- 
charger des  trois  quarts  de  la  première  de  ces 
împofitions  les  lieux  qui  ont  été  fouragez  fur  les 
revenus  :  les  Etats  donnoient  au  Roi  150000 
florins  d'aydes  ordinaires  &  700O  1.  pour  être 
exempts  de  nouveaux  Edîts  ,  à  la  referve  de  la 
Capitation  à  laquelle  ils  fe  font  fournis.  Mais 
dans  toute  la  partie' du  Hainaut  qui  eft  de  Tan- 
cienne  conquête  9  les  droits  des  Etats  ont  été 
réunis  au  Domaine  du  Roy  &  font  confondus 
dans  le  même  bail  avec  ceux  qui  fe  lèvent  dans 
L  le  département  de  Flandre  &  d*  Ypres ,  le  chan- 

I    .       .    gcmcnt  qui  eft  arrivé  en  conféqucncc  dans  la  rc- 

K 


BTAT  DE  LA  FRANCE*    f4j 

-^^e  de  ces  droits  eft  cxcrêmemenc  iènfible  aux  Fl  AH*} 
Peuples  >  le  Fermier  toujours  dur  ôc  exa^  a  pris  DR£S| 
à  la  lettre  6c  fait  exécuter  rigoureufement  tout 
ce  qu'il  a  trouvé  à  fon  avantage  9  au  lieu  que  fous 
les  Etats  on  ufoit  de  condefcendance  de  on  avoic 
des  égards.  11  eft  certain  auffi  que  les  fermes 
produifent  plus  au  profit  du  Roy  que  les  droits 
ne  faifoient  au  profit  des  Etats ,  Taugmentation 
eft  d*un  quart  entier  ,  furquoi  il  faut  obferver 
que  quoique  tous  les  mêmes  droits  fubfiftent  au 
profk  du  Roi  9  le  Païs  d'entre  Sambre  6c  Meu- 
fs  paye  trcs-peu  de  chofe  »  parce  que  le  Roi  s*efl 
fixé  à  laifler  les  chofes  fur  le  pied  où  il  les  a 
trouvées  de  qu'heureufement  pour  ce  Païs  >  lors 
qu'il  s'eft  fait  des  réunions  >  il  n'y  avoit  poinc 
de  taille  cette  année  fur  les  terres  de  Liège. 
Quant  au  droit  fur  la  bierre  il  ne  va  qu'à  deux 
Iblspar  tonne  en  plutieurs  endroits,  de  forte  que 
le  Fermier  n'en  tire  tout  au  plus  que  200 OO 
4écus  9  fiu-quoi  il  y  en  a  la  moitié  produit  par  les 
petitsDomaines  Se  les  rentes  Seigneuriales  dues 
par  les  Communautés .    - 

La  Capitation  que  le  Roi  a  ordonné  par  fa  Demm-: 
déclaration  du  18.  Janvier  1^9  J.  a  donné  lieu  ^re  >,ent 
de  faire  un  dénombrement  des  habitans  de  cette  '^^  '***• 
Province  9  par  lequel  on  a  trouvé  que  dans  la  ^  '* 
Ville  de  Mons  il  y  a  4478  feux  ou  propremenc 
Chefs  de  famille  6c  i  y  191  habitans  ;  dans  i  Jo 
villages  de  la  dépendance  de  Mons  iS977  feux 
èc  y2304habitans;dans  Ath 830  feux  6c  33x0 
habitans  ;  dans  les  96  Paroiffes  de  la  Depen-i 
dance7x7X  feux  6c  21000  habitans  ;  dans 
Maubeuge  409  feux  6c  2543  habitans  ;  dans  les 
villages  du  Gouvernement  au  nombre  de  53  » 
3405  feux  6c  14933  habiuns  ;  dans  la  Ville  de 
Beaumont  les29  villages  de  fa  dépendance  i  J7} 
feux  6c  6zpz  habitans  i  dans  la  Ville  de  Chy^ 


\ 


Ï44    ETAT  DE  LA  FRANCE. 

Vlan-  may  Bc  les  villages  de  ùt  dépendance  au  nom^ 
MSS.  bre  7, 1047  feux  8c  471 1  habicans;  au  Quefhoy 
1611  feux  de  2680  habicans  ;  dans  les  villages 
du  Département  au  nombre  de  6^  ,  y  compris 
la  Prévôté  de  Bavay  4147  Se  15893  habicans; 
dans  les  feize  villages  du  Gouvernement  1^]% 
ftux  de  6^yy  habicans  \  à  A vennes  702  feux  & 
2555  habicans  ;  dans  les  21  villages  du  Goa* 
vernemenc  ip8d  feux  âc  99S3  habicans  9  à  Phi^ 
lippeville  218  fe^x  âc  807  habicans  ;  dans  les 
villages  de  l'encre  Sambre  de  Meufe  dépendant 
de  ce  Gouvernement ,  y  compris  Mariembourgi 
lefquelsfonc  au  nombre  de  48  Paroiflès  >  1815 
feux  6c  d58o  habicans;  à  Charlemonc de  Givec 
S.  Hilaire  441  feux  de  1952  habicans  ;  dans  les 
villages  de  la  dépendance  y  compris  Fumay  & 
Reum  au  nombre  de  4^  Paroifies  9  2250  feux 
de  8do8  habicans;  dans  les  Villes  ,  Bourgs  A: 
villages  de  Dinanc 999  feux  6c  4862  habicans; 
cnfînàCharleroy  368  feux  &  1555  habicans. 
Ainfi  le  cocal  àt^  feux  monce  à  S^^SS  ^  ^^* 
habicans  20 10 12  perfonnes.  Le  Pais  en  cet 
écat  produit  au  Roi  fuivanc  les  anciens  Rolles 
de  Capicacion  2 1 8429  1.  L*AuCeur  croie  inutile 
d'expliquer  en  ce  détail  cous  les  aucres  droits 
donc  on  a  chargé  ce  Dcpartemenc  dans  Ictcms 
de  la  Guerre  en  menageanc  autrefois  cesPcuples 
de  la  frontière  ,  ôc  Ton  peuc  dire  quec'écoitlc 
meilleur  moyen  de  difliper  infenfiblement  l'a- 
verfion  qui  leur  cft  naturelle  pour  la  Dopiina- 
tion  Françoife  y  maislesbefoinsde  TEtat  n'ont 
pas  permis  que  l'on  continuât  à  fuivfe  cette  ma- 
xime ,  quoiqu'elle  foit  établie  fur  la  Juftice,  ce 
Païs  ctanc  accablé  par  le  campement  de  diffé- 
rentes Armées  &  toujours  plus  fatigué  qu'aucun 
autre  pour  les  fournitures  des  Pioniers  &  des 
chariots  j  en  (brte  que  durant  le  iiege  de  Namur 

ce 


ETAT  DE  LA  FRANCE,     f^f 

ce  Païsfourniflbk  ^.50 a  chariots,  &  500  Pio-  FlAW- 
niers  ,  l'Etat  étant  obligé  à  payer  les  premiers  DR£$« 
à  6  1.  par  jour  ,  les  féconds  à  1 5  liv,  c'étoit  une 
depenlè  de  120  00  l.  par  jour  qui  toutefois  n'jen- 
troit  point  en  diminution  des  taxes  ordinaires 
&  extraordinaires. 

Il  faut  ajouter  que  toutes  Içs  Villes  ont  des  rt- 
venus  d*o6lrois  qui  confident  en  droits  fur  les 
denrées  ôc  boiffonSiparticuliérementdela  bier« 
re;les  odroys  de  Mofis  produifoient  ajoooo  K 
qui  étoient  employez  tous  entiers  pour  le  Servi- 
ce du  Roy, l'entretien  des  cazer nés, des  lits,chau^ 
fages,&c.  les  oélroys  d'Ath  montent  à  6000  oJ. 
ceux  de  Maubeuge  à  lOOOO  1.  ceux  du  Quefnoy 
à  12000  :  ceux  d*Avennes  6c  de  Landrecis  à 
1 0000 1.  ceux  de  Givet  à  7000  6c  ceux  de  Dî- 
nant à  30000  l.  les  charges  égalent  par  tout 
les  revenus  &  il  n'en  refte  preique  rien  qui  ne 
Ibit  employé  au  profit  de  à  la  décharge  du  Roi. 
Les  Domaipes  du  Hainaut  étoient  autrefois  Dmm" 
confidérabies,  mais  ils  font  engagez  preique  par  ""• 
tout;  celui  de  Monsl'eft  de  Tannée  r52 5.  6c 
dans  ce  même  tems  le  Roi  d'E^gne  aliéna  au 
Comte  d'Egmont  le  droit  de  morte-main  dans 
tous  les  lieux  où  il  étoit  en  ufage  y  ce  droit  coti- 
fifte  au  choix  du  meilleur  meuble  qui  fe  trouve 
dans  lafucceffion  du  roturier, c'eft  un  refte  de  fcr- 
vitude  quipeut  faire  juger  que  les  peuples  duHai« 
naut  étoient  autrefois  tout  à  fait  efclaves  ;  l'en- 
gagement eft  fait  pour  127000!.  &  le  produit 
n'eftau  plus  que  de  3000I.  Lors  de  la  Paix 
d'Efpagne  avec  la  Hollande,  le  Roy  céda  la  Ba- 
ronie  de  Zerimberg  au  Prince  d'Orange  9  les 
Sieurs  Tablet  furent  quelque  tems  après  engagea 
au  Duc  de  Lorraine  Charles  IV^  qui  les  a  laiflez 
au  Prince  de  Vaudemont ,  la  Pairie  deBaudour 
appartient  au  Prince  de  Ligne  à  menu  citie  ^ 

Tome  III.  Z  z 


54*  ETAT  DE  LA  FRANCE. 
FLi.N-  ainfi  il  ne  reftedans^la  dépendance  de  Monsque 
DUCS,  le  Domaine  de Binch  qui  peuc  valoir  loooo  U 
c*eft  près  de  ce  lieu  qu'eft  la  Maifon  Royale  de 
Murimont  9  bâtie  par  Marie  Reine  de  Hongrie 
fisur  de  Charles-Quint  9  il  y  a  des  jardins  fc  un 
Parc  9  mais  les  bâtimens  en  ibnttrès-peu  conû» 
J#rffVi,  derables.  Le  Roy  poifede  quelques  Forêts  dans 
le  Hainaut  9  fçavoir  celle  de  Mormalle  qui  con- 
tient 17560  arpens  de  bois  hécre  ôc  chelhe,  le 
fend  en  eft  humide  9  ce  qui  fait  que  le  boisn'eft 
pas  propre  aux  bâtimens  de  (e  débite  entière» 
snent  pour  le  chau&ge  dans  le  Cambreûs^lc 
produit  eft  de  8oao  florins  9  outre  les  revenus 
du  Château  de  l'Ocquignol  qui  cft  de  3000  J. 
Il  y  a  une  Maitrilè  particulière  au  Queihoy  pour 
fe  confervation.  La  Forêt  de  Marlague  entre 
Sambre  6c  Menfe  appartenoit  auffi  au  Roi  en 
conféquence  des  réunions  6c  lui  apportoit 
40000  1.  par  an  9  mais  le  Roi  n'en  a  pu  jouir 
pendant  la  guerre.  A  Pégard  des  Traites  du 
iiainauc  ,  efles  ie  trouvent  dans  une  Atuatioa 
tout  à^it  Fâcheufè  9  étant  regardée  comme  ter^ 
re  étrangère  tant  par  la  France  à  qui  il  efl  fou- 
mis  n'étant  point  dans  l'étendue  des  cinqGrof- 
les  fermes  que  par  l'Efpagne  dont  il  vient  d'c- 
Cre  démembré,  cette  conhderation  fait  que  les 
droits  d'entrée  6c  de  fortie  n'y  &nt  payez  que 
£iiva!nt  le  tarif  de  1661  qui  eft  un  peu  plusmo- 
deré  que  les  fubféquens.  On  peut  dire  toutefois 
^ue  c'efl  un  grand  fbpplice  pour  ces  peuples  que 
d'être  privez  du  commerce  des  Païs-bas  Efpa- 
gnols ,  avec  lefquels  ils  ie  font  entretenus  long 
cems  6c  des  denrées  defquelles  ils  ne  peuvent 
prefque  aucunement  fe  paflêr. 
r«m-  Le  principal  commerce  da  Hainault  coniifle 
mil  €  e,  dans  la  houille  &  le  fer.  La  houille  ou  le  char- 
^^^^    boa  de  terre  fe  prend  fur  leatexies  ûtuécs  dan» 


ET  A  r  D  E  L  A  VVC&  NCTE:    J47 

la  dépendance  de  Mons  depuis  QucWin  jufques  Fl  AM- 
à  Marimont  dans  l'efpace  d'environ fepc  lieues  dR£S» 
de  long  &  deux  lieues  de  large,  le  travail  en 
eft  très-peniblc;il  faut  premièrement  creufer  des 
puits  de  3  5  toifes  de  profondeur  6c  quand  on  a 
trouvé  la  veine  de  charbon ,  il  faut  toujours  tra^- 
vailler  entre  deuit  bancs  de  roc  très- dur.  Là 
veine  n'a  jamais  que  trois  ou  quatre  pieds  d'é* 
paiiTeur  >  en  forte  que  quand  les  Ouvriers  ont 
percé  les  bancs  du  Roc  qui  la  couvrent ,  ils  font 
obligez  d'être  continuellement  fur  leurs  genoux 
pour  travailler  6c  quelquefois  couchez  fur  une 
épaule.  Ces  vaincs  font  d'ailleurs  toujours  en 
pente  6c  dcfcendent  julque*  à  i  JO  toifes  depro*. 
fondeur ,  après  quoi  elles  remontent.  A  mefurt 
^u'on  s'enfonce  plus  avant  fous  terre  on  trouvé 
la  houille  meillAsre  de  plus  groife  ,  mais  auffi' 
!e  péril  de  l'eaU  augmente  a  proportion ,  elle 
fort  quelquefois  dans  une  telle  abondance  qu'eU 
le  remplit  tout  leur  travail  de  les  Païfans  ne  ^ 
font  pas  quelquefois  aifez  riches  pour  faire  les: 
fraix  de  l'cbuiler ,  cela  fait  qu'ils  ne  travaillent  . 
gueres  que  la  fMpcrfîcie  delà  mine  ;  ce  qui  pour- 
ra à  la  longueur  ruiner  toutes  leurs  houiileried 
fie  porter  un  grand  préjudice  à  la  Province.  Il 
fcroir  donc  à  fôuhaiter  que  des  pcrfonnes  plu» 
riches  de  plus  intelligentes  que  les  Païfans  ordi- 
naires s'appliquaffent  à  ce  travail,  dont  le  gain 
tfl  confidcrable  ;  il  s^*efl  faitdtpuispeu  une  So=* 
cieté  d'Ouvrier^  &  de  Marchands  à  Wafne  J 
deux  lieuëy  de  Mons  qui  ont  établi  le  travail^ 
des  houillcries  où  il  eft  à  Liège,  il  leur  en  ai. 
coutéiyoôô  écus-d'avance  qu'ils  retirent  avec 
profit ,  car  le  charbon  de  cette  mine  eft  de»* 
meilleurs ,  aufïi  eft-il  tiré  à  75  toifes  de  pro-  » 
fondeur  ,  ils  ne  craignent  point  que  l'eau  lesf 
&nnonte'>  cattis  OAtxuie  Machine  d'un  modHer 


r 


f48  ETAT  DE  LA  FRANCE» 
Fl  AH  -  pareil  à  celle  de  Marly  qui  la  Yuide  fans  ceiTe  ; 
fill£S.  d'ailleurs  ils  en  lèvent  à  la  fois  2500  pefaot  de 
charbon,  au  lieu  que  les  Païfans  n*en  peuvent  le- 
ver quel  5opar  le  moien  de  leur  courniquec,au{& 
le  travail  fe  fait  avec  beaucoup  plus  de  diligence 
&  à  moins  de  frais.  Il  y  a  aéhiellement  izo  fof- 
fes  d'ouvertes  dans  la  Province  qui  occupent 4} 
perfonnes,ce  qui  fait  la  totalité  de  500  ouvriers. 
A  l'égard  du  débit  >  il  fort  de  la  Province ,  iàns 
compter  ce  qu'elle  en  confomme  9  qui  eft  très- 
confiderable  »  environ  300000  waques  de  char- 
bon 9  chaque  waque  vaut  15  f.[dont  il  y  en  a  is 
au  profit  du  Marchand  yXU6d,  pour  les  droits 
.ides  Etats  de  Mons  8c  6  d.  pour  les  écluiès  :  fur 
ce  pied  les  }  00000  waques  rapportent  àla  Pro* 
vince  225000  l.  furquoi  il  faut  remarquer  que 
ce  travail  qui  fe  fait  fous  la4erre  n'empêche 
point  que  la  fuperfîcie  ne  rapporte  des  bleds  en 
.afTez  grande  quantité.  Devant  que  Tournay  8c 
CondceufTent  été  cédés  au  Roi,  le  débit  duChar- 
bon  étoit  beaucoup  plus  grand  ,  parce  qu*il  det 
cendoit  par  Condé ,  remontoit  par  Gand ,  & 
de- là  à  Anvers  6c  à  Bruxelles ,  maïs  comme  le 
droit  efl  double  à  préfent  les  Flamands  ont 
meilleur  marché  du  charbon  d'Angleterre  quoi 
qu'il  ne  foit  pas  fl  bon  que  celui  de  Hainaut  1 
ainfi  le  fecret  de  ce  commerce  feroit  >  fi  d'ail- 
leurs il  étoit  poflîble  que  tout  fut  à  un  même 
Maître  ,  de  modérer  tellement  les  droits  fur  le 
charbon  que  celui  de  Hainaut  ne  fut  que  d'un  fol 
par  waque  plus  cher  que  celui  d'Angleterre  : 
car  alors  on  n'acheteroit  que  de  celui-là  ,  il  ne 
feroit  pas  moins  utile  à  la  Province \le  fkire  paf- 
ferce  charbon jufqu'à Paris,  ce  qui  feroit ûciie 
il  l'onavoitcreufé  le  Canal  projette  pour  join- 
dre la  Sambre  &  la  Rivière  d'Oyfe. 
La  Partie  du  Hainaut  qui  joint  TÉatre  Sam; 


> 


ETAT  DE  LA  FRANCE.  JI49 
bre  &  la  Meufedre  toutes  fes  richeflès  des  mi-  FlAHTJ 
nés  de  fer  de  du  travail  des  forges  :  on  y  com-  dR£S» 
pte  14  fourneaux  &  22  forges  9  9  fourneaux  3c 
1  ^  forges  fur  la  terre  de  Chimai  8c  6  k  Beau- 
mont  avec  une  fonderie  9  3  fourneaux  fur  la  ter- 
re de  Teilon  dépendant  de  Maubeuge  9  deux 
fourneaux  fur  la  terre  d'Avennes  de  10  forges* 
Chaque  fourneau  occupe  iio  hommes  tpute 
l'année  en  y  comprenant  les  ouvriers  qui  façon- 
nent les  bois  Se  charbons  des  Forées  9  une  forge 
en  occupe  30  &  une  fonderie  10  ,  de  forte  qu*il 
y  a  en  touti  500  Ouvriers  employez  à  ce  travail; 
un  fourneau  confommantx  5 00  cordes  de  bois  > 
une  forge  x8oo  :  ainli  les  mines  de  Hainaut 
procurent  une  conibmmation  de  25000  cordes 
de  bois  par  an  qui  coûtent  au  Marchand  un  écu 
chacune  9  y  compris  la  voiture  Se  c'efl-là  le  fèuL 
débit  du  bois  durais.  L'on  fabrique  dans  toutes 
lés  forges  du  Hainaut  environ  fix  millions  de 
livres  jpefant  de  fer  par  an  Se  on  le  vend  15  U 
le  millier  pris  dans  la  forge  9  par  conféquentle 
produit  du  total  eft  de  1 00000  écus9  qui  vien- 
nent de  bon  à  la  Province  9  puis  que  tout  ce  qui 
cfl  neceffaire  à  la  fabrique  du  fer  ,  s*y  trouve  9 
les  voitures  pour  l'enlèvement  djes  fers  rappor- 
tent encore  un  profit  conûderable  9  il  en  pafle 
aifez  peu  dans  la  France  9  (i  ce  n'eft  à  Charlevil- 
le  pour  la  fabrique  des  armes  9  mais  pendant  que 
le  Roi  a  faiftravailler  à  la  conduite  de  la  riviè- 
re d'Eure  à  Ver{ailles9  il  y  avoit  deux  fourneaux: 
à  Chimay  continuellement  employez  a  faire  des 
tuyaux  9  le  travail  étant  cefTé  9  le  principal  de-  .  , 

bit  du  fer  du  Hainaut  depuis  la  guerre  s'efl  fait 
à  Dunkerque9lesHollandois  en  tirent  aufli  beai^ 
coup  par  la  Meufe ,  mais  comme  pendant  leur 
guerre  avec  i'Efpagne ,  ils  avoient  intérêt  à  la 
4iiniiiucioa  liu  Maauf^^es  dcHaioaui;!  il» 


yjfô    ÉTAT  DE  LA  Fit ANCK 
Fl  AH-  trouvèrent  moyen  de  débaucher  des  OuvrierTy 
MUSS*    6c  de  les  emmener  avec  eux  aux  dits  lieux ,  oiV 
ils  ont  établi  des  fourneaux  8c  des  forges  dont  le 
fer  leur  revient  à  meilleur  marché  ;  d'où  s*eft 
cnfuivie  une  interruption  du  Cônraierce  de  la 
Hollande  avec  le  Hamaut  9  ainfi  il  feratoûjours 
fecile  quand  on  le  voudra  de  rétablir  le  com- 
merce ,  à  caufè  de  k  bonté  des-marchandifes  9 
toutefois  Chimay  Se  Beaumont  ne  demeurant 
point  au  Roi  a  peu  dequoi  s'en  embarafier ,  par-» 
cequ*il  ne  fera  pa»dans  le  Hainauc  François  plus 
de  forges  qu'il  n'en  faudra  pour  la  Conibmma'' 
tion  duPaïs; 
Vgrrieres,     H  y  a  aufïi  quelques  Verreries  proche  d'Avet 
nés  6c  de  Maubeuge  >  mais  l'on  n'y  travaille 
que  7  mois  de  l'année  ,  la  fabrique  des  poteries 
efl  auffî  confîderable  dans*  la  Province  »  elle  fe 
ttmmtr-  fepand  dans^  Paris.'  A  l'égard  des  grains 9  il  en 
**  ^'       paife  du  Hainaut  à  Bruxelles  &  dans  le  refle  de 
irams,     j^  Flandre,  mais  le  plus  grand  débit  s'enraie 
par  la  Sambre  quand  la  Traite  en  eft  permife. 
En  1688.  ilenpaifa  1500  muids,  mefurede 
Paris ,  le  bled  valoir  alor s-6 1.  le  fèptier ,  ainfî 
la  Province  profita  de  1 00000  h  pour  cefeul 
côté  ;  &  celui  de  Flandre  ne  fait  pas  une  moin- 
dre confommation.    Quant  à  celle  qui  fe  fait 
dans  le  Pars ,  il  la  faut  compter  double  de  celle 
^î  fe  fait  en  France  pour  la  nourriture  dey  hom- 
mes, à  caufc  de  la  quantité  de  grains- qui  fert  à  I* 
fèçon  de  la  bierre ,  ainfî  il  peut  moins  forcir  de 
bled  de  cette  Province  que  d'aucune  nonobftanc 
ti9ublon,  fon  grand  rapport.    Le  houblon  doit  aufli  en- 
trer au  nombre  des  marchand ifes'  de  la  Provin- 
ce ,  on  en  recueille  beaucoup  aux  environs  de 
Mons ,  toutefois  il  ne  paroît  pas  qu'il  fe  fafïc 
^  fatura  un  grand  débit  au  dehors.   Les  pâturages  font 
^^fitns,  bons.it  abondans  par  tout  le  Pa&  à  canfrdit 

'  1 


ETAT  DE  LA  FttAKGE.    j-j^r 

grand  nombre  de  petiwruiffaux  dont  il  cftar-  PlamIj 
rofé ,  mais  tous  les  fourages  font  confbmmez  ou  drb^,. 
par  les  Troupes  ou  par  les  beftiau».  On  fçait 
qu*il  y  a  piufieurs  milliers  de  vaches  dans  la 
Province  &  d'autres  beftiaux  à  proportion  9  ce 
qui  fait  une  Forte  confbmmation  de  foin ,  a  l*é»- 
gard  du  lait  ôc  du  beurre  c'efl  la  nourriture  of- 
dinaire  des  habitans  avec  laquelle  ils  fè  paf» 
fent  de  tout  le  reftc ,  excepté  d'eau  de  vie  &  de 
tabac.  On  y  débite  jufqu'à  80000  pots  d'eau  de 
vie ,  quoi  qu'elle  coûte  ordinairement  ^S  £.  Se 
environ  ^oopo  livres  de  tabac.  A  l'égard  des 
Toiles  du  Païs ,  il  s'en  conibmme  environ  ijoo 
pièces  dans  la  Province.  Le  commerce  des  Toiies; 
toiles  qui  fê  font  du  côté  d'Ath  Ôc  d'Enghcin 
e(l  aufli  trés-confklerable  »  il  s*cn  débite  poav 
1 00000  écus  6c  davantage  ^  quoique  la  chaux 
dont  on  fe  fèrt  pour  gâcher  altère  fort  leur  quali« 
cé  :  le  lin  dont  elles  font  fabricpiées  croit  du  côté 
de  Grammont  au  defibus  d'Ath;  particulière- 
ment à  la  Hamaide.  La  plufpart  des  Couvenj 
fabriquent  des  dentelles ,  mais  cela  ne  peut  être 
compté  pour  une  Manufaéhire. 

A  l'égard  des  Païs  d'entre  Sambre  &  Meufe  ^ommer^ 
la  principale  fabrique  t(ï  le  fer ,  mais  d'une  qua-  ^*  ^^^^* 
lité  plus  aigre  que  celui  du  Hainaut,  on  y  compté  slmlre 
100  fourneaux ,  zB  forges  ôc  4  fonderies.  Il  n'y  ^  m^^^ 
a  rien  à  répéter  aufujet  du  nombre  des  Ouvriers  jK 
qui  y  font  employez  >  ni  de  la  confommatioi» 
des  bois  8c  du  produit  >  cela  ayant  été  expli«~ 
que  9  mais  quant  au  débit  il  faut  demeurer  d^àc-* 
cord  que  ce  fèr  pafle  tout  entier  dans  les  Paï» 
Etrangers,  à  la  refervede  celui  qui  eftconver-^ 
ti  en  clouds  ->  qui  vient  juiques  à  Paris  ôc  fe  de*^ 
bite  dans  toute  la  Flandre.  Le  fèr  deSaede  por»^ 
ce  un  grand  préjudice  à  celui-ci 'vies Maîtres  d^sr 
forges  ont  été  obligez  d'eadisxtfnueeltptist'^  ôâ 


\ 


'if%   ETAT  DE  LA  FRANCE. 

FlaM-  plufieurs  en  confèquence  >  ont  été  obligez  d'^ 

i^RSS»  bandonner  leurs  fabriques  ,  quoique  le  Roi  ak 
réduit  les  droits  de  fortie  à  3  1.  lo  C  par  mille 
en  cette  condderation.  A  l'égard  de  la  qualité 
de  la  mine  on  a  cherché  les  moyens  de  TadoQ- 
^r  6c  il  ne  s'en  eft^int  trouvé  de  meilleur  que 
il  mélange  d'une  autre  mine  que  l'on  va  cher- 
cher près  de  Namur.  On  ufe  encore  dans  les 
forges  6c  dans  les  fonderies  du  charbon  de  terre 
mêlé  avec  celui  de  bois  9  on  tire  le  premier  du 
côté  de  Namur  6c  ceux  qui  ont  befbin  du  fécond 

tArdtfifts.  le  tire  d'entre  Sambre  6c  Meafe.  Il  y  a  au  dcf- 
fùs  de  Givet  une  petite  Ville  qui  dépend  del'E- 
leâorat  de  Trêves,  nommée  Fwmay ,  où  il  y 
a  des  Carrières  d'Ardoilès  9  d'où  l'on  en  cire 
ordinairement  cent  milliers  par  au  ,  qui  font 
vendus  au  prix  de  40  f.  le  millier  fie  rapportent 
dans  le  Bourg  environ  24000  1.  Tout  le  refte 
du  Commerce  confifte  en  bois  qui  defcend  ea 
Hollande  9  à  Namur  6c  à  Liège  9  tant  pour  brû* 
kr  que  pour  fervir  à  l'entretien  des  Digues  Se 
autres  ufages;  il  faut  adiî  compter  les  écorces 
qui  font  d'un  très-grand  débit  pour  les  Tao» 
neurs  du  Païs. 
Terres       11  y  a  dans  le  Hainautun  aflez  grand  nombre 

HMs,    de  belles  terres  qui  appartiennent  aux  plu» 

frands  Seigneurs  du  Païs-bas.  Le  Comte  de 
orre  y  poffede  celle  de  fon  nom  entre  Avêncs, 
Beaumont  de  Peruez  dans  la  Chatelainie  d' Ath: 
le  Comte  de  Merode  ctoit  Seigneur  de  Torlon  : 
le  Comte  d'Egmont  ou  fes  héritiers  poflèdent 
Barlemont  &  LonguevHie  proche  Maubeuge» 
JLens  9  Rebaix  &  Chievres  dans  la  dépendance 
de  Mons  6c  d'Ath  6c  Hurges  dans  l'entre  Sam* 
bre  6c  MedTe.  Le  Prince  d'Epinoy  y  poifede 
Tunoin  près  Maubeuge,  Blafquis  près  de  Monst 
yievrçs  dans  U  Ch^ulaixûe  d'Ath  6c  Thein  le 

Château 


ET  AT  DE  LA  FRANCE,  //-j 
Château  entre  Sambrc  &  Mcufe  i  le  Prince  de  p £^,^. 
Vaudcmont  LcfTinc  i  le  Comte  de  Rhœux  &  d  r  j|  $. 
Duc  d'Autrcchc ,  les  terres  de  leurs  noms  >  le 
Prince  d* Areftjberg ,  la  terre  d'Enghein ,  que  le 
Roi  Henri  IV.  a  vendûif ,  Brèlnes,  Hall  &  la 
Pairie  du  Petic-Quefnoy.  Le  Prince  de  Ligne 
pofl'eJe  la  terre  de  ce  nom  avec  titre  de  GraoS 
Scnêchal  &  la  Pairie  de  Beaufour  s  le  Prince  de 
Chiraay  les  terres  de  Chimay,  BeaumoRt,  Avé- 
ûcs  &  Boflb  qui  valent  enfemble  plus  de  looaoo 
L  de  rcvenuile  Prince  de  Bergues  la  terre  de  Ecl- 
ny  i  le  Marquis  de  Riibourg  la  Pairie  de  Valin- 
court  ;  le  Marquis  de  Trafigncs  la  Pairie  de  Sii* 
ly.  L*  Auteur  ne  juge  pas  à  propos  de  parler  du 
refte  de  la  Noblefle ,  il  remarque  feulement  que 
les  grands  &  les  petits  font  endettez  par  l'efSc 
ordinaire  de  la  Guerre  ,  qui  cfl  la  confifca* 
tion  d'un  côté  &  le  ravage  de  l'autre  :  il  efl  fi 
vrai  que  les  dettes  hypotéquées  ne  fe  payent 
point  >  cane  que  les  biens  font  en  confifcation  » 
non  plus  que  les  arrérages  ;  mais  ièulemenc  > 
lorfque  la  Paix  vient ,  le  Propriétaire  rentre  dans 
un  bien  dégradé  >  de  forte  que  les  revenus  ne  fuE* 
firent  plus  a  acquitter  les  dettes  :  ileft  néanmoins 
fort  rare  devoir  vendre  des  terres  en  Hainault  > 

rirce  que  les  Contrats  s'y  font  conformément 
la  Coutume  ,  d'une  manière  qui  n'oblige  quq 
les  fraies  de  la  terre  >  ainfi  le  plus  ancien  Créan<«: . 
cier  fe  met  en  po{reiCon&  jouît  jafqu*à  l'acquic 
parfait  de  fa  dette,  il  eft  fuceedé  à  un  àutre>  en-^t 
(brte  qu'il  y  a  des  terres  qui  demeurent  des  Siè- 
cles enders  en  Régie  de  Juftice  ,  le  Propriétaire 
n'en  ayant  que  le  droit  nom ,  les  droits  de  Cafuel 
&  la  faculté  de  vendre  les  Cbarges  de  Baillifs  , 
Greffiers  de  autres  avantages  >  doncilii'eflja'- 
maisdépoûèdé. 

F/ndeiaPmffnçcdi  FXrANDais. 
nmi  nu  Aia 


TABLE 

DE  UET AT  DE  LA  FRANCE 

Confidiridans  fes  Gineralitis. 


Généralné  de  Cham- 
pagne.. 

S  Es  bornes ,  Ton  Climat 
&  G^nie  des  Peuples 

Ses.  Rivières.  z 

Sa  Divtfion  5c  Ton  Hiftoire 

généule.  4 

Hiftoire  paiticulieie    des 

Villes.  19 

Troyes  ,  Châloas.  %o 
Ste  Menehouic ,  Epernay  > 

Kheiins.  13 

Kocroy,  Rhetel.  26 

Bar- fur- Aube.  %9 

£tat  de  TEglife.  33 

Archevêché  de  Rheims  & 
*  fes  Chapitres.  36 

Svcché  de  Langres  Bc  fes 

Chapitres  &  Bénéfices  43 
Evéché  de  Châlons  £c  fes 

Chapitres,  (2rc.  49 

Evéché  de  Trqyes  ,  &c.^z 
GouvernementMilitaire56 
Etat  de  la  Jullice.  $8 

Maîcrife  des  Eaux  &  Fo. 

léis.  61 

Etat  des  Finances.  63 

Commerce.  73 

FamUlcs-diftisgaiieS.     H 


D«^ib^  de  Bourgepief 
Païs  de  BreJJ'e  ,  Gtx 
&  Bugey. 

Situation  da  Pais  &  fo 
productions.  •  %9 
Chemins  &  Rivières.  $• 
Hiftoire  générale.  91 
Familles  nobles  fie  iUufires 

121 

Gouvernemens  Militiifes 

iH 

Gouvernement  Civil.   i}j 

Coû.cumes  de  fiourgogoe. 

Mains,  mortes.  ij$ 

Tribunaux  pour  les  droits 

du. Roi.  iii 

EtablifTemens  des  Haras. 

Etats  Généraux  .de  Bour- 
gogne &  leur  ordre.   ihU 
Finances.  144 

Bailliage  de  ri/on.      147 
Ses  produits ,  bois  ,  for- 
ges ,  chemins.  14! 
Noblefle  du  Païs.       149 
Defcription  delà  Ville  iê 
V)\  /on  iji 
Son  Hiftoire.,  fes  Eglifes^ 
Hôpitaux,  MaitoRe. 
ligicufef.  .    .          ai 


T    A    »    L   «. 


177. 
17s 
19» 

ibid 
191 
19S 


Valais  dtfjuftîcf,  Chanccllc- 

rie  157 

Bailliage  &  Piéfîdial.  159 
Bai  lliaee  de  Beaune.  1 6 1 

Ville  de  Beaune.  i6i 

Bailliage  de  Nutz.  163 

^— de  S .  Jean  de  Laune*  166 
-*-^d*Auxonnc.  169 

•— -d'Autun,  ibid 

.—de  Bouzbon-tancy.    175 
«..—de  Semur. 
«..de  Châlons 
^..d'Avalon. 
«...d'ArnayleDuc. 
%_de  Saulieu 
—deChâtillon 
Xa  Comte  d'Auxeire&  fon 

Hiftoiie.  19^ 

SfiRivieies^raNoblefTe.  200 
Le  Chaioloit.  202 

Set  Rivières  ,  fet  Bénéfîoet , 

faNoblefle.  205 

De  la  Villa  de  Charolei  205 
Du  Mâconnois  &  Ton  HiC- 

toire.  2o8 

Set  Abbajet  8e  Pcieurez.  210 
Clugny ,  Chef  d'Ordre,  ibid 
KoblciTr..  211 

Bailliage  de  Mâcon.  213 

Ville  de  Mâcon>  21.7 

Tournus,  Marcigny.  218 
La  Comtéde  B;ir  222 

Abbaves  &  Textes  Seigneu< 


riales, 
Ville  de  Bar. 
De  la  Breflfe. 
Singularitezdu  PaVs^ 
Terres  Seigneuriales. 
Kivieresdc  Chemins. 
Mœurs  &  Coû.tu&ies. 
Abbayes  &  Cures. 
NohleiTc. 
Affemblées  delà  Noblefle  & 

du  Tiers  Etat.  238 

Ville  de  Bourg.  240 

Commerce..  241 


ail 
iùid 
224 

227 

228 

230 

ibid 
aji 
,*34 


Eglife  de  N.  D,  de  l^rou  U> 

Tes  Monumens  tbU 

Pont  de  Vaux  &   Pont  de 

Ville.  24» 

Châtillon  ,  Saint  Txevier  , 

Bsauge.  244 

Du  Bugey.  24S 

Evêche  de  Bellay.  24^ 

Nobleflc.  *4* 

Terres  ^eîgneutiatés.      250 

Etat  du  Païs.  ibU 

Ville  de  Bellay.  2îf 

SeiiTel,  S.  Rambert.         ?.SS 

Du  Païs  de  Gex.  2$$ 

Province  de  Franche^ 
Comté, 

Bornes,  étendue , tem^ 
pératuie  du  Paies.    260 
Rivières.  261 

Etat  de  r  Eglife.  263 

Archevêché   de   Bezançon. 

Abbayes  8r    PrieureÈ  ,  8e 

Eglifes  Collégiales       26  9 

Gouvernement  Civil.       281 

Commerce  de  U  Province. 

285 
Haras.  287 

Manufactures.  28> 

Bèzançon ,  Dole ,  Salins,  ib, 
Gray ,  Montbeliard.       290 
Hiftoire  générale  de  la  Com- 
té de  Bourgogne.         505 

Province  d'Alface.- 

S  Es  bornes  &  Rivières,  bu 
Ses  Canaux.  3^5 

Divifîon  de  l'Ai  face.  -  ihid 
Sesforcts,&  fon  produit,  jis 
Hiftoirc  Générale  du  Pars. 

EtatdcPEglifc,  "5 

Diocèfe  de  BàQc,  33$ 


T    A    J    t    I. 


iMocèic  de  ConIhBce.  342 
piocèfe  de  Stulbour^.  343 
Sa  Cathédrale.  ibii 

Le  Chapitre.  34s 

las  aergé.  349 

L'Abbaye  d'Andcieau  >  &c, 
i$o 
ZglifesColIe'gîales.  357 

Maifons  Rdigieufes.  3tfo 
Gouvernement  politique.  3^1 
B^réâcesdesLuthérkiis  363 
Dtocèfe de  Spire.  i6$ 

Mœurs  des  £cclé/iafîiques. 

Gouvernemtnt  Militaire.  %6% 
Gouvernement  J^idiciaire  6c 
Confeil  des  Finances.  370 
Juftlces  ^eisneuriales.  37) 
Prëfèé^ure  de  Haguenau.  ihii 
DireAoite  de  la  Noblefle.  375 
Msglârature   de  Stuibourg. 

37tf 
finances  ^  revenus.  3>i 
Enum^ration  des  Peuples.  sStf 
Leur  Carad^ere.  389 

Juift  &  leurs  Privilèges.  390 
Commerce.  ibid 

Haras ,  Eaux  Minérales.   395 
Kobleife  &  grandes  >erres. 
400 
VilledeStraibourg.  403 

de  Colmare.  412 

de  BriiTac.  414 


Frihourg.      ")  * 
Bcffort.  f 

Huningue. 
Scheiftat.      ^ 
Enfisheim*     r 
KibanvJllcr.  •' 
Gebreillcr. 
«ultez. 
Keiferberg.' 
Buflfac. 
Obcrnhcim.  n 
Moîsheim.     ? 
JLoshcim.    -^ 


l 


4T5 


415 


4Î7 


418 


} 


420 


4*1 


Saveme.  ?|- 

Haguenaa.         f^ 
Le  Fort  Louis.  C     ♦^^ 
WeilTembouig.  3 

Landau 
Auveiller 
Pbiliibourg.      ^ 
éc  Landskioon  e 

Mœuts  des  Peuples.      41» 
pbfetvations  générales.  4^. 

CénéraUti  de  rliuim. 

SES  bornes  le  fon  HiftoîR* 

Sa  divtfîon  9c  fa  ooiUtci. 

4î» 
CaraAere  des  Peaplcs  ^> 
Villes  de  Flandres.  4)5 
Tpres.  43T 

Rouifeîaer.*  4^ 

Baillet)!,  Popolng^i  Cii- 
fel,  447 

Furncs.  44» 

Loo  >  Beroies  »  Grtvelines. 

4?! 
Dunkeraue.  »W 

Admlniit]^a(ion  de  la  Jufiice. 

^4JS 
Amirauté  &  autres  Jufticcs 
Royales.  4S< 

Gouvernement  Mîlitaire.457 
Marine.  45' 

Stat  des  Impôts.  459 

EtàtderEglife.  4H 

Evéchc  d'Ypres.  tkU 

Commerce  de  la  Province. 

465 
Noblcfle.  47» 

Flandre  Gallicane ,  Con  ëten- 
duc  &  fon  Climat.      47J 
Hiftoire  générale  474 

Rivières  du  Pais.  475 

Qualitf  s  du  Terroir.  476 
Cara^erc  des  Peuples,  478 
DclaVUlcdcLUlc.        479 


T     A     B    L    !• 


inances.       480 
mnoyes.       4S1 

i-  4«3 

UnifCifîlé.  ibid 

itieres.        484 

Lanno/  >    la 

lique.         ^85 

hapitres.     tbid 

ibid 

aMUittiie.487 

488 

:  fubfides 
exs 


I. 


4«P 
490 
491 
ibid 
Lille.  4f3 
des  Traites. 

territoire.  499 

dcfonprodait. 

500 

m  territoire,  sor 

Se  Tes  Abbayes. 

501 

504 

soi 

I  dépendances. 

507 

,  érc.        $09 

'•  su 

&ronhifioiie. 

517 

)ray.  518 

hé.  s»o 


Chapitres  &  Abbayes.  sU 
Domaines.  $12 

Terres  franches  de  Flandres. 
5  M 
Du  Hainault  5e  {on  Hifioire 

générale.  524 

Son  Gouvernement.  '  52^ 
Qualité  Sl  Rivières.  ihH 
Pais  d'entre  S  ambre  ôc  Meu* 

fc.  ^  $^7 

Etat  da  Clergé ,  Abbayes.  5  if 
Chanoinefles.  ,  i^ii 

Chapitre  de  Maubeuge.  5  29 
Chapitres  des  Chanoines.  530 
Pzieurez  Ôc  Cômmandexies. 
,  5at 
Gouvernement  Miiiuire.  sa» 
Moni,  Aeth,  Maubeuge.  S33 
Philippeville  ,  Cfaarlcmont. 
ibid 
Dînant ,  Charleroy.  5S4 
Gnuveznemens  pirtlcnlicrs. 

Séjour  des  troupes. 
Tribunaux  de  Jnftice. 
Magiflrat  de  Mons. 
Loi  particulière. 
Juftice  Royale. 
Taille  perfonnclle. 
Etats  du  Paît. 

•Dénombrement  des  peuples. 
544 
Domaines.  545 

La  Houille  ou  charbon  de 
terre.  $46 

Terres  Nobles.  ii% 


ibid 

ibid 
5Jt 
5J9 

54X 


4e  la  Table  du  miftime  Tom, 


1 


t