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EXPLICATIF DE
L'ATLAS DE LARGHÉOIOGIE
DU NORD,
PIJBLIl;
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LA SOCIÉTÉ ROrALE
DES ANTIQUAIRES DU NORD.
(EXTRAIT des MÉJIOIRES DES ANTIQUAIRES DU NORD.)
COPENIIAGUE.
DE L'IMPRIMERIE DE THIELE.
1860.
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T EXTE
EXPLICATIF DE
L'ATLAS DE L'ARCHÉOLOGIE
DU NORD,
PUBLIÉ
PAR
LA SOCIÉTÉ ROYALE
DES ANTIQUAIRES DU NORD.
(EXTRAIT DES MÉMOIRES DES ANTIQUAIRES DU NORD.)
COPENHAGUE.
DE L'IMPRIMERIK DE THIELE.
18G0.
TEXTE EXPLICATIF DE L'ATLAS DE L'ARCBÉOLOGIE
DU NORD
REPRÉSENTANT DES ÉCHANTILLONS DE l'aGE DE BRONZE
ET DE l'aGE de FER.
RENSEIGNEMKNTS SUR L'ORIGINE ET L'EXECUTION
DE L'ATLAS.
L'iNSTiTUT hislorico-archéologique du Nord ne s'occupe
pas cxclusivcment de l'édilion et de l'inlerprélalion des an-
dens manuscrits islandais et scandinaves. Ses travaux em-
brassent tout ce qui pourra aider å mettre en lumicre
Pidiome, l'liistoire et les anliquités du Nord. Les monuments
de l'anliquité en general forment ainsi l'objet de ses etudes
et de ses recherches, et c'est en répandant de l'inlérét pour
la science archéologique de tout le Nord qu'elle låche de par-
venir å atteindre plus tot le but qu'il s'est propose. Pen-
dant les premieres années apres la créalion de la Sociélé,
il lui fallait cependant se borner å s'occuper uniquement de
son but principal, c'est-å-dire, de Tcdition des anciens ma-
nuscrits. Des que les circonslances le permcttaient, on
s'empressait de donner a ses elTorts l'étendue plus vaste
dont nous avons déjå fait menlion.
A dater de l'an 1836, c'esl-å-dire pendant un espace
de 21 ans, les revues archéologiques de la Sociélé, commen-
cées déjå antérieuremcnt å ccUe époque, paraissenl sous un
format plus grand qu'on jugera convcnable de mainicnir.
Les mémoires ou l'on admel des rcchercbes historiqucs et
archéologiques, doivcnl, pour édaircir les faits , ofTi ir souvent
b TEXTE EXPLICATIF DE L ATLAS DE L ARCHEOLOGIE DU NORD.
des cartcs et surloiit des dessins d'objels et de monu-
nienls appartcnant å l'antiquité, Ce sont de pareilles con-
sidérations qui ont amené l'augmentation du format. Ce-
pendant nuiis ne croyons pas devoir l'agrandir davantage,
piiisque l'usage des ouvrages serait alors moins commode en
méme temps que les frais en seraient plus considérabies.
II y a néanmuins plusieurs objets archéologiques qui nc se
iaissent pas representer d'une maniére suffisante å l'aide de
dessins fails sur une mesure si reslreinte.
L'Inspecteur du Musée des Antiquités du Nord, mon
excellent collaborateur, M. C.J.Thomsen, avait depuis bien
des années fait recueil de matériaux d'un apercu sur les
bractéates en or de la Scandinavie, ouvrage auqucl ses etudes
numismatiques devraient donner une importance augmenlée.
Je ne voudrais rien omettre de ce qui est en mon pouvoir
pour faire paraitre eet ouvrage d'une maniére satisfaisante.
Mais plusieurs des bractéates sont de nature å ne pas per-
mettre une représentation diminuée, et considérant en outre
combien l'apercu synoptique gagnerait par le rapprochement de
plusieurs de ces objets dans une méme planche, jc proposai
å l'auteur de les publier dans un atlas séparé in 4to impe-
rial. 11 est clair que les frais en seraient considérablement
agrandis, mais je n'y trouvais pas un motif d'abandonner
mon plan en songeant que eet ouvrage est d'une espéce toute
particuliere et qu'on ne manquerait pas a l'avenir de l'ac-
cueillir comme un souvenir précieux de ce digne archéologue
qui ne s'est pas occupé å écrire beaucoup de livres ou de
grands mémoires, mais dont les elTorts n'cn ont pas moins
été consacrés au développement des etudes archéologiques,
justice que la postérité lui rendra aussi pleinement que le
font ses contemporains. II donna adhésion å ma proposition
mais å la condition expressc qu'on admeltrail aussi dans eet
atlas des représentations d'autres objets, savoir des échanlil-
lons de Tåge de bronze, alin qu'on offrit å colé des travaux
TEXTE EXPLICATIF DE L ATLAS DE L AUCHEOLOGIE DU NORD. /
bruls et sans gout de Tage de ler des preuvcs du incillciir
gout et de l'art plus dévcloppé de ce lemps plus reculé.
A lu proposition de la Coinmission adminislralive. la
Sociélé décida en 1845 qu'un paieil alias in 4lo imperial
serail public, et dans les rapports annuels on rendail conipte
de l'élaboration et du progres de l'ouvrage,
Nolre Sociélé comple parmi ses Membres les professeurs
de l'Académie des beaux-arts, M. J. L. Lund, peintre d'liis-
toire, et M. G. F, Fletsch, archilecte, dont la collaboralion
nous laissera toujours des souvenirs agréables. Déja aupa-
ravant ils nous avaient mis en rapport avec plusieurs de
leurs éléves habiles, å qui soiit dus plusieurs des dessins
dont los premicrs volumes des ouvrages arcbéologiques de
la Sociélé ont été ornes. Nous citerons parmi ces collabo-
rateurs MM. Guillaume Gerlncr el Thcophile Hansen qui avec
d'autres jeunes arlisles de la ménie époquc ont enrichi nos
recucils de dessins précieux. Ils avaient déjå alors signalé
leur debut d'une maniére pleine d'espérance propre a laire
pressentir la reputation qu'ils ont acquise. Les dessins de
l'atlas ont élé exéculés par d'autres arlisles non moins
habiles; quclques-uns des dessins des bracléatcs, ceux sur-
tout qui nous sont parvenus de l'élranger, sont dus å des ar-
lisles qui n'ont pas lous élé nommés, mais la pluparl, lanl
des bracléates que des aulres objels, proviennent des artistes-
peintres danois MM. Chr. Zeuthen, G. lIolFmann et Jules
Magnus Petersen.
La gravure en acier des Irois premieres planches de
bractéales fut commencée par M. P. C. Schiiler, graveur, qui,
å la grande satisfaction des connaisseurs, avail déjå grave
plusieurs des planches piibliécs auparavant. L'ouvrage ainsi
commencé fut cnsuite lerminé par M. G. Ilofi'uiann, archilecte
et graveur, qui a grave aussi toutcs les autres planches, å
l'exceplion de la lab. IV'' cl de la lab. V° dont la gravurc
est due au burin de M. W. Eckersberg.
8 TEXTE EXPLICATIF DE l'aTLAS DE l" ARCH KOLOGIE DU NORD.
Le texle original servant å l'explication de Pallas et
rédigé en danois, parut d'abord dans les Annaics de l'archéo-
logie et de l'histoire du Nord, 1855 et 1856, auxqiielles
noiis renvoyons tous ceux qtii désirent avoir de plus amples
renseignements. On y trouvera cités les numéros sous les-
quels les objets ont été inscrits dans le Miisée des Antiquilés
du Nord et décrits dans ses protocoles, pourvu qii'iis appar-
tiennent å cette collection.
Copenhague le 30 juin 1857.
C. C. Rafn.
SUR LES ARMES DATANT DE L'AGE DE BRONZE
DU NORD, PAR C. C. Rafn.
En 1830 je fus nommé Membre de la Commission
Royale pour la conservation des antiquilés. J'eus des lors
occasion de connaitre plus å fond le Musée des Antiquilés
du Nord, et spécialement ragrandissement succcssif qu'il
oblint pendant la serie des années suivantes. Avec la bien-
veillanle permission de la direclion supérieure des colleclions
publiques, M. Edvin M. Thorson se chargca, å mon invilalion,
de faire les extrails nécessaires concernant les armes en
bronze d'aprés les protocoles du Musée, et les employés de
celui-ci s'empressaicnt de lui offrir leur assistance pour
l'achcvement de celle tåche. Les dessins avaient déjå de-
puis longtemps été graves et classés, de sorte que dans le
texte explicatif il fallait suivre l'ordre dans loquel ils avaient
été ranges aux planches, quoique les resultats amenés par
la considcration, l'examen et la confronlalion de plusieurs
objets provcnant de cctte époque remarquable el myslérieuse
ne manqucnt ccrtainemcnl pas de nous metlre a méme d'en
distinguer certaines periodes, si on n'élait pas déjå aupara-
vanl en élal de le faire.
SCR LES ARMES DATANT DE LAGE DE BRONZE. 9
Les ouvrages archéologiques publiés par la Sutiété nous
offrenl plusieurs arliclcs précieux sur des objcts provenant
de Page de bronze, et a l'avenir on pourra s'atlendre a en
avoir encore d'autres propres a nuus odrir plus d'éclaircisse-
menls. Nous nous bornerons dans ces pages a donner les
explications indispensables å bien cnlendre les parlies que
nous présente i'atlas. Pour les délauts qu'on puisse dé-
couvrir dans ces extraits, je souhaile qii'on s'en lienne å
moi, tandis que ce qu'il y a d'avantageux doit étre considéré
comme le fruit des elTorls de la collaboration.
I. IIACHES ET MARTEAUX.
Tab. B I n° 1-2, hacbes longues de 7 pouces et semblaLles
å celles qu'on emploie habitueliement, mais avec des orne-
ments en forme de pointes sur les cotés et le bord supérieur;
le n° 2 nous ofTre en outre des feuilles larges. Elles sont
couvertes d'une belle paline verte. Celle du Uo 2 qui pese d'en-
viron quatre livres, a été découverte en 1833 dans le champ
d'Uhe appartenant å la paroisse deRinggive, bailliage de Veile.
Confér. Nordisk Tidsskrift for Oldkjndighed, II, p. 271.
Quelques-uns des objels représentés ont été déposés au
Musée aux anciens temps sans que le lieu ou ils ont été trou-
vés ait été indiqué ou cité. Cependant on pourra avec assez
de ccrlilude admeltre que ces objels, y compris la hache du
no 1, onl été trouvés ici en Danemark.
N° 3, marteau en forme de hache ayanl le Irou ou
s'adaptera le manche vers le milieu; il est long de 6 pouces
danois, mais le tranchant en a été ébréché. La tele en est
plate et élargie. ol la furnie en est semblable å celles en
pierre que nous présente Nordisk Tidsskrift for Oldkyndighed,
tab. IV, lig. 40, 45. Sur les deux flanes plus élroits il est
orne de cinq raies paralléles , dont celle du milieu el les
deux aux extrémités sont eannelécs aux environs du Imu au
manche. Sur les deux cotés de ce dernicr il est plat, cl les
deux Dancs larges ont des oniements composes de pointes
10 SUR LES ARMES DATANT DE LAGE DE BRONZE.
enfoncées. II fut Irouvé en 1840 dans un tumulus au chainp
de Rcirsmose, h un demi mille de la mer d'ouesl pres de
Grærup, å la paroisse d'Aal, du bailliage de Ribe en Julland.
11 était couché au fond du tumulus, et le manche qui y élail
encore mais qui lomba en poudre des qu'on y toucha, élait
entorlillé d'un fil d'or en forme de spirale pesant d'une once
3/,6, et dont le metal est au titre de 20^12 carals.
N" 4, grande hache ornée, d'une longueur d'environ
16 pouces et ayant le Iranchant élargi en demi-lune et large
de 10 pouces. Des fragments considérables de deux grandes
haches, å peu pres d'une méme forme, furent trouvés en
1838 å Brondsted de la paroisse de Gaverslund au bailliage
de Veile en Jutland. La découverte en fut faite par l'en-
levement d'une grusse pierre qui s'opposait au labourage du
champ. Ils étaient å environ une aune de la pierre et å
une aune au-dessous de la surface. Ce fut en crcusant la
terre autour de la pierre que le paysan, propriétaire du
champ, les découvrit. A coté il y avait des traces d'osse-
ments rongés et un manche en bois pourri d'une longueur
d'environ 18 pouces et entouré de cinq ou de six anneaux
qui étaient pourtant tellcment rongés par la rouille qu'ils ne
supportaient pas le contact. Ces haches sont d'un Iravail
fini. Le trou ou s'adapterait le manche, se ferme en haul
par un boulon Irés elegant, el en arriere la tete a été rem-
placée par un aulre bouton semblable. Le long des flanes il
y a des ornemenls enfoncés en forme de perles ou des
creux en forme d'anneaux qui ont au milieu un bouton sail-
lant, et qui ont eu comme en marqueterie des lamelles d'or
dont quelques-unes y reslent encore. Vers le tranchant
la serie des ornemenls se partago en deux branches
s'écartanl le long des deux cotés de la parlie élargie,
de maniere que les ornemenls vont toujours en diminuant.
Ces deux haches elegantes portent en oulre des ornemenls
en forme de flammes en zigzag et fails au tour ou en creux
de la méme espcce que nous ofl'rent plusicurs des plus beaux
SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE. 11
objets en bronze. Au Irou dii manche on voit encore des
débris d'un manche en bois de chéne. Ces haches ont été
faites en tonte sur un nujaii oii un reuiplissage de terre
grasse qui traverse toute la hache jusqu'au Iranchant, ce qui
montre å la fuis le désir d'économiser du mélal et l'habileté
du fondeiir. Le remplissage et la circonstance partirulicre
d'un Iranchant non aiguisé semblent prouver que ces objets
n'ont pas clé emplojés en guise d'armes, mais plutot en
signe de commandement en chef, de mémc qu'on a introduit
plus lard le båton de maréchal, ou peut-étre ont-ils eu une
destination sacrée en servant d'orneinents d'idoles å l'instar
des hathes en cuivre que le prince Magnus, fils du roi Ni-
colas, enieva en 1129 dans une ile de la Suéde å un temple
d'idole consacré dans l'anliquité au dieu Thor: ^,malleos
quos Joviales (j>6rshamrar) vocabant'"' (Saxon, lib. XIII,
p. 630). Par le rapport qu'on en a fait, on apprend jusqu'å
quand l'usage sacré des objels d'une periode anlérieure s'est
maintenu dans l'åge de fer.
No 5, grande hache ornéc et massive, longue de 15
pouces, parfaitement bien conservée et d'un travail tres exquis.
Sur le devant elle se termine en un tranchant demi-rond
mais qui n'est pas aigu , et en arriere elle aboutit en un
bouton rond et poinlu fait au tour. Le trou au manche est
allonge des deux colés et d'un diametre d'un pouce et demi,
de sorte que le manche a du élre d'une épaisseur assez forte,
convenable å une hache tres lourde pesant de sept livres.
Sur les cotés il y a des ornemenls en spirale tracés paralle-
lement au tranchant, tres réguliers et s'emboltant l'un dans
l'autre, et en outre des ornements en forme de flammes en
zigzag, bordes de raies. lin plusieurs autres endroils il y a
d'aulres embellissements cxécutés d'aprcs le gout de ceux
qu'on apercoit sur des objets provenant de l'åge de bronze.
Celte hache est la plus lourde en bronze que l'on connaisse,
et l'on prétend qu'elle a été employée par un commandant
en chef. Deux autres haches semblables a celle-ci mais
12 STIR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE.
moins grandes et muins ornées, sont con>,ervées l'une dans
la collcction dii pastcur Bruzélius å Loderup en Scanie, et
l'autre au niusée de Breslaii; cette derniére fut trouvéc en
1802 aux environs de Rosenthai pres de Zoftenberg en Si-
lésie, et Busching nous en a donné le dessin dans ^^Heid-
nische AUerlhiimer Schlesiens". Ces deux h.iches sont pour-
tanl bien moins grandes; celle de la Scanie n'a que 11 pouces et
celle de la Silésie n'en a que 9. L'objct remarquable qu'on a
représenté ici, fut trouvé en 1833 dans File de Storo appar-
tenant å la paroisse de Krogsbolle au bailliage d'Odensé, å
l'extrémité septentrionale de l'ile de Fionie. en face d'Asko,
å environ 50 pas du bord de la mer; on la découvrit en
creusant la terre jusqu'å une profondeur de deux aunes pour
l'élévation d'une digue; elle était placée å une aune au-des-
sus du niveau de la mer. Il est å remarquer qu'on ne trouve
aucune espéce de lumulus dans cct endroit ni dans aucun
autre lieu de ces iles.
II. POINTES DE FLÉCIIES.
Tab. BI, n° 6-9, pointes faconnées de maniere å étre
emboilées dans le manche.
No 6-7, pointes longues de 3 pouces; on ignore l'en-
droit oia la premiere a été Irouvée, mais la seconde ful trou-
véc en 1827 au haut d'une urne remplie d'ossemenls bruiés,
Saquelle fut déterrée aux environs de la ville de Vordingborg,
au midi de la Sélande.
N° 8, longue d'environ 2 pouces et demi; elle a été
trouvée en 1838 å colé d'un bouton double embelli d'orne-
ments relevés sur le devant d'une aiguille å bouton recourbé
et de pliisicurs anncaux placés au haut d'urnes sépiilcrales
remplies de cendres et de terre, et déposées dans une petite
biere au fond d'un tumulus au champ de corvée de FusingiJ
de la paroisse d'Aalum au bailliage de Viborg.
N° 9, longue de 2 pouces el demi; trouvée en 1825
å coté d'une pincette avec des ornements en crcux, d'une
SCR LES ARMES DATANT DE L AGE DE BRONZE.
13
aiguille carrée en hånt et propre å étre emboitée dans un
manche, et d'tin couteau a poignée recourbée; le tout étail
placé au haut d'une urne en argile rougeåtre rcmplie d'osse-
menls, réduits en cendres et déposée å Teglhoi, å environ 300
pas au midi du lac de Viborg.
N° 10-12, faites de maniere å entourer le manche ou
å y étre attachées å l'aide d'une enveloppe speciale.
N° 10, longue de deux pouces el formée d'un morceau
de bronze en forme de lancette; en bas elle est recourbée
comme pour saisir le manche; elle fut recue en 1844, avec
plusieurs objels d'antiquité dont quelques-uns étaicnt en
bronze et qui ont été trouvés dans la contrée de Jægerspriis,
en partie dans des urnes déterrées dans le champ de Thors-
lov appartenant å la paroissc de Gjerliiv et dans les champs
de Draaby et de Nedre Draaby, de l'arrondissement de Horn
au bailliage de Frederiksborg en Sélande. Conférez la Revue
des Antiquaires du Nord ^^Antiquarisk Tidsskrift", 1843-
1845, p. 129.
No 11, pointe qui n'a qu'un pouce et demi de longueur;
l'extrémilé d'en bas en est entourée d'un ruban en bronze qui
parait avoir servi å l'attachcr au manche; elle a été trouvée
en 1838 avec un glaive en bronze long de 27 pouces, une
épée imitée, une petite scie, des fragments d'aiguilles et
des perles d'ambre, au fond d'un tumulus du champ de Var-
ming, de la paroisse de Seem au bailliage de Haderslev du
duché de Slesvig.
N" 12, longue d'un pouce trois quarts, enveloppée
d'un ruban en bronze en forme de spirale propre å saisir
le manche.
III. LAMES D'ÉPIEU OU POINTES DE LANCE.
Tab. BI, no 13-21, différenles en grandcur et en
forme dont quelques-unes ont des orncments sur la partie
inférieure dans laquelle s'cmboitait le manche en bois.
14 SCR LES ARMES DATANT DE l"aGE DE BRONZE.
N" 13, longue de 3 pouces et troiivée en 1842 pres
de Skagen dans le Jutland septentrional.
No 14, 18, 19; en creusant un champ pres du vil-
lage de Midskov de la paroisse de Mesinge au bailliage
d'Odensé en Fionie, on fit en 1836 iine Irouvaille de plu-
sieurs objets en bronze, entassés å un seul coup de béche
au-dessous du gazon, mais sans aucune espece de soin ap-
parent pour les conserver ou les retrouver; il y avait parmi
ces objets: iine tres belle pointe de lance (n° 18), longue
de 10 pouces et derai, ayanl les colés d'une forme insolite,
å trois raies en relief; la douille ou le tuyau du manche
dans lequel s'emboitait le manche en bois, est orne d'une
Iriple serie d'anneaux; cinq pointes de lance plus petites, dont
l'une (n" 14) est longue de 6 pouces, tandis que l'autre (n° 19)
n'en a que 5 et derai; le bout en bronze d'une hampe
d'épieu; il est long de 3 pouces et demi et å peu pres de
la forme d'un ciseau; une boucle en forme de lunelte em-
bellie d'ornements annulaires; un couteau courbe, deux vases
de bronze de l'espece qui est å couvercle, et formes de
maniere å se laisser fermer å l'aide d'un verrou traversant
deux oreillettes; tout en bas il y a encoro un ornement par-
ticulier qui semble provenir des ornements annulaires. Ces
deux vases renfermaient une quanlité de fragments en bronze
de celtes (voir Guide to Northern Archæology by the R. S.
N. A., ediled for the use of English readcrs by the Earl of
Ellesmere, p. 59); å en juger par les brisures qui ont l'air
d'étre vieilles, il faul croire que ces objets ont été destinés
å élre refondus. Comme il y avait des rebuls de fonte å
coté de tous ces fragments, il est tres probable que cette
trouvaille nous présente le reste du fonds d'un ouvrier en
metal.
No 15, pointe d'un dard leger, longue å peu pres de
16 pouces, d'un beau travail, mince et tout-å-fait creuse,
trouvée en 1826 pres de Haarby du bailliage d'Odensé en
Fionie.
SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE RRONZE. 15
N" 16, pointe de I;ince, longne de 10 pouccs, ornée
en bas et ayant élé .ittachée au manrhe å Faide d'une che-
ville; trouvée en 1829 en taillant des tourbes dans une
lourbiere pres de Ghimso au bailliage de Præsto en Sélande.
N° 17, 21, deux pointes de lances parfaites; l'une qui
est longue de 21 pouces, est la mieux faite que Fon connaisse:
elle a la douille embellie d'ornoments faits au lour, et couverle
d'une paline rougeåtre; Fautre qui est toute pelile, n'esl longue
que de 4 pouces et demi, et la douille en est dépourvue d'orne-
ments; elles ont été trouvées en 1844 å coté de plusieurs autres
objets d'antiquilé en bronze, parmi lesquels il y a une lame
d'épée, dans la colline nommée Lodnehcii au champ du vil-
lage de Sarup, å la paroisse de Haarby, au bailliage d'Odcnsé
en Fionie.
N° 20, pointe d'une pelite lance; elle est longue de 5
pouces et deini, paifaitement bien conservée et couverle d'une
noble rouille. Le long des cotés de la lame et au milieu
on la embellie de raies en relief. On no distingue pas
toul-å-fait de quelle maniere elle a élé adaptce au manche.
Les trous de cheviile ordinaires ne se retrouvent pas å la
douille, mais une pelite parlie en a été brisée. Elle fut
trouvée en 1835 au fond d'une urne cinéraire å coté d'os-
sements réduits en cendres au liaul d'un lumuliis dans un
champ pres de Haarby au bailliage d'Odensé en Fionie.
N° 22-23, bouls de hampes d'épieu ; le n" 22 est long
de 6 pouces et se lermine en bas par une forme de ciseau;
le n° 23 est long de 2 pouces et deux tiers; il fut Irouvé
en 1827, pres de la ville de Holbek en Sélande.
IV. GLAIVES ET POIGNARDS,
munis de poignées el de soies de diverses espéccs, lab. Itll
no 1-10; Blil n° 17-25; B IV n° 33-42.
N° 1 , glaive bien conservé h l'exceplion de la pointe
qui a élé brisée; il est long d'environ 22 pouces avec une
16 SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE.
soic plate et large. La lame, comme il en csl ordinairement
de ces glaives, est a deux tranchanls avec une raie large au
milieu. Le bois dont la poignée a été revélue, était pourri
en l'enlevant, et la gaine était toute décomposée par l'effet
de la vélusté, de sorte qu'elle se réduisit en poudre au mo-
ment OU on vouliit l'oter. La bouterolle faite en bronze et
de la forme carrée ordinaire, s'est conservée. Comme il
parait, la poignée en bois a été allachée å la soie par des
rivets, et selon toule apparence ce glaive a apparlenu a Tåge
de bronze poslérieur, ce qui semble conslater en oulre la
qualilé particuliére du tombeau ou il ful trouvé. Dans les
lumulus datant de la periode la plus recuiée du lemps paven,
c'est-å-dire de l'åge de pierre, on trouve ordinairement, sur-
tout dans les grandes chambres sépulcraies, comme on le
sait, des squelettes de cadavres non briilés. Dans l'age de
bronze au contraire on briilait le plus souvent les corps
morts, tandis qu'on en conservait la ccndre dans des urnes
qui furent déposées dans des reservoirs sépulcrals moins
grands. Ce raode d'enterrement fut remplacé dans la der-
niére periode du paganisme, c'est-å-dire dans l'åge de fer,
par l'ancien usage d'enterrer les corps morts non brulés.
Dans la préface dont l'historien Snorre fait précéder les sagas
des reis de Norvége, il fait mention de la deuxiéme periode
de transition, en suivant les traditions conservées qui ne ré-
trogradent pourtant pus jusqu'å la population originaire et
primitive: ^^Le premier åge", dit-il, ^^porte le nom de l'åge
d'incinération (Jbrunanhl^:, å cette époque il fallait briiler tous
les corps morts et cnsuite eriger en leur honneur des pierres
monumentales. Cepcndant depuis que Freyr avait été enterré
dans un tumulus pres d'Upsala, plusieurs chefs firenl elever
des tumulus tout aussi bien que des pierres monumentales
en honneur et en souvenir de leurs parents. Mais quand
Dan le magnanime, roi des Danois, fit elever un tumulus et
ordonna qu'on l'y fit porter apres sa mort avec rorncmenl
royal, son armurc et son cheval tout harnaché et tant d'aulres
SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE, 17
effets,. plusieurs de ses paren(s firent de méme el l'åge des
tumuhis (Jiaugsdhl) commenca en Danemark, inais Tåge
d'incinéralion ful cncore longlenips mainlenu parmi les Sué-
dois el les Norvégiens". C'esl de celle époque de Iransilion
que dale le tombcaii d'ou noiis parvienl le glaive représenlé
ici. Un lumulus silué dans le cliamp de Fliallerup de la
paroissc de Dronninglund au bailliage de Hiilrring, fut ouverl
en 1846 et l'on y Irouva unc chanibre conslruite en pierres
de granit, longue de 7 pieds, large d'environ deux pieds el
haute d'un pied, de sorte qu'elle était tres élroile et tres
basse, et il y avait un squeletle enlier avec un glaive en
bronze renfermé dans une galne en cuir el pose sur la
poilrine. Antiquarisk Tidsskrift, 1846-1848, p. 18-19.
N° 2, glaive complet, long å peu pres de 27 pouces. Au
milieu de la lame on apercoil une raie en relief. La
poignée, mainlcnanl perdue, a été altachée å la soie moyen-
nant Irois grands rivets. La garniture supérieure de la gaine
est également en bronze el s'esl bien conservée. On a
trouvé celle arme en Fionie. Cfz Anl. Tidsskrift, 1843-
1845, p. 20.
N° 3 a-b, glaive tres dislingué; il esl long de 30 pouces,
la poignée y comprise; lout y esl complet, å l'exceplion d'un
boulon lout en liaul el de la marquelterie faite en bois, en
os OU en maliere scmblable sur les colés larges de la poignée.
Les flanes de la soie qui a Iraversé la poignée, sonl ornes
d'une lamelle mince en or, ou l'on a fait des ornemenls
annulaires d'une espcce semblable a ceux qu'on voit a unc
poignée de glaive, ornée de lamelles pareilles en or et repré-
senlée sous le n° 10. Les rivets qui onl relenu les ornemenls
inrruslés aux rotés larges de la poignée, exislenl encore.
La lame ornée de cannelures a encore les deux Iranchanls
fort aigus, L'étal bien conservé de ce glaive esl du Ji la
circonslance qu'on l'avail renfermé entre deux piéces de bois
piates dont on avail forme une espece d'élui soudé i'j l'aide
de résine, el de celle soudure on découvre enciire les Iraces,
1850-1860. ■>
18 SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE RR0N7.E.
Les pic'ccs (ie bois portent des crciix taillés ou le gljiivc aii-
rait pil avoir place, et å en juger par la forme de ces raies,
il parait qiie la poignéc a été décorée d'un grand bouton
aplati sur les cotés mais perdii aujoiird'hni La découverte
en fut faite en 1849, dans une lourbiere pri-s de Fronip au
bailliage de Svendborg en Fionie. Cfz Ant. Tidsskrift, 1849-
1851, p. 33.
N° 4, glaive avec la soie, long de 29 pouces; la lame en
est ornée de cannelurcs élroites au milieu; la marquetterie in-
cruslée aux flanes larges de la poignée s'osl perdue; elle a
été attachée par qualre rivels ranges en forme d'un demi-
cercle.
N" 5, fragments considérables d'un glaive qui, a l'instar
de plusieurs aulres Irouvés au méme endroit, a déja dans
l'antiquité été brise en plusieurs morceaux. II nous offrc
une soie plate å laquelle la garniture a été attachée å l'aide
de quatre rivels. Le glaive, en y comprenant la poignée, a
été d'une longueur de 31 pouces. II fut (rouvé en 1823
dans des fouilles entreprises pour enlever une pierre situce
au champ do Flolbeksladegaard; on troiiva au méme endroit
plusieurs objels de bronze, parmi lesquels nous nommcrons
un morceau qui parait avoir forme lo cimier d'un casqne ou
un grand bouton de bouclier orne de plusieurs rangs d'or-
nenienls rayés et onduiés; une piéce moins grande d'une
espéce sembiabic; un anneau d'un diametre de 6 pouces et
d'une épaisseur de 2 pouces, chargé de lignes gravées en
forme d'ornemcnis a la joinlurc des extrémités; des frag-
ments d'un vase destinca étr« suspendu; quatre petits celtes
dont les trois sont munis d'oreillettes; trois grandes chevilles
creuses en cuivre, tres semblables å de grands clous, longues
de 8 pouces, ornées d'un bouton en haul, faites joliment au
tour avec des ornements graves, et se tcrminant enfin par
une pointe carrée.
N" 6, glaive brise en cinq morceaux qii'on a réussi å
reconiposer; la longueur de ee glaive est de .34 pouces et dcmi,
SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE. 19
de sorte quc c'pst la iin des glnivrs en bronze los plus longs
que possede le musée; il se dislingue en oiilre par la
f«rme particulierc de la soie, de maniere que les bords en
sonl lånt soit pcii bombes. La garniture de la poignée a
élé attachée å l'aide de sepl rivets qui se sont perdus. Le
tranchant de la lame qui parait avoir élé mince, esl rongé
par la rouille, mais le glaivc cst du reste couvert dune jolie
paline verte. Ce glaive extraordinairo qui se dislingue en-
core par des ornemenls annulaires faits lout en liaiil sur la
lame pres de la soie de la poignée, a été trouvé en Fionie.
N° 7. glaive propre a élre porlé avec la gaine entiere;
réuni å celle-ci il est long de 24 pouces trois quarts ol large
d'un pouce trois quarts. La poignée qui se lerminc en nn bou-
lon en bronze, a du reste élé falle en corne el relenue å la
lame å l'aide de cinq rivets traversanl la soie, et dont les
deux se sont encore conservés. La poignée a en lout été
d'une longueur de cinq pouces. La gaine en est bien con-
servée. A l'intérieur, pres de la lame, il y a sur chaque colé
de celle-ci une bande de peau non tannée ayant le poil
lourné en dedans et en travers de la lame dans loule sa
longueur. On y a superposé deux barres on bois de bouleau
qui vers la pointe de la gaine ont élé laillées avec un liord
relevé au milieu, de sorte que la taille Iraversée par la pointe
forme un carré parfait semblable å une boulerolle. Les barros
suporposées ont élé réunies å l'aide de Irois anneaux on cuir
dont l'un cnloure le milieu de la gaine. landis que le deuxiéme
en embrasso l'cmbourhure. ol que le Iroisiéme forme l'oreil-
lelle vil la ceinture a été allacUée. Celle orcillelto a élé
faile d'une maniére parliculiére; d'un morceau de cuir on a
laiilé un anncau ovale el oblong qui a élé placé de Iravers
sur la gaine tout pres de Pombourliurc, el dont los bondes
extrémes formani roreillelle méme onl élé enveloppées d'un
morceau de peau loule mince. La couverlure Iroisiome ou
cxtérieure de la gaine ost d'une peau mince ou Ton no ilo-
fouvre nulle Iraco (\v couture, cl ([ui a donr prtibablcincnl tir
20 SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE.
collée contre la gaine, mais vers l'ex[rémi(é elle cst enve-
loppéc d'unc bande de cuir mince. Dans l'oreilletle clait
encore l'un des bonts d'unc conrroie de cuir large d'un demi
pouce, laquelle a servi de ceinliirc oii de bandoiilii're, mais
qui élait déchirée en plusieurs morceaux, et une autre conr-
roie de cuir semblabie dont on ne voyait plus que les pierces
exlrémes, y avait élé atlacliée moyennant deux boulons doubles
en bronze. Ce glaive remarquable fut Irouvé en 1845 dans
le tombeau d'un petit luinulus élevé au champ de Hvidegaard
dans la paroisse de Lyngby au bailliage de Copenhague. On
y trouva les restes d'un cadavre dont les ossements réduils
en cendres n'avaient pas élé déposés dans une urne, mais
conservés dans une piece d'étoffe de laine qui semblait avoir
été un manteau; aprés y avoir élé cnveloppé, le tout avail
élé déposé sur une peau de chevrenil. A coté de celle espéce
de manteau il y avail, oulre une fibule en bronze, le glaive
mentionné dans la gaine, et pres de la un élui en cuir, long
de 5 pouces un liers et large d'un poucc Irois quarls, lequel
se fermait å l'aide d'une cheville en bronze longue de 5 pouces
et demi et se lerminant en haut par un boulon; celle che-
ville Iraversait des oreillellcs en peau allachées sur les deux
colés å l'inslar de nos porte-fcuilles sans couvcrlure qui se
ferment å l'aide d'un crayon de mine. L'élui renfermait un
instrument en caillou, long de Irois pouces et demi et de la
méme forme que les pointes de javelot de l'age de pierre;
il était enveloppé d'un morceau de boyau ou de vessie qui
monte si haut que pour Vc\) tircr, il faudrail le déchircr; il y
avait en oulre deux différetils couteaux en bronze, dont l'un
était enveloppé de bandeletles de peau, et l'aulrc passé dans
une petite gaine de cuir, une pincellc en bronze, un morceau
d'ambre qui cst un débris de perle percée, une qucue de
serpent, un pelit coquillage (conus medilcrraneus, Hvass),
une scrre de faucon avec plusieurs aulres objcls; de plus:
un sachel cousu d'une peau de boyau ou de vessie et ren-
fermatil la machoirc inférieure et une pclite dent d'un jeune
SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE. 21
éctircuil, (lu sable el de pcliles pierres, etc. elc. II esl vrai-
semblable qiie {ous ces objels, y compris le glaive, ont ap-
partenu a nn sorcier de celle haule anliqiiilé. L'cxanien do
I'étiil et de son conlenu remarquable nous rappelle la des-
criplion que la saga de Thorfinn Karlsefne nous fait de la
sorciere Thorbiorg, de sa ronduite et de son coslume å Heri-
ulfsnes au Greenland vers la lin du dixieme sifecle , c'est-å-
dire dans un temps bien plus recent; elle avait le corps en-
louré d'une ceinlure d'amadoii, oii élail suspendu un grand sac
de peau, dans lequel elle gardail ses instruments de sorcellerie.
dont elle se servait en exeroanl sa facuité divinatoire. Parmi
les autres objels apparlenant å son metier, il y avait encore
uno ruilier de cuivre jaune et un couteau de cuivre, qiii étail
attaché å un manche d'ivoire ou plutot de morse, enlouré de
deux anneaux, mersingarspoiiu ok knifr af eyri tannskeptr
tviboikadr^ (cfz Rafn, Anliquitatcs Americanae p. 104-
112). II parait done que de méme que le prétendu sorcier
de råge de bronze s'est servi d'objels de l'åge de pierre en
exercanl sa profession, Thorl)iurg a également employc un
couteau en cuivre ou en bronze dans le Groenland loinlain
å la fin du temps paien. En faisant l'ouverture du lombeau
qiii renfermait ces objels, on Irouva le tout dans un élal bien
conservé, mais cerlaines parties décomposces par la vétusté,
de sorte qu'elles se réduisaient en poudre pour peu qu'on y
louchat. Cependant en employant beaucoup de soin et de
prudence on parvinl å en imprégnor d'un liquide collant chaque
morceaii qui en avait besoin; cc liquide élail une espcce de
laque préparce en vernis moyennant laquelle on rcussit å
enlever tous les objels conlenus dans le lombeau, el par une
seconde operation on parvint å les rall'crmir encore davanlage,
de sorte qu'ils pourronl maintenanl étre conscrvés pendant
un tres long cspace de temps. Un comité d'anliquaircs,
compose de MM. C. J. Thomsen, C. F. Uerbsl et A. Strunk et
assisté par M. J. Ibsen l'analome, enirepril de les soumetlre
å l'examen le plus consciencieux, il la descriplion délaillée,
22 SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE,
faile par eux de cette Irouvaille reinarquabie, a i'uuini å M.
C. F. Herbst le sujet d'iine communicalion appuyée de nom-
breux dessins en cinq planches, et admise aux Annales de
i'archéologie du Nord, 1848, p. 336-52, tab. 1-V; cfz Ant.
Tidsskrift 1843-1845, p. 236-37.
N" 8, lame d'un glaive ornée d'une raie en relief,
tracée au milieu, et ayant deux aulres raies qui y sont paral-
léles; la pointe de la poignée y comprise, elle estlongue de 30
pouces. La poignée méme en est du reste perdue, et vu qiie la
lame est dépourvue de troiis pres de la pointe de maniere å
n'avoir pu étre attachée å la poignée par des rivets, selon un
procédé amélioré et plus recent servant å la rafTermir , il
fant sans doute rapporter ce glaive, ainsi que le suivant, å
l'époque la plus reculée de l'åge de bronze.
]N° 9, lame de glaive longue de 19 pouces en y
comprenant la poignée qui s'est perdue å l'exception du
boulon d'épée de bronze (out en haut, el d'un fil d'or dé-
roulé en spirale dont la poignée perdue a été enlorliilée.
N° 10, poignée ou parlie supérieure d'un glaive en
bronze. Les colés do celle poignée sont plaqués de la-
meiles en or minces, oil l'on a grave des ornements annu-
laires tres exacts. La garniture de la poignée a élé perdue,
et il ne reste qu'un tres petit morceau de la lame. Cet objet
a élé trouvé en 1840 parmi les débris d'un lumulus démoli
pres de la maison seigneuriale de Basnes de la paroisse de
Tiæreby au bailliage de Sorii en Sélande.
Poignards, n° 11-15.
N" 11, on n'y voit qu'un fragment propre å étre adaplé
å une poignée å l'aide de trois rivets.
N° 12, poignard å lame enliere, long de 12 pouces,
et fait pour élre attaché dans la poignée moyennant trois
rivets dont les deux se sont conservés.
N° 13, la pointe de la poignée y comprise, ce poignard
est long de 10 pouces. Le boulon de la poignée ayant des orne-
SUR LES ARMES DATANT DE L AGE UE BRONZE.
23
ments anniilaires eii h;iut a élé conservé, inais re qtiil y
a cu enlre celui-ci cl la parlic d'en bas, s'esl pcrdu ; on y
voil le Irou d'uii rivet servant å allacher la puignéc. Cet
objet a élé trouvé en 1847 aiix environs de Viborg.
N° 14, poignard d'une forme Ircs rare, représenlanl iin
Iriangle isoscéle d'une haulciir de 7 poiices el demi ; du milieu de
sa base. large de 2 pouces, sorl la pointe de la poignée comme
la conlinualion du dos relevé qui depuis la poinle de la lame
s'élend le long du milieu des deux colés. II ful Irouvé en
1840 dans une urne déposée au lumulus dil Gadeliiji, dans
le champ d'Eglved, au bailliage de Veile en Julland. On Ta
courbé pour le metlre dans Turne tout comme on a eu Tba-
bilude de le faire au nord de l'AIIemagne oij l'on a souvcnl
Irouvé dans les lumulus vandaliques des glaives en fer courbés
el déposés dans des urnes (cfz Anl. Tidsskr. 1843-1845 p. 14;
Mém. des Ant. du Nord 1845-1849, p. 15-16). A colé du poi-
gnard on Irouva un petit anneau cannelé en bronze de la forme
des anneaux de poigncl, mais comme il n'a qu'un diametre de
deux pouces, il a probablement élé appliqué å la poignée du
poignard. Au fond du lumulus on Irouva plusieurs objels en
bronze, entre autres un couleau demi-rond d'un ouvrage parfait.
]N° 15, couleau ou tres petit poignard long de 5
pouces avec la soie qui a élé allacbée moyennanl Irois rivets
å la poignée maintenanl perdue. II a élé trouvé en 1841
dans un lumulus parmi des pierres el des ossemenls réduils
en cendres aux environs de Leirskov du bailliage de Ribe
en Julland.
BOUTEROLLES ET GARNITURES DE GAInES DE GLAIVES ET
DE POIGNARDS, U" 16 a-C.
No 16 a. jjoulerolle en bronze apparlenant å la gaine d'un
glaive; de chaque C(')lé il y a licux peliles bosses et au milieu
un Irou triangulaire qui a probablement élé travcrsc d'un
rivet desliné a fixer la gainc. On Ta Irouvée en 1845 dans
une lourbiére pres d'Ullerslev au li;iilliage de Svendborg en
24 SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE.
Fionie, a coté d'un paistave d'un travail dislingué (voir Guide
to Northern Archæology by the R. S. N. A. , cditcd for Ihe
use of English readers by llie Earl of Ellesmere, p. 60) et
de plusieurs pointes de javelol en bronze dont les douilles
gardent encore le noyau de terre grasse sur lequel elles ont
élé moulées; cfz Ant. Tidsskrift 1843-1845, p. 283-34.
N° 16 b, petit morceau en bronze qui semble avoir
élé appliqué en bouterolie å la gaine d'un poignard en
bronze trouvé au méme endroit, et dont il parait que le bout
de la gaine n'a pas été pointu mais large en bas. 11 fut
trouvé en 1834 dans ub tumulus de la paroisse de Kollerup
au bailliage de Thisted en Jutland.
N° 16 c, boulerolle de la gaine d'un glaive; elle est
ovale et å ornemenls; le bout en a élé coupé tout droil. On
l'a trouvée en 1844 dans le champ de Skad au bailliage
de Ribe en Jutland,
N° 16 d, boulerolle carrée de la gaine d'un glaive, ou
peut-étre est-ce la garniture qui a été allachée å la poignée d'un
poignard; elle a élé trouvée en 1842 avec uiie pierre å aiguiser
en forme de massue et d'unc longueur de 5 pouces, dans
un lumulus au champ de Giedsager de la paroisse de Heden-
sled au bailliage de Veile en Julland.
N" 16 e, garniture en bronze apparlenant å une gaine
de glaive; elle a été recue en 1826 de Lykkesholm, de la
paroisse d'Ellested au bailliage de Svendborg en Fionie.
D'autres glaives, tab. B III n° 17-25.
N" 17, glaive long de 25 pouces ayant la poignée at-
tachée å la lame moyennant cinq rivels ranges en demi-
cercle; la poignée en a six anneaux en bronze, parmi les-
quels il y a eu du cuir dont on a trouvé des fragments ainsi
que des parties du fourreau, qui étail forme å l'aide de
planchelles en bois couvertes do cuir; il a élé trouvé en
1841 dans un lumulus pres de Leirskov au bailliage de
Ribe en Jutland.
SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE. 25
N° 18, glaive long de 25 pouces et iin liers; lu lame en
esl attachée å la poignée a l'aide de six rivels ranges en demi-
cercle. A la poignée qiii est en proportion tres pelite, une
certaine suljstance, perdue mainlenant, a élé appliquée entre
huit anneaux ovales en bronze. II a élé trouvé en 1844,
en creusant un fosse a travers une tourbiére, pres d'Olslykke
au bailliage de Frederiksborg; efz Anl. Tidsskr. 1843-1845,
p. 127 et au sujet d'un glaive semblable trouvé dans un lu-
mulus pres do Mogelthorum, dans la paroisse de Tborum, au
bailliage de Viborg; efz Nordisk Tidsskrift for Oldkyndighed,
II, 268.
N" 19, lame dont la pointe a été perdue; elle est d'un
tres beau travail, avec une raic en relief au milieu et paral-
léle å une large bordure marquée de raies fines; la poignée
en est compléte et cgaleraent en bronze; elle fut trouvée il y a
plusieurs années dans Pile de Morsii en Jutland.
N° 20, glaive tres beau, long de 21 pouces, å poignée
compléte qui å l'aide de 5 rivels ranges en demi-cercle a
été adaptée å la lame dont le milieu est orne de raies; il a
été brise en cinq morceaux réunis mainlenant; on l'a
trouvé en 1821 avec une pincette elegante en bronze dans
un tumulus en travaillant å la chaussée pres de Kingsled en
Sélande.
N° 21, glaive long de 28 pouces; la lame porte une raie
en relief au milieu; la poignée qui n'est longue que de qualre
pouces, parait avoir été moulée en méme temps que la lame.
Les cotés en ont élé garnis de plaques oblongues, faites d'une
aulre substance, probablement de bois ou d'os, et qu'on y avait
altachées; a cbaque coté on voil trois rivels fermes, par les-
quels la pointe de la poignée a élé attachée, et trois enlailles
y ont encore été faites pour recevoir des rubans destinés å
retenir les plaques. II fut trouvé en 1828 avec une -jolie
pointe de lance en taillanl des tourbes a Texlrémité d'une
tourbiére aux environs de la ville de Skielskiir en Sélande.
26 SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE.
N" 22, glaive complel, long de 26 pouces, avec une poignée
ornée, <i laquelle la lame a étc attachée å l'aide de six ri-
vets; il a été troiivé en 1840, å une deini aiine au-dessoiis
de la siirface du sol, dans un endruit ou il y a cu appa-
remmenl nn tumulus, å environ 150 pas au sud-est du vil-
lage d'Ambek, dans la paroisse de Jungshoved au bailliage
de Præslo en Sélande.
N" 2.3, glaive long de 22 pouces; la lame qni a été brisée
en trois morceaux, a de nouveau é(é recomposéc; elle a été at-
tachée moyennant trois petits rivets å la poignée ornée; le
long du milieu elle oflrc une raic large et convexe.
N" 24, poignée de glaive ornée de divers orne-
rnents, parmi lesquels des orncmcnts annulaire.s concentriques
en grand nombre; la lame n'y csl attachée qu'å l'aide de
deux rivets; elle fut trouvée en 1826 å colé de plusieurs
urnes brisées dans un tumulus du champ de Bedsted, au
bailliage de Thisted en Julland.
N° 25, glaive ou poignard qui n'est long que de 16
pouces et deux tiers; il fut trouvé en 1842 dans un tu-
mulus pres de Rind, au bailliage de Viborg en Jutland.
Des poignées de glaives en bronze avec des frag-
ments de la lame, tab. B III, n° 26-30.
N° 26, poignée attachée å la lame moyennant quafre
rivets, qui y ont été appliqués en demi-cercle; elle est pourvue
d'une espéce d'ornements tres rares; on Ta Irouvée en
1835 pres de Catharinedal dans la paroisse de Kundby au
bailliage de Holbek en Sélande.
N° 27, poignée å ornements se croisanl en spirale et
d'une belle forme; la lame n'est attachée å la poignée qu'å
l'aide do deux rivets; il élait apparent que le glaive avait
été déposé dans la gaine, comme ou en trouva de grands
morceaux attachés å la lame; cependunt par le conlact de
l'air ces morceaux lombcrent en poudre, de mcnie que la
lame se décomposa en plusieurs pieces quaiid on ossaya de
SDK LES ARMES DATANT DE L'AGE DE BRONZE. 27
l'enlever. Elle fut trouvée le 30 aout 1829 par le Prince
Frédéric Carl Christian, aujourd'hui Roi de Danemark, dans
un tumulus pres du pare dti chateau de Sorgenfri (Sans-
soiici), un peu au-delå du moulin å eau de Fuglehoved, ou
le Prince fit faire des fouilles sous sa propre surveillance et
par l'assistance de M. C.-J. Thomsen pour l'examen des
objets découverts. La colline élait entourée tout en bas d'un
cercle de grosses pierres, et la place en dedans était pavée
et couverte d'une couche mince de terre noire, tandis que
les charbons qu'on y Irouva otTraient les traces d'une ciné-
ration. Le glai.ve était nu milieu de la place sous un mon-
ceau de pierres de champ entassées, au-dessus desquclles on
avait ensuite élevé le tumulus; cfz Nordisk Tidsskrift for Old-
kyndighed III, 293-96.
N° 28, poignée d'un petit glaive ou d'un poignard; elle
est pourvue d'ornements annulaires concentriques en zigzag.
La lame n'y est attachée qu'å l'aide de deux rivets; autanl
qu'on le sait, ce morceau fut trouvé en 1819 å l'ile d'Am-
rum dans la mer d'Oucst.
N° 29, poignée faite d'une maniere différente de l'usage
ordinaire; tout comme sur le glaive du n° 21, on y a pra-
tiqué, peut-étre par motif d'économie du metal, deux ouver-
tures carrées et oblongues qui ont été remplies de bois, au-
tant qu'on en peut juger. C'est å travers ces morceaux in-
crustés que la pointe de la poignée a été attachée å l'aide
de Irois rivets encore conservés et en outre, comme å l'or-
dinaire, par des rivets placés en demi-cercle. Le bouton
porte des ornaments en spirale. Trois fragments de la lame
qu'on y trouva, nous prouvcnt que le glaive a été déposé en
etat brise dans le tombeau. Elle fut trouvée en 1836 en
faisant des fouilles dans un tumulus de la péninsule de Ke-
kenis qui s'altache å l'ile d'Als.
N° 30, poignée faite de la méme maniere que la piecc
précédente; la lame s'y attache ainsi de deux manii^rcs,
c'est-å-dirc par quatre rivets en demi-cercle et par trois
28 SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE.
rivets å travers l;i pointe saillanle avec des objels incrnslés
pareillement en bois, en os oii en maliere sernblable. Il ful
trouvé en 1834 avec un palslave et une aiguille en bronze,
et en outre un anneau de doigt d'un double fil d'or plié å
cinq tours en spirale dans un tumulus de la paroisse de
Handeved au bailliage de Flensborg entre les villes de Frus-
lev et de Harrislev; ces objels étaient déposés dans un petit
cofTre en pierre ou il y avail une urne en argilc remplie
d'ossements réduits en cendres; cfz Nordisk Tidsskrift for
Oldkyndighed III, 335-37.
D'aotres poignards, n° 31-32.
N°31, poignard long de 10 pouces, bien conservé, å poi-
gnée et a lame enliere fondues ensemble. La pelile poignée qui
est tout en bronze et longue d'un pouce un quart, esl en-
lorlillée d'un fil d'or complétement intact, mais enlre ses
tours la rouille s'esl fait jour, d'ou il parait evident que
l'anneau a d'abord entouré la poignée de l'arme. On l'a
trouvé en 1840 en rasant un tumulus dans le champ de
Slotsbiergby, au bailliage de Sorii en Sélande.
N° 32, poignard long de 11 pouces ; la lame qui a élé brisée
en deux morceaux qu'on a ensuile recomposés et la poignée en
sont élégamment ornées. On ne saurait indiquer l'endroit
OU eet objet a été trouvé, mais un aulre qui pour la forme
et le travail y est fort resscmblant, fut trouvé tout récemmenl
dans un tumulus au champ de Breum, de la paroisse de
Grinderslev, au bailliage de Viborg. II est long de 12 pou-
ces trois quarts. La poignée en est remplie de lerre cuile
å l'intérieur sous une plaque en bronze ou l'on découvre
plusieurs cannelures qui ont sans doutc élé remplies d'une
espcce d'émail. Le bouton est couverl d'une lamelle en or
qui est embellie d'ornemenls annulaires concenlriques. Ln
double anneau de poignel en or et en spirale, forme de trois
tours de GI d'or minces, élait déposé pres de chacun des
colés du poignard.
SUR LES ARMES DATANT DE I.'aGE DE BRONZE, 29
Plusieurs GLAivES, n° 33-42.
N° 33, glaive complet tt bien conservé, lung de 33
pouces. La lame ornée de raies le long du milieu est
moyennant six rivcls en demi-cerclc altachée å la poignée
qui esl ornée de Irois anneaux en relief, entre lesquels on
a tracé des lignes et quatre rangs d'ornemenls annulaircs
concenlriques; au liaut du bouton il y a un cercle de grands
orncments annulaires concentriqucs.
N° 34, glaive égaicmcnt bien conservé, long de 27 pouces,
å poignée étroite. La lame est moyennant sept rivets placés
en demi-cercle altachée a la poignée chargée d'ornemenls
brises. II ful trouve en 182G å une profondeur de irois
pieds dans une tourbiére pres de Hesle dans la paroisse
d'Egitslovmagle au bailliage de Sorii.
N° 35 glaive Irouvé en qualre morceaux qu'on a mainte-
nant rassemblés, mais il ne parait pas qu'sl ait réobtenu loule
sa longueur. La lame qui a une raie large en relief au
milieu avec Irois lignes minces de chaque coté, esl altacliée
moyennant quatre rivets å la poignée qui est pourvue de canne-
Uires et d'ornemenls en spirale, et le bouton en a une plaque
en or OU l'on voit des ornemenls annulaires concenlriques
entourés d'une tresse. On trouva re glaive en 1826 avec
les débris de la gaine en cuir y apparlenanl, å culé d'un
grand palstave, de deux tululi, d'un anneau de poignel en
bronze et d'un anneau de doigt en or, dans un lumulus au
champ d'Aabygaard de la paroisse de Nyker dans l'lle de
Bornholm, enlre les villes de Rijnne et de Hasle. Ce tumu-
lus semble avoir iippartenu a diverses époques. On y trouva
tout en bas le squelelle d'un liomme dont la tete était tour-
née vers l'ouest tandis que le corps était étendu vers le
milieu. Un peu plus haut vers le centre du lumulus on
trouva une chambre sépulcrale tout enliere ayant les parois
revétues de pierres tout réguliérement et donnant vers
l'est et l'ouest; elle avait la longueur de la taille dun
homme et était couverte en haut de deux pierres piales; le
30
SUR LES ARMES DATANT DE L AGE DE BRONZE.
fond en ét.iit romposé de petits galets lisses et minces, et sur
ce pave étaicnt répandus des ossements réduits en poudre å
colé des dits objets. Conférez Ant. Annaler IV, p, 276-78.
N" 36, fragment d'iin glaive å poignée entiere, chargée
de beaux ornements en spirale; la lame y est attachée moyen-
nant quatre rivels en demi-cercle. 11 fut trouvé en 1821 å
coté d'une pincette, en rasant un Inmuius pour la construc-
tion de la chaussée pres de la ville de Ringsted.
N" 37, glaive long de 33 pouces un tiers; au milieu
de la lame on a tracé une raie dcmi-circulaire en relief, et
sur chacun de ses colés il y a quatre raies moins grandes
qui se rélrécissent pour se réunir vers la pointe. La lame
en est attachée å la poignée moyennant quatre grands rivets
placés en demi-cercle et ressemblant aux boutons donl la
poignée est ornée; celle-ci est plate et presque ovale; le
coté tourné en dehors est garni d'un gros bouton et de
douze autres moins grands. La poignée en porte les traces
distinctes de lamelles minces en or qui en ont couvert plu-
sieurs partics, et en outre des débris d'un placage autour de
la plupart des ornements qui sont maintenant entourés de
sillons vides. Il ful trouvé en 1830 pres Follesliiv au bail-
liage de Holbek, en labourant une prairie oii il y avait autre-
fois une tourbiére. Ciz Nordisk Tidsskrift for Oldkyndighed
I, p. 180.
N° 38, glaive long de 31 pouces; la poignée qui est plus
longue que d'ordinaire et attachée a la lame moyennant huit
rivets en demi-cercle, se terminc tout en haut par une pointe
montante et par deux autres lournées en dehors; il a été
déterré dans File de Sélandc.
iN" 39, glaive long de 29 pouces, y compris la poignée ou la
soie. Le long de la lame il y a des ornements rayés, et
tout en haut pres de la poignée il y a une espéce d'orne-
ments peu communs, soil annulaires, soit en forme de langue
et deux létcs de serpent. Une poignée d'une subslance per-
due maintenant a été attachée a la soie, qui est un peu
SUR LES ARMES DATANT DE L AGE DE BRONZE.
31
bombet' vers le milieu; tous les rivels au nomljie de dix
avec les bouUins y appartennnt, par lesqueis elle a été at-
(achée, se sont au conlrairc conservés de méme quc la piece
supérieure qui est appliquée en liaut cumme la derniere par-
tie de la poignce et faite comme deux boucles réunies en forme
de cornes tournées en dedans l'une contre Paulrc. Quand il
lut enlevé, il élait entouré d'une garniture en bois de chéne
qui h son tour élait enveioppée d'écorce de bouleau, objets
qui pourtant tombérent tout de suite en poussiere. On le
trouva en taillant des lourbes pres de Siinder-Lyngby de
la paroisse de Lyngby, au tjailliage de Hiiirring.
N° 40, giaive long de 24 pouces ayant des raies en relief le
long de la lame. La poignée qui est fondue ensemble avec
celle-ci est d'une forme extraordinaire, se terminant en haul
par une boucle plale et elegante å deux spirales tournées
en dedans; la pointe traverse la poignée au milieu entre les
spirales depuis la lame. II fut Irouvé l'an 1832 en creusant
une espece de tourbe appelée kltjne dans une lourbiére
pres d'Oslre-Aas de la paroisse de Lindballc, au bailliage de
Veile: il était couché å plat å deux aunes de profondeur,
tout au fond de la lourbiére. Cfz Nordisk Tidsskrift for Old-
kyndighed II, p. 271.
N"'41, giaive long de 21 pouces; une raie en relief est tra-
cée dans la longueur de la lame sur le milieu; la poignée est
d'une forme rare et se termine par un ornement compose
de deux crochets tournés en dedans et semblables a des
cornes recourbées; entre eux il y a un bouton rond et saillant
å ornements rayés Ires ressemblant h une vis; sur la poignée
on voit des ornements rayés larges et étroits. Sur chacun
des cotés plals de la partie de la poignée que traverse la
soie et qui est ici taillée toule droite, au lien qu'elle est
ordinairement percée d'un dcmi-ccrcle el munie de rivels, on
voit des ornements qui semblenl representer celle espece de
palstave qui a en bas des jioinles de Iranehant tournées en
dchors et- Irés élargies. La poignée qui est uu peu eiuluin-
32 SUR LES AUMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE.
magée. fait voir qu'cUe a élé moulée sur un noyau d'argilo.
Elle est cntierement dépourvue de rivels, ce qui parait élre
uno amélioration postérieure, et selon toutc apparence cc glaive
doit étre rapporté a l'åge de bronze le plus reculé. II a
élé bris.é, mais on l'a recomposé plus lard. Il fut Irouvé en
1831, a pea pres å une dcmi aune sous terre, pres d'Alles-
hauge de la paroisse de Bregninge, au bailliage de Holbek.
Cfz Nordisk Tidsskrift for Oldkyndighed I, 179.
N° 42, fragment d'un glaive; la lame en a été alfacliée
å la poignée par denx rivets; la partie supéricure de la
poignée aboutit en deux spirales recourbées, entre lesqael-
les la pointe apparail. 11 fut trouvé en 1823 sous une
grosse pierre pres de Scimarke dans la paroisse de Magleby
appartenant å la seigneurie de Klintholm dans l'ile de Miien.
D'aUTRES POIGNÉES de GLAIVES en BRONZE, n° 43-47.
N° 43, partie supéricure d'une poignée en bronze, qui
n'a pas été tout enlicre en bronze a en juger par ce frag-
ment; le bouton seul est de ce mélal; on y voit des orne-
ments pour la plupart en forme de spirale. Cet objet fut
Irouvé en 1836 pres de Fraugde au bailliage d'Odensé.
N° 44, partie supérieure d'une poignée moulée sur un
noyau, et pourvue d'ornements en forme de raies, de points,
d'anneaux et de feuilles. La lame fut reconnue avoir élé
d'une longueur de 18 pouces. On trouva cet objet en 1842
dans un tumulus pres de Snoldelcv au bailliage de Copenbague;
il y avait a coté un glaive, un glaive imilé, un petit coutcau,
quatre boulons doubles et une aiguille, le (out on bronze.
N" 45, poignée en bronze d'un travail parfait, longue de
4 pouces et ornée de spirales brisées; la lame qui est large
de deux pouces un quart, est attacliée a la poignée moyen-
nant six rivets en demi-cercle. Elle ful Irouvée en 1839
dans l'arrondissement d'Od au bailliage de Holbek en Sé-
lande.
SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE. 33
N" 46, poignée ornée de spirales d'iin travail inlprrompii;
!a lame avait 18 poiices de longueiir et s'altnchail å la
poignée å I'aide de qualre rivels en demi cercle. On l'a
trouvée en 1816 au centre d'unc colline entourée d'iin rang
de pierres. et connue sous le nom de Schwarzer Berg aux
environs de Flohenvvestedt au bailliagc de Rendsborg.
N° 47, fragments d'un glaive avec quelqucs parties de
la poignée. Pour économiscr le metal, on l'a moulé sur un
remplissage ou noyau d'argile. Le bouton d'en linut, qui est
embelli d'ornemenls, s'est conservé, niais la poignée a du reste
été brisée. A coté de celle-ci on trouva des débris du bois
dont elle a été revétue, et un fil d'or fin et plat ou un
ruban tres étroit qui a servi d'enveloppe autour de la poignée.
A en juger par la partie supérieure qu'on a conservée de la
lame, cettc derniére a été emboitée dans la poignée å i'aide
d'une pointe qui y a été enfoncée, mais ou l'on n'apercoit
ni Irous ni rivcts, de sorte que ce glaive a, selon toute ap-
parence, appartenu å l'åge de bronze le plus recuié. On
Irouva ces fragments en 1826 dans le lumulus appelé Olshoi,
pres de Tilsted au bailliage de Thisted; cfz Ant. Annaler,
IV, 382-83.
V. HEAUMES OU CASQUES,
tab, B V, n° 1. On y voit seulemenl la partie inférieurc de
la visiére d'un casque, c'esl-å-dire la menlonniére qui est
assez massive, d'un travail parfaitemcnt bien moulé avec un
placage en or embelli. Elle a couvert tonl le menton et est
pourvue de deux barreaux de grille dont l'un, ainsi qu'un petit
morceau de l'autre, est encore en bon étal, Chacun de ces
barreaux est attaché å la mentonniére å I'aide d'un gros rivel.
Par les dessins d'anciens casques on pcul reronnaitre qu'unc
pointe descendani de la partie supérieure du casque a scrvi
å garantir le nez {nefbjory)^ et que le visage a aiiisi été
protegé par ces mécanismes réunis. Lorsqu'on liduva <e
185n-1860. 3
34 SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE.
morccau, iine plnque d'ur niiiuo ay;ml des orncmenls de
spiralc graves ol se croisant entre eux, élail atlarhée sur le
devant entre les Larreaux de grille lout jiisle aii-dessuus de
la boiiche. On reconnail a la roniile que celle parlie senie
a élé couverle d'or, quoiqoe le roste des colés exlérieiirs
offre la méme espeee d'orncmenls avec pliisienrs aulres qui
ont l'apparencc d'iin Iravail en relief. Des ornetnenls lout
semblables sonl å voir sur pliisieurs aulres objels en bronze
Irés anciens; cfz lab. VI n° .5 , 6, 7 el nne aulre plaqne
centrale apparleiianl a nn bouelier qui en 1827 ful Iroiivé
dans la lourbc dile martdrv dans la paroissc de Raabierg,
non loin de Skagen. Le present objet tres curieux a élé
délerré en 1829 en taillanl des lourbes dans une lourbicre
situéc entre les villes de Hagendrup et de Rumperup de la
pnroisse de Bregninge au bailliage de MoIi)el<. On nc fut
pas si heureux de découvrir aussi la parlie supérieure du
casque nnalgré tous les soins qu'on a pris pour la découvrir
en extrajant la lourbe. Cfz Nordisk Tidsskrift for Oldkjii-
dighed 1, 178-79.
VI. BOUCLIKRS ET BOSSES DE BOUCLIERS,
lab. B V n° 2-3, B VI n° 4 représcnlant le revers.
N° 2, bouelier rond en bronze, d'un diametre de
18 pouces. Tout au milieu il y a une bosse Ires saillanle,
ornée de six rangs de points fins tracés en cercles. Autour
de la bosse il y a deux cercles en relief. Plus pres du
bord on voil Irois parties bombées qui tout comme la bosse
du bouelier onl élé bosselécs; diacune d'elles esl ornée de
plusieurs cercles en points. Entre ces parties bombées on a
appli(|ué un ornement plat compose de sepl cercles pointes, parmi
lesquels le cercle extérieur se termine j)our cliacune en deux
cols de cygne. Entre ces embellisscmenls il y a en oulre
neuf OU (lix lioiilous cnfoncés jidur servir d'ornements. La
SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE. 35
bouclc a clé conscrvéc, mais on n'y docouvrc pos les nior-
ceaux rives å travers lesquels on a lire des cordons dont
on aperruil cncore los traces. Cfz Anliquarisk Tidsskrift
1843-1845, p. 112-13.
N° 3, bouclicr complet d'un diametre de 27 pouces,
compose d'une seiile plaqiie de bronze, crensée au milien,
bosselée dans un umbon furnianl une boule hémisphérique.
Autour de ceile-ci il y a six ccrcles en relief, ou lem voit
en ornemenls liiiit pyramides bosselées de boulons ronds, el
a la partie exlérieure deux cerrles enliers de buutons scm-
blables. Le bord en est recourbé, et pour forlilier le bou-
clicr on a passé å travers la courbure un lil de bronze qui
a ctc forme en lordanl en guise de ruban une large bande-
letle en bronze. La barre Iraversiere servant å tcnir le
bouclier, n'est pas massive mais formée d'une plaque re-
courbée el rivée. A tout prendre, on reconnait que beau-
coup de soin a été pris pour économiser le mélal et réiinir
la légerelé å la force. Outre les deux rivels qui retiennent
la boucle, il y avail encore sur le deuxiemc rang deux ri-
vels délacliés, å I'aide desquels une courroic ou un ruban a
probablement été attaché au revers pour servir å porter le
bouclier. II est maintenanl tres faible de vétusté mais du
resle a peu pres complet. On l'a Irouvé en 1845 a une
aune au-dessous du sol dans une pclilo tourbiére pres de
Lummeliiv de la paroisse Kirkel>y dans l'ile de Falster. Cfz
Ant. Tidsskr. 1846-1848 p. 198-99.
B VI n 4, grand bouclier ovale en bronze, iong de
26 pouces cl large de 23. On en voit ici le revers. Tous
les ornemenls ont été enfoncés du colé du revers de maniere
å parailre en relief sur le devant. Au milieu il y a une
figiire en demi-Iune cntourée de Irois raies. 11 y a encore
aulonr de celle figure deux ccrcles de points bossclés. Le
bord a été forme d'un (11 de bronze sur Icqnel la pnrlie
extréme de la plaque du bouclicr a été pliée. La poignée
est une bouclc fondue en bronze, appliquée en lrav<'is de la
3*
36 SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE.
coiirbc bombéo prodiiile pnr l,i figiirc de dcmi-Iune. II y a
en outre sur le revers deux barres rivées, å travers lesquelles
on a pu lirer des cordons de manierc a attacher le bouclier
au bras ou å le suspendre sur le dos. Cfz Anliquarisk
Tidsskrift 1843-1845, p. 112-13. Le Musée recut en 1844
de la part de la collection d'objels rares trois boucliers en
bronze, savoir les deux représentés au n° 2 et au n° 4, et
un froisicme en forme ovale qui est long de 23 poures et
large de 21. La forme, le travail et les ornemenls en sont
toul-å-fait pareils au bouclier précédent; il n'y manque que
les cercles extérieurs formes de points, et sur le revers la
boucle en metal ou la poignée et les barres en bronze rivées
ont été brisées, mais on voit distinctement Fcndroit ou elles
ont été attachées. Ces trois boucliers étaient autrefois les
seuls qu'on eut dans le Nord scandinave, et depuis longtemps
l'ancien cabinet d'objets rares et curieux en a été déposi-
taire. Les catalogues de cette collection qni datent d'une an-
cienne époque et ont été faits avec tres pcu de criliquc, les
admettent dans la catégorie d'objets tures, apparemment a
cause de la demi-lune qu'on voit figurer dans les deux,
comme nous venons de le mentionner, mais le travail, les
ornements et le mélange du metal sont loul-a-fait semblables
aux pareilles qualités de nos objels de bronze du temps le
plus reculé. 11 y a en outre sur ces boucliers des restes
considérables de cette espcce de rouille qui s'attaclie au
bronze enfoui depuis longtemps dans les tourbieres, de sorte
qu'on peut avec loute siirelé rapporter ces objets curieux å
la plus aocienne periode métallique du paganisme, de méme
qu'on pourra attribuer leur excellente conservation au bon-
heur d'avoir été trouvés dans des tourbieres et probablement
l'un pres de l'autre dans la méme tourbiére, car pour ce
qui est de l'endroit ou on les a trouvés, les protocoics de
l'inventaire du Musée ne nous ofl'rent aucune espece de ren-
seignenionls. A l'appui de la vraie origine de ces boucliers
qu'on dale de Tage ilo bronze, on avait autrefois allégué
SUR LES ARMES DATANT DE LAGE DE BRONZE. 37
deux boucliers apparlcnanl n des colleclions anglaiscs. Ccux-
ci sont moins grands, il csl vrai, rnais pour la forme, les
ornements el le Iravail, ils ofTrenl la plus grande ressemblance
avec ceux de notre Muséc; l'un d'cnlre eux qui a élé Irouvé
dans la Tamise, est conservé dans le Cabinel de la Sociélé
des Antiquaires, el Pautre qu'on a Irouvé sous lerre, est dé-
posé au Musée Brilannique. Le grand bouclier qu'on a
trouvé en 1848 pres de Lummelijv en Falsler, conlirme å
la plus haute évidcnce, que ces Irois boucliers apparlien-
nent inconlestablemenl au Nord scandiuave.
DiSQUEs EN BRONZE ct omements apparlenant probable-
menl å des boucliers: B VI, n° 5-12.
N° 5. Disque en bronze rond d'un diametre de 9
pouces ayant au milieu une pointe saillanle, autour de la-
quelle plusieurs cercles de divers ornements, en parlie des
spirales liées; on y voit selon toute apparence la parlie du
milieu d'un bouclier. II ful trouvé en 1823 dans une tour-
bicre pres de Frankerup de la paroisse d'Udby au bailliage
de Holbek, avec plusieurs aulres objels en bronze, entre
autres un disque lout-å-fait semblable, un couteau de la
forme d'une faucille, un anneau complet en spirale ayant
les bouts bosselés, d'un diametre de 2 pouces et demi el
formani vingl tours, el ensuile deux autres anneaux moins
grands du méme diametre et h douzc tours. Cfz Antiquariske
Annaler IV, 265-66.
N° 6, disque en bronze rond, ayant comme l'objet
précédenl une pointe saillanle au milieu et entourée de plu-
sieurs cercles de diverses espéces d'ornements, en partic de
spirales entrelacées. Ce disque a été å peu pres de la méme
grandeur que la picce précédenle, mais celui qui l'a délerré, avait
enlevé au bord tout ce qui était envahi par la rouille. Nous
y voyons probablemenl, comme dans celui du n° 5, la partic
centrale d'un bouclier. Ce fut en laillanl des lourbes dans
une tourbiére pres d'Asminderup au bailliage de Holbek,
38 SDR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE.
qu'on parvint å faire cette Iroiivaille en 1821. II y avait å coté
de lui plusieurs aulres objets d'une pareille espéce et un beau
palstave long de six pouces et fait également en bronze.
N° 7, petite bosse de bouclier en bronze d'tine forme
ronde el chargée d'ornements; le diametre en est de 3 pou-
ces un quart. Le milieu nous présente une pclilo pointe au-
dessoiis de laquelle il y a une boucle sur le revers. La
parlie centrale en est entourée de huit boutons bosselés, réunis
par des spirales. On en fit la trouvaille en 1833 en creu-
satit des tourbes de cette espéce qu'on appelle martorv^ pres
de Haabierg å l'extrémité septentrionale du Jutland, au bail-
liage de Hiiirring.
]N° 8, un de ces objets qu'on nomme tutuii (en alle-
mand: hiitcheu). haut de 2 pouces et ayant en bas un dia-
metre de 2 pouces. La barre traversiére appliqtiée tout en bas,
prouve que ces tutuii ont été attachés å l'aidc d'une cour-
roie et ont probablement servi d'ornements.
N° 9, tutulus bien plus grand, éiégamment embelli
d'ornements, en p.irtie d'anneaux concentriqiies. La hauleur
en est de 4 pouces et demi, et le diametre d'en bas de 6
pouces 3 quarls. II fiil Irouvé en 1826 dans la colline ap-
pelée KassemosehiJi dans le champ de Siillerijd, au bailliage de
Copenbague, å coté d'un grand vase roiid en bronze et å
suspendre, ayant de l'un coté un couvercle plat sous lequel
il y avait un couteau et une aiguille en bronze. Ce vase a
été dessiné dans l'apercu de J. B. Sorlerup sur les urnes,
les vases sépulcraux et autres vases dcterrés dalant du pa-
ganisme du Nord, aux Annaics de l'archéologie du Nord,
1844-1845, tab. X, fig. 87, 87 a.
N° 10, bosse creuse en bronze et d'une forme de
cloche, haute d'un pouce trois quarls et d'un diametre de 2
pouces par en bas; elle est joliment embellie de plusieurs
cerdes de différents ornements. cii p.irlie de spirales et de
lignes de zigzag entrelacécs.
SUR LES ARMES DATANT DE L AGE DK BRONZE.
;39
N° 11, liiliiliis a (ino [)uiiile moins snillante qiii esl
entourée de pliisiciirs cerclcs d'orncrnents; il (iit Irouvé en
1833 dans la IuihIjc dile inartorv prés de Raaljierg, au bail-
liage de Hiiirring.
N° 12, dessotis d'iin Uitnlns, donl l;i barre travcr-
siere retient encore le fragment d'une courroie de ciiir; il ful
trouvé en 1842 aux environs de la ville de Kolding.
Sa Majesté, notre Roi acluel, élant alors Prince héré-
dilaire du royaume, offrit en 1842 au Musée plusieurs objets
trouvés ensemble dans les restes d'un tumulus qu'on avail
presque rase et changé en lerre labourable dans le cliamp
de Steeogaard pres du village de Buddinge de la paroisse de
Gladsaxe, au bailliage de Copenhague. Ces objets font con-
naitre l'usage qui parait avoir élé fait de ces tutuli qu'on a si
souvent Irouvés. Outre les fragments de deux bracelets en
spirale et d'une grande plaque de bouclier embellie en dehors
d'ornements en spirale, avec deux boulons en bronze rcmar-
quables et plusieurs objets moins grands, on y trouva cinq
tutuli, ayant un diametre de 2 pouces el des ornements cir-
culaires et bosselés a la surface exlérieurc, et un sixieme un
peu moins grand. L'un de ces tutuli retenait encore les
fragments d'une courroie de cuir élroile, å l'aide de laquelle
il avait élé attaché. On a souvent remarqué que les plaques
de boucliers et les tutuli de l'agc de bronze n'olTrenl nulle
trace de rivels ou de chevilles; mais on vit ici qu'ils étaient
munis de bandelettes de cuir passées å travers la bonde de
la partie de dessous. Tous ces lululi élaient ranges en
cercle autour de la plaque du bouclier, et au-dessous de
celle-ci comme de ceux-la on trouva des débris de bois de
chéne; nous croyons done avoir ici unc image compicte du
bouclier en chene qui a celle époque-la élail si commun, el
qui élail retenu au milieu par des bouloiis de bouclier, et a
la circonlérence par ces lulidi, tlonl on a jusqu'a present
ignoré l'usage, et qui paraisstnt ainsi avoir servi a la Inis
40 SCR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE.
d'appui et d'ornemcnt. Cfz Anliqiiarisk Titisskril't 1843-
1845 p. 21.
VII. CORS OU TROMBONES DE GUERRE,
tab. B VII, n" 1-2 a, b, 3 a, b, 4 a, b.
N° 1 , clairon ou grand cor de giierrc (ludr) d'une
espece distinguée; eet objet a été tres bien conservé; la
longueur en esl de 5 pieds 3 pouces, niais la courbiire
en est faile å deux tours. Autour de Torifice ou le bout le
plus élargi est une plaque d'ornement d'un diametre de dix
pouces å huit boucles fortement bosselées, entre lesquelles il
y a une partie d'ornements annulaires et concentriques, tout
pareils å ceux qu'on trouve aux objels de bronze qu'un a
voulu rapporter å une époque antérieure, comme sur des
vases el des coupes d'or å suspendre (cfz les Annales de
l'archéologie du Nurd, 1844-1845, lab. X fig. 86-89). A
rembouchure il y a cinq ornements susjjcndus égalemenl en
bronze, et au-dessous de la plaque d'ornement å l'extrémité
opposée il y a quatre grandes boucles el une au cornet
méme destinécs probablement å donner passage a une chaine
ou å un ruban servant å porter le cor. On l'a Irouvc en
1801 avec cinq autres cors dans un croux de lourbicre,
appelé Brudevælte dans un champ pres de Liunge au bailliage
de Frederiksborg. Ces six cors et deux autres dont nous
ferons mention plus loin, sont les seuls qu'on ait trouvés, å
ce qu'on sait, en élat complet, mais on a trouvé assez sou-
vent des fragments de celle espece d'inslrument, qu'on au-
rait vainement essayé de décrire ou de determiner, sans le se-
cours de ceux-ci qui nous en onl fourni la connaissance par-
faite. Les deux autres cors qu'on a trouvés au méme en-
droit sont d'une longueur de 6 pieds, et la plaque d'ornement
devant le bout élargi est d'un diametre de 1 ] pouces et a
sept boucles bosselées, entre lesquelles il y a 28 petits cer-
clcs conccnlriques servant d'ornement. Pres de l'emboucliure
SDR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE 41
il y a qualre oinements suspcndus et å l'cxtrémité opposée
quatorze pelites boucles ou l'on a probablement aussi ap-
pliqué (les ornements å suspcndre. Un troisiome clairun csl
un pcii plus long, mais la piaqiie trornemcnt pres de Tem-
boiiehurc n'a qiie 7 poiices de diamelre et six bondes bus-
selées, entre lesquclles il y a six ornements annulaires.
Au-dessous de celte plaqiie il y a quatre boucles, el aiix
deux de cclles-ci on voit encore suspendus des ornenu-nls
en bronze. Cfz Ant. Tidsskrift, 1843-1845, p. 113.
N° 2 a-b, cor en bronze semblable aux précédents, long
de 5 pieds; la plaque d'ornement devanl le bout large est
d'un diametre de 8 pouees avec huit boucles forleinent bos-
selées et des ornements circulaires autour de celles-ci de
méme qu'autour de l'ouvertiire de l'instrumenl. L'embou-
chure est enveloppée d'un fil de bronze en spirale. Cinq
petites oreillettes qu'on y a appliquées, out servi d'ornements
en bronze å suspendre, et unc boucle qu'on y apercoit, ainsi
que qualre aulres boucles au revers de la plaque d'ornement
et six au bout du tube å sonner, ont probablement cté desti-
nées k y attacher la chaine ou le clairon a été suspendu et
porte. Au revers de la plaque d'ornement en travers de
l'orifice de chaque boucle on a passé par deux oreillelles un
barreau traversier qui a sans doute élé destiné égalemenl å
y placer des ornements å suspendre. Ce cor fut Irouvé en
1809 dans une tourbiere au comlé do Wedellsborg, dans
l'ile de Fionie, å colé d'un aulre d'iiric espece semblable, ou
l'on voit encore la longue chaine eii bronze. Ce dernier tor
est conservé au chateau du comlé.
N° 3 a, b, 4 a, b, fragments considérables de deux cors
en bronze, qui nous api)reunent commenl on les a fabriqués;
on les a moulés d'abord par pelils morceaux qu'on a ensuile
réunis par uti procédé particulitr et tres soigné, de nianierc
que Tun UKjrceau s'emboile dans les ouvertures correspon-
dantcs de l'aulre k l'aidc de chevilles larges ou pliitul |iar
des crochels. On voit aussi (pie Tun des cors a élé
42 SUR LES ARMES DATANT DE l'aGE DE BRONZE.
réparé dans l'antiqiiilé par le iiuiypn irutic boile en bronze
qii'on y a emboitée, et il est evident que ces cors ont clé
plus OU moins endommagés quand ils ont été déposés å l'en-
droit OU on les a trouvés. Il ne faut pourlant pas compter
au nombre de teis dégats les trous percés en plusieurs en-
droits, comme il parait avec dessein, en forme de raies
qui y ont probablement servi d'ouies ou de trous pho-
niques, quoiqu'on n'en trouve pas dans aiicun autre cor
découvert jusqu'å present. Dans un de ces fragments il y a
enfin un oeil ou, au dire de celui qui le trouva, était attaché
un petit anneau ovale en bronze å épine de maniere å re-
presenter une espéce de boucle, ou était suspendue une
chaine en bronze d'une espece toute particuliere qui a servi
å porter l'un des cors. Tous les deux chainons de la dite
cliainc, dont le n° 4 a, b nous représente une partie, sont
en forme d'nn bouton å ornements annulaires conccnlriques,
et ont sur le revers une boucle ou est attaché un chainon
oblong. Il faut remarquer que la chaine attachée au cor en
bronze garde au chateau de Wedellsborg, est d'unc toute
autre espéce. Les fragments dont il est question ici, furent
trouvés en 1846 dans une tourbiére pres de Lummeléiv de
la paroisse de Niirre Kirkeby, dans l'ile de Falsler, seulement
a douze aunes de Tendroit ou le grand boudier, représente
au no 3, fut trouvé plus tard en 1848. La couclie snpé-
rieure de la tourbiére contient des lourbes mélées d'argile,
et en-dessous on arrive å un gisement de sable. C'est pré-
cisément a l'endroit oil cesse la lourbe et (tu commence le
sable qu'on a trouvé les fragments de ces clairons, et a trois
aunes plus loin on trouva également sur le sable deux glaives
en bronze, et å coté de ceux-ci un couteau en caillou de la
forme d'unc demi-lune et enchassé , selon la relation du
trouvcur, dans un manche de bois (jui tomba en poudre au
contact. Toute la tourbiére doil étre romplie d'ossements,
d'ou l'on présume que quelque sinistre y a fait périr des
bommes ou qu'une bataillc y a élé livrée dans la haute an-
tiquilé. Cfz Ant. Tidsskrift, 1846-1848, p. 2U.
43
SUR LES BRACTÉATES EN OR ET SUR LE PREMIER
EMPLOI DE BRACTÉATES COMME MONNAIES,
i'AR C. J. Thomsen.
A l'égard des bractéates en or et de I'emploi de brac-
téates comme monnaies, on a soiilevé pliisieurs qiieslions et
émis dinéioriles uijinioiis qiii se hiissenl lédiiire ;iu\ [juinls
suivants:
A quelle époque faut-il rappurler les bractéates en or?
OU ont-elles été fabriqiiées? å quoi onl-elles élé employées?
que signifient lems inscriptions et leurs figiires? en quel en-
droit a-t-on commencé å employer des bractéates comme mon-
naies? et jtisqu'ou eet emploi s'est-il étendu? Nous essaierons de
résoudre ces questions en considérant les iiulicalions que nous
fournissent les antiquilés et la numismalique en general, å
coté des resultats amenés par le present apcrcu sur les brac-
téates en or connues jusqu'aujourd'hui. Si nous ne parve-
nons pas å dissiper enliérement l'obscurilé ou elles ont élé
enveloppées, nous espérons cependant, gråce å ces nombrcux
malériaiix classés, avoir fait un pas important et préparatoire
vers un examen plus approCondi d'un »ibjel d''un inlérét egal
pour la iiumismatique et l'archéologie.
A QUELLE ÉPOQUE FAUT-IL llAPPOlirKU LES BRACTÉATES
EN OR?
Si nous jetons un coup d'ooil sur le nombre assez coii-
sidérable des bractéates représenlées dans l'allas de rjiiclicu-
logie du Nord, le gout varié qu'on y décoiivre a coté de leur
différenles formes nous persuadc facilemcnt (lu'clles nc (irent
leur origine ni d'une méme époque, ni d"un seiil el niéme
peuple. Nous verrons en méme lemps qu'il cxiste un inlcr-
valle de plus de six cents ans entre celles qiii soiil iinun-
44 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
lestablement les plus anciennes et celles qu'il faut regardcr
comme les plus récentes, car les bractéates eii or les plus
anciennes que l'on connaisse et que nous représenlenl les
n°^ 1, 216 el 216 b, ont été frappées en l'honneur de l'em-
pereur Constantin le grand et de Crispus son fils, qui vivaienl
tous les deux au 4® siecle, taudis que celles qu'il faut con-
sidérer comme les plus jeunes (n° 36-39), sont sans conlre-
dit des imitations des monnaies représentées sous les mémes
numéros et frappées par les empereurs Basilius II et Con-
stantin II, qui régnaient depuis l'an 975 jusqu'cn 1025.
Les bractéates en or se laissent done rapporter å ce
long espace de lemps, mais en admettanl, par unc consé-
quence toule naturelle, que les imitations ne pourront en ge-
neral étre plus de deux cents ans postérieures å leurs pro-
totypes, les bractéates imitées des monnaies des empereurs
byzanlins ne pourront étre rapportées å une époque plus
recente que le 5® et le 6'^ siecle. Ces dernieres que nous
avons citées sous la section marquée d'A, ont presque
toutes été déterrées dans le Nord, mais nous ne croyons
pas qu'elles aient été fabriquées ici.
Celles que nous avons décrites h la rubrique B, et que
nous croyons d'une origine nordique, sont sans doute un peu
plus jeunes que les précédentes, mais elles sont cependant en
general anlérieures a l'introdiiction complele du cliristianisme
dans le Nord, car il faut d'abord considérer quo plusieurs
d'entre elles, et le nombre n'en est pas petit, ont été trou-
vées dans des tombeaux payens, ensuite en bien examinant
le Iravaii, la facon et le dessin, on conviendra qu'elles sont
tout-a-fait d'accord avec les armoiries, les ornemenls, les
pierres runi(}ues etc. des derniers siedes payens du Nord, de
sorte qu'il y a assez de raisons pour les rapporter å l'espace
de temps entre les années de 500 et de 1000.
Ce qui de plus nous autorise a atlribuer une origine si
ancienne å plusieurs des bractéates que nous croyons sorties
d'une fabrique du Nord, c'est qu'on en a souvent (rouvé å
SUR LES nRACTKATES EN OR 45
colé de monnaies en or finppées par les empereiirs by-
zantins du cinqiiieme siede (voir la liste speciale, n°221),
OU LES BRACTÉATES OM -ELLES ÉTÉ FAnRIOUÉES?
De méme qiie les bractcntes en or frappécs en l'lion-
neur des empereiirs byzanlins ont di^ avoir élé labriquécs dans
les pays gouvernés par eux, i! faiil présumer qiie les imila-
lions (le ces bractéales on des monnaies des califes, ont élé
fabriqiicos non luin de ces pays, chez des nations voisines
qiii ont éprouvé Tinflnence du gout prédominant de leurs
voisins plus puissanls.
Les troupes mercenaires du Nord qui a une époqiie
sans doute bien plus ancienne qu'on nc l'a cru jusqu\'i pre-
sent, ont afQué a Constantinople ou, pour leiir bravoure et
leur (idélité, ils ont été admis a former une parlie importnnle
de la garde imperiale, ont précisément du passer par les
pays limitrophes de l'empire byzanlin et du califat; rien
n'élail done plus naturel qu'en retournant dans Icnrs foyers
ils ont voulu y rapporter des souvenirs des pays qu'ils ont
visités on parcourus. Cependant nous dcvons a la vérité de
faire reinarquer, qu'on n'a pas encore appris que des brac-
téales en or de celle cspcce onl été trouvées au midi de la
Hussi<', en Pologne ou en Hongrie. Mais ces parurcs étran-
gcres n'onl pas été introduites dans le Nord nniquemenl en
qualilé de dons, de signes dislinctifs et de souvenir du sé-
jour å l'étranger; elles ont encore pu y arriver par le moyen
du tralic. On s;iit que plusieurs bractéales ont été trouvées
dans les iles de Gutland cl de nornliolni; c'est la une cir-
constance qni lait siipposer qu'a l'instar des médailics en or
de Byzance et plus lard de celles des califes, elles sont ar-
rivées dans le Nord en travcrsant la Hnssie et la Pologne.
Mais si nous sommes persuadés que ces bractéales en
or nous sont arrivés des pays élrangers. nous croyons éga-
lement que celles «lonl on a lait iiniilKin sous la scrlinn
marquée de B. sont (forigine nurdicpie. Ce (]ui vieni a
46 SUR I-ES liRACTÉATES EN OR.
I'appui de celle conviction, c'ost d'abord la rirronslanrr qn'iin
tres grand nombre en a été trouvé pour ainsi dire cxclusi-
vemenl dans le Nord, car la trouvaille qii'on a faite d'un
objel isolé soil en Angleterre soit an nord de l'Allemagnc,
OU du reste quelque Scandinave aurait pu l'apporlcr', ne peut
étre d'une grande imporlance; c'est ensuile qne les insrrip-
tions ont élé failes en runes qui romposcnt l'anrien alpliabcl
du Nord; å i'égard du Iravail et do la facon, elles rcssem-
blent d'ailleurs enlieremenl aux objels d'antiquitc du Nord
provenant de l'åge de fer.
On y objectera peul-élre qu'en general les inscriplions
n'onl pas élé faites en runes ordinaires du Nord, mais å
l'aide de runes dites anglosaxonnes, mais quoiqu'on ne trouve
oe genre d'écrilure dans le Nord, cxcepté sur quelques pier-
res runiques, sur les corncs el les bractéates en or ^ , nous
croyons ccpendant que par des recherches plus approfondies
on parviendrait å se persuadcr qu'au 5'^™^ , au 6*^ et au 7®
siede l'écriture du Nord el, selon Jacob Grimm, aussi celle
de la parlie nordouest de l'Allemagnc élait l'écriture la plus
développée et précisémenl celle que les Anglo-Saxons ont du
introduire avec eux en Angleterre. Au conlraire il n'cst guere
probable que les grandes pierres runiques chargées do pa-
reilles inscriplions soienl étrangcres ou inlroduiles d"un aulre
pays dans le Nord; il l'esl cncore moins que l'écrilure
enliéremcnt romaine, adoptée on Angleterre pendant que
ce pays faisait partie du grand empire romain , fut sous des
' Si par la raisdn (\\\(: (luclqnes-unes en ont élé iKHivécs an
nord (lo l'AIIcmagne, on vouiail admcilrc qiiVllos y ont aussi élé
fr.ippées, il iio dcvrait non plus j a^nir bcaucoup de difTé'rcnce entre
la fafiin parliciiliére du Nord cl er (|iii a élé fail dans ces contrécs
avani rirruplion des pcuples slaves el leiir etablissement an Nord de
rAllemagnc. ^ Aprés avoir écril ce nicnioire, noiis avons décou-
verl des runes anglosaxonnes snr plusicurs panires et armes dalant
de Vlino de fer cl Ihhim'cs dans le Nord.
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 47
i;ippoiLs (irdiii.iircs rédiiik' a dcvcnir l'ccrilurc iinp.nlaile
des runes. Dun aulre rulé il csl Irt'S vraisemblable quim
pciiplc cnvahissanl inais iiioins ciNilisc' appuiU' sa propre
écrilnre dans le pa\s conquis, cl remploic jiisqn'a co qu'elle
soil remplacée par une aulre sous rinlldcncc posléricure (rune
civilisalion plus avaniée; c'esl la iin l.iil (iiTun ne saiirail
révoquer en doute, surloul comme il a élé constalé par les
monnaies anglaises qne ce lemps aueien nuus a Iransmises.
L'éerilure en runes que nous Irouvons sur la pliiparl
de nos pierres runiques, el donl nous savons que l'usage
apparlienl a uu Icnijis plus récenl, doil sans doute elre
considérée comme une aulre brancl)e de la méme souclu'.
On a bien vonlu donncr å l'écriture runiquc du Nord une
origine plus recente qne celle å laquelle nous venons de
l'attribuer, mais les progres de l'élude des monuuienis an-
liques ont fourni plusieurs preuves, et en fournironl sans
doule encore d'aulres, a l'appui de l'o])inion émise par nous,
el le nombre assez considéraljle (Finscriplions en runes diles
anglosaxonnes que nous venons de rccucillir et de |)orler a
la connaissance du public, ne manqueront pas, lorsqu'clles
aiironl élé enliéremenl comprises, de conlribuer a l'aftirma-
tion de ce que nous venons d'éinellre, c'est la au moins nolre
espcrancc.
Les bracléates en or liouvées dans le Nord conlirnienl
aussi l'expérience générale que des nations uioins civilisées
ont bien pu acquérir inie liabilelé reinar(juable en manianl la
maliere el en composant des foruies et des enlacements synié-
Iriques avec un degré de perfeclion diflkile h surpasser méine
par les peuples les plus civilisés; mais loules les fois qu'il s'agil
d'imiler la création oii la nalurc, leur Iravail traiiil une ru-
desse et une imperiet tion ('loiiuanUs , pour ne pas ilirc un
ccrlain élal d'enfancc dans les rcprésenlalions. Ainsi les bor-
dures, les encadremenls et les orneinenis Itosselés des brar-
tcatcs en or ont été exéculés avec une linessc el une e\a( -
tiludc surprenantes , mais I<'s dessins ou les repré.scul, ilions
48 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
ofTrenl au conlraire iin ilcfaut d'csprit de rombinnison ot fle
coup d'oeil pour les proportions dont les rapixuls ne se lais-
sent comparer qu'avec les monnaies des nalions barbares oii
avec les cssais imparfaits de cetLe espece dus aux insulaircs
de l'Océan pacifiquc. lit tout comme les armes et les oiitils
de ces derniers présentenl des formes et des ornemenis na-
tionaux propres å cux, et quc la liaison avec des nations
plus civilisées ne fait abandonner que tres lentement, nous
sentons que les bracléates en or nordiques, en dépit do leur
grossiereté, possedent une conformité inlérieure et toule par-
ticuliére de sorte qu'une idée commune semble avoir animé
les représentations et les dessins des différentes series. Mais
c'est précisément cette parlicularité et celte unité dans la re-
présentalion du goul, de la pensée ou de l'idée dominante
que nous retrouvons dans les parures, les outils et les in-
struments du dernier temps de i'åge de fer du Nord. Nous
découvrons également dans les parures en or de cette époque
un soin et une finesse dans les enjolivements qui ont quel-
quefois une conformité si exacte avec ceux dans les contours
des bracléates en or qu'ils semblent méme avoir été cxécu-
tés å l'aide d'un scul et méme coin.
Ayant ainsi exposé les motifs qui nous ont délerminés
å considérer comme nordiques les bractéates en or de la
scclion B, et Ji les appelcr de ce nom, qui sera sanctionné
en outre par leurs dessins, nous conlinuerons å nous servir
dorénavant de cette denomination.
QUEL A ÉTÉ L'EMPLOI DES BRACTÉATES?
Les bractéates en or ont aulrefois élé déposées dans les
cabincls do monnaies el de médailks. C'est a la grande con-
formité qu'elles out avec les monnaies, ainsi qu"a la pcrsuasion
que des monnaies ont été employées å l'instar des bracléales en
or, qu'il faut allribuer cette errcur. Par un examen plus appro-
fondi de leur nature et de leur qualité, on parvinl enlin a recon-
nai(i(; (pie ce soul des parures ou des amulelles qui ont (Tabord
SUn LES BRACTEATKS EN OR.
49
élé deslinéps a étre porlées. C.c f,ii( ronslalo, cllos (iircnl
Iransférées des cabinets de monnaies aiix musées des an-
tiquités.
Ce (|ui proiivo qu'elics ont primitivemcnt été dcslinéos
a eirt' porlées, c'csl qu'elles sonl poiirvues (onlos (l'iine an-
sclto, car ou celle-ci n'exisle pas, on en voit ordinaircmcnt la
Iracc. Y vient encorc qu'on les a souvent trouvéos a colé
de perlos, ce qui semble affirmcr qn'on les a porlées de
reunion avec cclles-ci comme des colliers. II parail niémc
qii'nne (elle parnre a qiielqiiefois été coniposée de pliisieiirs
bractéatcs, ce qui semble étre prouvé d'abord par la circon-
slance qu'on a trouvé 5, 7 el méme 10 bracléales réunies
avec ces perles, el ensuile qu'on a décoiiverl des cylindres
(voir n"* 76 et 236) qui formaienl une espéce d'anse ;i la-
quellc plusieurs bracléales onl élé altachées. Il esl evident
que le nombrc do bracléales enlrées dans la composilion
d'un collier fait preuve d'un élat de forlune plus ou moins
grand; l'encadremenl plus ou moins large semble constaler
une pareille circonslance; il esl méme facile de découvrir
commcnt une nouvelle bordure a élé ajoutée peu å peu å
mesure que la richesse ou l'amour de l'élégance s'esl accru
autour du propriétaire.
En admeltanl done comme un fail hors de doule que
les veritables bracléales en or ont élé porlées <'n guise
d'amulelles ou de parures distinguées, nous ne le croyons
ponrtanl |)as probable que les monnaies étrangércs qu'on a
employées en bracléales, aicnl aussi servi d'amulellcs. Mais
nous supposons par excmple que les deux médailles frappées
en l'honncur de Constanlin le grand ri de son fils dans l'in-
tenlion expresse d'élre porlées, onl élé failes pour élre of-
fertes h des guerriers mercenaires comme une marque de dislinc-
lion due a leur bravoure ou en récompeiise di; quelque aulre
grand exploit, surtout comme on snit qu'elles n'onl été trou-
vées qu'en Danemark et dans la Helgique.
1850-1860. 4
50 SUR LES BRACTKATES EN OR.
A I'cgaril des bractéales du Nord, les rapports semblenl
se presenter anlrement, oar vii que les représenlations et les
inscriptions qu'on y voit, font le plus souvent allusion ;i lenrs
dieux et å d'autres objcls sacrés, il y a assez de raisons
poiir admeltre qu'elles ont servi d'arniilcllcs.
Nous nous abstenons de repeter ici les noinbreux ren-
seignements qui nous ont été transmls sur la superslilion
concernant les amuletles, la pierre dite de la victoire, ele. ;
nous voulons seulement faire rcmarquer que celte superslilion
n'est pas enticrement éteinle dans le Nord ou elle regne
encore, mais soiis une aiitre forme; ainsi en pitisieurs en-
droils en Suédo lo monii-peiiple porle encore des bractéates,
faitcs par des orfevres do la campagne, mais au lieu de des-
sins payens, elles ont des représenlations chréliennes ou
sont inscriles les lellres IFIS. En Norvége la croyance en
amiilettes a été remplacée par les objets appelés Anusti qui
présenlent une alteration du terme d'yl^ym* Det,
QUELLE EST LA SIGiMFICATION DES INSCRIPTIONS ET DES
DESSINS DES BRACTÉATES?
Dans les monnaies employées en bractéales il n'y a pas
peu d'inscriptions qui soient ou obscures ou cxprimées en
caracléres inconnus. Qiiclqnes-uns de ces derniers s'appro-
chcnl (le l'écrilure roniaine ou do la byzantine, latidis qii'il
esl clair que d'autres ont de i'affinité avec les alphabels
orientaux, mais d'autres encore ne renferment qu'un seul et
méme signe rc|)élé si souvent que l'on croirait qu'on a
vould imiter des lellres sans avoir l'intenlion d'exprimer une
idée positive.
Nous avons déjå mentionné que les inscriplions des
bracléales nordiques ont presque toules été faites en runes ap-
pelées anglosaxonnes. Une explicalion salislaisante do celles-
ci apparlienl cependant au ressort dos problemes qui n'ont
pas encore Irouvé leur solution; mais en réunissant ici un
SUR LES BRACTJiATES EN OR.
51
grand nombre d'inscriplions étonduPS et jnsqu'Ji proseni in-
connues, nous cspérons conlribiier a répandre la connaissance
de cette espece d'écrilure et a en facililer l'explicalion, de
maniere a ofTrir a tons cenx qui pendant le dernier lemps
se sont occupés de cc genre d'élude, de nouveanx mojens
de débrouiller ce qui jiisqii'a ce moment a élé obsciir oii
inintelligible.
Quoique nous ne nous croyions pas å mcme de déchif-
frer avec sureté ces inscriplions, nous otlrirons néanmoins
dans ces pages quelques renseignemenls qui, seloii nous, ne
manqueront pas d'étre utiles å ceux qui y sont moins
versés.
Plusieurs de ces inscriptions paraisscnt au premicr coup
d'oeii differer l'une de l'autre, quoiqu'elles soient identiques.
Les n°^ 119-22 et 233 n'onl ainsi que Irois runes, mais au
n" 119 elles sont écrites de droile å gauche, tandis qu'au
n" 120 elles sont lournées de gauche å droite; il ne peut y
avoir de doute sur la valeur des deux dcrnicres runes dont
la pénnitieme est un |s et la derniere un R iinal (A), mais
nous ne saurions determiner si la premiere en est un \,
Aux n°' 84, 99 et 101 les inscriplions commencent par ht!t>r\
OU par M\t>j!, mais se lerminent d'une maniere dilTérente.
Les n"^ 78, 88 et 219 onl égaicmcnt unc inscriplion uni-
forme, quoique les dessins en soient tres variés. Au con-
Iraire on se persuade l'acilement que les inscriplions el les
dessins des n°' 132, 133 et 237 sont les memcs. Au u° 85
le mcme mol (H|5M^) se répelc deux fois; aux n"" 101 cl
22C qui s'accordenl a plusieurs égards, on renconlre les
memes runes derrierc la Icte de la figure, et les inscriplions
sous la léte de l'animal représenlé nu n° 226 sont appa-
remment les mémes que celles qu'on lit au n" 101 ; elles
ont sculement cté ahrégécs. Aux n"^ 118 el 234 on ne voil
que les runes XTIs; la legende étendue du n°218 commcnre,
apres le signe de Thor, j)ar $^\^, (pii csl sans doulc le
mcme mot.
4*
52 SUR \.KS BRACTKATES EN OR.
L<i significaliun mystérieiisc qu'on allribua dans I'anti-
quilé aux leltres comme å la serie de l'alpliabet, se révMc
aussi aux bractéates ; car au n" 99 nous trouvons la serie
des runes avec qiielques aiilres insi ripfions; au n" 103 on
n'en voit au conlrairc que le commencemenl , cl au n" 37
nous renconlrons Talphabel romain.
Dans les nionnaies et les bractéates, auxquelics nous
allribuons une origine différenle, les dessins ou les repré-
sentalions se raKachent pour la plupart a des monnaics con-
nues, dont aucune pourtant n'esl anléricure au 4^ siede, ni
postérieure au 11®.
Les dessins qii'un voit aux petiles ijractéates carrées
(n° 49-65) sont d'une espece tout-å-fait particuiiere. A en
juger d'aprés ce qui vient d'étre expliqué, il cst hors de doutc
qu'elles ont élé fabriquées par des Chiéticns, niais on nc
saurait determiner å quelle époque ni en quel endroil, quoi-
qu'il y ait plus de cent cinquanle ans depuis que les premie-
res en ont été connues aprés avoir élé Irouvces dans l'ile
de Burnliolm. Quoique nous ne soyons pas a méme d"en
constater l'origine nordique, nous n'avons pourtant pas appris
qu'on en ait trouvé de semblables hors du Nord.
A l'égard des bractéates nordiques, nous ne pourrons
nous empécher de relever. comment on parvienl tout involon-
tairemcnt å penser å Odin el a ses deux corbcaux en jelant
un coup d'oeil sur le grand nombre de représentations ou, en
face de la tete de la ligure, on a placé un oiseau el méme
deux aux n"^ 91 el 22l); plusicurs d'entre elles porlenl
méme le signe myslique qui élait sacré chcz beaucoup de na-
tions de l'antiquité, el que l'on a regardé ici dans le Nord
comme étant celui de Thor. Les verrals qu'on a représentés
aux n°^ 81 el 238, semblenl encore nous rappelcr Ic san-
glier aux soics luisanles de la mylhologie du Nord. D'autres
dessins de ces bractéates nous rappellenl égalemenl les com-
bats contre des dragons el des serpents immenses. 11 élail
(lu reste, pendant la dernii-rc periode du paganisme dn
SUR LES BRACTEATES EN OR.
53
Nord, tres commun de f.iirc parlmit inlervonir les dr.igdiis cl
les serpents, de sorte que ces animaux forment pour ainsi
dire la base de loiis les ornements; nous en trouvons ainsi
dans des parures, des vases et des pierres chargées de
runes, de méme que sur les débris de Tancienne arrhilec-
ture du Nord, cc qui cxplique clairemenl pourquoi on en
trouve aussi sur les bractéates en or, On notis fera pnil-
élre l'objection que cc n'est pas \h un fait particulicr au
Nord mais qu'on en Irouve égalemcnt dans plusieurs aulrcs
pays; ainsi parmi les Anglosaxons de l'Angletcrre cl pcndanl
la periode carlovingienne en Francc, on renconlre des
traces rcmarquables de ce goul que nous vcnons de ropié-
senter comme propre aux peuples du Nord. Sans relevei
ici combien il est possible que ce gout alt élé inlroduil en
Angleterre et en Francc et méme en Italie par les Saxons
el les Normands, nous porterons l'altention sur le fait bien plus
probable que ce gout a rempiacé en plusieurs pays l'arl roniain
quI å cetle époque-lå élail enlicrement corrompu et dégénéré.
Quant aux parures en forme de bractéates représcnlées
aux n°^ 204-15, nous sommes par leur travail particulier
tout aulant que par la circonstance qu'elles ont été trouvées
dans le Nord, persuadés que la plupart au moins en sunl
d'origine nordique, mais nous le croyons inulile d'essayer
d'entrevoir d'aulres significatioiis dans ces ornements, å moins
que nous ne voulions admellre que les parures portanl des
croix ont apparlenu h des chréliens.
L'origine de ces parnres doit surlout étre atlribuée a
la haute valeur des bractéates en or ainsi qu'a leur grande
importance dans la haute antiquilé; i)our leur fabrication il
fallait se procurer des coins précieux cl probablemcnl tres
rares, mais si Ton s'adressail a des orfcvres qui ne possé-
daient pas de pareils coins, ceux-ci essayaient prubablemeul
de produire quelque chose d'une pareille forme, soit en ajou-
tanl des ansettes a des plaques rundes en or, soit en y
soudant des ornements de grains, de lils ou de tresses en
54 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
or, soit enfin en j formant des ornemenls å l';iide de pelils
coins, qiii furent ordinaireincnt employés å la fabricalion de
parures etc, et, comme nous l'avons vii plus souvent, aux
larges encadrements des bractéaies.
EN QUEL ENDKOIT LES BRACTÉATES ONT-ELLES ÉTÉ EM-
PLOYÉES POUR LA PREMIERE FOIS EN MONNAIES, ET
JUSQU'OU LEUR EMPLOI S'EST-IL ÉTENDU?
Avant d'entreprendre la réponse å ces queslions, nous
croyons devoir ia f'aire précéder de la reinarque que tout
comme nous admettons que les bracléates en or n'ont pas
élé employées on inonnaies, mais en parures et en amuletles,
nous sommes d'avis que les imitations frappccs en or des
bracléates modernes d'Erfnrt, de Bern et d'autres iieux, ont
été produites par les mémes motifs que les imitations mo-
dernes en or des pieces de monnaie en argent ou en cuivre,
c'est-å-dire pour étre offertes soit en cadeau soli en érhan-
tillons de la monnaie nouveile. Or, quand nous parions ici
des bracléates employées comme de veritables monnaies,
nous n'avons en vue que les bracléates en argent.
Plusieurs auteurs ont émis différcnles opinions sur l'ori-
gine el l'étendue des bractéaies; mémc dos numismales dis-
lingués de l'Allemagne se sont exprimés a ce sujet d'une
maniére qu'ils n'auraienl fait, s'ils avaient eu connaissance
des bractéaies beaucoiip plus anciennes, Irouvées pendant le
temps le plus recent, et d'une importance tr^s grande lors-
qu'il s'agil de connaitrc l'origine de cetle espece de monnaie
particuliére.
D'abord on n'était point d'accord sur la vråle cause
pourquoi on avait frappé celle espcce de monnaie mince et
sans revers. II parait cependant qu'on a eu pour molif de
produire avec une petite quantité de metal une monnaie aussi
grande que jjossible, et c'osl probablemenl par la mémc ral-
SUR LES BRACTEATES EN OR.
55
son qiron a troiivé si pcii d'atimlollt's cl de pariircs a doubles
cotés, et que cellcs-fi onl ordiiinireiiu'iil élé fahriquccs en
meltant deux bracléales l'une oontre l'antie poiir former avec
peu de mélal quelque chose d'aussi grand et d'aiissi magni-
fique qiie possible.
II y a entre les monnaies incnses de la haule aiiliqtiilé
cl les bractcates un espace de lemps beaucoup trop loiig
poiir qu'on puisse adniellre que celles-lå uiil donné IMdée de
celles-ci, idée qui dii resle n"a pas élé inspirée poiir les
premieres par le défaul du mélal. L'idée parait au contraire
avoir élé développée tout nalurellement au moyen åge, soit
en imitanl les anciennes amulettes el parures précieuses, soil
par les demi-bractéales ou anciennes monnaies å deux ctités
qu'on fabriquail avec si peu de mélal que l'empreinle du
timbre ne pourrait étre exprimée que dans un seul coté tandis
que Tautrc n'en ofTrait que quclques traces. Nous allons voir
plus loin comment ces monnaies minces ou demi-bractéales
ont forme la transition naturelle des veritables bracléales.
Parmi les bracléales en argent cmployées en monnaies,
on Irouva il y a peu d'années au nord de Pllalie non moins
de IGOO pit'ces de la plus ancienne connue jusqu'aujourd'hui,
et que Fon a de bonnes raisons pour rapporter å Cimi|H'rU
roi des Lombards qui régnail depuis Fan Gbd jusqu'en 7Ul;
la méme trouvaille renfermait 28 piéces de monnaie en or
provonant du roi Luitprand qui régnait dix ans plus tard.
En examinanl un nombre considérable de ces bracléales
nous acquimes la coiivicliou que ce n'élaient au fond que
des demi-bractéales, car bien (prelles cussent toutes ensemble
les caractcres CP empreinls dislinctemenl sur l'un colé, il
n'y avail que tres peu d'entre elles qui de l'aulre colé mon-
Iraient les traces d'une tele que le marleau, å cause du Irés peu
de mélal, n'avail réussi å faire parailre que fort rarement.
Une aulre classe de demi-bractéales anciennes qui |)ar
leur qualilé mince iml iiui par devouir de veritables brac-
léales, se compose des iiuilalions IjIcii connues des iiiuMiiaics
56 SUR LES BRACTÉATES EN OR
de Charlemagn« frappées å Duresladl. Les n°=* 34 el 35
noiis piésenlent deux piéces tres rares de ces monnaies qui
DUUS tont voir deux objeLs de la premiere Iransiliou de mon-
naies primitives en veritables braeléates (voir la descriplion
des monnaies danoises Cl. l'^'^'^ n° 175-202). On concoil
que ces transitions ne se sunt pas failes subitemenl inais peu
a peu par nombre de gradations; quand méme nous suppo-
sons que la diminulion graduelle en a pris un espace de
lemps de cent ans, il faut que ces brartéates aient déjå été
frappées l'an 900, ce qui d'ailleurs a été constaté par la
circonstance qu'on les a trouvées non-seulement å coté de
monnaies cufiques de ce lemps-lå, mais encore a coté de
pariires de la derniére époque payenne du Nord.
En monlrant comment ces deux especes de monnaies
tint successivement passé å devenir bractéates, nous avons
en méme temps voulu faire remarquer, combien on les a
employées plus tot en monnaies qu'on ne l'avail supposé
jusqu'a present.
11 y a une autre question å résoudre, c'esl de savoir å
quellc époque on avait pour la premiere fois au moyen åge
une monnaie qui n'avait qu'un coté, et qui monlrait en creux
sur le revers ce qui était en relief sur la face?
De cette derniére espéce nous ne croyons pas qu'on
puisse nous montrer une seule qui soit antérieure å celles
qu'on a menlionnées ici, et si l'on objecte qu'elles n'ont pas
été trouvées en assez grande quantité [lour nous prouver
qu'elles ont été employées en monnaies, il n'y aura pourlant
pas de doute que les bractéates culiques en argent n'aient
servi de monnaies au 10° siede, et que piusicurs de celles
qui ont été représcnlées ici, n'apparliennent a cette époque,
ce qui conslate ainsi une origine bien anlérieure å celle de
la bracléale de l'archevéque Adalbert 1""^ de Mayence (1109-
38), laquelle a été considérée en Ailemagne comme la plus
ancienne.
SOR LES BRACTEATES EN OR.
57
Si sous uti point de vue aumismaliquc plus éievé
nous conlemplons les monnaies du uiuyen age comme faisant
un ensemble, nous verrons qu'on a de benne heure cu des
bracléales dans les pays limilrophes de l'empirc byzanlin,
qu'on en a ainsi eu en Pologne, en llongrie et en Boheme,
de plus qu'elles ont clé employées de tres bonne heure dans
le Nord en guise de parures et d'amuleltes, el en monnaic
tout aussi tot en Danemark qu\'n Allemagne. En Allemagne
elles ont de Saxe et de'Thuringe pris la route, soil vers
l'ouesl en ne s'arrétanl que du ciUé de la France, soit vers
le midi ou elles se sont arrétées en Suisse.
Les Bracléales se sont ainsi dirigées de l'est vers l'ouest
en ne s'arrélant qu'environ sur le Hhin, ce qui explique
pourquoi on ne Irouve pas de bracléales francaises, point de
hollandaises pendant le dernier temps, el pourquui l'Angle-
terre ne nous en offre pas du tout. Les bractéates de Pllalie
semblenl presque commencer et (inir par celle (jue nous avons
menlionnée plus haut, et par une toute pelite de Bénévent.
Il est tres remarquable que les bractéates les plus con-
sidérables et celles qui ont été failes avec le plus de soin,
sonl les bractéates en or el quelques-unes des plus ancien-
nes de TAIIemagne, lesquelles n'ont pourlant pas élé frappées
avant le douziéme siccle. On se donna bien de la peine pour
découvrir la raison pourquoi lo Iravail de ces derniéres a élé
execute avec tant de soin, et pourquoi on leur avait donné des
représentalions combinées au lieu de se borner aux images
simples et ordinaires, et par suite de ces rccherches on par-
vint h y reconnaitre une espéce de médailles historiques, A
eertains égards cela pourrait bien étre le cas des bractéates
en or qui étaient portées en guise de parures et d'amulelles,
mais il n'en pourrait guere élrc ainsi des grandes bractéates
allemaudcs; car malgré leurs représentalions exlraordinaires,
on en a Irouvé de si grandes quanlilés qu'on ne pourra
guére révoquer en doute qu'elles n'ont eu cours comme
monnaies, el aulant qu'on en peut juger, le prince qui ks
58 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
a fait fra])per el le graveur a (jui I'empreinte en esl duc,
n'ont eu d'aiUre molif que colui de se dislinguer Tun et
l'aulre.
Quoique les hractéates nordiqiies en argent qui onl étc
employées en monnaies soient pctiles, il n'est pourtanl pas
å méconnaitre que dans la fabricalion de quelques-unes
d'entre elles, on s'est donné la peine de fournir quelque
cliose de stipérieiir au travail ordinaire de ce (emps-la, car
il est impussible de ne pas remarquer qu'aux bractéales des
rois Svénon Grathe et Kanut cinq (1147-1157) on a essajé
de produire des portrails ressemblants de ces princes, mais
å ces efforts pour fournir un travail distingué, et en Allemagne
on méme temps des espéces plus grandes, succéda bienlul
une certaine inanicre brute, négligée et indécise; surlout
lorsque en bien des endroits en Allemagne on entrcprit par
spéculation de donner tous les ans une empreinte nouvelle a
la monnaie émise, car la piece qui rentra par cchange de-
vrait au plus vite étre remise en circulalion , ce qui exigea
qu'on refit I'empreinte å la plus grande håte, et d'ailleurs
par motif d'économie on n'employait que des coins d'une
simple qualité. Le veritable avanlage consislait d'abord å
faire la monnaie d'une plus mauvaise qualité, et ensuile å
deprecier la valeur de la monnaie non cchangéc. C'est
ainsi qu'on passa d'une espece de monnaie plus ornée å
une autre qui était plus simple, et non, comme ccrtains au-
teurs allemands l'ont prétendu, d'un genre imparfait å un
autre plus parfait; mais il s'ensuivit que cette espece de
monnaie tomba peu å peu en discrédit, et déja au 15'^ siecle
quand on n'avail en general pas de monnaie de cuivre, elle
baissa jusqu'å la plus petite monnaie.
Cette petite monnaie était ccpendant d'un usage indis-
pensable, mais comme elle n'avait qu'une tres petite valeur
intrinseque et qu'on pouvait en faire I'empreinte a peu de
frais, de grands abus en furenl commis de manierc qu'on
en monnoyail un plus grand uonibre (|u'il n'élait nécessaire,
SUR LES BRACTÉATES KN OR. 59
ce qui apparait aussi des conventions monétaires de cette
époque-lå , car il y est dil assez souvenl qii'on s'engageait a
ne faire qu'une cerlaine quantité de celle espece de moniiiiio
creuse, comme on l'appelait alors, ce qui étail une resUiclion
inconnue pour les aulres sorlcs de monnaie.
En d'aulres pays on adressa an conlraire au gouverne-
ment la dcmande de faire ballre en plus grande qiianlité
celle pelile monnaie si nécessaire au menu-peuple el anx
pauvres, mais qui du reste parait avoir cntieremenl cessé å
la fin du 17® siede.
APERgU SUR L'OKDRE SUIVI DANS LE DESSIN ET LA
DESCRIPTION DES BRACTÉATES EN OR.
A.
Celles qui sont censées étre d'uiie origitie étrangere.
On les a subdivisées de la maniere suivante :
\. Bractéales des premiers empereurs byzantins, monnaies
et imitations des monnaies de cos empereurs qui onl
servi d'une maniere analogue a celle des bractéales
en or.
II. Bractéales apparlenanl a des empereurs byzantins posté-
rieurs et å des princes barbares, avec des monnaies
carlovingiennes en or employées en guise de bractéales.
III. Bractéales qui semblent étre des imitations des mon-
naies anglosaxonnes el carlovingiennes.
IV^ Bractéales qui sont des imitations des monnaies des
empereurs Basile II Porphyrogénete el Conslanliii XI
(a. 975-1025).
V. Bractéales å inscriplions cnliqucs, veritables el iiiiitées.
60 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
VI. Bracléates dont l'origine esl iniertainc mais qui appar-
ticnnent sans doule au 11® siede.
VII. Bractéates carrées el figures en lamelles d'or.
B.
Bractéates quon présume étre tForigine nordique ^
suhdivisées en:
VIII. Bractéates å représentations plus compliquées et ayant
en parlie des figures debout.
IX. Bractéates qui nous représentent une tete au-dessus
d'un cheval ou d'un aiitre aniinal quadrupode et un ou
deux oiseaux devanl la tete.
X. Bractéates porlant un signe qu'on preml pour celui de
Thor devant une tete placée le plus souvent au-dessus
d'un animal quadrupede.
XI. Bractéates ayant une léte au-dessus d'un animal qua-
drupede.
XII. Bractéates å renrésentations d'aniniaux.
XIII. Bracléates a représentations de dragons et de ligures
de serpenls.
XIV. Parures employécs å Tinstar de bractéates.
EXPLiCATJON SPECIALE DES IJRACTEATES ET DES
MONNAIES DESSINÉES SELOIS LEUIl ORDRE
NUMÉRIQLE.
A.
BRACTÉATES ET MONNAIES ATTRIBUÉES A UNE ORIGINE
ÉTRANGÉRE.
/. Bractéates det iiremiers empereurs hyzantins , mon-
naies et imitations des moiinaics de ces empereurs tjiii
uiit servi d\ine inaiiiére analofjue å celle des bractéates
en or.
N° 1. Empreinte d'un coin dans une plaqtie en or
mince avec la legende: IMP CONSTANTINVS P F IN VIGT
SUR LES Bli.AC TKATES EN OR.
GI
AVG et lo busle de eet empereur (Conslantin le grand) pur-
tant le tasquo. le bouclier et la lance.
Cetle piece dont le bord supérieur a été replié de nia-
niere a en foriijer l'anselte, n le poids dun dinal de Ilollande:
elle esl done d'une valeur un pen nioindre que les monnaies
en ur ordinaires de Byzance datanl de eette periode; on Ta
trouvée en 1846 en labourant la terre aux environs du vil-
lage de Kandbiil dans la grande t>rujére du Julland (M. C,
c'est-å-dire Musée de Copenhague),
Quoiqu'il paraisse fort naturel qu'on se fiit servi d'un
des coins de la face des monnaies de eet empereur jiour la
fabrication de celte bracléale en or, nous n'avons pourlani
pas trouvé cetle conjeclure confirmée par l'examen délaillé
auquel nous avons soumis tous les exemplaires qui sonl par-
venus de ces monnaies å t)otre connaissance. II nous faul
par cunséquent supposer que lout comme celte bracléale a
d'abord été destinée å élr« porlée, il y a aussi eu un coiu
parliculier pour en frapper l'empreinle.
Dans la collection de M. Koch a Cologne il existe une
piéce d'or semblable å une scule face, ballue pour Pempe-
reur Conslanlin le grand (on en a représenlé le dessin au
n" 216 b). L^n coin spécial parail aussi avoir élé fabriqué
puur l'cnipreinle de celk:-ci.
N° 2. Grand mé<iaillon en or, fiappé a Anlioche pour
l'empereur Constance, (ils de Conslanlin le grand. L'empe-
reur y esl représenlé tenanl un globe a la main; sur ce
globe il y a une Vicloire qui lui présenlr une couronnc.
Le revers en porte la legende: D N CONSTANTIVS
V'ICTOR StMI'liK AVG, el la lace nous représenlé Tempe-
reur sur un cliar de Iriomplie altelé de six clievaux el por-
tant deux Vicloires (|ui lui lendent des couronnes. L'exergue
renferme les lellres A N et, a ce qu'il parail, quelqucs orne-
menls et d'aulres objels.
N° 3. Ce n° nous fait voir la fa(c d'iui médaillon sem-
blable de l'empereur Jovian (|ui irgiiail dcpuis Tan 2r);{
62 SCR LES BRACTÉATES EN OR.
jusqircn 64, et qni y est représenté de la méme maniere
que l'empereur Constance au n" 2.
Le cabinet de médailles de France conservait autrefois
ces deux mcdaillons comme de grandes ciiriosilés, mais nous
ignorons ou ils ont été trouvés.
On les a rcprésentés ici dans la seule intention de
montrer qne d'autres pajs possedent aussi des médailles by-
zantines en or pourvues de pareilles oreilleltes et d'ornements
en grains d'or de la méme espéce que ceux que nous oflrenl
les bractéates nordiques; aussi le cabinet imperial de Vicnne
posséde plusieurs médaillons on or a oreilleltes el å enca-
drements somblables. II est superflu de faire remarqucr
conibien des médaillons a pareils dessins sont propres å élre
ofl'erls aux guerriers pour étre portes par eux comme signe
de distinction.
!N° 4. Médaillon en or dont la face présente une double
legende en caractéres latins, mélés de signes inconnus.
Le buste de l'empereur est représenté h diadéme, a peu
pres de la méme maniere que les empereurs byzanlins du
n" 2 et du n° 3, élevant l'une des mains dont le pouce
porte trois bagues.
Au revers on voit également une legende en caractéres
mélés. La face nous présente une couronne de lauriers pa-
reilles å celles qu'on voit aux monnaies les plus anciennes des
empereurs byzanlins, mais dans cclle-ci on a représenté d'une
maniere assez brute une Victoire en mouvcmcnt, offranl une
couronne. Le champ porte une croix et quclques aulres
signes symboliques.
II a été Irouvé sous le sol dans la province de Bahuslehn
en Suéde (M. de Stockholm).
Ce médaillon se fait surtoul remarqner par sn destina-
tion primitive a étre porte, rar a la legende, antant a l.i fare
qu'au revers, une place a été réservée pour ronillelle el
pour les ornements particulicrs en grains d'or.
SUR LES BRACTEATES EN OR.
63
N° 5. Monnaie en or dont les legendes, celle de la
face comme celle du revers, se composent poiir la pluparl
de caracleres romains, qii'on n"a pouilant pas élé a meme
d'interpréter.
La représentation de la face nous offre un buste a
diademe, et au revers on voit un gutirier tenant une lance
å la main et s'appuyant sur un bouclier. 11 n'y a pas de
doute quc ces représenlalions ne soient emprunlées a des
monnaies d'empereurs anlérieurs de Hyzance.
Dans ranliquité on a d'abord puurvu celle monnaie (Tun
pclit bord, mais pour en rendre la parurc plus apparcnle, on
y a ajouté plus tard un aulre bord plus grand, en réunissanl
celui-ci a Tauti-e a l'aide d'ornemenls en fil d'or et en spi-
rale. A la face de la monnaie méme on a également sonde
des ornemenls de grains d'or.
Celle monnaie ful trouvée il y a plusieurs années a cote
de perles et de bagues au bailliage du Thélémark septen-
Irional en Norvége (M. C).
N° 6. Bractéale^, ou Tune des nioiliés de la legende
esl mélée de caracleres inconnus, tandis que l'autre, dont
voici les lettres TANS P F AVG, nous offre sans doute la fin
de DN FL CONS.
La représentation nous montre les bustes de deux prin-
ces ornes de diademes, donl l'un esl sans doute celui de
rempereiir Constance, du moins ressemble-t-il a celui de
ses monnaies. Au-dessus de la ligure on voil lui signe
mystcrieux compose de trois demi-lunes et tres commun aux
Barbares.
On troiiva deux exemplaires de celle bracléate a colé
de quelques parures tres précieuses et des bractéales repré-
senlces aux n""^ 11. 123, 125, 147 et 1.52; le tout faisail
' Les tiractéalcs qui nc sonl pas en or, sont les seiiics tiDiii
nous aliions indiquer la maliere.
G4 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
partie de la fameiisc (roiivaillc en or failc pres do Broholm
dans l'ile de Fionie, et décrite dans le Nordisk Tidsskrift for
Oldkyndighcd II (M. C).
N" 7. Bractéate dont la legende, quoiqu'elle soit rom-
poséc de caracleres roinains, est en partie difficile k lire
par la raison que les letlres ont été alternalivement ou ren-
versées ou penehées de divers cotés, mais la fin qni ren-
ferme les lettres . . . ANVS P F AVG . . . nous rappellc irré-
sisliblemont Valcntianus. Jiilianus elr. La représcntalion est
un buste couronné d'iin diademe et fort ressemblant a celui
qu'on voit aiix monnaies de ces empercurs.
Celte bractéate a déja élé représentée dans un mémoirc
du a M. Ackerinan (Musée britannique).
N" 8. Brarléalf ornée d'une legende dont les ])re-
mieres lettres scmblent élre ELIA et la lin TA. Le nn-
mismate Leicwel (|iii en mentionnant rette bractéate dans la
Revne de la numismalique beige, l'^'vol., s'est donné bean-
coup de peine pour en déchifTrer la legende, .présume que
le conimencement en doit etre interprété ELIAniis ou AELI-
ANVS, VALens.
La représentalion nous offre une imilalion brute de la
maniére dont les bustes des premiers empereurs byzanlins
étaient graves dans leurs monnaies.
Elle a élé Iroiivée dans la Belgique pres de Thuilly aux
environs d'Ossogne, en déterrant un cercueil en pierre, oil
elle était déposée å coté des débris de quelques armes en
fer. Sur le revers il y a deux parties d'un charnier et un
demi-annean qui indiquent qu'elle a servi åc broche.
N° 9. Bractéate oi\ l'on a cm voir la legende siiivante.
OVMLRO PF VO OU BLIVIVO OPFVO; le sens en parail
obscur. mais nous croyons que la lin iions présenle les ca-
racleres P F AVG tant soil bien altérés.
La représentalion est une léie dont le front a élé ceinl
d"un bandeau ou d'un diademe; le goul nous en rappelle
du reslc les précédentes.
SUR LES ERACTÉATES EN OR. 65
Leiewcl Ta porlé a la connaissance du public dans la
Revue de la numismalique beige, 1'^'' volume, et c'est aux
enviruns de Tongcren de la Bolgique qu'ellc c élc déterrée.
N" 10. Celle bractéale est en euivre. inais nous y
voyons une plaqiie chargée d'une empieinle, plulol qu'une
bractcate. La legende en est bien mélée de caracli-res
extraordinaires, tnais nous ne crovdns pas qu'il y all a
redire contre l'interprétalion prétendant y avuir liouvé DN
i:i=BEESSivi: p V avg.
Le commencemcnt el la fin ne laissenl pas de doule;
mais on ne saurail encore decider si le nom dn prince duil
élre hl comme celui du roi Egberl d'Angleterre.
La représentalion differe tanl soit peu des précédenles.
Lelcwel a omis de nous indiquer ou elle a élé délenéc el
oii on la conserve maintenanl; c'esl du reste å lui qu'on est
redevable de la mention qiii en a élé failc dans la Uevuc de
la numismalique beige.
N° 11. Bractéale porlant une legende en runes, ou Ton
apercoit quelqucs-uns de ces signes qui n'apparaissenl que
parmi les runes diles anglosaxonnes.
La représentalion nous oflVe le busle d'un prince qui,
a l'inslnr des précédenles, est une copic asscz cxacle des
monnaics frappées par les premicrs empereurs byzantins. La
tete et la legende sont en relief et Pempreinte en a élé faile
avec un seul coin. L'oreillctte esl Irés ornéc et le méme
ouvrier qui l'a ajouléc en a aiissi fail les cercles, car dans
celle-la, lout coinnie dans ceux-ci, les ornemenls ne sont pas
en relief mais imprimés a Taide d'un seul et méme pelil
coin.
A en juger par la legende qui esl en runes, et par
l'cncadremeiil (pii ressemble beaucoup a eeux qu'on voil aux
bracléales nordiques, il nous laiil (mire qu'elle a prul-élre
élé faile ici dans le Nord.
Elle a élé Irouvée pres de Broholm en Tiotiie avic h-s
bracléales el les ornemenls menlionnés sous le u" (i (^L ('..).
185fl-l860. 5
66 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
N° 12. Bracléate h legende laline; celte derniere est
peu dislincle et l'ordre des caraclercs cst allcré; ori a vodlu
la lire de la manlere suivanle: ND (DN) VAI INPEI AVG
OU IiNDLl AVG (Impeialor Aiigiislns oii in nomine dei Aiig.)
La représenlalion est fout-a-fait semblable aux précé-
dentes. Le lieu ou elle a été Iroiivée est inconnu; elle
élait eonservée auparavant dans la coliection de iiionnaies du
musée de la ville de Leipzig, mais å la vente de celte col-
iection, elle fut achetée pour le cabinet de monnaies de Co-
penhague.
N° 13. Bracléate portant une inscription en runes. La
léte en est faite d'une maniere brute; mais on reconnait ce-
pendant qu'elle a été faite sur le modele des monnaies des
premiers empeieurs byzantins. Il y a longtemps qiie celte
bracléate a été trouvée en Sélande; voir Mus. Reg. lab. II
litr. F (M. C).
Les runes et le travail d'une qualité inférieure font aussi
croire, quant å celte bractéale, qu'elle a été fabriquée dans
le Nord.
N° 14. Monnaie qu'on a augmenlée d'un bord et d'une
ansetle semblables a ceux des bracléales. La legende des
deux cotcs est en caractéres inconnus.
La représenlalion de la face, tout comme celle des pré-
cédentes, nous offre un busle orne d'un diadéme, et au re-
vers on croit voir une ligure nue a cheval, Icnant une épée
courte de l'unc des mains el un javelot de l'autrc.
Tout porte å croire que celte monnaie a eu une origine
å peu pres semblable å celle des précédentes, de mémc
qu'elles sont loutes des imitations brules des monnaies des
empereurs byzantins.
Celle parure a été trouvée dans un petit tumulus appar-
tenant a la ferme de IIovc pres de l'église de Hof au dio-
cése de Bergen en Norvége. Quand elle fut délerréo, elle
élait cnfilée sur une chaine en argenl qui se terminail en un
anneau. Dans le méme tumulus on Irouva encore un petit
SUR LES BRACTEATES EN OR.
67
sceau en écurce de buiileau. qiu'lqin.-s débris (i'une criiclie en
argile avec iin ghiive en fer el une hache brisée (M. de Bergen).
N° 15. Monnaie augmenlée d'un bord et d'une anselte;
le Iravail en est tail de la méme maniere que celui des pré-
cédentes. Elle a une legende en caracléres inconnus, enlre-
mélés de phisieurs pelilcs croix.
Le buste de la face esl Ires difl'érent de ceux des mon-
naies précédentes, surlout a l'égard de la chcvelure. qiii, au
lieu d'élre laillée loiit courl a la nuque, est oince dii ban-
deau en diademe ordinaire. An revers on voit une figure a
cheval lirant un buulet.
Cetle parure a été trouvée en 1827 dans un liimuliis
de la terre de Midt-Mielde, située å la paroisse de Hang au
bailliage méridional de Bergenhuus. Elle était renfermée
dans un cercueil en pierre qui était rempli d"unc quantité
de terre en poudre fine; on prétend qu'il y a aussi cu des
fragments d'une urne (M. de Bergen).
N" 16. Monnaie en or avec une legende en caracléres
inconnus qui se répetent souvent. Le buste de la face dif-
fére encore plus des monnaies des empercurs byzantins que
ceux des monnaies précédentes. La tele a Fair d'avoir été
couvertc d'un bonnet d'ou Ton voit descendre des rubans;
le cou en est orne d'un collier en perles. Au revers il y
a une représentalion tres semblable å celle du n° 15; celte
circonstance semble trahir une origine pareillc quoique les
caracléres de la legende soient d'une autrc espéce que ceux
de la précédente.
Celle monnaie qui a probablemenl été trouvée dans le
Nord, est conservée parmi les monnaies qualifiécs barbares
du cabinet de monnaies de Danemark.
N° 17. Monnaie en or formée de deux bracléates ou
de feuilles en or réunies a l'aidc d'un bord plus épais. La
legende de la face esl en caracléres inconiiiis. La rcinéscii-
talion noiis od're une tele ornée d'une couronne de laiimrs.
C8 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
Ce qii'on serail porte a regnrder ici romme le Imste de la
tigiire, ne noiis parnit designer, si noiis le comparons aii
n° 81, qiie la parlie siipérieure d'un bouclicr dont l'nn des
bords se lermine en «ne léte d'oisean. An revers il y a un
elievalier brandissant une lance; son elicval est tiré par nn
homme qni tient un arc a la main.
Cette monnaie a été trouvée pres de la cascade de
TrollhiiUa, a coté du n° 89 qui est égalemenl composée de
deux bracléales en or (M. de Stoekholm).
N° 18, Monnaie en or tres connue; elle a été frappée
par Tempereur Constance å Smyrne, et on l'a augmentée
d'un bord et d'une anselte. Elle a été Ironvée en Dane-
mark (M. C).
//. Bractéates appartenant å des empereurs hyzantins
postérieurs et å des princes borhares^ avec des monnnies
carloviiKjiennes en or employées en guise de bractéates.
N" 19. Bractéate en or portant la legende DMVI(L)
NGPOS P F AUG.
La représenlalion est une mauvaise imitation de la mon-
naie en or précédente (n" 18), qni est do cent ans plus
ågée et nous montre l'empereur en guerrier armé du casque,
de la lance et du bouclier.
Cette piéce qui est en or pale et si mince qu'on y voit
une bractéate parfaite, parait avoir d'abord été destinée a
étre entourée d'iui bord å ansette, |)uisque la place en a été
laissée a la legende. C'est celle bractéate qu'on a longlcmps
considérée comme la plus ancienne, et qui de la colle( lion
de Tliott passa dans le cabinet de monnaies danois. ou elle
est encore conservée comme une grande curiosilé.
N" 20. On voit ici la face d'une monnaie en or tres
connue et frappée a l'ordre de l'empereur Maurice Tibére
(.582-002). Cclle-ci n'a é(é représenlée ici que pour mon-
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 69
trer le type de la bracléale siiivanle, å laquellc on a par con-
séquent donné le méme niiméro.
La legende de celle braclé;ile ii'a pas été déchidrée, el
la leprésentalion qu'elle nous olTre est iine cupie moiiis Lien
réossie de la monnaie ci-dessns menlionnée. lille a nne
anselte et un Ijord enlacé d'iiii travail tres lin; on ignure
l'endroit ou elle a été tronvée, mais les n°* 156 et 164 qui
ont été trouvées an midi de l'Allemagne, du inoins a ce que
l'on prétend, ont de pareils encadrcments tresses ou enlacés.
Cetle bracléate élail d'abord conservée dans la colletlion
de monnaies du general Riihle de FJIIicnstern ; elle passa de
cettc collection dans le eabinct de monnaies de Prusse.
N° 21. Boucle d'argent ou nno bracléate en argenl a
été enchåssée avec la legende suivante: + SVNEDROiMDll.
La représentalion nous offre une tete découverle. devant
laqnclle il y a un sceptre se terminant par nne boule ou un
anneau.
Outre l'explicalion snpposée de la legende: Sune Dano-
rum Doniinus, on en a propose d'aulres mais qui paraisscnl
encore phis doiiteuses.
Celle piece a élé tronvée en Snede (IM. de SloiKliuIin).
N° 22. Rractéale en or sans legende; la représentalion
en est un busle dcvanl leqin 1 on a ])la(é un sceptre tres
ressemblanl å celui du n" 21 (i\I. de Slockliolm).
N° 23. Petite bracléate en or porlant unc legende en
caraclcres mélés d'nne langue barbare. La représcnl.ilion
nous montre le buste d'un priiue a bandcau de diadéme;
dcvanl le bnste on a placé un sceptre en croix. On voit
dislinclement que celte bracléate est une imitation des mon-
naies dues a des empereurs byzanlins.
Kile a apparlenu au|)aravaiit a Mader, celebre numis-
male de Prague. et ce fut la seule bracléale en or de sa grande
collection. On ne sail pourtanl pas si elle a elé tronvée en
Boheme; elle lail njaintenanl parlie de la collection de Thom-
sen a Copenhague.
70 SCR LES BRACTÉATES EN OR.
N° 24. Une boucle en argent ou i'on a enchåssé une
monnaie d'argent portant une legende en caracteres inconnus
mais d'une origine orienlale å cc qu'il parait. La rcprésen-
talion esl un buste avec un ornemenl de léte compose de
plusieurs rangs de perles qui paraissent une imilalion de
la maniére dont les princes sasanides furent représentés
dans leurs monnaies. Le revers n'a pas de legende. Sur
une estrade de deux degrés on a érigé une grande croix, aux
extrémilés de laqiielle on voil figurer des demi-lunes; de I'un
colé de celte cruix on a placé une croix å bras égaux avec
des ornements semblables aux exlrémités, et de l'autre colé
il y a une éloile ou un soici! forme par des poin's. Celle re-
préscnlalion a sans doule été emprunlée aux monnaies des
empereurs byzantins du huitieme siocle.
Cetle pnrure a été Irouvée pres de la seigneurie de
Garnas en Scanie (M. de Lund).
N° 25. Uoe monnaie forte en or. La face nous mon-
tre une léte ornée d'un diadéme en perles doubles, et le
revers esl une fignre d'un travail brut, entourée d'un objet
inconnu qui ressemble å une plante; å colé droit de la
figure il y a un signe qui doit probablement nous represen-
ter le solcil.
Cetle monnaie en or a été augmcnlée d'un bord double
a ansctte. Elle a été Irouvée soiis le sol en Suéde (^M. de
Stockholm).
N° 26. Une bracléate en or avec une legende en six
caracteres romains, I'un au-dessus de l'autre. Le busle nous
en ofiVe une imilaliun exacte des monnaies dues aux pre-
miers empereurs byzantins, mais on a fait ici une addition
formée par la main qui s'éléve en posant le pouce sous le
menton, tandis qu'on volt sorlir par la bouche un dani ou
une fléche. Devant la figure on a représenlé un oiscau, que
Pon relrouvcra dans les bracléales snivantes censécs d'origine
nordique, ce qui de niénio que la maniere parliculiére dont
SUK LES BRACTEATES EN OR.
71
la main a élé figurée, fait présiimer qii'elle a cté fabriquéc
dans le Nurd.
Celte bractéate a élé trouvée avec celles des n°^ 92 el
102 dans une pelite ile (Tiurkii) au jiuil de Carlskrtma en
Suéde (M. de Lund).
N° 27. Monnaie en or barbare avec une legende des
deux cotés faite en parlie en caractcres romains. La face
en porle la léte d"un prince entourée d'une courunne radiée
et d"un diadéme en perles. Le revers nuus ufl're une figure
ailée portant le casque et le glaive et tenant de rune main
une arbaléte et de l'autre une fléche.
Celle monnaie en or inconnuc jusqn'å present esl, a ce
qu'il en parail, d'une origine semblable å celle de plusieurs
des piéces précédentes peu connues (M. d'Upsala).
N° 28. Monnaie en or portant une legende tres altérée
dans la face, car des l'origine elle a élé celle-ci: DN
HLVDOVICVS IMP AVG.
La représentation est le buste avec diadéme de l'empe-
reur (Louis le débonnairc). Le revers nous montre au
conlrairc la legende habiluelle dos monnaies en or de eet
empereur. La figure qii'on y a représenlée est nn pal å
croix entouré d'une couronne de lauriers.
Celte monnaie a élé augmenlée d'un boid tUiublc auquel,
au lieu de Tanselte, on a soudé une perle en or de rcspéco
qu'on a plus souvenl trouvée dans les lombeaux nordiques.
Il n'y a nul doute quc celle monnaie ne soil ou foriginal
OU la copie Irés exacle des monnaies de rcmpereur Louis le
débonnairc, c'est-a-dire dalant du 9° siede. Kile a élé
trouvée å Eger en Norvégc et fait parlie de la celebre Irou-
vaille de panires en or précieuses dont M. Holinbue nous
a fait la description en plusieurs mémoires.
N"> 29. Houde en or ou l'on a enchassé une monnaie
en or. II parail bors de doulo (pie la legende barbare (pTdU
y Irouve ne soil celle-d: DN IILVDOII MC. Le revers est
encore moins lisible; on y voil pourlant que c'csl une inii-
72 SDR LES BRACTÉATES EN OR.
talion de la monnaie imperiale mcntionnée au n" 28. La
monnaie a été augmcnlée de plusicurs cercles do perles, el
au revers on voil encore les débris de l'anneau de la
boucle.
Elle a été trouvéo avec celle du n° 28 et décrifc par le
méme auteur (M. de Christiania).
///. Uractéates (pii semhlent nons presenter iles imita-
tations de nionnaies aiiglosaxonnes et carlovingiennes.
N° 30. Dractcate en or qiii au licu de la legende n'a
que qu('l{|UPS petilcs croix et demi-lunes. La rcprésentalion
esl OU ne peut plus brute; il parait cependant qu'on a voulu
representer la (igiire dans unc allilude assise lenanl de Tune
maiu uii pil garni d'une croix a cliaque extréinilé, el de
l'autre une espéce de sceptre a croix; entre celui-ci et la
figure il Y a encore une autre pelile croix, et pres de l'une
des deux raics, qni désiguent probablement la chaise, on a
représcnié une |)C'lilc éloile.
Crltc luaclé.ite a un bord, el ranseltc en a apparcm-
mcnl élé brisée; elle a été trouvée en Allemagne, ou elle est
conscrsée au celebre cabinet de inonnaies du [)rmce de Fur-
sleulx'rg.
N° 31. Bracléale en or avec une legende de cinq ca-
racléres dont quelqucs-uns soul roruains; la rcprésenl.ilion
consiste en deux ligiires qiii leveiil les niains vers une croix
placée sur uiie base élévée.
Quiiiul OU la liouva, elle était posée sur le con d'un
squelclte au l'ond d'uii tuiuulus au coiulé ou sliire de War-
w'wV. Un trouva daus la ttiéme colliue encore uu sipicictte
ayant au cou niic p^irciljc parure ipii u'.ivail poiiitaul pas
d'ciupreinte mais seuleiucnl des oruciuculs d'oi le\rerie. ('elle
trouvaille a élé déci ile dans Arcliæologia (^IJi ilaunica), vol. III.
p. 371.
SUR LES BRACTEATES EN OR.
73
Pour caiisc de cumparaisuii tcndant a rclever la resscin-
blance du Iravail et de la reprcscnlalion, on a encorc re-
présenlé au méme nuniéro une monnaie de la classe a|)[)elée
sccalta, dont l'empreinte est due a (les chiétiens de l'Angle-
terre peu aprés la cessation de Fempire romain.
N° 32. Bracléate en or ayaiil une legende en |)eu de
lettres et une pelitc croix. La reprcsentatiun nous olTie une
tele couverte d'iin casquc a ciuiier et d'un couvre-nez.
Celte bractéale qui a un Lurd large el parail avoir en
une anselte, lessemble a celles que Tun cruit failes dans le
Nord, OU elle a probablemenl clé Iruuvce. On en a lait la
descriptiun pour la premiere fois dans ce pays dans le ^^Speci-
inen Dirclierodii"; on prétend qu'clle est conservée mainte-
natil lians la citlierlion de Bodley a Oxford.
N° 33. Hracléate en or på!e. La legende qui se com-
pose de quelques peu de caracleres mélés de runes, se ler-
miiic par le signe de Thor.
La repi-éscnialion nous montre une demi-figure a mains
Icvces. La lele nous rappelle les ancietines monnaies des
cmpereurs Inz^nlins.
Celle bractéale qui, comme on le sail, a élé Irouvée il
y a iongteirips en Scanie el a colé du n° 84, est conservée
mainienanl dans la coileclion de Tliomsen a Co|)enli.igue.
^"° 34. IMonnaie mince en argent. La face nous re-
présenle une (igure eu mouvcuicul porl.mt nn cMsqiic ou I on
voit deux cornes ou uiic dcmi-limc, et (pii de rune main
tient une l.ince el de l'aulic uur cspeee de croix. A diaipic
ctJlé de la ligiue on a plaeé une croix dillérenle, et di'vaul
le pied droit on a reprcsenlé, å ce quM parail, un ciimdelier
d'église.
Les caracleres du revers nous (»IlVenl d'une mauiere
travestie la facon donnée au nom ,_Carolus" de i'cmpcnur
Charlemagne dans les uutiuiaies Irappées par lui liaiis la
Belgique.
74 SUR LES BRACTÉATES ICN OR.
Celle monnaie inconniie jusqii'imjoiird'hiii, est conservée
dans le cabinct royal de monnaies a Municli.
JN" .35. Une monnaie rnince en argenl. La face en
esl å peu pres sembialiie au revers de celle dont il a élé
qneslion au u° précédenl (n° 34). La legende du revers
esl une imitation de celle qu'on voit dans les monnaies de
Doreslad. Au-dessous du nom de la ville on a fait graver
la marque bien connue des Francs et nummée francisque
(espece de hallcbarde).
La colleclion de Thomsen å Copenhague est déposi-
taire de cctle monnaie.
Ces deux monnaies ont élé représenlées ici par la rai-
son qu'elles forment la rare transition des monnaies de Charie-
magne å quelqucs-unes des ancicnnes demi-bractéates que
nous connaissons et qui ont élé mentionnées plus liaut
(p. 215-16).
IV. Bractéates qui nous montrent des imitations des
monnaies des einpereurs Basile II Porphijroijenete et
Constantm le onze (975-1025).
N° .36. Bractéate en argont avec une inscriplion en
runes qui sont en parlie de l'espéce a laquelle on a donné
le uom de runes liées. La représenlation est une croix de
Jerusalem, érigée sur une estrade, élevée de plusieurs degrés;
a cliaque colé de la croix il y a une tete eii face.
Celle bractéate en argcnt qui paraic avoir élé Irouvée
en Finlande, est conservée mainlenant dans la colleclion du
colonel Tamelander a Helsingfors.
Sous ce méme n" on a encore représenté une monnaie
frappéc par les empereurs Basile deux et Conslanlin le onze
(975-1025); il parait hors de doute que celle monnaie a
servi de type å celle-ci et aux trois bracléates suivantes.
Pour en oll'rir une preuve encore plus evidente, on a repré-
SUR LES BRACTEATES EN OR.
75
senté en oiilre la face d'uiiL' niunnaic seinblable, luut-a-fait
de la inéme grnndcur que les bractéates. Le dessin de la
plus pelile dont on a souvent troiivé des échantilluns dans
le Nord, est cerlainement plus aulhenlique que celui de la
plus grande, qiii a élé grave non d'apres iin original inais
d'aprés une gravure moins bien exéculée.
N" 37. Bracléate en cuivre blanc, dont la legende
renferme l'alpliabel romain depiiis A jusqii'a la leltre R y
comprise, et qui se lerminc par -1, désignant probablc^
ment .^etc,"
La représentation est scrnblable a celle du n° 36.
Quoique celle bracléate remarquable ne soil qiie de cuivre
blanc OU de lailon. elle a élé frappée jusqu'å devenir tres
niince de maniére qu'on y voil une bracléate parfaitc.
Elle a élé Irouvée en Scanie, ou elle était conservée
dans la coileclion d'antiquilés nordiques apparlenant au pré-
vot Hofverberg, mort depuis pcu a Barsebek.
N° 38. Bracléate en cuivre porlanl une legende com-
posée de six caracléres (IlOI-OHI). La représentation ost
la méine que celle des n°^ 3G et 37, mais un peu plus briite.
Cette bracléate a été entourée d'un bord qui est main-
tenant tout å fait brise. A l'endroit ou ransette a probable-
ment été adaptée, elle a élé cassée et anéanlie par véliislé.
Elle a été trouvée dans Pile d'Oland å la paroisse de
Gårdby pres d'Ulleviksgard; elle élail déposée dans un
cercueil en pierre å colé du fragment d'utie chaine el d'une
pelite parure carrée qu'on a fait dessiner au n° 215 (M. de
Stockholm).
N° 39. Bracléate en cuivre doréc. La rcpréseiit.ilion
en a beaueoup de ressemblance avec celles des n°* 30-38,
mais la forme des couronnes et toule la manicre de rei)ré-
senlalion ressernblent tant a celle usitée aiix monnnies da-
noises du 12"' siede, de suilc (pTon ne peul gui'ie ra,)-
porler celle bracléate a une époque beaueoup plus aii(ieuiie
que la derniére.
76 SUR I. ES BRACTÉATES EN OR.
Ello parnit avoir élé trouvée dans File d'OlaiKi (M. tic
Stockholm).
V. Bractéates portaiit des caractéres cujiijues^ veritables
OU en imitations.
N° 40-42. Bracléate en argent avec quelqiics fragments
(ie bractéates scmblaljles, ayant toules des legendes ciifiqiies.
Aiix Annales de Farchéologie du Nord 1842-1843, p. 120-141,
M. I. C. Lindberg a éclairei tous les rapports de res brao-
tcalcs avec tant d'exaetitiide qiie je crois n'avuir qii'a y ren-
voyer; je me borner.ii å ajonler å qni il fant en allribuer
l'emprcinte selon les cclaircisseinenls donnés, ainsi le n° 40
est du å Nasr el Ilak lier Khan qni régnnit de .38.3-403
apres Uégirc (993-1012 apres Jcsus-Chrisl); il lånt ponrtant
l'iillribncr uu au coniMiencenirnl de son regne ou peut-ctrc å
unc époque eneore antérieure quand il élail gouveineur ou
liérilier picsomplif du tione; n° 41 a recu son <'n)i)rointc
sous Abd.illali, lils ilu calif Mouiez biilah, c'esl-a-dire enlrc
2.52-5;"! apres llégire on 866-69 apres Jésns-Christ.
I.a bracléate du n" 42 a été frappce par Ahmed jjcn Isinael,
prince Sauianide, ou par Nasr ben Ahmed sous le ealife IMok-
lader biilah, c'est-a-dire entre les années de 295 et de 320
apres Flég. ou enire 908 et 932 apres J.-C.
Ces bractéates ont élé Ironvées pres de Vaalse dans
l'ili' (le l'alster, a colé d'un grand nombre de initnnaics orien-
talcs el occidenlales qui sen)blent prouver qu'elies ont été
déposées dans la terre environ l'an 990 ou au j)lus lard Fan
mille apres J.-C. Les bractéates et les monnaies sont con-
servées dans le cabinet de monnaies danois.
N° 43. Hracléalo en or ilout Finscri|)lion est faile avec
des caractéres imités d'aprés Falphabet culicpie. Dans les
Annales menlionnées plus haut, p. 129, IVL IJndlierg a
prouvé que celle bradéale nous olTrc nne imitation d'une
SUR LES KRACTEATES EN OR.
77
monnaie d'argcnl frappée l'an 183 apri-s Flég. oii fan 799
aprés J.-C. sous le regne de Haroiin al Raschid, par le
piiissant chef Barmakide Dschafar qui dépcndail de llaroun.
Mais qtioique elle soil, pour la forme el la grandeiir. iine imi-
lalion d'une monnaie d'argent, un lit a l'inscriplion ^^celte
monnaie d'or".
Celle bracléale qui csl poiirvne d'iin bord cl (i'uiii'
oreillettc. fut Iroiivée dans File de Golland. Tan 1812. (M.
de Stockholm).
N" 44. Bractéatc en or; il n'y a point de legende, mais
des lis el des croix, séparés par Irois raics, se suivenl allcr-
nalivement sur le bord: au milieu on voil oncore quelques
ornemenls, qui sonl pourlanl unc imitation assez claire de
l'alphabet employé aux monnaies cnfiques.
Celle bracléale a un bord, mais l'ansclte parait en avoir
élé brisée. Elle doil avoir élé trouvée dans l'ile de Gotland l'an
1822, et le colonel Lundberg en élait alors le propriélaire,
mais plus tard elle fut arhctée a Berlin pour le Muséc de
Copcnhague.
Le Musée d'Upsala possede une bracléale lout-a-fail
semblable el pourvue d'une oreillelte, mais faite en argenl;
elle a l'air d'avoir élé frappée au memo coin el l'on prétend
qu"elle a élé Irouvce dans File de Gotland.
N° 4.5. Bracléale en vermeil; elle ne différc quo Irés
peu de celle du n° 44.
Le Musée d'anliquilés de Stockholm possede deux exem-
plaires pourvus d'oreillettes de celle liracléate, cl Irouvés dans
File (le Golland.
VI. liiactc'afcs (Piiiif urif/iiic iiici-ilainc iiuiis hjiihii IcikihI
.saii.s (loiitc au 11" siec/c.
N° 46. Piéce d'or: la legende en esl expriméc en ces
caracléres + TVTOAIVOMIA VHDITO ([ni sunl .nlniii rs (Furi
78 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
encadremcnt en carrciui dont le iDilieu renferme iine rose
épanouie; le carreau esl ccinl d'urie branche å fciiilles.
Celle pariirc qui d;itc du moyen åge, est formée d'une
plaque frappée de la meme maniere que les bracléates. Elle
esl enlonrée d'iin bord ayant iine anseltc dans laquelle un
anneau a élé atlaché.
Elle a été troiivée å la paroisse de Skarkind de la
province d'Ostrogothie, et la desrriplion en a élé faile au
journal suédois porlant le lilre d'Idiinna, 1'^ livraison. (M.
d'Upsala).
1N° 47. Bractéate épaisse en argent et ayant une le-
gende exprimée par ces caracléres: + MAI6STAS : OTl MG-
F6CIT. La représentation noiis montre Jésus-Christ ayant
la léte entourée de la gloriole å croix el debout dans une
espéce de chaire: de i'une des mains il tient l'évangile tan-
dis qu'il étend les trois doigts de l'autre main en bénissant
l'auditoire. La legende fait allusion en partie å la représen-
tation et en partie å l'auteur.
Elle ne parait pas avoir élé portée en parure, mais elle
a plulot servi d'ornement a un calice, å la reliure d'un livre
OU å quelque aulre objet semblable. Elle a été trouvée en
1837 dans l'ile de Gotland. (M. de Stockholm).
N° 48. Partie d'un collier d'argent compose de douze
bractéales réunies par des chainons; cbacune de ces brac-
léates était appliquée å une plaque d'argent et encadrée d'un
bord, Quelque brute qu'en soit la représentation, je crois cc-
pcndant que Tintention en a élé de nous figurer un évéque
OU un abbé en demi-grandeur ou agenouillé en tenant la
crosse de la main droile.
Sur le lac de Gopplo, pres de Kruschwitz dans le grand-
duché de Posen, un paysan domicilié au village de Chelmce
Irouva, en labourant la terre, une cruche rcmplie d'anciennes
monnaics d'argent polonaises et de quelques parures d'argent
a colé de ce collier. I\L Wolanski qui (il Tacquisilion de
SUR I.ES BRACTÉATES EN OR. 79
celte Irouvaillc en fil plusicurs paris, ol dislrilma les brac-
léales å ses ariiis niimismaliqiics de dilTérenls pays.
C'cst par une méprise que les chaines ont élé repré-
senlées deux fois plus longues qu"elles nc le sont dans la
réalilé.
VII. Bractéates cairéen et Jigures en plafjues fl'or
minces.
N° 49. Piece carrée Irés mince d'une feuille d'or em-
preinle d'un coin ou Ton a représenlé, å ce qu'il parail. un
ecclésiaslique revélu d'un manleau, d'un dessous d'habit long
et brodé en bas, et de suuliers å rosettes. La chevelure qui
lui descend sur le dos, est bouclée d'une maniere parli-
culiere.
Cette piece a élé Irouvée dans File de Bornholm, dans
la prairie connue sous le nom de Syllen, ou l'on a souvent
Irouvé des monnaies en or datant du regne des empereurs
Leon et Zénon. La tradition nous raconte que des piratcs
courlandais qui avaient opéré nne descenle dans l'ilc de Born-
holm, furent altaqués par les habitants et chassés par cux
dans cette tourbiére ou ils périrent (M. C).
N° 50. Piece d'une plaque d'or carrée et mince por-
lant de ligures semblables å celles du n° précédent, mais
d'une moindre mesure. Elle a été Irouvée dans File de
Bornholm a colé de la petile anseltc rcprésentée au méme
n°. La plaque d'or qui y a élé appliquée, a probablemenl
scrvi d'ornemenl a une amulelle ou a un aulre objet sem-
blable suspendu å Fansette, et faite d'une substance rongée
par Fedet de la véluslé.
N" 51. Plaque en or mince dont la représentalion est
å peu pres semblable a celles des n°^ 49 et 50. Kile a été
Irouvée pres de la ville de Svanikc avec dos tiintinaics cu or
des cmperc'uis Zéiion cl Théodose II (IVI. C).
08 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
N" 52. Picce niincc d'iine plaqiie d'or ou l'on ;i rc-
présenté le prétre portant le calicc (M. C).
C'cst probabloment la méme piece qiii a déjå en 1725
étc gravéc en laille duiice et porlée a la connaissance du
public par v. Mellen de Lubeck dans un opuseule inlilulé
jjde simuiaeris aurcis"; on en voit le dessin au n° 2.
N° 53. Plaque en or earrée offrant a pcu pres la méme
rcprésenlalion que celle des trois pieecs préeédentes; mais
le prétre qu'on y voit parait tenir å la main un vase å bord
orne avec une guirlande rctombanle.
Cette piéce a aussi été trouvée dans File de Bornholm,
et c'est sans doule la méme dont il a cté fait menlion au
n" 1 du dit ouvrage (1\1. C).
N° 54, Piece carrce d'une plaque d'or. La rcprésenlalion
nous montre un homme tenant une canne a la main et ayant,
å ce qu'il parait, les bras nus et la poitrine découverte; du
reste il n'est vétu que d"un habit couit brodé en bas et de
souliers å rosettes (i\l. C).
N" 55. Piéce d'une plaque d'or minee, On y a re-
présenté un homme å bras nus, tenant une canne å la main
et revélu (Tun habil brodé en bas; il porte en outre une
espéce il(! bandouliéie, un paulaion el dca souliers.
On ignore ou celle piéce a été trouvée. (M. C.)
N° 5G. Piéce semblable au n" jirécédenl mais d"un
travail plus grossier. La figure est rcvétue d'un habil coiul,
ayanl un bracelel au bras gauche, el, aulanl qu'on en peul
juger, une haclie de guerrier a la main. Kile fait parlie de
la collcction de Thomsen a Copenhague.
N° 57. Piéce d'une plaque d'or semblable aux piéces
précétientes. La rcprésenlalion nous montre un homme barbu
cl une chevelure tres longue et relombante; il est revélu d'un
manleau el lient une canne a la main.
Celle piéce porte la méme cmpreinle que los piéces
préeédentes, et a du reste qu('l(|ue ressemblance avec les ligures
en or cunnucs sous le nuui de (juldyubber. vieillards d'or (M. C).
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 81
N° 58-62. Cinq pcliles pioces ininccs ol carrécs en
feuille d'or. La rcpréscnlalion du n° 58 nous pnrait la plus
dislincle, cl c'cst probablement cellc-ia qui a élc varice aux
qualre piéces suivanlcs, On y voil un évoque porlanl un
long habit de dessous cl un mantcau par-dessus. II lient
sa crosse å la main, et devaiiL liii il y a un guerricr h bras
tendu ayanl son giaive a la ceinlure et le bouclicr suspendu
derriere le dos.
On prétend qu'ils ont élé trouvés en Norvége (?) (M. C).
N° 63. Picce d'une plaque d'or mince semblable aux
pieces préccdentes. La représenlalion nous parait ia méme
que celle des n°^ 58-62; mais de méme que l'cvcque est
dcpourvu de ia crosse, le guerricr est sans armes el n'est
revélu que d'un manlelet. On l'a Irouvée dans l'ile de
Bornholm (M. C).
IS° 64. Picce en feuille d'or nous rappclant les pi{;ccs
prccédenles; on y voil deux individus ranges aupres d"une
grande croix, chacun de son colc.
De méme que le n" 63, elle a cté trouvée dans l'ile
de Dornholm (M. C).
N" 65. Piéce mince en feuille d'or; on y a reprcscnlé
deux hommes en face l'un de l'aulre et ayant un coslume å
peu pres semblable å celui des ccclésiastiques menlionnés
au n° 49.
Celle piece fut Irouvée en creusant un champ appelé
Sortemuld dans l'ile de Bornholm; elle était plice vers le
milieu de sorte que chaque colé en porlait une figure (M. C).
N" 66-68. Trois pieces en feuille d'or, dont chacune
porte l'empreinte d'une figurc d'un travail grossier; celle du
n° 66 scmble ctre du sexc feminin.
Nous les avons fait dessiner comme des échanlilluns
des pit'ces d'or frappées connues sous le nom de (juhlyuhbcr',
mais nous avons cru devoir nous abslenir d'en dessiner los
picces Irés imparfaites qui ne se composcnt que d'une piece
taillce d'une plaque d'or mince, ou a l'aide d'une aiguille on
1830-1880. C
82 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
a (race des figures, surtout comme il est tres difficile d'cn
dislinguer les originales d'avec celles qui onl été imitces
pendant le dernier temps.
Celte espéce de piéces d'or (^guldgubbei-) a été trouvée
dans Tile de Dornholm, en Scanie pres de Raflunda, et en
défricliant un champ pres de la ferme de Kirkesæter au
village de Ilcvne du dioccsc de Trondheim. Les picces des-
sinées ici sont conservées au Musce de Copcnhague.
Les bractéales en or carrées, de méme que les pieces
appelces vicillards d'or, guldgubher^ sont enlicrement isolées, et
n'ont élé dessinées ici que pour completer le tableau. Nous
nous permettrons d'ajoutcr quelqucs remarques å l'égard des
premieres.
C'est d'abord notre conviction qu'elles ont été introduiles
dans le pays, ce qui parait étre constaté par la circonslance
qu'on les a trouvces principalement dans l'ile de Dornholm
et au midi de la Scanie. II est vrai qu'on a prétendu en
avoir nussi trouvé en Norvége, mais cela n'cst guere qu'une
supposition, car tous les soins employcs par nous å nous en
pcrsuader n'ont abouti qu'å nous apprendrc qu'on y a trouvé
des (juldgulher que l'on confond du reste si facilement avec
les pctitcs bracléates carrées dont il a été fait mention ici.
Les représcntations semblent d'ailleurs indiquer qu'elles ont
été fabriquées dans un pays ou le christianisme a régné; il
est å eet égard fort rcmarquable que les monnaies trouvées
dans les lieux oix l'on a déterré des bractéales en or carrées,
apparticnnent toutes au cinquicme siede; le Iravail particulicr
de ces bractéatcs sembic du reste confirmer qu'elles pro-
vicnncnt, ainsi que les guldgubber., d'un temps un peu plus
recent.
Lour veritable usage ou destination nous parait cncorc
tout aussi obscurc que leur origine, mais en considérant
qu'elles sont tres minces, il faut supposcr qu'elles ont élé
appliquées comme des parures ou des amulctlcs sur des
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 83
piéces de vétement, sur du cuir ou des substances sembla-
bles dévorées par la vélusté.
B.
BRACTÉATES AUXQLFXLES ON ATTRIBUE UNE ORIGINE
KORDIQUE.
YIII. Bractéates représentant plusieurs Jigtires insolites
et en partie debout.
N" 69-72. Quatre bractéates en or ayant toutcs une
reprcsentation de la méme espece mais d'un travail plus ou
moins barbare.
N° 69 qui a une inscription en runes, a été trouvé en
Danemark, mais nous ne saurons en indiquer l'endroit. La
reprcsentation du n° 70 est la plus dislincle; nous essaic-
rons d'en faire la description: une victoire ailée tend une
couronne devant un candélabre ou un autel; un prince cou-
ronné accompagné d'un guerrier armé d'un javelot lourné
en bas, va au-devant d'elle en tenant une espece de sceptre
å la main. Au-dessus de ces deux figures on voit un oiscau
qui vole, et un scrpent qu'on ne voit ni au n° 71 ni au
n° 72, mord le prince au (alon. Il y a encore des runes
inscrites dans celte bracléale dont on a trouvé deux cxem-
plaires avec les n°' 165, 170, 174, 180 et 89 pres du vil-
lage de Randlev au diocese de Viborg. Le n° 71 qui a été
trouvé pres du village de Faxii en Sclande, et le n° 72 qui
n'est qu'une mauvaise imitation de celles des n°* prccédents,
sont conservés au Musée de Copenhague.
N° 73. Bractéate ou l'on a ropréscnté un chevalier
couvert d'une cuirasse, armé d'un glaive et d'une lance el
monté sur un chcval également cuirasse. Ce guerrier Iiilto
centre deux dragons entre Icsqucis on a placé tout en haut
une iigure semblable a celle dont on a fait usage poiir re-
C*
84 SUR LES BKACTÉATES EN OR.
presenter les navircs, c'esl-å-dirc une demi-lune d'oil sorlcnt
des pointes saillanlcs rcprésenlant des rameurs.
Cctte piece a élé déterrcc il y a bien des annces sous
rnulei d'unc vicille cglise en bois appartenant å In paroisse
de Gusdal et de Froen dans la province dite Gudbrandsdal de
la Norvcge (M. C).
N° 74. Dracléate portant pour toute legende quelqiies
Icltres isolces; la figure en est représcnlée d'une maniére
tres grossiere, mais dans un style qui s'ccarte des bractéates
que nous croyons nordiques a un te! degré qu'elle ne pourrait
gucre étrc rapportéc å la méme calcgorie (M. C).
N° 75. Piece d'or composce de deux bractéates appli-
quées Tune contre l'aulre, et dont l'unc a quelque rapport
avec celle du n° 74, soit å l'cgard des caraclcres, soit å
régard des mains de la Ggure grossiercment rcprésenlce.
La représentation de l'autre qui est encore plus grossiere, est
une tete au-dessous de laquelle il y a une figure peu dislincte
qui doit sans doute representer un bras tendu et un animal
(M. C).
N° 76. Grande parure en or composée d'un cylindre
d'or creux auquel on a soudc trois médaillons d'or, dont
chacun a élé forme de deux bractéates en or appliquces Tune
conlre l'autre. Ces six bractéates sont loutes idenliques et
ont élé frappées d'un scul et méme coin.
La représentation nous offre un buste devant Icqucl il
y a une figure en mouvement tenant une branche å la main,
et derriére celte figure il y a une inscriplion runique. Le
cylindre et les bords qui rctiennenl les bractéates, ont élé
faits avec un art fort remarquablc et se composent en partie
de tresses fines et en parlie de fils d'or soudés.
Celle parure qui a sans doule élé portée avec un col-
lier, ful Irouvéc en curant un courant d'eau aux euvirons
du vilinge de FaxiJ en Sélande.
N" 77. Bractéale ou Ton a rcprésenté une demi-figure
équcstre, aulanl qu'en on peut juger. La tele en est parce
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 85
d'un rasquo Icrminc en unc tétp d'oiso.ni ot tcnant do la
main tcndue une figure måle armée d'unc arbalcte qu'cjle
ticnt de Tune des mains, tandis qne Faulre lient iine balle.
Sclon un ancien comple-rendii , code bracléale a dii
étre Irouvée du leuips de Chrislian cinq el remis a re roi
dans une partic de chasse aux cnvirons du lac d'Esrom
(M. C).
N° 78. Bracléale 5 Irois runes el a deux pelilcs croix.
La représcnlalion, h l'inslar de celle du n° 77, pnrnil nous
montrer une figure éqneslre porlant un cnsque Icrminc par
unc léte d'oiseau, mais tandis quc ccllc-la licnl une figure
å la main, cclle-ci ne nous prcscnle qu'une léte vue en
profil. Le bord en est Irés orne, et au-dessous de l'orcil-
lelle on rcconnait la trace d'une pierre cncbåssée.
Celle bracléale a été délerrée aux environs de la ville de
Slangerup en Sclandc å colé des n°' 79, 93 el 94 (M. C).
N° 79. Bracléale dont la reprcsentalion cst a pcu pres
la méme que celles des n°* 77 et 78. Pres du bras ctendu
de la figure principale il y a, comme au n° 77, unc pctilo
figure qni a l'épée dégainée et le fourrcau a colé suspcndu
å la ccinlure; mais le visage représenté en profil au n° 78
est dans celle-ci placé cnlre la figure principale el le cheval.
II n'y a pas de runes dans cctle bracléale, mais de petitcs
croix comme au n° 78 el quelques aulres signes symboliqurs.
Celle bracléale fait partie de la Irouvaille qui a élé men-
lionnée au n° précédcnt, cl dont on a fait cadeau au IMusée
de Copenhague ou elle est conservée.
II n'y a pas de doule qu'ii n"y ait un rapport intime
entre les représentations de ces trois derniéres bracléatos.
Elles apparliennenl précisémeni ;i la calégoric de celles que
nous cruyons å bonnes raisons fabriquées dans le Nord,
comme aussi les runes semblenl le confirmer. Ce qui les
caraclérisc spéciaicment, c'esl le cnsque qui se Icrminc par
une Iclc d'oiseau.
86 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
N" 80. Bractéate portanl iine inscription prolixe en
runes. La représentalion semble nous ofl'rir un guerricr qui
de son glaive lire du fourreau assaillit une petile figure nue.
On trouve encore ici deux de ces signes ou de ces croix
caracléristiques aux exlrcmilés recourbées qu'on voit plus
tard dans des series entiéres de bractéates. Le glaive que
la figure principale lient å la main, est d'une forme si sin-
guiiere qu'on doit élrc en doute sur l'intention reelle de
l'auleur de celle figure {M. C).
N° 81. Dracléale donl la représenlalion nous monlre
un busle décoré d'un casque, terminé par une léte d'oiseau;
le bouclier placé en bas se lermine de chaque coté d'unc
maniere semblable. Devant le busle il y a un verral å soies
hcrissées qui descend, el derriere le méme buste il y a un
autre verral qui monle. Le bord large esl orne de figures
bosselées ou gravées.
Celle bracléale a élé Irouvée pres de Holmelorp de la
paroisse d'Algulsrum dans Pile d'Oland (M. de Slockholm).
Une bracléale tres semblable a élé trouvée en Norvége
å colé de Irois bagues en spirale faites d'or el des bagucs
coupées; le loul ful délerré sous les racincs d'un bouleau
pres de la ferme de Kaivig dans la paroisse de Hulle au
bailliage de Slavanger (M. de Christiania).
N° 82. Dracléale dont la représenlalion nous monlre
une léte dont la longue chevelure a élé monlée el entorlillée
arlislcmenl. Au-dessus de la léte il y a une main et quel-
ques signes symboliques dont on a prélendu que le plus
grand dcvrait nous figurer le soleil; au-dessous de la léte
il y a un quadrupcde å cornes ayant le ventrc entouré d'une
ceinture.
Celle bracléale a élé Ironvée dans l'ile de Loland en
creusant la lerre (M. C).
N" 83. Bracléale avec un fragment de son encadrement
large. Dans la bracléale il y a deux mols écrils en runes.
La représenlalion nous fait voir une figure male a mains
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 87
levécs, et décorée d'un casque scmblalilo å celiii des n"' 77
et 81. Au mcnton de la figure il y a iin oiseau; sur le
devant un ccif, et en arricrc un quadrupode qui parail élre
un cheval. En bas il y a deux serpenls enlrelaccs dont l'un
dressc la lele vers le cheval.
Cetle bractéale ful trouvée Fan 1841 dans une marni6re
pres de Skrydstrup au bailliage de Iladerslev (M. C).
N° 84. Bractéale ayant une inscriplion en runes donl
le premicr mol esl en mémc lemps le mol initial du n° 101.
La reprcsentation nous ofTre une Ggure måle élevant le crcux
de la main devant le mcnlon, et portant en bas l'aulre main
lendue de la méme maniere. La léte de la figure est parée
du casque déjå nommc; le nez en porlc un oiseau, et sur
le devant on a représenlé un quadrupode qui est sans doule
un cheval. De pUis il y a le signe appelé de Thor el quel-
ques aulres figures symboliques, peul-élre représenlanl l'eau,
la foudre, une branche etc. Deux exemplaires de celle brac-
téale ont été Irouvés en Scanie il y a quelqucs annécs; l'un
en esl conservé dans la collection de Thomsen, el l'aulre a
été acquis pour le Musée de Christiania.
N" 85. Dracléate ayant une inscriplion en runes for-
mani un scul et méme mot qui se répcle. Quoiquc l'in-
scriplion différe ainsi de celle du n° 84, la représenlalion
en est pourtant å pcu pres la méme, avec la difference que
l'oiscau esl ici perché sur la main de la figure principale,
cl que les symboles varient un peu.
Celle bracléale fut trouvée pres du villagc de Leilinge en
Sélandc, a une demi aunc au-dessous du sol, en défrichanl
un terrain couvcrl de bois cl connu sous le nom de la qucue
de vache (Kohale) de Leilinge. Walgré les fouilics failcs
dans celle occasion on ne découvril rien tic |)Iiis (M. C).
N° 86. Bracléale sans inscriplion ayant une représen-
lalion semblable a celles des numéros précédents. Le casque
en est pourlanl d'unc aulrc forme ol poiirvu d'une parlie
pendanle scrvanl a couvnr le mcnlon. La ligurc li-vc Irs
88 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
deux moins dont l'nne porte l'oiseau rcpréspn(é dans les
bracléalcs précédentes, et vers I'antrc on voit desccndre un
dragon ou iin autre animal å gueule béante.
11 y a environ 80 ans qu'on trouva deux exemplaires de
ccUc braclcale avec le n° 144, dans un petit tertre sablon-
neux pres du village de Raflunda en Scanie. L'empreinle
de l'une et de l'autre a été frappéc au méme coin (M. de
Stoclvbolm et M. C).
N° 87. Dractéate ou Ton a reprcsentc un guerrier qui,
apres avoir tué un animal couché derriére lui, en assaillit
un autre avec son glaive tiré. Le bord et l'ansette sont d'un
travail tres soigné et ornes de tresses fines.
Cette bractéate a été Irouvée aux enj'irons de Ilainbourg
avec quatre autres d'un travail semblable et une parure en
or OU sont soudés des ornemenls de serpcnt. Cclte parure
et la bractéate représenlée ici ont été acquises pour le Musée
de Copcnhague. Les quatre autres bractéates ont élé dépo-
sées soit dans les collcclions de Berlin . soit dans celle de
Thomsen å Copenhague.
N" 88. Bractéate å deux runes et a deux croix. La
représentation nous montre une figiire plice d'une maniére
remarquable; elle porte la main étendiie vers le menton, et
devant le visage est un animal, probablement un dragon å
langue tirée ou h dard.
Elle a été trouvée pres de Haderslev en Slesvig dans
une tourbiére å coté de quclqucs perles (M. C).
N" 89. Parure en or, formée de deux bractéates en
or appliquécs l'une sur l'autre avec une ansette qu'on y a
soudée, en forme de perle et d'un travail exquis. La re-
présentation est au conlraire exlrémement mal faite et gros-
siére. De l'un coté est une figure peut-étre feminine, prcsque
nuc et å une jupe courte; les cheveux en sont bérissés des
deux coiés et repliés aux exirémités; elle lutte contre un
quadrupcdc qui, å l'inslar de celui du n° 87, parait élre
dompté å l'aide de la main qui s'enfonce fermemenl dans sa
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 89
bouche : de l'aulre coté on voil trois dragons å gueule béante
et couchés l'un sur l'aulre.
Elle a élé Irouvéc en 1844 pres de la chute d'eau ap-
peléc Trollliattan (bonnet de la sorciere). a colé des brac-
téales des n°^ 17 et 111 (M. de Stockholm).
N° 90. Bractéate ayant une représentation si brute
qu'on a de la peine a en deviner la signification ; å cause
de la place mal choisie de l'ansctle, il faut la regarder du
colé, et sous ce point de vue elle nous montre une figure
assise, ayant en avant un cheval el en dessus un oiseau.
Le bord a des ornemenls bosselcs.
Celle bractéate esl du petit nombre de celles qu'on sait
avoir élé trouvées au Nord do l'Allemagnc. Elle fut trouvée
dans un petit terlre sablonneux pres de Penlzlin, non luin
de Prillwitz dans le Mecklenbourg-Slrélilz, et elle a appartenu
å feu M. Pogge. numismale celebre de Greifswalde.
IX. Bractéates ^ dont la représentation est une tete an-
dessus d'uii cheval ou dun autre ciuadrupede avec tin au
deux oiseanx en face de la tete.
N° 91. Bractéate en or påle. La représentation en
est Irés semblable å celle des n°^ 77-79 et d'autres; mais
I'animal sur lequel la figiire parail élre monlée, a ici des
cornes qui pent-élre ne nous présenloni que des oreilles, de
méme quo le pied gauche du devanl se lermine par une
main. Au lieu d'un oiseau, celle bractéate en a deux qui
voicnt au-devanl do la figure. Lo bord se compose d'orne-
menls bosselés.
Cette bractéale a élé trouvée au village (rOyeno, de la
paroisse de Bareberg dans la province di; la (iolliic occideu-
lale (.>L de Stockholm).
N° 92. Bractéate avec un grand encadrement qui a di's
ornemenls soil graves, soil bosselés. La représciiliiliun osl
90 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
la méme dont il a déjå élé queslion au n° précédcnl, mais
la léte du cavalier ne parait pas coiivertc d'iin casqiie, du
moins ne se lermine-t-elle pas par une léle d'oiseau. et le
quadrupede en a å la fois des cornes et des oreilles et une
sangle autour du corps.
Cette bracléate a été trouvée å Tiorko avec celles des
n°« 26 et 102 (M. de Lund).
N° 93. Bractéate avec un encadrement å ornemenls
bosselés. La représenlation est semblable a celle du n" 92;
le quadrupede est pourlant dépourvu de cornes, uiais a de
longues oreilles et la langue tirée. L'oiseau qui est d'une
forme élrange a aussi de longues oreilles; devanl le cheval
est le signe de Thor allonge.
Cette bractéate a été trouvée pres de la ville de Slan-
gerup å coté de celles des n"" 78 et 94 (M. C).
N° 94. Bractéate å deux runes et å différents symbo-
les ; il y a entre autres une croix, un anneau, la foudre elc.
La représenlation est semblable a celles des derniers n°^
Le bras du cavalier est ici conlinué au-delå du cou du cheval,
et l'oiseau a été représenlé sans oreilles.
Cette bractéate a été trouvée å coté de celles des n°'
78, 79 et 93 (M. C).
N° 95. Petite bractéate dont la représentalion est sem-
blable å celle du n° précédcnl, excepté que le quadrupede a
ici des cornes et des oreilles. Cette bractéate a élé trouvée,
dit-on, en Norvége (M. C).
N" 96. Petite bractéate entourée d'un bord Ircssé. La
représenlation est la méme qu'au n° précédcnl, mais le qua-
drupede parait élre un cheval cnlier.
Selon ce qui a été relalé au sujet de cette bractéate, on
en trouva C exemplaires toul-å-fait égaux en faisanl sauter
une pierre a Ciislin dans la Poméranic. Ils furent découverls
å coté d'une perle en or de celle espcce qu'on a trouvée
plus souvent dans le Nord, c'esl-å-dire qu'clle élail formée
de fils d'or ; il y avail en outrc plusicurs morceaux d'or a
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 91
anneaii, el la bague remarqnable qui a élé représentée en
taille douce dans le Runamo de Finn Magnusen lab. XIII,
fig. 4 a, 4 b. II y a å celle bague nne inscriplion failc pré-
ciscment avec les mémcs Irois runes qu'on voit anx brac-
léates des n"* 78, 83 el 219; on y trouva en outre deux
monnaies d"or byzantines de l'espece ordinaire datanl des
empereurs Théodose et Leon 1" (457-474).
Les runes aulanl que l'exacle conformilé entre celle
trouvaille et les autres failes dans le Nord, font supposer
avec un Ires haul degré de vraisemblance que les objels
trouvés ici onl étc la propriété d'un Scandinave.
La colleclion rcnomméc des monnaies de feu M. Benoni
Friedliinder å Berlin est dépositaire do celle bracléale el des
dils ornements.
N° 97. Petite bracléale avec nn bel encadremenl d'or-
nemenls bosselés. La représenlalion est a peu pres la méme
qu'au n° précédenl: inais le quadrupcde est pourvu d'oreilles
et de cornes, et puitc en outre une corne au nez.
Celle bracléale a élé trouvée pres de Hiorring, å colé
des n°^ 150 cl 51 et avec quelques perles vilrées (M. C).
N° 98. Bracléale ayant un encadremenl en ornements
bosselés; le bord cl l'oreiilelte en ont élé brises. La re-
présenlalion en a bien une certaine ressemblance avec les
précédentes, mais elle esl pourlanl d'une cspéce plus gros-
siére. La fignre principale en a la langue lirée qui d'ailleurs
est faite en forme d'un dard ou d'une flcche, el l'oiseau dont
il a souvent été queslion, a la serre élendue el en forme le
casque. Devant l'oiseau est le signe de Thor et de plus, un
animal semblable å celui sur Icquel il est monté.
Depuis le temps le plus ancicn, le cabinel de mcdailics
danois élail dépositaire de trois exemplaires de celle brac-
léale, dont Tun est a present conservé au Musée de Co-
penhague.
N" 09. Bracléale porlanl une legende runiquo, dont le
niot initial est idenlique avec celui qu'on voit au n" 84 cl au
92 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
n" 101: mais enire re mot et la fin on a placc l'alphabcl
runique. La représenlalion en est semhlablc å celle du n"
pécédent; elle est de plus enlourée d'un bord épais et tresse.
On a plusieurs fois. mais toujoiirs d'iine maniere pen
exacte, représenté cette bractéate remarquable qiii fut trouvce
pres de Vadstenji l'an 1774 sous la surface du sol, et le
Musée de Stockholm en est maintenant dépositaire.
N° 100. Bractéate ayant comme la précédenle une le-
gende en runes, et la reprcsentation en est semblable å celle
dont on a fait mcntion au sujet de n°' précédents, mais dans
celle-ci le contour est bien plus distinct, de sorte qu'on
puisse le suivrc au bras du cavalier tout comme h sa main
qui repose sur le cou du cheval. Devant la langue lirée de
l'animal on a placé un signe symbolique.
On connait quatre exemplaires de cette bractéate, Irouvés
å des époques et dans des endroits tres dilTérents. Celle que
Ton a connue la premiere, fut trouvée en Sélande (M. C).
Ayant appris que le cabinet de monnaies imperial å
Vienne élait dépositaire d'une bractéate en or, on se donna
bien de la peine pour en obtenir le piatre, et y ayant réussi,
gråce å la bienveillance du directeur, ou fut on ne peut plus
surpris de voir que la bractéate de Vienne ctail entiércment
conforme å celle dont il est qucstion ici. Des paysans habi-
tant le village d'Overhornbek pres de Randers, découvrirent
ensuile en 1848 en taillant des tourbes deux exemplaires de
cette méme bractéate å coté des deux bractéates distinguées
dont on a fait le dessin aux n"^ 112 et 114. La grande
bractéate du n" 173 fiit trouvée d'un an plus tot au méme
endroit (M. C).
N" 101. Bractéate ayant nne legende runique qui a
pour initial le méme mot qui commenco la legende des n°'
84 et 99. La représenlation ost la méme dont on a souvcnl
fait mention, mais au-dessous de la tete pourvue de cornes
el d'oreilles de I'nnimal représenté, il y a une inscriplion
runique, L.i clieveliirc arlislemcnt relevée du cavalier csl ceinle
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 93
d'iin bandcaii ou d'un diademe, et se termine par une tresse
longiie; sa main repose sur l'encolure du theval, mais alin
de pouvuir muntrer, que celle-ci est ornéc de deux san-
gles, on s'est borne å representer la partie snpcrieure de
i"individu en faisant paraitre son pied droit entre les pieds
de devant de l'animal. Quant a l'oiseau on trouve qu'il a de
la ressemblancc avec un perroquet.
Cctle bractéate distinguée esl du nombre de celk-s qui
ont été connues les premieres; elle fut trouvée sous le sol
en Fionie au 17« siede et elle ful porlce h la connaissance
du public par Birkerod et Bartholin; le dcrnier d'enlre eux
en fit la description dans les ^jAnliquitates Danicæ", pag.
461, n° V.
Bartholin la conserva dans sa collection et croyait å
juste titre y voir une curiosité bien rare; å la proposition
faite par Hielmstierne elle fut achetée en 1749 pour le ca-
binet de monnaies royal moyennant CO risdales, prix qui
nous montre combien on appréciait déjå cette piécc. Le ca-
binet des monnaies la fit remeltre plus tard au Musce de
Copenhague.
N° 102. Bractéate avec une inscription en runes. La
reprcsentation est tres brute; le casque du cavalier, qui se
termine en une léte d'oiscau, parait se conlinuer ici par-
dessus la figure et n'a d'ouvertures que devanl les ycux.
Celtc bractéate fut trouvée en 1817 dans l'ile de TiiJrko
pres de Carlskrona (M. de Stockholm).
N" 103. Bractéate å quolques runes, placées sous le
cheval, qui, lues de droit å gauche, paraissent étre le com-
mcncement de ral[)habct runique. La représentation est la
mémc dont il a é(é qiicslion plus haul; le cavalier porte un
casque pourvu d'un cache-noz. L'oiseau disparait nu |)ou
ici derricre le casque, et nous verrons dans la suite commcnt
il se perd pcu a peu, jusqu'å disparailre lout-å-fait au
n° 108. Quant å l'animal qui se trouve sous la léte, la criniere
94 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
nous fail reconnaitre a ne pas en doutor que ce qiiadrupéde
est un cheval.
II y a assez longtemps que celtc bracléale fut trouvée
en Scanie avec deux exemplaires du n° 84; elle apparlient
en ce moment å Thomsen de Copenhague.
N° 104. Bracléatc å la représentation ordinaire.
N" 105. Bractéate ou l'animal est représenlé d'une
maniére tres grossiére pourvu de cornes, de barbe et d'oreil-
ies. L'oiseau ne parait que faiblement devant le casque qui
est muni d'un cache-nez.
De celte bractéate on n'a pas trouvé moins de six
exemplaires en or fln, frappés tous au méme coin et h coté
du n° 104 qui est en or mélé d'argent.
Au dire d'un voyageur, cette collcction de bractéates fut
trouvée par des fouilles faites dans un tumulus aux environs
de la celebre ferme de Rimol dans le Throndelag en Nor-
vége. La défunte demoiselle Bielke en devint propriétaire, et
elle avait l'habilude de les porter en collier, mais dans un
voyage qu'elle entreprit en Allemagne, la malle de la demoi-
selle disparut sans laisser de trace, et le collier qui y était
renfermé se perdit par eet accident. On ignorc si la chaine
ou ces bractéates étaient enfilées, datait aussi de l'anliquité.
On sait maintenant qu'on a trouvé plusieurs bractéates lout-
å-fait semblables ou du moins tres ressemblantes en plusieurs
endroits de la Norvége; une bractéate semblable å celle du
n" 104 fait maintenant partie de la collcction de Christiania.
Elle a été trouvée dans l'enclos dit Begslokke, pres de la ruc
Agersgade de Christiania. On trouva å la fois 12 piéces de
bractéates ressemblantes å celle du n" 105 avec trois pclites
variations; elles furent trouvées dans des fouilles faites å la
ferme d'Ovre-Toyen au presbylcre de Htiland du liailliage
d'Agershus, et le Musée de Christiania en est dépositaire
maintenant.
N" 106. Bractéate cncadrée d'un bord å ornements
bossclés. La représentation en est semblable å celle du n°
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 95
préccdcnt, mais devant le qiiadriipodc on vuit coiirir iin plus
pclit animal, et l'oiseau devant le casque ne parait que Irés
faiblement. (M. C.)
N° 107. Braclcate qui a une ressemblance tres remar-
quable avec le n° 105.
On connait deux exemplaires de celte bractéatc; l'un
qui a été Irouvé dans une fosse au gravier pres de HiJibierg
aux environs d'Ansl en Jutland, est conservé au Musée de
Copenbague, et Taulre qui a sans doute été Irouvé en Scanie,
fait partie de la coilection de monnaies du grand-veneur M.
Siokrona.
N° 108. Celte bracléate parait étre une imitation exacle de
la précédente (n° 107), mais elle est un peu moins grande.
En dedans du bord il y a un cercle d'ornements en perles.
Elle est déposée dans la coilection publique du dcfunt
ministre d'état Engstrom h Stockholm.
N° 109. Bractéale avec une rune liée, placéo derriére
le quadrupcde qui parait avoir de la barbe; l'oiseau est ici
moins distinct et a un peu la forme d'un scrpcnt (M. C).
N° 110. Bractcate avec la représentation tr{;s grossiére
d'un bomme å cheval, tenant, å ce qu'il parait, une fourche
å la main (voir le n° 149). Le cheval a la langue lirée et
asscz longuc (M. de Stockholm).
N° 111. Bracléate porlant une legende en runes. La
représentation nous fait voir un prince ayanl la chevelurc retenue
par un diadcme. fl pose la main gaucbe sur la poilrine, et
å la main droile tendue il licnl un globe.
Celle bractéale a élé trouvée pres de la chute d'eau
de Trollhiilla on 1844, å coté des n°» 17 et 89 {M. de
Stockholm).
N° 112. Bractéale porlant une legende en runes, placée
entre deux lignes terminées par des tetes de serpenls. Ce
mode particulier de |)Iarer Tinscripliun runique est oinployé
96 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
dans plusifiirs des n^' suivants, et en parlie dans los pierres
chargces de runes. La représcntation en cst une léte prin-
ciere, reinte d'un diademe et au-dessous de la tele on a
placé quelques runes et d'aulres signes. (M. C.)
N° 113. Bradéate ayant une inscriplion en runes assez
courle, placée entre deux lignes. La représcntation est å peu
pres la niéme dont nous avons si souvent fait menlion , sa-
voir une tete å la cbevelure longue et relevéc, placée au-
dessus d'un quadrupéde å corncs ayant le corps enlouré d'une
sangle, mais devant la tele il y a, au lieu de l'oiseau, une
croix OU un autre signe symbolique.
Celle bracléale a sans doute élé trouvée au nord de
l'AIIemagne, car elle a élé acquise par feu M. B. Friedlander
de Berlin qui l'a conservée dans sa précieuse collection de
monnaies.
X. Bractéates au sifjne r/e Thor devant une tete qui est
placée le plus souvent au-dessus d un quadrupéde.
N° 114. Bracléale porlanl une inscriplion en runes,
placée de la ménjc maniére que celle du n° 112, savoir
entre deux lignes se terminant par des lélcs de serpents.
La représenlalion en est en parlie celle que nous avons
souvent mentionnée, mais nous porterons principaicmcnt i'al-
tenlion sui le signe dit de Thor qui est employée au lieu de
l'oiseau dans celle bracléale el les suivantes.
Elle a élé trouvée en laillanl des lourbes aux environs
du village d'Overhornbek pres de Banders, å colé de celles
des n°' 100 et 112 (\L C).
N" 115, Bracléale porlant une représenlalion Ircs brule
qui pnrait cependanl élre la niéme qui a souvent élé men-
tionnée. Oulre le signe de Thor, placé devant le chcval, il
y a plusieurs croix, une léte de sorpent cl quelques aulres
signes symboliqucs.
SUR LES BRACTKATES EN OR.
97
Celle lji;ulé;ilc ;i élé Iroiivée dans le ]Meti<loi)l)ourg, el
de la colleclion do leu H. Friedlandcr a Berlin, elle a passé
dans celle de Thomsen a Copeuhague.
N° IIG. Bractéale ayant enlie deux doubles lignes iiiie
insciiption runique lerminée par qiialie h La rcprésenlalion
en ost celle qui a souvenl élé menlionnée avec le signe de
Thor placé devaiit la tete.
Cette bractéale a élé Irouvée sous la surface dn sul en
Fiunie. Déja en 1690 elle faisail parlie de la colleclion
d'objets curieux de Guillaume Mnlenius (Mule); Bartholin el
Birkerod Tonl portée a la connaissance du public (I\J. C.)-
N° 117. Bractéale avec une inscription runique qui esl
peut-étre plus compléle sur Toriginal que sur cette imilatiun
qu'on a faile sur une copie peu distincte en plomb. La rc-
présenlalion en esl la méine qui a souvenl élé menlionnée,
cl l'on voit ici dislinctemenl la iongue chcvclure Iressée.
Elle a été Irouvée avec celle du n° 124 aux cnvirons
de la ville dEckernforde, et elle aj)partennit il n'y a que
quelqucs années au noble propriélaire du bien seigneurial de
Walerneversdorf en Holstein.
N° 118. Bractéale a Irois runes. La représentaliun
en esl Tordinaire; si Ton considére la fortne de la tele du
quadrupéde, on dira, malgré les cornes, que c'est celle d"un
cheval. Les cornes el la langue tirée sont probablemenl des
ornemenls aussi fanlastiques que ceux dont les jambes du
cheval ont été décorées; au-dcssous de la tele du cheval on
découvre le signe de Thor.
On connail deux exemplaires asscz semblaidcs de celle
bractéale; l'un qui est celiii (pii a été représenlé ici, a dil
élre Irouvé a TiiJrku a ciilé de la bractéale <iii n" 92 ; laulre
(pii apparlenail autrefois au profcsscur Nilsson, el qui esl repré-
senlé au n° 234, a probablemenl été fronvé en Scaiiie. et
se dislingue de celui-la par la circouslance (pi'une seule des
jambes du cheval a élé chargée d"ornemcnls el que les Iruis
aulres neii unt pas (M. de Lund).
1850-1861). 7
98 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
N° 119. Bractéate avec une iriscriptiori de truis nines
(|ui, lues de droite a gauche, se terminent par /[ . La rcpré-
setitation en est l'ordinaire; le signe de Thor a été placé
ici devant la tete du cavaiier (M. de Slockhulin).
N° 120. Bractéate portant une instription runique qui,
lue de haut en bas, parait nous rappeler tout-å-fait celle du
n° 119. La représentation en est aussi la méme mais
tournée du colé oppose.
II est connu que cette bractéate a élé ofTerte au roi
Christian cinq par Jean Rosenkrants, qui Taccompagnait de
la déclaration ^^d'avoir acheté cette piéce curieuse a un juif
de Fionie", ou on l'a sans doute trouvée (M. C).
N" 121. Bractéate ayant une inscription en runes qui,
lue de gauche å droite, est apparemment la méme quo celle
des deux derniéres, et en allongeant la derniére letlre on
trouvera l'entourage tres ressemblant å celui du n° 119. La
représentation en est aussi la méme (M. C).
N° 122. Bractéate avec une inscription semblable å
celles des derniéres, mais un peu moins dislincte. La re-
présentation en est aussi la méme (1\L C).
N° 123. Bractéate encadrée d'un bord å ornements
bosselés, et avec une représentation semblable å celles des
derniéres, å l'exception qu'il n'y a point de runes.
Cette bractéate fait partie de la fameuse Irouvaille de
Broholm en Fionie, ou elle fut découverle h colé des brac-
téates des n°' 6, 11, 125, 147 et 152 (M. C).
N° 124. Bractéate qui, å l'égard de la représentation,
offre une grande ressemblance avec celles des n°^ précédents;
il apparait pourlant assez distinctement quo la longue cheve-
lurc est tressée et entourée d'un diadéme en perles.
Cette bractéate qui a été trouvée avec celle du n" 117,
a été dessinée sur une copie en plomb et a apparlciiu au
propriétaire du bien seigneurial de Walerneversdorf.
N° 125, Petite bractéate ayant å peu pres la méme
représenlalion que celle du n° 123; le bord dont elle est
SUR LES BRACTEATES EN OR.
99
encadrée, a été fail au coin méme et a par conséquenl rccii
l'cmpreinte avec la bracléate.
Elle nous provient de la trouvaille de Broholm; voir le
n° 123 (M. C).
N" 126. Bracléale dont la représenlalion a élé faite
d'une maniere tres grossierc; elle ressemble d'ailleurs a celle
des n°* précédenls, mais devant le cavalier on voit un atii-
mal nioins grand qiie le cheval el lirant un dard long ou
une ianguc. Outre les deux croix et deux signes de Thor.
il y a encore d'autres signes symboliques et peul-étrc des
runes dites å branches ou des runes ramées.
Celte bracléate a sans doute été trouvée en Scanie
(M. C).
N° 127. Bracléate qui a une grande ressemblance avec
celle du n° 123, mais l'animal parait ici pourvu de barbe
(M. C).
N° 128. Bracléate dont la représenlalion est a pen
pres la méme que celle des n°^ précédenls: le bel encadre-
ment large qui est forme de plusieurs rangs d'ornements
bosselés, en fait une des bracléates les plus grandes.
Elle fut trouvée l'an 1695 par un soldat occupé a
creuscr la terre aux cnvirons de Hallandsås dans la pro-
vince de Halland en Suéde; elle a élé gravée en taille
douce par Brenner (M. de Stockholm).
N" 129. Bracléate qui par son cncadrement est une
des plus grandes et des plus elegantes que l'on connaisse.
La représenlalion est å peu pres celle dont il a souvent été
fait mention, mais l'animal est, comme dans quclqucs-uncs
des précédentes, pourvu de corncs et de barbe, et outre le
signe de Thor il y a devant le cavalier Irois demi-cercles
composes de signes mysliques. La bordiire large dont
elle est encadrée, se compose de Irois rangs d'orncmenls
bosselés a de petils coins; cclui qui est a l'inlérieur n'esl
(lirune feuillc. mais celui du milieu |)arail élre la lélc du
7*
100 SUR LES BRACrÉATES EN OR.
cavalier, et celui qui tst a l'exléiicur ost l'aniaial å cornes
et a barbe sur lequel l'homrne est monté.
Cette jolie bracléate fut trouvée pres du village de
Lyngby aux cnviruns d'Ebeltufl en Jiilland; elle cLiil dans
un petit tertie sous iine pierre longue d'nne aune et dcmie,
OU tout pres d'clle. Non loin de la bracléate on rencontra
une quantité de fragments de pierre aigus, qui semblaient étre
des recoupes de pierre; quelques fragments de vases d'argile
furent déterrés au méme endroit (M. C).
1N° 130. Médaillon en or, compose de deux bractéates;
la face en est une tete dont le prolil est plus beau que celui
des bractéates précédentes; elle est entourée de deux ser-
pents entortillés å dard tiré; outre le signe de Thor il y a
encore de ce coté deux autres signes symboliques; le revers
nous oH're un signe mystique entrelacé et entouré d'un ser-
pent qui se mord la queue.
11 a été trouvé au méme endroit que le n° 129 (M. C).
N° 131. Petite bracléate encadrée d'un bord assez
large å ornements bosselés. La représentation en est tout
extraordinaire et nous fait voir un buste a double couronne,
å visiére et en cuirasse. Devanl le buste est le signe
de Thor.
Cette bractéale fut Irouvée l'an 1828 en labourant la
terre de la ferme de Simmonsnæs å la paroisse de Hitter-
dal du laailliage de Bratsberg en Norvége. On déterra au
méme endroit les bractéates des n"^ 186, 201, 202, 211,
212 ot encore une aulre resscmblant a celle du u° 123 {M.
de Bergen).
XI. Bractéates ayant ane tete aii-dessus 0^1111, aiiiinal
quadrupede.
N" 132. Grande bracléate avec nne inscriplion courte
en runes. La représentation en est l'ordinaire, c"est-a-dire
SUR LES HRACTÉATES EN OR. 101
nn homme monlé sur un .inirnal qundnipcdc encorné; niais
cette Lracléatc et les suivantes n'ont ni l'oiseau ni le signe
de Thor.
Le grand encadremont se compose de qiialre rangs
d'ornemenls en partie graves cl en parlie bosselés; l'arliste
(Hii k's a graves dans l'acier, les a cependant rendiis plus
exacts qu'ils ne le sont å l'original.
On connait plusicurs cxemplaires de rette bractéate,
lesquels ont tous la inéme legende rnnique ; niais comme
Tempreinte provient de différenls coins, il faut supposer que
celte représcnlalion a été å cetle époque (res aimée el tres
iisilée (M. de Stockholm).
N° 133. Bractéate portant la méme legende et la mcme
représcnlalion qn'on voit au n° 132, mais Tune et l'aulre out
élé frappées ;i un coin difTcrent.
On prélend que cette bractéate a élé trouvée en Scania
(M. de Christiania).
Un exemplaire encore plus petit de cette bractéate ful
trouvé en 1845 pres de Stange dans I'ile de Gotland (M.
de Stockholm).
N° 134. Bractéate a une inscriplion runique; la re-
préscnlalion en esl semblable aux précédcntes (M. C).
N° 135. Bractéate å une legende runique tres courte;
ks truis premieres runes sont rapprochécs l'une de Pautre,
et désignent probablcmenl la méme chose que celles du
n" 132. La représi'Otation esl celle qui a été mentionnée
plus liaiit, mais il est bien apparenl ici que le cavalier a la
tele ceinle d"un diadéme ou d'un ruban do perles.
Elle a sans doute élé trouvée en Scanie (M. de Lund).
N" 130. Grande bractéate ayant la bordure tres large,
com|)osée de lioi.s rangs (rornements ddiil i rlui du milieu
nous fait voir nu cMlaccmeiil Iciniiné cu deux létcs de scr-
penls ouvraul des guciilcs tmtuidablcs l'une contre Taulre.
La représentaliou esl celle dont nous avons souveul lail mk'ii-
102 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
lion, mais l'anima! quadrnpcde est pourvu de cornes, de
barbe et d'une sangle.
Celte bracléate si brillante fut trouvée l'an 1674 pres
de Wa en Scanie, å une deini-iieue de la ville de Christian-
stad. Elle était avec les pieces des n°^ 137 et 142 placée a
coté de quelques Deches et armes en fer rongées par la
rouille (M. de Stockholm).
N° 137. Lamelle mince en or; on y voit gravée par un
biirin et non par un coin une imitation moins exacte de la
bracléate du n" précédeut. Le bord extcrieur et I'ansetle
en ont été brises.
Elle fut trouvée l'an 1674 å coté des bractéates des
n°^ 136 et 142 (M. de Stockholm).
N" 138. Pctito bracléate å la représentalion ordinaire,
mais l'animal qu'on y a figuré n'a ni cornes ni sangle
(M. C).
N" 139. Pelile bracléate, semblable å celle du n° 138,
mais l'animal a des cornes et le ventre enlouré d'une sangle.
Celle bracléate, qui a sans doute été trouvée dans le
Mecklenbourg ou la Poméranie, est conservée dans la col-
leclion grand-ducale de Slrélilz.
N*^ 140. Petile bracléate å la représcnlation ordinaire,
mais l'animal est pourvu de cornes et de barbe, et au-dessus
de la léle on a placé deux signes symboliques.
On connait deux excmplaires de celle bracléate qui tous
les deux, a ce que l'on en croit, ont été trouvés en Nor-
vége (M. de Bergen et M. C).
N° 141. Petile bracléate pourvue d'une inscription en
runes cl encadrée d'un bord magnifique, mais la représcn-
lation en ost on ne peut plus brule; elle nous montre un
hommc levant les bras.
On prétend que cetle bracléate a élé trouvée en Nor-
végc (M. C).
N" 142. Bracléate tres grande enlourée d'un cncadre-
menl furt large qtii, de méme que la rejtrésenlalion, a beaii-
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 1 Oii
coiip de ressemblance avec celle du n° 136; l'anneaii enlrc-
lacé ne se termine pourtanl pas par des teles de serpcnts.
II faut aiissi remarquer qiie les orncnienls du bord n'ont pas
élé bosselés a l'original avec la méme exactitude qii'å la
copic, qui a élé faile sur la gravure publiée par M. Elias
Brenner en 1692.
Celle joiie bracléate ful Irouvée Pan 1674 a colé de
celles des n°^ 136 cl 137, vojez ces n°^ (M. de Stockholm).
N° 143. Bracléate dont la représenlalion esl l'ordinaire
menlionnée déjå plusieurs fois, mais au-dessus de la Icle on
voit deux animaux å qualre pieds ou deux dragons a langue
lirée lournés face å face.
Celle bracléate fut trouvée l'an 1821 dans un Inmulus å
la paroisse de Vandso en Norvégc. Déjå du lemps de l'évéque
Bugge on enlrepril des fouilles dans celle colline, mais on n'y
Irouva que quelques urnes et on nc se doulail pas d'en trouver
d'autres; cependanl lorsqu'cn 1821 on voulul creuser dans
le méme lumulus une cave assez profonde pour élre å Pabri
de la gelée, on y descendit plus å fond et pnrvinl ainsi a
Irouver d'abord celle bracléate el ensuile quelques petits or-
nemenls en lamelle d'or, quelques aulres en argenl coiiié
légérement doré, une pelile pierre enchassée en cuivre el å
colé une boucle; de plus quelques pointes de fléchcs en fer,
altachées encore å dos débris de bois, des fragments d'un
tres grand glaive en fer dont la lame était large de Iruis
pouces et cpaisse il'un quarl, un gobelel de vcrre brise
dont les fragments réunis préscnlaient un volumc capable de
Unir ;i |icu pii'S quatre lilrcs, des débris de pols de lerre,
rcnfermant les resles d'une subslance décomposée ipii ne
provenait pourtanl pas d'ossements brulos, mais qui ressem-
biait plutol a de la cendre. Celle trouvaille nous constale
que rette cspece de bracléate a élé employée pendant l'époque
dernierc ilu jtaganisme ou de Tage de fer. F.a pierre en-
chassée en cuivre parail avoir servi a aiguiscr des fléches
(iM. de Christiania).
104 SUR LKS BRACTÉATES EN OR.
N° 144. Bractéale encadrée d'un bord large el élésanl,
romposé d'ornements en partie graves, en parlie soudés et
en partie bosselés. A !a partie qui réunit l'ansctte å la
bracléate dix petiles teles onl été soudées. M. Sioborg
croyait y voir l'ordre de balaille cunéiforme {svinfylking)^
mais on se persuadera qu'elles n'admellent pas celle explica-
tion, lorsqu'on considere le médaillon en or de l'empereur
Gratien donl le cabinet de médailics imperial de Vienne est
déposilaire, car dans celiii-ci tout le bord extérieur a élé
forme par des tetes soudées tres ressemblantes.
La représentation en est l'ordinaire; la pelite fosselle
dans la joue de la ligure forme le centre de la bracléate et
a élé produite par le travail du fabricant en formant les
cercles de l'encadrement.
Celle bracléate a élé Irouvée å cnlé de celle du n° 86
pres de Raflunda en Scanie (M. de Stockholm).
N" 145. Bracléate faite au méme coin que le n° 144,
mais sans encadremenl.
II n'y a que peu d'années qu'elle a été Irouvée dans l'ile
d'Oland, el on en lisail alors les descriptions el les rapports
les pltis merveilleux^ dépourvus de tout fondement, dans plusieurs
journaux de la Suéde el de l'étranger (M. de Stockholm).
IN° 146, Fragment de la plus grande bracléate que
l'on connaisse. Quoique ce soil a peine le quarl de la piéce
entiore, il nous montre pourlant que la représentation en est
la méme qti'aux bractéates précédenles. C'est surloul l'en-
cadrement qui en a fait une piéce si grande et extraordinaire,
el (le quatrc rangs d'ornements c'est principalement l'exté-
rieur qui est si remarquable, car il se compose de pelites
teles OU de petits casqnes qu'on a formes un a un en eii-
foncanl un petit coin carré qu'on a déplacé poiir chacun.
Ponr donner une idée nette de la veritable grandcur de
celle bractéale dislinguée, on a suppléé ce qui y manque i
l'aide d'iiii conlour plus faibic, qu'on parvieiidra lacilement a
lU' pas (unfoiKlic avec lo fraguicnl plus rortcmcnt niarqué.
SUR LES BRACTEATES EN OR.
105
Ce frngmcnt fut truiivé dans un cliamp qu"un venait
de laljdiirer aiix environs de la ville de Riinne dans Tile de
Bornholm (M. C).
N° 147. Bracléatc ayant une représentation tres brute
qui parait élrc l'ordinaire, mais qu'un a toiirnéc vers un
autre rolé.
Elle fait partic de la trouvaille remarquable de Broholm
dont il a é(é queslion sous le n° G (M. C).
N° 148. Bractéatc d'électron ou d'un vermeil påle;
la représentation qui esl sans doute la niéme dont il a sou-
vent clé queslion, est d'un travail grossier. Le cavalier parait
étre représenté aver un casque, et ce que nous avons pris
aulrefois pour la barbe de Tanimal, parait, å défaut de place,
avoir élé appliqué au nez de l'animal å l'instar d'une corne.
Elle a probablement é(é Irouvée en Scanie et la tollcc-
lion de Thomsen a Copenhague en est déposilaire.
iN° 149. Bractéale ayant une représentation Ires pen
distinctc, savoir une figure male, å ce qu'il parait, porlant le
casque sur la tete, la fourche a la main et monté sur un
cheval.
Celle piéce a élé Irouvée dans la lerre seigneuriale de
Nordfeld dans Tilc de Mucn, el oflcrle en cadeau au Musée
de Copenhague par le défunt conseiller d'état intime J. de
Bulow.
N° 150. Bractéate encadréc d'un bord assez large
chargé d'ornemenls bossclés. La représentation on esl une
tete enlourée d'une quanlilc de points et d'ornemenls an-
nulaires.
Celle bractéate a élé Irouvée aux environs de Iliiirring
en Jiilland aver celles des n°' 97 et 151, h coté de plusieurs
perles en verre faisanl parlie probablement d'un collier ou
ces bractéates out élé suspendues.
N" 151. Bractéate ayant une représentation excessive-
menl brnle. (|ui doil probablement nous iiioMlrti- mie léle
di'vaiil la(|ti('IU' il \ a uii aniiiial (|U!uirupe()c.
1U6 SUR LES BKACTÉATES KN OR.
Elle a élé Iroiivée å colé de celles des n"'* 97 el 150
(M. C).
JCII. Bractéates å rcprésentations d^animaux.
N° 152. Bractéate ayanl iin cncadremcnl d'orncments
bossclés: la représenlalion en est tres informe et duit proba-
blemenl nous figurer un cheval; iine léle d'oiseau a élé
placée au-dessus du dos comme soiis le venlre.
Celle bractéate apparlicnt å la Irouvaille celebre de Bro-
holm, dont il a élé fait menlion au n° 6; il est digne de
remarqiie que les ornoments bosselés de l'encadrcmenl son(
los mcmes qui onl élé représenlés sur phisieurs des pré-
cieuses parures de celle Irouvaille, de maniére qu'ils parais-
senl frappés au méme coin (M. C).
N° 153, Bractéate cbargée d'une legende en runes.
La représenlalion en est un cheval enlonré d'une quanlilé
(le petits points.
Celle bractéate qui a probablement élé trouvée pres de
Wasby en Scanie, est conservée dans la collection du grand-
veneur Siokrona au chateau de Wegeholm.
N° 154. Bractéate portanl l'image fanlastique d'un
animal qui parait devoir figurer un cheval.
Celle picce donl l'anselle a élé brisée, élait aulrefois
conservée au cabinet de monnaies danoises, d'ou elle a élé
Iransférée au Musée de Copenhague.
JN° 155. Monnaie d'argent La face nous rcprésenle
un cheval devant lequel il y a un serpcnt roulé sur lui-mémc
et dressaul la léte au-devant de l'animal, dcrriére lequel on
voil une Icle de face å grandes moustaches. Au-dessous du
cheval on découvre une figurc assez communc aux monnaies
du muyen age, el qui rcprésenle, å cc qu'il parail, Irois
boucliers entassés. Au-dessus du cheval il y a qiielques
signes incunnus.
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 1 U7
Le revers noiis montre iin vaisseau ajanl la prouc el
la poiipe tres relevées. de |)lus iiii mat, des voiics et des
cordages; iine suite de boucliers onl été ranges sur la longiicur
du vaisseau, et en-dessous il y a un poisson.
Le bord en a été brise, mais des traces d'une soudurc
font supposer qu'elle a eu place dans un encadrement a
oreillctte.
Ori ne connait que eet exemplaire de cette monnaie tres
remarquahlc. Les représentations qu'on y voit, autant que
la maniore dont elles ont été exécutées, ressemblenl tant aiix
bractéates en or et dénolent en outre la vétusté dans un tel
degré, qn'il faut nécessairement regarder cette monnaie comme
antérieure a l'introduction générale du christianisme dans
le Nord.
Soit en imitant les monnaies byzantines, soit en adop-
tant, conjointement avec les runes, l'ancien gout nordiquc
pour les types des monnaies danoises, le roi Suénon fils
d'Estride s'efTorija de combattre le gout anglais qui, sous Sué-
non a la barbe fourchue et Kanut le grand, avait été introduit
par les monnoyours anglais, et si l'on com[)are plusieurs des
monnaies de ce roi å celle-ci que nous regardons comme la
plus ancienne des monnaies nordiques connues jusqu'au-
jourd'bui, on se persuadera facilement, combien celles- !a ont
du éprouver riunuenre du gout prévalant dans l'ancienne
fabrication; que l'on coiisi(l«re par excmplc la petitc tele
en face.
Kile a été trouvée dans la province de Bleking et con-
j«ervée au Musce de Stockholm.
N° 156. Bracléale préscntanl un encadrement compose
de tresses arlisli(pies. La représcnlalion en esl un animal
quadrupede que quelqucs-uns, å cause de sa forme grossiere,
onl jiigé élrt; un éléphant, landis que d'aulres onl cru y voir
une licorne; le grand oeil esl une pierre vilrée et roJige, en-
cadrée dans la bracléale. Le celebre numismate Irancais 1\J.
P. C. Uobert de Metz, fait observer avec raison. (pie I aiiiiiial a
los SUR LES BRACTÉATES EN OR.
beaucoiip <1e rcssemblanre avec un animal représonté sur
qiielques médailics gauloises coulées. M. Diichalais qiii en a
fait reproihiire une dans son ouvrage pi. II n° 7, y voit
lin ours.
Deux exemplaires entiéremenl cganx en farent troiivés
l'an 1831, sous le so! de la terre entre Rheinhausen et
Sallern, aiix environs de Ralisbonne; l'un de ces exemplaires
est conservé au cabinet royal de médailles de Munich, et
l'autrc appartient a la coliection d'antiquilés de RalisLonne.
La bracléate du n" 164 a un oncadrement trosse d'une ma-
niére également arlistique, mais on ignore dans quel endroit
elle a été découverte. Cependant vu qu'elle a été achetée a
l'enchere å Vienne, il se peut fort bien qu'ils tirent l'une
et l'aiitre leur origine du midi de rAlIcmagno ou du reste
les bractéates apparliennent aux curiosités les plus rares.
N" 157. Pctite bractéate donl la représentalion est tros
imparfaite. Il parait qu^on a voulu figurer une tele en face
et entourée de rayons de foudre; en-dessoiis il y a deux
oiseaux.
Cette bractéate dont l'ansette a élé brisce, a sans doute
été trouvée au Nord de l'AIIemagne, et de la coliection de feu
Friedlander å Berlin elle a passé dans celle de Tliumsen å
Copenhague.
N° 158. Petite bractéate dont la représentalion nous
montre un oiscau entouré d'ornements en perles. Elle a été
trouvée a eolé de celle du n" siiivant.
No 159. Bractéate tres ressemblanle a la précédente
avec une rcprésentation peu dislincte et entourée d'ornements'
en perles.
Les deux bractéates de ces deux numéros (158-159)
ont été trouvées å coté d'aulres antiqiiilés dans quelques an-
ciens tombcaux å Sinsheim sur le Rhin, ou elles furent con-
servées dans la coliection du jjasteur Wilhelmi.
N° 160. Une parure d'orfévrcrie a ornements de til
soudés a été rcprésentée sous ce n". Elle a été tronvée en
%
SUR LES BRACTEATES EN OR.
109
AlleiDiigne ou en Norvége, et de la colleclion de feu Mohr,
elle a passé dans celle de Thomsen å Copenhague.
N° 161. Dractéate entourée d'iin encadrerncnl orne de
perles. Une partie de la reprcsentation noiis montre une
tete d'oiseau, mais du reste il est tres difOcile de concevoir
ce qu'on a voulu tigurer.
Elle a été Irouvée dans une fosse au gravier pres du
village de Hoibierg en Jutland. La bractéale du n° 107 lul
Irouvée l'année précédente dans la méme fosse (M. C).
XIII. liractéates représentant des dragons et des fiyures
de serpeut.
N° 162. Grande bracléate entourée d'un encadremenl
assez large et ayant en dcdans quelqucs runes. La repré-
sentation nous montre un dragon a langue tirée, et au-des-
sous de son cou on voit le signe de Thor; elle est du reste
environnée d'une quantité d'ornements en perles (M. C).
N° 163. Bractéale avec un encadremenl large et ele-
gant. La représentation nous montre trois dragons et un
croissant tourné en bas et entourant le centre de la bracléate
|jar ses lignes sphériques: le bord le plus proche en est cn-
vironné d'ornements en perles.
Cette représentation a du avoir été tres en faveur, car
le Musée de Stockholm en posséde trois exemplaires en or et
deux aulres d'un metal doré, dont les représenlalions sonl
toul-å-fait semblables a celle-ci: il n'y en a que l'encadre-
uient qni a subi quelqucs variations.
N° 164. Bracléate å laqtielle on a soudé un encadrc-
Micnl (lu lil d'or tresse d'un travail bien délicat. La repré-
senljilidU nous ollre deux dragons ou serpents entrelacés a
gueule béanle (M. C).
Celle bractéale fut acquise pour le Musée de Copen-
hague dans une vente faite a Vienne de la colleclion de feu
110 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
Wclzl de Wellenheiin. Elle a été décrite dans le catalogue,
n° 9793, tomme une bractéatc en or nordique, mais vu qu'il
n'a pas été éclairci ou elle a été trouvée, et quo l'enca-
drement ressemble on ne peut pins å celui de la bractéate
menlionnée au n° 156 et trouvée pres de Ratisbonne, l'uri-
gine nordique en pourrait bien étre révoquée en doule.
N° 165. Bractéate portant la représentation de deux
figures de serpent ou de dragon enlrelacées. Deux exem-
plaires de celte bractéate ont été trouvés avec les n°* 70,
170, 174, 180 et 189 en labourant le cbamp aux environs
des ruines d'un ancien chateau appelé Skovsborg, pres de
la ville de Silkeborg en Jutland (M. C).
N° 166. Bractéate ajant une figure de serpent ou de
dragon.
On ignore le lieu ou cette bractéate a été trouvée; on
suppose pourtant qu'clle a été découverte en Sclande (M, C).
N° 167. Bractéate dont la représentation tres peu
distincte nous montre un animal qui a l'air d'un serpent
ou d'un dragon (M, C).
N" 168. Bractéate un peu plus grande dont la repré-
sentation a beancoup de ressemblance avec celle du n° pré-
cédent (M. C.)-
N° 169. Bractéate dont la représentation ressemble
beancoup a la préccdcnte, mais la position changée de l'ani-
mal semble y donner un air de ressemblance avec les chevaux
fanlastiqucs dont il a souvent été question (M. C).
N"> 170. Braccéale ou l'on voit des serpcnts ou des
figures de dragons entrelacés.
Cctte picce fait partie de la trouvaille menlionnée au
n° 70 (M. C).
N° 171. Bractéate d'un travail qui révéle autant d'ha-
bilcté quc d'exactitude de la part du fabricant, car lo bord
exlérieur a été grenaillé el trosse avec beaucoup de délica-
tesse, et la représentation qui est å peu pres la méme que
celle du n° précédenl, a été faite avec tant de soin qu'on
SUR LES BRACTÉATES EN OK. 111
pt'iit avec bunne raison adineltre qiie l'arlisic, si oti nv Iiii
avait pas iinposé de suivre celle fuimc délerminée, aurait
élé å méme de nous olTrir une image a la fuis plus déve-
loppée el plus claire de ce qu'on a eu i'inlenlion de nous
représenler.
On connait Iruis cxemplaires de celle bracléate, et, selon
CC que la Iradilion nous a Iransmis, l'un de ces exemplaires
a du élre délerré aux environs de Leire en Séiande (iVJ. C.
et cab. de monnaies de Copenhague).
N° 172. Bracléate dont la représentalion est seinblabie
å celles dos ii°' précédenls (M. C. el cab. de monnaies de
Copenhague).
N° 173. Bracléate avec un encadicment large, chargé
d'orncments bosselés. La représentalion est å pcu pres
egale å celles des n°^ précédenls.
Elle ful trouvée en 1847 å coté de quelques perles en
verre el d'une grande libiile d'argent; ce fut en laillant des
lourbes aux environs du village d'Overhornbek qu'on parvint
a en faire la découvcrte. L'année suivanie on Irouva les
bractéates des n°' 100, 112 cl 114 dans la méme tourbiére
(M. C).
N° 174. Bracléate ayant la représentalion souvenl men-
tionnée; la tele du serpent parail ccpcndant tournée en bas,
OU pour mieux dire, l'oreillelle a l'air d'élre placée au-des-
sous el non au-dessus de la représentalion.
Celle bracléate apparlient å la Irouvaille décrile au
n" 70 (M. C).
N° 175. Bracléate un peu plus grande que celle du
n° préccdent, niais ayant une représentalion de serpent (out
aiissi fonlaslique.
Elle a élé trouvée non loin de Helsingborg (M. de Lund).
N° 176. Bracléate ayant une représenlation semblablc
(M. C).
N" 177. Bracléate de la inénic espece que la |)récé-
dciile (M. C).
112 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
N° 178. Bractéate avec la représenlalion souvent uien-
tionnée.
On prétend qu'elle a été Irouvée dans un pclil torire
pres d'Ahlholm dans la paroisse de Flade aiix enviruns de
Frederikshavn en Jutland.
Selon une tradition qui nous a été transmise, un lingot
d'or pesanl d'environ deux onces Irois quarts, avait été Irouvé
au niéuie lieu avec une bractéate seniblable el une monnaie
d'or. On ignorc s'il en est ainsi, mais il ost cerlain qu'on
y a truuvé plus tard quelques barres d'argcnt å environ une
aune el demie du iicu ou celle bractéate fut trouvée (M. C).
N° 179. Bractéate egale aux précédentes. Trois exem-
plaires de celle bractéate sont conservés au Musée de
Stockholm.
N° 180. Bractéate d'un travail plus imparfait, mais avec
une représenlalion semblable.
Elle fait partie de la trouvaille mentionnée au n° 70
(M. C).
N° 181. Bractéate ayant une représenlalion analogue
aux précédentes. On prétend que la découverte en a été
faite pres du village de Felborneby aux environs de Helsing-
borg. Le défunt pasteur Bruzélius de Liiderup en Scanie en
étail dé()ositaire.
N° 182. Bractéate avec une représenlalion semblable
(M. C).
N° 183. Bractéate semblable qu'on prétend avoir été
délerrée en Scanie.
N" 184. Bractéate ayant une représenlalion un peu
différente, mais aussi peu distincte que celle des n°^ pré-
cédenls.
Il parait qu'elle a élé trouvée en Norvége; le Musée de
Christiania en ost dépositaire.
N" 185. Bractéate dont la représenlalion est une ligure
de serpenl fantastique a gueule béanle.
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 113
Elle fut déterrée I'an 1842 dans i'ile appelée Inderu au
bailliagc seplentrional de Trondheim, el elle esl conservée
dans la coliection de la Société norvégienne des sciences a
Trondheim.
N° 186. Bractéale encadrée d'un bord chargé d'orne-
menls bosselés et ayant une représcntation tres rcssemblanle
å celle des n°^ 168-69.
Cetle piece fait parlie de la trouvaille décrite au n° 131,
et elle est conservée au Musée de Bergen.
N° 187. Bractéate tres grande dont le cercle intérieur
nous offre en partie la représcntation souvent mentionnée,
qiii est entourée de deux serpents tronconnés, h ce qu'il pa-
rait, et placés, comme aux n°* 136 et 137, face å face h
gucule béanle. L'encadremenl est compose d'ornements
bosselés.
On suppose que celle bractéate a élé trouvée en Nor-
vége å coté de deux bagues en or et de 4 exemplaircs du
n° 210, lesquels sont seulement tresses de tiis d'or (M, C).
N" 188. Bractéate donl la roprésentation est une figure
de serpent fantastique qui ouvre la gueule béante sur qucl-
ques figures brisées, parmi lesquelies il y a deux létes
d'oiseau semblables å celles du n° 152 (M. C).
N° 189. Bractéale ;ivec une représcntation composée
d'une qiianlilé de petiles figures, parmi lesquelies il y a une
rune, quelques croix formées d'ornements en perles cl de
doubles lignes elc, Les autres parties doivent probablement
designer la figure de serpent brisée dont il a souvent élé
fait mention.
Cetle bractéale fait partie de la Irouvaillc mentionnée au
n" 70 (M. C).
N" 190. Bractéate donl la représcntation, ;i l'inslar de
celles des n°' précédents, a lair <rclrc un serjjenl morcelé.
On connail deux exeruplairos de rette bractéale; l"un
en ful conservé pendant bien des années au cabinel de mon-
naies danois, el l'.iiilrc tul trouvé récemmcnl aux environs
1850-1860. y
114 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
de Holstebro en Jutland å coté de 9 exemplaires du n° 192
et d'un aulre du n° 209, de quelques lingols d'or et de
bagues en or brisées; cette trouvaille se trouve réunie au M. C.
N° 191. Bractéate avec une représentation semblable
å celle du n° 190, niais tournée du coté oppose.
Elle a étc trouvée en Scanie (collection de Thomsen).
N° 192. Bractéate tres ressemblante å celles des n*"*
précédents. On en Irouva 9 exemplaires å coté de celle du
n° 190 et de la trouvaille mentionnée au méme n°. Un de
ces exemplaires est garde au musée d'antiquités å Kiel, un
autre appartient au cabinet d'antiquités de Flensborg, et 6
font partie du Musée de Copenhague.
N° 193. Bractéate porlant la dite représentation mais un
peu variée.
Elle fut trouvée aux environs de Ribe en Jutland (M. C).
N° 194, Bractéate avec un encadrement étroit orne de
points bosselés. La représentation est celle qui a souvent
élé mentionnée (M. C).
N° 195. Fragment portant la méme représentation
(M. de Stockholm).
N° 196. Bractéate dont la représentation nous montre
aussi un serpent morcelé qui, å l'instar de celui du n° 195,
est en partie entouré d'ornements en perles.
Cette bractéate fut trouvée dans une bruycre en Jutland
pres de Thorning, oii l'on trouva plus tard deux exem-
plaires du n° 198 et tin bouton d'une forme étrange, tout en
fil d'or (M. C).
N° 197. Bractéate. La représentation en est un ser-
pent morcelé å gucule béante, ou il parait qu'il y a deux
rangs de dents pointues (collection de Thomsen).
N° 198. Bractéate dont le serpent ou le dragon en-
torlillé n'cst pas brise; elle parait avoir des dimensions
plus grandes qu'å l'ordinaire.
Deux exemplaires en furent (rouvés au méme endroit
que cello du n" 190 (M. C).
SUR LES BRACTEATES EN OR.
115
N" 199. Bracléate encadréc d'un bord étroit. La re-
présentalion n'a pas élé faite sur l'original, mais sur une
xylographie imparfaitc; ce qui explique pourquoi cllc est de-
venue peut-élre moins dislinclc, mais ce n'cst en (out cas
qu'une image brulc d'nn cheval, ayant en dessus un oiseau
volant et en dessous le signe de Thor.
Elle fut trouvée déjå en 1670, et décrite pour la premiere
fois par Mayor dans son ouvrage inlitulé ^^Das bcvuikerte
Cimbrien". On ignore ce qu'elle est devenue mainlenant.
N° 200. Bractéale encadrée d'un bord compose d'orne-
menls en perles. La représentation nous ofTrc des serpents
OU des dragons entrclacés, enlourés de doubles lignes d'or-
nements en perles.
Celte bracléate a été copiée d'apres l'^^Archæological
Index" d'Akerman, ou il est relaté qu'elle a été trouvée pres
de Wingham en Angleterre.
N°201. Bracléate dont la représentation est peu dislincte;
le cercle extérieur en parait cepcndant forme de deux ser-
pents morcelés et tournés face å face.
Elle a été trouvée å coté de celles des n"^ 131, 186,
202, 211 el 212 (M. de Bergen).
N° 202. Bractéale dont le cercle inlérieur renferme
la mcme combinaison de figures que le n° 201. Elle a été
trouvée å colc de celle de ce dernier numéro (M. de Bergen).
N" 203. Bracléate dont la représenlalion a l'air de
n'élre qu'ébauchée; le cercle extérieur en est forme de deux
serpents morcelés h gueules béantes se courbant l'un conlre
l'aulre (RI. C).
XI\. Parures, employées comme hractéates.
N° 204. Lamelle on or, ou a Falde de lils d'or el de
grains d'or soudés on a représenlé une quanlilé d'ornemcnls.
116 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
Aii-dessous de l'anselte on a voulii representer unc Ijgurc
humaine qiii seinble n'avuir pas réussi ;i la soiulure.
Cette parure fut Irouvée parmi des ossements, des pier-
res et de la cendre a Tilc de Gotland, l'an 1848, en enle-
vanl un monceau de pierres dans le champ de ^^Store En-
bienne", å la paroisse de Hougren (M. de Stockholui).
N° 205. Lamelle d'or å ornements de fils d'or et de
grains d'or soudés, entourée d'un bel encadrcment d'orne-
ments bosselés.
Cclte parure fut en 1846 envoyée de l'ile de Gotland
au Musée de Stockholm, et il ful relaté qu'elle avait été trou-
vée pres de Gabne dans la paroisse de Bahl å coté de qucl-
ques fragments en bronze insigniliants et minces, qui avaient
fait partie de parures ou de bractéates.
N° 206, Lamelle d'or dont les ornements soudés onl
une grande ressemblance avec ceux du n" 204, car å l'instar
de cette dernicre, on a placé sous l'ansette une figure qui
tout ébauchéc qu'elle est, est pourtant plus heureuse que
celle du n° en question.
Elle a été trouvée un peu avant les précédentes (M. de
Stockholm).
N" 207. Lamelle d'or a ornements bosselés et en
partie graves, scmblablcs å ceux de plusieurs des n°* précé-
dents (AL de Stockholm),
N° 208, Lamelle d'or a un ornement assez grand et
å quelques aulres moins grands d'un travail grenaillé.
Cette parure ajjparticnt a la grande trouvaille d'objcts
d'or iaite en 1834 pres d'Eger en Norvége. Outre les pré-
cicux ornemenis en or et en argcnt, cette trouvaille renfer-
mail (les perles en or et en verre et des monnaies dont les
plus jcunes nous font voir que la trouvaille a du étre cnfouie
vers la lin du 9® siécle (M. de Christiania).
N" 209. Petite lamellc en or avec quelques ornements
circulaires et bosselés.
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 117
Celle pariire fail parlie de la Irouvaille d'ohjcls d'or
raenlionnée au n" 190 (M. C).
N" 210. Pclite parure donl le bord se compose de
trois bagues soudées, failes de fil enfilé de perles. Au cen-
tre qui est å jour, on a placé trois cercles ou anuoaux.
Qualre exemplaires de celle parure ont été Irouvés å
coté de deux anneaux d'or el de la bracléate du n° 187
(M. C).
N° 211. Parure ronde donl le milieu forme une croix
dans un fond a jour, le bord et la croix en sont couverts
d'ornements de (il en furme de perles.
Cette parure apparlienl a la Irouvaille menlionnée au
n° 131 (M. de Bergen).
N° 212. Parure tres ressemblanle a celle du n° pré-
cedent å ornemenls de fil soiidés.
Elle a élé Irouvée å coté du n° 211 (M. de Bergen).
N" 213. Boucle d'argent. F/inlenlion ou le sens des
figures représenlécs å la face sonl diflicilcs å expliquer.
Dans le revers qui est endommagc, on voit encore l'anneau
desliné a relenir l'épine de la boucle.
Celle parure a élé Irouvée en Snede.
N° 214. Piéce d'or ovale dont le bord est forme de
fil d'or et d'ornements en perles soudés. Elle est percée a
jour au milieu et doit du reste étre assez mince puisqu'elle
n'a que le poids de trois ducals un quail.
Cette parure apparlienl a M. Wulanski d'lnowralslav, cl
a élé Irouvée pres de Kruschwilz du grand duché de Posnaniej
on ne Ta représenléc ici qu(' jtour conslaler que des paru-
res å accrocher, dalant de l'anliquilé el rcssemblantes a celles
des pays du Nord, onl aussi élé Irouvées dans d'autres pajs.
N" 215. Petile parnre carrée en cuivre el a ansette.
Elle est formée d'une pclite plaquc a laquellc on a iigiiié
en pointes un ornement en croix.
Cette petile parure apparlienl a la Irouvaille niciilionnée
au n° 38 (M. de Stockholm).
118 SUR LES BRACTÉATES EN OR,
BRACTÉATES REPRÉSENTÉES DANS LES TABLES
SUPPLÉMENTAIRES.
Pendant le long espace de temps, passé å recueillir, å
dessiner et å graver les bracléates mentionnées, d'heureuses
troiivailles faites surtout dans le Nord, sont venues enricliir
cette collection. Nous y ajoutons d'autant plus d'importance
que plusieurs des pieces récemment découvertes sont char-
gées de longues legendes en runes.
Dans deux tables supplémentaires ajoutées å ce rc-
cueil, nous admettons autant que possible cette augmenlation
avec quelques aulres bracléates échappées å notre attention,
en adoptant le méme ordre qui a été suivi dans la collection
principale.
/. Bractéates provenant des andens empereurs hyzantins
et imitations de leurs monnaies.
N° 216. Bractéate ou piéce d'or unilaterale å oreillette.
A la legende on lit: FL IVL CRISPVS NOB CAES. La
représentation de la face est le buste de Crispus, fils de
l'empereur Constantin le grand, et élu César, l'an 317 aprés
J.-C, mais mis å mort 9 ans plus tard; il est représenté
en guerrier et armé de casque, de bouclier et de lance. Le
revers en est lisse mais entouré d'un bord en perles.
Cette piéce qui est entiérement analogue å celle du n° 1,
a sans doute été trouvée dans la Bclgique et a été conservée
dans la précieuse collection de monnaies de feu Mejnaerls h
Louvain.
Nous avons cherché en vain une monnaie dont le coin a
put avoir été appliqué å cette parure. Il n'y a pas de doute
qu'elle n'ait eu originairement la méme dislinction que celle
du n° 1, et å en juger par la description qu'on en a faitc
dans la Revue de la numismatique beige, t. 111, l'oreillette
parait faire partie de la plaque méme et n'y élre pas soudée.
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 119
N«'216b. Tab. XII, 2® table supplémenlaire. Bractéale
OU plutot une picce d'or iinilatérale tout-å-fait de la mcme
espéce que celles des n°^ 1 et 216; elle a méroe élé frappée
sous le méme empereur que le n° 1, c'est-å-dire sous Con-
stantin le grand, comme on le voit par la legende: IMP
CONSTANTIiNVS PIVS F AVG et par le buste, mais au lieu
que l'empereur dii n" 1 est représenté en guerrier, il n'est
paré ici que d'une couronne radieuse. Encore pour cettc
picce, on n'a pas réussi jusqu'i present å trouver une mon-
naie correspondanle dont le coin de la face a pu servir å
frapper l'empreinte de cette bractéate, ce qui ne confirme
que mieux qu'on a fait expres des coins a part pour cctte
espece de parure å accrocher; il est bien evident que cette
pifece, å l'instar de celles du n° 1 et du n° 216, a cu aulre-
fois une oreillette qui est brisée maintenant, et qui, au lieu
d'y avoir été soudée, faisait partie de la petite lamelle en or
qui a reou l'empreinte.
Cette piece curieuse est conservée dans la grande col-
lection de monnaies de feu IT. Koch fils å Cologne; le lieu
OU elle a été trouvée est inconnue; le propriélaire au moins
n'a pu rindiquer; il l'a recue de Vienne,
N° 217. Bractéate chargée d'une inscription runique.
La représentation nous offre le buste d'un prince ayant le
front ceint d'un diadcme de perles; il est armé d'une lance
et d'un bouclier ou l'on a grave un guerrier équcstre; le
buste en parait élre une imitation de celui des empereurs
byzantins antérieurs, le bouclier au contrairc nous rappelle
reux qu'un voit aux monnaies frappécs au 5^ siede aprcs
J.-C. par les fils de Théodose et leurs successeurs.
Ce qui fait de cette bractéate une picce tres remarquabic,
c'est que le prince porte un collier ou est accroché un an-
neau ouvert retombant sur la puilrine, h l'instar de ccux que
l'on a considéré comme des anneaux sacrés du Nord, mais
qui, sclon les découvertes les plus récentes, sont enlierement
égaux aux anneaux qui furenl distribués comme des signes
120 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
d'une distinclion toute [jarticnliére aiix vaillants gucrriers ro-
mains qui les portaient de la méme maniére qu'on a porte
celle-ci.
L'an 1852 en taillant des loiirbes dans la toiirbicre dile
Maglemose pres du village de Vallersluv en Sélande , on ne
trouva pas moins de 4 excmphiires de cette bractéale å coté
d'une iibule d'argent magiiiliquc, couverle d'ornemenls de
dragon sous des lamelles d'or tres minces, avec quelques
perles en verre ou en ambre jaune et les bractéates des n°^
226, 233 el 238, cette dorniere méme en deux exemplaires
(M. C).
Quoiqne les runes et la maniere imparfaite dont le bras
du prince a été tracé, fassent supposer que cette bractéate
aurait pu étre faite dans le Nord , il est pourtant impossible
de n'y pas reconnaitre l'influence byzanline.
YIII. Bractéates å représentations compliquées et å
Jigures en partie debout.
]N° 218. Bractéate a une legende en runes ou tigure
encorc le signe dit de Thur. La représcntation nous montre
une figure måle tres grossiércment ébauchée, qui a probable-
mcnt été imaginée deboul, tenant la main droile lovée et
étendue devant le menton el la main gauche tournée en bas.
L'homme a la jointure de la main droite cntourée de deux
anneaux, et en a trois autour du bras gauche, mais il est du
restc nu. En debors du signe de Thor å la legende runique,
cette bractéate a encore d'autres signes symboliques.
Elle a été trouvée en creusant un losse pres du village
de Bolbro en Fionie a co(é des bractéates des h°^ 227, 232,
240 dont il y avait 5 exemplaires, el 241 dont il y avait deux,
et avec 36 morceaux d'or d'anneau cl deux petits lingots
d'or, A Bolbro on a Irouvé auparavant un collier en or
massif de la méme espéce que ceux qui furenl trouvés å
SCR LES BRACTEATES EN OR.
121
Broholm ix coté des bractéates des n°^ 6, 11, 123, 125,
147 et 252 (M. C).
N° 219. Grande bractéale ou il y a trois runes. La
représentation qui est Ires imparfaite el grossiérenient ébau-
chée, parait representer on bomme debout, qui semble tenir
les mains étendues å l'inslar de la figure du n" précédent;
derriere lui il y a un anim.d qui parait avoir la queue coupée.
Cette bractéate qui a sans doute été trouvée en Tlolstein
ou en Slesvig, nous fut adressée de Hambourg en 1852,
mais on en demanda un prix si élevé qu'il fallail la ren-
voyer.
IX. Bractéates dont les rejjrésentations nous font voir
u?ie tete au-dessus d'un cheval ou dun aiitre quadrupéde^
et devant la tete un ou deux oiseaux.
N" 220. Bractéate enlourée d'un bord compose d'or-
nements bosselés, et ayant la représentation parliculiére de
cette dasse, c'est-å-dire l'image ébauchée d'une figure måle
monlée sur un quadrupéde. Sa chevelure est relevée d'nne
maniére singuliére; elle a le cou long, un bras qui parait at-
taché å la tete et la main reposanl sur le cou de Panimal.
Devant sa tete il y a un oiseau qui volc au-devant de lui,
et par derriere il y a un autre oiseau qui a l'air de s'en-
voler. En dehors d'une croix garnie de boules, cette brac-
téate a sept runes et lellres éparses.
Elle a été trouvée dans une lourbiére pres de la ville
de Logstiir en Jutland (M. C).
N° 221. Bractéate chargéc d'une inscription runiquo.
La représentation en est semblable a la précédenle, luais
lournée du coté oppose. 11 n'y a pas d'oiseau derriere la
léte de celle bractéate, et la chevelure n'en est pas relevée
arlistetnenl. On l'a trouvée en Fionie en taillant des lourbes
dans la lourbiére dilc do la luilcrie pres de Kynkebygaard ;
*
122 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
elle n'ctait qu'å iin pied ;iu-dessous du sol, et il y avait pres
de lå un anneaii d'or en spirale, une barre d'électron et 5
monnaies d'or provenant des empereurs byzantins et dont les
plus jeunes portaicnt l'empreinte de l'empereur Léon l'^''
(457-474). (M. C.)
N" 222. Bractéate dont la représentation ressemble å
peu pres å celle du n° précédent ; le cavalier a la chevelure
relevée arlistement, et au lieu d'un oiseau il y a devant lui
un animal bipedc, pourvu de cornes et de criniore. Tout en
bas est le signe de Thor et un oiseau.
Celte bractéate qui a du élre trouvéc il y a déjå long-
temps aux environs de Helsingborg, a d'abord appartenu au
professeur Nilsson de Lund, inais avec sa collection elle fut
transférée au musée de l'université de cette ville.
N° 223. Bractéate encadrée d'un bord tres large com-
pose de cinq rangs d'ornemenls bosselés avec peu d'exacti-
tude; elle a cu une oreiliette qui est briséc tnaintcnant. La
représentation en ressemble tant au n° 92 qu'il fallait la
croire frappée au méme coin. Celte bractéate qu'on a des-
sinée sur le plåtre qu'on en a tiré, a été Irouvée dans la
Suéde septenlrionale. Elle est å present conservée dans la
collection d'antiquités å Upsala.
N° 224. Bractéate dont l'oreillette a été brisée. La
représentation en est Irhs imparfaite et ressemble a celle du
n° précédent. Le quadrupéde qu'on y voit ost pourvu de
cornes el a la langue tirée; derriére le cavalier il y a un
signe mystérieux, et en-dessus Irois points dont il y a
aussi plusicurs aulrcs épars en dilTérenls endroils.
Celle bractéate a élé Irouvée pres d'une pelile colline
dans un des champs de la ferme 21° de la paroisse de Pe-
dersker dans l'ile de Bornholm (RL C).
N° 225. Petite bractéate encadrée d'un joli bord large.
La représentation en est tres imparfaite et scmblable aux
précédenlcs, a l'cxceplion de l'animal qni parait élre barbu.
SUR LES BRACTEATES EN OR
123
On l'a troiivée en 1848 en labourant le champ aux
environs du lac d'Orkcnsii dans la province de Smaland (M.
de Stockholm).
N° 226. Bracléate ayant une inscriplion en runes. La
représentation en ressemble beaucoup å celle du n° 101, å
la difference pourtant que le cavalier n'a pas le front enlouré
d'un bandeau en diademe,
Cette bractéate fut trouvée å coté de celle du. n° 217,
OU il a dcjå été fait mention de cette trouvaille remarquable
(M. C).
N° 227. Bractéate portant la représentation souvent
menlionnée, mais le cavalier en a les sourcils tros épais et
des moustaches; au-dessus de son casque qui se termine
par une tete d'oiseau, il y a une croix, et au-dessous du
quadrupéde il y a trois points.
Cette bractéate a été trouvée pres du village de Bolbro
en Fionie a coté de celle du n° 218 (M. C),
N° 228. Tab. XII. Petite bractéate entourée d'un en-
cadrement tres large, compose de sept rangs d'ornemenls
bosselés. La représentation n'en est qu'ébauchée; l'oiscau
en esl surtout tres informe et placé au-dessous du quadru-
péde qui est muni de cornes et a la langue tirée. Elle fut
trouvée en Suéde (M. de Stockholm).
N° 229. Bractéate encadrée d'un bord large de six
rangs d'ornemenls bosselés avec pen d'exactitude. La re-
présentation en est encore plus imparfaite que celle du n°
précédent, mais l'oiseau est placé devant la tete du cavalier.
Elle fut trouvée en Suode comme la précédente (M. de
Stockholm).
N° 230. Bracléate ayant la représentation souvent men-
lionnée; l'oiseau est marqué comme ayant été placé de l'autre
coté du cavalier dont la chevelure a été rcicvée. En bas est
le signe de Tlior.
Quatrc exemplaires de cette bractéate furent trouvés a
coté de trois exemplaires du cylindre en or au n° 230, ol
124 SUR LES BRACTÉATES EIS OR.
li'iin fragment d'un (iii.ilrirmc ; il y avait cii onde une grusse
perle en or el Irois morceaiix d'ur ou fragments d'anneaiix.
On parvint å découvrir cette Irouvaille en |)lantant des ar-
bres dans le pré de Stenholdt anx environs de Frederiksborg
(M. C).
On trouva par conséquenl 11 Lr.iotéales en or datis eet
endroit, mais elles n'étaient frappées qu'a deux coins; il
n'y a pas de doute qu'en recueillant plusieurs de res cylin-
dres et de ces bractéates, on ne put réussir a en former un
collier magnifique, mais l'or d'anneau nous montre, que
cette parure n'a pas été le seul objol qu'ont ait confié aux
entrailles de la terre, mais que loute la provision d'or du
propriétaire y a probablemenl été enfouie.
N° 231. Bractéate portaut la méme représenladon ; le
quadrupéde en est barbu el a une grande langue tirée el
inunie d'un aiguillon. Oulre le signe de Thor, on y voit
quelqucs autres signes symboliqucs.
Celle bractéate a été Irouvée en labouranl le champ
dans la paroisse de Toning en Jutland (M. C).
X.. Bractéates ayant le sicjiie de TJior devant une tete
qui est placée le plus suuvent au-dessus d^uii aitimal
quadrupéde.
N° 232. Bractéate ayant une legende Irés longue en
runes. La représentalion en est la méme qui a si souvenl
été mentionnée; devant le cavalier donl la chevelure a été
tressée, on a placé le signe de Tlior el quelqiies autres
signes symboliques. Le quadrupéde est mnni de cornes et
bariju. On l'a Irouvée pres dn village de Bulbro en l'ionie;
voir au n° 218 (M. C).
N" 233. Bracléale donl Tinscription en runes et la re-
prcsenlation sont les niernes que celles des n'"' 119-22.
On Ta Irouvée pres de Vallcrsliiv en Sélande å colé de
celle du n''217, ou il esl question de celle Irouvaille (M. C).
SUR LES BRACTEATES EN OR.
125
N° 234. Br.icléale (uiit-a-fait semblabk" a celle Jii n"
118, mais elle est plus petilc et dépourvue des ornemenls
particulicrs appliqués aux Irois des jambes de l'animal
(M. de Lund).
N° 234 b. Bractéate fort ressemblantc å celle du n° 113
et des n°^ suivanls. L'inscription en runes en differe pour-
tant; on l'a trouvée å Frédérikstad en Norvége en creusant
un puits (M. de Christiania).
N" 235. Bractéate encadrée d'un bord large compose
d'ornements bosselés. La représentation en est celle qui a
souvent été mentionnée, mais le signe de Thor qui est le
trait distinclif de cette seclion, n'est ici qu'une croix å
boules, placée derriere la tete du cavalier. L'animal est
poiirvu de cornes et de barbe.
Elle a été trouvée pres du village de Viglunda å la pa-
roissc d'Asakrc dans la Gothie Occidentale (M. de Sluckholm).
XI. Bractéates avec une tete placée au-desstis <Pun
quadrupéde.
N" 236. Cylindre joliment élaboré ou l'on a adaplé
deux bractéates en or, dont les représentations nous offrent
une léle ébauchée au-dessus d'un quadrupéde muni de cornes
el de barbe. Devant la tete il y a Irois petits points.
Trois cylindres de cctte espece et un fragment d'un
quatriéme furent trouvés a coté de la bractéate du n" 230
(voir ce n"). Ces cylindres ont probablement lormé un col-
lier magnilique pour cette époque-ia (]M. C).
N" 237. Tab. XIL Bractéate encadrée d'un bord large
compose d'ornements bosselés. L'inscription runique et la
représentation en sont les mémcs qu'aux n°^ 132-33. On
l'a trouvée récemmcnt en Suéde (I\L de Stockhohn).
]N° 238. Bractéate ayant un encadrement élruit. De-
vant le cavalier il y a un verrat a soies hérissécs, et derriere
Uii une croix a boules.
126 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
Deux exemplaires de celle bracléate furent trouvées å
colé des objets menlionnées au n° 217; ils ont élé frappés
au méme coin, mais å l'un manque le cercle de poinles
doubles failes en creux dans l'encadremenl (M. C).
N° 239. Dracléale ayant une inscriplion Ircs iongue en
runes. Le cavalier est armé d'un javelot, et derriere lui il
y a un signe ou un symbole qu'on voit aussi au n° 189.
Elle a élé trouvée en Sélande (M. C).
N° 240-41. Deux bractcates dont la représentation est
la méme que nous avons plusieurs fois mentionnée; le qua-
drupede est pourvu de cornes el de barbe; l'empreinle en
esl due au méme coin, mais le n° 240 a un double bord
en perles, et le n° 241 n'en a qu'un simple. Elles font
partie de la trouvaille de Bolbro, v. n° 218 (M. C).
N° 241 b. Bractéate dont la représentation n'est qu'ébau-
chée et tres informe; on croit cependant y distinguer une
tele figurée au-dessus d'un quadrupcde.
On l'a trouvée pres de la ferme de Heune sur le
golfe de Sandefiord au bailliage de Jarlsberg (M. de Chri-
stiania).
JLII. Bractéate avec des représ entations d animaiix.
N° 241 c. Bractéate dont la représentation qui n'est
qu'ébauchée, rcprésenlc, å ce qu'il parait, un cheval cornu qui
ressemble bcaucoup a celui du n° 152.
Celle bracléate a élé trouvée avec Irois aulres de la
méme espece, å colé de Irois anncaux d'or en spirale et de
l'or d'anneau dans la ferme de Sælvig a la paroisse de
Ilolle, au bailliage de Stavanger (M. de Christiania).
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 127
XIII. Bi'actéates å représentations de diacjons et de
serpents.
N° 242. Fragment d'une garniture en or mince ornée
de figurcs de serpents élaborées avec grand soin. Celle
garniture, qui a probablenient été employée en parure, a été
représenlée ici pour constaler la grande conformitc entre les
représentations des bractéates en or de celle seclion et de
pareilics parures couvertes de lamelles en or.
Elle a été trouvée dans les grandes fouilles qui furent
entreprises, il y a quelqucs années, par les soins du Prince
Royal Charles, le Roi de Suéde actuel, dans le tres grand
tumulus pres d'Upsala, qu'on a regardé comme étant celui
d'Odin lui-méme. On remarqua qu'å la célébration de ces
funérailles une immolation de divers animaux en tres grand
nombre a du avoir lieu. La circonstance qu'on n'a Irouvé
que ce fragment et un aulre appartenant aux parures du dé-
funt, fait supposer que ses parures el ses armes ont été
brulées avec le corps mort.
Les documents relatifs å ces fouilles sonl conservés au
Musée de Stockholm avec les objels remarquables Irouvés
dans celle occasiou.
N° 242 b. Bractéate, dont la représentation occupant
le centre semble étre une espéce de cheval fanlaslique, au-
tour duquel il y a un enlaccment de deux ou plusieurs dra-
gons lutlant entre cux; elle a été trouvée dans un champ
appartenant å la ferme d'Opstad dans le Jæder au bailliage
de Stavanger (IVL de Christiania).
N° 242 c. Bractéate avec une représentation tros sem-
blable å celle du n° précédcnt mais moins grande. Elle a été
trouvée pres de la ville de Frédérikslad en Norvége (M. de
Christiania).
N° 242 d. Bractéate représenlant un dragon; elle a du
étre trouvée avec la celebre Irouvaille faite å Egersund, qui
contenait 1500 monnaics datanl du commcncemeut du 11°
128 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
siecle; elle fut pourt;int adressée au Musée plus tard que les
monnaies (M. de Christiania).
N° 242 e. Grande bractéate représentant des dragons
entourés de trois rangs de points.
Elle a été trouvée dans la terre pres de la ferme de
Kydland dans la paroisse de Varhoug, succursaie de la pa-
roisse de Haa dans le Jæder en Norvége (M. de Christiania).
XIV. Parures employées en hractéates.
N° 243. Petile parurc d'argenl å suspendrc ; on y a
représenlé une figure de dragon. Deux exemplaires en cuivre,
loul-å-fnit semblables et couvertes de lamelles d'or minces
ont été trouvés dans l'ile de Gotland (M. de Stockholm),
N° 244. Parure semblable a la précédenfe, mais d'un
travåil fait å jour; elle cst en cuivre et couverte d'une lamelle
d'or mince (M. de Stockholm).
N° 245. Petite parure d'argent ayant une figure de
dragon peu distincte; on présume qu-elle a été trouvée en
Sucde å coté de quelqnes bractéates en or (M. C).
N" 246. Parure de cuivre å suspendre et d'un Iravail
fait å jour; elle est couverte d'une garniture d'or tres mince,
et ses ondulations particuliéres prennent en haut la forme
d'un visage. ^^ ^'
Elle a été trouvée dans l'ile de Gotland avec ies n°*
243 et 244 (M. de Stockholm).
N" 247. Parure de cuivre a suspendre, couverte d'une
lamelle d'or tres mince. Au centre il y a une rosclle en
relief, entourée d'enlaccments symétriquos.
Elle a probablement été trouvée en Scanio (M. de
Stockholm).
N° 247 b. Bractéate en or, ayant un signe symétrique
qui se répcte a quatre reprises, et dont l'ensemble forme
une espéce de croix équilatérale.
SUR LES BRACTEATES EN OR.
129
Cette bracléale ful acquise en 1853 pour le cabiriel
rojal (le inédailles de Berlin, ol elle a sans doule élé trouvée
en Allemagne.
N" 248. Monnaie d'argcnl qui nous olTrc nn rai)port
rcmarquable entre les monnaios byzanlines, que nons avons
mcnlionnécs au n° 36. el les inonnaics tuliques du n° 43.
Nous n'avons pas élé a niéme d'en lire les inscriptions,
rnais nous croyons y voir une preiivc encore de l'opinion
émise qu'il faut nécessairemenl que les nations voisines se
licnt enUe elles, pour produire une influencc réeiproque et
une reunion d'écritures et de civilisations si radicaleuienl
différenles.
Celle monnaie remarquable, qui a sans doule élé deslinée
å circuler å colé des dirhems cufiques. a été découverle en
Finlande, et la collcclion du colonel Tamelander å Helsingfors
en est mainlenant déposilaire.
N° 249. Bracléate d'argent avec une legende lerminée
par les caractéres CVN(NING), représenlant la maniére habi-
Inelle dont on écrivait dans le Nord le nom de konning,
el qui fait supposer que celle bracléale est d'origine nor-
diquc. La représenlation nous fail voir une image ébaucliée
d'un busle couvert d'un casquc. Cette bractéate a recu Tein-
prcinle d'un coin, mais si elle a élé deslinée å élre eniployée
comme monnaie, voila ce que nous n'osons determiner; elle
serail en lout cas bien anlérieure aux bractéales connues et
frappécs dans le Nord pour élre émiscs en monnaie. Celle
bracléale dont on ne connail jusqu'a present que ce seul
exemplaire, a élé trouvée en Suéde (M. de Slockholm).
N"> 250. Monnaie d'argent. A la legende de la face
nous croyons lire le nom de Bugislas, écrit d'une anciennc
facon. La représenlation nous montre nn prince, lenanl de
Pune main un glaive et de l'aulre un dra|)enu qui se lern)inc
loul en liaul |)ar um; croix. Le revers a une légetulc (iuiit
1850-1880. y
130 SUR LES BRACTÉATES EN OR.
noiis nc saurions comprendre le scns. On y a roprésenlé
M.iric avec l'enfant Jcsus-Clirist, qni est designe encoro plus
distinctcmenl par la croix dans I'auréole. Do l'un colé d'clle
on a placé un håton a croix, et de l'autro one crosse.
Cette monnaic tres rare, qne noiis croyons apparlenir
anx monnaies les plus ancicnncs des nations slaves, a été
Ironvcc en Finlande, el, a l'inslar de celle dii n° 248, elle
a sans doutc été deslinée a circiiler a coté des dirhems de
l'Arabie. Elle est conservée dans la collection du coionel
Tamelander å Helsingfors.
N" 251. Monnaic d'or dont la legende inscrilc å la
face nons parait unc imitation du nom de l'cmpereur Tiico-
dose (TflEODOSIVS P. F. AVG). Selon cc qui a élé com-
muniqné par M. Millies, professcur d'Ulrcclit, å M. Torn-
berg, professeur å Tunivcrsité de Lund, elle apparticnt a ^Ja
Sociélé frisonne d'hisloire etc." de Leeuwarden, et un paysan
l'a trouvéc en creusant lo sol aux environs de Ilarlingcn en
Frise. Le poids en est de 3,54 grammes francais. Au re-
vers il y a une legende en runes anglosaxonnes. Cette picce
vient d'étre publice aussi dans la Revne de la numismatique
beige, 1859 pi. XII n° 1.
N" 252. Rraclcate d'or. appartenant a la classc IX et
ayant unc inscription en runes. File a été trouvéc pres de la
ferme appelée Ilesselagorgaard en Fionie, qui est a cnviron
100 OU 200 pas du ri vage, c(, d'aprés ce qni a élé relalé,
au méme endroit oå l'on Irouva le grand collier d'or qui
en 1843 fut adresse au Mnsée; cfz Anliquarisk Tidsskrilt
1843-1845, p. 23 (M. C).
N" 253. Bracléalo ;i qiialre runes. File a été Irouvée
dans le (hamp d'Ulderup au méme endroit ou des objcts d'or
furenl Iruuvés en 1853 (IM. C).
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 131
En consiiiérant toiil le nomljro de bratléales (i'or confiues
jusqii'a présenl el représentées dans l'Allas de l'archéologie
du Nord, l'iige de fer tab. I-\ll. nous croyons, a en jnger
par CC qu'on y voit cl par ce qiii a élé expliqtic dans
l'inlrodtiction, qu"il nc pcul y avoir plus de doule que les brac-
léates en or élrangorcs n'aicnt commencc å paraitrc dans le
Nord aii 4"^ siecle apres Jésus-Christ, el que les bractéates
nordiqnes ne rcmonlenl jusqii'a u 5° ou au C® siecle, landis
que les plus jeunes en apparlionnent au 11"' siede.
On en peut encorc déduire, qu'il y a bien des bracléa-
les en or inlroduites de Télranger dans le Nord, mais que
le nonibre bien supérieur en a du élre fabriqué dans le
Nord pendant l'espace de temps indiqué; de plus: que les brac-
léales en or onl été portées avec des perles en guisc de
collier, et souvent plusicurs å la fois ou de la mémc empreinte,
OU d'une empreinie dilTérenlc; que ijicn que la plupait en
aienl élé fabriquécs å Taide de coins, de sorte qu'on a pu
s'en procurer grand noinbre d'cxemplaires, on ne pourra
cependanl pas admeltre qu'elles out élé employées comme
monnaies, mais seulemenl comme des amulelles généralemenl
reconnues ou comme des parures dislinguées, On recon-
naltra cnfin que les inscriplions des bracléalcs en or uor-
diques nous odrent un moyen excellent de connaitre d'abord
unc espéce de runes parliciilicres, employées dans le Nord
pendant unc longue periode du lemps payen, el de parvenir
peul-étre un jour a en interpreter le scns.
Si nous considérons les parures et les bractéates (.U\
Nord sous iin point do vue arlislique, nous aurons bien uuc
notion du luxe de nos ancéires et de Iciir babilelé a lirer
parli de la maliere, mais nous scrons en méme lemps élonnés
tic leur peu de talent de représentalion el de la qiialilé brulo
de leurs combinaisons et des formes exlérieures de la ligure.
II esl evident (pie les oinemcnts caraclérisliques de
serpiiils cl de dragons, (pii oiil dii rcsic cii uuc inlliiruce
132 SUR LKS BRACTÉATES EN OR,.
moins hcureuse sur In piirelé des formes, onl en partie
iinprimé aiix brac(éales en or Icur style ou leur caractcu-
spécial. Mais dans ce style si parliculier ponr la secondo
periode de l'åge do fer du Nord, nous découvrons, méme
dans ses productions les plus parfaites, un défaut remarquable
de conceplion et de rcproduction des veritables formes de ce
qu'on a voulu representer.
Si nous considérons au contraire les produclions de la
periode plus ancienne de l'åge de fer ou de l'åge do bronze
du Nord, nous sentirons bien que les métaux ont étc précieux,
et que los formes si belles et si simples font foi d'un govjl
pur et noble, et si les ornements ne sont pas tres variés, et
méme assez simples, si l'on vout, ils sont pourtant d'unc grande
linesse et emplojcs avec un gout que nous regrettons presque
toujours dans l'encombrcmcnt peu elegant de l'åge de for [losté-
rieur, II esl cependant remarquable que parmi le tros grand
nombre d'objels d'antiquilé que nous possédons de Tåge do
bronze, nous ne Irouvons pas un soul morceau convert de
caracteros ou de figuros d'élres vivants, tandis qu'on s'est
toujours borne å ces ornements.
II est bien clair que la periode encore antcrieure, c'cst-
å-dire l'åge de pierre du Nord qui nous montro les nations
dans leur etat do civilisation primitive, a des formes plus
simples dépcndant tout nalurellcmcnt des moyens peu déve-
loppés dont on disposait alors, mais si nous los comparons
aux produclions d'aulres nations vivant sous de pareillos
conditions, nous Irouverons que les habitanis dn Nord ont
posscdé une habilelé remarquable å lailler des armes et des
uutils de pierre, ot qu'ils onl su y donner des formes å la
fois belles et ronvenablos.
A(in d'obtenir une notion claire dos anlitiuités du Nord,
il est indispensable de voir et de connailro cos difl'crcnles
periodes, ol voila la raison pourquoi nous avons jiigo ulilc de
faire parailrc les braoléales on or rounies dans un ensomble
complet, mais on los accompagnant cependant do dessins de
SUR LES BRACTÉATES EN OR. 133
quclqucs cclinnlillons de nos anliquilés d'diio periode plus
belle.
Nous avons pensé qu'il serail égaloiiicnl ulile de faire
connaitrc qiielques monnaics et brncléales d'argenl Ires rares,
inédites jiisqu'a présenl. par la raison qu'elics soiit du méine
åge quo les bracléates en or qu'elles servlronl ainsi å éclair-
cir. de niémc qu'elles conlribueront h porler l'atlenlion dos
numismales sur l'examen d'objels semblables.
SUR LES DgUX CORNES D'OR TROUVEES PRES
DE GALLEHUS, d'aprés les anciennes descriptions,
PAR C. C. Rafn.
(Conférez l'AUas ile l'arcliéologie du Nord, l'åpe de fer, tab XIII-XV.)
Gallehus est le nom d'un village situé å qualre milles
au sud de Ribe, a un demi mille au nord-ouesl de Tonder,
el a un mille de la Mer d'Ouest, dans le comlé de Schaeken-
borg, å l'arrondisscment el a la paroissc de Miigellonder en
(ledans de la limile du duehé de Slesvig, mais appa'lenant
au bailiiage de Ribe. Une pauvre faisense de dcnlelles,
nomméc Kirstine Svensdallcr (fille de Svénon) du hameau
d'Oslerby de la paroisse voisioe de Daler, qnitla le 20 juillet
de l'an 1639 sa maison palernelle pour se rendre h Tonder
(et non ci MiigelUinder comme il a été dit dans les ancicns
rapports). Tout en marclianl nu-pieds dans le chemin qui
passe devanl ou traverse le dit village, elle heurta du pied
contre iiii objet qui s'élevait un pen au-dessus du sol; elle
y donna un eoup de baton , mais passa outre sans y regar-
(kr de pres, croyant n'avoir rcneontré que la raeine (rune
souche sortant de la terre. Quelques jours apris le hasard
l'amena par le mémc chemin, ou elle heurla enrore une fois
contre le méme ubstaclc; quand ensuile dans le hUmii' elle
134 SUR LKS DEUX COKNES D OU TROUVKES A GALLEHUS.
examina ce qne r'élait, elle aperciit qiic ce n'était point,
comme elle Tavail d'alforfi cru, iine racinc mais iine piece
de mélal. L'ayant déterrée avec qiielqiie pcine, elle décoti-
viit qne la forme en é(ail celle d'une corno. et quo l'inlérieur
en clait rempli de terre. Elle étail accompagnée de pliisienrs
personnes qn'elle rappela pres d'clle apres avoir fait sa tr<»u-
vaille, mais, selon lenr avis, ce n'était qii'un viciix cor ile
chasse d'iin fanx metal de nulle valeur, dont il ne valail pas
méme la peinc de se charger. Elle ne suivit pourtanl pas lenr
conseil de s'en débarrasser, mais elle Pemporla a la inaison.
De retonr chez elle, elle se mit a netfoyer cl a |)ulir la
corne, mais croyanl que ce n'était que dii laiton ou du cuivre
blåne, elle la poussa soiis nn lit, el permil aux enfants de la
maisofi et du voisinage de jouer avec les anneaux détachés
donl la corne élail revétue a l'exlcrieur. Qnand an bonl de
qiielqiie temps ses affaires la rappelaient a la ville, elle y
emporta un de ces anneaux, aiin de le faire éprouvcr a
quelqu'un capable de juger la nature du metal, dont le bel
éclat avait éveillé certains soup^ons dans son esprit; anssi
ne fut-elle pas peii sin prise lorsqu'on lui apprit que c'étail
de l'or el méine de l'especc la plus tine.
Le bruit de celle déconveile rcmarquable ne larda pas
a se répandre dans les environs, el de plusieurs endroils ou
vint admirer la beaulé du Irésor Irouvé. Des que la jeuue
fillc connut l'imporlancc de sa Irouvaille, elle se hala de la
rcmetlre entre les mains (\^\ liailli de Tonder qui la lit eii-
snite parvenir au grand-bailli i\[\ diocese de Hibe. Celui-ci
fit aussitot faire des fuuilles avec beancoup de soins a Ten-
droil OU la liouvaille avail élé faile, mais ces recherches n'ame-
nercnt aucune aulre découverle. Le roi Christian IV, qui a
celle époque était avec son lils le [irince Christian a CiliicK-
sladt, entendil parler de la Irouvaille, et désiranl eu cou-
naitre l'injporlcince, il cliargca uu de ses employés d'aller
s'informer si le bruit disail vrai, cl de lui appoiler en Icl
cas la dile c(jrne. Le roi el les grus de la coiir .iduiirércnl
sur, LES DEUX CORNES UOIt TKOIIVÉES A GALLEHUS. 135
unaiiimement l;i inocieiise détoiivcrle, cl (iii.iik] le iniiioc pa-
raissait siirluiil s"> iiilércsser, lo lui liii cii (il cadeau, laiidis
qu'ils gratilia la pauvre lille d'uiic rccompensc. Le prinrc
eul alors Pidéc de faire fondre la corue poiir en faire iin
bocal oonforme a la mode de ce lemps-la, niais quolqiios
bommes de la coiir lui lireril observer, qiic daus la lianle
anliquilé on se scrvait de pareilics cornes en guisc de vase å
boirc, cl que par conséquenl il vnudrail mieux en conserver
i'aiicienne forme. On suivil oe ronseil; iin urfévre ful chargé
de faire polir la corne a laquelle il adapia un ijoulon d"ur a
vis, propre a en fermer le Ixiul le plus élroil; on Icmploya
cnsuile en vase å boire, capable de Icnir deux pols cl dcmi
d'apres la mesnrc danoise.
II arriva pres de cenl ans plus tard, le 21 avril en
1734, qu'un pauvre paysan nominé Jcrch Lassen (Lausen)
OU Erik Lauritzen du n)emc villago alia creuser la lerre pour
trouver de l'argile dans le champ a cnviron 25 pas de sa
chaumiere. En creusanl le sol, il clail a peinc dcsccndn
d'un quarl d'aune au-dessous de la surface, lorsquc tout
d'un coup son regard ful alliré par un objet d'une spicndcur
cclalanle. En le reliranl, il apercul que c'élail encorc unc
corne gisant parallelemenl a la surface du sol, nyanl le boul
large lourné vers le nord, cl le boul élroil vers le midi.
Ce ful, au dirc du peuple, a Irois pas el dcmi au sud-oucsl
de l'endroit ou la premiere corne avait élé exiiuméc. Le
paysan emporla la corne chez lui, ou il la nelloya de l'argile
qui s'y élait allachée, el le méme jour il alla en faiie sou-
nictlre unc parlie a Tépreuve d'un orfévrc habilani la ville
de Tondcr. Apprenanl par suile de ce procédé qu'cllc élait
d'or lin, la corne enliére fut remise au comte Ollon Diderik
Schack, propriélaire du doinaine. Le comle la lil ensiiilo
parvenir au roi Christian VI, qui donna ordre do faire payer
deux cents risdales au paysan en récompensc de la lioiivaille.
Le pauvre homuic ful si ravi de cettc gralilicalion , cpTil Hl
136 SCR LES DEUX CORNES D OR TROUVÉES A GALLEHUS.
réiiigcr une letlre de reconnaissance au roi, tout en dcman-
dant si l'on était maintenant d'avis que le roi avait été con-
venal)lement remercic de son don pieux. Peu de jours apres,
le Ijrave liomme fut frappé d'une maladie dont il ne se re-
leva plus,
On racontait alors qu'il existait dans le pays une an-
clennc tradition selon laquelle on trouverait cent ans aprés
la découverte de la premiere corne, une autre de la méme
especc au méme endroit. Plus tard on y trouverait en outre
une tablette en or avec un marteau de guerre, qui serail
celui d'Ogicr le Danois {Holger Danske)^ et depuis cette
époque le Danemark semit le plus florissant de tous les
royaumcs de TEurope enliere.
M. H. Clir. Sonne, curé de la paroisse de Mogelldndor,
a bien vouiii å mon invitation nous faire part des icnsei-
gnements suivants, pour la bonne entente desquels nous
ajouterons ici une esquisse réduite du villagc de Gallehus,
selon la carte de la matricule officielle:
f
100 o 100 200 300 400 500 600 700 800 000 fOoO aunos dan.
SUR LES DEUX CORNES d'oR TROUVKES A GALI-EHUS. 137
d-e. Roiile condiiisnnt d'Osiciby </. Houte d'Abild.
å travers Gallehus a Tdndcr. //. Routc de MogeilOndcr.
/'. Roiitc (le l;i l)ru)('Me de Gallehus. /. Chemin vicinal.
Au dire de la tradilion, la faiseuse de dciilelles en
question trouva la premiere corne dans le chemin entro les
deux maisons désignées dans la carle par les letlres a el b,
dont la derniere noiis indique l'endroit oii est silué le caba-
rel. Le lieu de la Irouvaillc ne pourrait étre marqiié d'une
manicre plus précise. Les Icrritoires ont aussi un j)eu varié,
par suite des modiliraliuiis qii'ont subies les enclos qui for-
maient d'abord un bien en eommun, apparemmenl avant d'élre
défrichés, mais qni pitis lard onl élé divisés et réparlis sur
les divers propriélaires de maniere qiie des maisons et des
fosses ont surgi dans des endroits ou il n"y en avait pas
auparavant. II en est de méme de la découverle de la se-
fonde corne. Les vieux du viliage se r.'ippellent d'en avoir
be;iucoiqj entcndu parlcr dans leur enfance, mais (]iianl ;"i
Tendrdit méme, ils ne savent l'indiqiier d'une maniere pré-
cise; ils nons apprennent seulement qu'il a été pres de l'en-
droit OU est siluée la maison marquée dans la carte par la
lettre c. A l'époque de la trouvaille, il n'exislail aucune
maison dans eet endroit, ce qni dn reste cadre tres bien
avec les determinations antérienres des lienx; ainsi lorsqu'on
se figure quc le lieu de la Irouvaille a élé un peu au nord
ou au nord-onest de la maison, il s'ai'prochera de bien jtres
de la roule ou la premiere corne ful trouvée.
Dans le triangle ouvort dn villuge de Gallehus, a peu pres a
l'endroit marquc par la lettre o , il y a nne Ires grosse pierre
qiie m)ns dérobe mainten:iiil la surface du sol. La tradilion
prétend que c'esl la l'endroil ou gil Ogier le Danois. II n'y
a que peu d'années que les habitants enliéremenl convainnis
de Irouver des trésors cachés sous celle pierre, se s(»nl
donnc loiite la peine possible d'abord pour Tenlcver en cnii-
sant lii (erre, ensuile puui la faire sauter a Taide de mines.
138 SCR I.ES I)i:U\ COK.MJS U O li TROUViiliS A G A I.LIC II IJS.
Rlais ils iroiU réiissi ni a la rclircr ni å la briser, probablc-
ment parce quc le (ravail a élc mal dirigr, et en ce momcnl,
la piorrc, coinme nous venons de le diro, est récnlerrée et
dérobée å nos yeux.
Toutes ces deux cornes d'or étaient déposces dans le
cabinet royal d'objets rurieux {Kunstkammeret)^ ponr étre
montrées aiix visileurs qiii venaient admircr les curiosités
qiron y conservait. Un voleur s'était prociiré de fansses
clefs, a l'aidc desqucllcs il onvrit, le 4 mai de l'an 1802, les
sernires de loiiles les portes closes, el s'élant ainsi inlio-
diiit dans rinlérieur du eabinet qui recélait ces objels rares
et précieux d'une antiqnilé bien recniée, il s'en empara el
les enleva, Pour mieux cacher le vol, il fondit tout de
suite les deux cornes en monceaux et en barres qui lui servirenl
a fabriquer des chaines d'or, des colliers, des boucles h soulier
et d'autres objels seniblables, cnlre atilres aussi des pagodes
étoilées, et désirant d'en doubler l'avanlage, il falsifia l"or,
procédé d'avarice qui ainena la découverte du vul. ^
II y a beaucoup d'années que l'intendant du cabinet, M.
Spcngler, fit mouler les deux cornes par le secours du pia-
trier Gianelli, et les plalres en furenl envoyés au cardinal
Horgia a Rome, mais le navire ou on les avail embarqués
lit naufrage dans les parages de Tile de Corse. de sorte
(lifclles n'arriverent pas au iieu de la destination. La forme
tilt brisée, comme personnc ne se doutait qu'elle put élre
ulile a quelque cliose. C'esl ainsi qu"on ne possede main-
tenant quc les anciens dessins de ces cornes pour s'en
figurer la forme cl les ciselures, mais ce qui en tout cela
est fort heureux, c'esl que ces dessins sont d'une eerlainc
exactitiide.
' M. K. C. WciiaulT on a piiblic'- un mémoire sous le lilic iJ',;Ei-
indiinf;er om Gulilhornslyvciiet (icii 4(le Ulai 180^" (Souvenirs du
\()| des CDiiics d'or, cninmis le 4 iiiai ISO-'jJ. C(i|jenlia|:u(' 1858.
SUR l-ES DEUX CORNES d'oR THOUVKES A GALLEHUS. \'.VJ
DE LA CORNE D'OR TROUVÉE EN 1639.
Ct'llc (urnc c'onsisliiil a FiiUéi icur d"iiiK' phiquc d"ur
assoz épaisse et miie; elle était liioii polio sans aiinine bri-
surc, mais a l'embouthiire lunt en haul, le burd en était en-
cadré d"nn anneau a cuins relevés. Cette partie inicricnre
de la eurne clait å rcxlciieiir revétue de treize anncaux lar-
ges ayant également des coins reicvés; Tor de ces anneaux
était de l'espere la plus line, tandis que la partie inlériciire
était wu alliagc fait avec un iiiétal d'une moindre qualité.
Les six anneaux inférieurs étaient sondes å l'intérieiir de la
corne, tandis qne b'S scpt autres qui étaient plus larges,
étaient détachcs de maniére a étre tournés et ranges an gré
de chacon; ils s'einboitaient cncore l'iin dans l'autre a Tinslar
des corncs de boudin, et c'cst dans un pareil etat qu"on les
Irotiva quand les ccirnes fiirent délerrées.
La longueur de la curtie en suivant la courbure, élait
de deux pieds 9 pouccs (en metres 0,863} ; l'ouverture snpé-
rienre en tcnait, a ce qu"c)n prétend, donze pouccs (0,314)
en puurlour et environ quatre ponces (0,105) en diametre;
l'e'xlréinité infcrieurc en était d'une circonférence de 4 ponces
(0,105) et d"un diametre d'environ d'un ponce et demi (0,03U).
Le poids en était de 6 livres O onces et (ieinie,
Les sepl grands anneaux porlaienl des ligures bizaiies,
dont cliaenne avait été faconnée séparément, faile en fonte
et sondée onsuile. linlre ces figures et en partie au-dessons
(Fciles, il y avait encore beancou[) d'aulres qu'on avait on
gravées au jjurin nu liosselées sur la surface des anneaux.
Quelqiies-unes en sont des rosetles, niais la pluparl en rc-
présenlenl des ser|)ents rt des eutorlillcnK'iils s(m pniliiis.
aboutissant quelqnelois en lianl par des ligurcs luirnaines.
A.(i-dessons du bord snpérieui- de la corne solide el égalemcnl
au-dessous du Itoid relevé des anneaux, il y avail, probaMc-
ment en gnise (rorneinenls, des dentelures laillées dans le
mélal de la niéine maniére. Le plus pclil anneau iiinniiail
140 SOR LES DKUX COIINES DOIi TROUVKI'S A GALLEHUS.
In Irace d'un grand rivct ou d'iine anscltc, ol le plus grand
(Ml tenait niéme denx, ou il y avait cncore des anneaiix
(létachés.
Pour la connaissance de celle corne, on s'appuie prin-
cipalement sur le dessin qui en a été publié par Ole Worm
(inarqiié ici de W) ' , et qui, a cause de son oxactiliidc, a servi
de base a plusieurs anciennes descriplions. Ccpendant la corne
a été examinée plus tard par Laurenlzen (L) '' el probable-
menl aussi par Pontoppidan (P) •' , de sorle qu'il fallail encore
conférer les dessins qui en onl été faits par eux, quoiqu'ils
n'aient giiére amené de resultat de quelque importance. Aussi
fallait-il prendre en considéralion les rcctifications dues a
liirgen Sorterup *, car å en juger par la pcine que l'auleur
s'esl donnée en comparant les anciens dessins a la corne
mémc, elles doivent étre d'un inlérét tout parliculier. Lors-
que, a l'appui de son explicalion des représentations de la
corne, qu'il a prise pour un calendrier do l'antiquilé, il a fait
le comple des denls des anneaux, que d'aulres considé-
raienl comme des ornemenis servanl a combler les vides, il
n'a pourtant pas été possibie do rcprésenlor ce rapport avec
line exactitude tout-å-fait arilliméliquc. Les différents des-
sins présentent d'ailleurs certains défauts de conformité.
Premier anneau. A la serie supérieure des représen-
latioiTS, W nous ofl're pres de la main levée de la quatriémc
' Olai Wormii Diss. de aureo cornu, Hafniæ 1C41, fol. Tro-
sillns Atnliiel, Giildon llorn 1G39 bcy Tundpin fiefunden, Kiel 1G83.
Cfz H G. Happclii lU-iatiorics ciiriosæ 1. II. Ilainbnrs 1085 p. 502 sq.
^ Museum Regium iiborioiilius commcnlariis iliuslratinn 1710, fol.
tab. IV. 3 Danske Atlas 17G3, t. I tab. VII. " Anmærkninger
over det gyldne Horn (Remarques sur la corne dur") 1717. II pré-
tendit que la corne étail une cspéro i\c calendrier sacré, cl que les
images désignaient les dieux qu'il fallaii iciiir cu veneration chaquc
mois. Un autre ouvrage plus étendu, rédigé par lui sous le litre
de jProdromus Calendarii Arctoæ genlis elhnici et antiquissimi",
esl conservé en manuscrit h la grande bibliotliéque royale de Co-
lii'iihague.
SUK I-KS DEUX CORNES D Oli TKOUVÉeS A GALLEHUS. 14J
(igurc lin petit ornemcnl circulnirc °, qiii n'est indiqiié ni
par L ni par P. Aii-cicssiis de la main druile cl levéc de
la qualricme ligure de la serie d'en bas, il y a dans le des-
sin (le L un ovale oblong, landis que W et P noiis ofl'rent
une roselle au meine endroit. Sortenip s'en exprime en ces
termes: ^^dans certains dessins on a oiiblié aii-dcssus de
l'individu manchot unc petile iigure ronde, pareille a une
étoile OU a un solcil, et la copio qu'on en a faite dans le
Museum Rogium n'est pas lout-å-fnit exacle". Entre les
deux series L n'a que cinq roscttes , W en a six et P au
contrairc en a sept, de manicre que la seplicme a eu place
au-dessus de la dixiéme iigure ou W n'cn oiTre pas. La
cinquieme figure de la serie d"en bas porte un collier autour
du cou dans le dessin de W, mais non dans ceux de L et
de P. La huilieme figure qui est représenlée debout sur le
poisson, y touche de ses pieds dans les dessins L et P mais
seulement en partie dans le dessin W.
Deuxiéme anneau. La premiere figure a theval a dans
les dessins W et L une petite barre transversale sur le de-
vanl de la lianipc de la lance; cclte barre au contraire n'est
pas du tout visible dans le dessin P. La cinquieme figure
qui porlc la corne devant elle, est toute barbue dans les
trois dessins.
SixiÉME anneau. L'étoile y représenlée nous odre huit
rayons dans le dessin W, sept dans celui de L, cl cinq chez
Arnkiel, mais dans le dessin P elle a, i)robablcment par in-
advertance, été enliéremenl oubliée ou omise. La Icle coill'ée
de cornes, montre des ycux dans le dessin L, mais n'en a
pas dans ceux de W et de P.
Septiéme anneau. Sorterup lait la remarque, au sujet
des représenlalions de eet anneau, que dans quelqucs dessins
deux pals ont eu la forme d'ossements d'un mort (il en est
ainsi dans les dessins de W, L, P et |i;ir(illcinciit dans cchii
d'Arnkiel); et que neuf Irous oblongs ont été tianslormés
en ligurcs Iriangiilaires ( seiiibl.iiik'S a ceux du liiiiliciiic au-
142 SUR LES DEUX CORNES d'oR TROUVÉES A O A II. K HUS.
neau, L) ou en coeurs (W, P; Arnliicl y donne le nom
d'imagos de coour, herzenshildei-).
Dans le magasin du musée d'objets curicnx, ii y a iin
tableau qui nons représente cclte corne: il parait qiril dale
dii lemps de Frédéril< (rois ou de Christian cinq; on s'y est
pourtaiit appliqiié plutot a la représcntalion pillorosquc qu'å
nn dessin tout correct, ce qui expliquc pourquoi il csl sans
résidtat a l'égard de l'archéologie.
LA CORNE D'OR TROUVÉE EN 1734.
Le [jout inférieur de celte corne a été troiiquc et perdu;
le poids en indiqnaif ncaninoins 7 livres et 5 onccs et demic,
c'est-a-diro 15 onoes de plus quc la premiere qti'on trouvåt,
quoique colle-ci fut complete. L'or des anncaux était nussi
dans rotte corne plus fin quo colui de la corne inléricuro.
La forme en était semblable å celle de la premiere, mais
les anneaux extérieurs en étaient sondes a la corne bien
polie de Tintériour. II n'y en avait que cinq anneanx de
conservés, et ceux-ci offraient, tont comme los anneanx dé-
tachés de l'aulrc corne, des figures qui avaient été ou fon-
dues séparémenl et onsnite soudées, ou gravces ou bosso-
lécs parmi les figures fondues, a la maniére d'encadremeni
an bord supcriour et a l'infériciir. La forme dos figures,
å l'égard du contonr et des dessins, paraissait asscz sin-
guliere ot un poii inférieure a celle des figures de l'autre
corne.
Ce qui distingue principalemenf cetle corne sur la pre-
miere, c'est line inscription runiqne faite aii-dcssous du bord
supériour; les caractéres en étaient graves, comme on l'a
expliqué, avec unc main peu sure, mais ils semblai(>nl pour-
lant assez distincts. Des signes de ponctiialion étaionl em-
ployés dans plusieurs endroits de l'inscri[)lio-n, ol sur los
runes six en étaient pins minces quo los antros ol expriinéos
par des trails Iros déliés. co qui f;iil croiro (|uo c'élail hi lin
SUU LES DEUX CORNES d'oR TROUVÉES A GALLEHUS. 143
(ic l'inscription qiic la place étroile parail avoir indiiencée
de celle nianiere.
Celte corne d'or, enricliic d'iine inscriptiun en runes, ful
encore la méme annéc oii elle fut (roii\ée, en 1734, dessince
par George Krysing, docteur en nicdecine de Flensborg (K) ',
et la méme année iin an(re dessin en fut fait p;n J. H.
Paulli (P)-. Chaqiie anneau y esl représenlé tout étendu
comme un plan uni. Ce dessin qui, aulanl qu'on en peut
juger, noiis parait Ic plus sur, nous a surtout servi de base.
Paulli avoue pourtant lui-méme qu'il ne s'est point arrété å
nombrer exactemcnt chaquc ligne et cliaque point que montrait
Ic bord, par la raison qu'il n'y voyait pas de piece essentielle
mais seuicmcnt une bordure cmployée en orncment. Un dessin,
tant soit peu différcnl des promicrs nonimés, fut publié a Altona
en 1736 par P. E. Gutacker (G) 2, et en 1737 cc dessin fut aiissi
admis dans Fexjilication -^ qu'cn fit paraitrc B. Grauer de Tiinder.
A Schackenborg on conservc des lableaux sur bois faits des
deux corncs en couleur d'or; la premiere en cst représcniée
sur uii lund bieu et la seconde sur un fond brun. Au i)ied
de la premiere on lit: ^^Andreas liomdorp, Archid. et Canon,
rip. I*'. K.'' Pour examiner ces tablenux de bien pres, on
les emprunla et les fit venir ici, mais on les troiiva dépour-
viis de toulc Valeur archéologique, puisqu'ils ne paraissent
' Cornii aurej lypus, manuscril apparicnaiil a la grande l)iblio-
Itiéque royale de Cnpenliaizue. ^ Zuverliissiger Al)iiss dos Anno
1734 boy Tundern gcfundenen giildonen Horns, C<ii)enliagen , ('ol.,
égalcment en danois, 1735. K. Pontoppidan siiil, mais avec peu d'exac-
tilnde, ce dessin anlérieur du a Paulli dans la repiésentalidn (lu'ii
en a fait a l'Allas danois t. I lab. VIII cf/ p. 83. ^ Krkiarnng
iiber das am l'l April 1734 in der (Irafscliaft SchaftNenhurg uefun-
dene giildenc Ilorn, in 4to. '* (irtindliriie und ansfulirliclie lu--
klarnng derer heidniscben und in specie rnnisclicn (idl/.enbildcr,
Thierc, Figuren und golliornnisclicn Cbaraclerc, wckiic auf drni
bel Gallehuus 1734 gcfundenen gidden sogenannlen lleiligtliunis- oder
Golzendicnsics Horn sich repriiscnlin n, in 4l().
144 SUR LES DEUX CORNES D'OR TROUVEES A GALLEHUS.
pas avoir cté faits d'apres les cornes mémes. Les dessins
sur parchemin qu'on en conserve au palais de Hosenborg,
sent égalemenl sans la moindre valeur, Les différents dessins
ne s'accordent pas enlrc eux dans phisieurs détails: nuus nous
bornerons lontefois ici aux remarques suivantes.
Premier anneau : Les deux figures armées de boucliers
sonl indiquées a K el å G, mais moins dislinctemenl å P,
comme formant des anselles å l'aide des venlres; une chaine
parait y avoir élé passée luul en haut et altachée å unc
autre ansetle de la méme espece au 5° anneau plus bas, et
par re moyen la corne a pu élre suspendue et portée, å
l'inslar de l'aulre corne, par les anneaux qui y ont élé alla-
cliés avec des rivels. Les chaines n'accompagnaienl pourlant
pas les cornes au nuisée, ou elles étaienl suspendues par
des cordons de soic verts ou par des rubans qu'on avail
passés par les anselles de la derniere corne. Les deux figu-
res élaient, å l'aide de clous d'or ou de rivels, atlachées å
l'anncau. Les boucliers onl a K et P une forme ronde,
mais å G ils sonl oblongs. Le long de la queue de la
figure d'animal qui y a élé soudée du coté droit, G a cinq
pelils cercles munis d'un rayon ou d'un Irail sorlanl de la
périphérie, semblable a peu pres a Q ; P a cinq pelils cer-
cles sans rayon mais avec un point en haul el un aulrc en
bas: å K au conlrairc on ii'en Irouve pas, mais le derriére
de Fanimal grave a droile esl placc au-dcssous de celui qui
y a élé soudé.
TROisiiiME ANNEAU. La pcrsonuc qui s'occupe du sa-
crilice humain a seulemenl les joues traversées de Irails dans
le dessin marqué de K, landis qu'elle porte a G une espece
de coifTure, lelle qu'on Ta rcproduite chez P. li. Miiller el
chez K. Henneberg; a P on n'a rclevé que la chcvelure
bouclée. Il fut difficile de fairc ici le jusle choix.
QuATRiÉME ANNEAU. La faux courbcc que la ligurc
Inimaine lienl a la main gauclie, n'csl qu'indiqiiéo a K,
SUK LES DEUX CORMES DOR TKOUVÉES A GALLEHUS. 145
tiindis qu'a P el siiitoiit a G elle est plus dislincle et du
méme coté qiic la hainpe uii le uianche.
CiNQuiÉME ANNEAu. A l'égaid de l'anselle indiquée el
de la figuie oii elle esl adaptée, il se préseiile ici qiielque
incerlitude. Paulli prélend que celte ligure esl dépuurvue
d'uii torps huinain el qu'elle a des grilles, des jeux el uiie
bouche. K, P et G eoinmencent les représentations de l'an-
neau å gauche par la figiire snivantc, å laquelle P el G foiil
leiiir le pied druil a la main droite; a K la main el le pied
sunl tendus Tune conlre l'autre. Celle figurc ou l'anselle
est adaptée, esl ici rangée en avanl, au-dessous des deux
figures pourvues d'anselles dans l'anneau supérieur, puisque
les anselles ou la cliaine a élé allacliéc, ont du avoir élé
rangécs l'une au-dessous de l'autre.
Les anciens dessins dont on a cru pouvoir lirer parti,
ont élé imilés par I'arlisle Zeuthen, selon les renseigneinenls
qui lui onl élé communiqués, et il faul reconnailre qu'il a
fait de son mieux pour saisir et reproduire le sljle el le earac-
tére de l'époque éloignée a laquelle ces objets précieux ap-
partiennent autanl qu'on en pourra juger. La lable XIII
nous représenle les deux cornes; fig. 1, celle qui lul trouvée
en 1639, et lig. 2, celle qui fut découverte en 1734; la
lab. XIV nous montre la premiere corne trouvée el les sepl
anneaux élendus séparémenl comme des plans unis, el la
tab. XV rcproduil de la méme maniére la corne dclerrée
j)lus tard avec son inscriplion runiquc en haul.
Pendant les derniers lemps il y a surtoul deux anli-
quaires qui dans des ouvrages spéciaux ont fait de ces cornes
d'or Tobjcl de leurs recherches archcologiques: ce sonl les
savanis P. E. Muller ' et Kanut Ilenneberg. -
' Anliquarisk Undcrsogeisc over de ved (ialleluius fundne Guld-
horn (Kxamen archcologiquc des cornes d'or li(»u\ées pres de (Jjille-
hus), Copenhague 180G, in 4lo avec dessins dis deux cornes, {iiavés
1850-1860. 1(J
146 SUn LES DKUX CORNES 1) OH TROUVÉES A GALLEHUS.
Le premier d'entre eux fil observer que les deux coriics
ont été faites d'apres le méme gofit, el qii'il n'y avail pas
grande difference qiiant au prix arlislique de l'ouvrage, enfin,
que plusieurs de ces figures parurent sans grande variation
aux deux cornes, savoir le sacrifice humain, le cenlaure, le
cavalicr, le chasscur h Parbaiéte, l'oiseau perclié sur un pois-
son, et le guerrier dansant avec deux javelots. On en tire
avec raison la conclusion qu'elles ont toutes deux été faites
cbez un seul et méme peuple.
Parmi les figures dessinées sur les cornes mémes. le
savant archéologue ne remarqua rien de particulier pour la
mj'thologie nordique; de l'autre coté le culte des serpents, les
bommes å tetes d'animaux, les animaux å tetes d'hommes,
les centaures ont été jugés enliéremenl élrangers å la mylho-
logie nordique.
On pourrait se figurer que ces objets précieux ont un
jour fail parlic des trésors des Mongols, ou qu'ils nous ont
été apportés de la Sibérie; ils ont peut-élre servi d'ornement
au lempie de Jomale dans le Biarmaland, en nous renvoyanl
ainsi aux traditions de la saga de Herraud el de Bose. ^
Quant å ^la destination des cornes d'une si haute valeur,
l'auleur présume qu'elles n'ont guére servi de cornes å
boire tout ordinaires; elles ont plutot servi au culte sacré el
ont probabicment été employées dans un lemplc des dieux,
par G. L. Lahde. Les opinions des anciens inlerprcles y ont été
mentionnées et jugées p, 7-19, 21-33. ^ yygj gp Kdda? eller
Raisonneret kritisk Undersdgeisc over de tvende ved Gallehuus fundne
Guldhorn (Qu'esl-cc qne c'est que l'Edda? ou examcn ciilique et
raisonné des deux cornes déterrées pres de Gallehus), Aalborg 1812,
in 4to avec des dessins graves par J. Flini. Cfz Forsvar for Skriftet
Hvad er Edda? (La défense failc par le méme auteur de l'ouvrage:
Qu'cst-cc que c'est que l'Edda?) Aalborg 1813, in 4to.
' Voir chap. 8", Rafn, Fornaldar Sogur Norcirlanda III 213;
Antiquités Russes t. I 228.
SCR 1-ES DEUX CORNES d'or TROUVÉES A GALLEHUS. 147
å 011 juger par los images dont olies sont ornées el qui pa-
raissent avoir élé Tobjet de l'adoration des pcuples. Elles
ont penl-élre élé siispendues comme des piéces d'ornemenl
dans le temple, oii poiir servir de pariire å Timagc d'iin
idolo. en représenlanl de vérilablos cornes å boire, oii elles
onl élé fcrmées par un bouchon adaplé a l'exlrémilé infé-
rieure pour servir aiix grandos féles oii aiix sacrifices
solennels.
Des oeuvres d'art dalanf d'une époqiie si reculée doivent
apparemmenl olTrir bien des choses inexplicables aujourd'liui
OU vides de sens. Les conlours des ligures des cornes dé-
nolenl la barbarie du siécle; on ne peul s'allendre a Irouver
ici de i'unité dans le plan ni dans la disposilion des figurcs;
il faut qu'il y ail une quanlité d'ornemenls supcrflus, de
rosages, d'étoiles, de figures d'animaux veritables el fan-
lasliques enlourant de lous les cnlés les figurcs saillanles
dont elles semblont former l'encadremenl, sans avoir quolque
aulre rapport avec elles ou sans en devoir former des grou-
pcs. Comme des guirlandes ou des arabesques elles n'onl
du servir qu'å remplir les vides laissés par les figures sail-
lantes.
Il n'est gucre possible de determiner si l'ordre des
figures qu'on y a soudées, était la conséquence d'un plan
réfléchi: si i'on a voulu designer les différcntcs époques d'une
action progressive; si c'élait une représenlation allégorique
du zodiaque, des mois et des saisons; si des avertissements
devaient étre donnés par ces symboles, ou si une supcrsli-
tion magique y devait étre conservée au bien de la poslérilé.
Aucune de ces conjeclures ne parait probable, car lous ces
plans artificicis ne scmblcnt pas cadrer avec le caraclére rude
et grossier de l'ouvrage. L'autcur a essayé d'inlerpréler
l'inscription de l'une des cornes å l'aide de l'alphabct cclti-
béricn, et selon une explicalion détaillée d'une quantilé des
images, il a supposé quo les cornes sont aussi d'origine
cellibérienne. Ou elles ont élé emportées comme une proie
10*
148 SUR LES DEUX CORNES d'ok THOUVÉES A GALLEHUS.
faite quelqiie |)arl sur les colcs de l'Espagru' elans une tie ces
grandes expédilions marilimes qu'entreprirenl les Normands
au neuvicme siede; ou peul-étre les Druides lorsque la Cel-
tibérie passa sous l'empire romain, ont-ils emporlé de pareils
Irésors d'abord dans les Gaules el de la en Anglesoy, en
Man, en Irlande ou en Ecosse, ou plus lard un Fridlcif, un
Frode ou un Ragnar Lodbrok a cerné un bois saint d'ou
les vases sacrés et les cornes d'or des Druides ont été en-
levés. Voila commcnt on pourrail expliquer leur arrivée en
Danemark, oCi plus tard elles ont été enfouies par quelque
raison inconnue, ou conservécs dans un temple consacré aux
idoles, si la tradition est fondée qui a été répandue dans les
environs de Gallehus, et selon laquelle il y a eu aulrefois
dans celle contrée un bois sacré avec un temple idolalrique.
L'autre de ces deux savants cherche l'origine de ces
cornes plus pres de nous. Selon lui, il y a des raisons
pour croire qu'elles ont élé failes avec de l'or provenu de
la Hongrie ou de la Transylvanie (Siebenbiirgen), puisque la
substance dont elles étaient composées, se distinguait par sa
qiialilc exlrémement (inc, et comme on sait que les niontagues
de la riongrie et de la Transylvanie, de mcme que celles
de la Crimée, fournissent en abondance l'or le plus fin. 11
prétend ainsi que ces précieux joyaux onl a son lemps ap-
partenn aux trésors de Fofner, el que l'une de ces cornes a
été celle que Gunnar, selon rancicnnc tradition, prcsenta h
Gudrun ', et dont il est dit que des runes y étaient gravées.
Du rcste il låchc d'éclaircir leur signification et leur destina-
tion å l'aidc d'une cxplication astronomique détaillée et de
combinaisons historiques et mylliologiques. La premiere corne
Irouvée doit avoir eu pour but d'indiquer moyennant les
signes zodiacaux, a quelle époque et a quel endroit ont paru
les cometes qui servaient å determiner les faits historiques h
cause desquels cette corne a été faite. L'autre corne au con-
' Vdlsunga Saga, c. 32, Fornaidar S6gur Nor(^rlaiida I 217.
SUR LES DEUX CORNES d'oR TROUVÉES A GALLEHUS. 149
IrJiirc a du iiuliquer, iiiuvctinaiil les signes zodiaeaux, a qiiels
tpinps 011 a quels joiirs il fallait celebrer les leles annuelles
011 iisage (liez les pcuples pour qui cl paiiui losqueis ecllc
corne a été fabriquce.
Les événemenls liistoriquos donl celle corne a probable-
inenl du rapiieler le souvenir, onl sans doule élé relrancliés
lorsque la corne ful donnée en oflrande, ce qui explique
pourquoi on n'eu peul rien dire. Selon l'explicalion qu'il
nous fait de la figure å Irois teles qu'on apercoit au sccond
anncau de celle corne, elle nous représenle Triglas qui élail
l'idole des Vandales. La circonslanoc que les idoles des
Vandales el l'indication des fétcs golbiques y onl élé réunies,
fail supposer que la corne a élé faile a l'usage d'un peuple
vandale chez loquel Odin, Thor el Frigg onl eu leur culle
å colé de celui des dieux nalionaux. C'est conformémenl å
une pareille supposition que H. Ernst a aulrefois exprimé
l'opinion que la premiere corne Irouvée a apparlenu au Iré-
sor du Icmple de Svantevit que le roi Valdemar l^"" avail
recu en échange å la prise d'Arcone, et que les iigures
qu'on y a représenlées avaieni égard aux usages alroces
suivis par les Vandales dans leur culle de celle idole, dont
l'iinage, au dire de Saxen, élail représenlée comme lenanl
une corne a la main. '
Dans l'essai que le feu Hennebcrg a fait d'expliquer les figu-
res comme des constellations, plusicurs remarques ou conjcclu-
res paraissent assez frappantes, ainsi a la premiere corne Irouvée
' Une lettre manuscrite, conservée a la (grande bibliolhéqne
royale do Copenhague, émet entre aulrcs celle opinion; voir P.-K.
Muller, I. c. p. 9 el 10. L'ouvrage qui, å eet égard, mériie surtout
d'atlirer rattciiiioii, c'csl un traité du a Jean firani sur la corne d'or,
Irouvée en 1734 pres de Mogeltonder, précédé d'une introduction ci
acconipagné de remarques par E.-C. WerlaulT dans les Annaler for
nordisk OldUyndiglied 1853, p. 14l-19ii; cfz le mémoire du niénie
auteur sur les mérltes archéologiques d'Ole Worm, Nordisk Tids-
skrift for Oldkyndighed I, 312-17.
150 SUR LES DEUX COR.NES D OR TROUVÉES A GALLEHUS.
la premiere représentation du cinquieme anneaii (lab. XIV),
OU il renvoie aux monoméries égypliennes en face du
dixieuie degré du laurcau: j^Duæ mulieres siuiul staiites cane
inter ambas ludenle" et en face du dix-huitieine degré de
l'écreviss«: ^^Duæ mulieres alea ludentes", partie du ciel que
l'aulcur de la corne, selon lui, semble designer en réunis-
sant dans eet endroit les deux ligures menlionnées, savoir:
deux femmes qui joucnt au Irictrac tandis qu'un chien joue
entre elles.
II nous pnrait cependant trop hasardeux de suivre les
explicalions et les combinaisons hardies de l'autcur.
Il préfend que les signes zodiacaux, inscrits au plus
grand anneau de la derniére corne (rouvée, y ont été réunis
pour indiqucr le lemps ou il fallait celebrer la féte de noel,
qui était la premiere et la plus grande des fétes annuelles.
Outre ces constellations telles qu'elles se monlrent a nous
au cocur de l'hiver, il y a en haut et en bas dans l'anneau
ane quanlité d'étoiles de diverse grandeur désignée par la
quanlité de rayons qui en jaillissent. Une seule d'entre
elles, désignant probablement le soleil, se distingue par douze
rayons et la premiere place qu'elle occupe dans l'anneau.
D'autrcs éloiles sont de la premiere grandeur, et l'auteur
prétcnd qu'on découvre parmi elles: Capella, Sirius et Pro-
cyon. Il y a eneore d'autrcs figures marquées aux poinis
el ayant des traits graves dans eet anneau et dans les aulres,
de manicre h representer des quadrupedes, des oiseaux et
des poissons. Il présumc que l'inlention de ces figures a
été d'indiquer la temperature et les vents, et il y voit non
seulement un calendarium astronumicum J'astoruin desliné
å nous designer, å l'aide des étoiles, l'époque des fétes an-
nuelles, mais en outre un calandarium meteorologicuia ou
meteorologico-astroiiomicitm servant a nous faire connaitre
les variations que subil la temperature.
151
INSCIUITION DE LA CORNE D'OR
INTERPRÉTKE PAK C. -C. RaFN.
L'iNSCRiPTioN de la corne d'or Irouvée la derniere oc-
casionna tout de suite aprés la décoiiverte et pendant le temps
suivaiit plusicurs essais d'en interpreter le sens, ce qui
poiirtant, comme une conséquence naturelle des rapports an-
térieurs, n'amena aucun resultat satisfaisant. 11 a été qucslioo
aulrefois de ces essais dans les deux ouvrages plus grands
déjå mentionnés. Les auteurs de ces écrits firent, chacun
pour soi, un essai nouveau de résoudre ce probléme difficile,
mais loin de s'approcher du bul, ils ne firent que s'en écar-
ter plus que la plupart de leurs prédécesseurs.
La confrontation des caractéres de l'inscription avec les
runes allcmandes et anglosaxonnes a plus tard fait découvrir
des traces plus sures. Parmi les essais continués d'en faire
la lecture et d'en (rouver l'inlerprétation, nous citerons de
préférence les suivants comme ceux qui méritent le plus de
fixer l'atlent.ion:
W. F. Kopp, 1821: ,jEm horne te wido ae ælawech
ostim holtis": ^Je suls (å la fois) cor de chasse et vase å
biére (dédié) å l'orgie de Holte-', Pour arriver å cette in-
terpretation, il commence par FY, en supposanl que l'in-
scription a été rédigée dans le dialecte anglosaxon ou danois-
anglosaxon.
Gisle Brynjulfsson ' , 1823: ^^Ekinlevo (i;. Ek HIevo)
gortim hol tisom horno tovimo", et d'apres l'orthographe
postérieure: ^^Ek Illeifr (Illevor, Leifur) giJrflum hol jjcssom
hornom tveimor": ,,Eginlevus {v. Ego Mlevus) fecimus (feci)
lumulum his cornibus duobus." Tout en donnant prélérence
' Periculum lunoiogicum, Hafniæ 1823, p. 108-15.
1 .'l2 INSCKIl'TION DE LA CORNR D OR.
h rello cxplicalion, l'auleiir en éincl ccpendnnt onrorc unc
nulre: ^^Tovido ok (ok) Ulevo gorlim hol tisom hurno":
j^Thorvidus (Thorfinnus) et Illeviis (Leifiis) fccimus ttiimilnm
his rornibus."
Finn Magnnsen ', 1834: j^El<h Ic (t-. Ek hlc) vægæstim
hollilt om hornæ, Tovido [v. Tovid 6)'': ^Jc préte aux visi-
teurs dii lien sacré (v. du lien du sacrifice) les fourreaux de
la corne, Tovid (j. Tovid possfede, est propriélaire). Cet
auteur, tout comme le savant islandais menlionné pins haul,
est par conséqiient d'avis que Finscription a é(é rédigée dans
un ancien idiome nordiquo.
N. M. Petersen 2, 1837: ,,Ek Hlévo (v. \i\c\)o) gortim
hoili om horno lovimo v. tovido": ^^Moi Hiev ai fait l'enve-
loppe de celte corne". II y est encore ajoulé: ^^mais le
sens qu'on puisse lirer de cetle interpretation, quand nicme les
mots y suffisent , est beaucoup trop simple pour qu'on
puisse y donner adhésion. Aussi ce n'est qu'un cssai ou
une idée fugitive qni ne prétend pas a élre considérée
aulrement,"
Jacob H. BredsdorfT^, 1838: ,,Ek HIeva gaslim Hol-
tingom horno tavido": ^^Ego Illeva hospilibus silvicolis (v.
Holsalis) cornua fabricavi": ^^Moi Illeva j'ai fabriqué les
cornes pour mes convives, les habitanis de la foret (les Hol-
steinois)": ^Jch HIeva verfertigte die riiirner mcinen Gasten,
den Holsten." Hollingr, mot provenant de Holt. qui selon
lui a du étre le nom d'une certaino contrée, probablemenl
du paysage boisé situé entre les rivicres de l'Eider et du
Stor; en col endroil par conscquent, nom idenlique avec
Hollsalle ou ITolsle. Celle Icrliire esl fondce sur Palpliabel
représenlé a la brarléale d'or Irouvée en Snede (cf'z Alias de
' Rnnamo og Runerne, Kjobenhavn 1841, p. 396-41<?. ^ I);in-
marks Historie i Hedenold 1855, Hl p. i?8l-83. » ui,(.,. ^■^^. i„_
srhrifi auf dem lel/.t jiefundcncii fzoldcnen Horne, Rlémoircs des
Antiquaires du Nord 1836-1839, p. 159-02.
INSCnil'TION DE LA CORNE DOR. 1 Tl^
l'jirch. (iii Nord. lab. VI n° 99), el qiianl a la lanj^nc, il s'ex-
prime en ces termes: j,Je rcgarde la langiie roinme nordiqiie,
mais (i'iine lorme tres ancienne, sous laqnelle elle s'approche
de ridiome d'origine germanique, et par eonscquenl aussi de
la branelie la plus ancienncment connue de la soiirlie ger-
manique, c'esl-å-dire de la lai)gue golhique". M. P.-A.
Munch 1 cst d'avis que le mode d'inlerprélalion suivi par
Bredsdorff doit étre le seul qtii soit jusle, ce qiii le déler-
minc a suivre l'inlerprétalion proposée par lui, mais en sou-
irx'ltiint I'inscription dans tous ses détails å une analyse
grammalico-linguistique tres profonde. il låche de prouver
que celle inscriplion es( purement gothicjue^ dalanl en partie
d'une periode plus ancienne que la forme linguistique, connue
chez nous a l'aide de la traduclion faile de la bible par Vnl-
filas, peut-étre du deuxiéme siecle apres J.-C." Finn Mag-
nuscn s'énonce en ces termes sur les expiicalions anlérieu-
res citées aussi par lui, ainsi que sur celle de Bredsdorff el
sur la sienne: ^^Nous laissons au lecleur de choisir sur les
cssais d'inlcrprétalion en qnelques points conformes que nous
avons déjå menlionnés. celui qui lui parait le meilleiir. a
moins qu'il n'en puisse trouver lui-mcme quelque chose de
micux dont la clarté el la justesse soient inconlestables. cc
å quoi il sera peut-étre reserve a la iiostérité de contribuer
par des éclaircissements jusqira present inconnus." II en
résulte done qu'aucun de ces essais ne l'a satisfait en-
tierement.
Jacob Grimm-, 1848: ,,Ek hievagastim lloltingam horna
tavido": Holsalis, intimis hospitibus, pocula dedi." Le lin-
guiste allemand differe en i)liisieurs points essentiels autanl
de rexpliciiliiiM iUx^^ l\ Bredsdorff qu'a Topinion développée
' Sur rinscripliuii de la corne (l'<ii- lioiivce dans le Jullaiid
méridiuna! en 1734; voir Annaler for nordisk Oldkyndij;hed 1830-
1837, p. 327-52, 389-91. ^ Hericlit dei Koniglichen AkiHleniie
der Wissenscliaflen zn Berlin 1848, p, 57-58, cfz p. 39-5(i.
154 INSCniPTlON DE LA CORNE d"0U.
p.ir Munch, seloti liiquelle la langiie de rinscriplioii devrail
étre piiroment golhi([uc. ^Jc ne concois," dit-il, ^^auciinc rai-
son d'avoir recours aiix Gollis, piiisqiie la langue de l'in-
scription rcsscinble en qiiolqiics points a la golliique, et s'en
ccarte en d'autres. Plus on retrograde dans la haute anti-
quité, plus on reconnaitra que tous les idiomes allemands
ont du rapport avec le gothique, ce qui pourtant n'exchit
point certaines particularilés. Holtingam veut dire Holtsatis;
voila done la premiere fois que Ton rencontrc le nom de
flollingos, par lequel on nous dénote les ancétres des Hol-
steinois d'aujourd'hui; mais dans un temps antéricur å celui-ci
on leur donna le nom de Flarudes, qui dérive du mot harud^
on ancien haut-allemand hart signifiant silva^ foret, de sorte
que les deux denominations doivent étre considérées comme
identiques." L'inscription est rapporlée au cinquieme, au
sixiome ou peut-étre au septieme siecle.
K. MiillenhofTi, 1852: .^Ek hievagastim holtingam horna
tavido": ^^J'ai fabriqué les cornes å l'usage des Holzingen
ou des hotes de la foret." Encore eet auteur adopte ainsi
dans les points essentiels la lecture proposée par Bredsdorfl,
mais il essaie de rectifier encore d'avantage l'interprétation, en
éclaircissant la veritable époquc a laquelle il faut rapporter
CC monument de l'anliquité, époqiie qui, selon lui, ne pourra
gnére étre postérieure au quatrieme siede. ^^Je suppose,
poursnit-il, que l'inscription a été rédigée dans l'ancienne
langue du pays ou les cornes ont été trouvccs. Cette lan-
gue était å cette époque encore au niveau de la langue
gothique."
Puisque au moment ou l'on va publier des dessins nou-
veaux des deux cornes d'or, aucun de mes collaborateurs
n'a émis le désir de profiter de I'occasion pour donncr une
explicalion plus développée ou amélioréc des représentations,
' Zur Runenlchre, zwei Abhandlnngen von R. v. Lilicncron und
K. MuJienliolT, Hallo [^b2, p. 4-7,
INSCRIPTION DE LA CORISE d"oK. 155
de la significalion cl de la deslinalion de ces monuments
remarqiiablcs de la haute antiqiiilé, je Tai cru a propos de
rediger un rapport succincl appuyé sur les anciennes des-
oriplions, sans m'enhardir a en donner une expiiealion.
Quand on s'occupait å faire les dessins et a graver les
planches d'acier, c'élait principalement la copie oii Pimitation
originale due å Panlli sur laquelle le dessin de la corne
trouvée en 1734 fut base, et pour l'inscription, ou s'en
tenait a la copie donnée par lui, de mcme que c'était encore
celle-la qui avait déjå a une époque antcrieure été repro-
duite dans les gravures en taillc douce de Lalule et de Plint,
adihiscs dans les deux grands ouvrages sur les cornes d'or.
L'explication proposée par BredsdorfT de cettc inscription me
semblait d'une clarlé et d'une justesse si convaincantes que
je fus porlé h regarder rinscriplion comme lue d'une ma-
niere satisfaisanle. Ce fut par conséquenl mon intention de
me horner dans ces lignes ti donner le resultat de cette lec-
(ure en renvoyant toutefois aux différenls cssais d'inlerpré-
fation. II est vrai quo j'hcsitai d'abord a admettre l'emploi
de favido au lieu de tavida (imparf. golhique de la pre-
miere personne), mais colto irrégularilé ne me paraissait pas
assoz imporlante pour affaiblir la foi a la justesse de Tinler-
prélation. En parcourant les propositions failes par Jacob
Grimm et K. Miillenhod pour oblenir une émendation plus
étendue de l'interprétalion de l'inscription, il me parut pourtant
tout evident que ni la conjecture de ces savants, ni la leclure
sur laquelle ils s'appuyaienl, ne pourraient élre admises comme
enliérement jusles. Elant parvenu å cette conviction, j'entrepris
de soumettre l'inscription a un examcn encore plus exact.
L'original n'en étant malheureusemcnt plus accessible, j'eus re-
cours aux anciens dessins que je confrontai de nouveau, et
je reconnus aussitot que, pour l'inscription, celui de Krysing
méritait surtout d'étre pris en considération. Dans une
feuille in-folio, conservée encore ;\ la grande bibliotliequc
royale de Copenliague, Krysing nous fait part de deux
156 INSCRIl'TION DE LA CORiSE DOK.
copics (le rinsdiplion , dunl l'une est faite h l'cndroil de
cello-ci aiiluur dii hord siipérieiir de la corne, tandis qiie
I'aiide osl placée séparémenl, ayanl en-dessuus la remarque
suivanle: ^^Characterum propriiis ordo ol iiiajoris orilicii cir-
ciimferentia. Die eigenlliche Ordnung der Cliaracters und
Umfang des grossereii Miindloclics. Autoptes delineavit Geor-
giiis Krysingius, Medie. D. Fleiisbiirgi." Il en esl évidenl
qii'il a mis le plus grand soin å reproduire l'inscription.
Aprés celte copic, j'ai apercu deux vaiiaiiles auxqnelles il
fallait altribuer de l'importance, et vu que la planche d'acier
de la lab. XV de TAllas de l'archéologie du Nord avail déja élé
reproduile en plusieurs exemplaircs, ou res varianles n'ont
pas élé dénotées sur le dessin méme du bord supériour de
la curno, je reproduirai ici plus bas l'inscrij)lion lelle que
nous la présenlc la copie de Krysing sur la corne méme.
Enlre la sixicme et la septiéme rune P<F^ , Krysing a
admis dans toutes les deux copics un signe de distinction tout-a-
fait distincl qu'on ne trouve point aux copics faites par Paulli et
Gutacker, mais qui a cerlaincmcnt élé oublié par ces dcrniers.
La premiere des runes gravées a Irails plus déliés å
la lin de l'inscription, laquelle Paulli nous représcnle sous
la forme d'un 1^ ordinaire, a élé ligurée comme ^ par Kry-
sing dans la copie faile sur la corne méme, et dans la copie
fait a part au-dossous de l'aulre, elle a la forme tant soit
peu différenle d'un T, figure du resle sous laquelle Gutacker
nous la représente dans son dessin qui n'est vraisemblable-
menl qu'une copie de celui de Krysing.
Uemarquons ici en outro que le signe de distinction placé
immédiatement devanl celle rune, cst au dessin de Krysing
forme par cinq petites lignes circulaircs, tarniis qu'aux trois
autres il n'esl forme que de qualre de ces lignes. Cliez
Gutacker ces signes de distinction sont formes h chaquc cn-
droit a l'aide d'un pareil nombre de demi-cercics ".
Pour la loclure de l'inscription on a, comme nous
l'avons déjå dit, un guide excellent dans ralphabet runique
INSCRII'TION DE I-A CORNE U OR.
157
qiii a élé mis en guise de legende sur nnc hractéate en or,
déterrée en 1774 pres de Vadsteua, avec la représenlalion
d'une lete couverte d'un casque au-dcssiis d'un clicval el en
face de la léte d'un oiseaii. Celle bracléale a élé reproduile
h l'Allas de Tarchéolugie dn Nord, tab. VI n° 9'J. Les
runes de la bracléale onl la forme renversée, par la raison
que le graveur les a gravces droiles dans son coin, de sorle
qu' elles y onl élé figurées de la maniere suivanle:
rni'rRap--Hiiri.CT
En faisant la comparaison de ces runes avec les alpha-
bels anglosaxons, on esl parvenii å determiner avec surelé
la significalion de la plupart de ces runes. Nous y avons
pourtant les remarques suivantes å faire:
f: a élé employé comme o qui répond a la rune nor-
dique désignée par une des figures suivantes: s|, 4^, f;, ou
comme a, ii, a, a = å, 6, ii ayanl aussi la valeur de la
diplithongue ^h qui parait souvenl dans les runes ordinaires
du Nord. Aprés que l'alphabet romain depuis tant de siedes
esl mis å notre disposition, nous sommes encore dans nolre
languc danoise moderne a un lel point que nous écrivons les
voyelles fermées et ouverles par le méme signe; la lellre e
sert ainsi ci écrire Ae«, her (h) et hed e^ mere (é); la lellre o
entre dans les mols //o/r:, nofjcii^ et dans Ao/J, ator; la lellre
O designe a la fois la voyeile des mols liur et hoi et celle
des mols hor et sod. A l'antiquité on a aussi élé réduil
a se lirer d'afl'airc tanl bien que mal par l'alphabet en parlic
plus reslreint dont on disposait alors. A la boucle Irouvce
å Mimlingoie en Sélande celle rime sert a marquer 6 i. a la
pierre runique de Snoldelev en Sélande elle s'emploie égale-
mcnl comme 6 ou a -. L'inscriplion de la corne d'or esl
' Annaler for nordisk Ol.lkyndifilicd 1R3G-1837 ii. 345, lab. VII
Mém. des Anl. du Nord 183(i-183!J p. 1G4. '' llufii, Anii(|uiifs
de lOiieril, monuments riiiiofiraiiliiques p. 180.
158 INSCRIPTION DE I,A CORNE D ()R.
rédigée h l'aidc do la méme esperc de runes que nous représen(e
ralplial)el de la hractéale, mais comme celle-lå ne renferme
pas tonics les runes, on ne saurail determiner avec siireté
si elles sont toul-å-fail contemporaines. Dans l'inscription
de la corne d'or le caractere S( sert å designer ii et le son
d'y qui en est dérivé, el le caractere F designe o ou a; le
caractere h de l'alphabel a été cmployé au lieu du son plus
large d'ii.
Dans les alphabets runiques anglosaxons le caractere
Y a été cité sous la denomination de eo7/t, mais la valeur
en a été considérée comme incertaine. Les savanis du temps
moderne qui onl étudié l'inscription de la corne d'or, ont
été d'avis qu'ellc répondait h la valeur de la rune de la
méme forme dans l'alpliabet ordinaire des runes nordiques,
c'est-å-dire å m. Julius Zacher i, qui adopte l'explication de
MiillenhofT, s'exprime en ces termes: ^Jja classification des
caracteres de la corne d'or s'arrangeail tres facilement, puis-
que la valeur en est connue avec pleine srtreté par l'inscription
déchiffrée. Par celle raison le caractere Y fut sans aucune
hésitalion rapporté å la denomination de mati et non å celle
de eolh qui est encore tout incertaine,'" II faut pourtant y
remarqucr que l'alphabel des bracléates emploie la rune or-
dinaire de M pour m, el que le son d'un ni final n'en a sans
doute pas pu differer assez pour qif on fut tenté de faire choix
d'un caractere particulicr. A cela vient encore que la rune
A yr qui anciennemenl fut employée pour le son parliculier
de r final, el qui plus tard, pour la premiere fois pcut-élre
au 9® siécle, remplaca Fy, a souvenl celle forme renversée,
comme on le voit dans le codex exonicnsis, dans les alpha-
bels des runes germaniques - el méme dans les monnaies de
Northumberland. ^
' Das golhische Aiphabct Vulfilas und das Rnnonaiphabet.
Leipzis 1855 p. 21. ^ Wilhelm fiiimm, Uber deutsche Hunen
lab. I, IV. => Archæologia, London 1834, vol. XXV pi. XXXV.
INSCRIPTION DK I,A CORNE DOR 150
D.ins la pic-rrc niniqiie qiii nous n élé envoyée dii
Thelemark el que Vod conserve a Jægerspris en Sélande,
nous rcncontrons également celle rune. II y est ainsi å lire:
IXI'1)^-^'HF^^Y que je prélends qu'il faul inlerpréler: Iwgi
siin rialZar, Inge fils de Hall. Ce génilif du noui llallr
s'explique d'apres pinsieurs exemples analogiies que nous pré-
senlent les génilifs dalar, lierjar, salar, Haraldar, Sigurtiar el
encore d'aulres mols ou noms dont le génilif se lermine ordi-
nairemenl en s. Selon celle leclure la langue esl done l'ancien
nordique. Dans un Irailé lu dans l'avanl-derniére seance
annuelle de nolre Sociélé, M. C.F.Wegener a prouvé ' que
celle pierre a élé découverle en Norvége d'ou elle nous est
parvenue; il l'a conslalé avec une cerlitude irrécusable, de
sorte que ceux qui en onl pu avoir quelque doule, y pour-
ront alors S'en convaincre pleinement.
Comme chacune des Irois seclions de l'alphabct, Freys
ælt, Ilagals ælt ol Tyrs ælt, a probablemenl eu Imil runes,
il faut admettre, sans en douler, qu'il y a ou qu'il y a eu
M a l'endroit couverl par l'ansette.
Je nomme l'alphabel anglosaxon, en supposanl que les
runes diles anglosaxonnes qui ont été employées dans la
Grande-Bretagne, tirent leur origine des runes employées
aulrefois ici dans le Nord.
INSCRIPTION DE LA CORNE D'OR:
n<HmrrxRt!T i nmfi'^n i
ECHLEV OG OSUR IIULTInGOH
HURNO TVO V1g1)U.
Echlev ak Aslir (Eyleifr ok Aslyr) Ihltingar luirna Iva
(tvo) vigjiu.
' Annaler for nordisk Oidkyndisilicd 1850 p. 182-84.
IGO INSCRIPTION UE LA CORNE d'oR.
Les Hollingut's (llolstcinois) Eclilcv el Aslyr oiil inilié
ces deux cornes.
M'^HM^P', licHLEv, réponti au nom anglosaxon licglaf et
å l'islandais Eyleifr — (en anglosaxon: igland, eyland ; æcglea,
ccglea , campus iiisularis) ; de méme le mol anglosaxon
Ecg{je6w répond å l'islandais Ej{)j6tr. Le signe de dislinc-
tion apres p* doil élre regardé comme enlierement sur, el
la rune suivante de P doil par conséquent faire parlie du
mol suivanl PX, og, qui répond a -fhK ou hK, auk , uk,
des inscripUons en runes ordinaires nordiques.
P^TlY, OsTiR ou AsTiR, esl un nom propre d'homme
que je n'ai Irouvé ailieurs ni dans les anciens livres nor-
diques ni dans les inscriplions en runes, mais dans la com-
position il esl enlierement analogue å Asdis , å 0{jindisa ^,
et aux noms J>6rdis, l>6rfri(ir, liorålfr, Bergjjorr, Freygeir,
Freysteinn, Freygarår, Jarnger()r, Bryngerdr, Åsgerdr^, As-
hildf"'. A la formalion de ce dernier nom, ainsi qu'å celle
des noms Hildr, Alfbildr, Borghildr, Brynhildr, Gunnhildr,
Hagnhildr, Sæhildr, l)6rliildr, la déesse de la guerre a prélé
son nom, tout comme le dieu de la guerre a prélé le sien
au nom d'Aslir ou d'Aslyr qu'on rencontre ici, de méme
qu'a celui d'Angantyr.
H^htlCFY, Hyltingar, habitants de FIull ou de Hull.
Bredsdorff émet i'opinion, å la(|uclle plusieurs onl donné ad-
liésion, que ce mol designe les habitanis de Holstein, cl
Jacob Grimm reléve encore plus distinclemenl celle explica-
lion (provenant du mol gotbique ^^Holtingos" ou de l'ancien
nordique ^Jlyllingar") comme la plus jusle ou comme celle
conlrc laquelle il n'y aura rien a dire. II y a ccrlainement
plusieurs endroils en Danemark qui onl porlé ou qui porlenl
encore le nom de Holl (de hult^ signiliant massil de bois,
' Liljcgrcii, Rutiiiikunder, Slocldiolm 1833, n« 1005. '' Lilje-
gren I. c. nos 794^ 1000. •' llversu Moregr bygi^isli, cfz Uafn,
Ftirnaldar Sogur Noidrlanda 11 4.
INSCRIPTION DE LA CORNE D OR.
161
forel épaisse, sallus); cepcndiint a cel cndroil ou il est
qiiestion d'un Irésor si précieux, il ne peut gucre élre
queslion d'iino ville inoins cunsidérabic ni d'une forme; ces
sortes de noms de pcuples ou d'habilanls s'cinploienl d'ail-
leurs å designer ordinairenient les habilanls d'un paysage ou
d'un district, d'une ile ou d'unc groupe d'iles; il en est ainsi
des nriots: Grænicndingar, Borglirciingar, Brciiivikingar, Kat-
nesingar (de Kalanes en Écosse) , Orkneyingar (des iles
Orkneys). La proximilé du lieu de la Irouvaille, pres de
Hollselaland, le rend tres probable, si non tout-å-fait sur,
CC que j'aimerais bien å admetlre avec Jacob Grimm, que
Ton a ici en vue les habilanis de ce pays. La denomination
de Flyllingar a plus lard été changée par les habilanis du
Nord en celui de Hollsetar qui a le méme sens.
H^l^+f^, HURNo ou HORXA (comua) est regardé comme
l'accusatif pluriel de horni, mot masculin ^ de la méme signi-
ficalion qiic le horn aulrenienl usité. Les mols dérivés
hyrna, hyrndr, hyrningr confirmenl l'écriture de hurna.
Les runes finales ont été gravées å trails plus faibles,
par la raison que la place autour du bord de la corne n'y
a pu suffire. La méme raison explique pourquoi le graveur
de runes a du employer des runes liées en mode d'abré-
viation.
Le premier de ces caractcrcs runi(iucs doil, selon toute
probabilité, élro regardé comme désignant 'T et (>, liés de
manicre h former -i]^, c'est-a-dire f> placé ici en sens in-
verse; il faut par conséquent lire ici:
T^f^, Tvo, acc. m., de Iveir, tvær, Ivti, Dans les in-
scriplions en runes nordiques on rencontre plus souvent l'acc.
m. que l'on érrit Th+ ou th'l' '-', et dans la pierre runiquc
de Viby Runhull en Upland ^ "1^:% loh ou loa; a la présente
' cfz Sasia af IlroKi konun;;i (iaulrokssyni c. i?(), Hafn , lorii-
ald«r Sofiur Nor(\lan(ia III 140. ^ c.h Liljcfirc^n, Ruiuirkundci
nos 1133^ o2(i, Bb2. ^ cfz Hafii, Anliquiics do l'Oiii-nl p ir.7.
1850-1860.' 1 1
162 INSCRIPTION DE LA CORNE D OR.
inscription on pourrait aiissi lire, d'apres Tune des copics
T^P, too au lien de Ivo. Aprcs ce mot il n'y a aucun signe
de distinction, ou si un tel a été grave tres finement, on
ne l'a pas remarqué, de maniere qu'il n'a pas été reproduil
dans la copie.
MM)^, viGflu, 3° personne pluriciie de vigja {vigi,
vigda, vigt)', le graveur de runes s'est vu force d'abréger,
autant qu'il lul a été possibio, l'expression de ce qu'il a
voulu dire: l>MHf' : TF^F : P'IXI*)^, Jjessa två vigj)u. La place
ne permeltait pas de graver les deux runes XI* séparémoni,
ce qui explique pourquoi elles ont été liées en un seul ca-
ractcre forme de X et de t>. Le mot est å lire dans la
pierre de Glavendrup en Fionie ^ : por vigi })assi runar!
Que Thor bénisse ces runes! Dans l'ancienne Edda '^ lo
mot est employé dans la signification de celebrer un mariagc
1
OU de donner å un couple la bénédiction nuptiale.
11 n'est pas si rare de rcncontrer des inscriplions qui
annoncent la consécration de certains objets. On en (rouve
ainsi dans une couronne de lamelles d'or fin que l'on con-
serve au Musée de Munich, et qui ful trouvée en 1813 dans
un tombeau pres d'Armcnto, village de la Basilicate au
royaume de Naplcs. De pareilles couronnes furent souvenl
déposées dans les tombeaux, et l'inscriplion qu'on lit h cclle-ci
parait dater du 4° siccle avant J.-C; on y a nommé l'liomme
qui avait consacré la couronne; c'est ainsi que nous y lisons:
KPErøl2NI02 HØHKH TON :STHtI>ANON: Krithonios
consacra la couronne. -^
Pour prouver encore mieux la justesse de l'intcrprotn-
lion, et pour s'assurer que les caract{;rcs runiqucs Y et M
' Rafn, Antiquités de l'Orienlp. 193-94. ^ J,ryms liviSa 30, Kdda
Sæmundar liins fru5a II 197. ^ Celte belle couronne charsée de
son inscriplion a ('l(: dessin(''(' dans i'ouvra^c de J.Arnetli: Die an-
lilicn Gold- iiiiil SilbcrrnoiuMnfiite des K. K. Mini/.- und Antiluii-
Cabinelles in Wien, pi. XIII cfz p. 41-42.
INSCKIPTION DE LA COR^E D OH.
163
onl la vjilciir indiqiiéc- df r final cl de g|). on ruiivuic a
l'inscriplion de la brailéale liuiivée a Tiurkii pres de Carls-
ciuna'. OU un lil: t)IM?.tMRr\Ur t!i-f>^rHF<hR. + M . .
HMMXlFY<rk-HMfMXlirk ■ • •, qn^- j'intcrprele ainsi: f>6r (veri)
\)Xi iiiiiur helgljar (au lieu de helgaJKir) kuni
mygl)iul... Qu"a Thor ces runes (celles qiii viennent d'clre
cilées) soienl consacrées! Cliacune de ces douze runes a
été d'une valeur parliculiere pour le propriétairc de raniii-
lelle. Les mols qiii lerinincnt i'inseription sonl difOciles å
expliquer: mygj), serait-ce peut-élre clemenlia?
Les deux cornes n'ont pas été des cors de musique,
deslinés å en sonner; Tor nc se prcte pas a un parcil usage;
ce ne sont done ni des cors guerriers, ni des cors de chasse.
Toul seml)!c prouver qu'eiles oril du servir de cornes a boire,
dont i'orifice inférieur a été ferme å l'aide d"tin bouchon
fait de buls ou tl'iine aiilre subslance qui s'est perdue. lilles
onl en outre, comme nous l'apprend l'inscriplion, eu un
usage sacré en étant des vases initiés au temple.
On voil ainsi par la dite inscription que les deux IIol-
lingucs OU Holsteinois iichlev et Astir ont voué les deux
cornes, probablemenl comme des joyaux sacrés, å l'usage des
festins de sacriOccs dans le temple le plus proche. Selon
line tradition conservée dans les environs de Gallehus, il y
a eu dans l'antiquilé un bois sacré renfermant un temple,
probablemenl au méme endroit ou se trouvaient les cornes.
II y a done eu å eet endroit un temple principal dans la
partie méridionale de la peninsule, et les Holsteinois parais-
senl y étre venus du sud participer aux feslins de sacrilice
qu'on y a celebres aux grandes fétes de rannce. Ce temple
a pendant un lem|)S postéricur pu élre a|)|)elé Galdrahns
(dérivé de i/a/dr ou </a/, canlique cnchanteur) d'ou la ville
a peut-étre lire son nom.
Alias de rarchéologie du Nord lab. Vi n" 10«?.
11*
164 INSCRIPTION DE LA CORNE d'oR.
On se rappelle que la grande idole v;indalique de Svan-
tevil, an lempie d'Arcone dans l'ilc de Rugen, lenail å la main
droite une corne ornée de diverses especcs de mélal qtie le
prétre a la grande féle de l'année avait l'habiUide de remplir
d'hydromel ou de vin. ' Des cornes semblables el d'anlres
vases précicux ofTerts par des guerriers, des chefs et des
bommes riches, onl également servi d'ornements aux temples
(Ao/) de l'antiquilé des Scandinaves, ou ils onl servi h la
célébralion des feslins de sacriQce.
Nos anciennes sagas renferment plusiciirs rapports sur
celle espece de festins de sacrifice (blotveizlm-). Snorre iions
raconte ainsi d'un feslin de Thriindelag qui élait présidé par
Sigurd Lada-iarl et auquel tous les paysans prirenl pari. L'iarl
avait lui-méme dans celle occasion prélé au temple les vases
dont il fallait faire usage. Au milieu dti sol du lempie un
feu était allumé au-dessus duquel des chaudrons étaienl sus-
pendus, et quand les vases å boire eurenl élé remplis, il
fallait les presenter par-dessus le feu. Celui qui présidait
au festin devail bénir le vase rempli et lous les mels du
sacrifice. D'abord il fallait boire en l'honneur d'Odin, pour
qu'il donnål au roi la puissance et la victoire; ensuile on
porla le toast de Niurd el celui de Frey, pour faire accorder
une bonne année et les bicnfaits de la paix. Plusicurs avaient
alors l'usage de porter un toasl å leurs amis el leurs
parenis décédés, et ce loast élait celui du souvenir. Le roi
Hakon Adalsleinsfoslre (lils nourricier d'Adalslein) assista å
un grand feslin de sacrifice qui ful célébré a Lade (å Hloi^um),
et quand la premiere corne eut élé remplie, l'iarl Sigurd en
paria en Finiliant å Odin, aprés quoi il rendit raison au roi
en vidant la corne {af Jiurniiiu); le roi accepla la corne en
y laisant le signe de la croix. Quand un des assisianis de-
' Ini-'pns in æde simulacrum .... in dexlin rornu vario me-
lulli genere cxcullum geslabal, quod saccrdos sacrornni ejus pcrilus
annuatini inero prorunderc consueveral. Saxo I, 823-24.
INSCRIPTION DE LA CORNE d'oR. 165
inandait pourquoi le roi s'y pril ainsi, cl s'il n'avail pas en-
core rinlentioii d'aller å ToffrancJe, l"iarl répurulil: le roi fait
comme font lems leux qui croienl a leur force et a leur
puissance; il béiiil done sa corne en la vouanl h Thor, et
avant d'y boire, il y lit la marqiie dii martoaii. Par la re-
lation on voit que ce fut une corne dont on se servait dans
celte occasion en guise de vase a boire. ^
Les denx figures allachées å l'aide de rivcts å l'anneau
supérieur de la corne d'or, tout juste au-dessous des deux
noms de l'inscription , représcntent des gucrriers armés de
glaives et de boucliers; il parait hors de doule que ces figu-
res nous représentcnt Echlev et Astir eux-mémes, qui ont
ofTert les cornes et qui les a vouées å l'usage du temple.
L'identité du nom d'EcHLEv qu'on lit å l'inscription de
la corne d'or, avec le nom d'EcGLAF qui parait au drapa an-
glosaxon de Beowulf-, peul élre admise avec siireté. Les
recherches poursuivies constatent l'opinion émise par plusieurs
savants, selon laquclle ce précieux poeme héroique est base
sur un fond historique, et que les personnes y mentionnées
ont vécu ici dans le Nord, c'est-å-dirc en Danemark et en
Suéde, OU ils ont exercé des exploits mémorables. Le roi
Hrodgar, fils de Healfdene et frerc de Halga, passe pour étre
le roi Hroar, fils de Halfdan et frére de Helge, de qui la
saga de Rolf krake nous fait mention, et Higelac parait étre
Hugleik (Hugleikr) ^ dont nous parle la saga des Ynglingues, et le
méme å qui Grégoire de Tours et plusieurs écrivains francs
donncnt le nom de Chochilacus. Beowulf, qui est le heros
du poeme, accompagna Higelac dans l'expédition qu'entreprit
celui-ci contre les Hetvares (Chatuariens), dont on place la
' Ileimskrfnizla I, 139-40, 143; Foinmanna Sogur I, 35; cf/
Finn Mat-'tiusen, Runamu cl les runes, p. 400-10. ^ Le imni
d'Kylaf se renconlrc encore dans plusieurs documenls de la periode
anjilosaxonne, cf/. Citdex Dipl. aevi Saxon. op. Joh. RI. Kernbie 1. IV
10^3, 1044. ^ Fornaldar Sogur KorOilanda I, 3-lG, V3-L'8;
Heimskringla I, 30.
1(>6 INSCRIPTION DE LA CORNE d'oR.
[jalrie entre le Hliin et la Meiise. Iligelac périt dans le
combal (environ i'an 515) i, mais Beowulf revint dans le
Nord. A peine ful-il revenu iii!'!! eut occasion de reprcndre
les armes. II coiiriit au secoiirs de Ilrodgar, roi des
Scyldingues, contre Grendel, qui avait assailli le chateau du
dernier, et en avait enlevé et massacré une partie des gens
de sa cour. Lorsque Beowulf arriva au chateau de Heort,
l'orateur (hi roi (l^yle, probabiemcnt slallari ou maréchal de
la cour), Iluiiferd, fds d'Ecghif, iui suscita une querelle parce
qu'il ne pouvait soufTrir qu'aucun élre sous le Ciel gagnål
plus d'honneur ou de puissance qu'il n'en posscda lui-inéme.
Cependant comme Beowulf iit preuve de plus de courage et
d'inlrépidilé pour le combat qui aurait lieu, Hunferd Iui préta,
pour s'en servir contre son adversaire, les armes excellentes
qu'il possédait, el parmi lesquelles il y avail une cuirasse
artislement fabriquée et le glaive nommé Hrunling pourvu d'une
poignée forte, arme précieuse qui avait autrefois fait parlie
des trésors anciens légués par les aieux. Beowulf détia le
roi de donner å Hunferd un aulre glaivo ilhislre appartenant
au patrimoine de ses ancétres, tandis que lui-méme il se
servirait de Hrunling. '-^ Hunferd se repenlit alors des paro-
les orgueilleuses qu'il avait adressées pendant l'orgie å Beo-
wulf, el chacun des Scyldingues se fiaient encore a Iui. per-
suadés qu'il était doué d'un grand courage, malgré le peu
d'assislance qu'il avail offort a ses compatriotes pendant le
combat. Apres que Beowulf eut remportc la vicloire, il
pria Hunferd de reprcndre le glaive cl de porter de nouveau
' Gesta rcpum Francorum c. 19; cfz Reo\\ii!f, ed. Thorpe,
V. 4C98 sq. , 5819 sq. ^ v. 29[S sq. Ku nienlioniianl un
plaive que IJeowulf acquil au combat ol remit ensiiile a Ilrodgar,
roi des Danois, il est dit (v. 339li), que la poignée en étail de i'or
le plus pur, et qu'on y avait expliqué en pals de runes graves loul
droit, a Tusage do qni cotte prériciisc arme de fer a>ail d'abord élé
fabriquée.
INSCRIPTION DE LA CORNE d'oR, 1 G7
celte arme précieusc å latnc de fer, en ajoiitanl qiril con-
sidérait son cumpagnon d'urmcs comme valeiireiix et intré-
pide au combat.
Lorsqii'on examiiic bien la base historiqiie de cettc épopée,
il sera clair qu"un homme menlionné de la maniere comme
l'esl llimferd dans son rapport avec Becwuil prince des Geates,
et occupant iine position si éievée å la coiir dii roi des Da-
nois, malgré son pen de courage el méme aprés avoir man-
qiié de valcur el fait défaul de (idéiité envers ses compalrio-
tes en leur refusant son secours, a du elre d'une famille des
plus illustres puisqn'il a pu, dans de pareilles circonslances,
mainlenir sa position el sa célébrilé. II y a done assez de
probabilité pour admeltre que son pere Ecglaf a aussi du
élre un homme de puissance el de ricliesse. Dans le
poéme Hunfcrd esl nicntionné a plusiciirs reprises comme
jjfils d'Ecglaf", méme sans que son propre nom a ces en-
droils soil ajoulé. '
II n'esl guere possible de ranger les faits menlionnés
au poeme dans une succession de temps bien précise. La
chule de Higelac est rapporlée h l'an 515, el comme IJeo-
wulf élait alors son compagnon d' armes, les exploits exercés
par ce dernier au secours du roi des Danois et par consé-
quent aussi le séjonr de Hunferd a la cour de celui-ci, doi-
vent élre assignés å la premiere muilié ou au premicr quarl
du 6® siecle; suivanl celle supposition on esl en droit de
rapporter la vie d'Ecglaf le pere å la derniere moilié du 5®
siede. Ecglaf a surement élé d'origine danoise et chef puis-
sant d'une conlrée habitée par des Danois; l'indulgence avec
laquelle le poele anglosaxon fait menlion de son lils el lui
fait des élogcs méme aprcs ses preuves de manque de cou-
rage, fait supposcr q»ril a apparlenu h sa propre famille pa-
ternelle.
' V. 1003-4. Hunferd Ecglafes bcarn; v. 1965, ii935, StiL'O
seulement sunu (maga) Ecglafesj cf/ v. <i333, iJ!)80.
168 INSCRIPTION DE LA CORNE DOR.
Quaiit å l'idiome de l'inscription de la corne d'or, il pa-
rait qu'il n'a élé ni purcmcnt ou å peu pres golhique ni
apparlenant å un dialecle germanique, comme quelques-uns
l'ont prétendu, mais qu'il a cté tout-a-fait la méme langue
qiie les Islandais ont conservée dans l'Edda et les Sagas do
notre Scandinavie, c'est-å-dire purement ancien nordique, ou,
comme l'idiome des habitanis du Nord s'appelait a la haute
antiquilé, donsk tunga, langue danoise, å la scule exccption
du premier nom, qui dépourvu du r final, marque carac-
téristique du nominatif, appartient au dialecte anglique ou
ancien anglosaxon. Ce qui en est encore evident, c'esl que
les Holsteinois de méme que certainement aussi les habilants
de la contrée oii était le temple principal, et ceux de toute
la péninsule, å l'exception des Frisons et probablement du
peuple des dislricts méridionaux, ont å cette époque-lå parlé
danois, ce qui s'accorde tout-å-fait avec le rapport de Snorre
et d'autres écrivains islandais, lorsqu'ils citent expressément
le Saxland au nombre des pajs oCi régnait l'ancienne langue
nordique. '
La confronlation de l'inscriplion de la corne d'or avec
d'autres inscriptions de la méme espoce de runes, gravées
dans des objots d'antiquilé trouvés ici dans le Nord, dont
l'époque se laissc determiner avec un assez haut degré de
cerlitude, pourra également aider h dccouvrir Tépoquc h la-
quelle cette inscription puisse étrc rapportée avec quelque
probabilité. Je citerai seulemenl ici la grande trouvaillc
d'objels d'or déterrée å Broholm en Fionie, dont deux brac-
téatos font partie, a l'une dosqiielles une inscription runique
de la méme espece a cté gravée. Des indices incontestables
' Snorra Edda I 28-30: ,,ok urdu l)essar ættir fjolmonnar, at
umb Saxliiiul ok alll |)a(\in nm iioriirhalfur droiftiisk s\&, at jjoiira
tiinfin Asiam.inna var eiiiin liirifia uin oli l)e.ssi lond." Cfz Forn-
iii.iniia Scigur XI il'd; Rafn, Aniiquilcs de rOricnt, iiitroduclidii
p. XIV-XV.
INSCRIPTION DE LA CORNE DOR. 169
prouvent que ces deux hractéales noiis présenlent des imi-
tations de monnaies frappées par los siiccesseurs les plus
proclies de Conslanlin le grand, c'cst-å-dire des monnaies
du milieu du 4° siecle. Ces objels, et spécialement la brac-
téale cilée avec son inscription runiqne, ne pourra gucre
étre plus jeune que la derniere moitié du 5^ siecle, de inéme
qu'elle ne pourra pas y étre antcricure, ce que sembie en-
core confirmer la coTncidence des mémes ornemenls frappés
å l'aide d'un coin qu'on Irouve sur les divers objets de Bro-
holm, sur une garnilure en or découverte en 1839 pres de
Ruthsker dans Pile de Bornholm avec des monnaies byzan-
tines frappées par les empereurs Théodose II, Placide
Valeiilinien, Leon I, Procope Anthémius, Leon II el Zénon,
c'est-å-dire de l'espace de lemps de 408 jusqu'å l'an 491.
Un diadéme en or trouvé pres de Strarup au nord du Sles-
vig avec l'inscription gravée de ^^^)^ ^, LuJ)r 6, m'a paru pro-
venir du 6® siecle, et l'inscription MhKli X, Doris 6 ou l)6rir 6,
dans une boucle métallique couverte de lamelles d'argenl, la-
quelle a été trouvée a llimlingoie en Sélande, pourra bien daler
d'unc époque encore poslérieure. ' L'examen conlinué et
attenlif de ces inscriplions et d'aulres monumenls de Tanlicpiilé,
h coté desquels quclques-unes en onl été trouvées, et leur
confrontalion entre elles cunfirmeront sans doute ce que j'ai
déja annonce plus haut que l'inscription de la corne d"or
doit étre rapporlée å la derniere moilié du 5® siede.
Tout porte a croire que Echlev et Aslir ^ , qui ont fait
don (le joyaux si précieux et si riches au lempie principal
' Nordisli Tidsskrift fur Oldk. II, p. 184-01', tab. I, (ifj. 4-5.
Atlas de {'archcolo^iit' du Nitrd, lah. 1 ii" G, II; Aiiiialcr for nordisk
Oldkyndighed 183C-I837 p. 343-4G, lab. Vil (ig. 10 h; 184^-1843
p. 165, tab. VII (iy. 69, p. 167-71, tab. Vlli (i:;. 1. ^ Troincr
des traces de noms de ville en Ilolslein, (pii pourraient étre déri>f.s
de qiichpriin des noms do pcrsoiinos lioltiii;:iii('iis i|iii rrjiiniil dans
170 INSCRIPTION DE LA CORNE d'or.
(.hl Jutland méridional, ont élé des seigneiirs richcs et puis-
sanls. Un trésor semblable å celiii qu'ils ont ainsi voué au
temple serait un don rare et précieux k tout temps, mais
sui'tout å celui-la, oii l'or élait d'un prix si élevé, et ou un
Iravail si exquis n'élait å la portée que des hommes tres
riches et tres haut placés dans la société.
Si l'on est d'accord avec moi qu'il y ait beaucoiip de
vraisemblance å admettre: que l'inscription de la corne d'or et
le nommé Echlev dont il y est queslion, sont contemporains
du pere du compagnon d'armes de Beowulf, c'est-å-dire du
pere de Hunferd qui porlait le méme nom d'EccLAP, on
conviendra aussi qu'il n'esl guére probable qu'il y ait eu å
un seul et méme temps plusieurs personnalilés eminentes du
méme nom, de sorte qu'il faut admcltrc que c'est un seul
el méme homme dont le nom parait å la corne d'or å colé
de celui de son frére, de son parent ou de son ami Aslir,
et dans le poeme héroique anglosaxon, oii l'on chante les
exploils du fils avec le prince des Geates.
Cet Ecglaf ou Eyleif a done, å ce qu'il parait, été le
chef des Danois méridionaux, des Suå-Dene, dont il esl
queslion dans le poeme, et qui å celte époque, c'esl-å-dire
au 5® siécle, ont habité lo Holstein.
Copenhague, le 16 avril 1857.
rinscriplion de la corne d'or, c'est lå un essai que nous pri^férerons
de ceder å MM R. de Liliencron, K. Mulieiihoff ou å queique aulre
de nos collaboraieurs ullcmiinds qui connaissent niieux que nous les
localilcs du duché et les ancicns nonis de lieu ou perdus ou alté-
rés. Un lel savanl pourra le plus facilcmcnl découvrir ou le plus
suremenl indiquer loules les allusions possibles h un ancien chateau
d'Eclevesborg ou d'Eclevesthorp, ou h une seigneurie de l'aniiquilé
qui ait pu porter le nom d'Oslirsgard ou d'Aslirholte li se pour-
rait ainsi que plusieurs des villes qui porlonl le nom de llolling-
s(ed, eussent tiré icurs nonis de Hollinfiues, qui ;1 une époque éloi-
gnée se sont élablis hors des limiies du pays liabité par des
llolsteinuis.