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Full text of "Texte explicatif de l'atlas de l'archéologie du nord, publié par la société royale des antiquaires du Nord"

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T  E  X  T  E 


EXPLICATIF  DE 


L'ATLAS  DE  LARGHÉOIOGIE 

DU  NORD, 

PIJBLIl; 

PAK 

LA  SOCIÉTÉ  ROrALE 
DES  ANTIQUAIRES  DU  NORD. 

(EXTRAIT    des   MÉJIOIRES   DES   ANTIQUAIRES    DU    NORD.) 


COPENIIAGUE. 

DE    L'IMPRIMERIE    DE    THIELE. 
1860. 


'  / 


T  EXTE 


EXPLICATIF  DE 


L'ATLAS  DE  L'ARCHÉOLOGIE 
DU  NORD, 

PUBLIÉ 

PAR 

LA  SOCIÉTÉ  ROYALE 
DES  ANTIQUAIRES  DU  NORD. 

(EXTRAIT  DES  MÉMOIRES  DES  ANTIQUAIRES  DU  NORD.) 


COPENHAGUE. 

DE  L'IMPRIMERIK  DE  THIELE. 
18G0. 


TEXTE  EXPLICATIF  DE  L'ATLAS  DE  L'ARCBÉOLOGIE 

DU  NORD 

REPRÉSENTANT  DES  ÉCHANTILLONS  DE  l'aGE  DE  BRONZE 
ET  DE  l'aGE  de  FER. 


RENSEIGNEMKNTS  SUR  L'ORIGINE  ET  L'EXECUTION 
DE  L'ATLAS. 

L'iNSTiTUT  hislorico-archéologique  du  Nord  ne  s'occupe 
pas  cxclusivcment  de  l'édilion  et  de  l'inlerprélalion  des  an- 
dens manuscrits  islandais  et  scandinaves.  Ses  travaux  em- 
brassent  tout  ce  qui  pourra  aider  å  mettre  en  lumicre 
Pidiome,  l'liistoire  et  les  anliquités  du  Nord.  Les  monuments 
de  l'anliquité  en  general  forment  ainsi  l'objet  de  ses  etudes 
et  de  ses  recherches,  et  c'est  en  répandant  de  l'inlérét  pour 
la  science  archéologique  de  tout  le  Nord  qu'elle  låche  de  par- 
venir  å  atteindre  plus  tot  le  but  qu'il  s'est  propose.  Pen- 
dant les  premieres  années  apres  la  créalion  de  la  Sociélé, 
il  lui  fallait  cependant  se  borner  å  s'occuper  uniquement  de 
son  but  principal,  c'est-å-dire,  de  Tcdition  des  anciens  ma- 
nuscrits. Des  que  les  circonslances  le  permcttaient,  on 
s'empressait  de  donner  a  ses  elTorts  l'étendue  plus  vaste 
dont  nous  avons  déjå  fait  menlion. 

A  dater  de  l'an  1836,  c'esl-å-dire  pendant  un  espace 
de  21  ans,  les  revues  archéologiques  de  la  Sociélé,  commen- 
cées  déjå  antérieuremcnt  å  ccUe  époque,  paraissenl  sous  un 
format  plus  grand  qu'on  jugera  convcnable  de  mainicnir. 
Les  mémoires  ou  l'on  admel  des  rcchercbes  historiqucs  et 
archéologiques,  doivcnl,  pour  édaircir  les  faits ,  ofTi  ir  souvent 


b     TEXTE  EXPLICATIF  DE  L  ATLAS  DE  L  ARCHEOLOGIE  DU  NORD. 

des  cartcs  et  surloiit  des  dessins  d'objels  et  de  monu- 
nienls  appartcnant  å  l'antiquité,  Ce  sont  de  pareilles  con- 
sidérations  qui  ont  amené  l'augmentation  du  format.  Ce- 
pendant  nuiis  ne  croyons  pas  devoir  l'agrandir  davantage, 
piiisque  l'usage  des  ouvrages  serait  alors  moins  commode  en 
méme  temps  que  les  frais  en  seraient  plus  considérabies. 
II  y  a  néanmuins  plusieurs  objets  archéologiques  qui  nc  se 
iaissent  pas  representer  d'une  maniére  suffisante  å  l'aide  de 
dessins  fails  sur  une   mesure   si   reslreinte. 

L'Inspecteur  du  Musée  des  Antiquités  du  Nord,  mon 
excellent  collaborateur,  M.  C.J.Thomsen,  avait  depuis  bien 
des  années  fait  recueil  de  matériaux  d'un  apercu  sur  les 
bractéates  en  or  de  la  Scandinavie,  ouvrage  auqucl  ses  etudes 
numismatiques  devraient  donner  une  importance  augmenlée. 
Je  ne  voudrais  rien  omettre  de  ce  qui  est  en  mon  pouvoir 
pour  faire  paraitre  eet  ouvrage  d'une  maniére  satisfaisante. 
Mais  plusieurs  des  bractéates  sont  de  nature  å  ne  pas  per- 
mettre  une  représentation  diminuée,  et  considérant  en  outre 
combien  l'apercu  synoptique  gagnerait  par  le  rapprochement  de 
plusieurs  de  ces  objets  dans  une  méme  planche,  jc  proposai 
å  l'auteur  de  les  publier  dans  un  atlas  séparé  in  4to  impe- 
rial. 11  est  clair  que  les  frais  en  seraient  considérablement 
agrandis,  mais  je  n'y  trouvais  pas  un  motif  d'abandonner 
mon  plan  en  songeant  que  eet  ouvrage  est  d'une  espéce  toute 
particuliere  et  qu'on  ne  manquerait  pas  a  l'avenir  de  l'ac- 
cueillir  comme  un  souvenir  précieux  de  ce  digne  archéologue 
qui  ne  s'est  pas  occupé  å  écrire  beaucoup  de  livres  ou  de 
grands  mémoires,  mais  dont  les  elTorts  n'cn  ont  pas  moins 
été  consacrés  au  développement  des  etudes  archéologiques, 
justice  que  la  postérité  lui  rendra  aussi  pleinement  que  le 
font  ses  contemporains.  II  donna  adhésion  å  ma  proposition 
mais  å  la  condition  expressc  qu'on  admeltrail  aussi  dans  eet 
atlas  des  représentations  d'autres  objets,  savoir  des  échanlil- 
lons  de  Tåge  de  bronze,  alin  qu'on  offrit  å  colé  des  travaux 


TEXTE   EXPLICATIF    DE    L  ATLAS    DE    L  AUCHEOLOGIE    DU    NORD.  / 

bruls   et  sans  gout  de   Tage  de    ler    des    preuvcs    du    incillciir 
gout   et  de  l'art  plus  dévcloppé  de  ce  lemps  plus  reculé. 

A  lu  proposition  de  la  Coinmission  adminislralive.  la 
Sociélé  décida  en  1845  qu'un  paieil  alias  in  4lo  imperial 
serail  public,  et  dans  les  rapports  annuels  on  rendail  conipte 
de  l'élaboration   et  du   progres  de  l'ouvrage, 

Nolre  Sociélé  comple  parmi  ses  Membres  les  professeurs 
de  l'Académie  des  beaux-arts,  M.  J.  L.  Lund,  peintre  d'liis- 
toire,  et  M.  G.  F,  Fletsch,  archilecte,  dont  la  collaboralion 
nous  laissera  toujours  des  souvenirs  agréables.  Déja  aupa- 
ravant  ils  nous  avaient  mis  en  rapport  avec  plusieurs  de 
leurs  éléves  habiles,  å  qui  soiit  dus  plusieurs  des  dessins 
dont  los  premicrs  volumes  des  ouvrages  arcbéologiques  de 
la  Sociélé  ont  été  ornes.  Nous  citerons  parmi  ces  collabo- 
rateurs  MM.  Guillaume  Gerlncr  el  Thcophile  Hansen  qui  avec 
d'autres  jeunes  arlisles  de  la  ménie  époquc  ont  enrichi  nos 
recucils  de  dessins  précieux.  Ils  avaient  déjå  alors  signalé 
leur  debut  d'une  maniére  pleine  d'espérance  propre  a  laire 
pressentir  la  reputation  qu'ils  ont  acquise.  Les  dessins  de 
l'atlas  ont  élé  exéculés  par  d'autres  arlisles  non  moins 
habiles;  quclques-uns  des  dessins  des  bracléatcs,  ceux  sur- 
tout qui  nous  sont  parvenus  de  l'élranger,  sont  dus  å  des  ar- 
lisles qui  n'ont  pas  lous  élé  nommés,  mais  la  pluparl,  lanl 
des  bracléates  que  des  aulres  objels,  proviennent  des  artistes- 
peintres  danois  MM.  Chr.  Zeuthen,  G.  lIolFmann  et  Jules 
Magnus   Petersen. 

La  gravure  en  acier  des  Irois  premieres  planches  de 
bractéales  fut  commencée  par  M.  P.  C.  Schiiler,  graveur,  qui, 
å  la  grande  satisfaction  des  connaisseurs,  avail  déjå  grave 
plusieurs  des  planches  piibliécs  auparavant.  L'ouvrage  ainsi 
commencé  fut  cnsuite  lerminé  par  M.  G.  Ilofi'uiann,  archilecte 
et  graveur,  qui  a  grave  aussi  toutcs  les  autres  planches,  å 
l'exceplion  de  la  lab.  IV''  cl  de  la  lab.  V°  dont  la  gravurc 
est  due   au   burin   de  M.  W.  Eckersberg. 


8  TEXTE    EXPLICATIF    DE    l'aTLAS    DE    l"  ARCH  KOLOGIE    DU  NORD. 

Le  texle  original  servant  å  l'explication  de  Pallas  et 
rédigé  en  danois,  parut  d'abord  dans  les  Annaics  de  l'archéo- 
logie  et  de  l'histoire  du  Nord,  1855  et  1856,  auxqiielles 
noiis  renvoyons  tous  ceux  qtii  désirent  avoir  de  plus  amples 
renseignements.  On  y  trouvera  cités  les  numéros  sous  les- 
quels  les  objets  ont  été  inscrits  dans  le  Miisée  des  Antiquilés 
du  Nord  et  décrits  dans  ses  protocoles,  pourvu  qii'iis  appar- 
tiennent  å  cette  collection. 

Copenhague  le  30  juin   1857. 

C.  C.  Rafn. 


SUR  LES    ARMES    DATANT   DE   L'AGE   DE   BRONZE 
DU  NORD,  PAR  C.  C.  Rafn. 

En  1830  je  fus  nommé  Membre  de  la  Commission 
Royale  pour  la  conservation  des  antiquilés.  J'eus  des  lors 
occasion  de  connaitre  plus  å  fond  le  Musée  des  Antiquilés 
du  Nord,  et  spécialement  ragrandissement  succcssif  qu'il 
oblint  pendant  la  serie  des  années  suivantes.  Avec  la  bien- 
veillanle  permission  de  la  direclion  supérieure  des  colleclions 
publiques,  M.  Edvin  M.  Thorson  se  chargca,  å  mon  invilalion, 
de  faire  les  extrails  nécessaires  concernant  les  armes  en 
bronze  d'aprés  les  protocoles  du  Musée,  et  les  employés  de 
celui-ci  s'empressaicnt  de  lui  offrir  leur  assistance  pour 
l'achcvement  de  celle  tåche.  Les  dessins  avaient  déjå  de- 
puis  longtemps  été  graves  et  classés,  de  sorte  que  dans  le 
texte  explicatif  il  fallait  suivre  l'ordre  dans  loquel  ils  avaient 
été  ranges  aux  planches,  quoique  les  resultats  amenés  par 
la  considcration,  l'examen  et  la  confronlalion  de  plusieurs 
objets  provcnant  de  cctte  époque  remarquable  el  myslérieuse 
ne  manqucnt  ccrtainemcnl  pas  de  nous  metlre  a  méme  d'en 
distinguer  certaines  periodes,  si  on  n'élait  pas  déjå  aupara- 
vanl  en  élal  de  le  faire. 


SCR  LES  ARMES  DATANT  DE  LAGE  DE  BRONZE.        9 

Les  ouvrages  archéologiques  publiés  par  la  Sutiété  nous 
offrenl  plusieurs  arliclcs  précieux  sur  des  objcts  provenant 
de  Page  de  bronze,  et  a  l'avenir  on  pourra  s'atlendre  a  en 
avoir  encore  d'autres  propres  a  nuus  odrir  plus  d'éclaircisse- 
menls.  Nous  nous  bornerons  dans  ces  pages  a  donner  les 
explications  indispensables  å  bien  cnlendre  les  parlies  que 
nous  présente  i'atlas.  Pour  les  délauts  qu'on  puisse  dé- 
couvrir  dans  ces  extraits,  je  souhaile  qii'on  s'en  lienne  å 
moi,  tandis  que  ce  qu'il  y  a  d'avantageux  doit  étre  considéré 
comme  le  fruit  des  elTorls  de  la   collaboration. 

I.      IIACHES  ET  MARTEAUX. 

Tab.  B  I  n°  1-2,  hacbes  longues  de  7  pouces  et  semblaLles 
å  celles  qu'on  emploie  habitueliement,  mais  avec  des  orne- 
ments  en  forme  de  pointes  sur  les  cotés  et  le  bord  supérieur; 
le  n°  2  nous  ofTre  en  outre  des  feuilles  larges.  Elles  sont 
couvertes  d'une  belle  paline  verte.  Celle  du  Uo  2  qui  pese  d'en- 
viron  quatre  livres,  a  été  découverte  en  1833  dans  le  champ 
d'Uhe  appartenant  å  la  paroisse  deRinggive,  bailliage  de  Veile. 
Confér.  Nordisk  Tidsskrift  for  Oldkjndighed,  II,  p.  271. 

Quelques-uns  des  objels  représentés  ont  été  déposés  au 
Musée  aux  anciens  temps  sans  que  le  lieu  ou  ils  ont  été  trou- 
vés  ait  été  indiqué  ou  cité.  Cependant  on  pourra  avec  assez 
de  ccrlilude  admeltre  que  ces  objels,  y  compris  la  hache  du 
no   1,   onl  été  trouvés  ici   en  Danemark. 

N°  3,  marteau  en  forme  de  hache  ayanl  le  Irou  ou 
s'adaptera  le  manche  vers  le  milieu;  il  est  long  de  6  pouces 
danois,  mais  le  tranchant  en  a  été  ébréché.  La  tele  en  est 
plate  et  élargie.  ol  la  furnie  en  est  semblable  å  celles  en 
pierre  que  nous  présente  Nordisk  Tidsskrift  for  Oldkyndighed, 
tab.  IV,  lig.  40,  45.  Sur  les  deux  flanes  plus  élroits  il  est 
orne  de  cinq  raies  paralléles ,  dont  celle  du  milieu  el  les 
deux  aux  extrémités  sont  eannelécs  aux  environs  du  Imu  au 
manche.  Sur  les  deux  cotés  de  ce  dernicr  il  est  plat,  cl  les 
deux  Dancs  larges    ont    des    oniements    composes    de    pointes 


10       SUR  LES  ARMES  DATANT  DE  LAGE  DE  BRONZE. 

enfoncées.  II  fut  Irouvé  en  1840  dans  un  tumulus  au  chainp 
de  Rcirsmose,  h  un  demi  mille  de  la  mer  d'ouesl  pres  de 
Grærup,  å  la  paroisse  d'Aal,  du  bailliage  de  Ribe  en  Julland. 
11  était  couché  au  fond  du  tumulus,  et  le  manche  qui  y  élail 
encore  mais  qui  lomba  en  poudre  des  qu'on  y  toucha,  élait 
entorlillé  d'un  fil  d'or  en  forme  de  spirale  pesant  d'une  once 
3/,6,  et  dont  le  metal  est  au   titre  de  20^12  carals. 

N"  4,  grande  hache  ornée,  d'une  longueur  d'environ 
16  pouces  et  ayant  le  Iranchant  élargi  en  demi-lune  et  large 
de  10  pouces.  Des  fragments  considérables  de  deux  grandes 
haches,  å  peu  pres  d'une  méme  forme,  furent  trouvés  en 
1838  å  Brondsted  de  la  paroisse  de  Gaverslund  au  bailliage 
de  Veile  en  Jutland.  La  découverte  en  fut  faite  par  l'en- 
levement  d'une  grusse  pierre  qui  s'opposait  au  labourage  du 
champ.  Ils  étaient  å  environ  une  aune  de  la  pierre  et  å 
une  aune  au-dessous  de  la  surface.  Ce  fut  en  crcusant  la 
terre  autour  de  la  pierre  que  le  paysan,  propriétaire  du 
champ,  les  découvrit.  A  coté  il  y  avait  des  traces  d'osse- 
ments  rongés  et  un  manche  en  bois  pourri  d'une  longueur 
d'environ  18  pouces  et  entouré  de  cinq  ou  de  six  anneaux 
qui  étaient  pourtant  tellcment  rongés  par  la  rouille  qu'ils  ne 
supportaient  pas  le  contact.  Ces  haches  sont  d'un  Iravail 
fini.  Le  trou  ou  s'adapterait  le  manche,  se  ferme  en  haul 
par  un  boulon  Irés  elegant,  el  en  arriere  la  tete  a  été  rem- 
placée  par  un  aulre  bouton  semblable.  Le  long  des  flanes  il 
y  a  des  ornemenls  enfoncés  en  forme  de  perles  ou  des 
creux  en  forme  d'anneaux  qui  ont  au  milieu  un  bouton  sail- 
lant,  et  qui  ont  eu  comme  en  marqueterie  des  lamelles  d'or 
dont  quelques-unes  y  reslent  encore.  Vers  le  tranchant 
la  serie  des  ornemenls  se  partago  en  deux  branches 
s'écartanl  le  long  des  deux  cotés  de  la  parlie  élargie, 
de  maniere  que  les  ornemenls  vont  toujours  en  diminuant. 
Ces  deux  haches  elegantes  portent  en  oulre  des  ornemenls 
en  forme  de  flammes  en  zigzag  et  fails  au  tour  ou  en  creux 
de  la  méme  espcce  que  nous  ofl'rent  plusicurs  des  plus  beaux 


SUR     LES     ARMES     DATANT     DE     l'aGE     DE     BRONZE.  11 

objets  en  bronze.  Au  Irou  dii  manche  on  voit  encore  des 
débris  d'un  manche  en  bois  de  chéne.  Ces  haches  ont  été 
faites  en  tonte  sur  un  nujaii  oii  un  reuiplissage  de  terre 
grasse  qui  traverse  toute  la  hache  jusqu'au  Iranchant,  ce  qui 
montre  å  la  fuis  le  désir  d'économiser  du  mélal  et  l'habileté 
du  fondeiir.  Le  remplissage  et  la  circonstance  partirulicre 
d'un  Iranchant  non  aiguisé  semblent  prouver  que  ces  objets 
n'ont  pas  clé  emplojés  en  guise  d'armes,  mais  plutot  en 
signe  de  commandement  en  chef,  de  mémc  qu'on  a  introduit 
plus  lard  le  båton  de  maréchal,  ou  peut-étre  ont-ils  eu  une 
destination  sacrée  en  servant  d'orneinents  d'idoles  å  l'instar 
des  hathes  en  cuivre  que  le  prince  Magnus,  fils  du  roi  Ni- 
colas, enieva  en  1129  dans  une  ile  de  la  Suéde  å  un  temple 
d'idole  consacré  dans  l'anliquité  au  dieu  Thor:  ^,malleos 
quos  Joviales  (j>6rshamrar)  vocabant'"'  (Saxon,  lib.  XIII, 
p.  630).  Par  le  rapport  qu'on  en  a  fait,  on  apprend  jusqu'å 
quand  l'usage  sacré  des  objels  d'une  periode  anlérieure  s'est 
maintenu  dans   l'åge  de  fer. 

No  5,  grande  hache  ornéc  et  massive,  longue  de  15 
pouces,  parfaitement  bien  conservée  et  d'un  travail  tres  exquis. 
Sur  le  devant  elle  se  termine  en  un  tranchant  demi-rond 
mais  qui  n'est  pas  aigu ,  et  en  arriere  elle  aboutit  en  un 
bouton  rond  et  poinlu  fait  au  tour.  Le  trou  au  manche  est 
allonge  des  deux  colés  et  d'un  diametre  d'un  pouce  et  demi, 
de  sorte  que  le  manche  a  du  élre  d'une  épaisseur  assez  forte, 
convenable  å  une  hache  tres  lourde  pesant  de  sept  livres. 
Sur  les  cotés  il  y  a  des  ornemenls  en  spirale  tracés  paralle- 
lement  au  tranchant,  tres  réguliers  et  s'emboltant  l'un  dans 
l'autre,  et  en  outre  des  ornements  en  forme  de  flammes  en 
zigzag,  bordes  de  raies.  lin  plusieurs  autres  endroils  il  y  a 
d'aulres  embellissements  cxécutés  d'aprcs  le  gout  de  ceux 
qu'on  apercoit  sur  des  objets  provenant  de  l'åge  de  bronze. 
Celte  hache  est  la  plus  lourde  en  bronze  que  l'on  connaisse, 
et  l'on  prétend  qu'elle  a  été  employée  par  un  commandant 
en    chef.      Deux    autres    haches    semblables    a    celle-ci    mais 


12  STIR     LES     ARMES     DATANT    DE     l'aGE     DE     BRONZE. 

moins  grandes  et  muins  ornées,  sont  con>,ervées  l'une  dans 
la  collcction  dii  pastcur  Bruzélius  å  Loderup  en  Scanie,  et 
l'autre  au  niusée  de  Breslaii;  cette  derniére  fut  trouvéc  en 
1802  aux  environs  de  Rosenthai  pres  de  Zoftenberg  en  Si- 
lésie,  et  Busching  nous  en  a  donné  le  dessin  dans  ^^Heid- 
nische  AUerlhiimer  Schlesiens".  Ces  deux  h.iches  sont  pour- 
tanl  bien  moins  grandes;  celle  de  la  Scanie  n'a  que  11  pouces  et 
celle  de  la  Silésie  n'en  a  que  9.  L'objct  remarquable  qu'on  a 
représenté  ici,  fut  trouvé  en  1833  dans  File  de  Storo  appar- 
tenant  å  la  paroisse  de  Krogsbolle  au  bailliage  d'Odensé,  å 
l'extrémité  septentrionale  de  l'ile  de  Fionie.  en  face  d'Asko, 
å  environ  50  pas  du  bord  de  la  mer;  on  la  découvrit  en 
creusant  la  terre  jusqu'å  une  profondeur  de  deux  aunes  pour 
l'élévation  d'une  digue;  elle  était  placée  å  une  aune  au-des- 
sus  du  niveau  de  la  mer.  Il  est  å  remarquer  qu'on  ne  trouve 
aucune  espéce  de  lumulus  dans  cct  endroit  ni  dans  aucun 
autre  lieu  de  ces  iles. 

II.     POINTES  DE  FLÉCIIES. 

Tab.  BI,  n°  6-9,  pointes  faconnées  de  maniere  å  étre 
emboilées  dans  le   manche. 

No  6-7,  pointes  longues  de  3  pouces;  on  ignore  l'en- 
droit  oia  la  premiere  a  été  Irouvée,  mais  la  seconde  ful  trou- 
véc en  1827  au  haut  d'une  urne  remplie  d'ossemenls  bruiés, 
Saquelle  fut  déterrée  aux  environs  de  la  ville  de  Vordingborg, 
au  midi  de  la  Sélande. 

N°  8,  longue  d'environ  2  pouces  et  demi;  elle  a  été 
trouvée  en  1838  å  colé  d'un  bouton  double  embelli  d'orne- 
ments  relevés  sur  le  devant  d'une  aiguille  å  bouton  recourbé 
et  de  pliisicurs  anncaux  placés  au  haut  d'urnes  sépiilcrales 
remplies  de  cendres  et  de  terre,  et  déposées  dans  une  petite 
biere  au  fond  d'un  tumulus  au  champ  de  corvée  de  FusingiJ 
de  la  paroisse  d'Aalum  au  bailliage  de  Viborg. 

N°  9,  longue  de  2  pouces  el  demi;  trouvée  en  1825 
å  coté  d'une  pincette    avec   des    ornements    en    crcux,    d'une 


SCR  LES  ARMES  DATANT  DE  L  AGE  DE  BRONZE. 


13 


aiguille  carrée  en  hånt  et  propre  å  étre  emboitée  dans  un 
manche,  et  d'tin  couteau  a  poignée  recourbée;  le  tout  étail 
placé  au  haut  d'une  urne  en  argile  rougeåtre  rcmplie  d'osse- 
menls,  réduits  en  cendres  et  déposée  å  Teglhoi,  å  environ  300 
pas  au  midi  du  lac  de   Viborg. 

N°  10-12,  faites  de  maniere  å  entourer  le  manche  ou 
å  y  étre  attachées  å  l'aide  d'une  enveloppe  speciale. 

N°  10,  longue  de  deux  pouces  el  formée  d'un  morceau 
de  bronze  en  forme  de  lancette;  en  bas  elle  est  recourbée 
comme  pour  saisir  le  manche;  elle  fut  recue  en  1844,  avec 
plusieurs  objels  d'antiquité  dont  quelques-uns  étaicnt  en 
bronze  et  qui  ont  été  trouvés  dans  la  contrée  de  Jægerspriis, 
en  partie  dans  des  urnes  déterrées  dans  le  champ  de  Thors- 
lov  appartenant  å  la  paroissc  de  Gjerliiv  et  dans  les  champs 
de  Draaby  et  de  Nedre  Draaby,  de  l'arrondissement  de  Horn 
au  bailliage  de  Frederiksborg  en  Sélande.  Conférez  la  Revue 
des  Antiquaires  du  Nord  ^^Antiquarisk  Tidsskrift",  1843- 
1845,  p.  129. 

No  11,  pointe  qui  n'a  qu'un  pouce  et  demi  de  longueur; 
l'extrémilé  d'en  bas  en  est  entourée  d'un  ruban  en  bronze  qui 
parait  avoir  servi  å  l'attachcr  au  manche;  elle  a  été  trouvée 
en  1838  avec  un  glaive  en  bronze  long  de  27  pouces,  une 
épée  imitée,  une  petite  scie,  des  fragments  d'aiguilles  et 
des  perles  d'ambre,  au  fond  d'un  tumulus  du  champ  de  Var- 
ming,  de  la  paroisse  de  Seem  au  bailliage  de  Haderslev  du 
duché  de  Slesvig. 

N"  12,  longue  d'un  pouce  trois  quarts,  enveloppée 
d'un  ruban  en  bronze  en  forme  de  spirale  propre  å  saisir 
le  manche. 

III.     LAMES  D'ÉPIEU  OU  POINTES  DE  LANCE. 

Tab.  BI,  no  13-21,  différenles  en  grandcur  et  en 
forme  dont  quelques-unes  ont  des  orncments  sur  la  partie 
inférieure  dans  laquelle  s'cmboitait  le  manche  en  bois. 


14  SCR    LES     ARMES     DATANT    DE     l"aGE     DE     BRONZE. 

N"  13,  longue  de  3  pouces  et  troiivée  en  1842  pres 
de  Skagen  dans  le  Jutland  septentrional. 

No  14,  18,  19;  en  creusant  un  champ  pres  du  vil- 
lage  de  Midskov  de  la  paroisse  de  Mesinge  au  bailliage 
d'Odensé  en  Fionie,  on  fit  en  1836  iine  Irouvaille  de  plu- 
sieurs  objets  en  bronze,  entassés  å  un  seul  coup  de  béche 
au-dessous  du  gazon,  mais  sans  aucune  espece  de  soin  ap- 
parent  pour  les  conserver  ou  les  retrouver;  il  y  avait  parmi 
ces  objets:  iine  tres  belle  pointe  de  lance  (n°  18),  longue 
de  10  pouces  et  derai,  ayanl  les  colés  d'une  forme  insolite, 
å  trois  raies  en  relief;  la  douille  ou  le  tuyau  du  manche 
dans  lequel  s'emboitait  le  manche  en  bois,  est  orne  d'une 
Iriple  serie  d'anneaux;  cinq  pointes  de  lance  plus  petites,  dont 
l'une  (n"  14)  est  longue  de  6  pouces,  tandis  que  l'autre  (n°  19) 
n'en  a  que  5  et  derai;  le  bout  en  bronze  d'une  hampe 
d'épieu;  il  est  long  de  3  pouces  et  demi  et  å  peu  pres  de 
la  forme  d'un  ciseau;  une  boucle  en  forme  de  lunelte  em- 
bellie  d'ornements  annulaires;  un  couteau  courbe,  deux  vases 
de  bronze  de  l'espece  qui  est  å  couvercle,  et  formes  de 
maniere  å  se  laisser  fermer  å  l'aide  d'un  verrou  traversant 
deux  oreillettes;  tout  en  bas  il  y  a  encoro  un  ornement  par- 
ticulier  qui  semble  provenir  des  ornements  annulaires.  Ces 
deux  vases  renfermaient  une  quanlité  de  fragments  en  bronze 
de  celtes  (voir  Guide  to  Northern  Archæology  by  the  R.  S. 
N.  A.,  ediled  for  the  use  of  English  readcrs  by  the  Earl  of 
Ellesmere,  p.  59);  å  en  juger  par  les  brisures  qui  ont  l'air 
d'étre  vieilles,  il  faul  croire  que  ces  objets  ont  été  destinés 
å  élre  refondus.  Comme  il  y  avait  des  rebuls  de  fonte  å 
coté  de  tous  ces  fragments,  il  est  tres  probable  que  cette 
trouvaille  nous  présente  le  reste  du  fonds  d'un  ouvrier  en 
metal. 

No  15,  pointe  d'un  dard  leger,  longue  å  peu  pres  de 
16  pouces,  d'un  beau  travail,  mince  et  tout-å-fait  creuse, 
trouvée  en  1826  pres  de  Haarby  du  bailliage  d'Odensé  en 
Fionie. 


SUR  LES  ARMES  DATANT  DE  l'aGE  DE  RRONZE.       15 

N"  16,  pointe  de  I;ince,  longne  de  10  pouccs,  ornée 
en  bas  et  ayant  élé  .ittachée  au  manrhe  å  Faide  d'une  che- 
ville;  trouvée  en  1829  en  taillant  des  tourbes  dans  une 
lourbiere  pres  de  Ghimso  au  bailliage  de  Præsto  en  Sélande. 

N°  17,  21,  deux  pointes  de  lances  parfaites;  l'une  qui 
est  longue  de  21  pouces,  est  la  mieux  faite  que  Fon  connaisse: 
elle  a  la  douille  embellie  d'ornoments  faits  au  lour,  et  couverle 
d'une  paline  rougeåtre;  Fautre  qui  est  toute  pelile,  n'esl  longue 
que  de  4  pouces  et  demi,  et  la  douille  en  est  dépourvue  d'orne- 
ments;  elles  ont  été  trouvées  en  1844  å  coté  de  plusieurs  autres 
objets  d'antiquilé  en  bronze,  parmi  lesquels  il  y  a  une  lame 
d'épée,  dans  la  colline  nommée  Lodnehcii  au  champ  du  vil- 
lage  de  Sarup,  å  la  paroisse  de  Haarby,  au  bailliage  d'Odcnsé 
en   Fionie. 

N°  20,  pointe  d'une  pelite  lance;  elle  est  longue  de  5 
pouces  et  deini,  paifaitement  bien  conservée  et  couverle  d'une 
noble  rouille.  Le  long  des  cotés  de  la  lame  et  au  milieu 
on  la  embellie  de  raies  en  relief.  On  no  distingue  pas 
toul-å-fait  de  quelle  maniere  elle  a  élé  adaptce  au  manche. 
Les  trous  de  cheviile  ordinaires  ne  se  retrouvent  pas  å  la 
douille,  mais  une  pelite  parlie  en  a  été  brisée.  Elle  fut 
trouvée  en  1835  au  fond  d'une  urne  cinéraire  å  coté  d'os- 
sements  réduits  en  cendres  au  liaul  d'un  lumuliis  dans  un 
champ   pres  de  Haarby   au  bailliage  d'Odensé  en   Fionie. 

N°  22-23,  bouls  de  hampes  d'épieu ;  le  n"  22  est  long 
de  6  pouces  et  se  lermine  en  bas  par  une  forme  de  ciseau; 
le  n°  23  est  long  de  2  pouces  et  deux  tiers;  il  fut  Irouvé 
en   1827,  pres  de  la  ville  de   Holbek  en  Sélande. 

IV.     GLAIVES  ET  POIGNARDS, 

munis  de  poignées  el  de  soies  de  diverses  espéccs,  lab.   Itll 
no  1-10;  Blil  n°  17-25;  B  IV  n°  33-42. 

N°  1 ,  glaive  bien  conservé  h  l'exceplion  de  la  pointe 
qui   a   élé   brisée;   il   est  long  d'environ   22    pouces    avec    une 


16  SUR     LES     ARMES     DATANT    DE     l'aGE     DE     BRONZE. 

soic  plate  et  large.  La  lame,  comme  il  en  csl  ordinairement 
de  ces  glaives,  est  a  deux  tranchanls  avec  une  raie  large  au 
milieu.  Le  bois  dont  la  poignée  a  été  revélue,  était  pourri 
en  l'enlevant,  et  la  gaine  était  toute  décomposée  par  l'effet 
de  la  vélusté,  de  sorte  qu'elle  se  réduisit  en  poudre  au  mo- 
ment OU  on  vouliit  l'oter.  La  bouterolle  faite  en  bronze  et 
de  la  forme  carrée  ordinaire,  s'est  conservée.  Comme  il 
parait,  la  poignée  en  bois  a  été  allachée  å  la  soie  par  des 
rivets,  et  selon  toule  apparence  ce  glaive  a  apparlenu  a  Tåge 
de  bronze  poslérieur,  ce  qui  semble  conslater  en  oulre  la 
qualilé  particuliére  du  tombeau  ou  il  ful  trouvé.  Dans  les 
lumulus  datant  de  la  periode  la  plus  recuiée  du  lemps  paven, 
c'est-å-dire  de  l'åge  de  pierre,  on  trouve  ordinairement,  sur- 
tout dans  les  grandes  chambres  sépulcraies,  comme  on  le 
sait,  des  squelettes  de  cadavres  non  briilés.  Dans  l'age  de 
bronze  au  contraire  on  briilait  le  plus  souvent  les  corps 
morts,  tandis  qu'on  en  conservait  la  ccndre  dans  des  urnes 
qui  furent  déposées  dans  des  reservoirs  sépulcrals  moins 
grands.  Ce  raode  d'enterrement  fut  remplacé  dans  la  der- 
niére  periode  du  paganisme,  c'est-å-dire  dans  l'åge  de  fer, 
par  l'ancien  usage  d'enterrer  les  corps  morts  non  brulés. 
Dans  la  préface  dont  l'historien  Snorre  fait  précéder  les  sagas 
des  reis  de  Norvége,  il  fait  mention  de  la  deuxiéme  periode 
de  transition,  en  suivant  les  traditions  conservées  qui  ne  ré- 
trogradent  pourtant  pus  jusqu'å  la  population  originaire  et 
primitive:  ^^Le  premier  åge",  dit-il,  ^^porte  le  nom  de  l'åge 
d'incinération  (Jbrunanhl^:,  å  cette  époque  il  fallait  briiler  tous 
les  corps  morts  et  cnsuite  eriger  en  leur  honneur  des  pierres 
monumentales.  Cepcndant  depuis  que  Freyr  avait  été  enterré 
dans  un  tumulus  pres  d'Upsala,  plusieurs  chefs  firenl  elever 
des  tumulus  tout  aussi  bien  que  des  pierres  monumentales 
en  honneur  et  en  souvenir  de  leurs  parents.  Mais  quand 
Dan  le  magnanime,  roi  des  Danois,  fit  elever  un  tumulus  et 
ordonna  qu'on  l'y  fit  porter  apres  sa  mort  avec  rorncmenl 
royal,  son   armurc  et  son  cheval  tout  harnaché  et  tant  d'aulres 


SUR  LES  ARMES  DATANT  DE  l'aGE  DE  BRONZE,      17 

effets,.  plusieurs  de  ses  paren(s  firent  de  méme  el  l'åge  des 
tumuhis  (Jiaugsdhl)  commenca  en  Danemark,  inais  Tåge 
d'incinéralion  ful  cncore  longlenips  mainlenu  parmi  les  Sué- 
dois  el  les  Norvégiens".  C'esl  de  celle  époque  de  Iransilion 
que  dale  le  tombcaii  d'ou  noiis  parvienl  le  glaive  représenlé 
ici.  Un  lumulus  silué  dans  le  cliamp  de  Fliallerup  de  la 
paroissc  de  Dronninglund  au  bailliage  de  Hiilrring,  fut  ouverl 
en  1846  et  l'on  y  Irouva  unc  chanibre  conslruite  en  pierres 
de  granit,  longue  de  7  pieds,  large  d'environ  deux  pieds  el 
haute  d'un  pied,  de  sorte  qu'elle  était  tres  élroile  et  tres 
basse,  et  il  y  avait  un  squeletle  enlier  avec  un  glaive  en 
bronze  renfermé  dans  une  galne  en  cuir  el  pose  sur  la 
poilrine.     Antiquarisk  Tidsskrift,   1846-1848,  p.   18-19. 

N°  2,  glaive  complet,  long  å  peu  pres  de  27  pouces.  Au 
milieu  de  la  lame  on  apercoil  une  raie  en  relief.  La 
poignée,  mainlcnanl  perdue,  a  été  altachée  å  la  soie  moyen- 
nant  Irois  grands  rivets.  La  garniture  supérieure  de  la  gaine 
est  également  en  bronze  el  s'esl  bien  conservée.  On  a 
trouvé  celle  arme  en  Fionie.  Cfz  Anl.  Tidsskrift,  1843- 
1845,  p.  20. 

N°  3  a-b,  glaive  tres  dislingué;  il  esl  long  de  30  pouces, 
la  poignée  y  comprise;  lout  y  esl  complet,  å  l'exceplion  d'un 
boulon  lout  en  liaul  el  de  la  marquelterie  faite  en  bois,  en 
os  OU  en  maliere  scmblable  sur  les  colés  larges  de  la  poignée. 
Les  flanes  de  la  soie  qui  a  Iraversé  la  poignée,  sonl  ornes 
d'une  lamelle  mince  en  or,  ou  l'on  a  fait  des  ornemenls 
annulaires  d'une  espcce  semblable  a  ceux  qu'on  voit  a  unc 
poignée  de  glaive,  ornée  de  lamelles  pareilles  en  or  et  repré- 
senlée  sous  le  n°  10.  Les  rivets  qui  onl  relenu  les  ornemenls 
inrruslés  aux  rotés  larges  de  la  poignée,  exislenl  encore. 
La  lame  ornée  de  cannelures  a  encore  les  deux  Iranchanls 
fort  aigus,  L'étal  bien  conservé  de  ce  glaive  esl  du  Ji  la 
circonslance  qu'on  l'avail  renfermé  entre  deux  piéces  de  bois 
piates  dont  on  avail  forme  une  espece  d'élui  soudé  i'j  l'aide 
de   résine,  el  de   celle  soudure  on  découvre  enciire   les   Iraces, 

1850-1860.  ■> 


18  SUR     LES     ARMES     DATANT     DE     l'aGE     DE     RR0N7.E. 

Les  pic'ccs  (ie  bois  portent  des  crciix  taillés  ou  le  gljiivc  aii- 
rait  pil  avoir  place,  et  å  en  juger  par  la  forme  de  ces  raies, 
il  parait  qiie  la  poignéc  a  été  décorée  d'un  grand  bouton 
aplati  sur  les  cotés  mais  perdii  aujoiird'hni  La  découverte 
en  fut  faite  en  1849,  dans  une  lourbiere  pri-s  de  Fronip  au 
bailliage  de  Svendborg  en  Fionie.  Cfz  Ant.  Tidsskrift,  1849- 
1851,  p.  33. 

N°  4,  glaive  avec  la  soie,  long  de  29  pouces;  la  lame  en 
est  ornée  de  cannelurcs  élroites  au  milieu;  la  marquetterie  in- 
cruslée  aux  flanes  larges  de  la  poignée  s'osl  perdue;  elle  a 
été  attachée  par  qualre  rivels  ranges  en  forme  d'un  demi- 
cercle. 

N"  5,  fragments  considérables  d'un  glaive  qui,  a  l'instar 
de  plusieurs  aulres  Irouvés  au  méme  endroit,  a  déja  dans 
l'antiquité  été  brise  en  plusieurs  morceaux.  II  nous  offrc 
une  soie  plate  å  laquelle  la  garniture  a  été  attachée  å  l'aide 
de  quatre  rivels.  Le  glaive,  en  y  comprenant  la  poignée,  a 
été  d'une  longueur  de  31  pouces.  II  fut  (rouvé  en  1823 
dans  des  fouilles  entreprises  pour  enlever  une  pierre  situce 
au  champ  do  Flolbeksladegaard;  on  troiiva  au  méme  endroit 
plusieurs  objels  de  bronze,  parmi  lesquels  nous  nommcrons 
un  morceau  qui  parait  avoir  forme  lo  cimier  d'un  casqne  ou 
un  grand  bouton  de  bouclier  orne  de  plusieurs  rangs  d'or- 
nenienls  rayés  et  onduiés;  une  piéce  moins  grande  d'une 
espéce  sembiabic;  un  anneau  d'un  diametre  de  6  pouces  et 
d'une  épaisseur  de  2  pouces,  chargé  de  lignes  gravées  en 
forme  d'ornemcnis  a  la  joinlurc  des  extrémités;  des  frag- 
ments d'un  vase  destinca  étr«  suspendu;  quatre  petits  celtes 
dont  les  trois  sont  munis  d'oreillettes;  trois  grandes  chevilles 
creuses  en  cuivre,  tres  semblables  å  de  grands  clous,  longues 
de  8  pouces,  ornées  d'un  bouton  en  haul,  faites  joliment  au 
tour  avec  des  ornements  graves,  et  se  tcrminant  enfin  par 
une  pointe  carrée. 

N"  6,  glaive  brise  en  cinq  morceaux  qii'on  a  réussi  å 
reconiposer;   la  longueur  de  ee  glaive  est  de  .34  pouces  et  dcmi, 


SUR  LES  ARMES  DATANT  DE  l'aGE  DE  BRONZE.      19 

de  sorte  quc  c'pst  la  iin  des  glnivrs  en  bronze  los  plus  longs 
que  possede  le  musée;  il  se  dislingue  en  oiilre  par  la 
f«rme  particulierc  de  la  soie,  de  maniere  que  les  bords  en 
sonl  lånt  soit  pcii  bombes.  La  garniture  de  la  poignée  a 
élé  attachée  å  l'aide  de  sepl  rivets  qui  se  sont  perdus.  Le 
tranchant  de  la  lame  qui  parait  avoir  élé  mince,  esl  rongé 
par  la  rouille,  mais  le  glaivc  cst  du  reste  couvert  dune  jolie 
paline  verte.  Ce  glaive  extraordinairo  qui  se  dislingue  en- 
core  par  des  ornemenls  annulaires  faits  lout  en  liaiil  sur  la 
lame   pres  de  la  soie  de  la  poignée,  a  été  trouvé  en  Fionie. 

N°  7.  glaive  propre  a  élre  porlé  avec  la  gaine  entiere; 
réuni  å  celle-ci  il  est  long  de  24  pouces  trois  quarts  ol  large 
d'un  pouce  trois  quarts.  La  poignée  qui  se  lerminc  en  nn  bou- 
lon  en  bronze,  a  du  reste  élé  falle  en  corne  el  relenue  å  la 
lame  å  l'aide  de  cinq  rivets  traversanl  la  soie,  et  dont  les 
deux  se  sont  encore  conservés.  La  poignée  a  en  lout  été 
d'une  longueur  de  cinq  pouces.  La  gaine  en  est  bien  con- 
servée.  A  l'intérieur,  pres  de  la  lame,  il  y  a  sur  chaque  colé 
de  celle-ci  une  bande  de  peau  non  tannée  ayant  le  poil 
lourné  en  dedans  et  en  travers  de  la  lame  dans  loule  sa 
longueur.  On  y  a  superposé  deux  barres  on  bois  de  bouleau 
qui  vers  la  pointe  de  la  gaine  ont  élé  laillées  avec  un  liord 
relevé  au  milieu,  de  sorte  que  la  taille  Iraversée  par  la  pointe 
forme  un  carré  parfait  semblable  å  une  boulerolle.  Les  barros 
suporposées  ont  élé  réunies  å  l'aide  de  Irois  anneaux  on  cuir 
dont  l'un  cnloure  le  milieu  de  la  gaine.  landis  que  le  deuxiéme 
en  embrasso  l'cmbourhure.  ol  que  le  Iroisiéme  forme  l'oreil- 
lelle  vil  la  ceinture  a  été  allacUée.  Celle  orcillelto  a  élé 
faile  d'une  maniére  parliculiére;  d'un  morceau  de  cuir  on  a 
laiilé  un  anncau  ovale  el  oblong  qui  a  élé  placé  de  Iravers 
sur  la  gaine  tout  pres  de  Pombourliurc,  el  dont  los  bondes 
extrémes  formani  roreillelle  méme  onl  élé  enveloppées  d'un 
morceau  de  peau  loule  mince.  La  couverlure  Iroisiome  ou 
cxtérieure  de  la  gaine  ost  d'une  peau  mince  ou  Ton  no  ilo- 
fouvre   nulle  Iraco  (\v   couture,  cl  ([ui  a  donr  prtibablcincnl   tir 


20  SUR     LES     ARMES     DATANT     DE     l'aGE     DE     BRONZE. 

collée  contre  la  gaine,  mais  vers  l'ex[rémi(é  elle  cst  enve- 
loppéc  d'unc  bande  de  cuir  mince.  Dans  l'oreilletle  clait 
encore  l'un  des  bonts  d'unc  conrroie  de  cuir  large  d'un  demi 
pouce,  laquelle  a  servi  de  ceinliirc  oii  de  bandoiilii're,  mais 
qui  élait  déchirée  en  plusieurs  morceaux,  et  une  autre  conr- 
roie de  cuir  semblabie  dont  on  ne  voyait  plus  que  les  pierces 
exlrémes,  y  avait  élé  atlacliée  moyennant  deux  boulons  doubles 
en  bronze.  Ce  glaive  remarquable  fut  Irouvé  en  1845  dans 
le  tombeau  d'un  petit  luinulus  élevé  au  champ  de  Hvidegaard 
dans  la  paroisse  de  Lyngby  au  bailliage  de  Copenhague.  On 
y  trouva  les  restes  d'un  cadavre  dont  les  ossements  réduils 
en  cendres  n'avaient  pas  élé  déposés  dans  une  urne,  mais 
conservés  dans  une  piece  d'étoffe  de  laine  qui  semblait  avoir 
été  un  manteau;  aprés  y  avoir  élé  cnveloppé,  le  tout  avail 
élé  déposé  sur  une  peau  de  chevrenil.  A  coté  de  celle  espéce 
de  manteau  il  y  avail,  oulre  une  fibule  en  bronze,  le  glaive 
mentionné  dans  la  gaine,  et  pres  de  la  un  élui  en  cuir,  long 
de  5  pouces  un  liers  et  large  d'un  poucc  Irois  quarls,  lequel 
se  fermait  å  l'aide  d'une  cheville  en  bronze  longue  de  5  pouces 
et  demi  et  se  lerminant  en  haut  par  un  boulon;  celle  che- 
ville Iraversait  des  oreillellcs  en  peau  allachées  sur  les  deux 
colés  å  l'inslar  de  nos  porte-fcuilles  sans  couvcrlure  qui  se 
ferment  å  l'aide  d'un  crayon  de  mine.  L'élui  renfermait  un 
instrument  en  caillou,  long  de  Irois  pouces  et  demi  et  de  la 
méme  forme  que  les  pointes  de  javelot  de  l'age  de  pierre; 
il  était  enveloppé  d'un  morceau  de  boyau  ou  de  vessie  qui 
monte  si  haut  que  pour  Vc\)  tircr,  il  faudrail  le  déchircr;  il  y 
avait  en  oulre  deux  différetils  couteaux  en  bronze,  dont  l'un 
était  enveloppé  de  bandeletles  de  peau,  et  l'aulrc  passé  dans 
une  petite  gaine  de  cuir,  une  pincellc  en  bronze,  un  morceau 
d'ambre  qui  cst  un  débris  de  perle  percée,  une  qucue  de 
serpent,  un  pelit  coquillage  (conus  medilcrraneus,  Hvass), 
une  scrre  de  faucon  avec  plusieurs  aulres  objcls;  de  plus: 
un  sachel  cousu  d'une  peau  de  boyau  ou  de  vessie  et  ren- 
fermatil   la   machoirc  inférieure   et  une  pclite  dent    d'un  jeune 


SUR  LES  ARMES  DATANT  DE  l'aGE  DE  BRONZE.       21 

éctircuil,  (lu  sable  el  de  pcliles  pierres,  etc.  elc.  II  esl  vrai- 
semblable  qiie  {ous  ces  objels,  y  compris  le  glaive,  ont  ap- 
partenu  a  nn  sorcier  de  celle  haule  anliqiiilé.  L'cxanien  do 
I'étiil  et  de  son  conlenu  remarquable  nous  rappelle  la  des- 
criplion  que  la  saga  de  Thorfinn  Karlsefne  nous  fait  de  la 
sorciere  Thorbiorg,  de  sa  ronduite  et  de  son  coslume  å  Heri- 
ulfsnes  au  Greenland  vers  la  lin  du  dixieme  sifecle ,  c'est-å- 
dire  dans  un  temps  bien  plus  recent;  elle  avait  le  corps  en- 
louré  d'une  ceinlure  d'amadoii,  oii  élail  suspendu  un  grand  sac 
de  peau,  dans  lequel  elle  gardail  ses  instruments  de  sorcellerie. 
dont  elle  se  servait  en  exeroanl  sa  facuité  divinatoire.  Parmi 
les  autres  objels  apparlenant  å  son  metier,  il  y  avait  encore 
uno  ruilier  de  cuivre  jaune  et  un  couteau  de  cuivre,  qiii  étail 
attaché  å  un  manche  d'ivoire  ou  plutot  de  morse,  enlouré  de 
deux  anneaux,  mersingarspoiiu  ok  knifr  af  eyri  tannskeptr 
tviboikadr^  (cfz  Rafn,  Anliquitatcs  Americanae  p.  104- 
112).  II  parait  done  que  de  méme  que  le  prétendu  sorcier 
de  råge  de  bronze  s'est  servi  d'objels  de  l'åge  de  pierre  en 
exercanl  sa  profession,  Thorl)iurg  a  également  employc  un 
couteau  en  cuivre  ou  en  bronze  dans  le  Groenland  loinlain 
å  la  fin  du  temps  paien.  En  faisant  l'ouverture  du  lombeau 
qiii  renfermait  ces  objels,  on  Irouva  le  tout  dans  un  élal  bien 
conservé,  mais  cerlaines  parties  décomposces  par  la  vétusté, 
de  sorte  qu'elles  se  réduisaient  en  poudre  pour  peu  qu'on  y 
louchat.  Cependant  en  employant  beaucoup  de  soin  et  de 
prudence  on  parvinl  å  en  imprégnor  d'un  liquide  collant  chaque 
morceaii  qui  en  avait  besoin;  cc  liquide  élail  une  espcce  de 
laque  préparce  en  vernis  moyennant  laquelle  on  rcussit  å 
enlever  tous  les  objels  conlenus  dans  le  lombeau,  el  par  une 
seconde  operation  on  parvint  å  les  rall'crmir  encore  davanlage, 
de  sorte  qu'ils  pourronl  maintenanl  étre  conscrvés  pendant 
un  tres  long  cspace  de  temps.  Un  comité  d'anliquaircs, 
compose  de  MM.  C.  J.  Thomsen,  C.  F.  Uerbsl  et  A.  Strunk  et 
assisté  par  M.  J.  Ibsen  l'analome,  enirepril  de  les  soumetlre 
å  l'examen   le  plus    consciencieux,    il    la  descriplion  délaillée, 


22  SUR     LES     ARMES     DATANT     DE     l'aGE     DE     BRONZE, 

faile  par  eux  de  cette  Irouvaille  reinarquabie,  a  i'uuini  å  M. 
C.  F.  Herbst  le  sujet  d'iine  communicalion  appuyée  de  nom- 
breux  dessins  en  cinq  planches,  et  admise  aux  Annales  de 
i'archéologie  du  Nord,  1848,  p.  336-52,  tab.  1-V;  cfz  Ant. 
Tidsskrift  1843-1845,  p.  236-37. 

N"  8,  lame  d'un  glaive  ornée  d'une  raie  en  relief, 
tracée  au  milieu,  et  ayant  deux  aulres  raies  qui  y  sont  paral- 
léles;  la  pointe  de  la  poignée  y  comprise,  elle  estlongue  de  30 
pouces.  La  poignée  méme  en  est  du  reste  perdue,  et  vu  qiie  la 
lame  est  dépourvue  de  troiis  pres  de  la  pointe  de  maniere  å 
n'avoir  pu  étre  attachée  å  la  poignée  par  des  rivets,  selon  un 
procédé  amélioré  et  plus  recent  servant  å  la  rafTermir ,  il 
fant  sans  doute  rapporter  ce  glaive,  ainsi  que  le  suivant,  å 
l'époque  la  plus  reculée  de  l'åge  de  bronze. 

]N°  9,  lame  de  glaive  longue  de  19  pouces  en  y 
comprenant  la  poignée  qui  s'est  perdue  å  l'exception  du 
boulon  d'épée  de  bronze  (out  en  haut,  el  d'un  fil  d'or  dé- 
roulé  en   spirale   dont  la  poignée  perdue  a  été   enlorliilée. 

N°  10,  poignée  ou  parlie  supérieure  d'un  glaive  en 
bronze.  Les  colés  do  celle  poignée  sont  plaqués  de  la- 
meiles  en  or  minces,  oil  l'on  a  grave  des  ornements  annu- 
laires  tres  exacts.  La  garniture  de  la  poignée  a  élé  perdue, 
et  il  ne  reste  qu'un  tres  petit  morceau  de  la  lame.  Cet  objet 
a  élé  trouvé  en  1840  parmi  les  débris  d'un  lumulus  démoli 
pres  de  la  maison  seigneuriale  de  Basnes  de  la  paroisse  de 
Tiæreby  au   bailliage  de   Sorii   en  Sélande. 

Poignards,   n°  11-15. 

N"  11,  on  n'y  voit  qu'un  fragment  propre  å  étre  adaplé 
å  une  poignée  å  l'aide  de  trois  rivets. 

N°  12,  poignard  å  lame  enliere,  long  de  12  pouces, 
et  fait  pour  élre  attaché  dans  la  poignée  moyennant  trois 
rivets  dont  les  deux   se  sont  conservés. 

N°  13,  la  pointe  de  la  poignée  y  comprise,  ce  poignard 
est  long  de  10  pouces.     Le  boulon  de  la  poignée  ayant  des  orne- 


SUR  LES  ARMES  DATANT  DE  L  AGE  UE  BRONZE. 


23 


ments  anniilaires  eii  h;iut  a  élé  conservé,  inais  re  qtiil  y 
a  cu  enlre  celui-ci  cl  la  parlic  d'en  bas,  s'esl  pcrdu ;  on  y 
voil  le  Irou  d'uii  rivet  servant  å  allacher  la  puignéc.  Cet 
objet  a   élé  trouvé   en   1847   aiix   environs  de  Viborg. 

N°  14,  poignard  d'une  forme  Ircs  rare,  représenlanl  iin 
Iriangle  isoscéle  d'une  haulciir  de  7  poiices  el  demi ;  du  milieu  de 
sa  base.  large  de  2  pouces,  sorl  la  pointe  de  la  poignée  comme 
la  conlinualion  du  dos  relevé  qui  depuis  la  poinle  de  la  lame 
s'élend  le  long  du  milieu  des  deux  colés.  II  ful  Irouvé  en 
1840  dans  une  urne  déposée  au  lumulus  dil  Gadeliiji,  dans 
le  champ  d'Eglved,  au  bailliage  de  Veile  en  Julland.  On  Ta 
courbé  pour  le  metlre  dans  Turne  tout  comme  on  a  eu  Tba- 
bilude  de  le  faire  au  nord  de  l'AIIemagne  oij  l'on  a  souvcnl 
Irouvé  dans  les  lumulus  vandaliques  des  glaives  en  fer  courbés 
el  déposés  dans  des  urnes  (cfz  Anl.  Tidsskr.  1843-1845  p.  14; 
Mém.  des  Ant.  du  Nord  1845-1849,  p.  15-16).  A  colé  du  poi- 
gnard on  Irouva  un  petit  anneau  cannelé  en  bronze  de  la  forme 
des  anneaux  de  poigncl,  mais  comme  il  n'a  qu'un  diametre  de 
deux  pouces,  il  a  probablement  élé  appliqué  å  la  poignée  du 
poignard.  Au  fond  du  lumulus  on  Irouva  plusieurs  objels  en 
bronze,  entre  autres  un  couleau  demi-rond  d'un  ouvrage  parfait. 

]N°  15,  couleau  ou  tres  petit  poignard  long  de  5 
pouces  avec  la  soie  qui  a  élé  allacbée  moyennanl  Irois  rivets 
å  la  poignée  maintenanl  perdue.  II  a  élé  trouvé  en  1841 
dans  un  lumulus  parmi  des  pierres  el  des  ossemenls  réduils 
en  cendres  aux  environs  de  Leirskov  du  bailliage  de  Ribe 
en  Julland. 

BOUTEROLLES  ET  GARNITURES  DE  GAInES  DE  GLAIVES  ET 
DE     POIGNARDS,     U"     16     a-C. 

No  16  a.  jjoulerolle  en  bronze  apparlenant  å  la  gaine  d'un 
glaive;  de  chaque  C(')lé  il  y  a  licux  peliles  bosses  et  au  milieu 
un  Irou  triangulaire  qui  a  probablement  élé  travcrsc  d'un 
rivet  desliné  a  fixer  la  gainc.  On  Ta  Irouvée  en  1845  dans 
une  lourbiére    pres    d'Ullerslev    au    li;iilliage    de   Svendborg  en 


24  SUR    LES     ARMES     DATANT     DE    l'aGE     DE     BRONZE. 

Fionie,  a  coté  d'un  paistave  d'un  travail  dislingué  (voir  Guide 
to  Northern  Archæology  by  the  R.  S.  N.  A. ,  cditcd  for  Ihe 
use  of  English  readers  by  llie  Earl  of  Ellesmere,  p.  60)  et 
de  plusieurs  pointes  de  javelol  en  bronze  dont  les  douilles 
gardent  encore  le  noyau  de  terre  grasse  sur  lequel  elles  ont 
élé  moulées;  cfz  Ant.  Tidsskrift   1843-1845,  p.  283-34. 

N°  16  b,  petit  morceau  en  bronze  qui  semble  avoir 
élé  appliqué  en  bouterolie  å  la  gaine  d'un  poignard  en 
bronze  trouvé  au  méme  endroit,  et  dont  il  parait  que  le  bout 
de  la  gaine  n'a  pas  été  pointu  mais  large  en  bas.  11  fut 
trouvé  en  1834  dans  ub  tumulus  de  la  paroisse  de  Kollerup 
au  bailliage  de  Thisted  en  Jutland. 

N°  16  c,  boulerolle  de  la  gaine  d'un  glaive;  elle  est 
ovale  et  å  ornemenls;  le  bout  en  a  élé  coupé  tout  droil.  On 
l'a  trouvée  en  1844  dans  le  champ  de  Skad  au  bailliage 
de  Ribe  en  Jutland, 

N°  16  d,  boulerolle  carrée  de  la  gaine  d'un  glaive,  ou 
peut-étre  est-ce  la  garniture  qui  a  été  allachée  å  la  poignée  d'un 
poignard;  elle  a  élé  trouvée  en  1842  avec  uiie  pierre  å  aiguiser 
en  forme  de  massue  et  d'unc  longueur  de  5  pouces,  dans 
un  lumulus  au  champ  de  Giedsager  de  la  paroisse  de  Heden- 
sled   au   bailliage  de  Veile  en  Julland. 

N"  16  e,  garniture  en  bronze  apparlenant  å  une  gaine 
de  glaive;  elle  a  été  recue  en  1826  de  Lykkesholm,  de  la 
paroisse  d'Ellested   au  bailliage  de  Svendborg  en  Fionie. 

D'autres  glaives,  tab.  B  III   n°   17-25. 

N"  17,  glaive  long  de  25  pouces  ayant  la  poignée  at- 
tachée  å  la  lame  moyennant  cinq  rivels  ranges  en  demi- 
cercle;  la  poignée  en  a  six  anneaux  en  bronze,  parmi  les- 
quels  il  y  a  eu  du  cuir  dont  on  a  trouvé  des  fragments  ainsi 
que  des  parties  du  fourreau,  qui  étail  forme  å  l'aide  de 
planchelles  en  bois  couvertes  do  cuir;  il  a  élé  trouvé  en 
1841  dans  un  lumulus  pres  de  Leirskov  au  bailliage  de 
Ribe   en  Jutland. 


SUR  LES  ARMES  DATANT  DE  l'aGE  DE  BRONZE.      25 


N°  18,  glaive  long  de  25  pouces  et  iin  liers;  lu  lame  en 
esl  attachée  å  la  poignée  a  l'aide  de  six  rivels  ranges  en  demi- 
cercle.  A  la  poignée  qiii  est  en  proportion  tres  pelite,  une 
certaine  suljstance,  perdue  mainlenant,  a  élé  appliquée  entre 
huit  anneaux  ovales  en  bronze.  II  a  élé  trouvé  en  1844, 
en  creusant  un  fosse  a  travers  une  tourbiére,  pres  d'Olslykke 
au  bailliage  de  Frederiksborg;  efz  Anl.  Tidsskr.  1843-1845, 
p.  127  et  au  sujet  d'un  glaive  semblable  trouvé  dans  un  lu- 
mulus  pres  do  Mogelthorum,  dans  la  paroisse  de  Tborum,  au 
bailliage  de  Viborg;  efz  Nordisk  Tidsskrift  for  Oldkyndighed, 
II,  268. 

N"  19,  lame  dont  la  pointe  a  été  perdue;  elle  est  d'un 
tres  beau  travail,  avec  une  raic  en  relief  au  milieu  et  paral- 
léle  å  une  large  bordure  marquée  de  raies  fines;  la  poignée 
en  est  compléte  et  cgaleraent  en  bronze;  elle  fut  trouvée  il  y  a 
plusieurs   années  dans  Pile   de  Morsii   en  Jutland. 

N°  20,  glaive  tres  beau,  long  de  21  pouces,  å  poignée 
compléte  qui  å  l'aide  de  5  rivels  ranges  en  demi-cercle  a 
été  adaptée  å  la  lame  dont  le  milieu  est  orne  de  raies;  il  a 
été  brise  en  cinq  morceaux  réunis  mainlenant;  on  l'a 
trouvé  en  1821  avec  une  pincette  elegante  en  bronze  dans 
un  tumulus  en  travaillant  å  la  chaussée  pres  de  Kingsled  en 
Sélande. 

N°  21,  glaive  long  de  28  pouces;  la  lame  porte  une  raie 
en  relief  au  milieu;  la  poignée  qui  n'est  longue  que  de  qualre 
pouces,  parait  avoir  été  moulée  en  méme  temps  que  la  lame. 
Les  cotés  en  ont  élé  garnis  de  plaques  oblongues,  faites  d'une 
aulre  substance,  probablement  de  bois  ou  d'os,  et  qu'on  y  avait 
altachées;  a  cbaque  coté  on  voil  trois  rivels  fermes,  par  les- 
quels  la  pointe  de  la  poignée  a  élé  attachée,  et  trois  enlailles 
y  ont  encore  été  faites  pour  recevoir  des  rubans  destinés  å 
retenir  les  plaques.  II  fut  trouvé  en  1828  avec  une  -jolie 
pointe  de  lance  en  taillanl  des  tourbes  a  Texlrémité  d'une 
tourbiére  aux   environs  de  la  ville  de  Skielskiir  en  Sélande. 


26  SUR     LES     ARMES     DATANT    DE     l'aGE     DE    BRONZE. 

N"  22,  glaive  complel,  long  de  26  pouces,  avec  une  poignée 
ornée,  <i  laquelle  la  lame  a  étc  attachée  å  l'aide  de  six  ri- 
vets;  il  a  été  troiivé  en  1840,  å  une  deini  aiine  au-dessoiis 
de  la  siirface  du  sol,  dans  un  endruit  ou  il  y  a  cu  appa- 
remmenl  nn  tumulus,  å  environ  150  pas  au  sud-est  du  vil- 
lage  d'Ambek,  dans  la  paroisse  de  Jungshoved  au  bailliage 
de  Præslo  en   Sélande. 

N"  2.3,  glaive  long  de  22  pouces;  la  lame  qni  a  été  brisée 
en  trois  morceaux,  a  de  nouveau  é(é  recomposéc;  elle  a  été  at- 
tachée moyennant  trois  petits  rivets  å  la  poignée  ornée;  le 
long  du   milieu   elle  oflrc  une   raic  large  et  convexe. 

N"  24,  poignée  de  glaive  ornée  de  divers  orne- 
rnents,  parmi  lesquels  des  orncmcnts  annulaire.s  concentriques 
en  grand  nombre;  la  lame  n'y  csl  attachée  qu'å  l'aide  de 
deux  rivets;  elle  fut  trouvée  en  1826  å  colé  de  plusieurs 
urnes  brisées  dans  un  tumulus  du  champ  de  Bedsted,  au 
bailliage  de  Thisted   en  Julland. 

N°  25,  glaive  ou  poignard  qui  n'est  long  que  de  16 
pouces  et  deux  tiers;  il  fut  trouvé  en  1842  dans  un  tu- 
mulus pres  de  Rind,  au   bailliage   de   Viborg  en  Jutland. 

Des  poignées  de  glaives  en  bronze  avec  des  frag- 
ments de  la   lame,  tab.   B  III,   n°  26-30. 

N°  26,  poignée  attachée  å  la  lame  moyennant  quafre 
rivets,  qui  y  ont  été  appliqués  en  demi-cercle;  elle  est  pourvue 
d'une  espéce  d'ornements  tres  rares;  on  Ta  Irouvée  en 
1835  pres  de  Catharinedal  dans  la  paroisse  de  Kundby  au 
bailliage  de   Holbek   en   Sélande. 

N°  27,  poignée  å  ornements  se  croisanl  en  spirale  et 
d'une  belle  forme;  la  lame  n'est  attachée  å  la  poignée  qu'å 
l'aide  do  deux  rivets;  il  élait  apparent  que  le  glaive  avait 
été  déposé  dans  la  gaine,  comme  ou  en  trouva  de  grands 
morceaux  attachés  å  la  lame;  cependunt  par  le  conlact  de 
l'air  ces  morceaux  lombcrent  en  poudre,  de  mcnie  que  la 
lame  se  décomposa   en   plusieurs  pieces    quaiid    on    ossaya   de 


SDK  LES  ARMES  DATANT  DE  L'AGE  DE  BRONZE.      27 

l'enlever.  Elle  fut  trouvée  le  30  aout  1829  par  le  Prince 
Frédéric  Carl  Christian,  aujourd'hui  Roi  de  Danemark,  dans 
un  tumulus  pres  du  pare  dti  chateau  de  Sorgenfri  (Sans- 
soiici),  un  peu  au-delå  du  moulin  å  eau  de  Fuglehoved,  ou 
le  Prince  fit  faire  des  fouilles  sous  sa  propre  surveillance  et 
par  l'assistance  de  M.  C.-J.  Thomsen  pour  l'examen  des 
objets  découverts.  La  colline  élait  entourée  tout  en  bas  d'un 
cercle  de  grosses  pierres,  et  la  place  en  dedans  était  pavée 
et  couverte  d'une  couche  mince  de  terre  noire,  tandis  que 
les  charbons  qu'on  y  Irouva  otTraient  les  traces  d'une  ciné- 
ration.  Le  glai.ve  était  nu  milieu  de  la  place  sous  un  mon- 
ceau  de  pierres  de  champ  entassées,  au-dessus  desquclles  on 
avait  ensuite  élevé  le  tumulus;  cfz  Nordisk  Tidsskrift  for  Old- 
kyndighed  III,  293-96. 

N°  28,  poignée  d'un  petit  glaive  ou  d'un  poignard;  elle 
est  pourvue  d'ornements  annulaires  concentriques  en  zigzag. 
La  lame  n'y  est  attachée  qu'å  l'aide  de  deux  rivets;  autanl 
qu'on  le  sait,  ce  morceau  fut  trouvé  en  1819  å  l'ile  d'Am- 
rum  dans  la  mer  d'Oucst. 

N°  29,  poignée  faite  d'une  maniere  différente  de  l'usage 
ordinaire;  tout  comme  sur  le  glaive  du  n°  21,  on  y  a  pra- 
tiqué,  peut-étre  par  motif  d'économie  du  metal,  deux  ouver- 
tures carrées  et  oblongues  qui  ont  été  remplies  de  bois,  au- 
tant  qu'on  en  peut  juger.  C'est  å  travers  ces  morceaux  in- 
crustés  que  la  pointe  de  la  poignée  a  été  attachée  å  l'aide 
de  Irois  rivets  encore  conservés  et  en  outre,  comme  å  l'or- 
dinaire,  par  des  rivets  placés  en  demi-cercle.  Le  bouton 
porte  des  ornaments  en  spirale.  Trois  fragments  de  la  lame 
qu'on  y  trouva,  nous  prouvcnt  que  le  glaive  a  été  déposé  en 
etat  brise  dans  le  tombeau.  Elle  fut  trouvée  en  1836  en 
faisant  des  fouilles  dans  un  tumulus  de  la  péninsule  de  Ke- 
kenis  qui   s'altache  å  l'ile  d'Als. 

N°  30,  poignée  faite  de  la  méme  maniere  que  la  piecc 
précédente;  la  lame  s'y  attache  ainsi  de  deux  manii^rcs, 
c'est-å-dirc    par     quatre    rivets    en    demi-cercle    et    par    trois 


28  SUR     LES     ARMES     DATANT    DE     l'aGE     DE     BRONZE. 

rivets  å  travers  l;i  pointe  saillanle  avec  des  objels  incrnslés 
pareillement  en  bois,  en  os  oii  en  maliere  sernblable.  Il  ful 
trouvé  en  1834  avec  un  palslave  et  une  aiguille  en  bronze, 
et  en  outre  un  anneau  de  doigt  d'un  double  fil  d'or  plié  å 
cinq  tours  en  spirale  dans  un  tumulus  de  la  paroisse  de 
Handeved  au  bailliage  de  Flensborg  entre  les  villes  de  Frus- 
lev et  de  Harrislev;  ces  objels  étaient  déposés  dans  un  petit 
cofTre  en  pierre  ou  il  y  avail  une  urne  en  argilc  remplie 
d'ossements  réduits  en  cendres;  cfz  Nordisk  Tidsskrift  for 
Oldkyndighed  III,  335-37. 

D'aotres   poignards,   n°  31-32. 

N°31,  poignard  long  de  10  pouces,  bien  conservé,  å  poi- 
gnée  et  a  lame  enliere  fondues  ensemble.  La  pelile  poignée  qui 
est  tout  en  bronze  et  longue  d'un  pouce  un  quart,  esl  en- 
lorlillée  d'un  fil  d'or  complétement  intact,  mais  enlre  ses 
tours  la  rouille  s'esl  fait  jour,  d'ou  il  parait  evident  que 
l'anneau  a  d'abord  entouré  la  poignée  de  l'arme.  On  l'a 
trouvé  en  1840  en  rasant  un  tumulus  dans  le  champ  de 
Slotsbiergby,  au  bailliage  de  Sorii   en   Sélande. 

N°  32,  poignard  long  de  11  pouces  ;  la  lame  qui  a  élé  brisée 
en  deux  morceaux  qu'on  a  ensuile  recomposés  et  la  poignée  en 
sont  élégamment  ornées.  On  ne  saurait  indiquer  l'endroit 
OU  eet  objet  a  été  trouvé,  mais  un  aulre  qui  pour  la  forme 
et  le  travail  y  est  fort  resscmblant,  fut  trouvé  tout  récemmenl 
dans  un  tumulus  au  champ  de  Breum,  de  la  paroisse  de 
Grinderslev,  au  bailliage  de  Viborg.  II  est  long  de  12  pou- 
ces trois  quarts.  La  poignée  en  est  remplie  de  lerre  cuile 
å  l'intérieur  sous  une  plaque  en  bronze  ou  l'on  découvre 
plusieurs  cannelures  qui  ont  sans  doutc  élé  remplies  d'une 
espcce  d'émail.  Le  bouton  est  couverl  d'une  lamelle  en  or 
qui  est  embellie  d'ornemenls  annulaires  concenlriques.  Ln 
double  anneau  de  poignel  en  or  et  en  spirale,  forme  de  trois 
tours  de  GI  d'or  minces,  élait  déposé  pres  de  chacun  des 
colés  du  poignard. 


SUR  LES  ARMES  DATANT  DE  I.'aGE  DE  BRONZE,      29 

Plusieurs    GLAivES,   n°   33-42. 

N°  33,  glaive  complet  tt  bien  conservé,  lung  de  33 
pouces.  La  lame  ornée  de  raies  le  long  du  milieu  est 
moyennant  six  rivcls  en  demi-cerclc  altachée  å  la  poignée 
qui  esl  ornée  de  Irois  anneaux  en  relief,  entre  lesquels  on 
a  tracé  des  lignes  et  quatre  rangs  d'ornemenls  annulaircs 
concenlriques;  au  liaut  du  bouton  il  y  a  un  cercle  de  grands 
orncments   annulaires  concentriqucs. 

N°  34,  glaive  égaicmcnt  bien  conservé,  long  de  27  pouces, 
å  poignée  étroite.  La  lame  est  moyennant  sept  rivets  placés 
en  demi-cercle  altachée  a  la  poignée  chargée  d'ornemenls 
brises.  II  ful  trouve  en  182G  å  une  profondeur  de  irois 
pieds  dans  une  tourbiére  pres  de  Hesle  dans  la  paroisse 
d'Egitslovmagle  au   bailliage  de  Sorii. 

N°  35  glaive  Irouvé  en  qualre  morceaux  qu'on  a  mainte- 
nant  rassemblés,  mais  il  ne  parait  pas  qu'sl  ait  réobtenu  loule 
sa  longueur.  La  lame  qui  a  une  raie  large  en  relief  au 
milieu  avec  Irois  lignes  minces  de  chaque  coté,  esl  altacliée 
moyennant  quatre  rivets  å  la  poignée  qui  est  pourvue  de  canne- 
Uires  et  d'ornemenls  en  spirale,  et  le  bouton  en  a  une  plaque 
en  or  OU  l'on  voit  des  ornemenls  annulaires  concenlriques 
entourés  d'une  tresse.  On  trouva  re  glaive  en  1826  avec 
les  débris  de  la  gaine  en  cuir  y  apparlenanl,  å  culé  d'un 
grand  palstave,  de  deux  tululi,  d'un  anneau  de  poignel  en 
bronze  et  d'un  anneau  de  doigt  en  or,  dans  un  lumulus  au 
champ  d'Aabygaard  de  la  paroisse  de  Nyker  dans  l'lle  de 
Bornholm,  enlre  les  villes  de  Rijnne  et  de  Hasle.  Ce  tumu- 
lus  semble  avoir  iippartenu  a  diverses  époques.  On  y  trouva 
tout  en  bas  le  squelelle  d'un  liomme  dont  la  tete  était  tour- 
née  vers  l'ouest  tandis  que  le  corps  était  étendu  vers  le 
milieu.  Un  peu  plus  haut  vers  le  centre  du  lumulus  on 
trouva  une  chambre  sépulcrale  tout  enliere  ayant  les  parois 
revétues  de  pierres  tout  réguliérement  et  donnant  vers 
l'est  et  l'ouest;  elle  avait  la  longueur  de  la  taille  dun 
homme   et  était  couverte  en  haut  de  deux    pierres    piales;    le 


30 


SUR  LES  ARMES  DATANT  DE  L  AGE  DE  BRONZE. 


fond  en  ét.iit  romposé  de  petits  galets  lisses  et  minces,  et  sur 
ce  pave  étaicnt  répandus  des  ossements  réduits  en  poudre  å 
colé  des  dits  objets.     Conférez   Ant.   Annaler  IV,  p,  276-78. 

N"  36,  fragment  d'iin  glaive  å  poignée  entiere,  chargée 
de  beaux  ornements  en  spirale;  la  lame  y  est  attachée  moyen- 
nant  quatre  rivels  en  demi-cercle.  11  fut  trouvé  en  1821  å 
coté  d'une  pincette,  en  rasant  un  Inmuius  pour  la  construc- 
tion  de  la   chaussée  pres  de  la  ville  de  Ringsted. 

N"  37,  glaive  long  de  33  pouces  un  tiers;  au  milieu 
de  la  lame  on  a  tracé  une  raie  dcmi-circulaire  en  relief,  et 
sur  chacun  de  ses  colés  il  y  a  quatre  raies  moins  grandes 
qui  se  rélrécissent  pour  se  réunir  vers  la  pointe.  La  lame 
en  est  attachée  å  la  poignée  moyennant  quatre  grands  rivets 
placés  en  demi-cercle  et  ressemblant  aux  boutons  donl  la 
poignée  est  ornée;  celle-ci  est  plate  et  presque  ovale;  le 
coté  tourné  en  dehors  est  garni  d'un  gros  bouton  et  de 
douze  autres  moins  grands.  La  poignée  en  porte  les  traces 
distinctes  de  lamelles  minces  en  or  qui  en  ont  couvert  plu- 
sieurs  partics,  et  en  outre  des  débris  d'un  placage  autour  de 
la  plupart  des  ornements  qui  sont  maintenant  entourés  de 
sillons  vides.  Il  ful  trouvé  en  1830  pres  Follesliiv  au  bail- 
liage  de  Holbek,  en  labourant  une  prairie  oii  il  y  avait  autre- 
fois  une  tourbiére.  Ciz  Nordisk  Tidsskrift  for  Oldkyndighed 
I,  p.   180. 

N°  38,  glaive  long  de  31  pouces;  la  poignée  qui  est  plus 
longue  que  d'ordinaire  et  attachée  a  la  lame  moyennant  huit 
rivets  en  demi-cercle,  se  terminc  tout  en  haut  par  une  pointe 
montante  et  par  deux  autres  lournées  en  dehors;  il  a  été 
déterré  dans  File  de  Sélandc. 

iN"  39,  glaive  long  de  29  pouces,  y  compris  la  poignée  ou  la 
soie.  Le  long  de  la  lame  il  y  a  des  ornements  rayés,  et 
tout  en  haut  pres  de  la  poignée  il  y  a  une  espéce  d'orne- 
ments  peu  communs,  soil  annulaires,  soit  en  forme  de  langue 
et  deux  létcs  de  serpent.  Une  poignée  d'une  subslance  per- 
due     maintenant    a    été    attachée    a    la    soie,    qui     est    un    peu 


SUR  LES  ARMES  DATANT  DE  L  AGE  DE  BRONZE. 


31 


bombet'  vers  le  milieu;  tous  les  rivels  au  nomljie  de  dix 
avec  les  bouUins  y  appartennnt,  par  lesqueis  elle  a  été  at- 
(achée,  se  sont  au  conlrairc  conservés  de  méme  quc  la  piece 
supérieure  qui  est  appliquée  en  liaut  cumme  la  derniere  par- 
tie  de  la  poignce  et  faite  comme  deux  boucles  réunies  en  forme 
de  cornes  tournées  en  dedans  l'une  contre  Paulrc.  Quand  il 
lut  enlevé,  il  élait  entouré  d'une  garniture  en  bois  de  chéne 
qui  h  son  tour  élait  enveioppée  d'écorce  de  bouleau,  objets 
qui  pourtant  tombérent  tout  de  suite  en  poussiere.  On  le 
trouva  en  taillant  des  lourbes  pres  de  Siinder-Lyngby  de 
la  paroisse  de   Lyngby,   au   tjailliage  de   Hiiirring. 

N°  40,  giaive  long  de  24  pouces  ayant  des  raies  en  relief  le 
long  de  la  lame.  La  poignée  qui  est  fondue  ensemble  avec 
celle-ci  est  d'une  forme  extraordinaire,  se  terminant  en  haul 
par  une  boucle  plale  et  elegante  å  deux  spirales  tournées 
en  dedans;  la  pointe  traverse  la  poignée  au  milieu  entre  les 
spirales  depuis  la  lame.  II  fut  Irouvé  l'an  1832  en  creusant 
une  espece  de  tourbe  appelée  kltjne  dans  une  lourbiére 
pres  d'Oslre-Aas  de  la  paroisse  de  Lindballc,  au  bailliage  de 
Veile:  il  était  couché  å  plat  å  deux  aunes  de  profondeur, 
tout  au  fond  de  la  lourbiére.  Cfz  Nordisk  Tidsskrift  for  Old- 
kyndighed  II,  p.  271. 

N"'41,  giaive  long  de  21  pouces;  une  raie  en  relief  est  tra- 
cée  dans  la  longueur  de  la  lame  sur  le  milieu;  la  poignée  est 
d'une  forme  rare  et  se  termine  par  un  ornement  compose 
de  deux  crochets  tournés  en  dedans  et  semblables  a  des 
cornes  recourbées;  entre  eux  il  y  a  un  bouton  rond  et  saillant 
å  ornements  rayés  Ires  ressemblant  h  une  vis;  sur  la  poignée 
on  voit  des  ornements  rayés  larges  et  étroits.  Sur  chacun 
des  cotés  plals  de  la  partie  de  la  poignée  que  traverse  la 
soie  et  qui  est  ici  taillée  toule  droite,  au  lien  qu'elle  est 
ordinairement  percée  d'un  dcmi-ccrcle  el  munie  de  rivels,  on 
voit  des  ornements  qui  semblenl  representer  celle  espece  de 
palstave  qui  a  en  bas  des  jioinles  de  Iranehant  tournées  en 
dchors  et-  Irés   élargies.      La    poignée   qui   est   uu   peu  eiuluin- 


32  SUR     LES     AUMES     DATANT    DE    l'aGE     DE     BRONZE. 

magée.  fait  voir  qu'cUe  a  élé  moulée  sur  un  noyau  d'argilo. 
Elle  est  cntierement  dépourvue  de  rivels,  ce  qui  parait  élre 
uno  amélioration  postérieure,  et  selon  toutc  apparence  cc  glaive 
doit  étre  rapporté  a  l'åge  de  bronze  le  plus  reculé.  II  a 
élé  bris.é,  mais  on  l'a  recomposé  plus  lard.  Il  fut  Irouvé  en 
1831,  a  pea  pres  å  une  dcmi  aune  sous  terre,  pres  d'Alles- 
hauge  de  la  paroisse  de  Bregninge,  au  bailliage  de  Holbek. 
Cfz   Nordisk  Tidsskrift  for  Oldkyndighed  I,   179. 

N°  42,  fragment  d'un  glaive;  la  lame  en  a  été  alfacliée 
å  la  poignée  par  denx  rivets;  la  partie  supéricure  de  la 
poignée  aboutit  en  deux  spirales  recourbées,  entre  lesqael- 
les  la  pointe  apparail.  11  fut  trouvé  en  1823  sous  une 
grosse  pierre  pres  de  Scimarke  dans  la  paroisse  de  Magleby 
appartenant  å  la   seigneurie  de  Klintholm  dans  l'ile  de  Miien. 

D'aUTRES    POIGNÉES    de    GLAIVES    en    BRONZE,    n°    43-47. 

N°  43,  partie  supéricure  d'une  poignée  en  bronze,  qui 
n'a  pas  été  tout  enlicre  en  bronze  a  en  juger  par  ce  frag- 
ment; le  bouton  seul  est  de  ce  mélal;  on  y  voit  des  orne- 
ments  pour  la  plupart  en  forme  de  spirale.  Cet  objet  fut 
Irouvé  en   1836  pres  de  Fraugde  au  bailliage  d'Odensé. 

N°  44,  partie  supérieure  d'une  poignée  moulée  sur  un 
noyau,  et  pourvue  d'ornements  en  forme  de  raies,  de  points, 
d'anneaux  et  de  feuilles.  La  lame  fut  reconnue  avoir  élé 
d'une  longueur  de  18  pouces.  On  trouva  cet  objet  en  1842 
dans  un  tumulus  pres  de  Snoldelcv  au  bailliage  de  Copenbague; 
il  y  avait  a  coté  un  glaive,  un  glaive  imilé,  un  petit  coutcau, 
quatre  boulons   doubles   et  une  aiguille,   le   (out  on   bronze. 

N"  45,  poignée  en  bronze  d'un  travail  parfait,  longue  de 
4  pouces  et  ornée  de  spirales  brisées;  la  lame  qui  est  large 
de  deux  pouces  un  quart,  est  attacliée  a  la  poignée  moyen- 
nant  six  rivets  en  demi-cercle.  Elle  ful  Irouvée  en  1839 
dans  l'arrondissement  d'Od  au  bailliage  de  Holbek  en  Sé- 
lande. 


SUR  LES  ARMES  DATANT  DE  l'aGE  DE  BRONZE.       33 

N"  46,  poignée  ornée  de  spirales  d'iin  travail  inlprrompii; 
!a  lame  avait  18  poiices  de  longueiir  et  s'altnchail  å  la 
poignée  å  I'aide  de  qualre  rivels  en  demi  cercle.  On  l'a 
trouvée  en  1816  au  centre  d'unc  colline  entourée  d'iin  rang 
de  pierres.  et  connue  sous  le  nom  de  Schwarzer  Berg  aux 
environs  de  Flohenvvestedt  au   bailliagc  de  Rendsborg. 

N°  47,  fragments  d'un  glaive  avec  quelqucs  parties  de 
la  poignée.  Pour  économiscr  le  metal,  on  l'a  moulé  sur  un 
remplissage  ou  noyau  d'argile.  Le  bouton  d'en  linut,  qui  est 
embelli  d'ornemenls,  s'est  conservé,  niais  la  poignée  a  du  reste 
été  brisée.  A  coté  de  celle-ci  on  trouva  des  débris  du  bois 
dont  elle  a  été  revétue,  et  un  fil  d'or  fin  et  plat  ou  un 
ruban  tres  étroit  qui  a  servi  d'enveloppe  autour  de  la  poignée. 
A  en  juger  par  la  partie  supérieure  qu'on  a  conservée  de  la 
lame,  cettc  derniére  a  été  emboitée  dans  la  poignée  å  i'aide 
d'une  pointe  qui  y  a  été  enfoncée,  mais  ou  l'on  n'apercoit 
ni  Irous  ni  rivcts,  de  sorte  que  ce  glaive  a,  selon  toute  ap- 
parence,  appartenu  å  l'åge  de  bronze  le  plus  recuié.  On 
Irouva  ces  fragments  en  1826  dans  le  lumulus  appelé  Olshoi, 
pres  de  Tilsted  au  bailliage  de  Thisted;  cfz  Ant.  Annaler, 
IV,  382-83. 

V.     HEAUMES  OU  CASQUES, 

tab,  B  V,  n°  1.  On  y  voit  seulemenl  la  partie  inférieurc  de 
la  visiére  d'un  casque,  c'esl-å-dire  la  menlonniére  qui  est 
assez  massive,  d'un  travail  parfaitemcnt  bien  moulé  avec  un 
placage  en  or  embelli.  Elle  a  couvert  tonl  le  menton  et  est 
pourvue  de  deux  barreaux  de  grille  dont  l'un,  ainsi  qu'un  petit 
morceau  de  l'autre,  est  encore  en  bon  étal,  Chacun  de  ces 
barreaux  est  attaché  å  la  mentonniére  å  I'aide  d'un  gros  rivel. 
Par  les  dessins  d'anciens  casques  on  pcul  reronnaitre  qu'unc 
pointe  descendani  de  la  partie  supérieure  du  casque  a  scrvi 
å  garantir  le  nez  {nefbjory)^  et  que  le  visage  a  aiiisi  été 
protegé    par    ces    mécanismes    réunis.       Lorsqu'on     liduva    <e 

185n-1860.  3 


34  SUR     LES     ARMES     DATANT     DE     l'aGE     DE     BRONZE. 

morccau,  iine  plnque  d'ur  niiiuo  ay;ml  des  orncmenls  de 
spiralc  graves  ol  se  croisant  entre  eux,  élail  atlarhée  sur  le 
devant  entre  les  Larreaux  de  grille  lout  jiisle  aii-dessuus  de 
la  boiiche.  On  reconnail  a  la  roniile  que  celle  parlie  senie 
a  élé  couverle  d'or,  quoiqoe  le  roste  des  colés  exlérieiirs 
offre  la  méme  espeee  d'orncmenls  avec  pliisienrs  aulres  qui 
ont  l'apparencc  d'iin  Iravail  en  relief.  Des  ornetnenls  lout 
semblables  sonl  å  voir  sur  pliisieurs  aulres  objels  en  bronze 
Irés  anciens;  cfz  lab.  VI  n°  .5 ,  6,  7  el  nne  aulre  plaqne 
centrale  apparleiianl  a  nn  bouelier  qui  en  1827  ful  Iroiivé 
dans  la  lourbc  dile  martdrv  dans  la  paroissc  de  Raabierg, 
non  loin  de  Skagen.  Le  present  objet  tres  curieux  a  élé 
délerré  en  1829  en  taillanl  des  lourbes  dans  une  lourbicre 
situéc  entre  les  villes  de  Hagendrup  et  de  Rumperup  de  la 
pnroisse  de  Bregninge  au  bailliage  de  MoIi)el<.  On  nc  fut 
pas  si  heureux  de  découvrir  aussi  la  parlie  supérieure  du 
casque  nnalgré  tous  les  soins  qu'on  a  pris  pour  la  découvrir 
en  extrajant  la  lourbe.  Cfz  Nordisk  Tidsskrift  for  Oldkjii- 
dighed  1,   178-79. 

VI.      BOUCLIKRS  ET  BOSSES  DE  BOUCLIERS, 

lab.  B  V   n°  2-3,  B  VI   n°  4   représcnlant  le  revers. 

N°  2,  bouelier  rond  en  bronze,  d'un  diametre  de 
18  pouces.  Tout  au  milieu  il  y  a  une  bosse  Ires  saillanle, 
ornée  de  six  rangs  de  points  fins  tracés  en  cercles.  Autour 
de  la  bosse  il  y  a  deux  cercles  en  relief.  Plus  pres  du 
bord  on  voil  Irois  parties  bombées  qui  tout  comme  la  bosse 
du  bouelier  onl  élé  bosselécs;  diacune  d'elles  esl  ornée  de 
plusieurs  cercles  en  points.  Entre  ces  parties  bombées  on  a 
appli(|ué  un  ornement  plat  compose  de  sepl  cercles  pointes,  parmi 
lesquels  le  cercle  extérieur  se  termine  j)our  cliacune  en  deux 
cols  de  cygne.  Entre  ces  embellisscmenls  il  y  a  en  oulre 
neuf  OU   (lix    lioiilous   cnfoncés    jidur    servir    d'ornements.      La 


SUR  LES  ARMES  DATANT  DE  l'aGE  DE  BRONZE.      35 

bouclc  a  clé  conscrvéc,  mais  on  n'y  docouvrc  pos  les  nior- 
ceaux  rives  å  travers  lesquels  on  a  lire  des  cordons  dont 
on  aperruil  cncore  los  traces.  Cfz  Anliquarisk  Tidsskrift 
1843-1845,  p.  112-13. 

N°  3,  bouclicr  complet  d'un  diametre  de  27  pouces, 
compose  d'une  seiile  plaqiie  de  bronze,  crensée  au  milien, 
bosselée  dans  un  umbon  furnianl  une  boule  hémisphérique. 
Autour  de  ceile-ci  il  y  a  six  ccrcles  en  relief,  ou  lem  voit 
en  ornemenls  liiiit  pyramides  bosselées  de  boulons  ronds,  el 
a  la  partie  exlérieure  deux  cerrles  enliers  de  buutons  scm- 
blables.  Le  bord  en  est  recourbé,  et  pour  forlilier  le  bou- 
clicr on  a  passé  å  travers  la  courbure  un  lil  de  bronze  qui 
a  ctc  forme  en  lordanl  en  guise  de  ruban  une  large  bande- 
letle  en  bronze.  La  barre  Iraversiere  servant  å  tcnir  le 
bouclier,  n'est  pas  massive  mais  formée  d'une  plaque  re- 
courbée  el  rivée.  A  tout  prendre,  on  reconnait  que  beau- 
coup  de  soin  a  été  pris  pour  économiser  le  mélal  et  réiinir 
la  légerelé  å  la  force.  Outre  les  deux  rivels  qui  retiennent 
la  boucle,  il  y  avail  encore  sur  le  deuxiemc  rang  deux  ri- 
vels  délacliés,  å  I'aide  desquels  une  courroic  ou  un  ruban  a 
probablement  été  attaché  au  revers  pour  servir  å  porter  le 
bouclier.  II  est  maintenanl  tres  faible  de  vétusté  mais  du 
resle  a  peu  pres  complet.  On  l'a  Irouvé  en  1845  a  une 
aune  au-dessous  du  sol  dans  une  pclilo  tourbiére  pres  de 
Lummeliiv  de  la  paroisse  Kirkel>y  dans  l'ile  de  Falster.  Cfz 
Ant.  Tidsskr.   1846-1848  p.   198-99. 

B  VI  n  4,  grand  bouclier  ovale  en  bronze,  iong  de 
26  pouces  cl  large  de  23.  On  en  voit  ici  le  revers.  Tous 
les  ornemenls  ont  été  enfoncés  du  colé  du  revers  de  maniere 
å  parailre  en  relief  sur  le  devant.  Au  milieu  il  y  a  une 
figiire  en  demi-Iune  cntourée  de  Irois  raies.  11  y  a  encore 
aulonr  de  celle  figure  deux  ccrcles  de  points  bossclés.  Le 
bord  a  été  forme  d'un  (11  de  bronze  sur  Icqnel  la  pnrlie 
extréme  de  la  plaque  du  bouclicr  a  été  pliée.  La  poignée 
est  une   bouclc   fondue   en   bronze,   appliquée   en   lrav<'is   de   la 

3* 


36  SUR     LES     ARMES     DATANT     DE     l'aGE     DE     BRONZE. 

coiirbc  bombéo  prodiiile  pnr  l,i  figiirc  de  dcmi-Iune.  II  y  a 
en  outre  sur  le  revers  deux  barres  rivées,  å  travers  lesquelles 
on  a  pu  lirer  des  cordons  de  manierc  a  attacher  le  bouclier 
au  bras  ou  å  le  suspendre  sur  le  dos.  Cfz  Anliquarisk 
Tidsskrift  1843-1845,  p.  112-13.  Le  Musée  recut  en  1844 
de  la  part  de  la  collection  d'objels  rares  trois  boucliers  en 
bronze,  savoir  les  deux  représentés  au  n°  2  et  au  n°  4,  et 
un  froisicme  en  forme  ovale  qui  est  long  de  23  poures  et 
large  de  21.  La  forme,  le  travail  et  les  ornemenls  en  sont 
toul-å-fait  pareils  au  bouclier  précédent;  il  n'y  manque  que 
les  cercles  extérieurs  formes  de  points,  et  sur  le  revers  la 
boucle  en  metal  ou  la  poignée  et  les  barres  en  bronze  rivées 
ont  été  brisées,  mais  on  voit  distinctement  Fcndroit  ou  elles 
ont  été  attachées.  Ces  trois  boucliers  étaient  autrefois  les 
seuls  qu'on  eut  dans  le  Nord  scandinave,  et  depuis  longtemps 
l'ancien  cabinet  d'objets  rares  et  curieux  en  a  été  déposi- 
taire.  Les  catalogues  de  cette  collection  qni  datent  d'une  an- 
cienne  époque  et  ont  été  faits  avec  tres  pcu  de  criliquc,  les 
admettent  dans  la  catégorie  d'objets  tures,  apparemment  a 
cause  de  la  demi-lune  qu'on  voit  figurer  dans  les  deux, 
comme  nous  venons  de  le  mentionner,  mais  le  travail,  les 
ornements  et  le  mélange  du  metal  sont  loul-a-fait  semblables 
aux  pareilles  qualités  de  nos  objels  de  bronze  du  temps  le 
plus  reculé.  11  y  a  en  outre  sur  ces  boucliers  des  restes 
considérables  de  cette  espcce  de  rouille  qui  s'attaclie  au 
bronze  enfoui  depuis  longtemps  dans  les  tourbieres,  de  sorte 
qu'on  peut  avec  loute  siirelé  rapporter  ces  objets  curieux  å 
la  plus  aocienne  periode  métallique  du  paganisme,  de  méme 
qu'on  pourra  attribuer  leur  excellente  conservation  au  bon- 
heur  d'avoir  été  trouvés  dans  des  tourbieres  et  probablement 
l'un  pres  de  l'autre  dans  la  méme  tourbiére,  car  pour  ce 
qui  est  de  l'endroit  ou  on  les  a  trouvés,  les  protocoics  de 
l'inventaire  du  Musée  ne  nous  ofl'rent  aucune  espece  de  ren- 
seignenionls.  A  l'appui  de  la  vraie  origine  de  ces  boucliers 
qu'on    dale    de    Tage    ilo    bronze,     on     avait    autrefois    allégué 


SUR  LES  ARMES  DATANT  DE  LAGE  DE  BRONZE.       37 

deux  boucliers  apparlcnanl  n  des  colleclions  anglaiscs.  Ccux- 
ci  sont  moins  grands,  il  csl  vrai,  rnais  pour  la  forme,  les 
ornements  el  le  Iravail,  ils  ofTrenl  la  plus  grande  ressemblance 
avec  ceux  de  notre  Muséc;  l'un  d'cnlre  eux  qui  a  élé  Irouvé 
dans  la  Tamise,  est  conservé  dans  le  Cabinel  de  la  Sociélé 
des  Antiquaires,  el  Pautre  qu'on  a  Irouvé  sous  lerre,  est  dé- 
posé  au  Musée  Brilannique.  Le  grand  bouclier  qu'on  a 
trouvé  en  1848  pres  de  Lummelijv  en  Falsler,  conlirme  å 
la  plus  haute  évidcnce,  que  ces  Irois  boucliers  apparlien- 
nent  inconlestablemenl  au  Nord  scandiuave. 

DiSQUEs  EN  BRONZE  ct  omements  apparlenant  probable- 
menl  å  des  boucliers:  B  VI,   n°  5-12. 

N°  5.  Disque  en  bronze  rond  d'un  diametre  de  9 
pouces  ayant  au  milieu  une  pointe  saillanle,  autour  de  la- 
quelle  plusieurs  cercles  de  divers  ornements,  en  parlie  des 
spirales  liées;  on  y  voit  selon  toute  apparence  la  parlie  du 
milieu  d'un  bouclier.  II  ful  trouvé  en  1823  dans  une  tour- 
bicre  pres  de  Frankerup  de  la  paroisse  d'Udby  au  bailliage 
de  Holbek,  avec  plusieurs  aulres  objels  en  bronze,  entre 
autres  un  disque  lout-å-fait  semblable,  un  couteau  de  la 
forme  d'une  faucille,  un  anneau  complet  en  spirale  ayant 
les  bouts  bosselés,  d'un  diametre  de  2  pouces  et  demi  el 
formani  vingl  tours,  el  ensuile  deux  autres  anneaux  moins 
grands  du  méme  diametre  et  h  douzc  tours.  Cfz  Antiquariske 
Annaler  IV,  265-66. 

N°  6,  disque  en  bronze  rond,  ayant  comme  l'objet 
précédenl  une  pointe  saillanle  au  milieu  et  entourée  de  plu- 
sieurs cercles  de  diverses  espéces  d'ornements,  en  partic  de 
spirales  entrelacées.  Ce  disque  a  été  å  peu  pres  de  la  méme 
grandeur  que  la  picce  précédenle,  mais  celui  qui  l'a  délerré,  avait 
enlevé  au  bord  tout  ce  qui  était  envahi  par  la  rouille.  Nous 
y  voyons  probablemenl,  comme  dans  celui  du  n°  5,  la  partic 
centrale  d'un  bouclier.  Ce  fut  en  laillanl  des  lourbes  dans 
une    tourbiére    pres    d'Asminderup    au   bailliage   de    Holbek, 


38  SDR     LES     ARMES     DATANT     DE     l'aGE     DE     BRONZE. 

qu'on  parvint  å  faire  cette  Iroiivaille  en  1821.  II  y  avait  å  coté 
de  lui  plusieurs  aulres  objets  d'une  pareille  espéce  et  un  beau 
palstave  long  de  six  pouces  et  fait  également  en  bronze. 

N°  7,  petite  bosse  de  bouclier  en  bronze  d'tine  forme 
ronde  el  chargée  d'ornements;  le  diametre  en  est  de  3  pou- 
ces un  quart.  Le  milieu  nous  présente  une  pclilo  pointe  au- 
dessoiis  de  laquelle  il  y  a  une  boucle  sur  le  revers.  La 
parlie  centrale  en  est  entourée  de  huit  boutons  bosselés,  réunis 
par  des  spirales.  On  en  fit  la  trouvaille  en  1833  en  creu- 
satit  des  tourbes  de  cette  espéce  qu'on  appelle  martorv^  pres 
de  Haabierg  å  l'extrémité  septentrionale  du  Jutland,  au  bail- 
liage  de   Hiiirring. 

]N°  8,  un  de  ces  objets  qu'on  nomme  tutuii  (en  alle- 
mand: hiitcheu).  haut  de  2  pouces  et  ayant  en  bas  un  dia- 
metre de  2  pouces.  La  barre  traversiére  appliqtiée  tout  en  bas, 
prouve  que  ces  tutuii  ont  été  attachés  å  l'aidc  d'une  cour- 
roie  et  ont  probablement  servi  d'ornements. 

N°  9,  tutulus  bien  plus  grand,  éiégamment  embelli 
d'ornements,  en  p.irtie  d'anneaux  concentriqiies.  La  hauleur 
en  est  de  4  pouces  et  demi,  et  le  diametre  d'en  bas  de  6 
pouces  3  quarls.  II  fiil  Irouvé  en  1826  dans  la  colline  ap- 
pelée  KassemosehiJi  dans  le  champ  de  Siillerijd,  au  bailliage  de 
Copenbague,  å  coté  d'un  grand  vase  roiid  en  bronze  et  å 
suspendre,  ayant  de  l'un  coté  un  couvercle  plat  sous  lequel 
il  y  avait  un  couteau  et  une  aiguille  en  bronze.  Ce  vase  a 
été  dessiné  dans  l'apercu  de  J.  B.  Sorlerup  sur  les  urnes, 
les  vases  sépulcraux  et  autres  vases  dcterrés  dalant  du  pa- 
ganisme  du  Nord,  aux  Annaics  de  l'archéologie  du  Nord, 
1844-1845,  tab.  X,  fig.  87,  87  a. 

N°  10,  bosse  creuse  en  bronze  et  d'une  forme  de 
cloche,  haute  d'un  pouce  trois  quarls  et  d'un  diametre  de  2 
pouces  par  en  bas;  elle  est  joliment  embellie  de  plusieurs 
cerdes  de  différents  ornements.  cii  p.irlie  de  spirales  et  de 
lignes  de  zigzag  entrelacécs. 


SUR  LES  ARMES  DATANT  DE  L  AGE  DK  BRONZE. 


;39 


N°  11,  liiliiliis  a  (ino  [)uiiile  moins  snillante  qiii  esl 
entourée  de  pliisiciirs  cerclcs  d'orncrnents;  il  (iit  Irouvé  en 
1833  dans  la  IuihIjc  dile  inartorv  prés  de  Raaljierg,  au  bail- 
liage  de   Hiiirring. 

N°  12,  dessotis  d'iin  Uitnlns,  donl  l;i  barre  travcr- 
siere  retient  encore  le  fragment  d'une  courroie  de  ciiir;  il  ful 
trouvé   en    1842   aux   environs   de   la   ville  de   Kolding. 

Sa  Majesté,  notre  Roi  acluel,  élant  alors  Prince  héré- 
dilaire  du  royaume,  offrit  en  1842  au  Musée  plusieurs  objets 
trouvés  ensemble  dans  les  restes  d'un  tumulus  qu'on  avail 
presque  rase  et  changé  en  lerre  labourable  dans  le  cliamp 
de  Steeogaard  pres  du  village  de  Buddinge  de  la  paroisse  de 
Gladsaxe,  au  bailliage  de  Copenhague.  Ces  objets  font  con- 
naitre  l'usage  qui  parait  avoir  élé  fait  de  ces  tutuli  qu'on  a  si 
souvent  Irouvés.  Outre  les  fragments  de  deux  bracelets  en 
spirale  et  d'une  grande  plaque  de  bouclier  embellie  en  dehors 
d'ornements  en  spirale,  avec  deux  boulons  en  bronze  rcmar- 
quables  et  plusieurs  objets  moins  grands,  on  y  trouva  cinq 
tutuli,  ayant  un  diametre  de  2  pouces  el  des  ornements  cir- 
culaires  et  bosselés  a  la  surface  exlérieurc,  et  un  sixieme  un 
peu  moins  grand.  L'un  de  ces  tutuli  retenait  encore  les 
fragments  d'une  courroie  de  cuir  élroile,  å  l'aide  de  laquelle 
il  avait  élé  attaché.  On  a  souvent  remarqué  que  les  plaques 
de  boucliers  et  les  tutuli  de  l'agc  de  bronze  n'olTrenl  nulle 
trace  de  rivels  ou  de  chevilles;  mais  on  vit  ici  qu'ils  étaient 
munis  de  bandelettes  de  cuir  passées  å  travers  la  bonde  de 
la  partie  de  dessous.  Tous  ces  lululi  élaient  ranges  en 
cercle  autour  de  la  plaque  du  bouclier,  et  au-dessous  de 
celle-ci  comme  de  ceux-la  on  trouva  des  débris  de  bois  de 
chéne;  nous  croyons  done  avoir  ici  unc  image  compicte  du 
bouclier  en  chene  qui  a  celle  époque-la  élail  si  commun,  el 
qui  élail  retenu  au  milieu  par  des  bouloiis  de  bouclier,  et  a 
la  circonlérence  par  ces  lulidi,  tlonl  on  a  jusqu'a  present 
ignoré  l'usage,   et  qui   paraisstnt    ainsi    avoir    servi    a    la    Inis 


40  SCR     LES     ARMES     DATANT     DE     l'aGE     DE     BRONZE. 

d'appui    et    d'ornemcnt.       Cfz    Anliqiiarisk    Titisskril't    1843- 
1845  p.  21. 

VII.     CORS  OU  TROMBONES  DE  GUERRE, 

tab.  B  VII,  n"  1-2  a,  b,  3  a,  b,  4  a,  b. 
N°  1 ,  clairon  ou  grand  cor  de  giierrc  (ludr)  d'une 
espece  distinguée;  eet  objet  a  été  tres  bien  conservé;  la 
longueur  en  esl  de  5  pieds  3  pouces,  niais  la  courbiire 
en  est  faile  å  deux  tours.  Autour  de  Torifice  ou  le  bout  le 
plus  élargi  est  une  plaque  d'ornement  d'un  diametre  de  dix 
pouces  å  huit  boucles  fortement  bosselées,  entre  lesquelles  il 
y  a  une  partie  d'ornements  annulaires  et  concentriques,  tout 
pareils  å  ceux  qu'on  trouve  aux  objels  de  bronze  qu'un  a 
voulu  rapporter  å  une  époque  antérieure,  comme  sur  des 
vases  el  des  coupes  d'or  å  suspendre  (cfz  les  Annales  de 
l'archéologie  du  Nurd,  1844-1845,  lab.  X  fig.  86-89).  A 
rembouchure  il  y  a  cinq  ornements  susjjcndus  égalemenl  en 
bronze,  et  au-dessous  de  la  plaque  d'ornement  å  l'extrémité 
opposée  il  y  a  quatre  grandes  boucles  el  une  au  cornet 
méme  destinécs  probablement  å  donner  passage  a  une  chaine 
ou  å  un  ruban  servant  å  porter  le  cor.  On  l'a  Irouvc  en 
1801  avec  cinq  autres  cors  dans  un  croux  de  lourbicre, 
appelé  Brudevælte  dans  un  champ  pres  de  Liunge  au  bailliage 
de  Frederiksborg.  Ces  six  cors  et  deux  autres  dont  nous 
ferons  mention  plus  loin,  sont  les  seuls  qu'on  ait  trouvés,  å 
ce  qu'on  sait,  en  élat  complet,  mais  on  a  trouvé  assez  sou- 
vent  des  fragments  de  celle  espece  d'inslrument,  qu'on  au- 
rait  vainement  essayé  de  décrire  ou  de  determiner,  sans  le  se- 
cours  de  ceux-ci  qui  nous  en  onl  fourni  la  connaissance  par- 
faite.  Les  deux  autres  cors  qu'on  a  trouvés  au  méme  en- 
droit  sont  d'une  longueur  de  6  pieds,  et  la  plaque  d'ornement 
devant  le  bout  élargi  est  d'un  diametre  de  1  ]  pouces  et  a 
sept  boucles  bosselées,  entre  lesquelles  il  y  a  28  petits  cer- 
clcs  conccnlriques  servant  d'ornement.      Pres  de  l'emboucliure 


SDR  LES  ARMES  DATANT  DE  l'aGE  DE  BRONZE       41 

il  y  a  qualre  oinements  suspcndus  et  å  l'cxtrémité  opposée 
quatorze  pelites  boucles  ou  l'on  a  probablement  aussi  ap- 
pliqué  (les  ornements  å  suspcndre.  Un  troisiome  clairun  csl 
un  pcii  plus  long,  mais  la  piaqiie  trornemcnt  pres  de  Tem- 
boiiehurc  n'a  qiie  7  poiices  de  diamelre  et  six  bondes  bus- 
selées,  entre  lesquclles  il  y  a  six  ornements  annulaires. 
Au-dessous  de  celte  plaqiie  il  y  a  quatre  boucles,  el  aiix 
deux  de  cclles-ci  on  voit  encore  suspendus  des  ornenu-nls 
en  bronze.     Cfz  Ant.  Tidsskrift,   1843-1845,  p.   113. 

N°  2  a-b,  cor  en  bronze  semblable  aux  précédents,  long 
de  5  pieds;  la  plaque  d'ornement  devanl  le  bout  large  est 
d'un  diametre  de  8  pouees  avec  huit  boucles  forleinent  bos- 
selées  et  des  ornements  circulaires  autour  de  celles-ci  de 
méme  qu'autour  de  l'ouvertiire  de  l'instrumenl.  L'embou- 
chure  est  enveloppée  d'un  fil  de  bronze  en  spirale.  Cinq 
petites  oreillettes  qu'on  y  a  appliquées,  out  servi  d'ornements 
en  bronze  å  suspendre,  et  unc  boucle  qu'on  y  apercoit,  ainsi 
que  qualre  aulres  boucles  au  revers  de  la  plaque  d'ornement 
et  six  au  bout  du  tube  å  sonner,  ont  probablement  cté  desti- 
nées  k  y  attacher  la  chaine  ou  le  clairon  a  été  suspendu  et 
porte.  Au  revers  de  la  plaque  d'ornement  en  travers  de 
l'orifice  de  chaque  boucle  on  a  passé  par  deux  oreillelles  un 
barreau  traversier  qui  a  sans  doute  élé  destiné  égalemenl  å 
y  placer  des  ornements  å  suspendre.  Ce  cor  fut  Irouvé  en 
1809  dans  une  tourbiere  au  comlé  do  Wedellsborg,  dans 
l'ile  de  Fionie,  å  colé  d'un  aulre  d'iiric  espece  semblable,  ou 
l'on  voit  encore  la  longue  chaine  eii  bronze.  Ce  dernier  tor 
est  conservé   au  chateau  du  comlé. 

N°  3  a,  b,  4  a,  b,  fragments  considérables  de  deux  cors 
en  bronze,  qui  nous  api)reunent  commenl  on  les  a  fabriqués; 
on  les  a  moulés  d'abord  par  pelils  morceaux  qu'on  a  ensuile 
réunis  par  uti  procédé  particulitr  et  tres  soigné,  de  nianierc 
que  Tun  UKjrceau  s'emboile  dans  les  ouvertures  correspon- 
dantcs  de  l'aulre  k  l'aidc  de  chevilles  larges  ou  pliitul  |iar 
des    crochels.       On    voit    aussi     (pie     Tun     des     cors     a    élé 


42  SUR    LES     ARMES     DATANT    DE     l'aGE     DE     BRONZE. 

réparé  dans  l'antiqiiilé  par  le  iiuiypn  irutic  boile  en  bronze 
qii'on  y  a  emboitée,  et  il  est  evident  que  ces  cors  ont  clé 
plus  OU  moins  endommagés  quand  ils  ont  été  déposés  å  l'en- 
droit  OU  on  les  a  trouvés.  Il  ne  faut  pourlant  pas  compter 
au  nombre  de  teis  dégats  les  trous  percés  en  plusieurs  en- 
droits,  comme  il  parait  avec  dessein,  en  forme  de  raies 
qui  y  ont  probablement  servi  d'ouies  ou  de  trous  pho- 
niques,  quoiqu'on  n'en  trouve  pas  dans  aiicun  autre  cor 
découvert  jusqu'å  present.  Dans  un  de  ces  fragments  il  y  a 
enfin  un  oeil  ou,  au  dire  de  celui  qui  le  trouva,  était  attaché 
un  petit  anneau  ovale  en  bronze  å  épine  de  maniere  å  re- 
presenter une  espéce  de  boucle,  ou  était  suspendue  une 
chaine  en  bronze  d'une  espece  toute  particuliere  qui  a  servi 
å  porter  l'un  des  cors.  Tous  les  deux  chainons  de  la  dite 
cliainc,  dont  le  n°  4  a,  b  nous  représente  une  partie,  sont 
en  forme  d'nn  bouton  å  ornements  annulaires  conccnlriques, 
et  ont  sur  le  revers  une  boucle  ou  est  attaché  un  chainon 
oblong.  Il  faut  remarquer  que  la  chaine  attachée  au  cor  en 
bronze  garde  au  chateau  de  Wedellsborg,  est  d'unc  toute 
autre  espéce.  Les  fragments  dont  il  est  question  ici,  furent 
trouvés  en  1846  dans  une  tourbiére  pres  de  Lummeléiv  de 
la  paroisse  de  Niirre  Kirkeby,  dans  l'ile  de  Falsler,  seulement 
a  douze  aunes  de  Tendroit  ou  le  grand  boudier,  représente 
au  no  3,  fut  trouvé  plus  tard  en  1848.  La  couclie  snpé- 
rieure  de  la  tourbiére  contient  des  lourbes  mélées  d'argile, 
et  en-dessous  on  arrive  å  un  gisement  de  sable.  C'est  pré- 
cisément  a  l'endroit  oil  cesse  la  lourbe  et  (tu  commence  le 
sable  qu'on  a  trouvé  les  fragments  de  ces  clairons,  et  a  trois 
aunes  plus  loin  on  trouva  également  sur  le  sable  deux  glaives 
en  bronze,  et  å  coté  de  ceux-ci  un  couteau  en  caillou  de  la 
forme  d'unc  demi-lune  et  enchassé ,  selon  la  relation  du 
trouvcur,  dans  un  manche  de  bois  (jui  tomba  en  poudre  au 
contact.  Toute  la  tourbiére  doil  étre  romplie  d'ossements, 
d'ou  l'on  présume  que  quelque  sinistre  y  a  fait  périr  des 
bommes  ou  qu'une  bataillc  y  a  élé  livrée  dans  la  haute  an- 
tiquilé.     Cfz   Ant.  Tidsskrift,   1846-1848,   p.   2U. 


43 


SUR  LES  BRACTÉATES  EN  OR  ET  SUR  LE  PREMIER 
EMPLOI  DE  BRACTÉATES  COMME  MONNAIES, 

i'AR  C.  J.  Thomsen. 

A  l'égard  des  bractéates  en  or  et  de  I'emploi  de  brac- 
téates  comme  monnaies,  on  a  soiilevé  pliisieurs  qiieslions  et 
émis  dinéioriles  uijinioiis  qiii  se  hiissenl  lédiiire  ;iu\  [juinls 
suivants: 

A  quelle  époque  faut-il  rappurler  les  bractéates  en  or? 
OU  ont-elles  été  fabriqiiées?  å  quoi  onl-elles  élé  employées? 
que  signifient  lems  inscriptions  et  leurs  figiires?  en  quel  en- 
droit  a-t-on  commencé  å  employer  des  bractéates  comme  mon- 
naies? et  jtisqu'ou  eet  emploi  s'est-il  étendu?  Nous  essaierons  de 
résoudre  ces  questions  en  considérant  les  iiulicalions  que  nous 
fournissent  les  antiquilés  et  la  numismalique  en  general,  å 
coté  des  resultats  amenés  par  le  present  apcrcu  sur  les  brac- 
téates en  or  connues  jusqu'aujourd'hui.  Si  nous  ne  parve- 
nons  pas  å  dissiper  enliérement  l'obscurilé  ou  elles  ont  élé 
enveloppées,  nous  espérons  cependant,  gråce  å  ces  nombrcux 
malériaiix  classés,  avoir  fait  un  pas  important  et  préparatoire 
vers  un  examen  plus  approCondi  d'un  »ibjel  d''un  inlérét  egal 
pour  la   iiumismatique  et  l'archéologie. 

A  QUELLE  ÉPOQUE  FAUT-IL  llAPPOlirKU    LES  BRACTÉATES 

EN  OR? 

Si  nous  jetons  un  coup  d'ooil  sur  le  nombre  assez  coii- 
sidérable  des  bractéates  représenlées  dans  l'allas  de  rjiiclicu- 
logie  du  Nord,  le  gout  varié  qu'on  y  décoiivre  a  coté  de  leur 
différenles  formes  nous  persuadc  facilemcnt  (lu'clles  nc  (irent 
leur  origine  ni  d'une  méme  époque,  ni  d"un  seiil  el  niéme 
peuple.  Nous  verrons  en  méme  lemps  qu'il  cxiste  un  inlcr- 
valle   de  plus  de  six  cents    ans    entre    celles    qiii    soiil    iinun- 


44  SUR    LES    BRACTÉATES     EN     OR. 

lestablement  les  plus  anciennes  et  celles  qu'il  faut  regardcr 
comme  les  plus  récentes,  car  les  bractéates  eii  or  les  plus 
anciennes  que  l'on  connaisse  et  que  nous  représenlenl  les 
n°^  1,  216  el  216  b,  ont  été  frappées  en  l'honneur  de  l'em- 
pereur  Constantin  le  grand  et  de  Crispus  son  fils,  qui  vivaienl 
tous  les  deux  au  4®  siecle,  taudis  que  celles  qu'il  faut  con- 
sidérer  comme  les  plus  jeunes  (n°  36-39),  sont  sans  conlre- 
dit  des  imitations  des  monnaies  représentées  sous  les  mémes 
numéros  et  frappées  par  les  empereurs  Basilius  II  et  Con- 
stantin II,  qui  régnaient  depuis  l'an  975  jusqu'cn    1025. 

Les  bractéates  en  or  se  laissent  done  rapporter  å  ce 
long  espace  de  lemps,  mais  en  admettanl,  par  unc  consé- 
quence  toule  naturelle,  que  les  imitations  ne  pourront  en  ge- 
neral étre  plus  de  deux  cents  ans  postérieures  å  leurs  pro- 
totypes, les  bractéates  imitées  des  monnaies  des  empereurs 
byzanlins  ne  pourront  étre  rapportées  å  une  époque  plus 
recente  que  le  5®  et  le  6'^  siecle.  Ces  dernieres  que  nous 
avons  citées  sous  la  section  marquée  d'A,  ont  presque 
toutes  été  déterrées  dans  le  Nord,  mais  nous  ne  croyons 
pas  qu'elles  aient  été  fabriquées   ici. 

Celles  que  nous  avons  décrites  h  la  rubrique  B,  et  que 
nous  croyons  d'une  origine  nordique,  sont  sans  doute  un  peu 
plus  jeunes  que  les  précédentes,  mais  elles  sont  cependant  en 
general  anlérieures  a  l'introdiiction  complele  du  cliristianisme 
dans  le  Nord,  car  il  faut  d'abord  considérer  quo  plusieurs 
d'entre  elles,  et  le  nombre  n'en  est  pas  petit,  ont  été  trou- 
vées  dans  des  tombeaux  payens,  ensuite  en  bien  examinant 
le  Iravaii,  la  facon  et  le  dessin,  on  conviendra  qu'elles  sont 
tout-a-fait  d'accord  avec  les  armoiries,  les  ornemenls,  les 
pierres  runi(}ues  etc.  des  derniers  siedes  payens  du  Nord,  de 
sorte  qu'il  y  a  assez  de  raisons  pour  les  rapporter  å  l'espace 
de  temps  entre  les  années  de  500   et  de   1000. 

Ce  qui  de  plus  nous  autorise  a  atlribuer  une  origine  si 
ancienne  å  plusieurs  des  bractéates  que  nous  croyons  sorties 
d'une  fabrique  du  Nord,  c'est   qu'on    en    a   souvent   (rouvé  å 


SUR    LES     nRACTKATES     EN     OR  45 

colé    de    monnaies    en    or    finppées    par    les    empereiirs    by- 
zantins  du   cinqiiieme  siede  (voir  la   liste  speciale,  n°221), 

OU  LES  BRACTÉATES  OM -ELLES  ÉTÉ  FAnRIOUÉES? 

De  méme  qiie  les  bractcntes  en  or  frappécs  en  l'lion- 
neur  des  empereiirs  byzanlins  ont  di^  avoir  élé  labriquécs  dans 
les  pays  gouvernés  par  eux,  i!  faiil  présumer  qiie  les  imila- 
lions  (le  ces  bractéales  on  des  monnaies  des  califes,  ont  élé 
fabriqiicos  non  luin  de  ces  pays,  chez  des  nations  voisines 
qiii  ont  éprouvé  Tinflnence  du  gout  prédominant  de  leurs 
voisins  plus  puissanls. 

Les  troupes  mercenaires  du  Nord  qui  a  une  époqiie 
sans  doute  bien  plus  ancienne  qu'on  nc  l'a  cru  jusqu\'i  pre- 
sent, ont  afQué  a  Constantinople  ou,  pour  leiir  bravoure  et 
leur  (idélité,  ils  ont  été  admis  a  former  une  parlie  importnnle 
de  la  garde  imperiale,  ont  précisément  du  passer  par  les 
pays  limitrophes  de  l'empire  byzanlin  et  du  califat;  rien 
n'élail  done  plus  naturel  qu'en  retournant  dans  Icnrs  foyers 
ils  ont  voulu  y  rapporter  des  souvenirs  des  pays  qu'ils  ont 
visités  on  parcourus.  Cependant  nous  dcvons  a  la  vérité  de 
faire  reinarquer,  qu'on  n'a  pas  encore  appris  que  des  brac- 
téales en  or  de  celle  cspcce  onl  été  trouvées  au  midi  de  la 
Hussi<',  en  Pologne  ou  en  Hongrie.  Mais  ces  parurcs  étran- 
gcres  n'onl  pas  été  introduites  dans  le  Nord  nniquemenl  en 
qualilé  de  dons,  de  signes  dislinctifs  et  de  souvenir  du  sé- 
jour  å  l'étranger;  elles  ont  encore  pu  y  arriver  par  le  moyen 
du  tralic.  On  s;iit  que  plusieurs  bractéales  ont  été  trouvées 
dans  les  iles  de  Gutland  cl  de  nornliolni;  c'est  la  une  cir- 
constance  qni  lait  siipposer  qu'a  l'instar  des  médailics  en  or 
de  Byzance  et  plus  lard  de  celles  des  califes,  elles  sont  ar- 
rivées  dans   le  Nord   en    travcrsant   la    Hnssie   et   la    Pologne. 

Mais  si  nous  sommes  persuadés  que  ces  bractéales  en 
or  nous  sont  arrivés  des  pays  élrangers.  nous  croyons  éga- 
lement  que  celles  «lonl  on  a  lait  iiniilKin  sous  la  scrlinn 
marquée    de    B.     sont    (forigine    nurdicpie.       Ce     (]ui     vieni    a 


46  SUR     I-ES     liRACTÉATES    EN     OR. 

I'appui  de  celle  conviction,  c'ost  d'abord  la  rirronslanrr  qn'iin 
tres  grand  nombre  en  a  été  trouvé  pour  ainsi  dire  cxclusi- 
vemenl  dans  le  Nord,  car  la  trouvaille  qii'on  a  faite  d'un 
objel  isolé  soil  en  Angleterre  soit  an  nord  de  l'Allemagnc, 
OU  du  reste  quelque  Scandinave  aurait  pu  l'apporlcr',  ne  peut 
étre  d'une  grande  imporlance;  c'est  ensuile  qne  les  insrrip- 
tions  ont  élé  failes  en  runes  qui  romposcnt  l'anrien  alpliabcl 
du  Nord;  å  i'égard  du  Iravail  et  do  la  facon,  elles  rcssem- 
blent  d'ailleurs  enlieremenl  aux  objels  d'antiquitc  du  Nord 
provenant  de  l'åge  de  fer. 

On  y  objectera  peul-élre  qu'en  general  les  inscriplions 
n'onl  pas  élé  faites  en  runes  ordinaires  du  Nord,  mais  å 
l'aide  de  runes  dites  anglosaxonnes,  mais  quoiqu'on  ne  trouve 
oe  genre  d'écrilure  dans  le  Nord,  cxcepté  sur  quelques  pier- 
res  runiques,  sur  les  corncs  el  les  bractéates  en  or  ^ ,  nous 
croyons  ccpendant  que  par  des  recherches  plus  approfondies 
on  parviendrait  å  se  persuadcr  qu'au  5'^™^  ,  au  6*^  et  au  7® 
siede  l'écriture  du  Nord  el,  selon  Jacob  Grimm,  aussi  celle 
de  la  parlie  nordouest  de  l'Allemagnc  élait  l'écriture  la  plus 
développée  et  précisémenl  celle  que  les  Anglo-Saxons  ont  du 
introduire  avec  eux  en  Angleterre.  Au  conlraire  il  n'cst  guere 
probable  que  les  grandes  pierres  runiques  chargées  do  pa- 
reilles  inscriplions  soienl  étrangcres  ou  inlroduiles  d"un  aulre 
pays  dans  le  Nord;  il  l'esl  cncore  moins  que  l'écrilure 
enliéremcnt  romaine,  adoptée  on  Angleterre  pendant  que 
ce  pays  faisait  partie  du  grand   empire  romain ,    fut    sous  des 


'  Si  par  la  raisdn  (\\\(:  (luclqnes-unes  en  ont  élé  iKHivécs  an 
nord  (lo  l'AIIcmagne,  on  vouiail  admcilrc  qiiVllos  y  ont  aussi  élé 
fr.ippées,  il  iio  dcvrait  non  plus  j  a^nir  bcaucoup  de  difTé'rcnce  entre 
la  fafiin  parliciiliére  du  Nord  cl  er  (|iii  a  élé  fail  dans  ces  contrécs 
avani  rirruplion  des  pcuples  slaves  el  leiir  etablissement  an  Nord  de 
rAllemagnc.  ^  Aprés  avoir  écril  ce  nicnioire,  noiis  avons  décou- 

verl  des  runes  anglosaxonnes  snr  plusicurs  panires   et  armes  dalant 
de  Vlino  de  fer  cl  Ihhim'cs  dans  le  Nord. 


SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR.  47 

i;ippoiLs  (irdiii.iircs  rédiiik'  a  dcvcnir  l'ccrilurc  iinp.nlaile 
des  runes.  Dun  aulre  rulé  il  csl  Irt'S  vraisemblable  quim 
pciiplc  cnvahissanl  inais  iiioins  ciNilisc'  appuiU'  sa  propre 
écrilnre  dans  le  pa\s  conquis,  cl  remploic  jiisqn'a  co  qu'elle 
soil  remplacée  par  une  aulre  sous  rinlldcncc  posléricure  (rune 
civilisalion  plus  avaniée;  c'esl  la  iin  l.iil  (iiTun  ne  saiirail 
révoquer  en  doute,  surloul  comme  il  a  élé  constalé  par  les 
monnaies   anglaises   qne   ce   lemps  aueien   nuus  a   Iransmises. 

L'éerilure  en  runes  que  nous  Irouvons  sur  la  pliiparl 
de  nos  pierres  runiques,  el  donl  nous  savons  que  l'usage 
apparlienl  a  uu  Icnijis  plus  récenl,  doil  sans  doute  elre 
considérée  comme  une  aulre  brancl)e  de  la  méme  souclu'. 
On  a  bien  vonlu  donncr  å  l'écriture  runiquc  du  Nord  une 
origine  plus  recente  qne  celle  å  laquelle  nous  venons  de 
l'attribuer,  mais  les  progres  de  l'élude  des  monuuienis  an- 
liques  ont  fourni  plusieurs  preuves,  et  en  fournironl  sans 
doule  encore  d'aulres,  a  l'appui  de  l'o])inion  émise  par  nous, 
el  le  nombre  assez  considéraljle  (Finscriplions  en  runes  diles 
anglosaxonnes  que  nous  venons  de  rccucillir  et  de  |)orler  a 
la  connaissance  du  public,  ne  manqueront  pas,  lorsqu'clles 
aiironl  élé  enliéremenl  comprises,  de  conlribuer  a  l'aftirma- 
tion  de  ce  que  nous  venons  d'éinellre,  c'est  la  au  moins  nolre 
espcrancc. 

Les  bracléates  en  or  liouvées  dans  le  Nord  conlirnienl 
aussi  l'expérience  générale  que  des  nations  uioins  civilisées 
ont  bien  pu  acquérir  inie  liabilelé  reinar(juable  en  manianl  la 
maliere  el  en  composant  des  foruies  et  des  enlacements  synié- 
Iriques  avec  un  degré  de  perfeclion  diflkile  h  surpasser  méine 
par  les  peuples  les  plus  civilisés;  mais  loules  les  fois  qu'il  s'agil 
d'imiler  la  création  oii  la  nalurc,  leur  Iravail  traiiil  une  ru- 
desse et  une  imperiet  tion  ('loiiuanUs ,  pour  ne  pas  ilirc  un 
ccrlain  élal  d'enfancc  dans  les  rcprésenlalions.  Ainsi  les  bor- 
dures, les  encadremenls  et  les  orneinenis  Itosselés  des  brar- 
tcatcs  en  or  ont  été  exéculés  avec  une  linessc  el  une  e\a( - 
tiludc  surprenantes ,   mais   I<'s    dessins    ou    les    repré.scul, ilions 


48  SUR     LES     BRACTÉATES    EN     OR. 

ofTrenl  au  conlraire  iin  ilcfaut  d'csprit  de  rombinnison  ot  fle 
coup  d'oeil  pour  les  proportions  dont  les  rapixuls  ne  se  lais- 
sent  comparer  qu'avec  les  monnaies  des  nalions  barbares  oii 
avec  les  cssais  imparfaits  de  cetLe  espece  dus  aux  insulaircs 
de  l'Océan  pacifiquc.  lit  tout  comme  les  armes  et  les  oiitils 
de  ces  derniers  présentenl  des  formes  et  des  ornemenis  na- 
tionaux  propres  å  cux,  et  quc  la  liaison  avec  des  nations 
plus  civilisées  ne  fait  abandonner  que  tres  lentement,  nous 
sentons  que  les  bracléates  en  or  nordiques,  en  dépit  do  leur 
grossiereté,  possedent  une  conformité  inlérieure  et  toule  par- 
ticuliére  de  sorte  qu'une  idée  commune  semble  avoir  animé 
les  représentations  et  les  dessins  des  différentes  series.  Mais 
c'est  précisément  cette  parlicularité  et  celte  unité  dans  la  re- 
présentalion  du  goul,  de  la  pensée  ou  de  l'idée  dominante 
que  nous  retrouvons  dans  les  parures,  les  outils  et  les  in- 
struments du  dernier  temps  de  i'åge  de  fer  du  Nord.  Nous 
découvrons  également  dans  les  parures  en  or  de  cette  époque 
un  soin  et  une  finesse  dans  les  enjolivements  qui  ont  quel- 
quefois  une  conformité  si  exacte  avec  ceux  dans  les  contours 
des  bracléates  en  or  qu'ils  semblent  méme  avoir  été  cxécu- 
tés  å  l'aide  d'un  scul  et  méme  coin. 

Ayant  ainsi  exposé  les  motifs  qui  nous  ont  délerminés 
å  considérer  comme  nordiques  les  bractéates  en  or  de  la 
scclion  B,  et  Ji  les  appelcr  de  ce  nom,  qui  sera  sanctionné 
en  outre  par  leurs  dessins,  nous  conlinuerons  å  nous  servir 
dorénavant  de  cette  denomination. 

QUEL  A  ÉTÉ  L'EMPLOI  DES  BRACTÉATES? 

Les  bractéates  en  or  ont  aulrefois  élé  déposées  dans  les 
cabincls  do  monnaies  el  de  médailks.  C'est  a  la  grande  con- 
formité qu'elles  out  avec  les  monnaies,  ainsi  qu"a  la  pcrsuasion 
que  des  monnaies  ont  été  employées  å  l'instar  des  bracléales  en 
or,  qu'il  faut  allribuer  cette  errcur.  Par  un  examen  plus  appro- 
fondi  de  leur  nature  et  de  leur  qualité,  on  parvinl  enlin  a  recon- 
nai(i(;  (pie  ce  soul  des  parures  ou  des  amulelles  qui  ont  (Tabord 


SUn     LES     BRACTEATKS     EN     OR. 


49 


élé  deslinéps  a  étre  porlées.  C.c  f,ii(  ronslalo,  cllos  (iircnl 
Iransférées  des  cabinets  de  monnaies  aiix  musées  des  an- 
tiquités. 

Ce  (|ui  proiivo  qu'elics  ont  primitivemcnt  été  dcslinéos 
a  eirt'  porlées,  c'csl  qu'elles  sonl  poiirvues  (onlos  (l'iine  an- 
sclto,  car  ou  celle-ci  n'exisle  pas,  on  en  voit  ordinaircmcnt  la 
Iracc.  Y  vient  encorc  qu'on  les  a  souvent  trouvéos  a  colé 
de  perlos,  ce  qui  semble  affirmcr  qn'on  les  a  porlées  de 
reunion  avec  cclles-ci  comme  des  colliers.  II  parail  niémc 
qii'nne  (elle  parnre  a  qiielqiiefois  été  coniposée  de  pliisieiirs 
bractéatcs,  ce  qui  semble  étre  prouvé  d'abord  par  la  circon- 
slance  qu'on  a  trouvé  5,  7  el  méme  10  bracléales  réunies 
avec  ces  perles,  el  ensuile  qu'on  a  décoiiverl  des  cylindres 
(voir  n"*  76  et  236)  qui  formaienl  une  espéce  d'anse  ;i  la- 
quellc  plusieurs  bracléales  onl  élé  altachées.  Il  esl  evident 
que  le  nombrc  do  bracléales  enlrées  dans  la  composilion 
d'un  collier  fait  preuve  d'un  élat  de  forlune  plus  ou  moins 
grand;  l'encadremenl  plus  ou  moins  large  semble  constaler 
une  pareille  circonslance;  il  esl  méme  facile  de  découvrir 
commcnt  une  nouvelle  bordure  a  élé  ajoutée  peu  å  peu  å 
mesure  que  la  richesse  ou  l'amour  de  l'élégance  s'esl  accru 
autour  du  propriétaire. 

En  admeltanl  done  comme  un  fail  hors  de  doule  que 
les  veritables  bracléales  en  or  ont  élé  porlées  <'n  guise 
d'amulelles  ou  de  parures  distinguées,  nous  ne  le  croyons 
ponrtanl  |)as  probable  que  les  monnaies  étrangércs  qu'on  a 
employées  en  bracléales,  aicnl  aussi  servi  d'amulellcs.  Mais 
nous  supposons  par  excmple  que  les  deux  médailles  frappées 
en  l'honncur  de  Constanlin  le  grand  ri  de  son  fils  dans  l'in- 
tenlion  expresse  d'élre  porlées,  onl  élé  failes  pour  élre  of- 
fertes h  des  guerriers  mercenaires  comme  une  marque  de  dislinc- 
lion  due  a  leur  bravoure  ou  en  récompeiise  di;  quelque  aulre 
grand  exploit,  surtout  comme  on  snit  qu'elles  n'onl  été  trou- 
vées  qu'en  Danemark   et  dans  la   Helgique. 

1850-1860.  4 


50  SUR     LES     BRACTKATES      EN     OR. 

A  I'cgaril  des  bractéales  du  Nord,  les  rapports  semblenl 
se  presenter  anlrement,  oar  vii  que  les  représenlations  et  les 
inscriptions  qu'on  y  voit,  font  le  plus  souvent  allusion  ;i  lenrs 
dieux  et  å  d'autres  objcls  sacrés,  il  y  a  assez  de  raisons 
poiir  admeltre  qu'elles  ont  servi  d'arniilcllcs. 

Nous  nous  abstenons  de  repeter  ici  les  noinbreux  ren- 
seignements  qui  nous  ont  été  transmls  sur  la  superslilion 
concernant  les  amuletles,  la  pierre  dite  de  la  victoire,  ele. ; 
nous  voulons  seulement  faire  rcmarquer  que  celte  superslilion 
n'est  pas  enticrement  éteinle  dans  le  Nord  ou  elle  regne 
encore,  mais  soiis  une  aiitre  forme;  ainsi  en  pitisieurs  en- 
droils  en  Suédo  lo  monii-peiiple  porle  encore  des  bractéates, 
faitcs  par  des  orfevres  do  la  campagne,  mais  au  lieu  de  des- 
sins payens,  elles  ont  des  représenlations  chréliennes  ou 
sont  inscriles  les  lellres  IFIS.  En  Norvége  la  croyance  en 
amiilettes  a  été  remplacée  par  les  objets  appelés  Anusti  qui 
présenlent  une  alteration   du   terme  d'yl^ym*   Det, 

QUELLE  EST  LA  SIGiMFICATION    DES   INSCRIPTIONS  ET  DES 
DESSINS  DES  BRACTÉATES? 

Dans  les  monnaies  employées  en  bractéales  il  n'y  a  pas 
peu  d'inscriptions  qui  soient  ou  obscures  ou  cxprimées  en 
caracléres  inconnus.  Qiiclqnes-uns  de  ces  derniers  s'appro- 
chcnl  (le  l'écrilure  roniaine  ou  do  la  byzantine,  latidis  qii'il 
esl  clair  que  d'autres  ont  de  i'affinité  avec  les  alphabels 
orientaux,  mais  d'autres  encore  ne  renferment  qu'un  seul  et 
méme  signe  rc|)élé  si  souvent  que  l'on  croirait  qu'on  a 
vould  imiter  des  lellres  sans  avoir  l'intenlion  d'exprimer  une 
idée  positive. 

Nous  avons  déjå  mentionné  que  les  inscriplions  des 
bracléales  nordiques  ont  presque  toules  été  faites  en  runes  ap- 
pelées  anglosaxonnes.  Une  explicalion  salislaisante  do  celles- 
ci  apparlienl  cependant  au  ressort  dos  problemes  qui  n'ont 
pas   encore  Irouvé   leur    solution;    mais    en    réunissant   ici    un 


SUR     LES    BRACTJiATES     EN     OR. 


51 


grand  nombre  d'inscriplions  étonduPS  et  jnsqu'Ji  proseni  in- 
connues,  nous  cspérons  conlribiier  a  répandre  la  connaissance 
de  cette  espece  d'écrilure  et  a  en  facililer  l'explicalion,  de 
maniere  a  ofTrir  a  tons  cenx  qui  pendant  le  dernier  lemps 
se  sont  occupés  de  cc  genre  d'élude,  de  nouveanx  mojens 
de  débrouiller  ce  qui  jiisqii'a  ce  moment  a  élé  obsciir  oii 
inintelligible. 

Quoique  nous  ne  nous  croyions  pas  å  mcme  de  déchif- 
frer  avec  sureté  ces  inscriplions,  nous  otlrirons  néanmoins 
dans  ces  pages  quelques  renseignemenls  qui,  seloii  nous,  ne 
manqueront  pas  d'étre  utiles  å  ceux  qui  y  sont  moins 
versés. 

Plusieurs  de  ces  inscriptions  paraisscnt  au  premicr  coup 
d'oeii  differer  l'une  de  l'autre,  quoiqu'elles  soient  identiques. 
Les  n°^  119-22  et  233  n'onl  ainsi  que  Irois  runes,  mais  au 
n"  119  elles  sont  écrites  de  droile  å  gauche,  tandis  qu'au 
n"  120  elles  sont  lournées  de  gauche  å  droite;  il  ne  peut  y 
avoir  de  doute  sur  la  valeur  des  deux  dcrnicres  runes  dont 
la  pénnitieme  est  un  |s  et  la  derniere  un  R  iinal  (A),  mais 
nous  ne  saurions  determiner  si  la  premiere  en  est  un  \, 
Aux  n°'  84,  99  et  101  les  inscriplions  commencent  par  ht!t>r\ 
OU  par  M\t>j!,  mais  se  lerminent  d'une  maniere  dilTérente. 
Les  n"^  78,  88  et  219  onl  égaicmcnt  unc  inscriplion  uni- 
forme, quoique  les  dessins  en  soient  tres  variés.  Au  con- 
Iraire  on  se  persuade  l'acilement  que  les  inscriplions  el  les 
dessins  des  n°'  132,  133  et  237  sont  les  memcs.  Au  u°  85 
le  mcme  mol  (H|5M^)  se  répelc  deux  fois;  aux  n""  101  cl 
22C  qui  s'accordenl  a  plusieurs  égards,  on  renconlre  les 
memes  runes  derrierc  la  Icte  de  la  figure,  et  les  inscriplions 
sous  la  léte  de  l'animal  représenlé  nu  n°  226  sont  appa- 
remment  les  mémes  que  celles  qu'on  lit  au  n"  101  ;  elles 
ont  sculement  cté  ahrégécs.  Aux  n"^  118  el  234  on  ne  voil 
que  les  runes  XTIs;  la  legende  étendue  du  n°218  commcnre, 
apres    le    signe    de  Thor,    j)ar    $^\^,    (pii    csl    sans    doulc    le 

mcme    mot. 

4* 


52  SUR     \.KS     BRACTKATES     EN     OR. 

L<i  significaliun  mystérieiisc  qu'on  allribua  dans  I'anti- 
quilé  aux  leltres  comme  å  la  serie  de  l'alpliabet,  se  révMc 
aussi  aux  bractéates ;  car  au  n"  99  nous  trouvons  la  serie 
des  runes  avec  qiielques  aiilres  insi  ripfions;  au  n"  103  on 
n'en  voit  au  conlrairc  que  le  commencemenl ,  cl  au  n"  37 
nous   renconlrons   Talphabel  romain. 

Dans  les  nionnaies  et  les  bractéates,  auxquelics  nous 
allribuons  une  origine  différenle,  les  dessins  ou  les  repré- 
sentalions  se  raKachent  pour  la  plupart  a  des  monnaics  con- 
nues,  dont  aucune  pourtant  n'esl  anléricure  au  4^  siede,  ni 
postérieure   au   11®. 

Les  dessins  qii'un  voit  aux  petiles  ijractéates  carrées 
(n°  49-65)  sont  d'une  espece  tout-å-fait  particuiiere.  A  en 
juger  d'aprés  ce  qui  vient  d'étre  expliqué,  il  cst  hors  de  doutc 
qu'elles  ont  élé  fabriquées  par  des  Chiéticns,  niais  on  nc 
saurait  determiner  å  quelle  époque  ni  en  quel  endroil,  quoi- 
qu'il  y  ait  plus  de  cent  cinquanle  ans  depuis  que  les  premie- 
res en  ont  été  connues  aprés  avoir  élé  Irouvces  dans  l'ile 
de  Burnliolm.  Quoique  nous  ne  soyons  pas  a  méme  d"en 
constater  l'origine  nordique,  nous  n'avons  pourtant  pas  appris 
qu'on   en   ait  trouvé  de  semblables  hors  du  Nord. 

A  l'égard  des  bractéates  nordiques,  nous  ne  pourrons 
nous  empécher  de  relever.  comment  on  parvienl  tout  involon- 
tairemcnt  å  penser  å  Odin  el  a  ses  deux  corbcaux  en  jelant 
un  coup  d'oeil  sur  le  grand  nombre  de  représentations  ou,  en 
face  de  la  tete  de  la  ligure,  on  a  placé  un  oiseau  el  méme 
deux  aux  n"^  91  el  22l);  plusicurs  d'entre  elles  porlenl 
méme  le  signe  myslique  qui  élait  sacré  chcz  beaucoup  de  na- 
tions de  l'antiquité,  el  que  l'on  a  regardé  ici  dans  le  Nord 
comme  étant  celui  de  Thor.  Les  verrals  qu'on  a  représentés 
aux  n°^  81  el  238,  semblenl  encore  nous  rappelcr  Ic  san- 
glier aux  soics  luisanles  de  la  mylhologie  du  Nord.  D'autres 
dessins  de  ces  bractéates  nous  rappellenl  égalemenl  les  com- 
bats  contre  des  dragons  el  des  serpents  immenses.  11  élail 
(lu     reste,     pendant     la     dernii-rc     periode    du     paganisme     dn 


SUR     LES     BRACTEATES     EN     OR. 


53 


Nord,  tres  commun  de  f.iirc  parlmit  inlervonir  les  dr.igdiis  cl 
les  serpents,  de  sorte  que  ces  animaux  forment  pour  ainsi 
dire  la  base  de  loiis  les  ornements;  nous  en  trouvons  ainsi 
dans  des  parures,  des  vases  et  des  pierres  chargées  de 
runes,  de  méme  que  sur  les  débris  de  Tancienne  arrhilec- 
ture  du  Nord,  cc  qui  cxplique  clairemenl  pourquoi  on  en 
trouve  aussi  sur  les  bractéates  en  or,  On  notis  fera  pnil- 
élre  l'objection  que  cc  n'est  pas  \h  un  fait  particulicr  au 
Nord  mais  qu'on  en  Irouve  égalemcnt  dans  plusieurs  aulrcs 
pays;  ainsi  parmi  les  Anglosaxons  de  l'Angletcrre  cl  pcndanl 
la  periode  carlovingienne  en  Francc,  on  renconlre  des 
traces  rcmarquables  de  ce  goul  que  nous  vcnons  de  ropié- 
senter  comme  propre  aux  peuples  du  Nord.  Sans  relevei 
ici  combien  il  est  possible  que  ce  gout  alt  élé  inlroduil  en 
Angleterre  et  en  Francc  et  méme  en  Italie  par  les  Saxons 
el  les  Normands,  nous  porterons  l'altention  sur  le  fait  bien  plus 
probable  que  ce  gout  a  rempiacé  en  plusieurs  pays  l'arl  roniain 
quI  å  cetle  époque-lå  élail  enlicrement  corrompu  et  dégénéré. 

Quant  aux  parures  en  forme  de  bractéates  représcnlées 
aux  n°^  204-15,  nous  sommes  par  leur  travail  particulier 
tout  aulant  que  par  la  circonstance  qu'elles  ont  été  trouvées 
dans  le  Nord,  persuadés  que  la  plupart  au  moins  en  sunl 
d'origine  nordique,  mais  nous  le  croyons  inulile  d'essayer 
d'entrevoir  d'aulres  significatioiis  dans  ces  ornements,  å  moins 
que  nous  ne  voulions  admellre  que  les  parures  portanl  des 
croix   ont  apparlenu  h  des  chréliens. 

L'origine  de  ces  parnres  doit  surlout  étre  atlribuée  a 
la  haute  valeur  des  bractéates  en  or  ainsi  qu'a  leur  grande 
importance  dans  la  haute  antiquilé;  i)our  leur  fabrication  il 
fallait  se  procurer  des  coins  précieux  cl  probablemcnl  tres 
rares,  mais  si  Ton  s'adressail  a  des  orfcvres  qui  ne  possé- 
daient  pas  de  pareils  coins,  ceux-ci  essayaient  prubablemeul 
de  produire  quelque  chose  d'une  pareille  forme,  soit  en  ajou- 
tanl  des  ansettes  a  des  plaques  rundes  en  or,  soit  en  y 
soudant  des  ornements  de  grains,  de    lils    ou    de    tresses    en 


54  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

or,  soit  enfin  en  j  formant  des  ornemenls  å  l';iide  de  pelils 
coins,  qiii  furent  ordinaireincnt  employés  å  la  fabricalion  de 
parures  etc,  et,  comme  nous  l'avons  vii  plus  souvent,  aux 
larges  encadrements  des  bractéaies. 


EN  QUEL  ENDKOIT  LES    BRACTÉATES   ONT-ELLES   ÉTÉ   EM- 

PLOYÉES  POUR  LA  PREMIERE  FOIS  EN  MONNAIES,  ET 

JUSQU'OU  LEUR  EMPLOI  S'EST-IL  ÉTENDU? 

Avant  d'entreprendre  la  réponse  å  ces  queslions,  nous 
croyons  devoir  ia  f'aire  précéder  de  la  reinarque  que  tout 
comme  nous  admettons  que  les  bracléates  en  or  n'ont  pas 
élé  employées  on  inonnaies,  mais  en  parures  et  en  amuletles, 
nous  sommes  d'avis  que  les  imitations  frappccs  en  or  des 
bracléates  modernes  d'Erfnrt,  de  Bern  et  d'autres  iieux,  ont 
été  produites  par  les  mémes  motifs  que  les  imitations  mo- 
dernes en  or  des  pieces  de  monnaie  en  argent  ou  en  cuivre, 
c'est-å-dire  pour  étre  offertes  soit  en  cadeau  soli  en  érhan- 
tillons  de  la  monnaie  nouveile.  Or,  quand  nous  parions  ici 
des  bracléates  employées  comme  de  veritables  monnaies, 
nous  n'avons  en  vue  que  les  bracléates  en  argent. 

Plusieurs  auteurs  ont  émis  différcnles  opinions  sur  l'ori- 
gine  el  l'étendue  des  bractéaies;  mémc  dos  numismales  dis- 
lingués  de  l'Allemagne  se  sont  exprimés  a  ce  sujet  d'une 
maniére  qu'ils  n'auraienl  fait,  s'ils  avaient  eu  connaissance 
des  bractéaies  beaucoiip  plus  anciennes,  Irouvées  pendant  le 
temps  le  plus  recent,  et  d'une  importance  tr^s  grande  lors- 
qu'il  s'agil  de  connaitrc  l'origine  de  cetle  espece  de  monnaie 
particuliére. 

D'abord  on  n'était  point  d'accord  sur  la  vråle  cause 
pourquoi  on  avait  frappé  celle  espcce  de  monnaie  mince  et 
sans  revers.  II  parait  cependant  qu'on  a  eu  pour  molif  de 
produire  avec  une  petite  quantité  de  metal  une  monnaie  aussi 
grande  que  jjossible,   et  c'osl  probablemenl  par  la   mémc  ral- 


SUR     LES     BRACTEATES     EN     OR. 


55 


son  qiron  a  troiivé  si  pcii  d'atimlollt's  cl  de  pariircs  a  doubles 
cotés,  et  que  cellcs-fi  onl  ordiiinireiiu'iil  élé  fahriquccs  en 
meltant  deux  bracléales  l'une  oontre  l'antie  poiir  former  avec 
peu  de  mélal  quelque  chose  d'aussi  grand  et  d'aiissi  magni- 
fique  qiie  possible. 

II  y  a  entre  les  monnaies  incnses  de  la  haule  aiiliqtiilé 
cl  les  bractcates  un  espace  de  lemps  beaucoup  trop  loiig 
poiir  qu'on  puisse  adniellre  que  celles-lå  uiil  donné  IMdée  de 
celles-ci,  idée  qui  dii  resle  n"a  pas  élé  inspirée  poiir  les 
premieres  par  le  défaul  du  mélal.  L'idée  parait  au  contraire 
avoir  élé  développée  tout  nalurellement  au  moyen  åge,  soit 
en  imitanl  les  anciennes  amulettes  el  parures  précieuses,  soil 
par  les  demi-bractéales  ou  anciennes  monnaies  å  deux  ctités 
qu'on  fabriquail  avec  si  peu  de  mélal  que  l'empreinle  du 
timbre  ne  pourrait  étre  exprimée  que  dans  un  seul  coté  tandis 
que  Tautrc  n'en  ofTrait  que  quclques  traces.  Nous  allons  voir 
plus  loin  comment  ces  monnaies  minces  ou  demi-bractéales 
ont  forme  la  transition   naturelle  des  veritables   bracléales. 

Parmi  les  bracléales  en  argent  cmployées  en  monnaies, 
on  Irouva  il  y  a  peu  d'années  au  nord  de  Pllalie  non  moins 
de  IGOO  pit'ces  de  la  plus  ancienne  connue  jusqu'aujourd'hui, 
et  que  Fon  a  de  bonnes  raisons  pour  rapporter  å  Cimi|H'rU 
roi  des  Lombards  qui  régnail  depuis  Fan  Gbd  jusqu'en  7Ul; 
la  méme  trouvaille  renfermait  28  piéces  de  monnaie  en  or 
provonant  du   roi   Luitprand   qui   régnait  dix  ans  plus  tard. 

En  examinanl  un  nombre  considérable  de  ces  bracléales 
nous  acquimes  la  coiivicliou  que  ce  n'élaient  au  fond  que 
des  demi-bractéales,  car  bien  (prelles  cussent  toutes  ensemble 
les  caractcres  CP  empreinls  dislinctemenl  sur  l'un  colé,  il 
n'y  avail  que  tres  peu  d'entre  elles  qui  de  l'aulre  colé  mon- 
Iraient  les  traces  d'une  tele  que  le  marleau,  å  cause  du  Irés  peu 
de  mélal,   n'avail  réussi  å  faire  parailre  que  fort  rarement. 

Une  aulre  classe  de  demi-bractéales  anciennes  qui  |)ar 
leur  qualilé  mince  iml  iiui  par  devouir  de  veritables  brac- 
léales, se  compose   des   iiuilalions  IjIcii  connues   des   iiiuMiiaics 


56  SUR    LES     BRACTÉATES     EN     OR 

de  Charlemagn«  frappées  å  Duresladl.  Les  n°=*  34  el  35 
noiis  piésenlent  deux  piéces  tres  rares  de  ces  monnaies  qui 
DUUS  tont  voir  deux  objeLs  de  la  premiere  Iransiliou  de  mon- 
naies primitives  en  veritables  braeléates  (voir  la  descriplion 
des  monnaies  danoises  Cl.  l'^'^'^  n°  175-202).  On  concoil 
que  ces  transitions  ne  se  sunt  pas  failes  subitemenl  inais  peu 
a  peu  par  nombre  de  gradations;  quand  méme  nous  suppo- 
sons  que  la  diminulion  graduelle  en  a  pris  un  espace  de 
lemps  de  cent  ans,  il  faut  que  ces  brartéates  aient  déjå  été 
frappées  l'an  900,  ce  qui  d'ailleurs  a  été  constaté  par  la 
circonstance  qu'on  les  a  trouvées  non-seulement  å  coté  de 
monnaies  cufiques  de  ce  lemps-lå,  mais  encore  a  coté  de 
pariires  de  la  derniére  époque  payenne  du  Nord. 

En  monlrant  comment  ces  deux  especes  de  monnaies 
tint  successivement  passé  å  devenir  bractéates,  nous  avons 
en  méme  temps  voulu  faire  remarquer,  combien  on  les  a 
employées  plus  tot  en  monnaies  qu'on  ne  l'avail  supposé 
jusqu'a   present. 

11  y  a  une  autre  question  å  résoudre,  c'esl  de  savoir  å 
quellc  époque  on  avait  pour  la  premiere  fois  au  moyen  åge 
une  monnaie  qui  n'avait  qu'un  coté,  et  qui  monlrait  en  creux 
sur  le  revers  ce  qui  était  en   relief  sur  la  face? 

De  cette  derniére  espéce  nous  ne  croyons  pas  qu'on 
puisse  nous  montrer  une  seule  qui  soit  antérieure  å  celles 
qu'on  a  menlionnées  ici,  et  si  l'on  objecte  qu'elles  n'ont  pas 
été  trouvées  en  assez  grande  quantité  [lour  nous  prouver 
qu'elles  ont  été  employées  en  monnaies,  il  n'y  aura  pourlant 
pas  de  doute  que  les  bractéates  culiques  en  argent  n'aient 
servi  de  monnaies  au  10°  siede,  et  que  piusicurs  de  celles 
qui  ont  été  représcnlées  ici,  n'apparliennent  a  cette  époque, 
ce  qui  conslate  ainsi  une  origine  bien  anlérieure  å  celle  de 
la  bracléale  de  l'archevéque  Adalbert  1""^  de  Mayence  (1109- 
38),  laquelle  a  été  considérée  en  Ailemagne  comme  la  plus 
ancienne. 


SOR  LES  BRACTEATES  EN  OR. 


57 


Si  sous  uti  point  de  vue  aumismaliquc  plus  éievé 
nous  conlemplons  les  monnaies  du  uiuyen  age  comme  faisant 
un  ensemble,  nous  verrons  qu'on  a  de  benne  heure  cu  des 
bracléales  dans  les  pays  limilrophes  de  l'empirc  byzanlin, 
qu'on  en  a  ainsi  eu  en  Pologne,  en  llongrie  et  en  Boheme, 
de  plus  qu'elles  ont  clé  employées  de  tres  bonne  heure  dans 
le  Nord  en  guise  de  parures  et  d'amuleltes,  el  en  monnaic 
tout  aussi  tot  en  Danemark  qu\'n  Allemagne.  En  Allemagne 
elles  ont  de  Saxe  et  de'Thuringe  pris  la  route,  soil  vers 
l'ouesl  en  ne  s'arrétanl  que  du  ciUé  de  la  France,  soit  vers 
le   midi   ou  elles  se  sont  arrétées   en   Suisse. 

Les  Bracléales  se  sont  ainsi  dirigées  de  l'est  vers  l'ouest 
en  ne  s'arrélant  qu'environ  sur  le  Hhin,  ce  qui  explique 
pourquoi  on  ne  Irouve  pas  de  bracléales  francaises,  point  de 
hollandaises  pendant  le  dernier  temps,  el  pourquui  l'Angle- 
terre  ne  nous  en  offre  pas  du  tout.  Les  bractéates  de  Pllalie 
semblenl  presque  commencer  et  (inir  par  celle  (jue  nous  avons 
menlionnée  plus  haut,  et  par  une  toute  pelite  de  Bénévent. 

Il  est  tres  remarquable  que  les  bractéates  les  plus  con- 
sidérables  et  celles  qui  ont  été  failes  avec  le  plus  de  soin, 
sonl  les  bractéates  en  or  el  quelques-unes  des  plus  ancien- 
nes  de  TAIIemagne,  lesquelles  n'ont  pourlant  pas  élé  frappées 
avant  le  douziéme  siccle.  On  se  donna  bien  de  la  peine  pour 
découvrir  la  raison  pourquoi  lo  Iravail  de  ces  derniéres  a  élé 
execute  avec  tant  de  soin,  et  pourquoi  on  leur  avait  donné  des 
représentalions  combinées  au  lieu  de  se  borner  aux  images 
simples  et  ordinaires,  et  par  suite  de  ces  rccherches  on  par- 
vint  h  y  reconnaitre  une  espéce  de  médailles  historiques,  A 
eertains  égards  cela  pourrait  bien  étre  le  cas  des  bractéates 
en  or  qui  étaient  portées  en  guise  de  parures  et  d'amulelles, 
mais  il  n'en  pourrait  guere  élrc  ainsi  des  grandes  bractéates 
allemaudcs;  car  malgré  leurs  représentalions  exlraordinaires, 
on  en  a  Irouvé  de  si  grandes  quanlilés  qu'on  ne  pourra 
guére  révoquer  en  doute  qu'elles  n'ont  eu  cours  comme 
monnaies,   el   aulant  qu'on    en   peut  juger,    le    prince    qui    ks 


58  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

a  fait  fra])per  el  le  graveur  a  (jui  I'empreinte  en  esl  duc, 
n'ont  eu  d'aiUre  molif  que  colui  de  se  dislinguer  Tun  et 
l'aulre. 

Quoique  les  hractéates  nordiqiies  en  argent  qui  onl  étc 
employées  en  monnaies  soient  pctiles,  il  n'est  pourtanl  pas 
å  méconnaitre  que  dans  la  fabricalion  de  quelques-unes 
d'entre  elles,  on  s'est  donné  la  peine  de  fournir  quelque 
cliose  de  stipérieiir  au  travail  ordinaire  de  ce  (emps-la,  car 
il  est  impussible  de  ne  pas  remarquer  qu'aux  bractéales  des 
rois  Svénon  Grathe  et  Kanut  cinq  (1147-1157)  on  a  essajé 
de  produire  des  portrails  ressemblants  de  ces  princes,  mais 
å  ces  efforts  pour  fournir  un  travail  distingué,  et  en  Allemagne 
on  méme  temps  des  espéces  plus  grandes,  succéda  bienlul 
une  certaine  inanicre  brute,  négligée  et  indécise;  surlout 
lorsque  en  bien  des  endroits  en  Allemagne  on  entrcprit  par 
spéculation  de  donner  tous  les  ans  une  empreinte  nouvelle  a 
la  monnaie  émise,  car  la  piece  qui  rentra  par  cchange  de- 
vrait  au  plus  vite  étre  remise  en  circulalion ,  ce  qui  exigea 
qu'on  refit  I'empreinte  å  la  plus  grande  håte,  et  d'ailleurs 
par  motif  d'économie  on  n'employait  que  des  coins  d'une 
simple  qualité.  Le  veritable  avanlage  consislait  d'abord  å 
faire  la  monnaie  d'une  plus  mauvaise  qualité,  et  ensuile  å 
deprecier  la  valeur  de  la  monnaie  non  cchangéc.  C'est 
ainsi  qu'on  passa  d'une  espece  de  monnaie  plus  ornée  å 
une  autre  qui  était  plus  simple,  et  non,  comme  ccrtains  au- 
teurs allemands  l'ont  prétendu,  d'un  genre  imparfait  å  un 
autre  plus  parfait;  mais  il  s'ensuivit  que  cette  espece  de 
monnaie  tomba  peu  å  peu  en  discrédit,  et  déja  au  15'^  siecle 
quand  on  n'avail  en  general  pas  de  monnaie  de  cuivre,  elle 
baissa  jusqu'å  la  plus  petite  monnaie. 

Cette  petite  monnaie  était  ccpendant  d'un  usage  indis- 
pensable,  mais  comme  elle  n'avait  qu'une  tres  petite  valeur 
intrinseque  et  qu'on  pouvait  en  faire  I'empreinte  a  peu  de 
frais,  de  grands  abus  en  furenl  commis  de  manierc  qu'on 
en   monnoyail   un   plus  grand   uonibre    (|u'il   n'élait   nécessaire, 


SUR     LES     BRACTÉATES     KN     OR.  59 

ce  qui  apparait  aussi  des  conventions  monétaires  de  cette 
époque-lå ,  car  il  y  est  dil  assez  souvenl  qii'on  s'engageait  a 
ne  faire  qu'une  cerlaine  quantité  de  celle  espece  de  moniiiiio 
creuse,  comme  on  l'appelait  alors,  ce  qui  étail  une  resUiclion 
inconnue  pour  les  aulres  sorlcs  de  monnaie. 

En  d'aulres  pays  on  adressa  an  conlraire  au  gouverne- 
ment  la  dcmande  de  faire  ballre  en  plus  grande  qiianlité 
celle  pelile  monnaie  si  nécessaire  au  menu-peuple  el  anx 
pauvres,  mais  qui  du  reste  parait  avoir  cntieremenl  cessé  å 
la  fin  du   17®  siede. 


APERgU   SUR  L'OKDRE  SUIVI  DANS   LE    DESSIN  ET  LA 
DESCRIPTION  DES  BRACTÉATES  EN  OR. 


A. 

Celles    qui  sont  censées   étre  d'uiie  origitie   étrangere. 
On   les   a  subdivisées   de   la  maniere  suivante : 

\.     Bractéales  des  premiers  empereurs  byzantins,   monnaies 
et  imitations  des  monnaies  de    cos    empereurs    qui    onl 
servi    d'une    maniere    analogue    a    celle    des    bractéales 
en  or. 
II.     Bractéales  apparlenanl  a  des  empereurs  byzantins  posté- 
rieurs  et  å  des    princes    barbares,    avec   des    monnaies 
carlovingiennes  en   or  employées  en  guise  de  bractéales. 
III.     Bractéales  qui  semblent  étre    des    imitations    des    mon- 
naies anglosaxonnes  el  carlovingiennes. 
IV^     Bractéales    qui    sont    des    imitations    des    monnaies    des 
empereurs  Basile  II    Porphyrogénete    el    Conslanliii   XI 
(a.  975-1025). 
V.     Bractéales  å  inscriplions  cnliqucs,  veritables  el  iiiiitées. 


60  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

VI.  Bracléates  dont  l'origine  esl  iniertainc  mais  qui  appar- 
ticnnent  sans  doule   au   11®  siede. 

VII.  Bractéates  carrées  el  figures  en  lamelles  d'or. 

B. 

Bractéates   quon  présume  étre   tForigine  nordique  ^ 
suhdivisées    en: 

VIII.  Bractéates  å  représentations    plus  compliquées   et  ayant 
en   parlie  des  figures  debout. 

IX.  Bractéates  qui  nous  représentent  une  tete  au-dessus 
d'un  cheval  ou  d'un  aiitre  aniinal  quadrupode  et  un  ou 
deux  oiseaux  devanl  la  tete. 

X.  Bractéates  porlant  un  signe  qu'on  preml  pour  celui  de 
Thor  devant  une  tete  placée  le  plus  souvent  au-dessus 
d'un   animal   quadrupede. 

XI.  Bractéates  ayant  une  léte  au-dessus  d'un  animal  qua- 
drupede. 

XII.  Bractéates  å   renrésentations  d'aniniaux. 

XIII.  Bracléates  a   représentations  de   dragons    et    de    ligures 
de  serpenls. 

XIV.  Parures  employécs  å  Tinstar  de  bractéates. 


EXPLiCATJON  SPECIALE    DES  IJRACTEATES  ET  DES 

MONNAIES  DESSINÉES  SELOIS  LEUIl  ORDRE 

NUMÉRIQLE. 

A. 

BRACTÉATES  ET  MONNAIES  ATTRIBUÉES  A  UNE  ORIGINE 

ÉTRANGÉRE. 

/.  Bractéates  det  iiremiers  empereurs  hyzantins ,  mon- 
naies  et  imitations  des  moiinaics  de  ces  empereurs  tjiii 
uiit  servi    d\ine   inaiiiére    analofjue   å  celle    des    bractéates 

en   or. 
N°   1.     Empreinte    d'un    coin    dans    une    plaqtie    en    or 
mince   avec   la    legende:    IMP  CONSTANTINVS  P  F  IN  VIGT 


SUR     LES     Bli.AC  TKATES     EN     OR. 


GI 


AVG  et   lo   busle  de  eet  empereur  (Conslantin  le  grand)  pur- 
tant  le  tasquo.  le  bouclier  et  la  lance. 

Cetle  piece  dont  le  bord  supérieur  a  été  replié  de  nia- 
niere  a  en  foriijer  l'anselte,  n  le  poids  dun  dinal  de  Ilollande: 
elle  esl  done  d'une  valeur  un  pen  nioindre  que  les  monnaies 
en  ur  ordinaires  de  Byzance  datanl  de  eette  periode;  on  Ta 
trouvée  en  1846  en  labourant  la  terre  aux  environs  du  vil- 
lage  de  Kandbiil  dans  la  grande  t>rujére  du  Julland  (M.  C, 
c'est-å-dire  Musée   de  Copenhague), 

Quoiqu'il  paraisse  fort  naturel  qu'on  se  fiit  servi  d'un 
des  coins  de  la  face  des  monnaies  de  eet  empereur  jiour  la 
fabrication  de  celte  bracléale  en  or,  nous  n'avons  pourlani 
pas  trouvé  cetle  conjeclure  confirmée  par  l'examen  délaillé 
auquel  nous  avons  soumis  tous  les  exemplaires  qui  sonl  par- 
venus de  ces  monnaies  å  t)otre  connaissance.  II  nous  faul 
par  cunséquent  supposer  que  lout  comme  celte  bracléale  a 
d'abord  été  destinée  å  élr«  porlée,  il  y  a  aussi  eu  un  coiu 
parliculier  pour  en   frapper   l'empreinle. 

Dans  la  collection  de  M.  Koch  a  Cologne  il  existe  une 
piéce  d'or  semblable  å  une  scule  face,  ballue  pour  Pempe- 
reur  Conslanlin  le  grand  (on  en  a  représenlé  le  dessin  au 
n"  216  b).  L^n  coin  spécial  parail  aussi  avoir  élé  fabriqué 
puur  l'cnipreinle  de  celk:-ci. 

N°  2.  Grand  mé<iaillon  en  or,  fiappé  a  Anlioche  pour 
l'empereur  Constance,  (ils  de  Conslanlin  le  grand.  L'empe- 
reur  y  esl  représenlé  tenanl  un  globe  a  la  main;  sur  ce 
globe  il   y   a   une   Vicloire  qui   lui   présenlr   une  couronnc. 

Le  revers  en  porte  la  legende:  D  N  CONSTANTIVS 
V'ICTOR  StMI'liK  AVG,  el  la  lace  nous  représenlé  Tempe- 
reur  sur  un  cliar  de  Iriomplie  altelé  de  six  clievaux  el  por- 
tant  deux  Vicloires  (|ui  lui  lendent  des  couronnes.  L'exergue 
renferme  les  lellres  A  N  et,  a  ce  qu'il  parail,  quelqucs  orne- 
menls   et  d'aulres   objels. 

N°  3.      Ce   n°   nous   fait  voir   la   fa(c   d'iui    médaillon    sem- 
blable    de    l'empereur    Jovian     (|ui     irgiiail     dcpuis    Tan    2r);{ 


62  SCR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

jusqircn  64,  et  qni  y  est  représenté  de  la  méme  maniere 
que  l'empereur  Constance  au  n"  2. 

Le  cabinet  de  médailles  de  France  conservait  autrefois 
ces  deux  mcdaillons  comme  de  grandes  ciiriosilés,  mais  nous 
ignorons  ou  ils  ont  été  trouvés. 

On  les  a  rcprésentés  ici  dans  la  seule  intention  de 
montrer  qne  d'autres  pajs  possedent  aussi  des  médailles  by- 
zantines  en  or  pourvues  de  pareilles  oreilleltes  et  d'ornements 
en  grains  d'or  de  la  méme  espéce  que  ceux  que  nous  oflrenl 
les  bractéates  nordiques;  aussi  le  cabinet  imperial  de  Vicnne 
posséde  plusieurs  médaillons  on  or  a  oreilleltes  el  å  enca- 
drements  somblables.  II  est  superflu  de  faire  remarqucr 
conibien  des  médaillons  a  pareils  dessins  sont  propres  å  élre 
ofl'erls  aux  guerriers  pour  étre  portes  par  eux  comme  signe 
de  distinction. 

!N°  4.  Médaillon  en  or  dont  la  face  présente  une  double 
legende  en  caractéres  latins,  mélés  de  signes  inconnus. 

Le  buste  de  l'empereur  est  représenté  h  diadéme,  a  peu 
pres  de  la  méme  maniere  que  les  empereurs  byzanlins  du 
n"  2  et  du  n°  3,  élevant  l'une  des  mains  dont  le  pouce 
porte  trois  bagues. 

Au  revers  on  voit  également  une  legende  en  caractéres 
mélés.  La  face  nous  présente  une  couronne  de  lauriers  pa- 
reilles å  celles  qu'on  voit  aux  monnaies  les  plus  anciennes  des 
empereurs  byzanlins,  mais  dans  cclle-ci  on  a  représenté  d'une 
maniere  assez  brute  une  Victoire  en  mouvcmcnt,  offranl  une 
couronne.  Le  champ  porte  une  croix  et  quclques  aulres 
signes  symboliques. 

II  a  été  Irouvé  sous  le  sol  dans  la  province  de  Bahuslehn 
en  Suéde   (M.  de  Stockholm). 

Ce  médaillon  se  fait  surtoul  remarqner  par  sn  destina- 
tion primitive  a  étre  porte,  rar  a  la  legende,  antant  a  l.i  fare 
qu'au  revers,  une  place  a  été  réservée  pour  ronillelle  el 
pour  les  ornements  particulicrs  en   grains  d'or. 


SUR     LES     BRACTEATES     EN     OR. 


63 


N°  5.  Monnaie  en  or  dont  les  legendes,  celle  de  la 
face  comme  celle  du  revers,  se  composent  poiir  la  pluparl 
de  caracleres  romains,  qii'on  n"a  pouilant  pas  élé  a  meme 
d'interpréter. 

La  représentation  de  la  face  nous  offre  un  buste  a 
diademe,  et  au  revers  on  voit  un  gutirier  tenant  une  lance 
å  la  main  et  s'appuyant  sur  un  bouclier.  11  n'y  a  pas  de 
doute  quc  ces  représenlalions  ne  soient  emprunlées  a  des 
monnaies  d'empereurs  anlérieurs  de  Hyzance. 

Dans  ranliquité  on  a  d'abord  puurvu  celle  monnaie  (Tun 
pclit  bord,  mais  pour  en  rendre  la  parurc  plus  apparcnle,  on 
y  a  ajouté  plus  tard  un  aulre  bord  plus  grand,  en  réunissanl 
celui-ci  a  Tauti-e  a  l'aide  d'ornemenls  en  fil  d'or  et  en  spi- 
rale.  A  la  face  de  la  monnaie  méme  on  a  également  sonde 
des  ornemenls  de  grains  d'or. 

Celle  monnaie  ful  trouvée  il  y  a  plusieurs  années  a  cote 
de  perles  et  de  bagues  au  bailliage  du  Thélémark  septen- 
Irional  en   Norvége   (M.  C). 

N°  6.  Bractéale^,  ou  Tune  des  nioiliés  de  la  legende 
esl  mélée  de  caracleres  inconnus,  tandis  que  l'autre,  dont 
voici  les  lettres  TANS  P  F  AVG,  nous  offre  sans  doute  la  fin 
de  DN   FL  CONS. 

La  représentation  nous  montre  les  bustes  de  deux  prin- 
ces  ornes  de  diademes,  donl  l'un  esl  sans  doute  celui  de 
rempereiir  Constance,  du  moins  ressemble-t-il  a  celui  de 
ses  monnaies.  Au-dessus  de  la  ligure  on  voil  lui  signe 
mystcrieux  compose  de  trois  demi-lunes  et  tres  commun  aux 
Barbares. 

On  troiiva  deux  exemplaires  de  celle  bracléate  a  colé 
de  quelques  parures  tres  précieuses  et  des  bractéales  repré- 
senlces   aux    n""^    11.    123,    125,    147    et   1.52;     le    tout    faisail 

'  Les  tiractéalcs  qui  nc  sonl  pas  en  or,  sont  les  seiiics  tiDiii 
nous  aliions  indiquer  la  maliere. 


G4  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

partie  de  la  fameiisc  (roiivaillc  en  or  failc  pres  do  Broholm 
dans  l'ile  de  Fionie,  et  décrite  dans  le  Nordisk  Tidsskrift  for 
Oldkyndighcd  II  (M.  C). 

N"  7.  Bractéate  dont  la  legende,  quoiqu'elle  soit  rom- 
poséc  de  caracleres  roinains,  est  en  partie  difficile  k  lire 
par  la  raison  que  les  letlres  ont  été  alternalivement  ou  ren- 
versées  ou  penehées  de  divers  cotés,  mais  la  fin  qni  ren- 
ferme  les  lettres  .  .  .  ANVS  P  F  AVG  .  . .  nous  rappellc  irré- 
sisliblemont  Valcntianus.  Jiilianus  elr.  La  représcntalion  est 
un  buste  couronné  d'iin  diademe  et  fort  ressemblant  a  celui 
qu'on  voit  aiix   monnaies  de  ces  empercurs. 

Celte  bractéate  a  déja  élé  représentée  dans  un  mémoirc 
du   a  M.  Ackerinan   (Musée  britannique). 

N"  8.  Brarléalf  ornée  d'une  legende  dont  les  ])re- 
mieres  lettres  scmblent  élre  ELIA  et  la  lin  TA.  Le  nn- 
mismate  Leicwel  (|iii  en  mentionnant  rette  bractéate  dans  la 
Revne  de  la  numismalique  beige,  l'^'vol.,  s'est  donné  bean- 
coup  de  peine  pour  en  déchifTrer  la  legende,  .présume  que 
le  conimencement  en  doit  etre  interprété  ELIAniis  ou  AELI- 
ANVS,   VALens. 

La  représentalion  nous  offre  une  imilalion  brute  de  la 
maniére  dont  les  bustes  des  premiers  empereurs  byzanlins 
étaient  graves  dans  leurs  monnaies. 

Elle  a  élé  Iroiivée  dans  la  Belgique  pres  de  Thuilly  aux 
environs  d'Ossogne,  en  déterrant  un  cercueil  en  pierre,  oil 
elle  était  déposée  å  coté  des  débris  de  quelques  armes  en 
fer.  Sur  le  revers  il  y  a  deux  parties  d'un  charnier  et  un 
demi-annean   qui   indiquent  qu'elle   a   servi   åc   broche. 

N°  9.  Bractéate  oi\  l'on  a  cm  voir  la  legende  siiivante. 
OVMLRO  PF  VO  OU  BLIVIVO  OPFVO;  le  sens  en  parail 
obscur.  mais  nous  croyons  que  la  lin  iions  présenle  les  ca- 
racleres  P   F   AVG   tant   soil   bien    altérés. 

La  représentalion  est  une  léie  dont  le  front  a  élé  ceinl 
d"un  bandeau  ou  d'un  diademe;  le  goul  nous  en  rappelle 
du   reslc  les  précédentes. 


SUR     LES     ERACTÉATES     EN     OR.  65 

Leiewcl  Ta  porlé  a  la  connaissance  du  public  dans  la 
Revue  de  la  numismalique  beige,  1'^''  volume,  et  c'est  aux 
enviruns  de  Tongcren   de   la   Bolgique   qu'ellc  c  élc  déterrée. 

N"  10.  Celle  bractéale  est  en  euivre.  inais  nous  y 
voyons  une  plaqiie  chargée  d'une  empieinle,  plulol  qu'une 
bractcate.  La  legende  en  est  bien  mélée  de  caracli-res 
extraordinaires,  tnais  nous  ne  crovdns  pas  qu'il  y  all  a 
redire    contre    l'interprétalion    prétendant   y    avuir    liouvé  DN 

i:i=BEESSivi:  p  V  avg. 

Le  commencemcnt  el  la  fin  ne  laissenl  pas  de  doule; 
mais  on  ne  saurail  encore  decider  si  le  nom  dn  prince  duil 
élre  hl   comme  celui  du   roi  Egberl  d'Angleterre. 

La  représentalion  differe  tanl  soit  peu  des  précédenles. 
Lelcwel  a  omis  de  nous  indiquer  ou  elle  a  élé  délenéc  el 
oii  on  la  conserve  maintenanl;  c'esl  du  reste  å  lui  qu'on  est 
redevable  de  la  mention  qiii  en  a  élé  failc  dans  la  Uevuc  de 
la   numismalique  beige. 

N°  11.  Bractéale  porlant  une  legende  en  runes,  ou  Ton 
apercoit  quelqucs-uns  de  ces  signes  qui  n'apparaissenl  que 
parmi   les  runes  diles  anglosaxonnes. 

La  représentalion  nous  oflVe  le  busle  d'un  prince  qui, 
a  l'inslnr  des  précédenles,  est  une  copic  asscz  cxacle  des 
monnaics  frappées  par  les  premicrs  empereurs  byzantins.  La 
tete  et  la  legende  sont  en  relief  et  Pempreinte  en  a  élé  faile 
avec  un  seul  coin.  L'oreillctte  esl  Irés  ornéc  et  le  méme 
ouvrier  qui  l'a  ajouléc  en  a  aiissi  fail  les  cercles,  car  dans 
celle-la,  lout  coinnie  dans  ceux-ci,  les  ornemenls  ne  sont  pas 
en  relief  mais  imprimés  a  Taide  d'un  seul  et  méme  pelil 
coin. 

A  en  juger  par  la  legende  qui  esl  en  runes,  et  par 
l'cncadremeiil  (pii  ressemble  beaucoup  a  eeux  qu'on  voil  aux 
bracléales  nordiques,  il  nous  laiil  (mire  qu'elle  a  prul-élre 
élé  faile  ici   dans  le  Nord. 

Elle  a  élé  Irouvée  pres  de  Broholm  en  Tiotiie  avic  h-s 
bracléales   el  les  ornemenls  menlionnés  sous  le  u"  (i  (^L  ('..). 

185fl-l860.  5 


66  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

N°  12.  Bracléate  h  legende  laline;  celte  derniere  est 
peu  dislincle  et  l'ordre  des  caraclercs  cst  allcré;  ori  a  vodlu 
la  lire  de  la  manlere  suivanle:  ND  (DN)  VAI  INPEI  AVG 
OU  IiNDLl  AVG  (Impeialor  Aiigiislns  oii  in   nomine  dei  Aiig.) 

La  représenlalion  est  fout-a-fait  semblable  aux  précé- 
dentes.  Le  lieu  ou  elle  a  été  Iroiivée  est  inconnu;  elle 
élait  eonservée  auparavant  dans  la  coliection  de  iiionnaies  du 
musée  de  la  ville  de  Leipzig,  mais  å  la  vente  de  celte  col- 
iection, elle  fut  achetée  pour  le  cabinet  de  monnaies  de  Co- 
penhague. 

N°  13.  Bracléate  portant  une  inscription  en  runes.  La 
léte  en  est  faite  d'une  maniere  brute;  mais  on  reconnait  ce- 
pendant  qu'elle  a  été  faite  sur  le  modele  des  monnaies  des 
premiers  empeieurs  byzantins.  Il  y  a  longtemps  qiie  celte 
bracléate  a  été  trouvée  en  Sélande;  voir  Mus.  Reg.  lab.  II 
litr.   F  (M.   C). 

Les  runes  et  le  travail  d'une  qualité  inférieure  font  aussi 
croire,  quant  å  celte  bractéale,  qu'elle  a  été  fabriquée  dans 
le  Nord. 

N°  14.  Monnaie  qu'on  a  augmenlée  d'un  bord  et  d'une 
ansetle  semblables  a  ceux  des  bracléales.  La  legende  des 
deux   cotcs  est  en   caractéres  inconnus. 

La  représenlalion  de  la  face,  tout  comme  celle  des  pré- 
cédentes,  nous  offre  un  busle  orne  d'un  diadéme,  et  au  re- 
vers on  croit  voir  une  ligure  nue  a  cheval,  Icnant  une  épée 
courte  de  l'unc  des  mains  el  un  javelot  de  l'autrc. 

Tout  porte  å  croire  que  celte  monnaie  a  eu  une  origine 
å  peu  pres  semblable  å  celle  des  précédentes,  de  mémc 
qu'elles  sont  loutes  des  imitations  brules  des  monnaies  des 
empereurs  byzantins. 

Celle  parure  a  été  trouvée  dans  un  petit  tumulus  appar- 
tenant  a  la  ferme  de  IIovc  pres  de  l'église  de  Hof  au  dio- 
cése  de  Bergen  en  Norvége.  Quand  elle  fut  délerréo,  elle 
élait  cnfilée  sur  une  chaine  en  argenl  qui  se  terminail  en  un 
anneau.      Dans  le  méme  tumulus  on    Irouva    encore    un    petit 


SUR     LES     BRACTEATES     EN     OR. 


67 


sceau  en  écurce  de  buiileau.  qiu'lqin.-s  débris  (i'une  criiclie  en 
argile  avec  iin  ghiive  en  fer  el  une  hache  brisée  (M.  de  Bergen). 

N°  15.  Monnaie  augmenlée  d'un  bord  et  d'une  anselte; 
le  Iravail  en  est  tail  de  la  méme  maniere  que  celui  des  pré- 
cédentes.  Elle  a  une  legende  en  caracléres  inconnus,  enlre- 
mélés  de  phisieurs  pelilcs  croix. 

Le  buste  de  la  face  esl  Ires  difl'érent  de  ceux  des  mon- 
naies  précédentes,  surlout  a  l'égard  de  la  chcvelure.  qiii,  au 
lieu  d'élre  laillée  loiit  courl  a  la  nuque,  est  oince  dii  ban- 
deau  en  diademe  ordinaire.  An  revers  on  voit  une  figure  a 
cheval  lirant  un   buulet. 

Cetle  parure  a  été  trouvée  en  1827  dans  un  liimuliis 
de  la  terre  de  Midt-Mielde,  située  å  la  paroisse  de  Hang  au 
bailliage  méridional  de  Bergenhuus.  Elle  était  renfermée 
dans  un  cercueil  en  pierre  qui  était  rempli  d"unc  quantité 
de  terre  en  poudre  fine;  on  prétend  qu'il  y  a  aussi  cu  des 
fragments  d'une  urne  (M.  de  Bergen). 

N"  16.  Monnaie  en  or  avec  une  legende  en  caracléres 
inconnus  qui  se  répetent  souvent.  Le  buste  de  la  face  dif- 
fére  encore  plus  des  monnaies  des  empercurs  byzantins  que 
ceux  des  monnaies  précédentes.  La  tele  a  Fair  d'avoir  été 
couvertc  d'un  bonnet  d'ou  Ton  voit  descendre  des  rubans; 
le  cou  en  est  orne  d'un  collier  en  perles.  Au  revers  il  y 
a  une  représentalion  tres  semblable  å  celle  du  n°  15;  celte 
circonstance  semble  trahir  une  origine  pareillc  quoique  les 
caracléres  de  la  legende  soient  d'une  autrc  espéce  que  ceux 
de  la   précédente. 

Celle  monnaie  qui  a  probablemenl  été  trouvée  dans  le 
Nord,  est  conservée  parmi  les  monnaies  qualifiécs  barbares 
du   cabinet  de   monnaies  de  Danemark. 

N°  17.  Monnaie  en  or  formée  de  deux  bracléates  ou 
de  feuilles  en  or  réunies  a  l'aidc  d'un  bord  plus  épais.  La 
legende  de  la  face  esl  en  caracléres  inconiiiis.  La  rcinéscii- 
talion   noiis   od're   une   tele   ornée   d'une   couronne  de    laiimrs. 


C8  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

Ce  qii'on  serail  porte  a  regnrder  ici  romme  le  Imste  de  la 
tigiire,  ne  noiis  parnit  designer,  si  noiis  le  comparons  aii 
n°  81,  qiie  la  parlie  siipérieure  d'un  bouclicr  dont  l'nn  des 
bords  se  lermine  en  «ne  léte  d'oisean.  An  revers  il  y  a  un 
elievalier  brandissant  une  lance;  son  elicval  est  tiré  par  nn 
homme   qni   tient  un   arc  a   la   main. 

Cette  monnaie  a  été  trouvée  pres  de  la  cascade  de 
TrollhiiUa,  a  coté  du  n°  89  qui  est  égalemenl  composée  de 
deux  bracléales  en  or  (M.  de   Stoekholm). 

N°  18,  Monnaie  en  or  tres  connue;  elle  a  été  frappée 
par  Tempereur  Constance  å  Smyrne,  et  on  l'a  augmentée 
d'un  bord  et  d'une  anselte.  Elle  a  été  Ironvée  en  Dane- 
mark  (M.   C). 


//.  Bractéates  appartenant  å  des  empereurs  hyzantins 
postérieurs  et  å  des  princes  borhares^  avec  des  monnnies 
carloviiKjiennes   en   or    employées    en    guise    de    bractéates. 

N"  19.  Bractéate  en  or  portant  la  legende  DMVI(L) 
NGPOS  P  F  AUG. 

La  représenlalion  est  une  mauvaise  imitation  de  la  mon- 
naie en  or  précédente  (n"  18),  qni  est  do  cent  ans  plus 
ågée  et  nous  montre  l'empereur  en  guerrier  armé  du  casque, 
de   la   lance   et  du   bouclier. 

Cette  piéce  qui  est  en  or  pale  et  si  mince  qu'on  y  voit 
une  bractéate  parfaite,  parait  avoir  d'abord  été  destinée  a 
étre  entourée  d'iui  bord  å  ansette,  |)uisque  la  place  en  a  été 
laissée  a  la  legende.  C'est  celle  bractéate  qu'on  a  longlcmps 
considérée  comme  la  plus  ancienne,  et  qui  de  la  colle(  lion 
de  Tliott  passa  dans  le  cabinet  de  monnaies  danois.  ou  elle 
est  encore  conservée   comme  une  grande   curiosilé. 

N"  20.  On  voit  ici  la  face  d'une  monnaie  en  or  tres 
connue  et  frappée  a  l'ordre  de  l'empereur  Maurice  Tibére 
(.582-002).      Cclle-ci   n'a   é(é   représenlée   ici   que  pour  mon- 


SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR.  69 

trer   le   type  de  la   bracléale  siiivanle,   å   laquellc  on  a  par  con- 
séquent  donné   le  méme   niiméro. 

La  legende  de  celle  braclé;ile  ii'a  pas  été  déchidrée,  el 
la  leprésentalion  qu'elle  nous  olTre  est  iine  cupie  moiiis  Lien 
réossie  de  la  monnaie  ci-dessns  menlionnée.  lille  a  nne 
anselte  et  un  Ijord  enlacé  d'iiii  travail  tres  lin;  on  ignure 
l'endroit  ou  elle  a  été  tronvée,  mais  les  n°*  156  et  164  qui 
ont  été  trouvées  an  midi  de  l'Allemagne,  du  inoins  a  ce  que 
l'on  prétend,  ont  de  pareils  encadrcments  tresses  ou  enlacés. 

Cetle  bracléate  élail  d'abord  conservée  dans  la  colletlion 
de  monnaies  du  general  Riihle  de  FJIIicnstern ;  elle  passa  de 
cettc   collection   dans   le   eabinct  de   monnaies  de   Prusse. 

N°  21.  Boucle  d'argent  ou  nno  bracléate  en  argenl  a 
été   enchåssée  avec  la   legende  suivante:  +  SVNEDROiMDll. 

La  représentalion  nous  offre  une  tete  découverle.  devant 
laqnclle  il  y  a  un  sceptre  se  terminant  par  nne  boule  ou  un 
anneau. 

Outre  l'explicalion  snpposée  de  la  legende:  Sune  Dano- 
rum  Doniinus,  on  en  a  propose  d'aulres  mais  qui  paraisscnl 
encore   phis  doiiteuses. 

Celle   piece   a   élé   tronvée   en   Snede  (IM.  de  SloiKliuIin). 
N°  22.      Rractéale   en  or  sans  legende;   la   représentalion 
en    est    un    busle    dcvanl    leqin  1    on    a    ])la(é    un    sceptre    tres 
ressemblanl   å   celui   du   n"  21    (i\I.   de   Slockliolm). 

N°  23.  Petite  bracléate  en  or  porlant  unc  legende  en 
caraclcres  mélés  d'nne  langue  barbare.  La  représcnl.ilion 
nous  montre  le  buste  d'un  priiue  a  bandcau  de  diadéme; 
dcvanl  le  bnste  on  a  placé  un  sceptre  en  croix.  On  voit 
dislinclement  que  celte  bracléate  est  une  imitation  des  mon- 
naies dues  a   des   empereurs   byzanlins. 

Kile  a  apparlenu  au|)aravaiit  a  Mader,  celebre  numis- 
male  de  Prague.  et  ce  fut  la  seule  bracléale  en  or  de  sa  grande 
collection.  On  ne  sail  pourtanl  pas  si  elle  a  elé  tronvée  en 
Boheme;  elle  lail  njaintenanl  parlie  de  la  collection  de  Thom- 
sen  a   Copenhague. 


70  SCR     LES    BRACTÉATES     EN     OR. 

N°  24.  Une  boucle  en  argent  ou  i'on  a  enchåssé  une 
monnaie  d'argent  portant  une  legende  en  caracteres  inconnus 
mais  d'une  origine  orienlale  å  cc  qu'il  parait.  La  rcprésen- 
talion  esl  un  buste  avec  un  ornemenl  de  léte  compose  de 
plusieurs  rangs  de  perles  qui  paraissent  une  imilalion  de 
la  maniére  dont  les  princes  sasanides  furent  représentés 
dans  leurs  monnaies.  Le  revers  n'a  pas  de  legende.  Sur 
une  estrade  de  deux  degrés  on  a  érigé  une  grande  croix,  aux 
extrémilés  de  laqiielle  on  voil  figurer  des  demi-lunes;  de  I'un 
colé  de  celte  cruix  on  a  placé  une  croix  å  bras  égaux  avec 
des  ornements  semblables  aux  exlrémités,  et  de  l'autre  colé 
il  y  a  une  éloile  ou  un  soici!  forme  par  des  poin's.  Celle  re- 
préscnlalion  a  sans  doule  été  emprunlée  aux  monnaies  des 
empereurs   byzantins   du    huitieme   siocle. 

Cetle  pnrure  a  été  Irouvée  pres  de  la  seigneurie  de 
Garnas  en   Scanie   (M.  de  Lund). 

N°  25.  Uoe  monnaie  forte  en  or.  La  face  nous  mon- 
tre une  léte  ornée  d'un  diadéme  en  perles  doubles,  et  le 
revers  esl  une  fignre  d'un  travail  brut,  entourée  d'un  objet 
inconnu  qui  ressemble  å  une  plante;  å  colé  droit  de  la 
figure  il  y  a  un  signe  qui  doit  probablement  nous  represen- 
ter le  solcil. 

Cetle  monnaie  en  or  a  été  augmcnlée  d'un  bord  double 
a  ansctte.  Elle  a  été  Irouvée  soiis  le  sol  en  Suéde  (^M.  de 
Stockholm). 

N°  26.  Une  bracléate  en  or  avec  une  legende  en  six 
caracteres  romains,  I'un  au-dessus  de  l'autre.  Le  busle  nous 
en  ofiVe  une  imilaliun  exacte  des  monnaies  dues  aux  pre- 
miers  empereurs  byzantins,  mais  on  a  fait  ici  une  addition 
formée  par  la  main  qui  s'éléve  en  posant  le  pouce  sous  le 
menton,  tandis  qu'on  volt  sorlir  par  la  bouche  un  dani  ou 
une  fléche.  Devant  la  figure  on  a  représenlé  un  oiscau,  que 
Pon  relrouvcra  dans  les  bracléales  snivantes  censécs  d'origine 
nordique,   ce  qui   de   niénio   que    la    maniere    parliculiére    dont 


SUK  LES  BRACTEATES  EN  OR. 


71 


la    main   a   élé   figurée,    fait    présiimer  qii'elle   a   cté   fabriquéc 
dans  le  Nurd. 

Celte  bractéate  a  élé  trouvée  avec  celles  des  n°^  92  el 
102  dans  une  pelite  ile  (Tiurkii)  au  jiuil  de  Carlskrtma  en 
Suéde  (M.  de  Lund). 

N°  27.  Monnaie  en  or  barbare  avec  une  legende  des 
deux  cotés  faite  en  parlie  en  caractcres  romains.  La  face 
en  porle  la  léte  d"un  prince  entourée  d'une  courunne  radiée 
et  d"un  diadéme  en  perles.  Le  revers  nuus  ufl're  une  figure 
ailée  portant  le  casque  et  le  glaive  et  tenant  de  rune  main 
une   arbaléte  et  de  l'autre  une   fléche. 

Celle  monnaie  en  or  inconnuc  jusqn'å  present  esl,  a  ce 
qu'il  en  parail,  d'une  origine  semblable  å  celle  de  plusieurs 
des  piéces  précédentes  peu   connues  (M.  d'Upsala). 

N°  28.  Monnaie  en  or  portant  une  legende  tres  altérée 
dans  la  face,  car  des  l'origine  elle  a  élé  celle-ci:  DN 
HLVDOVICVS  IMP   AVG. 

La  représentation  est  le  buste  avec  diadéme  de  l'empe- 
reur  (Louis  le  débonnairc).  Le  revers  nous  montre  au 
conlrairc  la  legende  habiluelle  dos  monnaies  en  or  de  eet 
empereur.  La  figure  qii'on  y  a  représenlée  est  nn  pal  å 
croix  entouré   d'une  couronne  de  lauriers. 

Celte  monnaie  a  élé  augmenlée  d'un  boid  tUiublc  auquel, 
au  lieu  de  Tanselte,  on  a  soudé  une  perle  en  or  de  rcspéco 
qu'on  a  plus  souvenl  trouvée  dans  les  lombeaux  nordiques. 
Il  n'y  a  nul  doute  quc  celle  monnaie  ne  soil  ou  foriginal 
OU  la  copie  Irés  exacle  des  monnaies  de  rcmpereur  Louis  le 
débonnairc,  c'est-a-dire  dalant  du  9°  siede.  Kile  a  élé 
trouvée  å  Eger  en  Norvégc  et  fait  parlie  de  la  celebre  Irou- 
vaille  de  panires  en  or  précieuses  dont  M.  Holinbue  nous 
a   fait   la   description   en    plusieurs   mémoires. 

N">  29.  Houde  en  or  ou  l'on  a  enchassé  une  monnaie 
en  or.  II  parail  bors  de  doulo  (pie  la  legende  barbare  (pTdU 
y  Irouve  ne  soil  celle-d:  DN  IILVDOII MC.  Le  revers  est 
encore   moins    lisible;    on   y   voil  pourlant    que   c'csl   une   inii- 


72  SDR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

talion  de  la  monnaie  imperiale  mcntionnée  au  n"  28.  La 
monnaie  a  été  augmcnlée  de  plusicurs  cercles  do  perles,  el 
au  revers  on  voil  encore  les  débris  de  l'anneau  de  la 
boucle. 

Elle  a   été  trouvéo  avec  celle  du   n°  28   et  décrifc   par  le 
méme  auteur  (M.  de  Christiania). 


///.      Uractéates    (pii  semhlent    nons    presenter    iles    imita- 
tations   de  nionnaies   aiiglosaxonnes   et   carlovingiennes. 

N°  30.  Dractcate  en  or  qiii  au  licu  de  la  legende  n'a 
que  qu('l{|UPS  petilcs  croix  et  demi-lunes.  La  rcprésentalion 
esl  OU  ne  peut  plus  brute;  il  parait  cependant  qu'on  a  voulu 
representer  la  (igiire  dans  unc  allilude  assise  lenanl  de  Tune 
maiu  uii  pil  garni  d'une  croix  a  cliaque  extréinilé,  el  de 
l'autre  une  espéce  de  sceptre  a  croix;  entre  celui-ci  et  la 
figure  il  Y  a  encore  une  autre  pelile  croix,  et  pres  de  l'une 
des  deux  raics,  qni  désiguent  probablement  la  chaise,  on  a 
représcnié    une    |)C'lilc    éloile. 

Crltc  luaclé.ite  a  un  bord,  el  ranseltc  en  a  apparcm- 
mcnl  élé  brisée;  elle  a  été  trouvée  en  Allemagne,  ou  elle  est 
conscrsée  au  celebre  cabinet  de  inonnaies  du  [)rmce  de  Fur- 
sleulx'rg. 

N°  31.  Bracléale  en  or  avec  une  legende  de  cinq  ca- 
racléres  dont  quelqucs-uns  soul  roruains;  la  rcprésenl.ilion 
consiste  en  deux  ligiires  qiii  leveiil  les  niains  vers  une  croix 
placée   sur   uiie   base   élévée. 

Quiiiul  OU  la  liouva,  elle  était  posée  sur  le  con  d'un 
squelclte  au  l'ond  d'uii  tuiuulus  au  coiulé  ou  sliire  de  War- 
w'wV.  Un  trouva  daus  la  ttiéme  colliue  encore  uu  sipicictte 
ayant  au  cou  niic  p^irciljc  parure  ipii  u'.ivail  poiiitaul  pas 
d'ciupreinte  mais  seuleiucnl  des  oruciuculs  d'oi  le\rerie.  ('elle 
trouvaille  a  élé  déci  ile  dans  Arcliæologia  (^IJi  ilaunica),  vol.  III. 
p.  371. 


SUR  LES  BRACTEATES  EN  OR. 


73 


Pour  caiisc  de  cumparaisuii  tcndant  a  rclever  la  resscin- 
blance  du  Iravail  et  de  la  reprcscnlalion,  on  a  encorc  re- 
présenlé  au  méme  nuniéro  une  monnaie  de  la  classe  a|)[)elée 
sccalta,  dont  l'empreinte  est  due  a  (les  chiétiens  de  l'Angle- 
terre  peu  aprés  la   cessation   de  Fempire  romain. 

N°  32.  Bracléate  en  or  ayaiil  une  legende  en  |)eu  de 
lettres  et  une  pelitc  croix.  La  reprcsentatiun  nous  olTie  une 
tele  couverte   d'iin   casquc  a   ciuiier   et  d'un   couvre-nez. 

Celte  bractéale  qui  a  un  Lurd  large  el  parail  avoir  en 
une  anselte,  lessemble  a  celles  que  Tun  cruit  failes  dans  le 
Nord,  OU  elle  a  probablemenl  clé  Iruuvce.  On  en  a  lait  la 
descriptiun  pour  la  premiere  fois  dans  ce  pays  dans  le  ^^Speci- 
inen  Dirclierodii";  on  prétend  qu'clle  est  conservée  mainte- 
natil   lians   la    citlierlion   de   Bodley   a   Oxford. 

N°  33.  Hracléate  en  or  på!e.  La  legende  qui  se  com- 
pose de  quelques  peu  de  caracleres  mélés  de  runes,  se  ler- 
miiic   par   le   signe   de   Thor. 

La  repi-éscnialion  nous  montre  une  demi-figure  a  mains 
Icvces.  La  lele  nous  rappelle  les  ancietines  monnaies  des 
cmpereurs   Inz^nlins. 

Celle  bractéale  qui,  comme  on  le  sail,  a  élé  Irouvée  il 
y  a  iongteirips  en  Scanie  el  a  colé  du  n°  84,  est  conservée 
mainienanl  dans   la   coileclion   de    Tliomsen   a  Co|)enli.igue. 

^"°  34.  IMonnaie  mince  en  argent.  La  face  nous  re- 
présenle  une  (igure  eu  mouvcuicul  porl.mt  nn  cMsqiic  ou  I  on 
voit  deux  cornes  ou  uiic  dcmi-limc,  et  (pii  de  rune  main 
tient  une  l.ince  el  de  l'aulic  uur  cspeee  de  croix.  A  diaipic 
ctJlé  de  la  ligiue  on  a  plaeé  une  croix  dillérenle,  et  di'vaul 
le  pied  droit  on  a  reprcsenlé,  å  ce  quM  parail,  un  ciimdelier 
d'église. 

Les  caracleres  du  revers  nous  (»IlVenl  d'une  mauiere 
travestie  la  facon  donnée  au  nom  ,_Carolus"  de  i'cmpcnur 
Charlemagne  dans  les  uutiuiaies  Irappées  par  lui  liaiis  la 
Belgique. 


74  SUR     LES     BRACTÉATES     ICN     OR. 

Celle  monnaie  inconniie  jusqii'imjoiird'hiii,  est  conservée 
dans   le  cabinct  royal   de   monnaies  a   Municli. 

JN"  .35.  Une  monnaie  rnince  en  argenl.  La  face  en 
esl  å  peu  pres  sembialiie  au  revers  de  celle  dont  il  a  élé 
qneslion  au  u°  précédenl  (n°  34).  La  legende  du  revers 
esl  une  imitation  de  celle  qu'on  voit  dans  les  monnaies  de 
Doreslad.  Au-dessous  du  nom  de  la  ville  on  a  fait  graver 
la  marque  bien  connue  des  Francs  et  nummée  francisque 
(espece  de   hallcbarde). 

La  colleclion  de  Thomsen  å  Copenhague  est  déposi- 
taire  de  cctle   monnaie. 

Ces  deux  monnaies  ont  élé  représenlées  ici  par  la  rai- 
son  qu'elles  forment  la  rare  transition  des  monnaies  de  Charie- 
magne  å  quelqucs-unes  des  ancicnnes  demi-bractéates  que 
nous  connaissons  et  qui  ont  élé  mentionnées  plus  liaut 
(p.  215-16). 


IV.      Bractéates     qui     nous     montrent     des    imitations    des 

monnaies   des    einpereurs   Basile   II  Porphijroijenete   et 

Constantm   le  onze   (975-1025). 

N°  .36.  Bractéate  en  argont  avec  une  inscriplion  en 
runes  qui  sont  en  parlie  de  l'espéce  a  laquelle  on  a  donné 
le  uom  de  runes  liées.  La  représenlation  est  une  croix  de 
Jerusalem,  érigée  sur  une  estrade,  élevée  de  plusieurs  degrés; 
a   cliaque  colé   de   la   croix   il   y   a   une   tete   eii   face. 

Celle  bractéate  en  argcnt  qui  paraic  avoir  élé  Irouvée 
en  Finlande,  est  conservée  mainlenant  dans  la  colleclion  du 
colonel   Tamelander  a   Helsingfors. 

Sous  ce  méme  n"  on  a  encore  représenté  une  monnaie 
frappéc  par  les  empereurs  Basile  deux  et  Conslanlin  le  onze 
(975-1025);  il  parait  hors  de  doute  que  celle  monnaie  a 
servi  de  type  å  celle-ci  et  aux  trois  bracléates  suivantes. 
Pour   en   oll'rir  une  preuve   encore   plus  evidente,   on  a  repré- 


SUR  LES  BRACTEATES  EN  OR. 


75 


senté  en  oiilre  la  face  d'uiiL'  niunnaic  seinblable,  luut-a-fait 
de  la  inéme  grnndcur  que  les  bractéates.  Le  dessin  de  la 
plus  pelile  dont  on  a  souvent  troiivé  des  échantilluns  dans 
le  Nord,  est  cerlainement  plus  aulhenlique  que  celui  de  la 
plus  grande,  qiii  a  élé  grave  non  d'apres  iin  original  inais 
d'aprés  une  gravure  moins  bien   exéculée. 

N"  37.  Bracléate  en  cuivre  blanc,  dont  la  legende 
renferme  l'alpliabel  romain  depiiis  A  jusqii'a  la  leltre  R  y 
comprise,  et  qui  se  lerminc  par  -1,  désignant  probablc^ 
ment  .^etc," 

La  représentation  est  scrnblable  a  celle  du  n°  36. 
Quoique  celle  bracléate  remarquable  ne  soil  qiie  de  cuivre 
blanc  OU  de  lailon.  elle  a  élé  frappée  jusqu'å  devenir  tres 
niince  de   maniére  qu'on  y  voil  une  bracléate  parfaitc. 

Elle  a  élé  Irouvée  en  Scanie,  ou  elle  était  conservée 
dans  la  coileclion  d'antiquilés  nordiques  apparlenant  au  pré- 
vot  Hofverberg,  mort  depuis  pcu  a   Barsebek. 

N°  38.  Bracléate  en  cuivre  porlanl  une  legende  com- 
posée  de  six  caracléres  (IlOI-OHI).  La  représentation  ost 
la  méine  que  celle  des  n°^  3G  et  37,   mais  un  peu  plus  briite. 

Cette  bracléate  a  été  entourée  d'un  bord  qui  est  main- 
tenant  tout  å  fait  brise.  A  l'endroit  ou  ransette  a  probable- 
ment  été  adaptée,   elle  a  élé  cassée  et  anéanlie  par  véliislé. 

Elle  a  été  trouvée  dans  Pile  d'Oland  å  la  paroisse  de 
Gårdby  pres  d'Ulleviksgard;  elle  élail  déposée  dans  un 
cercueil  en  pierre  å  colé  du  fragment  d'utie  chaine  el  d'une 
pelite  parure  carrée  qu'on  a  fait  dessiner  au  n°  215  (M.  de 
Stockholm). 

N°  39.  Bracléate  en  cuivre  doréc.  La  rcpréseiit.ilion 
en  a  beaueoup  de  ressemblance  avec  celles  des  n°*  30-38, 
mais  la  forme  des  couronnes  et  toule  la  manicre  de  rei)ré- 
senlalion  ressernblent  tant  a  celle  usitée  aiix  monnnies  da- 
noises  du  12"'  siede,  de  suilc  (pTon  ne  peul  gui'ie  ra,)- 
porler  celle  bracléate  a  une  époque  beaueoup  plus  aii(ieuiie 
que   la  derniére. 


76  SUR     I. ES     BRACTÉATES     EN     OR. 

Ello  parnit   avoir   élé    trouvée    dans    File   d'OlaiKi   (M.   tic 
Stockholm). 


V.     Bractéates  portaiit   des   caractéres   cujiijues^   veritables 

OU   en  imitations. 

N°  40-42.  Bracléate  en  argent  avec  quelqiics  fragments 
(ie  bractéates  scmblaljles,  ayant  toules  des  legendes  ciifiqiies. 
Aiix  Annales  de  Farchéologie  du  Nord  1842-1843,  p.  120-141, 
M.  I.  C.  Lindberg  a  éclairei  tous  les  rapports  de  res  brao- 
tcalcs  avec  tant  d'exaetitiide  qiie  je  crois  n'avuir  qii'a  y  ren- 
voyer;  je  me  borner.ii  å  ajonler  å  qni  il  fant  en  allribuer 
l'emprcinte  selon  les  cclaircisseinenls  donnés,  ainsi  le  n°  40 
est  du  å  Nasr  el  Ilak  lier  Khan  qni  régnnit  de  .38.3-403 
apres  Uégirc  (993-1012  apres  Jcsus-Chrisl);  il  lånt  ponrtant 
l'iillribncr  uu  au  coniMiencenirnl  de  son  regne  ou  peut-ctrc  å 
unc  époque  eneore  antérieure  quand  il  élail  gouveineur  ou 
liérilier  picsomplif  du  tione;  n°  41  a  recu  son  <'n)i)rointc 
sous  Abd.illali,  lils  ilu  calif  Mouiez  biilah,  c'esl-a-dire  enlrc 
2.52-5;"!  apres  llégire  on  866-69  apres  Jésns-Christ. 
I.a  bracléate  du  n"  42  a  été  frappce  par  Ahmed  jjcn  Isinael, 
prince  Sauianide,  ou  par  Nasr  ben  Ahmed  sous  le  ealife  IMok- 
lader  biilah,  c'est-a-dire  entre  les  années  de  295  et  de  320 
apres   Flég.   ou   enire  908   et  932  apres  J.-C. 

Ces  bractéates  ont  élé  Ironvées  pres  de  Vaalse  dans 
l'ili'  (le  l'alster,  a  colé  d'un  grand  nombre  de  initnnaics  orien- 
talcs  el  occidenlales  qui  sen)blent  prouver  qu'elies  ont  été 
déposées  dans  la  terre  environ  l'an  990  ou  au  j)lus  lard  Fan 
mille  apres  J.-C.  Les  bractéates  et  les  monnaies  sont  con- 
servées   dans   le   cabinet  de   monnaies   danois. 

N°  43.  Hracléalo  en  or  ilout  Finscri|)lion  est  faile  avec 
des  caractéres  imités  d'aprés  Falphabet  culicpie.  Dans  les 
Annales  menlionnées  plus  haut,  p.  129,  IVL  IJndlierg  a 
prouvé    que    celle    bradéale    nous    olTrc    nne    imitation     d'une 


SUR     LES     KRACTEATES     EN     OR. 


77 


monnaie  d'argcnl  frappée  l'an  183  apri-s  Flég.  oii  fan  799 
aprés  J.-C.  sous  le  regne  de  Haroiin  al  Raschid,  par  le 
piiissant  chef  Barmakide  Dschafar  qui  dépcndail  de  llaroun. 
Mais  qtioique  elle  soil,  pour  la  forme  el  la  grandeiir.  iine  imi- 
lalion  d'une  monnaie  d'argent,  un  lit  a  l'inscriplion  ^^celte 
monnaie  d'or". 

Celle  bracléale  qui  csl  poiirvne  d'iin  bord  cl  (i'uiii' 
oreillettc.  fut  Iroiivée  dans  File  de  Golland.  Tan  1812.  (M. 
de   Stockholm). 

N"  44.  Bractéatc  en  or;  il  n'y  a  point  de  legende,  mais 
des  lis  el  des  croix,  séparés  par  Irois  raics,  se  suivenl  allcr- 
nalivement  sur  le  bord:  au  milieu  on  voil  oncore  quelques 
ornemenls,  qui  sonl  pourlanl  unc  imitation  assez  claire  de 
l'alphabet  employé   aux   monnaies   cnfiques. 

Celle  bracléale  a  un  bord,  mais  l'ansclte  parait  en  avoir 
élé  brisée.  Elle  doil  avoir  élé  trouvée  dans  l'ile  de  Gotland  l'an 
1822,  et  le  colonel  Lundberg  en  élait  alors  le  propriélaire, 
mais  plus  tard  elle  fut  arhctée  a  Berlin  pour  le  Muséc  de 
Copcnhague. 

Le  Musée  d'Upsala  possede  une  bracléale  lout-a-fail 
semblable  el  pourvue  d'une  oreillelte,  mais  faite  en  argenl; 
elle  a  l'air  d'avoir  élé  frappée  au  memo  coin  el  l'on  prétend 
qu"elle   a   élé   Irouvce   dans   File   de  Gotland. 

N°  4.5.  Bracléale  en  vermeil;  elle  ne  différc  quo  Irés 
peu   de   celle  du   n°  44. 

Le  Musée  d'anliquilés  de  Stockholm  possede  deux  exem- 
plaires  pourvus  d'oreillettes  de  celle  liracléate,  cl  Irouvés  dans 
File  (le  Golland. 


VI.       liiactc'afcs    (Piiiif  urif/iiic  iiici-ilainc  iiuiis  hjiihii  IcikihI 
.saii.s    (loiitc    au    11"   siec/c. 

N°  46.      Piéce   d'or:   la   legende  en   esl   expriméc   en   ces 
caracléres   +  TVTOAIVOMIA  VHDITO    ([ni    sunl    .nlniii  rs   (Furi 


78  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

encadremcnt     en    carrciui    dont    le    iDilieu    renferme    iine    rose 
épanouie;   le  carreau   esl   ccinl  d'urie   branche   å   fciiilles. 

Celle  pariirc  qui  d;itc  du  moyen  åge,  est  formée  d'une 
plaque  frappée  de  la  meme  maniere  que  les  bracléates.  Elle 
esl  enlonrée  d'iin  bord  ayant  iine  anseltc  dans  laquelle  un 
anneau  a   élé   atlaché. 

Elle  a  été  troiivée  å  la  paroisse  de  Skarkind  de  la 
province  d'Ostrogothie,  et  la  desrriplion  en  a  élé  faile  au 
journal  suédois  porlant  le  lilre  d'Idiinna,  1'^  livraison.  (M. 
d'Upsala). 

1N°  47.  Bractéate  épaisse  en  argent  et  ayant  une  le- 
gende exprimée  par  ces  caracléres:  +  MAI6STAS  :  OTl  MG- 
F6CIT.  La  représentation  noiis  montre  Jésus-Christ  ayant 
la  léte  entourée  de  la  gloriole  å  croix  el  debout  dans  une 
espéce  de  chaire:  de  i'une  des  mains  il  tient  l'évangile  tan- 
dis  qu'il  étend  les  trois  doigts  de  l'autre  main  en  bénissant 
l'auditoire.  La  legende  fait  allusion  en  partie  å  la  représen- 
tation  et  en  partie  å  l'auteur. 

Elle  ne  parait  pas  avoir  élé  portée  en  parure,  mais  elle 
a  plulot  servi  d'ornement  a  un  calice,  å  la  reliure  d'un  livre 
OU  å  quelque  aulre  objet  semblable.  Elle  a  été  trouvée  en 
1837  dans  l'ile  de   Gotland.     (M.  de   Stockholm). 

N°  48.  Partie  d'un  collier  d'argent  compose  de  douze 
bractéales  réunies  par  des  chainons;  cbacune  de  ces  brac- 
léates était  appliquée  å  une  plaque  d'argent  et  encadrée  d'un 
bord,  Quelque  brute  qu'en  soit  la  représentation,  je  crois  cc- 
pcndant  que  Tintention  en  a  élé  de  nous  figurer  un  évéque 
OU  un  abbé  en  demi-grandeur  ou  agenouillé  en  tenant  la 
crosse   de  la   main  droile. 

Sur  le  lac  de  Gopplo,  pres  de  Kruschwitz  dans  le  grand- 
duché  de  Posen,  un  paysan  domicilié  au  village  de  Chelmce 
Irouva,  en  labourant  la  terre,  une  cruche  rcmplie  d'anciennes 
monnaics  d'argent  polonaises  et  de  quelques  parures  d'argent 
a    colé    de    ce    collier.      I\L   Wolanski    qui    (il    Tacquisilion    de 


SUR     I.ES     BRACTÉATES     EN     OR.  79 

celte   Irouvaillc   en    fil   plusicurs    paris,    ol    dislrilma    les    brac- 
léales  å   ses  ariiis   niimismaliqiics  de  dilTérenls  pays. 

C'cst  par  une  méprise  que  les  chaines  ont  élé  repré- 
senlées  deux  fois  plus  longues  qu"elles  nc  le  sont  dans  la 
réalilé. 


VII.      Bractéates   cairéen    et  Jigures    en  plafjues   fl'or 

minces. 

N°  49.  Piece  carrée  Irés  mince  d'une  feuille  d'or  em- 
preinle  d'un  coin  ou  Ton  a  représenlé,  å  ce  qu'il  parail.  un 
ecclésiaslique  revélu  d'un  manleau,  d'un  dessous  d'habit  long 
et  brodé  en  bas,  et  de  suuliers  å  rosettes.  La  chevelure  qui 
lui  descend  sur  le  dos,  est  bouclée  d'une  maniere  parli- 
culiere. 

Cette  piece  a  élé  Irouvée  dans  File  de  Bornholm,  dans 
la  prairie  connue  sous  le  nom  de  Syllen,  ou  l'on  a  souvent 
Irouvé  des  monnaies  en  or  datant  du  regne  des  empereurs 
Leon  et  Zénon.  La  tradition  nous  raconte  que  des  piratcs 
courlandais  qui  avaient  opéré  nne  descenle  dans  l'ilc  de  Born- 
holm, furent  altaqués  par  les  habitants  et  chassés  par  cux 
dans  cette  tourbiére  ou  ils  périrent  (M.  C). 

N°  50.  Piece  d'une  plaque  d'or  carrée  et  mince  por- 
lant  de  ligures  semblables  å  celles  du  n°  précédent,  mais 
d'une  moindre  mesure.  Elle  a  été  Irouvée  dans  File  de 
Bornholm  a  colé  de  la  petile  anseltc  rcprésentée  au  méme 
n°.  La  plaque  d'or  qui  y  a  élé  appliquée,  a  probablemenl 
scrvi  d'ornemenl  a  une  amulelle  ou  a  un  aulre  objet  sem- 
blable  suspendu  å  Fansette,  et  faite  d'une  substance  rongée 
par  Fedet  de   la   véluslé. 

N"  51.  Plaque  en  or  mince  dont  la  représentalion  est 
å  peu  pres  semblable  a  celles  des  n°^  49  et  50.  Kile  a  été 
Irouvée  pres  de  la  ville  de  Svanikc  avec  dos  tiintinaics  cu  or 
des   cmperc'uis  Zéiion    cl    Théodose   II   (IVI.   C). 


08  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

N"  52.  Picce  niincc  d'iine  plaqiie  d'or  ou  l'on  ;i  rc- 
présenté   le   prétre  portant  le  calicc   (M.   C). 

C'cst  probabloment  la  méme  piece  qiii  a  déjå  en  1725 
étc  gravéc  en  laille  duiice  et  porlée  a  la  connaissance  du 
public  par  v.  Mellen  de  Lubeck  dans  un  opuseule  inlilulé 
jjde  simuiaeris   aurcis";   on   en   voit  le  dessin   au   n°  2. 

N°  53.  Plaque  en  or  earrée  offrant  a  pcu  pres  la  méme 
rcprésenlalion  que  celle  des  trois  pieecs  préeédentes;  mais 
le  prétre  qu'on  y  voit  parait  tenir  å  la  main  un  vase  å  bord 
orne   avec  une  guirlande  rctombanle. 

Cette  piéce  a  aussi  été  trouvée  dans  File  de  Bornholm, 
et  c'est  sans  doule  la  méme  dont  il  a  cté  fait  menlion  au 
n"   1    du   dit  ouvrage   (1\1.   C). 

N°  54,  Piece  carrce  d'une  plaque  d'or.  La  rcprésenlalion 
nous  montre  un  homme  tenant  une  canne  a  la  main  et  ayant, 
å  ce  qu'il  parait,  les  bras  nus  et  la  poitrine  découverte;  du 
reste  il  n'est  vétu  que  d"un  habit  couit  brodé  en  bas  et  de 
souliers  å  rosettes   (i\l.   C). 

N"  55.  Piéce  d'une  plaque  d'or  minee,  On  y  a  re- 
présenté  un  homme  å  bras  nus,  tenant  une  canne  å  la  main 
et  revélu  (Tun  habil  brodé  en  bas;  il  porte  en  outre  une 
espéce   il(!   bandouliéie,   un   paulaion    el  dca   souliers. 

On   ignore   ou  celle  piéce  a   été  trouvée.    (M.  C.) 

N°  5G.  Piéce  semblable  au  n"  jirécédenl  mais  d"un 
travail  plus  grossier.  La  figure  est  rcvétue  d'un  habil  coiul, 
ayanl  un  bracelel  au  bras  gauche,  el,  aulanl  qu'on  en  peul 
juger,  une  haclie  de  guerrier  a  la  main.  Kile  fait  parlie  de 
la   collcction   de  Thomsen   a   Copenhague. 

N°  57.  Piéce  d'une  plaque  d'or  semblable  aux  piéces 
précétientes.  La  rcprésenlalion  nous  montre  un  homme  barbu 
cl  une  chevelure  tres  longue  et  relombante;  il  est  revélu  d'un 
manleau   el  lient  une   canne   a   la   main. 

Celle  piéce  porte  la  méme  cmpreinle  que  los  piéces 
préeédentes,  et  a  du  reste  qu('l(|ue  ressemblance  avec  les  ligures 
en  or  cunnucs  sous  le  nuui  de  (juldyubber.  vieillards  d'or  (M.  C). 


SUR    LES     BRACTÉATES     EN     OR.  81 

N°  58-62.  Cinq  pcliles  pioces  ininccs  ol  carrécs  en 
feuille  d'or.  La  rcpréscnlalion  du  n°  58  nous  pnrait  la  plus 
dislincle,  cl  c'cst  probablement  cellc-ia  qui  a  élc  varice  aux 
qualre  piéces  suivanlcs,  On  y  voil  un  évoque  porlanl  un 
long  habit  de  dessous  cl  un  mantcau  par-dessus.  II  lient 
sa  crosse  å  la  main,  et  devaiiL  liii  il  y  a  un  guerricr  h  bras 
tendu  ayanl  son  giaive  a  la  ceinlure  et  le  bouclicr  suspendu 
derriere  le  dos. 

On  prétend  qu'ils  ont  élé  trouvés  en  Norvége  (?)  (M.  C). 

N°  63.  Picce  d'une  plaque  d'or  mince  semblable  aux 
pieces  préccdentes.  La  représenlalion  nous  parait  ia  méme 
que  celle  des  n°^  58-62;  mais  de  méme  que  l'cvcque  est 
dcpourvu  de  ia  crosse,  le  guerricr  est  sans  armes  el  n'est 
revélu  que  d'un  manlelet.  On  l'a  Irouvée  dans  l'ile  de 
Bornholm   (M.   C). 

IS°  64.  Picce  en  feuille  d'or  nous  rappclant  les  pi{;ccs 
prccédenles;  on  y  voil  deux  individus  ranges  aupres  d"une 
grande  croix,  chacun  de  son   colc. 

De  méme  que  le  n"  63,  elle  a  cté  trouvée  dans  l'ile 
de  Dornholm  (M.  C). 

N"  65.  Piéce  mince  en  feuille  d'or;  on  y  a  reprcscnlé 
deux  hommes  en  face  l'un  de  l'aulre  et  ayant  un  coslume  å 
peu  pres  semblable  å  celui  des  ccclésiastiques  menlionnés 
au  n°  49. 

Celle  piece  fut  Irouvée  en  creusant  un  champ  appelé 
Sortemuld  dans  l'ile  de  Bornholm;  elle  était  plice  vers  le 
milieu  de  sorte  que  chaque  colé  en  porlait  une  figure  (M.  C). 

N"  66-68.  Trois  pieces  en  feuille  d'or,  dont  chacune 
porte  l'empreinte  d'une  figurc  d'un  travail  grossier;  celle  du 
n°  66  scmble  ctre  du  sexc  feminin. 

Nous  les  avons  fait  dessiner  comme  des  échanlilluns 
des  pit'ces  d'or  frappées  connues  sous  le  nom  de  (juhlyuhbcr', 
mais  nous  avons  cru  devoir  nous  abslenir  d'en  dessiner  los 
picces  Irés  imparfaites  qui  ne  se  composcnt  que  d'une  piece 
taillce  d'une   plaque  d'or  mince,  ou  a   l'aide  d'une  aiguille  on 

1830-1880.  C 


82  SUR     LES    BRACTÉATES     EN     OR. 

a  (race  des  figures,  surtout  comme  il  est  tres  difficile  d'cn 
dislinguer  les  originales  d'avec  celles  qui  onl  été  imitces 
pendant  le  dernier  temps. 

Celte  espéce  de  piéces  d'or  (^guldgubbei-)  a  été  trouvée 
dans  Tile  de  Dornholm,  en  Scanie  pres  de  Raflunda,  et  en 
défricliant  un  champ  pres  de  la  ferme  de  Kirkesæter  au 
village  de  Ilcvne  du  dioccsc  de  Trondheim.  Les  picces  des- 
sinées  ici  sont  conservées  au  Musce  de  Copcnhague. 

Les  bractéales  en  or  carrées,  de  méme  que  les  pieces 
appelces  vicillards  d'or,  guldgubher^  sont  enlicrement  isolées,  et 
n'ont  élé  dessinées  ici  que  pour  completer  le  tableau.  Nous 
nous  permettrons  d'ajoutcr  quelqucs  remarques  å  l'égard  des 
premieres. 

C'est  d'abord  notre  conviction  qu'elles  ont  été  introduiles 
dans  le  pays,  ce  qui  parait  étre  constaté  par  la  circonslance 
qu'on  les  a  trouvces  principalement  dans  l'ile  de  Dornholm 
et  au  midi  de  la  Scanie.  II  est  vrai  qu'on  a  prétendu  en 
avoir  nussi  trouvé  en  Norvége,  mais  cela  n'cst  guere  qu'une 
supposition,  car  tous  les  soins  employcs  par  nous  å  nous  en 
pcrsuader  n'ont  abouti  qu'å  nous  apprendrc  qu'on  y  a  trouvé 
des  (juldgulher  que  l'on  confond  du  reste  si  facilement  avec 
les  pctitcs  bracléates  carrées  dont  il  a  été  fait  mention  ici. 
Les  représcntations  semblent  d'ailleurs  indiquer  qu'elles  ont 
été  fabriquées  dans  un  pays  ou  le  christianisme  a  régné;  il 
est  å  eet  égard  fort  rcmarquable  que  les  monnaies  trouvées 
dans  les  lieux  oix  l'on  a  déterré  des  bractéales  en  or  carrées, 
apparticnnent  toutes  au  cinquicme  siede;  le  Iravail  particulicr 
de  ces  bractéatcs  sembic  du  reste  confirmer  qu'elles  pro- 
vicnncnt,  ainsi  que  les  guldgubber.,  d'un  temps  un  peu  plus 
recent. 

Lour  veritable  usage  ou  destination  nous  parait  cncorc 
tout  aussi  obscurc  que  leur  origine,  mais  en  considérant 
qu'elles  sont  tres  minces,  il  faut  supposcr  qu'elles  ont  élé 
appliquées    comme    des    parures    ou   des    amulctlcs    sur    des 


SUR    LES    BRACTÉATES     EN     OR.  83 

piéces  de  vétement,  sur  du  cuir    ou   des    substances  sembla- 
bles  dévorées  par  la  vélusté. 


B. 

BRACTÉATES  AUXQLFXLES  ON  ATTRIBUE  UNE  ORIGINE 

KORDIQUE. 

YIII.      Bractéates   représentant  plusieurs  Jigtires    insolites 
et  en  partie  debout. 

N"  69-72.  Quatre  bractéates  en  or  ayant  toutcs  une 
reprcsentation  de  la  méme  espece  mais  d'un  travail  plus  ou 
moins  barbare. 

N°  69  qui  a  une  inscription  en  runes,  a  été  trouvé  en 
Danemark,  mais  nous  ne  saurons  en  indiquer  l'endroit.  La 
reprcsentation  du  n°  70  est  la  plus  dislincle;  nous  essaic- 
rons  d'en  faire  la  description:  une  victoire  ailée  tend  une 
couronne  devant  un  candélabre  ou  un  autel;  un  prince  cou- 
ronné  accompagné  d'un  guerrier  armé  d'un  javelot  lourné 
en  bas,  va  au-devant  d'elle  en  tenant  une  espece  de  sceptre 
å  la  main.  Au-dessus  de  ces  deux  figures  on  voit  un  oiscau 
qui  vole,  et  un  scrpent  qu'on  ne  voit  ni  au  n°  71  ni  au 
n°  72,  mord  le  prince  au  (alon.  Il  y  a  encore  des  runes 
inscrites  dans  celte  bracléale  dont  on  a  trouvé  deux  cxem- 
plaires  avec  les  n°'  165,  170,  174,  180  et  89  pres  du  vil- 
lage  de  Randlev  au  diocese  de  Viborg.  Le  n°  71  qui  a  été 
trouvé  pres  du  village  de  Faxii  en  Sclande,  et  le  n°  72  qui 
n'est  qu'une  mauvaise  imitation  de  celles  des  n°*  prccédents, 
sont  conservés  au  Musée  de  Copenhague. 

N°  73.  Bractéate  ou  l'on  a  ropréscnté  un  chevalier 
couvert  d'une  cuirasse,  armé  d'un  glaive  et  d'une  lance  el 
monté  sur  un  chcval  également  cuirasse.  Ce  guerrier  Iiilto 
centre  deux  dragons  entre  Icsqucis  on  a  placé  tout  en  haut 
une   iigure  semblable  a  celle  dont    on    a    fait  usage  poiir  re- 

C* 


84  SUR     LES     BKACTÉATES     EN     OR. 

presenter  les  navircs,  c'esl-å-dirc  une  demi-lune  d'oil  sorlcnt 
des  pointes  saillanlcs  rcprésenlant  des  rameurs. 

Cctte  piece  a  élé  déterrcc  il  y  a  bien  des  annces  sous 
rnulei  d'unc  vicille  cglise  en  bois  appartenant  å  In  paroisse 
de  Gusdal  et  de  Froen  dans  la  province  dite  Gudbrandsdal  de 
la  Norvcge  (M.  C). 

N°  74.  Dracléate  portant  pour  toute  legende  quelqiies 
Icltres  isolces;  la  figure  en  est  représcnlée  d'une  maniére 
tres  grossiere,  mais  dans  un  style  qui  s'ccarte  des  bractéates 
que  nous  croyons  nordiques  a  un  te!  degré  qu'elle  ne  pourrait 
gucre  étrc  rapportéc   å   la  méme  calcgorie  (M.  C). 

N°  75.  Piece  d'or  composce  de  deux  bractéates  appli- 
quées  Tune  contre  l'aulre,  et  dont  l'unc  a  quelque  rapport 
avec  celle  du  n°  74,  soit  å  l'cgard  des  caraclcres,  soit  å 
régard  des  mains  de  la  Ggure  grossiercment  rcprésenlce. 
La  représentation  de  l'autre  qui  est  encore  plus  grossiere,  est 
une  tete  au-dessous  de  laquelle  il  y  a  une  figure  peu  dislincte 
qui  doit  sans  doute  representer  un  bras  tendu  et  un  animal 
(M.  C). 

N°  76.  Grande  parure  en  or  composée  d'un  cylindre 
d'or  creux  auquel  on  a  soudc  trois  médaillons  d'or,  dont 
chacun  a  élé  forme  de  deux  bractéates  en  or  appliquces  Tune 
conlre  l'autre.  Ces  six  bractéates  sont  loutes  idenliques  et 
ont  élé  frappées  d'un  scul  et  méme  coin. 

La  représentation  nous  offre  un  buste  devant  Icqucl  il 
y  a  une  figure  en  mouvement  tenant  une  branche  å  la  main, 
et  derriére  celte  figure  il  y  a  une  inscriplion  runique.  Le 
cylindre  et  les  bords  qui  rctiennenl  les  bractéates,  ont  élé 
faits  avec  un  art  fort  remarquablc  et  se  composent  en  partie 
de  tresses  fines  et  en  parlie  de  fils  d'or  soudés. 

Celle  parure  qui  a  sans  doule  élé  portée  avec  un  col- 
lier, ful  Irouvéc  en  curant  un  courant  d'eau  aux  euvirons 
du  vilinge  de   FaxiJ  en   Sélande. 

N"  77.  Bractéale  ou  Ton  a  rcprésenté  une  demi-figure 
équcstre,  aulanl  qu'en  on  peut  juger.     La  tele   en   est  parce 


SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR.  85 

d'un  rasquo  Icrminc  en  unc  tétp  d'oiso.ni  ot  tcnant  do  la 
main  tcndue  une  figure  måle  armée  d'unc  arbalcte  qu'cjle 
ticnt  de   Tune  des  mains,  tandis  qne  Faulre  lient  iine  balle. 

Sclon  un  ancien  comple-rendii ,  code  bracléale  a  dii 
étre  Irouvée  du  leuips  de  Chrislian  cinq  el  remis  a  re  roi 
dans  une  partic  de  chasse  aux  cnvirons  du  lac  d'Esrom 
(M.  C). 

N°  78.  Bracléale  5  Irois  runes  el  a  deux  pelilcs  croix. 
La  représcnlalion,  h  l'inslar  de  celle  du  n°  77,  pnrnil  nous 
montrer  une  figure  éqneslre  porlant  un  cnsque  Icrminc  par 
unc  léte  d'oiseau,  mais  tandis  quc  ccllc-la  licnl  une  figure 
å  la  main,  cclle-ci  ne  nous  prcscnle  qu'une  léte  vue  en 
profil.  Le  bord  en  est  Irés  orne,  et  au-dessous  de  l'orcil- 
lelle  on   rcconnait  la  trace  d'une  pierre  cncbåssée. 

Celle  bracléale  a  été  délerrée  aux  environs  de  la  ville  de 
Slangerup  en  Sclandc  å  colé  des  n°'  79,  93   el  94  (M.  C). 

N°  79.  Bracléale  dont  la  reprcsentalion  cst  a  pcu  pres 
la  méme  que  celles  des  n°*  77  et  78.  Pres  du  bras  ctendu 
de  la  figure  principale  il  y  a,  comme  au  n°  77,  unc  pctilo 
figure  qni  a  l'épée  dégainée  et  le  fourrcau  a  colé  suspcndu 
å  la  ccinlure;  mais  le  visage  représenté  en  profil  au  n°  78 
est  dans  celle-ci  placé  cnlre  la  figure  principale  el  le  cheval. 
II  n'y  a  pas  de  runes  dans  cctle  bracléale,  mais  de  petitcs 
croix  comme  au   n°  78  el  quelques  aulres  signes  symboliqurs. 

Celle  bracléale  fait  partie  de  la  Irouvaille  qui  a  élé  men- 
lionnée  au  n°  précédcnt,  cl  dont  on  a  fait  cadeau  au  IMusée 
de  Copenhague  ou  elle   est  conservée. 

II  n'y  a  pas  de  doule  qu'ii  n"y  ait  un  rapport  intime 
entre  les  représentations  de  ces  trois  derniéres  bracléatos. 
Elles  apparliennenl  précisémeni  ;i  la  calégoric  de  celles  que 
nous  cruyons  å  bonnes  raisons  fabriquées  dans  le  Nord, 
comme  aussi  les  runes  semblenl  le  confirmer.  Ce  qui  les 
caraclérisc  spéciaicment,  c'esl  le  cnsque  qui  se  Icrminc  par 
une  Iclc  d'oiseau. 


86  SUR    LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

N"  80.  Bractéate  portanl  iine  inscription  prolixe  en 
runes.  La  représentalion  semble  nous  ofl'rir  un  guerricr  qui 
de  son  glaive  lire  du  fourreau  assaillit  une  petile  figure  nue. 
On  trouve  encore  ici  deux  de  ces  signes  ou  de  ces  croix 
caracléristiques  aux  exlrcmilés  recourbées  qu'on  voit  plus 
tard  dans  des  series  entiéres  de  bractéates.  Le  glaive  que 
la  figure  principale  lient  å  la  main,  est  d'une  forme  si  sin- 
guiiere  qu'on  doit  élrc  en  doute  sur  l'intention  reelle  de 
l'auleur  de  celle  figure  {M.  C). 

N°  81.  Dracléale  donl  la  représenlalion  nous  monlre 
un  busle  décoré  d'un  casque,  terminé  par  une  léte  d'oiseau; 
le  bouclier  placé  en  bas  se  lermine  de  chaque  coté  d'unc 
maniere  semblable.  Devant  le  busle  il  y  a  un  verral  å  soies 
hcrissées  qui  descend,  el  derriere  le  méme  buste  il  y  a  un 
autre  verral  qui  monle.  Le  bord  large  esl  orne  de  figures 
bosselées  ou  gravées. 

Celle  bracléale  a  élé  Irouvée  pres  de  Holmelorp  de  la 
paroisse  d'Algulsrum  dans  Pile  d'Oland  (M.  de  Slockholm). 

Une  bracléale  tres  semblable  a  élé  trouvée  en  Norvége 
å  colé  de  Irois  bagues  en  spirale  faites  d'or  el  des  bagucs 
coupées;  le  loul  ful  délerré  sous  les  racincs  d'un  bouleau 
pres  de  la  ferme  de  Kaivig  dans  la  paroisse  de  Hulle  au 
bailliage  de  Slavanger  (M.  de  Christiania). 

N°  82.  Dracléale  dont  la  représenlalion  nous  monlre 
une  léte  dont  la  longue  chevelure  a  élé  monlée  el  entorlillée 
arlislcmenl.  Au-dessus  de  la  léte  il  y  a  une  main  et  quel- 
ques  signes  symboliques  dont  on  a  prélendu  que  le  plus 
grand  dcvrait  nous  figurer  le  soleil;  au-dessous  de  la  léte 
il  y  a  un  quadrupcde  å  cornes  ayant  le  ventrc  entouré  d'une 
ceinture. 

Celle  bracléale  a  élé  Ironvée  dans  l'ile  de  Loland  en 
creusant  la  lerre  (M.  C). 

N"  83.  Bracléale  avec  un  fragment  de  son  encadrement 
large.  Dans  la  bracléale  il  y  a  deux  mols  écrils  en  runes. 
La    représenlalion    nous    fait    voir    une    figure    male    a    mains 


SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR.  87 

levécs,  et  décorée  d'un  casque  scmblalilo  å  celiii  des  n"'  77 
et  81.  Au  mcnton  de  la  figure  il  y  a  iin  oiseau;  sur  le 
devant  un  ccif,  et  en  arricrc  un  quadrupode  qui  parail  élre 
un  cheval.  En  bas  il  y  a  deux  serpenls  enlrelaccs  dont  l'un 
dressc   la  lele  vers  le  cheval. 

Cetle  bractéale  ful  trouvée  Fan  1841  dans  une  marni6re 
pres  de  Skrydstrup   au  bailliage  de  Iladerslev   (M.  C). 

N°  84.  Bractéale  ayant  une  inscriplion  en  runes  donl 
le  premicr  mol  esl  en  mémc  lemps  le  mol  initial  du  n°  101. 
La  reprcsentation  nous  ofTre  une  Ggure  måle  élevant  le  crcux 
de  la  main  devant  le  mcnlon,  et  portant  en  bas  l'aulre  main 
lendue  de  la  méme  maniere.  La  léte  de  la  figure  est  parée 
du  casque  déjå  nommc;  le  nez  en  porlc  un  oiseau,  et  sur 
le  devant  on  a  représenlé  un  quadrupode  qui  est  sans  doule 
un  cheval.  De  pUis  il  y  a  le  signe  appelé  de  Thor  el  quel- 
ques  aulres  figures  symboliques,  peul-élre  représenlanl  l'eau, 
la  foudre,  une  branche  etc.  Deux  exemplaires  de  celle  brac- 
téale ont  été  Irouvés  en  Scanie  il  y  a  quelqucs  annécs;  l'un 
en  esl  conservé  dans  la  collection  de  Thomsen,  el  l'aulre  a 
été  acquis  pour  le  Musée  de  Christiania. 

N"  85.  Dracléate  ayant  une  inscriplion  en  runes  for- 
mani  un  scul  et  méme  mot  qui  se  répcle.  Quoiquc  l'in- 
scriplion  différe  ainsi  de  celle  du  n°  84,  la  représenlalion 
en  est  pourtant  å  pcu  pres  la  méme,  avec  la  difference  que 
l'oiscau  esl  ici  perché  sur  la  main  de  la  figure  principale, 
cl  que  les  symboles  varient  un  peu. 

Celle  bracléale  fut  trouvée  pres  du  villagc  de  Leilinge  en 
Sélandc,  a  une  demi  aunc  au-dessous  du  sol,  en  défrichanl 
un  terrain  couvcrl  de  bois  cl  connu  sous  le  nom  de  la  qucue 
de  vache  (Kohale)  de  Leilinge.  Walgré  les  fouilics  failcs 
dans  celle  occasion   on   ne  découvril  rien   tic   |)Iiis   (M.  C). 

N°  86.  Bracléale  sans  inscriplion  ayant  une  représen- 
lalion semblable  a  celles  des  numéros  précédents.  Le  casque 
en  est  pourlanl  d'unc  aulrc  forme  ol  poiirvu  d'une  parlie 
pendanle   scrvanl    a    couvnr    le    mcnlon.       La    ligurc    li-vc    Irs 


88  SUR    LES    BRACTÉATES    EN    OR. 

deux  moins  dont  l'nne  porte  l'oiseau  rcpréspn(é  dans  les 
bracléalcs  précédentes,  et  vers  I'antrc  on  voit  desccndre  un 
dragon  ou  iin   autre  animal  å  gueule  béante. 

11  y  a  environ  80  ans  qu'on  trouva  deux  exemplaires  de 
ccUc  braclcale  avec  le  n°  144,  dans  un  petit  tertre  sablon- 
neux  pres  du  village  de  Raflunda  en  Scanie.  L'empreinle 
de  l'une  et  de  l'autre  a  été  frappéc  au  méme  coin  (M.  de 
Stoclvbolm  et  M.  C). 

N°  87.  Dractéate  ou  Ton  a  reprcsentc  un  guerrier  qui, 
apres  avoir  tué  un  animal  couché  derriére  lui,  en  assaillit 
un  autre  avec  son  glaive  tiré.  Le  bord  et  l'ansette  sont  d'un 
travail   tres  soigné  et  ornes  de  tresses  fines. 

Cette  bractéate  a  été  Irouvée  aux  enj'irons  de  Ilainbourg 
avec  quatre  autres  d'un  travail  semblable  et  une  parure  en 
or  OU  sont  soudés  des  ornemenls  de  serpcnt.  Cclte  parure 
et  la  bractéate  représenlée  ici  ont  été  acquises  pour  le  Musée 
de  Copcnhague.  Les  quatre  autres  bractéates  ont  élé  dépo- 
sées  soit  dans  les  collcclions  de  Berlin .  soit  dans  celle  de 
Thomsen   å  Copenhague. 

N"  88.  Bractéate  å  deux  runes  et  a  deux  croix.  La 
représentation  nous  montre  une  figiire  plice  d'une  maniére 
remarquable;  elle  porte  la  main  étendiie  vers  le  menton,  et 
devant  le  visage  est  un  animal,  probablement  un  dragon  å 
langue  tirée  ou  h  dard. 

Elle  a  été  trouvée  pres  de  Haderslev  en  Slesvig  dans 
une  tourbiére  å  coté  de  quclqucs  perles   (M.  C). 

N"  89.  Parure  en  or,  formée  de  deux  bractéates  en 
or  appliquécs  l'une  sur  l'autre  avec  une  ansette  qu'on  y  a 
soudée,  en  forme  de  perle  et  d'un  travail  exquis.  La  re- 
présentation est  au  conlraire  exlrémement  mal  faite  et  gros- 
siére.  De  l'un  coté  est  une  figure  peut-étre  feminine,  prcsque 
nuc  et  å  une  jupe  courte;  les  cheveux  en  sont  bérissés  des 
deux  coiés  et  repliés  aux  exirémités;  elle  lutte  contre  un 
quadrupcdc  qui,  å  l'inslar  de  celui  du  n°  87,  parait  élre 
dompté  å  l'aide  de  la  main  qui  s'enfonce  fermemenl  dans  sa 


SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR.  89 

bouche :  de  l'aulre  coté  on  voil  trois  dragons  å  gueule  béante 
et  couchés  l'un  sur  l'aulre. 

Elle  a  élé  Irouvéc  en  1844  pres  de  la  chute  d'eau  ap- 
peléc  Trollliattan  (bonnet  de  la  sorciere).  a  colé  des  brac- 
téales  des  n°^  17   et   111   (M.  de  Stockholm). 

N°  90.  Bractéate  ayant  une  représentation  si  brute 
qu'on  a  de  la  peine  a  en  deviner  la  signification ;  å  cause 
de  la  place  mal  choisie  de  l'ansctle,  il  faut  la  regarder  du 
colé,  et  sous  ce  point  de  vue  elle  nous  montre  une  figure 
assise,  ayant  en  avant  un  cheval  el  en  dessus  un  oiseau. 
Le  bord  a  des  ornemenls  bosselcs. 

Celle  bractéate  esl  du  petit  nombre  de  celles  qu'on  sait 
avoir  élé  trouvées  au  Nord  do  l'Allemagnc.  Elle  fut  trouvée 
dans  un  petit  terlre  sablonneux  pres  de  Penlzlin,  non  luin 
de  Prillwitz  dans  le  Mecklenbourg-Slrélilz,  et  elle  a  appartenu 
å  feu  M.  Pogge.   numismale  celebre  de  Greifswalde. 


IX.      Bractéates ^    dont    la   représentation    est   une   tete   an- 
dessus   d'uii    cheval  ou   dun   autre   ciuadrupede   avec   tin   au 
deux   oiseanx   en  face   de   la   tete. 

N°  91.  Bractéate  en  or  påle.  La  représentation  en 
est  Irés  semblable  å  celle  des  n°^  77-79  et  d'autres;  mais 
I'animal  sur  lequel  la  figiire  parail  élre  monlée,  a  ici  des 
cornes  qui  pent-élre  ne  nous  présenloni  que  des  oreilles,  de 
méme  quo  le  pied  gauche  du  devanl  se  lermine  par  une 
main.  Au  lieu  d'un  oiseau,  celle  bractéate  en  a  deux  qui 
voicnt  au-devanl  do  la  figure.  Lo  bord  se  compose  d'orne- 
menls  bosselés. 

Cette  bractéale  a  élé  trouvée  au  village  (rOyeno,  de  la 
paroisse  de  Bareberg  dans  la  province  di;  la  (iolliic  occideu- 
lale   (.>L  de  Stockholm). 

N°  92.  Bractéate  avec  un  grand  encadrement  qui  a  di's 
ornemenls   soil   graves,    soil   bosselés.      La   représciiliiliun    osl 


90  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

la  méme  dont  il  a  déjå  élé  queslion  au  n°  précédcnl,  mais 
la  léte  du  cavalier  ne  parait  pas  coiivertc  d'iin  casqiie,  du 
moins  ne  se  lermine-t-elle  pas  par  une  léle  d'oiseau.  et  le 
quadrupede  en  a  å  la  fois  des  cornes  et  des  oreilles  et  une 
sangle  autour  du  corps. 

Cette  bracléate  a  été  trouvée  å  Tiorko  avec  celles  des 
n°«  26  et  102  (M.  de  Lund). 

N°  93.  Bractéate  avec  un  encadrement  å  ornemenls 
bosselés.  La  représenlation  est  semblable  a  celle  du  n"  92; 
le  quadrupede  est  pourlant  dépourvu  de  cornes,  uiais  a  de 
longues  oreilles  et  la  langue  tirée.  L'oiseau  qui  est  d'une 
forme  élrange  a  aussi  de  longues  oreilles;  devanl  le  cheval 
est  le  signe   de  Thor  allonge. 

Cette  bractéate  a  été  trouvée  pres  de  la  ville  de  Slan- 
gerup å  coté  de  celles  des  n""  78  et  94  (M.  C). 

N°  94.  Bractéate  å  deux  runes  et  å  différents  symbo- 
les ;  il  y  a  entre  autres  une  croix,  un  anneau,  la  foudre  elc. 
La  représenlation  est  semblable  a  celles  des  derniers  n°^ 
Le  bras  du  cavalier  est  ici  conlinué  au-delå  du  cou  du  cheval, 
et  l'oiseau  a  été   représenlé  sans  oreilles. 

Cette  bractéate  a  été  trouvée  å  coté  de  celles  des  n°' 
78,  79  et  93  (M.  C). 

N°  95.  Petite  bractéate  dont  la  représentalion  est  sem- 
blable å  celle  du  n°  précédcnl,  excepté  que  le  quadrupede  a 
ici  des  cornes  et  des  oreilles.  Cette  bractéate  a  élé  trouvée, 
dit-on,  en  Norvége  (M.  C). 

N"  96.  Petite  bractéate  entourée  d'un  bord  Ircssé.  La 
représenlation  est  la  méme  qu'au  n°  précédcnl,  mais  le  qua- 
drupede parait  élre   un   cheval   cnlier. 

Selon  ce  qui  a  été  relalé  au  sujet  de  cette  bractéate,  on 
en  trouva  C  exemplaires  toul-å-fait  égaux  en  faisanl  sauter 
une  pierre  a  Ciislin  dans  la  Poméranic.  Ils  furent  découverls 
å  coté  d'une  perle  en  or  de  celle  espcce  qu'on  a  trouvée 
plus  souvent  dans  le  Nord,  c'esl-å-dire  qu'clle  élail  formée 
de  fils  d'or ;   il  y   avail   en    outrc    plusicurs    morceaux    d'or    a 


SUR    LES     BRACTÉATES     EN     OR.  91 

anneaii,  el  la  bague  remarqnable  qui  a  élé  représentée  en 
taille  douce  dans  le  Runamo  de  Finn  Magnusen  lab.  XIII, 
fig.  4  a,  4  b.  II  y  a  å  celle  bague  nne  inscriplion  failc  pré- 
ciscment  avec  les  mémcs  Irois  runes  qu'on  voit  anx  brac- 
léates  des  n"*  78,  83  el  219;  on  y  trouva  en  outre  deux 
monnaies  d"or  byzantines  de  l'espece  ordinaire  datanl  des 
empereurs  Théodose  et  Leon    1"  (457-474). 

Les  runes  aulanl  que  l'exacle  conformilé  entre  celle 
trouvaille  et  les  autres  failes  dans  le  Nord,  font  supposer 
avec  un  Ires  haul  degré  de  vraisemblance  que  les  objels 
trouvés  ici  onl  étc  la   propriété  d'un   Scandinave. 

La  colleclion  rcnomméc  des  monnaies  de  feu  M.  Benoni 
Friedliinder  å  Berlin  est  dépositaire  do  celle  bracléale  el  des 
dils  ornements. 

N°  97.  Petite  bracléale  avec  nn  bel  encadremenl  d'or- 
nemenls  bosselés.  La  représenlalion  est  a  peu  pres  la  méme 
qu'au  n°  précédenl:  inais  le  quadrupcde  est  pourvu  d'oreilles 
et  de   cornes,   et   puitc   en   outre   une   corne   au   nez. 

Celle  bracléale  a  élé  trouvée  pres  de  Hiorring,  å  colé 
des  n°^   150   cl  51    et  avec  quelques  perles  vilrées  (M.  C). 

N°  98.  Bracléale  ayant  un  encadremenl  en  ornements 
bosselés;  le  bord  cl  l'oreiilelte  en  ont  élé  brises.  La  re- 
présenlalion en  a  bien  une  certaine  ressemblance  avec  les 
précédentes,  mais  elle  esl  pourlanl  d'une  cspéce  plus  gros- 
siére.  La  fignre  principale  en  a  la  langue  lirée  qui  d'ailleurs 
est  faite  en  forme  d'un  dard  ou  d'une  flcche,  el  l'oiseau  dont 
il  a  souvent  été  queslion,  a  la  serre  élendue  el  en  forme  le 
casque.  Devant  l'oiseau  est  le  signe  de  Thor  et  de  plus,  un 
animal   semblable  å  celui   sur  Icquel   il   est   monté. 

Depuis  le  temps  le  plus  ancicn,  le  cabinel  de  mcdailics 
danois  élail  dépositaire  de  trois  exemplaires  de  celle  brac- 
léale, dont  Tun  est  a  present  conservé  au  Musée  de  Co- 
penhague. 

N"  09.  Bracléale  porlanl  une  legende  runiquo,  dont  le 
niot  initial   est  idenlique   avec  celui  qu'on   voit  au   n"  84  cl  au 


92  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

n"  101:  mais  enire  re  mot  et  la  fin  on  a  placc  l'alphabcl 
runique.  La  représenlalion  en  est  semhlablc  å  celle  du  n" 
pécédent;   elle  est  de  plus  enlourée  d'un  bord  épais  et  tresse. 

On  a  plusieurs  fois.  mais  toujoiirs  d'iine  maniere  pen 
exacte,  représenté  cette  bractéate  remarquable  qiii  fut  trouvce 
pres  de  Vadstenji  l'an  1774  sous  la  surface  du  sol,  et  le 
Musée  de   Stockholm   en   est  maintenant  dépositaire. 

N°  100.  Bractéate  ayant  comme  la  précédenle  une  le- 
gende en  runes,  et  la  reprcsentation  en  est  semblable  å  celle 
dont  on  a  fait  mcntion  au  sujet  de  n°'  précédents,  mais  dans 
celle-ci  le  contour  est  bien  plus  distinct,  de  sorte  qu'on 
puisse  le  suivrc  au  bras  du  cavalier  tout  comme  h  sa  main 
qui  repose  sur  le  cou  du  cheval.  Devant  la  langue  lirée  de 
l'animal   on   a  placé   un   signe  symbolique. 

On  connait  quatre  exemplaires  de  cette  bractéate,  Irouvés 
å  des  époques  et  dans  des  endroits  tres  dilTérents.  Celle  que 
Ton  a  connue  la  premiere,  fut  trouvée  en  Sélande  (M.  C). 

Ayant  appris  que  le  cabinet  de  monnaies  imperial  å 
Vienne  élait  dépositaire  d'une  bractéate  en  or,  on  se  donna 
bien  de  la  peine  pour  en  obtenir  le  piatre,  et  y  ayant  réussi, 
gråce  å  la  bienveillance  du  directeur,  ou  fut  on  ne  peut  plus 
surpris  de  voir  que  la  bractéate  de  Vienne  ctail  entiércment 
conforme  å  celle  dont  il  est  qucstion  ici.  Des  paysans  habi- 
tant  le  village  d'Overhornbek  pres  de  Randers,  découvrirent 
ensuile  en  1848  en  taillant  des  tourbes  deux  exemplaires  de 
cette  méme  bractéate  å  coté  des  deux  bractéates  distinguées 
dont  on  a  fait  le  dessin  aux  n"^  112  et  114.  La  grande 
bractéate  du  n"  173  fiit  trouvée  d'un  an  plus  tot  au  méme 
endroit  (M.   C). 

N"  101.  Bractéate  ayant  nne  legende  runique  qui  a 
pour  initial  le  méme  mot  qui  commenco  la  legende  des  n°' 
84  et  99.  La  représenlation  ost  la  méme  dont  on  a  souvcnl 
fait  mention,  mais  au-dessous  de  la  tete  pourvue  de  cornes 
el  d'oreilles  de  I'nnimal  représenté,  il  y  a  une  inscriplion 
runique,     L.i  clieveliirc  arlislemcnt  relevée  du  cavalier  csl  ceinle 


SUR    LES     BRACTÉATES     EN     OR.  93 

d'iin  bandcaii  ou  d'un  diademe,  et  se  termine  par  une  tresse 
longiie;  sa  main  repose  sur  l'encolure  du  theval,  mais  alin 
de  pouvuir  muntrer,  que  celle-ci  est  ornéc  de  deux  san- 
gles, on  s'est  borne  å  representer  la  partie  snpcrieure  de 
i"individu  en  faisant  paraitre  son  pied  droit  entre  les  pieds 
de  devant  de  l'animal.  Quant  a  l'oiseau  on  trouve  qu'il  a  de 
la   ressemblancc  avec  un   perroquet. 

Cctle  bractéate  distinguée  esl  du  nombre  de  celk-s  qui 
ont  été  connues  les  premieres;  elle  fut  trouvée  sous  le  sol 
en  Fionie  au  17«  siede  et  elle  ful  porlce  h  la  connaissance 
du  public  par  Birkerod  et  Bartholin;  le  dcrnier  d'enlre  eux 
en  fit  la  description  dans  les  ^jAnliquitates  Danicæ",  pag. 
461,  n°  V. 

Bartholin  la  conserva  dans  sa  collection  et  croyait  å 
juste  titre  y  voir  une  curiosité  bien  rare;  å  la  proposition 
faite  par  Hielmstierne  elle  fut  achetée  en  1749  pour  le  ca- 
binet  de  monnaies  royal  moyennant  CO  risdales,  prix  qui 
nous  montre  combien  on  appréciait  déjå  cette  piécc.  Le  ca- 
binet  des  monnaies  la  fit  remeltre  plus  tard  au  Musce  de 
Copenhague. 

N°  102.  Bractéate  avec  une  inscription  en  runes.  La 
reprcsentation  est  tres  brute;  le  casque  du  cavalier,  qui  se 
termine  en  une  léte  d'oiscau,  parait  se  conlinuer  ici  par- 
dessus la  figure  et  n'a   d'ouvertures  que  devanl  les  ycux. 

Celtc  bractéate  fut  trouvée  en  1817  dans  l'ile  de  TiiJrko 
pres  de  Carlskrona  (M.   de   Stockholm). 

N"  103.  Bractéate  å  quolques  runes,  placées  sous  le 
cheval,  qui,  lues  de  droit  å  gauche,  paraissent  étre  le  com- 
mcncement  de  ral[)habct  runique.  La  représentation  est  la 
mémc  dont  il  a  é(é  qiicslion  plus  haul;  le  cavalier  porte  un 
casque  pourvu  d'un  cache-noz.  L'oiseau  disparait  nu  |)ou 
ici  derricre  le  casque,  et  nous  verrons  dans  la  suite  commcnt 
il  se  perd  pcu  a  peu,  jusqu'å  disparailre  lout-å-fait  au 
n°  108.  Quant  å  l'animal  qui  se  trouve  sous  la  léte,  la  criniere 


94  SUR    LES    BRACTÉATES    EN    OR. 

nous  fail  reconnaitre  a   ne  pas  en  doutor  que  ce  qiiadrupéde 
est  un  cheval. 

II  y  a  assez  longtemps  que  celtc  bracléale  fut  trouvée 
en  Scanie  avec  deux  exemplaires  du  n°  84;  elle  apparlient 
en   ce  moment  å  Thomsen   de  Copenhague. 

N°   104.     Bracléatc  å  la  représentation  ordinaire. 

N"  105.  Bractéate  ou  l'animal  est  représenlé  d'une 
maniére  tres  grossiére  pourvu  de  cornes,  de  barbe  et  d'oreil- 
ies.  L'oiseau  ne  parait  que  faiblement  devant  le  casque  qui 
est  muni  d'un  cache-nez. 

De  celte  bractéate  on  n'a  pas  trouvé  moins  de  six 
exemplaires  en  or  fln,  frappés  tous  au  méme  coin  et  h  coté 
du  n°  104  qui  est  en   or  mélé  d'argent. 

Au  dire  d'un  voyageur,  cette  collcction  de  bractéates  fut 
trouvée  par  des  fouilles  faites  dans  un  tumulus  aux  environs 
de  la  celebre  ferme  de  Rimol  dans  le  Throndelag  en  Nor- 
vége.  La  défunte  demoiselle  Bielke  en  devint  propriétaire,  et 
elle  avait  l'habilude  de  les  porter  en  collier,  mais  dans  un 
voyage  qu'elle  entreprit  en  Allemagne,  la  malle  de  la  demoi- 
selle disparut  sans  laisser  de  trace,  et  le  collier  qui  y  était 
renfermé  se  perdit  par  eet  accident.  On  ignorc  si  la  chaine 
ou  ces  bractéates  étaient  enfilées,  datait  aussi  de  l'anliquité. 
On  sait  maintenant  qu'on  a  trouvé  plusieurs  bractéates  lout- 
å-fait  semblables  ou  du  moins  tres  ressemblantes  en  plusieurs 
endroits  de  la  Norvége;  une  bractéate  semblable  å  celle  du 
n"  104  fait  maintenant  partie  de  la  collcction  de  Christiania. 
Elle  a  été  trouvée  dans  l'enclos  dit  Begslokke,  pres  de  la  ruc 
Agersgade  de  Christiania.  On  trouva  å  la  fois  12  piéces  de 
bractéates  ressemblantes  å  celle  du  n"  105  avec  trois  pclites 
variations;  elles  furent  trouvées  dans  des  fouilles  faites  å  la 
ferme  d'Ovre-Toyen  au  presbylcre  de  Htiland  du  liailliage 
d'Agershus,  et  le  Musée  de  Christiania  en  est  dépositaire 
maintenant. 

N"  106.  Bractéate  cncadrée  d'un  bord  å  ornements 
bossclés.     La  représentation    en    est   semblable  å  celle  du  n° 


SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR.  95 

préccdcnt,  mais  devant  le  qiiadriipodc  on  vuit  coiirir  iin  plus 
pclit  animal,  et  l'oiseau  devant  le  casque  ne  parait  que  Irés 
faiblement.      (M.  C.) 

N°  107.  Braclcate  qui  a  une  ressemblance  tres  remar- 
quable   avec  le   n°   105. 

On  connait  deux  exemplaires  de  celte  bractéatc;  l'un 
qui  a  été  Irouvé  dans  une  fosse  au  gravier  pres  de  HiJibierg 
aux  environs  d'Ansl  en  Jutland,  est  conservé  au  Musée  de 
Copenbague,  et  Taulre  qui  a  sans  doute  été  Irouvé  en  Scanie, 
fait  partie  de  la  coilection  de  monnaies  du  grand-veneur  M. 
Siokrona. 

N°  108.  Celte  bracléate  parait  étre  une  imitation  exacle  de 
la  précédente  (n°  107),  mais  elle  est  un  peu  moins  grande. 
En  dedans  du  bord  il  y  a  un  cercle  d'ornements  en   perles. 

Elle  est  déposée  dans  la  coilection  publique  du  dcfunt 
ministre  d'état  Engstrom  h  Stockholm. 

N°  109.  Bractéale  avec  une  rune  liée,  placéo  derriére 
le  quadrupcde  qui  parait  avoir  de  la  barbe;  l'oiseau  est  ici 
moins  distinct  et  a  un  peu  la  forme  d'un  scrpcnt  (M.  C). 


N°  110.  Bractcate  avec  la  représentation  tr{;s  grossiére 
d'un  bomme  å  cheval,  tenant,  å  ce  qu'il  parait,  une  fourche 
å  la  main  (voir  le  n°  149).  Le  cheval  a  la  langue  lirée  et 
asscz   longuc  (M.  de  Stockholm). 

N°  111.  Bracléate  porlant  une  legende  en  runes.  La 
représentation  nous  fait  voir  un  prince  ayanl  la  chevelurc  retenue 
par  un  diadcme.  fl  pose  la  main  gaucbe  sur  la  poilrine,  et 
å  la   main   droile   tendue   il   licnl   un   globe. 

Celle  bractéale  a  élé  trouvée  pres  de  la  chute  d'eau 
de  Trollhiilla  on  1844,  å  coté  des  n°»  17  et  89  {M.  de 
Stockholm). 

N°  112.  Bractéale  porlant  une  legende  en  runes,  placée 
entre  deux  lignes  terminées  par  des  tetes  de  serpenls.  Ce 
mode  particulier  de    |)Iarer    Tinscripliun    runique    est    oinployé 


96  SUR    LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

dans  plusifiirs  des  n^'  suivants,  et  en  parlie  dans  los  pierres 
chargces  de  runes.  La  représcntation  en  cst  une  léte  prin- 
ciere,  reinte  d'un  diademe  et  au-dessous  de  la  tele  on  a 
placé  quelques  runes  et  d'aulres  signes.      (M.   C.) 

N°  113.  Bradéate  ayant  une  inscriplion  en  runes  assez 
courle,  placée  entre  deux  lignes.  La  représcntation  est  å  peu 
pres  la  niéme  dont  nous  avons  si  souvent  fait  menlion ,  sa- 
voir  une  tete  å  la  cbevelure  longue  et  relevéc,  placée  au- 
dessus  d'un  quadrupéde  å  corncs  ayant  le  corps  enlouré  d'une 
sangle,  mais  devant  la  tele  il  y  a,  au  lieu  de  l'oiseau,  une 
croix  OU  un   autre  signe  symbolique. 

Celle  bracléale  a  sans  doute  élé  trouvée  au  nord  de 
l'AIIemagne,  car  elle  a  élé  acquise  par  feu  M.  B.  Friedlander 
de  Berlin  qui  l'a  conservée  dans  sa  précieuse  collection  de 
monnaies. 


X.      Bractéates   au  sifjne  r/e  Thor  devant  une  tete   qui   est 
placée   le  plus   souvent  au-dessus   d  un   quadrupéde. 

N°  114.  Bracléale  porlanl  une  inscriplion  en  runes, 
placée  de  la  ménjc  maniére  que  celle  du  n°  112,  savoir 
entre  deux  lignes  se  terminant  par  des  lélcs  de  serpents. 
La  représenlalion  en  est  en  parlie  celle  que  nous  avons 
souvent  mentionnée,  mais  nous  porterons  principaicmcnt  i'al- 
tenlion  sui  le  signe  dit  de  Thor  qui  est  employée  au  lieu  de 
l'oiseau  dans  celle  bracléale   el  les  suivantes. 

Elle  a  élé  trouvée  en  laillanl  des  lourbes  aux  environs 
du  village  d'Overhornbek  pres  de  Banders,  å  colé  de  celles 
des   n°'   100  et   112   (\L  C). 

N"  115,  Bracléale  porlant  une  représenlalion  Ircs  brule 
qui  pnrait  cependanl  élre  la  niéme  qui  a  souvent  élé  men- 
tionnée. Oulre  le  signe  de  Thor,  placé  devant  le  chcval,  il 
y  a  plusieurs  croix,  une  léte  de  sorpent  cl  quelques  aulres 
signes  symboliqucs. 


SUR  LES  BRACTKATES  EN  OR. 


97 


Celle  lji;ulé;ilc  ;i  élé  Iroiivée  dans  le  ]Meti<loi)l)ourg,  el 
de  la  colleclion  do  leu  H.  Friedlandcr  a  Berlin,  elle  a  passé 
dans   celle  de  Thomsen   a   Copeuhague. 

N°  IIG.  Bractéale  ayant  enlie  deux  doubles  lignes  iiiie 
insciiption  runique  lerminée  par  qiialie  h  La  rcprésenlalion 
en  ost  celle  qui  a  souvenl  élé  menlionnée  avec  le  signe  de 
Thor   placé  devaiit   la   tete. 

Cette  bractéale  a  élé  Irouvée  sous  la  surface  dn  sul  en 
Fiunie.  Déja  en  1690  elle  faisail  parlie  de  la  colleclion 
d'objets  curieux  de  Guillaume  Mnlenius  (Mule);  Bartholin  el 
Birkerod   Tonl   portée  a   la   connaissance  du   public   (I\J.   C.)- 

N°  117.  Bractéale  avec  une  inscription  runique  qui  esl 
peut-étre  plus  compléle  sur  Toriginal  que  sur  cette  imilatiun 
qu'on  a  faile  sur  une  copie  peu  distincte  en  plomb.  La  rc- 
présenlalion en  esl  la  méine  qui  a  souvenl  élé  menlionnée, 
cl  l'on  voit  ici  dislinctemenl  la  iongue  chcvclure  Iressée. 

Elle  a  été  Irouvée  avec  celle  du  n°  124  aux  cnvirons 
de  la  ville  dEckernforde,  et  elle  aj)partennit  il  n'y  a  que 
quelqucs  années  au  noble  propriélaire  du  bien  seigneurial  de 
Walerneversdorf  en   Holstein. 

N°  118.  Bractéale  a  Irois  runes.  La  représentaliun 
en  esl  Tordinaire;  si  Ton  considére  la  fortne  de  la  tele  du 
quadrupéde,  on  dira,  malgré  les  cornes,  que  c'est  celle  d"un 
cheval.  Les  cornes  el  la  langue  tirée  sont  probablemenl  des 
ornemenls  aussi  fanlastiques  que  ceux  dont  les  jambes  du 
cheval  ont  été  décorées;  au-dcssous  de  la  tele  du  cheval  on 
découvre   le   signe  de   Thor. 

On  connail  deux  exemplaires  asscz  semblaidcs  de  celle 
bractéale;  l'un  qui  est  celiii  (pii  a  été  représenlé  ici,  a  dil 
élre  Irouvé  a  TiiJrku  a  ciilé  de  la  bractéale  <iii  n"  92 ;  laulre 
(pii  apparlenail  autrefois  au  profcsscur  Nilsson,  el  qui  esl  repré- 
senlé au  n°  234,  a  probablemenl  été  fronvé  en  Scaiiie.  et 
se  dislingue  de  celui-la  par  la  circouslance  (pi'une  seule  des 
jambes  du  cheval  a  élé  chargée  d"ornemcnls  el  que  les  Iruis 
aulres  neii   unt  pas   (M.   de   Lund). 

1850-1861).  7 


98  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

N°  119.  Bractéate  avec  une  iriscriptiori  de  truis  nines 
(|ui,  lues  de  droite  a  gauche,  se  terminent  par  /[ .  La  rcpré- 
setitation  en  est  l'ordinaire;  le  signe  de  Thor  a  été  placé 
ici   devant  la  tete   du   cavaiier  (M.   de   Slockhulin). 

N°  120.  Bractéate  portant  une  instription  runique  qui, 
lue  de  haut  en  bas,  parait  nous  rappeler  tout-å-fait  celle  du 
n°  119.  La  représentation  en  est  aussi  la  méme  mais 
tournée  du   colé   oppose. 

II  est  connu  que  cette  bractéate  a  élé  ofTerte  au  roi 
Christian  cinq  par  Jean  Rosenkrants,  qui  Taccompagnait  de 
la  déclaration  ^^d'avoir  acheté  cette  piéce  curieuse  a  un  juif 
de  Fionie",  ou  on   l'a  sans  doute  trouvée  (M.   C). 

N"  121.  Bractéate  ayant  une  inscription  en  runes  qui, 
lue  de  gauche  å  droite,  est  apparemment  la  méme  quo  celle 
des  deux  derniéres,  et  en  allongeant  la  derniére  letlre  on 
trouvera  l'entourage  tres  ressemblant  å  celui  du  n°  119.  La 
représentation   en   est   aussi   la   méme   (M.   C). 

N°  122.  Bractéate  avec  une  inscription  semblable  å 
celles  des  derniéres,  mais  un  peu  moins  dislincte.  La  re- 
présentation  en   est  aussi   la   méme  (1\L   C). 

N°  123.  Bractéate  encadrée  d'un  bord  å  ornements 
bosselés,  et  avec  une  représentation  semblable  å  celles  des 
derniéres,  å   l'exception   qu'il   n'y  a  point  de   runes. 

Cette  bractéate  fait  partie  de  la  fameuse  Irouvaille  de 
Broholm  en  Fionie,  ou  elle  fut  découverle  h  colé  des  brac- 
téates  des  n°'  6,   11,   125,   147  et  152  (M.  C). 

N°  124.  Bractéate  qui,  å  l'égard  de  la  représentation, 
offre  une  grande  ressemblance  avec  celles  des  n°^  précédents; 
il  apparait  pourlant  assez  distinctement  quo  la  longue  cheve- 
lurc   est  tressée  et  entourée  d'un   diadéme  en   perles. 

Cette  bractéate  qui  a  été  trouvée  avec  celle  du  n"  117, 
a  été  dessinée  sur  une  copie  en  plomb  et  a  apparlciiu  au 
propriétaire  du   bien   seigneurial   de  Walerneversdorf. 

N°  125,  Petite  bractéate  ayant  å  peu  pres  la  méme 
représenlalion    que    celle    du    n°    123;    le    bord    dont    elle    est 


SUR  LES  BRACTEATES  EN  OR. 


99 


encadrée,  a  été  fail  au  coin  méme  et  a  par  conséquenl  rccii 
l'cmpreinte  avec  la  bracléate. 

Elle  nous  provient  de  la  trouvaille  de  Broholm;  voir  le 
n°   123  (M.   C). 

N"  126.  Bracléale  dont  la  représenlalion  a  élé  faite 
d'une  maniere  tres  grossierc;  elle  ressemble  d'ailleurs  a  celle 
des  n°*  précédenls,  mais  devant  le  cavalier  on  voit  un  atii- 
mal  nioins  grand  qiie  le  cheval  el  lirant  un  dard  long  ou 
une  ianguc.  Outre  les  deux  croix  et  deux  signes  de  Thor. 
il  y  a  encore  d'autres  signes  symboliques  et  peul-étrc  des 
runes  dites  å  branches  ou  des  runes  ramées. 

Celte  bracléate  a  sans  doute  été  trouvée  en  Scanie 
(M.  C). 

N°  127.  Bracléate  qui  a  une  grande  ressemblance  avec 
celle  du  n°  123,  mais  l'animal  parait  ici  pourvu  de  barbe 
(M.  C). 

N°  128.  Bracléate  dont  la  représenlalion  est  a  pen 
pres  la  méme  que  celle  des  n°^  précédenls:  le  bel  encadre- 
ment  large  qui  est  forme  de  plusieurs  rangs  d'ornements 
bosselés,   en  fait  une  des  bracléates   les  plus  grandes. 

Elle  fut  trouvée  l'an  1695  par  un  soldat  occupé  a 
creuscr  la  terre  aux  cnvirons  de  Hallandsås  dans  la  pro- 
vince  de  Halland  en  Suéde;  elle  a  élé  gravée  en  taille 
douce  par  Brenner  (M.   de  Stockholm). 

N"  129.  Bracléate  qui  par  son  cncadrement  est  une 
des  plus  grandes  et  des  plus  elegantes  que  l'on  connaisse. 
La  représenlalion  est  å  peu  pres  celle  dont  il  a  souvent  été 
fait  mention,  mais  l'animal  est,  comme  dans  quclqucs-uncs 
des  précédentes,  pourvu  de  corncs  et  de  barbe,  et  outre  le 
signe  de  Thor  il  y  a  devant  le  cavalier  Irois  demi-cercles 
composes  de  signes  mysliques.  La  bordiire  large  dont 
elle  est  encadrée,  se  compose  de  Irois  rangs  d'orncmenls 
bosselés  a  de  petils  coins;  cclui  qui  est  a  l'inlérieur  n'esl 
(lirune    feuillc.    mais    celui    du    milieu    |)arail    élre    la    lélc    du 

7* 


100  SUR     LES     BRACrÉATES     EN     OR. 

cavalier,  et  celui   qui   tst  a   l'exléiicur    ost    l'aniaial    å    cornes 
et  a  barbe  sur  lequel   l'homrne  est  monté. 

Cette  jolie  bracléate  fut  trouvée  pres  du  village  de 
Lyngby  aux  cnviruns  d'Ebeltufl  en  Jiilland;  elle  cLiil  dans 
un  petit  tertie  sous  iine  pierre  longue  d'nne  aune  et  dcmie, 
OU  tout  pres  d'clle.  Non  loin  de  la  bracléate  on  rencontra 
une  quantité  de  fragments  de  pierre  aigus,  qui  semblaient  étre 
des  recoupes  de  pierre;  quelques  fragments  de  vases  d'argile 
furent  déterrés  au  méme  endroit  (M.  C). 

1N°  130.  Médaillon  en  or,  compose  de  deux  bractéates; 
la  face  en  est  une  tete  dont  le  prolil  est  plus  beau  que  celui 
des  bractéates  précédentes;  elle  est  entourée  de  deux  ser- 
pents  entortillés  å  dard  tiré;  outre  le  signe  de  Thor  il  y  a 
encore  de  ce  coté  deux  autres  signes  symboliques;  le  revers 
nous  oH're  un  signe  mystique  entrelacé  et  entouré  d'un  ser- 
pent  qui  se   mord   la   queue. 

11  a   été  trouvé  au  méme  endroit  que  le  n°  129  (M.  C). 

N°  131.  Petite  bracléate  encadrée  d'un  bord  assez 
large  å  ornements  bosselés.  La  représentation  en  est  tout 
extraordinaire  et  nous  fait  voir  un  buste  a  double  couronne, 
å  visiére  et  en  cuirasse.  Devanl  le  buste  est  le  signe 
de  Thor. 

Cette  bractéale  fut  Irouvée  l'an  1828  en  labourant  la 
terre  de  la  ferme  de  Simmonsnæs  å  la  paroisse  de  Hitter- 
dal  du  laailliage  de  Bratsberg  en  Norvége.  On  déterra  au 
méme  endroit  les  bractéates  des  n"^  186,  201,  202,  211, 
212  ot  encore  une  aulre  resscmblant  a  celle  du  u°  123  {M. 
de  Bergen). 


XI.      Bractéates   ayant   ane   tete  aii-dessus   0^1111,  aiiiinal 

quadrupede. 

N"   132.      Grande  bracléate    avec    nne    inscriplion   courte 
en   runes.      La    représentation   en    est   l'ordinaire,    c"est-a-dire 


SUR     LES     HRACTÉATES     EN     OR.  101 

nn  homme  monlé  sur  un  .inirnal  qundnipcdc  encorné;  niais 
cette  Lracléatc  et  les  suivantes  n'ont  ni  l'oiseau  ni  le  signe 
de  Thor. 

Le  grand  encadremont  se  compose  de  qiialre  rangs 
d'ornemenls  en  partie  graves  cl  en  parlie  bosselés;  l'arliste 
(Hii  k's  a  graves  dans  l'acier,  les  a  cependant  rendiis  plus 
exacts  qu'ils  ne  le  sont  å  l'original. 

On  connait  plusicurs  cxemplaires  de  rette  bractéate, 
lesquels  ont  tous  la  inéme  legende  rnnique ;  niais  comme 
Tempreinte  provient  de  différenls  coins,  il  faut  supposer  que 
celte  représcnlalion  a  été  å  cetle  époque  (res  aimée  el  tres 
iisilée  (M.   de   Stockholm). 

N°  133.  Bractéate  portant  la  méme  legende  et  la  mcme 
représcnlalion  qn'on  voit  au  n°  132,  mais  Tune  et  l'aulre  out 
élé  frappées  ;i   un   coin  difTcrent. 

On  prélend  que  cette  bractéate  a  élé  trouvée  en  Scania 
(M.  de  Christiania). 

Un  exemplaire  encore  plus  petit  de  cette  bractéate  ful 
trouvé  en  1845  pres  de  Stange  dans  I'ile  de  Gotland  (M. 
de   Stockholm). 

N°  134.  Bractéate  a  une  inscriplion  runique;  la  re- 
préscnlalion  en   esl  semblable   aux  précédcntes  (M.  C). 

N°  135.  Bractéate  å  une  legende  runique  tres  courte; 
ks  truis  premieres  runes  sont  rapprochécs  l'une  de  Pautre, 
et  désignent  probablcmenl  la  méme  chose  que  celles  du 
n"  132.  La  représi'Otation  esl  celle  qui  a  été  mentionnée 
plus  liaiit,  mais  il  est  bien  apparenl  ici  que  le  cavalier  a  la 
tele  ceinle  d"un   diadéme   ou  d'un  ruban   do  perles. 

Elle  a   sans  doute  élé  trouvée  en   Scanie  (M.  de  Lund). 

N"  130.  Grande  bractéate  ayant  la  bordure  tres  large, 
com|)osée  de  lioi.s  rangs  (rornements  ddiil  i  rlui  du  milieu 
nous  fait  voir  nu  cMlaccmeiil  Iciniiné  cu  deux  létcs  de  scr- 
penls  ouvraul  des  guciilcs  tmtuidablcs  l'une  contre  Taulre. 
La   représentaliou   esl   celle  dont  nous  avons  souveul  lail  mk'ii- 


102  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

lion,  mais  l'anima!  quadrnpcde  est  pourvu  de  cornes,  de 
barbe   et  d'une  sangle. 

Celte  bracléate  si  brillante  fut  trouvée  l'an  1674  pres 
de  Wa  en  Scanie,  å  une  deini-iieue  de  la  ville  de  Christian- 
stad. Elle  était  avec  les  pieces  des  n°^  137  et  142  placée  a 
coté  de  quelques  Deches  et  armes  en  fer  rongées  par  la 
rouille  (M.  de  Stockholm). 

N°  137.  Lamelle  mince  en  or;  on  y  voit  gravée  par  un 
biirin  et  non  par  un  coin  une  imitation  moins  exacte  de  la 
bracléate  du  n"  précédeut.  Le  bord  extcrieur  et  I'ansetle 
en  ont  été  brises. 

Elle  fut  trouvée  l'an  1674  å  coté  des  bractéates  des 
n°^   136  et   142  (M.  de  Stockholm). 

N"  138.  Pctito  bracléate  å  la  représentalion  ordinaire, 
mais  l'animal  qu'on  y  a  figuré  n'a  ni  cornes  ni  sangle 
(M.  C). 

N"  139.  Pelile  bracléate,  semblable  å  celle  du  n°  138, 
mais  l'animal  a  des  cornes  et  le  ventre  enlouré  d'une  sangle. 

Celle  bracléate,  qui  a  sans  doute  été  trouvée  dans  le 
Mecklenbourg  ou  la  Poméranie,  est  conservée  dans  la  col- 
leclion  grand-ducale  de  Slrélilz. 

N*^  140.  Petile  bracléate  å  la  représcnlation  ordinaire, 
mais  l'animal  est  pourvu  de  cornes  et  de  barbe,  et  au-dessus 
de   la  léle   on   a   placé  deux  signes  symboliques. 

On  connait  deux  excmplaires  de  celle  bracléate  qui  tous 
les  deux,  a  ce  que  l'on  en  croit,  ont  été  trouvés  en  Nor- 
vége  (M.  de  Bergen   et  M.  C). 

N°  141.  Petile  bracléate  pourvue  d'une  inscription  en 
runes  cl  encadrée  d'un  bord  magnifique,  mais  la  représcn- 
lation en  ost  on  ne  peut  plus  brule;  elle  nous  montre  un 
hommc  levant  les  bras. 

On  prétend  que  cetle  bracléate  a  élé  trouvée  en  Nor- 
végc  (M.  C). 

N"  142.  Bracléate  tres  grande  enlourée  d'un  cncadre- 
menl  furt  large   qtii,   de   méme  que  la  rejtrésenlalion,   a   beaii- 


SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR.  1  Oii 

coiip  de  ressemblance  avec  celle  du  n°  136;  l'anneaii  enlrc- 
lacé  ne  se  termine  pourtanl  pas  par  des  teles  de  serpcnts. 
II  faut  aiissi  remarquer  qiie  les  orncnienls  du  bord  n'ont  pas 
élé  bosselés  a  l'original  avec  la  méme  exactitude  qii'å  la 
copic,  qui  a  élé  faile  sur  la  gravure  publiée  par  M.  Elias 
Brenner  en   1692. 

Celle  joiie  bracléate  ful  Irouvée  Pan  1674  a  colé  de 
celles  des   n°^  136   cl   137,  vojez   ces  n°^  (M.  de  Stockholm). 

N°  143.  Bracléate  dont  la  représenlalion  esl  l'ordinaire 
menlionnée  déjå  plusieurs  fois,  mais  au-dessus  de  la  Icle  on 
voit  deux  animaux  å  qualre  pieds  ou  deux  dragons  a  langue 
lirée  lournés  face  å   face. 

Celle  bracléate  fut  trouvée  l'an  1821  dans  un  Inmulus  å 
la  paroisse  de  Vandso  en  Norvégc.  Déjå  du  lemps  de  l'évéque 
Bugge  on  enlrepril  des  fouilles  dans  celle  colline,  mais  on  n'y 
Irouva  que  quelques  urnes  et  on  nc  se  doulail  pas  d'en  trouver 
d'autres;  cependanl  lorsqu'cn  1821  on  voulul  creuser  dans 
le  méme  lumulus  une  cave  assez  profonde  pour  élre  å  Pabri 
de  la  gelée,  on  y  descendit  plus  å  fond  et  pnrvinl  ainsi  a 
Irouver  d'abord  celle  bracléate  el  ensuile  quelques  petits  or- 
nemenls  en  lamelle  d'or,  quelques  aulres  en  argenl  coiiié 
légérement  doré,  une  pelile  pierre  enchassée  en  cuivre  el  å 
colé  une  boucle;  de  plus  quelques  pointes  de  fléchcs  en  fer, 
altachées  encore  å  dos  débris  de  bois,  des  fragments  d'un 
tres  grand  glaive  en  fer  dont  la  lame  était  large  de  Iruis 
pouces  et  cpaisse  il'un  quarl,  un  gobelel  de  vcrre  brise 
dont  les  fragments  réunis  préscnlaient  un  volumc  capable  de 
Unir  ;i  |icu  pii'S  quatre  lilrcs,  des  débris  de  pols  de  lerre, 
rcnfermant  les  resles  d'une  subslance  décomposée  ipii  ne 
provenait  pourtanl  pas  d'ossements  brulos,  mais  qui  ressem- 
biait  plutol  a  de  la  cendre.  Celle  trouvaille  nous  constale 
que  rette  cspece  de  bracléate  a  élé  employée  pendant  l'époque 
dernierc  ilu  jtaganisme  ou  de  Tage  de  fer.  F.a  pierre  en- 
chassée en  cuivre  parail  avoir  servi  a  aiguiscr  des  fléches 
(iM.   de  Christiania). 


104  SUR     LKS     BRACTÉATES     EN     OR. 

N°  144.  Bractéale  encadrée  d'un  bord  large  el  élésanl, 
romposé  d'ornements  en  partie  graves,  en  parlie  soudés  et 
en  partie  bosselés.  A  !a  partie  qui  réunit  l'ansctte  å  la 
bracléate  dix  petiles  teles  onl  été  soudées.  M.  Sioborg 
croyait  y  voir  l'ordre  de  balaille  cunéiforme  {svinfylking)^ 
mais  on  se  persuadera  qu'elles  n'admellent  pas  celle  explica- 
tion,  lorsqu'on  considere  le  médaillon  en  or  de  l'empereur 
Gratien  donl  le  cabinet  de  médailics  imperial  de  Vienne  est 
déposilaire,  car  dans  celiii-ci  tout  le  bord  extérieur  a  élé 
forme  par  des  tetes  soudées  tres  ressemblantes. 

La  représentation  en  est  l'ordinaire;  la  pelite  fosselle 
dans  la  joue  de  la  ligure  forme  le  centre  de  la  bracléate  et 
a  élé  produite  par  le  travail  du  fabricant  en  formant  les 
cercles  de  l'encadrement. 

Celle  bracléate  a  élé  Irouvée  å  cnlé  de  celle  du  n°  86 
pres  de  Raflunda  en   Scanie   (M.  de  Stockholm). 

N"  145.  Bracléate  faite  au  méme  coin  que  le  n°  144, 
mais  sans  encadremenl. 

II  n'y  a  que  peu  d'années  qu'elle  a  été  Irouvée  dans  l'ile 
d'Oland,  el  on  en  lisail  alors  les  descriptions  el  les  rapports 
les  pltis  merveilleux^  dépourvus  de  tout  fondement,  dans  plusieurs 
journaux  de  la  Suéde   el  de   l'étranger  (M.  de  Stockholm). 

IN°  146,  Fragment  de  la  plus  grande  bracléate  que 
l'on  connaisse.  Quoique  ce  soil  a  peine  le  quarl  de  la  piéce 
entiore,  il  nous  montre  pourlant  que  la  représentation  en  est 
la  méme  qti'aux  bractéates  précédenles.  C'est  surloul  l'en- 
cadrement qui  en  a  fait  une  piéce  si  grande  et  extraordinaire, 
el  (le  quatrc  rangs  d'ornements  c'est  principalement  l'exté- 
rieur  qui  est  si  remarquable,  car  il  se  compose  de  pelites 
teles  OU  de  petits  casqnes  qu'on  a  formes  un  a  un  en  eii- 
foncanl  un   petit  coin   carré  qu'on   a  déplacé  poiir  chacun. 

Ponr  donner  une  idée  nette  de  la  veritable  grandcur  de 
celle  bractéale  dislinguée,  on  a  suppléé  ce  qui  y  manque  i 
l'aide  d'iiii  conlour  plus  faibic,  qu'on  parvieiidra  lacilement  a 
lU'   pas   (unfoiKlic   avec   lo   fraguicnl    plus   rortcmcnt   niarqué. 


SUR     LES     BRACTEATES     EN     OR. 


105 


Ce  frngmcnt  fut  truiivé  dans  un  cliamp  qu"un  venait 
de  laljdiirer  aiix  environs  de  la  ville  de  Riinne  dans  Tile  de 
Bornholm   (M.  C). 

N°  147.  Bracléatc  ayant  une  représentation  tres  brute 
qui  parait  élrc  l'ordinaire,  mais  qu'un  a  toiirnéc  vers  un 
autre  rolé. 

Elle  fait  partic  de  la  trouvaille  remarquable  de  Broholm 
dont  il   a   é(é  queslion   sous  le   n°  G   (M.  C). 

N°  148.  Bractéatc  d'électron  ou  d'un  vermeil  påle; 
la  représentation  qui  esl  sans  doute  la  niéme  dont  il  a  sou- 
vent  clé  queslion,  est  d'un  travail  grossier.  Le  cavalier  parait 
étre  représenté  aver  un  casque,  et  ce  que  nous  avons  pris 
aulrefois  pour  la  barbe  de  Tanimal,  parait,  å  défaut  de  place, 
avoir  élé  appliqué   au  nez   de  l'animal  å  l'instar  d'une  corne. 

Elle  a  probablement  é(é  Irouvée  en  Scanie  et  la  tollcc- 
lion   de  Thomsen   a  Copenhague   en   est  déposilaire. 

iN°  149.  Bractéale  ayant  une  représentation  Ires  pen 
distinctc,  savoir  une  figure  male,  å  ce  qu'il  parait,  porlant  le 
casque  sur  la  tete,  la  fourche  a  la  main  et  monté  sur  un 
cheval. 

Celle  piéce  a  élé  Irouvée  dans  la  lerre  seigneuriale  de 
Nordfeld  dans  Tilc  de  Mucn,  el  oflcrle  en  cadeau  au  Musée 
de  Copenhague  par  le  défunt  conseiller  d'état  intime  J.  de 
Bulow. 

N°  150.  Bractéate  encadréc  d'un  bord  assez  large 
chargé  d'ornemenls  bossclés.  La  représentation  on  esl  une 
tete  enlourée  d'une  quanlilc  de  points  et  d'ornemenls  an- 
nulaires. 

Celle  bractéate  a  élé  Irouvée  aux  environs  de  Iliiirring 
en  Jiilland  aver  celles  des  n°'  97  et  151,  h  coté  de  plusieurs 
perles  en  verre  faisanl  parlie  probablement  d'un  collier  ou 
ces   bractéates   out  élé   suspendues. 

N"  151.  Bractéate  ayant  une  représentation  excessive- 
menl  brnle.  (|ui  doil  probablement  nous  iiioMlrti-  mie  léle 
di'vaiil   la(|ti('IU'   il    \    a    uii    aniiiial   (|U!uirupe()c. 


1U6  SUR     LES     BKACTÉATES     KN     OR. 

Elle   a   élé   Iroiivée  å   colé    de    celles    des    n"'*  97   el   150 
(M.  C). 


JCII.      Bractéates   å  rcprésentations   d^animaux. 

N°  152.  Bractéate  ayanl  iin  cncadremcnl  d'orncments 
bossclés:  la  représenlalion  en  est  tres  informe  et  duit  proba- 
blemenl  nous  figurer  un  cheval;  iine  léle  d'oiseau  a  élé 
placée  au-dessus  du  dos  comme   soiis  le  venlre. 

Celle  bractéate  apparlicnt  å  la  Irouvaille  celebre  de  Bro- 
holm, dont  il  a  élé  fait  menlion  au  n°  6;  il  est  digne  de 
remarqiie  que  les  ornoments  bosselés  de  l'encadrcmenl  son( 
los  mcmes  qui  onl  élé  représenlés  sur  phisieurs  des  pré- 
cieuses  parures  de  celle  Irouvaille,  de  maniére  qu'ils  parais- 
senl  frappés  au   méme   coin   (M.   C). 

N°  153,  Bractéate  cbargée  d'une  legende  en  runes. 
La  représenlalion  en  est  un  cheval  enlonré  d'une  quanlilé 
(le   petits   points. 

Celle  bractéate  qui  a  probablement  élé  trouvée  pres  de 
Wasby  en  Scanie,  est  conservée  dans  la  collection  du  grand- 
veneur  Siokrona   au   chateau  de  Wegeholm. 

N°  154.  Bractéate  portanl  l'image  fanlastique  d'un 
animal   qui   parait  devoir  figurer  un   cheval. 

Celle  picce  donl  l'anselle  a  élé  brisée,  élait  aulrefois 
conservée  au  cabinet  de  monnaies  danoises,  d'ou  elle  a  élé 
Iransférée  au  Musée   de  Copenhague. 

JN°  155.  Monnaie  d'argent  La  face  nous  rcprésenle 
un  cheval  devant  lequel  il  y  a  un  serpcnt  roulé  sur  lui-mémc 
et  dressaul  la  léte  au-devant  de  l'animal,  dcrriére  lequel  on 
voil  une  Icle  de  face  å  grandes  moustaches.  Au-dessous  du 
cheval  on  découvre  une  figurc  assez  communc  aux  monnaies 
du  muyen  age,  el  qui  rcprésenle,  å  cc  qu'il  parail,  Irois 
boucliers  entassés.  Au-dessus  du  cheval  il  y  a  qiielques 
signes  incunnus. 


SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR.  1  U7 

Le  revers  noiis  montre  iin  vaisseau  ajanl  la  prouc  el 
la  poiipe  tres  relevées.  de  |)lus  iiii  mat,  des  voiics  et  des 
cordages;  iine  suite  de  boucliers  onl  été  ranges  sur  la  longiicur 
du  vaisseau,  et  en-dessous  il   y   a   un   poisson. 

Le  bord  en  a  été  brise,  mais  des  traces  d'une  soudurc 
font  supposer  qu'elle  a  eu  place  dans  un  encadrement  a 
oreillctte. 

Ori  ne  connait  que  eet  exemplaire  de  cette  monnaie  tres 
remarquahlc.  Les  représentations  qu'on  y  voit,  autant  que 
la  maniore  dont  elles  ont  été  exécutées,  ressemblenl  tant  aiix 
bractéates  en  or  et  dénolent  en  outre  la  vétusté  dans  un  tel 
degré,  qn'il  faut  nécessairement  regarder  cette  monnaie  comme 
antérieure  a  l'introduction  générale  du  christianisme  dans 
le  Nord. 

Soit  en  imitant  les  monnaies  byzantines,  soit  en  adop- 
tant, conjointement  avec  les  runes,  l'ancien  gout  nordiquc 
pour  les  types  des  monnaies  danoises,  le  roi  Suénon  fils 
d'Estride  s'efTorija  de  combattre  le  gout  anglais  qui,  sous  Sué- 
non a  la  barbe  fourchue  et  Kanut  le  grand,  avait  été  introduit 
par  les  monnoyours  anglais,  et  si  l'on  com[)are  plusieurs  des 
monnaies  de  ce  roi  å  celle-ci  que  nous  regardons  comme  la 
plus  ancienne  des  monnaies  nordiques  connues  jusqu'au- 
jourd'bui,  on  se  persuadera  facilement,  combien  celles- !a  ont 
du  éprouver  riunuenre  du  gout  prévalant  dans  l'ancienne 
fabrication;  que  l'on  coiisi(l«re  par  excmplc  la  petitc  tele 
en  face. 

Kile  a  été  trouvée  dans  la  province  de  Bleking  et  con- 
j«ervée  au  Musce  de  Stockholm. 

N°  156.  Bracléale  préscntanl  un  encadrement  compose 
de  tresses  arlisli(pies.  La  représcnlalion  en  esl  un  animal 
quadrupede  que  quelqucs-uns,  å  cause  de  sa  forme  grossiere, 
onl  jiigé  élrt;  un  éléphant,  landis  que  d'aulres  onl  cru  y  voir 
une  licorne;  le  grand  oeil  esl  une  pierre  vilrée  et  roJige,  en- 
cadrée  dans  la  bracléale.  Le  celebre  numismate  Irancais  1\J. 
P.  C.  Uobert  de  Metz,   fait  observer  avec  raison.   (pie  I  aiiiiiial   a 


los  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

beaucoiip  <1e  rcssemblanre  avec  un  animal  représonté  sur 
qiielques  médailics  gauloises  coulées.  M.  Diichalais  qiii  en  a 
fait  reproihiire  une  dans  son  ouvrage  pi.  II  n°  7,  y  voit 
lin   ours. 

Deux  exemplaires  entiéremenl  cganx  en  farent  troiivés 
l'an  1831,  sous  le  so!  de  la  terre  entre  Rheinhausen  et 
Sallern,  aiix  environs  de  Ralisbonne;  l'un  de  ces  exemplaires 
est  conservé  au  cabinet  royal  de  médailles  de  Munich,  et 
l'autrc  appartient  a  la  coliection  d'antiquilés  de  RalisLonne. 
La  bracléate  du  n"  164  a  un  oncadrement  trosse  d'une  ma- 
niére  également  arlistique,  mais  on  ignore  dans  quel  endroit 
elle  a  été  découverte.  Cependant  vu  qu'elle  a  été  achetée  a 
l'enchere  å  Vienne,  il  se  peut  fort  bien  qu'ils  tirent  l'une 
et  l'aiitre  leur  origine  du  midi  de  rAlIcmagno  ou  du  reste 
les  bractéates  apparliennent  aux  curiosités  les  plus   rares. 

N"  157.  Pctite  bractéate  donl  la  représentalion  est  tros 
imparfaite.  Il  parait  qu^on  a  voulu  figurer  une  tele  en  face 
et  entourée  de  rayons  de  foudre;  en-dessoiis  il  y  a  deux 
oiseaux. 

Cette  bractéate  dont  l'ansette  a  élé  brisce,  a  sans  doute 
été  trouvée  au  Nord  de  l'AIIemagne,  et  de  la  coliection  de  feu 
Friedlander  å  Berlin  elle  a  passé  dans  celle  de  Tliumsen  å 
Copenhague. 

N°  158.  Petite  bractéate  dont  la  représentalion  nous 
montre  un  oiscau  entouré  d'ornements  en  perles.  Elle  a  été 
trouvée  a   eolé  de   celle  du  n"  siiivant. 

No  159.  Bractéate  tres  ressemblanle  a  la  précédente 
avec  une  rcprésentation  peu  dislincte  et  entourée  d'ornements' 
en   perles. 

Les  deux  bractéates  de  ces  deux  numéros  (158-159) 
ont  été  trouvées  å  coté  d'aulres  antiqiiilés  dans  quelques  an- 
ciens  tombcaux  å  Sinsheim  sur  le  Rhin,  ou  elles  furent  con- 
servées  dans  la   coliection   du  jjasteur  Wilhelmi. 

N°  160.  Une  parure  d'orfévrcrie  a  ornements  de  til 
soudés   a   été  rcprésentée  sous  ce  n".     Elle  a  été  tronvée  en 


% 


SUR  LES  BRACTEATES  EN  OR. 


109 


AlleiDiigne  ou  en  Norvége,  et  de  la  colleclion  de  feu  Mohr, 
elle   a  passé  dans  celle  de  Thomsen  å  Copenhague. 

N°  161.  Dractéate  entourée  d'iin  encadrerncnl  orne  de 
perles.  Une  partie  de  la  reprcsentation  noiis  montre  une 
tete  d'oiseau,  mais  du  reste  il  est  tres  difOcile  de  concevoir 
ce   qu'on   a   voulu   tigurer. 

Elle  a  été  Irouvée  dans  une  fosse  au  gravier  pres  du 
village  de  Hoibierg  en  Jutland.  La  bractéale  du  n°  107  lul 
Irouvée  l'année  précédente  dans  la  méme  fosse  (M.   C). 


XIII.      liractéates   représentant  des  dragons  et   des  fiyures 

de  serpeut. 

N°  162.  Grande  bracléate  entourée  d'un  encadremenl 
assez  large  et  ayant  en  dcdans  quelqucs  runes.  La  repré- 
sentation  nous  montre  un  dragon  a  langue  tirée,  et  au-des- 
sous  de  son  cou  on  voit  le  signe  de  Thor;  elle  est  du  reste 
environnée  d'une  quantité  d'ornements  en   perles  (M.  C). 

N°  163.  Bractéale  avec  un  encadremenl  large  et  ele- 
gant. La  représentation  nous  montre  trois  dragons  et  un 
croissant  tourné  en  bas  et  entourant  le  centre  de  la  bracléate 
|jar  ses  lignes  sphériques:  le  bord  le  plus  proche  en  est  cn- 
vironné  d'ornements  en   perles. 

Cette  représentation  a  du  avoir  été  tres  en  faveur,  car 
le  Musée  de  Stockholm  en  posséde  trois  exemplaires  en  or  et 
deux  aulres  d'un  metal  doré,  dont  les  représenlalions  sonl 
toul-å-fait  semblables  a  celle-ci:  il  n'y  en  a  que  l'encadre- 
uient  qni   a  subi   quelqucs  variations. 

N°  164.  Bracléate  å  laqtielle  on  a  soudé  un  encadrc- 
Micnl  (lu  lil  d'or  tresse  d'un  travail  bien  délicat.  La  repré- 
senljilidU  nous  ollre  deux  dragons  ou  serpents  entrelacés  a 
gueule   béanle   (M.   C). 

Celle  bractéale  fut  acquise  pour  le  Musée  de  Copen- 
hague dans   une   vente   faite  a   Vienne    de   la   colleclion   de   feu 


110  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

Wclzl  de  Wellenheiin.  Elle  a  été  décrite  dans  le  catalogue, 
n°  9793,  tomme  une  bractéatc  en  or  nordique,  mais  vu  qu'il 
n'a  pas  été  éclairci  ou  elle  a  été  trouvée,  et  quo  l'enca- 
drement  ressemble  on  ne  peut  pins  å  celui  de  la  bractéate 
menlionnée  au  n°  156  et  trouvée  pres  de  Ratisbonne,  l'uri- 
gine   nordique  en  pourrait  bien  étre  révoquée  en  doule. 

N°  165.  Bractéate  portant  la  représentation  de  deux 
figures  de  serpent  ou  de  dragon  enlrelacées.  Deux  exem- 
plaires  de  celte  bractéate  ont  été  trouvés  avec  les  n°*  70, 
170,  174,  180  et  189  en  labourant  le  cbamp  aux  environs 
des  ruines  d'un  ancien  chateau  appelé  Skovsborg,  pres  de 
la   ville  de  Silkeborg  en  Jutland  (M.   C). 

N°  166.  Bractéate  ajant  une  figure  de  serpent  ou  de 
dragon. 

On  ignore  le  lieu  ou  cette  bractéate  a  été  trouvée;  on 
suppose  pourtant  qu'clle  a   été  découverte  en  Sclande  (M,  C). 

N°  167.  Bractéate  dont  la  représentation  tres  peu 
distincte  nous  montre  un  animal  qui  a  l'air  d'un  serpent 
ou  d'un   dragon   (M,   C). 

N"  168.  Bractéate  un  peu  plus  grande  dont  la  repré- 
sentation a  beancoup  de  ressemblance  avec  celle  du  n°  pré- 
cédent  (M.  C.)- 

N°  169.  Bractéate  dont  la  représentation  ressemble 
beancoup  a  la  préccdcnte,  mais  la  position  changée  de  l'ani- 
mal  semble  y  donner  un  air  de  ressemblance  avec  les  chevaux 
fanlastiqucs  dont  il  a  souvent  été  question   (M.   C). 

N">  170.  Braccéale  ou  l'on  voit  des  serpcnts  ou  des 
figures  de  dragons  entrelacés. 

Cctte  picce  fait  partie  de  la  trouvaille  menlionnée  au 
n°  70  (M.  C). 

N°  171.  Bractéate  d'un  travail  qui  révéle  autant  d'ha- 
bilcté  quc  d'exactitude  de  la  part  du  fabricant,  car  lo  bord 
exlérieur  a  été  grenaillé  el  trosse  avec  beaucoup  de  délica- 
tesse,  et  la  représentation  qui  est  å  peu  pres  la  méme  que 
celle  du  n°    précédenl,  a   été    faite    avec    tant    de   soin    qu'on 


SUR     LES    BRACTÉATES     EN     OK.  111 

pt'iit  avec  bunne  raison  adineltre  qiie  l'arlisic,  si  oti  nv  Iiii 
avait  pas  iinposé  de  suivre  celle  fuimc  délerminée,  aurait 
élé  å  méme  de  nous  olTrir  une  image  a  la  fuis  plus  déve- 
loppée  el  plus  claire  de  ce  qu'on  a  eu  i'inlenlion  de  nous 
représenler. 

On  connait  Iruis  cxemplaires  de  celle  bracléate,  et,  selon 
CC  que  la  Iradilion  nous  a  Iransmis,  l'un  de  ces  exemplaires 
a  du  élre  délerré  aux  environs  de  Leire  en  Séiande  (iVJ.  C. 
et  cab.  de  monnaies  de  Copenhague). 

N°  172.  Bracléate  dont  la  représentalion  est  seinblabie 
å  celles  dos  ii°'  précédenls  (M.  C.  el  cab.  de  monnaies  de 
Copenhague). 

N°  173.  Bracléate  avec  un  encadicment  large,  chargé 
d'orncments  bosselés.  La  représentalion  est  å  pcu  pres 
egale  å  celles  des   n°^  précédenls. 

Elle  ful  trouvée  en  1847  å  coté  de  quelques  perles  en 
verre  el  d'une  grande  libiile  d'argent;  ce  fut  en  laillant  des 
lourbes  aux  environs  du  village  d'Overhornbek  qu'on  parvint 
a  en  faire  la  découvcrte.  L'année  suivanie  on  Irouva  les 
bractéates  des  n°'  100,  112  cl  114  dans  la  méme  tourbiére 
(M.  C). 

N°  174.  Bracléate  ayant  la  représentalion  souvenl  men- 
tionnée;  la  tele  du  serpent  parail  ccpcndant  tournée  en  bas, 
OU  pour  mieux  dire,  l'oreillelle  a  l'air  d'élre  placée  au-des- 
sous  el   non   au-dessus  de  la   représentalion. 

Celle  bracléate  apparlient  å  la  Irouvaille  décrile  au 
n"  70  (M.  C). 

N°  175.  Bracléate  un  peu  plus  grande  que  celle  du 
n°  préccdent,  niais  ayant  une  représentalion  de  serpent  (out 
aiissi   fonlaslique. 

Elle  a  élé  trouvée  non  loin  de  Helsingborg  (M.  de  Lund). 

N°  176.  Bracléate  ayant  une  représenlation  semblablc 
(M.  C). 

N"  177.  Bracléate  de  la  inénic  espece  que  la  |)récé- 
dciile    (M.    C). 


112  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

N°  178.  Bractéate  avec  la  représenlalion  souvent  uien- 
tionnée. 

On  prétend  qu'elle  a  été  Irouvée  dans  un  pclil  torire 
pres  d'Ahlholm  dans  la  paroisse  de  Flade  aiix  enviruns  de 
Frederikshavn   en  Jutland. 

Selon  une  tradition  qui  nous  a  été  transmise,  un  lingot 
d'or  pesanl  d'environ  deux  onces  Irois  quarts,  avait  été  Irouvé 
au  niéuie  lieu  avec  une  bractéate  seniblable  el  une  monnaie 
d'or.  On  ignorc  s'il  en  est  ainsi,  mais  il  ost  cerlain  qu'on 
y  a  truuvé  plus  tard  quelques  barres  d'argcnt  å  environ  une 
aune  el  demie  du   iicu   ou  celle  bractéate  fut  trouvée  (M.  C). 

N°  179.  Bractéate  egale  aux  précédentes.  Trois  exem- 
plaires  de  celle  bractéate  sont  conservés  au  Musée  de 
Stockholm. 

N°  180.  Bractéate  d'un  travail  plus  imparfait,  mais  avec 
une  représenlalion  semblable. 

Elle  fait  partie  de  la  trouvaille  mentionnée  au  n°  70 
(M.  C). 

N°  181.  Bractéate  ayant  une  représenlalion  analogue 
aux  précédentes.  On  prétend  que  la  découverte  en  a  été 
faite  pres  du  village  de  Felborneby  aux  environs  de  Helsing- 
borg. Le  défunt  pasteur  Bruzélius  de  Liiderup  en  Scanie  en 
étail  dé()ositaire. 

N°  182.  Bractéate  avec  une  représenlalion  semblable 
(M.  C). 

N°  183.  Bractéate  semblable  qu'on  prétend  avoir  été 
délerrée  en   Scanie. 

N"  184.  Bractéate  ayant  une  représenlalion  un  peu 
différente,  mais  aussi  peu  distincte  que  celle  des  n°^  pré- 
cédenls. 

Il  parait  qu'elle  a  élé  trouvée  en  Norvége;  le  Musée  de 
Christiania   en   ost  dépositaire. 

N"  185.  Bractéate  dont  la  représenlalion  est  une  ligure 
de  serpenl  fantastique  a  gueule  béanle. 


SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR.  113 

Elle  fut  déterrée  I'an  1842  dans  i'ile  appelée  Inderu  au 
bailliagc  seplentrional  de  Trondheim,  el  elle  esl  conservée 
dans  la  coliection  de  la  Société  norvégienne  des  sciences  a 
Trondheim. 

N°  186.  Bractéale  encadrée  d'un  bord  chargé  d'orne- 
menls  bosselés  et  ayant  une  représcntation  tres  rcssemblanle 
å  celle  des  n°^  168-69. 

Cetle  piece  fait  parlie  de  la  trouvaille  décrite  au  n°  131, 
et  elle  est  conservée  au  Musée  de  Bergen. 

N°  187.  Bractéate  tres  grande  dont  le  cercle  intérieur 
nous  offre  en  partie  la  représcntation  souvent  mentionnée, 
qiii  est  entourée  de  deux  serpents  tronconnés,  h  ce  qu'il  pa- 
rait,  et  placés,  comme  aux  n°*  136  et  137,  face  å  face  h 
gucule  béanle.  L'encadremenl  est  compose  d'ornements 
bosselés. 

On  suppose  que  celle  bractéate  a  élé  trouvée  en  Nor- 
vége  å  coté  de  deux  bagues  en  or  et  de  4  exemplaircs  du 
n°  210,  lesquels  sont  seulement  tresses  de  tiis  d'or  (M,  C). 

N"  188.  Bractéate  donl  la  roprésentation  est  une  figure 
de  serpent  fantastique  qui  ouvre  la  gueule  béante  sur  qucl- 
ques  figures  brisées,  parmi  lesquelies  il  y  a  deux  létes 
d'oiseau  semblables  å  celles  du   n°   152  (M.   C). 

N°  189.  Bractéale  ;ivec  une  représcntation  composée 
d'une  qiianlilé  de  petiles  figures,  parmi  lesquelies  il  y  a  une 
rune,  quelques  croix  formées  d'ornements  en  perles  cl  de 
doubles  lignes  elc,  Les  autres  parties  doivent  probablement 
designer  la  figure  de  serpent  brisée  dont  il  a  souvent  élé 
fait  mention. 

Cetle  bractéale  fait  partie  de  la  Irouvaillc  mentionnée  au 
n"  70  (M.  C). 

N"  190.  Bractéate  donl  la  représcntation,  ;i  l'inslar  de 
celles  des  n°'  précédents,   a   lair  <rclrc  un  serjjenl  morcelé. 

On  connail  deux  exeruplairos  de  rette  bractéale;  l"un 
en  ful  conservé  pendant  bien  des  années  au  cabinel  de  mon- 
naies    danois,     el    l'.iiilrc    tul    trouvé   récemmcnl   aux    environs 

1850-1860.  y 


114  SUR    LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

de  Holstebro  en  Jutland  å  coté  de  9  exemplaires  du  n°  192 
et  d'un  aulre  du  n°  209,  de  quelques  lingols  d'or  et  de 
bagues  en  or  brisées;  cette  trouvaille  se  trouve  réunie  au  M.  C. 

N°  191.  Bractéate  avec  une  représentation  semblable 
å  celle  du  n°  190,  niais  tournée  du  coté  oppose. 

Elle  a  étc  trouvée  en  Scanie  (collection  de  Thomsen). 

N°  192.  Bractéate  tres  ressemblante  å  celles  des  n*"* 
précédents.  On  en  Irouva  9  exemplaires  å  coté  de  celle  du 
n°  190  et  de  la  trouvaille  mentionnée  au  méme  n°.  Un  de 
ces  exemplaires  est  garde  au  musée  d'antiquités  å  Kiel,  un 
autre  appartient  au  cabinet  d'antiquités  de  Flensborg,  et  6 
font  partie  du  Musée  de  Copenhague. 

N°  193.  Bractéate  porlant  la  dite  représentation  mais  un 
peu  variée. 

Elle  fut  trouvée  aux  environs  de  Ribe  en  Jutland  (M.  C). 

N°  194,  Bractéate  avec  un  encadrement  étroit  orne  de 
points  bosselés.  La  représentation  est  celle  qui  a  souvent 
élé  mentionnée  (M.  C). 

N°  195.  Fragment  portant  la  méme  représentation 
(M.  de  Stockholm). 

N°  196.  Bractéate  dont  la  représentation  nous  montre 
aussi  un  serpent  morcelé  qui,  å  l'instar  de  celui  du  n°  195, 
est  en  partie  entouré  d'ornements  en  perles. 

Cette  bractéate  fut  trouvée  dans  une  bruycre  en  Jutland 
pres  de  Thorning,  oii  l'on  trouva  plus  tard  deux  exem- 
plaires du  n°  198  et  tin  bouton  d'une  forme  étrange,  tout  en 
fil  d'or  (M.  C). 

N°  197.  Bractéate.  La  représentation  en  est  un  ser- 
pent morcelé  å  gucule  béante,  ou  il  parait  qu'il  y  a  deux 
rangs  de  dents  pointues  (collection  de  Thomsen). 

N°  198.  Bractéate  dont  le  serpent  ou  le  dragon  en- 
torlillé  n'cst  pas  brise;  elle  parait  avoir  des  dimensions 
plus  grandes  qu'å  l'ordinaire. 

Deux  exemplaires  en  furent  (rouvés  au  méme  endroit 
que  cello  du   n"   190   (M.  C). 


SUR  LES  BRACTEATES  EN  OR. 


115 


N"  199.  Bracléate  encadréc  d'un  bord  étroit.  La  re- 
présentalion  n'a  pas  élé  faite  sur  l'original,  mais  sur  une 
xylographie  imparfaitc;  ce  qui  explique  pourquoi  cllc  est  de- 
venue  peut-élre  moins  dislinclc,  mais  ce  n'cst  en  (out  cas 
qu'une  image  brulc  d'nn  cheval,  ayant  en  dessus  un  oiseau 
volant  et  en  dessous  le  signe  de  Thor. 

Elle  fut  trouvée  déjå  en  1670,  et  décrite  pour  la  premiere 
fois  par  Mayor  dans  son  ouvrage  inlitulé  ^^Das  bcvuikerte 
Cimbrien".     On  ignore  ce  qu'elle  est  devenue  mainlenant. 

N°  200.  Bractéale  encadrée  d'un  bord  compose  d'orne- 
menls  en  perles.  La  représentation  nous  ofTrc  des  serpents 
OU  des  dragons  entrclacés,  enlourés  de  doubles  lignes  d'or- 
nements  en  perles. 

Celte  bracléate  a  été  copiée  d'apres  l'^^Archæological 
Index"  d'Akerman,  ou  il  est  relaté  qu'elle  a  été  trouvée  pres 
de  Wingham   en  Angleterre. 

N°201.  Bracléate  dont  la  représentation  est  peu  dislincte; 
le  cercle  extérieur  en  parait  cepcndant  forme  de  deux  ser- 
pents morcelés  et  tournés  face  å  face. 

Elle  a  été  trouvée  å  coté  de  celles  des  n"^  131,  186, 
202,  211  el  212  (M.  de  Bergen). 

N°  202.  Bractéale  dont  le  cercle  inlérieur  renferme 
la  mcme  combinaison  de  figures  que  le  n°  201.  Elle  a  été 
trouvée  å   colc  de  celle  de  ce  dernier  numéro  (M.  de  Bergen). 

N"  203.  Bracléate  dont  la  représenlalion  a  l'air  de 
n'élre  qu'ébauchée;  le  cercle  extérieur  en  est  forme  de  deux 
serpents  morcelés  h  gueules  béantes  se  courbant  l'un  conlre 
l'aulre  (RI.  C). 


XI\.      Parures,   employées   comme  hractéates. 

N°  204.      Lamelle  on   or,   ou  a   Falde  de  lils  d'or   el  de 
grains  d'or  soudés  on   a   représenlé  une  quanlilé  d'ornemcnls. 


116  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

Aii-dessous    de    l'anselte  on    a    voulii    representer    unc    Ijgurc 
humaine   qiii   seinble   n'avuir  pas   réussi   ;i   la   soiulure. 

Cette  parure  fut  Irouvée  parmi  des  ossements,  des  pier- 
res  et  de  la  cendre  a  Tilc  de  Gotland,  l'an  1848,  en  enle- 
vanl  un  monceau  de  pierres  dans  le  champ  de  ^^Store  En- 
bienne",  å  la  paroisse   de  Hougren   (M.  de  Stockholui). 

N°  205.  Lamelle  d'or  å  ornements  de  fils  d'or  et  de 
grains  d'or  soudés,  entourée  d'un  bel  encadrcment  d'orne- 
ments  bosselés. 

Cclte  parure  fut  en  1846  envoyée  de  l'ile  de  Gotland 
au  Musée  de  Stockholm,  et  il  ful  relaté  qu'elle  avait  été  trou- 
vée  pres  de  Gabne  dans  la  paroisse  de  Bahl  å  coté  de  qucl- 
ques  fragments  en  bronze  insigniliants  et  minces,  qui  avaient 
fait  partie  de  parures  ou   de   bractéates. 

N°  206,  Lamelle  d'or  dont  les  ornements  soudés  onl 
une  grande  ressemblance  avec  ceux  du  n"  204,  car  å  l'instar 
de  cette  dernicre,  on  a  placé  sous  l'ansette  une  figure  qui 
tout  ébauchéc  qu'elle  est,  est  pourtant  plus  heureuse  que 
celle  du   n°  en   question. 

Elle  a  été  trouvée  un  peu  avant  les  précédentes  (M.  de 
Stockholm). 

N"  207.  Lamelle  d'or  a  ornements  bosselés  et  en 
partie  graves,  scmblablcs  å  ceux  de  plusieurs  des  n°*  précé- 
dents  (AL  de   Stockholm), 

N°  208,  Lamelle  d'or  a  un  ornement  assez  grand  et 
å  quelques  aulres  moins  grands  d'un   travail  grenaillé. 

Cette  parure  ajjparticnt  a  la  grande  trouvaille  d'objcts 
d'or  iaite  en  1834  pres  d'Eger  en  Norvége.  Outre  les  pré- 
cicux  ornemenis  en  or  et  en  argcnt,  cette  trouvaille  renfer- 
mail  (les  perles  en  or  et  en  verre  et  des  monnaies  dont  les 
plus  jcunes  nous  font  voir  que  la  trouvaille  a  du  étre  cnfouie 
vers  la   lin  du  9®  siécle  (M.  de  Christiania). 

N"  209.  Petite  lamellc  en  or  avec  quelques  ornements 
circulaires  et  bosselés. 


SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR.  117 

Celle  pariire  fail  parlie  de  la  Irouvaille  d'ohjcls  d'or 
raenlionnée  au  n"  190  (M.  C). 

N"  210.  Pclite  parure  donl  le  bord  se  compose  de 
trois  bagues  soudées,  failes  de  fil  enfilé  de  perles.  Au  cen- 
tre qui   est  å  jour,   on   a   placé  trois  cercles  ou  anuoaux. 

Qualre  exemplaires  de  celle  parure  ont  été  Irouvés  å 
coté  de  deux  anneaux  d'or  el  de  la  bracléate  du  n°  187 
(M.  C). 

N°  211.  Parure  ronde  donl  le  milieu  forme  une  croix 
dans  un  fond  a  jour,  le  bord  et  la  croix  en  sont  couverts 
d'ornements  de  (il   en   furme  de  perles. 

Cette  parure  apparlienl  a  la  Irouvaille  menlionnée  au 
n°   131    (M.   de  Bergen). 

N°  212.  Parure  tres  ressemblanle  a  celle  du  n°  pré- 
cedent  å   ornemenls  de  fil  soiidés. 

Elle   a   élé  Irouvée  å  coté  du   n°  211    (M.  de  Bergen). 

N"  213.  Boucle  d'argent.  F/inlenlion  ou  le  sens  des 
figures  représenlécs  å  la  face  sonl  diflicilcs  å  expliquer. 
Dans  le  revers  qui  est  endommagc,  on  voit  encore  l'anneau 
desliné  a   relenir  l'épine  de  la   boucle. 

Celle  parure  a  élé   Irouvée   en   Snede. 

N°  214.  Piéce  d'or  ovale  dont  le  bord  est  forme  de 
fil  d'or  et  d'ornements  en  perles  soudés.  Elle  est  percée  a 
jour  au  milieu  et  doit  du  reste  étre  assez  mince  puisqu'elle 
n'a   que   le  poids  de  trois  ducals   un   quail. 

Cette  parure  apparlienl  a  M.  Wulanski  d'lnowralslav,  cl 
a  élé  Irouvée  pres  de  Kruschwilz  du  grand  duché  de  Posnaniej 
on  ne  Ta  représenléc  ici  qu('  jtour  conslaler  que  des  paru- 
res å  accrocher,  dalant  de  l'anliquilé  el  rcssemblantes  a  celles 
des  pays  du  Nord,   onl  aussi  élé  Irouvées  dans  d'autres  pajs. 

N"  215.  Petile  parnre  carrée  en  cuivre  el  a  ansette. 
Elle  est  formée  d'une  pclite  plaquc  a  laquellc  on  a  iigiiié 
en  pointes   un   ornement  en   croix. 

Cette  petile  parure  apparlienl  a  la  Irouvaille  niciilionnée 
au   n°  38   (M.  de  Stockholm). 


118  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR, 

BRACTÉATES  REPRÉSENTÉES  DANS  LES  TABLES 
SUPPLÉMENTAIRES. 

Pendant  le  long  espace  de  temps,  passé  å  recueillir,  å 
dessiner  et  å  graver  les  bracléates  mentionnées,  d'heureuses 
troiivailles  faites  surtout  dans  le  Nord,  sont  venues  enricliir 
cette  collection.  Nous  y  ajoutons  d'autant  plus  d'importance 
que  plusieurs  des  pieces  récemment  découvertes  sont  char- 
gées  de   longues  legendes   en  runes. 

Dans  deux  tables  supplémentaires  ajoutées  å  ce  rc- 
cueil,  nous  admettons  autant  que  possible  cette  augmenlation 
avec  quelques  aulres  bracléates  échappées  å  notre  attention, 
en  adoptant  le  méme  ordre  qui  a  été  suivi  dans  la  collection 
principale. 


/.     Bractéates  provenant  des   andens  empereurs   hyzantins 
et   imitations   de   leurs   monnaies. 

N°  216.  Bractéate  ou  piéce  d'or  unilaterale  å  oreillette. 
A  la  legende  on  lit:  FL  IVL  CRISPVS  NOB  CAES.  La 
représentation  de  la  face  est  le  buste  de  Crispus,  fils  de 
l'empereur  Constantin  le  grand,  et  élu  César,  l'an  317  aprés 
J.-C,  mais  mis  å  mort  9  ans  plus  tard;  il  est  représenté 
en  guerrier  et  armé  de  casque,  de  bouclier  et  de  lance.  Le 
revers  en  est  lisse  mais  entouré  d'un  bord  en  perles. 

Cette  piéce  qui  est  entiérement  analogue  å  celle  du  n°  1, 
a  sans  doute  été  trouvée  dans  la  Bclgique  et  a  été  conservée 
dans  la  précieuse  collection  de  monnaies  de  feu  Mejnaerls  h 
Louvain. 

Nous  avons  cherché  en  vain  une  monnaie  dont  le  coin  a 
put  avoir  été  appliqué  å  cette  parure.  Il  n'y  a  pas  de  doute 
qu'elle  n'ait  eu  originairement  la  méme  dislinction  que  celle 
du  n°  1,  et  å  en  juger  par  la  description  qu'on  en  a  faitc 
dans  la  Revue  de  la  numismatique  beige,  t.  111,  l'oreillette 
parait  faire  partie  de  la  plaque  méme  et  n'y  élre  pas  soudée. 


SUR    LES     BRACTÉATES     EN     OR.  119 

N«'216b.  Tab.  XII,  2®  table  supplémenlaire.  Bractéale 
OU  plutot  une  picce  d'or  iinilatérale  tout-å-fait  de  la  mcme 
espéce  que  celles  des  n°^  1  et  216;  elle  a  méroe  élé  frappée 
sous  le  méme  empereur  que  le  n°  1,  c'est-å-dire  sous  Con- 
stantin  le  grand,  comme  on  le  voit  par  la  legende:  IMP 
CONSTANTIiNVS  PIVS  F  AVG  et  par  le  buste,  mais  au  lieu 
que  l'empereur  dii  n"  1  est  représenté  en  guerrier,  il  n'est 
paré  ici  que  d'une  couronne  radieuse.  Encore  pour  cettc 
picce,  on  n'a  pas  réussi  jusqu'i  present  å  trouver  une  mon- 
naie  correspondanle  dont  le  coin  de  la  face  a  pu  servir  å 
frapper  l'empreinte  de  cette  bractéate,  ce  qui  ne  confirme 
que  mieux  qu'on  a  fait  expres  des  coins  a  part  pour  cctte 
espece  de  parure  å  accrocher;  il  est  bien  evident  que  cette 
pifece,  å  l'instar  de  celles  du  n°  1  et  du  n°  216,  a  cu  aulre- 
fois  une  oreillette  qui  est  brisée  maintenant,  et  qui,  au  lieu 
d'y  avoir  été  soudée,  faisait  partie  de  la  petite  lamelle  en  or 
qui  a  reou  l'empreinte. 

Cette  piece  curieuse  est  conservée  dans  la  grande  col- 
lection  de  monnaies  de  feu  IT.  Koch  fils  å  Cologne;  le  lieu 
OU  elle  a  été  trouvée  est  inconnue;  le  propriélaire  au  moins 
n'a  pu  rindiquer;  il   l'a  recue  de  Vienne, 

N°  217.  Bractéate  chargée  d'une  inscription  runique. 
La  représentation  nous  offre  le  buste  d'un  prince  ayant  le 
front  ceint  d'un  diadcme  de  perles;  il  est  armé  d'une  lance 
et  d'un  bouclier  ou  l'on  a  grave  un  guerrier  équcstre;  le 
buste  en  parait  élre  une  imitation  de  celui  des  empereurs 
byzantins  antérieurs,  le  bouclier  au  contrairc  nous  rappelle 
reux  qu'un  voit  aux  monnaies  frappécs  au  5^  siede  aprcs 
J.-C.  par  les  fils  de  Théodose  et  leurs  successeurs. 

Ce  qui  fait  de  cette  bractéate  une  picce  tres  remarquabic, 
c'est  que  le  prince  porte  un  collier  ou  est  accroché  un  an- 
neau  ouvert  retombant  sur  la  puilrine,  h  l'instar  de  ccux  que 
l'on  a  considéré  comme  des  anneaux  sacrés  du  Nord,  mais 
qui,  sclon  les  découvertes  les  plus  récentes,  sont  enlierement 
égaux   aux  anneaux  qui    furenl   distribués    comme    des    signes 


120  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

d'une  distinclion  toute  [jarticnliére  aiix  vaillants  gucrriers  ro- 
mains  qui  les  portaient  de  la  méme  maniére  qu'on  a  porte 
celle-ci. 

L'an  1852  en  taillant  des  loiirbes  dans  la  toiirbicre  dile 
Maglemose  pres  du  village  de  Vallersluv  en  Sélande ,  on  ne 
trouva  pas  moins  de  4  excmphiires  de  cette  bractéale  å  coté 
d'une  iibule  d'argent  magiiiliquc,  couverle  d'ornemenls  de 
dragon  sous  des  lamelles  d'or  tres  minces,  avec  quelques 
perles  en  verre  ou  en  ambre  jaune  et  les  bractéates  des  n°^ 
226,  233  el  238,  cette  dorniere  méme  en  deux  exemplaires 
(M.  C). 

Quoiqne  les  runes  et  la  maniere  imparfaite  dont  le  bras 
du  prince  a  été  tracé,  fassent  supposer  que  cette  bractéate 
aurait  pu  étre  faite  dans  le  Nord ,  il  est  pourtant  impossible 
de  n'y  pas  reconnaitre  l'influence  byzanline. 


YIII.      Bractéates   å  représentations   compliquées    et  å 
Jigures    en  partie   debout. 

]N°  218.  Bractéate  a  une  legende  en  runes  ou  tigure 
encorc  le  signe  dit  de  Thur.  La  représcntation  nous  montre 
une  figure  måle  tres  grossiércment  ébauchée,  qui  a  probable- 
mcnt  été  imaginée  deboul,  tenant  la  main  droile  lovée  et 
étendue  devant  le  menton  el  la  main  gauche  tournée  en  bas. 
L'homme  a  la  jointure  de  la  main  droite  cntourée  de  deux 
anneaux,  et  en  a  trois  autour  du  bras  gauche,  mais  il  est  du 
restc  nu.  En  debors  du  signe  de  Thor  å  la  legende  runique, 
cette  bractéate  a   encore  d'autres  signes  symboliques. 

Elle  a  été  trouvée  en  creusant  un  losse  pres  du  village 
de  Bolbro  en  Fionie  a  co(é  des  bractéates  des  h°^  227,  232, 
240  dont  il  y  avait  5  exemplaires,  el  241  dont  il  y  avait  deux, 
et  avec  36  morceaux  d'or  d'anneau  cl  deux  petits  lingots 
d'or,  A  Bolbro  on  a  Irouvé  auparavant  un  collier  en  or 
massif  de   la    méme    espéce    que    ceux    qui    furenl    trouvés    å 


SCR  LES  BRACTEATES  EN  OR. 


121 


Broholm  ix  coté  des  bractéates  des  n°^  6,  11,  123,  125, 
147  et  252  (M.  C). 

N°  219.  Grande  bractéale  ou  il  y  a  trois  runes.  La 
représentation  qui  est  Ires  imparfaite  el  grossiérenient  ébau- 
chée,  parait  representer  on  bomme  debout,  qui  semble  tenir 
les  mains  étendues  å  l'inslar  de  la  figure  du  n"  précédent; 
derriere  lui  il  y  a  un  anim.d  qui  parait  avoir  la  queue  coupée. 

Cette  bractéate  qui  a  sans  doute  été  trouvée  en  Tlolstein 
ou  en  Slesvig,  nous  fut  adressée  de  Hambourg  en  1852, 
mais  on  en  demanda  un  prix  si  élevé  qu'il  fallail  la  ren- 
voyer. 


IX.      Bractéates    dont     les    rejjrésentations   nous  font  voir 

u?ie   tete   au-dessus   d'un  cheval  ou   dun  aiitre   quadrupéde^ 

et   devant   la  tete  un   ou   deux  oiseaux. 

N"  220.  Bractéate  enlourée  d'un  bord  compose  d'or- 
nements  bosselés,  et  ayant  la  représentation  parliculiére  de 
cette  dasse,  c'est-å-dire  l'image  ébauchée  d'une  figure  måle 
monlée  sur  un  quadrupéde.  Sa  chevelure  est  relevée  d'nne 
maniére  singuliére;  elle  a  le  cou  long,  un  bras  qui  parait  at- 
taché å  la  tete  et  la  main  reposanl  sur  le  cou  de  Panimal. 
Devant  sa  tete  il  y  a  un  oiseau  qui  volc  au-devant  de  lui, 
et  par  derriere  il  y  a  un  autre  oiseau  qui  a  l'air  de  s'en- 
voler.  En  dehors  d'une  croix  garnie  de  boules,  cette  brac- 
téate  a   sept  runes   et  lellres  éparses. 

Elle  a  été  trouvée  dans  une  lourbiére  pres  de  la  ville 
de  Logstiir  en  Jutland   (M.   C). 

N°  221.  Bractéate  chargéc  d'une  inscription  runiquo. 
La  représentation  en  est  semblable  a  la  précédenle,  luais 
lournée  du  coté  oppose.  11  n'y  a  pas  d'oiseau  derriere  la 
léte  de  celle  bractéate,  et  la  chevelure  n'en  est  pas  relevée 
arlistetnenl.  On  l'a  trouvée  en  Fionie  en  taillant  des  lourbes 
dans  la   lourbiére   dilc    do    la    luilcrie    pres    de   Kynkebygaard ; 


* 


122  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

elle  n'ctait  qu'å  iin  pied  ;iu-dessous  du  sol,  et  il  y  avait  pres 
de  lå  un  anneaii  d'or  en  spirale,  une  barre  d'électron  et  5 
monnaies  d'or  provenant  des  empereurs  byzantins  et  dont  les 
plus  jeunes  portaicnt  l'empreinte  de  l'empereur  Léon  l'^'' 
(457-474).     (M.  C.) 

N"  222.  Bractéate  dont  la  représentation  ressemble  å 
peu  pres  å  celle  du  n°  précédent ;  le  cavalier  a  la  chevelure 
relevée  arlistement,  et  au  lieu  d'un  oiseau  il  y  a  devant  lui 
un  animal  bipedc,  pourvu  de  cornes  et  de  criniore.  Tout  en 
bas  est  le  signe  de  Thor  et  un  oiseau. 

Celte  bractéate  qui  a  du  élre  trouvéc  il  y  a  déjå  long- 
temps  aux  environs  de  Helsingborg,  a  d'abord  appartenu  au 
professeur  Nilsson  de  Lund,  inais  avec  sa  collection  elle  fut 
transférée  au  musée  de  l'université  de  cette  ville. 

N°  223.  Bractéate  encadrée  d'un  bord  tres  large  com- 
pose de  cinq  rangs  d'ornemenls  bosselés  avec  peu  d'exacti- 
tude;  elle  a  cu  une  oreiliette  qui  est  briséc  tnaintcnant.  La 
représentation  en  ressemble  tant  au  n°  92  qu'il  fallait  la 
croire  frappée  au  méme  coin.  Celte  bractéate  qu'on  a  des- 
sinée  sur  le  plåtre  qu'on  en  a  tiré,  a  été  Irouvée  dans  la 
Suéde  septenlrionale.  Elle  est  å  present  conservée  dans  la 
collection  d'antiquités  å  Upsala. 

N°  224.  Bractéate  dont  l'oreillette  a  été  brisée.  La 
représentation  en  est  Irhs  imparfaite  et  ressemble  a  celle  du 
n°  précédent.  Le  quadrupéde  qu'on  y  voit  ost  pourvu  de 
cornes  el  a  la  langue  tirée;  derriére  le  cavalier  il  y  a  un 
signe  mystérieux,  et  en-dessus  Irois  points  dont  il  y  a 
aussi  plusicurs  aulrcs  épars  en  dilTérenls  endroils. 

Celle  bractéate  a  élé  Irouvée  pres  d'une  pelile  colline 
dans  un  des  champs  de  la  ferme  21°  de  la  paroisse  de  Pe- 
dersker dans  l'ile  de  Bornholm   (RL  C). 

N°  225.  Petite  bractéate  encadrée  d'un  joli  bord  large. 
La  représentation  en  est  tres  imparfaite  et  scmblable  aux 
précédenlcs,  a  l'cxceplion  de  l'animal   qni  parait  élre  barbu. 


SUR     LES     BRACTEATES     EN     OR 


123 


On  l'a  troiivée  en  1848  en  labourant  le  champ  aux 
environs  du  lac  d'Orkcnsii  dans  la  province  de  Smaland  (M. 
de  Stockholm). 

N°  226.  Bracléate  ayant  une  inscriplion  en  runes.  La 
représentation  en  ressemble  beaucoup  å  celle  du  n°  101,  å 
la  difference  pourtant  que  le  cavalier  n'a  pas  le  front  enlouré 
d'un   bandeau   en  diademe, 

Cette  bractéate  fut  trouvée  å  coté  de  celle  du.  n°  217, 
OU  il  a  dcjå  été  fait  mention  de  cette  trouvaille  remarquable 
(M.  C). 

N°  227.  Bractéate  portant  la  représentation  souvent 
menlionnée,  mais  le  cavalier  en  a  les  sourcils  tros  épais  et 
des  moustaches;  au-dessus  de  son  casque  qui  se  termine 
par  une  tete  d'oiseau,  il  y  a  une  croix,  et  au-dessous  du 
quadrupéde  il  y  a  trois  points. 

Cette  bractéate  a  été  trouvée  pres  du  village  de  Bolbro 
en   Fionie  a  coté  de   celle  du   n°  218   (M.  C), 

N°  228.  Tab.  XII.  Petite  bractéate  entourée  d'un  en- 
cadrement  tres  large,  compose  de  sept  rangs  d'ornemenls 
bosselés.  La  représentation  n'en  est  qu'ébauchée;  l'oiscau 
en  esl  surtout  tres  informe  et  placé  au-dessous  du  quadru- 
péde qui  est  muni  de  cornes  et  a  la  langue  tirée.  Elle  fut 
trouvée  en   Suéde   (M.  de  Stockholm). 

N°  229.  Bractéate  encadrée  d'un  bord  large  de  six 
rangs  d'ornemenls  bosselés  avec  pen  d'exactitude.  La  re- 
présentation en  est  encore  plus  imparfaite  que  celle  du  n° 
précédent,  mais  l'oiseau  est  placé  devant  la  tete  du  cavalier. 

Elle  fut  trouvée  en  Suode  comme  la  précédente  (M.  de 
Stockholm). 

N°  230.  Bracléate  ayant  la  représentation  souvent  men- 
lionnée; l'oiseau  est  marqué  comme  ayant  été  placé  de  l'autre 
coté  du  cavalier  dont  la  chevelure  a  été  rcicvée.  En  bas  est 
le  signe  de  Tlior. 

Quatrc  exemplaires  de  cette  bractéate  furent  trouvés  a 
coté  de  trois  exemplaires  du    cylindre    en    or    au   n°  230,    ol 


124  SUR     LES     BRACTÉATES     EIS     OR. 

li'iin  fragment  d'un  (iii.ilrirmc ;  il  y  avait  cii  onde  une  grusse 
perle  en  or  el  Irois  morceaiix  d'ur  ou  fragments  d'anneaiix. 
On  parvint  å  découvrir  cette  Irouvaille  en  |)lantant  des  ar- 
bres  dans  le  pré  de  Stenholdt  anx  environs  de  Frederiksborg 
(M.  C). 

On  trouva  par  conséquenl  11  Lr.iotéales  en  or  datis  eet 
endroit,  mais  elles  n'étaient  frappées  qu'a  deux  coins;  il 
n'y  a  pas  de  doute  qu'en  recueillant  plusieurs  de  res  cylin- 
dres et  de  ces  bractéates,  on  ne  put  réussir  a  en  former  un 
collier  magnifique,  mais  l'or  d'anneau  nous  montre,  que 
cette  parure  n'a  pas  été  le  seul  objol  qu'ont  ait  confié  aux 
entrailles  de  la  terre,  mais  que  loute  la  provision  d'or  du 
propriétaire  y   a  probablemenl  été  enfouie. 

N°  231.  Bractéate  portaut  la  méme  représenladon ;  le 
quadrupéde  en  est  barbu  el  a  une  grande  langue  tirée  el 
inunie  d'un  aiguillon.  Oulre  le  signe  de  Thor,  on  y  voit 
quelqucs  autres  signes  symboliqucs. 

Celle  bractéate  a  été  Irouvée  en  labouranl  le  champ 
dans  la  paroisse  de  Toning  en  Jutland   (M.   C). 


X..      Bractéates   ayant   le    sicjiie    de    TJior    devant    une    tete 
qui    est  placée   le  plus   suuvent   au-dessus   d^uii    aitimal 

quadrupéde. 

N°  232.  Bractéate  ayant  une  legende  Irés  longue  en 
runes.  La  représentalion  en  est  la  méme  qui  a  si  souvenl 
été  mentionnée;  devant  le  cavalier  donl  la  chevelure  a  été 
tressée,  on  a  placé  le  signe  de  Tlior  el  quelqiies  autres 
signes  symboliques.  Le  quadrupéde  est  mnni  de  cornes  et 
bariju.  On  l'a  Irouvée  pres  dn  village  de  Bulbro  en  l'ionie; 
voir   au    n°   218   (M.   C). 

N"  233.  Bracléale  donl  Tinscription  en  runes  et  la  re- 
prcsenlation   sont   les   niernes  que   celles  des   n'"'    119-22. 

On  Ta  Irouvée  pres  de  Vallcrsliiv  en  Sélande  å  colé  de 
celle   du   n''217,   ou  il  esl  question  de  celle  Irouvaille  (M.  C). 


SUR  LES  BRACTEATES  EN  OR. 


125 


N°  234.  Br.icléale  (uiit-a-fait  semblabk"  a  celle  Jii  n" 
118,  mais  elle  est  plus  petilc  et  dépourvue  des  ornemenls 
particulicrs  appliqués  aux  Irois  des  jambes  de  l'animal 
(M.  de  Lund). 

N°  234  b.  Bractéate  fort  ressemblantc  å  celle  du  n°  113 
et  des  n°^  suivanls.  L'inscription  en  runes  en  differe  pour- 
tant;  on  l'a  trouvée  å  Frédérikstad  en  Norvége  en  creusant 
un   puits  (M.  de  Christiania). 

N"  235.  Bractéate  encadrée  d'un  bord  large  compose 
d'ornements  bosselés.  La  représentation  en  est  celle  qui  a 
souvent  été  mentionnée,  mais  le  signe  de  Thor  qui  est  le 
trait  distinclif  de  cette  seclion,  n'est  ici  qu'une  croix  å 
boules,  placée  derriere  la  tete  du  cavalier.  L'animal  est 
poiirvu  de  cornes  et  de  barbe. 

Elle  a  été  trouvée  pres  du  village  de  Viglunda  å  la  pa- 
roissc   d'Asakrc   dans   la  Gothie  Occidentale  (M.  de  Sluckholm). 


XI.      Bractéates   avec  une   tete  placée  au-desstis   <Pun 

quadrupéde. 

N"  236.  Cylindre  joliment  élaboré  ou  l'on  a  adaplé 
deux  bractéates  en  or,  dont  les  représentations  nous  offrent 
une  léle  ébauchée  au-dessus  d'un  quadrupéde  muni  de  cornes 
el  de  barbe.     Devant  la   tete  il   y   a   Irois  petits  points. 

Trois  cylindres  de  cctte  espece  et  un  fragment  d'un 
quatriéme  furent  trouvés  a  coté  de  la  bractéate  du  n"  230 
(voir  ce  n").  Ces  cylindres  ont  probablement  lormé  un  col- 
lier  magnilique   pour  cette   époque-ia   (]M.  C). 

N"  237.  Tab.  XIL  Bractéate  encadrée  d'un  bord  large 
compose  d'ornements  bosselés.  L'inscription  runique  et  la 
représentation  en  sont  les  mémcs  qu'aux  n°^  132-33.  On 
l'a   trouvée   récemmcnt  en   Suéde   (I\L   de   Stockhohn). 

]N°  238.  Bractéate  ayant  un  encadrement  élruit.  De- 
vant le  cavalier  il  y  a  un  verrat  a  soies  hérissécs,  et  derriere 
Uii   une  croix  a  boules. 


126  SUR    LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

Deux  exemplaires  de  celle  bracléate  furent  trouvées  å 
colé  des  objets  menlionnées  au  n°  217;  ils  ont  élé  frappés 
au  méme  coin,  mais  å  l'un  manque  le  cercle  de  poinles 
doubles  failes  en  creux  dans  l'encadremenl  (M.  C). 

N°  239.  Dracléale  ayant  une  inscriplion  Ircs  iongue  en 
runes.  Le  cavalier  est  armé  d'un  javelot,  et  derriere  lui  il 
y  a  un  signe  ou  un  symbole  qu'on  voit  aussi  au  n°  189. 
Elle  a  élé  trouvée  en  Sélande  (M.  C). 

N°  240-41.  Deux  bractcates  dont  la  représentation  est 
la  méme  que  nous  avons  plusieurs  fois  mentionnée;  le  qua- 
drupede  est  pourvu  de  cornes  el  de  barbe;  l'empreinle  en 
esl  due  au  méme  coin,  mais  le  n°  240  a  un  double  bord 
en  perles,  et  le  n°  241  n'en  a  qu'un  simple.  Elles  font 
partie  de  la  trouvaille  de  Bolbro,  v.  n°  218  (M.  C). 

N°  241  b.  Bractéate  dont  la  représentation  n'est  qu'ébau- 
chée  et  tres  informe;  on  croit  cependant  y  distinguer  une 
tele  figurée  au-dessus  d'un  quadrupcde. 

On  l'a  trouvée  pres  de  la  ferme  de  Heune  sur  le 
golfe  de  Sandefiord  au  bailliage  de  Jarlsberg  (M.  de  Chri- 
stiania). 


JLII.     Bractéate  avec   des   représ entations   d  animaiix. 

N°  241  c.  Bractéate  dont  la  représentation  qui  n'est 
qu'ébauchée,  rcprésenlc,  å  ce  qu'il  parait,  un  cheval  cornu  qui 
ressemble  bcaucoup  a  celui  du  n°  152. 

Celle  bracléate  a  élé  trouvée  avec  Irois  aulres  de  la 
méme  espece,  å  colé  de  Irois  anncaux  d'or  en  spirale  et  de 
l'or  d'anneau  dans  la  ferme  de  Sælvig  a  la  paroisse  de 
Ilolle,  au  bailliage   de  Stavanger  (M.  de  Christiania). 


SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR.  127 

XIII.     Bi'actéates   å  représentations   de  diacjons   et  de 

serpents. 

N°  242.  Fragment  d'une  garniture  en  or  mince  ornée 
de  figurcs  de  serpents  élaborées  avec  grand  soin.  Celle 
garniture,  qui  a  probablenient  été  employée  en  parure,  a  été 
représenlée  ici  pour  constaler  la  grande  conformitc  entre  les 
représentations  des  bractéates  en  or  de  celle  seclion  et  de 
pareilics  parures  couvertes  de  lamelles  en   or. 

Elle  a  été  trouvée  dans  les  grandes  fouilles  qui  furent 
entreprises,  il  y  a  quelqucs  années,  par  les  soins  du  Prince 
Royal  Charles,  le  Roi  de  Suéde  actuel,  dans  le  tres  grand 
tumulus  pres  d'Upsala,  qu'on  a  regardé  comme  étant  celui 
d'Odin  lui-méme.  On  remarqua  qu'å  la  célébration  de  ces 
funérailles  une  immolation  de  divers  animaux  en  tres  grand 
nombre  a  du  avoir  lieu.  La  circonstance  qu'on  n'a  Irouvé 
que  ce  fragment  et  un  aulre  appartenant  aux  parures  du  dé- 
funt,  fait  supposer  que  ses  parures  el  ses  armes  ont  été 
brulées  avec  le  corps  mort. 

Les  documents  relatifs  å  ces  fouilles  sonl  conservés  au 
Musée  de  Stockholm  avec  les  objels  remarquables  Irouvés 
dans  celle  occasiou. 

N°  242  b.  Bractéate,  dont  la  représentation  occupant 
le  centre  semble  étre  une  espéce  de  cheval  fanlaslique,  au- 
tour duquel  il  y  a  un  enlaccment  de  deux  ou  plusieurs  dra- 
gons lutlant  entre  cux;  elle  a  été  trouvée  dans  un  champ 
appartenant  å  la  ferme  d'Opstad  dans  le  Jæder  au  bailliage 
de  Stavanger   (IVL  de  Christiania). 

N°  242  c.  Bractéate  avec  une  représentation  tros  sem- 
blable  å  celle  du  n°  précédcnt  mais  moins  grande.  Elle  a  été 
trouvée  pres  de  la  ville  de  Frédérikslad  en  Norvége  (M.  de 
Christiania). 

N°  242  d.  Bractéate  représenlant  un  dragon;  elle  a  du 
étre  trouvée  avec  la  celebre  Irouvaille  faite  å  Egersund,  qui 
contenait    1500    monnaics    datanl   du    commcncemeut   du   11° 


128  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

siecle;  elle  fut  pourt;int  adressée  au  Musée  plus  tard  que  les 
monnaies   (M.  de  Christiania). 

N°  242  e.  Grande  bractéate  représentant  des  dragons 
entourés  de  trois  rangs  de  points. 

Elle  a  été  trouvée  dans  la  terre  pres  de  la  ferme  de 
Kydland  dans  la  paroisse  de  Varhoug,  succursaie  de  la  pa- 
roisse  de  Haa  dans  le  Jæder  en  Norvége  (M.  de  Christiania). 


XIV.      Parures    employées   en   hractéates. 

N°  243.  Petile  parurc  d'argenl  å  suspendrc ;  on  y  a 
représenlé  une  figure  de  dragon.  Deux  exemplaires  en  cuivre, 
loul-å-fnit  semblables  et  couvertes  de  lamelles  d'or  minces 
ont  été   trouvés  dans   l'ile  de  Gotland  (M.  de  Stockholm), 

N°  244.  Parure  semblable  a  la  précédenfe,  mais  d'un 
travåil  fait  å  jour;  elle  cst  en  cuivre  et  couverte  d'une  lamelle 
d'or  mince  (M.  de  Stockholm). 

N°  245.  Petite  parure  d'argent  ayant  une  figure  de 
dragon  peu  distincte;  on  présume  qu-elle  a  été  trouvée  en 
Sucde  å  coté   de  quelqnes  bractéates  en   or  (M.   C). 

N"  246.  Parure  de  cuivre  å  suspendre  et  d'un  Iravail 
fait  å  jour;  elle  est  couverte  d'une  garniture  d'or  tres  mince, 
et  ses  ondulations  particuliéres  prennent  en  haut  la  forme 
d'un   visage.  ^^  ^' 

Elle  a  été  trouvée  dans  l'ile  de  Gotland  avec  ies  n°* 
243  et  244  (M.  de  Stockholm). 

N"  247.  Parure  de  cuivre  a  suspendre,  couverte  d'une 
lamelle  d'or  tres  mince.  Au  centre  il  y  a  une  rosclle  en 
relief,   entourée  d'enlaccments  symétriquos. 

Elle  a  probablement  été  trouvée  en  Scanio  (M.  de 
Stockholm). 

N°  247  b.  Bractéate  en  or,  ayant  un  signe  symétrique 
qui  se  répcte  a  quatre  reprises,  et  dont  l'ensemble  forme 
une   espéce  de   croix   équilatérale. 


SUR     LES     BRACTEATES     EN     OR. 


129 


Cette  bracléale  ful  acquise  en  1853  pour  le  cabiriel 
rojal  (le  inédailles  de  Berlin,  ol  elle  a  sans  doule  élé  trouvée 
en   Allemagne. 


N"  248.  Monnaie  d'argcnl  qui  nous  olTrc  nn  rai)port 
rcmarquable  entre  les  monnaios  byzanlines,  que  nons  avons 
mcnlionnécs  au  n°  36.  el  les  inonnaics  tuliques  du  n°  43. 
Nous  n'avons  pas  élé  a  niéme  d'en  lire  les  inscriptions, 
rnais  nous  croyons  y  voir  une  preiivc  encore  de  l'opinion 
émise  qu'il  faut  nécessairemenl  que  les  nations  voisines  se 
licnt  enUe  elles,  pour  produire  une  influencc  réeiproque  et 
une  reunion  d'écritures  et  de  civilisations  si  radicaleuienl 
différenles. 

Celle  monnaie  remarquable,  qui  a  sans  doule  élé  deslinée 
å  circuler  å  colé  des  dirhems  cufiques.  a  été  découverle  en 
Finlande,  et  la  collcclion  du  colonel  Tamelander  å  Helsingfors 
en   est  mainlenant  déposilaire. 

N°  249.  Bracléate  d'argent  avec  une  legende  lerminée 
par  les  caractéres  CVN(NING),  représenlant  la  maniére  habi- 
Inelle  dont  on  écrivait  dans  le  Nord  le  nom  de  konning, 
el  qui  fait  supposer  que  celle  bracléale  est  d'origine  nor- 
diquc.  La  représenlation  nous  fail  voir  une  image  ébaucliée 
d'un  busle  couvert  d'un  casquc.  Cette  bractéate  a  recu  Tein- 
prcinle  d'un  coin,  mais  si  elle  a  élé  deslinée  å  élre  eniployée 
comme  monnaie,  voila  ce  que  nous  n'osons  determiner;  elle 
serail  en  lout  cas  bien  anlérieure  aux  bractéales  connues  et 
frappécs  dans  le  Nord  pour  élre  émiscs  en  monnaie.  Celle 
bracléale  dont  on  ne  connail  jusqu'a  present  que  ce  seul 
exemplaire,   a   élé   trouvée  en  Suéde   (M.  de   Slockholm). 

N">  250.  Monnaie  d'argent.  A  la  legende  de  la  face 
nous  croyons  lire  le  nom  de  Bugislas,  écrit  d'une  anciennc 
facon.  La  représenlation  nous  montre  nn  prince,  lenanl  de 
Pune  main  un  glaive  et  de  l'aulre  un  dra|)enu  qui  se  lern)inc 
loul   en    liaul    |)ar   um;    croix.       Le   revers   a    une    légetulc   (iuiit 

1850-1880.  y 


130  SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR. 

noiis  nc  saurions  comprendre  le  scns.  On  y  a  roprésenlé 
M.iric  avec  l'enfant  Jcsus-Clirist,  qni  est  designe  encoro  plus 
distinctcmenl  par  la  croix  dans  I'auréole.  Do  l'un  colé  d'clle 
on   a   placé  un   håton  a  croix,   et  de  l'autro   one  crosse. 

Cette  monnaic  tres  rare,  qne  noiis  croyons  apparlenir 
anx  monnaies  les  plus  ancicnncs  des  nations  slaves,  a  été 
Ironvcc  en  Finlande,  el,  a  l'inslar  de  celle  dii  n°  248,  elle 
a  sans  doutc  été  deslinée  a  circiiler  a  coté  des  dirhems  de 
l'Arabie.  Elle  est  conservée  dans  la  collection  du  coionel 
Tamelander  å  Helsingfors. 

N"  251.  Monnaic  d'or  dont  la  legende  inscrilc  å  la 
face  nons  parait  unc  imitation  du  nom  de  l'cmpereur  Tiico- 
dose  (TflEODOSIVS  P.  F.  AVG).  Selon  cc  qui  a  élé  com- 
muniqné  par  M.  Millies,  professcur  d'Ulrcclit,  å  M.  Torn- 
berg, professeur  å  Tunivcrsité  de  Lund,  elle  apparticnt  a  ^Ja 
Sociélé  frisonne  d'hisloire  etc."  de  Leeuwarden,  et  un  paysan 
l'a  trouvéc  en  creusant  lo  sol  aux  environs  de  Ilarlingcn  en 
Frise.  Le  poids  en  est  de  3,54  grammes  francais.  Au  re- 
vers il  y  a  une  legende  en  runes  anglosaxonnes.  Cette  picce 
vient  d'étre  publice  aussi  dans  la  Revne  de  la  numismatique 
beige,   1859  pi.  XII  n°   1. 


N"  252.  Rraclcate  d'or.  appartenant  a  la  classc  IX  et 
ayant  unc  inscription  en  runes.  File  a  été  trouvéc  pres  de  la 
ferme  appelée  Ilesselagorgaard  en  Fionie,  qui  est  a  cnviron 
100  OU  200  pas  du  ri  vage,  c(,  d'aprés  ce  qni  a  élé  relalé, 
au  méme  endroit  oå  l'on  Irouva  le  grand  collier  d'or  qui 
en  1843  fut  adresse  au  Mnsée;  cfz  Anliquarisk  Tidsskrilt 
1843-1845,  p.  23  (M.  C). 

N"  253.  Bracléalo  ;i  qiialre  runes.  File  a  été  Irouvée 
dans  le  (hamp  d'Ulderup  au  méme  endroit  ou  des  objcts  d'or 
furenl  Iruuvés  en    1853   (IM.   C). 


SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR.  131 

En  consiiiérant  toiil  le  nomljro  de  bratléales  (i'or  confiues 
jusqii'a  présenl  el  représentées  dans  l'Allas  de  l'archéologie 
du  Nord,  l'iige  de  fer  tab.  I-\ll.  nous  croyons,  a  en  jnger 
par  CC  qu'on  y  voit  cl  par  ce  qiii  a  élé  expliqtic  dans 
l'inlrodtiction,  qu"il  nc  pcul  y  avoir  plus  de  doule  que  les  brac- 
léates  en  or  élrangorcs  n'aicnt  commencc  å  paraitrc  dans  le 
Nord  aii  4"^  siecle  apres  Jésus-Christ,  el  que  les  bractéates 
nordiqnes  ne  rcmonlenl  jusqii'a u  5°  ou  au  C®  siecle,  landis 
que   les   plus  jeunes   en   apparlionnent  au    11"'  siede. 

On  en  peut  encorc  déduire,  qu'il  y  a  bien  des  bracléa- 
les  en  or  inlroduites  de  Télranger  dans  le  Nord,  mais  que 
le  nonibre  bien  supérieur  en  a  du  élre  fabriqué  dans  le 
Nord  pendant  l'espace  de  temps  indiqué;  de  plus:  que  les  brac- 
léales  en  or  onl  été  portées  avec  des  perles  en  guisc  de 
collier,  et  souvent  plusicurs  å  la  fois  ou  de  la  mémc  empreinte, 
OU  d'une  empreinie  dilTérenlc;  que  ijicn  que  la  plupait  en 
aienl  élé  fabriquécs  å  Taide  de  coins,  de  sorte  qu'on  a  pu 
s'en  procurer  grand  noinbre  d'cxemplaires,  on  ne  pourra 
cependanl  pas  admeltre  qu'elles  out  élé  employées  comme 
monnaies,  mais  seulemenl  comme  des  amulelles  généralemenl 
reconnues  ou  comme  des  parures  dislinguées,  On  recon- 
naltra  cnfin  que  les  inscriplions  des  bracléalcs  en  or  uor- 
diques  nous  odrent  un  moyen  excellent  de  connaitre  d'abord 
unc  espéce  de  runes  parliciilicres,  employées  dans  le  Nord 
pendant  unc  longue  periode  du  lemps  payen,  el  de  parvenir 
peul-étre   un  jour  a   en   interpreter   le   scns. 

Si  nous  considérons  les  parures  et  les  bractéates  (.U\ 
Nord  sous  iin  point  do  vue  arlislique,  nous  aurons  bien  uuc 
notion  du  luxe  de  nos  ancéires  et  de  Iciir  babilelé  a  lirer 
parli  de  la  maliere,  mais  nous  scrons  en  méme  lemps  élonnés 
tic  leur  peu  de  talent  de  représentalion  el  de  la  qiialilé  brulo 
de  leurs  combinaisons  et  des  formes  exlérieures  de  la  ligure. 

II  esl  evident  (pie  les  oinemcnts  caraclérisliques  de 
serpiiils   cl   de    dragons,    (pii    oiil    dii    rcsic    cii    uuc    inlliiruce 


132  SUR     LKS     BRACTÉATES     EN     OR,. 

moins  hcureuse  sur  In  piirelé  des  formes,  onl  en  partie 
iinprimé  aiix  brac(éales  en  or  Icur  style  ou  leur  caractcu- 
spécial.  Mais  dans  ce  style  si  parliculier  ponr  la  secondo 
periode  de  l'åge  do  fer  du  Nord,  nous  découvrons,  méme 
dans  ses  productions  les  plus  parfaites,  un  défaut  remarquable 
de  conceplion  et  de  rcproduction  des  veritables  formes  de  ce 
qu'on   a   voulu   representer. 

Si  nous  considérons  au  contraire  les  produclions  de  la 
periode  plus  ancienne  de  l'åge  de  fer  ou  de  l'åge  do  bronze 
du  Nord,  nous  sentirons  bien  que  les  métaux  ont  étc  précieux, 
et  que  los  formes  si  belles  et  si  simples  font  foi  d'un  govjl 
pur  et  noble,  et  si  les  ornements  ne  sont  pas  tres  variés,  et 
méme  assez  simples,  si  l'on  vout,  ils  sont  pourtant  d'unc  grande 
linesse  et  emplojcs  avec  un  gout  que  nous  regrettons  presque 
toujours  dans  l'encombrcmcnt  peu  elegant  de  l'åge  de  for  [losté- 
rieur,  II  esl  cependant  remarquable  que  parmi  le  tros  grand 
nombre  d'objels  d'antiquilé  que  nous  possédons  de  Tåge  do 
bronze,  nous  ne  Irouvons  pas  un  soul  morceau  convert  de 
caracteros  ou  de  figuros  d'élres  vivants,  tandis  qu'on  s'est 
toujours  borne  å  ces  ornements. 

II  est  bien  clair  que  la  periode  encore  antcrieure,  c'cst- 
å-dire  l'åge  de  pierre  du  Nord  qui  nous  montro  les  nations 
dans  leur  etat  do  civilisation  primitive,  a  des  formes  plus 
simples  dépcndant  tout  nalurellcmcnt  des  moyens  peu  déve- 
loppés  dont  on  disposait  alors,  mais  si  nous  los  comparons 
aux  produclions  d'aulres  nations  vivant  sous  de  pareillos 
conditions,  nous  Irouverons  que  les  habitanis  dn  Nord  ont 
posscdé  une  habilelé  remarquable  å  lailler  des  armes  et  des 
uutils  de  pierre,  ot  qu'ils  onl  su  y  donner  des  formes  å  la 
fois   belles   et  ronvenablos. 

A(in  d'obtenir  une  notion  claire  dos  anlitiuités  du  Nord, 
il  est  indispensable  de  voir  et  de  connailro  cos  difl'crcnles 
periodes,  ol  voila  la  raison  pourquoi  nous  avons  jiigo  ulilc  de 
faire  parailrc  les  braoléales  on  or  rounies  dans  un  ensomble 
complet,    mais   on    los   accompagnant  cependant  do  dessins  de 


SUR     LES     BRACTÉATES     EN     OR.  133 

quclqucs    cclinnlillons    de    nos    anliquilés    d'diio    periode    plus 
belle. 

Nous  avons  pensé  qu'il  serail  égaloiiicnl  ulile  de  faire 
connaitrc  qiielques  monnaics  et  brncléales  d'argenl  Ires  rares, 
inédites  jiisqu'a  présenl.  par  la  raison  qu'elics  soiit  du  méine 
åge  quo  les  bracléates  en  or  qu'elles  servlronl  ainsi  å  éclair- 
cir.  de  niémc  qu'elles  conlribueront  h  porler  l'atlenlion  dos 
numismales  sur  l'examen   d'objels  semblables. 


SUR  LES  DgUX  CORNES  D'OR  TROUVEES  PRES 
DE  GALLEHUS,  d'aprés  les  anciennes   descriptions, 

PAR  C.   C.   Rafn. 

(Conférez  l'AUas  ile  l'arcliéologie  du  Nord,  l'åpe  de  fer,  tab  XIII-XV.) 

Gallehus  est  le  nom  d'un  village  situé  å  qualre  milles 
au  sud  de  Ribe,  a  un  demi  mille  au  nord-ouesl  de  Tonder, 
el  a  un  mille  de  la  Mer  d'Ouest,  dans  le  comlé  de  Schaeken- 
borg,  å  l'arrondisscment  el  a  la  paroissc  de  Miigellonder  en 
(ledans  de  la  limile  du  duehé  de  Slesvig,  mais  appa'lenant 
au  bailiiage  de  Ribe.  Une  pauvre  faisense  de  dcnlelles, 
nomméc  Kirstine  Svensdallcr  (fille  de  Svénon)  du  hameau 
d'Oslerby  de  la  paroisse  voisioe  de  Daler,  qnitla  le  20  juillet 
de  l'an  1639  sa  maison  palernelle  pour  se  rendre  h  Tonder 
(et  non  ci  MiigelUinder  comme  il  a  été  dit  dans  les  ancicns 
rapports).  Tout  en  marclianl  nu-pieds  dans  le  chemin  qui 
passe  devanl  ou  traverse  le  dit  village,  elle  heurta  du  pied 
contre  iiii  objet  qui  s'élevait  un  pen  au-dessus  du  sol;  elle 
y  donna  un  eoup  de  baton ,  mais  passa  outre  sans  y  regar- 
(kr  de  pres,  croyant  n'avoir  rcneontré  que  la  raeine  (rune 
souche  sortant  de  la  terre.  Quelques  jours  apris  le  hasard 
l'amena  par  le  mémc  chemin,  ou  elle  heurla  enrore  une  fois 
contre    le   méme   ubstaclc;    quand    ensuile    dans    le   hUmii'   elle 


134    SUR  LKS  DEUX  COKNES  D  OU  TROUVKES  A  GALLEHUS. 

examina  ce  qne  r'élait,  elle  aperciit  qiic  ce  n'était  point, 
comme  elle  Tavail  d'alforfi  cru,  iine  racinc  mais  iine  piece 
de  mélal.  L'ayant  déterrée  avec  qiielqiie  pcine,  elle  décoti- 
viit  qne  la  forme  en  é(ail  celle  d'une  corno.  et  quo  l'inlérieur 
en  clait  rempli  de  terre.  Elle  étail  accompagnée  de  pliisienrs 
personnes  qn'elle  rappela  pres  d'clle  apres  avoir  fait  sa  tr<»u- 
vaille,  mais,  selon  lenr  avis,  ce  n'était  qii'un  viciix  cor  ile 
chasse  d'iin  fanx  metal  de  nulle  valeur,  dont  il  ne  valail  pas 
méme  la  peinc  de  se  charger.  Elle  ne  suivit  pourtanl  pas  lenr 
conseil  de  s'en  débarrasser,  mais  elle  Pemporla  a  la  inaison. 
De  retonr  chez  elle,  elle  se  mit  a  netfoyer  cl  a  |)ulir  la 
corne,  mais  croyanl  que  ce  n'était  que  dii  laiton  ou  du  cuivre 
blåne,  elle  la  poussa  soiis  nn  lit,  el  permil  aux  enfants  de  la 
maisofi  et  du  voisinage  de  jouer  avec  les  anneaux  détachés 
donl  la  corne  élail  revétue  a  l'exlcrieur.  Qnand  an  bonl  de 
qiielqiie  temps  ses  affaires  la  rappelaient  a  la  ville,  elle  y 
emporta  un  de  ces  anneaux,  aiin  de  le  faire  éprouvcr  a 
quelqu'un  capable  de  juger  la  nature  du  metal,  dont  le  bel 
éclat  avait  éveillé  certains  soup^ons  dans  son  esprit;  anssi 
ne  fut-elle  pas  peii  sin  prise  lorsqu'on  lui  apprit  que  c'étail 
de   l'or   el   méine   de   l'especc   la   plus   tine. 

Le  bruit  de  celle  déconveile  rcmarquable  ne  larda  pas 
a  se  répandre  dans  les  environs,  el  de  plusieurs  endroils  ou 
vint  admirer  la  beaulé  du  Irésor  Irouvé.  Des  que  la  jeuue 
fillc  connut  l'imporlancc  de  sa  Irouvaille,  elle  se  hala  de  la 
rcmetlre  entre  les  mains  (\^\  liailli  de  Tonder  qui  la  lit  eii- 
snite  parvenir  au  grand-bailli  i\[\  diocese  de  Hibe.  Celui-ci 
fit  aussitot  faire  des  fuuilles  avec  beancoup  de  soins  a  Ten- 
droil  OU  la  liouvaille  avail  élé  faile,  mais  ces  recherches  n'ame- 
nercnt  aucune  aulre  découverle.  Le  roi  Christian  IV,  qui  a 
celle  époque  était  avec  son  lils  le  [irince  Christian  a  CiliicK- 
sladt,  entendil  parler  de  la  Irouvaille,  et  désiranl  eu  cou- 
naitre  l'injporlcince,  il  cliargca  uu  de  ses  employés  d'aller 
s'informer  si  le  bruit  disail  vrai,  cl  de  lui  appoiler  en  Icl 
cas   la   dile   c(jrne.      Le   roi    el   les   grus   de   la   coiir  .iduiirércnl 


sur,     LES     DEUX     CORNES     UOIt     TKOIIVÉES     A     GALLEHUS.         135 

unaiiimement  l;i  inocieiise  détoiivcrle,  cl  (iii.iik]  le  iniiioc  pa- 
raissait  siirluiil  s">  iiilércsser,  lo  lui  liii  cii  (il  cadeau,  laiidis 
qu'ils  gratilia  la  pauvre  lille  d'uiic  rccompensc.  Le  prinrc 
eul  alors  Pidéc  de  faire  fondre  la  corue  poiir  en  faire  iin 
bocal  oonforme  a  la  mode  de  ce  lemps-la,  niais  quolqiios 
bommes  de  la  coiir  lui  lireril  observer,  qiic  daus  la  lianle 
anliquilé  on  se  scrvait  de  pareilics  cornes  en  guisc  de  vase  å 
boirc,  cl  que  par  conséquenl  il  vnudrail  mieux  en  conserver 
i'aiicienne  forme.  On  suivil  oe  ronseil;  iin  urfévre  ful  chargé 
de  faire  polir  la  corne  a  laquelle  il  adapia  un  ijoulon  d"ur  a 
vis,  propre  a  en  fermer  le  Ixiul  le  plus  élroil;  on  Icmploya 
cnsuile  en  vase  å  boire,  capable  de  Icnir  deux  pols  cl  dcmi 
d'apres   la   mesnrc  danoise. 

II  arriva    pres    de    cenl    ans    plus    tard,    le    21    avril    en 
1734,    qu'un    pauvre    paysan    nominé  Jcrch  Lassen    (Lausen) 
OU  Erik   Lauritzen   du   n)emc  villago  alia  creuser  la   lerre  pour 
trouver    de    l'argile    dans    le    champ    a    cnviron   25  pas  de  sa 
chaumiere.      En    creusanl    le    sol,    il    clail    a    peinc    dcsccndn 
d'un    quarl    d'aune    au-dessous    de    la    surface,    lorsquc    tout 
d'un   coup  son  regard  ful  alliré  par  un   objet  d'une  spicndcur 
cclalanle.     En   le    reliranl,    il   apercul  que    c'élail    encorc    unc 
corne  gisant  parallelemenl  a   la   surface  du   sol,   nyanl   le  boul 
large    lourné    vers  le   nord,    cl    le    boul    élroil    vers    le    midi. 
Ce  ful,  au  dirc  du   peuple,   a   Irois  pas    el  dcmi   au  sud-oucsl 
de   l'endroit    ou    la    premiere    corne    avait    élé    exiiuméc.       Le 
paysan   emporla   la   corne  chez   lui,   ou  il   la   nelloya  de  l'argile 
qui   s'y   élait  allachée,    el   le   méme    jour  il   alla   en   faiie   sou- 
nictlre   unc    parlie   a   Tépreuve    d'un    orfévrc    habilani    la    ville 
de  Tondcr.       Apprenanl   par  suile   de   ce   procédé   qu'cllc   élait 
d'or   lin,   la   corne   enliére    fut  remise   au   comte  Ollon   Diderik 
Schack,    propriélaire    du    doinaine.      Le    comle    la    lil    ensiiilo 
parvenir  au   roi   Christian  VI,   qui   donna   ordre   do   faire   payer 
deux  cents  risdales  au  paysan   en  récompensc  de  la  lioiivaille. 
Le   pauvre   homuic   ful   si   ravi    de    cettc    gralilicalion ,    cpTil    Hl 


136   SCR  LES  DEUX  CORNES  D  OR  TROUVÉES  A  GALLEHUS. 

réiiigcr  une  letlre  de  reconnaissance  au  roi,  tout  en  dcman- 
dant  si  l'on  était  maintenant  d'avis  que  le  roi  avait  été  con- 
venal)lement  remercic  de  son  don  pieux.  Peu  de  jours  apres, 
le  Ijrave  liomme  fut  frappé  d'une  maladie  dont  il  ne  se  re- 
leva   plus, 

On  racontait  alors  qu'il  existait  dans  le  pays  une  an- 
clennc  tradition  selon  laquelle  on  trouverait  cent  ans  aprés 
la  découverte  de  la  premiere  corne,  une  autre  de  la  méme 
especc  au  méme  endroit.  Plus  tard  on  y  trouverait  en  outre 
une  tablette  en  or  avec  un  marteau  de  guerre,  qui  serail 
celui  d'Ogicr  le  Danois  {Holger  Danske)^  et  depuis  cette 
époque  le  Danemark  semit  le  plus  florissant  de  tous  les 
royaumcs  de   TEurope   enliere. 

M.  H.  Clir.  Sonne,  curé  de  la  paroisse  de  Mogelldndor, 
a  bien  vouiii  å  mon  invitation  nous  faire  part  des  icnsei- 
gnements  suivants,  pour  la  bonne  entente  desquels  nous 
ajouterons  ici  une  esquisse  réduite  du  villagc  de  Gallehus, 
selon   la   carte  de  la  matricule   officielle: 


f 


100   o   100  200  300  400  500  600  700  800  000  fOoO  aunos  dan. 


SUR  LES  DEUX  CORNES  d'oR  TROUVKES  A  GALI-EHUS.    137 

d-e.    Roiile   condiiisnnt   d'Osiciby       </.    Houte  d'Abild. 

å  travers  Gallehus  a  Tdndcr.       //.    Routc  de  MogeilOndcr. 
/'.     Roiitc  (le  l;i  l)ru)('Me  de  Gallehus.     /.    Chemin  vicinal. 

Au  dire  de  la  tradilion,  la  faiseuse  de  dciilelles  en 
question  trouva  la  premiere  corne  dans  le  chemin  entro  les 
deux  maisons  désignées  dans  la  carle  par  les  letlres  a  el  b, 
dont  la  derniere  noiis  indique  l'endroit  oii  est  silué  le  caba- 
rel.  Le  lieu  de  la  Irouvaillc  ne  pourrait  étre  marqiié  d'une 
manicre  plus  précise.  Les  Icrritoires  ont  aussi  un  j)eu  varié, 
par  suite  des  modiliraliuiis  qii'ont  subies  les  enclos  qui  for- 
maient  d'abord  un  bien  en  eommun,  apparemmenl  avant  d'élre 
défrichés,  mais  qni  pitis  lard  onl  élé  divisés  et  réparlis  sur 
les  divers  propriélaires  de  maniere  qiie  des  maisons  et  des 
fosses  ont  surgi  dans  des  endroits  ou  il  n"y  en  avait  pas 
auparavant.  II  en  est  de  méme  de  la  découverle  de  la  se- 
fonde  corne.  Les  vieux  du  viliage  se  r.'ippellent  d'en  avoir 
be;iucoiqj  entcndu  parlcr  dans  leur  enfance,  mais  (]iianl  ;"i 
Tendrdit  méme,  ils  ne  savent  l'indiqiier  d'une  maniere  pré- 
cise; ils  nons  apprennent  seulement  qu'il  a  été  pres  de  l'en- 
droit OU  est  siluée  la  maison  marquée  dans  la  carte  par  la 
lettre  c.  A  l'époque  de  la  trouvaille,  il  n'exislail  aucune 
maison  dans  eet  endroit,  ce  qni  dn  reste  cadre  tres  bien 
avec  les  determinations  antérienres  des  lienx;  ainsi  lorsqu'on 
se  figure  quc  le  lieu  de  la  Irouvaille  a  élé  un  peu  au  nord 
ou  au  nord-onest  de  la  maison,  il  s'ai'prochera  de  bien  jtres 
de   la   roule   ou  la   premiere   corne   ful   trouvée. 

Dans  le  triangle  ouvort  dn  villuge  de  Gallehus,  a  peu  pres  a 
l'endroit  marquc  par  la  lettre  o  ,  il  y  a  nne  Ires  grosse  pierre 
qiie  m)ns  dérobe  mainten:iiil  la  surface  du  sol.  La  tradilion 
prétend  que  c'esl  la  l'endroil  ou  gil  Ogier  le  Danois.  II  n'y 
a  que  peu  d'années  que  les  habitants  enliéremenl  convainnis 
de  Irouver  des  trésors  cachés  sous  celle  pierre,  se  s(»nl 
donnc  loiite  la  peine  possible  d'abord  pour  Tenlcver  en  cnii- 
sant   lii   (erre,   ensuile   puui    la    faire   sauter  a    Taide   de  mines. 


138        SCR     I.ES     I)i:U\     COK.MJS     U   O  li     TROUViiliS     A     G  A  I.LIC  II IJS. 

Rlais  ils  iroiU  réiissi  ni  a  la  rclircr  ni  å  la  briser,  probablc- 
ment  parce  quc  le  (ravail  a  élc  mal  dirigr,  et  en  ce  momcnl, 
la  piorrc,  coinme  nous  venons  de  le  diro,  est  récnlerrée  et 
dérobée   å   nos  yeux. 

Toutes  ces  deux  cornes  d'or  étaient  déposces  dans  le 
cabinet  royal  d'objets  rurieux  {Kunstkammeret)^  ponr  étre 
montrées  aiix  visileurs  qiii  venaient  admircr  les  curiosités 
qiron  y  conservait.  Un  voleur  s'était  prociiré  de  fansses 
clefs,  a  l'aidc  desqucllcs  il  onvrit,  le  4  mai  de  l'an  1802,  les 
sernires  de  loiiles  les  portes  closes,  el  s'élant  ainsi  inlio- 
diiit  dans  rinlérieur  du  eabinet  qui  recélait  ces  objels  rares 
et  précieux  d'une  antiqnilé  bien  recniée,  il  s'en  empara  el 
les  enleva,  Pour  mieux  cacher  le  vol,  il  fondit  tout  de 
suite  les  deux  cornes  en  monceaux  et  en  barres  qui  lui  servirenl 
a  fabriquer  des  chaines  d'or,  des  colliers,  des  boucles  h  soulier 
et  d'autres  objels  seniblables,  cnlre  atilres  aussi  des  pagodes 
étoilées,  et  désirant  d'en  doubler  l'avanlage,  il  falsifia  l"or, 
procédé  d'avarice   qui   ainena   la   découverte  du  vul.  ^ 

II  y  a  beaucoup  d'années  que  l'intendant  du  cabinet,  M. 
Spcngler,  fit  mouler  les  deux  cornes  par  le  secours  du  pia- 
trier Gianelli,  et  les  plalres  en  furenl  envoyés  au  cardinal 
Horgia  a  Rome,  mais  le  navire  ou  on  les  avail  embarqués 
lit  naufrage  dans  les  parages  de  Tile  de  Corse.  de  sorte 
(lifclles  n'arriverent  pas  au  iieu  de  la  destination.  La  forme 
tilt  brisée,  comme  personnc  ne  se  doutait  qu'elle  put  élre 
ulile  a  quelque  cliose.  C'esl  ainsi  qu"on  ne  possede  main- 
tenant  quc  les  anciens  dessins  de  ces  cornes  pour  s'en 
figurer  la  forme  cl  les  ciselures,  mais  ce  qui  en  tout  cela 
est  fort  heureux,  c'esl  que  ces  dessins  sont  d'une  eerlainc 
exactitiide. 


'  M.  K.  C.  WciiaulT  on  a  piiblic'-  un  mémoire  sous  le  lilic  iJ',;Ei- 
indiinf;er  om  Gulilhornslyvciiet  (icii  4(le  Ulai  180^"  (Souvenirs  du 
\()|  des  CDiiics  d'or,  cninmis   le  4   iiiai    ISO-'jJ.     C(i|jenlia|:u('    1858. 


SUR  l-ES  DEUX  CORNES  d'oR  THOUVKES  A  GALLEHUS.    \'.VJ 


DE  LA  CORNE  D'OR  TROUVÉE  EN  1639. 

Ct'llc  (urnc  c'onsisliiil  a  FiiUéi  icur  d"iiiK'  phiquc  d"ur 
assoz  épaisse  et  miie;  elle  était  liioii  polio  sans  aiinine  bri- 
surc,  mais  a  l'embouthiire  lunt  en  haul,  le  burd  en  était  en- 
cadré  d"nn  anneau  a  cuins  relevés.  Cette  partie  inicricnre 
de  la  eurne  clait  å  rcxlciieiir  revétue  de  treize  anncaux  lar- 
ges ayant  également  des  coins  reicvés;  Tor  de  ces  anneaux 
était  de  l'espere  la  plus  line,  tandis  que  la  partie  inlériciire 
était  wu  alliagc  fait  avec  un  iiiétal  d'une  moindre  qualité. 
Les  six  anneaux  inférieurs  étaient  sondes  å  l'intérieiir  de  la 
corne,  tandis  qne  b'S  scpt  autres  qui  étaient  plus  larges, 
étaient  détachcs  de  maniére  a  étre  tournés  et  ranges  an  gré 
de  chacon;  ils  s'einboitaient  cncore  l'iin  dans  l'autre  a  Tinslar 
des  corncs  de  boudin,  et  c'cst  dans  un  pareil  etat  qu"on  les 
Irotiva    quand    les   ccirnes  fiirent  délerrées. 

La  longueur  de  la  curtie  en  suivant  la  courbure,  élait 
de  deux  pieds  9  pouccs  (en  metres  0,863} ;  l'ouverture  snpé- 
rienre  en  tcnait,  a  ce  qu"c)n  prétend,  donze  pouccs  (0,314) 
en  puurlour  et  environ  quatre  ponces  (0,105)  en  diametre; 
l'e'xlréinité  infcrieurc  en  était  d'une  circonférence  de  4  ponces 
(0,105)  et  d"un  diametre  d'environ  d'un  ponce  et  demi  (0,03U). 
Le   poids   en    était  de  6   livres   O   onces   et  (ieinie, 

Les  sepl  grands  anneaux  porlaienl  des  ligures  bizaiies, 
dont  cliaenne  avait  été  faconnée  séparément,  faile  en  fonte 
et  sondée  onsuile.  linlre  ces  figures  et  en  partie  au-dessons 
(Fciles,  il  y  avait  encore  beancou[)  d'aulres  qu'on  avait  on 
gravées  au  jjurin  nu  liosselées  sur  la  surface  des  anneaux. 
Quelqiies-unes  en  sont  des  rosetles,  niais  la  pluparl  en  rc- 
présenlenl  des  ser|)ents  rt  des  eutorlillcnK'iils  s(m  pniliiis. 
aboutissant  quelqnelois  en  lianl  par  des  ligurcs  luirnaines. 
A.(i-dessons  du  bord  snpérieui-  de  la  corne  solide  el  égalemcnl 
au-dessous  du  Itoid  relevé  des  anneaux,  il  y  avail,  probaMc- 
ment  en  gnise  (rorneinenls,  des  dentelures  laillées  dans  le 
mélal   de    la    niéine   maniére.       Le    plus    pclil    anneau    iiinniiail 


140        SOR     LES     DKUX     COIINES     DOIi     TROUVKI'S     A     GALLEHUS. 

In  Irace  d'un  grand  rivct  ou  d'iine  anscltc,  ol  le  plus  grand 
(Ml  tenait  niéme  denx,  ou  il  y  avait  cncore  des  anneaiix 
(létachés. 

Pour  la  connaissance  de  celle  corne,  on  s'appuie  prin- 
cipalement  sur  le  dessin  qui  en  a  été  publié  par  Ole  Worm 
(inarqiié  ici  de  W)  ' ,  et  qui,  a  cause  de  son  oxactiliidc,  a  servi 
de  base  a  plusieurs  anciennes  descriplions.  Ccpendant  la  corne 
a  été  examinée  plus  tard  par  Laurenlzen  (L)  ''  el  probable- 
menl  aussi  par  Pontoppidan  (P)  •' ,  de  sorle  qu'il  fallail  encore 
conférer  les  dessins  qui  en  onl  été  faits  par  eux,  quoiqu'ils 
n'aient  giiére  amené  de  resultat  de  quelque  importance.  Aussi 
fallait-il  prendre  en  considéralion  les  rcctifications  dues  a 
liirgen  Sorterup  *,  car  å  en  juger  par  la  pcine  que  l'auleur 
s'esl  donnée  en  comparant  les  anciens  dessins  a  la  corne 
mémc,  elles  doivent  étre  d'un  inlérét  tout  parliculier.  Lors- 
que,  a  l'appui  de  son  explicalion  des  représentations  de  la 
corne,  qu'il  a  prise  pour  un  calendrier  do  l'antiquilé,  il  a  fait 
le  comple  des  denls  des  anneaux,  que  d'aulres  considé- 
raienl  comme  des  ornemenis  servanl  a  combler  les  vides,  il 
n'a  pourtant  pas  été  possibie  do  rcprésenlor  ce  rapport  avec 
line  exactitude  tout-å-fait  arilliméliquc.  Les  différents  des- 
sins présentent   d'ailleurs  certains  défauts  de  conformité. 

Premier  anneau.  A  la  serie  supérieure  des  représen- 
latioiTS,  W   nous  ofl're  pres  de   la   main   levée  de  la  quatriémc 


'  Olai  Wormii  Diss.  de  aureo  cornu,  Hafniæ  1C41,  fol.  Tro- 
sillns  Atnliiel,  Giildon  llorn  1G39  bcy  Tundpin  fiefunden,  Kiel  1G83. 
Cfz  H  G.  Happclii  lU-iatiorics  ciiriosæ  1.  II.  Ilainbnrs  1085  p.  502  sq. 
^  Museum  Regium  iiborioiilius  commcnlariis  iliuslratinn  1710,  fol. 
tab.  IV.  3  Danske  Atlas  17G3,  t.  I  tab.  VII.  "  Anmærkninger 
over  det  gyldne  Horn  (Remarques  sur  la  corne  dur")  1717.  II  pré- 
tendit  que  la  corne  étail  une  cspéro  i\c  calendrier  sacré,  cl  que  les 
images  désignaient  les  dieux  qu'il  fallaii  iciiir  cu  veneration  chaquc 
mois.  Un  autre  ouvrage  plus  étendu,  rédigé  par  lui  sous  le  litre 
de  jProdromus  Calendarii  Arctoæ  genlis  elhnici  et  antiquissimi", 
esl  conservé  en  manuscrit  h  la  grande  bibliotliéque  royale  de  Co- 
lii'iihague. 


SUK     I-KS     DEUX     CORNES     D  Oli     TKOUVÉeS     A     GALLEHUS.         14J 

(igurc  lin  petit  ornemcnl  circulnirc  °,  qiii  n'est  indiqiié  ni 
par  L  ni  par  P.  Aii-cicssiis  de  la  main  druile  cl  levéc  de 
la  qualricme  ligure  de  la  serie  d'en  bas,  il  y  a  dans  le  des- 
sin (le  L  un  ovale  oblong,  landis  que  W  et  P  noiis  ofl'rent 
une  roselle  au  meine  endroit.  Sortenip  s'en  exprime  en  ces 
termes:  ^^dans  certains  dessins  on  a  oiiblié  aii-dcssus  de 
l'individu  manchot  unc  petile  iigure  ronde,  pareille  a  une 
étoile  OU  a  un  solcil,  et  la  copio  qu'on  en  a  faite  dans  le 
Museum  Rogium  n'est  pas  lout-å-fnit  exacle".  Entre  les 
deux  series  L  n'a  que  cinq  roscttes ,  W  en  a  six  et  P  au 
contrairc  en  a  sept,  de  manicre  que  la  seplicme  a  eu  place 
au-dessus  de  la  dixiéme  iigure  ou  W  n'cn  oiTre  pas.  La 
cinquieme  figure  de  la  serie  d"en  bas  porte  un  collier  autour 
du  cou  dans  le  dessin  de  W,  mais  non  dans  ceux  de  L  et 
de  P.  La  huilieme  figure  qui  est  représenlée  debout  sur  le 
poisson,  y  touche  de  ses  pieds  dans  les  dessins  L  et  P  mais 
seulement  en   partie  dans  le  dessin   W. 

Deuxiéme  anneau.  La  premiere  figure  a  theval  a  dans 
les  dessins  W  et  L  une  petite  barre  transversale  sur  le  de- 
vanl  de  la  lianipc  de  la  lance;  cclte  barre  au  contraire  n'est 
pas  du  tout  visible  dans  le  dessin  P.  La  cinquieme  figure 
qui  porlc  la  corne  devant  elle,  est  toute  barbue  dans  les 
trois  dessins. 

SixiÉME  anneau.  L'étoile  y  représenlée  nous  odre  huit 
rayons  dans  le  dessin  W,  sept  dans  celui  de  L,  cl  cinq  chez 
Arnkiel,  mais  dans  le  dessin  P  elle  a,  i)robablcment  par  in- 
advertance,  été  enliéremenl  oubliée  ou  omise.  La  Icle  coill'ée 
de  cornes,  montre  des  ycux  dans  le  dessin  L,  mais  n'en  a 
pas  dans   ceux   de  W   et  de    P. 

Septiéme  anneau.  Sorterup  lait  la  remarque,  au  sujet 
des  représenlalions  de  eet  anneau,  que  dans  quelqucs  dessins 
deux  pals  ont  eu  la  forme  d'ossements  d'un  mort  (il  en  est 
ainsi  dans  les  dessins  de  W,  L,  P  et  |i;ir(illcinciit  dans  cchii 
d'Arnkiel);  et  que  neuf  Irous  oblongs  ont  été  tianslormés 
en    ligurcs    Iriangiilaires    ( seiiibl.iiik'S   a   ceux   du    liiiiliciiic   au- 


142    SUR  LES  DEUX  CORNES  d'oR  TROUVÉES  A  O  A  II. K  HUS. 

neau,  L)    ou    en    coeurs    (W,   P;    Arnliicl    y    donne    le    nom 
d'imagos   de   coour,   herzenshildei-). 

Dans  le  magasin  du  musée  d'objets  curicnx,  ii  y  a  iin 
tableau  qui  nons  représente  cclte  corne:  il  parait  qiril  dale 
dii  lemps  de  Frédéril<  (rois  ou  de  Christian  cinq;  on  s'y  est 
pourtaiit  appliqiié  plutot  a  la  représcntalion  pillorosquc  qu'å 
nn  dessin  tout  correct,  ce  qui  expliquc  pourquoi  il  csl  sans 
résidtat  a  l'égard   de  l'archéologie. 

LA  CORNE  D'OR  TROUVÉE  EN  1734. 

Le  [jout  inférieur  de  celte  corne  a  été  troiiquc  et  perdu; 
le  poids  en  indiqnaif  ncaninoins  7  livres  et  5  onccs  et  demic, 
c'est-a-diro  15  onoes  de  plus  quc  la  premiere  qti'on  trouvåt, 
quoique  colle-ci  fut  complete.  L'or  des  anncaux  était  nussi 
dans  rotte  corne  plus  fin  quo  colui  de  la  corne  inléricuro. 
La  forme  en  était  semblable  å  celle  de  la  premiere,  mais 
les  anneaux  extérieurs  en  étaient  sondes  a  la  corne  bien 
polie  de  Tintériour.  II  n'y  en  avait  que  cinq  anneanx  de 
conservés,  et  ceux-ci  offraient,  tont  comme  los  anneanx  dé- 
tachés  de  l'aulrc  corne,  des  figures  qui  avaient  été  ou  fon- 
dues séparémenl  et  onsnite  soudées,  ou  gravces  ou  bosso- 
lécs  parmi  les  figures  fondues,  a  la  maniére  d'encadremeni 
an  bord  supcriour  et  a  l'infériciir.  La  forme  dos  figures, 
å  l'égard  du  contonr  et  des  dessins,  paraissait  asscz  sin- 
guliere  ot  un  poii  inférieure  a  celle  des  figures  de  l'autre 
corne. 

Ce  qui  distingue  principalemenf  cetle  corne  sur  la  pre- 
miere, c'est  line  inscription  runiqne  faite  aii-dcssous  du  bord 
supériour;  les  caractéres  en  étaient  graves,  comme  on  l'a 
expliqué,  avec  unc  main  peu  sure,  mais  ils  semblai(>nl  pour- 
lant  assez  distincts.  Des  signes  de  ponctiialion  étaionl  em- 
ployés  dans  plusieurs  endroits  de  l'inscri[)lio-n,  ol  sur  los 
runes  six  en  étaient  pins  minces  quo  los  antros  ol  expriinéos 
par   des   trails  Iros   déliés.   co   qui    f;iil   croiro   (|uo   c'élail    hi    lin 


SUU  LES  DEUX  CORNES  d'oR  TROUVÉES  A  GALLEHUS.    143 

(ic  l'inscription    qiic    la    place    étroile    parail    avoir    indiiencée 
de  celle  nianiere. 

Celte  corne  d'or,  enricliic  d'iine  inscriptiun  en  runes,  ful 
encore  la  méme  annéc  oii  elle  fut  (roii\ée,  en  1734,  dessince 
par  George  Krysing,  docteur  en  nicdecine  de  Flensborg  (K) ', 
et  la  méme  année  iin  an(re  dessin  en  fut  fait  p;n  J.  H. 
Paulli  (P)-.  Chaqiie  anneau  y  esl  représenlé  tout  étendu 
comme  un  plan  uni.  Ce  dessin  qui,  aulanl  qu'on  en  peut 
juger,  noiis  parait  Ic  plus  sur,  nous  a  surtout  servi  de  base. 
Paulli  avoue  pourtant  lui-méme  qu'il  ne  s'est  point  arrété  å 
nombrer  exactemcnt  chaquc  ligne  et  cliaque  point  que  montrait 
Ic  bord,  par  la  raison  qu'il  n'y  voyait  pas  de  piece  essentielle 
mais  seuicmcnt  une  bordure  cmployée  en  orncment.  Un  dessin, 
tant  soit  peu  différcnl  des  promicrs  nonimés,  fut  publié  a  Altona 
en  1736  par  P.  E.  Gutacker  (G)  2,  et  en  1737  cc  dessin  fut  aiissi 
admis  dans  Fexjilication  -^  qu'cn  fit  paraitrc  B.  Grauer  de  Tiinder. 
A  Schackenborg  on  conservc  des  lableaux  sur  bois  faits  des 
deux  corncs  en  couleur  d'or;  la  premiere  en  cst  représcniée 
sur  uii  lund  bieu  et  la  seconde  sur  un  fond  brun.  Au  i)ied 
de  la  premiere  on  lit:  ^^Andreas  liomdorp,  Archid.  et  Canon, 
rip.  I*'.  K.''  Pour  examiner  ces  tablenux  de  bien  pres,  on 
les  emprunla  et  les  fit  venir  ici,  mais  on  les  troiiva  dépour- 
viis    de    toulc    Valeur    archéologique,    puisqu'ils    ne    paraissent 


'   Cornii  aurej  lypus,  manuscril  apparicnaiil  a  la  grande  l)iblio- 
Itiéque  royale  de  Cnpenliaizue.  ^   Zuverliissiger  Al)iiss  dos  Anno 

1734  boy  Tundern  gcfundenen  giildonen  Horns,  C<ii)enliagen ,  ('ol., 
égalcment  en  danois,  1735.  K.  Pontoppidan  siiil,  mais  avec  peu  d'exac- 
tilnde,  ce  dessin  anlérieur  du  a  Paulli  dans  la  repiésentalidn  (lu'ii 
en  a  fait  a  l'Allas  danois    t.  I  lab.   VIII    cf/  p.  83.  ^     Krkiarnng 

iiber  das  am  l'l  April  1734  in  der  (Irafscliaft  SchaftNenhurg  uefun- 
dene  giildenc   Ilorn,  in  4to.  '*    (irtindliriie    und  ansfulirliclie  lu-- 

klarnng  derer  heidniscben  und  in  specie  rnnisclicn  (idl/.enbildcr, 
Thierc,  Figuren  und  golliornnisclicn  Cbaraclerc,  wckiic  auf  drni 
bel  Gallehuus  1734  gcfundenen  gidden  sogenannlen  lleiligtliunis-  oder 
Golzendicnsics  Horn  sich  repriiscnlin  n,   in  4l(). 


144   SUR  LES  DEUX  CORNES  D'OR  TROUVEES  A  GALLEHUS. 

pas  avoir  cté  faits  d'apres  les  cornes  mémes.  Les  dessins 
sur  parchemin  qu'on  en  conserve  au  palais  de  Hosenborg, 
sent  égalemenl  sans  la  moindre  valeur,  Les  différents  dessins 
ne  s'accordent  pas  enlrc  eux  dans  phisieurs  détails:  nuus  nous 
bornerons  lontefois  ici   aux  remarques  suivantes. 

Premier  anneau  :  Les  deux  figures  armées  de  boucliers 
sonl  indiquées  a  K  el  å  G,  mais  moins  dislinctemenl  å  P, 
comme  formant  des  anselles  å  l'aide  des  venlres;  une  chaine 
parait  y  avoir  élé  passée  luul  en  haut  et  altachée  å  unc 
autre  ansetle  de  la  méme  espece  au  5°  anneau  plus  bas,  et 
par  re  moyen  la  corne  a  pu  élre  suspendue  et  portée,  å 
l'inslar  de  l'aulre  corne,  par  les  anneaux  qui  y  ont  élé  alla- 
cliés  avec  des  rivels.  Les  chaines  n'accompagnaienl  pourlant 
pas  les  cornes  au  nuisée,  ou  elles  étaienl  suspendues  par 
des  cordons  de  soic  verts  ou  par  des  rubans  qu'on  avail 
passés  par  les  anselles  de  la  derniere  corne.  Les  deux  figu- 
res élaient,  å  l'aide  de  clous  d'or  ou  de  rivels,  atlachées  å 
l'anncau.  Les  boucliers  onl  a  K  et  P  une  forme  ronde, 
mais  å  G  ils  sonl  oblongs.  Le  long  de  la  queue  de  la 
figure  d'animal  qui  y  a  élé  soudée  du  coté  droit,  G  a  cinq 
pelils  cercles  munis  d'un  rayon  ou  d'un  Irail  sorlanl  de  la 
périphérie,  semblable  a  peu  pres  a  Q  ;  P  a  cinq  pelils  cer- 
cles sans  rayon  mais  avec  un  point  en  haul  el  un  aulrc  en 
bas:  å  K  au  conlrairc  on  ii'en  Irouve  pas,  mais  le  derriére 
de  Fanimal  grave  a  droile  esl  placc  au-dcssous  de  celui  qui 
y  a  élé  soudé. 

TROisiiiME  ANNEAU.  La  pcrsonuc  qui  s'occupe  du  sa- 
crilice  humain  a  seulemenl  les  joues  traversées  de  Irails  dans 
le  dessin  marqué  de  K,  landis  qu'elle  porte  a  G  une  espece 
de  coifTure,  lelle  qu'on  Ta  rcproduite  chez  P.  li.  Miiller  el 
chez  K.  Henneberg;  a  P  on  n'a  rclevé  que  la  chcvelure 
bouclée.     Il  fut  difficile  de  fairc  ici  le  jusle  choix. 

QuATRiÉME  ANNEAU.  La  faux  courbcc  que  la  ligurc 
Inimaine    lienl    a    la    main     gauclie,     n'csl    qu'indiqiiéo    a    K, 


SUK  LES  DEUX  CORMES  DOR  TKOUVÉES  A  GALLEHUS.    145 

tiindis  qu'a  P  el  siiitoiit  a  G  elle  est  plus  dislincle  et  du 
méme  coté   qiic  la   hainpe   uii   le   uianche. 

CiNQuiÉME  ANNEAu.  A  l'égaid  de  l'anselle  indiquée  el 
de  la  figuie  oii  elle  esl  adaptée,  il  se  préseiile  ici  qiielque 
incerlitude.  Paulli  prélend  que  celte  ligure  esl  dépuurvue 
d'uii  torps  huinain  el  qu'elle  a  des  grilles,  des  jeux  el  uiie 
bouche.  K,  P  et  G  eoinmencent  les  représentations  de  l'an- 
neau  å  gauche  par  la  figiire  snivantc,  å  laquelle  P  el  G  foiil 
leiiir  le  pied  druil  a  la  main  droite;  a  K  la  main  el  le  pied 
sunl  tendus  Tune  conlre  l'autre.  Celle  figurc  ou  l'anselle 
est  adaptée,  esl  ici  rangée  en  avanl,  au-dessous  des  deux 
figures  pourvues  d'anselles  dans  l'anneau  supérieur,  puisque 
les  anselles  ou  la  cliaine  a  élé  allacliéc,  ont  du  avoir  élé 
rangécs  l'une  au-dessous  de   l'autre. 

Les  anciens  dessins  dont  on  a  cru  pouvoir  lirer  parti, 
ont  élé  imilés  par  I'arlisle  Zeuthen,  selon  les  renseigneinenls 
qui  lui  onl  élé  communiqués,  et  il  faul  reconnailre  qu'il  a 
fait  de  son  mieux  pour  saisir  et  reproduire  le  sljle  el  le  earac- 
tére  de  l'époque  éloignée  a  laquelle  ces  objets  précieux  ap- 
partiennent  autanl  qu'on  en  pourra  juger.  La  lable  XIII 
nous  représenle  les  deux  cornes;  fig.  1,  celle  qui  lul  trouvée 
en  1639,  et  lig.  2,  celle  qui  fut  découverte  en  1734;  la 
lab.  XIV  nous  montre  la  premiere  corne  trouvée  el  les  sepl 
anneaux  élendus  séparémenl  comme  des  plans  unis,  el  la 
tab.  XV  rcproduil  de  la  méme  maniére  la  corne  dclerrée 
j)lus  tard   avec  son   inscriplion  runiquc  en   haul. 

Pendant  les  derniers  lemps  il  y  a  surtoul  deux  anli- 
quaires  qui  dans  des  ouvrages  spéciaux  ont  fait  de  ces  cornes 
d'or  Tobjcl  de  leurs  recherches  archcologiques:  ce  sonl  les 
savanis  P.  E.  Muller  '    et  Kanut  Ilenneberg.  - 


'  Anliquarisk  Undcrsogeisc  over  de  ved  (ialleluius  fundne  Guld- 
horn (Kxamen  archcologiquc  des  cornes  d'or  li(»u\ées  pres  de  (Jjille- 
hus),  Copenhague  180G,  in  4lo  avec  dessins  dis  deux  cornes,  {iiavés 

1850-1860.  1(J 


146    SUn  LES  DKUX  CORNES  1)  OH  TROUVÉES  A  GALLEHUS. 

Le  premier  d'entre  eux  fil  observer  que  les  deux  coriics 
ont  été  faites  d'apres  le  méme  gofit,  el  qii'il  n'y  avail  pas 
grande  difference  qiiant  au  prix  arlislique  de  l'ouvrage,  enfin, 
que  plusieurs  de  ces  figures  parurent  sans  grande  variation 
aux  deux  cornes,  savoir  le  sacrifice  humain,  le  cenlaure,  le 
cavalicr,  le  chasscur  h  Parbaiéte,  l'oiseau  perclié  sur  un  pois- 
son,  et  le  guerrier  dansant  avec  deux  javelots.  On  en  tire 
avec  raison  la  conclusion  qu'elles  ont  toutes  deux  été  faites 
cbez  un  seul   et  méme  peuple. 

Parmi  les  figures  dessinées  sur  les  cornes  mémes.  le 
savant  archéologue  ne  remarqua  rien  de  particulier  pour  la 
mj'thologie  nordique;  de  l'autre  coté  le  culte  des  serpents,  les 
bommes  å  tetes  d'animaux,  les  animaux  å  tetes  d'hommes, 
les  centaures  ont  été  jugés  enliéremenl  élrangers  å  la  mylho- 
logie  nordique. 

On  pourrait  se  figurer  que  ces  objets  précieux  ont  un 
jour  fail  parlic  des  trésors  des  Mongols,  ou  qu'ils  nous  ont 
été  apportés  de  la  Sibérie;  ils  ont  peut-élre  servi  d'ornement 
au  lempie  de  Jomale  dans  le  Biarmaland,  en  nous  renvoyanl 
ainsi   aux   traditions  de  la   saga  de  Herraud  el  de  Bose.  ^ 

Quant  å  ^la  destination  des  cornes  d'une  si  haute  valeur, 
l'auleur  présume  qu'elles  n'ont  guére  servi  de  cornes  å 
boire  tout  ordinaires;  elles  ont  plutot  servi  au  culte  sacré  el 
ont  probabicment  été   employées    dans    un    lemplc    des    dieux, 


par  G.  L.  Lahde.  Les  opinions  des  anciens  inlerprcles  y  ont  été 
mentionnées  et  jugées   p,  7-19,  21-33.  ^    yygj  gp  Kdda?    eller 

Raisonneret  kritisk  Undersdgeisc  over  de  tvende  ved  Gallehuus  fundne 
Guldhorn  (Qu'esl-cc  qne  c'est  que  l'Edda?  ou  examcn  ciilique  et 
raisonné  des  deux  cornes  déterrées  pres  de  Gallehus),  Aalborg  1812, 
in  4to  avec  des  dessins  graves  par  J.  Flini.  Cfz  Forsvar  for  Skriftet 
Hvad  er  Edda?  (La  défense  failc  par  le  méme  auteur  de  l'ouvrage: 
Qu'cst-cc  que  c'est  que  l'Edda?)  Aalborg  1813,  in  4to. 

'    Voir   chap.   8",  Rafn,   Fornaldar   Sogur   Norcirlanda  III  213; 
Antiquités  Russes  t.  I  228. 


SCR  1-ES  DEUX  CORNES  d'or  TROUVÉES  A  GALLEHUS.   147 

å  011  juger  par  los  images  dont  olies  sont  ornées  el  qui  pa- 
raissent  avoir  élé  Tobjet  de  l'adoration  des  pcuples.  Elles 
ont  penl-élre  élé  siispendues  comme  des  piéces  d'ornemenl 
dans  le  temple,  oii  poiir  servir  de  pariire  å  Timagc  d'iin 
idolo.  en  représenlanl  de  vérilablos  cornes  å  boire,  oii  elles 
onl  élé  fcrmées  par  un  bouchon  adaplé  a  l'exlrémilé  infé- 
rieure  pour  servir  aiix  grandos  féles  oii  aiix  sacrifices 
solennels. 

Des  oeuvres  d'art  dalanf  d'une  époqiie  si  reculée  doivent 
apparemmenl  olTrir  bien  des  choses  inexplicables  aujourd'liui 
OU  vides  de  sens.  Les  conlours  des  ligures  des  cornes  dé- 
nolenl  la  barbarie  du  siécle;  on  ne  peul  s'allendre  a  Irouver 
ici  de  i'unité  dans  le  plan  ni  dans  la  disposilion  des  figurcs; 
il  faut  qu'il  y  ail  une  quanlité  d'ornemenls  supcrflus,  de 
rosages,  d'étoiles,  de  figures  d'animaux  veritables  el  fan- 
lasliques  enlourant  de  lous  les  cnlés  les  figurcs  saillanles 
dont  elles  semblont  former  l'encadremenl,  sans  avoir  quolque 
aulre  rapport  avec  elles  ou  sans  en  devoir  former  des  grou- 
pcs.  Comme  des  guirlandes  ou  des  arabesques  elles  n'onl 
du  servir  qu'å  remplir  les  vides  laissés  par  les  figures  sail- 
lantes. 

Il  n'est  gucre  possible  de  determiner  si  l'ordre  des 
figures  qu'on  y  a  soudées,  était  la  conséquence  d'un  plan 
réfléchi:  si  i'on  a  voulu  designer  les  différcntcs  époques  d'une 
action  progressive;  si  c'élait  une  représenlation  allégorique 
du  zodiaque,  des  mois  et  des  saisons;  si  des  avertissements 
devaient  étre  donnés  par  ces  symboles,  ou  si  une  supcrsli- 
tion  magique  y  devait  étre  conservée  au  bien  de  la  poslérilé. 
Aucune  de  ces  conjeclures  ne  parait  probable,  car  lous  ces 
plans  artificicis  ne  scmblcnt  pas  cadrer  avec  le  caraclére  rude 
et  grossier  de  l'ouvrage.  L'autcur  a  essayé  d'inlerpréler 
l'inscription  de  l'une  des  cornes  å  l'aide  de  l'alphabct  cclti- 
béricn,  et  selon  une  explicalion  détaillée  d'une  quantilé  des 
images,  il  a  supposé  quo  les  cornes  sont  aussi  d'origine 
cellibérienne.      Ou  elles  ont  élé  emportées  comme  une  proie 

10* 


148   SUR  LES  DEUX  CORNES  d'ok  THOUVÉES  A  GALLEHUS. 

faite  quelqiie  |)arl  sur  les  colcs  de  l'Espagru'  elans  une  tie  ces 
grandes  expédilions  marilimes  qu'entreprirenl  les  Normands 
au  neuvicme  siede;  ou  peul-étre  les  Druides  lorsque  la  Cel- 
tibérie  passa  sous  l'empire  romain,  ont-ils  emporlé  de  pareils 
Irésors  d'abord  dans  les  Gaules  el  de  la  en  Anglesoy,  en 
Man,  en  Irlande  ou  en  Ecosse,  ou  plus  lard  un  Fridlcif,  un 
Frode  ou  un  Ragnar  Lodbrok  a  cerné  un  bois  saint  d'ou 
les  vases  sacrés  et  les  cornes  d'or  des  Druides  ont  été  en- 
levés.  Voila  commcnt  on  pourrail  expliquer  leur  arrivée  en 
Danemark,  oCi  plus  tard  elles  ont  été  enfouies  par  quelque 
raison  inconnue,  ou  conservécs  dans  un  temple  consacré  aux 
idoles,  si  la  tradition  est  fondée  qui  a  été  répandue  dans  les 
environs  de  Gallehus,  et  selon  laquelle  il  y  a  eu  aulrefois 
dans  celle  contrée  un  bois  sacré  avec  un  temple  idolalrique. 

L'autre  de  ces  deux  savants  cherche  l'origine  de  ces 
cornes  plus  pres  de  nous.  Selon  lui,  il  y  a  des  raisons 
pour  croire  qu'elles  ont  élé  failes  avec  de  l'or  provenu  de 
la  Hongrie  ou  de  la  Transylvanie  (Siebenbiirgen),  puisque  la 
substance  dont  elles  étaient  composées,  se  distinguait  par  sa 
qiialilc  exlrémement  (inc,  et  comme  on  sait  que  les  niontagues 
de  la  riongrie  et  de  la  Transylvanie,  de  mcme  que  celles 
de  la  Crimée,  fournissent  en  abondance  l'or  le  plus  fin.  11 
prétend  ainsi  que  ces  précieux  joyaux  onl  a  son  lemps  ap- 
partenn  aux  trésors  de  Fofner,  el  que  l'une  de  ces  cornes  a 
été  celle  que  Gunnar,  selon  rancicnnc  tradition,  prcsenta  h 
Gudrun ',  et  dont  il  est  dit  que  des  runes  y  étaient  gravées. 
Du  rcste  il  låchc  d'éclaircir  leur  signification  et  leur  destina- 
tion å  l'aidc  d'une  cxplication  astronomique  détaillée  et  de 
combinaisons  historiques  et  mylliologiques.  La  premiere  corne 
Irouvée  doit  avoir  eu  pour  but  d'indiquer  moyennant  les 
signes  zodiacaux,  a  quelle  époque  et  a  quel  endroit  ont  paru 
les  cometes  qui  servaient  å  determiner  les  faits  historiques  h 
cause  desquels  cette  corne  a  été  faite.    L'autre  corne  au   con- 


'   Vdlsunga  Saga,  c.  32,  Fornaidar  S6gur  Nor(^rlaiida  I  217. 


SUR  LES  DEUX  CORNES  d'oR  TROUVÉES  A  GALLEHUS.    149 

IrJiirc  a  du  iiuliquer,  iiiuvctinaiil  les  signes  zodiaeaux,  a  qiiels 
tpinps  011  a  quels  joiirs  il  fallait  celebrer  les  leles  annuelles 
011  iisage  (liez  les  pcuples  pour  qui  cl  paiiui  losqueis  ecllc 
corne   a   été   fabriquce. 

Les  événemenls  liistoriquos  donl  celle  corne  a  probable- 
inenl  du  rapiieler  le  souvenir,  onl  sans  doule  élé  relrancliés 
lorsque  la  corne  ful  donnée  en  oflrande,  ce  qui  explique 
pourquoi  on  n'eu  peul  rien  dire.  Selon  l'explicalion  qu'il 
nous  fait  de  la  figure  å  Irois  teles  qu'on  apercoit  au  sccond 
anncau  de  celle  corne,  elle  nous  représenle  Triglas  qui  élail 
l'idole  des  Vandales.  La  circonslanoc  que  les  idoles  des 
Vandales  el  l'indication  des  fétcs  golbiques  y  onl  élé  réunies, 
fail  supposer  que  la  corne  a  élé  faile  a  l'usage  d'un  peuple 
vandale  chez  loquel  Odin,  Thor  el  Frigg  onl  eu  leur  culle 
å  colé  de  celui  des  dieux  nalionaux.  C'est  conformémenl  å 
une  pareille  supposition  que  H.  Ernst  a  aulrefois  exprimé 
l'opinion  que  la  premiere  corne  Irouvée  a  apparlenu  au  Iré- 
sor  du  Icmple  de  Svantevit  que  le  roi  Valdemar  l^""  avail 
recu  en  échange  å  la  prise  d'Arcone,  et  que  les  iigures 
qu'on  y  a  représenlées  avaieni  égard  aux  usages  alroces 
suivis  par  les  Vandales  dans  leur  culle  de  celle  idole,  dont 
l'iinage,  au  dire  de  Saxen,  élail  représenlée  comme  lenanl 
une  corne  a   la   main.  ' 

Dans  l'essai  que  le  feu  Hennebcrg  a  fait  d'expliquer  les  figu- 
res  comme  des  constellations,  plusicurs  remarques  ou  conjcclu- 
res  paraissent  assez  frappantes,  ainsi  a  la  premiere  corne  Irouvée 


'  Une  lettre  manuscrite,  conservée  a  la  (grande  bibliolhéqne 
royale  do  Copenhague,  émet  entre  aulrcs  celle  opinion;  voir  P.-K. 
Muller,  I.  c.  p.  9  el  10.  L'ouvrage  qui,  å  eet  égard,  mériie  surtout 
d'atlirer  rattciiiioii,  c'csl  un  traité  du  a  Jean  firani  sur  la  corne  d'or, 
Irouvée  en  1734  pres  de  Mogeltonder,  précédé  d'une  introduction  ci 
acconipagné  de  remarques  par  E.-C.  WerlaulT  dans  les  Annaler  for 
nordisk  OldUyndiglied  1853,  p.  14l-19ii;  cfz  le  mémoire  du  niénie 
auteur  sur  les  mérltes  archéologiques  d'Ole  Worm,  Nordisk  Tids- 
skrift for  Oldkyndighed  I,  312-17. 


150   SUR  LES  DEUX  COR.NES  D  OR  TROUVÉES  A  GALLEHUS. 

la  premiere  représentation  du  cinquieme  anneaii  (lab.  XIV), 
OU  il  renvoie  aux  monoméries  égypliennes  en  face  du 
dixieuie  degré  du  laurcau:  j^Duæ  mulieres  siuiul  staiites  cane 
inter  ambas  ludenle"  et  en  face  du  dix-huitieine  degré  de 
l'écreviss«:  ^^Duæ  mulieres  alea  ludentes",  partie  du  ciel  que 
l'aulcur  de  la  corne,  selon  lui,  semble  designer  en  réunis- 
sant  dans  eet  endroit  les  deux  ligures  menlionnées,  savoir: 
deux  femmes  qui  joucnt  au  Irictrac  tandis  qu'un  chien  joue 
entre  elles. 

II  nous  pnrait  cependant  trop  hasardeux  de  suivre  les 
explicalions  et  les  combinaisons   hardies  de  l'autcur. 

Il  préfend  que  les  signes  zodiacaux,  inscrits  au  plus 
grand  anneau  de  la  derniére  corne  (rouvée,  y  ont  été  réunis 
pour  indiqucr  le  lemps  ou  il  fallait  celebrer  la  féte  de  noel, 
qui  était  la  premiere  et  la  plus  grande  des  fétes  annuelles. 
Outre  ces  constellations  telles  qu'elles  se  monlrent  a  nous 
au  cocur  de  l'hiver,  il  y  a  en  haut  et  en  bas  dans  l'anneau 
ane  quanlité  d'étoiles  de  diverse  grandeur  désignée  par  la 
quanlité  de  rayons  qui  en  jaillissent.  Une  seule  d'entre 
elles,  désignant  probablement  le  soleil,  se  distingue  par  douze 
rayons  et  la  premiere  place  qu'elle  occupe  dans  l'anneau. 
D'autrcs  éloiles  sont  de  la  premiere  grandeur,  et  l'auteur 
prétcnd  qu'on  découvre  parmi  elles:  Capella,  Sirius  et  Pro- 
cyon.  Il  y  a  eneore  d'autrcs  figures  marquées  aux  poinis 
el  ayant  des  traits  graves  dans  eet  anneau  et  dans  les  aulres, 
de  manicre  h  representer  des  quadrupedes,  des  oiseaux  et 
des  poissons.  Il  présumc  que  l'inlention  de  ces  figures  a 
été  d'indiquer  la  temperature  et  les  vents,  et  il  y  voit  non 
seulement  un  calendarium  astronumicum  J'astoruin  desliné 
å  nous  designer,  å  l'aide  des  étoiles,  l'époque  des  fétes  an- 
nuelles, mais  en  outre  un  calandarium  meteorologicuia  ou 
meteorologico-astroiiomicitm  servant  a  nous  faire  connaitre 
les  variations  que  subil  la   temperature. 


151 


INSCIUITION  DE  LA  CORNE  D'OR 

INTERPRÉTKE     PAK     C. -C.     RaFN. 

L'iNSCRiPTioN  de  la  corne  d'or  Irouvée  la  derniere  oc- 
casionna  tout  de  suite  aprés  la  décoiiverte  et  pendant  le  temps 
suivaiit  plusicurs  essais  d'en  interpreter  le  sens,  ce  qui 
poiirtant,  comme  une  conséquence  naturelle  des  rapports  an- 
térieurs,  n'amena  aucun  resultat  satisfaisant.  11  a  été  qucslioo 
aulrefois  de  ces  essais  dans  les  deux  ouvrages  plus  grands 
déjå  mentionnés.  Les  auteurs  de  ces  écrits  firent,  chacun 
pour  soi,  un  essai  nouveau  de  résoudre  ce  probléme  difficile, 
mais  loin  de  s'approcher  du  bul,  ils  ne  firent  que  s'en  écar- 
ter  plus   que  la   plupart  de  leurs  prédécesseurs. 

La  confrontation  des  caractéres  de  l'inscription  avec  les 
runes  allcmandes  et  anglosaxonnes  a  plus  tard  fait  découvrir 
des  traces  plus  sures.  Parmi  les  essais  continués  d'en  faire 
la  lecture  et  d'en  (rouver  l'inlerprétation,  nous  citerons  de 
préférence  les  suivants  comme  ceux  qui  méritent  le  plus  de 
fixer  l'atlent.ion: 

W.  F.  Kopp,  1821:  ,jEm  horne  te  wido  ae  ælawech 
ostim  holtis":  ^Je  suls  (å  la  fois)  cor  de  chasse  et  vase  å 
biére  (dédié)  å  l'orgie  de  Holte-',  Pour  arriver  å  cette  in- 
terpretation, il  commence  par  FY,  en  supposanl  que  l'in- 
scription a  été  rédigée  dans  le  dialecte  anglosaxon  ou  danois- 
anglosaxon. 

Gisle  Brynjulfsson  '  ,  1823:  ^^Ekinlevo  (i;.  Ek  HIevo) 
gortim  hol  tisom  horno  tovimo",  et  d'apres  l'orthographe 
postérieure:  ^^Ek  Illeifr  (Illevor,  Leifur)  giJrflum  hol  jjcssom 
hornom  tveimor":  ,,Eginlevus  {v.  Ego  Mlevus)  fecimus  (feci) 
lumulum  his  cornibus  duobus."     Tout  en  donnant  prélérence 

'   Periculum  lunoiogicum,  Hafniæ  1823,  p.  108-15. 


1  .'l2  INSCKIl'TION     DE     LA     CORNR     D  OR. 

h  rello  cxplicalion,  l'auleiir  en  éincl  ccpendnnt  onrorc  unc 
nulre:  ^^Tovido  ok  (ok)  Ulevo  gorlim  hol  tisom  hurno": 
j^Thorvidus  (Thorfinnus)  et  Illeviis  (Leifiis)  fccimus  ttiimilnm 
his  rornibus." 

Finn  Magnnsen ',  1834:  j^El<h  Ic  (t-.  Ek  hlc)  vægæstim 
hollilt  om  hornæ,  Tovido  [v.  Tovid  6)'':  ^Jc  préte  aux  visi- 
teurs dii  lien  sacré  (v.  du  lien  du  sacrifice)  les  fourreaux  de 
la  corne,  Tovid  (j.  Tovid  possfede,  est  propriélaire).  Cet 
auteur,  tout  comme  le  savant  islandais  menlionné  pins  haul, 
est  par  conséqiient  d'avis  que  Finscription  a  é(é  rédigée  dans 
un   ancien   idiome   nordiquo. 

N.  M.  Petersen  2,  1837:  ,,Ek  Hlévo  (v.  \i\c\)o)  gortim 
hoili  om  horno  lovimo  v.  tovido":  ^^Moi  Hiev  ai  fait  l'enve- 
loppe  de  celte  corne".  II  y  est  encore  ajoulé:  ^^mais  le 
sens  qu'on  puisse  lirer  de  cetle  interpretation,  quand  nicme  les 
mots  y  suffisent ,  est  beaucoup  trop  simple  pour  qu'on 
puisse  y  donner  adhésion.  Aussi  ce  n'est  qu'un  cssai  ou 
une  idée  fugitive  qni  ne  prétend  pas  a  élre  considérée 
aulrement," 

Jacob  H.  BredsdorfT^,  1838:  ,,Ek  HIeva  gaslim  Hol- 
tingom  horno  tavido":  ^^Ego  Illeva  hospilibus  silvicolis  (v. 
Holsalis)  cornua  fabricavi":  ^^Moi  Illeva  j'ai  fabriqué  les 
cornes  pour  mes  convives,  les  habitanis  de  la  foret  (les  Hol- 
steinois)":  ^Jch  HIeva  verfertigte  die  riiirner  mcinen  Gasten, 
den  Holsten."  Hollingr,  mot  provenant  de  Holt.  qui  selon 
lui  a  du  étre  le  nom  d'une  certaino  contrée,  probablemenl 
du  paysage  boisé  situé  entre  les  rivicres  de  l'Eider  et  du 
Stor;  en  col  endroil  par  conscquent,  nom  idenlique  avec 
Hollsalle  ou  ITolsle.  Celle  Icrliire  esl  fondce  sur  Palpliabel 
représenlé   a   la   brarléale   d'or   Irouvée   en  Snede  (cf'z  Alias  de 


'   Rnnamo  og  Runerne,  Kjobenhavn   1841,  p.  396-41<?.     ^   I);in- 
marks  Historie  i  Hedenold  1855,  Hl  p.  i?8l-83.  »  ui,(.,.  ^■^^.  i„_ 

srhrifi    auf  dem    lel/.t   jiefundcncii    fzoldcnen    Horne,    Rlémoircs    des 
Antiquaires  du  Nord   1836-1839,  p.   159-02. 


INSCnil'TION     DE     LA     CORNE     DOR.  1  Tl^ 

l'jirch.  (iii  Nord.  lab.  VI  n°  99),  el  qiianl  a  la  lanj^nc,  il  s'ex- 
prime  en  ces  termes:  j,Je  rcgarde  la  langiie  roinme  nordiqiie, 
mais  (i'iine  lorme  tres  ancienne,  sous  laqnelle  elle  s'approche 
de  ridiome  d'origine  germanique,  et  par  eonscquenl  aussi  de 
la  branelie  la  plus  ancienncment  connue  de  la  soiirlie  ger- 
manique, c'esl-å-dire  de  la  lai)gue  golhique".  M.  P.-A. 
Munch  1  cst  d'avis  que  le  mode  d'inlerprélalion  suivi  par 
Bredsdorff  doit  étre  le  seul  qtii  soit  jusle,  ce  qiii  le  déler- 
minc  a  suivre  l'inlerprétalion  proposée  par  lui,  mais  en  sou- 
irx'ltiint  I'inscription  dans  tous  ses  détails  å  une  analyse 
grammalico-linguistique  tres  profonde.  il  låche  de  prouver 
que  celle  inscriplion  es(  purement  gothicjue^  dalanl  en  partie 
d'une  periode  plus  ancienne  que  la  forme  linguistique,  connue 
chez  nous  a  l'aide  de  la  traduclion  faile  de  la  bible  par  Vnl- 
filas,  peut-étre  du  deuxiéme  siecle  apres  J.-C."  Finn  Mag- 
nuscn  s'énonce  en  ces  termes  sur  les  expiicalions  anlérieu- 
res  citées  aussi  par  lui,  ainsi  que  sur  celle  de  Bredsdorff  el 
sur  la  sienne:  ^^Nous  laissons  au  lecleur  de  choisir  sur  les 
cssais  d'inlcrprétalion  en  qnelques  points  conformes  que  nous 
avons  déjå  menlionnés.  celui  qui  lui  parait  le  meilleiir.  a 
moins  qu'il  n'en  puisse  trouver  lui-mcme  quelque  chose  de 
micux  dont  la  clarté  el  la  justesse  soient  inconlestables.  cc 
å  quoi  il  sera  peut-étre  reserve  a  la  iiostérité  de  contribuer 
par  des  éclaircissements  jusqira  present  inconnus."  II  en 
résulte  done  qu'aucun  de  ces  essais  ne  l'a  satisfait  en- 
tierement. 

Jacob  Grimm-,  1848:  ,,Ek  hievagastim  lloltingam  horna 
tavido":  Holsalis,  intimis  hospitibus,  pocula  dedi."  Le  lin- 
guiste  allemand  differe  en  i)liisieurs  points  essentiels  autanl 
de    rexpliciiliiiM    iUx^^    l\    Bredsdorff    qu'a    Topinion    développée 


'  Sur  rinscripliuii  de  la  corne  (l'<ii-  lioiivce  dans  le  Jullaiid 
méridiuna!  en  1734;  voir  Annaler  for  nordisk  Oldkyndij;hed  1830- 
1837,  p.  327-52,  389-91.  ^    Hericlit   dei    Koniglichen  AkiHleniie 

der  Wissenscliaflen  zn  Berlin   1848,  p,  57-58,  cfz  p.  39-5(i. 


154  INSCniPTlON     DE     LA     CORNE     d"0U. 

p.ir  Munch,  seloti  liiquelle  la  langiie  de  rinscriplioii  devrail 
étre  piiroment  golhi([uc.  ^Jc  ne  concois,"  dit-il,  ^^auciinc  rai- 
son  d'avoir  recours  aiix  Gollis,  piiisqiie  la  langue  de  l'in- 
scription  rcsscinble  en  qiiolqiics  points  a  la  golliique,  et  s'en 
ccarte  en  d'autres.  Plus  on  retrograde  dans  la  haute  anti- 
quité,  plus  on  reconnaitra  que  tous  les  idiomes  allemands 
ont  du  rapport  avec  le  gothique,  ce  qui  pourtant  n'exchit 
point  certaines  particularilés.  Holtingam  veut  dire  Holtsatis; 
voila  done  la  premiere  fois  que  Ton  rencontrc  le  nom  de 
flollingos,  par  lequel  on  nous  dénote  les  ancétres  des  Hol- 
steinois  d'aujourd'hui;  mais  dans  un  temps  antéricur  å  celui-ci 
on  leur  donna  le  nom  de  Flarudes,  qui  dérive  du  mot  harud^ 
on  ancien  haut-allemand  hart  signifiant  silva^  foret,  de  sorte 
que  les  deux  denominations  doivent  étre  considérées  comme 
identiques."  L'inscription  est  rapporlée  au  cinquieme,  au 
sixiome  ou   peut-étre  au  septieme  siecle. 

K.  MiillenhofTi,  1852:  .^Ek  hievagastim  holtingam  horna 
tavido":  ^^J'ai  fabriqué  les  cornes  å  l'usage  des  Holzingen 
ou  des  hotes  de  la  foret."  Encore  eet  auteur  adopte  ainsi 
dans  les  points  essentiels  la  lecture  proposée  par  Bredsdorfl, 
mais  il  essaie  de  rectifier  encore  d'avantage  l'interprétation,  en 
éclaircissant  la  veritable  époquc  a  laquelle  il  faut  rapporter 
CC  monument  de  l'anliquité,  époqiie  qui,  selon  lui,  ne  pourra 
gnére  étre  postérieure  au  quatrieme  siede.  ^^Je  suppose, 
poursnit-il,  que  l'inscription  a  été  rédigée  dans  l'ancienne 
langue  du  pays  ou  les  cornes  ont  été  trouvccs.  Cette  lan- 
gue était  å  cette  époque  encore  au  niveau  de  la  langue 
gothique." 

Puisque  au  moment  ou  l'on  va  publier  des  dessins  nou- 
veaux  des  deux  cornes  d'or,  aucun  de  mes  collaborateurs 
n'a  émis  le  désir  de  profiter  de  I'occasion  pour  donncr  une 
explicalion  plus  développée  ou    amélioréc  des  représentations, 


'   Zur  Runenlchre,  zwei  Abhandlnngen  von  R.  v.  Lilicncron  und 
K.  MuJienliolT,  Hallo   [^b2,  p.  4-7, 


INSCRIPTION     DE     LA     CORISE     d"oK.  155 

de  la  significalion  cl  de  la  deslinalion  de  ces  monuments 
remarqiiablcs  de  la  haute  antiqiiilé,  je  Tai  cru  a  propos  de 
rediger  un  rapport  succincl  appuyé  sur  les  anciennes  des- 
oriplions,  sans   m'enhardir  a   en  donner  une   expiiealion. 

Quand  on  s'occupait  å  faire  les  dessins  et  a  graver  les 
planches  d'acier,  c'élait  principalement  la  copie  oii  Pimitation 
originale  due  å  Panlli  sur  laquelle  le  dessin  de  la  corne 
trouvée  en  1734  fut  base,  et  pour  l'inscription,  ou  s'en 
tenait  a  la  copie  donnée  par  lui,  de  mcme  que  c'était  encore 
celle-la  qui  avait  déjå  a  une  époque  antcrieure  été  repro- 
duite  dans  les  gravures  en  taillc  douce  de  Lalule  et  de  Plint, 
adihiscs  dans  les  deux  grands  ouvrages  sur  les  cornes  d'or. 
L'explication  proposée  par  BredsdorfT  de  cettc  inscription  me 
semblait  d'une  clarlé  et  d'une  justesse  si  convaincantes  que 
je  fus  porlé  h  regarder  rinscriplion  comme  lue  d'une  ma- 
niere  satisfaisanle.  Ce  fut  par  conséquenl  mon  intention  de 
me  horner  dans  ces  lignes  ti  donner  le  resultat  de  cette  lec- 
(ure  en  renvoyant  toutefois  aux  différenls  cssais  d'inlerpré- 
fation.  II  est  vrai  quo  j'hcsitai  d'abord  a  admettre  l'emploi 
de  favido  au  lieu  de  tavida  (imparf.  golhique  de  la  pre- 
miere personne),  mais  colto  irrégularilé  ne  me  paraissait  pas 
assoz  imporlante  pour  affaiblir  la  foi  a  la  justesse  de  Tinler- 
prélation.  En  parcourant  les  propositions  failes  par  Jacob 
Grimm  et  K.  Miillenhod  pour  oblenir  une  émendation  plus 
étendue  de  l'interprétalion  de  l'inscription,  il  me  parut  pourtant 
tout  evident  que  ni  la  conjecture  de  ces  savants,  ni  la  leclure 
sur  laquelle  ils  s'appuyaienl,  ne  pourraient  élre  admises  comme 
enliérement  jusles.  Elant  parvenu  å  cette  conviction,  j'entrepris 
de  soumettre  l'inscription  a  un  examcn  encore  plus  exact. 
L'original  n'en  étant  malheureusemcnt  plus  accessible,  j'eus  re- 
cours  aux  anciens  dessins  que  je  confrontai  de  nouveau,  et 
je  reconnus  aussitot  que,  pour  l'inscription,  celui  de  Krysing 
méritait  surtout  d'étre  pris  en  considération.  Dans  une 
feuille  in-folio,  conservée  encore  ;\  la  grande  bibliotliequc 
royale     de    Copenliague,    Krysing    nous    fait     part     de     deux 


156  INSCRIl'TION      DE     LA     CORiSE     DOK. 

copics  (le  rinsdiplion ,  dunl  l'une  est  faite  h  l'cndroil  de 
cello-ci  aiiluur  dii  hord  siipérieiir  de  la  corne,  tandis  qiie 
I'aiide  osl  placée  séparémenl,  ayanl  en-dessuus  la  remarque 
suivanle:  ^^Characterum  propriiis  ordo  ol  iiiajoris  orilicii  cir- 
ciimferentia.  Die  eigenlliche  Ordnung  der  Cliaracters  und 
Umfang  des  grossereii  Miindloclics.  Autoptes  delineavit  Geor- 
giiis  Krysingius,  Medie.  D.  Fleiisbiirgi."  Il  en  esl  évidenl 
qii'il  a  mis  le  plus  grand  soin  å  reproduire  l'inscription. 
Aprés  celte  copic,  j'ai  apercu  deux  vaiiaiiles  auxqnelles  il 
fallait  altribuer  de  l'importance,  et  vu  que  la  planche  d'acier 
de  la  lab.  XV  de  TAllas  de  l'archéologie  du  Nord  avail  déja  élé 
reproduile  en  plusieurs  exemplaircs,  ou  res  varianles  n'ont 
pas  élé  dénotées  sur  le  dessin  méme  du  bord  supériour  de 
la  curno,  je  reproduirai  ici  plus  bas  l'inscrij)lion  lelle  que 
nous   la   présenlc   la   copie  de  Krysing  sur  la   corne  méme. 

Enlre  la  sixicme  et  la  septiéme  rune  P<F^ ,  Krysing  a 
admis  dans  toutes  les  deux  copics  un  signe  de  distinction  tout-a- 
fait  distincl  qu'on  ne  trouve  point  aux  copics  faites  par  Paulli  et 
Gutacker,  mais  qui  a  cerlaincmcnt  élé  oublié  par  ces  dcrniers. 

La  premiere  des  runes  gravées  a  Irails  plus  déliés  å 
la  lin  de  l'inscription,  laquelle  Paulli  nous  représcnle  sous 
la  forme  d'un  1^  ordinaire,  a  élé  ligurée  comme  ^  par  Kry- 
sing dans  la  copie  faile  sur  la  corne  méme,  et  dans  la  copie 
fait  a  part  au-dossous  de  l'aulre,  elle  a  la  forme  tant  soit 
peu  différenle  d'un  T,  figure  du  resle  sous  laquelle  Gutacker 
nous  la  représente  dans  son  dessin  qui  n'est  vraisemblable- 
menl   qu'une  copie  de   celui   de   Krysing. 

Uemarquons  ici  en  outro  que  le  signe  de  distinction  placé 
immédiatement  devanl  celle  rune,  cst  au  dessin  de  Krysing 
forme  par  cinq  petites  lignes  circulaircs,  tarniis  qu'aux  trois 
autres  il  n'esl  forme  que  de  qualre  de  ces  lignes.  Cliez 
Gutacker  ces  signes  de  distinction  sont  formes  h  chaquc  cn- 
droit  a   l'aide  d'un   pareil   nombre  de  demi-cercics  ". 

Pour  la  loclure  de  l'inscription  on  a,  comme  nous 
l'avons  déjå   dit,    un   guide    excellent    dans    ralphabet    runique 


INSCRII'TION     DE     I-A     CORNE     U   OR. 


157 


qiii  a  élé  mis  en  guise  de  legende  sur  nnc  hractéate  en  or, 
déterrée  en  1774  pres  de  Vadsteua,  avec  la  représenlalion 
d'une  lete  couverte  d'un  casque  au-dcssiis  d'un  clicval  el  en 
face  de  la  léte  d'un  oiseaii.  Celle  bracléale  a  élé  reproduile 
h  l'Allas  de  Tarchéolugie  dn  Nord,  tab.  VI  n°  9'J.  Les 
runes  de  la  bracléale  onl  la  forme  renversée,  par  la  raison 
que  le  graveur  les  a  gravces  droiles  dans  son  coin,  de  sorle 
qu' elles  y   onl  élé   figurées  de   la   maniere  suivanle: 


rni'rRap--Hiiri.CT 


En  faisant  la  comparaison  de  ces  runes  avec  les  alpha- 
bels anglosaxons,  on  esl  parvenii  å  determiner  avec  surelé 
la  significalion  de  la  plupart  de  ces  runes.  Nous  y  avons 
pourtant  les  remarques  suivantes  å   faire: 

f:  a  élé  employé  comme  o  qui  répond  a  la  rune  nor- 
dique  désignée  par  une  des  figures  suivantes:  s|,  4^,  f;,  ou 
comme  a,  ii,  a,  a  =  å,  6,  ii  ayanl  aussi  la  valeur  de  la 
diplithongue  ^h  qui  parait  souvenl  dans  les  runes  ordinaires 
du  Nord.  Aprés  que  l'alphabet  romain  depuis  tant  de  siedes 
esl  mis  å  notre  disposition,  nous  sommes  encore  dans  nolre 
languc  danoise  moderne  a  un  lel  point  que  nous  écrivons  les 
voyelles  fermées  et  ouverles  par  le  méme  signe;  la  lellre  e 
sert  ainsi  ci  écrire  Ae«,  her  (h)  et  hed e^  mere  (é);  la  lellre  o 
entre  dans  les  mols  //o/r:,  nofjcii^  et  dans  Ao/J,  ator;  la  lellre 
O  designe  a  la  fois  la  voyeile  des  mols  liur  et  hoi  et  celle 
des  mols  hor  et  sod.  A  l'antiquité  on  a  aussi  élé  réduil 
a  se  lirer  d'afl'airc  tanl  bien  que  mal  par  l'alphabet  en  parlic 
plus  reslreint  dont  on  disposait  alors.  A  la  boucle  Irouvce 
å  Mimlingoie  en  Sélande  celle  rime  sert  a  marquer  6  i.  a  la 
pierre  runique  de  Snoldelev  en  Sélande  elle  s'emploie  égale- 
mcnl  comme   6   ou   a  -.      L'inscriplion    de    la    corne    d'or    esl 


'   Annaler  for  nordisk  Ol.lkyndifilicd   1R3G-1837  ii.  345,  lab.  VII 
Mém.  des  Anl.  du  Nord   183(i-183!J  p.   1G4.  ''    llufii,  Anii(|uiifs 

de  lOiieril,  monuments  riiiiofiraiiliiques  p.   180. 


158  INSCRIPTION     DE     I,A     CORNE     D   ()R. 

rédigée  h  l'aidc  do  la  méme  esperc  de  runes  que  nous  représen(e 
ralplial)el  de  la  hractéale,  mais  comme  celle-lå  ne  renferme 
pas  tonics  les  runes,  on  ne  saurail  determiner  avec  siireté 
si  elles  sont  toul-å-fail  contemporaines.  Dans  l'inscription 
de  la  corne  d'or  le  caractere  S(  sert  å  designer  ii  et  le  son 
d'y  qui  en  est  dérivé,  el  le  caractere  F  designe  o  ou  a;  le 
caractere  h  de  l'alphabel  a  été  cmployé  au  lieu  du  son  plus 
large  d'ii. 

Dans  les  alphabets  runiques  anglosaxons  le  caractere 
Y  a  été  cité  sous  la  denomination  de  eo7/t,  mais  la  valeur 
en  a  été  considérée  comme  incertaine.  Les  savanis  du  temps 
moderne  qui  onl  étudié  l'inscription  de  la  corne  d'or,  ont 
été  d'avis  qu'ellc  répondait  h  la  valeur  de  la  rune  de  la 
méme  forme  dans  l'alpliabet  ordinaire  des  runes  nordiques, 
c'est-å-dire  å  m.  Julius  Zacher  i,  qui  adopte  l'explication  de 
MiillenhofT,  s'exprime  en  ces  termes:  ^Jja  classification  des 
caracteres  de  la  corne  d'or  s'arrangeail  tres  facilement,  puis- 
que  la  valeur  en  est  connue  avec  pleine  srtreté  par  l'inscription 
déchiffrée.  Par  celle  raison  le  caractere  Y  fut  sans  aucune 
hésitalion  rapporté  å  la  denomination  de  mati  et  non  å  celle 
de  eolh  qui  est  encore  tout  incertaine,'"  II  faut  pourtant  y 
remarqucr  que  l'alphabel  des  bracléates  emploie  la  rune  or- 
dinaire de  M  pour  m,  el  que  le  son  d'un  ni  final  n'en  a  sans 
doute  pas  pu  differer  assez  pour  qif  on  fut  tenté  de  faire  choix 
d'un  caractere  particulicr.  A  cela  vient  encore  que  la  rune 
A  yr  qui  anciennemenl  fut  employée  pour  le  son  parliculier 
de  r  final,  el  qui  plus  tard,  pour  la  premiere  fois  pcut-élre 
au  9®  siécle,  remplaca  Fy,  a  souvenl  celle  forme  renversée, 
comme  on  le  voit  dans  le  codex  exonicnsis,  dans  les  alpha- 
bels des  runes  germaniques  -  el  méme  dans  les  monnaies  de 
Northumberland.  ^ 


'     Das    golhische    Aiphabct    Vulfilas    und    das    Rnnonaiphabet. 
Leipzis  1855  p.  21.  ^   Wilhelm  fiiimm,   Uber   deutsche   Hunen 

lab.  I,  IV.        =>  Archæologia,  London   1834,  vol.  XXV  pi.  XXXV. 


INSCRIPTION     DK     I,A     CORNE     DOR  150 

D.ins  la  pic-rrc  niniqiie  qiii  nous  n  élé  envoyée  dii 
Thelemark  el  que  Vod  conserve  a  Jægerspris  en  Sélande, 
nous  rcncontrons  également  celle  rune.  II  y  est  ainsi  å  lire: 
IXI'1)^-^'HF^^Y  que  je  prélends  qu'il  faul  inlerpréler:  Iwgi 
siin  rialZar,  Inge  fils  de  Hall.  Ce  génilif  du  noui  llallr 
s'explique  d'apres  pinsieurs  exemples  analogiies  que  nous  pré- 
senlent  les  génilifs  dalar,  lierjar,  salar,  Haraldar,  Sigurtiar  el 
encore  d'aulres  mols  ou  noms  dont  le  génilif  se  lermine  ordi- 
nairemenl  en  s.  Selon  celle  leclure  la  langue  esl  done  l'ancien 
nordique.  Dans  un  Irailé  lu  dans  l'avanl-derniére  seance 
annuelle  de  nolre  Sociélé,  M.  C.F.Wegener  a  prouvé  '  que 
celle  pierre  a  élé  découverle  en  Norvége  d'ou  elle  nous  est 
parvenue;  il  l'a  conslalé  avec  une  cerlitude  irrécusable,  de 
sorte  que  ceux  qui  en  onl  pu  avoir  quelque  doule,  y  pour- 
ront  alors  S'en   convaincre   pleinement. 

Comme  chacune  des  Irois  seclions  de  l'alphabct,  Freys 
ælt,  Ilagals  ælt  ol  Tyrs  ælt,  a  probablemenl  eu  Imil  runes, 
il  faut  admettre,  sans  en  douler,  qu'il  y  a  ou  qu'il  y  a  eu 
M  a   l'endroit  couverl  par  l'ansette. 

Je  nomme  l'alphabel  anglosaxon,  en  supposanl  que  les 
runes  diles  anglosaxonnes  qui  ont  été  employées  dans  la 
Grande-Bretagne,  tirent  leur  origine  des  runes  employées 
aulrefois   ici   dans   le   Nord. 

INSCRIPTION  DE  LA  CORNE  D'OR: 

n<HmrrxRt!T  i  nmfi'^n  i 

ECHLEV  OG  OSUR   IIULTInGOH 
HURNO  TVO   V1g1)U. 

Echlev  ak  Aslir  (Eyleifr  ok  Aslyr)  Ihltingar  luirna  Iva 
(tvo)   vigjiu. 

'   Annaler  for  nordisk  Oidkyndisilicd   1850  p.   182-84. 


IGO  INSCRIPTION     UE     LA     CORNE     d'oR. 

Les  Hollingut's  (llolstcinois)  Eclilcv  el  Aslyr  oiil  inilié 
ces  deux   cornes. 

M'^HM^P',  licHLEv,  réponti  au  nom  anglosaxon  licglaf  et 
å  l'islandais  Eyleifr  —  (en  anglosaxon:  igland,  eyland  ;  æcglea, 
ccglea  ,  campus  iiisularis)  ;  de  méme  le  mol  anglosaxon 
Ecg{je6w  répond  å  l'islandais  Ej{)j6tr.  Le  signe  de  dislinc- 
tion  apres  p*  doil  élre  regardé  comme  enlierement  sur,  el 
la  rune  suivante  de  P  doil  par  conséquent  faire  parlie  du 
mol  suivanl  PX,  og,  qui  répond  a  -fhK  ou  hK,  auk ,  uk, 
des  inscripUons  en   runes   ordinaires  nordiques. 

P^TlY,  OsTiR  ou  AsTiR,  esl  un  nom  propre  d'homme 
que  je  n'ai  Irouvé  ailieurs  ni  dans  les  anciens  livres  nor- 
diques ni  dans  les  inscriplions  en  runes,  mais  dans  la  com- 
position  il  esl  enlierement  analogue  å  Asdis ,  å  0{jindisa  ^, 
et  aux  noms  J>6rdis,  l>6rfri(ir,  liorålfr,  Bergjjorr,  Freygeir, 
Freysteinn,  Freygarår,  Jarnger()r,  Bryngerdr,  Åsgerdr^,  As- 
hildf"'.  A  la  formalion  de  ce  dernier  nom,  ainsi  qu'å  celle 
des  noms  Hildr,  Alfbildr,  Borghildr,  Brynhildr,  Gunnhildr, 
Hagnhildr,  Sæhildr,  l)6rliildr,  la  déesse  de  la  guerre  a  prélé 
son  nom,  tout  comme  le  dieu  de  la  guerre  a  prélé  le  sien 
au  nom  d'Aslir  ou  d'Aslyr  qu'on  rencontre  ici,  de  méme 
qu'a   celui  d'Angantyr. 

H^htlCFY,  Hyltingar,  habitants  de  FIull  ou  de  Hull. 
Bredsdorff  émet  i'opinion,  å  la(|uclle  plusieurs  onl  donné  ad- 
liésion,  que  ce  mol  designe  les  habitanis  de  Holstein,  cl 
Jacob  Grimm  reléve  encore  plus  distinclemenl  celle  explica- 
lion  (provenant  du  mol  gotbique  ^^Holtingos"  ou  de  l'ancien 
nordique  ^Jlyllingar")  comme  la  plus  jusle  ou  comme  celle 
conlrc  laquelle  il  n'y  aura  rien  a  dire.  II  y  a  ccrlainement 
plusieurs  endroils  en  Danemark  qui  onl  porlé  ou  qui  porlenl 
encore   le  nom  de  Holl    (de  hult^    signiliant    massil    de    bois, 


'  Liljcgrcii,  Rutiiiikunder,  Slocldiolm  1833,  n«  1005.  ''  Lilje- 
gren  I.  c.  nos  794^  1000.  •'  llversu  Moregr  bygi^isli,  cfz  Uafn, 
Ftirnaldar  Sogur  Noidrlanda  11  4. 


INSCRIPTION     DE     LA     CORNE     D  OR. 


161 


forel  épaisse,  sallus);  cepcndiint  a  cel  cndroil  ou  il  est 
qiiestion  d'un  Irésor  si  précieux,  il  ne  peut  gucre  élre 
queslion  d'iino  ville  inoins  cunsidérabic  ni  d'une  forme;  ces 
sortes  de  noms  de  pcuples  ou  d'habilanls  s'cinploienl  d'ail- 
leurs  å  designer  ordinairenient  les  habilanls  d'un  paysage  ou 
d'un  district,  d'une  ile  ou  d'unc  groupe  d'iles;  il  en  est  ainsi 
des  nriots:  Grænicndingar,  Borglirciingar,  Brciiivikingar,  Kat- 
nesingar  (de  Kalanes  en  Écosse) ,  Orkneyingar  (des  iles 
Orkneys).  La  proximilé  du  lieu  de  la  Irouvaille,  pres  de 
Hollselaland,  le  rend  tres  probable,  si  non  tout-å-fait  sur, 
CC  que  j'aimerais  bien  å  admetlre  avec  Jacob  Grimm,  que 
Ton  a  ici  en  vue  les  habilanis  de  ce  pays.  La  denomination 
de  Flyllingar  a  plus  lard  été  changée  par  les  habilanis  du 
Nord   en   celui  de   Hollsetar  qui   a  le  méme  sens. 

H^l^+f^,  HURNo  ou  HORXA  (comua)  est  regardé  comme 
l'accusatif  pluriel  de  horni,  mot  masculin  ^  de  la  méme  signi- 
ficalion  qiic  le  horn  aulrenienl  usité.  Les  mols  dérivés 
hyrna,   hyrndr,  hyrningr  confirmenl  l'écriture  de  hurna. 

Les  runes  finales  ont  été  gravées  å  trails  plus  faibles, 
par  la  raison  que  la  place  autour  du  bord  de  la  corne  n'y 
a  pu  suffire.  La  méme  raison  explique  pourquoi  le  graveur 
de  runes  a  du  employer  des  runes  liées  en  mode  d'abré- 
viation. 

Le  premier  de  ces  caractcrcs  runi(iucs  doil,  selon  toute 
probabilité,  élro  regardé  comme  désignant  'T  et  (>,  liés  de 
manicre  h  former  -i]^,  c'est-a-dire  f>  placé  ici  en  sens  in- 
verse; il   faut  par  conséquent   lire  ici: 

T^f^,  Tvo,  acc.  m.,  de  Iveir,  tvær,  Ivti,  Dans  les  in- 
scriplions  en  runes  nordiques  on  rencontre  plus  souvent  l'acc. 
m.  que  l'on  érrit  Th+  ou  th'l' '-',  et  dans  la  pierre  runiquc 
de   Viby   Runhull   en   Upland  ^    "1^:%  loh  ou   loa;  a   la   présente 


'    cfz  Sasia  af  IlroKi    konun;;i    (iaulrokssyni  c.  i?(),    Hafn ,    lorii- 
ald«r  Sofiur  Nor(\lan(ia  III   140.  ^   c.h  Liljcfirc^n,   Ruiuirkundci 

nos   1133^  o2(i,  Bb2.  ^   cfz  Hafii,   Anliquiics  do  l'Oiii-nl   p     ir.7. 

1850-1860.'  1 1 


162  INSCRIPTION     DE     LA     CORNE     D  OR. 

inscription  on  pourrait  aiissi  lire,  d'apres  Tune  des  copics 
T^P,  too  au  lien  de  Ivo.  Aprcs  ce  mot  il  n'y  a  aucun  signe 
de  distinction,  ou  si  un  tel  a  été  grave  tres  finement,  on 
ne  l'a  pas  remarqué,  de  maniere  qu'il  n'a  pas  été  reproduil 
dans  la  copie. 

MM)^,  viGflu,  3°  personne  pluriciie  de  vigja  {vigi, 
vigda,  vigt)',  le  graveur  de  runes  s'est  vu  force  d'abréger, 
autant  qu'il  lul  a  été  possibio,  l'expression  de  ce  qu'il  a 
voulu  dire:  l>MHf'  :  TF^F  :  P'IXI*)^,  Jjessa  två  vigj)u.  La  place 
ne  permeltait  pas  de  graver  les  deux  runes  XI*  séparémoni, 
ce  qui  explique  pourquoi  elles  ont  été  liées  en  un  seul  ca- 
ractcre  forme  de  X  et  de  t>.  Le  mot  est  å  lire  dans  la 
pierre  de  Glavendrup  en  Fionie  ^  :  por  vigi  })assi  runar! 
Que  Thor  bénisse  ces  runes!  Dans  l'ancienne  Edda '^  lo 
mot  est  employé  dans  la  signification  de  celebrer  un   mariagc 

1 

OU  de  donner  å  un  couple   la   bénédiction   nuptiale. 

11  n'est  pas  si  rare  de  rcncontrer  des  inscriplions  qui 
annoncent  la  consécration  de  certains  objets.  On  en  (rouve 
ainsi  dans  une  couronne  de  lamelles  d'or  fin  que  l'on  con- 
serve  au  Musée  de  Munich,  et  qui  ful  trouvée  en  1813  dans 
un  tombeau  pres  d'Armcnto,  village  de  la  Basilicate  au 
royaume  de  Naplcs.  De  pareilles  couronnes  furent  souvenl 
déposées  dans  les  tombeaux,  et  l'inscriplion  qu'on  lit  h  cclle-ci 
parait  dater  du  4°  siccle  avant  J.-C;  on  y  a  nommé  l'liomme 
qui  avait  consacré  la  couronne;  c'est  ainsi  que  nous  y  lisons: 
KPErøl2NI02  HØHKH  TON  :STHtI>ANON:  Krithonios 
consacra   la   couronne.  -^ 

Pour  prouver  encore  mieux  la  justesse  de  l'intcrprotn- 
lion,  et  pour  s'assurer  que    les    caract{;rcs    runiqucs  Y  et  M 


'   Rafn,  Antiquités  de  l'Orienlp.  193-94.       ^  J,ryms  liviSa  30,  Kdda 
Sæmundar  liins  fru5a  II   197.  ^   Celte  belle  couronne  charsée  de 

son  inscriplion  a  ('l(:  dessin(''('  dans  i'ouvra^c  de  J.Arnetli:  Die  an- 
lilicn  Gold-  iiiiil  SilbcrrnoiuMnfiite  des  K.  K.  Mini/.-  und  Antiluii- 
Cabinelles  in   Wien,  pi.  XIII  cfz  p.  41-42. 


INSCKIPTION     DE     LA     COR^E     D  OH. 


163 


onl  la  vjilciir  indiqiiéc-  df  r  final  cl  de  g|).  on  ruiivuic  a 
l'inscriplion  de  la  brailéale  liuiivée  a  Tiurkii  pres  de  Carls- 
ciuna'.  OU  un  lil:  t)IM?.tMRr\Ur  t!i-f>^rHF<hR.  +  M  .  . 
HMMXlFY<rk-HMfMXlirk  ■  •  •,   qn^-  j'intcrprele   ainsi:   f>6r   (veri) 

\)Xi   iiiiiur helgljar   (au   lieu   de   helgaJKir)   kuni 

mygl)iul...  Qu"a  Thor  ces  runes  (celles  qiii  viennent  d'clre 
cilées)  soienl  consacrées!  Cliacune  de  ces  douze  runes  a 
été  d'une  valeur  parliculiere  pour  le  propriétairc  de  raniii- 
lelle.  Les  mols  qiii  lerinincnt  i'inseription  sonl  difOciles  å 
expliquer:   mygj),  serait-ce  peut-élre  clemenlia? 

Les  deux  cornes  n'ont  pas  été  des  cors  de  musique, 
deslinés  å  en  sonner;  Tor  nc  se  prcte  pas  a  un  parcil  usage; 
ce  ne  sont  done  ni  des  cors  guerriers,  ni  des  cors  de  chasse. 
Toul  seml)!c  prouver  qu'eiles  oril  du  servir  de  cornes  a  boire, 
dont  i'orifice  inférieur  a  été  ferme  å  l'aide  d"tin  bouchon 
fait  de  buls  ou  tl'iine  aiilre  subslance  qui  s'est  perdue.  lilles 
onl  en  outre,  comme  nous  l'apprend  l'inscriplion,  eu  un 
usage  sacré   en   étant  des  vases  initiés   au  temple. 

On  voil  ainsi  par  la  dite  inscription  que  les  deux  IIol- 
lingucs  OU  Holsteinois  iichlev  et  Astir  ont  voué  les  deux 
cornes,  probablemenl  comme  des  joyaux  sacrés,  å  l'usage  des 
festins  de  sacriOccs  dans  le  temple  le  plus  proche.  Selon 
line  tradition  conservée  dans  les  environs  de  Gallehus,  il  y 
a  eu  dans  l'antiquilé  un  bois  sacré  renfermant  un  temple, 
probablemenl  au  méme  endroit  ou  se  trouvaient  les  cornes. 
II  y  a  done  eu  å  eet  endroit  un  temple  principal  dans  la 
partie  méridionale  de  la  peninsule,  et  les  Holsteinois  parais- 
senl  y  étre  venus  du  sud  participer  aux  feslins  de  sacrilice 
qu'on  y  a  celebres  aux  grandes  fétes  de  rannce.  Ce  temple 
a  pendant  un  lem|)S  postéricur  pu  élre  a|)|)elé  Galdrahns 
(dérivé  de  i/a/dr  ou  </a/,  canlique  cnchanteur)  d'ou  la  ville 
a   peut-étre  lire  son   nom. 


Alias  de  rarchéologie  du  Nord  lab.  Vi  n"   10«?. 

11* 


164  INSCRIPTION     DE     LA     CORNE     d'oR. 

On  se  rappelle  que  la  grande  idole  v;indalique  de  Svan- 
tevil, an  lempie  d'Arcone  dans  l'ilc  de  Rugen,  lenail  å  la  main 
droite  une  corne  ornée  de  diverses  especcs  de  mélal  qtie  le 
prétre  a  la  grande  féle  de  l'année  avait  l'habiUide  de  remplir 
d'hydromel  ou  de  vin.  '  Des  cornes  semblables  el  d'anlres 
vases  précicux  ofTerts  par  des  guerriers,  des  chefs  et  des 
bommes  riches,  onl  également  servi  d'ornements  aux  temples 
(Ao/)  de  l'antiquilé  des  Scandinaves,  ou  ils  onl  servi  h  la 
célébralion   des   feslins  de  sacriQce. 

Nos  anciennes  sagas  renferment  plusiciirs  rapports  sur 
celle  espece  de  festins  de  sacrifice  (blotveizlm-).  Snorre  iions 
raconte  ainsi  d'un  feslin  de  Thriindelag  qui  élait  présidé  par 
Sigurd  Lada-iarl  et  auquel  tous  les  paysans  prirenl  pari.  L'iarl 
avait  lui-méme  dans  celle  occasion  prélé  au  temple  les  vases 
dont  il  fallait  faire  usage.  Au  milieu  dti  sol  du  lempie  un 
feu  était  allumé  au-dessus  duquel  des  chaudrons  étaienl  sus- 
pendus,  et  quand  les  vases  å  boire  eurenl  élé  remplis,  il 
fallait  les  presenter  par-dessus  le  feu.  Celui  qui  présidait 
au  festin  devail  bénir  le  vase  rempli  et  lous  les  mels  du 
sacrifice.  D'abord  il  fallait  boire  en  l'honneur  d'Odin,  pour 
qu'il  donnål  au  roi  la  puissance  et  la  victoire;  ensuile  on 
porla  le  toast  de  Niurd  el  celui  de  Frey,  pour  faire  accorder 
une  bonne  année  et  les  bicnfaits  de  la  paix.  Plusicurs  avaient 
alors  l'usage  de  porter  un  toasl  å  leurs  amis  el  leurs 
parenis  décédés,  et  ce  loast  élait  celui  du  souvenir.  Le  roi 
Hakon  Adalsleinsfoslre  (lils  nourricier  d'Adalslein)  assista  å 
un  grand  feslin  de  sacrifice  qui  ful  célébré  a  Lade  (å  Hloi^um), 
et  quand  la  premiere  corne  eut  élé  remplie,  l'iarl  Sigurd  en 
paria  en  Finiliant  å  Odin,  aprés  quoi  il  rendit  raison  au  roi 
en  vidant  la  corne  {af  Jiurniiiu);  le  roi  accepla  la  corne  en 
y   laisant  le  signe  de   la   croix.     Quand  un   des  assisianis  de- 

'  Ini-'pns  in  æde  simulacrum  ....  in  dexlin  rornu  vario  me- 
lulli  genere  cxcullum  geslabal,  quod  saccrdos  sacrornni  ejus  pcrilus 
annuatini  inero  prorunderc  consueveral.     Saxo  I,  823-24. 


INSCRIPTION     DE     LA     CORNE     d'oR.  165 

inandait  pourquoi  le  roi  s'y  pril  ainsi,  cl  s'il  n'avail  pas  en- 
core  rinlentioii  d'aller  å  ToffrancJe,  l"iarl  répurulil:  le  roi  fait 
comme  font  lems  leux  qui  croienl  a  leur  force  et  a  leur 
puissance;  il  béiiil  done  sa  corne  en  la  vouanl  h  Thor,  et 
avant  d'y  boire,  il  y  lit  la  marqiie  dii  martoaii.  Par  la  re- 
lation on  voit  que  ce  fut  une  corne  dont  on  se  servait  dans 
celte  occasion   en   guise  de  vase  a  boire.  ^ 

Les  denx  figures  allachées  å  l'aide  de  rivcts  å  l'anneau 
supérieur  de  la  corne  d'or,  tout  juste  au-dessous  des  deux 
noms  de  l'inscription ,  représcntent  des  gucrriers  armés  de 
glaives  et  de  boucliers;  il  parait  hors  de  doule  que  ces  figu- 
res nous  représentcnt  Echlev  et  Astir  eux-mémes,  qui  ont 
ofTert  les  cornes  et  qui  les  a  vouées  å   l'usage  du   temple. 

L'identité  du  nom  d'EcHLEv  qu'on  lit  å  l'inscription  de 
la  corne  d'or,  avec  le  nom  d'EcGLAF  qui  parait  au  drapa  an- 
glosaxon  de  Beowulf-,  peul  élre  admise  avec  siireté.  Les 
recherches  poursuivies  constatent  l'opinion  émise  par  plusieurs 
savants,  selon  laquclle  ce  précieux  poeme  héroique  est  base 
sur  un  fond  historique,  et  que  les  personnes  y  mentionnées 
ont  vécu  ici  dans  le  Nord,  c'est-å-dirc  en  Danemark  et  en 
Suéde,  OU  ils  ont  exercé  des  exploits  mémorables.  Le  roi 
Hrodgar,  fils  de  Healfdene  et  frerc  de  Halga,  passe  pour  étre 
le  roi  Hroar,  fils  de  Halfdan  et  frére  de  Helge,  de  qui  la 
saga  de  Rolf  krake  nous  fait  mention,  et  Higelac  parait  étre 
Hugleik  (Hugleikr)  ^  dont  nous  parle  la  saga  des  Ynglingues,  et  le 
méme  å  qui  Grégoire  de  Tours  et  plusieurs  écrivains  francs 
donncnt  le  nom  de  Chochilacus.  Beowulf,  qui  est  le  heros 
du  poeme,  accompagna  Higelac  dans  l'expédition  qu'entreprit 
celui-ci    contre   les   Hetvares   (Chatuariens),    dont    on    place    la 


'   Ileimskrfnizla  I,    139-40,    143;    Foinmanna    Sogur  I,  35;    cf/ 
Finn  Mat-'tiusen,  Runamu  cl  les   runes,    p.  400-10.  ^    Le  imni 

d'Kylaf  se  renconlrc  encore  dans  plusieurs  documenls  de  la  periode 
anjilosaxonne,  cf/.  Citdex  Dipl.  aevi  Saxon.  op.  Joh.  RI.  Kernbie  1.  IV 
10^3,    1044.  ^    Fornaldar   Sogur   KorOilanda   I,   3-lG,    V3-L'8; 

Heimskringla  I,  30. 


1(>6  INSCRIPTION     DE     LA     CORNE     d'oR. 

[jalrie  entre  le  Hliin  et  la  Meiise.  Iligelac  périt  dans  le 
combal  (environ  i'an  515)  i,  mais  Beowulf  revint  dans  le 
Nord.  A  peine  ful-il  revenu  iii!'!!  eut  occasion  de  reprcndre 
les  armes.  II  coiiriit  au  secoiirs  de  Ilrodgar,  roi  des 
Scyldingues,  contre  Grendel,  qui  avait  assailli  le  chateau  du 
dernier,  et  en  avait  enlevé  et  massacré  une  partie  des  gens 
de  sa  cour.  Lorsque  Beowulf  arriva  au  chateau  de  Heort, 
l'orateur  (hi  roi  (l^yle,  probabiemcnt  slallari  ou  maréchal  de 
la  cour),  Iluiiferd,  fds  d'Ecghif,  iui  suscita  une  querelle  parce 
qu'il  ne  pouvait  soufTrir  qu'aucun  élre  sous  le  Ciel  gagnål 
plus  d'honneur  ou  de  puissance  qu'il  n'en  posscda  lui-inéme. 
Cependant  comme  Beowulf  iit  preuve  de  plus  de  courage  et 
d'inlrépidilé  pour  le  combat  qui  aurait  lieu,  Hunferd  Iui  préta, 
pour  s'en  servir  contre  son  adversaire,  les  armes  excellentes 
qu'il  possédait,  el  parmi  lesquelles  il  y  avail  une  cuirasse 
artislement  fabriquée  et  le  glaive  nommé  Hrunling  pourvu  d'une 
poignée  forte,  arme  précieuse  qui  avait  autrefois  fait  parlie 
des  trésors  anciens  légués  par  les  aieux.  Beowulf  détia  le 
roi  de  donner  å  Hunferd  un  aulre  glaivo  ilhislre  appartenant 
au  patrimoine  de  ses  ancétres,  tandis  que  lui-méme  il  se 
servirait  de  Hrunling.  '-^  Hunferd  se  repenlit  alors  des  paro- 
les orgueilleuses  qu'il  avait  adressées  pendant  l'orgie  å  Beo- 
wulf, el  chacun  des  Scyldingues  se  fiaient  encore  a  Iui.  per- 
suadés  qu'il  était  doué  d'un  grand  courage,  malgré  le  peu 
d'assislance  qu'il  avail  offort  a  ses  compatriotes  pendant  le 
combat.  Apres  que  Beowulf  eut  remportc  la  vicloire,  il 
pria   Hunferd  de  reprcndre   le   glaive   cl  de  porter  de  nouveau 


'    Gesta   rcpum   Francorum    c.    19;    cfz    Reo\\ii!f,    ed.    Thorpe, 
V.  4C98   sq. ,   5819    sq.  ^    v.   29[S   sq.      Ku    nienlioniianl    un 

plaive  que  IJeowulf  acquil  au  combat  ol  remit  ensiiile  a  Ilrodgar, 
roi  des  Danois,  il  est  dit  (v.  339li),  que  la  poignée  en  étail  de  i'or 
le  plus  pur,  et  qu'on  y  avait  expliqué  en  pals  de  runes  graves  loul 
droit,  a  Tusage  do  qni  cotte  prériciisc  arme  de  fer  a>ail  d'abord  élé 
fabriquée. 


INSCRIPTION     DE     LA     CORNE     d'oR,  1  G7 

celte  arme  précieusc  å  latnc  de  fer,  en  ajoiitanl  qiril  con- 
sidérait  son  cumpagnon  d'urmcs  comme  valeiireiix  et  intré- 
pide  au  combat. 

Lorsqii'on  examiiic  bien  la  base  historiqiie  de  cettc  épopée, 
il  sera  clair  qu"un  homme  menlionné  de  la  maniere  comme 
l'esl  llimferd  dans  son  rapport  avec  Becwuil  prince  des  Geates, 
et  occupant  iine  position  si  éievée  å  la  coiir  dii  roi  des  Da- 
nois,  malgré  son  pen  de  courage  el  méme  aprés  avoir  man- 
qiié  de  valcur  el  fait  défaul  de  (idéiité  envers  ses  compalrio- 
tes  en  leur  refusant  son  secours,  a  du  elre  d'une  famille  des 
plus  illustres  puisqn'il  a  pu,  dans  de  pareilles  circonslances, 
mainlenir  sa  position  el  sa  célébrilé.  II  y  a  done  assez  de 
probabilité  pour  admeltre  que  son  pere  Ecglaf  a  aussi  du 
élre  un  homme  de  puissance  el  de  ricliesse.  Dans  le 
poéme  Hunfcrd  esl  nicntionné  a  plusiciirs  reprises  comme 
jjfils  d'Ecglaf",  méme  sans  que  son  propre  nom  a  ces  en- 
droils  soil  ajoulé.  ' 

II  n'esl  guere  possible  de  ranger  les  faits  menlionnés 
au  poeme  dans  une  succession  de  temps  bien  précise.  La 
chule  de  Higelac  est  rapporlée  h  l'an  515,  el  comme  IJeo- 
wulf  élait  alors  son  compagnon  d' armes,  les  exploits  exercés 
par  ce  dernier  au  secours  du  roi  des  Danois  et  par  consé- 
quent  aussi  le  séjonr  de  Hunferd  a  la  cour  de  celui-ci,  doi- 
vent  élre  assignés  å  la  premiere  muilié  ou  au  premicr  quarl 
du  6®  siecle;  suivanl  celle  supposition  on  esl  en  droit  de 
rapporter  la  vie  d'Ecglaf  le  pere  å  la  derniere  moilié  du  5® 
siede.  Ecglaf  a  surement  élé  d'origine  danoise  et  chef  puis- 
sant  d'une  conlrée  habitée  par  des  Danois;  l'indulgence  avec 
laquelle  le  poele  anglosaxon  fait  menlion  de  son  lils  el  lui 
fait  des  élogcs  méme  aprcs  ses  preuves  de  manque  de  cou- 
rage, fait  supposcr  q»ril  a  apparlenu  h  sa  propre  famille  pa- 
ternelle. 


'    V.    1003-4.      Hunferd   Ecglafes   bcarn;    v.   1965,  ii935,   StiL'O 
seulement  sunu  (maga)  Ecglafesj  cf/  v.  <i333,  iJ!)80. 


168  INSCRIPTION     DE     LA     CORNE     DOR. 

Quaiit  å  l'idiome  de  l'inscription  de  la  corne  d'or,  il  pa- 
rait  qu'il  n'a  élé  ni  purcmcnt  ou  å  peu  pres  golhique  ni 
apparlenant  å  un  dialecle  germanique,  comme  quelques-uns 
l'ont  prétendu,  mais  qu'il  a  cté  tout-a-fait  la  méme  langue 
qiie  les  Islandais  ont  conservée  dans  l'Edda  et  les  Sagas  do 
notre  Scandinavie,  c'est-å-dire  purement  ancien  nordique,  ou, 
comme  l'idiome  des  habitanis  du  Nord  s'appelait  a  la  haute 
antiquilé,  donsk  tunga,  langue  danoise,  å  la  scule  exccption 
du  premier  nom,  qui  dépourvu  du  r  final,  marque  carac- 
téristique  du  nominatif,  appartient  au  dialecte  anglique  ou 
ancien  anglosaxon.  Ce  qui  en  est  encore  evident,  c'esl  que 
les  Holsteinois  de  méme  que  certainement  aussi  les  habilants 
de  la  contrée  oii  était  le  temple  principal,  et  ceux  de  toute 
la  péninsule,  å  l'exception  des  Frisons  et  probablement  du 
peuple  des  dislricts  méridionaux,  ont  å  cette  époque-lå  parlé 
danois,  ce  qui  s'accorde  tout-å-fait  avec  le  rapport  de  Snorre 
et  d'autres  écrivains  islandais,  lorsqu'ils  citent  expressément 
le  Saxland  au  nombre  des  pajs  oCi  régnait  l'ancienne  langue 
nordique. ' 

La  confronlation  de  l'inscriplion  de  la  corne  d'or  avec 
d'autres  inscriptions  de  la  méme  espoce  de  runes,  gravées 
dans  des  objots  d'antiquilé  trouvés  ici  dans  le  Nord,  dont 
l'époque  se  laissc  determiner  avec  un  assez  haut  degré  de 
cerlitude,  pourra  également  aider  h  dccouvrir  Tépoquc  h  la- 
quelle  cette  inscription  puisse  étrc  rapportée  avec  quelque 
probabilité.  Je  citerai  seulemenl  ici  la  grande  trouvaillc 
d'objels  d'or  déterrée  å  Broholm  en  Fionie,  dont  deux  brac- 
téatos  font  partie,  a  l'une  dosqiielles  une  inscription  runique 
de  la   méme  espece  a   cté  gravée.     Des  indices  incontestables 

'  Snorra  Edda  I  28-30:  ,,ok  urdu  l)essar  ættir  fjolmonnar,  at 
umb  Saxliiiul  ok  alll  |)a(\in  nm  iioriirhalfur  droiftiisk  s\&,  at  jjoiira 
tiinfin  Asiam.inna  var  eiiiin  liirifia  uin  oli  l)e.ssi  lond."  Cfz  Forn- 
iii.iniia  Scigur  XI  il'd;  Rafn,  Aniiquilcs  de  rOricnt,  iiitroduclidii 
p.  XIV-XV. 


INSCRIPTION     DE     LA     CORNE     DOR.  169 

prouvent  que  ces  deux  hractéales  noiis  présenlent  des  imi- 
tations de  monnaies  frappées  par  los  siiccesseurs  les  plus 
proclies  de  Conslanlin  le  grand,  c'cst-å-dire  des  monnaies 
du  milieu  du  4°  siecle.  Ces  objels,  et  spécialement  la  brac- 
téale  cilée  avec  son  inscription  runiqne,  ne  pourra  gucre 
étre  plus  jeune  que  la  derniere  moitié  du  5^  siecle,  de  inéme 
qu'elle  ne  pourra  pas  y  étre  antcricure,  ce  que  sembie  en- 
core  confirmer  la  coTncidence  des  mémes  ornemenls  frappés 
å  l'aide  d'un  coin  qu'on  Irouve  sur  les  divers  objets  de  Bro- 
holm, sur  une  garnilure  en  or  découverte  en  1839  pres  de 
Ruthsker  dans  Pile  de  Bornholm  avec  des  monnaies  byzan- 
tines  frappées  par  les  empereurs  Théodose  II,  Placide 
Valeiilinien,  Leon  I,  Procope  Anthémius,  Leon  II  el  Zénon, 
c'est-å-dire  de  l'espace  de  lemps  de  408  jusqu'å  l'an  491. 
Un  diadéme  en  or  trouvé  pres  de  Strarup  au  nord  du  Sles- 
vig avec  l'inscription  gravée  de  ^^^)^  ^,  LuJ)r  6,  m'a  paru  pro- 
venir  du  6®  siecle,  et  l'inscription  MhKli  X,  Doris  6  ou  l)6rir  6, 
dans  une  boucle  métallique  couverte  de  lamelles  d'argenl,  la- 
quelle  a  été  trouvée  a  llimlingoie  en  Sélande,  pourra  bien  daler 
d'unc  époque  encore  poslérieure.  '  L'examen  conlinué  et 
attenlif  de  ces  inscriplions  et  d'aulres  monumenls  de  Tanlicpiilé, 
h  coté  desquels  quclques-unes  en  onl  été  trouvées,  et  leur 
confrontalion  entre  elles  cunfirmeront  sans  doute  ce  que  j'ai 
déja  annonce  plus  haut  que  l'inscription  de  la  corne  d"or 
doit  étre   rapporlée  å  la  derniere   moilié  du  5®  siede. 

Tout  porte  a   croire  que  Echlev   et  Aslir  ^ ,    qui    ont    fait 
don    (le   joyaux    si   précieux   et  si    riches    au    lempie    principal 


'  Nordisli  Tidsskrift  fur  Oldk.  II,  p.  184-01',  tab.  I,  (ifj.  4-5. 
Atlas  de  {'archcolo^iit'  du  Nitrd,  lah.  1  ii"  G,  II;  Aiiiialcr  for  nordisk 
Oldkyndighed  183C-I837  p.  343-4G,  lab.  Vil  (ig.  10 h;  184^-1843 
p.   165,  tab.  VII  (iy.  69,  p.   167-71,   tab.   Vlli   (i:;.   1.  ^    Troincr 

des  traces  de  noms  de  ville  en  Ilolslein,  (pii  pourraient  étre  déri>f.s 
de  qiichpriin   des   noms    do   pcrsoiinos    lioltiii;:iii('iis   i|iii   rrjiiniil  dans 


170  INSCRIPTION     DE     LA     CORNE     d'or. 

(.hl  Jutland  méridional,  ont  élé  des  seigneiirs  richcs  et  puis- 
sanls.  Un  trésor  semblable  å  celiii  qu'ils  ont  ainsi  voué  au 
temple  serait  un  don  rare  et  précieux  k  tout  temps,  mais 
sui'tout  å  celui-la,  oii  l'or  élait  d'un  prix  si  élevé,  et  ou  un 
Iravail  si  exquis  n'élait  å  la  portée  que  des  hommes  tres 
riches  et  tres   haut  placés  dans  la  société. 

Si  l'on  est  d'accord  avec  moi  qu'il  y  ait  beaucoiip  de 
vraisemblance  å  admettre:  que  l'inscription  de  la  corne  d'or  et 
le  nommé  Echlev  dont  il  y  est  queslion,  sont  contemporains 
du  pere  du  compagnon  d'armes  de  Beowulf,  c'est-å-dire  du 
pere  de  Hunferd  qui  porlait  le  méme  nom  d'EccLAP,  on 
conviendra  aussi  qu'il  n'esl  guére  probable  qu'il  y  ait  eu  å 
un  seul  et  méme  temps  plusieurs  personnalilés  eminentes  du 
méme  nom,  de  sorte  qu'il  faut  admcltrc  que  c'est  un  seul 
el  méme  homme  dont  le  nom  parait  å  la  corne  d'or  å  colé 
de  celui  de  son  frére,  de  son  parent  ou  de  son  ami  Aslir, 
et  dans  le  poeme  héroique  anglosaxon,  oii  l'on  chante  les 
exploils  du  fils  avec  le  prince  des  Geates. 

Cet  Ecglaf  ou  Eyleif  a  done,  å  ce  qu'il  parait,  été  le 
chef  des  Danois  méridionaux,  des  Suå-Dene,  dont  il  esl 
queslion  dans  le  poeme,  et  qui  å  celte  époque,  c'esl-å-dire 
au  5®  siécle,  ont  habité   lo   Holstein. 

Copenhague,  le   16  avril   1857. 

rinscriplion  de  la  corne  d'or,  c'est  lå  un  essai  que  nous  pri^férerons 
de  ceder  å  MM  R.  de  Liliencron,  K.  Mulieiihoff  ou  å  queique  aulre 
de  nos  collaboraieurs  ullcmiinds  qui  connaissent  niieux  que  nous  les 
localilcs  du  duché  et  les  ancicns  nonis  de  lieu  ou  perdus  ou  alté- 
rés.  Un  lel  savanl  pourra  le  plus  facilcmcnl  découvrir  ou  le  plus 
suremenl  indiquer  loules  les  allusions  possibles  h  un  ancien  chateau 
d'Eclevesborg  ou  d'Eclevesthorp,  ou  h  une  seigneurie  de  l'aniiquilé 
qui  ait  pu  porter  le  nom  d'Oslirsgard  ou  d'Aslirholte  li  se  pour- 
rait  ainsi  que  plusieurs  des  villes  qui  porlonl  le  nom  de  llolling- 
s(ed,  eussent  tiré  icurs  nonis  de  Hollinfiues,  qui  ;1  une  époque  éloi- 
gnée  se  sont  élablis  hors  des  limiies  du  pays  liabité  par  des 
llolsteinuis.