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Full text of "Theologia dogmatica et moralis ad usum seminariorum"

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THEOLOGIA 


DOGMATICA  ET  MORALIS. 


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Propriile. 


LONS-LE-SAUNIER,  IMPRIMERIE  ET  LITHOGRAPHIE  DE  A.  RODERT. 


THEOLOGIA 

DOGMATICA  ET  MORALIS 

AD  USUM  SEMINARIORUM, 

AUCTORE 

J.J.FRAIGNIER 

S.  THEOLOGI^  PROFESSORE  IN  SEMINARIO  L^DONENSI 
(diobces.  san-claudiensis.) 


Opas  reYisum  et  auctum  k  Profcssoribus  ejusdem  Semioarii. 


DE  l4<M)I(i  THE0l40C;iCIS. 


IN  MAJORI  SEMI^ 

PARISIIS , 

APUD  J.  LECOFFRE  ET  SOCIOS  BIBLIOPOLAS, 

YiA  Yulg^  dicld  du  Vieux-Colombier,  29. 

MDCCCLIV. 


LOAN  STACK 


\ 


INTRODIJCTION. 

!  .       ■  v./ 

Le  bul  de   celle  introduction  est  de  pr^senter  une   analyse 

^       succinte  et  raisonn^e  de  la  Th^olo^e  que  nous  livrons  au  pu-  ' 

'        blic.  II  6tait  important,  ce  nous  semble ,  de  faire  ressortir  ce 

<\u\  caTact^rise  et  distingue  le  travail  de  1'auteur.  II  y  a  dans 

c^lte  th^logie,une  mani6redeproc6der,ungenre  d*exposition 

et  de  d^yeloppementqui  lui  imprimentuncachettou!  sp^cial  et 

'         quidemandent^^tre  6tudi68,si  Fon  veut  s'en  rendre  compte  et 

les  juger. 

Sans  donte  il  est  dans  la  th^ologie  une  partie  invariable  qui 
se  retronve  la  mtoe  chez  tous  les  auteurs ,  quelle  que  soit 
r^poque  oii  ils  6crivent,  r6cole  a  laquelle  ils  appartiennent. 
Ainsi  partout  le  mtoe  enseignement  sur  les  points  de  dogme 
ou  de  morale,  quand  ils  sont  clairement  contenus  dans  TEcri- 
ture  ott  la  Tradition,  quand  une  autorit^  doctrinale  dans  FE- 
glise  les  a  fix^s  inlkilliblement  ou  qu'il  est  intervenu  une  de 
ces  dteisions  mettant  fin  k  toute  controverse  ,  qnand  ils  sont 
rendus  ceTtains  par  Taccord  et  le  consentement  commun  des 
Docteurs  GathoViques;  partout  identit^  jusque  dans  les  termes, 
quand  pour  Texpression  du  dogme  certaines  formules  ont  et^ 
consacr^es  ou  arr^t^es  par  FEglise ;  partout  encore  reproduc- 
tion  des  mtoes  preuves  principales  que  fournissent  soit  Ja 
raison,  soit  rEcriture  et  la  Tradition,  soit  enfin  Fautorit^  de 
FEglise.  G*est  l^  le  terrain  mdmedelav6rit6,immuable  comme 
elle,  inaccessible  comme  elle  k  tout  progr6s ;  parce  que  le  pro- 
gr^s  suppose  Fimperfection.  Mais  Tesprit  d'autre  part  trouve 
I        largement  a  s'exercer  dans  la  mani^re  de  presenter  la  v6rU6 
et  d'en  montrer  le  d6veloppement,  de  faire  valoir  les  preuves 
qui  r^tablissent,  de  mettre  en  rapport  Texposition  et  la  d^fense 
de  la  doctrine  avec  les  besoins  et  les  id6es  de  T^poque.  La 
th^ologie  est  une  science:  et  dans  toute  science  rorganisation 
peut  ^tre  plus  ou  moins  une ,  plus  ou  moins  large  et  puissante ; 
la  m^thode  los^ique  et  natuplle  est  appliqn^e  avec  phis  ou 

607  ** 


molns  de  perfeciion  et  de  pers^v^pance ,  d'une  mani^rc  p\m 
oa  moins  compl^te ;  le»  d^veloppements  noos  pr^sentent  plas 
oa  moins  ee  tissa  serr6  et  Bubstaatlel  qai  fait  la  foree  ei  la 
beaui^  d'uii  ouvrage  classique.  Sous  ces  rapports  donc  une 
ih^ologie  classique  comporie  des  innovaiions  l^gitimes;  le 
ih^ologien,  dans  un  ouvrage  de  ce  genre,  devra  chercfaer  a 
r^aliser  le  moins  imparfaitement  possible  l'idtol  scientifique, 
iel  qu'il  Fa  con^u. 

Cesi  le  bui  qu'a  constammeni  poursuivi  rauieur,  pendant 
yingi  ann^s  d'une  vie  laborieuse  employ6es  exclusivemeni  4 
k  r^ude  ei  a  renseign^eni  de  la  ih^ologie.  II  nous  a  lai$s6 
dans  Fouwage  que  nous  poblions ,  le  fruii  de  ses  iravaux  et 
de  son  exp6rience  derenseignement.  Cesi  au  public  a  le.  juger ; 
rintroduciicm  doni  nous  le  faisons  pr^Mer  esi  pour  aider  le 
lecteurale  saisir  dans  son  ensemble^^  en  pto6trcr  la marche 
et  Forganisafion.  Nous  nous  attacherons  fid^lemeni  auxpa»  de 
rauieur,  nous  plaioant  aux  m^mes  poinis  de  vue  que  lui,  es- 
quissant  a  grands  iraiis  ses  id6es  principales ,  raisonnani  sa 
m^ihode,  saisissani  avani  iout  ce  qu'il  y  a  de  nenf  dans  son 
iravail;  ei  cela ,  pour  monirer  en  raccourci  son  ceavre  telle 
qu^elle  nous  apparaii. 


Uauieur  devaii  ioui  naiurellemeni  d^linir  d'abord  la  ih^o- 
logie;  indiquer  la  marcheasuivre  dans  T^iude  de  ceite  science, 
en  iracanilespremi^reseigrandes  lignes  du  plan  ih6ologlque. 

Qu'e8i-ce  donc  que  la  ih6ologie? 

EUe  se  d6finii  proprement :  la  sciencp  de  JHeu.  On  peul  la    . 
d6finir  aussi  avec  plusieurs  th6ologiens :  la  science  de  la  Reli- 
gion.  Ceiie  dernifere  d6finiiion  esi  celle  adopt^e  par  rauieur ; 
elle  se  pr6ie  mieux  k  la  division  ordinaire  ei  g6n6ralemeni 
suivie  de  la  ih6ologie  en  deux  pariies :  Dogme,  Morale. 

La  ih^ologie  d^finie,  il  faui  savoir  commeni  proc6der  pour 
r^iudier,  ei  d'apr6s  quel  ordre  en  disposer  les  matieres. 

Qn  veut,  en  th^ologie,  faire  la  science  de  la  Religion.  Mais 
qu*est-ce  qu'une  science  ?  Un  ensemhle  de  verites  deduites  de 
principes  et  naturellement  ordonn^s  entr'(flles.  Pour  constiiuer  1% 

la  theologie,  il  faut  donc  des  principcs  ei  des  principes  appli- 


III 


,v^ 


m^ 


eables  a  la  SGienoe  Ih^ologique;  il  fmi  dMuire  de  ces  prin« 
eipes  des  conclasionB^  rigouFeuses ;  ii  faut  ordonner  naturelle* 
ineiit  el  ies  prii»;ipes  et  les  conclusions.  Mais  oh  le  th^-* 
logien  puisera4-ildes  principes,  des  conclusions^  une  m^thode  ? 
II  a  ^videmment  besoin  de  connaitre  les  sources  qui  les  lui 
foumiront  et  d'en  constater  la  valeur,  s*il  veut  ^ever  T^difice 
thtologique  et  rasseoir  sur  des  bases  solides,  sll  veuile  cons-  1  iVi, 

trnire  d'une  mani^re  scientifique  et  compl6te.  U  devra  6tu-  f  i^!: 

dier  d'abord  lcs   soiH*ces  de  principes  en  theologie ,  exami-  i  f ' 

nant  si  les  sources  qui  fournissent  aux  autres  «ciences  leurs  ^4 

principes  en  fournissent  au^si  a  la  th^ologle ,  si  de  plus  la  th^ 
Jogie  en  a  de  sp6ciales  et  quelle  en  est  la  valeur;  il  s'assji- 
rera  ensuite  que,  pour  la  th6oiogie  comme  pour  les  autres  ;  H 

sciences ,  la  facult^  logique  peut  rigoureusement  de  principes  i  f;- 

pos6s,  deduire  des  conclusions,  et  la  facult^  m^thodique  or-  .:  !|^ 

donner  naturellement  soit  lesprincipes,  soit  les  conclusions.  i|  |!m% 

G*est,  ce  travail  achev^,  et  seulement  alors,  que  le  th^ologien  '%,:\JJ 

abordera  Fexposition  ikeologique.  | ,  !j 

La  th^ologie  doit  donc  se  diviser  en  deux  grandes  parttes  J  :^;; 

dont  lapremi^re  traiteiDe^  Lierix  m  Sources  theologiqtm; eila  ;";|.i 

seconde,  de  VEa^ition  tMohgique.  Telle  sera  aussi  la  divisioa  ^,  ^  ^ 

dc  ccite  introductioii. 


t€. 


^MV. 


PREMIERE  PARTIE.  || 

ANALYSE  I>ES  LIEUX  THjfiOLOGIQUES. 


Le  Trait6  des  Lieux  th6ologiques  a  pour  but,  comme  nous  i$^[ 

veoons  de  le  voir,  d'6tudier  les  difTferentes  sources  auxquelles  •'^lv 
le  th^ologien  doit  puiser  les  6l6ments  constitutifs  de  la  science 

(h6olog4que.  Or ,  puisqn'il  entre  dans  la  th^ologie  trois  ^le-  fi^ 


ii^- 


IV 


mcnts  bicn   dislincls :  des  Principes  ,  des  GonclusiOns  ,  une  ^ 
Methode ;  il  faut  trailer  successi vement  des  Spurces  de  Prindpes 

cntMologie,  de  la  source  des  ConclusionSf  de  la  $ource  dela  "'^ 

\                   Methode.—TeWe  esl  la  division  premi^re  de  ce  Trait6.  i 


.! 


lo  DES  SOURCES  DE  PRINCIPES. 

Les  Th6ologiens  en  ^numerent  dix,  dans  Tordre  suivant: 
lEcriture-Sainte  ,  la  Tradition  ,  la  Croyance  de  l'Eglise ,  le 
Concileg^6ral,  rAutorit6  du  Souverain  Pontife,  rAatoril^  col- 
lective  des  Pferes  et  des  Docteurs,  la  Raisonindividuelleinter- 
pr^tant  rEcriture  et  la  Tradition,  la  Raison  naturelle ,  TAuto- 
rit^  des  philosophes,  et  enfin  THistoire  humaine. 

L*auteur  ram^ne  ces  dix  sources  de  principes  aux  trois 
classes  suivantes:  sources  Naturelles — sources  Surnaturelles — 
sources  Mioctes,  c'est-a-dire  a  la  fois  naturelles  et  sumaturelles. 
Ce3  trois  dasses  comprennent  en  effetlesdix  sources  que  nous 
venons  d'6num^rer.  La  premifere  classe , «  sources  naturelles  »> 
comprend  ^videmment:  la  Raison  natnrelle,  rAutorit6  des 
philosophes  et  THistoire  humaine.  La  seconde  classe«source» 
surnaturelles  »  comprend :  TEcnture  et  la  Tradition,la  Croyance 
de  TEglise,  rAutorit^  doctrinale  des  Conciles  Gtoeraux  ei  du 
Souverain  Pontlfe .  Enfin  se  rangenl  sous  la  troisi^me  classe : 
l'£eriture  et  laTradition  interpr^t6e8,quand  elles  sontobscures, 
par  la  Raison  coUective  des  Peres  et  des  Docteurs,  Cette  troi- 
si6me  classe  est  justement  appel^e  «  sources  mixtes,  »  c'est- 
a-dire  a  la.fois  naturelles  et  sumaturelles;  puisqueco&courent 
a  la  former  d'une  part,  FEcriture  et  la  Tradition,61^mentssur- 
naturels ;  d'autre  part ,  la  Raison,  Individuelle  ou  CoUective 
non  assist^es  par  FEsprit  Saint,  ^l^ment  naturd.  L*auteur  a 
donc  pu  r^duire  aux  trois  classes  indiqu6es  les  dix  lieux  de 
principes  assign^s  par  les  th6ologiens. 

II  traite  en  premier  lieu  des  sources  naturelles  ou  de  la 
Kaison ,  puis  des  sources  sumaturelles  et  enfin  des  sources 
mixtes.  S'il  donne  k  la  raison  la  priorit^  de  place ,  c'est  que , 
dans  Tordre  de  science,  (par  opposition  a  Tordre  de  Foi)  re\is-< 


lence  et  la  valeur  des  soarces  surnatarelleft  repostnt  sar  lei 
principes  de  la  raisoD  ^  il  fallait,  logiquement,  traiter  d'abord 
des  soorces  nalurelles  ou  de  la  raison. 

Mausavant  d'aborder  avec  l'autear  les  diff(6rentes  sourcesde 
principes,  rendons  compte  de  la  m^thode  simple  et  uniforme 
qiie  nous  hii  verrons  saivre  en  traitant  dediacane  d'eiles.  L*aa- 
toir,  one  fois  lath^se  donn^,  saisit  d'abord  ia  question  gdu^- 
rale  qni  domine  toate  sa  mati^re,  celie  qui  loi  paratt  le  plus  en 
rapporl  avec  le  bat  du  Trait^.  Gette  qaestion,'  il  la  pose  dans 
loate  son  ^tendae,  l'analyse,  la  sous-divise  en  autant  de  sous* 
qnestioas  qu'elle  renferme  de  parties  essentielies ,  de  points 
de  yoe  distincts.  Gliaque  sous-question  est  ensuite  reprise; 
«cHimisea  !a  m6me  analyse  que  la  question  premi^re,  elle 
amtoe  dle^mtoe  des  sous  -  d6veloppements,  lesquels  k  lenr 
tonr  en  engendr^t  d^autres,  et  ainsi  de  suite,  jusqu'^  ce  que 
la  s^rie  des  questions  k  traiter  soit  ^puis^e. 

Appliquons  ces  id^es  a  une  des  soutces  de  principes ,  la 

raison,  par  exemple.  On  veut  ^iudier  la  raison  comme  sourco 

de  principes  en  tfa6ologie;  or,  ^videmment,  la  <^estion  g6n^ 

rale,  celle  qui.  domine  la  mati^e  et  renferme  tout  en  soi,  esf 

celle-ci:  La  raison  est-elle  source  de  principes  en  th6ologie? 

Soumettonseette  quesiion  aFanalyse  indiqu6e,nous  Irouverons 

ipi^eWe  Tcvient  naturellement  aux  deux  suivantes  qu'elle  porte 

visiblemeiii  en  elle :  la  raison  est-elle  souree  de  principes ; 

est-elle  source  de  principes  en  th6ologie ;  en  d'autres  termes : 

la  raison  (onnut-eUe  en  g6n6ral  des  principes ;  ces  principes 

sont-iJs  applicables  k  la  th^ologie,  dans  quelle  ^tendue  et  dans 

qttelles  limites ;  derniere  question  qui  peut  Hre  remplac6e  par 

celleH^i:  la  raison  a-t-elle  des  fonctions  en  th^ologie  et  les- 

qoelles.  Si  maintenant  nous  reprenons  la  premifere  question : 

«  la  raison  foumit-elle  des  principes,  »  elle  ^quiraut  k  celle- 

ci :  fournit-elle  des  v6ril6s  marqu6es  k  tous  les  caractferes  du 

principe?Or,  un  principe  etant :  une  verit6  premifere,  certaine 

H^nde,  demander  si  la  raison  fournit  des  principes,  c^esl 

done  demander  si  elle  fournit  des  v6rit6s  premiferes,  cerfaines, 

ftoondes ;  et  ainsi  nous  arrivons  k  trois  nouvelles  questions  de 

sous-d6veloppemen(,  etc. 


VI 

CeHe  marche  etant  logique ,  en  rapport  avec  lc  Trail6 ,  cC 
bas^  sur  la  nature  Hitoe  des  queslions,  elle  devait  Atre  appli- 
qa6ea  toutes  lessources  deprincipes.Aussi  verrods-nousrau- 
(eur  se  poser  constamment  sur  chacune  d'ellesles  deux  m^mes 
questions  priBcipales:  telle  souree  indiqu6c  foumit-elle  fAel- 
lementdes  prineipes;  a-t-ell6  des  fonctions  en  th^ologieet  les- 
qvelles?  £t  toujonrs  ces  deuxmSmes  questions  am^aefont  na- 
turellement  le  developpement  successif  et  r^gulier  de  toute  la 
mati^re  k  6tudier. 


I.  DES  SOURCES  NATURELLES. 

La  raison,  soit  individuelle ,  soit  colleciive,  fournit-elle  des 
principes?~-A-t'elle  des  fonctions  en  tJi^ologie  et  lesqmlles  ? 

Les  sources  natureiies  ne  sont  autre  chose  que  la  raison; 
ct  sur  la  raison  Tauteur  devait ,  d'apr^s  nos  pr6cMentes  ob- 
servations,  se  poser  ies  deux  questions  indiqu6es  au  pr^sent 
litre. 

La  premi^re,  pourra-t-on  dire,  est  superflue  dans  un  cours 
de  th6ologie.  Nous  convenons  qu'il  appartient  proprement  a  la 
philosophie  de  discuter  et  d'6tablir  la  valeur  de  laraison:  mais 
comme  la  seconde  question  « laraisona-t-elle  des  fonctions  en 
theologie»  est  6videmment  du  ressort  de  la  theologie;  comme 
elle  suppose  la  solution  de  la  premi^re,  et  que  rauteur,  pour 
bien  latraiter,  abesoin  de  rappelersouventlesdonnee^philo- 
sophiques  sur  la  certitude  de  nos  facult6s,  ce  Trait^  desLieux 
th^ologiques  presente  un  r6sum6  substantiel  des  preuves  prin- 
cipales  qui  ^blissent  les  titres  de  la  raison. 

La  raison,  telle  qu'on  rentend  ici,  est  prise  dans  son  accep- 
tion  la  plus  etendue:  elle  comprend  Tensepible  des  facultes 
naturelles  qui  fournissent  a  rhomme  des  principes.  L'auleur 
enum^re  et  classe  ces  facultes  de  la  maniere  suivante  : 

Les  facult^s.sont  des  moyens  qu'a  rhomme  de  connaitre  la 
verit6;  elles  sont  diverses,  selon  Tobjet  sp^cial  de  connaissances 
auquel  elles  se  rapportent.  Or ,  rhomme  pcut  connaitre  des 
faits,  ou  v^rit^s  parliculieres,  des  lois  ou   veriles  geiieralcs. 


VII 

Les  faiis  sont:  iniernes,  pr^ents  ou  pass^s;  externes.  II  coii' 

naft:  les  faits  iittemes  presents ,  par  la  conscienee;  les  faits 

interms  passes,  par  la  memoiret  les  faits  exiernes,  par  la  per- 

ception  des  sens, Les  verit^s  g^n^rales  ou  iois  sont  elles-m6mesr 

verites  g^n^ales  nan  ahsolues ,  oa  lois  de  la  nature ;  'CMtes 

gen^rales  ahsolues»  L'homme  perQoit  les  premieres,  au  moyen 

de  la  raism  inductive;  les  secondes,  par  la  raison  proprement 

dite.  Tel   est  l*ensemble  des   tacult^s  individuelles  qui  four- 

nissent  a  rhomme  des  {^rincipes.  Mais,  m^me  dans  Tordrenatu- 

rd,  Vhomme  ne  peut  pas  toujours  atteindre  Itii  scul  la  Y6ril6  ; 

et  Telativemeht  aux  faits  ou  v^rit^s  dont  il  acquiert  la  certi- 

tade  par  ses   facult^s  individuelles ,   souvent  le  temoignage 

d'aatres  raisons   sert  k  confirmer  ses   donn^es  individuetles 

quoique  d^ja  suflisamment  si&res.  De  la  une  seconde  classe  de 

moyens  de  connatssance :  la  raisoneollective.  Elle  prend  le  nom 

de  timmgnagehistorique,  ou  de  timoignage  doctrinal^lon  qne 

par  son  moyen  on  obtient  la  certitude  sur  un  fait  historique, 

ott  la  v^rit^  sur  un  point  de  doctrine. 

'    Tel  est  Tensemble  des  !acult6s  naturelles  qui  fournissent  a 

rhomme  des  principes;  elles  sont  rang^es,  on  le  voit,  sous  ces 

deuY  tittes :  tUxis&n  Individmlle,  Rmson  Collective,  Cest  sur  cha- 

cune  de  ces  deux  raiisons  qa'est  successivement  pos^e  la  pte- 

mi^eqaesUoh  ar^soudre: « la  raisonfournit-elledespriHcipes? 

FTemitsremeut  donc  la  raison  individueUe  foumit-elle  des 

prkicipes? 

Un  principe  esi:  une  verit^  premiere ,  certaine,  fSconde.  Cette 
question,  ffJaraisonindividuelleest-ellesourcedeprineipes,»  ou, 
«  foumit-eHe  des  principeS).»  revient  doifc  aux  trois  suivantes : 
foumit-eUe.  desv^it^premieres?—lesverit^s  premieres  fournies 
par  elle  sont-elles  certaims?--  sont-elles  fecondes? 

ta  raison  individuelle  fournil-elle  des  v6rit^  premieres?. 
11  est  eertain  qu^elle  fournit  des  v^rit^s  premi^res ,  quand 
ellea  M6  d^vetopp^  par  reducation.  Qu'est-ce  en  effetqu^u^e 
v6ril6  premifere?  Une  v6rit6  per^ue  par  voie  de  t^moignage  cl 
non  par  voie  d'argumentation,  de  conclusion.  Or,  en  prenant 
chacune  des  faeult^s  dislinctes  qui  composent  la  raison  indi- 
viduelle,  il  est  facile  de  montrer  que  les  v^rites  fournies  par  elles 
sont  pcr^ues  de  la  sorte.— II  est  controvcrsc  si;  pour  scdcvc- 


Vlll 

iopper,  la  raison  a  besoin  de  rMucation  et  finalemeBt  de  la 
r^v^lation?  L'affimiative  est  sommairement  d^montrto. 

Les  v6rit6s  premi^res  fourities  par  les  facall6s  individaelles 
sont-elles  objectivement  certaines? 

£lles  le  sont,  pos6es  cerlaines  conditions.  La  proposition  a 
besoin  d'^tre  d^montr^e  et  expliqa^e.L'aatear  la  d^montre  en 
r^omant  les  principales  preuves  dephilosopliieqai  ^tablissent 
la  certitade  des  donn^es  de  nos  fiaicalt^s,  et  en  r^pondant  aax 
objeotions  des  sceptiques  les  plus  r^ents. — ^L^explicfl^ion  con- 
siste  a  assigner  les  conditions  requises,  pour  que  les  donn^es 
des  facuU^  individaelles  puissent  6tre  jug^s  certaines. 

Les  v^rit6s  premitoes  foornies  par  les  facult^s  individuelles 
sont-elles  f^condes ,  .c'est-&*dire,  produisent-elles  des  v6rite» 
secondes? 

L^auteur  d^montre  rafiirmative  en  indiquant  i  grands  traits, 
commeni  rintelligence  eii  possession  de  ces  v6rit6s  prmni^res 
peut,  dans  les  limites  assign6es  k  la  raison  humaine ,  acqn6rir  ,^ 

la  science  g^n6rale,  c'est-^-dire  la  science  des  ^tres  et  de  leurs  t^ 

rapports.  II  est  donc  prouv6  d^jk   que  la  raison  individuelle  ^ 

fournit  des  principes. 

La  raison  coUective  aussi  fournit^ile  des  principes? 

LVuteur  d6montre  raflirmative,  en  passant  par  les  mtoes 
s<ms-qttestions  que  ponr  la  raison  individuelle.  Gomme  la 
marche  n'est  point  diff(6rente,  il  est  inuttle  de  resqaisser  ici. 

De  cette  thfese  sur  la  raison  naturelle,  individuelle  et  collec- 
tive,  suit,  par  voie  de  corollaire ,  lerejet  de  tous  les  syst&mes 
qui  attaquent  la  valeur  soit  de  Tensemble ,  soit  de  quelques- 
nnes  seulement  des  Tacult^s  de  Thomme.  L'auteur  les  r^fute 
de  ptns  par  des  raisons  speciales  propres  k  chacun.  li  passe 
donc  rapidement  en  revue  les  diff6rents  systtaies :  etceux  qui 
nient  toute  certitude ;  et  ceux  qui  rejetteht  la  raison  indivi- 
duelle,  tout  en  conservant  la  raison  collective ;  et  enfin  ceux 
qui,  s^attaquant  a  la  raison  eollective,  reconnaissent  encore  la 
valeur  de  rensemble  ou  du  moins  de  la  plupart  des  facult^si 
de  la  raison  individuelle. 

La  valeur  de  la  raison  comme  source  de  principes  ^lant  ainsL 
ronstatee,  i1  res(e  a  ri^soudre  la  denxieme  question : 


IX 

La  faison  a-t-elle  des  fonctions  en  theologieel  lesquelles? 

Gette  quesUon  n'est  pas  moins  importantequelapr6c6dente. 
II  faat  faire  ta  l^gitime  part  de  la  raison,  ne  point  la  d^primer 
u^ostement  en  d^larant  qu'elie  est  inhabile  k  rien  ^tablir, 
comme  aussi  ne  point  exagerer  le  r6Ie  et  rimportance  du  con- 
cours  qn'elle  nous  pr^te. 

L'a«teur,  poard6terminerles  fonctions  de  laraison  cn  theo- 
lo^e,  se  pose  et  r^sout  les  trois  questions  suivantes  : 

La  raison  naturelle,  individuelle  et  coUective,  a-t-elle  d^cou- 
veci  ou  peut-elle  d^uvrir  les  v6rites  religienses?Non.  — Le 
(^moignage  de  la  raison  collective  peut-il  prouver  rexistence 
de  iaReHgion  et  la  raison  individueile  peut-elle  recueillir  certai- 
nement  ce  t6moignage?Oui. — Laconnaissance  des  v^rit^s  reli- 
gieoses  une  fois  foumie  par  la  r^v^lation ,  la  raison  peut-elle, 
par  ses  propires  principes,  d^montrer  ces  v6rit6s  religieuses  et 
lesquelles?  Elle  en  d^montre  quelques-unes  immMiatement  y 
en  elles-mdmes.  Elle  peut  les  prouver  toates  m^diatemeut : 
poarcela,  elle  ^tablit,  k  raidedesesseulsprincipeslavaleurde 
rEcriture  et  de  la  Tradition,  TAutorit^  doctrinale  de  TEglise; 
alors  elle  est  en  droit  de  conclure  rigoureusement,  par  voie 
de  corollaire,  la  v^rit^  de  toul  ce  qui  est  contenu  clairement 
dans  VEcriture  ou  laTradition,de  tout  ce.qui  estcnseign^  par 

V¥.§\ise. 

Ces  trois  quesUons  trait^es;  il  r^fute  sdt  par  voie  de  corol- 
/aire,  soii  par  des  raisons  sp6ciales,  et  ceux  qui  nient  que  les  ^|: 

v6rit6s  reljgieuses  puissent  (6tre  d^montr^es  par  la  raison ,  et  !.!] 

ceux  qui  soutiennent  qu'elles  ne  peuvent  6tre  ^tablies  que  par  |in| 

leconsentementcommun;  enfin  les  Hermesiens,d'apr^s  lesquels  ^\ 

le  thtologien  doit  se  placer  d'abord  dans  le  doute  universel ,  !il' 

puis  prouver  une  a  une  les  v^rit^  religieuses  au  moyen  dela  |; 

seule  raison  pratique.  -jl 

IL  DES  SOUKCES  SURNATURELLES.  if 

■  -  m 

Jttsqu'ici,  Vauteur  a  constate  la  valeur  de  la  raison  comme  j>i 

source  de   principes  et  montr6  comment  elle  s'applique  a  la  t^; 

scicnce  theologique.  Mais  au-dessus  de  la  raison  ,  par  de  la 


celle  sph^re  naturelle  dld^es ,  ii'y  aurail-il  pas  une  lumi^re 
sup^rieure ,  un  enseignement  surnaturel  de  Dieu  i  I^homme 
dans  lequel  nous  devions  puiser  les  v^rit^s  religieuses  ?  L'EgUse 
catholique  nous  r^pond  que  Dieu,  A  trois  reprises  soknnellea , 
enseigna  sumaturellement  Fhumanit^  y  imposant  des  dogmes 
et  promulguant  des  lois;  que ,  voulant  conserver  a  tous  Iqs 
Ages  cet  enseignement  religieux  sumatiirel,  il  Ta  confl^  k 
rEcrilure  et  a  la  Tradition;  que,  pour  TEpoque  Chr^tienne  , 
Dieu  a  ^tabli  TEglise,  gardienne  lid^le ,  interprisie  infoillible 
de  TEcriture  et  de  la  Tradition.  L'Ecriture  et  la  Traditioa 
deviennent  ainsi,  quand  cllessontclaires  et^videntespar  elles* 
m^mes  ou  que  rEglise  les  interpr^te,  une  v6ritable  source  de 
principes  sumalurels  ,  de  principes  r^v^^s. 

Telles  soni  donc ,  pour  le  th^criogien  ,  les  sourcea  sarnatii- 
relles  de  principes  dont  ii  doit  successivement  d6montrer  la. 
valeur :  VEcriture  et  la  Traditian ;—  Le$  Mayens  sumaiureU 
instituds  de  JHeu  paur  rec<mnaUre»  cansarver,  inteq^^Ur  et 
expliquer  VEcriture  et  la  Traditian. 

lo  DE  L^ECRITIIRE  ET  DE  LA  TRADITION. 

pRBmfcBs  QuesTioN:  VEcriture  et  la  Tradition  iont-elles 
sources  de  prindpes  sumatureU  ou  r^vSles,  ce  qui  remnt  aux 
questions  suivantes:  Eociste-t-il  une  ou  pltisieurs  rMlations? 
Ces  retelations  sont-elles  eontenues  dans  VEcriture  et  la  Tra- 
ditUm?  VEcriture  et  la  Tradition  foumissent-elles^  par  cela 
m^mey  des  principes^^DEXJx^MEQJTEsnovi  VEcritureetlaTra~ 
dition  ont-elles  des  fonctions  en  theologie  et  lesqueUes? 

L^auteur,  toujours  cons6quent  et  uniforme  dans  sa  marche  y 
se  pose,  sur  rEcriture  et  la  Tradition,  les  deux  quesiions  prin- 
cipales  analogues  k  celles  qu'il  a  r^solues  sur  les  auires  sources 
de  prihcipes:  L'£criture  et  la  Tradition  soni-elles  sources  de 
principes  sumaturpls  ou  r6v6168?— Ont-elles  des  fonctions  en 
(h^ologie  ei  lesquelles? 

L'Ecriiure  el  la  Tradition  sonl-elles  sources  de  principes 
stirnatnrels  ou  rev^I^s? 


4 


-•,6 


(*.^ 


XI 

Si  nom  sniHysons  eette  question,  nous  verrons  qu'elle  ccfm- 
prend  les  trois  sous-ques^ons  suivantes  et  dans  cet  ordrc  lo- 
giqae:  Existe-t-il  uneou  plusieurs  r6v61ations?— La  r^V^lation 
est-eile  conlenue  dans  rEcritnre  et  la  Tradition?— L*Ecriture 
et  la  Tradition,  par  cela  qu*elles  ct>ntiennent  la  r6v61ation, 
foumissent-elles  des  principe»? 

Existe-t-il  one  oa  plusieurs  r6vdlations  ?  ;i;i 

La  r^>onse  k  cette  question  est  ainsi  formnlee:  Dieu  a  suc- 
tessivement  r6v^^  aux  homnres  les  trois  Religions,  Ptimitive , 
Mosatqoe  et€faretieiine;  en  dehors  de  ces  trois  Religions, au-  ii 

caneautre  n'a  6t6  et  ne  sera  divinment  r6y^l^e. 

TOh  est  la  th^se  a  ^tablir  sar  Texistence  de  la  r6V6Iation, 
£Ile  reBferme  ^videmment  elnq  propositions :  La  Re^igion  Pri- 
mitive  a  ^  divinement  r^v616e ;  —  la  Rdigion  Mosafquea  6te 
^viaesient  r6v61^e ;— la  RBligion  Chr6tienne  a  6t6  divinement 
r6v^to;  — ^  aacaneantre*  Religion  n'a  Hh  divinement  r6v616et 
— aucune  ao^  Reli^on  ne  sera  r^v61^e  aux  hommes  dans  la  ^1\^ 

suite  des  temps.  .|f: 

Mais  poar  ^tablir  qn-une  rdigion  est  r^v^l^e  et  que  telle  *  IJ 

aatre  ne  Fest  pas,  le  th66logien  a  besoin  de  connattre  la  nature  ,;  C  ^ 

de  la  r^61ation,  de  savoir  les  marques  ou  signes  auxquels  on  -ii 

Tecomiail  qa*ane  doctrine  est  certainement  r6v6l6e  ou  non  r6-  -  |;j 

vfe\fee;  ei,  conime  le  doute  et  la  n^gation  sont  all6s  jusqu^a  i|  j 

attaquer  la  posBM\it6  m^me  de  la  r6v^lation,  il  doit  de  plus 
d^montrer  eette  possibilit^  conlre  fes  incr^ules.  Be  \k  les 
notions  pr^liminaires  saivantes :  De  la  natare  de  la  r6v6Iation, 
—  de  sa  possibflit^,  ^  de  ses  marques. 

Qtt'es(-ce  que  la  r6v61ation?  Une  manifestattoh  samaturelle 
de  dogmes  et  de  lois  taitepar  Died  a  Thomme.  Or,  cette  mani-* 
festation  est  possible.  Diett  peat  faire  connaitre  sarnaturelle- 
nient  k  rhomme  et  des  dograes  ef  des  lois:  des  dogmes  au* 
dessus  de  la  raison  humaine,  aassi  bien  qoe  des  v^rit^s  k  sa 
port6e;  des  lois  positives,  aussi  bien  qtte  les  lois  naturelles^  i|; 

L'aatear  le  proavo  d'abord  directement ,  pais  indirectement ,  !  J( 

c*est-a-dire,  en  r^utant  les  objections  principales  des  adver-  «•! 

saires^  'j 

Mais  cjette  r^v^lation,  qui  estdemontr^e  possible,  dot t  avoir  ^^ 

des  signes  aaxqaels  on  la  reconnaisse,  desmarqaesou  preiives  j^, 


1 


41 


Xlf 

qui  pemettent  d'en  canstater  sArementfexititeiieeet  lar^alite* 
Quelles  sont  cesmarques,  ces  preuves?— L'origioediv4aed'une 
doclrine  est  un  fait,  et  tout  fait  a  besoin  d'un  t.^moignage  sur 
lequel  il  repose.  Or,  la  divinit^  d*une  doctrine  peut  6tre  prou- 
v^e:  par  le  t^moignage  divin,  —  par  un  t^molgnage  iraDMiia, 
—  par  le  t^moignagede  la  doctrine  eile-m^me. 

Gonstituent  le  t^moignage  divin ,  les  Prophetiea  et  ies  Mi- 
racles.  Lapropji^tie  est  une  pr^diotion  certaine  4'^vto0iiients 
futurs,  dont  ia  pr^vision  est  au-dessus  des  forees  d'une  kitel- 
ligence  cr^^ ;  le  miracle  est  un  fait  sensible  ddrogeanl ,  dan» 
un  cas  particttlier ,  ^rordre  accoutum^  de  la  aalure  el  qui  exe^e 
la  capaciti  d'une  puissance  cr6^.  Quand  celui  qui  pr6senUs  une 
doctrine  au  monde,  comme  ^man^e  imm^diatement  de  Di.eo, 
l'appuie  sur  des  propli^ties  et  sur  des  miraeles,  c'est  done 
Dieu  lui-m^me  qui  le  Cait  partidper  un  inslant  k  son  (teini- 
Science ,  k  sa  Toute-Puissance ,  afin  qu'il  pqisse  donn^  aux 
hommes  une  garantie  divine  de  sa  parole ;  Dieu  t^moigae  im- 
plicitement  en  faveur  de  rorigine  divine  de  ceHe  doflriaa, 
et  ainsi  il  est  vrai  de  dire  que  la  proph^tie  et  le.mira^  t^- 
moignent  divinement  de  renistence  d'une  r^v^latioo.— L>hi- 
teur  traile  successivement  de  la  prophetie  ot  du  jpunicJe. 
Apr^sles  avoir  clalrement  deOnis,  il  en  monlre,  eontre  les  in- 
cr^dules,  la  possibilit6  et  la  force  probative;  pose  les  condVtions 
requises  pourquHls  aient  force  probative,  et  termine  en  refu^nt 
les  objecUons  que  font  les  adversaires  soitcontre  la  possibilite, . 
soit  contre  la  force  probative  des  miracles  et  des  prophelies. 

Yoil^  pour  le  t^moignage  divin.  L'auteur  indique  ensuilc 
comment  le  t^moignage  humain,  individuel  et  coUectif,  peut 
tester  aussi  en  faveur  d'une  r6v61ation. 

Mais  il  est  un  troisi^me  genre  de  tdmoignage :  celui  de  la 
doctrine.  Une  doctrine  peut  pr^senter  des  caracteres  de  supe- 
riorit^  tels,  qu'ils  d^notent  certainement  une  origine  divine ; 
ainsieUenousapparaitramarqu6e  dusceaude  rintelligenee  in- 
finie  et,  par  coiisj6quent ,  temoignera  elle-m^e  qu'elle  est 
rev^l^e.— De  plus,toute  doctrine  religieuse  roanifesieunecer^ 
tainc  force :  force  d'action  ,  force  de  conservation.  Dieo  peui 
^lever  cette  force  a  un  degr^  sumaturel ,  de  telle  sorte  quc  si 
nous  la  comparons  avec  la  plus  grande  force  nalurcUe  qu'oii 


XIK 

concoive  dans  iiiie  docirine^  nous .  conslalrons  l^giiimement 
qu'elle  estd'un  ordre  sup^rieur  ei  que,  pour  Texpliquer,  ilfaul 
chercher  en  Dieu  le  moteur  iminMiat  et  surnaturel.  £t  ici  en- 
core^  c'esi  la  doclrine  eUe-m6me  qui  t^oigner a,  par  sa  force 
sumatarelle ,  de  son  origine  divine.  Tel  esi  le  douhle  i^moi- 
gn^ge  de  la  doctrine. 

A  prdsent  que  le  lecteur  est  en  possession  des  marques  aux- 
qiielles  Qn  f econnait  la  divinii^  d'une  docirine^  i1  faui  etablir 
SDcces^vement  les  trois  r^v61ations  ,  Primitive ,  Mosaitque  et 
Chr^tieime. 

B  y,9  ed  une  r^v61ation  Primitive;  en  d'auires  iermes,  la 
Religioa  primitive  a  6t6  divinement  r6v61^e ;  telle  est  la  ih^se 
^  pronver.  Faisant  ici  une  simple  applicaiion  de  principes , 
Tauteur  exaniinera  si  la  Religion  pnmiiive  peut  revendiquer 
en  sa  fayeur  quelques  unes  des  marquesassigneesau  iitrepr^- 
c^denl  poor  eonnattre  une  vraie  r^v^Iaiion.  Or,  on  peut  6tab!ir 
par  trois  genres  de  preuves  la  divintt^  de  la  Religion  primitrve: 
preuve  de  ttooignage  divin ;  preuve  de  t^moignage  humain  ; 
preuve  fir^de  la  nature  m^me  de  cetie  religion. 

Preuve  de  t^oignage  divin.  — La  r6v6Ialion  de  la  Religion 
primitive  estatiesi^edans  la  G6n^e,Iivreidont  renseignemcnt  '^ 

sesra  prouv^  diviiu. 

'Pwive  4e  i^moignage  humain .  —  Gonstituenl  ce  i^moignage  1 1 

les  traiMbns  4es  peuples  anctens,  les  aveux  remarquablcs  de  '  - 

philosophes    savanls  de  rantiquii^  qui   aflirment  rexistence 
d'une  religionpruDitive  communiqu^  A  rhommepar  r6v61ation. 

Temoigm^^de  la  doctrine.  —  L'auteur  montre  d'abord  que 
la  Rdigionr  primitive,  n*ayant  pu  ^tre  d^couverie  par  le  gehie 
de  J'homme,  est  n^cessairemeni  r6v616e.  Consultant  ensuiie 
les  traditions.des  peuples,  recudllies  parlessavantsvoyageurs 
moderaes,  il  prouve  que  ces  traditions  ,  par  lenr  nature,  sup- 
jposent  certainement  une  r^v^Iation  primitive  doni  les  naiions 
le  plns  bas  tomltees  ont  eonserv^  des  d6bris.  |: 

La  lumi^rc  surnaturelle  devaii  luire  progressiveraent  sur  le  .^! 

monde ;  la  revelation  primitive  csl  suivie  d'une  seconde  plus  >J 

d6velopp6e,l5^  rev^laiion  Mosaique,  doni  il  fautprouvcr  rexjs-  ,j| 
lence. 


u 


{M 


P 


V 


XIV 

Les  preuves  principales  dc  celte  r^v^lation  ^tant  contentics 
dans  des  monuments  qui  nous  sont  de  beaucoup  ant^rieurs, 
il  faut  pr^liminairement  ^tablir  la  valeur  de  ces  monuments 
anciens ;  autrement  la  base  qui  porterait  toute  la  d^mon- 
stration  n'aurait  pas  de  soliditd.  Or,  le  grand  raonttmenC 
ancien  qui  fournit  les  principales  preuves  de  la  r^v^lation 
Biosaique,  c'est  le  Pentateuque;  de  l^  la  n6cessit6  d^une 
disgertation  pr^Iiminaire  sur  rautoril^  historiqne  du  Pen- 
tateuque;  de  plus,  les  autres  livres  de  TAncien  Testament 
6tant  aussi  employ^  ou  suppos^  dans  plusieurs  endroits 
de  lath^se  sur  la  divinit6  duMosaisme,  Tauteur  indique  com- 
ment  sc  d^montre  leur  valeur ,  sans  entrer  toutefois  dans  le 
d^veloppement  des  preuves,  corame  pour  le  Pentateuque. 

I.'autorit6  historique  du  Pentateuque ,  auasi  biea  que  celle 
de  tout  autre  livre,  sera  ^videmment  ^tablie ,  si  Ton  demontre 
successivement  son  authenticit^, —  son  int^grit^, — sa  v^racitd. 

Les  apologistes  chr^tiens  n'ont  rien  omis  de  ce  qui  peut 
d^montrer  et  rendre  palpable  lac^titude  historique  du  Penta- 
teuque ;  ici  donc  point  de  mat^riaux  nouveaux.  Un'y  avait  qa^k 
faire  un  r^sum^  substantiel  et  a  le  disposer  avee  OTdre;  ren^ 
dons  compte  de  cette  disposition. 

L'authenticit6,  Tint^grit^  et  la  v^racit^  dn  Pentateuque  sont 
des  faits  et  se  prouvent  avant  tout  par  le  t^oignage.  Or,  «u 
titre  de  la  raison  coUective,  rauteur  a  montre  qu^un  &tt,  pour 
pouvoir  etre  ^bli  par  t^moignage ,  devait  6tre  affirm^  avec 
conyictipn  l^gitime  ;  il  fant  doac  affirmatioii,  —  affirmation 
faite  avec  conviction,  —  I6gitimit6  dans  cette  coDviclion;,et 
pour  i^ue  la  conviction  des  t^moins  soit  l^gitime,  il  esi  requis 
que  leurs  facult^s  soient  normaIes,--^que  le  fait  soit  observable 
pour  eux,— qu'iis  Taient  observi^.  Telleest  raaalyse  simple  et 
logique  des  conditions  exig^es  pour  constituer  un  t^moignage 
acceptable.  La  m6thode  de  rauteiir,  toules  les  fbis  qu'i\  devra 
prouver  un  fait  par  temoignage ,  consistera  donc  a  montrer 
quMI  existe,  en  faveur  de  ce  fait,  un  t^moignage  rev^tu  de 
toutes  les  condiUons  assigntes:  c'est  ce  qu'il  fait  succcssive- 
menl  pour  Fauthenticite ,  rintdgrit^ ,  la  v6racit6  du  Pentateu- 
que.  Pour  la  thfese  de  la  v6racit6,  par  exemple,  il  Tappuie  sur 
les  propositions  suivantes  qu*il  d^montre  une  k  une  et  par 


XV 

parties:  le  Pentat^aque  est  affirme  v^ridiqju^  par  Molse,  les 
Juifs,  les  Samaritains ,  etc;  cette  ainrmalion  est  donn^  avec 
eonvicUon;  cette  convictlon  est  l^gitime,  ear  les  temoins  on( 
desfacalt^s  normales,  le  fait  de  la  veracite  est  ohservable  poar 
cuic,  ils  Tont  observ^.  Donc  la  v6racite  du  Pentateoque  est  ap- 
puyee  sur  un  t6moignage  suffisant  pour  produire  la  certitude 
historique.  felle  est  la  preuve  de  temoignage. 

L'autorit^  historique  d'un  livre  peut  aussi  6tre  prouv6e,  ou 
dumoinsconOrm^e  par  les  caraet^res  memes  dulivre.  Cestce 
qu'on  appelle  la  preuve  des  crit^res  internes.  L'auteur  la  donne 
poar  le  Pentateuque,  en  exposant  sommairement  les  id6es  prin- 
ci/jaJes  qui  la  cpmposent^ 

les  incredules  ont  multipUe  les  objections  contre  rauthcnti- 
ciie,  rintegrit^  et  la  v^racit^  du  Pentateuque.  II  fallait  choisir 
entreles  principales,  lesranger  selon  la  m§me  disposition  que 
la  these  elle-meme,  et  faire  de  leur  r^futation  une  preuve  indi- 
recte^Les  plus  importantes  pour  FApoIogiste  sont  celles  de 
rincr6duiit6  du  jour ;  aassi  a-t-on  r6fut6  avant  tout  ces  objec- 
tions  import6es  d'outre-Rhin,  qui  voudraient  faire  du  Penta- 
teuque  un  ttssii  deinythes  et  en  detruire  ainsi  la  valeurhisto- 
rique. 

MaisQestun  livre  sp6claldu  Pentateuque  sur  lequel  Fauteur 

AcswVteyeiureiinsister;  nous  voulons  parler  dulivredela  Gen^sq 

qui  coniieni  Yongine  et  rhistoire  primitive  du  monde,  de 

rbomme  et  des  sations.  Les  premii^rs  faits  mentionnifes  dans  ce 

Uvre  8'etantpassesan  commenceraent  des  Ages,  la  plupartdes 

Aulres  eiaaH  de  beaucoup  ant^rieurs  a  Moise ,  on  congoit  quc 

ceilepartieda  r6cit  de  rhistorien  sacr^  exige  des  preuves  sp6- 

ciaJes,  qui  mettent  hors  de  doute  la  cr^dibilit^  de  ce  livre. 

D'ailleurs  les  scienees  modernes  se  sonL  rencontr^es  sur  le 

mtoe  (errain  avec  Moise.  Le  genie  de  rhomme  a  voulu  inter- 

rogerle  monde  etses  traditions,  son  histoire  et  sesmonuments, 

poor  leur  faire  dire  Torigine  premifere  des  choses ;  il  a  fouill^ 

la  terre  dans  ses  couches  les  plus  profondes,  pour  lui  demander 

le  secret  de  sa  formation ;  et  parcourant  la  surfaee  du  globe 

S0U8  toaies  les  latitudes,  il  a  cherch6  par  quelles  r^volutions 

pouvaieni  s^expUquer  oes  bouteversements  dont  elle  porte  les 

traces.  Apr^  avoir  elcve,  au  IS'"^  siMe,  beaucoup  d^objectionsi 


XVI 

contre  les  premi6rcs  pages  de  la  Qen^se,  la  science  profene  au 
IQ^e  s'cst  charg^e  souvent  deles  r^futer  elle^m^me,  et  est  venue 
sur  bien  des  points  confirmer  la  v6racit6  de  ce  livre  divin.  II 
6tait  important ,  a  tous  ces  points  de  vuc ,  dlnsister  «ur  la 
Gen^se. 

L'auteur  observe  d'abord  que  le  contenu  de  la  Gen^se  iait 
partie  de  renseignement  religieux  de  Molse,   envoy^  diyin, 
ce  qui  suffit  pour  conclure  rigonreusement  et  par  voie   de 
coroUaire  k  la  cerlitude  des  faits.  —  II  prouve  ensuite,  qu'aox 
yeux  d'une  saine  critique,  le  t^moignage  de  Molse  et  des  Juifs 
scs  contemporains  m6rite  cr6ance,  malgr^  le  long  espace  qui 
les  s^parait  de  ces  faits  primitifs. — Enfin  est  expos^e  la  con- 
firmation  de  la  Gen^se  par  les  sciences.  Donner  ce  genre  de 
preuve,  Cest  travailler  a  dissiper  les  pr^ventions  qui  voudraient 
isoler  la  th6ologie  des  autres  scicnces ;  c'est  contribuer  k  don- 
ner  un  but  chr6tien  aux  scicnces  profanes  que  suppose  le  d^- 
veloppcment  de  cette  prcuve.  L'auteur  ram^ne  a  un  petit  nombre 
de  titres  les  points  de  la  Gen^se  k  confirmer  par  la  science , 
piiis  il  expose  avec  clarl^,  concision  et  m^thode,  les  principales 
donn^s  scientifiques  relatives  k  chacun  de  ces  titres.  Les  laits 
de  la  Gentee  regardent  rhistoire  du  globe  et  celle  de  rhama- 
nitffe.  Sous  le  tilre  «histoire  du  globe»  se  placent;  lacr^ation; 
fait  primitif  de  la  cr^ation,  organisation,  ^poque  de  ces  deux 
fails; — le  d^luge;  existence,  circonstances,  date.  Sous  le  se- 
cond  titre,  «hidtoire  de  rhumanit6»,  se  rangent:  la  cr6ationde 
rhomme,  son  6tat  primitif,  sa  chute; — rhistoire  ant6diluvienne; 
— No6  et  lc  d^Iuge;— Iapost6rit6  de  No6.  Or,  relativcment  k 
chacun  de  ces  faits,  Tautcur  r^pond  d'abord  aux  ($bjections 
principalcs  6Iev6es  par  la  science,  puis  il  expose  ies  confirma- 
tions  fournies  par  la  sciencc. 

Telie  est  la  d^monstration  de  Tautorit^  historique  du  Penta- 
teuque.  La  cr6dibilit6  dcs  autres  livres  de  rAncicn  Tcsfament 
s'appuie  sur  des  t^moignagcs,  commc  cclle  du  Pentateuque. 
L'auteur  s'6tant  contcnt6  dlndiquer  brifevement  les  prcuves, 
nous  n'avons  ricn  k  en  dire  dans  ccttc  analysc. 

La  valeur  des  monuments  une  fois  constat6e,  il  ne  reste  plos 
qfl*a  y  puiser  lcs  preuves  d'existence  de  la  r6v6Iation  mosatquc: 


XVIJ 

—  I^iuoighage  di\in,— temoigiiage  humain,— iemoigiuige  de 
]adoclrine. 

T^oooignage  divin. — LePentateuque  renfermedes  proi^^ties 
et  desmiracles  qui  ont^t6,fails  en  faveur  de  rorigine  divine  du 
Mosaisme.  Exposer  ces  proph^ties  et  ces  miracles;  faire  Tap- 
plication  des  principes  donn6s  pius  haut,  dans  les  pr6liminaires 
de  la  r6v^lation,  pour  montrer  que  ces  faits  sont  proph^tiques 
oumiraculeui^  etprouvent  la  divinit^  de  la  dpctrine  a  ^tablir: 
teUe  est  cette  premfbre  dt&monstration.. 

Temoignage  humain^ — Moise  nous  assure  qu'il  est  envoy6 

deDieUy  que  sa  doetrineet  sa  l^gislation  ont  leur  origine  im- 

midiaie  ea  Dieu ;  or,  le  caract<&re  moral  de  Moise  nous  garantit 

a  !ui  seul  la  v^rite  de  son  afGrmation. — La  divinjt^  du  Mosaisme 

a  6te  recoimue  et  attest6epar  les  savants  chr^tiens  les  plus  dis- 

tingu^  ;cons^quemment  par  la  raison  collective  a  la  plus  haut^ 

puissance :  second  temoignage  humain  qui  n'a  pas  moins  de 

foTce  que  celui  de  Moise  pour  ^tablir  la  divinit^  du  Mosaisme. 

Temoignage  deladoctrine.^Ladoctrinemosaique  t^moigne 

elle-iD^me  de  sa  divinit6,^t  parson  excellence,  et  parla  pro- 

teclion  sumaturelle  qu^elle  a  m6rit^e  au  peuple  juif.  — Par  spn 

exeellence:  c'esl  la  preuve  intrins^que  de  la  divinit6  du  Mo- 

saisme.  II  fallail,  pour  donner  cette  preuve,  exposer  scmimai- 

T«siifi;iit\a  doetrine  et  la  l^gislation  mosaique;  en  faire  ressortlr 

VexceWence;  oonelure  de  cj^tte  excellence  i  Forigine  divine. 

L^auteur  eommence  donc  par  tious  pr^sehter  un  tableau  ra<s 

courcj  de  loiU  leMosaisme,  dans  lequel  se  trouvent  analys^es 

/a  doclriDe  dognratique  et  morale,  et  la  I6gislation.  La  l^gi^a- 

tion  esl  divis6e  en  sixcodesbiendistincts;  ce  sont  comme  au- 

t^t  de  cadres,  od  lesditTi^eiites  parties  de  la  loi  vont  se  pla- 

cer  naturellement  sousles  titresqui  lesappellent.  L'ensemble 

du  MosatSme  est  ainsi  dispos^ ,  de  mani^re  ai  faire  ressoriir 

rharmonie  des  parties  daps  Funit^  dutout.  Puis,  quand  ils'a- 

git  d^appr^ier,  rexcellence  de  cette  doctrine  et  de  cette  Ifegis- 

Ia(ion,rauteur  les  examinant  en  etles-mdmes,s'attache  imettre 

en  ^vidence  les  caract^res  de  spontaneite  ,  de  v^rite  et  de   sa- 

gesse  qni  les  di&tinguent  6minemment.  11  fait  voir  aussi  cette 

excellence,  par  les  contrastes  lumineux  qu'offre  leur.corapa- 

raison  avcc  lesdoctrines  anciennes,raclangeinforme  dc  v6rili^s 


.«'V 


XVIII 

ctdWreurs,  d'humaiii(6  et  de  barbarie,  de  moraliteetdesouil- 
lure9.  De  i'exeeUence  k  rorigine  divine  imm^diate,  la  coQcIusion 
est  montrte  rigoureuse.— Seconde  preuve.  Elle  consiste^  6tabir 
la  divinit6  du  Mosatsme,  par  la  force  divine  de  conservation 
quiest  enlui,etpar  la  protection  surnaturelle  qu'il  am^rit^e  au 
peuple  Juif.Il  faut  donc,pour  donnercette  preuve :  rechercher, 
dans  rhistoire  du  peuple  Juif,  les  causes  puissantes  d'alt6ration 
auxquelles  6tait  sujette  la  lcgislation  mosaique,  et  montrer  que 
la  conservation  de  cette  loi  suppose  une  force  surnaturelle ; 
suivr^,  avec  le  fii  de  cette  m^me  histoire,  les  traces  de  la  Pro- 
vidence  surnaturelle  qai  a  dirig^  ce  peuple  privil6gi6 ,  et  mon- 
trer  que  cette  Providence  sumaturelle  a  eu  pour  cause  la  pro- 
fession  de  la  loi  mosaique. 

Telle  est,  en  r6sum6,  la  voie  de  d6monstration  employ^e  pour 
6tablir  Texistence  de  la  r6v61ation  mosalque. 

11  existe  nne  troisi^me  et  derni^re  r6v61atidn ,  ceile  denn^e 
au  genre  humain  par  J6sus-Ghrist;  en  d^autres  termes,  laReli- 
gion  Ghr6tienne  est  divinement  r6v6l6e. 

La  marche  suivie  pr6c6demmeni  pour  prouverrexSstencede 
la  r6vi6lation  mo^ique  6tant  logique,  bas^esarlanaturemtae 
des  choses,  elle  se  pr^sente  de  nonveau  ici.  L^autenrcomxnenoe 
donc  par  6tablir  raatQrit6  historiqae  des  livres  du  Nouveau 
Testametit  qui  nous  foumissent  dea  t^moignages  en  faveur  de  la 
divinit^  du  Ghristianiame;  puis  il  expose  les  t^moignages:— 16- 
moignage  divin, — temoignage  humain,-^  t^moignage  de  la  doc- 
trine. 

L*autorit6  historique  des  livres  du  Nonveau  Test^ent  d«- 
mandait  naturellement  lc  m6me  genre  de  d^monsiratron  que 
rautorit^  historique  du  Pentatenque^  II  en  faut  successivement 
d^montrer  rauthenticit^,  rint6grit6  eit  Iav6racit6;ladi9positron 
de  la  th^se  estdonc  la  m6me  que  celle  analys^e  au  titre  dtt  Pen- 
tateuque.  L'auteur,  autant  que  le  permettent  les  limite&  d'un  conrs 
classique,  a  pr6sent6  en  snbstance  les  arguments  prihcipaux, 
soit  crit^res  exteraes  ou  intemes,  d^oCi  r^sulte  la  cr6dibiUt6  des 
livres  du  Nouveau  Teslament.  Et  comme  il  importe  surtocit  de 
d6truire  les  objections  du  rationalisme  moderne ,  il  s'attache  a 
refuter  l'interpr6<alion  sceptique  etglac^c  q«'afaite  de  rhisloirc 


du  Saayeur  le  trop  c6tebre  D''  Slraus^.  Aiialysatit  donc  le  mythe, 
les  loisd^apr^s  lesquelies  il  se  forme  et  les  caract^res  qui  le  dis- 
tinguent,  il  montre  que  le  syst^me  de  Strauds  est  ^videmment 
foux,  rETangile  pr^sentant  au  plus  haut  degr6  tous  les  caraet^res 
oppos66  a  ceux  dumythe,  toutesles  marques  v^ritables  de  cr^- 
dihilit^  historique.  Puis  il  discute  lesraison9principales,iI'aide 
desquelles  ^auss  et  ses  parUsans  cherchent  a  ^tayer  leur  sys* 
ttae.—  L'autorit6  historique  du  Nouveau  Testament  une  fbis 
d^montr^e,  il  fallait  aborder  les  diffiferents  t^moignages  qui  prou- 
veni  la  divinit^  dttChristianisme. 

Les  i6moignages  divins  qdi  attestent  que  la  Religion  Chr^ 
fienneest  vraiment  r6vifelee,  en  d'aut'res  termes  que  J6sus-Christ,- 
son  aatenr,  est  envoy^  deDieu,  sont  lesproph^tiesetles  miraeles. 
(Au  Trait6  de  rincamation,  on  ^tabllt  que  J6sus-Christ  est  Fils 
deDieu^  Dieu  lui-mdme;  il  suifit  ici  de  prouver  sa  mission  di- 
vine.) 

Proph^iies.'-'  La  divinit^  da  Cfaristianisme  peut  i^tre  prouVee 

par-des  proph6tiear  ant^rieutesa  J6sus-Christ ;  par  les  proph^ties 

m^me  de  J^sus^Christ ;  par  des  proph^ties  post6rieures  A  J^sus- 

ChrisU— Proph6ties  ant6ri6ures  a  J6sus-Christ,  J^sus-Christ,  le 

centre  de  laReligion  de  ious  les  temps,  n*a  pasparo  sur  la  terre 

sans  pr^^ettis,  sans  y  dtre  attendu.  Dieu  s^est  servi  des  Pa- 

Vn»f^\iea  el  des  Proph^tes  pour  rannoncer  et  le  laire  connaltre 

au  monde,  sousWvoile  de  ia  figure  et  de  la  pr6ph6tie.  II  vou- 

Uut  aussi  par  la  jeter,  idans  les  sifecles  qui  pr6c6dferent  sa  venue, 

ane  yiyelwni^e  suraaturelle  doht  les  rayons  divins  VQnant  se 

r^omr  et  se  eon^entrersur  la  figure  du  Christ,  le  montreraient 

k  (ons  comme  TEnvoy^  de  Dleu,  leDocteur  des  nations.  Telle 

est  la  preuve  des  proph6ties.  L^auteur  prenant ,  d'abord  dans 

rAncien  Testament,  I^s  principales  proph^iies  qui  concement 

le  Me^ie ,  nous  montre  Successivement  pr6dits  par  les  prb- 

phMes :  les  circonstances  de  sa  naissance,  les  principaux  tl-aits 

de  soB  earaci^e  ei  les  d^tails  de  sa  mort ;  sa  mission ,  I6s  oeu- 

vres  par  lesqueUes  il  devait  raccomplir  et  les  r^sultats  de  cetle 

mission.  II  retrouve  ces  mdmes  proph6ties  dans  les  traditions 

juives.  Les  iradiiions  paJennes  viennent  attestera  leurtour,  quc 

les  naiiokis  de  rimttquite  avalent  conserv^  le  souvenir  de  cc 

grand  MMiateur  qui  dovail  etre  Jugc  final,  Roi,  Dioii,  Conque- 


XX 

ranl  e(  L^i8Uiettr,etqai  d^tivreraitlaterrederempircduBial; 
elles  attendaient  prockainement  ee  Messie  k  l*6poqae  otii  Jdsufr 
parat,  et  la  Jud^e,  ditBoulanger,  6taitle  p61ede  lettresp^rance. 
Aprte  ce  tableaa  des  principalespr^dictionsrelatiYesaaMessie, 
rautear  monlre  comment  toutes  ont  6t6  accomplies  en  J^su»-^ 
Christ  et  en  Jdsus-Chrisl  seul,  c<»nment  eUes  sont  de  y6rit«d[)les 
proph^ies.  Donc  J^sus-Christ  est  d^sign^  par  Diea  loi-mi^me 
comme  le  Messie  r^dempteur  des  hommes  et  Docteur  des  na- 
tions;  sa  doctrine  est  donc  rev6i6e.  — Une  seconde  classe  de 
proph6ties  qui  t^moignent  de  la  divinit6  du  ChrisUantsme ,  ce 
sont  les  proph^ties  de  J^sos-Christ  lui-mtoe.  L^auteor  expose 
les  principales,  en  prouve  rorigine  divine,  et  montre  comment 
eUes  sont  faites  en  faveur  de  la  r6v61ation  de  la  doctrme  chr^- 
tienne. — Restent  les  proph^es  postMeores  k  J^us-Christ;  le 
titre  seul  est  indiqn^,  les  limites  de  ce  coars  ne  permettant  pas 
d'entrer  en  mati^re.  II  faodrait  demander  k  rhistoire  eccl^ 
siastique  les  pr6dictions  remarqoables  faites  par  qoelqaes  saints 
personnages,  appliquerles  r^gles  sivftresdela  critiqaepoiBr 
constater  la  r6alit6  de  ces  pr^ctions,  montrer  qu*elles  se  sont 
v^rifi^es,  qu'elles  ont  leur  origine  en  Dieo  et  qa^eUesl^moigDent 
en  faveurde  la  divinit^  do  Christianisme. 

Miracles.^Nous  avons,  pour  atiester  rexistence  de  la  r^y^- 
lation  chr6tienne,  desmiracles  failspar  Jteus-Christ  ei  les  Ap6- 
tres,— des  miracles  post^rieors  k  J^sus-Cfarist  et  aax  Ap6tres. 
L*auteur  analyse  donc  les  miracles  faits  par  J^sos-Christ  et 
les  Ap6tre8;  il  monhre  comm^t  ces  faits  extraordinaires  ont 
une  origine  divine,  paisqu'ils  n'ont  pu  6tre  le  {«'oduit  des  lois  de 
la  nature  et  qu'on  nesauraii  les  aitriboer  raBSonnablement  4  ao- 
cone  poissance  cr6i6e ;  enfin  il  eonstate  qa*ils  ont  6t6  op6r6s  en 
ftlveur  de  la  <fivine  mission  de  J6sus-Christ ;  ils  ti6moignent  donc 
de  la  divinit^  de  sa  doctrine.  A  Texemple  des  principaux  apcdo- 
gistes,  rauteur  appuie  sp6cialement  sur  le  grand  miracle  de  la 
R^surrection  dont  il  fait  une  preuve  d  part,  6*attachant  a  en 
montrer  touie  la  force  d6monstrative.  La  preuve  des  mBracles 
post6riearsa  J^sus-Christ  est  seulemmt  indiqu^e,  de  m6meqae 
celle  des  proph6ties  post^rieures,  et  pour  les  m6mes  raisons. 

—  Ainsi  esl  affirmee  rexistence  de  la  r6v61ation  chr^tienne 
parlc  femoignage  divin,  propheUes  et  miracles;  prophfeties  an- 


\Xl 


U-  i 


ierieoresa  J^sod^Chrisrf  proph^ties  de  J^sus-Christ,  proph^ties  i^] 

postMeures ;  miracles  de  J^sus-Christ  et  des  Apdtres  et  sp^cia-  fZ 

lement  R^surrection  de  J^so^Christ,  miracles  post6rieors.  |':i 

T^moignage  homain.-r-La  diYinit^  de  la  r^v^lation chr6tiemie  ,  J 

peut  etre  proovfee :—  par  le  t^moignage  de  J^os^-Christ  en  tant  '•' •. 

qo^homme ;  J^sos-Christ  noos  afflrme  la  divintt^  de  sa  doctrine ;  l^V 

or,  si  Yon  fait  ressortir  la  sop6riorit6  incomparahle  du  caractfere  ^  i 

de  J^us-Christ ,  sa  seole  af&rmation,  a  ne  ie  consid^rer  qoe  t- 

conmie  homme,  noos  garantit  soffisamment  qoll  est,  comme  il  k^;| 

se  dit,  envoy6  de  Dieo ; — par  le  tdmoignage  de  ia  raison  coUec-  ;  ; 

iWe  la  plos  haute  et  la  phis  poissante :  celle  des  Pferes,  des  Doc-  ?/- 

leors  e^  des  PhMosophes  chr^tiens. 

216moignage  de  la^oetrine, — ^Deox  preoves  sont  k  e^poser  soos  |( 

ce  titre :  la  divinit^  do  Christianisme  d^montr^e  par  son  excel- 
teaee;  — la  divinit^  do  Christiamsme  d^montr6e  par  sa  force 
d'aetion  et  de  couservation. 

La  premi^e  preove  est  appel^e  preove  intrins^qoe  do  Cbris-« 
tianisme.  Exposer  sommairement  la  doctrine  chr^tienne;  en 
faire  ressorilr  les  caract^res  prineipaux;  conclore  de  la  A  son 
origme  4ivme:  telle  estj  en  deux  mots,  la  dispositioii  decette 
preuve.  , 

Dans  la  premii&re  partiev  l*aoteor  noos  fait  donc  on  r^som^  M 

c^owtl  muft  sab^tjtntiel  de  la  doctrinechr^tienne,  et  ce  sommaire 

e^l  pT^nVb  de  maiii^re  a  rendre  sensibie  Fonit^  de  la  doctrine 

ef /a  beUehannon^  desparties. 
II  doH^  dam  la  seconde  parUe,  faire  ressoriu'  toos  les  carac- 

tires  principaiix  qai.mettent  eri  ^vidence  la  sop^riorit^  de  la 

doctrine  chr^tienne.  Ces  caract^res  sont  nombreox  et  moltiples : 

il  faliaii  troover  one  formole  dans  laqoelle  toos  vinssent  se  r^o-  ^  { 

mer,  eommeles  individos  dans  Tespdcev  les  esp^ces  dans  le 

genre,  afln  de  poovoir  les  exposerensuite  avec  ordre  el  logiqoe. 

Or,  rauteuc  les  r6some  tous  dans  cette  formole :  la  doctrine  chr6- 

tienne  est  excelleate  et  stv-excellente:  —  excellente ,  parce  |fi 

qu*elle  atteint  parfaitement  la  fin  d'one  doctrine  religieose ; — 

sor-exGeUente,  en  deux  sens :  en  ce  sens  d'abord  qo^elle  est  plos 

parfaite  que  toote  aotre  doctrine  religieose  et  philosophiqoe ;  en 

cei  autre  sens  qo^elle  procure  ik  rhomme  des  avantages  quMI  ne 

peul  exiger  d'une  doctrine  religieuse  meme  excellente.  Tout  le 


XXII 

d6veloppetnent  va  done  consister  a  6tabUr  succ^Bsivement  Tex- 
cellence  et  la  sur-exceUence.de  la  doctrine  chr^lienne. 

Gomment,  en  pr^ier  Ueu,  d6montrer  TexceUenee?  II  faut 
examiner  en  quoi  consiste  l*exeeUence  d'ime  doctrine  religiense 
et  pronver  que  la  doctrine  cbr^ttenne  a  tout  ce  qui  constitue 
cette  excellence.  £n  quoi  consiste  donc  Texcellence  d*une  doc- 
trine  religieuse?  Une  chose  est  exceUente^  quand  eUe  r^pond 
parlailemeni  a  sa  deslinalion;  la  destinaticm  dHme  doctriae  re- 
Ugieuse  6tant  de  conduire  rhomme  a  sa  fin,  autrement  de  don- 
nei*  satisfaction  aux  besoins  r^ls  et  legitimes  de  rhomme,  le 
Christianisme  sera  prouv^  exceUent,  si  Fon  d^montre  qu^U  offre 
satisfactiou  complele  aux  besoins  de  tout  rhomme:  aux  besoins 
de  son  intelligcnce, — aux  besmns  de  son  cceur,  — aux  bescnns 
de  son  activit^.  Or,  U  en  est  ainsi : 

Premi&rement,  la  doctrine  chr6tienne  satisfiiit  pleinement  les 
besoins  de  rinteUigence  de  rbomme. 

Qm  faut-ila  rinteUigence  de  lliomme?  Une  connaissance  de 
Dieu  certaine,  cQmpl6te,  claireet  ^teipelle.  Or,  ladoetnne  clii^ 
tienne  repose  sur  desfondements  cerlains  qui  la  placent  au-des- 
sus  de  toute  discussion ;  eUe  nous  foumit  de  Dieu  une  connais- 
sance  compl^te ;  eUe  est  claire  a  un  degr^  plus  qae  su^Ssant ; 
^ifin  eUe  promet  la  vision  de  IMeu  p<mr  rfitemit^* 

La  pr(^osition  qui  a  ^t^  le  plus  longuement  d^velepp^e  par 
rauteur  est  celle-ci:  la  doctrine  chr^ti^me  est  claire  a  un  dc- 
gre  suflSsant  et  m^me  k  un  degr^  plus  que  suffisant.  Ana- 
lysons ,  anssi  bri^vement  que  pk>ssible,  la  suite  de  ses  id^es. 
Une  doetrine  cst  claire,  quand  eUe  est  vi^ble  a  TinteUigence; 
la  visibiliti6  peut  varter  quant  k  r^tendue,  quant  »i  mode  61 
quant  a  rinten^it^.  Et  d'abord,  U  est  vrai  de  (tire  que  la  doc- 
Irine  chr^tienne  est  claire,  a  un  degr6  suffisantiEn  efibt,  elle 
est  aceessible  aux  intelUgences  les  moms  cultiv^es ;  les  propo- 
sitions  qui  la  composeut  ne  sont  contradictoires  ni  dans  leur^ 
termes,  ni  les  unes  avec  les^  autres;  eUes  ne  le  soni  pas  non 
plus  avec  les  r6alit6s  ext^rieures  constat^s  par  la  raison  et  par 
rexp6ri^cet  -.   ' 

Mais  de  plus,  la  doetrine  chr6tienne  est  claire  k  un  degr^ 
plus  que  suQisant ;  en  d^autres  termes :  sa  dart^  exc^de  le  de- 
gre  rigOtireusement  exig6  dans  une  doctrine  religieuse.  Lia  v^- 


XXIII 

Yile  decelte  affirmatiott  ressortniauifesf  ement  du  developpement 
qaisujt. 

n  y  a,  dans,  la  doctrine  chrdtienne,  une  parlie  ratiomielle, 

c'est-a-dire,  a  la  port6e  de  la  raison^  une  pariie  supra-ration- 

nelle,  c'e8t-*-dire,  au-dessus  de  la  raison.  — La  parlie  ration* 

nelle  est  6vidente  intrinsfequement,  par  elle-m^me.  En  efTet, 

sont  evidents  en  soi  les  premiersprincipes  de  la  raison,  les  don- 

nfees  imm^dfates  de  robservation,  les  (ionciusfons  clairement 

dddnites  de  ees  principes.  Or,  la  partie  rationuelle  du  Gfaristia- 

tfisine  se  compose^  de  principes  de  la  raison^  de  faits  constat^s 

par  Foli^ervation ,  de  conelusions  clairement  d^duites  de  ces 

deax  sources.  X'auteur,  pour  le  d^montrer,  nous  fkit  un  r^sum^ 

de  (ii^ologienaturelle  od  se  trouvent  expos^es  dans  leurordre 

logique  et  sont  montr^es  ^videntestoutesles  v^rit6s  religieuses 

quine  d6passent  point  la  port^e  de  la  raison  naturelle.  —  La 

partie  supra-rationnelle  est  obscure  intrins^quement,  en  d*au* 

Ires  termes,  u'est  pas  ^vidente  en  soi ;  mais  cette  obscurit^  est 

atttou^e  par  la  lomi^extrinsfeque  de  la  raisou  el  de  robser- 

vaUoQ.  Indiquonsen.deux  mots  au  lecteur  a  quelles  hautes  con- 

sid^raiions  est  amen^  Fauteur,  dans  la  preuve  et  le  developpe- 

meni  de  cette  proposition. 

H  Vndique  d'abord  ce  que  comprend  la  partie  supra-rationnelle 

Au  CW&Uanisme,  a  savoir :  les  ilogmes  de  laTrinit^,  de  la  Cr6a- 

tionen  g^n^ail  el  gp^ialement  de  la  Gr^ation  des  Anges,  la 

Samaluralit^de  r^tatprimitif  derhomme,  son  6tat  de  Chute  et 

de  RipmUon^  et  enOn  s«n  Etat  futur,  Or,  tous  cesdogmes  soni 

obscttTs  en  eox^dmes  a  diffiferents  degr6s,  ils  n'ont  pas  tout  ce 

qui  constitoe.une  clart6  intrinsfeque  complfete.  Mais  robscurit^ 

d'an  dogme  peut  ^lre  att^mnfee;  d'oCi  vienf,  en  eifet,  celie  obs- 

CBrit^?  Une  rMi^  est  obscure,  quand  elle  est  incompr^hensibfe 

^^  sa  nature,  quand  la  raison  ne  peut  en  d^montrer  la  possi- 

bilit6  et  la  r6alit6.  Or,robscurit6  qui  provient  derincompr^hen: 

8ibai(6  du  dogme  peut  6tre  alt^nu6e,  par  les  analpgies  de  la 

y^riUi  obscureavec  les  feits  de  robservation:  rincompr^hertsi- 

Mt6  du  dogme  de  la  Trmit*  est  att6nu^e  de  ia  sorle;  parce 

<iue  partout,  dans  la  nature  et  dans  rhomme,  nbus  trouvons 

1'omtfe  dans  la  Trimt6.  Cette  in^arnation  de  la  v6rit6  pure  dans 

"ordre  des  faits  la  fixe  p<>ur  nous,  la  rend  plus  facile  a  con- 


XXIV 

templer,  diminue  donc  extrins^quement  l*obscurite.  L'obscurite 
qui  provient  de  ce  que  la  possibilit^  et  la  r^alit^  d'un  dogme 
sontmd^montrablesA  la  raisonpeut^treatt6nu^eparlesdonn6es 
de  robservation  et  de  la  raison,  k  savoir:  dans  les  cas  o(i  la 
raison  et  Texp^rience  nous  fourmssent  des  preuves  probables 
de  ce  dogme ;  alors  il  y  a  demi-jour,  att^nuation  de  l*obscurit6 
Qompl^te.  Ainsi  on  peut  donner  cette  preuve  probable  de  la 
chute  de  Thomme:  Finstinct  animal  est,  chez  la  plupart  des 
h(Hnmes  abandonn^s  k  leur  propre  force,  plus  puissant  qne  la 
conscience ;  chez  quelques-uns ,  plus  avili  qne  dans  la  brute ; 
doncily  ad^h^ance.  L'obscurit6  intrins^que  d'un  dogme.peut 
donc  Mre  att^nu6e  pffir  les  donn^es  de  la  raison  et  de  l^obserra- 
tion. 

Mais  de  fait,  robscurit6  des  dogmes  supra-rationnels  du  Chris- 
tianisme  est-elle.ainsi  att^nn^e?  Oui,  r^pond  l*auteur.  Ces  v6ri- 
t^s,  en  eifei,  ontdes  analogues  dans  les  faits  de  robservation ; 
laraison  et  Texp^rience  en4:onfirment  la  possibiIit6  et  la  r^alit^, 
d'une  mani^e  plus  ou  moins  probable :  ce  qui  esi  sommairement 
d6montr6  et  des  vMt^s  supra-rationnelles  du  Christianisme 
consid6r6es  en  g^n^ral,  et  de  chaque  groupe  sptoial  de  ees  v^- 
rit6s. 

Oh  le  yoit  donc ,  c'est  en  raccourci  une  v6rilrf>le  philosophie 
du  Christianisme,  dam  sa  partie  supra-raUonnelle.  Ces  v^Tii^s  qae 
la  raison  ne  peut  pas  d^montrer  rigoureusement  a  Vaide  de  ses 
seuls  principes,  elle  les  pressent  en  quelque  sorte^  La  eontem- 
plation  de  ce  qu'elle  voit  les  lui  fait  soup^nner,  parce  qne  par- 
tout  dans  la  Cr^ation  elle  remarque  unit^,  harmonie,  enchaine- 
ment;et  que  cette  unit^,  cette  harmonie  et  cet  enchainement  se- 
raient  en  quelque,  sorte  bns^s,  n^apparaitraientplusaussi  cons- 
tants  et  aussi  universels,  si  le  mondesumaturelnevenait  cou- 
ronner  le  monde  naturel ;  si  le  monde  visible  ne  nous  appa. 
raissait  conune  refl6tantrordre.etlabeaut6.du  monde  invisil^le^ 
D'un  autre  cdt6,  rexp6rience  etlairaison  viennent  coulirmer  avec 
plus  ou  moins  de  force  la  possibiUte  et  la  r6alit6  des  v6rit6s  sc- 
pra-ratioiinelles;souvent,.en  eiret,  ces  v6rit6s  sontle  seulmoyen 
que  nous  ayons  de  p6n6trer  les  myst6res  de  notre -nature. — 
Ainsi  ia  raison  6*eI6ve,  aussihaut  qu'ellepeut,  dansla  conteitipla- 
tion  du  dogme  chrjfelien :  elle  .cen^it  que  rfaomme,  k  mesure 


XXV 


quil approche  dc  l'|ltre  Ififini,  IrouYe  de  plus  en  plus  obsciirs 
lcsamieaox  sup^rieurs  de  celte  chalne  de  v6rit6s  jet^e  entre 
Dieu  et  les  inteffigences  cr^6es;  mais  elle  sent  aussi  qu'en  8'ap- 
pliqoanta  cette  partie  myst6rieuse,  Wen  loin  de  s'affaibh'r ,  elle 
i^agne  en  largeur  et  en  profondeur. 

Donc,  si  la  partie  supra^rationneHe  n'est  pas  6vidente  intrin- 
s^uement  comme  la  paptle  rationneUe,  Fobscurit^  intrins^ue 
d^cette  partie  est  atti^uee,  du  moins,  par  la  lumi^fe  intrins^que 
dc  k  raison  et  de  Fobservation.  De  plus^  ces  deux  parties  de 
ladoeltine  chr^tienne  sont  unies  entre-eUes  par  des  rapports 
evidenls.  —  II  est  donc  ^tabU  que  la  doctrine  ehr^tienne  est 
claireAfm  degr^  plus  quesufiisant;  eUealesautresconditions 
reqoises  pour  satisfeire  pleinement  les  besoins  de  FinteUigence : 
donc,  sous  ce  iH*emier  tapport  d^ja,  eUe  est  exceUenfe. 

La  doeirine  chr^Crefme  a  un  second  caract^re  d'exceUence  i 
eUe  satisfatt  pleinement  les  besoins  du  caeur .  -^  Deux  sentiments 
doaunentlecoeurderhomme:  la  crainte  du  mal  et  le  d^sir  du 
boidiear,  soit  pour  le  temps  soit  pour  rEternit^!.  Une  Doctrine 
reUgieuse)  si  eUe  veni  satlsfaire  les  besoins  du  coear  de  rhfHnme, 
doit  donc  par  ses  enseignements  —  pr^venir  ou  att^nuer  dans 
le  c<BUF  de  l^homme  rimpression  du  mal  ;'--lai  assurer  la  posses- 
«ondnxraibofdieur,  pour4e  temps  et  pour  l^Etemit^.  Or,  c'est 

ce  (\uftt^\  admirabtement  la  doctrine  chr^tienne,  eomme  11  est 

facile  krautetiT  de  le  d6mdntrer.  ^ 

La  doctrioe  chr6ti«ime^  qui  satisfait  pleinementlesbesoins  de 

VmteUigeBce  et  da  cdjur  de  Thomme,  ne  donne  pas  une  satisfec- 

tion  moms  comptete  aux  besoins  de  ractivit*.— Qne  fout^l  en 

effeta  ractivit^  humame?  La  fin  demi^re  de  ractivit6  humaine 

^tant  d'honorer  et  «ervir  Dien,  mt  cn  rui-^mdme  soit  dans  rhd- 

nianit6,  li  faut  k  rhomme,  soas  ce  rapport^  une  doctrine  qui 

iuiinspire  lerenoncement  et  le  d6vouement,  qui  hii  donne  une 

r^sdre  eisufllsamment  d^taiU^e  pour  diriger  tous  ses  actes. 

Or^  laddclri&e  chr^tienne  remidit  parfoit^ent  ces  fonctions 

wa-vi»  riKetiYit^  homaine.  Oa  a  montr6  d6ja  qu'eUe  satisfait 

pleinemeBiles  besoins  de  rinteUigeace  et  da  coBiir;  donc  elle 

oflresatigfeetion  compl^e  aax  besoms  de  toatilioBime,  et  par 

ceUm^me  elle  est  d^ontr^  exeefiente« 

Mais  de  plus,  1a  doctrine  chr^tienne  cst  sar-exceUente,  el  il 


XXVI 

y  aen  elle,  avons-nous  dit,deux  genres  de  sur-exeellence. 

Premier  genre  de  sur-excellence :  Elle  est  plus  parfaite  que 
toute  autre  doctrine  religieuse  et  philosophique.  —  A.quoi  re- 
yiennent  les  doclrines  religieuses  distinctes  du  Ghristianisme? 
Au  Paganisme,  au  Judaisme  moderne,  au  Mahom^tisme.  D'un 
autre  cdt^,  les  systemes  philosophiques  consid^r^s  dans  leurs 
conclusions  demi^res  se  r^uisent  au  Scepiicisme  ou  au  Pan- 
theisme.  Or^  prenant  tour  k  tour  chacune  de  ces  doctrines  reli- 
gieuses  et  philosophiques,  il  n'est  pas  diilicile  de  montrer  qa'au- 
cune  d'elles  ne  possMe  tout  rensemblc  des  avaniages  qu'oflre 
le  Ghristianisme  k  rinielligence ,  au  coeur  et  k  Factivit^  de 
rhomme.. 

Second  genre  de  sur-excellence ;  La  doctrine  chr^tienqe  pro- 
cure^rhomme  des  avantages  qu'il  nepeuiexigerd'unedoctrme 
religieuse  mdmjs  excellente.  £n  efTei,  elle  coulribue  sup^rieure- 
meni  etplus  puissamment  que  ioute  autre  docirine,  au  develop- 
pementphilo£ophique,— aubonheur  temporelde  rhumanit^,— au 
progrfes  artistique,  ce  que  prouve  successivemeiit  Tauteur. 

£Ue  contribue,  plus  puissammenique  ioute  aulfe  doctrine,  au 
d^velq^ennent  philosophique.—  Que  faut-il  ^u  pbilosophe  ?^  Vm 
source  de  principes  ei  une  rfegle  de  d^duciions.  Or,  rautorii^ 
de  TEglise  esi  a  la  fpis  souree  de  principes  etr^e  de  d^due- 
iioBs;  ainsi  consid^r&e  elle  esi  sup^rieure  alasaineraispn,  ^t 
pour  lam^thode,  soiipour  la  v^eur  ei.la  f6condii6.de8  princl- 
pes ;  de  phis  c^Ue  m6thode  catholique  de  rautorii^  esi  aussl 
philosophique  que  la  m6ihode  raiipnalisie :  ielle  est  la  preuve 
apriori.  — Ei  rhistoire  de  la  philosophie  vieni  confirmer  ceUe» 
ih^ ;  elle  nous  nfiontre,  ene£ret,laphilosophie  chr6iienne  rem- 
portant  de  beaucoup  sur  le  raiionalisme  par  les  caract^res  de 
v6rit^,  d'unit6  et  de  X<6condit6  qui  brillenl  en  elle, . 

Le  Christianisme  contribue,  plus  que  touie  autffe  doGirine,a« 
bonheor  temporel  de  rhumanit^. —  II  fallaii  pr6meiire  qu^nne 
doctrine  religieuse  ou  philo&ophique  inflnesur  le  bonheur  oiile 
malheur  temporel  de  rhumanii^ ;  elle  y  infiue  hnm^diateiBeiit 
par*  sea  enseignements  mofaux  et.sociaiKL..—-  Gr,  si  Tob  prend 
ies  enseignements  morauK  et  «ociaux  duGhristiaiiisme^  sc^t 
qu'on  envisage  les  lois  chr^tiennes  en  eUes^mdmes;  soif  qu'onles 


IXVII 

coiisid^re  dans  leurs  moiifs,  leur  auleur,  leur  niode  de  traus- 
inission  el  leur  sanction ;  on  voil  qu'eUes  procurent  les  avanta- 
ges  ies plos  pr^cienx  ^  l'individu,  a  la  ramille,^  la  soci6t^ 
politique,  i  rhumamit<&  enti^re.  Les  enseignements  moraux 
et  sociaux  oppos^  a  eeux  du  Christianisme  sont  nuisibles  a 
la  soci^t^ :  ceux  qui  leur  sont  en  partie  conformes,  en  partie 
oppos^s  sont  utilesa  la  soci^t^  par  leur  partie  chr6tienne  et  lui 
iont  nuisibles  par  leur  partie  anti-cfari&tienne^  II  est  donc  d6- 
montr6  a  priori  que  rinflttencedu  Christianisme,  estsup^rieure 
&ceUe  de  touie  autre  doctrine. — Etrhistoire,  par  ses  enseigne- 
ments,  confirnie  cetie  ih^e :  quand  on  vient  k  comparer  c% 
qa'dtaii  rindividu  dans  le  monde  ancien ;  avec  ce  qu'il  est  au- 
jourdliai ;  sacondition,  ses  rapports  domestiqoes  ei  politiques ; 
il  est  impos^e  de  ne  pas  reeonnaitre  qu'une  iriple  am^Iiora- 
tion  s'est  produite,  sous  rinfluence  du  Christiaiiisme,  dans  les 
6oci6i6s  ir^form^es  par  kii :  la  doctrine  chr6tienne  ainsi  mise 
en  compariaiisoii,  c*^est  la  lumiere  qui  apparait  plus  brillanie  par 
le  coniraste  des  ombres  et  de Tobscurit^. 

La  docirine  cht-^iierine  contribue  sup^rieurement  au  progrfes 

arlfeliqud.— Le  progrfes  de  Fart  consiste  dans  la  perfeclion  des 

M^ments  ariisiiques  qui  sonC  Fid6al  et  rexpression.  Or,  premi^- 

TetaeiiV,  fid^sldQ  dogme  chr^iien  est  sup6rieur  a  rtd^al  de  la 

««&ti«  Tajsoiv,  \eqael  surpasse  deja  Hd^aldes  Rellgions  distinctes 

du  Ghristiamsme  ei  des  philosophies  puremeni  humaines.  Se- 

coodement,  le  syst^me  d^expressioh  artistique  engendr6  par 

ndial  chr^den,  mantre  sa  sup6riorit6 :  par  le  nombre  de  ses 

signes,  par  /euf  purei^  morale,  par  leur  v6rit6  et  leur  idi^alitd. 

—  Pour  confirmer  par  les  faits  c^ite  d^monstration  i  priori,  ii 

laudrait  analyser  les  principales  oeufres  de  Tart  chr6tien  eicelles 

que  Tart  a  produites  sous  rihfluerice  de  ioute  autre  doctrine  ; 

apprtoer  d'ahord  la  valeur  absolue  de  ces  productions,  puis 

nwttre  en  regard  leuf  m^rite,  et  le  comparer.  Dans  Fimpossi- 

hiUi^  desinvre  ufkc  lelle  mar^he,  rauieur  se  borne  a  6tabl!r  la 

la  sopWoritfedu  t^mple  ehr^iiensur  le  tempiepaien. 

La  doctrine  ehr^tierine  contribue  donc  d'une  marii6re  sup6r 
rieure,  et  plus  que  toute  autre  doctrine,  au  d^veloppemerii  phi- 
losophique,  au  bonheur  temporel  de  rhumartit6  et  au  progr6s 
ariistiqne;  sous  les  aulres  rapports  essentiels,  elle  nous  a  6t6 


■1 


moDtr^e  plus  parfeite  que  toute  autre  doetrine  religieoBe  et 
|)hilosophique :  k  tous  ^gards  donc,  elle  esl  prouY^e  sur-excel- 
lente,  aussi  i>ien  qu^excellente. —  Mais  tont  ce  traYail  n'est  que 
la  base  de  la  d^monstration ;  n'oublions  point  que  le  bui  de 
Tauteur  esl  de  prouYer  la  r^Y^ation  ou  rorigine  diYine  imm^- 
diate  du  Christianisme,  par  lescaract^res  de  la  doctrine  chr^- 
tiemie.  Maintenant  qu*il  a  mis  en  ^Yidence  les  caract^res  de 
sup^riorii6  qui  constituent  Texcellence  et  la  sur-excellence  de 
la  doctrine  chrMienne,  il  lui  reste  4  montrer  eomment  de  celte 
eiicellence  et  de  cette  sur-excellence  on  peut  rigoureosement 
conclure  a  Torigine  diYine  imm^diate.  Nous  nepouYons  analyser 
ici  les  preuYes  substanlielles  et  concises  qu'il  en  donne  ;  toale^ 
leurs  pariies  6tant  essentieUeSv  ilfaudrait  tout  rapporter,  dans  des 
conclusions  de  ce  genre,  pour  en  donner  une  id^  suffisanle. 

Telle  est  cette  preuYe  intrins^qne  de  la  diYimt^  du  Ghristia- 
nisme.  EUe  est  pr^sent^e,  ce  nous  semble,  d'une  mani^re  com- 
pi^te,  large,  profonde.  L^auteur  nous  fait  compraidre  toute  la 
hauteur  de  la  science  th^ologique,  la  sph^e  sup^rieure  et  61eY^« 
qu'elle  ocenpe,  sion  la  compare  auxautres6ciences.Lelecteur 
qui  Youdra  approfondir  cette  belle  d^monstraiion  Yerra  qu^elle 
n'occupe  point  trop  de  place  dans  la  th^ologie.  Malgr^son  eien- 
due,  les  parties  ne  sonl  point  proprement  d6velopp6es;  c'est 
un  ^adre  d'id6es  substantielles  qui  r^sument  la  matifere,  qui 
pr<§tent  k  une  suite  de  d^Yeloppements  du  plus  haul  intferH;  lout 
a  6t6  ramen6,a  laforme  simple  et  classique;  tout  a  ^t^  accommod^ 
au  genre  d'une  th^ologie  ^l^mentaire.  Quelques-uns  trouYeront 
peut-^tre  qu'il  ^tait  inutile  A  ranteur  de  s'^tendre  aussi  longue- 
ment  sur  les  dogmes  supra-rationels  du  Christianisme,  pQur  eu 
montrer  robscuril^  intrins^que  att^nu^e  par  la  lumi^re,  le  demi- 
jour  de  la  raison  et  de  rexp^rience  ;  qu'il  aurait  mieux  Yaluren- 
Yoyer  aux  titres  de  chaque  dogme  en  particu}ier,  ces  preuves 
de  couYenance,  ces  analogies,  ces  d^monstrations  plus  ou  moins 
probables  de  la  possibilite  et  de  la  r^alit^.  Mais,  il  nons  semble 
qu'il  6tait  pr^f^rable  de  grouper  toos  ees  dogmes  dans  un  mSme 
tableau;  lalumi^raenjaillit  beaueoup  mieux,  c^esiune  philoso- 
phie  de  la  partie  supra-rationneUe  du  Christianisme  Yue  et  em- 
hrass^e  d'un  seul  coup  d'oeil. 

Soconde  preuve  de  l6moignage  de  la  doclrine.  Ellc  coiudste  a 


isfouver  la  diviniie  dii  Christianisme,  par  la  force  d'action  el  de 
conservation  qui  est  en  hii.  Pour  cela,  il  faut  faire  ressortir  cette 
force  extraordinaire,  montrer  qu'elle  est  sumaturdle  etsuppose 
2a  divinii^  du  Christidnisme.—Or,  dans  le  Ghristionisme  on  troove 
une  inpie  foree  extraordjnaire :  foree  exlraordinaire  dans  la 
rapidit^  de  sa  prop^gatibn  apostolique ;  —  force  extraordinaire 
dans  la  nature  eirinCensit^  de  ses  effets,  aux  temps  apostoliques; 
— force  extraordinaire  dans  la  stabilit^  et  la  perp6tuit6  de  son 
action.  On  montre  ensuite  que  cette  triple  force  extraordinaire 
esisamatnrelle  et  t^moigne  de  la  divinU6  du  Christi^misme. 

Tel  est  Tensemble  des  preuves  sur  tesquelles  est  appuy^e 
rexisleoce  de  la  r^v^tion  chr^tienne. 

12  Y  aurait  k  r^futer  ensnite  les  objections  qOi  attaquent  im- 

mi&fiateainent  Forigine  divine  du  Christiani^e.  Des  principales 

objections  modemes  qui  nient  la  divinit6  du  Christianisme,  les 

unes  s^appuient  gur  l\itopie  du  progr^shumanitaire,  d'aprfes  le- 

quel  le  Ckristianisme  serait  une  grande  phase  de  T^volution 

sponfan^e  et  n^cessaire  de  rintelligence  humaine;  les  autres 

supposent  graiuiteinent  que  le  Christianisme  n'est  qu^un  d6ve- 

lopix^emeni  de  queique  grande  6coIe  philosdphique :   ils  diront 

que  sa  morale  est  emprunt6e  au  StoTcisme ;  son  dogm^,  ils  le 

fetotiV  d^ct,  seloh  les  besotns  dlflri  systfenie  pr6concu,  des 

feOMTt^^s  mysi^euses  de  la  philosopfaie  de  Tlnde,  de  la  Perse, 

de  rantiqae  ^gypl^,  du  N6o-pIatonisnie,  etc^  La  i^ponse  k  ces 

oh/ec^fons  est  facile;  toutes  reposant  sur  des  bases  hypothe- 

tiqaes,   ettes  tombeni  d'elles-m6mes  devant  tous  ces  faits  si 

bien  ^tabHs  sur  lesquels  reposent  les  preuves  de  la  divinit^  dii 

Christianisme. 

Hy  a  donc  eu  trois r^v^latioiis,  comme  nousF6noneioBS  au 
commeneemeni  du  iitre  g^n^r^d.  U  reste  a  tooiiirer  qii'en  dehors 
deces  trois  ReligiQns  r^v^f^es,  «lucune  autre  Reli^on  n'a  6te  ei 
ne  sera  r6vifelte. 

Aucone  auire  Religion  n'a  6t6  r6v61£e.  —  La  prenvede  cetie 
proposilioa^aiifacile.  Cequi  ai^t^dit  dans  la  preuveiniriiisife- 
quedaPaganisme,  du  Mosflffsme  moderne  et  du  Mah(mi6tism^, 
prouve  assez  queces  religions  n'ont  pas  6i6  r6vM6es;  d'ailleurs, 
con\Ted)sani  le  ChFisiianisme  sur  pluaieurs  points  de  dogme  et 


XXX 

de  moralo,  elle»  nepeuYenk  avoir,  comme  lai,  ane  origiue 
rev^6e. 

Aoeune  autre  Religion  ne  8erar6v6I6c  dans  la  suite  des  (emps. 
— LeChristianisme  apport^aux  hommes  par  le  Verbe  Incam^ 
lui-m^meest  le  demier  d^vdoppement  de  laReligton  de  laterre; 
ii  doit  durer  jusqu*a  la  consommation  des  si^cles  et  conduire 
l'homme  au  seuii  de  r£iemit6,  la  oii  commence  la  Relrgion  du 
Ciel.  TeHe  est  lacroyance  infaillible  deTEglise;  bas^esur  les 
paroles  de  J^sus-Christ  m^me. 

L'existence  de  la  r6v6tation  une  fois  d6montr^e ,  Tauteur 
abordf'.  la  seconde  sous-question : 

La  r^vdation  est-elie  contenue  dans  l'£cri(ure  et  la  Traditiou? 

Comme  il  y  a  eu  trois  ^poques  dans  la  r^Y^Iatian,  les  ^poques 
l^imitive,  MosaSqoe^  Chr6tienne,  il  SaUait  suceessivement  poser 
et  r^soudre  la  question  pour  chacune  de  ces  ^poques. 

A  r^poque  Primitive,  la  Tradition  ^taitle  seulroonument  qui 
renrermStla  parole  r6v61ee ;  il  n'y  avait  point  d*£criture  inspir^e. 

A  repoque  Mosaique,  la  r6v61ation  esl  contenue  dans  rfecri- 
(ure  canonique  de  TAncien  Testament  et  aussi  dans  la  Tradilion 
judaique* — Dans  1'Ecriture  canonique  4e  rAncien  TeBlament; 
Tauteur  eu  donne  deux  genres  de  preuves.  Une  premiere  d4- 
monsiration  est  dMuite  de  Tautont^  histonque  du  Pentaleuque : 
ce  livre  a6t6  prouve  int^gre  et  v^ridique;  doncilrenferme  cer- 
tainementladoctrine  de  Moise,  et  ainsi.celte  partie  derficrilui^e 
contientla  r^velation.  La  seconde  demonslrationestappuyee  sur 
le  caractere  inspir6  des  livres  smnts  de  TAncien  Testament.  A 
Tepoque  mosaique,  Dieu  a  non-seulement  revel6  aux  hommes 
une  doctrine  rekgieuse  parson  serviteur  Moise:  mais  de  plus,  il 
a  tii^ir6Mo¥se  dans  lar^dactionde  toutesles  partiesde  sonlivre; 
il  a  inspir^  le^  auteurs  de  tou^les  autres  iivres  canomques  de 
TAncien  Testament^  livres  dont  le  contenu  se  railache  a  la  r6v6- 
lation  mosaique  et  tfest  souvent  que  le  develoK>ement  de  celte 
rev^lation.  Ges  livres,  dans  toutes  lenrs  parties^  sont  donc  pa- 
roles  de  Bieii ;  rficriture  de  rAncien  Testament  conticnt  doiic 
la  r^velation  dcFj^poque  iposaique.  Comme  on  le  voit,  il  faut, 
pour  prouver  ranteccdent,  ^tal)lir  rinspiratiQn.  de  rficriturjc  ca- 


xxxr 

noniqae  derAncieaT«stottenl.  On  cn  donne  plusienrs  preaves: 
ici,  comme  plus  bas  pour  r^oque-chr^tienne^  rinspiration  se 
prooye  principalemejat  par  la  Tradition  et  rautorlt^  de  rEgltse. 
11  n'y  a  pas  en  cela  cercle  vicieux;  la  yaleur  de  la  Tradition  et 
de  rautorit^  de  l'£glise  est  d6montri6e,  en  son  lieu,  par  des 
preayes  qoi  ne  supposeni  point  Finspiration ,  mais  seuleraeut 
Vantorit^  histori^e  deFEeriture.Donc  FEcriture canonique  de 
FAncien  Testament  contientlar6y^lati(m  mosaique. — Gette  r^- 
y^lation  se  transmettait  anssi  par  la  Tradition  jndalque,  ce  qu'^ 

Uiblilbru^yement  l'auteur. 
A  r^pociue  Chr^tienne,  la  r^v^lation  est  contenue  dans  r£cri- 

tm  eanonique  du  Nouvean  Testament  et  ddns  la  Tradition.  — 
Dans  rEcritnre :  deux  genres  de  prenves,  eomme  plus  haut :  Une 
premi^re  preuve  repose  sur  rautorit^  historique  et  une  seconde 
snr  rmspiration  de  rficriture  du  Nouyeau  Testament.  —  Dans  la 
Tradition :  Tautenr  d^ontre  contre  les  Protestants,  soit  par  des 
argttments  th^(dogiques,  soit  par  r£criture,  comment  la  parole 
r^vM^e  se  traiismetdeJ6sns-Christjusqu'^BOusparlaTradttion. 
Vtm^T^  et  la  TracUtiim  sont  doue  montanenta  de  la  r^v^- 

la^n.  . 

li^Eetitureet  la  Traditioneontenaiit  la  r^v^totion  peavent-elles 

^Vte  diVe%sQtLT6e8  de  prmeipes  ?  Demifere  sous^question  k  r^sondre . 

Oui,  par  c^m^me  que  rEcriture  etla  Tradition  renferment 

/a  i^y^lation,  eHes  nous  fourntss^nt  des  v6rit6s  premi^res,^ 

ceriaines,  — ftcondcs. 

Ainsi  es^eorapMtement  r^solt^la  premi^qnestion  prmcipale: 
*  L'£criture  et  la  Traditiott  sont-eUcs  sources  deprincipos  sur- 
naturels  ou  n&v^l^s?  » 

Seeonde  questioti:  L'Ecritnro  et  la  Tradition  ont-elles  des 
ronelions  en  tfaeologie  et  lesqueHes?  C'esl-a-£re : 

Peuvenl-eltes  r^soudre  les  questions  th^ologiqaes  ou  reli- 
gieuses? 

Peuvent-eUes  les  rdsoudre  toules  ? 

Peuvent-elles  les  r^onidr^  toujours ,  saus  le  secours  d'un 
moyen  anxiHaire  qui  reconnaisse,  interprete  et  explique  FE- 
crUure  et  la  Tradition? 


XXXII 

Qaeile  est  la  valeur  des  solations  qo^ellef  foiirmsseni? 

Telles  9ont  les  souB-qoestions  que  fauteur  se  pose  et  r^sout 
pottf  d^terminer  les  fonctions  de  l'£crlture  et  de  la  Tradition. 
dans  la  science  th^ologique. 


!i- 


2«  DES   MOYENS  SORNATURELS 

INST1TU£S  DB   IMfiU 

POUR  RECONNAITRE,  CONSBRVER,  INTERPR^TER  ET   EXPUQUeR 
y^CRITURE  ET  LA  TRADITION, 

A  r^que  Chr^lienne,  ce  moyen  n*est  autre  chose  que  rAulorit^  doctrinale  de  Tl^- 
glise',  de  lii  ces  dcux  questions  princitiales  : 

Premi^re  question :  VAatorite  doctrinale  de  VEglise  est-^Ue 
source  sournaturelle  de  principes?  —  Deuxi^me  questiou:  A-t- 
elle  desfonctions  en  theolbgie  et  lesqxielles? 

Pour  trmter  de  cesmoyens  d^unemani^re  compHKe^  Tauteur 
les  ^tudie  successivementauxtrois^poquesde  la  r^v^lalion.  Or, 
ees  moyens  cmisistaient :— a  T^poque  Ante-Mossd^e,  dam  une 
providence  sumaturelle  de  Dieu  veillant  sur  \t  d6p6tT6v^I^; 
-^k  Ti^poque  Mosaique,  dans  rautori(6  doctrinale  du  mmislfere 
sacerdotal  en  uniou  avec  le  Grsmd-Pr^tre ;  et  aussi  dansleminis- 
t^reproph^tique,  moyen^xtraor(finiaire;--^t'^poque  Chr6tienne, 
le  moyen  en  question  n'estautre  chose  que  TAutorit^  doctrinale 
de  rE^lise  Gatholique.  Ost  rEgiise,  en  eflTet,  qui  seule  ftous 
indique  iafoilliblement  la  v^ritable  Ecriture  inspir^e,  lavraieTra- 
dition ;  c'est  elle  qui  conserve  intact  le  d6pdt  de  la  foi,  qui  inter- 
prdte  sikrement  la  parole  divine,  et  nous  montre  tout  ce  que  cette 
parole  renferme.  C*est  donc  ici  le  Tralt6  de  FEglise ,  en  Jtant 
qu'Autorit6  doctnnale  ( la  soite  du  cours  nous  amtoera  natu- 
rdlementalaquestiondupouvoirL6gislatifder£gIi8e);etcomme 
TAutorit^  doctrinale  de  TEglise  est  source  de  principes  bn  th6o- 
logie,  et  Tune  des  principales,  raciteur  devaitplacer  cette  grande 
th^se  deTEglise  dans  les  Lieuxth^ologiquesr  il  y  ^tait  autdris^, 
d'ailleurs,  par  Fexemple  de  grands  th^ologiens. 

La  raarchc  doit  nous  apparatlre  loute  trac6e,  d'apres  les  pr6- 


■<■:': 


XXXIII 


cedenis.  Sitf  TEg^e  «amiue  «ur  rEcriturc  et  la  Tracytion ,  Yavt- 
tewse  poseraces  deux  grandes  questions:  Est-eHe  souree  de 
priacipes  ? -^  A-t-elle  des  fonctions  en  th^ologie  et  lesqueHes? 


i'i 


Premi^requestion:  L'Autorit6  doctrinale  de  l*£glise  est-elte  [ 

souroe  de  principes?, 

€ette  question  revient  6videminent  aux  deux  suivantes :  TE- 
glise  Calbolique  a-t-eQe  une  autont^  doctnnaie  et  en  quoi  con- 
astecetteaotorit6?  Gette  antorit^  doctrinale  est-elle  sonrce  de 
principes? 

LTglise  catholique  a-t-^-elle  uneautorit6  doctrinale  et  enquoi 
coimte  cette  autoritd  ? 

A  eetie  question  iniportante  qui  domine  tout  un  vaste  d^ye- 
lopponent ,  Fenseignement  th^olo^que  et  la  Foi  cafholique 
r^pondent:  | 

le  Ministire  cathoHque,  a  Vexchmcn  du  mirmiere  de  tmte 
autre  Eglise,  est  infaillible  dam  ses  d^dsions^VEglise  ca- 
tkoUquej  a  Veaclusion  de  tovie  autre  Eglise,  est  indefec- 
tibU  dans  sa  croyance, -^Ia  thtoe  a-  6tablir  est  donc  cdle  de 
rinfaillibilit^  du  .minist^  catholique,  et  de  Find^feetibllit^  de 
TEglise  cathoUque.  L'anteur  eommence  par  la  d^montrer,  au 
moyen  des  divers  genres.d*argumenta  qu^eHe  eomporte.  Mais  "^ 

cctU  n«  snSfisait  point ;  le  thtologien  en  effet,  a  besoin  de  savoir  ^ 

avec  terUiu^e  iipn-seulement  que  le  minist^re  catholique  est 

mfsdmie,  etTEgiige  catholiquey  ind^fectiMe;  mms  il  4oit  re-  )|: 

c^erclier  posfi^nearem^t,  cipmme  explication  de  cette  th^se; 

en  foj  dans  Je  minist^re  r^side.  rautorit^  dooUr^e  mfainible, 
el  sur  quelles  mali6res  elle  est  infaillible;  —  en  qui  r^ide 
rind^feclibiljt^,  et  sur  quelles  matiferes  TEglise  est  ind^fectible.  u^, 

Prouver doncla  thfese  el  ensuite  Texpliquer,  voUA  tout  le  Trait^  [f: 

deFEglise.  .  -^ 

Le  pTemier  argument  apporl^  par  Fauteur^  a  Fappui  de  la 
fli^,  embrasse  une  longue  suite  de  propositions  successive- 
'Beiitd^ontr^es ;  nous  pr6senterons  une  analyse  fid^le  de  eeite 
freuve,  de  inani^e  a  faire  ressortir  la  marche  et  Fenphaine- 
ment  bgique  des  propositions  qui  la  composent. 

Le  minist^re  catholiquey  i  rexclusion  de  tout  autre,  est  in- 
(ainiblc  dans  6es  d^isions;  —  rEgiise  catholique,  k  rexdusion 
de  toul^  autre,  est  ind^feciible  dans  sa  croyance.  En  cffct  : 


£ 


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1% 


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XXXIV 

J^sus-ChrisC,  usant  de  sa  toute-puissanee  au  ciel  et  sur  fa 
lerre,  a6tabli  une  Eglise,—  Une,— PerpWuelle. 

II  a  divis^  permanemmentcette  Eglise  en  Minist^re, — Sujets. 

II  a  dou^  ce  minist^re  d^infaillibilit^  dans  ses  d^cisions ;  — 
l^Eglise  enti^e,  d*ind^fectibilit^  dans  sa  croyanee. 

Donc  il  existe  actuellement  unminist6re  infailHble,  —  une 
Eglise  ind^fectible. 

Or,  le  minist^re  catholique  seul  est  ce  ministfere ;  —  rEglise 
eatholique  seule  estcette  Eglise. 

Le  minist^re  catholique  seul  est  ce  minist^re : 

Le  vrai  minist^re,  celui  instiiu^  par  J6sus-Ghrist,  doit  avoir 
unemission  divine  rev^tue  visiblement  de  caract^res  propres  a 
le  faire  distinguer  de  toot  autre  minisl^re. 

Cette  mission  peut  Mre  immMiate  ou  m6diate; —  Tune  ou 
Fautre  suflSl. 

La  mission  immMiate  ^e  reconnait  aux  in^es  marques  qui 
proovent  la  divinit^  d*une  doctrine. 

Les  marques  de  la  knissibn  m^diate  sont:  rApostolicit^  cTo- 
rigine,—  rApostolicit^  de  propri^t^s. 

Le  minist^re,  pour  avoir  Fapostolicit^  d*origine,doit  poss^er 
tes  pouvdins  ^piscopaux.  CespouVoirs  c<msistefi(  dans  la  con- 
s^cration  vatide,  •—  dans  Tinstitution  canonique  permanente 
quant  4ses  effets. 

L^apostolicit^  de  propri^t^s  consiste  dans  rUnit*,  la  Calho- 
iicitfe,  la  Saiiitet*.—  L'Unit* :  il  faut  unit6  de  corps,  uiiit6  de 
dbctrine.  LTnit^  de  corps  doit  se  constituer  ainsi :  sonmission 
de  chaqaemembredu  minist^e  au  minist^re  total;  soumission 
de  tous  au  Souverain  Pontife,  car  il  est  le  chef  de  TEglise,  le 
ecfntre  de  FUnitfe.  L'Unit6  de  doctrine  exige  que,  relativement 
aox  chosesde  foi :  Tenseignement  du  minist^re,  h  une  ^poque, 
ne  contredise  poiiit  Tenseignement  d'une  .  autre  ^poque ;  que 
1'enseignement  d'une  partie  du  minist^re  ne  contredise  point 
rbnseignement  de  la  majorit^  de  te  meme  ministfere.  —  La 
Catfaolicit^:  de  drolts;  de  doctrine;  de  lieux.— La  Siaintet^. 
TeHes  sont  les  marques  de  la  mission  nvfediate.  Or ^ 

Aucun  minist^re  ne  peut  revendiquer  contre  le  minist^re  ca- 
fholique  les  marques  d*uhemission  imm^iate. 

Le  mintst^e  catholique  poss^de  toutes  les  marques  de  la 


XXSV  11- 

mission  JHMiatc.  11  eai  VfeiWe  ;-^  aposiolicfue  d'origiQe ;  —  apoa-  % 

toliqne  de  propri^t6§.  ;* 

Le  minist^re  catboliqae  seul  les  poss^de.  '^ 

Donc  le  minist^re  catholiqae  seol  est  le  mimst^re  institu^  ;>' 

par  J^sus-Christy  le  minist^e  infailtit^e  dans  ses  d^isions.  |:. 

Maisdeplus:  \i\ 

UEglise  cathplique  seule  est  TEglise  ind^feetible  fond^e  pmr  |' 

Jesus-Ghrist.  En  effet:  {? 

La  y6ritable  Eglise  doit  avoir  une  institution  divine  re\6tue  i  i 

\i8ibtement de  caract^es propres  k  la. faire  distinguer de toute  \[\ 

autre.  j 

I'^titution  divine  peut  ^^re  immediate  ou  mMiate ;  l'une  ou  '^; 

raalresufiit.  { 

Aucune  Eglise  ne  peut  revendiquer  contre  FEglise  cathpiique  I V 

les  marqoes  d'ane  institution  divine  imm^diate.  • ,;  1 

L^E^e^  caiholique  poss^^  les  m^rques  de  rmsUtiition  m^-  ,\;^ 

diate.  .  .    .  '  .  ''t\ 

Seule,  elle  les  possMe.  Donc ,  FiEgli^e  eatholique  seule  est  .« 

rEgiise.ind6fectS>le  fond6e  par  J^us-Christ.  j>v. 

T^l  est  eet  ^gument  tli6olpgique  dont  le  d^eloppement  oc-  k; 

cupe  une  grande  place  dans  le  trait6  de  rf^lise. .  Chacufie  de  ces  ]| 

praposiiions  esi  successivement  d^montr^e ,  dans  ioutejs  ses 
^xVi^s,  par  Uraispn  th|6ologique,  rEcriture,  la  Traditipn.  Lea 

preuves  oniplosoumoins  d'extension,  selonrimportance  rela- 

Uve  de  la  prppo^Uon  a  ^lablir.  Nousn^entrerpns  point  dans 

Vanalysj^  de  ces  preuves ;  elles  spnt  substantiellement  celles 
gu'on  retronve  dans  tpate  th^ologie  classique. 

De  prime  abord,  l*esprit  sera  tent^peut  6tre  de.critiquer  la 
dispositipn  de  cettepreuve,  cette  longue  suite  de  proppsitipns 
qni  tienneni  les  unes  ^ux  autres ,  comme  les  anneapx  d'une 
mdme  chaine.  Mais  il  nous  semble  que,  si  le  lecieur  veut  Tappro* 
fondir,  ii  en  trouvera  la  disposition  remarquable.  L,es  proposi- 
tions  sur  lesquelies  elle  reposese  retrouventdans  iouiTrai^^.de 
TE^lise,  pour  prpuver  la  m^me  th&se ;  seulemei^t,  dans  cette 
thtologie,  le  lien  Ipgiique  les  unit  entr'elles  avec  une  rigueur 
inflexible ;  elles  sont  disposees  de  telle  mani^re  qu'on  les  yoit 
clairem^nt  converger  toutes  au  bul  final,  cpmme  il  esifacije  4e 
s'en  convaincre. 


XkKVl 

L'attleur,  dand  ttne  secondfi  dtoonstralion,  ^ablit  raatoritt» 
infailiible  de  TEglise,  par  l'execlience  du  rainist^re  catholi- 
que.  Cette  preuve  nous  pr^ente  un  cadre  complet  dans  lequel 
se  groupent  naturelleraent  toutes  les  id^es  pnneipales,  &  Taide 
desqueUes  l*i^oIogiste  d^montre  la  diyinit^  de  TEglise  par  sa 
n^cessitd,   son  excellence,  ies  caract^res  spiciaux  de   ceite 
exeellence)  etc.  —  J6sus-Christ  a  ^l^li  un  rainist^re  religieux 
qu'il  a  doui  d'infoilltt>ilit6 ;  ce  minisifere  doit  ^tre  le  plus  parfail 
ded  rainistires  religieux  existants ;  or,  le  minist^re  catholique 
est  oxcellent,  il  est  le  plos  parfait  des  minist^res  existants ;  il 
est  donc  le  minist^re  infailiible  ^tabli  par  J6su&Christ.  Telfe 
est  la  forrae  de  cette  preuve.  Chaoune  des  propositions  qui  In 
con^)osent  est  suceessivement  d6montr6e  k  la  raison,  de  la 
mani^re  qui  suit : 

Jdsus-Christ a  ^tabli  un  minist^re  religieux.  — llle devait, en 
effet,  pos6  le  but  qu'il  s'est  propos^  dans  la  prMicatioii  de  sa 
doctrine.  Ce  but  a  6t6  de  r^unir  les  hommes  de  tous  les  lieux 
et  de  tous  les  temps  dans  une  soci6t6  religieuse  unique,  bas^c 
sur  la  croyance  k  sa  doctrine;  or,  ce  but  exigeait  F^tablisse- 
ment  d*un  pouvoir  doctrinal,  l^gislatif,  sacerdofal,  en  d^autres 
termes  d'un  minist^re  reUgieux. 

II  a  dou^  ce  ministfere  d'infoiUibiI!t6.  ->  Gette  pr^rogaave 
6tait  tt^cessaiire  au  minist^re  reli^eux,  potir  atleindre  la  fin  de 
son  institution. 

Le  minist&re  ^tabli  par  Jteus-Christ  doit  Mre  le  plus  parfait 
de  tous,  {(uisqa^l  a  un  Dieu  pour  auteur. 

De  tous  les  minist^res  existants,  le  rainist^re  cafholique  est 
le  plas  parfait.—  Pour  ^tablir  cette  proposition ,  il  faut  reclier- 
cher  en  quoi  doit  consister  la  perf^bction  du  minisfk-e  religieux; 
prouyer  que  le  mmisti&re  catholique  r6unit  tous  ies^I^ments  de 
cette  perfection  et  qu'aucuh  autre  ne  pr^sente  des  avantages 
comparables.     . 

Or,  le  minist^re  religieux,  c^est  un  mo^en  ^tabti  de  J^sus- 
Christ  pour  la  fin  que  nous  connaissons;  la  perfection  d*un 
moyen  d^pendant  du  degr6  d'acc6mmodation  dece  moyena  la 
fiB,  le  minist^re  religieux  le  plusparfait  sera  celuidont  les  pro- 
pri^t^s,  les  attributs^  lesmoyensd'actibn  etles  cBUvres  seront  le 
mieux  accommod^s  a  cette  fin  :  il  en  est  ainsi  du  rainistere  ca- 


XXXVII 

(liQlfqQe.  — *  Au  point  de  v«e  des  propri6(63:  11  rem(inle  a  Je- 
sQs^krist  par-soa  erigme;  U  est  Catholique,  Uii,  Iiid^pcmlant 
do  poaVoir  ciViUpropri^t^sque  doit  avoir  un  ministfere  Chretien 
parfoif. — Aupoint  de  vue  des  aitributs:  11  s'atlribue  16giliTnemcnl: 
wi  Potivoir  DoijttinalinfaiUiblc;  unPouvoir  L6gislatif  univcrscl ; 
UR  Poavoir  Sacerdotal  complet.--Aupoint  de  vue  des  moyens 
d*action  :  Le  minist^e  Catholique  a  des  moyens  d*action  piar- 
fitttment  appropri^s  m  but  qu'!!  doit  atteindre :  un  Symbole 
obligaioireV  invarialjle  et  indisciitable ;  ane  Discipliue  accom- 

^        modte  a«x  circoiistances  de  personnes ,  de  temps ,  de  lieux ; 
vneLitin^e  ^bligatoire  qai rfegle  les  c6r6m6nies  du culte  et  lui 

^'  Msiire  onc  aclion  puissante  sur  le  sentiment  rehgieux;  des 
iBsf/hitiOiis  rdigieuses  propres  a  ^tendrc,  conserver  et  perfec- 
(ioiHicr  la  soci*t6  chr^tiemie.  Pour  augmenter  encore  rinfluence 
deoes  moyenSj  il  iniposc  le  C^libai  au  Glerg6  et  aux  Corpora- 
lioBs  K^iecises.— Au  poiiit  de  vue  des  ceuvres:  Les  OEuvres  du 
mmist^re  Catholique  r6pondent  parfaitement  a  ia  fin  du  minis- 
t^re  rellgieiiX'  H  a  car66,  conscrv6,  dtendu  et  perfectionn6,  sous 
le  rappori  spirituel  ct  temporel,  la  societ6  chr6tiennc.  Donc  , 
sous  tous  les  points  dc  vue,  le  ministere  catholique  est  parfeite- 
mcEt  accommodd  A  lalhi  duministfere  religieux. 

W  est  ensuite  prouv*^^  qu'en  dehors  du  ministfere  catholique, 
«acminc  ^oasHe  rensemble  des  av^tages  qui  viennent  d'etre 
feniHn^r^;  m  \^  muiist^re  Grec,  ni  le  ministere  Protestant.  — 
Dooc  le  mintsiereCiati^blique  est  vraiment  le  minist^re  infaillible 
fond^  par  J^sos-Christ,  puisqu'H  est  le  plus  parfeit  de  tousles. 
numsl^res  religieux  existants. 

Telle  esl  ranalyse  dc  cette  seconde  d^monstration.  L>uteur 
ne  poiivatt  qu*exposer  les  idfees  principales  et  Pfecondes  dontelle 
secdmpose^  et  Ton  ne  doit  pas  8'attendre  ^  la  trouver  d^ve- 
]o|^>^  dans  mic  th6ologie  ^lassique ;  c^est  lin  canevas  bien 
trac6,  qu*il  serait  int^ressant  de  faire  rempllr  k  rhistoire  Eccle- 
siastique. 

Dans  une  demifere  preuve,  fautiBnr  montre  successivement : 
comment  le  rejet  de  rautorit^  doctrinale  dc  ITglise,  conduit 
lo^^iqnenaent  au  syst^mc  de  rEcriture  interpr6t6e  paf  la  seule 
raison;^ce  systeme,  au  D6isme;— le  D6isme,  au  Scepticisme  en 
mati^re  religieuse. 


•.'i 


i; 


-XXXVIH 

La  (h6se  g^n^rale  est  done  dtotontr^e ;  il  esl  ilabli  j^  ie 
minist^e  Catholiqae  est  infailiible  dans  son  enseignemml,  el 
TEglise  Catholique,  ind^ectible  dans  m  croyanee.  Paaaens 
maintenant  k  l^Explicatipn  de  bi  Th^e«  ^  Cette  e&plicatioii  doit 
porier,  nons  ravons  yQy  sur  rin£BiilIibilit6  du  minist^  et  mst 
rind^fectibilit^  de  l^Eglise.  L*aatear  se  demande  donc:  En  qqi 
dans  le  minist^re  rtoide  rautorit^  doctrinale  mfttHible,  sar 
^qaeBes  maUtoes  elle  est  infaiflible;  —  £n  qai  r^ide  1'ind^fec. 
tibilit^,  sar  qaelies  matitees  rEgltse  est  ind^fectible :  ea  d*aa:- 
tres  tennes,  il  traile  saccesnvement:  du  Sujet  de  VinfaHHbilUe 
Vll  etdeiCH  (kiet,  du  Sujet  de  VindSfectilnlitd ei de  eon  (Hjet. 

C^est  ia  denu^re  partie  duTrait^  de  l^Ei^se ,  et  il  nous  sera 
facile  de  Tanalyser  en  peu  de  mois;  le  lecteur  d^j4  initi^  a  la 
marche  d^  mati^res,  soivra  sans  peine  renchalnement  nalnrel 
des  questioBS  qu^il  feste  a  lui  exposer.  Premi^rement  done, 

Du  Sujet  de  rinfaiUibait^.-^En  qui,  daiis  le  minist^re^r^side 
rautont6  doctrinale  infaillible? 

La  qnestionrevient  ^videmment  aux  deax  soivantes :  ea  ^ , 
dansle  minist^e,  r6side  rautodl^  doctrinale?-^£n  qiiiesl- 
dle  infaiUible? 

A  la  premi^re  qoestlon,  on  r6pond  par  les  prof>ositions  sui- 
vautes:  •— L*aatorit6  doctrinale  r^side  dans  les  Ev^qnes  iadjvi:: 
d^eUement  pris;  dans  les  Evi^ques  cottectiyemenl  pris ,  soit 
dispers^,  soit  r^anis  en  concilesg^i^aaxtHipartieuUeTs;  da»» 
.^  le  Souverain  Pontife.— Elle  r^side  dans  ces  aatQrit6s  sextes.^ 

I  jj,  1  La  seconde  question:  «  £n  qui  cette  aatorit6  est-elle  infail- 

lible?  »  £untoe  le  d^veloppement  suivant: 
.  U  est  certain  et  de  foi  qu*eUe  est  infaiUible  dans  le  Concile 
G6n6ral  et  dans  les  Ev^ques  dispers^s ,  posdes  c^taines  con- 
^iitions. —  On  6tabllt  donc  rinfafliibiUt6  du  ConcUe  G^n6ral  et 
des  Ev^ques  dispers^s;  puis  on  indique  les  oonditions  requises 
|)our  que  leurs  d6cisions  soient  inlaillibles. 

L*autorit6  doctrinale  n*est  pas  infaiUible   dans  les  Ev^ques 
individueUement  pris,  non  plus  que  dans  les  Conciles  Particii' 
Uers* 
L'aulorit6  doctrinale  cst  infaillible  dans  le  Souveraiu  Pontife, 
I  lll^  en  d'autres  termes:  la  d^cisiondu  Souverain  Ponlife  parlant  «^ 

i  fi'i  Caihedrd  est  infaiUiblc,  abstraction  faite   de  Tadh^jiion  tacite 

'  'M 

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■  >'!•' 


\  ii. 


■'■■W 


xxxil 

ou  expresa^  des  Ey^ques  did^rs^?.  Tel  est  renseignemeat  com- 
mmrdes  docteors  catholiqoes,  si  Ton  excepte  quelques  tli^olo- 
gieas  Cfiallicaiis.  Cest  aussf  la  doctrine  de  rauteur.  H  pose  donc 
la  th^se  des  Uitramontains,  en  donne  les  principales  preuves, 
pyig  r^ond  aax  objeetions  des  adyerdalres. 

Be  VOhiei  de  riiilldliibiUt^.-- Sor  queltes  matiferes  peuvenl 

statoer,  et  statuer  infaiyiblement  les  autorit^s  doctriimles  donl 

il  a  ^t^parld  antitrepr^cMent?Onf6pond  parles  propositions- 

ftaivanies  qai  sont  suceessivement  proav6es  et  expliqu^es  dans 

diacone  de  leurs  parties : 

Le  GoDcile  G6n6ral  et  rEglise  dispers6e  n*ont  pas  autorit^ 
afiae  pour  jugek"  des  questions  qui  sont  sans  rapport  avec  la 
missim  divine  du  ministfere  de  J6sus-€%rist. 

Le  ConeileGdn^I  et  rEgtise  dispers6e  ont  le  droit  de  juger- 
drca  fiteta  partietdaria;  ces  jugements  ne  sont  pas  ififail'^ 
libles^tnais  its  sont  sans  appel. 

Le  Concile  G6n6ral  et  TEglise  dispers6e  ont  le  droit  de  sta- 
tner  sor  toates  les  ^uestions  qui  touchent  au  d^p6t  r^v^^,  et 
lears  d^dsions  a  ceti&gard  sont  intaiUibles. 

LeGoncileGto6rad  et  rEglise  dispers^  ont  le  droit  desta^ 
toer  sar  la  discipline  gito^rale,  et  leurs  jugements  ^xetdgard 
soni  infai&ibles. 

\jt  CdAidie  G^metral  et  rEgiise  dispers6e  oni  le  droit  de  juger 
Ae»  laite  4ogm»U({aes  et  de  la  «aoonisation  des  saints ;  leurs 
jugemotts  k  cet  ^»d  sont  inMilibles. 

I^  Souverain  Pontiie,  d'apr^  tous,  peut  d^nir  led  mteies^ 
gaesiions  gue  le  Gpncile  g6n6ral  et  FEglise  dispers^e;  el  dV 
pr^  les  [^lramontains,  il  est  inlailbble  l^  oaees  m^mes  auto* 
rit^s  sont  inCaillibies. 

Les  Conciles  Particuliers  et  les  Ev^ques  imfividueflemenr 
pris  pedvent  statuer  sur  les  ro^mes  causes  que  le  Souverain 
Pontlfe  et  les  Gonciles  g^n^raux,  si  leur  pouvoir  n'a  pas  6t6  res- 
treint.  IIs  n^ontleptivil^ge  de  rinfdiIlibi]1C6  pour  aucune  sorte 
de  d^eisioBS,  et  lears  jugements  ne  sont  point  sansappel. 

Du  Sujet  de  rindi^fectibilit6. ->£n  qui  r6side  rind^fecttbilit^ 
doiit  joait  FEglise  eatholique?  Elle  r^side  dans  la  collection 
des  membres  de  TEglise.  Or,on  distingue  dans  TEglise:  le 
corps,  r^e  de  rllglise;  el  cons6quemmenl :  les  membres  qui 


XL 

appartieiinent  au  corps^  ceax  qui  appartieoiieiit  k  Vhne.  Lm* 
,d6fectibilit6  r^side  dan^la  coHeetion  des  meinbres  q«i  sqppar- 
tiennent  au  corps  de  I'Eglise,Fonipariie  ducorp^  de  l'£glise: 
(ous  cen\  qui  y  ont  6t6  incorpor^s  ei  n'en  ont  pas  6t^  reCrau- 
ch^s,  soit  par  leur  prppre  yoiont^,  soit  par  celle  de  raotorit^ 
cccl^^iastique ;  donc  ne  sont  pas  membres  du  corps  de  rEgUse 
lesJnfideles,-*les  H^^liques  publics, — les  Schinnatiqaes  pu- 
blicSy —  les  Excommuni^s  d6nonc6s. 

De  rObjet  de  rinddfectibilit^.  —  Cet  objet.est  le  m^me  que 
celui  de  rinfaiilibilit^,  c^est-^-dire :  lA  oii  le  ministfere  est  iiU^ 
lible,  TEglise  aussi  est  ind^fectible, 

L'auteur  a  donc  prouy^  et  expliqu^  rautorit^  doctrinale  de 
rEglisecatholique,^  savo}r:rinfaillibiUt6dumini8lfere,  rind^lec- 
tibUit^  de  TEglise  prise  dans  la  cdlection  de  ious  ses  men^es. 
Ainsi  est  compl^tem^t  r6solue  la  premi^re  80usH]ue8tioiiL; 
«  L*£glise  caiholique  a-t-elle  une  autorit^  doctrinale  et  en  qnoi 
consiste  cette  autorit^  ?  j>  U  faut  passer  a  la  seeond^ 

L^Autorit^  doctrinale  de  TEgli^e  est-*elle  Bomrce  ^eprincipes? 

•M  Le  lecteur  a  d'avaBce  r^solu  cette  qnestion:  pos^  ratitorlt^ 

doctrinafle  de  rEglise  telle  qu'elle  a  616  6lablie,  il  est  clair  qu^eile 
nons  foumit  des  v6rit6s  premiferes ,  c.  Ii.  d.  donn^es  par  voie 
d*autorit6,  de  t6moignage,etnoud*argumentation; — desv^rif^s 
certaines,  puisque  cette  autorit^  est  infaillible;— des  v6rit6s 
fecondes,  puisque,  comme  on  le  verra  dans  rexposition  \)i6olo- 

''{[l  gique,  elles  engendrent  par  voie  de  conclusion,  de  d^veloppe- 

ment,  tout  un  vaste  ensemble  de  v6rit6ssecondes.Or,  lespriaci- 
pes  nesont  que  cela :  des  v6rit6s  premi^res,  certaines,  f^condes. 
L'autorit6  doctrinale  de  TEglise  est  donc  une  source  de  prin- 
cipes. 


iv; 


L*Autorit6  4octrinaIe  de  TEglise  a-l-elle  des  ibnctiops  cn 
th^ologie  et  lesquelles?  en  d^aulres  iermes:  les  principes  sur- 
naturels  fournis  par  Tautorit^   doctrinale  de  TEglise,  soiilrils 

}|  applioables  k  la  th^ologie?  dans  quelle  ^tendue  et  dans  quelles 

f];  limiles? 

;  La  r^ponse  est  facile.  L'autorit6  doctrinale  de  rEglise  propose 

et  interpr^te  infailliblement  les  v6rit6s  r6v6I6c8,  v6rit6sr6v6I6cs 

[i  qui  ne  sonl  autre  chose  que  Fensemblc  des  dogmeset  des  lois 


u;: 


..%.» 


XLI 

«kml  se  compose  ia  ReHgion ;  coiis6queiiimeiil  elle  nous  foomit 
des  |>riiicq)es  au  moyen  desquels  peuyent  se  r^soodre  tootesles 
qaestions  (h^iogiqoes,  puisque  latli^otogieest  lascience  m6iiie 
de  la  Reli^n. 

T^lessoiH  les  soufces  soraaturelles  de  principes  en  th^ologie: 
rEeriture  et  laTradilion,  rAutorit^  doctrinale  de  I^JSgUse.  II 
resle  k  traiter 


III.  DES  SOURCES  MIXTES. 

^  Soas  ce  ti^e  se  rangent,  nous  ravons  vu^  rautorit^  des  SS. 

ffyw  ei  ceUe  deThMogiens ;  sor  rone  et  l^autre  on  se  demande 
socGemvenQkent:  Cette  cmtorit^  etheUe  emrce  4e  principes?^ 
A-t-iUe  des  fauetum»  en  thdoloffie  et  lesquelles  ? 

Airtorit^  des  SS.  P^es. 

Les  ^crits  desSS.  P^esont  oneaotorit^  doctrinale.  L*aoteur 
poseainsilesiHriiicipes  quiserventad^terminercette  autorit^.-- 
Cette  autorit^  est  soiurce  de  principes  quand  elle  est  irr^fraga- 
ble,  c'est-a*dire,  gaand  il  y  a  consentem^t  unanime  des  P^res 
sor  oneqoestion;  k  d^faot  de  cette  onanimit^,  elie  peot  servir 
encore  de  fondement  plos  ou  moinsprobable  a  une  doctrine. — 
CAVVft  «alQTii^  est  ^videmment  appiicable  A  la  science  thdoiogi- 

qoe,  ¥^«^u'«ae  porte  sur  les  choses  r6v6I6es. 
Autorit6  deslh^ologiens. 

Sairant  la  mtne  marche  que  pour  les  SS.  P^res,  rauteor 
etabUl  cette  autorite;  —  en  d^termine  la  valeur  comme  source 
de  principes ;  —  monlre  son  appUcation  k  la  science  th^olo- 
giqoe. 

Ilo  SODRGE  DES  CONaUSIONS. 

L'iioiiime  a-t-il  une  facult^  logique,  c'c8t-&-dire,  une  facult^ 
ao  moyen  de  laqoefle  il  poisse  I^gitimement,  de  principesposes^ 
d^dolre  des  concludons  ? 

Cette  facult^  s^applique-t-elle  a  la  th^ologie  aossi  bien  qo*a 
teuteautre  science?  dansqoelle  ^tendue  et  dans  qHeHes  limitest 


m$ 


111*  SOURCE  DE  LA  METIIODE. 

Lliommc  a-t-il  une  racull^  m^(hodiqiie,  c^esl-a-dirCf  peuUil 
di»j»oscr  ^t  evprimer  ses  corniciissaikces  d'apr^  tm  ordrc  tialu- 

rclet  li>i,4time? 

Ccllc  facult^  s'applique-t-elle  hu\  T^rilcs  th^oln^iques 
pour  let^  ceordonner  ^ieutiOquemciil  ?  dans  queUc  6lciiduc 
ef  dans  quelles  Hmitcs? 

Le  thtolof^en  a  ^tudi^  lea  sourccs  de  principcsenth^olugre, 
la  fiouree  des  conclusions  ct  ccUc  dc  la  m^thode,  11  peul  sboT' 
der  rExposUion  Ih^lugique. 


lEUXlEME  PARTIE. 

ANALYSE  DE  L^EXPOSITION  THfiOLOGIOl^E. 


Exposer  la  suile  dcs  qucstiong  qui  sc  rattafhent  A  Tohjet 
si  vasle  de  la  th^ologic;  les  rfisoudre  scicutiliquenienl  au 
moycn  de  principcs  empruides  aux  sourccs  Ih^olo^riqucs  ■  lc^i 
groupcretles  lier  entrcellcs  d'apr^srordrenaturel  dcs  idOcs: 
tel  se  prdscnte  le  travail  du  Ih^olog^en,  dana  cellc  seconde  par- 
tie  de  la  scicnce  sacr6c,  Nous  verrons  rauteur  amencr  r^gu- 
licrement  et  sans  cflTort  cct  immcnsc  devcloppement,  proc^der 
toujours  avec  h  m61hodc  simple  et  naturelle  qui  dcja,  sans 
doulc,  a  frapp^  Ic  lecteur, 

La  th^ologio  6tant  «  la  science  de  la  Religion,  -  Tcx- 
posilion  theolo^jque  nc  doit  61  re  aulre  cliosc  que  Tcxposc 
ficienlifique  de  la  Rcligion ;  conscqucmjncnt^  si  l'on  analysc  ce 
que  renfcrmccn  soi  la  notion  dc  Rdigim^  on  cn  vcrra  sorlir, 
comme  d*un  gcnne  fiicond,  lou(erc\posilion  th6oloffque. 


XLlil 


Ou'cst-ce  donc  qae  la  Religion?  Elle  peut  se  dednir :  Vensemble 
des  Hoyem  institues  de  Dieii  pour  diriger  rhamme  d  sa  fin  der- 
niere;  alnsi  tout  Tobjet  de  la  tb6ologie  est  compris  dans  cetlc 
qaestion  unique :  Quela  sont  les  moyens  institues  de  Dieu  pour 
diriger  Vhomme  asafin  deri»i^re? Mais6vidcmmeBt  cette  ques- 
tioii  soppose  (^le-miferae  lesdettx  suivantes  :  Uhomme  a^-il 
me  fiii  dermsre  et  quelle  est  cette  fin?—Dieu  a-^t-il  imtituedes 
moyms^pot*r  diriger  Vh&mme  a  sa  fin  derniere?  et  rordre  lo- 
gique  exigc  queces  deux  questions  soient  trait^es^  avant  de 
passer  ila  principale.— Telles  sontles  trois^esUonsqueporlo 
en  soi  robjet  de  la  tb^logie,  et  dont  il  faut  successivemeat 

imteT* 

1'homme  a-t-il  une  fin  dernifere? 

Uhorameii  unefin  demifere  alaquelle  tout  doit  dtre  rapport^. 
—  Cetle  fm  est  Dieu*  — CestWeUj  en  tant  que  connu  par  la 
vision  intuitive,  et  aim6  de  ramour  b6atifiquequi  correspond 

a  cette  vision.  ^.  .      „t. 

Existe-t-il  des  moyens  inslitafe  del>ieu,pour  dingerl  homme 

a  sa  fin  derni^re? 
Dieu  a  dA  en  instiluer. 
Quels  sont  ces  raoyens  ? 

Troisifemc  question  d'o(i  va  naitrc  tout  le  d^veloppement 

V\ifeo\ogvqtte. — L'homme  a  tf ois  facuUfe  principrfcs  desUn6es  A 

Xctairc  le«ATeSi.sa  fin  etqui  doivent  trouver  en  Dieu  leursatis- 

faction  complHe:  rintelligence,— lavolont6,— ractivit^.  A  rin- 

leJiigencederhomme,  Dicuaimpos6imm6diatement,  commet^- 

gles^des  \Mi^s  k  croire;  c'est  ce  qu'on  appeile :  les  Uis  Dog- 

matiques.'-A  la  volont6  et  k  racUvit6,  Dieu  a  trac6 ,  par  hii- 

m^e,  des  Kegles  Morakg ;  et  il  a  impos6  m6dialement,  par 

riBterm6diaire  de  rEglise,  deQLoisDiscipUnaires.  Les  moyens 

insUtu6s  de  Dieu.pourconduirerhommc  isa  fin,  comprennent 

donc:lesLois  Dogmatiques,— les  Rfegles  Morales,— les  Lois 

Disciplinaires.  Tel  cst  aussi  robjet  diefs  6tudes,  dans  un  cours 

de  th6ologie.  Les  lois  disclpUnaires  ^lant  robjet  d'une  sciCTicc 

ecclfeiaglique  sptolc,  lc  Droit-Canon,  il  reste,  comme  objct 

propre  de  la  theologie,  les  lois  dogmaiiques  ei  lcs  regles  mo- 

rales.  Be  lA  la  division  de  rcxpos^  th^ologiqdc  en  deux  par- 

lies :  partie  Dogmatique,  —partie  Morale. 


XLlV 


10  DOGMATIQUE. 

Cest  la  partie  de  k  th^ologie  dans  laqaelle  on  ^ludle  les  Te* 
rtt^s  k  croire,  en  d*autres  termes ,  les  lois  dogsi^tiques,  les- 
quelles  sont  sp^cialement  destin^es  k  diriger  rintelligence  de 
rhonune.  Elle  peut  donc  se  d^finir;  la  icienee  de$  rdgUs  de 
Vaete  de  fot.  Or,  il  est  dans  ces  r^es  des  propri^i^s  conunQiies 
que  1e  thtologien  doil  consid6rer  d'abord,  atant  de  s^occnper 
de  Tobjet  sp^clal  propre  k  ehacune  d*elles ;  de  ]k  cette  premi^ 
division :  Doffmatique  G^nirale,  —Ihgmatique  SpMale. 

l.  D06HAT1QUE  Gl^NlilRALB. 

DeVActe  de  f(n;--4es  Sigles  de  Vaete  de  fai^—des  Rapp&rts 
de  Vacte  intellectuel  avec  les  rdgks  dela  foi. 

L^objetde  toute  loi  dogmatique  peut  ^tre  ainsi  formuld:  un 
acte  de  foi  en  rapport  ave«  telle  r6gle ;  et  ainsi  pour  ^ludiery 
d'ttne  mani^e  con^^I^te^le  dogme  en  g^n^ral,  ilfoaltraiter 
successivement:  de  Tacte  foi  en  gi^n^ral;  des  r^gles  de  Vacle 
de  foi  en  g^^ral ;  des  rapports  de  I.'acte  inteliect^el  avec  les 
r^gles  de  la  foi. 

Sous  le  premier  titre,  de  VActe  de  foiy  Vaiiteur  aprfes  avoir 
defini  la  Fol,  et  comme  vertu,  et  comme  acte;  apresavoir  distin- 
gu6  nettement  la  foi  simplement  dlvine,  la  foi  catholique  et  la 
foi  eccl^siasiique,  traitc  successivement :  des  CondiiionSy  —  de 
la  Possibilite,  —  des  Propri^tes  de  l*actede  foi  soit  catholiqae, 
soit  simplement  divine,  soit  eccl6siastiqne.  —  Pour  donner  au 
lecteur  une  id^e  suffisante  du  travail  neuf  et  remarquable  de 
rauteur,  s^r  une  maliferedifilciLe  en  Ih^ologie  et  qui  exige  foeau- 
coup  de  rigueur  et  de  pr^cision,  nous  analyserons  le  moins 
sommairement  possible  ce  qu^il  dit  de  VActe  defoi  Catholique* 

L'acte  de  foi  est  au^-dessus  de  Fordre  naturel :  c'est  un  acle 
surnaturcl  par  lequel  rdme  adhfere  fermement  aux  v^ritfes  con- 


XLV' 

ienues  daos  ia  parole  cie  Dleu  et  Gotimies  c^rUiaemejit  e<Httine 
telles,  k  raison  du  t^molgnage  de  Dieu  qui  est  U  V6rit6  mdme. 
Si  la  v^t6  r^v^l^,  a  laqueUe  l'iiffleadh^e  daas  Facte  de  foi, 
laf  est  proposee  par  TEglise,  il  y  a  fiH  divine  catholique;  dfiiBS 
rhypothfese  contrai^e,  la  foi  .est  di|e  $i^kmmt  divine. 

Or,  les  condilioas  de  Facte  delbi  cathc^ae  soat  ertrinfl^-^, 
ques  et  ant6€^eiites,-~iiitriiis^ques  et  coastituaates, 

L^aateBr  i6ntkiaere  ainsi  les  eonditioi^  extrins^ues  et  ant6c(^- 
dentes:  . 

Toui  acie  de  foi  impli^e  deuit  dioses :  radnussion  par  ie 

sujet  creyanl  de  ceriain6s  v6ri4^  prfelinMnaires  n^essaires  pour 

poavoir  eroire  de  foi  catholique  une  v6rit6  comme  r^vM6e ;  -»^ 

rddbesioii  m^me  de  foi  k  telle  T6rit6  r6v616e,  Or,  l*  pour  les^ 

prelimiiiairesderactede  foi,  c'est-a-dire,  les  vMtis  sUivaotes: 

ilewte  vta  Dieu,  ce  Dieii  est  souveraineiiieiit  v6ridiqiie,  il  a 

parl6  k  rhomme,  sa  parole  est  contenue  dans  rEcritnre  et  la( 

Tradiiion,  0  a  6tabfiune  aut<H-ii^  infaittihlepour  la  transmetice 

etreicplhpier,  TEglise  cathohque:  £st  requise  dansle  sujetune 

conviciicm  i^gitime.  Celte  convielion  peui  ^lre  prodiote  extra-- 

ordinairemeni  par  raction  imm^diate  de  Dieu:  eUe  est  prodaite 

ordinair^ent  par  raction  des  inoiifs  rationnels  qui  ^tablissent 

cesvferit6s,  sans  queces  motifsratioiinelsexclueniractiondela^ 

Gt^Lee  ad^oiguanl  sa  foree^  celle  ^e  la  v^rit6  pour  d6termin£9r 

Vtocacrowe.Lesraisonsqui  Mablisseni  les  vWtfes  prfeliminaires 

peuvent  fetre  saisies  d^une  manifere  plus  ou  moias  complftte, 

d^me  manidre  elairt  et  scientitique  ou  bien  obscure,  suivani  la 

capaci(^  de  ceux  qui  font  racte  de  foh  — 2?  Pour  radh^sion 

nidme  de  M  a  la  v^rii6  r6v6I^,  ou  acte  de  fin :  Esl  requise  une 

cause  sumaturelle  pouSsant  rAme  et  raidaiit  k  adh6rer,  de  la 

manidre  voulue :    cause  qai  est  en  partie  la  foi  h^ituclle  , 

dans  ceux  qui  la  possMent;  la  grAce  actuelfe  dans  tous. 

Les  condiiions  inirinsfeques  ei  constituanies  sont  relaiives: 
au  Sqjet  crayant,  4,rObjet  de  la  croyance,  au  Motif  qui  Ja  d6- 
tcrmine.— Relaiivement  au  Sujet:  il  faut  adh^sion  ferme  im- 
pliquani  acie  de  libcrte  et  acte  dlntelBgence*— Relalivement 
kVObjet:  radh^sion  doit  porter  sur  une  v^rit6  contenue  dans 
la  parole  de  Dtcu,  obs^re,  propos^e  par  rEglise  comme  r6- 


XLVI 

v^l^.  ^Relalivement  au  MoHfr  rAme  dolt  adMrer  k  la  v^rH^, 
paree  que  Dieu  l'a  r^^lte  et  qQ*U  est  la  v6rit6  mtoe. 

Lea  cofiditioiis  deractedefoi  itudl^,  il  est  faeite  de  traiter 
la  seconde  question :  «  de  la  Podsibilil^  de  l'acte  de  foi.  »  Re- 
prenant  chacune  des  conditions  ei«6nonc^,  rauteur  ^tabHI 
successivement  et  jpar  ordre  qa*^les  sont  possibles. 

Get  acte  de  foi,  dont  les  conditions  ont  ^t^  d^termin^  et 
qni  a  M6  pronv^  possible^ades  PropriMs :  quelles  sont-elles? 
Ces  propri6t6s  diffferent,  snivant  que  Ton  enyisage  Tacte :  dans 
•on  originef  sa  natute  ei  sa  fin ;  dansson  snjet;  dsms  son  mo- 
tif;  dans  son  objet.— Au  premier  point  de  yue :  Tacte  de  foi 
est  snnuitttrel.^Au  point  de  voe  dn  Siifet  crayaM:  Taete  de 
foi  est  llbre,  il  produtt  une  certitude  de  Tordre  te  plos  liaat 
dans  rtoe  du  sujet.  —  Au  point  de  vue  des  Moiifs.  Sk  Ton. 
consid^  Tacte  de  foi  dans  ses  anticMenta  et  en  loi-mftme, 
treis  choaes  reposent  snr  des  motife :  les  prdliminaires  ^oignte^' 
k  savoir,  laconviction  des  propositions  qui  ^tablissent  nn&illi- 
bitit^  dei^Eglise;  le  pr^liminaireprochain,  radhtoion  4la  pro- 
pontion  foite  par  rEglise  de  la  v6rit6  comme  riv^lto;  enfin 
Tacte  de  foi  divine,  par  lequel  on  a^^re  k  la  \MiA  en  (ant 
que  r6v^l6e.  Or,  les  pr^liminaires  ^loign^s  reposent  snr  des 
preuves  rationndles  suffisantes  poor  prodnhre  one  l^Ume 
certitude:  ils  sont  donc  certains  objeetivement,  d'wie  eertir 
t«Hle  humaine.  Le  pr^iminalre  procbain  est  fond6  sor  Vanto- 
rit^  de  VEglise  qoi  propose  la  v^rit^  a  croire  comme  r^vdl^ ; 
il  est  doBc  certain,  d^une  certitude  eccl^iastique.  L*acte  de  foi 
|i:&  consid6r6  en  lui-mtee  est  fiond^  sur  le  ttooignage  de  IMen; 

i  il  est  donc  certain,  d*unecertitnde  divine.-^Aa  point  de  vue 

de  VOlfjetz  rotijet  de  la  foi  est  vrai  et  sumalurel. 

Tel  est  Tacte  de  foi  6tttdi6  successivement  dans  ses  conditions,. 
sa  pos8tl41it6,  et  ses  propri^t^s. 

Mais  11  est  des  RSglei  4e  Vaete  de  /ot^  et  i|  Ikut  maintenant 
les  exposer.  Le  titre  actuel  a  pour  but  aaique  de  |>r6senter  les 
r^gles  g^ntoilesde  racte  de  foi,  en  tant  qo'il  est  acte  intellec- 
tuel.  Ces  r^gles  peaveni^tre  consid^r^es:  dans  leur  oiigine; 
•— en  elles^6mes ;  —  dans  leurs  effets. 

L'acte  de  foi  et  ses  r^gles  6tant  ^tudids  en  eux-m^mes,  on 
peut  traiter  des  Bapporti  de  Vacte  inteUectuel  avec  les  rdgles  de 


I 


U 


XLVII 

2a  fin.  Or,  npas  cpnceyons  avant  toat,  entre  Facte  intellectael 

et  les  r^gles  de  la  fbi,  des  rapports  de  conformit6  ou  d*oppo* 

siiion.  L*acte  intellectuel  ^iserait  sans  rapport.de  conformit6 

on  d*oppo8ition  avec  les  rdgles  de  la  foi  est  appel6  indiff&ent: 

est  iHmy  celui  qni  est  conforme  aux  r^les  de  la  foi;  mauvais^ 

ceiui  qni  lenr  est  oppos^.  L'auteur  enum^re  ici  les  principaox 

actes  intellectuels  qui  sont  illicites,  comme  oppos^  anx  r^Ies 

de  la  foi.  II  pose  d'abord  ce  principe  g^n^ral :  est  interdit  tout 

acte  intellectuel  oppos6  imm^iatement  ou  m6diatement  aux 

v^rilte  de  foi  djvine  ou  eccl^siastique,  que  cette  opposition  soit 

ceriaine  ou  simplement  probable.  Donc  1<>  est  illicite,  conune 

zyvki  one  opposition  imm^diate  k  la  foi  divine,  toute  proppsi* 

U(m  herStique ,  c'est-n&-dire  oppos^e  k  nne  proposition  de  foi 

catholique ;  donc  Qf*  est  illicite,  comme  ayant  une  (^posilioii 

midiate  avec  la  fpi,  toute  proposition  errone'ey  c'est-ii-dire  Qp^* 

pos6e  h  une  prc^osition  m6diatement  r^v^I^,  certaine  en  ma- 

fi^re  de  foi ;  donc  3<^  est  illicite,  comme  ayant  une  opposition 

probable  k  la  foi,  toute  proposition  d^ignte  par.TEglise  avpQ 

les  qnsdiflcations  suivantes :  hceresi  praxima,  sapiens  hceresim 

pjk  hcereseos  guspecta;  proxima  errore,  sapiens  errorem,  m* 

peda  de  errore  ;etc.  Enfin  est  illicite  toute  proposition  qui  ren- 

Cerme  une  opposition  imm^diate  ou  mMiate,  certaine  ou  pro-^ 

^ab\e,  i  \iiie  proppsition  d6cid6e  infailliblement  par  rEglise, 

<yio\q^'«\\e  ne  soit  pas  contenue  dans  la  parole  de  Dieu.  ~ 

€'est  donc  ic\,  ou  le  voit,  un  expos^  des  titres  principaux  aux- 

qaels  one  proposiUon  peut  ^tre  condamnable ;  cette  mati^e 

4tsdl  la  seule  importante  k  traiter  sous  le  tttre  «  des  rappcMrts 

de  racte  intellectael  avec  les  r^Ie^  de  la  foi.  »  Apr^s  avoir 

^tadi^  aiosi  ce  quli  y  a  de  g^n^ral  dans  toute  loi  dogmatique, 

ce  qa'eUe  suppose  et  ce  qu'elle  prescrit,  il  faut  traiter  de  cha- 

qoe  dogme  oa  TMt6-Ioi  en  particidier:  c'est  Fobjet  de  la  dog- 

natiqae  sp^iale. 


XlVlU 


II.  DOGMATIQUB  SP^CIALE. 

L*objct  de  tous  Ics  dog^tncs  sc  raltachc  k  Dicu.  Or,  on  peut  considercr  cn 

DIEU:  8on  Existence;  —  seg  Propricidg ;  ^  ses  Attributs, 

ATTniBDTS  DB  DiEU:  En  eux-mimea ;  —  in  aetn,  aive  ad  intrA,  Hve  ad  extrh. 
AcTBS  DE  Diiu  AD  gXTRA:  Cr^atlon } -^  Cdnaervaiion ; — Gouvemement  des  Stres. 
GouvBRNEMBNT  DB  L'iioMME ;  Actei  avant  le  tcmpa;  —  Actes  dan*  le  temps ;  — 
Actet  aprii  le  tempa. 

Exposef  le  vasle  ensemblc  dcs  dogmes  qui  sont  objet  de  ia 
foi ;  les  v^rit^s  priucipalcs  qu'cn  a  deduites  la  science  theolo- 
gique ;  les  preuves  sur  lesquelles  sont  appuy^s  ces  poin(s  de 
doctrine  et  d'enseignement  catholiques  :  telle  est  la  matiere 
qu'embrasse  cette  partie  de  la  (h6ologie.  Mais  quelle  marche 
suivre,  pour  pr^seuter  successivement  tant  de  propositions? 
Comment  y  introduire  Tordre  logiquc  qui  est  une  des  condi- 
tions  de  1a  science?  Quel  centre  d^couvrir,  antour  duquel  vien- 
nentse  grouper  toutes  les  parties  de  cet  expos^? 

Les  v^rit6s  comprises  dans  la  partie  dogmatiqae  regardcnt 
imm^diatement :  ou  Dieu,  ou  rHomrae,  ou  le  Monde  yisible  et 
invisible  distincts  de  Dieu  et  de  rhomme.  Mais  Dieuestle  cen- 
tre  unique  et  infini  de  tous  les  ^tres  contingents;  loui  d^rive 
de  lui,  tout  se  rapporte  a  lui ;  nous  concevons  donc  que  sur 
Dieu  doive  naturellement  porter  tout  le  developpcment  du 
dogme  ;  c^est  la  V^rit6  centrale  qui  rayonne  partout  et  vers 
laquclle  tout  converge :  voyons  cpmme  dans  sa  f<6condit6  ad- 
mirable  elle  va  engendrer  tout  le  dogine,  comme  tout  se  rat- 
(ache  a  elle  dansle  plan  adopt6. 

DIEU :  voila  donc  rofojet  du  dogme.  Mais  impuissanis  que 
noussommes,  par  une  mSme  op6ration  dlntelligence ,  ^  saisir 
dans  toute  sa  comprehensionf  TActe  pur,  la  Substance  infinic 
ct  6minemment  simple,  nous  avons  besoin,  pour  6tudier  Dieu 
k  notre  mani^re  born^e,  d'abstraire  et  de  nous  tracer  plusieurs 
points  de  vue  distincts.  Or,  Dieu  peut  ^tre  consid^r6  dans  son 
Existenee,  —  ses  Propriet6s,— ses  Altributs.  L'6tude  des  at- 
tributs  nous  montre  en  Dieu  une  Puissance,  une  Inlelligence, 


XLIX 

aneVoloiit^ii^nles/Maidies  dUributs  msA  d6s  priocipe^  d^ac^ 
tion;  iis  deniandeDt  i  6tre  ^tiidi^s  en  enx-m^mes  d'abotd,^ 
pais  en  exercice,  en  acte.  Or,  P^cole  distingue  en  Dieu  :  ies 
stcies  ad  intra,  ceux  qui  se  rapportent  a  Dieu,  qui  s'exercent 
vis-d-Yis  luiriQeme;  ^insi  Dieuseconnait  de  loute  ^temit^  par 
un  acte  dlntelligence  infmi,  Dieu  s^aime  de  toute  ^emite  par 
vjk  acte  d'aniour  infini ;  -^  les  actes  ad  exirdj  oeux  qui  mani- 
festent  les  attributs  de  Dieii,  qui  les  expriment  au  defaors  de 
loi.  Par  les  Actes  ad  intrd^  sont  eternellement  eonstitu6cs  en 
BieiiiTois  personnes  dis^cteset  infinies  parttcipant  cliacune 
k  tontc  la  iiature  divine ;  c'est  l^  le  myst^re  adorabie  de  laTri- 
mt6  qjoL  nous  fait  entrevoir  les  secreis  imp^n^trables  de  la  vie 

Hiiis  ces.atfnbQtB  qui  de  toute  ^ternit^  s'exercent  ainsi  au 
sein  de  Dieu  m^e,  Dieu  a  voulu  les  manifester  par  des  actes 
ad  extra.  InOniment  heureux  par  1a  pos^ession  de  lui-^m^e, 
V6rtt6  gotiveraine  el  Bien  absolu,  il  pouvait  contcrapler  6ler- 
nellemeiii  dans  le  Veri)e  tous  les  mondes  possibles,  sans  cn 
rMiser  aucun  parla  production  d^^tres  contingents  et  frnis;  la 
cr^on  ne  devait  rien  ajouler  h  sa  gloire  essentielle;  mais, 
s*il  appeUe  librement  k  rexistence  et  alavie  ee  qwi  n^etait  pas, 
i«Hil  ce  qui  sort  de  sa  main  cr^atrice  ne  peut  etre  ordonn^  qu'a 
\u\«,  Unitima  prop^er  semetipsum  operatusest  Dominus  (*).  La 

gloirede  Dicu,  lei  cst  lebut  final  du  monde  visible  et  inyisible. 

IIs  «'ont^t^cr^esjitefiesubsistcnt,  ils  ne  sontdirig6s  i  une  fip 

gnepoarmaDifesterles  attributs  deDieu.  Ilest  donccoirforrae 
^la  rMte  e(  emincmment  logique  de  ne  voir  dans  toule  la  cr^a- 
iion  gue  iamariifestation  des  attributs  de  Dieu,  deraltacber  a  Ce 
iilre,  fout  ce  qui  regarde  les  ^tres  cr66s.  Or,  les  actes  ad  e^rfra 
par  lesquels  Dieu  a  voulu  manifester  ses  attributs,  sc  redaisent 
itroB:  la  Cr6ation,— ^la  Conservation,— le  Gouvernementdes 
fitres.  Dien,  en  effet,  Cr6e  les  6tres ;  il  les  conserve  par  sa 
vertu  toute  puissante;  les  ayant  ordonnes  k  une  fm,  it  les  y 
^Wge  par  un  eftsemble  de  moyeris  proportionncs  k  cetlefm, 
«e  qui  consiiiue  legouvemement  divin.  Cr^ation,  Conservalion, 

nPW)vi5R».XVI^4. 


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.<     ; 

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GoUYcnieiii^:  yoili  donc  (rots  id^  qoi  compreiiiieiirtoiis 
les^otedde  Dieii  relatifs  aax  cr^atures;  ce  sont  autant  de  cadrel 
oA  vont  se  groupery  sons  leurs  titres  respectifs ,  tocu»  le» 
dogmes  k  d^veiopper. 

L'esprit  apercoit  aistoent  ce  quMl  y  a^  iraiter  sous  les  denx 
premiei^  titres  «  Gr6a(ion,  Conservation  » ;  passonsau  troisi^me, 
«  du  Gouvernement  divin. »  Le  gouvemement  deDieu  s'exerce 
dans  deux  ordres  bien  distincis :  l'ordre  physique,  et  l^oi^dre 
moral.  Le  gouvernement  de  l'ordre  moral  regarde  FAnge  d*a- 
bord,  puisrhomme  consid^r^  en(antqa'toe  spirituel  et  moraL 
Or,  tous  les  actes  providentiels  de  Dieu  sur  rhomme,  si  nouls 
les  consid^rons  k  notre  point  de  voe  fini  et  complexfe,  dans 
leur  ordre  d^existence  vis-i-vis  nous,  revienneni  aux  Irois 
s^ries  suivantes :  actes  Avant  le  temps ;  -«  actes  qui  8*accom- 
plissent  Dans  le  temps;  ^actes  Aprfes  le  temps. 

Avant  le  temps,  Dieu  choisit  entre  les  Eiats  possibles  ee|ui 
dans  lequel  il  placera  rhomme;  il  veut  le  salut  de  tous  et, 
pour  chacun,  les  moyens  n^cessaires  k  roh(ention  de  la  fin.; 
il  prMestine  lesunsala  gloire  etr6prouve  les  autres.— Quand 
le  moment  est  venu  pour  Dleu  de  rd^iser  les  desseins  con^us  d^ 
de  toute  6lernit6,  nous  voyons  s'accompIir  dans  le  temps  ies 
actes  suivants  :  Dieu  constitue  Adamdans  TElat  d'Innocence; 
attachant  k  sa  fid^lit^  ou  a  son  infidelit6  la  conservaiion  ou  ]a 
perte,  pour  lui  et  ses  descendants,  de  ces  avantages  8umaiurel&< 
Le  premier  homme  tombe,  enlrainant  dans  sa  Chute  le  genrq 
humain  tout  eniier,  par  la  transmission  du  p^hi^  onginel  a  ses 
descendants,  Mais  Dieu  dont  la  mis6ricQrde  est  infinie  d^cr^te 
librement  laR^paration  de  rhomme;  et  rhistoii-e  du  monde 
ancien  nous  montre  sa  Providence  pr6parant  et  disposant  tout, 
pour  oette  mMiation  solennelle  que  nous  lui  voyons  r^aiiser 
au  moment  determin^  dans  les  conseils  divins.  Cest  par  le 
Verbe  Incarn6  que  Tiiomme  est  r^par^  Nous  avions  toxis  p6ri 
en  Adam,  Dieo  a  voulu  que  nous  fussions  tous  rachei6s  en 
J6sus-Gbn8t,  le  nouvel  Adam;  nous  sommes  donc  unis  a  Ji6sus^ 
Ghrist,  de  mani^re  k  ne  former  avec  lui  qu^un  mtoe  corps 
dont  il  est  constitu6  le  Ghef.  11  Satisfait  a  Dieu  pour  les 
p6ch6s  du  monde;  par  ses  actes  d*un  prix  infini,  il  M^rite  aux' 
hommes  ie  droit  a  la  vision  intuitive ,  aux  grAcfes  habituelle  et 


9Ctfiet^.  II  leur  jcomnraiiHque  la  GrAee,  soit  immMiateBieaty 

soit  m^diatement ;  et  les  Sacrements.Boot  le  moyen  priticipal 

Qa'il  iodtitue.  poqr  riiifasion  fle  la  grAce.v  Par  sa  Doctrine  il 

gu^,  ^elairo  etdirige  Tesprit  de  fhcHnme.  £t  pour  perp^tuer 

jttsqu'a  la  iln  des  si^les  la  R6paration,  pour  en  appliquer  les 

efietsa  tpus  les  hommes,  J^sus-Christ  cr^  un  Sacerdoce  charg^ 

d'ofirir  son  sacrifice,de  communiqaer  la  grdce  parleeanal  des 

Sacrements,  de  transmettre  int^re  sa  doetrine  et  de  Tinter* 

prdter  infailliblement.  Tel  est  Tensemble  des  actes  r^parateurs, 

par  lesquels  Jesus-Christ  a  Toi^lu  gu^rir  compl^tement  la  plai^ 

4u  pteli6  et  en  efiacer  autant  que  possible  les  terribles  sultes; 

en  J^dant  k  rhomme  ses  droils  Ji  layision  intuitive  etaux^ 

ffiees  n^eessaires  ppur  y  parvenir,  en  ^lairant  son  intelli^ 

geoce  obscurcie  par  rerreury  en  redressant  et  aidant  sa  yo-* 

lont^  pervertie  pisgr  le  pecM.  Ainsi  donc,  soit  que  nous  consi-' 

d^rions  Tliomme  enrichi  des  privil^ges  de  F^tat  dlnnocence^ 

soit  qu^apr^  Tavoir  suivi  dans  sa  chute  nous  consid^rions  com- 

ment  a  H^  pr6par6e  et  efiectu6e  sa  r^paration,  nous  voyons 

8'accomplir  dans  le  temps  une  s^rie  d'actes  de  la  Sagesse  in- 

finie,  qui  nons  r6v6Ient  d^une  maniere  admirable  les  voies  de 

Bieu  dansle  gouvernement  de  Iliomme.— Mais  c^est  apr^s  le 

temps,  au-delA  de  la  vie  pr6s«ite,  que  les  actes  providenttels 

del^euTe^oiveht  leur  dernier  compldment,  et  manifestent  plus 

pmaea&ameQi  encore  les  atf ributs  divins  ;  soit  dans  le  Jugement 

Partjculier  qui  aiUud  chaque  homme  apr^s  sa  mort,  et  dans  le 

Jngemml  Gto^ral  qui  suivra  la  fin  du  monde ;  soit  dans  le 

^nlieur  ilerad  da  Ciel  que  Dieu  accorde  k  Vkme  juste,  imm^- 

diatement  au  sortir  do  ce  monde  si  elle  tt*a  plus  rien  a  expier^ 

apr^  que  les  fiammes  du  Purgatoire  rauronl  enti^rement  pu- 

rifide  s'il  lui  reste  encore  quelque  chose  k  expier ;  soit  enfin 

dans les  peines  ^temelles  de  TEnfer,  auxquelfes  sa  justicye  infinie 

condamne  le  r^prpuv^. 

TeHe^est  la  siiite  d^id^es  qui  nous  montre  toutes  les  pairties 
du  dogme  enchatn^es  les  unes  auxautres.  Le  lecteur  a  reconnu 
la  place  des  cfifii&rents  trait^s  qui  entrent  ordinairement  dans 
une  th^ologie  dogmatique:  de  Deo  Uno  et  Trinoy  Creatore^ 
Comermtore ;  de  Statu  Innocentice^  de  Lapsu  hommis^  de  Incav- 
nationey  de  Gratid  et  Meriio,  de  Satrameniis  ;  de  Statu  homi^ 


Llt 

nis  po$t  fokam.  Nous  let  retPoiiYons  ki  wm  pkttiaol^  et^HM^ 
Biais  group6s  autoar  d^im  eentre  naturel ;  nom  ies  vo^rons  toi» 
se  raltacher  avec  ordre  ^  Vid^  de  Dieu ;  noos  saisissons  -et 
tiomprenons  le  lien  logitfue  qoi  en  lait  ua  seultont ;  il  y  a  r«- 
nite  de  yue  qui  est  on  des  eoract^res  ^minents  de  la  sdenee. 

Mais  une  organisation  d^ensemble,  qndle  qu^en  soit  l^mH^, 
quclque  vaste  ct  logique  qu'on  la  suppose,  n^est  point  tout  ce 
qu^attend  le  lecteur.  11  vent  qa*on  d^ploie  devant  kii  la  mati^te^ 
de  chaqueTrait6,qu*on  luien  mette  sous  lesyeux  les  diff6ren- 
tcs  parties,  afm  de  voir  si  lam^thode  est  apptiqui6e  avec  pers^ 
v^raDce,  si  c'est  l>ien  la  marche  classique ,  le  genre  que  com-* 
porte  une  th6ologie  61^mentaire.  Reprenons  done  cfaacmi  de9 
titres  principaux  et  poursuivons  notre  travail  d^analyse. 

Le  dogme  tout  entier,  avons-nous  dit,  n'est  que  le  d^elop-': 
pcment  de  Tid^e  de  DIEU,  et  Dieu  demande  k  6tre  consid^^ 
dans  son  Existencey  dans  9es  PropriiteSy  dans  ses  Attributs^ 

Dans  son  Existence.  —  II  existe  un  Etre  n^cessaire,  infinf, ' 
appel6  Dieu. 

Dans  ses  propri6t6s.  -*  Dieu  est  Un,  Unique,  Ind^pendanf^ 
Immuable,  Etemel  et  Immense. 

Quant  aux  Attributs,  comme  ils  sont  les  prfaiclp^  d'ac(ioiis 
en  Dieu,  ils  peuvent  6tre  envisag^s  en  eux-^nimil  —  en  aete,  . 
c'e8t-a-dire,  dans  leur  exercice, 

En  eux-mSmes.  — Dieu  possfede  une  Intelligcnce,  uneVo- 
lontd  libre,  une  Puissance  infinie  et  par  cons^quent  est  une  Per- 
8onnalit6  iufinie. 

Or,  consid6rer  Dieu  dans  son  existence,  ses  propri6t6s  et  ses 
altributs  en  eux>m^mes,  c^est  une  partie  de  IaTh6odic6e  chr^- 
tienne  qa'on  ^tadie  ordinairement  dans  un  coars  de  philosophie 
pr^paratoire  a  la  th^ologie ;  Fauteur  ne  nous  a  point  laissi^  de 
trait6  complet  sur  celte  mati^re. 

Nous  arrivons  done  a  ce  titre:  «  des  Ajtributs  de  Dieu  con- 
sider6sdans  leur  exercice,  ouen  acte,  »  et  premiferement  «  des 
Acies  ad  Inira,  Ces  actes,  avons-nous  dit  plus  haut,  sont  ceux  ^ 
qui  se  rapportent  a  Dieu  lui-mdme.   Or,  de  toute  ^ternit^,  Dieu , 
sc  coimait  et  s*aime  d'une  mani6re  infinie ;  quel  est  le  r^sultat 
dc  o^Jlte  connaissance  et  de  cet  amour  6temels  et  infinis  qui 


UIT 

scmf  fa  vie  <le  Bieu?  DiiEm  est  me  pemfaRaSii^  io^ie ;  flyai 

en  lai  une  premi^re  persotme  infinie^  prineipe  de  toat ,  afH 

pelee  P^e.-^  Cette  premi^re  persomie,  en  se  connalssant  eUe^ 

mdme,  en  engendre  une  seconde  ^gale  aa  P^e,  appel^  Fils  oa 

Verbe.  —  De  Famoar  matael  du  Pfere  et  du  Fib  procMe  ane 

troi»^epersonne  ^gaie  au  P^re-et  au  Fils,  appefe^e  Saint-^Es- 

9rit.  Ainsi  les  trois  personnes  de  radoraUe  Trinitd  sont  cons- 

tRoees  ^ternellement  dans  runicitd  de  la  siibstance  divme^  par 

kss  actes  essentlels  et  iafinis  qi^  se  rapportent  k  Dteu  m^me) 

par  les  actes  ad  iiUrh*  G*est  doac  ici  la  place  logiqne  et  natu* 

lette  dii  Traiti  de  la  TnmWrceUe qu*iloccupede  droitdans  le 

^ve/oppement  dogmaiiqae'  de  Fid^e  de  Dieu. 

£'aatear  divise  en  deax  parties  le  Trait^  de  la  Trinit^ :  Ext^- 

fenc$  4e  ktTtimte;  -^ProprUtis  des  Personnes  dMnes* 

£xisteBce  de  la  Trinit^. — Uiallait  donner  d'abord  la  formule 

dadogme,  telqoe  l'entend  TEgllse  catholiqoe.  Or ,  la  Trinit^ 

se  cUfmit :  Un  seul  Dieu  en  trois  personnes ;  en  d'autres  termes : 

Trois  Persannesdistincies  participant  d  Vessence  divinej  essenee 

amtiqm  mmdriquement.  €e  dogme  de  la  Tfinit^  dont  il  fout 

(»rottver  Fexistence  a  ^t^,  comme  les  autres  v6rit68  chr6- 

tiennes,  ni6  oa  d6flgar6  par  l^h^r^sie  et  rincr^alit6.  Pour  la 

Triiiit^  donc,  de  m^e  que  plus  tard  pour  les  autres  dogmes  du 

Osns\»ausnie,  apr^  avoir  donnd  la  fonnule  du  dogme  et  mon^ 

M,  «c^onleqroTdre  naturel,  les  propositions  que  oette  formnle 

renferme,  on  lenr  (^pose,  dans  le  mtoe  ordre,  les  h^r^sies  qui 

en  80Bt  la  contipejpartie.  Uhistoire  deFerreur,  ainsi  mise  en 

regard  de  la  v^'t6,  ^claircit  le  dogme,  sert  k  en  pr^dserFex* 

pres^*Qn,  noos  aide  k  mieux  comprendre  les  preuves  sur  les-' 

queHes  Tcmt  appuy6  les  apologistes.  11  est  donc  avantageux , 

dansune  th6oIogie  classique,  de  pr6senter  sur  chaquepoint  dc 

doctrine  principal .  un  r^sum^  sommaire  des  h^r^sies  qui  s'y 

ratlachenl,  deleur  fiUation,  des  lutles  que  r£glisea  soutenues 

contre  elles,  des  Pontifes  et  des  Concilesquiles  ont  cdndamn^es. 

Celapose,  peut-on  prouverrexistence  du  dogme  de  la  Trinile? 

Peul-on  la  d^montrer  par  la  Raison ;  peut-on  r^tablir  par  la 

Rev^alion? 

Que  peut  la  Raison? — La  raison  ne  peut  pasddmontrer  la 
non-oKislencc  de  la  Trinii^.  ■—  La  raison,  abandonnte  a  elle- 


LIV 

iB^nie  n*aarait  pas  po  d6couvrlr  ee  dogme.  — *La  aoUob  de  la 
Trinit^  «ne  fob  foarnie  par  la  r6v^lation,  la  raisonne  peat  pas 
mdmedtaKmtrer  proprement  cemyst^re:  elie  ne  donne  qae 
des  preuves  plus  ou  moins  probables  de  sa  possibilit^ ,  de  sa 
r^itd. 

Demandons  donc  k  la  Ri6v61ation  la  certitude  sor  ce  polnt  de 
doctrine.  La  t6v6lation,  noos  Favons  va,  est  contenue  4  T^tat 
d*al(6ration  dans  les  aneiennes  traditions  Paifennes ;  noos  la 
trouvons  int^gre  dans  r£crilure  et  la  Tradition  Mosalques, 
dans  rEcriture  et  la  Tradition  Chr^tiennes,  dans  la  Croyance 
et  rAutorit^  de  TEglise.  Or,  les  traditions  Palennes  n^cmt  que 
des  Triades  sans  signification  pr6cise.-«*L'£criture  de  rAncien 
Testament  parait  indiquer  pluralit^  et  Trinit^  en  Dieu ;  elle  in- 
dique  certainement  en  Dieu  le  P&re  et  le  Fils ;  elle  paralt 
indiquer  une  troisi^e  personne,  le  Saint-Esprit.  —  Mais  c'esV 
k  r^poque  Chr^tienne  qne  nous  a  ^t^  clairement  r6v6ld  le 
myst^re  des  trois  personnes  en  Dien.  L*£critare,  d'abord,noa8 
renseigne  clairement.  £n  effet,  le  dogmede  laTriniig  est  ren- 
fenn6  dans  ces  propo^tions :  II  y  a  en  Dieu  une  personne 
divine,  !e  P^e;  — il  y  a  en  Dieu  une  personne  divine  distinete 
du  Pere,  le  Fils;-^il  y  a  en  Dieu  une  personne  divine  dis^ 
tincte  du  P^e  et  du  Fils,  le  Saint-Espril;—  Ces  trois  penson* 
nes  pai^ticipent  a  une  naiure  num^riquement  idenlique,  Or, 
prenant  successivement  chAoune  des  qualre  pn^ositipns,  Vau- 
leur  les-  montre  CQntenues  dans  r£criture.  D'un  autre  cot6,  la 
Tradition  des  deux  pr^ers  si6eles  nous  atteste  qne  TEglise  a 
ioiypurs  fait  profession  de  ce  mystere.  Les  symboles  et  les  d^ 
cisions  des  Conciles  Tont  transmis  et  d6fini  tel  que  nous  le 
croyons  aujourd^hui.  •— La  R6v61ation  nous  manifeste  dqnc  en 
Dieu :  Trinit^  de  personnes  dans  Funit^  de  substance.  L'exis- 
tenee  du  myst^re  de  la  T  rinit^  est  prouv^e. 

Propri6t6s  des  personn^  divlnes. —  Parmi  ces  propriet^s  il 
en  est  nnedbsolue,  a  savoir :  chaque  personne  participe  a  touie 
Tessence  divine ;  il  en  esl  d'autres  retatives^  el  parmi  cclles-ci, 
iJ  faut  faire  deux  classes  encore :  propri6l6s  qui  derivent  dca 
rapporis  des  personfies  cntr^cUes ;  irropri6t6s  qui  derivenl  de 
leurs  rapports  avec  les  (ftres  crees,  —  La  premi^re  classc  com- 
prcnd  dcs  proprit^tes  commtmes  aux  trois  pcrsonncs  divincs : 


LV 

TEgalit^,  la  Circuminsession;  des  propri4(6s  ipScM^  propved 

k  chacune  dcs  trois  Personnes.  Ges  propri^l^s  sp^ciales  sob^ 

renferm^es  daQS  les  proposilions  suivantes :  Le  Fils  proc6de 

de  rintelligence  duP6re,  par  voie  de  g6n6ration;  le  Sainl-Es- 

prit  procede  du  Pere  et  du  Fils  par  voie  de  spiration  passive  ; 

le  Fils  est  envoy^  par  le  Pere  seulement ;  le  Saiot-Esprit  esl 

envoy^etpar  le  Pere  etparleFils.Pourprouver  chacunede  ce» 

propositions,  rauleur  lad6compose,reprend  une  a  une  les  sous- 

propositions  que  lui  a  foumies  Tanalyse  ,  puis  les  6tablit  par 

le  genre  de  preuves  qu'elles  comportent,  La  prcmi^re  propo- 

ution,  par  ex.;  «  le  Fils  proc^de  de  rintelligence  du  P6re  par 

voie  de  g6n6ration,  »  implique  les  suivautes :  le  Fils  procMe 

du  Pere ;  il  ne  proced.e  pas  du  Saint-Esprit ;  il  procede  de  Tin- 

(elligence  du  P^re ;  cette  procession  cst  une  g^n6ra(ion :  ce  qui 

esl  successivement  prouv6  soit  par  rEcrilure,  soit  par  la  Tra- 

dition,  soil  par  TAutorite  de  FEglise.  Les  quatre  propositions 

premiferes »  une  fois  ^tablics,  on  en  dMuit,  comme  corollaires, 

les  propri^t^s  sp^ciales  du  P^re,  du  Fils,  du  Saint-Esprit,  pr^ 

senltes  sousune  forme  plus  d^taiHee,  plus  analytique;  6n  ex- 

plique  les  d6nomiriations  sp6ciales  donn^es  a  chaque  personne . 

^vine,  pourquoi  11  est  certaines  propri^6s  de  la  nature  divine 

el  certaines  o^vres  adextraqni  sont  attribu6es  sp6cialementi 

Yw\e  des  personnes,  quoique  communes  aux  trois;  suivent 

d^anVras  eoroUaires  sur  les  Processions  divines,  les  Rapports 

d'oTigine ,  leg  Kotions  divines*  —  La  premifere  classe  de  pro- 

pri^t^s  relatives  ainsi  6tiidi6e ,  Tauteur  passe  k  la  seconde 

elsissey  ii  celies  gui  d^rivent  des  rapports  qu'ont  les  personncs 

divines  a\ecles  4lres  cr6fes.— Le  Trait6  est  termin6  par  un  ap- 

pendice  dans  lequel  on  trace  les  rfegles  de  langage  a  observer 

dans  Texposition  du  mystferc  de  la  Trinit6. 

Nous  arrivons  aux  Actes  ad  extr& ;  aprfes  avoir  consid6r6 
Dieu,  en  Ini-mSme,  dans  rincompr6hensibiiit6  de  sa  naturc  et 
.  de  sa  Tie  intime,  rauteur  nous  montre  Dieu  manifcstant  scs 
attributs  par  trois  grands  actes  principaux  qui  r^sument  toutcs 
les  oeuvres  ad  extra:  la  Cr^ation^-^la  Conservation,  —U  Gou- 
vernement  des  dtres,  Le  lecteur  apercoit  ais6racnt  cc  quMl  y  a 
a  traiter  sous  lesdeux  premiers  titres :  Cr6ation,Conscrvation; 
passons  donc  au  troisiemc :   du  fiouverncmciU  divin. 


Lvr 

Lc  gouvcrnemcnt  de  Dieo  s'cxorce ,  avons-nous  dU,  dand 
deux  ordres  bien  difitincts:  dans  Tordre  physique,— dans  Tor- 
dre  moral.  Pour  rctracerle  gouvernementderordrephysique, 
il  faodrait  parcourir  tout  le  vaste  tableau  de  la  cr^ation  visible, 
depttis  les  dtres  qoi  en  occupcnt  le  sommet  jusqu'aux  cr^atures 
inf^ricures ,  jusqu^i  la  nature  inanim^e,  au\  demiers  confins  de 
rexistence ;  ^todier  la  nature  et  la  fln  de  tous  ces  groupes  d*6- 
tres,  les  lois  qul  sont  Texpression  de  leurs  rapporls ;  et  voir 
comment  le  monde  vtsible  maiiifeste  les  principaux  attributs 
de  Dicu :  sa  souveraine  Puissance ,  son  infinie  Sagesse  et  son 
immense  Bont^ ;  ce  serail  une  th^logie  de  la  mttwe,  Le  sojei 
est  trop  vaste  et  fi*appartieni  point  tooi  entier  k  la  th^olo- 
gie«  II  ^tait  bon  seulement  dlndiquer  eonmient  la  th6oIogie, 
par  son.  objet,  dinaakie  tonte  les  sciences  natureUes ;  comment 
elle  peut  s^emparer  de  leurs  conclusions  demi^es  pour  mon- 
trer  dans  ibute  la  crMtion  rirradiation  des  attributs  de  Dieo. 


Dans  rordremoral,  legouvernemeatdeDieas^exerce,  avons- 
nous  dit,  vis-4-vis  rAnge,— vis-i*vis  i^homme»  Cest  de  ce  se- 
cond  gooveraement  qae  s^occape  principalemeni  la  th^ologie ; 
rauteur  en  formoie  aiasi  le  titre :  D0  ProvidenM  Dd  er§a  ho- 
minem  sub  reepectu  morali  connderatum;  iitre  g^n^al,  em- 
brassaat  toos  les  trait6s  dogmatiqoes  qoi  restent  a  exposer.  Le 
mot  Providentia  que  aous  iraduisoas  par  Gouvernement  esi  pris 
ici  daas  le  sens  large ;  c'est ,  dit  rauteor,  prceordinatio  wterna 
entium  ad  finem  per  media,  simulque  hujus  prwordinationis 
especutio,  Le  terme  «  Gouvernemeai »  doai  aous  nous  servons 
compread  doac :  et  Tacte  par  lequel  de  ioute  6terait6  Dieo  assi- 
gne  aux  ^tres  futurs  une  fin  ainsi  que  les  moyens  d'obteniion  de 
ceite  fin,  et  rensemble  des  actes  par  lesqueis  U  exigicote  ses 
d^crets  6temels. 

Sur  le  Gouveruement  spirituel,  Tauteur  se  pose  les  deux  ques- 
tioHs  suivantes  qui  embrasseat  toule  la  matifere  4^udier:  Exist^' 
t-il,  dans  Vordremoral,  ungouvernement  deVhommeparDieu? 
^par  quels  actes  s'exerce  cegouvernement? 

La  premi^re  question  est  uae  question  preali^>le  facile  a  re- 
soudrc  ;  il  esl  aise  de  prouver  qu'il  doit  exister,  daas  Tordre 
moral,  un  gouvernemciit  dc  rhomme  par  Dicu. 


Msds  ^U  BOfU  k$  actes  d$  ee  gouvememenUf^Ce^  acl«8 

senf  HiaUiples ;  ils  embnissent  toute  la  suile  de  la  praYvdeBee  de 

Dieo  sor  noos.  £t  pour  exposer  aVec  ordre ,  d'one  nmni^re 

seientifiqoe,  la  marche  de  cetle  protidence ,  il  faot,  par  one 

diTision  logiqoe  et  fondamentale,  ramener  a  on  certain  nombre 

de  titres  principaux  tous  les  actes  k  (fetodier.  Orraateor,  comme 

il  a  ^^  dit  plus  baut ,  distingoe  trois  s6ries  d*actes :  des  actes 

ayaat  le  temps,  — des  actes  (}ui  s'ex^cutent  dans  le  temps,  — 

desacles  apr&s  le  temps.  Gette  diyision  principale  didcoule, 

eoBiHie  c€ila  deva»t^tre,  de  la  iH>tion  m^medu  GouYememeBt 

divio*  Enefiet,-  le  gottreniemettt  divin  est  d'abord  «  ptworM- 

nafw  miema  entium  adfinem^  media, » deM  « les  actes  avant 

le  lemps:  »  pnis,  «  hujus  prwcfrdinationis  exemtion.  ce  ^ 

comprend  «  les  aetes  dans  le  temps  »  et  «  les  actes  apr^  le 

lemps ;    »   car  Dieu ,  pour  Tex^cution  de  ses^  d6erets ,  eons^ 

tiiue  rhomme  in  mdl,  M  foumissanf  les  moyens  d*d»tentioB  de 

sa  fin ;'  c'est  le  temps,  ce  sont  les  aetes  dans  le  tenips : — qnanl 

r^preuve  est  flnje  pour  Thomme,  ille  met  en  possession  de  eette 

fin  00  Ten  prive  Memellement,  selon  les  m^rites  oo  d^m^rites 

qu-il  emperte  detant  son  Joge;  ce  sent  le&actesapr^s  le  temps. 

11  y  a  donc  a  ^tudier  soecessivement  ies  actes — avant  le  temps, 

— -dasMftle  iemps,'^  et  aprte  le  temps ,  par  lesquels  s*eiberce  h» 

^oaveiTnenient  divin.  Et  d*abord, 

Qoftls  sonl  les  actes  Avant  U  temps  ? 

Premi^rement,  Entre  taus  les  itats  possibles,  Dieu  cfwisit  celtH 

dans  Jequel  il  placera  Vhomme;  proposition  qui  am^ne  le 

d^yeloppement  sqivant:  Quels  sontles  ^ats  possibles?  ^Quels 

Mttt,  parau  les  ^tats  possibies,  ceux  qoe  Dien  s*est  librement 

d^ermin^  4  assigner  a  rhonmie? 

Tout  6taf  aseign^  4  rhomme  doit  renfermer  une  fin  et  des 
moyens ;  de  Jk  le  second  acte  avantle  temps  iJHeuveut  le  salut 
de  Vhomme,  en  d^autres  termes:il  yeut  que  Thomme  parvienne 
atellefia;  iIveut,pour  Vhomme,  les  moyens  d'obteniion  de 
cetle  fin«  €*est.sor  ces  deux  propositions  que  porte  le  d&ve^ 
loppement,  eomme  il  suit :  -r-  Dieu  veut-il  le  salut  des  hommes ; 
de  tottsleshommesrapr^s  le  p6eh^  originel  comme  dansr6tat 
d*kinoccBce?---Veut-iIaussi  pourtous,  les  moyens  de  ssdut;  et 


I.V11I 

de  quel  vouloir  ?  —  Veut-U,  et  de  quel  vouloir,  l*application  de 
eesmoyeosi  tous;  auxenfants  morts  sans  Bapt^me;  aux  infi- 
dilesaduUes? 

Dieu  pr^estine  les  uns  k  la  gloire  et  r^prouve  les  autres; 
Iroisi^me  acte  avant  le  temps,  lequel  dans  Tor^  logiqoe  ne 
devait  6videmment  venir  qu'^rto  les  deux  pren^ers.  —  La 
mati^eest  divis^e  en  deux  parties:  De  laPn^/ina/ton,  dela 
B^prokaiion;  et  ce  qu'il  y a  &  dire  sur  chacune  de  ces  parties  se 
range  naturellement  sonsces  deox  titres:  ExisteneefPropriett^ 
soit  de  la  prMestination  soit  de  lar^probatlon.  Les  questions  a 
tcaiter  sout  en  effel  celles-ci :  Sur  la  prMestination ;  Dieu  pr^- 
destine-t-il  de  tonte  6temi(i6  ?  Gomment  pr^estine*t-il,  c^esM- 
dire,  la  pr6destination  est-eOe  gratuite,  oa  bien  a-t-eBe  liea 
d^aprte  la  pr^vision  des  mMtes?  Puis  les  qoestions  andlogiie& 
sur  lar^lHre^alion. 

Tels  sont  les  actes  avant  le  temps.  II  faut  voir  maintenant 
conmient :  Dieu  a  r^lis^,  dans  le  temps,  les  d^rets  ^emels 
dB  bA  sagesse  infinie. 

EA  ex^cution  des  conseils  divihs,  Dieti,  d'abord,  comtitue  le 
prmier  homme  dans  VEtat  d'Inmcencep  attachant  &  sa  fide- 
Hte'  ou  d  8on  infidelite'  la  conservation  ou  la  perie,  pour  fetl  et  ses 
descendantSy  de  cet  dtat  surnatureh 

Telle  estja  proposiiion  qui  exprime  le  premler  acte  prihci- 
pal  par  lequel  Dieu  manifeste  dans  le  temps  sa  providence 
k  l'6gard  de  rhomme.  £n  Fanalysant ,  on  y  trouve  tr(^ 
parties:  -^  Dien  constitue  Adam  daiis  r^at  d'innocence; 
-^  la  conservation  ou  la  perte  de  cet  6tat  d^pendait,  pour 
Adam,  de  sa  fid6Iit6  ou  de  son  infid^lit^ ;  —  la  conservatioii 
ou  laperte  de  cet6tat,  pour  les  descendants  d'Adam,d^pendait 
de  sa  fideUt6  ou  de  son  infid61it6.  Voyons  d'abord  comme  ran- 
teur  d^veloppe  la  premi^re  partie* 

Dieu  consiitue  Adam  dans  VEtat  d*Jnnocence,  Or,  cet  ^tat 
dlnnocenee  danslequelDieuplace  le  premier  hpmiae  secom-* 
pose  dedeux  esp^ces  d^^I^ments»  les  uns  essenttels,  les  autrea 
accidentels:  les  ^l^ments  essentiels  consistent  daos  la  fin,  fin 
i«urnaturelle ;  et  dans  les  moyens,  a  savoir  la  Gr4ce  brfHtuelle 


LIX 

ei  la  Grdpe  acfuelle,  moyenfi  ^aiei&eut  suraadirels.  Les  ^l^ 
meDts  a^identeis  Bont  des  modificalions  aecidentetles  qui  per-^ 
fectiomient  lliooune ;  or,  clles  peuvent  le  perfectionner  — en 
hn^mtoe :  dans  la  partie  morale,  c^est-a^dire,  dans  son  intelli- 
gence  et  sa  Yolont6 ;  dans  |a  partie  physique,  c*est*a-^re,  dans 
son  coTps ;  -r*eUes  peuyent  le  perfectionner  aussi  dans  ses  rap^ 
ports  avecle  monde  exterieur.  On  dbtinguc  doncdes  ^ltoents 
acddentels  intrins^ques  et  extrins6ques.  La  notion  de  F^al 
d*innocence  ainsi  analyste  ,le  d^veloppement  consisteca  h  prour 
ver  par  ordre  qu^Adam  poss^dait  les  ^ments  soit  essentieis^ 
soit  accidentels  de  TEtat  dloiiocence.  fauteur  i&td>lit  doms 
successivemwt :  —  que  Dien  a  donn^  aa  premier  honlme  une 
fin  samatnrelle,  qu*il  lui  a  conc^d^  la  Gr^e  hahituelle  et  lcs 
Gr^ces  actnelles  comme  moyens  d'obtention  de  cette  fin ;  -*> 
qa*Adam  a  mdme  ^  enrichi  des  privil^ges  soit  intrins^ues 
soit  extrins^ues  qui  constituent  les  ^Rsments  accidentels  de 
r£taid*Innocence;  de$  privQe'ge$^iMrin8Sqnes:  pom  sim  in- 
telligence^  Sciance  parfaite  et  Pr6servatioa  de  toute  erreur; 
pour  sa  volont^,  Rectiludede  volonte ;  pour  soncorps,  Exemp^ 
tion  de  la  raort  et  des  maladies ;  des  privil^es  extrimdques : 
Domaine  de  faitcomme  de  droit  suf  lesaninjaux  et  autres  cr^a- 
tures  inferieures  ;  Habitation  du  Paradis  terrestre» 

\jd&  deux  autres  parties  de  la  propositipn  principale  sont  en- 
smle  TepTises  et  d6vek>pp6es,  d'aprds  la  mdm  e  m^thode ;  et 
qaand  raatear  a  ainsi  etabli  d*une  mani^re  compl6te  la  tliese 
sar  VEtai  d^Innoeence,  il  donne  sur  chaeun  des  points  princi- 
paox  ies  expIJcations  que  demande  naturellement  resprtt.  €es 
explicaOons  sont  dbnc  relatives  k  la  possession  de  la  Gr^ce  par 
Adam,  k  la  science  du  premier  homme,  a  sa  rectitudc  de  vo- 
Ibnt^,  k  ses  privil^ges  corporels ,  et  enfin  aux  ^l^meuts  acci- 
dentela  extrins^es  de  FEtat  dlnnocence. 

On  le  voil  donc,  c*est  toujours  la  mtoe  marche  dans  rauleur: 
en  l^e  de  sa  th^,  la  proposition  g^nerale  qui  la  formule  et 
qui  renferme  visiblement  ensoi  tout  le  d6veloppement;  puiscc 
d^eloppemittt  qui  nait  sans  efibrt  du  sujet,  avance  progrcssi- 
vment  d^apr^  deslois  uniformes,  et  nous  araene  par  voie  d'a- 
nalyse  aux  demi^resquestlons  A  (raiter.  Les  divisions  ressor- 
lcnl  et  gQident  Tesprit  daiis  son  in^^esligatibn ;  et  comme  elles 


LX 

MOt  hMe»  8ur  des  id^es  logliiaes,  kHrins^qiies  au  tm^,  Vkt^ 
telligeiice  les  retrouve  faeilement  quand  elle  a  besoin  de  re|)ro- 
dttire  une  thtee,  un  Trait^.. 

Nbtts  eonnaissons  T^lat  primittf  dans  iequei  Dieu  avait  placi6 
rhontme;  noasavons  vu  que  Favenir  du  genre  hninain  d^pea- 
dait  de  la  fid^lil^  oo  de  Tinfiddlit^  de  son  chef ;  nous  voila4ieQc 
arriv^s  k  rhistoire  de  r^prenve.  Gette  his(oire  n'est  pas  longne 
et  nous  en  connaissons  le  d6nouement,  la  ehute  de  rhomme* 
Or,  rhonune  (omb^,  tous  les  aetes  de  Dieu  dansie  temps  con- 
courent  4  sa  rdparalion*  L^auteur  les  r6sume  donc  dans.  cette 
formule :  Dieu  repare,  par  J^Bus-CkrUU  Vhonme  imk&.  De  Ja 
les  deux tiires  suivants  qui  divis^t  toute  la.n^tiere  :  DelaChuie 
de  Vhomme; — De  la  R^parcUUm. 

L'enseignement  cathotique  relatif  k  la  Ghote  de  rhomme  eA 
renferm6  tout  entier  dans  les  deux  propositions  suivantes: 
Nos  premiers  parents  ont  peche',  et  par  la  ils  out  perdu,  pour 
eux  d*<ibor4,  les  primleges  de  VEtat  d^innocmeei—rLe  peM 
d^Adamu  et4  transmis  d  t&us  ses  descendants,  k  Christ  et  la 
Bienheureuse  Yierge  exceptes ;  et  par  la  ils  ontperdu  leeprimr 
Uges  de  VEtat  dlnnocence.  Le  lecteur  eonnattassez  la  marche 
de  rauteur  poor  pressentir  comment  de  ces  deux  formuies  ya 
naitretout  le  d^veloppement. 

NQspremiers^pixrents  ont  peche:  La  Gen6se,  en  effei,  nous 
montre  la  defense  speeiale  par  iaqaelie  Dieu  voulut  les  eprouver, 
et  un  peu  plus  loin  leur  d^sob^issance  ;—i?ar  la  its  ont  perdu^ 
pour  eux  d'c^rd,  le^  prinU^gesde  VElat  d'Inn^€nCe:mi<sQVir 
nait  ces  privileges;  11  faUait  d^monlrer  qu'ils  les  onttou^  per- 
dus,  qu^ils  ont  perdu  et  les  ^I6ments  essentiels  de  Ti^tat  dln- 
nocence:  la  grace  sanctifiante ,  le  drott  k  la  vision  intuitive,  le 
droit  ^ux  gnices  actuelles;  — et  les  616ments  accidentels:  Ja 
science  parfaite,  la  rectitude  devolont^,  rexemption  de  la 
mortet  des  maladies ,  le  domaine  de  fait  sur  les  animaux  et 
autres  cr^atures  inferieures. 

Mais  le  p6ch6  d^Adam  a  6te  transmis  k  ious  sos  descendatits, 
Jesus-Ghrist  et  la  Bienheureuse  Vierge  exceptes,  et  par  lii  ils 
ont  perdu  a  leur  tour  les  privilfeges  de  TEtat  dlnnoccaice.  L-au- 
teur  traite  d^abord  de  la  transmissim  du  peche  d*Adam  a  ses 


LXl 

deseendantSj   en  d^aotrjed  termes,  i\  etablit  la  these  du  peehe 

originel.  Pour  «ela,  U  prouve  suecesaivement  par  rEcriture,  ia 

Tradition  eiraulorit*  derEgiise:  —  que  les  hommes  sont  coii- 

^us  dans  le  pechfe ;  — quece  p^ch^  d'origme  a  ^16  coatracle  en 

Adam; — que  le  p^cfa^  originel,  quoique  diff6rent  du  peche 

actuel  est  pro|>remeat  un  p6ch6 ,  uue  v^rilable  souillure^  —  eii- 

fm,  qull  Dous  egt  propte  k  chAcnn.  —  Jeius-Christ  etla  BietK 

heureuse  Vierge  Bont  exceptSs,  J^stts-Christ  con^u  duSaint-Es- 

prit,  J6sus-Gkrist  Personoe  divine  ne  pouvait  6tre  souill6  du 

p6ch6  originel.  *~  La  Bienheureuse  Vierge,  M^re  de  Dieuj  a 

e(6,  elle  aussi^  pr^erv^e  de  ee  p6ch6  d^s  le  premier  instaut 

de  sa  conceplion,  en  d'autres  termes :  Marie  a  ^t  coQCue  sans 

pech^.  Cest  doae  la  th^  de  riiiimacul6e  Gonception.  Elle 

estappuy^esur  tes  principales  prenves  donn^es  commun^ment 

par  les  th^ologiens  du  jour,  etdont  on  trouve  le  d^velopperaeut 

dans  lesouvragessp^iaux^— L'antearmontre  iensuite  comment 

Us  d&eendtmis  d'Adam  ont  perdu  les  primleges  de  VEtettdHn- 

Rocence,  et  eela,  par  suite  dupdch^  originel, 

Notts  coimaissons  Fenseignement  catholique  sur  ia  chute  du 

l'homme  el  ses  terribles  suites.  Mais  la  science  th6ologique , 

poursaivanl  ses  investigations,  aime  a  connattre  le  comment  et 

le  pour^pAoi  des  choses  qu^elte  ^tabMt.  L'auteur,  tout  en  met- 

VaaV  dec6l^les  qu^ons  explicatives  peu  importantes,  croit 

donc  saUsfaVre  k  un  tegitime  besoin  de  Tesprlt  en  traitaut  les  prin- 

cipales.  Ainsirepreaant  par  ordre  chacundes  points  prouy^s,  il 

met  en  regard  h  gaestion  explicative  qui  y  correspond.  II  se 

deiiiai]de:^siir  le  p^ch^  de  nos  premiersp6res:  Quelle  a  6t6 

/a  causede  ce  p6<^h6  ?  quelle  en  est  Tespfece  etla  gravil6?—  sur 

ie  pechd  origiDer :  Quelle  est  la  nature,  quelles  sont  les  pro- 

pri^t^,  qoel  est  le  mede  de  trsmsmiBsion  de  ce  p6ch6  si  pro- 

fondement  myst^rieux?  €omment  la  Bienheureuse  Vierge  en 

a-t-eMc  fet6  except^e? — sur  lesterriblessuites  du  p6ch6  d'origine: 

Queis  sbnl,  plus  en  d^tail ,  les  effets  du  p6ch6  originel  sur  Adam 

et  ses  deseehdants  reUitivement  aux  points  suivants :  La  perte 

dc  la  vie  dtemelle  a-t-efle  616  irrdparable  pour  nos  premiers 

p6res?  En  «fuoi.consiste  la  damnation  qui  serait  enconrue  poor 

le  scul  pMie  originel ;  et  sp6cialement,  qud  est  le  sort  des  en- 

fants  merlH  sans  Baptdn>e  et  avanl  d*aVoir  commis  le  p6che 


Ltir 

acluel?  A  qael  poiiit,  piar  suite  do  p6ch6  originel,  le  Ifbre  ar- 
bllre  de  rhomme  a-l-il  perdii  de  sa  force  pour  lc  bien  ? 

Tettes  ont  6t6  la  chute  de  rhomrae  et  ses  funestes  suiles ; 
dtudions  maintenant,  avec  Tauteur,  les  voies  admirables  donl 
Dieu  8'est  servi  pour  r^parer  ce  roi  dcchu.  Nous  connaissons 
retendue  du  mal;  nous  en  appr6cierons  mieux  la  r^paration. 

A  toute  grande  oeuvre,  une  pr^paration:  telle  est,  peut  on 
dire,  une  des  lois  du  Gouvemement  divin.  Avant  donc  de  r6a- 
lisercomplStemcnt  scs  plans  de  mis6ricorde  sur  rhomme,  Dieu 
m^nagea  la  plus  solenndic  et  la  plus  imposante  des  pr^para- 
tions,  pour  1'anivre  la  plus  grandcquifilt  jamais.Il  satisftt  d*abord 
sa  Bont^,  e»  ^tendant  aux  Ages  qui  devaient  prec6der  la  venue 
du  R6parateur  les  elTets  anticip^s  de  !a  m^^a^n ;  ear  cetle 
m^diation  ne  devait  s^accomplir  qu'au  milieu  des  temps.  Pcn- 
dant  ies  sifecles  qui  s'6coul6rent  jusqu'a  rhcurc  tant  desirfee  de 
la  R6demplion,les  actcs  de  Dieu  dans  le  tcmps  ont  une  fin  prin- 
cipale;  pr^parer  lesvoies  a  laReparation;  et  c'esl  celensemble 
d'actes  que  ranteur  a  voulu  classer  sous  ce  titre :  De  la  Repara- 
tim  Prdparee,  II  est  int6ressant  de  suivre  k  fravers  les  vieux 
Sgcs  de  rhumanit6,  de  lire  dans  lcs  6venements  qui  se  succedent 
sur  le  theatre  du  monde,  ia  marchc  solcnnelle  de  Dieu  metlant 
sa  Puissance  souveraine  au  service  de  sa  Sagesse  iiifmie,  afln 
de  tout  disposcr  pourla  venue  du  M6diatcur.  Cest  un  vasVe  el 
magnifiquc  horizon  qui  s^ouvrca  rintelligcnce  plac6c  a  ce  point 
de  vue.  Si  rautcur  ne  pduvait  traiter  ici  un  tel  sujet,  du  moins 
a*t-il  voulu  traccr  un  lableau  sommaire  de  ccs  actcs  pr6para- 
teurs  :  ce  court  r6sum6,  qui  sera  lu  avec  int6rel,  est  trop  con- 
cis  etsubslantielpour  6tre  r6duit  cncore» 

Quand  Dieu  cM  tout  pr6par6  pour  rcx6cution  des  desscins  de 
sa  Jtfis^ricorde,  le  Verbe  sli^Qarna  et  vint  habiter  au  milieu  de 
naus,  afin  de  r6parer  rhomme  par  ses  actes  de  mediatcur.  De 
la  Jes  titrcs  auivants;  De  rExistencc  du  Vcrbe  Incam6  ;  —  de 
ses  Propri6t6s;  —  de  ses  Actes  r6parateurs ;  ils  comprenaent 
loute  la  mati6re  k  6tudier  sous  le  litrc  g6n6ral  auquel  ^obs 
sommes arriv6s :  Dela  Reparatim  Realisde,  Premi6r^ent, 

BeVExistence  duVerhe  Iticarne,  Qu'cst-cequcrincarnaUon? 
Vmion  hypostatiqtie  de  la  natiire  divine  et  de  la  natnre  hu- 


LXHI 

maine  dans  Vmique  persmm  du  Verbe,  Uexigtenee  de  rin- 
Garnatton  sera  donc  prouy^e,  si  Ton  montre  saccessivement : 
qoe  le  Ghrist  possMe  la  nature  diyine ;.  la  nature  humaine ;  ei 
qtt'en  lui,  ces  deux  natures  sont  unies  hyi>ostatiquement  dans 
Tunique  personne  du  Yerbe.  Or,  preml^rement,  Je^sus-ChrUi 
possede  la  mture  diwme.— L'Ecriture  Sainte ,  cn  effet ,  nous 
montre  en  lui  les  perfections  divines :  rEternit^,  l'Omni-Science, 
la  Toate-Puissance  ,  rimmutabilite ,  les  actes  Sanctificateurs ; 
iS  y  est  appel6  Verbe,  Fils  de  Dieu,  Consubstaatiel  au  Bere, 
enlin  Dieu  sine  addilo^  — Les  P^res  des  premiers  siecles,.  en 
atlribuant.  unanimement  k  J[6sus-Christ  lanature  et  lespropri^- 
t^s  divines,  nous  mdntrent  qe  dogme  transmis  sans  interrup- 
tion  de  J^sus-Christ  et  des  Apdtres  jusqu'4  npus.  ~  Enfin  fE- 
^se,  par  ses  Symboles,  expression  de^on  ind^fectible  crqyance; 
parles  infaillibles  d6cisions  de  ses  Conciles,  vient  4  son  tour 
^tablir  et  confkmer  la  divinit^  de  J^s^us-Chris^t^ 

Mais  J6sus-Christ  est  Dieu  et  Homme.  llpossed^  la  nat^re 
kumaimf  comme  la  nature  divine;  il  a  un  corpshumainr6el  et 
wm  simplement.apparent; — une^e  semblable  a  landtre,  dou6e 
4'intelligence  et  de  volont6 ;  —  et  ce  corps  et  cette  §me  sont 
ums  entre  eux,  comme  cela  est  requis  pour  constituer  la  nature 
humaine« 

En&n  la  naltere  dwine  et  lanature  humaine  sant  hypostati- 

fjueivient  unies  en  J^us-Christ^  dan^  Vunique  personneduyerhe, 

L^auteur  ^tabViipar  unesuite  d^argumenU  thj&plogiques :  qu'en 

J6sas-€hrist,Ia  nature  divine  et  la  nature  bumaine  &(mi  cmies ; 

—  qo*el/es  sont  onies  dans  une  personne  diyine ;  ^-  que  cetle 

personne  esi  la  personne  du  Verbe ; — qu'il  n'y  a  en  J6sus-»Chdst 

que  la  personne  du  Yerbe ,  la  personnalit^  humaine  ayant  616 

exdue, 

L'h6r6sie  et  rincr6dulit6  ont  faai  des  ol^ections  contre  les 
difr^rentes  partiesdeeette,th6se;la  refutation  des  principales 
forme  une  preuve  indirecte  ajout^e  k  la  preflai6re. 

Apr^s  t]ue  fexistenee  du  Verbe  Incarn6  a  6t6  ainsi  6tablie, 
rauteur  passe  au  second  titre :  Des  Proprietds  du  Yerhelncarnd; 
«tiltraite  successivement  des  propri6t6s  de  la  nature  divine 
en J6sus-Chnst,— des propri6t6sde  rhumanit6,— dcsproprf6t6s 
de  runicm  hypostatique. 


Kfi  tfttif  q\t(*  J>wu,  k  Chmt  pouvde  toutrs  frjr  proprif*'fti^^ 
tottfes  h'A  pcrfectlttm  de  ia  natnr^dixim.  Ce  lilre  ncdemandail 
ijuciiiid6vel0[)peiiienl  speciaL 

\oufi  arrivons  atn£  propriete*  de  VhHmanUe  en  Jems-Chrint, 
Le  Verbe  divln  s'6(anl:  abaiss^  jusqu^a  prendre  un  corps  el  uiie 
ume  semblables  aux  n6trea,  nous  concevons  {|ue,  du  xnoinS|  des 
le  prcmicr  iii&lanl  de  sa  conception,  Jcsus-ChriEl  n  du  r^unlr 
pu  lui,  au  plus  baut  dcgr^  de  perfecLioii  nalurellc  etsuniatu- 
relle,  loutes  les  proprl^t^s  qui  conslituent  rhum^Eiit^.  Ccpen- 
dant  pourexercerles  fonctions  de  R^paraleurf  il  devait  manqucr 
de  cerlaincs  perrections  accidenlelles  qui  sonl  le  priviJ6ge  de 
1'Fjat  dlnnocencc,  par  ex*  rcxemplion  dc  souflrances*  Vau- 
leur  posedonc  cette  formule:  Jems-Chri^tt  des  te  pranicrhu- 
(ant  de  m  conceptim,  a  po^sed^  toutes  tcs  proprletes  de  ta  na- 
titvB  himainef  au  plm  Haut  dcgre  de  perfectio^x  naturdlc  et 
mrmturdle  compatibte  avcc  k&  fonctians  de  Rifparateur*  EE 
comme  J^sus^Chnst  cst  le  nou^  el  Adam  destin^  a  former  cn 
nous  le  nouvcl  hommc  ,  pour  expo^cr  avc€  ordrc  et  etart^  U 
mnli^redece  tilre,  Tauteur  comparc  l'humaniteen  Jcsus-Chri^l 
avec  rbumanit^  telle  quVlle  a  ^l^  etudJec  cn  Adam,  Son  d^vc* 
loppcmcnt  porle  donc  sur  lea  queslions  suivantes:  Le  Christ^ 
comme  homnic,  etait-it  deatin^  a  la  vision  inluiUve ;  avait-il  la 
RrAce  habilucUe  ellesgraces  actuelles?— Posstdail-illasclence 
parfaile  ctla  rectitude  de  volont^;  6tait-il  cxempt  des  douleurs 
dcsmaladies  et  de  ta  morl  ?  —  Quel  6lait  son  domainc  dc  dn>il 
el  df  fail  sur  la  cr^ation  ? 

Nous  avons  annonc^  uu  trotsifeme  titrc  :  Dcsproprieles  deVtt' 
nion  hypoitatiq^te.  Or»  il  faut  dislinguer  les  propri6t6s  proprc- 
mentdites  de  runion  h}i»ostatiquc ;  cl  les  propriet^s  cn  J^sus- 
Cbristquj  d^conlent  dc  cctle  union,  par  ex.  la  eai^acit^  d^une 
satisraction  et  d'uu  merile  in5nis,  —  I^aulcur  6tudic  d'abord  lcs 
prcmi^res;  cl,  pour  Ics  inumercr,  ilconsidfcre  runion  hjposia- 
li(jue  au  poitit  dc  vue  de  sa  raison  d^Strej  de  sa  dur6e  et  descui 
Tnodc,  Aupointde  vue  deta  raison  d'€tre:  rincanialion  6tail- 
clle  n^essaire  absolument?  bypotbctiquement ,  c'est-a-dirc  i 
pos6  la  cr^ation  ;  pos^  la  chute  de  Thomme ;  pos6  la  volonlc 
en  Dieu  dc  r6parer  rhomme  par  unc  satisfaction  ^qaivalenle 
ct  parfaitc,  Au  pohU  de  vue  dr  ki  dvrre:  Quand  a  comnirufe 


rumoii  faypestatiqcie  ?  sera-t-e^  ^emeXliGT  Au  jpmtt  deme  dU 
mode :  Commmi  la  natur e  dtvine  et  la  nature  humaine  soift- 
eUes  unies  en  J^us-Qirist  ? —  Sulvent,  en  see^nd  lieu,  les  pro- 
pri6i6s  qui  d6coulent  de  Tunion  hypostatique. 

Le  Verbe  Incam6,  dont  rExistence  et  les  Propri^tfes  vlenncnt 
d'6tre  6tudi6es,  avmt  pour  mission  de  r6parer  le  genre  humain. 
Yoyons  doncavec  Tauteur  comment  il  a  accompli  cette  r6pa- 
ration;  c'est  Vobjet  du  troisieme  et  dernier  titre :  Des  Actes^  du 
Terbe  Incarnd, 

Tous  les  hommes  devaient  6tre  racheteis  en  J6su8-Christ,  par 

les  satisfactions  et  lcs  m6rites  d'un  seul ,  CQmme  tous  avaient 

p^ri  enAdam,  par  la  d6sok6issance  et  la  faute  d!un  seul*  Mais 

de  m^e  qu'Adam  n'a  pu  perdre  tout  le.  genre  humain  avec 

Im,  que  parcequ'il  le  repr6sentait  et  que  les  hommes  lui  6talent 

aiiis;  de  m6me  J6siis--€hn$t  ne  pouvait  nous  raclieteF  tous  en 

loi,  qa'autant  que  nous  lui  serions  unis  et  que  nous  formerions 

avec  lui  un  seul  Cerps,.uam$me  Tout.  AnssiDieuaT-t-fl^ona- 

tittt6  J6sus-Christ^Oi^f  des  hQmmes  ;  nous  sommes  avec 

loiua  .menij^  <?oips  mystique,.dont  il  est  la  Tete.  £t  comme 

la  R6paratioii  devait  servir  aux  Anges  au@si,  non  pourles  ra- 

cheter^.mal^  pour  augmenter  ca  eux  la  gloire  et  la  vie  sur^ 

iiaVuTeUeg ,.  les  Aiiges  eux.-4ni^es  sont  membres  de  ce  coips 

my&Uque  donii^os-Chriatest  le  Chef.  De  la  ce  tilre;  De  Je- 

m-Chrutentpadtque  Chefdes  Homme$  etdes  Angm»  titre  qoi 

deyai(  servir  de  pr61iminaire  aux  actes.  r6parateurs  ^  puisque 

runion  des  hoiumes  avec  J6sus-Chri$t  esl  n6cQssaire  „  poar 

expliquer  la  r6vejrsihilit6  sur  toi|te  rhumanit6  de  la  satisfaetlon 

et  des  m6rites  du  R6parateur«  L'auteur  traite  doiwr  successive- 

ment;  De.VEanstence,  —  des  Proprietes  —  et  des  BgsuUats  de 

cette  vmon. 

Ce  premier  travail  fait ,  rintelligence  con^it  comment  les 
actesde  J6su8-Christ  s^virouta  toute  rhumanit6 ;  on  peul 
^tudier,  dans  leur  ordre  naturel,  chacun  de  ces  actes  r6para- 
teurs..Or, 

^  Le  p^h^„avAit  faita  Dieu  une  injure  souveraine;  pour  que 
rhomme  recouvratses  droits  a  la  vision  inUiitive  et  fut  Kcla- 
hli  daQs  s.on  ptemier  elat^  la  Jusiice  ct  la  Sainlel6  de  Dieu  cxi- 


i 

.5} 

I 
I 


LXVI 

geatenl  avant  (out  utie  salisfaclion ,  et  fhonune  p^iieiir 
ne  pouvait  satisfoire  par  lai-m6me.  J^sHs^Chriii  saii$fai( 
donc  pour  U$  kammes  :  premier  acte  r^parateor.  —  Sur  la 
Satisfaction ,  comme  sor  )es  autres  actes  riparateurs ,  resprii 
commence  naturellement  par  se  demander,  si  elle  a  r6ellement 
cu  lieu ;  une  fois  que feiistence  Ini  en  a ^16  prouv^e, iir^tudle 
d'abord  en  elle-mMe,  recherche  ses  propri6t6s ;  e(  conmie  cct 
acte  est  ordonn^  ft  nne  r^paration,  il  s^enquiert  en  demier  Iteu 
si  la  iln  a  ^16  atteinte,  quels  ont  6t^  les  r^sultats  de  Tacte.  De  la 
les  titres  suivants:  De  TExistence;  —  desPropriifet^s; — desR6- 
sultats  de  la  satisfaction  de  J6sus-Christ. 

De  VEocistence  de  la  Satisfaction :  J6su8-Christa-t-il  satisfait 
poor  les  hommes?  —  Be  ses  PropneUs :  au  point  de  vue  de  la 
valeur ;  la  satisfactionde  J^sus-Christa^t-elleune  valcurfiuicou 
jnfinie  ?— au  point  de  vue  de  son  auteur;  la  satisfactfon  de  J6- 
sns-Christ  est-eUe  en  lui  roBuvre  de  la  divinit^  bu  de  Thuma- 
nitd?—  au  point  de  vue  des  moyens  de  satisfkction ;  Jisus- 
Christ  a-t-il  satisfeit  par  tous  ses  actes?  -^  au  point  de' 
Vue  dd  snjet ;  la  satisfaction  de  J^us-Chrisi  a*t*^e  tih  imi- 
vcrsefle,  c'es(^a-d!re,  J^us-Chris(  a-t-il  satisfoit  pour  tous 
les  hommes  —  au  point  de  vuc  de  la  perfection  de  Tac^e ;  ta 
satisfaction  de  J.-C.  a-t-e!le  6tef  parfaite  t  rfegard  du  Pils, 
commea  r^gOTdduPfere  et  duSamt^Esprit.— De«He«wltat«dcl«f 
mtisfaction  de  Je^sus-Christ.  Queb  ont  H^  ces  rteultals,  k  1*6- 
gard  dc  Dieu  et  k  F^gard  de  rhomme.-^On  le  voit  donc  ,  ces 
trois  fitres  embrassent  naturcHement  toutes  les  questions  a 
r^sbudre  sur  la  satisfaction. 

Apr^  avoir  consid^r^  J^sus-Christ  satisfaisaht  sufabondam- 
ment  pour  lliomme  p^cheur,  Tauteur  nous  fait  ^tudierensuite 
un  second  acte  de  r^paratimi :  Jesus-Christ  m&rite%  \\  nous 
merite  le  droit  ia  la  vision  intuitive ,  aux  gr^ces  hahituelle  ct 
acluelles.— Le  developpement  de  cet(e  ma(ifere  es(  analogue  au 
pr^Menl,  eomme  le  cbn^oil  a^^ment  le  leCleur;  inu(ile  donc 
de  resquisser  ici. 

Dans  les  ac(es  r6para(eurs  pr6c6den(s ,  Jesus-Chris(  satisfaK 
pourles  hommes  et  leur  in^ri(e  ledroit  a  la  VisioiiintuKive,  aux 
pKices  hahituelle  e(  ac(ueUes  qui  sont  les  moyens  de  parvenrr 
a  cetle  vision ;  or,  ceKe  graee  qoe  nous  n»ferHe  le  M6diateuf , 


LXVfl 

cesi  lui  aussi  qiii.iiotts  la  commuii^iie ;  de  la  m  noavel  acCe 
i^fMrateur  a  ^tudrer  :  Je9U9-€hrist  mflue  /<i  Grdee* 

Le  Trait^ de b Grace.est saQsconlredit uji des plua arxLos ptQiB: 
le  th^alogi^;  ii  ii'a  point  icfaapp^  eepeiidanty  le  leeteur  s*en 
conTalQera,  k  la  marche  simple  e(  lucide  de  l'auteur.  . 

La-GrSce  ^lemande  ^  ^tre  ^tudi^e  sous  deiix  poinis  de  vue : 
m  Elle-nu^ne;  ^dans  sm  Mo4ede  ^mimmicatim. 

Fremi^rem^U  de  la  GrdcemElkr-imyne.-^Apr^aLyoiidb'' 
rini  la  Grace,  soit  HabitueBesmt  ActueUci  rautear  etablit  d--a« 
bord  VExisteme  de  eette  douhle  grdce^  en  montrant  que  Dieu 
la  coiiT^&re  A  I^liommef  et  qu*il  la  conffere  par  J^usrClirist,  caose 
ft  la  fois  iB6riioire  et  iQstrumentale  de  ia  Griice. 

Mais  eette  Grdce  qoe  Ton  sait  exister,  Fesprit  a  bes<>in  d^en 

ccnmattre  la  natore^  les  propri^l6s  et  les  effets.  Quelle  est  doae 

en  premier  lieu  la  Nature  de  la  Grdce?  La  <{aestioftest  k  r^« 

aottdre  ponr  laGntce  Actuelle,  ppmme  pourlaGroiceflabittteBe. 

— £t  d*jad>ord  ponr  la  Gr4ce  Actuelie :  .Gette  gr4ce  ,6tant  on  se- 

cours^umaiurelt  conc6d6  a rhomme  pour  aider  ses  liatcult^s^el 

leametire  ^  mdmedeprodiiire  dea  acte^  sumaturels,  eile  dott 

se  rapporter.aux  deux  ^cult6s  principaietf  de  rhommet  riotel'^ 

Hgente  et  la  volont^;  elle  est  done  k  la  (ois  don  sumaturel  de 

^omiere  et4&  loree.  Jtfais  il  y  a  lieu  de  s*6ten<hre  ph»  en  par-^ 

Vkvfller  «tr  ia  •  nature  de  la  grliee  de  volont^ ;  les  Jans^nistes 

oitipT^eMuiiae  toute  grAee  de  v<^ont6est  essentiellement  im 

moavemeni  de  charit6  pau^ite :  d'aprte  rense^nesnent  eaiho^ 

iiqaeaa  conlraire^  on  doit  admettre  que  la  gf^ce  de  vdonii 

n"est  pas  Umjoars  un  mouvement  de  charit^  pari^te.  —  iQaelle 

^9  enseeondlieuyia-iiatiire  dela  gr4ce  Bafttrue^^?  £st-ce  une 

seuleel  mdme  chase  avec  JaGhartt^?  £stTeUe  parMpatio 

creata  natupee.dimuB^Esi-^elai  personne  m^ne  du  Saint-Esir 

prit  en  iant  qtt'il  est  pr^ent  a  r^ine  el  y  produit  la  Charit^? 

I^clles  sont  les  trois  opiniims  qui  partagent  Fficole  sur  eettc 

qncstioa  ei  que  rauteur  expoae  avec  leurs  principales  raisons* 

Aprte  avoir  6tndi6  la  natore  de  la  Grdee  soit  habituelle  soit 

aclueUe,  il  fout  en  esposet  l^es  ^sopri^tes.  Or,  parmi  ces.pre- 

pri^tes,  les  unes  sont  commBnes  a  rune  ct  rautre  grace ;  d^aur- 

ires  scmt  sp^iales.  -^  Propriet^s  Communes  i  Touie  grace  cst 

grataitc,surna(iireUe,  necessaire.  Quant  a  cetle  dcrnicre  qjiia^ 


i 

4. 


LXVIII 

Wih^  Ift  GrAeaaeiaette.et  la  CS«^e  kabitaene,  qaoiqne  tooles 
deux  n^cesMires,  neleflQntpoMeependantdffiisleiii^iBeeeBe. 
II  imk  denc  traiteF  en  partkuiier  de  I»n^e8sit6  de  diacone  de 
ees  <xrAce8.  ^  GofliBient  d^terminer  d^abord  la  ndcessit^  de  la 
QrAce  Aetnelle?  Toote  gr^ee  aetoeHe  est  un  secours  siurnatnrd 
doim^  iriiosmie  pour  l'aider  k  ^iter  le  ma!  et  Diire  le  bien ;  de 
Ijiles  <|uestioBs  sulT»itesdestin6es  d  expliquer  la  n^eessit^  de 
la  GrdceActtteUe:L*homme9  sanslaXjr&eeactaeUe^peut-iiijattre 
le  bien  et  dans  Fordre  suraaturel  et  dans  l'ordrenaturd ;  peut- 
Uvaincre  tootes  les  teniationset  ^tertoos  le6pdeh68?-^Quant 
A  la  Grdce  HabitueUe,  eUe  est  nieesaire:  en  ce  senaqu^elle 
est  command6e  de  Dieu,  qu'eUe  esteondiiioA  du  m^iitede  con- 
ii§W}^  que  «ans  elle  Tliomme  ne  peut  pas  obtenirlavie  ^er- 
nelle ;  ette  n^est  point  condition  n^ssaire  del&bont^  et  de  la 
sumaturalit^  des  actes.  ^  Pr<^ri6t68  Sp^ddbi :  La  GrAce  Ac* 
tuelie  est  universeUe  ei  tnmsiloire,  k  la  di£G&renee  de  la^Grice 
HabitueUe  quin^est  paspossM^  partous  et  qoiest  pmoanenle: 
«aiiSs.Gette  permanenee  de  la  Grdce  habitueUene  doit  pas  toe 
entenduedmisrRnBens  trop.exeiusif ;  Je»  bonnes  leuvres  rai^» 
menteni,  le  p^hdmortel  la  faii  perdre a  rime,  les  pddids 
Vidni^la  dtminaaii  extrins^quemeni. 

Telles  sont  les  propri^ttei  6lodier  dantf  la  Gf&oe^Mais  oelte 
GrieedoilprodukedeS:Ef^<9  et  il  resle  aie6€on8id^rair.Oryil 
^i  deseffets  produtts  par  la  seule  Gr4ee  Aeta<dle>  d'aotres  par 
la  Griice  Habituelle,  une  troisieme  elasse  sontle  r^ultat  simul- 
tan6  des  deux  Grdces.— £ffei&  de  la  Gr4ee  Acivx^x  la  Grlice 
de  lumi^e  ^latre  rinteUigenGe;  la  Gc^eede  foree  meut.la  vo- 
lonC^ ;  et  dela  sorie  L^homme  esiaidi^  sumaturettement  et  peut 
&ire  des  actesquisoient  en  rapport  avee  sa  fin  soroaiurelle» — 
Park  Grikce  HabitmeUe^  rfaomme  esi  ent^  sor  J^us-Ghrisi  ei 
devient  un  membre  vivani  du  corps  mystique  doni  J6sas-£hrisi 
csl  le  Chef;  il  est  reiidir  pariioq>ant  de  la  nature  divtne;  il  re- 
«oit  infoses  la  Foi,  rEsp6ranceet  k  Gharii^,  plus  prohablemetti 
les  autres  veriu»  sornatureltes,  pr^al^ement  les  dons  du  Saint- 
Esprii;  il  est  fait  lils  adop^de  I>ieu,  est  juBtifie  intriis^oe- 
meni,  devient  ami  de  Dieu  ei  enfin  acquieri  le  droti  a  la  vie 
6terneUe.  ^  Sous  l'actien  simul<^m6e  des  deux  gdk^,  rhomme 
devieait ,  pose  ccriainesxonditions,  eap^yile  de  meriier  cer- 


LXiX 

(ji|ns  bietis'  stirnafdiriefis.  De  14  ta  question  du  Merite.  Apres 
avoir  monti^  ^e  ceite  eapacil^  du  mdrite  sumalurel  est  daai; 
lliomme  un  r^sultatde  laGrHce,  r^(eur-se  demande  suceessi- 
vement:  de  quel  m^ifte  rhomfflN&est  eapable;  quettes  sontHijes 
eimdilions  du  m^rite;  quelest4^objet  du  mi6rite«  en  d^autr^ter- 
mes;  qoc^  biens  sumaturels-peut  m^errbommei 

-IJBS  effets  de  la  Grr^ee  tont  eonnus,  Fesprit  va  phis  loiu  en* 
core^  il  reeherehe  te  Cotnmewt  de  cette  productioii»  et  sousce 
lilresepr^sententa  trfflt^rdeuxquestionsimporiantes :  L^homniQ 
est*il  n^cessit^,  ou  demeure4-*illibre,sous  raction  delaGrlkie? 
-* Underq^mda Ht tfficadtm  aut  simplex^ snffidentia  Gror' 

tkfoetualUi  an  ex  Graiid  ipsd,  an  ex  voluntate  homime?  ^ 
A  la  preini^  qnestion,  on  r^nd  t  que  rHme  en  possession 
d^  la  Grdfie  sanctifiante,  en  subft  n^eessairQmeni  leiB  effets  ei«^ 
^none^;  qiQeriUne  est  n<^cessairienieni  ^lairto  par  la  Grftee 
de  kmri^re^  aidte  par  la  Grdce  ida  Vdlontd;  mais  qu'elle  de^ 
meare  libre  dans  Xes  aotes  qu^elle  Mi  sdus  Vinflueice  de  la 
Grftee^.mdBie^caee^^-^-On  r^pond&la  secondeparr^cpos^de» 
dilS&rettts  syst^mes,  Trhomiste,  lloliniste,  Gongmiste. 
. '  lus<^-id  r«aiteur  a  ^tudi^  k  t^rice^'  en  elle-mtoe.  II  •anive 
a  son  second  titre:  De  la  Grdee  dans^^an  Mede  «fe  eommmea^ 
(ienv  La  qaestion  {t  se  poser  est  cette^k  Gomment'  se  Cail  la 

cxnanMHiieatJOQ  de  k  Grllee^?  question  qui  am^  nMuteHemeni 

k«  d^n  «lAvantes:  I^SBS-Ghrist,  pour  infhier  la  GfAee^  eid^e^ 

t-il  d«is  le  sttjet  des  dispositions  et  des  conditions  pr^dables  ; 

eiy  dam  n^pothese  affirmative,  lesquelles  ?  -^  Inflne-t-il  la 

Gr^ce  immddMement  ou  mMatanent? 

Omellant,  pqur  ^tre  phis  courts,  ranalyse  dela  premidre 
question,  nous  abordons  imm6(fiatement  la  seconde,  d'o£i  natt 
une  yaste  mafi^re,  ceUe  des  Sacrements.  En  effet,  Jdsus-Chfist 
communique  la  Grlice,  quelques  fois  imm^diatement:  d*atitres 
fois  m^iatement ;  et  i^us  avons  besoin  de  connaitre,  dans  ce 
cas,  quelles  sont  les  causes  secondes  de  la  commiinicalion  de  lii 
Grice?  Or,  les  Sacrements  sont  !e  moyen  principal  dont  J^sus- 
Chrisi  se  sert  pour  communiqner  la  Grlice;  de  \k  donc  le 
Traite  dee  Saerements. 

La  matiere  de^  Sacrements  se  divbe  ^vidcmmcntcn  deu\ 


! 


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LXX 

partSes:  Bet SacremenU  e»  gte6ral;«--de8  8aeieBMttti  en  pir* 
dcelier. 
Premi^reneiii  des  Saerementem  ^^iA^rgi. 

L^EQseignemeRt  thtologique  nons  pr6sente  idi*aberd ,  «ar 
Ghaqoe  Sacrement,  un  ensemble  de  y^ittto  dogmatiqoes  ^ 
rorment  le  cAt^  sp^culatif  du  Sacrement ;  de  ces  vM^s  dM- 
yent  imm6diatemcnt  des  lois  morales ,  des  obligations  divfnes 
qni  se  rapportent  an  Sacrement;  ces  Tois  divines,  k  leuF  tonr, 
8ont  appllqu6es  et  d^elopp6es  par  l^E^se  usant  de  son  pou- 
Yoir  legislatif  en  mati^re  spirilnelle;  de  U  donc  trois  parties 
dans  tout  Trait^  de  Sacrement,  dans  le  Trait6  des  Sacrements 
en  g^n^ral,  comme  dans  celui  de  cfcaque  Sacrenient  en  par* 
ficulier :  Paille  Dogmatique,  —  Partie  Morale,  —  Partie  Disoi*» 
plinaire  on  Liturgique.  L*ordre  logiqoe  exige  que  !*on  itadie 
fa  partie  dogmatique,  avant  depasset  df  la  partie  moraleqni  en 
d^rive;  qne  l*on  n'e«pose  la  pattiediseiplinaire,  qu^aprfes  avoir 
frait^  de  la  partie  morale  dans  laqneOe  elle  a  sa  ralson  d^^tre, 
eon  explication.  A  la  rigueur,  la  premi^e  partie  senle-devrut 
toe  comprise  dans  la  thtologie  dogmatique ,  puisqne  les  deux 
antre»  appartiennent  ^  la  Morale,  et  an  Droit-Clanon  oa  a  la  U- 
tnrgie.  Mais  ta  partie  morale  et  ta  partie  discipSnaJre  d^eoo- 
lant  de  ia  partie  dogmatiqne,  ettes  sont  beancoup  mleux  eom*- 
pris^s,  si  on  les  raf^rodie  d'elle  et  qtt*on  les  d^veloppe  -pa:^ 
raiiilemeiH. 

Pbdr  arriver  h  cTasser  logiquemeht  ce  qui  se  rattai^e  k  la 
Partie  Dogmatique  d'abord,  ii  faut  faire  la  Somme  du  Dogmc 
sur  la  mali^re  en  questioh,  et  voif  analytiquement  tout  ce  qu'elie 
renferme.  Or,  le  voici  en  subslance:  Dieu  a  institu6  certaines 
conditions,  a  la  position  eik  runion  desquelle^  il  aattach^  la 
prodnction  de  la  Grace.  II  faut  donc  traiter  successivement: 
De  rinstitution ,  — -  des  Conditions  d'existence ,  —  des  Effels 
des  Sacremeuts.  £t  sous  ces  trois  titres  trouveront  n^ccssaire- 
ment  place,  d'une  mani^re  nalurelle ,  toutes  los  questions  a 
poscr;  puisqu'ils  comprennent  loul  ce  que  Tanalyse  nous  fait 
d^couvrir  dans  lc  Sujet  a  etudier. 

Relativement  a  Ylnstitutionj  on  se  demande  d'abord  si  Dieu 
a  instilu^  des  Sacrements:  et  corame  uneinstitution  peut^a- 


ixxt 

her  de  Dieirftiiin^diafietfieiit  m  m^iat^meiit,  cm  rediercli»  en^ 
suite  quiel  a-^t^  le  mode  dHngtitHtian.  -       - 

R^kttiy<kB^t  aux  Coii^foif^,  raifteur  les  ordonne  ainsi  el 

d^aprte  169  idtos  sisvantes:  Pour  qa'!!  y  ait  Sacremrat ,  il  faat 

nn  mwdrre  «^p^nt  appliqvant  ddment  les  ^i6mentd  sacra- 

mentelfi  k  nn  sujet  capable ;  cons^uemmieni  le»  condkions 

d^eiustence  cbivent  se  rattaoher  au  Ministre  du  Sacrement^ 

aux  El^ments  sacrcnnentels,  au  ^et«  —  Conditions  qui  regar- 

dent  le  Mirmtre :  elles  peitv^t  se  rapporter  a  laPersonnemdme 

du  minislre,  et  a  son  Aetid;  de  la  deux  BOttSHdiyistODs.  —  Gon- 

^Uons  qm  regardent  les  MUmmU  ^oeramanYel» rlkloit  y  avoir 

daos  tottt  Sacrement:  Mati^re,  Forine,  Union  vouiue  entre  la 

jnati^re  et  la  forme.  TQcisIesd6veloppemenls8e  groupentdonc 

aatoar  de  ces  trois  titres. -^  Conditions  relatives  au  SujW:  de 

m^me  qua  celle,S;  relativefi  ^u  Ministre,.  eHes  peuvent  regarder 

laPersonneiu^me  du  Sai«yt,puis  sQnAete«i 

Qoant  aux^  £^^«,  r^uteur  se  pose  ces  deux  qp^tioos:  les 
Saorements  produisent-ils  dfss  ^ffels^  Coii^ment  les  pro^^isent* 
il&?-r-ProdMi$«^t-iIs  des  effets:  produl^ht^ils  la  Girdce  ^ancti- 
fiante;  produiseni-jls  nne  fir^e  sa«ra^nentett€>;  produisc»it-i)9 
unearael6re?-^€<mimentjes  produisent-ils :  cette  production 
d^ipendrettedes  dispositioos  du  3«|et;  se  &it-eUe  ej?  opereope^ 
roto,  en  bien,  ea:  opere  opermiie;  artrette  Meu  physiquement 
<»mw4&eiiM»it;  ladistribtttionen  est-elle  ^gale  ou  in^ale? 

Aiaaest  oompl^meiit  trait^  la  partie  degmatique.  La  Par- 

/ieMoraky  dont  ili^t  «'qciottper  maintenant,  expose,  avons- 

I10U8  dilt  les  lois  moraies.  relatives  aux  Sacrments*  Or,  parmi 

ces  kli9,  Jes  UBea.obtigentsimc4tan6ment  le  ministre  et  le  spjet 

du  Saerem^t  et  -m^e  peuvent  obliger  ious  les  liomm^ ;  les 

autres  regardent  parttculi^rement  soit  le  ministre,  soit  le  sojet 

du  Sacrement ;  de  \k  ccUe  division:  Des  lois  gendra^B^  — ie$ 

lois  sp^cialei;  eiles^  lois  sp^dal^  e]Ies-m<6mes  se  sulidlvisent 

ainsi :  Oes  lois  sp^iale^  r^flves  au  mimetr€y'-^^es  loissp^ciales 

relativesate<0uj«^du  Sacreioient.  Or,  rdativement  au  ministre 

aussi  bien  querelat^em^t  au  siyet,  e^  obligation^penvent  r6- 

gler  ei  rftdminiMration  ou  la  r^ception  du  Sacremeni  en  elle9^ 

w^mea,  et  fe  mode  d-a^inisiration  ou  der^ption. 

La  Partie  Disciplinaire  edmprend  les  lois  ecclj^siastiques, 


LXXIl 

le^qiteUes  ne  foiU  qii'applk|iier  e(  d^veloj^pcr  l«s  oUigatiofij»  de 
droit  divin  dont  s'occupe  la  partie  moralo*  pi  divicJLon  doil  dmkc 
.^re  cakpi^ sur la  prtoNiente ;  leni^m^ordre sepr^eiae  natu- 
rellement.. 

Telle  est  cette  divisicm  du  Traii^  des  Sacrements  en  gto^ral, 
bas^  sur  la  nature  du  sacrement,  intrins^queausuiet^  e|  pa^ 
consequent  fondamentale,  elle  doit  se  pn^senier  la  mdme,  pour 
cliaque  Sacrwent  en  particulier.  Seulement,  les^  sous-quesiions 
qui  se  groupent  autour  des  iitres  secondaires,  pourroiU  ^re 
parfois  plus  ou  moins  nombreuses,  selon  la  mati6re  spMalc  « 
^dier.  Conientons-noos,  pour  le  monirer  au  lecteur,  d*aiialysex 
un  Sacremenent  en  particulier,  leTrait^  de  la  P^niience  par-ev. 

Le  TraU6  du  Sacrement  de  P^niience  nous  offre  dooo  Irois 
parties  k  ^tudier ;  et  dans  la  Partie  Dogimtiqm  qui  se  presente 
la  premi^re,  il  faut  traiter  successivement  de  rExrstence  ou  de 
rinstitutim  de  eesacrement,— des  Conditions,---desEflrets^ 

Exiite-t^  UA  Sacrement  de  Ftoitence  1  La  Pdmtence  est 
un  SacreQfent  de  la  loi  nouvelle  qni,  i»r  rab^tutioh  validedu 
prMre,  remet  les  p^h^  commis  apr^s  le  bapltoe  a  toits  les 
Hd^les  eonirits,  qui  se  sont  conf&ss^  ei  oni  an  moins  le  vveu 
de  la  salisfaeiion.  Pour  prouver  qu*il  y  a  v6ritaWene>ii  un  Sa- 
cr^nent  de  P^ience^  rauieur  ^iaUit  dcmc  les  proposifiotis 
suivantes:  —  Jtais-rClirist  a  donn^  k  se?  Apdtres  le  po^v^Rv 
de  remeilre  lcs  pecli^s ;  —  reKiGadt^  de  ce  p^oir  suppose  ta 
conlrition,  -—  la  eonlegssion, — la  salisliwtion ;  —  il  s*exerce  par 
l!al>soluUon ;  —  Texercice  de  co  pouvoir  constiioe  un  Sacrci» 
roent ;  —  ce  Sacremeot  esi  un  Sacremeni  spdcial  distinci  du 
^aptSme :  proposiiions  qui  6<mt  prouyi6es  auccessivemeut  par 
I  EcriturerSaittte,  laTradition  et  rAutortt^de  rEgMse.  Ensuttc 
vi^t  la  refutation  des  objeeiions  princ^les  dirig^es  contre 
diacuiie  des  propositions  ci*-^noncees. 

Queiies  sont,  en  second  Ueu,  les  Conditi^  d^existence  de  ce 
Sacrement?  II  faut  premi^emettt  41^ ^  jpar^  dummisH^ei  lou- 
jours  caract^re  sacerdot^l ,  approbaiion ,  juridiciioB^  snr  les 
personnes ;  pos^  la  rdserve,  il  feifi  de  pbis  juridiclion  sur 
lcs  Cas  R^erv4^s.  Ceilc  formute  est  d'abord  6tablie  dans  cha-r 
cune  deses  parties,  puis  expliqo^e.  L'exp4icalion  porte  sur.lcs 
poinls  ad<!;YelQpper,a  savoir  la  Juridiction,--El  dabord, qiipnt 


IXXUl 

i  la  jufidkCioir  mr  ies  pen^mkes:,  \e  Ih^olo^ten  a  be^oiu  de 
eoimaHre:  Qui  a  jandiction  ;  Quelle  est  r^iendue  de  eelle  ju- 
ri^doit.  \^  Qdi  at  j«tricye(idn?  Celte  queslipn  ^qiHvatii  a  au- 
lant  do  80i)fl-qiiesU<Misqu'ily  ad'e^ees  de  juridietion.  Or,on 
distingue  trois  esp6ees  de  jUridietiOtt :  la  juridiciion  ordinairc;  ^ 
fo  jurjdiclion  d616gu^,soit  ajurey  soit  ab  komine-f  et  la  jurr- 
diction  sous-d61e!gai6e.  2»  QueUe  est  r^tendue  de  la  juridietion : 
quafit  auic  personne^  quanl  aux  lieux,  quant  a  la  diiree?— 
De  la  juridiction  sur  la  mati^re,  ou  des  Ca&  Re'serves,  Apres 
avmr  expli<fi6,  dand  des  notions  pr^liminaires^  ce  qu'on  entend 
fax.CM  Resertes^  les  conditions  pour  qu'un  p6che  soit  r^e- 
9ervi,.et  lesesptoes  de  casr6serv6s,Fauteurpo6elesquestions 
analogue&aiix  pr^c^dentes:  Qui  a  jnridictioa  sur  lescas  r^er- 
v6^?  Quelle  est  Tetendue  de  cette  juridiction,  quant  aux  per- 
somiesvquani  aux  lieux,  quant  a  la  duree,  quantau  mpde  d'ab- 
soudre  ?-t  Telles  soni  les  condiiions  dleiustence  qui  se  rattacheiit 
aHminishre. 

Cobdiiions  qui  se  rattaehent  aux  Elements  sacramcntels,  -^ 

Relaiivement  khk  Matiire:  i^  Quelle  est  la  matifere  dn  Sacre- 

meut  ?  Ondoii  distiiiguer  dans  le  Sacrement  de  P^nitence  une 

mati^re  ^loign^e  et  une  maii^re  prochaine.  Sont  maii6re  eloi^ 

^nee  du  Sacremeat  tbus  les  peph^s  commis  apr^  le  bapieme, 

movle\s  ou  veniels,  d^ja  remis  ou  non  remis.   Sont  maii^re 

procr^aVne  \cs  trois  actes  du  penitent ,  savoir :    la  contrition, 

Hi  confession,  la  satisfaciion.  2«  Quelles  conditions  sont  requi- 

ses  dans  la  mali^re  ?  question  qui  6quivaut  ^videmment  aax 

trois  suivanles :  Quelles  condiiions  sont  requises  dans  la  con- 

tritioB?,..,'^ dans  ia  confession?...,  dans  la  satisfaction?— Rela- 

(ivefflent  a:  la  Form^ :  Quelle  est  la  forrae  du  Sacremenl  de 

P^nitence  ?  Quelles  conditions  doit-elle  r6unir  pour  la  validite 

du  Sacremeni? — Relalivementa  FC/ntonenfre  la  matiere  et  la 

forme :  Quelle  unipn  doit  exister,  entre  la  mati^re  et  la  forme^ 

dans  le  Sacrcment  de  P^niience? 

L*instiiution  et  les  condftions  d'existence  6taiit6tudiees,ilfaut 
Iraiter  en  troisifeiiie  Ireu  des  Elfets.  Tout  Sacreraenl,  comrae  il 
a  616  dit,  doit  produire  la  Grdce  Sanctifianie  el  de  plus  une 
Grftce  SacraraenteHe.  Or,  la  Pfeuilertce  produit  la  GrAce  Sanc- 
tiflmite  en  renleilarit  les  p6ch^s  du  p6riifent.  Premiercment 
doBc,  —  Le  Sacrement  de  P6nitence  peut-il  remettre  les  p6- 

7" 


xxwv 

ch^s?  Qnete  pech^  pcut-il  remeUre?  Comiiieiit  les  remeUil, 
c'c8t-a-dire :  peuiMl  lcs  remettre  les  u«s  sahts  les  autres  ?  les 
remet^il  de  mani^re  A  ce  qn^ils  ne  revivent  pltts?  r^net-il  la 
peine  avec  la  coalpe?  fait-il  revivre  les  oeu^Tes  que  le  pteU 
raortel  avait  rendues  mortes?  —  Secondement,  le  Sacrement 
de  P6nitence  produit-il  une  Gri^ce  sacramentelle  et  laquelle  ? 

Telles  sont  les  principales  questxons  autour  desquelies  se 
f^oupent  naturellement  les  mati^res  compHses  dans  la  partie 
degmatique. 

La  Partfe  Worale  cxpose  d^abord  les  Lois  dimnes  relatttes 
<su  Minutre  du  Sacremenl :  —  Qui  est  tenu,  d^apr^s  fei  loi 
diviiie,  «l'adrainistrer  le  Sacremenl  de  P6nitence?  —  Que 
requiert  le  droit  divin  pour  !a  dtgne  adrainistration  de  ce  Sa- 
crement  ?  ou :  Bes  Devoirs  dti  Confesseur,  Cest  a  une  MHbode 
de  direction  quUl  apparlicnt  de  tracer,  d^unc  mani6rc  compllite 
les  devoirs  du  confesseur .  L'auteur  lcs  resume  dass  Tordre 
suivant :  Ante  confessionem :  le  confesseur  est  tenu  d'acqu6rir 
les  vertus  et  \k  scicnce  qu'exige  ce  minist^re ;  Durante  confes- 
sione:  ses  obligations  serapporleBt  eiklA  mati^re  eta  kforme 
du  Sacreraent.  A  la  matierc  :  il  doit  pourvoir  a  ce  qae  la  n^ 
ti6re  du  Sacrement  soit  pos6e  dans  son  int6gri(6^  qoant  a  Ja 
contntion,  k  la  confession  et  k  la  satisfaction.  A  la  fonne.-  il 
doit,  selon  les  circonslances,  accorder  on  refuser  Vabsolutlon, 
!a  donner  sous  condition,  la  diff6rer.  Post  confessionem :  ft  esl 
tenu,  quand  il  y  a  lieu,  de  corriger  les  d^fauts  qui  se  seraienl 
gliss6s  dans  radmistralion  du  Sacrement ;  de  gardcr  fid61ement 
la  loi  du  sceau, 

Quant  aux  Lois  reladm  du  Sujet,  raulcur  se  pose  et  r6- 
sout  les  questions  suivanies :  La  reception  du  Sacrement  dc 
P6nitence  est-elle  n6cessaire,  de  droit  divin,  a  lous  ceux  qui. 
apres  le  bapteme  ont  commis  le  peche  morlel?--  Quand,  de 
droitdivin,  sont-ils  oblig6s  a  !e  recevoir  ?— Quclles  pres- 
criptipns  leur  sont  imposees  par  la  loi  divine,pour  la  r6ception 
de  ce  Sacrement,  avant,  pendant  et  aprfes  la  confession? 

La  Partie  Disciplinaire  est  facHe  k  cxposcr.  —  Le  Mimstre 
est  tenu,  en  vertu  de  la  loi  ccclesiastiquc,  a  administrer  le  Sa- 
crement  ausujet,  toules  les  foisquecelui-ciestobligelui-m6me 
'^\  i)ar  rBglisc  a  le  reccvoir.  II  d(\il  obscrver^  dans  celto  adminis- 

>0i 


tTBiim,  lestitea  et  e^r^monies  pre^crUs  par  le  fttiael,-^e  Sm- 
jet  esi  oblig^  de  se  ooBfonQer  4  la  loi  du  Qeocile  de  Lalran 
sorla  coufession  anu&elle. 

On  le  v^i  donc,  iootes  tes  questions  d  tjc^iter  siir  la  F^Ait^iee 
Irouvent  natoreil^ent  place  dans  ie  eadre  g^n^ral  adopl^poinr 
les  Saerements,  sases  qn'on  aitbesoin  de  le  modifier,  ni  de  lui 
€»re  violence ;  et  lelecteur  a  compris  comment  il  doit  en  etre 
de  meitte  pour  le  BaptSme,  la  Confirntaticmy  rEacharistie,  etc. 
Quand  i&as  les  Saer^nents  ont  ^t^  «nsi  expos^,  ehaeun  en 
paHicatier,  alors  on,  ^  ^tudi^  d*une  msuu^e  complete,  dan» 
tottlesoii  exlensicQi,  ielroisi^meacter^parateuri « J^sus^Glirlsl 
infiae  la  Gr^ee,  »  Dans  ce  plan  logiqae,  les  Sacrements  sonC 
nUtaich^s  a  ieur  ^ie^u';  J4sus-Ghrist  nott$  apparait,  comme 
cela  doit  ^tre,  permanemmeni  pr^sent  a  toute  1'luuBanit^  par 
sa  Grace,  eommuniquant  la  vie  sumatureiie  d  tons  ies  men^res 
dn  corp^  tnystique  dont  H  est  le  ciief^ 

Le  but  de  la  reparation  ^tait  de  faire  recouvrer  a  riiomme  ses 

drolts  ala  vision  intuitive,  de  le  r^tahHr  compi^tement  dans  ia 

voie  sin-naturelle  qui  deit  Ty  eonduire.  Nous  avons  vu  Jesus- 

Christ,  pour  cela,  satisfaire  et  m^riter,  infliier  aux  hommes  la 

Gr4ce ;  mais  il  y  avait  de  plusa  gu^rir,  a  6clairer  et  diriger  l'es- 

prU  de  rhomme,  que  Terreur,  suiie  ftineste  du  p^ch^,  avait 

Vw,\*i,  oWurci  et  6gar* :  et  J^us-Ghrist  le  fait  par  sa  Doctrine^ 

qualTiteeacle  r^parateur  k  ^tucUer. 

Qne  (aai-il  pour  d^velopper  cette  th^se?  Etahlir  que  J6sus- 

Cbrisl  nous  ^  d6nn6  uae  doctrine ;   montrer  comhiea  cette 

doctrjne  est  sop^rieurement  apte  a  gu^iF,-6cIaireF  et  diriger 

resprit  de  /'homme ;  prouver  q]u*elie  a  eu  ces  rdsultais.  Or,  il 

a  6i^  ^lahii  au  tiire  «  De  ia  R^v^latjon  Ghr^tienne,  »  que  TE^ 

erilure  et  la  Tradilion  contiennent  certaUiement  la  di^ctrine  de 

J^sus^hrist»  que  cetle  doctrine  est  excellente  etsar-^xcellente; 

ii  suffii  doac  de  rappeier  ici  ces  conciusions,  pour  prouver  lcs 

deux  premi^res  choses.  Quant  aux  effets  qu'a  produits  la  doc- 

rine  de  J6sus»Ghrist,  rhistoire  sacr^e  les  constitte  suilisamment: 

iis  soiil  sous  nos  yeux  depnis  dix-huU  si^cles;  ie  Christianisme 

esi  Traiment  ialumierequi  a  iui  aumilieu  des  teneinres. 

J^sus-Ghrist  ne  dcvait  point  rester  toujows  d'tthe  manifcrc 


LXXVI 

sensibJc  au  miliea  de  noas^  pour  s*offrlr  ,  -victiiiie  de  propRt^- 
Ijon  ,a  Dieu  son  P6re ;  poffrappliqaer  tni^ittdme  aux  hommee. 
par  le  moyen  des  Sacremenis,  les  fruits  saliltaires  de  la  R6- 
demption ;  pour  leur  ensefgner,  de  sa  propre  bonehe ,  la  pa- 
role  de  v^rit^  qui  nourrit  et  r^pare  rintelligence ;  roais  il  a 
voulu  se  perp^tuerdansnne  instiluiion  visible,qQi,Ju9qu*&  la  fin 
des  temps  appliquAt  en  sen  nom  k  tous  les  homraes  les  effets 
desa  m^diaiion  riparairiee ;  et  cette  instituiio&  c'est  le  Sacer- 
doce:  Sacerdm  dUer  Chrktui.  Hcr6e  donc  nn  Sacerdoce  «u- 
quel  il  donne  pour  mission  d^offlrir  son  saorifice,  de  comma^ 
niquer  la  Grdce  par  le  canal  des  Sacremens,  de  transmettre 
int^esadoctrine  et  de  Tinterpr^ier  infailliblement:  proposi^ 
fionsqui  trouyent  leur  d^monstraiiondansleTrMl^de  rEglise, 
et  dans  les  Trait^  des  Sacrements. 

Dieu  a  donc  r6par6  rhomme  d'une  mani^re  compl^te;  ei  par 
ces  deux  acies  du  Gouverneraetit  divin  qui  s^aceomplisseiit- 
dans  ie  temps :  Comtitutwn  de  Vhomme  dans  VEtat  d^Inno- 
cencSy-^R^paration  de  Vfumme  tomhS,  nous  ont  6i^  manifies- 
tto  bien  hautement  la  Puisdanc^,  la  Sagesse  ei  la  Bont^  infiBie» 
de  Dieui 


II  resterait  k  traiter  6e8  Actes  aprds  le  Umps,  <^  wvA 
le  compl^raent  du  Gouvemement  Divin.  Notts  en  exposcrons 
seulement  le  r^sum^  sommaire. 

II  est  des  actes  relaHfs  a  cbaque  individa  de  rhumanii^,  et 
etdes  acies  relatifs  d^  rensemble  dcs  Mres  cr^. 

Acies  relatifs  d  chaque  tndimdu  de  VhumanitS.  —  Aprte  la 
mori  dechaque  hofmne,  Dieu  porte  une  sentence  qni  fixe  soi^ 
sori  suivant  ses  m^es  ou^s  dtok-ites  \  sori  qui  est  —  pour 
les  nns  la  jouissance  imm^diate  du  bonheur  ^iemel ;  —  pour 
d^autresj  la  damnation  ^meHe ;  —  ponr  une  iroisi^me  classe, 
un  6iai  provisoire  d*expiation. 

Acies  relaiifs  a  VensembUdes^res  cri^s.-^^k  lafin  des  teinps, 
Dien  an^aniitoutransforme  aumoins  runivers  physique; — res- 
suscite les moris;— -J^us-Ghrisi  promulgue  etrenoavelie, dans 
un  jugcmeni  g6n6ral ,  la  senience  qui  fixe  le  sori  ^ierael  des 
Angesef  desHommes.  —  Iirex6cule;  ci  pour  ceta,  r^csserrc 


LXXYU 


d'uBe  parl  ses  rafvports  avec  les  elHS  qui  ayec  l»^^  cn  liii  e(  par 
lui  offrent  k  Dieu  un  culte  6ternel ;  qui  sonf  b^tifl^  par 
la  cofflmuiiication  .du  propre  bouheur^de  Dku;  ■•^  d'autre  part, 
H  punit  6terneUement  les  damn6s,  Anges  et  hommes,  par  la 
s^paration  de  sasQci6t6,  par  ie  ver  rohgeur  et  ie  tourment  du 
feu. 


Aiosi  donc,  apr^s  le  temps,  aussi  l>ien  goe  dans  lie  temps  ef 
avant  le  temps,  c'est  toujours  Bieu  que  ndus  avons  6tudi6  dans 
\e  Goovemement  de  I'homme:;  et  ses  attributs  y  sont  mani- 
fes^^  d'ane  mani^re  non  moins  admirable  que  dans  la  Gr^atiou 
e(ia  Conservation  des  ^tre&.  Le  Bogme,  nous  est  F^ellement 
pr6sent6  par  rauteur,  comme  le  ddveloppement  de4M^e  de 
IMeu ;  c'est  bien  ici  la  th^ologie ,  la  science  de  Dieu ;  et  nous 
poavons  jr^swBer  tout  ee  loog  expos^  dans  ces  belles  parotes. 
que  Gfaante  FEglisci  a  la  gloire  de  TA^able  Tnnite:  BenefUctm 
iit  san^ta  CMEkWOi  et  GXJwmsmtsjsL  imnmm,  $aneta  pt  indivi'- 
dm  TttzofAS...».  GlorioitiiH  Trinitas  wqualiSp  u»rA  nuTAs,  et 
AXTE  omnia  swcukts  et  numc  et  Ci  p«ipetuum. 


rioMORALE. 

ta  sec(mdeparti<^de  rExi>osition  theologique  iie  se  preter» 

pas  moins  taeilement  que  la  preini^re  a.  une  analyse  acienti^ 

Sqae;  mdrae  esprit  d'organisatio9,  m^mem^thode,  mSme  ^tude 

intrias^e  et  fondamentale  du  Sujet :  si  Tpn  rapproche  le  plan 

de  la  Moralede  c^nidu  Bpgnie,etqa'onles  oompare,  lescdt^s 

pnncipaux  se  r^pondent,  dan^  les  deux  plans.;  les  Iignes  pre- 

mi&re&se  developp^t  parall^ement ;  on  voit  apparaitre  a  un 

hautdegr^  dans  les  grandes  diyisions,  rttniteTde  vue  et  rhar- 

menie  d'ensemble  qui  font  reconnaitreles  parties  d'une  meme 

sctence»  Le  lecteur  ^tant  familiaris6  d^ja  avec  la  marche  de 

ranteur,  notre  analyse  de  la  Partie  Morale  sera  plus  sommairc- 

eneore  qae  celle  du  Dogme  el  des  Lieux  Th6ologiques  ;  Te- 

teudue  d'une  iatroductian  a  des  limitfss  dans  lesquelles  )I  faut 

•avair-se  contenlr. 


LKXVIU 

On  ^iudie /dans  la  parlie  de  rexposiiion  theologiquc  qu^if 
nous  resfe  a  analyscr,  les  r6gles  morales  par  lesquelles  les  ac- 
(es  libres  de  l'homme  sont  dirig^s  a  leur  fin  derni^re.  La  Morsde 
peut  donc  sed^finir :  la  Science  des  r^gle$  deVactehumaih.  Ces 
rfegles,  comme  celles  de  Tacte  de  foi,  et  pour  les  ntSmes  raisons, 
demandent  i  ^ire  consid6r^es  en  ge'n&al  d'abord,  puis  en  pdr- 
ticulier,  De  la  eette  division  premi^re  de  la  Mors^ :  Morak 
G6n^rale  ;-^  Morale  Sp^iale. 

r  MOBALE  GEHERALE. 

Dc  VActe  hwmain;  —des  Rigle»  de  Vaete  humain,  en  g^n&al; 
■—des  Bapporis  de  Vacte  humuin^uvee  m  rdgl$i, 

\  •  La  Morale  G^6rale  est  dmc  la  sdenee  des  r^gla  de  Vacie 

\  hwnain  considerees  en  ge^ndral,  Pour  T^dter  d'une  mani^ 

compl^te,  il  ffflit  traiier  successivement:  de  TActe  himiain;  -^ 
des  R^gles  de  TAete  humain ,  en  g^n^ral ;  —  des  RappcM^ts 
de  FActe  humain  avec  ses  r^^les. 

Sur  VActe  Humain,  comme  sur  Facte  de  foi,  rauleurse  pose 
les  questions  suivantes :  Quelles  sont  les  Conditions  de  Tacte 
humain?— £st-il  Pos8il>le?— Quelles  en  sont  les  Proprfelesl 

Premi^remeni ,  Des  Conditions  de  Tacte  humain.  —  L'Aclc 
Humain  est  Facte  libre:  or,dans  toui  acte  libre  il  fautconnaii- 
sance,  volontaire,  libert^;  et  commeon  distingue  plusicurs  es- 
p^es,  plusieurs  degr6s  de  conitaissance ,  de  volontaire  ci  de 
liheri^,  on  doit  les  d^finir  clairement ,  dire  ensuit^  quel  degr6 
est  requfs  et  suffit  pour  qd^^A  y  ait  acie  humain.^De  plos,  dans 
telactchumain  enparticdier,  ces  trois^l^ments  peuvetil  etre 
totalemeni  m  pariieUement  d^tmits,  augnient^s ,  diminu^s  par 
cerlaines  causes :  et  Ton  a  besoin  de  savoir  ce  qui  en  resulte 
pour  la  moralii^  de  Tacte  humain ;  sieHe  est,  par  cela  mt&me, 
detruite,  augmenl^e  ou  diminufee.  L'auteur  expose  donc  d*abord 
les  principes  gen6raux,  au  moyen  dcBquels  On  appf  fecie  Tin- 
fluence  finale  qii'exercenl  sur  la  morallt^tie  racte  lcs  causcs  ^n 
question:  il  6iiurafere  ensuite  les principales dentrc  ces  causes, 
savoir:  rignorance,  qui  se  rapporte.sp6cialemen(  «^  r^l^ment 


LXXIX 

connaissance;  la  concujgisccnce^  qui  ge  rapporte  sp6ci^le- 
ment  au  yolontaire;  ia  crainte  et  la  coaction  qui  se  rapportejai 
plus  direcicment  a  ia  iil)ertj&.  II  les  MRnii^  en  distjngue  ies  dif- 
ferentes  esp^e^,  appr^cie  au  moyen  ies  priocipes  quMi  a  ex- 
pos^  plus  liaut  leur  resuilat  final  ponr  ia  moraiit6  de  i'acte 
humain.  ' 

'  Nous  arrivons  s^u  second  titre :  Possibilite  de  l'acte  liumain. 
— L'ActeHumainest-ii  possible;  en  d'autres  iermes,  Tiiomme 
est-il  libre  ?  L'homme  est  iibre  de  ia  doubic  iibert^  de  contra" 
diction  el  de  contraridte'. 

Quelles  sont,  entroisi^me  iieu,  ies  Propridtes  absolues  dei'acte 
liHiiiain,  c>st-a-dire,  les  propri^t^s  de  Facte  humain  consid^rd 
ahstraciipn  faite  de  ses  rapports  avec  les  r^gles  moraies?  Une 
seule  ^tait  a  assigner  sous  ce  titre:  rimputabiiite.  . 

Tel  estl*acle  iibre  de  rhomme  que  les  r^les  morales  doivent 
diriger  a  la  lin  derni^re,  Ges  RegleSy  dont  ii  faut  maintenant 
traitersont:  eocterimres yLois;  Gojiseils;  tnfeneMrc,Con§cience. 
De  la  les  Trait6s  Des  Ms  en  general;  — Des  Conseils;  —  De  la 
Conscience*  Mais  comme  ies  Gonseiis  ne  sont  gu^re  objet 
d'^tude  dans  une  Iheoiogie  ciassique,  l'auteur  parle  seuiement  ^ 
des  Lois  et  de  la  Gonscience.  Les  lois,  rfegies  ext^rieurcs  dc 
Vacle  humain,  doivent  ^tre  present6es  avant  ia  Gonsciencc; 
w>w  eoncevons,  en   effet,   rant6riorit6  logique  de  ia  loi: 
ia  CAnscience  n'6lant  qu'un  jugcment  pratique  sur  la  iicit^  ou 
i'J12icit^  d'unacte,  c'est*a-dire,  sur  sa  cenformit*  ou  sa  non  con- 
formUd  a  ia  loi,  eile  suppose  6vidcmment  la  rfegie  ext^rieurc ; 
eWe  vien(  aprbs  dans  rordre  des  idees. 
Premi^remcnt  donc,  Pes  Zots  en^^en^ral. 
Toote  loi  supposc  unc  cause  qui  soit  suilisante  4  i'cxpliquer; 
pour  etudier  la  loi,^d'une  maniferc  complele,  il  faut  donc  la  con- 
siderer  succcssivemcnt  et  dans  sa  cause  quicstlepouvoir,  ct  eii 
elle-mdme. 

De  ia  Loi  dans  sa  cause,  ou  Du  Pouvoir,  —  he  pouvoir  es(: 
le  droit  de  diriger  oUigatoirement  un  itre  moral  du  bien.  Cesi 
donc  en  Dieu  dc  qui  rclfeve  toute  volonte,  que  reside  6minem- 
mcnl  lout  pouvoir  :,  iui  seul  Ic  possedc  cn  proprc ;  mais  il  peut 
lc  cominuniqucr  a  sa  creaturc,  ct  alors  i'hommc,  rq)rescnlanl 
deDten,anra  iui-m^meic  droit  dc  (raccr  «nc  iimilcmoralc  ahi 


LXXX 

lib^t^  de  068  8eniblal>les,  de  lier  les  Toloiit^  £(  c*e8(  ee  qae 
Dieti  a  feit,  en  Hi8(ituan(  deux  pouvoir8  hmnains  qa^il  a  6(ablis 
chacun  dans  une  8ph6re  sp^ciale:  le  pouvoir  eccl68iastif(ii& , 
pouvoir  de  Tordre  spiriluel ;  le  pouvoircivil,  pouvoirde  Tordre 
(emporel.  II  £au(  donctraiter  8uccessivemen(:  Du  Pauwir  IH-' 
mn,  —  du  Pouvoir  Ecclesiastiqu€,-^du  Pouvoir  CitiL  £(«omBie 
ces  (rois  pouvmrs  on(  entre  eux  des  rappor(8  qull  es(  essen(iel 
de  connaitre,  si  Ton  veQ(  comprendre  plus  tard  les  rapports 
analogues  entreles  iois  elles^^mes,  Tauteur  dtudie  d*abord  ces 
pouvoirs  en  les  consid^ant  absolument,  puis  il  traite  des  rap- 
ports  qui  existent  entre  ces  diff^rents  pouvoirs. 

Sous  le  premier  titre:  DesPouvoirsconsidSre^senEux-m^meSy 
il  y  avalt  i  traiter  successivement  du  Pouvoir  Divin, —  du  Pou- 
voir  Eccl^siastique, — du  Pouvoir  Civil,  enlesexaminant  isol^- 
ment ,  abstraction  faite  de  leurs  rapports.  Rendons  compte , 
d^abofd ,  de  la  mani^re  g^n^rale  dont  procifede  rauteor  dgois 
r^tude  de  chaque  pouvoir.  —  Pos^  le  bnt  que  Ton  se  propose 
dws  ce  Trait^  des  Pouvoirs,  les  deux  questions  importanles 
sont  v^ritablement  celles-ci :  Telpouvoir  est-il  l^gitime ;  quello 
est  son  ^tendue  ?  Mais  pour  bien  comprendre  r^tendue  d^un 
pouvoir,  il  est  n^cessaire  d*en  connaitre  rorigine ;  de  plas,  noiis 
n'^udlons  pasle  pouvoir  in  dbstracto,  nous  avons  besoin  de 
savoir  en  qui  il'  reside  ;  les  titres  qui  divisent  naturellemeiit  la  ] 
mati6re,  sont  donc  les  suivants :  De  la  L6gitimit6  ou  deVExis- 
tence  du  Pouvoir ;  De  rElendue  du  Pouvoir,  demier  litre 
qui  se  subdivise  ainsi :  ^tendue  quant  a  rObjet,  quan(  au  Sujet, 
quant  a  la  pur6e  ;  car  un  pouvoir  a  6videmmen(  plus  ou  moins 
d'extension,  selon  que  la  sphfere  de  ses  attributions  est  plus  6u 
molns  vaste ,  selon  qu'il  peut  commander^  un  plus  ou  moiiis 
grand  nombre  desujets,  selon  que  la  dur^e  de  sa  possession, 
de  son  exercice  par  le  sujet,  nc  renconlre  point  ou  rencohtre 
des  limites.  Toutes  les  fois  que  Vauteur  traitera  d'un  pouvoir, 
nou5  trouYerqns  donc  ses  matiferes  group6es  r6gulierement  au- 
tour  des  titres  ci-6nonc6s.  Constatons  le  par  ex.  pour  le 
^^,  Pouvoir  Ecclesiaslique.  Premiereroent,  de  VExisteme  de  cc 

|i  pouvoir :  L'EgIise  esl  vraiment  inveslie  d'un  pouvoir  legislatif, 

|;'  —  De  VOrigine  de  ce  pouvoir :  Celle  origine  est  immediatement 

11'  divine.^Du  Sujeten  qui  il  reside :  il  s'agit  de  d^erininer,  qui 

U 


LXXXI 

es(  df^sitaire  dii  Potivetr  on  de  la  Jaridfoiion  Eiccl^iasiiqne. 
Or,  la  Juridietion  ^tant  conc^^e  inuDedtaietnent  par  Dieu  a' 
ceriaines  p^rsonne»,  ayec  facuK^  poar  celtes-^  d'invesiir  eltes-' 
m^nes  d'auires  persotine^  d^une  pariie  de  cefte  jundiction, 
OB  pent  avoir  la  Juridieiion  et  de  droit  Divin  et  de  droit  £e- 
cl^siastiqae;  Or,  1«  <Qui  a  jtiridiciiott  de-  droH  Divin?  II  est 
cerlaiir:  ijae  la  Juridlction  du  Souverain^Poittife  sur  TEgliseest 
dedroitdivin;  que  la  Juridiciion,  dilns  fEgtise,  des  Qercs  it^^ 
rieiifft  saiiL  Ev^ques  est  de  droit  ptirement  Ecclesiasiiqiie;  11  est 
controyers^,  entreles  UItramontain&  et  lesGalMcans,  si  la  Juri* 
didion  des  Ev^ques  et  des  GondlesGen^raux  est  de  droii  divin. 
^•QiHaf  joridiction  de  dFoit  £cel6siastlque ,  soit  juricBction^or- 
dimaire,  soit  di§}egu£e?€eite  question  estdadom^neduDroit- 
Canon  ;  L'auleur  ne  feit  que  p0ser  les  principes^-^  Etendue  du 
poiwoir  eod^siastiqae:  l^  qumta  rxnjet:  Quelsactesde  jori^ 
dicti<m  peoTent  esei^ep  le  Soaverain«P<«tife  et  le  Ccmcile  G6^ 
neral  ani  anPape,  soit  enmati^e  de  prescnptions  preprement 
ditesy  soit  en  m^ii^re  de  p^nalit^  ^  soit  enmati^re  dedispense  ? 
^qmnt  m  Sujet : a  queUes p^rsonnes ont  droitdecommander 
le  Sott veraio^PonUfe  et  le  (k^dle  G^n^I  ?  3»  quant  d  la  dMrde: 
quand  FEg^ise  a-t-elle^  6t^  jnvesiie  de  son  pouvoir  I^g^glatif,  et 
combien  doit  durer  en  ejle  ce  pQuvoir  ?  Quand  commence  &  r^ 
sidet  le  pqavoir  dans  un  Soqverain-Poniife  ei  dans  un  Goncile 

^fenfera\,  eiquand  cesse-t-il? 
Nous  armons  an  second  tilre  :  iDes  Rapports  entre  les  diffe^ 

rerUs p&mnn,—  Les  Rapports  a  exppser  sont  des  rapporisdo 

dfipendance.  L'auieur,  pour  les  d6iermiifer,  pose  ct  r6soui  les 
quesiions  ^uivaaies :  Quels  rapporls  de  dcpendance  exisient 
entre  lc  Pouvoir  Divin  et  le  Pouvoir  Humain  ?.^..  entre  les  Pou- 
voirs  Eccl^siasiique  eiCivil?....  enire  les  diffferents  d6positaires 
du  Pouvoir  ]^ccl6siasliquc?....  entre  les  diff6renis  d6positaires 
du  Poevoir  Civil  ? 

Ainsi  sonl  6iudi6s  les  Pouvoirs,  et  en  eux-memes,.  et  dans 
leurs  rapports.  Apr^sque  laloia^i^  de  la  sorie  cpnsid6r6e  dans 
sa  cause,  il  reste  ^  Fexaminer  en  elle-m6me.  Or,  ily  a  plu- 
sieurs  especes  de  lois  ;  il  y  en  a  d'auiani  d'esp(ices,  quc  Aoua 
avons  coiistat6  d'esp6ces  de  pouvoirs ;  et  par  cela  m6me  les 
lois  peavei^t  6tre  cpnsid6r6es  d'une  maniere  absolue  d'abord, 
pnis  dansles  rapporis  qu'elles  ont  enifelles. 


tXXXIf 

Des  Lou  ao  premier  poiat  de  vue,  c^esl^A-dtre,  cansid^reeM 
almelument.'^  La preou^re  que^Uon  ^  se  poser  sur  toote  kN,  sur 
leslois  eng^Q^ral,  comsie  sur  chaqtie  loi  particuli^,  est  eette 
de  l'£xi9(ence  de  la  loi ;  e^est  la  questiou  suppos^e  par  les  aulreft, 
celle  qui  se  pr^sente  tont  d'abord  dansrordrelogique* — Quaiid 
il  a  6t6niontr6  qu*uneloi  existe,  il  footrexposer.Or,  qoe  com- 
prend  son  exposiCion?  Nous  le  tr^uverons  en  aaaiyBant  ce  qoe 
renferme  la  notion  mtoe  de  Loi»  U&e  loi  est  avant  tout  une 
r^le  morale ;  la  destinalion  premttos  de  ia  ku  est  de  tracer 
unedirectionmoralealayolonl^ ;  on  doit  donc  ^mmencer  pttr 
exposerrobjet  mimede  la  loi,  ee  qo^ellepreserit.  Slais  ily  a  i 
distingoer  dans  cet  objet  quelqoe  chose  de  priocipal,  le  ibnd 
m6me  de  la  ciiose  prescrite ;  et  aossi  qoelque  chose  d^aeces- 
soire,  les  cire<mstances ;  circonstances  qui  sont  le  plus  soo- 
vent  de  mode,  de  temps,  de  lieu.  Ainsi,  raodMioh  de  la  Messe 
est  prescritepar  onelot!  r<^et  en  loinnntoe,  la  choae  pfaief- 
pale  en  soi  est  Tacte  m^me  d*auditioit;  mait  le  Idgisbiteor  peot 
prescrire  uncertain  RMNie  d*aoditioil,  exiger  cette  aodition  de  la 
messe  k  tel  jour  d^sign^,  dans  tel  lieu,  etc. ;  ce  sont  les  cir- 
constances  de  rdbjct.  — Cette  r&glemoraie,  objet  de  laloi;  esf 
impos^e  k  nne  volont6  libre ;  de  la  un  nooveau  titre  danisrex- 
ItosiH<m,  doSajetde  laloi. —  Elle  lui  est  impos^e  ptrta  volont^ 
du  I6gislateur,  volont^  quipeot  avoirplos  oumoins  d^inlensil^, 
c'est-a^dire,  obliger  le  sujet  sous  peine  de  p6ch6  mortel,  oo  seo- 
l^mentsous  peine  de  p6ch6  vtoiel;  deUle  tro.isi^e  titre:  de 
rintensit^. —  La  loi  est  6tudi6e  ainsi,  dans  tout  cc  qu'elle  a  d'in- 
trins^que :  il  est  une  demi6re  qoestion,  qoestion  extrinsdqoe, 
celle  de  la  dur6e :  Quand  commence  la  loi  ?  La  loi  peot-elle 
cesser,  et  comment  ?  Tels  sont  donc  les  titres  qui  se  pr^sentent : 
Existence  de  la  loi ;  Ohjet  de  la  k>l,  soit  en.  lui-m^me  ,  soit 
dans  sescirconstances;  Sujet;  Intettsite;  BnrSe, 

Cette  dtvision  de  l'auteur  revient  soovent  dans  sa  thtologie; 
nous  Fy  retrouvohs  toutes  lesfois  qu^ils^^agitd^exposeruneloi: 
et  le  lecteur,  en  parcourant  la  Morale  Speciale,  pourra  s'assu- 
rer  que  toujours  toutcs  les  questions  a  traitcr  sur  un  pr^epte 
quelconquc,  trouvent  naturellement  place  dans  ce  cadre  simple 
otloj<ique. 

On  vojtfaciicmeiil,   d\ipr6s  cct  aporcu,  qudlc  doit  6tfc'  la 


LXXXIif 

dwposiyon  du  Traite  des  Lois ;  noiis  ne  nous  airr^lerong  donc 
p<mi(  k  i*analyser  dans  ehacnne  de  ses  parties. 

Apr^s  tes  lois,  r^les  ext^rieures  de  racle  humain,  vient  1a 

Comnefwey  rfegle  ini^rieare.  — .  Qu'€sl-ce  <jue  la  Conscienoe  ? 

Judmtfm  de  licita^  tel  illidtaie  facti  partwularis  ponendi  vel 

positi  ab  iHo  qui  jt^icat,  Le  but  du  Traite  de  la  Gonscience  est 

d^exposer,  comment  ce  jugement  pratique  qui  constitue  essai- 

tieDeffient  la  conscience  fait  regle  pour  les  actes  humain».  ^n 

qaoi  eOQsisteradonc  ce  Trait^?  A  enum^rer  lesdifT^rentes  sortes 

de  ^ements  pratiques^  par  lesquels  on  prononce  que  tel  acle 

aposer  oa  d6j4  pos6  est  licite  ou  itlicite;  A  montrer  ensuite: 

sroa  peui  suivre  iel  jqgement  de  consciehce  qoi  nous  pr^- 

seirte  une  aotloit  «<^ame  permise  ;  si  Ton  est  tenu  de  suivre  tel 

jageopieni  de  conseienee  quinous  presente  un  fdt  commepr.os- 

crii  par  iHie  loL  Or,  poor  trouver  en  premier  lieu  les  diS(§rented 

esptees  4^  conseieiicej9)  rauteur  examine,  k  ious  le^  points  die 

vue  principaux^  ce  qoe  peut  Hre  un  jugement  de  eotiscience. 

Sons  le  rappori  de  laconformit^  ^  jugemeni  4  son  objet,  on 

dislingue    la  cmiscience  droite ,   ci  la    conscience    erroiiee 

qui  peui  6ire  elle-m^me  mndUe,  invineihle,  Sous  le  rapporl 

des  ntotife  qui  appment  le  jugement,  on  divise  la  conscience 

«tt  «OBseiencec^mne,  soit  absolumeiit,  soit  moralement,  et  en 

eoiisc;VeDcei?ic€7t£Zine;   celle-ci  &  son  tour  se  subdivise  ainsi: 

conscienceti^^  prolHMe,  probMe,.  plus  prohaUe,  moins  proba- 

bky  dautem.  Seus  le  rapport  de  la  reglc  qu'elle  trace,  la  cons- 

cieace  peut  hix^  precepti^e,  conseHlantc^  permimve.  Enfm,  au 

poinf  de  vae  de  la  s^curit^  qd^ello  donne,  la  eonscience  est : 

stlre,  plus  sure^  perplexe,  non  perplexe,  —  Les  differenles  sor- 

tes  de  consciences  ainsi  obtenues  ^  dans  la  seconde  parlie  du 

Trait^  pn  pose  ei  r6sout,  vts-a-vis  chacune  d'elles,  les  ques- 

lions  dnoncees  plns  haut. 

L'acie  humain  ei  ses  r^gles  eiant  ainsi  6iudies  en  eux-m^mcs, 
il  restc  a  traiter  Des  Rapporis  de  Vacte  hjumain  avec  la  loi.  Es- 
quissoBS  a  grands  traits  cette  maliere  qui  termine  la  Morale 
Generale. 

Dcs  rapports  de  FActe  humain  avec  la  loi  derivent :  la  Mo- 
raril6  deTacte  httmain,-^sonM^rite  et  son  Dem6rite, —  IcRap- 
port  de  Tacte  humain  avecla  fin  demiere  dc  rhoBim«. 


Premi^emeiit,  Jk  la  Uoraliie  de  VActehtmam.  On  la  coa- 
sidfere  BUCcessivemeDt  en  gen&a\  et  dan»  ses  eep^es^ —  Sovis  le 
premier  titrc,  an  se  demande ;  Les  actes  humains  sont-ils  sus- 
eeptibles  de  moratit^?  D^odi  se  tire  la  maralit^  des  acles  hu- 
mains?  Tout  acte  humain  rev^t-il  une  mor^t6,  en  d'aatrcs 
termes,  y  a-t*il  des  actes  indiff6rents? — Sous  le  secoiid  iitre, 
an  6tudie  par  ordre  la  double  Moralil6  Materielle  et  Fornielle 
^Mi  faut  distinguer  dans  les  acteshumains ;  et  sur  chacune  dc 
ces  moralit^s,  Tauteur  traite.  Des  Gonditions  requi^^es  pour 
telle  mocaUt^ ,  de  la  Distinction  sp6cifique ;  de  la  Di^tinction  nu- 
m^rique  et  de  rintensit^  des  acles  moraux. 

Des  rapports  de  Tacte  humain  avec  la  loi  d^rivenl  en  second 
licu,  avons-nous  dit,le  Merite  eile  D^m^rile 4e  VActe  t^unwin, 
II  y  a  A  tralter  dans  cette  partie :  !<>  de  Tacte  m^ritoire  :  or  il 
en  a  ^t^  parl6  d6ji  aaTraitife  de  la  Grice;  2»  de  Tacte  d^m^ii- 
toire:  Uhonune  peut-il  d^m^riter  etpar  quels  actesf  Quellcs 
sonl  les  cons^quenoes  de  Tacte  d^m^ritoire ;  3<^  de  racte  iadif' 
fferent,  sous  le  rappori  du  m6rite  et  du  d6m6rile :  L'honime 
pose-t-U  de  ces  actes,  et  quand  ?  Quels  en  sont  les  r^sullats? 

Enfin  ics  rapports  de  Tacte  humain  avec  la  fin  dernidre  de 
rhomme  sed^duisent  de  ce  qui  pr^oMe  et  peuvent  se  r^sumer 
ainsi :  TActe  m^ritoire  est  moyen  direct  pour  la  fin  surnatu- 
relle  de  rhomme.;  Tacte  indiff^rent  au  point  de  vue  du  m6ri(e 
et  du  dem^rite  est  sans  rapport  direct  avec  la  fin  derni  jre  dc^ 
rhomme. 

Ainsi  se  termine  la  Morale  G6n6rale.  Nous  en  avons  di(  assez 
pour  faire  comprendre  la  marche  de  Tauteur;  les  qucstions  de 
d^tail  sontceUes  qui  se  trouvent  ordinairement  dans  une  theo-; 
logie  dassique  616mentaire. 

II.  HORALE  SPEGIALE, 


^ 


BES  LOIS  DlVmSS   QUI  FIXENT  LES  DEVOIRS  DE  L  HOMME. 

Lois  6]&n£rales  :  Devoin  de  Vhomme 

Vis-a-vis  Dieu;—vU-d-vU  Luir-mSme:  —vit-d-^is  le  Prochain. 

Low  sp*ciALB8:  Devoirs^iociauif^-^J^evoitadepMiii^y^^t^»—^^^^^^^ 

PQHtim  tran^itoire. 

Le  travail  du  (heologien ,  dans  cette  partie  de  la  (heologie , 


\  LXXXV 

\  ti^est  pasnKHJis  Vasie  id  tttOiiis  (MMnpliqc^  qiie  dansla  Jktgwa- 
^'  ^  liquespdciale.  II  faut  qu^il  traite  suceessivemeat,  et  en  pariiea- 
^^  :  lier,  de  ioutes  l^  lais  morales,  au  moyen  desqueltes  Dieu^irige 
^  ia  voloiii<&  de  rhomme  au  bien.ei  fait  r6atiser  ce  bien  a  son  ac-^ 
^^'  I  livit^.  Nous  avons  vu  i^auteur  grouper  ious  les  dogmes  aulour 
^^^^i  d'an  centre  natorel ;  ne  faire  de  toul  rexpos^dogmaiique  que 
^^^'^;;  le  d6velopp«metti  r^g^itier  d^une  seuleid^e,  mais  id6e  princi- 
'^^"i  |)ale  et  so^veraine^  idee  intiniinent  feconde:  une  organisation 
*®"1  de  m^me^ence  va  lier  €«ire  dles  toutes  les  lois  morales;  ei 
^\  nousdev^iits  au  iecteur  deluiiraeer  toot  d^abord  ce  p!an,  d*ttti 
"^^"'1  (raH  non  Miierr€H»pu. 

I  Toute  lot  est.fond^e  sur  des  rapports ;  pour  arriver  donc,  par 
jcow  Yj^jg  d'analysei  k  classerdaiis  lear  ordre  nalureiles  fois  divines 
^*^"*"  qui  bbligentl^homme,  il  laut  partir  des  rapports  qoe  peui  sou- 
^"  I  tet  rr  rhj&mitie,  les  ^tudicr^iidameBtalemeat,  et  yoir  quand  ces 
1^1^''  rappOris  soiii  voulus  de  Dieu,  et  par  eons6queni  devienneni 
\^^^f  oldigatQHres».  Or,  plvmi  ees  rapports,  il  en  est  d'afoord  de  g^n6^ 
^^  \  rdiux^  qui  soni  eommunsa  tiaus  les  hommes  ;  d^auires  sont  sp6* 
^^^\  <*iaux,iei£te  regardent  quecertaines  personnes,  certaines  classes 
^-  \  d'lu»niBes  d^t^mla^es.  De  l^  une  divi^on  premiere  dam  les 
"^  loisdivines:  Lois  G6n6rslles, — loi*  Sp^ciales, 
^^^  '  Toui  hommi^  esi  en  rapport  moral  avec  Dieu,  avec  Lui-mtoe, 
»^^'  vi^  \ft  Prodiain.  Les  Lois  oIu^&ales  impos6es  par  Dieu  a 
cril^     riiomi!v«i  «e  diviseni  donc  ainsi  :  Lois  g6n6rales  qui  fis^eut 

e  ^     les  devoirs  de  Vhomme  vis-a-vis  Dieu;— vis-i-vis  Lui- 

\    m6me  ;  -^. . . ...  vis-i^-^vis  Id  Prochain. 

<^         Fretni^rement^  Bes  Devoirs  de  VHomme  vis-a-vis  Dvexj- 

^^     L'Homme  esi  ime  cr6alure  faite  a  rimage  de  IMcu ;  de  la  entre 

•^    Dieu  et  rhomme  desrapporis  de  similiiude  ei  des  rapporis  de 

(liff§rence ;  rapports  qui  nous  expliquent  toutes  les  obligations 

.  <L  rhomme  vis-a-vis  Dieii,  comme  il  r6suliera  du  d6velop- 

pemeni   suivani. 

Dieu  esi  a  kii-Eraeme  sa  fm ;  en  d'autres  termes  la  fm  de  Dieu 
cst  la  possess^ii  de  faii-mtoe.  Par  soii  Intelligence  ifitinie,  il 
§epos8^e  sonvevainemeni  en  tani  que  Y6rii6  absolue ;  par  sa 
VoloBi^  infinie,.  Mse  poss^de  pleinemeni  eomme  Souveratn 
j  ^^  Bien :  Et  Dieu  s'aime  en  tani  que  Blen  le  b6atifiani  souverai- 
nenieal;  H  s^aime  en  tant  quc  Bicn  absolu. 

8* 


^l 


LXXXVi 

Oc^  l'hoaime  fett  i  rimage  de  Dieo ,-«  aus^  Dten  poor  fin ; 
rq)poF(  de  simifitudet  d'o6  d^rive  on  prefmcr  pr6cepte  ftm-^ 
damentai  pour  rhonune,  a  savoir:  VObUgatim  de  tendrs  a 
Dieu  comme  a  sa  fin^  en  d^aotres  termes,  de  rappcrt^r  «as 
aetes  a  Bteii.  —  Dieu  en  faisant  rhomme  a  son  image ,  lui  a 
donn^  UBointeUigeBce capable  de  saisir  Dieu,  une  intettigenee 
qni  tend  ik  DieUt  y^rit^absolue;  d'oii  rohligation  pour  l'homme 
de  s*attacher  a  Dieu,  en  tant  qu^il  est  la  V^rit^  mtoe ;  Pfe'-- 
cepte  de  la  Foi*  -^Dicu  aussi  a  dou6  rhemme  d'une  voloftt^, 
volont^  foile  a  Timage  de  la  volont6  divine ,  qui  est  capable  de 
saisir  Dieu,  Sonverain  Bien,  et  qui  tend  k  Cettc  possession  de 
Dieo.  EtThomme  peutaimerDieu,  d'{d>ord  comme  Bicn  leb^- 
tiftant ;  de  U  le  Prdcepte  de  VEsperance:  puis  comme  bien  ab- 
solu ,  d'oii  le  Precepte  de  la  Charit^,    - 

Mais  rhomme,  outreces  rapporls  da  sfmilitude,  a  un  lap- 
port  de  diff^ence  essenticHe  avec  Dieu,  Dieu  est  a  $e,  soo- 
verainement  ind^pendant :  rhonune  est  cr6ature,  d^pehiiant  de 
de  Dieu  dans  tont  son  ^tre ;  de  la  Ife  Pr^cepte  de  Religion  qoi 
obiige  rhottmie  arecon&aitre,  par  eertains  actes ,  le  Souveraln 
Domaine  de  Dieu  sur  }ui :  pr^eepte  de  Religion  qdi  ^qnivaot  a 
autant  de  sous-pr^epjtes  qu'ii  y  a  d'actesprincipaor  dereU^n 
preserits  par  la  loi  diviRe.  Ory  il  est  des  actes  de  religion  qui 
ebligent  al>solument :^(fora^oH,iVi^e;  ilen  csld^anlfes  (pi 
oblifent  hypotli^tiquentcnt :  Penitence,  Accomplissement  du 
Vwn,  B^leg  relatives  au  5ermen^—  Et  ce  culte  imquel  Thomx 
me  est  tenu  vis-^-vis  Dieu,  ne  doitpas  ttre  puremeni  int^riear, 
l'homme,  Espritet  Corps,  membre  d^une  soci^t^ ,  doit  mahi- 
fester  pat  le  Culte  eocterie%fr  ses  dcnttments  int^rieurs  d*adera- 
tion  pour  Dicu. — Etir^$unt6  donc,  Thomme  a^avec  Dieu  des 
rapporls4e  similitudeetdesrapportsdedifF^rence;  etTanalyse 
de  cesrapports  nous  a  foumi  l'explication,  la  classitlcation  logi- 
que  des  prfeceptes  qui  nous  obligent  vis^-vis  Dieu^ 

Mais  tiwate  loi  a  sa  pattie  pvohibitive  oo  negative  ;  par  eela 
m^me  qu^elle  preserit  un  acte,  elle, d^fend  fomissionde  te 
m^me  acte,  elle  interdit  Tacie  qui  lut  est  oppos6.  Aprfes  avoir 
e\pos6  la  partie  pr^ceptive  d'une  foi)  il  y  a  donclieu  de  traiter 
des  p6ch6s.-oppos6s  a  cetlfe  loi,  quand  sous  ce  titrc  dolvent-se 
presenler  de  nouvcHes  questions  int6ressantes  qui  Hff  troaven 


LXXXVII 

^  pas>  stir  ioits  les  potnts  une  soltitfon  saffidanl^^  daifs  la  pre- 

I  «d^re  fiartie.  €*esl  ce  qae  foU  Fautear  a  la  ^e  de  to«9  hss 

thtologieng,  pour  lespr^ceptes  de  la  Foi,  de  r£sp6rawse- et*  de 
R^gis»i«  . 

Exposons  1»  Le»  P^chh  opposes  m  preeepte  de  la  Foi.  En  g6- 

B^ral^-est  p^h^  dire^temeat  oppos^au  pr^epie  de  la  foi,  ia 

B^ation  de  la  foi<  La  n^gation  ou  priyation  de  la  foi,  dans  une 

p^rsDnliejqiii  n'ajamaisLppofess6  ie>Ch£istianisnae,  a'est  le  p^- 

ch^  d^Infideliie'^  ia  n^gation  de  touleJa  foi,  dans  une  personne 

<pia  inrQfess^  le  Xhristianisme,  c'est  le  pech6  d^Apostctsie;  la 

n^tion  d'uBe  ou  de  piuiHeurs  v6rit6s  de  foi  caifaolique,  dans 

m  ehr6tien,  c'est  VHtrem.  — :.29  PeeMs  oppos;es  m  pr^cepte  de 

fEsp4r(Bmce  :  ^Presomptim ,.  quaiMi  on  esp^re  d^une  n^i^re 

d6sordon1Dt6e^  Desespoir,  qmnd  on  d6sesp6re. 

,  ^  Peches.  opposesM^  Religion.  Ils  sont  moitiples ;  l*autenr  les 

cjasse  d'^<^'^s  id6es  suivantes;  Rendre  un  cuitc aDieu,  cVst 

parjiaroles  ou  par  actions  rendre  gloire'^  Dieu,  proclamer  ses 

attdimU.  li  y  anra  done  p6ch6  coitU-e  la  Relrgion,  toutes  les  fois 

^!oji  pro^rera  une  parole,  qu'on  posera  un  fait  ou  ni^me  une 

emissioa  d^acie^  d'oi)i  r^sulie  une  injure  pour  Dieu.  Or,  toute 

parole  iDJurieuse  a  Dieu,  sdt  imm^diatementy  e'est^-dire,  in- 

iiirieuse.  d  Dieu  m^me ;  soii  mMiatement^  c^est^^^-^e,  ii^u- 

T^use  k  uue.  personae  ou  k  une  chose,  qui  ont  des  rapports 

^VKAV»aYecDien,  constitue  le  p6ch6  de  BUtspheme  propremeni 

^t;— \]at?aVe$i  ii)jarieax^Di«u,quand  il  peut  se  Iruduirfe  par 

uneJQmMdeinjiirieHse  a  Dieu.  11  estinjHrieux  k  Dieu  imm6dia- 

tejnent.  od  ni^diaiemeni,  sdon  que  la  formule.lt  laqu6I|e  i 

6qmysai\  esr(  jiyarieuse  a  Dieu  directement,  ou  bien  &  une  per- 

sonne.  ou  chose  CQaisacr6es^  Dieu.  Si  Ton^veut  savoir  de  coms 

Men  de  maitfeEes  .un  (ait  peut  ^e  injuHeuK^  Dieu,  sous  le 

preo^ef  poiiit  ie  yue,  il  fautrechercher  de  Combien  de  mani^re- 

laformule  41aqU€aie  il  6quivaut,  peut  6lre  eller-m6me  iiqurieuse 

k  Dieu  insm^iatement.  Or,  cette  formule  peut  renfermer  nne 

injure  poBP  Dieu;  ou  parce  qu^elle  suppose  une  fausse  qua- 

Ki6  en  Dieu;de  la  les  p6«b68  suivanls  eontre  la  Religion: 

Gutlevain,  Culte  fmas  P4irjitre;  ou  parce  qu*elle  exprlme  la 

B^gatioo  ou  ledoute  sur  une  dcs  perfcctions  divihes:  Heresie^ 

TentnUio^n  de  JHeu ;  ou  parce  <|u'ello  assimilc  la  cr6ature  i 


Dieu:  Id&latriey  IHvmation  et  Vaine  Ohtgrmnee.  EDftHy  ecHis* 
liluent  nne  injure  m^diate  contre  Dien :  le  SactiUffe^  qai  esC  I» 
violalion,  le  traitement  indigne  d'ime  chose  saiate ;  la  Simonie, 
qui  rabaisse  les  choses  sainles  au  niveau  des  choses  tempo« 
relles ;  en  troisitoe  lieo,  la  Violationdu  Vceu, 

Telles  sont  les  lois  divines  gto^ralesoMigeant  l*hoiiiiiie  yis-* 
a-vis  Dieu. 

L'Homme,  en  second  lieu)  a  des  Bemirs  tn>*a-t9M  Xtct- 
me'me,  qui  lui  sont  impos^s  immifediatement  par  Dieu. 

Image  de  Dieu,  membre  d^on  corps  dofit  J6sus-Chri9t  est  le 
chcf,  destin^  k  proeurer  la  gloire^  de  Dieu  par  la  vision  intak 
tive,  it  doit  s'aimer  et  s'aimer  d'un  amoiB-  r^gl^.  ^  L^homme 
est  &  la  fois  dme  et  corps ;  entre  l'4me  et  le  corps ,  il  y  a  des 
rapports  ^tablts  de  Dieu  vrapportt  d'union;  de  la  robligation 
pour  Iliomme  de  respecter  cette  radon,  de  ne  rien  &h-e  qoi  la 
brise,  de  rentretemr :  rapports  de  dependance;  obtigatlonL  poar 
rtiomme  de  soumettre  la  partie  infMeure  4  la  partie  «ap6- 
ricttre:  rapports  de  developpement ;  ^ligaction  pour  rhomme 
de  ne  pas  d^velopper  Fune  des  deux  vies  eorpordle  et  qHri-' 
tuelle,  aux  d^peiis  de  Tautre ;  mais  de  lcs  d^velopper  «ottfor-^ 
m^ment  a  Tordre;  .    - 

Sous  le  tttre  des  P^ches  oppoeiis  k  ces  pr^cepies,  il  y  a  liea 
de  traiter  sp^daiement  de  rAmoor  desordonn^  de  ^mme 
pour  lui-m^e,  duquel  amoor  d^sordonn^d^riventlQgi<piemeni 
lej»  Pebh^  CapitaaK.-£»  effet»  rhomme  peut  s^aimer  d'u& 
amour.  d^sordoun^,  et  dans  son  ^ime,  et  dans  ses  sen»,  et  dans 
les  Hchesdes,  ce  qai  nous  donne:  YOrgueitU  «  af^etitus  inor'* 
dmatus -propri«  exoellentiae;  »  la  (roKrmamft^e,  «  appetitits 
ioordmatos  cibi  etpotiks ;  »  ]a  iMxure^  «  appeUtus  inordhiatas 
rei  Yenere»;  »  laParme « £astidiom  et  negligentia  rerum  qu» 
suntex  praBcepto,  jpropter  laborem  et  molesiiam  ipsis  ad|ano- 
(am;  »  VAvaricei  «  appetitus  inordlnatas  bonoram  teinpora- 
liuni.  »  De  plus,  rhonuoe  peat  s'aimer  teltement  p^c  dessus 
toul,  se  faire  a  un  tel^int  centre  de  tout>  qu*!!  regarde  lehi^n 
des  autres  comme  nne  privaitiem  de  bien  pour  lui,  coinme  soii 
mal,  et  leurmal  wmme  son  Irien;  delarj5«we.  EHOoylliom- 
me  peut  s'aimer  d*UHe  mnfii^re  d^ordonn^,  en  ce  sens  qwMl 
roi)ousse  d'une  maniere  d^sordonn6e  tout  ce  qui  fait  obstacle  4 
scii  egoisme,  ct  c'csl  la  lc  p6ch6  de  CoUre. 


LXXXIX 

L*homiii^  ii'est  poiai  seul  dans  le  monde ;  il  y  renc<mlr&d€8 
dtres  moraux  qai  eomEtte  luioai  Dieu  pour  fm,  qui  spnt  ses  pro-* 
cfaes;  entre  ces  dtres  et  lui  it  y  a  certalns  rapports  yoqIus  d& 
Dieu,  ce  qui  constitue  une  Bouvelle  classe  de  devoirs :  Bewnrs 
de  Vhomme  vis-d-vis  U  pbochaux.  Quels  sont  cesdevoirs? 

BieU)  en  donnant  fli  cliaque  homme  une^n,  en  le  plat^ant  sur 
la  terre  au  miiieu  d^autres  ^tres  semblaMes  a  lui,  pour  y  pasdefr 
nn  temps  d^^preuTe  ,  a  mis  a  sa  disposttion  un  certain  nombre 
de  moyeiis  qui  doivent  lui  procurer  robtention  de  sa  iRn.  ydu« 
lasA  Sa  fin  eteons6quemmenl  le  perfectionnement  de  Fhoihmey 
tl  yeni  permafnemment  pour  lui  la  libre  possession  de  oe» 
moyenB ;  de  l^  d^riye  4e  droit  de  rfaomme  sur  lul-m^me,  sur 
ses  faGUh^s,  sur  certaias  biens  distincts  de  sa  personne ;  et 
eons^queimnent,  la  Loide  Jmtice,  qui  defend  a  rh«)mme^e  tIo- 
ler  le  droit  de  son  «embiable,  qui  Toblige  k  restituer  ee  droit 
quandil  a  ei6  yio}^. 

•  Mais  ce  ne  sont^  que  de»  rapports  n^gaiifs  de  Tlibmmea 

1'honHne;  ei  cependiauai  rhomme  est  notro  ptochain.  bnage  de 

Dieu,  membre  avec  nous  d'un  m^me  cerps  dont  J6sQS-€hrist 

est  le  chef,  destin^  k  procurer  comme  nous  la  gloire  de  Dieu 

par  la  vision  intuitive,  il  nous  est  vraiment  proche ;  nbus  som- 

wes  tenasde l'aimer  parlam^me  loi de Qiarit^ qm nous ohlige 

^L  aLimer  Dieu  ei  a  nous  aimer  nous-m^mes.  De- 14  les  rapports 

p^iUI»  de  rhomme  avec  rhomme  qqi  constitueni  Isl  Loi^ 

CAarire'.— Aimer  rhomme,  c'est  vouloir  sonbien,  c'esi  se  eom- 

plaire  dans  son  bien ;  Tamour  de  Thomme  pour  Thomme  dott 

donc  Mre  d'abord  inte'rieur,  Mais,  si  nous  sommes  tenus  de 

voulofr  le  bien  de  rhommejiious  sommes  ienus  de  le  r^aliser, 

soildan8l*<)rdre  spirituelj  soil  dans  Tordre  temporel,  toates  les 

lois  quenoire  prochain  estdans  le  besoin,  et  que  rienne  nous 

4fepeD6e.de  le  secourir;  De  la  ces  pr^ceples  d6riv6s:  Dela 

€orreciion  fraternelle  ,De  VAiimdm, 

'  Seront  P^cMs  oppos^s  a  la  Charit^  pour  ie  prochain,  la 

Maine  tkt  prochain  d-abord;  puis  tout  acte  ext^rieur  par  le- 

quel  nous  proourons  le  m«il  du  prochain,   dans  qudkiu^ordire 

qiie  ce  sOil ;  sp^ciatement,  le  Scdndale,  la  Cooperaldon  au  mal 

du  prochfiin. 

Nous  counaissbns  loutes  les*  lois  gen^rales  qui  soni:  imposees 


imsiediAleuieiit  a  rhommc  ^v  son  Gr^aleiir.  II  reste  a  expo- 
sor  \e&  LoisSpecialei,  eti  d'au(res  termes  lefl  DevoirsSp^ciaux 
qui  obligent  eerlaius  hommes.  L'Auteur  les  claase  ainsi :  De* 
voir«  Sociaux ;  —  Devoirs  de  Position  Fixe;  — Devoirs  de  Po- 
Bition  Transitoire.  i 

Leti  Devoirs  Sociaux '  se  subdmseal,  d^apr^  ies  id^essui- 
vantes.^11  y  a  Iroissoci^t^svoulues  deJ)ieu,  Idi  Soeiete  DmneS" 
iiquep  laSocieleEcclesiastique,  la  Societe  Cimle. 

£t  dans  chacune  de  ces  aoci6t6s,  de  m6me  qu'il  y  a  deux 
personnes  principales,  le  Pouvoir  et  le  Sujet;  ilfeut  distingtter 
deux  classes  d^ohhgations,  celles  du  Pouvoir  et.ceUesdu  Sujet: 
Aittsi,  dans  la  sociele  de  famille  par  ex.,  nous  obtenons  les 
devoirs  suivants :  Vevoirs  des  Veres  et  Meres,  vis-a-vis  teurs 
eufunU,  et  cntr'eux ;  devoirs  des  Unfanis  visna-vis  leurs  peres 
et  mvres,  Des  devoirs  analogues  se  rattachent  aux  deox  autres 
societes. 

Les  Devoirs  de  PosUion  Fixe  resultent  ordinairement  cl'un 
quasi-conlrat ;  teis  sont  par  ex.  les  fonclions  de  M^decin, 
dVivocal,  etc, 

Les  Devoirs  d^  Position  TransUoire  sont  «eux  du  Ttoioin, 
de  rAccus6,  elc. 

Teiie  est  celte  classification  de  toutes  les  lois  divines  qui 
ubligent  rhomme:  le  lecteur,*si  notre  analyse  n'esl  pas  trop 
imparfaile,  aura  rcconnu  facilcment  que  la  maniere  de  proc6- 
der  dc  raoteur  le  ^uil  parlout,  qiie  c'esl  fqujours  la  m6me 
marchc,  simple,  logique,  fondameutale. 

Nous  ne  nous  arr6tcrons  point  a  analyser  la  maniere  dont 
Tauteur  traite  de  chacune  de  ces  lois  en  particulier;  dans  la 
partie  preceptive,  il  suit  toojours  la  marche  traceb  au  Trait^ 
des  Lois ;  c'est-a-dire,  <[u'apr^s  avoir  prouv6  rExistence  do  la 
loi,  il  Texpose  successivemcnt :  quant  a  r0bjet,5oit  cn  lui- 
meme,  soit  dans  ses  circonstauces;  quant  au  Sujet  et  quant  k 
ITntensite.  —  Dans  la  partie  negative  ,  il  se  demande  sur  les 
Peches  oppos6s  au  pr^ccpte :  Tel  fail,  tel  acle,  sont-ils  peches? 
Quelle  estTespece  du  p6che?  Quelle  en  est  rintensit^. 

De  loules  les  lois  ci-enonc<^es  ,  cellc  qui  exigeait  le  jjIus  de 
dcvoloppemenl  est  la  Ijoi  de  Jmlice.  Elle  compose  cn  elTet  un 


XCI 

de^  Trai(6s  les  plos  importanls  de  la  tli^ologie  moiiale.  Csquis* 
sons  rapidement  le  tad)ieaii  de  ce  Trait6  tel  que  noas  le  trou« 
vons  dans  rautenr. 

L.a  Loi  de  lustice  d^rive  du  Droit.  An  titre  «  Loi  de  Justice  a 
Vaateiir  substitue  donc  celui-ci :  Du  Droit  et  de  ses  Conse''- 
q^temees :  (itre  qui  nous  montre ,  en  t^te  du  Traite ,  group^es 
et  r^umes  en  soi ,  les  deux  grandes  id^es  qui  vont  amener  tout 
le  d^veloppement.  La  matiere  se  divise  natureYlement  en  deux 
parties :  Du  Broit ;  —  Des  Gons^quences  du  Droit. 

Premi^rement,  Du  Droit*  On  peut  eonsid^er  le  droit  sous 
deox  points  de  vue :  en  gen^ral,  dans  ses  e^^oes.  DansT^tude 
d»  Droit  SN  GfiNi^AL ,  rauteur  traite  succes»Lvement  des  Gon- 
ditioaS) — ^De  r£Yistenee,^et  des  Propri^t^s  du  droit. 

Dans  la  seconde  division  «  Des  DroUs  bn  particuueb  »  il 

parle  d'sdK>rd  des  DroUs  ^IH^Uy  d'ot%derivent  n^essairement 

tout  antre  droit ;  puis  il  6tudie  les  Droits  de  VBomme.  Or  jons 

les  droits  de  Thomme  ^tant  de  concession  divine ,  la  division 

premi^re  6tablie  entre  eux  est  celle^ci:  Ddls  Droits  de  conees- 

sioa  divine  immediate ;  --'  Des  Droits  de  coQcession  mediate* 

Qaels  sont,  en  premier  lieu ,  les  droits  eonc6d6s  immediate- 

ment  ^  rhomme  par  Dieu?  L^auteur  les  clfisse  ainsi:  Droilsde 

VHotame — sur  sa  Yie  etsesFacuU^s ; —  sur  le  Prodnit  de  ses 

taeuiUs;.^^  \es  choses  qui  ne  sont  pas  le  produit  de  ses  fa- 

cnltte.  Or^lss  droits  de  THomme  sur  les  choses  qui  ne  soiit 

pas  le  pwoSmi  de  ses  facult^s  sont  eux-mdmes  multiples.  D 

faat  disf/nguer: lo  le  droit  sur  les  Choses  Spirituelles ;  ^  le  droit 

sur  les  Chases  CorporeUes:  et  relativement  aux  choses  coipordles, 

il  y  a :  1 .  les  droits  de  rfndi  vidu,  droi  t  d^Occupation^  droit  d'Usu- 

frait,droif  de  Pl>Dpri6t6;2.1e  droitdeHaut  Domainedu  pouvoir 

soit  Gvil  8(Ai  Eccl^siastiqQe.  Tels  sont  les.  difil^rents  droits  de 

concession  divine  immediate,  dont  Fauteur  6tablit  la  16gitimit6 

et  expose  T^endue. 

Les  droits  de  concession  m6diate  d^rivent  eux^m^mes  on  dn 
Gontrat,  ou  de  la  Loi ;  de  l^  une  premi^e  subdivision.  -^  La 
premi^re  classe  de  droits  forme  on  Trait^  a  part,  celni  des 
Gontrat».— Quant  aux  Droits  conc^des  par  la  IM,  ils  sofit  de 
deux  sortes :  les  droits  conc6d6t  par  la  Loi  CivUe,  les  droits 

9 


XCil 

eonaMte  pm  l^  Lai  Eceyiiastique;  ei  ron  arrive  enftaile^chaP- 
qiie  esp^  de  drohs  conc^d^,  soit  par  laloi  ciyile:  DroU» 
d^adminisiration,  d^usnfrait  etc;  soit  par  la  loi  Ecel^astiqae : 
4iiisi,le  droit  Gonc6d6  parle  Goncordat  aux  possesseurs  debieiis 
eecldsiastiqoes,  etc. 

Les  diff6rents  droits  ^tant  expos^s  de  la  sorte  dans  la  pre— 
initee  partie  da  Trait^,  on  ^ta^e  dans  la  seconde  les  Conse'" 
^uences  4u  dnAU  Or,  il  faut  distingner  les  Gons6quences  Pre- 
mi^res,  lesqaelles  ne  sont  autre  ehose  que  la  loi  de  juslice  dan^ 
sa  forme  g^n^rale;— les  Gons6quences  Secondes,  c^est-^-dire, 
les  applications  de  la  loi  de  justice  aux  dlffferents  droits,  ea 
d*autres  termes,  les  diff(ferenie8  esp^es  d*injnstices, 

Premi^ement, Des  Cons^uenm  PaEitifeRES,  oviDelaLoide 
Jmiice,  Deux  parties  dans  cette  loi :  une  partie  prohibitwe^ 
robUgHition  de  nepas  violer  le  droit  d^autrai;  une  partie  pr4eep^ 
iive^  roUigaUon  de  restituer  ce  droit,  quand  il  a  6t6  16s^.— ' 
L^auteur  nous  semble  avoir  expos^,  d'une  mani^re  remarquable 
de  justesse  et  de  etart^,  les  principe»  de  justice.En  g^n^ral,  il 
«'fl^plique  principalement,  danssa  th^ologiemorale,  aformuler 
les  principes  d*unemaniire  logiqae,  a  montrer  tool  ce  qu*iJ» 
s'en0&rment>  &  faire  pres^niir  ce  qui  en  d^riye.Toaten  les  ap* 
pliqaani  k  des  cas  sp^ciaax,  autant  quecela  est  reqmsponT  en 
4oniier  une  inteUigence  claire  ei  compl^te,  11  juge  plus  impor* 
taU  de  s'appesaniir  sor  lesprincipes,  qne  sur  les  ^pplications 
de  d^lall.  Upe  th^ogie  morale  n*est  poini  en  effei  un  Dic* 
.lionnaire  de  cas  de  conscience,  j^^solui^-on  d^ns  an  coqrs 
de  th^ologie  mille  cas  de  conscienoe  «ur  teQe  mati^re  donn^e, 
ie  premier  qui  se  pr^seniera  av  pn&tredans  le  mimst^repourra 
rey^  une  circonstanee  sp^ciale,  qui  eu  fera  un  cas  pra- 
iiqne  essentiellement  disiinct  dQ  ious  ceux  qu'il  avait  6ludi6s ; 
ei  s'il  ne  possfede  pdni  ses  principes  a  fond,  s^il  ne  comprend 
pas  comme  ils  doiveni  ^tre  combin^s,  dans  certains  cas,  pour 
amener  k  nne  solution  juste,  ses  d^cisions  «eront  souvent  .d6- 
fectueuses.  Mais  si,  ao  contraire,  il  a  vraimeni  la  science  des 
principes,  rapplication  k  en  faire  aux  cas  ordinaires  ne  remba- 
rassera  poini  et  sera  habituellemeai  jusie. 

L'auteur,  pour  ^tudier  d'uae  maai^recoa\plete  lesdeux.par- 


XCIIl 

Ues  dii  j^rl^ceple,  |^Q$e  ei  Tfkmd  vis-a-f \i9  chacane  d*eUe&  les 
qqeslions  qu^il  traiie  ordina&ement  sar  tDuie  esp^ce  de  loi.  — 
Mpnir(Hisau  lecteur  commenices  titreis  am^nent  naturellement 
toutes  les  mati^res  int^ressantes  des  deux.  pr^ceptes« 

Premi^ement,  Article  ProhiUUf,  —  Existence  du  prtoepte : 

Onprouve  qu'il  est  d^fendua  l'homme,  de  l^ser  les.droits  de 

soa  semblable.  —  Objet  du  pr6cepte :  Que  d^fend  le  precepte? 

a  Onuiia  et  sok  facta  conditionibus  injustiti»  stricta^  vestita^ 

sive  Laedatur  jus  proximi  in  bonis  possessis  «ive  laedatur  jus  m 

bonis  speratis.»  Dela,  comme  explication  de  cette  propositiofi^: 

QaeHes  sont  les  conditions  de  Finjiistice  stricte  vis-a-vis  les 

hiens  poss^d^s?...»  vis-i-visJes  biens  esp^r6s?-r-  Swjet  dupre- 

ceple :  Sont  soumis  au  pr6cepte  ious  les  faommes. — Intemite  : 

L'injustice  est-eUe  d^fendue  sous  peine  de  p^h6  moriel,  ou 

seulemeat  sous  peipe  de  pj6ch6  v^niel  ? 

Secondemeni,  Article  Pr6ceptif,  ou  dela  Restitutim, -^  Eccii- 

tence  du  pr^cepte :  L'homme  est-il  tend  de  restituer  a  ralson 

d'une  injustice  stricte?  Question  qui  se  subdivise  en  autani  de 

sous-questions  qu'il  y  a  d'esp^ees  d^inju^tices ;  cons^quemment: 

£sl-il  ienu  d^  restituer,  a  raisQU  d'une  injustice  purement  for* 

meUe?....purementmaterielIe?..,.  mat6iieUe  et  formelle^^pr^ 

venir  (possession  debonnefoi)?....  mat6rielle  et  formelle  i  r^- 

^ww  f^ossession  de  mauvaise  foi)?  —  Objet  dn  pr6cepte,  e» 

lui-m^ :  A.  quoi  oblige  le  precepte  ?  a  la  r^paration  du  dom- 

mage.  Objeldan^  ^es  circonstances :  Gombien  fant-il  restitueist 

Aqai?  Qoand?  Oii  ?-Aux  d^pens  de  qui?  Aux  p6rils  de  qui? 

chacane  de  ces  circonstances  est  d^velopp^e  par  ordre ;  lcs 

denx  premi^res  questions  sout  ceUes  qui  am^(ient  le  plus  de 

d^veloppements,  comme  le  lecteiir  peut  le  pr^voir.  Telle  est 

robligation  de  restituer :  elle  peut  cesser,  pose  certaines  causes 

qui  dispensent ;  il  faut  donc  pourtraiter  coa^lfetemenl  der<rt)jet 

du  pr^cepte,  exposer  les  causes  qui  dispenseni  de  la  reslitution. 

— Les  deux  derniers  titres  «  tlu  Sujet  du  pr6cepte,  et  d^  son 

Intensit^,  am^nentdes  questionsfacilementpr^vues. 

Tels  soat  les  Princ^ea  directs  qai  constituentla  loi  dejuf^tice. 
Mais  dans  les  cas  de  doute,  il  faut  de  pLns  des  principes  auxi- 
liaires  pour  savoir  qui  poss^de,  dola  liberi^  ou  ie  la  loi?  sans 
doute  ou  trouVe  ces»  prineipes  expos^s  substantieUement  dans  le 


/N 


/. 


XCIV 

Trait6  de  la  Conscience ;  tnais  Tapplieation  de  «eftprmcipesai» 
cas  de  jostice  6tani  aussi  importantc  que  parfois  compUquto, 
Fauteur  en  traite  sous  un  tilre  subsidiaire :  Des  Principes  RefU^ 
xe$  en  mati^re  de  justice.  —  II  expose  donc  d*abord  avee  m6* 
thode  les  principaux  cas  de  doute  qui  peuyent  se  pr^senter,  et 
d6iermine  dans  chaque  cas,  Qui  possMe,  de  la  libert^  ou  de  la  loi. 

Les  Cons6quences  premi^res  du  droti  ^tant  ainsi  6tadi^8, 
Fauieur  passe  aux  Cons^qnences  Secondes,  ou  Corollaires  de  la 
loi  de  justice ;  en  d'autres  iermes,  il  traiie  des  diff6renies  E$- 
pices  dHnjustices. 

Or,  une  injusiice  peui  diffgrer  d^une  aulre  «  ratione  vel  facli 
l»dentis,  vel  objecti  Issi.  »  De  U  cette  division  principale : 
«  De  Speciebus  injustitis  ex  naturd  facti  deductis;  —  De  Spe- 
elebus  injustitiae  ex  ohjecto  lcesionis  deduciis.  » 

An  poini  de  vue  de  la  nature  du  faii  injusie :  il  faui  disiinguer 
la  Cause  Directe,  la  Cause  Occasionnelle,  la  Cause  N6gaiive. 
La  Cimse  Directe  peui-^tre  elle-mdme,  immediate :  Yol,  D^ten^ 
tibn ,  Damnification ;  m^iate:  Conunandementj  Conseil,  Faits 
^ivalents ;  instrumentale.  -^  Au  poinl  de  vue  de  la  nature  de 
robjei  Us^ :  il  y  anra  autani  dMnjustices  diffgrentes,  gn*il  y  a 
d'esp^es  de  biens  k  T^gard  desquels  on  peui-dtre  injuste  vis- 
i-vis  le  prochaln.  Or,  on  peut  I6ser  le  prochain  i^  daus  les 
Biens  SpirituelSy  spii  inirins^ues,  soit  extrlnsfequcs  ;-4an8 lcs 
biens  spirfiuels  intrim^ques  ;  par  ioui  acte  qui  lui  enl^ve  le 
Sbre  exercice  deses  facult^s,  specialement  par  la  Crainie  ei  par 
la  Coaction  ;-^dans  les  biens  spirituels  extrinseques ;  par  iout 
acte  qui  le  prive  de  la  v^rii^,  sp^cialemenl  par  le  Mensonge  et 
par  la  Yiolation  du  Secrei ;  par  toui  acte  qui  d^truii  ou  di- 
minue  la  r6putation  du  prochain.  On  peut  I^ser  le  prochain  ^ 
dans  les  Biens  Corporels ^soii  intrins^ques  soit  exirins^ues ;  — 
dans  les  biens  corporels  intrinsdques  :  «  per  Homicidium,  Stru- 
prum,  Adulterium  ;  »  — dans  les  biens  corporels  extrinseques  : 
par  tout  acte  qui  l&se  dans  les  biens  de  fortune,  soit  Tindivida, 
soii  la  soci^t^. 

Snr  chacun  des  faits  ci-6nonc6s  Fauteur  se  dcniande  :  Tel 
acie  esl-il  injuste,  et  oblige-i-il  k  restilution?  —  Dans  l'hypo- 
ih^e  affirmative,  que  faut-il  resiiiuer  ? 

Une  fols  qu'ou  a  trait6  ainSi  des  Consequences  Premiferes  et 


xcv 

fle9  GoosiqBieotes  SecoBdes  du  I>roU,  apr^B  avoir  p«rl6  aapdh 
rayant  da  Droit  lui-inime,  la  Loi  de  Justioe  est  ^Uidi^e  d*uiie 
jDaniere  compl^,  i^  sod  vrai  poiut  de  vue  logique.  Nouster- 
minercms  l^  notre  amalyse  de  la  Morale;  ce  qui  a  6i&  dit  snffit 
poor  JnitieT  le  lecteur  au  genre  de  cette  thtologie* 


LeB  IjOiB  Morales  eomposent  avec  les  I^ois  Dogmatiques  toiite 
rExposition  th6ologique,  puisque  les  Lois  Ecol^siastiques  sont 
VQVk)eC  du  Drpit-^Ganon.  N^moins  il  est  certains  Pr^eptes 
Ecd^sijastiques  que  Ton  a  i^habitude  de  trouyer  dans  toute 
Moio^e,  sayoir :  ceux  qui  concement  les  Diraanches  et  FMe«, 
Jaloi  de  rOfficeDivin,  le  Pr^eptjBduJe^hieet  derAbstip^Hce. 
Cest  par  leur  exposition  que  se  termine  Touyrage.  Ces  lois 
n'6iapt  autre  chose  que  Tapplication,  le  mode  d'obseryationde 
ceriaines  loisdiyines,  rauteur  rappdantces  lois,  djspose  danf 
le  m^me  ordre  les  pri^ceptes  eccl^siastiques  qui  leur  correspon- 
4en(. 


leUe  e&l  eette  th^ologie  dont  la  publication  nous  a  paru  deyoir 
dlre  uiae  au  Clerg^,  et  spfecialement  aux  S6minaires.  EHe  con^ 
tribuera,  boqs  Fesp^rons,  a  enlretenir  et  d^velopper  dans  nos 
^les  le  gqtii  pour  les  bonnes  et  fortes  6tudes  th^logiques. 

Le  lecleara  pule  yoir,  il  y  a  danscet  ouyrage  biendesqua- 
hi^  qui  noos  paraissent  pr^cieuses.  On  y  rencontre  une  puis- 
sante  organisation  d^ensemble,  et  unem^thode  de  d^tail  sim- 
ple,  uniforme,  logique.  L*esprit,  en  suiyant  la  marche  de 
Tauteur,  s^accoulume  k  ^tudier  toujours  le  fond  des  questions , 
a  les  p^n^er  dans  ee  qu'elles  ont  de  plus  intrins^ue;  les 
parttes  de  la  science  ne  yiennent  pas  se  fixer  isol^ment  dans 
rintelligence,  sans  liens  qui  les  raitachent,  sans  rapports  qui 
les  nnissent,,  sans  centre  qui  les  groupe.  L'auteur  nous  place , 
dfcs  lc  eommencemeot,  d  un  yaste  point  de  vue,  d'oi)i  il  d^roule 
succcssiyement  sous  nos  yeuxtout  ie  tableau  de  lath^olofie. 


XCVI 

£i  noiM  voyoDs  apparattre,  k  mi  hai^  degr^  dam  tm  latlean 
runil^  et  rharmonie  qut  loiit  la  beantft  d*otte  doctrine^  le  ca- 
chet  de  la  seience.  Cette  mani^e  de  proc^der,  onle  con^t, 
doit  fivoriser  beaacoap  la  clart^  d^exposition,  et  contribuer 
puissamraent  k  rendre  subsUmtielles  lesid^d*nnaoteur.  Aos- 
si,  pouvons  nous  le  dire,  de  l^aveu  de  tous  ceux  qui  Tont  en-  ^ 
tendtt  oo  lu,  lHonsieur  Fraignibr  est,  avant  tout,  clair  et  subs- 
tantiel  dans  son  exposition. 

Le  lecteur  aura  remarqu^ :  que  Tauteur  airae  k  ^^appesantir 
sur  lesd^monstrations  en  rapport  avec  les  besoins  du  temps , 
avec  les  id^es  de  rEpoque ;  quMI  ne  n^glige  aueuneoccasion  de 
montrer  tout  ce  qne  comprend  la  science  th^ologiqae,   eom- 
bien  est  vaste  son  objet ,   A  quelles  hauteurs  elle  &*elfeve  et 
comme  elle  domine  toutes  les  autres  sciences.  Lors  m^ine 
qu'il  ne  peut  d^vclopper  toujours  les  id^es  substantielies  et 
fifecondes  qui  se  pr6sentent  pour  com(46ter  sa  Ih^ ,  du  moins 
il  les  r6sume ;  ii  trace   k  i'^l^ve  un  canevas  bien  ordonnd , 
que  des  ^todes  post^ieores  rempliront  avec  froil. 

Et  cette  th^ologie  dontnous  rendons  compte ,  elle  n'esf  point 
k  r^tat  d*essai,  comme  th^ologie  classique ;  c'est  celle  qa*a 
toujours  profess^e  Fauteur,  la  perfectionnant  chaque  ann^e 
d'apr^s  les  id^es  nouveiles  quMI  acqu^rait,  d'aprfes  son  exp^- 
rience  de  Tenseignement;  c'est  bien  le  genre  de  rEcoledeS^- 
Thomas,c'estbienlam^thode  scolastique,  sauf  les  terminologies 
qui  seraient  obscures  aiyourd'hui. 


Quant  a  rOrthodoxie  d'enaeignement  ,  nous  qui  avons 
v^cu  avec  rauteur  et  qui  connaissons  ses  doctrines,  nous 
pubtions  son  cours  avec  une  enti^e  confiance  eu  son  or- 
thodove.  De  peur  cependant  qull  ne  ki  soit  dcfaapp6  quelque 
erreur  involontaire,  en  traitant  ainsi  toutrensemble  des  ques- 
tions  th^ologiques,  nous  nous  empressons  ded^elarer,  conune 
il  raurait  fait  lui-mdme,  que  nous  soumettous  en  toute  humilite 
son  ouvrage  k  r£glise  Catholique,  dont  ila  toujours  ^t^ren£uit 
d^voue ;  en  particulier  a  la  Sainte  Eglise  Romaine,.mer.e  et  mai- 


XCVII 

tresse  de  loutes  les  Eglise§,a  cette  Chaire  de  Pierre  ou  siifege 
Celoi  qui  a  re^u  de  I^sus-Christ  la  mission  de  confinner  ses 
Irdres  dans  la  Foi. 


•XiV'' 


ERRATA. 


Pagina.   LineA. 

4  10  Theologia  revelata  est ;  scientia  religionis  natch 
ralis  etc.,2e^eTheologiareyelata  est:  scientia  reli- 
gionis  revelats ,  seu  manifestatione  extem^  Dei 
transmissae«Theologianaturalis  est,  jaxta  multos: 
scientid  religionis  naturalis  y  seu  religionis ,  quae 
solA  ratione  etc* 
19  11  Post:  ratio  inductiva  realitatem  subjectivam  et 
objectivam ,  generalitatem  que  legum  nataraB ; 
omissd  propoiitione  iequenti^  lege  immediati:  ra- 
tio  absohita  realitatem  sobjectivam  et  objectivam, 
generalitatem,  necessitatem  principiorum  absolu- 
tonim. 

81,  lege  sft. 

potest,  lege  possont. 

neturale,  l^e  naturale. 

naturala,  lege  naturale. 

historiae,  lege  historid. 

deducta,  lege  deductas. 

deprumptum,  lege  depromptum. 

De,  kge  Dei. 

Apologetici,  lege  Apologists. 

suppositii,  kge  supposititii. 

eommenticia,  lege  commentitia. 

occnrant,  lege  occurrant. 

vigenti,  lege  viginti. 

i2.,le^6§3. 

intendimus  agere.  De  statu  etc,  lege  intendimus 
agere  de  statu  etc. 

la  mineure  qui  unit  ces  trois  propositions ,  lege 
la  mineure  qai  unit  ces  deux  proposittons. 

du  bien  relatifs,  lege  du  bien  relatif. 

da  Bien  absolus,  lege  du  Bien  absolu. 


33 

21 

53 

1 

%i 

23 

ib. 

21 

93 

15 

109 

10 

177 

29 

190 

17 

195 

7 

198 

13 

m 

24 

209 

7 

m 

7 

252 

23 

253 

10 

279 

35 

281 

25 

ib. 

26 

Viiimi 

.  Unci 

299 

3 

323  ' 

34 

332 

30 

3*1 

24 

366 

24 

37* 

3 

373 

26 

382 

9 

.    plns  avili  que  chcz  1a  brulc ,  lcge  plus  avili  qoe 
dans  la  brute. 

%2.,lege  II. 

13.,  lege  llh 

surtout  dans  leurs  doctrines ,  lege  surtoai   dans 
leurs  parlies. 

librorum  qus,  lege  librorum  qui. 

propbeias,  lege  prophetias. 

coelio,  lege  coelo. 

nsque  ad  annum  65  aut  66,  legeusqae  ad  aimum 
95  aut  %. 

ne  peut  i6re,  lege  ne  peut  dtre.    ' 
Alia  errata,  quae  propter   editormn  absentiam  obrepseruni, 
lector  emendabit. 


m     ^ 


THEOLOGIA 

OOGHiTICA  Ef  HORALIS. 


NOnONES  VRMyiJE. 

§  l.  Dbfinitiones. —  Tlreologia,  juxta  vim  nominift, 
est:  «  SciBftTiA  DEDfio.  3 

Aqoibusdam  definitur:  <  Scibntia  RfiLi^ioiKts.  » 

Definiitane&  pr8adieta&  untim  Hlemque  objeGtQm  os- 
(eodunt  sub  d^plici  respectu,  quod  facil^  constdbit  ex 
earum  explicatione. 

In  du^u  s  defimtionibus»  tbeologia  dieitur  scimtia. 

SdLentia  autem  iu  genere  est :  coUeetio  veritatum  ex 
^mfApii^  deduclarum ,  €t  dispositione  mturali  eoor- 
dmalorum.  — Tria  proinde  requimniuT  ad  con^tituea- 
dam  fcientiafo::  Principia  et  QmolmiQnes ,  qua&  sunt 
quasi  tmteria ;  Coordinatio  materise  ,  qum  est  qua«i 
forMa  $Cf6ntttB. 

Principia  autem  gunt  veritates  aut  judicia — prima' 
ria^  ide^t »  ab  fdtis  judieiis  uOn deducta ;  — certa,  non 
certitudloe  idfalr  laiHuiz),  sed  abjectiv&«  quibu9pro^ 
nuotialur  absque  erraudi  'fon&idme,  non  solum  aUri- 
butum  ideato  eotirenire  aut  non  cQnvenire  subjeeto 
ideali,  sed  ettam  attributuin  reaje  convenireaut  noti 
eonv^ire  subjteeto  reali;  —  fscundai  id  est>  €«  qui- 
bus  yel  quorum  ope  productmiur  judicia  seemi<kria.. 

i 


—  2  — 

Conclusiones  sunl:  judicia  ex(>rineipiis<]€ilucta. 

Goordinatioesl:dispositioycri(a(um  seeuQdum  rela- 
tiooeses  carum  natur^  fluentes. 

ScieDtta  triplex  dislingui  potest  isSricle  dieia,  qus^ 
procedit  a  principiis  evidentibus ;  late  dicla^  quie  pro  • 
cedit  ex  principiis  certis  quidem^  sed  non  evidentibus; 
mixtaj  quse  procedit  partim  k  principiis  evidentibus, 
partim  a  principiis  cerlis  tanlum. — Theologia  est  scien- 
tiarnixtay  ut  constabitcxinfr&  diccndis. 

Qu8e  sequuntur  designant  objectum  scientiae  theolo- 
ficee. 

Juxta  primam  definitionem ,  objectom  Iheologtas  est 
Decs. 

Deus  autem  la  theoIogi&  consideratur  quoaid  Exis- 
ientiam,  Proprietates  et  Attributa.  —  Atlribula  ezami- 
nantur  in  se,  in  actu.  — In  actu:  stye  adintrd^  seu  in 
Trinitate ;  sive  adextra^  seu  in  Crealione,  Conserva- 
tione,  Providentift  in  ordine  tiim  iHrturaU,  tiim  super- 
naturali. —  Providentiam  in  wdioe  BUpernatfiraU  %xer- 
cct  Deus,  destinando  hominem  ad  finem  silpemaiura- 
lem,  iifum  adjuvando  et  dirigenda  ad  hunc  finem^-^ 
Dirigitur  homo  medio  iegum  tpsiimpositarum,  sive 
immediate  h  Deo,  sive  mediate  per  potestates  ^ivmitus 
ordinatas. 

Proinde  vcritates  theologieae  suut,  aliae  sp^eulaiivmj 
quae  credenda  proponunt ;  alifie  practite&^  qu»  traduni 
praecepta  viven^di,  imposila  inim^diat^  uDeo,  m^ediati 
e  potestatibus  divinitus  OFdinatrs.  ■*— llnd6  objectum 
tbfeologise  potest  dividi  ift  tres  partes:  dogmati(km  sci- 
licet,  quee  credenda  docet ;  moralefin^^  qufle  leges  im«ie- 
^liat^  divinas  tradil;  ti' diseiplinarefn^  quje  leges  eecie- 


—  o  — 

siastica^  expowit.  (|J^plie^tio  legum.  civUiuma  «^d  ^Hani 
9cie«iia*n  pertinet:)  .^ 

'  Juxta  secQndam  d^fiioiiionem ,  objeeium  theoiogi^ 
est  Relmho. 

Religio  autem  esr  ^oUceiio  iegum  a  Deoirnpo«^taf  um. 
Deus  aotem  imposuit  homini»  — ■  iiUettecHii,  verita£e« 
eredendas,  seu  dograata;  —  yoluntati,immediate,leges 
oteej^v^ndasb  seti  leges  morales ;  mediaie,  praescriptio- 
nes  eccteslastieas-      ,  -     ,. 

Und^  videre  est  seeimdam  de(iaitionempriOri;^qui- 
valere.      - 

Goli^eti^  le^m  dogmati(^arum  ,  morntium.^et  dis€i>< 
plinarium  tippellatur  ift^%ta ;  quiaper  leges^  praedictas 
honHnes  cdm  Deo  ^  Angeiis  v  bomines' inter  se  r^K- 
gimtnr  in  ^empore ,  sira^l  el  ad  unitatem.  flelernam 
conducuniur. 

RerigaRtdr  in  tempore  per  teges  dogmatieas:  Fide- 

\e&  enim  vffttoi^es  eredunt  easdem  veritates,  quasDeus 

eom^Tt^li^it^  q.uas  Aogeli  etbeatiinttMtive  videot.-^ 

Perlegnni^raies:  quse;  tcstante  Christo,  in  eharitate 

fc^mantur,Beus,  qui  charitas  est,  vult  botoua>*pi^o- 

pfium,  />ofliimomnium  Aagelorum  et  homtnum;  An- 

gelus  vuU  bonum  Dei,  oiBiniam  Angeiotmaxethomiaum; 

fidel«6  vult  bonum  Dei,  omniumAiT-getoramjc^  homi- 

num.Per  charitatem  pfoind^  «no&^estamor,  €mmtm 

etanima  ma,  — Perlcges  diseiplinapes :  Determinarit 

enim  modum  observationis^  leguiao  dfvinarumrt>roino- 

vent  earum  exsectttioftetti,  concurrunt  proinde  suo 

modo  ad  uniiatem  spirtiualem. 

Ald  seternam  UAitatem  ^Jonducuattfr  :  Siquideni..pei- 
legttm  obserVation^tri  homo  m&rettrr  yitani  seKJrnai», 
in  qiu\  Deus  eril  omnia  m  omnihus. 


_  4  — 

fix  diclis  facild  concludkur  duarum  definilionufn 
unam  eamdemque  esse  subsUntiam  sub  diversis  ta- 
men  respeetibus.  Prima  oslendit  unitatem  objceli ;  se- 
cunda,  parles  objecti  conslitulivas. 

Ultimam  admtllimas,  quia  nobis  videlur  magls  ac- 
commodala  i&xpositioni  verrlaium  iheologicaruai* 

§  3.  Si»EGiES. —  Theologia  varie  dividilur,  proul  eon- 
sideralur  ratione  originis, —  objecli,  —  melho4i. 

/.  Ratione  Originie.—^Esl  revelala,  naluraliselmixta. 

Theologia  revelata  esl :  «  Seienlia  rehgionis  palura- 
lis,  seu  reiigionis,  quse  sol^  ralione  el  abstractlt  reve- 
latione  cognosci   potesl.  »  —  Juxta   alios  vero,  notip 
preedicia  religionis  naluralis,  ac  proinde  theologise  na- 
luralis  rejicienda  esl|  quia  rcligio  a  sol4  revelatipne, 
non  ver6  b  ralione  originem  habet,  nec  habere  pol^st. 
—  Cum  autem  inter  veritates  revelatas,  qiiaBdan]  sint 
accommodalse  ralioni  pcr  sodelalem  eduGa(«)<heo]iQgia 
naluralis  definiri  potesl:   «  Seienlia  religioais  ,  qu^ 
noliones  revelalae  per  ralionem  solam  probuntur,  ^ol- 
vufltur.el  eoordinantur.  »  —  MuH^  probabiliorem  esse 
banc  ultunam  notionem  r^ligionls  ^l  iheologi;»;  natu- 
ralis  ex  infra  dieendis  eonslabil. 

Tbeologia  mixta  esl :  €  ,Seiciuia  religionis*  gu^  veci- 
lates  revelato  probanlur  simul  ct  revelalio»is  auclori- 
taleei  ralione.  » 

Ad  iheologiam  mixlam  perlinent  pr«)sentia  iheolo- 
giflB  ^lementa,  ~  Sunt  enira  parllm  naluralia.  Siqoi- 
dem  adhibemus  ralionem  ad  probandan),  ^Jonfirn^an- 
damque  exislenliaro  rovelaiionis  in  gcnere;  et^  in 
quaestionibus  parlicularibus,  adjungimus  probaliones 


"1 


—  8  — 

et  raiiione  deduefas  probatioaibus  ex  revelatiene  ma- 
naatibus.  -^  QyoStd  ^mpliarem  partem^  suntrevebCa. 
Siquidemy  esce{^  qtis&slione  de  Exisienlid  Rev^liQ-^ 
niSf  ornnes»  proposiiiones  reTelalione  dedueuitlur  ec 
probaTHur.        ' 

//.  Raliime  Objectu — TheoTogra  est  dogmQtica,.iii0- 
ralisy  disoipli£aris^  ut  supra  explieavi&ms; 

Ilie  sdiun  agitiir  de  theologia  Dogmaticd  et  MoraH; 
qaia  p^ts  D%$^iplinarit^  quamvispart^mi»0raleHi  qoasi 
cojnpLeat»  est  objectam  scientiee  speeiaMsy  seiUcet  scien- 
lia^  Juris  canonicf. 

///.  BcUi6ne  Meihodi. —  Ttieologia  e^  faistoriea^  vel 
logica.  Posterior  est  posiitva»  vel  seholastiea.. 

Theologis^  e$i  bistoriea;  cmn  veritates  theologieas 

exponit  juiLtr  ordmem  chronologieum  ;  hgieay  ciim  ve- 

ritate»exponitjuxta  ordinemidearum*-^  Logiea  autem 

estpo^f^ii^a,  si  veritates  expooit  modo  oFatorio;.  seho- 

lasttea  ver6,  si  modo  dialectieo^  id  est,  per  strietas  de- 

^tu\\oncs,  divisiones,  et  argumentationes  syUogisticas. 

In  pr«^entibt>s  ekmenlis  utimur  roelhoilo  historico- 

lofficd,  in  pane  dogmatrcd ;  puri  logicd  verd,  in  parte 

momlL  —  Methodum  logicam  adhibemus  sub  formH 

dioleclicuy  quae  magis  accommodatur  expositioni  verita  - 

i\m  stibsfantiaUy  et  efrorum  reTutationi^  ut  constat  ex 

ipsius  naturli  et  usu  doctorum. 

§  5.  DiviSK). — Theologiam  dividimusinduas  partes^ 
quariun  prior  scrutatur  fontes,  seu  Loca  iheologica  ; 
posierior  expontt  veritates  e  locis  deductas. 

Setentia  enimtn  locissuisquasi  involvitur,  et  t  locis 
evolvitur. 


In  locM  involvitur  :  Sie,  qua^stiones  ponendae  invol- 
Yuntur  in  notione  soientioe ;  — princtpifl,  in  rationeei 
auctoritate  ;  —  conclasiones^  objcctiv^^  ia  prineipiis  ; 
subjedivd,  infacultate  logrca;  —  ordo^  objectiv^,  iii 
veritatibus  ordinandis  ;  subjeetive,  in  facultate  meibo- 
dici. 

E  locis  evolvitor :  Sic  scientia  eonstituitqr  —  per 
cxposttionem  quaestionum ;  —  pcr  earum  solmionem 
mcdio  prineipiorum  ex  quibus  dcducutHur  condusio- 
nes; —  per  coordinationem  praccedentiumeleraento- 
rum. 

Duo  sunt  ergo  consideranda  in  stsdio  scienti^e,  Lom 
sciUcei,  et'iKrpo«(/o  scientice. 

Cttm  autem  scientia  h  principiis  ad  conclusiones,  h 
causis  ad  effectus  procedat,  dlccndumde  Locrs  primo, 
deExposilione  secundo  loco. 


y 


DELOCIS 

THEOLOGICIS 


■#i^'3>a> 


Loca  Theologica,  ul  saprk  indLcavimus,  siint  foritc» 
cx  quibus  depromuntur  elenienla  iheologise.  " 

Triplicis  generis  sunt,  sciRcct:  Loea — Principio' 
rutn^ — €onclusionu7n,--'Methodi, 

De  tribus  generibusseorsimtractandum;  etdequo- 

libet  loco  speciah'  k  theologis  assignalo  quaerendum: 

1«  Utrtim  foeus  assignfirtus  «it  locus   proprie  dictus; 

"l^ln  hypothesiaffirmativ^,  utrum  habeat  funciiones  iu 

scieni\^theologic4,  et  quaenara  sint? 


=3>€Q0CSSw 


PRIMA  PARS. 

DE  LOCIS 
PRINCIPIORUM 


Decem  k  theologis  numerantur  principiorum  loca , 
qu»  ad  tres  species  prsecipuas  reduci  potsunt :  loea 
scilicet  iVafura/ta;  loca  5iipema(i(ralfa;  loca  partim 
naturalia,  partira  snpernaUiraliay  sen  Mixta. 

Decem  numerantur,  ordine  sequenti:  i<>Serip(ura 
sacra, —  2»  Tradilioy — 5«  Fides  Ecclesise  Calholicae» — 
4*  GonciUumQEcumenicum,  —  K»  S.  Pontifex,  ~6o 
Aactoritas  collectiva  Patrum  et  Doctorum, —  7®  Rscio 
individualisScripturam  el  Traditionem  inlerpre^ans, — 
8«  Ratio  naluralis,  —  9®  Auctoritas  philosophorura,-- 
10<>  Historia  humana. 

Theologi  prsedicta  loca  admittunt,  quia  cx  his  fonti- 
bus  hauriunt  principia  ad  exponendas  probandasque 
verilates  theolo^icas. 

Ad  (res  species  reduci  possunt. 

Ad  primam  reducuntur:  Ratio  naturalis,  ut  evidens 
est; — Auctoritas  Philosophorum»  quae  nihil  aliud  est 
quhm  testtmonium  collectivum  rationis  naturalis  phi* 
losophorum  de  aliquft  veritate;  — ob  earodem  ratio- 
nem,  Auctoritas  Patrum  et  Doctorum,  quando  de  rebus 
pfailosophicis  disserunt ;  —  Historia  humana ,  quse 
nihil  aliud  est  quam  testimonium  collectivum  percep- 
tionis  sensuum  testium  de  aliquo  facto. 


—  9  ^ 

Adsecundam  specieroredudcuplur:  Scriptura  etTrk- 
ditioy  sive  sumptaa  iiidependcnter  abinterpretatione  per 
Ecclesiamy  quand6  nimirum  earum  sensus  est  clarus 
et  apertus ;  sive  interpretatda  e|  pxplicatae  per  auctorita- 
tem  infallibtlem  Ecclestse^  scilicet,  per  ipsius  fidem,  per 
Concilium  QEk^umesicuoi ,  per  Ecelesisin»  dispersamj, 
por  S.  Pontificem. 

Ad  tertiam  speciem  reducuntor :  Scriptura  et  Tradi^ 
uo  obscurae  et  interpretataa  per  rationem  individualem, 
per  Patres  et  Doctores.  Ultima  haec  locorum  spectes 
dicitur  mixtay  quia  concurrunt  ex  un|i  parte  Scriptura 
et  Traditio,  elementum  supernaturale ;  ex  alteri  parte, 
ratio  iadividiia  aut  eollectiva  Patrum  et  Doctorum»  ele- 
mentum  naturale. 

Cnd^,  sub  litulo  de  Loeis  Principiorim  dicendum: 
i^  de  Locis  Naturalibus  principiorum,  seu  de  Ratione; 
2^  de  LocisSupernaluralibus,  seu  de  Revelalione ;  5® 
de  Locis  Mixtis. 

Deftatiooe  prim6;  quia,  in  prdine  scientifico ,  seu 

iheologico,  existcntia  elvalorrevelalionisprobanlurper 

principia  ralionis.—  Dicimus :  «  in  ordine  scientifico.  n 

Nam  in  ordine  fidei  existentia  et  valor  revelationis  ni- 

iuntur  ultim6  auctoritate  Dei  revelantis,  ut  explicabi 

mus  ubi  de  Fide. 


SECTIO  I. 

DB  LOdS 

(dB  &ATIONE.) 


QUiESTlO   PRIMA. 

VTWU  RATiO  SIT  LOCCS  TONaPIOKUM  P&OPRlfc  DICTUS? 

Perhanevocem  «  Ralio  »,  hic  intelligimos  colkcUo- 
nem  facultatum  inteliectualiumhomiois;  exceptisfaeut 
iatibus  logic^  et  methodick ,  quae  eYidcoter  primpia 
suggerere  non  possunt;  exceptis  etiam  faeultate  ^bs- 
tractiv&  et  aliis  similibus,  quae  potius  formam  vertolis 
quam  veritatem  ipsam  preebent, 

Qudestio  proposita  considerari  potest,  vel  de  ratione 
/ncUvidudf  vel  dc  rationc  Colleciivd. 

ARTICUHJS  I. 

DiB  wuLTtwm  nmwwmmjk. 

Sepositis  facuUatibus  logicli  et  methodic&y  abstrac- 
tiv4,  elc.,  facultates  heminis  ad  duasclasses  reduci  pos- 
sunt,  scilicet:  l^  facultates  quibus  homo  cognoscit 
verilates  parliculares,  seu  facta;  2'  facultatcs  quibus 
eognoscil  vcrilates  generales. 


—  11  — 

Sttb  priori  dasse  comprehenduntur :  —  (aciiltate» 
qoibus  homo  aequirU  eognitioneiD  fa^torum  interno* 
rum,  sciKcet :  GoMeieniia^  %\  faota  sint  actualia ;  M^- 
moriaySi  sint  prseterita ; -^  facultas  per  qnam  bomo 
aequirrt  cognilionem  Cactoruni  externorum  >  scilicetj 
Perceptio  smsuum^ 

Sub  posteriori  classe  comprehenduntor  :  Raiio  in- 
ductiva,  per  quam  homo  cognoseit  leges  natursa  ;  Ra- 
iio  absoluta  per  quam  cognoscit  veritates  necessarias 
ctgenerales. 

Undd  qusesiio  posita  de  ratione  lodividua  sequenti 
sequivalet :  Ulr^m  eonseientia ,  memoria ,  percepiio 
sensuum^  ratio  inductiva,  ratio  absoluUn  sintlo^aprin' 
cipiorum proprii  dicta? 

Cumautem  principia,  sint  veritates  —  primarket  — 

objeetive  certasy — feoundae,  qu^rendum :  1«  Utriim  fa- 

euUates  praadictae  su^erant  veritates  primarias ;  2^ 

Utrum  verttates  primariae  k  faeuUatibus  suggest®  sint 

\eT\\;aies  objective  eerC8&  ;  —  Z^  Utriim  sint  Ceeundse'! 

g.  1.  Vtrtm  facoiutef  pr««ictflB  tiigiieraiit  vcrftntM 
prluiaiiaft  r 

fiesp.  Quaedam  sunt  certa,  qua^dam  controversa. 

Certura  est  <;onscientiamy  memoriam^  perceptionem 
sensuum,  rationem  sive  indnetivam,  sive  ahsotutam» 
modovsitper  societait^m  educata^  suggerere  veritates 
prtmarias. 

Prob.  Res  ita  est,  si  facuUates  praedjetae  objeetum 
saum  mentf  proponant  per  modum  testimonii ;  im6  si 
nofi  possint  itlud  proponere  per  modum  argumenta- 
tionis.  Al<}ui, 


-^  12  — 

I.  Faculiates  prfledlclae  objcclum  suum  mcnri  propo- 
nunt  per  modum  teslimonii : 

Hoc  verum  est  1«  tlc  Conscicnti^  :  Non  probal  enini 
taie  factum  actualitcr  in  anim^  exislere,  sed  simpnci- 
ler  testalur  factum,  el  credit  mens. 

2^  Item  de  Memori^  :  Non  argumentatur  ad  probaa- 
dora  objectum  suum .  sed  simpliciter  tcstatur  tale  fac- 
him  internum  antei  exslicisse  in  anim^,  cum  retattone, 
vel  absque  relatione  facii  interni  ad  factum  externuni 
proeteritum^  et  acquieseit  mens. 

3<>  Ilem  de  Perceplione  sensuum  :  Con^ientia  im- 
pressiones  sensuum  experiiur;  stalim  sponttfned  et  abs- 
que  ratiocinio,  perceptio  sensuura  affirmat  praasentiam 
corporis,  et  aequiescit  raens. 

i^  Item  de  Ralione  inductiva :  Per  sensuum  per(rep- 
tionem  eonstat  de  modo  existendi  et  agendi  cbmmun/ 
quibusdam  objectis  naturae  .  Statim,  et  absque  ratioci' 
t)io,  ralio  indtictiva  affirmat  generalitatem  islius  modi 
exislentioe,  aut  aclionis,  quamvis  concipiat  rem  posse 
alio  modo  existere  aul  operari ;  seu,  quod  idem  e^t,  af- 
firmat  legem  naturae.  Sic,  observdto  in  raultis  casibus 
lapsu  corporum,  mens  sponte  exurgit  ad  legem  gene- 
ralem  atfractionis,  ete. 

8<>  Item  de  Bationeabsolut^ :  Conscientia  et  perceptio 
sensuum  mchti  testanturfacta  inierna  et  externa.  Sta- 
tim,  et  absque  ratiocinio,  ratio  absoluta  affirmat  pro- 
positiones  generales  etnecessarias.  Sic,  posit&  observa* 
tione  phaenomenorum  internorom  aut  externoruin, 
ratio  sporile  concludit  ad  ex*istentiam  sabstantise  sub 
apparcntiis  observatis ;  el  ultimdad  affirmalioncm  gc 
neralcm  et  nccessariam :  «  non  cst  phsenoracnon  absque 


stibst^ntr^;  *  Ex  successione  fectorum  mens  concludU 
causaKtatemfaeli  pr^eedeiitis  rdativiB  ad  factum  siAf-' 
seqaenS)  ci  «Uim6  ad  affirmationem  generafem  et  ne- 
cessariam: «  nullus  esse  potest  effectus  absque  catisA. » 
Omries  propesitiones  praedictae  clare  apparent  homim 
mQ(ium  operatipnum  iiUellectualidm  in  animo  suo  cir- 
cuoispicienti. 

II.  Im6  facuhates  prsedictae  non  possunt  objectum 
suum  proponere  per  modum  argumentationis: 

Constat  1»  de  factis  internis  actualibus  aulpcseteritis. 

Siquidem  inipossibiJe  esl  assignare  principium  ex  quo 

deduei  possintfacta  interna.,  siye  actualia,  si-vepraeterita, 

2«  IteiBde  realitate  corporumj  Equidem  ex  impres- 

sionibus  quas  patitur  anima^  y.  ^.  ex  sensationibus^ 

bcne  eoncludilur  existcnlia  causae  externae  harum  im- 

pressioQum.  Corporalis  aulem  natura  hujus  causse  im^ 

mediate  concludenda  non    videtur.   Spiritualis   enim 

causa,  V.  g.  Deus,  posset  absque  corporum  intermedio 

pT?feA\cias  iinpressiones  in  animA  produccre, 

5»  Itemde  generalitate  legum  naturaB.  Equidcm  ge- 
ntYa//tas  legum  naturae  occasione  observationis  exter- 
nse  coneipitnr;  attamen  ex  factis  observalis  legilim^ 
coucludi  non  potest.  Ex  un^  enim  parte,  facta  observata 
sunt  quoad  numerum  maxim^  limilata  ;  ex  alteri  autem 
parte  leges  sunt  generales,  seu  extenduntur  ad  omnia 
loca  eltempora.  Porro  non  Ucct  concludere  aparticu* 
lari  ad  generale. 

i^  Item  de  generalitate  et  necessitate  prindpibrum 
absolutorum:  Equidem  Ista  prineipia  dccasione  facto- 
rumparticolariumet  conirngeniium  mente  concipiun- 
tur;expf8edictisver6facti$  legitimc  concludinequeunt. 


—  14  - 

Facta  cnim  observata  suntpauca  etcontingentia  ;  prin- 
cipta  auieinsQpt  generalia  ei  necessaria.  Porro  k  par- 
ticulari  et  contingenti  ad  generale  et  neeessarittoi  non 
valei  coneiusio. 

Contrdvertilur  autem  utriim  ratio  virtute  propriAf 
ct  omni  seposit^  educattone»  valeat  veritates  primarias 
suggerere. 

De  hkc  qusestione  disputant  inter  se  philosoplii.  — 
Plures  afHrmant,  quiaralioni  inest  vis  quaedam  evoly- 
tionis  spontaneae.  — Multi  ver6  negant  vis  hujos  exis- 
tentiam ;  aflirmantque,  et  nos  cum  ipsis  affirmamtrs  , 
rationis  evolutionem  pendere  essentialrter  ab  eduea- 
tioue»  et  ultimd  a  revelaiioue  vel  k  medio  supernaturaJi 
aBquivalenti ;  und6  ratio  non  potest  per  se  el  seposit^ 
educatione  verilates  primarias  suggerere. 

!•  Ppo.  Rationis  evolutio  pendet  essenticUiter  ab 
educatione: 

Prsemittendum :  Ratiohominisest  primumin  poien- 
ti& ;  id  est,  bomo  nascitur  cum  facultate  radicali  et non- 
dum  evolutli  abstrahendi,  et  per  abstraclionem  assur- 
gendi  adcorporum  genera  etspecies,  percipiendi  entia 
spiritualiay  judicandi,  ratiocinandi ,  coordinandi ;  uno 
verbo,  percipiendi  et  affirmandi  relationes  rerum. 
Nascitur  cum  facultate  radicali  praedictas  cognitiones 
per  memoriam  conservandi*  —  Ratio  evolvitur,  ciim 
prsedictse  facultates  a  potentia  ad  actum  transeunt. — 
Quo  posito, 

Prob.  Rationis  evolutio  pendet  ab  educatione,  si  ex 
unk  parte  homo  qon  possit  absque  yerbo  ( le  langage ) 
abstrabere,  percipere  entia  spiritualiai  judicare,  ratio- 


—  IJJ  — 

cinari,  coordirtare  €t  preedictas  cogmtion^s  in  mefnoril^ 
retinere ;  si  ex  aUer^  parte  homo  soIumiBodd  per  edu* 
cationem  ver&um  acquirere  possit.  AtqQi, 

1>  p»  Homo  non  potest  oporationes  de  quibus  supr^ 
absque  verbo  exercere; 

HoceoDstat  l^  testimonio  eorum  qui  praesunt  edu* 
catiomsurdorum-mutorum.  Geaf&ralit^  epim  affirmanl 
alumnos  suo&)  aotequ^m  eorum  ratioperverbuin  illu- 
minata  fuerit,  actuum  prsedictorum  esse  incapaees. 

Constat  9<>  t^stimonio  ^urdorum-mutorum.  Plures 
eoim  iclem  eonfessi  sunl »  postqulim  eorum  ratio  per 
verbum  educata.  fuit. 

Constat  S^testimooio  conscientias.  Gonscientia  enim 

untcuique  testatiir  se  non  posse  eogitare  de  rebus  spi- 

ritoalibus,  seu  quae  imaginibus  reprsesentari  nequeunt^ 

nisi  auxiliaptQ  verbo  interiusconcepto,  Und^  sic :  homo 

Bon  potest  prsedictai  operatioues  absqueverbo  exerce- 

re,  aiad  earum  exerojtium  necessarisa  sint  eogitationes, 

«{)&?&  imagine  reprcesentari  nequeunt.  Alqui  4ioc  est 

e^rtum — dt  ideis  abstraetis  etgeneralibus»  saltem  qua- 

t^iras  generales  sunt ;  — ;  de  ideli  entium  spiritualium; 

—  de  jpdiciq ,  de  ralipctnio>  de  coordinatione ;  judi- 

ciqm  enini^  ratiocinium  et  coordinatio  sijpponunt  ideas 

reUtioiium,  porro  relationes  per  imaginem  reprsesen- 

tari  non  possunt ;  ~  de  memoriA  cogitationom  prsece- 

dentium ;  per  memoriam    enim  revocatur  cogitatio 

pritts  concepta»  proind^,  si  cogilatiQnefli  prsedietse  sub 

form&  imaginis  coneipi,  k  pari  sub  e&dem  formlL  revo- 

cari  nequeunt. 

2«  p.  Homo  solummodo  per  educationem  verbum 
aequirere  potest : 


•^  16  — 

Vera  proposilio,   si  inventio  \erbi  sit  impossibiWs 
homiui  sibi  derelicto.  Atqui  res  i\k  est* 

Nam  lo  Ex  dictig,  homo  privatus  vefbo  non  potest 
entia  spiritualia  pereipere,  abstraherC)  cognitiones  spi- 
rituales  memori^  retinere.  Ergo  non  potest  verbiH& 
invenire,  si  verbi  inventio  supponat  in  inventore  ideas 
spirituales,  facultatem  abstrab^ndi,  simulque  facaha- 
tem  retinendi  memori&  ideas  spirituales  et  abstraetas. 
Porro  inventio  verbi — supponitl.  ideas  spiritiiales: 
Facto  cnim  constat  in  omni  idiomaie  existere  noihifla 
emium  et  qualitatumspiritualium,  verbum  sabstanfi- 
vum  (fe  verbe  subsivLntif)  exprimens  rdationem  ihter 
substantiam  et  qualitatem,  prsepositioMs  et  eonjuaeliO' 
nes  queeexprimuntrelationes  prop^  innumerfts   inier 
ebjeeta.  Porro    inventor  verbi  hon  potuil  pr^drd^M 
fdeas  exprimere,  quiri  prrus  eas  concepeHt.  Aliuiide  /«- 
ventio  verbi  sdpponit  cognitioneih  relatiooij  intcr  We- 
am  etverbum,  iriter  ideas  hominum;  siquidem  inven- 
tor  creat  verbum  ad  idearum  expressionem  e1  comr 
monicatibnfem.  — Supponit  2.  faeultatemabstrafaendit 
Siquidem,  ad  creandum  verbum,  inventor  debtlit  abfe- 
trahere  substffnCiam  ab  attrrbutis ,  attributa  alia  ab 
aliis,  res  ^  relatidnibus  suis;   oum  in  omni  idiomate 
existantverba  distincla  ad  designahdum  siibstaottam  ab 
Ottributis  separatam,  atrributa  separata  2i  substaDtili 
^U4,  relatiimes separatas ab objectis interqQffi^islinil* 
— Supponit  3.  faoultatem  retinendi  memori&idead  spi- 
riluales:  Nam ,  siverbl  inventor  priasiwenta  obUvis* 
citur,  impossibllis  estidiomatis  crealio,  lit  evidehs  est. 
2<»  Sivcrbumfuiisset  invenlum,  vel  in  socletate ,  vel 
extra  socielatem.  Alqui, 


-  17  - 

.  i«  Noo  p^lDit-  inveniri  in  iocietate :  Soeieta«  enim 
su|^oDit  offieia  abiMimibtts  admim  et  oogntta,  suf^o- 
nit  eommunieaiionem  inter  membra.  Porro  absque 
verbo  ofiicianon  possunt  cognosci,  commantcatio  inter 
membra  societalis  est  impossibilis.  Societas  protndi 
supfpoBit  necessaridverbum»  verbum  proind^  non  po- 
tuit  iaveniri  in  societatei 

S.rioii  potuitjnveniri  extra  toeietatem:  Invc^io 
ciHm  verbi  supponit  i^ventorem ;  in-  inventore»   inge^ 
nttim  doctrin&  valeos»  motivum  sufficietts ;  eKrainve&' 
torem»  discipuios  quibus  iavCTtionem  snm  commu- 
nieare  possit,  medium  communicationis  sufficiens  inter 
inveniorem  et  discipulos.  Porro  ettra  societatem  non 
possunt   existere —  Inventor:  siquidem  soctetas^  esl 
eonditio  existeotisB  et  conservationis  indivtdui ;  —  In 
inveotore,  bgenium  doctrtn&  valens:  experientia  enim 
conslat  bominis  ingenium  in  soeictatesyivaticorumtor^ 
]peicere)  a  foriibri  exira  societatem  non  posset  doetrinlr 
N^Vere-, -^  Motivum   sufiieiens  :  homines  enim  extra 
soctet«t;eiii  solitariam  vitam  agentes,  mutuli  commum- 
oatione  non  iAdigerent ;  —  Discipuli  :   ob  rationem 
.praeeedenlem;  bondnes  enim,  alii  ab  aliis  separati, 
mutus^  communieationls  necessitatem  et  eonimoda  non 
percipientes^  k  difiicillimo  idiomatis  studio  naturaliter 
aversarentur ;  —  Medium  communicationis  sufficiens : 
si  quod  foret,  maxiine  signa  naluralia,  v.  g.  gestui^ 
damores  inarticulati^  ete. ;  porro  boc  raedium,  suffi^ 
cieiis  quidem  ad  animse  sensifs  modo  vago  sigaiftc^n- 
dos,  ideas  determinatas  exprimere  non  potest,  nisi  pri&s 
factA  eonventione»  quiB&supponitverbumjam  inyenlHm. 
3<>  Gonfirmatur  proposkio  factis.  Seihper  enim  bo- 


—  !8  — 

minefl  ajQdiendi  usu  naturaliter  earenles,  aui  viuim 
segregem  k  nativitaie  agenies,  faeultate  ioqueo4i  pri- 
vanlar. 

11«  Ppo.  Redimis  ewluiio  uUimb  pendei  drewla- 
tioney  vel  a  medio  supernatuntH  mqtHvalenH. 

Proh.  Actoatis  evoIu4io  rationis  pendet  ab  edu^a- 
tioney  seu  manifestatione  verbi  per  quod  excitantur 
idese ;  ergo  a  pari  rationis  proio-parentum  evolutio  pe- 
pendit  k  maoifestatione  verbi*  Cum  autem  verimm 
proto^parentibus  per  homtnes  traasmitti.Qoa  polait, 
illud  neecs8ari6  accq>erunt  a  Deo,  madiaoie  revela* 
tiooe  immediat^  aut  mediati^  ProindS  ralionia  evolutio 
immedial^  ab  educaiione  h.umaiift,  etuHim6.  k  revela- 
tione  primitivft  pendei.  ,  ^ 

Dicimus  :  «  a  r«velatione.vel  k  medio  «equivalenti« « 
Deuaenim  potuit  aetione  immediat&,  et  absque  medio 
v«rbi,  intetiigentiam  hominis  illuminare,  itiulinvefi- 
tio  Terbi  fuerit  deind^  homini  possibilisv  Porro  taUs 
aciio,  ot  evidens  est,  estsupernaturalis;  siquidemde'- 
roga^t  legibus  gseneralihus,  ex  quibus  pendet  homm^ 
edueatio.  ^quivalei  revelalioni;  nam  proto-pareotum 
educatio  oritor  a  Deo  immediale,  sive  eorum  ratio  evo« 
luta  fuerit  per  revelationem»  sive  per  illjuminaiiouem 
iiier6  internam.       v 


l  3.  iJtram  Yerttate»  prUoarlae  k  facaUatlbtti»  ludlvidiMdllNis  tii0- 
0e$t»  ftliu  objeedv^  eertve  f 

iie^p.  Omoes  veriiaies  prim^riae  4  facuttatibus  ipdir 
vidualibus  suggestae  suni,  quibusdameonditionibuspo^ 
sitis^  objectiv*  cert^^       .         . 

QuaBproposiuoprobandaetexpUcaBtla.     . 


-^  19  ~ 

Prabaihms  Direeiw.^PrQL  /.  Ex  ipso  ftctUtaittm 
Cestifnofiio..—  Vera  eu  prapositio^  si  H  facuHat^iiidi-. 
vidaali»  affirfiaent  recilitatem  objecli  sm;  si  2»  vftbr 
hujujs  affirmatioais  in  dttWumfevocari  nequeal.  Atqut, 

t*  p.  Eaeiritaies  ittdiijduales  affirmaat  reaHtatem 
objec^i^siri :  iloa  feeto.caBsUa.  Sie.comcienlia  agrrinat 
retvliiatefia:faetorum  ioternorumpr^entium ;  meiaiorta; 
realilatem  faetorum  iiueriiorum  pliBleritorura  ;  per- 
eeptio  sensuum  realilatem  sui^ectivam-  et  ^bjeetimfi. 
a<>rp<>rtiai;  ratiivindttetiva  reaiilatem  sttbjectiyam  el 
objediiyam  ^  geiMsralitalemqtte  legum  naturae;  ralia. 
abeohita  reaiitfftem  subje^clivam  «t  objectivam ,  geaef. 
Falitalemque  ieguin  naturae;  ratfo  absolula  realitdtem 
a^aiqectlvamet.flbjeotivain,  «enepaiitatem,  neeessitatem 
ptincipiwum  absaltttorura.  . 

)*j9^.  YdloF  bttjtts^affirmationisin  dubium  revoeari 
f\ou  ^fiAesii  Si  nem^pS  quod  dui^iciiii  admtti  posset,  vei  de 
N^WeaKrmatiouis  omnium  faouHalum,  vel  de  valore 

aifiriuatUmf&qttaramdam.  Porr^jneutrum  admrttipotest.^ 

J<»  Inadmlssibileest  dubium  de  valore  ajBTirmationfis- 

omnJum  /acuftallim /  Siquidem  tale  dubiuHi  logice  con- 

duch  ad  scepticismum  univergfalem,  qtii  repugnat  hu- 

manae  naturae.  ' 

floc  dubittmlbgice  conducirad  scepticismuril  uni- 
vcrsaletn  :  1<>  Facto  conrstirt  ffffirmalibnes  ppsedictas  in 
mente  producere  convictiooem  naturBe^invincibHem. 
Porro  dubium  de  valore  hujusmodi  affirmatibnis  con- 
Jucit  direct^  ad  sci^plidsmum  universalem.  Quia  *;> 
si  dubise  surit  aflirmalioncs  qusD  producunt  convfetiOr 
"cmfiaturao  }n\inoiWk)m,  naturaiiumana  cjuasi  neces- 


—  20  — 

sario  devovetur  dtibJo,  nihilque  eerto  afnmHire  (lotesl. 
Quia  2.9  81  dubifie  sunt  affirmationes  quae  producunt 
oonvictionem  naturae  imrincibitem,  k  fortiori  afihrma- 
tiones  quae  produouht  convietionem'  vinclbilem ;  de 
omnibus  proind^  dubitandum. —  2<»  Si  in  dubiuni  re-* 
vocari  possunt  affirmationes  omnium  facuHatuai,  ergo 
in  dubium  revocanda  est  afitrmQtio  conscientias  de  rea- 
Utate  £aetorum  intcrnorum.  Porro,  si  admittatur  legi- 
timitas  bujos  dubii,  i«nposstbitis  est  omnis  cerlitudo 
objectiva;  mcns  enim  veritatem  objectivam  non  attin- 
git  imtiiediat^,  beni  ver6  mediante  affiirmatione  cons- 
cientiaerdefactis  internis.  Sic,  afilrmatradereatitate  bbjee- 
tiv&succedit  impressimii  aut  idese  interi6s  per  eonscien>- 
tiam  perecpt^»  Proind^»  si  dubia  sit  affirmotio  consdeh- 
tiae»  indtviduofitimpossibilts  ownis  certitudoobjl&ctiva. 
Scepljeismus  universaUs  repugnat  naturas  bumanse, 
tim  ratione  sut,  tam  ra  tione  conseetari#riN» : — Bc- 
pugnat  rotione  sui :  Hoeconstat  i .  testimomo  conseieii- 
tice/  Gonstat  2.  uoiversalitete  fide^  et  impoSsibiltoLie 
dtibii  universaUs«  Nulius  enim  ii  credendo  abstinere 
poiest;  ipsitaetseepticifidemsuam  manifeslant  per  ser* 
mones  et  actiornes»  imo  per  tbesira  suam.  Affirmiint 
enimf  expUcite  omnia  esse  dubia  ;  implicitd^  oinnia  jtu- 
dicia  inctusa  in  bac  affirmaUone,  v.  g.  humanum  in^ 
teUectunx  existere  et  inquircre  de  cerlitudine^  rationes 
milirare  in  gratiam  solutionis  affirmativse  ct  n^^ativsBv 
raiiones  esse  insufficientes,  etc.,  ete.  Ergo  scepticismUs 
repugqat  •naturse  humanae  ratione  sui.  —  Repugnat  ra- 
lione  consectariormn :  N^am  l^  siomnia  sunt  dubiai^  in- 
tcHectus  humantis  ab  omni  afiirmatione  abstioere 
debet»  voluotas  nuUnm  babet  finem  certum ;  proinde 


-  31  - 

nulttim  moiiyiim  firmMm  determindlioflts,  n.olliim  xne-r 

(Uam  ad  fiaem^ceriam.  Inde  neGess9Fi6  lapguesoil  in* 

teileelds  et  Yoluojatis  aciivkas,  menli  humaDae  OAtu- 

raliSy  et  per  qxiam  sojam  ad  perfejCtioaem  sibi  eoiiye;- 

nientem  pervenire  potcst.  %  Si  omnia  sunt^dubia,  ergo 

ab  homtDibjcis  legitim^.  rejici  pos&unt  oprmes  veritates 

quibus  quasi  fundamento  nitllur  societas  :  tex  justitiae^ 

per  quarn  conservatur  homini  sua  libertas  et  groprieias; 

iex  eharitaiis^  per  quam  homines  spiritualiter  uni^untur 

et  ordinantur  a4,  bonum  publicum  et  privatRm ;^  lejc 

obediealia^y^  per  quani  ordo  in  societate  consiituitu^y 

conseryalur»  simuIqAie  pjpocuratur  legis  justitiapL  et  clm- 

riutis  observatio.  Prpinde,  posito  scepticismb  univer- 

sali,  legiiime  de^trui  potest  societas »  quK}e  (anoen  est 

conditio  necessaria  existentise,  coi)$er\'a.tiofiis  ei  per- 

(ectionishominissubrespectu  physico,  inteUeeiuaK  et 

morali.  Ergo  seepticismusumversalis  repugnatnalurde 

l^umaQse  ratiQnecpuseetariorum.- 

^  laadmissibiie  esi  eiiam  dubium  de  valore  aflirr 

maiioms  euiusiibet  facuUatis  in  individuo.  Nam  ^  icx 

stipra  diclii,  rejiciendum  esi  dubium  de  vaiore  at 

firfim(iaflfs    omnium   faeullatum    coUeelive   smppta- 

rum,  quiQ  esi  im.possibile  et  r^pugnans  naturae  hju- 

manae,.  frgoli  parirejici^ndum  esl  dubium  djB  valore 

affirrQationis  cujttslibet  faeultatis^  si  hpe  dubium^  sU 

iiQppssibile  ei  Tepugnans  naturae  hiimanae.  Pojcro  rc$ 

ita  est.  SiC}  impossibile  est  et  repugnans  anturee  humjsn^ 

dubtum  de  factis  internis  acmatibus  ei  praeteritis,  du- 

biom  de  exiatentiA  eorporum»  dubium  de  exi$tenti&  eX 

generatiiate  legum  nalur^f  dubiumi  de  exi&teniili,.gesfle- 

ralitaie,  ftecessiitate  ei  obiectiviiate  prineipiorum  abso- 

•utorum. 


—  22  — 

Prob.lL  Ex  tesiimonlo  rallonis  coll^ctivae.^ —  Oitmes 
bomines  affirniant  ^'alorem  ebjeetiviino  faeuhatiitn  in- 
dividualitrm  ;  in^nus  cntmab  omnibus  haberetur  bomo 
qui  dubitaret  de  valore  objeetivo  faeultatum  6uarum. 
Ergo  admitiendud  est  valor  isie,  si  eertum  sit  tesltmd- 
nfum  rationis  coHcctivre ;  porro  rem  il&  esse  infrS  pro- 
babimus. 

Pro6,  tlL  Ex  consectariis  opinionis  adversariorura. 
—  Vel  enlm  advcrsarii  rejiciunt  valorem  omniuni  fa- 
cultatum  ;  vel  untus,  aut  quarumdam  tanlum. 

1®  Si  rejiciant  valorem  omnium  faeultatum  ;  jam 
nulla  est  certitudo  naturalis.  Si  qua  cnim  foret  cerlihirfo 
naturalis,  vcl  orirelurex  raiionc  particulari,  vel  ex  ra- 
tione  collecliv^.  Porro, 

Non  potest  oriri  ex  raiione  partixjulari :  ut  pakJt  ex 
hypothesi. 

Non  ex  ralione  collectivft  :  Siquidcm  ejtis  vafor  pro 
individuo  pendet  a  valore  ralionis  individuae.  RMionis 
enim  coHectiv»e  testimonium  non  potest  certiitttfmem 
utilem  crefrre  in  individuo,  nisi  individuo  constet  de 
existenii^,  de  valore,  de  identiftcatione  et  permaftentiA 
teistimonii.  —  Atqui  eertitudo  existentiae  teslimonii  ra- 
tionis  coHectivae  pendet  I.  ex  valore  objeetivo  percep- 
tioiiis  sensutfm,per  quam  affirmatur^xistenfia  testium 
et  testimonir;  pendetS.  ex  valore  rationis  induclivse; 
sicnim  dti^bise  sint  l^ges  nattirae  per  rationem  induc- 
tivam  offirmatae,  dubise  siinl  Icges  quibu^  regitur  eoiri- 
munieatio  idearum  inter  homlnes,  dubia  proinde  com- 
municaftio,  ac  proinde  tcsfimonium.— -Certitudo  vaJofis 
testimonii  pender  a  valore  rationis  absolutaej  quaesofo 
potest  affirmare  cl  variis  testimoniis  applicaresigtia  dis- 


—  23  -^ 

tioctm  iniervemm.et Jil8ain.T^  Gertitada  ideotffica- 
ttcmts  te$(iHionii  i^eodet  k  valore  eans^ntise,  per  qoam 
solftm  mms  indivt^i  verit^tem  objectivam^itingit^  tit 
snprii  iostendimiis.^  Certitudo  permanenitaB  testimonii 
p€[Qiiet'a  val^re  memoriser  ut  evidens  esi«  Proimfd» 
negato  valore  vel  unius  facoltatis  individute,  negator 
logiee  valor  rationis  coHeeiivae. 

Porronemoex  adversarti&  negare  potesl  certitudi^ 
nemnaturalem.      , 

30  Si  adversalrti  rejieiani  valor^n  ^d  unius  faedta- 
tis  iaiKfiri4ualts;  sequentia  deducuntur  eoroUaria :  . 

Eo  ipso  rejtcttur  vah^  rs^i[HHs  eolteetiv^.  Siquidem 
ejas  valor.pe8<let,a'VaIore  ^mnium  facuUalnm  indt^h- 
dualiuaiy  ut  Sifpri  ostendimus^  - 

Insuper,  negato  valore  rationis^  collcctiva&i  si  rejlci^ 

tur  valor  eonscientise ;  dubia  fiunt  f»eta  interna  a^tualia 

qu8&  eonstttuuot  mundum  internum,  et  ultim6  mtmdus 

exteraussite  materialis,  sive  spirituali^.  Natn  supra 

^^ietij&mi»  ceciitudinem  veritatis  objeclivie  supponere 

ceniiuA\nem  IkctoriiminlerRorum*. 

Si  rejici^uif  valor  memorise ;  cvanescit  certitudo  ftic- 
loriifn  ioteriiJbrnm  prse^ritorum.  Evanescit  certitudo 
identilatis  person^Iis ;  eiim,  semioto  hominum  tesumo- 
nio,  innotes^e  poiest  per  solam  menftoriam^  quse  fao- 
mini  individuo  testatur  subjectum  impressionnm  et 
aetionum  priBteritorum  idem  fuisse  a6  subjectum  im- 
pressiQiHim  el  aetioitum  aetualium  quas  sibi  aitribuit. 
Evancscit  certitudo  r^spoi*5»bHilalis.  personalis.-Nam, 
si  dubia  ait  idenlita&  personafo,  dubii^m.est  julrttm  ac- 
tto.prQetm*ita  attribtienda  sit  persanse  actuaU, 

Si  rojieiatiir  valor..objec*ivas,  pcreeptionls  sensuum, 
jam  dubilandum  est  de  renlitate  mundi  corporalis. 


—  24  — 

St  rejieiaiur  vaIorob}eetiva8  ratieflU  induclWaB ;  -An- 
biae  sanllegea  natttrse ;  dubiee  preindi  prsBvism  even- 
tuum  nalaralium^  ciifn  ejua  eertitttdo  nitattir  staiBii^ 
tate  certft  iegunt  nattrraliuro ;  dubiae  sunt  etiam  seteiE'- 
tijB  Baturales,  tendunt  enim  ad  investigationeni  leguni 
naturalium. 

Si  rejiciatur  vaior  objectivua  rationis  absoliftae  ;  eo 
ipso  dubia  evadunt  omnia  qu»  observatroneimiiiediat^ 
couscientise  aut  perceptionis  sensuum.non  eognoscon' 
4ur,9cilicet:  —  in  mundo  interno»  substanttalltas  am* 
msB»  ejus  proprietates ;  ^in  mundo  externQ,  substat^ 
tialitas  corporum,  vires  quibus  moventur ;  —  mBodos 
spif itualis  universus,  omflea  relationes  inter  emia  -sive 
corporalia,  sive  spiritualia.  Hae^  enim  omnia  per  solam 
rationem  absolutam  attingi  possuat. 

Porronemo  non  videt  absurditatem  praecedentitim 
conclusionum. 

ProbcUio  Indmeta.  —  Ex  dietis,  facuitates  iodivi- 
duales  invincibiliter  affirmdnt  realitatem  objedi  suV* 
Negatio  hujus  valoris  repugnat  naturse  huuianae;  proind^ 
admii^da  est  veritas  objoctiva  rationis  individuee^  niii 
argumeotis  tavineibilibus  impugnetut.  Porro  invinei- 
iulia  non  sunt  adversariorum  argumenta;  quod  ex 
eorum  exposiiioae  ei  rcfulatione  facile  consiabtt. 

Adversarii  tria  praeeipud  ob/iciuni. 

CAjic.  lo  Probari  non  polest  falsitas  sceptieismi/efgo 
nee  vcrilas  dogmatismi ;  proinde  homo  ab  omni  affif- 
maiione  rationabiliter  abstinere  debet. 

Resp.  Equidem  falsitas  sceplicismi,  prolnd^  veritas 
dogmatismi  argumentis  directis  legilime  probarinon 
potest.  Pmbatio  enim  ^pponit  prmcipiumr  eerttsn ;  si 


—  25  — 

aulemprincipiUm  raiiocinii  sit  certum,  jam  supponitur 
quseslio,  scilicct  falsum  esse  scepticismam.universalem. 
Inde  tamen  non  sequitur  admittendura  esse  scepiicis- 
mum  univer^alem.  Est  impossibilis  et  repugnans  ra- 
tioni  humanse,  sive  individuae,  sive  collectivse.  Quse 
consideratio  est  motivum  sufiiciqns  homini  sensato  ad 
rejrciendum  dubiuni  universale  et  admittendum  dog- 
raatjsmum. 

Objic.  2<>  Facultas  queelibet  non  potest  eognosoere, 
ac  proinde  affirmare  realitatem  objectt  de  quo  testa^ 
tur,  nisi  objeetum  illud  immediat^  cognoverit;  porro 
nulla  facultasy  exeept^  conscienti&^  cognoscit  imme- 
dialc  ohjectum  suum. 

'  Resp.  Objeetio  fals5  supponit  ad  certitudinem  objec- 

tivam  rcquiri  cognitionera  immediaiam,  qualis  existit 

in  cognitione  subjectiv^  factorum  intemorum  per  cons- 

cientiam.  In  ista  enim  cognitione  identificatur  objec- 

tam  et  subjectum.  Si-quidem  objectum  est  conscientia 

op^\eniis  facta  interna  experitur,  subjectum  est  cons- 

eieniia  qutiienus  facta  praedicta  cognoscit ;  proinde,  si 

verom  sitpfmcipiumpositum,  nulla  certiludo  esse  pb 

tesi  absqfue  identificatione  subjecti  cum  ohjecto.  Porro 

rejictendum  est  hoc  principium.  Conducil  enim  Iogrc6 

ad  Egoismum,  seu  quod  idem  est,  ad  PantheismiTm 

subjeclivum ;  vel  ad  Panlheismum  objecllvum. 

Vel  enim  adversariirejicrunt  identificationem  mentis 
humianse  cum  objectis  realibus,  vel  eam  admillunt.— 
Si  rejiciant :  Jam  nulla  existil  cerlitudo  de  objeclis  ex- 
ternis,  cum  cx  hypolhesi  certitudo  exigat  identificatio- 
nem  suhjecti  cum  objecto.  Unde  conscientia  cum  factis 
ipsi  inhterentibus   est  sola  realitas  admissibilis ;   quas 

2 


—  26  — 

affirfnalio  nihil  aliud  est  qnkm  Egoismus  et  Pantheis- 
mus  subjectivus,  ut  evidens  est. — Siadxnittant  identi- 
ficationem  subjecti  eognitionis  cum  objecto  reali :  Jam 
unaqueeque  mens  identiCcatur  cum  omnibus  objeclis 
eognoscibilibus,  et  omnia  objecta  cognoscibilia  sunt 
eadem  interse,  ciim  sinteadem  uni  tertio,  scilicet  menti  ^ 
humana3.  Porro  hsec  conclusjio  nihil  aliud  est,  quam 
Pantheismus  objectivus,  ut  evidens  est. 

Hic  autem  Pantheismus  varias  induitformas  pro  na- 
tur^  objectorum  a  philosopbis  admissorum.  —  Si  ob- 
jectum  admissum  sit  corpus  solum,  Pantheismus  est 
malerialista. —  Si  sit  spiritus  solus,  Pantheismus  est 
spiritualista.  —  9i  objeetum  admissum  sit  materia  si- 
mul  et  spiritus,  Pantheismus  est  simul  materialisla  el 
spiritualista. —  Si,  rejectli  corporis  et  spiritus  existen- 
tiareali,  admittatur  existentia  idesesohus^Pantfaeismns 
est  idealisia. 

Porro  nemo  non  videt,  et  infra  ostendemus,  quan- 
tum  Egoismus  et  Pantheismus  subjectivus,  PaniWiv 
mus  objectivus  cum  variis  suisformis,  repugnetrationi 
humanse.  Falsum  est  proinde  principium  unde  fluunt 
hujusmodi  corollaria. 

Jm6  certitudo  objectiva  non  exigit  cognitionem  im- 
mediatam  in  sensu  latiori,  scilicet^  cognitionem  quae 
producaturin  anima  mediantetanttim  lumine  int^r  ob- 
jectum  etmentem.  Ahoquin,  cum,  uaens  objecla  externa 
non  videat  immediate,  sed  tanttim  medianlibus  ima- 
ginibus  et  ideis,  si  visio  immediata  ad  cerlitudinem  ob- 
jeclivam  exigeretur,  de  omnibus  reaUtatibus  externis 
foretdubitandum. 

Proindfiadccrtitudinem  objeciivam  in  mejite  crean- 


—  27  — 

damsufficit  teslimonium  lcgiiirnumdereatilateobjecli. 
Porro  quaelibel  facuTtas  individualis  leslatur  legilimede 
realitate  objocii  sui,  ul  supra  probavimus. 

Objic,  5<>  Fallibile  est  testimonium  facultatum  indi- 
\idualium,  dubiae  sunt  proinde  earum  affirmationes. 

Resp.  Ex  eo  qu6d  fallibilesit  testimoniumfacullatum^ 
inde  sequitur  tantum  mentem  posse  errare,  si  impru'- 
denler  et  absque  examine  prsevio  testimonium  earum 
sequatur.  Sed  minirae  concludi  potest  per  eas  impossi- 
bilem  esse  cerdtudinis  acquisitionem. 

EXPLICATIO. 

Diximus:  «  affirmationes  facultatum  esse  objective 
eeriSiS  quibusdam  conditionibus  posilis.  »  Proinde,  ad 
explicationem  proposiiionis  ^  quserendum :  Qurniam 
sint  conditiones  requisitoB  ut  affirmationes  facultatum 
individualium  sint  certw  ? 

Resp.  Quinque  requirunlur  et  sufficiunt. 

\^  Requirilur  ut  facultales  non  sini  viiiatae.  Secus,- 
catum  leslimonium  esset  dubium,  ut  evidens  est. 

2*  Requiritur  ut  objectum  testimonii  sit  per  faculta- 
le^/mmediate  aut  mediate  observabile.  AUoquin  faciiU 
iates  non  possent  observare  verilalem  objecti,  ac  pro- 
indedeillo  certe  leslari.  — Dicimus:  «  immediat^  aut 
raedial^  observabUe.  »  Conscientia  enim  et  memoria 
possunt  observare  immediate  objectum  suum ,  scilieet 
facta  interna ;  aliae  autem  facultates,  mediantibus  tan* 
tum  imaginibus  et  ideis,  quia  objectum  est  menti  ex- 
ternum. 

30  Requiritur  ut  facullates  objectum  attenld  dbser- 
vaverint.  Secus,  affirmatio  essettemeraria,necproinde 
testimonium  sufficientem  haberet  auclorilatem. 


—  28  — 

i*"  Requiritur  ui  aiBrnifitio  invincibilis  de  realitau 
objectiv&  rei  oriatur  ex  observatione.  Hsec  est  enim 
ultima  ratio  certitudinis  a  facultatibus  individuis  creatse. 

50  Tandem  si,  positis  conditiouibus  prsecedentibjus, 
quod  supersit  dubium,  homo  conferat  testimonium 
facultatum  suarum  cum  testimonio  facultatum  alioruoi 
hominum. 

S^fBciunt  prsedictse  conditiones.  His  enim  positis, 
tut6  aifirmari  potest  repraesentationem  veram  objecti 
realis  esse  cum  subjectOy  seu  mente,  identificatam; 
porro  in  b^c  identificatione  absque  formidinc  afiirmat^ 
sita  estcertitudo  objectiva. 

g  3.  fJtrOiii  verlUtes  prlmarlae  «ugflestK  ft  facaltaUlias  Indlvlduf» 
Blnt  fecandieY 

Resp.  Veritates  primarise  suggestae  a  facuIcaHbus 
individuis  sunt  fecundse. 

Prob.  Res  iih  est,  si  intellectus  humanus  liis  princi- 
piis  instructus  possit  acquirere  in  limitibus  raviom 
humanae  assignatis  scientiam  enlium  individuaUum, 
relalionum  inter  ea  existentium;  scientiam  entium 
collectivorum,  relationuminter  ea  existentium  ;  ultimo 
scientiam  universi. 

Atqui,  mens  potest  acquirere  : 

1®  Scientiam  enlium  individualium  ,  scilicet:  — 
Scieniiam  sui :  Per  conscientiam  enim  et  memoriam 
cognoscit  facta  interna ;  per  rationem  absolutam  con- 
cludit  substantialitatem  sui,  seu  animam,  proprietates 
animse,  v,g.  unitatem,  identitatem  permanentem,  spi- 
ritualitalem,  etc.  — Scientiam  corporum:  Perconscien- 
tiam  cognoscit  impressiones  medio  corporum  produc- 


—  29  — 

tas  >  peree^tk)  sensauni  spontanee  affirmat  realitatem^ 
corporum  ;  ratio  absoluta  ex  quibusdam  mottbus  cor- 
porum  coDcludit  existentiam  et  proprietates  virium 
corpori  inaitarum;  ratio  inductiva  cognoscit  leges  his 
viribus  impositas ;  tandemque  ratio  absoluta  assurgit 
ad  causas  generales  per  quas  producuntur  omnia 
fflundi  physici  phaenomcna.  —  Scientiam  Dei:  Ex 
cog^niiionesui  et  mundi  corporei  homo  per  principia 
rationis  afosolutseassurgit  ad  existetitiam  Dei,  ad  ejus 
proprtetates^et  aCiributa. 

2*  Scientiam  rdalionum  inter  entia  individualia  exis- 
tentiiim  :  Ratio  enim  absoluta  inter  objecta  prius  cog- 
nita  sponte  affir-mat  quasdam  existere  relationes :  sic 
praecipue,  relationes  similitudinis  etdifferentise,  subor- 
dinationis  et  coordiiiationis  entium  ad  finem; 

30  Scientiam  entium  collectivorum,  qu8&  consiituun- 

lur  per  relationes  entium:  Sic  genera  et  species  cog- 

noscnntur  per  relatianes^  similitudinis  el  differeniiae; 

co^oacunlur  persdn8&  morales,  v.  g.  societates,  per 

relaiiones  dependentise  inter  personas,   et  omnium  co^ 

ordinationein  ad  bonum  publicum;  systemata  entium 

corporeorttin,  per  dependentiam  intercausas  etrelalio- 

nem  ad  finem  unum. 

4<>Scienliam  relationuminter  entia  coHectiva:  Esedem 
enim  per  ratianem  affirmantur  relationes  inler  entia 
collecliva,  qu«esunt  interentia  individualk.  Sic,  affir- 
matur  subordlnatio  etcoordinatioentiumcollectivorum 
ad  constituenda  systemata  rerum  progressivd  al- 
tiora. 

8«  Scienliam  uuiversi:  Constiluitur  enim  idea  uni- 
versl  per  subardinalionem   omnium  systematum  ,   et 


—  30  — 

eorum  coordinationem  ad  unum  finem,  scilicet,  Glo^ 
riam  Dei  perbonum  universaleentium. 


ARTICULUS  H. 
DB  RilTIOMB  COULBmril. 

Ralio  coUectiva  est  ratio  (facuUates  inieUecliuiles) 
conaiderata  quatenus  inest  eoUectioni  bominum. 

Ralio  coUectiva  potest  testari  de  iisdemquse  affirmai 
raiio  individua.  Proind^  testimonium  ejus  est  hiiioricum 
vel  doctrinale,  prout  testatur  de  factis,  vel  de  veritaCi- 
bu3  (principiis  aut  legibus)  gencraUbus. 

Queerilur :  Utrum  ratio  collectiva  dici  possitin  sensu 
suprd  definito  locus  principiorum^i 

Tribus  quaestionibus  particularibus  sequival^t  haac 
quaastio  generalis^  scUicet:  1»  Utrum  ratio  coUectiva 
possU  suggerere  veritates  primarias ;  2^  Utrum  verita- 
tes  a  ratione  colleclivli  suggeslae  sint  objeclivc  cetl« ', 
3o  Utriim  sint  fecundse? 

g.  1.  vtrtkm  raUo  collectiva  posslt  snggercrc  veritates  primariasT 

Resp.  Ralio  coUecliva  potest  suggerere  veritates  pri- 
marias. 

Hoc  facto  constat.  Sic  eoUeclio  hominum  saepc  af- 
firmatper  modum  testimonii^  non  vero  argumentatio- 
nis,  facta  interna  actualia  aut  praeterita  ,  omnibus  ia- 
dividuis  coUecUonis  communia ;  facla  externa  actualia 
et  prseterita;  veritates  generales  (legcs  naturee,  principia 
ralionis  absoluta)  ete,  etc;  mod6  tamen,  si  agalur  de 
yeritalibus  generalibus,  ralio  sil  per  cducalioncm  so- 


—  31  — 

eblem  et  uUiin6  per  revelationeiD  cdueata,  ut  suprii 
diximos  de  Raiiom  individud. 

§  2.  iJtrtikin  verltateft  A  raUone  coUectlvA  saggegtae,  sint  oli|ccttv« 
cert»  7 

iZe^p.  Ventates  a  ratione  eoUectiva  suggestae  sunt, 
positis  quibusdam  eonditionibus^  objectiye  cerlae. 
Quae  propositio  probanda^  est  et  explicanda. 
Probalio.  .  * 

JVera  propositio,  si  1®  ralio  eoUeclrva  affirmet  veri^ 
tatem  objectivam  rerum  de  quibus  testatur ;  si  2<» 
de  valwe  hujus  affirmationis^  rationabiliter  dubitari 
non  possit.  Pprro , 

l^^Batio  eollectiva  affirmat  veritatem  objeetivam  re- 
rum  de  quibus  4estatur :  Hoc  facto  constat.  Sic  afilrmat 
realitatem  factorum  internorum^  ei  objectivitatem  ex- 
ternornm;  existentiam,  geiieraUtateni  et  objectivitatem 
legumnaturse;  existeBtiam^  generaUtatem,  necessitatem 
elob)«eUvitatem  principioru^m  absolutorum. 

2^  Be  valore  testimonii  rationis  eoUectivae  rationa- 
biliter  dubilvl  jQon  potest : 

IVam  i.  /a^to  constat  tefttimanium  rationis  eoUectivde 
in  menie  produeere,^  positis.  conditiombus  debitis,  con- 
victiojiem  invincibilem.  Porro  de  valjore  hujusmodi 
testimonii  dubitarinon  .potestyquin  ratio  logice  indu- 
catiur  ad  sccpticismum  imiversidcm  nalurae  human^ 
impossibilem  et  repugnant^m  ^^  Xit  supra  probavimus 
ubi  de  Certitudine  rationis  individuce. 

%  Si  dubiuni  foret  testimonium  rationis  coUectivde , 
vel  testimonium  doctrinale^vel  testimoniumhisloricum; 
porro  neulrum  dici  potest. —  Non  testimonium  doctri- 


—  52  — 

Dale :  Nam,  si  ttubium  adaiitti  potest  de  valore  ob^ec- 
tivo  testimonii  rationis  cplleetivsD,  a  fortiori  adniiUe&*> 
dum  est  de  valore  testimonii  rationis  individuse  ;  nuWa 
proind^possibilisestcertitudo  naturalis  de  veritatibus 
generalibus ;  quod  homini  sanae  mentis  repugnat.  — 
Non  teslimonium  historieum :  Admisso  enim  dubio  de 
valore  testimonii  historici,  homopoteatin  dubium  ha- 
bere  omnia  facta  quorum  non  fuittestis ;  omnemhisto- 
riaVn  et  tradiiionem,  quae  narrat  facta  loco  et  tempore 
distantia ;  omnes  titulos  jurium,  ac  proinde  omnia  jura ; 
omnes  instituliones  sociales ,  acproinde  omneoi  ordt- 
nem  socictatis;  omnes  leges  sociales  posiiivas,.  proinde, 
omnes  obligationcs  his  legibus  respondeutes;  omnia 
faeta  quibus  probatur  revelatio,  ac  proinde  omnes  re- 
ligiones  positivas.  Porro  nemo  non  videt  quanlum  haec 
omnia  repugnent  naturae  humanae. 

Eoeptkatio. 

Diximus  in  propositione : «  veritates  a  ralione  coUc«- 
tiva  suggestae  sunt  objective  certee,  posilis  qmhmdm^ 
eonditionibus.  »  Unde, 

Quaer.  Quwnam  condiliones  requiranlur  ^  ut  constet 
de  veritate  objeetivd  testimonii  rationis  collectivcB  T 

Resp.  Teslimontum  potestesse  immediatum  aut  mc- 
diatum. —  Est  immediatum,  $i  prsebeatur  abets  quibus 
factum  aut  vcritasprimolocoinnotuit;  mediatumyetb, 
si  testimonium  primorttm  testium  (1)  per  testea  uilcrr 
medios  fueril  iransmissum. 

(I)  Auctor,  in  decursu  quaeslionis  praesentis  et  sequentium,  indis- 
criminafim  uUtur  Mc  voce  «  leslis^,  sive  agatur  de  {(Uto  quod 
corporis,  sive  de  verUaiiB  quae  intellectfts  oculis  percipilw.  Semns 
hujus  votis,  coneisioni  maxime  favenlis,  sat  ckire  determinalur  ex 
eontextu . 


—  35  — 

/.  5«  tesimonitm  sit  inm^diatum:  Ut  reairias  ob-. 
jeeiiva  lesiimonii  raiionis  conecliv»  eerto  aSlrmari 
possit>  tria  requiruntor  etsufficiunt^  scilicet:  lote^tt- 
moniumsii  clarum  et  concordans;  2^  constet  de  con- 
victione;  3<>  consletde  legUimitateconvictionis  testium. 

Condiliones  prsedictsp  requirunlur: 

1  o  Testimonium  sit  clarum:  idest,  absque  obscu^ 
rite  autambiguitatedatum.  AUoquin  dublus  esset  sen- 
su»  testimonii  perquod  cognoscitur  faetum  aut  ventas; 
dubiuin  proindeforelfactum  autveritas. — Testimonium 
sit  concordans :  Si  enim  testes  sufiicienter  numerosi  alio- 
rum  affirmalioni  contradicerent,  eo  ipso  destrueretur 
valor  testiroonii. 

2®  Constet  de  oonvletione  testium :.  Testimonium 
eoim  ceriitudinem  generare  non  potest,  nisi  testes  ipsi 
sinlconvieti  de  vcritate  ^orum  quae  affirmant ,  ut  evi- 
dens  est.  , 

ludicatur  autem  de  convictione  testium  ex  prineipiis 
s^wtiAibus :  1 .  Nulla  in  testibus  convielio  affirmari 

poiesl,s\i%sUmonium  sit  dubitativum,.-— 2.  Si  tcstimo- 

nium  si  affirmativum,  praeSAimilur  conv|ctio,  nisi  con- 
trdnum  coBsteL — 3.  C«rta  est,  si  testes  sint  numerosi, 
nec  aUa  ipsis  utititas  ex  mendacio  sit  percipiendaj; 
numerosa  enim  hominum  coUectio  non  mentitur  abs* 
que  motivo. — 4.  Certissima  est  convictio,  si  testes  nu- 
merosi  idem  alfirmanles  sint  diversi  ratione  ,  indole , 
educatione,  pr8ejudiciis,.cupiditatibus,  et^,;  et  prjfeser- 
tim,  si  testimonium^pponatur  prdejudiciis  ,  cupiditati- 
bus,  etc.  Posilis  enim  praBdictiscircumstanliis,  impos- 
sibilis  est  testium  conspiratio  ad  mendacium. 

3«  Constet  de  legitimitate  convictionis  :  Nam,  sicon 


—  34  — 

V]cUo  (estium  sit  illcgitima,  vei  etiam  dubiis  lcgitima, 
eorum  lcstimonium  certitudinem  producere  non  po- 
test,  utevidens  est. 

Porro,  irt  constet  dc  legitimilate  convictionis,^ecesse 
est  1 .  ut  facuUatcs  testium  non  sint  vitiatde ;  2.  t>bjectum 
sit  a  testibus  observabile ;  3.  fuerit  altente  observatum 
ik  teslibus ;  ul  constat  ex  dictis  ubi  de  Certitudine  ra- 
iionis  individuw. —  Facultates  autem  testium  censentur 
non  vitiatte,  si  testes  suut  numerosi.  Siquiden^  ratio- 
nabiliter  supponi  non  potest  senstis  multorum  testium 
esse  simul  sub  eodem  rcspectu  viliatos.  —  Objedtum 
censetur  a  testibus  observabiie  vel  non,  pro  natur^  rei 
observandae  el  capacitate  testium.  Sic,  verttates  scien- 
ttficse  a  solis  dociis  sunt  observabiies  ;  speeialiter  facla 
sensibilia  ab  omnibus,  etiam  indt)ctis,  sunt  observa- 
bilia.—  Objectum  censetur  attent^  observattim,  si  re- 
pugoet  praejudiciis,   cupiditatibus  testium,  prassertkn 
si  testes  sinl  numerosi.  Homines  enim  lemere  et  in- 
consideralenon  admittunt  facta  et  veritates  praeiudkws 
et  cupiditatibus  opposita. 

Cbnditiones  prsedictae  sufBciunt  ad  certitudinem  ob- 
jectivam  tcsiimonii  rationis  collectivae.  Hls  enimcondi- 
tionibus  positis,  inter  objecium  et  subjectum  de  veri- 
tate  abjecti  informandum  adest  intermedium  certum, 
scilicct,  canvietio  legitima  lestium  per  testimonium 
clarum  transmissa. 

//.  Sf  testimonmm  sit  mediatum :  Ut  constet  de  va- 
lore  objcctivo  testiraonii,  requii^ilur  ct  sufficit  testinio- 
nium  de  authenlieitale,  de  integpitate  substantiali  tes- 
timonii,de  veracitate  primorum  le^lium,  praecitatis  oon- 
dilionibus  vestitum: 


—  58  — 

Rcquiritur  1<>  testimoiuum  de  aiUAenliciiate  testtmo* 
niL  Testimonium  estautheiuiqum,  si  primi  tesles  fuerint 
facto  co»vii  Haee  concUtio  est  necessaria.  Siquidem 
objecti  veritas  p«r  testimonium  cognoscitur;  testimo- 
nium  autcm  non  potest  esse  certum,  nisi  primi  (estes 
fuerinl  facto  coaevi.  Soli  enim  testes  coaevi  poluerunt 
factum  cert6  cognoscere  et  transmittere. . 

Requiritur 2»  testimoniiim  de  iniegrilate  substantiali. 
Substantialiter  integrum  est  te^timonium,  si  non  fuerit 
quoad  substantiam,.quanivis  forte  quo4d  circumstan- 
tias  accidentaks  adulteratunit.  Unde,  si  tesiimonium  si( 
substantialiter  adult^atum,  jam  non  est  quo&d  subs» 
tantiam  testimonium  manans  k  testibus  faeti^  proinde 
non  est  certum. 

Requiritur  3®  teslimonium.  de  veracilate  primorum 
testium.  Siqutdem  tota  certitudo  testimonii  actualis  ni- 
titur  affirmatione  primorum  testium. 

Kequiritur  i^  ut  tcstimonia  prsedicta  vestiantur  con- 

<i\v\oii\Y>us  in  primli.  responsione  prsecitatis.  Siquidem 

conditionespTOcitatae  necessariae  sunt  ad  valorem  les- 

timoDn,  ut  supra  probavimus. 

Su/Bciant  conditiones  prapdictse.  Probalis  enim  au- 
thenlicitate  et  integritate  testimonii,  constat  narratio- 
oem  facti  quo&d  substantiam .  oriri  a  testibus  faeto 
coaevis.  Probata  insuper  veracitate  testium  facto  coae- 
vorum,  patei  veritas  testimonii  mediati,  ac  proinde 
veritas  e}us  objecti. 

N^tanela.  l^  Pro  testibus  habjemus  in  propositionibu^ 
praecedentibus,  non  solum  eos  qui  factum  positive  af- 
firmant ;  sed  etiam  eos  qui  tacent  de  facto  eoruni  prae- 
judiciis  et  cupiditalibus  opposito,  quod  cognoverunt  et 


—  36  — 

verilicarc  potnerunt.  His  enim  condiuonibus  posiiis,  \ . 
sHentium  aequivalet  testimonlo  positivo  ;  certo  enim 
reclam&ssent  testes  negativi,  si  falsam  habuissent  affir- 
mationem  (eslium  positivorum;  9.  conslat  de  convic- 
tione  testiuniy  ob  eamdcm  rationem ;  3.  constat  de 
legiiimitate  convictionis  ;  supponimus  enim  objectam 
testimonii  potuisse  k  tesiibus  negativis  verificari^  et 
objcctum  fuisse  attent^  observatum,  ciim  oppositum  sit 
prsejudiciis  etcnpiditatibus. 

9<^  Testimonium  mcdiatum  transmitti  potest  per 
traditionem  oralem,  per  historiam,  autper  monumenta 
medio  inscriptionum  aut  traditione  interpretata.  In 
qu&Irbet  hypothesi,  certitudo  pendet  ab  autltenticitate, 
integritate  et  veracitate  testimonii.  Ad  probandam  vero 
autbenticitatem  testimonii  perhistoriam  aut  monumen- 
tum  transmissiy  non  requiritur  ut  historia  et  taooU' 
menta  sint  in  se  facto  co^va,  suflicit  ut  mdilio  iraoS' 
niissa  per  ista  media  sit  authentica. 

3^  Quae  diximus  de  valore  testimoniiapplicaTidasunl 
tesiimonio  hislorico  et  docirinali.  —  Teslimonio  hisio- 
rico:hoc  evidens  esl. — -Tesiimonio  doctrinali, .  sivc 
immediato^  sive  mediato.  Immediato :  si  enim  auctor 
testimonii  immediati  sit  convictus  legitime  de  veritate 
quam  afllrmat,  certa  probatur  veritas  per  talera  affir- 
mationem.  Mediato:  nam,  si  constet  iesttmonium  ac- 
luale  esse  authehlicum,  integrum,  et  prfmum  testcm 
fuisse  de  veritate  quam  affirmat  legitime  convictum , 
eo  ipso  probalur  veritas  leslimonii  aetualis  ct  veritas 
doclrinee. 


—  37  — 

2  s.  vtrfian  veritate»  ^ftgefttAper  testtmoDliiiiiratloiilft  coiieetlir» 
sint  feciuidn  T 

.  Resp.  Yeriiates  suggest^  per  t^stitnonium  rationi^ 
ooilectivse  suntfecundae. 

Prob.  Fecundsesunt  yeritates  suggestae  a  ratione  in- 
dividu^,  2r  pari  veritates  suggest^  k  ratione  collectivli; 
esedem  sunt  enim  veritates  ab  utr^que  r^tione  snggestse. 

Excipiuntur  quidem  facta  interna^  quae  solummodd 
per  et>nseientiam  et  memoriam  possunt  innoteseerein*' 
diviciuo  qui  ea  experitur ;  et  facta  externa  loco  et  tem- 
pore  distantia,  qxxBS  per  testimonium  rationis  colIectiv8& 
solius  eognosoi  possunt  ab  individuo  qui  non  fuit  eorum 
testis  iramediatus.  Sed  nullius  est  momenti  ista  diffe* 
rentia  quoad  quaestionem  actuarem>  ut  evidens  est. 

COROLLARIA. 

CoROL.  h  Ex  supra  dietis  de  /{a^zon^/ sequiturpercep- 

iionem  verltatum  generalium,  seilicet,  legum  naturae  et 

fTiiKupiorum  absolutorum,  pendere  ab  educatione  so- 

ciaWel  uUimd  a  revelatione ;  certitudUiem  vero  objec- 

tivain  earuia  veritatum  in  meate  uaturaliter  produci 

primdpet  testimonium  rationi^  colleclivse  /  cui  sppntd 

61  neceifsario  adfaaBret  mens  humana;  secundd  per 

testimomum  rationis  individuoe,  quae  per^ediicationem 

iUuminiata^  auctoritate  sibi  propria  generat  in  ihente 

certitudinem  a  certitudine  testimonii  rationi»  colleclhce 

dUtinctam. 

CoROL.  II.  Scquilur  etiam  refulatio  philosophorum » 
—  qui  negant  omnera  certitudinem,  —  qui  negant  va- 
lorem  rationis  individuse ,  admittendo  solum  valorcm 

3 


—  58  — 

ralionis  eonecUvtey — qui  negaot  valoreoi  raUonia  coUec- 
(ivee,  admittendo  solum  valorem  rationti  individase. 

/.  RefUlatio  earum  qui  negani  wnnem  eertiiudinem. 

Sic  argumentantur :  Gertitudo  probari  non  poleat, 
proindd  rejicienda  est.  (Itii  Sceptici,) 

Porro  faba  raUo.  Equidem  cerutudo  non  poteal  pro- 
bari  direct^  absque  suppositione  quaasUonis.  Sed  ind^ 
non  aequitur  eam  esse  rqiciendam.  ScepUcismus  enim 
universalis  impossibilis  est,  et  repugnat  naturse  huma- 
nae^  ratione  sul»  raUone  consectariorum  erga  indivi« 
dttum  el  societatem,  ut  suprk  probavimus. 

//.  RefijUalio  philosophorum  gui  neganl  vahrem  ra-. 
iionis  pariiculariSf  admiiienilo  sohm  valorem  raiionit 
•eoUeciiviB.  (lik  D.  de  Lamennais.) 

Saepdy  inquity  ratio  parUcularis  errat,  ergo  dubim 
suntomnes  illius  affirmaUones ,  ergo  certitudo  ex  to^- 
Umonio  rationis  coUectivse  tantummodd  oriri  p&test    . 

Porro  falsa  hsec  argumentaUo.  Equideai  nrtio  indi- 
vidua  ssepd  errat.  Sed  indi  sequitur  Aantum  eam  non 
esse  infallibilem ;  non  sequitur  ver&  ipsius  affirmatio- 
nes  dubias  esse»  si  coexistantoondiUones  supri  expositse. 
AUoquin  dubium  evaderet  tesUmonitim  raUoniscoIIec^ 
Uvap,  cum  ejus  valor  pendeat  pro  individuo  4  valore  ra- 
tionis  indivtduse,   ut  suprli  ostendimus;  proinddque 
ratio  induceretur  in  dubium  universale  de  veritatibus 
ijiituralibus. — Aliund^,  si  rejiciendus  sit  valor  rationis 
indivtduae  quia  non  est  infatlibilis;  k  pari  rejiciendus 
st  valor  raUonis  coUectivae  ,  saepd  enim  erravit,  v.  g. 
admisit  idololatriam,  admisit  immobilitatem  solis,  etc. 

///.  Refklalio  philosophorum  qui  negant  valorem  ra- 
.iioniscollectivoe,  admittendo  valoremrationisindividua^. 


—  39  _ 

Omnes  bujus  categoris&  phtlosbpHi  negaht  valorem 
rationis  coUectivae^  Quidam  insupcr  negant  valorem 
qoaramdam  facuhatum  individualiiim. 

Porro  l^^omnes  errant,  rejieiendo  valorem  rationis 
collectivse. — 2®  Insuper  in  atium  errofem  inciduntqui 
rejiciunt  valorem  quarumdam  faeultatum. 

I.  Omoes  errant  rejiciendo  valorem  ratiotiis  eoUectivas'. 

Sicratioeinantur:  Ratio  collecti^^a  sspi  errat ,  ergo 
ipsiufl  testimonium  est  dubium ,  proind^  certitodo  ex 
solA  ratione  iildiVidQl  oriri  potest.  Ha^  est  summa  ar- 
gamentationisquA  nititur  dubium  metfaodicum  CorfeWty 
quod  dubium  Ifidividaalislee  omnes  rebtis  pfailosophi- 
eis  serio  poste^  applicaverunt. 

Porro  falsumargumentum.  Erratequidemaliquand6 

ratio  collectiva;  unumautem  ind^  concludendnm/sci- 

licet,  rationem  collectivam  non  esse  infallibilem.  Minim6 

vcr6  seqaitur  qus  testimonium  esse  dubium  ciim  coe- 

listant  omnes  conditiones  supra  ennmeratae.  Si  enim 

d^V\um  ftit  testtmoniom  rationis  collectiv»,  ii  fortiori 

tes\iiii«mum  ralionis  individuee ;  admittendus  prbindi 

seepttcismus  untversalis  de  veritatibus  naturalibus, 

quod  impossibile  est  et  repugnahsnatarse. 

II,  Insuper  in  alium  errorem  incidunt  qui  rejiciunt 
vaforem  quarumdam  facultatum  individuaSum. 

Sub  istA  classe  quatuor  prsecipua  systemata  sant 
examinaBda. 

Sffstema  Kant  el  Ficht. — Kant  et  Fieht  negant  valo-^ 
rem  omniumfacultatum,  except4conscienti6  et  ratione 
praetic&«  Perralionem  practfeam  intelligunt  rationem 
absolutam,  quatenus  testatur  de  veritatibns  moralibus 
necessariis. 


—  40  — 

Sic  argumentaQtur  :  Gertitude  supponit  cognitioQem 
immediatam  objecli  per  subjectum  ,  proinde  ideHtifi- 
cationem  subjecti  cum  objecto.  Porro  conscieniaa  sola 
cognoscit  immedtat^  objectum  suum,  sola  proinde  inter 
facultatesspeculativasaffirmarepotest  realitatem  objecti 
sui  cum  plen4  certitudine, — Niliilominus  ratio  practica 
probat  realitatem  libertatis ,  allerius  yits,  existentiae 
Dei.  Praescribit  enim  officia  necessaria  immediat^  co- 
gniUi.  Atqui  offieia  supponunt  libertntem;  adimpletio 
officiorum  supponit  vitam  cBternamjCiimisUk  adimple- 
tio  non  possit  esse  perfecta  iu  vit4  prsesenti,  cum  aKun- 
d^  mereatur  remunerationem  quae  non  obtiaetur  ia 
vitA  prsesenti ;  vita  aeterna  suppooit  Deum  remunera' 
torem^  cum  homo  non  possit,  necii  se,  nec  a  creaturik 
remunerationem  sufficientem  accipere. 

Porro  rejiciendum  est  systema  Kant.  Siquidem  fd- 
sum  est  principium  quo  nititur;  absurda  sunt  ejus 
consectaria ;  illogjcum  est. 

l®  Falsum  esi  principiumj  scilicet^  ccrtitudincm  sup- 
ponere  cognitionem  immediatam.  Hotno  enim  invinci- 
biliter  et  absque   errandi  formidine    afiirmat   multa 
quse  non  cognoscit  immediatd»  v.  g.  facta  loco.et  tem- 
pore  distantia« 

2®  Falsa  sunt  consectaria :  JVam ,  si  valeat  opinio 
Kantiana ,  rejiciens  valorem  perceptionis  sensuum , 
rationis  inductivse  et  absolutae ;  ergo  speculative  dubi- 
tandum  est  —  de  existentij  mundi  corporum ;  siqui- 
dem,  negato  valore  rationis  colieetiyae ,  certitudo  de 
existentili  corporum  ex  testimonio  perceptionis  sensuum 
solo  certe  cognosci  potest;  —  de  legibus  naturse,  quae 
ratione  inductiv^  cognoscuntur;—  de  viribus  quibus 


—  41  — 

moventur  eorpora  ;  de  mundt)  ^piriiuum  j  dfe  ipsintet 
existenti^  Dei ;  de  relationibu»  enlium ;  irad  apimaau- 
bitare  debet  de  subslanlialitate  suk;  cum  hcec  oinnia 
soWrationc  absoluii  atlingi  possint.  Proind^  universa- 
litas  rerum  reduciiur  ad  imagines,  ideas,  et  earum 
relationes  existeutes  in  eonscieiiliAnon  substantiaK; 

H»c  omnia  faletur  Kant,  Addit  Ficht  mundum  idca- 
lem  suprft  delineatum  ex  ipslimet  conscientii  spont^ 
exurgere.  Undc  systeflHi  Kant  et  Fiditmerit6  appel- 
laiuv  Pa7Uhe%$mus-ego%8(a.  Porro  nemo  non  videl 
quantiim  haec  otmh  sint  absurda  et  nalurae  r^pugnan* 
tia. 

3<^  niogieum  est:  Realitatem  negatam  sub  respectu 
speeuktivo  reaediCcare  conBntur  per  rationem  prac- 
tican»,  sed  illogic^.  Idem  enim  est  valor  rationis  specu- 
lativae  ct  practicae,  ciimpriucipia  utriusque  sint  aequa- 
liter  generalia,  necessiria,  el necessitantia  ad  affirman- 
dum  realitatem  objeeti  sui.  Proinde  valor  rationis 
pmiicae  non  pbtest  admittj,  rejdcti)  valofe  rationis 
speculaiiv». 

Systeim  ScheHing  el  Hegel.  —  Admittunt  conditio- 
nem  ceriitudinis  a  Kant  positam,  scilicet,  identificatio- 
nem  stib/ecticumobjecto,  admittunt  insuper  possiWli- 
tatem  certittidinis  objectivde.  Objeetum  cognoscibiie 
appeflatur  natura  k  SclrelKng  ,  idea  ab  Hegel; 
identiScatur  proinde  subjectum ,  seu  mens  humana, 
cum  rraturA,  vel  cuifn  idei.  Cura  autem  naturaet  idea 
compfehendarit  umversalitatera  reruilfi ,  tinicum  end 
uuiversalc  eXistit.  —  Ens  ilhid  unicum  progrediendo 
evolvitur.  Concipitur  eriim  primd  quHfei  germen,  ex 
^uo  omnta"  swccessive  emerg«*re  debent.  In  'priocfpio 


—  41  — 

pfodueUsuccessivi  varta  natuneregoa,  io  quibu»  d\^ 
iHigui  po;i6uni  objeeium^  id  est,  res  materialiter  consi-        j 
derata ,  et  iubjecium ,  seu  idea«  aut  lex  juxUi  quaoi        { 
formatur  et  coordinaiur.  —  Objectum  in  natur^  pr«*        | 
valet ;  idea  quidem  existit»  aed.non  est  reflexa*  Deind^»        l 
per  progreasiones  succeasiv^  perfectiorea  germen  at-        | 
surgit  ad  produclionem  intelligctttise  humanse ,  in  qua 
aubjectum  preevalet;  in  bomine  eoim  idcafit  reflexa. 
iQtelUgentia  humana  ipsa  per  legem  progressfts  eonti- 
nui  regitur,  et  indefinit^  perficitur«  Sic  ens  unicum » 
seu  DeuS)  indesinenter  prosequitur  perfeetionem  pun« 
qu^m  obtinendam.  — Und^  systema  Scheiling  et  H^el 
appeliari  potest  Panthei$mu$'Obje€tivui'-progre9sivus. 

Porro  liujus  systematis  ruioosa  sunt  fundaaienta) 
absurda  consectaria. 

1*  Ruinosa  sunt  fundameota :  Systema  enim  nJiifur 
bocprincipio  jam  refutato : «  Nulla  certitudoessepocest 
absque  identiflcatione  subjecti  cum  objecto.  • 

i"*  Absurda  eonsectaria:  Si  enim,  ut  vuU  sysUixia, 
omnia  entia  ex  substantili  unius  enlis  emergant  pro* 
gr^ssiv^;  —  Ergo  1.  objeetiv^  fabae  sunt  dtstlnctiones, 
differentiae  et  oppositiones  inter  entia ;  —  Eigo  3.  ne- 
ganda  est  individualitas  et  libertas  bomiuis  ^  cum  cjus 
suli^tantia  et  acUio  jam  non  sit  substanlia  et  actto  indi- 
viduai  bene  ver6  substantia  et  actia  entis  universalis; 
— Ergo  3.  negandum  est  discrimen  inler  bonum  et 
malupa,  omnes  enim  actionesab  ente  uqiversali  proce- 
dont,  et  proindd  suot  bonae;  -^  Ergo  4.  neganda  est 
moralilas  aetionum  humanarum,  moralitas  enim  sup- 
ponit  libertatem  ct  discrimen  inler  lionum  et  malum ; 
—  Ergo.5.  rejicienda  est  altera  vita;  destructft  enim 


—  45  -. 

pmseati  bomints  formd,  hOfninis  substaniin  in  ens 
universale  absQrbetur ;  —  Ergo  6.  em  unieuaif  seu 
Peus^  est  ens  coecunoh  et  impersonale  usqueduin  peir 

evidutionem  iid  produetionein  humanitafts  perveaerit; 

eosneeessaridimperfectumy  cum  perpetu^  tendat  ad 

peffe<|tionem   nunqulim   obtinendiim.  —  Pofra  neme 

B«ii  videt  quantwn  haee  eonsectatia  coutrHdicaQl  ra- 

uoiii  imKyidoaet^  c^IectrvsB« 

Nota.  Systemata  sequenCia  admittunt  possibiKlatem 

cognkioius  obj^ctim  absque  ideotificattbite  subjeett 

cum  ob|ecto« 
SystemaBerkky  ei  e&rtm  qui^  negato  mtore  ra^io- 

nis  coUectivWf  simul  rejieiunt  valorem  perc^tibnis 

sensuumf  ae  proindi  eorporum. 
Sic  argumentatur  Berkley :  Existentia  corporum  non 

pdiest  probari  pei'  principia  rationis ;  ergo  ^ubia  est. 

Porro  fatea  bsee  arganoentatio,  etrepugnans  conclu*^ 
slo»  —  Falsa  argumehtatio:  Equidem  existentia  corpo- 
tMin  lion  potest  probari  per  principia  rationis,  utsuprk 
vidtmtts.  Sed  inde  non  sequilur  eam  esse  rejiciendam^ 
Affirmatur  enim  existentia  eorporum  per  perceptionem 
sensuum,  cujus  testimonium  invincibililer  iimentehur 

fflanfi  admiititur. — Repugnat  conclusio:  Ut  evfdensest*. 
Sjfstema  eorum  qui^  negato  valore  rationis  eolleetiimt 

simul  rejidunt  mtoremrationis  induetivce  et  absolutce^^ 
HAc  rationenituntur,  scilicel :  Prineipk  rattonis  nibill 

dliud  suBt  qulim  judicia  generalia  ex  observatione  per 

tbsiraetionem  deducta,  proihdd  nullum  valorem  ob-* 

jeetivum  habent  (Itlt  Sensualistfie  et  MaterialistiB.) 
Porro  hujus  syslematis  Msa  sutit  prinoipia  et  oorol- 

larta. 


• 


—  44  — 

'  i<>  FaUa  sunt  pHncipia :  SiqiHdem  observatio  est 
condilio  sine  quA  principia  non  cognoscerentnr.  Sed  k 
f actis  observatis  non  dedacuntar»  nee  deduci  possunt. 
Facta  enim  observata  sunt  pauca  numer^  et  eontiB- 
gentia  ;  princfpia  autem  rationis  inductivae  suDt  gene- 
ralia,  principia  rationis  absolutaei  sutA  insoper  neces- 
saria.  Proindd  principia  rationis  inductivse  et  absolutee 
non  deducuntur  ex  observatione  per  ratiociaium ; 
oriuntur  ergo  ex  ipsius  testimonio  rationis.  Ratio  aotem 
afiirmat  eoram  objectivitatem,  eui  invincibiliter  adhae- 
ret  mens  humana.  Admittendus  ergo  liorum  princi- 
prorum  valor  objeetivus,  aut  deomnibos  dubitandiim. 

^o  Falsa  sont  consectaria :  Vel  adversarii  rejieiumy 
vel  admittunt  valorem  objectivum  perceptionis  sen- 
suum. 

Si  rejiciant  hune  valorem :  Gonducantur  ad  Egok- 
mum.  Si  qua  enim  extra  mentem  existeret  realiiBs,  vel 
corpora,  vel  spiritus.  Atqui, —  Non  corpora  :  cum  ad- 
versarii  negent  valorem  objectivum  perceptionis  scb- 
suum,  per  quam  solam  realitas  eorponim  cognosci 
potest. — Non  spiritus :  Res  enim  spirituales  solommodo 
possunt  probari  per  rationem  absolutam,  cujus  adver- 
sarii  rejiciunt  valorem.  Proind^  universalitas  rerumre- 
ducitur  ad  ideas  mentis ;  im6  substantialitas  mentis 
dubia  est,  si  principia  absoluta  non  sint  objectivS  certa, 
utsupr^  diximus  (Itk  Hume.) 

Porro  jam  vidimus  quantum  Egof smus  repugnct  na- 
turee  humanae. 

Si  admittant  valorem  objectivum  pereeplionis  sen- 
suum:  Indueuntur  ad  JHaterialismum ;  cum  res  spiri- 
tuales  per  principia  absolula  sola  probari  possint*  Porr6 


—  45  — 

fdx  MaterialismD  sequitur  1<»  negalio  omnis  substamt» 
spifitualisy  specialiter  Dei,  proinde  religionjs  ; — Sequi- 
tur  2<>negatio  libertatis;  nam,  si  anima  sit  eorporea, 
movetur  modo  corporum,  id  cst  fataliter ; —  Sequitur 
So  negatio  alterius  vitae ;  nami  si  anima  sit  corporea, 
per  mortem  dissolvitur ;  —  Sequitur  i^  negatio  mora- 
Jitatifl.  Moralitas  enim  supponit  libertatdkn.  Aliund^  kh 
aystemate   Haterialislarum    nihil  prseter  corpora  est': 
reale.  Principia  moralia  sunt  ergo  merae  abstractiones- 
Quilara  vim  habentes  ad  eoercendas  concupiseentias. 
Taodem»  si.anima  sit  materialis,  si  nulla  sit  altera  vita^ 
ejus  officium  unicum  est  utin  cupiditatibus  se  effundat; 
— Sequitur  H^  negatio  juris ;  negat4  enim  obligatlone» 
eo  ipso  jus  negatur,  cum  haec  duosint  correlativa;  — 
Sequitur  6^  homines  in  statu  belli  perpetud  constiluile- 
gitim^.  Si  enim  nullasintjura^  nullae  obligationes^  bo- 
miaes  passipnibus  indulgere  possunt  et  debent,  omnia 
ftibi  jucunda  et  utilia  legitim^ambire  possunt».  ind^  op- 
^^Uones  et  bella;— Sequitur  ?<>  despotisnium  necesjsa- 
rium  esfte  et  legiiimum.  Giim  enim  bellum  sit  generis 
bumani  destrueiivum»  necessaria  est  vis  ad  finem  bello 
imponffldum;  porro  vis  ista  nullum Jus  habens,  nuliit 
subjecta  obligationibus,  conslituitdespotismum  absolu* 
tissiffium. 


^M 


QUiESTIO  SECUNDA. 

i  TBtJM  KATio  (giv0  tn^ividm,  sive  coUectiva)  habeat  FUNcnoNift 

JN  THEOLOGU  ,    ET  QUASNAM  HABSAT? 

De  quaestione  praesenti,  quaedam  sunt  cerfa,  quae- 
dam  conlroversa. 

Gerta. 

l^  dertum  est,  et  ab  omnibus  admissum  rationcfAEr 
collectivam  generis  humani  testari  de  existentid  relf'* 
gionis.  —  Item  certum  est  rationem  individuam  posse 
cert6  cognoscere  hoc  testimonium  per  sensuura  per^ 
ceptionem  et  rationem  inductivam  ;  posse  eognitionem 
religionis  sibi  identificare  per  conscientiam,  conservdre 
per  memoriam.  Ex  un^  enim  partCi  perceptio  sensuum' 
ratio  inductiva,  conscientia   et  memoria  faabent  valo- 
rem  objectivum ;  ex  alterA  parte,  facuttates  prsedictas 
applicari  possuntveritatibus  iheologicis,  sicat  et  aliis 
veritatibus,  ul  evidens  est. 

2»  Cerlum  est  bas  functiones  rationis  essc  necessa- 
rias  scientiae  theologicse.  Alioquin  individuo  cert6  cons- 
tare  non  posset  de  veritatibus  theologicis ,  ut  suprk 
exposuimus,  probando  certitudinem  testimonii  ralionis 
colleclivse  pendere  k  valore  objectlvo  facultatum  indi- 
vidualium. 

COWTROVERSA. 

Cpntrovertitur  autem  !<>  utrum  ratio  invcnerit,  aut 
possit  invenire  objectum  theologise  ,  id  est,  veritates 
religiosas,  seu  dogmata  et  veritates  morales;  2«  utrum 
in  hypothesi  negalivA,  possit  probare  verilates  religio- 
sas  revelatas  per  principia  sibi  propria,  et  quasnam 
vcritates. 


M 


—  47  — 

{  1.  vtr&ai  ratto  lttdlvM«a  et  coUectlvn  verltatc»  relltlota» 
lovenerlty  aat  ppsslt  Invenlre  r 

Affirmant  Deistae.  Adnoittunt  enim  reUgionem  pri^ 
mitivam  bunuinitati  fiiisse  naturalem,  seu  ex^  facuttati- 
btis  humanis  sponte  natam,  hominemque  individuum 
posse  ad  cognitionem  religionis  naturalis  pervenireper 
fa4;ultales  indivtduales»  seposil6  educatione  soeiati  et 
reveiatione  primitiva. 

Caitiolici  autem  omnes  rejiciunt  Deistarum  opinio- 
nein  de  religionc  naturalt. 

Quoad  eiislcntiam  hujus  religionis,  omnes  eam  ne- 
gant ;  affimMmt  enim  religionem  primitivam  ex  Tcvela- 
tioncfuisseortam. 

Quaad  possibilitatem  religionis  naturalis  ,  inter  se 

dissentiunt.  — MuUi  affirmant  iliius  possibilitatem,  iu 

eo  sensu  qu^d  homo,  vi  faeukatum  suarum  ei  sepo- 

siWl  revelatione  per  educationem  socialem  transmissA, 

poasuad  cdgnitioncm  religionis   naturdlis  assurgere. 

—  Alii,  quorum  bpinio  nobis  videtUT  muh6  probabi- 

Iior,  negani  possibilitatem   religionis  naturalts;  asse- 

rentes  cogn/tionem  religionis  etiam  naturahs  pendere 

pro  /ndividuoab  educatione  sociali,  el  pro  humanitate 

^  revelalione  divin^.  Quibus  positis, 

Resp.  Cognitio  veritatum  religiosarum  pendetneces- 
8ari6  pro  indiyiduo  ab  cducatione;  proinde  pro  individuo 
in  sta(u  actuali  non  polest  existere  religio  naturalis  in 
sensu  Deistarum.  Pependit  necessarioproto-parentibus 
a  revelaiione,  proinde  religio  primitiya  non  fuit  nec^ 
potuii  esse  naturalis  in  sensu  Deistarum. 
Pro6,p6rpaH.CagnilioYeritatunareIigiosaruropendet 


—  48  — 

necessarid  pro  individuo  ab  educatione:  Verilales  eDim 
reiigiosee,  seu  dogmata  et  veriistes  morales,  per  iaiagi- 
nes  percipi  non  possunt ;  ergo,  ex  ante^  dictis,  earum 
perceplio  pendet  k  verbo.  Fossessio  autem  verbi,  cum 
verbum  ab  individuo  inveniri  non  possit,  pendet  ab 
educatione  sociali ;  ergo  cognitio  veritatum  religiosa- 
rum  pendet  necessarid  ab  educatione.  Proind^  pro  in- 
dividuo  in  slatu  actuali  non  potest  existere  religio  na- 
luralis  in  sensu  Deistarum. 

Pependit  protorparentibiis  k  revelatione  :  Siquidem 
proto-parentes,  non  ab  aliis  hominibusy  sed  asolo  Deo 
immediatd  aut  mediatd  potuerunt  accipere  verbumt 
quod  est  conditio  necessaria  perceptionis  veritatujn  re» 
ligiosarum.  Ergo  religio  primitiva  non  fuit»  nec  potuit 
esse  naturalis  in  sensu  Deistarum.  Respatetex  antece- 
dentibuB* 

Confirm.  Infr&  videbimus  rationem  oon  poimsse 
conservare  veritatem  divinitus  revelataro,  k  forliori  non 
poiuit  eam  iovenire.  Insnper  probabitur  per  rationes 
ex  teslimoniis  et  factis  deductas  religiooom  primitivam 
fuisserevelalam. 

8  2.  vtrdni »  jioaone  veritatniii  rctfgiosaniiii  per  revclaUoMtBi  m- 
«cptnta^  raUo  ims^t  vcrltms  r«lt||ioMM  protoare  p«r  prtndpl* 
slbl  pi*opria;  et  «uasBMii  verltates.T 

Justa  quosdam,  veritales  religiosae  per  rationem  pro- 
bari  non  possunt;  3ed  earum  certitudo  nititur  solo  Dei 
testitnonio,  quod  perfidem  acceptalur. 

Juxta  JD.  de  Lamennais^  veritates  religiosse  possuni 
wprobari  lanlummodd  per  testimonium  gencris  humanr,^^ 

Juxla  ffermes  f  Yeritatcs  religiosfiB  possunt  probari 
tantumtnodo  per  rationera  individualem  practicam. 


-^  i»  - 

Contm  baec  systemta»  qtm  tu&rmtk  S.  Ponlifice 
improfoata  aut  GODdenmatay  Apologtatae  catholiei  affir» 
iDant^  saltem impiieite  per  seripta  :  i^  theologum  po^se 
per  principia  rationi  propria  probare  plnrea  veritates 
revelatas;  2^  tbeologum  posse;  et,  si  rem  habeat  cum 
adversariis  negaotibus  diyinitatem  Sertpturae  ei  Tradi-: 
tionisy  debere  probare  ScriptufamperFationemsoIam» 
Traditionem  per  rationemsimuIetSeripluram;  S^^^praB- 
dictis  probatjonibus  concurrere  rationem  individualeESi 
eum  omnibus  faeuUaiibas  suiSy  simulque  rationemxoU 
lectivam. 

Cum  illis  qud&stiani  propositae  reapoad^mus  per  pro* 
posiliones  sequenies : 

Propos»tioI.  Tkealogus  poiest  pfir  principi^  ralioni 

propria  probare  plures  verilaies  revelalas.  .     , 

Prob.  Veritates  primariae  auggestse  a  ratione  partieur 

lari  ei  eollectivd  sunt,  pasitis  quibusdam  cpnditionibus, 

objectiv^  certae,  ili  supra  vidimus.  Proind^  plures  ye- 

Tivue^  revelatae  possunt  probari  per  principta  ratioDi 

propria,  si  muitas  Yeritates  dogmatic^  ei  morales  sini 

affirmationes  primaris^  ratianis,  aut  conelusiones  ex  bis 

a/Sfmatiooibus  legitim^  deducias.  Atqui  res  ith  esU  Sie 

dogQi#de  extstenti^  Det  legitimededucitur  mediopria* 

cipiicausalitatiis,  positis  existenti&y  moiu  ^  dispositipoe 

maodi.  Idem  dieendum  de  ipuliis  Dei  aitributis  ^de 

subsiautialilate/spiritualitate,  libcrtate^  immorialitale 

^niaue.  Sic»  discrimen  inter  bouum  ^  malum,  quod  edi 

^'^fitatum  moralium  quasi  fundamentum,  immediaH^ 

^pparet  evidens  rationi.  Officia  bominis  erga  Deum 

dart  dedutiilitur  cx  naturA  Dei  et  hominis,  qualis  per  * 

^ationem  cognoscipotesi;  offieia  hominis  erga  seipsam 


—  iJO  — 

cl  alioi  clare  dedueuiitur  ex  boniinis  essenti^  per  ra- 
tionetn  notA;  etc.,  ete.  Insuper  multae  expreedietis  ve^ 
ritatibus  immediatd  et  certd  affirmantur  k  ratione  col- 
lectivd. 

Corol.  Ergo  eiislit  collectio  veritatum  dogmatioarum 
et  moralium,  quse  potest  appellari  ReUgio  ncUuraUs, 
ob  duplicem  ralionem ;  quia  in  naturi^  rerum  funda- 
tur;  quia  per  faeultates  naturales  probatur. 

Propositio  II.  Tkeologus  potest ;  el^  sirem  hctbeai 
ciim  adversariis  neganlibus  divinitatem  Scripiurm  et 
Traditionis,  debet  probare  Scripturam  per  rationem 
solam,  Traditionem  per  radonem  simul  ei  Seripiuram. 

Prob.  Potest :  Hoc  patebit  ex  infrii  dicendis  sub  ti- 
tulo  de  Revelalione.  Adbibebimusenim  sola  argumenta 
ex  ratione  deducta  ad  probQndam  divinitatem  Scriptu- 
rse ;  argumenta  ver6  ex  rationc  simul  et  Seripturi^  de- 
ducta  ad  probandam  divinitatem  Traditionig. 

Debet :  Res  ith  est;  si  1 .  preedictser  ventates  probari 
debeanl  adversariis  eas  rejicientibus  ;  si  2.  Scriptuva 
per  rationem,  Traditto  per  rationem  et  Scripturam  tan- 
tummodd  probari  possint.^lquiy 

1o  Divinitas  S<»*ipturae  et  Traditionis  probari  debent 
adversariis  qui  eas  rejieiunt :  Alioquin  erga  eo$  sup- 
primenda  est  theologia  supernaturalis.  Principia  enim 
theologise  ^upernaturalis  primarid  continentur  in  Scri- 
ptur4  el  Tradilione;  ergo,  si  dubia  sit  diviniUs  Scri- 
plur«B  cl  Traditibnis,  dubia  esl  origo  divina  principio- 
rtim  ex  bis  fontibus  dcduclorum;  ergo  supprimcnda 
est  erga  lales  adversarios  theologia  revelata. 

2«^  Divinilas  Scripturae  per  solam  rationem  probari 
potcst :  Nam  1 .  duplici  tantum  raedio  probari  potest, 


vel  per  rationera  vef  per  revdatlonem:  Probanda  est 
ergo  per  r^tionem,  si  nequeat  probari  per  revelalionem/ 
Aiqui,  nori  potest  probari  per  revelalionem  in  ScriplHr^ 
contentam,  alioquin  suppbnefetur  qua&stio;  noft  pei' 
revelatioriem  ki  Tradilione  eontentam ,  siqoidem  e^m 
Tradhionis  valor  probetur  Seripturlj  simul  el  ratione, 
in  hujusmddl  argumentatiorre  supponeretur  etiam  quce- 
9iio.  —  3.  Rei  controversae  probatio  deduci  potesttan- 
lummod6  ek  prrneipiis  h  disputantifous  communiter 
admissis;  porro  inter  Deistaim  et  eum  qoiadmiitit  re- 
velalioneni,  communia  esse  possunt  sola  principia  ex 
ratione  dedutjta,  ' 

Divinitas  Tradilionis  scienlifio^  polest  probari  tan- 
turnmodfrper  raiionein  simul  et  Scripturaiii :  Si  aliud 
existerel  probationis  principrum ,  nriaxim^  auetOritns 
aivina  Ecclesiae ;  atqui  ho<j  dici  non  potest',  siqurdern 
aucloritas  divina  Ecclesi^  scientifie^  probatur  per  ra- 
tfonem,  Scriptdram  etTraditionem. 

Kcimus:  «  sirem  babeat  cum  adversariisSeripturag 
el  Tradiiioms  di^nitatem  negantibus.  »  Si  enim  theor 
logos  rera  habeat  com  hominc  qui  divinitaterri  Scrip- 
tar»  aut  Trarfitionis  adniittat,  potest  abstinere  a  pro- 
batione  harum  veritatum.  —  Si  adversarius,  admissA 
^iviftitate  Scriplurae,  rejiciat  Traditionenfi,  probacrda 
estdivinitas  Traditionis  ratione  et  Scriptur^.  Probatil 
autem  Scriptur4  et  Traditione^  probetur  divirritas  et 
^uctoritas  Ecclesise,  et  ex  valore  Iiorum  fontium  theo-^ 
^iaiii  supernaturalem  dedaeat. 

Nola.  Ind^minime  concludcndum  fldem  niti  ratioue. 

Hiccnim  non  agiturdefide,  seddescienliSTheoIogitA. 

PRot^iTio-  III.  Prcedictis  probationibus  concurruni 


—  M  — 

talio  individua  eum  suis  facuUaiibuSy  simul  ei  rati» 
eoUecHva. 

!•  CoQcurril  Contcientia :  Mens  enim  argumentari 
non  potesty  nisi  eert6  cognoscat  principia  ex  quibu^ 
eonclttsiones  dedticit;  porro  ista  principia  per  solam 
eoDseientiftnr  nienti  eert6  inootescere  possunt.  —  In 
multis  qusestionibus  particularibus  mens  supponit  fac- 
ta  interna,  qu»  conscientift  sol4  cognosei  possunt.  Sic, 
eoncludttur  mentis  substantialitas  ex  factis  internis  eert& 
cognitis;  eonduditur  ejus  spiritualitas  ex  aimpliciiate 
eperattonum  suarum^  qu«  per  solam  conscientiam  cons- 
tare  potest;  coneluditur  ejus  iibertas  ex  testimonio 
sensilks  intimi,  seu  conscienti».  Etc. 

30  Gon^urrit  Memoria  :  Argumentatio  supponit  me- 
moriam.  Mens  enim  legitimd  concjudere  non  potest, 
nisi  simul  percipiat  antecedentia  et  consequeosproba- 
UoniSy  simulque  relationes  quibus  propostiiones  inter 
se  aonnecluntur;  quod  supponit  memoriani.  ArgumeQtar 
specialia  ss^d  nituntur  factts  aut  veritatibus  anUk  ae- 
quisitis  et  per  memoriam  ad  mentem  revocatis.  Etc. 

30  Concurrit  Perceptio  «ensuum :  Omnia  enim  facta 
et  verltates  per  testimonium  rationis  coliecttvse  cogoita 
supponunt  perceptionem  sensuum »  per  quam  aolam 
aaquiri  potestcogoitio  testimonii.— Certitudo  factorum 
quibus  nititur  revelationis  certitudo ,  v.  g.  niiracuraj 
aupponunt  eertitudinem  valoris  perceptionis  sensuum. 
tastium  quijprimi  affirm&r^nt  facta,  et  eorum  qui  narra- 
tionem  primam  h  generatione  ad  generationes  scquen- 
tes  transmiserunt.  Etc. 

4®  Concurrit  Ratio  inductiva :  Probatio   existenti» 
Pei  per  mundi  dispositionem  supponiteognitionem  le- 


--  53  — 

gtim  naturse,  quse  per  inducttonem  solain  eognosci  po« 
lest.  —  Ad  probandam  veritatem  rcvelalionis  per  mira- 
cula,  probandum  est  factum  in  probationem  adduetum 
esse  miraculosum,  derogare  legibuB  naturse;  quod 
supponit  cognitiortem  harum  legum,qu8e  per  rationem 
inducttvam  solam  acquiritur.  Etc. 

So  Concurrit  Ratio  absoluta :  Est  enim  necessaria  io 
theologift  naturali ,  ad  probandam  existentiam  entium 
et  relationum  quae  observatione  immediaUk  apprehendi 
non  possunt.  Item  inlheologili  supematurati ,  ad  evol- 
vendas  veritatesrevelatas.  Etc. 

a^  Concurrit  Ratio  coU^ctiva :  Siquidem  per  ejus 
testimonium  multse  prbbantur  veritates  dogmatrcse  et 
morales ;  probantur  facta  q^uibus  nttitttr  probatio  revela- 
lionis,  Etc. 

Undd  facili^  dedueitur  ulilitad,  imdet  nedessitas  ra- 

lionis  individualis  et  eollectivae  ad  expdsitionem  sciea- 

Uficam  Retigionis,  t^m  naturalis,  tum  revelatee  ;  et  mo- 

ti^ra  propter  quod  de  Ratione  primo  loco  dixima». 

COROLLARU. 

Ex  proposiiionibus  siipp^  expositis  sequitur  refutatio 
eorum, — qoi  negant  Veritates  religio86s  posse  probari 
perralionem;  —  qui  affirmant  istas  veritates  probarr 
posse  per  solumgenerishumani  lesiimonium  ; — quiaf- 
firrnantillasprobaripossc  perrationempracttcam  solam. 
•  Horum  systemalum  falsitas  jam  sufiicienter  apparet  ex 
anieii  diclis.  Possonl  insuper  refutari  per  rationes  uni- 
cuique  speciales. 

'.  SifHema  eorum  qui  neganl  'i^eriiates  retigiosas 
V^s^e  prob^i  perr^tionem. 


—  54  — 

Triplici  ratlooe  niiuatttr,  scilicet:  i^  AuetoriUft  ra- 
(ioois  insufficiens  esi  ad  creandam  eeriijludinecD.  i^  Ve- 
riiates  religiosae  suni  objecium  fidei ;  porro  ildes  nili- 
tiir  auctoritate  divi&A ,  nou  ver6  bumani.  S^  Si  ratio 
possei  diviniiatem  Seriptursa  ei  Tradiiionis  prabare , 
initium  fidei  essei  k  ratione,  non  ver6  k  grati^^  quod 
Semi-pelagianum  est. 

Porro  falsa  suni  hujus  syatematis  priaeipia  et  eoosec- 
lari»,. 

l^Falsaaantpriocipia  :  1*^:  Supri  eaimprobavimus 
teslimonium  rationis  individuae  et  collectivse   habere 
aucioritatem  sufficientem  ad  creandam  eertiiudiom  in 
mente.  — 3^"^:  Equidem  veritaies  religios^e,  quaieniis 
suni  objecium  fidei »  aucioritate  divin4  admiiiuiitur; 
quateni!ks  autem  suni  objectum  scientise  ibeologicseji 
possuAt  probari  raiione^  ut  suprii  indicavimus.  — 5^: 
Ex  eo  qudd  per  raiionem  probeiur  diviniias  Scripturie 
et  TcfldiiioniSy  non  sequilur  iniiium  fidei  esse  k  raiioae. 
Siquidem  probatio  veritatum  isiarum  est  prsBambv&um 
fidei  erga  eos  qui  fidem  non  habenty  non  ver6  initium 
fidei ;  adheesio  enim  veritatibus  revelatis ,  nixa  argu- 
mentis  ex  ratione  deductis  fion  est  fides  divina,   sed 
potius  adh«3sio  seientifiea.  Fides  incipii  existere  ciim 
mena,  auxiliogratiae  adjuia^  adhserei  veritaiibus  revela- 
tis  ei  per  Ecclesiam  propositis,  propier  tesiimonium 
divinum  infinite  verax. 

2«  Falsa  sum  consectaria :  Nam,  si  veraa  siut  ass^T- 
tiones  adversariorum;^Ergo  1.  nulk  exrstit  certitudo'' 
absque  fide,  cum  raiio  non  babeat  auctoriiatem  suflB- 
^niem  ad  produceHdam  certitudincm;  ergonulla  exis- 
tit  certitudo  in  infidelibus,  incredulis  et  hweticis.  •— 


—  »8  >-. 

Er^o  2.  reli^lp  veira  ii  religiohe  fa]s&  <}istingiii.  nequit^ 
Si  eoim  disiin|;ui  po&set,  vel  ratione,  vel  seosu  {lesen- 
timeni).  Non  ratione :  (Xtm  eius^testinionittm  slt  (}itbium. 
Non  sensiL :  Sensds  enim  varius  est  in  diversis  homini* 
bus ;  varius  in  eodem  homine,  pro  dtversitate  cireum* 
stantiarum ;  varius  eliam  qup&d  iAteositatem ;  noii  est 
eiigo  eriterium  unum>  £rmum ;  proinde  in^qffieiens  esi 
ad  distmetionem  religionis  faJsae^ver^.  Si  autem  uul^ 
lumsit  medium  certe  distinguendi  religionem  verann^ 
fals&,  omnes  admittends^^  vel  omaes  rejiciendse  sunt , 
nulla  estenimratio  unamabis  prjBeferendi>  —  Erga  3. 
iouiilis  est  omnis  dissertatio  tbeologiea  deveritate  reli-' 
gioni3  Ghristianse;  inutilis  est  omnis  cpotroversia  cum 
infidelibuset  incredulis.  —  Porrp,  nemo  non  videt 
quantum  haec  omnia  sint  falsa^  pr^i  EocIesieB  et  theo- 
logarum  sent^iuise  opposita. 

//.  Skfstema  D.  de  Lamennaie. 

Sic  argumentatur  D.  de  Lamennais :  Ratio  universa- 
lis  9o\a  est  infaltibiiia  >  sola  proind^  potest  existentiaoi 
religiomft  probare^  religionem  veram  distinguere. 

Porro  htt]us  systematis  principium  est  falsum^  cilii- 
$ee(ada  suat  etiam  falsa ,  imd  contradietoria  qptniom 
ipsius  D.  de  Lamennais. 

i^  Priocipium  falsum  :  SupFk  enim  ostendimus  eer- 
titudinem  teslimonil  rationis  collettivae  pendere  pro 
individuo  k  certiludine  facultalum  iodividoaUum ; 
proinde»  negato  valore  rationif  individuae,  rejioiendum 
Stk  valorem  testimonri  rationis  coUectivse.  Ergt  fals6 
asseritur  ratiooem  coUectiyam  splam  certitudiaem  cre- 
are. 

2'^  Consectaria  falsa :  Si  enim  admiilatur  principium; 


—  »6  — 

-^Ergo  1.  dubia  est  refigra  Gachorica  ,  im6  reKgio 
Gbrisliana,  cum  religtoni  Gatliolicfls  et  Glirisltaase  eoa- 
tradicant  homines  prep^  innumeri ;  —  Ergo  2.  reji- 
ciendse  soot  omnes  veritates  religiosee,  prseter  extslen- 
liam  Dei,  providentiam  divinam ,  dtstioctionem  inter 
bonum  et  malum ,  vitam  aeternam.  Haec  fatetur  nunc 
D.  de  Lamennais ;  et  istse  conclusiones  ravera  sequun- 
lur  ex  tpsius  principio  »  cum  veriiates  prsedietae  solae 
a<lmiltantur  ab  omnibus  hominibus.  —  Im6  rejieiendse 
sunt  notiones  positivffi  de  veritaUbus  prsecedentibus; 
cum  de  attribuiis  diviniSf  de  modo  agendi  provtdenliSy 
de  bono  et  malo  in  speeie,  de  naturi  alterius  vitse  dis- 
sentianthomines.  Religioproinddad  ideas  vacuas  rediioi- 
tur.  Porroyhaec  omnia  essefaisa  ex  dicendis  constabit. 

5^  Gonsectaria  eoiMradictoria  opinioni  ipstus  D«  de 
Lamennais.  Principia  enim  systematis .  sui  posuil  eo 
tempore  quo  se  GathoKeum  profitebatur. 

///.  Sytiema  Hertnei. 

Haac  affirmat  Hermes:  Ad   cortsliluendam  tolide* 
scientiam  theologicam,  theologus  debel  prim6  de  om- 
nilms,  etiamde  faetiskconseientiliaffirmatis,  dubitare, 
ut  possit  doetrinam  theologicam  ope  rationis  resedi' 
ficare. 

Ratio  autem  duplex  est,  specukuim  scilicet»  et;»ra^- 
tica.  Speculativa  versatur  circa  veritates  speculativas^ 
seu  ad  praximj;ion  deducendas;  practiea  ver6  circa  ve- 
ritates  practicas,  seuhominum  offieia. 

Bati^  speculativa  nullas  potest  menti  prs&bere  verna- 
tes  objectiv^  certas.Siquidem  judicium  non  potestesse 
objecliv6  certum,  nisi  cerla  sil  ipsius  conformitas  cum 
objecto;  ut  aulem  cerla  sil  menti  haec  conformitas,  re- 


—  57  ~ 

quiritui;  i .  ut  objecium  cognitionis  immedifil^  infltial 

in  fnenlem,  alvQquifi  dobia  casel  objecli  existenlra;  2* 

ul  repraesentatio  objecli  per  mentem  nonadulteretur , 

secus  dubta  esset  conformitas  judrcii  cum  objecto;  3* 

ut  inens  possil  certo  cognoscere  hanc  confofraitatejn 

judicii  cumobjeclo;  alioquin  judicia  possent  quidcm 

esse  vera,  sed  noi>  fopent  certa,  ciim  menti  certo  non 

eonsiarel  de  veritate.  Atqui  1 ;  mens  non  cognoscit  im<» 

mediale  objecta ;  apprehendit.  enim  res  corporj&as  per 

imagines ,  res  spijrituales  per  idea^.  2.  Duhium  esl 

uirum  repraesentdtio  objecli  per  subjectum,  seu  men- 

tem,  adulter^tur.  3.  Mens.nonpotesit  eert^  cognoseere 

conforaiitalem  objecti  cum   subjecto  ^ .  quamyi^  hBec 

conforimtas  ^upponeretur  existens:  Siquidem   de  h^<5 

coufornirtate  posse^  tantum  constare  per  tesUmonium 

rationis  objeeium  cum  facultate  compavantis,  ad .  dete^ 

Sendum  utfum  ti^  duo.ooncordent,  n«e  ne.  Porro 

haec  comparatto  fieri  oon  poteat,  eum  i^tio  non  aitinv 

%«x  o^ectum ;  non  polest  fieri  certO,  cum  d)mparatio 

fieret  per  rationem,  cujus  \alor  est  dubiys,    Uo.de 

ratio  speciiativa  Jion  poiest  suggefere  YerLtaiesobjec- 

iiv6  certas;  proind^  ex  ejus  teslimouio  oritur  tantum 

fides  sabjectiva. 

Rstiie^  suggerit  modo  certo  et.obtlgalorio  honoinif 
officia ;  prbinde  ipsi  prsescribit  omnia  media  necessacia 
ftd  obs^rvandam  legem  impositam;  homo  proinde 
debet  admittere  res  externas  eti«n»que  facta  pra&terUa^ 
^ieorum  iBdes  necessaria  sit  ad  implenda  officia  pre&s-^ 
cripta.DubiuniautemmaTietutrumTeB  etfacla  exietDa, 
ad  observandam  legem  naiuralem  admissa,  siot  in  se  et 
objeciivi  certa. 


—  58  — 

Porro  rejiciendum  esl  hoc  sydtema.  Siquidem  e^t 
scepticumy  anti^catholieum ,  rationi  et  logicae  oppo- 
aitum. 

io  Est  scepticuih  :  Siquidem  ex  dubio  priiks  posito 
Htrmes  non  potest  assurgere  ad  eertitudinem  objecti- 
Tam.  Si  qua  enim  fbretcerlitodoobjectiva,  orirctur  vel 
k  ratione  speeulativll ,  vel  k  ratiooe  praciic^.  —  Nona 
ratione  8peculativ&:  Ex  ips^  enim  oritur  tantiim  fides 
tttfajectiv»}  quae,  juita  systema,  non  potest,  ad  veritatem 
objeciivam  conducere.  —  Non  it  ratione  practie4 :  Ex 
e^  enkn  oritur  quidem  admissio  veritaiis  objectivsB , 
non  aotem  certKudo  objectiva* 

3«  Est  anti^atholicum :  Nam  1.  juxta  systemay  qui- 
Irbet  homo>  etiam  GathoKcus,  xiebet,  antequim  proce- 
dat  ad  rededificationem  veritatum  religiosarum ,  pi4m6 
de  fais  omnibus  seri6  dubitare.  Porro  prs&dictura  du- 
bium  ex  parte  €hri«tifiniy  qui  per  Baptismum  fidem  in- 
fi£9am  aceepity  est  actus  apostaticus. — 2.  iuxtasystema, 
certiludo  dbjeetiva  factorum  ex  solk  ratione  pra<^ck  ori-- 
Uir.  PorrOy  ex  supr^  dictis  »  certitudo  practica  deter- 
minat  quidem  ad  admissionem  factorum,  non  verd  pf o- 
duciteorum  veram  certitudinem  iu  se;  ergo  dubiasunt 
objectiv^  omnia  facia.  Atqui  faaecassertio  est  anti^chris* 
ttana.  Ghrfstiaoismus  enim  continetur  in  revelationis 
&ct09  quod  innameris  aliis  factis  nititur,  scilicet  mira- 
eults.  Proindidubiaest  Ghristianismi  veritas  objectiva, 
cum  dubia  sint  objeciit^  faeta  quibus  nititur.  — 3.  Si 
fadorum  admtssio  sil  necessaria  tantum  ratione  adim- 
pietionis  officioruni  k  ralione  practic^impositoram,  fac- 
ta  iu  ScriptUFis  narrata  rejici  possunt  abiis  qui  aliunde 
habent  motiva  suffieieniia  ad  observationem  legum 


—  59  — 

prsedifitarani.  Porrd  Imc  omiiia  »unt  evidenter  religioni 
Catholi^ee  opposita. 

3«  Gontradicit  rauoni:  Systema  enim  supponit  ra- 
lionem  praeticam  per  se,  et  independenter  h  Supremo 
Legislatore,  officia  prsescribere.  Porro  haec  supposi^o 
cgntradicit  rationi ,  cum  obligatio  hominiimposita  sup- 
^onat  necessarid  legislatorem  faomini  superiorem.  Ad- 
loitti  quidem  possunt  officia  per  ralionem  practicam 
Aomine  Dei  transmissa,  non  ver6  officia  h  ratione  im- 
posita. 

Contradicit  logicee  :  Nam  i.  ex  \xn&  parte  Hermes  in 

operibus  tendit  ad  probationem  firmam  et  strictam  re- 

ligionis  Catholicee;  ex  alter&  parte,  ad  fundandam  cons- 

truction^m^  ponit  principia  scepticismum  universalem 

generantia^  quod  evidentercontradictorium  acproind^ 

illogieum  est.  2.  Ex  un^  parte  negat  valorera  objecti^ 

vum  rationis  speculativse;  ex  altera  parte  admittit ,  non 

qui^em  certiludinem  objectivam ,    sed  quamdam  vim 

o\>)eciivam  in  ratione  practic&.  Porro  hoc  eSi  contra- 

diclonum',  ratio  enim  practica  et  speculativa  inter  se 

non  differuni;  sunt  una  eademque  ralio  sub  duptici  res- 

peciu  eonsideraia.  Utogicum  est  ergo,  rcjecto  valore 

objectivoraiionjsspcculalivse,  admittere  valorem  objec- 

iivum  rationis  praetica?. 


SEGTIO II. 

» 

DB   LOGIS 
ISVPJBIIMATVRAIiIllVS. 

(dE  REYELATIONE.) 


Sub  Utulo  prsescnti  «  de  revelatione  »   priino  loco 
disserenduni   de  Scripturft  et  Traditione ;  siquidem 
homines  in  statu  actuali  cxistentes  non  possunt   reve- 
lationem  divinam  attingere  immediate,  sed  tantum  me- 
diat^  per  monumenta  in  quibus  revelatio  includilur.— 
Cum  autem  Deus  iustituerit  Media  supernaturaiia ,  uc 
revelatio  inter  homines  integra  servaretur,  yerusque  re- 
vejalionis  sensus  hominibus  proponeretur ;  secundo 
locp  tractandumde  Mediis  supernaturalibus  aDeoms- 
tilutis  ad  conservandam,  inlerpretandam  cxplicandam- 
que  revelationem  in  ScriplurAetTradilionecontenlam. 

Und6  scclio  praesens  in  jjuas  disputationes  dividitur. 
—  Et  sub  quolibet  tituh)  ppnendae  et  solvendse  sunt 
qusestiones  generales:  i""  Ulriim  locus  assignatus  sit 
locus  principiorum  revelatorum  propri^  dictus;  2® 
Utrum  habeat,  et  quasnam  habeatfunctione^  in  scien- 
Xik  theologic^. 


DISPUtATIO  I. 

1  MRmvRA  m  TRJummom. 


QUiESTIO  PRIMA. 

UTAUli    SCIIPTIJmA  BTTIUBITIO  SIMT   LO€A  PRINCIPIOBUM 
HEVELAtORUlI? 

Haec  quseslio  tribas  seqiiivalet,  scilicet :  i^  uiriim 
existat  revelatio»  aut  exislant  revelationes  divinae;  2<> 
utrum  revelalio,  aut  revelationes  divinaey  contineantur 
in  Scripturi  et  Traditione ;  3''  utriim  Scriptura  et  Tra- 
ditio  revelationem  divinam  includentes  eo  ipso  dici  pos- 
sint  loca  principiorum  revelatorum?  —  Evidenter  enim 
Scriptura  et  Traditio  sunt  loca  principiorum  revelato- 
rum»  st  existat  revektioy  si  revelatio  existens  continea- 
turin  Scripturiet  Tradidone,  sl  Seriptura  e(  Traditio 
revelalionem  includ^ntes.  eo  ipso  habeant  omnes  pro- 
prielaies  loco  principiorUm  revelatorum  necessarias.  E 
contratio  patet  Scriptuiram  et  Traditionem  non  esse 
Ipca  principiofumrevelatorum,  sinalla  existat.reveIatio; 
aut  si  revelatio  existens  non  contitieatur  in  Scripturliaut 
Tradttione;  aut  si  Scriptura  et  Traditio ,  etiam  revela- 
tionem  continentes,  non  habeant  proprietates  loco  prin-^ 
cipiorum  essentiales. 

Praedictarumqusestionumsolutioni  prsemktendae  sunt 
notiones  1®  de  naturli ;  2<^  de  possibilitate ;  3®  de  notis 
revelationis. 


—  62  — 
NOTIONES  PRiEVliE. 

AaTIGULUS  I. 
De  ivatorA  Revclatlonto. 

Revelatio^  prout  hic  accipitur  est :  manifeslatio  dog- 
matum  et  of/iciorum  d  Deo  supernaturaliter  facia. 

Manifestatio  :  id  est,  veritatum  communicalio. 

Dogmatum  et  o/Jiciorum :  Equidem  Deus  posset  re- 
velare  verilates  mere  scientiflcas ;  sed  faclo  constal  om- 
nes  veritates  k  Deo  revelatas  esse  dogmaticas,  seu  fide 
tenendas,  vel  practicas,  seu  impanentes  officia  volun- 
tati. 

A  Deo  supernaturaUterfactacDens^summdivefiiSiS^ 
potest  veritatem  homini  eommunicare  duplici  modo, 
scilicet,  naturaliter  etsupernaturaliter; — Naturaliter  : 
per  sola  media  naturalia ;  y.  g.  per  testimonium  homi- 
»um,  per  objecta  naturalia  quorum  mens  acquiril  cog- 
nitionera  mediantibus  facultatibus  naturalibus  •,  —  Su- 
pernaturaliter :  id  est,  actione  Dei  extraordinariSi,  quae 
potestesse  inlerna^  si  v>.  g.  Deus  immediatS  et  absque 
strepjtu   verborum   menlem   hominis  illuminet;  vel 
externa,  si  v.  g*  Deus  doceat  bomines  mediante  verbo. 
Porro  jcommunicatio  veritatis  tunc  dicitur  tantum  rcue- 
latiOf  cum  fit  supernaturaliter. 

-ARTICOLUS  H. 
Dc  POMtbUltatc  Rcvclatloiito. 

Tria  quaeruntur :  !<>  Utrum  Deus  possit  revelare  ;  2« 
Quomodd  ;  Z^  Quales  veritales  possit  revelare? 


—  63  — 

ProemiUendum. —  Possibilitas  revelalionis  supponil: 
Ex  parle  Dei :  Ejusexistcntiam,  ulevirlcns  est;intel- 
ligentiam,  ciim  revelalio  sii  manifcstatio  vcritatis,  qu» 
inteiligenti^  solft  cognosci  potest ;  sapientiam,  revdatio 
enim  est  medium  -manifestandi  hominibus  finem  et 
media  ad  finem ;  porro  sapienti^  est  ordinare  entia 
ad  finem  et  instituere  media  ad  assequendum  fines  pro^ 
positos;  poteiitiam,  perquamsolam  subministrari  pos- 
sunt  media  communicationis. 

Ex  parte  hominis :  intelligentiam,  seciis  revehtib  non 
possett5ogrtosci  et  fieret  iniitilis;  libertatcm,  siquidcm 
per  revelationem  Detts  manifestat  ofilcia  voluntati  im- 
posila,  porro  oflicia  supponunt  libertatem. 

Has  omnes  veritates  in  prsesenti-qusesiione  nonexpo- 
nimus,  tum  quia  supponimus  eas  probatas  in  cursu 
philosophise,  tum  quiaillas  infra  probabimus  in  theo- 
logiSi  dogmaticA.  Qoibus  positis , 

M  quaest.  superins  positas,  scilicet :   Utrum  Deus 

possii...;  quomodd...;  quales  veritates  possit  revetare^i 

Aesp.  Deus  potest  revelare  hominibus^  ininiediate 

vel  mediaie,  dogmala  et  officia  naturalia  ,  mysteria  et 

officia  posilivd. 

Probatio  tHrecta^  per  parr. 

Deus  potest  revelare  hominibus  :  Nam  1®  ut  Deus 
possiirevelaretiominibus,duorequiruniuretsuffi«iunt, 
scilicet :  ex  parte  Dei,  ut  veritatem  cognoscat,  et  habeat 
«iedia  manifestandi  veritatem  cognitam;  ex  parte  ho- 
"iinisjUi  manifestalionem  divinampbssitaccipere.Porro 
Deus,  quatentis^infinile  Intelligens,  veritatcmcognoscit; 
^^  quatenus  Omnipotens,  hQbet  media  veritatem  co- 
iJ^Uam  manifestandi.  Homo,  quateniis  intelligens,  po- 


—  64  - 

test  maiufestationein  divinam  eicipere« — 2<>  Honoio  po- 
test  cogitationes  suas  aliis  hominibus  manifestare ;  ergo 
k  fortiori  Deus  potest  veritates  sibi  eognitas  hominibus 
communicare.  —  Z^  Infri  probabimus  revelationem 
existere,  k  fortiori  possibilis  est.  —  4«  Omnes  popuU 
admiserunt  existentiam»  k  fortiori  possibilitatem  reve- 
lationis. 

Potest  revelare  immediat^  aut  mediat£:(Deus  tm* 
mediat^  revelat,  cilim  manifestat  veritatem  homtni  abs- 
que  intermedio;  mediati  verd,  si  veritatem  maoifes- 
tatam  per  intermedium  tn^nsmittat.)  Deus  polest  reve* 
lare  immediat^ :  patet  ex  supr&  dictis. —  Potest  revelare 
mediat^ :  Res  ilb  est,  si  revelatio  immediata  possit  per 
media  certa  transmilti;  porro  potest  transmitti,  v.  g. 
per  testimoniura  hominum,  cujus  ceriitudinem  sfiprli 
probavimus,  per  societatem  divinitus  institutam  ad 
transmittendam  conservandamque  revelationem^ 

Potest  revelare  dogmata  et  officia  naturalia,  mysteria 
el  officia  positiva :  Deus  qnim  potest  manifeslare  Uomi- 
nibus  per  revelationem  opinia  dogmata  et  ofScia,  quse 
poiest  hominibus  imponere.  -^  Atqui  1®  potest, 
ira6  debet  hominibus  imponere  fidem  dogmatum 
naturalium,  id  est,  quae  rationi  accommodantur. — 
3<>  Potest  et  debet  praescribere  officia  naturalia,  seu 
qu8e  deducuntur  ex  natur^Deiet  hominis.« — 3<>  Polest 
prsescrihere  fidem  mysteriorum,  et  veritatum  quarum 
comprehensio  superat  captum  mentis  humanae.  Res  ita 
est,  si  Deus  multas  cognoscat  yeritates,  quds  superanl 
captuni  mentis  humanae ;  si  possit  earum  fidem  ab  ho- 
minibus  exigere.  Porro  evidensest  Deum,  cujus  intcl- 
Icclus  est  infinitus ,  multa  cognosccre.  quae  superant 


—  65  — 

caplum  limitatura  inlellectus  humani.  Deus  patest  ea* 
rufn  veritatum  fidem  exigere,  ut  homo  possil  intell^cttis 
sui  submissionem  erga  Deum  manifesiare. —  k^  Deus 
potest  imponere officia  positiva,  seu  officia  quse  non  se- 
quntur  necessarid  ex  Aatur^Deiethominis.  Deus  enim, 
ut  patet,  Supremus  hominum  Dominus,  potest  illis  imr 
ponere  omnia  offieia  utilia.  Porro  officia  posiiiva  pos- 
sunt  esse  uliiia,  seilicet,  ad  promovendam  et  ad  perfti- 
ciendam  observationem  legum  naturalium« 

Probatio  Ihdirecla, 

Ex  dictis  constal  proposilionem  nostram  possidere^, 
et  quidem  cum  validis  tiiutis ;  admillenda  est  proinde, 
nisi  validiofibusimpugnelur  argumentis.  Pdrro  infirma 
sunt  adversariorum  argumenta,  quod  ex  eorum  expo- 
sirione  et  refutalione  constabft. 

Objic.  i^  Revelalionera  in  genere  esse  impossibilem . 

Nam  1.  non  possuraus  intelligere  modum  revelationis. 

^.  B^us  concessit  homini  rationem,  ut  ips^  duce  co- 

gnosceTeiea  quae  credenda  etagenda  sunt;  ergo  inu- 

tilis,  ac  ][yroind6  Impossibilis  est  revelalio.  3.  Si  Deus 

revelaref,  exigeret  fidem  veritatibus  revelatis,  proinde 

usum  TBtionis  profaiberet ;  proind^  sibi  eontradicerer, 

siquidem  rationem  eoncessit  ut  homo  ek  utatur. 

Jtesp.  Ad  l""':  1.  Ratio  multos  cognoscit  raodos  re- 
velationis  possibiles.  Sic>  Deus  potest  forraam  hunianam 
induere  et  homines  alloqui ;  potest  mentem  illuminare 
per  revelationem,  per  visiones,  etc.  2.  Licet  ratio  igno- 
raret  modum  possibilem  revelationis,  inde  non  seque- 
returrevelationem  esseimpossibitem;  Deus  enim  potest 
facere  raulta  quorum  ignoramus  modum. 

Ad  2"":EquidemDeu8Conccssithominirationem,  ut 


—  66  — 

per  eam  cogDOscat  doginalaetofBcia.  Sed  indd  nonse- 
quitur  revelationein  esse  inuUlem.  Siquidem  1«  ralvo 
sibi  derelicta  non  potest  invenire  religionem  naturalem, 
ut  snpvk  probavimus ;  k  fortiori  cognoscere  mysteria 
et  officia  positiva,  qusB  Deus  potest  et  vult  homini  im- 
ponere.  3.  Veritates,  etiamper  rationemevolutamcog- 
noscibiles,  perrevelationemacqttiruntur  modo  breviori, 
perfectiori  et  certiori ,  ut  evidens  est ,  et  infri  expoDe- 
mus. 

Ad  3"" :  Rever^  Deus,  positft  revelatione ,  exigeret  fi- 
dem  veritatibus  revelatis;  sed  non  ideo  prohiberet 
usum  rationis.  Siquidem  homo  debet  uti  ratione  ad 
probandam  revelationem  ;  potest  uti  ratione  ad  eooi- 
prehensionem  veritatum  revelatarum  quae  eaptui  bu- 
mano  accommodantur ;  rever^  utitur  subjiciendo  intel* 
lectum  suum  Summse  Dei  veracitati ;  rttioDeoi  €Qim 
offenderet  agendi  ratio  contrarta. 

Objic.  2^  Revelationem  moijis^tam  non  csse  reveW- 
tionem  propri^  dictam  ;  veritas  enim  in  revtlalionetne' 
diat^  accipitur  ab  bominibusy  non  autem  ^Deo. 

Besp.  Ex  eo  qu6d  revelatio  mediata  per  homines  ac- 
cipiatur,  non  ind6  sequitur  eam  non  esse  revelatioaein 
propri^  dictam.  Supponimusenim  veritates  ab  homioi- 
nibus  acc^ptatas  k  Deo  fuisse  immediatd  manifestatas, 
etper  testimpnium  certum  absque  adulieratione  traf^- 
missaa. 

Objic.  3«  Fides  mysteriorum  k  Deq  prsecipi  non  po- 
test.  Nam  1 .  mysteria  sunt  mera  verborum  combinatie 
sensu  vacua.  2.  Mysteria  demonstrari  non  possunt.  3, 
Sunt  contra  ratiooem.  4.  Sunt  ad  praxim  reKgiosain 
inutilia. 


—  67  -^ 

/tesp.  Ad  1"™  :  Equidem  ratio  non  cognoscil  perfede 

sensum  verborum  quibus  exprimitur  mysteriumi  nec 

vitlet  evidenter  relationes  inter  verba   existentes.  Sed 

inde  non  sequitiir  mysteria  esse  combinationem  ver* 

borum  ^ensu  vacuam,  Siquidem  ratio  aliquo  modo  eog- 

(  noseit  seasuni  terminorum  propositionis  dogmaticae  f 

f  et^  nixa  auctoritate  revelationis,  potest  certd  alBrmare 

r  veritatem  relationum^  quas  io  propositione  afBrmaatur. 

Ad  ^"^ :  Equidem  iDysteriorum  veritas  non  potest 
demonstrari  intrinsec^,  quia  demonstratio  ir^trinse^a 
supponit  evidentiam  v^ritatum  demonstrandarum.  Sed 
possunt  demonstrari  extrinsece ;  potest  eoim  probari 
mysteriafuisse  a  Deo  revelata,  ac  proinde  esse  certa, 
cum  auctoritas  divfiia  sit  infallibilis. 

Ad  3*^;  Hysteria  quid^  sunt  supra  rationem,  <>(im 
ratio  per  se  ipsam  mysteria  cognoseer^  et  cognila 
comprebendere  non  possit.  Non  sunt  ver6  contra  ra- 
iVonem.  Ram  1.  sunt  revelata ;  ergo  rationi  Supremag 
eraformia,  necproindd  contra  rationem.  3.  Eatantiim 
dici  possuQt  contra  ratiooem,  quse  contradietoria  sunt ; 
porro  mysterin  ncm  sunt  contfadictoria,  ut  eonslabit  ex 
soluiione  objectioQum  quse  ab  increduKs  proponuntur 
conlra  mysteria. 

Ad  4"°" :  Falsum  eit  mysteria  esse  inutilia  ad  praxim 
religiosam.  Siquidem  1 .  per  fidem  mysteriorum  exerce- 
tur  et  manifestatur  humilitas  rationis,  ejus  submissio 
erga  auctoritatem  Dei  revelantis.  2.  Mysteria  fidei,  v.  g. 
mysterium  Incarnationis  ,  possunt  excitare  voluntatem 
humanam  ad  omnes  virtutes  cbristiaoas,  v«  g.  ad  cha- 
ritatem»  humilitatem,  obediepti^mi  etc^  etc. 

Objic.  4?  Officia  positiva  non  ppssunt  imponi  i  Deo. 


—  68  — 

Inutiliter  enimrestringuntlibertatemhomiQiSy  cumnon 
sint  irecessaria  ad  bonestam  vitae  institutioneni. 

Resp.  Fatemur  libertatem  hominis  restringi  per  of- 
ficia  positiva;  fatemur  etiam  leges  pbsitivas  non  esse 
dl)soIut6  necessarias  ad  honestam  vit^  institutionem , 
ad  boc  enim  sufficeret  perfecta  observatio  officiorum 
naturalium.  Inde  autem  non  scquitur  inutilia  esse  otR- 
cia  positiva;  quia,  determinando  tempus,  modum  et 
«lias  observationis  legum  naturalium  circumstantias, 
promovent  et  perficiunt  earum  observalionem. 

ARTICVLUS  ni. 
m  iwotls  ncvclattoiiii. 

Per  nolas  revelationis  bic  intclligimus  signa  quibus 
cognosci  potest  utfum  aliqua  doctpina  sit  revelara,  vel 
non.  UndedupIicisgeBerisdistinguuntur :  sklisBpositivce^ 
ex  quibus  concludi  potest  doctrinam  esse  dlvinam; 
aluie  negalivce^  ex  quibus  concludi  potest  dDclrinaoi 
non  esse  divinauK 

Deaoiis  revclationis  duo  qufiemntur :  !<>  utrum  exis- 
tant  notse  revelationis  ;  2«  in  hypothesi  atfirmaliv&» 
qusenam  sint? 

§  t.  UtriinLescislant  notce  repelationisl. 

Resp.  Existunt  notse  revelationis, 

Proh.  /.  Si  non  existerent  notae  revelationis  ,  ejus 
cxistentia  nori  posset  probari,  nec  proindA  rationabili- 
ter  admitti.  Revelatio  esset  proinde  inutilis,  proinde 
impossibilis;  quod  falBum  est  exanteS  dietis.  , 

Prob.  It;  Si  non  cxistant  nol8&  revelationis,  ergore- 


—  6Q  — 

velaiiones  vewe  a  f^tlsisdisUngui  mn  possunt;  ergonuU 
lum  existere  potest  motivum  unain  prae  aliis  eUgendi ; 
ergo  omnes  doctrinde  quae  aflSrmantur  revelatee  squb 
jure  anmes  admitiendde  aul  rej^endse  sunt.  Porro  mens 
non  potest  indiscriminatim  admittere  omnes  doctrinal 
quae  affirmantur  revektae^  cum  isint  inter  se  contradict(^ 
riae;  necpotest^as  indiscriminatim.  rejicere,  secus  se 
exponeretpericulo  rejiciendi  doctrinam  realiter  revela- 
tam. 

Prob.  III.  £x  dicendis  inqiifiestione  sequehti  consta- 
bit  existere  notas  revelationis  posltivas  et  negativas. 

§  2.  Qcenamsint  notw  revelationut 

Resp.  Pfotse  revelationis  adduas  c^asses  reduct  pos* 
sunt:  pofitivas  scilicet,  et. negatrvas.  Sub :ulri(}ue 
classe^  tres  speciesisomprehehduntur,  quse  sequentibus 
denominationibusdesignari  possunt:  testimonium  dtvi- 
num, —  teitimonium  humanum^  •—  testimonium  ipdu$ 
doctrince. 

De  tribus  speciebus  ulriusquc  ciassi^  seor^im  di<5en- 
dum. 

PoNCTUM  I.  De  Notis  Positivis. 
li  De  let timonio  itlTlno. 

Per  istasyoces  «  testimonium  divinum  »  designamus 
prophetias  et  rniracula,  qu»  sunt  testijDonia  D^i  im- 
plicita  de  divinitate  alicujus  doctriniSe, — Sunt  testimonla 
Dei :  Propbetia  enim  esl  actus  intelligentiee  et  volun- 
tatis  divinse^  miraculum  est  actus  potentie  et  volun- 
tatis  divinae.— Testimonia  de  divinitate  alicujus  doc- 
trinae:  Supponimus  enim  prophetias  factas,  et  miracula 


—  70  — 

op^rala  ad  probandatn  veritatem  aut  divlmtatem  doc- 
trinae;  aequivalent  ergo  testimonio  Dei  de  divinitate 
doctrinae. 

Ad  exponendum  possibilttatem  et  valorem  duplieis 
hujud  testimonii  divini,  dicendum  l^'  de  Prophei4&  ,  ^^ 
de  Miraculo;  et  sub  utroque  titulo  quserendum  de 
pos&ibilitate,  de  vi  probativft. 

/.  De  Prophetid. 

Prophetia  est  iprosdietiq  eertaalicujus  e\>entu8  fuCUri, 
qui  ex  naiuralibm  causis  pr^videri  nonpotest.—Vrsd' 
dictio  ccrta:  sic  distinguitur  ^merisconjecturisproba- 
bilibus ,  vel  preedictionibus  temerariis  ;  —  Eventds 
fuluri :  sic  distinguitur  &  coghitione  eventdis  prseteriti, 
vel  preesentia ;  —  Qui  ex  naturalibus  Cdusis  prsevideri 
non  potesi :  sic  distibguitur  a  prsevisionibas  pbpico- 
rum,  medicorum,  politicorum,  etc. 

Quaest.  1«  Utrum  prophetia  sit  po8Sih\\\%\ 

JResp.  Prophetia  cst  possibilis. 

Prob,  /.  Res  ilk  est ,  si  I>eus  cogaoscat  ab  «terno 
eventus  futuros  qui  a  creaturis  praevideri  nequeunt ;  si 
possit  hos  eventtts  manifestare  hominibus ;  si  homi- 
nes  possint  excipere  hanc  manifestationem.  Porro  l^ 
Deus  cognoscil  ab  selerno  omnes  eventus  futuros  qui 
a  creaturis  prsevideri  nequeunt,— Cognoswt  ab  eeterno 
omnes  eventus  futuros  :  Siquidem  omnes  habenl  rea- 
Htatem  futuram,  ergo  sunt  cognoscibiles  ,  ergo  cogniti 
a  Deo,  cujusinlelligentiaestinfinita.  Aliund^,  si  omnes 
eventus  futuros  Deus  ab  aeterno  non  eognosceret,  ergo 
ebrum  cogmlionem  decdrsu  temporum  acquireret. 
Proindd  inlclligentia  diviua  siMJcessiv^  per  cogniiiones 


—  71  — 

novas  perficerelttrj  quodrepugnat^  naim  intelHgentia  i»- 
finitaoibiLpotesC  dcq^iirereyalijoquin  aate  aqq^iisitiDdtem 
DOD  fuissel  infinita.^Prsedicti  eventus^  a  creaturis  prse- 
videri  nequeunt :  Eventus  enim  naturae,  qui  peodent  ii 
combinatione  intricatissiaiA  viriunv  et  legum  natJtkriBB  r 
facta  Dei  et  hominu{n.libera,-nonpossunt  cartopraevt^ 
deri»  nee  ab  homine,  nec  ab  Angelis,  nee  a  dsemone* 
— go  Deus  potest  .manifestare  eognitionem  eventuum 
quos  cognoseit,  et  5^  homo  potest  bane  manifesta* 
tionem  exQipere:  Haee  duo  eonstant  ex  dietis  supra ,  ubi 
de  PossibiUlate  revela^onis. 

Prob.  //.  Omioes  populi  admiserunt  eiistentiam ,  a 
foFtiori  po^sibilitatem  prophetiae. 

Prob.  III.  Infta  probabimus  veras  exstuisse  pro- 
phetias.;  a  fortiori  prophetise  sunt  possibilesi 

Qu^st.  2*  Viriim  proph^ia  habeai  vim  probandi 
divinitatem  alicujus  doptrince^ 

Resp.  Prophelia  habetvim  probandi  divinitatemali- 

ou^usdoctrinae^modo  con&let:  !•  wm  futuram  ante 

eventuia  iuiss^e  modo  affirmativo  f  rodauQtiatam  eum 

eircumstamiis  quarum  numerus  et  natnra.  removeant. 

suspicioDem  ide  coneordanti&  fortuiti  pnedictionis  eum 

eveatu ;  S^  eventum  verificaium,  auicertdveriScandum 

esse  cum  oiHnibus  suis  circumstantiis  ;  S^  Beium  esse 

auetorem  prophetiae ;  4^ prophetiamhabere  nelationem 

cum  doctrin^. 

Probatio  Direeta tfQsiik  eondi4ionibus  pr«dictis , 
propbetia  habet  vim  probandi  divinitalem  doelrinse.  Se- 
posit^verd.veI  un^  ex  isti^  conditionibus,  non  habelvim. 

Ip  Ppsitis  ^ondilionibus  prsedictis  ,  pro^phetia  habet 
vim  probandi :  Nam  1 .  positis  condilionib*is  supra  eny- 


—  75  — 

meraUsy  confslal  prophetiam  k  Deo  eniissaiD  faisse  ai 
probftndani  divtAitaiem  doelrinse;  proindi  consiaiDeuiu 
implieilileslaride  divinitate  doclrine;  certa  esl  proin* 
d^dtvinitas  doclrinse,  cum  Deps  de  falso  leslari  noo 
possil. —  9.  Homines  propeosione  universaHy  coDstanu 
el  ineluclabiii  impdiunlur  ad  admillendam  divinitalem 
doclrinss  in  cujus  gratiam  mililanl  prophetiae  propric 
dicUe.  Porro  propensio  universalis,  constans  et  inelac- 
labilis,  nonpolest  in  errorem  indueere  hominem.  Si- 
qutdem  hsBc  propensio  k  nalurJi  hominis  soU,  ae  proin- 
d£  k  solo  DeOy  hominis  creatorey  potesl  oriri ;  proiode, 
si  deeiperel  propensio,  Deus  ipse  deciperel  homineni , 
quod  impossibile  esl.  — 3.  Omnes  populi  religionem 
suam  probav^unl  per  prophetias ;  erge  admiserunt  vim 
probativam  prophetise,  proind^  admittenda  est. 

9^  Seposttft  vel  unA  ex  conditionibus  ^rmdictis,  pro- 
phetia  non  habet  vim  probativam : 

El  I.  SeposilA  prim&  conditione:  Si  enim  dubium 
sit  utriim  res  fueril  modo  affirmativo  anie  evenlum 
prsenimtiata ,  vel  utrum  eventus  praenuntiaius  possit 
forluiid  concordare  cum  praedidione ;  jam  dubia  est 
origo  divina  prophetise  ,  ciim  prophetia  divina  debeat 
esse  affirmaliva  et  eoneordare  cum  eventu  ex  prsevisione 
divin^,  non  ver6  forluito  casu.  Porro,  si  pr4>phetia  non 
cert6  habeat  originem  divinam  »  nihii  probare  potest ; 
Siquidem  tota  vis  probativa  prophetiae  in  eo  jaeet  qu6d 
propbetia  sequivaleat  testimonio  Dei  implicito  cirea  di- 
vinilatem  doctrinse. 

3.  SepositA  secundft  conditione :  Si  entm  dubia  sit: 
verificatio  prophetise  cum  omnibus  circumstantiis  pree- 
nuntiatis^  eo  ipso  dubia  est  prophelise  divinitas ,  siqui- 


—  n  — 

dem   propbetia  certa   divirKi  verificarelur';   dubia  est 
proinde  ejus  vis  prob^itiva,  otsupr^  diximus. 

Duofocta  prsBdrcta  ,  scilicet,  prceauntiatio  et  verifi- 
catio  aciualk,  probdri  possunt  iisfdem  mediis  quibus 
probantur  alia  faeta.  Verificatio  /a/uro  potest  probarl 
per  miraculum,  per  prophetiatti  jam  verificatam ;  modo 
miraculutti  aiit  proplietia  jam  verificata  adducaturin  pro» 
batiaoem  prophetiae  verificanda?. 

5,  Eepositk  terti^  conditioiie,  id  est,  si  non  conslet 
de  origme  divln^  propheliae  :  Prophetia  nihil  probat; 
siquidem  visprobativa  prophetiee  supponitejus  originem 
divinamy  ui  jam  diximus. 

Probatur  autem  origo  divina  prophetiae  sequenti- 
busnotis. 

Praesumilur  divinilas  :  1 .  Si  vierftas  doctriniee,  in  cujus 
gratiam  exstant  prophetiee,  aliund^  probetur;  diabolus 
enim  non  oensetnr  agere  in  gratiam  veritatis ;  2.  Et, 
quamvis  essel  dubia,  si  propheliis  in  ejus  gratiam  fac- 
tis  non  contradicant  ali«  propheliae.  —  Non  solum  au- 
tem  prseaumeretur,  sed  certa  esset  divinitas  prophetiae, 
si  prophetia  superaret  captum  omnis  intellectus  creali, 
trt  iofradfeeinus. 

Certd  affirnMri  potest  divinitas  pTrophctiarum  :  1.  Si 
proljheiiae  faai)eant  pro  objeclo  preeriunttalionemmira- 
cuIoi*iim ;  eum  enim  miraculum  pendeat  4  volunlate 
liberi  Dei,  non  potest  praecognosci,  nisi  per  prsediclio- 
netn  divinam.  2.  Si  eventus  praedicti  pendieant  a  volun- 
taie  entis  liberli;  vel  k  causis  naturalibus  ita  numerosis 
et  eomplicatis,  ut  eorum  prsevisio  evidenter  superct 
CBptum  intellectus  humani  aul  diaboKci.  S.  Si  prbphe- 
li«e  sint  numerosiores  vel  splendidiores,  qu&m  prophe- 

■        3 


i 


—  74  — 

tioe  editae  in  graliam  doetFiaee  coRtrs^drotori^e,  Nam,9i 
fmnt  propbeli^  in  gratiam  duplicis  doctriiiBe  contra* 
dictoriae,  ratio  inclinQt  ad  affirmandam  veritatem  doc- 
trinse  in  cujus  gratiam  exstant  prophetiae  numerosiorei 
et  splcndidiores,  proind^  Deus  induceret  homines  ia 
errorem,  si  posteriores  non  essent  divjn^. 

i.  Sepo$it&  quart^  conditione,  seilicet,  si  nofi  conslet 
de  relatione  propbetiae  cum  doctria^ :  Prophetia  nibil 
probat.  Yeritas  enim  doctrinde  <iedueitur  ex  proplietiii; 
proind^  divinitas  prophetiae  debet  esse  quasi  anteeedeos 
argumenti  es  quo  concluditur  divinitas  doctrince.  Porro 
legiiimitas  argumenti  supponit  necessari6  relationem 
inter  antecedens  et  consequens.  —  Relatioautem  infer 
propbetiam  et  divinitatem  doctrinse  potest  probari  per 
dcclarationem  propbetaj,  per  circumstaniias. 

Probatio  Indirecta.  Possidet  propositio  nosirst  devi 
probativA  propbelise;  ergo  admittenda  est;  nisi  giw 
falsitas  validissimis  rationibus  impugnetur.  Porroinva- 
lidae  sunt  adversariorum  obJectitMies ,  ut  ex  intrk  dt* 
cendis  confitabit^ 

Sequentia  objioiunt  adversarii:  Apud  gentiles  multa 
edita  sunt  vaticinia,  specialiter  Sibyllarum  carroinace- 
leberrima  non  solura  apud  paganos ,  sed  etiamapud 
Patres  Ecclesiee.  Porro  tamen  exliis  propheliis  concladi 
non  potest  religionem  paganorum  fuisse  divinam; 
proindo  prophetia  nonpotest  probaredivimtatemalicu* 
jus  doclrinse, 

liesp.  Ex  eo  qu6d  prophetiae  infldelium  non  valeant 
probarc  divinilatem  Paganismi,  nibilinde  sequitur  con^ 
tranbstram  propositionem.  Nulluiti  enim  citari'|)otest 
i>pu(1  paganos  valicinium  vcslitum  omnibus  conditio- 


.      --  7S  — 

nibus  quas  requirimus  in  ppoplielid,  ut  Imbeal  vitil 
probativam.  Nam  1  *  quiedaro  pagaRortrni  valicmia  sUnt 
hisloFici^  incerl».  2.-  Mulia  fuepunt  arabigua,  ii^  ui/ 
quidquid  accideret^  prsediclum  fuisse  videretur.  3; 
PJuriunci  verificatio  non  probatur.  4.  Origodivina  aUo- 
rum  non  constat.  Quddd^m  enim  explicari  possunt  per 
praBvisiones  humanas  ;  alise  per  fraudes  dsRmonum, 
qui  possunt  preedieere  maln  quorum  futuri  sunt  aucio* 
res»  manvfestare  in  quodam  locoeventus  quiineodem 
quasi  momento  aeeidunt  in  altli  remotisusim^  regione, 
ex  prsesentibuscofijiceresul^  sagaeitate  quaedam  pro^i- 
ma  ftilura.  S.  Itec  vatitinia  non  flefoant  ad  probandam 
veritatem  Paganismi;  et,  si  ad  hunc  finem  ordinata 
fuisseDt^  eoipso  falsitas  eprum  concludi  posset.  Ex  utid 
enim  parte,  religio  paganorum  cert6  falsa  probatur ; 
cx  altera  parte  diabolus  solus  polest  edere  j)rophetias 
apparentesingratiara^rrorrs,  v 

Specialiter  deoraculis  Sibyllinis.  —  Resp.  loSaUem 

dubia  esl  authenticjtas  oraculorum  SibyUinorum  nune 

cxisiemium  in   bibliotbeca  Palrum.  Ex  histori4  em'm 

^onstat  aotiqaQs  Sibyllarum  libros,  quos  Romani  tan* 

quam  sacrQ$-iD€apitoIioservabant,  centum<;irciterante 

(Sirisliiin  annis  fuisse  flammis  consumptos.  Mrssi  sunt 

quldemii  senatu  Itomano  legatiin  Asiam,  Afrieam,  ^i^ 

cUiam^  eto.,  qui^a  quae  tunc  ferebanlur  Sibyilina  ear^ 

miaaeoUigerent;  at  hujus  coUectionis  apndRomanorum 

docHissimos  nunquatn^agna  fuit  auctoritas;  neque  ex 

ilia  quidquam  ad  nos  pervenit,  praeter  fragmenta  quyb 

apud  Plutarcbum  aljosque  auctoresreperiuntur.  Quod 

verdattinetcoUectionem  illam  SibyUinorum  carminum> 

oclo  libris  contentam  quae  in  bibUothccA  Patrnm  repcr 


—  76  — 

ritur,  non  una  est  de  illius  valore  opinio.  Muki  arbi- 
trantur  hos  libros  k  Cbristiano  fuisae  editos  anno  Christi 
138;  alii  autem  sentiunt  hos  iibros  esse  authenticos  ei 
veras  continere  prophetias.  Ex  Patribus  cos  cit&runt 
Justinus,  Athenagoras  ,  Theophilus  Antioeh^nus,  Lac^ 
tantius  et  alii.  Unde  videre  est  dubiam  esse  illorum 
auctoritatem. 

2<>  Etiam  admissalibrorumSibyllinorumauctoritaie, 
nihil  sequitur  eontra  nos.  Equtdem,  in  hke  hypoihesi, 
prophetia  oriri  potest  ab  auctore  gentili.  id  non  ne- 
garaus,  imo  a0irmdmus«  ciim  Balaamgentilis  verasedi- 
di^rit  prophetiasdepopulo  is^afilitico.  Sed  ind^mtnim^ 
concludendum  prophetiam  non  posse  probare  divinita-* 
tem  doctrinse  ineujus  gratiam  fit.  > 

//.  De  Miraculo. 

Miraculum^  prout  accipiiur,  est:  facHm  sensibile  He^ 
rogans  ttrdini  physico  aut  mordli  in  ca«u  pcrrttcutan. 
T^aetum  sensibile :  Equidem  Deus  potest  opetariBti- 
racula  sensibus  non  obvia ;  sed,  cum  lalia  fa^ta  ne- 
queant  cept6  probari,  ac  proinde  adduci  in  gratiam 
divinitatis  alieujus  doctrinda,  omittenda  sunt  in  quses- 
tione  actttali»  —  Derogans  ordini  physico  aut  morali : 
Facta  enim  producuntur.  per  vires.  Deus  aiitem  vires 
dirigit  per  leges,  id  est,  per  regulas  generales,  deter- 
minantes  modum  existendi  et  agendi  virium.  Colleciio 
auiemlegum/quatenusordinantar  ad  bonum  entium, 
appellatur  ordo.  Oixlo  autem  duplex  est ,  physicus  ei 
moralis.  Perlegesordinis  pbysioi  reguiitur  corpora,  pcr 
lcges  ordinis-moralis  reguntur  mentes  humatise.  Gufrt 
autemistae  legesnon  sint  necessarise,  Dqus,  earum  ios- 


—  77  — 

titutor,  potcsl  Htis  derogare  ',  id  est,  eas  suspendere , 

el  producere  imfnediatc  vel   mediat^  effeclus  naturSt 

sua  oppositoseffectihus  consu^tid.  Actio  derogans  legi- 

bus»  seu  ordini,  esi  actiomiractdosa ;  effectus  produe- 

tus  est  mimctUum.  -^  In  casu  particulari :  Siquidem, 

qaand6  miraculum  fit,  nonsuspendunturomnesleges, 

sed    una  tantum;  non  suspenditur  lex- quoad  omnes 

effectus  suos,  sed  quoad  casum  particularem  tantiim. 

Miracula  sunt :  alia  ordimsphysiciy  id  est,  derogantia 

le^ibus  ordinis  physiei,  v.  g.  resurrectio  mortut ;  alia 

ordinis  moralis^  seu  derogantia  legibus  ardinis  mora- 

lis^  V.  g.  constantia  martyrum,  quae  eootradicit  legibus 

consuetis  quibus  regitur  mens  humana,  et  supponk 

intervenlum  Dei* 

Quaest.  1*  Utrum  miraculum  sitpossibile  f 

Resp.  Miraculum  est  possibile. 

Probationes^  Directce,  —  Prob.  I.  Miraculum  est  pos- 

iibUe,&i  I>eus  poasit  suspendere  leges  naturee  et  pro- 

dueere  immediate  aut  mediate  effectum  uatur^  su& 

opposUum  effectibus  consuetis.  Porro  1.  Deus  potest 

stfspendereleges  naturae  :  nam  liber^eas  instituit,  ergo 

libere  eas  sijftpendere  potest.  2.  Potest  prodiieere  im^ 

mediMe  aut  mediate  effectum  natur^   su^  oppositum 

effectibus  consuetis  :  siquidem  Deus  est  Omnipotens. 

Prob.  11.  Omnes  populi  admiserunt  realitatem  mt- 

raaulopum,  li  fortiori  eoruui  possibilitatem. 

Prob.  IIL  Vera  exstltissc  miracula  constabit  ex  infra 
dicendis ;  ergo  a  foriiori  sunt  possibUia . 

Probaiip  Indirecta.  Possidet  propositio ,  proind^ 
admiueada  est^  nisi  falsa  probetur  argumentis  validis- 
simis,;  porro  intlrma  sunl  adversar4orum  argumeat».. 


i 


—  78  — 

Objic.  Miraculuiii  694  impossibilc.  Nam  l^  legesna- 
turx  sunt  ipsamet  decreta  Dei  imroutabilia,  proiDde 
leges  sunt  immutabiies,  proind^  miraculum  est  impos- 
sibile. —  jt^  Deus  sibi  contradiceret  operando  miraea^ 
lum;  ex  un&  enim  parte,  veliet  legem;  ex  alterli  parte, 
ipsi  derogando  eam  non  vellet. —  3<>  Miraeulum  argue- 
ret  in  Deo  ignorantiam,  vel  impotentiam,  vel  incons- 
tanliam  et  iosipientiam ;  ignorantiam  quidem,  si  non 
praevidit  exceptionem  faeiendam;  impotentiam,  si, 
exceptionem  praevidens,  non  potuit  institaere  legem 
quae  exceptione  non  indigeat ;  inconstantiam  aut  insipi' 
entiam,  si,  post  pr^visionem  exceptionis  et  institatio- 
nem  legis  generalis,  ipsi  deroget  permiraculum. 

Resp.  Ad  !"•"  :  Decreta  divina  non  mutantuf  per 
miraculura.  Deus  enim  ab  a&terno  instituit  leges  gene 
rales,  simulquc  derogationes  futuras;  in  tejnpore, 
eventus  coiisueti  reguntur  legibus  generaiibus,  et  mi- 
racula,  seu  derogationes,  producuntur  per  eausas  a 
Deo  praeslatutas  ab  aeterno.  Proind^  decreta  dmua 
non  mutantur  per  miraculum. 

Ad  2"" :  Deus  sibi  non  contradicit  operando  miracu- 
lum.  Contradiclio  enim  supponeret  Deum  velle  et  non 
velle  simul  effectus  eonsuetos  legum  naturse.  Porro 
ilales  volitiones  contradictoriffi  non  existunt  in  Deo, 
quandO  Deus  patrat  miraculum ;  suspendit  enim  legem 
consuelam,  qu«  pro  casu  particulari  desinit  existere, 
et  ejus  loco  subrogatur  voluntas  particularis. 

Ad  3"" :  Deus  praevidit  exceptionem  futuram  legum 
quas  instiluit.  Potuissetcasum  exeeptum  subjicerelegi 
generali,  voluit  tamen  exeeptionem.  Non  aotem  ideo 
arguendus  est  inconjstantiit,  eum  instituerit  ab  a^erno 


—  7&  — 

leges&imul  el  derogaUanes,  ct  decr^ia  seterna  exsequa- 
tur  in  temporc  qualia  ab  seterno  lata  fuerunt J  Nec  inst 
pienUi;  siquidem,  deeernendo  exeeptfones  futuras , 
Sibi  pxop[Osuit  fiaem  sapimti^  su^  dignura,  scilieet, 
probatiQnen^  religionis  cujus  observationem  praeserip» 
lurus  erat  hotttinibus. 

Qu^U  2»  Ufy-Am  miraeuium  possit  probare  dHvini^ 
Mem  aUcujus  docirinoe  ? 

Resp^  Miraeulum  probat  divinitatem  doctrin^ ,  modo 
constet :  io  d^  veritate  biistorie^  facti,  ^^  de  ejusorl-^ 
gine  divinii,  3^  de  ejus  rdatione  cum  doctrin^  pro- 
band^* 

Probutio  Directa.  Positis  conditionibus  assignatis, 
inirdculum  probat  divinitatem  doetrinse ;  secus»  non 
probat. 

l^  Positis  conditionibus  assignatis ,  miraculum  pro*- 
bat  divinitatem  doctrinae :  Nam  1 .  conditionibus  positis, 
eonstat  Deum  patrare  miraculum  ad  probandam  divi^ 
falalem  doctrin^a,  proindS  testari  implicite  de  divinitate' 
dociriQae,  proind^  divinam  esse.  doctrinam  jn  cujusf- 
gratiam  faclum  est  miraeulum,  cum  Deus  non  possit 
de  finJiso  teslari.  2.  Yeritas  propositionis  probatur  ex 
{Hropeos/one  innat&Jiomini,  ut  supraubi  de  Propketid. 
3*  Omnes  populi  religionem  suam  eonfirm&runt  mira- 
eulis,  pLroind6.admiserunt  vim  probativam  miraculo* 
runu 

2o  Sepositis  eonditionibus  assignatis,  mfraculum  noa 
probaii;: 

Et  1.  seposita  prim^  cojKiitione,  sdlicet,  si  uon 
eonatet  de  veritate  historic4  facti :  Miraculum  enim 
oon  potest  prabare  divinitatem  doctrinse,  nisi  constet. 


—  80  — 

de  ejus  origiQe  divinft ;  miraculum  autem  noa  potest 
probari  opus  divinum»  nisi  prius  probata  faerit  eju$ 
veritas  historica. 

Porro,  veritas  bistorica  miracuJi  iisdem  argumeolis 
nititurquibusveritashistoricacujuslibet  facti  historici^ 
scilicet,  testimonio  immediato,  vel  mediato* 

2.  Seposit^  secundA  condittone,  scilicet,  si  non  cons- 
tet  de  origine  divin^  miraculi :  Ide6  enim  miraculuni 
probat  divinitatem  dpctrinse,  quia  saquivalet  testimonio 
divino ;  porro  non  «equivaleret  teslimonio  divino,  si 
non  oriretur  a  Deo. 

Ad  probandam  autem  briginem  divinam  miraculiy 
ostendendum  est  miraculum  non  ortri  k  caus^  naturali, 
a  caus^  human^,  a  causft  diaboIic&.  —  Probatur  mira- 
culum  non  habere  causam  naturalem,  si  natura  facli 
producti  opponatur  natura  factorum  consuetorum.  Pa* 
tct  enim  eamdem  causam  non  posse  in  iisdem  cireums' 
f antiis  prbducere  effectus  naturft  suk  opposilos. —  Pro- 
batur  eausam  facti  non  esse  humanam ,  si  oslendalar 
faetum  produetum  excedere  capacitatem  humanam  in 
se,  aut  quoad  modum  producliouis.  Sic,  v.  g.  resur- 
reclio  mortui-evidenter  excedit  vires  humanas  in  se ; 
sanatio  caeci,  paralytici,  etc,  subita  et  absqtie  reme- 
diis,  excedit  capacitatem  hominis  quoad  modum  ope- 
rationis^. —  Praesumitur  causam  miraculi«non  esse  dia- 
bolicam,  si  1.  doctrina,  in  cujus  gratiam  fitmiraculum, 
probetur  aliund^  vera ;  si  2.  nulla  exstent  miracula  con- 
tradictoria. —  Probatur  causam  miraculi  esse  divinam, 
si  1.  miraculum  fuerit  longe  antea  prsedictum;  si  2. 
miraculum  sit  primi  generis^  seu  excedens  capae«tatem 
ciijuslibel  ereaturae;  si  3.  miracula  sint  nuraerosiora 


^  81  ~ 

el  splendidiora  niirapulis  palratis  in  gratii^m  doctriode 
contfadic(orise>  Hsec  omnsa  constant  ex  dictis  supra, 
nbi  de  Prophetid. —  Diabolicum  roeril6  censeretur  rai- 
racuiuDn  ridieulum ,  bonis  moribus  oppositum  in  se, 
vel  in  circumslantits  ;  miraculum  veritati  ccrtae  contra^ 
dictorium. 

3.  Seposil&  terti^  conditione,  scilicet,  si  non  consteC 
de  relatione  inter  miraculum  et  doetrinam  ^  Miraculum 
nibilprobat,  ut  evidens  est  ex  dictisubilfe  Prophetid. 

ProbaUo  IncRrecta.  Possidet  propositio^  ergo  admit- 
tenda  est,  nisi  argumentis  certis  contradictoria  probe- 
tur;  porro,  nediim  certa,^im6infirina  suntadversario^ 
rum  £^rgum^enta« 

Objic,  iP  Verilas  historica  miracuU  non  potest  pro- 
bari.  Nam  1.  effectussupernaturalis  nonpotestprobari 
per  testimonium  bominum^  2.  Certum  est,  ex  co.nslan- 
ti^legum  naturalium,  miraculum  non  evenisse;  proinde 
e^us  exi^tentja  non  potest  probari  per  testimonium  hor 
m\iium. 

Aesp.Xd  1"«:  Duo  sunt  distkiguenda  in  miraculoy 
scilicet,  faetum  quatenus  est  apprehensibile  per  sensus, 
ei  factum  quatenus  est  productum  per  eausas  superna- 
turales.  —  Sub  priori  respectu,  factum  potesl  dici  ne- 
tttrale^  et  probari  eodem  modo  quo  factum  naturala, 
Sic,  V.  g.  ad  demonstrandafn  resurreclionenpi  Ld^ari, 
sufiieit  prpbare  ipsius  mortem  let  vitam  ppst  msortem ; 
porro  heec  duo  sunt  fecta  naturalia. —  Supernaturalitas 
aulem  facti  non  probatur  pertestimonuim;  sed,  posito 
facto,  cpncluditur  per  rationem.  Ratio  enim  cognoscit 
leges  naturaa ;  cum  legibus  <;omparaUfacta ;  ex  compa- 
ratione  apparet  naturam  faetimiraculosi  esse  oppositam 


—  82  — 

natura  faclorum  consuetorum ;  undi  raiio  concludit 
miraculum  non  oriri  h  caus^  nalurali.  Item,  ex  com^- 
rationc  facti  cum  capacitate  hominis  et  diaboH,  con- 
cludit  causam  miraculi  non  csse  humanam,  nec  diabo* 
licam.  Si  autem  cause  miraculi    non    stt  naturalis, 
humana,  aut  diabolica,  ergo  est  divina. 

Ad  S""" :  Ex  constanii^  legum  naturae  falso  concludi- 
tur  miraculum  uou  existere.  Siquidem  Deus  potesi 
derogare  I^ibus  eonsuetis.  Porro,  si  Deuspossit  dero- 
gare,  factum  derogationis  potest  probari  pertestimo- 
nium  bumanum. 

Objic.  i^  Non  potest  constare  de  origine  divink  mi^ 
racttU.  Nam  1.  non  cognoscimus  omnes  effecCcrs*pos- 
sibiles  legum  naturse»  potestatis  diabolicas;  non  pos- 
sumus  ergo  affirmare  miracuium  non  oriri  ex  eacr^a 
naturali  aut  diabolic^.  3.  Specialiter,  quidam  bominea 
ope  magnetismi  animalis  operantur  muKa  slupenda 
miraculi  speciem  habentia.  3.  Miraculum,  juxta  ahha- 
tem  Houieville^  non  oritur  ex  causi  divin^,  beneNcr6cx 
legibus  naturae  incognitis. 

Resp.  Ad  !■":  Equidem  non  possumus  delerrainare 
modo  certo  Ihnitem  virium  pbysicarum,  pot^statis  dia- 
bolicse ;  indi^  sequitur  tantum  dubium  esse  in  quibos- 
dam  casibus  utrum  factum  stupendum  sit  miraculura 
nec  ne.  Sed  falso  concluditur  rationem  nunqulim  possc 
certd  pronunliare  tale  faclum  esse  miraculum.  Sic,  certo 
scimus  nullum  medicum  solius  vduntatis  nutu  posse 
quempiam  ihflrmum  sanare ,  mortuum  jam  quatriduo 
defunctum  el  foetentem  ad  vitam  revocare,  quia  ccrlo 
eognoscimus  h«c  omnia  et  his  similia  excedere  vires 
naturales.  Uem  cerlo  affirmamus  bujusmodi  prodigia 


-•  83  — 

non  proilnei  a  diabolo  in  favoFem  crroris;  alibquin 
dieendoni  foret  bomined  in  errorem  induci  per  Deum 
ipsuni,  ui  supra  probayimus. 

Ad  2""* :  1 »  Quidam  scriptores  admittunt  in  magne* 

tismo  animali  vim  medieam*  Geherarliter  verd  negatur 

a  doctis,  sive  impiis,  sive  catholicis  existentia  prodigio- 

ruRQ  quee  magnctismo  attribuuiHur.  Pauci  inter  catbo- 

licos,  horum  factorum  existentiam  admiltentes^  negani 

eorum  originem  naturalem,  adirmantqne  talia  prodigia 

esse  diabolica.  Und^,  cum  dubise  sint  factorum  allato- 

ruia  existentia  etnatura,  objectio  deducta  ex  illis  factrs 

est  nulla.—  2. Iramensum  est  discrimen  inter  miracula 

quibus  aitilur  rcligio  Mosaica  et  Ghri^tiana,  elprodigia 

magnetismo  attribula.  Heec  enim  in  quibusdam  sana- 

tionibus  SBquivocis  coDsistunt.  Inter  illa  verd^  non  solum 

numerantur  sanationes  certissimse,  sed  etiam  resurrec- 

iiones  mortuorum,  conversio^quse  in  vinum  in  liuptiis 

Caiue^  nutritio  quinque  miUium  bominum  quinT|ue  pa- 

B\b\is  et  duobus  piscibas,  ambulatio  super  aquas,  etc. 

M  S'»»  :  1 .  Temeraria  est  opinio  abbatis  Heutevilk 

cirea  caasam  iniraculorum.  NuII^  enim  solid^  ratione 

Milur.  Imd  conlradicloria  rationi  videtur.  Nam,  si  vera 

sit  opinio  praedicta,  admittendse  sunl  in  ordine  physico 

vires  el  legesinter  sc  contradictdrise ,  quod  d^fficile 

conciliatujcum  sapienti^divini. —  9.  SuppositA  veritale 

opinionis  abbatis  Houteville^  sua  manet  miraculo  vis 

probaiiva.  In  e^  quidem  Iiypolhesi,  mtraculum  in  se 

non  haberet  causam  divinam,  sed  naturaletn.  Giimau- 

lem  causa  naturalis  miraculi  sitocculla,  ncc  possit  na- 

turaUter  eognosci  per  thaumoturgum,    necessaria  e«t 

inters'ef>tio  Dci   ad  acquircndam  cognitionem  caus» 


—  84  — 

miraculi  futuri.  Porro  Iidec  interveolio  divina  eaEndem 
vim  probativam  babet  ae  ipsa  produelio  miraeuli  per 
Deum. 

Objk.  3o  Multa  miracula  facta  fuerunt  in  gratiam 
Paganismi,  proinde  miraculum  noo  probat  diviaitatem 
doctrioffi. 

Resp.  l)l  argumen(um  valcat,  miracula  in  objectione 
designata  deberent  esse  certa  quoiid  veritatem  histori- 
cam  et  quoiid  originem  divinam;  deberent  esse  oert6 
facta  ad  probandam  doctrinae  divinitatem.  Porro^  inter 
miracula  in  probationem  falsarum  religionum  allata, 
pleraquesunt  falsa»  aut  ineerta,  Eaquae  sunt  historic^ 
certa  non  habent  originem  divinam  certam ;  omnia 
enim  explicari  possunt,  vel  per  causas  naturales ,  vel 
per  fraudem  hominum,  vel  per  operationem  dtabo//- 
eam^  Tan4em  haec  prodigia  non  sunt  facta  ad probaa- 
dam  divinitatem  religioni:$  fals«e.  Yel»  si  quaedam  ad 
hunc  finem  ordlnata  sunt,  eo  ipsp  negari  potest  eorum 
origo  divina.  Deus  enim  errqrem  approbare  non  po- 
test;  porro  Paganismum  esse  erroneumex;solli  ratione 
cqnstat. 

H.  Oe  Tcstlmoiilo  lituiiano. 

Quaer.  UlrUm  4mnitas  doctritm  pos$U  probari 
per  testimomum  htmanuml 

Resp.  Diviniias  doelrinae  potest  probari»  aut  saltem 
confirmari,  per  testimoQium  humanumy  sive  indivi- 
duum,  siveeollectivum. 

Prob,  Resila  est,  si  \^  testiraonium  bumanum,  po* 
^itis  quibusdam  conditionibus,  possk  eerlitudinem  in 
menle  generare;  si,2»  facultates  rationis  indiyiduae  e^ 


-^  8«  — 

CoUe€iivdepossintverUatibusreIigionis  applieari.  Porr<f 
hsec  doo  constant  ex  probatis.  Sic,  v.  g.  eredibiliasunt 
testimonium  generis  huoiaiii  et  philosophorum  afitr^ 
niafUium  religionefli  primjtivam  esse  revelatam;  testi- 
monium  Moysis  affirmantis  se  a  Deo  esse  missum , 
proind^  divinam  esse  suam  doctrinam;  testrmonium 
Giiristi  affirmantis  suam  divinitatem  ;  testimoniuin  doc*^ 
(orum  et  philosophorum  societatis  Christianae  affirman- 
tiunrdivinam  esse  religionera  €hristianam,  etc.;quod 
infra  evoivemus. 

IH.  oe  TeBtJUnonto  Ipslasmet  doctrtns^. 

.    Quaer.  Utriim  divinitas  doetrinw  possit  probari  per 
(estimoniwn  ipsiusmet  doctrince  ? 

Resp.  Dlvinitas  doctrinse  potest  probari  aut  sarltem 
conQrmari  per  testimonium  implieitum  ipsiusmet  doc- 
trin^ ;  si  nempe  doclrina  tales  proprietates  habeat,  ut 
ejus  inventio  non  possit  explicari  jier  faculiates  huma- 

n«i$.  Si  enim  doctrina  non  poluerit  inveniri  ratione  hu- 

man&,  ergo  neeessari6  revelata  est. 

flsec  probatio  potest  dici  deducta  ex  lestimonio  ip- 
siasmet  doclrinae.  Nara  doctrina  manifeitat  exeellentiani 
suam^  seu  lestatur  de  excellenli^  sua;  et  raiio  ex  hoc 
testimonio  deducit  ejus  divinitalem. 

Observ,  Diximus  in  duabus  propositionibus  supra 
expositis :  «  divinitatem  doctrinae  probari,  vel  saltem 
confirmari  per  teslimonium  humanum,  per  testimo- 
nium  ipsiusmel  doctrinae.  »  Valor  enim  harum  proba- 
tionum,  generaliter  loquendo,  est  inferior  valori  pro- 
bationis  deductae  ex  testimonio  divino.  Unde  ssepe  est 
potitts  confii:matio"quam  probatiostricla. 


—  86  — 

PuNCTUM  II.  De  NoUs  NegaUvis. 

Dcduci  possunt,  sicut  notae  positivae,  ex  testimonio 
Dei,  — ex  testimonio  hominis,  —  ex  testimonio  ipsius^ 
metdoctrinse. 

/.  Ex  testimonio  Dei  :Si  nemp6  fianl  prophetise,  aut 
miracula  divina,  ad  probandam  falsitalem  alicujus 
doclrinoe.  Prophetiae  enini  et  miracula  supposita  sequi- 
valerent  testimonio  implicito  de  falsitate  doclrinae.  Porro 
testimonium  Dei  non  potest  esse  erroneum. 

//.  Ex  teslimonio  humano :  Propler  raliones  expositas 
uhi  deNotispositivis.  Sic,  falsilas  idololatrise,  Judaismi 
actualis,  Mahumelismi,  etc,  polest  probari  per  testimo  • 
nium  doctorum. 

///.  Ex  testimonio  ipsiusmet  doctrinw:  scilicet, —  i^ 
81  doelrina  contradicat  evidenler  ralioni ,  vei  quoad 
dogmata,  vel  quo^d  praescriptiones  naturales;  —  2« 
si  doclrina  sibimetipsi  conlradicat;  —  5®  si  doclrma 
posterior  contradicat  quoiid  dogmata  et  praescriptiones 
naturales  doctrinfle  priori  certo  revelalae.  Nam,  in  tribus 
casibus  praedictis  ,  si  divina  esset  doctrina  ,  Deus  sibi- 
metipsi  contradiceret,  quod  impossibile  est.—  Dicimus 
in  ultimSi  propositione :  «  quoad  dogmata  et  praescrip- 
iiones  natm-ttles.  »  Nam  legespositivse,  quse  temporum 
et  personarum  circumstantiis  accommodatae  fuerunt, 
possunt  in  alias,  mutatis  circumstantiis,  mutari.  Volun- 
tati  enim  posilivse  Dei  alia,  absque  contradiclione  ex 
parte  Dei,  succedere  potest.  — 4o  Tandem  divina  re- 
pulari  non  potest  doclrina,  cujus  divinitas  argumeniis 
validis  probari  nequir. 


—  87  — 

Explicatis  Dotionibus  praeviis  de  rcvelatione,  fiolven- 
dse  sunt  tres  qusestiones  superiiis  propositae»  scilieet : 
lo  utriim  existat  revelatio,  aut  existant  revelationes 
divinse  ,  2^  utriini  revelatio,  aut  revelationes  divinse 
contineantur  in  Scriptur^et  Traditione  ;  3p  utriim  Scrip- 
tura  et  Traditio  revelationem  divinam  includentes  eo 
ipso  dicipossintloca  principiorum  revelatorum? 

I^  PARS  l^  QUiEST. 

ttRUM  EXISTAt  i(EVELATlO,   AUT   EXISTANT  REYELATIOXES   DIVlNiE  ? 

Resp.  Triplex  admUienda  estrevelatio  divina^  scili' 
cet:  revelatio  Jieligionis  PrimitivcBj  Mosatcce  et  Chri»- 
tiance^  prwter  quae  nulla  fuit  nee  fulttra  est. 
Vnde  qilintuplex  prepositio  probanda  : 
1®  Religio  Prifflitiva  est  revelata  ; 
2«  Item  Religio  Mosaicd ; 
3^  Iteai  Religio  Ghristiana ; 
4<»Praeter  tres  religiones  praeeitatas  nulla  Tuitdivi- 
jiilus  revelata ;     . 
S<>  IHolU  in  futurum  revelanda  est. 


PROPOSITIO  I. 

REUGIO  PRimTrVA  FUIT  RETELATA. 

Religio  Prunitiva  est:  complexio  dogmatum  et  officio- 
rum,  quae  Deus  ab  initio  hominibus  imposuit. 


—  88  — 

H\OBATIO  V  GEIVERIS. 
Bx  Tcsanionlo  Dcl. 

Vera  proposiiio  nostra,  si  \<^  Genesis  testetur  reve- 
lationem  religionis  primitivae;  2<»  testimonium  Gene- 
seos  sii  divinum.  Atqui, 

1«  Genesis  testalur  revelaiionem  religionis  primitivse: 
Haec  leguntur  in  Genesi^cap.  !,  27:  m  Et  creavii  Deus 
hominem  ad  imaginem  suam. . . .  Benedixiique  illis  Deus 
et  aii:  crescile  et  muUiplicamini,  et  replete  terram  ei 
subjicite  eam,  »   Cap.  2,   15  :  €  Tulit  ergo  Dominus 
Deus  hominemy  et  posuit  eum  in  Paradiso  voluptatis^ 
ut  operareturet  custodiret  illum.  Prcecepitque  ei  dicens: 
Ex  omni  Ugno  paradisi  comede :  deligno  auiem  scien- 
iia:  boni  et  maU  ne  comedas ,  in  quocumque  enim  die 
comederis  exeo^  morte  morieris.  »  Ibid.  v.  21;  «  /w- 
misit  ergo  Dominus  Deus  soporem  in  Achm:  eumque 
obdormissety  tulit  unam  de  costis  ejus^  et  repk^it  car- 
nem  pro  ed.  Etcedificavit  Dominus  Deuscostam^  qmm 
tuterat  de  Adam  ,  in  muUerem:  et  adduxit  eam  ad 
Adam.  Dixitque  Adam:  hoc  nunc  os  ex  ossibtis  meis, 
et  caro  de  carne  med....  Quamobrem  reUnquet  homo 
patrem  suum  et  matremy  et  adhcerebit  uxori  suce:  ei 
et  erunt  duo  in  carne  und.  »  —  In  verbis  cilatis,  Deus, 
prohibendo  prolo-parenlibus  ne  comederenl  de  ligno 
scienliae  boni  et  mali,  implicite  revelal  sequenlia  dog- 
mata:  suam  existentiam,  auctorilaiem,  discrimen  inler 
bonum  et  malum,  libertalem  hominis,  ipsius  immor- 
talitatem.  —  Infra,    manifestat  creationem  mulieri^, 
unitalem  generis  humani ,  instilutionem  malrimonii, 
litulum  proprietalis  gencrig  humani  in  res  creatas.  — 


—  89  — 

Item  imponit  imniediat^  praeceptum  speciale  de  non 
inanducando  fructu  ligni  seientise  boni  cimali ;  praectpit 
homini  ut  custodiatParadisom  etoperetur.  —  Mandat 
ut  crescant  et  multiplicentur ;  proinde  ipsi  impoiiit 
legem  matrimonii,  obligatioiies  mutuas  spjonsorum 
«  relinquet  homo,  etc.  »  et  officia  erga  pueros ;  maCri^ 
monium  enim  instituitur  ul  genus  humanum  crescat 
cl  multiplicetur,  quod  supponit  obligationem  genera* 
tionis  et.  eoQservattonis  infaatium. 

Unde  sie :  Religio  est  collectio  dogmatum  et  officio- 
rum ;  porro,  juxta  verba  Geneseos  supra  cilala,  Deus 
r^yelavU  et  imposuit  prota-parenlib^s  dogmata  et  offi- 
cia.  Erga  Genesis  testatur  de  revelatione  reltgionis 
primitivse. 

^o  Testimonium  Geneseos  est  testtmonium  divinum  i 

Inspiratio  enim  ei  divinitas  Geneseos  est  dogma  reli- 

gionis  tiim  Mosalcde,  tum  Cbristianse.  Proind^  testimo- 

nium  Geneseos  est  divinura,  si  divtna  sii  religio  Mosaica 

dCViristiana;  porrorem  ita  esse  infra  constabit. 

PROBATIO  W  GENERIS. 
mx  vesttmaiiio  liaiiiaiio. 

Orjginem  divinam  Religionis  Primitivae  affirmant 
tradi(t0  omnttnn  populorum,  testlmonium  philosopho- 
rum  prsestanttssimorum  (1).  Ergo  admittenda  est  reve- 

(1)  Traditions  des  peuples  f) 

{*)  Les  traditions  citees  sous  ee  titre  et  ceDes  <jm  \e  lecteur  trouYera  «ux  pa£res  8111-- 
>antes,  ont  ^t^  puis^s  dans  plusteurs  duvrages  qui  les  preseatent  phis  d^eloppees  et 
«ccompagndes  de  beaucoup  d^autres.  Nous  indiquerQns  en  particdier :  Euai  mr  1'Ifir- 
di/fdrencet  Tom.  III  et  IV;  ^tudes  philefophiques  sur  le  Christianieme,  par  M.  Ni- 
f olas ;  Ridemption  du  genre  humain  anrnnci  par  le*  traditiont,  Schmilt;  Annale* 
de  philosophie  chr6tienne ;  etc. 


--.  90  — 

laiio  priinitiva,  si  prsDdictorum  testimouioriirQ  valor  iit 
dubium  revocari  noo  possit.  Porro  non  potest  in  du? 

Juifs»  ^  Tout  ie  monde  sait  que  le  fait  de  la  r^A^latiou  est  U 
premicr  de  leur  histoire. 

Chaldiens.  —  Les  Chald^ens  croyaieot  qu'aw  commencement  un 
Dieu  Oannis,  tBStruisii  les  bomroes  sur  l^origine  des  choaes  etleur 
donna  des  lois.  Bdrose  cite  par  Georges  le  SynceUe,  p  28. 

Perm- — Ormuzd  dfes  Torigine  manifeste  sa  loi  au  premier  hom- 
me  et  lui  dit :  Sois  soumis.  ZenA-Ave$ta* 

Indous.  D^aprfes  les  Uvres  indiens  VichnOQ  parU  aux  premters 
hommes  et  se  fil  coonattre  k  eux. 

Chinois.  —  Dans  les  temps  primitifs ,  disent  les  ChinoiSi  le  fleuve 
L6  produisit  les  Dieux  qui  r^gi^rent  toutes  choses  et  ^tablirent  sur 
la  terre  un  ordre  admirabie.  P.  («aubil^  k  ia  fin  de  la  Traduetitm 
du  Chou-King, 

Egypliens.  —  SeloB  la  tradition  Egyptienn»  conserv^e  par  Plu- 
tarque  {sur  Isis),  Osiris  rdgna  sur  la  terre,  donna  des  lois  aux 
Egyptiens  et  leur  apprit  k  honorer  les  Dimix. 

Grecs.  —  Platon,  Pausanlas,  GaUtmaque  et  Orpb^  attestenf  que 
telle  6tait  la  croyance  des  Grecs. 

Scandinaves,  —  On  lit  dans  VEdda :  les  Dieux  cr^drent  rhomme 
et  le  firent  si  savant  qu*il  pouvait  r^pondre  k  tout. 

M€3incains,'—h^  r^gne  de  Quet-Zal-Koat  ^tait  V4ge  A'ot  des 
peuples ;  il  fut  le^gislateur.  Traditions  extraites  des  ouvrages  de  M. 
de  Humboldt.  Annales  de  philosQphie  chretienne,  V^  serie,  T.  IV, 
p.  19. 

P^uviens. — Garcilasso  de  la  V^  dit  ia  m^me  chose  des  P^ru- 
viens :  Deux  fils  du  soleil  in^truisirent  imm^diatement  les  hommes, 
teur  donn^ent  des  lois  et  le  culte  divin. 

^umges  de  VAmerique.  ^  lis  croient  en  g^n^ral,  dit  Lopez  de 
Gomara,  que.Ie  Gcand-Esprit . s'entrelenait  famili^rement  avecle 
premier  homme  et  la  premi^re  femme ,  et  qu*il  leur  donna  des  lois 
k  observer. 

D'apr(js  Leland,  savant  anglais :  «  Les  moralistes  du  premier  ^g* 
ne  raisonnaient  pas  comme  lesndtressur  les,  principes  de  la  morale. 
L'autorit6  leur  servait  <le  philosophie,  et  la  tradition  ^tait  leur  uni- 
que  argument*  IIs  debitaient  les  maximes  les  plus  importantes , 
commd  des^  le?ons  qu'ils  avaient  re^ues  d«  leurs  pferes ,  et  ceux-ci 
de  leurs  pr6decesscurs,  en  reraontant  hinsijusqu*au  premier  homme 


—  91  — 

bium  revocari ;  pr^sumptio  enim  stat  pro  valore  tes-r 
timonit  hominis  iadividui,  a  forliori  pro  valor^  testi» 

a  qiu  Dieu  les  avait  faii  coonattre.  Et  cette  croyance  est  food^e  su^ 
d'ancieimes  traditions.  »  Voir,  Demonslralions  EvangUiqueSy  Edit. 
Migne,  T.  VII,  p.  4037. 

«e  La  -plulosQphie  traditionnene ,  qui  s'appuyait  sur  la  doctrine 
primitive  transmise  des  p^resaux  en£ants,  me  parait  avoir  sub^iste, 
dit  Burnet,  jusqu'k  la  guerre  de  Troie. »  Tb.  Burnet,  ArcheBolog. 
pMlos.  Lib.  I,  c.  6. 

«  La  moraje  des  sages  de  la  (Mae\  dit  un  liistorien,  avait  pour 
origine  une  ancienne  tradition  qui  remontait  jusqu'^  des  temps  re- 
cules,  oti  les  sciences  et  ia  pliilosopMe  n'avaient  pas  encore  fait  de 
grands  progr^s...  II  en  ^tait  de  m^me  des  anciens  sages  cbez  les 
Perses,  les  Babylonieus,  les  Bactriens,  les  Indiens,  etc.  »  Navarette, 
Hisloire  de  la  Chine. 

Les  peuples  recouraient  k  la  traditjonpourlessolutionsreligieuses; 
donc  ils  ne  regardaient  pas  la  raison  comme  juge  comp^tent ;  donc 
ils  supposaient  k  ces  v^rit^s  religieuses  une  origine  divine. 

11,  Temoignages  des  philosophes. 

Ancm^»*''Sacrale :  Les  aneiens  meilleurs  que  nOus  et  plus  rap- 
proch^s  des  Dieux  nous  ont  transmis  par  tradition  les  sublimes  con* 
naissances  qu'ils  tenaient  d'eux.  Plat.  Phileb.  Oper,  T.  IV  p.  219. 
1£d\x.  Bipont. 

PlcUon:  «  11  faut  ajouter  foisans  raisonner  aux  croyances  an- 
ciennes  ^  Qons  ont^t^  tr.ansmises  toucbant  les  v^ri(^  reUgieuses, 
parceqae  \es  premiers  hommes  sortis  imm^dia^ment  de  Dieu  ont 
dft  parfaitemeDt  le  connattre  comme  leur  p^re  ,  et  qu'on  doit  les 
en  croire  cooime  ses  fils.  »  Plato.  Tim,  oper.  T.  IX  p.  524. 

Arislote  parlaut  d'une  tradition  alter^e  dit :  «  Si,  rejetant  tout  le 
fesie,  <Hi  prend  uniquement  ce  qu'il  y  a  de  premier,  on  regardera 
Jostement  cette  croyance  comme  divine.;  c'est  l^  le  dogme  patemel^ 
ou  c#  qoi  etait  cru  par  les  premiers  hommes.  »  Metaphysic.  Lib. 
XII,  c,  7. 

Ciceron:  «  La  loi  des  douze  tables  ordonne  de  s'en  tenir  aux 
croyances  anciehnes ;  et  cela,  parceque  l*antiqiiit^  est  prfes  de  Dieu, 
et  qu'uii&  telle  religion  est  garantie  par  une  tradition  divine.  »  De 
Legib.  Lib.  II,  c.  8. 

JUodemes,  —  Les  philosophes  chr^liens  les  plus  ^mments  Tad- 
metlent  unauimement.   - 


—  92  — 

monii  generalis»  donec  de  cjus  fakitate  eonstet  vel 
raltone,  vel  auetoritate.  Atqui,  —  testimonia  praedicla 
non  possunt  impugnari  ratione:  testimonium  enim 
historicum  ratione  impugnari  non  potest,  nisi  factum 
narratum  sit  absurdum,  vel  testimonium  contradicto- 
rium;  attamen  neutrum  dici  potest  tn  easu  prsesenti. 
—  Non  possunt  impugnari  auctoritatc  :  Siquidem,  ad 
dcstruendumperauctoritatem  valorem  lestimonii  citati, 
ipsi  opponendum  foret  testrmonium  aequalis  ponderis 
negans  revelationem  primitivam,  vel  teslimonium  suf» 
ficicns  ad  probandam  nullitalem  testimonii  allati;  atqui 
neutrum  fiert  potest. 

MOBATIO  III»  GENERIS. 
Ex  Te$4foionfo  seu  ex  nacura  tpslnsniet  reilgtonl»  priiniicfvff. 

Prob,  /.  Religio  Primiliva  fuit  k  Deo  revc/al»,  si  dor 
fucrit  ab  homine  inventa,  porro  non  fuit  inventa. 

Quia  l^  Si  fuisset  inventa»  vel  ab  homine  sib\  dere- 
lictb,  vel  ab  homine  per  revelationem  munito  principiis 
rationis.  Atqui, — Non  fuit  inventa  ab  homine  sibi  dere- 
licto;  Homo  enim  sibi  derelictus  ad  veritates  religiosas 
non  valeret  assurgere  ,  ntsi  per  principia  rationis% 
Proinde  sibi  dereliclus  rctigionem  invenire  non  potuit, 
si  absque  revelatione,  praedicta  rationis  principia  eog- 
noscere  non  potuerit ;  porro  rem  it^  esse  suprA  proba- 
vimus.  — Non  fuitinventa  ab  bomineper  revelatibnem 
munito  principiis  rationis :  In  illA  enim  hypothesi , 
Deus,  ad  manifestandum  haminireligionem,  ipsi  reve-^ 
laret  prim6  principia  rationis,  ut  eorum  ope  et  post 
longum  tempus  posset  veritates  religiosas  detegere ; 


—  93  — 

quod  repugnat  ipsius  sapientiae  el  bonitati ,  cum  reve- 
Jalio  immediata  sit  in  se  simplicior  et  humani  intcllec- 
tus  imbeeillitaii  n^agisaccommodata. 

Quia  2^81  religio  abhomine  in^enta  fuissel,  artibus 
\it8emaleriali  necessariisetulilibus  posteriorappareret. 
In  inventionibus  enim  horao  procedit  a  materiali  ad 
spiriluale^a  facili  ad  difScilius ;  proinde  ab  artibus  me^ 
cbanicis  ad  religionem  ascendisset.  Porro  boc  contra- 
dicit  historiae  populorura  ;  religio  euim  omnes  arlium 
inventiones  prseeedit,  im6  apparet  apud  populos  artihus 
moraliter  necessariis  destitutos. 

Quia  30  Si  religio  inyenta.fuisset,  homines  gradaUm 
a  felichismo  ad  idololatriam ,  ab  idoloiatri^  ad  mo- 
noiheismum  processissent,^  ut  volunt  Progressisia\ 
Porro  econtra  ex  religionum  hislarise  constol  religionem 
occidisse  a  monQthei$mo  ad  adorationem  spirltuum, 
ab  adt>ratione  spirituum  ad  idololatriam  e^  fetichis'- 
mum  (1). 

(l)  \a  pTcmi^rc  forme.  religieuse  f ut  lemonolh6isme;<elaresult« 
des  tradiUoBs  suivantes : 

€kine.  —  Vauleur  du  llvre  intitul6,  Mqrale  de  Confucius ,  cfui 

parait  avoir  soigneusement  .^tudie  Tfiiistoire  de  la   Gtiine,  assure  , 

«  que   les  C^inois   (tepuis   1'origtne    ju3qu*au   tesips  dc  Confu- 

cins,  D'oiit  pas  ete  idol&tres,  qu*ils  n^ont  ador^  que  le  cr^ateur  de 

rUni vers  qu41s   appelaient,  Xan-ti,  auquei  le  troisieme  empereur 

Hoam-Ti  Mtit  un  t^mple.  »  Morale  de  Confucius,  Avertissem.  p.  IS. 

Egypte.  — .  Originairement ,  dit  Lucien,  les  Egyptiens  n^avaient 

point  de  statues  dans  leurs  temples.  Luc.  de  Dea  Syr. 

.  Grecs.  —  D'apr^  H^rodote  ( lib   II,  n.,  9)  le   culte  se  coosersa 

pur  de  ridoUtrie  chez  les  GarLens,  les  Lydiens,  les  Arcadiens  et  lcs 

Pelagiens,  jusqu'^.c&  qu'ils  adoptassent   les  diviqites  Egyptienues. 

Romains.  —  D'apr^s  Varron,  ils  n'eurent  pendant  plusde  ceBt- 

soixante-dix  aas  aueuue  image  dos  Dieux,  et  ceuxqui  introduisirent 

Vusage  dcs  idoles  ^taJjlirent  un^  crceur  inconnue  auparavant,  S.  Aug. 

CUede  IHeu,iy, 


—  94  — 

Prob.  IL  Omnes  rdigfones  sequcntia  conlinent  4og- 
mata,  quo&d  formam  aduUerata,  scilicet :  d<>gma  lapstis 
hominis,  ejus  reparationis,  vis  piacularis  sacrifieio  in- 
hecrentis  (l).  Proind^  admittenda  est  revelatio  primi- 

Les  habitants  de  rAm^rique,  de  la  Perse  et  de  rinde  ne  rendaieDt 
originalreitteDt  de  culte  qu'au  seul  vrai  Dieu. 

Tous  les  savants  modernes  qul  ont  etudi^  les  premi^res  traditions 
des  peuples  attestent  unanimcment  cette  verit6.  On  peut  citer  Vol- 
taire,  Leland,  Vabb^  Mignot. 

BoliogbroclLe  s'exprime  ainsi :  «  La  doctrine  d^un  Dieu,  nn,  de 
rimmortalite  de  r&me,et  d'un  ^talfulur  de  recompens^s  et  de  chft- 
timents  parait  se  perdre  dans  lcs  tcn^bres  de  Tantiquit^.  Elle  pre- 
chde  tottt  ce  que  nous  savons  de  certain ;  d6$  que  nous  commen^ns 
Ik  d^brouiUer  le  chaos  de  Thistoire  ancienne  ,  nous  trouvons  cette 
croyance  ^tablie  de  la  maniere  la  plus  solide  dans  Tesprit  des  pre- 
mieres  nations  que  nous  connnaissons.  »  T.  V,  p.  277.  Edit.  in-4o, 

(1)  /.  Dogme  de  la  Chute. 

Juifs»  -^  c  A  llieure  oii  le  scrpent  s^iosinua  dans  Vmtimd^  d'Eve, 
il  jeta  en  elle  une  souiUure  qui  iafecta  ses  «nfauts.  »  TaJmud» 

Japon.  —  La  tradition  nous  repr^seute  aussi  le  serpent  ligu^ 
contre  le  Cr^teur,  et,  quand  on  y  reprdsente  la  creaUon ,  on  etn- 
ploie  la  figure  d'un  gros  arbre  autour  duquel  se  roule  un  borrMe 
serpentNoel,  Cosmogonie,  Japon. 

Chine.  —  «  Le  dragon  Tchi-Ieou ,  dont  le  nom  s^acrit  avec  des 
caract^res  qai  signiflent  Femrne  et  Serpent  (tii  I^auteur  de  la  r<5voIte 
de  rhomme.  Celui-ci  vonlut  disputer  du  wai  et  du  foux,  et  ces  dis- 
putesbaunirentla  raisoneterneI1e.il  aima  trop  les  objets  terrestres, 
de  U  les  parssions,  de  Ik  tous  les  crimes,  de  I^  enfin  tOus  4es  maux. 
Ramsay,  Discours  sur  la  mytholagie ,  146. 
'  Inde.  —  Les  livres  Indous  parlent  d'un  serpent  nororae  Kaly,  qoi 
a  caus^  ii  la  cr^ation  de  si  grands  maux,  qu^il  faut  rincaroation  de 
Vichnou  pour  les  r^parer*  II  est  repr^sent^  moitie  femme,  moiti6 
serpent.  (Dubois  T.  3,  part.  3,  p  435.)  Le  premier  homme,  Adima, 
et  la  premifere  femme  Pacrita  (vie)  sont  d^abord  dans  rinnocencc ; 
ils  se  corrompent,  lesenfants  deviennent  ensuite  plus  m^chants  que 
lenrs  pferes. 

Perse.  --  «  Meschia  et  Mei^ian<^,  d^abord  pnrs  et  «oumis  k  Or- 
nuizd;  Ahriman  }aloux  les  aborda  sous  la  forme  d^tane  couleuvre, 


^  95  — 

tiva,  si  prsBdictorum  ^dogmalum  uftiversalitas  soW  rc- 
velalionedivin^  expHcari  po$sit.  Atquij 

lo  ExpUisari  'potest  per  revelationem  divinam  :  Si 

leur  ppeSenta  des  frufts,  leur  pcrsuada  qu^l  ^tait  Fauteur  de  toute 
chose.  Leur  nature  fut  corroiupue  et  eette  corruption  infecta  loute 
leur  post^rit^.  »  Vendidat^Sade,  p.  505,  428. 

Egyple,  —  «  Typbon  repp6sent«'qttelquefois  sous  la  forme  d'un  cro- 
codile,  d'autres  fois  sous  la  forbie;d'un  serpenl  monte  sur  des  pieds, 
ftTec  de&  aites  aux  i&paules  et  exbalant  la  fureur,  fit  par  son  envie 
plusieurs  mauyaises  cboses  ;  et,  ayant  pais  tout  en  combustion,  il 
remplit  -de  manx  et  de  mis^res  la  raer  et  la  terre.  »  Plutarque,  sur 
Jmy  Trad.  d^Amyot,  nomb,  XLVil. 

Mangdts,  —  «■  NOs  premiersi  parents  vh-ettt  bientdt  s  ■echapper 
par  leur  fiute  toutes  les  f^licitess  qui  avaient  jusqu^alors  erabelU  leur 
existence.  A  la  surface  du  sol  croissait  la  piante  du  Scbim6e,  blanclie 
et  dottcc  comme  le  sucre ;  son  aspect  s^duisit  un  bomme  qui  en 
mangea  et  lout  fftrconSomm^.  »  Benjamin  Bergman  analys^  par  A. 
F.  Ozanam. 

Greess  —  Pandore  est  constitu^e  d^positaire  d*une  bolte.  EHe  en- 

freini  par  euriosit^  la  d^feaise  k  eile  faite  de  l*ouYfir ;  tous  les  maux 

soneBt  de  la  boUe^  Depuis  ce  temps,  dit  H^siode ,  mille  calamit^s 

ertent  panni  les  faumains,  la  terre  est  teraplie  de  maux.  Hesiode, 

Lc»  tro^atro;  et  le$  jour^^  v:  47  et  suiv. 

B'apTesPlaton,  la  nature  et  les  facultes  de  l*homrac  ont  M  cor^ 
rompues  dans  son  chef  dfes  sa  naissance.  Plat.  Tim.,  Phced,  oper. 
T.  f,  p.  i07,Edit,  Bipont. 

Bome,  ~  D'apres  (iceron,  r^me  humaine  est  une  ^tiiicelte  divine 
ensevelie  sous  des  d^ombres.  L*homme ,  dii-il  ailleurs,  cst  n6  dans 
Ja  mishre,  ponr  expier  quelque'  ^and  crime  commis  dans  une  vi^ 
sup^rieure.  Horlensitis, 

•  Scan^naves.^Ldk,  prindipe  du  mal,sousla  formc  d'un  <5norme 
serpentqtti  tnveloppe  le  monde  et  lepen^tre  de  son  vonin.  Edda.  -» 
introd.  A  Vhistoire  du  Danemark,  par  M.  Mallet. 

Scylhes.  —  Ils  se  disent  descendre  d'une  femme  serpent. 

IHeocicains,  —  Cihua-Cobua,  qui  veut  dire  femme  au  serpent,  est 
la  mfere  de  notre  cbair.  Elle  est  toujours  representee  etf  rapport 
a\*ec  un  grand  serpent.  M.  de  Humboldt,  Vues  des  Cordilihres  et 
monumenls  de  TAmenque,  1. 1,  p.  257  et  274. 

Cet  accord  de  tous  tes  anciens  petiples  lest  reeonnu  par  Voliairo 


enimDcos  hominibus  primitivis  hsec  dogmata  revelavii; 
per tradilionem  Patriarcbarum  u&que  ad  diluvium  trans* 
missa  sunt ;  et,  tempore  dispersionis ,  in  omnem  ter- 

lui-ro^mc :  «  La  croyance  que  rhomme  e$t  dechu  ei  d^gen6r6,  dit- 
il,  se  trouve  cbes  tous  les  anciens  peuples. »  Btsai  sur  les  mtBurs-y 
chap.  4. 

//.  Dogme  dc  la  HehabiUtation. 

Juifs,  -^  Us  attendent  encore  le  Messie,  ainsi  qne  les  SamarhaMs 
qui  repr^seatent  les  dix  tribus  dlsrael  separ^  deptiis  1000  am 
avant  i  -C- 

«  La  doctriae  de  Fd  ou  Boudha  adopi^e  par  le  peupie  en  Ghine , 
au  Thibet,  k  la  Cochinchine,  au  Tpng-King,  dans  le  Toyaome  de  Siam, 
hi  Ceylan,  au  Japon,  enseigne  qu'un  Dieu  doit  saaver  le  genre.  hu- 
main  en  satisfaisant  au  Oieu  suprdrae  pour  les  p^^  des  hommes« » 
Huet,  QwBst,  Alnetanw,  L.  II,  c.  14. 

Chine. —  Confucius  dit  qu'un  Saint  doit  ftlrc  cnvoy6  du  cie),qu'il 
saura  toutes  ehoses,  et  quUl  aura  tout  pouvoir  au  Ciel  et  sur  )a 
terre.  Mordle  de  Confucitis,  p.  196. 

Indes»  —  Les  Indiens  admettent  une  incaniatioff  de  Viciinoa  pow 
r^parer  le  mal  caus^  par  Kaly  ou  le  Grand-Serpent.  Dans  h  Bava- 
gadam  il  est  dit  que  Vichnou  s'est  renferm^  dans  ie  sein  d*ane  fem- 
mc  pour  sauver  runivers.  Son  but  est  de  purger  )a  tertcdesgeante 
et  des  tyrans,  et  de  remettre  en  vigueur  la  pratiqoe  dcs  vofias  el 
de  poser  un  firein  a  la  mdchancet^  des  liommes. 

Perse,  — Mithras  {parole  elemelle)  dont.le  nom  est  «  Je  suis,  » 
est  m^diateur  entre  Orjmuzd  et  Ahpiman ;  il  combat  pour  ie  premier 
contre  le  second ;  m^diateur  entre  Ormuzd  et  les  honimes,  ii  re^oit 
tes  ordres  du  premier  et  gouverne  les  horames  confl^s  a  ses  soios. 
Anquetil-Duperron^  Hiem.  de  1'Academie  des  Jnscriplions,  T*  LXI, 
p.298.  .       .        ' 

Arabes,  —  Ils  attendaient  un  Uberateur  qui  devait  sauv<&r  tous 
les  peuples«  Boulainvilliers,  Vie  de  Mahomety  L  11,  p-  191. 

jEflryp^e.  —  Un  descendant  d'Isis  nomm<i  Orus  terrassa  Typhon 
{prindpe  dumaJ).  U  ne  tua  pas  enti^rement  Typhon,  mais  i)  lui 
dta  la  force,  voulant  que  ce  combat  demeurftt.  Plutarque ,  sur  Isis 
^(  0«/ri«,  Trad.  d'Amyot,  nomb.  XLIV,  XXV. 

Grke  —  D-apres  la  legende  de  Prom^th^e,  qu'on  retrouve  da»8 
Eschyle  et  Hesiode,il  ose  se  faite  6gal  ^  Dieu,  il  est  condamn^Siun 
supplice  sSbmx ;  il  conserve  resp^rancc  d'un  lit>drateuF,  La  feimne 


—  97  — 

ram  per  societatum  inslitotores  asporla(a  ,  decursu 
tcmporum  adullerata  fuerant,  manente  tamen  eorum 
substanlia. 

'  lo  partage  avec  lui  ceUe  double  destinee.  C*est  d^elte  et  d'eUe  seule 
que  doil  provenir  ce  commun  Liberateur.  Cest  de  iafemme  rendue 
feconde  sans  aucune  atteinte  port^e  ^  sa  virginite,  par  laseule  vertu 
de  Dieu,  que  doit  venir  au  monde  cet  enfant  qui  sera  ainsi  Dieu  et 
homme,  il  desarmera  la  justice  de  son  p6re  irrit^  contre  1'hommo 
ct  terrassera  Tantique  serpent  qui  fut  l'auteur  des  maux  de  Prom^- 
thee.  £tud€sphilo9.  sur  le  ChristianUine,  L.  II,  chap,  4. 

D^apr^s  Platon,  «  k  moins  qu*il  ne  plaise  k  Dieu  de  nous  envoyer 
quelqu^un  pour  nous  instruire  de  sa  part,  n^esperez  pas  r^ussir  ja- 
mais  dans  ledessein  de  r^former  les  hommes.»  ApoU  Socrat. 

Bome.  —  La  Sibylle,  Virgile,  Su^tone  ,  Tacite  que  nous  citerons 
ailleurs,  (art.  des  proph6ties)  prouvent  Tattente  du  mediateur  chez 
les  Romains- 

Gaule.  —  Les  Dniides  adoraient  Isis  ou  la  Vierge  de  laquelle  un 
fils  ^tait  atteadu.  EUas  Schedius,  De  dns  Germanis,  can.  13  n. 
346.  F       >  1 

On  atrottveen  l«33  h  Chftlons-sur-Marne,  ^ur  Pemplacement  d'un 
tcmple  paien  Finscription  suivante:  «  Virgini  paHiurcB,  Druides.  » 
AnnaUa  dephilos.  ehret.  T.  VIl,  p.  328. 

Scondinflwte.--  Thor,  le  premier-n^  des  enfants  d^Odin ,  livre  un 
combatauGrand^erpentMigder;  U  le  terrasse ,  mais  laisse  lui- 
radme  la  vic  dans  sa  victoire ;  puis  tout  est  consomme.  Le  Maltre 
Souveram  mct  fin  aux  desordres  et  etablit  les  sacr^s  destins  qui 
duperont  toujours.  Traditions  5cand«na«;e«,faisantappendicekrwi- 
wge ;  mionaUsme  et  Tradition,  de  M.  Riambourg. 

Neuveaur-Mor^e.  —  D^aprfes  le  baron  deHumboldl,  despeintures 
Mexjcames  presentent  une  couleuvre  panachee ,  regardee  comnie  lo 
genie  du  mal,  mise  en  pi^ces  par  le  Grand-Esprit ,  qui  parait  6tre 
Co?SJ"t?I^^^^^^  ^"'*^"*'  ^''  Mithrasdes  Pcrses.  Vue  des 
Suivant  le  m6me  airteur,  on  y  trouve  dans  plusicurs  rituels  la 
fignredun  animal  inconnu  perc^  de  dards,  symbole  de  rinnocence 
souffi-ante,  d'aprfes  des  traditions  qui  se  sont  conserv6es  iusqu'i  nos 
J4Jurs.  H>id.  T.  I,  p  251. 

VoUaire,  Volney,  Boulanger  admcttent  la  gen^ralitd    de  la  croyanco 
auMediateur. 

6 


—  98  - 

2<>  Per  solam  reveiationem  divinam,  universalkfts 
praeilictorum  dogmatum  potest  cxplieari :  SeposU^  enku 
revelatione  primitiv^ ,  duplex  tantum  origo  potest  as^ 
signari  prdedictis  dogmatibus,  ratiosciliccty  vel  univer-- 
salis  diffusio  religionis  Mosaicse.  Porro  neuirum  dici 
potest. 

1.  Pncdicta  dogmata  non  oriunlur  a  ratione :  Homk- 

Ts' .  B.  La  pratique  du  SacTifice ,  la  croyaoce  k  sa  valetir  impliqiie 
les  dcuxdogmes  de  lachute  et  dc  la  rehabilitation. 

///.  Dogme  de  la  Vertu  expiatrice  du  sang» 

Aucune  Dation,  dit   le  comtc  de  Maistre,  D'a  doute   quMI  y  eftt 
dans  l'eflfusion  du  sang  une  vertu  expiatrice.  Lliistoire  ne  pr^sente 
sur  ce  poinl  ancune  dissonance.  Ce  fail  est  admis  par  tous  les  6ru- 
dits.  Non-seulemcnt  les  peuples  ont  imnioI6  des  animaux,  mais  en- 
core  les  sacrificcs  humains  ont  ^te  offerts  chez  tous  les  peufies : 
dans  la  Chlne,  rinde,  la  Pevse,  la  Chaldee,  l*Egypte,  la  Grfece,  h  Car- 
thage,  k  Rome ,  chez  les  Gaulois  ,  les  GcrmaiDS ,  les  Scytbes ,  aiosi 
qu'en  Am^rique.  De  plus,  cinq  conditions  se  sont  presque  toujours 
.  rencontr6es  dans  le  sacrifice:  1»  que  la  victime  M  autre  que  le 
coupable  et  payAt  pour  lui ;  2o  que  cette  victime,  ou  embl^matique- 
ment,  ou  reellement  flit  aussi  innocente  que   possib\e;  S^  qu*e\\e 
ftlt  aussi  humaine   que  possible   (hommc  ou  animal  domeslique) ; 
40  que  \e  sacrtftce  fut   sanglant  et  que  son  efficacit^  (tii  attach^  ^ 
reffusion  du  sang ;  5«  qu*une  partie  de  la  victime  fitlt  consum^e  par 
le  feu,  el  Pautre  partie  mang6c  par  les  sacrificateurs  et  par  le  peu- 
ple. 

Aux  saerifices  nous  pourrious  ajouter  les  cepemomes  espi^toires 
par  lesquelles  une  multitude  de  peuples  pr^tendaient  purifier  les 
enfants  nouveaux-nc^s. 

De  toute  anliquit^,  dit  Maimonide,  les  Saheens  purifiaient  par  le 
.feu  leurs  enfanls  nouveaux-nes,  persuades  que  sans  cela  ils  mour* 
raient.  More  Nevoch,  part.  III,  cap.  37,  p.  449. 

Le  Baptdme,  dit  Voltaire,  est  commun  k  toutes  les  ancienncs  na- 
tions  de  rOrient.  Remarques  sur  Vhist,  gmer.  §  11,  p.  41. 

M.  de  Humboldt,  en  rapportant  les  cer^monies  des  Mexicainsice 
sujct ,  ajoute :  «  Celtc  ci^jrcmonie  rappelle  des  usages  dont  Torigine 
j)arait  se  perdrc  dans  une  haute  antiquit<^.  Vues  des  CordiliereSf 
T  1,  p.  225. 


—  99  — 

nes  quidem  ductt  ratioru)  sponte  consentiunt  in  admit- 
tendis  veritatibus  primo  intuilu  evidentibus;  minime 
autem  consentiunt  quoad  veritates  obscuras,  et  k  fortiori 
quokd  veritates  primo  intuitu  rationi  repugnantes.  Por- 
ro  rationi  primo  intuitu  repugnant  dogma  lapsus  gene- 
ris  humani  per  peceatum  primi  parentis,  dogma  re- 
demptionis  per  merita  unius  hominis,  dogma  vaIori« 
piacuiaris  sanguinis  effusioni  annexi»  ut  ex^ideuB  est« 

2.  Horum-  dogmatum  universalitas  non  oritur  ex 
diffusione  generali  religionis  Mosaicse :  Vel  enim  ad- 
versarii  admittunt  divinitatem  religionis  Mosaicae,  vel 
non. 

Si  prius :  Eo  ipso  debent  admittere  revelationera  pri- 
mitivam,  cum  revelatio  primitiva  sit  dogma  religionis 
Mosaicae  ;  et  causam  habemu^. 

Si  post^rius  :  Duo  ineludit  explicatio  allata,  scilicet, 
inventionem  prseeedentium  dogmatum  a  natione  ju- 
daick,  et  eorum  diffusionem  in  omnes  gentes^.  Atqui, 

\u\enlio  dogmatum  ex  parte  Judaeorum  repugnat  : 
ftam\.pr8edicta  dogmataprimointuitu  apparentrationi 
repugnaniia.  2.  Sanctilali  et  bonitati  divinse  repugnat 
omnes  omnmm  populorum  religiones  niti  dogmalibufi 
aTbitrariVs.  Porro,  si  dogmata  de  quibus  loquimur 
oriantur  ex  religione  Mosaicli  aliund^nonrevelatl^,  om- 
nes  religiones  nituntur  dogmatibus  absurdis.  Ex  una 
enim  parte  dogmata  lapsus,  reparationis,  vis  piacularis 
sacrificii,  sunt  quasi  fundamentum  religionum ;  siqui- 
dem  ex  his  dogmatibus  oriuntur  spes  hominum,  prse- 
cipua  eorum  oilicia ,  officium  expiationis ,  necessitas 
sacrificii ,  fidei  et  spei  in  Mediatorem ,  etc.  Ex  aiterli 
parte  haec  dogmata  essent  arbitraria;  nullp  enim  roo- 


—  100  — 

(ivoprobarclureorumverkas;  non  revelatione  quidem, 
ex  bypothesi ;  non  ratione^  nedum  enim  nitantur  ra« 
tione»  econtr^  rationi  videntur  opposita. 

Bepugnat  etiam  diffusio  in  omnes  gentes :  hsec  enim 
dogmata  vigebant  apud  populos  qut  nuUum  habuerunt 
commercium  cum  Hebraeis;  v.  g.  apud  Americanos. 
Diffusioni  aliunddobstitissenthostilitateset  intolerantia 
religiosa  aliorum  populorum. 

Prob.  III.  Admittenda  est  revelalio  rdigionis  primi- 
(ivse^  si  1<^  Deus  debuerit  primis  hominibus  imponere 
ac  proinde  manifestare  religionem ;  si  i^  solummodo 
pcr  revelationem  potuerit  ipsis  communicare  religio- 
nem.  Atqui» 

l^  Deus  debuit  prirois  hominibus  religionero  impo- 
nere :  Hsec  propositio  inhk  probabitur  ubi  deLegenO' 
turalu —  Debuit  proinde  manifcstarc  religionero  ;  Re- 
ligio  euim  non  potest  observari,  quin  co|[noseatBr ;  ncc 
potest  cognosci»  quin  manifestetur. 

2o  SoIumrood6  pcr  revelationem  religio  mamleslari 
potest:  Si  quod  foret  aliud  medium,  maxime  rationis 
investigatio ;  porro  hoc  falsum  est.  Siquidem  perccptio 
iilearum  supponit  revelationem,  ut  suprii  probavimus 
ubi  de  Ratione,  Eliamsi  admitteretur  possibiliias  inve- 
niendi  religionem  per  investigationem  rationis  y  hoe 
medium  non  esset  aptum.  Medium  enlm  religionem 
cognoscendi  debet  esse  universale ,  cum  reUgionis  ob- 
scrvatiosit  omnibus  praecepta;  certum,  cum  religio  non 
possit  esse  obligatoria,  nisi  sit  certa.  Atqui  investigatio 
religionis  per  rationem  non  esset  medium  universale: 
quia  1.  supponit  capacitatem  qu&  privanlur  plerique 
\  lomines  ;  quia  2.  supponit  investigationem  longam  et 

i 


a 


--  101  — 

difficilem,  qu&  permulti  fuisseat  amoti  necessitate  rei 
familiaris^  pigriti^,  etc;  quia  3.  per  iilud  medium  ho- 
mines  non  nisi  post  longum  tempus  veritates  rcligiosas 
detegere  potuissent,  proinde  homines  primitivi  religio- 
nis  cognitione  privati  fuissen(.  Non  esset  medium  quoad 
plerasque  veritates  certum  :  Hoc  constat  hominum  cr- 
roribus  el  contradictionibus  philosopborum  circa  veri-^ 
tates  ipsius  reli^onis  «laturalis* 


PBOPOSITIO  II; 

ASLIGIO  M09AICA  FUIT  DIVlNITtS  REVELATA. 

PR/EMITTENDA. 

Cum  divinitasreligionis  Mosaicse  speciaKlcr  probelur 

ger  prophetias  et  miracula  in  V.  Testamento  ac  praici- 

VVife  in  Pentateucho  relala  ;  in  anlecessum  probanda  est 

Veniaietichi    caeterorumque  Y.  Testamenti  Ilbrorum 

auctoriias  historica,  Unde, 

ARTICULUS  r. 
JPentatettcbus  hcbet  auctoritataii  blBtorteam  certam. 

Sub  nomine  Penlaleuchi  comprehenduntur  quinquc 
Veteris  Teslamenli  libri  Moysi  assignati,  scilicet :  Gene- 
sis,  Exodus,  Leviticus,  Numeri,  el  Deuteronomium. 

In  propositione  actuali  affirmamus  tantiim  veritatem 
bistoricam  Pentateuchi ;  tacemus  ergo  de  inspiraiione, 
de  revelatione,  de  verilate  dogmalicA  librorum  Moysis. 


~  102  — 

PROBATIO  DIREGTA. 

Pentateuchus  habet  auctoritatem  historieain  certam, 
si  sit  authenticuS)  integer,  verax,  ut  supra  probavimus, 
ubi  deRatione.  Atqui, 

8  i.  Mntateaditti  est  AiiUieiitlcii»^ 

id  est,  Pentateochus  est  opos  Hojm. 

Prob.  /.  Testimonio  Christi. —  kpud  Marc.  12,  26, 
sic  ait  Christus :  <  De  morluis  autem  qubd  resurgant^ 
non  legistis  in  libro  Moysis.  •  Ergo  Ghristus  testatur 
Pentateuchum  esse  libruni  Moysis.  Proinde  certa  cst 
Pentaleuchi  auctorilas,  si  Ghristus  sit  a  Deo  missus  et 
Deus  ipse;  porro  rcm  it^  esse  infra  oslendemus. 

Prob.  II.  Testimonio  populorum.  —  Ad  probaodam 
veritatem  alicujus  facti,  sufficit —  ut  existat  iestimo' 
nium  clarum  et  concordans  de  verilat^  facti, —  ut 
conslet  de  convictione»  —  de  legilimilale  conviclionis 
leslium.  Porro, 

l^  Authenticitalem  Peniateuchi  clar^  et  unanimiter 
teslantur : 

Judaei  omnes,  ut  constat  ex  traditione,  cujus  origo 
assignari  non  potest ;  ex  Veteris  Testamenti  libris,  qui 
omnes  supponunt  et  testantur  Pentateuchum  esse  ge-^ 
nuinum  opus  Moysis,  et  quorum  valorem  historicum 
admittunt  Judsei  (1).  Idem  testanlur  traditiones  Tal- 
mudicae. 

Josephus,  cujus  haec  sunt  verba :  «  Infiniti  libri  non 

(1)  Be   h^c  materia,  vid.  inter  alios  D.  Glaire,  Introduclion  a 
l'Jt:crUure  SainlCyT,  m,  p.  i4  et  seq. 


-^  103  — 

sunl  apudnos  discordantes  el  sibimelrepugnantes ;  sed 
solummodo  viginii  dtio  habentes  temporis  totius  des- 
criptionem^  quorumjust4  fides  admitiitur.  Horumquin- 
que  sunt  Moseosy  qui  nativitates  continent  et  humance 
gonerationis  tradiiionem  usque  ad  ejus  mortem  »  (1). 

Cum  Judseis  eonsentiunt  Samarilani.  Etsi  Juddeis  in- 
fensissimi ,  semper  tamen  admiserunt  Pentateuchum 
ut  genuinum  opus  Moysis  y  quamvis  repudiaverint  cae- 
teros  libros  recentiores  Judaeorum. 

Ghristiani,  de  quorum  fide  circa  qusstionem  prsesen- 
tem  nuUi  sensato  dubium  esse  potest. 

Mabumetani,  ut  constat  ex  Alcorano. 

Idem  testanlur  multi  scriptores  pagani  ^  quorum 
fragmenta  nobis  servarunt  Justinus  martyr,  Clemens 
Alexandrinus,  Eusebius  et  alii  (2).^ 

Im6  CelsuS)  Porpbyrius,  Julianus,  religionis  Chris- 
tianaa  hostes  infensissimi ,  nunqulim  impugnaverunt 
authenticitatera  Pentateuchi,  eam  proindS  tacite  admi- 
WTunl. 

^^  Constat  de  convictione  testium  prsecitatorum. 

Si  eminlestes  praedicti  non  fuissent  convicti  de  au- 
tfaenticitaie  Pentateucbi,ergofuerunt  impostores^tcstati 
suntenimie  veritate  facti  quod  falsum  aut  dubium 
habuerunt.  Porrohaec  criminatio  absurda  est.  Siquidem 
nuIM  ratione  valid^  nititur.  Im6  est  absurda ;  repugnat 
enim  testes  innumeros,  nationci  indole,  moribus,  prae- 
judiciis^  cupiditatibus  inter  se  oppositos»  vcl  sponte,  vel 
post  conspirationem  unanimiter  consentire  ad  assc* 
rendum  factum  falsum,  aut  saltem  dubium. 

(l)  Joseph,  Contra  Appion*  Lib.  I,  §  8. 

[^)  Vid.  Huetium,  Dmon^rr.  Evang,  Prop.  IV,cap.  2. 


—  104  - 

^^  Condlat  de  legilimitate  convietionis  lesllum. 

Quia  i^  stat  pra^sumplio  in  gratiam  sinceritatis  it%- 
Yium,  doncc  contrarium  conslet ;  porro  non  constat. 

Quia  2^  ccrld  conslal  de  legilimitate  convictionh 
lestium,  si  1.  corum  facultates  hon  sint  vitialae^,  si  2> 
factum  sit  lobservabiie ;  si  3.  factum  ftierit  attent^  ob- 
servatum.  Alqui> 

1 .  Facultates  testium  noti  eranl  vhiatse,  quoad  facf  nm 
dequo  agitur :  Absurda  essct  hypothesis  contraria. 

2.  Factumest  observabilei  Hoc  enim  eratunicuique 
generationi  observandum>  Bcilicet,  utrum  suo  tempore 
Pcntateuchus  fuerit  suppositus ,  seu  falsb  Moysi  attri- 
fcatus.  Nam,  si  Pentateuchus  null^  generatione  durante 
fu^it  suppositus,  scquitur  necessari6eum  csse  aulhen- 
licum.  Porro  factum  supposltionis  facile  potuit  obser- 
vari  k  prim4  generatione  et  k  generationibus  subse- 
quenlibus.  —  A  primA  generatione:  Moysis  enim 
cosetanei  non  potuerunt  ignorare  utrim  Moyses  ipsis 
imposuerit  et  per  scripla  transmiserit  leges  BaV\oms 
SU8B  conslitulivas,  sive  sub  rcspectu  religioso,  sivc  sub 
respectu  civili.  Aliunde  ,  si  quod  ipsis  superfuisset 
dubium,  absque  ull^  difficultate  Moysen  ipsum  potue- 
runt  inierrogare  ulrum  fueril  auctor  Pcntateuchi,  nec 
ne. —  Factum  supposilionis  poluit  observari  a  genera- 
tionibus  Moysen  subsequentibus :  Ad  detegendam  enim 
imposturam,  sufficiebat  inquirere  ulrum  generalio 
prajcedens  Pentateuchum  cognoverit  et  Moysi  altribuc- 
rit;  si  enim  generatio  prsecedens  Pentateuchum  non 
cognovcrit,  aut  Moysi  non  altribuerit,  eo  ipso  patet 
hunc  librum  non  esse  aulhenticum.  Porro  talis  inqui- 
sitio  facilis  fuit  cuique  generationi ,  ciim  generatioxies 


—  105  — 

prseccdentes  vivant  cum  generaliontbus  sequenlibus, 
eC  cum  eis  quasi  concatenentur. 

3.    Factum   fnit  atlenld  observatnm.  —  A  Judaeis 

quidem ;  Pentateucfaus  enim  continct  leges  religiosaSf 

domesticas  et  eiviles  nationis  judaicae;  valoristarum 

Icgum   pendebat  Judaeis  k  cognitione  lcgislatoris  qui 

eas  imposuerat ;  proinde  qudestio  authenticitatis  Penta- 

teuehi  erat  maximi  mbmenti  pro  natione  judaic^  ^  fuit 

proind^  attenteexaminata.  —  A  Cfaristianis  debuit  at- 

teht^  observari:  Cum  enim  Pentateuchus  sit  quasi  fun<^ 

damentum  religionis  Cfaristiande ,  primorum  (Idelium 

praejudiciis  et  cupiditatibus  oppositse,  de  veritate  Chris- 

lianismi ,  ac  proinde   de  authenticitate  Pentateuchi 

inquirere  debuerunt,  etrevera  inquisiverunt,  utconstat 

seriptis  Patrum.  < — Qudestionem  etiam  authenticitatis 

negligere  non  debuerunt  hostes  religionis  Judalcse  et 

Chri&tianse:  $1  enim  poluissent  dubiam  reddere  au« 

^Vienlicitatcm  Pentateuchi,  eo  ipso  infirmabant  proba- 

^mtm  Mosaismiet  Christianismi,  quorum  divinitatem 

omm  conatu  destruere  tentabant. 

Confimatur  probatio  precedens  ex  natur^  ipsius 
Pentateuchi.  In  Pentateucho  enim  apparent  eharacteres 
qui,  facile  explicabiles  in  hypothesi  authenticitatis,  in 
hypothesi   contrari^  explicari  nequeunt. 

Etenim  l®  anctor  Pentateuchi  apprim6  cognoscit  geo- 
graphiam,  mores  et  leges  Arabiee  et  ^Egypti.  2®  Hc- 
braeus  apparet;  lingua  enim  hebrseli  scripsit;  populi 
jttdaici  ritus,Ieges,  consuetudines,  historiam  minuta- 
Om  delineat.  S<>  Ardenti  studio  ad  observalionem  legis 
Hebraeorum  videtur  accen$us,  praesertim  in  Deutero- 
nomio.  4<*  Ipsius  sapientia  manifestatur  in  legibus  po- 


—  106  — 

puto  hcbraico   impositis,  in  conncxione  legum  cum 
factis,  iu  molivis  propositis  ad  promovendam  eorum 
obscrvalionem.    H^  Maximis    occupaiionibus    apparet 
impeditus;  ex  un^  enim  parte  plura  saepius  iterat  et 
longius  narrat  quam  deceret  scriptorem  politum  et  lu- 
culentum;  ex  alterl^  parte  constat  ipsius  libris  ejus 
peritia  in  artc  scribendi.  6'>  Perfeci^   cognoscit  vitam 
Moysis,  cujus  singulas  enarrat  actiones.  7^  Antiquissi- 
musest.  Siquidem  nullae  adsunt  in  Pentateucho  formse 
loquendi  novse,  quse  occurrunt  in  aliis  Scripturee  libris; 
econtr^  plures  sunt  voces  in  Pentateucho  usurpatse, 
qute  posterioribus  aetatibus  exolev^runt.  Auctor  narrat 
primitivorum  hominum  simplicem  vitaB  rationem,  me- 
morateorura  hospiialitatem,  convivia,  vestes  ,  altaria  , 
sncrificia,  etc,  qualia  describuntur  in  libris  Homeriet 
Hesiodi.  SoTandem  eo  lemporescripsit*quo  constitU" 
tus  est  populus  hebraeus.  Leges  enim  Hebraeorum  ita 
sunt  numeros8e,  itSi  minutatiro  expositse,  ul  pcr  iradi- 
tionem  oralem  solamnon  potuerini  transmiiu;pro\nde 
ab  initio  debuerunt  mandari  libro,  qui  absque  ratione 
eiconlra  rationem  afBrmarctur  alius  aPenlateucho. 

Porro  characteres  praedictiomnes  conveniunt  Moysi> 
Bulli  alii  scriptori  rationabilitcr  assignari  possunt,  ut 
cvidens  est. 

I  S.  PeniatcHcluu  cst  Xntcger< 

seu',  Don  est  essentialitcr  adnlteratus.  . 

Prob.  Integrilatem  Pentateuchi  affirmant  Jud^ei,  Sa- 
maritani,  Christiani,  hostes  infensissimi  Judaeorum  et 
Christianorum ;  —  affirmantcum  conviction6, —  cttm 
conviclione  legitimi. 


—  107  — 

Cl  l*'  quidem  integritatem  Pentateuchi  aflirmant  iii' 
dsei»  Samaritani,  Christiani :  CredunC  enim  libros  Moyf 
sis  essequoad  omnes  partes  divijios«—  Ailirmanthosk 
tes  infensissimi  Judseorum  et  Cbristianorum :  Celsus, 
PorphyriuS)  Juhanus  neg4runt  quidem  veracitatem 
Pentateuchi,  nanquam  ver6  ejus  integritatem. 

2o  Te^tes  praedicti  affirmant  cum  convictione :  Secus, 
dicendum  foret  hos  testes  esse  impostores»  quod  gra- 
tuitum  est,  quod  impossibile  est»  ut  supr^  probavimus, 
ubi  de  Authenticitate. 

5^  Clonstat  convictionem  testium  esse  legilimam  : 
Nam  facultates  testium  non  sunt  vitiatae,  factum  erat 
observabile»  fuit  attenlS  observalum. 

1.  Facultates  testium  non  sunt  vitiatdD  :  Haec  enina 
stippositio  fieri  non  potest  absque  absurditate. 

S.  Factum  integritatis  erat  observabile  :  Integritas 
nihil  aliud  est  quam  absentia  adulterationis ;  proinde 
faelHmJntegritatis  (acile  fuitobservabile/siPentateuchus 
udulierari  non  potuerit  insci^  natione.  Atqui  res  ita  est, 
eum  ludeai  omnes,  ut  constatexsequentjbus,  notitiam 
Jiabuermi  factorum  in  Pentateucho  narratorum.  Pen- 
tateuchus  enim  erat  fundaraentum  religionis  et  socie- 
tatisy  tum  domesiicde.,  tiim  publicse.  Exemplar  Penta- 
teuch/primitivuminarc^mcIudebatur.Quolibetsepten- 
nio  ejus  lectio  fieri  debebat  coram  populo.  Quilibet 
rex  populi  israeliiici  cum  propria  maou  transcribere 
tenebatur.  Multa  in  natione  judaica  existebant  monu- 
menta  commemorativa  factorum  in  Pentateucho  nar- 
ratorum,  specialiter  festa  et  caeremoniae  rcligiosae.  Sic, 
festum  azy morum,  agni  paschalis  ritus,  primogenitorum 
omniuLtB  redem|>lio^  eonsecratio  icvilarum  loco  primo- 


—  108  — 

geiiitorum»  clar^  significabaot  iDterfectos  fuissCiXgyp- 
liorum  primogeoitos,  populum  Israel  ab  tst^  plaga  im- 
munem  reliquisse  iEgyptum  cubi  festinatione.  Tabulae 
legis  in  arc4  seryatae  usque  ad  captivitatem  Babylonis 
res  ad  montem  Sinai  gestas  confirmabant.  Mcnsura 
mannse  in  arc&  reposita  populum  eibo  de  coelo  delapso 
per  quadraginta  annos  alitum  fuisse  docebat.  Virga 
Aaron  induta  foliis  et  tbidem  reposita  confirmatum  a 
Deo  sacerdotium  Aaroni  ejusque  posteris  ostendebat. 
Laminse  aureae  altari  affixse  levitarum  cum  Gore,  Dathan 
et  Abironrebellantium  interitum  designabant.  Scrpens 
seneus,  qui  servatus  est  usque  ad  Ezechiae  tempora, 
aliam  partem  Pentateuchi  confirmabat.  Unoverbo  om- 
nia  facta  in  Pentateucbo  relata  vid  monumentorum 
transmittebantur.  Porro  facillimum  est  detegere  adul- 
terationem  libri  cujus  facta  sunt  ab  omnibus  membris 
nationis  numerosae  notissima,  ut  evidenscs(. 

3.  Faetum  integritatis  fuit  atlente  observatum  a  Ju- 
daeis  et  Samaritanis :  Res  it&  est^  si  Hebrsei  aUente  'm^ 
vigilare  debuerunt  et  reipsii  invigilaverunt  librorum 
Moysis  integrilati. — Debuerunt  invigilarc:  lum  quia 
Pentateuchus  erat  opus  Moysis,  quem  Israelitas  omnes 
veneralissimd  colebant  ratione  missionis  ejus  diviose  ad 
cofistituendam  dirigendaraque  nationem  hebraicam ; 
tum  quia  Pentateuchus  erat  fundamentum  religioDisci 
societatis  judalcde ;  tum  quia  Pentateuchus  a  Judaeis  ut 
liber  divinus,  seu  a  Deo  inspiratus  habebatiir.  —  Re- 
vera  invigiiaverunt :  Testatur  enim  Philo  Judaeos  fuisse 
legi  suae  ita  addiotos,  ut  mortem  potius  subire  malue- 
rint  quim  legem  suam  infringere.  Idem  testatur  Jose- 
phus,  et  fal6ntur  Porphyritts  el  Galianus.  Eo  usque  in- 


—  109  — 

(egrUati  librorunr  suorum  inyigilaverunt  Judsei,  ut  cu- 
josque  libri  lilteras  nunieraverint,  imo  computaveriut 
qiiotieseadeni.Utlera  in  quolibet  libro  eontineatur. 

Factirm  integritatis  Pentateuchi  debuit  observari  in- 
super  a  Ghristianis :  Isti  enun  credunt  Pentateuchum 
esse  librum  aDeo  inspiratum  et  religionis suae  funda- 
roeotum;  —  Ab  lK)stibus  Judaismi  et  Cbristianismi : 
Probando  enim  adulteraiionem  Pentateuchi,  eo  ipso 
destruxissent  probationes  religionisJudaicaeexprophe" 
tiis  et  miraculis  Moysis  deducta. 

Confirm.  l^  Pentateuchus  non  potuit  adulterari,  nisi 
a  Judaeis»  vel  consentientibus  Judasis,  ut  patet  ex  suprh 
expositis.  Porro  hoe  dici  non  potest..  Si  enim  Judaei 
adulterationi  eoncurrissent ,  in  Pentateucho  delevis- 
sent ,  aut  delere  eurassent  facta  nationi  suse  injuriosa, 
leges  observatu  diOicillimas  et  po&nis  gra^issimis  san- 
citas.  2^In  Pentateucho  omnia  strict^  concatenantur, 
4eges,  ritus-cum  factis;  facta  naturalia  ci^m  supernatu- 
taWbus.  Porro  ista  rerum  concatenatio  probabilissime 
ncm  e\\steret ,  si  Pentateuchus  adulteratiis  fuisset. 

S  3.  i^entateaclmft  est  irerAx, 

Mu,  Tera  sunt  facta  in  Pentatcucho  relata. 

Observ.  Cum  veracitas  Gencseos  specialibus  argii- 
mcntis  probanda  sit,  primo  loco  referimus  testimonia 
in  gratiam  ca&terorum  Pentateuchi  librorutn ;  qu^tcs- 
limooia,  licet  non  in  totum,  nihilomi^us  quoad  partem 
veracitati  Geneseos  propugnandae  jam  conyeniunt. 

I.  ProbatiM*  veracitasExodi,  Levitici»  Deuteronomii. 

Ptoh.  I.  TesUmomo  Moy^m.  — Moyses  narrat  facia 
Peotateuchi  qum  convictione  Iegitim<^, 

7 


—  110  — 

1«  Moyscs  narrat  facta  Pcnlatcuchi :  dupliei  modo, 
scilicel  per  Pcntalcuchum  ipsufn,  pcr  monumenta  ab 
ipso  instiluta  ad  pcrpetuandam  memoriam  prsedictoruni 
faciorum.  —  Per  Pentaleuchum  :  ProbatA  enim  Penta- 
leuchi  aiilhcnticitate,  constal  Moysen  esse  hujus  libri 
auctorcm ;  ab  ipso  proind^  narrari  facta  in  Pentateucho 
inclusa. —  Per  monumenta:  Constat  enim  ex  dictisin 
probalione  integritatis  Pentateuchi ,  k  Moyse  instituta 
fUisse  monumenta  commemorativa  factorum  popuH  «- 
ra^Iilici,  quae  suo  modo  hsec  facta  transmittunt. 

^o  Moyscs  narral  facla  Pentateuchi  cum  convictione : 
Nam,  si  Moyses  praedicta  facta  narr&sset  absque  con- 
viclione,  ergo  fuisset  impostor.  Porro  hoc  dici  non  po- 
lesL  Siquidem  1  -  hsec  incriminatio  nullA  ratione  niii* 
tur. — 2»  Cbntradicit  characteribus  sinceritatis  in  Moysa 
el  Penlalcucho  relucentibus.  In  Moyse  enlm  constanter 
apparel  eximius  morum  candor,  egregia  in  Deum  pie- 
tas,  studium  \irluiis  constans,  admirandaingcnuitasin 
confitendis  suis  suorumqueerroribuset  vitiis,infcTen- 
dis  ingrati  populi  sui  conlradictionibus  summa  patientia 
ei  charitas.Moyses  nunqu^im  \itiis  hominum  blanditur, 
nunquam  hominum  favorem  aucupatur ;  sed  gravissi- 
mas  leges  imponit  hominibus  durse  eervicis ,  iisque  rc- 
bellionem,  impietatem  ssepiiis  etdure  exprobrat,  Nar»- 
rat  sensibilia  et  puWiea,  non  vero  obscura  et  privata. 
T^mlonge  abomni  propria  commodo  alienusest,  ut, 
propriis  filiis  in  levitarum  plebe  relictis  ,  Aaron  saeer- 
dolem  et   Josue  ducem    populi   conslituerit.   Slylus 
Pentateuchi  est  simplex,  ilk  ut  ansam  prsebuerit  ojuhis 
dbjectionibus  quibus  Moyscs  obyiare  faeil^  potufsset. 
Porro  hcec  omnia  ,  ut  evidens  cst ,  removeni  vci  niini- 
mam  fraudis  suspicionem. 


—  111  — 

5o  Conviclio  Moysis  fuiilegitima  :  Ipsia«  enim  facul- 
tdtesnon  «rant  vitiatae,  Iioc  constat  ex  sapientidi  elsu- 
blimitate  Pehtateuchi.  — ^^Facta  narrata  eranC  k  Moyse 
observabilia ;  erant  enim  in  se  sensibilia  ac  patentia  , 
horumque  Moyses  fuit  aut  auctor  aut  tesiis. —  Fuerunt 
k  Moyse  sufficienter  examinata;  ade6  enitii  erant  sen- 
sibus  obvia,.  ut  primointuitu  eorum  testes  apprim^  ea 
cognoscere  potuerinl. 

Prob.IL  TesiimdnioHebrteoruifnMoysieocBtaneorum, 
—  l^  Hebreei  Moysis  coaetanei  implich^  testantur  d« 
verftate  factorum  in  Pentateticho  narralorum.  Siqui- 
dem  admiseriint  leg^m  Mosaicam ;  atqui  legem  Mo^ 
saicam  cupiditatrbus  suis  et  praejudiciis  oppositam  nonr 
admisiss6nt,  si  ejus  divinilatemnonagnovissent.  Porro 
divinitatem  legis  Mosaicae  non  credidissent,  si  pro  cer- 
tis  non  habuissent  facta  in  Pentateucho  relata  quibus. 
«iiilur  divinitas   doclrlnse  et  legum  Moysis.  Proinde 

^dmissio  religionis  MosaicoB  aequivalet  testimonio  im*^ 

pWciio  de  veritate  factorum  Pcntaleuchi. 

2*fliebr«i  testantur  cum  conviciione  :  Nam  4 .  secus 

essem  impostores,  quod  gratuitd  ct  contra  omnem  ra- 

tionem affirmaretur,  ul  suprk  ostendimus.— -2.  Legem 
Mosaicaffl  difficillimam  et  omnibus  eupiditatibus  oppo- 
silam  cert6  non  observ&ssent ,  si  de  veritate  factorum  * 
qnibns  nititur  persuasi  non  fuissent. 

SoConvictio  prsedictorum  testium  cstlegitima:  Nam 
1.  testium  faoultates  non  possunt  supponi  vitiatae^ 
siquidem  testes  erant  numerosissimi.  —  2.  Facta 
crant  testibus  observabilia ;  ex  un^  enim  parte  facta 
in  Pentateucho  n^rata  sunt  sensibus  obvia,  patentia  ;; 
ex  alteri  parte,testeseran(  numerosissimi.— 3.  Facta 


—  112  — 

fuerunt  ob^ervaU ;  siquidem  erant  extraordinaria , 
proinde  examenpromoventia.  Aliund^  his  factis  nititur 
religio  preejudiciis  et  cupiditatibus  ppposita, 

Confirmatur  veracitas  Moysis  et  Judseorum  tpsi  cose- 
taneorum  per  testimonium  Judseorum  posteriorum , 
Samaritanoruro,  Ghristianorum.  Siquidem  testes  prae- 
dicti  veracitatem  Moysis  et  ipsius  cofletaneorum  exami- 
nare  potuerunt ,  rever^  examinjirunt  et  post  examen 
affirmArunt.  —  Examinare  potuerunt :  Hsec  enim  erat 
quaestio  :  utrum  testimonium  Moysis  et  ipsius  coseta- 
neorum  vestitum  fuerit  omnibus  conditionibus  requi- 
silis  ad  creandam  eertiludinem  ?  Porro  heec  qusestio  non 
superat  captum  hominum  prudenti^  communi  praedi- 
torum ;  et  inter  testes  praecitatos  multi  prudentift  supe- 
riori  insignes  fuerunt,  v.  g.  Scriptores  sacri  ioter  Ja* 
daeos,  et  SS.  Palreset  Apologistse  inter  Chrislianos. — 
Revera  examin&runt:  Nam  1*  vcracilas  Moysis  et  Ju- 
daeorum  factis  Pentateuchi  coaevorum  erai  factum  gra- 
vissimum  pro  Judseis,  siquidem  ex  veracitate  prsedic- 
torum  tcstium  pendebat  divinita^  reh*gionis  Mosaic^ 
oppositae  cupiditatibus  Judseorum  ct  praesertim  eorum 
inclinationi  ad  idololalriam ;  pro  Samarilants ,  posit^ 
enim  veracitate  Pentoteuchi,  sequebatur  eos  essc  scbis- 
^  maticos  et  extra  viam  salutis ;  pro  Cbristianis  primo- 
rum  sseculorum,  negatli  enim  veracitate  Pentateuchi , 
falsa  erat  religio  Christiana  praejudiciiset  cupiditatibus 
opposita.  2.  Ex  scriptis  Patrum  et  Apologistarum  Chris- 
lianorum  probatur  quaBslionem  de  veracitate  seduld 
fuisse  examinatarn. — Post  examen  aflirmlirunt:    De 
affirmatione  posilivli  Judseorum,  Samaritanorum,  Chris^ 
tianorum  nemo  dubitat, 


—  113  — 

IL  Probaluf  veracitas  Geneseos. 

Prob.  Testim.  Moysis  et  Jndceorum.  — Veraeitatetn 
Geneseos  affirniant  Moyses  et  Judaei^  cum  convictiome, 
cum  convictione  legitimli. 

1<^Moyses  et  Ju(toiaffirmant...:Hoc  consiat  exdictis. 

2<>  Affirmant  cum  convictione :  Et  1 .  Moyses :  hlc 
valent  rationes  jam  soperius  allatae.  Imo,  si  Moyses 
falsa  referre  intendisset,  slultissimus  impostor  foret  di* 
cendus.  Recentem  enim  mundo  adscribit  originem^ 
diim  eaeteraram  nationum  auctores  remolissimam  illi 
antiquitatem  assignant.  Auctores  testesque  factorum  in 
Genesi  relatorum  desigriat  proavos  rsra^litici  populi 
paternarum  traditionum  observautissimi ;  innumeris 
proinde  contradictionibus  absque  ratione  ulU  dedisset 
causam,  si  in  errorcm  inducere  voluissel.  Porro  ex  dic- 
tis  repugnat  ista  stultitise  et  imposturse  incriminatio. — 
2.  Judaei  affirmant  cum  convietione :  Librum  enim  Ge« 
neseos,  sicut  elcseleros  Petitateuchi,  pro  revelato  tenent. 

5<>  Affirmant  cum  convictione  legilimli:  Nam  1.   fa- 

cu\Ukies  testium  non  erant  vitiatse ;  constatex  dictis. — 

2.  Pacia  erant  observabilia  :  Sufficiebat  enim  inquirere 

Otrum  auctores  testesque  factorum ,  quos  in  Genesi 

dcsignat  Moyses ,  realiter  exstitissent ;  utrum  prsedicti 

eadem  quae  Moyses  narravissent ;  utrum  eorum  testi- 

monia  fuissentiide  digna.  Porrodehishauddifficile  ve- 

ritns  acquiri  poterat.  Vel  enim  facta  per  traditionem 

fuerant  transmissa,  vel  non.  In  priori  casu  sufficiebat 

perpendere  valorem  hujus  traditionis,  quod  facillimum 

crat,  cum  ex  ips§  narratione  Moysis  inter  ipsum  etAda- 

mum  quinque  tanlum  intercesserant  hominum  gene- 

rationes:  Moyses  viderat  Caalh  avum  suum,  Caath  au- 


—  114  — 

lcm  Jacob,  Jacob  cognoverat  Abrahamum  »  Abraham 
Scmum»  iste  MalUusalem ,  qui  ipse  viderat  Adamum. 
Inposteriori  easu,  traditione  sileute»  eo  ipso  eoiistabat 
de  falsitate  narrationis  mosaicse;  ciim  facta  tanii  mo* 
menti,  si  fuisseot  vera  ,  in  oblivionem  tam  cit6  cadere 
non  poluissenl.  —  3.  Facta  fuernnt  observata  :  Siqui- 
dem  erant  maximi  momentiy  tum  Moysi,  ium  ipsis  Ju- 
deeis;  cum  in  Genesi  referanlur  ortgines  generis  bu- 
moni,  primordia  gcotis  hebraicee,  reh^gionis  Mosaicae 
institutio,  tiiuli  juris  Haebrasorum  adpossessionem  terra 
Chanaan,  promissiones  de  Redemptore  futuroexeorum 
nationenascituro. 

Confirmatur  veracilas  Gcneseos  per  scientias ,  tra- 
ditiones  et  hisloriam  (1). 

PAOBATIO  INOIRECTA. 

Si  dubia  foret  aucloritas  historica  Peotaieucljii  ma- 
xim^  ratione  objectionum  ab  adversariis  propositarum; 
{^orro  invalidae  sunt. 

Objjc.  I.  Auctoritas  Pentaleuchi  pendet  ab  ejus  au- 
thenticitate,  integritale,  veracitate ;  porro  Pentateuchus 
non  cst  authenticus,  integer,  verax. 

Resp.  Maj.  argumenti  falemur,  min.  vero  negamus. 

Min.  sic  probant  per  partes : 

Dicunt  l^  :  Pentateuchus  non  est  authenticus,  Nam 

1.  tempore  Moysis  scriptura  alphabetica  ignotaerat. — 

2.  In  Pentateucho  narratur  mors  Moysis. —  3.  In  Pen- 

(i)  Cum  istius  confirmationis  «xpositione  in  locopraesenti  relatse 
«rdo  materiaD  interruptione  longiori  inhiberetnr,  eam  remittimas  ad 
eafrfm  Toliuninili  Vid    Apprnd. 


—  1!5  — 

(aleucho  jDOuHa  sunt  memh,  v.  g.  designantur  bca 
deaignatiOBtbus  ignoiis  tcmpore  Maysis. 

Ji,  Ad  !"""•*  1«  Cadmiis  qui  litteras  ad  Graecos  trans- 
tulit  MoysiB  eoa&vas  fnit.  — ^.  Gra4is  sdltem  aiseritiir 
ieripturam  alpbabeiicam  fuisse  tgnatam  tempore  Moy» 
sis.  Authentieitas  vero  Pentateueht  ratiombus  validi^ 
probatur ;  und^^  nediini  ex  faeto  ohjecto  negari  possit 
Pentateuebi  authenliettas^  econtraex  probationibus  au» 
thentieitatis  ^onoludi  pote&t  seripturam  alphai)eticaai 
tempore  Moysis  fuisse  notam. 

Ad2"*":  Ex  eo.qu6d  in  Pentateiicha  narretur  mors 

Moysis,  nihil  contra  nos;hoc  emmfactum  potest  faciNr 

explieari  admiss^  authentieitate  Pentateuchi-  Supponi 

potest  Moysi  revelatas  fuisse  mortem  suam  el  morti^ 

eireumstauttas*  3.  Probabilius  narratio  mortis  l^^a- 

toris  Hebreeorum  ab  initio  libri  Josue  translata  est  ad 

finem  Deuteronomii  ut  compieta  foret  Moysis  historia. 

Hoe  aiitein  admisso,  equidem  narratio  mortis  ^foysis  k 

^^^«^  ipso  scripta  non  fuisset ,  sed  nibil  ind^  eontra. 

««leTasPentafeuchi  partes. 

AdS'^^:  1.  Samaritani,  SS.  Patres,  Celsus,  Porphy-^ 
nus,  Julianus,  aptiores  ad  saue  judicanduiu  de  prsB- 
dictis  difficultatibus,  de  iis  tamen  tacuerunt  ^  ergo  de 
iis  mhil  conchidendufli.  —^2.  Menda  Penlateuchi  pos- 
i^At  explieari,  alia  per  incuriam  eorum  qui  Ubros  trana- 
cripserunt;  aiia,  specialiter  nomina  loeorum  (empor^ 
Moysis  inusitata,  pcr  translationem  in  textum  ^mnota-* 
ttonum  iQ  margtnibiis  appositarum  a4  intelligentianA 
tcxtAs. 

Bknmt  2^:  Pentateuehus  Mnesi  iniegery  aut  saltem 
dubia  ejui  integrita».  Nam  1 .  in  lib.  lY  Reg.  c.  22,  et  ia 


—  116  — 

lib.  II  Paral.  c.  34  legitur  Helciam  saeerdotem  vola'' 
men  legis  reperisse  in  domo  Domini,  et  ad  ilKus  lec* 
tionem,  regem  Josiam,.Pontifi€em  ei  universumpopu- 
lum  obstupuisse  tanquiim  de  re  novft  et  inaudii^.  ^ 
Lib.  IVEsdr.  c.  14.  narratur  omnia  legis  exeroplam 
incendio  Jerosolymitano  periisse. —  t.  Idem  liberte»- 
tatur  libros  sacros  ex  integro  ab  Esdr&  fuisse  restitutos. 
Ex  lib.  I  Machab.  c.  1,  v.  59,  tempore  persecution» 
Antiocfai  omnes  libri  sacri  combusti  sunt.  Ex  tribus  fac- 
tis  citatis  sequitur  lempore  Josise  et  Antiocht  perpau* 
cissima  Pentateuchi  exstitisseexemplaria;proinde  Pen- 
tateuchum  poluisse  facile  adulterari. — 3.  Magna  est  in 
exemplaribus  discordantia ;  in  specie,  sub  respeetu 
chronologise  differunt  exemplaria  hebraica ,  samari- 
lana  et  LXX  Interpretum.  —  4.  SS.  Patres  accusani 
Judieos  interpolalion^s  Scripturae  sacrae. 

R.  Adl"*":l.  QuoSid  factum  Helciae ,  stupor  Josi^ 
et  populi  non  probat  Pentateuchum  fuisse  ignolum.  In 
temploenim  inventum  fuerat  ipsius  Moysis  aulogra- 
plium,  et  probabilius  Deuteronomium  quod  ad  latos 
Arcae  positum  fueral  a  Moy^e.  Probabilissimum    esl 
Josiam  commotum  fuisse  aspectu  iJim  venerandi  auto- 
graphi,  et  ide6  verbis  legis  et  comminationibtis  ex  vo- 
lumine  recitatis  altenliorem  mentem  praebuisse.  U^ 
enim  ait  lib.  II  Paral.34, 21 :  «  Magnus  furor  Domini 
siiUavit  super  fioSy  eb  qudd  Jion  nuslodierint  (no«  ait : 
eo  qubd  non  noverint)  patres  nostri  verba  Domini»  »— - 
^uoJid  narrationem  libri  IV  fedrae,  isie  liber  nullius  esi 
auctoritaiis. — Quoad  combustionem  librorum  subAn- 
tioeho,  id  unum  narrat  lib.  I  Mach.  «acroslibrot  con- 
qiiisitos  fui&se  et  combustos  dim  invenirenlur . 


-  117  - 

^>  Qudmvis  in  circamstanttH  citaiis  mulia  peri^riat 
librorum  sacrorum  exeraplaria,  non  sequicur  multa 
iu>n  su^rfuisse.  PeQlal^uchus  enfm  eral  unicuslegum 
codex  juxia  quem  jus  populo  dividebatur  et  saera  qr- 
dtnabantur;  proinde  cum  maximl^  cur^  eonservari 
^ebuit  k  Judaeis  fidelibus  qui  nunquam  defui^re  in  na- 
tione.  Israetitar  om . 

3.  Eliamsi  permuka  exemplaria  periissent^  memQria 
factorum  in  eo  narratorum  in  naiione  sedebat^  et  obs^ 
titisset  adulterationi  essentiali. 

Ad  2"»:  1 .  Liber  IV  fisdrae,  ut  supri  diximus^  nuT^ 
lius  estaoetorltatis. 

2.  Dskniel  in  histori^  Susannee»  e.  13,  v.  JS^ad62,  sup- 

ponit  Judaeos  habuisse  Pentateuchum.  tempore  captivi^ 

tatis  Babylonicse.  Libri  I  et  11  Esdrae,  qui  auctpriiateii(i 

certam  habent,  supponunt  existentiam   Pentateiu^hi. 

Sic  lib.  I,  c.  6,  V.  18:  «  £l  Ucduerunt  (post  redilum. 

ex  captivitate)  sacerdot^s  in  ordinibussma  ei  kvitas  in^ 

vicihus  suis  super  opera^  Dei  in  JermaUmy  sieutscrfp'- 

Uim  es(  m  libro  Moysis,  »  Lib.  lU  c.  8,  v,  1  :  •  £i 

dixet^mi  Esdroe^  scribw  ul  afferr^l  librum  legis  Moym 

qmm  prmeperai  Dominus  Israeli.  »  Eodem  iibro  q. 

f  3y  V.  i  ^  *In  die  (xuiem  illo  keium  est  in  wlumine 

Moysis  audiehte  popula.  ».Porro,  si  J-iidsei  habuerlnt 

Pentateuchum  tempore  captivilatis^  ^i  Esdras  supponat 

ipsius  «xistentiam ,  ab  Esdr4  qon  fuil  m  integro  res- 

litutum. 

5.  Onmes  tibri  V.  Te^amemi  supponunt  Pentateu- 
chum  ;  facta,  doclrinam  et  leges  Moysis  referunt.  Ergo, 
si  Esdras  Pentateuchum  ex  integro  reslituisset>  simul 
emendare   debuissetomnes    libro»  V.    testamenti, 


—  H8  — 

ita  tit  frausapparere  non  potuerit,  quod  diffietUimuni 
eral. 

i.  Saroaritani  PeDtateuchum  ab  Esiri  restitutuoi 
non  accepissent  k  Judseis  quibus  erant  infensissimi, 
proind^  Pentateucbus  Samaritanorum  a  Pentateucho 
Judseorom  difTerret,  quod  falsum  est. 

5.  Etiamsi  EsdrasPentateucbum  restituisset,  ejusin- 
tegritas  essentialis  conservari  potuisset  i  siquidemy  ut 
supra  diximus,  hujus  librisubstantia  in  memori4  natio- 
nis  judaicse  vivebat. 

Ad  S""" :  Equidem  adsunt  quaedam  varietates  inter 
Pentateuchi  exemplaria ;  sed  nihil  eontra  oos.  Siqui- 
dcm  varietates  objectae  sunt  mer^  accidentales.  Sic  in 
specie,  diversitas  cfaronologiae  substanliam  factorum 
non  afficit. 

Ad  4"°":  1.  SS.  Patresnon  accusant  JudsBos  qnddaate 
Ghristum  sacros  codices  violaverint.  —  2.  Inlerpa/alio 
h  Patribus  Judaeis  objecta  interpretationeai  respicit  po- 
liiis  qubm  textum.  Sic  Justinus  (1),  id  solum  con<|ue- 
rhur  quddLXXinlerpretes  Scripluramrecteinlerprelati 
fuerint,  Judsei  ver6  aliier  interpretari  aggrcderenlur. 
—  3.  Si  SS.  Patres  Judaeos  accusftrunt  aliquam  inter* 
polatjonem  tentlisse,  boc  respicit  tantjtm  unam  aut  alte- 
ram  vocem,  vel  ad  summum  paucos  versiculos. 

Dicunl  ti^:  Pentatcuchus  nan  est  verax.  Hujus  libri 
vcrackatem  impugnant  adversdrii  multis  rationibus , 
quarum  refutatio  potius  pertinet  ad  interprctes  Scrip*- 
turde  quam  ad  theologos.  Quasdam  tantum  referi- 
mus. 

Vl)lastin.  Dia\,  cum  Tryphm.n.  7t. 


-^  119  — 

i*  Obj.  Historia  eossva  lacet  de  miraeuHs  in  Penta* 
teueharelatis. 

Hedp.  1.  Mulii  scriptores  veteres  locuii  sumdemira- 
culis  k  Moyse  relaits,  ui  videre  esi  apud  Josephum^ 
Eusebium  ei  Huelium  (t).  —2.  Etiamsi  veleres  iace- 
renl,  nihilconcladi  possei.  Paucissima  enim  supersunt 
veierum  fragmenta*  —  Aliunde  hoc  argumeniura  est 
mer^  negativum. 

3^.  Obj,  Moyses  niuUa  narrai  incredibilia,  scilieet: 
f .  Abrahamum  cum  Irecentis  decem  et  ocio  vernacults 
quinque  reges  percussisse  {Gen.  44,);  2.  Uxorem 
Lotliversam  essein  staiuam  salis  (fftieif.  19,  34etseq.); 
3.  Abrahamum  circumcisionem  a  Deo  accepisse,  ddm 
econtrli  constei  Hcbrseos  eam  Bccepisse  ab  ^gyptiis 
{ibid.  17, 10.);  4.  OmniaiEgyptrorumanimantiaperiisse 
in  quinili  plag^  {Exod,  9,  6.);  per  septimam  plagam 
periisse  m  omni  (errA  JEgypli  cuncla  quce  fuerunl  m 
«grw,  ab  homine  usque  ad  jumenium  (ibid.  9,  25); 
Vosihanc  plagam  Pharaonem  insecutum  fuisse  Israeli- 

^&s  eum  magno  equitatu  ei  sexeentis  curribus  {ibid. 

l*>7e\  seq.).  Porro  hsecomnia  eonciliari  non  possunt. 

a*  Anronm  intra  unius  diei  spatium  viiulum  ex  auro 

conttisse,  Moysen  autem  bune  vitulum  in  pulverem 
eonvertisseeipotum  dedissepopuloisra^iitico  {ibid.  32). 
Porro,  unde  tania  auri  copia  ;  quomodd  inlra  tam  breve 
teinpus  vitulus  conflari ;  qu4  arte  aurum  potabile  fieri. 
potuit?  6.  Moyses  narrai  terram  promissam  fuisse  fera- 
eifisimarn  ;  porro  sterilis  est. 
Resp.   In  genere:  Licei  explicari  non  possent  quae 

(i)  VU.  Hnet.  De^Mmlr.  Evantf.  Prop.  4, 


—  IJO  — 

iacredults  iocredibiiia  videntur,  mtnimi  conciudendum 
ea  esse  falsa,  proind^  rejicienda.  Suf&ciienim  uifac- 
lorum  prsedictorum  impoMibilUas  probari  non  possil; 
porro  adversarti  nunqu&m  probarunl  eorum  impossibi- 
Ittatem. 

In  8pecie>ad  1'*'°:  Haud  difScild  explicatur  vieloria 
Abrahae.  Nam  1.  regibus  percussis  nnmerosus  nonerat 
exercitus,  isli  enim  vix  unius  aut  alterius  urbis  princi- 
pes  erant.  —  2.  Abraham  eos  aggreditor  nocte  cum 
magn4  perili^.  ^  3.  Cdeterum  non  repugnal  admitterc 
pretectionem  Dei  specialem:  «  Benediclus  Deus  excel' 
Mus^  quo  prolegente  hostes  in  tHanibus  luis  sunt... » 
Gen.  U,  20. 

Ad2""':  Etiamsifaclum  uxorisLothsii  miraculpsum, 
non  repugnat ;  el  Moyses  illud  itii  referl  ul  clard  appa* 
real  intervenlio  divina.  Hoe  nobis  sufficil;  lacemus 
proind^  de  causis  naluraiibus  quibus  plures  interpre- 
(es  illud  explicar e  ^gressi  sunt.  Hanc  stdtuam  salis 
sttis  temporibus  adbuc  exislisse  testatur  )osepb  (i). 

Ad  3*"»:  Gratuito  asseritur  Hebreeos  accepisse  t\t- 
oumoisionem  ob /Egyptits  (2). 

Adi""":  Gontradictio  non  adesi  in  narraiione  Moysis. 
Haec  enim  verba  « omnia  animantin  »  inlelligenda  suni 
de  iis  omnibus  quae  in  agtis  deprehensa  sunt,  uon  ver6 
de  animanlibus  quae  in  urbibus  vel  domibus  erani , 
proiii  colligilur  ex  versu  3  prsecedenii.  Dici  etiam 
potestvoeem  «  omne  »non  semper  designare  omnia  et 
singula  individua,  scd  interdum  solummod6  multa^  io^ 

(1)  Joseph    Ant.  Jud.  Lib.  I,  cap.  il. 

(2)  Vid.  LcKres  de  quelqu«s  Juifs^  T.  11,  p.362,  mi  et  sq.  Edil. 
I81S. 


lerduin  mukd  ex^mmgenere,  quodetidmin  ea»u  dato 
locum  habere  potest^  sicut  in  Matth.  4,  ,23  de  Gbristo 
dicitur  :  «  Sanans  omnem  languorem  »,  et  in  Act.  40, 
12,  ubi  agitur  de  linteo  quod  vidit  Petrus,  «  in  quo 
trant  omnia  quadrupcdia  terrce  •>  id  est,  quadrupedia 
omnis  gener is.  Htneperpcr5m  quaerunt  ihcreduli  und^, 
mortuis  cuuctis  animantibus,  Pharaoni  t^m  numerosus 
equiiaius,  quo  fugiiivOs  BebraBOs  persecutus  est,  resi- 
duus  fuerit. 

Ad  5"":  Tanlsemolis  non  erat  vilulusquianlepopu' 
lum  gestari  debebat,  ut  ad  iHum  conflandum  satis  abun^ 
danter  nonfuerint  jnauresaureee  uxorum  fiUorumque 
etfitiarumlsrael.  —  In  Pentateucho  non  legitur  Aaro* 
nem  huhc  vitulum  conflAsse  intra  unius  diei  spatium. 
—  Moyses,  iEgyptiorom  arte  peritus ,  potuit  aurum  in 
pulverem  resolutum  et  aquiae  mixtum  potabile  efBcere. 
Hoc/ateri  non  abnuunt  piures  docti  chimicae  artis,  inter 
quosS/aA/,  SenaCy  ut  videre  est  apud  Guinie  (1). 

Ad  6**" :  t.  Ex  eo  qu6d  tempore  preesenti  sterilis  sil 

tem  promissionis,  illogice  concladitur  eam  tempore 

Moysisnon  fuisse  fertileiA.  Haec  minor  fertiliias  nofi 

debet  adscribi  naturaesoli,  sed  aliis  causis  extiinsecis^, 

specialiter  defectui  culturse.  Piurimi  viatores,  quorum 

testimonia  refert  BuUel  (2),  fatentur  Judaeam  etiamnum 

idoneam  esse  ferendis   uberrimis  fructibus.  -^  2.  De 

prisiinlk  fertilitate  Palestinaemulta,  prseter  auctoritatem 

Moysis,  ha]}enlus  veterum  testimonia  (3).  — 3.  Aliundd 

(1)  Lettres  de  quelqtm  Jwifs,  T.  I,  p.  100  el  s<i. 

(2)  BSponses  erUiques^  T.  I. 

(5)  Sic,  F.  Josepb,  qui  in  libro  Contra  Appionem  refert  testimo- 
mum  Hecatei,  coitanei  Alexandri  magni;  Tacit.  AnnaU  L.  Sl;t^iiM. 
Bist.  mt.,  L.  V,  cap.  14;  Ammian.  MarcdKn.,  ctc. 


Pateatioae  feriililas  gai  probalur  ex  iminensA  homiiiiini 
Oiultiiudine  quae  in  regione  ikm  arctis  limitibus  an- 
f  ustatA  continebatur. 

OaiiG.  II.  Pentateuchus  est  collectio  mytkorum^  ergo 
non  habet  auctoritatem  historicam  certam» 

Mythus  est  narratioqufledam,  orali  tradiiionetrans- 
missa/  cui  per  lapsum  temporis,  vi  imaginativ^  popu- 
lorum  admirabilia  proclivium,  adjonctae  sunt  ficliones 
varise. —  Mytbus  dicitur  historicmy  philosophicus  aot 
mixlus,  prout  ejus  objectum^  seu  res  quam  ficlio  invol- 
vit,  est  factum  proprie  dictum,  idea,  aut  factum  simul 
et  idea. 

Adversarii  sequenlibus  rationibus  nituntur:  l«My- 
thus  ad  originem  nationum  necessari6  reperitur.  Pri^ 
mitus  enim  homines  k  sylvestri  vit^  mod6  progressi, 
ad  subtiles  contemplationesnondum  exerdiati,  vix  ul- 
lius  rei  cogitationem  percipcre  poterapt,  nisi  eorum 
quaesub  sensus  cadebant.  Sermo  quo  ulebanturhorai- 
nes  priores,  adhuc  parum  elaboratus  et  locuplelalus, 
ne  his  quidem  paucis  notionibus  quae  tunc  insldebani 
animis  par  erat  ct  satis  idoneus.  Yis  ingeniorOm,  ad 
imagines  et  figuras  adhibendas  conversa  ,  mythos  ne-- 
cessari6  induxit.  Ergo  Pentateuchus  in  q^uo  generis  bu- 
mani  populique  israe^iiici  exordia  referuntur  mytho» 
necessario  continere  debet. 

2o  Apud  omnes  populos  reperiuntur  mythi,  qui  sub- 
stanlialiter  iidem  sunt  ac  narrationes  Moysis;  ergo  nar- 
rationes  Moysis  sunt  eliam  mythicae. 

3»  Abundant  in  Pentatcueho  allegoriaB  morales,  iit 
conslat  ex  inlerpretalionibus  allegoricis  Patrum  ;  abun- 


—  J25  — 

dafK^sicut  fi>  inythts  paganorum,  portenta  etmir»bi- 
Ita  ;  ergo. 

40  Diversae  causae  Pentateuchi  mythicae  fictioni  faver^ 
debuerunt;  longius  scilicetintervallum  inter  eventus  et 
lempus  quo  facta  scriptis  mandari  incoeperunt;  inopi^i 
verborum  in  linguH  heforaicA ;  tgnorantia  causarum; 
ergo. 

5®  Interpretatio  mylhica  melius  favet  dignitati  Hforo- 
TUfli  Moysts ;  facta  enim  in  Pentateircho  relata  slricl^  et 
in  sensu  litterali  interpretata  ssepius  essent  ridicula  et 
absurda. 

Resp.  l^  Systema  adversariorum  est  falsum  ;  ^^  male 
probatur. 

i^  Falsum  est  adversariorum  systema : 

1 .  In  primaevis  Ecclesiae  sseculis,  el  dum  florerent 
Alexandrini^  mytbicis  interpretationibus  addictissuni, 
auetoritatem  historieam  Pentateuchi  admiserunt  plures 
Christiapi  prius  gentiles  philosophi ,  mythologiee  gen- 
uum  admodum  periti.  Porro  hoc  iestimonium  maximi 

pouderis  multd  prsestat  syatemalibus  recentiorum  im^ 
piorum. 

2.  PicUones  mytliicae  prius  involvunt  veritates  reti* 
giosa;^  ei  poste^  faeta  bistorica«  Porro  myibus  non  re- 
per if  ur  in  religione  Hebrseorum,  ut  clar^  apparebit  ex 
hujns  religionis  exposittone. 

3.  In  mythicis  commentis,  subobscure  el  ambigue 
destgnantur  personae,  narrantur  eventus;  tempora  et 
loea  modo  eerto  e^  fixo  non  determinantur ;  faeta  inter 
ate  minime  connectuntur  ;  prodtgia  frequentissima  ap« 
parent  primdevts  populorum  setatibus,  sensim  rariora 
.fiuni  appropinqaantibuBbistoricistemporibusy  demiim 


omnind  ee»tant  tplendescente  hislorili ;  praedicta  por* 
tenta  nullo  motivo  rationabili  niluntur.  Econtrii  in  Pen- 
lateucho  clari  defioiuotur  personae»  eventu»,  tempora 
€t  loca ;  facta  inter  se  cohsercnt ;  prodigia  rar6  apparenl 
reruin  primordiis ,  erebriora  autem  fiunt  labentibus 
iseculis,  abundant  temporibus  historicis,  semper  ni- 
Cuntur  causis  legitimis. 

^^  Mal6  probatur  adversariorum  systema : 
Ad  1*"' :  Ratio  aHata  tiiiitutr  falso  supposito.  Adver- 
aarii  enim  supponunt  horainem  k  sylveslri  vili  ad  civi- 
lcm  fuisse  progrcssum,  ejusque  facultates  per  se  et  in- 
dependenter  ab  omni  revelatione  fuisse  eyolutas.  Porro 
bujus  bypothesis  falsitas  sat  dar^  constat  ex  historift  el 
anteil  dictis. 

Ad  i^  :  i ,  Ex  eo  qu6d  mythus  rcperiatur  apud  csb- 
leras  gentes,  non  sequilur  Penlateucbum,  tn  quo  ge- 
oeris  humani  populique  israelitici  exordia  referBotar, 
nihil  aliud  esse  quiim  collectio  mythoruin.  Gens  enim 
bebrsea  poiuit  ab  errore  prseservari  per  proVidentiam 
Dei  specialem.  Imo  historiil  constat  et  infrk  videbitur 
hanc  providentiam  reips^  exstitisse  in  gratiam  nationb 
judaicae.  —  2.  Ideniitas  quae  dctegitur  inler  traditiones 
gentiies  ctquasdam  Pentatcuchi  partes  potest  explicari 
partim  per  revdationem  primitivam,  parUm  perrela- 
tiones  quas  Hebrsei  cum  gcntibus  habuerunt.  Veritate* 
enim  quas  Deus  proto-pareniibus  communtcaverat  et 
facta  prim^ria  hisloria9  humanse  foemnt  integr^  irans^ 
missa  in  prim^  societate.  Post  confosjonem  linguarum 
etdispersioncm  generishumani,  duces^popoloromapud 
diversas  regiones  asportArunt  pr^dictas  cogfiitioncs,^ 
quas  sensim  adulter&runt  faomines,  tic6i  icd>a|tantiam 


—  123  — 

V^fitatum  et  faelorum  retitientes.  Quoad  veritates  poste- 
rtores,  eas  a  JFudaeis  r&ceperunl  qusedam  Bationes ,  et 
fietioDibus  involverunt.  Inde  eonfarmitas  substantialis. 

i  '  Ad  5"*":  Ex  eo  qudd  diverssB  partes  Pentateuchi  in 

'  senaii  allegorieo^  pluribus  Patribus  et  Doctoribus  in- 

terpretatse  fuertut,  fai&d  concluditur  Qmnia  in  Pentateu- 
cho^se  meras  aHegorias  iBorales.  Siquidem  Patres^^ 
Doclores  qui  mysticis  Scripturse  sensibus  inqiiirendis 
se  dabant  semper  et  primo  lodo  admiserunt  sensum 

I  litteralem.  Adversarii  autem,  qui  in  Pentateucho  meras 

tantummodo  allegorias  agnoscunt,  hunc  sensum  gra- 

^  tuitd  et  absque  ralione  ullli  rejiciunt.  —  Quoad  raiTa- 

cula  in  Pentateucho  relala,  adversarii  deberent  pro- 
bare  naifaculcrf um  impossibililatem  ut legitime  possent , 
asserere  myihicam  csse  omnem  narrationem  in  quli 
referunluf  miracula.  Porro  non  probant,  et  eontra 
eos  superius  probavimus  possibiiitatem  miraculorum^ 
Miund^  6X  dietis  constat  miracula  Pentateuehi  non  posse 
«k^similari  mythis  paganorutti. 

\44um .  1  Adversarii  ignorant  quanlo  tempore  facta 

Peniateuchi  pcr  solam  trudicionem  orakm  fuerint  trans* 

missa  ;  an  non  maturius  qu&m  asserunt  fuerint  scrip- 

turaemandala.  —  2.  Facla  transmittenda  eranl  quoiid 

numerumpaucissima,  optime  cognita  etdefinita,  mult6 

iengior  eratbominum  vita  primsevis  setalibus  qu&m 

aevis  se<|ueniibus.  Hincfacta  haud  difficilim^  potuerunt 

per  traditionem  oralem  integrd  transmitti.  —  S.Speciali 

providentia  Deus  invigilabat  integrse  factorum  et  doc- 

trinae  conservationl. 

Quo^d  objectionis  partem  deductam  cit  inopifli  ver- 
borum  et  ignoranlift  causaruai>  fatemur  equidem  pr»- 


—  126  — 

dteUi9Causa9  myihorum  fictiooi  coiieurrere  posse;ad* 
versarii  autem  minimd  probaDt  eat  retpsii  colicurrisse 
in  caau  dalo.  Gfl^terum  gratuitam  eorum  asaertionem 
impugnant  characteres  inirioseci  narrationis  mosaicae. 
Ad  5**"" :  Fals6  asserunt  adversarii  inlerpretaiionem 
mythicam  meliiis  favere  dignitati  librorum  Moysis. 
Econtr^,  admisso  tali  systemate,  Scripiura  sacra  mytiiis- 
tarum  arbilrio  derelicta  brevl  in  derisum  et  eenteroptum 
labesceret,  aut  omnind  destrueretur. 

ABTICULUS  II. 
CMtcrl  ▼. « ettamcntf  Mlirl  liaftent  auetorltatcm  Mstortcui  ccrttm. 

Nota.  Rem  summatun  absolvemus»  tndicantes  um- 
lum  hujus  demonstrationis  \iamy.  et  notantes  quae  ad 
scopum  nostrum  proprius  pertinent.  Reliqua  remitii* 
mus  ad  crilicos  sacros.  Agere  non  inteDdimus  de  /i- 
bris  deutero-ccmonicis  (1);  sed  tantum  de  illis  qti 
semper,  tum  k  Judaeis,  tum  k  Christianis,  divim  habiti 
sunt. — Quo  posiio»  asserimus: 

Libris  qui  in  canone  Judworum  continentur^  $peeia- 

(i).  Camnici  dicuntar  UbFi,  qui  ii«d  tantdm  quokd  se,  se<l 
ctiam  qaokd  nos  habentur  sacri  et  Deo  afflante  scripti,  idedque  in 
Canone  Scripturarum  recensentur.  —  De  CanoHe  Hehrmonm  non 
eadem  esl  inter  doctos  sententia ;  probabiliiis,  unicus  fiiit.—  ProUh 
canonici  vocantur  libri  de  quorum  divinitate  milhmi  unqu^  inter 
Catholicos  fuit  dubuim ;  deutero^anonici  autem,  libri  de  quorum 
divinitate  etiam  infer  Ortliodoxos  allquandd  dubitabatur.  Vld.  Theol. 
Wirceburg.  De  ScripturA  Sacrd.  T.  I,  D.  1, 

De  libris  deu(eroH:anonicis  non  agimus  ,  qoia  eonun  auctpritat* 
non  indigemus  ad  scopumnostrum,  etquia  discussio  qusstionum  ad 
hos  libros  spectantium  limites  pnesentium  notionum  «xced«ret. 
Aliiwd^  «orum  aucioritas  ^ivina  attbl  probabitur. 


—  127  — 

Uter  PropheUcis^non mmor  qud;n%  Pentateueho  debeiut 
fides. 

Nam  1»  in  N.  Teslamenlo,  cujus  ancloritag  lofri 
probabitur,  frequenter  mentio  est ,  non  tanttim  de 
Pentateucbo,  sed  etiam  de  cseterislibris,  paucis  excep- 
tis.—  Christus  speeialiter  doctrinam  et  dicta  sua  non 
semcl  comprobat  teslimonio  Scripturarum  ,  id  es(;  li- 
brorum  qui  in  canpne  Judeeorum  tunc  inserti  erant , 
aC  videre  est  apud  tuc'.  24,27;  Joan.  5,  39.— DeScrip- 
ttira  tn  genere  Paulos  ait,  2Tim.  2:  «  Omnis  Scrip- 
ixira divinitus  inspirata  utilis  est  ad  do€endum..,y^  — 
Librarum  praedictorum  auctoritas  divina  est  degma 
religionis  Ghristianae,  cujus  divinitas  inferius  probabi- 
lur  per  argumenta  prorsus  independentia  k  quaestion^ 
praesenti. 

2p  Authentieita^  (saltem  in  sensu  lato),  mtegritas, 
veracitas  horum  librorum  afRrmantur  k  Judseis  cum 

couvicUane  legitimA. — Quae  propositioncs  iisdiem  pro- 

Wi  possent  argumentis  quibus  probalur  aucloritas 

Peniaveuchi(l). 
5°  Confirmatur  testiraonium  Judseorum   testimonio 

Ciirici/anorura. 

i^  Coofir/nari  eliam  posset  aucloritas  librorum  prsB- 
dictorum  per  characteres  tpsis  inlriasecos. 

Specialiter,  de  libris  Propheiicis  d^nie  oninia  probaii- 
dum  prophetias  quaain  istis  libris  continentur  anlerio- 

(1;  Vid.  Huetium,  Demomlr,  Evangel  VTO^>l\y  post  cap.  14,  d0 
LHn-o  Josue  et  rcliquis;  Baston^.  quaest.  i .  scbol  ;  LUMrmaon)  T.  L 
P  1  cap     i,  art.  2, 


—  !28  — 

res  €806  Cikrtsio.  Porro    iioc  consial  ex  argumentig 
sequeniibiis: 

l^  Libri  propheiiei  in  eanone  Judaeoruai  tempore 
Cbrislijam  coniinebaniur. 

i^  A  LXX  Inierprclibus  in  linguam  graecam  irans- 
lati  fueraniducenlisjametquinquagintaante  Chrisium 
annis. 

Z^  Sipropheiiae  quae  Ciirisium  spectamipsi  anierio* 
rcs  non  fuerini,  crgo  supposiise  fueruni  vivenie  aut 
moriuo  Christo.  Porro  hoc  absurdum.  Vel  enim  oon- 
(iciie  fuissenia  discipulis  Christi,  vela  Judseis.  Si  prius, 
reciam&ssent  Judsei  Christianse  docirinaehostes  infensis- 
simi.  Posierius  item  non  potesi  admitii ;  repugnai  eniffl 
Judaeos  divinam  missionem  Christi  non  agnoscentes 
confixisse  prophetias  quse  de  ipso  t^m  clare  v^ticioan' 
lun— Aliundelibrospropiieiicos  non  fuisseadu/<era(os 
conslat  ex  consensu  omnium  exempiarium  quae  UHo 
terrarum  orbe  in  Jtideeorum  et  Chrislianorum  manibus 
versaniur(l). 

CoROL.  Ex  dtctis  sequitur  auctoritaiem  librorum  Y. 
Testamenti  niti  probationibus  quae  numero  etpondere 

(1)  De  auctoritate  librorum  V.  Testamenti  et  praeisipu^  Pentateu- 
ciii,  vid.  Duvoisin,  VautorUe  des  livres  de  Moyse  etablie  ei  defendui 
tanlre  le$  incridules;  Bergier,  Traitidela  Religion;  Giaire,  IntrO' 
duction  d  VEcrUure  Sainie;  Liebermann,  Instiiuiiones  TheoUh 
ifiC(Bj  T.  I;  etc. —  Speciatim  de  reftitatione  objectionum,  vid.  Biiliet, 
Beponses  aux  difflmUes  des  incridules  contre  divers  endroils  des 
Livres  saints;  Gu^nde,  Leitres  de  quelques  Juifs;  Weith,  Scriptura 
S€icra  contra  incredulos  propugnata,  in  Gursu  compkto  Script.  • 
edit.  Migne,  t.  IV.;  etc.  —  De  Mytbistarum  systcmaie,  vid.  Ufter 
€Xi9n,Annalesdephil.  chrH.  Ui»  s^r.  T.  tV,  VI,  VII. 


—  129  — 

multo  prastanl  illts  qiitbus  nilitur  auctorrtts  eujusltbet 
liistorise  humande.  Ulorum  ergo  testimonium  in  dubium 
revocari  non  potest,  quili  iQducaturscepticisnius  histoo 
ricus  et  subinde  scepticismus  umversalis. 


Nunc  prdbanda  est  Il^  propositro^  scilicct :  «  ReHgic 
MosaHea  fttit  divinilus  revelata. » 

PROBATIQNES  V  GENERIS- 
Bx  VMttqiOiilo  dlTlBO. 

Prob,  /.  Revelatio  religipnis  Mosaicse  est  dogma  re^- 
ligionis  Chrislians^.  Ergo  religio  Mosaica  est  cert6  re- 
velata,  si  Chrislianismus  sit  ipsie  revelatus;  porrarcm 
ukesse  infra  probabilur. 

Pfo5.  //.  Per  ProphetiaSs  —  Pcntateuchus  continet 

ftopWias  vestitas  omnibus  conditionibus  requisitis  nd 

proWi\4amdivinita(em  religionis  Mosalcse. 

I.  PeoUuuchus  coniinet  prophetias : 

Moyses  pr«nuntiavit:  plagas  itegypli(l);transilum  per 

Mare  Rufarum{2);  mannam  quam  Deus  quotidi^  dc 

cobIo  praestjturus  eral  filiis  Israel  (3);  interilum  €ore, 

Dathan  et  Abiron  (4).  Dlvinis  mandatis  parere  populo 

nolenli  prsedixit  nullum  Judaeorum,    qui  vigesimum 

jam  attigeratannum,  terram  promissam  visurum  essc, 

(i)  Exod.  8,  10;  9,  19,  »»  elc;  tO,  i,  etc. 

(8)  Ibid.  14,  15. 

(5)  Ibid.  16,  6  et  soq. 

(4)  Ntim.  16,  5. 


—  130  — 

ex^ptis  Galeb  et  Josue  (1).  Innumeras  spopondii  be- 
nedietiones  Judaeis,  si  pcrmanBerint  m  obsemndis 
Domini  prseeeptis :  pax  eril  in  finibus  eorum,  benedieti 
erunt  in  eivitate  etin  agro,  corruent  coramipsis  inimici 
corum,  etc.;  dirasautem,  si  mandata  custodire  ne- 
glexerint,  annuntiatcalamitates:  inducentur  supereos, 
super  terram  et  greges  maledictiones  Domini ,  traden- 
tur  in  manus  inimicorum  suorum ,  dispergentur  per 
omnia  regna  terrae,  etc(2).  Praedixit  terram  annosexto 
daturam  fructus  trium  annorum ,  ad  supplendum  re- 
quietioni  anni  septimi,  quo  duranle  nec  agros  sercre 
nec  vineas  putare  Judeei  debebant  (3).  Omnium  autem 
cefleberrimum  est  illud  vaticiniom  ,  quod  refertur  in 
Deuler.  18, 15 :  <  Prophetam  degenle  tud  et  de  fratri- 
hustuissicut  me,  suscitabit  tibi  Dominus  Deus  tuus: 
ipsum  audies.  » 

H.  Praedictiones  superiiis  allatse  sunt  verae  prop/ie- 
tiseet  cert6  probant  divinitatem  reltgionis  Mosaleae. 

1®  Res  ante  eventum  fueruiit  prsenwiiiaiae  modo  af- 
firmativo  et  cum  ejusmodi  circumstantiis  quod  vemo- 
vcAtur  suspicio  de  concordanti^  forluiti  praediclionis 
cum  eventu  :  Narratione  Pentateuchi  jet  ipsi  prophe- 
liarum  expositione  constat. 

2®  Verificatae  fuerunt  cum  oranibus  circumstBntiis : 
Hoc  coaslal  quoad  alias  ex  ipso  Pentateucho ;  quokd 
alia5,ex  ceeleris  Y*  Teslamenti  libris;  quoad  uhimam, 
ex  N.  Testamento,  ut  aliunde  infra  videbitur. 

(4)Num   14. 

(2)  Levit.  26  et  Deiitcr.  28. 

(5)  Levit.  25. 


—  iSl  — 

5«  Veus  esi  aaetor  prsedictiiruin  propfaetiaruni :  f , 
Hoc  tesiatar  Moyses  ,  cujus  testimonii  legitimitas.sal 
elare  probatur  ejus  «inceritate  cordis  et  ingeDii  subli- 
mitate.  —  3.  PreedictioQes  praadictfle  sunt  quoiid  origi-> 
nem  divinee^  si  non  possint  attribui  prsevisioni  hunianflsr 
aut  diabolicae  inspirationi.  Porro  neutrum  dici  potest; 
Plures  enim  habent  pro  objecto  pr(Bnuntiationcm  mira- 
culorum  ;  proinde,  cum  miracula  pendeanti  voluhlafe 
liberft  Dei,  non  polucrunt  cognosci  nisi  per  praedictio- 
nem  divinam.—  Eventus  praenuntiati  non  pendebantfc 
causis  naturalibus  physicis  aut  moralibus,  proindd 
^b  homine  prsevideri  non  poterant. — rDoctrina  Mosalca 
aliunde  probatur  vera  ;  ergo  prsedictiones  quae  militanf 
in  gratiamejusdivinserevelationisnon  possuntattribui 
inspirationi  diabolicsei 

i^  Adest  relatio  inter  prophetias  ei  doctrinam  ;  id 

est,  prophetiae  prsBcitatse  editse  fuerunt  ad  probandam 

4'mnam  missionem  Moysis  :  Nam  1.  Moyses  in  Penla- 

tmVvose  dicit  i  Deo  ifnissum  ;  narral  quo  modo  Deus 

ipsum  e\egeritet  posuerit  ad  docendum  regendumque 

populumisrael(t);  doctrinam  et  leges  semper  profert 

innomineDei;  unde  ex  circumslantiis  clar^  apparet 

oronia  Moysis  opera   supernaturalia  ab  ipso   adducta 

fuissein  probationem  divinae  missionis  suse;  ergo  el 

prophetise  ab  ipso  editae.  —  2.  Ex  narralione  Moysis 

aliunde   evidenter  constat  illum  haec  onf)nia  preenun- 

ti^sse  ad  conOrmandam  coram  filiis  Israel  auctoritatem 

ipsi  a  Deo  concessam. 

£rgo  prophetise  superiiis  allatse  probant  Moysen  k 

(f)  Eirad.  5,  S  et  seq. 


—  132  — 

Deo  foisse  missum.--^  Ergo  ullerius  probant  diviaam 
esse  doetrinafn  et  legtslattonem  k  Moyse,  ralione  suae 
missionisdivinsey  traditam;  homBnaienim  essenon  po- 
test  doetrina  h  Moyse  quateniis  kgislatore  et  doctore 
drvinittLis  misso  transmissa. 

Prob.  IIL  Per  Miracula. —  In  Pentateucho  referun- 
tur  miraeula  vestita  omnibus  conditionibus  requisitis 
ad  probandam  divinitatcm  religionis  Mosaicae. 

I.  In  Pentateucho,  referuntur  miracula  a  Moyse  ipso 
aiit  occasioneejus  divinae  missionis  patrata  : 

Sic,  inter  caetera  referri  possunt :  virga  Moysis  in  co- 
lubrum  versa  (1)  ;  deccm  plagae  in  i£gyptum  seevien- 
tes  (2) ;  columna  nubis  quae  per  diem,  et  columna  ignis 
quce  per  noctem  dux  erat  ilineris  filiis  Israel  (3) ;  tran- 
silns  Maris  Rubri  sicco  pede ,  aqui  statite  quasi  murus 
k  dextr^  Hebraeorum  et  laevli;  submersio  totius  exer- 
cit^s  Pharaonis  (4) ;  aquae   de  Mara  in  dulcedinem  ^ 

versse  (S) ;  manna  de  caelo  pluens,  et  omnes  hujus  pro-  < 

digii   circumstantiae  (6);  aqua  fluens   de  petr&  virg^  ^ 

Moysispercuss&  (7);  promulgatio  Icgis  in  monte  Sina  (8);  •? 

horrendus  Core  et  socioruminteritus  (9) ;  virga  Aaronrs  i 

'.{ 

(1)  Bxod.  4,  2  el  sq.  3 

(J)  Ibid.  7  et  sq. 

(5)  Ibid.  13,  2r  * 
(4)  Ibid.  14,  16  et  sq.  ^ 
(5;ibid.  15,  23etsq. 

(6)  Ibid.  15.  ^ 

(7)  Ibid.  17,  2  et  sq.  ' 

(8)  Ibid.  19. 
^9)  KHin.  16. 


—  133  — 

qu»   ex  duoilecim  in  taberiiaculo  reposilis  sola  fl<>. 
ruii  (I);  etc.;eie. 

II.  Quae  prodigia  sunt  vera  niiraeula,  el  cerlo  pro- 
bant  divinitalem  religionis  Mosalcse : 

\*  CoDstat  de  veriiate  factorum  :  Hoc  sequitur  cx 
tficiis  de  veracitate  Pentaleuchi  superius  probatA. 

*>  Constat  de  eorum  origine  divini :  1 .  Testatur  ipse 
Moysessehaec  universa  facere  vi  potenliae  sibi&  Deo 
coucess».— 2.  Prsdicta  prodigia  non  oriuntur  k  causis 
natoralibtts,  k  caus&  humanA,  vel  diabolicA. — Non  i  cau- 
sis  oalaralibus :  Evidenter  enim  opponuntur  naturte 
fiicloruii]  quse  in  ejusmodi  circumstanliis  producuntur. 
—  NonacausA  humanA:  Excedunt  enim  eapacilatem 
hominisnaturalero.— Non  k  causft  diabolicA:  Wura 
enim  sunt  primi  generis,  v.  g.  transitus  Maris  Rubri, 
promulgaiiolegis  ia  monteSina.  Numerosiora  et  splen- 
didiora  sunt  qu^m  prodigia  oontradictoria  patraia  ab 
iCIgyptiorum  maleficisqui  divinam  potentiam  agnoscere 
eteonfiteri  demijm  coacti  suot  (2).  Aliund^  doctrina  in 
cujus  gratiam  fuerunt  facta  cupiditatibiis  hominum  con- 
tradicit,  cuhum  dsemonum  abhorret ;  porro  diabolus 
non  censetur  agere  in  gratiam  veritalis,  praesertim  modo 
tiim  mirabili  et  constanti. 

3*»  Constat  de  eorum  relalione  cum  doclrio^  proban- 
dA :  Miraculaet  signa  se  operari  ad  probandam  divinani 
missionem  suam  frequentissimi  teslatus  est  Moyscs  ; 
specialiter  in  Num.  16,  28,  occasione  seditionis  conira 
eum  k  Core  et  sociis  concitatee  :  «  In  hoc  scietis  qubd 

(1)  Num.  47. 
\%)  fixod.  8,  \%. 


—  134  — 

DominuB  miseril  me  ut  facerem  universa  quw  eemilisy 
ei  non  ex  proprio  ea  corde  protulerim.  » 

Ergo  pcr  miracula  Moysis  probatur  ejus  dtvina  rois- 
sio  ;  et  ul(im6  divinitas  doetrinse  et  lcgislationis  ab  ipso 
n  nomine  Dei  promulgatae. 

PROBATIONES 11«  GENERIS. 
mx  feftttin^iila  kamMio. 

.  Prob.  /.  Testimonio  Moysis.  — Innumcrisin  Penta* 
tcuchi  locis  affirmat  Moysee  doctrinam  et  leges  quas 
proponit  esse  divinitus  revelatas.  Moysen  ver6  com  con- 
victione  et  cum  convietione  legitim^  testari  sat  clare 
constat  ex  antek  dictis. 

Prob.  //.  Testimonio  Doctorum.  —  Unanimt  orc 
Doctores  ingenio  et  scicntift  proectarissimi»  tumapud 
Judseos^  tum  ^pud  Christianos,  affirmdnint  et  nune 
affirmant  religioncm  Mosaicam  fuisse  divmitiiis  rcvela* 
tam.  Quse  proposiiio  probalionc  non  ind\gel,  aliienlift 
pondere  et  numero  testium.  Aliund^  ad  demtmstran- 
dum  bujus  testimonii  valorem  afferri  possent  omnos 
xationes  toties  jam  allatae. 

PROBATIONES  IIIv  G^NERIS  (1) . 
•Cx  vestfinoiito  tpfttoft  doetrtiiae. 

Hoc  genus  demonstrationis  duplicem  includit  pro- 
bationem :  aliam  scilicet  ex  doctrinse   cxcellentid  ,   al- 

(1)  Citm  religionis  ttim  Mosaicse/  liim  Christianae  probationes  inirin- 
seca$  auctor  exposuerit  gallico  sermone  ^  utpotfe  magis  accommo- 
4ato  huic  demonstrationis  generi^  indicato  istarum  probationuHi 
^rgnmento^  eas.referimus  sub  formd  ipsis  ab  anctare  ifiditik 


—  135  — 

tcram  verd  ex  vi  supernatwali  ipsi  inhaerenti  dedu«'' 
tain. 

fo  Excellens  est  religia^  seu  doeirfna  et  legislatid» 
k  Moyse  nomine  Dei  proposita.  Hocclareapparet,  siv6 
preedicta  religio  eonsideretur  absolule,  id  est ,  si  per- 
pendahtur  ejus  characteres  intrinseci ;  sive  consideretur 
relativ^,  id  est,  si  cum  illa  comparentur  religiopri- 
noitiva  ac  prsecipue  antiquorum  populorum  doctrinse. 
— Prsedicta  excellentia  non  potest  explicari  per  revela- 
lionem  primilivam,  neque  per  rationem  hiimanam.  — 
Ergo  supponit  originem  divinam  immediatam  religionis 
Mosaicae. 

2®  Doctrina  et  legislatio  Moysis  integra  pcr  quin- 
decim  saecula  servata  est,  lic^t  innumeris  adultera- 
tionum  obnoxiaperieulis.  —  Speciali  providentiA  super- 
natarali  gubernata  est  natio  israelitica  et  hane  proiec- 
tionem  divinam  meruit  per  professionem  religionis  Mo< 
«aicae.  —  Porro  hsec  omnia  supponunl  rehgioncm 
Mosaicam  fuisse divinilus  revelatam. 

1«  PREUVE. 

Excellefice  de  la  Doctrine  et  de  la  Legidation  de  Moy^e. 

Pour  d^yelopper  cette  preuve  il  faut  1«  expo9er  sommaire* 
tiient  la  doctrine  el  la  l^gislation  de  Moyse;  2°  en  faire  rcssortir 
rexcellence ;  3«  montrer  que  cette  excellence  prouve  une  ori- 
gine  divine. 

S  1  Expose  sommalre  de  la  doctrine  et  de  la  legislation  de  Mojse. 

I.  DOCTRINE, 

Po^ma^i^ue,— Dieu:  rEtr«  par  exeeHenee,  «ni<iae ,  ^ternei» 


-^  136  — 

ioul-paissant,  qui  ue  peut  ^tre  repr^senl^  sous  foraie  f ensible ; 
la  saintet^,  la  juslice,  la  bont^  par  essence  (1). 

£n  dehors  de  Dieu :  des  crteturcs  produites  par  set  attri- 
buts,  et  dont  il  est  le  sonyerain  Seigneor  (2). 

£n  t6tede  la  cr6ation:  TAnge  dont  rcxistence  est  suppos^ 
dans  plusieurs  passages  du  Pentateuque.  (Un  Cheriibin  est  pla- 
c6  k  la  p6r(e  du  Paradisapr&s  Texpulsion  derhomme  p^cheur. 
*~Un  ange  apparait  ik  Agar  dans  deux  circonstances.  —  Abra- 
ham  dit  k  son  iatendant  qoe  l'Ange  de  Dien  raccompagnera.— 
Un  Ange  apparait  4  Jacob,  k  Moyse  dans  le  boisson  ardenl)  (3). 

Cr^ation  du  monde  en  six  jours  (4). 

Sixi^me  jour ,  formation  du  corps  de  rhomme ;  cr6a(ion  de 
Bon  dme  &  Timagc  et  k  la  ressemUance  de  Dieu ;  sa  liberte, 
son  immortalit^  (5). 

Repos  du  septi^me  jour  (6). 

Instilution  du  mariage^  base  de  la  soci6t6  (7). 

Chute,  promesse  d'un  r^dempteur  (8). 

Yocation  d'Abraham:  concession   divine   faite  a  ce  patri- 
arche  et  isa  pos(6rit6  de  la  terre  de  Chanaan  pour  y  formcr  1« 
peuple  privil6gi6  de  Dieu ,  destin^  a  trananettre  inkictes  le» 
.doctrines  religieuses  et  a  donner  naissance  au  r^parateur  fu- 
tur  (9). 

JJ/ora^c.—L'homme,  cr^ature  de  Dieu,  doit  k  son  souxeTain 
Seigneur  Thommage  de  ce  qu'il  est  et  de  ce  qu'il  possfede:  — 


(!)  Exod.  3,  U.  —  Deut.  4,  39;  6,  4;  3i,  39.  —  Exod.  15,  18. 
Deut.  52,  40  —  Gen.  17,  1.  --Deut.4,  12,  13,  16.  —  Levit.  11,44. 
—  Deut  32,  4.  --  Exod.  22,  27.  Deut.  4,  31. 

(2)  Gen.  1.  — Exod.  13,  2.  Deut.  10,  14.  . 

(5)  Gen.  3,  24.  —  Ibid.  16,  7;  21,  17,  19.  —  tbld.  24,  7.  —  Ibid. 
31,  H.  — Exod.  3,  2.  (Act.  7,  30) 

(4)  Gen.  1. 

(3)  Gen.  1,  27;  2,  7.  —  Ibid.  2,  16,  17.  Deut.  30, 1«,  !•. 

(6)  Gen.  2,2. 

(7)  Gen.  2,  24. 

(8)  Gen.  3;  6.  —  Ibid.  3,  15;  49,  10;  etc. 
.  (0)  Gen.  12,  1;  17,  «. 


—  157  — 

tN^cheur,  fl  esl  soutuis  a  rexpiation ;  —  Image  de  Dieu,  il  doit 
reproduire  dans  sa  conduilc  priv6e  la  saintet^  de  Dieu,  et  dans 
ses  rapports  avec  ses  semblables  la  justice ,  la  bont^ ,  la  mis^- 
ricorde  que  Dieu  manifeste  a  son  ^gard ;  —  Etre  social ,  il  doit 
respect  el  ob^issanceau  pouvoir  ou  a  la  patemite,  raison  d'^tro 
de  toute  socl^t6  (1). 

En  cett^  vie  Fhomme  sera  r6compens6  ou  puni  seton  ses 
<euvres,  enlui-m^me  ou  dans  sa  post^rit^  (2). 

A  la  yie  pr^sente  succedera  uneautrevie,  (suppos6e  comme 
croyance  du  peuple  h6breu  dans  plusieurs  passages  du  Pen* 
tateuque)  od  lajuslicc  divine  cxercera  tous  ses  droils.— D'aprfes 
la  Gen^se,  Fdme  de  Thommc  est  un  souffle  divln.  Laviedes 
animaux  estpuremenl  physique.  —  Abraham,  Jacob,  Moyse, 
Aaroo,  dont  les  restes  sont  s6par6s  de  ceux  de  leurs  ancetres, 
expirent  avec  la  confiance  que  la  mbrt  les  r^unira  k  leur  peu- 
ple. —  La  yie  nVst  pour  Jacob  qu*un  p^l6rinage ;  la  mort  poQr 
Abraham  n'est^'un  sommeil  (3). 

n;  LfiGISLATlO^'. 

On  esl  h^breir  par  droit  de  naissance.  ^  La  circoncision  est 

«^g^  des  miUes  le  huiU^me  jour,  sous  peine  d*6tre  extermin6 

^  people. —  Les  ^trangers  habitant  la  Palestine  peuvent ,  en 

^«vaniia  ctrconcislon,  se  faire  naturaKser  aprfes  quelqui^s 

|[6ii6ratioiis  (4). 

l^  l^gislatiott  a  son  origine  el  ia  r^gle  dans  Tes  pr4ficipes 
dogmatiques  el  moraux :  —  elle  d^taille  et  sancttonneles  droit» 
ei  les  d^woirs  desmmbtes  de  la  natiou  h^braique. 

(i)  Gen.  i,  27.  Exod.  13,.  -2.  Num.  3,  13;  16,  22.  —  Exod.  29,  30, 
Levit.  16.  — Ibid.  11,  U;  20,  26.  ^  Ibid.  19,  9,  11,  35,  36.  Deut.. 
25,  13.—  Exod.  ^9,  12.  Levit.  19,  5.  Deut.  17. 
(2;  Geo.  4,  7;  18, 25.  Exod.  20,  5.  Deut.  28. 
(3^  Gen.  15,  15;  23,  8;  35,  29;  47,  9,  30;  49,  9.  Exod.  3,  6. 
Matb,  2^,3.1);  32,32.  Num.  23, 10.  Deul.  7,  9*  —  Gen.1,20,  U;  % 
7,  --Ibid;  25^8;  37,  35;  47,  9;  49,  32.'  Deut.  31,  t6.. 

{k)Gm.  17,  10  et  seq.  Levit.  12,  3.  — Gen.  3i,  15,   16,  Exod.  12, 
48.  Deut.  33, 8. 


—  1S8  — 

Elle  est  renfenn^e  sous  les  titres  oa  cwtes  saiTants:  i^Code 
Religieax^  ou  lois  c^r^monielles ;  2p  Gode  Indiyidfiel ;  3«  Code 
Domestique ;  4»  Gode  PoUtique  et  Administratif ;  5«  Code  P^oal 
elJudiciaire. 

I.  Gode  Religietit* 

Le  eulte  est  rexpressiondudo^e  et  des  devoirs  de  la  nation 
et  de  findiyida  yis-^*yis  de  Dieu. 

U  Sanctuaire  (lieu  sacr^).— La  terre  appartient  au  Seigneur: 
)a  nation  doit  le  proclamer  en  constroisant  on  sanctoaire  des- 
iin^  aux  actes  poblics  du  culte.  Ge  sanctuaire  sera  unique 
comme  Dieu  IniHaitoe.  Dans  ses  parties  il  symboUsera  ]a  cens- 
titatioB  th^ocratiqae  da  peuple  h^hpeu.  ^  Dansle  Saint  des 
Saints  sera  placto  l'Arche  d'A)liance ;  au-dessus,  deux  Cgures  d« 
Gh^ruhins  sur  lesqaels  Dieo  repose  et  manifeste  sa  pr^nce 
d^une  manifere  sensible ;  dans  TintMeary  la  loi  fondamentale  ds 
la  nation,  expression  de  la  yolont^  divine.  Le  Grand-Prd(re, 
iricaire  de  Dieu  aapr^s  de  la  nation  juive ,  peot  seul  y  p^ndtrer, 
et  racore  une  seule  fois  dans  Fann^e  au  jour  dela  Grande-£x- 
piation.— Dans  le  Saint:  la  lable  des  pains  de  propoBitioa,  le 
chandelier  d'or  k  sept  branches,  L'antel  des  parftm».  Les  pr^ 
Ires  seuls  peuyent  y  p^n^trer  pour  y  exercer  les  foncUons  dc 
leur  ministiret  -^  Daiis  le  Parvis :  antel  du  saerifice  snr  \e- 
quel  OB  entretient  xm  fea  perp^ud,  bassin  d'airain.  GeUeaesi 
accessible  aox  simples  I^vites  et  a  ceox  qai  viennent  offinr  ob 
sacrifice  (1).  . 

2o  Jemjp<  MLcris  (fMes).-— Le  temps  appartient  vaa  SeigDeur 
comme  laterre;  la  nation  doitleproclaiuer  par  la  sanelificaUon 
de  chaque  jour,  par  la  sanctification  sp^ciale  de  certains  jours. 

Ghaqae  joor :  La  semaine  est  comm^mopaliye  de  la  creation* 
Pour  sanctifier  chaqae  joar:  sacrifice  le  soir  et  le  matin  accom- 
pagn6  d'une  offrande  et  d'une  libation;  la  victime  esl  un 
agneau  (2). 

(l)  Gen.  U,n.  Exod.  25,  8.  Deut  12,  15.  —  IHd.  25,  10,  18, 
21,^2.  —  Exod.  30,  10.  Levit.  16,  2;  12,  34.—  Exod.  25;  26;  50. 
Num.  18,  7.  —  Exod.  27;  50;  40.  Lev.  5,  2.  Nom.  8,  24;  18,  2. 

{^)  Exod.  29, 58.  Levit.28. 


—  159  — 

Chaque  semaiue :  Le  sabbal  en  nkemoirc  du  repoa  de  Dieu 
apres  Ja  crealioD ;  cessaUon  de,  tout  Irayail  pour  les  homiue» 
et  pour  les  animaux ;  sacrifice  quotidien  et  en  outre  $acrific« 
extraordinaire  de  deux  agneaux;  renouvellement  des  pains  de 
proposition  (1). 

Chaque  mois  :  N6om^iiies ,  premier  jour  du  mois;  saenficfi 
particulier;  travail  permis  (2)* 

Chaque  anp^e:  1.  Mois  sabbatique;  premier  jour  du  septitee 
moisy  vrai  jour  de  fi&te;  afostention  dutravail  moins  rigoureuse 
qu'au  jour  du  sabbat.— 2.PAques,  en  memoire  de  la  sortie  d'£- 
gypte.  Agneau  paschal  dans  chaque  famille;  scpt  jours  de  f^e ; 
des  azymes  pendant  tout  x;e  temps ;  repos  pour  le  premier  et 
septi^me  jour ;  sacrifice  extraordinaire ;  gerbe  de  la  nouvette 
moisson  d'orge  offerte  dans  le  sanctuaire  —  3.  Pentec6te ,  cin- 
quante  jours  apr^s  P^qqes,  en  m^oire  de  la  promulgation  de 
la  loi.  Sacrifice  exlraordinaire,  comme  pour  la  f^te  4e  P4ques  ; 
ofTrande  de  deux  pains  de  fleur  de  farine  de  froment,  premices 
de  la  moisson  prochaine.-^.  F^te  des  Tabemacles,  en  m^inpire 
de  la  vie  nomade  du  d^sert.  Les  H^breux  doivent  habiter  «ept 
jours  sons  des  tentes;  sacrifice  extraordinaire ;  1q  premier  et  le 
sepli^me  jour  seuls  consacr^s  au  repos.  •—  Dans  les  trois  f^tes 
dont  nous  venons  de  parler,  tous  les  mMes  ^g^s  de  douze  ans 
soni  oblig6s  de  se  r^unir  autour  du  sanctuaire ;  repas  solennels 
auxqufela  as«islcnl  ies  pauvres  et  les  ^trangers. — 5.  Grand  jour 
dcsE\pktjonsde^lia6  a  la  purification  des  p6ch6s.  Vrai  sabbal, 
jeilnc,  cQnlrULou  ;  sacrifice  offert  par  le  Grand-Pr^tre  pour  lui, 
sa  ramJJIe  etlepuui)le;^tr^e  du  Grand-Pr^tre  dans  le  Saint 
des  Sainis  pour  je  purifier  par  le  sang  de  la  victime;  boiic  6mis- 
saire  ;  peu(-^trc  sai  rifice  de  la  vache  rousse ,  do^t  les  cendres 
etafcnt  ffcstiiu'^(?s  a  lapurificationdes  souillures  contract6es  dans 
les  fan^railles  (3). 

(i)  Exod.  20, 8  etseq;  30,  43  et  seq.  Deut.  5,  ii.  —  Num.  28, 9. 
—  Levit.  24,  8. 
(2)Num.  28,11. 
(3)  Levit.  23,  U.  Num.  29.  i.—  Exod.  12.  Lev.  23,  5  Num   9, 

10.  Deut.  16,  i  — Exod^  23,  16,  Levit.  23,15.  Deut.  16,  9.  — Levit. 
23,  34,  39.  Nom.  29,  12.  Deut.l6,  13.  — llxod-  23,  17.  Deut.  16, 

11,  16.— Lcvit.  16;  23,  27.  Num.  19,  1;  29,  7. 


—  140  — 

T oas  tet  sept  ant  i  Ann6e  tabbatiqae ;  fepot  de  ragrii^tillurt; 
lecture  de  la  loi  cn  pr^sence  de  tout  le  peupl^  riuni  autoar  du 
sanctuaire  (1). 

Tousles  cinquanteans;  Ann^e  jubilaire  (^). 

Sout  le  rapport  religieux  ces  fMet  exprimalent  le  domaiUe 
de  Dieu  sur  la  tcrre  et  ses  produits ;  elles  ^vaient  auSsi  des  ri- 
suUats  civils  et  poliliques  dont  nous  parlerons  plus  bas. 
^  3«  Penonnes  consdcHes  h  Dieu.  —  Tribu  de  Levi.  La  nation 
b^bralque  apparticnt  k  Dieu  d^une  mani^re  sp6ciale.  En  t^- 
nioignage  de  cetle  v^rit^  Dieu  se  r^serve  une  Iribu'  entrt 
lifes  tteize  qui  composent  le  peuple ;  c*est  la  tribu  de  L6vi  a  Ja- 
quelle  ilconfie  les  actesdu  cuUepublic.  La  vie  des  I^vites  ett 
consacr^e  au  service  de  Dieu;  ils  ne  doivent  point  culliver  la 
terre ,  et  pour  cela  ils  n'en  reQoivent  point  dans  le  partage ; 
«eulement  quarante  huit  villes  leur  sont  donn^es  pour  habi- 
tation.  Dieu  pourvoit  d  leur  subsistance  par  lesdimet,  les  dons 
etIesofFrandes(3]. 

Trois  classes  dans  cette  Iribu,  distingu^es  par  leur  rang  et 
leurs  fonctions. 

1^«  Glasse.  L^vites.  —  Ils  sont  I^vUes  par  naisaance^  aucutm 
cons^cration  n'est  exig^e;  servent  de  trenle  A  cinguante  ans,  sont 
charg^s  de  la  garde  du  temple  et  de  la  pr^paraUon  feloign^e  du 
sacritice  (4). 

2™e  Glasse.  Pr^tres.  —  Les  pr^tres  doivent  6lre  de  la  famille 
d*Aaron,  sains  de  r^putation ,  de  naissance  I^gitime ,  exempis 
de  d(&fauts  corporels.  IIs  doivent  avant  d'entrer  en  fbnction 
prfesenter  une  offrande.  Leurs  fonctions  sont  les  c6r6nioniesdu 
cnlte,  en  particulier  roblation  dusacriOce  ,)esjugementssar  les 
impuret^s  I^gales.  IIs  ne  doivent  6pouser  qu'une  femme  d^ 
de  moeurs  irr^prochables  (5). 

(1)  Exod.  23, 10.  LevU.  23,  1.  —  Deut.  31,  IQ. 

(2)  LevU.  25,  8.         ^ 

(3)  Exod.  19,3.  Deut.  7,  6.  —  Nnm.  3,  6j  18;—  Ibid.  33  Deut* 
8,  9;  18,  1. 

(4)  Num.  3,  14;  4;  8.  ; 

(3)  Exod.  29,  r,  LevU.  2«,  6  et  5e<i,— Tbid.  1;  2;  3;  4;  12;  15.— 
Ibid.  21,  7. 


—  lil  — 

i"»*  Cla^e.  Gjpand-Pr^lre^  —  SounBS^ auxcoiHlilioiis  et  not 
devoirs  du  pr^lre,  11  doit  en  outre  Stre  de  la  famille  d'£l^zar. 
A  Itti  appartient  radn)iniMration  g^nerale  du  sanctuaire  et 
du  eulte ;  seul  il  peut  entrer  dans  le  Saint  des  Saints*  II  r^poiid 
aunom  du  Seigneur  au  moyen  de  l'llrim  et  du  XJiummim,  dU 
Rational.  II  fonclionne  en  personne  au  grand  jour  des  JBxpia- 
tions  (1). 

4«  Pratiqnes  religieusei. —-Vhomjm  doit  k  Dieu :—  un  hom- 
mage  de  pur^et^,  parceque  Dieu  estsaint; —  un  hommaged'a<^ 
doration^  en  saquaUt^  decreature; — unhommage4'expiattoii, 
parcequ'il  est  p^cheur ;  —  un  hommage  de  supplication  et  ds 
reconnaissance^  parcequ'^  chaque  iiistaiit  il  abesoin  dn  secours 
de  Dieu  et  en  rcQoit  des  Menfaits  (2). 

L'Hebreu  doit  aecomplir  ces  deyoirs  par  les  pratiques  reh- 
gieuses  que  ToA  peut  ranger  sousdeux  classes:  1.  les  sacrifices; 
2«  le»pratiques  personneHes. 

V^  Glasse.  Sacrifices.r-^I^es  sacrifices  ne  peuvent  s^oflnr  qqe 
dansle  temple.  Ils  sont  puhlics  ou  particuU^S}  sanglants  ou 
non  sanglants  (3). 

Sangiants:  —  On  peut  offrir  le  mouton,  Tesp^  boyine ,  la 

ch^vre,  la  colombe ;  ja^ais  rhomme.  La  victime  doit  6tre  pure 

el  sans  tache.  -^  On  a]^elle  le  sacrifice:  holocauste,  s^il  est 

offeU  pour  rccoiiiiitrtre  la  grandeur  et  lesouverain  domaine  de 

Dieu;  mmficc  pour  le  pech^,  sll  a  pour  fin  d*expier  le  p^ch6 , 

ou  tfeffacer  qucl([ue  impuret^  l^gale  ;  sacrifice  pacifiquej  Iqts- 

'  gH*on  sc  proposc  doblenir  une  grdce  4e  Dieu,  ou  de  le  remer- 

cier  d'une  ^iee  rec"e.  Dans  rholocauste,  la victime  esthTJklee 

toute  en/jere ;  tiam  le  sacrifice  pour  le  p^cbe  on  briile  la  par- 

tiegrasse,  iereste  estpourlepr^tre;  danslessacrifices  pacifiques, 

on  brHtle  egalement  la  partie  ^rasse;  T^piaule  et  la  ppitrine  ap- 

partiennent  au  pr^tre,  le  reste  a  celui  qui  offre  la  victime.  — 

(i)  Levit.  i;  6;  2r.  Num.  25,  10.  —  Levit.  16.  —  Exod.  t8,  50 
(1.  Reg.  25,  9).^Levit.  16. 

(2)  Levit.  il,  44;  20,  26.  —  Deul.  10,  12,  20.— L«Tit  5,  8;  «,  6; 
17,  11.  —  Deut.  » 

(3)  L«vit.  17. 


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3.'.!* 


—  IM  ~ 

Toojour»  1«  iang  itait  offert  di  Dfea  oa  r^pandn  «u  pied  d«r»i-i 

t€l(l). 

NonBanglants:— Lessacnflces  non  aanglants  consistaient  e& 
oArandes  de  fleur  de  farine  de  frbmenlf  dliaile  d^olive,  dcs 
pr^micesdes  fruils;  ou  en  libation  de  vin.  — EUes  sont  pa- 
bliques  ou  priv^es ;  elles  accompagnent  les  faolocaustes  et  les 
sacrifices  pacifiques,  jamais  le  sacrifice  pour  le  p6ch6  (2). 

L*offrande  la  plus  remarquable  est  cdle  des  premiers  n^s,  ea 
m^moire  de  la  conservation  des  premiers  n6s  hibreux  dans  la 
dixi^me  plaie  d*£gypte.  L^enfont  offert  se  rachetait  pour  cinq 
iicles  (3). 

9"*  Glasse.  Pratiques  personnelles.  —  En  signe  de  pureti 
sont  d^fendus :  tousles  usages  superstitieux  et  idoUtriques  pra- 
tiqu^s  par  les  peuples  environnants ,  toutes  les  choses  capaMes 
d*alt^er  la  puret^  l^gale  (A), 

L*impuret6  provientidu  corps  loi-mSme,  v.  g.  l^pre,etc.; 
dv  contact  de  personnes  ou  de  choses  impnres;  de  Pusage  d'ime 
Mourriture  tmpure.  Sent  impurs  les  qoachtip^des  qui  n*ont  pas 
le  pied  fendu  et  ne  ruminent  pas,  les  poissons  qui  n*ont  pas  de 
aageioires  et  d*6caiUes,  les  oiseaux  camivores,  les  repUleSy  ra- 
nima}  mort  de  lui-m^me  ou  d^hir^  par  une  Mte  carnassifere; 
dans  lesanimaux  purs,  la  graisse  et  le  sang(5]. 

Celui  qui  est  impur  doit  8'abstenir  de  certaincs  praliquesTft- 
Ifgienses,  souvent  du  commerce  de  ses  semblables ,  se  purificr 
par;des  ablutions,  des  sacrifices  (6). 

Gommeactes  d*expiation  sont  prescrits:  la  confession  des 
pdch^s  en  cerlaines  circonstances ;  un  jeftne  solennel  dansVan- 

n^e ;  le  jei!kne  recommand^  en  tout  temps  (T). 

< 

(1)  Levifc.  1,  U;  22, 18.  Deut.  12,  M^  Levit.  6, 9.—  IbW.  4,  8; 
6,  25;  7,-^  Ibid*  3;  7,  29.— Ibid.  1,  5,  11;  4,  7,  34. 

(2)  Levit.  2;  3,  10,  M;  6,14;  7,  28. 

(5)  Exod.  13,  12.  LeviL  27,  26.  Num.  3, 46;  18,  13. 

(4)  Levil.  19,  26;  18,  24.  Deut.  12,  30.— Leyit.  15,  31. 

(3)  Levit.  13;  14.~Ibid.  3,  2;  11,  31;  13.  Nwn.  19,  H.  Levil.  7,^ 
23;  11;  17,  10.  Deut  14,  3,  21. 

(6)  Levit.  12;  13;  14;  13^. 

(7)  Levit.  16,  21.  Nura.  S,  7.-Uvit.  »,  27.— Nttoi.  30,  14. 


—  143  — 

Conime  acte$  de  religion  sont  reeommaudes  :  \m  voeax ;  le» 
absUnences  volontaires ;  leNazar^al,  pour  l'ob$ervalion  duqnely 
longue  chevelure,  privation  de  toute  boisson  enivp«uite  (1). 

II.  Code  Individuel.   ' 

!•  Respectpour  sm-fn^ne,  —  La  loi  de  saintete  «xige  de  Hs- 
raeHte :  qu'il  ^vite  les  d^sordres  eontre  naiure,  la  prostitution, 
les  occasioBS  m^me  de  rimpudicit^  ,  les  bms  saer^,  les  d^gni- 
semenls  de  sexe;  qne  les  pr^res  eux-m^mes  dans  rexercice 
de  leurs  fonction$  usent  des  pr^utions  de  la  plus  s^v^re  mo- 
deslie(2}. 

^Respect  du  droit  4'mtrm  Ous.ti<^).~Gomme  cons^quence 
dekloide  justice,  la  loi  oblige  k  respecter  le  droit,  a  le  r^-- 
parer(3). 

Dans  la  terre  dlsra^  les  distinctions  reli^enses  et  adminis- 
tratives  mises  k  p^,  la  loi  ne  reconnaH  que  de^  Q&breux  el 
des  6traHgers;  et  sous  ces  deux  cat^gories  deux  classes ,  les 
hoiames  libres,  les  esclaves.  -^Les  droits  des  uns  et  des  auites 
o&t  pouF  objet  la  personne,  les  choses. 

H^breux  (Ubres).  — ^  L'H^breu  de  condition  libce  s'appar- 
Hent  k  lui-m^me.  —  A  lui  seul  la  propri6t6  fonci^re  dans  la 
^ne  d'IsraSI.  Sa  propri^t^  est  inalitoable,  le  .propri^laire  .en 
P^QlDDbaiimQins  cMer  rusufruit ;  mais  la  loi  lui  r^serveeti^  ses 
procbesberiliers  le  droit  de  retrait  pendant  toute  raM^ation , 
et  le  droil  de  retour  k  la  premifere  ann^e  jubilairc  (4). 

£(rangep»  ^hces).— Les  ^trangers  peuvent  voyager  etm^me 
se^xer  dans  ]at<Hrre  dlsrael,  pourvu  qa'tls  s'eJ)stiennent  de 
tout  ac(4B:d'idoMirie;.  acqil^r  des  habitations  dans  les  vilLes^  y 
favele ccmiiBeree,  y  cultiver  lesarts* La loi  prot^eleursper- 
«onnes  et  Jeurs  biens  (S^). 

(i)  Levit.  27,  Num.  30--^bid.  6. 

(i)  Levil.  11,  43,  44.  Beut.  4,  9,— Levil.  18,  .19.--  Deut.  t2,  22; 
23, 17.— Ibid.  7,  5;  12,  3.-  Ibid.  22,  5.— Exod.  28,  42. 

(3)  Exod,  20,  IS;  22. 

(4)  Levit.  2S.  Ntim.  26,  52. 

(5)  Exod.  22,21;  23,9.  Levit.  18,  20;  24il6.J)eHt  M ,  19;  29,11. 


—  IH  — 

L^^trans^er^^est  ineorpor6  \  la  nation  et  aeqniert  le  droit  de 
eitoyen,  t*il  accepte  les  dogmes  et  les  lois  des  H^bireux  et  se 
goomet  A  la  circoncision  (1). 

H^brenx  (esclayes).-—  La  libert^  de  TH^brea  est  inali^nable. 
—  Plusieors  causes  peuvent  lui  enlever  la  libre  disposition  de 
loi-mdme  poar  an  temps  d^termui^.  Ces  caoses  sont :  la  vente 
eoBsentie  par  lui-m^me ;  la  vente  judiciaire  ,  s*il  ne  peat  r^pa- 
rer  on  vol  qa'il  -  a  comrais ;  la  yente  d^on  enfant  faiie  par  uu 
p6re  rMuit  i  Textr^me  indigence  (2). 

Le  seryiteur  h^reo  recouyre  sa  libert6 :  st  son  maitre  loi  a 
crey^  un  oeil  oo  cass6  une  dent ;  l^galement  k  la  septidme  an- 
n^,  si  le  maitre  est  fa^brea,  &  moing  que  le  servitear  ne  con- 
sente  &  servir  plus  longtemps,  dans  ce  cas  le  mattre  peut  Tac- 
qu^rir  jusqu'au  jubil^;  aussitdt  apr^s  le  rachat ,  sile  maitre  est 
^tranger.  En  tout  cas,  si  resdaye  a  ^pous^  one  6trang^re,  Faf- 
franchtssement  de  resclaye  ne  profite  ni  a  r^oose  ni  aux  en- 
fents.  L*esclave  est  pay6d*ayance  (3). 

Etranger^  (esclaves).—  L*6lranger  devient  esclave  par  acqw- 
sition  et  par  droit  de  guerre.  Les  enfents  sobisseol  ia  emi&- 
tion  de  leur  p^.  —  L*esclaye  qoi  yient  d'un  fSiys  ^nger 
devient  libre  sur  le  sol  h^reo  (4). 

£n  eons^quence  de  ces  droits ,  la  toi  dMend:  les  atienlai» 
contre  la  persontie  et  la  inropri^t* ;  lliomicide  dTane  personne 
libre  oa  d*un  esciave,  sans  droit  d^asile,  except^  dans  les  yilles 
de  refuge  pour  fhoniioide  proav6  mvc^tidre ;  la  vidence  et 
tes  maavaistraitements ;  le  plagiat;  le  viol  et  la  sMaction;  les 
deplacements  de  bomes ;  le  vol  des  efTets  mobiliers ;  lesfaux 
poids  et  les  fausses  mesures ;  rinfid^ltt^  datis  les  d^pdts ;  Tdp^ 
propriation  des  choses  troav6es ;  les  imprudenees  et  les  n60i- 
gences  qui  peuvent  ^tre  pr^jucGciables  a  aotrui  dans  isa  per- 
sonneetdans  ses  hiens.  Toute  violation  de  Iapropri6t6  oblige 

(1)  6en.  54.  Exod.  12, 44,  48.  Deut.23,  7. 

(2)  Exod.  21.—  Levlt.  25,39.--  Exod.  22,  3-—  Ibid.  2J,  7. 

(3)  Exod.21,  26,  27.-*Ibid.  21,  2et  seq.  Levit  23,  10.  —  IWd. 
25,  48.~^Exod.  21,4. 

(4)  Levit.  2S,  44,45.— Deut.  21,  10  —  Ibid.  25,  15. 


—  U8  — 

k  !in&  t^paratkm  piFaportioiiii6e  au  dommagc  et  ^u  degr6  de 
culpahilit^  (!}• 

^  CharUe\ — Poor  pratiquer  la  diarit^  Flsra^Iite  doit :  ^touf- 
fer  tout  «entiment  de  haine  et  de  vengeance ;  oublier  ies  iiijares; 
ahttpr  soB  concitoyen,  fH^il  m^meson  ennemi,  lui  rendreser-^  . 
vice  et  IbI  prdter  ce  dont  il  a  besoin  (iladr(tit  d'exiger  un  gage, 
mais.il  ne  peut  le  cfaoisir  lui-mem^i  ni  aecepter  nn  objet  de 
premiere  n6cessi(^};  user  d^une  bienveillance  toute  particulr^re 
Yis-a-yis  des  malheureux  tels  quele  sourd,  1'aveugle^  le  voya- 
geur,  la  veuve^ rorpHelin,  r^tranger^  lepauvre  et  reselave  (cc 
dernier  a  droit  au  repos  du  sabbat,  aux  (estins  religieux  des  so- 
lcnnitesy  et-,  &*il  est  circimcis,  a  la  manducation  de  ragneau 
paschal ;  .a»  produit  spontan^  de  la  terre  dans  Fann^e  sabba^- 
iique].  L^^Isra^lite  doit  mtoe,  pour  eiitretenir  et  d^velopper 
dans  son  iime  les  senthnents  de  bienveillance,  user  de  douceHf 
wers  tes  animaux  (2). 

III.  Code  Domestique. 

Le  mariage  Ifegitime  est  rorigine  divinementinstitu^edupre* 
mier  lien  social  ou  de  la  famille  (3). 

Sout  interdits  les  manages  avecles  Chanan6ens.  -—  Sont  in- 
iet^ls  les  mariages  entrc  les  Isra^lites,  parents  ou  alli^s ,  aux 
degT^  fixuvanls  J  1.  entre  ascendants  ou  descendants;  2.  entre^ 
beau-pliTe  etbelle-fille,  beau-fils  el  beUe-m^re;  3.  entre  frfere 
et  80eur,beau-frere  et  belle-sfleur,  (ri^anmoins  le  frfere  peul 
^pouser  la  veuve  de  son  frfere  raort  sans  enCant ,  c'est  mdme  le 


(i)  Kxod.  21, 15;  22,1.  —  Ibid.JK),  13;  21,  15,  U,  20.  Deuf.l9, 
—  Exod.,  21,  18.  LevU.  18,  19.  —  Exod,  21,  16.  —  U)id.  22, 16. 
Deut,  22,  22.  —  Ibid.  19,  14.— Exod.22.  — Ibid  23,  13.  r-Le*1t. 
6,  2  —  Ibid.  6,  3,  --.Exod.  21,  28;  22,  6, 10.  —  Ibid.  22. 

(2)  Levit.  19,17.  —  Exod.  22,  25;  25,  4,  5.  DeuU  15,  7;  22,1; 
24,  6.  —  Exod.  12,44;  20,  10;  23,  12.  —  Levil.  19,  9, 14;  25,  5* 
Deut.  12,  18;  16,  H;  24,  15;  2<J,  12;  27, 18.  —  Exod.  23,  12.  Deut. 
22,  6,  7;  25,  4. 

(3)  Gcn.  2,  21.         . 

9 


—  f  4G  — 

voe«  d%  la  loi);  4.  enlre  le  oevea  el  U  tante  eootti^fQiiii  oo 

alU^  (1).  , 

La  fiUe  isra^lite,  $i  elle  est  Mrili^,  iie  peot  ^ponser  fB*«B  t 

Jeane  homiiie  de  sa  tiiba.  —  La  femme  r^pvdite  ne  pent  ^  ii 

reprisepar  le  premier  mariy  ai  eUe  en  a  6poQ86  un  aa^  aprte  i 

8on  renYoi.—  La  polygamie  eat  permise.  ^Le  mari  domie  aa 
ptre  de  sa  fatare  ^poase  one  somme  doot  la  valeor  n*est  pmnt 
d^termin^,  sans  qoeeelai-ci  soit  oblig6  de  foomir  une  doti  i^ 

aa  fiUe  (2).  i, 

L*anit6  et  la  bonne  administration  de  la  fomUIe  rfesoUent  des  ^ 

•droits  et  des  devoirs  des  membres  qai  la  composent. 

Le  mari  est  le  repr^sentanl  de  Dieo  daos  la  flMiiiUe ;  k  loi 
apparUent  la  direction  des  personnes,  la  propri^t^  des  bieos.-*  { 

La  iUle  e$t  soastraite  a  raatorit6  paterneUe  par  le  inariage;le  | 

fils  reste  soumis  m6me  aprte  ie  mariage  et  la  majorit^.  —  Le  ' ! 

mari  peat  r^pudier  son  6pouse  pour  quelque  d^aot  qaH  aara 
trouv6  en  elle,  en  lui  donnant  par  6crit  Tacte  dudivorce;  desx 
cas  excepf6s  :  si  la  femme  avait  6t6  s^doiie  par  lui  avani,  oa 
xalomni^e  dans  son  honneur  aprds  le  mariage.  (3). 

Le  p6re  peut:  livrer  aux  juges  son  enfant  incorrigilile  pourle 
laire  condamner  a  mort;  le  consacrcr  par  voeaau  ^rvice  du  ta- 
bernacle;  le  vendre  comme  esclave  dansle  casd^une  pressante 
n6cessit6,avec  facuU6  de  rachat  poar  une  sonime  modiqxie  \^V 

Tous  les  membres  de  la  famiUe  doivent  au  chef  Tespeci, 
'  ob^issancc  et  amour.  —  Les  6poux  se  doivent  mutueUemeui  \a 
fidMit^  coQjugale.  Le  mari  doit  traiter  comme  6pouse  la  femrae 
libre  ou  esclave  avec  laquelie  il  a  conlract^,  respecter  sa  vie » 
s^abstenir  de  tout  soup^on  et  accusation  injurieuse  k  son  hon- 
neur  (5). 

(1)  Exod.  24,  16.  Deui.  7,  3.  —  LevH.  18,  20.  Deut.  25, 75. 
{%)  Num.  56/  6.  —  Deut.  24,  4.  —  Gen.  29;  30.  —  Deut.  47,  17; 
21,  15.  —  Gen.29,18,  30;  34,  12.  Exod.22,  17. 

(3)  Gen.  5,  16;  24,  1,  35;  31,  17;  58,  24.  Exod  4,  20;  ti,  JL 
Num.  30,  6,  9,  14.  --  Gen.  2,  24;  21,  14;  ^  38,  24r,  42,  8.  — 
Deut.22,  14;  24,  1.  . 

(4)  Deut.  21,  18.  —  Levit.  27,  2-  —  Exod.  21, 7. 

(5)  Gen.  3,  16.  Exod.  20,  12.  —  Ibid.  20,  14  Deut,  22,  22.— 
Jlxod.  21,  9,10.  Deut.  32,  13. 


I 


—  147  — 

Lep^re  doit  respecter  la  vie  de  s<m  enfent^  et  ne  peut,  wm 
sous  aucuu  pr^texte,  Texposer  ou  le  luer;  il  doit  luiproeurerla 
nourriture,  rentretien,  les  sotns  n^cessairesii  saconseryati<Mi: 
la  surveillance,  la  correctioH,  ri6dueation  et  la  coimaissanee  des 
dogmes,  de  la  morale  et  de  la  loi  (1 ) . 

La  fiemkille  comme  telle  se  perp^tue  par  les  lois  derh6r^dit^. 
— Les  enfants  succ^dent  au  p^e  a  Texclusion  de  tont  autre; 
lesfils  excluent  les  filles.  L'ain6  a  une  double  portion. — A  d4f 
fout  d'enfants  succ^dent ;  le  fr^e,  roncle  palemel ;  au  d^faut 
dece  dernier  le  plus  proche  parentdu  cdt^  paternd  (2). 

IV.  €ode  Politique  el  Administratif, 

1»  Consiitutim.-—\]n  certain  nombre  de  famiiles  forment  una 
tribu. —  La  tribn  est  une  par  le  sang :  tousles  membres  de  la 
mSme  tribu  descendent  dum^me  palriarche;-r-parleterritoire: 
chaqne  trihu  a  re^u  dans  la  terre  de  Ghanaan  une  portion  dont 
les  limites  sont  fix6eset  determiB^espar  la  magistrature  (3)* 

Les  magistrats  de  Ja  tribu  sont;  le  chefdela  tribu,  les  chefs 
desfamilles,  les  juges,  les  ^crivains  ou  grefiiers,lesI^Yites.Ccs 
magistrats^  appel^s  anciem  ^taieat  ^ectifs,  lesl^vites  exeept^. 
A.  eux  appartient  radministration  de  la  tribu ;  ils  Texereent 
^iffi  des  assembl^es  dont  la  juridiction  s'6tend  a  une  localite 
linAi^oa  k  toute  la  tribu,  suiyant  que  Tassembl^e  rjdunit  les 
ancieD&  d^une  localit^  seulement  ou  de  toute  la  tribu  (4). 

La  tribu  gfere  ses  propres  afiaires.  Les  difTiferents  entre.  les  ' 
tribus  se  Yident  par  eonciliation,  arbitrage  et  m^me  par  voie 
des  armes.  les  tribus  peuyent  faire  des  alliances  entre  elles. 

(i)  Gen.  \,  28.  Deut.21,  18.  Ps.  105,  57.  IsaT.  57,  5.  —  1  Reg. 
3,  15,  3  Reg.  f,  6.  EccK.  30,  42.  —  Exod.  10,  2;  12,  26^;  13,  14. 
Deuu  4,9;  6,  7,  20;  41,  19;  52,  46. 

(2)  Gen.  15,  2,  5.  —  Num.  27,  8.  —  Dcut  21, 17.  —  Nutu.  27,  6 
etseq. 

(5)  Gen.  49,  28.  Num.  1;  26.  —  Gen.  46;  49,  28.  Num.  26,  — 
IMd  54. 

(4)  Num.  1,  4;  32,  28.  Deut.  16,  18;  17,  9;  29,  10.  —  Exod.  3, 
16;  18,  28.  Num.  3,  11;  11, 16.  Deut,  21,  2.  Jud.  20,  11. 


—  148  — 

EUes  M  surveillent  muluelleinent  relaUvemcnl  a  robs^rvation 
delaloi(i). 

LtB  tribufl  ne  fontqu^une  nation.  Les  liens  qul  uni«sci|t  ce$  r«- 
pobliqiies  particuU^res  ponr  en  faire  un  6tat  (M^ratif  sont  Tu- 
nit6  de  sang,  toutes  reconnaissent  Jacob  pour  p6re ;  runit^  de 
but,  qui  est  deconserver  purs  les  principes  de  la  reljgion,  pr6- 
parer  la  venne  duMessie;  runit^  de  reUgton;  l^unit^  de  pou- 
voir  (2). 

Dieu  est  le  souverain  de  la  naUon  par  nature  et  par  le  eboix 
unanime  du  peuple.  U  r^unit  i'autorit^  civUe  et  reUgiense;  lui 
seul  fait  la  loi.  -—  Les  enfants  de  L^i  sont  ses  officiers  ct  sei 
gardes,  le  tabemacle  son  palais.  La  il  expUque  ses  lois ,  donne 
ses  ordres,  d6cide  de  la  paix  ou  de  la  guerre  ,  r^compense  ou 
punit  son  peuple  selon  ses  oeuvres.  —  Sous  J6hova ,  un  chef 
(Jnge,  PonUfe  ou  Roi),  son  Ueutenant ,  son  vice-roi,  gouveme 
suivant  ses  lois.  11  commande  la  nation  dans  la  guerre,  il  Ta 
juge  pendanl  la  paix.  Son  autorit^  n'est  ni  despoUque  ni  arbi- 
traire ;  un  s^nat  form^  des  membres  les  plus  disUngu^s  de 
tontes  les  tribus  lui  sert  de  conseil;  d^ms  les  aifoires  impor- 
fantes  il  decide,  le  chef  ei6cute  (3). 

^  L^gUlation.—Dieu^  cn  tant  que  pouvoir  cirii,  apr^  s*^tre 
occup^  des  indivldns,  des  familles  et  des  tribns,  pourvoit:  a  ta 
santede  son  peuple,  par  ses  lois  hygi^iques  et  sanilaue&vi^ 
son  bien-^tre,  par  ses  lois  6conomiques ;  &  sa  Ibrce ,  par  ses 
lois  militaires ;  a  ses  rapports  avec  les  autres  nations ,  par  le 
droit  des  gcns. 

Mesures  hygi^niques.  —  D  est  d^feudu  de  manger  des  ani- 


(1)  Jos.  16,  15.  Jud.  1,  2-2,  27,  33.  1  Reg.  2,  i.—  Jud.  20.  — 
Ibid.  i,  i,  3;  A,  10;  7,  23.~Jos.  22,  10.  Jud.  20. 

(2)  Nuia.  2«,  31,  65;  35.  Deut.  29,  13.  Jud^  20.  -^  Num.  34.  Jos. 
13;  14;  15;  16;  17;  19  —  Gen,  46;  49.—  Ibid.  22, 17;  28,  14.  Deut. 
4,  1  et  scq.;  7, 12;  1«,  15  —  Dcut.  1,  1;  27,  9. 

(3)  Deut.  29,  10  —  Exod.  19,5,  6,  7;  24,  8  Levit  20,26.  Jos. 
24,  16.  —  Exod.  20;  31.  Levit.  24,  lO^ti^.  —  Num  5;  8,  13.— 
Exod.25,  12;  33,  7.  Num.  16,  20;  23,  4,7  Deirt.  31,  14.  —  Exod. 
3;  17,9;  18,  13.  Num.  27,  13.  Deut.  17,  14.  Jos  1;  3,  7.  Jud  3.— 
Exod   19,7;  U,  31.  Num.  JO,  2,  4;  11,  16.  Deul.  17,  8. 


—  149  —. 

mmx  impurs,  la  gr^lisse,  lc  sang,  les  aiMmaiix  i^Qffoques,  mdr (s 
de  maladic  ou  d^chir^i?  pai*  d'au(res  animaax  ;  est  d^fendu  le 
contact  des  cadavres.  —  Sont  prescrits:  des  pr^cautions  s6- 
vferescontt-ela  l^pre  des  personnes,  des  maisons,  desv^tements, 
^t  contre  d'autres  maladies;  la  proprete;  lo  repos  el  \a  gaiet^ 
dans  les  solenniles  reiigieuses  (1)* 

Lois  6conomiques.— Pour  accomplir  sa  mission,  le  peupl«  d« 
Bieu  doit  s'isoler  des  autres  peuples  ;  il  faut  rattaeher  au  sal 
de  la  patric,  en  faire  un  peuple  ligrieutteur.  Comme  moyen  de 
dfevelopper  ragriculture,  la  loi  etablit  la  division  et  Vinali^na- 
bilitife  des  propriet^s.  EUe  defend :  de  travailler  la-  terre  dans 
Tann^e  sabbatique ;  de  mettre  dans  uu  m^me  charap  diff6rentes 
sortes  de  graines ;  de  couperles  arbres  fruitiers,  mfime  enpays , 
ennemi ;  de  recueiHir  pour  soi  le  fruit  d'un  arbre  avant  la  cin- 
qui^e  ann^e;  de  forcerceltti  qni  aplant^  unevigneauservice 
militaire  et  aux  Iravaux  pubtics  avant  la  premierc  r^colte ;  d'af- 
fdiblir  la  vrgueur  dcs  animaux ,  d'en  alf^rer  les  esp^ces,  de  les 
fturcharger  de  travail;  le  repos  du  sabbat  est  6tabli  en  partie 
cn  leur  faveur  (2). 

Lois  militaires.— Tout  ciloyen  est  soldat  devtngtaetnquante 

ans. — Sont  exemptes  pour  un  an :  ceux  qui  ont  bAti  une  mai- 

Bon  qu'ils  n'ont  point  habit^e  ;  ceux  qui  out  plant^  une  vignc 

et  qnirfen  ont  poini  reeueillile  fruil:  ceux  qui  ont  pris  unc 

epouseetqui  u^ont  point  encore  habite  avec  elle.  II  est  permis 

iceux  qtti  ont  le  coeur  timide  de  se  relireravant  le  combat. — Ij» 

propret^la  plus  s^vere  et  les  bonnes  mo&urs  doivent  regnec 

dans  le  camp.— Avant  d'entrer  en  pays  ennemi  le  g^n^aldoit 

s'entourer  des  lumi^res  et  des  pr^cautions  n^cessaires  pour  ne 

point  compromettre  son  arm^e.  Le  militaire  ne  ddt  se  per- 

wettre  aucun  degAtdans  la  terre  dcs  citoyens  ou  des  allies(3). 

fl)  Levit.  3, 17;  II;  il,  lO.  —  Ibid.  17,  15  —  Ibid.  11,  39.  Nom. 
19,  11.  ^  Levit.  13;  li,  54,  3o;  15.—  Ibid*  11,  31, 52;  15  34,Num. 
^  7.  Deut.  23, 13.  — Exod.  20,  10;  23,  12.  Deut.  16,  IK 

(2)  Levit.25,  23.  Nain.  26,  52.  —  Levit.  25,  1  etseq.—ibid.  19, 
19.  Deut.  22,  9.  —  Ibid.  20,  19.  —  Lovit.  19^  23.—  Deut.  20,  6.  — 
I^vit.  j9,  19;  22,  24.Exod.  25,  12. 

(5)  Num.  1;   u.  ^-  Deut.  20,  5  et  seq.;  2i,  S.  —  Ihid.  25.  9  «I 


—  150  — 

Droit  de»  gens.  —  Les  rappor(s  du  peuple  de  Dieu  avec  les 
autres  ^tats  se  rdglent  par  les  priucipcs  suivauts : 

Guerre  d'eYtermination  contre  les  Chanaii^ens;conlre  lesAina:> 
Iteites  ctles  Madianitesen  punition  deleurconduileyis-a-Tisdeft 
U^breux  dans  le  d^rL  Avec  les  Moabites  et  les  Ammonites, 
point  de  guerre  aggressive ;  mais  aussi  point  d*alliance.  Oubli 
des  sentiments  hostiles  manifcst^  par  les  Idom^ens  et  les 
Egypliens.  Avec  les  autres  pesples,  alliance  tol^r6e  (1). 

Les  n^gociations  sefont  par  lemoyend'ambassadeurs  dont  1« 
caraciere  est  sacr6«  Les  trait^s  sont  inviolables,  La  declara* 
tion  de  guerre  doit  6tre  motiv^e  par  des  raisons  couformes  a 
la  justice  (2). 

Tout  deg^  inutile  est  interdit.  —  Avanl  de  commencer  le 
si6ge  d'une  ville  on  doii  faire  des  offres  de  paix  aux  habitants. 
S'ils  acceptent,  ils  dcviennent  tribulaires  et  sujets  de  la  nation; 
s*ils  refusent,  il  est  permis  de  passcr  au  fil  de  r6p6e  tous  ceux 
qui  portent  les  armes.  II  est  d^fendu  au  soldat  d'6pouser  une 
eaptive  avant  un  mois,  pendant  lequel  elle  fera  le  deuil  de  «a 
patrie  et  de  sa  famille.— L'arm6e  doit  se  purifier  avant  de  ren- 
trer  au  camp  (3). 

V.  Code  PenaU 

Peuvent  6tre  impos6es  arisraSlite  les  peinessuivanles:  1. 
peine  capitale  (lapidation ,  glaive,  feu);  2.  peine  de  retranche- 
ment  (probablement  mort  civile);  3.  chAtiments  eorporels,  coups 
de  bdtoH  ou  de  verge,  ils  ne  peuvent  exc6der  quarante ;  4.  ta- 
lion,  qui  peut  etre  remplac6  par  la  composition^  excepte  pour 
le  eas  d'homicide;  5.  sacrifice  expiatoirej  silafaute  n'6tait 
point  punie  par  la  soei6t6  (4). 


ii 


seq  —  Num.  13;  ai,52.  Jos.  2,  2;  6,  25;  1,  2.  Jod,  18,  2.  —  Num. 
20,  17;21,22,  —  Deut.2,4- 
(4)  Num,  23,  17.  Deut.  7,  1;20,  17;  23,  17.  —  Ibid.  2,  »;  23,  5. 

—  !bid.23,  7. 

i^)  Num.  20,  14;  21,  2K  Jos.  9,  19. 

(3)  Deul.  20>  10,  19;  21,  il.  Num.  31,  19. 

(4)  Levil.  20,  27;  21,  9.  Num.  15,  35;  25,  5.  Levit.  15,  19*  Num. 
12,  14  —  Deut.  25,  3.  -Exod.  21,  23.  Levit.24,  47.  Num.  55, 51. 

—  Levit.  4,  27. 


—  181  — 

Left  crimes  pimis  {)ar  la  loi  sont : 

Lesattentais  contre  Dieu.—  Sont  punis  dc  mort:  FidoUtre; 
«i  c'esiiane  vlile  qui  s^eet  rendue  coupable ,  elle  devient  ana- 
lliibijie,  ses  hdl>itant$  soui  pa$s^  au  fii  de  T^p^e,  elle  est  r6* 
4uite  .en  cendre ;  celui  qui  engage  a  TidoUtrie ;  celui  qui 
cgcerce  les  arts  occidtes  pratiqu^d  che»  les  idoUtres,  y.  g.  leB 
«orcelleries;  le  faax  prophibte;  celui  qui  yiole  le  sabbat.  La 
peine  du  reiranehment  est  inflig^e  a  une  muliiiude  d^infrac^ 
tionsi  laloi  (1). 

Lesaitentais  contre  les  mceurs.  —  Teine  de  mort  pour  les 
crimes  contre  naiure^  l'adult^re,  certains  incestes ,  la  prosiiiu- 
tion  exerc^e  par  la  fiile  d^un  pr^ire,  le  viol  d'une  fianc6e;  la 
fianc^e  elle-in^me  est  mise  k  mort,  si  elle  a  c6d^  sans  r^sis- 
tance.  Retraschemeni  contre  les  ^poux  qui  n'observent  pas 
les  pr^ceptes  de  puret^.  Le  s^ducieiir  est  oblig6  d^^pouser  la 
personne  s6duiie,  k  moins  que  le  pfere  ne  refuse  de  la  lui  don- 
ner;  dans  ee  dernier  cas  ilpaiera  cinquanie  sicles  (2). 

Les  atteniais  conire  les  personnes. —  Peine  de  mort:  contre 
|e  plagiat,  rhomicide  voloniaire,  L'homicide  par  imprudence 
esi  bblig6  de  s*exiler  dans  une  ville  de  refiige  jusqu'^  la  mort 
du  Grand-Pr6ire.  Talion ,  ou  compensaiion,  pour  les  coups, 
blessures,  eic. —  Le  faux  i^moin  subit  la  peine  a  laquelle  son 
f^Tix  l^moignage  exposait  son  prochain  (3). 

Les  altentats  contre  la  propri6i6.— IIs  sont  punis  sur  la  pro- 
pri^t^  du  eoupable.  Si  robjei  esi  relrouv6  intact  entre  les  mains^ 
du  voleur,  celui-ci  restituera  le  double  de  robjei  vol6.  Si  le- 
voleur  a  pris  nn  aniraal  domesiique  et  qu^il  Taii  iu6  on  vendu^ 
3  restituera  quaire  pi^ces  pour  chaque  pi^ce  de  m^me  b^tait 
et  ciaq  pour  un  boeuf.  Si  le  voleur  ne  peui  restiiuer,  il  est  r6- 
duit  en  servitude,  et  le  prix  de  son  Iravail  sert  a  acquiiier  sa 

(1)  Exod.  22,  20.  LevH.  20,  2.  Deut.  13.— Levit.  20.6,  27.Deut. 
€8,  10   —  Deut.  13,  1;  18,  20.  —  ^xod.  31,  14.  —  Levlt.  11,  40; 

12,  40;  15,  2,  7,  8,  10,  19;  17, 13. 

^2)  LevU.  18;  20,  10  et  seq.;  21,  9.  Deut.  22,  22,  23.  —  Levit. 

13,  24.  —  Exod.  22,  IB.  Deut.  22,  29. 

(3)  Exod.  21,  lO.Deut.  24,  17.  —  Exod  21,  12 —  Deut  19,  4- 
—  Exod.  21,  24  ctseq.  — Deut.  19,  1«. 


—  i52  - 

dclte.  Pris  en  flagrant  delit,  le  iroleurdeniiit  peut  6(re  tirt  (1). 
Les  attenUts  conlre  rantorit^. — £st  puni  de  mort :  renfant 
qtti  frappe  son  p^re  oa  sa  ra^re ;  celai  qai  prononce  contre  enx 
des  imprteationsoo  des  parc^etoatrageantes.  Celui  qai  ies  m4- 
prise  sera  maadit  dans  les  anath^mes  poblics.  —  La  r^bellion 
c(»i(re  la  senlence  du  juge  supr^me  est  punie  de  inort.  L'of- 
fcnse  contre  les  aatorit6s  est  punie  par  un  chAtimeiit  eorpo- 
rei  (-2). 


i 


VI.  Gode  Judiciaire. 

Les  peiues  et  compensations  pr^c^dentes  ne  sont  executoires 
qu'en  vertu  d'une  sentence  16gitime  de  raulorit^  jadiciaire. 
Dans  toutes  les  vilies  sont  inslitu^s  des  juges  dont  la  juridic- 
tion  s'e(end  aux  lieux  environnants.  De  ces  juges  on  peut  ap- 
pcler  au  chef  de  FEtatet  au  Grand-Prdtre.— Lesjuges  doiyent 
conserver  leur  ind^pendance,  surtout  ne  pas  recevoir  de  pre- 
scnts  (3). 

La  proc6durc  est  soumise  aux  r^gles  suivantes : 

Les  jugements  se  rendent  aux  portes  des  villes,  lemalin(4). 

Dans  les  causes  capitales,  la  sentence  et  i'ex^culfon  ne  peu- 
vent  avoir  lieu  le  m^me  jour. 

L'accus6,  ou  toule  autre  personne  en  son  nom,  pcul  d6(endr« 
sa  cause.  L'aveu  du  eoupable  n*est  point  contre  lui  une  preuvfe 
•peremptoire ;  pour  robtenir  onne  peut  cmployer  la  torlure. 

Pour  condamner  dans  les  causes  criminelles,  il  faul  deu? 
t^moins  qui  afiirment  sous  serment  avoir  vu  le  crime.  Dans 
les  causes  civiles  un  seul  temoin  sufflt  (5). 

L'ex^cution  dans  les  causes  criminelles  suit  de  pr^s  ](a  sen- 
ience.  Si  le  coupable  n^est  condamn6  qu'^  des  coi^s,  il  lei 
rcgoit  imm6diatement  en  pr^sence  des  juges.  Le»  temoins 

(1)  Exod.  ^2,  1,  2,  5,  4. 

(2)  Exod.  21,  15.  Levit.  20,  9.  Dcut.  2i,  18;  27,  1(1*— Ibid.  17, 
12. 

(3)  Deut.  i,  15,  17;  la,  18;  17,  8. 

(4)  Deut.  16,  18;  17,  8;  21,  19;  22,  15;  2^,  7.  Jer.  U,  12. 
(5  Levit  5, 1.  Deut.  17,6;  19,  15. 


—  153  — 

jellent  la  lureiiii^re  pierre  dans  la  lapidalioB*  Le  t»>HpaIile  eofl^ 
damn^  pourhomicide  est  lirr^  aux  pareata  dfr-  mof  t  poor  toa 

€X^CUt6  (t). 

3  %  ExceHism:»  de  la  doctrine  et  de  la  l^gislatiao  UosaKtiues. 

Pour  faire  ressortir  rexcellence  de  la  doctrine  et  de  ta  l^gis- 
laiion  de  Moyse,  demani^re  a  donner  base  a  la  conclusion  finale 
du  raisonnement,  il  faut  l»  les  consid^rer  absolumenl;  2^  les 
comparer  a  la  doctrine  primitivement  rey^L6e;3^  les  comparer 
aux  doctrines  religieuses,  morales  et  soeiales  de  raniiqmte. 

/•  Doetrine  et  UgislcUiQn  d6  Xoyse  consideries  absolument*. 

DOCTBINE. 

1)>octrxne  dbgmatique.  —  On  y  remarque  P  un  caract^re  dr 
verite:  Les  dogmes  sur  Dieu,  sur  lacr^ation^  sur  lliomme  sont 
conformes  anx  id6es  les  plus  pures  et  les  plus  ^ey6es  de  la 
raison  d6yelopp6e  par  le  Christianisme.  — Ceux  de  la  cbute  et 
de  la  r^demption,  qui  sont  myst^rieux,  sont  prouy^s  par  le 
conseniement  uniyersel  des  peuples,  comme  nous  Fayons  mon- 
Ir^. — Celui  de  la  yocation  dUyinedu  peuple  h^breu  mbiiy^par 
la  sagesse  ^yine,  qui  deyait  se  choisir  un  peuple  pour  conser- 
yer  la  purel^  de  la  doctrine  religieuse,  est  ^tabli,  abstraction 
fydte  de  touteaalre  preuye,  par  la  proyidence  sp^ciale  de  Diea. 
sar  le  peaple  dlsra^I. 

2^  Un  carac(6re  de  science  surprenant  pour  r^quezXes^ 
d^lails  de  Ja  cr^ation  du  monde  renferment,  de  Tayea  de  plu- 
sieurs  sayanls  distingu^s,  les  r^sultats  les  plus  ayancds  des  re- 
cberches  physiques  et  gSoIogiques  des  tempsmodemes,  comme 
nons  le  dirons  plusloin  (2). 

3^  Un  caract^re  d*utUit^  praiique:  II  foumit  arhomme  la 
connaissance  de  tous  les  dtres  ayec  lesquels  il  doU  «ntrer  en 

(1)  Niim.  2S$.  Jos.  7,  22.-Deut.  2»„2,  3.  -  Ibid.  17,  7. .-  Ibifl; 
19,  12. 

(2)  Vid.  Append. 


~  154  — 

rapport.  —  II  engendre  par  voie  de  coBs^enee  la  mofide  ki 
plas  pure.  —  U  lui  e<NBimunique  par  le  dogme  de  rimmortaliii 
une  force  puissanie  sur  la  volont^.  —  II  pr6serve  resprit  hu« 
main:  du  polyth^isme  et  des  erreurs  qui  s'y  ratlachent,  par  se» 
enseignements  sur  roait^  etles  perfeetions  de  Dieu;  do  philo- 
sophisme,  dissolvant  de  toute  doctrine,  par  sa  force  degmati- 
que ;  sp^cialement,  du  materialisme,  par  le  dogme  dela  spiritua- 
lit^  de  Dieu  et  de  V&me  humaine ;  du  panth^isme,  par  celui  de 
la  creation ;  du  dualisme ,  par  celui  de  rorigine  du  mal.  —  II 
communique  au  peuple  h^breu,  parle  dogme  national  de  sa  vo- 
cation  divine,  le  principe  d'6nergie  n^essaire  pour  raccompli^ 
sement  de  sa  mission. 

Doctrine  morale.  —  Ses  caract^res  pi^incipaniL  sont:  i^  uri 
caract^re  d^uniU  avec  le  dogme ,  puisque  la  morale  en  est  la 
cons6quence. 

2o  Un  caract^re  de  verite:  Une  av/BC  le  dogme,  la  morale 
participe  4  sa  terite. 

3^  Un  caracldre  d'utilite:  Elle  manifeste  sous  des  formcs 
pr^cises  Fensemble  des  devoirs  de  Fhomme  comme  Mre  reli^ 
gieux,  moral ,  social ;  cons^quemment  elle  pose  /e  iype  de  \a 
perfection  individuelle,  la  base  et  la  rfegle  d«  (oole  bonne  16- 
gislation. 

AfGISLATION. 

Ses  caract6res  les  plus  remarqu^Ies  sont :  la  sponianeit^,  la 
vcril6,  la  sagesse. 

1*^'  Caractfere.  SpontaneHte :  La  i^gislation  des  H^breux  n'esl 
pas  roeuvre  du  temps ;  elle  a  recu  dfes  le  principe  tout  aon  d6ve- 
loppemenl  et  sa  perfeclion.  Cest  un  fait  constal6  par  le  Penta- 
teuque. 

2™«  Caracl^re.  Verite:  EDe  n*est  alt^r^e  par  aucune  erreuf, 
inalgr^  la  multiiude  de  ses  prescriptions. 

On  a  reproch^  ala  loi  de  Mbyse,  eomme  fausses  etimmorales : 
1°  ses  dispositions  sur  Tesclavage. 

K.  A  la  v6rite  elles  sont  moins  parfaites  que  les  principcs  de 
Iibert6  conlenus  dans  rEvangik ;  mais  il  serail  faux  de  dire 
qu'elies  sonl  opposees  au  droil  naturel.  —  D*abord  Tesclavage 


l^r  rHebreii  n-eCaH  quela  domesUeiletemporaire  (eHe  ^a^^lle 

existe  aiT}ourd'liui.  Quaat  a  resclavage  de  l'6tranger,  le  mailFe 

ii'ayant  passur  resdave  droit4e  yieetde  mort,  et  ^ant  oblig^ 

de  lui  fourair  les  cboses  n^cessaires  k  la  vie,  resctavage  6tait 

une  domestieit^  perp6tueUe  doiit  le  til«e  6tliit  le  coQBeatement 

libre  de  resclave,  ou  le  <koit  de  guerre ,  ou  la  naissanc^.  Qr 

rien  d!in|uste  dams  ces  trois  tttres. —  Le  consentement :  L'hoj«me 

ayanidroit  a  i-usage  de  ses  facuR6s  peut  le  cMer,  m^^me  a  per-- 

p^iuit^;  —  La  guevre  :  Le  vaiaqneur  a  droit  de  punir  rinjaste 

agresseur,  de  prendre  des  precautions  contre  une  nouyeUe  at- 

-taque;  or,   pour  ebt^trir  ces  Uas,  laseryiUide  est  un  ifioyen 

moins  repugnant  que  la  mort,  resuUat  ordinaire  de  la  guerre. 

^La  naissance:  Dans  les  soci^t^s  lesmieux  r^gl^es,  sous  Tem- 

pire   des  loisr  les  phw  justes,  les  parents  tranamettent  a  leurs 

eDfants  les  consequences  de  leur  iufortune,  de  leurs  eontrats  ^ 

de  iears  fautes ;  or,  resclavage  de  naissance  ue  dtflere  pas  es- 

senlieUement  deces  fkits,  o^  persoau&  ne  voit  d'injustice* 

On  objecle  2«  ses  disposilions  sur  k  polygamie* 

K.  A  la  yerU^  la  polygailiHe  est  moins  convenable  qUe  la  mo- 

nogmnie  >  1'^gaUt^  est  moins  partaite  entre  les  ^oux  puisque 

ia  femme   se  donne  eDiierement  k  son  mari,  qui  ne  sedonn^ 

que  partiellement  a  son  6pouse«  EUe  rend  plus  diUiciie  la  paix, 

la  beime  administralion  de  la  famille  et  labonne  ^ducation  des 

'eafants.Mais^etle  n'estpas  opposeo  au  striel  droit  naturel :  car 

rinegalit^  est  consentie  par  F^pouse;  et  les  flns  prineipales  du 

mariage  qui  sont  !a  procr^ation  et  rMocation  des  enfants  peu- 

▼ent  6tre  obtenaes  par  ie  mariage  meme  poly^amc. 

On  objecte  3»  scs  disposiUons  sur  le-  divorce, 

R.  A  la  yerit6  le  mariage  avec  facult^  fle  divorce  esi  moins 

convenable  que  le  mariage  indissoiublc.   L'egalit6  est  moins 

parfaite,  puisque  l^  mari  a  droit  de  r6pudiaiion ,  droii  qui  est 

refuse  a  i^^epouse.  Le  mariage  pouvant  ^tre  dissous,  runion  des 

c(0urs  est  moins  intime  et  moins  durabie ;  les  enfants  spnt  sou- 

mis  d  la  chance  d'une  6dacation  moins  parfaite.  Neanmoijisie 

diYOrce  n'est  pas  of^pos^  au  strict  droit  natur^I  pourles  raisons 

prec^dente». 

On  objeetei^  les  rapports  ^tablis  par  la  ioi  cntre  le  peuple 


—  150  — 

dlsrafel  el  l«f  aulres  peaples,  surtoui  ceox  qu^elle  voue  a  Fa- 
naUitaie. 

R.  Moyse  dans  sa  l^gislation  agii  au  nom  de  Dieu :  Dieo  a- 
t-il  pu  ^tablir  ces  rapports  ?  telle  esi  la  question  ik  rtooodrt. 
Or  cela  n^est  pas  doutoMX.  Voulant  se  choiur  un  peuple  parti- 
culier,  oblig^  par  cons^quent  de  lui  atsigner  un  territoire ,  il 
pouvait  Itti  livrer  celui  des  Chanan^ens,  de  plus  vouer  leun 
personnes  k  ranalh^me  en  punilion  de  leurs  crimes.  Par  eetto 
coneession  le  people  dlsra^l  acqu^rait  contre  ies  Chanan^ns 
un  droit  de  guerre  r^gl^  d'abord  par  lavolont^divine^eBsuite 
par  le  droit  des  gens  suivi  par  ces  peuples ;  or  poor  eu 
loute  guerre,  ^tait  une  guerre  d^extermination. 

On  objecte  5<>  la  dnret^  des  peines,  spMalement  la  peine  de 
mort  pronoBc^  contre  les  crimes  pnrement  religieux ;  et  la 
peine  du  talion,  dit-on,  inspire  et  autorise  la  vengeance. 

R.  La  rigueur  des  peines  prouve  la  s^v^rit^  et  non  riDJos- 
tice  du  l^gislateur.  Les  crimes  religieux  dans  le  gouvemefflenl 
th^ocratique  des  H^breux  6t^ent  des  altentats  coolre  le  Sou- 
verain,  des  crimes  d'^tat. — Le  lalion,  devant  ^tre  appUqad  j»r 
les  juges  et  nou  par  les  partieuliers,  ^tait  une  peines^v<^iiuus 
juste ,  et  qui  n'autorisait  nuUement  les  peines  particuli^res. 

3me  Garaci^re.  Sagnse:  La  l^gislalion  de  Moyse  manifeste  U 
profonde  sagesse  du  i^gislateur. 

Ses  prescriptions  tendent  a  la  perfection  et  au  bonbeur  de 
rindividu  et  de  la  soci616. 

Ses  imperfections  nteessit^s  par  le  but  de  la  soci6l6,  par  les 
circonstances  de  temps,  de  lieu,  de  personnes  soni  att^iuites 
autant  que  le  permettent  les  r^gles  de  la  pmdence. 

La  preuve  de  cette  proposition  s'6tablit  par  Fexamen  des 
dlff6rents  codes  de  la  l^slalion  Mosalque. 

Code  Religieux.-^i^  Avantages :  1. 11  {M:6vieBt  IVbilniire  et 
cons^nemment  le  d^sordre  dans  Taccomi^sementdes  devoirs 
religieux  par  ses  prescriptions  d^U^es»  pr^cises  et  rigour 
reusement  obligatoires.  2.  II  pourvoit  k  raccon^ss^nent  de 
tous  les  devoirs  religieux ,  nationaux ,  individuels  de  puret^ , 
d'adoration,  d^expiatioii,  de  snpplication,  de  reconnaissanee.  3. 
II  y  pourvoit  en  prcscrivant  des  actes  qui  expriment  la  cons^- 


_  i57  — 

cratiOD  a  Dieu  de  riiidividu  et  de  la  iiati<m  eotiere  daos  leur 
^re,  leor  action,^  leur  lieu,  leur  temps,  et  sous  les  formes  les 
plus  ^oergiques  (le  saerifice  dans  lequel  une  victime  substitu^ 
a  rhommeest  immol^e  et  comme  aD^antiepourhonorm^Dieu.) 
4v  U  rappelle  au  peuple  h^breu  les  dogmes  fondamentaux 
qull  suppose  ou  qu'il  symbotise  (eipstence  de  Dieu ,  son  sou- 
verain  domatne,  cfaute  de  rhomme ,  rMempteur  futur,  con&ti- 
tution  b^braique,  etc.],les  principaux  bienfaitsdelaprovidence 
(cr6ation,  par  Finstitution  du  sabbat  et  de  toutesles  f&tes.qui  se 
r^ouvellent  i^poque  septennaire;  sortie  d'£gypte,  parlafdte 
de  Pdques,  etc);  elle  engage  par  cons^quent  k  8'attacher  uni- 
quement  a  Dieu. 

2»  Imperfections :  Ona  reproche  au  culte  Itfosalque :  sa  gros- 
si^ret^,  ses  d^tails  minutieux,  le  nombre  de  ses  prescriptiona 
legaies,  etc. 

R.  £t  d'abord  ceculte  ^tant  pr^paratoireii  un  culte  plus  parfait 
devait  par  sa  nature  meme  6tre  moins  parfait.  £n  outre,  m^me 
par  ses  defauts  ,  ii  6tait  plns  accomod^  an  caract^re  et  aux 
moeurs  des  H^breux  grossiers  et  superstitieux ;  plus  propre 
endoignant  ce  peuple  des  autres  peuples ,  k  le  conserver 
dans  ia  puret6  de  doctrine  et  de  moeurs  n^cessaire  k  Faccom- 
pUssemcnt  de  sa,  mission. 

Code  Indimdtieh—  1»  Avanta^es:  1.  Jl  rattache  les  droils  de 

rhomme  a  Dieu  et  par  la  les  sanctifie  et  les  afTermit.  2.  Ses 

disposilions  sur  les  droits  du  citoyen  h^breu  sont  capables  de 

cr^er  et  de  d^velopper  en  lui  les  sentiments  de  dignit^  moraie 

eide  noble  iod^pendance.  3.  Les  Qbligatipnsqu'il  impose,  n'^ 

iani  gue  des  appUcations  de  la  loi  natureile  aux  diir<^renls  faits 

humains,  6clairerhommesur  led^tail  de  ses  devoirs  et  l'aide 

a  r^iser  dans  sa  conduite  priv6e  et  dans  ses  rapports  avec  ses 

semblables  le  type  de  perfection  propos^  par  la  moraie. 

2o  ImperfecUon:  li  admet  Fesclavagje. 

R.  Mais  d'abord  en  le  supprimant  Moyse  eut  contrari6  les 

pN^^s,  int^r^ts,  mosurs  sociaies  et  priv6e&  de  tous  les  peu- 

ples  de  rantiquit^  et  des  Hd[)reux  en  pariiculier.  Sur  cc  point 

U  n^est  point  Qppos^  au  droit  natutel ,  ce  que  doit  ^viter  un 

sage  l^gislateur.  Moyse  rediiit  rcsclavage  a  ladomesticit^tem- 


-^  !S8  — 

|)Oraire  pour  l*H6breu,  perpetuelle  pour  r^lranger ;  el  adotfcK 
sitigulieremenl  le  sort  de  reselave  par  lcs  lois  qui  le  lui  garan^ 
tissent,  par  les  obligatioRS  de  diarit^  et  de  bienfoisance  qn^il 
impose  au  maftre^  son  ^gdrd* 

Code  Domestique.^i''  Avantages:  1.  Les  emp^cliements  dd 
mariage  garantissent  les  mccurs  domestiques,  en  enlevant  aux 
parents  et  aux  alli6s  Tespoir  d'une  nnion  16gitime.  Ils  6tendent 
les  rapports  de  bon  accord  et  d'affection  entre  lcs  familles, 
procure  a  T^tat  une  population  saine  de  corps  et  d'esprit  en 
forcantrH^breu  is^allier  aune  famille  etrang^re.  2.  II  assied 
le  pouvoir  domestique  sur  Tautoril^  divine,  sa  v^ritable  bas^, 
le  forlifie  en  le  coneentrant  entre  les  mains  du  pere.  3.  II  poun- 
vmt  ala  perp6tuite  des  famitles  el  des  tribus ,  cons^quemment 
a  lastabilit6  et^  la  force  de  T^tat  par  ses  lois  sur  rh6r6dit6. 

^  ImperfecttOHS :  II  exag^re  la  puissance  maritale  par  le  droit 
de  polygamie  et  de  divorce;  le  pouvoir  du  p6re,  par  la  facult^ 
de  vendre  son  enfant,  de  Tengagcr  au  scrviee  du  tabemacle. 

'  K.  l.D'abordMoyse  par  une  legislatlon contraire  eit  contrcdit 
les  moeurspolitiques,  sociales  de  tous  lespeuples  deVsnliquiU , 

specialementdes  H^breux.  2.  Lalbrce  dupouvoirdomestiqae 
esl  une  n^cessit^  chez  les  peuples  grossiers.  3.  Le  pouvoir  do- 

m^stique  est  contenu  dansdejustes  limilesparse&  oblVgalions 

>is-a*vis  de  l*6pouse  ct  de  Tenfant. 

Code  PolUiqiie  et  Administratif.  —1*»  Avanlages:  i.  II  pr6- 
vient  le  despotisme  et  ranarchie. — Le  despotisme :  par  la  loi 
divine  qui  limite  et  domine  toutes  les  autorit^s ;  par  le  principe 
d'61ection  auquel  sont  soumisle^  anciens,  les  16vites  exceptes; 
par  le  balancement  des  autorit^s  ^t  des  induences  (rinfluence 
purement  religieuse  du  16vite  est  balanc^e  par  celle  des  chefs 
de  famille  et  du  chef  de  tribu  qui  sont  propri^taires ;  celle  da 
chcf  de  Tetat  par  celle  du  s6nat  qui  lui  sert  de  conseil) ;  paf  le 
droit  qu'ont  les  tribus  de  g^rer  leurs  propres  affairies;  par  r6- 
galit6  des  familles  et  des  tribus  dev«nt  Dieu  et  devant  la  loi ; 
par  rinali^nabilite  des  heritages  qui  rend  impossiblo  raccumu* 
lation  des  propriM^ ;  par  la  defensede  rudurte,  obstacle  a  rop- 
pression  du  pauvre  par  le  riche :  -^  L'anarchie:  par  le  carac- 
tere   respectablc  des  autoiMt^s  appclocs  a  gouverHor  (le  chef 


—  m  — 

9e  (fibu,  les  chefs  de  famille  resument  enleur  pefsoiin^te  pm* 
Voif,  8iv^6fife  chez  resH6breux,  des  patriarches  etdesp^es  de 
famille.  Le  chef  de  r^tat  rcpr^sente  Dieu  dans  Vordre  temporel, 
le  Grand-Prigtre  est  son  vicaire  dans  Tordre  spiritu^);  par  leur 
subordination  hierarchique  qui  donneaux  autorit6s  superieures 
le  droit  de  ramener  au  devoirles  autorit^s  Inf^rieures  qui  s'en 
ecarteraient.. 

.2.  Par  ses  tois  sanilaires,  il  pourvoit  a  la  sant^  cle  h  nation 
entiere  en  interdisant  sous  la  sanction  de  la  religion  les  cauSe^ 
capabfes  d'y  porter  atteinte« — Par  ses  lois  deonomique^ ,  il  at- 
tache  lafamille  au  sol  de  la  patrie;  il  slimule  son  activit^  et 
son  industrie  en  lui  assurant  la  possession  de  sa  propri^t^;  il 
assure  les  resultats  du  travail  en  d^fendant  ce  qui  pourrait  y 
metlre  obstacle. —  Par  ses  lois  militaires,  il  pr^ose  ai  la  garde 
dupays  une  armeeforte,  bien  disciplin6ej  et  personnellement 
'iBt6ress6e  d  le  d^fendre.  Ces  lois  n^admettent  que  dcs  excep- 
tions  motfv^e»  par  la  bienveillance  la  plus  delicate  et  la  crainti^ 
d*afraiblif  le  courage  militaire.  —  Le  droit  des  gcns,  a  part  sen 
dispositions  rigoureuses  vis-a-vis  de  quelques  peuples  dont 
nous  avon^  parl^^  r^gle  dans  rensemble  de  ses  dispositions  les 
rapports  intemationaux  avec  toute  la  justice  et  I^humanit^  pos- 

sibles  en  pareille  matiere. 
2o  Imperfcction :  Ilparait  liraiter  outre  me&ure  la  libert6 

individuelte  en  r^glant  par  voie  administrative  une  mtiltitude 

ded6lailshygi^niques  et  ^conomiques  qui  devraient  ^rereser- 

ySs  a  la  volont6  des  particuliers. 

R.  Des  dispositionsdu  genre  de  celles  qui  font  la  matiere  dc 
ce  reproche  se  retrouvent  dans  tous  les  codes  de  rOrient.  Elles 
sont  dans  tes  moeurs  ihdividuelles  et  sociales  des  Orientaux. 
Elles  avaient  uneimportance  sociale  plusgrande  cheicespew- 
ples  que  ehez  nous ,  soit  a  raison  du  climat  qu'il^  habitaient , 
soit  parceque  la  legislation  ^tait  le  seul  moyen,  ou  au  moins  le 
plus  efficace  pour  leur  donner  les  regles  n^cessaires  sur  ces 
differeiits  objels  et  cn  procurer  Fobservation. 

Codc  Penal  etJudiciairc—i^  Avanlages  :  1.  La  s6veri(6  des 
peincs  appropriees  aux  mceurs  grossiferes  du  peuple  garantit 
Vobsiervation  de  la  loi  et  la  s6curit6  pubMque.  2.  II  donue  aiix 


J 


Jages  desr^tei  poiir  proporlioaner  ave«  justicela  puidliomaiUL 
crimes  et  aux  d^its.  L'organisaiioii  Judiciaire,  les  r^les  de^ 
procMure  donneuid  la  naiion  touies  les  garaniies  de  josiiee  el 
d^impartialit^  n^cessaires  dans  TadmiBistraiion  delajustice» 

^  ImperfeciioDs :  Nous  avons  parU  ailleurs  des  reprodies 
•dress^au  code  ptoal. 

//*  Doctrine  tt  UgUlaiion  de  MoysB  comparki  <tiix  enuigne^ 
menis  de  la  r^Halion  primilive* 

Si  l'on  compare  la  doctrine  el  la  16gislaiion  Mosaiqaes  aux  &t- 
seignements  de  la  r^vdation  primitiveY  eUespr4senteni  les  ca« 
raci^res  suivants: 
1<»  Ideniii^  quant  ila  doctrine  dogmatique  el  morale» 
2»  Diff6rence  profonde,  en  ce  que  la  r^v^Iaiion  primiiive  ne 
coniieni  aucune  applicaiion  oa  du  moins  des  applications  peu 
nombreuses  aux  rapports  religieui,  moraux  ei  sociaux ;  tandis 
que  la  r6v61a(ion  de  Moyse  r^gle,  sous  ces  rapports^  la  con* 
duite  des  individus  ei  d^  la  naiion  juive  dans  ses  plus  minu- 
tieux  d^tails. 

///.  Doctrine  el  Ugislation  de  Moyse  comparees  aux  docfrines  et 
aux  Ugislations  antiques. 

Si  Ton  compare  la  doctrine  et  la  Idgislaiion  Mosatquesaux 
docirines  ei  aux  legislations  aniiqoes  y  elles  pr^senteni  les  ea- 
ract^res  suivants : 

loldenlit^  d^origine:  Sous  les  diff6rences  ei  m6me  sous  les 
oppositions  nombreuses,  on  relrouve  des  similiiudes  qui  ma« 
nifestcnt  une  origine  commune;  similitudes  qui  devienneniplus^ 
^videnies  encore,  si  Ton  suit  k  travers  les  si^cles  les  d^grada- 
tions  progressives  de  la  doclrine. 

2f>  Diff^rences  profondes :  Bans  la  dpctrine  et  la  %isIatio& 
de  Moyse,  conservation  parfaile  de  la  doctrine  primitive  ;  har- 
monie  compl^ie  entre  les  dogmes  et  la  morale ,  entre  la  mo- 
raleetta  16gislation;  spontan6il6  dans  le  d6velqppement ,  et 
malgrife  cela,  absence  d'erreur  dans  les  d6tails  nombreux  don- 
n^s  par  Moyse  sur  les  devoirs  religieux,  moraux  ei  sociaux; 
sagesse  surprenante  manifest^e  par  la  perfection  absolue  et 
relative  de  ses  prescripiions. 


—  161  — 

hans  le«  doctrines  el  les  legisTations  payenniBS  de  rantlqtiit^y 

on  g^6ral  caract^res  opp6s6S:  Alt6ration  des  dogmes  priinitifs, 

Dans  la  religion,  polylh^isme  et  d^gradaiion  de  ioates  les  per- 

fcctions  divines.  Dans  la  philosophie,  mal6f ialisme,  diialisine> 

panth6isift:e,  scepCiCisme  avec  tdutes  leurs  eons6quences.  Rda- 

livement  a  la  notion  de  Dieti,  de  Thomme ,  dii  monde ,  alt6raw 

lion  des  principes  morattx  en  eax-m6mes  et  dans  leur  applica- 

Cion  a  la  religion,  a  la  morale,  et  aux  v6rit6s  sociales.  Oubli  de 

Dieu  et  de  son  culte,  bu  bien  culte  ridieul,  impur,  crnel  (sacrifices 

htiniains).  Injustice  etcruaut6  dans  les  rapports  indinduels  et 

sociaux  autoris6efl  par  la  religion^  la  philosophie,Ia  I6gisIation, 

IiB  droit  des  gens ;.  despotisme  partout*  Dans  les  rapports  indi- 

viduels,  droit  d*usure  exerc6  par  le  riche  sur  lepauvre.  Dafts 

la  famille,  droit  devieetdemOrtdup6re  surr6pouse,renfant^ 

l'esclave,  qain^estpour  lui  qu^une  chose,  dont  il  peut  uscr  et 

abuser  de  la  mani6re  la  plus  cruelle  et  la  plus  immorale ;  toos 

les  droits  des  membres  de  la  familie  absoii)6s  par  ceux  du  dhef 

quila  dirige.  Dansr6tat,  en  Orient,  pouvoir  souverain  sans 

rfegleset  sans  limites,  la  persbnne  et  la  ptopri6t6  des  sujets 

sans   gafantie  conlre  le  caprice   du  monarque  ;  en  Occrdenl, 

memes  d6sordrcs  malgr6  les  apparences  contraires,  constitutton 

Tepublicairie ,  libert6  seulement  pour  les  principaux  citoyens) 

despolisme  vis-a-vis  des  classes  inf6rieures  et  vis-^-vis  des  na- 

iions  vahicues. — Les  pointsde  morale  et  de  l^gislation  conswr- 

v6s  purs,  en  desharmonie  compl6te  avec  les  dogmes.  —  Pro- 

gression  marqu6e  dans  le  d6veloppement  des  instiftutions  et  ded 

lois,  —  A  c^t6de  pr6ceples  et  de  pr6cauti6ns  sages  el  utiles, 

d^aufres  pr6cepte»  et  d*autres  prescriptions  insens6es  et  nui- 

sibles. 

§  5.  Cette  excelleace  de  la  doctrlDe  et  de  la  I6gishlioQ  MosaSques. 
suppose  une  origine  divine  sp6ciale. 

Pour6tahiir  cette  proposition  il  suffit  de  monCrer  que  cette 
exccUence  ne  peut  s^expliquer  ni  p»r  la  r6v6Iation  primitive , 
ni  par  la  puissance  de  la  raison. 

l*£lle  n*a  pas  pour  cause  la  rev61ation  primitive:  1.  Celte 
expIicatioQ  suppose  la  conservation  de  la  r6v61ation  primitive 


—  162  — 

daoB  toute  son  iot^grk^  etsa  puret^;  chose  difficile  &  cdncevoir 
8«ns  tto  seconrs  sp^eial  de  Diea,  paisqae  mtoe  dbs  T^poque  de 
Moyse  cetter6v61ationaYait  ^t^  profond^tnent  alt^r6e  chei  tous 
les  peuples  aveclesqaels  Moyse  et  les  H6breux  pouvaient  avoir 
des  rapports.  2.  Lar6v61ation  primitive,  iisapposer  qu^eUe  edt 
M  cOBserv^e  intacte,  expliquerait  la  puret^  de  la  doctrinedog- 
matique  et  morale,  mais  ne  rendrait  pss  raison  de  la  parfec- 
tion  de  la  l^gislation. 

Stf^  EUe  n'a  point  pour  cause  la  puissance  de  la  raison :  Dans 
cetle  hypothfese,  les  doctrines  et  16gislatioBS  antiques  devraient 
^re  b^ucoup  plas  par£sdtes  quc  la  doetrineet  la  l^gislation  de 
Moyse,  puisque  les  philosophes  et  les  l^gislateurs  de  Tantiquit^ 
de  beaucoup  post^rieors  k  Moyse  auraient  6t6  dans  des  eondi- 
tions  pltts  favorabies  que  lui  pour  perfectionner  leurs  doctrines 
et  leurs  l^gislations.  Car  en  premier  lieu ,  k  partir  de  Moyse 
jttsqu'a  r^poque  de  Tenseignement  des  philosophes  et  I6gis- 
lateors  antiqoes,  Tesprit  humain ,  du  moins  d'apr6s  le  syst^me 
des  adversaires,  avait  acquis  de  la  force  et  de  T^tendue.  Eu 
eeeond  lieu,  le  temps  est  pour  les  oeuvres  humaines  une  con- 
dition  de  perfeetion  qui  manquait  a  la  doctrine  et  a  la  Ugisla- 
iion  de  Moyse  d6velopp6es  spontan6ment,'ei  qui  MtpossM^e 
par  les  doctrines  et  les  i^gislations  de  rantiquit^  dont  le  d^- 
veloppement  a  6t6  progressif.  Donc  les  doctrines  el  IfegislaUons 
ancienne8.6taientdans  des  conditions  de  perfection  beaucoup 
plus  favorables  que  la  doctrine  et  la  l^gislation  de  Moyse.  Ch:, 
malgr^  cela,  nos  aitt6c6dents  prouvent  que  la  doctrine  et  la 
l^gislation  MosaKquesremportentdebeaucoup  sur  les  doctrines 
et  les  16gis]ations  antiques;  donc  elles  ne  sont  pas  comme  ceUes- 
ci  leproduit  de  la  raison:  d^ailleur^  eUesne  peuvent  pas  s'ex- 
pliquer  par  la  r6v61ation  primitive ;  donc  la  doclrine  et  la  16- 
gislalion  de  Moy$«i  ont  une  origine  divine  sp^ciale. 


^  165  — 
II.  PREUVE. 

Force  surnaturelle  inhh^enle  a  la  loi  Mosaique. 

l.  Force  de  conservation. 

lo  Que  la  loi  Mosaique  ait  6t^dou^e  d'une  force  de  con§cr- 
vatiQii,  les  faits  le  pFonvent;  car  il  est  constant  qu'elle  a  diri- 
g^  le  peuple  h^breu  pendant  quinze  si^cles  s^ms  avoir  subi  la 
inoindre  ali^ralion. 

2«  Gette  force  de  copservatiQn  est  sumaturelle.  Gar,  abanr 

donii^e  a  ses  forces  naturelles  de  conservation,  elie  e6t  6t^  in- 

&jlliblement  alt6rj6e :  D'abord  le  temps  toot  seul,  ind^pendam- 

meni   de  ioute  auire  cause  .a  produit  des  alt^rations  ei  des 

changemeuis  dans  la  l^gislaiion  de  tous  les  peuples ,  mdme  de 

ceux  doni  la  dur^e  ne  peui  pas  ^ire  compar^e  k  celle  du  peu-* 

fie  de  Dieu» — En  aecond  lieu,  la  16gislation  Mosaique  a  subi 

Finfluence  d'une  multitude  de  causes  capables  de  ralt^rer: 

rinfluence  des  passions,  des  moeurs  grossi^re»  et  des  penchanis 

idoldtnquesde  la  naiionjuive;  rinfluencedes  r^volutions  inti- 

rieureS)  des  p6riodes  d'anarchie  etde  d6sordres  sociaux  du  temps 

^es  Juges  ei  de  la  s^paration  des  dix  iribus;  raciion  corruptrice 

dea  mauvais  princes  si  nombreux  qui  oni  occup^  le  trdne  de 

Judas  el  d'lsrael,  joinie  k  celle  des  naiions  voisines  idoldtres  et 

corrompues ;  rinfluence  des  guerres  exi^rieures  avec  les  Assy- 

riens,  les  Syriens  et  les  Egypitens ;  Tinfluence  de  la  capiivil* 

chez  les  Assyriens  idoMires ;  riufluence  de  la  pers^cution  des 

rois  de  SyTie,successeurs  d*Alexandre ;  rinfluence  de  la  philo- 

sophie  grecque  qui  s*esi  introduite  ehez  les  Juifs  daus  ies  der- 

niers  iemps  de  la  r6publique* 

IL  Protectien  surnaturelle  m^rit^e  au  peuple  liebreu  par  1% 
professioii  de  la  loiMosaique. 

Pour  develDpper  ce  raisonnemeni,  il  faul  montrer  1*  que  le 
peuplejuif  a  6t6  dirig6  par  une  providence  surnaturelle  ;2o  que 
cette  providence  sumaiurelle  a  ei  pour  cause  la  pfofessioo 
de  la  loi  Mosaiqae. 


—  164  — 

1«  Le  peuple  juif  a  ^te  dirig6  par  une  providence  spe- 
ciale. 

Cela  se  prouve  1.    par  la  persuasion  du  pcuple  juif;  2. 
par  les  connaissances  prophetiqucs  qui  lui  ont  el^  communi- 
qu^es ;  3.  par  une  multitude  d'6v^ncmenl8  heureux  et  ra^me 
malheurcui  dans  lesquels  on  nc  peut  m^connattre  unc  aclion 
surnaturelle  de  Dieu. 

1.  Persuasioo  des  Jaifs.— Les  Juifs  ont  toujours  cru  que  Diea 
dirigeail  leur  natkm  par '  une  providence  sumalurelle.  Ils  oiit 
pouss^  m<^me  leur  confiance  jusqu'a  Texcds.  Au  temps  dn 
si^ge  de  J^usalem  par  les  Assyriens  ,  ils  ne  porent  se  persoar- 
der  que  la  ville  scrait  prise ,  queique  cet  ^v6uement  lcur  fOt 
annonc6  par  le  prophete  J^r6mie.  Le  mSme  faK  se  reproduisit 
lors  du  si»ge  de  la  ville  sainte  par  les  Romains;  J^rusalem, 
selon  eux,  ne  pouvait  6tre  prise ,  parcequ*elle  poss^dait  dans 
8on  enceintc  le  teraple  du  Seigneur.  Or  cette  confiancesoppose 
le  fait  d'une  providence  sp6ciale  et  surnatoreUe.  ♦ 

2.  Gonnaissances  prophdtiqnes.  —  Dicu  a  communique  aux 
Juifs  des  predictions  sur  le  sort  de  leur  nation;  sur  ceiui   des 
nations  6trangeres ;  sur  la  vemie  et  les  ceuvres  du  Messie,  6v6- 
nemcnt  principal  dc  Ililstoire  de  rhumamt6.--Ces  pr^dictions 
sont  de  v6ritables  proph6ties. 

Pr6dictions  sur  leur  sort :  par  rUrim  et  le  Thummim^  Comuke 
on  le  voit  dans  les  livres  du  Pentaleuquc,  de  Josu^ ,  des  Juges 
et  des  Rois  (1) : —  par  le  ministere  des  Patnarches,  de  Moyse, 
des  Proph6tes.  L'occupatiou  et  la  division  de  la  terre  de  Cha- 
naan  est  annonc^e  par  Ahraham,  Isaac,  Jacob,  Joseph ,  Moyse 
(2).  L'idolAtrie  du  penple  h^breu,  les  malheurs  qui  en  Idrait 
la  punition,  leur  relour  a  Dieu,  leur  d61ivrance  apr^s  leur  con- 
>  ersion  sont  annonc^s  par  Moyse  et  par  Josu6  (3).  L'^lablisse- 
ment  de  la  royaul^  est  prMit  par  Moyse,  ainsi  que  la  divisioa 
du  royaume,  la  captivit^,  la  dispersion  du  peuple  (♦).  Speciale- 

(I)  Exod.  2«,  50.  Num.  27,  21-     Jos.  9,  14.  Jud.  i7,  5;  .18,  14. 
1  tteg;  29,  9;  30,  7. 
(2)Gen.  12,  7;  26,  2;  28,  13;  49;  SO  Dcut    19,  1;  27,8;  33, 

(3)  Deut.  31;  52,  Jos  23,  12. 

(4)  Deut.  17,  14, 


—  16S  — 

ment  lacaplivft^est  anooiicec.par  0^6e,  c.  3;  par  Amos,  <?.  5; 
par  Habacifc,  c.  1 ;  par  Sophonie,  c,  1;  par  Isale;  par  J^r^ie, 
c.  15;  parEz^chiel,  c.  12.Non  seulementle  falt  de  lacaptivite, 
mais  ses  cjrconstance^  sont  annonc^es ;  ies  Juifs  serout  emme- 
nes  captifs  par  les  Babyloniens  (Is,  Jerem.);  Iacaptivit6  ne  du- 
rera  que  soixante-etrdix  ana  (Jer.  Dan.);  als  relQurneront  dans 
la  terre  dlsrael  (i)  ;Isaie,  c.  44,  deux«ents  ans  avant  revfenc- 
ment  nomme  Cyrus  eomme  le/liberateur  des  Juifs.  La  ttd^il^ 
des  Juif»  apc^s  la  captivU6  est  pr^dttc  par  Isale,  c^  44 ;  43 ;  49« 
elc;  par  Ez6chiel,  c.  36;  48;  par  Jer6mie,  c.  46,  27.  Les  cala- 
Hiit^s  des  Juifs,  iear^pers^utions  par  Antiochu8,etc.,  sont  an- 
nonc^  par  Zacharie,  e.  4;  par  Daniel,  c.  7et  8. 

Pr^ctions  sor  le  scHrt  des  peuples  environnants :  ia  destrucr 
tion  de  Ninive  et  de  Tempire  Assyrien  est  pr^dite  par  Nahum^ 
c.  3,  parSophonie^  c.  2;  la  destruction  d^  Tyr  par  Ezeehiel^  c. 
26;  27;  28,  par  Joel,  c.  3,  par  Amos,  c.  1 :  les  ^v^nements  dn 
royaame  d'£gypte  par  Es^chiel^  e,29  etsuiy.,  par  Jec^mie,  c. 
43 ;  la  destroction  de  F^pire  de  Babylone  par  Isaie,  c.  13;  14; 
21,  par  Habacuc,  c.  .2,  par  J^remie,  c.  51:  les  ^v^nements  des 
empires  Perse,  Grec,^  Romaln  par  Daniel^  c*  7  et  8. 

Pr^dictions  sur  le  Messie :  Nous  les  d^velopperons  plns  tard. 

Ges  pr6dictions  sont  de  veritables:  propheties.  Pour  r^tablir 
il  faui  montrer  1.  par  la  chronologie,  qu'elles  ont  prdc^de  Te- 
vfenement;  2.'par  la  logique  etlebon  sens ,  qu'elles  sont  alfir- 
matives  el  suffisamment  circonstanciees ;  3.  parrhistoire  ,  que 
r^v^nem^nt  correspond  a  la  predictipn ;  4.  par  les  priDcipcs 
fli«ologiques  posespr^C^demment  que  ces  pr6dictions  ne  peu^ 
vent  6'expliqoer  que  par  rintervention  divine.  Tpus  ces  deve- 
k^pements  trop  longs,  ppur  trouver  place  dansnotre  trail^,  sont 
rotbjet  4'une  etude  plns  approfondie  des  livres  prophetiques^, 

3.  Ev^nements  dn  peuple  juif, —  Pour^tablir  celte  parlie  de 
la  prenve,  il  sufiit  de  monlrer  que  la  conduite  du  peuple  he^ 
breu  pr6sente  des  ^^ements  extraordinaire^s;  que  ces  6v6- 
nements  soni  miraculeux. 

La  conduite  du  peuple  h6breu  pr^sente  des  evdnements  e\- 
traordinahres.  Ainsi,Ie  passagedu  Joupdain;  la  prise  de  J^richo; 

(I)  OS.  14;  Amos.Micb.  Soplion.  Jereni   31;  50;.  51    Ezecli,  26, 


—  166  — 

la  d^fiiite  des  Chanan^ens  pr^  de  Gabaon;  le  soleil  arr^le 
dans  sa  couKe  par  Josu^ ;  la  voeatioh  samatiireHe  des  Juges 
destin^s  k  d^livrer  le  penple  h^bren ;  le  prodige  de  la  r^coUe 
plos  abondante  la  sixi^me  ann^e ;  les  ealamitds  qae  F Arche 
procure  anx  niilistins ;  les  marqaes  sensibles  de  la  pr^nce 
de  Diea  dans  le  temple  de  Salomon  apr^s  sa  cons^ration ;  les 
prodiges  d^EIie  et  dTIys^e ;  la  destrnction  de  l*arm^  Assy- 
rienne  k  la  prifere  d'£z6chia8 ;  les  enfents  dans  la  foumaise,  au 
temps  dela  eaptivifi  deBabylone;  les  calamit^s  da  peuple  hd- 
brea,  son  oppression  et  sa  d^livrance  li^  invariablement  k 
sa  fid^lit^  oa  i  sa  d^ob^issance  &la  loi  de  IMeu,  etc.,  etc.  (1). 
Ges  6vtoements  sont  miracaleax :  (appliqaer  ;&  ces  faits  les 
r^es  exprim^es  plas  haat  pour  constater  le  earacttoe  miraca- 
leux  d*un  fait). 
y  ^  Gette  providence  snmatarelle  aeo  poar  cause  la  prdlession 

de  la  loiMosalque: 

1 .  Les  proph^ties  donn^es  aax  H^breax  sar  le  sort  de  lear 
liation  avaient  poor  but,  comme  il  est  facile  de  s'en  conraiiicre 
en  les  examinant,  de  les  engager  k  pratiqaer  leur  loi;  celles 
relatives  au  Messie,  de  leur  donner  les  moyens  de  remplir  /a 
mission  qui  leur  avait  ^t^  donn^e  en  tant  quepeuple  deDieu, 
de  pr^parer  les  voies  m  Messie ;  celles  relatives  aux  ev^e- 
ments  des  nations  ^trangferes,  de  donner  de  la  valeur  auxprfe- 
cMentes,  de  coniirmer  ce  dogme  de  la  religion  Mosalque  que 
Dieu  condursait  tous  les  6v6nements. 

2.  Les  6venements  miraculeux  tendent,  comme  il  est  6videiit, 
d  donner  au  peuple  hdbreu  des  moyens  et  des  motifs  de  pra- 
tiquer  la  loi  MOsaTque  etdele  rappeler  k  sen  observation. 

Doncle  peuple  h^breu  a  Hh  dirig^  par  une  providenee  sar- 
naiurelle  speciale,  providence  qui  a  eu  pour  cause  la  profession 
de  la  loi  MosaYque.— Depltts  la  loj  Mosaique  a  6t6  dou^e  d'onc 
force  de  conservation  snraaturelle.  Donc  la^  divinit^  de  son 
origine  est  ]firouv6e  par  la  force  divine  sp^ciale  inherente  a 
cette  loi. 

(1)  Jos,  3.-^  Ibid.  6.—  Ibid.  10,  13.—  iud.  5;  i;  6;  10;  11;  13. 
1  Reg.  1.  —  Exod.  16,  5;  22,  29.  Levit.  25,  21.—  1  Rcg.  b;  6.  — 
3  Rcg.  8*—  Ibid.  17  et  seq.— Isa.  37.—  Dan.  3.  —  J«d.  2- 


_  167  — 
PROPOSITIO  IIL 

REUGIO  CHBISTUNA  FUIT  DIYIMTUS  RETELATA. 


PRiEMITTENDA. 

Antequam  hujus  propositionis  demonstrationem  ag- 
grediamur  in  anleeessum  probanda  est  auctoritas  hi«- 
toriea  librorum  N.  Testamentj.  Iliam  enim  auctoritatem 
bistoricam  demonstratio  Christianismi  necessari6  sup- 
ponit;  cum  perlibros  N.  Teslamenti  constel  de  adim- 
pletione  prophetiarum  quaa  Gbrlstum  prasnuntiabanX; 
ciim  in  lihris  prsedictis  referantur  miracula  C^risti,  ex- 
ponatur  Divini  Legislaloris  doctrina,  narrentur  effectus 
plurrmi  quos  ab  initio  produxit  prsedicatip  et  observatio 
Christianse  doctrinse.  Unxlc, 

PRO^OSITIO. 
lAM  M.  TeitameiRi  halieiit  anetorltatem  liisioHcaiit  eertam. 

flfomine  librorum  N.  Testamenli  designamus :  qua- 
tuor  Evan^elia ,  Actus  Apostolorum ,  Epislolas  Aposto- 
Ii<?8s. 

In  proposittone  actuali  afiirmamus  tantum  auctori- 
tatem  historicam^  tacemus  proinde  de  laspiratione,  de 
Revelalione,  de  yerilale  dogmalicli  prsedictorum  libro- 
rum.  Quo  posito, 

Auctorilatem  historicam  N«  Testamenti  probamus 
dir€cl6,  indirecte. 


—  168  — 

PROBATIONBS  DIRCCTiE  (1). 

Libri  N.  Testamenli  habeiit  auctoritatem  bistoricam 
certam,  si  sint  authentici, —  integri, —  veraces.  Atqui, 

l  i.  MlHi  if.  TcstamcnU  timt  jLallWBacL 

Prob.  I.  Ex  TesUmonio.  — Autbenticitas  librorum 
N.  Testamcntt  afBrmatur, —  cum  convictione, —  cura 
coovictione  legitimii. 

1«  Ppo.  Aflirmatur  Autbenticitas  librorum  N.  Testa- 
menti : 

/.  Affirmatur  AuthenticilcLS  EvangeHorum — abom- 
nibus  Gatho]ieis,  ab  Hasreticis,  k  Judaeis ,  ab  ipsis  Pa- 
^  ganis. 

Ǥ'  l""  Afiirmatur  ab  dmnibus  Catholicis : 

€um  citra  controvcrsiam  sit  Gatholicos  k  tertio  sae- 
culo  clar^  et  constanter  testari  de  Authenticitate  Evan- 
geliorum  ;  sufficiet  adducere  testimonia  secundi  et  pn- 
mi  saeeuU  setatis  Cbristiaode. 

Testimonia  secundi  saeculi. 

Origenes ,  qui  scribebat  ineunte  tertio  sseculo ,  sic 
habel,  in  Matlh.  lib.  i:  «  Sieut  ex  traditionenceepi  de 
qualmr  Evangeliis  qum  sola  in  universd  Dei  Ecclesid 

(1)  De  auctoritate  librorom  N.  TestamenU,  vid.  inter  alios :  Hou« 
teviile,  HeUgion  Chretienne  prouvee  par  les  fail$ ;   La  Luzeme , 
Disserlations  sur  la  ReUgion;  Duvoisiu,  Demonstralion  Svange- 
'  lique;  Lieherms^n,  tmlitul.  TheoL;  V.  Verretke,  Pratect*  TheoU; 
[  D*  Glaire,   Introduction  d  VEcrHure  Sainte,   T.  V  et  VH  etc.  — 

^  Speciatim,    de   testimonio  Pagauorum  consul.   Huet,   Vemonstr. 

^  Evang.;  P.  Colonia,  La  Religion  Chretienne  autorisee  par  U  te^ 

^!  moignage  des  anciens  auteurs  payens ;  BuUet,  Histoirede  Petahlis- 

,11  semmU  du  Chrisliamsme,  Etc. 

i 


—  169  — 

qitm  ^ub  cmio  esi  vitra  eontraversiamadmittuntttr.  Pri- 
mum  sciUeet  Evangelium  scriptum  e$t  a  Mattkmo.i.^ 
etalibi,  inLue.,  Homil.  1 :  «  MaUhmm  et  Marcus ^  et 
Joannes,  et  Lucasmn  suni  conati  scribere^  sedspiritu 
sancta  pleni  scripserunt  Evangelia.  » 

S*  Ir^qeeusi  Tnartyrio  coronatus  anno  203^  inlib«  5. 
contrahaeres.  cap.  1  :  «  Matthmusin  Hebrmis  ipsorum 
lingmi  scripturam  edidit  Evangeliii  citm  Petrus.  et  Pau-  . 
lus  evangelisarmt  et  fundarent  Ecclesiam.  Post  vero 
horum  excessumy  Marcus  discipulus  et  interpres  Pe.tri 
et  ipse  qum  Petro  annuntiata  erant  per  scripta  noMs 
tracUdit.  Et  Lucas  autem  sectator  Pauli  quod  ab  ilh 
prmdicabatur  Evangelium  in  tibro  eondidit.  PosteAct 
Joannes  discipulus  Domini ,  qui  et  supra  pectus  ejus 
reeumbebaty  et  ipse  edidit  Evangelium ,  Ephesi  Asim 
commorans.  » 

TeftuUianus,  in  lib.  i.  contra  Marcion.  cap.2: 

«  Constituimus  in  primis  Evangelicum  instrumentum 

Afoslolos  auctores  habere^  quibus  hoc  munus  Evangelii 

promulgandi  ab  ipso  Domino  sit  impositum^  sie  Apos^ 

tolicos  vxros^  nontamen  solos  sed  cum  Apostoliset  post 

Apostolos...  Deniqui  nobis  fidem  ex  Apostolis  Joannes 

et  MaUhmus  insinu^nt^  ex  Apostolicis  LucasetMargm 

tnstaurant.  »  Addit  paul6  post,  cap.  5,  Evangelium 

Lucse  stare  ab  initio  editionis  suae  non  solum apud  eccle- 

sias  Apostolicas,  sed  apud  universas  quse  illis  de  socie- 

iate  sacramentorum  confoederantur  et  camdem  auctori. 

iatetn  ecclesiarum  Apostolieafum  ceeteris  quoque  pa* 

trocinari  Evangeliis. 

Clemensy  qui  Alexandrinis  preeerat  an.  189,  plurimn 
pnsslnn  affert  loca  Scripturae   quae  dieit  excerih  cx 


~  170  — 

EMimgdio  secQndtim  Lucam,  vel  secuQdum  Maltlimimy 
ete.  Vid«  v.  g.  Strom.  lib.  1,  lib.  3. 

Theophylu8>  Antiochiae  Episcopus,  circn  aa.  180,  rn 
lib.  ad  Autol.  plures  Evangelii  textus  fideliter  refert,  isl4 
locutione  praemissft :  In  his  Joann^s  it&  dicens ;  vel  ilU: 
Vox  Evangclica  prcecipiL..  Evangelium  inqtiii.  Vid. 
X.  g.  lib.  %  n.  13,  22;  lib.  3,  n.  13,  14.  Equidem 
Theophylus  oihil  excerpit  ex  Evangelio  secuodum  Har- 
Gum.  Testaturv^ro  S.Hieronymusse  legissesubTbeo* 
phyli  nomioe  Commentaria  in  Evang€liuni$  id  est,  in 
quatuor  Evangelistas «  juxta  modura  loquendi  SS.  Pa* 
trura. 

S^  Justinu^,  martyr  an.  167,  Dial.  cum  Trypb.  a. 
104  ad  fiQem :  «  In  commentariis ,  quos  ah  ejus  Apos- 
toli^  eorumqae  discipulis  scriptos  dico ,  proditwn  esi 
sudorenif  veluli  gtUtas  sangtiinis...  »  Et  in  Apolog.  f» 
n.  G6 :  «  Nam  Aposloli  in  commentariis  suis,  qwe  vo- 
^antur  Evangelia,  itd  sibi  manddssd  Je&m.  iradide- 
runt..^  »  Agnoscit  ergo  EvangeHa  quae  scripta  fueruni 
ab  Api»stoIis  eoruraque  Discipulis.  In  pluribus  etiam 
operum  suorum  locis,  speciatim  in  Apolog.  1 ,   ssepius 
refert  sermones  Domiui,  ct  citationes  istae  textui  Evaa- 
^cUstarum  pmnino  consentiunt. 

S.  Polycarpus,  Joannis  Apostoli  discipulus,  marlyr 
circa  amnum  166,  in  ep*  ad  Philip.  n.  2,7,  etc.  plura 
rcferl  excerpta  ex  Malthfleo,  Marco  etLuc^.  Equidem  in 
ejus  operibus  mentio  non  fit  de  Evangelio  sccundum 
Joanncm;  sed  adest  citatio  quaedam  de  prim^i  huju» 
Aposloli  epistol^  quae,  juxta  crilicos  omnes ,  ejusdera 
^st  auotorisac  Evangelium  Joannis. 

P|pias , Ilierapolilanus  episcopus,  qui  florebat  circa 


—  171  — 

anaam  118,  opas  scripsit  cui  tttulus:  Expositio  imma^ 
mimDormnij  etcojus  fragmenta  refertEusebius.  TesUi- 
iuraiilcra  Papiris  sequentia  se  audivisse  ex  ore  JotEnaiis 
presbyteri  qui  in  numero  discipulorum  Domini  habe^ 
batur :  «  Marcm  qui  fuii  interpres  Petri  qwBCumqne 
ienebat  memorid  scrip^it  quidem  aecural^ ,  $ed  lamen 
non  40  ordine  quo  erant  d  Domino  dicta ,  factave... 
ifatthceus  sermone  hebraico  Evangeliumde  Christi  ora- 
culis  et  rebus  geslis  conscripsit;  quod  plani  quisqne 
utpoterat  interpreiatus  est.  »  Euseb.,  Hist.  eccles;lib. 
3,  cap.  59, 
Testiraonia  primi  saeculi. 

1 .  Ex  testimoniis  superius  allalis  sequitur  authenti- 
ehatem  Evangeliorum  fuisse  admissam  labente secundo 
fiBCuIo  Anthiochiae^  Alexandriae,  in  Asi^  minori  ,  Car^ 
Ihaginiet  inGalliis;  uno  verbo,  apud  omnes  ecclesias 
ab  AtH>stoIis  immediale  aut  mediatd  ftmdatas.  Ergv 
pr^dicta  authenttcitas  j^m  admittebaiur  in  primo  s^- 
cti\o.  Hoc  evidens  est  nobis  qui  testimonia  secundi  «ae- 
cuU  ut  legitima  habemus.  Hoc  quoque  evid^ens  est^ 
eliara  ia  adversariorum  systemate.  Siquidem  ,  si  fraus 
irrepsisset,  non  potuisset  apud  omnes  Ghristianos  pree- 
sertim  ciVca  rem  tanli  momenti  praeValere ,  nisi  longo 
intervenient«  temporis  intervallo.  Proind^  ex  eo  qu^d 
omnes  ecclesise  labente  secundo  saecu4o  proauthenlici« 
ienuerinl  libros  Evangeliorum  ,  necessarid  conciudtm- 
dum  GhFistianos  primi  sdeculi  hane  authentieitatem  jSim 
«ignovisse* 

2.  S.  Ignatius,  qui  an.  Id7  raartyrii  palmam  obli- 
nuit,  S.  Glemens  Romanus  Pontifex,  juxta  alios  ante 
M.  81^  juxta  aliojsan.  97,.  S.  Barnabas  cn^t»  an.»  ^^ 


—  172  - 

inortuus»  id  epistolis  perpaucis  quos  ab  illis  teDemus, 
ex  Scripturd  referunt  te;ctus  admodiiin  conforoies 
lextui  Evangelistarum  ;  ac  proindd,  lic^t  non  indicato 
librorura  et  auctorum  nomine ,  implicit^  saltem  tes- 
Cantur  de  Evangeliorum  authenlicitate  in  lato  sensu. 

S.  Ignatius,  in  ep.  ad  Ephes.  n.  14 :  «  Manifesta  etl 
arborex  fructu  ejus,  »  (Maltb.  12,  33,  Luc.  6,  44).  In 
iBp.  ad  Smyrn.  n.  14:  «  Gognovi  vos...  pleni  persua* 
sos  Dominum  nostrum  natum  ex  Yirgine,  baptisatum  a 
Joanne ;  tU  impleretur  ab  eo  omnia  justitia.  •  (Matth. 
3,  15).  Et  in  ep.  ad  Polycarpum,  n.  3 :  «  Prudem  esto 
sieiit  serpens  in  omnibus .  ei  simplex  ui  cotumba.  » 
(Matth.  10,  16.) 

S»  Clemens,  inep.  1,  n.  13:  «  Praecipui  memores 
sermonum  Domini...  Sic  enim  dixit :  Miseremini  etmi' 
sericordiam  consequamini.  Dimitlite  et  dimittetur  vobis. 
Sicul  faciiisj  itd  vobis  fiet...  Qud  mensurd  mtieminiy 
>^j^  in  edmensurabilurvobis.  »  (Luc.  6,  31.)  Etia  ekdem 

Ij  ep.  n.46:  «  Recordamini  verborum  Jesu  Domiai  nos- 

j  j  tri :  Vce  homini  illi :  bonum  erai  ei  si  nalus  non  /wtswt, 

qudm  ut  unum  ex  meis  electis  scandalisarei.  Melius 
eral  ei  ut  mota  circumponeretury  et  in  mare  demerge- 
retury  quam  ui  unum  de  pusillis  meis  semdaHsaret, » 
(Matth.  i8,  6,Marc.  9,  41.  Luc.  17,  2.) 

S.  Barnabas,   in  ep.  n.  4:  <  Juxta  <}uod  scriptum 
est :  Multi  enim  sunt  vocaiiy  pauci  verb  electi. » (Mal|h. 
Ji  22,  14.)lbid.  n.   5:  •  Elegit  (Jesus)  homines  omal 

*!  peccato  iniquiores,  ut  ostenderet  qu^d  non  venit  vocars 

II  justos,  sedpeccatoresadpcenitentiam.T»  (MaUh.9,  15.) 

'.'^^  ibid.  n.  19  :  «  Omni  petentite  tribue.  »  (Luc.  6,  50.) 

«^^  3.  Inilio  libri  Actuum  sequentia  leguntur :  «  Primum 


—  175  — 

qnickm  sBrmQnm;  feci  flfe  omniftw*,  oTfwopfnle,  qm 
eoepit  Je$U8  faeer&ei  doeere^  usqud  indiem  qua  prveci^ 
fiefis  ApostoUs  per  Spiritum  sanctumy  quos  elegit^  as- 
sumptusesL  xi  Unde  sic:  Suppositli  audienticilete  Hbri 
Actttum,  qaam  adversarii  generaliter  admittunt  et  qusfe 
alfundii  tnferius  probabitur,  ex  boc  textu  condudi  po- 
ircst  autbenticitas  Evangelii  secundiim  Lticam»  Auctor 
eftiin  libri  Actuum  asserit  se  primum  sermonem  fecisse 
de  factis  ei  serraonibns- Ghristi ;  porro  primum  hune 
^ermonem  nibil  aliu4  esee  quitm  Evangelium  Lucs&  ad- 
geriptum,.  sequenlibus  eonstat.  1.  In  hoe  EvangehV^ 
«icut  in  sermone  de  quo  loquiturLucas,  narralio^art^t» 
qu€B  ccepiiJesus  fac&re  ^rcfocer^  ordiuatur  tisque  ad 
A^eensionem.  3.  Actus  Apost.  et  Evangelimi  sunt  soii 
lifori  qui  Theophilo  scribantur.  3v  Bx  bquendi  form& 
clare  apparet  ^  fatentibus  eritieis,  unum  eumdemque 
esse  utriusque  Uhri  auctofem.  Aliund^  liber  Acluum, 
ut  patet,.  est  continuatio  Evangelii. 

Bx   dictis  concludendum:  Eyangelia   primaetis  al> 

Ecdesiae  temporihus   extitisse;  — prsedicita  EvangeliB 

esse  eadem,  aut  saliem  de  numero  eorum^  qus&  nune 

recjpiuniur;  ciim   textus,   quos  SS.  P&tres  referum 

utpote  e  Seriptur(k  excerplos ,   reperiantut  omnes  in 

libris  Evangeliorum  ;  — proindeEvangelia  csseafuthen- 

tica  in  sensu  lato; —  proinde  et  in  sensu  stricto,  alio- 

quin  explicari  non  possct  traditio  conslans  quli  IitM:t  > 

quatuor  Evangeliorum    sub  nomine  ftft^Hhari ,  MBrei » 

Lucae  et  Joannis  circumferunlur. 

2o  AuthenticiJas  Evangeliorum  aJQSrmalur  ab  Ifere- 
ticis. 


I 


—  174  — 

TatiantiSy  priiig  S.  Justiai  discipiilus»  matikvit  equi* 
dem  sermones  Evangelii  et  fiiGta  quee  centradiedamnt 
suae  doctrineey  nullum  autem  movit  dubium  circa  Evan- 
f  cliorum  aulhenticitatem.  Testibus  Eusebio^  Epiphanio 
et  Theodoreto^  scripsit  opus ,  cui  titulus :  Dialesaarony 
idest,  seeundiim  quatuort  in  quo  exponebatur  eum 
ordine  et  concordantift  series  textunm  Evangelio- 
rum  (1).  In  oratione  ad  Greeeos  haec  adhibet  v^rba 
JoanniSy  cap.  \:  *  Ei  tenebrcs  eam  non  comprthende- 
rim/...»  etpauld  post  hsdc  alia:  «  Omnia  per  ipsim 
fdeta  sunty  et  aine  ip$o  factum  est  nihil. »  (3). 

Marcion^  an.  liS,  admitlebat  authenticitatem  E^^ao- 
geliorum  antequlim  in  haeresim  lapsus  foark.  Etiamqtte 
post  lapsum  non  negabat  quidem  preedictam  autbenti- 
eitatem ;  vebementiiis  autem  exprobrabat  qu6d  in  suis 
Evangeliis  Matthseus,  Marcus  et  Joannes  admisetnsseiii 
ea  quae  sunt  legalia  Salvatoris  verbis»  Solcioi  refinuit 
Evangelium  secundiim  Lucam  (3). 

Yaleniiniani»  itji  appellati  a  Yalentino  an*  140,  qua- 
tuor  admittebant  Evangelia,  prae  aliis  quidem  habentes 
Evaiogelinm  Joannis  (4).  Heracleo  unu&  e  Valentini  dis- 
dipulis  edidit  commentarium  in  Joannem,  eujus  frag- 
p^menta  multa  refert  Origenes,  et  in  quoduo  exMatthaeo 
ardducuntur  loca  (5).  Ptolemaetis,  alter  assecla  ejusdcm 

(1)  Ettseb.  mst.  Eccles.y  lib.  4,  eap.  29;  Ei«ph.  Hmv».  XLVl ; 
Tli^od.  lib.  i.  HoMretic.  fabuLy  cap.  20. 

(2)  Justin.  Oper.  Lutetiae,  1656.  pag.  152,  158. 

(3)  Iren.  Contra  hares,,  lib.  3,  cap.  27;  Terlul.  Adv.  Marcion.y 
Hb.  4,  cap.  4,  5. 

(4)Iren.  Contrd  fmres.^  lib.  1,  cap.  1^8,  8;  Ub.3,  cap.  11. 
(5)  Clem.  Alex.,  Strom*  lib.  4,  cap.9. 


—  175  - 

ha^reslarckse,  in  ep.  dd  Fior.  ptura  eUam  depromit  ex 
Matths&o  et  Joanne  (t). 

50  Authenticitas  aflirmatur  (saltem  implicite)  k 
Judseis. 

Nunquam  enim  accus^runt  Christianos  doctrinam 
suam  e  Ijbris  apopryphis  hausisse. 

i^  Affirmatur  ab  ipsis  Paganis: 

Celsu^,  quisUb  Adriano  imperatore  floruit^  advers&d 
Christianos  scripsit  opus  {Sertna  verax)  etijlis  molta 
fragmenta  refert  Origenes^  Porro  Celsus  nullum  un- 
qu^m  movil  dubiam  de  authenticttate  Evangeliorum. 
Im6  plura  eilari  possent  hUjus  philosophi  loea,  qus^ 
evfdeatef  suppoiiunt  eum  praBdietos  libros  cognovisse; 
sermonesDomini  profert;  multa  objiett  faeta  qusedicrt 
Se  legissc  ift  Scripturis  nostris,  etquse  reaKter  in  Evan- 
geliis  contiaentur. 

Hanc  etiam  authenticitatem  nunquam  impugtlftrunl 
Porphyrius  et  Juliaous ,  qui  scrtpserunt  unus  tertio  ^ 
alterquarto  sseculo.  SpeciaUter  Julianus  varia  Christi 
dicta  elgestaexLuc^,  Matthseo  vel  Joanne  «xscribit,  ut 
yidere  est  apud  S.  Cyrillum  Alexandrinum ;  edicto  ve- 
tuerat  ne  Christian^i  lilterarum  studtopoetarumque  lec- 
tioni  incumberent:  «  j^an/,  inquiebat,  epist.  24,  lu- 
camque  et  Matthmm  in  comeniihus  GcUilworum 
^xponant.  » 

//.  Affirmatw  authentieitas  Actutm  Apostohrum. 
t<>  Ab  omnibus  CathoUcis: 

(t)Epiph.,//<we«.  XXXIII. 


—  17«  — 

Ciim  cert6  eoostei  ex  Bosebio,  Hi$t.  Bool.,  Ufi.  t^et 
4,  Aelus  Apostolorum  k  quarto  saecul^fblife  geDenaliter 
in  Eeclesi^  receptos,  afferre  suffickt  t^rimofua  ftm* 
cedenlium  aetatum. 

1.  In  operibus  Orig^nis,  S.  Ireneei,  TertuHitiliii,  Qe- 
mentisAIexandrini,  etc.,saepiii8  reperiuntur  teitus  ei^ 
cerpti  ex  libroquem  Tertullianus  vocat :  Acta  ApostoUcat 
Apostolorum  acta ,  Instrumentmn  actorumf  Commen'- 
tarius  Lncoe  (1);  qui  textus  omnin6  conseotiufit  textui 
Actuum  nuDC  apu4  Gatholicos  recepto, 

Insuper  Patres  prsdicli  cxpresseaffirraantD.  Lucam 
auctorem esse libri  Actuum. — S.  Irenaeus,  conlr.hceres. 
lib»  3^  cap.  13,  haec  habet:  «  Si  quis  igitur  ctiUgenter 
ex  Actibus  ApostolorumscrHtetur^,..  Sieest  eonsonans, 
et  velut  eadem  Idm  Pauli  annunHaliat  qudm  etLucas  de 
Aposiolis  teslificatio,  •  Et»  cap.  14 :  «  Quoniam  auiem 
is  Lucas  inseparabilis  fuit  a  Paulo,  et  cooperarius  ejus 
in  EvangeliOy  ipse  facU  manifestum ,  non  glorians^  sed 
ab ipsd  compulsus  veritate...  Et  reliqua  amnxi^  ex  or- 
dinecum  Paulorefert,omni  diligentid  de^nonsirans  A 
locay  et  civilates,  et  quantitatem  dierum...   Omnibns 
hiscum  adessetLueas,  diligenter  conscripsit  ea.*.*  — 
Ciemens  Alexandrinus ,  in  fragmcnt.:  c  Sicui  Lucas 
quoque,  etAclus  Apos!olorum  slj/lo  es^ecuius  agnosserety 
et  Pauli  ad  /lebrc^os  interpretatus  epistolam^..^{%^ 

2.  Quoad  Patres  primi  saeculi ,  in  eorum  qbidem 
operibus  repcriuntur  loca  quae  videatorexcerpta  ex  li- 
bro  Actuum ;  cum  autem  sat  clara  et  expressa  non  sint 

{i)  Tert.  Advers.  Marcion.,  lib.  5^  cap.  9,  5» 
(2)  Cleoi.  Alex,  Fragm,    AdumhratiQnei  in  priorem  D.   Pttri 
episl.  pag:.'  1007^  edit.  J.  PettiM'. 


—  177  — 

at  exillts  pmbaUo  dcduer  queat ,  «a  omiliimus.  Admis- 
som  autem  fuisse  h  primo  sseculo  libri  Actuum  authen> 
tieitatem  concludi  poteat  ex  testimoniis  seeundi  et  tertji 
s(eculi  eodem  ratiocinio  superiiisaUato  ubi  de  Autfaen- 
ticitate  Evangelioriim. 

3.  Admissdi  autthenticitate  Episiolarum  D.  Pauli,  in^ 
rerius  aliunde  proband^  »-  prdedictse  Epistolae  implicite 
testantur  de  authenticitate  Actuum.  In  isto  enim  libro 
gesta  D.  Pauli  narrantur  cum  eircumstantiis  ita  minu- 
lis  et  veritate  relueentibus,  ut  dar^  appareat,  fatenti^ 
bus  tpsisnv^  severioribus  criticis ,  praedictum  librum 
conscribi  non  potuisse»  nisi  ab  auctore  qui  peregrina- 
tionum  et  laborum  D.  Pauli  particeps  addietissimtfSr 
que  comes  fuerit.  Porro  D.  Lueam  fidelemPauli  socium 
exstitisse  istius  Epistolis  im6  ef  traditione  constat. 

2^  Autheniicitas  Aetuum  afBrmatur  ab  bostibtis  in-* 
fen&issimis  Ecclesiae.  - 

HtBretici,  Judiei  et  Pagani  ^  histori^  teste ,  nui>qtfam 
negkrtfnt  authenticitatem  Actuum,  quamvis  hujus  li- 
bri  rejecerint  aucloritatem  doctrinalem.  —  Nunc  eliam 
criticiralionalistae  etmaxime  lemerarii,  vix  audent  prae- 
dictam  authenticitatem  in  dubium  revocare* 

///.  Affirmatar  atUhenticitas  Epistolarum  Apjosto- 
larum. 

Ad  probandam  revelationis  Ghristianse  divinitatem 
necessaria  quidem  non  est  auctoritas  Epistolarum  qude 
Apostolisadscribuntur;  cum  autem  in  argumento  prae- 
cedenti  attulerimus  testimonium  ex  Epistolis  D.  Pauli 
deprumptum^  nunc  de  earum  authenticitate  dicendum. 
Brevitatis  causli  tacemus  de  caeteris  Aposlolorum  Epis- 
toli»  et  de  libris  deuteroHBanonicis.  Quo  posito. 


—•178  — 

(•  AuUienticiuis  Bpistolarum  D.  Pauti  atftriiMlttr  A 
omnibas  Catholicis, 

Testimonia  referinras  a  (crtio  ssecuto,  ol»  nBKkfMrfi 
superius  indicalam. 

Tcrtullianus,  equidcm  adscribit  S.  BafmiinB  crpfldto^ 
lamad  Ilebra^os;  frequenti8sim£auteminoperibQs  suis 
usurpat  ex  cseteris  episiolis  D.  Pauli  textus  q.tt08  eitat 
sub  nomine  bujus  Apostoli. 

Clemens  Alexandrinus  multa  etiam  profert  ex  Epis* 
tolis  D.  Pauli,  excepti  epistol4  ad  Pbilemonem;  texti- 
busquc  excerptis  ssepius  praemittit  nomen  Apo^loli^  Iiac 
voce  designans  D.  Paulum^  ut  constal  ex  diversis  Stro- 
matum  locis,  specialiter  ex  illo  lib.  S  in  quo ,  citatis 
quibusdam  versibus  eptstolae  i  ad  Cor.,  explieit^  nomi- 
natur  sanclus  Apostolus  Panlus. 

Item  S.  Theophylus ,  Athenagoras  ,  S.  Justitias  et 
Paires  Aposlolici  non  rar6  adhibent  verba  D.  Pauli. 

Hermias,  in  Deris.  gentil.sicincipit:  €  Paulus,  beor 
ius  ApostoluSy  ad  Cormthios  scribens  dicit...i^  SequuH' 
lur  verfoa  quaedam  epistolse  1  adCor.  3,  19  (1). 

S^  Polycarpus,  adPhiIip.3:  <  HeBcfratres^nmyqudd 
mihi  arroffem^  scribavdbis  de  juslitid:  sed  quia  vos 
provocdstis  me.  Neque  enim  ego ,  neque  alius  mei  «- 
milis  assequi  pote^t  beati  etgloriosi  Pauli  sapientiam: 
quiy  cum  essel  apud  vos  in  conspectu  hominum  quilunc 
vivebanty  porfecte  ac  firmiter  docuit  verbum  veritatis , 
qui  et  absens  vobis  scripsit  episiolas.  » 

S.  Clemens,  in  ep.  ad  Cor.  n.  47:  «  SumHe,  fnqtiit, 


.1)  Hermias,  in  Derisiane  geniiliumf  ad  calcem  Q[>er.  S.  Jnstiiii,, 
edit.  Lulatisp,  165(5 


I 


—  179  — 

episUlatH  B.  Pauli  Apostoli.  Quid  primum  vobis  in 
principio  Evangelii  scripsii  ?  Profecto  in  Spiritu  advos 
Uileras  dedit  de  seipso,  et  Cepha^  et  Apollo  ;  quia  etiam 
tum  diversuin  shidia  scissieratis.* 

IpsiusB.  Petri  testimoniurh  adduci  potest.  Sicloqui- 
lur  iri  2  ep.  3, 13:  «  EtDomini  nostri  tonganimitatmt^ 
mbjUem  arbitremini :  sicul  et  charissimus  frater  noster 
Paulus  settundum  datam  sibi  sapientiam  scripsit  vobis, 
sicut  elin  onmibus  ^istolis,  hquens  in  eis  de  his :  in 
quibtessunt  quwdam  difficilin  intetlectu,  quce  indocti 
et  instabiks  depravant,  sieut  et  coeteiras  Scripturas,  ad 
suamipsorumperditionem.  » 

3^  Affirijiatur  ab  hosiibus  infensi&simis  Ecclesise. 

Lieet  Epistolarum  D.  Pauli  audoritatera  doctrinalem 
igeMraliter  oon  receperint ,  Chpistianorum  adversarii 
miliquam  ueglkl*unt  earum  (et  saltem  proto-canoniea- 
rom)  autheoticitatem. 

Ergo  in  secundo  et  primo  soeculq,  sicut  in  a3vis  pos- 
terioribus,  admiliebalur  autbenticitas  librarum  N.  Tes- 
tami^nti. 

II*  Ppo.  Prsdicta  aulhenJicitas  affirniatur  cum  con- 
Yiclione. 

Nam  1»  Standum  est  pro  conviclione  teslium  donec 
de  contrario  constet;  porronon  conslat.-- 2<*  Silestes 
praedictinonfuerintconyicti,  ergo  dicendisunt  impos- 
lares.  Porro  impostorcs  dici  nequeunt  1 .  CaUioIiei : 
erant  enim  valde  numerosi,  ae  mulii  inter  eos  in^enio 
et  sanclitale  prseclarissimi;  2.  nee  Catholicorumadver- 
Tersarii;  c(im.^contra  istorum  maxime  interCuissctmi- 


—  180  — 

nuerc  auctoritalem    librorum   quibus  nitiiur  rcUgio; 
Christiana. 


III*  Ppo.  Affirmatur  cum  conviction^  IegitiiD& : 
Nam  1®  legitima  reputauda  est  testium  convictio 
usquedum  eontrarium  probetur;  porro  non  probalur. 
3<>  Teatium  facultatcs  non  erant  vitiatae,  factum  po- 
tuil  observari,  fuit  attcnt^  observatum.  Ergo.  —  1.  Fa- 
cultatcs  non  erant  vitiatae:  Absurda  esset  bypothesia 
contraria»  aitento  num^ro  testiumy  ingenio  etdoctrini 
multorum  e  tcstibus.  —  2.  Factum  potuit  obscrvari 
k  generatione  coaetane^  et  k  generationibua  &ubsequ6a- 
tibus.  A  generatione  co8etane4:  Ipsi  enim  sijfficiebat 
inquirereutrum  talis  liberexstiterit,  ettaliauctori  fue- 
rtt  adscriptus ;  quod  facillimum  erat.  A  geoera(ia0i> 
bus  subsequentibus:  Hoc  enim  crat  factum  emlibei 
generationi  observandum,  scilicet »  uiriiffk  generatio 
praecedens  libros  N.  Testamenti  cognoverlt  et  legUime 
talibus  auctoribus  attribuerit;  quod  etiam  haud  difii- 
cile  constare  poterat,  cum  generatioues  alise  cum  aliis 
vivant  ei  inter  se  quasi  concatenentur.  —  3.  Fuit  at- 
tente  observatum :  Siquidem  quaestio  de  authenticitate 
N.  Testamenti  imximi  erat  momenti  liim  Catholicis , 
tiim  eorum  adversariis.  —  Galholicis:  Ciim  enim  T<. 
Testamentumsitnorma  fidei,  actuumr6gula,fundamen^ 
tum  religionis  Christianae,  Catholicorum  magnopcre 
referebat  inquirere  utrum  libri  praedicti  conscripti 
fMissent  ab  ApostoUs  et  discipulis  Chriati.  —  GathoHco- 
rum  adversariis :  Ipsis  enira  intererat  quam  maxime  mi- 
nuere  auctoritatem  N.  Testamenti  ad  impugnandam 
faciliusque  evertendam  Catholicam  fldem. 


—  181  ^ 

Prob.  II.  Libri  N.  Testamenti  sunt  authentici,  sinon 

potuerint   esse  conficli.  Porro  res  iti  est.   Si  nempe 

Fuissent  conficti ,   vel  durante  vit4,  vel  post  mortem 

Apostolorum.  Atqui  neulrum  admitti  potest.  —  Non 

prius :  Repugnal  enim  Apostolos  Ecclesise  summA  cun^ 

invigllantes  passos  fuisse  ut  impius  impostor  eorum  auc- 

toritateabuteretur.  — Non  posterius:  Pariterenim  re- 

pugnat  omnes  Ecclesias  ab  Apostolis  fundatas,  simul  et 

Haerelicos  acPaganos  recepisse  libros  N.  Testamenti  ut 

opus  genuinum  Apostolorum  et  discipulorum  Christi, 

si  praedicti  libri  reipsJi  fuissent  conficti  posl  Apostolo- 

rum  mortem. 

^  Proh.  IIL  Apparent  in  N.  Testamento  characteres 
intrinseci  ex  quibus  certo  concludi  potest  hos  libros  ab 
Apostoh*s  el  discipulis  Chrisli  fuisse  eonscriptos. 

Siquidera,  si  libriN.  Testamenli  fuissent  fraude  con- 

ficti,  juxta  regulas  artis  criticae,  fraus  deprehenderetur 

sequentibus  notis :  1«  Scriptores  apocryphi  summatim 

et  modogeneralifactanarr^ssent.  2«  Res  etiam  essen- 

tjales  eodem  modo  subind^  non  retulisseni;  in  varios 

errores  incidissent  circa  locorum  situs  et  historiam 

coaevam.  5»  Difficillim^  locutiones  et  scribendi  genus 

iXk  potuissent  aetati,  ingenio  et  moribus  Apostolorum 

aptari,  ut  omninO  impossibile  fueril  suspicari  auctores 

ingenio  et  moribus  diversos  ab  Apostolis  quales  per 

traditionem  designantur. 

Porro  econtrk:  lo  In  N-  Testamento  facta  cum  mi- 
nutissimis  personarum,  locorum  et  temporum  circumsr 
tantiis  referuntur. 

11 


—  182  — 

3o  Nedum  adversarii  contFadietiones  essentiales  os- 
tenderint,  ne  potuerunt  quidem  detegere  aliqutd  con- 
tradictorium  in  minutis  earumdem  rerum  narrationibus, 
quamvis  k  diversis  auctoribus,  diverso  ordine  ac  tem- 
pore  conscriptis.  Magis  acmagis  constat  ex  recentiori- 
bus  critieorum  inventis  mirabilem  adesse  in  libris  N. 
Testamenti  concordantiam  cum  geographi^  et  historid 
setatis  apostolicse.  Nihil  referunt  auctores  quod  non 
pland  consonet  cum  illo  tempore;  nihil  quod  non  ex- 
hibeat  mores  receptos,  formam  regiminis,  leges,  cse- 
remonias/sectas  Judseorum,  etc. 

Z^  Scribendi  forma  ipsaque  facta  narrata  denuntiant 
in  auctoribus  ingenium,  cfaaracteres  et  tempus  quae 
traditio  Apostolicis  scriptoribus  assignat.  —  Lingua  et 
stylus  manifest^  ostendunt  auctores  natione  Judaeos, 
Licet  enim  graeco  scripserint  idiomate,  hebraisniis 
abundat  eorum  dictio ;  similitudines  etallusiones  e  ju- 
daicis  consuetudinibus  ac  mqribus  saepius  ducunt.  — 
Si  Paulum  et  Lucam  excipias,  sermonis  simpVicllaa 
prodit  auctores  indoctos ,  nulla  human^  eruditione  et 
litteratur&expolitos,  quales  Aposlolos  reverk  fuisse  tra- 
ditione  constat.  —  Proprius  cujusque  Apostoli  charac- 
ter  in  quolibet  N.  Testamenti  libro  quasi  expressus 
apparet:  Joannes  eximid  flagrat  charitate,  sublimi  prse- 
cellil  doctrinl^ ;  Petri  perspicitur  nativa  ingenuitas  , 
iunctaque  cun)i  summ&  humilitate  auctoritas  ;  zelo  ve- 
hementi  nec  non  et  ingenio  agnoscitur  Apostolus  gen- 
lium  ;  etc.  —  Facta  narrata  denuntiant  setatem :  Stc 
omnes  Evangelistae  prophetiam  Christi  de  proximo 
urbis  Jerosolymae  excidib  referunt,  excepto  Joanne  qui 
Evangelium  scripsit  Jim  impletS  prsedictione,  In  Acti- 


%~  183  — 

bus  Apostotorum  historia  Pauli  usque  ad  primum  cjus 
in  urbem  Romam  adventum  deducitur,  quod  probat 
hunclibrum  editum  fuisse  ante  Pauli  a  primisvinculis 
solutionem.  Etc^  —  Narratio  ordinatur  ad  flnem  quem 
Apostolos  sibi  proposuisse  traditur :  Sicv.  g.  Matlha&us 
prse  caeteris  refert  prophetias  in  Christo  adimpleta»; 
hsec  enim  erant  apud  Judseos,  quos  Apostolus  specialiter 
intendebaty  vaUdiora  argumenta  ad  probandam  divinam 
missionem  Salvatoris.  Joannes  potissimiim  sermonem 
^  habet  de  divinitate  Christi  ad  confutandos  haereticos 

8ui  temporis  qui  hoc  dogma  rejiciebant.  Ergo. 

S  9.  Ubrl  nr,  Testameiitl  smit  integrl. 

Prob.  I.  Ex  Testimonio.  —  Integritatem  librorum 
N.  Testamenti  aiBrmant  Catholici  eorumque  adversarii 
cum  convictione  legitim^. 

\^  Integritatem  affirmant  Catholici :  Siquidem  quo-» 
Vts  tempore  habuerunt  N.  Testamentum  ut  librum 
quo^domnes  partesdivinum,  utfundamentum  feligio- 
nis  sv\8e;  unde  sat  clare  constat  Catholicos  omnes  illius 
integritalem  fuisse  professos. — Affirmant  etiam  (saltem 
implicit^  per  silentium)  quamplurimi  Catholieorom 
adversarii,  qui  nullum  unquam  mov^re  dubium  de  li- 
hrorum  N.  Testamenti  integritate. 

2®  Affirmant  cum  convictione:  —  Catholkii:  Siquir 
t  dem  fide  divin^  credunt  libros  N.  Testamenti  essc 
^  quoad  omnes  partes  inspiratos ;  insuper  multi  ex  illis 
si.  rnortem  oppetere  non  dubit^runt  ne  sacri  codices  in 
^  nianus  infidelium  venirent:  quse  omnia  firmissimam 
ji  orguunt  convictionem.  —  Adversarii:  Nihil  enim  omi- 
d        ^erqnt  ad  infirmandaip  Christianam  fidem ;  proindc  dq 


i 


—  184  — 

libris  quibus  nititur  fides  Christiana  non  siluissent »  si 
de  illorum  integritate  non  fuissent  convicti. 

3<»  Affirmant  cum  convictione  legitimli :  Nam  i .  Stat 
prsesumptio  in  gratiam  convictionis  legitimae  donec 
contrarium  constet. — 2«  Gert6  constatde  convietione 
legitimli  testium.  Siquidem» 

Facultates  testiumnon  erant  vitiatae:  Absurda  esset 
hypothesis  contraria. 

Factum  potuit  observari,  id  est,  facil^  detecta  fuisset 
quaevis  adullcratio  substantialis :  Ciim  enim  libri  N. 
Testamenti  a  fidelibus  haberentur  ut  opus  Apostolorum 
et  discipidorum  Ghristi,  ut  fundamentum  religionis 
Christianae ;  cum  publiee  intra  coetus  Ecclesiae  legeren- 
tur ;  ciim  Scripturarum  studio  continuo  doctores  incum  - 
berenty  ac  de  illis  sive  cum  paganis  ,  sive  cum  haereti- 
cis  disceptarent,  Scripturarum  exemplaria  neeessano 
in  multorum  manibus  versabantur.y  ac  doctrina  et 
facta  N.  Testamenli  omnium  roemoria  relinebanlur. 
Proind^y  si  quaedam  adulteratio  irrepsissel,faci\Vimetuis- 
setdetecta  sive  a  Chrislianis^  sive  abeorum  adversariis. 

Factum  fuit  attente  observatum:  Nam  1.  Factum  de 
quo  agitur  maximi  erat  momenti  tiim  Catholicis,  tum 
eorum  adversariis.  — 2.  Calholicos  omni  tempore  sin- 
gularem  suis  libris  exhibuisse  reverentiam,  ac  proindd 
eorum  integrilati  summoper^  invigilasse,  ex  pluribus 
ac  specialiter  ex  sequentibus  factis  constat :  Sseviente 
Decii  et  Diocl^tiani  persecutione ,  cum  cruciurentur 
Chrisliani  ut  vi  tormentorum  adducerentur  ad  tcaden- 
dum  libros  saeros  quos,  ut  aiebautpagani,  tiG?oran/&s 
legebatUf  plurimi  martyres  maluerunt  mori,  quam  illos 
tradere ;  et  qui  metu  tormentorum  victi  libros  tradide- 


~  m  — 

raniy  prohrasolradiiorum  nomine  d^&ign^i ,  iionnisi 
post  longse  pceoitentiae  labores  ad  comrounionem  ee- 
elesiasUcaiu  adjnoiUebantur.  Gum  quidam  Triphyllius, 
coram  pluribu^  episcopis  ad  populum  concionem  ha- 
bens,  pro  voce  grabatum^  quae  in  Evangelio  legitur, 
aUeram  qusa  elegantior  videbatur^ubstituisset,  Spyri- 
don  rei  novitatem  ferre  npn  potuit,  et  quamvis  mutatio 
levis  appareat  eum  tamian  publice  redarguendumesse 
censuit  (1).  S.  Hieronymus  a  Damasio  Pap^  rogatus 
ut  codices  sacros  in  tatinamlinguam  transferret,  hune 
laborem  prius  enix^  deprecatus  esl.  iLpius  labor^  in- 
quiebat,  sed pericutosa  prcesumptio.,.  quis  enim  doc- 
tu8  pariter  vet  indoctus^  cum  in  manus  volumen  as- 
sumpserity  et  d  sativd  quam  semel  imbibit  viderit  dis- 
crepare  quod  lectitat,  non  stalbn  erumpat  in  vocem , 
me  fatsarium^  me  ctamitans  esse  sacrilegum^  qui  au^ 
deam  atiquidinveteribus  tibris  addere  ^  mutare^  cor- 
rigere?  »  (2)Posterius  autem,  hoc  opere  peracto ,  cum 
apud  ecclesias  diffusa  fuerit  versio  a  S.  Hieronymo 
edita,  ad  hunc  patrem  S,  Augustinut  scripsit  de  recla- 
mationibus  occasione  versionis  isiius  exortis :  quidam 
Episcopus,  narrabat,limens  ne  derelinqueretur  k  grege 
suo,  propter  perturbationem  excitatam  ob  hane  lec- 
tionem,  sc  retraclare  conatus  est  (3);  et  ipse  (Augus- 
tinus)  eh  non  utitur,  ne  tanqudm  novum  atiquid  pro^ 
ferentes  magno  scandalo  perturbemus plebesChristi(i)^ 
Ergo. 

Prob.  II.  Lrbri  N.  Teslamenti  sunt  inlegri  si  quovis 

(i) Sozoim.  HUt.  Eeelf  lib.  i,  cap.  i\. 

(2)  S  Hieron.  Pmf*  in  quat.  Bvang. 

(3)  S.  Aug,  Epist.  LXXI 

(4)  S.  Aug.  Epist.  LXXXII. 


—  186  — 

tempore  impossibilts  fuertt  eorum  aduiteratio.  i^ul 
res  it&  est.  A  primaevis  enim  temporibus  exemplaria  li- 
broram  N.  Testamenli  erant  lat^  diffusa,  tum  apudCa- 
tholieos ,  tiim  apud  haeretieos.  Proind^ ,  si  qusedaoi 
aduheratio  ex  aUerutr&  parte  atteotata  fuisset ,  eam 
facil^  detexiss^nt  vel  ha^retiei  vel  Gatholieii  innumerje- 
que  exortse  fuissent  reelamationes^  quse  ab  initio  obsti* 
tissent  imposturae  propagationi. 

Prob.  ///.  Siogulae  N.  Testamenti  partes  inter  te 
plan^  coneordant;  omnia  exemplariap  omnes  versiones^ 
saltem  in  rerum  substanti^,  inter  se  consentanea  sunt^ 
ut  testantur  criliei  severiores,  v.  g.  Rich.  Simon ,  Mil« 
liU8(i);  nulla  deprehenditur  essentialis  variatio  ioter 
Evangeliorum  textus  ionumerasque  citationes  qu»  in 
scriplis  ac  commentariis  Patrum  reperiuntur.Imd  in  N* 
Testamento  imponuntur  leges  sive  dogmaticce  sne  mo- 

(i)  Les  trMite  mille  varianies  rassembl^es  par  IfiU  dans  soa  ^ 
tlon  du  N.  Testament,  et  les  soiiAnta  milte  au  moins  <pie  d^aulrtA 
ent  recaeUlies  depuis»  ne  cbai^ent  rien  4  la  substance  duteiU; 
tous  les  critiques  en  conyiennent.  H  n'est  pas  de.  livre  profane  d« 
m6mc  volume  que  le  N.  Testament,  quelque  correct  qu'on  le  sup- 
pose,  qui  n^olOQre  le  double  de  leeons  dtffdrentes »  si  on  Teiamind 
ayftc  le  scrupule  et  la  s^v^rit^  que  Ten  a  mise  pour  les  ^rits  des 
Apdtres  et  des  Evang^listes.  En  effiet,  les  critiques  qui  se  sont  oc- 
cup^  de  recuelllir  les  variantes  du  N.  testament  ont  tenu  compte 
dela  ffloindre  diff6rencedans  la  prononciation  des  mots,  dans  Tem- 
ploi  de  Tesprit  doux  ou  rude^  dans  celui  de  Tarticle  d^terminatiC, 
dans  Tordre  et  la  position  des  mots,  bien  que  le  sens  des  mots  et 
des  phrases  rest^t  toujours  le  m6me.  Et  encore,  pour  obtenir  ces 
I6g^res  variations»  on  ne  s'est  pas  boni6  k  conf^rer  les  manuscrits 
du  texte,  mais  on~  a  aussi  consultd  toutes  les  anciennes  versions  et 
toutes  les  citations  qui  se  trouvent  dans  les  duv?ag^  des  P^res 
compos^s  k  diiS§rentes  ^poques  pendant  cinq  cents  ans*  Vid.  D» 
Glaire,  Introd.  A  VEcrit,  S.  T.  V,  scct.  5,  c.  6. 


;«   


1 


—  187  — 

rales»  eupidiMibus  ao  sensibus  bumaais  omni&6  repug* 
nantes^  Haec  autem  omniamiiumS  explicari  queunt,  si 
<»)di«es  sacri  quorumdam  imposiorum  fraude  substan- 
iialiter  adulterati  fuerint. 

gtwUiiri  IV.  'muancmt  soniTcraM* 

Observ.  Hic  non  agimus  de  veritate  doctrinali »  sed 
tantum  de  veracitate  bistoric^. 

Hsec  est  ergo  propositio  probanda,  scilicet:  Jn  libris 
N.  Testamentireferuntur  facta  qualiter  se  habuerunt, 
exponitur  doctrina  qmliter  A  Domino  ei  Apostolis 
praedicata  fuit. 

Prob.  /.  Ex  Testim.  —  Affirmatur  veracitas  N,  Tes- 
lamenti  cum  convictione  legitim&. 

l«jE).  AfBrmatur  veracitas : 

Ab  ipsis  auctoribus  librorum.  Hoe  evidens  est. 

Ab  omnibus  Gatholicis.  Habent  enim  libros  N.  Tes- 
lamenti  ut  divinitus  inspiratos,  ac  proindc  summ^  ve- 
races. 

Ab  HaBreticfe.  Quidain  redarguemntequidemApos^ 
tolos  utpotd  corruptores  dQctrinsQ  Ghristi,  de  factis  au- 
lem  et  speeiatim  de  miraculis  non  moverunt  dubium. 
Haeresifous  insuper  quibusdam  suum  fuit  Evange- 
lium  proprium,  et  in  his  Evangeliis  admittebanturple-* 
raque  facta  Evangelii  nostri. 

A  Juddeis.  !<>  Si  factum  resurrectionis  apparitiones- 
que  Ghristi  redivivi  excipias ,  non  probatur  Judseos 
caetera  N.  Testamenli  facta  ut  falsa  rejecisse. —  2®  De 
miraculis  inspecie,  cert6  constat  Judsos  illa  agnovisse 
saltem  utprodigia  quorum  divinam  origincm  negabant. 


—  188  — 

Sic  in  Matth.  13,  24,  Marc.  3,  39,  Luc.  11,  U,  legHur 
ludasos  miracttla  Christi  attribuisse  Beelzebub  pria- 
cipi  diemoniorum.  Ex  Talmudo ,  JesiiB  secum  extulU  ex 
jEgypto  aries  magicas.,,  quibus  mirabilia  faciebal  et 
inducebat  plebem  ad  credendum  qmd  ex  proprid  vtr- 
tute  faciebat{l).  In  hisloriis  vitse  Jesu  a  Judaeis  exco- 
gitatis  narratur  Christum  miracula  patr&sse,  etiam  re- 
surrectionem  mortuorum,  per  virtutem  nominis  Jeho- 
vah  quam  sacrileg^  subripuerat  ^  Sancio  Sanetorum 
(3).  Maimonides  inter  Judaeos  doctus   dicit  miracula 
Chriiti  probare  ipsum  non  esse  Messiam ,   eo  quod  a 
Messili  non  patrari  debebant  miraeula  (3). — 3®  Pr»- 
clarum  adest  testimonium  Josephi,  qui  in  lib.  18  An- 
tiq.  jud.  cap.  4,  haec  habet :  «  Puit  aulem  hoctempore 
Jesus  vir  sapiens :  si  tamenvirum  illum  oportet  dicere. 
Erat  enim  mirabilium  operum  effeclor,  magister  homi- 
num  qui  vera  libenter  amplectuntur,  El  pturimos  qui- 
dem  ey:  Judc^is,  pturimos  ctiam  ex  gentibus  ad  se  per- 
Iraxit.  Hic  erat  Christus :  citmque  eum  a  primoribus 
genlis  suce  accusatum  Pilatus  ad  crucem  damndssety 
abeo  diligendo  non  abstiterunt  qui  primum  ccsperant. 
Nam  post  tertium  diem  redivivus  ipsis  npparmt :  cHm 
divini  vates  hcec,  aliaque  qu&m  plurima  admiranda 
deeo  preedixissent.Nequead  hunc  diem  defecil  deno- 
minatum  ab  eo  Christianorum  genus.  »  (4). 

(4)  Tract.  Schabtat,  fol.  104,  apud  Bullet,  p.  7»; 

(2)  Bullet^  ia  eodem  loco. 

(3)  Curs.  tompl.  Script.  sacr.,  T,  IV,  col.  CXXI,  ad  finem. 

(4)  N^irunt  plures  authenUcitatem  textds  JosepW.—  CriUei  qui- 
dam  recentiores  Germaniffi  versioni  prsecitatae  substilueruntsequen- 
lew :  «  FuU  auiem  hoc  tempore  Jeius,  vir  sapien»;  erat  enfm 


—  189  — 

A  Paga^a.  l^  Testim.  Annal.  Roman.  Piuribus  ex 
auetoribusY  speciatim  ex  S.  JustinoetTertuUiano,  eons^ 
lat  acta  sub  Pontio  Pilato  fuisse  redacta  et  ad  Romanos 


miraMlium  opertm  effector.  EtpHf^s  quidmex  Judaii,  plu^ 
rimos  etium  ex  gentibus  ad  se  pertraxiU  CHmque  eum  A  prima- 
ribus  gentis  sum  accusatum  Pihatus  ad  crucem  damndsset^  ab  eo 
diUgendo  non  abstiterunt  qui  primHm  ccsperani:  neque  ad  hano 
diem  defidt  denominaUum  ab  eo  ChrisHanorum  genus.  »  Etiam 
in  istft  Tersione^  per  quam  miDmtur.quid^m  vis  probativa  iexUls, 
retinetur  testimonium  de  miraculis  Ghristi. 

Gontra  bmnes  authenticitatem  prioris  texttls  probamus  argumento 
sequenti:  Praedictd  auUienticitas  validis  rationibus  nixa,  iufimi  pon- 
deris  objectlonibusimpujipiatur. 

1«  Authenticitas  prioris  textfts  validis  rationibus  nititur ; 

1.  Josepfaus  cert6  cognoscebat  gesta  Ghristi^  ac  in  Antiquitatil)U9 
suis  eo  magis  de  Jesu  verba  habere  debuit,  qvto  ipse  laudat  joan- 
itein  Baptistam  (lib,  18^  cap.  7),  et  Jacobum,  «piscopum  Hierosoly- 
mitanum^  quem  sic  designat:  frater  Jesu  qui  dicitur  Christus, 
(lib.  20,  cap.  8). 

Reperitinr  textus  in  omnibus  codicibus,  sive  calamo  exaratis>  siv^ 
typis  impressis;  ad  summum«xcipiendasuntqu«damexemplaria  h«- 
braSca^  h  quibus  haec  Yerba  k  Judaeis  rasa  fuisse  vehemens  suspicio 
esl. 

3.  Eusebius,  Dm,  Ernng.  lib.  4,  al  Bist,  eccU  lib.  1,  cap.  11. 
ut  legitimum  habet  Josephi  testimonium.  Post  Gusebium  illod  refe- 
runt  Hieronymus  in  CataU  Script,  eccl,;  Isidorus  Pelusiota ,  lib.  A, 
epist.  225;  Rufinus,  Hist,  Eccks.  Euseb*;  Sophronius ,  Catalog,  S, 
Hieron.  in  ling.  ^raec.  vers.      * 

4.  AuthenUcitas  hujus  text<is  h  celeberrimis  recentiorum  tempo- 
rum  criticis  admittitur.  (Videri  possunt  in  opere  0.  Ghassay^  Le 
Christ  et  VEvangile^  Allemagne,  II,  «ap-  5>  art.  7.) 

2o  Infimi  p<mderis  ol^ectiouibus  impugnatur : 

Obj.  i ,  Repugnat  Josephum  scriptorem  judaJicum  t^m  laudabi- 
liter  dixisse  de  Ghristo. 

Resp,  Judicio  doctorum  qui  vitam  et  scripta  auctoris  judaici  per- 
scrutati  sunt,  Josepjius  non  apparet  doctrinae  MosaYcae  addictissimus. 
Sozomenus,  hiU,eecU  lib.  1,  iilum  designat  quasi  fluctuantem  inter 
judaicam  «t  christianam  doctrinam. Alixmd^  vjderi  potcst  illum  pariter 


—  190  — 

missa,  in  quibus  habebatur  relado  de  vitA,  mtracuHs, 
passione  et  morte  Ghristi.  S.  Justinud,  in  apolog.  t  ad 
Anton.  imper.y  n.  35  ad  48,  postquiim  dixerit  k  pro- 
phetis  prsenuntiatum  fuisse  Christnm  omnes  morbos 
curaturum,  mortuos  suscitaturumy  ac  posieik  in  cruce 
moriturum,  addit:  «  Quce  quidem  ab  ea  faeta  esscy  ex 
'confeclis  sub  P.  Pilato  actis  discere  poteslis.  »  Tertul- 
lianuSy  apologet.  adv.  gent.  n.  21,  summatim  relatis 
Chrisli  gestis,  adjungil :  «  Ea  omnia  super  Christo  Pi- 
latuSf  et  ipse^  jdm  pro  sud  conscientid  christianus^ 
Casari  lunc  Tiberio  nunUavit. »  ^  2<>  Pagani  ad- 
mittebant  miracula  Christi,  ea  autem  attribuebant 
arti  magicse.  Hoc  constat  ex  scriptis  a  S.  Xustino  et  Ar- 
nobio  specialiter  editis  ad  refellendam  istam  pagano- 
rum  explicalionem.  Celsus  loquens  dc  Jesu,  euin  dicH 
magum.  Idem  in  alio  loco  Christianos  irrideos  ait : 
c  Credidistis  ipsum  esse  De  Filixmy  quid  cUmdos  et 
cwcos  sanavit  (l).  y^  Jesus^  inquit  Julianus»  nihtl 
operatus  est  memoratu  dignum^  nisi  quis  putel  inter 

laudare  Joannem  Baptlstam  praecursorem  Ghristi  et  Jacobum  episr- 
copum  Hierosolymitanum. 

Obj,  2.  Si  Josephus  talia  de  Ghrkto  scripsisset ,  certd  agnovisset 
miracula  Ghristi  ejusque  doctrioam  amplexus  fuisset. 

Resp.  Non  rarum  fit  homines  de  Ghristianismi  veritate  interiiis 
convictos  in  infidelitate  nihilomiuiis  permanere. 

Obj.  3.  Si  retineatur  textus  in  narratione  Josephi ,  verba  subse- 
quentia  cum  praecedentibus  minim^  connectuntur^  und^  manifest^ 
apparet  testimonium  laudatum  fuisse  interpolatuln. 

Mesp,  Fatemur  equidem  verba  praecitata  cum  contextu  non  omnine 
conntcti.  Similia  autem  frequenter  deprehenduntur  in  opere  Jos«- 
phi^  qui  ssep^saepitis  ordinem  temporis  solummodd  attendit;  atqui 
temporis  ordo  servatur  in  k>co  circa  quem  controversia  versatur. 

(1)  Orig.  eontra  Cels,  lib.  i,  n.  71 ;  tt  Kb.  %y  n.  4S. 


—  191  — 

maxima  es$e  opera  claudos  et  ccstoi  integriiaii  resii^ 
iuere,  et  dmmonio  correptos  adjuvare  in  vicis  Beihsaitdd 
et  Bethanid  (1). »  Hierocles  agnoseil  miracula  Chrisli, 
quamvis  contendat  ea  non  exeedis^e  vires  ainici  deo- 
rum ;  quod  probat  exemplo  ApoHonii  Thyanse  (2).  — 
30  Specialiler  de  tenebris  el  lerrae  molu  quse  facta  sunt 
momento  morlis  Chrisli :  Phlego,  grsecus  scriptor  se- 
eundi  saeculi,  haec  habet,  olympiad.  20^  :  ^  Quarto  au- 
tem  anno  duceniesimce  secundte  otympiadis  ,  magna 
et  excellens  inter  omncs  quce  ante  eam  acciderant  de* 
fectio  solis  facta ;  dies  hord  sextd  ita  in  tenebrosam 
noctem  versus  ut  stellce  visce  sint,  terrmque  motus  ih 
Bithynid  Nicece  urbismidtas  cedessubverterit.  »  Eadem 
refert  Thalus,  grsecns  scriptor  primi  saeculi,  in  hist. 
syriac.  lib.  3.  Quse  testimonia  confirmantur  annatium 
imperii  testimonio  quod  revocant  Teftullianus  et  S. 
Lucianus  ^ntioehenus.  Tertul.  Apolog.  cap.-  21  : 
«  Eodem  momento  dies^  medium  orbem  signante  sole 
suhducta  est...  Deliquium  putaverunt  quiid  quoque 
super  Christo  prcedicatum  non  scierunty  et  tamen  eum 
mundicasum  relatuminarchivisvestris  habetis.  »  S. 
Lueian.  apudRitfin.  Hist.  eccles.  lib.  9,  cap.  6:  c  Re- 
quirite  in  annalibus  vestris;  invenietis  temporibus  Pi- 
latiy  Christo  patientej  fugafo  sole,  interruptum  tenebris 
diem.  » 

2»  p.  Affirmatur  cum  conviclione  : 

1°  Contrarium  non  probatur. 

2»  Apostoli,  Christianieorumqueadversariinon  pos- 
sunt  dici  imposlores.  Ergo. 

(1)  S.  Cyril.  mntra  JuUan,  Ub.  6. 

(2)  Vid.  BuUel,  p.  107,  108. 


—  192  — 

Apostoli :  1 .  Candor  et  simplicitas»  quae  in  eorum 
modo  scribendi  primo   intuitu  apparent,  imposturae 
suspicionem  refellunt.  Sic,  nulla  in  eorum  libris  elo« 
quenlio^  affectatio»  nulla  eorum  qusB  narrant  exaggera- 
tio.   Suam  ipsi  levitatein  et  invidtam ,  suos  errores^ 
lapsus,  eseterosque  defectus,  ut  fidem,  amorem  alias- 
que  virtutes  seque  commemorant.  In  variis  de  eodem 
facto  narrationibus  secum  pugnare  videntur,  ssepius^ 
que  apud  eos  deprehenduntur  obscura»  quse  multis  ob- 
jectionibus  ansam  prsebent,  et  quse  ab  ipsis  aliundd 
facillime  vitari  potuissent^  Porro  impostores  ita  certd 
non  scribunty  nec  itkscribendo  decipere  possent.  —  3. 
In  Apostoiorum  actibus  et  scriptis  elucet  sapientia,  quae 
homines  Insanad  mentis  non  denotat.  Porro  tamen,  si 
fallere  iniendissent^  insensatissimi  hominum  forent  di^ 
cendi.  Omnibus  enim  auxiliis  ac  mediis  humanis  dea" 
titutiy  ut  sensibilia,  publicaet  recentia  proposuissent 
facta  omnino  falsa,  prsedictaque  facta,  quibiis  miebalur 
religio  cupiditatibus  qu&m  maxim^  repugnans»  ab  om« 
nibus  admitti    et  assensu  interno   teueri  voluissent ; 
quody  ut  patet,  maximam  in  ipsis  insaniaqi  arguisset. 
—  3.  Apostoli  doctrinam  sanctam  et  illibatam  praedi- 
cftrunt,  vitam  sanctissimam  et  doctrinae  su^  coasenta- 
iieam  egerunt,  aded  ut  ne  minimum  quidem  vitium  in 
tUis  redarguerint  Ecclesiae  hostes  infensissimi.  Porro 
taraen,  in  adversariorum  bypothesi ,  scelestissimi  om- 
nium  forent  dicendi ;  attentftssent  enim  homines  in  er*- 
rorem  coHJicere  circa  religionem ,  rem  scilieet  pra^ 
omhibus  gravissimam.  — ^  4«  Apostoli  amplexi  sunt  et 
coluerunt  doctrinam  Christi,  licet  cupiditatibus  ac  prse- 
judiciiasuis  oppositam  ;  innumerossusceperuntlabores 


—  193  — 

^<i  illaai  prsedicandam ;  contum^tiaSy  cruciaius,  mottenai 
deaiqud  subierunty  ut  ejus  yeritati  testimonium  redde- 
rent.  Ergo. 

Gliristiani :  1 .  Te^teg  sunt  numerosissimi.  ^  2.  De-^ 
relictis  religione  Mosatc^  vel  cultu  deojum^  amplexi 
sunt  doctrinam  Ghristi,  lic^t  ex  adverso  pugnantibus      ' 
muhis  prsejudiciis  oppositis.  Plurimi  tormenta  pas^i 
sunt  ad  propugnandam  fidem  christianam.  Ergo. 

Ghristianorum  adversarii :  Siquidem,  admissis  factis 
evangelicis,  suo  detrimento  favebant  causae  catholicee. 

3*p.  Legitimam  fuisse  testium  convictionem  proba^ 
tur  argumentis  toti^s  jam  allatis»  quae  inloco  prsesenti^ 
paucis  mutatis,  adhibere  faeillimum  erit. 

Prob.  II.  Historia  evangelica  non  potuit  ab  impos^ 
tore  confici,  ergo  summd  vera  est. 

!!^on  potuit  ab  impostore  cbiifici,  nec  tempore  Apos^ 

tolorura,  neque  subsequenlibus  aevis.  —  Non  tempore 

AposlolOtrum :  Siquidem  ex  un^  parte  facta  de  quibus 

agebatuf  omnibus  erant  maximi  momenti ;  positiSi  enim 

eorum  veritate,  ab  omnibus,  sive  Jud^is,  sive  Paganis, 

suscipienda  erat  sub  pcenft  infelicitatis  seternae  religio 

nova,  prsejudiciis,  sensibus,  et  cupiditatibus  adversa, 

labores,   serumnas  et  cruces  in  Mc  vitll  promittens. 

Preedicta  proind^  facta  attentionem  populorum  movere 

^ebuerunt.  Ex  alter^  autem  parte ,  ctiim  ista  facta  pro-  £ 

ponerentttr  utrecentia,  sensibilia  et  publica  ,  si  fuis-  l 

sent  falsa ,  impostura  per  inquisitionem  facillim^  detecta  ^ 

et  ab  inilio  deleta  fuisset.  —  Neque  subsequentibus  | 

sevis :  Siquidem ,  attenia  rci  gravriate ,  homines  per-  | 

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—  194  — 

scrutaii  fuissent  Iraditiones,  adiissent  historiara  coeeta- 
neam ;  stlente  autem  bis(ori&  ,  eo  ipso  constitisset  de 
falsitate  factorum ;  facta  enim  t^m  magni  momeBti,  | 

sensibilia  et  publiea,  in  oblivionem  tkm  cit6  venire  non 
potuissent. 

Prob.  III.  Apparent  in  histori&  evangelic^  cbarac* 
teres  veritalis,  unitatis,  sanctitatis  ac  sublimitalis  »  qui 
manifest^  arguunt  originem   divinam  istius  libri.  11«  | 

lud  asserere  sufliciat;  cuilibet  sincerft  mente  Evange^  i 

lium  pcrlegenti  propositionis  nostrae  veritas  clara  et 
aperta  videbitur.  (1)- 

ConoLLARiuM.  Ex  dictis  sequitur  librosN.  Teslamenti 
majora  prae  se  ferre  veritatis ,  integritatis  et  autbenti- 
citatisargumenta^quam  altera  qusevis  historia  humana; 
eorum  proind^  auctoritatcm  historicam  in  dubium  re- 
vocari  non  posse,  quin  inducaturscepiicismus  hislori- 
cus,  ac  subindS  scepticismus  universalis ,  nalurse  hu- 
manae  omnin6  repugnans  tum  r&tione  sui,  tiim  ralione 
consectariorum  ,  ut  supr^  probavimus  in  sect.  I,  ubi 
de  Ratione, 


(4)  Haud  ambiguumad  confirmandam  propositionem  nostram  afferri 
potest  testimoDium  J.-J.  Rousseau,  Emilefl,  -4:  t  Dirons-nous  que 
ITiistoire  de  Ffivangile  esl  invent^e  k  plaisir?  Mon  ami,  ce  n'est  pas 
ainsi  qu'on  invente,  et  les  faits  de  Socrate,  dont  personne  ne  doute^ 
sont  moins  attest^s  que  ceux  de  J^sus-*Gbrist.  Au  fond,  c'est  recu- 
ter  la  diilicultd  sans  la  detruire.  II  serait  plus  inconcevable  que  plu- 
sieurs  bommes  d*accord  eussent  fabriqu6ce  livre,  qu*ilnerestqu'un 
seul  ait  fdurni  le  sujet.  Jamais  des  auteurs  juife  n'eusseiit  tfouv^  ni 
ce  ton  ni  cette  morale,  et  rEvangile  a  des  caract^res  de  \&rli6  s^ 
grands,  si  frappantfiO  si  parfaitement  inimitables,  qu«  Tinventeur 
en  serait  plus  etonnant  que  le  h^ros.» 


—  198  — 

PROBATIO  IN0IREGTA.       . 

AHctoritas  historica  N.  Testanienli  vaHdis  rationibus 
gravissrmisque  testimoniis  probata,  mrnimi  valoris  ob- 
jeclionibus  impugnatur;  ergo. 

Omni  modo  prsecedentium  aetatum  rmpii  sacrorttm 
Evangeliorum  aueloritatem  eruere  conali  sunt;  illam' 
autem  summ^  cum  laude  vindicdrunt  Apologetici  et 
Inlerpretes  sacri,  ad  quorum  opera  remitlimus  cosqui 
de  hdc  qu£cfstionie  ampliora  drscere  appeterent. " 

Nunc  prsecipu^  conrutandum  habemus  recentius 
systemay  ad  quod  caeterorum  systemata  reduci  queunty 
systema  scilicet  Doct.  Strauss^  quod  apud  nos  k  Ger- 
mauid  initio  prseseatis  saeculi  traBdlatum  est. 

Sic  resiinii  potest  novum  istud  et  impium  systema  r 
historia  evangelica  nihil  aliud  est  quam  mythus  histo- 
rieuset  philosophiaus^  null^  proinde  gaudere  dehet 
auctoritate. 

Hisloria  evangeUca  est  mythus  hisloricus.  Ad  quod 
explicandum  D.  Strauss  sequenjtem  texit  historiam  (1): 
Jesus^  nalione  Judseus,  vir  pius,  ingenio  quidem  prse- 
clarus,  sed  fanaticus,  die  quadam  arbitratus  est  se  esse 
Messiam,  Hebraeis  promissumet  a  Prophetis  praenun- 
tiatum.  Nov»  doctrinae  prsedicator  faclus,  ad  se  popu- 
los  vocat,  sibi  diseipulos  adjungit.  Concitat^  autem 
contra  eum  ira  PbariseeQrum,  quorum  superbiam  et 

(!)  Vid.  fusiiis  inter  aUa :  Tholttck.  Essai  sur  la  crMbtlite  de 
VHistoire  J^vangelique^  iu  gallic.  serm.  translat.  k  D.  dc  Valrogcr; 
D  Ghassay,  Le  J5'  Strauss  et  ses  adversaires,  in  T.  XVHI.  Dem. 
J?t)an(f.iD.MigBe  edit.;  Le  Ghrist  et  r^vangite,  Aliemagne,  Part. 
I  et  n. 


—  m  — 

hypocrisim  vebemens  exprobrator  sfiepiits  repreheade' 
raty  supremo  supplicio  damnaUis,  crudeli  morte  pleeti- 
tur.  Post  Christi  mortem  Apostoli  doctrinam  ejus  pra&- 
dicant,  ejus  vitae  narrant  eventus ,  novam  constituunt 
societatem,  et  ipai  k  vit&  cedunt,  nihil  de  Jesu  3crip- 
tum  relinquentes.  Acliones  et  doctrina  Jesu  longo  tem- 
poris  spatio  per  solam  traditionem  oraiem  fueritnt 
transmissae.  Intere&,  faventibus  etdiscipulorum  numero 
in  dies  crescente,  et  fanatic&  eorum  admiratione ,  his- 
toria  Jesu  innumeris  amplificata  fuit  commeotis  et  ex- 
«rnata  prodigiis  tiim  ex  Y.Testamento,  tjim  ex  traditione 
judaic&  assumptifl  (i).Yita  Christi  talibus  involuta  fictio- 


(1)  LliistoiTe  do  \at  oaissance  de  J^us  a'est  qu^me  i^anion  de 
mythes  cr^  dans  ie  biit  d*appuyer  certaines  opinioos  pr^coDgaes 
sur  le  Messie.  Comme  on  croyaft  qu*il  devait  descendre  de  Da?id^ 
on  lui  fabriqua  deux  g6n^alogies.  (Vid.  Strauss,  Vie  de  Jisus^  tra* 
duct.  Littr^»  sect,  i,  e.  2.)  —  Un  orade  mai  compris  d'Isale  a\ait 
fait  croire  que  le  Sauveur  naitrait  d'une  vierge ;  de  \k  le  mytbe  de 
la  conception  merveilleuse  de  J^us.  (Ihid,  sec/.  1,  c.  3.)  —  J^s 
nait  k  Bethl^em  pour  accomplir  un  oracle  de  Mich4e.  {Ibid,  sect.  2. 
c.  4.) --^L^adoraUon  des  bergers  estunmythe  bucolique.  {Itid.)  Etc. 

Les  mirades  de  J^sus  soot  ^lement  autant  de  mythes.  Qn  at- 
tendait  du  Messie  des  merveiUes ;  la  traditlon  en  attribua  k  J^sus 
pour  ne  pas  lemettre  au  dessous  de  Moyse  et  des  autres  proph^tes. 
Amsi:  Le  Baptdme  de  J^suspar  Jean  Baptisteestun  lait  historique; 
fnais  comme  U  ^tait  humiliant  pour  lui ,  la  tradition  Ta  relev^  par 
une  infinit^  de  circonstances  merveilteuses.  {Ibid.  secU  2,  c.  2.)  — 
La  Tentation  est  un  autre  mythe  form^  de  traits  empmntes  k  TAn- 
cien  Testament,  —  Le  nombre  douze  que  Ton  dit  ^tre  celui  des 
Apdtres  est  mythiqne,  il  rappelle  les  douze  tribus  d*Israel.  (Ibid. 
sect.  2,  c.  5.)  —  La  Transfiguration  est  un  mythe  tir6  de  TExode. 
{Ibid.  sect.  2,  c.  10.)  Etc. 

Jesus  n'a  pas  predit  ses  souffrances  et  sa  mort.  {Ibid.  sect.  3, 
c.  1.)  —  Les  angoiases  du  Jardin  des  Olives  ont  6i6  imagin^es  pour 
repaudre  un  inter^t  proph<5tiquc  sur  les  derniers  moments  dc  Jesus^ 


—  197  — 

nibus,  circa  rioedium  seeundi  ssecu^ti  scripiis  mandata, 
prodiil  sub  nomine  Apostolorum ,  sive  quia  praeeipui 
ehar^cteres  et  actus  Christi  ab  Apostolis  (raditi  fuerant, 
sive  ut  hsec  scripta  majori  pondcre  poUerent  et  majori 
cum  flde  reciperentur.  Diide  hisloria  evangelica  nibil 
aliud  est  quam  myihus  hisloricus. 

Imd  et  mythtis  philosophkus :  Sub  myihicis  com- 
mentis  qaifous  adornatur  vita  Christi ,  express^  et  in- 
volutee  fuerunt  idese  dogmaticse  quas  tunc  insidebanl 
animis  de  humanitate.  Qusecumque  in  Evangelio  de 
Jesu  referuMursunt  vera  de  humanitate ;  Christus  ipse 
nihil  aliud  est  qu&m  flgura^  symbolum  humanitatrs  (i). 


{Ibid.  sect.  3,  c.  3.)  —  Presque  tout  est  mytbique  dans  le  r^clt  de 
la  moFt.  du  Ghrist;  tout  eela  o^t6  invent^  pour  simuier  l^accom- 
plisseinent  des  proph^ties.  jjbid.  sect  3^  c.  3  et  i.)  — La  Resur- 
rectioB  et  rAscension  oe  sont  pas  plus  historiques.  {Ibid.  stct.  3^ 
c.  ictS.) 

(1)  Ad  intelligentiam  hujus  figmenti  pantheistici,  In  quo  verus 
aigQoscitur  HegelUanse  jphilosophiae  discipulus,  ipsa  verba  Doct. 
Strauss  exponere  non  abs  re  erit.  Haec  autem  habentur  in  T.  1,  ope- 
ris  superiis  citali:  «  Le  sujet  des  attributs  que  l'figlise  donna  au 
Gbrist  est,  au  lieu  d'un  individu  ^  une  idee^  mais  une  id6e  r6elle, 
et  non  une  tdee  sans  r^alit^  k  U  fa^on  de  E.ant.  Placdes  dans  un 
individu^  dans  un  Dieu-homme,  les  propriet^s  et  les  fonctions  que 
r^Iise  donne  au  Christse  contredisent;  dans  Tid^e  de  Fe^pece  elles. 
concordent.  L'huraanit6  est  la  reunion  des  deux  natures,  le  Dieu 
fait  homme,  Tinfini  descendu  k  la  condition  finie,  et  l^teprit  fini 
qui.se  souvient  de  sOn  infinit^.  Elle  esl  Venfant  de  ta  Mere  visible 
et  du  Pere  invisiblCy  deTespritet  de  ia  natur^;  elleest  le  thauma- 
lurgey  car  dans  le  cours  dc  rbistoire  bumaine,  Tesprit  maltrise  dd 
plus  en  plus  compl^tement  la  nature^  au-dedans  comme  au-debors 
de  rhomme,  et  celle-ci>  en  face  de  lui.  descend  au  r6le  de  la  ma- 
ti^re  inertf  sur  laquelle  s'exerce  son  activite.  L*humanite  cst  Vim- 
peccable ;  car  la  marche  de  son  d^veloppement  est  irr^prochable ; 
la  souillur^  no  s'atttcbe  jamais  qu'^  rindividu  :  elle  n'att«iot  p«& 


—  m^ 

Systema  D«  Strauss  sequentibtts  pracipudratioaibus^ 
niiitur* 

l^  Mythica  fictio  historiaa  evangeliciB  fuit  possibilis , 
im6  probabilis  est.  —  Fuit  possibilis:  Siquidcm,  ui 
eert6  constet  de  authenticitate  alicujus  libri,  requiritur 
testimonium  alicujus  oculati  testis  qui  auctorem  vide- 
rit  librum  scribentem,  vel  alicujus  testis  auriti  qui  au- 
dierit  auctorem  asserentem  talem  librum  k  se  fuisse 
scriptum  (1),  Cum  aulem  nnllum  aUerulrius  generis 
afferriqueattestimonium  in  gratiam  Evangelicae  narra- 
tionis,  ista  narratio  pro  authentica  haberi  non  potest;. 
libri  proind^  qui  sub  nomine  Apostolorum  cireumfe^ 
runlur,  sunt  suppositii,  et  post  aelatem  Apostoiorum 
reverJi  editi  fuerunt;  proindS  facta  in  prsedicUs  libris 
relata  tntra  quoddam  temporis  spatium  per  solam  tra- 
ditionem  oralem  fuerunt  transmissa ;  mytbica  pwindd 
commenta  factis  admisceri  omnin6  possibile  faiu  — 


t^espfece  et  son  histoire.  L^httfnftDit^  estcelui  qui  meuH^  rt$$wciU 
ei  monte  au  eiel;  car,  pour  elle,  du  rejet  de  sa  naturalit^  procM» 
uue  Tie  spirituelle  de  plus  en  plus  haute ;  et  du  re]et  du  fini  ^ui  la 
borne  comme  esprit  individuel^  national  et  plan^taire  proc^de  son 
unit6  avec  resprit  infini  du  ciel.  Elc. 

«  Laliaisonapparente  de  ce  fond  Si  la  personne  et  k  rbistoire  d^un 
individu  ne  tient  qu'auz  raisons  subjectives  suivantes,  savoir  :loGet 
individu,  par  sa  personnalit^  et  ses  destin6es^futl'occasiond*6IeYer 
te  jToiui  jn6<tu^  la  conscience  universelle  ;  2«  L'intelHgence  du  monde 
ancien  et  du  peuple  dans  tous  les  temps^  n*est  capable  de  concetoir 
l*id6e  de  rhumanit^  que  sous  la  forme  concrfete  d'un  individu.... 
De  m^me  que  le  dieude  Platon  forma  le  mondeen  couCemplant  les 
id^eSy  ainsi  la  soci^t^  chr^tienne,  en  tra^aht  Timage  de  son  Christ 
i^  Vocca^ion  de  la  personne  et  des  destin^s  de  J^sus,  a  euen  vue, 
Ik  son  insu^  Tid^e  de  rbumanit^  dansson  rapport  aTec  la  divinit^.i» 

^l)  Vid.  Tholnck.  superi<ls  indicatun,  cap.  4^  {  1  et  3, 


—  199  -^ 

I11I6  probabilis  e$t:  F^cto  eDiin  eonstat  evenius  per 
traditionem  oralem  transmissos  semper  amplifieari,  in^ 
numerisque  eireumstantiis  omnin6  felsis  exornatos 
adulterari. 

2«  Mythicam  esse  vitam  Jesu  non  solim  pfobabile^ 
sed  etiam  certum  est.  Siquidem  1 .  Omnes  religtones 
raythicis  fictionibus  nituntur;  3.  Apparent  in  histort^ 
evangelie&  omoes  eharacteres  narrationis  mythieae*  In 
ips4  enim,  sicutin  mythicis  eommentis,  sagpissimd  et 
absque  ratione  oceurrunt  portenta  et  miracula ;  non 
rar6  deprehenduntur  eontradietiones^  Heroes  mythtei 
grandia  et  inordinata  loquuntur;  it^  in  Evangelio 
sermones  quos  habuisse  eensentur  qu«edam  person» 
exuberantem  produnt  animi  elationem  ab  ipsarum  in- 
doleet  statu  prorsus  alienam,  Vi.  g.  Zacharias  in  cant» 
BenedicitUf  Maria  in  eant.  MagmficaU  Mythica  com- 
menta  expressas  exhibent  opiniones  quae  apud  populoa 
vulgabantur  aetate  quft  ficta  fuerunt ;  \ik  et  Evangelium> 
in  quo  v%  g.  frequenter  mentio  est  deMessift  et  de  omni- 
busad  personam  et  aetusMessise  spectantibus. 

3<»  Sermones  quos,  ex  EvangeUo,  Ghristus  habuisse 
Iraditur,  ab  ipso  reverk  prolati  non  fuerunt.  ProUxio- 
res  enim  suni  ut  Apostoli  omnia  magistri  verba  excipere 
ae  retinere  potuerint.  AUund6  eadem  deprehenditur 
dicendi  forma  et  in  sermonibus  Christi  k  Joanne  rela- 
lis,  et  in  epistolis  huic  Apostolo  adscriptis;  und^  evi« 
denter  eonstat  hos  sermones  k  Joanne  fuisse  posleriori 
tempore  exaratos,  ipsis  proind^  nullus  eoncedi  potest 
valor  historicus. 

Porro  1®  Syslema  D.  Strauss  falsum  est  in  sej  H^fal- 
ais  rationibus  nititur. 


—  200  — 

I.  Syatema  D.  Strauss  fakum  est  in  le. 

Pr,  L  Si  admiltanlur  D.  ^lrauss  prineipia  ,  fialio, 
eharacteres  el  diffusto  mythi  evangelici  nequ^unl  ex- 
plieari, 

El  lofietiomythi  evangelici  non  potest  expHcari: 
Nam  fictio  cujuslibet  mylhi  Iria  neeejisari6  supponit , 
scilieet  1.  causam,  seu  invenlores;  3.  in  invenloribus, 
ideas  quas  mythus  exprimere  el  involvere  debet ;  3* 
lempus  sufBciens  ul  mythica  ficlio  perfieialur.  Porro 
1.  in  hypolhesi  D.  Strauss,  mylhicae  ficlioni  vitse  Jesu 
causa  assignari  non  potest :  Qontendil  equidem  adver- 
sarius  noster  mythnm  evangelicum  inlra  •ocieiateiB 
christianam  fuisse  confictum.  iuxlaaulemhu|Qs  syste^ 
matis  principia,  inejtplicabilis  esl  exislealia  societatis 
christianse.  Sienim,  utasseritD.  Strauss,  lanqu^  9^- 
surda  rejieienda  sint  omnia  mtracula,  si  nuUa  propb&' 
ti8&  vis  probativa  inhaerere  possit,  ac  proinde  si  aallis 
exfraordiftariis  signis  probata  et  confirmata  fueritmissio 
Ghristi,quomod6  constitulafueritpreedictasQCiela&l  quh 
busmediis  iotfideles,  natiotie,intiole^prsejudiciistnterse 
lam  diversi,  adductifuerint  ad  derelioquendumpatern» 
religionis  cultum^  suscipiendamque  doelrinam  uovam 
cupiditatibus  plan^  adversami  labores  ac  cruciatusio  hkc 
\iik  proarittentem?  —  Quoad  2"°*:  Ommnd  repttgnal 
Christiauos  prima&vse  aetatis  quamplurimum  rudes  et 
iUiteralos  philosophicas  excogitationes  intendisse,  quas 
ipsis  graluit6  adscribil  D.  Strauss.  AUund^  inferiiis  vi- 
debilur  Christianoshujuslemporis  h  cultu  deorum  vel 
Judalsmo  nuper  conversos  non  poluisse  iovenire  acsub 
mythicis  commenlis  exprimere  doctrinam  dogmaticam 
et  preecepla  raoralia  qu®  in  Evangelio  proponunlur.  — 


—  801  — 

Quo^d  3"**)  seilieet,  tempus:  Judicio  erlUcorum  my* 
ihologicde  artisperitoruro,  mythu»\  tautam  amplitudi^ 
nem  et  extensionem  habens  quantam  evangelica  nar- 
ratioy  nonnisi  post  longum  tempus ,  trecenios  clrciter 
annos,  perfici  poluisset.  Dnde ,  cum  mythus  evange- 
licus  y  juxta  Strauss ,  solummod^  post  Apostolorum 
mortem,id  estlabenteprimo  sseculo,  initium  habuerit» 
vix  labente  quarto  saeculo  apparere  debuisset  quaie 
nunc  apud  nos  circumfertur.  Erangelia  autem  jam 
secundo,  im6  priori  saeculo  exstitissequalia  nunereci* 
piuntur-y  firmissimistestimoniisconstat ,  ut  supra  pro-i- 
bavimus. 

Item  2<^  cfaaraeteres  nequeunt  explieati:  Historili 
evangelica,  sisit  mythica  ,  prse  se  ferre  debet  omnes 
characteres  quibus  in  genere  dignoscitur  mythus;  imd, 
eiim  mythus  exhibeat  opinionesetideasauctorumaeta- 
tisque  coeetaneaB,  prae  se  ferre  debet  speciales  noias 
quibus  deprehendatur  mythus  a  Paganis  et  Judaeis 
conficius.  Atqui  1 .  Evangelio  mlnime  competunt  notse 
generales  mytbi.  Hoc  manifestum  apparet,  mod6 
paulnm  inter  se  conferanlur  narrationes  quse  in  ca* 
Dontcis  et  illae  quse  inapocryphis  Evangeliis  habentur. 
— ^Ah'ttnd6  in  mythis,  ut jam  supr^  dictum  est,  pleraque 
suntcommenticia,  personee^everitus,  descriptionesloco^ 
rum,  etc;  facta  interse  non  coheerent,  ssepiasnon  con- 
cordant  cum  histori^cosetane&;,minim^dere  etabsque 
ullo  rationabili  motivo  abundant  mirabiKa.  Econtra  in 
Evangelio  prodigia  parcius  apparent ;  sic ,  viia  Ghrisii 
communis  et  simplex,  per  triginta  annos  penitiis  obscu- 
ra,  Jesuscumhumilibus  gradittir,  rudes  suni  discipuli, 
etc.  Miraeulaaut^m,  quand6patrantur,5emperfiuntob 


—  202  ~ 

laorfabiles  cauaas,  vel  propter  motivum  charitatis,  vel  ad 
probandam  missionem  divinam  €hristi .  Si  levissima  quae- 
dam  excipias  quse  secom  pugnare  videnturi  de  quibus 
ftliundft  infriisermo  erit,  omnia  in  Evangelio  inter  se  con* 
sentanea  sunt,  omniaque»  fatentibus  severioribus  cri- 
ticiSy  plan^  concordant  cum  geographili ,  historilL  et 
ebronologili  hujusce  temporis. — 2«  Nedtim  reperiantur 
in  Evangelio  vel  minima  ex  qutbus  deprehendatur  my- 
dius  k  Paganis  et  Judeeis  confictus,  econtr^  Evangeliiim 
talibus  prasfulget  characteribus  qui  banc  hypothesim 
prorsus  impossibilem  esse  demonstrant.  Et  1.  histo- 
riam  evangelicam  k  Paganis  non  fuisse  confictamy  du* 
bium  esse  non  posset  cailibet  homini  sensu  communi 
penitus  non  destituto ,  et  sincerl^  mente  comparanti 
dogmaticam  doctrinam  sanctissimamque  morum  djsci^ 
plinam  qua^  in  Evangelio  traduntur »  cum    absttrdii 
theok)gift|  obscoanis  ac  inhumanis  ritibus  ,  i/npurisque 
Paganorum  prssceptis.  2.  Item,  si  perpend^ntur  Evan* 
geMi  cfaaracteres,  haud  minus  clare  constat  hisloriam 
evangelicam  h  Judseis  non  fuisse  conflctam.  Siquidem, 
ex  Evangeiio,  Ghristus  est  Deus  homo  factus^  de  virgine 
conceptus;    Ghristus   pauper  et  obscurus  io  stabulo 
nascitur,  per  triginta  ahnos  suisignotus  humHem  agit 
vitam,  rudes  et  indoctos  sibi  discipulos  eligit;  vietu, 
faabitu  et  sermone  simplex,  simplices  ,  egcnos  el  in- 
firmosprae  omnibus  diligit,  eorumqueeuram  ardentius 
aroplectitur ;  poenitentiam  ,  humilitatem  ,  sui  abnega- 
iionem  frequentissime    commendat;  virginatem  lau- 
dibus   extoUit,  matrimonium   declarat  indissolubile^ 
interrogaptibus  Judaeis  respondet :  regnum  suum  non 
esse  de  hoc  muudo ,  Gaesari  reddenda  quee  sunt  CaBsari  j 


~m  — 

nuDtiat  Patrem  adorandum  in  spiritu  etvcritate,  cul* 
tumquemosaicum  abrogandum  f ore ;  omnes  omniuni 
gentium  hoknines  ad  se  et  ad  regnum  suum  convocat ; 
opprobriis  saturatur»  demum  inter  latrones  cruciiixus 
spiritum  tradit.  Porro  uemo  non  videt  quautum  ista  , 
multaque  alia  quse  in  Evangelio  de  Jesu  narrantur, 
discrepaverint  ab  opinionibiis  apud  Judaeos  setate  Apos- 
tolici  communiter  receptis  de  persbn^  ,  dotibus  Hes- 
sise  ventdri,  etdeomnibus  a  Messi4  venturoperficiendis. 
Er^o. 

Item  Z^  diffusio  mythi  evangelici  explicari  non  po* 
test  r  Ad  illam  eiiim  explicandam  supponendum  forei 
hunc  mythum,  per  sotam  traditionem  oralem  trans- 
missum,  propagatum  fuisse  in  sseculo  boiiis  artibus  ao 
litteris  carente»  et  apud  populos  minime  politos,  ore-* 
dulos,  ad  superstitionem  proelives,  simulque  omnes 
cultus  tolerantes  et  de  novae  doclrinde  seetatoribus  si- 
cut  et  de  aliis  sectis  parum  curantes.  Porro  hsec  omnia 
sunt  falsa.  Et  1.  fals6  asseritur  historiam  vitee  Jesu 
longo  tempore  per  solam  traditionem  oralem  fuisse 
transmissam.  Econtri  gravissimis  testimoniis  constat 
doetrinam  et  gesta  Ghristi  pauT6  post  ejas  mortem  scrip- 
tisfuisse  mandata.  Hanc  quidem  testimoniorum  auc* 
toritatem  D.  Strauss  declinare  molitur,  sed  perperam, 
vanissimisque  argumentis  ut  infra  videbitur.  2.  Dici 
etiam  nequit  narrationem  cvangelicam  propagatam 
fuisse  in  sseculo  carentebonis  artibus  ac  litteris,  illam- 
que  diffusionem  hominumignorantidee^setribuendam: 
Siquidem  hisee  temporibus  ad  splendoris  etglorise  fas- 
tigium  vcnerat  imperium  Romanumy  litterseque  et 
iirtes  maximo  in  honore  babebantur.  Istis  tamen  tem- 


poribiis  novse  religionis  nuntii,  non  tantiim  apud  bar* 
barorum  gentes  et  in  remotis  terrae  angulis,  sed 
palam  et  in  prsecipuis  orbis  politi  civitatibus  Christum 
praBdic&runt  ;  Antiochise  ,  Tarsi,  Mileti,  Ephesi, 
Pergame,  Athenis  »  Alexandriae  ,  Carthagioiy  RomsB, 
philosophorum  etdoctorum  examini  doctrina  Crucifixi 
oblata  est »  nec  horum  subtilitatem  et  malevolentiam 
metuit  ;  imd  plures  litteris  et  eruditione  cseteris  philo- 
sophis  minime  cedentes,  quales  Justinus^  IrenaeuSy  Ar- 
nobius,  Alhenagoras,  Origenes,  Tertullianus ,  hujus 
doctrinse  divinitatem  agnoscere  et  ad  eam  transgredi 
nondubitftruRt. — Nec  dici  potest  homines  hujussetatis 
credulos  et  ad  superstitionem  proclives  exstitisse.  His* 
torift  quidem  constat  innumeras  propedeorumturmas 
paganorum  delubra  quasi  invasisse ;  historia  autem  si- 
mul  testatur  culium  deorum  in  derisum  apud  ipsos 
paganos  iisdem  temporibuscecidisse,  scepticismufflque 
sive  dedogmate,  sivede  disciplinft  morum,  in  imperio 
romano  tunc  prsevaluisse. —  Nec  (quod  contradiclo- 
rium  videtur^  et  und^  tamen  apparet  veritas  virlusque 
divina  religionis  christianae),  dici  potest  homines  hujus 
aetatis  dediffiisionemythievangelici  sicut  de  aliisdoc- 
trinis  minime  curlisse:  Facto  enim  constat  omnimodas 
oppugnatipnes  gravissimasque  persecutiones  ehristia- 
nae  relfgipni  ab  initio  obstitissci  Irri^ionibus  et  caluni' 
niis  philosophi)  tormentis  ^c  cruciatibus  imperatores 
per  trecentos  annos  hujus  doctrinae  seclatores  irama- 
nissim^  perseculi  sunt,  Christianumquenomenpenitiis 
delere  conatisunt.  Attamen  superatis  principum  potes- 
late,  tyrannorum  minis,  maglstratuum  saevitiSi»  pbilo- 
aophorum  subtiliiate ,  sacerdotum  invidi^^  populorum 


—  m  — 

rabie,  crevit  religio  nova  ;  urbes,  caslella,  mumcipia, 
distra,  tribus,  decurias,  palalium,  senaluni,  forumquc 
replevit,  per  orbem  denique  universum  celerriroe  dil- 
fusa  est. 

Pi\  IL  Absurda  sunt  hujus  systematis  consectaria ; 
crgo. 

l<>Systema  suum  adstruere,  et  vitam  Cbristi  ad 
nieram  fictioncm  reducere  D.  Strauss  non  potuit,  nisi, 
rejectis  bistorisB  factis  quam  maxime  exploratis  ae  pei^s^- 
peciis ,  in  eorum  locum  substituendo  imaginaria  sui 
intellectus  inventa.  Porro,  e^dem  adhibitd  methodo  , 
nulla  est  illustrium  virorum  vita,  queB  ad  valoremsim' 
plicis  mytht  reduci  non  posset;  ac  subinde ,  cum  in  vi- 
roram  illustrium  y\ik  quasi  resumantur  astatis  coseta- 
neae  praecipui  cventus,  juxta  eamdem  methodum  ,  ut 
raythica  posset  haberi  queevis  historia:  quod  evidentcr 
inducit  scepticismum  historicum  universalem. 

2»ytta  Christi,  qualis  in  Evangelio  refertur,  est  fac^ 

tum  sensibile,  publicum ;  sane  maximi  momenti  pro 

Chrislianis;  factum  quod,  altent^  rei  gravitate,  fuit  exa • 

minatum  et  ponderatum  cum  severiori  ac  diligentiori 

euri  quam  quodlibet  aliudfactum.  lllud  autem  recepit 

et  constantissimc  pro  vero  tenuit  universa  Christiano^ 

rumsocietas,  omnium   eerte  societatum  religiosarum 

numerosissima  et  tot  viris  ingenio  et  doctrin4  conspicuis 

eeleberrima.  Proindii,  si,  ut  contendit  Strauss,  vita 

Jesu  sit  merum  commentum ,  eo  ipso  dicendum  est  so- 

cietatem  numerosissimam  ae  prseclarissimam,  postsc- 

rium  examen  admisisse  puerilis   eetatis  deliramenta, 

vanas  fictiones  pro  faclis  vcris ,  scnsibilibds  ac  publicis 

habuisse,  ac  sibi  aequo  animo  durissimum  imposuissc 

12 


—  20«  ~ 

jugum  religionitf  novie  prsedictis  factis  inrnixm ,  reli'^ 
gionisy  inquani,  praejudiciis  ac  cupiditalibus  humaui» 
omnind  advcrsse ;  quod   summ^  absurdum^ 

30  Subita  et  extraordinaria  immutatio  quaeiu  cultu, 
moribusy  publicisque  popuiorum  institutis  per  praedi- 
cationem  religionis  Christianae  operata  est:  idololatriae: 
exstinetio  et  introductio  purissimi  «c  sanetissimi  cul- 
Xiis  t  \n  familili  major  mansuetudo  nK)rum,  servilutis 
abolitio,  in  civitatibus  supremae  potestatis  benigna  tem- 
peratio,  iirter  civitates  jus  geatiiim  raagis  humanum ; 
bsec  omnia,  fatentibus  ipsismet  Gbristianae  religionis 
hostibus  infensissimisy  ar^uunt  in  Christianismo  virtu- 
tem  quamdani  extraordinariam^humanis  vifibus  mul- 
16  preestantiorem.  Christiana  autem  r^^Iigio  supponil 
Christum,  et  in  Christo  virtutera  etiam  minimeiiatura- 
lem;  ergo  non  Christum,  qualis  a  D.  Strauss  efBogUur; 
ergo  non  Christum  purum  hominem,  simplicem  pbilo- 
sophum  ;  ergo  non  Chrislum  merum  symbolumhuma- 
nitatis. 

II.  Systema  D.Strauss  falsis  rationibus  nititur. 

^bj.  1«  De  authenticitate  Evangeliorum  cert6  noa 
eonstat ;  siquidcm  {nullum  potest  afferri  testimonium 
sive  oculati  testis  qui  auctores  viderit  Evangelia  scri- 
bentes,  sive  testis  aurili  qui  eos  audierit  asserentes 
Evangeliaii  sefuisse  seripla.  Ergo.... 

Resp.l.lXsiiio  allata  falso  nilitur  prineipip,  scilicet 
iftuthentieitatem  probai*!  non  posse  nisi  per  teslimonium. 
oculati  aut  auriti  testis.  Ab  oqanibus  autem  admittitur» 
utsupra  vidimus,  ubi  de  Ralione  collectivdy  ad  certitu- 
dinem  de  aulhenticitale  cujusdam  facti  in  genere  re- 
<|uiri  etsufficereteslimonium  legiiimum  quod  per  con- 


—  207  — 

iinuam  el  legtiimam  seriem  teslium  reettirat  ad  setatem 
faclo  coa^taneam,  In  specie,  liber  habendus  est  au- 
theniicus  in  lato  sensu,  quand6  testes  fide  digni  afflr- 
mant  librum  prabcitatuin  exstilisse  in  aitate  quk  vixit 
«uctor  cui  adscribilur  ;  babendus  est  autbenticus  in 
sensn  strtcto ,  <iu<nnd6   testes  fide  digni ,  seu  <cum 
legitini&   convictione,  afiirmant    takm   librum  sem- 
pcr   adscriptum  fuisse  lali  auctori*  Und6  fals6  con- 
cluditur    supposititiam    esse    narrationem   evangeli- 
cam  f  historiam  vitse  Jesu  longo  lemporis  spatio  per 
sohm  traditionem  oralem  fuisse  transmissam,   pos- 
sibilemque,  im6  probabilem  fuisse  hujus  bistoriae  my- 
Hiicam"  fictionem.  —  2«  Uc^t  daretur  vitam  doctri- 
namque  Jesu  per  traditionem  solam  quodam  temports 
spatio  fuisse  transmissam,  non  ind^  sequitur  historiam 
vUae  Jesupotuisse  adulterari  ac  probabilius  fuisse  my- 
thicis  commentis  adulteratam.  Sive  enim  perpendantur 
eharactercs  in<rinseci  evangelicffi  narraii<mfs,  V.  g.  re- 
«^Mm  gravilos^  doctrince  novitas ,  ejus  oppositio  cura 
prsejudiciis  ideisque   universaliter   receptis ;  sive  at- 
tendantur  circumstantise  extrin^ecae ,  v.  g,  aetos  qu^ 
pcrvulgata  esldoclrina  Christi,  indolcs  ac  mores  popu- 
ionim  apud  quos  difl^usa  esC,  contradictiones  ac  perse- 
cutfones  quibus  ab  initio  fuit  obnoxia  ;  manifesle  cons- 
lat  mythicam  adulterationem  vilae  Ji;su,  etiam  pcr  tra- 
ditionem  Iransmissde,  fuisseomnin6impossibiIem. 

Obf.  2<>  Historia  evangelica  esl  cert6  mythicii.  Nam 
1.  omnes  religiones  nilunlur  raythicis  commentis.  2. 
In  evangelie^  narralione  deprehenduntur  omnes  cha- 
racteres  mythici  figmenti. 

Ad  !■■:  Jtesp.  FaU6  asseritur  omnes  in  gcnerc  re- 


—  208  — 

ligiones  mythicis  niU  commenlis.  1 .  Myliiicae  non  lunt 
religioncs  qtiarum  dogmata  et  praBcepta  ab  iniiio  consi- 
gnata  fucrunt  in  scriptis  ac  monumentis  publicis« 
Eventus  etdoctrina  bisce  tradita  scriptis,  (ixaetdefinita, 
scrvantur  acmtnimcaut  saltem  perdiflicillime  mytbicis 
intcrpolationibus  aduiterari  queunt.  Talcsautem  exsiiie- 
runt  religio  mosaica  etreligio  cliristiana,  quas  vix  ab  ini- 
tio  scripturse  demandatas  fuisse  traditionc  constat. — % 
Mythica  ctiam  reputari  non  potest  religio  quas,  lic^t  per 
traditionem  transmissa,  intra  easdem  diifunditur  cir- 
eumstantias  quales  occurrerunt  temporc  pr^icationis 
Evangclicee. 

Ad  2*"" ;  liegp.  Ralionibus  jam  superiiis  allafis  con- 
ftitataest  objectio.  Nunc  spcciales  superaddi  possunt 
srofotiones  ad  quamlibetobjectionispartem. 

i^  In  Evangelio,  •sicut  in  mylhis,  abundan^  pro* 
digia, 

R.  Gontraomnem  rationcm  D.  Strauss  negat  possi- 
bilitatem  miraculorum.  Vid.  quae  diximus,  ub\  dePo«- 
sibilitale  miraculi. 

2«  In  Evangelio,  sicul  in  mythis ,  abundant  contra- 
dietiones. 

R.  1 .  Plurima  ex  his  quae  judicio  D.  Strauss  sibi  con- 
(radicentia  videntur,  minim^  secum  pugnant.  Sic  {ivan- 
gelistas  non  eadem  facla ,  vel  eadem  sed  non  codcm 
modoreferre,varielas,noncontradictioesl. — 2.  Quaru- 
plurimae  contradictiones  quns  impii  recenliorum  8Bta- 
itim  ad  infirmandam  Evangeliorum  auctoritatem  dete- 
gcrc  conati  sunt,  et  qoas  D.  Strauss  istorum  vestigiis 
inhierens  ad  fulciendum  suum  systema  de  novo  in 
lacem  cdidrt,  jam  multotics  cxplicatoe  fucrunt  ab  intcr- 


—  m  — 

prclibus  saciis.  BrcAilalis  causa  no^am  islarum  difB- 
euhalum  soluiionem  omiuimus.— 3.  Lic^tinconcilian- 
dis  Evangdislarum  narralionibus  qujBdam  renianerent 
obscura,  nil  inde  legitime  concludendum.  Cum  enim 
alia  lemporum  illorum  monumenta  desint,  cum  usus , 
mores  et  instiluta  aetatis  Apostolicse  a  nostris  longissime 
distent,  quidmirum  si  qusedam  occurant  explicatu  dif- 
fieilia  ?  AliundS  praedicta  obscuritas  eirca  circiunstan- 
tias  Hier^  aecidentales  vergatur  ;  veritas  proiiide  fae* 
torum.  eo  minus  infirmatur  quo,  attentli  de  cseCeris 
Evangelistarum  accuratli  yeracitate,  preesumptM  in 
eorum  gratiamstare  debeat. — 4.Datoetiam,  quod  non 
damus,  Evangelistas  secum  aliquand6  reipsa  pugnare^ 
cum  istae  eontradictiones  versentur  tantum  circa  meras 
circumstantias  accidentales,  integra  manet  auctoritas 
evangelicae  narrationis  quoad  facta  de  quibus  nuila 
unquam  difficultas  orta  est,  im6  et  quo^d  substantiam 

faclorum  de  quibus  adversarii  dubia  movent. 

3®  Sermones  quos  habuisse  censenlur  queedam  per- 

sonae  exuberantem  produnt  animi  clationem  ab  ipsa- 

rum  indole  et  statu  prorsus  alienam. 
R.  1.  Ingenere  stylus  N,  Testamenti  qu^m  roaxime 

fiimpiex  est,  etab  omni  fuco,  superfluisque  ornamenlis 
omnin6  vacuus.  *—  2.  Probari  non  potest  dietam  ser- 
monum  elationem ,  quse  in  rarioribus  locis  apparet, 
non  consentaneam  esse  cum  indole  personarum  k 
qjLiibus  isii  sermones  proferuntur,  nec  congruere  cum 
ckcumstantiis  et  personarum  statu ;  cum  hsec  omtiJa 
non  pland  cognoscantur, — 3,  Haud  repugnat  admittere 
praedictas  personas  fuissedivinitus  inspiratas.  —  i.  Ut 
c\  facto  allato  logied  concludi  possit  mythicam  esse 


—  210  - 

nQrralioriem  cvangclicnm^  nnteaprobandum  forcl  vcra- 
ulriUcin  hisloricam  nunqiiiim  posse  sociari  cum  ilicendi 
form6  oliqiiand^  niDgnifir;!,  cum  diciionc  Hli(]uond(j 
suhtimi ;  quodccrlu  non  probatur, 

4*  In  Evangelio  sa^piusmcniio  est  dc  praecf[)uis  opi- 
nionibiis  qu;e  apud  JudnE^os  pervulgabanlur  fclale 
ChmtL 

R,  J,  Eodcm  raiiocinio  concludendum  foret  mythi' 
cam  esse  omacm  Instoriam,  cum  nulla  exslet  Jnstonfl 
inquAmcntio  non  fiat  dc  pnecipuis  opinionibiis  ftpud 
populos  communiter  receplis  in  JClate  eo[rtanea-~2. 
Mcnltoncm  in  EvDugelio  fieri  de  Mcs£i«\  et  de  omnihus 
ad  pcrsonametaclus  Messiac  speetantibus,  omnin6  ne^ 
ccsse  fuJtj  et  res  alilcr  sc  tiabere  non  poluiljCumClir/s- 
lus  sit  ipscMessias  Judteis  ac  gcntibus  pramissnf;|  eum 
vita  Jesu  nihil  oliud  sitquam  adimpletio  onmium  quix^ 
de  Messia  venturo  proenuntiata  fucrani. 

Obj\  30  Scrmoncs  Chrisii  nulljk  gaudent  auc\orUMe 
hislorica.  Nam  1.  prolixiorcs  sunt  quam  ut  discipuU 
oninia  Chrislivcrba  memori«i  rctincre  potucrint*  2*  Ea- 
dcm  deprebendilur  dicendi  forma  in  Episiolis  Joannis 
Aposlolj  el  in  sermonibnsquos  idem  Apostolusiu  Evan- 
gelio  suorefert  suh  nomine  Cbristi. 

\d  l*^^  Resp-  t-  Ordrnarie  sermoncs  Cbrisli  proli- 
xiores  non  siint, —  2.  Audicnles,  numcro  multi,  rcli- 
gioso  et  ottento  animo  vcrha  Domini  suscipiehant; 
discipuliproinde  senTioncs  Clirisli  f=ummatim  mcmoriA 
ictinerc  ac  poslc,^  referre  potuerunt.  Ilaud  eliani  im- 
possihile  fuit  diseipulos  scriptisdcjnandAsse  dictos  scr- 
moncs  vix  ah  ore  CfirisLi  prolalos.  —  3.  Ex  principiis 
calbolicis,  Dcus  speciali  auxilio  adfuit  auctorihus  saeriSf 


—  211   -^ 

iUi  ul  inlcr  scribcndiim  crrare  ct  falsa  proferrc  mininie 
poiuerunl. 

Ad  2"*"  Resp,  1 .  Pr»dicla  slyli  simililudo,  quae  in 
Epistolis  Joannis  ct  in  sermonibus  Christi  ab  codetii 
Apostolorelalis  depreheiwlilur,  ad  summum  probaret 
Joahnem  Evangelistam  in  conseribendis  sermonihus 
Donriini,  propriamacsibi  peculiarem  relinuisse  dicendi 
forinnm,  servatA  tantftm  substantia  rerum. — 2.  Hoe 
ctiam  non  pland  deducitiir  ex  allarta  similitudiiie.  Si- 
qnidera  diei  potest  B.  Joannem,  qui  cum  Christo  vixerat 
intinfiae  dilectionis  vinculo  conjunctus,  quasr  imbulum 
fuisse  scrmonibus  Domini  illiusque  loquendi  farm^ 
sublimi  simul  ct  simpUci,  ac  postca  camdcm  diacndi 
foi^mam  in  proprris  scriptis  adhibuisse. 


Nunc  probanda  est  HI»  propositio,  scilicet:  «  Reli- 
gio  Christiana  fuit  divinilUs  revelala,  * 
Probatur  direete,  indirecte. 

PROBATIONES  DIRECTjE. 
PROB.liGEN. 
.  Ex  TegfUiioiilA  Aivlno« 
I. 

Prob.  per  Prophelias. 

Triplicis  gencris  prophdtiae  afferri  possunt  ad  pro- 
bandam  revelalionem  divinam  religionis  Christianae, 
scilicel:  ).  prophctieeante  Chrisluni ,  2.  prophelite  ab 
ipso  Christo,  3.  pTophctiae  post  Chrislum  cdilse. 


—  212  — 

S  \,  DeProphetii*  anleChristum  edilis. 

Arguin.  Tempore  advcntus  Chrisli  existebant  valici- 
iiia  de  Messi^  venturo;  de  hujus  Messies  ortu  et  nativi- 
late;  de  ejus  indole  prsecipuisque  dotibus;  de  ejas  pas- 
sfoneac  morte;  de  ejus  missione,  deopcribus  quibus 
hanc  missionem  confirmaturus  eral  et  de  effectibus  ex 
operibus  Messise  subseeuturis. —  Prdedicta  vaticioiain 
Christo  et  in  solo  Ciiristo  fueruntcompleta. — Prsedicta 
vaticinia  sunt  veror  prophetise.  —  Ergo  cert6  probanl 
Christum  fuissever^  k  Deomissum  (I);  veramproind^ 
ac  divinam  esse  religionem  quam  Ghristus  k  Deo  missus 
hominibus  revclavit. 

Quaelibet  parsargumenti  seorslm  probanda. 

1«  Ppo. — Te)npore  advenlus  Christi  existebani  vati- 
cinia.... 

Quae  proposilio  probatur  per  valicinia  f.  ex  V.  Tes- 
tamento,  3.  extraditionibusjudaieis,  3.  extraditionibus 
paganorum  deprompta. 

/.  De  vaticiniis  ex  V.  Testamento  depromplis, 

Nala.  Probationem  noslrain  sic  ordinamus :  i.  cita- 
tis  textibus,  3.  demonstramus  hos  textus  de  Messia  esse 
intelligendos,  et  3.  in  his  textibus  mentionem  haberi 
deomnibus  eircumstantiis  enuntiatis. 

In  V.  Testamento  referuntur  vaticinia  quibus  prae- 
nuntiabatur : 

Mis^S  ventnrus. 

Ex  textibus  inferius  citandis  clar^  constabit  k  pro« 
phelis  V.  Teslamenli  pr^untiatum  fuisse  Messiam , 

(i)  Hoc  sufficit  ad  scopum  nostrum.  Alibi  prababitur  divloltas 
Clunsli. 


—  213  — 

scu  Quemddin  acl  libcranilos  hoTntncs  a  Dco  cxlraordi- 
narie  miuendun). 

I  Ortds  ac  nativitatis  circuinslanliae. 

Messias  naseilurirs  est :  ex  mulicre;  ^  seinine  Abra- 
hae,  Isaac! ,  Jacobi ;  ex  slirpe  David ;  ex  virgine ;  in 
Beihlehem;  slante  adhua  sccundo  templo;  lempore 
<]uo  sceptrum  erat  a  Jud4  auferendum* 

lo  Nasciturus  ex  muliere;  Gen.  5, 15  ;  «  Inimkilias 
ponam  inter  te  et  mulierem ,  et  semem  tuim  elsemen  il- 

j^  lius  (mujieris) :  ipsa  (hebr .  ipsum)  conterei  eaput luum. » 

£x  semine  Abrahee ,  Isaaci ,  Jacobi :  Gen.  22, 18. 

I  Deus  Abraham  sic  alloquitur.-^  c  El  benedicentur  in  se- 

'  mine  tuo  omnes  qentesterras,  »  Vid.  etiam  Gen.  2G,  4«, 

et28, 14. 

Ex  slirpe  David  :  Ps,  88,  36  et  sq.  «  Semeljuravi  in 
sanctomcOy  si  David  mentiar:  semen  ejus  in  mternum 

}  manebit.  Et  thronus  ejus  sicut  sol  in  conspectumeoy  et 

sicullunaperfecta  in  celernum:et  testis  in  caslo  fide- 
iis.  »  Isa.  1 1 , 1  ct  sq.  «  Et  egredietur  virga  de  radice 

'  Jesse  el  flos  de  radice  ejus  ascendet, . .  /n  die  illd  ,  radix 

JessCy  qui  slat  ifi  signum  pQpulbrum^  ipsum  genles  rfe*- 
precabuntur,  et  erit  sepukhrum  ejus  gloriosum.  »  Je- 
rem.  23,  5  ct6.  «  Eccedies  veniuntf  dicit  Dominus^  et 

i  suscitabo  Davld  gerinen  justumy.ei   regnabit  reac  et 

saptens  erit^  etfacieljudicium  et  justitiam  in  terrd.  In 
diebus  illis  salvabitur  Juda^  et  Israel  habitabit  confi- 
denter:  et  Iwc est  nomenquodvoeabunl  eum  Dominus 
(Irebr,  Jehovah)  j^stus  mster,  » 

Ex  vitgine:  Isa.  7,  tO^t  sq.  «  Et  adjecitlDominus 
loqui  ad  Acha^j  dicens\  Peh  tibi  signum  a  Domino 


—  214  — 

Deo  tuo....  Propter  hoe  dabit Dominus  ipsevobis  sig" 
nwn.  Ecce  virgo  concipieif  et  pariet  fiUum^  etvocabilur 
nomeii  ejus  Emmanucl.  » 

In  Bothlehem:  Mich.  5,3etsq.  <  Ettu  Bethlehem 
Ephrata...  ex  te  mihi  egredietur  qui  sitDominalor  in 
IsraH,  et  egressus  ejns  abinilio  ddiebus  celerniialis... 
etpascet  infortitudine Domini...  Nunc  mcynifieabilur 
usque  ad  terminos  terrce,  et  erit  iste  pax.  » 

Stinte  adhue  secuudo  templo :  Agg.  2,  7  et  sq.«  i4(/- 
hnc  unum  modicum  est ,  et  ego  commotebo  coelum  el 
terram  ei  mare  el  aridam.  Et  movebo  omnes  gentes,  et 
veniet  desideralus  eunctis  genlibuSj  et  imptebo  domum 
isiam  glorid,  dicit  Dominusexercituum...  Magna  erit 
gloria  domus  istius  novissimce  plus  qudm  primce,  et  in 
loio  islo  dabopacem...*  Malach.  3, 1.  •  Ecceego  mitto 
Angelummettmy  et  prceparabilviam  antefaciemmeam, 
et  stalim  veniet  ad  templum  suum  dominaior  quem  vos 
qucsritis,  et  Angelus  testamenti  quem  vos  vultis.  Ecce 
venitf  dieil  Dominus  exereituum.  » 

Tempore  quo  seeptrum  erat  k  Judk  auferendum  : 
Gen.  49, 8  etsq.  «  Judaje  laudabunt  fratres  tui...Non 
auferetursceplrumdeJuda,  etduxde  fem^resjus,  do- 
nec  venial  qui  mittcndus  est,  el  ipse  erit  sxpeclatio 
gentium.  » 

2°  Textus  praeeitati  de  MessiA  intelligi  debent :  Si- 
quidemde  solo  Messi^  dtci  potest:  oonteret  caput  ser- 
pentis,  id  est  delebit  peccatum  et  effectus  peccati;  in 
illo  bcnedicentur  omnes  genles  terrae;  in  seternum 
manebit;  ihronus  ejus  sicut  sol  splendebit;  crit  sicut 
«ignura  populis,  ipsumque  gentes  deprecabuntur  ;  ler- 
ram  judieabil;  salutem  afferet  Judas  et  facem  Israel ; 


--  21S  — 

Dominu^  (Jehovah) ,  Eiittmanuel  (Deus  nobiseum)  no- 
men  ejus ;  egressus  e|U8  h  diebus  aeternitatis  ;  paseei 
Isrdel  in  fortitudine  Domini ;  magnificabitur  usque  ad 
terminos  terrae  et  erit  iste  pax  ;  veniet  desideratus  cunc- 
tisgentibus;  implebit  templum  glari^,  Dominus  tem- 
pli.  Solus  Messias  potest  appellari:  Dominator  q^uem 
quaerebant,  Angelus  testamenti  quem  volebant  JudBei ; 
Qui  mittefidus  est,  Expectatio  gentium. 

3<»  In  textibus  mentio  habetur  de  omnibus  ctrcums- 

^  tantiis  enuntialis:  Hoc  evidens  ac  nemtni  dubium   est 

i  quoad  omnes  ciroumstantias,  duabus  exeeplis,  scilicet: 

1 .  Messiam  nasciturum  ex  virgine,  2.  adventufum  tem- 

I  pore  quo  sceplrum  erit  k  Jud4  auferendum.  Porro, 

Quoad  1"°,  texluslsaiae  in  nostro  sensu  interprelan- 
dus  est.  Nam  1 .  Yox  hebraica  Aaa/ma  designat  virginem 
summ^  excellentem,  juxta  versiones  Chaldaicas^  Syria- 

^  cas,  juxta  etiam  LXX  Interpretes  et  S.  Hieroriymum. 

S.Isaias  eventum  praenuntiat  miraeulosum,  dabU  Do- 
minm  s%gnum\  eventus  autem  non  potest  esse  miracu- 

^  losus,  nisi  vox  virgo  aceipiatur  in  sensu  proprio  et 

stricto. 

Quo^d  2"°^,  valet  etiam  interpretatio  textAs  \i  nobis 
allata,.  si  per  verbum  hebrakum  Schebel  dcsignelur 
scegirum^  insigne  potestatis.  Atqui  1.  in  boc  sensu  vcr- 
bum  illud  acceperunt  LXX  Interpretes ,  paraphraslae 
Ghaldaici,  Symmachus  et  alii.  2.  Non  potest  dcsignare 
virgam  castigalionis  ,  seu  aiQictionis ,  nt  volunt  cum 
Maimonide  Judaei  recentiorcs.  Hunc  enim  sensum  ex- 
cludunt  anteccdentia  et  consequentia  ,  in  quibus  om- 
nia  fausta  praenuntiantur.  Aliunde  vcrbum  schebet  nun- 
quam  dcsignat  virgam  castigationis,  nisi  ubi  adjunctft 
est  alia  vox,  ut  virga  irce,  virga  ferrea,  elc. 


—  216  - 

Messiae  indolcs  ac  praccipuae  dotes. 

Mcssias  eril:  sanctus,  mansuetus ,  Iiumilis  ,  inglo- 
rius. 

i»  Sanctus :  Isa.  7.  «  Et  vacabilur  nomen  ejus  Em- 
manucL  »  Ex  Malach.  erit  Dominus  templi.  A  Daniele 
sic  designalur  «  Sanetus  sanclorum.  » 

Mansuetus:  Is.4.2,  1  etsq.  ^  Ecceservu»  meusi  sUs- 
cipiam  eum :  electus  meus,  eomplacuit  sibi  in  illo  anima 
mea :  dedi  spirilum  meum  super  eum  ,  judicium  gcnlL 
bus  proferei,  Non  clamabil,  neque  accipiet  personam , 
nec  audietur  vox  ejus  foris.  Calamum  quassatum  non 
conteretf  et  Unum  fumigans  non  extinguet:  in  veriiaie 
educet  judicium.  Non  erit  tristis ,  neque  iurbulentus  , 
donecponat  in  ierrd  judicium:  et  legem  ejm  insulee 
expeclabunt.  » 

Humiliset  inglorius :  Is.  51!,  14  et  15. «  Sicut  obsiu- 
puerunt  super  te  multi,  sic  inglorius  erit  inter  viros 
aspeclus  ejus,  et  forma  ejus  inter  /ilios  hominum.  Isie 
asperget  genies  mtdtas ,  super  ipsum  continebunt  reges 
ossuum.  » 

2«  Textus  praecitati  intelligi  debent  de  Messik :  Si- 
quidem  ille,  de  quo  mentio  est,  voeabitur  Emmanuel , 
hahebit  templum,'dicilur  Sanctus  sanctorum;  iniUo 
sibi  compIacuitDominus;  judicium  gentibus  proferet; 
legem  ejus  insulae,  genles,  exspeclabunt ;  super  eum 
obslupebunt  nationes,  et  reges  continebunt  os  suum. 

3®  !n  his  texlibus  mentio  habetur  de  circumstantiis 
enuniiatis  :  Hoc  clarc  conslat. 


CircuffistantisD  passionis  ac  mortis  Messiae. 

OcoidetuT  Messias  cirea  trigesiiniun  tertium  aut  quaf « 
tum  annum  sDtatis  novae ;  ante  mortem  trigmphales 
suscep.turus  est  honores  ;  mortem  Hbenter  passurus 
est  propter  iniq.uttates  hominum;  hsec  mors  eriteruenta 
et  probrosa  ;  sepulchrum  Messiae  gioriosum  erit. 

l^Messias  occidendus  est  cirea  annum  trigesimum 
tertium  aut  quartum  setatis  novse:  Dan.  9,  24  ad  fin» 
<  Septiiaginta  hebdomade^  abbreviatw  suht  super  po- 
pulum  tuum ,  et  super  urbem  sanciam  tuam^  tit  con* 
summetur  prcevaricatiOf  ei  finem  aeeipiat  peccalum^ 
et  delealur  iniquitasy  e(  adducatur  justitia  sempiternay 
et  impleatur  visioy  et  prophetiay  et  ungatur  Sanctus 
sanctorum.  Scito  ergo,  et  animadverte:  Ab  exitu  ser- 
moniSy  ut  iterum  cedificetur  Jerusakm^  usqudad  Ckris- 
tum  ducem,  hebdqmades  sepiem,  et  hebdomades  sexa- 
gintaduce  eruut:  et  rursummdificabitur  plateay  ei  muri 
in  angustia  temporum^  et  post  hebdomades  sexaginta 
duas  occufetur  Christus :  e(  non  erit  ejus  populus ,  qui 
eum  negaturus  est.  Et  civitatmn  ei  saneiuarium  dissi- 
pabit  populus  eum  duce  venturo :  et  finis  ejus  vasHias^ 
et  post  finem  belli  statuta  desolatio.  Confirmabit  autem 
pactum  muUis  hebdomadauna;  et  in  dimidio  hebdoma- 
dis  deficiet  hostia  et  sacrificium:  et erii in  tempto  abo* 
minatio  desolationis :  et  usque  ad  consummiationem  ei 
finem  perseverabit  desolatio. » 

Ante  mortem  triumphales  suscepturus  est  bonores: 
Zach.  9,  9.«  Exulta  satisy  fiiia  Sion;  jubilay  filia  Jeru- 
salem:  Ecce  rex  tuus  veniet  tibi  justuSy  et  salvator : 
ipse  pauper^  et  ascendens  superasinam  ^  et  super  pul^ 

13 


—  218  — 

lum  filium  asinw..:  et  loqueturpacem  gentibus^  ei  po^ 
testas  ejus  &  mari  usque  ad  mare^  et  a  fluminibus  us- 
qu^adfines  terrce.  » 

Mortem  libenter  passurits  est  propter  iniquitates  ho* 
minum:  Is.  53, 15  ad  fin.  et  K3  in  extenso.  «  Ecce  in" 
telliget  servus  meuSy  exaltabitur^  et  elevabitur^  et  su- 
bUnUs  erit  valdi.  Sicut  obstupuerunt  super  te  multi , 
sic  inglorius  erit  inter  viros  aspectus  ejusy  et  fbrma 
ejusinter  filios  hominum.  Iste  asperget  genles  multaSf 
superipsum  continebuni  reges  os  suum  :  quia  quibus 
non  estnarratum  de  eOy  viderunt ;  et  qui  non  audic- 
runty  contemplatisunt...  Et  ascendet  sicul  virgultum 
eoram  eo,  et  sicut  radix  deterrdsitientiTnon  esispecies 
eiy  neque  decor:  et  vidtmus  eum,  et  non  erat  aspectusy 
et  desideravimus  eum:  despectum ,  et  novissimum  vi^  . 
rorum,  virum  dolorum ,  et  scientcm  infirmitatem :  ei 
quasi  absconditus  vultus  ejus  et  despectus ,  undi  nee 
reputahimus  eum.  Verd  languores  nostros  ipse  tulit^  et 
dolores  nostros  ipse  portavit:  et  nos  putavimus  eum 
quasi  leprosum,  et  pereussum  d  Deo  et  humiliatum.  Ipse 
autemvulneratus  est  propter  iniquilates  nostras,  anri- 
tus  est  propter  scelera  nostra :  discipUna  paeis  noslrm 
super  eum ,  et  livore  ejus  sanati  sumus.  Omnes  nos 
quasi  oves  erravimus,  unusquisque  in  viam  suam  de- 
eUnavit:  et  posuit  Dominusin  eo  iniquitatem  omnium 
nostriJkm.  Oblatus  estquia  ipse  voluit,  et  non  aperuit  os 
suum:  sicut  ovis  ad  oecisionem  ducetWj  et  quasi  ag^ 
nus  coram  tondente  se  obmutescet,  et  non  aperiet  os 
suum.  De  angustid^  etde  judicio  sublatus  est:  genera- 
Honem  ejus  quis  enarrabit  ?  quia  abscissus  est  de  ierrd 
viventium :  propler  scelus  populi  mei  percussieum.  Et 


—  519  — 

dabit  impiQspro  sepuUurd^  el  divilem  pro  morte  sud : 
ed  qudd  iniquilatem  non  fecerit^  neque  dolus  fuerit  in 
ore  ejus.  Et  Dominus  toluit  conterere  eum  m  infirmi'- 
tate:  si  posuerit  pro  peceato  animam  suam^  videbit  se- 
men  longcevum  et  voluntds  Domini  in  manu  ejus  diri-^ 
getur.  Prd  eo  qudd  laboravit  amma  ejus^  videbit  et 
aaturabitur:in  scientid  sudjusiificabit  ipsejusius  servus 
nieus  multos,  et  iniquitates  eorum  ipse  portabit.  Ideb 
dispertiamei  plurimos^  et  fortium  dividet  spoliaypro 
eoqubdtradiditin  mortemanimam  suam^  et  cum  sce- 
leratis  reputatus  est:  et  ipse  peccata  multorum  tuUt , 
et  pro  transgressoribus  rogavit.  » 

Mors  Messiae  erit  cruenta  et  probrosa  :  Ad  qaod  ex<- 
plicandum  sequentes  ejus  passionis  acmortis  circums* 
tantiae  referri  possunt.  —  Debet  a  discipulo  et  j^mico 
tradi  inimicis :  Ps.  S4, 1 3  et  sq.  t  Si  inimicus meus  ma^ 
ledixisset  mihiy  Bustinuissem  utiqui.  Etsiis^  quioderat 
tne,  super  me  magna  locutus  fuisset ;  abscondissem  mo 
forsilanabeo.  Tu  verb  homo  unanimis^  dux  meus^el 
nolusmevks:  qui  simul  mecum  dulces  capiebas  cibos: 
in  domo  Dei  ambulavimus  cum  consensu.  »  —  Debet 
triginta  argenieis  vendi:  Zach.  11,  12.  «  Et  dppende^ 
runi  mercedem  Meam  triginta  argenleos.  Et  dixit  Do* 
minusadmc:  Projice  illud  ad  statuarium,  decorum 
pretium,  quo  appretiatus  sum  ab  eis.  Et  tuti  triginta 
argenteosy  etprojeci  illos  indomum  Domini  adstatua- 
rtum.  »  —  Praenuntiatur  borrendus  traditoris  exilus: 
Ps.  108.  «  Constitue  super  eumpeceatorem:  et  diabo- 
lussteta  dextris  ejus.  Cum  judicatur,  exeat  candem' 
hatus:  et  oratioejiis  fiat  in  peccatum.  Fiant  dies  ejus 
pduci  :  et  episcopatum  cjxis  accipiat  alter,  Fiant  filli 


—  220  — 

ejua  orphani:  el  uxor  ejus  vidua.  » — Messias  debet 
&  suis  derelinqui :  Zach.  13,7.  «  Percute  pastorem  ^ 
et  dispergentur  oves:  et  convertam  manum  meam 
adparvulos.  *  — A  falsis  testibus  accusari:  Ps.  26, 
12.  «  iVe  tradideris  me  in  animas  tribulantium  me: 
quoniam  insurrexerunt  in  me  testes  iniqui ,  et  men- 
tita  est  iniquitas  sibi,  »  —  Opprobriis  ac  contuine- 
liis  saturari :  Ps.  21,  8.  «  Omnes  videntes  me^  derise" 
runt  me :  locuti  sunt  labiis^  el  moverunt  caput.  Spe- 
ravit  inDomino,  eripiat  eum:  salvum  faciat  eum, 
qioniamvult  eum.  »  —  Flagellis  perculi,  conspui:  Is. 
50, 6.  c  Corpus  meum  dedi  perculientibus ,  et  genas 
meas  vellentibus:  faciem  meamnon  averti  ab  increpan- 
tibusy  etconspuentibus  in  me-  »  —  Veslimenta  dividen- 
tur  el  super  vestem  sors  mitlctur:  Ps.  21,17.«  Quo- 
niam  circumdederunt  me  canes  multi :  concilium  ma- 
Ugnantium  obsedit  me....  Ipsi  consideraverunt  ei  ins' 
pexerunt  me:  Diviserunt  sibi  vestimenta  mea^  et  super 
vestem  meam  miserunt  sortem.  »  —  Messias  felle  et 
aceto  potabitur:  Ps.  68,22.  «  Et  dederunt  in  escam 
meam  fet :  et  insiti  med  potaverunt  me  aceto.  »  —  Pe- 
des  ac  manus  clavis,  latus  lancea  perfodientur :  Ps.  21, 
18»  «  Foderunt  manus  measetpedesmeos:  dinumerave- 
runtomnia  ossa  mea.  »  Zach.  12, 10.  «  Aspicient  ad 
me^  quem  confixerunt.  » 

Sepulchrum  Mes&iae  gloriosum  erit :  Is.  11,  10. 
«  In  die  illd,  radix  Jesse,  qui  stat  in  signum  populo- 
rum,  ipsum  gentes  deprecabunlur,  et  erit  sepulchrum 
ejus  gloriosum.  » 

2<>  Textus  prsecitali  intelligi  debent  de  Messia :  Si- 
quidem  solus  Messias  potest  appellari  sanctus  sancto- 


—  22i  - ' 

rum,  Christus,  dux  ,  per  quem  finem  accipiet  pecca* 
tum,  delebitur  iniquitas  et  adducetur  justttia  sem- 
piterna.  De  solo  Messi^  dici  potest :  veniet  Rex,  justus, 
Salvator;  loquetur  pacem  gentibus  et  potestas  ejus  k 
iDari  usque  ad  mare;  abstergeC  gentes  multas ,  su'^ 
per  ipsum  continebunt  reges  os  snum;  livore  ejus 
sanabuntur  homines  ;  elc.  —  Quoad  prophetias  in 
quibus  enarrantur  omnes  circumstantiae  passionis  ac 
mortis  Messise,  hos  explicite  et  absque  ull^  reclama- 
tione  vindic^runt  ApostoIradprobandum€farrstum  esse 
Messiam,  illos  eliam  ssepiiis  usurpavit  ipse  Christus; 
unde  constat  praedictos  textus  de  Messi^  venturo  fuisse 
eommuniter  interpretatos.  —  Qud^d  textum  in  quo 
prscnuntiatur  gloriosa  sepultura  ,  ex  antecedentibus 
patet  hunc  textum  ad  Messiam  esse   referendum. 

3»  In  his  textibus  mentio  habetur  de  omnibus  cir- 
cumstantiis  enuntiatis :  Si  primam  excipias,  omnesalise 
nullaexplicatione  indigent,  etexplicit^  perhibentur  in 
variciniisaliatis. 

Nunc,  quoad  textum  Danielis,  in  illo  prsenuntiatup 
Messiam  occidendum  esseintratrigesimum  tertiumaut 
quarlunxselalis  nova3. 

Dicit  enini  propheta  Christum  occidr  debere  post 
hebdomades  septem  etsexaginta  duas  ab  exitu  sermo- 
nis  ut  iterum  sediBcctur  Jerusalem,  ac  proinde  in  sep- 
tuagesimA  hebdomad&.  Inferius  addil :  in  dimidio  heb- 
domadis  deficiet  hostia  et  sacrificium;  quse,  juxla  men- 
lem  prophetae ,  mortem  Messiae  subsecutura  sunt. 
Ergo^  ex  Daniele,  Christus  occidi  dcbel  in  medio  sep- 
tuagesimse  hebdomadis  ab  exilu  sermonis  ut  iterum 
aedificelur  Jerusalenu 


—  Ji2  — 

Quo  posito ,  ut  assignari  queat  tnnus  defiBitua  ivt 
quo  Mesaias  occidendus  est,  ioquirendum  habemus  1  ^ 
quomodd  computandse  sint  hebdomades  de  quibu» 
propbeta  loquitur,  2.  quo  tempore  exierit  edictum  ut 
SBdificetur  Jerusalem. 

PorrOy  quobd  V^,  propheta  loquitur  de  hebdoma^- 
dibus  amiorum.  Siquidem  agi  non  potest  nec  de  heb- 
domadibus  dierum»  nec  de   bebdomadibus  sseculo^ 
rum. — Non  de  hebdomadibus  dierum:   Sequerctur 
enim  ex  istH  interpretatione  urbem  sedificandam  fuisse 
post  septem  hebdomades,  id  est,  post  49  dies ;seque- 
returetiam  civitatemet  sanctuarium  dissipata  fuisse  post 
aexaginta  duas  hebdomades,  seu,post  434  dies  ;  quae 
flunt  evidenter  falsa. — Nec  de  bebdomadibus   saecu-* 
lorum :  Nam  1 .  nunquiim  in  V.  Testamento  reperitur 
iste  modus  computandi.  2<In  hypothesi  contrari^,  urbs 
aoIummod6  post  49  ssecula  aedificata^  post  434  ssecula 
fuisset  eruenda ;  quod  contradicit  historise.  Ergo  Mes- 
sias  occidendus  erat  post  69  hebdomadas  id  esi,  post 
483  annos  ab  exitu  sermonis  utsedificetur  Jerusalem. 

Quokd  2''°':  Edictum,  de  quo  agilur,  exiit  vigesimo 
anno  regni  Artaxerxis,  anno  300  Romse  foodatse,  juxta 
chronologiam  vulg6assignatam.  Exieruntquidemedic- 
ta  k  Cyro(l  JF«rfr.l.)et  Dario(/feirf.6.)j  etiamque  pri- 
mum  ab  Artaxerxe  (1  Esdr,7.),  non  autem  ut  eedifi^ 
carentur  platea  et  muri  Jerusalem,  sed  tantiim  tem-^ 
plum.  Propheta  loquitur  ergo  de  secundo  edieto  dato 
ab  Artaxerxe  ad  reeedificandam  urbem  (2£ddr.  1  et2). 
Ergo  Christus  occidendus  erat  in  medio  septuagesimae 
hebdomadis  ah  anno  300,  id  est  circa  annum  786  Ro- 
m»  fundalse;  ergo  inter  annum  33  et  34  setatis  novae^ 


—  223  — 

siquidem  ab  annoRoinee  fuodatae  usque  ad  setatem  m- 
vaiu  753  aiini  per  chronologiam  assignantur. 

Missio  Messiae  venturi^  opera  quibus  eam  conGrmaturns  est. 

Mess^ias  venlurus  est  ad  erudiendos  ae  regendos 
homines;  missionem  suam  confirmabit  permiracula. 

lo  Venturus  est  ad  erudiendos  aeregendos  bomines : 
Deut.  18,  18.  «  Propheiam  suscitabo  eis  demediofm- 
irum  suorum  nmilem  tui :  et  ponam  verba  mea  in  ore 
ejuSf  loquelurque  ad  eos  omnia  qum  proicepero  ilU. 
Qui  autem  verba  ejus,  quas  loquetur  in  nomine  meo , 
otudire  noluerit,  ego  ultor  existam.  »  Ps.  2,  6  et  seq. 
«  £go  autem  constitutus  sum  rex  ab  eo  super  Sion  mon- 
iem  sanciimejusy  preedicans  prceceptum  ejus.  Dominus 
diodt  ad  me:  Filius  meus  es  tu^  ego  hodii  genui  te. 
Postula  a  me^  etdabo  tibigentes  hcereditatem  tuam,,et 
possessionem  iuam  terminos  ierrtje.  ?  Is.  49,6.  tEcce 
dedi  te  in  lucem  geniium^  ut  sis  salus  mea  usque  ad 
exiremum  terrw.* 

Missionem  suam  confirmaturus  est  per  miracula :  Is. 
35,  ietseq.  «  Dicile  pusiUanimis:  Conforiaminiy  el 
noliic  iimere :  vcce  Deus  vester  ultionem  adduceireWi* 
butionis.  Deus  ipse  venietf  el  salvabit  vo^^  Tune  ape- 
rientur  oculi  coecorum^  el  aures  surdorum  patebuni. 
Tunc  saliet  sicui  cervus  elaudus  et  aperta  erit  lingua 
mutorum.  » 

Inter  miracula  Messite,  speeialiter  praenuntiata  fuc- 
runtejns  Rcsurrectio:  Ps.  15,9  el  seq.  «  Propterhoe 
iesiaium  estcor  metim,  ei  exultavit  lingna  mea;  insuper 
ei  caro  mea  requiescei  in  spe.  Quoniam  non  derelinr 
ques  animam  meamininferno:  nec  dabissanclum  tuum 


—  224  — 

videre  corruptionem. »  —  Ejtis  Aseensio:  Ps.  109^  1. 
«  Dixit  Dominus  Domino  meo :  Sede  d  dexlris  meis.  » 
—  Effuaio  donorum  Spiritus  Sancti :  Joel,  2,  28  et  sq. 
«  Et  erii  post  limc:  Effundam  spiritum  meum  sxiper 
omnem  carnem :  et  prophetabunt  filii  vestri ,  et  filice 
vestrcB:  senes  vestri  somnia  somniabunty  et  jiwenes 
vestri  visiones  videbunt.  Sed  et  super  servos  meos  et 
ancillas  in  diebus  illis  effundam  spiritum  meum.  Et 
dabe  procHgia  in  ccelo  et  in  terrd,  » 

2<*  Textus  pFaecitali  intelligi  debcnt  de  Messilt :  Si- 
,  quidem  de  solo  Messift  dici  poterat :  suscitandus  est 
propheta  similis  Moysi,  ad  loquenduro  verba  Domim ; 
Filius  Dei  unigenilus  constiluendus  est  a  Deo  rexsuper 
Sion  ad  prsedicnndum  praeceptum  ejus,  dabuntur  ipsi 
gentes  in  hsereditatem  ct  in  possessionem  termini  ter- 
r8e;  erit  lux  gcnlium;  Deus  ipse  veniet  et  salvabit.  — 
Quoidvaticiniade  resurreciione,  aseensione,  effusione 
Spiritus  Sancti,  ea  explicit^  et  absqueuIU  rectamatione 
laudaverunt  Apostoli  utpote  Messiam  spectanlia  ;  quod 
probat  praedictos  textus  fuissc  per  traditionem  de  Mes- 
sia  interpretatos. 

3°  In  his  textibus  mentio  est  de  omnibus  circums- 
tantiis  enunliatis  :  Hoc  patet. 

Effactus  «ubsecttturi  ex  missione  et  operibus  Messi». 

Conversio  mundi,  abrogatio  legis  Mosaicse,  regnum 
spirituale  Messise . 

Conversio  mundi :  Ps,  21 ,  28  et  sq.  «  Reminiscentur 
et  convertentur  ad  Dominum  universi  fines  terrce.  Et 
adorabunt  in  conspectu  ejus  univ^ersce  familicegentium. 
Quonicm  Domini  est  regnum:  et  ipse  dominabitur  gen- 


—  223  — 

iium.  »  Is.  66,  18  etsq.  ^  Ego  aulem  opera  corum,  et 
eogUcUiones  eorum^  venio  ut  congregem  eum  omniius 
genlibus  et  linguis :  et  venient  et  videbunt  gloriam 
meam*  Etponam  in  eis  sig;%umt  et  mittam^x  eis  qui 
salvaUfuerinty  adgentes  inmme,in  AfricamyeiLydiam 
tencknies  sagittam ;  in  Italiam  et  Grceeiamy  ad  insulas 
hngiy  adeos  qm  non  audierufU  de  m«,  etnonviderunt 
ghriam  meam,  Efannuntiabunt  giorimn  meam  genti^ 
bus.  Et  adducent  amnes  frafres  vestros  de^mciis  ffen- 
tibus  dofium  Domino^  in  equis,  et  in  quadrigis  ei  in 
leetiSf  et  in  mulis^  ei  in  carrueiSy  ad  montemsanctmi 
meum  Jeruisalem^  cUcit  Dominm^  quomoda  si  infarani 
fiUi  Israel  niunus  in  vase  mundo  in  domum.Domini* 
Eiassumam  exeisin  sacerdotesiei  levitas^  dicitlDa^ 
minus.  »  Jerem.  16, 19  et  sq;  ^  Domine  foriitudo^m^ 
ei  robur  meumf  ei  refugium  meum  indie  tributaiionis.^ 
ad  le  gentesvenient  ab  extremis  terrm  ei  diceni:  Veri 
mendacium  possederunt  patres  nosiri^  vanitaiemy  quee 
eis  nonprofuit.  Numquid  faciet  sibi  homo  deos,  et  ipsi 
non  sunt  cfii  f  Idcircd  ecce  ego  ostendam  eis  per  vicem 
hanCy  oBimiom  eismanum  meamf  et  virtutem  m/cam ; 
ei  scienl  guia  nomen  mihi  Dominus. »  Ex  bis  moifesle^' 
sequi(urfeIjgtonem  fievam  prcedieaodam^  esse»  omnes-- 
quegente^adhaiie  retigioaem  fore  eonv^^nda^ 

Abrogalio  legis  Mosalcde :  Jerem.  51^,  51 .  c  Ecce  dies 
venientfdicit  Dominus:  et  feriam  demui  hrael  et  do- 
muiJudafoedus  novum:  Non  secundumpactumy  quod 
pepigicum  pettribtis  eorum,  in  die  qudapprehendima^ 
num  corum,  ut  educcrem  cos  dc  tcrra  Mgypli^  pacium 
quod  irrilum  fecenmt,  et  ego  dominatus  sum  eorum, 
dicit  Domimis,  Sed  hoe  eril  pactum,  quod  feriam  cum 


—  22G  — 

domo  Israel  pott  diesiilos^  dieit  Dominm:  Dabo  legem 
meam  in  via^ceribus  eorum^  et  in  corde  eorum  scribam 
eam:  Ef  ero  eis  in  Deumy  et  ipsi  erunt  mihi  in  j^opu- 
lum.  *  Malach.  i,  10.  ^NoneBtmihi  voluntas  in  vobis^ 
dicit  Dominus  exercituum ;  et  munm  non  suscipiam  de 
manu  vestrd.  Ab  ortuenim  solis  usque  adjoccasum, 
magnum  esi  nomen  meum  in  gentibus:  et  in  omni  loco 
sacrificaturf  et  offertur  nominimeo  obtaiiomunda:  quia 
magnumest  nomen  meum  in  gentibus^  dicit  Dominus 
exercitmm.  »  Und^  nova  lex,  novuni  sacrificium  subs- 
litueoda  suntlegi  sacrificiisque  judaicis ;  ista  proindfe 
snnt  abroganda. 

Regnum  sptrituale  Messi^  :  Messiam  futurfrm  csscr 
Regem  elard  pranuhtiatur  in  vaticinMssuperius  eitatis. 
—  Regnum  autem  Messise.  intelligendum  esse  non  4e 
regno  teoiporali  sed  de  regno  spirituali  >  sequentibus 
consfat:  i.  GbaraeteresJi  prophetis  annuntiati  minim^ 
eompetunt  regi  temporali ;  sic,  Messies  delebit  peccxi- 
lum,  annumiai)it  legem  Doniini,  pacificus  et  maQsuetus, 
pauper  ct  humilis  ^rit^  contumelii^  opprobriisque  sa- 
turabitur,  etc^.  2.  Ex  propbetis,  Messias  erit^xspectatio 
gentinm,  abjicielur  etoccidetura  Judseis.  Porro  prse- 
dieti  cbaracteres  congruere  nequeunt  regi  temporaU 
quiomnes  gentes  modo  consuefo  subditione  su^  re- 
dacturus  esset.  Non  exspectandus  agentibus,  sed.po- 
tius  metuendus  dici  deberet.  In  summa  veneratione 
eum  habuissent  Judseiy  quorum  imperio  Omnia  regna 
subegisset.  Eorum  aliunde  lormentis  ac  suppMciis  scse 
suhtraxisset  vi  potentidB  suse. 


—  227  — 

//.  De  iradi({onibus  judaicis  Messiam  pranuntiantibus.  ^ 

Tempore  adventilis  Chrisli,  tradilionibus  Judaeorum 
prsnuntiabator  Messias  eum  prsecipuis  eharacleribus 
quibus  designatur  Ui  prophetiis  V«  Testamenti. 

JL  Tempore  adventus  Ghristi,  traditiones  judaicse 
praenuntiabant  Messiam. 

1»  Ab.omnibus  admittitur  Judeeos  omni  tempore 
Messiam  exspectasse;  hunc  Messiam  tempore  Ghrisli 
exspectabant,  nunc  etiam  in  exspectatione  perseverant. 

2<>  Imo  dici  potest  Ghristum  advenisse  eo  tempore 
quo  juxta  eonstantem  Judaeorum  traditionem  Messias 
adventurus  existimabatur.  Quodpatet  ex  sequentibus : 
Herodes  occidi  jusserat  pmDes  pueros  tenerse  aetatis,  ut 
Messias  in  communi  csede  mactatus  k  regno  Israel  ar- 
ceretur  (1).  Ipse  Herodes  habebatur  ut  Messias  ab  He- 
rodianprum  $ect4.  Neminem  latet  Vespasianum  et 
Titum  titulo  Messiae  h  Josepho  fuisse  decoratos.  Idem 
Joseptu^,  de  bellojud.  1.6,  scribit  Judseos  spe  et  opi* 
nlone  Messiae  mox  venturi  incitatos  fuisse  ad  rebel- 
lionem  adversus  Romanos.  Quidam  seditiosus»  nomine 
Barchochebas  (filius  stellce)^  hisce  temporibus  Judseos 
coQcitavit,  ^multosque  secum  traxit ,  praedicans  se  esse 
Messiam^  seustellam  ortani  ex  Jacob,  juxta  illud  Num. 
24.  «  Orietur  stellaex  Jacob.  »  Legitur  apud  Grotium 
lib.  3,  c.  14,  Nehumiam  magistrum  Hebraeum ,  qui 
annis  quinquaginta  Ghristum  praecessit,  aperte  jam  tiim 
dixisse  non  posse  ultra  illos  quinquaginta  annos  pro- 
trahi  tempus  Messiae  a  Daniele  significatum.  Testan- 

(I)  Idem  factiioi  testatur  Macrob.  SaiurnaL,  Ub.  2. 


—  2i8  — 

tur  TalmudislsD  Judoeos  generaliter  exspecta\isse  Mes- 
siani  tempore  quo  apparuit  Christus;  quod  teslimonium 
maximi  ponderisest  in  rede  quahic  agilur. 

11.  Traditionibus  judaicis  prsenuntiabatur  Messias 
cum  prsecipuis  characteribus  qui  in  V.  Testamento  de- 
signantur. 

l^  Doctores  Judsei  Christo  anteriores  eodenr  modo 
quo  nunc  Christiani  interpretabantur  plerosque  pro- 
phetarum  textus  de  Messi^l  venturo  ,  ut  videre  est  in 
eorum  commentariis. 

2®  Christus  ad  probandum  Judaeis  se  esse  Messiam, 
Apostoli  ad  probandam  divinam  missionem  Christi, 
obsque  praevi^  discussione,  nec  dissentientibus  JudaeiSy 
laudabant  testimonia  Prophetarum  quae  supertus  retu- 
limus.  Christus  proinde  el  Apostoli  supponebant  prae- 
eipuos  characteres  Messide ,  in  Prophetaruni  \aimniis 
signiiicatos>  fuisse  generaliter  k  Judaeis  receptos,  ac 
pland  conformes  opinioni  communique  doctorum  ira- 
ditioni;  alioquin  eorum  argumentatio  omni  fundamento 
caruisset;  Chf istus  et  Apostoli  insipientissimS  egissent, 
quod  repugnat.  — ^  Judsei  qui  retigionem  Christianam 
omplexi  sunt,  ex  praedictis  characleribus  agnoverunt 
Christum  eumque  pro  vero  MessiA  habuerunt.  Cum 
outem  prophetarum  vaticinia  adChristumreferebantur 
ai)sque  prsevi^  argumentatione  ,  ind6  condudendum 
Judaeos  spirituales  per  traditiones  suas  edoctos  fuisse 
de  characteribus  quos  verus  Messias  prae  se  ferre  debc;- 
bat.  Alioquin  dicendum  foret  istos  Judaeos,  sanae  ira- 
dilionis  edoctos,  quJim  maximamdeceptionem  libentcr 
fuisse  passos,  religionemque  praejudicijs  suis  oppositam 
suscepisse  fals6  ctgratuito  ognoscentcs  ihChristo  cha- 


—  229  — 

racteres  veri  Messtae ;  quod  repugnat. — GaFnalefl  aoCem 
Judaei,  ac  prsecipu^  Pharissei,  Ghristi  el  Apostolorum 
hostes  infensissimi,  non  disceptltrunt  de  hoc  funda* 
mento  prsedicationis  Christi  et.  Apostolorum^  lic^t  ar- 
gumentatione  praevili  non  demonstrato.  Unde  eonclu- 
dendum  prsedictos  Judaeos  illud  admittere  fuisse  eoac- 
tos  vi  prophetiarum  et  traditionum.  Siquidem,  si  cha- 
racteres  quibus  Christus  pro  Messi^  vero  agnoscendus 
proponebatur  reipsa  non  concordlissent  cum  nolis  per 
traditionem  assignatis,  certo  Pharisset  Christum  et  Apos- 
tolos  imposturse  arguissent,  eorumque  doctrinam  con- 
futassent. 

30  Characteresy  quibus  agnoscendus  erat  Messias, 
sunt  alii  gloriosi,  alii  probrosi.  Omnes  auteni  isti  cha- 
racteres  admissi  fuerunt  de  Messili  h  Judeeis  spiritua- 
libusy  eliamquea  muUis  carnalibus  Judseis. — Spiritua- 
les  Judseos  admisisse  de  Messili  omnes  characteres 
assignatos,  patet  ex  dictis. —  Quolid  Judseos  camaleSy 
faclo  constat  eos  semperde  Messi^  intellexisse  prophe- 
tias  quibus  prsenuntiabantur  characteres  gloriosi.  In 
eo  tantdm  k  Judaeis  spirilualibus  dissentiebant,  qu6d 
illas  prophetias  de  glori^  mer^  temperali  interpreta- 
rentur.Deprophetiis  ver6  praenuntiantibus  charactercs 
probrpsos,  multi  etiam  iiiter  eos,  vim  prophetiarum  er 
traditionum  cluderc  non  valentes ,  illas  intcllcxerunt 
de  Messi^^ ;  cum  autem  omnes  prophetias  io  scnsu  ma- 
teriali  et  carnali  intcrpretatas  inter  se  conciliare  non 
posscnt,  duplicemfixerunt  Mcssiam:  unum  scilicetcui 
characlercs  gloriosi ,  alterum  verd  cui  characteres 
probrosi  compctere  debebanl . 


—  230  — 

W.  Db  tradiHonitnu  Paganorum  Messiam  prcBnuntianiitus» 

Tempore  advenlils  Ghristiy  etiamapud  Paganos  cir- 
cumferebantur  opiniones  de  Messi^  venluro  et  de 
quibusdam  6  eircumstanliis  superius  indicatis. 

I.  Apud  Paganos  circuroferebantur  opiniones  de 
Messi^  venturo : 

Sub  lilulo  de  Revelatione ,  Primitivd  jhm  plura  re- 
tulimus  testimonia  quibus  probatur  baec  gentium 
exspectalio.  De  Ikm  universali  -gentium  opinione  se- 
quentia  scriblt  Volney :  «  Les  tradilions  sacries  et  my- 
ihologiques  des  temps  anterieurs  avaient  repandu  dans 
toute  lAsie  la  croyance  d'un  grand Mediateur  qui  de- 
vait  venir,  d*un  Juge  final^  d^un  Sauveur  futur^  Roiy 
DieUf  Conquirant,  Legislateur^  qui  ramenerait  fdge 
d'or  sur  la  terre^  et  delivrerait  les  hommes  de  fempire 
du  mal»  (1).  Ilem  Boulanger,  successivd  reyocaiis 
nationibus  quae  Messiam  exspectabarit^  addit: « Enfiny  il 
n*y  a  eu  aucun  peuple  qui  n^ait  eu  son  expectaiive  de 
cetteespece  » (2). 

II.  In  istis  Paganorum  traditionibus  designabantur, 
modo  tamen  obscuriori,  quaedam  c  circumstantiis  jam 
iQ  V.  Testamenlo  traditionibusque  judaicis  praenun- 
tiatis  de  Messi^ ;  scilicet,  tempus  quo  Messias  erat  ad- 
venturus,  locus  und^  oriturus  erat/cruenlum  Messiae 
sacrificium. 

1°  Tempus  :  Circa  annum  65  oetatis  Christianae,  dux 
imperii  Sinensis,  Mim-li,  ad  Occidentem  misit  legatos 

(1)  Volney,  Les  Ruincs,  p.  228. 

(2)  Boulanger,  Recherches  sur  VongiiK  du  dcspolisme  oricn  tah 
sccl   10,  p.  116. 


—  231  — 

ad  q^deiteadam Sanetum  (I).  Ex  Acadefni^Calciiltensi/ 
iuitio  aetalis  Giiristianae  apud  Indos  reperla  fuit  traditio 
qu8e  prsenuntiabat  Messiam  hoc  tempore  adveniuruni. 
Sueloniusin  Vespasiano,  cap.i,  habet : «  Percrebueral 
Oriejite  tolo  vetus  et  constans  opinio  esse  in  fatis,  ut 
eo  tempore  Judced  profecti  rerum  potirentur.  p  Eadem 
habetin  Nerone,  cap.  40.  Tacilus,  bist.  lib.  5,  scribit: 
*t  Pluribus  persuasio  inerat ,  anUquis  sacerdolum  lit- 
ieris  conlineri,  eo  tempore  fore  ut  valesceret  OrienSj 
profeclique  Judced  rerum  potirentur,  »  Videri  etiatn 
possunt  Ecloga  i  Virgilii,  et  lib.  2Giceronis  deDivina- 
ttone,  in  quibus  hujus  rumoris  clarissima  sunt  in- 
dicia*  ' 

2<*  Locus:  Judeei  existimabant  Messixim  apud  eaS 
nasciturum.  Populi  Orientalesdicebant  illum  oriturum. 
ex  Occidenle;  Occidentales  vero  Messiam  ex  Oriente 
adventurum  credebant.  —  Hoc  etiam  confessi  sunt 
hosles  religionis  Christianae.  «  Ceiait  de  temps  imme' 
monai,  ait  Vollaire,  unemaxime  ehez  les  Indiens  et  les 
Chinois  que  le  Sage  viendrait  de  VOccident.  UEurop^au 
contraire  disait  que  le  Sage  viendrait  de  rOrieni »  (2). 
Jaxta  Boulanger,  «  rOrient  pburrail  etre  appeU  le  pdle 
detespirance  de  toutes  les  nations  »  (3). 

3^  Cruentum  Messise  sacrificium:  Ex  traditionibiis 
populorum,  mediatorfuturus  inter  Deum  et  homines 
debebat  esse  victima  humana,  sancta,  in  locum  tolius 
humani  generis  substituta ,   cruenta,   cujus  sacrificii 

(1)  Vid.  Sehmitt ,  La  Bisdemplion  annoneee  par  les  tradilions, 
Chine,  §  6;  et  «m. 

(2)  Voltaire,  Additions  a  VHisloire  gMrate, 

(3)  Boulangcr>  Antiq.  devoitee  par  ses  usagcs,  T.  H,  I.  4,  c.  3. 


liomideft  per  eommunionem  participare  debebant. 
Quae  omnia  prsefigtarabant  sacrificia  apud  omn§s  po- 
pulos  usitala. 

•  2*  Ppo.  —  Prceddcta  vaticinia  in  Christo  et  in  solo 
Christo  fuerunt  completa. 

I.  In  Clirislo  ruerunt  completa : 

Ex  libris  N.  Testamenti ,  quorum  auctoritas  histo- 
rica ,  ut  supr^  probavimus,  in  dubium  revocari  non 
potest,  cons^tat  pleraque  de  Messi&  venturo  prasnuntiata 
Ghristo  Domino  plan^  convenire  ac  in  ipsofuisse  adim* 
pleta. 

'  Plures  quidem  sunt  circumstantiee  h  prophetis  de 
MessiA  praenuntiatfle ,  de  quarum  adimpLetione  tacent 
libri  N.  Testamenti,  quales  istae :  Messias  adventurus 
est  stante  adhuc  secundo  templo ,  tempore  quo  scep- 
trum  erat  k  Judji  auferendum ,  ad  voeem  Mess/as  con- 
vertentur  gentes,  abroganda  erit  lex  Mosaica^  Messias^ 
reghaturus  est.  Historili  autem  constat  lUas  etiam  pro- 
plietias  de  (llhristo  verificatas  fuisse. 

1 .  Ghristus  in  mundum  venit,  stante  adhuc  secundo 
lemplo;  Templumin  quo  praesentatus  est  Jesus,  in  quo 
docuit  et  miracula  edidit  eratsecundum,  seu  templum 
^Zorobabelexstructum.  Gontenduntquidem  adversarii 
iempIumiUud  Zorobabelicum  dirutumfuisseab  Herode, 
templumqu*c  temporeGhristi  existensnon  secundum  fuis- 
se,  sed  tertium.  Facto  autem  constat  templum  veius  ab 
Herode  intra  octo  annorum  spatium  successive  et  pcr 
partes  soluminodo  fuisse  instauratum,  amplificatum  et 
cxornalum.  Herodem  novum  templum  non  exstruxisso 
probatur  ipsorum  teslimonio  Judaeorum,  quinunquam 
mcminorunt   fcrlii    tcmpli;   duo    tanttim   agnoscuni  , 


—  m  — 

iinum  scilieet  ^  Salomone,  aUerunt)^  Zorobabel  ddiu- 
ficaiuno^  cl  in  Talmude  aliisque  seriptis  eonsianter  as- 
severant  secundum  a  Romanis  fuisse  eversum.  Ha^^ 
secundi  templi  eversio  evenit  anno  71  selatis  Chris* 
tiaose. 

2.  Sceptrum  a  Jud^  non  fuit  ablatum  usque  ad  tem- 
pora  Ghristi;  ejus  autem  tempore  potestatem  amiserat 
Judas :  Quod  probatur  ipsamet  judaicse  nationis  his^ 
tori^. 

Tempbre  Judicum ,  in  omnibus  tribubus  Israet^  ae 
proinde  in  tribu  Juda,  eranl  duces  proprii.  Item  scep- 
trum  fuft  in  tribu  Juda  tempore  Regum;  omnes  enim 
principesquinationi  Judaeorum  prsefuerunt,  si  Snul  ex- 
cipias,  oriebantur  ex  famili^David,  proinde  ex  Juda.  Et 
successio  regum  ex  stirpe  David  elard  apparet  conti- 
nuala  Usquead  caplivitatem  Babylonis.  Etiam  illocap- 
tivitatis  tempore  tribus  Juda  retinuit  sceptrum,  seu  jus 
vivendi  secundiim  leges  sibi  proprias ,  ut  liquet  ex 
hislori^  Susannae,  Daniel.  15,  el  libro  Esther,  c.  16, 
ubi  Judaei  dicuntur  juslis  utentes  legibus.  lEadera  ei- 
vilis  potestas,  eadem  facultas  suis  legibus  suisque  ma* 
gistraiibus  utendi ,  sotut^  captivitate  permansit.  Haee 
tribus  fere  sola  in  patriam  regressa  est ,  ac  propri6 
constifuit  eorpus  judaieae  nationis;  (hlnc  nomen  /«- 
ckece  toti  regioni  inditum  fuit).  Judsei  ex  captivilate 
reduces  successive  facti  sunttributarii  regum  Persarum, 
et,  post  mortem  Alexandri  raagni,  regum  Syriae  etiEgyp* 
ti.  Illud  autemintra  temporis  spatium  proprias  sibi  le- 
ges,  propriamque  regimtnis  forraam  obtinuerunt  quara 
post  capliviiatem  instituerant.  Haec  regiminis  forraa 
(rtiam  sub  Asmonseisducibus  nriansil;  nampppulus  eqs 


—  254  — 

libere  sibi  duces  elegtt,  et  rerum  pti^blicarum  adminis* 
tratio  semper  ad  senatura  et  populum  poiissimum  per- 
iinebat,  ut  constat  ex  Josepbo,  de  BeK  jud.,  1.  1,  e.  1 , 
etexlibris  Machabaeorum.  Judaeli  sub  ditione  Roma- 
norumredacU,  senalus  ac  principum  auctoriias  adhuc 
quodam  temporis  spatio  servata  est;  deiu  successiv^ 
magis  magisque  attritae  sunt  res  Judseorun^y^  fatctoque 
eonstat  potestatem  apud  eos  penUtiS'  deCeeisse  tempore 
quo  Christus  d  vivis  sublatus  est.  Anlea  Judaei  semper 
gavisi  fuerant  jure  vitse^  ac  necis  in  proprios  cives  ;  ill4 
autem  aetate  jus^vitse^  ac  mHsi»  amiserant ,  eiim,  addu- 
eentes  Ghrislum  ad  tribunal  Pilati,  ipsi  confessi  fue- 
rint :  nobis  non  tieei  inierpfCere  ^t^m^tiam.  Joan.  18^ 
31 .  Deoutm  propheiia  supremam  adimpletionem  con- 
secuta  est  paul6  post  mortem  Cbristi,  quand6  Judaeiy 
sub  Tito  imperatore ,  civitale  dirut4  »  omni  domimo 
spoliatiy  nec  regemnecprincipem  habentes>  per  (otum 
orbem  miserrinae  dispersi  sunt. 

?.  Apertecomplelumest  in  Qiristo  illud  propUela- 
rum  vaticinium  de  vocatione  et  conyersione  genlium 
ad  veraereligioniscognitioneni.  Histori^  teste,  vixcon- 
aummato  crucis  sacrificio,  religio  Chrisli  celerrime  la- 
tdque  diffusa  est.  Primaevis  jltm  temporibus  Paulus  ad 
Rom.  scribebat  ^  «  ^des  "vestra  annuntialurin  universo 
mtindo.  »  Hane  rapidam  Christianse  doctrinse  propaga- 
tionem  unanimi  ore  testantur  auctores  eeclesiastici , 
etianKjuescriptores  ethnici.  Praedietura  aliunde  vati- 
cinium  quotidi^  in  mundo  adimpletur.     . 

4.  De  (empore  mortem  €hristi  subsequente  com- 
pleta  sunt  vaticinia  quibus  praenuntiata  fuerat  abro* 
gatio  Jegis  Mosaicae.  Fatcntibusjpsismet  Judsei^i  mag- 


-  m  — 

num  conciiiDm  y  quod  synedrium  vocabant ,  annis 
}hm  quadraginta  ante  civitatis  Hicrosolymitanae  exci- 
diuin^  proinde  circa  tempora  mortis  Ghristi,  sotutum 
fuit  (1).  Templunfi  eversum  est  anno  71  a&talis  novae. 
Ab  ill^s  pene  temporibus  ita  confusfe  sunt  Judseorum 
familiae^  ut  qu^  tribu  quisque  oriundus  ^it  agnoscere 
sit  prorsiis  impossibiIe«  Ergo  lex  Mosaic&  fuit  abrogata^ 
Siquidem  l.societas  religiosajam  non existit  ubi  deest 
auctoritas  ad  regendam  societatem  necessaria.  2.  De- 
leto  Hierosolymitano  templo  extra  quod  offerre  sacri- 
ficiaoon  licebat,  tribubus  ita  confusis  ut  agnosci  non 
possit  tribus  Levi  cui  soK  competebant  sacerdolalia 
munera;  cess^runtsacrificia^  omninoque  Mo^alci  cultiis 
observatio  impossibilis  evenit. 

5.  In  Ghristo  completa  sunt  vati^inia  de  regno  spi- 
rituali  Messise  venturi :  Ipse  eriim  Ghristus^  omnes  gen- 
tes  imperio  suo  «ubjecit,  diffuso  per  totuih  orbemEvan^ 
gelio  f  Ecclesi^  sub  ipso  capite  ex  omnibus  undiqu^ 
populis  congregatai.  Hoc  spirituale  Cbristi  regnunri  pro- 
clamam  omnes  fidclesi  omnesque  populi  qui  a  deeem 
et  octo  saeculis,  in  e&dem  fide  e&demque  Eeclesili  una- 
nimes,  doelrinam  et  religionem  Ghristi  professi  sunt  ac 
profitentur.  Imo  dici  polest  hujus  prophetiee  adimple- 
tionem  jkm  ab  ipsisniet  hostibus  Cbristi  quasi  signifi- 
catam  fuisse,  quand6  crucifixi  patibulo  titulum  impo^ 
suerunt :  Jesus  Nazarenus  Rex  Judceorum. 

II.  Prophetaruni  vaticiuia  in  solo  Ghristo  compteta 
sunt : 

(!)  Vid.  0.  Dracb,  de  VSdrmonie  eiUre  VEgUse  ei  lOr  Synaio- 
ffue,!.  I,  p.  115,  ubi  tesliinonia  Talmudi  refert  de  cessatione  sa- 
eerdotalium  munerum  apud  Judaeos. 


—  236  ~ 

Siquidem  nullus  praster  Christum  assignari  potest 
cui  eonveniant  omnia  de  Messi^  venturo  preenuntiata. 
Si  quis  enim  alius  posset  assignariy  vel  natio  judalca, 
vel  quidam  anterioraut  posterior  Christo.  Atqui, 

1.  Natiojudaiea  evidentcr  non  pr»  se  fcrl  eharae- 
lcresqui  de  Messi^  fuerant  praenuntiati.  3.  Facto  etiam 
constatnullum  ante  Christum  in  se  complevisse  omnia 
prophetarum  vaticinia.  3.  Item  nulli  post  Christum 
omnes  Messiae  charactcres  convcnire  possunt.  Haud 
difficile  enim  perspicitur  omnes  qui  tiiulo  Messi8&  fue- 
runtdecorati,quaIes  Vespasianus,  Titus,  Barchochcbas, 
et  alii,  nihil  de  Messiae  notis  nisi  nomen  habuisse.  i. 
Legitim^  ae  cert^  aflirmari  potest  nullum  fore  in  pos- 
terum  cui  conveniant  charactercs  citati.  Siquidem  io 
tiniverso  orbe  completa  est  exspectatio  gentium.  Nunc 
populusjuda\'cus,  solus  inter  omnes,  in  qukdstm  Mes- 
slae  ex^peotatione  perseverat;  ea  autem  ipsa  Judseorum, 
et  saltem  doctorum,  spes  ita  debili^  est  et  incerta,  m 
nomine  spei  vix  appellari  qtieat.  Aliundd  nunc  impos- 
sibilis  evenit  adimpletio  omnium  quse  de  Messi^  praa* 
nuntiaia  fuerant,  et  quse  nos  in  Christo  Jesu  adimpleta 
eonfitemur  ac  credimus. 

3*  Ppo. —  PrcBdicta  vaticinia  sunt  perw  propheiice. 

A^  Res  fuerunt  anteeventum  praenunliatae :  1.  Om- 
nia  enim  vaticinia  superius  allata  reperiuntur  in  ver- 
sione  LXX  Interpretum,  quae  250  circiter  annis  ante 
Christum  edita  est.  2.  Libri  in  quibus  referuntur  sunt 
proto-canonici ;  canon  auteni  Hebraeorum  jim  multo 
ante  Christutm  tempore  faerat  confectus.  3*  Ipsimet 
JudaBiadmittuntlaudatas  prophetias  Cbristo  anteriores 


—  25^  — 

cxslitisse.  —  Res  fuierunt  praenuntiata&  modo  affirfim- 
tivo,  et  cunoi  ejusmodi  cireumstantiis  <]u6d  removeatur 
suspicio  de  concordanti^  fortuit^  prsedictionum  cum 
eventu  :  Earum  expositione  constat. 

2<*  Vaticiniaverific2itafuerun(cum  omnibuscircums- 
tantiis :  In  pr^ecedenti  propositione  probatum  est. 

30  Deus  est  auctor  istarum  prsediciionum:  Si- 
quidom  istae  praedictioncs  non  possunt  attribur  pra^ 
visioni  humano)»  nec  diabolicae  Inspirationi»  Quod 
constat  rat.  gm.  1.  Quaedam  e  vaticiniis  prs6citaUs 
habent  pro  objecto  prsenuntiationem  niiraculorum ;  v. 
g.  prsenuntiata  fuerunt  miracula  Messiae ,  ejus  resur^ 
rectio  et  ascensio ,  eifusio  donorum  Spiritus  S.,  Porro 
anteaprobavimus,  ubi  de  Prophetid,  originem  talium 
praedictionum  posse  cert6  affirmari  divinam ;  miracu^ 
lum  enim  9  cum  pendeat  a  voluntate  liberli  Dei ,  non 
potest  prsecognosci  nisi  per  revelationem  divjnam.  2. 
Yaiicinia  prsecitata,  saltem  si  sumantur  in  globo  ,  sunt 
primi  generis,  id  est,  prsevisio  tot  et  talium  evcnluuoi 
mamfesie  excedit  capacitatem  cujuslibet  crcaturae. 
— Constat  etiam  ra/.  spec.  1.  Eventus  preenuniiati  non 
potuerunt  ab  hominibus  praevideri ;  cum  non  pepen- 
derint  k  eausis  naturalibus  sive  physicis  sive  moralibus. 
Aliunde  eo  magis  impossibile  fuit  hos  eventus  ab  homi- 
ne  praevideri,  quo  praedictiones  editse  fuerint  a  pju^ 
ribusprophctis,  temporibusque  inter  se  longe  diversis. 
2.  Praedictiones  istse  non  possunt  attribui  diabo^icae 
inspirationt,  cum  doctrina  in  cujus  grdtiam  exstaut  sit 
dese  sanctissima. 

CoticL  Efgo  propbetiee  citatae  certo  probant  Christum 
esse  Messiam  verum,  veram  proinde   ac  divinam  esse 


I 


—  558  — 

doetrinainc|uani€fari9iU8Messias  vcrus  hominibus  re- 
vdavit. 

i  S.  De  Propketiis  ab  ipso  Chrislo  ediiis. 

f  Argum.  Christus  plura  praedixit  de  seipso,  de  disci- 

:i  pulis,  de  excidio  urbis  Jerusalem  et  eversione  templi. 

>  — Omnes  islae  praedictiones  fueruut  adimpletae»  —  Om- 

i.  nessuntverae  prophetiae. — Ergo  certo  probant  Cbrii- 

v^  tum  esse  ver^  k  Deo  niissum ;  religionem  proinde  ab 

jf!  ipso  revelatam  esse  divinam. 

j  !•  Ppo.  —  Chr%$fu$  plura  prmdixit  de  seipso^  de 

discipulis^... 

De  seipso :  scilicet ,  qu6d  deberet  tradi  Judseis  et 
%  gentibusy  multa  pati,  crucifigi^  ac  triduo  post  mortem 

1  resurgere:  Matth.  20, 18  et  19.  «  Ecce  ascefidimus  Je- 

^  rosoh/mam^  et  Filius  hominis  tradeiur  Principibus 

1  Sacerdotum  et  Scribis^  et  condemnabunt  eum  morte,  Et 

^  tradent  eum  gentibus  ad  illudendum  etllagellandum, 

I  et  crudfigendum  ;  et  tertid  dieresurget.  »  Eadem  videri 

possunt  apud  Marc.  10,  etLuc.  18.  Hsec autem  vaticiaia, 
ac  prsesertlm  iliud  de  futurlk  post  triduum  resurrec- 
§:  tione»   Juddeis  ignota  non  fuisse  constat  ex  iUis  quae 

%  Pbarisaei  ac  Principes  Sacerdotum  ad    Pilatum  post 

;;■  Christi  moFtem  dixerunt : « /)oimne,  recordati  sumus 

^  quia  seductor  ilte  dixit  adhuc  vivens:  Post  tres  dies 

'::ii  resurgam.  »  Matth.  27. 

>|  Dediscipulis:  Praedixit  prodiiionem  Judae:  Matth. 

I  2&,  21  et  sq.  «  Et  edentibus  iliis^  dixit  (Jesus):  Amen 

'"!:.  dico  vobis  quia  unus  vestrum  me  traditurus  est. . .  Et  ait: 

^>^  qui  intingit  mecum  manum  in  paropsidci  Jiic  me  tra- 

%  ife^..  Respondens  autem  quitradidit  eum,  dixit^Num- 


^. 


—  239  — 

yuid  ego  sum^  RabbifAitilii:  Tndixisti.*  Vid.  eiiam 
Joan.  13, 21  et  26.  —  Pradixit  trinum  Petri  lapsum, 
Mattb.  26,34.  «  Ait  illi  (Jesusi):  Amen  dico  tibi^  qma 
inhdc  noctey  antequam  gallus  cantet^  ter  me  negubis.* 
^Prsedixit  Spiriius  S»  in  diseipulos  effusionem  et  ad- 
mirabiles  ejus  effectus  :  Act.  Ap.  1,8.«  Aecipietis  vir^ 
tutem  supervenientis  Spiritus  Sancti  in  vos^  et  eritis 
tnihi  testes  inJerusalemj  etin  omniJudcedet  Samarid^ 
etusque  ad  ultimumterrce.  » 

De  urbis  Jenisalem  excidio  et  eversione  templi: 
Pfsenufltiavit  1 .  signa  hunc  eventum  antecessura :  erunt 
pseudo-messide,fames,  pestilentise,  terrae  motus,  signa 
inc(elo;2.  circumstantiashujusexcidii:  fietatitequ&m 
gcneratio  praetereat,  exitus  erit  horrendus  ae  prae  om- 
nibus  lamentabilis,  urbs  k  gentibus  calcabitur ;  3.  ea 
qasesubsecutura  sunt:  Judsei  dispergentur,  cadent  in 
ore  gladii  et  capiivi  dueentur,  alii  pseudo^prophelae  et 
falsi  messia  surgent.  Luc.  19,  41  et  sq.  m  Et  ut  appro- 
pxnquamtj  videns  civitatemy  flevit  super  t7tom,  rft- 
cens:...  quia  venient  dies  in  te:  et  circumdabunt  te 
inimici  iuivaUo ;  et  eircumdabunt  te :  et  coangustabunt 
$€  undiqui;  Et  ad  lerram  prosternent  te  et  filios  tuos 
qui  in  te  sunt^  et  non  relinquent  in  te  lapidem  super 
lapidem;  eo  qudd  non  cognoveris  tempus  visitationis 
tuce.  »  Mallh.  24, 1  ad  18.  «  £^  egressus  Jesus  de  tem- 
plo  ibat.  Et  accesseiunt  discipuli  ejus^  ut  ostenderent 
ei  cedificationes  templi.  Ipse  autem  respondens  dixit 
itlis :  Videtis  hcec  omnia  ?  Amen^  dico  vobis,  non  reHn- 
quetur  hic  lapis  super  lapidem  qui  non  destruatur. 
Sedente  autem  eo  super  montem  Oliveti^  accesserunt  ad 
eum  discipuli  secretby  dicentes:  dic  nobis^  quandd  hac 


-  m  - 

i?ratt«?...  Et  reBpondemJestiSy  dixiteis:  Vidctene  quis 
vos  seducal ;  mtdti  enim  venient  in  nomine  meo,  dieen- 
tes:  Ego  sum  Christus ,  et  multos  seducent,  Audituri 
enim  estisprceliaetopinionesprwliorum.  Videtenetur' 
bemini;  oportet  enim  hcec  fieri,  sed  nondum  esl  finis. 
Consurget  enim  gens  in  gentem  et  regnum  inregnum;  et 
eruntpestilentim^elfames^  et  terrcemotusper  loca^  Hcec 
autemomnia  initia  sunt  dolorum.  »  Luc.  21,  11  etsq. 
«  Et  terrcemotus  magni  eruntper  loca^  etpestHeniicSy 
et  [ameSj  terroresque  de  coelo,  et  signa  magna  erunt. 
Sed  ante  hcec  omnia  injicient  $)obis  manus  sucts,  et 
persequentur^  tradentes  insynagogas  et  custodias,  tra^ 
hentes  ad  reges  et  prmides,  propter  nomen  meum.^* 
Cim  autem  videritis  cireumdari  ab  exercitu  Jerusalemy 
tunc  scitote  quia  appropinquavit  desolalio  ejus,   Tunc 
qui  in  Judced  sunt  fugiant  ad  nwntes^  ei  qui  in  medio 
ejus  discedant;  et  qui  in  regionibus  non  intrent  in 
eam.  Quia  dies  ultionis  hi  sunt^  ut  impleaniur  omnia 
quce  seripta  sunt.  Vce  autem  prcegnanlibus  et  nutrien- 
tibus  in  illis  diebus!  erit  eniwr  pressura  magna  supeT 
terratn,  et  ira  populo  huic.  Et  cadent  in  oregladii:  et 
captivi  ducentur  in  omnes  gentes,  et  Jerusalem  cakor 
bitur  a  gentibus:  donec  impleantur  lempora  nationum. » 
Matlh.  24,  54.  «  Amen  dico  vobis:quia  non  prceteribit 
generatio  hcec  donec  omnia  fiant.  » 

2«  Ppo.  —  Omnes  istce  pra^dicliones  fuerunt  adim* 
pletce.  , 

Qup^d  praedictiones  Chrisli  de  seipso  et  dediscipulis 
suis,  eas  fuisse  adimpletas  conslat  ex  libris  N.  festa- 
menti,  et  scriptoribus  ecclesiasticis» 


Quoid  priedictioRCs  Gfaristi  de  cxcidio  wbis  et  tem^ 
pli/ex  ips4  Josephi  hisloria  alitsque  ethnii^oruni  tes^ 
tinooDiis,  harum  adiinpletio  demonstratur. 

De  signis  Jerusalem  excidtum  aotecessuris  :  Ghris^ 
tus  prsedixerat  1 .  venturos  plures  impostores  qui  spo 
vanll  vietoriarumplebem  deludereat.  Josephiis  autem^ 
referlimpostores  et  magoa  eo  tempore  turbasin  solitu^ 
dineadse  (raxisse,  dicentes  se  eis  ostensuros  manifesta 
prodigia  et  signa.  Talis  erat  Theudas»  qui  ingentieni 
fnultitudinemsibi  adjunxit,  pollicitus  se  aquas  Jordanrs. 
divisurum  (1);  talts  pseudo-propheta  i£gyptius  qui 
triginta  millia  homimimsibiadjunxerat,  quorummaxi* 
ma  parsa  Romanis  deleta  est  (2),  Multos  aliog  aumerat 
idem  auclor.  —  Christus  pra&dixerat  2.  praeUa  ct  opi' 
niones  prselioFum,  Narrat  autem  Josephus  seditiones 
exortas  esse .  Cae^arese ,  Ptolemaide  ,  Tyri ,  Damasci , 
Alexandrise,  €tc« .  Exarserunt  etiam  in  imperio  romano 
bella  civilia  Galb»,  Othonis  et  Vitellii :  istis  quoquc 
temporibus  imperiuto  infest4runt  barbari,  —  Cbristus 
praenuntiaverat  3.  famem ,  pestilentias  ,  terree  motus 
per  loea.  Josephus  autem ,  de  bel.  jud.  I.  6,  c.  27, 
(radit  tiim  gr^em  tunc  fuisse  famem,  ut  homines  ad 
extrema  compulerit ;  refert  etiam,  1.  7,  c.  23,  peslilen-» 
tiam qu£e hanc  famem  comitata est, In  1. 4,  c.  17,  deseriV. 
bit  tempestatemet  mugitus  tremefactde  telluris  quse  tcm^ 
poreillo  evenenmt.  lisdem  etiam  temporibus  contigere 
terrae  motus  ili  Cret&^.Ghio,  Samo,  Golossi ,  Laodicose, 
etc.  —  Ch.ristus  pr^sdixerat  4«  terroresde  eoelo  el  signa 

(4)'Jas€ph,  Aniiq.  Jud.  L  20,  c.  2, 
(2)  Mem,  4»  Bello  Jud.  1.2,  c.  25- 

14 


~  242  — 

magna.  Josepbtis  aatem ,  1.  7,  c.  31,  seribit:  lunc  in 
coelo  visa  esse  sidus  ensis  formam  imitatum,  coroe* 
tam  urbi  per  annum  imegrum  imminentemy  <}onspectas 
acics  et  currus;  tant^  subit6  iuce  collctstraium  fuisse 
templum  nocte  in  festo  «zymorum ,  ut  per  mediam 
horam  dies  viderelur;  aeream  lempli  januam,  cui  mo- 
wndae  vix  pares  erant  vigenli  viri,  sponl^  patuissc; 
audilam  in  templo  voeem  dar^  auribus  insonantem : 
€xecmiuSy€X€amus,  Quoe  omnia  k  Tacito  confirmantur, 
hist.  I.  5,  c.  13:  •  Evenerunt  prodigia^  inquit,  quce 
neque  hosliiSy  neque  votis  piare  fas  habet  gens  supers- 
titioni  obnoxia;viseeper  ecelum  coneurrere  acies,  ru- 
iilantiacnrmaet  subitd  nubiumigne  collucere  templum' 
expansm  delubri  fores^  et  aiuiita  major  humand  vox^ 
exe€deredeos^...T» 

De  eversione  templi  et  excidio  urbis :  Narrat  Jose- 
phus  Tittim  omnem  industriam  contuiisse  ad  servah- 
dum  templum;  dixerat  iste  se  invitis  Judaeis  illad 
-ser^'aturum,  veluerat  ne  milites  quidquam  in  templum 
auderent,  et  ignem  ut  emicuit  maximis  cum  periculis 
exstinguere  eonatus  est.  —  De  templo  et  urbe  prse- 
dixerat  Clmst»s  non  relinquendum  esse  lapidem  super 
lapidem.  De  templo  autem  Eieazar,  apud  Josepb.  1. 7, 
c.  34,  affirmat  diruta  atque  effossa  ipsa  templl  funda  • 
menta.  Maimonides  traditpostea  templi  solum  aratro 
versum  fuisse  k  Turno  Rufo.  Et  de  urbe  Josephus,  L  7, 
c.  1 :  « lUi  qui  urbem  destruxerunt^  cequdrunl  tiniver- 
sum  urbis  circuitum,  utnulla  remanserintindiciay  ex 
quibus  aecedentes  possent  agnoscere  urbem  ibi  anted 
/Uisse.  »  Denu6  miraculis  confirmata  est  veritas  prse- 
dictionis  Christi  de  templo,  tempore  Julidoi,  quando 


_  243  — 

irapius  islje  imperator  templam  reslaurara  com  Judseis 
aggressus  est^ud  inficiandum  vcritatem  prophetiseCIiris- 
ti.  Tunc,  u\  traditAram,  Marcellinus,  scriptorpaganus 
JuliaoQ  coaevus,  1,  23,  c.  1 :  «  Cim  rei  fortiler  instaret 
Alipius,  juvaretque  provinciw  rector^  rn^ituendi  globi 
flammarum  prope  fUndamenlacrebrisadsuUibus  erum- 
'penteSyfec4re  locrnn  exuslis  aliquQ4ies  operantibus  m- 
accessum:  hocque  modoelemento  destinatiiis  repellente^ 
aessavii  inceptum.  »  Ead^m  testantur,  inler  Judseps , 
Rab*  Gedallia-BeBTJoseph-Gekaia ;  inter  Christianos, 
SS.  Ambros.,  Joan^.Chryspst.,  Greg.  Nazian. ;  igsi 
consentiunt  impii,  inter  quos  Gibbon. 

De  circumstanliis  hujus  exeidii :  Preedixerat  Christus 
1 .  g^fteratioeem  non  prselerituram.  dooec  omnia  hsec 
fiani.  fixeidinm  autem  Jerusalem  evienrt  anno  71  ee- 
tatis  ChristiaDse,  37  eirdter  annis  a  praedictione  facta. 
---  Pra&nuntiaverat  2.  «rbera  a  gcntibus  tjateandam. 
ierusalea»  autem  h  Homanis  deleta  esl»  — PrdedixjeraEt 
3.  tunc  fore  iribulaiionem  magnam  ,  ajc  ^ies  ullioRis 
diviaae.  Quicumque  aulem  historiaiti  Jo&ephi  perlege* 
rit,  haec imelliget  perieeti.adimpleta*  fpse  Josepfaus, 
proem.  par.  4,  testalur: «  Omnium  post  condita  scecula 
res  adversce,  si  cum  m  cenferantur  quce  JudtJBis  conti- 
geruni^  longi  ubiis  mperarividentur.»  Divinam  uhto- 
oem  noB  tantum  Josephus,  sed  et  Titus  agaovit ;  cum 
enimfinitimse  gentes  6b  vieiorian»ipsi  coronas  ofierreni, 
eas  tespuit  dieens."  se  talium  operum  non  esse  aiiclo- 
r^,  sed  &€o  contra  Judeeod  iracundia^a  dem^^nstrantt 
mamis  suas  praebuisse. 

De  his  quse  subsecutura  erant :  Praedixerat  Chris- 
tus; «  Cadentinore  gladii^  et  captivi  ducenturinomnes 


yonics.  »  Ex  Josepho  autem,  obsidionis  tcmpore,  tiim 
gladio,  tiim  fame  perierunt  undedes  eentena  millia ; 
capta  ver6  ae  vendita  oonaginta  septem  millia.  Quibus 
siadjungantur  illi  qui  ante^  j&m  in  hoc  bello  occubue- 
l*ant,  summa  erit  1 ,  337^  490.  Posteb,  Adriani  tempori- 
busy  post  ingentem  Judseorum  ciademy  residui  per 
universum  orbem  dispersi  sunt^ —  Alios  etiam  pseudo- 
incssias  post  e^ccidium  futuros  praedixerat  Ghristus.  Haec 
autem  9d  litteram  adimpleta  sunt»  preserlim  Adriani 
temporibus  in  Barchocheb^»  quo  duce  Judeei  rursus 

h  rebeliantes  h  Romanis  opressi  sunt  (1). 

|| 

;\;  S*  Ppo.  —  OfHnes  9Uni  vertb  propheUcBi 

^  <*"  Res  fuerunt  ante  eventum  prcenontiatee^ :  Gonstat 

^  ^x  ipsismei  N.  Testamehti  librist  quorqm  iniegritatem 

Ni  tic  veracitatem  superius  probavihfius.  —  Fueroui  prsif- 

1]  tioxittatse  itiodo  affirmativo  et  cum  circum^ntiis  qud- 

|;  l*uin  species  et  numerufl(  omnem  remotent  suspieionem 

%  de  coocordantili  fariuit&  prd&dictionis  cum  eventu  ipa- 

:r^l  tet  ipsarum  prsedictionum  examine^ 
0  2«  PreedJctiones  fdenuit  Verificatie :  suprit  probdtum 

$1  ,      est.        -  . 

'1  3«  Deus  est  attctoristarcrm  praedictionum  :  Siquidem 

!;|  noo  possuAt  attribui  praevisioni  htimahse  aut  diaboIicsB 

4  inspirationi.  (Hic  redeunt  rationes  superius  allatae,  ubi 

';i  dePropheiiis  ante€kristum  edUis,) 

4<>  Preediciiones  ista  fuerunt  edit€&  ad  probandam 

l^  divinam  missionemGbristi:  l^  Ex  ipsA  ^vangelistarum 

y  narratione  constat  Jesum  per  totumvitsesud&apaiium 

[^;  (4)  VW.  Hioocke,  T.  II,  part.  %  art.  %  l  \,  iprop.  3. 

''3  '  .      •  ' 


—  m  —  . 

unum  prtecipue  ialendi«se,  scilreet  homines  ad  Religio- 
nem  suam  adducere,  et  ad  hunc  finem  ordin^sse  om- 
nia  opera  sua  supematuralia;  proiod^  et  prophetias  quas 
edidit.  2.  Speciaiitery  ad  resurreclionem  sudm»  tan- 
qu^m  ad  certum  divinse  missionis  suse  testimonium , 
adhuc  vivens  appellavit,  quand6  , .  Pharisa^is  signum 
petentibus,  jesus  respondit:  n  Signimnon  dabitur  ge- 
neralioni  huic;  nisi  signum  Jonce  propheke..,ii  Maith. 
13, 38  et  sq.  Item  praedietionesGhristi  deurbi»  ettem- 
pli  eversione,  de  futura  Judseorum  dispersione  ,/at) 
ipso  editae  fuerunt  in  probationem  divinae  iegalionis 
suse,  ut dar^  eonspicitur  ex  istis: «,  Si  cognovisse»  et 
tu,  el  quidem  in  hdc  dieiud  quce  ad  pacem  iibi. . . »  Luc. 
i9,43etsq.  yid.  etiamMatth^  23. 

ComL  Ergo  cert6  probant  Christum  fuisse  vere  a 
Deo  missuin.  Ergo  divina  est  Religio  quam  Christus  k 
Patre  missus  hpminibus  reveiavit. 

\Z.  De  ProphetHs  postChrifti  tempora  ediiis. 

Alcmporibus  Chrisli  innumersB  propemodum  in  Ec- 
clesi^  Calholic^  editae  sunt  k  Sanctis  viris  prophetiae, 
quaepossenieiiamafferri  ad  propugnandam  divinitatem 
Religionis  Cbristianae.  Cum  autemhujusgenerisprophe- 
tiarum  expositio  tractatus  noslri  limites  excederet,  praj- 
senlem  materiam  absolvimus,  notantes  tantiim  eodem 
raodo  circa  istas  prophetias  esse  procedendum,  ut  ar- 
gumentuni  ex  illis  deduci  quedt  in  gratiam  Religionis 
Chrtstiante,  quo  de  ceeteris  raliocinium  habetur. 


—  24«  — 

IL 

Pro6.  per  Miratuia. 

Dicendum  l^  de  iniraetilis  Chriisti  et  Apo^toloruiil, 
3^  gpecialiter  demiraculo  resurrectionis,  3^  de  mira- 
cu|isppst  Ghristi  ApostQlorumqcie  tempora  editis. 

i  i*  De  Mirofiulis  Chri^i  et  ApoMtblorum'* 

In  N.  Testamento  multa  narrontur  prodigia  tum  5 
GbristOy  tum  ab  Apostolis  pairata*  —  De  Chrislo  imer 
alia  in  Evangelio  traditiar :  ^um  aqUam  in  vinum 
Verttsse  (/oan.  2);  st^per  aquas  dmbuilissief  mari  et 
Ventis  Imperftsse  (^awA.  14.  Luc.  8);  non  scmelpancs 
multiplic&sse  in  alimentn  mullorilm  miilium  {Matth. 
i4etl5);  omnis  gen^ris  morbos  ac languores soio  nutu 
iae  verbo  san&sse;  mortuos  suscitdsse  ,  filidm  scilicet 
Unicam  yidum  Naim  (Lue.  7),  filiam  Jwi  prioeipis 
feyns^og»  (ikUth.  %  et  LazarUm  h  fiethaoi^  (Joan. 
11),-— De  Apostplis  seqiientia  in  Act.  Ap.  referutiVur : 
admirabilis  eorum  immutaiio,  quandd  super  eos  des- 
cendit  Spiritujs  S.^  pluribus  camitafhtibus  prodigiis 
{Avt.^  2);  voce  Petri  Ananias  et  Saphira  morte  percussi 
(Act.  S);  Petrus  per  Angelum  ^  carcere  eductus  (Act, 
12);  Pa^uli  conversio,  mirabileshujus  eventus  circum- 
Staat]^  (Act,  9);  Barjesu  k  Paulo  excaecatus  {Act.  13). 
Per  manUs  Apostolorum  fiunt  signa  et  prodigia  :  si^ 
Petrus  et  Joannes  sanant  claudum  k  nativitate  juxta 
portam  speciosam  templi  (Act.  3);  Lyddee  paralyticum 
^neam  sanat,  el  in  Joppe  Tabltham  defunctam  suscitat 
Petrus  {Act.  9);  inTroa^le  Paulus  Eutychen  ad  vitam 
reVocat  (Act.  20.)  etc. 


—  247  — 

Quibus  posilis,  sicraiiocinnmur  :  I.Facta  praeeitaYd 
SQiit  Iiistorrc^  cerla,  2.  sunl  vei-n  miracula,  3.  fiierunl 
edita  in  tedtimdnium  divinse  legalionis  Christi.  Ergo 
eert6  probant  Ghristom  fuisse  vere  a  Deo  missutn, 
Chrisiianam  proindd  religionem  esse  divinitus  r^ve"- 
latam. 

1®  Facta  praecitala  sunt  historie^  certa  : 

Omnia  enim  referuntur  inlibris  N.  Testtimenti,  quo- 
rum  auctoritas  historica  legitime  in  dubium  revocnri 
non  potest« 

2®  Sunl  vera  miracula  : 

Natil  f .  omnia  sunt  exira  eommuncm  rcrum  ordi- 
nem,elinter  ea  plura  sunt  primi  generis,  v.  g.  resur- 
reeliones  mortuorum.  2.  NuUa  exstant  miracula  in  gra^ 
tiaaidQetrinseeontradictorise.  3.  Nulla,  prdeterdiviham> 
eausa  prsedictis  factis  potestassignarj.  Non  causa  natu- 
ralis:  Siquidem  facta  de  quibus  agttur  manife^tS  op- 
ponuhtur  nalureBfactorum  qiiae  in  iisdem  circumsiantiis 
producuntur.  Noncausahumana  :  Siquidem  pluracvi- 
denier  excedunt  vires  humanas  in  se,  v.  g.  resurrectib- 
nes  tnortuorum.  Quohd  sanationes  inflrmorum ,  multas 
quidem  homo  potest  operari  vi  artis  medica^ ;  modus 
autem  quo  Christus  et  Apostoli  segrotos  sanftrunt  pror- 
sus  etiam  excedit  omnem  capacitatem  humanam.  Nee 
eausa  diabolica :  Fuerunt  enim  edita  in  gratiam  doc- 
trinse  danctissimse,  ab  auctore  sanctissimo,  qui  daemonia 
ejiciebat  eorumque  quotidi^  delebat  invperium. 

3<>  Edita  fuerunt  in  testimonium  divii^o)  missionis 
Chriisii : 

Gbristttm  miracula  edidisse  ad  probandam  suam 
mtssionem,  im6  et  divinitQtem,  scquentibus  constai : 


—  248  ~ 

Joan.  10»  23  ei  sq.  Ambulante  Jesu  in  templo,  <  cir- 
cumdederuni  eum  Judwi  et  dicebanl  eii  quousque  ant^ 
mamnostram  toilis^  si  tu  es  Christus,  dic  nobispaldm. 
Respondit  eis  Jesus :  Loquor  vobis ,  et  non  credilis^ 
opera,  qum  ego  faeio  in  nomine  Palris  mei ,  hwc  tes- 
timonium  perhibent  de  me.  »  Et  v.  37  :  «  Si  non.facio 
opera  Patris  mei^  nolite  credere  mihi,  Si  autem  faeio, 
et  si  mihinonvultis  credere^  operibus  credile,  ut  cog- 
noscatis  et  credatis  quia  Pater  in  me  est^  et  ego  in 
Patre.  >  Alter^  vice  Jesus  respondit,  Joan.  K^  36: 
«  Opera  quce  dedit  mihi  Pater  ut  perficiam  ea^  ipsa 
opera  quos  ego  facio ,  testimonium  perhibent  de  wie, 
quia  Paler  misitme.  •  Eadem  explieite  noi^  semel  de- 
claravit  Cliristus  tempore  quo  miracula  patrabat ;  v.  g. 
quand6  Lazarum  ^  mortuis  suscitavit. 

Apostolos  etiam  miracula  edidisse  ad  probandam 
diviaam  Ghristi  legationem  constat  1 .  et  circu/nstan- 
tiis ;  ad  boc  enim  erant  ordinata  missio  omniaque 
opera  Apostolorum,  scilicet  ad  prcedicandam  dlvlaila- 
tem  Ghristi  et  ad  propagandam  ejus  religioncm.  Cons- 
tat  2.  ex  pluribus  Apostolorum  verbis,  quibus  isti  ex- 
plicit^  deelarant  se  miracula  palrare  in  nomine  Ghristi; 
gic,  Act.  4, 10,  iamedio  concilii  sacerdolum  et  princi- 
pum  interrogotus  Pelrus  dixit :  «  Notum  sit  omnibus 
vobiSf  et  omni  plebi  Israel:  quia  innomine  Domini 
nostri  Jesu  Christi  Nazareni,  quem  vos  crucifixislis, 
quem  Deus  suscitavit  d  mortuis,  in  hoc  iste  aslat  coram 
vobissanus.  p. —  Ergo... 

§  2.  /M  Miraculo  Resurredionii  Chrisii. 

Juxla  libros  sacros  Christus  morluus  esJ,  lcrlia  dic 


■^  249  ^ 

tipsurrexit,  hiuUisqiie  rediirivus  appnruit.  Ergo  iVmm 
est  missio  Chrisli,  divina  proind^  ejus  doctrind. 

Pmbatio  permifaculum^  utsupr^ridiHitrs»  tria  sup** 
ponity  scilicet :  1 .  prodigitlm  esse  historiCia  certum,  2* 
esse  eertd  mirdcuk>sumj  3.  fuisse  editum  iti  confir'- 
mationem  doctrinse.  Girca  miraeuium  de  q\io  afitur 
tria  b€ec  constant  ex  rationibu^  }am  superius  allatis^ 
Ubi  de  MiraculiB  Chrisli  in  genere.  Nunc  speclafiter 
exponi  possunt  rationes,  quibus  1.  adstruitur  certitu<}o 
bistorica  hujus  facli,  3.  ostenditur  relatio  inter  miracth 
lum  etdivinam  missionem  Christi  probandam.  Undi6« 

1.  Hidioric^  certun^  est  Christum  post  mortem  sur^' 
rcxisse: 

Constat  testimoniis  de^tiorumi^alorf  dubia  legtlimd 
moveri  nequeunt;  aliis  verbis^  factum  istud  affirmatur 
cum  conVictione  legttiml^i 

1®  AfBrrtjatur  faclum  ; 

Et  li  moriem  Gliristi  affirm^funtt  Apostoli ;  eenturiio 
et  quv  cum  eo  erant  cuslodlcrites  Jesura  (1);  roilites, 
qui  videntcs  Je^m  jSim  mortuum  non  fregeruni  ejus 
crura  (9y,  Klalus,  qui  corpus  Christi  Joseph  solum*^ 
modddonavit,  postqulim  k  eenturione  cognovit  J^um 
obiisse  (S);  Judaei)  qui  corpus  in  scptilchro  deposilum 
militibus  cuslodieniura  tradiderunt(4.). 

2.  Christum  post  mortem  redivivum  surrexisse  afflr- 
Baarunt:  sanctse  mulieres,  Apostoli,  di»cipuHEmmaus> 
deniqu^  pfures  quim  quingenti  «lii  discipull.  — r  Judsei 
qiiidem  prdedlctam  resurreclionem  riegarc  attent^runt, 


(I)  Matlh.ST,  84;  —  (Sj  Joaa  19,  ^.  —   5j  Marc   13,  41*  — 
(*)  MaitK.  27,  e^. 


—  m  — 

diceQtes  Apostolosnoctu  venisse  et  corpus  Cbristi  fuisse 
furatos.  Ista  autem  Juddeoruoi  alkgatto   vanuin  fqlt 
effugium,  etnobis  aequivalet  tesUmonio  quam  maxtme 
afiirmativo.  Siquidem  1 .  Judaei  non  pptuerunt  bonli  fide 
credere  corpus  Christi  ab  Apostolis  fuisse  sublatum. 
Ingens  enim  lapis  sepulchrum  oceludebat,  huic  Roma- 
DOfiim  sigillum  fuerat  appositum.  Istius  sepulchrlcus- 
lodiae  praepositE  fuerant  milites  Bomani^  strielae  disci- 
plinoe  assueti ;  unde  jam  verisimiliter  supponi  nequii 
emnes  simul  dormiisse  omnesque  oflicio  suo  defujsse, 
prseserUm  in  re  quae  ommnm  curiositatem  movere  de^ 
bebat  et quse  a  Judeeis  multtim  ipsis  commendata  fuerat. 
Ex  alter^  parte,  si  attendantur  omnes  cireumstantiae, 
manifeste  conspicitur  Aposlolos  frangere  sigillum,  in^ 
gentem  revolvere  lapidem,  linteamina  quibus  involu- 
tum  fuerat  corpus  detrabere,  illudque  Christi  corpua 
auferre  minime  potuisse  brevi  momento  et  absque 
gtrepitUi  ei  quin  saltem  e  miliiibus  quidam  eVigiUren- 
tur.  Altund^,  si  dormierint  milites»  quomod^  furlma 
detexerunt  Judaei  ?  Quis  eis  nuntiavit  corpus  k  sepul- 
chro  fuisse  sublatum?  Non  solum  autem  Judsei  tali 
«upposito  fidem  adjungere  non  pptuerunt  *r  constat 
eeontrk  2.  Judseoshuic  fabulse  non  credidisse.Si  enim 
fabulosum  essenou  cognovissent  furtum  ab  ipsis  ex- 
eogitatum^  si  corporis  Christi  raptus  in  earum  suspi- 
eionem  venisset,  sane  ciistodes  qui  suo  defuerant  oITicio 
poenli  pleeti  curassent^  Apostolosque  suppUciis  adegis- 
iieatut  eorpus  ablatumdemonstraretur,  Attamen^  mi- 
litum  culpa  inulta  relicta  est,  in  auctores  fraudis  non 
injectae  sunt  manus,  obmutuerunt  Scribae  et  Pharissei 
totumque  Synedrium  quand6  paul6  postek  resurrec- 


—  m  — 

tionem  Ghrisli  palam  aBnunti&runt  ApostoK »  et  isti 
Apostoli  in  ipsS  Hterosolym^  apud  ipso^  Judseos  Sdem 
irivenire  potuerimf.  Und^  coneludendum  Juds&osc^uses- 
tionem  ampMus  morere  et  faetum  elucidare  noluisse  y 
ne  res  evid«nttor  fieret  et  de  resurrectionis  Chris^ti 
veritate  eonvineerentur. 

2oTeslespraecitatos  fuis^e  convictos  constat  ex  iom- 
nibus  characleribus  sineeritatis  et  veracilatis,  quos  in 
Apostolis  consociari  supr^  dcmonstravrmus. 

3<>  Haec  teslium  convictio  fuit  legitima :  Siquidem  1 . 
Eoruni  facultates  non  erant  vitiatse;  absurdar  esset  hy- 
p^thesis  contraria ,  attenlo  teistium  numero ,  attenti 
specialiter  sapientift  quse  in  Apostolorum  scriptidelucei. 
—  St  Testes  potucrunt  factum  obscrvare :  Et  quldem, 
Christi  mortem  potuisse  observari  patet,  spectatis  pa$- 
sionis  ac  sepulturae  circumstantiis.  Item  ei  faetum  re^ 
surrectionis  fuit  observafoile  :  Christus  enim  visus  esl 
sunctis  mulieribus ;  visus  est  ApostoHs ,  non  seorsim 
tantiim,  sed  cnm  simul  essent  adunati^  non  un^  aut 
altcra  vicc,  sed  pluries,  et  fbris,  et  in  domo,  et  in  civir 
tat^,  et  txirst  ©ivilatem ;  visus  est  plusqultm  quingentis 
discipulis;  suis,  uno  verbo,  prcebuU  seipsummvufnin 
muliisargumentiSf  per  dies  quadraginta,  apparens  ei$ 
ei  loquens  deregno  Dei.  Act.  1,3. —  3.  Reveri  factum 
observ^runt:  Nam  1 .  factum  illud  maximi  crat  momenii. 
2.  Ex  Evangelio  constat  Apostolos  et  discipulos  ad  in- 
credulitatem  fuisse  proclives;  sic  v.  g.  prius  tlelira- 
menta  reputirunt  quae  ipsis  tle  Christo  redivivo  nun- 
tiaverunl  mulieres,  Luc.  24,  H,-  paul6  rafr&  apud 
eumdem  Evangelistam  simifia  narrantur  dc  discipulis 
Emmaus.   Ergo  Apostoli,  antequSm  factum  resurrec- 


—  253  — 

tfonis  admiserinti  de  iUo  altentd  inquirere  debui^runt. 
Reverii  obf erv&runt :  Cfaristu»  enini  ad  depeUendam 
eonim  incredulitateni  eum  ipsts  debuii  coUoqui,  ma- 
nus  pedesque  pertractando^  exbibere,  cumeia  ma&du* 
eare,  Luc  94|  38.  Thomas,  qui^  non  erat  cum  diseipulis 
quand6  venit  Jesus,  noluit  credere  nisi  \iso  Domino; 
vidit,  et  eoofessus  est,  Joan.  20, 24  et  sq.  Demiun  oin- 
nes  ApostoU  et  discipuU^  priiJis  increduU,  postea  firmitcr 
crediderunt,  Jesumque  de  mortuis  redivivum  constan- 
tidsimdpraedicftruni.  Ergo  concludendum  est  Aposfo/os 
faotum  observ^sse,  et  post  serium  examen  fuisse  plaa^ 
convictos.  —  Ergo  factum  resurrecUonis  historice  cer* 
tisstmum  est. 

11.  lUud  miraculum  iatim^  connccU  cum  divio^  niis- 
sione  GbrisU,  quam  maximo  cum  pondere  confimat, 
speoialiter  deducitur  et  his  quie  Ghristus  Judae/s  signum 
petentibua  respondit:  «  Gmeralio  mala  et  adaUera 
rignum  qucerit :  ei  signum  nondabUurei,  nisi  sigttum 
JoncB  prapheUB.  Sicui  enim  fuit  Jonas  in  vmlre  ceti 
iribus  diebug  et  tribus  noclibus:  sicerit  Filius  homim 
in  eorde  terrm  tribusdiebus  ettribusnoetibm.  »  Matlbr 
12,58.-^Ergo,.. 

§  2.  Z>e  MiraculU  post  Chrisd  Apostolorumq^  lempora  editis. 

Apud  seriptores  eccIesiasUcos  innumera  referunlHr 
miracula  ab  setate  ChrisU  palrata  k  Sanclis  viris,  quo' 
rum  memoriam  rceoUl  Ecclesia  CalhoUea,  quales  inier 
alios  multos  ohm  exstit^reS.Gregorius  Thaumaturgius 
S.  Martinus,  et  recentioribus  («vis  S.  Franciscus  Xavc- 
rjus.  Ex  istis  miraculis  novsB.deduci  qucunt  probatio' 
nes  in  graljam  reh*giams  Chri^llanop,   moilo  constti 


—  255  — 

praedicta  prodigfa  pollereomnibusconditionibus  reqni- 
sitis/id  est,  ex  un&  parte,  esse  bistorice  certa,  certo 
miraculosa,  et  ex  aller^  parte,  fuisse  edita  in  testimo- 
nium  religionis  Christianae.  —  Horum  expositionem 
omittimusy  ob  eamdem  rationem  quam  superiusattuli- 
mus,  ubi  de  Prophetm  post  tempora  Christi  editis. 

Argumentis  hucusqud  adhibitis  novtim  adnectimus, 
qaod  dedocimus  ^ex  facto  a  decem  et  octo  saBcuHs  per- 
severanteetinquo  simul  apparent  supernaturales  pro- 
phetise  et  miracttli  cli^racteres :  intendiihus  agere. 

J)€  Statu  prwsenti  Judmorum, 

Post  eversionem  iirbis  Hierosolymitanaeet  ab  ineunte 

sakem  s^ecundo  sseculp  aetatis  Ghristianae  ,  Jodaei,  pa- 

trio  solo  extorres,  sine  sede  fix4,  sineduce  ac  prineipe, 

,per  lotum  terrarum  orbem  dis|)ersi  subsrstunt.  Quam- 

vis  tot   apud  populos  moribus  ,  institutis  legibusque 

Inier  se  longd  diversos  dtffusi  confundantur;  quam- 

vls  infdicem   protrahartt  vitam  , '  in    opprobrium    et 

proverbidm  facti  cunctig  gentibus;  nihilomicms,  a  eae- 

teris  geniibus  omni  tempore  fuerunt  distincti,  nun^c 

etiam  dignoscuntur  sequentibus  praeeipu^  notis :  perti- 

n^ci^  scilicet  (\uk  Messiam  venturum  exspectanl ,  re!i- 

'  gios4  verieratione  qua  V.  Testamenti  ac  preecipu^  pro- 

phetarura  libros  servant  ac  luentur,  odio  quo  pro- 

-  sequuntur  religionem  Christianam^  arctissim&  constan- 

ti^  quk  post  Iegts~^sade  excidiuit)  huiclegiadhaereseunt. 

Porro  de  illo  Judaeorum  stalu  sic  ratioeinari  licet: 

\^  HoefactuminehiditaliquidBupernaturale:  Sicfui- 

dem  1 .  in  eo  manifest^  apparent  adimpleta  prophe- 

13 


*       —  «4  — 

(aram  ei  Gbrisli  vaticinia  de  futur^  jadaicae  nationis 
dispersione  et  obcsecalione ;  specialitery  de  dispersione, 
illud  Danielis  9,  26:  «  Occidetur  Chrislus  ^  et  non 
erilejuspopulus^  quieum  negaturus  est.  Et  civitatem 
et  sanctuariwn  dissipabit  populus  cum  duce  ventur^: 
elfims  ejus  vastitas^  etpost  finem  belli  statuta  desola- 
Ho.  »  Et  illud  Cbristi,  apud  Luc.  21,  24:  *  Et  cadent 
in  ore  gladii:  etcaptivi  ducentur  in  omnes  gentes^  et 
Jerusalem  ealeabitur  a  gentibus;  donee  impleantur 
iempora  natipnum,  »  De  Judsorum  obcseeatione^  il- 
lud  Is.  29,  9  ad  15:  «  Obstupesdte  et  admiramini^ 
fluctuate  et  vacillate :  inebriamini  et  non  d  vino :  mo^ 
veminif  et  non  ab  ebrietate.  Quoniam  miscuit  vobis 
Dominus  spiritum  soporis^  claudet  oculos  vestrosy 
prophetas  et  prineipes  vestros  qui  vident  visiones  ope- 
rieU  Et  erit  vobis  visio.  otnniMm  sicut  verba  librisignali, 
quemciim  dederint  scienti  litteras,dice^t:  lege  isium, 
et  respondebit:  Nonpossum,  signatus  est  enim.  Et  datus 
est  Hber  nescienti  litteras^  diceturque  ei:  lege^  etrespon- 
debit:  nescio  liUera^.^.  Ideb  ecoe  ego  addam  ut  admi-- 
rationem  faciam  populo  huic  miraculo  grandi  et  stu- 
pendq:  peribii  enim  sapientia  d  sapientibus  ejus,  et 
intellech^s  prudentittm  ejus  abscondetur.  »  —  3.  Nisi 
specialis  admillatur  interventio  divina,  explicari  nequit 
quomodd  Jtiddei,  a  decem  etocta  saeculis  tot  procellis 
agitatiytotet  t^m  diversos  inter  p^pulos  dispersi,  cons- 
taati^sim^  potuerint  retfnere  signa  propriosqHe  cbarae- 
teres  quibushfiec  infelixnatio  inter  omnes  alias  discer-- 
iiittir.' — 3«  Judaeorum  induratioacca^lerdBcalamitates 
qu»  eorum  in  Gbri&tura  sae^iiiam  sub&ecutae  snnt, 
primo  intuitu  apparent  tanquam  effectus  iraeundide 


—  955  — 

Dei  erga  totam  iiaiionem  ailimplenlis  iltas  ingrati  populi 
deprecationes:  «  Sanguisejus  super  nos  et  super  filios 
nostros*  » 

2^  Hic  JucUeorum  stat^s  evidentissimum  perhibet  tes- 
timonium  ingratlam  religionis  Chrislianae.  Siquidem  1 . 
in  Seripturis.V.  Testamenti  Judaeorum  calamitates  prae- 
nuntiatae  fuerant  utpole  subsecuturse  occisionem  Christi 
et n^ationem  ejus  divinaemissionis:  •noneritejuspopU" 
lusquieum  negaturus  est.  »  Eadem  et  propter  eamdem 
eausam  praedixerat  ipse  Christus.  — 2.  In  nuUumaliud 
seetus  .f  nisi  in  illud  quod  admiserunt  Judaei  crucifi* 
gentes  Jesum  eumque  pro  Messi^  vero  recipere  renuen- 
tes,  potest  refundi  tam  diuturna,  universalis  etacerba 
calamitas. 

Tandem  Judsei  per  totum  orbem  subsistcntes,  legis 
ac  Hbrorum  suorum  reliogissimi  cultores,  testes  sunt 
et  testes  certe  omni  exceptione  majores  autheniicitalis 
et  integritatis  sacrorum  V.  Testamenti  librorum,  in 
qoibas  continentur  simul  et  Dei  providentis  dispensa- 
liones  ad  religionem  Christianam  prseviae,  et  vaticinia 
ex  quibus  eruitur  divina  nostrae  religionis  origo. 

PROB.  W  GEN. 
Bx  TesUmoiilB  liQiiiaiio. 

Prob.I.  Teslim.  Christt,  Si  attendaturconditio  vitae, 
si  perpendantur  characteres  Cbristiy  qualis  in  terris 
visus  est^et  apud  homines  conversalus  est,  solum  ip- 
sius  testimonium  preebet  argumentum  flde  summopere 
dignum  in  gratiam  religionisquam  bominibus  revelavit. 

Christus  non  semcl,  sed  saepius  et  constanter,  (urn 


—  456  — 

coram  discipulis,  ttim  coram  muUitudine  Judseorum, 
tiim  coram  tribunalibus  asseruit  et  testatus  est  se  6sse 
k  Deo  missum,  se  esse  Filium  Dei,  divinam  esse  doe- 
trinamsuam.  Constatex  multis  Evangeliorum  locis. — 
Ergo  vel  divina  est  legatio  et  doctrina  Ghristi ;  vel 
dicendum  est  Christum  fuisse  fanaticum  qui  se  k  Deo 
inspiratum  fals6  eredidit,  aut  impostorem  qui  divinam 
missionem  mentitus  est  ut  homines  deciperet.  Porro 
duplicem  hanc  blasphemiam  apert^  rcfeliunt  charaete- 
res  Christi. 

1.  Et  primam  certb  refellunt  summa  sapientia ,  exi- 
miaque  prudentia  quae  in  omnibus  ejus  actibus  et 
diciis  constanlerelucent,  Paucis  verbis  rem  absolvere 
cogimur:  sincerA  autem  mente  perpendantur  aclus 
sermonesque  Salvatoris,  quales  in  Evangelio  descri- 
buntur^  in  bis  san^nihil  reperietur  praecipili  lemeritate 
actum,  nihil  inconsideratc  aut  incohserenter  dictum^ 
nihil  quod  rectam  offendatrationem,  nihil  qnodmenlis 
infirmae  et  inconslanlis  prodat  pertorbationem.  Perse- 
verans  animi  moderatio,  humilitas  summos  devitans 
honores,  patientia  durissimos  vincens  eruciatus,  fana- 
ticum  etinsensatum  san^  non  arguunt.  Sed  quid  ihm 
impio  supposito  detinemur?  Doctrinse  Christi  sublimi- 
tas,  admirabilis  ille  complexus  dogmatum  et  legum , 
quae  celeberriraorum  philosophorum  inventis  quam 
maxime  praeslant,  non  humanam  sed  divinam  auctoris 
sapientiam  alt^proclamant. 

2.  Haud  minus  imposturae  quJjm  fanatici  erroris  sus- 
picionem  cum  fastidio  repellit  mens,  non  dicopia,  iscd 
tantisper  sensataetattenta.  Voluntas  fallendi,  fatcntur 
omnes,  subesse  non  polest cum  veri  pietateerga  Deum, 


—  287  — 

eOm  sinoerli  erga  proximuin   eharitate  v  ctim  stimiii& 

vitsBimegrilatc.  Porranefnimen  latet  quantum  egregm 

toto  vitds  su^  decursu  Chrislus  dederit  omniam  speci* 

mina  virtutum,.  Ejiituit  in  eo  ferventissima  in  Deum 

pietas:omniaadDeigIoriamreferebat;  ubiq.ue  de  regixo 

Deipromovendo  sollieitus,  ejus  cibus,  utaiebat^  erat  fa- 

cere  voiuntatem  Patris;  orationi  semper  intenlus,  ubique^ 

de  Deo  loquebatur,  ubique  nomen  Dei  et  s^cra  maxime 

reVerebatur.  Jam  quee  propter  homines  feeerit  ineredi- 

bile  est.  Quot  non  lulit  labores  atl  erudiendos  rudes  , 

sanandos  infirmos,  revocandos  a  sceleribus  improbos  l 

Quanta  in  ejtts  convictu  suavjlasl  Qunnta  ergapaupe- 

res  cl  peccatore^  benignita&!  Omnes  fraterno  anaore 

prosequiCur,  pro  omnibus^  oraty  etiamque  pro  inimicis 

et  inlerfeetoribus  in  cruce  pendens  veniam  precatur* 

Ad  hdBC  accedebat  admirabilis  vitae  integritas.  Tam  in 

aperto  eratfjuspuritas,  ut  omnem  adversariorum  su^ 

peraveril  invidiam.  Ab  omnibus  perversis  ^ffectibus^ 

ab  omni  rerum  temporaUum  cupiditate  liber,  in  nulU 

re  propriis  commodis  serviisse  deprehenditur.  Denipai 

adoecisionem  4uctus,  tanquim  ovis  obmuteseens  st^tit,. 

et/siquasinterpatiendumedidit  voces,  pietatem  arden- 

lissimamque  ebaritatem  spirabant.  Ergo  Christus  non. 

potuit  mire  consilium  homines  in  errorem  conjiciendi. 

— ^lmd,  siimpostorispartes  agere  intendisset,  quis  noo 

videal  eum  stultissimum  lunc  exstitisse  impostorem? 

Destitutus  enim  omnibus  adjumentis  quibusapud  ho- 

niines  eoneiliatur  auclorita^,  scilicet  nobilitategeneris,. 

dignitate,  opibus,^  potenti^,  etc,  voluisset  omnium  ii- 

dem  et  adorationem  aucupare,  omnesque  ad  religionem 

novam  eupiditatibus  ac  proejudiciis  oppositam  addu- 


—  258  — 

cerc;  quod  cvidcnter  maximam  ex  parte  impostoris 
argueret  dementiam.  Haneautem  dtoUitide  etrmpostu* 
ra3  suspicionem,  quam  apert6  refeUunt  characteres  sa- 
pientiae  et  sanctitatis  in  Ghristo  relucenf^s ,  ipsimct 
impiissimi  movere  non  audent.  Ergo  summd  verum 
est  testimonium  Christi ;  ergo,  ut  ipse  asserit,  verusest 
Dei  legatus,  verus  Filius  Dei;  ergo  divina  est  religio 
Christiana  (1). 

Prob.  II.  Testim,  AposL  Certtim  est,  exlibris  N-  Tcs- 
tamehti,  specialiter  ex  libro  Actuum,  Apostolos  cons- 
tanter  se  gessisse  tanqubm  Cbristi  legatos,  et  doctrinam 
quam  ubique  preedicftrunt  tradidisse  tanqu^m  divinam 
et  k  Jesa  Ghtisto  Dei  Filto  revciatam.  lilad  Apostolorum 
testimofrium  dedivinli  legatrone  et  doctrinli  Chrtsti  fidem 
maxim^  mereri  probatur  omnibus  rationibus  jlrni  sir* 
perius  allatis,  ubi  de  AuctorUate  Ubrorum  N.  T.  Dicia 
resumentes,  sie  argumentamur:  Attentli  conditione 
vitse  Apostolorum,  qui  cum  Christo  fuerant  conversailit 
ipsius  sermones  susceperant,  testes  exstiterant  omiiium 
ejus  operum  et  miractilorum,  constat  Apostolospotuisse 
inquirerede  hoc  facto,  scilicctutrum  legatio  Saivatoris 
prse  se  tulerrt  notas  missionis  divinae.  AttentA  eonvic- 
tione  etanimi  alacritate  qul^,  post  raortem  Christi,  prae- 
dicti  Apostoli,  priiis  trepidanles  el  in  fideinfirmf,  prae- 
dicationis  Evangelicae  posteii  susceperunt  opus ,  opus 
videlicet  cujus  diflicultates  et  pericula  non  ignorabant; 
constat  eos  fuisse  planfi  persuasos  de  divtnilate  doctri- 
nae  Gbristi.  Attentis  prudentift,  moderatioDe  et  sapientilk 


(i;  Vid  IIoock^^T.  II,  parl.  2,  art.  2,  §  i,  prop.  4;  Duvoisin,  IW- 
mon$tr,  Evang.y  cliap.  5. 


_  289 — 

qme  in  eorum  actibus  et  scriptis  elacent,  constat  eos 
nan  faisse  fanaticd  errore  d^lusos  circa  personam  el 
doctrinam  Christi.  Deraum,  attentis  virtutibus  quarum 
spleadore  fulget  eorum  vita,  v.  g.  corum  in  promovend& 
Det  glorili  studio,  eorum  contemptii  omnis  tweni 
Itfcri,  eorumerga  fideles  charitate  et  sollicitudine,  eo- 
rum  in  tolerandis  laboribus  constanti^ ,  in  sustinendii 
^rumnis  patienitift,  in  suffercnda  morte  gaudio  et  for- 
titudine;  haitd  minus  clar^  conspicitur  Apostolos  ab 
oraiii  homines  in  errorem  conjiciendi  intenttone  fuisse 
prorsiis  alienos.  Ergo» 

Prob^,  Testim.  Zlocforum.  Omnibus  sseculisabaetate 

Christi  quam  plurimi  fbruerunt  Doctores^  ingenio  el 

«cienti^  prseclarissimi,  qui,  re  diligentissim^  perpen$li, 

ananimi  ore  professi  sunl  divinitatem  Saivatoris  et  re}i* 

gionis  ab  Ipso  revelatd&.  Tot  et  t^m  inclytorum  Docto^ 

rum  coDsensus  maximi  ponderis  efformat  argumentum 

in  gratiam  religionis  nostrae ;  et^  nisi  penitus  exuatur 

sensuscommunisetanteponantursuperbse  rationis  ca- 

villationes/ obsequium  huic  testimonio  denegarl  noa 

potesi. 

PROB,  Iir  GEN. 

Bx  TefttUnonlo  Ip»lii9  doctriiiaD« 

I. 

Prob.  deducta  ex  Characleribus  fntrihsecisii). 

Doctrina  Ghristiana,  utpatet  ex  ipsius  examine,  du- 
plieis generis  characteribus  poUet:  l^  excellens  esiin 

(l)  Vid.  Notam,  pag.  131. 


—  260  — 

SQ,  id  csty  plane,  perfectd  ct  in  gradu  plo3  quam  mt- 
ficienti  saiisfacit  omnibus  hominis  neeessitatibus  sub 
respectu  intelligentiaB,  cordis  et  activitatis ;  2*  supra- 
excellehs  est,  ut  itk  dicam,  in  eo  sensu  1.  quod  perfec- 
tione  intrinsec4  multd  praecellat  cseteris  omnibus  doc-: 
Irinis,  sivereligiosis,  sive  philosopbicis;  2»qu6dplursr 
praebeataccidentalia  commoda^  quse  exdoctrin4  etiam^^ 
excellenti  stricl^  requiri  neque^nt. — ^^PraedicticharaC' 
tercsmanifest^produnt  originem  divioam  immediatam 
hujus  doctrinsB.  Ergo.  .  , 

1'ePREUVE. 

Car0Uitires  partieuUers  de  la  Daetrine  Chr^tienne. 

Pour  prouver  la  v6rit6  du  Christianisme  par  ses  caracieres 
iBtrins^ques ,  il  faut:  i^  exposer  sommairement  la  Doctrine 
Chr^tienne;  2«  en  faire  ressorlir  les  caracl^res;  S^prouverque 
ces  caract^res  supposent  uoe  origiQe  divine. 


1«"«  PABTiE. 

EXPOS^  SOUMAIRB  DE  LA   DOGTRINB    CBBETIBNNB. 

La  Doctrine  chr^tienne  d6veloppe  dogmatiquemeutrid^e  de 
DiEu.  Elle  le  consid^re :  en  Lui-mdme ;  dans  ses  Propri6t6s ; 
dans  ses  Attributs. 

Dieu  consid6r6  en  Lui-m^me.  —  La  Doclrine  chr^lienne  en- 
sague  qu'il  exisle  nn  fetre  N6cessaire,  Infini,  appeI6  Deku. 

Dieu  consid^r^  dans  ses  Propri^t^s,  —  La  Doctrine  chr6- 
tienne  enseigne  que  Dieu  est  Un,  Unique,  Ind^pendant,  Im- 
muable,  Eternel,  Immense. 

Dieu  eonsid6r6  dans  ses  Atirihuts.  —  JElle  les  envisage  1® 
en  eux-mSmes ;  2o  en  actes. 

1«  Attributs  en  eux-m&mes :  Dieu  possMe  intelHgence,  Vo- 
lont6  libro ,  Puissance  iufinie ;  par  cons^quent  Personnalite 
infinie. 


II?  AUritmls  in  oe^ti;  ad  iDhra,  adextri* 

J.  Ad  Entrd:  Gomme  ems^qaeoce^  de  ce  qai  prdcfede;  en 
Diea :  u&e  premi^re  persoane  iaflnie  ,  appel^e  P6re,  dont  la 
Faisoh  demi^re  e^t  la  n^essite  d'etre.  Cette  premi^re  persoane 
ea  se  connaissant  elle-m^me  engendre  ane  seconde  personne 
^ale  aa  Ptee,  appelte  Fils  oa  Yeiiie.  Be  Famoar  matael  du 
P^e  et  daFils  proc^de  ane  troisi^me  persomie  ^gale  au:  P^e 
ei  an  Fik^appel^e  Saint-Esprit.  De  maai^re  qa'en  Dieu  ii  y  a 
trois  personnes  dansane  substance  onique.  Ges  trois  personnes 
joniss^tdi^an  bonheur  6ternel  et  parfait,  r^sultant  de  leurcoa- 
Balssance  etde  leur  amoar  motuel.  Finaleinent,  comme  cons6- 
qaenee  de  ces  ant6c6dents,  Dieu  esl  T^tre  lafini,  Absolu,  la 
V^6,  la  Beaut^  et  Ut  Bont6  infinie  et  absolue. 

//•  AdExtrd:  Dieu  manifeste  ses  attributs  ad  extrd  par  ses 
actes  relatifs  aux  crtotures,actes  accomplis  ayant,  pendaat  et 
sptbs  letemps. 

1.  Amnt  le  Temp$.^  Dieu  pose  sa  gloireext6riearecomme 
fin  de  ses  oeuyres,  le  bouheur  des  ^tres  qui  la  procureroM 
comme  cons^quence  de  cette  fin.  II  d6or6te  la  cr6ation  d'6tres 
eapsd)les  de  procurer  sa  gloire ;  ^tres  aaxquels  il  doanera  une 
desiination  particuli^re,  une  nature,  des  lois  et  des  secours 
appropri^s  k  ees  fonctions. 

S.  Pendant  le  Temps.  -*-  Llaction  de-  Dieu  a  pour  objet :. 
rangevlanatare;  rbomme. 

En  ex^cution  de  soa  d^cret  ^ternel: 
(Ange.)  Dieu  cr^e  les  anges,  ^tres  purement  spirituels,  im'- 
mort^ls  ei  faits  pour  la  yision  intuitiye.  l\  les  destine  k  oon* 
naltre  Dieu  samatttrellement,  k  Taimer  librement  et  dleseryir, 
sp6cialement  eomme  ministres  dansle  gouyernement  de  la  na- 
imre  ei  des  hommes  indiyidueUement  ou  coOectiyemeni  pris. 
U  les  doue  de  focult^s  &amaturalis6es :  intelligence  ^  libert^  ,• 
paisswce.  Illeur  trace  les  lois  qu'ils  doiyeai  suiyre;  leur  assi- 
gne  les  secours  doqt  ils  ont  besoin  pour  remi^ir  leur  destina'^ 
tion.  11  les  somnei  a  une  ^reuve  qui  fixera  d6finitiyemeni 
leur  sori  pour  r^ternit^ :  les  uns  demeureni  fid^Ies  ,  et  en 
r^ompense  Dieu  leur  assore  pour  r^teruit^  la  jouissance  de 
lui-mdme ;  les  auires  succombent,  et  en  punition  Dieu  les  con- 
damne  aux  peincs  ^teraelles-  Depuis  ce  momenl,  les  premiers 


—  2«2  — 

coatinueni  de  remplir  les  fonction«  que  Dieu  leur  avait  ddn- 
n^es  en  les  cr^ant,  et  de  pkis  s^oppQsent  k  ri&flaenee  Baal- 
faisante  des  seconds  qui ,  deyenQs  par  leur  pech^  enn^raits  de 
tout  bien,  sont  constamment  occup^s  ii  introdaire  le  d^sordre 
dans  la  nature  et  l'humanit6. 

(Nature,)  Dieu  cr^e  le  monde  physique ,  compo&6  d'6tres 
priv^s  d'intelligence  et  de  libert^.  11  les  destme  a  se  prSier  un 
secours  mutuel,  a  servir  rhomme :  dans  son  corps,  «n  lui  pro- 
curant  le  n6cessaire,  Tutile,  ragpr^able ;  dans  son  ^e,  en  hu 
manifestant  rexisience  et  les  perfections  de  Dieu.  Pour  les  ren- 
dre  capables  d'accomplir  leur  destinalion,  il  donne  a  ehaque 
^tre  une  nature,  4es  propri^i^s,  des  lois^  particuli^res ;  il  U» 
coordonne  les  uns^ux  autres,  et  fiaalemeni  a  rhomme ;  impj-ime 
dans  chacun  d>eux  et  dans  leur  ensemble  des  vestiges  de  ses 
perfeclions. 

(Homme.)  L'enseignement  du  Gbristianisme  sur  Tactioii 
temporaire  de  Dieu  vis-a*vis  de  rhomme  est  relatif  1«  a  la 
Cr^atlon  et  a  r^preuve,  2«  a  la  R^paration. 

1«  CrffaHon,  J5|>rmti^.— Dieucr^rhommc,6tremixte,cojn' 
pos^  d*un  corps  et  d'une  ime  immortelle  faite  pour  ia  ymon 
intuilive.  II  le  destine 4  connaitre,  aimeret  servirsoncr^atcur 
librement  etsurnaturellcmenl ;  a  concourir  aubjen  de  ses  sem- 
blablcs;  9  dominer  et  diriger  la  nature  inferieure;  a  spinlua- 
liser,  k  surnaturaJiser  m6me  les  hqmmages  des  cr^atuces  pri- 
v6es  dlntelligence.  ^ 

,  Pour  qu'il  puisse  remplir  ce.tte  destination :  il  le  cr6e  a  son 
image  et  ressemblance  ;  c'est-a-dtre,  inteHigent,  libre  et  ca- 
pable  d'action;  il  le  cr6e  sociable;  lui  donne  le  domaino  dc 
fait  ^t  de  droit  sur  les  choses  sublunaires ;  le  .surnaUiralise  par 
le^don  de  la  grAce  sanctifiante ,  k  laquelle  e&t  attach^  Ic  droit 
a  la  vision  intuiiiye ;  a  ce  don  principal  il  ^ioute  surnaturellO' 
ment  les  suivants:rexemptiond'ignorance,  d'errctir,  de  con- 
cupiscence,  de  douleurs,  de.maladies,  rimmorialite,  et  leplace 
dans  le  Paradjs,  lieu  de  delices.  II  dirige  ses  facultes  par  de^ 
lois  qui.fixent  ses  devoirs  religieux,  sociaux  et  individuiJls  i  ^* 
lui  assure^Ies  grAces  necessaires  pour  accomplir  ces  lojs,  ei 
inslttue  lesmoyens  pourles  obtenir.  II  6tabltt  ruml6  physique 
du  g^nre  humain,en  formant  Eve  d'une  c6ie  d'Adam>ei  epins-. 


—  265  — 

{Huftnt  le  mariag^e ;  VmM  morale,  en  constUuant  Adam  repri^* 
sentaut  de  I'hiimanit^  enti^re.  Cettehumanit^,  il  la  soumet  dan» 
la  personne  d^Adam  a  une  6preuve  dont  les  r^sultats  seront- 
peur  Adam  et  le  genre  humain  qu'ilTepr6sente,  dans  le  casde 
fidelit6,laconservatioa,  et  dans  le  cas  de  chClte,  laperte  des 
avantages  pr^cMents.  Adam  succombe,  etpar  ce  fait,  lui  et  sa 
deseendance  devtennent  coupablcs  aux  yeux  de  Dieu,  entach^St 
d*une  souillure  permanente  >  ennemis  de  Dieu  ,  esclaves.du 
d^mon,.  etperdent  la  grace  sanctifiante  avec  tous  les  avantages 
surnaturelsqui.lui  etaient  annex^. 

2f>  ReparatioH,  —  Dieu  la  pr^pare  et  raecomplit. 

Dieula  pri^are :  —  Dieu  rannonce  anos  premiers  parents , 
en  renouvelle  la  promesse  aux  Patriarches,  se  choisit  un  peu- 
ple  particulier  pour  la  U-ansmettre  intacte,  et  dians  ce  peuple 
soscite  des  prophetes  pour  la  d6velopper, 

Dieu  Taccomplit:  —  D6termin6  uniquement  par  sa  mis^i- 
corde  a  riparer  rhomme  d^chu,  Dieu,  dans  cette  oeuvre,  a  pour 
but  de  rendre  a  rhumanii^  les  principaux  avantages  que  lui 
avaitenlev^slep^ch^  originel^  et  de  T^lever  en  meme  tempsa 
une  union  ^vec  lui-m6me  plus  6troite  que  celle  de  T^tat  pri- 
mitif.  *—  La  re^isalion  de-  ce  dessein  supposant,  d^apr^s  le  plan 
libre  de  Dieu  ,  Tunion  perspnnelle  de  la  .cr6alure  a  Tune  des 
personnes  divines ,  la  seconde  personne  de  la  Sainte  Trinit^ 
sHncamepar  rop^ation  du  Saint-Esprit  dans  le  sein  de  la 
Tres-Sainie  Vierge  Marie,  et  devient  le  Mediateur.  —  Pouv 
rendre  rhumamt6  capable  de  receveir  les  effets  de  sa^.r^para- 
tion  et  dy  conijourir  avec  lui ,  pour  Telever  a  nne  union  plus 
dtroite  avec  Dieu ,  Jesus-Christ ,  le  Verbe  Incam^ ,  s^unit  le^ 
angeset  les  hommes  d^une  mani^re  intime,  en  se  constituant 
leur  diefet  leur  repr6sentant.]De  cet  acte  r^siiltent  Tunion  de 
(Otts  les  faomines  en  un  seul  corps,  et  la  r6versibilit6  entre  tous 
les  membres  des  merites  de  chacun. 

Pour  faire  r^ntrer  en.  grlke  rhumanit^  coupable ,  11  offre  a 
Dieu  par  ses  soulfrances  etsa  passion  iine  satisiaction  surabon-' 
danle  et  universelle;  il  perp^tue  son  sacrifice  unique  par  rins- 
titution  du  sacrifice  de  rautel;  —  Pour  rendre  k  l'homme  ses 
droits  ala  vie  ^ternelle  et  aux  secours  ni5cessaires  poiir  Tobte- 
nir,  il  acquiert  par  toute&ses  actions  des  m^rites  iniinis  doui 


—  264  — 

ille  fera  particjpant.  —  Ponr  gn^ir  la  plaie  de  rignoraoce  ei 
de  rcrreur,  lai  rappelcr  la  loi  primitive,  l'6(endFe  et  Faceom- 
moder  k  son  6tat  actuel ,  it  lui  trace  une  r^gle  de  condnite, 
en  lui  manifestant  par  ses  cxemples  et  ses  discours  la  loi  Evan- 
g^Kque,  )oi  de  renoncement  et  de  d6vouement  surnaturels; 
renoncement  etd^vouement  manifest^s:  vis-a-vis  de  Dieu,  par 
la  foi ,  l'esperance ,  la  chartt^,  Fadoration  qu^exprime  surtoat 
le  sacrifice ;  vls-a-vis   de  lui-mtoie ,  par  rhumilit^ ,  la  chas- 
tet^  et  !a  mortification,  le  d^tachement  des  richesses  et  la  cha- 
rit^;  vis-&-vis  de  son  prochain,  par  la  justtce,  la  charit^  et  les 
devoirs  hi^rarchiques.  —  Pour  fliire  entrer  Fhomme   en  com- 
munication  de  ses  m^rites  et  des  secours  n^cessaires  a  robser- 
vatlon  de  la  loi,  il  lui  influe  la  gr^ce  habituelle  et  actueHe, 
quelquefois  imm^diatement,  le  plus  soavent  par  des  moyens 
institu^s  k  cet  eifet ,  moyens  qui  sont,  k  des  degr^s  differents 
d^efRcacit^ :  la  pri^e,  le  sacrifice,  les  sept  sacrements  reconniis 
par  rEglise.  —  Pour  perp^tuer  son  oeuvre,  il  fonde  s6n  Bgiise 
qa'il  doue  d*ind6f8ctibilit6  dans  sa  croyance,  et  institue  poar 
Tenseigner  et  la  diriger  le  sacerdoce  qa'tl  constitue  hiterdii* 
quement:  au  corps  ^piscopal  il  communique  rauton7^  doeiri" 
naleet  I6gislative ,  universeUe  dans  le  S.  Pontife  et  dans  FEglise 
r^unie  ou  dispers^e,  UmitSe  dans  les  Ev^ues  individaeliemeBi 
pris ;  autorit^  doctrinale  inf^UihU  dans  le  S.  Pontife  et  datis 
FEglise  universelle  assembl^e  ou  dispers^e.  Aa  sacerdoce  il 
donne  le  pouvoir  d*ofRrirIe  i^acritice  qa'il  a  institu^,  et  d^admi- 
nistrer  les  sacrcments  qu1I  a  ^tablis.  —  Enfin  ,  il  lui  as8or6 
rexistence  et  la  eontinoatioh  de  ses  poavoirs  josqu^d  la  coiisom- 
mation  des  si^les.  . 

3.  AprH  le  Temp$.  —  Actes  relatifii:  k  chaque  individo  de 
Fhumanit^ ;  a  rensemble  des  6tres  cr66s.    ^ 

lo  Actes  relatifs  k  chaquc  individu  de  Fhumanit^ :  —  Aprte 
la  mort  de  chaque  homme,  Dieu  porte  une  sentence  qui  fSixe 
son  sort  suivant  ses  m^rites  ou  ses  d^^ited:  sort  qui 
est  pour  les  uns  la  jouissance  imm^diate  dn  bonfaeur  ^tern^^ 
pour  d*autres  la  dbamnation  ^temelle ,  pour  une  troisitoe 
classe  un  6tat  prbvisoire  d'cxplation. 

2»^Acles  relatifs  a  renscmble  des  ^trcs  cp66s  :  —  A  Ja  fi« 
dcfc  (cmps,   I>!cn  nncantit  ou  au  moins  transformc  runtvcrs 


—  S6S  — 

pliyB]({tie;  ressaflcite  les  morts,  J6sii9-€hrisl  promulgife  ei  re^ 
noviyelle  dans  un  jugement  g^n^al  ia  sentence^  qai  fixe  le  sort 
^iertiel  des  anges  et  des  hommes.  II  rextoute,  et  poar  cela  ^ 
resserre  d*une  part  ses  rapports  avec  les  dus,  qui  ayec  lui,  eo 
lui  ei  par  lui  oiTrent  a  Dieu  un  culte  ^ternel ,  Bieu  les  b^atilie 
par  la  communication  de  son  propre  bonheur ;  d'une  autre  part, 
il  punit  ^ternellement  les  damn^s ,  anges  et  hommes ,  par  la 
«^paralion  de  sa  soci^t6,  parle  ver  rongeur  et  le  tourment  du 
feu. 

11«   PARTlC. 

CARACTERES  DE  LA  DOCTRINE  CHR^TIEJlNE. 

Ced  caracidres  peayeni  se  r6uair  dans  ces  deux  formules : 
fo  la  Doctrine  chr^tienne  esi  Ea;cHknte ;  .2p  la  Doctdne  chr^- 
iienne  e»l  Stfr-^axeUente,  .     .     ,  . 

Ea^plic^  La  doctrine  ehr^tienne  est  exceUente  ^  c'est-i-dire 
qu'elle  atieint  parfaitement  son  but,  son  objet;  en  d'autres 
termes,  est  en  parlaite  harmonie  ayec  lesbesoios  qu^elle  doii 
satisfaire. 

La  doetriae  chr^tiOTne  esi  swr-^xcellenU  en  deax  sens :  en 
ce  sens  1«>  qa*elle  esi  sap^rieure  en  perfection  k  toute  dqtre 
doclriae  reUgiease^i  toate  doctrine  philosophiqqe ;  2oqu'elle. 
procure  a  Vhomme  des  ayanlages  qu'on  ne  peui  pas  exiger 
d*ane  doctnne  religiease,  m^me  excellente» 

fer  dAHACTfeRE.  —  La  Doctrine  Chreiierine  est  Excellente . 

Une  doctriHe  religieuse  a  des  rapports  ayec  toutes  les  facul-. 
(68  hiHuaines;  4  rintelligence  elle  manifesie  le  yrai;  4  la  yo- 
loni^,  en  taat  que  faculi6  d'aimer,  elle  montre  le  bien;  k  la 
yoloni^,  en  lani  qne  capable  d'aciion,  cons6quemment  aossi  a 
ractivit^  exi6rieure,  elle  donne  des  motifs  de  yertuet  irace  les 
r^gles  £1  suiyre  pour  la  pratiquer.  Une  doctrine  est  donc  bonne 
qaaud  elle  atleint  toutes  ces  fins  d'une  mani^re  satisfaisante ; 
elle  eat  exeellente  qaand  elle  les  atteiut  parfaitement.  Or,  la 
doctrine  chr^icnne  ofTre  satisfaction  parfaiie  aux  besoins  de 
rinteUigence  ,  aux  besoins  de  la  yelont^  en  tant  que  faculte 
d'aimer  et  en  tant  que  facull^  d'agir.  Donc. 


—  2fi6  — 

S  1.  La  DoctrineGbi^iienne  donne  satisfaction  parfMie  aux  besoina 
de  Vlntelligence. 

A  rinlelligence  de  l'honime  il  faut  une  connaissance  de 
fiieu  certaine,  compleie,  claire,  eternelle.  —  Donc  11  faul  une 
doctrine  rcligieuse  gui ,  sans  6tre  d^mentie  par  les  faits,  s'at- 
tribue  une  valeur  sup^rieure  k  toute  discussion ;  qui  d6yeloppe 
Tid^e  de  Bieu  d*une  manifere  compl^te,  claire,  et  qui  promette 
la  vision  de  Dieu  pour  r^ternit^.  —  Or,  la  doctrinc  chr^tiense 
possMe  6minemment  toutes  ces  propri6t6s. 

D'o6  trois  propositions  a  d^velopper. 

1'«  Prop.  — A  Vintelligence  de  Fhomme  il  faut  une  counais- 
sance  de  Dieu  r^sumant  les  caractferes  pr^cit^s. 

II  faut  une  connaissance  de  Dieu :  L'homttie  a  besoiil  de  se 
eonnaitrelni-m6me,  de  connaitre  les  dtres  avec  lesquels  il  sou- 
tient  des  rapports,  ces  rapports  eux  m^mes  et  tes  cons^quences 
qiki  en  d^rivent ;  or  ces  connaissances  impliquent  la  notion  dc 
Dieu ;  on  peut  m^me  dire  qu'elles  y  sont  toutes  comprises. 
Donc.  — Que  Thomme  ait  besoin  dese  eoimaitre,  de  coBnailre 
les  ^tres ,  cela  se  d6duit  1®   d'un  d6sir  invincibie,  inn^  que 
rhomme  a  de  poss6der  cette  coniraissance ;  2«  da  devoir impos6 
a  rintelligence  d'6clairer  et  de  diriger  la  volont^,  d^voir  dont 
raccomplissement  suppose  les  connaiss)mcespr6cit6es,  puisque 
rhomme  doSt  agir  d'aprfes  sa  propre  natiire  et  ccBe  des  6lres 
avec  lesquels  il  soutient  desrapporls.  —  Ces  connaissances  im- 
pliquent  la  notion  de  Dieu;  puisque  les  principaux  rapporls  de 
rhomme  sont  ceuxqu'il  soutientavec  Dieu.  —  EUes  sont  m6me 
toutes  r6sumees  dans  la  notion  de  Dieu;  carlliomnie  et  les  aa- 
tres  6tres  n'ont  tellenature,  telle  destination,  lels  rapports,  telles 
lois,  tels  moyens,  teHe  ftn,  que  parce  que  Dieu  les  a  cr66s  tels. 
D'ailleurs  rexpos6  de  la  doctrine  chr^tienne  donn6  pr6c6dem- 
ment  prouve  la  v6rit6  de  cetle  affirmation.  —  Donc  il  faut  a 
rintelligeuce  de  rhomme  une  coiinaissance  de  Dieu. 

Cette  connaissance  doit  r6unir  les  caraet6res  indiqu6s  :  Au- 
trement  elle  seraitincapable  de  satisfaii-e  les  d6sirs  de  rhomiiie. 
qui  dans  toutes  ses  connaissances  aspire  ala  v6rit6,  k  la  certi- 
tude,  k  la  lpI6nitude,  a  la  clart6,  etqui,  surtout  en  mati^re  reli- 
gieuse,  aspire  auncconnaissance  6ternelle.  Autrement,  en  »e- 


—  2G7  — 

eond  Heii,   eiie  serait  iiK^apablc  de  fournlr  a  rinlelligence  I^sl 
lami^resn^cessaires  poar  ^lairerdson  toOr  eldiriger  lavolont6. 

2«  Prop.  —  Donc  il  lui  faut  une  doctrine  religieuse  r^unis-' 
sant  les  condrtions  que  nous  avons  indiqu^es. 

II  lui  faut  une  doctrine  religieuse:  i^  Nous  venons  de  voir 
qa-ii  foutarintelligence  une  connaissance  de  Dieu;  mais  Tin- 
ielligence  humaine  n'etant  pas  sur  la  terre  en  rapport  imni6r 
diat  avec  Diea,  donc  il  lui  faut  un  intermediaire,  ou  une  doc- 
trine  religieuse.  ^  Tous  les  hommes  ont  Tid^e  de  Dieu ;  or  il 
est  impossibte  qulls  poss^dent  la  notion  de  Dieu  sans  exprimer 
sur  son  existence,  sa  nature,  ses  rapports,  des^jugeroejftis  positifs 
oa  n^gatifs,  sans  avoir par  consequent  une .  doctrine  religieuse. 
Les  faits  d'ailleurs  conGrment  cette  necessit^ ;  chcz  tous  les 
peaples  on  a  trouv6  et  on  trouve  une  doctrine  religieuse  posi- 
tive,  plus  ou  mpins  vraie  ou  fausse^  hes  incredales  m^mes, 
peut-on  dire,  ont  une  dootrine  religleuse ,  mais  doctrine  n^ga^ 
live.  Donc  a  IMntelligence  de  Fhomme  e»i  aecessaire  une  doc- 
trine  religieuse. 

Cette  doctrine  doit  r^anir  les  conditions  pr^it^es:  1°  Cetie 
doctrine  doit  s*attri]>ue^,  sans  etre  d6mentie  par  les  faits  ,  une 
valeur  qui  la  mette  au  defisus  de  toute  discussion.  Elle  doit  s'at- 
tribuet  une  valeur  qui  lamette  au  dessusde  toute  discussion: 
autreiaenteUese  reconnaitrait  incertaine,  se  livrerait  a  la  dis-- 
cuss]on,paTcongequent  aralteration^alad^strucyon*  Saosetre 
d^mentie  par  les  laits :  dans  rhypoth^se  contraire  elle  ser^t 
sans  valettr. 

2«  EUe  doit  6tre  complete.  Celte  qualit6  ne  peut  pas  se  pren- 
dre  dansun  scns  abselu,  mais  dans  un  sens  relatif,  accommodd- 
a  Tetat  d'epreuve  oCi  rhomme  se  trouve  plac6  sur  la  tcrre.  La 
proposition  signiOe  donc  que  ITiomme  doit  avoir  une  doctrine 
religieuse  qui  lui  enseigne  tout  ce  qui  lui  est  necessaire  pour 
obtenir  sa  fin :  reduitea  ces  limites,  la  proposition  est  evidente. 
3°  £Ile  doit  6tre  elaire.  Cette  propositioa  encore  ne  peut  se 
prendre  que  dans  on  sens  relatif.  La  doctrine  doit  ^tre  claire 
dans  ce  sens  1.  que  ses  enseignements  doivent  etre  accessribles 
aux  intelligences  les  moins  cultivees ;  carautrement  cetteclasse 
qui  forme  laniassedu  genre  humain  serait  jpriv6e  des  conoais- 


—  968  — 

iaaces  n^eessaires  k  i'obleitUoB  de  sa  fin;  2.  dans  ce  ftens.que 
la  raison  ne  doit  apercevoir  aucune  contradiction  entre  les 
(ermes  de  ses  proposttions,  entre  ses  propositions  eiles-m^mes, 
entre  ses  propositions  etles  r^alit^s  ext^rieures  constat^es  par 
la  raison  et  Fexp^rience ;  autrement  la  fausset^  de  cette  doc- 
trine  serait  prouv^e. 

4^  BUe  doit  promettre  la  vision  de  Bieu  pour  r^temtt^.  €ar 
la  connaissance  de  la  v6rit^  est  une  d«s  condilions  essenti^les 
du  bonheur  parfait  auquel  Thomme  aspire  pour  I^^tetnit^. 

3«  Prop.  —  Or,  la  doctrine  chr^Uenne  poss^de  ^nunemment 
toutes  ces  qualit6s.  i 

i«»  QUALiT^.  Elle   s'attribue,  sans  Stre  d^mentie  par  les  feils^ 
une  valeur  qui  la  place  au  dessus  de  toute  discussioo. 

EUe  s'attribue  une  valeur.... :  £n  effet  eUe  compte  au  nom- 
bredesesdogmes  les  plus  fondamentanx:  eelui  de  la  divinit6 
desonauteur,  celuiderinstitution  diviaeet  de  ^'ind^fectihilit^ 
de  rEgUse  qui  la  professe,  celui  de  TinsUtuUon  divflie  et  de 
rinfaillibiUt6  du  minist^re  charg6  de  la  transmetlre.  Sa  vaieor 
est  donc  permanemment  celle  d'un  e  doctrine  di\ine.  EUe  se 
place  doncdans  rintelUgenceaudesais  de  toutediseassWn. 

Gette  pr6tention  n'est  jamais  d^menUe  par  les  faits :  —  Pow 
d^mentir  par  des  faits  son  orjgine.divine,  il  faudrait  oonsiater 
des  erreurs  dans  spn  enseignement ;  pour  d^enUr  rind^fec- 
tibUtt^  dela  soci^t6  qui  la  professeet  rinfaillibilit^  derautorit6 
qui  la  transmet,  il  faudrait  constater  des  variations  dans  son  ius- 
toire;  or  TincrMuIe  n'a  janiais  pu  constaier  ni^rreurdansson 
enseignement,  ni  variation  dans  son  histoire. 

2«  QUALiT^.  La  Doctrine  chretienne  est  cOMPLfeTE. 

/.  EUeestcomplete  d  m  degre  suf^mt,'--En  effet  s^s  don- 
ndes  pnrnitives  surDieu^  surThomme,  sur  les  autres  ^tresde 
la  cr^ation^  sur  leurs  rapports  respectife,  sur  les  cons^uences 
deces  rapports,  sont  assez  explicites  et  developp^es  pour  don- 
ner  k  lliomme  les  coimaissancesn^cessaires  a  robiention  de  sa' 
fm. 

IL  Elh  est  compUlt  ann  dcgr^ plm  qw  suffismtn  — Car  ses^ 


—  2G9.  — 

princlpes  oiit  engendr^  par  voie  de  cons^quence,  et  sans  rien^ 
perdire  de  leur  f6condit6,  les  v6ril6s  dogmatiques ,  morales  et 
sociales,  contenues  soitdanslesactes  des  Conciles,soitdanslQ9 
codes  des  nations  civilisees,  soit  encore  dans  les  6crits  des  SS. 
Pferes,  des  Itieologiens,  des  Philosophes,  des  Moralistes,  des. 
Jurisconsultes  et  des  Publicistes. 

^QVkLirt.  La  f>ocirUie  cbretieniie  est  cxaibe. 

Elle  esi  claireaun  degr^  sufQsant,— a  un  degr6  plus  que  suf- 
fisant. 

AVant  d'entrer  dans  le  d^Veloppement  de  cette  proposition, 
il  est  n^cessaire  de  poser  quelques  observations  sur  la  clart^. 

Une  doctrine  vraie  est  un  ensemble  de  propositions  r^duites 
a  runil^  par  de»  rapports  nati|rels.  Sa  clart^  consiste  dans  sa 
visibilit^  pour  rintelljgence.  Ell«  peut  varier  quant  a  T^tendue, 
quaiit  au  mode,  et  quant  a  l-intensitig.  —  Quant  k  T^tendue : 
L'inlelDgence  peut  voir  les  parties  de  la  doctrine,  leurs  rap- 
ports ;  et  dans  ces  deuxobjets,  troischo^espeuyentetre  percepr 
tibles  ;  le  sens  des  formules  qui  expriment  la  doetrine ,  leur 
possibilite  n6gative  et  positive,  leur  unit^.  —  Quant  au  mode^ 
La  visibilit6  peut  ^tre  directe  ou  inl6rieure ,  r6flexe  ou  ext6- 
rieure.  EUe  est  directe  ou  interieure,  quand  Tobjet  poss^de  en 
lui-m&me  une  fevidence  imm^diate  pu  d^ductive.  Elle  est  r6- 
flexe  ou  exi^rieure ,  quand  Tobjet  invisible  en  lui^mdme  est 
rendtt  vistt)\e  par  ses  rapports  avec  des  F6alit6s  eonstat^es  par 
la  raison  ou  Fexp^ience.  —  Quant  au  degr6 :  La  visibilit6  peut 
6ir^  plus  00  moins  6clataute,  ce  qui  rend  rpbjel  probable  a 
difii^rents  degr^s  ou  certain. 

Cela  pQ&^f  nous  disons : 

/.  La  Doctrine  chn'tierme  est  €laire  cl  wn  degre  suffisemt. 

Pour  le  prouver,  il  sufflt  de  montrer  1<*  qu'elle  est  accessible 
aux  intelligences  les  moins  cuHiv^es ;  2«  que  les  propositions 
qoi  la  compoBent  ont  une  possibilit^  n6gative,  c^est-A^-dire  ne 
sont  point  en  ccMitrad&eUon  dans  leurs  termes,  ne  sont  con^tra- 
dictoiFes  ni  \e»  unes  avec  Les.  autres,  ni  avee  les  r^alit^  ext^- 
rieures  constat^s  par  la  raison  et  rexp^rience. 

1"  La  Doctrine  ehr6tienne  est  accessible  aax  intelKgenccs  Iw 


—  J70  — 

moins  cultiv^es :  Gar  les  v^ril6s  qa'elle  enseigne,  qvoique  su- 
blimes  en  elles-m^mes,  sont  analogues  aux  v^rit^s  ies  plug  g6- 
n^ralement  connues,  aux  faits  les  plus  ordinaires^De^plus,  les 
termes  dont  elle  les  revdt  appartiennent  pour  la  plopart  au 
langage  commun ;  et  si  quelquefois  ,  pours'exprimer  d^unema- 
ni^re  plusconcise  etphis  exacte,elle  est  forc6e  d'employer  des 
exprattions  scientifiques,  ces  expressions  penyent  encore  dtre 
facilement  ramen^es  k  une  forme  aceessible  au  vulgaire.  Ces 
assertions,  suifisamment  claires  par  elles-m^mes,  ^tablissenl 
Botre  proposition  qui  d^ailleurs  est  prouv^e  par  la  facilit^  ayec 
1  aqnelle  les  intelligences  les  moins  cultiv^es ,  le  peupte ,  les 
enfants,  les  sanvages  m^me  con^oivent  et  admeitent  !a  doc- 
trine  chr^tienne. 

2»  La  Doctrine  chr^tlemre  nc  renferme  aocune  contradiction 
intrins6qne  ou  extrins^e :  Pour  voir  des  contradictions  dans 
ies  Mystfrres  du  Ghristianisme,  il  faut  alt^rer  ou  les  termes  oa 
les  rapports  des  termes  des  formules.  Gette  assertion  est  proa- 
v6e  parTexamen  des  objections  des  incr^dules.  Les  Myst^es 
sont  donc  simplement  incompr6hensibles ,  el  noii  coDtradic- 
toires.  G6s  consid^rations  g6n6rales,  donl  la  jusfesse  est  d^- 
montr6e  dans  les  trait^sparticuliers,  seront  confirm^es  plas  bas 
par  Texposition  des  harmonies  qui  existent  entre  les  MysVfetes 
chrigtiens  et  les  r^alitds  constat6es  par  la  raison  et  Texp^rience. 

IL  EUe  est  claire  a  un  degrS  plus  que  mffi$anL 

€ar  l'»  sa  partie  rationnelle  est  ^vidente  intrins^quemcnt.  2» 
L^obscurit^  de  sa  partie  supra-rationneUe  est  att^nu^e  par  la 
lumi^e  extrins^e  de  la  raison  et  de  rexperience.  3<>  Lcs 
rapports  qui  eonstituent  Tunit^  de  la  doctrine  chr^ti^nne  sont 
^vidents. 

1«  P.  La  parUe  rationndlle  de  la  Boctrine  chr^tienne  est  i^vidente 
intrins^quement, 

Sont  ^vidents  immMiatement  les  premiecs  priBcipes  de  la 
r^uson  et  les  d<mn^es  imm^ates  de  robservation.  Sont  ^vi- 
dentes  m6diatement  leseonelusions  clairement  d^nites  de  ces 
principes.  Donc  la  partie  ratioonelle  de  la  doctrine  ehr^tienne 
est  ^vidente  in(rins^quement,8i  ellese  compose  de  principc!» 


—  J71  — 

ralionnels,  de  faits  constat^s  par  robservation  Imm^diate^  et  de 
condusions  clairement  dMaites  de  ces  deax  sources.  Or  11  en 
est  ainsi :  rexposi^  suiyant  le  proave. 

Cet  expos6)  poor  6tre  complet,  deyrait  d^abord  pr^seiiter 
toutes  lesv^rit^s  dela  doctrine,  pnis  les  preuves  decesy6rit6s 
fournies  par  la  raison  et  robseryation.  Mais  les  premidres 
^lant  djb}k  pos^es  prec^demmeht ,  noas  noas  bomerons  ici  a 
ieur  mettre  en  regard,  sdivant  Tordre  de  leur  expesition,  les 
coosid^rations  d^daites  de  la  raison  et  de  Fobseryation  qoi 
les  dtablissent. 

Sar  Dieu  consid^r^  en  LuUm^me :  la  logiqae  conclut  qu*!! 
existe  un  £tre  n^cessaire,  infini,  ou  an  Dieu.  Car,  d'un  cdtd, 
la  raison  affirme  que  ie  contingent  et  le  fini  supposent  le  n^- 
eessaire  et  l*infini ;  de  l'autre,  Fobseryaiion  et  la  raison  atte»- 
tent  qu*il  existe  des  6tres  contingents  et  finis. 

Sur  Diea  consid^e  dans  ses  Proprietifs :  k  logiqae  conctuC 
de  son  ass^it^  qu'il  esilndependant;  car  ta  raison  affirme  que 
Ttoe  a  se  tient  toat  de  lui-mdme.  —  De  Yinfinit^ ,  la  logiqoe 
conclut :  qu'il  est  £/n,  car  la  radscm  affirme  que  dansrbypoth^e 
contraire  il  ue  serait  point  infini,  6tant  compos6  de  partiesli- 
mit^es  en  elles-m^mes ,  et  qaant  k  leur  nombre ;  qa*il  est 
Unique,  car  la  raison  affirme  que  si  la  pl^nitude  de  T^tre  est 
parlagfee  par  deux  ou  plusieurs  indiyidualit^s,  aucane  n^est  in- 
finie ;  qa'il  est  Immuable  dans  ses  perfections  et  ses  d^rets : 
dans  ses  perfections ,  car  la  raison  affirme  qa'un  6tre  qui  ac- 
quiert  ou  perd  des  perfections  ou  des  degr^s  de  perfection,  ne 
poss^de  pas  ^ternellement  la  pltoitude  de  T^re,  n'esf  pas  infini; 
dans  ses  d^crets,  carla  raisonaffirme  qu*un  ^trequi  change  de 
r^solntion  n*est  pas  idfini,  puisqu'il  est  ignorant  ou  l^er;  qu*U 
esi£Htmel  et  Ipimense,  carla  raiion  affirme  quNm  ^tre  limit^ 
quant  au  temps,  quant  &  Tespace,  n^est  pas  infini. 

Sur  Dieu  consid6r6  dans  ses  Attributs:  la  logiqae  conclui 
collectiyement :  qu'il  poss^de  intelligence,  volontd,  Ixbert^p 
puissance  et  cons^quemmeni  personnalite,  Car  la  raison  affirme 
que  rinfinit^  ,  caraclere  primitif  de  Dieu,  implique  toute  per- 
fection,  et  sp^cialementintelligence;  yolonl6,  etc;  quela  conlin- 
genceet  Vordre  du  monde  constat6sparrexp6rience,  la  mutabi- 
lite  descslois  prouy^epar  les  miractes,  supposent  dans  sacause 


—  272  — 

inielligence  ,  volont^  ,  libert^,  ptiissance,  personnalit6;  que 
rhomme  ne  peut  avoir  re^u  rintislligenee,  la  volont^,  la  libert^, 
la  puissance,  la  personnalit^  que  d'Mne  cau^e  poss^dant  elle- 
m6me  ces  atlributs.  —  £n  particulier  elle  conclut :  que  Diea 
est  Intelligent,  car  la  raisonaffirme  que  les  v6rit6s  sp6culative$ 
et  pratiques,  n^cessaires,  universelles,  constat6es  par  robserva- 
tiondansl'inteliigcncehumaine  supposent  comn^e  sujet  primitif 
une  inlelligence  n^cessaire  dont  elles  soient  la  modification; 
que  Dieu  possMe  une  Fo/on^e  librey  car  la  raison  afiirme  que  la 
destinationnaturelle  des  v6rit6s  pratiques,  dontrexistencedam 
rintelligence  divine  ^  616  constat6e  pr6c6derament,  esl  de  diri- 
ger  la  volont6  et  la  libert6 ;  que  Dieu  poss6de  le  Pouw)ir  le- 
gislatif,  car  la  raison  atfirme  que  la  soci6t6  est  n6eessaire^ 
rhomme,  que  les  lois  sont  n6cessaires  a  la  soci6t6,  que  les  lois 
ne  se  peuvent  expliquer  que  par  un  pouvoir  16gislatif,  que  le 
pouvoir  16gislatif  ne  se  peut  expliquer  que  par  Dieu.  Elle  con- 
clut  a  Vlnfinite  de  tous  ses  attributs,  car  la  raison  afSrme  que 
Dieii6tantessen(iellement  iniini,  toutes  ses  perfections  doivent 
6tre  elles-m6mes  infinies. 

.  Sur  les  attributs  de  Dieu   consid6r6s  in  aetu  adintrd:la 
logique  conclut :  que  Dieu  est^  qu'il  se  connait  el  s'aimc  infini- 
mentde  toute  6ternit6 ;  car  la  raison  affirme  qu'en  Dieu  Vasr 
s6it6,  rintelligence,  la  volont6  ne  sonl  pas  infinies,  si  elles  sonl 
4  r6tat  desimple  puissance;  que,  pour  avoir  ce  caract6re,  elle» 
dpivent  passer  en  acte.  —  Sur  le  bonheur  de  Dieu,  la  logique 
conclut  qu'il   est  infini;  car  la  raison  affirme  que  le  bonheur 
n'6tant  que  la  satisfaction  compl6te  des  facult6s,  il  est  n6ces- 
sairement  inGui  en  Dieu  dout  riutelligence  infinie  connait  infi- 
niment  la  v6rit6  inGnie,  dont  la  volont6  infinie  jouit  inGniment 
du  bien  infini. 

Des  v6rit6s  6tablies  jusqulci,  la  logique  conchit  avec  la  doc- 
trine  chr6tienne  que  Dieu  est  rfitre,  le  Vrai,  le  Beau,  le  Bien 
absolu,  inGni;  car  la.raison  afiirme  que  FinGni, .  caractfere 
primitif  de  Dieu,  n'est  que  la  pl6nitude  de  r6tre ;  que  le  vrai 
n'est  que  r6tre  dans  ses  rapports  avec  rintelligence ;  le  beaoj 
r6tre  dans  ses  rapporls  avec  la  senslbilit6  esth6tique;  le  bien, 
r6lre  en  tant  que  pouvant  6tre  poss6d6  par  la  facult6  d'aimer, 
r6alis6  par  la  faculf6  d'agir. 


—  573  — 

Siir  les  manifesfations  extrinseques  des  altributs  diyins  cdtf ' 
sich6r6s  en  g6n6ral :  la  raison  affirme  que  la  substance  des  6tres 
physiqueset  de  lliomme,  dont  Fexistence  et  les  propri^t^s  sout 
constat^es  par  robservation,  est  r6elle,  distincte  de  la  subs- 
tance  diyine,  contingente.  —  EUe  esl  reeWe:  autrement  il  fau- 
draif  nier  la  valeur  du  t^moignage  des  sens  qui  nous  aiteste  les 
r6a!it6s  physiques,  la  valeur  de  la  raison  qui  de  ces  principes 
conclut  n6cessairement  a  reiislence  de  TJiomme ;  admettre  le 
scepticismeuniversel,  ccj  qui  est  absurde  etrepugne  ala  nature. 
—  EUe  est  distinctede  la  substance  divine :  aulrement  la  subs- 
tance  divine  est  compos^e,  divisible,  limit6epar  consequenl, 
impersonneUe  dans  la  portiou  d*elle-m6me  qui  compose  la  ma- 
tifere,  entacli6e  de  d6sordre  physique  et  moral ;  il  faudrait  en- 
core  dire  que  rhomme  est  uneportion  de  Dieu,  sanspersonna- 
lildpropre,  sans  liberl6,  sans  lois,  sans  avenir  personnel;  toutes 
choses  absurdes. — EHe  est  canHn^en/e :  autrement  tous  les 
fetres  rfe  lacr^alion  ne  peuvent  pas^tre  couqus  non  existants,  Us 
sont  infinis,ind6pehdants,  uns,  immuables,  6ternels,  immenses; 
la  cr6ation  tout  enti6re  n'esl  qu'un  seul  6tre  dou6  d'une  intel- 
ligence,  d*ane  voiont^,  d*une  Iibert6,  d'une  puissance,  d'une 
personnalit^  inihue :  cons^quences  s^surdes.  De  M,  la  logique 
conclut  4°  que  le  monde  a  6t6  Cr6e  par  Dieu ;  car  sa  substance 
felant  reelle,  distincte  de  la  substance  divine,  contingente,  soh 
exisicnce  ne  peut  s'expliquer  qne  par  la  cr6ation. 

Elle  conclni  2°  que  la  cr6ation  a  616  preced6e  d'un  decret  qui 
a  determin^  iouted  les  oeuvres  que  Dieti  devait  aceomplir  dans 
Je  temps  et  apr^sle  temps,  car  la  raison  afllrme  qu'il  serait 
jndigne  de  la  isagesse  de  Dieu  d'agir  sans  pland6termin6;  que 
ce  d^cret  est  6ternel,  parce  que  rind6terminatton  siippos^-mt 
ignorance  ou  faiblesse  dans  la  volont^  est  incopipatil)ie 
avec  la  souveraine  perfection;  3*^  que  Dieu  dans  ce  plan  s'est 
pos6  pour  fin  principale  sa  propre  gloire,  car  la  raison  affirmc 
qu'unacte  dont  lacr^ature  seraitlafindemiere  serait  indigne  de 
lasagesse  diviiie;  qu*il  s'est  propos^  pourfinsecondaire  laper- 
fectiou  et  le  bonheur  des  cr6atures,  carla  raison  affirme  qile  la 
pcrfection  et  par  coiis^qaent  le  bonheur  des  cr6atures  r6suUc 
de  robtention  de  leur  fin  ;  ¥  que  dahscedecret6temel,  Dieu 
a  delermine  la  destination  sp^ciale,  1a  rtature,  la  fin,  lcs  secours 


—  974  — 

qa'il  destinait  aux  Mres  qa'il  se  proposait  de  cr^er ,  car  la  raisoii 
affinne  qae  la  conduite  contraire  est  indigne  de  sa  sagesse. 

Sar  la  manifestalion  extrins^que  des  attributsdiYinsconside- 
r6e  dans  ses  rapports  avec  les  6lres  particuliers. 

Belativement  aux  €trei  physiques:  L^observation  scientifi- 
que  constate  daas  ces  ^tres:  une  nature;  des  lois  et  des  forces 
capables  de  produire  le  bien  des  individus  qqi  composent  le 
monde  physique ;  des  rapports  au  moyen  desquels  chaque  indi- 
vidu  peut  concourir  k  la  perfection  du  tout ,  au  bien  physiqae 
de  rhomme ;  des  perfections  de  d^tail  et  d'en^emble ,  qui  m- 
nifestent  la  puissance,  la  sagesse  et  la  bonte  de  Dieu.  Be  la,  la 
logique  conclut:  !<>  quela  nature,  les  lois,  les  forces>  les  rap- 
porls  du  monde  physique  ont  Dieu  pour  auteur,  car  la  raisoii 
affirme,  comme  il  a  H^  dit  plus  haut,  que  Dien  est  Cr^atear 
universel ;  2f*  que  la  nalure,  les  lois,  )es  forces  et  les  rapporls 
sont  destin^s  a  procurer  le  bien  des  individus ,  du  tout ,  de 
Thomme  soasle  rapport  physiqueetmoral;  carla  raisonaffinne 
que  Dieu ,  sagesse  infinie ,  proportionne  toujours  la  fin  au 
moyen. 

Relati vement  k  Vhomme :  L^observation  unie  a  h  rajson  cons- 
tate  qu'il  est  intelligent,  libre,  actif,  immortei,  soeM.  La  lo- 
giqoe  conclut :  i^  qa'il  tieut  toutes  ces  perfections  de  Dieu,  son 
auteur ;  2f^  qa'ii  est  destin^  de  Dieu  k  connaltre ,  aimet  scnx 
cr6ateur  dans  le  temps  et  r^ternit^,  a  travatller  k  son  propTe 
bienet  a  celui  de  ses  semblables  soos  le  rapport .  intellectael, 
moral  et  physique;  car  la  raison  affir me  que  pour  les  inteHigences 
comme  pour  les  corps,  Dieu  proportionne  les  fins  a  la  nalure 
et  aux  facaltes  des  dtres;  3©  qu'il  a  le^a  de  Dieu  le  droUde 
disposer  de  lui-mtoe  et  des  choses  cr^6es ;  qu'ii  a  re^  uBe 
loi  qui  luiprescril:  par  rapporta  Dieu,  adhesion  anx  v^riles 
qu'il  lui  maniieste,  esp^rance  du  bien  qu'il  lui  promet,  amour 
souverainde  sesperfections  infinies,  adoration  manifesl6e  pa^ 
un  culte  int^rieujr,  ext^rieur  et  public;  par  rapport  a  iui-m^mc, 
an  amour  dirig^  par  la  raison ;  par  rapport  a  ses  semi^lables, 
respect  de  leurs  personnes  etde  leurs  droits,amouretsecours, 
soumissiona  Tordre  hi^rarchique  quir^gitla  soci6t6,,.et  ob^is- 
sance  aux  devoirs  qni  en  r^sultent ;  car  la  raison  ai&rme  que 
ces  droits  el  ces  devoirs  6tant  n^cessairespour  conduirerhommc 


—  275  — 

«a  fin,  il  repugrierait  a  la  sagesse  de  Dieu,  qai  doit  propor- 
tiojmer  les  moyens  a  la  fin,  de  ne  pas  les  lui  donner ;  4«  qu'il 
aera  recorapens6  ou  puni  dans  une  autre  vie,  proportionnelle- 
ment  a  ses  m6rites  ou  a  ses  d^m^rites  ;  car  la  raison  unie  a 
1'obserTation  constate  qu'on  ne  trouve  point  en  ce  monde  la 
juste  proportion  entre  la  r^corapenseetla  vertu,  lapunition  et 
le  vice ,  proportion  exigee  eependant  rigoureuseraent  par  la 
jttstic^  divine. 

2«  P.  L*obscurit6  de  la  partie  supra-rationnelle  est  atl^nu^e  par 
la  lumi^re  extrins^que  de  la  Faison  et  de  robservaticm. 

Cette  proposition  suppose  que  la.  partie  supra-rationnelie  est 
ob^cure  intrins^quement ;  que  robscurit^  intrinsdque  d'une 
v^rit^  peut  ^tre  att^nu^e  par  les  donn^es  de  robservation  et  4e 
la  raison.  Elle  aliirme  qu'en  fait  Tobscurit^  de  cette  partie 
supra-rationnelle  est  att^nu^e  par  cesdeux  moyens.  D'oii  trois 
propositions  a  prouver. 

/0  Ld  pariie  supra-raiionnelle  est  ohscure  intrimequemerU. 

Nous  appelons  partie  sopra-rationnelle :  les  dograes  !<>  de  la 

Trinit^ ;  ^  de  la  Cr^ation  en  g^neral ;  3°  sp^cialeraent  de  la 

cr^ationdes  Anges;  4^  les  dograes  suivants  relatifs  aFborarae: 

la  sumaturalite  de  son  ^tat  priraitif ,  son  ^tat  de  chute ,  son 

^tat  de  r^paration,  son  6(at  futur.  Or  tous  ces  dograes   sout 

obscuTs  intrinsequeraent  a  difierenls  degres.  En  effet,  pour 

qu^une  vferitfe  poss^de  une  clart6  intrinsfeque  compl6te,  il  faut 

qa'elle  soii  comprebensible  dans  sa  nature,  6vidente  ou  di6-^ 

montrable  quant  a  sa  possibilit6  ,  a  sa  r^lite.   Donc  sout 

obscvffs  intrinseqoement  les  dograes  sus-raentionn6s,  si  aucun 

d*eax  ne  possMe  toutes  ces  conditions  d'ane  parfaite  clar(6. 

Or  aucnn  d'eux  ne  l€s  possfede  corapleleraent.  Aucun  d'eux 

n^est  eorapletem^nt  et  intrins^quement  compr^hensible  dans 

sa  nature,  aucun  n'est  6vident  intrins^quement.  La  plupart  sont 

ind6monlrab1esquant  k l^ur  possibilite  ou  quant  aleur  r6alit6,  ou 

&ousces  deux  rapports. 

Ainai  la  r^alit^,  la  possibilit6  m6me  de  la  trinit6  de  per- 
sonnes  dans  runit^  de  substance  ne  peut  6lre  d^duite  avec 
rigueur  et  dart^  d'aucun  principe  de  la  raisonet  de  rexp6rience. 
I-a  creatiou  des  Anges  et  les  dogmes  relatifs  aux  ditTferents 


—  276  — 

^lais  de  rhomme,  6tant  des  faits  positifs  en  dehors  de  l^expje- 
rietice,  ne  peuvent  6tre  constat^s  dans  leur  existence  ni  par  la 
raison  ni  par  robservation. — Lapuissance  de  la  raison  se  bome, 
relativement  k  ces  dogmes,  k  conslater  indirectement  la  v^ 
lit^,  et  parcons^quent  la  possibilit6  de  la  cr^ation  en  g6n.eral 
par  les  absurdil^s  r^sultantde  Thypoth^se  contraire ;  la  possibi^ 
lit^  de  la  cr6ation  des  Anges,  a  supposer  que  Ton  attribu^  a 
Dieu  la  facult^  cr^atrice;  la  possibilit^  de  quelque»-uns  ies 
acies  particulters  employ^s  comme  moyens  pour  la  r^parAtitm 
de  rhumanit6. 

2^  VobBCwriU  intrimSque  d'une  verite  peut  ^re  attdfiuee 
par  la  lumiere  extrimeque  de  Vobservation  et  dela  raison, 

L'obscurit6  d'une  v6rit6  renferme  trois  dcgres:  elle  peut 
6tre,  comme  nous  avous  vu,  incompr^hensible  dans  sa  nature, 
ind^montrable  quant  a  sa  possibilii^,  indemontrable  quant  a  la 
r^lit^.  Or  ces  trois  degres  d'obscurit6  peuvent  dtre  aft^nu^s. 

LMncompr^hensibilit^  peut  ^tre  att^nn^e  par  les  analogies 
<Je  la  v6rit6  obscure  avec  les  fails  de  Fobservation.  Caf  H  e&t 
certain  qae  les  faits  de  rob^ervation  consider^s  en  eitXTmemes 
sont  plus  saisissables  et  plus  clairs  que  les  v6rit6«  de  V.ordfe 
j)urement  rationnel ;  que  les  v6rit6s  purement  rationnelles  out 
leurs  analogies  dans  Tordre  des  fajts;  que  par  coiis^Q^exiUa 
v6rit6  pure  peut,  quant  k  ses  ^l^ments  et  a  leurs  rappdcl^,  elfe 
represent^e  par  les  faits ,  incarn&e  dans  les  faits.  Cette  in- 
carnation  fixe  la  verit6  pure,  la  rend  plus  facile  a  contempler , 
ajouteala  simple  lumiere  de  la  raison  la  lumi^re  plus  saisissa- 
bie  de  rexp6rience,  att6nue  par  cons^quent  robsciirit^  intrin- 
se<p}e  qui  enveloppe  la  v6rii6  pure. 

L'obscurite  qui  enveloppe  la  possibilit^,  la  r^alite  d*une  jpro- 
posilion.ind6montrabIe  peut  6lre  attenu^e  par  les  donn6es  dc 
Texp^rience  etde  laraison.  Sous  lerapport  de  la  possibilit^  et 
de  la  realitd,  il  y  a  obscurile  complete  dans  une  proposUron, 
lorsque  ces  deux  pointsne  peuvent  etre^tablis  par  aucun  pro- 
c6d6.  II  y  a  clart6  compljfete,  quand  elle  peut  Slre  rigoureuse- 
ment  demontr^e.  II  y  apar  cons6quent  demi-jour  ou  att^nualion 
de  robscuritg  compl^te,  lorsque  des  donnees  de  FobservatioH 
et  de  la  raison  la  logique  peut  tirer  des  preuves  plus  ou  moiu» 
pr&bablcs  de  la  r6alit6  ou  dela  possibilit6.  —  Or  il  est  des  cas 


^^m 


—  277  — 

Grti  lA  preove  proLabie  esl  pdssible :  celui  oii  la  raison  et  Texpc- 
rience  ne  fournissent  pour  ^tablir  la  proposilion  que  des  prin- 
cfpds  priv^s  de  r^Vidence  rigoureuse  ei^ig^e  parld  demonstra- 
tion;  celui  otx  le  principe  6(ant  ^vident,  la  conclusion  n'a  pas 
wec  le  principe  un  rapport  assez  clair  pour  participer  pleinc- 
ment  k  son  ^vidence  et  a  sa  certitude. 

S^Defaify  robscuriteintrinseque  des  verites  supra-rationnelUs 
e$t  attenuee  par  les  donnees  de  la  raison  et  de  Vobservation» 

D*apr&s  cequipr6c^de,  pour  etablir  cette  proposition  il  suflii 
de  montrer  que  ces  v6rit^s  ont  des  analogues  dans  les  faits 
'de  Fobservation ,  sont  conflrm^es  quant  a  leur  possibUite  et  a 
leur  realite  d!\ine  mani^re  plusou  moins  probable  p&r  la  raison 
et  rexp^rience,  Or  ces  deuxchoses  sontcertainesquantaux  ve- 
rit^s  supra-rationneUes  consid6rees  engen6raX  et  enp&rticulier* 

V^rit^  supra-ratioimenes  considerSes  en  g^n^ral. 

-  AfuUogies.  — Ges  v6rit6s  ont  des  analogies  dans  les  faits  de 
robsenratioQ.  En  effet,  les  vMt^s  supra-rationadled  sont 
•marqiito  aaxcarael^e»  «aiyants  r  ellessont  incompr^faensibles 
dans  leurnatiire,  certai^  et  en  m^me  temps  in6videiiteg  et 
liKUpmiraliles  jjitrins^qiiemeat*  Or  tes  carael^res  analogues 
«e  trooveiii,  s^par6s  ou  r^unis,  dans  des  yMtsts  qai,  de  Kaveu 
de  tonl  le  monde^  ne  ^nt  point  sapra-rationBelles.  Aini»i  rexi&* 
teoce  de  la  mati^re ,  de  la  force,  de  la  vie ,  de  rhomme ,  de 
Bieu,  n^est  naUement  ^doatense  poilr  rintelligence ;  cep^idant 
fiBleiligimce  igBore  profondifeme^t  la  natore  intime  de  la  nka^ 
d^re»  de  la  foree,  de  la  vie ,  de  Time,  da  rappoii  qui  onit 
rAme  an  corps,,de  la  substance  et  des  perfections  divines,  de 
•toate  ehosfi.  Ainsi  les  fiiil^  de  rhistoice  possfedent,  quand  ils 
^nt  refrdtas  de  toutes  les  conditions  exigtes  par  one  eritiqoe 
s^vire,  la  certitade  la  fdas  incontestable ;  et  cependant  \\$  nt 
-aont  ni  ^vidents  en  eax-m^mes,  m  dtoiontraMes  par  Tobser- 
vaUonetia  radsan^  Ainsi  aneraultitade  de  vMt^s  scientifiqnes 
den^Hient,  par  le  tdmoigoage  des  savants,  eertaines  pour  left 
igiior»its;  etcependant  ceux-ci  ne  peuvent  ni  en  comprendre 
la  natare,  ni  en  voir  F^vidence,  ni  em  saisir  la  d^monstrafion. 
X-homme  mdnie  le  plas  developp^  soas  le  rapporfinteHectuel 

16 


—  278  — 
esi  aux  v^rR6t  8apra-raUoiineUe&  d^  la  doctriiie  cfar^eoBe  ce 
qae  rignorant  estaax  y^ril^s  scientifiques,  il  les  admetsans  les 
comprendre ,  et  ne  les  constate  pas  autremeat  qoe  par  le  t^- 
moignage. 

Preuves  prohdlfles  de  la  Possibilit^.  *—  La  doctrine  chr^ttenne 
peat  contenir  des  61^ments  sapra-rationnels  ou  incompr^hen- 
siUes  9  ind^montrables.  Cetle  proposition,  que  nous  avoos 
prouv^  pr6c6demment  d*une  manitoe  certaine,  en  montrant 
que  Dieu  peut  r6v6ler  des  mysUres,  faire  des  institutions  posi- 
tives,  est  confirm6e  par  les  faits  que  noos  venons  d^exposer. 
Car,  si  les  connaissances  profanes,  qui  oal  le  fini  pour  objet, 
contiennent  des  616ments  incompr^hensibles  et  ind^ontrables^ 
t  forliofi  ladoctrine  religieoseqoi  a  pour  objetrinfioi* 

Be  laTl^alit^.  —  II  est  probable  que  la  doctrine  religiease 
renferme  de  foit  des  ^l^ments  supra-rationnels. 

La  doctrine  religieuse  doit  enseigner  k  rhomme  toat  ce  qoi 
lui  est  moralement  n^cessaire  deconnaitrepoor  diriger  sacon- 
duite.  Poor  diriger  sa  condoite  U  faot  qu*il  cooaaisse  Hon-seale» 
ment  engto^ral,  mais  encore  en  particoliersa  fin,:  sesrapporls 
arec  Bieu,  avec  lui*m6me,  avecles  autres  hommesy  avec  latuh 
tore^ses  moyens,  sen  avenir.  Or  ^otes  ees  choses,  d^pendant 
jdausce  qo^eUes  ont  de  sp^eial  de  la  volont^  positive  de  lAea,  ne 
4f»euvent  6tre  connoes  ni  par  r^vidence  ,  ni  par  la  d^monl&kft- 
tion,  mais  seolement  par  la  r6v6Iation  oo  titoioignage  divin. 
Ainsi  Fhommexne  peot  connaltre  que  par  la  rdvtiation  si  safin 
est  simplement  nalurelle  oo  si  elle  est  somaiareUe ;  si  Dieo 
veot  6tre  honor^  par  tel  juoyen  particolier  oo  par  tel  aotre; 
quel  est  le  degr^  de  ses  obligations  vis-a-vis  du  prochain  et  de 
lui-m6me,  de  ses  droUs  snr^  nature^,  si  Dieu  veot  lui  accorder 
des  secours  pour  aceomplir  ses  obligations  imm^diatement  ^ 
jn^diaAeinent,  et,  dans  cette  derni^e  hypolhtee,  qnelssontces 
«Qoyens;  si  ses  p^eh^s  sont  r^missibles  ou  non;  si  la  r^eoin- 
pense  et  la  punition  de  Tautre  vie.sont  ^temelles  oq  tempo- 
raires,  etc.,  ete.Doncil  est  aumoins  probable  qoe  la  doetrlne 
religieuse  contient  des  6I6ments  supra-^ationnels.- 

V6rit^s  supra-rationnelles  consider^es  en  parliculier. 

Dogme  de  laTrinit^.  —  Analogiee,  Le  dogmede  laTrinitd  a 


ts' 

9- 

n 


—  27»  — 

<fe&ftiiafog^e»  dmis  la  ntttiife,  dans  rfaomme,  dsois  le  m<(md0 
ang^Mitte^ 

Bans  la  Bature^  —  Le  corps  en  gto6ral  manifesle  rimit6 
triaaire:  daits  ses  dimeiisionst  tout  corps  r6anit  dansson  imit^ 
trois  dimensions,  longaeur,  l^geur^profondeor. —  Bans  se» 
(ormes:  triangle,cerele,spliere.  Triangleiiigureprimitiveretune, 
renfermani  trois  cd(6s  ettrois^uigles  parfaitement' dlstincts  dsois 
tout  triangle,  ei  qui  sont  parfaitement  ^gaui^  d^sle  trtangfa 
6quil£^6ral.  C^cle:  expansion  d'un  point  actif  dans  ie  sen» 
de  la  surface,  otirondistingue  trois  r^lii^s,  le  eentre,  ia  cir- 
conf6r^Bce  et  ies^  rayons  qui  oiiissent  le  centre  k  la  circonf6«^ 
rence;.  re^it^s  en.  quelque  sorte  i^ales,  car  la:  longueur  du 
rayonest  toBJours  proportionnto  li  nntensit6  du  centrei  etia 
circoqf^rence  a  la^^  longueik  des  cayons*  Sph^et  (forme  des 
globes  etdeleurs.toanations  ott  Atmosph^e)  expansion  d'aa 
point  actifdanstoas  lessens,.otirondisti&gue  leeentre,  la  snr- 
Cace^  ies  r$^onsquilesuttis$ent,  rMii^  proportionneUes  entr*- 
«Ues»  -^  Dans  sa  natttre  iniime:  tout  corpfi  organique  ou  inor- 
pni.qtterqaeU^  q^e  s(»ent  Is^nature  de  ses  ^l^jnernts  et  ses  di* 
mensions,  implic[|ie  dans  scm  unit6  des  ^l^ments  qui  le  consti- 
tiieat,  nne  tome  qui  les  d^termlne ,  une  forcequi  anit  ses 
parties.Le  soleil,  astrecentral  denotre^  sysC^me^contient  trdis 
r^Ut^.distincies  rMuitesiiruait^,  le  giohe  lui-m^e,  la  lur 
mi^reella  cfaaleurquien  ^manent.  L*univers  lui-m^me,  dans  ses 
systfemesparticnliers,  dans  son  ensemble,  n'est  qn'une  r^union 
d'dfres  rMuils.  a  runit6  par  ces  rapports  g^nferaux:  cause^ 
moyeB,  effef, 

Dans  rimehumaiBe^  —  Sioalacensid^re  dansson  expreS'* 
siOB^  en  trouve:  dans  le  mot,  Uidifee,  le  soo,  les  rapports  qui  les 
onissent;  dansles  propositioRS,^Iesubstaatif  ou  T^tre,  raitribut 
on  la  forme  de  Tdtre^ie  rapportqui  les  umi  ou  ie  verbe ;  dans 
le  syllogisme,  fbrme  pure  du  raisonnement,  trpis  termes ,  le 
grand  terme,„  le  petit  termey  le  moyeft  itecme  qui  les  unit^ 
trois^ propositionsy la  miajeure,  la  eoncinsion,  lamiueure  qui 
unii  ces- trois  propo^ition»  exici^mes;  dans>  la  figure  prin^ 
cipale  du  style  (comparaison,  m^taphore],  td^e  ,  image , 
rappori  entre  ees  deux  termes^  —  Si  on  la;  consid^e  dans 
«es  actes  int^rieurs:,  on  disiingue:  dans  la  connaissance  que 


—    280    -r 

]  amc  a  d*e2^-ai^e,  Irois  MoienU,  le  moi  objet,  le  moi  con* 
naissant,  leurs  rapports ;  dana  Taete  d'amour  de  soi-Bt^me,  le 
mot  ^im^,  le  mol  aimaol ,  leurs.rapports ;  entre  les  deux  acte# 
prineipaax,  la  cennaissance  et  l'amoar,  un  ordre  qui  reproduii 
celoides  personnes  divines^  Tamour  sopposantlaeoBnaissa&ce^ 
celie-ci  supposant  T^tre ;  dans  chacun  de  ces  terraes^  persoima* 
\M  untque  se  repro^isant  trols  fois,  Vkme  sait  qu'elle  est^ 
qtt*elle  se  connait,  qu^elle  aime.  — ^i  on  la  consid^e  dans  ses 
actes  dontrobjet  est  ext^rieur,  il  y  a  trinit^  dans  runil6:  datis 
les  actes  d'intelligence  et  d*amour,  objet,  sii|et  et  rapport  entre 
cesdeux  termes ;  dans  ses  inanifestations^^  ext^rieures  de  rordre 
moral^  Tacte  impfiqne  la  loi,  la  liberte  enacte,  leurs  rapports; 
dans  Tordre  physiqne,  Tacte  implique  la  cansaUi^  hemaine,  tes 
moyens>  reffet.—  Si  on  la  considfere  dans  ses  ^l^ents  esseo- 
tiels,  on  y  trouye,  comme  dans  Dieo ,  T^tre  y  Tintelligence,  la 
Tc^ntife»  —  Si  on  la  eonsid^  dans  ses  rapports,  on  la  trouye. 
eomme  ^l^ment  dans  (tiffi&renles  unii^  complexesrou  soci6(6s 
qiii  tootes  reproduisent  la  trinit6  dans  rmlit6.  Amsl,  soos  !e 
rapport  temporel,  Time  est  en  soci^6  aYee  le  corps,  les 
iadividus  sont  en  rapport  social  entr'eox  dans  la  famille^  les 
familles  sont  en  rapport  social  entr>lles  daus  l^Etat.  Soos  le 
rappott  spintuel ,  les  io^Kvidus,  tes  familtes,  les  coTporaUons, 
en  particuHer  les  paroisdes»  sont  en  rapport  soeisd  entr^eux 
dans  le  dioe^;  les  dioe^ses  sont  en  rapport  ^oeial  entr*eox 
dans  r£gli8euniverselle;r£glise  esten  rapport  socialaveeDieo 
parJ^us-Christ.Cessod6t^  reprodoisenttootesJa  triBit^.Dan» 
chacune ,  trcos  personnes  morales  distinctesconsiituentrunit6 
sociale:  pouvoir,  ministre,  s^jet,  qoi  prennent  des  nomspar- 
liculiera  suivant  la  soci^ti  ^  laqoelle  on  applique  ces  d^omi- 
nalions  g^n^ales.  Ainsi  poor  la  soci^t^  de  riime  avec  le  coips, 
Ame,  organes  etobjetsextMeors;aittsi  p^e,  m^e,  enffflcitdans 
la  familie;  pouvoir  souverfito,  ministre»  sujet  pour  la  soci6t6 
poiitiqne;  Ev^e,  pr6tres,  fid^les  dans  le  dioefese;  Souverain 
Pontife,  Ev^ques,  OdMes  dams  TEglise  universelle;  Dteu,  J^sos- 
Chrj8t,,£glise  universelle  dans  la  soci6t6  qoi  rattache  imra^* 
diatement  rhomme  A  Dieo^ 

Dans  le  monde  Ang^fiqoe:  —  La  th6ologie  noos  moi»tdre 
tfois  hi^rarchies,  dont  chacune  contient  tcois  ordres,  et  chaque 
ordrc  (rois  cat6gories  sociales. 


~  581  — 

PtmmprobahlM  dela  PossibUiU^deh  RMU6.  —  La  Tai* 
sonetl^obseryaton  dicmfieiitdes  preQVes  probables  des  yMt6s 
sttiTatttes :  il  y  a  ^  Dieu  irois  r^alit^s  distinctes;  ces  r^alit^s 
«oa4  des  >ers<Maaes  diyines;  elles  ont  entr*eUes  les  rapport» 
exprun^  dans  le  dogme  catboliquede  la  Trinit^. 

l^^r^alitdsdistiactessontenDieu:  £n  effet,  lodanslapro» 
|)Ositi(m  pr^cedente  noQs  avohs  vu  <][ue  Dieu^ant  infinl,  ii  est 
paria-m^ii^e  TMre,  la  connaissance,  ramoureii°acte  infim.2^Iia 
IriBit^  dand  runit6  est  la  loi  de  Tetre  et  de  la  tie,  la  k>i  4e 
Fordre  et  du  beau^  du  I»ea  er66.  Donc  cette  ioi  a  son  proto- 
typedansrinteliigence  divine,  son  arch^type  dans  rfltrediyin. 
— ^La  Trinit^  dmis  rumt^  est  la  loi  ou  la  condition  ubiverselle 
de  r^tre  cr^,  car  nous  avons  vu  que  toutes  les  cr^atures  qia* 
nifestentdans  leur  6tre  et  lettr  viela  irinit^  dans  runit^ ;  la  loi  de 
rordre,car  Tordren^est  querensend)led^s  rapportsnatureis  tfes 
dtred,  orpartout,dans  la  cr6ation,la  multiplicit^  estr6(hiite  a  I^ 
nitdpar  une  friplicit6  de  rapports;  la  loi  du  boati,  car  le  beau 
&'est  que  Tordre  mahif^st^  daus  unei  f6rme  seosible ;  la  loi  du 
bien,  car  le  bien  est  piour  r^tre  le  r^i^taide-sesrappdrts  hatu* 
rels.  Doncla  Trinit^  a  sonprototype  dans  rintefiigence  diyine; 
oar  Ih  cr6ation  n*6st  que  la  r6alisatiion  de  Tid^al  contenu  dans 
rintelligetic^  divine.  Donc  la  Trinild  a  soa  archetype  en  Dieu ; 
car  1.  Vid^al  de  la  cr^ature  n'est  que  la  repr^scntation  dn  de- 
gtt  de  shnifitttde  qu'elle  peut  avoir  avee  Dieu-;  2.  le  r^tif 
sapposantralraolu;,  la  trinit6  dauis  Funite  oe  peut  6tre4a  loi  de 
r6tre,ttoFordre,  dul>Bau,^u  biearelati&^  saos  ^re-Ia  loi  do 
r£tre,  de  rOrdre,  du  Beau^  dn  Bien  absolus  ou  deDiett« 

€esr(6fltit^  sont  des  personnes:  Cette  proposition  ^yidente 
pour  riiQe  d^eiks,  ceUe  appel6e  P^  par  le  dogoke  cathoiique, 
•»t  entrevueavee-quelqaes  probabilit^  pour  les  d^ux  antres, 
pour  les.  m^ons  suivanies:  i^  L'Int^Iig€fnce  et  la  Volont*  de 
Dfehsont  aofives,  inftniment  actives;  done  f6condes  et  ihfim-* 
mkit  f^condes,  puisqtie  la  f^condit^:  est  le  plos  haut  degr^  de 
ractiyit^..DonceIIesprodaisent  des  r^it^s  personnettes,^  infi- 
fties;  d'oetif  resuUe  qu^en  Dleu  v  outre  ie  Pfere,  it  existe  une 
seconde  personne  produite-  par  la  connaissaace  quMl  a  de  lui^ 
m^me,  une  troisifeme  personne  produite  par  ramour  mutuel 
des  detii  autrte.  2»  La  vie  m  acte  esl  Y>out  ua  ^re  rensemble 


_  283  — 

de  ses  ralalioDs;  le  bonheur  poar  T^tre  rtoiKede  lapedifselion 
de  se»r«pper|s,  c^est-^-dire  de  laperfecUon  des.ienaes  de  ses 
relalionSy  de  learintiaiit^.  DoncenDieu  ii  existe  des  relations 
iaflaiaient  parfaites  et  infininieat  b^tifiantes^  puisque  sa  vie  et 
sonbonheursont  infinis.  Or  les  rapports  les  plus  parf^its  eties 
plus  b^fiants  ne  peuvent  ^ire  ni  des  rapports  s<^taires  de 
Dieu  ayec  lui-in6me,  ni  des  rapports  n^essaires  avec  la  cr6a- 
ture,  qui  d*ailleurs,  dans  celte  supposition^  deviendrait  ii6ces- 
saire,  partie  essentielle  de  Dieu ;  ces  rapports  soot  donc  des 
rapports  entre  personnes  infinies;  donc  les  trois  r^altt6s  di- 
>ine8  scmt  des  personnes. 

Ces  Irois  personnes  ont  enlr^elles  les  rapports  exprtiB^par 
le  dogme  caliiolique :  Parmi  ces  trois  persoanes ,  il  ea  est  me 
qui  est  innascible,  autrement  U  faudrait  nier  r^treD^ssaiie, 
admettre  leprogrdsa  rinfiiri.  Ses  faeult^s  6tant  &4cessaireaieiil 
cn  aete,  il  produit  parson  intdligence  une  image^parfaite  de 
lui^mdinei  une  personne  ^gale  a  lui.  Ces  deux.  personn^,  en 
possession  d*aae  volonti^  infinie,  s^amssent  n^oessairemeBl 
entr'elles  paruRao^our  infini  dontle  r^ultat  est  Tamoar  mGai 
personnifi^  II  exisie  donc  en  Dieu  une  premi^re  pefsoBae,  h 
P^e,  une  seconde  personne  engendr^  par  j«  premi^re,  le 
Fils»  une  troisi^me  personne  r^sultani  de  ramoaT  xsfaim\  du 
Pdre  et  da  Fils,  le  Saint-Esprit. 

Dogme  de  laCr^ation  en  g6n6ral.  •—  Anaioffie&^  I^e  mouye* 
«ient  qommttniqa^  au.corps  par  la  volont^  est  un  &it  d^esp^ 
rience.  CelaR  n'est  potnt  aae  sie(i|de  transmissaon  de  mouvc'- 
ment,  poisqac  la  volont^  est  immobile ;  c'est  donc  ane  et^^on. 

Pr.  probables  de  la  Possibilit^. — La  voKrnt^  de  rhwime  est 
cf^tqice,  a  fortiori la  v<^^  de  Dieu.  La  poissdaee  est  ^a-fa- 
^ult^  de  produire;  (a  toute  poissance  esi  donc  dans  ritifini  la 
faculi^  de  prodaire  toot  ce  qu*eUe  veut;.de  c>r6er  par  ooas6- 
qaent>  k  mmm  qa*on  ne  montre  quele  passage  da  n6ania  T^tre 
est  impossible,  ce  qai  n'a  iamais  6t^  4>jouv6.  De  ceile.  preuve 
il  suiique  lacreation  n'est  point  inconcevable,  mats  seufoment 
ineon^r6heasible,  inimagmabt^.  —  De  la  Re^alit^:  LardaUt^  de 
la.cr^ation  se  pronve  par  les  raisons  indirecles  que  nous  avons 
etides  pr6ciMemment.  ^.    ^ 

Anges.-^  Ancdc^ies,  Les  donn^s  de  la  foi  et  de  laih^ologic 


k 


k 


—  283  — 

^r  les  atkges  6nt  des  rappopts  avec  la  Trinlle,  avec  le  mond^ 
moral,  avec le  monde  physiqae*  La  V^fH^  de  eeite  propositto& 
rtsallera  de  rexpos6  8«ivan( : 

Avet  la  Triiiil^ :  La  Trinil^  est  une  hi6rarchie  compos^  de 
trois  personnes  inflnies,  li^es  entr^elles  pard^  rapports  vivanis,- 
paisque  leFils  re^^oit  du  P^re,  et  le  Saint-Esprit  recoit  du  P^re 
et  du  Fils  la  nature  et  la  vie  diyine ;  li^es  aux  Stres  infi^rieurs, 
la  Trittit^  4tant  le  principede  tout6tre  et  de  tout  bien  cri^,  — 
Le  raonde  ang^lfque,  d'apr^sla  foi  et  la^^oTogie,  est  un  en^ 
secBMe  d'etres  purement  spirifuels,  divis6s  en  trois  bi^rarchies, 
dontcfaacaneesisulidivlst&e  en  trois  ordres,  qui  eux-*mdmes  se 
sabdiviseni  en  trois  elas^es ;  ^tres  unls  entr'eux  par  desrapports 
vivJaBts  qui  en  lient  touies  les  pafties,  puisque  la  premiere  fai6^ 
rarcfaie  influe  a  la  seconde  ei  eeile~ei  a  la  troisieme,  le  premier 
ordredechaque  ht^archie  ausecbnd  ei  c^i-ci  au  tToisi^me^ 
Ve  premter  terme  de  qfaa<|ue  ordre  au  seeond  et  celui-ci  au 
tT«)isitoe,  himi^re,  amour  ei  dh^ection;  6tres  li^  aux  cr^&aiures 
iiifiMeiires  par  de»  rapports  vivants,  pui^que  Diea  les  emplote 
comme  interm6diasres  dans  la  dicection  du  monde  moral  et 
pfaysique. 

Avec  le  mondemoral:  Le  monde  moral  est  un  ensemble 

d'homraes  divis^s  en  fai^lrarcfaies  on  soci6i6s  qui  soni  TEglise, 

V£lat  el  la  femille :  soci^t^  compos^es  efaacmie  de  trois  per« 

sonnes  sociaiesy  pouvoir ,  miiiistre  ,  sujet ;  ensenjble  li^  dans 

ioutes  scs  partiea  par  des  rapports  vivants ,  puisque  r£glis,e 

eommuttique  a  l'£tai  ei  d  la  famitle  lumi^re  sumatar^IIe  et  di- 

rection  rao^ale,  puisque  r£tat  dans  les  limites  de  ises attrfbu- 

tkms  coBifflaaiquei  k  famille  Inmi^e  ei  direetion  temporelle, 

paisque  dan»  cfaSKiae  soci^6  le  pouvoir  delaire,  dirige  le  mi^ 

mstre>  quiason  tour  ^claire  et  iHrige  les  sujets;  ensemMe  li6  au 

monde  pi^sique  pardes  rapports  vivants,  puisque  rhumanit6 

a  recusurle  monde  physiquean  pouvoirde  domination  et  de 

direelion  qa'elle  exerceen  faisant  «ervir  d  somi^ge  les  Mres 

qui  le  composent^  les  lois  qui  le  dirigeni. 

Aveele  monde  physique:  Le  mcoide  physiqiae  est  rcnsem- 
bl€  des  ^res  privds.  d'intellig©Bce  ei  de  libertfe^  sous-divise^ 
en  trois  r§gnes4  regnes  animal,  v6g6tal,  min^ral,  d(mt  chacuB 
sse  sous-divtse  en  groapes  inf6rieurs  tmis  par  des  rapporls 


—  284  — 

Tiyants  qai  en  Itent  loate»  \es  parties,  pnisqae  le  rdgttettiimal 
domine  les  deux  r^gnea  inftrieureet  les  Cait  senlr  k  ses  beseiDa, 
ptiis^pie  le  r^gne  v6g61al  domine  k  son  tonr  le  r^gne  ntin^ral  et 
le  fait  servir  A  ses  besoins,  paisqoe  les  indi^diis  forment  ime 
ehafne  continue  oiSi  ehaque  anneau  est  a  la  fois,  mais  sous  dif- 
ftrenis  rapports,  eause,  moyen,  effet. 

Fr.  prohablei  de  la  Possibilit^.— ^Ue  estd^montr^  si  Ton 
ateet  qoe  Bieu  puisse  cr6er ;  car,  ^  Dieu  a  la  lacult^  decreer, 
elle  est  infinie,  il  peut  cons^quemment  par  rapport  aux  intel^ 
ligences  puTes  ee  qull  a  fait  ponr  les  corps  et  les  iuteUigences 
«ixtes,  les  cr6er,  ies  lier  en(r'eUes  et  aox  autres  criaiures. 

De  la  R^Iit^.  —  II  exiate  nne  loi  universellja^  eonttnmt^, 
«Pii^rarcliie,  d^liarmonie;  donc  il  faut  ad^iettre  la  4octriiie 
th^ologique  sur  les  anges,  si  on  ne  peut  re^eter  leur  existeflce 
etleurs  degrds  reiaUfe  de  perfection  sans  bHserla  loi  deco&ti- 
BUit^,  rejeier  leur»  rapports  yiyants  sans  briser  laloi  d*ht6rar- 
efaie ,  ^tablir  entr*eux  des  rapports  antres  que  cenx  indiqii^s 
pr^c^demment  wna  briser  la  loi  d*hannonle.  Gr  il  en  est  ainsi, 
donc. 

Pour  d^velopper  ce  raisonnement,  sont  aprouyer/e^^wrfre 
propositionssuiVantes :  1«  II  existe  une  loi  univ^seUe  de  con- 
tmuit6 ,  d*hi6rarchie  et  d'harmonie ;  2»  nler  rexhlencfc  d«^ 
anges  et  leurs  d^^  relatffs  deperfection,  c'est  briser  \a  \o\  de 
eontinuit^ ;  3«  mer  Ieur«  rapports  vivBnts,  c'est  briser  la  loi 
d'hi^rarchie ;  4^  ^tablir  entr'eux  d*autres  rapports,  c'estbfi8cr 
la  loi  d'harmonie.  - 

l»  B  exisle  une  loi  universelle  de  continirit^,  d'hi^carehie 
et  d^harmonie:  Cest  la  loi  de  Tdtre  et  la  lotde  rinl^genee. 
(Laloi  der6tre,c*est^-^re  nn  feit  g^neral  qui  doraine  toiisles 
feitsparticuliers;  la  loi  de  rinlelKgence ,.  c>st-&«dire  ^ue  ces 
tr^is  principes  s*imposent  a  eile  pour  la  diriger  daas  ses  op*- 
rations.)  —  1»  Cest  la  loi  de  T^lre,  ou  de  l'<dqet  4e  la  seience : 
En  effel,  d'aprfes  ce  qui  vient  d'4tre  dit  sur  les  analogies,;  1.  la 
Gontinuite  existe  jus(pi'A  rhomme  incluisivement  dans  les  toes 
cr66s  qui  tous  sont  plac^s  sur  ime  ^cbeUe  de  perfiection  ascen- 
dante;  si  elle  n'existe  pas^n  Dieo^  c'est  qu*elle  est  impossible^ 
dans  une  trinit^  de  personnes  inflmes,  el  par  eons^queflt  6gales; 
2.  ia  hi^rarchie  existe  comme  condilion  de  la  vie  dims  le  monde 


c 


—  288  — 

divin^  dans  les  indiVidfis,  dans  les  groupes,  et  daos  reBsenible 
du  monde  i^ysique  ei  do  monde  moral,  0(1  iout  est  li^  i>ar  des. 
rapports  vivants;  3.  il  exisle  harmonte  on  eorrespondance  de 
constitotion  entre  les  individus,  entre  les  individns  et  les  gRMipeii 
d*6tres,  enfre  lesgroupesd^^tres  et  lesmondes,  entre  lesindivi- 
dos,  les  grottpes,  les  mondes  cr^set  Dieu  qui  estrarch^type  oni:- 
versel. — 2f^  C^est  la  loide  Tintelligence,  ou  du  snjetdelascience: 
L*inteUigence  manifeste  en  effet:  laloi  de  continuit^  qui  la  do- 
mioe,  dans  ses  in  vesligationssnr  les  ^tres,  dans  la  coprdination  de 
ses  d^uclions;  la  loi  tl'fai^rarcliie,  en  interrogeant  chaque  ^tre  ' 
sur  sa  cause,  ses  moyens,  ses  effets,  en  tachant  de  lier 
entr'eax  ees  raf^ortspour  recomtposer  id^alement  la  chatne  des 
'  ^tres;  ialoi  d'harmonie ,  en  la  recberchant  entre  les  objels  de. 
ses  6tudes.  —  D^ailleurs  ces  trois  principes  sont  domin^s  par 
^  la  loi  plu^  haute  de  runit6.  Cest  un  lait  que  la  raison,  lacult^> 
*  la  pkis  hautede  rinteUigence,  est  domin^e  elle-m6me  par  la  Ipi . 
de  runit^  qa^elle  impose  a  son  toar  aux  facult^  secondaireSf 
et  par  elles  a  leurs  actes.  Or  la  loi  decontiniiit^  n*e$t  que  la  bi 
d*unit6  impos^e  k  la  multipficite  des  dtres  gradu^  en  perfee- 
Uon  pouren  former  une chaine  unique  el  sans  solution.  La  loi 
hi^rarchiqtte  est  aussi  la  loi  d'unit6  impos6e  k  la  maltiplicit6y 
pufsque  son  but  est,  dans  le  monde  physique  et  dans  le  monde 
moTaA,  de  groqper  les  individualitto  semblables  ou  raq[^roch^s 
par  leur  naiare  autoor  d'an  centre  principal  destin6  k  leur  com*^ 
nianiqoer  par  des  moyens  6tablis,  k  cet  effet ,  avec  runit6  de 
corps  et  de  vie,les  avantages  qui  en  r6sultent.  La  loi  d'harmo- 
n^  n'est  ^ieore  elie-mtoe  qoe  Tu^ite  de  iype,  de  rapports» 
de  iois  4B^)os6e  aux  individus  et  aux  diff6ren.ts  systfemes  qa'ils 
forment  par  leur  union« 

2<>  Aejetar  Fexistencedes  Anges  etleurs  degr6s  relatifs  deper- 
fectiOn,  e-est  briser  la  loi  de  continait6 :  Gar  les  deux  cat^gories 
exirdmes  de  la  raison  sont :  au  sommet,  Dieu  ou  la  pI6nitude 
de  r£tr&;  au  degr6  extr6me,  le  n6ant,  Poor  eombler  rinter- 
vaUe,  ii  faut  d*abord  trois  r6alit6s :  une  qui  tienne  au  n6aiit , 
une  qni  tienne  a  Dien,  one  qui  lie  ces  deox  extr6mes;  puis« 
enlre  rexir6me  le  plus  rapproch^  du  n6ani  et  le  moyen  tennet. 
des  degr6s  ascensionoets  qoi  les  lient;  pois  enfin,  entre  Tex- 
tr^me  soperieor  et  ie  moyen  ierme,  des  degrds  d^croissaats  qui 


~  886  — 

hs  uQiMeQt  entr^eax,  de  numitoe  qne  les  ^ftres  dans  lenr  en- 
seoible  fomienl  nne  progression  descendante  et  continoe,  si 
Tonpartde  Dien  pour  arriver  auntoit,  uneprogression  ascen- 
daate  et  continue,  si  Ton  part  dn  n6ant  pour  aboutir  a  Dieu.  Or, 
snpprimer  les  Anges  et  leurs  degr^s  de  perfeclion,  c^est  arr^ter 
brusquement  la  progressbn  ascendante  et  continue  conunen- 
c^  dans  la  nature  et  continu^e  par  rhomme  jusqu'A  la  nature 
ang^Uque. 

30  Nier  les  rapports  vivants  entre  les  Anges  ,.c'est  bfiser  la 
hi6carcliie:  Car  elle  consiste  dans  l*ensenible(  de  ees  rapporls 
vivants. 

A»  Etablir  entr*enx  d'autres  rapports^  c^estiiriser  rbariuonie 
des  ^tres :  Gar  nous  avons  vu  qu^il  existe  dans  le  monde  phy- 
sique  etle  monde  moral  desra^portsde  continuit6;  dans  Diea, 
entre  Dieu  et  la  creation ,  ^tre  le  monde  moral  et  le  monde 
physique,  des  rapporls  vivants,  analog^es  4  ceui  que  la  doctrine 
catholiqueenseigne  exister  danstemonde  ang61ique»  L'harmo* 
nie  serait  donc  bris^e ,  si  les  mtoies  rapports  de  oonUnuUe  et 
d'hi6rarchien'existaient  pas  dans  ie  raonde  au^^ljqae. 

Dogmes  relalifs  aux  ^tats  sumaturels  de  rhojDrae.  —  Xes 
tots  sumalurels  de  fhomme  dependent  de  ses  rapports  avec 
le  principe  de  vie  sumaturelle  qui  doit  ranimer.  Ces  rapports 
peuvent^tre  exprim^s  dansles  propositions  snivanles:  Lana- 
ture  hnmaine  est  surnaturalis^e  dans  Adam;  alt^r^e ;  transmise 
avec  son  alt^ation  par  Adam ;  porifi^e  par  Jfesus-Christ ;  divi- 
nis^e  personnellement  en  J6sus-Christ ,  qui  pour  rendre  k 
lliumanit^  la  vie  surnaturelle,  pour  rdlever  k  un  degr^  sup6- 
rieura  eehii  qu-elle  avait  et»AcUm>  s'anit  a-elle  en  se  consti- 
tuant  son  chef ;  cr^e  et  organise  le  ministtoe  aposteUque.  au- 
quel  il  confie  sa  doctrine,  son  autorit^,  ses  lois,  ses  sacrements, 
fionsacrifice.Offert  k  rindivido  parTEglise,  ce  prin£ipe,s*il  est 
accept^,  lui  coramunique  la  vie  divine,  lui  donne  la  capacit^  de 
mdriter  surnaturellement,  etle  rendrdigne  delavieeternelle^;  s'il 
est  re}et6j  rhommereste  priv6  de  la  vie  divine  ou  laperd,  et  par 
cons^quent  est  incapable  de  m^riter  et  de  poss^der  la  vie 
Mernelle;  si  de  plus  ce  refus  est  libre,  il  rendlliomme  pas- 
iible  de  peines  ^ternelles. 

Anaiogiei,  Les  faits  pr^cedents  sont  analognes  aux  lois  iui- 


'     —  287  — 

vies  par  Bieu  dans  rordre  hat»rel,  an^ogues  par  cohs^qtieilit 
aux  faits  naturels  qui  en  d^pehdeht, 

1®  Surnaturalisation  de  rhomme.  —  Dans  Tordre  naturel , 
Dieu,  pour  faire  progresser  tin  6tre  en  perfection,  le  p6n^tre 
d^nn  principe  sup^rieur  de  niouyement  et  de  vie,  quiens'un!s- 
sant  alui  6I^ve  sa  destination,  sa  nature,  sOh  pouvoir,  ses  lois, 
ses  actes  a  im  de^6  plus  haut  que  celui  qu'il  occupait.  -^ 
Ainsi  par^naturela  mati^re  est  incrte  etpassive,  Dieulap6n6- 
tre  desforces  physiques  et  chimiques.  Par  cette  union,  k  ma-* 
ii^re  est^lev^e  dans  sadestihation^  dans  sa  nature ;  elle  devient 
active,  soumise  aux  lois  de  la  force  qui  produit  en  elle  des 
mouvements  d'attractiou,  d*expansion,  de  composition,  de  d^ 
«ompbsitibn,  de  cristallisation,  dont  elle  ^tait  incapable  hai- 
tureliement.  Ainsi  la  niati^re  est  6Iev6e  au  dessus  de*  ^ 
'Condition  haturelle.  — Par  nature,  les  forees  cfahniques  et  ](ihy- 
siques  sont  inf6rieures  4  la  vie  v6g6tative.  Dieu  uiiit  la  force 
v^g^tative  aux  forees  physiques  et  ohimiques.  Par  cettenhioni, 
celle^i  sont  61ev6es  dans  leur  destinatidh,  dans  leur  nalure; 
a  leuractivit^,  a  leurs  lois  propres  s'ajoutent  Taetivit^  et  la  loi 
propre  du  principe  sup^rieur  qiii  les  domihe.  Unies  entr*elles, 
ces  forces  et  ces  lois  produisent  dans  la  mati^re,  en  outre  des 
mouvemehts  physiques  et  chimiques,  d^s  mouvements  d'orga- 
nisalicya,  denutrition  et  de  reproduction  dbnt  elles  eussent  6t6 
par  e\les-m^mes  incapables.  Ainsi  la  mati^re  p6n6tr^e  seule- 
«neiit  par  les  forces  physiques  et  cfaimiques  est  61ev6e  au  des- 
ms  de  sa  condition  naturelle.  —  La  vie  v6g6tative  est  ihfferieure 
a  la  vie  ahimale.  Dieu  unit  ia  vie  animale  a  la  vie  v6g6tative. 
Par  cette  union  le  v6g6tal  est  61ev6  dans  sa  destihation,  dans 
sa  nature;  soh  activil^,  ses  lois  propres  sont  domin6es  par  le 
pouvoir  etles  loisde  la  vieanimale.  Delar6union  de  ces  pou- 
voirs  et  de  ces  lois  r^sultent  dans  r§tre,  en  outre  des  mouve- 
ments  indiqu^s  plus  haut,  les  mouvements  d'organisation,  de 
nutrition,  de  reproduction  propres  a  ranimal,  et  les  mouve- 
ments  spontan^s  dirig^spar  rinstinct.  Ainsi  par  son  union  avec 
la  vie  animale  le  v6g6tal  est  61ev6  au  dessus  de  sa  condition 
naturelle.  —  La  vie  dnimale  est  inferieure  a  la  vie  hutnaine. 
Dieu  unit  la  vie  humaine  k  la  vie  animale.Par  cette  union  , 
ranimal  est  ^lev^  dans  sa  desUnation,  dans  sa  aature ;  son  ac-^ 


—  288  — 

tivUeel  0es  lois  sont  dooiin^es  par  les  facaUes  et  les  lois  dela 
vie  hamaine.De  la  r^union  de  ces  lois  et  de  cesfacalt^r^sidtent, 
outre  les  moavemeuts  de  la  vie  animale ,  ies  actes  proprea  de 
rhomme :  ceax  de  Fintdligenee  et  de  la  libert^,  et  la  direclion 
desmoavements  animaux  par  les  lois  de  la  raison  et  de  la  mo- 
ralit^.  Ainsi  par  son  anion  avec  la  vie  humaine,  la  vie  aniraale 
est  ^lev^  aa  dessus  de  sa  condition  natarelle.  —  La  nature 
hmnaine  abandonnte  a  elle-m^me  est:  quant  a  son  ^me^  inca- 
,pMe  de  m^riter  et  de  poss^der  la  vie  ^temelle ,  sujette  a 
rignojrance,  k  rerreor^  a  la  concupiscence,  a  la  douleur ;  quant 
k  son  corps,  priv6e  da  domaine  de  fait  sur  les  cr^atures  Infi^ 
rieures,  soumise  a  la  maladie,  k  la  mort.  Dieu  communiqaeil 
rhomme  la  grkee  sanctifiante,  prindpe  de  vie  sop^riegre^  tonte 
vie  er6^;  khk  grdcesanctifianteilajoutelespr^rogatives  oppo- 
s6es  aux  d^fouts  naturds  de  rhumanit6.  Par  cette  unioD 
rhomme  est  surnaturaiis^  dans  sa  destination,  dans  sa  nature^ 
dans  ses  fac^It^s,  dans  ses  lois ,  dans  ses  actes  qai ,  par  Tin- 
fluence  de  la  gr^ce,  peavent  deveilir  m6ritoires  de  la  vie  ^ter^ 
nelle.  De  «cette  unionr6suIte  en  outre  rexemptiond%norance, 
d'erreur,de  concupiscence,  de  douleur^^e  maladiei  de  morL 
Ainsi  par  le  don  de  la  gr4ce  sanctifiante  Fhomme  est  suma- 
turalis^,  ou  6Iev6  au  dessus  de  sa  condition  natareUe. 

2°  D6gradation  de  rhumanil^.  —  A  chaque  6tre  correspoud 
on  ideal  dans  rinteUigence  divine.  La  perfection  de  V^tre 
ponsiste  dans  la  realisation  de  Fid^al;  la  r^sation  de  lideal 
suppose  raction  r6guli^re  des  principes  qui  pr^sident  au  deve- 
loppement  de  l-etre.  Cette  action  ne  pouvant  fttre  regulito 
qa'autant  que  Ti^tre  estsoumis  aux  conditions  d'o(i  elle  d^pend, 
H  s'alt^re,  se  d^grade,»  s*il  n*y  est  pas  soomis.  Atnsi  le  erist<>} 
dont  les  elements  ne  sont  pas  purs,  ou  bien  qui  est  troidjl^datv; 
sa  cristallisation ,  ne  pr^ente  que  des  formes  anormales.  Le 
v6g6tal  ou  ranimal  auquel  onsoustrait  la  ohaleur,  rair^  la  nour- 
riture ,  languit  ct  meurt;  celui  a  qui  on  soustrait  la  lumierc, 
0'6tiole;  ceux  qui  sont  gdnes  dans  leur  d6veloppemeat ,  se 
d^forpient;  la  branche  et  les  membres  dep^rissent  et  meareni 
quandon  les  soustraita  Taction  du  principe  vital,  en  brisant  les 
rapports  qui  les  unissent  k  loi.  LHntelligence  et  la  Iibert6  mo- 
rale  de  renfant  demeurenjt  dans  robscurite  ei  Tinaction^  si  om 


^  289  — 

1« soustcaii  a^issitot  ^pr^  saiiaissaace  a  raction  de  la  seciele 
i^cessaire  a  soi^  d6veloppement;,il  tombe  dans  rerreur  et  dao» 
le  vice^  s'U  subit  rinfluence,  d'une  maavaise  Mucation.  La  ^o- 
jcv^i^  tombe^  dans  je  4esordre ,  si  les  principes  sociaux  soat 
altercs ,  si  les.  vertus  sociales  sont  remplac^es  par  les  vice» 
oppos^.  ^  Ainsi.de  rhomme  sumaturalis6*  Uni  surnalurelle- 
n^cnt  a  Dieu  ,  rideal  a  r^alisi^r  pour  lui  etait  de  se  maintenjr 
4ans  ce  rapporl  ^troit  avec  son  Crcateur  par  la  cpnservation  dc 
la  grslee  sanctiitante.  Son  deyoir  ^tait  pour  cela  de  se  soumettre 
aux  pr^ceptes ,  k  robservation  desquels  Dieu  avait  attach6  ia 
conservatipn  dc  cette  ^rAce*  Adam  desob6ii;  il  sonille  son 
tkm^y  ji  perd  la  grScesaEctiiiante^  etavecelletousles  avautages 
4116  Dieu  y  av§it  anuexes^  De  la  son  alt^ration ,  sa  degrada- 
tion* 

.3<*  TraB^issio&  de  la  nature  humaine  4ans  son  ^tatdc  d6- 
<^a.dation  a.  la  posteril^  d'Adam.  —  Le  g6n6re  est  semUablo  an 
^en^ratear;  telle  ost  la  loi  laplus  fondamentale  de  la  genera- 
tioB.  Aki^i^  dans  le  r^ne  Vjeg^tal^  le  gen^e  reproduit  le  lypie 
jerespieee^  lcs  accidents  produits  ca  lui  par  raction  proIong(^e 
desr  circo^^tances  ext^rleures.^  comme  celles  de  la  chaleur,  de 
la  lami^re,  4e  la  composition  chimique  du  terrain^  de  la  cul- 
tare.  Ainsiv  dans  le  r6gne  animalt  m^es  phpnomenes»  et  en 
.^BtTele  g6ner6  porte  dans  son  tustinct  rempreinte  des  habi- 
.tiides  <pHOQt  6t^  cr66cspar  redncatiou  dans  la  race  et  la  varieti^ 
A  laqoeUe  U  «j^rticnt»  Daos  le  genre  humali»,  renfiant  re^oit 
de  ses  parenls  les  caracteres  analogcies  aux  pr6c6dents.  De 
plus,  ii  Jear  ressiemhle  sous  le  rs^port  de  rintellig^ce,  du  ca" 
faci6ref  dea  dtapositions  morales;  il  subit  les  eon^cquencca 
heurcuscsoamalheureusesdeleiirs  ^ciions  morales,  comme 
ia  saat6  oaia  mala4ie,  rhonneur  oule  d6shonneur,  la  richessj^ 
oii  la  paovrete.  Dan&la  vte  sociale,  une  g6neration  corrompue 
tinansmet  a  celle  qui  la^suit  «es  err^urs^  se$  vices,  et  ses  mis6res. 
En  Dien  IuiH[n6me  la  loi  se  v6r»fie:  le  P6re  engendre  un 
Fils^lii  lul-n»dnQre,  le  P6re  et  le  Fils  communiqoent  s^ 
^Saiai-Espril,  parvoiede  s{»ratiio^,  la  nature  divine  lelle  qu'il» 
la  pessedeBt.  —  De  m6me>  dans  |e  fait  surnafurcl  qui  noun 
4>ecupe,  Adj»n  dsech»  transmet  a  sa  poslerite  avec  la  nature 


—  m  — 

humaKie  sa  faalc  eitoas  les  r^idtats  qa*eUe  a  pHHfail»  eii  lai : 
privalion  de  la  grdce  sandifiante,  tache  perm^nente,  iifioiitie 
de  Diea,  d^pendance  da  d^mon ,  soaniissioB  k  rignorance,  k 
f  crrear ,  k  la  concupiscenee ,  k  la  donlear,  &  la  BMladie,  k  ta 
mort,  pcrte  da  domaine  de  fait  sar  la  cr6ation. 

4<»  Rdparation  par  J^sQS-Christ.  —  L^hamanit^  prtv6&de  la 
gr^ce  sanctifiante,  s^par^e  de  Diea  par  le  peche»  ressemble  a 
^  nn  organisme  priv^  de  vie,  parce  qae  son  rapport  normal  avec 
mn  centre  vital  a  M6  rompa.  Or,  la  premi^re  h>i  de  l*art  de 
ga6rir  est  de  combattre,  poor  le  d^tniire,  le  principe  de  la  ma- 
ladie  ipar  m  remfede  oa  ane  force  contraire,  parce  qno,  si  Ton 
d^troit  le  principe  de  1a  maladie,  on  rend  la  norraaUt^  k  rorgaHe, 
par  tii  A  ses  fonciions,  par  la  a  ses  rapporta  avec  ^n  centre  ds 
vie.  Ainsi  dans  le  r^gne  animad,  et  m^me  dans  le  r^iie  y^- 
tal,  on  gu^rit  les  maladies  par  exag^ration  des  proprieles  vi- 
lales,  aa  moyen  des  atoiii^es;  les  maladies  par  diraiaationdes 
propri^t^s  vitales ,  aa  moyen  des  tomqoes ;  les  maladieB  par 
I^^on  de  rapports  et  iaterruption  de  continaitd,  en  aidaat  le 
principe  vital  k  r6tabiirces  rapports  et  cetle  continojt^y  coBdi- 
tion  dela^nt^  des  organes.  Ainsi,  ddns  TonlreiDteliec^aei  et 
<moral,  on.combat  rerrear  par  la  v6ril6,  la  iaiblesse  Ai  vice  par 
les  etforts  de  la  verta.  Bans  fordre  social  en  g6n^ni ,  ^  ga^ 
i  rit  la  soeiet^  corrompae  en  oppesant  aux  th^ories  antl-sociates 
les  doctrines  soclales,  en  Tamenaiit  le  pouvoir  et  les  sajets  aia 
:  babitodes  conformesii  ces  doCtrines.  Ainsi  encore  poar  r6ta- 
r  blir  seHs  rapperts  sociaax  qo*etle  a  bris&s  par  la  r6voIte,  la  pro- 
;viBceoala  vffle  coapabie  if  Incaitaedansunreprdsentantagr^able 
.  aa  prince  qa'eUe  a  offi^^  pear  Inl  ofi^ir  one  sati^aciioa  ca- 
pal^e  de  l^  fl6chir« —  De  mtoe,  poiir  r^parer  ,et  go^iir  rhama- 
Hlt^,  il  feut  d^truire  le  p^ch^,  principe  de  sa  matedie.  Poar 
dfttruh^  le  p^cfa^,  ii  faut  de  la  part  de  riuraiaait^,  k  moinsque 
Dieu  ne  c6de  les  drolts  de  sa  jostiee,  anacte  de  pr6l<&reace  de 
DieA  a  la  er^atore,  etd^ob^ssance  inftnie,  poisqae  le  p^ch^est 
tm  acte  depr6r&renee  de  la  er^atore  ^Diea,  et  de  d6sob6issance 
k  rfiire  infini.  Poor  que  Iliumanit^  devienne  eapable  decesactes, 
i\  fant  qa'nne  personne  dlTine^^incame,  et  que  cette  persoonc 
k  la  fois  Dieueithomme  seconstitneTepr^ntant  del*hamanit^< 
Le  Verbe  s'mmme  et  Be  eomtitue  repr^entant  de  Vh^mmUe, 


—  291  — 

En  ci^le  qualite,  i^^^ie  Ta  pr^f6reiicc  que  rh6mme  k  hilt  de 
la  cr6a(Hre  &  Dieu,  par  one  vie  d^hQmiiit^,  de  pauvretd,  de 
moriHicatibit,  expression  de  son  d^tachemetit  de  l^i-m^m^  et 
de  la  cr^atore ;  paT  une  vie  tbut  enti^re  codsacr^e  ^  des  aetes 
'glorieux  &  son  P6re,  expression  de  son  d6vouement  entier  k  Dieu. 
Enfin,  il  expie  lad^soMissance  de  l*homme  psLt  son  ob^issance 
cnli^re  aux  volonids  de  son  Vhre.  Par  ceite  expiation  oiferte  ^ 
Dieu  pour  les  p^clies  de  rhumamt^,  lep^ch^  est  d^truit;  l-hoimn^ 
est  r6par^,  il  reeottvre  la  grAee  sanetifiante,  il  est  r^tabli  dans 
'ses  rapports  normaux  airec  Dti^,  pburvu  que  les  nM^rites  de  la 
satiiifaction  de  X6sus^htist  hii  soientappliqu^,  Seul^men^pour 
rappeler  k  Iliomme  r^lat  de  d^gradation  d'oti  11  l^a  tirjfe,  Die« 
lui  laisse  les  mis^resintellectueiles,  morales  et  physi^ues^  apa* 
iiage  naturel  de  rhumanii^/  dont  elle  ^tait  exempte  en  Adam 
par  les  dons  surnaturels  annex^s  k  ia  grdce  sanctifiahte* 

$0  Pour  rendre  k  rhuxnanit6  la  vie  soniatureBe,  poor  P^Iever 
d  un  degr6  sup^rieur  k  celui  qu^eHe  avait  en  Adam^  J^us- 
Chrisl  s^unit  rhuihanitd,  en  se  eonstltuant  sOn  chef.  -^  En 
principe,  comme  nous  Tavons  dit  aiHears  en  d*autres  termes^ 
TMre  priv6  de  vle  acqaiert  cette  propri^l^  par  sen  nnion^  un 
centre  vital.  L'^(re  en  possessioti  de  la  vie  aoqniert,  p^  son 
nnien  a  un  centfe  sup6rieur,  une  nobfesse  qui  se  liiesnre  par 
llniimU^  de  'ses  rapports  arec  son  cenfre  imm^at,  par  la  no- 
blesse  du  eenlre  sup6rieur  auquel  tient  le  centre  imm^diat,  et 
par  rhiiinnti  des  r^pports  qui  unisseni  ces  deux  centres. 
Ainsi  hs  ^ldments  inorgaiiiqnes  se  Y6g6tatisent,  Ior8qa*ils  sont 
assfmll^s  par  la  plante;  la  matiere  v6g6tale  8'animaMse,  lors-* 
qu*elle  est  assimit^e  parl^animal;  les  mati^e»  v^gf^tales  et 
animales  s'humanisent,  lorsqu^elles  sont  assimil6es  par  rhomme. 
Ainsi  la  lumi^re,  le  son,  et  toutes  I6s  autres  killueneies  de  la 
nature  se.  spiritoatisetit  lorsqa'elles  ont  616  assimil^es  par  la 
isensibilli^.  Ainsi  f  ^tranger  participe  k  Iff  vie  d^nne  sod6t6, 
lorsqu^eHe  se  Test  assimil6par  la  naturalisa^.  L'eniiobli8se« 
ment  de  rstren^exige  m6me  po^  toujours  son  assimif laiibn  par 
im  centre  sup^rieur,  il  peut  r6sulter  derapportsplus  ifioign^s^. 
Ainsi  le  (lls  est  iHnstr6  par  la  gioire  de  son  p6re ;  Thomme 
d'une  condition  inf6rieure  s^honore  d'une  Irioble  aHiance ;  le 
domestiqne,  des  sei-vices  qo^  fend  *  nn  mattre  6Iev6  en 


i 


;l 


W^ 


—  m 


f  cKgaii6.  L€8  chasGB  eUes-mtoes  pariteipeiit^ii  fin  certauii  degre, 

i  a  la  digfiiti  de  leur  propriitaire :  ainsi  Fon  attache*  le  p)os  grand 

.1  prix  aox  objets  qni  onl  'et6  k  rosage  d'un  komme  disiingo^  par 

i  $et  position,  ses  ialents,  ses  vertns ;  ainsi»  on  professe  onres- 

ll  peet  religieox  pour  les  instnunents  du  eolte ,  le&  restes  nBani- 

j  mts  de  rhomme  Saint.  —  De  m^me  Jesns^Chrisl  par  rinisar- 

>  natlon  est  devenu  le  seol  centre  de  la  vie.  surnaturelle.  Pour 

la  conunoniquer  i  Fhomme,  il  s'unii  rhumanit^  ,  en  faisant 
de  toQs  les  hommes  un'  eorps  doni  U  s'6taU^  le  olief.  Getle 
"J!  utiion  avec J^sus-Ghrrsl,  la  plus  intimeqoe  rpn puisse  concefoir 

i)  enire  des  ^tresqni  eonserveni  leur  personnalite,  nous  ratlache 

^  de  Ja  manitoe  la  plos  ^troHe  a  ia  divinii^^  cenlre  priaiiiif  de  la 

^  vie  sunniureUe,  pnisqne  notre  ebef  lui  esi  uni  personndlemeoL 

j|:  AJnsi  rhomanit^  esixelev^e,  divinis6e,par  J^sns-Christ.  Ainsi 

dans  Tordre  sumaiurel,  eUe«si  plap^e  a  un  degr6  superieur  a 
eehiiqu^eUe  ocGnpaii  dans  Adam  qui  n'avait  pas  avec  pieu  des 
^j  rapportsaossiinlimes^ 

';'^  6«  J^aus-Chrisi  organise  lc  miuisl^re  Apostolique.  —  le 

i|  Verbe  ne  s'est  inearnd,  Jesus-Christ  »e  s^est  uni  a  rbumaml^ 

')^  qoe  pour  la  gu^rir  et  la  divioiseF  eu  lul  eomm^gqan^  ia  vie 

'}  sttma^urelle  doAt  il  est  ie.  centre«  -r  Pans  Tordre  naiarel^  la 

^  vie  se  oommnuique  ^erarchiquement;  eUe  se  transvael  par  \e 

'^l  ceaire  k  un  premier  ierme  qui  la  iransmel  a  un  seeQnd ,  el  ^i 

josqu^aa  p^ttuUi^me  qui  hk  irsmsmet  ^u  dernier.  P^apres  cela , 


^  la  communicati^  de  la  vie^  Qoosid^r^e  en  gen^r»!,  impHque 

.tt  iine'  cause  tfui  en  est  le  centre,  des  mpyens  qni  soni  les  iennes 

1;  inlomSdiaire^  enire  le  cenire  ei  le  dernier  lerme  ;  les  moyens 

^-  e«x*-mdme$  sontorganises  hi^rarchiquemeni,  pui^qne  chaqiie 

^^  (erme  reooit  ia  vie  «Pun  ^nt<|cedQnt  pour  la  transmettre  au 

i?  iermcquile.soit.  Cetle  ioi,  dont  noas  avons  montre  pr^cc- 

l^  demroent  rapplication  a  rordre  g6n6ral  de  J*univcrs,  sp^ciale- 

[^  meni  i  rordre  social,  se. reproduit  ^galemenl  dans  les  orgi- 
nismes  pariiculiers.  Ainsi  dans  le . vegj&tal,  Ifi  suc  npurrieier  esl 

•  absorh6  par  lesracines, iransmis  par  eUes aux  viiisse^^ux  char- 

:•  gfe  de  le  ppTjler  dans  les  feuilles ,  pii  il  rcgoit  pqr  raclion  de 

;j  Tair.et  dc  la  iumiere  des  moditicalions  neeessaires  .4.Ja  nu- 

j  ti^Uon  de  la  planle,  puis  revient.par  une  majrche  retrograde  sc 

-!  distcibuer  a  toutes.  lc^  part.iies,  et  lesuourrir  en  s^assimilaol  a 


—  S93  — 

elles.  ^  Atnsi  danste  rdgne  an^mal,  daiis  rhomme  par  eatem^ 
pte,  pour  les  fonetions  de  nntriUon;  les  organes  de  la  dk^stieii 
translormeoi  successivement  les  matteres  alimenlair^s  :  en 
diymo,  le  ebyme  en  chyle.  Acet  ^tat  il  esirabsorbo  par  les 
vaisseaal  lymj^tlqoes,  par  eux  vers^  dans  le»  veines;  uni  au 
«aAg  veineux,  il  estrapport^  aa  corarqoi  le  renvoie  aux  pou^ 
iftions  diarg^s  de  le  vivtOer ;  ramen^  au  coeur,  il  est  paf -iui 
poass6  dans  les  artires,  par  les  artftres  transmis  aux  vaisfieaux 
capilktires  qui  le  communi^uent  aux  di0i6ren(es.parties4ar«e 
Fassimilient  Repris  dans  les  organes  par  les  eaLtr6mites  du 
syst&itoe  Veineux,  lorsque  ses  propri6t6s  vivifiantea  sont  epui:^ 
s^es,  il  recommeiice,  pendant  la  vie  entii&re  da  llndividu  ^M 
'  sMe  des  oiV^ratlons  que  nous  vencHid  de  ddcrire»  Dans  la  vie 
derelatio^:*dii  eerveau  partent  les  nerfe  qui  cn  se  raHkidant 
aboolisseni  A  la  p^riphMe  du  corps,  dont  ils  constitucni  les 
cinq  sens  par  leinrs  diiff6rentes  uocttikfl^onsb  Uis  en  r^ppop^i 
avec  les  corps  ext^neors,  ils  en  re^oivent  des  impr«s$ioas  qui 
iransmises  par  lesfibres  neryeusesjusqtt^aa  eervedu>.y  devieu- 
nent  poor  i^dme  occasioii  d^  sensations.  Si  ceUo-  e^LCitaUon 
vitale  d4leraHB&  la  volont^  ar^agir  sur  lesobjets  qui  roni 
caus^e,  pofir  ex^cuier  ces  r^solutions,  par  un  acte  iocompr^-^ 
lieBsible  » ia  raigon  elle  met^en  Boioavcnient  le  fUiide  netveux, 
Ife  iTaniisinel  par  les  fibees  nerveoses  ammuscles^  qui  contract<&^ 
parsonBcUon  eommaniqueni  aa  syst^me  osseax^  et  par  lui 
MtX'  meabces  du^orps,  les  naoavemeols  r6sol|is  par.la',voLofiti&. 
-^  Poar  la  reproduction  des  ^tres,  Dieo  a  disiingu(b  les  ^<^«S;$ 
et  lesa  or^anisds  hi^rehiqoemeat.  ^^  Aiii^iy  parioot.  bi^i^r- 
ehie^e  fonctions.et d^organes-^^Dem^me poorla tfaasmission 
de  la  vJe  satnaiurelle  ^- J^sus-Chtist.  a  itabli  enfire  lui  ei  tes 
hmnmes  ie  ininist^e  apostoliqoe^  oo  FEglise  son  epouse,  qui 
la  re^oit  immMiatmeot  ite  lui  pour  la  transmellre  aux  dd^s. 
i^  plos^  eiitl^e  les  membres  qukcomposeni  co  minisl^re,  il  a 
reproMt  T^rdre  ht^arcbiqoe^  poisqoe  ie  ^ouverain  PoniiCe, 
les  Ev^qoes,  les  Pr^tres,  les  ministres  Iall6iieqrs  qoisoat.les 
monbres-^d»  ce  miBist^e,  sooi  lies  entr^eax  far  des  rapports 
de  d^endance  qoe  nous  avons  indiqo^  aill^uvs*        . 

70  J^sasrChrisi  oommunique  au  minisi^re  ApostoliqoQ  sa  loi, 
i^  poissance ,  sos  sacremeats ,  soa  sacrifico.  —  Lc,  nunisU^re 


~  594  ^ 

aposloliqoe  ^iMk  pour  trwam»lfTt  iittqu'^  1«  coiis^Mia&ation 
des  BiMe8  la  vie  «orQalurelle  arhwiaoil^^  doii  dire  iraorYa  de 
toas  le»  poovoirs  n^essaires  4  racGomptissemeat  de  ceUe  iiii&' 
aon.  — 'Dtnsrordre  naiorely  aprib«  avoir  cre^  leapren^ers  re-: 
pr^sentantades  eaptees  aninialeaei  v^g^tales,  aprte  ayelr  er^e 
Adara  et  Sve,  Dieu  donne  k  tous  ce9  dtres  ia  laeoli^  4»  se  re-^ 
produire  eide  eoQuauiMiQer  avec  leur  nature  les  iois  .qek  la 
dirigent,  le  pouvoir  de  se  d^velopp^  progressivemf^  dans 
oertainea  limiies  particuU^res  a  chaque  esp^e.  II  lee  jpla^ 
daas  le  monde  q^  renfenne  4ea  aliments ,  des  remM^^  des 
moyens  ded^fenae,  des  insiromeots  d^aetion  iqppropri^s  ^uaot 
a  leor  nature  ei  quani  a  lewfonne  aox  bes^Hos  des^tres  er^. 
Sp^ciatemeni,  ayanier^^  ThiMiune  socij^»  tl  ^tablii  le  mariage, 
origine  dek  Dmilie,  ^ltoent  elie-mtoe  de  ttote  seei6i6«  Poor 
eonstiiner  la  soci6(6,  ii  la  soumei  a  Fordre  hi^arcluquequi  en 
estla  con^(m  essentielie,  et  pour  perp^tuer  l^ordre.^lii^na^r 
ehique,  11  i6iablitla  commnnieatioH  des  poovoirs  qm  e»  fsi  la 
hase.-^  Aiosi,  dans  Toidre  «umatuxel,  aprte  avoir  cw^^  et  or^ 
^nis^  le  ministfere  iqmstoUipie,  pour  qu^il  puisse;  irausmel^r^ 
la  vie  suniatureUe,  Jesus-GtirisiloicQminttniquelaracoll^  d^en* 
gendrerles  hommes  &  la  vie  sttrnaturdie  par  ie  -llapiiime)  de.. 
leur  initmer  ia  M  de  eetie  vie  par  sei?  enseignements,  de  $^ 
curer  T(d)8ervaiion  de  eelte  Mpar  ses  p«6eeptes.  ^our  tjpt  \e. 
minist6re  puisse  d^velopper»  nourrir,  gu6rir,  proi^ger  la  \ie 
dlvine  on  lui«mtee  ei  dttis  le  fid&le,  poor  qjae  Tliomme  puisse 
oflHr  a  Diett  un  eolte  digne  a  la  ibis  de  ceUii  4  qqi  il  esi  «Siert 
et  de  celoi  qai  rofire,  J^sus-Christ^  les  plaee  dans  ua  monde 
jurnaturel  ^oi  renferme  des  moyens  capahtes  dlobtenlr  toutes 
ees  fins,  ei«n  eoofte  radnrinktraiion  au  miaist^reapostcdtque* 
Ainsi  ce  dernier  peui  fortifier  ei  developper  ia  vie.diviiie  du 
dir^tien  par  la  Gonfirmation,  4a  oourrir  par  i^idiment  divin  .de 
rEocharistie,  la  gu^rk*  de  ses  maladies  par  la  Ptaitenee,  la 
proi^ger  par  rEstrtoe-OnctioB  eonire  les  atlafoes  dkig^ 
contr*elle  h  rarticledela  mort  Ainsi  pour  ^nrii  Dienen  soii 
nom  et  au  nom  des  fiddles  im  eulte  foStd  d^adocatioa  ^  d'Aetioiis 
degrAees,  de  propitiationetd^impMration,  leminkt^ealepou» 
voir  d*offHr  le  sacnftce  non  sanglani  du  corps  ei  du  suig  de 
J^sns-Ghrist.  Ainsi,  pour  sanctifier  la  soei^t^  danesa  soorcet' 


—  295  — 

le  minisl^re  peui  b^iur  ronioa  eOBjagale  par  le  Hariagev . 
Pour  la  perp6tuer  ju&qu'a  la  fia  des  teo^,  il  peut  communi- . 
quer  le»  poavoirs  ecci^siastiques  par  rOrdre  et  rinstituUoB  ca- 
uoniqQe.  £t  les  moyeiis  pr^cedeats  destiii6s  a  transmeitre  f 
d^velopper^  nourrir>  g«^rir,prot^er  et  perp^uer  la  vie  surr 
natiirell0  dans  1'humaniti^  a  pratiquer  son  acte  par  ei^cdleace^ 
sont  accoQunodes  a  la  nature  de  lltOBinie  chr6tien.  €ar  d*un 
cdlA,  le  eiu-^tien  est  fme  yie  divine  incarn^e  dans  des  Organes 
eorperels,  et  d^cin  «utjre  le  saerement  esl  une  force  davine 
iacarnto  dans  des^^m^tssensibles^ 

Offevi  a  rindi^idu  par  T^glise,  eepnncipe^fi^ilest  acceptd,  le 

reud  capable  dejQsMe  sQraaturel  et  digne  dela  Yie^te]meUe. — 

£n  g^nite*ai,  tout  principede  vie  a  ime  activit^  spi&ciale  qo'!!  com-- 

ttttniqtte  aioe<p]ilHie8ta6simil6.Unprincipedevieestaneeause 

denioavement.  Puisqu*il  existe  des  mouvements  Y^g^tati&^ani- 

uaux,  kiwaains,  easenlieUeniait  distincts  les  unades  aattes,  M 

eii$te  daus  Tori^  natttfel  trois  classesdTe  principes  vivants^  tayant. 

cbaeonune  aDtivlt^*8p6eiale;  et  chacandeeesprincipesgi&n^attx^ 

euprodhiuwitdes  effet»diffi6rentftdaiis4esdiffl^rent^  esp^es,  ma* 

oifeste^aatanl.de  prifMipes  sp^eiauiL  q|i*il  y  a  d'esp^es  v^tolea . 

elaslmales.  Or  ai  s^assiinllant  «n  6tre,cl»cttn  depe&prindpes  $p^ 

ciaaxhii^icmmoniquela  csq^eit6  sp^^atoqutleeonstitue.  Ainsi 

lenmi^T^^iniil^l  laplaiae  devienl  papid)le  desjietesde  la  vie 

v^^tative.  Aiiisrea  est-A  duv^^tal  assimili^a  rammal,  du  v6^ 

g^  et  deranimal  assimil^s  a  rhomme,  des  individos  assimil^ 

a  lasoeMl^  l^  m^mey  dan&  la  vie  sttrnatarelle^  le  fid^le  uni 

a  J^sus^^jstv  participapl  a  la  vic  divine  par  le  moyen  de- 

i'£sii8e,  4eyient,  dans  les  limites  de  sa  naiure^  capable  des 

acles  prppressde  eette  vie,  II  peut  en  J6sus-Ch]cist,  et  par  J^sus- 

Christ,  OQiBiaitr&  ei  aimer  Dieu  sumaturellemeni  par  la  foi, 

i^esp^ranceetlacliant^,  faire  des  actes  sttmatorels  et  m^ritoices 

<Je  la  vic  6ternelle,  et,  ie  iemps  de  son  ^preuve  achev^,  voir^ 

DieuiiUuiiiYemeni,  s'uair4  luipar  ramourbeatifique,i»riiciper 

caunmot  k  son  bonheur  infini,  tant  que  durera  scm  uaion  avec 

J68uMIhrist^c'esi-a-dire,  pendant  l'«eniit6. 

Le  refu»  derecevoirle  principe  de  vie  djvine  laisse  rhomme. 
a  soa  incapacii^  natureUe  de  produire  des  actes  surnaturels 
ei  Bi^iioires  en  cctte  vie ,  de  poss^der Dieu  dans  r^ternit<&;  il  ie 


—  2%  — 

r^nd  m^me  (fignd  dc  peines  ^emeties,  ^il  est  voloiitaire  et  libfe. 
En  g^n^ral,  pour  parliciper  k  I^ctivH^  spteiaie  tfun  prineipe  de 
vie,  un  6tre  doit  lui  avoir  6t6  et  lui  demeQrer  uni.  Ainsi  ie 
min^al  reste  dansrimpofssibitildde  produire  les  actesde  la  rie 
Y^getative  tant  quMl  n*est  pas  ^simil^  k  la  platfte.'  II  eii  est  de 
in^me  du  v^gi&tal  par  rapport  ila  vie  animale,  dn  v6g6t2det  de 
i^animalparrapport  &  lavie  faumaine,  de  T^tranger  par  rapport  k 
la  soci^t^  dans  laquelle  il  tt'a  pas  ^t^  admis  otr  dcmt  it  a  cesse  de  faire 
partie.  Ainsi  te  v^tal,  fanimal,  Fhomme,  le  citoyen  retombeQt 
dansrimpnlssancedeprodnirelesactesdelaviev6g6taIe,animale, 
hamaine,  sociaIe,8*ilsmeurent,  en  d^antrestermes  si  le  prineipede 
vie  qui  les  animait  lcs  abandonne ;  et  cctte  incapacitfe  dure  autaaf 
quela  s6p)airation  elle-m6nte.  De  m^me  dans  rordre  sumatun^, 
11iommcs6parddaprincipe  de  vie  snrnaturelle,  ne  peut  feireen 
cemonde  desactesmMtoires  et  snmaturels,  nepentdains  TaiHre 
vie  ^-oirDieyi  intnitivement,  s*unir&hn  par  ramonr  btottii^iiej  en 
un  mot  participer  ason  bonheur inltni;  et  eette  incapacit^  dnre  aa» 
tantquela  s^paration  elle-mtoie,  e'est-d>-dire  pendant  V&ernit^. 
Deplus  sicette  s^paration  de  la  vie  divine  esttibreef  voimtaire, 
eRe  dcvicnt  un  crime  punissable  pendant  l^Hernit^,  piilsgae' 
Iliomme  a  voulu  sa  s6para(ion  deDieu  pendant7Mennl6«Q«iant 
au\  fidMcs  donl  I\mion  avec  Xesus^hrist  n^est  point  assei  fekM\e 
auTnomc^ldeIamorl,iIsdoivent,  avant^ejonirdeDieu,  exf^er 
pardespeines  temporaires  les  fautesqui  metient  ob^taele  a  cetle 
union  parfaite. 

Freuves  probahles  de  la  Possibitltfi  des  differents  ^tats  de 
l^homme.— Ramcnds^learplussimpleexpression,  les  faitsexpo- 
g6s  pr^c6demnient  s6  r6duisentaux  suivants:  Dieu  a  unife  vie  sur- 
naturelledflaviehumaine;  cette  union  a  ^t^  bris^e  par  !a  liberi^; 
raltiration  qui  en  est  r6sult6e  est  transmisepar  g6iil&ration ;  lors- 
que  cctte  alt^ration  est  libre,  elle  est  ch^iee  par  despeines  6tcr- 
uefles.  Or  tous  ces  faits  sont  pessibles. 

1<>  Dleu  a  pu  surnatnraliser  la  vie  humaine:  La  raison  le 
prouvc;  car  elle  nous  dit  que  Dieu  est  tout  pulssant.  L^obser- 
vation  le  prouve ;  car  si  Dieu,  comme  noas  Tavons  vu ,  a  pu 
dira^rordre  naturel  ^lerer  les  fitres  au  desstis  de  ^eurcomli- 
tion,  de  m^me  il  a  pu  les  fairc  passer  de  Tordre  naturel  a 
rordre  sumaturel. 


^  GeUe  q^^  peut  6tre  brisi&e  par  i^  liberi^:  Pr.  life  riiise&^ 

Le  doQ  de  la  vie  suniatareUe^  m^me^  aveq  faeuit^  d'y  reneiici^, 

ne'  cotttredii  m  la  bont^,  ni  ia  sagesse  divines;  la  b.ont6 :  oar». 

m^m^dans  eeile  hypojtti^sey  le-donde  k  yie  siimatureilje  de» 

Bpeureiiiaiqpf ^iable,piiis<][ue  d'abord  les  avantagies  ^*il  proeure . 

SL  fhoDiHae  p^uvent  ^tre  iaqBenient  eonserv^Sy  piiisqtt*en  second- 

Uen  ceite  fiMmlie  r^dant  rhomme arbitrede  sa.propre,  des- 

tia^e)  leK^Batitue  dans  «a.  ^tai  plu^  honorabie ;  ni  la  sagessai^^. 

car  la  positioa  faite  a  rhomme  prociire  k  s<m  cr^a^ew  uq$ 

g^etre  pUis  di^ede  im.  Pr.  d'cii&em»  Dans  l*<Hrdre  D^iurel,. 

tous^lesdoiiseiMu^^  a  rhonune  spnisc^etp^  4  alm^,  a  paci  pefir 

veni-ils  l^dtre  dans  l*ordre  surnatareL 

>  '^  L'alt^ation  qui  resi^  de  cet  abds  peot^re  iransmiQe 

parlag^^atioift:  Pr^  de  raisoi^  Geiteiraiismission^  esi  une^QA-» 

s^uenee  de  l^aiiit6m«nrale^  Te^p^fCe  lM^»aine,  «Ale  ei^idoB^ 

possible^  si  cetie  finii6  esiette^m^ftme  possible;  or  elie  TesL 

£n  effei  leB  «faftnces  «i^i»t«igeQ$es  de  ceite  histituiion  ^taienl 

beancoQp  plus  probafoles  qne  les-  chances  dtovantag4iisse$;. 

pni^uel.  tptft  gariiBitissaii  la  fid4til6  d'Adam,  les  qiialites  ^mi^ 

nentes  doni  Dieii  l^ati  doQ^>  soa  ini^rdi  pactieulier  ei  cetni 

de  sapost^tt^;  piitsqae2.  aiix  maii&  r^suliani  du  p6eh6>  Dieu^ 

dans  son  il6o8et  ^temel  avait  pr^par^  un  R^dempteur  qm  com- 

peosaui  snrabiMfulammeni  pour  Bieu  ei  pour  rhumami^  le  mi^' 

de  la  ckrte.  Pr.  d'observ<  Nous  avons  vn  dans  les  analogies 

prdpos^es  ane  unii^  semblable  et  m^me  tr^sHrappfoeh^e  de 

«efie  qoi  nons  pceuper^lsdylie^  eiUre  fos  diffi&renis  ^res  vivants^ 

sarlout  euire  lepdreeile&enfantsw 

A^  Dieu  peui  punirpar  desFpeiiies^tenielles  cei»  qul  re^eiteai . 
le  pnaeipe  snrnatwel ;  Gela  ne  r^pvgne  ni  4  sa  beni^f  nl4.sa 
sagesse/ni  4  ss(  jusiicei  A  sa  boni^:  Dieu  peui  infligi^aii  p^ 
€kmt  iitiepeme  eiernelle,  s*ila  pur^tablir  conm&e  sapetioii  de- 
ses  lois  ^ans  eompromeitre  sa'b<9it^;  or  cela  lui  6iaii  possible. 
Carle  soriikit^  r^mme,  quoiqa^hnpliquaiii  l^  chance  d$  la 
dfilmBation  ^ternette,  ne  laisse  pas,  de  ki  6tre  tri^-avj^ageus^ 
puisque  ceiie  chauee  esi  pkis  qu*^uivalefiuneni^;ompens4epar 
la  promessedela  vie  diiem^e  d^ne  pari,  et  de  Tautrepar  ia 
ttfoeri6  d*6viter  eetie  peine^  par  la  mumpiicit^  et  la  puissamee 
des  moyens  qa'i]  possMe  pour  s'e&  pr^emr.  A  sa  J^ce: 


—  M8  — 

car  d'drie  pnrt,  1a  faate  a  punir  est  l>)ffense  d'un  i&ire  infini,  et 
inOnimeat  Iib6ral  envers  Flioinme;  d«  rautre,  lliami&e  se 
foit  llbrement  son  sort,  palsqa^en  p^liant,  il  connalt  ce  a  quoi 
ir8'eicpose.  A  sa  sagessetpoisqae  ces  peines  sont  en  eette  Tie 
an  moyen  n^cessaire  poar  d^erminer  Fhomme  k  obseirer  la 
Ibidivine;  paisque  dans  raatre  elles  manifesteront  la  jostice 
de  Diea,  et  par  \k  contribueront  k  sa  gloire.  Pr.  d'obsenr.  On 
objecte  principalement  A  cette  thtee  la  disproportlon  qoi  existe 
enlre  la  dur6e  de  la  fonte  et  celle  du  ckAtiment.  Or  l^  faits  de 
robserVation  d^lruisent  cette  d^ction»  puisqoetdote  pemone 
sens^e  reconnatt  h  la  sotM<b  ledroitde  punir  por  la  mort  im 
crime  d*un  instant. 

Pr.  prob.  de  la  R^alit^des  dogntesrelatifsaair^tats  sarnat»- 
rels  de  rhomme.^Poor  6taMir  notre  prenve,  noos  divisons  ce» 
dbgmes  en  deux  parties :  la  p^mi^e  contcaiant  la  sornatoralf* 
sation  de  rfaomme,  sa  chute,  sa  r6paration,  sa  divinlsation  par 
J^as-Ghrist;  dans  la  seconde  noos  pla^ns  too»  les  autres 
dogmes. 

Sarnatoralisatioii  de  l*homme :  Dieo  en  cr^ant  I%omaie  s^esi 
propos^  pour  but  principsd  sa  glolre ,  poor  but  «econdaire  ia 
perfeetion  et  le  bonheur  de  Iliomme.  Sa  sagesse  et  sa  bont6 
dbt  donc  dik  rineliner  k  choisir  entre  led  ^tsT  oli^  ponva\t 
placer  Fhomme,  celoi  oti  il  dev»t  prooorBr  h  son  cr^nr  one 
glcnre  phis  <6levi6e,  parvenir  a  une  perfeetidn  et  A  on  bonheur 
pliis  grands,  done  le  plaeer  dans  un  6tat  siirmitorel ,  si  cet  ^tat 
r^iinitcesavs^ge».  Or  rhomiiie  samataralis^  est  cs^able: 
de  glorifier  son  cr^ateur  d^ne  mam^re  plus  parfalte  que 
rhomme  abandonn^  k  ses  facult^s  sin^^lement  naturelles,  p^s- 
que  la  valeur  des  actes  d*on  dtre  crott  avec  sa  dlgtiit^;  d^ac- 
qu^ir  ane  perfection  ei  un  bonheur  plus  gfauds^  puisqae  la 
perfecllon  et  1e  bonheurde  rhomme  qui  croisseiit  en  propor- 
lion  de  ses  rapports  avec  Diea,  doivent  Mre  phis  grand^daiis 
rhoii^me  rendo  capablede^a  vistonintuitrveet  de  ramourfo^a- 
Ufique,  qiie  dans  rhomme  Imss^  a  soii  iiieapacit&  tiatorelfe  de 
ce&  deux  acles  parfeits.  —  D^aprfes  la  doctrine  chr^ienne,  range 
6st  surnalUFalis^,  donc  la  toi  de  continutt^  etige  ki  soniatara-> 
Ifsation  de  fhomme  el  de  la  nature  dans  rhommcet  par 
rhomrae.  ... 


•  Ghiiie  de  riHHiiiiae :  LUnstkicl  aBimal  cst,.  cbcx  la  plupfrl  de» 

hi»ame#<atmiidoi|Qte  a  lear^  {is^pires  farces^  plus  puissaiii  que 

la  eoQseieaee ;  chei^  ^uelqiies  hommesy  plus  aviU  qoe  che^  ,la 

hrate.  C!«M  un  fait.prouy^  par  les  mfleuvs  et  par  les  e^^s  des 

stkttvag^  des  harbar^s^  des  payens,  d*une  muUitude  de  chre- 

tlens  m^me^qui  se.soQt.8oustraUs  a  riDflueQce  et  au^  lois  du 

Christiamsme.  Doqc  il  y  a  eu  d^cheance,  si  cette  iuferiorile  de 

la  canocieaee  ,^i  cetairilissemQQt  des  peQchants  Qalurels  de 

l!hanKne,Qe  peuyeQt  ^tre  soq  6tat  primitif ;  or  cela  Qe  peut  pas 

s!admeUre«  ..£«  eCfet  1.  ouroQ.siippose  1  homme^surQaturalisi^^ 

ott  Qoei-  Daosla  prmi^e.hypoth^s^,  uq  tel  degred'avilissemeQt 

pafatt    incon^iliahl»  avec  le  dou  du  principci.surQalurel ,  p^r 

coiis<^iieQt,oppost&l^la8age^se  diviae.  DaQS  la  seconde.hypo- 

ihtoey  d'm  cdt6^  Diea.aQrait  doQQ^  a  rhpmme,  uq($  (|q  de.  Is 

qqgQe   li^&peQdrait  la  glojre.de  Dieuyla.perfectioa  et  leboQheuf 

de  rh(»mme  sur  la  terre:  de  Tautre,  il  loi  aurait  doQQ^  une 

natQre    qui  impUqverait .  plos   d*obstacles  qiie   de   moyefis 

ppnF  r<^teatioa  decette  fia,  ce  quix^pagae  ^  la  fois  4  la  sagesse 

et  i  Ui^  boQt^de  Dii^.  2.  La  aature  primitive  de  l^aiige,  la  oa- 

tufe  dtti.  ^e^  priv^  dUntelUgeace  et  de  libert^  ae  reafermeot 

aQCQQ  obstacte  iat^deur  k  robteatiQQ  de  leur  fia ;  .doac  pour  que 

la  \o\  de  fiOO^Quit^  soit  o^servee,  il  faut  que  lanalur^  prii^ittv 

deVhomme,  ^tre  mterm^diaire  entre  ces  deux  extr^mes,  n'im- 

plique  aucun  obstacle  iat^rieur  a  roblentiou  de  sa  fiu.  Or  ellc 

en  ifflpUqoarait,  et  de  tr^s-puissants,  si  eUe  avait  616  cr66e 

daas  i*6tat  qii  eUe  se  trouve  actuellemeat. 

K^jparatioQ  de  rhomme  par  rincaroation  de  Jesus-Christ  et  sou 
um'^  arhuniffliit^.— ^st  probable  la  r^paralioade  rhomme:  Car^ 
si^Ue  n>yait  pas  eu  Ueu^rhommesecait  dweur6,peQd£^tr6ter-> 
nite  dans  T^tat  dep^efa^,  4e  souiUure,  de  privatipa  dc  la  gr^ 
sapcUfiante,.  d*incapacU6  pour  les  ceuvres  suEQaturelles  et.|)ctQr 
>a  visipa  intoilJYe,  de  d^peadaQixe  du  d6moQ  oh  LVfdacele 
I^ch6  da.  premier.homme.  Or  c^la  parait  F^piigBer  &  la^g^ss^s 
de  Diea^.puisque  lafiaqull  ^"estpropps^e  daas  la.  cr^atipa^  sa. 
gloire,  la  perfectJioQ  et  le  boahear  de  rhopnae  p|ir  la.  visioa 
latuitive,  Qe^  poiirrait  6tr^.r6aUs6e  ;  a.sa  bent^,  puisque  rhoiome 
<^re6  4  spQ  ioiage  ei  ressemblaace^  digae.  par  .cette  oonsjd^ration 
de  la  mis6ri<jorde4i3  Pieu,  aUraU  6t6  laissddaos  un  6tat  d.Q  de- 


—  500  — 

fTadaUon  elde  mis^Memene.— &t  pr<rfiable  liiY^parabOB  par 
J6MiM3tfffot,  car  rincmatioa  donne  «&•  satisDietkm  infiaie  ii 
Iftjittticeel  41a  saiatetft  delNea.  EUe  masifi»ted'aiie  maai^re 
parftdte  sa  paisaanoe ,  poia^  par  rincamatiMi  Bieo  wMak  i 
ronit^  personnelle  rinflni  et  lefini;  aa  iMHit^  «a  ce  qae  Diea 
se  donne  lui^6me  k  llieBime  peor  le  r^iiarer;  sa  aagesfte, 
d'al>ord  ce  moyen  de  rtpara^n  est  le  plog  paiilBlt  que  l*on 
pttiMecoBcevolr,  en  ontre  il  eat  en  hatmonie  parfidle  avec  le 
bat  de  la  cr^tion,  poisqo*!!  proeiffeA  Diea  daas  le  lemps  et 
dans  r^lerait^,  de  lapart  de  J^s-Gbriet  ane  ^ire  inliiye,  de 
ia  part  des  aages  et  des  honunes  ane  gleire  diTinMe  par  lear 
OBion  avec  J^sas^Ghrist  lear  ckef,  et  k  rhommele  pU»  hni 
degr^  de  petfection  et  de  bonhear  aaqad  il  paisao  pr6lendre« 
Or  ces  avaatages,impossibles  daastoat  aatre  aodede  r^pan» 
lioii,  rendeut  probable  la  d^terminatiOQ  de  Biea  po«r  ia  rdpa- 
ratfOQ  par  J^suB-Christ.  ^ 

Dela  pr(^>abiUI6de  la  r^taratiOn  par  J6sas«43toisi  aait  ceUe 
des  aaires  dogmes  relatilis  aux  6iats  de  rh(»nme.  Car  les  ^l^ 
divins  qu*its  expriment  eoatles^cons^ttences  nafafallesddbiil 
qae  J6sus-€brist  s*est  prepos6  dans  roeuvre  deia  ripaiatioa* 
Cela  r^sttlle  de  ranalogie  qiue  noos  avonsmoBlr^e  ealie  tes  ades 
et  les  kiis  soivies  par  la  Proi^cteaee  daas  sea  op^ratkms* 

3«  P.  Les  rapports  qui  constituent  Tunit^  de  U  doctrine  chriHieime 
sont  evidents, 

Les  rapports  quiconstituent  runit^d^ttneddctrine  sokil:ceui 
qui  uBissent  les  proposttions  dans  les  parfies  qui  Isl  composetttt 
ceux  qui  unissent  les  parties  eatr*ettes,  ceux  qul  uBJsaeBt  rea-^ 
sembie  des  pariies  A  la  fia  do  la  doctriBo.  Or  ees  ifilfiftre&tfi  rap- 
ports  existent  ^videBunent  d jhis  ia  dOctriBe  cfaritteiiiie. 

1»  Ilexiste  desrapports  ^videBts  entre  les  dlff§reBtes  propo^ 
sitioits  qvA  cinaposent  ckacune  4e  ses  parges :  Dans  ia  ddctrine 
chff&ti«ane  on  peut  distiiigtter:  la  partie  dognrn^usy  qoi  est 
eHe--mdme  ^  ratioaaella  ou  supra-^vationBelle,  et  la  partie  pr€h 
Hque.  Or  i:  sontliitosentr^dlfts  les  propoeitio&s  qai  composent 
la  partie.dogmaiique  raUonnaiie,  -ear  toutes  se  d^dulseat  de  ce 
prindpedelaiaison: «  UnmksenUi^4*^ftt»fim8s^fio$efmemt^» 
mfinie»  parle  moyen  de  principes  secoadaires  qui  nc  sont  que 


~  301  — 

le  d^ail  dii  pciQcip&  s^oml.  2..Soii(  Hifees  eitlr'<dto  les  protKr«  ^ 

sitleitedela  paftie  dosmnUque  supra^ratiomielle.  Dans  cetie 

parde  le  dogme  centfal  est  le  dagme  de  la  B^dempiion.  A  lni 

se  rattaobeBteeimiieantdc^daDi»:  ledogmedelaTrtii|i6,paree 

qne  la  RMe9SptieQe*est  op^^  parie  Fils  dp  ^b^  kwara^par 

rofi^tleii  da  SaiUi^Esprit  dana  Je  aeia  de  la  Bimiheorease: 

Yierge  Alane;  il  «xiste  daoQ  eit  Bieo  trois  persenaee ,  P^re» 

Flte  et^  SMfit-^Ssprttr  ledogme  du  p^h6  origiilel,  imisqae  dV 

prte  c^i  <te  la  R4demptloii|  le  Fib^  de  Btea  s^est  tnfiarli^  pour , 

r^parer  FiHsmanit^  d^lme  pax  la  fotite  d^Aten:  ao  dogme  dn 

p6€^6  QrigiBel4cii^iii6me,  tieiti  le  dogme  dbs  Anges^  puisqtie 

Aihefti  ei£ve  soat  iomb^s  poor  arolr  saccoiKd>6  &  hi  ie&taiioii 

d*an  ange  dteliu.  Au  dogme  de  la  r^paraiion  se  raiiacheni  par 

Yote  de  cons^qmmce,  eomme  noos  Tavons  cKt  prdc^demment, 

ceiSK  4}oi  le«iiyeiil  (kas  l^expos^  qae  noos  ayOss  donn^  de  la 

dpetrine  dtr^eime.  B*  Seiii  li^ies  entr'eUes  les  pn^osifieiis  de 

ia  partie  morale.  Lea^  lois  divines  presolveitt  les  detohrs  de 

rh^mepar  rapport  d  Dien,  par  rappert  A  rhdiame.  Or,  ioos 

ces  dfevolrs  ae  d6dfii8eiii  des  rapporis  de  sia^tade  ^^xl^onibnv 

de^MSfcreiiee  de  l*ho«nieaTec  IMeu.  £n  efi^t,rhorame  ^tant 

serablable  eltani  h  IHea,  doii  rimiier  dans  ses  acte^ ;  eons^aem- 

nieni,pQiBqaeBiea  se  connalty  s^ttine  commehien  bMifiani, 

comme  bien  absolo,  rhomme  doti  conoaitre  Dieo  par  la  Mf 

Taimer  comme^son  bi^propre  par  Fespferance,  raimer  coranie 

Inefi  ahsohi  p^  la  charit^.  L- homme  6tant  la  cr(totare  d%n' 

Biea  $s^  qoi  ne  peut  ravofr  er^6  que»poar  sa  gloire^  doit 

recoanaftre.lasooverainei^  de  son  crtoteurett-lionorerpar  ao' 

colte  (i^  de  ioi^  T<ds  sont  les  devotra  de  tliomme  par  rap- 

port  k  pimi^GewL  qm  nous  ebligeni  vis«&-vi8  de  rhomme,  et 

qai  se  r^daisent  i  la  diarlt^  i  la  Jnstice  el  aox  devmrs  r^ol- 

tant  de '  rordre  ht^rarehiqoe  de  la  sod4t6 ,  Be  dMuiseoi  des 

devoirs  enversBieu.  Eneffet,  Iltomme  oblig6  d^airaer  Bieu  est 

P2ar4ji  m^me  ablfg6  d*aimer  et  de  respe^er  en  lui-mtoe  el 

en  ses  seniblal^  Fhumafiit^  li4e  A  Bieu'  par  des  rapports  6irdts 

desiiiillitadeetd*aaioB.  L*hoa»aeobttg6d'idiner  rh^manit^dans 

sessendilables  est  (d>1ig6de  s*inierdlre  vts-^vis  d^eax  toalaete 

qui leor  sera^  prtfijadieiabiefen  d^mfres^tenaes,  esl  oblig^de 

rc^cter  lcurs  drcnts,  d^observer  la  toi  ^  jastice.  B^sitaire 


~  503  — 

de  rautorit^divinepottr  prociirerd'iio«liianitre8pteiale  lebien 
de  la  MdM,  le  pouYoir  deii  A  ses  8o|elt,  en  ccnis^iteiiee  de  ia 
loi  de  charit^y  amoor el  clKroctioii  sp^iale.  Ra  droil  de  la  part  4« 
808  sujeto :  k  m  amoiir  spdcial,  A  raisoa  de  80»  rapporta  plos 
^troiU  avec  Dieii :  A  rob6iMiice,  d^ttbord  parce  quil  Feprtoente 
Dien  doBt  loi»  le»  hoaunesdoivent  raBonnaltrela  sDnTeraineU 
parrob^is8ance,en8econd  iiea,  paree  que  cefle  ob^issanceest 
la  eondition  dtt  inen  de  la  sociM^  qoo  rhomme  est  oblig^  de 
procarer  en  TertQ  dela  loi  de  charit^  De  ee8  devoi^  g^mbnax 
qnitoianent  d*an  seal  prineipe,8ed6daisentparvoie  decoos^* 
qneoces  tootos  les  obligations  partionli^es  de  rhonuae. 

2»  Ilexiste  des  rapports  qni  lient  les  diifi^nte8  parties  de  ia 
doctrine:  En  effet  la  partierationnelledeladoctriBeclir^mie 
trouve  sond^eloppement,  son  compl^nieiit,  dan»  la  partii^  su- 
pm-vationneUe.  La  partiedogmatiqae<la&8  8on  ensemfale  en-* 
gendre  par  voie  de  co&s^aence  ia  partie  mofide.  Elles  oat 
donc  entr'elles  dearapports  qni  enfont  nn  ioat* 

3^  Ilexiste  desrapports^yidents  enirerensemble  desparties 
de  la  doctrine  etla  fin  qa^elle  se  proposei  Le  hukmalareld-aM 
doetrine  reltgieuse  est  de  foamir  Irrhomme  tes  conaaissaBces 
sttffisantes  poar  le  diriger^  sa  fia.  Pow  oi^a ,  il  fani  ^'(fie  ha 
fassc  connaitre :  sa  fin,  c^est  ivident ;  ies  moyens  poia  ^  l^" 
venir,  sans  q«ei  la  connaissance  de  laiiBluiserait  inaliie;  sou 
anteur,  car  sa  fin  et  les  moyens  pour  y  parvenir  d^nd<»ii  de 
I Weor  de  son  ^tre.  Or  toaa  les  cnseigncmenls  de  hi  doctrine 
4^tn&tieBne  tendeiit  k  noes  dooner  ane  coonaissanpe  8nflSs8m' 
fnent  compl^e  de  Dieu,  eri^teor  de  Fbmnme^de  la  fin  &  la- 
quelle  il  le  desiine,  d^s  moyens  qu*ii  lui  a  foamispouf  le  con- 
duire  h  cette  fin.  €ela  est  ^videni  pottr  celai  qui  exmnane  avec 
quelque  attention  rekpos^que  noas  AVJonsdonn6. 

4«  QVxint,  La  Doctrine  cbr6lienae  pro.net  la  Vision  de  Dieu 
.  pour  relernile. 

darelle  enseigne  qoe  rhomme,  jpar  sa  cooperetion  libre  i 
la  grAtie  dtvine,  <^^iieiit  la  visien  iniuitive  (W  Dieu  pendvrt  r^&ler» 
niie. 

Des  d^eloppements  •que  nens  avonsdonn^sU  soit  donc  quc 
la  docirine  chr6tienne  satisfait  parlaiiemea^.aBX  besoins  reii- 
gicQx  tic  rintelligcncc  humaine. 


—  503  - 

§  %  La  DoetiiDe  clireliexme  satisfaii  pariaitcmcut  aux  besoiDS 
du  C<mr, 

•  Deax  ieiitmienig  domiBeQt  le  cc^ttr  d»  rhonnne :  la  vraiiH» 

dii  mal,  le  ddsir  ila  benheQr  pour-le  temps  el  p<»«r  y^terBit6. 

JHmc  il  faot  i^  rfaomme  ime  doctriiie  d<»t  les  enseigii^aaeBts 

pr^vieQnentoaatttoiient  rimpression  da  mal,  et  lui  assnrent 

fa  possessionda  vMtalile  bien  ponr  le  temps  etpoar  r^temiti. 

Gr  le  Ciiristianisme:altmt  parfeitement  ees  deax  bats: 

I.  Mi  prMmimaii^mKl^mpressiBndufML 

Le  iBtal  esl  la  crainie  de  la  privatioB  oa  la  privaticm  r6eUe 

d*fui  bien,  ^il  est  poor  rhomme  en  cette  vie  deax  esp^s  do^ 

^       bietts :  eeax  de  Tordre  natarel,  ceax  de  I*OTdre  samatarel.  ▲ 

^       la  preny^re  classe  appartiehaent  les  richesses,  la  r^putation^le 

commerce  des  personnes  aoxqaelles  l%orame  tient  par  les 

I       liens  du  sang  oa  de  ramiti^,  1a  saat^,  la  vie.  A  la  seeonde  elasse 

se  rattachenti'egp6ranced*anbonhear  ^temel  dans  l^aotre  vie, 

\a  pessession  des  moyensqaipeovent  noas  y  conduire.  Gons^ 

({aemment  poor  Iliomme  deax  esp6ces  de  maux:  maux  de 

Tordre  natarel,  pao^et^^  diffamation,  s^paration  oil  mort  des 

peTtonaes^Mres  k  soncmr,  maladie,  mort;  maux  de  1*ordre 

samaiBT^V  cratnte  de  perdre  ies  biens  ^teroels.  Or  la  doctrtne 

chr^tiemie  oppose  k  ces  difltereBts  maiR  des  remMes  capaldea 

\  de  Ies-pr6veitif  oa  d'en  att<fcnaer  IMmpressiim. 

I  £n  effbt  i.  Aux  mafcix  de  rordre  tioltiret  efld  oppose:  se» 

I         Mseignements  sor  le  nt6knt  des  bi^s  tempords,  si  capid>les  de 

,         prodttjre   le  d^taehement  et  par  £k  de  pr^venir  la  crainte 

excesslve  de  I(js  perdre,  d^^attenner  la  pcine  tfcn  «^  priv6 

,t        <^<t  de  fes  avoir  perdus  ;  ses  enseignemenCs  sar  la  sanetifi- 

cation,  la  divinisation  radme  en  J^as-dmst-de  la  pamvcetA^ 

delliQniiiiatlon,  de  la  souflTrance  et  de  la  mort,  dogmes  si  ca- 

l^        pables  de  tr^affiformer  rhorrearnaturellede  rhomme  poar  teus 

ces  ma«x  en  nol^  ^molation  de  les  soafiHr  k  Timitalion  de 

Kf        ^^•iiB-Chrisl,  son  IMea  et.son  dief;  ses  enseignements  sor  te 

■jf       mMte  sp^ial  attach^  aaxvSoaflVanees»  dogme  »  capable  de. 

foire  envisager  les  afflictions  comme  on  bien  inappr^oiable, 

(        paisqae  ces  maax  passagers  peaveat.  nous  obtenir,  dans  r^ler*. 

f»       nil^,  la  participation  au  boaheur  de  Dieu  m^me.  ^  Poar  eai- 


~  304  - 

mer  la  doulcar  resuUaiit  dc  la  perte  despeFsonned  qMi  noos  soul 
ch^res,  «t\  degmes  pr^c^dents  elle  ajoutei  celui  de  Tiitaor- 
tafit6  de  TAme,  qui  donne  k  rhonune  resp^raaee  de  se  F^unir 
iA&Mi  dahs  nne  vie  meiUeve  aux  persoiiiieB  g«'il  regreUe; 
celni  de  la  eominanion  des  Samta,^  qu»  Ini  aasnre  hi  pos^biiii^ 
de  eomnoiiiqner  enoore  avec  ellea  par  des  prlilees  etp^  ^des 
services  r^lproques* 

2.  A  lacfainle  de  pevdre  les  biens  turmiurek  par  le  p^hi&,.]a 
doctrine  catholique  <Hq>ose:  le  dogm6  de  la  bon^  de  Bfea,  si 
souvenl  r6p^6  et  symbofis^  ^'one  mani^^  tenvlniBte -dafis 
rfcritare;  cehiidela  gr&ce,  de  la  rtoisst^n  das  p6eh^s  dms 
le  sacrement  dePtoitence,  dognMblraeapabtesie  fkire  naitre 
la  coiiiance  dans  Ttme  du  p^heur,  de  hi  censerrer  et  de  iol 
donner  une  nou velle  inlensit^  dai»  T^me  dn  joate. 

//•  JU  CkrUtiamifne  ti^Bi^e  a  Vkamme  ia  fmseisic»d» 
veritdble  bonheur  paur  le  tvthipe  et  pour  V^ierm^. 

Le  bonheor  poor  Vime  est  la  jouissanoe  rf&sidlaiit  de  so» 
union  ayec  le  bisn; il  crofta  pcoportion  delaperfediiottiioi^Jeji 
poss6d6,  de  la  nature  ^t  de  rintlmit^  du  rapport  fi^  uoHyimen 
ce  bien.  Dela  i^soit  que  le  boi^ur  parM  eoiisiste  poiir 
Fiuam&e  dansraniott  imm^dilrte  avecDieu  par  v(ne4*amMSi^ 
proque.— Ilteit  1.  umon  djc  Ttee  avee  Dieii:|iaisqaeIdij0&mV 
est  l^bien  parfoit  et  absohi,  senl  capdlble  (ie  rassa^ier  le  dft^r 
de  bonheur  infiaiqui  teurmente  le  emor  de  rhomine^-^4Hvil  ^- 
qnecelCeaniensoit  iimn&dialetcar  plas  les^rappottssc^^tFailSi 
plus  la  jouissance  est-grand^«  Ainsi  ne  suffiraii  pas  ay>  hoi^eBr 
derhomme  son  «nto«  avec  an  bien  eonsidihr^.  d'«Qe  aiaai^re 
abstraiie  coimnele  bien  Mkil.  11  fant  4  son  dme  «m^ien  r^^ 
et  persoBnel ;  ainsi  encore  ne  saffiraii  pas  4  son  eemtvm 
uMon  m^ine  per^nelle  avee  un  Dieu  ^leign^ ,  il  lui  ia»t  vn 
Dieu  prfesent^  un  Dleu  Iritknd  avec  €equel  tl  t>uisse  entM'  e» 
rapport  r6el,  —  IT  faut  3.  que  1- union  de  rteie  aveo  Pieu  sV 
p*re  psr  voie  d*am<Hir  p6c^oque.  II  tant  amonr:  ear  de  tous 
les  modiSs  d^unioii  de  r^me  avee  itne  iiersoime,  raatoar^ 
le  phis  foiatiflanU  Cette  pmposition  t^rouv^e  p^  le  l^  66i 
confirm^e  par  l»raison,  s««toift  enee^ut^iioenie  liiesjniW^ 
de  Piftme  avec  Dten ;  car  la  persoone  qoi  aime ,  Jonissant  du 
boiiheur  de  la  personne  aimto  autant  et  plus  que  desdnpropre 


—  m  — 

boi^^r,  r^nien  par  Voie  d^ainQiir  eutfe Vkat%  el Bieu  estle 
moyegB  delaire  partlciper /le  «(eur  4e  rhomme  «lu  bpultettr 
iiitoi  de  DleuiBtoe.  II  (aut  r^ipr^cil^:  «ar  ramour  gaiis. 
r6oiproeiti  esi  pour  te  eisar  de  rhomme  ie  tai^rraent  l^ .  plu^, 
cruel. 

Or.  le  Gbri9tiaiii$n|Q  euseigEie  ^r^atiyemeQi  a^ Jemp»  et.a 
retemit^:  la  possyMUt^^de  runion  imm64ia(e  de  rSme  a^eo 
IHeii;ia  pQssibilit^pourr^ed'aimerIMeu,Ia  r^it^  de  ramour 
iiifiiuc^  Dieu  pour  rheimme>  la  pos»i>iiit^  pour  J'dme  d-cpatrer 
^  ra^port  r^oi  ayee  Dieu.    ; 

Pour  le  temps.-—  1.  Fossibilit^de  i!umoaimm^ate/de  T^ine 

avec  Dieu:  Car  ^  d'^pr^  ia  doctrine  chr6liemie,  Dieu  esl  per- 

sotinellement  pr6sent  dans  la  nature  toat  enti^re ;  il  honore 

d^ime^r^Bce  sp^eialel*4mederhomoie  justjB.;  le  Saint-Esprit 

r^idiQisikpoftr  son.iemple{  le  Y^he  Inoarn^  se  r«si  unie  de 

lamani^la^ihismtime;  il  en^a;foii  un  de  ses  mefi^re^.tilUii 

infif^.eontimi^lemeajl-sa.vio,  ei  parlaii  l^l^ve  a  la  filiatioa 

(Mvine;  il veul^trct^on  ccffnpagQoii suv la t^rrejusqu'a laeou- 

s^WiiaUo»  dea  slfectes  en  dmearant,$0us  iesesp^s  ^ucha* 

rbtiqiies;  &^  sous  celt^forme  ^  U  veut  4tre  immol(&  phaque, 

jeur  eous  :^s  yenx  au  sjont  sacriSce  de  rat^l ,  et  p^u^trer 

daos^  plus  ifitime  de^  substance  par  la  c<m»nufiion . 

'  %  ^09^%9fitt&  pour  riime  d^aimerDieu:  L'amom^^e  Diini^st 

mm  seiilemeiilpermis  par  le  Chmtianisme,  mais  recommaQd§, 

enMarag^rpar  ies  motits  ies  plus  pmssants ,  prescrit>m  toe  sous 

les  pdnes  les  plus  terriMes.  P#ur  nous  en  £aire  prodimre  les 

aoles^  Dieu,  d^apr^  le  dogme  ehr^^en,  c<»Bmunique  ar^me  nou 

seuleraent  la  eliarit^  infuse ,  mais  encore  leseconrspuissant  de 

)a  grtce  actudle;     ^  .  ,  -       . 

3.  R^lit^  de  ramour  infini  de  Dieu  pour  i'homme :  Le  dogme 
de  rampur  in&ni  de  IMeu  pour  rhomme  ensdguife  explicitement 
par  la  religi<m  ^iiretienne ,  est  de-  phts  la  .cojBSj^ueBce  n^ces- 
saire  desTap|>otlB  du  cr^teuravec  sa  cr^ature;  c'est  par 
aniour  que^Dleu  a  €r66  Fhomme^  qull  V&  surnaturalis^;  c^e^- 
par  amour  quo  J^fesns-QiTist.ra  rachet^  apt^  sa  chute  par  ri*- 
gnomiaie  et  la  «souffrance ,  qu*il  s*unit  a  lui  de  la  mam^e  ia  pius 
itttime,  comme^  nous  Tavons  dit  prteMemmeBt. 
.  4.  Posstbdit^  de  ra|^rt  rfeel  enk-»  Ttoie  et  Dieo^  Drun  cdt^ 


—  306  — 

rbomme-  se  doime  a  Diea  par  la  pn^iqiie  de$  tetolr^  ^  ^[MtoijBL- 
tomeiit  pBr4e  eutte ;  II  peiit  eoiivener  a^ee  Dieo  par  bi  (Nr^re* 
De  Faulre  cM^,  ]^u  k  wu  tour  ge  do^e  ^  Tlioiimue  par  W  grdee 
imm^diate,  por  lea  sacremeats^  et  spMalementpar  ia^nimu- 
nion. 

Pendanl  r^ternil^  .-^Leftrapporta^d^amonrdeTdme  aVe^  Dien, 
ai  Mroits  pendant  le  tempd,  deviendront  eneore  pfof  iatim^  pen- 
dant  r6temil^:dan6  le  del/Dleasera  toul  ett  toas;  Taniofifr  lepluB 
parfidl  unira  les  hommes  i  Dieu ,  les  bommes  ^ntr'^ ,  de  ma- 
ni^  k  rendre  cliaeun  parttcipant  du  boidieur  cte  Dieti  et  du 
bo^eur  de  4ous  ses  sembld^tes.  "      ^ 

S  3.  Le  €l)milanisme  satisfaii  aux  besoins  de  yAjclivUe  huQiaiiie. 

L'acUvit^  esiuitelbrcedestlfi6»A  pMfse#  rordredaBssesi^ 
posttiens  et  daos  ses  aetes.  D>mj^  part,  la  fin  dernl^  deflM^- 
vii^  liumaiae  6tant  4%oiiorer  et  de  servir  JKeu  en  lal-^mdme  et 
dans  rbumanil^,  I*erdre  c^msid^r^^nBSes  loisleB  f^sfottdb^ 
meiitales  consiste  dans'  les  dii|Ms^ons  de  reBoncement  k  wi- 
m^me,  de  d^vouement  d  Dieu  et  k  V\xmfam^^da\%^dBmimF 
expression^des  r^gles  s^es;  D^autrepart,  rbdmiBepfOO- 
vant  pat  sa  eondoite  et  par  «es  erreors  moraleaiqullnepessMe 
poittt  instiQjOlfvement  le  degr^  de  rcnoneement ,  de  d^ve.ueiiie9&t) 
d&conQaissance  morale  qui  lui  est  n^essatre  pQura^ktwQOUts 
suivant  les  r^les  de  f  or^e  j  il  £aiut  4  son  aetiviteunedoctrkie 
«|ui  lui  inspire  r^f^giesi^Ssante^our^ever  sea  ^sposiHeflS 
^  ia  hauleiu' de  ce^uble  senlmieni  dereii(mcem€»it  et  de  d^  voue- 
weid;  qui  hd  enseijg^e  de  pla»  uae^.riigle  s^e'  et  sofQsaitoeat 
d^taJUee  pour  diriger  tona  see  actes .     ^^ 

Or  la  doctrjne  chr^tienne  offre  satisfoction  parlkite  A  ees  deux 
besoins  de  1'aeiivit^  bumaine  • 

i«  Efte  inspire  le  renosc^nent:  Wtn  efiet ,  ie  chr6Uen «  sous 
peiiie  de  renoncer  k  ce  titre ,  est  obligp6  de  cceSre  avec  iaeeftvlc- 
tion  la  plus  prc^iMide  qoe  r^golsme  est  le  ph»  grand  mal  de 
rhomme,  paree  qti*il  est  oppos6  jtlalin^e  Dieu^s^eat  proposto 
en  le  er^ant,  p$Qreequ'ii  a  perdu  le  promier  homme  et  dans  le 
premier  homme  toute  sa  post6rit6  ,  parce  qu!il  est  la  raison  de 
lous  les  crimes  et  de  toutes  les  iauies  ^ui  ont  d^  ^tre.expi^  par 
les  hmnjymtions  ^t^  souffmnees  d'un  B&^  y  parce  ^3  notis 


—  507  — 

met  en  opposiU^  $ivecl'esprU  de  l^us-<lhrisi,  dmi  noiB  de^' 

vons  dtreaoiBi^s  cependant,  puisquenou»  «onimes  scs  raembres, 

parce  qa'il  expose  rhoniiBe  a  des  peines  6i«rneUe8  dans  Tantre 

vie.-— Elleinspire  led^vonement  envers  Dienf  Carle  chr^tiendoii 

croire  en  outre  qqe  le  devouement  t  Dieu  est  une  vertu  ndces- 

saire  k  rhomme,  parce  qu'il  a  6t6  cr^  ponr  travailTer  k  la  gloire 

de  Dleu ,  parce  qu*en  devenant  chr^tien  H  a  6t6  incorpor^  k 

J^su9-€hrist  dont  resprit  manirest6  par  sa  doctrine  et  ses'  exem- 

ples  est  d^vonement  et  sacrifke  ,  parce  (^ue  cette  disposition 

est  la  racine  de  tputes  les  yertus^  chr6ttennes ,  paree  que  les 

actes  qu*eHe  aura  inspir^s  aFhomme  seront  r^mpetis6s  dans 

reteriiit^  par  laparticipationaii  bonheurde  Dieu  roi&me. — Elle 

inspire  Id  d^youement  envers  I'hommet  Car  le  fid^le  doit  croire 

encore  que  1%  devouement  qui  le  consacre  k  Dieu  roblige  de^ 

m^mevis-a-visde  rhumanit^  enti^re,  parce  que  rhomme  a  6t6  ^ 

cr^  a  rimage  et  a  la  ressemblance  de  Dieu^  parce  queparson 

union  avec  J6sus-Christ,  il  est  devenu  le  membre  d\m  Dfeu-  - 

Homme,  le  fils  adoptif  de  Bieu ,  le  fr^rede  tous  ses  sembkMes. . 

Or  il  est  ^vident  que  la  foi  h  tousces  dogmes  est  capable  d*iaspi-» 

rera  la  yolont^  humaine  Te^rit  de  renoneemeat  et  lle  d^veae- 

ment  au  degr6  le  plus  6nergique.. —  Pour  atigmenter  eneore  sa 

toTce  moralc ,  en  rappuyant  sur  lapuissanee  divine  dle-indme, 

lechr^en  djdit  croireque  J^sus-Christ  lui  comimunique  d^one 

manifere  infuse  ks  vettus  de  foi,  d'esp6rance  et  de  eharit^;  lui . 

inilue  sa  force  divine  par  la  comnuihicdtion  incessante  de  la 

fiT^ce,  par  la  vcrtu  inthuQ  du  sacrifice  qu'il  a  mstiiu^,  par  lc» 

sacrements,  spfeiadement  par  I^Eucharistie  qni  rmilt  de  la  laa* 

nidre  h  pius  mtime  a  sa  perso&ne  divine. 

^  ia  doctrine  dir6tleiine  enseigoe  k  rhomme  tiBe  t^s^  sdre 
et  sttffisamment  ddt^H^  pour  dirigev  ses  actei :  En  efi^et  U 
perfedJOB  dee  lois  religieodes,  moraled  et  sociales  da  Cbrrstia^ 
nisme,  ^videale  poiirtoat  esprit  s^ieax,  esi  imov^  eneore 
par  ies  ttooignages  qul  leur  sout  rmdus  par  toiite  l^homme» 
de  booiie  foi,  par  les  emiemis  mtoes  les  pU»  a«to*ft^s  de  ses. 
dograes.  ' 

11«  CAiucTj^RB. ,— Xa  tkictrini  ChrSiienne  est  Sur-escellente, 

Comme  aous  Pftvonsanaoiic^,  la  do«triae  chr^Boe-  est 
«ur-excellente  ea  deux  seus. 


—  508^ 

I  1 .  EHe  esl  plus  parfaite  que  toutcs  \es  autres  ^oelrikes  religleuses 
et  philosophiqac». 

Lc8  doetrines  religleuseB  distiactes  du  Christianisme  peuvent 
se  ranger  soos  les  cat^gories  saivautes ;  le  Paganisme^qmal' 
t^e  ie  dogme  de  Dieu,  en  le  transformant  en  Panth^isme,  en 
Dualisme,  en  Polylh6isme,  qui  lui-m^me  adore  ou  les  esprils, 
ou  les  astres  (aslrolatrie ),  ou  les  grandcs  forces  de  la  nature 
(naturalisme),  ou  les  ^tres  particuliers  quila  composent^feli- 
chisme),  ou  Thomme  (anthropolatrie);  le  Judaisme  modem, 
et  le  Mahm/6tUfne. 

Les  sysl^mes  philosophiques  consld6ri6s  dans^  lears  jconcia- 
sions  derni^res  se  r^duisent:  au  Scepticisme;  aa  Pantheum^ 
qoi  est  loi-mdme  ou  mat^rialiste,  ou  id^aliste,  oa  ^goiste,  ou 
ecclectiqoe,  comme  nous  le  dirons  plus  loin. 

Or  le  Christianisme  est  plus  parfait  que  les  doctrines  sus- 
mentionnj6es,  car  il  poss^e  un  ensemble  d^avantages  dont  sont 
priV^es  les  doctrines  anti-chr^tiennes. 
.  En  effet^  dans  la  th^se  pr6c6dente,  apr^$  avolr  moDfr^^'une 
doeirlne  pour  satisfaire  aux  besoins  religieux  de  VmleUigence 
i/oiir  sansdtre  d^mentie  par  les  faits,  s'attribuer  oneYaleur  qui 
k  mette  au  dessos  de  toote  discussion,  dolt  ^Ue  complHe  et 
clairc^,  doit  promettre  la  vue  de  Dieu  poor  i^etemV^;  qu'^i^e 
doctrine,  poor  satisfaire  aux  besoins  du  cceur,  doit  pr6vemr  ou 
att^auer  rimpressioa  do  mal,  assurer  la  possession  do  v6rilable 
bien  pour  le  temps  et  pour  r^temit^ ;   qa*uiie  doctrine,  poar 
saiisfaire  aui^  besoins  de  raetivit6 ,  doit  inspirer  a  la  volpat^ 
r^nergie  suffisante  pour  se  renoncer  et  se  d^vouer,  enseiper 
a  rhomme  une  r^gle  pour  dtriger  ses  actes ;  nousavpiispfouY^ 
qoe  la  doetrine  chretlenne  poss^de  ^mioemmeBt  toutes  ces 
prOpri^t6s,  d'o(t  noas  av<ms  concla  son  excelleiice.  Or  aocone 
des  doctrines  anti-chr6tiennes  ne  poss^de  renseadde  de  ces 


l^  Auca^e  »e  peut  s'attribuer  une  yalear  qui  la  place  ao  dessos 
de  toute  discussion. 

Et  d'abord  sont  priv^es  de  cet  avantage  les  doctrines  reli- 
gieuses :  — '  te  Paganisme,  quelle  que  soit  s^  forme  :  En  effet, 
oetie  vaicirr  suppose  denx  choses,  one  originc  divit^  >  et  on 


~m  — 

in©ycn  infarlliWe  de  iransiBtssion.  Orle  Paganisme  ne  pcnt  »'al- 

tribuer  aucmie  de  ces  pr^rogatiTCs,  car  rhistoire  montre  qvi^ii 

n'est  qne  l'all^i*ation  progresslvis  d'une  religion  ant^riettre  plys 

parfait^ ;  la  raison  signale  dans  ^- enseignements  des.erreuts 

grossito^tce  qut  prouve  6videmm©nt  qu'il  n^est  ni  <r^.v^l6  de 

Dieuynitransmispar  uneautoril6infaillible.-~Le  Judaismje  moh 

deme :  A  la  v6rit6,  il  a  4^6  r^v^l^  de  I^eay)^<iu'^  J^sus-Chrisiil 

a  et^  tran wis  par  une  autorit^  infailUhle ;  mais  lesfgiits  pronveot 

que  ceiie  autorite  a  cess^  d'exisier  depjiis  la  vBnue  du  Mes$ie. 

—  LeMaltom^lisme:  D'2*ordsa  preteiition  a  une  origine  di- 

vine  est  sans  pceuves.  Car  eUe  n'est  ^tablie/niparles  miraclefi^ 

ni  par  les  proph^ties,  UahoBiet  lui-mime  avoue  .qu'il  n'en  a 

point  £ail;  ni  par  r^LceUence  4e  sa.  doetrine  qqi  est  tres-infi^- 

rieure  a  ceUe  du  Christianisme ;  ni  par  laXorce  divine  ^manifes- 

tee  dans  sa  propagation,  qui  nlest  doe  qu'a  la  violence,  comme 

sonhistoire  le  proave.  C^tte  pr6tentioii  est  d'ailleurs  rMut^ 

par  les  errenrs  ccmtenucs  dans  le  €oran.  £n  second  lieu,  son 

histoirfe  montre  encore  que  ced%q;ui  so  gontattrihnele  pouvoir 

d'enseiga«r  et  dfe  transmettfe  tc  Cpran^  ont  vari^  4ans   Leui?s 

.^ipHcalions^  etmitpronvepar  14  lcur  failUbilit^. 

Lea  syst^mes  philo^ophiqiies  ne  possedipnt  pas  plus  que  ks 
Teli^ion»  auti-chr^ticnnes  une  valeur  iadiseutable.  Carl..i]sae 
«'aVUiWenl  pcnnt  cette  vateur,  2.  lls  ne  peuvent  se  rattribner 
sans  remer  teur  origine  qui  est  nn  acte  dlnd^pendance  vis^a- 
vis  de  la  religion  et  de  Vauterite.  S.^  tear  jipuveaute,  lejurs  er- 
reurs,  leurs  contradictions  et  lcurs  variations  redameraient 
confrec^te  prMention. 

2«  AucuBedoctrineanti«chr6tienne  n*est  aussi  eompl^te  que 
le  Christianisme.L 

Sous.ce  rapporl,  le  Christianisme  remporte  et  par  sa  partie 
rationaelle,  et  j)ar  sa  partiesupra-rationneIle« —  Par  sa  partie 
!  i^ationnelle :  II  reunit  tousles  enseignenients  de  la  Religion  Pri- 
'fiitive  cohserv<&s  seulement  partiellement  diais  les  aulres  doc- 
^  ^cioes;  il  nerejeUe  qqe  l^s  alt^ralions  qu'elles  qnt  fait  subiF*a 
ia  EeligionPrimitive..  De  toutes  les  docirlnes  distinctes; dii 
,  Christianisme,  le  Judaisme  est  la  plus  parfaite ;  or  le  ChHsti^- 
I  aisme  est  plus  coeipkt  q«e  le  Judatsme.  Ainsi»  parexemple,  il 
j,      c<m)inande  d'une  mani^re  plus  compl^le  rabp6gation,  le  m^ris 


~  5fO  ^ 

deg  riehesseg,  Ui  piir^te  do  «Blir;  U  >d^vdoppe  1«  procepk 
de  lacharit^  donn^  dans  l'AncleRQe  lol  en  r^lettdant  expliei- 
lenDient  anx  61ranger8,  anx  ennemis,  anx  pers^aleurs;  il  sup- 
prinie  l*esclaTage,  la  polygamie,  le  divorce,  etc— Far  sapartie 
sapra-raiionnelle,  dont  QOtta  avons  prouv6  rexc^Ience,  ruCilite, 
la  cottforraH^  aux  lofo  de  la  raison  et  do  rexp^riencet,  la  doc- 
tfifte  dir^tienne  est  supMeure  a  ta  philosophie,  <^  rejette  de 
droit  tout  eodetgnementsupra^^iennelv  supMeure  aox  reli- 
gions  anti^chr^tlennes;  supMeure  au  Mosaisnie^  parce  qneJe 
dogme  supra-rationnel  de  la  religion  nosalque  est  beaneoap 
moins  d^elopp6,  bQaocoup  moins  profond  qae  eehii  duGhri»- 
tianisme,  parce  que  le  Christianisrae  enseigneetpr«»nve  tarea- 
-lisation  du  dogme  de  la  R6deniption,  dogme  cenlral  de  la  partie 
supra^rationneUe  des  deux  religions,  tandfs  que  lea  Jtufs  mo- 
demes  8'obstinent  contre  lotite  raison  k  altendre  encofe  le 
Messie,  aoquel  ils  attribiient  laiuissionparemeBi  temporefiecie 
reeonslituer  leornationalit^;  sup^rleureau  FagaQisme,  dohtles 
dogmes  supra-ratioimels,  simplementproplii^iquesetfigxirdtifs 
comme  ceux  du  Judalime,  sont  tp^s^^rieors  it  ceax<i  sous 
le  rapport  de  r^tendde  et  de  la  profondeur;  sup^ieore  ao 
Mahom^tisme,  car  de  la  partle  supra-rationa^  da  Christia- 
nasme  il  a  retraneh^  les  deux  prindpaux  dogmes,  ce\a\  de  la 
Trinit^)  cehiideta  divinil^deJesus^Ghrist^etl^rsnonikbteuses 


^  AucuQe  doctrine  anft-chr^tienne  n*est  aus^  elaire  qoeI« 
.Christi«Bi«ne. 

Nous  avons  raonlr^  que  la  partie  ralionnf^  du  ChriStianisiDe 
est  6vidente;  que  sa  partie  supra^rationnelle  est  coitf()rnie 
aox  donn^es  de  la  raison  et  de  rexperience ;  qise  toutes  le^  pa^ 
ties  de  ladocferine  sont  li6es  par  des  rapporld  ^videfi^*  ^^ 
con^aire,  lesdoetrines  anli-chr^tiennes  centienitent:des  foo^^ 
t^s  et  des  contradiettons. 

i.  Des  faussetis:  —  Doctrines  phifosopbiques,  Elles  «e  r*- 
duisent^  eommo  nous  ravons  dit,  ao  Scepticisme  et  ao  P^' 
theismc,  dont  nous  avons  montr6  rabs^rditd  dane  la  SecU  l 
denotre  Traltd* 

Boctrin^es  religieuses.  l^^gani^ne :  1.  il  est  ou  patitb^^  ^^ 
doaliste^  6u  poIyth6iste.  Or  le  Panth^isftie  est  aussi  ahsarrf« 


■w 


~3H  >— 

en  r«Hgfonqa'«n  philoiopkie.  Le  Dndlisme  dtoiiU  rtuut^de 
VfAre  necessiuref  son  infinil^,  parce  qoe  8*ii  existe  deux  ^tres 
n^essairesjDppos^s,  aacmne  peni  ^lre  infiniqiiant  k,  sa  snbs- 
faiiee  et  qoanl  k  sa  paissjmee;  Ot  d^truit  en  principe  la  liberte 
hamai.ne,  puisque  la  w)ont6  dans  ce  sysi^me^st  d6termin6e 
fafalement  tantdt  par  le  principe  du  bien,  taat.6t  par  le  prin* 
eipe  dtt  tnal ;  il  d^troit  cons^aemnient  ln  merale  qoi  suppose 
la  libierte.  Le  Polyth^isme  ali^re  ronit^»  riofiait^deDieu,  pius 
encore  que  le  Bualisme;  il  d6truit  Fanit^  da  genre  humain  en 
Taitachant  rorigine  des  bommesa  des  dieux  natiQnaux;  de.fait 
il  d^lrait  le  dogme  de  la  liberl^humaiae^  en^enseignant  qiie 
les  homines  sont  soumis^  a  la  faialite,  tl  pose  psir  CQosequent 
un  principe  destructenr  de  touie  obligation ;  de  fait»  il  abaisse 
la  morale  au  sensualisme;  W  maieriidise  et  afiaiblii  le  dogme 
de  l'ioftmorta]ii6*  2.  Le  Pdganisme  dans  ioules  ses  branches 
nie  encore  la  saintei^  de  Dieo,  eniui  attribuanl.tous  les  viees, 
en  prescrivani  dommemoyen  de  rhoaoirer  des  cer^monies.et 
des  S2ictifices  impnrs  ei  ciliels.  3.  Aux  errcur^  pr^cMentes  com- 
mmies  a  ioos  les  enAie»  payens,  chaque  religion  en  i^oute  une 
infinit6  d'autres  qui  lai  sont  particali^esi 

lodalsme :  A  toates^  les  imperfeciions  de  la  loi  anctenne  il 
aieule  les  rftvories  da  Talmud. 

MahomMisme :  Le  Goran  a  conserv^  en  les  augmentant  ioutes 

les  impeTtections  de  rAncienne  ioi,  indiqu6es  pr^c^demment; 

il  enselgnelefaialisme;  il  mat^rialise  le  dogme  de  Fimmorta- 

lit^  de  Tiime,  en  promciiant  aux  ^us  comme  r6compense  de 

leors  bonnes  QBuvres  les  jouissances  lcs  plos  sensueHes  et  les 

•pius  impures;  il  alt^e  Icsenseignements  d^Beligions  pairiar- 

chale,  ja|dje^ueeichr6tiemie,  qu'jl  6'est  appropri^  eny  ajoulant 

des  circqnsiances.  des  faits,  dcs  pratiques  pu6riles  et  ridicules* 

2.  Des  coniradictions :  Les  doctrines  anti-chr^iiemies  soni 

contradictoires  a  elles-mdmes;  rincoh^rence,  les  eontrddiclions 

sont  les  caracteres  Ics  plus  saiUants  du  Paganisme,  duTahnud, 

dtt  Corau,  de  la  Philosophie. 

4o  Ancune  doctrine  anti-chr6ticnne  ne  salisfait  aussi  parfaite- 
meiit  que  le  Chrisiianisme  aux  bcsoins  du  coeur  et  de  raclivit6 
<Ie  rhonmie. 
Car  l'enseignemen(  du  Christianismc  combat  tous  les  d6fauts 


—  5U  — 

de»  autros  dectrineft  consid^r^  dnns  lours  rapports  avec  le 
roMiret  raetivit^;  il  r^unil  toos  leors  avantages;  a  ces  avantages 
ilenajoute  ungrandnonibred^atres.-^ncoraiMit  lesd^aotsdes 
autres  doclrines :  II  combat  le  Scepticisme  qni  6ie  k  Tame  toule 
consolation,  loutejouissance  poreen  cette  vie,toaie  e^>iraQce 
en  Tautre ,  toute  toergie ,  toote  r^gle  morale ;  le  Fatalismc 
admis,  commenoos  l*avons  dit,parle  PanthMsme,le  Dttadismc. 
le  Paganisme,  le  Mahom6tisrae,  dogme  qui  en  soumettaat 
rhomme  k  une  force  aveugle  lui  enl^ve  toute  securite  ooa(re 
le  malhenr,  tooteoonsolationdans  ses  aflUctions,  toaie  ^nergie, 
loate  r^le  morale.  11  combat  la  tendanco  sensodlie  du  Faga- 
nisrae,  duMahomelisme,  de  la  Philosophie,  qui,  en  dec^radan^ 
«t  enamollissant  les  racBurs  et  les  caract^s,  Me  a  F4me  toate 
jeuissance  pure,  tonte  6nergie  dans  le  malheur  et  Tadversile, 
loute  dignit^  dans  la  condiute.  -^  II  r^unit  les  avaHiages  des 
autresdoctrines:  €ar  one  doclrine  infloe  sur  le  coeor  et  FacU- 
vit6  de  rhomme  par  la  v6rit6  de  ses  enseignements ;.  or  le 
Christianismecontient,  comme  nous  l*avons  dK,  tout  ce  qu'ilya 
de  vraietdepur  dansles  autres  doctrines.— A  ces  avanls^es  U 
en  ajoute  une  inOnit^  d^autres.  Dece  que  nousarons  ditpoar 
tnontrerrinfluencedu  Ghrisliarosme  sor  le  cffioretractivii^  do 
lliomme,  il  suit  que  son  excellencesous  ee  rappocl  asasourcc 
principale  dans  les  dogmes  sopra-ralionnels  qu'elle  protesse 

4  rexclusioh  de  toute  ai:|[tre  doctrine. 

5  2.  La  Doctrinc  chrelienDe  procure  a  rhomme  des  avanta^es  qu'on 
ne  peut  pasexiger.d'une  doctrine  religieusCj,'  m^me  exceUenie. 

Le  Christianisme  est  excellent  par  cela  mSme  qu'il  offre  sa- 
tisfaclion  parfaite  aux  bcsoins  de  r^e,  poisque  tel  estsoa 
bot.  I!  esl  donc  sur-excellenl,  si  a  cet  avantage  principal  il «" 
ajoute  d^aotres  d^iin  ordre  secondaire ;  or  il  en  est  ainsi.  Garil 
contribue  plus  puissamment  que  toute  autre  doclrin^  au  d^ve- 
ioppement  phrlosophique,  ao  boiitieur  tempord  de  rindivi^ 
et  de  la  soci^te  qui  acceptent  et  r^altsent  ses  cnseigiieineHt^, 
au  projjrfes  arlistiqoe. 


—  Sf3  — 

I.  Le  Christianismc  (cathoUque,  le  seui  verilahle,  cpmme  noy^s  le 
prouveroru  au  tilre  de  VSglise)  contribue  puissamment  au 
ddveloppement  philosopliiq^ue, 

C^te  proposkidn  pettt^reproavde  apHoH  et  d  poiWiori. 
Pr.  &  priori.  Le  C^ristlanisiae,  pour  le  catholique,  se  r^ttmfe 
dans  renseigDement  de  TEglise*  Orraatorit^  de  rfigiiseest 
pottr  le  philosoplie  qui  Taccepte  iine  soarce  deprincipes,  et  une 
rSgle  sup^rieare  en  soi  a  la  simple  raison,  sans  6tre  moins 
philosophiqae  qa'e]ie« 

€etle  preuve  suppose  i^  qull  £aiat  au  philosophe  iwe  source 
de  principes  et  une  rfegle;  2^  que  rautorit^  de  l^Eglise  est  k  la 
fois  une  soorce  de  prindpes  et  une  r^le ;  9»  elle  affirme  1« 
qae  rauioriti  de  rEglise  consid^ee  comme  sourceet  r^Ie  <fe 
v^riti  est  supdrieure  ^  sei  a  la  pur^  raisen,  2.  que  cette  auitcH- 
rit^  n*efit  pas  moins  pldlosophique  que  la  simple  raisbh; 

lofi  fetttau  philosopheune  sourcede  principeset  uner^Ie: 

—  Une  souree  de  principes :  LMntelligence  hummne  dans  ses 

d^eloppements  est  sonfflisei  la  loi  de  d6duction ;  or  la  digduc- 

tion  sappose  des  principes  (v^ritto  premi^res,  certaineB  et  f6V 

eotides),et  les  principes  eax-m^mes  stt[^M>sent  une  sourcequi 

les  toarnisse. — Cne  r^gle:  Garilest  protiv^  par  les  falts  que  la 

n&son  peal  s^^garer  daos  les  conchisions  qu^elle  fire  despriR- 

cipes  lespUis  certains;  il  M  larat  dcfne  une  garantie  <»Ofltre  ses 

erreors,  oa  ane  rdigle  s^re  pour  disdngtter  les  eondusions 

vraies  des  conelttflioBs  fanssesr,  les-  conclosions  doutenses  des 

coQchisions  eertalnes. 

SlP  L'aQtoTit6  de  rEglise  Ibomit  atei  philosopHe  ^ol  radmel 
une  sotttce  de  prmdpes,  et  des  r&gles  de  d^ttetlbn:  —  Une 
sourcede  principes:  Ileslimpossy^le^  la  phHosophie  de  con- 
tredire  eette  proposition,  sans  se  nier  elleHaafme;  car,  de  son 
avea,  la  doctrine  cfardtienne  eoniie^ot  toates  led  v^it^  qat 
*servent  de  hase  anx  d^uetions  philosoi^iques.  -^  Des  rfegles : 
Elles  se  r^uisent  aux  suivantes:  !•  Llnteiligeiice  doit  rejeter 
cequi  estoppos^irEcriture  et  aIaTradition,4  renseignemeht 
de  TEglise  et  k  rend^gnement  4h6olQgique  universel.  iL 
Elle  doit  admettre  toot  cequi  est  conforme  aux  donn^  de  ces 

18 


~  314  — 

lroiAao(orite8.3.£lledoit  regarder  oomme  opinioB  libre  iou(e 
proposUion  dont  ropposition  ou  la  conformil^  a  ces  trois 
auloril^  etit  doulense. 

3«  L^Eglise  consid^rte  comme  soorce  et  r^gle  de  vMte  est 
snpMeorc  cn  soS  A  la  pnFeraison:  — €eUe  8op6riorit6  se  ma- 
nifesle  dans  la  mMhode  qa>Ue  en^^loie,  dans  la  certUode, 
dans  la  r6con.1ii6  des  principes  qa'elle  roornit.  Sous  ces  trois 
rapporls  elle  p^osside  les  ayantages  de  la  raison;  eUe  en  aioa(« 
d^iotres  qoi  lai  sont  propres. 

1.  Sap6rioril6  dans  laM^thode.  £n  effet  rEglise»  en  proc6- 
dant  dansson  enseignement  parvoie  d^autoriid,  n*exi^&  pas  du 
lld^e  one  foi  aveogle;  elle  demande  que  chacun  e^iamine,  sui- 
Tant  sa  port^e,  les  titres  qiM  ^tablissent  s(m  aotorit^  ;  elle  enr 
eoorage  les  intelligences  sap^ieores  i  scniter  ses  ensei- 
gnements  dans  le  bat  de  les  ^dairer ,  de  les  pr^uyer ,  de  ies 
enchatner,  de  les  d^velopper  parles  principes  rationnels,  i 
propeser,  A  d^fendre  ler^ultal  de  lcors  recberches,  tant  qtt'il 
n'est  pas  pronT^  qo'il  contredit  rorlbodoiue.  La  m^thode  em- 
ploy^e  par  rEglise  a  done  toos  les  avantages  de  Ja  m^ode 
pnrement  rationnelle  oo  philosophiqae. 

A  ces  avantages  elle  j^ote  les  soivantsrEHeiueBage  /e 
lemps  et  les  forees  de  rintelligence,  paisqa*il  esV  heancoup 
]da8  facdle  4'jy[>profiDndir  ane  docirine  donn^  poor  la  comr 
prendrexet  se  ridentifier,  qo^  de  la  cr^r  par  voie  de  recherche; 
idle  «oastrait  les  principQS  sur  les  qoels  repose  la  doctrine  a  la 
discos»on«  k  raR6ratioB«  ao  doote,  k  la  n^gation;  elle  r^k  et 
affcrmit  raetivit6  intellectaelle  dans  son  travail  de  d^veloppe- 
mentdes  prindpes,  de  coordination  des  ^li&ments  de  la  «cience: 
avantages  auxquels  ne  peutpr^ndre  laphilosophie  pureme&t 
raiionneUe,  p.oisqa'enisplanjt  rhomme  dela  traditioii  etderao* 
torit6,  en  proclamant  Tind^pendance  absoloe  de  sa  raison,  ^e^le 
force Acrter  ses docirines,  elle  Uvre  ses doclrines a  la  diseus^ 
sion  qoi  est  poor  elle  ledissolvant  le  plus  aetif,  eUe  abaadcma 
•l*inteliigence  sans  r^leii  toutes  ses  erreors,  a  toutesses  ineer- 
ititudes. 

2.Siqi6riorit6  ddns  la  valeinr  des  prlncipes.  En  effet  TEglise 
reconnott  la  valeur  de  la.raison; .  elle  perracH^  elle  conseille 
d'employcr  scspnncipes  k  ^lairer,  k,  confirmer,  i  coordonncr, 


—  3IS* 

ad6TeIop{>er  spn  enseigaeiKiciit :  eeljai-ei  a  d<)ac  toate  ktva* 
leur  de  la  doctrine  ratiQnuelle. 

Cet  enseignement  a  de  plus  celle  qne  lui  communique  Taato- 

rit^  de  rBgUse,  autorit&tr^s-imposante/m^me  au  point  de  vue 

purenient  philosophique,  par  raatiquiti&,  i^  divinit^,   Vinunu- 

tabilil^  de  la  doeirine  qu'0Ue  prolesse,  par  la  valeur  ioieUectuelle 

de  ceuxqui  Toni  adopl0e.;^Pai:rantiquit^^  ladivinit^,  rimmutar 

bilit^  do  la  doctrine  qu'eUe  pr ofesse :  II  est  prouv^  par  rhisioir^e 

eipar  1%  rai^n  qu'une  R^v^Lition  primitive,  contenant  en  gecsie 

ies  verit6s  profess^es  actueUement  par  PEglise  oatholique  a^6 

donn^e  par  Dieu  au  preniier  homme ;  que  les  verites  ensejgQ^es 

par  cet|epreraidrer^v^ation,oni^t6tran8arises  sans  aUeraiion 

par  les  patdarefaies  ei  leUrposi^rit^ ;.  que  ce^  Vi^4&&  ont  recn 

des  d^v^oppemeHts  successifs  p^r  lemoye&de  nouvellea  cpmr 

munications  drnnes,  sp&cialemeui  par  les  r^v^latione^  mosalque 

et  chr^tienne  ;  q)ie  le  Mosatsme  a  ^t^  iransQus  intacijUiaqQta 

J^sus^Clirisi;  que  le  Christiani^me  n*a  point  .61^  alt^^  |usqu'a 

nosjours  parFEglise.  B^odilsniiqueladocirine  ehr6iieiiR&i. 

renaonie  a  la  crdaiiou  de  Fhonime,  %  qu,'elle  a  une  ori^uie 

divine,  3.  quele  seul  changemeni  a  signaler  dans  sob  hist<4rp 

esi  c^  d'an  d^elopp^eni  suecessif  ^  voie  de  r^v4Iation ; 

consib^mment  qu'eUe  esi  immuable  qiia^i  a  sa  subsianee^-f-r 

^  \a\ateur  iniellecluelle.  de  cepx  quiront  adf>pU^ei  La  divi-> 

nit^  da  Chn&iianism^,  du  Mosaisme  et  de  la  ReUgion  p^milive 

a  ^t^  profess^  jusquMci  par  la  sqci6t^chri&tienne,  de  U>utes  le»^ 

soci^  la  plus>clair6e ,  eL  dans  ceiie  socl4t6.  par  ious  le» 

savanis  qui  se  soni  acqois  ont^nom  dans  rhistoire  de  l^  science* 

Or  il  est  ^vldeni  qiie  laprjofession  d'une  doj&irine,  divine  dans 

sQn  originevtnali^r^e  dsina  sa  transmission  diepuis  Ijorigiiievdu 

iponde  jusqu'a  rcpoque  actuelle,  adopt^e  par  r6Iite  de&  iiitei- 

ligences  humaines,  doii  conciliera  renseignement  deVEglii^, 

m^me  au  poini  de  vue  purement  philosoplugue,  une  tr^s4iaute 

avtqrit^  dpcirinale,  a  laqueUe  ne  peut  pr^iendre  laphilosophie 

rationalisiec  En  efiTet,  compgr^e  a  la  Religion,  la  phUosophie 

rationalisie  est    r6cenie;  ce  Xaii  prouv4)  par  rhistoire    esi 

d'aUletirsune.cons6quence  de  sa  Q!^re,:.6taai  pac  son  essence 

ni^me  une  s^araiioi^  enmaii^re  docirinale  de  I^  ifadition  ei 

de  rauiorit^  religiease^  eUe  eat  jft^cessairemeut  post^ricttre  k 


—  51&  — 

ceRe-ci;  EJIe  est  piirement  Immaine ;  c'est  une  cons^neiice  de 
••  qui  vient  d'6tre  dit ;  c^est  de  plus,  siiivant  elle  ,  son  titre  le 
phn  glorieux.  EHe  n'est  point  immaable ;  rhistoire  dn  rationa- 
Hnne  n*e8t  qne  l'expoB6  des  yariations ,  des  luttes  des  6eoles 
qnHa  produites;  variations  et  lultes  16gitimes,  si  Ton  part  da 
principe  d*ind6pend«Dce  pos^  par  la  pfailosophie.  Elle  n'a  pas 
poor  elleratttorit^  du  g6nie ;  car  rhistoire  prouve  encore  que 
toute^poqnede  philosoplilepurement  rationaIistear6t6  pr6c^> 
dte  par  une  autre  ^poque  traditlonatiste  dont  la  doctrine  ^tait 
plutMev^,p1U8  claire,  plussolide  et  plusriche  datis  ses  d^ve- 
loppements. 

3.SupMorit6parla  ffrcondit^des  prtncipes.Commenousravons'' 
dit,  l^ienseignement  de  rEglise  rcnferme  tous  les  principes  ra* 
Uonnels,  aussi  f<feconds  dans  la  philosophie  catholique  que  dans 
ie  ralioiudisine.  EHe  renferme  en  outre  les  prtncipes  sapra- 
rationn^  qde  nous  avons  indiqufis  dans  nos  d^velopp^n^ents 
prMdents  y  principes  qai  possMent,  eomme  nous  te  raontre- 
roiia>pIus  tard^  une  fifecondit^  propre  qui  ne  peul  appartenir  qa'a 
elle,  pufsque  la  raison  ne  peut  attelndre  aux  y^rit^  supra- 
lattonneHes. 

¥  La  m«tbode  eathofique  del^^autorit^  est  adsn  ptttosophique 
que  la  m^ode  ratibnaliste.  Nous  avons  montr^dans\aptopo- 
dtion  prde^ente  que  rautorit^  catholique  enseigne  tous  \es 
prineipes  ratiomiels,  qu^^elle  achnet  la  raison  humakie  comme 
un  auxiOaire  capable  dC^lairer ,  de  prouver ,  de  d^velopper^ 
d*organise'r  ses  propres  enseignements.  Lam6thode  catholique 
cst  don6  aussi  philosophicpie  que  la  m^thode  purement  ration'- 
nelle,  k  moins  que  Ton  ne  soutieime  qu^une  y^nt^,  quoique 
^vidente  et  certaine  pour  la  raison,  cesse  d*6tre  philosophique 
parce  qu'elle  n*a  point  6t6  d6couverte  par  la  raison  seole,  parce 
qia*auiL  preuves  purement  rationnelles  s'a)oute  rautorit^i  du  t^ 
iHoignage  leplus  imposant;  ce  qui  est  absurde. 

Nota,  II  est  m^me  unsens  dans  lequel  on  peut  dife  que  la 
mdthbde  catholique  est  plus  philosophique  que  1a  m^thode  ra- 
tionaliste.  £n  effet ,  par  rensemble  dn  trait6  qiie  nons  d6ye- 
loppons,  il  sera  pfottv6  que  !a  doctrine  chr^tienne  est  divine, 
que  TEglise  a  re^n  divinement  le  don  dlnfaillihilit^  pour  la 
transmettre.  Les  v^rit^s  m^mesupra-rationnelles  cnseign^es 


par  F^lise  <mt  dom  amyeux.  da  la  raisoii  eUe-«a^nQ^  ane  m'- 
i  leur  siip6rieure  a  ses  propres  dotin^es.  En  outre,  nous  prou-r 
I  verons  plus  bas <iue  ce6  v6rites ont  une  fi6eondit6  ppopre ;  dqnc 
t  oa  pent  les  appeler  v6rit6s  ptulosophiqaes,  si  cette  d^nomina- 
i  tion  petit  etre  appUquee  a  toule  v^rit^  certaine  et  fSconde^ 
;  qu^ejle  sottcon^trise  ou  non  par  la  laison.  Or  eelte  loam^re  dsi 
i  voirji|ura!t  tr^~raisonnable.  Ep  effet)  .1.  par^pMoeoj^^  no» 
I  adversaires  entendeat  la  science  p£^r  excellenGe.  Siuvaiii  eoxy 
(f  1  'excellence  de  la  pbilosophie  se  tire  detla  grandew  de  scm  obj/^i 
i  qui.est  Dien,  llhomine  et  la  naiture;  de  la  certitude  de  ses  priie 
fii      cipes  r^ultant  de  teur  conformit^  a  l&rpison ;  de  son  r^sultat^ 

qiiil  e^  l'e%plicatloik  certaine  de  son  objet,  aa  moyen  des  prin- 
ii  cipes  quellepose;  Or  les  v^dtes  supra^rationn^lles^ss^enit 
f  ^ineo^meat  lous  ces  avantages :.  ellea^  ont  le  va6m^  objet  qa^ 
('  la  philosophie ;  eUes  ppssedent  unei  cerlitude .  auesi-  grande »  e|t 
(  en  un  sens  plus  grande  m^aie<|ae  les  priiicipf^s  plulQSophiqaeB^ 
f  une  certitode  «ussi  acceptable  par  la  icaison,  p£n&<iue  la  diyinit^ 
'       (lu  ChrjsUaoisme  e$t  prauvee  par  la  raison  delaniani^ee  la.plaft 

saligCaisftate ;  elie^  possMent  une  fi&cendit6  pKopce  ^.  comma 

noi^  le  verrofts  plus  bas.  2.  De  rav^u  deseavants  enx-m^mes^ 

p^r  qu'oqe  v6rit^  P^^iuie  rang  -dans  la  «cienee,  ii  n>st  pas^ 

n^cessaire  qu^elle  soit  constat^e  par  laraison  po  ro}>servatioi^ 

U  siiif^ci^*eUe  0xpUqae  dUmemani^re  satistaisan.te  les  faits  dpnl 

s^occupela  science.  AinsiraUraclion  est  regard^e  comme  une 

1         v6ril6  emineinmciil  scientifique,  quQiqu*eIie  «e  soit  ni  ^v^idente^ 

I         ai  proavee  par  1  'exp^rieace,  parce  qu'efte  eoncoart 4  expliquer 

I         totis/esphenomfbnes  aslronomiqiies*  Oa  peot  donc  en  prenant 

{        i'exj)ression  dans  ua  sens  61ey6^  appeler  philosepbiqaes  les 

i        dogmes  sapr^rationnel9^puisqa'ils  e^ptiquentparfaitement  une. 

i        mulUtude  de  faits  inexpticables  par  la  raison  seole.  Si  celaest^ 

)        on  pcut  concliire  qae  la  doctrine  c}ir6ti(^ne  est  pla$  philosa-* 

,       phique^ue  le  rationalisme»  poisqa^elle  contient  un  plosgrand. 

nombre  dc.v6rit6s  scientifiques. 
Pr.  apostexion*  La  philosophie  cfaf^Ueiine  remporte  mt>.i<t 

rationali^me  parsa  v6rit6^.par  son.ttnit^,;par  sa  fj6epndit6, 
l^  Par  sia  veritS,  Car  les  ^eoles.rationalistes  ont  natuveHe- 

ment  produil  des  systfemes  faux,  doiit  la  philosophie  chr6- 

tienne  s'est  constamment  pr6serv6e  par  raatoril^  et  le  dogme 

thrclien. 


—  518  — 

1.  £t  d^abord  le  ratioiuAlsnie  n*a  produit  qtie  des  syst^iBcs 
tox: 

Les  qaestions  priticipales  de  la  philosoplile  se  raliacheiit  au 
BDJet,  k  robjet  de  cette  science. «—  RelativeiAeiit  aa  st^t , 
daix  questions  pemrent  ^tre  propds^es :  1«  L^esprit  kmuain 
«•t-^il  desmoyens  de  parvenir  certainementilaYMt^;  2odans 
la  suppQsitiea  de  rexistence  de  ces  moyens,  qnds  sont-iis? 
Snr  la  premi^re  qoestion  les  rationalistes  se  diyisent.  Les  uns 
r^pondeot:  «  rinteUigence  Immaine  ne  pent  parvenir  a  la  ter- 
titiide.  »  Ge  sont  les  sc^ptiqiies.  D*antres  admettent  ropbion 
contraire,  ce  sont  les  dogmatiqoes.  Qoant  k  la  deaxi^nie  qbes- 
lion,  tonsles  dogmatiqm  8*aceordeBt  irejeter  raotoiit^  eoiBBiie 
moyen  philoo<^que  de  parvehir  k  la  v^rit^.  Ils  se  diviseiit 
lorsquMl  s*agit  de  d^terminerpositivement  le  vMtaMe  moyen 
de  certitttdeu  Cest  la  sensation  seule,  disent  Iob  sensaaUstes; 
e'est  la  raison  seule,  disent  les  id^dfistes ;  c'est  la  eonscicncey 
disent  les^golstes;  c'estFensend>le  de  cesmoyeos^  ditunequa- 
tri^meclasse  de  philosopfaes  que  Fon  peut  appders^cr^istes. 
--^Relfttivem^nt  a  roh}et  dela  philosophie,<mpeutpos6rqBa<re 
questions  prineipales :  1*  Existe-t-il  qoelque drase  de  r^!; 
^  le  tM  se  bonie*t-il  anx  ph^nomtoesyoa  dotf^adiiiettre  la 
snbstance;  3<>  danscette  demi^e  soppoi^tion,  existe-VWune  ou 
plutlears  substances ;  4*  queBe  est  la  nature  de  la  finhsVsnte 
ou  des  siihstances  existantes?  A  la  premi6re;qaestion,  les  scep- 
liqtiesr6pondent : il  est douteux s^ilexiste quelque choselier^el; 
les  dogmatiqoeB  au  ccmtraire  afflrmentla  r6alit6,  A  ladeuxitoe 
question  les  ^olstes  r^pondent :  11  n*exi8tequedes|^^nom&nes; 
suivant  lesid^stes,!^  sensuahstes,  les  syncr^tistes,  il  existe 
des  r^alit^s  substatttielles.  A  latroislteequestion  toutesles 
^coles  T^pondent ;  ib  n'existe  qu^one  seule  substance ,  les  ap- 
pareneescontraures  sont  troinpeuses.  A  laqaatriitaie  qoestion 
les  id^istes  r^pondent:  la  sob^ance  unique  est  spiiitaelle; 
les  sensualistes :  elle  est  mat^rielie;  les  syncr^stes:  elie  est 
k  la  fois  spirituelle  et  mat^rlelle»— Tels  sont  les  syst^snes  aux- 
quels  oiit  abouti  et  devaient  aSMnitlr  les  6coies  raUonallstes. 

QueIes6eoles  rationalistes  aient  abouli  a  ce  rdsultat ,  This- 
toire  le  prouve. 
Ou-elics  aient  dA  y  aboutir,  on  peut  rexpliquer  ^(irisi: —  4" 


—  319  — 

Quant  aax  erreurs  relatiyes  ao  sojet:  L^homme  peot  6ire 

en  rapport  ayee  trois  genres  de  r^it^ :  liii-m^me,  les  intelHgeii- 

ces  qni  lni  sont  extrins^es^  les  corps.  Diea  Ini  a  donn6trois 

principaux  moyens  de  connaitre :  la  cotiscience  poar  les  ph^* 

nom^nes  int^riears,  la  raison  poar  les  principes  absolus  au 

moyen  desquels  il  connait  les  r6alit6s  inobseryables,  sp^ciale- 

ment  les  substances  spiritaelles,  la  perception  des  sens  poar. 

les  corps.  L^intelligence  hamaine  ^ant  limit^e  peut  d*abord  se 

pr^occuperexclusiyementdela  yaIeard*undecesmoyensde  con- 

naltre.Sicelaarriye,  elle  tombe  ou  dans  Tid^alisme,  oa  dans  le 

sensualisme,  ou  dans  r^goisme,  suiyant  que  lemoyenadopt^  est 

'  ou  la  raison,  ou  la  sensation,  ou  la  conscience.  Des  discussions 

qui  naissent  de  ce$  difierents  syst6mes,  Tesprit  est  naturelle- 

ment  conduit  au  scepticisme,  sll  se  pr^occupe  des  raisons  par 

lesquelles  chaque  sy^teme  combat  ses  deux  antagonistes ;  au 

8yncr6iisme,  s*il  se  pr6occupe  des  raisous  positiyes  qui  6ta* 

Uissent  la  yaleur  de  chacun  de  ces  moyens. — 2«  Quant  aux 

erreors  relatiyes  k  robjet  de  la  philosephie,  elles  ne  sont  qoe 

la  cons^aence  des  erreurs  pr^c^dentes  oa  des  erreurs  sttr 

le  snj^et.  £n  effet  le  sceptique  de  ses  principes  sur  les  moyens 

de  connaftre  doit  conelnre  au  doate  «ur  toote  r^it^.  L*6go'iste, 

qui  ii'admet  que  la  conscience,  doit  eonclure  que  ses  pens^es 

el  'se»  ph^Qom^nes  int6rieurs  sont  les  seulcs  r^l^s,  puisque 

les  r6alil6s  ext6rieures,   6t6  le  tdmoignage,  ne  peuyent  6tre 

coQstat^s  qae  par  la  raison,  8*il  s*agit  des  r^Ii(6s  spiritnelles, 

OQ  par  Jes  sens,  s*il  s'agit  des  corps.  Les   id^alistes,  les  sen- 

sualistes,  lcs  syncr^tisies  ne  peuyent  admettrc  la  cr^ation, 

d^iabdrd  parce  qu^elle  est  incompr^hensible  et  par  \k  mSme 

inadmissible  d'apr6s  le  rationalisme  qui  rejette  ce  qu'il  ne  peut 

comprendre;  ensuite,  parce  qu*aucun  des  moyens  de  connais- 

sanee  admis  par  eux  ne  peut  foumir  d'une  mani^re  certaine 

ui^me  rid6e  de  sa  possibilii^,  puisque  rintelligence  ne  peut 

constater  entre  les  faits  int^rieurs  reconnus  par  la  conscience 

qae  des  rapports  de  succession,  entre  les  faits  ext6rieurs  re- 

c(mnus  par  les  sens  que  des  rapports  de  succession  et  d*6- 

yolation,  en(re  leprincipeet  ses  cons^uences  que  desr£^pofts 

dc  dMuction,  rapports  tous  essentiellement  distincts  du  rap- 

port  dc  cr^atiott.  La  pUissance  de  la  raison  relativcment  a 


—  320  — 

ee  paint  dc  doclrine  se  bom3,  lorsqu*il  csl  etabii  par  Taa- 
lorit6y  k  connriner  sa  v6rit6  par  des  preuves  probables. 
Or,  la  cr^alion  iii6e,  il  suil  qu^il  n^exrste  r^ellement  qu^une 
seule  substance  divine  dont  toutes  les  aulres  ne  sont  que 
des  modifications  ou  dcs  ^volutions.  Or  cettc  substance 
unique  doit  £lre  spirituelle  pour  Tid^anste»  c^r  rid^e  6(ant 
le  rapport  de  rintclligence  avec  Tesprit,  il  ne  peoi  ad- 
meltre  que  dcs  r6alites  spirituclles;  elle  doit  dtre  corporel/e 
ponr  le  sensuallste,  car  la  scnsation  61ant  le  rapport  entre  Tin- 
telligence  et  le  corps,  le  scnsualiste  doit  rejeter  toule  realll^ 
distincte  du  corps;  el!e  est  k  la  (bis  spirituelle  et  mat^rielle 
p9ur  le  syncr^tiste  qui  admet  a  la  fois  Hd^e,  la  scnsation  et  la 
conscience. 

De  ce  qui  pr6cMe  if  suit  que  le  rationalisme  a  abouCi,  el 
naturellement  devait  aboufir  au  sceplicisme  ,  au  pantli6isme, 
ou  h  r^goisme,  terme  moycn  enlre  les  deux  premieres  erreurs, 
puisque  d*un  cdt6  il  implique  le  doute  sur  les  r6ali(6s  extd- 
rtenres,  et  que  de  Tautre  il  absorbc  toute  r6alit6  dans  le  moi. 

2.  La  philbsopbie  chr6(ienne  s'est  constamment  pr6sen'ee,. 
et  par  ses  principes  6lait  n6cessairement  pr6servee  de  loates 
ces  crreurs : 

Elle  s'esl  pr6serv6e  :  Cest  un  fait  qu'ct!e  a  toujours  admis 
les  moyens  de  connaitre  suivants :  le  (6moignage  dmn,  mnV 
fest6  parFEcrilure  Sainle  et  laTradition  mlerpr6t6csparrEglisc*,. 
rautorit6  humaine:  les  moyens  indtviduels  admit  par  la  philoso- 
phie,  la  raison,  la  perception  des  sens,  la  conscience;  qu'cUe 
a  loujours  rejel6  le  scepticismo,  le  pan(h6isme,  r6goisme. 

EHe  a  616  pr6serv6e  par  ses  principes  i<^  des  erreurs  sur  le 
sujet  de  la  connaissance :  Cal*  elle  admet  renseignement  de 
TEglise  comme  source  et  regle  de  ses  d6vcIoppcments.  Or 
rEgHse  se  proclamant  aulorH6  infaillible  pour  transmctlre  et 
expliquer  la  R6v61ation  contenue dans  rEcriture  etla  Tradition, 
ne  peut  sans  se  nier  eire-m6me  rejeter  la  R6v61alion,  FEcri- 
(«re,  laTradifion  el  son  infaillibilit6.  La  R6v61alion  6tant  on 
fait  reposant  lui-mftme  sur  d'antres  faits,  les  miracles  el  les 
proph6lie9,  transmis  par  rEcrtture  el  par  la  Tradition,  rEglise 
ncpcutadmettre  IaR6v6tation  ctlesmonuments  qui  la  contien- 
ncnt,  sans  rcconnaKrc  la  valeurdu  tcmoignagc  des  homraes, 


—  m  — 

seal  moyra  de  cdnataier  les  faiU.  La  valetir  du  t6moignag« 

sdpposant  cdte  de  la  perception  des  setis  des  t^oins  du 

fait,  TEglise  ne  prat  admBttre  la  certitade  do  t^moignage  sans 

reconnaitre  celle  des  sens  dtkment  appliqo^.  Le  t^moignage 

pouvant  ^Cre  faux,  il  n*est  certain  qu^autant  qu'ii  est  critiqu^ 

par  la  raison,  de  \k  la  n6cessit6  d'admettre  la  valeur  de  cette 

facult^.  La  v6rit6ne  pouvant  §tre  sttbjecliv6e  que  par  la   Con- 

scirace>  rEglise  ne   peut  admetlre  la  valeur^et  rutifit^  des 

moyens  pr^c^dents,  saus  y  jbindre  celle  de  la  conscience.  La 

pliiiosoplde  chr^tienne  esl  donc  pr6serv6e  de$  erreurs  philoso- 

phiques  sur  le  sujet  de  la  connais^ance  par  le  principe  fonda- 

mental  qu'elle  admet.  —  29  Quantauxerreursrelatived^robjet: 

elle  est  pr6serv6e^  du  seepticisme  ei  de  T^goisme,  par  la  valeur 

qu^elle  donne  aux  moyens  de  connaitre,  cit6s  pr^c6demment. 

Elle  est  pr^serv6e  du  panth^isme  1  •  par  le  dogme  de  la  cr6ation 

libre  du  inonde'enseign6positivement  par  le  Ghristianisme,  2. 

par  le  dogme  de  la  Trinit^.  En  effet ,  deux  choses  seulement 

sont  n^cessaires  k  Dieu ,  la  perfection  et  le  bonheur  infmi ; 

or  pour  iposs6der  ces  deux  propriet^s,  la  cr6ation  n*est  pas 

n^cessaire,  puisque  d'apr^s  le  dogme  de  la  Trinit^  Dieu  les 

Vrouve  essenliellementen  lui-m^me;  si  la  crdation  n*est  point 

ii^essaiTe,  elle  est  eontingente;    si  elle  est  contingenle,  la 

sttbslan^e  cr^^e  est  elle-m^me  contingen(e  et  par  la  distincte 

de  la  sobstance  divine. 

^  Par  3on  unite.  £n  effet,  comme  nous  Tavons  dit  pr^6- 
dmmenlj  Thistoire  de  la  philosophie  n*est  que  Texpos^  de  U 
cooCradiction  intrins^ue  de  ses  systtoes,  de  ses  variations, 
et  des  luttes  entre  les  ^coles  qu*elle  a  produites;  tandis  que  la 
philosophie  chr^tienne  pr^nte  dans  son  histoire  k  la  foisum^^ 
de  doctrine,  et  varieU  dans  les  poihts  devoe,  dans  les  explica- 
iHHis,  dans  les  preuves,  dans  la  coordination  des  v6rit6squ'elle 
enseigne,  en  on  mot  unit6  vivante. 

3«  Par  sa  ficmditi.  £n  effet  elle  explique  Dieu  et  la  cr^atioa 
d*ane  mani^re  plus  completeetplus  satisfaisante  que  le  rationa- 
lisme. 

£lle  explique  Dieu:  D*abord  les  d^veloppements  que  nous 
avons  donn^s  pourprouverla  clart6  de  la  doctrine  chrfitienne, 
ont  6tabli  que  les  enseignements  rationnels  du  Christianisme 


—  S2a  — 

sHr  Dieu  sont  ea  parfiiiie  ^nformili  avec  la  raison.  De  ploe,  le 
C^risUanisine  d^veloppe  la  nolion  de  Dieu.;  par  te  dogme  de 
la  Trinii^y  quinous  r6vMele  secret  de  la  vie  divine^  nous  ex- 
ptique  sa  liberld ,  et  introduil  la  diversitd  daqs  rnnite  sans 
delruire  riufinitd ;  par  tous  les  dogmes  relatifs  aux  acles  divius 
dans  Tordre  surnaturel,  qui  manifestent  d'une  mani^e  plus 
parfaiie  q,ue  les  oeuvres  purement  uatureUes  sa.  bont^y.  sa  jus- 
tice,  sa  sagesse  et  sa  puissance. 

EUe  explique  la  cr^ation  :  les  probl6mes  g6n^raux,  les  pro- 
bl^mes  sp^ciaux  du  moi^de  moral ,  di^  monde  pbysique.— Le  monde 
engen^ra]:son  existence,.sa  destinaiioD^  son  inf6riorit^  vis-a-\is 
de  Dieu,.  par  Tacte  cr^ateur;  le  caract^re  trinaire  de  ioutes  ies 
crealures,  Tordre  et  le  bien  du  monde  physique  et  moral,  par 
la  (rinitc  pcrsonnelle  de  Dieu  qui  acr^^  Tunivers  par  s^  sagesse, 
sa  bont^  ei  sa  puissance;  le  d^sordre  et  le  mal  du  mQnde.phy- 
sique  et  moral,  par  lep^che  originel,  ou  par  Fabus  de  laliberte 
humaine.— Si*6cialemeni  elle  expliquele  monde  moral:  lliomrne 
dans  sa  nature  et  dans  son  Instoire.  Dans  sa  nature:Elle  expiique 
la  spiritualit^  de  son  4me,  le  nombre  et  la  perfection  de  ses  fa- 
cuU^s,  son  immortalii^,  par  le  dogme  de  sa  cr^ation  aVmage 
et  k  fa  ressemblance  de  Dieu,  par  celui  de  son  ^levation  k  V^tat 
surnaturel;  son  ignorance,  seserreursprofondes,Vab\eclionde 
ses  penchanls,  la  contradiclion  de  scs  tendances,  sa  mis^rccQS- 
porelle,  la  mort,  p ar  la  chuie  du  premier  homme.  Dans  son  his- 
toire:  Elle  explique  rortgine  du  langage  par  la  r6v61alionprimitive; 
lasimilitude  cntre  les  langues  ei  les  traditions  de  tous  lespeoples, 
par  runitife  de  la  f^mille  humaiue  avant  la  dispersion;  les  diif6- 
rences  profondes  enlre  les  langues,  la  dispersion  des  hommes, 
par  ie  miracle  de  la  tour  de  Babel;  lcs  diff^rences  entre  les 
traditions  des  peuples,  leur  alteration  profonde  chez  tous  les 
peuples,  except^.chez  les  H^breux,  par  les  Crreurs  et  la  cor- 
roption  r^sullant  du  p6ch6  originel.  A  rincarnation,  dogme 
central  du  Christianisme,  elle  rattache  corame  ant6e6denls  el 
pr^paralion  rhisioire  dcs  peuples  anciens,  la  puret^  des  Ira- 
ditions  du  peuple  de  Dieu,  les  pr6dictions  et  les  conriaissances 
samatureUes  de  ses  prophetes,  le  caractfere  symbolique  de  aes 
grands  hommes  et  de  son  culte,  les  diff^rents  6Iemeilts  de  son 
hisloire,  le  m^lange  des  pcupies,  la  formation,  la  succcssion, 


—  3i3  — 

les  rdpporU  des  emfxires  eiitr''eiiit  el  avec  le  peuple  de  Diea. 

Au  m^me   dogme  elte  rattKche  €0>mme  ci^ns^quence  les  faits. 

i  prtneipaax  de  lliisioire  modertie,  la  perfection  dogmatiqae  et 

morale  da  cfaristianisme,  son  action  prodigieuse  sur  le  monde 

payen,  la  sublimit^  des  vertas  qu*il  inspire,  la  civilisation  ad- 

inirable  qa'il  a  cr6ee,    sa  conservaiion  miraculeuse,  malgre 

les  attaqucs  sans  nombre  dont  il  a  6te  Tobjet,  la  pr66minenee^ 

des  nations  chretiennes  sur  les  nations  payennes, '  r^leyation 

ou  la  d^ch^ance  des  nations  «hretienhes  k  proportion  qa*ei]es 

t  se  rapprochent  ou  tqa*eties  s^^loigneiii  des  principes  du  chri»- 

y  tianisme.-— finlin  elle  n*est  poini  ^trang^re  aux  sciences  nalu- 

,  relles.  Ainsi  elle  explique  les  theses  g^logiques,  par  fhisloire 

de  1a  cr6atien  et  da  deluge;  la  possibilti^  des  theories  modernes 

»  sur  la  lumi^e,  par  la  creation  de  la  lumi^re  avant  le  spleii; 

f  rimproductibllit^  des  ^es  erganis^s  par  les   forces  purement 

;  phy^iques  et  chlmiques,  la  conslance  et  l'inali6rabtiiu&  des  es* 

,  pdces,  par  rhistoire  de  la  Genese  qui  raconte  qu'au  commen- 

cemenl  Dieu  a  cr66  les  6tres  brganis6s,  leur  a  donn6  la  facuII6 

de  se  reproduire,  les  a  divfs6s  en  esptees;  les  rapports  de 

centinuit6,  d*hi6ra'rchie;  dliaTmonie  qui  gouvement  a  la  foisfe 

monde  et  JlnieUigence  hamaine  dans  ses  invesligalions  sur 

\^  nature,  par  ranit6  et  la  sagesse  de  Dieu  qut  a  di)  se  mani- 

festerdansla  cr6ation  par  ces  caracl^res,  et  particulieremeht 

dans  Vame  humaihe  cr66ea  son  image,  et  destin6e  k  connaltre' 

Dieu  parla  nature 

La  pfailosophie  chr6lienne  eicplique  donc  Dieu  et  la  cr6ation. 

Ses  expiicalions  sont  plas  completes  et  plus  parfaites  que 

eehes  du  rationalisme:  Gar  un  grand  nombre  de  scs  explica- 

tions  d6pendent  des  dogmes  supra-rationnels;  elles  sont  inter- 

dites  au  rationalismc  qui  est  oblig6  de  les  sitpprhner  ou  de 

leur  substitner'd'autres  explications  arbitraires  et  beaucoup 

inoins  satisfaisanies  pottr  la  raison  que  celles  qui  sont  donn6es 

par  ta  doctrino  chr6fienne, 

§  1S.  La  Dociriae  chr^tienne  influe  sur  le  bonbeur  temporcl  dc 
rbumauite. 

Pr,  (kpriori.  Poar  le  montrer,  il  suffii  d*6tabliri  l«^e  les 
doctrittCs  religieases  ct  philosophiques  inflaent  sur  Id  honheur 


—  31*  — 

ou  le  m^IUeur  de  Itiiuiuimt^;  ^.  qne  rinfluence  doctrmale  du 
Ghristiaiusme  esi  la  pios  ayantageii^e. 

/.  Les  Doctrines  r^igieu$e$  et  phHoeojfhiqtites  ivfitient  $ur  le 
banheur  oa  lemalhmir  de  Vhumanite:  . 

Gar  d'uae  parlil  esl  de  fait  que  les  acUons  des  hommes  sont 
r^gl^ea  et  determin^s  par  leurs  prtncipes ;  de  Fautre,  il  existe 
des  principesdontlescons^quences  conduiseut  ao  bien,  et  des 
principes  dont  les  cons^uences  conduisent  au  mal  de  la  soci^te, 
m^me  sous  le  rapport  temporel.  Gette  allirmation  sera  proavee 
par  Lesd^tailsdonn^splus  batf. 

IL  Vlnfluenct  doctrinale  \a  pluz  avantagtniee  est  celle  du 
Chrietianisme» 

La  v^rit^  de  cetteproposilion  r^sultera  des  affirmations  sui- 
vantes :  1«  tousles  enseignements  moqiux  et  sodstux  du  Ghris- 
lianisme  conduisent  h  des  coBS^quences  utites  k  rhumanit^ ; 
2^  les  enseignements  moraux  et  sociaux  opposes  k  ceux  du 
Ghristianisme  conduisent  k  des  cons^quences  nuisfliles  k  l^bu- 
.manit^;  dfi  les  enseignements  mixtes  sont  utiies  k  Humani(6 
|»ar  la  partie  qu^ils  enq>runtent  au  Ghristianisme;  Us  M  soni 
nuisibles  par.la  partie  qu'ils  empruatent  aux  ^tnaes  op- 
pos^es. 

J.  Les  enseignements  moraux  et  sociaux  du  Chnstiamsme 
conduisent  k  d^s  cons6quences  utilesla  rhumanit^. 

Ges  enseignements  peuvent  se  r^duire  aux  iermes  suivanls: 
II  existe  «ne  loi  divine,  transmise  avant  J^s-Ghristpar  laTra- 
ditipn  patriarehaie  et  par  le  Hosalsme,  apr^  Ji&sus-Ghrist  par 
rjBglise;  sanctloun^e  par  des  peines  et  des  r^compenses  <^r- 
n^ies;  obligeant  rhomme  a  respecler  et  k  aimer  Dieu  eti  lui- 
m^me  et  d^ns  tous  ses.  semhlables,  a  luiob^ir  dans  la  personne 
de  c^ux  A  qui  fl  a  confi^  son  autoTiti§. 

Orcette  formule  implique  cinq^l^ments  d'une  utilit6  iacon- 
testabiepour  le  bonheur  de  rhumanit6;  l.Ies  lois  elies^m^mes, 
2.  leur  motif,  3.  leiir  auteiir,  4.  leur  in»yen  de  transmissipD, 
5.  leur  sanctioB. 

i^  Utiltt^  des  lois  elles-m^mes. — Ges  lois,  si  efies  sdni  obl^- 
v^,  procurent  k  rindividn,  k  la  fiimille,  k  la  seci^t^  pnbliqQe 
lea  avantages  lesplus  pr^ienx. 
.,   Ariiidividu:  Par  le  devoir  de  se  respecter  soi-mtaie,  il  ^t 


—  325  — 

garanti  de  ia  tyrannie  de  scspropres  passions,  sp^cialemcnl  de 
laparesse;  cons6queinmenl  il  est  exempt  des  troubleft.qu'eIlea 
causent,  des  maladies  qn^elles  engendrent,  de  la  pauvret^  qur 
cte  est  lasnite.  Dela  loi  qui  obligeau  respect  de  ses  semblables 
ou  de  la  loi  de  justice,  rindividu  re^oit  une  garantie  de  res- 
pect  pour  sa  personne,  poor  salibert^,  poursespropri6i6si  La 
loi  de  charit^  lui  «assure  de  la  part  de  ses  semblable»  aide  et 
assistance  dans  toua  ses  besoins.  La  loi  d'ob6issauce  en  crtont 
la  soci^t6  met  k  son  servlce  la  justiice  et  tai  fotce  sociale,  et  par 
la  garantit  teus  las  avantagas  qu^  re^oit  des  lois  precefdentes 
contre  lesattaques  iiijustes  auxquelles  ils  peuvent  dtre  expos^s. 
De  sa  fidelit^a  observer  ces  loisr6suUent  pour  lui  Testime,  Taf- 
fection  ]de  aes  semblables,  la  satisfactiQn  des  instincts  les  plus 
nobles  de  sa  naturel 

A  la  famille :  Elle  doit  rexistence  i  Ia~  loi  d'ob^issance.  En 

effet  9  point  d^unite  ou  de  soci6t^  domestique  sans  pouvoir 

domestique,  ppint  de   pouvoir  ^omestique  sans   devoir  de 

le  respeeter  etdc  lui  obeir.  —  L'influence  de  la  loi  qui  oblige 

Vhomme  a  se  respecter  lui^mSme ,  appliquee  a  la  familU, 

a  pour  cons^quence  la  moraiit^  de  ses  merobres,  ei  tous  les 

avantages  qu'elle  engendre,  aciivtl^,  dignit^,  richesse,  bien- 

Ure.— Les  lois  de  justice  et  de  charit^,  appliqu^es  avcc  la  p  er- 

tecUonqueleur  a  donn^e  le  Ghristianisme,  procurcnt  des  avan- 

tages  int^rieurs  et  ext^rieurs.  Dans  Tint^ricur  de  la  famille :  la 

lcMdajuslicepr^vient  rinfid61i(6  eonjugale;  d6lruil  le  despolisme 

en  olatti  an  pfere  dc  famille  la  facult^  de  polygamie  et  de  divorce 

aiientatoire  aux  droits  de  la  femme,  en  lui  enlevant  fe  pouvoir 

de  disposer  arbitrairement  de  la  personne,  de  la  libert^,  des 

biens  de  son  ^pousQ,  de  ses  eulants ,  de  ses   servileurs ;  elle 

prot^e  par  cons^quentla  fail^esse  contre  la  force,en  opposant  le 

droitaux  passions  serviesparla  force  brute.  Au  p^re  elle  assur^ 

lapleinejouissance  des  droits  qui  r^sultent  de  sa  positiondansla 

iamille.  La  loi  de  charite  a  pour  cons^quences  raccomplis^emen 

d^vou^  des  devoirs  de  la  paiernit^,  les  soins  des  ch^fs  #c  la  fa. 

mille  pour  la  conservation  et  le  d^veloppement  phyFique,  pour 

r^ducation  morale,  pour  rinstrudion  de  leurs  enfauls  el  dc  s 

servileurs  qu'il8  eraploient ;  le  d^vouement  entier  de  chaqi\e 

mcmbre  au  bicn  g6n6ral  dcla  soci6l6  domesti-  ue  el  au    bien 

19 


—  326  — 

parlicuUer  de  chaque  personne  qui  ea  fail  parlie.  De  la :  garanlie 
poar  chacan  dea  secoors  de  tousdansseabesains,  uiiR^niorale 
de  la  famiUe,  satisiactioB  donn6e  aux  sentiments  bienveiUants 
qui  tendent  k  rapprocher  par  une  affection  mutueUe  les  per- 
sonnesunies  par  les  Uens  dusang.  A  rext^rieur :  laloi  dejasUce 
oblige  toute  famille  k  res/pecler  l^existence,  la  libert6  et  les 
droits  de  toule  autre  famUIe,  queUe  que  soit  rinf^riorit^  de  sa 
posiUon.  La  loi  de  charit6  oMige  les  famille»  comme  ies  indi- 
vidus  k  s*aimer,  k  se  secourir  mutueUement.  De  robservation 
deceslois  rdsuUent:  garantie  des  droits  de  la  famille,  anit^mo- 
rale  des  famiUes  entr^eUes,  salisfaction  plus  large  donn6e  aux 
«entimenls  sympatiques  de  l*hamanit6.  Laloid^ob^ssance  ^le* 
v6e  d*un  degr6  quant  k  aon  ^tendue,  en  cr6ant  le  pouvoir  pu- 
blic,  procure  aux  fainnies  et  aux  individus  la  garantie  des 
^vantages  qui  r^sultent  des  lois  qui  les  r^gissent. 

A  la  soci6t6  publique :  EUe  est  cr6^,  comme  la  femUle,  par 
la  loi  d*ob6issance.^De  robservaUon  des  lois  de  moraUt^,  de 
justice,  de  charit6,  les  nations  reUrent  tous  les  avantages  que 
ces  lois  procurent  ^rindividu  el  k  la  famUIe.  Arintdrieor:  ga- 
raniie  conire  le  despotisme  et  I^anarchie,  qui  nesont  qae  la 
violaUon  de  la  loi  chr^tieone  en  tant  qu^elle  ip^gle  les  rapports 
muluels  du  pouvoir  et  des  sujets ;  protection  assur^  k  chaque 
ciloyen  cbntre  toute  aggression  injuste  de  la  part  desesconci- 
loyens ;  ordre,  aciivitS,  s6cnrit6,  prosperit6  nationale.  De  l^ : 
patriotisme,  ou  nnit6  morale  de  tous  les  citoyens ;  cons6quem- 
ment,  force  sociale.  A  rext6rieur,  les  prineipes  chr6tiens  in- 
troduits  dans  le  droit  des  gcns  am6nent  k  leur  suite:  justiceet 
bonne  foi  dansles  trait6s;  s6curit6  contre  les  guerres  injustes; 
humanit6  dans  les  proc6d6s  mutuels  des  parties  beUig6raates, 
avant,  pendant,  et  apres  la  guerre,  lorsqu'eUe  est  devenue  n6- 
cessaire ;  UBit6  morale  du  genre  humain  par  les  rapports  d^af* 
fection,  de  bonne  harmonie,  de  secours   mutuels. 

Des  d6tails  que  lious  veaons  de  donner,  il  suil  que  le  Ghris- 
tianisme  par  ses  doctfines  morales  et  sociales  est  utile  k  Thu- 
manit6. 

2o  Le  Chrisiianisme  estutilepar  les  moUfs  qu'fl  proipose  pouF 
engager  k  robservation  de  ses  lois. — ^Gar  le  motif  religieux, 
qui  noas  fait  consid6rer  Dieu  dans  Fhomme,  ajoute  k  la  force 


-^  327  — 

des  atitres  mo(if9,  qull  n- exclut  pas,  celle  du  sentimenl  religieux, 
de  lous  les  sentiments  le  plus  universel  et  le  plns  pur,   et  par . 
la  ie  plns  capable  d^^lever  la  mtorsdit^,  le  plus  puissant  enfm 
sur  le  coenr  de  rhomme. 

^  Le  Ghristianisme  est  ntile  par  sa  doctrine  sur  Tauteur  de 
ses  lois.  —  L*utilil6  de  la  loi  di^pend  de  sonobservation,  celle- 
ci  d^pend  en  grande  partie  de  son  autorit^,  rautorit6  delaloi 
d6pend  de  celle  dul^gislateurqui  Fimpose.  Or,  d'apr6s  les  en-* 
seignemenls  de  TEglise,  les  lois  chr^tiennes  ^manent  de  Tau- 
tont^  la  pltts  haute,  la  phis  respectable,  de  rautorit^  de  Dieu 
qui,  ensa  qualit^  de  cr^ateur  infiniment  joste,  peut  prescrire 
l^gltimement  &  rhomme  tout  ce  qu'il  veut. 

4*  II  est  ntile  par  sa  doctrine  sur  les  moyens  de  transmetire 

les  lois.  — Eh  effetrautorit^delaloisupposenonseulementcelle. 

du  l^gislateur;  ellesttppose  de  plus  la  cerlitude  que  la  Ioin'apas 

H&  alt^r^epar  lemofendesthi^&Iatransmettre,  carledoutesur 

ce  point  d^truirait  la  valeur  obligatoire  de  la  loi,  puisqu^on  ne 

peut  6tre  obFig^  A  robseryer  qu'aotant  qu^on  est  certain  qu^elie 

est  roeuyre  d'on  I6gislateur  qui  a  droit  de  Fimposer  et  qu'elle 

n'est  point  alt6r6e.  Or  sur  ce  point  encore  la  doctrine  ehr^- 

iientie  domfieTes  garanties  les  phis  satisfaisanies,  puisque  ses  lois 

motales  et  sociales  nous  sont  transmises  par  la  tradition  pa- 

triarchale  el  le  Mosafsme  avant  J6sus-Ghrist,  et  par  r£gli$e 

depuis  J^sns-Ghrist,  auiorit6s   qui,  consid^rees  mdme  humai- 

nemenf,  sont  de  tontes  les  antorit^  les  plus  respectafoles  et 

les  plas  iniposantes,  comme  nons  Tavons  dit  pr6c6demment. 

5»  II  est  utile  par  sa  doctrine  sur  la  sanction  de  ses  lois.^ 
£n  effet,  pos6  la  nature  de  rhomme,  la  senle  consid^ration 
dn  devoir  est  insuffisante  pour  le  determiner  aux  actes  qui 
r^pngnetit  a  ses  iendances :  a  toute  loi  il  faut  une  sanction  ca- 
pable  de  d6terminer  Fhomme  ase  faire  violence.  Orla  doctrine 
chr^tienne  nous  fournit  cette  sanction,  puisqu^elle  enseigne 
que  lonle  infraction  grave  aux  lois  qn'elle  propose  sera  punie 
par  des  peines  6ternelles,  que  leur  observation  sera  r^compen-. 
s^e  par  la  jouissance  ^ternelle  du  bonheur  de  Dieu. 

£n  r6sum^,  le  Ghristianisme  propose  une  I^gislaiion  morale 
et  sociale  dont  robservation  est^mincmmentutilearhumanite. 
II  foiirnit  a  la  volont^  les  inotifs  les  plus  puissants  i>our  la 


—  328  — 

d^terniiiier48econfoniier  &  Bes  lois,  par  ses  enseignements  sur 
leur  antenr^  sur  les  motifs,  sur  les  moyens  de  transmission  et 
Bur  la  sanction.  U  contribue  doneau  bien  tempord  de  rhumaoiie. 

II.  Les  enseignements  moraux  et  sociaux  oppos^s  k  ceux  du 
ChristJanisme,  sont  nuisibles  k  la  soci^t^. 

Dans  la  question  actuelle  on  peut  contredire  les  enseigDe- 
ments  duChristianisme:  en  niant  totidement  les  principes  mo- 
ranx  et«ociaux ;  en  les  niant  partiellement ;  en  niant  leurs  motifs, 
leur  origine,  la  comp6tence  de  TEglise  comme  moyen  de  les 
transmettre,  lenr  sanction  dans  Fautre  vie.  Or  toutes  ces  d6- 
galions  sont  nuisibles  k  Thumanit^. 

!•  Est  nuisible  la  n^gation  totale  des  principes  moraux  et  so- 
ciaux :  Car  nier  ces  principes],  c'est  d^truire  toute  moralil«, 
toute  justice,  tout  d6vouement,  toute  ob^issance,  tout  pouvoir. 
Ox  d6truire  la  moralil6,  c'est  livrer  l'homme  dans  sa  conduile 
priv6e  k  la  brutalit^  de  ses  passions,  alFaiblir  ses  £gicultes 
intellectuelles,  pervertir  ses  senliments  g^n^reux,  lui  ravir  les 
satisfactions  pures  quMls  procurent,  lui  enlever  la  tranquillif^, 
la  sant^,  Tactivit^,  le  bien-6tre,  la  dignit6.  D^traire  kt  hi  de 
juslice,  e'est  6ter  k  rindividu  toute  s6curit6  poor  sa  persoDDe, 
sa  libert^,  ses  biens  ;  c^est,  en  livrant  les  hommes  a  leurs  con- 
Yoitises,  les  armer  les  uns  contre  lesautres,lesGonsUULeTdans 
ua  ^tat  de  gnerre  permanent  dont  le  r^sultat  fmalsefaiUa  des- 
truction  compl^te  du  genre  humain.  D^tniire  (out  d^vooemeDf, 
c^estenfermer  chaque  homme  dans  son  ^go1[sme,lepriverdesse^ 
vices  de  ses  semblables,  le  livrer  k  lamis^re,  ala  mort.D^traire 
leslois  de  jusiice,  de  charit^,  d^ob^issance,  c'est  d^iruire  lacon- 
dition  de  tout  lien  social  entre  les  hommes,  an^antir  la  soci^te 
domestique,  la  soci6t^  publique ;  c'est  r^daire  les  assoeialions 
homaines  k  de  purs  faits,  les  abandonner  a  rint6rieur  a  Tanar- 
chie,  au  despolisme,  reduire  Tesprit  de  famille  et  le  patriotisme 
k  un  ^goisme  farouche  ;  c'esl  a  Text^rieur  les  engager  a  dcs 
hostilit^s  incessanies  avec  les  soci^t^s  voi^ineSj  k  des  repre- 
saillescruelles;  c*est  cons^quemmentd^truirejen  elles  toute  se- 
curit^,  toute  acHvit^,  toute  prosp6rit6  «ociale ;  c'est  en  un  mol 
r^duir^  rhumanit^  a  un  etat  inf^rieur  a  la  barbarie. 

2o  Est  nuisible  la  n^gaiion  partielle  de  ces  principes :  car  1. 
de  la  preuve  pr6c^dente  il  suit  que  la  n^ation  de.  cfaacun  des 


k 


—  329  — 

prittcipes  naoraux  et  sociaux  du  christianisme  a  des  consequen- 
ces  sp6ciales  nuisibles  a  rhumauit^.  2.  Lavaleur  dereosemble 
de  ces  principes  repose  sur  les  m^mes  bases»  qui  sont  la  sou- 
verainete  de  Dieu,  1'autoril^  doctrinale  du  corps  qui  les  trans- 
met ;  la  n^gation  d'nn  seul  de  ces  principes  entraine  donc  la 
negation  logique  et,  par  Faciion  du  temps,lan6gationr6eUe  de 
tous  les  autres.  ^ 

30  Est  nuisible  la  n^gation  des  motifs  religieux  de  nos  de- 
volrs ;  «ar  elie  supprkne  tous  les  avantages  qui  en  r^sultent. 

4^  Est  nuisible  la  n^gation  de  Forigine  divine  des  devoirs 
humains:  En  efiretcette  n6gation  implique  celle  du  pouvoir  lui- 
mdme,  car  Dieu,  en  sa  qualit^de  cr^ateur,  ayant  surses  oeuvres 
un  droit  essentiel  et  univerael,  tout  titre  d^autorit^  sur  Thomme 
doit  avoir  une  origme  divine  imm^diate  ou  m^diate ;  elle  im- 
plique  eelle  du  devoir,  car  sans  poavoir  le  devoir  est  inexpli- 
cable. 

&>£st  nuisible  la  n^gation  de  la  compMence  de  la  tradition 
et  de  FEglise  comme  moyens  de  transmission :  Gar  nier  ces 
moyens ,  c'est  nier  Fa[utorit6  humaine  la  plus  haute,  c'est  nier 
cons^qoemment  toute  autorit^,  c'est  ne  reconnaitre  en  mati^e 
morale  que  la  comp^tence  de  la  raison  particuli6re :  opinioa 
qiaii,eQUvrant  les  doctrines  morales  et  sodales  a  la  discussion, 
leuT  ^te  \ear  autorH6,  leur  caract^re  obUgatoire,  les  livre  sans 
d^fense  a  TaU^ration,  ^la  n^gation. 

6ȣst  nuisiblelan^gation  de  la  sanction  6ternelle:Gette  n^- 
gaticm  dte  aux  lois  morales  et  seciales  la  force  qu'elles  puisent 
daos  cette  sanction,  de  toutes  la  plus  puissailte,  la  seule  applir 
cable  aux  faits  cach^s. 

III.  Les  enseignements  moraax  et  sociauxmixtes  sont  utilies 
^  rhamanit^parlapartie  qulls  empruutent  au  Ghristianisme;  ils 
lai  sont  nuisibles  par  la  partie  qu*ils  emprunteht  aux  doctrines 
oppos^es. 

Gette  proposition  est  une  cons^quence  ^vidente  des  th^ses 
pr^dentes.  Ainsi  les  religions  paiennes  ^taient  utiles  a  rho- 
manit6par  leurs  eBseignements  sur  Torigine  divineties  lois,  sur 
leur  sanction  dans  Tautre  vie;  elles  lui  ^taient  nuisibles  par 
leur  tmmoralit^.  Ainsi  les  doctrines  des  philosophes  spiritoa- 
listes  sont  utiles  &IlMimanit6  par  leur  tendanee  morale;  elles  lui 


—  350  — 

sont  nuisibles  par  rexalUlion  de  rorgaeH,  et  parlenrs  autres  er- 
rears  anti-chr^tieiuies,  etc,  etc.Toate»  ces  doctrines  mixtessonl 
DoisibleB  k  rhamanit^,  non  senlement  par  les  principes  faux 
qa*ellesconliennent,  mais  encore  parcequ*en  posant  des  prin- 
cipesHiax,  elles  conduisent  k  la  n^gation  de  loas  les  principes 
raoraox  et  sociaax,  comme  nous  1'aToas  dit  prec6demment. 

Pr.  d  pasteriori.  Poor  ^tablir  notre  proposition  par  les  faits, 
il  suffitde  montrer  qu'ily  aeudepuis  le  Cfaristianisme  am^lio- 
rationdanslacondition  de  rhamanit^,  et  qaecelle  am61ioratioD 
est  due  aux  doctrines  du  Christianismei 

1. 11  y  a  eu,  depuis  le  Christianisme,  am^lioration  dans  la 
condition  de  rhumanit^. 

l^Dans  ia  condition  des  individas.— Chez  les  nations  paien- 
nes,  roubli  de  la  dignitd  de  Fhomrae  et  de  ses  drmts,  rabseoce 
d^humanit^  se  manifestaient :  par  rimmoralit!^  et  laeruaut^des 
moeurs,  tol6r^es  par  la  loi  et  Topinion  publique,  autoris^spar 
la  conduite  des  16gislateurs,  des  gouvemants,  des  philosopbes, 
par  Texemple  m^me  des  dieux;  par  Tesclavage,  qui  abaissait 
les  individus  nombreux  appartenant  k  cette  cat^gorie  sociaJe  a 
la  condition  de  pures  choses ;  par  Tabsence  d'acfes  el  d^iasUlu^ 
iions  debienfalsance,  capables  de  venir  en  aideaox  souffrences 
et  aux  mis^es  de  Fhumanit^,  si  nombreuses  aceVle^^^e. 
—  Chez  les  nations  chretiennes  an  contraire,  la  conscieace 
publique,  en  prescrivant  la  dteence  des  moBurs,  emp^^cheViin' 
moralit6  de  se  produire  au  grand  jour.  L'opinion  et  laloi  mettenl 
obstacle  k  la  craaut^  en  d^&fendant  k  rhomme  de«e  faire  justice 
4  lui-mtoie.L'esclavage  a  disparu  de  toutesles  soci^ti^soi^reS' 
prit  chr6tien  a  pu  se  d^velopper  sans  obstacles.  La  charil6  in- 
dividuelle  et  sociale  a  multipli^  k  rinfini  et  mulUplie  encore 
chaque  jour  les  secours  et  les  instilutions  destin^s  a  soiilager 
loutes  les  misferes  intellectuelles,  physiques  et  morales  de 
rhumanit^. 

2»  Dans  les  rapports  domesliques.  t-  Le  paganisme  avait 
constitu6  le  despoUsme  dans  la  famille ;  il  reconnaissait  a 
rhomme  le  droit  d'acheter  son  ^pouse,  de  disposer  arbitraire- 
ment  de  safortune,  de  lui  donner  des  rivales  par  la  polygamie  et  le 
coneubinage,  de  lui  ravir  sa  libert^  pour  s^assurer  de  sa  fid6Ut^t 
de  lui  6ter  toute  consid^ration,  (oule  influence  sur  la  famillc 


—  53!  — 

par  ia  posiUon  iaf^rieare  qai  lai  ^tait  faiCe,  de  la  renvoyer  de 
sa  maison,  de  la  s6parer  de  ses  enfanls,  aprfes  ravoir  d^shono- 
r6e  en  brisant  le  lien  conjagal  qai  Tanissait  a  elle.  La  femHie, 
dans  le  paganisme,  n'6tait  donc  pour  rhomme  qa'an  vil  instra* 
ment  de  plaisirs;  de  \k  le  m6pris  de  T^poase  et  de  la  mfere, 
comme  noas  venons  de  le  dire ;  de  Id  a  plus  forte  raison  le  m6- 
pris  de  la  yirginit6  et  de  la  \idait6.  Le  p^re  de  famille,  che» 
les  paiens,  absorbait  tous  les  droits  de  son  enfant;  il  pouvait 
vendre  sa  libert^,  Texposer,  lui  donner  la  mort ;  il  devait  m^mc, 
chez  quelques  peuples,  le  taer  quand  il  6taH  mal  conform^. 
Aussi  le  mari  et  le  p^re  n'6tant  qa'un  despote  poor  son  6poa5e 
et  ses  enfants,  cenx-ci  6taient  naturellemeot  dans  des  rapports 
dlniiiiiti6,  ou  au  moins  dlndifffercnce  vis-ili-vis  du  chef  de  la 
famille.  —  Ghez  les  nations  chr^tiennes,  le  despotisme  a  dis-* 
paru  de  la  lamiUe;  la  femme  a  recouvr^  sa  libert^,  sa  personna- 
lit^ ;  la  polygamie  et  le  divorce  ont  6t6  abolis ;  lafemme  ^ouse, 
la  fenune  m^ire,  la  femme  veuveont^t^  affranchies  des  caprioes 
de  rhomme ;  la  virginit^  a  obtenu  les  hommages  des  nations 
chr6tiennes;  et  Tenfant,  m6me  difforme,  estdevenu  dans  la 
famille  une  personne  sacr^e',  capable  de  poss6der  des  droits 
pToptes  dont  le  p^re  n*est  que  le  tateur.  £n  d6traisant  le  des- 
polisme  domestique,  Tesprit  chr^tiena  fait  disparattre  sescon- 
sfeqaences.  A  la  crainte,  ce  lien  de  la  famiile  anlique,  ili  a  sab- 
slitufe  Tamoor  conjugal,  Tamour  patemel,  Tamour  fllial,  Tamour 
fraternel,  quinnissent  les  memhres  de  la  famille  par  des  rap- 
ports  de  confiance,  d^affection  et  de  secours  mntnels.. 

3»  Dans  les  rapports  politiques.  —  Chez  les  Orientaux,  te 
systime  des  castes  condamnait  les  diffferentes  classes  k  Timmo- 
bilil^  sociale;  le  despotisme  soumettait  la  fortnne,  lalibert^,  la 
vie  mdme  des  sujets  aax  caprices  da  monarque.  Ghez  les  peu- 
ples  d*Occident ,  plas  libres  en  apparence,  la  personnaIit6  du 
fi^jet  itait  absorb^e  par  rfitat,  qai  pouvait  exiger  du  citoyen 
ie  sacrifice  de  tous  ses  droits;  consdquemment,  despotisme  du 
POQvoir,  cach^  mtoe  sous  la  forme  r^pnblicaine.  DeUi,  d^saf- 
fection  des  sujets  pourle  pouvoir,  dupouvoir  pour  les  sujets  , 
^yrannie,  obtissance  forc^e,factions,  r6voItes,  attentats  d  la  vie 
des  tyrans.  —  Le  droit  cfar^tien  a  bris6  le  syst6me  des  castes, 
ct  les  distinctions  infranchissables  et  injustes  qui  en  r^suUaieat,. 


—  532  — 

cn  proclamaut  I*cgali(e  dct»  borames  deTant  Dieu  et  devani  U 
loi.  II  a  au^anti  le  despotisuM»  eu  reconnaissant  k  rindivida 
desdroits  propres,  dont  le  pouvoir  ne  peut  disposer  arbiiraire- 
uient,  bien  que  le  sujet  soil  quelquefois  oblig^  d'en  faire  le 
sacrifiee  k  la  soci^t^.  II  a  limit6  le  pouvoir  du  souyerain,  en  pro- 
damani  robligalion  oii  il  esi  dc  travailler  au  bien  du  people. 
JDela,  respect  pour  la  majest^  souverame,  confianee  ei  afTection 
mutuelle  eutre  le  pouvoir  et  les  sujeis ,  r^voltes  et  r&gicides 
moitts  fr6quents  que  dans  rantiquit^. 

4^  Dans  les  rapports  iniemationaux.  —  Dans  raniiquit^,  ces 
rapports  ^taientencorefond^  sur  le  despotisrae  ei  rinjustice. 
L*emploi  de  la  ruse,  rinfid^lit^  dans  les  trait^s,  les  guerres  io- 
justes,  les  eonqu^tes  aii>itraires  ^laient  justifi^es ,  glorifiees 
ra^me,  torsquVlles  ^taient  sanciionn^es  par  le  suee^s.  Le  yain- 
queur  pouvait  disposer  de  la  vie  du  vaincu  ;  Tesclayage  n'6lait 
qu'une  mis6ricordieuse  application  de  ce  droit.  —  Au  contrairCt 
le  droit  des  geins  adrais  par  les  nations  chr^iienQes  prescril  le 
respect  des  conveniions,  interdit  toute  guerre  eitOHteconqaSte 
injuste ,  et  taxe  de  barbarie  tout  acte  d'hosiili(;6  r^proar^  par 
r^quii^  ei  rhumanit^. 

I|.  L'amdioration  de  la  condition  bumaine  est  dae  k  Via-  • 
flueuce  du  Christianisme. 

Car  i^  le  Paganisme,  dans  raniiquU^,  le  Mahom6Usmevdai^& 
les  teraps  raodernes,  n'ont  jamds  rienproduil  qui  approche  de 
la  perfection  de  la  civilisalion  chr6iie.nne.  2«  CeAte  .civilisalion 
n'e&t  que  la  r^lisation  par  les  faits  de  la  doctrine  chr6tieane. 
3o  Les  faits  prouveni  que  la  civilisation baisse ei  tend  a  labaf' 
barie  chez  les  peuples  qui  abandonnent  ou  alt^reni  le  Chris- 
tianisme. 

§  3.  La  Doctrine  chpetienneconiribue  plas  puissammeut  que  tontc 
autre  doclrine  au  progr^s  artisiique. 

Pr.  La  Doctrine  chr^tienne  remporte  sur  iouie  auire  doc- 
trine  sous  le  rapport  de  Tid^al  et  du  syst6me  d^eKpression  ar- 
tistique.  Donc. 

Cette  raison  suppose  1.  que  les  616ments  ariisiiques  sont 
ridt^al  et  rexpression ;  2.  que  ces  eldmenis  proc^deni  de  la 
doctrine  *,  3.  eUe  affirme  que  la  doctrine  chrelienne  remportc 


—  333  — 

i^ui'  toutes  les  autres  doctrines  #0U«  le  rap{M)ri  de  i'id^l  ct  de 
rexpression  artistique. 

I.  Les  d^meuts  artistiques  sout  Tid^al  et  rexpression. 

Pour  expliquer  etprouvercetteproposition,  il^uffitde  com- 
parer  Fart  et  la  science.  De  ce  rapprochement  r6suUent  des 
similitudes  et  des  diff6rences. 

Sinulitttdes  l''  de  but:  L'art  et  la  science  tendent  a  agirsur 
r^e.  —  it^De  moyens :  Tous  deux,  pour  at(eindre  Tame,  qui 
dans  r^tat  aetuel  est  envelopp^e  et  servie  par  4es  organes,  sont 
^blig^s  1.  de  se  servir  de  signes  6l6mentaires ,  enveloppant 
80US  une  forme  sensible  un  6I6ment  spirituel  seul  capable 
d'atteindre  T^me  et  de  la  modiOer ;  2.  d'unir  ces  signes  d^-  - 
mentaires,  pour  en  former  des  propositions  deslin^es.  a  expri- 
mer  leurs  j^ugemenls,  d'unir  ces  propositions  pour  d^velopper 
le  sujet  qu'ils  ont  h  traiter. 

Diff<6rences  t'»  de  hut:  Gelui  de  la  screnee  est  d*^lairer 

rinteUigence,  en  lui  montrant  le  vrai ;  celui  de  l-art  estdo  pro- 

duiretdans  T^me  le  sentiment  esfh^Hque,.  en  lui  montrjmt 

80«8  une  forme  sensible  le  beau  ou  Tid^L.^  2<>'  De  moyen$: 

Pour  commum'quer  le  vrai,  le  savant  enveloppe  son  id^e  du  . 

mot  qui  en  devient  la  forme  sensible ;  il  x^uuit  les  mots  pour 

toTmeT  \a  proposition,  expression  de  ses  jugemenis;  il  unit 

les  propofiiiions  pour  formeFle  discours  destin^  k  d^velopper 

Qn  fait  ou  une  v6rit6  sous  ses  difi<6reBt&  rapports.  Pour  mon- 

trer  le  beau  d'une  maniibre  sensible,  et  par  ee  moyen  pro- 

duire  dansr^e  le  sentiment  esth6tique,  Tartiste  ehoisit  les 

caract^res  ^l^mentaires  qui  manifestentnaturellementles  idees 

et  les  sentiments  qu^il  veut  exprimer.  £n  unissant  ees  carae  - 

teres,  il  cr^e  une  expression  complexe  k  Timage  de  l^idi^al  qu-il 

s*est  form^ ;  enfin  en  groupant  ses  expressions  il  compose  ce 

que  ToD  peut  appeler  un  discours  artistique  pour  d^velopper 

ua  sujet  donn^.  —  La  science  n'a  qn'uii  moyen  d^expression^  le 

mot  parld<Hl6crit.  L*art  en  possMe  plusieurs,  qui  peuvent  se 

ranger  sous  deux  classes:  les  uns  qui  parlent  k  la  vue,  ce  sout 

Uarebitecture,  la  seulpture,  la  peinture;  les  autres  qui  parient 

k  Toufe ,  cesont  les  sons  inarticuli^s  ou  la  musique,  les  sons  ar- 

'lieul^s  employ^  par  la  poesie.  Dest  a  remarquer  cependant  1 . 

qcieia  po^ie  se  sert  des  mots,  non  pour  expriroer  des  id6es 


—  *ir>4  — 

ab^lraiteSj  ce  qai  Ja  cDurmidrait  avec  la  sdence,  mais  pourre- 
Ir^cer  a  1  imagiDatioii  les  ByniLoles  du  beati^  seule  expression 
firtblique ;  %  que  1a  pot^sie  tinpose  auit  moU  les  regles  de  la 
mesure,  de  rharmonle,  de  raccenlualioD,  de  la  rime  dans  cer^ 
laioes  langues,qiudoimeal  aii  discours  le  caract^re  de  la  rau- 
fciique. 

IL  Les  M^ments  arli^llqucs  proctdenl  de  la  doclrine. 

D'abord  l'ideal  eitprime  par  l'arl  procede  immediatemeul  de 
la  doctrine :  Le  mol  ideal  peut  d^signer  deux  choses :  1<>  Tid^e 
ileraeUe  et  parfaite  qui  a  acrvi  d'archctype  a  la  cr6alioD  des 
^lres,  2^  ridce  de  rarliste  qui  sert  de  typc  a  la  cr^ation  arli.^' 
lique,  Or  le  bul  supr6me  de  Tarl  est,  k  La  v^rit^,  de  reprodutre 
Tideal  primilif,  mais  de  hli  il  ne  reproduii  que  rid^l  form^ 
dansresprit  de  rarliste  parla  doctrine  qu'i)  adople, 

Cd  i^econd  Ucu,  1a  langue  artibtique  procHe  mediateineDf  de 
ja  doclrine:  £n  efTct,  rarlemploie  deuxcsp^ces  <le  6)gnes:  1. 
k,'i  signe»  naturcls,  ainsi  nomm^s  parce  qu'il&  sont  empruutes 
a  la  nature;  cc  sont  tes  manireslations  gensibles  produiie^  par 
les  forces  agissanl  sous  rjidluence  de  I  ideal,  lcs  realiUs  aea^ 
jiibles  analogues  aux  ideaux  que  Tarli^te  veul  c^^pfimer;  ce^ 
s^ignes  ^laut  loujours  iurerieurs  ^  TideaU  leur  pcrCecUou  eiige 
uue  Iransformaliou,  une  id^allBation  ;  2,  Jes  sigues  avlificielsi 
ijuit  comme  lcur  nomriudique,  sonl  de  purcs  crialioufl  de 
rarti&te* 

De  ce  qui  pr^cMe,  il  mli  que  Ja  fonnalion  de  1a  langue  ar- 
li^lique  implique  Irais  op^raUons  principales:  le  choiit  dessignes 
nalureb,  leur  tranbforraation,  1a  cr6alion  des  signes  arlificiels. 
Or  rideal  seul  peu(  prSsider  k  ces  troisacles;  car  ilesl  ^videat 
que,  pour  ihoi&ir  ,  perfecUonncr  ,  el  crcer  une  e^ipression,  Jl 
faut  po^sedcr  preidablcmcnl  Tideo  a  exprimer. 

Hl.  L^idenl  cbrelieu  et  rexpression  qu'il  cngendre,  sonl  su- 
p^rfeurs  aux  ^letncnts  arlistiques  de  loulc  auire  doctrinei 

i">p.  Lid^al  chretien  csl  superleur  ^  celui  de  loute  aulre 
doclrine; 

En  effet  rartisle  peul  demander  soa  id^al :  aux  religions 
dihtincies  du  Chribllanisme ;  aux  philosophies  puremenl  hu- 
mainea;  kim  tai&on  purill^e  par  le  Chmlianisme,  qu'on  peut  ap- 
peler  saifie  raieon ;  aux  dogmes  cbretien^,  II  sera  donc  prouv^ 


—  333  — 

que  rid^ebr^tienest  sup^rieur  a  tout  aatre^si  ron  montre  1. 
que  Vid&sl  dela  saine  raison  surpasse  celui  des  religions  dis- 
Unctes  du  Ghristianisme/celui  des  philosophies  purement  hu* 
maines ;  2.  qu*il  le  piurifie ;  3.  qu'il  est  surpass^  par  Tid^al 
chr^tien.  Or  ces  trois  ajQQnnations  sont  certaines. 

i^  L'id6al  dela  saine  raison  surpasse  eelui  des  religions  dis- 
tinctes  du  Ghristiaiusme ,  et  celui  des  philosophies  purement 
humaines :  Gar  nous  avons  prouv^  dans  la  proposition  pr^c^- 

I  dente  que  la  perfection  de  Tid^l  d^pend  de  la  perfection  de  la 
doctrine.  Or  la  sup^riorit^  de  la  saine  raison  sur  la  philosophie 
pnrement  humaine  r^sulte  de  ce  que  nous  avons  dit  dans  la 
question  pr6c6dente ;  la  sup^riorit^  de  cette  mtoe  vaison  sur 
les  religions  distinctes  du  Ghristianisme  est  la  cons^quence  de 
Fexamen  anquel  nous  Favons  soumis  dan&  la  premi^e  ques- 
tion.  Be  \k  suit  comme  cons6quence  la  sup^riorit^  de  rid^4^ 
la  saine  raison  sqr  celui  de  la  philosophie  purement  humaine 
et  des  religions  distinctes  du  Ghristianisme. 

2o  L*id6al  de  la  saine  raison  purifie  celui  des  religions  dis- 

tincles  du  Ghristianisme  el  eeloi  de  la  philosopbie  purement 

humaine:  Gar  Fartiste,  sous  rinflueuce  de  Tid^l  de  la  saine 

ralson ,  doit  retrancher  les  types  qui  sont  oppos^s  aux  id^es 

saines ,  et  dans  ceux  qu*il  conserve ,  les  oaracl^res  qui  leur 

t  r^pugnent.  U  ne  peut  plus  admettre  dans  ses  conceptions  ces 

types  et  ces  caract^res  que  comme  contrastes  capablesde  faire 

I  ressorUr  son  propre  id^al.  Par  la  ^videmment  est  puriiS6  Yi- 

deaJ  des  religions  distinctes  du  Ghristianisme,  et  celui  des  phL- 

^  losophies  purement  humaines.    -  . 

^  3«  L*id^al  dn  dogme  chr^tien  est  sup^rieur  k  celui  de  la 

^  saine  raison :  Gette  proposition  est  la  conclusion  ^vidente  des 

affirmations  suivantes :  le  dogme  chretien  ^l^ve  Hd^alde  Dieu, 

, ji         foumi  par  la  raison;  il  cr6e  Tidial  de  Fange,  celuL  de  rHomme- 
Dieo;  il  divinise  celui  de  rhumanitd;  il  multiplie  cet  id6al  di- 

^         yin]s6,  en  le  divisant  en  une  multitude  de  types  secondaires 
qui  le  montrent  sous  ses  differentes  (aces ;  il  met  entre  tous  les 

^        id^aux  pr6c6dents  rharmonLe  la  plus  parfaite. 

^  1.  Le  dogme  cfaretien  ^I6ve  le  type  de  Dieu :  Gar  au  dogoie 

lif         de  Dieu^  persomie  unique,  le  Ghristianisme  substitue  le  dogme 

^         de  la  Trinitd;  or  le  Dieu  cn  Irois  personnes  est  plus  parfaitque 


i 


—  336  — 

lc  Dieu  perdonne  aniqtte.  £n  efiet  la  Trinil^  implique  la  fe- 
condit^derintelligence  el  de  laTolont^  divine;  de  ceileffeeon- 
dit^  suit  la  reproduction  de  la  nature  et  des  perfeclions  de 
Dieu  sous.des  caract^res  parlicaliers ;  cons^quemment  en  Diea 
une  vari6t6  de  personnes  qui  n^altferent  en  rien  son  iinit^  et 
soninfinit^.  De  cetteTrinit^depersonnes  infinies  r^sullentdans 
la  nature  divine :  des  rapports  intrins^ques  personnels,  partaits, 
dontrensemble  constitue  l*arch6type  del*ordre;  rapporlshi^ar- 
chiques  dans  la  procession  despersonnes  divines,  typeabsoki  de 
toute  hi^rarchie  dans  la  cr^tion ;  rapports  de  sabordination, 
cons^quence  de  la  hi^rarchie,  moifis  cependant  rimperfectioB 
qui  r^ulle  dela  subordination  dansles  cr^atures,  parce  que  les 
pcrsonnes  sont  ^gales  ;  rapperts  de  subordination,  typeafosOla 
de  ceux  qui  existent  entre  les  6tres  cr^^s ;  rapports  de  coor- 
dination,  ou  de  tendance  de  chaque  personne  k  la  perfection, 
k  la  gloire  int^rieure,  au  bonheur  du  tout,  type  absolu  des  rap- 
4  ports  mutuels  de  coordination  des  cr^atures  entr^elles,  des 

i  cr^atures  vis-i-vis  de  Dieu ;  rapports  d^unit^  parfaite  par  n- 

I  dentU^  de  substance,  de  perfectiou,  d^opdration, /ype  absola 
,^  de  toute  union  entre  les  cr^atures ;  rapports  d'igaUt6  entre  les 

II  personnes  sous  le  rapport  de  la  perfection ,  unis  k  nne  ^ff^ 
'^l  rence  dans  les  propri6t6s  qui  caractMsent  chaqne  petsonn^  , 
J\  type  absoln  de  toute  comparaisoh,  de  toute  6galit6 ,  de  ioute 
\  similitude,  de  toute  diff6rence,  de  toute  analogie  enlre  les  in- 
s-  dividualit6s  et  les  groupes  cr^^s ;  rapports  enfin  desquels  r6- 
?  sulte  pour  Dieu  une  perfection,  unevie,  unegIoire,un  bonheur 
,  ■;  marqu^s  aux  caractdres  de  la  r^alit^  la  plQs  absolue.  Or  ii  est 
;{,  6vident  que  toutes  lesperfections  que  nousVenons  ded^taiHer 
■^                   sopposent  la  Trinit^,  et  ne  peuvent  convenir  au  Dieu  solitaire 

'*■  de  la  raison.  Ledogme  chr6tlen  ^l^ve  donc  rid6al  de,Diea. 

•  i^  2.  Le  dogme  chr^tien  ajoute  aux  iddaux  foomis  par  la  ralson: 

1.  rid^alde  TAnge,  id^al  parfait  en  son  gcnre,  parce  qu'ii 

reprodnit  dans  one  nature  purement  spirituelle  Timage  de  rdtre, 

A  des  perfections,  des  rapports  et  des  op^rations  divines,  c^mme 

)  nousTavons  montr^aitteurs;  2.  Tid^al  dnChrist,  dans  lequd 

i  Fhomme  par  sonunionper^nnelle  avec  leTerbe,  esi  divinise 

V  dans  sanature,  scs  facultds,  ses  scntiments,  ses  aetes,  ses 

"  m^riles. 


—  357  — 

3.  Le  dogme  chrelien  diviiri8&  Tiddal  faumain  fourfii  par  la 
raison:  Gar  le  Chrisl  ^tant,  d-apr^s  la  doolrine  chr^tiemie,  le 
chef  de  rhumanit^,  toas  les  hommes  unis  intimement  k  loi, 
participant  a  sa  yie  divine,  doivent  reprodnire  dans  toute  leur 
personne  sa  sainlet^. 

4.  Le  dogme  chr6tien  multiplierid^alhumaindivinis^:  Car, 
dan»  toutes  les  positions  sociales,  domestiques,  politiques  et 
religieuses,dans  toutesles  sitaalions  oa  le  place  la  Providence, 
le  chr^iien  doit  imiter  Jesus^hdst.  De  M  une  multitode  de 
types  secondaires  de  saintet^ ,  d^riv6s  du  type  primitif  de 
rHomnae*Dieu ;  au  dessus  de  tous,  celui  de  la  Vierge,  M6re  de 
Dieu;  ^  un  rang  secondaire  celui  de  TApdtre,  du  Martyr,  du 
Pontife,  etc,  le  type  ennnmot  de  toutes  les  formes  qu'impose 
k  la  saintet6  la  diff6rence  des  sexes,  des  positions  sociales,  des 
situations. 

5.  Entre  tous  ces  id^ux  existe  rharmonie  la  pUis  parfaite  : 
Gar  Dieu,  arch^type  de  toute  beaute,  est  reproduit  dans  le 
monde  ang^iique  et  dans  le  monde  hamain ;  J^sus-Christ,  type 
divinise  de  rhumanit^ ,  est  reproduit  soub  ses  caract^res  g6n6- 
mx  dans  le  chr^tien  en  g6n6ral,  d*ane  manidre  plus  saillante 
ei  ftous  des  rapports  sp6ciaux  dans  les  saints  particuliets,  les 

ordres  relVgieux,  etc. 

2*p.  Le  systfeme  d'expression  artistique  engendr^  parrid^al 
ehr6(ien  est  n^ssairement  sup6rieur  a  celui  de  toute  autre 
doctrine. 

Cette  sup^riorit^  doit  se  roanifester :  par  I^  nombre  de  ses 
signeg,  par  lear  puret^  morale,  par  leur  v6rit*  et  leur  id6alitd. 
1?  Par  le  nombre  des-  signes:  Car  1.  TaTt  chr6tien  [peut 
recueillir  et  feire  servir  k  ses  usages  tous  les  signes  de  Tart 
antique  qui  r^unissent  les  conditions  de  v6rit6  et  de  puret* 
^  morale.  2.  Les  id6aax  <&tant  plus  norabreux  que  dans  toate  autre 
•.  doctrine,  ractivit^  de  Timagination  doit  produire  uu  plusgrand 
^  nombre  de  signes  pour  les  exprimer.  3.  L^faistoire  dogmatiqiie 
du  Christianisme,  Thistoire  eccl^iastique ,  les  16gendes  popu- 
laires  racontant  une  infinit^  de  faits  dans  lesqaels  ces  person- 
nages  id^aux  sont  ihtervenus,  rimagination  pouvant  d^aillears 
dans  les  limites  du  vraisemblable  varier  leurs  sitoations,  Tart 
doitchercher  pour  chacun  de  ces  faits  etde  ces  siluations  de» 


—  338  — 

expresfliotis  capables  de  les  rendre.  4<  Les  aioiiumeiit&  de  la 
lill^rature  sacr^e  conlieniieiit  uae  muUUude  de  symboles  natu- 
rels  explieitement  appHqu^  ou  trte-facilement  appticables  aux 
personnages  id6aux  du  Ghristianisme.  5.  Ces  monuments  met- 
tent  surla  voie  d'une  explication  figur6equi  nous  fait  entrevoir 
dans  les  personnages  de  rAncienrTestament,  dansleurs  actions, 
dans  laloi  du  peuple  H^breu,  dansles  c6r6monies  de  son  calte, 
dans  les  ^v^nements  de  &on  histoire,  des  symboies  repr^n- 
tant  les  personnages,  le  culte,  les  6v6nements  dela  ioi  nouveile) 
des  allusions  k  la  position,  anx  devoirs  de  rhomme  sur  la 
terre,  k  ses  esp^rances  ^tcrneUes. 

^  Par  ia  puret6  morale  de  ses  signes :  Gar  la  puret6,  la  mo- 
ralit6,  la  gravit^  du  Christianisme  doit  bannir  k  tout  jamais  de 
sa  langue  artistique  toute  expression  ind^cente,  immorale, 
I6g6re. 

3«  Par  la  v6rit6  et  rid6alit6  de  ses  signes :  Car  dans  l*art, 
comme  dans  la  science,  Tid^e  cherche  k  se  cr6er  une  expression 
qoilui  corresponde  le  plus  exaclement  possible.  L'jd^  ciir^- 
tien  6lant  le  plus  vrai ,  ie.  plu»  parfait,  doit  tendre,  et  par  ses 
efforts  doit  parvenir  k  un  langage  qui  porte  rempreinte  de  sa 
v6rit6  et  de  son  id^alit^. 

m*  PARTIE. 

L*EXGBLLENGE  ET  LA  SUR-EXGELLENCE  DU  GHRISTUNISME  9UPP0SENT  UNB  ORIGINI 
DIVINE  IMMfiDIATE. 

Cette  proposition  enimplique  deux  autres:  !<>  les  caract^res 
intrins^ques  de  la  doctrine  chr^tienne  supposent  une  origine 
divine;  2o  cette  origine  divine  est  imm^diate. 

Pour  compreudre  la  diff(6rence  entre  ces  deux  propositioDS, 
il  faut  renuurquer  qu'une  doctrine  peut  venir  de  Dieu  inmedia- 
tement,  c^est-i-dire  par  voie  de  r6v61ation,  ou  mediatement^ 
c'est-4-dire  par  la  raison.  Dans  la  premifere  proposiUon  nous 
•ffirmons  en  g6n6ral  Forigine  divine  du  Chrisaanisme;  dans  la 
seconde,  sa  r^v^lation. 

y*  Prop.—  Lee  caraetiruifUrinsiques  supposent  une  origine 
divine,  Cette  proposilion  sera  prouv6e,  si  Ton  6lablit  1»  qu'il 
exisle  unereiigion  divine;  2«  si  Fon  prouve  par  les  caracleres 


—  339  — 

d^erxeeheiice  et  de  sur-excellence  du  Christianisme  qu'il  estcette 
religion  divine.  Or 
/*  Jl  existe  une  religian  divine. 

Nous  l'avons  prouv^  pr^c^demment  dans  la  question  de  la 
Religian  primUive  !<>  parla  raison,  en  mcmtrant  que  Dieu  peut 
imposer  aux  hommes,  et  que  de  fait  il  leur  impose  n^cessaire* 
ment  la  pratique  de  certaines  lois ,  la  croyanJce  de  certains 
dogmes;  car  la  religion  n'est  qu'un  ensemble  de  lois  dont  Tob- 
servation,  de  dogmesdontlacroyancesontprescrites  parDieu; 
2o  par  l'autorit^,  en  rappelant  que  cbaque  peuple  a  admis  et 
pratiqu  6  unereligion  dontil  attribuait  Forigine  k  Dieu« 

A  ces  deux  preuves  nous  pouvons  en  ajouter  une  troisi^e, 

d^duitede  ce  que  nousavons  dit  pr^c^demment.  £neffet,nous 

avons  ])rouv6  qull  exiaie  dans  rintelligence ,  dans  le  coeur  et 

datis  r  activit6  de  rhomme  des  besoins  qui  ne  peuvent  Hxe 

satisfaiis  que  par  une  doctrine  religieuse.  Donc  il  existe  une 

religtoo  divine;  autrement  ilfaudraitdirequeDieu,  apr^sayoir 

d^pos^  dans  T^me  humainedes  besoins  imp^rieux,  lui  refuse 

lesmoyens  d^Ies  satisfaire :  proposition  oppos^e  a  la  sagesse  et 

^labont^  de  Dieu,  proposition  contredite  par  fexp^rience  qui 

uoxismontre  partout  dans  la  nature  a  cdt6  du  bespin  le  moyen 

de  le  salisfaire. 

//.  VexceUervoeet  lasur-excellenee  du  Chriitianismeprouvent 
quHl  esi  cette  religion  divine  y.  dont  nous  venons  d'6tabUr 
rexistenee. 

/'*  Pr.  De  ce  que  uons  avons  dit  il  suit  que  la  vraie  rdigion 
doit  satisfaire  aux  besoins  de  rintelligence,  du  coeur  et  de  Tac- 
tivil^  humaine.  Donc  le  Ghristianisme  est  cette  religion  divine, 
s'il  satisfait  d'une  mani^re  non  seulemenlsuifisante,  mais  encore 
excellente  et  sur-excellente  a  ces  li^soins,  si  seulil  y  satisfoit. 
Or  ces  deux  propositions  ont  6it  prouv6es  dans  la  these  pr^ 
c^dente. 

J8«  Pr.  L'effet  doit  porter  Tempreinte  des  qualit6s  d»  la 
caase ;  la  religion  divine  doit  donc  manifester  les  attributs 
divins.  Le  Ghristianisme  est  donc  seul  la  religion  divine,  s'il 
exprime  parfaitement,  si  seol  parmi  toules  les  doclrines  il  ex- 
prime  les  perfections  de  Dieu.  Or  ces  deux  choses  sontcertaines. 
i"*  U  exprtm^  les>  perfections  de  Dieu.  —  JEn  effet  dans  nos 


—  340  — 

developpemenls  nous  avons  montr6  que  Dieu  csi  r£lre,  la 
V6rit6v  laBontd^  la  fieaut^  absolae  et  infinie;  qa*0  est  an, 
unique,  immuable,  universel.  Donc  la  doclrine  chrdtiemie  ev 
prime  lea  perfections  divines,  si  elle  manifeste  ces  caractferes 
d*infimt6»dev6rit^9  debont^,  debeaut^,  d^unit^»  d'iinicit6,  d^unir 
ver8alit6,d*immutabilit6,  correspondantsauxattribatsde  Bieo; 
or  la  v6rit6  de  cette  proposition  compleiie  r^olte  de  nos 
d^veloppements  pric6dents. 

Ellemanifeste  un  caracl^e  dHnfinitd  dans  ses  rayst^es  qoi 
sont  tons  ineompr^n^bles,  dont  la  plupart  sont  desmanifestar 
tions  de  la  sagesse,  de  la  l>ont6  et  dela  puissance  divine. 
.    EUe  manifeste  un  caractdre  de  vMU  en  eUe^mteie  ei  dam 
ses  effets.  —  £n  eUe-m^me :  Deux  pariies  dans  la  doctnne 
chr^tienne,  la  parUe  raUonnelle  et  la  partie  supra-raUonnelle. 
Or  nous  avoiismontr6  en  premier  lieo  quesa  partie  raUonnelle 
est  confirmte^par  les  premiers  principes  de  la  raison,  dont  on  ne 
peat  eontester  la  valeur  sans  iomber  dans  le  scepUcisme.  Noas 
avons  montr^  en  secoad  lieu  que  la  parfie  sopra-rationaeiie 
possMe  toutes  les  garanUes  de  v^rii6  possibles  ea  cetie  ma- 
iidre,  puisqu*eUe  ne  renferme  aucune  contradietioiiinlrifis^ae 
;et  estrins^ue,  et  qu^elle  est  d^aiUeurs  harmoniqae  aax.\oV9  de 
Tobservation  et  de  la  raison  qui  sont  les  seuls  criierium  indW 
vidnels  du  vrai.  —  Dans  ses^fijets:  Gar  nous  avons  proav^ 
qu*aa  moyen  des  principes  qu^elie  pose,  la  philosophie  cbr^- 
Uenne  explique  lesprobl^mesprincipauxsurDieu,sqr  rhomme 
.'el  sor  lanaiore  de  la  mani^re  la  plus  saUsfaisanle  poar  rintei' 
ligence. 

EUe  manifeftte  un  caract^rede  hont^,  an  dle-mdme  eidao» 
ses  effets.  -r-  En  elle-m^e:  Car  nous  avons  prouv6  qne  ses 
lois  religteuses,  morales  «t  sociales  s<mt  capables  de  prtfdaire 
le  bien  de  Tindividu,  de  la  soci^t^ ;  'qa^^yies  soni  confimnes  a 
ceUes  de  la  conscienceproclam^sparlaraisonhamaine^lev6e 
k  flon  plus  havt  degr6  de  d^veloppement.  -r-  IMina  ses  effeis- 
Gar  noits^von»  monlr^  rinfluence  de  ses  lois  i  ami&Morer  la 
condiUon  de  rindiviiUt,  de  la  femiUe,  der^lat  el de  rhumanile. 

Elle  manifeste  nn  caradlkre  de  lmut4,  — En  ^yeH»4me :  Gar 
nous  avens  6tabU  que  Pidtol  chrifeUen  ,  que  le  syst^me  d^ex- 
pression  quMl  engcndre  sont  plus  parfaits  que  Tid^l  el  qae  le 


—  541  — 

sysf^med^expressioade  tontedutredoctrine.  —  Dansses,effeis: 
Potrr  s*en  conyaincre ,  il  snffit  de  comparer  les  (Bayves  pro- 
duites  par  Tart  chr^tien  avec  celtes  qui  sont  produites  sous 
rinfluence  de  toute  autre  doctrine . 

£lle  manifeste  un  caract^re  d^unite',  d*immuialnliU,  d*uni€ite\ 

d^tmiversatite.  —  D^nnit^:  Ifous  ayons  prouv^  que  tout  dansle 

Chrfstianisme  est  li6  par  les  rapports  les  plus  rfgoureux:  les 

affinnations  dans  les  parties,  les^parties  entr*eUes,  rensemble 

des  partiea  onle  tout  aubut  de  ladoctrine.  DUmmutabilit^ ; 

Noos  a^^ons  dit,  et  Ililstotre  prouve  que  le  Ghristianisme  re- 

monte  k  rorigine  des  choses,  que  Sion  histolre  ne  manifeste 

ancune  contradiction  dans  ses  doctriBed  profess^s  aux  diff6- 

renles  ^poques,  mais  seulement  un  d^veloppement  progres^f 

pap^  Toie  de  r^y^lation.  D^unicit^  et  d^universalit^ :  Cat  leChrift- 

tianisme  se  proelame  religion  uniqae,  exclusive  et  universelle. 

2<»  Le  Ghristianlsme  seul  possMe  les  caract^res  pr^c6dents. 

Lapreuve  de;cettepropo6itionr6sulte  encore  de  nos  d^velop- 

pements  ant^rieurs.  Gar  nous  avons  montr^  sommairement  que 

les  doctrines  antlHshr^tiennes  sont  fausses,  nuisibles,  infiniment 

iuferieures  au  Ghristianisme  sous  le  rapport  du  beau,  incoh^ 

Tentes  et  contradictoires  en  elles-m^mes  et  dans  leurs  d^velop- 

pements ;  qu^elles  sont  multiples  et  parliculi^res,  puisque  ces 

religions  ^ient  nationales,  et  que  les  doctrines  phllosophiques 

^laienl  r^serv^es  aux  initi^s,  surtout  dans  leurs  doctrines  fon- 

damenfales. 

Observatiim.  On  pourrait  grouper  les  ^l^ments  des  preuves 
pr^cMentes  de  mani^re  a  en  faire  ressorttr  une  d6mo&stration 
identique  pour  le  fond  aux  deux  premi^res,  mais  qui  endiffi^ 
rerait  quant  &  la  forme.  On  pourraH  dire :  Dieu  ^tant  la  Y^ril^ 
premi^re^  souree  de  toute  v6rit^,  le  Ghristianisme  est  divin 
dans  le  sensde  notre  premi^re  prqposition,  s'il  est  vrai;  or  sa 
v6rit6  peut  6tre  prouv^e  par  les  ^l^ments  pr^c^dents ,  directe- 
mentetindirectement.  Directemmty  i^  par  saclart6,son  unit6, 
son  incompatibilit^  avec  toute  autre  doctrineoppos^e,  sontmi- 
versalit^ :  propri6t^  qui  sont  les  caract^res  propres  de  la  v6rit6; 
^  par  sa  bont^,  manifest^e  par  la  satisfoetion  qu'il  offre  aux 
besoins  religieux,  moraux  et  sociaux  de  rhumanit^:  car  lebi«ii 
g^n^ral  derhamanil^  ne  peutr^sulter  quc  dovraiappliqudanx 


—  342  — 

tiealli»  et  am  rapports  de  rhomnie,  aatremenl  il  fottdrait  dire 
qoe  la  Providence  condait  rhumanit^  aa  bien  par  rerteor ;  9» 
par  sa  beant^:  car  le  beaa  n*est  qae  le  yrai  et  le  bien  consid^r^ 
dans  leurs  rapports  avec  le  sentiment.  — Jndtrectem^n  t,park 
fauBset^  de  toutes  les  aatres  doctrines  religieuses.  £n  effet,  si 
les  autres  doctrines  sont  feusses,  donc  le  Ghristianisme  est  vrai, 
autranent  i1  faudrait  nicr  toule  v6ritd  reli^euse,  n^gation 
feusse,  puisqu^ette  est  opposto  aux  id^es  et  aux  seniiraents  de 
rindividu  etdu  genre  humain  entier,  puisqu*elle  implique  celle 
de  la  valeur  des  moyens  individuels  et  sociaux  de  s*assurer  de 
la  v6rit6,  et  conduit  par  cons6quentau  seeptioisme  universel. 
5*  Pr,  Le  Christianisme  est  divin  dans  le  sens  de  notre  pre- 
mitee  proposition,  si  sa  doctrineest  vraie;  or  elle  est  vraie, 
et  dans  sa  partierationneUe,  etdanssa  partie  supra-rationnelle. 
Dans  sa  partie  ralionnelle:  nous  Tavons  prouv6  et  les  adver- 
•saires  Tadmettent. 

'  Dans  sa  partie  supra^rationnelle :  £n  effet  1«  noos  avons 
6tabli ,  d'one  mani^re  tr6s-probable ,  rexistence  de  dogmes 
supra-rationnels  dans  la  religion  divine;  d*utte  vaamdte  eer- 
taine,  laconvenanceparfaite  des  myst^res  cfar6liens,  rinconve- 
nance  et  la  fausset^  des  mystfcres  anti-chr^tiens:  d^od  rfesuUe 
me  preuve  au  moins  trfes-probable  de  la  v6rit6  de  la  parUe 
supra-rationnelte  du  Christianisme.  2^  La  beaut^  et  la  bont^ 
du  Ghristianisme,  qui  sont,  comme  nous  Tavons  dit,  des  preuves 
desa  v6rit6,  r^snltent  principalement,  commeon  peut  le  voirpar 
ndsd^veloppements,  delapartie  supra-rationneile  du  Chrislia- 
nisme,etenprouventpar  cons^quent  la  v^ril6.  3«  Toutes  lesreli- 
gionsexistantescontiennent  anepartiesupra-rationnelle;  ondoit 
donc  admettre  Texistence  des  myst^res  dans  la  vraie  religion 
sous  peine  de  rejeter  la  valeur  du  sens  commun ;  or,  conune 
flous  venons  de  le  dire  ,  de  lous  les  myst^res  reMgieux ,  les 
myst^es  chr6tlens  sont  les  seuls  admissibles.  4oDans  la  thfese 
guivanle  nous  prouverons  la  t6v6Iation,  et  cons^queminent  la 
div!nil6et  la  v^it6  de  la  partie  supra-rationnelle  du  Christiah 
nisme  par  des  preuves  ind^pendantes  de  sa  v6rit6  rationnelle. 
11«  ^Top.-^L'originedivine  du  Christianisme  estimm^iate, 
m  en  d*aatres  termes,  U  Christianisme  est  revey. 
Nous  ^tablissons  cetle  thfese  par  trois   genres  de  preuvcs : 


—  345  — 

1a  premi^re  classe  suppose  la  verit6  de  ren&emble  des  vMtes 
.chr^tiennes  prouvees  pr^cedemment;  la  deuxi^me  ■  classe  ne 
^ppose  que  la  v6ril6  de  la  morale  admisepar  tous ;  la  troisidme 
classe  fait  compl^tement  abstraction  de  la  v^rit^  du  Christia- 
nisme. 

/.  Pr,  (qui  suppose  la  v6rit6  de  l*ensemhle  ded  ^^rit^s  chr^- 
tiennes).  6n  doitadmettre  la  r6^v61ation  du  ChristiaBisme,  si  on 
ne  peut  la  rejeter  sans  tomber  dans  le  faux :  or  cela  est  certain. 
"En  effet 

'  1«  Si  le  Christianisi^e  n'a  pas  une  origine  divineimm^diate, 
donc  il  est  fondamentalement  fanx,  puisque  son  dogme  prin- 
cipal,  celui  de  sa  r6Y61ation  est  erron^ ;  or  nous  avons  prouA*^ 
sa  vMt^  dans  la  proposition  pr^c^dente. 

^  Si  le  Christianisme  n'est  point  r6v61^,  donc  ses  dogmes 
supra-rationnels  sont  faux  ,ou  d^couverts^  par  la  raison.  Or  de 
ces  deux  affirmations,  la  premi^e  contreditlapropositionpr6- 
c6dente;  la  seconde  est  absurde,  puisque  ces  dogmes  6tant 
supra-rationnels,  ne  peuvent  4tk*e  ni  d^uverts  ni  mtoe  pron- 
v^s  par  la  raison. 

30  Si  le  Christianisme  n'est  pas  r^v^l^,  donc  il  est  dans  son 
«osemble  le  produitdelaraisonhamaine.  Orcelaest  impossibje 
danB  lasQpposition  qu'il  soit  vrai.  Car  1.  rhistoire  des  religions 
anti-chrMiennes,  des  seetes  anti-catholiques  et  des  6cole$  phi- 
iosopjuques  montre  que  teutes  ont  aU6r6  la  v^riti6  religieuse, 
ce  qui  prouve  rimpossibilit^  morale  oti  elles.6taient  de  la  con- 
server,  et  ^  plus  forte  raison  de  la  d^couvrir*  2.  Le  Christia^ 
nisme  suppose  des  connaissances  trop  vasteg,  trop  profondes 
sur  Dieu,  Thomme  et  la  nature  ,  pour  qu'il  soit  possible  de 
supposer  qu'il  est  le  produit  de  rintelligence  humaine  natu^ 
reDemenl  si  bom^e. 

4<>  Si  le  Christianisrae  n*est  pas  r4§v61^,  donc  il  D'est  qu'ui^ 
th^rie  philosophique  dont  la  valeur  intrins^qne  peut  ^re 
contest^e.  Or  notis  avons  prottv^  qu*ane  religiou  divine  doit 
poss^der  une  autorit^  sup^rieure  -a  teale  discussion^ 

5«^  Puisqu'on  suppose  la  v6rit6  et  la  divinit^  du  Christianisme, 
on  ne  peut  rejeter  son  origine  divine  imm^diate  sans  sootenir 
que  la  religion  v6ritable  n'est  pas  r6v^I6e.  Or  cette  proposition 
contredit  le  sens  commun ,  puisque  tous  les  peuples,  corarae 


—  344  — 

nous  1'avoii8  prouv6,  oat  admis  la  r6v6|[ation  de  leur  retigioD. 

//.  Pr.  (qui  suppose  seulement  la  v6rit6  de  la  morale  chre- 
tienne).  i^  La  morale  chr6tienne  cst  vraie ,  2^  elle  ne  peut 
avoir  6t6  d^couverte  humainemeni ;  donc  elle  est  r6v616e ;  donc 
Bon  auteur  J6su$-Ghrist  est  envo>'6  divin ;  donc  les  dogmes 
qu*il  a  enseignto  sont  rdv^lto ;  donc  finalcment  l^ensemble  de 
la  doctrine  qui  eomprend  les  dogmes  et  la  morale  de  Jesus- 
Christ  est  r^v^l^. 

Les  cons6quences  de  ce  raisonnement  ^tant  ^videntes,  le 
premier  ant^c^dent,  ou  la  v^rit^  de  la  morale  chr^tienne, 
ayant  6t6  prouv^  pr6c^demment,il  suffit  d'6tablir  le  second  an- 
tte6dent,c'est-&-dire  rimpossibilit6  ded^couvrirhomainement 
la  morale  chr^tienne.  Or  eette  proposition  peut  6tre  prouv^e 
de  deux  mani^res: 

i»  L*homme,  dont  la  conscience  est  pkinement  di^velopp^e 
parrenseignement  mori^l  du  Ghristianisme,  tend  etsouvent  par- 
vientaaU6rerlapuret6desprincipesqui  ront^clair^.  L*homme, 
dont  le  d^veloppement  moral  8*est  op^r^  sous  rinfluence  de 
principes  contraires  a  ceux  du  Ghristianisme,  se  livre,  sans  en 
soupQonner  la  malice,  &  des  aclions  oppos^es  au  droit  naturel^ 
dont  lenombreet  la  gravit^  croissent  aproportiondekfausset^ 
de  la  doctrine  morale  qui  a  pr^sid^  k  son  6ducation.  Les  fails 
pr^c^dents  conduisent  par  eux-m^mes  a  conclure  quelamorale 
n*est  point  ^crite  dans.  lecoeur  de  rhomme  d*une.  mani^re  lisible 
naturellement  et  ineffa^able,  que  Thomme  par  coas^ent  priv^ 
d^6du<^ation  ignorerait  compldtement  les  principes   moraux. 
Done  ie  genre  humain  n'a  pas  pu  par  lui-mtoe  d^couvrir  une 
morale  m6me  imparfaite ,  a  plus  forte  raison  n'a-t-il  point  pu 
d^couvrir  ia  morale  chr6tienne. 

^  L*homme  naturellement  inclin^  k  T^golsme  rj&pugpe  k 
resprit  desacrifiee;  donc  abandonn6  4  lui-m^me  il  dirigera  sa 
conduite  par  les-principes  deF^goilsme,  et  sera  incapable  d'in- 
venter  la  morale  du  sacrifice.  Qr  nous  avons  montr6  que  la  mo- 
rale  chr^tienne  repose  essentieUement  sur  Tespritde  sacrifice; 
.elle  ne  peutdonc  avoir  6(6  d6couv.erte  humainement,  elleest 
donc  r6v616e. 

///.  Pr,  (qui  fait  compl6tement  abstraction  de  la  v6rit6  du 
Christianisme ).  Le  Ghristianisme  remonte  au  commencement 


—  345  — 

dii  monde,  ei  s'est  d^velopp^  dans  le  courani  des  si^cles. 
Notre  th^se  sar  sa  rev61ation  sera  donc  etabHe,  si  nous  prou- 
Yons qull  a 6t6  r6v616  dans  le principe» et quil  s^est  developp^ 
par  voie  de  r6v61ation.  Or : 

lo  II  a  616  r6vel6  dans  le  principe :  Nous  avons  montr^  pr6- 
c^demment  qu'il  existe  une  r6v61alion  primitive,  contenani  en 
germe  les  dogmes  chr^tiens,  specialement  celui  de  la  Rddemp- 
tion,  dogme  central  du  Ghristianisme. 

2®  U  8'esl  d6veiopp6  par  voie  der6v61ation:  Autremcni  son 

^volalion  serait  le  produit  de  rinielligence  humaine  abandon- 

n6e    aelle-m6me.  Or  on  ne  peui  admettre  ceite  supposition; 

car  rhistoire  des  religions  paiennes ,  des  h6r6sie8,  des  seictes 

philosopjiiques,  prottve  Tincoh^rence,  les  variations,  les  contra- 

diciions  de  iout  d^veloppement  docirinal  op6r6  par  voie  pure- 

meni  raiionnelle.  La  religion  chr^tienne  devraii  donc ,  dans 

lliypolh6se  qde  nous  combaitons,  pr^senter  les  m^mes  ca- 

raci^res,  avec  d'autant  plus  d'intensit6  que  la  dur^e  de  soa 

d^veloppement  remonle  au  commencemeni  di^  monde,  que  les 

personnes  quiy  auraienie(mlribu6  soni  plus  diff^rentes  entr'eUes 

parlecaract^re,  les  maeurs,  la  irempe  d'esprii,  la  position  so- 

clale.  Or,  loin  de  manifesier  ces  d^fauts,  le  Ghrisiianisme  pre- 

senle  Vunit6  la  plns  parfaiie  en  lui-m6me  ei  dans  ioutes  les 

6poques  de  son  hisioire  consid6r6e8  isol6meni  ei  dans  leurs 

rapporls ;  sp6cialement  la  critique  la  plus  s6v6re  n*a  pu  encore 

constater  la  moindre  opposition  r^elle  enire  les  livres   sainis 

cbmpos6s  cependant  par  environ  quaranie  auieurs  diff^renis. 

Donc  le  Ghristianisme  ne  s'esi  point  d6velopp6  raiionnelieroent, 

mais  par  voie  de  r6v61ation. 

II. 

Prob.  deducla  ex  virlule  inheerenli  doctrince. 

Histori&constai  1 .  reKgionem  Christiaoam  paul6  post 
selatem  Christi  per  universum  orbem  fuisse  celerri- 
me  diflTusam;  2<>  mirabiles  conversionis  effectus  in 
hominum    moribus    hujus    rcligionis   praedicalioncm 


—  346  — 

fuisse  subseculos ;  S®  doctrinam  Christi  integram  ab 
initio  usque  adnos  fuisse  conservatam  in  ver&  sempcr- 
que  firm&  Ecclesi4  CathoHc^i,  praedictamqu^  doctri- 
nam  omnibus  temporibus  eosdem  mirabiles  saactitatis 
fructus  fecisse  quos  pfioribus  saeculis  productos  noti- 
mus  (1).  —  Pbrro  hsec  omnia  supernaturalem  sappo- 
nunt  virtutem  doctrinse  inhaerentem  ,  ac  proindi^  pro- 
bant  divinam  Chrislianse  religionis  originem. 

Et  1®  celerrima  diffusio  religionis  Cbristianae  sup- 
ponit  virtutem  divinam...:    Siquidem  ,  omnibus  cir- 
cumslantiis   perpensis,  nulli  causae   naturali  adscribi 
potest  tkm  stupeodus  effectus.  Hsec  enim  sunt  natura- 
les  causse  quse  ordinarie  alicujus  doctrin^  propaga- 
tioni  favere  queunt,  scilicet :  vel  ipsius  doctrinae  natura, 
si  nemp^  doctrina  sit  ingenio  bominumque  propens/V 
nibus  accommodala ;  vel  praedicanlium  persona,  videlieet 
si  prsedicantes  emineantscientiae  aut  ortus  inclytlfama; 
vel  circumstanlifiBy  v.  g.  si  doctrina  disserainetur  apud 
populos  rudes  et  illiteratos;  vel  media  adbibita,  v.  g. 
si  scienlift  et  arle,  si  pofenlium  auctoritatc  aiit  vi,  si 
divitiarum  aut  honorum  spe  ad  doctrinam  adducantur 
populi.  Praedietis  causis  faciUime  explicalur  omnium 
errorum   propagatio.    Chrisliana  autem  religio   non 
solum  humanis  omnino  caruit  subsidiis,  sed  etiam  om- 
nia  ex  humanis  habuit  quam  maxime  sibi  contraria. 
Ipsiuspropagationi  ipsa  obstiiit  natura  doclrinae  ,  quae 
dogmata  proponebat  rationi    notionibusque   recepiis 
valde  repugnantia,  quae  imponebat  preecepta  austera, 

(1)  Vid.  ^Julicl,  Ifist.  de  Velablissement  du  Christianisme:dc  La 
Luzerne,  5«  dissert.  sur  la  ReKgion ;  Duvoisin,  Demonslr,  Evang.y 
c.  8 j  Hooeke,  P.  Perrone^  Balmes,  etc.  • 


—  347  — 

cupiditalibos  omnibus  beUumindicentiay  quo^eultores. 
suos  objictebat  cominuDi  caeteropum  infamioe  et  exe- 
crationi.  Obstitit  persona  praedicantium^  virorum  nem,- 
p^  rudium ,  Judseorum  »  piscatorum ;  virorum  sine 
litteris^  potenti2i  autdivltiis;  virorum  quorum  una  elo- 
quentia  verbum  crucis  simpliciterexponere,  una  pru- 
deniia  injurias  patienter  sustinerCy  una  spes  temporalis 
praponenda  ignominias  et  supplicia  promittere.  Obsti- 
terunt  Judaorum  perGdia,pbiiosophorum  subtilitatesy 
rbetorum  irrisiones ,  principum  edicta ,  tyrannorum 
immanitateSy  sacerdotum  invidia,  populorumque  su^ 
perstitiones.  Hinc  t^m  celerrima  doctrinae  Christi  pro* 
pagatio  divinse  virtuti  referenda  est,  nisidicatureffectum 
pr8e  omnibus  stupendum,  levissimse  omnium  causde» 
innumeris  majoribus  ex  adverso  pugnantihus  causis, 
esse  tribuendum ;  quod  ipsum  omni  miraculo  majus 
habendura  est. 

^o  Yirtutem  eliam  supematuralem  doctrinse  inhaef 
rentem  supponuDt  mirabilet  conversioniseffectus  qui 
doetriDaB  Christianee  praedicationem  subsecuti  sunt :  Si- 
quiefem,  si  ex  mk  parteattendatursetasqu&praedicata 
estlexevangelica,  omnium  sand  eetatum  flagitiosissimay 
si  attendatur  in  qukm  infimum  corruptionis  ac  infamiae 
gradum  devenerint  omnium  conditionum  bomines  (i); 
si  ex  alterji  parte  perpendatur  quam  difficile  sit  vel 
unius  hominis  mores  immutare,  et  ex  flagitioso  ver^ 
probum  acsanctum  efiicere ;  manifest^  eonstabit  omnes 
causas  naturales  valde  impares  esse  ad  explicandam 
t^m  subitaitn^  universalemque  mutationcm.  Quod  ncc 

(1.  Vid  inter  csetera  opus  D.  de  Champagny,  Tahkm  du  monde 
romain  sous  les  premiers  empereurs 


—  348  — 

sapicntiae  praeceptis  philosophi,  nec  legibus  ei  edietis 
principes  unqu^m  eiBcere  potuerunt,  id  eSecit  doctrina 
CSruciflxi»  non  tantiim  in  uno  vel  alioy  non  tantiini  io 
puerulifl  ac  rudibus,  non  tantum  in  quodam  terrse  aa- 
guloy  sed  in  muUitudine,  sed  in  potcntibus  ac  doctiis, 
sed  ubique  terrarum. 

Z^  Nist  adnriltatur  virtus  divina,  minime  eliam  cxpli- 
cari  queunt  conservalio  doctrinae  Ghristi  et  ipsius 
Ecclesise  stabilitas :  Nulla  enim  humana  doetrina,  doc- 
trinae  Ghristianse  comparata,  tot  adulterationuni  caasis 
unquam  exstiiit  obnoxia.  Nulla  unqu&m  institulio  aut 
societas  humana,  Gatholicse  societali  comparata,  tot 
vicissitudines  perpessa  est,  tot  procellis  fuit  agitata. 
Attamen  omncs  humanae  doctrinae  cit6  fuerunt  aduhe- 
ratae,  citd  nunc  etiam  adulterantur:  sola  Chrtsti  doc- 
trina ,  licM  superbae  rationi  bmnibusque  pravis  cupi- 
ditatibus  adversa,  illibata  et  integerrima  permansu. 
Omnes  institutiones  humanae,  Kcet  poteniissimis  auxi- 
liis  fultae ,  continu6  corruunt  aui  iqKnutantur ;  so\a 
Ecclesia  Christiy  lic^t  ad  intra  fraudibiis  haereticbrutn, 
scliismaticoruro  perfidi^»  ipsorum  Ghristianorum  igno-^ 
rantift  et  corruptione  dilacerata,  licet  ad  extrk  barba- 
rorum  incursionibus ,  tyrannorum  saevitiis,  civilium 
potestatum  molitionibus  impugnata,  stat  inconcussaet 
firma.  Tandem  in  ist^  societate  constantissim^  et  per- 
severanter  producti  fuerunt  iidem  sanctiiicationis  effec- 
tus  quos  in  prioribus  saeculis  productos  novimus»  et 
qui,  utprobatum  est,  supernaturalem  produnt  doctri^ 
naevirtutem. 


—  uo  — 

PREUVE  INDIRECJE. 

L^origine  imtnediatement  divine  de  la  revelation  chr^liennc, 
etablie  par  des  preuves  solides  et  rigoureuses,  possede,  el  avee 
dcs  titres  16gitimes.  Donc  elle  doit  ^lre  admise,  ^  moins  que 
les  adversaires  ne  uous  opposent  des  preuves  certaines  et  jcott- 
vaincantes  du  contraire.  Or  les  objections  des  adversaires  sont 
sans  valeur ;  donc. 

Poar  d^velopper  completement  la  mineure,  il  faudrait  e\- 
poser  et  r^futer,  chacnne  en  particulier ,  les  objections  qui 
tendent  djrectement  a  nier  rorigtne  divine  du  Ghristianisme  et 
qui  voudraient  ainsi  ne  faire  de  la  doctrine  chr^tieune  qu*un 
prodvit  naturel  de  resprit  humain..  Nous  donnerons  seulement 
ici  les  principaux  systeraes  d'attaque  oppos6s  par  les  incr6- 
dules  «odernes ,  avec  la  marche  a  suivre  pour  les  r^futer. 
L'expos6  de  chaque  objection  en  particulier  et  sa  r^futatton 
sp^ciale  nous  conduiraient  trop  loin.  D*aiIIeurs  la  r6futation 
dedetail  est  facile,une  fois  donn^s  et  bien  compris  les  priu- 
cipes  g6u^raux  quidirigent  dans  la  r^ponse  aux  difficull^, 

Les  objections  de  rincr6du1i(6  contemporaine  les  plus  im* . 
poTlaiites  a  menlionner  reviennent  a  quatre  principales  ;  nous 
\es  exposons  et  refutons  successivement : 

Premiire  dbjection,  L'esprit  humaiu ,  cn  se  d6veIoppant  au 
seii)  dei*humauit6  d^aprte  des  lois  n6cessaires  et  progressives, 
a  produit  naturellcment  le  Christianisme ,  aussi  bieu  que  lcs 
autres  religions;  en  d'autres  termes,  le  Christiimisme  est  un 
r6sultat  de  la  loi  du  progr6s,  c*est  une  pbase  du  d6veloppement, 
humanitaire. 

Rep,  L'objection  des  adversaires  repose  tout  enti^re  sur  ce 
principc :  rhumanil6,  sous  le  rapport  religieux,  comme  sous 
lesautres  rapports,  se  d6veloppe  sponlan6ment,  d'apres  des 
lois  n6cessaires  et  d'une  tnani^e  progressive.  Or  !<>  ce  priii- 
cipe  n'est  point  prouv6 ;  2«  il  est  faux  et  en  Iui-m6me  et  dans 
scs  cons6quence8. 
L  Le  principedes  adversaires  ne  repose  sur  aucune  preuve : 
£n  effet,  ou  ce  principe  cst  pr6sent6  par  les  adversaires 
comme  une  suite,  un  corollaire  obli^6  du  panlbeisme,  el  sp^'» 

20 


—  5B0  — 

ciilemcnt  du  paiKh^isme  h6g^licn ;  ou  il  est  conQu  et  pos^  ea 
dehors  de  tout  panth^isme. 

Oans  la  premi^re  hypoth^se,  non  seulement  il  est  affinn^ 
aans  preuves,  mais  de  plus  il  participe  ft  toute  la  fansseti  de 
oette  doctrine  impie  et  snbversiYe  autant  qu^absurde,  qui  d^- 
tmit  Dieu,  nie  la  personnalit^  humaine  et  effaee  tonte  dbtinG- 
tion  morale  entre  le  bien  et  le  maL 

Dans  la  seconde  hypoth^,  les  adversaires  ne  penvrat  ^- 
blir  leur  principepar  aucune  preuve  sp^ciale :  ni  par  ranaiogie, 
ni  par  les  instincts  de  rhuraanit^,  ni  par  les  faits ;  ce  que  nous 
d^montrons : 

1«  Le  principe  des  adversaires  ne  pent  point  8'^tablir  par 
analogie. 

Et  d^abord  la  preuve  d*analogie ,  Mt-elte  donn^e*  l^gitiiBe- 
Aient,  n*a  jamais  la  valeur  d*une  d^monstratioa  rigourease; 
elle  sert  seulenM^nt  k  montrer  la  convenance  de  tel  point  de 
doctrine,  k  Jeter  un  demi-jour  sur  ce  qn'il  peot  avoir  d'obscur 
inftriaS^quement,  k  conclure  d'une  mani^re  plus  ou  moins  pro- 
bable&sav^rit^. 

Mais  nous  n^accordons  pas  que  les  adversaires  puissent  ap- 
puyer  sur  Fanalogie  leur  th^orie  du  progr^s  humanitaire,  tefle 
qu*ils  la  congoivenl  et  que  nous  Tavons  r^sum6e.  —  i.  Daas 
rhumanit^,  diront-ils,  Findividu  crott  e(  se  d^veloppe  progres- 
sivement;  teHe  doit  6tre  aussi  la  loi  de  Thumanit^  elle-m^me. 
Or  c'est  la  pour  eux  un  fondement  sans  valeur.  II  est  faux  de 
dire  qne  rindividu  aille  toujours  se  perfectionnant ;  il  a  sa 
p^riode  de  dj^croissance  comme  sa  phase  de  developpeiment; 
son  d^veloppement  n*est  point  spoatan6,iI  ne  se  fait  pasii6ces- 
sairement.  —  2.  L*histoire  de  Tesprit  humain ,  ajoutent-ils , 
nous  mpntre  dans  les  syst^mes  de  doctrine  pliilosophique  ou 
rdigieuse  toutes  les  phases  suecessives  d'un  progrfes  r^gulier; 
donc  on  peut  prouver  par  analogie  que  le  progrfes  humanitaire 
est  uneloi  n^cessaire.  Or  1.  il  est  faux  que  Thistoire  fid61e  de 
Fesprit  humain  nous  pr^senteainsilessystfemes  philosophiques 
et  religieux  pris  dans  leur  ensemble  en  progrfes  continu.  2. 
Quoiqu'un  systfeme  particulier  de  doctrine  philosophiqne  ou 
religieuse  aurait  eu  toutes  les  phases  successives  d'un  progrfes 
r^gnlier^  les  adversaires  ne  peuvent  pas  en  d^duire  par  ana- 


—  381  — 

iogie  le  progr^s  humaiiitaire ;  la  base  dHnduction  est  dans  ce 
cas  ^videmment  trop  ^troite  pour  une  couclasion  aussi  knrge; 
le  ph^om^ne  remarqu6  est  particulier  et  tient  a  des  cireons- 
(ances  sp^ciales,  il  serait  t^m^raire  d'inf6rer  de  \k  k  une  loi. 

2f^  Les  adversaires  ne  peuvent  pas  s*appuyer,  pour  prouver 
lear  principe,  sur  les  insUHCts  de  liiumanit^. 

L'humanit^  disent-ils,  a  par  instinct  le  besoin  d*un  progris 

ind6&ii ;  donc  eile  doit  n6cessairement  r^aliser  ce  progr^  et 

par  ses  propres  forces.  —  £t  d'abord,  ce  besoin  de  perfec- 

tionnement  et   de  progr^s,  dont  parlent  les  adversaires ,  n'est 

poiat  senti  proprement  par  rhumanlt^,  ^tre  purement  abstrait, 

mais  bieu  par  les  individus  qui  la  constituent ;  il  est  l^gitime 

^         dans  IMndividu ,  en  tant  qu'aspiration  vers  sa  fin  telle  qu*i^e 

[         est  YOttlue  de  Dieu ;  Dieu  doit  foumir  k  Thomme  les  tnoyens 

de  le  satisfaire,  anssi  nous  a-t-il  dbnn^  dans  la  R6v^lat)on 

chr^tienne  une  doctrine  qui  contribue  sup6rieurement  k  la  per- 

[         fectiou  et  au  bonheur  de  Thomme ;  mais  c'est  en  vain  que  da 

cebesoin  de  progr^s  les  adversaires  concluent  k  oa  d^velop- 

pement  spontanS  et  ne'ce$8aire  dans  rhumanit^.  D^aillenrs  eu 

pla^t  leur  progr^s  imaginaire  dans  rhumanit^  en  g6!i6rM, 

ils  ne  satisfont  pas  rinstinct  deFindividu,  qui  avant  toat  ^ouve 

pour  soi  ee  besoin  de  peifectionnement. 

^  Les  adversaires  ne  peuvent  pas  prouver  leur  principe  par 

^  lesfaits. 

^  Quand  ils  veulent  v^rifler  leur  th^orie  par  les  faits,  c*est 

'  (ODjours  en  r^tr^cissant  Thistoire  k  leur  point  de  vue :  soit 

^  qu*ils  prennent  une  nation  partieuli^re  pour  toute  rhamaBit6; 

soit  qu*ils  personnifient  gratuitementrhomanit^  dans  one  suite 
de  personnages  qui  n'ont  pas  mission  de  la  repr^senter ;  soit 
qu*ils  donnent  pour  le  mouvement  inteUectuel  de  toute  Vhxb- 
maQil&  le  d6veloppement  particulier  d'une  doctrine  sp6ciale. 
"^La  vraie  religion,  il  est  vrai,  nous  offre  dans  ses  troispha- 
ses  a|iceessives,  phase  primitive,  phase  mosafque,  phase  chr6- 
tienne,  unexemple  remarquable  4e  d6veloppement  progres- 
sif  et  suivi ;  mais  celam^me  renverse  la  th6orie  des  adversi^es 
et  est  inexpHcable  dans  leur  systtoie.D^aprto  euxeneffet,  Thu- 
manit^  toute  enti^e  devrait  spontan^ment  progresser.  Or  ce 
Mosalsme  qui  nous  pr^senle  un  d^veloppement^  des  tradi- 


—  552  — 


i 


Vmm  primJlivcfi,  occupuil  uiin  loulc  petile  portion  du  f;lt)be; 
pi^nduiU  qu1l  conscr\ail  puri^  tc  dagme  et  la  morale,  TEgyple 
cl  Ja  ChalU6e  devenaient  ^  c6l6  dc  lui  le  ccnlre  de  ridolaLne ; 
foiit  te  reste  du  monde  6lait  plong^  dans  rerreur  et  la  corrup^ 
Iron.  Lc  Chrlstianisme,  qui  e&t  venu  developpcr  ct  eomple- 
tcr  le  MosaI«;me ,  n'a  point  et6  uu  mouvement  g^neral  de  ThU' 
manil^ ;  d'aulrcs  religtons  sc  partagenl  le  re^ile  du  glohe^  el 
Bous  leur  innncnGC  des  r^^ions  immcnacs  demeurenl  stalion- 
mircs  el  ne  progressent  imllement,  ni  au  point  de  yuc  reli- 
l^ieuXf  ni  soui  ic  rapport  moral  et  social ;  le  ChrislianLsme  qui 
ditlerc  fondcimcntalcmcnt  de  ces  reii^ions,  el  dont  la  doctrine 
est  immuablc,  contritjue  scul  au  progr^s  complet  des  nalions 
comme  de  l*individu« 

En  r6&um6  donc,  le  principe  des  adversaires  ii^si  nallemcnl 
prouv^,  ni  par  TanaJogie,  ni  par  lcs  instincls  de  rhumauifer  ijl 
par  tes  fails. 

n.  Le  pi  incipe  des  advcrsaircs  cst  famt^  soit  en  lui-m^mc, 
ioit  dans  ses  cons6quenccs. 

Ce  principe  suppose  i^  que  rhomme  s'cst  d^velopp^ 5pon^-r7- 
n^menL  —  Or  les  faits  nous  prouvcnt  quc  pour  rindivjdu  il  n'y 
a  potntde  d^veloppement  spontime  ;  que,  sans  rcducaUon,^"ms 
la  parolc ,  les  idees  spiriluelles  nc  sont  point  e:icilces  dan& 
Ihommc,  ou  dumoins  n'arnvent  pasen  luia  Telat  de  percep- 
lion.  Cest  un  Tait  deconscience  aussi  bicn  quc  d'expcriencc- 

2"  D*apr(is  ce  principe,  rhuraanile  par  ses  propres  forces  a 
loujours  dd  progrefiser  dans  sa  raarche  ^  travers  Ics  sifecles; 
cons^quemment ,  sous  le  rapporl  rcligieux  d*abord,  les  hom- 
mes  ont  coramcnc6  par  le  fctichisme  pour  s^elevcr  de  degr^ 
cn  degres  jusqu^au  pur  Iheismc,  clc;  sousle  rapport  socialjisi 
ontd6bute  par  Tetat  sauvagepour  arrivcr  par  voie  ascensioa- 
nelle  jusqu^a  la  civilisation  1a  plus  avanc^e.  —  Or  les  faits  et 
rhistoire  d^mentent  cclle  Iheone.  En  effel  i^  Les  Cradilions 
g^n^rales  de^  peuples  placent  au  dcbut  m^me  dc  rhistoire  de 
rhomme  T^ge  d'or  de  rhumanilc ,  ct  lc  font  suivre  d'une  d^- 
cheance  commnnej  universelte.  %  La  Gen^se  ,  ce  monument 
bisloriquc  lc  plus  rcspcctab!e  ct  le  plus  anliquc,  dont  lcs 
soienccs  raodemcs^  a  mesurc  qu'elles  avancent,  ne  font  quc 
conrutneT    la  v^racil^ ,  la   Cen^se    nous  monlre    la    religiiHi 


—  383  — 

decroissant  et  s*alt6raut  progressivement  au  milieu  des  uations 
jusqu*^  la  yenue  de  J6sus-Ghrist.  Cet  enseignement  de  la  Ge- 
n^se  est  confirm6  par  les  traditions  des  peuples,  comme  nous 
ravdns  montr6  au  titre  de  la  Rdigim  JPrimitive ;  11  est  d&- 
montr^  historiqnement  dans  piusieurs  ouyrages  des  pllrs 
coDseiencieux ,  entr'autres  celui-ci :  Nouvelle  Demons^lration 
Evingelique  y  ou  La  Rev^lation  prouv^e  par  le  Paganisme^i). 
Leland  ^tablit  dans  ce  c^l^bre  ouvrage:  que  Piddl&trie  et 
la  coiTuption  sont  ali^es  en  progressant;  que  les  peuples 
les  plus  polic6s  ^taient  souvent  ceux  dont  •  la  religion  et  la 
morale  ^laieni  les  plus  corrompues ;  que  les  philosophes  n*ont 
rien  pu  pour  arr4ter  le  mal.  L'i&ittde  dn  monde  Romain , 
sous  lespremiers  empereurs,  nous  montre  que  la  sbci6t6  an- 
eienne,  k  F^poque  od  parut  le  Ghristianisme,  pr6sentait  le  plus 
triste  aspect  au  triple  polnt  de  vue  religieux,  moral  et  s^ial, 
aussi  bien  qu'au  pointde  vue  philosophiquie  (2).  3.  Nous  avons 
sous  les  yeux  des  nations  importantes  formant  une  grande  par- 
iie  derhumanii^,  et  quidepuisdes  si^lesneprogressentnulle- 
ment;  c*est  presquetout  unmoude,la  Ghine,  rind^,  etc.4.  Les 
nations  sauvages,  pour  qui  les  6tudie,  ne  sont  atitre  ehose  que 
delrisies  d(&bris  depeuples  d^chus.  L'arch6ologie  du  Nouveau- 
Monde  a  oonstai^  dans  plusieurs  des  contr6es  habit^es  aujour- 
d^hui  par  des  peuplades  barbares,  des  traces  nombreuses  d^une 
an^que  civilisation.  Donc  T^tat  saavage  est  un  6tat  de  d^gra- 
dalion  dans  rhumanit^,  et  non  le  point  de  d6part  de  ia  civiK- 
sation. 

3«D'aprfes  le  principe  des  adversaires,  unereligion  doit^re 
plus  parfaite  qu*une  autre  par  cela  m^m^  qu^elie  vient 
apr^s  elle  dans  Tordre  des  temps.  Or,  le  Boudhlsme  est  pos- 
t^riear  de  beaucoup  au  Mosalsme;  est-il  plus  parfait?  Le 
Mahomdtisme  a  partt  six  si^cles  apr^s  le  Ghristianisme ;  Tem- 
porte-t-il  sur  la  teligion  de  J6sus-Ghrist?  elc. 


(4)  Yoir  ]es  Demonsiratiom  EvangeliqueSf  publi^espar  M.  Migne; 
Tome  VII.  . 

(2)  Voir:  Tableau  du  JHonde  Romain  sous  lespremiers  empereurs, 
par  SL  !e  0»«  Franz  de  Champagny. 


—  zu  — 

V  Lcs  adversaires  [Nirlapt  du  d^veloppcmenl  necessaire  et 
sponlan^  de  l'humanit6  sous  le  rapport  religieux  ^comme  sous 
les.  autres  rapports,  sont  conduits  logiquement  k  jnstifier 
toute  religioD,  A  absoudre  tout  grand  syst^me  de  doctrine;  rer- 
reur  n^est  plus  nulle  part,  c'est  seulement  une  forme  incom- 
pletedela  v^rit^;  les  princtpes  n'ont  plus  d^tmmutabilit^  et 
sont  soumis  k  un  progrto  ind^fini,  etc;  cons^quences  ^idem- 
ment  inadmissibles. 

Donc,  en  r^sum^,  le  principe  des  adversaires  non  seuleraeiKt 
n*est  pas  prouv6,  mais  de  plus  il  est  faux ,  soit  en  lui-m^me, 
soit  dans  ses  cons^quences  (i). 

Detixiime  objectian,  Le  Giristianisme  n'est  qu'un  syncr6tisme 
habilement  faitde  tous  lessyst^mes  philosophiques  etreligieux 
qui  se  parUgeaient  le  mondean  temps  deJ.-G.et  des  Apdtres; 
ce  qui  le  prouve  ^videmment,  ce  sont  les  points  nombreux 
de  ressemblance  frappante  qu'ii  offre  dans  plusieurs  de  ses 
parties  avec  les  doctrines  contemporaiues. 

TroisUme  ohjection,  Le  Ghristianisme  est  le  ddveloppemeut 
d'un  syst6me  philosophique  ou  religieux  special..(L7flcr^dii/i7d 
moderne  aassign^  tour-a-tour  comme  originedu  Oiristianisme 
la  philosaphie  de  rinde,  de  TEgypte,  de  laPerse^lesdoclTmes 
desEss^nicns,  leN6o-PIatonisme,  etc. — Gomme  robjectionpt^- 
c^ente,  celle^ci  est  appuy^e  sur  certains  points  de  conformit^ 
entre  le  Ghristianisme  et  tel  systfeme  sp6cial  de  philo^opbie  ou 
de  religion.) 

Rep,  lo  Le   systfeme  des  adversaires   est  mal  prouv^ ;  2f^  il 
est  faux  en  lui-mSme. 
.    L  Le  sysl^me  des  adversaires  est  mal  prouv^  : 

£n  df^i  leur  mani^re  de  raisonner  n'est  point  rigoureuse ; 
de  plus  elle  est  illogique. 

l»  La  maniere  de  raisonner  des  adversaires  n'est  point  ri- 
goureuse :  Gar  1.  la  conformit^  qu'ils  pretendent  trouver  en(r« 
le  Ghristianisme  et  certaines  doctrines  de  Tantiquit^  savante, 

'  (1)  Voir  sur  toute  celte  maliere :  Riarabourg ,  Du  Raiionalime 
ei  de  la  Tradiiion ;  M.  Maret,  Essai  sur  le  Paniheisme,  ch.  6 ;  M. 
de  Valroger^  Rludei  criiiques  sur  le  Raiionalisme  eontcmporain  , 
pas.si»i,  etc. 


—  3SB  — 

cst  toDJCHirs  exag^r^e  par  eux;  les  dogmcs  chretiens  pr6^en- 
tent  souvent  une  diff^rence  profonde  etradicale  avec  les  poiiits 
anciens  de  doctrine  qu'on  voudrait  rapprocher  d'eux,  Nous  le 
montrerons  dans  la  suite  de  cet  ouvrage  pour  le  dogme  de  k 
Trinit^  en  particulier ;  des  auteurs  contemporains  qiie  nous  ti^ 
terons  plusbas,  leddmontrentsolEdementpourplusieors  points 
object^s.  2.  Admtt-on  cette  conformit6,  et  mSme  au  degr6  r6- 
clam^  par  les  adversaires,  la  cohclusion  qults  en  tirent  n'est 
point  rigoureuse.  Pour  qu^elle  le  fikt,  il  faudrait  qu'6videmment 
on  ne  ptit  expliquer  la  conformite  en  question  quVn  supposant 
le  Ghristianisme  d6riv^  de  ces  doctrines.  Or  elle  peut  tr6s-foien 
s'expliquer  autrement ;  le  Ghristianisme  est  un  d^veloppement 
diviB  de  la  r6v6Ia(ion  primitive ;  il  nous  presente  conserv^es  et 
d6velopp6es  toutes  les  v6rites  primordiales  dont  Dieu  ^claira 
rorigine  du  monde  (cela  r^sulte  de  th^ses  pr6c6demment  prou- 
v6es).  Cette  r6v61ation  primitive  s'est  maintenue  plus  ou  moins 
alt6r6e  chez  les  nations  paiennes ,  et  c'est  elle  qui  a  servide 
foase  aux  travaux  des  philosophes.  II  est  donc  naturel  et 
raisonnafole  d'admettre  que  la  r6v61ation  chr6tienne  doit  pr6- 
senter  d'une  manifere  elaire  et  d6velox>p6e  certains  points  pri- 
moTdiaux  qni  apparaissent  dans  les  fausses  religionsetles  sys- 
t^mes  phUosophiques  de  Tantiquit^.  L^  oti  Ton  trouve  une 
conformit^  frappante  avec  le  Ghristianisme ,  le  dogme  primitif 
a  ^l^  tiddlement  conserve ;  la  oCi  la  conformit^  est  ind^cise  et 
partielle,  il  y  a  en  conservation  moins  fid^le,  alt^ration. 

2»  La  mani^re  de  raisonner  des  adversaires  est  illogique:  IIs 
reulentquela  doctrine  chr6tienne,  od  Ton  trouve  tant  d*unit6 
et  un  si  rigoureux  enchainement,  qui  forme  un  tout  si  harmo- 
nique  et  si  complet,  soit  emprunt^e  a  des  syst^mes  contradic^ 
toires;  et  cela,  k  eause  d'une  certdine  conformit6  que  pr^sen- 
tent  avec  elle  quelques  points  peu  nomforeux  de  ces  syst^mes, 
souvent  ofoscors,  isol^s  ,  sans  lien  logique  avec  le  reste  de  la 
doctrine.  Or  cette  mani^re  de  raisonnerest^videmment  iUogi- 
que.  Giir  en  partantde  ces  donn^es  on  est  au  conlraire  tout  na- 
tarellement  ccmduit  k  supposer  que  les  doctrines  primitive  et 
mosaique,  od  la  pkipart  des  points  sur  lesquels  se  fonde  Tofo- 
jcction  se  troovent  reunis  en  un  seul  corps,  sont  la  source  a  la*- 
qiielle  ont  puis6  les  fausses  religions  et  les  syst6mes  de  philo- 


^ 


—  556  — 

fiophie.  D'afHeurs  rhistoire  primitive  dee  peuples  ei  rhisloise 
du  peuple  Juif  dans  ses  rapports  avec  les  nations  fovoriseia 
cette  explication,  elles  la  fovorisent  autant  et  plus  qii^eUes  ne 
fevorisent  celle  des  adversaires;  et  c*est  ce  qne  doivent  an 
moins  avouer  cem-ci,  s*ilsne  veulent  pM  reconnaltre  qu'elles 
la  conflrmenl  rigoureusement. 

II.  Le  syst^me  des  adversares  est  faux  en  lui-m^me : 

En  effetyou  les  adversaires  pr^tendent  quela  doctrine  chri- 
tienne  est  due  aux  travaux  inteUectuels  de  J.-G.  et  des  Apd- 
tres  qui,  empruntant  les  id^es  de  leur  temps,  les  auraient  fon- 
dues  ensemble,  d^velopptes  et  complM^es ;  ou  bien  ils  soii- 
tiennent  que  le  dogme  s*est  form^  soccessivement  apr^s  les 
Ap6tres,  pendant  les  trois  premiers  si^cles.  Or  ces  deux  hy- 
pothfeses  sont  6galement  fausses  et  inadmissibles. 

1«  La  premi^re  hypotii^e  est  fausse.  Gar  1.  U  est  consUnt 
par  la  vie  du  Sauveur  et  sa  mani^re  d*enseigner,  conmie  Hassi 
par  la  vie  et  la  mani^red'enseigner  des  Ap6tres,  que  la  doclrine 
chr6lienne  n'a  pas^t6  une  61ucubration  pfailosophique  d^apr^ies 
sysl6mes  du  temps.  2.  A  leur  ^poque,  lapfaUosophje  et  les  re- 
Ugions  palennes  ^taient  tomb^s  &  uoLtel  point  de  d^gradation, 
que  la  conception  d'un  corps  de  doctrine  aussi  partaii  (pift  \e 
Ghrislianisme  serait  inexplicable  humainement.  3.  Les  ^\ea 
philosopfaiques  contemporaines  et  les  iausses  religions,  lom  de 
reconnaitre  leurs  principes  dans  ceux  de  la  nouveUe  doctrine^ 
ont  trouv^  entre  ceux-ci  et  les  leurs  une  opposition  telle,  que 
d^s  rorigine  et  pendant  trois  sifedes  le  Gfaristianisme  a  6td  de 
leur  part  Fobjetde  la  faaine  la  plus  implaeable  et  des  pers^ca- 
tions  les  plus  crueUes. 

2o  La  seconde  faypotfa^se  est^galement  feusse ,  en  d^autres 
termes,le  Gfaristianlsme  ne  8'estpasform6  successivement  penr 
dant  les  trois  premiers  si^cles  de  rEglise*  £n  effet  1.  Uest  cons- 
tant  que  tons  Les  dogmes  sur  lesquels  raisonnent  nos  adveiv 
saires  sont  contenus  d6j4  dans  TEcriture,  dont  nous  avons 
pronv6raatorit6,  et  dans  la  Tradition  de  la  primitiYe  Eg^se; 
la  formule  dogmatique  seule  a  ^ih  ^bor^e,  maia  rien  de 
substantiel  n*est  venu  s*iyoater  aux  dogmes  dans  la  suite  des 
temps.  2.  La  constitution  fai6rarchique  de  TEglise ,  ses  senti- 
ments  de  r^pulsion  pour  la  pfailosopfaie  paienne,  son  attache- 


—  3S7  — 

ment  si  profond  a  la  doctrine  Apostolique,  lout  ddmontre  ^u^ 
cette  formation  successive  du  Ghristianisme  par  addition  et. 
transformation,  par  mixtion  avec  les  doctrines  philosopMques 
n*aurait  pas  pu  avoir  lieu  (1). 

Quatrieme  objectim»  La  morale  £vang61ique,  em  partiealier, 
a  e(6  emprunt^e  au  Stoieisme ;  ses  rapports  de  conformit^  avec 
la  doctrine  stoicienne  telle  que  nousi  la  repr6seuteni  les  6cri- 
vains  et  les  philosophes  contemporains  de  J^sus-Ghrist  ^  et 
spdcialement  S6n^que,  en  font  sufiisamment  foi. 

Rep.  l^  Les  poinls  de  morale  stoicienne  qui  ont  une  con- 
formit^  avec  la  morale  chr^Uenne  sont  peunombreux;  et  ceux- 
la  mdme  pr^senient  des  difTgrences  essentielles  ei  profOBdes. 
Donc  \a  conclusion  des  adversaires  est  sahs  fondement. 

2»  Les  adversaires  ,  pour  6tablir  la  eonformit^  sur  laquelle 

ils  s'appaient,  puisent  la  morale  stoicienne ,  non  dans  les  au- 

teurs  ant6rieurs  k  J^sns-Ghrist,  mais  dans  S6n^que ,  qui  vivait 

a  Kome  pendant  que  St-Paul  y  pr^chaii  dans  les  fers  et  que  le 

Christianisme  faisaitdes  conqu^tes  jusque  dans  la  maison  desGi^ 

sars ;  dans  Epict^te  et  Marc-Aur61e,  qui  vinrent  encore  apr^s, 

a  une  6poqae  oCi  le  Ghristianisme  ei  sa  morale  ^taient  parfai- 

lemeut  connus  etcommen^ient  m6me  a  p^n^trer  dans  la  con- 

scieace  publique.  Or,  dirons-nous  aux  adversaires  avec  plu- 

sieurs  autears  c616bre$  de  notre  temps  ei  des  autres  si^cles 

chr^dens:  Ge  Stoicisme  que  vous  nous  opposez,  non  seulemeni 

ia  Religjou  chretienne  ne  lui  a  pas  emprunt^  ses  principales 

id^es  morales ,  mm  Iui-m6me  doii  a  rinfluence  du  Ghrialia* 

nisme  sa  sup6riorit6  morale  sur  Tancien  Stoicisme  et  sur  les 

autres  philosophies.  Gar  d'abord  la  morale  6vang61ique,  6tant 

parfaitement  conforme  au  dogme  chr^tien  ei  en  d6conlani  na- 

turellement,  il  esi  logique  de  liii  donner  la  m6me  origine  qu'au 

dogme.  Or  le  dogme  chr^iien  esi  roppos6  de  la  m6taphysique 

sto7cieane.  Ensuite  il  seraii  facile  de  raontrer  direciemeni  avec 

le  secours  d'6crivains  de  notre  dge,  que  la  sup6riorit6  de 

(1)  Voir  pour  la  refutatlon  de  cette  objection :  M.  Tabbe  Gbassay, 
Le  Chrisl  etVEvangile.  Histoire critique  des syslemes  rationaliiles 
contemporains  sur  les  oHgines  de  la  Rev^kxtion  chrelienne ,  hsi 
France. 


—  558  — 

morale  praliqueda  Nto^Stoicisme  est  due  priiidpalemeniaViii- 
fluence  du  ChristiaDisme.  Pour  cela  on  prouverait  successive- 
ment  que  le  N^o-Stolctsme  n'a  pu  puiser  cette  8up6rieni6  dans 
les  id6es  dominantes  du  sifecle  oCi  il  parut ,  non  plus  que  dans 
la  philosophie  de  cette  6poque;  qn'il  a  pu  tr^s-facilement 
8'inspirer  du  Christianisme ;  que  de  fait  le  Ghristianisme  Ini  a 
fiiit  sentir  son  inauence  (i). 

Plusieurs  des  r^ponses  apport^es  aux  deux  objections  pr^- 
cidentes  8*appliqaent  ^galemeni  4  cello-ci^  Le  lecleor  y  snp- 
pliera  focilment. 

Riponse  generaU  mx  quatre  objectioMi  Les  raisons  desad- 
versaires  eussent-elles  de  la  vaLeur  (et  nous  avons  prov^  le 
contraire),  ^Ues  ^tabliraient  uniquemeni  que  le  GhrisiiaDisme 
aurait  pu  absolument  6lre  produit  parTesprit  humaiD,sansrin- 
iervention  imm^iate  de  Dieu.  Or,  qu'il  ait  pu  ou  non  ^ire  in- 
veni^  par  Tesprit  humain,  nous  avons  prouv^  rigoureuseffient, 
par  des  arguments  ind^pendants  de  cettequestiondepossibilit^ 
absolue,  que  defiait  la  doctrine  chr^tienne  est  onedocirine  r^- 
T616e,  que  rorigine  du  Ghristianisme  estimmifediatemeiil  divJne. 
Donc,  4  tous  ^gards,  lesobjections  des  adversaireff  n'ouipasde 
foree  conire  notre  th^se.  Donc  il  faut  admettre  rorigine  imm&* 
diatement  divine  de  la  Religion  chr6tienne. 

PROPOSITIO  IV. 

PRJfiTEB  TRES  RSttGIONBS  PRiECmTiS,  MUIXA  FOrr   DIVINITU9 
RfiVELATA. 

Siquidem^  prseier  reHgioa^s  preeciiataSy  omnes  alise 
sunl:  vcl  Paganismus,  vel  Judaismus,  vel  Mafaumetis- 
mus.  Porro  ex  supri  diclis,  in  /.  Proh.intrinsec&^ 
constai  istas  dpctrinas  non  fuisse  divinitus  revelatas  ac 

(i)  Voir  sur  le  Christianisme  et  le  Stoicisme :  MM.  Troplong,  /n- 
fiuence  du  Chrisiianisme  surla  Ligislatiim;  le  G^»  de  Ghampagny, 
Tableau  du  monde  Romain  sous  les  premiers  empereurs,  liv.  IV ; 
Chassay^  ouvrage  citd,  ch.  3,  art.  ^,  etc. 


—  389  — 

non  posse  divinam  sibi  vindicare  originem.  Contradi- 
cunt  enim  qxxokd  plura  religioni  eerl6  revelatse,  plura- 
queapud  eas  reperiuntur  falsa  et  sanse  ralioni  mani- 
fesie  repugnantia. 

PROPOSITIO  V. 

NULLA  Df  FUTITBUH  RBVELANDA  EST. 

Dixit  enim  Gbristus  Apostolis  suis^  Malth.  24,  14: 
c  Prcedicabitur  hoc  Evangelium  regni  in  universo  or- 
be.^ .  et  tunc  veniet  consummatio.  »  Et,  post  resurrec- 
tionem,  eos  mittens,  Matth.  28, 19:  «  Docete^  inquit, 
omnes  gentes.^.  Et  ecceego  vobiscum  sum  omnibus  die- 
bus^,  usque  ad  consummationem  soeculi, »  Und^  Chris- 
tiana  doctrina  omnibus  temporibus  et  locis,  universas 
creaturae,  usque  ad  consummationem  saeculi  praedi- 
candaest;  ergo. 


II»  PARS  I*^  QUiEST. 

VTBUM  RKVELATIONES  PEACrTATJS  CONTINEANTUE  IN  SCEIPTUEA 
BT  TRADITIONE? 

Resp.  Reveiatio  Primitiva  fuit  ante  Moysen  persolam 
traditionem  transmlssa.  Revelatio  Mosaica  conlinebatur 
in  Scriptur^  V.  Testamenti  et  in  Traditione  judaicft. 
Revelatio  Ghristiana  continetur  in  Scriptur^  tum  V.  tum 
N.  Testamenti^  et  in  Traditione  ehristianli. 

Antequam  singulas  probemus  responsionis  partes, 
quaedam  preemittenda  sunt  1 .  de  natura  et  divisione 
Traditionis,  2.  de  natur(^  ct  divisionc  Scripturae. 


—  360  — 
PRiEMlTTENDA. 

ARTICULUS    I. 
Dc  Baturft  cc  «IviftoM  TrattUonlt. 

Ilaac  vox  traditio  po(est  accipi  in  duplici  sensu. 

Late  sumpta  designat :  communicationem  alicujus  ve- 
ritalis  aut  instittttionis  ab  uno  alteri  factam.  In  lioc 
sensu  inteIiecta,vox  (ra£<t7to  pariter  congruit  Tradicioni 
proprid  dicts,  et  Scripturse  sacrae,  quae  ipsa  est  Irans- 
missio  doctrinsB  divinae  per  scripturani  inspiratam. 

Stricti  sumpta  designat :  notitiam  sacram  ,  seu  ad 
religionem  pertinentem,  transmissam  permedium  dis- 
tinctum  a  Scripturd  divinitiis  inspiratd. —  Dicimus 
mediuoi  dislinctum  a  Scriptur^  divinitiis  inspiratd; 
non  autem  distincturp  ab  omni  scriptur^.  Siquidem 
traditio,  qualis  communiter  accipitur,  non  est  necessa- 
ri6  et  omni  tempore  oralis;  sed  primitus  vivi  voee  ab 
auctore  proposita,  ac  successiv^  quasidc  aure  in  aureiu 
ad  posteros  perducta,  decursu  temporis  in  nionumen- 
tis  scriptis  consignata  aliquando  servatur.  —  Diversis 
autera  mediis  transmiiluntur  tradiiiones  sacrae.  Sub 
lege  naturae,  sola  media  cognitaerant :  traditio  oralis  (1), 
cseremonise  cuUus,  fors5n  quaDdam  monunienta.  Sub 
lege  Mosaica,  eadem  crant  media ,  quibus  addi  queunt 


(1)  Vox  traditio  indiscriminatim  usurpatur,  sive  ad  designandam 
ipsam  rem  traditam,  ut  iu  ilfis  Apostoli  2  ad  Thessal.  2, 14;  «  tenete 
traditiones.,.^;  sive  ad  designandum  mediumquo  res  traditur,  trans- 
mittitur,  ut  in  istis  Conc.  Trid.  docenUs,  Sess.  4  io  decret.  de  Can. 
Script.  «  omnem  salularem  veritcUem  et  disciplinam  contineri  in 
libris  scriptis  et  sine  scripto  iraditionibus,,.^>  Tunc  sensus  deter- 
ininandtts  est  ex  contextu. 


361  — 


qu«dam  scripta.  Sub lege,€h«stia«a, b«c  meiksaat' 
traditio  oraJis  ecclesiarum  particularkim ;  seripta  Pa' 
trum,Doctonim  ct  tbeologorum;  wta  Concib'oruih  ' 
sive  geBcralium,  sive  pa«iouJarium;  liturgiae,  aue 
cultAs  ac  praecipu^sacrificii  et  sacramentonim  c*re 
monias  eippnunt,;  bistorise  ecclesiastic«,'acta  martv- 

r«m  ;  diveraa  etiflto  monamenta ,  V.  g.  inscriptiones 
pictBrse,  aedes  toerae,  sculpiilia,  numismata  ,  «te 

2»  Tra^tio  vari6  dividitur,  proiilconstderaiur  sub 

Mtipaeobjeelt.dwmar  mdogmatkm,  momlem 
dvic^lttmrem,^toui  res  tradita  peftinctad  fidem,  more» 
aut  disciplinam.  , 

Ratione  onj,mi»;^ividitUT'  in  rf,t;i«am  iSLhumanam 

Tk    °?^^'r  *  ^^'  sive  immediald.  sive  mediati,  v^ 

abhominibus.  -Sub  l^e  CbristianA,  traditiones  hu- 

«tfao«diVidtotur  ii,  apomUeaSi  qu«  fueruntpropositae 

^b  Apostolis,  nonquidemSpiritu.S.  dictante  l&quenti- 

bus; et  maicr*  ecek»ia9tifiai,  quae  sive  ab  Ecelesidrum. 

prassiAftus,  sive  ipsis  consentleniibus  k  ftdelibu^  intro- 

duct»  fuerunt.  -^  Apud  auctores,  traditio  divina  ali- 

quaodfr  dicitur  aponlolica  m  divino-apostoliea ,  quia 

atnpso  Christo  prolata,  per  Apostolps  ftiii  transmi^, 

«ui  quui«missafuit  ab  ijMts  Ap,08toli9.Spiritu  S.  dictante 

toqueiDtibus. 

,ARTICDtUS   U. 
:    .     »»  BMv*  M  lUvigipiie  «erittnine. 

i»  Scripturasiicra  definiri  pptest:  coMectio  librorum 
<livinit6s  iftspiratorom,  q«os  ut  taks  recepit  auetoritas 


21 


I 


I 


—  3G2  — 

competens,  id  est,  apud  Judaeos  SjrDagoga,  apad  Ghris' 
iianos  Ecclesia  Gatholica. 

In  sensu  sirioto,  Scriptura  sacra  est:  Verbum  Dei, 
ipso  aSIante  scriptum  et  cootentum  in  libris  qut  dicun* 
Uiraacri. 

Explic, — Dicimus : «  verbumDei  ipso  affianie  Bcrip- 
tum. »  In  qtwnam  autem  sensu  Scriptura  sacra  dici  pos- 
sit  verbum  Dei^  ipso  afflantescriptumf 

De  ilU  quaestione  diveraee  inter  Catholicos  adsQni 
controversifla^quarum  exposiltonem  et  discussionem  re^ 
mittimus  ad  Hermeneuticam  sacram  (1).  Gominuniori 
theologorum  sententiaa  inhaerentes »  sequentia  tantiim 
notabimus. 

Deus  triplici  modo  scriptoris  aacri  mentem  afficere 
potesti  viddicet:  assistentid,  inspiratione,  revelattone. 
Assistentia  speciale  est  Spiritfts  S.  auxilium,  guo  6t  ut 
auctor  nultumy  sive  io  rebus  scribendiSy  sifi?  in  modo 
«cribendi»  defectum  aut  errorem  commiUere  (\uea\. 
Inspiratioesi  interior  quidam  molus,  quo  Deus  scrip- 
forem  impellit  ad  scfibendum  et  ipsi  suggerit  deleetuni 
eorum  quae  vult  ut  ab  eo  scribantur.  Revelatio  inspi- 
ralioni  isuperaddit  rei  ante^  igoolse  manifestationem 
divinitus  factam.  Quo  posito» 

Besp,  UtScriptura  dici  possitverbum  Dei,  ipso  afflante 
ficriptum,  requiritur  et  suiBcit  ut  Deus  auctores  sacros 


(i)  Vid.  fusitis:  Curs.  complet.  Script.  S.  ^  D.  BGgne  edit.  T.  IV. 
De  AuetoTitate  Scriptnrm  S.  cap.  3;  Tbeol.  WHrceburg.  De  ScNpt, 
sacrdy  T.  I,  disp.  i>  c.I ,  art.  3;  Bible  de  Vence,  Ducours prelimi- 
naire  sur  la  diviniiiU  $s  mintes  Ecriiures ;  Janssims,  Bermeneut* 
sacr^  C.3;  D.Glaire>f)iC  H^yciion  aux  livres  4eirA.  etduN.  Teit,^ 
T.  I,c.3;  etc. 


—  363  — 

impulerit  ad  scriben<jlui|>;  eis  speeialilar  suggesserit  res, 
seu  sententias  et  veritates  scriptis  eonsignandas,  auxi- 
lioque  spceiali  eos  direxerit  ne  inter  scribendum  erra- 
rent. 

Proindd  1 .  hon  sufBcit  ut  libros,  postqu^m  humano 

spiritu  fuerint  scrrpti,  Deus  approbav^rit.  9.  Non  suffi- 

cit  ut  Spiritus  S.  auctores  saeros  inter  scribendum  di- 

rexerit  ne  defectus  commrtterent.  3.  Non  requiritur  ut 

revelatione  propri^  dictft  Deus  auetoribus  sacris  mant^ 

festayeritea  quaeper  media  ordinaria  cognoscere  pote- 

rantyid  est,  quaa  velocuIisTiderant,  vel  exalienis  scrip- 

lis  didicerant.  Revelatio  propri^  dicta  soliimmodd  nece&-. 

saria  fuit  quo&d  veritates  quaruih  auctores  non  pote- 

rantnotitiam  habere  per  inedia  humana,  v.  g.  quokd 

prophetias,  mysteria,  dogmata^  quss  nondum  fueranl 

revelata.  4.  Non  requiritur  ut  Deus  singula  verba  et 

styVi  modum  speciaiiter  suggesserit. 

^  Scriptura  saera  in  duas  partes  dividitur»  scilicet» 
\etus  el  Novum  Testamentum.  Prius  comprehendit 
offlnes  libros  divinitjis  inspiratos  ante  Ghristum ;  pos^ 
teriusautem  complectitur  librosqui  post  resurrectionem 
Cbristi  fueruntscripti. 

Canoniei  dicunlur  libri,  quos  auctoritas  competens 
divinitus  inspiralos  declaravit,  ideoque  inseruit  in  ca- 
noDc,  seu  eatalogo  Scripturaruin. 

Adsuotetiam  alise  divisiones  librorum  sacrorum  ra- 
tione  auctoritatis  aut  materiae.  Sed  de  his  tacemus,  quee 
ad  CursusScripturseS.  polius  quam  ad  nostrum  scopum 
pertinent. —  Quibus  positis, 


—  366  — 

iies  nuiic  eKponemus  ,  argumenfum  indirectafn  remk- 
lentes  ubi  de  iibris  N.  T.  agetur. 

Prob.  L  Libri  \.  T.,  ut  supr^  probavimus »  babenl 
auctoriiatem  bisUHrieam  eertam.  Porro  plures  horuRi 
librorum  auctores  testantur  se  jussu  Dei  scrtbere.  Sio, 
in  Exod.  17,  14:  «  Dixit  (hminus' ad  Moysen:  Seribe 
hoc  ob  fnonimentum  in  libro^  »  Yid.etiam  Deuter.  31, 
19.  Narrat  Isaias,  8,  1  :  «  Dixil  Dominusy  adme:  su- 
me  libi  Ubrum  grandem,  et  scribe  in  eo.  •  ti,  c^  30, 8: 
€  Scribe  ei  super  buxum ,  et  in  libro  diUgenter  exara 
iUud.  >  Similiter  ad  leremiam,  30,  %  dick  Dorainus : 
c  Scribe  tibi  omnia  verba  qua  locutm  sum  adte  in  0- 
bro.  »  Ad  Ezechielem ,  24,  1»  factum  est  verbuRi  Do- 
mini :  ^Scribe  tibi  nomen  diei  hujus.El  dices:  haee  dicii 
Dominus.  »  Eadem  leguntur  e*  43,  ll^  apad  hunc 
Pfophetam ,  et  apud  Habacuc  ,3.3.  ToturB  Ubrum 
suum  it^  scripsisse  innuit  Daniel,  12,  4.  Ergo»  cum 
jussus  inspirationem  probet,  concludendum  esisaUem 
quasdam  YrT.  partes  fuisse  Deo*  insgirante  seriplas. 

Equidem  allata  testimonta  quasdam  tantum  speetant 
y.  T.  partes.  Ea  autem  quae  de  quibusdaiii  parlibuii^ 
dicuntur  ad  omnes  extendi  debere  eoncluditur  ex  cons- 
lanti  Synagogaa  et  Jiidaeorom  persuasione  eirca  divi- 
nam  inspirationem  omnium  libronim  qu%  m  «anone 
4U0  fuerant  insertiv 

Prbb*U.  ludaeos  seinper  tenuisse  prp  sacrisiet  di- 
vinis  omnes  libros  in  suo  canone  receplos  ^oqueQtibus 
^onstat^lo  Hulhinvunqukm  discrimen  librorum  s3Uo- 
rum  admisemnt,  omnesqiie  pari  veneratione  prose- 
cuti  sunt,  ut  patet  ex  I.  Machab.  12^  9,  ubi  Jonatha& 
dicUse  solatio  habere  mnctosMbtoiy  qui  sunt  in  ma- 


i 


—  3^7  — 

nibus  HQSiris.  3<^  Chrisius  ei  Apostoli  io  s^  cum  Judaeis 
argumenteodi  ratioae  ^enoper  supponunt  ut  legitioiam 
hane  Judteorum  fidem  de  divin^  Itbrorum  suorum 
insptratione^  3^  De  ili&  universali  persua&ione  gentis 
sttse  teMatur  Josephusy  in  lib.  1  contr.  Appion.  Agens 
eoim  de  libris  bi&tairieis  Jud^ortHn^  ait :  «  eos  nonnisi 
d  prepbeiis  scriptos  esBe,  quivetustissima  facta  ex  di* 
vmd  revelutione  ^  s%i  veri^  lemporis  acta  sineeritate 
summd  seripserunt. »  Dein  subjungit  c«  Apud  nos  ne^ 
quoiqiidminnumerabUisM  librorwn  multitudo  dissen- 
tieniium  oAque  inter  se  pugnantium :  sedduo  dunfami 
et  viginti  liiri,  totius  prixteriLitemporishistoriamcom'^ 
pkctentiBs,  qni  meritd  creduntur  divini. , .  Quantd  porro 
veneraiione  libros  nostros  prosequamur,  reipsd  appa- 
ret.  Cumenim  tot  smaula  efftuap&rint^  nemo  adkuc  nec 
adjteere quidquam  iUis,  necdemerej  nee  commutare  aw- 
8usfuit;sedomnibusnobisstatimabipsonascendi  ex- 
ordio  hQcinsitum  et  innatum  est^  Deiut  hoec  esse  prw- 
cepta  eredamusy  iisdemque  constanter  adha^escamus^ 
et  earum  causd,  si  opus  fuerit,  Hbenti$stmd  mortem 
perferamm^  »  Haud  minus  clara  et  expliciia  referri 
possent  testimonia  ex  Philone,  j^udaico  scriptore ,  de- 
sumpta.  4<^Tandem  diversa  loc^  utriQsque  Talmudis, 
diversaqqe  Rabbinorum  testimonia  indubt^  probant 
divinam  inspirationem  totiusScripturae  Judaeorumfuis- 
se  apud  eos  ariiculum  fidei  fundamenialem» 

Prjob.UI.  JltateChrisii»  Judeei  prosacris  eidivinitus 
inspiraiis  ienebant  amnes  lihros  in  suo  canone  recep- 
ioSvPorro,  nedum  Christus  et  Apostolicommunem  hane 
Ju(}^aruH^  fid^m  infieiari  atteniaverint^,  eam  econira 
dlctis  eiargumentandi  raiioneeonfirmarunt.  SaBpissim^ 


—  368  — 

Cliristus,  atl  probonilann  divlnam  missidnem  suam,  re- 
vocat  ad  Scripturas  io  genere,  quales  in*  noaAibQs  Ju- 
(teorum  versabantur.  Sic,  apud  Joan.  5,  39  :  «  Scru- 
iamini  icriptttrag^  quia  vosputatis  in  ipsisviiam  wter- 
nam  habere :  et  illw  sunt  quce  testimomum  perhibent 
de  me.  »  Frequenter  Scriptararum  tesiinK>niis  dicta 
sua  confirmat;  v.  g.  apud.Ma(tb.99,  43:  «  Quamodo 
ergo  tkmd  in  spiritu  voeai  etm  Dominum  ,  dicens: 
Dixit  Dominus  Domino  ineo...  »  (1).  Loquens  de  tot4 
Scriptur^,  eiplicit^  testatur,  Matlh.  5, 1&  •loia  unum, 
aut  unus  apex  non  prceteribit  d  lege ,  donec   onmia 
fiant.*  Et,  apnd  Joann  <0,  35  :  «  NmpotestsolviScrip' 
tura.»  Yid.  etiam  Luc.'  16,17. — Exemplo  Domini,  ip- 
sitts  Apostoli  ScrJpturariHn  testimoniasaBpitisusurpant. 
Sic,  Act.  1,  16:  «  Oporiet^  ait  Petrus,  impleri  Scrip- 
iuram,  quam prasdixit  SpiritusS*  per  os  David...»  (2). 
D.  Paulus  Scripturas  in  genere  vocat  sancias^  eloquia 
£)ei  (3).  In  ep.  ad  Hebr.  3,  7,  referens  verba  Psalmia- 
tsB;  his  praemit^it:  *Sicui  dicit  Spiriiu» ^anctus.^^T^iX' 
4em  in2  ad  Tim.  5,  15,  explrcitd  docet :  omnem  Scrip- 
turam  esse  diviniti^  inspiratam  (i).  Idem  coneludi 

(1)  Yid.  Matth.  H,  13;  i5,  5t6;  t»,2-6;  26, 54,  M«€.  7,  »-15. 
Luc.  18, 31 ;  24,  27 ;  24, 44-46.  Joaii.  10,  34-36. 

(2)  Vid.  etiam  Act.  3, 18-23;  28,  23-23.  Jacob  -1, 10-12;  2,  1-4, 
otc.  Jiid.  1,  11-16.  Etc. 

(3)  Rom,  1,2;  3,2. 

(4)  In  vuigata  Tersione  l^itar :  n  Omnis  sertpfwra  divinitw  ins- 
pirata  utilis  esi  ad  docendum..^  In  textu  autem  graeco  fertur : 
«  Omnis  scriplura  divinilus  inspirata  et  utilis  (subaudito  verbo 
esl)  ad  docendum...^  Text^  graeco  conseiJUuBl  antiqua  \u1gata  el 
versiones  orientales.  Huncaltund^  textumin  nostro  sensu  intetiigvnt 
SS.  Patres.—  Apostobim  in  ho<  texlu  loq^ii  de  toia  SQriptur&  V.  T. 


^  S6Q  — 

potedt  ex  iatw  Potri,  2-^p.  i,  20  :  f  Qmnis  praphetia 
Seripttifw  proprid  interpretatione  non  fit:  non  mini 
voluntaiekwnanu^ll^taeHaliquanclq  Prophetia^  sed 
Spiritu  samQio- inspirante  loeuii  svnt  saneli  Deihomi^ 
nes^  »  Ergo* 

Obj,  Ex  isiia,  aiui>t  ratiQnaU&t^,  inioim&  seqaitur 
Ghristui».^^t  Apastolos  esiyidein  Scriptaris  ori^inem  et 
auctoritatem  tribuijsse  quain  ipsis  attribuit  Synagoga. 
Argumenta  qu8&  Ghristus  et  Apostoli   desumebant  & 

,  Scripturis,  earum  supponentes  divinam  inspirationem » 

fortasse  nihil  aliud  erant  quson  argum^nta  (u^Aommcm. 

^  Jtesp.  l""  Gratuila  est  adversariorum  a^sertio.  Siqui- 

dem  non  proHtur  Gbristum  et  Apostolos  in  sulicum  Jur 

^  dseis  ag^di  ratione  hanc  aidhibuisse  argumentationis 

^  Cormanct.  S^  Falsa  est.  Siquidem  i&ta  hypothesis  con- 

tradicit  eharacteri  Salvatoris  ct  Apostolorum.  Gbristus 
enim  testimonia.  ScFipturarum  usurpavit,  non  solum 
corkm Judseis,  sed  etiam  coramdiscipulis  suis^quandd 

^  futuros  doctrijise  su^  praedicatores  edocebat.  Apostoli 

^  Scripturarum  auctoritate  praedicationem  suam  confir- 

'  niarunt,  non  solum  cor^m  Judseis,  sed  ettam  coram^ 

gentibus.  Proinde ,  si  Gbristus  et  Apostoli  de  divin& 

.1  Scripturarum  origine  non  fuissent  inierius  convicti» 

cum  nullo  modo  appareat  eos  argumentatione  ad  ho- 

'  minem  usos  fuisse»   Gbristus  Apostolos  suos  dece- 

pisset,  Christus  et  Apostpli  Judaeos  in  falsa  opinione 

.         eoofirm^ssent ,  pmn^sque  Christianps  in  e&dem  fals^ 

^"  ^  noa.de  qul9u;umque  scriptur&  in  genere,  con<jludJtur  ex  avaece- 

^  denUbus  verbis:  «  Quia  ab  infantiA  sa€ra$  liUeras  nostiy  qua  (e 


leS 


possurH  inslrueread  salut€m»y> 


—  370  — 

persoasione  aiictoritatesu^traxissetit.  Quod  repugnat. 
Prob.  IV.  Di^vina  iuspiratio  librorum  V.  T.  proto- 
canonicorum  simul  et  deutero^sanoDicorum  probatur 
etiam  TraditioneetauctoritateEeclesiseCathoricae.  Sed, 
cum  isteeprobationes  communes  sint  ad  propugnandam 
Scripturae  utriusque  Testamenti  divinwi  inspiratioiiemy 
earum  expositionem  omitlimus  in  loco  praesenli. 

il.Revelatlo  ■oMlca  eoBttii«k«tar  ettam  ln  Trodlttoiie  JMaieA. 

Prob.  I.  Judseis  nota  fu^re :  dtvina  librorum  V.  T. 
inspiralio,  remedium  peecati  originalis  in  gratiam  fe- 
minarum,  et  masculorum  qut  ante  octavum  k  nativi* 
tate  diem  moriebantur,  etc.  Porro  prsedictas  vcritates 
non  eognoscebant  Scriptur^  sacr^ ,  quse  de  illis  tacet; 
ergo  per  Traditionem  harum  notitiam  habebant.  Ergo 
apud  Judseos  erant  Traditiones  sacrse. 

/Vo6.  //.  Deuter.  32,  7 :  «  Memenio  dierum  an(i' 
quormny  cogita  gener€Uiones  singulas  :  interroga  pa- 
(rem  (uum  el  annunliabit  /ffci,  tnajores  tuos  e(  diceni 
tibi,  »  A  Moyse  ,  nomine  Dei,  jubentur  filii  b  patribus 
discere  rairabiiia  quae  fecit  Dominus  ih  iUis;  ergo  apud 
Judaeos  Traditio  medium  erat  ad  transmittendas  veri- 
tates  revelatas.  Idem  concluditur  ex  illis  Job.  8,  8: 
•Interroga  generationem  prisdnamy  e(  dHigen(er  inves- 
(iga  pa(rummemoriam.9  Ei  Ps.  23, 1  :  «  Deus  duribus 
nostris  audivimus,  pa(res  nm(ri  aimundaverunt  no- 
iis,  »  EtPs.  77,  3-:  «  Quantaaudivimuse(  eognovimus 
ea :  et  patres  nostri  narraverunt  nobis.  Non  sunt  oc- 
mltata  d  filiis  eorum^  in  generationeattcrd:  narrantes 
laudes  Domini,  et  virtules  ejus  ,  et  mirabilia  ejns  quce 
fecit,  » 


^ 


-  571    -^ 

A-o6.  ///.  Ex  losepho,  Anliq-  jud.  lib.  15,  c.  lO; 
Pfaarissei  popaiom  docebant  doctrinam  religiosam,  quae 
in  tege  script^  non  continebatur,  sed  quse  ad  eos  per* 
Venerat  per  traditionem  confinuam  k  majortbus  oriun:'* 
dam.  Judeeos  semper  admisisse,  prseter  legem  scrip- 
tam,  7^^6m  ora/m^  cohstat  etiam  multts  Talmudistarum 
testimoniis  (1). 

Prob,  IV.  Plures  Ecclesise  Patres,  inter  quos  S.  Hi- 
]arius(2),  docent  Judseos  prdster  Scripturam  sacrain. 
Traditiones  divinas  habulsse. 

PROPOSITIO  m. 

UYBI.ATIO  CaBISTUNA  GOMTINBTUR  IN    SCRIPTUBIS  T.  BT  N.   T.,^ 
8IMUL  ET  IN   TaABmONE. 

Quse  propositio  triplicem  comprehendit  seorsHn  pro^ 
bandamr 

1.  coDttnetor  lii  flcrlydiria  V.  T^ 

Ex  mk  enim  parte,per  praedicationem  novae  reiigio- 
nis  Ghristus  non  abrogavit  legem  Mosaicam  quoiid  dog- 
mata  et  prsecepta  moralia  ;  sed  tantfim  eam  perfecit  et 
complevit,  ita  ut,  si  dicere  fas  est,  Religio  Christiana 
nihil  aliud  est  quam  evolutio  prsecedentium  revelatio- 
num  per  novam  revelationem  facta.  Ex  alter^  parte, 
Iranslato  Testamento,  minime  soluta  est  auctoritas  Scri- 
pturse  V.  T. 

(1)  De  tradiiioDe  apud  Judaeos  \ld.  opus  D.  Dracb,  Harmanie 
enlre  VEglise  et  la  Synagogite.  T.  I,  pag.  125  el  seq. 

(2)  S.  Hilar.  Tract.  in  11  Ps. 


—  57^  — 

II.  coottnetar  to  (icrlptiirto  n.  if. 

Observ.  Ex  sol^  auctoritate  historic4  librorum  N.  T^ 
deduci  potest  probatio  propositioois  nostrse,  eodem  rar 
tiQcinio  superius  adhibito  ubi  de  Scriplurd  V,  T.  Chri- 
stus  enim,  ut  superius  probatum  est,  fuit  ver^  &Deo 
missus  ;  quatenus  k  Deo  missus  et  Deus  ipse ,  novaqi 
doctrinam  hominibusrevelavit ;  Apostoli  &  Christo  missi 
doctrinam  Domini  consign^runtin  libris  ;  isti  |ibri  suot 
veraces,  id  est»  iniliis  referuntur  facta  qualiter  se  ha^ 
bnerunt  et  doctrina  qualiter  a  Domino  praBdleata  fuit; 
isti  libri  sunt  intejpri,  id  est  ad  nos  pervenerunt  abs- 
que  \k\\k  essentiali  adulteratione.  Ergo  in  istis  libris 
continetur  divina  revelatio  Christi, 

Im6  cogniiio  certa  totius  Religionis  Christianee  non 
pendet  absolute  a  divinitale  etcerl^  cognitione  dmnsa 
originis  Scripturarum.  Positli  enim  divina  iostitutione 
et  infallibilitate  Ecclesise  CathoIicaB,  ad  quamproban- 
dam  sufficit  auctoritas  historica  Scripturae  sacrSB,  toUus 
Christianse  Religionis  eogniiio  certa  et  infallibilis  ha- 
beri  posset. 

Ut  autem  plani  demnnstretur  auctoritas  medii  k  Deo 
instituti  ad  transmissionem  Revelationis  Christianse , 
Seripturse  N*  T.  nunc  probanda  est  origo  impiediate 
divina,  seu  inspiratio.  Sit  ergo : 

SCWPTURA  N.  T.  EST  DIVINITCS  INSPIHATA. 

Divina  inspiralio  ScriptursB  N.  T.  probari  potest  di- 
recte,  indirect^. 

Prob.  DireetcB. 

Not.  lo  Sacri  scriptores  N.  T.  nuspiam  lcstantur  sc 


^  373  — 

Oixmia  di^yjailiis  ^eripsisse.  Solus  auetor  Apooalypsts,  E. 
Ja£iBnes  refert  se  k  Deo  aeeepisse  mandaium  visioiies 
et  prophetas  diyiBitiis  traditas  conscribendi,  Apoe.  1)11: 
«  Fui  in spiriiu inDominicd  die,  el  cmdivi  post  me  vo- 
cem  magnam..^  dicenti$:  quodvide»^  scribe  in  libro,..9 
'  2?  Adsunt  in  libris  N.  T.  diversi  textps»  quibas  pro* 
batOr  Aposiolos^  ad  prsedicandiim  Evangelium  missos» 
faisseSpiriluSaneto  plenos;  sic  loan.  14, 1 7:  c  In  vobis 
etii  (Spiritqs  veritaiis)  et  in  vobis  manebii  »  Ibid.  v, 
26  r  «  Paracletus  Spiritus^quem  mittetPater...  illevo» 
deceffit  omnia^  elsuggerei  vohis  omnia  qumeumque  di- 
scero  vobis.  »  Adsunt  et  alii  textu^,  quibus  testantur  A- 
postoli  36  loqui  verba  Dei ;  qualia  sunt  hsec  D.  Pauli 
in  1  ad  Cof.  2,  13 :  « Loquimur^  non  in  doctis  humancB 
sapienii<B  verbis^  sed  in  dqetrind  spiritus. »  Et  iUa  eju^- 
dem,  1  Tbess.  2,  13 :  Ciimaccepissetis  d  nobisverhum 
mditus  Deit  accepistis  illud^  non  ui  verbum  hominisr 
sed^  sieut  estveri^  verbum  Dei.  »  ipx  islis  auteiK)  et  si- 
miNbus  texiibus  concludrtur  quidem  Apostolos  in  do- 
cendo  fuisse  infallibiles,  Deo  inspirante  fuisse  locutos, 
non  pptuisse  errar^  in  doctrin^  Ghristi  tum  viv&.yoeer 
tum  scriplis  tradendli ;  npn  yerostficte  concluditur  Nr 
T.  scfiptores  fulsse  in  ottninibus  scribendis  divinitus  in* 
spiratos.  Gravissimas  tantdm  prse^umptione&ynonauteili 
eerUssimas  probatione&hujus  divina&inspirationes  sup- 
peditani  texlus  prsRci^ti  aiiique  similes. 

Certa  et  indubia  ingratiam  diviQeinspirationis  Scrip* 
turse  ^m  N.  tum  V .  T.  desumuntur  argumenta  ex  tradi- 
tione»  fid^e  et  dedsionibus  Ec^Ie&iae  Catholicae. 

Prob.  /.  innumera  Patrum  omnium  satatum  referri 
possent  testimonia  ^d  probandum  dogma  de  divin^ 


—  374  — 

inspiratione  Scripturaram  utriusqaeTestamenti.Seqii- 
e:itta  oilare  sufficiet  Sseculo  I.  S.  ClemensRein.y  ep.  1 
ad  Gor.y  Scripiuras  in  genere  vocat  sanctaif  eas  dicit 
oraeula  S.  Spiriliai  quce  nihil  injustum,  nihil  falsum 
continere  possunt ;  affirmat  epistolam  D»  Pauli  ad  €o- 
rinthios  m  apiritu  esse  scriptam.  — Saec.  II.  S.  Poly- 
earpus,  ep.  ad  Eph.  Seripturas  sanctas  vocat,  et  inter 
eas  allegat  epistoiam  D.  Pauli  ad  eosdem  Ephesios 
scriptam.  S.  Justinus»  Apol.  ^^ait:  «  Non  prophetis, 
sed  Spiritui  S.  ac  Dei  verbo  tribuenda  esse ,  qttce  ilH 
loquuntur.9  S.  Dionysius  Corinth.  apud  Euseb.  4,  23 
Tocat  Scripiuras  Domini.  S.  Irenseusy  contra  ba^res.  t. 
1 ,  c.  46y  47,  docet  Scripturam  credi  debere,  ed  quod  sit 
verbum  Dei  et  Spiritus  ejus.  In  1.  9^e.  47,  scribit: 
€  Scripturm  quidem  perfeetw  sunt,  quippi  A  verbo  Dei 
et  Spiritu  ejus  dictatce.  »  Clemens  Alex.  in  Psedag.  ait: 
«  os  Domini  et  S.  Spiritum  omnia  locutum  esse  qucs 
SS.  litterce  doceni.  »  — Saec.  III.  Origenes,  l.  ^  conlr. 
Cel8«  dicit:  «  Judwos  et  Christianos  convenire  in  hoCt 
qudd  saneti  libri  divino  Spiritu  scripti  sunt, »  In  com- 
ment.  in  Luc.f  rsefat.  doeet  quatnorEvangelistasscrip- 
sisse  k  S.  Spiritu  inspiratos.  S.  Gregorius  Neocsesar. 
serm.  2  in  annunt.  B.  Y.  inquit:  «  Per  sanctorum 
Prophetarum  et  Apostolorumlinguam  Dominmnoster 
loquUur...  quanddporro  Evangelium  legiturvelApoS' 
toUcumj  non  libro  aUendas  aut  lectori^  sed  Deo  d  ccelio 
loquenti. »  —  Saec.  IV.  S.  Athanasius,  in  exposit.  Psalm. 
deelarat:  utriusque  Testamenti  Ubros  integros  dicUmU 
(vel  inspirante)  S.  Spiriiu  scripios  fuisse.  S.  Gregofios 
Nyssen.  Orat,  6  cont.  Eunom.  ait :  «  Quiiecumque  sacra 
Scriptura  dixit,  Spiriius  S.  sunt  effata.9 


—  57S  — 

Prob.  II.  Inferiiis^  per  argumenla  quae  suppouunC 
laDtum  auetoritatem  historicam  sacrae  Scripturae,  pro- 
babittir  Ecclesiam  Gathalicamesse  indefectibileminfide, 
Ministerium  catholicum  esse  infallibilem  in  definiendis 
qucestionibus  ad  deposilum  fldei  pertinentibus.  Porro 
dogma  de  divinH  inspiratione  Scripturarum  utriusque 
Testamenti  semper  tenuit  Ecclesia  CathoHca ,  ut  cons- 
tat  \ .  ex  testimoniis  praecitatis;  ut  constat  2.  ex  univer- 
sali  eteontFnuli  praxi  ejusdem  Ecclesise,  quae  Scrrptu- 
ram  semper  tanquam  librum  divinum  adhibuit,  tum 
ad  instituendos  fideles  in  ver^  Gbristi  doctrin^,  tum  ad 
confutandos  hsereticos  ,  et  quse  omnem  Scripturarum 
corruptionem  ut  hseresim  et  injuriam  Spiritui  S.  illatam 
semper  abhorruit.  —  Hanc  universalem  et  perpetuam 
Ecclesiae  fidem  solemni  definitione  confirmavtt  €onei- 
lium  Trid.  sess.  4,  in  decret.  deeanon.  Script.  «  Sacro- 
ianctd  et  mcumenica  synodus. . .  orlhodoxorum  Patrum 
exempla  secuta^  omnes  lihros\  tim  veteris^  tim  novi 
Tesiamentif  ciimutriusque  Deussitauctor...  pari  pie- 
tatis  affectu  ac  reverentid  suscipit  et  veneratur.  »  Et 
addito  iibrorum  sacrorum  canone  decernit:  «  5t  quis 
autem  libros  ipsos  inlegros;  eum  omnibus  suis  partibusy 
proikt  in  Ecclesid  Catholicd  legi  consueverunt ,  et  in 
veteri  vulgatd  editione  latind  habentur,  pro  sacris  et 
canbnicis  non  susceperit^anaikema  sit. » 

CoROL.  Ex  istis  probationibus  concludendum  divinam 
inspirationem  extendi  non  sdum  ad  ea  quse  in  Scrip- 
turis  sacris  pertinent  ad  fidem  et  mores ,  sed  etiam  ad 
omnia  quse  in  paginis  sacrts  confinentur :  Qmeeumque 
enim  scr^asimtj  adnostramdocirinam  scriptd  sunt. 
Roro.!t$,  4. 


—  376  — 

Prob.  Indirecia. 

Dogma  de  divin^  inspiratiafie  Seriplararuai  iiirius- 
qtte  Teslanienti ,  validis  argumentis  nixum  possidef. 
Ratienibus  minimi  ponderis  impugnaltir..  Ergo  admii- 
tendum  est* 

Prseeipuas  tantiim  adversariorum  objectiones  expo- 
nemus. 

Objiciunt  1®  testimonia  allata  in  gratiam  divinae  ins- 
pirationis  Seriptur^rum  non  valent^  siquidem  inspira- 
tio  estfaclum  internum  occuItQm,  quod  non  poluMob- 
servari» 

Resp.  In&piratio  est  factum  internum  et  occultuin 
quod  non  potuit  a  fidelibus  observari  immediate.  Conc. 
Quod  non  potuit  observari  alio  modo.  Neg.  Auctores 
enim  sacri  potuerunt  scire  utrum  afflante  Spiritu  S. 
scripserioty  et  de  hoc  facto  interno  testari  pQmiae  ei 
auctoritateDeiipsos  inspirantis;  vel  alii  virUaticlV  divi- 
nitus  su^tati,  quales  apud  Judseos  Prophetse,  potue- 
'  rant  supernaturali  revelatione  cognoscere  divinai^  ins- 
pirationem  lii)rorum  quormn  non  erarH  auetores,  ac 
de  illo  facto  ipsis  revelato  testari.  Quo  posito^  yeritas 
dequ&bic  agitur  probari  poterat  eodem  modo  quo 
probatur  qusvis  alia  veritas  revelata.  Ut  ^utem  assensus 
(idei  prsedictde  veritati  praestftretur,  sufQciebat  inqui- 
rere  utrum  auctores»  veltestesveritatisprse  se  tulerinl 
nptas  missionis  divinae  ei  Jutrum  teslati  fuerint  utpole 
a  Deo  missidedivin&Iibrorum  inspiratione.  Ergo  fac- 
tum  potttil  pbservari.  Illud  autem  fuisse  observatum 
eoneluditur^  ex  un&  p^rte,  ex  gravitate.qusestionis ; 
cx  aUerA  parte,  ex  constanli  el  universalfy  tum  Ju- 


—  577  — 

daeorum,  luin  Chmlianarum  fide  circa  di^inam  Gri- 
ginem  saerorom  librorum. 

Obj,  2®  Omnes  populi  quosdam  libros  habent  quos 
pro  sacris  tenenl  et  niaxima  eum  reverenlili  t«enlurj 
sic  apud  indos  citari  possurit  libri  Veda  elEzour-Veda, 
apud  Sinenses  quinque  Kings,  apud  MahumetanoB  Al- 
coranus,  ete.  Istiautem  libri  non  sunt  divinitus  ins- 
pirati.  Ergo  a  pari  ex  fide  JudSBoriim  et  GhristtanoFum 
concludinon  potest  libros  utriusque  Testamentifuisi^ 
divinrtas  inspiratos. 

Resp.  Fals6concIuditur  ex  facto  allatoidem  sentien- 
duTiiessede  libris  sacris  Chrislianorum  ,  sicut  ei  de 
libris  Gentium.  Legitima  enim  est  cotivictio  priorum 
de  divinli  Scripturarum  inspiratione,  dum  econtrli  pro- 
bari  nequeat  legittmitas  persuasiohis  posterionim.  Ju* 
dsei  credidef un t  et  Gbrisliani  credunt  libros  suos  fuisse 
divinitds  inspiratos^  quia  hostibros  ut  sacvos  et  divinos 
receperunt  ab  aucloribus  qni  missionem  divinamsuam 
probavefant  per  prophetias  et  miracula*  Econtr^  nul- 
libi  constat  utlas  prophelmd^  ulta  mfh*acula  eerta  un- 
quam  edita  fuisse,  sive  ab  ipsis  scriptoribus  /  sive  ab 
aliis,  adprobandam  dkhiam  origtnem  ItbfOrum  6en- 
tium.  Imd  faotis  donstat  scriptores  i^tdrum  lH>rorufn 
velimpostores  exstitisse,  vel  falso  nomine  Prophelafum 
fufssedecoratos  apud  popufos  rudes,  cmiQl0& ,  omni- 
biisquesuperstiti6nrbusdedito&.  In  istis  6entium  libris 
abqndant  errores,  contFaiUctiones,  absurdaet  impura 
dogmata.  t)emiimvener&tio  qfuA  Gentttes.et^Mahumetani 
libros  suos  sefvant  aetuentiir  solnmraodd  explieari  po- 
test  per  tgnorantiam  horut»  popnlorum,  per  naturam 
doctrinae  copiditatibas  et  preejudrciisaccommodatge.Heec 


—  578  — 

autem  dici  nequeunt  de  libris  sacris  €1irisciaaorom , 
qui  nonnisi  posi  serium  examen  in  canone  ScriptiH 
rarum  fuerunt  recepliy  de  quorum  origine  et  aucio- 
rilate  omnibus  setatibus  seduld  inquisitum  est ,  et  qui 
nihilnisi  sanctumy  illibatum  acdivinttm  contineiH,  ut 
superiiis  probavimus. 

Obj.  50  Deus  non  potuit  inspirare  auctores  Scrip- 
lurae.  Siqutdcm  1 .  in  eorum  libris  oceurrunt  minuta  et 
inutiiia;  3.  leguntur  scandoiosa;  v.  g.  hlasphemigei 
mendacia,  maledictiones ;  3.  deprehendunlur  crrores 
et  contradictioucs. 

Ae^p.  Adl"':  Omnia  in  Scriptudsnonquidem  sunt 
ejusdem  momenti ;  nihil  autem  m  islis  inutHe  dtci  po- 
lest.  Quis  enim  asserere  audeat  se  perfecte  cognoscere 
sensum  Djomini,  et  quo  consilio  omnia  scrlpta  fuerint  ? 
AJIunde,  quse  possunt  videri  minuta  et  levia,  utilUatem 
desumunt  ex  inlim^  cum  aliis  rebus  connexione. 

Ad  2^ :  Mendacia  ^  blaspheovise  ^  quse  in  ScripVuns 
0ccurrunty  non  sunt  ipsum  verbum  Dei,  in  eo  sensu 
quod  Deus  haec  oinni^  suggesserit  personis  a  quibus 
ftierunt  prolata^  Sunt  autem  verbum  Dei  in>  iUo  sensu 
quddaucloresUbroiruminspirati  fuerint,  quando  scrip- 
lis  mand^runt  ea  quse  dicla  aut  faeta  fuerant.  Impre- 
cationes,  quae  frequenter  aut  in  Psalmis  aiU  in  aliis 
SeHptqr^e  locis  leguntar,  non  sunt  maledicta  proprid 
sumpta,  ^ed  adffionitiones  vehementiorcs  ex  charitate 
et  zelo  ad  mialorum  emendationem  prolatse,  vel  impen- 
dentium  calamitatum  praedi(Hiones;  Hebraeis  enim  fa- 
miliaris  erat  usus  imperativum  aut  cptativum  adhi- 
bendimodum  pro  futuro  tempore  et  vicissim. 

Ad  3"*:  Hucusqu6  adversarii  non  potueruat  modo 


-^  579  — 

certo  et  indubio  {)robare  qusd^m  falsa  in  ScriptQrij^ 
sacris  eontineri.  Quo&d eontradictiones  quas  in.nostris 
Hbris  detegere  canati  sunt,  mere  apparentes  sunt^  u( 
problirunt  doctores  et  criticessacri,etutquotidi6cons- 
tat  ex  novis  eruditorum  inventis. 

iti.  Mrvelftflo  CliiisttaBa  •tlam  eoBtliittiir  Itf  «radtUolie. 

iVb^  Divin^  Tradilionis  necessitatem^t  auctoritatem 
negant  Pseada-refortm^ti,  dpeentes  omnia  ad  fidem  et 
mores  nec^^s^m  in  Scripturis  epntineri » neque  aliam 
in  E0plesi4  doctrinam  tradi  et  aodiri  debere  quiim  pu- 
rum  Dei  verbum»  boe  eMy  Scripturam  S* 

Gontra  eos  Traditionis,  auetoritatena  prpbamus  du- 
ftliot  ai^fiimeotoruai  geoere,  seilie^t,  i^  argum.  ad  ha-r 
nunemt  i^  Brf^um*  dir^etis. 

l.Argaim.  ad  hominem, 

\*  Crediint  Pseudo-reformati  libros^^  quos  ut  cano- 
tiicos  reGipiunt,  fui^Si^  divinitus  inspiratos,  infantlun^ 
baptisma  esse  validum,  item  valeris  baptisma  ^b  ha&re- 
4j€is  colktum»  etc.  Porra  iamm  bm  in.S^ripltiiris  mi* 
nim^  leguiitur»  soliusque  TradiUoms  auxilio  no^ 
fuere,  . 

2°»  Si  Traditifo  n<m  est  medium  k  Deo  insiitutum 
ftd  revelatiouis  trauflmissionem  t  EiaximA»  ut  volunjt 
Pseudo-Teformatij  quia  Traditio  estyerbum  mere  hu^ 
Bdammi,  Porro  t^uien  ^uls  principiis  coguntur  agnosr 
cere  verbum  Dei  fuisse  per  TraditioDiem  transmissum^ 
.Siquidemcum  Catbolicis  creduat  Ecclesiam  veram  funr 
dari  in  verbo  I>ei,  hanc  Ecclesiam  a  primA  Pentecoste 
^H^t^se ;  it^m  aduHttunt  verbum  Dei  non  ab  iniuo  > 


—  580  — ' 

sed  pluribus  annis  post  Ecclesiam  constitutam  ,  scriplis 
fuisse  mandatum.  Ergo  debent  etiam  admittere  tradi^ 
Uonem  non  esse  verbirai  mer^  hQmanumv 

//.  Proh.  Directw^ 

Prob.  I.  Ratione.  !•  Antequim  doctrijoa  airisti  fue- 
rit  libris  consignata,  Traditio  unicum  erat  medium  quo 
transmittebatur  revelatto  Chrisliana.  Ergoet  postcons* 
crtpta  Evangelia  eadem  perroadetTraditionis  auctaritas, 
nisi  dicatur  eam  defecisse  vel  posttiv^  voluntate  Christi, 
vel  ips&  rerum  natur^.  Porroneutrum  dici  potest.  Non 
prius:  nullibi  enim  mentio  est  de  qu&dam  positiv4  v<>- 
luntate  Christi  traditionem  aforoganlrs.  —  Nou  poste- 
rius :  Si  rerum  naturft  dcleta  fuisset  Traditionis  auc^ 
toritas,  maxim^,  ut  volunt  Pseudo-refoi^ti,quiaTfa- 
ditiofuisset  adulterata.  Atquii.  hoc  non  probalur.  3. 
Impossibilis  fuit  divinarum  tradilionum  adulteratto. 
Histori&  enim  teste,  Ecclesia  fuit  ab  exordio  coasUiuVa 
sub  form&  hierarchic^;  Ecclesia  uuiversalis^  multas 
comprehendebat  soci^ates ,  seu  ecclesias  partieulares , 
in  unum  quidem  eorpus  coadunatas  per  uaitatem  fi- 
deiet  subjeetionem  potestati  ^upremaj ;  pastores  etfi- 
deles  semper  invigil^runt  ut  intactum  servaretur  de- 
posilum  fidei ;  fer^  ab  initio  qusedam  disseQsionum 
fomenta  exstiterunt  Orientalem  inter  et  Occidentalem 
Ecelesiam;  abinitio-  exstiterunt  h«ereses  et  sabismata: 
quibus  perpensis,  impossibile  fuil  Traditiones  divinas 
essentialiter  adullerari ;  k  qu4libet  enim  parte  exorta 
fbisset  adulteratio,  adulterationis  propagalioni  ofostiUs- 
sent  reclamationcs  cteterarmm  partium. 

2*  Eedesia  Gatholica  pro  revelatis  lenel  veritaies 


—  381  — 

qaea  non  eoii^iaentur  in  Scriptur^  sacr^  :  $ic ,  pra&ter 
supra  eitatas,  perpetuam  B«  Martse  virginitatem,  septe- 
narium  Sacramentorum  numerum/invoea:tionem  Sanc- 
torum,  cultum  sacrarum  imaginum^  etc.  Has  veritales 
tenet  utpote  per  Traditionem  transmissas.  Ergo  admit- 
tenda  est  Traditionis  auctoritag ,  si  legitimum  sit  Ec* 
clesiae  teatimonium  de  divina  prdedictarum  veritatum 
Qrigine.  Porro  res  ita  est.  Siquidem  ex  un^  parte,  dici 
non  potest  omnes  Ghristianos  prioris  eetatis  fuisse  in- 
sensatos,  universamque  Gatholicorum  societatem  im- 
postoribus  omni  tempore  fuisse  conflatam.  Ex  aUer^ 
parte^  primseva  Ghristianorum  generatio  potuit  inqui* 
rere  utrum  Christus  aut  Apostoli  veritates  praedictas 
tradiderint,  item  subsequentes  generationes  potuerunt 
cognoscere  utrum  praecedens  Gatholicorum  generatio 
pro  revelatis  easdem  verifates  tenuerit.  Tandem  quas- 
cnmque  generationes  seduI6  de  prsedictis  veritatibus 
iaquisiyjsse  concluditur  ex  ipsk  natur^  veritatum,  quas 
ad  depositum  fidei  pertinentes  omnibus  erant  maximi 
joomenti »  simul  et  ex  universali  constantique  Gatho- 
licorum  fide  de  divin^  earum  origine. 

S«  Si  Traditio  non  esset  medium  a  Deo  institutum 
ad  revelationis  transmissionem»  Ghristus  ex  un4  parte 
Apostolis  imposuissetprseceptum  libros  sacrosscriben- 
di  aatequltm  prsedicationis  opus  aggrederentur,  Apos- 
toli  ex  alterH  parte  credidissrent  sui  ante  omnia  offi- 
cii  esse  ut  doctrinam  Ghristi  scriptis  consignarent , 
Soripturamque  transferrent  in  varias  linguas  ad  usum 
hationum  apud  quas  Evangelium  erant  prsedicaluri. 
Porro  mti  ii^  se  habuerunt  Ghristus  et  Apostoli.  Unum 
mandavit  Ghristus  :  «  euntes,  docete  omnes  gentes... 


—  m  — 

pnedieaie  Evangelium. .  »Omnes  ApostoU  Eccleshs  fan» 
d&runt,  inter  eos  autem  pauei  libros  edideruiit.  Ipsimet 
Apostoli  et  discipuli  Christi  qui  scripta  reliquerunt^ 
priiis  viv&  vocepraedic&runt  Evangeliam,  doctrinamqiie 
et  gesta  Ghristi  scripturse  mand&runt  elapsis  ab  Eede- 
sift  fundatA  jam  pluribus  annis,  cjim,  faistori&  teste,  om^ 
nes  N.  Testamenti  partes  conscriptas  fuerint  intra  tem«^' 
porisspatium  decurrensab  anno6aut7po8tpa8sionem 
Christi  usque  ad  annum  65  aut  66  d^tatis  Ghristianee. 
Im6,  ut  histori&  eliam  constat,  circumstantiis  acciden- 
talibus  ad  scribendum  inducti  fuerunt  auctores  N.  T. 
SiCy  Evangeliumscripserunt:  Matthaeu?,  ad  confutandos 
Judseos  qui  negabant  Ghristum  esse  Messiam  ;  MareuSy 
compulsus  precibus  Romanorum,  qui  eum  enixe  ora'- 
verant  ut  doctrinae  Petri,  quam  auditu  ^acceperant^ 
scriptum  aliquod  monumentum  apud  se  rdinqueret 
(1);  Lucas,  quia  viderat  multos  temer^  ac  ifflprucfenter 
aggressois  fuisse  narrationem  eorum  quee  non  perfect^ 
noverant  (3).  Joannem,  scribit  Eusebius,  usque  adex- 
tremam  senectutem  sine  ull^  scripturSi  Evangelium  prae* 
dic&sse  (3);  et  addit  Hieronymus  eum  tandem  ab  Bpis* 
copis  Asiae  compulsum  fuisseEvangelium  scribere  prop- 
ter  Ebionitarum  haeresim  tunc  exorientem  (4).  Episto-' 
tam  ad  Romanos  scripsit  Pauius  propter  dissensiones 
inter  Judaeos  et  Pagahos  nuper  conversos  ortas  de  jus- 
tiiiSy  quam  priores  propter  opera  legis,  posteriores 
vcr6  propter  vlrtutes  suas  morales  sibi  concessam 
jaclilabanl.   Primam  ad  *Corinthios  item  scripsit  occa- 


(!)  Euseb.  Hisl.  EccU,  Ub.  H,  c.  16.  —  (1)  Idem^  Hb.  111,  c.  2i, 
—  (5)  n)idem.  —  (4)  S.  Hleron.  In  lib.  de  Script.  ectlesiasU 


—  385  — 

sione  conteniionum  et  scandalorum  qua&inter  fide* 
les  evenerant.  De  omnibus  aliis  N.  Testamenti  par- 
tibus  similia  referri  possent.  —  Nullam  unqu^m 
Scripturae  versionem  ediderunt  Apostoli;  pleraeque 
N.  Testamenti  versiones  longo  tempore  post  Apos- 
lolorum  mortem  edilae  fuerunt.  —  Tandem  refert  S. 
Irenseusy  lib.  3,  c.  i,  adhucsuo  tempore  fuisse  gentes 
aliquas  ehrislianas,  qusesolisTraditionibus/sineScrtp- 
turA,  oplim^  viverent.  Ergo» 

Prob.  IL  Script.  1«  Omnia  doctrinse  Christi  capita 
transmitti  debent,  juxtaillud  praeceptum  Domini  Apos- 
tolos  mittentis,  Matth.  28,  18:  «  Emte$  docete  omne$ 
gentes..^  docentes  eos  servare  omnia  qucecumque  man" 
davi  vobis.  »  Porro  non  omnia  in  Scripturis  con- 
tinentur  ,  ut  concluditur  ex  istis  Joan.  31,  25: 
«  Sunt  autem  el  alia  multa  quce  fecit  Jesus  ,  qwe  si 
seribantur  per  singulaf  nec  ipsum  arbitrbr  mundum 
eaipere  posse  eos  qui  seribendi  sunt  libros.»  ei  ex  illis 
AeL  1,3:  «  Quibus  (Apotolis)  e4  preebuii  (Jesus)  seip^ 
sum  mvum  post  passionem  suam  in  multis  argumentis 
perdks  quadraginta  apparens  eis  et  loquens  de  regno 
Dei.  »  Ergo  Seriptura  non  esi  unicus  fons  revelatianls; 
proiiHi^  admittenda  est  et  Traditio. 

^  Haee,  ^n  2  ad  Thessel.  2,  14,  habet  D.  Paulus  : 
« ItuquefratreSf  state  et  tenete  traditiones ,  quas  didi- 
cistiSf  sive  per  sermonem^  sive  per  epistolam  nostram. » 
Hinc  palei,  ait  S.  Ghrysostomus,  homil.  i,  in  hanc 
episi.,  t|uod  non  omnia  per  epistolam  tradiderunt 
Apostoli,  sed  multa  etiam  sine  litteris ;  e&dem  ver6  fide 
dtgnasunt  tiim  illa  qukm  ista.  — Idem  Paulus  Timo- 
iheum  adbortatur  ut  in  traditft  sibi  doctrin^  pcrma- 


—  3S4  — 

neat ,  eamque  traBftmiitai  fidetibus  hominibus  qui  sint 
idonei  el  alios  docere^  2Tim.  1,  13:  «  Formam  habe 
i(»norum  verborum:  qtUB&  me  audisli  infide...  Bonum 
depositum  cuBtodi.  >  Et,  c.  2,  2 :  Qwb  audisH  d  meper 
mulioe  4est€8^  hoee  commenda  fidelibus  hominibuSf  qm 
idonei  erunt  et  alios  docere. . . »  Er|;o . 

Prob.  IIL  Testim.  PP.  Utram  Traditio  sit  medium 
&  Deo  institutum  ad  revelattonis  traDsmissionem ,  nec 
ne?  controversia,  ut  patet,  versatur  circa  factam,quod 
sicut  et  ceelera  facta  testimoniis  probandum  est.Porro 
legitim^,  seu  cum  legitim^  convictionede  hoc  factp 
testantur  SS.  Patres.  Ergo. 

EtloTraditionem  esse  medium  k  Deo  institutiiin  ad 
revelationts  transmissionem  testantur  SS.  Patres :  du- 
pUeimodo,  scilicet  !<>  explieit^  per  scripta  »  2®  impli- 
citd  per  suam  cum  hfiereticis  agendi  rationem. 

1.  Explicitd  per  scripta.— De  S.Ignatio  refert  Euse- 
biUBy  hist.  eccl.  1.  3,  c.  37,  «  Cum  perAsiam  su6  cua* 
tedid  duceretur^  sinffularum  nihilominus  ciDttatum , 
quds  ingrederetur^  Ecclesias  sermonibus  et  cphoria' 
Honibussuis  confirmans...  hortatus  est  ^  ut  Apostolo' 
rwn  Traditionibus  tenaciter  inhcererent.  >  — .  S.  Poly- 
carpus,  in  ep.  ad  Philip.,  eos  hortatur  ut  rejiciant  va; 
nitates  et  falsas  novatorum  doctrinas .  ct  addlt :  «  Ad 
traditum  nobis  ab  initio  sermqnem  revertamur.  » — 
Papias,  Hierapolrtanus  episcopus,  qui  cum  discipulis 
Apostolorum  conversatusfuerat,  haec  de  se  testimonium 
habet>  (apud  Euseb.  hist.  I.  3,  c.  39}:  <  Quodsiquis 
interdimmihi  occurrebat  qui  cum  Senioribus  versatus 
fmsset,  tx  00  curiose  sciscitabar  qucenam  essent  Senio- 
rnm  dieta  :  qidd  Andreas  ,  quid  Petrus ,  quid  Philip' 


—  383  — 

pus,  quid  ThomaSy  quid  Jacobus,  quid  iamms  ^q^d 
MaUfHBUSy  qUid  cwteri  Domni  disctpuli  dicere  soiHf 
essenL.^Neque  enimex  librorum  leetione  (antafn  me 
utiitiatem   eapere  posse  emstimabam ,   quantmn  ex 
haminum  adhuc  superstitumviv4voce.* — S*  Ireoseus^ 
contra  hsefes.  h  3>  c.  i :  «  Quid  autem,  si  neque  Apos-. 
'       ioli  quidem  Scripturas  rHiqmsseni  nobis,  nonneopor- 
iebatordinem  s^qui  Tradiiionis^  quam  tradiderunt  iis 
'       quibus  committebant  Ecctesias?  Cui  ordinationi  ass6n- 
'       tiunt  multce  gentes  barbarorumy  qui  Ckristum  credmi, 
'      sinee^Hdet  alramento  scriptam  habentes  per  Spiri- 
tum  Sanctum  in  eordibus  salutem^  et  veterem  Tradi- 
tiemefA  eustodicntes.  »  —  Cleraens  Alex.  ^troRi.  1.  4 1. 
^       c  Homo  Dei  esse  et  Domino  fidelis  esse  desiit,  quind.T. 
i       versus  ecclesiaslicmn  recalcidravit  Traditionem ,  et  Hn 
humaiiarum  hcereseon  desiliit  opiniones.  »  — i  Tertul* 
lianus,  in  itb«  de  Goron.  mil.  e«  4,  relatis  pluribus 
imiiiutifl  quae  apud  Ghristianos  vigebant,  addit:  «  Si 
legem  expostules,  scriptam  nuUam  imenies;  Traditio 
^       iibi prcB^ndetur  mctrixy  consuetudo  eonfirmuirix  Hfi^ 
^       des  observatrix.  »  Idem  in  lib..  de  Prfescript.  c.  21  ; 
)}       «  Quidpresdicaverint  Apostoli^  id  est\  quid  Ulis  ChriiUus 
f       revelaveritf  et  hic  prmcribam  non  aliter  probari  de- 
c       bere^  nisiper  easdem  Eeetesias,  qum  ipsi  Apostoli  con-i 
y      dkierunt^  ipsi  eisprcBdicando ,  tAm  vivd ,  quod  aiunl  ^ 
$      voee,  qudm  per  epistolas  posteA.  »  Et,  e*  38 :  «  Qmd 
i      apttd  mMtos  unum  invenitur,  non  est  ertaium ,  sed 
i      tradiium.  Audeai  ergo  aliquis  dicere  ittos  errdsse  qui 
»      trcuiiderunt^  »  ~Origeiies,^.Gofnment.  29,  in  Mattfa: 
^       m  jffceretids^reder^non  debemus^  nee  eonre  d  primd  et 
\      ecclesiasticA  Traditione ,  nec  aliter  &tedere^  nisi  que^ 

n 


—  586  — 

fnadmodim  per  Muece$9ionem  Eeeleeim  Dei  tradide- 
runlnobtB.  »  —  S.  Stephanus,  qui  sedemPetri  teoebftt 
aD.SS7,  dirimens  qumtionem  de  vaHdttate  fiaptismi 
ab  beereticis  coUati ,  scribit :  «  Nihil  iwiovetur,  nisi 
qwd  trotfiltim  eet. »  Quamplurtma  praedictissuperaddi 
poBsentaliatestimonia,  tttra  ex  anctoribus  cit^tis,  tam 
ex  aUts  Patribus  excerpta ;  sed  ista  suffieiunt: 

2.  Implicit^  per  suam  cura  heereticis  agendi  ratio- 
nem :  Argumenta  Traditionis  adbibebant  Patres  et  Gon- 
dtia  cantra  haereticos,  eo  ipso  proind^  affirmabantTra- 
ditionem  esse  fontem  revelationis.  Speciatlmi^  testantc 
TheodoretOy  hist.  eccL  1.  l,e.  8,  Patres  Goncilii  Nicseni 
Arianorum  subtilitates  confut^nt,  et  per  Scrfptiirse 
sacr»  doctrinam,  et  per  testimonia  Patrnra,  seu  fidem 
Ecclesiae  ab  Apostolis  usque  ad  sua  tempora  Crans- 
missam. 

^  SS.  Patres  cum  convicUone  et  coavictione  legi- 
timji  testari:  probatur  rationibus  generalibuft  lolV^s 
adbibitis,  quse  novum  pondus  desumunt  ex  ipso  tmpU- 
ctto  assensu  hsereticorum  contra  quos  SS.  Patres  Tra- 
ditionis  aucteritatem  usurpabant^  ■   ^  . 

Prob.  IV.  Infertiis  probabimus  (per  arguraenta  qu» 
minim6  dependent  ii  qusestione  praesenti)  Ecclesiam 
Catbolicam  non  posse  errare  in  fide.Porro  Conc.  Trid. 
8686.4,  declaravit  doctrinam  Gliristianam  eontineriy  non 
fioliim  in  librisscripliis  sed  etsine  scripto  TraditionibuSf 
^qwB  iprius  Christioreab  ApostoUs  aceepiai  ^  aut  ah 
ipsisApostotiSf  Spiritu  Sancto  diciante,quasiper  ma- 
nus  traditcs  :ad  nos  usque  pervenerunt;  etTmque  ana- 
thema  dixit  qui  Traditiones  prwdictas  sciens  et  pru- 
dens  contempserit. 


\ 


—  387  — 
Itf*  PARS  P^  QUiEST. 

rTBUM  BO  IPSO  SinUFTCKA  ET   TRADITIO  DICI  POSglNT  LOCA  PKma- 
PIORUM  REYEULTORUM? 

RjBSP.  Affirm.  Siquidem  juxta  definitioneinjortncrpit^ 
principia  revelatasunt:yeritates  revelatae^primariae,  ob- 
jectiv*  certse,  fecundse.  Porro  veritates,  quse  tiim  in 
Scripturis,  ttim  inTraditione  coiitinentur,  sunt:  i^te- 
velakBf  ut  ex  dictisconslat ;  3<^pri»nart£9,/siquidem  har 
bentur  per  modum  testimonii^  non  autem  vi&  deduc-- 
tipnis ;  3^  objectivi  certw ,  sunt  enim  ipsum  verbum 
Deiy  suiim^  veracis ;  4«  fecundce^  siquidem  d  Scripturft 
ei  Traditione  depromuntur  plerseque  veritates ,  quae 
per  se  aut  per  suas  condusipnes  constituunt  scientiam 
ibeologicam. 

Munc  ergo  absoluta  est  prima  qusestio,  scilicet:  utrum 
Scriptura  etTraditiosintloca  principiorum  revelatorum. 


QUvESTlO  SECUNDA. 

tTBim  •CftlPTVRA  BT  TEADITIO  BABBAIIT  FIJIfCnONES  DT  TBBO1J06U, 
ET  QUA8NA1I  BABBANT? 

8  %.  vtram  hftbcAiit  ftmetlovM...T 

Re9p.  Affirm.  Patet,  tum  ex  dictis  de  Scriptur^  ec 
Traditione,tuinexip8i>defini(ionetheologiae«  qu9B  nihil 
aliud  est  qu^m  ipsa  scientia  Religionis. 

Hsee qutestio  triplici  sequivalet :\^ utrum  in  Scripfuri^ 
et  Tradicione  contineatur  solutio  omnium  qusestionum 
quse  eirca  Religionem  oriri  possunt ;  ^  utrum  ad  so- 
luiionem  omnium  qusestionum  Scriptura  et  Traditia 
solae  sufficiant ;  5<>  qnonam  valore  gaudeant  soliitiones 
h  Scriptur&  et  Trndttione  depromptse. 

!•  Qusest.  Utrim  m  Scripturdet  Tradiiianeeontmea' 
tur  soltUio  omnium  qucestionum. . .? 

Resp.  In  Scripturiket  Traditione  continetur,  siveex- 
plicit^,  sive  impltcit^,  solutio  omnium  quaestionum  qu« 
eirca  Religionem  moveri  possunt.  Siquidem  ex  an^  par 
te  Deus  hominibus  revelavit  omnia  ad  eornm  salutem 
necessaria  aut  utilia,  seu  tolius  religionis  compkxuni; 
ex  alterft  parte,  revelatio  divina  eontinetur  rn  Seriptur4 
et  Traditione. 

2«  Qusest.  Utri)im  Scriptura  el  Tradiiio  de  se  mffi- 
eiant..? 

ttesp.  Scriptura  et  Traditio  per  se  non  suflSciunt 
solse.  Siquidem  existunt  seripturse  verse  et  seripturse 
falsse,  traditiones  veraeet  traditiones  falsse ;  item,  etiam 
in  ScripturiSyVelTraditwnibusveris,  plurima  suntobs- 


~  389  — 

cnra,  vet  (anliun  implicite,  seapermodiiinpuripriaci^ 
piiv  iaclusa.  Requiritur  profadetiuxiliiim  alterius  medii 
s«bsidiariiv  ut  Scriptarae  et  Traditiones  verse  k  lalsis 
dtscefiH  possi&t»  ut  clarus  et  genuinus  habeatur  Scrip- 
turae  et  Traditionis  sensus,  ut  ea  quae^  subobseur^  et 
implicite  in  fontibusistis  continentur,  evolvaotur  et  ex? 
plicentur. 

3«  Qua^st.  Qmnam  mlore  gaudeant  solutiones  4* 
ScriptuTis  et  TtadiHoM  depromfteb  f       ^ 

Resp.  \^  Quandd  soluiiones  depromuntur  i^  Scrip* 
turis  eanonicis,  Traditionibtisque  v^is»  quand6  stmul' 
Seripturaa  verTraditiofiis  sensus  est  clarus  et  api^rtu^»: 
soluiio  est  certa  et  irrefragabilis^;  quia  Seript^ura  et 
vera  Tradiuo  sunt  ipsum  verbum  Dei.  2^  Quand6< 
econtr^  ScripturaeauiTradilionissensus  noACst  clarus 
et  explicittts,  solutiu  est  certa^  probabilis^  aut  dubia^. 
proitt  media  quibus  sensu»  determinatui*  sunt  certa  ^ 
plus  miniisve  probabilia. 

De  bis  dicetur,  sive  sub  titulis  sequentibus^sive  ubi 
de  Fide. 

Ha^c  est  ergo  summa  totius  disputationis  primsr: 
Divinitus  revelatee  sunt  ReHgiones  Primitiva,  Mosaka» 
Christiana,  praeter  quas  nulla  fuit  revelata  et  nuUa  in 
futurum  revelanda  est.  Revelatio  Primitiva  fuit  per  tra- 
ditionem  oralem  transmissa  'r  Mosaica  continebatur  in 
Scripturis  V.  T.  et  Tradiiione  Judaiclt ;  Christiana  con- 
tinetur  in  Scripturis  utriusque  Testamenti>  et  in  Tradi- 
tione  Ghristian^.  —  Scripturde  utriusque  Testamenti^ 
et  Traditio  eoipsodicipossunt  loca  principiorum  reve^ 
klorum.  In  his  fontibus  continetur  explicite  aut  impli* 


ciUb  totius  Religionis  revelale&complexQs.^  Gam^utem 
Serlptum  et  Traditioiied  vere  per  se  non  semper  pos- 
sint  k  falsis  dhtingui ;  cfim  in  Seripturb  et  Traditio- 
nibusveris  doctrinft  revelatA  8«plu9  proponatnr  modo 
subobscuro  vel  non  sttis  explicitOv  Seriptura  et  Tradi^ 
tio  de  se  non  sufficiunt  solse  ad  perfectam  Religionis 
cogniiionem.  Huie  insufficientisB  providit  Deua«  In  Qm- 
nibua  enim  Religionis  slattbos^  ae  praecipu^  sub  lege 
Ciiristianft,  hominibus  coneessit  qusdam  media  subsi- 
diaria  qtiorum  ope  vera  doctrina  discerneretur,  eoo^er- 
varetur,  interpretaretur  et  evolveretur.  De  mediis  istis 
ad  fines  prsBcitatos  divinitiis  institutis,  ac  prsesertim  de 
Boclesift  Christi ,  nunc  traetandum  in  Disputaiioiirse- 
quenti. 


—  391  — 

APPENDIX. 


eONFiRMATION  DE  LA  GEKilUSB  PAR  U8  SCIENW,  VES  THADITION^ 
BT  L^HISTOms  (1). 

Observ.  priUnUn.  i^  Les  sources  iadiqu^es  foonussent  deux  e^ 
pfeces  de  donn^es ;  les  unes  ^nt  en  apparence  opposees  aa  r^cit  de 
Hoyse^  lesautres  le  conflrment.  Deux  choses  donc  k  faire:  1.  r^futei^ 
les  donndes  oppos^es  au  r^it  de  Moyse ,  %,  exposer  celles  qui  le 
confirfltent. 

2«  Quant  ^  la  yaleur  de  ces  contfrmations :  1.  elles  ont  d'abord 
celle  de  ia  prewe  ipdirecte  ou  de  la  rigfiitation.  2.  Etles  on<  la  t»- 
leur  d'un  argument  ad  Iiominem^  pwsqu^eHes.sont  emprunt^s  aux 
sources  m6mes  d*o<k  les  incr^dules  tirent  leurs  objections,  sources 
que  ces  deroierssupposeQt  par  1^-mtoe  s(tres«  3i.  Les  eonfirmafions 
de  la  seience  ont  une  valeur  directe  etpositive  pour  ceuji  qui  n'ont 
ibi  qa^ea  elie.  Pour  nous^  ettes  ont  une  ferce  probabiey  proportionn^ 
aHiiii4rite  des  savants  qui  les  fonmissent,  k  la  valearscientifiqae  de» 
ib^oties  dont  elles  sont  d^duites.  4.  Les  confirmations  fomrnies  par 
ia  tcadition  et  l*l^istoire  ont  une  f<Mrce  probative  (r^s-g^nde  «n  fsH 
veur  du  r^cit  de  Moyse.  P'«bord  le  fond  des  faits  se  rq[>roduisaiit 
dans  toutes  les  traditions  y  ceUe»H;i  remontent  k  ime  ^poque  ante^ 
rieure  h  la  dispersion ;  on  ne  peut  cons^uemment  les  rejeter  sans 
contredire  la  tradition  de  la  soci^t^  primitive  et  da  genre  bumain*^ 
Quant  k  la  forme,  ceile  dn  r^cit  de  Moyse  pr^sentant  un  caract^re 
raisonnable  et  bistoriQue^  tandis  que  celle  des  autres  est  d^rai- 
sonnable  et  mytbologique »  on  ne  peut^  sans  beurter  le  i>on  sens» 
besiler  h  pr^<§rer  la  premi^e.  Cela  pos^« 

Les  fiiits  racont^  par  Moyse  sont  relati&,  les  uns  k  Yhistoire  4u 
globe^  ies  autresli  e«i<^  de  Vkumanite, 


(i)  GohsuKerfitur  cette  malidre:  W  le  Card.  Wiseman,  Diseoursiwlu  rappwts 
entre  to  ScUnee  tt  la  Raiifien  rivdUe;  Gun.  compl.  Script.  S.  kl>,  Migiie,  ^. 
T.  III.  Annotatuma  a  la  GerUse;  M  Marcel  de  Serres,  CosmogonU  de  Moyse;  M. 
Godefroy,  La  Cosmogonie  et  laMvilation  ;U.li.  D.  Feurmont,  Annales  univer- 
selle»  ;  M.  Nicolas,  Btudes  philosophiques  sur  le  Christianisme,  T.  I ;  AnnaUs  rfc 
philosophii  chr^tiennfi^  pasilm;  etc. 


~  m  — 

La  premi^e  comprend  l'histolre  1 .  de  U  cr^tioii^  i.  d«  d^uge. 

Les  ftits  reiatiCs  \  l^histoire  derhumanit^  peuvent  se  grottper  sous 
les  titret  suivsnts :  1.  de  nos  premiers  parmits ,  1,  des  gi6n6ratioiis 
ant6<IUttvieunes,  3.  de  No^  et  de  sa  famille,  4.  des  g^n^rations  post- 
dilnviennes,  sp^cialement  de  la  tour  de  Babel. 

§  I.  f  AITS  MEUTirS  ▲  L^mSTOIRE  DtJ  GLOMT. 
1.  creftllon.^ 

La  Gen^  raconte :  !<>  le  fidt  primitif  de  la  cr^ation,  2«  le  com- 
pf&ment  de  ce  fait,  ou  l'organisation  du  monde.  3o  Par  les  iadica- 
tions  cbronologiques  qu'elle  fournit,  elle  assigne  T^poque.de  ce  fait. 

Gommo  nous  l'avons  annoncig,  1.  nous  r^Aitons  les  objections,  3. 
nous  donnons  les  oonfirmations. 

/.  BifUtatian  de$  objeetiang. 

1'  Fait  primltif  de  la  Cr^ion. 

Obj.  Dliprto  le  r^eit  de  la  Gen^se ,  le  monde  a  ^  cr^  dans  le- 
sens  rigoureux  dn  terme.  CarMoyse,  pour  exprimercepremier  «cte 
de  Dieu,  se  sert  du  mot  haray  qui  signifle  tirer-  de  fien,  tandis<{u'lf 
•mploie  le  mot  OMa,  lorsqu^il  veutseulBmentexprimerVimngemjeBt 
des  parties.  La  tradition  confirme  ce  sens:  la  m^redes^Mac^bees 
dit  k  sonjeone  fits ;  c  le  vous  conjure  de  regarder  le  ciel  et  la  terre, 
et-  tout  ce  qu'ils  renferment^  et  de  bien  comprendre  que  Piea  les  t 
faits  de  rien. »  Telle  est  d'ailieurs  rmterpriStation  oommune  des 
commentateurs.  Or  la  cr^tion  prqprement  dite  est  une  absurdit^, 
ear  de  rien  rien  ne  peut  ^tre'  prodvit. 

Rep,  L'axiome  ol^ect^  est  vrai  en  ce  sens  qoe  le  rien  ne  peut 
t^re  substance  de  riea.  n  est  faux  en  ce  sens  qu'une  pulssance  in- 
finie  ne  puisse  produire  des  ^tres  r^ls  sans.substance  pr^lable.  A 
la  v^rii^  notre  imagination  ne  peut  se  repr^senter  eette  op6ration ; 
mais  notre  raison  d'abord  ne  pedt  pas  en  affirmer  L'impossibitild. 
Beplus^en  r^fldchissant  ses  propres  operations,  elleentrevoit  dams 
plusieurs  de  ses  faits  une  esp6ce  de  cr^ation.  Ainsi  Tartiste  pose 
son  id^  dans  la  mati^e  sor  laquelle  il  op^re;  le  sup^eur  par  aon 
commandement  imprime  une  direction  k  la  xolont^  aux  mouve- 
ments  de  ses  subordonnds.  De  \k  elle  conclut  dans  Dieu  la  facultr 
crdatrice ;  car,  si  rhomme  peut  cr6er  des  modifications^  Dieu  peut 
cr^  des  substances ;  conclnsion  qui  devient  p^remptoire  par  les- 
absurdit^s  r^sultant  du  systeme  contrairc. 


—  zm  -^ 

2«  Orgaoisation  du  mende. 

N.  B.  Les  r^ponses  suivantes  soDt  iQd^endantes  de  tout  syst^me 
cosmogonique. 

i'e  obj,  D'aprfes  Moyse,  la  terre  existe  avant  le  soleil ;  pr  cela  est 
impossible,  car  la  terrene  peutpas  se  sontenir  dans  i^on  orbite  sans 
rattr^ction  da  soleil. 

RSp.  k  la  maj,  D^apr^s  Moyse,  la  Cerre  exisie  a^ant  le  so)aiI : 
—  k  r^at  luDiineax^  cek  est  vrai ;  sans  le  soleil  comme  centre 
d^attractibn,  c'est  faux.  D'abord  rien  dans  le  texte  ne  le  prouTe,  car 
le  soleil  peut  avoirexiJst^  comme  centre  d'attraction ,  sans  exister 
encore  comme  asCre  lumineux  ;  le  texte  dit  senlement  au  y.  14 : 
^  fiatU  luminaria  in  firmamento  mti,  et  dans  ce  verset  la  Gen^s^ 
emploie  le  mot  a««a,  disposer^  arranger,  cc  qui  suppose  une  cr^a- 
'        tion,  une  existence  ant^rieure. 

A  Isi  min,  L'objeetion  suppose  qne  le  soleil  et  les  autres  as^res 
ii'exi»tdientpas;la  terre  ne  parconrait  donc  pas  son  orbite,  et,  dans 
cette  bypoth^se,  elle  se  soutenait  immuable  dans  Tespace  par  ik 
m^me  qu^elle  n'$tait  pas  attiri^e. 
f  2«  Obj,  D'apr^s  Moyse,  la  lami^re  est  ere^e  avant  le  soieil;  oi' 

cela  est  impossible. 

RSp*  La  mineore  est  £ausse,  soit  que  Ton  admette  le  systtoe  de 

Y&manation^  soitqueron  admette  celui  des  vibrations.  Dans  la  pre-' 

iDl^re  bypoth^se  on  peut  dire  que  Dieu  avait  er66  d^abord  la  ma- 

^  ti^e  ]ufliiine«se  ^  qui  ne  fut  r^unie  en  corps   lumineux  qu'au  qua«- 

^        tri^me  jour.  Dans  le  second  syst&me,  h  lumi&re  quant  k  son  existence 

I        est  ind^pendante  du  soleil^  ant^rieure  au  soleil ;  elle  peut  donc  avoir 

I        ^t^  cre^e  avant  lui.  A  la  v^rit^,  pour  qu'elle  devienne  Sensible^  il 

est  n^cessaire  qu*elle  soit  mise  en  fiibralion,  et  I^  cause  la  plu^ 

gen^rale  de  ce  fait  est  rabtion  du  soleil ;  mais   Dien  a  pu  produire 

cet  effet  par  sa  volcml^  imm^diate  ou  par  une  cause  physique  iib* 

conDue  et  distincte  du  soleil. 

3«  Obj;  D*apr6s  Moyse ,  les  plantes  ont  exist^  avant  le  soleil ;  or 
le  soleil  est  n^cessaire  aux  plantes. 

H^.  A  la  mineure  on  peut  r^pondre :  Cest  la  lumi^re  et  non 
le  soleily  qui  est  n^cessaire  aux  plantes ;  donc  cettes-ci  ont  pu  exis-^ 
ter  Avant  le  soIeH,  si  la  himl^re  existait  et  pouvait  ^tre  mise  en 
viJtH^tiOn  par  un  autre  moyen  que  par  le  soleil.  Qr  on  peut  admet- 
tre  ces  supposilions  d^aprfes  ce  qui  »  H€  dit  dans  la  r^ponse  pr&- 
cedente. 


—  594  — 

i«  (Ht/.  Moyse  compU  tcois  jours  avant  U  cr^atkm  du  soleU,  car 
par  Jour  dans  le  sens  propre  on  entend  rmterfalle  d'une  r^volutioa 
apparente  du  soleil  autour  de  la  terre. 

B^p.  i^  D*apr^s  quelques  g^logues,  le  mot  h^breu  traduit  dans 
la  Vulgate  par  dies  peut  sigDifier  ipoqu$  indeterminee.  2»  Moyse 
peut  appeler  jour  l*espace  de  S4  heures,  quoiqu*il  ne  soit  pas  mar- 
qu^  par  une  r^volution  solaire.  So  Dieu  a  pu  par  des  moyens  que 
Qous  ignorons  donner  ^  la  terre  son  mouvement  de  rotation  sur  eUe- 
ra^me,  et  ^  la  lumi^re  le  mouvement  de  vibration  n^cessaire  pour 
devenir  sensible ;  or,  dans  cette  liypoth^se,  les  trois  premiers  jours 
dela  Gen^  eussent^t^  desjoursv^ritables^  quoique  le  soleil  n'efit 
point  exist^* 

5«  Obj.  Dans  la  Gen^on  lit:  Fiat/irmamentutnin  medio  aquo- 
rum,  ce  qui  suppose  un  ciel  solide:  absurdit^. 

Rep.  Plusieurs  interpr^tes,  en  partant  de  la  racine  hebralque  du 
mot  traduit  dans  la  Vulgate  par  firmamentum ,  pensent  qu*ii  fau- 
drait  au  contraire  expanfWHy  ce  qui  indiquirait  la  formation  de 
ratniosph^re  appel^e  cwlum ,  parce  qu'elle  s'^tend  au-dessus  de  la 
terre,  et  q«*elle  est  le  tableau  sur  lequel  se  projette  ie  sAeX  ou  les 
astres^  elle  divise  les  eaux  sup^rieures  et  inf<6rieures,  car  elie  con- 
tient  des  vapeurs  aqueuset. 

6«  Obj.  On  lit  encore,  v.  16  :  Fecitque  Deui  luminaria  magnor..* 
luminare  majus^  ut  praesset  diei,  et  luminare  minut  ut  prcDcsset 
noc(t;  e(  stellas.Ce  texte  et  son  d^veloppement  fournissent  maili^ 
i  plusieurs  objections. 

io  Le  soleil  et  la  lune  sont  ^aux  quant  4  lia  grandeur,  sout  plitS 
grands  que  les  dtoiles ;  or  cela  est  faux. 

R.  Moyse  ne  parie  pas  d'une  grandeur  absolue ,  mais  d*une  gran- 
deur  apparente,  d*une  grandeur  jugi^e  d*apr^  ses  eflfets ;  or  sous  cd 
rapport  sa  proposition  est  exacte. 

^o  Moyse  suppose  que  la  lune  est  crc^^e  pour  ^clairer  la  nuit ;  ce 
qui  est  faux  ,  car  le  temps  de  clart^  cst  beaucoup  moindre  que  la 
somme  des  nuits> 

R.  Moyse  ne  dit  pas  que  la  lune  ^claire  toutesles  nuits,  et  pen- 
dant  tbute  la  dur^e  des  nuits ;  il  se  bome  k  dire  que  la  lune  6ciaire 
la  terre  pendant  la  nuit,  cequi  est  vrai. 

30  Moyse  dit,  oudu  moins  suppos6,  que  le  soleil^  la  lune  et  les. 
^tmles  sont  cr^s  pour  la  terre ;  proposition  f^usse  quant  k  toutes 
ses  pariies.  Le  sol^l  ddaire  les  autres  planaes  qui  sOnt  habit^. 
Sa  masse  est  incomparablement  plus  considerable  que  celle   de  Ul 


—  3«5  — 

terre  ,.  et  ne  peut  avoir  6t6  cr6^e  poar  dle.  La  lune  rend  poti  cle 
services  k  la  terre ;  et  les  ^toiles  moins  encore. 

B.  Moyse  ne  dit  pas  que  ces  astres  aient  ^6  cr^^s  liniquemeiit 
poiiF  la  ttrre ;  il  fait  entendre  seulement  que  )e  but  ou  Pim  des  buts 
de  leur  cr^ation  esl  l'utilit4  de  la  terre.  Or  de  fait  leur  existence 
est  utile  k  la  terve  ,  et  rimpertance  de  eette  utilit^  est  clairement 
iadiqu^e  dans  la  Gen^se :  eUe  cite  d'abord  le  soleil,  ensuite  !a  lune, 
eten  dernier  lieu  lesetoiles.-^Personnenepeutnierl^utilit^etm^me 
la  necessit^  du  soleil  relativement  k  la  terre.  ^  De  ce  que  le  soleit . 
est  utile  aux  autres  plan^es,  il  ne  suit  pas  qu*il  ne  soit  en  rien  n6- 
cessaire  k  la  terre»  que  rutOit^  de  la  terre  ne  sott  pas  une  dei  fins 
de  sa  cr^tion;  il  ne  sult  jntoe  pas  que  le  but  [»*incipal  desa  cr^tion 
ne  soit  Vavantage  qull  p^cure  k  la  terte.— D*abord,  ^en  juger  d^ 
prfes  les  donn^es  de  la  science^  la  lune  a'est  pas  habitte  puisqu^elle 
D'a  point  d'atmosph^rej  11  est  douteux  si  les  autres  astres  sont  ha- 
bit^.  £a  tout  cas  leurshabitantsne  sont  pas  des  bommes  au  moias 
semblables  knous ;  les  conditions  physiques  et  physiologiques  ne  le 
permettraient  pas.—i.amasse  du  soldl  eompar^e  k  celle  de  laterre 
ne  prouve  pas  davantage;  L^importance  des  Mres  ne  s*iestime  point 
par  teur  masse ;  ainst  rhorame  baA>itaiit  de  la  terre  poss^de  par  soa 
&me  spirituelle  et  immortelle  une  valeur  sup^rieureJi  celle  de  totts 
les  ^tres  corpor^ — Qnant  k  lalune^  elle  ^claire  une  partie  des  nults, 
divise  et  mesure  le  temps ;  elle  produit  les  mar^es ,  et  par  \k  con-^ 
tribue  Jfla  salubrit^  des  eaux  de  la  mer ;  ehe  dirige  les  na^gateurs. 
—Les  ^les  dirigent  les  navigateurs;  ellesattenueatrobseuntddes 
BQlts;  leur  importance  vis^-yis  de  la  terre  est  bien  moindre,  aussl 
5ont*ellesplae^es  au  troisi^me  rang; 

3*  Epoque  de  ia  creaiion.  -     . 

On  peut  opposer  ^  ce  point  de  la  doctrine  mosatque  des  olyec- 
tions  tirees  de  la  g^ologie  et  de  la  chronologio.  Ces  demiferes  de- 
varit  trouver  place  allleur? ,  nous  traitohs  seulement  ici  des  objeo^ 
tions  g^ologiques. 

OM'  D'aprfes  les  doan6es  chronologiques  de  Moyse,  lacr(Sation  du 
monde  remonle  k  6  ou  8000  ans  au  plus;  or  cetinlerva^ledetemps 
est  trop  court  pour  expliquer  les  falts  g^ologiques. 

lo  La  croAte  soflde  de  la  terre  se  compose  de  diffiSrentes  cou- 
ches  h^t^rogfenes  entre  elles,  d'6paisseur  varilible,  qui  se  Sftcclsdent 
dans  un  ordre  Sipeu  prfes  r^guUer;  k  feces  parallMes,  quelquefois 


_  S»6  --  < 

faorliontales «  d^aotTOS  fols  ^rticales,  le  phis  sonTeat  obfiqai»  i 
iniorizon,  qui  toutes  reposent  snr  une  roehe  crystsUme  q«e  Tob 
nDmme  grtnit.  Daos  ces  dlTerses  eonches  on  trouve  des  fos&iles, 
c*est«4Hdire  des  d4l>ris  v^^Unx  et  animaux  4clielontt6s  et  groupes 
diiprto  rordre  dela  perfecaon  croissante  de  Torguiisation,  dont  la 
plns  grande  partie  appartient  li  des  genres  tout  k  Csit  perdus.I)u 
paraU^ttsme  des  oouches  et  de  la  disposition  de  Taxe  des  debris 
qu'eUes  rec^lent,  on  doit  eonclure  qu^elles  oiit  M  primitivemeot  ho- 
rizontales.  De  leur  horizentalit^  on  peut  «onclure  <ju'elles  mt  des 
mati^res  de  s^dtment,  ou  form^  auseindHinliqiude.  Dela  position 
fertiede  et  obUque  ii  l'horicon  de  la  plupart  des  couches,  ii  suit 
qQ'ellea  ont  6t6  relevto  i  difll^rentes  ^poques  par  une  fbrce  d*une 
puissance  ^nornie*   De  ce  que  dans  elfaque  terrain  on  ne  trouve 
guibre  que  la  meme  esp^ee  de  fossiles  dont  les  genres  sont  perdus^ 
on  pent  conelure  li  une  suitede  r^yolutions  qui  ont  boulevers^  lc 
gk>be  k  des  ^poques  tr^s^loign^es  les  unes  desautres.  —  Or  sii  k 
huit  miUe  ans  sont  loin  de  suffire  k  rexpUcation  des  fiiiU  ^ooQc^s 
dans  les  conclusions  pr^cMentes ;  d'autant  moihs  qu^6tant  tous  des 
fiiits  de  /ormatiott  Us  ontdft,  d'apr^s  le  r^it  de  Moyse^  pi:6c^er  la 
creatiiOB  de  rhomme  et  s'aceompUr  dans  les  six  premlers  jours  da 
i^existence  dii  monde. 

.  2o  A  mesure  qne  Ton  descend  dans  rhkt^rieur  de  b  (erre  la  cha- 
leur  aagmente.  D'aprto  des  caleuls  fond^,  reau  doii  %tre  klaUtn- 
p^ture  de  r^uUitioB  k  moins  de  trois^uarts  de  Ueuede  profoQ4e\ir; 
les  roches»  li  la  cbaleur  rouge,  4  moins  de  trotsUeues.  La  terre  ev- 
tl^e  ^  Fexceptlon  dhme  %^  couche  est  donc  k  F^tat  de  la« 
incandescente.  Gette  chaleur  inteme  ne  pent  pas  avolr  pour  cause 
I*action  du  s<4eU,  qui  ne  p6nMre  qu'di  une  profondeur  tr^s-peu  cos- 
sid^rable,  puisque  la  temp6rature  des  puits  et  des  caves  est  ^  pe« 
pr^s  constante  en  toute  saison.  Done  la  terre  ^tait  d'abord  une  msisse 
Uquide  et  incandescente  ( telle  est  rexptication  dn  renflepaeot  de  U 
terre  k  r^uateur,  des  tremblements  de  terre,  des  volcans,  des  sou- 
l^vements  et  des  d^pressions  de  terrains,  des  eaux  thermales );  i> 
surface  du  globe  s'est  fig^  par  le  rayonnement  dans  Fespace ;  or  ce 
ref^oidissement  suppose  ua  temps  d'une  durte  immense. 

Rep.  lo  Pour  r^pondre  h  robjection  d^ite  des  couches  de  la 
terre ,  et  concilier  ces  faits  avec  la  Gen^ ,  on  a  invent^  plusieurs 
syst&mes.  Les  principaux  sopt  les  suivants: 

Premier  syst^me.  —  Les  couches  g^ologiques  et  tons  lears  acees- 
soires  ont  ^te  produits  par  la  volont^  immediate  de  Dieu. 


—  3"9"7  — 

A  la  verke'cette'hypeth^e  est  absolameiit  possible.  Mais,  en  Fa- 
dbpta^nt,  od  esl  cfblig^  d*admettre  queDieu  a  cc^^  de^  appaceaibGS 
de  Mts  qui  ji^aaraient  Jamais  eu  lieu^  ce  ({Oi  se  conciUe «mal.avec 
ridSe  que  l*6n'doit  se  forhrer  de  sa  sag8sse.^Aufisi  ce  premtep  ^9- 
t^me  est-il  gi§n^a1em«ni  rejet^.  .;. 

Second  isyst^raev  «-*  &'apr^s  au  second  syst^me,  les  formations 
g^ologiques  et  renfouissement  des  fossiles  seraient  le  produH  du 
d^luge,  . 

G^tie  th^brie  e^  reiet^  parce  que  1.  efie  suppose  que  les  eaux 

du  d^Iuge  ont  pu  dissoudre  toutes  ■las.mati&res.qni  rec^leiit:die8 

fossile^.  Or  eela  n'est  pas  possibl»  liatarellement  ^  car :  les  ^ucbes. 

g^lbgiques  se  composent  de  rodies  in^ttaquabl^  ^ar  Keaaetjdfune. 

gro^seur  ^norme.  $»  Si  TeiLu  a^ait  ag|  omnmte  disipolyant.svK.ees 

ibati^res' pierreuses^  ette  e(tt  agi  de  mihae  sur  l^  fossiles  qHty.daaa 

(iette  bypbth^,  ne  seraient  pas  conteBjuSi  d«».le&  eouehosf  san»  aJr 

t^rations.  5.  Les  eoaehe»  ne  seraient  pasd^une  compcsitioa  hoiiPK>^ 

g6ne,  mais  un  m^lange  de  toutes  les  substances  divildes  pat  yeau. 

4.  Siirtbut  les  fossUes  seraient  mdI48.daiis  Ie&  coiklies  eomme  ilfr 

Ntaient  sur  la  terre;  or  c^estnm  ^  eonstant  qu^ii  etiste  des  distioet^ 

tions  entre  les  genresde  fossiles.5.  Le&d4pdts  se  sont  prodnits  aYec^ 

calme  etlbnteur,.  car  une  loule  de  coqcdllages  y  ont  eonserv^ieiirs 

poiales  et  leurs  ar6les  les  plu&  d^licates,  ee  qul  ii'liUFait  pas  l!eu  si 

Venfouassemenf  desfossfles^t  proAiii  par  ie  d^Ioge.  6..II  exiite  uii 

grand  noftibre  de  banes  de  sei  gemme  dont  F^teindae  est  eireoBSGBite; 

tasi  inei^licable  par  le  dehige ;  ear  reap»  pour.  44poser  oe  imI,  edt  ^ 

^tre  sorsatur^e,  et  dans  eette  hypo^h^  la  pr4^laillo&  se  sevail 

Me  sur  toute  la  snrfaee  du  gk^e.  T.  L»  ooiiH>a»iMfl<>ii  des  fo»- 

siles'  prottve   que  les   d^pdts  se  sont  infm^»  'taiildt  dsma  rea» 

salie,  tantdt  dan9  Teau  douoe,  fait  InetpHcable  par»  le  diluge.  ^  It 

existe  une  foule  de  bancsredress^s^qui  forent'(Fabord  horisoniimx, 

comxae  ie  pro^ve  leur  parall^Iisme^  Si  ieur'  stratlficalllDii^  est  du&  ani 

d^luge,  leur  redressement  serait  r<Bu^  de  r^volutioas  pDSt^euresv 

el  ces  rttvolutions  seiraient  ^ormes,  nombreuses  ^td'i§poq^esdiffi^ 

rentes ;  or  ii  n^y  a  aucune  traee  de  ee»  r^volutioifs^  dan»  rUsK^ 

post-diluvienne.  9.  n  existe  souvent  dans  les  vall^es  form^es  par  le 

redfessement  des  bancs,  des  couches  horizontales  <^  contiennent 

des  fossiles ;  donc,  pour  expliquer  ce^  d^pdts  par  le  d^luge,  il  ^tir 

dtoM  supposer  «pie  pttida&t  ie  pea  de  mm  quii  les  eaux  diluyienn^s 

couvrirent  la  tefre>  eUes  attaqu^nt  lesroche9>  lesplu^dures  kplua 

2J 


—  m  — 

de  mille  pieds  de  prQfbndeiir ,  les  rMuiaireat  k  ViM  de  Kmeii,  les 
laisi^reiitse  pr6clplter;  que  oes  d^ta  event  le  temps  de  se  dmdr 
80IIS  l'eeo,  ^*il8  ftirent  redresste  ensuite,  pois  enfin  qne  d^smres 
d^pAts  se  fermtont  li  plosieurs  reprises  dans  les  Tslldes  prodnites 
par  les  redressements  ant^rieurs :  oe  qui  est  absurde.  Aussi  cesys- 
t^me  est-U  g^^ralement  abandannd.  Les  savants  ent  ^t^  coDduits 
au  soiTant. 

Troisi^me  systfeme.— Lessix  Jours  de  laGen^  sont  desp^riodes 
ind^rmin^  i^moins  chacune  d^une  cr^on  particuli^e,  et  (er- 
mlnte  par  une  r^Tdution  qui  a  d^truit  et  enseveK  au  sein  des  r(H 
ohen  les  y^toux  et  les  animaux  exlstanto.  La  cr^tion  est  le  «uatn, 
In  destruction  le  i(dr  de  chaqne  Jour  gte^que. 

Les  raisons  apport^  en  preuves  de^  cette  th^rie  sont  que  1. 
eile  peut  se  concilier  ayee  les  £aits  g^ologiques ;  2.  considdr^e  ea 
elle-mtaie  elle  ne  contredit  pas  i^Ecriture ;  3«  dans  ses  d^tails  elle 
conflrme  la  narration  de  Moyse,  ^  en  est  jle  oommentair^  scien- 
tifique.  —  i»  EUe  peut  se  concilier  STec  les  fiaits  gdoiogiques: 
puisqne,  la  dur^  des  p^riodes  n^^tant  pas  d^termin^ ,  on  pent 
lenr  donner  toate  r^tendue  exigte  pour  rexpHcation  des  faits.  — 
f9  GonsidMe  m  eUentt^me,  elle  ne  contredit  polnt  la  Clen^,  La 
seoie  objection  qu'on  poisse  lui  opposer,  c'est  qu^eUe  tradoit  le 
mot  die$  par  ^o^tie.  Or  cetto  traduction  peut  se  Jasti&er.  D'abord 
le  mot  h^breu  tradoit  par^c^ifr  a  le  sens  depMode,  de  duc^  arbV* 
tndre  dans  plnsteurs  passages  de  rfitriture  (1) :  dans  le  L&viliqae, 
2S,S9Jottr  au  phuiel  signifie  ami^;  dans  lob  i^,  %!%,  ausingt^ 
II  gigmfie  la  vie  enti^re  de  Fhonune ;  dans  laGen^  eUe-m^me  2,4^ 
Moyse  v^pitule  PoMivre  de  la  cr^ation  en  ees  termes:  c  telles  oot 
^  les  gto6rations  des  ^tres  au  jour  oii  Dieu  cr^  le  ciei  et  U 
tecre  >  et  dans  ce  passag^, /our  signifie  ri6unioa <ies  sixjours  ds  la 
cr^Uon.  £n  second  lieu,  les  trois  premiers  jours  ne  ^ontpoiot  des 
lOurB  ordinaireSy  poisqoe  le  soleil  n'eiistait  pas ;  on  peut  donc  e&- 
tendre  ces  jours  et  les  soivants  dans  le  sens  de  pMode*  En  troi- 
sitae  lieu ,  S.  Augostin  alBrme  dans  plusieurs  endroits .  que  les 
Joors  de  la  Gen^  djfif^rent  des  jours  orduiaires  (Sij.—ZP  Pans  ses 

(1)  cPourpea  qneroB  soit  ven^dansmude  de  r&critttre  saiete,  dit  S.Augu»- 
«  tin,  <m  sait  que  c^est  «a  eoutume  de  se  servir  du  mot  jour  pour  celui  de  tempS'  > 
He  dvit.  Xtei,  1. 20,  e.  11.  «  Ches  les  Orientaux,  remarque  Bailly,  le  mot  que  dous 
«  rendous  par  ^our  a  une  sigmfloation  prknitive  que  donne  exacteHieat  le  tem» 
«  chaiddeBfafV,  r^wriiifion.  >  Hitt.  de  IVieli^nofirie  indUnne,  p.  403. 

(t)S.  Aug.JDf  G§n€i.a4lUt$r,  1. 4,  c.  18, c.  9S [et 87.  Bossuet dit  aussi :  «Dm» 


—  899  — 

d^il9>  ia  Ibtoie  des  ^poques  conftrmd  la  narraUon  de  Moyse ,  em 
€st  le  coDUBeDlaire  seientifiqiie  ,  pnisque  ^  comme  nous  le  verro&s 
I^tts  bas,  les  fossiles  suiv^t  dans  lenr  ^ltelonnement  l'ordre  des 
er^^tiotts  in<yqu^s  par  Bfoyse. 

Ge  syst^me  avait  trouv^  foveur  aupr^s  des  savants  et  de  la  plu*- 
parC  des  catholiques ;  il  a  ^t^  viveffient  combattu  dans  les  derniers 
temps  et  remplace  ehez  plusieurs  apologistes  par  un  quatri^me  sys- 
t6me  que  nou»  allons  exposer« 

Qufttritoe  syst^me.— Les  £»it^  g^legiques  se  sonl  accomplis 

danaune  p^riode  {ntermMaire  entre  la  premi^re  cr^ation  indiqu^e 

au  ^emier  veirset  de  ia  Qen^e,  et  le  premier  joitr  de  la  cr^ationy 

ou  plutdt  de  la  r^organisationdu  monde  actuel  d^taill^e  par  Moyse. 

Les  partisans  de  ce  syst^el^^tablissent  sur  lesraiiKMis  ^ivantes^ 

Le  troisi^me  syftt^me-,  de  tous  ceux  ctui  ont  ^t^  propos^s  pour  con- 

ciiier  la  Genlse  avec  ta  science  ie  inoins  d^rai&onnable,  deft  cepen>- 

dant  6tre  re}et6 ,  parce  que  !<>  cohsid^r^  en  tui^m^mfe ,  il  contredH 

fEeritiire^^o  con8idi§rd  dans  sea  pr^tentions  et  ses  d^taHs,  il  est 

opposi  aux  faits.  Donc  II  i^it  tei  substituei^  nne  autre  th^orie,  qul' 

dearteoes  inconvMents  et/s'il  est  possible,  toutes  les  difficult^s. 

C^  tel  est  le  qttatri^mO'  syst^me  qne  nous  propoions.  —  i^  Le  8ys*> 

t^6  des  jour»  p^Hodes  contredU  i^Ecri^ure  1 1  •  Le  mot  h^breu  tra- 

doil  par /otir  ne  signifie^o^u^  que  dans  les  cas  od  le  contette 

d^enBlBe  clairement  c&sens';  or  Hen  he  Tindique  dans  le  r^cit  de 

la  GF^tion.  2.  Ghaquejour  dela  or4fation  a  soir  etmatiR^  cequi  ne 

peut  coBvefiir  qn'^  des  }ourd  proprement  dits.  3.  Vous  travaillerez 

pendant  six  Jours,  dit  Moyse  aux  Israelites ,  et  vous  vous  reposeres. 

iesepti^e,  parce  que  ie  Seigneur  a  fait  le  eid  et  la  terre  en  slk 

jonis  et  s'est  repos^  le  septi^me.  Le  mot  Jotff  dans  la  premi^ 

partie  de  ce  passage  doit  s'entendre  dans  le  sens  propre ,  ii  dott 

avoir  le  m^me  sens  dans  la  secondepartie.  —  2o  Gonsid^  dansses. 

pr^ieiitioBs  et  ses  d^ls,  fe  k^oisi^me  systtoe  est  opposeaux  faits: 

Sa  pr^eiUion  est  de  donner  le  coE^mentaire  scientifique  de  la  nar-- 

ration  de  Moyse  sur  \at  cr^tion^  or  elle  est  mal  fond^e.  i.  Dans 

cette  th^orie^  cbaque  p^iode  est  termin^par  nnetmmense  r^vo- 

lution  d^ign^e  dans  le  texte  par  le  mot  imperK  Gette  interpr^*- 

tioi]  est  fausse :  d*abord  dans  les  deur  premiers  jours  rien  n*etait  a 

deiruire ;  ensuite  le  sixidme  jour,  ou  rhomme  fut  cred,  n^a  «te  clos 

«  apres  awir  faif  dC^nbord  comme  !♦  temi  du  nionde,  en  avoulu  faipc  rorncment  avcc 
«    six  differMiU  progrift  qtfil  a  voutu  appcler  sijt  jours,  y  El&v.  sur  les  six  jours. 


—  40©  — 

ptr  anMie  T^vohiUon,  puuqoe  rhomiae  el  les  anUDaiti  oreesa 
eette  ^poqve  Mbalsteia  efecofie.  S.  On  relcoave  dans  des  couches 
Mpdrievret  des  foaeUea  qui  se  renoentrent  dans  ites  oovcbes  iDf6- 
rienres,  fidt  inexplicable  dans  rhypoth^  des  r^tobitions  snocesr 
sites  d«  globe,  k  molns  qne  Ton  sdmette  une  cr^sUon  no«?eUe , 
snpposiUoo  sans  fondement.  3.  Dsns  Is  tiitorie  des  jovrs  p6riodeB, 
It  couche  fossilif^re  lafi6riettro,  pour  oonoorder  «Ye«  ler^citde 
Moyse,  ne  devrait  cootenir  qae  des  fossiles  vi^teui ;  cepeBdaot 
oUerenforme  desddbris  d^animsux.— 3»  Le  qaatritee  aysttoe  n'68t 
oppoo^  ni  aai  faits,  ni  ^  la  Gen^  Car  Hoyse  ne  donnant  tQCiD 
d^tail  sur  la  p^riode  assign^  daas  ce  systtee  auz  fonnations  g^ 
logiques,  ii  ne  peut  phis  y  atoir  entre  la  acieaee  et  io  Xieiiitee  ni 
concordance,  ni  opposiUon. 

Aucun  dos  quatre  sjrst^mes  proc^mment  oxpos^  n*6Unt  rogsrd^ 
oomme  fa^t^rodoxe^  lo  cboiz  eutre  eux  ne  peut  ^tie  d^tennin^  qoe 
par  des  coosid^raUons  sGieatiiques.">-  fixamtnto  sous  co  point  de 
tue  les  deux  premitees  th^ries  pafaissent  insoutenables.^XtVivaO' 
iage  dtt  qoatritoe  syst^sne  sur  ie  troisifeme  est  de.  d6gagsr  com- 
pl&tement  ki  Gea^  dessysttoes  gMogiques»  et  parlii  deJsmettre 
k  Tabri  des  oi^iections  qui  pourraieot  sufgir  de  la  tli/forie  nou* 
veUe« — Le  tr(»si^me,  s'il  pouvait  d^truire  les  olQectiois  qui  iui  som 
faites,  foumirait  non  seulement  une  r^ponse  p4rempU>iiQ  aox  oh)ee- 
tions  de^  riocr^dulit^ ,  mais  eaoure  ime  confirmaUoa  do.  tkit  da 
l|oyaeparlasQience,et  une  preuve  de  son  iospuration,  GarMoyso«q« 
sQnement  n^avait  fait  aacune  ^tude  g6oiogique,  n'auratt  passanslest' 
co^rs  divia  foi^mui^  d^uneoiani^re  aufisl  juste  et  aussi  pii^cise  le  r^ 
tat  detoutes  le^  observatipns  ai  de  tautesiesd6couter(esmodeni6S« 
Or  les  partisans  des  p^riodes  r^poadent  au  re^«che  qql  leor  est 
fait  d'alt^rer  la  Gan^  en  traduisant  diei  pvt  periode^  qee  Uoy» 
lui-m6ine  dans  rhistoire  de  la  or^aUon  emploieie  mot  iour  dans  ce 
sens ;  que,  vu  la  concor dance  des  faits  g^ologiques  atec  hi  Geo^i 
on  doit  la  regarder  comme  rexpression  mdme  deoes  iaits ,  et  con- 
^ttomment  traduire  dies  par  pMode^  d*a«Unt  plus  que  ce  mot 
pent  al>$oIument  admettre  ce  sens;  que  la  traducUoa  de  di^par 
pemd^  une  fo|s  jusUfi^,  tnan^  et  vesperi  doivent  n^cessairement 
se  u*aduiro  par  eomineneemerU  et  fin ;  que  le  rapprocbement  f^ 
p((r  Moyse  ^ntre  los  jours  de  la  cr^ation  et  les  jours  ordinaires  m 
prouve  wo,  car  les  jours  ordinaires  peuvent  6lre  comm^moratJ/i> 
dcs  jours  i)et'iodc$  malgre  leur  difference.  A  la  deuxifeme  s^ie  d^ob- 
jecliops  les  parlisans  de  la  iroisi^mc  Ui^orie  peuventn»pOOdre:  <J«<* 


~  401  — 

la  tFadtt<;tifHi  de  ^j^^  paM*eva)s«<lia«  &^est  pas  une  n^oessiM  ab^ 
solue  du  syst^me»  que  ce  «iQt  signifie  seuleiPeQt  temiQalsoii  d*UQe 
p^riode  de  ^^ation  &  la(|ueUe  succ^e  une  vautre  «^,  tenniiiai^OB 
qui  ne  doU  prendre  le  sens.de  r^volutlonque  lOKsque  tes  faits 
g^ologiques  exigent  ce  seus;  que,  m^me  dans  ce  demior  ^,  la 
r^ToItttion  peut  avoir  6pargn6  des  individus  p!ac6s  dans  des  cir- 
eons^tances  particati^res^  appartenant  aux  classes  d^truites ,  ce  qui 
expliqu&leur  r^parition  dans  les  couches  sup^rieures ;  que  Moyse 
dtoivant  ites  jottrs  ,  g^i^qae»s  par  grandes  masses  a  ptt  tafare  let 
cr^tions  animales  de  ia  prmi^e  p^ode  fosi^e^  puisque  dans  la 
premi^  conehe  fessilif^e  ies  v^^aux  1'emport^t  de  beaueoup 
sur  lesanimanx ;  d'aille«rs  par  rensendble  des  d^tails  du  rdeit  on 
voit  que  les  ^>tres  se  sont  succdd^  en  raison  direote  de  la  eompli- 
c^onde  tour  organiaation^  donc,  en  parlantdela  cinqui^e  ^poque 
de  la  cr^tiondes  poissons,  des  reptiles,  il  suppose  ddj^  Fexistenco 
des  aniwattx  in^rieurs  en  organisation» 

9»  A  Vabieetim  dMoite  du  f^u  ceniral  on  rdpond;  1.  Le  fait  de 

l^aagmentatien  progressive  dela  cbaiettr  kmesure  que  l'ons'enfonce 

vers  le  centre  de  la  terre  est  certain ;  mais  (m  a  tort  d'(m   d^duire 

d'nne  mani^re  aussi  affirmative  rexistenee  dn  feu  eenlral^  car  ce 

fait  povrrait  avoir  nne  autre  eaose  inoonnue.  On  peut  rext^liqn^ 

par  les  combiaaiaons  cbimiques  qui  s'op^rent  dans  les  coueiies  su-t 

perficidies  du  gk>be ,  et  qui  expliqueralent  les  tremblements  de 

tem,  les  ^lcans,  et^.  Le  renflement  de  la  terre  k  F^ateur  dan» 

cette  bypotbi^se  s^expliquerait  par  ie  ramoUissementdela  superficie 

de  Ja  terre  op^r^  par  les  eaux  dont  eUe  ^U4t  impr^gn^e  primitlve*- 

mentj  eomme>  le  raconte  Moyae^  On  peut  ajouter  que  la  liquiditd  int^ 

t^rieure  de  la  terre^onnerait  lieu  k  une  immense  mar^  de  lave 

qui  eontiBudlement  disloquerait^  ou   tout  au  moins  secouerait  la 

crolite  dn  globe,  oe  dont  il  n^y  a  pas  la  moindre  apparence.  2.  Ad-< 

mtt-Oft  m&me  le  feu  centifed,  on  ne  peut  rien  en  conelure   contre 

la  CSen^.  Gar  onpettt  dire  en  premier  lieu  cpie  ie  feu  oeatral,  lel 

qa'il  r^ultedes  faits  cit^s,  est  de.  cr^tion  primitive.  On  peutmtoe 

ajonter  avec  plusieurs  savants,  sans  contredire  la  Gen^se ,  que   la 

Uquidit6  actneUe  du  centre  de  la  terre  se  rattacbe  k  un  ^tat  ant6^ 

rieur^  o^  ses  ^l^ments  se  trouvaient  k  l'^tat  gaz^iforme ;  car  te  qua-^ 

tri&me.syst^me ,  as^ignant  aux  faits  geologiques  une  ^poque  primi^ 

tive  sur  laqneUe  Hoyse  ne  donne  aucun  d^tail,  laisse  toute  liberte 

aux  suppositions  scientifiques.  Le  syst^me  des  ^poques,  tel  qu'Uest 

eptendu  par  quelques   savanls ,  adraet  le  fait^  el  comme   donn^e 


—  m  — 

liiblk|tte,  et  comme  donn^  sdentiflque ,  cGncoTdSknte  d*aprte  les 
eipUctUons  que  nous  eiposerons  plus  has. 

Des  d^veloppements  pr^o^dents  ^it  cette  conclusion  flnale :  ni 
les  coudies  de  r^corce  du  globe ,  ni  le  feu  cemrsl  ne  <;ontre<fisene 
lei^UdeMoyse. 

//•  Confirmations  par  la  science  et  Us  tradUions. 

Les  rScits  traditionnels  sur  1a  cr^tion  du  monde  ^tsnt  renms 
dsns  les  m^mes  (eites  s^rec  ceai  qut  sont  relatlft  k  la  cr^titm  d« 
rhomme,  nous  les  traiterons  ious  ce  second  tiiare. 

Nous  avotts  dit  que  Moyse  raconte  i.  la  cr^ation  en  eUe-minie, 
3.  l'organisation  du  monde,  3.  l'6poq»e  de  ia  er^tion. 

Sur  ee  demier  point  la  science  se  tait 

Sur  le  l«r  ppittt,  la  philosophie  ,  qu6iqn'eUe  ne  puisse  pas  i'ex- 
pliquer  parfaitement ,  confirme  le  Mi  de  la  cr^ition  en  moDtrant 
i'al)surdit^  des  systdmes  qui  la  combattent.  -<-  K  moins  de  tombep 
dans  PEl^atlsme,  qui  nie  toute  distinction  entre  Dieu  et  les  autres 
6tres»  systtoe  dont  Tabsurdit^  est  palpable  >  on  ne  peut  admetlre 
sur  Forigine  des  choses  querone  de  ces  trois  supposltions :  {. 
les  ^tres  distfocts  de  Dieu  oot  M  cr^  ;2.  leur  substance  n'est  que 
la  substance  divineelle-m^me  mise  par  Bieu  audeliors  de  loJ-ffl^Bie 
(syst^me  d^^anation);  5;  Tass^it^  de  la  substance  des  ^s  cr^. 
Or  les  deui  demi^s  explications  sont  prouv^es  fausses  par  Veurs 
eons^quenees.  D^abord  le  syst^me  de  r^manatien,  substanUdiement 
identique  au  pantb^me ,  en  prodt^  toutes  les  cons^ences  qne 
nousavons  exposees  en  partie  pllis  haut.  De  Tass^it^  ^  ^tre^  dis- 
tuicts  de  Dieu  r^ulteraient  llmpossibilit^  de  les  concevoir  non 
existants,  leur  souveraine  perfection ,  leur  imrautabilit^ ,  leur  ifidi- 
visibilit^t  etc.;  cons^quences  dont  la  fausset^  est  prouv^  par  les 
faits. 

Surle  2epoint,  c^est^^ndire  sur  Torgaulsation  do  monde,  la  science 
fournit  des  eonfirmations  de  d^tail  ind^pendantes  des  syst^mes. 
cosmog^niques  et  geog^niques ;  elle  en  d^duit  de  oes  syst^mes. 

-Confirmation»  ind^endantes  des  syst^s  cosmoQmiques. 

jo  Moyse  dit  que  la  lumiere  a  exist^  avant  le  soleil.— La  science 
admet  comme  beaucoup  plus  probable  le  syst^me  des  vibrations  de 
la  lumicre,  qui  donae  h  ce  fluide  une  existence  indepcndante  du 
soleii  el  dc  tout  autre  agenl  desline  a  le  mellre  en  mpuyenieut. 


—  405  —       *    . 

£Ue  condut  eette  tU^orie  des  exfi^ieiiees  dans  lcsqaelles  ia  ren-» 
contre  de  deux  rayons  lumineux  produit  des  ten6brea  au  lieu  de 
donner  une  pius  vive  lumi^re ,  comme  cela  aurait  n^cessairement 
lieu  dans  la  th^rie  de  T^manation. 

2«  La  6en^  pour  d^signer  la  lumi^re  emploie  une  expression 
qpi  peut  se  traduire  par  cetteautre  lum4ere-^lorique,  ce  mot  d^si- 
gnant  k  la  fois  lumi^re  et  feu,  Or  ridentitd  de  ces  deux  agents  est 
rogaid^e^sinon  comme.certainey  du  moins  comme  tr^probable  par 
des  savants  tr^s-disting^^.  Elle  peut  se  conclure  de  l^exp^rienee 
dans  laqueUe  on  rappi^ocbe  dans  le  yide  les  fils  conducteurs  d^une 
forte  pile  .munis  cbacun  d'un  c6ne  de  cbarbon ;  il  se  produit  alors 
Bse  lumi^e  tr6s-vive ,  un  feu  tr^s-ardent ,  quoique  les  cdnes  dt 
ebarbop  n'entrent  point  en  ignition.  Ce  fait  prouve  que  la  r^uaion 
du  fluide  ^leetrtque  positif  et  n^tif  produit  himi^e,  chaleur  et 
s(i^iae.magn^tisme,.puisque  ce.foyer  de  lumi^re  et  de  chaleur  agit 
sur  la  bouaso^e;  d!oii  r^sulte  Tidentit^  probable  des  quatre  fluides. 

50  R  T^sulte  de  la  narration  de  Moyse  qH'au  commencement  la 
tcrre  4tait  vide^  qu'elle  ne  servait  d^hal^itatipn  k  aucun  ^tre  orga- 
Bis^.—La  g^ognosie  eonstate  qu'une  fois  parvenu  aux  terrains  pri« 
initi&  on  ne  rencontre  aucun  d^bris  OTganique. 

40  Moyse  aifirme  que  Dieu  a  produit  les  dtres  organis^  par  un 

acte  particulier  de  sa  voloute^  qu^il  les  a  d^s  le  principe  divisigs  en 

esp^es.^De  son  c6t^  la  science  prouve  la  n^cessit^  d'uDe  op^ra- 

tion  particttUfere   pour  prodiure  Vorganisation.  Gar  i.  si  les  forces 

physiques  et  chimiques  avaient  seules  produit  les  6tres  organis^s, 

eHes  poss^deraient  encore  qette  facult^  Or  le  contraire  est  ^tabli 

par  l^xp^rience,  pmsque  les  mati^res  ori^ques,  leur  dLsposition^ 

rorganisation  en  un  mot  et  la  vie  ne  naissent  jamais  spontan^ment, 

mais  ne  peuvent  toe  que  le  produit  d'6tres  organis^s  et  vivants; 

puisque  les  forces  pbysiques  et  cbimiqiies  ne  peuvent  m6me  repro- 

duire  uae  organisation  avec  les  mati^res   encore   organis^es  d*un 

corps  pr^c^ent.  2.  Les  ph^nomtoes  de  la  vie  sont  r^gls  par  des 

lois  toutes  differentes  de  celles  qui  dirigent  les  forces  physiques  et 

cbimiques.  3.  Bien  loin  qu'it  y  ait  identite  entre  ces  forces,  au  cen" 

traire  elles  se  combattent.— La  science  prouve  la  n^essit^  des  es- 

p^es  primitives.  Gar  1.  il  existe  une  multitude    d'esp^es  organi- 

s^es.  Ge  fait  ne  peut  s'expHquer  qu^en  supposant  que  toutes  les 

esp^ces  sont  primitives,  ou  bien  par  la  production  d'esp^ces  nou- 

velles  op^r^es  par  la  transmutation  d'une  ou  de  quelques  especes 

geulement.  Or  cette  transmutation  est  «•^'v^csible  :  tWe  ne  pourrait 


«e^  produire  <|ae  par  les  Uiflttmce»  ext^riiMres ,  ou  inr  le  ctoise- 
ment  des  esp^ces ;  er  Fexp^rience  proove  que  la  preim^  eaose 
doane  skmplemeiit  des  miMs ,  qae  la  seconde  produit  senle- 
ment  des  m^tis  priv^  de  la  fticult^  de  se  reproduire,  otf  dn  moins 
qvi  ae  se  reprodoisetti  pas  ind^niment.  9«  La  oon^iaraison  des  es- 
ptees  ecluelles  avee  les  monies  d'aninunix  cowert^e^  en  Egypte 
prottve  leur  immutabilit^  pendant  rintervalle  tr^ong  qui  s'est 
6eoul6  depttis  la  premi^  ^oque  de  l^istoire  ^gyptientte  JusqQ^k 
notre  temps.  5.  8i  les  esptos  pottTaient  cbaDger  et  progresser,  les 
dtres  imm^diatement  iafl&rtettrs  k  lliomme  pounraient  acqoSrir  le 
caraet^  Immain.  La  possibilit^  de  cette  tTansmutaiion  est  nitaie 
!•  Iral  poursoiTi  par  les  partisaDs  du  ayst^me.  Or  cela  est  impos* 
sibie :  ear,  sous  le  rapport  des  fiftcult^  intettectuelles^  il  y  a  eDtre 
eelles  de  Hiommeeirinstinct  de  la  bmte  un  abtme  infrancliissable. 
La  brute  esl  priv^  de  la  Iteult^  de  pereevoir  les  id^e»  ritionD^es 
el  morales,  de  g^n^Iiser  ies  id^s  sensii>les,  indvde  de  la  libert^ 
morale,  et  iocapable  de  s'dlever  par  rMucation  k  ces  fticult^ ;  <a\ 
ses  acHoBS  Bi6me  les  pius  ^tonnantes  ne  sont  pas  le  r^soltat  de  I'^- 
dncation,  delHmitation  el  de  I^exp^rience ,  elles  Sont  ez^at^es 
sous  rempire  d^une  impuMoa  aTeugle^  toi^ours  de  la  m^e  ma- 
Mte,  sans  dlre  pr^c^to  de  la   pr^vision  ni  de  lcor  r^IlaC  nf 
de  leur  tttilit^.  L^homme  posa^de  les  caract^es  oi^s^s. 

ijonfirmatioiu  par  les  s^Umei  eoimogeniqucs^el  geogeniqwn* 

N.  6.  En  exposant  le  Syst^me  suivant^  nousn'en  acceptons  pas  b 
responsabilit^;  notre  but  unique  est  de  constater  que  la  science  ac- 
tueHe  est  loin  d'Mre  bostile  au  r^cit  de  Moyse. 

Interpr^t^par  la  sci^ce , 

Moyse  enseigne :  La  science  affirme : 

lH*dttier  jour^ 

Au  commencement,Dieu  La  mati^re  premi^re  de  tous  les  globes 

crda  lamati^re  premi5re  a  ^t^  d'abord  k  ua  ^tat  extr^me  de  dif' 

du  ciel  el  de  la  lerre  ;  fusion.  Les  n^buleuses^  que  les  savanis 

cette  mati^re  ^tait  invl-  regardent  comme  des  mdndes  ^  T^tat  de 

sible  et  incompos6e.  formation,  sont  compos^es  de  cette  ma- 

Les  t^n^bres  etaient  k  tifere  primitive,  gazeuse.  Get  ^tat  est  d^ail- 

la  surface  de  cet  abtme.  leurs  exig^  pour  expliquw  les  combinai^ 

L'espritdeI>ieu,ouragent  sons  cbimiques  d'iine  multitude  de  ma' 


coordoBiiateur  de  la  crea» 
tioD>  se-portaii  k  ta  sur- 
face  des  eaux^  c'eslrk-HUre 
de  la  mati^  k  F^tat  ga- 
zeox.-^Dieu  dit :  Qiie  la 
lumi^  se  produise. .  Et 
la  lomi^re  fiit;  et  Dieu 
i^it  qiie  la  luini&re  ^tait 
bomie.-^uisi  ftit  dosoir 
au  matin  le  premier  jour 
(^qoe). 


Dieu  diti  Qu'il  y    ait 

faisatU  ferme  au  oentre 

des  eaux ,  et  que  o^e 

force    divise    les    eaux 

.d'avec  les  eaux.  Et  Dieu 

flt  le  firmament  ( ce  qui 

a  la  pro{»ri^t^  de  faire 

ferme);  et  il   s^para  les 

eaux  qui  fiirent  dessous 

en  firmament  de  celies 

qui  furent  dessus  en  fir^ 

mament.  —  £t  il  fi^t  fait 

ainsi,  et  Dieu  donna  au 

resultat  de  1'op^ration  du 

firmament  lenom  de  eiel. 

— Et  du  soir  au  matin  fut 

le  seeond  jour  (^poque). 

A  cette  premi^re  don- 

nee  la  Sagesse  ajoute^ 

Prov.  8, 27 :  J'assistais  k 

la  pr^paration  des  cieux,^ 

quand  Dieu  divisait  les 

eaux  de  rabimeen  abtmes 

distincts,  quand  i1  les  sou- 

inettait  ^  une  loi  invaria- 


—  405  — 

titees  qui  composent  le  glol>e. 

La  matilrefut  donc  d'abord.k  un  6tat 
obscnr^ment  cfaaud.  Mais  le  calorique 
rayonnant  d'aprte  ses  lo|s  dut  se  porter 
k  la  surfaoe  de  la  masse  gazeose  et  y  pro* 
dttire  chaleur  et  lumi^e^  pmsque  ces  denx 
ageots  SQBt  identiques.  Moyse  a  pu  appe- 
ler  cette  atmospfa^  luminense  e«^*t  d^ 
Bieu,  ou  coordmmateurdelamati^rcles 
fluides  caiorifiques,-^lectriques  etmagn^ 
tiques  ^tant  kla  fois  idmtiques  entr'eux» 
etoauses  pbysiques  de  toutes  les  compo- 
•sitions  et  d^compositions  de  la  mati^re. 

Secohd  jot»; 

Non  seulement  Dieu  avait  soumis  la 
mati^re  ^  raction  du  calorique,  mais  en- 
core  k  celie  de  rattraction.  De  plus  U 
avait  imprim^  k  la  masse  nn  naouTement 
rapide  de  rotation  sur elie-m^me.  D'apr^s 
ces  donn^es,  h  mesure  que  le  calorique, 
prlacipe  d'expan$ion,  raybnnait  au  dehors, 
l'attraction  devait  concentrer  la  masse, 
augmenter  son  mouvement  de  rota- 
tion,  produire  k  son  ^quateur  une  fbrce 
centrifuge  plus  rapide,  y  d^rminer  la 
fonttationd'unemultitude  d'anneaux  com- 
poses  de  cette  mati^re  en  mouvement. 
Ges  anneaux  se  refroidissant  progressi- 
vement  durent  se  briser  en  diff<^rentes 
fractions  qui,  en  vertudeslois  de  Tattrac- 
tion,  durentse  r^unir  chacune  autour  d'un 
centre  et  former  des  n^buleuses.  En  se 
brisant,  ces  i^agments  d'anneaux  durent 
prendre  un  mouvement  de  rotation  sur 
eux-m^mes  dirig^  dans  le  sens  de  celui 
de  la  masse  principale,  parce  qne  la  par- 
ti^  sup^rieure  possedait  une  quantit^  de 
mouvement  plusgrande  que  la  partie  in- 
fi^rieure.  Ces  nebuleuses  tournant  sur 
24 


-.  _  406  — 

bleet  leor  commt^iqintt  ^eMitaies  devieoiieBt  des  ceDtres  ae- 
1111  moQveneiiigyntoke.  coDdaires  o^  se  reprodaisont  en  petit  le» 
Qitandd  prwparabcU^etB'  ph^ooin^iies  de  ia  masse  totale.  EHe» 
lo$  aderamj  quanddcer-  poss^nt  k  leur  auiice  uDe  ]itme8ph^re 
eertA  kge  ei  gyro  va^  ^ectriquelomineiise  et  caiorifique.  EUes 
iabai  abffuoe*  prodaisent  des  anneaoi  qui,  enx-^&mes 

se  brisenl  et  forment  des  glol>es  de  troH 
titae  ordr«,  o«  i^an^teB,  qoi  k  leor  tour  peovent  reproduire  k  m 
degr^  inf(6rieur  ies  pii^mtae»  de  ia  masse,  former  des  aoneaux 
doni  la  firactiott  donne  naissaoce  aux  sateiUtes.  En  un  mot,  eltaiqtte 
n^buleose  s'organise  en  syst^e.  Tefie  est  i^origine  de  celui  dont 
la  terre  foit  partie.  Gette  tb^orie  explique  le  mouvement  diculaire 
des  ^toiles  binaires,  le  mouvement  des  plajQ^stes  autour  du  soleil, 
des  satellites  antoor  des  pian&tes  dont  elles  d^pendent,  ranoeau  de 
Satuine  et  sou  mouvement,  la  direction  uniforme  du  mouvemeolde 
tous  ces  globes,  le  peo  (f^oignement  de  leur  orbile  relativemeol 
k  I'^qnateor  du  glotife  dont  ils  d^pendent,  le  mouvement  g^o^nl 
des  ^tolles,  la  concentration  des  corps  c^lestes  dansles  r^ionsraih 
proch^es  de  F^ateur  g^n^rai.  —  La  terre  dans  cette  premidre 
formation  ne  poss^it  encore  rien  qui  la  distinguftt  speciaieffleat 
des  autres  globes,  aussi  n'est-^le  d^ign^e  dans  la  Gen^  que  par 
cette  expression  gen^rale  i  eaux  q^i  fUrerU  deseom  eu  fimtameni. 
ir  est  &  remarquer  que  la  tlt^rie  pr^c^ente  de  U  formaUoift  de 
notre  plan^te  n'a  pas  pour  cons^quence  n^cessaire  Vexlstence  do 
fen  central.  La  tb^rie  du  refroidissement  des  gaz  prouve  au  cat 
traire  qtt'il  est  le  r^sultac  de  la  pression  qui  va  en  augmentanl^ 
partir  de  la  superficie  dans  la  direction  du  centre,  que  par  cous^' 
quent  le  centre  doit  possMer  beaucoup  moins  de  calorique  que  les 
couches  superflcielles.  Par  )k  pent  6tre  expliquee  raugmentatioD 
progressive  de  la  cbaleur  k  mesure  que  Ton  s*enfonce  dans  Tecoree 
du  globe,  sans  que  Ton  soit  autoris^  k  en  conchire  rexistence  dufeo 
central.Les  &its  attribuds  k  cettecause  trouvent  leur  expUeation  dam 
leis  combinaisons  dumiques  qui  s^op^rent  k  la  jonction  des  coucbes 
oxid^es  et  non  oxid^s  par  rinfiltration  des  liquides.  A  cette  cause  od 
peut  ajouter  l'6iectricit6  d^velopp^e  par  la  superposition  des  couches 
duglobedont  la  composition  h^t^rog^ne  forme  une  esptee  de  pii^' 

Troisi^  lour. 

Dieu  dit :  Que  toutes       La  sur&ce  dela  terre,  par  lecaloriqn? 
les  eaux  qui  sont  sous  le    qu^elle  d^gagedit,  teoait  k  T^tat  de  va^ 


—  467 


ciel  se  rasseoibleiit  en  un 
seul  lieu,  que  r^I^ment 
aride  apparaisse.  —  Le 
eommandement  s'ex^eute 
et  Dieu  appelle  Taride 
terrei  et  les  amias  des 
eaux  mers. 


peur  une  multitude  de  substances,  spd- 
eialement  Teau.  Le  ref^oidissement  de  la 
crotite  terrestre  am^ne  la  condensatiori 
de  ces  vapeurs  qulse  repandent  sur  toute 
la  surface  du  globe.  Aussi  la  science 
gdologique  constate  que  les  terrains 
stratifi^  sont  d'une  formation  plus  uni- 
forme  fet  plus  g^n^i^ale  k  mesure  que  les 
assises  appartiennent^  des  depdts  plns  anciens,  et  que  les  tCrrains 
primitife  ont  St^  couverts  d^une  mer  unique  et  ne  contiennent  aiK- 
cun  d^bris  organique.  L'eau  eh  filtrant  au-dessous  des  couches  su- 
perficielles,'  y  rencontre  des  masses  de  m^taux  tr^&oxidables ;  il 
s'opi&re  des  combinaisons  cbimlques  qui  produisent  des  foyers  tr^s-* 
ar(tents,des  amas  devapeurs  tr^s-puissantes  qui  soul^vent  les  con- 
ftnents  et  les  montagnes  aux^uelles  la  g^ologie  assigne  ime  erigine 
ign^,  et  force  les  e^ux  k  seretirer  dans  les  bassins  form^s  par  ces 
divers' soul^vemerits. 

Actuellement  la  terre  «ortle  de  Teau 
est  en  possessi^n  de  toutes  les  (ionditions 
n^cessaires  au  d^veloppement  de  la  v6- 
g^tation  fi  sa  surface.  II  est  vrai  que  le 
soleil  ne  peut  encore  lui  fournlr  chaleur 
et  lumi^re ;  le  passage  de  T^tat  gazeux  h 
P^tat  solide  exigeant  un  temps  propor- 
tionnel  k  la  masse,  son  atmospb^re  est 
tenue  encore  h  une  grande  distanco  de 
son  globe  ^  mais  la  terre  parcourt  son 
ori)ite  k  fint^rieur  de  cette  pellicule  lu- 
mineuse.  Si  ^  cette  ^poque  elle  est  plus  rapproch^e  de  cette  atmos^ 
ph^re  qu*elle  est  maintenant  rapproch^e  du  soleil,  T^tendue  de  la 
surface  occup^e  par  renvdoppe  lumineuse  diminue  proportionnelle- 
ment  son  actlvit6.  Aussi  les  differentes  espfeces'  de  v^gtoux,  dont  la 
reproduelion  ne  peut  s'expliquer  par  les  lois  purement  physiques  et 
chimiques  quiont  domin6  le  globe  jusqu'k  cette  6poque,  naissent  de  la 
terre  fScond^e  par  laparole  toute  puissante  de  Dieu.  —  La  g^ogno- 
sie  confirme  k  la  Ibis  le  fait  de  la  cr^ation  des  v^g^tauz  et  de  lenr 
d^veloppement  sous  rhifluence  de  ratmosph^re  solaire  sup6rieure 
encore  k  la  terre,  en  constatant  dans  la  premi^  couche  fossilif^re 
des  d^bris  de  v^taux  qut  s^^tendent  )usqu'au  pdle.  II  est  vrai  que , 


Dieu  dit  ensuite:  Que  la 
terre  produise  de  Pheri^e 
verte  qui  porte  de  la 
graine,  et  des  arbres  frui- 
liers,  qui  portent  du  fruit 
ebSLeun  selbn  son  esp^ce, 
et  qui  rCnferment  leur 
semence  en  eux-m^mes 
ponr  se  reprbduiresur  la 
terre.  Etcelasefit  ainsi. 


—  408  —  ^ 

•M  fossUcs  toBt  m61^s  dft  ddoris  amnttux  dont  Moyse  ne  p&rift  pas; 
Huiis  nous  avons  r^pondu  pr6c^einmeBt  k  l'obiection  qui  nattdeoe 
fait. 

Qtt&tri^jonr. 

Diett  dit :  Que  des  14  masse  du  soleil  se  concentre^  m 
tofps  lumineux  soient  atmosphfere  se  rap|voche  de  lui  pro- 
fiiits  dans  le  flrmament  gressivement  et  tend  k  M  donner  For- 
dtt  ciel^afinqne  s^parant  gaoisation  d^finitiTequiyL  possMe  actaelr 
le  jottrdeiannit.ils  serrr  lement.  La  terre  contenue  dans  cette 
Tent  designespourmai^  atmospb^re  et  ^M&e  k  uhe  distance 
quer  le  temps,  les  iours,  rapproch^e  du  plan  de  1'^quateur  solaire 
lesann^es.— Dieufitdone  peut  en  sortir  sans  subir  d^s^ratioQ. 
deux  grands  corps  lumi-r  I^es  taclies  ^normes  que  Fon  remarqae 
neuXf..  et  ies  ^tojilest  fr^quemment  surtout  k  r^qnateur  solaire 
prouvent  que  son  enyeloppe  tomineitfi 
peut  ^tre  bris^e  dansson^tactuel.Apittsforte  raison  a-4-eUepii 
Sttbiv  ces  aceidents  k  i'^que  oti  son  atmospb^e,  beaucoup  plu& 
6tei\dueet  parcons^uentbeaucoupmoios  dense,  de^s'accumuler 
principal^eut  vers  le^  p<Ues.  A  partir  de  cette  ^poque  Je  soleil  a 
ptt  s^parer  pour.  la  terre  le  jo/ur  de  hi  nuit ,  noarquer  les  jours  et 
les  anm^es.  —  De  ia  ^^orie  pr^c(&dente  U  suii  qae  le  soleil  doit 
6tre  un  globe.  sQUde  envelopp^  de  deux  atmosph^res  qui  sout ,  b 
premi^re,  plus  rapprocbee  du  soleil,  t^n^breuse  ;  la.seconde ,  svp- 
port^  par  la  pi^o^dente,  lummeuse  et  cons^einment,  ^leetrijv^ 
Cette  conchision,  et  par  l^  m6me  les  principes  pr^e^dents  dont  i^ 
^stla  dednction^  se  trou\ent  justifi^s  par  ranalogie  et  par  les  £uts. 
Les  observations  t^esGoplques  dirigSes  sur  les  n^bulenses  plan^ 
taires  oonsiatent  qa'elles  son^  environn^  d^une  atmos^b^re  lumi- 
neuse ;  dirig6es  sur  le.  soleil,  eUes  font  entrevoir  son  globe  solide 
li  trayers  spn  atmosph&re  inferieure,  lorsque  les.  nuages  lummei& 
qui  forment  son  enveloppe  se  trouvent  ^art^s.  Les  observatioB! 
prouvent  d'an  cjdt^  qae  la  huni^e  ^man^  d*un  gaz  en  incandes' 
cense  n*est  pas.  polaris^;  il  a  6t6  reconnu  d'autre  part  que  la  la- 
mi^re  du  soleil  ne  jouit  pas  des  propri^t^s  de  la  polarisation.  Les 
aurores  boreales  qui  agissent  si  puissamment  sur  la  boiussole  ,  ei 
par  Ik  accusent  une  aelion  ^lectro-magp^qtte,  s^e^liquent  par  les 
eourants  ^lectriques.  Leur  produit,  insufiSsanl;  pour  oouvrir  la  sur- 
face  de  Tatmosph^e,  est  reCoul^par  le  mouvementde  rotation  vers 
l«s  pdliM  en  irertu  des  lois  qui  pr^sident  k  la  distribution  de  T^Iec- 


—  409  — 

tricitd&  1«  surface  df^s  globes;  dlevee  ^  des  hauteurs  que  Ton  peut 
regarder  comme  les  derni^res  limites  de  1'atmosph^re^  cette  ^^lec- 
tricit^  projette  alors  ia  plus  vive  lumi^re.— La  similitude  des  effets 
indique  la  similitude  des  causes ;  et  puisque  les  aurores  bor^ales 
sont  produites  par  les  eourants  ^lectriqoes,  on  doit  pr^sumer  que 
l^tmosph^re  sup^rieure  du  soleil  s'explique  par  la  m^me  cause»  La 
diflRSrence  dlntensit^  des  eflfets  est  le  r^sultat  de  la  diflKrence  6nor^ 
medans  la  masse  des  deiix  globes.  Bans  rezpMence  cit^e  plus  Iiaut 
de  la  recompositipn  dans  le  vide  du  fluide  positif  et  du  fluide  n4- 
gatif  de  la  pile,  il  se  produit  une  lumi^e  et  une  chaleur  que  Ton 
ne  peut  comparer  qu'k  celle  du  soleil.  — Enfinle  sOleil  et  les  pla- 
n^teft  Q'ayant  form^  dans  rorigine  qu'une  m^me  masse^  on  est  con- 
dait  par  les  lois  de  la  gravitation  k  admettre  une  augmentation  de^ 
densit^  dahs  les  plan^tes  proportionnelle  h  leur  distance  du  solei) 
qui  en  est  le  centre.  Gette  induction  confirm^e  par  la  scieiice  pousse 
k  cette  demi^re  cons^qnence  que  le  soleil  doit  6tre  le  globe  le  plus 
dense.  Or  les  calculs  astronomiques  constatent  que  sa  densit^ 
n'est  4  peu  pr^  que  le  quart  de  la  densit^  de  la  terre>  ce  qui 
ne  peut  s'expllquer  que  dans  la  th^orie  tci  admise.  Oti  peut  dire 
que  dans  le  calcul  de  la  densit^  dusoleil  on  n*a  pas  d^diiit  de  son 
Yolume  les  deux  atmosph^res  tr6s-^tendue$  dont  la  densit^  ne  peut 
se  comparer  k  celle  du  noyau, 

Ginqnieoie  et  sijudme  jooi^. 

Au  cmqui^me,  Dieu  3i  du  ciel  nous  redescendons  sur  la 

cr^  les  grands  poissous  terre  pour  suivre  le  d^veloppement  de 

et  tous  les  animaux  qui  rorganisation ,  apr^s  les  prenfiers  ter- 

ont   vie   et   mouvement  rains  fossilif^res  qni  repr^sentent  prin» 

(dana  les  eaux).  Les  eaux  cipalement  la  premi^re  cr^ation  v^g^tale, 

les  ppoduisirent  cl^acua  dont  noua  avons  d^k  parl^,  on  rencontre 

selon  son  esp^,  k  partir  dn  terrain  p^n^en  jusqu^au  ter< 

sain  cr^tac^  des  poissons  ^norm^,  de&  j 

U  cr^a   ensulte  aii&S3i  reptiles  des  plus   grandes  dimensions                    j 

tous  >es  oiseaux^  chaoun  m^I^  avec  des  y^g^taux  et  des  coquil^                   ( 

selon  ^a  esp^e,  '  lages<  Dans  le  terraui  cr^tac^  inf^rieur                    \ 

apparaissent  les  oiseaux.  -r-  PlQs  haut  [ 

Au  sixi^e,  Dieuiit  les  dans  le  terrain  parisien  jusqu^aux   allu-                    } 

lidtes  (sauvages)  de  la  vions  anciennes  inclusivement  on  trouve                    f 

terre  selon  leurs  esp^ces,  des  animaux  terrestres  dont  les  uns  ap-                    ! 

Ifis   animaux  (domesti-  partiennent  a  des  esp^ces  perducset  les.                   f 


—  410  — 

quM )  €t  tou8  ceuz  qui  autres  se  rappFQchent  des  espfeees  ac« 
rampentsttrlaterre^cha-  tuelles  ou  leur  soiit  identiques.  Tous  ces 
cun  selon  son  esp^ce*        fossiles,  soit  qulls  fassent  panie  du  r^ne 

v^^tai»  soit  qu'ils  d^peodent  du   r&gne 

Jlcria  ensuite  lliom-    animalse  succ^dentsuivant  ime  progres* 

«le  k  son  image  et  res-    sion  ascendante  d'organisation.  Enlin  on 

jiemhiance.  retrouve  dans  lesalluvions  modernes  des 

osseraents  bumains  et  des  debris  dePin- 

dustrie  humaine, 
Telle  est  en  abr4g6  la  cosmogooie  scientifique  dont  les  ^l^ments 
emprunt^s  aux  savants  les  plus  distingu^s,  Cuvier,  Amp^re,  Laplace, 
Arago,  ont  ^t^  recueillis  et  coordonn^  par  plusieurs  auteurs ,  sp^ 
cialement  par  MM,  Godefroy  et  Marcel  de  Serre&  dans  deux  ou- 
vrages  intitul^s,  Cosmogonie  4e  Moysey  dont  nous  avons  pr^sent^ 
ranalysesuccincte  dans  re;ipos6  qui  pr^c^de^ 

II.  oeiage. 

On  peut  d^uire  des  objections  et  des  confirmaiions  de  la  science 
et  des  traditions  pour  les  raisons  indiqu^es  au  Utre  de  Ui  Creation. 
Notts  nous  bomons  k  consid^er  le  d^luge  au  point  de  vue  de  ia 
science. 

Les  principaux  points  affirm^s  par  Moyse  sur  le  d^luge  sont  1 . 
son  existence,  2.  ses  circonstances,  3.  sa  date. 

/,  Befuiation  des  objections, 

1"  Existence  du  deluge. 

La  ^ience  n'oppose  rien  de  serieux  k  I'existence  du  d^liige. 
S*  Girconstancee  do  dflage^ 

1»  0(i/.D'apr^s  Moyse^  leseaux  du  d^luge  se  sont^lev^es  de  quiake 
coud^s  au-dessus  des  plus '  hautes  montagnes ;  ce  qni  est  impos- 
sible,car  toutesles  eaux  cr^es  n^eussent  point  suffi  pour  produire 
ciet  efifet. 

JR^,  Pour  rSpondre  2i  1'objection,  on  a  attribu^  les  eaux  du  d^ 
}uge  k  la  queue  d'une  comfete ,  k  des  mar^  extraordinaires,  au 
cfaangement  de  Taxe  dela  terre,  k  la  suspension  du  mouvement  de 
ia  terre  par  le  cboc  d^une  eom^ ,  k  des  soulfevements  de  terrain, 
^  celui  des  Andes  en  particulier.  -^  Quoique  Bieu ,  pour  punir  ies 
bommes^  ait  pu  employer  desmoyens-naturels,on  doit  r^ter  toutds 
pes  hypoth^ses ,  car  elles  se  eoncilieut  diffidlemenl  les  unes  aveo 


—  411  — 

les  faits,  1C9  autres  avec  le  r6cit  de  Moyse*  Cest  sans  raison  qucT 
Fon  affirme  que  l'eaii  cr^^e  ne  suffit  potnt  k  rexpUcation  du  d^luge^ 
11  en  existe  k  rinterieur  dela  terre,  dans  lamer^dansratmospb^re, 
des  quantit^s  que  Ton  n'a  jamais  calcul6es ;  Dieu  a  pu  les  r^unir, 
et  ensuite  les  r^pandre  par  une  action  miractileuse^  Ff!it-oA  m^me 
obMg^  de  recourir  h  une  cr^alion,  cette  supposition  ne  ri6pugne  pas 
k  la  puissance  divine. 

2«  Obj.  Ce  pa^age :  Arcum  meum  ponam  in  Tiubibus ,  et  erii 
siffnum  fwderis  inter  ine  et  inter  terramy  Gen.  9,  i3,  contientou 
une  fausset^ ,  ou  une  absurdit^ ;  une  fausset^  ;  s'H  suppose  qtie  la 
pluie  ne  tombait  point  avant  le  d6lttge ;  une  absurdite ,  s'il  veut 
dire  que  Dieu  ait  donn^  de  sa  promesse  un  signe  aussi  ordlnaire 
que  rarc-en-ciel. 

Rep.  On  peut  supposer  qn'i9iYant  le  d61uge  il  iie  pletfvait  point,' 
ou  seulement  pendant  la  nuit.  Dans  la  premi^e  supposition  Teau 
B^cessaire  aux  plantes  leur  etlt  ^t^  fournie  par  de^  ros^es'  abon-^ 
dantes.  —  Une  cbose  commune  et  semarqoable  k  ia  fois  peut  ^tre 
prise  en  gage  et  en  souvenir  d'iine  promesse  faite. 

3*  D8te  dn  d^lnge. 

i^  Ob}>  Le  sol  de  TEgypte  est  le  prodnit  des  alluyions  du  Nil. 
Les  pierr<es  granitiques  employ^esk  la  construction  de  la  catb^drale' 
de  Limoges  ne  sont  altSrees  qu^k  une  profondeur  de  treize  milli- 
m^tres^  tandis  que  les  roches  gf^nitiques  d-oti  elles  ont  ^t^  tir^es- 
sant  alt6r6es  k  une  profondeur  de  deux  mMres.  —  Les  laves  de 
divers  volcans  sont  superpos^es  par  couebes  qui  alternent  en  grand 
nomlHre  avec  de»  couches  de  terre  v6getale ;  au-dessus  de  Pompelfo 
OB  eu  compte  quatre,  au-dessous  au  moins  sept.  •—  Ge  qui  suppose 
au  d^Iuge  une  antiquit^  plus  haute  que  eelle  assign^e  par  Moyse. 

Rip.  On  peut  admettre  que  les  causes  qui  ont  produit  les  efTets 
sur  lesquels  est  appuy^e  l^objectioh  ont  agi  avant  le  d^Iuge. 

Aux  faits  object^s  on  peut  Mpondre:  lo  Rien  ne  prouve  que  le 
terrain  de  TEgypte  est  le  produit  des  alluvious  du  Nil,  el  non  de 
cr^ation  primitive.  2o  II  est  de  fait  que  les  pierres  travaill^es  s'al- 
t^rent  bien  plus  difficilement  que  les  pierres  brutes.  II  est  possible 
qulmm^atement  apr^s  le  d^luge  les  causes  d^sagr^geantes  aient 
^t^  plus  puissantes.  La  condusion  d^duite  dii  peu  d'alt6ration  des 
plerres  qui  aitrent  dans  la  eonstruction  de  la  cath^di^le  d^  Limoge» 
comparativement  h  celle  des  roeh^s  dont  elles  sont  extraites  p^che 
parsa  base#5o  D'un  c6t6  la  pr^sence  de  quatre  couches  de  laves  au^ 


—  412- 

tlessas  <le  Pomptia  dMruite  peodant  le  r^e  de  Tnjan  prouteqtte  U 
formation  de  cbacmie  d*elles  n^eiige  pas  m  temps  fort  long.  D'autre 
part  les  ^ruptioos  votcaDiques  ne  revenant  pas  k  des  ^poques  fiies, 
00  peut  supposer  sept  ^ruptions  rapprocl^^es  par  le  temps :  les  cou- 
ehes  interm^diaires  de  terre  v^^Ule  s^expUquent  par  la  graQde 
quantit^  de  cendres  rejet^s  par  le  volcao,  par  la  fa^ile  alteration 
de  la  lave ,  unies  aux  causes  ordinalres  qni  proiiuisent  rhumiis. 

J«  Obj.  II  existe  des  arbres  qui ,  Ji  en  iuger  par  le  nombre  de 
leurs  couclies  concentriques,  ont  de  cinq  k  sept  mille  aD$.OD  conoatt 
au  moins  deux  faits  de  ce  genre. 

Mip*  L^objection  suppose  que  l'on  peut  toiqours  juger  de  i'^^ 
d^onarbre  par  le  nombre  des  coucbes  concentriques.  La  r^le,^ 
pour  nos  climats,  est  fausse  pour  le  elimat  intertroplcal  auquel  sont 
emprnnt^  les  fiiits  cit^s.—  n  est  possible  quc  les  arbres  cU6s  daw 
robjection  remontent  liune  ^poque  ant^rieure  au  d6lugc,  remontent 
&  la  cr^ation  ra^me. 

3«  oy.  L'homme  existait  au  temps  du  d^lugc ;  on  ii'acepeDdaBi 
pas  encore  d^ouvert  de  d^ris  humains  de  cette  epoqu«»  ^  ^^ 
montre  que  le  d^luge  dont  on  trouve  ia  preuve  sur  le  globe  re- 
monte  k  une  epoque  ant^rieure  k  ce!le  assign^e  par  la  Genhe. 

Rep.  Pbisieurs  g^ologues  pr^tendent  avoir  trouv^  dans  te  terww 
appel^  dilttvi^  des  ossements  humains ,  des  d6bris  de  Viodttstlie 
humaine  qui  appartiennent.par  consequent  k  la  population  au 
dihivienne* —  On  peut  supposer  que  la  populationhumainc^tw^  P 
nombreuse  et  habitait  rOrient,  oii  jusqu'ici  on  a  falt  peu  de  recbe^ 
ches  geologiques.-— On  peut  suppos^r  que  les  .cadavres  hunttatos  ^^ 
terieurs  au  d61ugebrftl^s  ou  enfouis  ont  ^l6  compl^tcment  detrwJSf 
que  les  hommes  existants  au  moment  du  d^Iuge »  oblfe6s 
fuir  sur  les  montagnes,  ont  et^  a^eints  par  les  eaux  du  catady*"^^ 
k  ces  hauleurs  oti  ils  s'etaient  retir6s,  transpori^s  par  ellcs  et 
pos6s  k  nu  sur  le  terrain  oii  ils  ont  subi  une  alt^ration  compi^   ♦ 
puissamment  pr^par^e  par  l'action  dissolvante  de  reau... 

//.  Confirmations, 

i*  Existence    du    deluge. 

Elle  est  conilrm^e  par  les  vallees  de  d^nudation ;  les  blocs  erra- 
tiques ;  les  amas  de  sables,  de  g^Iets,tle  coquiUages ;  pa^  'f  ^.^ 
imprim^es  3i  la  surfece  des  rochers ;  par  des  amas  d$  ^^.^^- 
maax  trouv^s  da»s  les  r^ions  du  Nord;  par  les  cavcrnes  oss"* 
par  les  br^bcs  osseuses* 


—  413'  — 

Val4ees  dedenuddlion:  vall^es  que  ron  reconnalt  avok  ^te  ereu-^ 
s^s  dans  )a  inasse  dfis  plateaux  ^leves  par  rexacte  correspoudanee 
des  couches  stratifi6es  des  deux  cdtes  de  la  vall^e  et  dont  la  forma- 
tion  ne  peutpas  ^tre  attribu^e  aux  courants  d'eau  actuels  puis- 
qu^^Ues  sottt  s^ches. 

BlQCS  erratiques ;  fragnients  quelquefois  ^novines  de  rochers  qu&, 
ron  rencontre  isol^s  ou  gronp^s  dans  les  plaines  et  Jusque  sur  la 
cr^te  des  montagnes  de  I'ancien  ei  du  noiiveau  continent ,  k  de^ 
distaiices  trfes^grandes)  et  souveot  s^par^s  par  des  vSiU^es  profondes, 
et  m^me  desbras  de  mer,  des  cbaliies  de  montagnes  qui  seules  ont^ 
pu  les  fourni^.  On  peut  signaler  comme  faks  analogues  les  d^dts 
iinmenses  de  sables  marins,  et  de  galecs  dans  lesquels  sont  enfbuis' 
des  ooquilh^es  d*eau  douce  et  d'eau  sal^  qui  couvrent  la  stnface 
des  continenist 

Stries :  espfeces  de  sUlons,  d'orni6t*es  creus^es  dans  les  rochers 
par  Vaction  d*un  corps  k  la  fois  dur  et  pesant* 

Amas  de  d^bris  antmaux :  On  trouve  dmis  les  te^ralns  menbies 
de  plusieurs  pays  une  foule  de  debris  d^a^nimaux  cong^n^res  aux 
ii6tresy  teUement  serr^s  et  multipU^s,  qu'ils  pr6sentent  Timage  d^une 
iniiinettse  et  subite  destruction.  Specialement  dans  U  Qord  de  l'an- 
cieB.  et  du  nouveau  monde  on  trouve  dans  des  terrains  glac^s  des 
milUer^  d'el^pbants ,  de  rhinoceros ,  de  bnffles ,  animaux  qiii  ne  vi- 
vent  point  dans  ces  r^gions.  l^aUas  d^crit  un  rhinoc^ros  trouv^  en- 
cote  entier  avec  sa  peau  et  ses  poils. 

Cavemes  ossifjferes :  tl  existe  un  grand  nombre  de  cavemes  ayant 
des  ouvertures  lat^ales,  souvent  inaccessibles^  rempUes  de  produits 
d'aUuvions,  oil  Ton  trouve  m^l4s  eiisemble  des  coquUlagei» ,  des  os 
de  tigres^  de  lions ,  d^elepbants,  de  rhinpc^ros ,  d'purs^  de  bOBufs , 
de  chevaux  et  d^autres  herbivores  ;  circonstances  dont  la  r^union 
ecarte  la  supposition  que  ces  cavernes  aient  servi  de  repaires  ^  ces 
animaux  simultanement ,  puisque  leurs  moeurs  sont  incompatibles. 
Au  moins  daus  Fhypoth^se  contraire  les  ossements  des  herbivores 
seraient  beauc^up  plus  nombreux  que  ceux  des  carnivores;or  dans 
]a  cdl^bre  grotte  de  GaUenreuth,  en  Bavi^re,  sur  centossements  U 
y  en  avait  quatre-vingt^sept  d^ours. 

Br^hes  osseuses :  ossements  brls^s ,  appartenant  k  diff(5rents 
animaux,  r^unis  par  uh  gluten,  et  trouves  quelquefois  k  des  hau^ 
teurs  consid6rabIes. 

Ges  pr^liminaires  poses,  on  peut  dire  que  les  faits  d^crits  prec^ 
demment  ne  sont  pas  le  r^snliat  dcs  eauses  qui  ont  prodnit  los 

!25 


—  414  — 

Muchea  profondes;  lls  sc  manlfesient  h  Ja  superflcic  du  gtobect 
98  portentles  cawictferes  d^aBcperturbatlon  vlrtenteqne  n^Milpoini 
cene^cl.Oii  ne  peut  donc  les  expUquer  que  par  un  cataclysme  pra»- 
mt ,  miWertel ,  ^iolent ,  dont  r^poque  wUliTement  anx  cm^i^ 
inttrtenre»  est  r6cente,  caractferes  qui  tous  convienncBt  au  deiuge, 
et  dontla  r^nlon  ne  peut  fetre  attribu^ek  aneun  antre  feit  coniru. 
2*Circon8Unces.du  deluge. 

!•  Unifmalil^.  La  plujpart  des  fails  eit6s  pr6c6demiaent  se  ma- 
BifeBtenl  wr  toute  la  surfoee  du  globe.  Les  Wocs  erraliq«es ,  les 
eoquiHages,  les,  cavemes  ossifferes,  les  brfecbes  osseuses  se  rewjoft- 
trent  k  des  banteursieUes  que,.  si  Teau  y  est  parvenuer  dapr^  te^ 
lols  de  rbydrostatiqtte,  elle  a  dd.  cou vrir  la  terre  enti^e. 

»  Rapidit^.  Sans  cette  cirConstance  on  ne  concevrail  v^&  » con- 
servation  des  animaux  ^quatoriaux  irouv^?  dans  lcs  regipns  septe^ 
trtonales ;  si  leur  s^jour  dans  i^eau  eftt  ;^t6  prolong^,  V«ti{W  disw*- 
vante  dtif  reau  les  eOt  infailliblenient  d^truits* 

3*  Dirte  ds  DAitg»: 

11  est  dans  la  nature  plusieurs  faits  doirt  fei  progrcssioft  est  sou-- 
mise  k  des  lois  constat^es  par  les  observations  des  savants,  etqw 
peuvent  cons^quemment  devenir  <tes  chronomfetres  "*^^* 
sont:  ia  croissance  du  terreau,  produit  du  d<5trituS  *es  waiieT 
animales  Cl  v^g^tales,  ma6  avec  celui  des  roches  pulvei^lenies  ^ 
constituent  la  terre  franche ;  les  tourWferes,  dont  la  i»*^^Y^^ 
qu'une  masse   v^g^ale  spongieuse  non   d^compbs^e  sur  laqu 
croissent  rapidement  rautxes  v6g6taux;  les  talus  des  mpMagnes,  ^^ 
sultaut.de  ralt^ration  des  roches  par  les  causes  atmdsph^riqu^. 
dunes,  montagnes  de  sable  marin,  qut  s^avanceiit  ^"^  ^^^*^L 
des  terfes;  les  moralnes,  accumulation  de  d^tritus  iu  pi6d  des^^ 
€iers;les  atterrissements  des  fleiives,  ou  extension  desterres  a    ^^ 
bouchure  des  fleuv^s,  produilc  par  les  mati&^es  que  chamen 
eaux;lesstallactiqueset   les  stallagmites ,.  inmtrations  pierreu 
des  grottes ;  les  montagnes  form^es  par  les  polypes ;  ^^^*»  -  *  ^jj, 
La  coiiclusion  des  calculs  op6r6s  sur '  ces  donn^es  eSt  que    ^^ 
actuel  de  nos  continenls  n'est  pas  tr6s-ancien.  «  Je  peijse  ^^"^^ 
«  Cuvier  avec  MM.  Deluc  et  Doloinieux,  que ,  sUl  y  a  quelque  c  ^^^ 
«  de  constat6  en  geologie,  c'est  quela  surface  de  notre  globe  a  ^^^^ 
«  victime  d'une  grande  et  subite  revolution ,  dont  la  date  ne  p^^ 
«  remonter  att-del2i  de  cinq  ou  six  mllle  ans.  »  DisCouts  <«»' 
B^olutions  du  Glohe,  p.  280  et  US. 


—  415  — 

§  II.  rilTS  «BLATlFi  A  L^BISTOIRiC  DE  L^HOMUE. 

tes  priDcipaux  faits  relatifs  &  rhlstoire  de  I^hdmme  peuvent  si 
rauger  sous  les  titres  suivants :  1.  Gr^ation  ,  Stat  primittf,  chute ; 
2.  Histoire  antediluvienne ;  5.  No^  et  le  d^Iuge ;  4.  Post^rit^  d# 
No6.      , 

I.  €r«aciop,  «tat  prlintaf;  cimte. 

La  cr^tion  de  rhomme  n*ayant  donnd  lieu  k  aucune  ol^oction 
sciientifique ,  nous  noos  bornerons  k  la  dtatioii  des  traditions  fau- 
DUkines  confirinatiye»  du  r^eit  de  Moyse.  Maiisi  attparavant  nous  don- 
nerbns;  jcotkuDO  nous  l'avons  annonc^,  ies  coDflefflations  de  traditions 
relatives  k  la  cr^ation  du  moade  (!)• 

Cria^on  du  mond^, 

,    .,  Ir  Mode  deJftCreation. 

Hioyse.  O^^on  d'ima  maU^e  premifere  4u  cieil  et  de  ta  tarra 
l>af  Dieu.  Gettei.  mati^re  prekni^re  est  ntanis^t  f^acua.  T6iiH)re& 
fisprit  de  I^  port^  sur  les  eaaix«  A  la  voix  de  Dieu;,  erganisations 
fiucoet6ive5.\En  premior  lieu,  apparition  de  ia  iumi^re. 
Ce  r^eitde  Moyse  estconfirm^  par  le^  traditions  suivantes  : 
Phkiiekm, —  Eus^  (Pripaf.  Evmg.,  1.  1 )  nous  a  eona«v4 
defr  fragmeBts  de  SanclMmiaton  sur  leur  cosmogonie.  «  Princi)»  de 
rnnivers.  Air  t^n41>reux  et  spiritueux.  Chaos  plein  de  coufiision  et 
sans  elarte.  Get  esprtt  produit  mob ,  m^lange  aqueux  ^  principe  de 
toules  les  cr^atnres^» 

Chaldkns.  ^  B^rose  (apud  Alex.  Poiihist.)  parle  d^tine  ^poquo 
oii  l'univers  ^tait  plong^  dans  les  eaux  et  les  t^u^bres^  ^poque  pri* 
miHve  oiit  i'on  vit  naltre  des  monstres  d'uii  aspect  ^fiTroyable, 

liwl6^-^L'^l^ent  primitif,  i*eao,  prit  la  forme  d'tm  oeuf  donti^ex-* 
tension  gradiielle  forma  la  voftte  des  cieux.  Parmi  les  IndienSy  les 
Gentoux  expliquent  ainsi  la  cr^ation  :  Discorde  et  confosion  dans 
la  mati^re  premi^re ,  cr64e  par  Dieu.  Dieu  en  triomphe.  A  sou 
ordre  Brabma ,  le  creat^ur,  latsse  flotter  son  esprit  sur  rabtme  du 
cbaos;  Vichnou,  le  conservateur,  m^tambrphos^  en  sangUerv  tip« 
avee  se»  d^fenses  murto  (la  terre)  du  sein  du  cbaos.  Th.  Perrin, 
Orig.  des  dieux,  T.  I. 

Chinois,  ^  L'eau  est  le  premier  priBcipe  des  6(res ,  ia  forme  de 

{i)\iii.  AmudiBt  unvoertetUiy  par|f.-D.  Fourmont,  1%  i*  et  5*  tabltMix;  An» 
nales  defh%l990phU  chHHenne,  pas^im. 


—  416  — 

caix-ci  es(  due  k  U  coiobiiiaison  cl^  portioDs  de  mattfere  flottant 
coufus^ment  djms  rimmense  iluide  du  chaos.  M^*  de  VAcad.  des 
/n*crip(.,  T.XV,32. 

Japonais. —  Un  (Buf  enfermant  le  monde  flottait  primifiYeineDt 
sur  la  surface  des  eaux. 

Egupte,-^  Selon  Diodore  de  Siciie,  ant^eurement  k  la  cr6atioii, 
le  cielet  la  terre  ne  formaient  qu*un  bizarre  chaos.  Ils  se  s^parent, 
et  les  parties  diverses  prennent  un  arrangement  sp^cial ,  selon  ieur 
pesantenr  sp^cifique* 

Grice.^  D^apr^s  Orph^e  (apud  Euseb.  et  Soid.)«Diea  cree  l'e- 
ther,  ou  le  ciel,  qui  reste  d'afoord  t^n^breux;  lalumi^re  dissipa  bien- 
tdt  ces  t^nfebres.  Suivant  H^siode  ,  un  ^tre  sup^rieur^  Dtegor-t 
gon,  fit  jaillir  le  monde  du  chaos ,  lequel  chaos  ^tait  n^  des  te- 
n^bres.  Les  potos  font  de  l'Oc^an  le  p^e  cominun  des  dieux  et 
des  hommes.  Thal^s  Mge  cette  cro^ance  en  syst^e  de  pbysi<iw 
kNrsqu^il  consid^e  Teau  comme  le  principe  de  toute  chose. ' 

itaUe.-^  Suirant  la  cosmogonie  des  Latins,  teUe  que  nons  l^a  f»t 
coniialtre  Ovide,  au  oommencement  du  i^  Uwe  de  ses  Jf<ttafnor" 
phoses :  €  avant  la  formation  de  tout  c&<|ue  nous  voyoos,  toat  ^tait 
dans  le  chaos,  masse  grossifere  informe»  m^lange  confbs  d*^MnieDts 
qui  se  combattent.  Les  t^n^es  r^naiemt ;  tont  ^tait  confondu , 
jusqu'4  ce  qu^un  Dieu  termina  tous  ces  consbats,  d^rouiUa  le  chaos, 
assura  k  chaque  ^ltoent  sa  place.  » 

Les  anciens  peuples  du  nord  de  l'Europe,  les  noirs  de  VAfipiqne; 
les  sauvages  de  FAm^ricpie  s^accordent  en  certain  nombre  k  atifr 
buer  la  cr^ation  et  i'arrangement  du  monde  k  une  puissance  supe- 
rieure. 

L'opinion  g^n^rale  de  rantiquit^  tenait  en  faveup  de  la  priorit« 
de  la  nuit  sur  le  jour.  Suivant  les  Grecs  la  Nuit  est  la  d^esse  anti- 
que^  fatniee  du  jour . 

^**  Epoqae  de  la  cr^tipp. 

Moyse.  — -  Suivant  la  Gen^e  ,  le  monde  ftit  cr64en  six  epoques. 
Luiaii^re,  s^paraUo^i  des  eaux  d'avecles  eaux;  apparition  de  laterre; 
v6g6ta(ix;  astres;  reptiles,  oiseaux>  poissons;  autrcs  animauX' 
l^homme. 

Phinicie.^  D^apr^  Sanchoniaton,  il  y  eut  d'abord  des  aDimaux 
sans  sentiment  qui  en  engendrferent  d'inteUigents  et  contemplaieur!» 
des  cieux.  II  les  fait  produire  de  mob,  le  principe  aquenx* 

Perse. —  Dans  le  Boun-Dehesch,  qu'on  regarde  comme  un  ^*^' 


—  ilt  ^ 

ment  des  liVres  de  Zoroastre  (Hyde,  Relig,  Vet,  Persarum,  p.  64), 
nous  voyoDS  six  epoques  dans  ta  cr^ation ,  mais  dont  rensemble  ne 
forme  qu'une  ann^e,  Voici  l^brdre  des  ereations :  ciel,  eaux,  terre, 
^egdtaux,  animaux^  bomme. 

Etrusques.—De  mille  en  miHe  ans  Dieu  aurait  cr66  lescieux  et  la 
terre,  1e  firmamenf,  la  mer  et  les  eaux ,  le  soleil  ct  les  astrcs ,  le& 
animaux/rhomme  (Apud  Suidam). 

liCs  Gufebres  celfebrent  six  fStesen  l*hOnneur  des  six  temps  de  la 
cr^ation. 

Enfin  la  division  de  la  semaine  en  septjours,  qui  seretrouve  chez 
presque  tous  les  peuples  avec  le  repos  et  quelquefois  avec  la  sanc- 
tification  du  septi^me,  dont  nous  allons  parler,  est  un  monument 
yivant  du  souvenir  universel  des  ^poques  de  la  cr^ation. 
3°  Repos  du  ^eptidme  jour. 

Moyse^ — Dieu  avait  acheve  (a  creation  en  «ix  epoques;  alors  il  se 
reposa  de  son  ceuvre  sacree  le  septi^me  jour  et  le.  b6nit.  Cest  pour 
perp^tuer  la  memoire  de  ce  repos  que  fut  institu^e  la  f&te  du 
sabbat. 

Or  tous  les  peuples,  ou  presque  tous,  ont  adopt^  la  division  heb-r 
domadaire  etla  plupart  ont  eu  le  septi^me  jour  consacrd  au  repos 
et  ^  la  pri^re.. 

Pt.  g^D.:  Suivant  Jos^phe  (Contra  App.,  lib.  11  ad  fin.),  il  y  a  ^ 
pelne  une  natlon/  tant  chez  les  Grees  que  chez  les  barbares,  qui 
D^observe  une  f^te  septenaire. -« Philoi^  confirmant  ce  t^moignage 
^oute  que  partout  ce  jour  ^tait  consider^  comme  devaut  rappeler 
la  naiasance  du  monde  {De  opif.  imndi)^  -^  l.aplace  a  proelame 
cette  v6rit6.  Systeme  du  monde,  p.  18,  19. 

Pr.  8peciales.:Perses,— Ils  celfebient  chaqne  annee.six  ffetescom- 
m^moratives  des  six  jours  de  la  cr^ation.  Burnet,  Dif.  de  la  ReliQ,^ 
T.  l.,p.  259, 

ChaldeenSt  Syriens  et  autres  peuples  de  rOrient.  lls  ont  un  sept-. 
i^me  jour  consacre  au  vepos  et  k  la  pri^, 

Grecs, — ^H^iode  et  Hom^re  appellentlesepti^me  jour  jour  saini* 
(Burnet^  Def.  de  la  Relig.,  T.  1,  p.  259).— Gallimaque  et  Linus  don-^ 
nent  la  raison  de  cette  d^nomination ,  en  disant  que  ce  ftit  en  ce 
jour  que  se  termina  roeuvre  de  la  er^aiiom 

CreationdeVhomme» 

Moyse.  —  Tous  les  hommes  desce^dent  d'uD  premier  et  m^me 
pere,  Adam,  d^une  m^me  m^re,  Eve,  lesquels  furent  crces  de  Dieu, 


—  418  — 

Dieii  forma  leur  corpsde  terre,  ilcrea  leur  ftmedeson  souffledivin. 

T^moignage  g^n,:  Dans  beaacoup  de  laugues  le  mot  Adam  (de 
rb^breu  Adamath,  iane)  s^est  conserve  sans  trop  d'aUeratioQ 
avec  la  signlflcation  de  hamme.  Format,  et  develop.  du  lang.  des 
hommei,  par  M.  J.  Azals; 

Temoignages  sp^ciaux:  PhhUdens.—  Le  premier  homrae  etla 
premi^re  femme  naquirent  du  vent,  Kolpia  {quolrphi^,  en  li6breo, 
la  veix  de  la  bouclie  duSeigneur),  etde  sa  femmeBaau(en  h6breu 
Boou,  terre).  Fourmont,  R^fl.  crit,  T.,  1,  ch.  5. 

ChaldkeM,-^  La  tradltion  chald^enne  suppose  que  Belcreale 
premier  homme  en  unissant  l'intelUgence  ^  ia  matiferei  Hle  crea 
de  son  propre  sang  et  de  celui  d'autres  dieux  iaf6rieurs,Hi6l6^tt 
terre. 

/lufef. -^D^aprte  le  V^dam,  le  premierhomme  futAdima(»«ffn«ttr), 
et  la  premifere  femme  PacriU  (i?t>,  Evc  signifle  aussi  yie).  SeloD 
le  ShaHer  des  Brahmes,  le  premier  homme,Pourous,  aossltdt  qui 
fijt  sorti  de  la  terre,  fut  anim6  de  la  vie  par  Dieu  et  re§ttt  de  ses 
maiins  une  compagne,  Parcouti. 

/opon.-  Le  taureau,  qui  d'un  coup  de  come  fitjaiUirte  monde 
de  r.iuf  primitif,  cr^a  1'homme  de  son  sduille  tont-puissaat 

iVa*c/ic]g.— Cougo-pol-chill  fe^ohnal^homtfie  d*argileet  swrfws° 
son  oeuvre  inanim^  pour  lui  communiquer  la  vie.  Journo^  econoro- 
Juiiletl752.  a  t  m' 

Jtt^a?«cain<.— Premier  homme  et  premifere  femme  cr66s  de  te  , 
d'euxprovient  toutle  genre  humaui.  '  . 

(?re€*.— Suivant  Z6rion,  Arch^laas,  Parm&iide;  Diogfene,  Lacfrce,  ^ 
genre  humain  a  6t6  lir6  du  limon.  Diog.,  Laerce,  rieideZeno 
et  Parmenide. 

Latins.—  D^aprfes  Ovide,  1'homme  fut  anito^  d^tin  souiBe  ovn^' 

forme  des  plus  pures  parties  de  i*6ther.  ..^^^ 

>ira6e«.— Selonune  traditionmahometane,  trois  angesrecoei  ^ 

sept  poignees  de  terre,  ette  est  port^  en  Arabie  et  pelrte  par  ^^ 
Dieu  s'en  sert  pour  former  i*homme.  Hist.  iinit^.,  trad.  derAng 
T.  1. 

Etat  primitif  de  Vhomme. 

Moyse.  —  Justice  origiadle»  Paradb  twestre  arrose  de  «I** 
fleuves.  Arbre  de  vie.  ,  * 

Perm.— Meschia  et  Meschian^,  d'abord  purs,  soumis  k  Ormtt 
leur  auteur.  Vendidas-Sadac,  p.  ^,  4iB. 


—  419  — 

Indiem.-^kge  foriiin^  de Jnstice  efl  de  d^lices,  Crilra  (Giiignaiit, 
nelig.de  VatUiq.,  Lib.  i,  p.  61).—  Dans  )eiif  Choream :  arbre  dont 
tes  flrfiits  diviiis  conHnnnlqiient  l^kHinonaUt^  ef  ufi  serpeni  nomin^ 
Cheien. 

CAi^yoij.— Dans  les  temps  primitife^  selon  les  iivres  sacr^s  de  |a 
Ghine ,  ia  nalure  prodttisaii  tovt  abondamikient  «ans  oitiuire ;  le 
ciBor  de  l'homme  ^taitpur  et  n^^talt  pas  port^  m  mai.  D^apr^cpneW 
cpie&  ancien»  auleurs  Gbindis,  sur  la  montagne  de  Koueqi-sun  esl 
piant^  un  jardin  myst^rieux  o(i  se  trouve  1'arbre  de  Pinunorullt^  et 
dontun  animal  r^ieste  d^feud  Tentr^e  (P.  Pr6mwe,  Select.veitigia)^ 

Mexicains.—he  rfegne  de  Quet-zal-coat  est  leur  fige  d'or.  Oiseaiii 
au  briliant  plumage,  moissons  dor^es,  paix  et  bohfaeur.  Be  Hnm* 
bolt,  Vue  des  Cordilieres,  T*i,  pag.  235. 

Madecasses. — Lenr  paradis  terrestre  est  dans  le  soleil  ou  1a  iune. 
Jardin  rempll  de  fhiits  d^lideux^  arros6  par  quati^e  rivi^s.  Hist, 
gen.  des  voya^es*  Edit.  io^A^f  l,  Xl)< 

Grecsei  Romainsr^  Fabie  du  jardiii  des  He^6rides  (en  he^breu , 
arbre  au  paradis^  etz-pardh)*  Une  de  ces  pommes  jet^e  par  fa  dis- 
corde  troubte  la  paix  des  noces  de  P^e  (Baou  terre).  Bur  un  m^ 
dailleo  d^Antonin^  k  la  bibliotb^que  du  roi ,.  est  repr^sent^  le  jardin 
4es  He^p^ides' :  arbre  qui  porte  des  frmts  d'or^  grand  serpent  au* 
tour  4e  rartM^e,  pr§s  de  cet  arbre  trois  Hesp^rides;  Hercuie  cueillc^ 
les  irammes. 

0B  connait  leur  3lge  d'or  plac6  sous  ler^gvie  de  SatnrUe.  Hesiode,^ 
Horace,  Virgile,  Ovide  Tont  cbant^. 

Seandinaves.  —  Tradition  de  Tarbre  de  vie  dans  ieur  Drasil  \ 
firfene  gigantesque  qui  couvre  le  monde  eiilier ;  sous  rune  de  ses- 
racines  conle  la  fontaioe  de  science^  sous  une  auire  est  cach^  le 
serpent  Nydhoginr.  Jfd^. 

Chuie  origineUe. 
Nons  ayons  vu  pr6c6demment  Taccord  des  tradKions*  sur  ce  taiC 
et  ses  circonstances  principales«    " 

H.  fitik^allons  imt«iltia¥fenike«. 

Les  points  les  plus  remarquables  de  la  uarratlon  de  Moyse  sur 
eetto^poque  sont :  la  long^vit^  dee  patriarebes,  la  stat«n*e  g^n^ 
tesque  de  quelques  bommes ;  le  nombre  des  g^nerationsr  ant^dilu-^ 
viennes. 

/.  Ohjections.  —  Les  lois  connues  de  la  natiire  ue  permettent  pa^ 


—  420  — 

ti^admelire  la  long^vit<^des  anoiens  patriarches,  la  iaiUe  giganiesque 
tttirlbude  k  qnelques  hommes. 

Jldf».  A  la  ir«  pari.  La  dur^e  de  la  vie  humaine  n'est  pas  limit^e 
par  eHe-m6me  k  certains  iermes ;  elle  d^pend  d'une  multitude  de 
cireon8tances,T«g.dtt  climat,  de  la  nourriiure,  del'atmosphferey  etc., 
qui  peavent  la  modifter  ind^finiment,  Aussi  depuis  1'^re  historique 
la  dur^  moyenne  de  la  vie  est  loin  d^^re  uuiforme.  D'aprte  Plu- 
tarque  (1)  les  anciens  Ethiopiens  ^taient  vieux  k  trente  ans,  tandis 
que  les  Bretons  parvenaient  k  cent  vingi  ans.  H  esi  naturel  de  pen- 
ser  que  le  climat,  la  composition  de  ratmosph^re»  la  qualit^  nutri- 
iive  des  v^^taux  et  une  infinit^  d'autres  circonstances  qui  influent 
puissammeni  sur  la  durde  de  la  vie  humaine  out  6i&  chang^  k  Ve- 
poque  du  d^luge. 

A  la  2»«  part.  D'aprte  quelqnes  commeniateurs ,  le  mot  h^breu 
traduit  daus  la  vulgate  par  giganles  signifie  hommes  fdrti  et  vio- 
lenU,  —  La  proportion  des  v^^taux  et  des  animaux  d^pend  ^ 
conditions  lexi^rieures,  comme  le  prouve  rexp^rience.  II  est  inaipos- 
fiible  d*^tabiir  que  ces  condiUons  n'^taient  pas  favorables  au  gigan- 
tisme  avant  le  d^luge.—  De  nombreux  exemples  prouvent  la  possi- 
bilit^  du  gigantisme*  En  pariiculier  Pusio  et  SecundiUa,favoris  (1'Ad- 
guste,  ^taieni  deux  g^nts  dont  les  squeleties  avaient  ^  au  rapport 
de  Ptine,  une  longueur  ^quivalente  k  neuf  pieds  fran^  (%).  Dan& 
r^poque  actuelle  et  dans  les  mSmes  r^gions  il  existe  des  nains  el 
des  hommes  d'une  taiUe  d^mesur^e.  Gette  diff(6rence  de  taiUe  entre 
des  hommes  vivani  dans  les  m^mes  conditions  etablit  ^videmmenr 
la  possibUit^  d'une  diffl§rence  semblable  enire  les  hommes  ant^di- 
luviens  et  nous,  puisque  les  conditions  sont  loin  d*6tre  I^s  m^mes. 

//.  Con/lma(t'on«.~lo  Loug^yit6  des  patriarcbes*  L'hi$torien  Jos6- 
phe  s'exprime  ainsi  sur  ce  poiut:  «  Tous  ceux  qui  ont  ^crtt  rhistoire, 
ff  tant  des  Grecs  que  des  autres  nations ,  rendent  t^moignage  de 
«c  cc  que  je  dis ;  car  Man^ton  qui  a  ^cril  l'histoire  des  Egypliens, 
«  B^rose  qni  nous  a  laiss^  ceHe  des  Chald^ens,  Mocus,  Hesticus  et 
«  Hierome  TEgyptien,  qui  ont  ftcrit  celle  des  Phrygiens,  disent 
«  aussi  la  m^me  chose.  Et  H^siodCj  H^cat^e,  Acusilas,  Hellanique, 


(1)  Plut.  De-  placito  phUoi.  U  5,  &,  30. 
{%)Annales  dephilosophie  chrit.,  i"  eArie,  T.  VIII,  pag.  448. 
En  1719  on  decouvrit  pr^  de  Salisbury,^  en  Angleterre,  un  squeHte  qui  n^anit 
l>fts  molng  dc  neuf  pieds  quatre  poucee  de  longiieur.  Hermen.  sacr.^  T.  I,  p.  872. 


—  421  — 

«  Ephore  et  Nicolas,  rapportent  tous  q«e  ces  liommes  vivaient 
«  jusqu'^  mille  ans  (().  »  II  est  ^  remarquer  que  rfiige  de  pubertc 
est  k  la  dur^e  de  la  vie  des  patriarches  dans  le  mftme  rapport  quUt 
existe  actuellement.  Car  la  dur^e  de  la  vie  humaine  est  d*enviroii 
sept  fois  celle  de  1'ftge  de  puberte.  Si  donc  rftge  de  puberte  ^tait 
alors  cent  trente  ans,  la  dur^e  totale  de  la  vie  devait  ^tre  neuf  cent 
dix  ans. 

2o  Stature  gigantesque  de  quelque/s  hommes^  —  La  Bible  raconte 
qu'^  cette  epoque  il  exista  desg^nts.Quelquesinterpr^tcs  entendent 
par  l^  des  hommes  m^ehants  et  violents ;  mais  g6n^ralement  on 
interpr^te  ce  p^ssage  dans  le  sens  d'hommes  d'une  stature  gigan- 
tesque,  ce  cjui  est  confirm^  p^r  les  tradilions.  ^ 

Chine, — Lesgeants  doi^t  Thi-Ieou  est  le  chef  avaient  le  corps  dV 
Tiimal  ^  la  tfete  de  cuivre  et  le  front  de  fer.  Thi-leou  est  rorigine  des 
r6vojites  et  des  trompcries* 

Inde. — Les  Pouranas  parlent  de  plusieurs  audacieux  g^^nts  qui , 
ayaut  subjugue  toute  la  terre,  voulwent  s'emparer  du  royaume  de» 
cieux.  Le  plus  ijedoutatle  d^eptre  «uX  6tait  Bali  que  yichnou  flit 
repeutir  de  sou  prgueil  eu  le  pr^cipitautrdans  lea  enfers. 

Greci. — Apollodore  nous  repr^s^nte  les  Titans;  enfants  dc  la  terrc. 
comme  des  g^nts  d'une  force  invincible  qui  tent^rcu(  d*escalfider 
les  ciieux..  . 

AmericainSs^^h^  pkij^art  des  peuples  dcrAmerique  parl^nt  d^une. 
race  de  g^ants  qui  k  une  ^poque  reeuMe  d^sol^rent  le  mpnde  par. 
/eurs  rava^es- 

Z^  Nombre  des  g^n^ralions  antediluviennes.  —  Moyse  dit  que  le 
deluge  a  ^t^  pr^c^d^  de  dix  gen^rations.Or  ce  recit  est.  eoufifme 
par  l^histoire.  V  plney,  qui  ne  saurait  6tre  suspect  en  cette  mali^re, 
s'exprime  ainsi :  «  Berose,  qui  vivait  prfes  de  trois  «iecles  avant 
«  J.-C.,  d^crit  avec  les  plus  grands  d^taiU  lcjs  circoustances  du  dcr 
«  luge  de  Xisutbrus,  qui  fut  le  dixi^me  roi,  cpmme  Noe  1&  dixieme 
«  patriarche.  B6rose  et  Abyd^me,  d'accord  avec  Moysc>  placent  dix 
«  gen^rations  ayant  1e  d^luge.  L^  Indiens  remplissent  les  temps. 
«[  ant^rieiurs  au  d^luge  par  dix  avatas  (incarnations  de  Vichnou) 
«  qui  r^pondeot  aux  dix  rois  et  aux  dix  patriarches  ai>t^diluviens* 
«  Sanchoniaton  parle  de  dix  g^n^rations  de  dieux  ou  demi-dieui^ 


(\)  Josdphe,  Hist.  des  Juifs,  I  1,  c.  3.  Au  temoignage  de  Josephe  etdes  autorilds 
qii'il  cit«  on  peut  encore  joindrA  c^ui  de  Varron  (ctte  paf  Lactance,  i.  7,  c.  48)j  d« 
Valere-Maxime,  1.  8,  c.  de  SenectUte. 

96. 


—  422  — 

«  places  enire  Urtnus  et  la  race  pr^sente  des  mortels.  Les  Arabes 
c  et  les  Tartares  ont  ^galement  conserv^  le  souTen&r  de  dii  %h^ 

<  ratlooi ;  et  de  eonoert,  quolque  s^par^  par  d*immenses  disUnces, 
«  ils  donnent  k  plusieurs  des  patriarches  ant^diluvieQS,  aussi  bien 

<  qu'!  leurs  successeurs  immddiats ,  les  m^mes  noms  qulls  ont 

<  dans  la  Gen^.  »  (1). 

'  m.  Moe  ec  ac»  enfaiitt. 

Ao  ttOffl  de  Nod  se  rattachent  dans  le  r^it  Blbliquc :  ses  dtar- 
ches  pour  sauver  du  d^Iuge  sa  personne ,  ses  enfants ,  les  esp^es 
aiiimales ;  la  destruction  du  genre  humaio,  k  rexception  de  No^  et 
sa  (iimille  ;  la  populatlon  du  globe  renouvelee  par  Sem,  GhaDi  et 
laphet,  et  cons^uemment  ruuit^  de  Tesp^ce  humaine  (^tablie  dei^ 
par  Tunit^  du  premier  couple ;  la  date  de  ces  ^v^nements. 

L  Refuialion  dei  obfecUons, 

i^  OV.  No*  n'a  pas  pu  recueillir  tdus  Ics  Mres  h  pr^server* 
d^luge;  il  n"a  pas  pu  faute  d'espace  les  renfermer  daBsrarche. 

Bip.  k  la  i"  part.  Rien  ne  prouve  que  No^  ait  recudlli  les  v^ 
taox,  ainsi  que  les  animaux  qui  Tivent  dans  Teau  et  les  aD&Daux 
ovipares  dont  les  oett&  peuvent  se  vivifier  par  dcs  causes  pBremeDt 
pby8iqae8.-*-Des  autres  esp^ces,  il  suffisait  que  No^  introdofelt  dans 
rarehe  les  espfeces  proprement  dites  et  non  les  vari^t^s.  Ainsl,  dc 
1*^^  canine  ilsuffisait  de  conserver  le  cblen  du  bcrger,souAe 
unlque^  suffisant,  d^aprte  BufTon»  k  la  reprodnctton  de  toutcsles 
vari^t^s  de  respfece.— Les  animaux  pouvaient  fitre  assex  pea  dis- 
stoln^s,  et  No^  a  eu  cent  ans  pour  tous  ces  pr^paratifs.  0'aiHeai« 
sl  rintervention  miraculeiise  est  n^essaire,  elle  ne  r^pugne  pas. 

A  la  9».  La  seconde  difficuU^  est  singuli^rement  att^nu^e  \^ 
la  r6ponse  pr^^dehte. — Un  savantmarin,  le  vice-amiral  Th^venard, 
affirme  que  Tarche  ^tait  d^un  tiers  plus  vaste  qu'il  ne  fallait  poo^ 
eontenir  tr^ais^ment  la  famiHe  de  Nod,  les  animaux  et  ies  vivreS' 

*»  O^.  L'Am^rique  4tait  pcupl^e  k  T^poque  de  sa  dtouverte; 
et  il  est  inkpossible  que  cette  popHlatioD  descende  de  No^*^ 

H^.  L^objection  suppose  que  rAm^rique  n'a  pu  ^^^^\^^^l 
filit  n'a  eu    de   Gommunieation  avec  l*^ncien   continent  qu*4 
poquede  sad^couverte;  supposRioo  feusse  dan^  sesdeux  parties. 
La  temp^  a  pi^porter  des  vausseaux  sur  le  nouveau  continent.  tes 

{i)  Volnty,  BeehBrehn9urVmitHreAneienn€,r.  l,  p.  ifl,if^,  ^'T^- 


—  425  — 

{^euples  navigateursy  tels  qiie  les  Vh^niclens  et  les  Cartbaginois,  ouit 
pu  y  abofder  4ans  leurs  toyages  de  d^couvertes.— L'Asieet  rAm^ 
rique  sont  s6pa'r^es  par  le  d^troitdeB^hringquin'a  que  treizeiieues 
de  distance  dans  l^eitdroit  le  plus  resserr6,  et  qui  est  couvert  de 
glaces  en  hiver.  Flusieurs  sdvants  pr^tendent  que  ces.  deux  conti- 
Dcnts  unis  primitivement  ont  6t^  s^par^s  par  un  tremblement  de 
tei*re.  2.  Le  fait  de  la  communication  eutre  les  deux  continents  est 
rendu  vraisembfable  parla  similitude  des  races^  des  moeurs  et  d,es 
usages  entre  les  habitants  des  deux  cdt6s  du  detroit  de  B^hring, 
par  t^dentit^  6&s  foss|Ies  superficiels  au  nord  des  deux  continents. 
— Les  rapports  6tonnantS  entfe  les  deux  produits  des  arts  d'£)gypte 
et  ceux  du  Hexique,  etc^  font  soup^onuer  que  H  civilisation  ddcou- 
verte  dans  ce  dernier  pa^s  a  sa  source  dans  I'ancien  cohtineut  ({). 
11  a  ^t^  constat^  r^etiOiment  qiie  les  IsUndals  avaie&t  ^tabli  des 
colouies  daiis  le  GroSnland  dfes  le  10«  si6cI6  (2J. 

^e  Obj,  It  existe  entre  les  hommes  des  di^rences  inconcffiables 
avec  l*unit6  d'origine. 

Jffep.  L'assertkm  est  fausse.  1 .  On  peut  expliquer  les  diffi^renees 

entre  les   hommes  par  ractioii  de  catises  actuellement  agissantes ; 

car  ces  differences  ne  constituent  point  des  esp^ces  diflft^rentes.  Le 

e^LTact^re  le  plus  saillant  et  le  ^Ius  profond  qui  distingue  Tesp^ce 

b\im^e  des  esp^ces  purement  animaies,  c'est  la  raison  et  la  libert^ 

morak;  orce  caractfere  se  tronve  cliez  tou^  leshommes.  Toutes  les 

races  humaines  en  s'uni;ssant  donnent  desindividus  dou^s  d*Mne  f^ 

con(fit^  continue;  elles  ne  constituent  donc  qu*une  esp^ce,  puisque  la 

fi^condtt^coiitindeest,  d'apr^s  les  naturalistes,  le  caract^re  de  ru<- 

nttd^  et  rinfi^conditS  ou  iaf^condit^  born^e  de^  rejetonS)  celui  de  la 

pluralit^^  dese^p^ces  unies.  Les  diff<grences  des  hommes  entre  eux 

ne  sont  dbhc  que  des  vari^t^s  transmises  permanenmient  par  ge- 

neratiph.  Ces   caract^res  qui  constituent  les  i^aces  sont  pris  de  l^ 

forme  dela  t^te  ou  de  la  couleur  de  la  peau,  des  cheveux  et  de 

ri ris.  Or  ces  differences  ne  sont  pas  inconeiliables  avec  Tunite  d*o- 

rigice. — Dans  le  rfegne  veg^tal  rinftiience  du  sol ,  de  la  chaleur,  de 

la  himi^re,  de  l'atmosph^re,  dela^  culture,  produit  des  vari^t^sper- 

nianentes  qui   font  meconnaltre  i'idcntit6  des  esp^es.  Le  r6gne 

animal  pr^sente  le  m^me  ph^nom&ne.  Les  eonditions  climat^riques, 

la  nourriture,  la  domesticit^  divisent  dans  un  temps  assez  court  les 


(1)  AnnaUs  de  philoiophie  chrdtienne,  4'*  seri«,  T.  I,  p.  f53,  233, 305, T.  III, 
p.  179,  30«.  — (2)/&irf.,  1"  «iJrie,  T.  Xin,r.77. 


( 

—  4J4  -^ 

esp^s  animales  en  races  aussL  et  plus  profoudeiueQt  tranchees 
eutre  elles  que  les  races  bumaines  sous  le  rapport  du  p^iage,  de  U 
conforaiation  de  la  t^te  et  mtoe  du  corps  entier.  Les  diff&reDtes 
races  humaines  renferment  aussi  cbacune  des  types  parUculiers  qui 
distinguent  d'une  mani^re  perm^nente  les  families,  ies  DatioDS  sous 
le  rapport  de  la  couleur  et  de  la  conformation  de  la  tfete.  —  Q^fil" 
quefois  la  g6n6ration  transmet  des  Tari6t6s  plus  etrangesquecelles 
qui  formenl  ies  races :  dans  certaines  familles  les  enfants  naisseAt 
avec  des  doigts  surnum^raires ;  pendant  trois  g^^rations  les  mem- 
bres  d'uue  m^me  famille  sont  n&le  corps  couvertdc  verruesgrosses 
comme  de  |a  ficelle  et  d'un  pouce  et  demi  de  long.  Des  nations  en- 
tiferes,  dont  Tidentit^  d*origine  n'est  pas  douteuse,  pr6sentent\es 
caractferesde  races  diflferentes;  ainsi  les  Abyssps.et  ungrandnom- 
bre  d'Indiens  qui  appartiennent  k  la  race  blanche  ressemblent  aur 
Q^res  au  moins  pour  la  couleu^  (i), — Des  faits  pr6a6den|s  il  ^ 
que  lec  caract^es  des  races  bumaines  peuyent  s'0xpUquer  par^ 
causes  actuellement  agissantes  quoique  inconnues,  ^  Quelqttes  &>- 
turalistes  se  croient  au(orl^  par  les  faits  5  attribuer  le^  dif^rences 
de  couleur  au  climat,  k  la  nourriture,  au  genre  de  vie,  et  celle  de 
la  form^  de  la  t^te  auz  difTereats  degr^^  de  civiU$atioD« 

2.  On  peutsupposer  quo  les  conditionsd^existence  6taiattwssit6t 
aprte  le  d^Iuge  Jjien  differentes  de  ce  qu*elies  sont  dans  les  t«mps 
actuels,  ce  qui  sufSrait  pour  detruire  la  PF^tendue  inconciUabilit* 
des  races  avec  Tunit^  d'origine, 

4e  ojfj,  La  cbrpnologie,  les  pbservations,  les  eonnaissances  elte 
ihonuments  astronomiques  contiennent  ou  suppo^ent  des  datesan- 
t^fieures  k  celles  du  r^cit  biblique  sur  le  d^luge  et  la  dispersioa 
des  bommes.  \ 

Rep.  L^assertiou  est  fausse  quant  k  toutes  ses  parties  (SO;. 

Consid6r6s  sous  le  rapport  de  la  cltronologie,  les  peuples  peu^^"^' 
fetre  diyis^s  en  quatre  cat^gorles. 

L^  li^econlient  les  peuples  qui  n*ontaucune  chronologie  ancienne. 
ce  sontles  peuples  du  nord  de  rAsie  et  de  l'Eurppe,  derArabie.d* 
rAfrique  (rEgypta  et  Cartbage  ejcept^es),  de  rAm^rique  et  ^ 
rOc^nie. 

(!)  Voir  Mgr.  Wiscman,  Discours  sur  ks  rapporls  cntrc  Uk  saieMC  ct  la  '■^'' 
gion  riliiUe,  3*  dl  4*  discours. 

(f)  Mgr.  Wi»eraan,  ?•  et  8«  diicours ;  Curs.  comp.  Script.  S.  T.  111,  k%ii(A.  geolo^; 
A  laGerUse;  Annales  de  phUosophi&  chrdt.,  1"  serie,  T.  I,p.  377,  T.H»?*' 
T.  111,  p.  168,  282. 


—  425  — 

La  2«  comprenci  les  peuples  qui  ont  une  cbroiK^ogie  aocieDne 
qoi  n^^telnt  pas  l'epoque  bibUqu»,  ces  peuples  sont:  les  Ph^niciens, 
plusieurs  peuples  de  l*Asie  Mineure,  en  particulier  les  colonies 
grecques,  dont  les  premi^res  dates  certaiites  remontent  au  11«  ou 
12«  siMe,  les  Carthaglnois  au  9«,  les  Homains  au  milieu  du  8«, 
le  Japon  au  7^  la  Georgie  au  5«,  rArmenie,  rAngleterre ,  la  Gaule, 
FEspagne  au  2e. 

A  la  5«  cat^gorie  se  rattachent  les  Grecs  dont  la  preral6re  dat» 
rembnte  k  Jlgyalee,  roi  de  Sicyone  (2126),  et  les  peuples  qui  tou-» 
chent  de  plus  pr^s  aux  dates  bibliques. 

Dans.  Ia4«  categorie,  a  laquelle  appartieniient  les  peuples  qui  ex-r 
cMent  les  dates  de  Moyse,  doivent  6tpe  ranges  les  Ghinois,  le§  In^ 
diens,  les  Ghald^ens^  les  Egyptiens. 

Or  aucune  de  ces  dates  ne  contredit  s^rieusement  la  chroiiologi^ 
de  la  Gentee,  .        , 

Cela  est  ^vident  pour  les  trois  premi^es  cat^ories.  Gar  lesSep- 
tante,  dont  onpeut  admeltre  la  chronologie,  font  remonter  le  d^luge 
k  5000  ou  5100  ans^  et  la  dispersioa  k  2600;  le  teiUe  h^reu  et  la 
Yulgate^  le.deluge  k  2530  et  la  dispersion  ^  2230  ans  ayant  J.-^.,.  - 
dates  aut^rii6ures>^  celles  des  p0uples  eu  question. 

Quant  ^  la  A»  categorie ,  on  peut  affirmer  que  toutes  les  dates 
contenues  ou  suppos^es  par  rbistoire  de  c^s  peuples  etqui  excddent 
j£S  limites  assign^es  par  Moyse,  ou  sont  iabuleuses ,  ou  du  moins 
peuvent  sans  violence  dtre  ramen^es  aux  proportions  bibliques. 
C'est  ce  que  nous  allons  prouver  par  le  d^tail, 

Chinois, — !<>  Une  premi^re^re  toute  mythologiqne  assigne  81000 
ans  aux  r^gnes  de  trois  Augustes ;.  vient  ensuite  le  premier  empe^ 
reur  Fo-hi  (5478).  Or  cette.  date  est  rejetee  par  Confucius  qui  com- 
mence  Thistoire  de  la  Cbine  par  Yao  (2557);  de  la  jusqu*au  d^luge, 
suivant  les  Septante,  il  y  a  environ  700  anSf  On  pourrait  dire  peut- 
^tre  av^c  quelques  critiques  que  Forhi  es^  Noe  dont  le  rfegne  a 
commenc^avant5478^  puisquUl  est  n^  500  ansav^nt  le  d^luge;  que, 
pendant  son  r^gne  et  celui  d6«es  successeurs  imm6diat,s>  la  natiou 
chinoise  aurait  et^  compos^e  de  tri^us  sans  lien  spcial,  qui  auraient 
6t6  t^uniesen  soci^t^  r^gulifere  par  Yao  en  2557, 

2o  Des  Qbservations  astronomiques  on  ne  peut  rien  conclure.  La 
premi^re  remonte  ^  2459,  epoque  incertaine  d'apr&s  Gonfucius,  elle 
est  d^ailleurs  post-diluvienne  et  m^me  post^rieure  h  ladispersion. 

Indiem, — lolls  admettentquatre  ^poques  dansladureedu  ihonde; 
la  premiere  de  1;728,0P0  an$  ;  la  secondede  1, 298^000  ans;  la  troi-^ 


—  426  — 

si^me  &t  843^000  ans ;  tla  qustritoe  remonte  k  5101  ans  avaDi  J.-C.. 
^poqne  remarquable  par  sa  coKncidence  avec  T^poque  assigD^e  au 
d^loge  par  les  Septante :— D^apr^s  les  crltiques,  la  premifere  ^poqoe 
certaine  de  lliistoire  indienne  ne  remonte  qa'au  i^  si^Ie  avant 
J.-C. 

9^  Des  ohsertatiOBS  et  des  connatssances  astroDomiques  ou  oe 
peut  rien  conclure.  Bailly  avait  admis  d'abord  comme  fait  des  ob- 
serf ations  astronomiqttes  poss^d^es  par  les  Brabmes  ,  et  qui  d^ter: 
minaient  la  position  relative  des  astres  k  r^poqne  du  d^luge;  ce 
qui  donnerait  k  rastronomie  indienne  une  origine  antMetire  i  la 
dafe  bO^Kque  du  d^luge.  Mais^  v^rification  faite  par  le  moyen  ta 
caleul  r^roactif,  il  d^utrit  que  ces  positions  6taient  faussemeDt 
iudiqu^es;  d'o^  il  conclut  qu'elles  <§tai3ut  dnes  k  des  calculs  r^tro- 
aotifs  mat  ex^utiSs. 

inst,  Les  Brabmes  poss^dent  des  m^bodes  de  calcnrpour  \& 
^lipses  trfes^xactes  dont  ils  ont  perdu  la  clet  ce  qul  suppese  uoe 
origine  tr^s-ancienne. 

Bi6p.  D'abord^fansse  eons^quence:  ces  formules  ne  portanraocoiie 
date  peuventremonterkdea  tempsanciens,  naais  conciliablesavecla 
Bible.—  Quoique  leur  inVeutton  exigerait  une  date  aut^diluvieDne , 
on  peut  supposer,  et  cela  est  admis  par  quelques  savants/  qu'e\le& 
sont  les  d^bris  de  la  science  ant^rieure  au  d^iuge.  —  D'aprfes  Cu- 
vler,  la  science  astronomique  des  Indiens  ne  remonte  qu*i  7W  ans 
avant  J.-C. 

CAaWwfw.— i»  Leur  chronologie  contient  d*abord  la  date  de  la 
cr^tion.  EUe  remonte  k  45^,000  auset,  seloh  quelques-uns ,  ^ 
4,S2(>,036  ans  rempHs  par  la  vie  de  dix  bommes,  ce  qui  est  6vi- 
demment  de  !a  chronologie  nulle.— La  date  post-diluvienne  la  plus 
anoienne,  suivabt  Ct^sias,  remonte  h  1760  ansavant  J.-C. 

2«  Callisth^ne,  neveu  d'Aristote ,  qui  accomp^gnait  Alexandre  dans 
ses  expMxtions/passe  pour  a^volr  envoy6  k  son  oncle  des  observa- 
tions  a^ronomiques  qui  remontent  k  i905^ns  ;or  cenombre  ajout^ 
k  554,  6poqtie  de  Penvoi,  donne  pour  ^poque  de  robservation  le 
cbilfre  2257.— Blais  d'abordIe  faitestcontest^  et  improuvable,  Vou- 
vrage  oir  Aristote  aurait  pu  en  parle^  6tant  perdu.  Stippos&t-on  \o 
fait  vrai,  cette  date  est  postSrieure  eneore  de  trois  sifedes  k  la  dis- 
persio^. 

On  dii;  e»idorc  que  les  Cliald^ens  poss^daicnt  la  p^riode  du  Saros 
dc  225  mois  lunaires,  qui  ram^ne  la  lune  a  la  m^me  position  dt  Ve- 
gard  de  ses  nauds,  de  son  p^rigde  et  du  soleil ;  connaissance  qui 


—  427  — 

sujHpose  de  longues  observations.  — ^  M^is  d'abord  l'origine  de  cette 
d^cottverte  n'a  pas  de  date »  et  Ton  p^ut  supposer  facliement  que 
l€s  temps  post-diluviens  suffisent  pour  Texpliquer.  Qn  peut  Sttppo-r 
ser  encore  qu'elle  est  un  d^bris  de  la  soience  ant^diluvienne  ii  la- 
queUe  fnSme  on  pourrait  supposer  une  origine  r^v^l^e. 

Eg^tiem.^  !<>  La  date  la  plus  ^lev^e  est  extraite  de  la  vieille 
chronique,  elle  compte  36526  ans  du  commencement  de  la  monar- 
cliie  h  J«-C.y  54000  ans  pour  le  r^gne  des  dieux  et  des  demi-dieux, 
2^  pour  ler^gne  des  hoQimes.  -^R.  En  supprimfint  la  premi^re 
partie^  qui  ^videmment  esi  mythpbgiqtt^,  cette  date  n'a  rien  d'op- 
pos^  k  celle  de  Moyse. 

20  H^rodote  compte  12000  ans   dppuls  U^nh^  k  J.-^.;  Man^thon 

et  Diodore  de  Sicile  en  comptent  6000.— R.  1.  t^es  dat^s  de  Man^-r 

thon  h  partir  de  la  dix-huiti^me   dynasUe  qui  remonte  k  1830  ans 

,;        avant  J.-0.  sont  admissibles,  car  elles  sont  ordinair^ent  d^acoord 

avec  les  noms  des  princes  indiqu^s  dans  les  hiscriptions  .M^rpgly- 

f .        pMques  des  monuments.S.  Ce  premier  point  except^^  leur  t^moir 

ji        gnage  estsans  autorit^;  Us  ne  s'accordent  pas  entre  eux.JDeM^n^ 

k  S^Sostris  H^rodote  eompte  532  rois,  tahdis  qne  Diodore  de  Si^ile 

^        en  admct  seulement  78.  De  S^so^tris  k  Cambyse  ont  r^^^sur  rE> 

/        gypte  ISrois,   d'aprfes  H^rodote  ,  et  46  d^aprfes  Man^thon;  ce  qui 

accuse  ou  rinlid^Iit^  des  pr^tres  qui  les  ont  r^nseign^.,  ou  celle  des 

auteurs  qui  nous  ont  tvansmis  leurs  r^cits,  II  est  constant  que  les 

archiyes  ^yptiennes  fiireht  enlev^es  par  Ochus,  ce  qui  fend  tr^ 

.,^      incertaines  les  l^istoires  compos^es  depuis  cet  ^venement.  3«  Les 

dynasties  de  Man^thon  peuvent  se  concilier  avec  la  c^ronologie  de 

Moyse  par  la  supposition  possible  et  tr^s-probable  que  I^s  dynasties 

ant^rieures  k  la  18^  eoll^t^rales  en.r^^lite,  ont  et^  rang^es  par  les 

'f      historiens  et  spMalement  par  Manethon  dans  un  ordre  direct  el 

^>      successif*  Partout  on  voit  d^^abord  de  petits  etats  s^^tabllr.  sur  diP^ 

^       f<6rents  points  duglobe,  et  les  grands  empires  ne  $e  former  que  par 

^^     leur  fil^on  subi^quente.  Les  dynasties  ^gyptiennes  sont  d^signees 

par  des  noms  de  ville» ;  ainsi  Ton  dit  les  dynasties  Thynites,  Mem* 

*^1     phites,   Th^bauies;  ce  qui  suppose  plutdt  des  royaumes  s^par^ 

'  V     qne  des  famiHes  originaires  de  telle  ville.   Men^s  figure  dans  les 

'^l     listes  comme  premier  roi  Thebain  et  premiqr  roi  de  This ,  ce  qui 

se  congoit  si  Ton  suppose  que  ce  nom  de  ville  designait  le  si^ge  du 

-'^^       royaume^  et  reste  incompr^hensible  s'il  d^signait  le  lieu  d'origine  i 

car  le  m6me  roi  a  pu  commander  k  deux  villes^mais.il  ne  peut  nal-^ 

irc    dans   deux  villes.  Man^thon  lui-m^me,  cU^  par  Jos^phe,  dit 


<j? 


i 


—  428  —  ( 

qiie  les  rol«  pastmrft  rest&rent  5il  ans  en  Egypte,  rtaU  «nsMiie 
les  rois  de  la  Tb^baide  et  des  autres  contr^  *de  rEgypi^  les  ch»- 
st^rent  du  pays. 

30  Des  connalssances  et  des  m6numeDts  astronomiques  on  a-  tit6 
Jes  objections  suivantes  : 

1»*.  Les  Egyptiensconnaissaiefitl^ann^  solalre  365  fOors  4/4,  ce 
qui  suppose  de  longues  observations. 

R.  On  peut  expllquer  le  fait ,  sans  recdurirli  une  6poque  wt6- 
diluvienne.  La  longueur  de  Tann^e  se   d^termine  par  le  retourdft 
snleil  ^  un  polnt,  une  ^toile  y.  g.  d*oii  il  6tail  parti.  Une  preniifere 
observatlon  peut  avoir  flx6  la  dur^e  de  Tann^e  ^  36^  joufs;enpar=- 
lant  de  cette  base,  une  seconde  observation  coutlnu^ependafitcent 
ans,  par  exemple,  constatera  facilement  line  errfeur  de  ^W^  "^ 
retard  dans  la  marche  supposee  dir  soleil,  eireuf  qui  rqpaii^ffw 
400  ans  donne  1/4  de  jour  &  a]outer  k  chaque  ann^e  do^  la  »<^ti- 
gueur  est  alors  d^termin^  k  563  jours  1/4.  Or  il  est  ^vldent  q«f 
)es  observations  ont  pn  se  faire  k  partii^  de  r^poque  diUivienne.  Ai 
besoin  on  potirrait  encore  Toir  dans  cette  connaissance  utie  tradi- 
tion  ant^diluvienne. 

2«.  Lcs  Egyptiens  ont  coiintt  dhs  ranri^e^OO,  d'apr^  Man'^tftoB, 
la  p^ode  Sothiaque  qui  ramfene  aprfes  1461  ans  la  coincidence  * 
rann6e  sacr6e  de  565  jours  avec  Vann6e  civile  de  363  jours  1/  * 
p^riodc  qui  suppose  1461  ans  d*observatiens  >  nombre  qui  aiont^  ^ 
2800  donne  une  dale  ant^diluvienne. 

R.  Nous  avons  dit  et  prouv6  que  l*historien  Man^tbbn  est  loiti  d( 
tneriter  une  confiance  absolue ,  d*autant  moins  dans  le  cas  actuei 
qu'H6rodote,  si  exaet  dans  ses  d^tails  ,  ne  parle  pas  de  cette  con 
naissance  dans  ce  qu*il  a  dit  des  Egyptiens.— 11  est  faux  que  la  d^ 
terminatioii  dela  p^riode  Sothiaque  exige  une  observation  de  1-^^ 
ails ;  on  peut  ia  determiner,  lofSqu'une  fois  on  connait  la  differenr 
de Tannee  vagu^ou  sacr6e  avec  rann6e  r^elle  ,  difiference  q«i  P^| 
^.tre  obtenue  par  des  observations  continu^es  pendant  cent  nns 
tnoins,  ce  qui  conduirait  k  ^900,  ^poque  qui  rie  pr6c6de  pas  la  c.  s'^" 
diluvienne.— On  peut  dire  enfm  que  cette  connaissance  est  un  dr^ 
bris  des  coBnaissances  aniediluviennes.  ^        ^^ 

3e.  QuBlques-uns  des  noms  donn^  aux  signes  du  zodlaqi  ''' 
telatifs  aux  mouvements  du  soleil,  V.g.  l'Ecrevisse,  le  Carucorl 
indiqnent  la  r^trogradation  du  soleil  aux  solstices,  et  la  Balan 
regalit^  des  joups  et  des  ntiits  Si  r^quinoxe.  Les  aiitres  noms  se\ 
bient  se  rapporter  h  l^agriculture  et  au  cKmat  dn  peupk  chez  heq' 


—  420  — 

lc  zodbque  a  pris  naissant^e.  Le  Gaprlcorne  ou  la  ch^rre  paraU 
mieux  plaoe  au  point  lc  plus  elev^  de  la  course  du  soleil  qu'^  sou 
point  le  plus  bas.  Dans  cette  position  qui  remonte  k  15000  ans,  la 
DalaBce  ^tait  ^  Tequinoxe  du  prinienips  et  les  constellations  du 
zodiaque  avaient  des  rapports  fi^ppants  avec  le  climat  d'Egypte  et 
avec  son  agricultare.  Donc  la  formation  du  zodiaque  remonte  k 
15000  ans. 

R.  Laplace  r^poud :  Tous  ces  rapports  subsisteraient  encore  si 

les  constellations  du  zodiaque,  au  Ueu  d^avoir  6t&  nomm^es  d'apr^s 

leur  lever  avec  le  soleil  ou  le  comraencement  du  jour^  Teussent  ^te 

d'apr^s  leur  lever  k  rentree  de  la  nuit ;  i^  par  exemple,  le  lever  de 

la  Balance  ^  ce  moment  eCLt  tndique  le  commencement  du  prin- 

(emps.  L'origine  du  zodiaque,  qui  ne  remonterait  alors  qu*^  2500 

Sios  avant  notre  fere,  s^accorde  beaucoup  mieux  que  la  pr^c^dente 

jirec  ce  que  nous  savons  de  Tantiquite  des  sciences  et  sp6cialement 

de  Tastronomie.  On   peut   ajouter  que  la  seconde  supposition  est 

plus  probafole  qne  la  premi^re,  car  il  est  plus  facile  d*observer  le 

lever  d'une  plan^te  k  renir^  de  la  nuit  que  d'observer  son  lever 

h^liaque.  —  L'objection  suppose   que  notre  zodiaque  est  d*origine 

(^gyptieiine;  ,or  il  est  prouv^  actuellement  qu'il  a  une  origioe 

grecquc. 

^.  Lors  de  Texp^dition  d'Egypte  ,  les  Fran^ais  trouv^rent  dans 
ies  temples  de  Denderah  et  d*Esn4  des  repr^sentations  zodiacales 
jfai  playalent  Ifisolstice  k  des  points  tr6s<-eloign^s  de  celui  qu'il  oc- 
npe  acttielleinent.  A  Denderah  ce  point  de  division  se  trouvait 
pis  le  Gaacer^  ^  Esne  dans  le  Lion.  De  ces  suppositions  quelques 
hvants  out  conclu  pour  ie  zodiaque  de  Denderafa  k  une  date  de 
p)00  ans  et  pour  cclui  d^Esnig  k  une  dat^  de  7000  ans. 
H,  A  cette  objection  on  peut  r^pondre:  1.  Elle  suppose  comme 
Vnnecs  neccssaires  que  les  deux  zodiaques  marquent  les  points 
Isticiaux,  ce  que  l'on  ne  peut  adraettre ;  car  dass  cette  hypoth6se 
(  Egypti^ns  auraieut  connu  la  pr^cession  des  ^quinoxes ,  piiisque 
I  deux  points  sont  rapport^s  k  des  constellations  difftlrentes  dans 
(cfeux  zodiaques,  or  il  est  constant  que  les  Egyptiens  ont  ignor^ 
pcession  des  ^quiuoxes.  2.  Une  caisse  de  momie  rapportee  de 
>£;  en  1824  apprend  par  une  inscription  grecque  qu'elle  est 
a  i*'  ne  bomme  mort  la  19«  ann^e  de  Trajan ;  elfe  contient  ua 
laque*  semblable  k  celui  de  Denderah ,  qui  n'offre  pas  k  eonp 
le  poiiit  solsticial  k  Tepoque  od  on  Ta  peint.  3.  Champollion 
n\e  qu*9Ucun  monument  Egypticn  ne  remonte  au-delk  de  2200 

27 


—  430  — 

aTaut  J.^.  4.  On  pcut  lire  dans  le  temple  de  Deudcrab  que  le  por- 
tique  odestcontenu  le  zodiaque  a  ^t^  ^rig^  en  i*lionneurdeTib^re. 
Le  temple  d'Esn6  a  une  colonne  sculpt^  dans  le  syle  du  zodiaque 
qui  est  liuprte;  or  une  inscripUoB  tr^s-Usible  alteste  que  cet 
ouvtage  est  de  la  10»  ann^  d'Antonin.  5. 11  est  convenu  panni  les 
satants<iue  ces  sortes  de  repr^ntatiens  sontde  pures  tlite 
astrologiques. 

U.  Con/irmations  par  la  science  et  les  tradilioni, 

Parml  les  quatre  faits  qui  se  rattachent  au  nom  de  No^  rm  seul 
peut  ^tre  conftrm^  par  la  icience.  Cest  celni  de  la  popidatidn  do 
globe  renouvel^e  par.les  en&nts  de  ^o^,  oa  plntdt  la  cons^qaence 
de  ce  fkit,  l^unit^  de  Pesp^  Iramaiiie. 

1«  En  effet  le  r^eton  de  deux  individus  bnmains  est  indi&fiinmeut 
f^cond,  quelle  qiie  soit  la  race  des  parents>  ce  qui  estie  CJffaci^te 
rde  Tunite  d*esp^ce. 

2o  Queiques  savattt&  sijoutent:  De  m^me  qne  No^  avait  trois  filSi 
-de  m&me  (d'apr^s  GuVier)  Tesp^ce  bumaine  renferme  trois  races 
principales :  la  Caucasienne  ou  blancbe,  la  MongoUque  ou  jaune , 
VEtbiopienne  oa  noire.  A  ees  trois  races ,  Blumenbach  en  sgoute 
deux :  rAm^ricaine,  intermediaire  entre  la  Gaucasienne  et  la  Mon- 
gole;  la  race  Malaye,  intermediaire  entre  la  Gaucasieniie  etrEthio- 
,))tenne.  Les  classifications  de  ce  demier  savant  sont  fbnd^es  prin- 
cipalement  sur  la  conformation  du  cr§ne  et  de  Tos  malaire  ou  de 
'ia  pommette.  La  Caucasique  se  distingue  par  la  beaut^  de  Tovale 
4iue  forme  la  t^teet  le  peu  de  saillie  des  pommettes,  si  l'on  regarde 
le  crdne  v«rticalement;  ta  Mongolique,  par  la  depression  du  front, 
ia  sailUe  des  pommettes^  la.  protub^rance  de  lam&choire  superieure; 
rEtfaiopienne^  par  la  forte  compression  lat^rale  de  la  partle  ant^- 
rieure  du  cr&ney.d^oti  r^uUent  ia  saillie  des  pommelles>  hien 
qu^elles  soient  aplattes,  le  prolongemept  de  la  partie  inf^rieure 
du  visage  de  mani^re  k  lalsser  apercevoir  la  m&choire  superieure 
et  les  deuts.  L'Am4ricaine  el  laMalaye  ont  des  caract^res  moins 
pr^cis»  et  semblent  des  moyens  termes  entre  les  extrtoes  qu'e\]es 
lienl  k  la-  race  Gaueasique  consid6r^e  comme  cenlre. 

3oDe  mi^me  qu'il  n'existe  que  trois  races  principales,  de  mfifflc 
jusqu^ici  la  Knguistique  n^a  d^couvert  que  trois  grands  groupcs  dc 
langues  :le  groupe  Semitique,  legroupe  Indo-Germanique,.lesIan- 
gues  monosyllgbiques  ;  ou  bien,  d'apr^s  de  Humboldt  et  Balbi ,  les 
angnes  simples»  par  flexion,  par  agglotination*  Nouvelle  conOrma- 
tion  du  r^cit  de  Moyse ,  d*apr(js  quelqiies  auteurs. 


{ 


I 


—  431  — 

Traditions.  —  Jfays^,  Deluge  universel  pour  punir  ies  crimes  de 
la  lerre.  No^  seul  sauv^  dans  rairche  avec  sa  famille^  Circonslances: 
Gorl)cau,  colombe  Mcb6s.  Noe  plante  la  vigne. 

Joseptie,  Antiq,  jud.  Liv.  1,  e.5:.«  Tous  ceux  qui  ont  ecrit, 
leur  histoire  ont  fait  mention  du  d^luge  et  de  1'arche.  » 

La  verite  Iiistorique  du  deluge  est  admise  par  les  Syriens,  Arme- 
niens^Mad^a&ses,  Br^siliens,  ChipiouyanSr 

Chaldeem.-^iBerose,  Uv.3)..Noe  enseigaarastronomieaux  Arm6- 
niens ;  ceux-ci  conservferent  avec  vdn^ration.  ies  pEemiers  ceps  de 
vigne  plantes  par  lui.  Suivant  la  traditlon  chald^enne,  conservde 
pardes  fragments  de  Berose  rapportes,  d*aprfes  Alex.  Poliliistor^  par 
Georges  le  Syncelle,  Chronos  apparaU  li  Xisutrus.(!e  10«  roi),  Fui 
commandede  construire  un  vaiseeaQ  pour  liu,  ses  parents  et  amis, 
lesoiseaux  etlesammaux. Quand  ils-soat e»tres, lat^rre est  inpndee;, 
les  eaux  dtmtnuant ,  il  14che  quelques  oiseaux  qui  reviennent,  lin* 
troisi^e  fois  ils  ne  reparaissent  plus ;  l'arclie  s^arF&te  sur  une 
montague. 

P^r|/flfte»w.— M^ailles  frapp^s  en  Phonneur  de  Septime-S6vfere, 
dePertinax,  Philippe-  l'Arabe,  portant  sur  le  revers:  un  corbeau, 
une  colombe  et  une  arche,  et  ausst  le  nom  de  No(^.  lUrcher^.  de 
Arcd  Noe  (1). 

Ferses. —  Eaux  pendant  trente  jours  et  trente  nuits^  la  terre  en 
est  inond^e  k  la  hauteur  d'un  homme ;  toute  cette  eau  fut  ensuite 
renferm^e  (Zeiid-Avesta,  2«»  part.)  Les  Persaus  nomment  encorc 
Celde  iVoela  montagne  d'Arm^nie  ou  Us  croient  que  1'archp  s*ar- 
r6ta.  Chardin,  Voy.  en  Perse,  T.  44. 

Jndiens,  —  Un  g^ant  derobe  les  V^das  ^  BriAma  livr^  au  som^ 
meil»  HerL(Vichnou),.le  conservateur,.prit  la  forme  dtun  petit.ppis^ 
son  qui  grossit  d'un  man&re  prodigieuse ;  il  apparut  ^  m  saint^ror 
Satyavrata>  lui  dit  quedans  sept  jours  tont  p^rira  sui>merge  par 
Tocean ,  mais  qu'un  vaisseau  conduit  par  lui  s'arr6tera  pour  le  re- 
cevoir.  Les  choses  ayant  eu  lieu  comme  Tavait  pr^dit  Vichnou , 
Satyavrata  monta  dans  le  vaisseau.  avee  les  sept  rlchis ,  et  y  mit 
toutes  sortesde  plantes.  Ilaborda  apr&s  un  grand  nombre^^ann^ 
Bur  le  mont  Hunavali  (Extrait  de  sir  William  Jones,  Reeh.  asitU.t  T.  1).. 

Chinois.  —  Plusieurs  critiques  frapp^s  des  rapports  qui  existent 
«nire  Fo-ki  et  Noe  ent  cru  voir  le  second  dans  le  premier.  Les 

(1)  knmUtde  philosophie  chrit.,  1"  serie,  T.  I,  p.34C,T.  V,  p.  466,  T.  VIIT, 
P-  144. 


—  4S2  — 

dnnales  de  la  Cbine  parlent  d*uii  imiiiense  delogc  atrrive  fisin  3!00 
STant  J.-C.  (Klaprotli,  Asia  Pdlyglot.)  Apr^s  ie  d^luge^  dit  le  Gbou- 
King,  ia  cfaair  des  animaux  fut  }ointe  k  celle  des  poissons. 

Scandinavei,  —  Le  geant  Ymus  ayant  6i&  tu^,  i1  eoula  tant  de 
sang  de  ses  blessures,  que  le  genre  humain  fut  sitbmerg^.  Belge- 
mer  et  sa  famille  fbrent  les  seuls  qili  se  sauvferent  dans  une  barque. 
Edda,  4«  fable ;  Rubbek,  De  Atlanticdy  T.  I,  c.  5,  p.  96. 

Mexieains^  —  Hexique  inondd ,  1e  pr&tre  Tezpi  dans  une  ardie 
atec  sa  familte  et  un  grand  nonifare  (Panimaut.  La  fin  da  dekige 
est  annonc^  par  nn  colibri  Iftch^.  qui  reparalt  avec  une  petite  bnui- 
che  d*arbre.  De  Humboldt,  CordiliheSy  T.  2. 

Peruviens.  —  Tous  les  P^ruviens,  cxcepte  un  petit  nombie  qQi 
se  retirdrent  dans  descaverncs,  engloutis  par  un  delnge.  Deux  chiens 
qu*ils  14cbeut  et  qui  reviennent  souiil^^  de  fange  leur  annonccDt 
que  les  eaux  du  d^uge  se  sont  abaiss^s.  (Lopes  deGomara.> 

Cuba. — Arche  qui  sert  de  retraite  ^  toute  une  famllle  pendant  le 
d61ug£ ;  colombe  qui  rapporte  une  branche  de  verdure. 

Arabes. — Un  de  leors  anciens  proverbes  compare  au  corbeau  de 
No6  lesgens  qui  se  font  attendre.  (Grammaire  d*£rpinius,  p.  11.) 

JSgyptiens. — Quelques  critiques  voient  No^  dans  M^n^ ,  dont  le 
nom  signifie  ^tement  repos;  entre  leurs  vies  se  trouvent  des  ana- 
logies  frappantes.  Suivant  les  ptiilosophes  d'Egypte  interroges  par 
Solon^  un  d^luge  envoy^  duciel  cltangca  1a  face  de  1a  terre  et 
an^antit  les  monuments  historiques  anldrieurs.  Platon,  In  Tim. 

Grecs. — Detuge  de  Deuealion  et  d*0gyg6s ,  pour  punir  les  crimes 
de  la  terre ;  seule  famille  conserv^e  dans  une  grande  arcbe,  en  re- 
compense  de  sa  pi^^ ;  retour  d^une  cotombe  qui  annonce  ie  retrait 
deseaox.  Lucien,  De  Ded  Syr.\  Piutarque,  M)e  solertia  aninuyrum. 

Plusieurs  critiques  croient  volr  Noe  dans  le  Satume  deS  Grecs 
et  dans  le  Janus  des  Lattns.  La  doulMe  £ace  de  ce  dernier  repre- 
-sentcrait  les  deux  Jiges  dont  it  a  ete  le  contemporain»  Aussiune 
m^daille  tr^fttique ,  dont  parle  Ovide  dans  ses  Fastes,  repr^- 
sentait  d*un  c6t^  la  double  foce  de  Janus,  de  t*autre  une  arche  fiot- 
tanle(l\ 

Quant  k  la  date  assign^e  par  Moyse,  ette  concorde  avec  plusieurs 
tiraditions,  et  surtout  avec  celle  des  Indiens  d*apr^s  laquetle  l*<^poque 
actuelle  commence  en  310  f>  ceHe  des  Gbinois  dont  la  datc  dihi<- 
vienne  est  5100. 

(<)  M.  Nico1»s,  Etuies  philesophique»,  T.  1, 1.  2,  c.  5. 


^  433  — 

IT.  Ci^naratlon»  poftt-Airuvfenne»,    . 

Le  fait  le  phis  ft>appant  est  cdui  de  1a  tour  de^  Babel ,  placee  dans 
Fa  plaine  de  Sennaar,  autoar  de  latpielle  se  groupe  ane  soci6t^  unie 
d'abordpar  le  langage,  divis^e  ensuite  par  le  iractionnement  violent 
de  cette  langue  unique.  Et  1k  les  tribus  issues  dies  enfants  de  Noe 
dcviennent,  en  cons^quence  de  ce  folt,  le  noyau  des  dififi^rentes  na- 
tions  de  la  terre. 

Objeclions. — II  existe  sur  laterre  une  multitudede  langues  telle^ 
ment  trancb^es  entre  eltes  qu*il  est  impos^ible  de  les  suppbser  den 
riv^es  d*une  langue  primitive  unlque   comme   Tindique  Hoyse. 

H^.  Le  miracle  de  la  confusion  des  langues ,  tel  quHlest  ra- 
cont^  par  Moyse,  est  possible  k  la  puissance  de  Dieu ;  II  convient  ^ 
sa  sagesse,  qui  a  voolu  forcer  les  bommes  k  se  disperser  et  par  \k 
mettre  obstacle^  roenvre  orgueilteuse  qu'il8  avaient  entreprise.  li 
ii'y  a  donc  aucune  raison  pour  ce  ca»  papticulier  de  suspecier  la 
veraciti^  de  Moyse.  Or  ce  miracle  suppos^^  on  concUie  naturelle^ 
ment  Panite  primitive  du  langage  avec  les  diff^rences  actuelles». 

Les  linguistes  tendent  progressivement  k  4a  preuve  sdentilique^ 
de  ce  fait  de  ia  Gea&se.  Efiray^s  d'abord  par  les  diffi^rences  de 
langues^  ils  ni^rent  tout  rapport  entre  eUes.Ensuite  pour  decouvrir 
s'il  existait  entre  elles  des  ^imtUtade9>  on  les  examina  sous  le  rap--^ 
port  lexique.  Dans  ce  but  on  composa  des  listes  de  mots  exprimant 
dans  tputes  les  langues  connues  les  id^es  les  plus  usuelles;  on  fit 
|a  m6me  comparaison  sur  les  fbrmes  grammaticales.  Le  resullat  de 
cette  etude  faite  sur>  un>  grand  nombre  de  langues  fut  d'abord  d'e- 
tablir  entre  les  Fangues,  ^n  appareuce  les  plus  di£^rentes,  des  simi- 
litudes  lexiques  et  grammaticales  qui  les  rapprocbaient.  Ces  grou- 
pes,  en  s'^tendant  progressivement,  permirent  de  ranger  les  lan*- 
gues  dc  rancien  continept,  celles  de  l'Afrique  except^es,  sous  diffe- 
rents  r^gnes^  dont  les  principaux  sont  cepx  indiques  pr^c^^demment, 
qui  divisent  ces  langues  en  semitiques ,  indo-germaniques  ,  mono; 
syllabiques^  ou  bien  en  Fangues  simples>  par  flexion,  par  agglutiuaT 
tion.  €ette  methode^  appUquee  en  m&me  temps  aux  langues  afri- 
caine  et  americaine,  a  produit  dej^  des  resultals  qui  en  promettent 
dc  plus  satisfaisants  encorc.  —  En  comparant  ensuite  les  groupes 
precedents,  on  a  decouvert  entre  eux  des  analogies  lexiques  qui 
ont  pcrmis  anx  linguistes  les  plus  distingues  de  conclurc  a  Ve^is- 
tcncc  d'unc  languc  primitive  actuellcment  perdne  h  laquelle  ils  se 
rattachcnt.  Balbi^  dont  lcs  generalisjitions  et  lcs  conclusions  porlcnt 


lecacbet  de  la  prudcBce  la  pltis  s^fijre,  dil  dans  sob  AHateihM- 
praphique,  pl.  I :  «  Ju8qu'2i  pr^nt  aocrni  monumeBt  soit  hisU)- 
4  rique,  ftoit  astronmnique  n'a  pn  prouver  que  les  lifres  de  Moyse 
•  ftiMrit  foox ;  mais  au  contraire  Ut  soot  d'accord  de  la  mani^e 

<  la  plns  remarqnabte  avec  les  r^ultaU  obtenns  par  le»  plus  saTants 

<  pbilologues  et  les  plus  profonds  g^omfetres.  »  Plos  bas:  «  Ghose 
«  remarquable,  noos  trouvons  jostemeot  dans  l'ancien  monde ,  06 
«  Moyse  nous  reprdsente  l'origine  des  soci6t6s  et  le  berceau  de 
•«  tous  les  peuples  de  la  terre,  les  trois  elasses  essenUeUementdif- 

<  f<6reiites  auxqudles  le  c6l^re  baron  de  Humboldt  pense  qn'on 

<  peutr^dttire  les  formes  grammaticales  de  i'^tonnante  vamte 
«  des  idiomes  connns.  b  Ces  classes  sont  celles  qoi  ditisent  les 
idionies  en  langues  simples,  par  flexion^  par  agglutination. 

Contirmationi.—  io  Tour  de  Babel.Les  arcb^Iogoes  pr^tendcBt 
avoir  d^couvert  les  restes  de  la  toor  de  Babel  dans  I'andeniie  Ba- 
hylonie.  Cettc  toor  s'appell«  actoeHement  Li-birs-nemrod.  Sa  haii- 
teur  varie  de  50  Ji  00  pieds  &  TOrient ,  «t  de  iSO  ^i  200  pieds  i 
rOccident ;  eUe  est  de  forme  carr^,  elle  a  2000  pieds  de  longaeup, 
elle  est  entour^  de  monceaox  de  briqoes  vitrifl^ies  portant  dcs  ins^ 
criptions  en  ^criture  cun6iforme.  M.  Raoul-Rocbette  expUqne  i>« 
rinfluence  arcbitectorale  de  Babel  la  Ibrme  pyramidale  d'une  ma^ 
titude  de  monuments  des  contr^es  orientales  (i},^ 

L'bistoire  de  la  lour  de  Babel  est  raeofttde  par  Abyddne,  par  ** 
pol^rne,  avec  les  m^mes  circonstances  que  dans  la  Bible  (2). 
.  La  roythologie  grecque  noos  reprdsente  les  Titans  entassaflt   ^ 
montagnes  pour  escalader  Te  ciel  el  foodroy^s  par  Inpiter  en  pwn 
tion  de  leur  impietd.  . 

A  Cholula  en  Amerique,  se  trouvc  une   pyramide  tr^J^^ 
laquelle  se   rattache   une  tradition  qui  n'est  qu'une  aU^ration 
ceHede   la  Genbse:   «  EUe  fut  batie.par  sept  g^ants.  Lesdfeiw» 
voyanl  avec  courroux  celte  tour  donl  le  sommet  devait  touchcr 
"cieux,  la  foudroy^rent.  Beaucoup  d'ouvriers  p6rirent,  cUe  ne  fn^  P* 
achev^e  et  ftit  consacrde  au  dieu  de  raip  (3).  » 

2«  Waine  de  Sennaar  (Armcnie  et  Babylonie)^  rdgionhabitee  p» 
la  premifere  soeidtd.  Son  clrmat  convient  a  toutes  les  espfeees  BBf 
males  et  veg^tales.  La  premi^re  civilisation  est  originaire  de  ce 

(1)  Annales  de  p%ilosaphie  chrit.^  l'»«<5rie,  T.  XI,  pag.  71. 

itf)  Busebe,  Pr^p.  Evaiig.,  1. 9,  c.  14  et  17 

{'A)  Baron  dc  Hiimboldf,  cite  dAns  \&^ginnaUi  de  phil.  chr^,,  T.  tV,  p.  \^^^  *"*^' 


—  m  — 

regions,  eQes  sont  donc  )e  premier  s^jour  de  rbomme,  car  la  ci^ 
irilisation  svppose  des  daaeures  fixes. 

Les  Arm^niens^  dit  Jos^phe  {HisU  des  Juifs*  1.  i),  ent  toujours 
cru  que  Tarcbe  s'etait  arr^t^e.  sur.Ie  mont  Ararat;  iis  d^gnaient 
te  lieu ;  ils  l'appelaient  Um  de  la  descetUe*  IL»  prdtendaient  mdme 
possdder  encore  les  debris  de  Tarohe. 

La  m^me  tradition.  6tait  admise  dans  rAsie-Mineure ,  la  Gliald^e, 
1a  Syrie^  la  Pfa^nicie. 

Les  Cbinois  et  les  Indiens  se  disent  originaires  d'un  pays  occi- 
dental ,  tandis  que  la  plupart  des  peuples  occidentaux  r<y;>ortent 
leur  berceau  en  Orient. 

30  Unitd  de  soci^t^  dans  la  plaine  de  Sennaar.  —  Ge  fait  est  con- 
firm^,  I.  par  Tunite  de  langage.  Les  languesontentre  elles  des  rap- 
ports  qni  permettent  de  conclnre  h  Tunite  de  langagCyet  parcons^- 
quent  k  runite  de  societ^,  car  cette  unit^  de  langage  ne  pent  s'ex- 
pliquer  par  Taction  des  lois  de  la  raison  abandonn^e  k  elle-mdme, 
puisqu'elle  porte  sur  des  points  purement  arbitraires,  les  mots  et 
les  formes  grammaticales.  2.  Par  les  traditions.  II  est  prouve  par 
les  d^taits  quenous  avons  ^ncs  qne  cfaeztous  lespeuplestl.exfste 
un  fonds  commun  de  traditions  sur  les  faits  primitifs  de  Tfaistoire 
de  rfaomme,  qui  ne  peut  ^^pliquer  que  par  runitd  de  ta  soci6t^ 
post-diluvienne.  Cette  explication  est  d*autant  plus  plausible  que 
raccord  cesse  k  T^poque  de  la  dispersion. 

40  Fractionnement  brusque  et  instantand  de  la  premi^re  langue. 
— Les  langues,  dont  Tunit^  a  et6  prouv6e  prec6demment ,  presen- 
tent  des  diflKrqnces  nombreuses  et  telles  qu'elles  ne  peuvent  s'ex- 
pliquer  par  une  derivation  naturelle  et  progressive.  Gar,  dans  ce 
dernier  cas,  en  pent,  au  nioyen  des  r^gles  foumies  par  la  linguis- 
liquesur  la  substitution  des  lettres  homopbones,  suivre  la  trans- 
formation  des  mots,  et  reeonnaltre  leur  identit^  primitive ;  ce  qui 
est  impossible  pour  la  plupart  des  mots  qui  composent  les  langues 
des  diff(6rents  peuples :  ce  qui  prouve  un  firactionnement  brusque 
et  instantan^  comme  celui  qui  est  racontd  par  Moyse.  Telle  est  1*0- 
pinion  de  plusieurs  linguistes,  en  particulier  de  Herder  et  de  Nie- 
buhr,  dont  les  opinions  sont  d'ailleurs  peu  favorables  au  Chris^ 
tianisme. 

50  Les  descendants  des  trois  fils  de  No^  se  dispersent  et  peuplent 
Ic  monde.— D'apr^s  Moyse , 


J 


—  436  — 


^ 


foJapbct:' 


Noc  engcndra : 


2»  Sem: 


3»  Gham : 


(  Ascenez, 
1  Goiner  il  Riphat, 

(  Thogormay 

2.  Magog, 

3.  Madal, 

!E1isa, 
Tharsis, 
Gttlthim, 
Dodauim, 

5.  Tubal, 

6.  Mosoch^ 

7.  Thiras. 


1.  Elam, 

2.  Assur, 

5.  Arphaxad^ 
4.  Lud, 


i.  Chus : 


5.  Aram 


L>, 
Hul, 
Gelher, 
Mes. 


Saba, 
Heviia, 
'  Sabatba, 
Regma, 
Sabathaca, 
Neimrod. 

/  Ludini , 
(  Anamim, 
\  Laabim, 
2.  Mesralm:  |  Nephtuim, 
I  Phetrusim, 
[  Chasluim, 
'  Chapbtorim. 
3r  Phut, 
4.  Chanaau. 

Or  la  geographie  ancienQe  confirme  cette  donnec  en  nous  prc- 
sentaik  ces  noms  d'bommes  devenus  noms  de  lieux.  En  general  on 
trouve  les  descendants  de  Japhet  vers  le  nord  dans  les  Ues  de  la 
Mi^diterran^e,  dans  l'Europe;  ceux  de  Sem,  en  Asie  entre  l'Eu- 
phrate  et  l'Oc^an  indien ,  en  Assyrie,  en  Arabie,  k  Toccident  de  ce 
flenve ;  ceux  de  Gham  en  Syrie^  en  Arabie,  dans  quelques  contrees 
cntre  le  Tigre  et  rEuphrate  ,  en  Afrique.  (Yoir  pour  les  details  la 
carte  de  la  dispersion  dans  la  Bible  de  Vence,  reproduite  dans  plu- 
sieursatlas  modernes,  sp^cialement  dans  celui  de  Poulain  de  Bossay.) 
Ges  centres  secondaires  de  population  deviennent  ensuite  rori- 
gine  d'autres  migrations  dont  les  savants  recherchent  la  flliation 
au  moyen  des  traditions,  de  la  lioguistique  et  des  caract^res  pby- 
siques  des  races,  etc.Gesetudes  se  rattachant  kdes  faits  postericurs 
k  Moysc,  nous  n'cn  prescnterons  pas  Tanalyse. 


INDEX  ANALYTICUS.  / 

Iktroduction I 

Notiones  prcevice  ad  totam  theologiam  *.....  1 

1.  Dermitiotheologiae ilnd* 

2.  Species  (heologiae,  ratione  originis,  objecti,  methodi.  4 

3.  Divisia  totius  IheoIogiaB  in  duas  partes  ,  quarum  una 

deladSj  altera  de  eocpositione  agit 5 

BB  LOGIS  THCOLOGIGIS. 

Triplicis  sunt  generis.     * 7 

PRIMAPARS. 

DE  LOCIS  PRINCIPIORUH. 

Deeem  loca  k  theologis  assignata  reducuntur  ad  tres 

species. 8 

SECTIOL  I 

DE  RATIONE.  1 

QUiESTIO   I.  j 

Utriim  ratio  sil  locus  prlncipioram  ?  | 

Art.  I.^ —  De  Ratione  individu^ 10 

Facultates  quae  per  hane  vocem  designantur.  ....    ibid. 
$  1 .  Utritm  istcB  facultates  suggerant  veritates  prima- 

rias? 11  ' 

Certum  est  rationem,  modd  sit  per  societatem  educata, 

posse  suggerere  veritates  primarias ibid. 

Controvertitur  ntr(^m  illud  valeat ,  omni  seposit^  edu-  < 

calione. —  1.  Probatur  sententia  negativa.— 2.  Pro- 

batur  raUonis  evolutionem  ultim<^  pendere  a  reve- 

latione.    •   .    .    .    .    » .    .    .        li 


j 


—  438  — 

§•  2.  Utrum  verUcUes  primaritB  d  fdcuUatibus  indivi-^ 

duaUbus  iuggestce  sint  ohjeclive  certee  ?    ....      i8 
Probatar  illas  veritates  esse,  qaibusdanii  conditionibus 

positis,  objectiv^  certas tW> 

Explicantar  conditiooes  requisitae,  utafDrmationes  facul'- 

tatum  individualium  sint  objectiv^  certae.    ...      27 
§  3.  Utriim  veritates  primaricB  a  facuUatibus  indim- 

dudlibus  suggestoB  sint  fecuiidce  ?..,..    .^      28 
Art.  II.  — De  ratione  collectiva. 
§  1.  Utrum  ratio  colkctiva  possit  suggerere  veritates 

primarias? 3^ 

§  2.  Utriim  verUates  d  rcUione  coUeetiml  suggestce  sint 

objectivi  certcBH 31 

loProbatar  iUas  vedtates  esse,  quibasdam  conditionibus 

positis,  objectiv^  certas. ilii' 

2»  Explicantur  conditiones  requistCae , 32 

1.  si  testimonium  sit  immediatum, 33 

2.  si  testimonium  sit  mediatum.    .    .    .     .     ^    •    .       Si 
§  3.  Utriim  istcB  veritcctes  sint  fecundce^     .....       37 

CoroL  /. .    ibid. 

CoroL  II.  Refutatio  philosopborum , 

fo  qui  negant  omnem  certitudinem ;     » idid. 

2^  qui  negant  valorem  rationis  individua^,.  admiltendo 

solum  valorem  rationis  collectivas ; 3S 

30  qui  negant  valorem  rationis  coUectivas ,  adlnittendo 

valorem  rationis  individuae ibid. 

Specialiter,  de  systemate  Kant  et  Ficbt.    ......  39 

De  systemate  Scbelling  et  Hegel. .  ^l 

Be  systemate  Berkley ^^ 

De  systemate  sensualistarom  et  materialistarum.  .     .    .  ihid. 

QU^STIOII. 

Utriim  ralio ,  sive  individua.,  sive  collectiva  ,  habeat  funcliones  in 
theologid,  et  quasnam? 

Certa .       ^ 

Controversa:  loUtriim  ratioveritates  religiosas  invene< 

rit  aut  possil  invenire?        V7 


—  439  — 

2o  Utriiin,  notione  veritalam  religiosarum  per  revela- 
tionem  acceptatd,  ralio  possit  veritates  religiosas 
probare  per  prinoipia  sibi  propria,  et  quasnam  ve- 
ritates? 48 

l.TheoIogus  potestperprincipia  rationi  propria  probare 

plures  veritates  revelatas.     ........       49 

2.  Theologus  potest,  et,  si  rem  habeat  cum  adversariis 

negantibus  auctoritatem  Scripturse  et  Traditionis , 
debet  probare  Scripturam  per  rationem  solam,  Tra- 
ditionem  per  rationem  ei  Scripturarii 50 

3.  Prasdictis  probationibus  concurrunt  ratio  individua^ 

simul  et  ratio  coUectiva 51 

CoroL  Refutatio  eorum , 
lo  qui  negant  veritates  religiosas  posse  probari  per 

rationem;      .............        53 

29  qui  aifirmant  istas  veritates  posse  probari  per  solum 
generis  humam  ie&^momwai(8y»tema  D.  de  Lamen" 
nais) ; 55 

30  qui  afllrmant  illas  probariposseperrationemprac- 
ticam  solam  {sy$tema  Hermes),    ....      .    .       56 

SECTIO  II. 

I»B  liOCUI  SITPEMATOiALiBlJS. 

DB  REVEI«mO?HS. 

Dividitur  sectio  in  daas  disputatlones .       60 

DISPUTATIO  I. 

nc  flcriptara  ct  Tradltloftc. 

QU  j:stio  I. 

Utriim  Scriptura  et-  Trtditio  sint  ioca  principlorum  revelatorum  ? 

Tres  qnaestiones  in  ilU  includuntnr 61 

^otiones  prcPvicB : 

Art.  I.  De  natiird  revelationis 62 

Art.  II.  De  possibilitate  revelationis ihid. 

Art.  in.  De  notis  revelationis 68 

§  1.  Utriim  existant  notae  revelationis? ihid. 


—  440  — 

I  2.  Quenam  siul? ^  69 

Punct.  L  De  noCis  positivis ihid, 

I.  De  tesUmonio  divino ihid. 

1«  De  Proplieti^.--l.  Utrdm  sit  possibilis.  2.  Utriim  ha- 

beal  vim  probativam? 70 

2»  De  miraculo.— 1.  Utrftm  sit  pofisibile.  2.  Utrdm  babeat 

vim  probativam? 76 

II.  De  testimonio  humano 8i 

III.  De  tesiimonio  ipsius  doctrin» 85 

/HincM/.  D^  npiis  negativis 86 

I.  PARS  QUiCST. 

Utrikm  eiisiat  reveUiio,  aot  existani  revelaiiooes  divin»  ? 

Paoposrrio  l. — Religioprimitim  fuit  dimmtiu  revelata.  87 

PaoB.  I.  Testimonio  divino 88 

PaoB.  II.  Testimonio  humano 89 

PaoB.  III.  TestimoniOySevL  naturll  religionis  primitiv(e.  92 

Paoposrrio  II.—  ReUgio  mosaicafuit  diviniiits  revelata,  101 

Prcemittenda: 

Art.  I.  Pentaieuehos  habei  auciorilaiem  hisioricam  cer- 

tam ibid. 

Proh.  directa 102 

§  1.  Pentaieuchus  esi  autheniicus. iMd^ 

§  2.  Pentaieuchus  esi  inieger 106 

§  3.  Pentaieochtts  esi  verax .109 

Proh.  indireeta/ —  Gonfutaniur  1.  objecUones  speciales 

conira  auihenticiiaiem  y  integriiaiem ,  vcraciiaiem 

Pentaieuchi ;  2.  systema  mythisiarum 114 

Art.  II.  Gaeieri  Y.  T.  libri  habeni  aucioritaiem  histori- 

cam  certam  .... 126 

Probatur  divinitas  reUgionismosalc» 129 

Prob.  I.  Testimonio  divino.    * ihid. 

lo  TesUm.  GhrisU ihid. 

2<»  Per  propheiias. %hid. 

30  Per  miracula.    .    .    I    '. 132 

Prob.  n.  Testim,  humano.  !<>  Tesi.  Moysis,  2oTest.  doc- 

iorum ;.........  134 


—  441  — 

Pbob.  IIL  Testim.  doctrtncB    •    .    ♦ ibid. 

I.  ExcellentiA  doctrinffi 135 

lo  Expos^  sommaire  de  la  doctrine  et  de  la  l^iisIalioD  de 

Moyse.    ...,.*. tj^td, 

,     2o  Garact^res  d'excellence  de  cette  doctrine  et  de  celle  It%fs- 

i               lationr     ;...'.• .  155 

Soitqu^onles  consid^re  absolument;  .    ......  ftid. 

Soit  qu*on  les  compare  aux  enseispfiements-  de  la  rey^la- 

tion  primilive;  .••....•....•.„.  I6O 

Soit  qu*on  les  compare  aox  doetrines  et  aux  l^gislations 

antiques ^    ,  ibid. 

50  Gette  exceUence  suppose  une  origine  divine  sp^ciale.^    .  161 

IL  Yi  «upenuitnrali  doctrins.  inhiereBti.     .    r    .    .    .  163 

'       lo  Force  de  conservation..     .    .    ^    .    ,    .......    ,.   ..  ibid* 

2o  Protection  sumaturelle  mt^ritee  au  peuplei  hebreu  par.  la 

profesaioa  de  la  dodrioe  mosaique.  .....    .-   ».    .    .  Wd^ 

PROPosmo  III.— JRdU^  Chrisiiana  (uit  divinitiis  reve- 

lata.   .,...    V  -    —    ••.-••.—  i67 
it     Pnemittenda: 

Prop.  Libri  H.  T.  habent  aoGtofitaleiu-lMstoncam  certam.  ibidn 

Prob.  direct.    , 168 

>.     J  i.  Libri  N.  T.  Sttnt  aalbentici ibid. 

1:     $  2.  Libri  N.  T.  siint  integri .     .    .    .^  183 

>     §  3.  Libri  N.  T.  sont  yeraces.      .     .......  187 

j»     Prob.  indireeta.  Gonfutatar  systema  T>^^*  Strauss.    •    •  i95r 

i!      Probator  divbiitas  Religionis  Ghristianae 211 

PROBATIONBSDIIIECTJI'.       .............  t^*^. 

PROB.  I.—  Testim.  tHmno.  ..........  211 

L  Per  prophetias^ «    .  ibid. 

i^  De  prophetiis  ante  Ghristum  editis.     .....  212 

De  vaticiniis  ex  V.  T.  depromptis. ........  ibid. 

De  (radilionibus  jadalcis  Messiam  pvffinantiantibas.^  .    .  227 

De  traditioDibas  paganorom 230 

2»  De  prophetiis  ab  ipso  Ghristo  editis.  ......  238 

3«  De  prophetiis  post  Ghristi  tempora  editis.  ....  2i5 

II.  Per  miracala 216 

1<*  De  miracalis  Ghristi  et  Apostoloram ibid, 

2^  De    miraculo  resurrectionis 2i8 

28 


1 


—  442  — 

3«  De  miraculis  post  Chrisli  Apostoloromqae   tcmpora 

editis .  232 

De  statu  prflesenti  Judeonun 253 

PaoB.  Ih—Testim.  humano 255 

I.  Testimonio  Christi,  modo  mer6  humapo  considerati 

(contra  rationalistas) •  Hnd, 

II.  Testim.  Apostolorom .258 

III.  Testim.  doctorom.  •    • 259 

Pbqb.  UI-—  Te$tim.  doctrinm iJnd. 

1.  Prob.  dedacta  ex  characteribus  intrfatteeis*     •    .    •  t^. 
S  1.  Expos^  sommaire  de  la  doctrifie  ehr^tienne.  «...  260 

§  2.  Caraci^  de  cette  doctrine %5 

i^  Caract.  EUe  est  excellenle.  Gar .  M 

10  EUe  donne  satistiM^tion  parfaite  aux  besoins  de  rinleni- 

gence.  En  effei : 266 

A  riuteUigenee  de  rhomme  U  &ut  une  connadssanee  de  Dieti 

certaine,  compl^te^  claire  y  ^temeHe; ibid. 

Donc  il  lui  faut  une  doctrine  religieuse  r^unissant  les  con- 

ditions  pr^lt6es; 367 

Or  la  doctrioe  chr^tienne 

i.  S'attrUl>ue,  sansMre  d^mentie  par  lesftdts^  une  valeur  qui 

la  place  au-dessus  de  toute  discussion.  .   - 26S 

2.  EUe  est  compl^te, iM. 

A  un  degr^  sufftsant, ....««.•.•  ibid' 

A  un  degr^  plus  que  suffisant.  .....<....    .  ibid. 

3.  Elle  esl  claire, 269 

A  un  degr^  suffisant, ibid, 

A  un  degr^  plus  que  suffisaut : 270 

La  partie  rationneUe  ^nt  ^vidente  intrins^uement .  '  .    •  270 
L'obscurit^  de  la  partie  supra-rationnelle  ^tant  attenu^e  par 

la  hunl^re  extrins^que  de  la  raison  et  de  robservatlon .  2*^^ 
Les  rapports  qui  constituent  runit^  de  la  doctrine  chrd- 

tienne  ^tant  ^vidents.     .    .    .    ; 300 

4.  EUe  promet  la  vision  de  Dieupour  r^temit^ 502 

20  La  doctrine  chr^tienne  donne  satisfacti<w  parliute  auz  be- 

soius  du  coeur.  Car.    ............  365 

1.  Elle  pr^vient  ou  att^nue  rimpression  dn  mal »Wd. 

2.  Elle  assure  ^  rhomme  la  possession  du  v^ritable  bonheur 

pour  le  temps  et  pour  r^ternit^ 504 

50  La  doctrine  chrelieune  donne  satisfaction  parfaite  aux  be- 

soiiis  de  ractivil^.  Car 306 


—  443   — 

1 .  Elle  inspire  le  renoncemeDt  et  le  d^youement ibid. 

2.  EUe  enseigne  ^  rhomme  une  r^gle  siire  et  suffisamment 

detaill^e  pour  diriger  ses  actes ,      307 

2«  Caraci.  La  doctrine  chr^tienne  est  sur-excenente.  .  .  ibid, 
lo  Elle  est  plus  parfaiteque  toutes  les  autres  doctrines  reli- 

gieusetf  et  philosDphiques.  •    •    .    • 508 

2o  EUe  procure  k  rhomme  des  avantages  qu'on  ne  peut  pas 

exiger  d'une  doctrine  religieuse,  m6me  exceUente.  Gar      312 

1 .  Eille  oontribue  puissamment  au  d^veloppement  phUoso- 

phique 313 

2 .  EHe  influe  sur  lo  bonheur  temporel  de  lliumaDit^.  •  .  .  323 
5.  EUe  contribue  plus  puissamment  que  toute  autre  doctrine 

au  progrte  artisUque .      333 

§  3*  L^exceUence  et  la  snr-excellence  du  Christianisme  sup- 

posent  rorigioe  divine  imm^diate  de  cetle  religion.    .      338 
II.  Prob.  deducia  ex  virtuie  supefBatorali  doctrin»  iu- 
h^reBti»  manifeslatl^  1.  celerrim^  diffusione  lii^us 
doctrin®,  2.  conversionift  effeciibus,  3.  conserva- 

tione  et  siabiliiateEcclesis 345 

Probatio  iNDi&EdrA. ^    .    .      349 

R^futation  sommaire  des  principaleft  objectioBs  ^lev^es  dans 
ces  demiers  temps  contre  rorigiue  divine  imm^diate  du 

GhrisUanisme ibid, 

PROPosmoIV. — PrcBter  tres  religiones  prcecitatasy  nulla 

fuit  dMnitiu  rewlata.    .    •    • 358 

pROPosmoy •  —  Nulla in fuiurum rewlanda e$t^    .    ,     359 

n.  PARS  OU^ST. 

Utribn  revdattones  praecitatae  conUneantur  ia  Scripturft  et 
Tradilione! 

Prcemittenda : 

Art.  L  De  naturA  el  divisione  Traditionis 360 

Art.  11.  De  naiurA  et  divisione  Scriptur® 361 

Propositio  I.  —  Revelatio  primitim  fuit  ante  Moysen 

per  traditionem  transmiesa 364 

Paoposmo  II. — Revelatio  mosaica  continetur  in  Script. 

V.  T.  et  in  Tradit.  judatcd iWd. 

I.  Coniinetnr  in  Scripi.  Y.  T. ibid. 

Probalur  divina  inspiraUo  Script.  V.  T 365 


—  4U  — 

II.  Continebatiir  etiam  in  TradiHone  judaidl.    .    .    ^     3170 
Pftoposmo  III.  ^Retelatio  Christtawt  contfnetur  in 

Scripturis  V.  H  N.  T.  et  t»  Traditione  christiand-     371 

I.  Conlinetyr  in  Scripl.  V.  T •    -    •  [^- 

II.  Continelar  in  Script.  N.  T.    .    .    .    .    .    .  ^  •'    372 

Probatur  divina  inspiratio  Scriptura  N.  T.    7    .  T^^.  .|W. 
RefeUuntur  ol^ectiones  contra  divinam  insplrationea^  |j^ 

totius  Scriptnne ...»  ^^^ 

III.  Continetar  etiam  in  Traditione  chrisiiand.    •    •    .MS19 
Ctotra  Pseudo-refonnatos  probatnr  auetorttas  dhriiHe  ":'■ 

Trtiditionis,  ■  • 

1.  Argumentis  ad  hominem.    • i    i^d. 

2.  Argumentis  directis.  • .    .    '.      389 

.  III.  tM^S  OUifiST^ 

Utrdm  eo  ipso  $criptura  et.Traditio  dici  possint  loca  prihcipiorum 
revelatorum  ? 

Resp.  affirmativ.  prbbator •    •    .    •      387 

QU^STIO  II. 

UtHun  Scriptura  et  Traditio  habeant  fdnctiobes  in  theologii  et 
quasaam  ? 

li.  Utrimhabeant  functionei?  .    ••••..•  388 

I2.0uasnam  hdbeant...'i    . .    .  ^ 

t«  UtrCim  iu  S4^riptar4  et  Traditione  contitteator  solulio 
omnium  qaaestionmn,  quae  circa  Religioiiem  movM 

possnnt?   ...» •••••«  ^d. 

2oUtrCim  Scripturaet  Traditto  de  se  sufficiani  solae.    .  itrid. 
3<»  Quonara  valore  gaudeant  solutiones  h  Scripiuris  et  . 

Traditione  deprompfae? 389 

Summa  totius  dispuiatlonis  primae itnd. 


Apfendix.—  Confirmation  de  la  Genese  par  ks  sdences, 

les  traditUms  et  1'histoire 391 


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