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UNIVERSITY OF CALIFORNIA
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THÉORIE
LA CAPILLARITÉ.
OUVRAGES DE M. Emile MATHIEU.
Cours de Physique mathématique. In-4 ; 1878 i5 fr.
Cet Ouvrage peut être considéré comme le premier Volume d'un Traité de Physique
mathématique. L'auteur y présente les méthodes d'intégration dans cette branche de la
Science. Pour simplifier cette exposition, il apph'que ces méthodes seulement à la Théorie
de la chaleur et à l'Acoustique; mais elles trouvent aussi bien leur emploi dans l'Électro-
slatique, le Magnétisme, l'Électrodynamique et la Théorie de l'élasticité.
Dynamique analytique. In-4 ; 1878 i5 fr.
Quand la seconde édition de la Mécanifjiœ analyticjnc do Lagrange parut, au commen-
cement de ce siècle, elle pouvait être regardée comme une œuvre accomplie; mais difTé-
rents géomètres ont ensuite apporté sur cette matière des travaux importants : il était
donc utile de fondre les résultats nouveaux avec les anciens. C'est ce que s'est proposé
l'auteur dans cet Ouvrage, en laissant de côté la Statique, à laquelle il avait été peu
ajouté.
886G Paris. — Imprimerie de GAUTHIER-VILLARS, quai des AufTiistins, 55.
THÉORIE
DE
LA CAPILLARITÉ
PAR
M. EMILE MATHIEU,
PROFESSEUR A LA F A C C L T É DES SCIENCES DE NANCY.
PARIS,
GAUTHIER- VILLARS , IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DE l'école polytechnique, DU BUREAU DES LONGITUDES,
SUCCESSEUR DE MALLET-BACHELIER ,
Quai des Angustins, 55.
1883
(Tous droits réservés.)
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10^%
A M. LE GÉNÉRAL MENABREA,
AMBASSADEUR D ITALIE.
MoNsiEUFx LE Général,
J'ai désiré vous dédier cet Ouvrage comme à celui de tous les savants
qui m'a témoigné le plus d'estime pour mes recherches scientifiques.
C'est pour moi une grande satisfaction que mes travaux aient occupé
quelques instants des loisirs d'un homme qui, par la politique et par
les armes, a contribué puissamment à l'unité et à la grandeur de
l'Italie. Mais ce plaisir est aujourd'hui mêlé de quelque regret, c'est
que ce Livre ne soit pas plus digne de vous être dédié.
Votre tout respectueux serviteur,
É.' Mathieu.
PRÉFACE.
L'Ouvrage que j'ai publié précédemment sous le titre de
Cours de Physique inatliématique pouvait être considéré
comme le premier Volume d'un Traité de Physique mathé-
matique; le Livre actuel en forme le deuxième Volume. Le
temps qui s'est écoulé entre les publications de ces deux
Ouvrages a été assez long; mais je pense que les autres Vo-
lumes paraîtront à des époques beaucoup plus rapprochées.
THÉORIE
Dli
LA CAPILLARITÉ.
/ \^ ' r.f JHt
INTRODUCTION.
Au commencement de ce siècle, on connaissait un certain nombre
(le phénomènes dus à la capillarité, mais on n'avait aucune théorie
pour les calculer, ni même les expliquer.
La plupart de ces phénomènes avaient été reconnus par Borelli et
décrits par lui dans un Ouvrage publié en 1G70 [voir Poggexdorff,
Geschichte der Physik).
Dès cette époque, on savait l'inégale ascension des divers liquides
dans un même tul)e capillaire plongé dans un vase qui les renferme,
certains d'entre eux, comme le mercure, étant même déprimés. Suivant
Borelli, l'ascension verticale d'un liquide dans un tube capillaiie cir-
culaire est en raison inverse du rayon du tube, et l'élévation du liquide
entre deux lames parallèles est la même que dans un tube dont le
rayon est égal à la distance des lames. Quand les liquides sont suscep-
tibles de mouiller les tubes, on obtient des résultats plus facilement
comparables en humectant de liquide l'intérieur des tubes.
Comme le reconnut le même physicien, deux lames verticales et
parallèles, très voisines, plongeant dans un même liquide, s'attirent
réciproquement, soit que le liquide s'élève entre les deux lames, soit
qu'il s'y abaisse ; mais elles se repoussent au contraire si le liquide
s'élève sur l'une et s'abaisse sur l'autre.
Borelli attribuait aussi à la capillarité le fait d'une petite aiguille
■2 INTRODUCTION.
d'acier qui reste à la surface de l'eau, quand on l'y a posée avec pré-
caution.
Une colonne d'eau renfermée dans un tube conique, ouvert à ses
deux extrémités et maintenu horizontal, se porte vers le sommet du
tube. Une colonne de mercure dont la surface est convexe s'éloigne au
contraire du sommet. Si l'on incline l'axe du tube renfermant la co-
lonne liquide sous un angle suffisant, l'action capillaire pourra faire
équilibre au poids et la colonne restera suspendue. On peut également
maintenir suspendue une goutte liquide entre deux lames qui forment
un très petit angle et se rencontrent suivant une droite horizontale, et,
en faisant varier l'inclinaison du plan bissecteur, on voit que le sinus
de cette inclinaison est en raison inverse du carré de la distance du
milieu de la goutte à l'intersection des deux lames. Hawksbee, en 1713,
étudia l'équilibre d'une goutte ainsi suspendue.
Tels sont les principaux faits qui étaient connus dans la théorie de
la capillarité au commencement du siècle actuel, et, comme on voit,
ils l'étaient déjà depuis longtemps ; mais aucun n'avait été expliqué
par l'Analyse mathématique.
Clairaut avait bien essayé, en I7^i3, dans sa Théorie de la figure de la
Terre, de soumettre au calcul l'élévation des liquides dans les tubes
capillaires ; mais de son analyse exacte et rigoureuse il ne put déduire
la loi de cette élévation, parce qu'il n'a pas admis que l'attraction du
tube sur le liquide est insensible à des distances excessivement faibles
et incomparablement plus petites que le rayon du tube. Il trouva que le
poids du liquide soulevé dans le tube doit faire équilibre à l'action du
ménisque et à l'action directe du tube. S'il avait supprimé cette der-
nière action comme insensible, il eût immédiatement résolu la ques-
tion.
En i8o5, Thomas Young, A'aw^Xgs PhUosophical Transactions, avait
assimilé la surface libre d'un liquide à celle d'une membrane égale-
ment tendue dans tous les sens et il en avait conclu le premier l'équa-
tion aux différences partielles, à laquelle satisfait cette surface. Mais,
comme le dit Poisson et comme Laplace l'avait remarqué auparavant,
« l'identité entre la surface du licjuide et celle d'une membrane ne
peut être que la conséquence et non le princij)e de la solution du
problème ».
INTROnrCTION. 3
Laplace publia \o prnmior, on iSoG, nno véritable théorie mathé-
matique de l'action capillaire (en premier et second Supplément au
Livre X de la seconde Partie de la Mécanique céleste) ( ' ), et ce travail de
l'illustre géomètre est un de ses principaux titres à la célébrité. En se
fondant sur le principe de l'attraction du liquide sur lui-même et sup-
posant qu'elle n'a lieu qu'à des distances insensibles, il commence
par déterminer l'équation aux différences partielles de la surface capil-
laire ; puis il explique et calcule tous les phénomènes connus jusqu'a-
lors dans cette théorie et que j'ai commencé par rappeler. Il calcula
aussi l'adhérence d'un disque à la surface des liquides, la figure d'une
large goutte de mercure posée sur un plan horizontal et la dépression
dans un large tube barométrique due à la capillarité.
Les résultats obtenus par Laplace ont été vérifiés par les expériences
de Gay-Lussac.
Gauss, à son tour, s'occupa des principes de cette théorie dans un
Mémoire \n\\i\\\ii Principia generalia theoriœ figiuxe fluidonim in statu
œquilihni, i83o (Gauss, Werke, t. Y). Il remarqua que les objections
qui avaient été faites contre la théorie de Laplace sont en général sans
valeur [vel levis vel nullius momenti). Le seul défaut grave de cette
tlréorie, suivant lui, est d'avoir accepté d'abord sans démonstration la
constance de l'angle de la surface du liquide avec la partie de la paroi
touchée par le liquide, et cette lacune n'avait pas même été remarquée
des détracteurs de Laplace. Il est vrai que, dans la seconde partie de
sa théorie, Laplace est revenu sur la constance de cet angle et qu'il en
détermine même la valeur en fonction des constantes d'attraction ;
mais, outre que cette démonstration est, suivant Gauss, peu satisfai-
sante, elle ne s'applique qu'à une paroi verticale. Cependant le prin-
cipal mérite de la théorie de Gauss n'est pas d'avoir comblé cette
lacune. Ce géomètre cherche la fonction de forces qui régit le liquide
et dont la variation égalée à zéro donne l'équation générale du principe
des vitesses virtuelles. Cette fonction renferme, outre un terme qui
provient de la pesanteur, deux intégrales sextuples; mais, par des
transformations analytiques, il les ramène à la somme de deux termes
proportionnels, l'un à la surface libre du liquide, l'autre à la surface
(I) (A.m'ics (oiiipiciis dt J.dpicic, t. IV; iSî^o.
4 INTROnrCTION.
du vase touchée pai' le liquide. Ce résultat est certainement le plus
remarquable de ce Mémoire.
M. Bertrand a montré que l'analyse de Gauss pouvait être simplifiée
dans plusieurs de ses parties.
Presque aussitôt après la publication du Mémoire de Gauss, Poisson
fit paraître, en i83i, ^a Nouvelle Théorie de l'action capillaire, oii il ne
cite d'ailleurs Gauss que dans le préambule. Il reproche à Laplace
d'avoir établi sa théorie sans tenir compte du chaugement de densité
d'un liquide tout près de sa surface libre et aussi tout près des sur-
faces qui sont en contact avec un corps solide ; la théorie de Gauss a
d'ailleurs le même défaut. Pour avoir les équations des phénomènes
capillaires, il ne suffit donc pas d'avoir égard à la courbure des sur-
faces des liquides, il faut encore tenir compte de leur état particulier
vers leurs limites. Par des calculs foi't compliqués, mais extrêmement
bien conduits, il retrouve l'équation aux différences partielles de la
surface capillaire et démontre la constance de l'angle de raccorde-
ment. Les équations sont les mêmes que dans la théorie de Laplace,
avec cette seule différence que les deux constantes qui y entrent
prennent une signification plus compliquée. La théorie de Poisson est
certainement exacte, mais on pourra voir dans le Chapitre I de mon
Ouvrage qu'il n'est pas nécessaire d'employer des calculs si difficiles
pour modifier la signification de ces constantes. On peut aussi juger
par le seul Chapitre Y de son Livre que Poisson a pris cette théorie par
un côté très difficilement accessible. Il étudie en effet dans cet endroit
les modifications de la pression, sur un corps plongé en partie dans
un liquide, par l'action capillaire. Mais, bien qu'il déploie dans cette
recherche la plus grande habileté, il ne parvient à résoudre complète-
ment la question que pour un corps de révolution dont l'axe est ver-
tical. J'ai traité le même sujet dans le Chapitre IV de mon Livre d'une
manière complète pour un corps de forme quelconque. Je l'ai même
traité deux fois : d'abord par des démonstrations synthétiques et plus
faciles, ensuite par des démonstrations analytiques ; car je montre
que les premières sont insuffisantes ; j'arrive des deux manières aux
mêmes résultats. Je termine ce Chapitre en montrant l'accord de ma
théorie avec celle de Poisson.
Depuis la publication de l'Ouvrage de ce célèbre géomètre, le champ
INTRODUCTTON. 5
des expériences relatives à la capillarité s'est beaucoup agrandi et a
fourni de nouveaux éléments à la théorie.
Hagen, Brunner, Edouard Desains, Bède, M. Quet ont étudié avec
une grande précision l'élévation ou la dépression des liquides par la
capillarité et ont démontré l'accord des faits avec la théorie. Mais
on sait maintenant qu'une très légère altération de la surface d'un li-
quide par le contact de l'air peut modifier beaucoup la constante ca-
pillaire. On sait aussi que l'angle de la surface d'un liquide avec un
corps solide est susceptible encore de plus grandes variations. Cet
angle constant, d'après la théorie qui suppose que le liquide reste tou-
jours identique à lui-même, peut varier beaucoup si le liquide ou seu-
lement sa partie superficielle vient à s'altérer.
Gay-Lussac ne connaissait pas la grande variation de cet angle pour
le mercure. Ainsi, à la demande de Poisson, il a mesuré la hauteur de
gouttes de mercure de différentes grosseurs, après en avoir déterminé
le poids. Or, en m'occupant du calcul de la figure de ces gouttes, j'ai
pu reconnaître [l'oir Chapitre V) que l'angle de raccordement qu'elles
formaient avec le plan de verre sur lequel elles reposaient, et qui était
considéré comme constant par Gay-Lussac, a varié d'une goutte à l'autre.
Ces expériences auraient présenté plus d'intérêt s'il avait déterminé la
plus grande largeur des gouttes, au lieu de leur hauteur.
Enfin, pour achever de citer seulement les principales recherches des
physiciens, je rappellerai que Hagen a employé le premier le compte-
gouttes pour déterminer la constante capillaire, que Dupré a prouvé
directement la tension superficielle, que Plateau et Quincke ont déter-
miné la limite des distances des attractions moléculaires et que Plateau
a étudié, dans des expériences célèbres, les figures d'équilibre que peu-
vent prendre les liquides sans pesanteur.
CHAPITRE I.
CHAPITRE I.
DES PRINCIPES DE LA THÉORIE DE LA CAPILLARITÉ.
1. Dans la tlicorie de la capillarité, comme son nom l'indique, on
cherche à déterminer l'élévation ou la dépression des liquides dans
des tuhes très fins; mais, plus généralement, on s'y propose d'étudier
l'équilihre des liquides mis en contact avec des corps solides.
Le senl fait sur lequel nous nous appuierons d'ahord, c'est (jue la
surface d'un liquide ne varie pas, quand on change l'épaisseur des parois
du vase dans lequel il se trouve, quelque Aiihle qu'on rende cette
épaisseur. 11 en résulte évidemment que les actions capillaires s'exercent
à une distance excessivement petite.
Il est aisé de comprendre que la densité d'un liquide doit varier
dans le voisinage des surfaces qui le terminent, soit que ces surfaces
demeurent lihres, soit qu'elles couvrent d'autres corps. A une distance
sensihle de ces surfaces, un liquide pourra être regardé comme de
densité constante, chaque molécule étant pressée par toutes les molé-
cules situées dans sa sphère d'activité, dont le rayon t est très petit,
d'après ce qui vient d'être dit. Mais, si l'on considère une molécule à
une distance de la surface lihre qui soit moindre que le rayon d'acti-
vité moléculaire, la force comprimante, qui proviendra alors de la
partie comprise entre la surface libre et la surface parallèle menée par
la molécule, sera moindre que précédemment. La densité du liquide
sera donc moindre en ce point qu'à l'intérieur du li(|ui(le et décroîtra
jusqu'à la surface. La couche d'épaisseur s, dont l'une des faces est la
surface libre du liquide, étant d'une densité moindre que celle qui a
lieu à une profondeur sensihle, exercera sur l'autre face une jtression
moindre que celle à la(}uelle sont soumises les molécules situées à une
profondeur plus grande. Ainsi la densité du liquide doit être consi-
DES PRINCIPES DE LA THEORIE DE LA CAPILLARITE. 'J
dérée comme variable vers la surface libre et jusqu'à une profondeur
plus irrande que le rayon d'activité.
On voit de même que la densité d'un liquide doit changer aux en-
virons d'une paroi ou d'un autre liquide et y être tantôt plus grande,
tantôt moindre qu'à l'intérieur du premier liquide.
Laplace n'a point fait entrer dans ses calculs sur la théorie de l'action
capillaire ce changement de densité, et l'a regardé comme négligeable.
Mais c'est à tort qu'on a prétendu souvent qu'il la croyait constante;
il dit au contraire, à la fin de cette théorie, que cette densité change
vers les limites du liquide.
Application du priivipe des vitesses virtuelles.
2. Considérons un liquide en contact avec un corps solide et appli-
quons à ce système le principe des vitesses virtuelles.
Soient m,, //z^, . . ., m^, . . . les molécules du li(juide et M,, 31.,, . . .,
M^, ... les molécules du corps solide. Désignons par r,,^ la distance
entre rrii et m^, et par R/,^ la distance entre m^ et M^; représentons aussi
par/(/',,J la fonction qui exprime l'attraction entre nii et m^, et par
F(R,,J celle qui donne l'attraction entre m, et M,.
Prenons un système d'axes rectangulaires des r, y, z, dont l'axe
des z soit vertical et mené de bas en haut. Le moment virtuel de la
pesanteur sur la molécule m sera — gm})z, Iz étant le déplacement vir-
tuel de m suivant la verticale, et g l'accélération due à la pesanteur.
Le moment virtuel des deux forces égales et contraires qui s'exercent
entre m^ et m^, provenant de la variation ^r,_^ de leur distance, a pour
valeur
et le moment qui résulte des actions entre m^ et M^ est de même
-/;/,M, F(U,-,.,)oU,-,,.
Le système étant supposé en équilibre, on aura, d'après le principe
des vitesses virtuelles, en indiquant les sommations avec le signe S,
la première somme s'étendant à toutes les molécules m du liquide; la
CllAl'lTl'.K I.
seconde somme, qui est double, s'étendant à chaque arrangement de
deux molécules W/, Wj du liquide; enfin la troisième somme, double
également, s'obtient en prenant chaque molécule tni du liquide avec
une molécule quelconque M^ du corps solide. On a mis le facteur ^
en avant de la première somme double, afin de ne pas prendre deux
fois un terme provenant de l'action mutuelle entre deux molécules du
liquide.
Nous regarderons/(r) et F(R) comme tout à fait nuls, dès que ret R
dépasseront des quantités très petites e et a'; nous pouvons donc poser
f Y{r)dr^ I l<{r)dr:r.<i^{r),
(p(r) et <î>(r) étant deux fonctions positives, puisque tous les éléments
des intégrales sont positifs. Nous en déduisons
— J\r)dr=z(/o{r), — F( /•) r//' = r/ '!•(/•).
Ainsi l'équation du principe des vitesses virtuelles deviendra
Si nous désignons par U la fonction de forces pour tout le système
et que nous posions en conséquence
U ^—i^'è/n z + !, S,S,w,///,s- 'f ('•/,.) + S,-S,m,M,1'(R/„0,
nous réduirons cette équation à
(a) oU-^o.
Prenons un point à l'intérieur du li(|uide et situé à une distance sen-
sible de sa surface. Désignons par L la somme S//Z9(/-) étendue à toutes
les molécules m d'une sphère dont le centre est à ce point du liquide
et dont le rayon est celui de la sphère d'activité. Si nous sommons la
quantité m'L pour toutes les molécules du liquide, cette somme restera
constante, quelle que soit la forme afrectée par la masse donnée du
liquide.
DES Pr.LNCIPES DE L\ THKOP.IE DE I.A CAPILI.AUITE. - C)
Nous allons employer cette considération à la simplification de la
somme
ib) S,S,/«,//^,o(/V,,).
3. Supposons d'abord que le liquide soit entièrement homogène,
même vers sa surface. Si nous sommons la quantité m'L pour toutes les
molécules du li(juide, nous obtiendrons une somme LSm' plus grande
que(^); car elle comprendra, outre la somme [b), \e potentiel Aq la masse
liquide sur une couche fictive excessivement mince de ce liquide, re-
couvrant cette masse et dont l'épaisseur constante est égale au l'ayon i
de la sphère d'activité.
(J'étends ici le mot àa potentiel à une attraction autre que celle de
l'inverse du carré de la distance.)
Désignons par y, une molécule de cette couche fictive; nous aurons
/^désignant dans la dernière somme la distance de la molécule fictive [j.
à une molécule quelconque du liquide. Le premier terme du second
membre est constant, la masse du liquide restant invariable. D'autre
part, l'épaisseur s de la couche est en général excessivement petite par
rapport aux rayons de courbure de la surface du liquide et o(/) est nul
pour /•> s; il est donc évident que SSy.wo(r) est proportionnel à la
surface du liquide, à des quantités près tout à l'ait négligeables.
Ainsi, en désignant par T la surface entière du liquide et par/» une
quantité constante positive, on a, pour la variation de la quantité [h),
(c) )r) sailli 1)1,0 'f(/v,.s-) ^— P 5T.
La démonstration de cette formule suppose que le liquide reste ho-
mogène jusqu'à sa surface. Nous allons maintenant supposer que le
liquide change de densité dans les environs de sa surface et examiner
comment cette dernière formule se modifie.
Modification de la fornude [e) dans r/iypothèse d'un changemeii!
de densité da//s le liquide.
4. Pour simplifier, admettons d'abord que la surface du liquide est
entièrement libre. Soient aa' {/ig. i) la sui'face de ce liquide et h// la
lO
CIIAPITHE 1,
limite inférieure de la couelie de densité moindre que la densité p de
l'intérieurdu licjnide; la surface />// est parallèle à rï^' et à iinedistaMce/;
de cette dernière surface, plus grande que le rayon d'activité s.
FilT. 1.
Condensons par la pensée cette couche d'épaisseur •/;, de manière
qu'elle prenne partout la densité p et l'épaisseur w, alors la surface ex-
térieure du liquide viendra en ce' , surface parallèle aux deux précé-
dentes.
Considérons la quantité LSw, S/^z représentant la somme de toutes
les molécules renfei'mées dans la partie B du liquide comprise sous la
surface hh' , et dans la couche condensée cc'hh' que nous appellerons A.
Si l'on suppose que la surface extérieure aa' vienne à se modifier, non
seulement LS/?z restera constant, mais le volume renfermé sous la sur-
face ce' sera lui-même constant et, d'après ce que nous avons vu dans
le numéro précédent, le potentiel de ce liquide, compris dans <:'c', sur
lui-même est égal à l'expression
(i) jLS/// — iSS;x/;/o(/'),
oij la somme douhle représente le potentiel de A sur une couche placée
surrr' et ayant la densité p et l'épaisseur £.
Pour avoir h; potentiel total
(2) lS,S,;;/,;;/,'^(/V,.0,
il suffira de l'etrancher de la valeur (i) le potentiel de la couche A sur
le liquide B et sur elle-même, et d'y ajout(u* le potentiel de la couche
»'raie hh' aa' sur le liquide B et sur elle-même.
D'après cela, désignons par v>, rz' deux molécules quelconques de la
couche fictive A, et par.v, v' deux molécules quelconques de la couche
vraie ad hh' . Désignons aussi par m' une molécule (juelconque de B.
Le potentiel de la couche A sur B et sur elle-même sera
DES PRINCIPES DE LA THÉORIE DE LA CAPILLARITE. I I
et celui de la couche aa'hb' sur B et sur elle-même sera
SSm'v'^(/') + iSSvv''^(/-),
r représentant dans chacune de ces sommes la distance entre les deux
molécules qui y sont indiquées.
Nous en concluons, pour l'expression (?.),
!^ S/S,s/^///y/,-T (/•/,, S-) = H^^/'i^ \ SS//rj.'j(/')
^SS/«'r;T'f(/') — ^-SSTOro'o(/')
+ SS//<'v o(/-) -H ,lSSvv'o(/-\
Les termes de la deuxième ligne sont respectivement plus grands que
ceux de la troisième.
Si l'on conçoit que la surface extérieure du liquide change, la quan-
tité ^LSm restera invariahle. Ensuite, d'après ce que nous avons re-
connu (n" 3), la première somme double de la formule précédente est
proportionnelle à la surface T du liquide, et l'on voit de la même ma-
nière que les quatre autres sommes doubles sont proportionnelles à cette
même surface : donc, A et K étant deux constantes positives dont la
première représente H^Sm, le second membre de la formule (3) peut
s'écrire
A — KT.
5. Concevons ensuite (jue la surface T du liquide ne soit plus entiè-
rement libre, mais qu'elle se compose d'une partie libre n et d'une
partie H en contact avec un corps solide ou un autre liquide. Nous sup-
poserons encore que la couche terminée par a et de densité moindre
que p ait l'épaisseur r,, et que celte couche condensée jusqu'à la den-
sité p prenne l'épaisseur a. Et pareillement nous supposerons (|ue la
semblable couche terminée par i^ ait l'épaisseur-/;, et (jue, ramenée à
la densité p, elle ait l'épaisseur u^.
Désignons encore par n ou rr, chaque molécule de la couche fictive
d'épaisseur /i ou //, et par v ouv, chaque molécule de la couche vraie
d'épaisseur r, ou r,,. Alors, pour avoir l'expression de la (|uantité (2),
il faudra, au second membre de la formule (3), ajouter
12 CHAPITRE I.
Désignons par A, B, C, D des nombres constants; nous pourrons
représenter ^LSm par A, SSmao(r) par B('7 -+- £>), la somme da quatre
derniers termes du second meml)re de (3) par — (''7 et la somme (4)
par — Di^. Nous aurons donc
iS,S,/;^■w,'v(/v,.s.)— \— -(a+o) — Ct -Dt>,
A, B et C étant positifs et D positif ou négatif. Les termes — Ct— Di2
sont ceuxqui proviennent du changement de densité du li(|uide vers ses
limites.
Nouvelle forme de V équation du principe des vitesses virtuelles.
C. Supposons que l'on ait un seul liquide qui se trouve au contact
d'un solide par la surface 12. La quantité
S/S,/;/,-M,<I'(U,-,s-),
qui entre dans l'expression de U (n'* 2), est proportionnelle à 12 et peut
être représentée par Ei2, E étant une constante positive. On peut, dans
cette même expression de U, remplacer g'èmz par
g? :-dTT^,
l'iutégrale s'étendant à tous les éléments dvî du volume du liquide. On
au l'a donc
L = - ,s^pfz dr. + A - (^^ + c) . - (!1 -, - I) - e) <>.
Dans le cas où l'on suppose C (;t 1) nuls, on obtient la formule donnée
par Gauss. Cette fonction doit être substituée dans l'équation
oUrrO.
Remarques sur les principes employés dans les numéros précédents.
7. Outre l'attraction entre deux molécules, il peut y avoir entre
elles nue répulsion calorifique; mais, pour eu tenir compte, il suffit
l)i:S I>niN(',ll>KS DE LA TlIKOniE DE LA CAPILLAUITÉ. l3
(l'admettre que, dans le n° 2, les fbnctions/(/) etF(/) représentent la
somme de ces deux actions.
Nous admettons donc seulement que l'action totale entre deux
molécules n'est fonction que de leur distance. Cependant on peut
douter que cette action soit aussi simple. On conçoit en effet que les
molécules liquides au voisinage du corps solide puissent prendre une
orientation déterminée, et l'action entre deux molécules, l'une liquide,
l'autre solide, pourrait dépendre non seulement de leur distance, mais
encore de la disposition de la molécule liquide par rapport à la droite
qui la joint à la molécule solide. Toutefois il suffit que l'expi-ession du
moment virtuel de la force
où X, Y, Z sont les composantes de cette force, soit une différentielle
exacte, pour que les résultats obtenus dans ce qui précède restent
applicables. L'intégrale de cette différentielle remplacera la fonc-
tion <i>(R) et l'on reconnaîtra facilement que la somme qui remplacera
S,S,/y^M,*(R,-,,)
pourra, comme au numéro précédent, être représentée par Ei2, E étant
constant.
On verra également que, si les molécules du liquide ont une certaine
orientation auprès de la surface libre et que le moment virtuel de leur
action mutuelle soit une différentielle exacte, l'expression qui rempla-
cera
^ S; S.,- /«//;?.,. 'f'(/'/,i-)
pourra encore se mettre sous la forme indiquée ii la fin du n" 5. Donc
enfin il existera une fonction de forces U, qui conservera la même
forme qu'au numéro précédent.
L'existence d'une fonction de forces doit d'ailleurs être admise, si
l'on néglige la viscosité, c'est-à-dire le frottement du liquide sur lui-
même; car, dans ce cas, les molécules du liquide étant supposées dé-
placées, puis revenues à leurs positions primitives, le travail accompli
doit être nul, ce qui n'a lieu que dans la supposition de l'existence
d'une fonction de forces.
i\ CHAPITRE I.
Équilibre d'un liquide renfermé dans un vase.
8. Supposons un corps solide formant un vase (|ui renferme le li-
quide. Posons
d'après le n" 6, nous aurons l'équation
( :î ) 0_/".- f/77T + M r:^ + N 01) =1 O,
(7 étant la surface libre et 12 la surface du liquide en contact avec le so-
lide.
La quantité ^Jzdx serait évidemment nulle si la surface libre <> ne
changeait pas, et aussi, pour évaluer cette quantité, nous pouvons sup-
primer au volume du liquide bipartie commune avant et après le dépla-
cement virtuel. Si nous multiplions chacun des éléments de la dilfé-
rence des deux volumes par :;, nous aurons ^Jzdxs. Or, en désignant
par n la normale extérieure et par hi le déplacement de la surface sui-
vant cette normale, l'élément de volume de cette dilférence a pour v;.-
Icur dnhi; on aura donc
r,fz(/T^-fzO/ld7,
l'intégrale du second membre s'étendant à tous les éléments de la sur-
face libre a.
Comme la densité du liquide n'est plus la même vers ses limites, il
faudrait, pour plus de rigueur, remplacer le premier terme de la for-
mule (2) par
(3) -rjj'zpdîT},
p étant considéré dans l'intégrale comme variable vers la surface du li-
quide. Alors, le liquide étant supposé partagé en la partie dont la
densité est constante et en une couche d'épaisseur très petite d'une
densité moindre, la partie de la formule (3) qui se rapporte à cette
couche est insensible, comme on le voit aisément; donc il n'y a rien à
DES PRTNT.ÎPF.S DE LA THÉORIE DE L\ CAPILLARITÉ. IJ
changer à la détermination que nous avons faite du premier terme de
l'équation (2).
Pour former l'équation (2), supposons d'abord que, la surface Q.
restant la même, la surface libre g soit changée en une surface infini-
ment voisine g', terminée au même contour. Sur la surface a traçons
les deux systèmes de lignes de courbure, ^ et ^, ; le long de ces lignes
menons des normales qui détermineront sur g' les lignes s' et s\.
Ces lignes de courbure découpent la surface g en rectangles curvilignes
infiniment petits. Soient ds, r/5, les deux côtés d'un de ces rectangles ;
les normales menées aux deux extrémités de ds se rencontrent en un
même point et interceptent sur g' l'arc ds' ; de même les deux normales
menées aux deux extrémités de ds^ interceptent sur g' l'arc ds\ et l'on
aura
ds' -=z ris ( i ^- -^V r/s\ r^r/s,
on
IT
Kl
%n étant la distance déjà considérée entre les deux surfaces et R, W^
étant les deux rayons de courbure principaux de la surface g, qui doi-
vent être regardés comme positifs ou négatifs, suivant (ju'ils sont ex-
térieurs ou intérieurs au volume du liquide. Nous pourrons donc poser
(h -zz (/s ds i ,
r/cr' = ds' ds! = ds ds,l f- ~](i
et il en résulte
d^ rn d-'
(h
(ïï
0// c/.v (/Si,
Donc, quand ^Q. est nul, l'équation (2) se réduit à
(4) f
M(^
+ -
di
Il faut exprimer que la masse du liquide ne change pas, et il est en-
core aisé de voir qu'on peut dans cette condition négliger le change-
ment de densité qui a lieu trc's près do la surface. On aura donc îi
l6 CFIAPITRE I.
exprimer que le volume du liquide est constant ; ce qui donnera
/•
on ch =: o.
Multiplions cette dernière équation par une constante — // et ajou-
tons îi (4) ; nous avons
/
M ( |j + ^
r,ii (h
Comme cette équation doit avoir lieu quel que soit S//, on en conclut
(5) -M(-^^-T^-)-hc-/^
Ml^-.-^^,..
ce qui détermine l'équation de la surface libre a.
Si l'on voulait tenir compte de la pression II de l'atmosphère, on
remarquerait que son moment virtuel sur l'élément «^/c; est — JVtiid':
et que le premier membre de l'équation (2) est la quantité %\} divisée
par — ^0. On en conclurait qu'il faut introduire dans l'équation (/|)
entre les crochets la quantité — II, et l'on obtiendrait, au lieu de l'é-
quation (5),
n + ,i^p (.. - /O -^ .i^;p M (^-|^ + ll^y
9. Supposons ensuite que la surface ^ de contact du liquide avec le
vase change. Désignons par / la ligne de séparation de g et de i2 ; par
la déformation /se changera en une ligue /'. Le long de la ligne/ éle-
vons des normales à la surface g jusqu'à la rencontre de a ; ces nor-
males couperont t' suivant une ligne /, . Ainsi la surface a' peut être
partagée en deux parties : l'une '7^ renfermée dans la ligne/,, l'autre
n'., comprise entre /, et /'.
D'après ce qui a été démontré ci-dessus, nous avons
(6)
'^~^-^-j{^.-^w)'"'''
Désignons par c)X la distance enti'c les deux lignes / et /' situées sur
DES PniNCTPES DE LA THÉORIE DE l.A CAPILLAIUTE. I -
la paroi du vase ; nous aurons d'aboi'd
Oi> — f OÀ d/.
Ensuite rr., peut être considéré comme la projection des éléments
^1 dl de la paroi sur n' . Si donc nous désignons par / l'angle des nor-
males à T et a la paroi, menées respectivement hors du liquide et hors
de la paroi, nous aurons
( 7 ) <!.■, -=r. / COS^'o dl.
Ajoutant (G) et (7), nous avons
car:-: — I (— -h -- I rhld'l -\- I COSf'oXc//.
Enfin considérons encore l'expression () / zJcj;ellese compose d'a-
bord de / zhi clrj, puis d'une partie provenant du liquide renfermé entre
la paroi et la petite surface réglée terminée aux deux lignes /et/,;
mais cette seconde partie est infinimentpetite par rapporta la première.
Ainsi l'équation (2) devient
/
"'•ïï-^K
O/i c/t -h / (M COS/ + N) oX (^/:rzo,
et il faut y ajouter encore l'équation de condition
/ o/i <r/a- r— o.
On en conclut comme ci-dessus l'équation (5) et aussi, puisque (>7.
est arbitraire,
M ces/ -T- N zzr: o.
Ainsi on a, \)QI\\'V angle de raccordement, c'est-à-dire l'angle sous lequel
le liquide rencontre la partie de la paroi touchée par le liquide,
(8)
N
COS« ■=^ — rj
li ~ 2 E 4- 2 D
ij -h 2(;
B, E, C étant des quantités positives et D positif ou négatif.
I (S chai'Hiœ i.
10. La mélhode qui précède, pour déduire au moyen de l'équation (2)
l'équation de la surface libre du liquide et la formule qui détermine
l'angle i, a été exposée pai' M. Bertrand [Journal de Liouville, t. XUl,
1848). La variation de densité que j'ai admise vers les limites du
liquide ne modifie en rien cette démonstration. Laplace a démonti'é le
premier ces deux formules, en supposant la densité du liquide par-
tout la même, et par suite C et D nuls.
Si nous faisons C et D nuls, nous avons
li — 2 E
19) cos< = jj- — ,
et nous obtenons les résultats suivants donnés par Laplace.
Admettons que l'action, entre deux molécules du liquide ou entre
une molécule du liquide et une du solide, soit la même fonction de
leur distance, à un coefficient constant près. Alors 13 et E seront pro-
portionnels à ces attractions.
Si B — 2E est positif et par conséquent l'attraction du liquide sur
lui-même plus grande que deux fois celle de la paroi sur le liquide,
l'angle / est obtus et, si la paroi est verticale, la surface du liquide est
convexe.
Si B = 2E, le liquide rencontrera la paroi normalement et il sera
liorizontal si le tube est vertical.
Si B — 2E est négatif et par conséquent l'attraction du liquide plus
petite que deux fois celle de la paroi, l'angle / est aigu et, si la paroi
est verticale, la surface du liquide est concave.
Toutefois si, B — 2E étant négatif, on a de plus B << E, la valeur
trouvée pour cos/ serait plus grande que 1, la valeur de/ serait imagi-
naire et la formule (9) ne serait plus applicable ; cela provient de ce
que l'équilibre n'est plus possible. Alors le liquide tendra par l'attrac-
tion de la paroi à s'y élever et à y former une couclie excessivement
mince ; le liquide n'aura qu'à vaincre sa pesanteur qui sera très faible
et le frottement contre la paroi qui pourra avoir une valeur sensible.
Le tube liquide excessivement mince qui s'élève au-dessus de la surface
du liquide devra être substitué dans la tbéorie précédente à la paroi
même. On devra donc faire B = E, et par suite
cos< r= i;
DES PRINCIPES DE LA THÉORIE DE LA (IsPILLAHITÉ. If)
ainsi l'angle / est nul et la surface du liquide est tangente à la paroi.
Tous ces résultats cessent d'être exacts, si C et D, comme il est
vraisemblable, ne sont pas négligeables devant B et E; alors il faut
adopter la formule (8). La limite où l'expression (8) sera applicable
aura lieu quand cos?' sera égal à i ou
(lo) E = B + C + I).
Ainsi, à cette limite, la surface du liquide est tangente à la paroi.
Quand on aura
E>B^C + I),
la valeur de i donnée par la formule (8) sera imaginaire ; mais on devra
concevoir qu'une coucbo liquide excessivement mince s'élève au con-
tact de la paroi. Désignons par E' la quantité analogue à E et relative
à l'attraction de la coucbe liquide sur le liquide intérieur et par C et
D' ce que deviennent G et D, quand on substitue la couche liquide à
la paroi. Les quantités G', D' seront évidemment très petites. En rem-
plaçant E, G, D par E', G', D' dans la formule (8), nous aurons
. ?.E' — B — 9.1)'
ces/ =:
Or il est aisé de comprendre que l'angle i doit rester nul, comme
dans le cas où a lieu la formule (lo); car le liquide du ménisque et
celui de la couche ne forment qu'un môme liquide dont la surface ne
doit point contenir de parties angulaires. Ainsi E' satisfera à l'équation
E' = B + C'4-T)'. ,
11. On peut, par la considération de l'angle de raccordement, dé-
montrer que les actions moléculaires îtb s'exercent qu'à une distance
excessivement faible. A cet effet, Quincke déposa sur la surface du
verre des couches extrêmement minces de différents corps, et il con-
stata que l'angle de raccordement d'un liquide déterminé avec ces corps
ne varie pas quand l'épaisseur des couches surpasse des quantités ex-
trêmement petites. Par exemple, pour le mercure, voici les couches
trouvées suffisantes :
o"'"',oooo4S de sullnre d'argent,
o™'", 000059 d'iodiiro d'argent.
■2 0 CHAPITRE 1.
Ces nombres indiquent l'ordre de grandeur des distances auxquelles
s'arrêtent les actions moléculaires.
Sur (h's précautions à prendre dans V application du principe
des vitesses virtuelles.
12. Si, dans un déplacement virtuel du liquide, la courbure de la
surface libre t change d'une quantité finie, même seulement sur une
étendue infiniment petite de cette surface, mais de longueur finie, la
quantité s, quoique très petite, étant finie, le raisonnement qui a servi
à démontrer (n" 3) que la quantité
(i) SS;/./// '^(z-)
subit une variation proportionnelle à celle de la surface du liquide
n'est plus applicable.
On voit de la même manière que la variation de cette quantité n'est
pas proportionnelle à celle de la surface du liquide, si, dans la défor-
mation de la surface libre g, l'angle du liquide avec la paroi change
d'une quantité finie. Dans le même cas, la variation de la quantité
(2) SSmM'I>(R)
ne sera pas proportionnelle à f)12, H étant la surface du liquide en con-
tact avec la paroi.
En résumé, dans l'application du principe des vitesses virtuelles, il
faut avoir soin de ne considérer que des déformations de la surface
libre du liquide, dans lesquelles les angles du plan tangent à cette sur-
face avec les trois plans de coordonnées subissent des variations infi-
niment petites.
Supposons, par exemple {fig. 2), un tube capillaire parfaitement cy-
lindrique à son intérieur et la base rectangulaire sur le cylindre inté-
rieur. Un liquide qui y est renfermé descend jusqu'à la base du tube,
en formant une surface concave tangente au cylindre intérieur. Or il
n'est pas permis de donner à tout le liquide un même déplacement vir-
tuel Vi de haut en bas. En effet, après ce déplacement, l'angle de la
surface du liquide avec le tube, qui était égal à zéro, devient celui de
la surface du li(juide extérieur avec la base du tube, c'est-à-dire égal à
DES PRINCIPES DE LA THEORIE DE LA CAPILLARITÉ.
21
un angle droit. Il en résulte que la quantité (2) subit une variation
qui n'est plus proportionnelle à ^£î; cette variation doit même être
considérée comme indéterminée, parce que ^h est infiniment petit par
rapport à s et que la loi de la fonction <!> (R) est inconnue.
Filj. 2.
V^ / ^
13. Il n'est pas inutile de donner un second exemple pour mieux
justifier les réflexions qui précèdent.
Supposons une paroi plane qui retienne un liquide, et calculons la
force produite par la capillarité sur cette paroi ; cette paroi a d'ailleurs
une inclinaison quelconque sur l'horizon et le liquide la rencontre sui-
vant une droite horizontale /. Donnons [fig. 3) à tous les points de
Fig. 3.
«7
nV
la paroi plane AB des déplacements virtuels rectilignes, égaux, paral-
lèles et de grandeur égale à ^A; nous supposons ^h oblique à la paroi,
mais perpendiculaire à la ligne /. La paroi plane vient ainsi de AB
en A'B'.
On peut supposer que le liquide s'étend à l'infini du côté de R, en
sorte qu'il ne s'abaissera que d'une quantité négligeable. Conformé-
ment à ce qui vient d'être dit, nous devons supposer que dans ce mou-
2 2 CHAPITRE I.
vement le liquide ne subit pas un changement fini de courbure, et que
l'angle de raccordement sur A'B' soit i comme sur AB, à un infiniment
petit près. Prolongeons donc la surface aR jusqu'en a de manière
qu'elle fasse avec la paroi A'B' un angle qui diffère infiniment peu de i.
Supposons que al représente Vi et aE la perpendiculaire commune
aux deux plans. Désignons aussi par P la somme des composantes
suivant la des forces appliquées à la paroi et par y l'angle a' al.
Appliquons le principe des vitesses virtuelles; nous aurons
en désignant par / la largeur de la paroi ; nous avons ensuite
, , sin(Y + /) ,,,
oc: ■=. aa x, l -=i ■ ^ — . / o//^
sin«
Nous avons
et nous en concluons
N "-- — M ces/,
M 05 + N oQ = M / cos Y 8//.
%Jzdv>, dans l'équation (a), correspond à la pression hydrostatique qui
a lieu en dehors des forces capillaires; nous obtenons donc pour la
composante de la force capillaire suivant la
,4'-pM/cosY.
On en conclut que la paroi est sollicitée par une force normale à /, tan-
gente h la surface du liquide et égale à g^M par unité de largeur.
Il est aisé de voir qu'on arriverait à un résultat différent et inexact,
si l'on eût appliqué le principe des vitesses virtuelles en prenant au-
trement l'accroissement de la surface libre du liquide. Si, par exemple,
on prenait cet accroissement suivant al au lieu de le prendre suivant
aa', on aurait
oQ =: o, oa =: / oh,
Moc7 + NoQ — M/oA,
et l'on trouverait que la composante de la force capillaire suivant al
est ^pM/ : ce qui est faux.
DES ITUNCIPES DE LA THÉORIE DE L\ CAI>ILL\IUTÉ. 2^
Force capillaire normale à la surface d'un liquide et tension
à cette surface.
14. Nous avons, pour l'équation de la surface capillaire d'un li-
quide (n" 8),
Reportons-nous à l'équation (>U ==: o du principe des vitesses vir-
tuelles dont nous l'avons tirée, et qui peut s'écrire
— g-p j {z - - h)o/i (t/t — /Il o/i cla + g^j / ^1 ( TT +■ .7- ) (^^'t- <^l^ = o.
Le premier et le deuxième terme représentent la somme des moments
virtuels qui proviennent de la pesanteur et de la pression n d'un gaz
sur la surface capillaire. Le troisième terme représente une somme de
moments virtuels de forces agissant sur la surface et représentées sur
chaque élément t/a par
cette force élémentaire agit suivant l'élément hi de normale extérieure
au liquide, si v- -\~ tt- est positif ou si le plus petit rayon de courbure
principal est extérieur au volume du liquide, et en sens contraire si
|r + TT- est négatif. Ainsi, la courbure de la surface produit une force
normale égale à
'?"(k-'-h;)'
qui agit dans la concavité de la surface si les deux rayons de courbure
sont de même sens, et du côté du rayon le plus petit s'ils sont de sens
contraire.
15. Nous avons trouvé (n^'ô), pour la fonction de forces.
l[\ CIIAPITUE I.
Si nous supposons une délormation très petite de la masse liquide qui
altère les quantités a et 12, il en résultera un travail représenté par
0 U r— g p IJz dv5 i^ p M 0!T — g p N ol2.
Si la surface ^ reste la même et que le centre de gravité de la masse
liquide ne change pas sensiblement de hauteur, ce qui rend insensible
le premier terme, on aura simplement
Ce sera le travail provenant de la seule déformation de la surface libre.
Si la surface libi'c du liquide diminue, il se fait un ti'avail positif in-
diqué par la variation de la fonction U; ce travail se changera en une
petite quantité de chaleur qui élèvera la température du liquide; cette
quantité de chaleur se calculera facilement d'après le principe de la
transformation du travail en chaleur. De même, à l'accroissement de la
surface libre du liquide correspondra un petit abaissement de tempé-
rature.
Supposons une membrane plane, dont l'épaisseur très mince est e,
et qui est tendue dans tous les sens par une force constante : cette ten-
sion s'exercera dans toute l'épaisseur; représentons par ^ le contour de
la membrane : la tension sur la longueur <^^ pourra être représentée par
Tzds, et, si nous désignons par hi U) déplacement normal à s, le travail
correspondant sera —Ttclshi. Faisons la somme de tous ces travaux
élémentaires et remarquons que f^nds est la variation "^g de la sur-
face d'un des côtés de la membrane : nous aurons — Ts ^a pour ce tra-
vail. Supposons ensuite que la membrane ne soit pas plane, qu'elle soit
étendue sur un corps solide, sur lequel elle s'applique exactement, et
qu'elle soit tirée sur ses bords par une force normale constante. Il suf-
fira alors de la diviser en éléments plans auxquels ce qui précède sera
applicable, et l'on arrivera au même résultat.
Si nous appelons la quantité Ts la tension de la membrane, nous
voyons que, dans le travail provenant de l'accroissement de la surface
libre du liquide, la quantité gpM est analogue à la tension de la mem-
brane. On doit aussi la considérer comme s'exerçant non à la surface,
mais à une profondeur tellement petite, que les résultats du calcul ne
sont pas altérés si l'on fait abstraction de cette épaisseur. C'est ainsi
DES PRINCIPES DE I.A THÉORIE DE LA CAPILLARITÉ. 25
que, dans la Théorie mathématique de l'électricité statique, on fait abs-
traction de l'épaisseur de la couche électrique.
La tension à la surface du liquide, selon ce que nous avons vu
(n° 13), exercera sur la paroi une action dont la direction, en chaque
point de l'intersection de la surface avec cette paroi, sera tangente à
la surface du liquide.
D'après l'expérience, la tension superficielle d'un liquide peut chan-
ger considérablement, sans que sa nature soit sensiblement altérée.
Il suffit, par exemple, que la couche superficielle de l'eau renferme
quelques traces d'alcool provenant de l'évaporation de ce liquide placé
dans le voisinage; il suffit encore que la couche superficielle du mer-
cure renferme des traces d'oxydation. La théorie exposée aux n"^ 4, 5
et 6 reste applicable; on concevra seulement que la couche superfi-
cielle du liquide, que nous avons supposée d'une autre densité que le
reste du liquide, soit aussi d'une composition chimique un peu diffé-
rente, et tous les raisonnements resteront l(;s mêmes.
CHAPITRE IL
CHAPITRE If.
ÉLÉVATION OU DÉPRESSION D'UN LIQUIDE AUPRÈS D'UNE PAROI.
Equation aux différences partielles de la suif ace du liquide.
1 . Les rayons de courbure principaux d'une surface sont donnés par
l'équation du second degré
en posant
dz dz d^ z d^ z __ d"^ z
dx ' dy dx"^ dx dy dy"-
En établissant cette équation, on regarde les rayons de courbure prin-
cipaux comme positifs ou négatifs, suivant qu'ils font un angle aigu ou
obtus avec les z positifs. D'après cette équation, on a, pour la somme
des inverses de ces rayons de courbure,
I I ( I + />- ) ^ H- ( f + 7-) /■ — 2 />r/.ç
Il R,
(,+y,2_|_^2)-2
Désignons par a- la quantité positive représentée par M dans le
Cbapitre précédent; alors l'équation delà surface capillaire (n"8)
deviendra
(2) {\^p''-)t-A-{\-\-(f)r -ipcjfi ^ 1 ^_
{i+p'^+q'-Y
Nous rappelons que l'axe des z est vertical et mené de bas en baut.
ÉLÉVATION OU DEPRESSION D UN LIQUIDE AUPRÈS D UNE PAROI. 27
Dans l'équation (i), R et R, sont supposés positifs ou négatifs, sui-
vant que ces rayons de courbure sont dirigés vers l'extérieur ou vers
l'intérieur du liquide (Chap. I, n'^S). Si donc l'un des deux rayons de
courbure est extérieur au liquide et fait un angle aigu avec les z posi-
tifs, les valeurs ^^^ n + ït' calculées des deux manières précédentes,
ont le même signe, et l'on a bien l'équation (2). Il en est de même si
l'un des rayons de courbure est intérieur au liquide et fait un angle
obtus avec les z positifs. Dans les cas différents des précédents, il fau-
drait changer de signe le second membre de la formule (2).
Un tube étant plongé dans un liquide indéfini, cette équation con-
viendra également à la surface du liquide intérieure au tube et à celle
qui lui est extérieure. La constante h sera donc la valeur de z pour la
surface de niveau, c'est-à-dire pour la partie de la surface du liquide
assez éloignée du tube pour qu'elle puisse être considérée comme plane.
En effet, en les points de cette surface, R etR, seront infinis et l'équa-
tion (i) se réduira à ^ = A.
2. Si la surface du liquide est de révolution autour de l'axe des z,
prenons, au lieu de x, y, des coordonnées polaires, en faisant
r sera la distance de chaque point à l'axe de révolution, et l'on aura
dz dz X dz dz y
dx dr r dy dr r
d^ z d'^z x^ dz y^ d-z d-z xy dz xy
dx""' dr- r- dr r^ dx dy dr''' /'^ dr /■*
d'^z d'^'z y^ dz x''- ^
dy''' dr- r- dr r^ '
on obtiendra donc, au lieu de l'équation (2), la suivante :
d'-z I dz
dr"- r dr
(dz
'^Vdr
1 +
a-
On aurait pu former immédiatement cette équation en remarquant que
28 CHAPITRE II.
les deux rayons de courbure principaux d'une surface de révolution
sont le rayon de courbure du méridien et la grandeur de la normale à
ce méridien, terminée à l'axe. On peut donc poser
jr-(p-
l\,r=r
drV
d' z V \ ''^■^
et il en résulte l'équation précédente.
Poids du liquide s()ule<^é dans un tube cylindrique par l'effet
de la capillantè.
3. Supposons d'abord un tube vertical plongé dans un liquide, et
calculons la formule donnée par Laplace pour déterminer le volume du
liquide soulevé dans ce tube, en suivant l'analyse de l'illustre géo-
mètre.
L'équation (2) de la surfoce du liquide peut s'écrire ainsi :
^.dp , ,, dq (dp d(i
ou encore
= i=(--"'
d f p \ d f (j \ I
-1 — 7
dœ \^y ^p-i + (ji J dy \^ y/j + p^^ + q'^
Posons, pour abréger l'écriture,
S-' <--">■
T ' - V
et cette équation devient
,5, d'V dV I . ,,
(3) -T- + -.- =—,{z — h).
^ ' dx dy a-
Multiplions cette équation par dxdyc^i intégions ensuite les deux
membres, en étendant l'intégration à toute la section du cylindre ; nous
ÉLÉVATION OU DÉPllESSION D UiN LIQUIDE AUPHES D UNE PAROI . 29
aurons
«) ffSi "-'■■• '-//^? ""'J- - i' //(-^ " ">''^'-"--
Considérons la première intégrale double; on peut d'abord y effectuer
l'intégration par rapport à x, et l'on a
df j -j- clx 1= T, dy — To c(r,
les indices o et i indiquant qu'on prend la quantité T pour la plus
petite et la plus grande valeur de x correspondant à une valeur de y.
Cette formule donne la partie de l'intégrale double relative à une bande
de largeur dy et parallèle à l'axe des x.
Désignons par v l'angle de la normale au contour s de la section
droite du cylindre avec l'axe des x, la normale étant menée extérieure-
ment; désignons aussi par ds^, ds^ les arcs infiniment petits du con-
tour qui terminent la bande; nous aurons
df nz dSi COS l'i, df r=: — dS(, COS i\,
ds^i, dst et dy devant être regardés comme positifs. Nous avons donc
/ / — dx df =: j T COS vds,
l'intégrale simple s'étendant à tout le contour de la section.
Nous pouvons transformer de la même manière la seconde intégrale
double. Nous aurons d'abord, en intégrant le long d'une bande infini-
ment étroite, d'épaisseur dx et parallèle à l'axe des y,
r dv
les indices ayant un sens analogue à celui qui a été indiqué ci-dessus,
et, comme nous avons
dx -- dsy sin c,, dx rr; — ds^ siii t'y,
ds\^, dSf étant les arcs qui terminent cette bande, il en résulte
/ l -J- dx df =1 I V sin r ds.
3o CHAPITRE II.
Le premier membre de l'équation (/j) devient donc
/
p cosi^ -H 7 Sine
\J l -^ p^' -\- q-
l'intégrale s'étendant à tout le contour de la section.
Les cosinus des angles de la normale à la surface du liquide, menée
intérieurement au liquide, et de la normale à la paroi menée dans cette
paroi, sont respectivement
P
\U+p^'+q''' \/ 1 -\- p"' -\- q^' \/ 1 -i- p' -h q^'
cosc, sine, o;
or cet angle des deux normales est précisément celui qui est désigné
par i au n" 0 du Chapitre I ; on a donc
p COSi' -+- q s'm'H'
— - — =:COSl,
\/l-i-p' -^q^'
et, comme i est constant tout le long du contour, on a
/p cos(^ -hq s\nv j f , ,
^ — =^- as ■=. ces i / as = l ces i,
^l+f-+q' J
en désignant par / la longueur de ce contour.
Nous avons donc
/ / ( :; — h) dx dy z= a-lcos i.
La quantité h représente la coordonnée z pour la surface de niveau ;
le premier membre est donc égal au volume V du liquide soulevé dans
le tube au-dessus de cette surface et l'on a
(5) V=:a-/cosf.
Comme nous avons posé (Chap. I, n*^ 8)
ÉLÉVATION OU DÉPRESSION D UN LIQUIDE AUPRÈS DUNE PAROI.
il en résulte aussi la formule
3.
S?^-^ {- + CJ/COS?-,
qui exprime le poids du liquide soulevé dans le tube. On voit que ce
poids est proportionnel au contour de la section droite du tube.
Si l'angle i est obtus comme pour le mercure dans un tube de verre,
la formule (5) donne pour V une valeur négative et indique la dépres-
sion du liquide dans le tube.
4. Supposons ensuite le tube capillaire incliné et faisant l'angle a
avec la verticale ifig- 4)-
Fin- -I-
7
^S£
OF THC
UNJ VEERITY
Soit G le centre de gravité de la section AB faite dans le tube par
le plan de niveau du liquide. Menons par le point G la section droite
A'B' du cylindre; soit Gj l'intersection de A'IV par le plan AB; me-
nons les deux autres axes rectangulaires G^r, Gs; puis, dans le plan
xÇfZ, menons G^' parallèle aux génératrices et Gx' rectangulaire sur
D'après l'origine prise pour les axes, on a A = o et l'équation de la
surface du liquide dans le tube est
(^)
I I
[x\y,z') étant les coordonnées d'un point de la surface du liquide par
rapport aux axes G^', Gj, G^', on a
^'cosa H- .r'sina.
Remplaçons :; par sa valeur dans l'équation («), puis multiplions ses
32 CHAPITRE II.
deux membres par dx' dy' et intégrons dans toute l'étendue de la sec-
tion droite A'B'; nous aurons
{h) cos a r ( zJ dx' dy' + sin a r fx' dx' dy' = «' T f (w^ H- jf ) di' df .
Si le tube est capillaire, la coordonnée z' sera à très peu près la même
en tous les points du bord du ménisque liquide (toutefois, par exemple,
B'F sera plus grand que A'E dans un tube circulaire). En admettant
cette égalité, ce qui ne produira qu'une erreur très faible, on aura,
d'après le calcul du numéro précédent.
//
jT 4- 7^ ) dx' dy' = lco^i.
En désignant par V le volume soulevé, on a
\.'dx'dy' =-_ V - vol AGA' + volGBB' = V ;
ff
car, le point G étant le centre de gravité de la section AB, on a
VOlAGA'-VOlGBB'nrO;
pour la même raison on a
r r
x' dx' dy' -=^ o.
ff
D'après tous ces résultats, la formule (/>) devient
V cosa r=: a-lcosi.
Le volume soulevé varie donc en raison inverse de cosa, a étant l'angle
des génératrices du tube avec la verticale.
Le théorème donné par la formule (5) peut être étendu au liquide
soulevé dans l'espace compris entre deux tubes verticaux. Il est en effet
aisé de voir que le raisonnement qui a conduit à cette formule est en-
tièrement applicable. Supposons que les deux tubes soient de même
matière, en sorte que la quantité î soit la môme pour les deux tubes.
Alors, en désignant par / le contour de la section droite du cylindre in-
térieur du tube extérieur, et par /' le contour de la section droite du
cylindre extérieur de l'autre tube, on aura pour le volume soulevé entre
ces deux tubes
V r_- rr (/H- /') cos/.
ÉLÉVATION OU DÉPRESSION d'uN LIQUIDE AUPRÈS d'uNE PAROI. 33
Elévation ou dépression d'un liquide auprès d'une lame verticale,
plongée dans ce liquide.
5. L'axe des z étant toujours supposé vertical et mené de bas en
haut h la surface de la plaque dont la largeur est supposée indéfinie,
ou du moins assez grande pour qu'on puisse négliger ce qui a lieu aux
extrémités, menons l'axe des j horizontal dans la surface de la plaque,
et l'axe des a? perpendiculaire à cette surface. Le liquide affecte alors
la forme d'un cylindre de révolution dont les génératrices sont paral-
lèles à l'axe des y. La coordonnée z étant indépendante de j, l'équation
de la surface du liquide devient
:,{z-h).
dz
dx
En intégrant, on a, G étant une constante arbitraire,
^-m
2 a-
V'
Si nous comptons les z à partir de la surface de niveau, h sera nul et,
pour 3 = o, nous aurons -^ = o et par suite C = i . Nous obtenons donc
(A)
Il en résulte
et, en intégrant, on a
h(â)'I
2 a-
(B)
dx =:
(2 a- — z^)dz
z\]!\a''' — z'^
±x-=. \J [\ or — z- + a loj
\Jkd--
const.
D'après cette formule, pour 3 = 0,^ sera infini ; la surface du liquide
34 CHAPITRE II.
est donc asyinptotique au plan desa;, j. Toutefois, à une petite distance
de la plaque, cette surface sera à très peu près plane et horizontale.
i étant l'angle de raccordement de la surface du liquide avec la
plaque, la formule (A) donnera, pour la hauteur h contre la lame,
sin i = 1 ^ , h = ±:a \j2ii — siiw') = ± 2a sin ( t — - i '
le signe ± ayant lieu suivant que le liquide s'élève ou s'abaisse contre
la plaque.
Si le liquide mouille le tube, on sl i = o, et il s'élève contre la plaque
à la hauteur « V2-
Si la lame est inclinée {Jig. 5), désignons par v l'angle EBF de cette
Fi (T. 5.
lame avec l'horizon BF; menons la tangente EH à la section droite EA:
le premier membre de l'équation (A) est égal àcosEHB; on a EIlB = c^ — /,
et l'on déduira de l'équation (A), pour la hauteur verticale contre la
lame,
h ^=.2 a sin -
0. Hagen a vérifié que la hauteur à laquelle l'eau s'élève contre une
lame verticale au-dessus du niveau est indépendante de la nature de
cette lame, pourvu qu'elle ait été au préalable convenablement mouillée
par ce liquide. En prenant de l'eau distillée ou de l'eau de fontaine, il
a trouvé, pour cette hauteur, quand la surface de l'eau est fraîche,
h—a\J~2-=. 3""", 49;
d'où l'on déduit a- = G,i. Mais cette hauteur décroissait assez vite et
descendait à 3""",og, ce qui donne a- = 4, 77. Le nombre G, 1 , comme
nous verrons plus loin, est trop faible, ce qui prouve que l'expérience
qui a donné ce nombre n'a pu être conduite assez rapidement.
ÉLÉVATION OU DÉPRESSION d'uN LIQUIDE AUPRÈS d'uNE PAROI. 35
Hagen, ayant mesuré par l'expérience les ordonnées de la courbe ca-
pillaire, provenant de l'immersion d'une lame de verre verticale, a
trouvé :
^ — 0">"S00, 0'"'",70, I""",42, 2""", 12, 2"'", 84, 3"'",54, 4™'">24, 5'"™, 26, 7™'", 06,
z-=z 3"'",09, i""",58, i™™,io, o""",77, o""",54, o""",4i, o'"™,27, o""",i6, o""",o9,
qui sont très conformes à la formule (B), en prenant a- = 4 » 77-
Elévation ou dépression d'un liquide entre deux plaques fixes, planes,
verticales et parallèles, qui y sont plongées.
7. Supposons deux lames planes, verticales, maintenues fixes et pa-
rallèles; nous les regardons encore comme très larges. La figure de la
surface liquide en dehors des deux lames a été obtenue ci-dessus; il
reste à déterminer cette fi2^ure à l'intérieur des deux lames.
Mettons l'origine des coordonnées sur le plan de niveau et l'axe des^
perpendiculaire aux plaques; alors l'équation de la surface du liquide
sera, comme au n" 5,
En intégrant, on obtient, G étant une constante arbitraire,
, j s .-.^ ^ 2 a-'
/ ciz
..I.OT
dx
\/-(^-iiy
et la dernière intégration conduit à des intégrales elliptiques.
Mais reprenons la question autrement. Menons la section droite de
la surface cylindrique du liquide, et désignons par © l'angle de la tan-
gente avec un plan horizontal. L'expression du rayon de courbure
36
CHAPITRE II.
ds
sera -r^ ds étant l'élément de la courbe et l'équation (A) deviendra
(B)
On a d'ailleurs
d^ z
ds Or-
dz . dx
---=sinç, -y -== COS9.
ds ' ds '
Différentions l'équation (B), nous aurons
'd
et, en intégrant,
ds^ a-
(C)
I (d':^y I
G étant une constante arbitraire. On en conclut
(B)
(I)')
a
sji y/C — cos'j'
, a coscp<icp
v''-^ VG — cos -f
• a sino d'^
sjl v/G — cos Ci
8. En premier lieu, supposons que le liquide s'élève contre chacune
des lames prise isolément. Faisons passer l'axe des z par le point le plus
l'ij. 6.
iV
K X
bas de la courbe, et mettons l'axe des x sur la surface de niveau (fig. G).
Désignons par z^ la coordonnée z du point le plus bas; nous avons,
pour ^ = ^„,
cp =: O.
ÉLÉVATION OU DEPRESSION D UN LIQUIDE AUPRES D UNE PAROI.
Égalant les valeurs de -^ fournies par les équations (B), (C), on a
et
(E) x:o = «v/n/<^-i-
Soient c, é les distances de l'axe des z aux deux lames, et soient /,
i les angles de raccordement TME, Ï'M'E'. Pour x=^e, nous aurons
(p =: « et, pour X r= — e , 9 == \-i .
En intégrant la formule (D), on a
Pour donner à ces intégrales elliptiques la forme canonique adoptée
par Legendre, posons
nous aurons
C — coscp= C4-cos24^ — C-r I— 2 sin^<|^ =: (G + 1) (i— ^r— sin-t]; j-
D'après la formule (E), G est > i; si donc on fait
G + I
k sera < i et l'on aura
{i — k'Aa
/ / /2 • '>T T / S^ — l^^'^xn-^d^.
Ti l
Pour a? = e, on a 9 = - — ^ et, par suite, ({^ = ^ + -; on en conclut
la première de ces formules
e — — -, — a / , 7- / VI — '^" sin^ ^ d\y
a\ j- \ sj \ — k- 'à\w- ^ d<\
2 — /C'-
V
4 ' %
38
CHAPITRE II.
la seconde se déduisant de la première en changeant les deux quantités
e, i en e\ i' . En ajoutant ces deux équations et remplaçant e -{- e par /,
on obtiendra une équation qui ne renfermera plus que l'inconnue k. Si
l'on en déduit y?-, on aura ensuite e et e' par les mêmes équations, puis
on aura, pour la hauteur du point le plus bas.
et, pour les valeurs de z sur les lames.
a\^\/ — — I — suH,
^v^Vè"
I — sin^.
9. Dans le cas particulier où «'= «, on a e — - eti^est déterminé par
l'équation suivante :
; 2 — ,t' r' d'i/ ia c'- ,
Supposons que la distance entre les deux lames soit très petite et cher-
chons à calculer k au moyen de cette formule. La distance / étant très
petite, la hauteur z^ du point le plus bas de la section deviendra très
grande par rapport à a, et il résulte de la formule qui détermine z^^ que
le module k sera très petit. Nous pourrons donc développer le second
membre de la formule (F) suivant les puissances de k, en négligeant
les termes multipliés par k^.
Nous aurons
/(-^.sin'«-irf* = (,H-fH-il/')t-(fH-|jX-')sin.^+Jg^-'si„4^,
Prenons ces intégrales entre ^ + - et -> puis substituons dans (F),
ÉLÉVATION OU DÉPRESSION d'uN LIQUIDE AUPRÈS d'uNE PAROI. 3f)
nous aurons
9 ^..
2/ _l±_ 3
4 2/ kV ^ 64
(•2-r-)
TT + 15- A:M cosi -I — p-T A:^ sin 2 «
o ô'2 / 200
+ 7 H — 7^ cos < -I ^ A'^ sin 2 f
\4 10/ 128
et, en ordonnant par rapport à k,
l A^ / TT i I
- ■=. A cosi + -7- cos i + y h -/ sin 2 i
a 4 \ 424
Par première approximation, on a, pourvu quoi ne soit pas voisin de ^>
Ar
/
a cosi
et, en remplaçant /î; par cette valeur dans les termes du troisième degré
par rapport à k, on obtient
, / /^ / . I . . TT /
A ■=■ . — -, — —. COS l -!- y Sin 2 f + -,
a cosf l^a" cos*f \ 4 4 2
D'après la formule (/), on a, pour la hauteur du point le plus bas du
ménisque, en négligeant les termes de l'ordre — ?
,^, /i A\ ici'- ç,Ç)'?,i /i . . TT i \ l
(Ij) z^-=.ia\- — ■ ^ ^sin2fH-- cosf -^
\k 1/ L \4 42 /2cos-i
et, pour la hauteur du liquide contre les lames,
/i i + sini,\ 2 a- cos « / . . . ~ A /
2 a 7 -, A =: — ■ 4- — sin i cos f h i\ -, —. •
\A- 4 / / \ 2 /4cos^i
Si le liquide mouille les deux lames, en sorte qu'on aiti = o, on
aura
a 16 a^
_ 2 a"' 4 — - ,
4o CHAPITRE II.
et la hauteur du liquide contre les lames sera égale à
~ + 8 '•
10. On peut, comme l'a fait Hagen, déterminer la quantité a-, en
observant l'élévation d'un liquide entre deux lames verticales paral-
lèles et très rapprochées.
Supposons que «et i' soient nuls, en sorte que le liquide mouille les
deux lames, et représentons par z' la hauteur à laquelle le liquide s'élève
dans cet intervalle contre les lames; nous aurons
et, par suite,
(H) a^=\{^^-zl).
Hagen prit d'abord pour liquide l'eau et il vérifia, comme lorsqu'il
n'employait qu'une lame, la diminution considérable de la quantité a-,
lorsque l'expérience est prolongée ; il trouva 7,59 pour la valeur maxi-
mum de a^. Il fit des expériences semblables pour l'alcool et l'huile
d'olive, et il trouva au contraire que l'élévation contre les lames et la
quantité a- ont diminué très peu, après plusieurs heures.
En employant la formule (H), il a trouvé
Poids spécifKiue. Tension à la surface.
Alcool «-—2,96 ^p=: 0,797 ^pa2r=2,36
Huile d'olive ^^ = 3,77 ^p = 0,918 ^^-pa^ r=r 3,44
La température était d'environ 19° C.
Si l'eau s'est abaissée peu à peu entre les lames, il faut l'attribuer
surtout à ce que l'eau qui se trouvait sur les lames a dû s'évaporer, en
sorte qu'elles ont cessé d'être mouillées et que l'angle i n'a plus été
égal à zéro; d'ailleurs, si l'angle i n'est plus nul, cette expérience ne
donne plus a-.
\\. En second lieu, supposons que le liquide s'abaisse auprès de
chacune des lames prises isolément. Les angles i et i', que fait le plan
tangent au liquide avec la surface du tube en contact avec le liquide.
ÉLÉVATION OU DÉPRESSION d'uN LIQUIDE AUPRÈS d'uNE PAROI. f\\
sont obtus. Désignons par y et y' les suppléments de ces angles. Alors la
théorie précédente est entièrement applicable et la surface du liquide
est la symétrique, par rapport au plan de niveau, de celle du premier
cas, les angles i et i' étant remplacés pary et/.
Ainsi k s'obtiendra comme ci-dessus; la valeur de x restera la même
et l'on aura
a y 2 t / -Ti — I — cos 'f , ^^0 = — 2 a y —
^0 étant la coordonnée z du point le moins déprimé du ménisque.
Si î' = t et que / soit très petit par rapport à a, on aura, d'après la
formule (G),
2 a- cos/ /, . • '^ ./' •\ ^
— ism2y+ -- — - -cosy
" l \* '' [^ 1 -' ) 1 cosv
et, pour l'abaissement du liquide contre les lames,
2 a'^ cos / / . . . Ti . \ /
+ - siny cosy +-—77-
l \ ■'■'2/4 cos-y
12. En troisième lieu, supposons que l'angle i soit aigu et l'angle i'
obtus.
En général, la section droite aura un point d'inflexion. Faisons passer
l'axe des z par ce point et mettons l'origine des coordonnées sur le
plan de niveau. Au point d'inflexion le rayon de courbure est infini ;
donc l'équation (B) donne z ~^ o pour ce point, qui sera donc à l'origine
des coordonnées. Désignons par 9» 1^ valeur de 9 en ce point ; nous dé-
duirons de l'équation (G)
C = COScpo-
En posant encore
r=.iz — 27,
on aura
do
— id'^
et, en faisant
y/C — cos^p
sin<]^ -
\Ji + cos'fo — 2 sin-t]
/l+COScpo • A
42 CHAPITRE lî.
puis, remplaçant dans la formule précédente, on obtient
do .- f]f)
V2
v/C — coscp \/i — yt-sin-O
avec
7 ?"
A:r= COS — •
2
D'après les formules (D) et (D'), on a
^ ::= a y/2 y/C — COS O ,
._ ^ f"^ C0Scp<ic5
y/2 J^^ y/C — COS cp '
on trouve d'ailleurs
y/C — COS ^ = k\^^ COS e,
cosç =^2k'^ si 11^0 ^ I,
COS cf G?'^ (— ?' V^2 A-- siii- 0 -+- y/2 ) <iô
V^C — coscp y/i — k^ sin^O
= 2 v/2 y/i — A^Tin^ f/Ô
V^^O
y/i — /i^ si 11-0
Remarquons ensuite qu'on a
cos - = sint];= A-sinO — COS — sinO,
2 2
et que, par suite, pour 9—90» on a 6 — ^^, et les valeurs ci-dessus de
^ et £1" deviendront
5 — 2ak ces 6,
^'0 y'i — A-'^sin-O Jo
Désignons encore pare la distance de l'origine des coordonnées à la
lame qui correspond à l'angle /; on calculera k et e, en raisonnant
comme dans le premier cas. Si nous désignons par z^ et z.^ la hauteur
du liquide contre la première et la seconde lame, nous aurons
^, — 2 a V / k- — cos^ ( T ) ' ^2 = — 2 a \ / A-- — COS- ( j
yK'-^o^[j^--y -.=-2«y y^ ^
ÉLÉVATION OU DÉPRESSION d'uN LIQUIDE AUPRÈS d'l'NE PAROI. 4^
13. Si le liquide s'élève sur une des lames et s'abaisse auprès de
l'autre, lorsqu'on rapprochera suffisamment les lames, le point d'in-
flexion disparaîtra, à moins que l'angle obtus i' ne soit le supplément
de i.
Représentons - -t'par/; nous aurons
4-cos^f?--^
Si, par exemple, ? est <y', la valeur absolue de ^i est plus grande que
celle de z.,, le liquide s'élèvera plus contre la première lame qu'il ne
s'abaissera contre la seconde. A mesure qu'on les rapprochera, k dimi-
nuera, et pour
(t. /■'
k =z ces T — —
on a ^2 = o- Le point d'inflexion, qui est à la hauteur du niveau, se
trouve alors sur la seconde lame. En rapprochant encore les lames,
toute la surHice du liquide qui y est renfermée s'élèvera au-dessus du
niveau, et il faudra modifier l'analyse précédente. Nous allons voir
qu'on peut se servir des formules du premier cas, où les angles i et i'
sont aigus.
Soit C le point le plus bas de la section droite [fig. 7). Menons le
plan BF parallèle au plan AE, entre la lame AE et le point C, puis me-
nons la tangente HK; l'angle KHF, que nous appellerons /,, est obtus,
tandis que l'angle TME, qui représente l'angle i est aigu, et l'on a
/ < - — i , .
44 CHAPITRE II.
Remplaçons ensuite le plan BF par une lame pour laquelle l'angle
de raccordement avec le liquide soit précisément égal à «, . Il est évi-
dent que le liquide se maintiendra jusqu'à la surface HM; car la sur-
face HM représente bien une surface capillaire, et les deux conditions
relatives aux angles de raccordement sont satisfaites.
On pourra donc, en prenant encore pour origine des abscisses celle
du point C, appliquer la formule du premier cas
2 — A-2
X =: — - — a
k
F(-, k
1
en posant, d'après la notation de Lcgendre,
E(-, A
2
E(J>,/0
r —=£L=^-=.YK^,k), f'sj\-k'^sm^^d^'^E{'!^,k
Jo V' — A- SI 11^ ^{^ c/q
Pour ^ == OE = e, on a cp = - — «, -^ = ^ h — et, pour ^ = OF = e, ,
on a 9 = ï) — 75 <\i= -J-' — -• Donc l'équation précédente devient, pour
=^«K^^)-<i-^^)]
2 a
E -, A-
/i^
4<i
, k
F('^-^S k
]--'[e(..
/c) — E
^-,"-^',A-
)}
)]
Désignons par 1 la distance des lames; nous aurons, en retranchant
ces égalités,
1 =
-THT-r'^-Kl-^i'')]
équation qui détermine k.
Les élévations du liquide contre les lames seront positives et données
par les expressions
""^^k/y'—^—^'^^'' ^^\/Yi~
sin i
ÉLÉVATION OU DÉPRESSION d'uN LIQUIDE AUPRÈS d'uNE PAROI. /| ^
Ce qui précèdo suppose ?, <- — i. Si ?, est >> - — i, le calcul sera
tout semblable, mais les élévations se changeront en dépressions.
Sur l'élévation ou la dépression d'un liquide dans un tube circulaire
et capillaire.
14. Supposons un cylindre vertical circulaire; prenons son axe pour
l'axe des :; et mettons l'origine des z sur le plan de niveau. En dési-
gnant par X la distance d'un point de la surface du liquide à l'axe, nous
aurons, d'après ce que nous avons vu (n° 2), pour l'équation du méri-
dien de la surface du liquide,
d-iz I dz r /dz \-"|
d^v- X dx I \dx } I z
\ ' / 3 "-2 '
\-m\
Le premier membre représente la somme des courbures principales en
chaque point de la surface, au sommet de laquelle les deux rayons de
courbure principaux sont égaux à une même quantité y. Si donc on
fait X — o dans cette équation et qu'on désigne par h la hauteur du
sommet, on aura
ï
En multipliant l'équation (i) par ^</a7 et intégrant les deux membres,
on a
dz
(2) = —l xz dx.
/ (dz y
\'-^\Tx)
Nous allons maintenant supposer que le rayon r est très petit. Dans
ce cas, la surface du ménisque diffère peu d'une portion de sphère; si
elle appartenait à une sphère, son méridien serait un cercle ayant pour
équation
/i() ciixVPiTiu: II.
/ et c étant constants. Posons donc
Z -- l — \'c'- — ./• ' -h If,
u étant une fonction de x très petite. Nous aurons
dz X- du
et par conséquent -%- est nul pour a? = o. Nous allons substituer cette
expression de z dans (2); en négligeant le carré de -,-? nous aurons
/ dz \- c ( ic v/f- — œ- du
I + -7- — ^- I +
dz
dx ( X- X v/c- — X' du \ f X V c^ — x- du
I ( d-\''- \ c c dx ) \ c^ dx
x''- x{c'- — x'^Y du
c c-* dx
et le second membre de (2) deviendra
I /■ ' , .X-' / {c- — r^ ) ^ - - c'^
— - / XZ dx = : -\ ■- — 5
a- f 2a- 6a-
en négligeant -\ / uxdx. Ainsi l'équation (2) devient
du „ / cl
= CM :, — I
dx ~ \id- ) . , „.\ 3a- X Sa"^ . „ ,,ij
(c- — x-)^ x{c^ — x^)-
et, en intégrant, on aura
u = c- ( --^ — /-„ — I ) , + y—, Iog(c + \/c-— x^-) -H const.
\2a^ 3«- J^c-i—x^ 3a2
Comme m ne doit pas être extrêmement grand, quand x diffère très
peu de c, le premier terme de u doit s'annuler, et l'on a
2 a- Ci
ÉLÉVATION OU DÉPRESSION d'uN LIQUIDE AUI'UÈS d'uNE PAUOI. Zj-
ce qui détermine / en fonction de c; enfin, on déterminera la con-
stante arbitraire qui entre dans w, en exprimant que, pour a? — o, w est
nul; on obtiendra ainsi
c
const. =z — - — - loir2c
6 a-
et
c* c -+- \/c
W = 7T-T lOô
/r2 _ .^2
oa- 2C
Nous obtenons donc, pour la surface du ménisque, cette équation
dans laquelle il ne reste plus d'inconnue que c.
Pour ^ — - o, s est égal à A, et l'on a
. . 2^^ C
Nous déterminerons la quantité c par l'angle aigu i de la surface
avec le tube; nous aurons donc, en désignant par r le rayon du tube,
dz
COlf=:
OU
colf =: -7- pour >r = /•,
C"" I
COti = ^rrr— _ ( I — -—
De cette formule on tire d'abord, pour c, la valeur approchée :>
puis on a
/■ r^ I sin-i
c ■=
cost à a- cos*f 1 +sint
c étant obtenu, l'équation (3) ne renferme plus rien d'inconnu.
Si l'angle i est obtus, le liquide sera déprimé dans le tube. Toute la
théorie précédente est applicable, })ourvu que l'on change le signe du
radical \/c- — x'-. Cela revient à dire que l'on peut adopter encore les
formules précédentes, en prenant pour i l'angle aigu que fait le liquide
avec la partie du tube qui n'est pas en contact avec le liquide, et por-
tant la valeur de z au-dessous du plan de niveau.
48 CHAPITRE IT.
D'après ce qu'on a vu ci-dessus, on a, pour le rayon de courbure y
au sommet,
la-
qui est donc aussi déterminé, puisque h est connu.
Remarque. — Le calcul de Poisson pour résoudre ce problème est
très analogue à celui-ci, quoiqu'il ne conduise pas aux mêmes formules.
Il est bon de montrer par où pèche son raisonnement. En égalant,
comme je l'ai fait, à zéro le coefficient de ~— dans u, il trouve
ICI •
■^ ba- c
que, d'après ses notations, il écrit
I Y '
- -H ô^- 1
Y 0 a- Y
et, comme on a A = — > il en résulte
T
2 a- c
(a) ^^==T--3
Or, sans remarquer cette valeur, il emploie, pour déterminer A, un
calcul que je vais faire seulement pour le cas de i = o. On a alors c = /%
et l'équation (2) donne
,. _, i_ j a-{h-rZ,)djC,
en faisant
Z^z::: c — \J C^ — x'^ + U ;
cette équation devient, puisque c est égal à r,
ou
Poisson trouve donc deux valeurs de A, savoir (a) et (6), et la se-
, hr- 2, , ,
a-r=:. 1 ; h / iixdx
2 6
ÉLÉVATION OU DÉPRESSION d'lN LIQUIDE AUmÈS d'uNE PAPxOI. 49
conde rend u infini pour x = /■. La correction du terme en — ? qu'il fait
par la formule [h), se trouve être à peu près double de celle qu'il faut
faire.
15. Si l'angle i de raccordement n'est ni nul, ni très petit, les for-
mules que je viens de donner s'appliqueront très bien à des tubes dont
le rayon ne dépassera pas i'"'"; ainsi elles s'appliqueront en particulier
à une colonne mercurielle renfermée dans un pareil tube. Mais, si «est
nul, la métliode d'approximation du calcul précédent n'est plus appli-
cable. En effet, dans ce cas, c est égal à r, et une nouvelle approxima-
tion calculée d'une manière semblable donnerait dans z des termes qui
seraient infinis pour x ■= r.
11 faut donc, quand i est nul, employer d'autres formules. La surface
convexe diflerant peu d'un liémispbère si le rayon ne dépasse pas i""",
restant convexe et se terminant normalement à un plan horizontal, on
conçoit qu'elle pourra être assimilée avec une grande approximation à
un demi-ellipsoïde de révolution dont le rayon équatorial sera celui r
du tube.
En mettant l'origine au sommet, l'équation de l'ellipse méridienne
sera
r, p étant ses demi-axes, et le rayon de courbure au sommet sera
r-
F
(I) h
I - ^
on aura donc
2 «^ 2 a- p
Le volume du liquide soulevé est 2-ra- (n" 3), et il en résulte
2 7:/'a- i::^ TT/ 2/i -H 2 71 / ZXclx.
•- 0
Cette intégrale est égale à ^- > et l'on obtient
2 «2 8
(.) ''= — -f
.)0 CIIAPITHE 11.
Dos équations (i) et (2), on tii'c
„ 6 a-/' , I?, a'*
ba- -h /- (oa--h /-)/■
Nous verrons, au Chapitre Y, le moyen de juger du degré d'approxi-
mation de ce calcul en comparant les résultats des formules précédentes
à ceux d'autres entièrement rigoureuses.
Si l'on veut calculer la quantité a'-, connaissant h, on déduira de la
dernière formule
h/' hr / 4'" f^J' ( I /■ I /•- \
"^=^ T ^" T V ^"^' 3Â ^ T V ^- 3 Â - 9 ^^ '"•• )'
Edouard Desains a déduit, au moyen de cette formule, pour la valeur
de cC^ relative à l'eau, le nombre 7,60 à la température de 8", 5 G.
IG. Pour déterminer l'épaisseur de la couche d'un liquide qui hu-
mecte la paroi intérieure d'un tube capillaire, M. Duclaux, après avoir
introduit dans le tube une colonne du liquide, l'aspire jusqu'à une des
extrémités de ce tube; puis il fait retournera sa position primitive la
base opposée de la colonne dont la longueur se trouve diminuée. Il en
déduit bien facilement le volume de la couche liquide qui reste adhé-
rente à la surface intérieure du tube et par suite aussi son épaisseur.
M. Uuclaux a ainsi trouvé, en employant un tube de o'"'",i4v') :
Epaisseur
en millimètres.
Eau o , oooSo
Alcool à ào° 0,00076
» à 90" o , 00064
Huile d'olive o,oo344
J'ai le premier démontré que, lorsqu'un liquide coule dans un tube
capillaire, il se trouve sur la paroi une couche immobile tellement mince
qu'on peut la considérer comme nulle dans le calcul (voir Comptes ren-
dus des séances de l' Académie des Sciences, 10 août i8G3, et mon Cours de
Physique mathématique, n° 30). Cela n'était nullement admis aupara-
vant; néanmoins les physiciens ne me citent jamais à ce sujet.
Si l'on représente par 11 la hauteur moyenne, au-dessus du niveau,
ÉLÉVATION OU nÉPRFSSTON D UN LIQUIDE AUPr.ÈS DUNE PAROI. 5l
de la surface du ménisque dans un tube circulaire du rayon ;% on a,
d'après le théorème de Laplace,
OU
Ainsi H varie en raison inverse du rayon du tube; ce qui est la loi
dite de Jurin.
Certains physiciens ont cru reconnaître que, pour les liquides qui
mouillent le tube, la hauteur H croît plus que ne l'indique la loi de
Jurin, quand le rayon du tube devient inférieur à i'"'". On a voulu
expliquer ensuite ce fait par la couche liquide dont l'épaisseur ne se-
rait plus négligeable pour des tubes aussi fins; mais cette explication
doit être rejetée d'après les nombres donnés ci-dessus pour l'épaisseur
de la couche. La loi de Jurin doit être considérée comme très exacte
et l'anomalie, que certains physiciens ont observée, provient de ce que,
dans les tubes extrêmement fins, la surface du liquide est moins ex-
posée à être altérée par les poussières et que la couche liquide s'y main-
tient plus longtemps.
Remarquons que, si l'on voulait tenir compte de l'épaisseur de la
couche, il faudrait, dans l'application des formules, diminuer le rayon
du tube de plus du double de l'épaisseur de cette couche. En effet,
dans le Chapitre P% n'' 10, on a raisonné comme si la couche liquide
était solide, ce qui était suffisamment exact à cause de sa faible épais-
seur; toutefois elle est attirée par le ménisque et celui-ci doit se relier
à la surface cylindrique par une très petite surface, en sorte que la
somme des rayons de courbure principaux ne change pas brusquement,
en passant d'une surface à l'autre, ainsi qu'on l'avait admis.
17. Laplace avait énoncé ce théorème : L'élévation d'un liquide qui
mouille exactement les parois d'un tube capillaire est, à diverses tempéra-
tures, en raison directe de la densité du liquide. (On fait abstraction de
la dilatation du tube).
Désignons par H la hauteur du liquide dans le tube à la température t
et par Ho cette hauteur à la température zéro et représentons par a un
52 CHAPITRE II.
coefficient constant; puis posons
(b) II=:Uo(i-aO;
d'après Laplace, a serait le coefficient de dilatation du liquide.
D'après les expériences de Brunner, on a la formule {h)
Pour l'eau entre o" et 82" en faisant a =1:0,00187 •
» l'étlier entre 0° et 35" » a 3= o,oo523
» l'huile d'olive entre. . o" et iSo" » a=:o,ooi/4i
et les valeurs de a sont beaucoup plus grandes que le coefficient de dila-
tation de ces liquides.
M. Wolf a trouvé, pour l'eau et pour des valeurs de t comprises entre
0° et 2j", la formule encore plus précise
Il rr; IIq ( I — O , OO20G i — O , 00000298 t- ) ,
qui conduit à la même conclusion.
Voici à quoi revient le raisonnement fait par Laplace : D'après la
formule (a), on a
r gp r
La quantité g^a- esta peu près proportionnelle à l'attraction du li-
quide sur lui-même, comme il résulte de la formule (Chapitre F', n'* 8)
- + C --=,i?-pM ■— i'-prr-,
2
si l'on suppose C très petit vis-à-vis de B. Si donc on néglige l'accrois-
sement de répulsion entre les molécules provenant de l'augmentation
de la température, on voit que g^a- varie à peu près proportionnelle-
ment à p- ; donc H est sensiblement proportionnel à la densité p. Comme
cette conséquence n'est pas juste, il faut en conclure que les hypo-
thèses précédentes ne sont pas non plus, toutes les deux, exactes.
Tube non cylindrique , mais de jvvo/ution et dont l'axe est vertical.
18. Supposons un tube de révolution, dont l'axe est vertical, plongé
en partie dans un liquide (fig. 8). Soit ZOD l'axe vertical du vase qui
ÉLÉVATION OU DÉPRESSION d'uN LIQUIDE AUPRÈS d'uNE PAROI. 53
sera aussi celui du liquide. La hauteur du ménisque AMB ne dépend
que de la forme de ce ménisque.
Pour un liquide donné, le ménisque ne variera qu'avec le rayon
AO = r et l'angle NAO = i' formé par la normale AN à la surface capil-
laire avec l'horizon.
Fis. 8.
Soient AH une verticale, AT et AG deux tangentes au méridien et à
la section du ménisque; on aurai' = HAC. Désignons comme précé-
demment par i l'angle de raccordement TAC qui est connu; nous au-
rons
i' r= [lAT + i.
Si nous regardons comme connus la hauteur du cercle AB et par
suite r et l'angle HAT, nous aurons aussi la valeur de i. Alors la for-
mule qui donne la coordonnée z de la surface du ménisque est la même
que celle qui donne cette coordonnée pour le ménisque d'un tube cy-
lindrique, dont r est le rayon, l'angle de raccordement étant supposé
égal à i .
Ainsi on aura (n° 14)
(«)
+ -C
v/^:
3«-
loe: -
2C'
c étant fourni par la formule
{b)
c =
COSi
/■- tanff-/'
3 a- I + siiu'
n y a toutefois une remarque à faire pour le cas où, dans la surface
du ménisque, à certaines valeurs de x correspondent deux valeurs de z,
ainsi que cela a lieu (fig. 9) depuis le point A' jusqu'en A.
54
CHAPITRE II,
Les formules [a) et {h) sont encore applicables depuis le point M
jusqu'au point P où la tangente est verticale. Mais en ce point la va-
leur (le
do)
s/c'
' 3a^
v/^
devient infinie; oc y est donc égal à c et le radical y change de signe.
Il faudra donc, à partir de ce point jusqu'en A, faire
9, (7^ , r— c'' , C — V^C^^ .T^
z = H .^ e + \'C' - - ^-^ -h ^— ^ log ^^
c * ^ 6a^ 2c
Pour déterminer c, désignons par i' l'angle aigu de la normale au
«•'i:T. 9-
ménisque en A avec l'horizon, nous aurons
r/- /•
COil' --=■ — -j- :=^ -.-- -
"•^ v/c- — /■
V
3^
s/c
et on en conclut facilement
tang^f'
cosi' \ da' i — sini'
Dans ce qui précède, nous avons supposé connue la section circu-
laire AB à laquelle s'arrête le liquide, par suite connues les valeurs de
z, X et-T^ au point extrême A du méridien du ménisque. Si cela n'avait
pas lieu, on égalerait entre elles les valeurs de z relatives aux méridiens
du ménisque et de la surface intérieure du tube, et il en résulterait en
général un problème assez difficile, mais peu utile à la Physique.
ELEVATION OU DEPRESSION D UN LIQUIDE AUPKES D UNE PAROI. JJ
19. Dans un tube de révolution dont l'axe est vertical, il peut y
avoir plusieurs états d'équilibre et si le rayon diminue par degrés in-
sensibles, ces divers équilibres sont en général alternativement stables
et instables. Voici le raisonnement donné parLaplace pour le prouver:
D'abord, le liquide tend à s'élever dans le tube, et cette tendance
en diminuant devient nulle dans l'état d'équilibre; le liquide conti-
nuant à s'élever, elle change de signe et le liquide tend à s'abaisser.
Ainsi le liquide, étant un peu écarté de cet état d'équilibre, tend à y
revenir : cet état est donc stable. Si l'on élève le liquide par aspiration,
sa tendance à s'abaisser, après que cette action aura cessé, diminuera
jusqu'à devenir nulle pour une certaine hauteur de la colonne, au delà
de laquelle, la tendance changeant de sens, le liquide devra monter.
Ainsi cette hauteur correspond à un état d'équilibre instable. De môme
le troisième état d'équilibre serait stable, le quatrième instable et ainsi
de suite.
Le raisonnement de Laplace est vague et il est indispensable de le
remplacer par un autre qui ait plus de précision.
La fonction de forces U qui régit le liquide peut être considérée
comme ne dépendant que d'une seule variable, par exemple de la hau-
teur à laquelle s'élève le sommet du liquide, et l'équilibre correspond
à l'équation §U = o. Or la fonction U ne dépendant que d'une variable,
les valeurs de cette variable déduites de cette équation correspondent
en général à des maxima ou des minima de U qui se succèdent alter-
nativement quand cette variable va en croissant. Au maximum de U
correspond un équilibre stable d'après un théorème de Mécanique, et
à un minimum de U un équilibre instable. Ainsi les équilibres de la
colonne capillaire seront alternativement stables et instables. Il reste à
prouver que le premier est stable.
On a (Chapitre I", n*^ 6)
U =; A — g^ fzdm — -pMa — ^-pNtî
et, si le liquide mouille le tube, on a N — — M — — «-, par suite
\]-=k~ g^fzdxis — spa^'}^ g^a'-il,
a étant la surface libre du liquide et Q, celle qui est au contact du tube.
On voit facilement que si l'on fait croître la hauteur de la colonne à
56
CHAPITRE II.
partir de zéro, le terme g^a-Q. sera celui qui subira d'abord le plus
grand accroissement et que U commencera par croître. Quand U cessera
d'augmenter, il passera par un maximum. Ainsi le premier équilibre
est stable.
Tuhe conique vertical.
20. Comme application de ce qui précède, considérons un tube co-
nique de révolution et plongeons-le dans un liquide qui le mouille par
sa partie la plus large, de manière que son axe soit vertical. Désignons
par 2/2 l'angle au sommet du cône et par a le rayon du tube à la hau-
teur de la surface de niveau, à partir de laquelle on compte les z. Le
méridien du tube est une droite qui a pour équation
lang^
Nous supposons la surface du ménisque tangente au tube; elle se
trouve donc dans le second cas examiné au n" 18. Désignons par r le
rayon du tube sur le contour du ménisque; sur ce contour, z étant le
même pour le tube et la surface libre du liquide, on a
/•
2«'_^2^^./72 T^ , c' i.„^-v/c^-
tangp c ^ ^ 3a- ° 2C '
l'angle désigné précédemment (n'' 18) par i' est constant et égal à [5 et
l'on a
/ , r ( r^- langes
(2) ._ / . ^ V
cos^ \ 3a^ 1 — sinp
En portant cette valeur de c dans l'équation précédente, elle ne ren-
fermera plus que l'inconnue r.
Faisons le calcul en supposant que p soit un très petit angle, ce qui
est nécessaire pour que le tube soit capillaire, et posons d'abord
3^^^^
c — \[^
En faisant simplement c = r et négligeant J, on déduira de Téqua-
ÉLÉVATION OU DÉPRESSION d'uN LIQUIDE AUPRÈS d'uNF. PAKOT. 5^
tion (i)
r-= - ±i / -r — 2«2sin3.
Ne considérons d'abord que la solution où le radical est prcccdé du
signe + et posons
— 1- 1 / — — 2 «■- sin p =z /•, ,
i/ -y 2«- sinp
nous aurons pour J, en remplaçant dans le logarithme c par — ^5
/■? , I — sin3
Faisons ensuite dans l'équation (i)c = — ^ et remplaçons le dernier
^ ^ ' ces ,3 '
terme par J, dont la valeur est connue; nous aurons
a — /• 2 a- cos ?j 9. /■ . n T
laiigp /• .T cos 3
et il en résultera, en négligeant des quantités très petites,
a — J, tangj3 4- va' — 2a,)i taiig3 — 8c/- siii|i (i + ^ siii[i)
Si nous posons de même
4
t / • :? rt- SI n ;i :=:: /'.. ,
/• ' , I — sin 3
^- lop- '- -.h_,
nous aurons pour le rayon du bord du ménisque cette seconde solu-
tion
. a — J., tangp — s/'oL'^ — :^aj, tang^ — 8a' sin i^ (i H- | siii|^)
^"*^ '' ^ '.i + -.;-siii;i
D'après ce que nous avons dit (n" 19), la valeur (4) de /-correspond à
un équilibre instable; la valeur (3) se rapporte au contraire à un équi-
libre stable; toutefois cet équilibre n'est lui-même possible que si l'ex-
pression (3) est réelle, c'est-à-dire si l'on a
a^ — 8 «2 sin ^ - 9. 7.1, 1ang3 - \« a- sin- p > o.
58 ciiapht.e n. — i.i.évatiox ou dépression d'un uquioe, etc.
Si cette condition n'est pas remplie, le liquide montera jusqu'en
haut du tube. Cette inégalité se réduit à peu près à
a- > Sa- sinP;
donc un équilibre stable sera possible, si le rayon le plus grand du
tube est sensiblement >2«v2sin^, et il suffira d'enfoncer le tube
de manière que son rayon à la hauteur de la surface de niveau soit
> 2a\/2s\n{i. Il faudra d'ailleurs que le tube s'élève assez pour que
la valeur de r donnée par la formule (3) soit un des rayons du tube.
LIQUIDES SUPEUPOSÉS.
^9
CHAPITRE m.
LIQUIDES SUPERPOSÉS. - SUSPENSION DANS L'AIR D UN LIQUIDE
PAR UN TURE CAPILLAIRE.
Equilibre d'un système composé de deux liquides et d'un corps solide.
1. Appliquons l'analyse exposée, du n" 2 au n" 6 du Chapitre I,
quand, au lieu d'un seul liquide, on en a deux superposés dans un
vase.
Désignons par m chaque molécule du premier liquide; par m' cha-
cune du second; par M chacune du corps solide, avec des indices pour
les distinguer. Représentons par r la distance entre deux molécules du
premier liquide; par r la distance entre deux molécules du second;
par R la distance entre met M; par R' la distance entre m' et M, et par/>
la distance entre m et m' . Nous aurons, d'après le principe des vitesses
virtuelles, l'équation
g^moz + - S,S,-/;i,//^./(/-/,,s)o/v^,. ;- S,S,./«/M,-F(R/,^)oR,-^,„
~ g'èm'oz' -r 7 S/S,-/?ij-»/,/i(/v,,)5/v,,, -;- S/S,.7«',M, Fl(R'/,.,)ol^/,,s■
+ S„St,/«„/;C '^{Pu,v) '■'Pu, V :- o,
/, /,, F, F<, 9 étant les attractions entre les molécules, dont les masses
multiplient ces fonctions. Le premier membre de cette équation est
égal à — %\^, U étant la fonction de forces.
Désignons par c» etrr'les parties libres des surfaces des deux liquides;
par Çl et ^ les surfaces suivant lesquelles ces deux liquides touchent
6o CUAPITRK III.
le solide ; enfin, parT la surface de séparation des deux liquides. Soient
encore p et p' les densités de ces deux liquides.
Nous aurons, en désignant par B, C, D, E, F, H, B', C, D', E', F'
d(îs constantes,
S,S,m;M.Fi(R;,,)8U;.,..:-E'S<>',
- S/ S, /«//«,/(/•/, 5) 8/7,, s- — - o(c7 + <> + T ) + c Sa + D oi> + F oT,
1 s,s,m;. m;/, (/•;,,) a/-;. , -.._ "1' o{a' + <>'+ t') -^ c'3a'+ d'8i>'+ f' si,
C, D, F, G', D', F' étant nuls si l'on ne suppose aucun changement aux
limites des liquides. Posons
^-E + l)=-i'-pN, ^-E'+D'=.-é^p'N',
- +F-h- +F'-H=-T,
et l'équation du principe des vitesses virtuelles deviendra
( A ) po fzdm 4- p' 0 / z'dxn' ^\- p M os -l- p' M' 8 j' + p N 8i2 + ?' N' 8i>' + X Sï =: o.
2. Développons d'abord l'équation (A), en supposant que le second
liquide recouvre entièrement le premier. Soient R', R', les rayons de
courbure de la surface a et Jl, Jl< ceux de la surface T; désignons par i'
l'angle de raccordement de g' avec la paroi, par /' le contour de a' et
par SV la distance de la ligne /' à la position infinimentvoisine qu'elle
prend après le déplacement virtuel. Désignons par ï, , /, , Sx, les mêmes
quantités pour la surface T. Entin, représentons par ^/^, hi', h les di-
stances des surfaces a, t', ï à ces mêmes surfaces après le changement
virtuel.
LIQUIDES SUPERPOSES.
6i
D'après ce qu'on a vu dans le Chapitre I (n'"* 8, 9), on obtient faci-
lement
oT = — / ( "ijT + T^- ) ^"' <^T H- / ces il oXi dli,
o<2 = / oX dl + I olidli,
0 I z dw ■:==. 1 Zi OV f/T,
0 fz' dw' z= Cz' on' d^' — i Zy OV dT,
z' étant l'ordonnée de la surface c' et ^, celle de la surface T. Si l'on
substitue ces valeurs dans l'équation (iV), les intégrales en tn!%fz' et
t^dl. seront
M'IjL^jL,,.
on' d^' ,
f
f[- K^+F,)+(?-P')-]°''"''
et, comme le volume de chacun des liquides est constant, on en conclut,
pour les équations des surfaces a et ï,
M'(5-, + I^)=^'-/<,
X / I I \ ,
h et //, étant deux constantes arbitraires.
On trouve aussi, dans l'équation (A), les deux intégrales
r(p'M'cosi'+p'N')§X'^/',
A-ccosii + pN— p'N')oXiG?/i,
62 ClIAPlTIiE m.
qui doivent être nulles, quels que soient S)/ et Bx, ; on en eonclut
on a
COSl ■-- — CY, j COSi,
M' T
H „ TV ,., „
et, dans le cas où le cliangement de densité des liquides serait négli-
geable à leur limite, cette formule deviendrait
pM-hP'M' -
Superposition d'une goutte de liquide à un autre liquide.
3. Plaçons une goutte de liquide sur un autre liquide plus dense, que
nous supposons assez large pour être regardé comme s'étendant indé-
finiment. En prenant, par exemple, pour la goutte de l'eau ou de l'huile
et pour le liquide inférieur du mercure, les surfaces seront convexes.
Pour simplifier, nous admettrons que la surface de la goutte est de
révolution et par suite aussi la surface du liquide inférieur.
p' est la densité du liquide de la goutte, p celle du liquide inférieur,
T la surface de contact des deux liquides; nous aurons à faire
0<) =:: O, 0<>' — O
dans l'équation (A) du n° 1, qui deviendra
(D ) pM -^ drs + p'ô / z' dvj' -f- pM ô(T -h p'M' ot' 1- T ôT :^ o.
Nous pouvons supposer que les déplacements virtuels laissent de ré-
volution les surfaces c, g' et T.
I'i{j. 10.
Admettons d'abord que, dans ce mouvement, le cercle aa! [fig. lo)
LIQUIDES SUPERPOSÉS. 63
suivant lequel se rencontrent ces trois surfaces ne change pas de gran-
deur et reste fixe. Nous aurons
0 / ^ 07TT zz:z I z on da -\- I Zi ov dT,
0 Çz' Zw'— Çz'on'd^'— fz, 5v dV^
Z,^-j(^L^^y.nd.,
Nous allons supposer ensuite que le cercle «a' se modifie et chercher
les termes qu'il faut ajouter aux expressions précédentes. Si l'on con-
çoit que le point a se meuve dans un plan passant par l'axe de révo-
lution, ce déplacement peut se décomposer en deux autres : l'un sur g
et l'autre sur g', que nous allons examiner séparément.
4. Faisons d'abord glisser le point a d'une quantité infiniment pe-
tite ()"X =: ««, sur G et supposons que g ne change pas au delà du paral-
lèle du point «,. Dans la déformation, T viendra en T,, g' en g\ et ses
deux surfaces feront entre elles un angle très peu différent de celui
qu'elles faisaient d'abord.
Désignons par ^'g, Vg', ^'T les parties de ^g, ^t', ^J qui n'ont pas été
calculées précédemment et qui dépendent de ^1; représentons par h le
rayon du cercle aa' et par n, n', N les normales menées au point a aux
trois surfaces g, g', T et dirigées à l'intérieur de la goutte. Enfin posons,
pour les angles de ces normales,
{n,n') — i, («, N)=./, («', N) = 'j =/ — /;
nous aurons
o'a z^ — 2- h oX,
8'T— 'itJi X bai'- 2tJi SX ces/,
8' a' -= — 2 r A X ca -= — 2 t. h oA COS i,
ah et a.c étant des normales aux méridiens de T, et g ,
64 CHAPITRE HT.
Ainsi, l'équation (D) renferme l'expression
(E) 2'jr/i oX(— pM — p'M' COS< + -ï: cosy).
En second lieu, déplaçons le point a [fîg. 1 1) sur la surface a d'une
quantité infiniment petite t'ï! — «a et supposons que a' ne change pas
Fig. II.
au-dessus du point a. Dans la déformation, T viendra en T, et n en a^ ;
abaissons ay? normal à a et ak normal à T,. Les parties de ta, tï, ta
dépendant de ^X' sont respectivement
' — iizh xap ^=^ — 9.T. h oX' cos /,
^Tzh X ak r=z 9. TT h o)/ ces 0,
— 2-h X « a "— — ^-k/i o)/;
ainsi l'équation (D) renferme l'expression
(F) 2~AoX'(— pMcos/— p'M' + TCOS'j).
Les deux quantités ^X et (>X' étant arbitraires, les deux parenthèses
des expressions (E) et (F) sont nulles.
Si l'on supposait le déplacement du point «effectué sur la surface T,
en désignant par c)L sa grandeur, on trouverait qu'il faut ajouter au pre-
mier membre de (D) l'expression
2 7tAo L(pM cosy -f- p'M'cosu — -:),
qui doit être également nulle.
5. On a donc ces trois équations, qui ne renferment que les incon-
nues i ety,
( « ) — p M — p ' M' cos / + T cosy" -„ o,
{b) — pM cos« — p'M'+ -: cosu 7= o,
(c) p M cos/ + p'M'cosu — X .:- o,
LIQUIDES SLTERPOSI-.S. 65
mais dont la troisième doit évidemment rentrer dans les deux pre-
mières.
Pour le démontrer, remplaçons u pary — i, puis multiplions (a) par
sin(y— i), {b) par - siny et ajoutons, nous aurons
— pM [sin(y — i)-- cosisiny] — p']\r[cosi sin(y — i) - siny]
-F- ' [cosy sin (y — i) — siny ces (y — /)] -: o ;
si l'on développe et qu'on divise par sin?, on trouve l'équation (c).
On peut regarder {a), [b), [c) comme trois équations du premier
degré dont les inconnues sont cosy, cosu et eos/, et l'on a
. T^ + p^lVP^-p'^M'^ -:2 — p^M^-hp'^M'^
cosy -V- ■ ~ , CCS 'J -- ' -r-rV 5
cosi
o.oM p'M'
Ces formules nous montrent que p^I, p'M' et t forment les trois côtés
d'un triangle dont les angles opposés à ces côtés sont u,j, - —i. Con-
formément au n" 15 du Chap. I, regardons gz^\ et ^p'ÎM/ comme des
forces de tension normales au cercle aa' et tangentes aux surfaces n
et g'. Dans le travail virtuel (^U des forces capillaires, — g-r^T est la
partie qui provient de la variation de la surface T, en sorte que gi peut
être considéré comme une tension de la surface T qui agit tangentiel-
lement à cette surface et normalement au cercle aa' ; on en conclut ce
théorème :
Les trois tensions relaCwes aux trois surfaces a, r/ et ï se font équilibre.
Ce théorème, admis maintenant sans raisons suffisantes dans les Ou-
vrages de Physique, était indispensahle à démontrer.
6. D'après ce qui précède, on connaît les inclinaisons mutuelles des
trois tangentes au point a, menées aux méridiens des trois surfaces; il
reste à former une équation pour déterminer leurs positions.
Nous allons examiner cette question dans le cas où la goutte est très
large, en sorte qu'on peut la regarder comme cylindrique dans une
petite étendue [fig. 12). Supposons donc que les trois surfaces a, r/, T
se rencontrent suivant une ligne droite horizontale et qu'elles soient
9
6G
CHAPITRE III.
des cylindres dont les génératrices sont parallèles à cette droite. Soient
a, a' et r, les angles aigus formés avec un plan horizontal par les plans
tanijents menés à ces trois surfaces en leur intersection.
L'équation de la surface g est (Chap. Il, n" 5)
I ^-h
dzY-
cLr
en mettant l'origine des g sur le niveau de n. Désignons par /la distance
verticale d'un point a de l'intersection à ce plan de niveau. On déduit
de l'équation précédente
COSa — ^ 1
9,(7-
n T(7 sin
Désignons par II la hauteur de la partie horizontale plane de q au-
dessus du niveau de t et parti, la hauteur de la partie horizontale de T
au-dessous de ce même plan. Nous aurons ces deux équations sem-
hlahles à la précédente
r,'
Il + /
en faisant
H,
M' -:rr «'
2a'sni -- ?
1
lrz=.lb Sm -;
2
- b\
Supposons les points B et G sur une même verticale et admettons de
plus que, en les points A, B, C, les surfaces c, c' et T soient sensible-
ment planes et horizontales. Concevons un canal dont les branches ver-
ticales passent par ces points et soient réunies par une branche horizon-
LIQUIDES SLI'EUPOSÉS. G7
taie qui passe au-dessous de la surface T; nous déduirons de l'équilibre
de ce canal
(II + 1I.)?'-II,P,
et, en remplaçant H et II,, nous aurons
a' siii v h sin -\o' - [h sin - -i- a sin
or nous avons
{a) %'—%^l, r, — a—:/;
l'équation précédente devient donc
a sin h b sin- - ? ::: b siu -1- a sin
tang^
On en conclut
a' 0' sin b{ç> — p') sin -
' 2 ' ' ' 2
^ ( P — ?' ) cos - -\' ao — a'o' cos -
formule dont le second membre ne renferme que des quantités con-
nues. On aura ensuite a' et r, par les formules (a).
Pour que l'équilibre de la goutte soit possible, il faut que les trois
tensions ^pM, ^p'M' et ^t puissent se faire équilibre et par conséquent
que la plus grande de ces quantités soit plus petite que la somme des
deux autres. Si cette condition n'est pas remplie, le liquide le moins
dense se répandra sur l'autre, jusqu'à former une coucbe d'épaisseur
excessivement mince, à laquelle les raisonnements précédents ne se-
ront plus applicables. Cette remarque a été faite pour la première fois
par Marangoni, en i865.
Figure d'équilibre d'une masse liquide soustraite à l'action
de la pesanteur.
7. Pour réaliser un liquide sans pesanteur, Plateau composa un
mélange d'eau et d'alcool ayant exactement la même densité que de
l'huile. Si donc on introduit une goutte de cette huile dans ce mé-
68
CIlAI'lTliK 111.
lange, elle y (lemeurcra suspendue et prendra une figure d'équilibre
sous la seule action des forces moléculaires.
x\ppliquons les n°* 1 et 2 à l'ensemble de cette masse liquide. En dé-
signant, comme précédemment, par U la fonction de forces, le premier
membre de l'équation (A) du n" 1 représente — - ()U; si l'on suppose
qu'on déforme infiniment peu la masse d'iiuile, sans clianger la surface
du liquide extérieur dans sa partie libre et dans celle qui toucbe le
vase, le premier membre de (A) se réduit à t()Ï; ainsi on a
SU
g-^dT
-/(^
si SX,
ov ^T.
Le volume de la masse d'Iiuile étant constant, / hdJ est nul. Multi-
plions cette expression par une constante G, ajoutons à ^U et égalons
la somme à zéro, nous aurons
f[-HT.'-^y^y''''=°
pour l'équation générale de l'équilibre et, h étant arbitraire, on a,
pour l'équation de la surface de l'iiuile,
(I)
1
I
const.
Pour que l'équilibre soit stable, il faut que la fonction de forces U
soit maximum ; ainsi le volume se déformantd'une manière quelconque,
il faut que (>U soit négatif et, par suite, ()T positif; donc la surface T
est alors minimum. Si l'on assujettit la surface T à passer par des lignes
qui la terminent, la même propriété subsistera.
8. Supposons que la surface d'équilibre soit de révolution. Dési-
gnons par C une constante arbitraire et par ^ la distance d'un point
de la surface à l'axe de révolution pris pour axe des :■. L'équation (i)
peut s'écrire
d.
dz
dx
-rz 2 C J? dx
h(OT)
LIQUIDES SUPERPOSÉS. 69
Cliap. II, n" 14). intégrons les deux membres, puis résolvons par rap-
port à dz, nous aurons, en représentant par C une seconde constante
arbitraire,
CIZ z — - ,
^X' — {'ùx"- --H C')-
et cette équation peut s'écrire
{x^ ± ab)dx
dz
\/{x'— b'^){a- — X-)
a et b étant deux quantités positives, dont la première est la plus
grande. Comme œ- peut varier entre a- et b-, posons
nous aurons
et si nous posons
nous aurons
x^ -:=! a- cos^ç + 6-sin^cp,
dz ■= ' ' «'f ,
, \Ja^-~b'^ ^ I 77-.— 7-
'do
(.) z--=aj^odo±ibj ^^
9. La seconde intégrale étant précédée du signe ±, prenons d'abord
le signe -+-, et, en nous servant des notations habituellement employées
pour les intégrales elliptiques, nous aurons les deux formules
X r— a Ace,
qui expriment les deux coordonnées du méridien au moyen d'une môme
variable cp.
Si nous faisons varier 9 depuis zéro jusqu'à 7 > x décroîtra depuis a
jusqu'à b. Prenons l'origine des z pour 9 = 0, alors z croîtra depuis
70
zéro jusqu'à
CHAPITRE in.
bV
aE
et nous obtiendrons l'arc AB {/ig. i3).
Continuons à faire croître o de - à -, x croîtra de b h a, et comme
les intégrales ont la même valeur, prises entre e et -j ou entre -
^ ^222
et - 4- e, il en résulte un second arc BC symétrique du premier. En-
suite la courbe se composera d'une infinité de brancbes identiques à
Fig. i3.
ABC. La surface dont elle est le méridien a été appelée par Plateau un
onduloïde.
On a
dz^ ^•^+ ab dP-z _ {a+ b)"^ {ab — x^) x _
donc la courbe méridienne a un point d'inflexion pour x =z sjab.
LIQUIDES SUPERPOSÉS.
Si « = ^, la surface devient un cylindre droit
Si a = oo , l'équation différentielle devient
h dx
\Jx'^ — h''-
et le méridien est une chaînette dont l'équation est
Cette surface d'équilibre, appelée calènolde, correspond à C = o et ses
deux rayons de courbure principaux sont égaux et de sens contraire.
Si Z> = o, la surface est une sphère, elle est intermédiaire entre la
famille des onduloïdes et celle des surfaces suivantes.
10. Prenons ensuite, dans la formule (2), le signe — . Nous aurons
x; = aE(o)-^.F('f),
X -rr a A'j.
Faisons croître 9 à partir de zéro, x décroîtra depuis la valeur a, et z
ira d'abord en croissant. On a
dz
ab — X-
d^z
dx-
-{a-
- by {ab -V- X-) X ^
dx
{x^--
-b^na^-
1 '
-x^^y
■ b^'Y' {a- — x-y
l'ordonnée z croîtra donc jusqu'à la valeur de x = sjah, qui correspond
à la valeur de 9 donnée par
sincpi
v/«
on en pourra déduire la valeur correspondante z^ de :; par les Tables
des intégrales elliptiques, et l'on en conclura l'arc AD [fig. i4)- Puis 9
variant de o, à -, x décroîtra de \Jah à h et z décroîtra de z. à
aEf - 1 ^--^F( -
on obtiendra ainsi l'arc BD. En faisant varier 9 de - à 77, on aura un
72
CHAPITRE III.
arc BEF symétrique de l'arc ADB. La courbe est ensuite composée d'une
infinité de branches identiques à ADBEF. La surface qui a cette courbe
pour méridien a été appelée par Plateau un nodoïde.
Fig. i/,.
11. Le méridien de l'onduloïde ou du nodoïde peut être obtenu par
le roulement sans glissement d'une ellipse ou d'une hyperbole dans un
plan sur l'axe de révolution. Le foyer de la conique engendrera en effet
le méridien de la surface, comme l'a démontré Delaunay (Journal de
Liouville, t. YI ; iS/ji).
Pour obtenir ces figures d'équilibre, Plateau commençait par établir
dans le vase deux disques horizontaux et de môme axe, et il formait
un cylindre d'huile dont les bases étaient sur ces disques. En rappro-
chant lentement ces disques, le cylindre droit se change en une portion
d'onduloïde, dont le plus grand cercle parallèle est à égale distance des
deux disques. Si l'on rapproche encore les plaques, on obtient une
LIQUIDES SUPERPOSÉS. ']'5
portion de sphère, puis une portion de nodoïde, où n'entrent jamais de
parties correspondant à l'arc BD.
Si, après avoir formé le cylindre précédent, on enlève avec une pipette
de l'huile au milieu, on aura un onduloïde qui aura son cercle de gorge
à égale distance des deux bases. Jamais la grandeur de l'onduloïde ne
dépasse la distance comprise entre deux cercles de gorge consécutifs.
Si, au lieu de deux disques, on emploie deux anneaux de fil de fer
qui servent d'abord de bases au cylindre, ce cylindre sera terminé par
deux calottes sphériques convexes égales. En rapprochant les deux an-
neaux, on pourra obtenir de même un onduloïde ou un nodoïde, ter-
miné par deux calottes sphériques convexes.
Stabilité de l'équilibre d'un cylindre sans pesanteur.
12. Occupons-nous de la stabilité de l'équilibre d'un cylindre d'huile
placé entre deux disques parallèles dans le mélange de Plateau. Il ré-
sulte des expériences de ce physicien que ce cylindre serait stable tant
que sa hauteur ne dépasserait pas la circonférence de sa base; mais il
deviendrait instable dès que la hauteur dépasse cette circonférence.
Nous allons rechercher si cette proposition est absolument exacte.
Il faut, comme nous avons vu au n° 7, pour que l'équilibre du cylindre
soit stable, que sa surface soit plus petite que toutes celles dans les-
quelles elle peut se changer par une déformation très petite.
Supposons d'abord qu'on déforme infiniment peu ce cylindre, de ma-
nière que la surface conserve son axe de révolution et qu'elle reste une
surface d'équilibre, de sorte que la somme des courbures principales
sera la même dans toute l'étendue de la surface.
L'équation du méridien de ces surfaces est (n"8)
dz
dx
C.r2
-hC
1 (dz '
T
OU,
si
nous
posons
dx
'dz
X
c^^
+ C'
(•)
—
;
,
v/i -^p^
•i.
74 CHAPITRE III.
Dans le cas particulier où cette surface se réduit h un cylindre, on a
/? = o, et l'équation devient
x — h C,
9.
r •= -i ± -^ ^/TZTTCiy.
Comme x a alors une seule valeur, nous devons supposer que le radical
est nul; ainsi nous avons
et, en désignant par R le rayon du cylindre,
Pour l'onduloïde infiniment voisin provenant de la déformation du cy-
lindre, C et C doivent prendre des valeurs infiniment peu différentes
I \\
^ + 3, h '/i; posons aussi
oc — - R -h i(,
II sera infiniment petit, et, comme y; l'est aussi, l'équation (i) deviendra
(R H_ „) (, _ Ç^ = (_'_ H_ i) (U=+ .,,11 + „.) -H ^ +- ,„
y/_ . Ra c— :iR-f, — 2li^l<<^^-^
et, en intégrant, on aura
, , ^ R'^£ + ?< ,-
(2) -Y". — arc cos -=^ + I),
D étant une constante arbitraire. La valeur de u s'annulera pour des
valeurs de z distantes de ttR. Le radical devant être réel, on en conclut
(3) — Rn-2r, >o.
Calculons l'aire S de la surface; nous aurons
S "- 2 TT / ^ y/ 1 -4- y^- dz,
LIQUIDES SUPF.IïPOSKS. -yS
puis, en posant
nous obtenons
/ 3R2 \ R^£ + ;/
— — V A -h R « — «- -t- R ■ î — rj arc ces , -\- consi .
\ 2 ; ^/_iv'£-2Rt)
ou, d'après la formule (2),
//o, :^o t'tant les valeurs de ?/, s sur la base inférieure, et les lettres u, z
sont conservées sans changement pour la base supérieure.
Exprimons ensuite que le volume n'a pas changé. On a, pour ce vo-
lume.
R'z-i-u
V — — 2 Tc R- y/À + R « — //"- + -r R- ( R + R ) arc ces — "- _ — + const. ,
V/A
et, si :: — ^0 6st plus petit que 2-R, on déduit de (2)
Le volume du cylindre est donné par le premier terme; il faut donc que
la partie restante de Y soit nulle, ce qui donne
y/A + R « — u- — y/À -r- R «0 — "0 — " — R- (■= — ^0 ).
Remplaçant dans S, on a
et, d'après l'inégalité (3), S est toujours plus grand que la surface du
cylindre 2-R(5 — ::„).
Donc, si la haïUcar du cylindre est. moindre que la circonférence de ses
bases, sa surface latérale est moindre que celle de l'onduloïde infiniment
76 . CHAPITRE III.
îxnsiji dans lequel le cylindre peut se changer. Ce cylindre ayant donc été
ainsi déformé, il tendra à reprendre sa forme première.
13. Nous allons considérer une autre déformation du cylindre, en
supposant encore que sa hauteur soit plus petite que la circonférence
s-R de sa base. Concevons que le cylindre se change en une surface de
révolution dont le méridien ait pour équation
OÙ [X et h sont infiniment petits, et supposons l'axe des x mené à la
moitié de la hauteur du cylindre.
Désignons par ih la hauteur du cylindre; nous aurons, pour expres-
sion du volume de révolution,
V
= t: / X- dz,
et, en remplaçant x par sa valeur [a),
V=2tJi
{n-i^-y-i--
bH . 1-h
sui
2 /
Ce volume est égal à 2-R-A; on en conclut la valeur de ]j.
Calculons ensuite la surface: nous aurons
x ds ■=. 2T. I X i/ I H -— ces- -^ dz
- .^y(R- 1X4- ^sin^) (^1+ ^- cos^^^j./..
En effectuant le calcul, on obtient
c / r> 7 / 7 ^"^'i)7 nb-li . 2iz/i
b — l^Tilih H- 27: — 2 [xh -] ^,-- R/i H — — sin — ,—
\ 2 /- 4 ^ i
LIQUIDES SUPERPOSÉS. n'j
remplaçons [j. par la valeur (b), et nous aurons
S ^ ^r.^h + ~^^~ {-^nV- 1')+^^ (^^IV^+ t') sin ^-- .
La surface du cylindre est [\~V\.h, et, pour reconnaître si S peut être
plus petit que cette surface, il suffit d'examiner le signe de la quantité
(c) -~ (-Ml^- n + {-"-W-h 1-) sin '^^
Supposons
nous pouvons alors poser
h < Ut: < /,
Sin =r — sin 2 7: A-
i
et, si nous prenons k entre zéro et -, sin -j- sera négatif; par suite,
l'expression (c) le sera aussi. Il en résultera toutefois
/ 2
ainsi ce calcul suppose la hauteur du cylindre comprise entre -R et 27:R.
Remarquons que, en opérant comme nous venons de le faire, on rend
négatives les deux parties de l'expression (e); ce qui n'est pas néces-
saire pour que cette expression soit elle-même négative. Il en résulte
que l'instabilité de l'équilibre du cylindre commence pour une valeur
de sa hauteur notablement inférieure à -R.
14. De ce qui précède, on doit conclure que Plateau s'est trompé
quand il dit au § 418 de son bel Ouvrage {Statique eocpciimentalc et
théorique des liquides) :
« Pour tout intervalle des bases moindre que leur circonférence, la
» surface du cylindre est mi ni/nœ ai'cœ d\\ne manière complète, c'est-
)) à-dire à l'égard de toute espèce de petite déformation. »
Cette proposition n'étant pas exacte, il faut maintenant s'expliquer
yS CIIAPITUE III.
comment Plateau a pu admettre, d'après ses expériences, que le cy-
lindre est stable, quand sa hauteur ne dépasse pas 2-]\.
Il faut d'abord remarquer que si, dans la déformation, la grandeur
des bases de la figure vient à changer, la variation W ne se réduira pas
à — ^T()T, comme nous l'avons trouvé (n"7); mais, si nous désignons
par //„ et u les variations des rayons des bases et par b- une constante,
nous aurons
ôU ■= — ,^- oT + 3 -R h- ( a -H Ko).
Si les bases se rétrécissent, h' second terme est négatif; l\] peut donc
être négatif, sans que son premier terme le soit. Remarquons aussi que
le liquide peut être un peu maintenu par les disques à cause de l'adhé-
rence et du fi'oltemenl.
Toutefois ces raisons ne suffisent pas pour expliquer comment, d'a-
près l'expérience, l'équilibre est stable tant que la hauteur est plus
petite que j-rAi. Mais les déplacements très petits que l'on communique
ordinairement à la colonne liquide, et par exemple en donnant un mou-
vement vibratoire au vase, ne sont pas absolument quelconques. On
conçoit que, en se déformant, la colonne liquide ait une tendance à
passer par des figures d'équilibre. C'est, en effet, ce qui a été reconnu
par Plateau. Alors, d'après ce qu'on a vu au n"" 12, le méridien de la
surface devient une sinusoïde dont le pas est égal à 277R, et la surface
déformée est plus grande que celle du cylindre, si la hauteur de
la figure est inférieure à 277 R.
15. Plateau a étudié expérimentalement les déformations succes-
sives d'un cylindre très allongé d'un liquide sans pesanteur, dont les
deux bases sont au contact de deux disques horizontaux. En faisant
vibrer cette colonne, il y produitdes ventres et des étranglements qui se
suivent régulièrement, et, quand la figure se rompt, elle se partage en
deux ou trois espèces de sphères qui se succèdent aussi régulièrement.
Béer, qui a calculé le premier l'onduloïde et le nodoïde, a aussi étudié
ces faits par l'analyse [Einleitung in die Elasticitat und Capillantdt);
mais on doit toutefois remarquer que c'est après avoir admis certains
faits d'expérience qu'il en calcule d'autres rigoureusement. Remar-
quons aussi, comme l'a déjà observé Plateau, que quand les surfaces
d'équilibre ne sont pas minimœ areœ, en sorte qu'elles ne sont pas
LiQUinES supi-.nposKs. 79
stables, on ne doit pas les regarder comme des surfaces maximœ. areœ,
ainsi que l'a fait Béer. Ces surfaces de révolution sont en général jni-
nimœ areœ, parmi les surfaces qui renferment le même volume, entre
un cercle parallèle donné et un autre cercle suffisamment rapproché.
FigufTS d'équilibre d'un liquide sans pesanteur, qui ne sont pas
de révolu tio/i.
16. Les surfaces renfermées dans l'équation
î^-,^ï(_-. consl.,
et qui ne sont pas de révolution, ne peuvent pas être fermées; mais on
peut obtenir, dans l'appareil de Plateau, une masse d'huile terminée
par une pareille surface, en l'assujettissant à passer par deux fils de
fer qui la limitent.
Au lieu de soustraire une masse liquide complètement à l'action de
la pesanteur, on peut rendre cette action excessivement faible et négli-
geable vis-à-vis des forces moléculaires. Pour cela, Plateau forme une
ligne fermée gauche au moyen d'un fil de fer, et il la plonge dans un
liquide convenablement choisi; après que le til est retiré, une lame
mince de liquide tei'minée à ce fil peut se maintenir un certain
temps.
La lame étant soumise sur ses deux faces à la pression de l'atmo-
sphère, la pression normale provenant de l'action capillaire doit être
nulle; ainsi l'on a
pour la surface d'équilibre affectée pai' la lame. Les surfaces que
nous avons considérées précédemment sont miiiima pour un volume
donné qu'elles devaient renfermer; celles-ci sont minima sans condi-
tion, pourvu toutefois qu'on n'en prenne pas une trop grande éten-
due. C'est aussi seulement dans ce cas que l'équilibre sera stable et,
par conséquent, que la lame liquide pourra se maintenir. On recon-
naît que ces surfaces sont minima par la formule qui donne la varia-
8o CHAPITRE HT
tion de leur aire quand on passe à une surface infiniment voisine
"/(ïï + i)^""^'
(Chap. I, n"8); l'élément '^n de normale étant quelconque, il faut, pour
que (irrsoit nul, qu'on ait l'équation (A).
Les surfaces fournies par l'équation (A) ont été étudiées par Monge,
MM. Ossian Bonnet, Scherk, Schwai'z, Enneper. Plateau a cherché
d'ahord à reproduire quelques-unes de ces surfaces qui avaient été défi-
nies d'une manière particulière parées géomètres; puis il a reconnu
expérimentalement que, par un contour donné, on peut en général faire
passer une lame mince et par conséquent une surface satisfaisant à
l'équation (A).
Uiemann a précisément soumis à l'analyse les surfaces fournies par
l'équation (A) et qui passent par des lignes limites données; mais on
ne voit pas dans son Mémoire d'équations de ces surfaces sous forme
finie.
Poids des liquides superposés dans un tube capillaire.
17. Supposons deux liquides renfermés dans un tube capillaire, le
plus léger de densité p', le plus lourd de densité p, etle tube plongé aussi
dans ce dernier liquide. Soient h' et A les hauteurs moyennes des deux
liquides dans le tube, au-dessus de la surface de niveau dans le vase.
Imaginons un abaissement infiniment petit de même grandeur, re-
présenté par — M, pour tous les points du liquide renfermé dans le tube,
et par ^if l'élévation correspondante de chaque point de la surface ex-
térieure. Appliquons l'équation (A) du n" 1 ; nous aurons d'abord
0 / zr/jT^ zrz — oh I z dx dy H- / - 5//, dx dy\
z, dans la première intégrale du second membre, représente la hauteur
d'un point de la surface du ménisque et dans la seconde intégrale la
hauteur d'un point de la surfa('e du liquide du vase; les indices Z> et B
indiquent que les intégrales s'étendent aux sections h et B du tube et
du vase.
LIQLIDi:S SLJ'KHPOSKS. 8l
La valeur moyenne de la quantité positive M, est à ^h comme /; est
à B, et comme z n'a que de très petites valeurs dans la seconde inté-
grale, elle est négligeable. Ainsi S j zdrjy se réduit à — b/il/t.
En considérant la même quantité pour le liquide moins dense, on
aura
On a ensuite
01':
rr
et si l'on désigne par / et L les périmètres des sections du tube et du
vase, on a
mais la quantité NSi2 de la formule (A) doit être remplacée pai' ces
deux parties
i>
en désignant par N, ce que devient N quand on [)asse du tube au vase ;
toutefois le second terme est négligeable devant le premier.
Ainsi l'équation (A) du n" 1 deviendra
(H) -.hh~^-:b[ji' -h)
et si l'on fait (Cliap. I, ii" Oj
/-N^.
on obtient
(K)
PS -- — M cos/,
,: hh + p'^ ( h' —h) — p /M ces i.
Le premier membre représente le poids du liquide soulevé dans le tube,
et l'on trouve ainsi ce tbéorëme donné parLaplace : La poids duliqidde
soulevé dans le lid>e ne dépend que du liquide inférieur.
18. Il faut toutefois remarquer que, si le liquide inférieur mouille
le tube, on n'a pas en général N = — Mcost = — M, en faisant / = 0;
mais, d'après ce qu'on a vu (Cbap. I, n" 10), i peut être imaginaire, et
l'on a alors — N > M. Le poids soulevé pourrait donc être plus grand
82 CllAl'lTUE 111.
que celui qui est indiqué par la formule (K), et la détermination expé-
rimentale de ce poids pourrait servir à calculer N d'après (H).
On doit observer que, dans la formule (H), on ne peut supposer que
le liquide supérieur disparaisse complètement, parce que l'angle de
raccordement du liquide inférieur avec le tube varierait brusquement.
Cependant personne ne me semble avoir fait cette remarque.
Citons une expérience de Thomas Young qu'il a donnée comme étant
en contradiction avec la théorie de Laplace. Une petite goutte d'huile
était introduite par le haut dans un tube capillaire qui renfermait de
l'eau, et la surface supérieure de l'huile s'est abaissée au-dessous de
la surface primitive de l'eau.
On peut expliquer ainsi ce fait. Admettons que l'angle de raccorde-
ment de l'eau avec le verre ne soit pas zéro, mais un petit angle que
nous appellerons i. Désignons par H la hauteur à laquelle s'élève l'eau
dans le tube mouillé préalablement par ce liquide; nous aurons
Enfonçons le tube de manière que l'eau vienne jusqu'à l'extrémité su-
périeure, puis introduisons une très petite goutte d'huile et relevons
le tube; nous pourrons alors appliquer la formule (K), qui montre que
le poids soulevé dans le tube capillaire sera moindre que précédem-
ment. On comprend donc que, si la goutte d'huile est très petite, la sur-
face supérieure de l'huile dans le tube se trouve plus bas que la surface
de l'eau quand le tube ne renfermait que l'eau. On voit de plus que
cette expérience, faite avec précision, pourrait servir à déterminer
l'angle i.
19. Supposons que le tube capillaire soit formé de deux matières
différentes, séparées par une section droite. Si le liquide supérieur
reste au-dessus de cette section, la formule (H) subsistera, N désignant
une constante relative au liquide inférieur et à la partie supérieure du
tube, ainsi qu'on le voit d'après le raisonnement qui a servi à établir
cette formule.
Si le liquide supérieur est en partie au-dessus, en partie au-dessous
de la même section, désignons par N, et N', ce que devient N quand on
prend la partie inférieure du tube avec les liquides inférieur et supé-
LIQUinES SUPKHPOSKS.
rioiir. Il faudra, dans la formule (A), remplacer
NÔ.2 par -^N,/o//,
N'o.>' par — N'/o//-i-N; /o.'/,
et, au lieu de la formule (H), nous aurons
83
Enfoncement d'un tube ccipUlaire dans un rase renfermant
deux liquides superposes.
20. On a un vase indéfini renfermant deux liquides. Plongeons-y
verticalement un tube capillaire et cessons d'abord de l'enfoncer quand
l'extrémité inférieure du tube rencontre le fond CD du liquide supé-
rieur [fig. i.^); alors le tube ne renfermera que du liquide de densité p',
et si nous désignons par X la longueur moyenne de la colonne soulevée
dans le tube au-dessus de CD, par H' la bauteur moyenne de la surface
Fiff. i5.
Fig, i6.
^._ y
\
Ij
c
1)
du ménisque au-dessus du niveau AB du liquide supérieur et par k la
distance des niveaux AB et CD, nous aurons
Continuons à enfoncer le tube. La colonne \ du liquide supérieur res-
tera dans le tube, et il s'y introduira de plus du liquide inférieur
[fig. i6). Désignons par h la bauteur moyenne du ménisque inférieui'
au-dessus de CD et remarquons que, d'après le théorème du n" 17, le
poids soulevé au-dessus de CD, o'A a + ohh, ne dépend pas de la nature
S\ CHAPITRE HT.
(lu liquide siipôricuir; nous aurons, si l'angle i esL réel,
H étant la hauteur à laquelle s'élèverait le liquide inférieur dans un
tube capillaire, s'il existait seul. En remplaçant 1 par sa valeur, on a
.A:^, pll— O'U',
é([uation qui détermine //.
21 . Enfonçons le tube davantage et de manière que l'extrémité infé-
rieure plonge dans le liquide plus dense et l'extrémité supérieure dans
le liquide moins d(ïDse.
Concevons qu'on donne un très petit déplacement vertical de haut
en bas aux molécules du liquide intérieur au tube et le même pour
toutes; puis appliquons l'équation (A) du n" 1, nous aurons, en dési-
gnant par A hi hauteur moyenne de la surface de séparation des deux
li(juides dans le tube au-dessus de CD,
0 f Z flTT-, ^r: — h.h l !l , 0 fz ' (Itt,' r - h h 0 A ,
;î.i^— /$/, 0?J=zlol,,
et l'équation du principe des vitesses virtuelles deviendra
_ p /,// + p' hl, - N / + N7 rr: O.
Or, II et H' étant l'élévation moyenne du premier et du second liquide
dans un tube capillaire, on a
et, en remplaçant dans l'équation précédente,
Sur la Jiaulcur des sommets de deux liquides superposés dans un tube
capillaire et circulaire (pd plonge dans le liquide inférieur.
22. Deux liquides étant superposés dans un tube capillaire vertical
dont la section dioite est un cercle, désignons par z' la coordonnée de
Liorinr.s superposas.
la surface du liquide supérieur et par ^ celle de la surface de sépara-
tion des deux liquides. Comme au Chap. II, désignons la quantité posi-
tive M par a^ et M' par «'-; la quantité
remplace rt'-, quand on passe de la surftice supérieure à la surface de
séparation.
La coordonnée z' de la surface du liquide supérieur ne diffère que
par une constante de celle qu'on aurait s'il n'existait que ce liquide,
puisque le ménisque reste le même. On aui'a donc, /' étant une con-
stante inconnue (Chap. II, n" 14\
/' — V' '■' ~ ■^■' + ''T'T, '^^
c> c -t- K^C' — ./•-
.) a - 9. c
avec
cos<' 3(7- (1 -1- sii)/' ) cos<'
i' étant l'angle de raccordement du liquide supérieur avec le tube. De
même, ?'< étant l'angle de raccordement de la surface de séparation, on
aura, pour l'ordonnée de cette surface.
'"' i,w/''''-v^i
Zy-= I — Jc'\ — .r- -\ '- loi;-
/• /•' 1an2:-<,
' " COS/j ?>ri\ ( ! -i- Sill/'i ) COS/'i
Les quantités /et /' sont deux constantes qu'il faut calculer.
Si l'on suppose qu'on a déterminé expérimentalement la distance /•
des deux sommets, on aura
Si, au lieu de cette donnée, on connaît le volume -nz de la masse supé-
rieure, cette équation sera remplacée par
Ensuite, comme nous savons que le poids du liquide soulevé dans
86 CHAPITRE III.
le tube est — p.27:7'N (n" 17), nous aurons
{z' — z) œ d.r + 2
-p / z
X dx =r — p 2 - /• N
OU
p' / z'x dx -\-{''^ — ^') I zx dx r=z — p r^ .
t-'n •-'h
L'équation {c) avec {a) ou {b) détermine /et /'.
Si l'on se contente d'une approximation où l'on regarde les sur-
faces des deux liquides comme spliériques, on aura
-' = i' - .^/^jrz.
cos<
COS/i
et l'équation [c) deviendra
Si l'on a l'équation {a), on en conclura
^-.i(..-,..,î-ie.
-prN.
/ = - - N - !-
'• P
21 ji O /^'^
3 r^^ ' '' 3/'^
Si c'est, au contraire, l'équation (/>) à laquelle on doit satisfaire, on ti-
rera de cette équation et de {c)
X dx —s — N /■ ^ — -
-/ ,-2.
N/- -h '-
— p /-£
OU, en remplaçant les deux intégrales par leurs valeurs déjà employées
ci-dessus,
/ = -^N-P
3 "^ ' 3 eus'/,
2 2 /■
â /•tang3/'+ - . —
SUSPENSION d'un LIQUIDE DANS l'aIH AU MOYEN d'uN TUDE GAPILLAIUE. 87
SUR LA SUSPENSION D'UN LIQUIDE DANS L'AIR AU MOYEN
D'UN TUBE CAPILLAIRE.
Suspension (l'an liquide par an tube vertical de rèxolulion.
23. Supposons que la surface intérieure du tube soit de révolution
et qu'elle ait son axe vertical [fig. ij). Les surfaces inférieure et supé-
rieure BGB' et AG'A' du liquide suspendu dans ce tube seront aussi de
révolution autour du même axe.
Vi". 1-.
Désignons respectivement par :; et :;'les hauteurs des points des sur-
faces BCB' et AG'A' au-dessus d'un plan horizontal. Si R, R, et R', R',
sont les rayons de courbure principaux en un point quelconque de ces
surfaces, on aura
(')
1
R'
I
r;
Je dis qu'on doit prendre la même constante k dans ces deux équations.
En effet, désignons par h et h' les valeurs de z et z' aux deux sommets
G et G' et par y et y' les rayons de courbure en ces points, nous aurons
h' -h
ou
,(A'--Aj=:.yp«'(
car cette équation exprime que le poids d'unTilet vertical liquide, com-
pris entre les deux sommets, est égal à la différence d'action des deux
ménisques qui terminent ce filet. Or l'équation (2) se déduit des équa-
88
CIIAPlTIiE m.
lions (i) retranchées l'une de l'autre, et montre qu'il fallait prendre la
même constante k dans ces deux équations.
D'après ce ({ue nous avons vu (Chap. II, n" 1), les deux équations (i)
peuvent s'écrire, en désignant para? la distance d'un point à l'axe.
d'-z 1 dz
dx' X dx
v-m'\
= -±U™.)
_'+(Êy.
d-z' 1 dz'
dx'^ X dx
.-.(^f
= >-'^^
:^[,u) _
(3)
(4)
De la seconde de ces équations, on tire (Chap. 11, n" 14'
c'
Z-' — A =: —j- ^ ^ c' ^\ C'- — x' + rr~, log
c ' c \ c - — ,/-
avec
/ ■ I
sur- /
ces/' Sa- cos-'y' j + siny'
/•' étant le rayon du cercle AA' et y' étant l'angle de la tangente à la
courbe ACA' avec la verticale menée de haut en bas. En modifiant le
calcul du n"14 du Chap. Il pour obtenir:; au moyen de l'équation {'.)),
on trouve
c
V'c-
X- ~i-
r
cos/
loi
sm\/
\ c- — X-
ùu- cos\/ I 4- siny
/• étant le rayon du cercle BB' et j l'angle aigu de la tangente en B à
la courbe BCB' avec la verticale. Si l'on connaît les positions des
points A et B, les angles y et/ se déduisent immédiatement de l'angle i
de raccordement de la surface du liquide avec la paroi.
Une goutte de liquide étant placée dans un pareil tube, l'équilibre
ne s'y établira pas en général sans un déplacement de toute la goutte
qui montera ou descendra. Pour trouver sa position d'équilibre, il
faudra exprimer qu'aux points A et B les coordonnées z' et z des mé-
nisques coïncident avec la coordonnée z du méridien du tube, et que
la goutte a un volume donné. Les lignes trigonométriques dey et/
doivent d'ailleurs se déduire de ré({uation du méridien AB.
SrSPENSTON d'lN LIOIIDR DANS l'aIR AU MOYEN WvS TUIîF. CAPII.I.ATHE. cSf)
Suspension d'un liquide dans un tube conifjue verlicaL
24. Pour qu'une colonne liquide d'un volume donné reste en sus-
pension dans un tnhe conique dont l'axe est vertical [fig. 18), il faut
risT. iN.
T' v'I
que le sommet du cône soit en haut si les ménisques sont concaves, et
en bas s'ils sont convexes. Considérons le cas où ces surfaces sont con-
caves.
Désignons par 2[3 l'angle au sommet du cône et par i l'angle aigu de
raccordement; enfin pary et / les angles aigus du plan tangent au bord
des ménisques inférieur et supérieur avec la verticale. Nous aurons,
BV et AV étant deux verticales,
TRV rrr _/ = / + 3 , ï' A V ^ j' = / - - 3.
D'après le numéro précédent, en négligeant des termes très petits,
on aura, pour les coordonnées z' et z des surfaces AIA' et BKB' qui
terminent la colonne liquide.
z' = /. +
'x ci- ces /'
3 cos/' V cos^y
Ta- cos / '?. r i /•- _ j
" " ' /• j cos/ y cos^y
Désignons par Z' et Z les valeurs de :;' et z sur les bords des mé-
90 CHAPITRE HT.
nisqiies ou pour .r = /' et r\ puis retranclions-pn z' eX z, nous aurons
z-Z - . V/ • - — r-- - ^->in / .
Représentons par Y le volume du tronc de cône AA'BB' et par t^, (^' es
volumes AlA' et BKB'; nous aurons
sn=r— ^^, SI)' '''
langui tangfi
.5 ^ in ni;- 3
r'' -/••'
(■'— '^^ît: / (//— z').r (Ir -=- :---.; (■> -— ?> sin/'+ sin^/').
Supposons que nous comptions les coordonnées z et z \\ partir du
sommet S du cône; comme elles étaient supposées positives, étant
comptées de bas en haut, nous aurons
' , 7/= '■
lA '
tang;^ tang[i
égalons ces expressions à celles que nous avons obtenues précédem-
ment pour les mêmes quantités; nous aurons
/• , 9. «-cos/ T /•
(I , _, _ /. + ._ _„ . |_ /. tang/,
langS /■ 6 cos/
tangp /•' 3 cosy'
Désignons par m^ le volume donné de la goutte, nous aurons
m'- -- V — (• - r'
OU
(3)/
/' — /■
tanins
"" -7(2-3 sin,/+ sin^ /) - T~r^^:, (-^ ~ ^ sin,/' + sinV')
3 cos\/ - ./ '^ 3 cos' /'
SUSPENSION D UN LIQUIDE DANS 1. AIK AU 310\EN D UN TUUE CAI'ILIAIHE. ()l
Les trois équations (i), (2), (3) serviront à déterminer les trois quan-
tités /■, /-', /•.
25. Dans ee qui précède, j'ai supposé que la verticale ne rencontre
jamais la surface AIA' qu'en un point. En particulier, elle rencontre
cette surface vers son bord en deux points si l'angle i est nul. Si la sui-
face AIA' est traversée en deux points par la verticale, nous aurons
/ ' = [i — i; mais, dans les formules précédentes, il faudrait changer le
signe de/, comme on le voit facilement. On peut donc conserver les for-
mules précédentes en regardant/ comme négatif.
Considérons le cas oî^i «est nul, nous aurons y — ['>, f — — [', et, en
retranclianl (i) et (2), nous aurons
, , I 9.(1- (;os3 . :>. /■ 1- /•'
"•- /• ) ..,„;,. o -7.7 1- ^^»"r
nr^ ..[/■'
3^ \laiiy;i ces-/ / o cos^i
L'angle fi est très petit; si de plus la longueur de la goutte est très pe-
tite par rapport à la distance du milieu de la goutte au sommet du
cône, on pourra écrire ainsi ces deux é(|ualioiis
1 ■>.a'-
' ' _ _!i: ■■■•■
lang/i
Éliminons / — r' entre ces deux équations, et nous obtiendrons cette
équation du troisième degré
(Sza- taiiu/./'-- \>in' r-^- (j/itui' lang / -^ o,
qui permettra de déterminer / .
IncUnaisun suus IcKjucllc il faut niclLic l'ii.ic d'un liihc coni<iue [nnir
qu'une goutte reste suspendue à un e/ulruit donné du tube.
26. Pour résoudre cette question, je suivrai exactement l'analyse
de Laplace.
9-^' CUAPITUE lil.
Soit i\A'BB' le cône intérieur du tube qui a son sommet en S
[fig. 19); soit efkh la colonne liquide et supposons les extrémités con-
caves; on peut regarder la goutte comme de révolution. Désignons
par R et R' les rayons de courbure de e/^et hp'k aux sommets u et//;
H est < W. Considérons un canal infiniment étroit /;//; la difféi'ence
d'action des deux ménisques est égale à la quantité
■^^"^■K IV
multipliée par la tîCction droite du filet, et fera avancer le liquide vers
le sommet si le tube est horizontal.
Déterminons les rayons de courbure R et R', en supposant les arcs
(if, hk circulaires. Désignons par 2I la longueur /y, par 2 fi l'angle au
sommet du cône et par \ la longueur SP, où P est le milieu de/;/.
Menons la tangente eC et la normale eO; désignons toujours par /
l'angle hcC de raccordement; nous aurons
cosOe/ cos(/— [^.j'
/• ^: SI lang fi, Si r^ S/> ~- \p -^1- i ^- 1{ [ , „_ sin ( i - ,3 )J ;
en remplaçant dans la première équation, on obtient
,. _ À-/-R[i-sin(/ --p)|
cos(/— p) i-ui^...
Tirons R de cette équation, en ayant égard à ce que p est très petit, et
nous aurons
(À — /) si 11 3
R
COS/+ sin 3
SUSPENSION d'lN LlOl 11)1': DANS l/Alli AU JJOVKN I)'UN TUlîi: (lAIHLLAllU:.
On trouve; do mémo
On a do no
9'^
cos<
SI 11^
K II'
I / c<»s /
siii3 \ À
I
X -\- l
ASlll i
/
I H- -
A
/\ -'
I H
/\-'1
et, 011 iiégligoaiit dos tormos très [)otits, on a
""'î\ "lî'
)~-~sinTi
Supposons que le tube soit inoliné à l'horizon d'un angle I; le poids
do la colonne cylindrique divisé par la section du tube au point P sera
2/i,'p et sa composante suivant l'axe du tube sera égale à ^fyosinl. Il
faut pour l'équilibre que cotte ({uantité soit égale à la précédente. Ainsi
l'on a
"~sin3~ )> ^'^ Tl '
5inl
Le second terme étant en général très petit vis-à-vis du premier qui
renferme sinp en dénominateur, le sinus de l'inclinaison est à peu
près inversement proportionnel au carré de ),.
27. Considérons (Misuite une goutte de liquide comprise entre deux
plans qui se touchent par un bord, en faisant un angle très petit. Si
le plan bissecteur est horizontal, cette goutte sera à peu près circu-
laire et analogue à une poulie. Supposons que, en inclinant ce plan
sur l'horizon, la goutte soit assez large pour que, vers le milieu de sa
largeur, sa surface puisse être considérée en haut et en bas comme cy-
lindrique, la génératrice des deux cylindres étant parallèle à l'inter-
section des deux plans. Nous regardons toutefois la longueur de la
goutte comme très petite par rapport à la distance du milieu de sa lon-
gueur à l'intersection. Alors le raisonnement et la figure qui précèdent
seront applicables; les lignes SB et SB' représenteront les coupes des
deux plans donnés, SOO' leur plan bissecteur, epf, hp'/c les surfaces
cylindriques.
94 CIIAPITUK III.
En considérant comme précédenjment un tilet pp de section to, on
trouvera
I I
ïï " ïr
g?a-\ -
pour la différence d'action de ses deux ménisques et l'on aura pour la
composante verticale de son poids 2/co^psinI, I étant l'inclinaison du
plan bissecteur sur l'horizon. Donc, si la goutte reste en équilibre, la
valeur de cet angle sera donnée par cette formule :
. , rt-COS< I (('-
sin^ A- /A
On voit donc que, pour l'équilibre d'une goutte suspendue dans un
tube conique ou dans l'intervalle de deux plans à une même distance
de S, on devra également incliner sur l'horizon l'axe du tube et le
plan bissecteur si l'angle des deux plans est égal à la moitié de l'angle
au sommet du cône.
Dans ces expériences, il est utile de mouiller le tube et les deux
lames; car, sans cela, le lïottement jouerait un rôle qui ne serait pas
négligeable.
SiispciiSLon (l un li(jiddc dans un tube cy[uulri(ju(' rcrlical.
28. Si l'on applique la théorie précédente au cas où le tube est
cylindrique, les deux ménisques tournés en sens contraires sont alors
identiques; et en faisant y— y dans l'équation (2) du n"" 23, on trouve
A'^ //. L'équilibre de la goutte ne serait donc plus possible. L'expé-
rience prouve cependant qu'une petite quantité de li(|uide peut restei'
suspendue dans un tube cylindrique vertical si le tube n'est pas mouille
intérieurement au-dessous du ménisque inférieur, et l'on ne peut ex-
pliquer ce désaccord qu'en admettant un frottement du li(]uide contre
le tube.
Le Irottement du liquide sur le tube étant supposé du même ordre
de grandeur que la cohésion, le liquide tendra à tomber en C, mais
sera retenu en 1> près de la paroi [Jig- 20); le ménisque inférieur s'af-
faissera donc et l'angle de raccordement augmentera.
SUSPENSION D UN LIQUIDE DANS L AIR AU MOYEN 0 UN TUBE UAPILLATRE.
q3
Désignons par /la longueur AB comprise entre les bords des ménis-
ques; si le liquide a un mouvement suivant l'axe du tube, la force de
frottement contre le tube sera -îr.rJf, /étant un coefficient. Imaginons
un déplacement vertical et descendant de translation commun à tout
Fif[. 20.
\)
le liquide, et, en regardant les deux surfaces ACA', BC'B' comme
spbériques, nous aurons
— o.r.rifr.!, ^-
-/•V-
COS'< \ .5 O
-r"' fo I
U<
OU
{a) 2lJ>i^zr\l--^
cos-'< \ ,>
sin'/
sin /
cos'/. V'>
/ et i' étant les angles aigus de raccordement des surfaces supérieure
et inférieure avec la paroi. Quand il y aura égalité entre les deux mem-
bres, la valeur de / représentera la longueur maximum de la colonne
liquide qui peut rester suspendue. Réciproquement, si l'on détermine
cette longueur maximum par l'expérience, on en conclura la valeur
de/.
Désignons par ir.iif la résistance opposée par le frottement pour
empêcher le mouvement; nous aurons
{f>)
iir
?/iï,
en représentant, pour abréger, par H la quantité mise entre crochets
dans l'inégalité [a).
()G ciiAPiTRi: m.
Considérons nn filet vertical HB'A'I à section dt'oite rectangulaire
dont un des côtés ds est sur la surface du tube. Désignons par P le
poids de ce filet, par Y la composante verticale de la différence d'ac-
tion des deux ménisques qui terminent le filet et par D la différence
de l'action verticale du tube sur ces deux ménis(|ues; nous aurons
P - //V/V :^. V - - I).
Or P = V pour tous les filets verticaux, el cette égalité a encore lien
tout près de la paroi ; on a donc
{(■) - - If (Is-: — I).
Ensuite la partie du tube en contact avec le filet produit à la surface
supérieure la composante verticale
et à la surface inférieure; la composante verticale
— ,4''p/'('- COS/" r/.v
( ro7> Cbap. 1, n" 13). On a donc pour la quantité 1)
]) ~- .;'■ p rr ( Cf tS / COS / ' ! ^/s
et l'on déduit de l'équation (r)
( (/) /■/' --= Si' pa-(cosi - ros /' ) .
En comparant [b] et (d), on a
/•H =■- 2 a"- ( ces / — ces/' ).
Supposons H remplacé par sa valeur; la longueur / est connue par l'ex-
périence et l'angle i est aussi connu: cette équation servira à détermi-
ner l'angle i de raccordement de la surface liCB' avec le tube.
29. z cXz' étant les distances d'un point des surfaces des ménis(jues
supérieur et inférieur à un plan borizontal, nous avons (n"24)
'>.a- COS/ 2 r I /■"-
/■ H ces/ y COS-/
2<'/-C0Sr
,, -h i/---.r-., — .r
o COS/ y COS/
SUSPENSION 1) UN LIQUIDE DANS L AIR AU MOYEN I) UN TUBE CAPILLAIHE. 97
La longueur /de la colonne comptée entre les bords des ménisques est
égale à la valeur de ^ — g' pour œ = r; ainsi nous avons
(c) 1= — ( cos / — cos i' ) H- ^ /• ( . -i- ■ ^ ) — /■ ( lang- / -[- tanst' ) .
/• ^ o \cosi cosr/ ^ o o y
Cette équation ne renferme pas d'inconnues nouvelles et sera im-
possible. Mais admettons que le liquide ait une viscosité qui ne soit pas
négligeable; il ne faut plus alors supposer dans les deux équations (i)
du n" 23 que la constante/' ait la même valeur. Cbangeons k en /c' dans
l'expression de z'; nous aurons, au lieu de l'équation {e),
/— A — /.'+ - — (ces/ — cos/') + ^/i . -; r, I — /•(lari2-/ -hlaiiii/'),
/• ' O \COSi COS</ \ o o .'
équation qui déterminera X- — k'.
L'équation (2) du n" 23 sera remplacée par
et l'on voit que^p(X: — /c') indiquera la résistance opposée par la visco-
sité pour contribuer à l'équilibre.
Suspension d'un liquide à l'exlrèinitê d'un tube vcitieaL
30. Supposons ensuite que le liquide descende jusqu'à l'extrémité
inférieure du tube, mais en y restant enfermé. Il faudra alors avoir
égard à la courbure de la surface intérieure du tube vers son extré-
mité. En eflet, cette surface ne doit pas être considérée comme celle
d'un cylindre coupé rigoureusement par un plan normal à l'axe; mais
elle doit se terminer par une partie courbe EF tangente d'une part à
la surface du cylindre intérieur et de l'autre au plan de la base
(/^•2l).
Pour simplifier, supposons que cette surface soit de révolution au-
tour de l'axe du cylindre intérieur, et appliquons l'équation
(\) 0 l zdr;^ + M 07 + N oi> = o
()8 CUAI'ITUE III.
(Chap. I, n° 8), où a est la surface libre du liquide et 12 la surface de
contact du liquide avec le solide. Le liquide étant supposé mouiller
parfaitement le tube, on a M = — N = a'-.
ut- ■■>■'■
Nous supposons aussi que le bord du ménisque inférieur touche la
partie courbe EF du tube.
Cela posé, donnons à tous les piùnts du liquide un mouvement
ascensionnel infiniment petit et tel que le ménisque supérieur J soit
transporté parallèlement à lui-même en J,, et le ménisque inférieur de
J'en J',, le bord de J' étant seulement diminué de la quantité infini-
ment petite qui sort de la section du tube en J',. Désignons par r le
rayon du tube et par r' le rayon de la base de J', puis par Vi et ^li' les
hauteurs dont se sont élevés les ménisques J et J' dans le déplacement
virtuel.
Le ménisque J' est tangent à la surface EF et J', ne fait qu'un angle
infiniment petit avec la même surface. Par le cercle de base ce de J',
menons le cylindre vertical ce; la sera égal à J', — J'; nous aurons
donc
07 = — suri', ec/,
oi> = 2 - /• o/< — su ri", cd.
Ainsi
07 — o<2 := ^ 2 - /■ oA -\- surf, cd — suri", cd
=: — 1-iV.i 4- surf.ce sinu,
'J étant l'angle du plan tangent au bord du ménisque avec un plan
SUSPENSION 1) UN LIQUIDE DANS L All\ AU MOYEN d'uN TUHE CAPILLAIRE. 99
horizontal; nous avons donc enfin
07 — oi> = — 171 r ^jIi + o.-v' o/V siiTJ.
On a d'autre part
0 / ; c/ttt — - (• cA — • c'o//',
V et / étant les volumes intérieurs du tube depuis J et J' jusqu'à la
base FG du tube. Ecrivons enfin que le volume du liquide n'a pas
changé, et nous aurons
Remplaçons dans l'équation (A) les termes par leurs valeurs calcu-
lées, et nous trouverons
(R) (•/•'' — r'/-^ z=:. 9. -a^ /•/■'{ /■' — /■ sin'j).
Si r — r est très petit par rapport à /*, ce qui aura lieu ordinaire-
ment, on pourra remplacer dans cette équation /' par /•, et nous aurons
la formule
(• — r'= 9.-a-r(\ — sinu),
qui donnera le volume du liquide soulevé. Il est aisé de voir que cette
formule subsisterait quand même le bord très petit EF ne serait pas
de révolution.
31. Supposons ensuite qu'une partie du liquide soit extérieure au
tube, que le cylindre extérieur du tube se relie à la base FG par une
partie courbe très petite GH et que le liquide s'élève sur GH jusqu'en I.
Désignons par r' le rayon du cercle parallèle du point I; soient v et v'
les volumes du liquide appartenant à la partie intérieure et à la partie
extérieure au tube, u l'angle aigu du plan tangent en I avec un plan
horizontal. Il suffira de changer les signes de ç^' et -j dans la formule (B),
et nous aurons
(•/■'- + r'/'- m 9- a- /•/■'{/'' -\~ /• sin'j).
Si r' est assez petit pour que la surface de la partie extérieure du
liquide puisse être regardée approximativement comme sphérique, on
aura
, T.r'^ (i I
siir'oVS ' 3
lOO CHAPITRE III.
nous avons ainsi denx équations pour déterminer ç et v' et par suite le
volume total r -h c'.
La formule (C) n'est qu'approchée; dans le Chapitre V, nous mon-
trerons comment on peut calculer exactement le volume t''.
Suspension d'un liquide à l'extrémité d'un tube capillaire vertical
adapté au fond d'un rase.
32. Désignons par R le rayon intérieur du vase supposé cylindrique,
par /'le rayon intérieur du tuhe et par/ son rayon extérieur. Le vase
lenferme un liquide dont une goutte s'est formée à l'extrémité du tube,
ayant pour base la section extérieure; cherchons la condition d'équi-
libre de cette goutte. Il suffit de reprendre les raisonnements du
n"30.
Soient H la hauteur du liquide dans le vase et A la longueur du tube.
Donnons un mouvement ascendant infiniment petit au liquide; soient
^\\ l'élévation du liquide dans le vase, th la quantité dont le liquide
monte dans le tube et enfin Vi' la quantité dont s'élèvent les points de'
la surface de la goutte. Nous aurons
07 — oJ r= — ^-/•'o///sin'j — -^TcR oTL
Désignons par V le volume du vase et par v' celui de la goutte, nous
aurons
0 Cz <H ^ v' o/é + V 8H 4- - r' h o// .
Substituons ces expressions dans l'équation
0 / Z(lT7i 4- (7-(07 — oi2) = o,
et nous aurons
r'o//' f- Wm ^!- -r'-l, oh - >-r'a-^ oA'siU'j ^ ■^,-\\rr oH = o.
Or nous avons
et le volume V est égal à -R-H; l'équation précédente donne donc pour
SUSPENSION D UN LIQUIDE DANS L AIR AU MOYRN D UN TUDU CAPILLAIRE. I () I
le volume (^' de la goutte
/•'■-
(•'i= 2:T/-'rt- sin'j + 2 7:a- -r^ — -/-'-(Il + A),
qui sera par conséquent le plus grand pour 'j =^ '-■
Pour que l'équilibre soit possible, il faut que ^^' soit positif pour
■-) = -; ce qui donne la plus grande valeur que puisse avoir la hauteur 11
du liquide dans le vase. Quand H dépasse cette valeur, la goutte gros-
sit, puis elle tombe.
I02 CIIAPITP.E IV.
CHAPITRE IV.
MODIFICATION DE LA PRESSION HYDROSTATIQUE
PAR LES FORCES CAPILLAIRES.
Les forces qui élèvent ou abaissent un liquide en équilibre contre la
paroi qui le retient ou contre un corps quelconque exercent aussi une
influence sur la pression supportée par ce corps. Il en peut môme ré-
sulter (les mouvements sensibles, tels que l'attraction ou la répulsion
entre deux lames verticales parallèles et très rapprochées quand elles
sont plongées dans uu môme liquide, ou encore l'attraction ou la ré-
pulsion entre de petits corps nasjeant à la surface d'un liquide. Nous
allons étudier d'une manière générale dans ce Chapitre la modification
de la pression hydrostatique due aux forces de la capillarité.
Nous commencerons par quelques démonstrations synthétiques qui
auront l'avantage de faire concevoir plus facilement le détail des phé-
nomènes; nous embrasserons ensuite leur ensemble dans des démon-
strations analytiques.
Attraction et rèpidsioji entre deux lames verticales parallèles,
pfonqées dans un liquide.
1. Soient les deux lames L et L' parallèles et verticales, NM la sur-
face cylindrique du liquide intérieur et ABCD celle du liquide extérieur
{fig.2'?.).
Imaginons un canal edcb qui parte d'un point e situé sur le plan de
niveau et dont le côté ch vienne entre les lames et évaluons les pres-
sions par des hauteurs du liquide. La pression en le point H du canal sera
310011 ICATION DE LA PIII-SSION UYDIIOSTATIOIL PAU LES lOUCES CAPILLAIULS. I o'^
évidemment la même qu'en e, c'est-à-dire la pression II de l'atmosphère
et la pression en h sera égale à n diminué de la hauteur verticale iH.
Si le canal se recourbe horizontalement suivant ha et se termine sur
la face intérieure de L, la pression du liquida contre la lame sera
l'ij. 21.
1
1'
I.
.M
^^.y
'L^b
K lî
.(',
t
\
K,,^
f
ij^
: 1
n — ^11, diminué de l'attraction du li(|aide sur la lame; mais cette
dernière force sera détruite par l'action égale et contraire de la lame
sur le liquide et ne produira que l'adhérence. Et comme, au point cor-
respondant de la face extérieure de la lame L, la pression estn, il en
résulte une pression en a égale ii HZ> et agissant de a vers b.
Dans la partie BI de la lame, les pressions sont égales et contraires
sur les deux faces. Prenons en effet sur une normale à la lame le point/
sur chacune des faces; à l'intérieur, d'après ce qui vient d'être dit, le
point/subira la pression II — /I; menons le canal F/horizontal et nor-
mal à la lame; la pression au point extérieur / sera la même qu'au
point F et égale à II — /I.
Pour évaluer la résultante des pressions qui s'etfectuent sur NB,
élevons en chaque point tel que a une normale égale à bE. et évaluons
le poids du liquide compris entre la paroi et le lieu des extrémités des
normales. Désignons par ^o et r, les hauteurs des points B et N au-
dessus du plan de niveau, par/ la largeur des lames, par p la densité
du liquide et par^'- l'accélération due à la pesanteur; nous aurons ainsi
pour la résultante des pressions qui s'exercent sur la lame L
l{=-,- ^■,)
n'P^i-l
IO.| CIIAPITUK IV.
Mais il existe deux autres forces dont il faut tenir compte; soient ?",
et i les angles de raccordement en N et B. Le liquide exerce le long des
deux lignes d'atïleurement en N et B sur la lame une tension normale
à ces lignes et tangente à la surface du liquide; la grandeur de cette
Ibrce est g^a'- par unité de largeur. Ces deux tensions produiront donc
les forces normales ^p^'/sini, et g^crlsïni, la première dirigée sui-
vant NP, la seconde suivant BK.
On a donc enfin pour la résultante des pressions normales agissant
sur la lame L
(i) • l* -- l^:,'p /(:;■[— c-^) + ^'-p (7- /(sin/'i — s'ini).
Les hauteurs :?, et :;:„ ont été calculées (Chap. II, n"* 5, 8 et 9 j.
Si les deux faces de la lame sont entièrement identiques, on aura
/, = /, et le dernier terme de P disparaîtra.
La démonstration qui précède est exactement celle qui se trouve
dans la Théorie de la capillarité de Laplace, sauf qu'il avait négligé la
partie de P due à l'action de la couche superficielle du liquide; Poisson
a remarqué le premier qu'il faut tenir compte de cette quantité [Nou-
velle Théorie de r action capillaire, Chap. V, n"" 85).
2. La lame L' est poussée vers la lame L par une force normale sem-
blable à P et dont la valeur est
V -j:.{ -p /(:;',-— z'^-) -J- i,'prt-/(siiu", -- sin/'),
en adoptant les mêmes lettres avec des accents, afin d'indiquer pour
la lame L' les mêmes quantités que pour L. Si les angles de raccorde-
ment sont les mêmes des deux côtés de chaque lame, les deux forces P
et P' seront égales.
En effet, l'équation de la surface du liquide renfermé entre les
lames peut s'écrire (Chap. II, n" 5)
(i) T v^consl ^•
Kw appli(|uant celle é{}ualion sur la face intérieure de la lame L, on
.M(»l)lllCATIO> l)i: LA l'UKSSlO.N IIYDROSTATIQL K PAU LKS lORCES CAI'lLLAllil S . lOJ
aura
siii /, = consi — -^;
2 a'-
on a II l'a de uicuii'
par suite,
siiu, = coiisl —:
■>. a-
Sill /, - Sin f, rr: ^-^ — — !-
■.irt- "2(1-
Mais, si Tou appli(jue l'tMjuation (i) aux deux parties du liquide exté-
rieur qui coi'respondeut à eliaque lame, la eonstaute arbitraire sera
éiiale à ruiiilé, et l'on aura
il en resuite
SUU — I — — ;?
■la-
^n\i :=- I : :
'^ a-
■I • • • , -,
la
Si doue /, = /et /', = /', on aura
ou
par suite, P = P.
Si les deux lames sont très rapprochées, z'I sei'a négligeable vis-à-vis
de z\\ or z^ est alors sensiblement en raison inverse de la distance des
deux faces internes des lames. Donc l'attraction P de ces deux plans
aura lieu à très peu près en raison inverse du carré de leur distance,
ainsi que l'a remarqué Laplaee.
Nous avons supposé que les deux lames ne pouvaient se mouvoir que
suivant leur normale commune; autrement, les résultantes des pressions
qui se trouvent sur les deux faces n'étant pas directement opposées, la
lame L tournerait en outre autour d'un axe passant par son centre de
gravité et parallèle à sa largeur. Il serait facile d'évaluer le mouvement
de rotation, en se rappelant que les forces capillaires agissent en NetB,
et en déterminant la position du centre de gravité du prisme liquide
imaginé ci-dessus.
loG CHAPITRE IV.
3. Si le liquide s'a])aisse auprès de chaque lame prise isolément, la
surface du liquide est partout convexe et le liquide s'abaisse entre les
lames; nous désignerons alors par z^ et ^^o '^s dépressions du liquide
auprès de la lame L, et nous aurons encore, pour la pression (jui agit
sur la lame L,
1* " !- ,^'-? / ( z'I — zl) -{- -p a- /( sin /, — sin l'o ),
?„, if étant les angles aigus de raccordement, et P tendra encore à rap-
procher L de L'.
Si, dans l'intervalle des deux lames, le liquide s'élève vers l'une et
s'abaisse vers l'autre, z^ sera en général plus petit (juc r„; néanmoins,
le premier terme de P restera ordinairement en valeur absolue plus
grand que le second; ainsi les deux lames auront une tendance à s'éloi-
gner l'une de l'autre, mais, comme on voit, cette répulsion sera faible,
comparée à l'attraction apparente qui a lieu entre deux lames mises
dans un liquide qui les mouille.
Supposons que le liquide s'élève plus sur la première lame qu'il ne
s'abaisse sur la seconde. Nous avons vu (Cliap. 11, n" 13) que, en rap-
prochant suffisamment ces lames, le point d'inflexion de la section
droite du liquide disparaîtra et qu'ensuite le liquide montera sur les
deux lames : par conséquent la répulsion se changera en attraction.
Ce fait reconnu, d'après la théorie, parLaplace a été vérifié par Haùy.
11 plongeait dans l'eau un parallélépipède d'ivoire qui était mouillé et,
parallèlement à une de ses faces, une feuille de talc laminaire sus-
pendue à un fil très délié. 11 a constaté que cette feuille, qui n'était
pas mouillée pai* l'eau, était repoussée d'abord, puis attirée lorsqu'elle
était amenée à une distance suffisamment petite.
Su/- la imussc'c verticale (jid sollicite un corps ils rc^'ohuion dont l'aie
est vertical, immergé en partie dans an liquide.
4. Soient PQ [fig. 2'3) le plan de niveau et a,3 le cercle auquel le li-
quide vient affleurer sur le corps de révolution AEBD, dont l'axe AB
est vertical.
Désignons par u l'angle du plan tangent au corps le long du cercle a[i
avec le plan de niveau et par ^ l'angle de raccordement F[il. 11 existe
MODIFICATION ])V. I.A PRESSION IlYDROSTATlQli: PAR LES FORCES CAPILLAIRES. lO"
en chaque point ^ du cercle a^ une force de tension dirigée suivant la
tangente pi au méridien [iH du liquide, et sa composante verticale
sera
^'- p Cl' cos b '^\ --= ^ p a- sin { u — / ) ,
et si nous désignons par /'le rayon du cercle a^, la portion du liquide
voisine de ce cercle produit une force verticale, agissant de haut en has
et éarale à
2~rgpa^ sin('j — i).
Évaluons ensuite la pression hydrostatique provenant du reste du
liquide qui entoure le corps solide.
Fi!', al.
\
/■
N
_
1 f
1
\
¥
Vf
La pression normale sur un élément de surface (h, appartenant à la
partie EBD située au-dessous du niveau et représentée sur la figure par
e/, sera
gpy (h + W(h,
n étant la pression de l'atmosphère et j la distance de l'élément au plan
de niveau, et la composante verticale de has en haut sera
gpy chcos{n, c) + U fhcos{n, z),
n désignant la direction de la normale menée intérieurement, et z
celle de la verticale menée de has en haut. En faisant la somme de
toutes ces quantités sur EBD, on aura
gp f j- cos(//, z)(h -'i- n cercle ED = gp vol. EBD4- n cercle ED.
Si certaines des ordonnées r rencontraient la surface EBD en deux
points, il est aisé de voir que ce résultat serait encore exact.
Io8 CHAPITllK IV.
Considérons ensuite la partie ED[3x; la pression an point// de la sur-
face du liquide estll — ^p.r, tétant la distance du point/?'au plan PQ;
menons le canal horizontal pp' , la pression en p sur l'élément da de
surface sera [W — c>'^x)dr:, et sa composante verticale de liant en bas
sera
(a) (U— -p..r)cos(N, ::)r/7,
N étant la normale extérieure menée à di. Donc la résultante verticale
comptée de bas en haut sur la surface aED[i sera
\ g? i .r cos(N, z) (h — n (cercle El) — cei'cle oc3)
' rrz opvol. annulaire E<7aZ; 1)3 — n(cerc]oEf) -- cercloaS).
Enfin la résultante de la pression atmosphérique sur la surface y.k'i
est II cercle y.'i.
On obtient donc, en ajoutant toutes ces forces, pour la poussée ver-
ticale du liquide,
gçj vol.EBJ) 4- ,4' p vol. annnl. a V.ab 1)3 - •x-ii^zrr sin (u — /).
Dans le cas où le corps est homogène à son intérieur et libre, pour
que le corps soit en équilibre, il suffit que cette force soit égale h son
poids.
On n'a pas tenu compte de la densité de l'aii'. Si l'on veut y avoir
égard, désignons par p, cette densité; il faudra ajoutei' à l'expression
précédente de la poussée la quantité ^p^ vol.EocASD; mais dans (A) il
faudra aussi remplacer p par p — p,, ce qui donnera le terme
— ^,;'- Pi vol. aiHHil. Er/a/>l)3.
On aura donc, pour la poussée totale,
^A\'-vol.EBD+,;'(p--pi)vol.ain]ul.Erta/>I)3 f-;'pi vol.Ea.VSI) — ^77/-^'^pr/2j^in(o -
Pour calculer la hauteur du cercle a[i au-dessus du plan de niveau,
si la courbure de la surface du corps immédiatement au-dessus du
cercle ED n'est pas très petite, on cherchera l'élévation verticale du
.MODinCATION lii: I.V PI'.KSSION liYDIlOSTATIQri: PAU LKS lOP.CF.S CAl'ILI.AHir.S. I Of)
liquide sur le plan tangent, et l'on aura ainsi, pour cette hauteur
^Chap. H, n"5).
A -: la sin
Si les perpendiculaires abaissées de la surBice EafiD sur le plan de
niveau sont extérieures au coips comme dans la /7.i;>-. 9.[\, cos(N, z) seia
A
,^7
'7 b
négatif dans la formule (a), et il faudra, au contraire, retrancher de la
poussée l'anneau y.ciMDb^i qui est extérieur au corps. On aura donc,
pour cette poussée,
5r (Calculons ensuite le volume du licjuide soulevé autour du corps
au-dessus du plan de niveau. La coordonnée verticale :; étant comptée
à partir de ce plan, l'équation dilTérentielle de la surface lihre du li-
(juidc peut s'écrire, si l'on tient compte de la densité :, de l'air,
Tir
V
/ l<lz. ^- "■
' ^ I Tu
z.r (l.f.
X étant la distance à l'axe de révolution, et, en intégrant, on a
(^
dz n
1
1 ldz\-
a
X r
r étant le ravou du cercle yJi et \\ le rayon d'un cercle à partir ducjuel
I lo ciiAi'iir.i: IV.
le liquide peut être considéré comme sur le niveau. Pour .r = / ou
; — h, on a
dz
dx
— — ■ = — sui ( 'j — / ) ;
/ / dz . -
[)ar suite, en multipliant l'équation (/>) par 2-, on a
( r ) T - /• si n (■ 'j — i)-r=L — ^ '- 'i / - 0 T..V d.r
Or o.r,xdx représente la projection sur le plan horizontal d'une zone de
la surface du liquide; donc, si l'on désigne par Y le volume du liquide
soulevé au-dessus du niveau, on a
/ n-.rv/r =V + V0l. aillHll. aErt^D^i.
d r
En remplaçant dans (c), on a, pour le volume soulevé,
(p — p,)V -: ">.-v.cd sin(u — /) — (p - pi ) vol. annul. aE^Z^D'i.
Dans le cas de la ///>•. 2^1, le signe du volume annulaire doit être changé.
Poussée 7'Prlicah sur un cojjts solide quelconque immergé en partie
dans un liijuide.
6. Prenant maintenant, au lieu d'un corps de révolution, un corps
quelconque, nous conserverons néanmoins les figures du n" 4; ainsi PQ
sera encore le plan de niveau, mais la courbe a^ n'est plus un cercle,
et ses points sont à difTérentes hauteurs.
Désignons par r/s un élément de la courbe a,3; ses éléments en gé-
néral pouiTont être considérés comme sensiblement horizontaux. Kn
désignant encore par u l'angle du plan tangent au corps en un point
de cette courbe avec un plan horizontal, on aura, pour la hauteur de
chaque point de la courbe afi,
, . j — /
A :-- 2 a sin 5
MODll'ICATION DE LA PIU.SSION IlYDrvOSTATIOl'E l'AP. LI.S lOlUlKS CAPILLAIUES.
1 1 I
OÙ 'j est maintenant une quantité variable. La tension de la surface du
liquide qui s'exerce normalement sur toute la courbe afi aura une com-
posante verticale qui, estimée de bas en baiit, est égale à
^'•pa- / sin('j — /) (Is
En l'aisonnant comme ci-dessus, on trouvera, pour le restant de 1
poussée verticale estimée de bas en baut.
g-, vol. EBD + i,' pi vol. liaAIiJ) + -(p
vol. aniiul.E'/a^l) 3,
si le volume annulaire est intérieur au corps solide.
D'une manière générale, si le volume annulaire est en partie inté-
rieur, en partie extérieur au coi'ps, on pourra encore adopter la for-
mule précédente, en convenant de considérer comme positive la partie
de ce volume intérieure au corps etcomme négative celle qui se trouve
en dehors.
Ainsi, en désignant par P la poussée verticale provenant du liijuidc,
on aura
1> - -p vol. EBD + g-., vol. h:aA.3J)
+ ,^'(p — pi ) vol. aniiul. My-aW^l) ^ goa- 1 siii('j — i)c/s,
en comprenant le troisième terme, comme nous venons de l'expliquer.
7. Voyons comment nous devons modifier le dernier terme de cette
formule, quand chaque élément ds de la ligne a[i n'est pas regardé
comme sensiblement horizontal. Concevons alors un cylindre vertical
mené par cette ligne; soit a l'angle de ds avec un plan horizontal. Me-
nons {/i^. 25) en un point M de ds la normale N au cylindre et la nor-
1 12 CilAlMTlU; IV.
maie n à la surface du corps, les deux normales elaiil diiigées vers
l'intérieur, et soit vi l'angle de ces deux normales.
Représentons la ligne s par MC; soient Mï la tangente en M, ZMII
une verticale, /la tension de la surface du liquide; elle est située dans
le plan tangent à celte surface et perpendiculaire à IMT. Projetons y"
en y, sur le plan vertical ZMT;/, sera comme /perpendiculaire à MT,
et la projection verticale de/ sera
- /cos(y,,/,)cus/, MIL
i^a ligne MT fait avec MZ l'angle - — \).\ donc/ MH = ;x. Les plans TAFy
et TM/ sont les plans tangents à la surface du liquide et à la surface
du cylindre vertical, et leur angle /:M/ est celui des deux normales
XM/i ou r,. Donc la projection verticale de / est
— /'cOSr, COSJJ..
Donc le dernier terme de l'expression de P doit être remplacé j)ar
— g'^a- I COSr, ces ;j. (Is.
8. Calculons ensuite le volume V du liquide soulevé autour du corps
au-dessus du niveau.
Comme la poussée ne dépend pas de la nature intérieure du corps,
on peut toujours concevoir le poids yo du corps et la position de son
centre de gravité, de manière qu'il y ait équilibre entre le poidsyjet la
poussée. Imaginons alors un canal composé de deux branches verticales
égales; la première branche est supposée comprendre le corps et toute
la partie du liquide qui s'élève au-dessus du niveau par suite de l'at-
traction du corps solide; dans la seconde branche, le liquide se ter-
mine par le plan de niveau.
Désignons par ^ et v' les parties du volume du corps situées au-des-
sous et au-dessus du niveau, par zs le poids du liquide situé dans la
secondée branche et par A le volume annulaire compris entre le plan de
niveau, le cylindre vertical mené parla ligne d'affleurement et la sur-
face du corps. Le poids cj du liquide renfermé dans la seconde branche
du canal doit être égal au poids du liquide et du corps contenus dans
MODIIICATION I)i: I.A l'IiKSSION lIYDROSTATlOn: PAIi l.F.S lOUCES C M'n.LMFU'.S. I I '1
la première brandie; on a donc
par snite
/> — ^pr— -Ce — c,)V' -u -p,r'.
Cette quantité est égale à la poussée P, dont l'expression esl, d'après
ce que nous venons de voii' fn"' 0 et 7),
I* r— i^>-p f -h ,4' Pi r'+ ,:,' (p — pi ) \ — .A'p«" / COSy, cos ;j. c/.v,
et, en exprimant cette égalité, on obtient l'équation
( p ^ Pi ) V = p a- j COST, ros ;j. r/.v — ( p — p , ") \ ,
(|ui détermine le volume \ .
/^r/// ro/y>,v phi ce SI//- 1(1 surface d'un liquide.
9. Un petit coi'ps placé sur la surface d'un liquide qui ne le mouille
pas peut ne pas s'y enfoncer complètement, bien que sa densité soit
supérieure à celle du liquide. Il suffit évidemment que la force verti-
cale provenant de la capillarité surpasse la difféi'ence entre le poids du
petit corps et celui du liquide sous le même volume.
Prenons l'exemple même donné par Laplace. Un petit parallélépipède
rectangle, dont la densité est D, est placé sur un liquide dont la den-
sité p est moindre; les côtés a, ^ du parallélépipède sont mis borizon-
taux et le côté A vertical ; a et A sont supposés tiès petits. Désignons
par X la quantité dont il s'enfonce et par f l'angle dont le liquide s'é-
carte du corps. Le poids du corps sera gD'x^h, celui du li((ui(le dé-
placé /?pai.r et la composante verticale de la tension superficielle
Liza- . 2i y. H- '0 cosi'; on aura donc
,;' I)'/3// ■=- ^yx'i.v 4- i:oa-.'.i (a -+- 3) cos/
OU
I) , oa-(a + 8) ces/
.f =. — Il ,
et, si cette quantité est plus petite que //, le corps flottera sur le li-
(]uide.
I I \ CIIAPITP.E TV.
Dcmonstra/ion analytique des rèsuUats précédenls.
10. Nous avons calculé d'une manière synthétique la poussée d'un
liquide sur un corps qui y est plongé. Mais on peut douter que nous
n'ayons rien négligé dans le calcul de cette force; on comprendra
mieux l'importance de cette remarque par les numéros suivants, où il
sera prouvé qu'il existe véritablement d'autres forces verticales qui sol-
licitent le corps, mais qu'elles se détruisent. La démonstration analv-
tique, que nous allons donner, lèvera tous les doutes sur l'exactitude
des résultats qui précèdent.
Supposons d'abord le corps de révolution et son axe vertical. Fai-
sons descendre de Vi tout le corps solide, et, confoi'mément au n*" 12
du Chapitre I, nous supposons que l'accroissement tn de la surface libre
rRdu liquide, qui forme l'anneau chc'h', soit le prolongement de la sui-
face c^ (Jig. sO).
a ^
u ^
'<^.
?i " -
r
\ \^
^ /
La ligne d'affleurement ce vient ainsi en bb'; par bb' menons un cv-
lindrevertical qui rencontre la position primitive de la surface du coi'ps
en aa'. L'accroissement '^Q. de la partie de la surface du corps qui plonge
dans le liquide est indiqué ])i\v aen'a'. Ainsi on a
•<-/'. c/k
/'étant le rayon du cercle ce'. Comme précédemment, désignons par/
l'angle de raccordement du liquide avec le corps et par -j l'angle du
plan tangent au corps solide avec l'horizon; on déduit de la considéra-
tion du triande abr
oAcosu oAcos(u /)
co:=^ — ; — 7-) ea — A-^
Désignons par Z la résultante veiticale de toutes les forces qui solli-
MOUlI-ICx^TION DE I.A l'IiESSlU.N IIYDIIOSTATIQLE PAK LES FOliCES CAI'ILLAIHES. 1 I J
citent le corps solide de bas en haut. D'après le n° 8 du Chapitre 1, on
aura, en ayant égard au déplacement du corps solide,
pa i z.(It^ + \)o i - ch- + M p 07 -i- Np an =: '- Z oA,
p étant toujours la densité du liquide, D la densité du solide, ch son
élément de volume, drs l'élément de volume du liquide.
Désignons par dO un élément quelconque de la snrface du corps et
par f/£2 un des éléments de cette surface situé au-dessous du cercle ce' .
Appelons In la distance normale de la seconde position de la surface
du corps à la première, et remarquons que le liquide vient remplacer
l'espace abandonné par le solide au-dessous de la surface 6cR6'c'R';
nous aurons
a / ; (/r ^ — / c 0// c/0, a / ; du, L^ I z a/< cLi •
or on a
r,n -= a/< cus(//, .;),
/i étant la normale menée intérieurement, z la verticale menée de bas
en haut, et ?i/i positif quand il est extérieur à la surface primitive; on
a donc
a / ; (/\- :- ^ rJi l - COS(//, Z)di), a / .- <lxr^ ^. ^Jl / ; C0^(/^ Z)dil.
I zcos{n, z)dO, comme on l'a déjà remarqué au n" i, représente le
volume entier V du corps solide, / z cos(//, z)d<}, représente le volume
du corps situé au-dessous du niveau augmenté de la partie annu-
laire fgc; appelons-le Y'. Entin nous avons
M zn a-, ^ ::^ — a- cos /,
COS'J,, .^ C0S(J — /).
SllU SHH
11 en résulte
( A ) Z t= — ^ D \' — ^'- p \ ' — 'iT.rg p a- siu ( -j — O .
Le premier terme représente le poids du corps, l'action du liquide est
donnée par les deux autres termes, et nous retrouvons le résultat du
n" 4.
I if)
ciiAi'inU': IV
1 1 . Examinons ensuite le cas où le corps solide n'est pas de révolu-
tion autour d'un axe vertical. On voit aisément qu'il n'y a lieu de
moditier, dans la démonstration précédente, ([ue ce (|ui concerne l'ex-
pression
cr/-(^0T — COS/o.i),
Le triangle abc de \'àfig. 2(3 sera remplacé par un quadrilatère gauche
défini comme il suit : Soit ce' la ligne d'affleurement et aa' la trace de
cette ligne sur le corps quand il est enfoncé verticalement de Vi. V-àv le
j)oint c de la ligne ce' , menons à cette ligne et sur la surlace du corps
la ligne normale tï^; de même, menons normalement à la ligne «/ sur
le prolongement de la surfiice ': du liquide la courbe c[i; menons la ver-
ticale ah ^^Vi terminée au point h de t, et menons h^j parallèle à ce'.
L'arc ca représente la largeur de %il et l'arc c'i celle de (^t; ainsi on a
0- r:: l C'^..<ls, 01> ri; /,
(H- . ris.
les deux intégrales s'etendant à tous les éléments ds de la ligne d'af-
tîeuj'emeut.
Projetons la ligne brisée cab^^ sur c,i, nous aurons
c 3 -- ac cos / — oA cos{a[j, c 3 ) ;
mais nous avons vu (n"7) que le dernier cosinus est égal à cosr, cos;;.;
nous avons donc
c } — ac eus / =: — oA cosT, cos ;j.
et par suite
07 — COS i oii z^ / ( c ,3 — ac cos i) ds =^ - - oA / eus y, cos ;j. cls.
MODiriCATIO.N 1)K I.A l'KKSSlO.N IIYDIIOSTA IIOIK PAU I.F.S 1 OIICK.S CAl'iM.AIKKS. 1 I
L'équation (A) est donc remplacée pai* la suivante :
■ I ) \' -i - ,4' ,> >" — ,:,'■ : a ' j cos r, c
os 'A f/s.
et nous arrivons aux. niéines résultats ({u'aux. n"' 6 et 7.
Désignons par), l'angle de la normale à la surface du corps avec la
normale Xau cylindre vertical mené par la ligne c', les deux normales
étant menées intérieurenient, il est clair (ju'on aura
Su/' les cornposdnli's /loiizontd'es des forces everrees par un H(jid(U'
sur un corps jJollanl.
12. Supposons le corps rapporté à trois axes rectangulaires des .r,
)', z, le plan des a, vêtant toujours supposé le plan de niveau. l^]n i-ai-
sonnant comme aux n'" 10 et II, on trouvera, pour la somme des com-
posantes dirigées suivant l'axe ^\{^> .r,
X — ,:,' s / ^ cos(//, -r) (Li — ^' I) / :: cos(//, ■>)(iO v'p<^" / cos y/ COSa' (h
avec
les trois angles r/, a', y/ ayant la même signitication relativement à l'axe
des a- que r,, a, ;x pour l'axe des ::. Je dis (jn'on a
/ :;: (:os(//,
<l{)
en ellét, supposons deux éléments ^0 de la surface du corps (jui aient
la même projection sur le plan des y:^. La quantité z y sera la même et
la quantité cos(/i, x)dO y aura des valeurs égales et de signe contraire,
dont l'une sera la projection de ces éléments. Comme on peut prendre
ainsi deux ;i deux tous les éléments de la surface, il est évident que l'in-
tégrale est nulle. Pour la même l'aison, l'intégrale
/ c COS(//. .r ) (Il
ii8
ClIAl'lTIiE IV.
peut être l'éduite aux éléments compris entre la ligne s d'at'tleuremeni
et une ligne horizontale tracée sur le corps par le point le plus bas de
la ligne s. Cette intégrale étant ainsi comprise, on aura
X ^:= ^^' i / ; COS(/<, .<■) (/'.l — A'P«" / COSt/ COSJJ.' c/s.
On aura de même la somme des com[)osantes des mêmes forces suivant
l'axe des )'.
Sa/' Ui ihéoric donnce par Poisson.
13. Poisson, dans le Chap. V de sa Théorie de l'action capillaire, s'est
occupé de la moditication de la pression hydrostatique pai' l'action ca-
pillaire sur un corps qui y est plongé en partie, il pai'tage le liquide ({ui
environne le corps solide en ditférentes parties dont il recherche sépa-
rément l'actioii sur ce corps; ily emploie des calculs extrêmement coui-
pliqués, bien que ti'ës habiles; on peut toutefois reconnaître <[u'il
n'avait pas pris la question par son vrai coté, car il n'est parvenu à dé-
terminer l'ellét des actions capillaires que dans le cas où le corps est
de révolution et son axe vertical.
La surface capillaire d'un liquide est sollicitée par une pression nor-
male P égale à
Il et R, étant les rayons de courbure principaux de la surface en chaque
point. Mais, comme le remarque Poisson, cette force s'exerce de la
même manière sur une couche de liquide qui entoure le corps, R et R,
étant les rayons de courbure principaux de ce corps, et cette pression
se transmet au corps solide. Ainsi, en laissant de côté la pression qu'on
a coutume d'appeler hydrostatique, chaque élément de la surface d'un
corps situé dans un liquide n'est soumis qu'à la pression P. Cette sur-
face est en outre sollicitée par une tension constante, et cette tension,
exercée sur toute la surface immergée du corps, ne tend à produire
aucun mouvement; il y a exception toutefois pour celle qui se produit
le long de la ligne d'affleurement, parce qu'elle n'est pas contreba-
lancée de l'autre côté de cette ligne. Poisson trouve que, pour un corps
MODiriCATlON DE T.A PRESSION TIYDROSTATTQIT. PAR LES FORCES C.AIMEEAIRES . T K)
solide de révolution dont l'axe est vertical, la résultante verticale des
forces P est détruite par nne action qui s'exerce près de la ligne d'af-
flenrement, et qui n'est autre que la tension dont je viens de parler.
On doit remarquer que, dans la démonstration analytique que j'ai
donnée dans les n"* 10 et 1 1 , on ne rencontre pas l'action des forces P
(jui s'exercent sur la surface d'un corps solide de forme quelconque. On
en doit conclui'e que les trois composantes de la résultante de ces
forces sont détruites parles trois composantes de la résultante des ten-
sions qui s'exercent le long de la ligne d'affleurement et tangentielle-
ment an corps solide. C'est ce que nous prouverons par un calcul direct.
Calcul des; /rois coni osdiiles des forées ectnillalres.
1 î. Proposons-nous de calculfM' les trois composantes des forces
qui agissent normalement sur la partie du corps solide baignée par le
liquide, .r, y, tétant les coordonnées rectangulaires d'un point de la
surface du corps, posons
dz dz , ^ :
d.r /'' dv
-^'1,
VH-/>- -
^7
nous aurons
{o)
1 I
' dr \
r ' dv
(1:
comme nous l'avons déjà vu (Cliap. II, n° 3). Remplaçons la quantité
g^ci^ parla lettre M, et, en désignant par X, Y, Z les composantes de
la force P, nous aurons
Z
L± (IL] ,, i ^ii'LV
M r d r ^ r ' r (h- \ i
iVI
r de \ r /
r dy \v !
-Y-
M
V '^ ( /'\
r d.r\vj
'1 <i (n\
y dy \y )
I 2L) ClIAlMTIir. IV.
formules (ju'on peut l'euiplacer par les suivautes
I ri f\\p\ j ri fMg\
;■ 7/]
z -.. - ~ ^
X
/.v
I ./
r 7h-
7- 7h-
M,
-(
4-
7"
)
M,
n
— {
r
-4-
/'
■)
I // /.M
7 7r7\\-'"',
r ^/ /M >>
7 7rrh '''')■
Poisson, supposant la tension superficielle M variable, ce qui peut
avoir lieu si la températui'C du liquide n'est pas pai'tout la même, est
arrivé à ces trois formules, (^'est pour indiquer cette généralisation que
j'ai placé la quantité M sous les sii^nes de diiïérentiation ; je ne la de-
monti'erai pas rependant, parce {|u'elle me parait pcMi utile.
15. Faisons la somme des composantes verticales des forces P. Dé-
signons par (h'i un élément de la surfac*' du corps baignée par le li-
quide; - c/oj représentera sa [)rojection sur le plan des . ri' et pourra
être remplacé par dxdy. Xous aurons donc
kI>)
MJ^^^''-//^:;.f7)'^-^'- ./V"^
Supposons d'abord qu'en tous les points de la ligne s qui termine la
surface que nous considérons la normale intérieure au corps fasse un
angle aigu avec l'axe des z positifs.
Désignons par r, r', c' les cosinus des angles de la normale à la sur-
face avec les trois axes; la dii*ection de la normale faisant un angle
aigu avec l'axe des z positifs, nous aui'ons
C=-~-^, r
<l
par suite
Par le contour s de la sui'face w que nous considérons, menons um*
surface cylindrique parallèle à l'axe des ::, et soient [i, V, o les cosinus
MODIFICATION DE LA PRESSION HYDROSTATIQUE PAR LES FORCES CAPlLLAlPxES. 1 1 1
des angles de la normale intérieure à cette surface cylindrique avec les
trois axes de coordonnées. Désignons aussi pari l'angle des deux nor-
males menées à la surface du corps et au cylindre en un point de la
lignes, par ;z l'angle de «-/i- avec le plan horizontal, enfin par / la pro-
jection de la ligne s sur ce plan.
Dans la première intégrale du second membre de (r/), etTectuons
l'intégration dans le contour s' le long d'une bande de largeur dy et
parallèle à l'axe des x, nous aurons
rf//
i^^dx^{c.^~c^)dy,
c, et c. étant les valeurs extrêmes de c. On aura ensuite
dy -=z — p, f/5', = ^1 ds^ ,
po et p, étant les valeurs de [i aux deux extrémités et ds',, ds\ les arcs
infiniment petits de s' interceptés par la bande. On en conclut
/ / -7- dœ dy rr: — / c P ds' -=: — / c p ces [Ji. ds,
les intégrales du second et du troisième membre s'étendant au contour
entier s' ou s. On a de même
il en résulte
/ / -j— dx dy -zz — I c' fj' cos [x ds ;
— / Z (^co — - / ( c p + c' [îi' ) cos [X ds.
cjâ + c'P' — cos).,
Comme on a
on a enfin
(e) I Zdui :^M I cosX cos[x ds.
D'après ce qui a été dit, \ est l'angle formé par les deux normales
menées en un point de la ligne s à la surface du corps et au cylindre
vertical mené par s, les deux normales étant menées intérieurement au
16
122 CHAPITRE IV.
corps. On a supposé que la normale, ainsi menée à la surface du corps,
fait un angle aigu avec l'axe des z positifs. Pour simplifier, admettons
que la surface du corps soit entièrement convexe; si cette normale fait
un angle obtus avec l'axe des ^, d'après ce qui a été dit ((^bap., II, n"l),
le second membre de (a) devrait être cbangé de signe, et par suite aussi
le second membre de (Z>);inais les expressions (c) des cosinus c, c\ c"
devraient être aussi cbangées de signe, et par conséquent il n'y aura rien
à cbanger à la formule {d). On en conclut que la formule (e) reste
exacte.
[Par inadvertance, Poisson dit, dans sa Théorie de T action capillaire
(Cbap.Y), que le signe de cosl doit être cbangé dans la formule (e), quand
la normale intérieure fait un angle obtus avec l'axe des z positifs.]
Si, en certains points de la ligne s, la surface était concave ou qu'elle
fût concavo-convexe et de manière que la concavité fût plus grande
que la convexité, on verrait facilement que le signe de cos>. devrait être
cbangé en ces points et supposé négatif.
16. Concevons une force égale à M, normale à la ligne s, tangente à la
surface du corps et dirigée du côté oii le corps est toucbé par le liquide.
D'après ce que j'ai démontré (n'*7), la projection verticale de la résul-
tante de cette force est
— M / cosX cos [j-ds,
c'est-à-dire qu'elle est égale et de signe contraire à la force verticale (e).
Il est évident que le même résultat est applicable aux deux autres
composantes; par conséquent, comme nous l'avons dit(n° 13), les trois
composantes des forces normales P, qui agissent sur la partie de la sur-
face du corps baignée par le liquide, sont détruites par la tension qui
agit le long de la ligne d'affleurement, tangentiellement à la surface du
corps.
Calcul des moments des forces capillaires.
17. D'après les expressions obtenues (n^'li) pour les composantes
X, Y, Z de la force normale P qui agit sur la surface du corps, baignée
MODIFICATTON DE LA PRESSION HYDROSTATIQUE PAR LES FORCES CAPILLAIRES. 123
par le liquide, on a pour les moments de cette force
M d^
V cly
M ^
V dy
M d r y X
M d \p
^X — XL -=. T-
(' + 7'^)^
.ri M d fv 1
/J j~\-!- {pz \-x) .
r J r dy [r ^J
Calculons l'intégrale
j\xY-y^.
\)dio,
étendue à toute la surface co; nous pouvons la ramener à une intégrale
relative à la ligne s qui termine o), par le même calcul qui a été fait ci-
dessus. Adoptant les mêmes notations et posant
U rrr i [( I -i- g^' )y^pqoc-], \^l[{i + p'- ) X + pqy],
nous aurons
j^î /(^^ Y ^- JX) ^co r:=ff ^ ./^ <>- _ j^y ^ ^^ ^J
— — Avp'— U!3)cosii.^.ï.
Remplaçons U et V par leurs valeurs, et nous obtiendrons
Comme on a aussi
dv , dx
Bcosiji — ■--•, B' cos [j. — -5- ,
il en résulte
i_ j"(^Y-jX)rAo
COS[Ji.
V
ds.
(éO
- — r ^ [(' -^ p-)jcdx 4- (i 1- ff-)ydy -\- pq{ocdy ^\-ydx)\.
124 CHAPITRE IV.
Désignons par l, -n, "( les composantes de la force M appliquée norma-
lement à la courbe s et tangentiellement à la surface co. D'après ce que
nous avons vu, nous aurons
K =: — - M COS). COSJJL,
1 étant l'angle des normales intérieures menées à la surface et au cy-
lindre vertical mené par s. On a, par analogie,
^ -r — M ces X' COS [x', r, =" — M COS X" COS [x",
V, [j! et 1", \j!' étant ce que deviennent les quantités X, [z quand on
change l'axe des z en celui des x ou des y. En prenant les moments de
ces forces tout le long de s par rapport à l'axe des z, on aura
/ ( -^ '^. — 7 0 ds -- — M \{x COS X" COS -j." — y ces X' cos \i! ) ch.
Menons par s un cylindre parallèle à l'axe des ^; soient (o, a', a") les
cosinus des angles de la normale avec les trois axes; soient (a,, o, a, )
les mêmes quantités pour un cylindre parallèle à l'axe des y. Nous
aurons ces formules
il~- „ dy
\Jdy- + dz^ sjdy- + dz-
dr dz
\Jdz^+d.x^ '^dz'^ + dx'-'
nous avons d'ailleurs
cos X' ^ c'a' + C"a", cos X" nrr Ca, + c" oî\ ,
, \ldY^- -f- dz^ „ Jdz^ 4- d.T-
COS \x' " ^- , cos [x" = i ~ — - ■
ds ds
Nous aurons donc, en remplaçant dans l'intégrale,
/ 1 [(/^ -^ + ^/ j) dz + X dx + y dy'\
MOniFICATION DE LA PRESSION HYDROSTATIQUE PAR LES FORCES CAPILLAIRES. I 2 5
et en remarquant que l'on a
dz ■-■— p dx -f- (j dy,
on obtient une expression égale et de signe contraire à (^•).
Je crois inutile de revenir sur la question des changements de signe
qui peuvent se produire dans les quantités employées dans la démon-
stration et qui se compensent dans le résultat final.
Il est évident qu'on arriverait à un résultat semblable pour les mo-
ments par rapport à l'axe des x ou à l'axe desj.
2G
CIIAPITRK V.
CHAPITRE V.
ÉLÉVATION D'UN LIQUIDE AU MOYEN D'UN DISQUE HORIZONTAL.
- FIGURES DES GOUTTES DE LIQUIDE POSÉES SUR UN PLAN
HORIZONTAL OU SUSPENDUES.
Poids (Vun liquide soulevé au moyen d'un disque.
\ . Lorsqu'on place la base parfaitement horizontale d'un disque sur
la surface d'un liquide et qu'on le soulève graduellement, on éprouve
une résistance de la part du liquide. Le disque en s'élevant soulève une
colonne liquide, qui se détache seulement dès qu'elle atteint une cer-
taine hauteur.
Supposons le disque circulaire. Au point M de la surface du liquide
soulevé {/ig. 28) et en tout point situé à la même hauteur dans la co-
Fig. 28.
r
C Ay
T
lonne liquide, la pression est égale à H — ^pA, H étant la pression de
l'atmosphère, g l'accélération due à la pesanteur, p la densité du liquide
et // la hauteur du point M au-dessus du niveau. Donc, si l'on désigne
par k la hauteur de la hase inférieure du disque au-dessus de ce niveau,
il existe sur cette base, dont la surface est B, une pression égale à
(H — ^p^)B, et, comme la pression sur la base opposée est HB, le
disque est tiré de haut en bas par une force verticale égale à ^pB^.
ÉLÉVATION D UN LIQUIDE AU MOYEN d'uN DISQUE HORIZONTAL. I27
Le bord du disque, près de la base inférieure, ne doit pas être re-
gardé comme une arête vive; mais il est formé d'une surface courbe
dont les rayons de courbure, quoique très petits, sont cependant très
grands par rapport au rayon d'activité moléculaire. Il en résulte que
la surface du liquide, tout en faisant l'angle ordinaii'C i de raccorde-
ment avec cette surface, pourra faire un angle très différent de i avec le
plan CA de la base. Désignons par u l'angle ATR du plan tangent au
bord supérieur du liquide avec l'horizon; la tension de la surface du
liquide produira sur ce bord une force verticale, tirant de haut en bas
et égale à
pa^ L sinu.
L étant la circonférence du bord. Donc, en définitive, le disque est
sollicité de haut en bas par une force verticale égale à
^' p B k + ^'p La- sinu.
Si, après avoir suspendu le disque au plateau d'une balance et lui
avoir fait équilibre, on abaisse l'appareil de manière à mettre le disque
au contact du liquide et qu'on élève graduellement ce dis(|ue, en ajou-
tant successivement dans le second plateau de petits poids dont la va-
leur totale est égale à P, on aura
P n= ^ p B A- + 5' p L «2 sin u.
Nous déterminerons plus loin la grandeur maximum de k.
Supposons que le liquide mouille le disque. A mesure que le disque
s'élèvera, le bord supérieur du liquide descendra sur la surface courbe
de l'arête; l'angle u aura d'abord pour valeur - + i, et il deviendra
égal à i aux points de ce bord où le plan tangent est horizontal. Alors
la ligne où le liquide s'arrête sur le disque cesse d'être déterminée et
le liquide tombe.
Si le liquide mouille parfaitement le disque, l'angle ï est nul.
Calcul de la surface du liquide soulevé par le disque.
2. Désignons par / le rayon du disque circulaire et par l-{-x la
distance à l'axe d'un point de la surface du liquide ; z étant sa coor-
«28 CUAMTUE V.
donnée verticale au-dessus du niveau, nous aurons l'équalion
7Ï^
dx j
-tH-
dx
l-\- X
I H-
dz\^
dx
Nommons o l'angle de la tangente en un point du méridien de la sut-
face avec l'horizon, nous aurons
dz
l'équation précédente devient ainsi
d'i
(*)
COS!
sm'-2
dx """ ' l-\' X a'-
et, en multipliant l'équation par dz -- — dx tangç,
t) rfci Slll'-:> — Sino = ;
' l -{- X a-
iiitécrant, nous avons
COSO -
r4
sin© dz
-\- X ià-
const.
Sur le niveau, on a ^ = o, o = o, ce qui détermine la constante, et
C sino
i on a
(a)
:, =-- I — COSo
dz
X
Si l'on suppose le disque très large, / sera très grand par rapport à a,
et l'on aura approximativement
Z-:=: as]l\l l — COStf :^ 9. Cl SÏll ^•
Substituant cette valeur dans l'intégrale, nous aurons
sm- cos^ - , ^
/ • ^'f = — V / 1 d
cos^l^ — J ),
ÉLÉVATION D UN LIQUIDE AU MOYEN D UN DISQUE HORIZONTAL. 1 29
et, en intégrant par partie,
(^)
/■"sinœ
sin cp dz
, COS-' -'- — I
4rt
COS'* - — I
2
(/
dx.
Négligeons le second ternie de cette formule qui est très petit vis-
à-vis du premier, et nous aurons
I — cos^-
(c)
ou
z- = 4 a- sm^ — —
2 ,> / 4- X
9. a sm -
2
I — COS'* -
2 a- 2
(/+ .r) sin -
formule donnée par Laplace.
3. On peut obtenir une approximation encore plus grande en rem-
plaçant z par cette valeur dans le second membre de la formule [a] et
ayant égard au second terme de la valeur de l'intégrale {h). 11 faudra
ainsi ajouter à la valeur de -^ l'expression
COS^- — I
2
- cos - a»
2/ -2j '
3 .; {i + xy \
et, en intégrant par partie de zéro à o, on obtient sensiblement
>7
, , , , ces'*- — I ) cos-'
3 (Z + .r)^ V 2
l"3o CHAPITRE V.
Ainsi l'on aura, au lieu de la formule (c),
1 — cos'-
/^ étant la hauteur de la base inférieure du disque au-dessus du niveau
du liquide, on a, pour le point le plus élevé du méridien de la colonne
liquide,
Ci 71 U
Ainsi l'on a
{cl) h- = \a'- ces--- - -^ (^i - sin^ â j (^' " 7 '"^ ^
4. Supposons que le liquide mouille le disque; l'angle u, d'après ce
que nous avons dit, varie depuis ^+i jusqu'à i, et la valeur la plus
grande de k aura lieu pour -j = i, comme le prouve la formule précé-
dente.
Pour que l'expérience réussisse bien et que toutes les parties de la
base du disque soient en contact avec le liquide, on commence par
mouiller le disque avant de faire l'expérience.
En général, /est nul, et l'on obtient, par conséquent, pour la valeur
maximum de Py
ou
2a^
^ = '^--37'
et cette quantité est indépendante de la nature du disque. On aura
alors pour le poids du liquide soulevé P = ^pMr/-K, c'est-à-dire le
poids d'un cylindre de hauteur K et de base égale à rd'-. Le rétrécisse-
ment au-dessous du disque est donc égal au volume du liquide soulevé
en dehors du cylindre précédent.
Remarquons, en passant, que si l'on fait u =: - dans la formule [d),
la quantité k sera la hauteur à laquelle s'élèverait le liquide le long des
ÉLÉVATION D*L'N LIQUIDE AU MOYEN d'uN DISQUE HORIZONTAL. l3l
génératrices d'un cylindre vertical de révolution dont le rayon / est
très grand. Ainsi l'on aura pour le carré de cette hauteur
3 M oJo \ i/o /
2V/2
Sl^J \ sji
5. Calculons directement le volume du liquide soulevé par le disque.
Ce volume est égal au cylindre ~Pk, plus à l'intégrale
(/ + x)zdj:.
On peut calculer rigoureusement cette intégrale. En effet, multi-
plions l'équation [s) par (/-h x)dx et intégrons, nous aurons
— / {l -^ x)zdx ^=^ — I {In- x) cos o ch — / siii o dx
■=— {t+ x) sillci 4- COllSt.,
et, en faisant commencer l'intégrale à o = o, la constante arbitraire est
nulle, parce que (/+ x) sin9 est nul pour 9 = 0, bien que (/+ jo) soit
infini.
En effet, nous avons trouvé (n" 2), pour la surface du liquide, l'équa-
tion
dz . z.dz
Sm«? do — -, Sllici m !
' ' l -]- X ' a-
si nous supposons a; très grand et, par suite, z très petit, cette équation
se réduira à
, zdz
puisque :; = o pour 9 = 0. Ensuite l'équation -7- = — tang9 donne
dz , d'^ , ,
-— z=:l — 9, dxr=z — a—^) L-\-x=- — alogç;
dx ' (f
donc (/+ ic)sin9 pour 9 == o a la môme valeur que — a9log9; elle est
donc nulle.
On en conclut que l'intégrale (/) a pour valeur 2rJa- sinu, et l'on-re-
102 CHAPITRE V.
trouve la formule
V =: TT /- A -H 2 t: /«- sin ->,
pour le volume du liquide soulevé.
6. Supposons ensuite que le liquide soulevé par le disque soit le
mercure (y?^. 29). Désignons par y l'angle aigu de raccordement du
mercure avec la surface AMH du disque et par u l'angle aigu MDÏ du
Fig. 29.
plan tangent à l'arête courbe avec l'horizon, le long de la ligne d'inter-
section S de la surface du liquide et de celle du disque. Si, sur cette
ligne passant par M, u est < 7 — TME, comme on a posé
dz
et que, sur tout le méridien de la surface du liquide, z décroît avec x,
tang9 est positif et 9 est un angle aigu sur toute cette surface; on a
donc
o = MTD r=y — u.
Si le liquide s'arrête en A au bas de l'arête, u sera nul et o sera égal
Nous aurons donc la plus grande hauteur de la colonne de mercure
élevée par le disque en faisant 9 =y dans la formule [c). Réduisons
cette formule à son premier terme, nous aurons
x;2=: 4<^" sin^- ou ^r=2asin-j
2 2
et nous aurons pour la plus grande hauteur du liquide soulevé
(/) K=^2asin-«
ÉLÉVATION d'un LIQUIDE AU MOYEN d'uN DISQUE HORIZONTAL. l33
Remarquons que, pour u =/, nous aurons 9 — 0 sur le disque et
;:; = o. Pour une valeur de u plus grande que y, o serait négatif et la
ligne S s'abaisserait au-dessous du niveau.
L'angle de raccordement du mercure avec le verre dans l'eau est nul.
Si donc on applique un disque de verre sur la surface du mercure et
qu'on recouvre le mercure d'une couche d'eau, l'angley sera nul, K le
sera donc aussi et le disque se séparera du mercure sans résistance. Ce
fait est vérifié par l'expérience.
7. Gay-Lussac a fait des expériences sur l'adhérence des disques aux
liquides. Quand le liquide est susceptible de mouiller le disque, il
commençait par mouiller ce disque avant de l'attacher au plateau de la
balance et il a reconnu, comme on devait s'y attendre, que le poids
maximum de liquide soulevé était indépendant de la matière du
disque.
Gay-Lussac a pris successivement pour liquide l'eau, l'alcool et
l'huile de térébenthine; les poids maxima soulevés ont été trouvés
conformes à la théorie.
Il est au contraire arrivé à des résultats peu concordants entre eux
en prenant le mercure pour liquide à soulever. Tandis que le poids
maximum de mercure soulevé par le disque qu'il employait devait être,
d'après la formule (/), de 222^'', 464, en supposant l'angle y égal à
45°3o', ce poids a varié dans ces expériences depuis 138^'' jusqu'à 296^''.
Les valeurs moindres que le nombre théorique peuvent toujours faci-
lement s'expliquer par une petite agitation venant de l'extérieur, qui
aurait fait tomber la colonne mercurielle avant qu'elle fût arrivée à
sa hauteur maximum.
On sait, d'autre part, que l'angley de raccordement du mercure subit
de grandes variations, et l'angley peut encore croître, dans l'expérience
actuelle, par suite du frottement du mercure sur lui-même tout près du
disque; mais le poids de 296°''' ayant été obtenu en soulevant le disque
dans un temps que Gay-Lussac indique comme long, sans en donner la
grandeur, c'est surtout à l'oxydation de la surface du mercure qu'il
faut attribuer la grandeur du poids soulevé, et l'angle de raccordement
y a dû s'élever à environ Go°.
l34 CHAPITRE V.
Goutte cVun liquide sur un plan horizontal.
8. L'équation de la surface de la goutte est
en prenant pour plan des x, y le plan horizontal sur lequel repose la
goutte et l'axe des z étant, comme à l'ordinaire, mené vertical de bas
en haut. Si la goutte est très large, on aura, à très peu près, au point
le plus haut, R = co , R, = oc et A sera la plus grande épaisseur de la
goutte. Si la goutte est de révolution, que q soit sa plus grande hau-
teur et que b soit la valeur prise positivement des rayons de courbure
principaux au sommet, on aura en ce point R= R, = — Z;, et il en ré-
sultera
h.= q+—.
h étant supposé connu, examinons comment on pourra calculer le
volume V de la goutte. Multiplions l'équation (a) par dxdy et inté-
grons dans toute l'étendue de la projection de la surface libre de la
goutte; si B est la surface plane par laquelle la goutte repose, nous au-
rons
V-BA
'j\k-^w)'^^'^y^
en changeant dxdy de signe pour les points situés à la partie infé-
rieure de la goutte, déterminée par un cylindre circonscrit vertical. Or,
d'après le raisonnement donné (Chap. II, n'^ 3), on aura, pour cette in-
tégrale dont tous les éléments sont négatifs,
(P) j\k^K)"-''y
X sin i,
1 étant le contour de la base de la goutte et i l'angle aigu de raccorde-
ment du mercure avec le plan. On aura donc cette formule
(y) y=zB/i — ansini.
GOUTTE d'un liquide SUR UN PLAN HORIZONTAL. 1 35
9. On peut encore démontrer la formule (y) de la manière suivante,
donnée par M. Bertrand [Journal de Liomille, t. XIII, 1848).
L'intégrale double ([3), prise en signe contraire, peut être considérée
comme la composante verticale d'un système de pressions normales à
la surface libre de la goutte et ayant sur chaque élément (h de cette
surface une intensité égale à — ( n -+- wy^'^- ^^ système de forces
peut être remplacé par deux autres systèmes. En effet, imaginons une
surface a' parallèle à a et menée au-dessus de n à la distance t infini-
ment petite. Supposons que chaque élément r/^ de la première surface
soit sollicité normalement de bas en haut par une force ~(h, et de
même chaque élément cW par la force -dn', mais en sens contraire.
Si da et dn' sont deux éléments correspondants, en sorte que dr/ soit la
projection de dn sur t', on aura
[voir Chap. I, n" 8). La différence des forces qui agissent sur ces deux
éléments est donc bien
Il reste à prendre la somme des composantes verticales de toutes ces
forces; elle est
- I COS{z, /i) ch' I COS{z, /i) d:!,
[z,n) indiquant l'angle de la normale intérieure avec la verticale menée
de haut en bas. Ces deux intégrales doubles représentent les projec-
tions P' et P de a' et n sur le plan des oc, y; nous aurons donc
-f f [i ^id "■'"'' =i'''"~''^'
mais la différence P' — P des projections de g' et a est égale à la projec-
tion de la surface réglée infiniment petite menée normalement à g le
long de la ligne 1 et comprise entre a et g' ; elle est donc égale à sXsini";
on a donc bien la formule (^).
36
CHAPITRE V.
Figure d'une large goutte de mercure placée sur un plan horizontal.
10. Nous supposerons que la surface de la goutte est de révolu-
tion.
Afin de nous rapprocher le plus possible des calculs des n^'* 2 et 3,
menons l'axe des z vertical de haut en bas et menons dans le méridien
de la surface l'axe des x tangent au sommet. Désignons ensuite par / le
rayon de la base de la goutte et par / + a? la distance à l'axe d'un point
quelconque de la surface; nous aurons l'équation
(A)
d^z I r /^^-V] ^^-
dx' l -\- X ' \dx J ] dr
z — h
\-mj
a-
dz
Quand la tangente à la courbe devient verticale, — devient infini,
et le dénominateur change de signe pour la partie inférieure de la
goutte [fig. 3o).
Fig. 3o.
Désignons par /> le rayon de cf^~\rbure au sommet de la courbe; les
deux rayons de courbure principaux sont égaux à h en ce point; le pre-
mier membre de l'équation se réduit \\j->^X l'on a, en faisant 5 = 0,
Posons
h^ —
dz
langcp=_
nous trouverons, au lieu de l'équation [t) du n"2,
dz _{z — h)dz
sin© do 4- sincii
GOUTTE U'UN LIQUIDE SUR UN PLAN HORIZONTAL. iS;
et, en intéc;i'ant,
■= I — COSCf
(z — hy r "sinwf/c
la-
pour 9 = o, on doit avoir 2 — 0, et l'intégrale est nulle; comme le
premier membre se réduit à — , = -,-7 5 il faudrait en toute rigueur
ajouter cette quantité au second membre; mais, comme nous suppo-
sons b très grand, cette quantité est très petite et négligeable.
Nous avons ensuite
i
, ; . , , I COS'
smcp az \a
l + X 3 I, -\~ X
et, en négligeant le dernier terme comme très petit par rapport au pre-
mier, on aura
j I — cos^ "
(B) (-_A)2,^/«2sijj2? _^^ _ ^',
^ ' ^ ' 1 i i+ X
, I — cos^ -
( C ) 3 — A r= 2 a sni - M ^
2 3
9
(/ + ^) sni-
Faisons ç = - — ?', ? étant l'angle aigu formé par la surface du mer-
cure avec le plan horizontal, et désignons par q la hauteur de la
goutte, nous aurons en même temps ce =: o, ^ = q, et l'équation pré-
cédente deviendra
I — sni'"
(D) .J:=2aC0S^-^^.jj- .
cos
2
Telle est la formule donnée par Laplace, qui exprime l'épaisseur de
la goutte en supposant connu le rayon de courbure h au sommet qui
9. tj'
entre dans le terme très petit — -'.-•
'En poussant plus loin l'approximation, on aura, d'après le calcul du
11 «j ,
/ 2a'-y , , . .'O ^a' '■ ^°' 2 /• a c.\
^ -i — --] = 4« sur- - H- -r, -, i-f 7- — cos -^ h
\ b J 2 3 1 + X \ ^ 1 + X 1)
18
l38 CHAPITRE V.
et la hauteur q de la goutte sera donnée par la formule
q H T- ) = i\a- COS-- + -T77 I — siir^- i-f -y sin-
3/\ ?. /V / 2
ou
(E) ^:^_-+y/4«-cos-- + ^^(^r-sin3-j(^i-f--sin-j.
Cette formule pourra donner une approximation très supérieure à
celle qui est fournie par la formule de Laplacc, si -. n'est pas une quan-
tité extrêmement petite.
11. Calculons maintenant le rayon de courbure h.
Dans l'équation (A), remplaçons l-^x par r, et, en négligeant les
termes du troisième degré par rapport à -,"? nous aurons
d} z \ dz z — h
df^ r dr a'-
OU
d''' z dz V 1
dr- dr œ b
On en tire
'd^\
ce n'est pas l'intégrale générale, mais elle s'annule pour r= o, ainsi
que -,-; elle est donc l'intégrale voulue.
Le calcul actuel suppose que ~_ reste très petit sur la partie considé-
rée de la courbe ; toutefois on peut supposer que r soit assez grand pour
que — soit un nombre considérable.
Posons, en prenant t pour variable,
. 4^
sm -
2
En supposant r assez grand pour que la limite supérieure l/— de
GOUTTE d'un liquide SUR UN PLAN HORIZONTAL. iSq
l'intégrale par rapport à t puisse être remplacée par co , on aura
^lX"-(-i^'')'
Or
/
e-'' f/^
?.
donc
2a^ Spxa- e'^ ( a\
Calculons ensuite la quantité z approximativement en fonction de r,
vers le bord de la goutte.
En ne prenant dans l'expression (C) de z — h que son premier terme,
on a
dz ■= a ces -d'^y
2
et, comme dz — f/rtangç, on a
?
cos
dr = a «i — a / — sin - H \ do.
° ^ \ 2 sni - /
\ 2/
En intégrant, on a
(«) - =: 2C0S - H- logtang y + consl.
^ ' a 24
Pour 9 = - — i, on a r = /; donc
consl. = 2 sin log lang ( 7 — 7 ) '
et, en remplaçant dans l'équation [n], on obtient
o /• l -il, T. — i cp
log tang -jr = 1- 2 sm - H- log lang — , 2 cos -^ ,
et si Ton veut appliquer cette équation en un point pour lequel cp est
très petit et pour lequel l'équation [m) a déjà été établie, on pourra
I /|0 CHAPITRE V.
faire o — o dans le dernier terme, et l'on aura
O •:: — i
lane: y =r: tan g - , — e "
4 ^ 4
et, parce que 9 est très petit, on en conclut encore
aZ , . 7T l —^ 4sin3
tangcf =r — nr: 4tang — ^— e " '^
ip) ^= consl. + 4«tang— ^ — e "
Les deux équations (m) et (p) doivent avoir lieu à la partie supé-
dz
TTi-
rieure de la goutte en des points où /' est grand, quoique ^' soit très
petit, et l'on en conclut, en égalant les deux valeurs de z,
\Jia~ , T.— i -4siir-— -^-
y-—^ -- 4 « lang ^.- e ' " ,
h\lTd 4
(F) |— cîy/p.rr -\/T:/lang— ,~e " ' "' '' .
b 4
Ainsi la formule (D) ou (E) ne renfermera plus rien d'inconnu.
L'équation (F), qui détermine h, a été donnée par Laplace.
1 2. Calcul du rayon du plus grand parallèle de la goutte. — Désignons
par 2L la plus grande largeur de la goutte qui correspond à 9 = -; on
déduira de la formule [n]
L = / + asji — 2 a sin - + «log tang ^ — alog tang ^— •
Désignons par p la différence entre L et /, c'est-à-dire posons
{q) ^ -— a\J 9. — 9. a 's,\n — h aloglang^ — «logtang
et proposons-nous de calculer L avec une approximation plus grande.
Pour calculer r d'une manière plus approchée que par la formule [n),
il faudra, dans la formule
dz
dr —-■ »
iang<i.
r.OLTTR d'un liquide sur un plan horizontal. i4i
prendre pour z toute l'expression (G), en remplaçant toutefois l ^- x
par /+ p, ce qui augmentera le second membre de {n) de
/ o
(ces - - r
sin--
la constante C devant être déterminée de manière que cette intégrale
s'annule pour 9 = - — ï; ce qui donne
i
I — sin -
01 7: — i
-f- 4 CCS- 3 log tang — . —
^ ces- -
On aura donc
/■ ~ . 2 a ces - + (7 log tang > h / — 2 « sin - — « log tang -^
, .. .„- _ V H / — 2a sm a log tang — ; —
2 '=''4 2 ""4
-1- 4sni--^ — 3 log tang I
' ^ ' 2C0S- y /
-. 4- 4cos- 3Ioglang — -.—
\ 2C0S- — ^ — •
On aura donc, pour le plus grand rayon de la goutte,
L :::./ + P - ^-^l^-^j / -— ^ ^ 2 - 3 log tang ^
^ '^ \ 2C0S--^
(G, ; a-^ ' I
— -,^ï^^ — — / . + 4cos- - — 3 log tang '--^
6(/+i) o-^— ' ^- 4
\ 2 ces- — ^
P ayant la valeur donnée par la formule (q).
Les formules (D) et (F) permettent de calculer la hauteur q d'une
large goutte de mercure, quand on connaîtra le rayon /de la base. Si
1^2 CHAPITRE V.
l'on regarde la plus grande largeur 2L de la goutte comme une donnée
de l'expérience, on en conclura / par la formule (G) et l'on obtiendra
ensuite la hauteur cj comme précédemment.
1 3. Calcul des dimensions d'une large goutte de mercure au moyen de
son volume. — Supposons que l'on donne le poids et, par suite, le vo-
lume V de la goutte. Nous avons obtenu (n° 8) la formule
■2a^-\
en y faisant
nous aurons
7 H T- ) C-— -2 ta?- sm ; = - ,
et, en remplaçant le coefficient de /^ d'après la formule (D), nous obte-
nons
I — sm^ -
I 2
cos^ -
1
2Sin- \al
1
V
o;
lit a ces
on obtiendra /en calculant la racine positive de cette équation du se-
cond degré. On aura ensuite 6 et ^ par les formules (F) et (D).
Goutte de mercure de révolution, placée entre deux lames horizontales.
14. Prenons pour axe des z l'axe vertical de la goutte mené de haut
Fi
g. 3i.
0
dK'
C X
y
en bas et l'axe des x dans le plan horizontal supérieur [fig.'M). Dési-
gnons par / le rayon DA de la base inférieure et par /' celui de la base
GOUTTE d'un liquide SUR UN PLAN HORIZONTAL. l43
supérieure. Désignons encore par l + x la distance à l'axe d'un point
de la surfoce libre du liquide. En conservant à toutes les lettres la
même signification qu'au n° 10, nous aurons, comme dans ce numéro,
l'équation
, I— cos*-
(a) z:=. h + la^m- -\ :r- ?
2 3 .... Ci
(/ H- .-r) sin -
2
h étant une constante à déterminer.
Regardons / comme connu et désignons par q la distance des deux
lames qui est donnée; si nous faisons o = x — i, nous aurons
, l 2(7- 2
a —. Il -\- 2 a ces — h ^:rT -■ — ;
^ 2 3/ <
cos-
2
cette équation déterminera h.
En supposant la lame supérieure de même nature que la lame infé-
rieure, on aura en même temps
5 =r o, l ~k- X r=^ l' , 52 = i,
et, par suite,
„ i
, I — cos^-
. l "2 0/' 2
O =: /< + 2 a sin — !- ——, : — '
2 61 . l
sin -
2
équation qui ne renferme que /'d'inconnue, mais qui ne pourrait servir
à la déterminer avec assez d'approximation.
Mais, d'après le calcul du n''12, nous avons, pour la distance / + a?,
o , o . i t: — i
r = l 1- 2 a cos - + a loi? tang y — 2 a sin - — a loff tang — ^ —
2 ^°/j 2 "^^4
-|!/_i-H-4sm^|-3Iogtan8|\
\^2C0S- J
+ g / ^ ^ + 4 cos^ i - 3 log lang^^\
\ 2 cos- - ^ ■ /
l44 CHAPITRE V.
et, en y faisant 9 — i,
,1 , fi' ■ i\ 1 i 1 ■^ — i
/ — / + 2 a ( cos sin - j + a log lang -j — a log tang —-, —
+ _ / . _____ + 4 cos- - - o log lang -— y
On obtiendra le rayon L du plus grand parallèle de la goutte, en fai-
sant 9 = - dans l'expression de r; puis on aura la distance/ de ce pa-
rallèle au plan supérieur, enfaisanto = - dans {a), et l'on obtiendra
/ ^^ /< + a ^/2 + — ( 2 V 2 — J )•
15. Cherchons la formule qui exprime le volume de la goutte.
Nous avons l'équation
<*) "'(r + É;
Désignons par da un élément de la surface libre de la goutte, par y
l'angle de la normale intérieure avec l'axe des z et par ch' la projection
de cIg sur le plan des x, y; nous aurons
— ± dx dy =; ±: t/a',
cos 7 "^
suivant que y sera aigu ou obtus. Multiplions l'équation {h) par — dn
et intégrons dans toute l'étendue de la surface courbe, nous aurons
(c)
'^y^(ii-ïl;)^^'-/^^^^'-^/=^^^''
les éléments ayant le signe h- ou le signe —, d'après ce que nous ve-
nons de dire. Nous aurons ensuite
I ±zda'- ~\olAbcd-\- vol bcA'^^ -{\o\Abcd-h\oH)AdO~\oibcA')~\-Tzl^rj,
GOUTTE d'un liquide SUR UN PLAN HORIZONTAL. l/|5
en indiquant les volumes de révolution par les surfaces qui les engen-
drent. Si nous désignons par V le volume de la goutte, nous aurons
/
±zd^' =z — Y -^Til'^q.
Pour calculer la première intégrale de l'équation (c), imaginons,
comme aun° 9, une surface infiniment voisine de la surface courbe,
parallèle et située au-dessus, a la distance s; de plus, terminons-la aux
normales menées à la première surface le long de ses bords. Désignons
par P la projection de la première surface sur le plan des x, y et parP'
la projection de la seconde surface. Nous aurons
/Hh-^) — i('"-"'-
Projetons les deux surfaces parallèles et les sui'faces latérales des deux
troncs de cône ({ui les unissent sur le plan des x, y, nous aurons
— 2 - /î sin i -t- l* + 2 - /' ; sin i — P' -— o
OU
^ (I>'— P) = 2-(/'-0sin/.
Remplaçons dans (c) les trois intégrales par leurs valeurs, et nous
aurons
{d) y ^ {q ~ h)- r- ^ 2-{l — l' ) a'^ ^\ni + h-l'K
16. Supposons qu'on connaisse le volume V de la goutte; pour dé-
terminer sa figure, il faudra déterminer /, /' et A.
Posons
A -; 2 [ces - — sin - ) + log ta"g / """ ^Oo tanj
B . -+- 4 sin'^ 3 log lang -, „ i:~- — 4 cos'^- -i- 3 log tang — — >
2 ces' y ^^2 ces- —7— "^ '
4 4
I — siir^ -
i r>.n 2
L. — 2 ces r- ., ; ^ — >
1 6 L i
cos -
2
l4^ CHAPITRE V
nous aurons
h -— q — aC, r z= l-]- lia — -.--. H,
et l'équation (d) deviendra
V
ç-/- H- 2 A a ( Y — aC)l 1- 2 A « - sin «
-[ {q — aC) (a-— -^j a- * y ( a sin f + A ^ — A a C ) =0.
Négligeons d'abord les termes en j; et nous obtiendrons /en calcu-
lant la racine positive d'une équation du second degré; remplaçons /,
par la valeur obtenue, dans les termes en y? et nous obtiendrons en-
suite / avec une plus grande approximation. Connaissant le rayon /,
nous sommes ramenés à un problème qui a été traité (n° 14).
Détermination de la constante a- et de l'angle i de raccordement
du mercure avec le verre.
17. On peut opérer ainsi, comme l'a fait Edouard Desains. Il me-
sura la dépression du mercure dans un vase large auprès d'une lame de
verre plane et verticale. En désignant par H cette dépression, on a
(1) ir-=2a^(i — sin/).
Il observa ensuite la plus grande épaisseur d'une large goutte, ayant
49'"'", 5 de rayon, et il substitua cette valeur à la place de q dans la for-
mule de Laplace,
, I— sm^-
, ^ i ia? ia- 1
(2) ^^,acos---^- + ^- -^ ,
ces -
2
en négligeant le terme très petit — -j- On réduira d'abord le second
membre de l'équation (2) à son premier terme et l'on calculera ainsi a
et i. On obtiendra ensuite une approximation plus grande, en tenant
compte du troisième terme de l'équation (2). Desains a trouvé ainsi
GOUTTE D UN LIQUIDE SUPx UN PLAN HORIZONTAL. \ l\']
Calcul d'une petite goutte de mercure.
18. Prenons pour axe des r la tangente au sommet du méridien de la
goutte de mercure, pour axe des z la verticale qui passe par ce sommet
et menée de haut en bas. Désignons par r la distance d'un point du
méridien de la surfiice à l'axe et par 9 l'angle de la tangente à ce méri-
dien avec l'axe des r; nous supposerons que cet angle, nul au sommet
de la goutte, croît jusqu'à - — î, en représentant par i l'angle aigu de
raccordement du mercure avec le plan sur lequel repose la goutte.
Puis nous poserons
^^ i r=:B,cp +B2cp3+B3r+Bicp^ + ....
D'après le n*" 10, nous avons ces deux équations, où h est égal à
/■coscsf/» 4- s'uï'idr =z --(z — h)r (Ir,
dz = drlang<s,
et, en y substituant les deux expressions précédentes, on trouvera les
valeurs suivantes des coefficients, où b représente le rayon de courbure
au sommet :
Ai=-, A,=:— ^^+K- —
'2 \24 02 a-
I , I />^ 5 U^
A3= — 7-, . ,. h -A :, -1 jj -, 1
^374^5767778 "^ 75360 ^ "^ ^^76 d* "^ 73^^ ^y
B,= ^ B.:= (^Z,+ A^
I , I /r' I b''
I20 24 a^ 24 Cl
/ I 23 ^^ 7 tf" 169 IP
^^"^ ~ \^3.4.5.6.7 "^ 576Ô «2 '^ 384 ^ ^ 921(3 ^
i48
CHAPITRE V.
19. Au moyen de ces formules, on pourra déterminer s et r depuis
cp = o jusqu'à une valeur o, de o plus ou moins grande, suivant que h
sera plus petit ou pins grand, car la convergence des deux séries
sera d'autant moins grande que b sera plus grand. Soit/> la valeur de :;
correspondant à 9 = p,. A partir de cette valeur de 9, développons r
suivant les puissances de 'C =-- z — p. Nous avons l'équation
dr- '' r dr \ dr
M
'--È
et, si nous prenons r pour la variable indépendante, nous ferons
d'-z
dJ^
_drr
dz'-
7~dJ^'^'
71:
-f^+P,
en faisant, de plus,
l'équation différentielle deviendra
ih- I /dry- I I r
d'.
dl
1-4-
Posons
B)
- — I 4- m il + /«2C-+ Jn.^V+ ;;?. ^■' + . . .^
et nous trouverons, après avoir posé/- — i + c-m\,
c/;îi" colcp,, f^-
siii-o,
r
2C 2rt- •
cm,.
_ fhti
'>• I 1
„ -f- 2 cm, m., — -— j /' ; II /;? . /«, c- /■,
6c- 3 ' - Ç)a--' a- ' - •/'
I2f
cm
ia-
^ Tn\m.,c -\- ^ c//i:
2 ' •*
5^ (./'-.,
in^mj
- c'- fin^ ;«,•
(lOUTTR d'un LIOUIDR SUR UN PLAN IIORIZONTAI.. l/jf)
Les coefticients de la formule (B) deviennent beaucoup plus faciles à
calculer si on l'applique à partir du plus grand rayon de la goutte; on
aura alors cm, == o et l'on obtiendra pour les autres coefticients
(C) { niuc -^
m^c =
I II I
,•> m-iC = ~ —,
2C aa- ba-
I Il W W
2-4 c* [\a-c- 3a''c Sa'''
7 JL . ii Jï _ A ^ï'
60 a'-c^ /|0 rà c 20 a"
20. Premier exemple [fig. ^2). — Supposons que l'angle aigu de rac-
cordement du mercure avec le verre sur lequel il repose soit de /|2"3o'
et adoptons pour a- la valeur
ft^= 3,263.
Prenons d'abord pour le rayon de courbure au sommet de la goutte
/>== 1™'". Eu prenant le millimètre pour unité, on obtient, si l'on ap-
plique les formules (A),
;; =; o , 5 y — 0 , 07O4 •^'' + O , OO90 o"' — O , OO I ^2 'i'*,
/■ ■=. ç - - n,2o5oci^4- o,o25oo'' — ■ o,oo366o".
Pour 0= -) on trouve
' 2
---0,91, /'^OjQO.
Appliquons ensuite la formule (B), en partant du rayon maximum
qui vient d'être calculé et en nous servant, par conséquent, des expres-
sions (G). Nous ferons 11 = 0,91 -h ^.a- = 7,/i^i, et nous aurons
/• = o , 95 — o , G 1 .^i C^ — o , o5 1 C' — o , 2 16 C — o . 077 U,
'r
et, pour ^C, = 0,5,
"^^■::,-_ - 1, 228^-0, i53C—o,98K'-o,385!:',
dr
'■ = 0,79, ^=— o,
A partir du point correspondant à ces dernières valeurs, appliquons
I ^O CHAPITRE V.
la formule (B); nous aurons d'abord
c — 0,79, cm,=:-o,8o, 11 — 7,9^,, /2r=I,6'i;
puis
'■ = 0,79 — o,8oC-i, 5i7Ç2_ 2,5,4^3^
dr
dl
-^ = — o , 80 — 3 , o34 — 7 , 542 1-,
et, pour Z, = 0,08, on a
dr
^ = 0,72, ———1,09, t: — o = 42«3o'.
Ainsi la goutte de mercure a i'""','49 de hauteur; le rayon de son
équateur est 0,95 et le rayon de base est 0,72.
Le volume V de la goutte est
y = 7zt-(q -\- — \ — 2rda^s\ni;
en faisant /= 0,72, ^ = 1,49, h = i, et prenant 1 3,6 pour la densité
du mercure, on obtient pour le poids de la goutte
oë', 041.
21. Deuxième exemple (fig. 33). — Prenons ensuite pour le rayon
de courbure au sommet de la goutte 6 = i'"'",38. En appliquant les
formules (A), nous aurons
- = 0,690-— 0,182 cp4+ 0,0294 o«—o,oo85oicp8,
/•= 1 ,38cp — o,33itp3+ o,o645cp^— 0,016820";
au moyen de ces formules, on obtient
pourcpr=3o% 5 = 0,1801, / =0,677;
0 = 58", 5 = 0,593, /•= 1,108;
cp = 75», 5 = 0,90, /•=i,25;
0=90°, 5=1,23, /•=i,3i.
Les deux séries ne sont pas assez convergentes pour 9 = -, pour
que l'on soit sûr du dernier résultat obtenu; mais nous le vérifierons.
GOUTTK D UN LTQUinE SUR UN PLAN HORIZONTAL. lOI
En appliquant les formules (B) et (C), nous aurons
/• = i,3i — o,53i ^- — o,o5i I ^^ — OjiSg^^— o,o56C',
et, pour vérifier cette formule, essayons de retrouver le point corrcs
pondant l\ (^ = y.)*"; pour cela, faisons 'C = — o,33, et nous aurons ef-
fectivement r= 1,23.
lie. 33. — Échelle 20.
Fij. 32. — Éclielle 20
Fig. 34. — Échelle 20.
Faisons dans cette formule et dans sa dérivée ^ = o,j, nous aurons
Appliquons la formule (B) à partir de ce dernier point; nous aurons
/• z= 1 , 1 54 — o . 67 Ç — 1 , 089 C^ — 1 , 267 C^ — o , 249 ?S
132 CHAPITRE V.
Pour "C = o,i5, nous aurons
Cette goutte de mercure a donc une hauteur </ — i'°'",88, un rayon
de base /= 1,02 et un rayon de l'équateur égal à f ,3i. On trouve pour
son poids 0^^', 102.
22. Troisième exemple [fig. '^f\). — Prenons h —- 2'"'". En applitjuant
les formules (A), nous aurons
-3 = ç-2 — O , 3 I 82 Ci'* 4- O , I 4 I 2 Ci" — O , o83o Ci*,
/• = 2cp — o,63g8ci' + 0,2440 «f"' — o,o832 cf'^.
Pour 9—7' on a
^ =r 0,519, /• = I ,3l8.
Appliquons ensuite la formule (B), nous aurons
/■ =r I , 3 1 8 H- C — O , 880 C" -t- O , GG I U;
et, pour 'C = o,.), nous obtiendrons
/• — 1,61, —=0,41, cp = 67^30'.
Appliquons de nouveau la formule (B), nous aurons
/• r=. I , 6 1 + o , 4 1 Ç — o , '(Gj X,--\- o, 0968 "O ;
d'après cette formule, on voit que /■ est maximum pour 'C == o,5i, et
l'on obtient, pour la valeur de /-correspondante, 1,71.
La formule (B), appliquée à partir de l'équateur, donne
(a) /■=: 1 ,71 — 0,441 C^— o,o5i i^-' — o,o83Ç* — 0,089 1"'.
Pour '( — 0,78, on a /•— i,38, et l'inclinaison de la tangente sur l'ho-
rizon est42°3o'. La base est l'eprésentée sur \'à fig. 34 par AA', et la
tangente au méridien en k par AT.
Ainsi la goutte de mercure a la hauteur ^ = 2""",3i, le rayon de
base /= 1,38 et le rayon de l'équateur égal à 1,71. On trouve pour son
poids 06', 193.
GOUÏTIi: 1) UN LIQUIDE SUU UN PLAN HORIZONTAL. 1 53
Les deux premiers exemples s'accordent assez bien avec des expé-
riences de Gay-Lussac; mais il n'en est pas de même du troisième
exemple. Pour se rapprocher le plus possible dans le dernier cas des
résultats obtenus par ce physicien, il faudra supposer, à l'angle de
raccordement du mercure avec le verre, la valeur de 55"* qu'il ne peut
guère dépasser. On trouve alors que, pour avoir le rayon de base, il
faut faire dans [a) C = o,G; on a ainsi
et l'on a, pour le poids de la goutte, o^', i85. Sa base est alors repré-
sentée, sur \'à Jig. 3/i, par BB' et la tangente au méridien en B par BH.
23. Gay-Lussac, après avoir déterminé les poids de plusieurs gouttes,
en a cherché expérimentalement les hauteurs; voici les résultats qu'il
a obtenus (Poisson, Nouvelle théorie de VacUoii capillaire, n° 109) :
Poids llaulcui'
en cil
;;rairiiiics. luilliiiièU'cs.
6 ,oi3 3,34
J,^7^ >^'^9
2,865 3 ,2.5
2,14; 3,20
',187 ^'>9<^
o,8i3 2,80
o , 667 2,71
0,307 2,32
0,233 2, 19
0,095 1,78
0,059 I ,60
o,o3i 1 ,38
11 faut remarquer que, la hauteur d'une goutte de mercure étant
donnée, on n'en peut pas conclure sa masse, même approximativement,
car cette masse sera très différente suivant l'angle de raccordement
qu'elle fera avec le plan sur lequel elle repose, angle qu'il est très dif-
ficile de maintenir constant. Au contraire, si l'on se donnait le plus
grand rayon de la goutte, sa masse serait à très peu près déterminée,
car elle ne varierait que peu avec l'angle de raccordement.
Suivant les expériences d'Edouard Desains, quand on laisse une
20
l54 CHAPITRE V.
fifoutte de mercure sur un plan de verre, on reconnaît que la goutte
s'affaisse peu à peu et que son épaisseur diminue notablement. En outre,
le mercure perd sa fluidité à tel point, qu'il conserve les empreintes
qu'on y fait, se comportant alors en quelque sorte comme du beurre.
En agitant le mercure, on lui fait reprendre sa fluidité; mais la goutte
ne reprend pas tout à fait la même épaisseur qu'à l'état primitif. Ain.si,
il est nécessaire, dans ces expériences, de prendre du mercure parfai-
tement pur et de mesurer cliaque goutte aussitôt qu'elle a été posée
sur un plan de verre.
Calcul des dimensions d'une goutte moyenne de mercure.
24. I.es calculs employés dans les exemples précédents deviendraient
fort pénibles pour des valeurs de b plus grandes que 2""", et il sera
utile de les modifier.
Menons une ellipse tangente au sommet du méridien de la goutte et
ayant le même axe de symétrie. Prenons toujours pour axe des r la tan-
gente au sommet et pour axe des z l'axe de symétrie. Désignons par a
etp les demi-axes de l'ellipse et par 9 l'angle de la tangente à l'ellipse
avec l'axe des r. Les coordonnées r et ^ de cette ellipse seront données
par les deux équations
, , a-siiio 3-cosc»
V/p-cos-cp + a- sin'o v^!^^ cos-ç. H- a^ sin'^cp
En développant les expressions de r et :; suivant les puissances de 9,
on trouve
D'autre part, les coordonnées /et 2 du méridien de la goutte sont ex-
primées par les formules du n" 18 :
b I b'^
6 "^ 8 ^,
).'-.
b 3 b'\
24 32 rz-y
)o-.+
r.OUTTE 1) L'N LIQUIDE SUR UN PLAN IIOUIZONTAL. [ ;>D
En identifiant les deux coordonnées r ou les deux coordonnées z dans
leurs deux premiers termes, on obtient
(2)
? = -
Ir
I b''
I + 7 — ,
I h
4 r."^
On peut adopter pour méridien de la goutte l'ellipse, dont on vient de
calculer les demi-axes, depuis o = o jusqu'à une valeur plus ou moins
grande de o suivant la valeur de h. J'ai vérifié que, lorsque h = f\, en
prenant l'arc d'ellipse jusqu'à 7» l'erreur commise sur /-et z aux ex-
trémités de cet arc ne dépasse pas -j-^ de millimètre. Quand h sera plus
petit que 4, l'emploi du même arc d'ellipse donnera des résultats en-
core plus exacts.
25. Calculons la forme d'une goutte de mercure quand le l'ayon de
FifT. 3,). — Échelle -îo
courbure h du sommet est égal à 4""" {fig. 35). On déduit d'abord des
formules (2)
y. — 9.,C)'^\, ,3 = 1,79;,
et, pour 9 — 45", les formules (i) donnent
/• = 2,9.27, c = 0,796.
1^6 CFIAPITRE V.
En développant rpar l'apport à "C à partir de ce point, on a (n" 19)
/• r= 2,0,27 + ^ — 0,6o3 t- --f- 0,24'î C'',
COto = -3^ =[ — i , 9.0b l -h o ,y'?.6Ç- .
o est, d'après la dernière formnle, égal à Go*' pour 'C -= o, Vj, et l'on a
alors
(3) ^=0,790-1-0,44 :=z 1,236, /• = 2,566.
[En faisant 9= Go" dans les formules (i), on aurait z = i,r4(),
/'= 2,5oo].
En développant rl\ partir de ce point, on a
/■ =z 2,566 4- 0,577 r — o,4i6 Ç- -H 0,084 ?^
et, pour 'Ç = o, s on a
;•-=: 2,760, -7;; =0,214.
dr
d^
On a ensuite
;- = 2,76o4-o,2i4r — o,363r--H-o,oo3r^
et -pz est nul pour C = o,29G.
Ainsi l'on a, pour le rayon du plus grand cercle et pour sa distance
au sommet,
/■:r:2,79I, ^ = 2,o32,
Enfin, en développant /à partir de ce cercle, on a
/• = 2,791 — 0,382 ^- — o,o5i !' — o,o63 V* — 0,029 r-,
r/inclinaison de la tangente sur le plan de la base est égal h 4^°3o',
lorsque — est égal à — cot42"3o'= — 1,091, et cette dérivée prend
cette valeur pour 'C = o,(S8; on en conclut ensuite r— 2,412.
Ainsi le rayon de courbure h de la goutte au sommet, sa liauteur </,
le rayon / de sa base et son plus grand rayon c ont ces valeurs
b = \, 7 = 2,912, / = 2,4i2, c — 2,791,
et l'on déduit pour son poids o^''',G75.
GOUTTE 1) UN LIQUIDE SUR UN PLAN HOrdZONTAI,. I 57
26. Lorsque le plus grand rayon do la goutte ira on croissant, la
convergence de la série
c -h cm..\ -4- cm-
appliquée au-dessous de l'équateur, ira en augmentant par une raison
que nous donnerons plus loin. iVinsi, lorsque le rayon de courbure h
sera >• 4 o^i ^lue le rayon de l'équateur sera >> 2,791 , après avoir cal-
culé le méridien depuis le sommet jusqu'à ce cercle, on pourra facile-
ment achever de déterminer le reste du méridien jusqu'à la base de la
goutte. Mais, pour déterminer la partie supérieure de la goutte, on em-
ploiera une des méthodes par quadrature, que nous exposerons plus
loin dans la recherche de la dépression capillaire dans le baromètre.
27. On pourrait faire croître le rayon h du sommet de la goutte par
intervalles très rapprochés et calculer, d'après les méthodes précé-
dentes, pour chaque goutte correspondante le plus grand rayon, le
rayon / de la base, la hauteur ^de la goutte et enfin son poids, en sup-
posant connu l'angle de raccordement du mercure avec le plan de la
base. Alors réciproquement, étant donné un quelconque de ces élé-
ments de la goutte, on en pourra déduire les autres.
D'après les expériences de M. Quincko, non seulement l'angle de
raccordement varierait d'une goutte à une autre, mais, le mercure
n'étant pas un fluide parfait, cet angle serait loin d'être constant sur
tout le contour de la base d'une môme goutte. S'il en est ainsi, les cal-
culs précédents pourraient servir à déterminer la valeur moyenne de
cet angle sur la base.
En effet, supposons qu'on ait déterminé par l'expérience le poids
d'une goutte et son plus grand rayon. D'apri's ce que nous venons de
dire, nous pourrons, de ce plus grand rayon, conclure le rayon de
courbure h du sommet. On connaîtra ensuite la forme du méridien de
la goutte et, sachant son poids, on calculera le point oi^i le méridien
s'arrête sur la base et l'angle i de raccordement du mercure avec cette
base. Si cet angle n'est pas constant le long du contour de la base, cette
valeur théorique de i pourra être prise pour la valeur moyenne de cet
an£fle.
i58
CEIAPITRK V.
Figure cViine huile d'air,
28. La figure d'une bulle d'air qui se trouve sous un plan horizontal
à l'intérieur d'un liquide qui mouille ce plan peut être obtenue par
les mêmes calculs que la figure d'une goutte de liquide qui ne mouille
pas le plan sur lequel elle est placée.
En effet, mettons l'origine des coordonnées au sommet de la bulle
et menons l'axe des z vertical de bas en haut [fig. 36). Nous aurons,
Mfî. 36.
pour l'équation de la surface concave du liquide (jui limite la bulle.
TT +
9. a
a- étant la constante capillaire du liquide et h le rayon de courbure au
sommet o. Cette équation est entièrement semblable à celle que nous
avons trouvée au n° 10 pour une goutte de mercure.
Supposons qu'on ait déterminé par l'expérience l'angle de raccorde-
ment du bord de la bulle avec le plan, angle qui sera en général très
petit ou nul. Alors, si la bulle est grande, on pourra y appliquer les
formules des n""* 10, 11 et 12. Si la bulle est petite, on pourra y ap-
pliquer les formules (A) du n" 18.
Injlueuce de la capillarilé sur le birom^'lr.'.
29. Supposons que le baromètre soit formé d'un tube cylindrique
droit vertical, d'un assez grand rayon, fermé à son extrémité supé-
rieure et plongeant dans une très large cuvette de mercure. Désignons
par / le rayon du tube et par q la hauteur ou flèche du ménisque. Nous
GOUTTE D UN LIQUIDE SUR UN PLAN HORIZONTAL.
avons (n" 10), pour l'équation de la surface du liquide,
139
I — cos^-
4«^ sin- - f
"3 r~^
en comptant z de haut en bas à partir du sommet.
Désignons par f l'angle aigu de raccordement; nous aurons, sur le
contour de cette surface, r — o, o = - — /, 3 = q, et nous déduisons
de cette formule, pour la flèche du ménisque.
I — COS"^
?~i'J[('"^^°'(i~0_
Ladépression du sommet provenant de la capillarité est(Chap. II, n" IV
2«-
et il reste à déterminer le rayon de courbure h du sommet du ménisque.
Pour l'obtenir, il suffit de reprendre le calcul (|ui donne cette quantité
au sommet d'une goutte de mercure. On a approximativement (n" il )
-— 2C0S ^ + log' laiigy + const.
Pour o
ainsi I on a
i, on a /■ — /, donc
const. -= 3 cos [ y — - ) — log lang ( h — y );
log tang^ := « -^^o^i - « l-.cos(^ - i) +logtang(^ - i ),
(a)
tangy —taiig^j^
1- 2 L'cx — 2 cos I -
, « \ i 2/ 2 „«
e ;
et, en supposant o très petit, on oi)tient
dz
tan^,::--^-=4lang^g-vie
.8 4^^..
i6o
CHAPITRE V.
mais, en difï'érentiaiit l'expression (m) de 3 du n*' 11 et négligeant des
termes très petits par rapport à celai que l'on conserve, on a aussi
dz _ \J'i a- \ -
Ces deux expressions de -^ doivent être égales pour une valeur de /
moindre que /, mais peu différente de /; on ne commellra qu'une très
petite erreur en faisant /• = /dans les deux expressions et en les éga-
lant; on obtient ainsi
y =^2^/2 a ^y^Tï/lanj
^\ -^--1:4)
Cette valeur de , est plus exacte que la semblable obtenue (n" 11)
pour une goutte de mercure posée sur un plan.
En effet, soit N'AN la figure d'une telle goutte et soit B'AB {fig. 37)
la portion de sa surlace qui fbi'merait la surface barométrique, en sorte
que l'angle du plan tangent avec la verticale est égal à i au point B. On
peut obtenir un point M assez voisin de B et où la tangente est sensible-
ment borizontale, et la formule {a) n'a besoin d'être admise que de B
en M. Au contraire, pour la goutte, la semblable formule doit être
admise depuis N jusqu'en M.
D'après ce qui précède, on a pour la dépression barométrique
(M
A — 4^/2 a^- y- / lang / {^
M, ---"'(
c'est la quantité dont il faudra augmenter les indications du baromètre.
GOUTTE d'un liquide SUR UN PLAN HORIZONTAL. iGl
30. Supposons qu'on remplace le tube barométrique par un tube
vertical ouvert à ses deux extrémités et plongeant dans la même cuvette
de mercure. La quantité -y- représentera 1 abaissement du sommet de
la colonne au-dessous du niveau dans la cuvette et, q étant la fïèclie
du ménisque, la quantité q + — 1~ ou le radical
V
8rt'
ces'
eos
représentera la distance du contour du ménisque au plan de niveau.
Supposons que le même tube ouvert soit plongé dans un liquide qui
le mouille. Pour avoir l'élévation du contour du ménisque alors con-
cave au-dessus du niveau extérieur, il faudra faire i=~ dans l'expres-
sion du radical précédent, et l'on aura pour cette élévation
/.■ ^^-
ia--{-
17
./...
J^>.
Soit B (fig. 38) le sommet du ménisque, CA la bauteur k du bord du
Fis. 38.
ménisque au-dessus du niveau extérieur; on a CB ~ ^, BA = h-, donc
b étant négatif et donné par la formule
^17
i^'xa - v-/tang^t^ "
lC)2 (.IIAPITRE Y.
ainsi l'on anra ponr la liantonr du ménisque
a v's
dont le premier terme est négatif, comme ci-dessus.
Le volume de liquide soulevé dans le tube par la capillarité est
(Chap. 11, n" 3) 2-7rr', plus généralement
9. -/r/- cos/',
si l'on suppose que l'angle aigu i' de raccordement ne soit pas nul ;
menons le plan tangent en B, le cylindre renfermé entre le plan tan-
gent et le niveau est ~r-h; donc le ménisque a pour volume
2TZ ra- cas/' — T.r'-/i,
/< étant donné par la formule (/>) changée de signe, où Ton lait
OU par la formule
h — t\ \hi a- \'t. l lang- ( ij — 7 ) - "
4siM-
\8 4
31. Ce qui précède suppose que le tube est très large. Si l'on veut
trouver la dépression du mercure due à la capillarité dans un tube
d'un très petit rayon, on pourra appliquer la formule du n" 14 du Cha-
pitre II. Mais on obtiendra une approximation plus grande en se ser-
vant des calculs des n°"* 18 et 19 du Chapitre actuel. Pour une valeur du
rayon de courbure h au sommet, on pourra calculei' les rayons du tube
qui correspondent à un angle donné de raccordement; par suite aussi,
étant donnés ces rayons, on en conclura h ou la dépression h.
Supposons, par exemple, que l'angle de raccordement du mercure
avec le tube soit égal à 4^"- l^os quatre exemples calculés aux n"^ 20,
21 , 2*2 et 24 donneront, en y faisant 9 — - — 4^'' -- 45*",
I" Z>=:l, f z=iO,Q(^'^, ;=: 0,284, h ^=9. a- :r:;6,5r>G;
2» ^—1,38, /•" 0,9^0, :: = 0,382, A ::^ y-^ —4,728;
GOLTTl': d'UiN LlOLIDt; SLUi UN l'LAN IIOUJZOMAL. l63
3" b=^9., /:=i,3i8, ^ = o,5ig, li-=ia- =3,263;
4" ^ = 4, i=i,î-2-;, ^ = 0,796, II—— =],63i.
La seconde colonne verticale donne le rayon du tube, la troisième la
liauteur du ménisque et la quatrième la dépression du mercure.
Remarquons que les formules (A) et (B) des n"** 18 et 19 pourront
servir également à calculer la figure du ménisque d'un liquide dans un
tube capillaire qu'il mouille.
Quand le rayon du tube n'est ni très petit ni supérieur à 10""', on
forme alors une Table des dépressions au moyen de quadratures.
Mél/iodes par quadrature pour former une Tahle de la dépression
barométrique due à la capillarité.
32. Il s'agit de former une Table qui fournisse la dépression baro-
métrique, provenant de la capillarité, pour des valeurs successives du
rayon du tube.
Première méthode. — Laplace a indicjué une métbode par quadrature
pour déterminer la surface du ménisque mercuriel [Connaissance des
Temps, 181 2). Pour trouver le rayon du tube correspondant à une dé-
pression donnée II, il prend d'abord pour le rayon de courbure au som-
met b = -,|-- 11 divise le méridien de la surface en parties dont les ex-
trémités correspondent à des valeurs de l'angle 9 distantes de 4" et il
remplace ces arcs par des arcs de ceicle de même amplitude et dont
chacun continue le précédent suivant la même tangente.
D'abord, le premier arc de cercle qui commence au sommet est im-
médiatement déterminé, puisque son rayon est b; si donc on désigne
par 9, la valeur de 9 relative à son autre extrémité et qu'on mette l'ori-
gine des coordonnées au sommet, l'axe des z vertical et l'axe des /■
horizontal, on aura pour les coordonnées de cette extrémité
Calculons le rayon de courbure du méridien correspondant à ce point.
iG/j CllAl'lTIlt V.
R, étant ce rayon de courbure et R' et
ce point terminée à l'axe, nous avons
R, étant ce rayon de courbure et R' étant la longueur de la normale en
'1
ou
I I \ ia-
I 'l I I
R, " h
Menons un arc de cercle dont le rayon soit R,, qui passe par le point
(r,,j^,) et qui soit le prolongement du précédent; nous aurons pour les
coordonnées des points de cet arc
/•n:; Il -f- Ui sillo, Zr=z k — Ri COS'f,
A, k étant deux constantes; désignons par (a.,, z.^) la seconde extrémité
de cet arc qui correspond à o =9., nous aurons
/2 — /'i^: Ri sinço — Ri sino, =:= aR, siu — ^ ces
formules qui déterminent /.,, z.^. On calculera ensuite le rayon de cour
bure R^ en ce point par la formule
I :>> I I .
i\2 b a- ' /■,
puis on déterminera un troisième arc de cercle, et ainsi de suite, jus-
qu'à ce qu'on arrive à la valeur de 9 qui est égale au complément de
l'angle de la surface du mercure avec le tube. La valeur de /• corres-
pondante sera le rayon du tube pour la dépression supposée.
Quand la dépression est moindre que o""",8, le l'ayon de courbure />
au sommet de la goutte devient trop grand pour qu'un arc de 4" vers
le sommet puisse être remplacé par un arc de cercle. On a donc été
obligé, dans cette partie de la courbe, de faire croître l'angle 9 de
(juantités plus petites.
Dans cette métbode, on l'emplace les arcs du méridien de la goutte
GOUTÏK 1) LN LlQLIUbT SUR UN PLAN HORIZONTAL. 1 63
par des arcs de cercles osculateurs, qu'on transporte parallèlement
bout à bout, et l'on suppose ainsi que le rayon de courbure est con-
stant tout le long d'un arc, tandis qu'il va en diminuant. 11 en résulte
que les valeurs que l'on calcule successivement pour les abscisses r, ,
/%, /-.j, ... sont trop grandes et que les valeurs obtenues pour :;,, z.,,
r.,, .. . sont trop petites; l'erreur commise sur cbaque arc a donc lieu
dans le même sens. A la vérité, après avoir calculé un des arcs de cercle
et le rayon de courbure à la seconde extrémité, on peut, comme l'a fait
Bravais, revenir sur le calcul de cet arc, en prenant pour son rayon la
demi-somme des rayons de courbure obtenus à ses extrémités. Mais on
obtiendra des résultats beaucoup plus exacts si l'on conserve les mêmes
divisions du méridien ou beaucoup plus rapides si l'on prend des divi-
sions plus grandes, en adoptant des arcs d'ellipse au lieu d'arcs de
cercle. C'est surtout vers le sommet du ménisque que cette méthode
sera avantageuse.
33. Seconde méthode . — Divisons donc le méridien du ménisque en
parties correspondant ii des accroissements successifs de l'angle 9 et
assez petites pour être assimilées à des arcs d'ellipse.
Nous prendrons d'abord un arc de l'ellipse osculatricc au sommet;
les coordonnées /■, z dt' chaque point de cet arc ont pour valeurs
(^^ .._ '^'sif? ._o P'coscp
V/[i- COS^'v H- a- siu'^'f \l'^'^ C0S-Ç3 -+- a- sill'^o
a et [i étant donnés par les formules (n" 24)
I «■
ces valeurs correspondent à une valeur déterminée de b ou, d'après ce
que nous avons dit, à une valeur déterminée de la dépression. Nous
prendrons un arc de cette ellipse depuis 0 = 0 jusqu'à une valeur
o =r o,, et nous aurons les coordonnées j\, r, de l'extrémité en faisant
o — o, dans les équations (A).
Considérons une deuxième ellipse, dont les axes ont la même direc-
tion, qui passe aussi par le point (/•,, z^) et qui ait la même tangente
l66 CIIAPITUE V.
que la première en ce point, et examinons comment nous devons choi-
sir ses demi-axes a,, ^^ pour qu'elle se rapproche le plus possible du
second arc du méridien. Les coordonnées r, z de cette ellipse seront
( !', ) )■ = h + , ' ' _-^ , ; = A-
V'Pi cos-'f + 'J.\ sin-o \J^l cob-o -i- %'[ siii-o
h, k étant deux constantes.
Nous avons les deux équations du n" 18
/• coso do -H siii'v (Ir i^- ( -^ 4- -^ 1 r dr,
■ ' ' \a- ùj
dz -— dr lang'f.
Kemplaçons-y o par ç, -h y, nous aurons
/■ cos ( '^1 4- -!; ) d'I "\- siii ( -i , + 'l ) dr — ( ~; + 7 ) '' ^^/" = o>
(cos'l' — taiig'fi siii '})<;/:; — 'vlanyoi cos^J/ + siii'})c//' =: o.
Développons les premiers membres d(î ces équations par rapport aux
puissances de 7, après avoir posé
- = -1 + Pi"^ + /y/i'}- + . . .,
(C) /• = /•! + Yi 6 -f. /i,.}^ + . ..,
et nous en tirerons, en égalant à zéro les coet'ticients des puissances
de 'l,
/■| COS'-i,
Vi " — r- r^" ' Pi — Vi iy»D'fi»
2
«2 ' ^
'"i 1 7.2 -'- 7. )-"Snic^,
27, coso,— /'i siii'fi — I , + H) 7i ilh'h'^
«1 —
2,,i-+^l-2sm'-p,
Les trois quantités/;,, ^,, //, sont donc connues.
D'autre part, si l'on développe l'expression (B) de l'abscisse r de
l'ellipse suivant les puissances de 6, on obtient, en s'arrêtant aux
GOUTTE n UN LIQUIDE SUR UN PLAN HORIZONTAL. 167
tonnes en 6^, cette équation
02
a- sin-fi aj |:J- COS?
G G^
si no,
OÙ l'on a posé
G-=; j3j cos-o, i-ajsin^'f,.
En identifiant cette expression à (C), on obtient ces deux équations
af 3^ COSo,
— G^T---'/.,
^I?' ^"^^^ ['^I^ÎCOS^^,- aJ(r + 2C0S^ç,)] ::^/?,,
pour déterminer a,, [!i,. En divisant la seconde par la première, on
trouve
7i tanp:o,[^;3j cos-G,— 7.-2(i + 2cos-'f,)] = 2G-/«i
et
g 2 _ ■^//|Sin-o, + Yi lnnp-o,(i + 2cos-o,) ^^ ,
''" 2ros-o,(vi tang-oi— //i) ^''
Pour abréger, désignons par M le coefficient de a'; dans cette formule,
et a;'. Si; seront déterminés par ces deux expressions
5 :', — M y.:.
M^ ces- o
f 1
Oo étant la valeur de 9 relative à l'extrémité du second arc, les coor
données 7\, z-, de ce point seront données par les formules
ol] sino, ol'i sincsi
r, — /■', — '
\ 'j'î (:os'o,+ ^1 sin-o., \^fi,' cos-OiH- aj sin-o
Pj ces Ça P^ cosç,
\'3'j cos'cio ~i- '^j siri-'f, V'[^ï cos-0| + y.^ siii-o,
On calculera de même successivement les arcs d'ellipse qui peuvent
remplacer les arcs en lesquels on a partagé le méridien du ménisque.
3i. Bouvard a formé en 1812 une Table de la dépression dans les
tubes barom*étiiques, d'après la métbode exposée au n*^ 32; il avait
l68 CHAPITUE Y.
supposé l'angle de raccordement du mercure avec le verre des tubes
égal à 43" 12'.
Ed. Desains, en discutant les expériences faites par Danger sur des
tubes barométriques de différents rayons, a trouvé que l'angle de rac-
cordement du mercure avec ces tubes a été très sensiblement constant
et égal à 3 7" 5 2' [Annales de Chimie et de Physique, 3'' série, l. LI).
Suivant un Mémoire de Bravais, antérieur à celui de Desains, l'angle /
de raccordement du mercure avec le verre dans le vide barométrique
serait en général })lus grand que dans l'air, et l'on ne doit songer à
faire la correction de la dépression qu'après avoir déterminé cet angle
expérimentalement pour le baromètre qu'on emploie. En se servant
aussi de la métbode indiquée au n" 32, il a formé une Table de cette
dépression pour des valeurs de i comprises entre 73" et 4^" et pour des
rayons du tube compris entre 2'"'" et 10""" [Annales de Chimie et de Phy-
sique, 3*^ série, t. V, 1842). Nous reproduisons cette Table ci-contre.
Bravais a adopté pour la constante capillaire à- — 3,264; ïtI'IJs il est
utile de remarquer qu'on ne peut pas admettre que l'angle de raccorde-
ment s'élève de 42" à 75"*, sans que la coucbe superficielle du mercure
s'altère beaucoup, ce qui devrait entraîner un changement sensible
dans la valeur de a-.
r.OUTTE 1) UX LIQUIDE SUR UN PLAN HORIZONTAL.
1G9
H
0S
H
•H
^
^M
w
UJ
—
0
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1-^
Sh
ïr;
H
w
-w
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•. oooôoôoôôooo
o o 00 00 o" o o" o" o" o"
O — (M (M ^:^t tfO co w -■*•-•*■-+ -• -o
000000000000
0000000 obooo
^ cToocToooooooc.
Z t^ tô ci j^^ o ^ o ^^* ^ ^M ^
b o o o o o o o o^ o^ o^ o^
',. 000000000— ■"«■^
'~ o" o" o" o" o"" o o" o o o o o
" o"o"o"Groooooooo
■^ o" o' o" o" o" o" o o" o" o ~ e'
^ ! o o' o' o' o" o o" o" cT o o c-
■'^ o' o"" o" o" o o o o o o o o
■'' ^oo'ooooooooo
=== \-
no
CHAPTTFÎE V
Forme d'une croiitte suspendue à un corps solide quelle nioudle.
35. Menons au sommet 0 de la goutte la verticale 0^ de bas en
haut et la tangente Or au méridien. D'après le n" \ du Chapitre II, on
a, pour l'équation de la goutte,
I J_ _ h — z
et, si l'on désigne par h le rayon de courbure au sommet, on aura, en
faisant ^ = o,
Nous en conclurons, comme au n" 18, les deux équations
/• cos cp do + sin cp dr ~- ~{^h — z)r dr.
a-
dz :zz df tanffcû.
'6
On passe donc des formules du n" J8 à celles du problème actuel,
en changeant simplement a- en — a-. Ainsi l'on aura
en faisant
Air=-, Aa — -4--
2 9J\ 62 a-
1.2.3.4.0.6 "j-i a- i44 rà
1.2.3... 8 i53bo «^ 9216 «'* 78728 a«
B, — Z^, B2 = — 7. + - - ,
p _ J^ J_ ff _i_ ^5
120 24 a'^ 9.\ a*^
B> = \ /, + Jil i' _ ^7_ ?l! _,^ i69_ *.^
1-2. 3... 7 .O-bo r/^ 384 <7'* 9216 a"
36. On développera z et r par les formules précédentes, tant qu'elles
GOUTTE SUSPENDUE. I7I
seront suffisamment convergentes; puis, comme au n" 19, p étant la
valeur de z pour l'extrémité de l'arc obtenu, nous développerons rsui-
vant les puissances de C = ^ —p.
Posons donc
W^P
f'--rz\-\-c-m\
et les coefficients du développement
{b)
1 -\- /Hi Z + m.2 ^- -{- m^ l-^ -\- .
seront, en désignant par 9, la valeur de o pour z --p,
cm,r=L coto,, cm=^z=. - — h jH/^,
(c)
6c 3 ba--^ a-
{i)i] — m^)f- 1 ., I ., I
ci)i'^^=. '-^ ,,))i\))i^_c -h T,c))ii cm^m^
ia-
3
- C-//llif)l.2.
Si l'on applique ces formules à partir du plus grand rayon de la
goutte, on aura w, = o, /= i et, par suite,
I
(d)
ni^c =
2 c 2 a^
I H
IP W
,'.^i '.
l'.^C 'j^a-c
'da*c 8 a'*
71 M H 3 IP
bo a'c^ 40 ci*c 20 a**
En raisonnant comme nous avons fait n'' 8, nous trouverons pour
le volume de la goutte
/2«2 \
(e) V = a- X sin « — ( -^^ 7 j B,
en désignant par ^ la hauteur de la goutte, 1 le contour et B la surface
de la base.
Il est utile de remarquer que, lorsqu'on aura calculé la figure d'une
I ']2 CHAPITRE V.
goutte (l'un liquide, on en pourra conclure la figure d'une correspon-
dante d'un autre liquide quelconque. En efï'et, d'après les formules [a),
^ et T ne dépendent de a et Z; que par le rapport -• Par conséquent, à
une goutte du premier liquide correspondra une goutte semblable du
second liquide.
37. Application I. — Nous allons déterminer avec une grande préci-
sion la figure d'équilibre d'une goutte d'eau suspendue à un tube dans
la supposition que le rayon de courbure h au sommet soit égal à 2'"'".
Fig. 89. — Échelle lo.
Faisons donc ;«- = 7,5 et appliquons d'abord les formules (a), nous
aurons
/•rn^aci — 0;2ç^ — o,oo4oç^ — o,ooo55o''.
Faisons 9 = -> et nous aurons
^ m 3 , 806, /• = 2 , 3 1 6 ;
GOUTTE SUSPENDUE. 1 73
ainsi le plus grand rayon de la goutte est 2""",3i6. Ces coordonnées
correspondent, sur lay%-. Sq, au cercle aa' . Pour 9 = 7' on a
ce qui correspond au cercle hh' .
Appliquons ensuite les formules {h) et [d]\ nous aurons
0 1=2,3 16, H=::^2,8o6-— 7,5=— /4,69/i, mi=:o,
et nous trouverons
/•=: 2,3l6 — 0,0970^^+ 0,0222!;*— 0,0001 V— 0,00082?%
Nous en concluons
-^ r=: — O, 1940? + 0,o666C^— 0,0004?''— 0,004l C^
Pour? = 0,5 ou ^ = 3,3o6, /•:- 2,295,
?= I : = 3,8o6, /•=i2,24i,
?r=l,5 ^r=4,3o6, /•=2,I79,
t^l ^ = 4,806, /■ = 2,I28.
Pour '( = 2, la série qui donne ^ n'est pas suffisamment conver-
gente; mais cette série est égale à — 0,121 pour "( = i,5. Appliquons
donc les formules {h) et (c) à partir du point c correspondant à '(= i,5 ;
nous aurons
c- = 2,i79, H = 4, 306-7,5=:— 3,194, cm, — -o, 111,
et nous trouverons
/■ = 2,i79 — o, 121 Ç H- 0,01521*4-0,0272?*,
^■=-o,i2i + o,o3o4? + o,o8i6?^;
dX,
— — = o,o3o4 + o, i632?.
a?'
La première dérivée est nulle sur le cercle de gorge et pour
?=:l,05, ^=:5,356, /■--=2,ioo,
174 CllAPITUE V.
et la seconde dérivée est nulle au point d'inflexion pour
^,-^= — 0,l86, Z -^ l\,l'20, /•"-= 2,202.
Appliquons les formules [b) et {d) à partir du cercle de gorge dd';
nous aurons
C ::= 2 , lOO, 11 -- — 2,1 44> C/W, ■=: O,
et ensuite
/• s^- 2 , loo + 0,095 W-+ 0,0222 w* — o,ooi6^^.
Pour véritier cette formule, employons-la à la détermination d'un
point déjà obtenu et faisons '( = — o,55, ce qui correspond à z = 4>8o6,
et nous retrouvons en effet r= 2,128.
Pour "C = 0,55 ou ^ = 5,906, nous obtenons r^= 2,129.
Enfin, calculons le volume de la goutte jusqu'au cercle de gorge,
d'après la formule (e); nous ferons
(J=^0,3o6, 1=:--, X = 27rX2,l, H :i^T..2 ,1^,
et nous trouverons
V ^ ôg^'^S 26 ;
ainsi son poids est de 69'"^'", 2G.
38. Application II. — Résolvons la même question dans la supposi-
tion que le rayon de courbure b au sommet de la goutte soit égal à
l'^'^Sy:"). Depuis le sommet jusqu'au plus grand cercle de la figure,
nous appliquerons les formules [a), qui deviennent
z -r=z 0,8-5'^-— o,oo6ci^+ 0,0026^5*^ + 0,0004 P**,
/■ =:r I , ^00 Cf — O , 2o3 Ci* — O , Oo3 I ç '' — O , OOo5 Ci'^ ;
et nous en déduirons
*
Pour 0= y, x;:=o,538, z'^; 1,275,
4
Pour cp i:::; -, ^ = 2,176, /— 1,920,
ce qui correspond, sur \'à/ig. 4o, aux cercles bb' et aa .
GOUTTE SUSPENDUE.
Appliquons ensuite les formules (/>j et (r/) au-dessus du cercle aa' ;
nous obtiendrons
/■ =r. 1 ,920 — o, i66r- 1 0,0222 î^-^ — 0,004^^^-1 o, 002/4 !i'',
- =:r — 0,332^ -! 0,0666^- — 0,0l6C^H- 0,0120^%
et, pour *C— 1,3,
/•=z 1,686, -^:rr— 0,320, ^-3,476.
Fi(j. 4o. — Échelle 10.
Au-dessus du point qui a ces coordonnées, nous appliquerons les
formules [h) et (c), et nous aurons
/■ z= 1 ,686 — o,32or — 0,066 r2+ o,o4or%
dK
=: — 0,320 — o, l32 ^ +0,120:1-,
et, en faisant Z = 0,5,
dr
rr-i,5i5, -^——0,224, - = 3,976.
J76 CHAPITRE V.
Nous aurons ensuite
/• =r I ,5l5 — 0,224b H- 0,0l6^--t- 0,o4l ^%
et, pour 'C = 0,3,
cJr
/• — i,4,5o, -^-- — o,2o3, ^^4,2-6;
puis
/•rr. I ,43o — 0,2o3^ -f- 0,055^"+ 0,o42^^,
et, pour C =: 0,5,
/• — 1,36;, --^— — o,r[7, ^ = 4,776.
Enfin, à partir de ce dernier point, nous aurons
;■ = 1 , 3G7 — o, 117^-1-0, ii3^-+o, o35 ^%
-ip — —0,117 -f- 0,226c + o, io5!;^
Cette dérivée est nulle pour (^ = o,43, ce qui correspond au cercle
de gorge cld' . Ainsi l'on a sur ce cercle
/• = 1,341, ^ = 5,206.
En comptant la coordonnée verticale T à partir du cercle de gorge,
on a encore
/• =: I ,341 + O, 149^^+ 0,0222 C^— 0,0375 C*.
La hauteur de la goutte jusqu'au cercle de gorge est donc <7= 5, 206,
et, en appliquant la formule {e), on trouve 44'"*'% 18 pour le poids de
la goutte.
On doit remarquer que la hauteur de cette goutte diflère peu de celle
de la précédente, mais que le cercle de gorge et le volume sont deve-
nus beaucoup moindres.
39. Application III . — Résolvons ensuite la même question dans la
supposition que le rayon de courbure h au sommet de la goutte soit
égal à i™"',5. Nous aurons d'abord, d'après les formules [a),
Z ■=! 0,75ocp- — 0,0203cf.*+ O , 0006 Ci'' -f- 0,0000-JCi^,
r = 1 ,5oocp — o, i938<p^ — o,ooo6!p^H- 0,000070'.
GOUTTE SUSPENDUE. I77
En faisant 9 = -? nous aurons, sur le plus grand parallèle de la
joutte, représenté sur la/^. 4i par aa',
^ = 1,788, /•:= 1,600.
Fig. !\\. — Échelle lo.
Ensuite, d'après les formules [b) et {d), on obtient
/• = i,6oo — 0,289^^-0,022^3— 0,011 Ç^H-o,oo5 es
— 0,478? +o,o66C'—o, 044^^+0, 025 es
dr
et, pour '( = I , on a
di
r — i,2>--, -^= — 0,431, ^ — 2,788.
Au delà de ce point, nous appliquerons la formule
/•— 1,877 — 0,431!; — 0,192 C' 4- 0,0262 ?%
%= -o,43i -o,384? +o,0786rs
et, pour 'C = 0,75, nous aurons
/• = 0,964, -^^-O'^^Q'
8,488.
•28
178 CHAPITRE V.
A partir de ce point, nous emploierons la formule
/• = O , 964 — O , 629 t -V- O , 008 ^-+0,1 6/4 Ç^,
et nous aurons, en faisant "C — o,325,
r:=zo,~6y, -Ti =^ — 0,555, ^=:3,8i3.
CIL,
Nous aurons ensuite
/• = 0,767 — o,o55Ç -t- o,236b"+ o,248Ç^,
et, pour 'C = 0,2,
/• = 0,667, ^^ "~°''^+'^^' - — 4,oi3;
puis
r z= 0,667 — o,43i s + 0,373^^+ o, 199^^,
r —
et, pour C = 0,2,
/• — 0,598, -^=—0,258, ^r=4,2l3.
Enfin nous aurons
/• 1^:0,598 — o,258Ç + o,466C--f- o, ii4C%
-k; = — o,258 +0,932^+0,342^-,
et cette dérivée est nulle pour C = 0,20. Ainsi l'on a pour le cercle de
gorge marqué sur la figure par dd',
/• = 0,565, ^ = 4)463.
On aura, pour le volume de la goutte terminée au cercle de gorge,
V r= 2 7t X o,565.a2 — 71. o, 565^ x 5,537 = 21 ,074;
on en conclut que son poids est 2i'"«%o74.
40. Appliccuion IV. — Passons au cas où le rayon de courbure au
sommet de la goutte est b = 1""". Nous aurons d'abord
^ =^ o , 5 Ci- — o , 029 1 Ci* + o , 0002 cp'^ + O , 00002 cp** + . . . ,
/• rzz o — O, i5oocp'^+ o,oo35cp5 + 0,00025 cp ■' + ... ,
GOUTTE SUSPENDUE.
et, pour o—- -y nous obtenons
5 — 1,059, / =1,029;
ce qui correspond au plus grand cercle aa' de lay?^. 42.
Fif[. /(2. — Échelle lo.
^79
Nous avons ensuite
,. — 1^029 — 0,443^2+ 0,022^^ — 0,066 r* + 0.0176^%
et, pour "C = 0,6,
/• = 0,867, -^= — 0,554, ^ = 1,659.
9."" A partir de ce point, nous avons
r = 0,867 — 0,55/4!; — o, 135!;-— o,oI6r^
et, pour 'C — 0,3,
,• = 0,689, ^=-0,639, r= 1,959.
3° Nous aurons
/• = 0,689 — o,639r — o,43i Ç-'- o,o5i C%
et, pour 'C = o,25,
r = o,5o3, 5=-o,844, ^ = 2,209.
l8o CHAPITRE V,
4" Nous obtenons
/• = o,5o3 -o, 844?- o,2o8^M- 0,843 ^S
et, pour t = o,25,
/•= 0,292, —=—0,790, :;- 2,459.
5*^ Nous aurons enfin
;• = o , 292 — o , 790 Ç H- I , o5 1 Ç2 + 2 , 427 t',
dr
-7= = —0,790 + 2, 102!; + 7,281 Ç-.
Cette dérivée est nulle pour *C = 0,214. Ainsi l'on a, sur le cercle de
gorge marque sur \difig. l\i par dd' ,
/• = 0,195, ^ = 2,673.
En comptant "C, à partir du cercle de gorge, on aurait encore
r :rz o, 195 + I ,74'2C^ + 0,022?^ — I , 126Ç*.
On trouvera ensuite, pour le poids de la goutte, le nombre
7™g'',7i6.
Figures d'une goutte suspendue à un tube et en équilibre stable.
4t. Si nous coupons une àas fig. Sg, l\o, 4i et 4^ au-dessous du
cercle aa par une section circulaire et horizontale, la partie située au-
dessous représentera la figure d'équilibre d'une goutte suspendue à
un tube vertical.
En prenant cette section suivant le cercle aa', on aura les figures de
gouttes d'eau en équilibre attachées à un tube dont la section exté-
rieure sera aa' , lorsque le plan tangent le long du bord fait avec l'ho-
rizon le plus grand angle, c'est-à-dire un angle droit.
En prenant ensuite, par exemple, les parties situées au-dessous du
cercle bb' , on aura les figures de gouttes d'eau, suspendues à un tube
dont la section est bb', lorsque le plan tangent le long du bord de la
goutte fait un angle de 45° avec l'horizon.
GOUTTE SUSPENDUE. l8l
Ce sont les figures que nous avions assimilées dans une première
approximation à une portion de sphère (Ghap. 111, n''31).
Sur le développement en série (n"* 36) de la fonction r
suivant les puissances de t.
42. La fonction r satisfait à l'équation différentielle
et nous nous proposons de déterminer les points critiques de cette
fonction de l, afin de savoir dans quelles limites elle est développable
suivant les puissances de '(.
Il est d'abord aisé de voir que le sommet de la courbe qui a pour
coordonnées (^ = o, - = o) est un point critique et que la fonction est
développable à partir de ce point en une série de la forme
On a aussi un point critique correspondant à
En effet, aux environs d'un tel point, le second membre de l'équation
(A) est très petit en comparaison des termes du premier membre, et
cette équation se réduit sensiblement à
Intégrons cette équation, et, en désignant par C et C deux constantes
arbitraires, nous avons
dt 2 ^
I02 CHAPITRE V.
et, puisqu'on doit avoir, si l'on suppose le point à l'origine des coor-
données,
dr .
-7= = =n i pour Ç r= O,
«s
en faisant i =^ \J— i, il en résulte
CJ T. .
et la valeur de r devient, pour la même valeur de C
r=r L ces- = o.
2
On a ainsi deux points doubles, pour lesquels -p ~ ±: {, et, en dési-
gnant par a et p deux quantités réelles, on peut représenter les coor-
données de ces deux points par
^ = a + p/, /■ .— o,
L'expression (B) de r peut s'écrire
A' = L ï
2
OU, en changeant C en -
/ = tf sin j^'
Nous pouvons prendre cette expression pour le premier terme d'un dé-
veloppement et poser
ç ç t: r
(C) /■ = Cisin T7 -H D sin-'- h- E sin"-;; 4- F sin" - +. . ..
Ij L/ Ij Li
Si t a un petit module, on peut remplacer dans (A) "C par son dévelop-
t
pement suivant les puissances de sin-r?
GOUTTE SUSPENDUE. 1 83
et en prenant le radical du second membre de (A) avec le signe di,
puisqu'il s'annule en ce point, on aura, si l'on désigne par A' la valeur
imaginaire
que prend h en ce point.
'la"
~b
a -
- p i
It,
D =
- ^
h' C'^
cû- lo
E =
-^
C^ (// + (
i8a-
^
56 F
+ i6J)=.
ziz
i5A'CD/
•5
et il est aisé de voir qu'on obtiendra, pour tous les coefficients de la
formule (C), des valeurs finies et déterminées.
43. Si l'on fait c = o et cm, = i dans les expressions données au
n*' 36 pour les coefficients du développement
r --= c -V cm 1 V 4- cm 2 ^- -i- . . . ,
on aura /== o, et l'on voit que tous les coefficients se présentent sous
la forme -; ils sont cependant déterminés. En effet, nous avons re-
marqué que la série (C) a tous ses coefficients finis et déterminés.
Remplaçons sin^par son développement, et nous aurons
44. La fonction r n'a pas d'autres points critiques. Si donc on pose
et qu'on regarde u,v comme les coordonnées rectangulaires d'un point,
la fonction r sera développable à partir du point {u =p, t' = o), sui-
vant les puissances de C = ^ — p, dans l'intérieur d'un cercle décrit de
ce point comme centre, de manière qu'il ne renferme pas les points cri-
tiques.
Dans l'application IV (n"40), on a, pour le cercle de gorge, :r = 2, 673 et,
l84 CHAPITRE V.
àtrëspeuprès, pour les deuxderniers points critiques, 5 = 2, 673 ±o,3f.
Il en résulte que les développements de r sont peu convergents dans le
haut delà goutte. Dans l'application I (n"37) au contraire, le méri-
dien de la surface de la goutte s'éloignant beaucoup de l'axe sur le
cercle de gorge, on comprend facilement que la même série soit très
convergente sur tout l'arc ad.
On s'explique de la même manière pourquoi, selon ce qui a été dit
(n" 26), la série analogue relative à une goutte de mercure est très con-
vergente au-dessous de son plus grand parallèle, dès que le rayon de
ce cercle surpasse 3™"".
Compte- gouttes.
45. Quand une goutte se forme à l'extrémité d'un tube capillaire ver-
tical, adapté au fond d'un vase, pour ensuite tomber, elle grossit peu à
peu, puis s'étend au delà du rayon du tube; enfin elle se creuse. Elle
affecte finalement les figures complètes dont j'ai calculé plusieurs cas
dans les n"' 37 à 40 ; alors elle se rompt sur le cercle de gorge, dont
le rayon diffère très peu du rayon de la section extérieure ou intérieure
du tube, suivant que la goutte est attachée au cylindre extérieur ou
intérieur.
Bien que la goutte, avant de se détacher sur le cercle de gorge,
prenne une figure d'équilibre instable, on ne peut cependant consi-
dérer l'ensemble formé par la goutte et par le liquide du vase et du
tube comme un système en équilibre. C'est pour cette raison que la
quantité désignée au n° 36 par — H = ^| q ne représente pas la
hauteur du niveau du liquide du vase au-dessus du cercle de gorge. La
hauteur de ce niveau n'altère pas la forme de la goutte; quand cette
hauteur croît, la vitesse de l'écoulement est seulement augmentée.
En supposant même le vase d'une longueur indéfinie, la vitesse d'é-
coulement ne sera pas uniforme. Au moment où la goutte se creuse, il
se produit une traction capillaire de dedans en dehors, qui accélère la
descente du liquide du vase.
La théorie que je viens d'expliquer est confirmée par les expériences
de Dupré. En eff'et, d'après les calculs que j'ai faits ci-dessus sur les
GOUTTE SUSPENDUR. l85
figures des gouttes prêtes à se détacher, il résulte que, si le diamètre
du tube capillaire est, en millimètres,
0,39. 1,1 3, o.,68, 4,20,
les poids des gouttes sont respectivement, en milligrammes,
7,716, 21,074, 44,18, 69,0.6.
Or Dupré a trouvé par l'expérience (Dupré, Théorie mécanique de laeha-
/^7/r, Cliap.TX) que, pour les diamètres
m 111
0,9,, 0,5^, I,i5, ■:!,i5, y.,-?.^)-?., 3,o'|, 4,06, 4,445, 5,1:2, 10,435,
les poids des gouttes sont, à la température de 9.'S°, en milligrammes,
4,20, 12,4, 2r,g, 35,1, 4o,8, 5o,o, 65, o, 70,0, 76,5, 85,6,
et les nombres que j'ai trouvés s'accordent bien avec ces derniers. Il
faut remarquer que les diamètres donnés par Dupré sont ceux des tubes
et que les diamètres que j'ai calculés sont ceux des cercles de gorge de
la goutte; mais, par cette comparaison même, on voit que les seconds
diamètres doivent différer très peu des premiers. Il est aussi utile de
dire que Dupré déclare qu'il aurait pu arriver à une précision plus
grande, s'il avait pu consacrer plus de temps à ses expériences.
46. Ilagen a employé le premier le compte-gouttes pour comparerles
tensions superficielles. On place le liquide à essayer dans un vase muni
d'un tube capillaire par lequel il s'échappe par goutte, et l'on admet
que les poids de deux gouttes de deux liquides différents, tombant de
cet appareil, sont proportionnels à leurs tensions superficielles, ou, ce
qui revient au même, que les volumes de ces deux gouttes sont pro-
portionnels aux constantes capillaires a- et a"- de ces liquides. En fai-
sant donc couler par gouttes un même volume des deux liquides et dé-
signant par // et //' le nombre des gouttes fournies par chacun, nous
aurions
n' a-
(=<) — = -7:.'
n a -
■ Mais la proportionnalité des poids des sfouttes des deux liquides à
24
l86 CHAPITRE V.
leurs tensions superficielles est loin d'être très exacte, ainsi que je vais
l'expliquer.
On a, pour le volume de la goutte depuis son sommet jusqu'au
cercle de gorge, en désignant par R le rayon de ce cercle et par ^ la
hauteur de la goutte (n" 36),
V:r.:27:R«^--(^-7)-R';
on a ensuite, d'après rtk|uation du méridien de la goutte,
9.«- „/_!_ I
rj ^^- a-[ — —
i étant le rayon de courbure du méridien sur le cercle de gorge, pris
positivement; en remplaçant, on a
Y = .Wa^{^-^[
Pour le volume d'une goutte du second liquide sortant du même appa-
reil, on aurait
V'=--:7rR2«'M^^+ '-
en accentuant les lettres pour la seconde goutte, mais R reste le même.
Or, pour que le rapport de Y à V fût égal à celui de ^, il faudrait que
x' fût égal à ï, et l'on conçoit facilement que cette égalité ne doit pas
avoir lieu.
Au reste, examinons les valeurs de î^ et ^ pour les quatre gouttes
que j'ai calculées; on obtient ^ en calculant la valeur de -^ sur le
cercle de gorge. Nous trouverons ainsi :
Application I, h -r^ ?.™"^ ÏÏ ~ 2~i" ~ °'^"^' ~ = ^' ^9»»
11,^-1,75.... r^=7:^-«'7^6, ^=:=o,.98,
ni' '^-''5 n = d65 = ''""' T^''«^^^'
IV, b.= ^ ïï^^^^''^^' ^ = 3,484.
GOUTTE SUSPENDUE. ign
Le rapport tle - ^i jr ^i respectivement pour valeurs
(?) 0,399, o,4oo, o,58o, 0,678.
Si ce rapport était constant pour un même liquide, il le serait aussi
quanti on passerait d'un liquide à un autre, cardiaque goutte du premier
liquide a sa semblable dans le second liquide (n" 35), et si R était le
même dans deux gouttes de ces liquides, t. le serait aussi. Les nombres
{{i) étant différents, cette propriété n'a pas lieu. Toutefois, comme ces
nombres ne varient pas rapidement, on comprend qu'on puisse obtenir
une certaine approximation, en déduisant a'- de la formule (a), pourvu
que le rapport plus grand que l'unité des deux nombres rr, a"- ne soit
pas trop grand.
47. Montrons comment on pourra vérifier si le compte-gouttes ainsi
appli(|ué donne un résultat suffisamment approché.
Supposons que le premier liquide dont la constante capillaire est
a- soit l'eau, et concevons qu'on ait fait les calculs des n''^ 37 à 40
pour un plus grand nombre de gouttes d'eau, en sorte qu'elles ne dif-
férent successivement que par petits degrés. Connaissant le volume V
de la goutte d'eau (|ui tombe de l'appareil, nous pourrons en conclure
b, Il
par interpolation, et nous n'avons pas besoin d'admettre que R soit le
rayon du tube. Au moyen de la formule (a), nous calculons a'- approxi-
mativement et nous connaissons V exactement par l'expérience.
Pour la valeur a^ de l'eau, construisons la courbe qui a pour abscisses
les quantités b et pour ordonnées correspondantes les quantités R.
Pour la valeur trouvée pour a'-, construisons la courbe analogue à
a'
la précédente, ayant pour abscisses b — b — et pour ordonnées
R' = R^.
Dans cette seconde courbe, prenons l'ordonnée égale à la valeur R
du cercle de gorge des deux gouttes ; l'abscisse correspondante b' sera
le rayon de courbure au sommet de la goutte du second liquide.
Considérons la goutte d'eau semblable dont le rayon de courbure au
l88 CHAPlTHi: V. — GOUTTE SUSPENDUE.
sommet est b, = // — , et soit V, son volume. Le volume V de la ûoutte
liquide doit être égal à -,— ^« = ~i ^ <• Si cette égalité n'a pas lieu à
très peu près, c'est que a'- a été mal calculé au moyen de la for-
mule (a).
Dans ce cas, en augmentant ou diminuant a'- et reprenant la même
méthode, on pourra parvenir à corriger le premier résultat trouvé.
On peut remarquer que, dans cette recherche, R n'est pas supposé
égal au rayon du tube; mais ce qui est plus exact, on le suppose égal
au rayon du cercle de gorge, qu'on regarde comme le même pour les
deux gouttes des deux liquides, qui tombent du même appareil.
FIN.
TABLE DES MATIÈRES.
Pages
Préface v
Dédicace vu
Introduction. — H istoiiquc i
CHAPITRE I.
DES PRINCIPES DE LA THÉORIE DE LA CAPILLARITÉ.
Application du principe des vitesses virtuelles -
Comment on tient compte du changement de densité présenté par le liquide tout près de
sa surface q
Nouvelle forme de l'équation du principe des vitesses virtuelles 12
Remarques sur les principes employés dans les numéros précédents 12
Equilibre d'un liquide renfermé dans un vase. — Calcul de l'angle de raccordement i4
Sur des précautions à prendre dans l'application du principe des vitesses virtuelles. — Ac-
tion de la capillarité sur la paroi d'un vase 20
P'orce capillaire normale à la surface d'un liquide et tension à cette surface 28
CHAPITRE IL
ÉLÉVATION OU DÉPRESSION d'l'N LIQUIDE AUPRÈS d'lNE PAROI.
Equation aux différences partielles de la surface du liquide. — Cas oii cette surface est
de révolution 26
Poids du liquide soulevé par la capillarité dans un tube vertical ; — dans un tube incliné. 28
Élévation ou dépression d'un liquide auprès d'une lame verticale qui y est plongée 33
Élévation ou dépression d'un liquide entre deux plaques fixes, planes, verticales et paral-
lèles qui y sont plongées. — Cas où le liquide s'élève sur chaque lame prise isolément;
— où il s'abaisse sur chacune prise isolément; — où il s'élève sur l'une et s'abaisse sur
l'autre 35
K)Ô TABLE DES JIATIEKES.
Pages
Élévation ou dépression d'un liquide dans un tube circulaire et capillaire. — Cas où l'angle
de raccordement est nul. — Épaisseur de la couche qui humecte la paroi intérieure du
tube. — Variation de la hauteur capillaire avec la température ^5
Tube non cylindrique, mais de révolution et dont l'axe est vertical. — Des différents
écjuilibres de la colonne capillaire dans ce tube 5i
Tube conique vertical 56
CHAPITRE 111.
LIQUIDES SUPERPOSÉS. — SUSPENSION DANS l'aIR d'uN LIQUIDE PAR UN ÏUBE CAPILLAIRE.
Équilibre d'un système composé de ticux liquides et d'un corps solide 59
Superposition d'une goutte de liquide à un autre liquide 62
Figui-es d'équilibre d'une masse liquide soustraite à l'action de la pesanteur. — Détermi-
nation de ces figures quand elles sont de révolution 67
Stabilité de l'équilibre d'un cylindre sans pesanteur. — Comment la théorie parait au
premier abord en contradiction avec l'expérience. Explication de ce désaccord apparent. ^3
Figures d'équilibre d'un liquide sans pesanteur, qui ne sont pas de révolution 79
Poids des liquides superposés dans un tube capillaire. — Théorème de Laplace. Cas où
l'angle de raccordement du liquide inférieur avec la matière du tube est imaginaire.
— Explication d'une expérience de Thomas Young 80
Enfoncement d'un tube capillaire dans un vase renfermant deux liquides superposés.... 83
Sur la hauteur des sommets de deux Ii(pii(les superposés dans un tube circulaire (fui plonge
dans le li(|uide inférieur 84
Suspension d'un liquide par un tube vertical de révolution 87
Suspension d'un liquide dans un tube conique vertical 89
Inclinaison sous laquelle il faut mettre l'axe d'un tube conique pour qu'une goutte reste
suspendue à un endroit donné du tube. — Problème semblable pour deux lames qui
comprennent entre elles un très petit angle 91
Suspension d'un liquide dans un tube cylindrique vertical par l'effet du frottement contre
le tube et de la viscosité du liquide g'j
Suspension d'un liquide à l'extrémité d'un tube vertical 97
Suspension d'un liquide à l'extrémité d'un tube capillaire adapté au fond d'un vase 100
CHAPITRE IV.
.MODIFICATION DE LA PRESSION HYDROSTATIQUE PAR LES FORCES CAPILLAIRES.
Attraction et répulsion entre deux lames verticales parallèles, plongées dans un liquide. 102
Détermination synthétique de la poussée verticale qui sollicite un corps de révolution,
dont l'axe est vertical, et qui est immergé en partie dans un liquide 106
Solution du problème pTécédent pour un corps de forme quelconque 1 10
Équilibre d'un petit corps placé à la surface d'un liquide moins dense que ce corps ii3
Démonstration analytique des résultats précédents 1 14
Sur les composantes horizontales des forces exercées par un liijuide sur un corps flottant. 117
Sur la théorie donnée par Poisson i'^
TABLF DES MATIÈRES.
'9ï
Pages
Calcul des trois composantes des forces capillaires nq
Calcul des moments de ces forces , 1 22
CHAPITRE V. ■
ÉLÉVATION d'uX LIQUIDR Al MOYKN DL.N DrSQLE HORIZONTAL. — FIGURES DES GOUTTES
DE LIQUIDE POSÉES SUR UN PLAN HORIZONTAL OU SUSPENDUES.
Poids d'un liquide soulevé au moyen d'un disque lafi
Calcul de la surface du liquide soulevé par le disque. — Elévation niaxiniuni du ii((iiide.
— Cas où le liquide soulevé est le mercure. — l-]xpériences de Gay-Lussac iît
Goutte d'un liquide sur un plan horizontal i34
Figure d'une large goutte de mercure placée sur un plan horizontal. — Calcul du rayon
du plus grand parallèle de la goutte. — Calcul des dimensions de cette goutte d'après
son volume i3G
Goutte de mercure de révolution placée entre deux lames horizontales i^a
Détermination de la constante capillaire du mercure et de l'angle de raccordcmenl tic ce
liquide avec le verre r^6
Calcul d'une petite goutte de mercure posée sur un plan. — Premier et second système de
formules pour calculer le méridien de la goutte. — Application à plusieurs exemples.
— Expériences de Gaj -Lussac et d'Éd. Desains 1 1-
Calcul des dimensions d'une goutte moyenne de mercure. — Connaissant le poids d'une
goutte et son plus grand rayon, comment on en pourrait déduire l'angle de raccordement
de la goutte avec le plan de base i54
Figure d'une bulle d'air i58
Influence de la capillarité sur le baromètre. — Calcul de la llèclie du ménisque mercuriel.
— Élévation d'un liquide dans un tube large et vertical i58
Deux méthodes par quadrature pour former une Table de la dépression barométrique due
à la capillarité t63
Table donnant cette dépression 169
Figures de gouttes suspendues à un corps solide qu'elles mouillent. — Représentation de
gouttes au moment où elles sont près de se détacher sur le cercle de gorge, près de l'ori-
fice du vase d'où le liquide s'écoule. — Examen particulier des gouttes d'eau quand le
rayon de l'orifice varie entre 2°"", 100 et o""",ig5 l'jo
Figure d'une goutte suspendue à un tube et en équilibre stable 180
Sur le développement en série de la fonction r suivant les puissances de Ç 181
Compte-gouttes i84
8866
Paris. — Imprimerie de Gauthier-Villars, quai des Augustins, 55.
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